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Full text of "Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Paris"

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res réunions 4e je Société « se. ne rue de Buffon, 68, u. ie 


Laboratoire d’ enseignement de Botanique (Classifications) du Muséum, à à 


+ le e $° vendredi de Chen mois, à b. 1/2, sauf PERRE les vacances 


+ 


DATES DES ee 1898. 


Janvier Février Mars Avril Mai 
SRE FR TO di ae _18 No? 20 | 

Juin Juillet Octobre Novembre Décembre 
se Mrs PhETE Were Le 10 


BE. correspondance nctante le Eee a les andee de : 
renseignements doivent être adressées au one M. Het Hua, 7 
2,rue de Millersexel, PARIS, Le 


MM. les membres de la Société sont priés d'adresser leurs cotisa- 
tions au nom de M. E. Ach. FINET, trésorier de la Société, 21, rue = 
_ Treilhard, Paris. 


Le Bulletin est réservé aux publications des membres de la Société. 
qui le reçoivent de droit. Les personnes étrangères à la Société peu” 
vent le recevoir par abonnement aux conditions suivantes : | 


Abonnement au Bale cul. 1O fr. par an. 
Pour les abonnés au /ournal de À 
ce prix est réduit à . . Re DOTE 


Les demandes d'abonnement peuvent être nes à M. M Moro, 
directeur du Journal de our 9, tue du Regard, Paris. 


Ne fu du BULLETIN MENSUEL | Janvier 1898. 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


AVIS. 


La Société Linnéenne de Paris, fondée le 3r août 1866 par feu 
Baïllon, publia les travaux de ses membres de 1866 à 1873 dans 
l'Adansonia, recueil périodique d'observations botaniques, « mis pro- 
visoirement à cet effet, par son président, à la disposition de la 
Société ». (V. les tomes VI à X.) 

En 1871, le Bulletin mensuel de la Sociêté Linnéenne de Paris prit 
naissance, et c’est là qu'il faut, à partir de cette date, rechercher l’éx- 
pression intime de l'esprit original et puissant de son fondateur. Nous 


ne pouvons que mentionner les travaux des autres auteurs qui lui ont 


survécu. | 
Après la mort du maître on put se demander si le Bz/letin ne dis- 


-paraîtrait pas avec celui qui en était l’âme. Quelques-uns de ses amis 


et de ses élèves, dont plusieurs collaborateurs de la première heure, 


_ jugèrent qu'aucun hommage meilleur ne pouvait être rendu à sa mé- 


moire que de poursuivre son œuvre. Le Bulletin continua donc à 


paraître. 


La série en cours au moment de la mort de Baillon vient d'être 


close avec l’année 1897. La nouvelle série, qui commence avec ce 


numéro, conservera les traditions des fondateurs de la Société, « au 
sein de laquelle, dit le compte rendu de sa fondation, toutes les opi- 
nions pourraient se produire et se discuter librement ». La recherche 
de la vérité Re est placée au-dessus de toute autre considé- 
ration. 


SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1897. 


Présidence de M. DUTAILLY. 


- La Société procède au renouvellement de son Bureau pour l’année 


“1 898. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : 


y À 
NES 


Président On + 2Me Ep: -PürREAU. 
M. G. DuraiLzzy. 
Vice- Présidents. 
M. Mussar. 
Trésorier . . . . . M. Fixer. 


Secrétaire. . . .. . M. HENRI HuA. 


A. FRANCHET. — Oôservations sur les STROPHANTAUS,, 

I. — Il ne semble pas qu'on se soit beaucoup préoccupé 
jusqu'ici de l’origine morphologique du prolongement filiforme, 
de l’arête, comme on l'appelle généralement, qui termine 
la graine dans le genre S#ophanthus ; HO RÉÉRICE auteurs, 
ceux du moins que j'ai pu consulter, ce n’est qu'un filet ter- 
minant la graine sur la nature de laquelle ils ne se pronon- 
cent pas. Je crois aujourd'hui que cette arête peut être consi- 
dérée comme un véritable prolongement micropylaire. Déjà, 
en 1890 (Pull. Soc. Linn. de Parts, p. 856), après avoir étudié 
une fleur vivante du S7. Zzspidus, Baillon avait dit : « La radi- 
cule répond au côté de la graine qui porte la tige aigrettée. Là 
donc doit se trouver le micropyle. Tout récemment, après exa- 
men d'un ovule du ,S7. 7'.olloni, pris a l’époque de la pleine 
floraison, M. Dutaïlly vit nettement le fait signalé sous une forme 
encore un peu hésitante par Baïllon, et constata la présence d’un 
micropyle à ouverture assez large et à bords épais. À cette 
phase de la vie de l’ovule aucune indication d’un prolongement 
futur n'apparaissait pourtant encore, bien qu'il soit aujourd’hui; 
hors de doute que le développement de l’arête se produise avec 
le développement du fruit. C'est une évolution qu'il serait inté- 
ressant d'étudier sur le vif. 

Maintenant, si l’on ouvre une graine complètement mûre, ou 
à peu près, on trouve sous le tégument deux cotylédons oblongs, 
très comprimés, étroitement appliqués l’un sur l’autre par leurs 
faces, arrondis ou très obtus au sommet. A l'extrémité opposée, 
c'est-à-dire à la base organique, une assez longue radicule sur- 
montant une gemmule encore ponctiforme; cette radicule est 
elle-même recouverte d'une coiffe (albumen?) étroitement appli- 
quée sur elle, triangulaire, aiguë et qui s'engage dans l’arête 
sur une longueur de 2 à 4 mm., selon les espèces: il est bon de 
faire observer ici que cette coiffe de la radicule n'existe pas dans 
tous les S#ophanthus, probablement par suite d’une absorption 
complète de l’albumen; dans tous les cas, un séjour de quelques 
minutes dans l’eau bouillante la fait disparaître dans les espèces 
qui en sont pourvues; on voit alors la radicule pénètrant tout 
à fait nue dans la base de l’arûte. 

Autour des cotylédons, l'albumen réduit à une membrane 
mince, blanchâtre, forme un sac fermé, Quant au tégument il est 


toujours constitué extérieurement par une pellicule fragile un 
peu crustacée, finement poilue ou glabre. C'est ce tégument 
lui-même qui, se prolongeant démesurément au-dessus de la 
radicule, forme ce long bec creux dans la majeure partie de 
sa longueur, et constitue la particularité la plus curieuse de 
la graine des Sérophanthus. Ce bec, à sa base, est tantôt glabre, 
tantôt pubescent, selon que le tégument dont il dépend présente 
l’un ou l’autre de ses caractères; mais un peu au-dessus de sa 
base jusqu'au niveau où naît l’aigrette, c’est-à-dire sur la plus 
grande partie de sa longueur, il est toujours complètement 
glabre. Quant à l’aigrette, on sait qu’elle est formée de longues 
soies que, pour mon compte, j'ai toujours vues plus ou moins 
dressées ou tout au plus horizontales; dans un récent tra- 
vail, M. L. Planchon, de Montpellier, a pourtant décrit et 
figuré un Srophanthus (S. d'Autran) dont l’aigrette avait les 
poils réfléchis. 

La nature micropylaire du bec paraît suffisamment établie 
par son origine qui en fait une dépendance du tégument de la 
graine et par sa position qui se trouve être exactement dans 
l'axe de la radicule ; une objection se présente pourtant : le bec 
n’est pas ouvert au sommet. M. Dutailly qui a étudié le mode 
de terminaison de l'arête des S#rophanthus n'a trouvé aucune 
trace de perforation et constaté qu'à son extrémité, le tissu 
devenait lacinié, comme fimbrié, et se divisait en cils ou soies 
rapprochées qui se produisaient à des hauteurs différentes. On 
peut dire aussi à propos de cette absence de perforation, qu’à 
l'époque où elle se produit, il est absolument indifférent aux 
besoins de Ia plante que le micropyle, ou plutôt ce qui le repré- 
sente, soit ouvert ou fermé au sommet. 

IT. — Les graines de Srophanthus sont rattachées au placenta 
par un funicule souvent très long, en forme d’arête, et qui, dans 
certaines espèces, peut atteindre 12 à 13 cent. L’allongement 
de l'organe se produit progressivement, à mesure que le fruit 
grandit et selon les besoins nécessités par l'accroissement des 
placentas, d’où résulte, dans un même carpelle, une certaine 
inégalité dans la longueur des funicules. | 

C’est le D' Thouvenin, professeur à l'Ecole de Médecine de 
Besançon, qui paraît avoir constaté le premier le développe- 
ment du funicule du S#ophanthus. Dans une note publiée par 


vit 
l'Association française, session de Besançon (1893), 1° partie, 
p. 241, il étudie les graines d'une espèce originaire du Gabon, 
envoyée par M. Ehrmann et donnée à l'Ecole de Médecine de 
Besançon, par M. le D' Poulet. M. le D' Bonnet a obtenu de 
M. Thouvenin communication du fruit et c’est grâce à lui que 
j'ai pu examiner, au Muséum de Paris, ces curieuses graines. 
Ce qui attire d'abord l'attention, c'est que ces graines sont 
pour la plupart pourvues de deux arêtes, l’une terminale, d’ori- 
gine micropylaire et analogue à celle que l’on voit dans tous les 
Sérophanthus; l'autre latérale, nue dans toute sa longueur, 
naissant au niveau de la semmule, ou un peu plus bas, et per- 
sistant quelquefois dans son intégrité sur le côté de la graine. 
M. Thouvenin n'hésite pas à voir dans ces arêtes latérales 
des funicules très développés qu'il divise en deux catégories, 
selon leur direction : « Le funicule de la moitié supérieure du 
fruit sont descendants ; chacun de ceux de la moitié inférieure se 
divise en deux parties, la première longue de 1 centimètre qui 
s'insère sur la membrane placentaire, la seconde est descen- 
dante ; elle supporte la graine à son extrémité inférieure. 
L'examen des fruits assez nombreux de S#ophanthus que 
possède le Muséum de Paris montre que le fait de l'existence 
d'un long funicule dans leurs graines est assez fréquent. Peut-être 
est-il général. Si on ne l’a pas constaté plus tôt, c'est à cause de 
l'extrême fragilité de cet organe, qui possède rarement assez de 
consistance pour résister au plus petit choc, et d'ordinaire se 
brise en plusieurs morceaux ax ras de son point d'insertion. 


J'ai pu constater l'existence d’un funicule très allongé dans 
les espèces suivantes : 


Espèces à graines glabres. 


1. S#rophanthus sp. — Funicule long de 6-7 cent. persistant 


dans son entier sur la graine. (Faculté des Sciences de Besan- 
çon.) 


2. SÉ7. Thollonr. — Funicule long de 5 à 6 cent. fragile et 
très fin. (Muséum de Paris.) 


Espèces à graine pubescente. 


3. Sr. Courmonti. —Funicule long de 6-7 cent. très ue 
(Muséum de Paris.) | 


y = 

Dans cette espèce, les fibres ou les nervures saillantes du 
placenta sont très raprochées, presque parallèles, avec de rares 
et courtes anastomoses. Ces fibres se dédoublent quelquefois en 
filaments qui deviennent libres en partie ou en totalité. Dans Île 
premier cas elles sont encore rattachées au tissu membraneux 
dans une portion variable. Ce sont peut-être ces fibres que 
M. Thouvenin a pris pour des funicules et dont il a dit qu'une 
portion était ascendante alors que l’autre était descendante et 
portait la graine à son extrémité inférieure. 

Dans le cas où lés fibres sont complètement dégagées de la 
membrane du placenta, il devient difficile de les distinguer des 
funicules vrais également brisés et mélangés aux poils de l'ai- 
grette et souvent au débris de l’arête micropylaire. 

4. Sfr, ecaudatus Rolfe. — Funicule long de ro-12 cent., 
dépassant parfois l'aigrette et assez fragile. (Muséum de 
Paris.) | 

5. Srophanthus sp. — Funicule long de 7-8 cent., fragile. 

On connaît seulement le fruit et les graines de ce S#rophan- 
fhus, qu'on ne peut ainsi ni décrire, ni rapporter à une espèce 
connue. Il provient du Fouta Djalon, où il a été trouvé par M. le 
D' Miquel et offert par lui au Muséum. Des graines très sembla- 
bles avaient précédemment été vues par Baïllon; elles prove- 
naient d'un stock considérable de graines de S/rophanthus 
arrivé à Bordeaux en 1894 et sur l'origine certaine duquel le 
D’ Baïllon ne put être renseigné. En l'absence du fruit il n'osa 
pas se prononcer définitivement sur la nature du filament adhé- 
rent à la graine ; mais il était disposé à y voir un débris du pla- 
centa, sous forme de lanière ou de nervure détachée. 

6.Str. Schuchardii Pax. — Funicule long de 10 à 13 cent., 
assez résistant et persistant au moins en partie sur la graine. 

Il n’est nullement douteux qu’on ne retrouve dans d’autres 
espèces un funicule allongé ; il est à rechercher dans les espèces 
asiatiques; j'ai pu constater cependant que, dans l'une d'elles, 
le Sir. divaricatus, il était court, très fin et d’une extrême 
fragilité. 


E. MUSSAT. — Sy le DENTARIA BULPBIFERA dans les 
Deux-Sèvres. — On trouve dans la nouvelle Flore de France de 
MM. Rouy et Foucaud, à propos de l'existence du Dezfaria 


Le, rer 


bulbifera dans les Deux-Sèvres, une mention qui paraît devoir 
être rectifiée. 

La localité, d’ailleurs exacte, assignée dans le départe- 
ment à cette espèce, est accompagnée de différents noms qui, 
d'après l'usage généralement adopté, donnent à penser que 
c’est à l’une au moins des personnes désignées que la découverte 
du Dentaria doit être attribuée. Or, il n’en est rien; et je suis 
à même de donner à ce sujet des renseignements précis qui 
pourront, je l'espère, édifier les botanistes que les questions de 
priorité scientifique intéressent. 

En effet, j'ai eu pour premier maître et ami l'un des auteurs 
de la Flore des Deux-Sèvres, le docteur Sauzé, qui voulut bien 
m'appeler plus tard à participer à la rédaction de l'ouvrage 
paru en 1876. 

Le Calendrier de Flore des environs de Niort, publié par le 
docteur Guillemeau, en l'an IX, et qui, je crois, est le premier 
ouvrage de Botanique systématique paru sur la végétation des 
Deux-Sèvres, ne fait point mention du Denfaria, bien que le 
nombre des espèces cataloguées s’y élève à douze cents 
environ. 

Il est bien vrai que diverses personnes, entraînées par l’ar- 
deur très communicative du. docteur Sauzé, ont recherché les 
plantes spontanées de cette région de la France, mais il est 
absolument certain que la découverte du Dentaria au bois du 
 Fouilloux lui appartient en propre. Je possède des spécimens 
de cette rare espèce recueillies en sa compagnie dès l’année 1851, 
à la localité qu’il connaissait déjà. 

La Flore de Lloyd (édition de 1876) signale cette même 
plante dans les Deux-Sèvres, avec la mention « docteur Sauzé ». 
Quant à la date exacte de la découverte, il serait, au besoin, 
facile de la fixer, étant donné que l'herbier typique de la Flore 
des Deux-Sèvres à été légué à la Société de Statistique de 
Niort, au siège de laquelle on peut sans doute le consulter. 

Si j'ai cru devoir insister sur les détails qui précèdent, c'est 
que la présence du nom de M. Foucaud à la rubrique Destaria 
bulbifera pa devoir écarter la supposition d’une simple 
erreur. Il m'a paru utile de mettre les botanistes en garde contre 
un usage que la nouvelle Flore de France semble vouloir intro- 
niser et qui est contraire à la justice et à la vérité historique, 


= pe 
aussi bien qu'aux habitudes jusqu'alors acceptées. S'il est assez 
facile d’entrevoir les avantages personnels que de tels agisse- 
ments peuvent procurer à leurs auteurs, il m'est impossible de 
comprendre celui que la science peut en attendre. C’est là, je 
pense, qu'est l'intérêt supérieur de la question. 


HENRI HUA. — Sy le genre BAISSE A.— À côté du Bars- 
sea multiflora, type unique du genre pour A. de Candolle en 
1844 (Prodromus, VIII, p. 424), les explorations accomplies 
depuis cinquante ans dans l'Afrique tropicale ont fourni un 
contingent d'espèces capables de nous donner une meilleure 
connaissance du genre, nous en faire plus exactement apprécier 
les limites, et nous permettre de mieux saisir la valeur des dif- 
érences spécifiques relativement à la constance des caractères 
considérés comme génériques. 

Nous bornant, quant à présent, à l'examen attentif de la 
fleur, nous constatons dans toute la série des plantes qui 
doivent être groupées sous le nom de Parssea certains carac- 
_tères communs. La corolle a un tube droit sur une faible lon- 
gueur, jusqu’au niveau de l'insertion des étamines, s’évasant 
ensuite régulièrement jusqu’au point de séparation des lobes ; 
ceux-ci, de longueur variable, sont recouvrants à droite; le 
plus souvent couvert d'une fine pubescence à l'extérieur sur sa 
région évasée, le tube présente à l'intérieur des accidents cons- 
tants : une callosité plus ou moins accentuée au-dessus de l'in- 
sertion des étamines, et, dans les intervalles, une région trian- 
gulaire couverte de poils à pointe dirigée en bas. Les étamines, 
à filet très court, poilu en dedans vers l'insertion, adhèrent au 
stigmate vers leur quart ou leur tiers inférieur par une papille 
à peu près aussi haute que large; le connectif, convexe au 
dos, y porte des poils épars ; mais, toujours, le sommet est 
membraneux, aigu et glabre, ne formant pas le pinceau de 
poils considéré comme caractéristique du genre Motandra. Le 
gynécée est peut-être la partie la plus caractéristique. Engagé 
dans un réceptacle toujours quelque peu concave, l'ovaire, par 
suite légèrement infère, se divise, dans sa partie libre, en deux 
carpelles distincts arrondis au sommet, presque toujours garnis 
de poils au moins dans leur région supérieure ; leur base est 
environnée d'un disque qui, la plupart du temps, n'atteint pas 


RER 


la moitié de la hauteur des carpelles : il peut avoir les bords 
entiers ou marqués de cinq sinus plus ou moins accentués, être 
glabre ou cilié. Le style se compose de trois régions, une infé- 
rieure, la moins importante, qui est une colonne obconique, 
plus ou moins développée, servant de support au reste ; puis, 
une région moyenne renflée, d'un tissu plus spongieux, à 1a- 
quelle adhèrent les étamines; enfin, au-dessus de la zone 
d'adhérence, — séparé de la région précédente par un cercle 
de cinq cryptes sécrétrices, alternant avec les étamines et déter- 
minant à ce niveau sur le style adulte un ressaut très net, — 
un chapiteau pyramidal, à bord festonné, terminé par un double 
apicule ; la consistance plus ferme de cette région lui laisse sur 
le sec presque toute sa valeur, tandis que la région moyenne 
se rétracte beaucoup et diffère absolument d'aspect, suivant 
qu’elle est gonflée d'eau ou non. Cette disposition du style est 
très caractéristique du genre Parssea. | 

Le fruit des Pazssea est constitué par deux follicules à 
parois minces, allongés, pendants, peu divariqués, régulière- 
ment cylindriques ou, plus souvent, étranglés de place en 
place, atténués aux deux extrémités ; ils peuvent atteindre près 
de 1 m. de long chez le B. Barllonr (Thollon, n. 711). A la 
maturité, ils s'ouvrent en libérant le placenta de chaque côté 
duquel sont rangés les graines, une à une, chacune couronnée à 
l'extrémité micropylaire par une aigrette presque sessile, ca- 
_duque, regardant le sommet du fruit. Au moment de la déhis- 
cence, toute adhérence a disparu entre le placenta et les graines. 
Le corps de celle-ci est linéaire, atténué ou presque tronqué à 
la base, muni, sur la face placentaire, d'un sillon marquant la 
place du raphé; sous le tégument, qui est unique, un albumen 
assez épais contient l'embryon à radicule courte, à cotylédons 
foliacés quelque peu inégaux, brusquement rétrécis en pétioles 
dont la réunion paraît au premier abord la moitié supérieure 
de la radicule ; la gemmule, très réduite, se trouve entre ces 
deux pétioles cotylédonaires. | | CANSULUTE Jr 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin ; 


Her: Hua. 


Paris, — 3, Mersch, imp., 4bts, Av. de Châtillon. 


LEA BULLETIN MENSUEL  Février1808. 


DENIEA 


SOCIÈTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


HENRI HUA. — Sur le genre BAISSE A (fin). — Les carac- 
tères, que nous venons de définir, communs à tous les Bazssea, 
peuvent subir des modifications diverses, qui serviront à distin- 
guer les espèces les unes des autres. Certaines de ces modifica- 
tions offrent entre elles une telle corrélation qu’on se trouve 
amené, en considérant ces groupes de modifications, à couper le 
genre en sections assez nettes dans l’état actuel des choses, mal- 
gré certains points de contact qui empêchent de les regarder 
comme autre chose que des membres d’un tout générique indi- 
visible. 

Chez un certain nombre d'espèces, le calice n’a pas de 
glandes internes; en même temps les lobes de ce calice sont 
étroits, allongés, aigus, récurvés au sommet lors de l’épanouis- 
sement complet ; la corolle a des lobes linéaires allongés, au 
moins deux fois plus longs que le tube; les callus suprastami- 
naux, placés immédiatement au-dessus de l'insertion des filets 
ne sont pas plus larges que ceux-ci; dans le style, la colonne 
est notablement plus longue que les autres régions, les apicules 
stiomatiques sont courts et obtus. Comme ces caractères sont 
ceux du type original du genre, le nom d'Æxbarssen semble 
indiqué pour cette section. Mais ce nom a servi à M. K. Schu- 
mann (Pfanzsenfam. IV. 2, p. 172) pour distinguer des Parssea 
d'Afrique, qu'il nomme ÆA/robarssea, les Cleghornia de l'Inde 
publiés (Wigth, Zcones, t. 1310, 1312) six ans après le 2. sul- 
fiflora DC. Désirant, autant que possible, éviter la confusion 
entre des types aussi distincts que les CZesghornra et les vrars 
Baissea, nous donnerons le nom d’Auiobarissea à cette série 
d'espèces qui, pour les botanistes portés à multiplier les noms 
de genre, devront toujours représenter le genre Parssea tel que 
le concevait son auteur sur la seule espèce qu'il connût. 

La section Aulobaissea comprend les espèces suivantes : 
BP, multiflora DC. (Heudelot, n. 597); la forme, très voisine, 
que nous avons distinguée sous le nom de 2. Æeudeloti (Heu- 
delot, n. 186), à cause des feuilles plus arrondies, plus pubes- 


—. IO — 


centes, des inflorescences moins importantes, des corolles à 
lobes plus courts ; la remarquable liane envoyée de la région 
d'Huilla par le R. P. Antunez (n. 591), qui se distingue par ses 
inflorescences très riches, constituées de cymes triflores nées à 
l'aisselle de petites feuilles ovales lancéolées, d’un vert pâle, 
presque glabres, par ses élégantes corolles blanches, et, entre 
toutes les autres espèces, par les poils longs et épais de Ia base 
du style qui se confondent avec ceux du sommet de l'ovaire, 
espèce bien nette auquel est donné le nom de À. spectabrlrs ; 
BP. laxifloraStapf; PB. leonensis B. Benth.; P. caudiloba Stapf; 
B. angolensis Stapf, B. Thollonri, espèce nouvelle des bords 
de l'Ogooué (Thollon, n. 852), aux feuilles lancéolées avec 
pétiole très distinct et acumen très aigu, aux inflorescences 
partielles rappelant un peu celles du 2. Zaxrflora, quoique 
moins grêles, remarquable par son ovaire absolument glabre, à 
demi enfoncé dans le réceptacle, d’ailleurs environné à la base 
de sa portion libre par un disque, glabre aussi, à bord presque 
entier, et surmonté d'unstyle claviforme trapu, sans poils, plus 
court que chez aucune autre espèce de Ia série. 

La brièveté du style, — due toujours au faible développe- 
ment de la colonne, la région médiane et le chapiteau restant 
sensiblement aussi importants, — est de règle dans la seconde 
section qui prend le nom d’Adenobarssea à cause de la présence 
constante de cinq petites glandes à l’intérieur du calice. Re- 
marquons, en passant, la position de ces glandes dont on trouve 
deux à la base de chacun des lobes 4 et 5 du calice, dont les 
bords sont recouverts, et une à la base du bord recouvert du 
lobe 3; le fait paraît général chez toutes les Apocynacées 
ayant cinq glandes calicinales. Le calice est d’ailleurs, dans les 
Adenobarssea, composé de lobes elliptiques dont la longueur 
n'excède jamais, et rarement elle l’atteint, deux fois la largeur ; 
toujours ils sont dressés et imbriqués étroitement. La corolle a, 
le plus souvent, les lobes plus courts que le tube; le 2. fenui- 
loba Stapf et notre P. ogowensis font seuls exception jusqu'ici. 
Le callus suprastaminal, toujours appliqué au-dessus de l’inser- 
tion du filet, s'étend transversalement. Les apicules stigma- 
tiques sont, la plupart du temps, grêles et très aigus. 

On rangera parmi les Adenobarssea : B. tenuiloba Strapf; 
PB. ogowensrs, forte liane du Gabon (Griffon du Bellay, Thollon, 
n. 125, R. P. Klaïne, n. 6), presque glabre dans toutes les par- 


ties, aux feuilles grandes, multinerves, munies d'un pétiole rela- 
tivement long, aux inflorescences ordinairement groupées au 
sommet des rameaux en amples cymes corymbiformes, aux 
fleurs blanches veinées de rose carminé dont les lobes sont 
larges, nn peu plus longs que le tube, à l'ovaire complètement 
velu, dans les poils duquel se confondent avec ceux qui bordent le 
sommet du disque, ce qui peut faire croire à première vue à 
l'absence de fente entre les carpelles ; la courte colonne stylaire 
est également poilue, les apicules sont très aigus ; Z. dichotoma 
Stapf; 2. brachyantha Stapf; PB. Barlloni, des bords de 
l’Ogooué (Thollon, n. 262, 712), dont les feuilles à bords paral- 
lèles, à base tronquée, parfois presque cordée, à pétioles extrê- 
mement courts, ont un aspéct très caractéristique, dont les 
inflorescences ont pour éléments des cymes bipares plus 
courtes que les feuilles, à l’aisselle desquelles elles sont souvent 
géminées, alors qu'elles sont groupées par cinq au sommet des 
rameaux ; le dos des étamines porte une pubescence courte, 
l'ovaire, barbu au sommet seulement, est cerclé d’un disque 
glabre denticulé, le style n’a point de poils et les acumens stig- 
matiques en sont robustes et de longueur moyenne; enfin le 
B.micrantha de la forêt du Mayumbe (Thollon, n. 1129, 1360), 
remarquable par la grandeur de ses feuilles obovales qui dé- 
passent parfois 12 cm. de long sur 4 de large et par la petitesse 
de ses fleurs disposées à l’aisselle des feuilles en grappes de 
petites cymes dichotomes, plus courtes qu'elles, parfois con- 
tractées de manière à former une fausse ombelle : le callus supra 
staminal y est à peine sensible, la colonne stylaire obconique, 
très courte, y est glabre, les apicules stigmatiques plutôt courts 
et obtus, l'ovaire barbu au sommet, le disque assez épais et 
glabre. Ces deux dernières espèces seraient, d’après les notes 
de feu Thollon, susceptibles de fournir du caoutchouc. 

Le genre Guerkea K. Sch. (Pflanzenfam. IN, 2, p. 180, 
fig. 59 J.), doit se fondre dans notre section Adenobarssea ; on 
ne peut pas séparer le Gzerkea floribunda, qui est le type du 
genre, des Parssea tenuiloba, brachyantha, dichotoma de Stapf, 
ou de notre 2. ogowensrs dont il se rapproche surtout. Quant 
aux deux espèces plus récemment décrites par M. K. Schumann 
(Eng. Bot. Jahrb. XXII, p. 228), sile G. #roperala doit rester 
dans le voisinage immédiat du précédent, le G. gracillima 
semble devoir être comparé à notre Pazssea micrantha. Si, 


comme nous l'avons dit, les Adenobaïssea doivent rester unis 
avec les Autobarssea, comme deux sections du même genre, les 
trois Guerkea s'ajouteront aux Parssea énumérés plus haut et 
prendront le nom de Parssea floribunda, B.uropetala et BP. g9ra- 
cillima. 

Le genre Parssea se trouve ainsi constitué par une réunion 
d'espèces entre lesquelles il n’y a que des différences de degré 
dans le développement des divers organes, sans qu'il intervienne 
même la moindre variété sensible dans le groupement de ces 
organes les uns relativement aux autres (loin quil y ait des 
différences essentielles dans la forme, et encore moins des 
adjonctions d'organes nouveaux, sauf en ce qui concerne les 
glandes du calice, d'ordinaire considérées comme peu caracté- 
ristiques). | 

Les espèces connues sont toutes des lianes de l'Afrique 
tropicale dont les branches, abondamment fleuries sur une 
grande longueur, « courent d'arbre en arbre à une hauteur de 
6 à 8 m. » (R. P. Dekindt, miss. à Huilla, 7% 777.) et même « à 
plus de 15 m. de haut et en tapissant le sommet de ses fleurs » 
(Heudelot, n. 186,in Scked. Herb. Mus. Par.). 

Les Cleghornia, contrairement à l'avis exprimé dans Île 
Genera Plantarum (\, p. 719) et suivi dans les ouvrages posté- 
rieurs, ne peuvent pas rentrer dans le genre Barssea tel qu'il 
vient d’être défini. Le réceptacle presque plan; la corolle à tube 
allongé relativement aux lobes, glabre extérieurement, un peu 
laineux à l'orifice, sans trace de callosités suprastaminales, avec 
des plages pilifères interstaminales notablement remontées au- 
dessus du niveau d'insertion desfilets ; le disque épais masquant 
presque entièrement l'ovaire; celui-ci, très petit, glabre, à som- 
met atténué, semblant se continuer par le style épais, dilaté vers 
son milieu en un large plateau soutenu par cinq arcs-boutants, 
et terminé par une région stigmatique arrondie au sommet et à 
peinefendue, (nous sommes loin du chapiteau pyramidal terminé 
par deux apicules que nous connaissons aux Parssea); autant 
de caractères distinctifs. 

91 de la fleur on passe à la feuille, les différences sont au 
moins aussi saillantes. Les nervures de premier ordre des Pazssea, 
obliques, arquées fortement et longuement prolongées en s’atté- 
nuant progressivement le long des bords, sont réunies par un 
réseau de veines presque rectilignes, très nombreuses, serrées, 


sensiblement parallèles entre elles et perpendiculaires à la côte : 
ceci aussi bien chez les Adenobazssea que chez les Autobarssea. 
Chez les C/eghornria les mêmes nervures, presque perpendicu- 
laires à la côte, s'’anastomosent en un feston régulier à une 
certaine distance du bord, laissant une marge assez grande où se 
dessinent des aréoles de second ordre; entre elles, les veines 
très peu nombreuses forment un réseau lâche et vague. On le 
voit par ces quelques observations, que nous ne voulons pas 
pousser plus loin dans cetteNote, la disjonction paraît s'imposer, 
les CZeghornia différant plus de quelque Pazssea que ce soit 
parmi ceux que nous avons énumérés qu'aucun de ceux-ci d'un 
autre. 


L. PIERRE. — Sy Ze N'DYEMBO ou LANDOLPATA 
KLAINIT. — C'est une liane vigoureuse s'élevant au sommet 
des plus grands arbres dont le diamètre dépasse la grosseur de 
la jambe. C'est, d'après le R. P. Klaine, qui a pris des rensei- 
gnements positifs à son sujet, la plante fournissant le meilleur 
caoutchouc du Gabon et du Congo occidental. C'est aussi une 
de celles qui, par la grosseur des tiges et leur rendement, mé- 
ritent d’être cultivées. 

Elle était il y a une quarantaine d'années assez commune au 
Gabon, mais elle y devient de plus en plus rare. Elle est repré- 
sentée d’ailleurs dans les collections du Muséum, depuis Griffon 
du Bellay, par d'excellents échantillons accompagnés de cette 
note : Zrane à caoutchouc du lac Ionanga. Elle a été déterminée 
par le regretté Dewèvre, à propos de son étude sur les caout- 
choucs africains : « Zandolphiæ owariensi affinis. » En effet, 
elle appartient au groupe Æx/andolphia. Cependant il convient 
mieux de la comprendre dans une sous section Âa/acommra, 
caractérisée par son ovaire ovoïde lancéolé. Chez les Zx/ando- 
phia l'ovaire est turbiné, formant cupule à la base du style et 
cette cupule pourrait bien être un disque adné, dont nous 
avons plusieurs exemples chez les Apocynacées(Couma ; Bousr- 
gonia, etc.), de la série des Landolphiées. 

Sa place est à côté des Zandolphia Kirkir Dyer et Z. dela- 
goensis (Dew.) Pierre. Par ses feuilles plus grandes, son ovaire 
velu, son fruit, le plus gros du genre, et son inflorescence Îon- 
guement allongée en crocs, elle se distingue bien des deux pré- 
cédentes, 


Le Z. Foreti Jum. (Compt. Rend. Acad. Sc., Juin 1897) s'en 
rapproche par son fruit et ses graines, mais en diffère beaucoup 
par les feuilles, dont les dimensions sont uniques dans le genre 
Landolphia. U est vrai que, dans un second mémoire (Jumelle, 
Ann. sc. de Marseille, 1897), l'auteur figure une jeune plante, 
obtenue par le semis, bien différente de celle précédemment 
décrite par lui et pouvant représenter une toute autre espèce, 
Quoi qu'il en soit, je crois devoirici mentionner les caractères du 

Z. Foretr Jum., 7. c. — « Feuille ovale, avec un fort acumen 
au sommet, très grande, atteignant 35 cm. de longueursur2o cm, 
de largeur, arrondie à la base, portée par un pétiole long de 
1,5 Cm. et pourvue de 12 à 14 paires de nervures secondaires 
unies à la marge et Gzen sarllantes à la face inférieure. Fleurs 
(mon décrites) en cymes denses, petites, d'un blanc mat, sans 
odeur. Les fruits mûrs en janvier sont de volumineuses baies, 
Le plus gros vu a 15 cm. de diam, et contient une soixantaine 
de graines un peu plus grosses qu'une fève de marais. » 

Cette plante appelée W'Dyembo (nom générique de beaucoup 
d'espèces), fournit un excellent coutchouc. 

Elle habite le Congofrançais, ses échantillons ont été envoyés 
à M. Jumelle, par M. l'administrateur Foret: 

Je décris les espèces de la sous-section Malacommia, d'abord 
parce que ce sont celles qui fournissent le meilleur caoutchouc 
de l'Afrique orientale et occidentale, ensuite afin de bien pré- 
ciser leurs différences. 


Malacommia subsectio Eulandolphiæ.-— Racemi terminales vel 
spurie axillares, sœpius cymis condensatis interdum pedunculis elon- 
gatis cirrhiferis, ramis hamatis. Ovarium ovoideo lanceolatum vel sub- 
blongum. Stigma oblongum lobis lanceolatis quàm annulus longio- 
ribus, | 

1. Zandolfhia Kirkii Th. Dyer, Xew's gard. Report (1881), 30. — 
K. Schumann, Bof. Jahrb. (1803), 404.— Dewèvre, Caoutchoucs afri- 
cains, 14. — Vulgd Matere, Matire. — Ramulis gracilibus pubescen- 
tibus, adultis punctulatis; foliis (pet. 3-6 cm. longo; lam. 5,5-0,5 CM. 
longà 2-3, 2 cm. latà) ellipticis vel oblongis obtuse acuminatis, basi vix 
attenuatis vel obtusis, præter nervationem principalem glabris, costulis 
utrinque 12-14 leviter adscendentibus; racemo 2,2 cm. longo, griseo 
pubescenti, ramis brevibus 1-3 floris; sepalis ovatis rotundatis vel 
oPtusis 1,5-2 cm. longis dorso velutinis intüs glabris; corollæ adultæ 
5,5-8 3/4 cm. longæ; tubus extüs pilosulus supra medium inflatus dein 
valdè contractus incrassatus, vix pervius, lobis 4 3 /4 em. longis intüs 


2. 15 — 

leviter pubescentibus, paullüm brevior; antheris ovatolanceolatis 
acutis : mm. longisfaucem haud attingentibus ; ovario suboblongoglabro 
stylo breviore ; ovulis 1o-seriatis et quinque in utrâque serie; baccâ 
ellipsoideà vel obovatà lenticellatä 2-4 cm. diamet., séeminibus angulatis. 

Habitat ad partem orientalem Aïricæ. Mozambique : Peters; Kirk; 
Dar es Salem et Usumbara : Stuhlmann. 

Nota.—Cotyledones (ex cZ, À. Schumann) ab albumine indistinctæ; 
plantula apicalis solüm obvia. 


2. L. delagoensis, Sp. nov. — Z. Xÿrkit var. delagoensis Dew., 
l. c. 46. — Foliis oblongis obtusè acuminatis basi acutis supra lucidis 
subtüs præcipuè ad costam pubescentibus quàm in præcedente mino- 
ribus 4,5 cm. longis 1,6 cm. latis; costulis 11-16 utrinque; nervo III 
intermedio abarcu descendente ; racemis pubescentibus 1-5,5 cm. longis; 
ramulis curvatis 8,20 mm. longis; sepalis pubescentibus tubi medium 
superantibus; coroilæ 8-9 mm. longæ, lobis 4-53 mm. longis quàm 
tubus extüs puberulus intüs ad stamina villosus, suéæqguilongis; 
ovario glabro ovoideo,ovulis ad placentam singulam 10-seriatis et 10 in 
quâque serie; baccis pyriformis 10-spermis 6 cm. longis, 5-6 cm. latis; 
pericarpio 3,5 mm. crasso; seminibus ellipticis compressis, 2,2 cm. 
longis, 1,5 cm. latis. 

Habitat ad sinum Delagoa; Monteiro in herb. Mus. Par; — Juniod. 

Cette plante produit un excellent caoutchouc connu, comme 
celui de l'espèce précédente, sous le nom de #7%£ rubber, à cause 
de sa teinte rosée. Le lait de ces deux espèces, de même que 
celui de la suivante, se prend instantanément. 


3. L. XTaïnit Sp. nov. — Innovationibus, petiolis, racemis conden- 
satis interdum spurie axillaribus vel elongatis, cirrhosis ultra 40 Cm. 
longis, floribusque ferrugineo pubescentibus ; foliis oblongis longius- 
cule obtuseque ecuminatis, basi sœpiüs rotundatis, membranaceis, in 
primà juventute pubescentibus (petiolo 5-6 mm. longo; laminà sœæpiüs 
9-14 cm. longâ, 2-5 latà) costulis 12-16 utrinque ut nervi, venœque 
utrinque gracilibus; pedicellis bracteatis brevissimis apice ramulorum 
3-7 cymosis ; bracteis 2 mm longis; sepalis ellipticis, rotundatis intüs 
glabris 2-2 3/4 mm. longis; corollæ extüs pubescentis 8,5-10 mm. 
longæ, lobis 3-4 mm. longis quàm tubus 6-7 mm. longus, intüs ad 
stamina villosus, superne incrassatus vix pervius, brevioribus; ovario 
ovoideo superne velutino; baccis ultra 50 spermis, subglobosis vel 
ovoideis 15-25 cm. longis, flavis, lævibus; pericarpio 4 mm. crasss: 
mesocarpio extüs annulo scleroso aucto; seminibus 3-4,5 cm. longis 
2,8 cm. latis. 

Habitat in Gabonià (2. P. Xaïne n. 850) et in ditione Congo 
versus lacum Ouanga vel Tonanga (Griffon du Bellay in Mus. Par.) 
ubi W'Dembo, N’'dyembo vel N’dzime vocatur. 


ENTO 


La plante du Congo français, de l'herbier Lecomte (7. C. 9) 
récoltée près de Niounvoux et connue sous le nom de Zaou, 
malheureusement sans fleurs n1 fruits, paraït être une forme de 
cette espèce. Une note de M. Lecomte porte : « Fruits sphériques, 
très volumineux et comestibles. » 


L. PIERRE. — Swy le genre POLYCEPHALIUM Ensgler. 
— Ce genre voisin du CAlamidocarya en est, je crois, distinct. 
Je viens de recevoir, en même temps que le Bulletin Soc. Linn. 
Par., p.1316,oùaété décritle C./obafa, la livraison des Pfanzen- 
Jamilien contenant le Vachtrag zu TerlITI, 5, qui donne p. 227 
la description du Po/ycephalium. Bien que les fleurs mâles du 
Chlamidocarya soient encore inconnues, on distingue les deux 
genres suffisamment bien. | 

Les fleurs du olycephalium sont trimères. Le périanthe 
mâle trilobé, tubuleux, porte 3 étamines à filets tordus, à 
anthères introrses et elliptiques; sessile, à la base d’une bractée 
lancéolée, il n’a pas de calicule. Entier et tronqué dans la fleur 
femelle, il est entouré d’un calicule également entier qui le 
dépasse quelque peu, et aucune étamine nes’observeà sa base à 
l'intérieur ou autour de l'ovaire, ovaire exactement conformé 
comme celui du CAlamidocarya et terminé par un style capité 
garni des mêmes longues pointes caractéristiques. Les fleurs, 
dans les deux sexes, sont capitées. Le pédoncule de la plante 
femelle, axillaire, est beaucoup plus court que le pétiole et se 
termine par un seul capitule. Il est beaucoup plus long que les 
feuilles, filiforme, simple ou ramifié et porte chezla plante mâle 
un grand nombre de capitules pédicellés, distants ou rapprochés. 

Ainsi fleurs trimères sans calicule chez les mâles, caliculées 
chez les femelles ; lobes du périanthe très courts chez les mâles; 
périanthe, de même que le calicule, tronqué chez les femelles, 
ovaire presque entièrement supère; capitule solitaire chez les 
mâles ; capitules nombreux chez les femelles formant une grappe 
simple ou composée, filiforme et très longue. Tels sont les 
caractères du Polycephalium quant à la plante décrite sous le 
nom de CAlamidocarya lobata, plante qui ne différerait pas du 
P. Pogger Eng., d'après une lettre de M. Engler. 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin 


Henri HuaA. 


Paris. — J. Mersch, imp., 4bis, Av. de Châtillon. 


No 3. = BULLETIN MENSUEL Mars 1898 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


SÉANCE DU 21 JANVIER 1808 
Présidence de M. MussAT, vice-président. 


G. DUTAILLY. — Un PIRUS à graines mucilagineuses. — 
On cultive chez nous, assez rarement d’ailleurs, divérs Prrus à 
odeur de Coing : le ?. Szronzr de Carrière, et les Poiriers Mi- 
kado et Mme Von Siebold des catalogues d'arbres fruitiers. 

Le ?. Szmonir est de Chine, tandis que les deux autres sont 
indiqués comme japonais. Mais, d’après M. Franchet, ils seraient, 
eux aussi, très probablement chinois. Leur odeur de Coing pa- 
raît être, en dehors de toute autre considération, un argument 
contre leur provenance japonaise. On sait en effet que notre 
Coignassier, le Cydonra lusilanica, transporté au Japon, y 
donne des fruits dépourvus du parfum si caractéristique des 
nôtres. Il paraîtrait contradictoire que, tandis que le fruit du 
Coing de Portugal perd son odeur au Japon, des Poires eussent 
pu y acquérir précisément cette même odeur. 

Mais laissons de côté la question d’origine. D'où que vienne 
le Poirier Mikado, son fruit, que nous avons pu étudier, est, 
odeur à part, des plus remarquable. De bonne heure il est jaune, 
comme le Coing. Le goût de sa chair et sa consistance se rap- 
prochent beaucoup de ceux de notre Coing. Enfin, et voici le 
fait nouveau, les deux graines qu'il y a dans chaque loge ont 
bien plutôt la forme trapue de celles du Coing que l'apparence 
de celles du Poirier ordinaire et, en outre, elles produisent un 
mucilage, beaucoup moins abondant à la vérité que celui des 
graines du Coing, mais dont l’origine est la même, puisqu'il 
dérive de la gélification des couches moyennes de la membrane 
des cellules épidermiques dont la paroi libre est fortement 
épaissie. 

Nous aurions voulu étudier, au même point de vue, le Poi- 
rier Mme Von Siebold. Mais nous n’avons pas pu nous procurer 
son fruit. Quant au ?. Szzon:7 de Carrière, les auteurs l’iden- 


EN 

tifient avec le P. betulæfolia. Cependant le « Bon Jardinier » 
dit que le ?. Szonrir a des fruits « presque sphériques et mali- 
formes, de 4 à 5 centimètres de diamètre », tandis que le fruit 
mûr du ?. betulæfolia, que nous avons examiné, est piriforme 
et n'a que o m. 025 de long sur o m. ors de large dans sa plus 
grande largeur. Les graines de ce dernier sont des graines de 
Piyus ordinaire et ne donnent pas de mucilage. Il resterait à 
voir celle du ?. Szronrir, de Carrière, qui n’est peut-être, sui- 
vant l'opinion admise, qu'une variété de ?. betulæjfolia et qui 
deviendrait bien curieux s’il était prouvé que, par la culture, ses 
graines ont pu acquérir des particularités qui sont celles de Îa 
graine du Coing. 

En s’en tenant au cas du Poirier Mikado, on peut se deman- 
der s’il est, lui aussi, une variété cydoniforme d’un Poirier ordi- 
naire, ou s'il est dû à l’hybridation d’un Poirier par un Coignas- 
sier ou d'un Coignassier par un Poirier. 


M. MUSSAT, rappelant combien il est difficile de distinguer 
d'une façon précise les Pr7us (incl. MWalus) et les Cydonra, rap- 
porte un fait constaté par lui autrefois et qui pourrait être in- 
terprété comme un indice de passage entre les deux genres, de 
même que les Poires à graines mucilagineuses que vient de citer 
M. Dutailly. Il s’agit d’un fruit de Pomme-châtaignier contenant 
5 graines parfaitement développées dans une même loge. Or la 
multiplité des ovules et des graines dans les loges est un des 
caractères distinctifs les plus certains des Cydonra, que l'on 


oppose par là aux Pryus chez lesquels les loges biovulées sont 
la règle. | 


ee 


À. FRANCHET. — 4 Propos d'un nouveau genre africain de 
Bambusées.— On connaît jusqu'ici 4 genres de Bambusées, d’un 
type très spécial, appartenant à la flore de l'Afrique tropicale 
occidentale, Trois de ces genres ontété décrits dans le Pulletin 
de la Soctété Linnéenne de Paris : Puelia, p.674; Guaduella, 
p.676; Atractocarpa, p. 375. M. K. Schumann vient d'en si- 
gnaler un cinquième, Jzcr7obambusa, dans Engler, Botan. Jahrb. 
vol. XXIV, p. 33, pl. IV. Or il est aisé de voir par la description, 
et Surtout par la figure qui l'accompagne, que ce Aicrobambusa 


Éo 
n'est pas autre chose que le Gzaduella, genre dans lequel le 
nombre des lodicules est variable, comme je l'ai dit dans le 
Bulletin de la Société d'histoire naturelle d' Autun, vol. VIII 
(1895). 

Ce travail, dans lequel je donne l'énumération des Graminées 
du Congo français, d'après les documents réunis au Muséum 
de Paris, semble être demeuré inconnu à M. K. Schumann, 
maloré la grande notoriété du Recueil dans lequel cette énu- 
mération a été publiée. Je le regrette vivement, surtout à cause 
de la confusion qui pourra se produire dans la nomenclature 
par l'introduction de nouveaux noms donnés à des espèces, 
celles de Hens par exemple, décrites et nommées depuis plu- 
sieurs années. 


SÉANCE DU 12 FEVRIER 1898 


Présidence de M. DUTAILLY, vice-président. 


L. PIERRE. — Swy les genres ALLANBLACKTA et PEN- 
TADESMWA. — Ces deux genres, bien que très distincts, sont 
néanmoins assez voisins. Le disque chez l’AZ/anblackia est très 
épais et beaucoup plus développé que chez le Pentadesma. Le 
style est nul chez le premier ou réduit à un stigmate sessile, 
épais, bombé et finalement un peu sillonné ; chez le second, il 
est assez long et se termine par cinq branches stigmatiques enfin 
réfléchie. On observe aussi chez les graines de l’4//anblackra 
floribunda un raphé saïllant, épais, charnu, s'étendant du funi- 
cule latéralement à la chalaze supère. Cette hypertrophie ne 
s’observe pas chez le Penfadesma lepionema où ÆEbonrso des 
Gabonais. La graine est recouverte d’une sorte d’arille géné- 
ralisé, présent aussi, mais à un moindre degré, chez l'A//anblac- 
kia flortounda. 

Telles sont les différences les plus essentielles permettant 
de reconnaître de suite les deux genres, si l’on ajoute que les 
fleurs sont unisexuées ou dioïques chez l'Æ//anblackia et her- 
maphrodites chez le Pentadesma. Chez les deux genres, la pla- 
centation est parfaitement pariétale. Les cloisons des loges 
incomplètes arrivent à se toucher maïs sans s'unir, même dans 
le fruits. Mince au début, élles prennent un grand épaississement 


“vers le centre et ont, sur la coupe tranversale, la forme d’une 
pyramide, dont la base ou face extérieure, de chaque côté, 
porte une rangée de 5 à 6 ovules chez l°4. forôunda et de 10 
chez le ?. Zeptonema. X1 y a donc dans chaque fausse loge ro à 
12 ovules chez le premier et 20 chez le second. Ces ovules sont 
ascendants avec le micropyle tourné un peu en dedans et en bas. 
Les cloisons chez l'A/Janblackia sont, vers le centre, beaucoup 
moins épaisses que chez le Pentadesma. 

Les graines sont plus nombreuses par loge chez l'AZanblac- 
ka flortbunda où on en compte de 7 à 10,tandis quilnyena 
que une à deux chez le P, Zeptonema. De là résulte peut-être le 
développement plus grand qu’on constate chez Îles fruits des 
espèces d'AZ/anblackra. 

On sait que chez les 4. Sacleuxir et À. Stuhlmannii Engler 
la tigelle contient de l'huile et de la stéarine et que la matière 
grasse qui en est retirée tient lieu de graisse ou de beurre pour 
les préparations culinaires. Bien que le R. P. Klaïine ne four- 
nisse aucun renseignement à ce sujet, il y a assez de matière 
grasse dans les graines de l’4. flor:bunda pour supposer une 
utilité quelconque. Cependant cette graine a une amertume 
extrême, Quant à celles du Pentadesma lepionema, hors la par- 
tie succulente du tégument, les indigènes du Gabon, d’après le 
R. P. Klaïne, ne font aucun cas de la tigelle qui, néanmoins, est 
recherchée par les animaux sauvages. Cela demande une en- 
quête ultérieure puisque celle du Pentadesma butyracea fournit 
une sorte de beurre suivant Sabine et Heckel. (Zes CoZas afrt- 
catns.) 

Je n'ai aucun renseignement concernant le bois de l'A/au- 
blackia floribunda. Celui du Pentadesma leptonema est blanc, 
dur, de densité moyenne, et son écorce a 1,5 cm. d'épaisseur. 
L'arbre à un tronc dont la circonférence est de 2 m. 90 cm. à 
hauteur d'homme. Il produit une résine d’un rouge brun, assez 
glutineuse, | 

Quand on compare le P. Zepionema à la plante figurée par 
M. Oliver in Æ00k. Ic. pl. 2465, on remarque que ses feuilles 
sont plus petites d’un tiers, que son pétiole est plus court, que 
son limbe est obové et terminé par une pointe obtuse plus 
accusée. Son fruit est aussi plus petit, plus allongé ou sub- 
oblong, avec un diamètre de 7,5 à 8 cm. au lieu de 10 et 12 cm. 


ol — 


Or la planche de M. Oliver correspond exactement aux fruits 
conservés dans les Musées de Paris et de Marseille. Il est re- 
marquable aussi combien le péricarpe du ?. /epionema est plus 
mince et moins rugueux que celui du ?. éutyracea. J'ai dit que 
chaque loge ovarienne ne contenait que deux rangées de dix 
ovules. Dans la planche de M. Oliver les loges en contiennent 
quatre. Quant aux fleurs, elles sont à peu près de même dimen- 
sions et se distinguent par un disque plus long et des étamines. 
de même longueur que les pétales, tandis qu’elles sont bien 
pins courtes chez le P. Zepionema. | ÿ a donc, à ne considérer 
que ces différences, séparation évidente entre la plante de Sierra 
Leone et celle du Gabon. 

D'ailleurs, voici la description de ce nouveau Perradesma 
que je fais précéder de celle de l’AZ/anblackia floribunda dont 
le fruit jusqu'ici était inconnu. 


Allanblackia floribunda Ov. X. Journ. Lin. Soc. 42; 
Hooker's Ic. PI. t. 1004. — Ovula 10 in loculo incompleto vel 5 ad 
singulam placentam Fructus 5 loc. bacciformis 27 cm. longus ad me- 
dium 11 cm. latus, oblongus utrinque attenuatus et truncatus apice 
stigmate discoideo depresso obscure 5 gono coronatus. Pericarpium 
1,8 cm. crassum, epicarpio sub squamuloso vel areolato, mesocarpio 
crasso, endocarpio præter intimam partem tenuem succosamque, 
fibroso. Semina biseriata sœpiüs 8-10 in loculo, ellipticè oblonga, pla- 
centæ secüs faciem ventralem adherentia et ibidem raphe carnoso 
incrassato a basi usque apicem extenso, aucta, 3,8 cm. longa, 1,9 cm. 
lata. Integumentum extüs tenuiter carnosum intüs crustaceum. Tigellæ, 
exterior glandulis canaliformis destituta, interior pars medullaris lineari 
oblonga apicem versüs curvata. 

Habitat propè Libreville in Gaboniä. KR. P. Klaïne n. 298. 


Pentadesma leptonema s9. zov. — Arbor vasta, resiniflua, 
ramulis tetragonis in sicco brunneïs; foliis obovato oblongis obtuse 
acuminatis, (apiculo 3-6 mm. longo) a supremâ quartà parte cuneatim 
decurrentibus, coriaceis ; costulis ut nervi tertiarii parallel, æqualiter 
oracilibus, leviter adscendentibus, crebris (circiter 46utrinque) ; racemis 
1-3 floris, 6-8 apice ramulorum confertis, divaricatis 6-7 cm. longis, 
pedicellis sœpè recurvis quàm flores 5-6 cm. longi duplo breviori- 
bus ; sepalis interioribus exterioribus subdupld majoribus; petalis 
obovatis infra carnosis, 6,3 cm. longis quàm stamina 5-adelphia lon- 
gioribus ; filamentis supra basim liberis filiformis; antheris linearibus 
obtusis; ovario oblongo lanceolato, sulcato cum stylo 5-lobo stamini- 


TD e— 


bus breviore; baccis ovoideo oblongis utrinque attenuatis apice acutis, 
10-13 cm. longis, 6-9 em. latis, vix areolatis, brunneis; seminibus ellip- 
ticis, varie angulatis, sœpius 1-2 in quoque loculo, 3,8 cm. longis. 

Sp. sat rara propè Libreville in Gabonià. R. P. Klaïne, n. 496-580. 
Vulgd Æbontzo. 


L. PIERRE. — Swy le genre ACROSEPALUM.— Ce genre, 
dont nous ne possédons pas le fruit, a de grands rapports avec 
les Desplatzia et Diplanthemum. Cependant, à ne consulter 
que les auteurs, il y a assez de différences pour penser qu'il en 
est bien distinct. Du premier, il se distingue par le nombre des 
parties, par les pétales non glanduleux à la base, par les étamines 
distribuées en quatre faisceaux presque libres, par des anthères 
oblongues et poricides, par quatre loges ovariennes incom- 
plètes, par les stipules non palmées. Du second, par l'absence 
d'involucre, à moins que les courtes bractées qui bordent l’om- 
belle en tiennent lieu; par les pétales non glanduleux, les 
étamines non libres, le nombre des loges ovariennes et la 
placentation pariétale. C'est donc entre ces deux genres dont il 
a le court androgynophore que je placerai l’ 


ACROSEPALUM Z. £. 


Flores 2-4 umbellulati, hermaphroditi, tetrameri in racemum sim- 
plicem vel parcè ramosum petiolo triplo longiorem dispositi; umbellulis 
bracteis brevibus lanceolatis imâ basi vallatis. Sepala oblonga lanceo- 
lata acuta, apiculo in alabastro, rostrato vel hamato. Petala dimidio 
fere breviora, obovata, emarginata, crenata basi eglandulosa. Sta- 
mina 32 vel subdefnita apice androgynophori brevis villosique inserta 
in tubum supra basim 4 adelphum disposita. Antheræ fere sessiles 
oblongæ, thecis introrsis apice porosis, connectivo obtuso latoque ter- 
minatæ. Germen 4-loculare sessile, globosum, glabrum, cum stylo 
gracili 4-fido, staminibus dimidio breviüs; dissepimentis incompletis. 
Ovula adscendentia, biseriata, 6-8 in singulà serie. Fructus nondum 
detectus. Frutex metralis, stipulis lanceolatis foliis obovatis cuspidatis 
basi rotundatis triplinerviis, serratodentatis. 


À. Klaïneanum. — Rami ferruginei pubescentes. Stipulæ 3 mm. 
longæ. Folia basi leviter attenuata, subcordulata, tenuiter coriacea, 
utrinque glabra (petiolo 5 mm. longo; laminä 9-15 cm.longà 4, 5-6 cm. 
latà) costulis 10 utrinque ut nervi tertiarii distantes transversè subpa- 
ralleli, modicè elevatis. Racemus solitarius axillaris ferrugineo-pubes- 
cens, ramis paucis umbellulatis, pedicellis 5 mm. longis. Sepala 10mm., 


— 23 — 
longa extüs pubescentia. Petala fere 6 mm. longa, glabra. Stamina 
4 mm. longa. Germen 3/4 mm. longum. Stylus 2.5 mm. longus. 
Propè Libreville in Gabonià. R. P. Klaine n. 604. 


L. PIERRE. — Sur le genre ANTROCARYON des Ana- 
cardiacées. — Par ses grappes, à très courtes ramifications ; par 
ses styles très courts; par son fruit à noyau caverneux non 
fibreux ou épineux; par son embryon à radicule horizontale, 
on le distingue du Spondras, genresous lequel j'en ai distribué les 
échantillons, parce que son fruit, alors seul connu, se présente 
privé de styles ou de cicatrices. 

C’est avec le ?oupartia qu'il a le plus de rapports, parti- 
culièrement par son ovaire couronné de cinq styles très courts. 
Cependant ceux-ci sont persistants chez le Poupartia dont le 
fruit plus petit, obconique,n'a pas l’endocarpe caverneux. Il en 
diffère encore par son inflorescence axillaire et solitaire, par ses 
fleurs polygames non dioïques, par ses sépales et pétales val- 
vaires, non imbriqués, et par le grand disque hémisphérique au 
sommet duquelse trouve l'ovaire. La configuration de son ovule 
et de sa tigelle sont également tout à fait caractéristiques. 


ANTROCARYON £. #. 


Flores polygami, masculini minores. Calycis pateriformis ses- 
menta 5 rotundata, valvata. Petala valvata, elliptica, costata, reflexa, 
sepalis longiora, puberula. Stamina 1oïinfra discum subhemisphæri- 
cum, glandulosum ïinserta, petalis breviora, vix inæquilonga, fila- 
mentis subulatis; antheris ellipticis, thecis introrsis. Carpella 5 in flo- 
ribus masculinis libera, brevissima, in fœmineis ovario 5 loculari, 
cylindrico apice subtruncato contracta. Styli 5, brevissimi, apice 
incrassato stigmatosi, sulcati, verticis ambitu erecti. Ovulum sub apice 
axi insertum, funiculo elongato horizontaliter decurrente, demüm des- 
cendente tortuosoque, raphe dorsali, micropyle superà. Drupa latera- 
liter ovoidea, leviter compressa apice convexa, mesocarpio carnoso, 
endocarpio lignoso, crasso, valdè cavernoso, loculis fertilibus 2-3 sat 
divergentibus. Semina oblonga basi attenuata funiculo longo sustenta, 
testa membranacea. Embryo apice dilatatus, cotyledonibus planocon- 
vexis oleosis quàäm radicula sat longa et horizontalis longioribus. 
Arbor 25-30 met. elevata, ramis novellis angulatis crassis puberulis. 
Folia apice ramulorum sat adpressa, impari pinnata, 5-7 juga, foliolis 
oppositis ovato oblongis obtusiusculis basi asymetrice rotundatis, 


coriaceis, glabris, costulis paullüm adscendentibus propè marginem 
convexo confluentibus. Racemi axillares folio breviores, solidarii; 
ramis brevissimis; floribus condensatis, pedicellis brevibus articulatis. 


A. Klaineanum. — Ramuli grisei, o mm. crassi. Folia 35-40 cm. 
longa, petiolo communi 25-28 cm. longo; foliolis interse 4 cm. distan- 
tibus, longioribus 6-15 longis 2,4-4,5 cm. latis. Racemi 16 cm. longi, 
puberuli. Pedicelli 2 mm. longi quam ramuli vix breviores. Calycis 
lobi 1/2mm. longi, puberuli. Petala 3 mm. longa. Stamina 1.5 m. longa, 
oppositi sepala breviora. Discus 4 mm. diamet. lobis 5 sepalis oppositis 
ad petala emarginatis. Ovarium 1 mm. longum. Drupa 2,6 cm. longo 
3,4 cm. lata. Exocarpium carnosum 4-6 mm. crassum. Endocarpium 
2 mm. crassum. Semina 10 mm. longa. Tigella 2 mm. longa. 

Habitat in Gabonià. R. P. Klaine n. 467. Vulgo Ossongonso. 


A. DE COINCY. — /zagnose du genre ENDRESSTA. — La 
découverte que j'ai faite d’une espèce d’Ændressia m'ayant 
conduit à étudier les caractères du genre, jen proposerai la 
diagnose suivante : 


EnDpRessiA J. Gay, in Ann. Sc. nat., Ser. I, XXVI, p. 223. 
Ç (Charact. emend.) 


Calycis dentes acuti, persistentes ; petala inflexa acumine indu- 
plicato sæpius emarginata; stylopodia margine undulata; styli sub 
maturitatem fructus accreti et refracti; fructus ovatus vel oblongus a 
latere compressus ; mericarpia 5-gona; juga primaria promiscula, sub 
æqualia, canali resinifera ante fasciculos ligneos posita (1) ; vittæ 
valde conspicuæ, sectione circulares ; vittæ dorsales 3 vel 4, latera- 
les 4 ; vittæ commissurales 2 + 2, fasciculo ligneo minimo interposito ; 
_carpophorum bipartitum ; semen teres, facie planum.— Herbæ perennes, 
terrestres ; folia pinnata, nervillis translucidis sine anastomosibus: 
involucri bracteæ nullæ, vel una caduca ; involucellorum bracteolæ 
sub quinque, persistentes. Flores albi. | 

Quandoque vidi vittas inordinatim vel profuse dispersas, sed, 
quo posito, inæquales. | 

Genus ab fructum a latere compressum et canalem resiniferam 
ante fasciculos ligneos positam perpere Zéigustico (Benth. et Hook.) 
aut #eo (sensu Baïlloneo) conjunctum, sed certe affine. 


1. Id est extrinsecus. 


Le Secrétaire de la Société, gérant àu Bulletin : 


Henri Hua. 


Paris, — J. Mersch, imp., 4bis, Av. de Châtillon. 


No 4. _ BULLETIN MENSUEL Avril 4898. 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


SEANCE DU 12 FÉVRIER 1898 
(Suite.) 


Présidence de M. DUTAILLY, vice-président. 


L. PIERRE. — Sur le genre ALLEXIS des Violacées. — 
M. Oliver (F2. Trop. Afric. 1. 111.) dit de l’Æ/sodera 
cauliflora Oliv: « Plante belle et remarquable, bien différente, 
par le facies, d’un A/sodera. Rlle en a les fleurs, sauf les pétales 
légèrement connés. La connaissance du fruit pourrait prouver 
un genre distinct. » | 

Le fruit de cette plante, bien stipité et un peu plus profon- 
dément lobé, ne diffère pas pourtant de celui de quelques 47- 
sodeia. La différence essentielle est dans la graine, munie en 
haut d’un petit arille réniforme au pourtour du hile et en bas 
d’une chalaze aplatie et subailée. Longue chez les Æ/sodera, la 
radicule est ici très courte, tronquée, incluse entre des cotylé- 
dons charnus, épais et manifestement inégaux. L'albumen fait 
presque complètement défaut. On sait qu’il est très developpé, 
sauf dans un genre, chez les Violacées et particulièrement chez 
l’A/sodeia ou Rinorea. | 

_ Si à ces caractères on ajoute les fleurs fasciculées sur les 
nodosités du tronc, les pétales lésèrement connivents, les éta- 
mines libres, les anthères presque sans filets, les demi loges in- 
térieures linéaires et pourvues d’un connectif subulé tandis que 
celles du dehors sont larges et pétaloïdes en haut, le style fili- 
forme très long, un seul ovule présent d'une manière constante 
sur chacun des trois placentas, on pourra excuser le genre 
Allexts (allure différente) pour l’Æ/sodera? caulrflora Oliv. Par 
ses grandes feuilles, c'est une plante méritant l'introduction 
._dans nos serres. 


= 26 ru 
Découverte par Mann dans le bassin de la rivière du Gabon, 
l'AJexis cauliflora vient d'être observée par le KR. P. Klaine 
non loin de Libreville (n. 887). 


—— PS ——— 


SÉANCE DU 18 MARS 1898 


Présidence de M. MUSSAT, vice-président. 


A.DECOINCY. — Le TEUCRIUM SAXATILE de La- 
marck. — P. Bubani, dans le premier volume de son Æ/ora : 
Pyrenæa récemment édité, dit, p. 466, à propos du Zeucrium 
saxatile Lam. : Specres certe Pyrenææ proxima. 

Si Bubani avait pris connaissance du 7°. saxatile Lam. con- 
servé dans l’herbier Jussieu au Muséum, ilaurait vu qu'il est fort 
éloigné du 7°. Pyrenæum (L.). Cet exemplaire est bien authen- 
tique; car il est étiqueté de la main de Lamarck qui dit que c’est 
le 7°, saxatrile de l'Encyclopédie, et dans l'Encyclopédie il dit 
que son 7\. saxafile a été fait sur un exemplaire communiqué 
par M. de Jussieu. 

Malheureusement Lamarck a fait confusion dans ses syno- 
nymes; c'est ce qui a amené le discrédit dans lequel son espèce 
est tombée. Mais il est de toute nécessité de la reprendre en la 
définissant telle qu'il l'avait conçue lui-même. Cela permettra 
de s'entendre sur ce petit groupe de Z'eucriuim espagnols assez 
polymorphe, mais facile à délimiter, et l’on évitera ainsi les assi- 
milations plus ou moins hasardées et les noms nouveaux créés 
au gré des botanistes, faisant double emploi avec des noms plus 
anciens. 


£ 


L. PIERRE. — Swy le genre XYLINABARTA des Echi- 
idées. — C'est une puissante liane, très laiteuse, atteignant le 
sommet des plus grands arbres. Ses jeunes rameaux, très velus, 
ont un diam. de 2 mm., tandis que les adultes sont de la gros- 
seur du bras. Ses feuilles (pétiole 8 mm.; limbe 7-10 cm. sur 2,5 à 
7 cm.) sont oblongues ou elliptiques oblongues, légèrement 
atténuées et cordulées à la base, terminées en une pointe aiguë 
longue de 5 mm. Elles sont minces, coriaces, pubescentes en 
dessous, ciliées, glabres en dessus et là un peu brillantes. Les 


— 27 — 


nervures secondaires, au nombre de douze paires, sont élevées 
en dessous, canaliculées en dessus, de même que la nervation 
intermédiaire dont la direction est transversale. 

Les grappes terminales, à rameaux dichotomes assez longs 
et terminés par des cymes subombellées, sont longues de 4 à 
7 cm. et velues. Les fleurs, moins longues que les pédicelles, 
n'ont pas plus de 2 mm. de long sur 1 mm. et demi. Les sépales, 
presque entièrement libres, imbriqués, lancéolés et obtus, 
dépourvus de glandes à leur base, sont de moitié plus courts 
que la corolle. Celle-ci, campanulée, velue en dehors, a un tube 
deux fois plus long que ses lobes, à peine recouvrant à gauche, 
réfléchis et pourvus en dedans, sur la partie médiane, d'une 
ligne de poils hispides. Les étamines, insérées tout près de la 
base du tube, sont de même longueur que lui. Les filets hispides 
et larges sont, dans leur partie libre, de même longueur que les 
appendices divergents et cornés de l'anthère dont la partie fer- 
tile des loges, très petite, est surmontée d’une pointe abrupte 
et pénicillée. Les carpelles sont rapprochés, supères, semi-cy- 
lindriques, tronqués et terminés par une barbe assez longue. Ils 
sont entourés, jusqu'au tiers supérieur, d’un disque entier cylin- 
drique et glabre. Le style, plus court que les carpelles, renflé 
dans sa moitié supérieure, adhère par cinq glandes à celles des 
anthères correspondantes et devient un cône lancéolé, entier 
dans la partie stigmatique. Chaque carpelle contient deux ran- 
gées de quatre à: cinq ovules. Des deux follicules, souvent un 
seul se développe. Stipités, d’abord légèrement divergents à la 
base, ils sont parallèles ovales lancéolés, quelque peu rugueux, 
fortement ligneux et longs de 4 cm. Les graines, au nombre de 
_4 à 6 (par follicule, sont entièrement hispides et pourvues à 
leur extrémité micropylaire et tronquée de soies un peu plus 
courtes qu'elles-mêmes. Sous un tégument coriace et une 
très mince couche d’albumen, l'embryon se présente avec des 
cotylédons oblongs atténués aux deux bouts, d'un quart plus 
longs que la radicule cylindrique et supère. 

Du follicule, le fait le plus intéressant est un placenta oblong, 
atténué aux deux bouts, très comprimé et ligneux, empêchant 
la sortie des graines après la déhiscence. J'en tire le nom du 
genre que je place dans le voisinage du Mrcrechites Miq. et de 
l’Urceola Roxb. 


MDN 


Le X. sinutiflora est très répandu dans le Cambodge et 
la Basse Cochinchine. [Zerb. Prerre, n. 4501.] 


L. PIERRE. — Sy le genre AMALOCALYX des Echitr- 
dées.— Ce genre se présente avec le facies des CZonermorpha et 
Beaumontia, mais s'en distingue à première vue par ses fleurs 
plus petites et par son calice. Ses jeunes rameaux duveteux et 
ses longs poils hispides rares, excepté vers le nœud, sont épais 
de 3 mm. Ses feuilles, assez grandes (pét. 1,5 cm. ; Himbe 17,5 cm. 
sur 10,5 cm.), elliptiques ou obovées, acuminées et aiguës, légè- 
rement atténuées et cordées à la base, minces et coriaces, pubes- 
centes sur les deux faces, bien que moins en dessus, sont munies 
de 10 à 11 paires de petites côtes que relient des nervures trans- 
versales et parallèles assez espacées et proéminentes en dessous. 
Ses grappes (10-15 cm. de long) axz/laires, nues à la base, 
velues, sont ramifiées en haut et terminées par 4 à 6 fleurs om- 
bellées, longues de 2 cm. environ, supportées par un pédicelle 
long de 10 à 12 mm. Le calice velu en dehors a un tube très 
court (1 mm.) que terminent cinq sépales imbriqués dans le 
bouton, obovés, très ondulés, membraneux, glabres en dedans, 
longs de 9,5 mm.,-larges à la base de 2,5 mm. et là accompa- 
gnés en dedans de chacun d'eux de 5 à 6 squames subulées, 
glabres et très courtes. La corolle, longue de 3 cm., est infundi- 
buliforme, pubérulente en dehors dans sa partie supérieure et 
hispide au-dessous des étamines, glabre plus bas et en haut. 
Son tube cylindrique, un peu rétréci au-dessous des étfamines, 
se renfle et devient deux fois plus larg au-dessus d'elles, et 
cette gorge (8,5 mm. de long) se termine par des lobes très 
petits, longs de 3 à 4 mm., recouvrant à droite et arrondis. Les 
étamines insérées au sommet du tube, à 1,6 cm. de sa base, ont 
des filets très courts et glabres et des anthères oblongues obo- 
vées ou à pointe très petite en haut, prolongées en bas en 
appendices cornés et divergents. Le disque crénelé ou 5 lobé, 
glabre, est plus long que les carpelles. Ceux-ci, ovoïdes, très 
rapprochés, contiennent chacun quatre rangées de huit ovules. 
Le style filiforme, aussi long que le tube, devient dans sa région 
supérieure très accru. Au-dessus d'une collerette pentagone et 


d'un cylindre également pentagone, le stigmate devient conique 
et se termine par une extrémité arrondie et indivise. 

Le fruit de cette liane n'est pas connu. Bien que ses carpelles 
contiennent autant de rangées d’ovules que ceux du Chonemor- 
pha, le caractère du calice, des squames, de la corolle remar- 
quable par ses très courts lobes, les étamines situées au sommet 
du tube, etc., distinguent bien l’Awalocalyx de ce dernier. 

Moins l'inflorescence axillaire, des fleurs trois fois plus 
petites, moins la gorge de la corolle cylindrique, etc., il est 
encore plus facile de distinguer cette plante du feaumontia. 

Cette grande liane habite le plateau entre le Mékong et Hué. 
C'est une des belles découvertes du docteur Harmand. | Zerd. 
Pierre, n. 1820.] 


TL. PIERRE. — Sur le genre NOUETTEA, des Echitidées. 
— Nous avons vu chez l’Aszalocalyx des sépales libres, des éta- 
mines situées au sommet du tube de la corolle, au-dessous 
d'une gorge cylindrique plus courte que le tube, mais dilatée, 
terminée par de très petits lobes. Chez le CAonemorpha, le 
tube du calice cylindrique est plus long que ses lobes, la corolle 
est hypocratériforme, à lobes près de trois fois plus courts que 
sa gorge et plus longs que son tube. Les étamines sont situées 
près de la base, à la hauteur des lobes du calice. Chez le 
Nouettea, les sépales sont libres comme chez l’'Azalocalyx, la 
corolle est celle du Chonemorbha, mais les étamines sont insé- 
rées presque vers le milieu du tube, ce qui fait que la gorge est 
à peu près de la longueur de ce dernier, gorge d’ailleurs très 
étroite, privée des cinq rangées de poils hispides alternant avec 
les étamines et à peu près de même longueur que les lobes. On 
peut ajouter que ses squames sont au nombre de trois, libres 
et ciliées en face de chaque sépale, tandis qu’elles sont solitaires 
et crénées chez le Conemorpha, que son stigmate est oblong lan- 
céolé, très atténué en dessous jusqu'aux arcs-boutants glandu- 
leux qui l’unissent aux glandes des anthères, que l'ovaire est 
sphérique, non ovale lancéolé comme chez le Choremorpha. 
Cependant l'ovaire dans ces trois genres contient quatre rangées 
d'ovules, ovules, par rangée, au nombre de huit chez les A/wa- 
localyx et Noueïta, et de vingt chez les CZonemorsha. 


Se — | 

Nous ne connaissons le Chonemorpha Griffithii Hook f., 
des monts de Sikkim et de Rhasia, que par la très courte des- 
cription de l’auteur (#7. Ind. TIT, 662), et dont le calice est décrit 
formé de cinq sépales libres. IL est probable que cette espèce 
appartient au même groupe que le Vouetta cochinchinensis 
dont nous ne pouvons faire un Conemorpha, et dont voici la 
description. Cette plante a été distribuée sous le nom de C, 


Nouettiana. 

Altè scandens, ramulistetragonis griseo-pubescentibus. Folia modicè 
petiolata (pet. 1 cent. longo; lam. 7,5-18 cent. long, 3,5-6,5 cent. latà) 
elliptice oblonga, obtusiuscule acuminata (apiculo 4-5 mm. longo) basi 
rotundata plus minus attenuata coriacea præter in juventute glabra, 
subtüs lucidula, costulis 7-10 leviter adscendentibus, inter se 8-16 mm, 
distantibus, nervis transersè parallelis 5-7 unitis. Racemi ramosi densè 
griseo velutini ramis circiter 12 nudis apice cymosis, floribus brevis- 
sime pedicellatis, 5-6 cent. longis, pedicellis 2,5 mm. calyce brevio- 
ribus, bracteis ovato-acuminatis subæquilongis; sepalis oblongis obtu- 
siusculis extüs velutinis 3,5 mm. longis; corollæ extüs pubescentis, 
intùs infra stamina hispidulæ, tubus (1,8-5 cent.) quam faux fortè 
curvatus, cylindricus (2,5 cent.), brevior, lobis triangularibus dextror- 
sam obtegentibus, sinistrorsüm tortis, 1,65 cent. longs. Stamina tubi 
apice inserta, filamentis brevissimis glabris, antheris oblongis lanceo- 
latis acutis; appendicibus sterilibus approximatis, brevibus; disco 
glabro 5 lobo germen superante; carpellis ellipticis vel ovatis glabris; 
stylo filiformi glabro apice ramis glandulosis 5 antherarum glandulis 
connatis supernè iterum angusto demum in stigmate oblongo-lanceo- 
lato, obscure 5 gono, inteoro desinente, 

Habitat in planitie præfecturae Bentre Austrocochinchinæ. [ Mer. 
Pierre, n. 4468]. 


L. PIERRE. — Swy le genre PARAVALLARIS des Echr- 
lidées-Parsonstées. — Dans ce genre, le tube du calice très 
court se termine par cinq sépales imbriqués, ovales lancéolés, 
obtus, pubescents, longs de 3 3/4 mm. et munis à leur extrême 
base, de chaque côté, le plus souvent d'une, rarement de 
4 glandes linéaires. La corolle, longue de 2,8 cm., hypocratéri- 
forme pubescente en dehors, a un tube renflé autour de l'ovaire, : 
atténué supérieurement, deux fois presque plus court que ses 
lobes oblongs, lancéolés atténués aux deux extrémités et en- 
roulés à droite. Les étamines sont insérées et presque sessiles 


— 31 — 

à l'extrémité du tube et entièrement exsertes. Les anthères 
oblongues lancéolées aiguës sont divergentes dans leur moitié 
inférieure ; leurs loges stériles et cornées en bas sont séparées 
par une très grosse glande hispide les unissant à l'anneau du 
stiomate et derrière une autre glande réniforme glabre termine 
en bas le connectif canaliculé en haut. Le disque crénelé, libre 
et glabre, moitié moins long que les carpelles, a quelquefois un 
lobe plus long, lancéolé, alternant avec ces derniers. Les car: 
pelles supères, très distants, velus dans leur moitié supérieure, 
contiennent chacun six rangées de sept ovules. Les styles, libres 
à la base seulement, forment une colonne grêle subitement 
renflée en pyramide 5-gone que terminent deux très courts lobes 
stigmatiques obtus atteignant les demi-loges fertiles des an- 
thères. Le fruit de cette plante n'est pas connu. Ses grappes 
simples sont axillaires et longues de un cm., quant au pédoncule 
commun, à peine plus long que le pétiole et qui porte une dou- 
zaine de fleurs assez grandes et dont les pédicelles ont environ 
1,5 cm. de longueur. 

des feuilles ont de 25 à 35 cm. de longueur sur 6,5 à 9 cm. 
de largeur. Largement oblongues, décurrentes aux deux extré- 
mités, aiguës à la base, à longue pointe un peu obtuse en haut, 
ondulées sur les bords, à peine pubérulentes sur la côte en 
dessous, vernissées en dessus, très coriaces, elles ont 22 paires 
de petites côtes légèrement ascendantes reliées par des nervures 
transversales et parallèles plus accentuées en dessus qu'en 
dessous. 
_ C'est un petit arbre probablement. Il habite le plateau 
s'étendant du Mékong à Hué et a été trouvé par M. Harmand. 
Il fleurit en Septembre. Par son facies, le Paravallaris a quel- 
que rapport avec le Xzcƣxra. |Herb. Pierre, n. 1869.] 


ef 


L. PIERRE. — 9% le genre MICROCHONEA des Echr- 
tidées-Paronsiées. — Cette liane, entièrement glabre, à des 
rameaux de 2 à 3 mm. d'épaisseur, tétragones et bientôt ar- 
rondis et grisâtres. Courtement pétiolées, ses feuilles (longues 
de 3,5 à 9,5 cm., larges de 1,8 à 4,2 cm.) sont lancéolées avec 
pointe courte large et obtuse en haut, décurrentes et aiguës à 
la base, souvent obovées, rarement oblongueslancéolées, rigides, 


DID 
J< 


brillantes en-dessus, munies d'une dizaine de petites côtes ascen- 


Ÿ . 


dantes et de nervures descendantes de leur courbure marginale 
et plus ou moins ramifiées ou palmées en rejoignant la côte. 
Les grappes sont terminales, peu ramifiées, pauciflores, longues 
de 8 à ro cm. et les fleurs assez grandes, portées par un pédicelle 
long de 5-6 mm. Les sépales deltoïdes, subaigus, ciliés, à peine 
pubescents en dehors, sont imbriqués et pourvus de une à deux 
larges glandes denticulées à leur base. La corolle hypocratéri- 
forme, longue de1 7à 1,9 cm.,a un tube cylindrique légèrement 
renflé à l'extrême sommet ou dans une très courte étendue, long 
de 8 mm., plus court que ses lobes, tronqués ou obconiques, 
recouvrant à droite, tordus à gauche et multinervés. Les éta- 
mines à demi exsertes sont presque sessiles et insérées presque 
au sommet du tube. Les anthères lancéolées, aiguës, ont leurs 
demi-loges fertiles situées vers leur extrême sommet, tandis que 
leurs appendices basilaires très aigus, très courts, sont à peine 
divergents. La glande de leur face intérieure correspond à une 
autre de forme conique, mais indépendante et située à [ extrême 
base des lobes de la corolle. Le disque est un cylindre ténu, 
dentelé, moitié moins long que l'ovaire. Ce dernier est formé de 
deux carpelies en partie libres, glabres et finissant insensible- 
ment en un style grêle renflé, ovoïde et pentagone entre Îles 
anthères, et enfin terminé par un stigmate assez long, indivis et 
cylindrique. Dans chaque carpelle, il y a quatre rangées de 
8 ovules. Le fruit cylindrique, ténu, lisse, est le plus souvent 
formé d’un seul. carpelle. Je n’en connais pas les graines müres. 
Ce genre est assez voisin du Paravallaris et du Vallarrs, 
mais s'en distingue bien par la nervation, la forme des lobes de 


la corolle, des anthères et du stigmate, enfin par le nombre de 


ses rangées d’ovules dans chaque carpelle. Le Mzcrochonea 
lucida est assez rare en Basse-Cochinchine et habite la province 
de Bien-hoa. | erbier Pierre, n. 4467. 


= 


Le Srcrétaire de la Société, gerant du Bulletin : 


Heve: HuA.. 


Paris. — J, Mersch, imp., 4bts, Av. de Châtillon. 


No 5. BULLETIN MENSUEL Mai 1898. 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


PDP PR LL 


SÉANCE DU 22 AVRIL 1808. 


L. PIERRE. — Observations sur quelques  LANDOL- 
PHIBES. — La plante de Spruce n. 3.035, récoltée à San 
Carlos, dans la vallée du Rio Negro, serait, d'après M. K. Schu- 
mann (2% Lit.) le Tabernaemontana ternstræmiacea Müll. Ar- 
gov., F7. Brasil., 86. 

Elle n'est certainement pas un Cowma, ainsi que l'indique, 
avec doute, une note manuscrite de Baïllon, au Muséum de 
Paris. Dans ce dernier genre, dans l'espèce type C. guranensrs 
Aublet, les feuilles sont verticillées par trois, la nervation de 
la troisième série est espacée, les sépales sont en partie concres- 
cents avec la moitié inférieure de l'ovaire. Ces sépales sont 
d’ailleurs sans glandes. Le tube de la corolle, renflé dans sa moi- 
tié supérieure, a une gorge barbue. Les anthères cordées, ovales- 
acuminées, sont aussi longues que leurs filets et sont insérées 
au milieu du tube. L'ovaire, semi-infère, est, dans sa partie 
- libre, sauf dans le tiers supérieur, costulé, c'est-à-dire pourvu 
d'un disque adné, 6bservé par À. Richard (Ann. sc. nat. 1. 56) 
et que À. de Candolle déclare n'avoir pu constater. Le style 
renflé, pyramidal à sa base, devient une étroite colonne ter- 
minée par un stigmate épais, cupulaire et pourvu de deux petits 
lobes quelquefois pubérulents. Les placentas doubles, stricte- 
ment pariétaux, s'étendent bien au-dessous des sépales et com- 
prennent dix rangées d’ovules chacun, et huit à dix ovules dans 
chaque série. Le fruit globuleux a ses graines albuminées, empä- 
tées dans une masse charnue et non fibreuse, contrairement à ce 
qui a lieu chez les Zandolphia. 

On me pardonnera cette description, car elle a pour but de 
plus marquer l'autonomie du Couma dans le groupe des Landol- 
phiées et de démontrer la nécessité du Veocouma, que nous pro- 
posons pour la plante de Spruce, citée plus haut. 


ete 

Les rameaux du VW, fernstræmiacea (Müll. Argov.) Pierre 
sont épais, fistuleux et glabres. Ses feuilles sont grandes, ellip- 
tiques, arrondies ou terminées par une très courte pointe large 
et mousse, à peine atténuées ou subaiguës à la base, épaisses, par- 
cheminées, luisantes en dessus, longues de 18 à 20 cm. et larges de 
10 à 11 cm. Les nervures secondaires, légèrement ascendantes, 
confluentes tout près de la marge et distantes l’une de l’autre de 
1,8 cm., sont au nombre de neuf à dix de chaque côté. Elles sont 
reliées transversalement par une nervation de troisième série, 
_très fine, surtout très serrée, donnant à la plante un cachet par- 
ticulier. On observe sous les épidermes de fortes sclérites à 
direction horizontale, mais pouvant s'étendre d’un épiderme à 
l’autre. Ce fait est assez rare chez les Landolphiées et n'a pu 
être relevé chez une dizaine de T'abernaemontana, dont nous 
avons fait l'anatomie. 

Ses fleurs sont assez grosses et portées par des pédicelles 
très gros. Elles forment des cimes triflores disposées en une 
grappe terminale longue de 11 cm. et dont la moitié inférieure 
est nue. Une à deux bractéoles sont situées à la base du calice 
et sont à peine plus courtes que les lobes calicinaux entièrement 
libres, elliptiques, arrondis, fort épais, entièrement glabres mais 
pourvus à leur base intérieure de trois rangées de glandes assez 
petites. La corolle est celle du Cora, mais à gorge entièrement 
glabre. Les anthères sont sessiles, linéaires-oblongues, auricu- 
lées à leur base, maïs à loges fertiles dans toute leur étendue, 
excepté à l'extrême sommet. Elles sont très effilées et en partie 
exsertes chez les fleurs non adultes, quoique avancées, les seules 
que je connaisse, L'ovaire entièrement supère et Fe est bien 
untloculaire. Le style est grêle et à la base des anthères se 
renfle en une masse globuleuse entourée d’une collerette en bas 
et terminée par deux petits lobes. Les placentas strictement 
pariétaux ont bien, dans la jeune fleur, leur cloison membra- 
neuse dans toute la longueur de l'ovaire, mais dans les fleurs 
plus âgées ces demi-cloisons sont résorbées, si bien que chaque 
placenta rapproché vers le centre, et sur cette face dépourvu 
d'ovules, est entièrement libre, excepté aux deux extrémités de 
la loge où ils sont maintenus par des cordons, restes de la cloi- 
son primitive ou pour mieux dire des parties ventrales des deux 
carpelles dont ils sont Les témoins. 


ms de. 35 ee 


C'est bien ainsi que se comportent les Landolphiées et même 
certaines espèces de elodrnus, chez lesquelles la placenta- 
tion devient plus ou moins franchement pariétale, tandis que 
chez d’autres l'ovaire est biloculaire. Il y a donc un lien très 
étroit entre les Eucarissées et les Landolphiées, ainsi qu'il a été 
déjà remarqué par maints auteurs; voilà pourquoi les Carissées 
(Arduinées) souffrent à peine un démembrement. Néanmoins 
nous suivrons M. K. Schumann, en appelant Landolphiées le 
petit groupe de genres parmi lesquels nous plaçons le Meo- 
COUmA. 

Ici encore, et près de l'Ofopetalum Miq., nous comprenons 
le Bousigonia, genre dédié, il y a une vingtaine d'années, à un 
commandant d'infanterie de marine, mort jeune, qui a fait des 
collections zoologiques et botaniques en Basse-Cochinchine, 
dont le Muséum de Paris et nous-même avons profité. La plante 

dont nous parlons, introduite par lui au jardin botanique de 
_ Saïgon, habite toute la vallée du Mékong. C’est une puissante 
liane, très laiteuse, donnant un caoutchouc de médiocre qua- 
lité (L. Planchon, Produits Apocyn. 324), m'a-t-on assuré. 

Ses feuilles assez longuement pétiolées (1-2 cm.) sont 
oblongues lancéolées, arrondies à la base et terminées par une 
pointe obtuse. Longues de 5 à 12 cm. et larges de 2 à 3,5 cm., 
très coriaces, elles sont pourvues de 8-12 paires de nervures 
secondaires presque horizontales et distantes l’une de l’autre 
de 1 à 1 1/2 cm. Comme chez les CAz/ocarpus son limbe 
est pourvu d'un hypoderme. Sa méristèle est ouverte dans 
toutes les récions du pétiole et de la côte, et les branches de 
celle-ci, hippocrépiformes d’abord, deviennent dans la côte très 
divergentes. | 

Son inflorescence est à [a fois terminale et axillaire, plus 
courte ou plus longue que la feuille. Elle est formée de cymes 
uniflores ou triflores. Assez longuement ramifiée et pédon- 
culée, elle est, en somme, une grappe généralement pauciflore, 
Les pédicelles sont longs de 7 mm. Le calice est formé de cinq 
sépales elliptiques, arrondis, pubérulents, garnis de deux ran- 
gées de squames à leur base et entièrement libres. La corolle de 
forme pyramidale, longue de 9-10 mm. a un tube trois fois plus 
long que ses lobes elliptiques, arrondis, le bord gauche recou- 
vrant, Le bord droit n’est pas dilaté ni enroulé dans le tube 


Ce 


avant l'anthèse, ainsi que cela a lieu chez le CAz/ocarpus et V'Oto- 
petalum. Les étamines insérées au milieu du tube, presque ses- 
siles, ont des anthères oblongues lancéolées dont les deux demi- 
loges égales et fertiles, sont pourvues d’un pollen 4-5 gone, Le 
disque épais, libre au sommet ou conné à la base à l'ovaire, est 
couronné par dix lobes très courts, arrondis et correspondant 
à autant de sillons pubérulents vers le haut. L'ovaire unilocu- 
laire, entièrement supère, est ovoiïde, lisse et plus long que le 
disque. Le style à peu près de la longueur de l'ovaire est ter- 
miné par un stigmate ovoide et à pointe vraisemblablement 
indivise et certainement très courte effleurant la base des 
anthères. Les placentas géminés portent chacun quatre ovules 
en deux rangées. Le fruit n'en est pas connu. 

Le Pousigonia mekongensis, par les caractères que nous 
venons de donner, diffère de l'Ofopetalum par sa corolle, mais 
paraît s’en rapprocher par le calice et le disque. Si les auteurs, 
ne füt-ce que pour préciser, voulaient bien indiquer le nombre des 
rangées d'ovules et de ceux-ci par rangée, dans les genres de 
cette famille, nous aurions là un caractère de quelque impor- 
tance. Nous savons, par les auteurs, que chez l’Oropetalum les 
ovules sont indéfinis sur chaque placenta. Nous ne savons pas 
aussi comment se comporte sa méristèle, caractère qui, à notre 
sens, a bien aussi sa valeur relative, puisque c'est une manifes- 
tation généralement de forme identique dans chaque genre. En 
effet, le moindre changement dans la manière d’être de la méris- 
tèle correspond à quelque autre, soit dans la fleur, soit dans le 
fruit, soit dans la graine. De là, suivant l'importance de ces 
derniers caractères, indication soit d’une section soit d’un genre. 

Chez tous les vrais Carpodinus la méristèle est ouverte ou 
incomplètement fermée. C'est particulièrement le cas chez le 
C. dulcis Sabine d'après une feuille que je tiens de M. Thysel- 
ton Dyer. Or, chez les espèces ainsi conformées(C\ parviflora ; 
C. Klatïneana; C. rufonervrs, etc.), les graines sont albuminées 
et exactement conformes à celles des Zandolphra et autres genres 
voisins. Il est donc permis de supposer qu’il en est ainsi chez 
le C. dulers, espèce type du genre, dont la graine jusqu'ici ne 
semble pas avoir été décrite, car il n’en est pas fait mention chez 
Sabine, G. Don, Endlicher et À. de Candolle. 

Cependant, depuis le Genera de Bentham et Hooker, les 


re 
auteurs décrivent le genre Carpodinus avec des graines exal- 
buminées! Voilà pourquoi, avant de connaître l'anatomie du 
C. dulcis, j'avais été conduit à faire un genre Dyeratonia, du 
nom indigène sous lequel, au Gabon, est connu le C. #ava. 

Que Dyeralonia puisse être conservé à titre de section, c'est 
possible, mais il convient de le négliger comme terme générique. 

En effet, si les Carpodinus, contrairement à ce qui a été dit, 
ont les graines albuminées, et c’est ce que je viens d'avancer, 
il est préférable, en raison de la synonymie, de conserver ce 
nom pour la série des espèces, une vingtaine environ, qu’on 
peut y rattacher, les unes connues, les autres à décrire. Les ca- 
ractères du genre sont les suivants : 


Carpodinus. — Nervation tertiaire transversale ou descendante 
palmée comme dans beaucoup de Zandolphia. Méristèle ouverte ou in- 
complètement ouverte dans le pétiole. Inflorescence axillaire ou rare- 
ment terminale. Sépales souvent lancéolés accompagnés quelquefois 
de bractéoles. Tube de la corolle renflé dans sa partie supérieure, plus 
court ou de même longueur que les lobes. Étamines situées vers le 
sommet du tube. Disque nul ou petit, tantôt libre, tantôt concrescent 
avec l'ovaire. Ovaire o6/ong lancéolé. Style atteignant les anthères, 
filiforme, souvent hispide ou pubescent. Stigmate oblong à base sub- 
annulaire, à cylindre cannelé terminé par deux lobes obtus ou aigus. 
Placentas pariétaux entièrement libres excepté aux deux extrémités ou 
retenus à la paroï par une membrane, portant rarement six, le plus sou- 
vent huit rangées d’ovules. Baïe ou ovale acuminée ou ronde. Péricarpe 
charnu, sans anneau scléreux. Graines de Landolphia, mais à tégument 
plus mince et quelquefois presque lisse, 

Les espèces suivantes peuvent être rangées ainsi : 


SI Djeratonia. — Méristèle ouverte ou plus ouverte que 
dans les autres sections. Nervation tertiaire transversale, espa- 
cée. Fruit ovale acuminé ou mamelonné. 

° 1. C. dulcis Sabine Trans. Hort. Soc. V (1826) 455. 

2.2? C. acida Sabine Z. c. 

3. C. Barteri Stapf Xew Pullet. (1894) 
4. C. decrpiens Sp. nov. 

5. €. uniflora Stapf Z. c. 

6. C. parvifiora Stapf Z. c. 

7. C. flava sp. nov. 

8. C. fenurfolia sp. nov. 


58e 


9. C. fulva Sp. nov. 
10. C. Jumeller sp. nov. 


$ II. Commidodia. Méristèle moins ouverte que dans 
Djeratonra. Nervation tertiaire plus accentuée. Fruit très gros 
ovoide ou turbiné. 

11. C. Yufonerurs Sp. nov. 

12. C, AVatnir Sp. nov. 

13. C. Foretiana Sp. nov. 


$ IIT. Antchinea. Méristèle incomplètement ouverte. Ner- 
vation tertiaire de Zandolphia, c'est-à-dire descendante de la 
courbure marginale des petites côtes et ramifiée. Fruit globu- 
leux et lisse. 

14. C.? Zganda sp. nov. 

15. C. {richanthera Sp. nov. 

16. C. friabrlis sp. nov. 

17. C. glabra sp. nov. 

18. C. Zanceolata K. Schum. 


NOTA. Quelques autres espèces insuffisamment représentées 
sont, dans mon herbier, de cette section. 


Incertae sedis. 


19. C. macrantha K. Schum. Z. c. 220. 
20. C. umbellata K. Schum. Z. c. 221. 


Il existe cependant, dans la collection du R. P. Klaine, une 
plante dont la fleur est assez celle des Carpodinus, mais dont la 
méristèle est complètement fermée et dont la graine est exalbu- 
minée. Elle a été distribuée sous le nom de C. parvifolia sp. nov. 
J'ai préféré, dans l'état de nos connaissances et pour respecter 
les espèces de Carpodinus connues, créer un genre pour cette 
plante, genre d’ailleurs très peudistinctdes Wz/oughbeia et Car- 
podinus dont il a l'ensemble des caractères que voici : | 


Cylindropsis 2.7. — Nervation tertiaire subpalmée : veines aréo- 
lées. Méristèle fermée subhémisphérique rectiligne en haut. Épiderme 
assez épais en direction horizontale. Grappes de cymes presque ses- 
siles axillaires, formées de neuf à douze fleurs très petites, Calice tur- 
biné. Lobes de la corolle deux fois au moins plus courts que le tube, 
renflé au sommet et caréné ou. calleux à l’orifice ou au-dessous. An- 
thères elliptiques, obtuses, situées vers le sommet du tube. Disque 


0 
nul. Ovaire ovoïde uniloculaire glabre. Style filiforme glabre. Stig- 
mate annelé à la base, cylindrique, pentagone, terminé par deux courts 
lobes. Ovules formant huit séries de quatre à cinq chacune, sur chaque 
placenta. Baie spongieuse, cylindrique, tronquée aux deux extrémités, 
à péricarpe sans anneau Scléreux, contenant #%e à frois graines exal- 
buminées. 

Le C. parvifolia habite les environs de Libreville. C'est un 
genre distinct du Carpodinus par le calice turbiné, les lobes de 
sa corolle, son ovaire ovoïde, ses graines exalbuminées et par 
sa méristèle complètement fermée. Par sa nervation espacée, 
sa méristèle non concave, l'insertion de ses étamines au som- 
met du tube et la forme de son fruit, il s'éloigne du WzYough- 
beta. C'est donc près de ce dernier genre qu'il convient de le 
placer. Pour ceux qui n’accordent aucune valeur générique à 
l'£abitus, habitus que l’anatomie se charge d'expliquer, le Cy/in- 
dyopsis deviendra une section du Wzloughbera. Cependant 
n'oublions pas que le Cylndropsis a exactement la fleur des 
Eulandolphria, sauf l'ovaire non turbiné, sauf la placentation ré- 
duite à huit rangées d’ovules, sauf les graines exalbuminées et 
par dessus tout l'inflorescence axillaire! Car les auteurs font 
jouer un grand rôle à l’inflorescence dans le groupe des Lan- 
dolphiées. Et pourtant, les Carpodinus lanceolata et umbellata 
K. Schum. ont l’inflorescence du Zandolphia, si bien, puisque 
la fleur est la même, sauf de légers détails, puisque les graines 
dans les deux genres sont albuminées, que logiquement les 
Carpodinus ne devraient former qu’une section du Zandolphra. 
Mais la logique, faculté du raisonnement, n'est pas par elle- 
même une vérité. Celle-ci, comme dans le cas présent, doit être 
recherchée dans la somme des caractères de la plante et non 
dans quelques uns ou dans la fleur seulement. 

Cette réflexion nous conduit naturellement au genre CZ?an- 
dya Benth., genre qui a été fondu dans le Carpodinus par 
M. K. Schumann [Wof. Jahrb. 1896. 2191 et que je comprends 
ainsi : 

Clitandra Perth. — Nervation secondaire très serrée ; tertiaire 
descendante de l'arc formé près de la marge, par les dernières, divisée 
le plus souvent en trois branches parallèles s'étendant jusqu'à la côte. 
Méristèle linéaire oblongue transversale, complètement fermée, Grap- 
pes de cymes presque sessiles et axillaires portant beaucoup de fleurs 


assez grandes. Sépales-courts et obtus. Tube de la corolle au moins 
deux fois plus longs que ses lobes, renflé au-dessous du milieu, étroit 
dans sa moitié supérieure. Étamines insérées au-dessous du milieu 
comme dans les Arcylobothrys et Vahea. Ovaire ovoïde ou turbiné. 
Style à peine plus long que l'ovaire terminé par un stigmate ovoïde 
obscurément annelé en bas et bifide au sommet. Placentation pariétale 
comprenant chacune quatre rangées d’ovules et par série quatre à cinq 
ovules. Baie ovoïide tronquée ou contenant beaucoup de graines. Albu- 
men corné de Carpodinus et de Landolphia. 
Ces caractères s'appliquent aux : 


8 I. Euclitandra. — Nervation très serrée. 
C, Barteri Stapf Kew Bulletin (1604) 130. 

2. C. ciyrhosa Radi. Verk. Bremen. natur. Verein VIII, 
400; — Carpodinus cirrhosa K. Sch. Bot. Jahrb. XIT 
(1896) 219. 

3. C. cyrmulosa Benth. F7. Nigrit. 445. 


& II. Anthoclitandra. — Nervation espacée. 
4. C. myriantha K. Sch.; Carpodinus myriantha /. c. 221. 


Je n’ai pas étudié le C, cyulosa Benth. dont le fruit est aussi 
inconnu. Le C. Parterr est incontestablement du même groupe 
quele C. cz7rhosa. Son ovaire est ovoïde tandis qu'il est turbiné 
chez ce dernier. Le C. #yr1antha par la fleur est un C/Zzandra, 
mais il diffère complètement des espèces 1 et 2, par sa nervation 
secondaire espacée et tertiaire plus voisine de celle des Carpo- 
dinus. Cependant sa méristèle indique un CZ#andra. 

Le C. robustior K. Sch. ne m'est connu que par les caractères 
restreints suivants : « /florescence très dense; calice glabre» 
(Æ. Sch. in Engler Pflansenfam.). Le C. Mannir Stapf, remar- 
quable par sa grappe plus développée et par son disque cupu- 
laire, me paraît, à cause de sa corolle campanulée dans sa moitié 
supérieure, convenir mieux dans le groupe Aphanostyles. Je n'en 


connais pas l'anatomie. 
(A suivre.) 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin : 


Hewr: Hua. 


Paris. —J. Mersch, imp., 46is, Av. de Châtillon. 


m6 BULLETIN MENSUEL Juin 4808. 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


SÉANCE DU 20 MAI 1808. 


Emm. DRAKE DEL CASTILLO. — Vote sur le genre PYRO- 
S'TRTA Comm.—Le genre Pyrostyria comprend un petit nombre 
d'espèces des îles Maurice et de la Réunion, décrites depuis 
longtemps déjà; mais les auteurs récents, faute d’avoir pu 
examiner les échantillons authentiques, semblent les avoir 
quelque peu confondues, et n’avoir pas donné au genre entier 
ses véritables caractères distinctifs. 

Le nom de Pyrostria, allusion à leur fruit légèrement pyri- 
forme et marqué de stries ou de côtes longitudinales, a été 
donné par Commerson, dans une note manuscrite et reproduite 
par Jussieu dans son Genera, à deux espèces trouvées par le 
botaniste voyageur à l'Ile de France, l’une en juin 1777, l’autre 
au mois de novembre de la même année. La première est de- 
venue le ?. oleoides de Lamarck, l’autre le P. orbicularis de 
Richard. Bentham et Hooker attribuent au genre une corolle 
à lobes valvaires ; dans les Vafürlichen Pflanzenfamilien (IV, 
4, p. 94), M. Karl Schumann suit leur exemple, mais il ajoute 
que le ?. ofeoides Lamk., à cause de la préfloraison imbriquée 
de sa corolle, ne doit appartenir ni au genre, ni à la tribu. Bien 
que le fait observé par M. K. Schumann soit exact, sa conclu- 
sion semble inadmissible, car la plante de Commerson, ayant 
servi à établir le genre, ne peut en être retirée, et les autres 
Pyrostria seuls devraient l'être; mais il estaisé de se convaincre 
que, chez ces derniers aussi, les lobes de la corolle ne sont pas 
valvaires sur toute leur longueur, et qu'ils s’imbriquent plus ou 
moins vers leur sommet. Il n’y a donc qu'à retrancher de 1a dia- 
gnose générique les termes de « lobes en préfloraison valvaire », 
et, pour ce motif, les Pyrostria ne sauraient, comme le voulait 
M. Baïllon, être réunis aux Canthium ; ilsse rapprocheraient da- 
vantage des Guettarda, mais l’organisation de leur fruit semble 
devoir les en séparer génériquement. 


— 42 — 


J'ai dit que les espèces de Pyrostria avaient été confondues. 
En effet, dans la Flore des îles Maurice et Seychelles, M. Baker 
réunit, sous le nom de ?. #acrophylla À. Rich., le P. o7bicu- 
Jaris et le P, cordifolia du même auteur; M. J. de Cordemoy 
maintient cette synonymie dans sa F/o7e de la Réunion. Or, le 
P. macrophylla À. Rich., dont j'ai vu les échantillons authen- 
tiques, diffère considérablement des deux autres espèces par ses 
feuilles atténuées à la base et assez longuement pétiolées, et 
par ses gros fruits oblongs. Cette confusion, qui ne s'explique- 
rait pas si les auteurs avaient eu sous les yeux les types des 
espèces qu'ils ont réunies, vient de ce que, dans le P7odromus, 
la diagnose de Richard a été inexactement transcrite; on y lit, 
en effet (IV, 464) : « Jodits ovato-oblongis Oreve peliolatrs » au lieu 
de : « jolirs obovali-acutrs basr in petiolum sensim atlenuatss », 
comme l'avait écrit Richard. Le ?. #acrophylla À. Rich. n'est 
donc pas le ?. mnacrophylla Baker et J.deCordemoy.On ne sau- 
rait davantage confondre le ?. oybicularis avecle P. cordrfolia. 
Tous deux ont des feuilles très variables de forme, bien que 
toujours cordées à la base, mais on ne peut appliquer qu'au 
seul ?. orbicularis A. Rich. le caractère que MM. Baker et 
J. de Cordemoy donnent à leur ?. #acrophylla, c'est-à-dire des 
pédoncules portant une ou plusieurs fleurs pédicellées, avec 
deux bractées lancéolées. Le ?. coydrifolia À. Rich. à au con- 
traire des fleurs sessiles avec des bractées beaucoup plus pe- 
tites. Quant à la quatrième espèce de Richard, celle qu'il avait 
appelée ?. Leterobhylla dans son herbier, et ?. polymorpha 
dans sa monographie des Rubiacées, elle se rapproche beaucoup 
du ?. cordrifolia, mais son inflorescence est légèrement tomen- 
teuse, les dents du calice sont plus aiguës, et les lobes de la 
corolle sont plus étroits et plus iongs. N'ayant pas vu les échan- 
tillons auxquels M. Baker a donné le nom de P. polymorpha, 
je ne puis dire s'ils doivent être rapprochés de l'espèce de Ri- 
chard ou non. Enfin le ?. jasciculata de Bojer est, à en juger 
par la description de M. Baker, une espèce bien distincte. 


Emm. DRAKE DEL CASTILLO. — {Jantes nouvelles de Mada- 
gascar (Suite, voir vol. Il, 1305-9). — On a vu précédemment 
la description d'espèces nouvelles appartenant à différents 


groupes du genre /xora. L'espèce suivante s’écarte de ses con- 
génères malgaches de la section Paveffa par son inflorescence 
lâche à pédicelles grêles et allongés, et par ses anthères forte- 
ment contournées en spirale. 


Ixora spiranthera sp. nov. 

Arbuscula ramulis glabris, foliis membranaceis oblongo-lanceolatis 
(ro c. X 3,5) cuspidatis basi attenuatis, 5-6 nerviis, stipulis deltoïdeis 
acuminatis. Racemi terminales trichotomi 9-12 flori, pedicellis graci- 
libus flore longioribus (3 cent.). Calyx campanulatus (3 mill.) lobis 
obtusis. Corolla tubulosa hypocraterimorpha (5-6 mill.) lobis linearibus 
tubo longioribus, fauce villosa. Antheræ spiraliter tortæ. Stylus tortus 
apice indivisus. Crermen biloculare, placentis pauciovulatis. Fructus 
ignotus. 

Nosy-bé (Pervillé so9! ; Boivin 2000) ; Ambongo (Bernier !),. 

Bien qu'on ne connaisse pas le fruit de la plante sur laquelle 
cette description a été faite, il parait devoir être une baie à 
loges oligospermes, car, après la chute de la corolle, l'ovaire 
renferme encore dans chaque loge trois ou quatre ovules égale- 
ment développés. J'ajouterai que Boivin avait trouvé à Mayotte 
(n. 3812) une plante extrêmement voisine de la précédente par 
son port et son inflorescence, et n’en différant guère que par ses 
feuilles un peu plus étroites et à nervures un peu plus nom- 
breuses. On n'en connaît pas les fleurs, mais elle présente des 
baies ovoïdes couronnées par les divisions obtuses du limbe 
calicinal; ces baies renferment, dans chacune de leurs loges, 
trois ou quatre graines pentaédriques, à face dorsale bombée et 
_à face ventrale creusée en cupule, les autres faces étant aplaties. 
La plante de Madagascar et celle de Mayotte peuvent donc, au 
moins provisoirement, être considérées comme appartenant à la 
même espèce. 

Une dernière"série d’Zxora se compose de deux espèces qui, 
par la forme extérieure de leurs fleurs, rappelleraient certains 
Gentpa; mais la situation terminale de ces dernières et la pla- 
centation de .leur ovaire empêchent de les confondre avec les 
espèces de ce genre. Voici leur description : 


Ixora Thouarsiana. 
Randia Thouarsiana H. Bn., ss. 


Arbuscula glabra, foliis oblongo-lanceolatis obtusiusculis basi atte- 


nuatis (10-15 c. longa, 3-5 lata) subcoriaceïs siccitate nigrescentibus 
10-nerviis, stipularum vagina cyathiformi brevissime bidentata. Cymæ 
laxe 12-15 floræ, folio paulum breviores, pedicellis elongatis (2-3 cent.). 
Calycis pedicello quintuplo brevioris limbus apice obtuse quinque- 
lobus. Corolla tubulosa-hypocraterimorpha, tubo calycem paulo su- 
peranti, lobis linearibus-oblongis tubo duplo longioribus. Germen bi- 
loculare, loculis 3-ovulatis. Stylus brevis lobis 2 oblongis. Bacca 
globosa (5-6 mill.) calycis limbo tubuloso persistenti coronata, loculis 
monospermis, seminibus menisciformibus, albumine haud ruminato. 

Sainte-Marie (Boivin 17741); région nord-est (Æwmblor 751 1081): 
sans indication de localité (Duperit- Thouars!). 


Ixora uniflora sp. nov. 

Arbuscula glabra, succum resinosum exsudens. Folia glauca 
obovata cuspidata, vel oblanceolata (7 cent. longa, 3, 5 lata) inferne 
attenuata, subchartacea, 5-6 nervia. Flores in apice ramulorum brevium 
solitarii, pedicello (2 cent. longo) triplo longiores. Calyx anguste cam- 
panulatus (4-5 mill.), limbi laciniis lanceolatis ad medium connatis, 
Corolla (3 cent. longa) tubuloso-hypocraterimorpha, lobis 4 lanceo- 
latis tubo triplo brevioribus. Antheræ lineares, apice mucronulatæ, 
basi biñidæ. Stylus apice bilobus. Germen biloculare, placentis pauci- 
ovulatis. Bacca globosa, calyce coronata, oligosperma, seminibus 
pentaedris. 

_ Région nord-est (Zwwmblot 246). 
Ces deux espèces amènent naturellement à parler des Genrpa 


malsaches. | 
GENIPA. 


On connaît à Madagascar une série de Genipa à grandes et 
belles fleurs, assez voisines les unes des autres par leur port et 
leur feuillage, et qui semblent établir un passage des Gardenia 
aux Æandia. Les espèces de la section Gardenia ont toujours 
des placentas pariétaux; ces placentas peuvent s'avancer dans 
l'intérieur de la loge jusqu'à se toucher, maïs ils ne s’unissent 
jamais complètement. Quelquefois la production d’une fausse 
cloison entre les placentas donne une apparence pluriloculaire 
au fruit de certaines espèces qui peuvent ainsi flotter entre les 
Gardenia et les Randia. Telle est une plante anciennement 
connue, le Gardenia Chapelieri de Richard, qui a été décrite 
plus tard par Decandolle, sous le nom de Randia Talangninia, 
et à laquelle il faut par conséquent donner celui de Gexzpa Cha- 
pelrert. Deux autres espèces encore inédites, bien qu’elles se 


— 45 — 
trouvent, l’une dans l’herbier de Jussieu et dans les collections 
de Dupetit-Thouars, et l’autre parmi les plantes de Pervillé, 
sont dans le même cas. 

Voici leurs descriptions : 


Genipa Poivrei sp. nov. 


Arbuscula, in summis ramulis petiolis et foliorum pagina inferiore 
leviter fulvo-tomentosa. Folia ovato-oblonga (12 cent. X 6), acumi- 
nata, basi acuta, 8-10 nervia, supra glabra, siccitate brunnea. Stipulæ 
oblongæ-lanceolatæ. Flores solitarii. Calyx (x cent. longus) tubulosus, 
dentibus 5 subulatis brevissimis. Corollæ tubus extüs sericeus calyce 
quintuplo longiore, lobi oblongi, tubo vix triplo breviores. Stamina 
supra medium tubi inserta, antheris linearibus. Styli rami 2 lineares. 
Cermen dissepimento spurio (an in fructu persistente) quadriloculare, 
placentis dissepimentum ægre attingentibus. Bacca ovoidea (4 cent. 
longa), apice umbilicata, seminibus placentæ immersis. 

Sans indication de localité (Porvre!/; Dupetit- Thouars !). 


Cette espèce ressemble au G. z2adagascariensts par son 
port ; elle en diffère par ses feuilles pubescentes en dessous, à 
nervures plus nombreuses, et par la forme des dents de son 
calice. 


Genipa Pervillei sp. nov. 


Arbuscula (2 m. et ultra), ramulis glabris, foliis lanceolatis 
(10-15 cent. longis, 5-6 latis) acuminatis basi in petiolum (r-2 cent. 
longum) constrictis coriaceis lucidis in sicco brunneis, nervis Ttrinque 
10-12 immersis, stipulis oblongis petiolum æquantibus caducis. 
Racemi supra-axillares pauciflori, breviter pedunculati, petiolum vix 
superantes, floribus fere sessilibus bracteola ovata acuta subtensis. 
Calycis tubus brevis, limbus tubuloso-campanulatus, dentibus 5 bre- 
vibus deltoideis. Corolla alba, odorata, tubo (6-8 cent. longo) leviter 
incurvo, ore obliquo, lobis oblongis acutis. Staminum filamenta bre- 
vissima, antheris medio dorsifixis. Styli rami 2 lineares, breves. 
Cermen dissepimentis spuriis plurilocellatum. Bacca globosa (r cent. 
lata) tubo calycis persistente coronata, locellis 4-8. 

Nosy-bé (Pervillé 307! 494! 504! ; Boivin 2063 !). 


Les espèces suivantes ont toutes un ovaire uniloculaire. 
Genipa Perieri sp. nov. 


Arbuscula (4-5 m. alta) ramulis glabris, cortice griseo. Folia sub- 
coriacea, oblongo-lanceolata (7-8 cent. longa, 2-5 lata), in petiolum 


— 16 — 


(2 cent. longum) constricta, 6-7 nervia; stipulæ oblongæ, caducæ. 
Flores axillares sessiles, luteo-albi. Calycis tubus brevis (3-4 mill.), 
limbus campanulatus oblongus (5-6 mill.) dentibus 5 deltoideis lon- 
giuscule acuminatis. Corollæ tubus elongatus (5-6 cent.), lobi oblongi, 
acuti. Antheræ parvæ subsessiles, fere summo tubo insertæ. Stylus 
corolla duplo brevior apicem versus incrassatus, lobis 2 linearibus. 
Germen uniloculare, placentis parietalibus haud coalitis. Fructus 
19 notus. 
Environs de Tsarasaotra (Périer de la Bathie!) 


Genipa ravinensis H. Bn., #5. in Herb. Mus. Par. 


Arbuscula glabra. Folia oblonga, acuminata (8-ro cent. longa, 
2-3 lata), basi leviter inæquilatera, 7-nervia, breviter petiolata. Stipulæ 
parvæ, ovato-deltoideæ, acutæ. Flores axillares, pedicellati. Calycis 
oblongi limbus ultra medium in lobos lineares angustos divisus, 
Corolla tubuloso-hypocraterimorpha, tubo brevi, lobis oblongis acutis. 
Antheræ oblongo-lineares, apiculatæ, fauce insertæ, filamentis bre- 
vissimis. Stylus brevis, ramis 2 linearibus. Germen uniloculare, pla- 
centis parietalibus. Bacca ovoïdea (2 cent.). 

Sans indication de localité (Boivin /). 


Ces deux espèces sont assez voisines l’une de l’autre ainsi 
que du G. Bojeriana H. Bn. par leurs caractères généraux, et 
principalement par leur feuillage ; mais le G. Perrerr se distingue 
immédiatement des deux autres par la plus grande dimension 
de sa corolle. Le G. Bojeriana diffère du G. ravinensis par ses 
feuilles plus lancéolées, ses fleurs plus petites et son calice à 
divisions courtes. 


Genipa Exosolenia sp. nov. 
Exosolenia H. Bn., 55. 


Glabra, foliis obovatis acuminatis, oblongo-obovatis, vel oblan- 
ceolatis (7-10 cent. longis, 2,5-4 lata), 7-nerviis, breviter petiolatis; 
stipulæ deltoideo-subulatæ. Flores extra-axillares, pedicellis (r cent.) 
gracilibus. Calycis oblongi (5-6 mill.) basi attenuati limbus brevis- 
simus, dentibus linearibus (1-2 mill.) angustis remotiusculis coronatus. 
Corolla infundibularis (15 mill.), tubo brevissimo, lobis (5 mill.) 
oblongis acuminatis. Antheræ subsessiles lineares (1 cent.) inclusæ. 
Stylus haud exsertus, ramis 2 linearibus. Discus parvus. Germen uni- 
loculare, placentis parietalibus pauci-ovulatis. Bacca globosa (7-8 mill.) 
limbo calycis haud accreto coronata, oligosperma, seminibus ovoideis 
compressis, albumine corneo. 

Nosy-bé (Boivin!); sans indication de localité (Dupetit- Thouars!) 


Voici maintenant trois espèces inédites qui ont l'inflores- 
cence ramassée de beaucoup de Landia, mais quise distinguent 
des espèces de ce groupe par leurs placentas pariétaux et ne 
s’unissant pas au milieu de la cavité ovarienne. 


Genipa tubulosa H. Bn., #ss. in Herb. Mus. Par. 


Arbuscula, foliis coriaceis oblongo-lanceolatis (15-20 cent. longis, 
5-6 latis) in petiolum brevissimum constrictis, nervis 20 immersis, 
stipulis ovatis acutis. Flores in cymas abbreviatas congesti. Calyx 
oblongo-campanulatus (3 mill.), dentibus 5 deltoideis. Corollæ tubu- 
losæ (15 mill.) lobi breves (2-3 mill.), rotundati. Antheræ lineares. 
Stylus bilobus. Fructus ignotus. 

Ambakobé (Lantz!). 


Genipa Lantziana H. Bn., #ss. in Herb. Mus. Par. 


Arbuscula (3 m. alta), foliis coriaceis ovato-oblongis (25 cent. long. 
10 lat.), breviter petiolatis, 0-nerviis. Calyx campanulatus 5-dentatus. 
Corolla hypocraterimorpha, tubo brevi (5-6 mill.) lobis oblongis 
acutis (15 mill.), fauce villosa. Stamina filamentis brevibus summo tubo 
corollæ inserta, antheris linearibus. Stylus gracilis, exsertus, bilobus. 
Germen imperfecte biloculare, placentis fere contiguis, haud autem 
coalitis. Fructus ignotus. 

Ambakobé (ZLantz!). 


Genipa Lastelliana sp. nov. 

Arbuscula glabra, foliis coriaceis, obovato-oblongis, vel oblongo- 
ovatis leviter acuminatis inferne cuneatis breviter petiolatis, 13 nervis. 
Cymæ contractæ (1-2 cent.), multifloræ. Calyx tubulosus (3 mill.) 
dentibus deltoideis. Corolla infundibularis (1 cent.) lobis oblongis 
(3 mill.). Stamina supra medium tubi inserta, filamentis brevibus, 
antheris (5 mill.) linearibus apiculatis medio dorso affixis. Stylus 
bilobus. Germen fere complete biloculare. 

Sans indication de localité (Zaséelle!). 


Ces trois espèces sont très voisines par leur port, leur feuil- 
lage et leur mode d'inflorescence. La première se distingue de 
la troisième par les lobes de sa corolle qui sont beaucoup plus 
courts ; la seconde diffère des deux autres par sa corolle à tube 
court et à limbe hypocratérimorphe. 


HYMENODYCTION. 
On ne connaissait jusqu’à présent qu'une seule espèce de ce 


! 


genre à Madagascar, l'A. wmadagascaricum H. Bn. (Æist, PJ. 
VII, 482), M. Périer de la Bathie vient d'en découvrir une 
_ seconde dont voici la description. | | 


Hymenodyction Perieri sp. nov. 


Arbor ad apicem ramulorum, in nervis et venis foliorum paginæ 
inferioris et in racemis puberulo-tomentella, in axillis foliorum superio- 
rum gummiflua. Folia ovato-oblonga (limbo 15 cent. longo, 8 lato), 
apice acuminata, basi inæquilatera, in petiolum (4 cent.) constricta, 
10-12 nervia, venis reticulatis, supra glabrescentia, subtus glauca, sub- 
chartacea. Stipulæ late ovatæ (1 cent.), acutæ, basi connatæ. Flores 
in racemum spiciformem elongatum (ad 25 cent.) pedunculatum con- 
fertæ, bracteis linearibus, ramulis brevissimis (1 mill.) pedicellis vix 
conspicuis. Calycis pubescentis tubus oblongus (2 mill.), Himbi lineares 
acutiusculi, tubo paulo breviores. Corolla infundibulari-tubulosa 
(5 mill.), lobis linearibus. Stamina fere sessilia fauce incerta, antheris 
oblongis obtuse apiculatis. Stylus longe exsertus stigmate capitellato. 
Racemus fructifer sublignosus, pedunculis elongatis (5 mill.) nutanti- 
bus. Capsula oblonga (1 cent.) basi leviter attenuata, glabra, parce 
verrucosa, seminibus oblongis (4 mill.). : 

Tiringalava (Périer de la Bathie 431 À) 


Cette espèce se rapproche beaucoup del’. Xurria Hochst., 
de l'Afrique tropicale, mais elle en diffère par ses grappes 
un peu plus grêles et ses fruits moins gros. Quant à l’Æ. wada- 
gascaricur H. Bn. dont l’auteur n’a donné que le nom sans 
description, et dont on ne connaît que les feuilles et les fruits, 
il diffère de l'A. Perteri par ses stipules très petites (2-3 mill.) 
ovales acuminées, par ses feuilles moins grandes, plus obovales, 
plus glabrescentes, à nervures moins nombreuses, ses fruits un 
peu plus gros et ses graines deux fois plus grandes. Il à été 
trouvé par Bernier dans les forêts des hautes montagnes d'Am- 
bouitch, au S.-O. de Diego-Suarez (2° envoi, n. 135), et porte 
à Madagascar le nom vernaculaire de Quzsasa. 


Le Secrétaire de la Société, gerant du Bulletin : 


Hexe: Hua. 


Paris, — J. Mersch, imp., 404, Av. de Châtillon. 


No 7. BULLETIN MENSUEL Juillet 1868. 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


SÉANCE DU 17 JUIN 1808. 


Henri HUA. — De quelques ERYTHRINES d'Afrique. — 
Les plantes nouvelles dont il s'agira dans cette Note appar- 
tiennent toutes au groupe plus particulièrement africain que 
Meissner avait cru devoir distinguer génériquement sous le nom 
de Chrirocalyx, à cause des cinq expansions sensiblement égales, 
plus ou moins développées qui, semblant terminer le calice fendu 
en avant comme une spathe, donnent à cet organe l'apparence 
vague d'une main avec ses cinq doigts. Ces expansions ne sont 
pas morphologiquement des dents du calice, étant insérées — 
comme on peut le constater facilement sur des boutons à un état 
convenable, et même, avec un peu d'attention, sur l'organe 
adulte — un peu au-dessous du sommet, à la façon du limbe, 
du pétiole ou de leur rudiment mucroniforme sur la gaine de 
beaucoup de feuilles où cette dernière est bien développée. 

On retrouve les analogues de ces digitations, mais moins 
nettement développés, sur le calice de toutes les Erythrines : 
caHosités presque nulles chez Æ, senegalensis DC. , développées 
avec exagération chez Æ. excelsa Baker, où cites sont unies 
en une large et longue bande linguiforme, bifide au sommet, 
plus longue que le corps du calice et faisant croire que celui-ci 
dépasse l'étendard en longueur. Dans des types plus éloignés, 
les apparences sont plus diverses : ainsi dans l’Æ. z2dica dont le 
calice se fend du côté vexillaire et non du côté de la carène, on 
voit facilement deux dents subulées, entre lesquelles se fait sou- 
vent la fente, et entre elles, trois callosités très courtes et con- 
nées ; dans l’ÆZ, Crrsta- É il y a une sorte d’ergot très visi- 
ble, qui est de même nature, accompagné de callosités moins 
nettes. | 

Les plus anciennement signalées parmi ces Erythrines de la 
section CArrocalyx sont des plantes d'Abyssinie désignées au 


ro 

commencement du siècle par Robert Brown dans le Catalogue 
des plantes du voyage de Salt sous le nom de Æ7y/hr1na tomen- 
losa, et par Lamarck, dans l'Encyclopédie, sous le nom d’ÆZry- 
tyina abyssinica. Mais aucune description, et aucun renvoi à 
des échantillons authentiques n’accompagnant ces désignations, 
on doit s’en rapporter, pour préciser ces 707274 nuUda, aux ap- 
préciations d'Hochstetter et Steudel d'une part, de Richard d’au- 
tre part, se rapportant aux échantillons recueillis plus d’un 
demi-siècle plus tard par Schimper, puis par Quartin-Dillon et 
Petit, et Rochet d'Héricourt. Dans les Æ7ylhrina à rameaux, 
feuilles et calices tomenteux du premier, Hochstetter et Steudel 
pensèrent retrouver l'Æ. /omentosa deR. Brown(n° 531 de l’Zer 
abyssinicum de Schimper), tandis que, dans une forme à feuilles 
plus coriaces et glabres à la face supérieure, à tomentum grisà- 
tre au lieu d’être fauve doré, dont la récolte était due à Quartin- 
Dillon et Petit, Richard vit l’Æ. abyssinica de Lamarck, dis- 
tincte pour lui de l’Z. Zozentosa. Depuis, F. Hérincq, sur Îles 
étiquettes du Museum, rattacha à ce type le n° 1083 de Schimper, 
aussi semblable que possible aux échantillons sur lesquels fut 
établie la diagnose de Richard. Y a-t-il à deux types spécifi- 
ques bien distincts, ou seulement deux formes dues aux condi- 
tions de lieu et de temps où les divers échantillons furent récol- 
tés? Il est difficile de le démontrer en l'absence de documents 
rigoureusement comparables : le témoignage de voyageurs 
ayant vu les arbres en place, et rapportant de nouveaux docu- 
ments à l’appui de leur dire est indispensable pour résoudre ce 
petit problème que, pour l'instant, on doit se contenter de 
poser. à 

Quoi qu'il en soit de la solution à venir, les floristes posté- 
rieurs à Richard n'ont admis qu'une seule dénomination pour 
toutes les Erythrines tomenteuses de l'Afrique orientale, de 
quelque localité qu'elles fussent originaires, depuis l'Abyssinie, 
la Nubie et le Bahr-el-Ghazal, jusqu'aux régions australes du 
Zoulouland et de Natal, en passant par la région des Lacs, les 
pentes et les steppes de l'hinterland de Zanzibar et la vallée de 
Zambèse. Si vraiment il n’y a qu'une espèce, son aire de disper- 
sion, si étendue du Nord au Sud, avec des conditions variables 
de station, serait des plus intéressantes, et il serait curieux 
d'étudier les modifications apportées à cette espèce par les cli- 


= 5I — 

mats divers où on l'aurait observée. La plus apparente de ces 
modifications, déjà signalée, est celle de la taille qui oscillerait 
entre 2 m. à 5 m. dans la région des Lacs, à 2.000 m. environ 
(Pflanzenwelt Ost-Afrikas, À p. 154), et 30 m. dans l’Ouçam- 
bara, d’après Holst. (Z. c., À p. 88, B p. 310). Baker l'appelle 
FE, tomentosa R. Br. (Flora of trop. Afr. I. p. 184). Taubert 
prétère Æ. abyssinica Lam. (Pflanzenw. Ost-Afr., C p. 221). 
Je ne veux pas ici discuter la question de priorité, d'autant plus 
que la vraie solution est peut-être dans une disjonction. Déjà, la 
comparaison attentive des descriptions originales des échantil- 
lons, que j'ai pu voir dans les grands herbiers parisiens du Mur- 
seum et de M. Drake del Castillo, autorise à séparer d’une ma- 
nière absolue de cette espèce confuse, d’abord la plante de 
l'Afrique australe, qui est l'Eryfhrina latissima E. Mey., et 
ensuite la plante du Bahr-el-Ghazal, espèce nouvelle que je nom- 
merai Eryfhrina comosa. 

Il suffit de lire la description du Czcoralyx mollissimus de 
Meissner (ook. Lond. Journ. p. 97-98) ou de jeter les yeux sur 
la pl. 61 du Z'Lesaurus capensis d'Harvey représentant l’Æ. Sar- 
dersont de cet auteur, ces deux noms étant synonymes d’Æ. Za- 
fissima E. Mey., pour ne pas pouvoir confondre cette espèce à 
ailes et carène très apparentes, environ moitié aussi longues 
que l’étendard, avec les plantes de l’Abyssinie (Rochet d’'Héri- 
court ! Schimper, n° 1083!) où ces organes sont aussi réduits que 
possible et presque cachés dans la base non fendue du calice, 
les ailes ayant à peine 5-6 mm. sur 3, et les pièces de la carène 
orbiculaires, 3 mm. sur 3. 

Quant à la belle Erythrine rapportée par Schweinfurth du 
pays de Djour (n° 1799, 18638, 1882) et de chez les Niam-Niam 
(n° 60), si la longueur plus grande des digitations du calice, qui 
atteionent souvent de 20 à 35 mm., alors qu'elle est au 
maximum de 15 chez les Erythrines d'Abyssinie, peut être con- 
sidérée comme un caractère de moindre importance, malgré 
l'aspect chevelu tout spécial qu'affectent à cause de cela même 
les jeunes grappes, s’il en est de même de la couleur gris argent 
du tomentum : en considérant d'ailleurs l'allongement relatif des 
bractéoles, qui sont ici filiformes au lieu d’être trapues, la forme 
_ de l’étendard qui, plus grand, a un contour lancéolé large, aigu 
au sommet, au lieu d’avoir les bords parallèles sur une grande 


longueur et un sommet franchement arrondi, presque tronqué : 

la taille double de la carène et des aïles, toujours naines pour- 
tant ; la plus grande finesse du style ; les ovules plus nombreux, 

12 au lieu de 8-9 ; l'aspect tout différent des feuilles, dont le pé- 
tiole adulte devient absolument SE dont les folioles perdant 
tout tomentum à la face supérieure n’en conservent que relative- 
ment peu sur l’inférieure, la terminale étant moins large reliti- 
vement à sa longueur ; encore plus, le fruit, moniliforme et cou- 
_ vert d'une pubescence ferrugineuse, mais à parois moinsligneuses, 
à articles comprimés de la base au sommet ; on ne peut hésiter à 
y voir uneespèce distincte, l'Æ7y/hrina comosa. Peut-être, une 
partie des Erythrines de la Région des Lacs ou de l'i intérieur du 
Zanguebar devront-elles y être rapportées. 

À côté des espèces précédentes et formant avec elles un 
groupe dans lequel les distinctions sont difficiles quand on 
manque de renseignements complets, tant le port général est 
analogue, se placent les Eryfhrina suberifera et E. hurllensis 
de Welwitsch, à digitations calycinales moins accentuées que 
chez les espèces ci-dessus nommées, en forme de lanières cour- 
tes, aplaties et non plus ou moins subulées comme chez celles- 
ci, un peu plus courtes et nettement arrondies au sommet chez 
PE. suberifera, plus longues et parfois aiguës chez Z. Aurllensrs. 

Ces appendices, chez l'espèce rapportée du Haut-Kémo par 
Dybowski (n° 695) et que je lui dédie sous le nom d'£rythrrina 
Dybowskzr, sont très courts, épais, presque cunéiformes, for- 
mant au sommet des boutons sacciformes, une rosette très carac- 
téristique qui permet de la distinguer à première vue de toutes 
les autres. Du calice, fendu presque jusqu'à la base au moment de 
l’anthèse, s échappe un étendardpresque droit, souvent deux fois 
plus long que lui, presque aussi large à la base qu’au sommet, 
l'onglet étant presque nul; les aïles et la carène, plus pâles, 
sont arrondies, les premières un peu oblongues, et sortent à 
peine du calice à la base de Ia fleur, tout en étant plus impor- 
tantes que chez les plantes abyssiniennes ; entre elles fait saillie 
l'ovaire velu ferrugineux avec un style aussi long que lui et 
glabre dans sa partie supérieure, enveloppé des étamines dont 
les anthères environnent le stigmate, le tout fort peu plus court 
que l'étendard. Les fleurs ainsi constituées sont pendantes, par 
groupe de 3 à 7 fleurs espacés le long d’un rachis tomenteux à 


ha 
l'extrémité d'un pédoncule assez long ; l'allure de cette grappe 
interrompue est bien différente de celle des espèces déjà nom- 
mées. Toutes les parties, sauf la corolle, sont revêtues d’un to- 
mentum pulvérulent, d’un jaune doré. Les pédoncules des grap- 
pes, les pétioles et les nervures des feuilles portent des aiguillons 
aigus fortement recourbés. Les folioles, fort analogues par la 
forme générale à ce qu’on voit chez les espèces voisines, ont le 
sommet obtus, les deux faces tomenteuses ; la médiane était 
avortée sur deux des feuilles qui nous sont parvenues. 

Toutes ces espèces ont des fleurs de taille moyenne, dans 
lesquels l'étendard mesure depuis 30 à 35 cm. fÆ. Dyboæskri) 
jusqu'à 40-45 mm. fÆ. comosa, huillensis), le corps du calice 
de 14-15 mm. fÆ. D.) à 20 JE. c., k.), les appendices variant 
beaucoup plus entre 1 mm. o5 (Æ. Z).) et 35 mm. chez quel- 
ques échantillons d’Æ, comosa. Les aïles et carènes restent 
naines. , 

Au même groupe se rattache une espèce rapportée de Timbo 
(Fouta-Dhiallon) par le D' Miquel et que j'ai fait connaître dans 
le Bulletin du Museum (1897, n° 7, p. 327) sous le nom d’Z, 
sigmotdea dont les affinités sont surtout avec l'Æ. Dybowskzï ; 
elle se distingue de toutes les autres par la petite taille de ses 
fleurs, le corps du calice n'excédant pas 12 mm., les appendices 
ayant environ 2 mm. ; l’étendard, très étroit, recourbé deux 
fois suivant sa médiane, atteindrait 25 mm. de long s'il était 
droit. Cette plante est particulièrement intéressante en ce qu'elle 
montre au Nord-Ouest de l'Afrique tropicale, dans une région où 
semble régner un autre type de ce genre, l’Æ. senegalensrs, un 
représentant des Erythrines tomenteuses du groupe CArirocalyx, 
qui n'étaient jusque-là connues que dans l'Est, le Centre ou au 
sud de l'Équateur. | 

Deux nouvelles espèces, à plus grandesfleurs, ontété obser- 
vées, l’une au Congo français par Thollon, l’autre dans l’île de 
Zanzibar par le R. P. Sacleux. Elles ont plus d’affinités entre 
elles et avec des espèces non africaines, qu'avec celles déjà ci- 
tées. 

L'Æ, Tholloniana (Thollon, sans n°) ne paraît pas avoir les 
jeunes rameaux très épineux, non plus que les feuilles, qui sont 
revêtues dans leur extrême jeunesse, le seul état dans [lequel 
nous les connaissions, d'un tomentum pulvérulent ochracé. 


ir 

Les fleurs, nombreuses, forment une grappe serrée à pédoncule 
robuste, à peine pubescent. Le calice, fendu presque jusqu’à la 
base, est glabrescent, rougeâtre sur le sec, long de 15 à 20 mm. 
avec des appendices réduits, dressés dans le bouton au lieu 
d’être étalés en rosette comme chez l'E, Dybowskir. L'étendard 
s’en échappe presque à angle droit, puis se redresse par une 
courbure accentuée; en droite ligne il aurait près de 40 mm. de 
long sur 20 dé large un peu en dessous de son milieu ; les ailes 
et la carène attéignent 12 et 8 mm., sortent manifestement à la 
base de la fleur. L’ovaire, revêtu du tube staminal, fait forte. 
ment saillie avec une courbure considérable ; il est revêtu d’une 
pubescence fine et serrée s’arrêtant à la base du style qui est en- 
tièrement glabre ; il contient 10 à 12 ovules, le tout sensiblement 
aussi long que l'étendard. 

-L'£. Sacleuxir est, d'après le collecteur, un « très grand ar- 
bre, aux fleurs d’un rouge pourpre; grosses et petites branches 
très épineuses ; feuilles des jeunes pieds épineuses sur les ner- 
vures ». Les rameaux, glabres, sont couverts d'aiguillons noirs, 
droits ; les feuilles, déjà presque glabres au sortir du bourgeon, 
le sont bientôt entièrement, sur les deux faces, ce qui suffit à 
donner à cette plante une place à part parmi celles que nous 
étudions ici. Les grappes paraissent avant les feuilles aux aissel- 
les des feuilles supérieures de la pousse de la saison précédente, 
comme il est assez fréquent ; elles ont un pédoncule long et ro- 
buste ; les fleurs y sont très serrées. Le calice est recouvert 
d’une fine pubescence tant sur le corps de 17 mm. de long 
environ, que sur les appendices, qui ont jusqu'à 7 mm. Le large 
étendard dressé atteint parfois so mm. de long sur 20 à 22 de 
large dans sa moitié supérieure ; les aïles et la carène ont celles- 
1à, oblongues, de 15 à 20 mm. de long, celles-ci, suborbiculaires, 
de 10 à 12 mm. ; elles sont très apparentes. L'ovaire, très re- 
courbé, est fortément velu, les poils devenant plus rares, mais 
se montrant encore sur le style jusque vers le sommet :il ya 
6-8 ovules ; avec les étamines qui l’enveloppent, il n'a pas tout 
à fait les trois quarts de la longueur de l’étendard. Les fruits 
sont moniliformes, rappelant ceux des espèces abyssiniennes en 
beaucoup plus gros ; les articles à parois fortement ligneuses 
ont jusqu'à 3 cm. de diamètre. | 

. C'est à côté de ces deux espèces à grandes fleurs que 


— GE — 
l’£. latissima de l'Afrique australe, rattachée par erreur, nous 
l'avons vu, aux plantes abyssines à carène et ailes minuscules, 
doit probablement être placée, à cause de la grandeur de ces 
parties. L PVO. 
L'ÆErythrina melacanthà Taub., du Harrar et du pays 
Gallas, que je connais seulement par la description publiée dans 
l’Annuario de R.Istituio botanico de Roma, VIE, p. 96, rappelle 
par plusieurs traits l’Æ,. Sacleuxrii, notamment par les longues 
épines noires, la glabrescence des feuilles, la grande taille des 
fleurs. Mais, rapproché par l’auteur des Æ. Zrvinostonria Baker 
et Æ. Brucei Schw., il s'éloigne par là même de notre espèce, 
à cause notamment du calice presque glabre, à appendices pres- 
que nuls (autant qu'on peut en présumer par le silence de l’au- 
teur et les affinités indiquées), et de l'ovaire seulement farineux, 
au lieu d’être velu, et se rapproche quelque peu de lZ. Senecga- 
lensis DC. eus " 
Bien qu'une ou deux espèces de l’Amérique du Sud, indé- 
terminées au Museum, paraissent pouvoir se rattacher à cette 
section, les CAzrocalyx actuellement connus sont des éléments 
caractéristiques de la flore de l'Afrique tropicale. 


Henri HUA. — es feuilles des Cœsalpiniées-Cynométrées. 
— Parmi les caractères diagnostiques de ce groupe de Lésumi- 
neuses, figure en première ligne celui tiré de l'aspect des 
feuilles : « Folia abruptè pinnata. » W y a longtemps déjà, 
Baïllon avait remarqué sur des Copaïfera cultivés au jardin de 
l'École de Médecine, détruit après sa mort, que les feuilles 
« s’annoncent d'abord comme devant être imparipennées (Bull. 
Soc. linn.I. p. 311). » J'ai eu occasion de faire la même remar- 
que sur le Cyrometra Mannir ; de beaux échantillons de cette 
espèce rapportés naguère par M. H. Lecomte, du Congo fran- 
çais, où elle est connue vers Kitabi sous le nom d’Ækoäna, pré- 
sentant des bourgeons en voie de développement, à un état 
propice pour cette observation. 

Les feuilles du Cyrometra Mannii, à V'état adulte, se com- 
posent généralement de trois paires de folioles obliques, acu- 
minées, à sommet émarginé, d'autant plus grandes qu'elles sont 
plus rapprochées du sommet du rachis, lequel se termine brus- 


quement au niveau d'insertion des folioles supérieures : ce sont 
des feuilles absolument paripennées. Pourtant, à l’origine, elles 
présentent une foliole terminale incontestable, importante, 
quoique différente des autres par sa forme: c’est un filament 
aciculaire, très aigu, cilié, presque aussi long que les folioles de 
la paire supérieure et rappelant exactement par sa forme les sti- 
pules accompagnant la feuille à cet âge; elle se détache en même 
temps que celles-ci quand le bourgeon s’épanouit. 

_ Ce fait étant reconnu déjà dans deux genres de la tribu, doit- 
On, par une vue morphologique plus haute, accuser d'inexacti- 
tude les descripteurs quand ils notent comme caractère distinc- 
tif des Cynométrées: « Folia abruptè pinnata », et modifier la 
diagnose. Nous ne le croyons pas. Il semble même que ce serait 
abuser des droits de la critique, les descriptions étant faites sur 
les organes à l’état adulte, et destinées à permettre la distinc- 
tion des genres et espèces d’après ces organes adultes. Les 
observations analogues à celle qui fait l’objet de cette Note, 
doivent entrer en ligne de compte dans l'étude particulière d’un 
groupe, et aideront à l'appréciation des affinités. Leur introduc- 
tion dans le langage descriptif ou, pour mieux dire diagnostique, 
le surchargerait sans utilité. 1l en est ainsi de bien des particula- 
rités d'organisation externe ou interne, non mentionnées par 
nos devanciers. La valeur d’un travail de botanique descriptive 
et taxonomique a sa mesure dans la sagacité déployée par l’au- 
teur pour préciser les meilleurs et les plus nets parmi les carac- 
tères distinctifs, ceux que l’on nomme quelquefois essentiels, 
et établir les groupements les plus logiques, au moins autant 
que dans son habileté à découvrir et son empressement à 
signaler des détails encore inaperçus. 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin : 


Henri: Hua. 


CESSE een CREME RER TNT APE ES 
Paris, — J. Mersch, imp., 4bis, Av. de Châtillon. 


No 8. BULLETIN MENSUEL Août 1898. 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


L. PIERRE. — Sy Ze genre PERITHRYX des Périplocées. 
— Bien que la couronne soit réduite à une très lévère protubé- 
rance, c’est près du Sac/euxia H. Bn. (Wacropelma K. Sch.) 
que nous placerons ce genre, qui, par l'ensemble de sa fleur, 
se rapproche plutôt du Gynolaima Benth. | | 

Il est représenté par d'excellents échantillons dans la col- 
lection du R. P. Klaine (n. 513). C’est une liane entièrement 
glabre, dont les rameaux ont de 1 à 2 mm. de diam. Ses feuilles 
assez longuement pétiolées (pét. 2,5 cm.; limbe 15-17 cm. sur 
6-7 cm.), oblongues, acuminées, terminées par une pointe très 
aiguë, longue de un cm., arrondies et cordées à la base, minces, 
coriaces et pourvues de 9 à 11 paires de nervures secondaires 
que relient des nervures transversales et subparallèles. Ses 
grappes axillaires, grêles, très courtement ramifiées, sont un 
peu plus courtes que les feuilles. Les pédicelles, solitaires à 
l'axe de bractées connées, courtes et /7ès serrées, ont de 1,2 à 
1,5 cm. Les fleurs sont longues de 8 mm., c'est-à-dire 4 fois 
plus grandes que celles du Sac/euxia. Les sépales presque 
entièrement libres, à peine imbriqués, lancéolés, sont pourvus 
chacun à leur base d’une squame elliptique entière et colorée. 
La corolle urcéolée, à tube excessivement court, se termine par 
des lobes larges, arrondis, dressés et recouvrant à droite. Là 
où son tube se sépare de celui des étamines, on voit en face de 
chacune d'elles une très légère éminence arrondie, représentant 
la couronne, couronne subbilobée et bien plus élevée chez le 
Sacleuxra. Le tube formé par l'union des filets avec la base de 
la corolle est très épais. Il se termine en haut par de courts 
filets et des anthères oblongues lancéolées, recouvrant entière- 
ment le stiomate. En dedans, il est relié par des glandes à celles 
qui forment les angles du gynostégium. C'est de cette base du 
gynostésium que s'élèvent les corpuscules pédiculés, curvés, 
à limbe ovale acuminé et concave, qui reçoivent le pollen gra- 


ss 


nuleux des loges de l’anthère, à droite et à gauche. Au-dessus, 
le gynostégium forme cinq angles mousses beaucoup plus déve- 
loppés et porte cinq sillons s'élevant au sommet d'un cône aigu 
central qui est le stigmate. Les deux carpelles, libres jusqu’au 
gynostégium, sont tout à fait connés à la base et on compte dans 
chacun d’eux dix rangées de dix ovules. Le fruit fédrculé et 
longtemps indivrs, à la base, est formé de deux follicules dressés, 
très rapprochés, ovales oblongs lancéolés et à pointes courbées 
en forme d’hamecçon. Il a 12 cm. de longueur sur 5 cm. de largeur. 

Le péricarpe lisse, assez épais et dur, renferme beaucoup 
de graines elliptiques, oblongues, à peine atténuées dans la 
région micropylaire, très comprimées, pourvues sur leur face 
ventrale d’un hile linéaire et de rangées de poils soyeux longs 
de 3,5 cm., sr out leur pourtour. C'est même de cette parti- 
cularité que nous tirons le nom de ce genre, car c’est un cas 
assez rare dans la famille. Le tégument est épais, très dur, re- 
couvrant, sous un albumen huileux, un embryon dont la radicule 
est plus courte d’un tiers que les cotylédons. 

De cette description, il ressort que, par la fleur, il y a 
grand rapport avec les genres Sacleuxia et Gymnolaima ; mais 
par la grosseur des fleurs et l'inflorescence, de même que par 
l'ovaire et le fruit concrescents à leur base, par la forme de 
celui-ci et surtout par la graine, la distinction du Perzfhrix 
devient certaine. Le ?. g/abra paraît une plante assez commune 
dans le voisinage de Libreville, au Gabon. 


L. PIERRE. — Swy de genre PERIPEPLUS des Psycho- 
friées. — De très grandes stipules longues de 2,5 em. sur 
1,5 cm. ovales lancéolées et cuspidées, des bractées très nom- 
breuses et très pressées longues de 2cm. sur 1,5 cm. ovales 
lancéolées et cuspidées, des bractéoles à peine plus petites et 
lancéolées et toute la plante recouverte de longs poils presque 
mous, lui donnent un aspect bien particulier et justifient le 
nom de Perzpeplus Klaïneanus que nous proposons. [2. ?: 
Klaïne, n. 564 et 964.1] D'autres caractères la distinguent encore 
des genres Grumilea Gaertn. et Pagamea Aublet, dont elle a 
l’albumen ruminé. 

Cet arbrisseau n'a pas plus de 1 m. 20. Ses jeunes rameaux 


sont épais de 8 mm., recouverts de longs poils gris dont nous 
avons parlé et qui deviennent d’une teinte assez foncée sur la 
vieille tige. Les feuilles rapprochées, opposées, longues de 
25 à 37 CM. Sur 9 à 13 cm., sont oblongues lancéolées, aiguës 
aux deux bouts mais décurrentes sur un pétiole long de 4 à 
6 cm., pubescentes en dessus, velues en dessous, membraneuses 
et pourvues de 26 à 30 paires de petites côtes fines en dessus, 
plus élevées en dessous, que relie une nervation tertiaire trans- 
versale assez espacée, ondulée et presque parallèle, L’inflo- 
rescence axillaire formée de fleurs presque sessiles, indistinctes 
sous les bractées dont nous avons parlé, est un capitule quelque 
peu ovoide, long de 4 à 6 cm. Cependant ces fleurs sont assez 
grandes et ont une longueur de 1,6 cm. Le calice a un tube 
obconique long de 1 mm., tandis que son limbe campanulé a 
4 mm. et ses lobes inégaux lancéolés et valvaires, tout autant. 
Le tout est recouvert des poils caractéristiques dont nous avons 
parlé. La corolle est un tube long de 1,2 cm., glabre au dehors, 
pourvu un peu au-dessous de sa partie médiane, en dedans, 
d'un anneau barbu. Elle est terminée par cinq lobes subaigus, 
valvaires, pubescents en dehors et longs de 3 mm. À sa gorge, 
sont insérées autant d'étamines à filets très courts, plus courts. 
de moitié que les anthères exsertes, introrses, oblongues, ob- 
tuses, éaszfixes et longues de deux mm. et un quart de mm. Le 
disque long d’un mm., cylindrique mais quelque peu anguleux 
vers le haut, est glabre. L’ovaire infère a deux loges uni-ovu- 
lées. IL est terminé par un style moitié moins long que le tube 
de la corolle, grêle, glabre mais à deux lobes (/ongs de 2 mm.) 
un peu barbus. L'ovule attaché au fond de la loge est ascendant 
et porté par un funicule assez long. La drupe cachée par les 
bractées et bractéoles, longtemps persistantes, est ovoïde, velue 
ou quelque peu glabrescente, pourvue de deux loges mono- 
spermes. Le péricarpe (un peu moins d’un 1/2 mm. d'épaisseur), 
charnu en dehors, est pourvu d’un endocarpe subcorné. La 
graine se présente avec un tégument membraneux, atrophié 
ou à peine distinct. Longue de 6,5 mm. sur 3 mm., aplatie du 
côté ventral, elle est formée d’un 4lbumen ruminé corné, mais 
gélatineux de son milieu dorsal à sa base, dans la cavité em- 
bryonnaire. La radicule infère droite est aussi longue que les 
cotylédons elliptiques et nervés. 


=, A0 


Outre les caractères particuliers à cette plante dont nous 
avons parlé, on la distingue du genre Gyumilea par son calice 
foliacé, ample, persistant et dont le limbe est aussi long que les 
lobes tandis qu'il est court et simplement denté chez le Grw- 
milea et le Pagamea. Par sa corolle à tube long, sans poils 
_ à la gorge, de même que pour ses anthères basifixes et son 
stigmate barbu, ce n’est pas encore aucun de ces genres. On la 
reconnaîtra aussi par son embryon droit à radicule aussi longue 
que ses cotylédons, tandis que, chez le Grumrlea, ces derniers 
sont beaucoup plus longs et, chez le Pagamea, beaucoup plus 
courts que la radicule. 


L. PIERRE. — Swy les genres ORICIA et DIPHASTA. — 
Nous avons fait connaître l’année dernière le genre Orzrcra 
(Pull. Soc. Linn. Par. p. 1297). Les fruits de l'O. gabonensts 
que nous venons de recevoir du R. P. Klaine nous permettent 
d'en compléter l'étude. De même que chez l'O. Zecomteana, le 
fruit est formé de quatre drupes indépendantes, mais dont une 
à trois sont le plus souvent fertiles, les autres restant rudimen- 
taires à la base de celles-ci et entre les quatre sépales persistants. 
Ces drupes sont obovées, pubescentes, glanduleuses, jaunes et 
longues de 13 mm. sur 9 mm. Elles ont un péricarpe épais de 
1 mm.1/2, dont l’exocarpe est charnu et dont l’endocarpe fibro- 
ligneux en dehors, subcrustacé en dedans, est deux fois plus 
mince. Dans toute sa longueur ventrale, l’'endocarpe forme une 
protubérance qui pénètre profondément la graine. Celle-ci soli- 
taire, exalbuminée, recouverte d'un tégument membraneux, est 
formée de deux cotylédons très inégaux. Le plus grand, long 
de 1 cm., large de 7 mm. et épais de 6 mm., occupe toute la 
cavité endocarpique. Il est recourbé sur lui-même en fer à che- 
val, par suite de l’intrusion endocarpique dont nous avons 
parlé. Près de son sommet et à la base de la très courte tigelle 
supère, est inclus le deuxième cotylédon qui a la forme d'un 
petit disque ayant à peine 1 mm. de diamètre. Les grappes 
longues de 18 cm. sur 1 cm. sont condensées et portent beaucoup 
de fruits. 

Nous venons de recevoir une nouvelle espèce d'Oyzcra, c'est 
l'O. Kaïneana (Klaïne, n. 1303) qui habite également les envi- 


rons de Libreville. Elle se distingue à première vue de la précé- 
dente, par des feuilles plus petites, moins longuement pétiolées, 
brillantes et subargentées en dessous et par des grappes beau- 
coup plus courtes. C’est un petit arbre de trois à quatre mètres, 
dont les rameaux, le pétiole et la côte, en dessous, sont recou- 
verts de poils bruns, denses et feutrés. Le pétiole commun, long 
de 3 à 18 cm., cylindrique, est terminé par trois folioles courte- 
ment pétiolulées, longues chez les plus petites de 7 à 21 cm. sur 
4 à 10 cm. et chez les plus grandes de 9,5 à 24 cm. sur 6-10 cm. 
Elles sont obovées, terminées par une pointe (5 mm.), obtuse et 
obcunéiformes à partir du quart supérieur. Elles sont chartacées 
et pourvues de douze à vingt paires de petites côtes, de même 
que la nervation tertiaire et les veines, plus élevées en dessous 
qu’en dessus. Les grappes axillaires, presque toujours simples, 
très velues, ont de 3 à 6 cm. de longueur. Les fleurs sont 
épaisses et longues de 1,5 mm. Les sépales valvaires ovales, 
acuminés, pubescents en dehors sont longs de 1 mm., tandis 
que le tube n’a que 3/4 mm. de hauteur. Les pétales presque 
entièrement valvaires, naviculaires, pubescents en dehors, épais, 
trinervés, sont longs de 4,5 mm. Les étamines de Ia fleur 
femelle, opposées aux sépales, n’ont pas plus de 1 mm. de lon- 
gueur avec une anthère ovale, acuminée et introrse. Les car- 
pelles entièrement libres, sauf dans la région stigmatique, sont 
ovales, sessiles, très velus. Les quatre lobes du stigmate sont 
aplatis et presque sessiles. Le fruit n'en est pas connu. 
C'est parmiles Toddaliées que M. Engler place l'Oyzcra, bien 
que le caractère principal de ce groupe consiste en la concres- 
cence des carpelles. Celui de l'Ozyzcra, formé de drupes complè- 
tement indépendantes, ne saurait en tous cas convenir au genre 
Araliopsis Engler qui, d'après l’auteur, a le fruit concrescent 
et contient dans chacune de ses quatre loges deux graines albu- 
minées. Je pense qu’il y a plus de rapports entre l'Oyzcra et le 
Toddaliopsis Engler, bien que le nombre double des étamines 
et les fruits concrescents de ce dernier les distinguent aisément. 
Je pense aussi qu’il vaut mieux le placer dans une tribu des Ori- 
ciées qui se caractérise ainsi : Carpelles indépendants, Drupes 
indépendantes, Graines ex-albuminées. 
Cependant, ainsi que l’observe Baïllon, il ne faut pas donner 
trop d'importance à la concrescence des carpelles. IT arrive que 


ceux-ci d'abord concrescents deviennent, par avortement, indé- 
pendants à l’état fructifère. C'est ce quise passe chez le D:$#a- 
sia Klaïneana, plante bien voisine de l'Oyzcza, mais que nous ne 
pensons pas devoir comprendre dans ce genre. En effet, ses 
carpelles sont au nombre de deux et ses cotylédons sont plans 
convexes et égaux.Ce /7phasia est plutôtune Toddaliée qu'une 
Oriciée. 

Le Dihhasia Klaïneana habite la région de Libreville et 
c'est aussi une des bonnes récoltes du R. P. Klaïne (x. 753, #63 
et 1255). C'est un petit arbre de sept à huit mètres dont les 
jeunes rameaux, les grappes axillaires et terminales, le pétiole 
commun, les pétiolules et la côte en dessous sont revêtus de 
poils gris assez hispides. Les feuilles trifoliolées sont alternes, 
Les folioles longues de 6 à 17 cm.sur 2 1/2 à 7 cm..,sont attachées 
sur un pétiole commun de 3 à 8 cm. par des pétiolules 2 à 3 mm. 
Elles sont d'une teinte vert bleuâtre, presque glauques en des- 
sous, oblongues lancéolées, obtuses acuminées, maïs aiguës à Ia 
base. Leurs petites côtes au nombre de dix à douze paires 
ascendantes et bouclées un peu plus loin du bord, quoique 
fixes, sont bien distinctes ainsi que la nervation tertiaire, sur les 
deux faces. Les grappes ascendantes, très ramifiées, ont de 8 à 
12 cm. de longueur. Les pédicelles (4 mm.) sont quatre fois plus 
longs que le calice dont les quatre sépales va/vaires sont caducs. 
Les pétales alternes aux sépales sont oblongs, trinervés, égale- 
ment valvaires et longs de 4 mm. sur 1,5 mm. Les quatre éta- 
mines oppositisépales ont des filets grêles aussi longs que les 
pétales et des anthères dorsifixes et ovales, Elles sont insérées 
à la base d'un disque annulaire très hispide. L’ovaire sessile est 
formé de deux carpelles presque glabres, tout à fait concres- 
cents, sauf vers le sommet. Il est terminé par un style court 
hémisphérique couronné par un stigmate pelté et entier. Il y a 
deux ovules collatéraux dans chaque loge et ces ovules sont 
coifiés d'un obturateur commun et frangé. Le fruitn'a'qu’une loge 
monosperme, ainsi que nous l'avons dit, le carpellestérile formant 
à sa base une courte protubérance. Ovoïde, glanduleux, long de 
8 mm. sur 6 mm., son exocarpe charnu est deux fois plus épais 
que son endocarpe fibroligneux. La graine occupe à peu près 
toute la cavité endocarpique, mais son tégument coriace adhère 
à l'endocarpe. L'embryon, dont la tigelle punctiforme et margi- 


— 71 — 
nale est supère, est formé de deux gros cotylédons plan convexes, 
à commissure sinueuse, et criblés de glandes sécrétrices. 

Quele 2z$kasia soit très voisin de l'Oyzcza, cela est incon- 
testable, mais la constitution de son ovaire et de son embryon 
ne permettent pas de les unir. Sans pouvoir comparer ces 
plantes aux autres genres des Toddaliées, je remarque que le 
cylindre central du bois émet pour la feuille cinq groupes de 
faisceaux, dont trois seulement concourent à la formation du 
pétiole. Là, ces faisceaux, du moins à la base, restent divisés 
en une ligne subparallèle. Dansle pétiolule de l’'Oyzcza, lelcylin- 
dre central est hémisphérique et on observe, au-dessus de sa 
courbe supérieure, six à huit petits faisceaux isolés, disposés en 
trois rangées verticales. Chez le Dz$%as1a, le pétiolule ne pos- 
sède qu'un cylindre central oblong, en direction transversale, 
sans trace des faisceaux supplémentaires et sériés que nous 
venons de voir chez l’'Oyzcza. 


L. PIERRE. — ,9%7 de genre CHLOROMYRTUS. — Tai 
reçu deux fois les échantillons fructifères d’un petit arbre crois- 
sant près de Libreville, sans pouvoir me résoudre à les rappor- 
ter au genre Éugenta bien que, par l'embryon, ses rapports 
fussent plutôt ceux d’une Eugéniée que d’une Myrtée. Les 
fruits, plus larges que longs, ont 1,8 cm. sur 1,5 cm. et sont 
épais de 1,4 cm. C'est une drupe dont le péricarpe a 1/2 mm. 
environ d'épaisseur, l'endocarpe fibroligneux étant deux fois 
plus épais que l’exocarpe charnu. Au centre de la cavité, il y a 
un gros embryon de même forme que la drupe et tout à fait nu, 
sans qu'il m ait été possible dans plus de dix analyses de décou- 

vrir la moindre trace de tégument. Ce gros embryon est un peu 
| concave en haut et consiste en deux cotylédons plus larges que 
longs, assez épais sans être plan convexes, intimement appliqués 
l’un contre l’autre, si bien que sans une macération assez longue, 
on croirait avoir à faire à un embryon macropode. On le croi- 
rait d'autant plus que, malgré l'étude la plus minutieuse, 
je n'ai pu en voir la tigelle. Ces cotylédons sont sur l’une et 
l’autre face criblés de ponctuations glanduleuses, 

Il est bien certain que la conformation de cet embryon dif- 
fère sensiblement de celle des genres des Eugéniées. Les rameaux 


— 72 — 


fleuris de cette plante que nous venons de recevoir du R.P.Klaine 
(2. 1224 et 1261) sont loin de me convaincre que c’est une Eugé- 
niée. En effet, comme chez quelques Myrtées, la placentation y 
est pariétale. C’est même à cause de cela que nous l’appellerons 
CAloromyrtus bien que, ainsi que nous l’avons dit, elle tienne 
plutôt, par l'embryon, des Eugéniées. 

L'arbre a une huitaine de mètres de hauteur. Ses jeunes ra- 
meaux sont tétragones et d'un gris jaunâtre.Ses feuilles opposées, 
ponctuées, courtement pétiolées (8 mm.), sont elliptiques ou ellip- 
tiques oblongues, légèrement atténuées à la base aigué, termi- 
nées par une pointe assez longue et obtuse. Elles ont une teinte 
d’un vert pâle, surtout en dessous, elles sontmembraneuses et gla- 
bres, enfin leurs petites côtes, au nombre de dix à douze paires, 
sont très fines, de même que la nervation tertiaire. Les fleurs sont 
ou fasciculées ou disposées en cymes courtement pédonculées, 
beaucoup plus courtes que le pétiole et pourvues de pédicelles 
iongs de 1 à 2 mm. quand elles ne sont pas complètement ses- 
siles. On observe à leur sommet, contre Île tube obconique du 
calice, deux courtes bractéoles opposées. Ce tube du calice adné 
à l'ovaire infère se prolonge quelque peu en forme d’entonnoir 
au-dessus de lui. Des quatre sépales qui en occupent le sommet, 
les deux intérieurs sont imbriqués et plus de deux fois plus 
grands que les deux extérieurs, soïît à peu près ce que l'on voit 
chez le Plephayocalyx. Les quatre pétales sont imbriqués et, les 
étamines entièrement libres, à filets tordus, à anthères basifixes 
et elliptiques, sont insérées en trois ou à quatre séries sur les 
flancs de l’entonnoir calicinal. Mais au fond de cet entonnoir, 
sans doute parce que les fleurs sont mâles, il n’y a pas de style. 
Quant à l'ovaire, sa cavité est unique et sur ses parois on dis- 
tingue deux ou trois placentas portant chacun plusieurs rangées 
d'ovules imparfaits. | 

La fleur femelle du CAoromyrtus Klaïneana est donc à 
connaître. Cependant, par ce que nous savons de son embryon, 
par sa placentation pariétale, il est bien certain que, parmi les 
Eugéniées, c'est un genre bien caractérisé. 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin : 


Henri Hu. 


Paris, — J. Mersch, imp., 4b1s, Av. de Châtillon. 


No 9. BULLETIN MENSUEL Septembre 1898. 


DE LA 


SOCIÈTE LINNÉENNE DE PARIS 


{Nouvelle Série) 


Loose 


L. PIERRE. — Swy le genre HELICTONEMNA des Hihpo- 
cratéacées. — Quand, dans cette petite famille, le fruit n’est pas 
connu, la distinction des genres n’est pas facile. Cependant nous 
pensons que le genre Æeliclonema offre assez de caractères diffé- 
rentiels avec le Sa/acra pour en être aisément distingué. Ses sépa- 
les sont oblongs lancéolés, imbriqués et à peine plus courts que 
les cinq pétales également imbriqués, pédiculés,obovés, concaves 
et Zacinrés. Ils sont insérés sur les bords d'un réceptacle aplatr 
et assez large que recouvre un disque sessz/e, glabre, partagé 
en dzx srllons, sillons correspondant par paires aux sépales et 
aux pétales et distinctement bilobés à leur sommet. Outre ce 
disque extérieur aplati et conné au réceptacle, on en voit un se- 
cond en forme de cupule épaisse, barbue en dedans ou au som- 
met, tout à fait indépendant des trois étamines insérées à son 
extrême base intérieure. Les filets de ces étamines sont larges 
et aplatis, dépassent de beaucoup le disque et s'esroulent en 
spirale. L'anthère formée de deux loges parallèles a une déhis- 
cence horizontale, cette déhiscence est extrorse dans le bouton, 
tandis que par l’enroulement des filets elle devient plus tard 
introrse. Au centre de ce réceptacle aplati et sans adhérence 
ni avec le disque, ni avec les filets, s'élève un ovaire pyramidal 
trigone et très velu, atténué en un style trigone et terminé en 
un stiomate entier et à peine distinct. Dans chacune des trois 
loges de l’ovaire il y a dix ovules en deux rangées. 

L'Æelictonema Klaïneanum, ainsi que nous l’avons dit, n'est 
pas encore connu par son fruit. Ses rameaux ronds, recouverts 
-— de même que son inflorescence, le pétiole et [a côte en dessous, 
— d’un tomentum roux, sont terminés par des cymes disposées 
en grappes ramifiées et à ramules bractéiformes. Les pédicelles 
sont assez longs (8 à 10 mm.) et articulés. Les feuilles sont op- 
posées, pétiolées (1 cm.) elliptiques arrondies à Ia base et abrup- 
tement terminées par une pointe obtuse très courte (2-3 mm. ). 


SR 
Très coriaces, presque entièrement glabres sauf la côte, elles 
ont 5 à 6 paires de petites côtes, une nervation tertiaire à di- 
rection transversale peu prononcée, mais assez lâchement rami- 
fiée. Les dimensions sont, chez les plus grandes de 12 cm. sur un 
peu plus de 5 cm. 

L'indépendance des étamines indique une plus grande affi- 
nité avec le Sa/acra qu'avec les Campylostemon et Hibpocratea. 
Mais ce réceptacle aplati, étalé, ces pétales frangés, ce disque 
double, les filets des anthères longs et tordus ne sont pas dans 
la manière du Salacia, de quelque façon que l’on considère ce 
genre. 

Cette plante habite le Gabon (X. P. Alaïne, n. 1316) et 
fleurit en septembre. 


L. PIERRE. — À propos d'une MACARISIÉE du Gabon. — 
Jusqu'ici, aucune espèce de Î/acarisia n'a été mentionnée comme 
habitant le continent africain. Je ne suis pas d’ailleurs complè- 
tement convaincu que celle que je vais décrire puisse y être 
rapportée. En effet, son calice est plus largement campanulé, 
son fruit est complètement sessile et ses feuilles sont verticillées 
par trois et par quatre. Il y a plus : au-dessous de l'insertion 
des deux graines fertiles opposées, situées à l'extrémité de 
l'axe qui, ainsi que l’on sait, ne s'élève pas au-dessus du milieu 
de l'ovaire ou du fruit, j ai constaté, trois fois sur quatre, six 
corps disposés en deux séries, offrant l'aspect d’ovules stériles, 
bien que, par l'état de l'échantillon, je ne puisse les décrire 
comme des ovules. On sait que dans le groupe des Macarisiées 
il n’y a, par loge, que deux ovules. 

L'Anopyx1s pourra, suivant que la fleur l'enseignera, être un 
genre ou une section. Ainsi que dans le Macarrsra tel qu'il est 
décrit par les auteurs, la capsule a les loges incomplètes dans 
la partie s'étendant au-dessus de l’axe. Peut-être parce que le 
fruit n en est pas mür, la déhiscence sepricide ne s'étend pas au- 
dessous du sommet de cet axe central. Il est remarquable aussi 
que le péricarpe soit presque charnu ou spongieux bien que dé- 
hiscent. Il est recouvert en dehors de poils très serrés et courts. 
Les graines se présentent exactement comme celles figurées par 
Baïllon (4dansonia, III, 1. IT) pour le 47. Zanceolata H. Bn, 


nr 
c'est-à-dire la partie ailéeau-dessus de l’axe et la partie recou- 
vrant l'embryon en bas. Il ne décrit pasla structure du tégument 
qui, dans notre plante, est charnu et à surface #urrquée. Les 
graines malheureusement n'étant pas mûres, je ne puis parler 
de l'embryon du 7. (Anopyxis) Klarïneana. 

Les Macarisia décrits sont de petits arbres. Le K. P. Klaine 

(n° 1308) dit de notre espèce qu'elle est un grand arbre « abattu 
par les Pahouins sans doute pour leurs cultures de jachère ». 
Ses ‘jeunes rameaux sont gris pubérulents et les adultes sont 
d’un jaune rougeâtre. Entre chaque feuille il y a une seule sti- 
pule. La série des coupes faites au nœud fait voir qu'il y a trois 
ou quatre faisceaux foliaires, c'ést-à-dire autant que le verti- 
cille comprend de feuilles. Ils n’ont pas tous un égal dévelop- 
pement et cela se comprend puisqu'il y a gradation dans la for- 
mation du verticille. Entre chacun des faisceaux foliaires il y en 
a un autre dont le développement est en avance sur celui des 
faisceaux foliaires voisins. Ce faisceau stipulaire ne tarde pas 
à se diviser en deux branches dirigées l’une à droite et l’autre à 
gauche vers les faisceaux foliaires de même situation. Cepen- 
dant ces faisceaux ne passent pas dans le pétiole et ont exclu- 
sivement un rôle stipulaire. Le faisceau pétiolaire n'est pas 
fermé. Les deux branches de sa courbe supérieure un peu inflé- 
chies en dedans restent libres même dans la côte. 

_ La feuille a un limbe pourvu d’hypoderme, caractère fré- 
quent, peut-être général, chez les Rhizophoracées. Le pétiole 
long de 1,5 cm. est profondément canaliculé. Le limbe long de 
15 cm. sur 4,5 cm. est oblong lancéolé ou obové, terminé par 
une pointe obtuse, aigüe à la base, membraneux, glabre à l'état 
adulte et pourvu de 10 à 12 paires de petites côtes assez fines, 
reliées par une nervation transversale subparallèle et des veines 
lâchement réticulées. Les fruits courtement pédonculés sont 
ovoides, lésèrement obovés, longs de 3,4 cm. sur 2,8 cm., 
entourés par un calice campanulé long de 1,5 cm. dont les cinq 
lobes valvaires, à peu près de même longueur que le tube, sont 
opposés aux cloisons des loges. Ils sont portés par une grappe 
qui semble avoir été ramifiée, longue de 4 à 5 cm. 

Par ce que nous avons dit de la marche des stipules de cette 
plante, il y a conformité avec le Gyrofroches et le Carallia. 

Chez les vraies Rhizophoracées, telles que Ceriops, Brugurera, 


RE —— 


Rhizophora, chaque feuille est accompagnée de deux faisceaux 
stipulaires. Il faut remarquer que ces faisceaux stipulaires 
quittent le cylindre central à une distance assez éloignée des 
faisceaux destinés à la feuille, tandis que chez d’autres Monoxy- 
lées pourvues de stipules, les Rubiacées, par exemple, les fais- 
ceaux stipulaires sortent au même point que le faisceau fo- 
liaire, mais après eux, si bien qu'on peut considérer les stipules 
comme une dépendance de la feuille. Je n’ai pas pu faire l’ana- 
tomie des Jacarisia de Madagascar. 


L. PIERRE. — Observations sur quelques Ménishermacées 
africaines. — La fleur © du Perianthus Miers n’est pas décrite. 
L'inflorescence de la fleur © est une ombelle axillaire ou extra 
axillaire, dont le pédoncule long de 7,5 cm., entouré à sa base 
nodiforme de nombreuses petites bractées, est terminé par 5 à 
6 pédicelles longs de 2,5 mm. Le périanthe ne comporte que six 
pièces. Les 3 extérieures, les plus petites, étroites, sont longues 
de 2 mm.sur 3/4 mm. et les 3 intérieures ovales elliptiques, con- 
caves, imbriquées, sont longues de près de 3 mm. Six étamines 
à anthères ovales et beaucoup plus petites que les pièces inté- 
rieures forment deux rangées à la base de trois carpelles ses- 
siles couronnés par un stigmate sessilelarge réfléchi, et à bords 
laciniés. Un seul ovule attaché près du sommet, à micropyle 
supérieur et extérieur, en occupe la cavité. 

Bien que nous n'en connaissions pasla fleur, c'est à ce genre 
que nous rapporterons, avec doute, une plante du Gabon, faisant 
partie de la collection du R. P. Klaïne et arrivée, non étiquetée, 
avec une espèce bien différente, portant le n° 776. Ce seranotre 
P, Klaïneanus. 

Par son aspect la plante paraît dressée. Elle est entièrement 
glabre. Les rameaux sont fortement anguleux et aussi ses 
pétioles parcourus de côtes longitudinales même à la face supé- 
rieure qui est aplatie et canaliculée vers le sommet. De longueur 
très inégale (2 à 11 cm.),le pétiole est fortement épaissi aux deux 
extrémités et la partie voisine du limbe striée transversalement 
est manifestement oblique ainsi qu'il arrive dans beaucoup de 
Ménispermacées et particulièrement chez le P. Zongrfolius Miers. 
Le limbe oblong, atténué et subaigu aux deux extrémités, est 


nr 
assez épais, chartacé et d’une teinte uniforme verditre. 
On y compte une dizaine de paires de petites côtes élevées en 
dessous, canaliculées en dessus, dont les deux basilaires sont 
opposées. La nervation tertiaire est transversale, espacée et à 
peine distincte. Le pédoncule fructifère axillaire, long de 1,5 à 
2 cm., est terminé par 5 à 6 pédicelles longs de 5 mm. portant 
le plus souvent un seul fruit, mais dont la tête épaissie laisse 
voir 2 à 3 cicatrices ovariennes. La drupe monosperme sessile 
oblongue, lésèrement atténuée aux deux extrémités, pourvue 
d’une cicatrice stylaire apicale, à un péricarpe épais d'un demi 
mm., et un exocarpe charnu, lisse, grisâtre, un peu plus épais 
que l’endocarpe ligneux et lisse en dedans, c'est-à-dire sans 
{race d’intrusion dans la cavité séminale. Le tégument mince, 
membraneux, pénètre entre les lobes des cotylédons manifeste- 
ment inégaux, l’un enveloppant légèrement l’autre à commissure 
sinueuse et à face intérieure irrégulièrement aplatie. Au som- 
met se trouve située, mais un peu latéralement, la radicule 
marginale, très petite. Ces cotylédons sont très amers et occu- 
pent complètement la cavité séminale. 
Par les caractères du fruit et de la graine exalbuminée, le 
Pentanthus dont jusqu'ici ces organes n'avaient pas été décrits, 
appartient à la série des Pachygonées. 


Là aussi nous placerons une plante qui paraît assez com- 
mune dans la région de Dobau, à la Côte d'Ivoire, mais qui 
certainement appartient à un genre bien distinct du précédent, 
par les fleurs solitaires non ombellées, par l’organisation de la 
fleur et du fruit. Nous la devons à M. Jolly, Directeur du Jardin 
botanique de Dobau, qui rassemble des matériaux botaniques 
très précieux pour la connaissance de cette région et qui a bien 
voulu me faire parvenir plusieurs espèces très intéressantes. 

C’est unarbuste peu élevé, connu des indigènes « Bouchman» 
sous le nom de Ousse Ébé (Jolly, n. 132). 

Les jeunes rameaux cannelés sont pubescents. Les pétioles 
anguleux, épaissis aux deux extrémités, profondément cana- 
liculés, pubescents, sont longs de 2 à 8 cm., à peine curvés au 
sommet. Les feuilles sont très pressées au sommet des rameaux 
et sont remarquables par la grande inégalité de leurs dimensions 
et par leur forme. Entières, oblongues, obovées, très atténuées 


Ep 
à la base subobtuse, assezlonguement acuminées (1 à 2 cm. 1/2), 
d'une teinte verte assez uniforme, sub membraneuses et glabres, 
elles ont souvent le limbe soit ondulé, soit profondément lobé, 
Les lobes sont longs de 1 à 8 cm. et sont quelquefois au nom- 
bre de trois de chaque côté de la côte. Ce limbe pourvu de 
8 paires de petites côtes accentuées en dessous, très fines en 
dessus, mesure de 6 à 25 cm. sur 2,5 à 18 cm. vers Îe milieu, 
Aux aisselles des feuilles, on observe des fleurs solitaires dans 
les deux sexes, dont le pédoncule, entouré de bractées à la 
base, atteint une longueur de 4 à 7 mm. à l’état fructifère. 

Les fleurs des deux sexes se rencontrent probablement sur 
la même plante. Du moins la seule fleur mâle que je connaisse 
provenait d'échantillons fructifères. Le périanthe de cette 
dernière comprend dix-huit pièces, graduellement plus grandes 
ainsi qu'il arrive chez le genre 77zclisia. Les six extérieures 
bractéiformes, plus ou moins pubescentes en dehors, ovales 
lancéolées, obtuses, sont longues de 1 à 2 mm. Les douze autres 
elliptiques oblongues, ou obovées et atténuées à la base chez 
les six intérieures, dont trois sont certainement imbriquées, 
ont une longueur de 2,5 à 4 3/4 mm. À ces pièces, font suite, 
sur un réceptacle allongé que termine un pzsérllode pelle, vingt 
et une étamines disposées en trois séries. Leurs filets sont à 
peine plus courts que les anthères basifixes, un peu atténuées, 
obtuses au sommet, pourvues de deux loges latérales et à direc- 
tion longitudinale. La fleur femelle n'est pas connue, mais 
d’après les cicatrices relevées au sommet du pédoncule épaissi, 
elle doit comprendre une douzaine de carpelles dont quelques- 
uns seulement aboutissent en fruits. Pédiculés (r mm.), ces 
derniers sont suboblongs légèrement obovés, atténués quelque 
peu aux deux extrémités et pubescents ou pubérulents. Une 
légère cicatrice stylaire s’observe à leur sommet. Bien que 
leur surface extérieure soit bien régulière, l’endocarpe ligneux, 
mince, recouvert d'un exocarpe charnu à peine plus épais, émet 
une saillie longitudinale formant canal assez profond entre les 
cotylédons, oblongs, plans convexes età commissure corres- 
pondante à cette intrusion endocarpique. Âu sommet latéral de 
ces cotylédons s’observe une courte radicule marginale. 

Ainsi contrairement à ce que nous venons de décrire chez le 
Penianthus, À y a intrusion de l’endocarpe dans la cavité sémi- 


0 — 
nale, sans que le canal ainsi formé dans la longueur des cotylé- 
dons ait la moindre influence sur la régularité de ceux-ci qui 
restent plans convexes, tandis qu'ils sont, par l'intrusion du 
tégument (ici digéré de très bonne heure), sinueux et irrégu- 
liers chez le Penzanthus. D'ailleurs dans les deux cas, les 
cotylédons sont parallèles, juxtaposés dans toute leur longueur, 
et la graine est exalbuminée, caractères des Pachygonées. Bien 
que nous ayions décrit 18 pièces au périanthe du Shenocentrum 
Jollyanum, les six pièces extérieures plus ou moins pubescentes 
pourraient être considérées comme des bractées, de sorte que, 
des douze autres, six seraient des sépales et six des pétales. 
Par le nombre des pièces du périanthe dont les trois intérieures 
sont imbriquées, par l’androcée, surtout par le réceptacle 
s'élevant en cône au-dessus du périanthe, le Shzenocentrum, 
autant par le fruit et par la graine, se distingue bien du Pexzan- 
Aus. 


Chez le genre 77zclrisia de la même série et chez le 7°. sud- 
cordata Oliver, dont le fruit est connu et a servi à Bentham 
pour caractériser ce genre et qu'il faut, pour cette raison, 
accepter comme l'espèce type du genre, il y a aussi un fruit 
dressé, terminé par une pointe stylaire quelque peu excen- 
trique. On remarque un peu au-dessous du milieu, sur la face 
ventrale et en dedans, une légère intrusion endocarpique, là 
même où est insérée la jeune graine. La graine mûre a une 
direction verticale et subit une légère inflexion vers la base, 
tandis que vers le sommet de la loge sous la radicule courte et 
apicale on voit deux cotylédons très inégaux, le supérieur et le 
plus petit restant naïn et l’autre cylindrique occupant en des- 
sous du premier toute la capacité de l’endocarpe. C'est ainsi 
qu'est figuré et décrit cet embryon par Baïllon (Adans.IX, 316, 
. XI, fig. 2). L'échantillon du Muséum de Paris, dü à la muni- 
ficence de Kew provient de Nupe sur le Niger (Barier,n. 1146), 
mais ne possède que de jeunes fruits fez sachet) et des fleurs 
mâles. Celles-ci sont fasciculées au nombre de deux à trois 
presque sessiles et axillaires. Le périanthe est formé de douze 
pièces de plus en plus grandes à partir dela base, les extérieures 
ovales acuminées longues de trois quarts de mm. et les trois 
intérieures valvaires, deltoïdes, très velues en dehors, longues de 


_— 80 — 
2 mm. [n’y a pas de pétales. Les six étamines bisériées sont 
presque sessiles, recourbées en dedans, terminées par un con- 
nectif large et lancéolé, avec des loges z#/7o7ses. Au centre, il y 
a un bouquet de longs poils sans trace de pistillode. 

Je viens de rappeler les caractères du 772c4sia subcordata 
Oliv., parce que je ne puis comprendre comment, dans Ia flore 
de Madagascar (pl. 49) Baïllon à pu rapporter à ce genre son 
Rarmeya loucoubensis H.Bn.(Adans., l.crt.) qu'il avait distingué 
très bien du 77zc/isia et par la forme du fruit et par celle de 
_ l'embryon, caractères militants dans cette famille. Là, le fruit est 
hippocrépiforme et nécessairement aussi l'embryon. Ce dernier 
a bien les cotylédons inégaux, mais sa radicule est basilaire, 
c'est-à-dire rapprochée du hile, bien que supère. Chez la même 
plante, le nombre des carpelles est d'une trentaine. Si cette 
plante, dont les fleurs sont inconnues, n’est pas un Faweya elle 
doit appartenir à un genre nouveau, probablement au même 
titre que la plante suivante qui, pour les mêmes raisons, ne 
saurait appartenir au genre 7 72c/15s1a. 

Ï ne faut pas oublier que les quatre espèces de 77zclisia dé- 
crites (O/zver, PI. trop. Afric. I, 49) sont très mal connues, et 
que la dernière, le 7°, patens Oliv. est, évidemment par les 
caractères de sa fleur mâle, étrangère à ce genre. Le 7, coria- 
cea Oliv. paraît également ne pouvoir y être compris, bien que 
je n’en connaisse pas la fleur imparfaite. Son périanthe formé de 
cinq séries de sépales, de plus en plus petits, du dehors en 
dedans, se termine brusquement par /7o7s pièces glabres tandis 
que les extérieures sont velues, sans trace en dedans d’étamines 
m1 de pistillode. 


(A suivre.) 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin : 


Henri Hu. 


Paris. —J.Mersch, imp., 4%, Av. de Châtillon. 


M4 BULLETIN MENSUEL Octobre 1888. 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouveile Série) 


L. PIERRE. — Oôservations sur quelques Ménishermacées 
africaines (suite). — C'est au 7° coriacea qu'est rapportée 
au Muséum de Paris une plante de Zanzibar récoltée par le 
R. P. Sacleux (n° 409 et 1874) sous le nom de Yzizr. Là, 
nous avons des grappes simples, très courtes, robustes et 
pourvues de trois fleurs femelles, portées par des pédoncules 
longs de 3 à 5 mm. Le périanthe est formé de douze sépales 
graduellement plus grands, roux pubescents en dehors, les 
extérieurs longs de 1,5 mm. et les intérieurs ovales lancéolés 
réfléchis, longs de 6 mm. sur 4 mm. Pas de traces de pétales 
et de s/amtinodes. Au centre, sur un réceptacle d'Anonacée 
sub-hémisphérique, on compte vingt-cinq carpelles environ, 
_velus, terminés par des styles grêles plus longs que les pétales 
intérieurs. L'ovule est inséré, avec une courbure caracté- 
ristique, sur le placenta proéminent et situé vers son milieu 
ventral. Les fruits (longs de 2,7 cm., larges de 1,6 cm. et 
épais de 1,2 cm.) sont stipités (pédicule long de 8 à 10 mm.), 
velus, elliptiques, un peu comprimés avec une dépression lon- 
gitudinale vers le centre, marquant les deux moitiés de la cour- 
bure hippocrépiforme de l'endocarpe. Du côté du hile on voit 
une courte pointe stylaire, quelque peu curvée, située un peu 
au-dessus de la base latérale du fruit. La cavité séminale est 
formée par un endocarpe replié sur lui-même et dont l'épaisseur 
(2,3 mm.) est celle de l'exocarpe charnu. De sa base, s'élève 
une cloison ligneuse la pénétrant profondément et formant deux 
loges incomplètes. L'embryon que recouvre un tégument 
membraneux, est formé de deux cotylédons très inégaux, l’un 
en forme de sabot basilaire, long de 1,5 mm., l’autre cylin- 
| drique, hippocrépiforme, huileux, long de 2,8 mm. Ils sont 
réunis par une courte radicule regardant le micropyle, séparés 
par une courte gemmule et sperposés. 

-Les feuilles de cette plante portées par un pétiole long de 
4 cm. environ, pubescent, sont ovales, acuminées, à pointe 


LOL 


courte et obtuse et légèrement cordées à sa base. Membraneuses, 
un peu brillantes en dessus, sub-veloutées en dessous elles 
ont cinq paires de petites côtes dont les deux inférieures ou 
même les quatre sont opposées. Ces côtes plus relevées en 
dessous qu'en dessus sont reliées par une nervation tertiaire 
transversale assez lâche et des veines réticulées et proéminentes. 
Elles sont longues de 6,5 à 13 cm. sur 4 à 10,5 cm. Les tiges 
sont grimpantes et plus ou moins ferrugineuses et velues. 

Nous appellerons cette plante Pycnostylis Sacleuxti, ne 
pouvant en faire un 77zc/s1a, genre que nous limitons au 
T', subcordata Oliver. I ne faut pas oublier que chez le 7, cor-- 
data Oliver l'inflorescence est différente et ce que nous avons 
dit de l’organisation de son fruit et de son embryon nous dis- 
pense d’insister sur l'autonomie du Pycnostylis. Que le T° Zou- 
coubensis H. Bn. puisse être rapporté au Pycuostylis nous 
sommes porté à le penser. Par le grand nombre des carpelles, 
par l'absence de staminodes dans la fleur femelle et jusqu'à plus 
plus ample connaissance du Aaweya, nous pensons qu'ilne peut 
être confondu avec le 7 7zclrsia. 


À ce groupe de genres caractérisés par un fruit récourbé 
sur lui-même, à cotylédons hippocrépiformes non entourés d’al- 
bumen, je rapporterai parmi les Pachygonées, d'une manière 
certaine, le genre Glossopholis qui habite le Gabon et dont le 
R. P. Klaine vient denous faire parvenir les matériaux complets. 

L'espèce type (Klaïine, n. 1275) de ce genre, le Gossopholis 
mnacrophylla, est une liane habitant les environs de Libreville. 
Déjà, nous la connaïiseions par ses fruits (Co/ection Autran du 
Jard. bot. de Marseille) communiqués gracieusement par 
M. le professeur Heckel. 

Elles sont entièrement glabres sauf par les papilles qui cou- 
vrent les plus jeunes rameaux, la face inférieure des feuilles et 
l'inflorescence. Les jeunes rameaux sont cylindriques obscuré- 
ment cannelés. Le pétiole (long de 3-4 em.) est fortement tuméfié 
aux deux extrémités et un peu géniculé au sommet. Les feuilles 
sont ovales elliptiques ou ovales oblongues, arrondies à la base 
et terminées par une pointe aiguë. Elles sont vertes, membra- 
neuses, pourvues de huit ou neuf paires de'petites côtes, fines 
en dessus, élevées en dessous, les deux premières paires étant 
opposées. La nervation tertiaire et transversale, espacée et les 


PRE 
veines quadrillées. Elles sont longues de 20 à 30 cm., larges 
de 8 à 12,5 cm. 

Les grappes dans les deux sexes, courtement ramifiées, 
longues de 6 à 10 cm., sont fasciculées sur les nodosités du tronc 
ou sur les grosses branches. Les ramules, longs de 1 cm., sont 
terminées par huit fleurs disposées en ombelle, dont les pédi- 
celles dans la plante femelle sont aussi longs et pourvus de 
bractées ovales, acuminées à leur base. Dans la plante mûle, 
les fleurs sont complètement sessiles et capitulées. Là encore, 
les sépales sont très inégaux. Disposés en quatre séries de trois, 
les extérieurs ovales acuminés, légèrement pubérulents, ont de 
1 à 2 mm. de longueur; ceux de la série intérieure, valvaires, 
oblongs, subobovés, carénés dorsalement, atténués et obtus au 
sommet, Ont 7 mm. sur 2,5 mm. À ces derniers, succèdent six 
pétales deux fois au moins plus courts, disposés en deux séries, 
les extérieurs obovés, les intérieurs subacuminés, légèrement 
atténués à la base et là, dans une minime partie, adhérents au 
tube staminal. Celui-ci est formé de six étamines un peu plus 
longues que Îes sépales intérieurs dont les filets sont connés jus- 
qu à la naissance des anthères, ovales, obtuses, à loges longitu- 
dinales et à déhiscence latérale. Il n’y a pas de pistillode. 

La fleur femelle n’est pas connue, mais au sommet des pédon- 
cules fructifères on voit ordinairement quatre carpelles dont les 
pédicules sont longs de 5 mm. Le fruit est une drupe longue 
de 2,3 cm. sur 1 cm. de largeur et 9 mm. d'épaisseur. Un sillon 
longitudinal annonce un endocarpe hippocrépiforme et par suite 
un embryon de même forme. D'ailleurs, au sommet du pédicule, 
mais à une petite distance, on observe latéralement le rudiment du 
style. L'exocarpe charnu, épais de r mm., recouvre un endocarpe 
ligneux un peu moins épais, Sous un tégument membraneux et 
entre la cloison z#complète émise de bas en haut par l’endocar- 
pe, on voit les deux branches égales et parallèles de l'embryon, 
formé de deux cotylédons juxtaposés, plans convexes et unis du 
côté de la base stylaire par une tigelle conique longue de 4 mm. 

Ainsi, absence d’albumen et cotylédons parallèles non super- 
posés; ce sont les caractères d'une Pachygonée. Par la présence 
des pétales, par la longueur des filets et leur union, par l’éga- 
lité des cotylédons et leur état hippocrépiforme, il est très 
facile de distinguer le G/ossopholrs des genres africains dont 
nous venons de parler. 


J'ai bien pensé à l'Æyserpa funifera Miers dont l'inflores- 
cence mâle se rapporte à celle du G/ossopholrs. Mais cette plante 
est bien obscure. Pour M. Oliver (77. Trop. Afr. I, 44), c'est, 
avec doute, un 77/acora. Pour Baillon, c'est, avec doute encore, 
un Xameya. Pour Prantl (Pfanzenf.IIT, 88), c'est un Zz#acra ! 
Ainsi, elle serait rapportée à trois séries bien distinctes de Mé- 
nispermacées. Or, le fruit que nous venons de décrire, sauf chez 
le Rameya oùil est inconnu, est tout à fait différent de celui des 
Tiliacorées ou de celui des Limaciées. Il y a donc grande 
chance pour que le GZossophols en soit distinct. Je me SERRE 
d'ailleurs de relever les différences d'ordre floral qui s ajoutent 
à celles du fruit et de l'embryon. 

j'appelle avec doute Glossopholis ? Klaïneana une petite lia- 
ne, croissant aussi au Gabon (AVarne, n.981), qui a tous les carac- 
tères du genre, sauf que ses étamines sont presque entièrement 
hbres. Le fruit n'en est pas encore connu, de même que les fleurs 
femelles. Ses jeunes rameaux, épais de 1,5 à 2 mm., sont cylin- 
driques et glabres. Les feuilles ont un pétiole peu épaissi au 
sommet et là un peu oblique, long de 1,5 cm., et un limbe, long 
de 9 à 15 cm. sur 6 à 9 cm., elliptique obové, courtement atté- 
nué à la base obtuse ou subaiguë et terminé par une pointe 
étroite longue de 1 cm. Membraneux, glabre, d’une teinte verte 
et un peu brillant, il est pourvu de 7 à 8 paires de petites côtes, 
de nervures transversales parallèles d'ordre tertiaire, plus éle- 
vées en dessous qu'en dessus. Les grappes de la plante mâle 
sont longues de 20 à 31 cm., fasciculées sur le vieux bois, rami- 
fiées dès la base. Les rameaux, longs de 2 à 4 mm. ou moins 
longs, sont terminés par des fleurs sessiles ou solitaires ou dis- 
posées en petit capitule. Les bractées sont lancéolées aiguës 
soit à la base des ramules, soit à celle des fleurs. Les sépales 
sont au nombre de neuf, les extérieurs bractéiformes, deltoïdes, 
aigus, longs de 1 à 2 mm. et les trois intérieurs longs de 5 mm. 
épais, concaves oblongs ou obovés, abruptement et courtement 
acuminés, carénés dorsalement. Les six pétales longs de 2 mm. 
sont linguiformes, oblongs, pédiculés et arrondis au sommet. 
Les six étamines presque entièrement libres sont de la longueur 
des sépales intérieurs avec des anthères basifixes dont les loges 
longitudinales et introrses sont séparées par un large connectif. 

Dans ce même genre peut-être, mais dans une section dis- 
tincte (Wacrophragma), devra probablement prendre place le 


Glossopholrs ? Jollyana, arbuste de 2 à 3 mètres des environs de 
Libreville (Jolly, n. 27), dont les fruits sont seuls connus. Par le 
port, par l’inflorescence erwznale, très courte, uniflore ou pau- 
ciflore, par les fruits #0% pédiculés, par un endocarpe plus épais, 
cette plante s'éloigne assez des précédentes. Cependant elle en 
a le fruit et l'embryon. Ses jeunes rameaux, épais de 1 mm., 
striés, sont, de même que le pétiole (7 à 9 mm.) et la côte en 
dessous, pubérulents. Le limbe, long de 10 à 13 cm. sur 3,5 à 
5,5., cm est oblong, obové, assez longuement acuminé, à pointe 
(1 cm.) subobtuse; il est atténué et obtus vers la base, membra- 
neux, muni de sept à huit paires de petites côtes canaliculées 
en dessus, élevées en dessous, confluentes et fortement arquées 
assez loin de la marge (2 à 3 mm.). Le pédoncule terminal est 
long de 3 à 4 mm. Il se termine par cinq à sept drupes ovoïdes, 
sesstles et jaunes, longues de 1,2 cm. et larges de 9 mm. A sa 
base, latérale et peu distante du hile, se trouve une pointe 
stylaire incurvée. L’exocarpe charnu est, trois fois au moins, 
moins épais que l’endocarpe ligneux, et de sa base, une cloison 
incomplète, également ligneuse, sépare, excepté en haut, la 
cavité séminale en deux demi loges. Sa graine exalbuminée 
est hippocrépiforme et, sousun mince tégument, les cotylédons, 
plans convexes, juxtaposés, parallèles, sont terminés en bas par 
une courte tigelle conique. | 

Quelques autres plantes de cette famille existent dans mon 
herbier, des collections Jolly et Klaïine, appartenant aux Tino- 
sporées et Cissampélées, mais trop insuffisamment représentées 
pour que j'en parle aujourd'hui. 


7 A. FRANCHET. — 4 propos du RIBES DAVIDI Franch." 
— J'ai fait connaître en 1886 (1), sous le nom de Xz16es Davrar, 
un groseillier de la Chine occidentale qui constituait dans le 
groupe des Grossularia (sensu Maximow.), un type tout à fait 
spécial, haut d'un demi-pied, à feuilles coriaces nettement tripli- 
nervées. à 

Dans les Acta horti petropolitant (1892), p. 180, le regretté 
professeur Batalin crut devoir substituer au nom spécifique 
Davrdr celui de eprsœum Decne, sous le singulier prétexte que, 
dès 1874, Maximowicz avait reçu un fragment de cette espèce 


1. Le volume VIII de la 2° série des Aychives du Muséum porte la date de 
1885-1886; c’est donc à tort qu'on lui attribue dans quelques ouvrages celle de 
1888, donnée par mégarde à certains tirages à part extraits de cette publication. 


Ro 


qui lui était envoyé par Decaisne, dans une lettre, sous le nom 
de À. epioœum. 

Or, nulle part, Decaisne n’a rappelé cette dénomination, im- 
posée par lui à titre d'essai, comme il l'avait fait à peu près à la 
même date pour l'Æpigæa(1\repens.Surles spécimens de l’herbier 
du Muséum, on ne trouve écrite de la main de Decaisne que la 
mention du genre « Ribes © », reproduite sur deux étiquettes. 

Dans ces conditions, lors de la publication des plantes de 
M. Arm. David, il m'était impossible de citer une dénomination 
spécifique que j'ignorais absolument et qui n’avait reçu la sanc- 
tion d'aucune publicité. 

En revendiquant le nom donné par Decaisne, M. Batalin loin 
de s'être conformé, comme il le dit, aux lois de la nomenclature 
botanique, l’a au contraire chargée d’une dénomination inutile, 
adoptée contrairement aux principes universellement admis. 

On connaît aujourd'hui le À. Davridr sous deux formes dont 
le port est assez différent ; en outre, il existe deux espèces qu’on 
ne peut éloigner du À. Davridr et qui appartiennent comme lui 
au groupe des Grossularia Maxim. 

1. Xzbes Davidi Franch. Arch. du Muséum VIII, 2° série 
(1886), p. 240 [p. 58, tab. 7, fig. B du tirage à part, 1888). 
__«. Forma humilis: foliorum limbus vix 2 cent. longus. Æab. 
Moupine, prov. Sutchuen (Arm. David). — 2. epigœum Dene 
in litt. ined. ad Maxim., nunc in herb. hort. petrop. ex Batalin 
Acta, XI, p. 180. 

8. Forma robustior, pedalis vel bipedalis; foliorum limbus 
fere 3 cent. longus; flores masculi tantum cogniti; glandulæ 
capitellatæ ad ramula et ad petiolos perpaucæ. 

{Tab. Sutchuen, in monte Omei (Faber); circa Tchen Kéou 
tin (Farges). — X. pachysandroides Oliv. Zcon. plant. 3° série, 
vol. VIII, 1887-88, tab. 1767); flores fœminei tantum cogniti ; 
glandulæ capitellatæ ad petiolum paucæ. 

2. À. Fargesir sp. nov. — (Grossularria). Bipedalis et ultra, 
cortice cinereo, levi; ramuli et folia glabra ; petiolus 6-8 mill. 
longus; limbus 4-5 cent. longus, ambitu late obovatus, nunc 
obscuretrilobus, præter ad basin inæqualiter dentatus, basi tenui- 
ter 5-plinervius, nervis superne pinnatis ; cymæ sæpius trifloræ, 
in gemmà foliifera productæ; pedicelli 4-5 mill. supra basin 
articulati ; bracteæ deciduæ ; baccæ ovatæ, glabræ, calyce erecto 


1. Lettres à Maximowicz et à moi-même. 


— 87 2s 
coronatæ; calicis lobi (fructum coronantes) erecti rotundati, 
tubolato lobos æquante; petala spatulata calyce paulo breviora : 
stamina episepala in floribus femineis effeta ad filamentum capi- 
tellatum adducta ; semina plurima, ovata, striolata; flores femi- 
nei tantum cogniti;, glandulæ ad basin petioli rarissimæ, 

ab. — Sutchuen, circa Tchen Kéou tin, alt. 1800 m. 
(R. P. Farges, n. 1353). 

Beaucoup plus robuste que le À. Davrdr, dont il diffère bien 
d'ailleurs par sés feuilles plus ou moins subtrilobées et par sa 
nervation. , | 

3. À. Henryi sp. nov. — (Grossularia). Tripedalis, ramis 
divergentibus tenuiter glanduliferis, cortice fulvo ; folia ramos 
terminantia, sæpius per 3 disposita; petiolus strigoso-pilosus, 
brevis, 3-4 mill. longus ; limbus 6-8 cent. subtus pilosulus ova- 
tus vel obovato-oblongus basi 5-plinervius, superne penniner- 
vius, nervis erectis vix e basi duplicato dentatus, circum circa 
strigoso-pilosus, acutus; pedunculus infra folia enatus, cum 
pedicellis triplo brevioribus (3-4 mm.) hirtello-plandulosus ; 
baccæ ovato-oblongæ, glanduloso-strigillosæ, calyce erecto 
coronatæ bractea membranacea ovata ; bracteolæ ad basin pedi- 
cellorum lanceolatæ, acutæ, deciduæ ; calyx quam in speciebus 
præcedentibus minor ; circiter 2 mm. longus, ad medium loba- 
tus, lobis rotundatis; petala obovato-spatulata calycis dimidium 
vix æquantia ; stamina effeta videntur ; semina plurima. 

Æab. — Sutchuen, circa Hupeh (Henry, n. 8941); Tchen 
Kéou tin (Farges). 

Espèce bien caractérisée par ses feuilles ovales et par la 
pubescence strigilleuse et glanduleuse qui recouvre toutes ses 
parties. 

À propos du À. stenocarpum, M. Maximowicz dit que tous les 
Grossularia asiatiques, si l’on excepte le À. arbiounm Maxim., 
seront peut-être un jour réunis à cause des formes intermé- 
diaires que l’on observe entre eux. Les trois espèces citées plus 
haut ne rentrent aucunement dans la catégorie des intermédiaires 
et forment avec le À. ambiguum un petit groupe de quatre 
espèces parfaitement caractérisées parmi les Grossularra et jus- 
qu'ici propres à l'Asie orientale, Chine et Japon. 


7. 


= 


. L. PIERRE. — Sy le genre SPIREA de la tribu des Galiées 
de la famille des Rubracées. — Cette plante à un court limbe 
calicinal terminé par des dents dont deux plus longues et seti- 
formes. Le tube de la corolle, grêle, se termine par un limbe 
subcampanulé, divisé en cinq lobes valvaires à bords épaissis 
et réfléchis. Les cinq étamines sont insérées au sommet du tube 
et sont à peu près de la longueur des lobes. Les filets sont plus 
courts que les anthères linéaires oblongues, adhérentes bord à 
bord et terminées par czng connectifs fohiacés, ovales, acuminés 
et obtus. Le disque tubuleux est de la longueur du limbe cali- 
cinal et entoure un style grêle, un peu exsert et partagé en 
deux lobes réfléchis et capités. Cependant l'ovaire injfère, 
linéaire oblong, ne contient qu'une seule loge et un ovule pédi- 
culé linéaire, dressé et tout à fait inséré à son extrême base. 
Le fruit est inconnu. 

Par ces caractères on voit que le Sfz7ea devra prendre 
place à côté du Skerardia et du Phuopsis, genres, d'ailleurs 
bien à tort, non admis par Baïllon. Le SZerzardra, en effet, a un 
calice pourvu de cinq dents égales, bien distinctes de la bractée 
et des deux bractéoles qui l'entourent de même que le reste de 
la fleur. L'inflorescence du Spzrea est un capitule un peu allongé 
dont les bractées extérieures sont foliacées, ovales, acuminées 
et assez hispides, tandis que les intérieures, linéaires oblongues, 
trinervées, apiculées ou mucronées scarieuses, sont recouvertes 
de poils très courts et rugueux. Les fleurs sont longues de 

1,5 cm., d'un rouge grenat, glabres, sauf qusiques RAS sur 
l'ovaire et le limbe calicinal. 

Cette plante aurait o,50 cm. à 1 m. 50 cm. de ns SE 
feuilles, sans stipules apparentes, opposées, sessiles, linéaires 
oblongues, lancéolées aiguës, sont arrondies à la base et légè- 
rement denticulées. Les plus grandes de l'échantillon ont 12 cm. 
Sur 2,5 cm. et sont presque également plus ou moins hispides 
sur les deux faces. Les mêmes poils se retrouvent sur les tiges 
tétragones et épaisses de 2 mm. 

Le Spirea montana habite les parties montagneuses de 
l'Oubanghi qu'explore en ce moment le docteur Spire. J'aurai 
l'occasion de parler bientôt d’autres plantes intéressantes qu'il 
a bien voulu m'adresser. 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin : 
Henri: Hua. 
Paris. — 3. Mersch, imp., 4%, Av. de Châtillon. 


CET BULLETIN MENSUEL Novembre 1898 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


L. PIERRE. — Oôseyvations sur quelques LANDOL- 
_ PHIÉES (suite de la p. 40). — Entre les CAfandra et les Car- 
podinus il y a un groupe de plantes participant de ces deux 
genres et que je distingue sous le nom d’ | 


Aphanostylis. — Nervation secondaire espacée, tertiaire palmée 
ou trilobée, descendante de l’arc marginal formé par la précédente et 
très peu distincte. Méristèle oblongue transversale à courbe supérieure 
rectiligne et formée de faisceaux un peu isolés. Cymes axillaires pres- 
que sessiles ou grappes terminales. Tube de la corolle subcampanulé 
dans sa moitié supérieure, trois à quatre fois plus court que les lobes. 
Anthères oblongues lancéolées s'étendant de l'ovaire à l’orifice du tube, 
pourvues d’un long filet, filet partant d’un anneau assez accentué et 
quelquefois velu, Ovaire cylindrique ou oblong uniloculaire. Style 
nul ou très court. Stigmate pyramidal. Quatre ou six rangées d’ovules 
sur chaque placenta. Baie oblongue ou cylindrique, atténuée ou tron- 
quée aux deux extrémités Péricarpe très mince pourvu d’un anneau 
scléreux. Albumen corné. 


Diffère des CZtandra et Carpodinus par sa corolle, par son 
style et par l'anneau scléreux de son péricarpe. Se rapproche 
du premier par sa placentation et du second par sa méristèle 
incomplètement fermée bien que non concave ou à peine concave. 
Les espèces suivantes en ont la fleur, mais n’ont pas le même 
nombre d'ovules sur le placenta. 


8 I. Euaphanostylis. — Quatre rangées d'ovules par 
placenta. 
1. À. leptantha (Carpodinus leptantha Æ.,ScZ. in ENGLER 
Pfansenf.). 


2. A.pyramidata(Landolphia? pyramidata Pre77eindistrib.). 
3. À. Mannit (Clitandra Mannti Séapjf, Kew Bullet. (1697) 


D. 20. 


8 II. Anthaphanostylis. — Six rangées d'ovules par pla- 
centa. | 
4.? À. flavidifiora \Carpodinus flavidiflora Æ. Sc, Bor. 
Jahrb. I. c. 220.). | 
5.? A. exserens (Carpod. exserens Æ. Sck. 7. c. 219). 
6.? A. laxifiora (Carpodinus laxiflora À. Scz., 2, c. 220). 


La fleur de l’4. pyramidata n’est pas connue. Les fruits des 
quatre dernières espèces ne sont pas décrits. Il reste aussi à 
connaître l'anatomie des 4. WMannir, laxiflora et exserens. Chez 
l'A. flavridrflora la fleur diffère très peu de l'A. Zepiantha bien 
que le style ne soit pas sessile. Là aussi la méristèle est quelque 
peu concave. Je remarque que si la corolle des espèces 4, 5 et 6 
est bien celle du genre d’après l'excellente description de l’au- 
teur, pourtant l’inflorescence est décrite terminale chez l’4. /axz- 
flora. 

Elle est aussi terminale, maïs avec une corolle différente, 
chez le Carpodinus lanceolata K. Sch. et chez le C. wmbellata 
K. Sch. Nous verrons que chez les Zandolphia et Vahea, elle 
peut être à la fois axillaire et terminale. 


Nous avons vu chez les WzYoughbeia, Cylindropsis et Clitan- 
dra, dont l’inflorescence est axillaire, la méristèle fermée; chez 
les Carpodinus et Aphanostylrs, cette même méristèle ouverte 
ou incomplètement fermée, bien que l’inflorescence soit géné- 
ralement axillaire. Chez un groupe d'espèces incontestablement 
uni aux Zandolphia par Vinflorescence terminale, maïs inflores- 
cence toujours cirrifère et pourvue de crocs, la méristèle est 
complètement ouverte dans toutes les régions, la nervation est 
celle des C/zandra bien que un peu moins serrée, enfin le péri- 
carpe est dépourvu d’anneau scléreux, anneau sciéreux déjà cons- 
taté chez l’Aphanostylis et que nous retrouverons chez les Zan- 
dolphia. Chez ces derniers, l’inflorescence terminale peut aboutir 
à l'entraînement cirrifère, particulièrementchezles Zx/andolphia, 
mais ordinairement les grappes de cymes sont condensées. Il faut 
encoreremarquer quelafleur des Zx/andolphiaest celle des Carpo- 
drnus quant à la corolle, à la hauteur d'insertion des étamines et à 
la forme du stigmate. Et pourtant la méristèle des Zxlandolphia 
est complètement fermée! Ainsi le groupe de plantes compris 
par les auteurs parmi les Zandolphia, et que nous désignerons 


où — 
sous le nom d'Axcylobothrys, diffère des Exlandolhhia par l'in- 
florescence toujours cirrifère et munie de crocs, par les étamines 
situées au-dessous du milieu du tube, par le style court, le stig- 
mate ovoide, par le péricarpe dépourvu d’anneau scléreux, par la 
nervation secondaire très serrée, le limbe très épais, enfin parune 
méristèle ouvèrte, hippocrépiforme, accompagnée quelquefois 
danstoute la longueur du pétiole de deux petitsfaisceauxindépen- 
dants. Quand même nous n’aurions pour déterminer une plante de 
ce groupe que ses feuilles, sa nervation particulière et la manière 
d'être de sa méristèle qui constituent l’Axbr/us des auteurs, elles 
indiqueraient qu'elle ne peut être un Carpodinus, un Aphanos- 
fyles et bien moins encore un Zandolphria. Les veines presque 
toujours teintées sont aréolées et décèlent à première vue un 
Ancylobothrys. Pour toutes ces raisons il est convenable de le 
distinguer du Landolphia. 


Ancylobothrys. — Nervation secondaire espacée ou très serrée. 
Veines aréolées et colorées. Hypoderme plus large que l’épiderme, ce 
dernier plus ou moins pénétré profondément par la cuticule. Méristèle 
toujours ouverte et hippocrépiforme. Grappes terminales et axillaires 
toujours très développées, s’allongeant en vrilles et à rameaux tordus 
ou crochus. Fleurs assez grandes (de trois à quatre centimètres) pres- 
que sessiles et très nombreuses au sommet de rameaux très dilatés. 
Sépales ovales lancéolés, quelquefois inégaux. Corolle pubescente en 
dehors ou pubérulente, à lobes souvent ciliés, plus longs ou plus courts 
du double que le tube plus ou moins tordu ou curvé. Anthères ovales 
lancéolées, à base dorsale s1266euse. Ovaire supère ou à peine enfoncé 
dans le réceptacle, sphérique. Style court terminé par un stigmate 
ovale lancéolé, souvent pubérulent et terminé par deux courtes dents. 
Placentas portant chacun dix rangées d’ovules et quatre à cinq pa- 
série. Baie subglobuleuse à péricarpe privé d’anneau scléreux. Graines 
albuminées. 


Les espèces de ce genre sont : 


1. À. Petersiana (Th. Dyer) Pierre. — Landolphia Peter- 
siana 7%. Dyer, Kew Report (1881) 42; À. Schumann, 
1. c. 408; Willoughbeia Petersiana et Senensis A Tofzch, 
in Peters, Lezse nach Mozamb. — Berlin, 1862). 
Var. 1. Forbesiana. — Delagoa bay. Forbes n. 54. 
_ Monteiro n. 37. MuS. PAR. 


2. A. rotundzifolia (Dew.) Pierre. — L. Petersiana 74. Dyer 
var. rotundifolia. Dewèvre, Caoutchoucs africains, p.31. 
— Iles et côte orientale de l'Afrique : Boivin, n. 3.200 
(1847). Humblot, n. 334; Duparquet (1873) Mus. Par. 
3. À. robusta sp. nov. — Côte du Gabon. Mann., n. 1.714 
in herb. Mus. Par. 
4. À. MAMIMOSA, Sp. NOV. 
Var. 1. #ucronata Dewre. (Landolphia Petersiana, 
var. mucronata, Dewre, I. c.). — Gabon et Congo. 
Var. 2. crassifolia (Landolphia Petersiana Th. Dyer ; 
var. crassifolia À, Schum., I. c. 408). — Angola, Wel- 
wich, n. 5.921. 


Nous avons placé parmi les z#certæ sedis le Landolphia an- 
£gustijolia K. Sch. Wofrizb. 1895, plante associée à ce groupe par 
l’auteur, mais qui, par ses fleurs très petites et son inflorescence 
non cirriforme, semble s’en éloigner. Nous ne la connaissons que 
par la description de l’auteur et nous n’y voyons aucune indica- 
tion sur le connectif des anthères et sur les veines aréolées de 
l'Ancylobothrys. Par l'insertion des étamines, il y a rappro- 
chement avec ce dernier. 


Le Zandolphia lucida K. Sch., Notizblatt, n. 1, p. 24, dont 
nous ne connaissons que la très jeune fleur et la feuille, est une 
plante de position difficile. Par son inflorescence terminale pou- 
vant se développer en vrilles et par sa méristèle absolument 
semblable à celle de l’Arcylobothrys, elle a, avec ce dernier, de 
l'affinité. Mais ses étamines insérées vers le sommet du tube 
comme chez les Carpodinus et les Eulandolphia, ce qu'observe 
bien l'auteur, et la nature de son limbe l'éloignent beaucoup de 
l'Ancilobothrys et des genres précités. Sa venation est finement 
aréolée sur les deux faces sans être colorée. Son limbe très 
mince, ses palissades très courtes, ses faisceaux veineux très 
rapprochés, annoncent, de même que l'insertion des étamines, 
le long style, la glabrescence complète des parties de la plante, 
un genre bien distinct que nous appelons et caractérisons ainsi : 


Dictyophleba. — Nervation secondaire légèrement ascendante, 
tertiaire très fine parallèle à la précédente et ramifiée transversalement. 
Veines aérolées très distinctes sur les deux faces et très denses. Méris- 
tèle hippocrépiforme d'Ancylobothrys. Inflorescence terminale pou- 


to 
vant s'allonger en vrille et émettre des crocs. Fleurs petites et glabres. 
Sépales lancéolés, obtus, un peu inégaux. Tube de la corolle srêle ren- 
flé au sommet, aussi long que ses lobes. Anthères cordées lancéolées 
situées vers le sommet du tube. Ovaire légèrement enfoncé dans le ré- 
ceptacle (jeune bouton). Style continuant l'ovaire ovoïde lancéolé 
épaissi à la base, long et grêle terminé par un stigmate suboblong et 
bifide. Ovules (jeune ovaire) formant dix ? rangées sur le placenta et au 
nombre de huit à dix par série. Fruit? 


D. Zucida (K. Sch.) Pierre. Landolphia lucida Æ, Scz., Z. c. 
Habite le Congo à Mukengie. 


Une autre plante offrant également certaine affinité avec 
l'Ancylobothrys n'est représentée au Muséum de Paris que par 
des rameaux privés de fleurs. Ses feuilles, par leur forme, rap- 
pellent un peu celles de l'Ancylobothrys mammosa var. mucro- 
nata (Dewèvre) Pierre. Sa méristèle est ouverte mais plus large 
que longue, avec un massif ligneux beaucoup plus épais que 
chez les deux genres précités, et obstrué à sa courbe supérieure 
par une zone fibreuse très dense, Son limbe est mince et paraît 
posséder un hypoderme. Son mésophylle est traversé par de 
longs sclérites ramifiés en tout sens et lui donnant un aspect 
tout particulier. Autre trait remarquable : sa nervation secon- 
daire est très peu indiquée, et celles de la troisième et quatrième 
série sont indistinctes. Évidemment cette plante ne saurait être 
rangée dans aucun des genres précédents, moins encore chez 
les suivants. De là l’excuse du Sclerodictyon Griffonianum, 
plante récoltée au Gabon autrefois par Griffon du Bellay et 
portant le n° 315 de sa collection dans l’herbier général du 
Muséum de Paris. En la nommant, j'ai voulu appeler sur elle 
l'attention du KR. P. Klaine dont le grand zèle est bien connu et 
dont les recherches sont toujours heureuses. 


Le genre Pacouria Aublet Guyane, (I, 269, f. 105), a été con- 
sidéré comme représentant le Zandolphia Petersiana Th. Dyer 
(P.et Æ., G. P1.;K. Schum., Z. c.). Il n'est connu que par la des- 
cription d'Aublet et par la figure qu'il en donne. Il y a entre le 
Pacouria Guyanensis et le Zandolphia Petersiana quelques 
points communs, mais il me semble qu'il y en a aussi d'assez 
importants marquant leur éloignement et qu'il convient de re- 
later. L'inflorescence cirriforme et l'insertion des étamines vers 
la base du tube sont les premiers. Les seconds sont plus nom- 


| manu SL 
breux. Aublet décrit et figure une inflorescence exclusivement 
axillaire, et nous savons que généralement elle est terminale 
chez l’Ancylobothrys. I] dit bien les fleurs ombellées au sommet 
des ramifications de la grappe; mais chez le genre comparé, ces 
divisions sont fortement tuméfiées, entourées au sommet élargi 
de nombreuses bractées entourant des fleurs sessiles ou presque 
sessiles et très rapprochées. C'est ce qui ne se voit pas dans la 
figure du ?. Guyanensis. Aublet dit positivement que la co- 
roile à un tube court, et c’est ainsi qu'il la représente. Or chez 
l'Ancylobothrys, le tube est long et grêle. Il observe que les 
anthères ont les deux /oges écartées à la base en forme de fer de 
lance, tandis qu'elles sont très rapprochées et reliées à un con- 
nectif très proéminent à cette même base chez l'Azcylobothrys. 
Il représente un fruit piriforme assez gros, et nous savons qu'il 
est rond et bien plus petit chez le genre comparé. On ne peut 
d'ailleurs attribuer à l'artiste le fait de ce fruit plus gros qui a 
7,5 Cm. sur 5,2 cm., car Aublet dit positivement (%exfe fran- 
cars) qu'il à été diminué dans la figure. On pourrait observer 
encore que la description du stigmate, que la présence du ca- 
lice accru sous le fruit, etc., indiquent des différences entre les 
deux genres. Pour nous, le Pacouria, sil'on considère la forme de 
ses anthères, pourrait ne pas être uneLandolphiée, C'est en tout 
cas un genre suffisamment précis pour mériter d'être conservé. 


On à vu, plus haut, que l'Arcylobothrys Petersiana avait 
d’abord été rapporté au genre Wz/loughbeir Roxb. non Neck. 
Nous suivrons M. O. Kuntze (Revrs. Gen. Il, 412) en adoptant le 
nom d'Ancylocladus Wall. au lieu de Wrlloughbeïa. Je ne parle- 
rai ici que des espèces dont j’ai pu faire l'étude. Je vais les énu- 
mérer d’après les caractères propres à l'ovaire. En Ctiet je 
remarque que, chez les vrais Arncylocladus, \'ovaire est en partie 
infère, tandis que, chez les autres, il est supère. 


I. Buancylocladus. — Méristèle en direction transversale 
toujours fermée. Ovaire supère. 

1. À. edulis (Roxb.) O.K. 1. c.” 

I nest question ici que de la plante de Mac Clelland, de 
Rangoon, déterminée au Mus. de Paris : W. #artabanica Wall. 
Pour Kurz, c'est une es pèce légitime distinguée par son fruit, 
mais que n'admet pas sir J. Hooker (77. of Brit. Ind. 1X, 


Mu 
624). Le calice se prolonge en un tube au-dessus de l'ovaire, 
tube dans cette partie plus court que les lobes arrondis, à peine 
atténués et ciliés. La corolle, longue de 1,7 cm., a ses lobes 
1,2 cm. manifestement plus longs que le tube. Les étamines sont 
bien situées vers le milieu du tube. L'ovaire est enfoncé d’un 
tiers dans le réceptacle et on compte sur chaque placenta 6 
rangées d’'ovules et 5 à 6 par rangée. L'inflorescence est 
bien axillaire, formée de cymes très rapprochées. La nervation 
tertiaire est oblique transversale et parallèle. 

Tous ces caractères sont ceux des espèces suivantes qui ont 
encore les anthères ovales lancéolées, un ovaire toujours glabre 
et un stigmate pyramidal. Quant au fruit, un peu obové, dans l’es- 
pèce présente il aurait un péricarpe 7xgueux en dehors, charnu 
et épais de 6 mm. On sait que les graines sont exalbuminées 
dans ce gerne. ; 

2. A. Vriesianus." 

J'ai étudié cette plante au Musée de Leyden et j’en ai reçu un 
échantillon de Teysmann, en 1877, sous le nom de Roeangitan. 
Ses rameaux sont épais et très noirs. Ses feuilles sont elliptiques 
oblongues, acuminées, décurrentes à partir du milieu jusqu’à la 
base en un limbe aigu, sont terminées par une pointe également 
aiguë. Les nervures principales, presque horizontales, sont au 
nombre de quinze paires et la nervation tertiaire est très peu 
distincte. Ses fleurs sont avec leurs cymes de 5 mm. ou de la 
longueur du pétiole. Les lobes du cilice et de la corolle sont 
ciliés et ces derniers, la fleur n'étant pas adulte, paraissent de 
même longueur que le tube. L’ovaire est presque de moitié in- 
fère. Le stigmate pyramidal aigu est bordé en bas d’une colle- 
rette. Il y a quatre rangées d'ovules par placenta. Le fruit, long 
de 7 cm. sur 7 cm., est un peu atténué à la base. Les graines 
elliptiques sont longues de 1,8 cm. sur 1 cm. La méristèle est à 
peine concave et le limbe est pourvu d'une rangée de cellules 
épidermiques. ” | 

3. A. minufifiorus sp. nov. (Beccart n. 4030). 

Les rameaux sont très noirs et tétragones, très tuméfiés vers 
les axes foliaires. Le pétiole, long de 1,2-1,5 cm., est deux fois 
plus long que les fleurs. Le limbe est elliptique, aigu à la base, 
lancéolé et à pointe obtuse assez large et longue de 1 cm. Il est 
coriace, luisant en dessus, muni de 14 à 16 paires de petites 


côtes obliques, assez rapprochées et reliées par une nervation 
transversale assez distante et assez distincte. Ses fleurs, très 
petites (5 mm.), ont un calice obconique (2 mm.) à lobes obtus 
et ciliés et une corolle entièrement glabre à lobes un peu plus 
longs que le tube. L’ovaire est enfoncé d'un tiers dans le récep- 
tacle et plus long que le style. Il n’y a que quatre rangées 
d'ovules par placenta. 

4. A. Sarawhaensts sp. nov. (Peccari n. 3.925). 

Les rameaux noirâtres sont tétragones. Les feuilles sont 
assez longuement pétiolées (1,7 cm.), ont 13 cm. sur 5,5 cm.; 
oblongues obovées, aiguës à la base, elles sont terminées par 
une pointe (4 à 7 mm.) obtuse. Elles sont parcourues par 
19 paires de petites côtes rapprochées et reliées par une nerva- 
tion transversale parallèle bien accentuée. Les grappes, longues 
d'un cm., formées de cymes très condensées et sont légèrement 
pubescentes. Les lobes du calice pubescent en dehors sont plus 
courts que le tube. La corolle, fxbérulente en dehors, a des lobes 
plus courts que son tube quelque peu étranglé et induré au som- 
met. L'ovaire est d’un quart enfoncé dans le réceptacle et porte 
quatre rangées d’ovules sur chaque placenta. Le stigmate à base 
ovoïde et à lobes bien distincts et obtus est plus long que le 
style. La méristèle est oblongue transversale et le limbe est 
pourvu dune rangée de cellules hypodermiques. 

3. À. nodosa sp. nov” {(Peccari n. 1.530). 

Les jeunes rameaux noirs, très épais (7-8 mm.) sont très 
tuméfiés aux axes. Les feuilles, courtement pétiolées (5 à 10 mm.), 
ont de 12 à 15 cm. sur 6 cm. Elles sont elliptiques oblongues 
subaiguës à la base et terminées par une pointe obtuse. Elles 
ont 12 à 15 paires de petites côtes avec des nervures tertiaires 
obliques transversales parallèles et assez distantes. Les cymes 
sont absolument sessiles. Le calice, long de 2,5 mm., a les lobes 
arrondis et ciliés. La corolle, longue de 11 mm., a les lobes de 
même longueur que le tube. L’ovaire, d'un quart infère, ovale 
lancéolé, a un style plus long que lui et que le stigmate. Il y a 
sur chaque placenta quatre rangées d'ovules. La méristèle, fer- 
mée très haut dans le pétiole, a une forme losangique et l’hypo- 


derme a une rangée de cellules aussi large que l’épiderme. 
(A suivre.) 
Le Secrétaire de la Societé, gérant du Bulletin : 
Henri Hua. 
Paris, «— j, Mersch, imp. 4%, Av, de Châtillon. 


CS BULLETIN MENSUEL DÉFENSE 


DE LA 


SOCIÈTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


L. PIERRE. — Observations sur quelques LANDOL- 
PHIÉES (suite). — II. Hypoancylocladus. — Ovaire com- 
plètement supère. 

6. A. Curtisianus sp. nov. (Melodinus orientalis? Curtis, 
non BI, .Pénang). 

Jeunes rameaux très noirs presque tétragones et lenticellés. 
Feuilles médiocrement pétiolées (8-12 mm.) longues de 11 cm. 
sur 4 cm., elliptiques oblongues, obcunéiformes et à pointe 
obtuse longue de 7-8 mm., coriaces, rigides, vertes en dessus, 
brunes en dessous, munies de 14 à 16 nervures secondaires 
reliées par des nervures transversales assez élevées et distantes. 
Cymes très courtes, plus courtes que le pétiole, entièrement 
glabres. Sépales entièrement libres, arrondis, ciliés et pubéru- 
lents en dehors. Corolle, longue de 10 mm., à tube velu en 
dedans au-dessus des étamines, aussi long que ses lobes ciliés. 
Anthères oblongues lancéolées, ovaire ovale lancéolé à peine plus 
court que le style. Stigmate ovale lancéolé aussi long que la 
. base grêle du style. Méristèle fermé. Limbe pourvu d'hypo- 
derme. 

Cette espèce a beaucoup de rapports avec l’4. coriacenus 
O. K., mais son calice est pubescent, sa corolle à le tube pubes- 
cent eu dedans et non deux fois aussi long que le tube. 

6. À. cochinchinensis. (Willoug hbeïa cochinchinensis Pierre. 
L. Planchon, Produrts des Apocynées). | 

Rameaux noirâtres, lenticellés. Feuilles elliptiques oblongues 
portées par un pétiole grêle (6 mm.), aiguës à la base, obtuses 
acuminées, lisses, verdâtres en dessus, un peu rougeâtres en 
dessous, minces et coriaces, longues de 10 cm. sur 3,5 cm., 
munies de plus de 20 paires de petites côtes très fines et d’une 
nervation tertiaire à peine distincte. Cymes dépassant à peine 
le pétiole. Sépales libres ovales ciliés. Corolle longue de 9 à 
10 mm., à tube à peine plus court que les lobes et pubescent 


Eo 


contre les anthères. Ovaire ovoïde contenant 4 rangées de 
cinq ovules par placenta, plus court que le style. Stigmate 
conique plus court que le style. Baie longue de 3,5 à 4 em. sur 
3 cm. ovoïde. Graines longues d’un cm. 

7. À. glaucinus sp. nov. (Beccari n. 3.335) Sarawah. 

Jeunes rameaux à peine tétragones, épais de 2 mm. Feuilles 
un peu obliques à la base, ovales elliptiques, pourvues d'une 
très courte pointe obtuse, brunes en dessus, un peu glauques 
en dessous, pourvues de 6 à 9 paires de petites côtes espacées 
de 1,3 cm. reliées par une nervation tertiaire oblique transver- 
sale et parallèle assez élevée. Grappe un peu plus longue que le 
pétiole (2 cm.) à rameaux assez écartés et à fleurs assez 
grandes. Sépales presque entièrement libres arrondies et ciliées. 
Corolle longue de 12 à 14 mm., à lobes un peu plus longs que le 
tube. Ânthères ovales lancéolées presque sessiles. Ovaire ovale 
lancéolé, de même longueur que le style. Stiomate un peu plus 
long que la base du style. Placentas pourvus de huit rangées 
d’ovules. | 

8. A. Peccarianus ©. K. (Willoughbeia Hook. in Gen. PJ.) 

Jeunes rameaux, grisâtres, presque ronds, très épaissis aux 
nœuds. Feuilles obovées, courtement acuminées, à pointe obtuse 
et à base subobtuse, pourvues de 14 à 16 paires de petites côtes 
reliées par une nervation intermédiaire oblique, parallèle et bien 
distincte. Grappes ovulaires pauciflores à rameau 3 flores dis- 
tantes, à fleurs pédicellées. Sépales ovales, arrondis, ciliés. Co- 
rolle longue de 5-6 mm. pansue, à lobes plus longs de moitié 
que le tube. Ovaire lancéolé plus long que le style. Stigmate 
court, conique. Ovules en 4 séries sur chaque placenta. Méris- 
tèle concave de bonne heure fermée. Limbe sans hypoderme. 


II. Cyclopholis. — Nervation tertiaire descendante de la 
courbure des petites côtes et méristèle fermée. Squames gémi- 
nées en face de chaque lobe de la corolle. Ovaire supère. 


A. Beccarii sp. n. (Melodinus? Beccarii Pierre #55. 
M. Par.). 

Entièrement glabre, excepté les ailes des bractées et des sé- 
pales. Jeunes rameaux striés. Feuilles longuement pétiolées 
(2 cm.) ovales oblongues, longues de 6 à ro cm. sur 1,5 à 
3,5 CMm., abruptement terminées par une pointe obtuse, arron- 


me, 99 2—= 


dies à la base, un peu plus pâles en dessous, munies d'environ 
trente paires de petites côtes à peine plus élevées que la nerva- 
tion tertiaire. Grappes longues de 2 à 3 cm. à rameaux écartés. 
et triflores à fleurs portées par des pédicelles longs de 3 mm. 
Sépales unis en un tube très court, arrondis et ciliés. Corolle 
longue de 8 mm. à lobes elliptiques cordées plus courts que 
le tube. Anthères ovales lancéolées insérées au milieu du tube. 
Ovaire lancéolé plus long que le style. Stigmate conique. 

Dans cette section, qui sera probablement un genre quand 
le fruit sera connu ou mieux connu, prendront peut-être place 
les À. oblongus (Dyer) O. K. et A4. flavescens (Dyer) O. K. 
décrites avec des squames à l’orifice du tube. Cependant, chez 
ces dernières, la nervation tertiaire est dite réticulée et l’état de 
la méristèle est à connaître. ” | 

En résumé, on voit que les Ancylocladus ont chez les Euan- 
cylocladus un ovaire en partie infère, que je ne vois pas cons- 
taté jusqu'ici, tandis qu’il est supère chez les autres sections. On 
remarquera aussi que, chez plusieurs espèces, l’'hypoderme existe 
et que, sauf dans quelques espèces, l’inflorescence très courte 
est formée de cymes très condensées. Dans toutes les espèces, 
la séristèle est fermée et affecte une direction horizontale. Ces 
faits ne sont pas sans importance dans une famille où les genres 
sont souvent si voisins. 

Pourquoi, en effet, le Cyclopholrs ne serait pas un CAzocar pus? 
C'est que sa méristèle n’est pas en direction verticale quoique 
fermée comme chez le CAzlocarpus. Les lobes de sa corolle ne 
sont pas enroulés dans le tube. Le fruit n'étant pas connu, ces 
deux caractères suffisent pour l'en écarter. De même pour le 
Melodinus qui en a la nervation, mais où la méristèle est tou- 
jours ouverte ou hippocrépiforme, et où généralement les lobes 
de la corolle sont enroulés dans le tube. La fleur ne suffit donc 
pas pour distinguer certains genres. Aïnsi le Cyclopholis a des 
squames à l’orifice du tube comme un vrai Melodinus et, dans 
quelques espèces de Jelodinus, les lobes de la corolle sont à 
peine enroulés dans le tube et sont à peine dilatés, à droite. 
Aiïnsi F. Müller, probablement à cause de sa courte inflores- 
cence axillaire, a fait le CÆz/ocarpus australis, accepté par 
tous les auteurs, bien que son fruit soit charnu. Là, les lobes de 
la corolle sont enroulés dans le tube, les squames sont à peine 


eV 


évidentes, deux caractères que l'on retrouve chez certains 
Melodinus. Les graines des Chzlocarpus et Melodinus sont loin 
d'être semblables, sauf de légers détails. Mais la méristèle, 
ouverte dans toutes les régions, et le fruit charnu obligent de 
comprendre, parmi les #elodinus, le Chilocarpus australrs. 


Ce qui distingue bien le CAzlocarpus de l'Ancrsitrocladus 
et du Melodinus, c'est son fruit, en partie ligneux, et s’ou- 
vrant en deux valves régulières, même avant maturité. Son 
endocarpe, de même que sa graine, fournissent également 
d'excellents caractères. Chez le premier, c'est une masse corru- 
guée, noirâtreet coriace, par exemple, chez le C. denudatus BI. 
Cependant chez le €. Marïngayi Dyer, cette pulpe est jaunâtre 
et contiendrait des fibrilles arachnoïdes. Chez la graine, la ace 
ventrale est profondément sillonnée et l'albumen subcorné #'est 
nullement yuminé d'après Blume et Hooker. f. L'embryon a 
une radicule manifestement plus courte que les cotylédons. Ces 
auteurs, qui décrivent l’albumen en partie ruminé, doivent s être 
basés sur celui du CAzlocarpus australis F. Müller, qui, pour 
cette raison encore, est un We/odinus. 

L'inflorescence des CAzlocarpus est le plus souventaxillaire. 
C’est une grappe à ramifications assez espacées, à cymes tri- 
flores généralement plus développées que chez les Ancylocla- 
dus. Les fleurs assez petites ont les sépales presque entièrement 
libres... Le tube de la corolle s'étend quelque peu en s’amin- 
cissant au-dessus de l'insertion des étamines, insertion qui a 
lieu vers le milieu ou un peu au-dessous du milieu du tube, en 
ce point fortement renflé dans quelques espèces. Les lobes, 
ainsi qu'il a été dit, recouvrant à gauche, sont dilatés sur Île 
- bord droit, puis lancéolés. Avant l’anthèse ils sont toujours 
enroulés dans le tube, ce qui a lieu également chez beaucoup 
de Melodinus, chez l'Otopetalumm et même dans plusieurs gen- 
res appartenant à d'autres groupes de la famille. L’ovaire ovoïde 
est toujours supère et le stigmate conique et assez petit. On 
compte quatre à six rangées d’ovules sur chaque placenta. 

Chez les C. suaveolens, denudatus, atroviridrs, le limbe est 
dépourvu d’hypoderme et la méristèle, plus longue que large, 
légèrement ou profondément concave, est toujours fermée. Elle 
l’est également chez le C. alyxzfolius et chez les Chzlocarpus 


— IOI — 


de Bornéo (Beccarr n. 507 et 3280) qui pourraient être rapportés 
aux espèces (Beccart 1659 ef 3266) de Bornéo que cite Ben- 
tham, en note, sous ce genre, Là aussi, comme dans les autres 
espèces, les lobes de la corolle falciformes émettent à droite un 
appendice triangulaire, enroulé dans le tube avant l’anthèse. 
Le calice a les sépales dépourvus des quames et l'ovaire n’est 
pas pourvu de disque. Ces espèces sont donc bien des Czro- 
carpus et non des Ofopetalum, ainsi que le suppose Bentham 
(G. P. IT 692). Cependant chez les C. alyxrfolius et chez les 
espèces Beccariennes représentées par les numéros 307 et 
et 3280 (47. P.) le limbe est pourvu d’un hypoderme... La ner- 
vation tertiaire y est une ligne parallèle aux petites côtes, des- 
cendante de la courbure marginale de celles-ci et se ramifiant 
plus bas en trois branches. Or, ce caractère est également celui 
des C’, suaveolens, denudatus et atroviridrs de Blume. À ceux-ci 
il faut ajouter celui-là qui, bien que peu important, doit être 
signalé, car il se trouve dans toutes les plantes dont nous venons 
de parler. Il y a, dans le pétiole, à droite et à gauche, au- 
dessus de la courbe supérieure, un petit faisceau tout à fait in- 
dépendant, maïs faisceaux qui ne sont bien évidents que dans 
les coupes colorées ou extrêmement fines. Ils peuvent être vus 
aussi chez les Ancylocladus et Melodinus et d'autres ose de 
cette série et des autres séries. 
Voici quelques mots sur ces trois séries : 


 C?, brachyanthus Sp. nov. Jeunes rameaux arrondis et noirs, épais 
de 2 mm. Feuilles portées par un pétiole s#1é long de 4-5 mm., oblon- 
gues, lancéolées aux deux extrémités, obtuses au sommet, chartacées, 
“un peu pâles en dessous, munies de 3 paires de petites côtes presque 
horizontales, longues de 6 à 8 cm. sur 2-3 cm. Cymes très condensées 
à rameaux sessiles, longues de 1 à 2 mm. Calice à lobes arrondis et 
ciliés. Ovaire globuleux aussi long que le style. Ovules en six rangées 
Sur chaque placenta. Beccart n. 307. Sarawah, Bornéo. 

C?. Beccarianus sp. n. Rameaux grêles subtétragones et d’un noir 
intense. Feuilles assez longuement pétiolées (8 mm.) oblongues atté- 
nuées et aiguës à la base, courtement apiculées et obtuses, épaisses et 
coriaces, un peu pâle en dessous, munies de 18-20 paires de nervures 
secondaires, longues de 5-8 cm. sur 2-3 cm. Grappes à cymes pédon- 
culées axillaires et terminales triflores. Lobes du calice acuminés et 
aigus revêtus d’une matière cireuse, de même forme que les 2 brac- 
téoles sessiles à la base du tube. Corolle jeune longue de 5 mm. en- 


— 102 — 


tièrement glabre à lobes plus courts que le tube et munis, à droite, 
d'un appendice triangulaire enroulé dans le tube. Anthères ovales 
oblongues, mucronulées à filets courts et ciliés. Ovaire pyramidal aussi 
long que le style; style filiforme terminé par un stigmate conique. 
Beccari n. 3280. Sarawak, Bornéo. 


C'?. alyxifolius Pierre [L. Planch. rod. Apocyn.] Rameaux 
grêles, arrondis et bruns. Feuilles | Def. 12 mem. ; lime 9 cm. 
long. sur 3,5 cm.] assez longuement pétiolées, lancéolées ou 
atténuées aux deux extrémités, à pointe obtuse, aiguës à la 
base, coriaces, verdâtres, mais en teinte plus pâle en dessous, 
munies d’une trentaine de paires de nervures secondaires très 
fines, arquées tout près de la marge. Groupes de cymes de 1 à 
3 fleurs, frêles, lâches et à rameaux assez longs, longues de 5 à 
8 CM., terminales et axillaires. Calice à lobes arrondis, ciliés 
plus longs que le tube. Corolle globale, excepté vers l'insertion 
des étamines, à tube, en ce point, fortement renflé, long de 
3 mm., plus long que ses lobes falciformes et lancéolés. Ovaire 
ovoide, aussi long que le style. Stigmate capité et à courte 
pointe bifide. Ovules en quatre séries de cinq sur chaque pla- 
centa. Fruit inconnu. Province de Brenhoa, en Cochinchine, 
prés de Gia lau me. Herb. EL. Pierre n. 4420. 

Cette espèce paraît voisine du C'. atroviridis BL 


Les Melodinus, à tort suivant moi, ont été placés bien loin 
du CArlocarpus parce que il arrive comme dans les Courma, Neo- 
couma, Landolphia que, dans certaines espèces, l'ovaire est in- 
complètement biloculaire. Cela a lieu particulièrement, mais 
pas toujours, chez le J7. z7onogynus Roxb. Les placentas sont 
connivents ou subconnés vers le sommet de la loge, tandis qu'ils 
sont entièrement libres, plus bas. Dans la majorité des espèces, 
ils sont tout à fait libres, retenus seulement par les cordons pla- 
centaires en haut et en bas de la loge unique. Le nombre des 
séries d'ovules et des ovules par série, sur chaque placenta, est 
également variable, même dans les espèces les plus affines, Le 
nombre des séries est de 4 à 10 et celui des ovules de 5 à 10. 
Cependant, chez tous les fruits, le péricarpe est pourvu d'un 
anneau de cellules scléreuses plus ou moins linéaires, à direction 
horizontale et cet anneau prend généralement un développement 
tel que la baie devient cortiquée comme chez les Zandolplua. 


Les graines aussi ont une conformation caractéristique. Le 
tégument en est épais, très rugueux, crevassé et comme muri- 
qué. L'albumen est toujours superficiellement ruminé et sub- 
corné. L'embryon paraît avoir aussi la radicule plus longue 
que les cotylédons (97. australis; M. rnæquilata ; M. scandens, 
etc.) Donc par le fruit subglobuleux, ovoïde ou oblong, et 
par la graine, c’est un genre bien caractérisé, 

On n'accordait pas au calice des squames avant la connais- 
sance du 7. polyadenus.l\y en a aussi chez J7. suaveolens Champ. 
d'aprèsl'échantillon deC. Wrigth et duMuséum de Paris. IL y en a 
encore, bien que très petites, chez le J7.cambodiensts. La corollea 
généralement le tube droit, à peine renflé en face des anthères, 
cest-à-dire un peu au-dessous du milieu. Cependant chez quel- 
ques espèces, le 17. phyllireoides La Biel. dont A. de Candolle a 
fait le genre Prcorona, le tube se dilate en unlimbe court, portant 
à la base de ce dernier un anneau entier, et plus haut, à la base 
des lobes, une rangée de squames. Cela a lieu aussi chez le 
M]. celastroides H. Bn, mais là l'anneau inférieur est sublobé 
tandis que chez le 7. aeneus H. Bn, les squames ne sont que 
de simples callosités. Ces callosités sont, en vérité, très effacées 
chez le 47. australis (F. Müll.), Pierre et chez le A. cambo- 
diensrs sp. nov. Chez le 47. Panchert sp. nov., les squames sont 
très ténues, filiformes et disposées en deux, trois séries très 
rapprochées. Autrement, rarement en deux séries, les squames 
sont géminées en face de chaque lobe de la corolle et généra- 
lement assez longues. Il arrive même que toute la série des 
Squames forment un tube exsert, denté ou lobé au sommet, Cela 
est surtout manifeste chez le 47. sxaveolens Champ. Quelle que 
soit la forme, quel que soit le degré de développement de ces 
organes, ils existent toujours chez les Melodinus. Une autre 
particularité de la corolle, c'est qu’elle a des lobes quelquefois 
dilatés du côté droit et que ces lobes, comme chez les C#7/0- 
carpus, Sont enroulés, avant l'anthèse, dans le tube de 1a 
corolle, Souvent aussi du même côté, ils sont ou dentés ou sub- 
laciniés. Dans quelques espèces (7. phyllirioides, M. cambo- 
diensis, M. monogynus, I. Dlailiphinensis), la dilatation est 
presque nulle. 

Il y a encore deux caractères constants dans ce genre. C'est 
la nervation tertiaire qui est une ligne parallèle aux nervures 


secondaires et descendante de leur courbure marginale. C'est 
aussi une méristèle entièrement ouverte dans toutes les régions 
du pétiole et même de la côte. Quant à l'inflorescence, elle est 
à la fois terminale et axillaire ou exclusivement terminale. Elle 
est d’ailleurs plus ou moins lâche et assez développée, excepté 
pourtant chez le 7. oyrentalrs BI. où elle ne diffère pas de celle 
des Ancylocladus, c'est-à-dire qu’elle a les ramifications des 
cymes très condensées ou très courtes. 

Quelques autres particularités signalent aussi cette espèce, 
Son inflorescence est toujours axillaire, la nervation tertiaire 
tout près de la côte devient ramifiée, les bords supérieurs de la 
méristèle se recourbent en dedans, et arrivent presque à se 
toucher dans la côte, enfin, c'est le seul Æ/elodinus connu qui 
ait l'ovaire séminifère. Par son fruit, par sa graine, comme par 
sa corolle, c'est un Aelodinus. C'est surtout dans cette espèce 
que ies lobes de la corolle sont fortement dilatés à droite, 
pour ne pas dire appendiculés, et sont profondément enroulés 
dans le tube avant l’anthèse. De [à le besoin de placer dans une 
section spéciale Zrdodinus le M. orientalis BI. 

Nous conserverons la section P/eurocephalus K, Schum. pour 
les espèces australiennes à inflorescence latérale, bien que nous 
n’ayions pu étudier les 77. acutiflorus (F. v. Müll.) F. v. Müll. 
et 17. Guzlfoyler F, v. Müll. Cette section sera caractérisée 
d’après le 47. australis. Pierre. | 

Cependant nous comprendrons parmi les Æwmelodinus des 
espèces qui ont l'inflorescence à la fois terminale et axillaire et 
celles qui l'ont exclusivement axillaire, parce que, par l’ensemble 
de leurs caractères, rien ne les en sépare. 


(À suivre.) 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin : 


Hexe: Hua. 


Paris. — J, Mersch, imp., 4%, Av. de Châtillon. 


No 18. BULLETIN MENSUEL 


DE LA 


SOCIÈTE LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


H. DE BOISSIEU. — Quelques mots sur les MITELLA. — 
L'examen des collections envoyées du font par M. l'abbé 
Faurie, et conservées au Muséum de Paris, m'a permis de déter- 
miner Le espèces nouvelles de /z#e/la. Je les ai décrites pré- 
cédemment dans le Pulletin de l'Herbier Boissier (août 1897), 
sous les noms de 7. stylosa et M. integripetala. Cette découverte 
n'a pas seulement pour effet de doubler le nombre des Mella 
_ asiatiques connus, qui de deux passe à quatre (47. #uda L., japo- 
nca Miq. et les espèces nouvelles). Elle modifie nos connais- 
sances sur l’organographie des //z7/ella, ce qui amène à modifier 
d'une façon sensible la diagnose et les subdivisions du genre. 
C'est sur ces points d'ensemble et en dehors du cadre de mon 
article précédent, que je désire aujourd'hui présenter quelques 
observations. 

Le genre Wz1ella remonte à Tournefort, maïs ce genre, tel 
que l’entendit cet auteur, était très hétérogène. Il fut établi sur 
trois espèces, aujourd’hui réparties dans des genres, même dans 
_ des familles différentes : z%eZla dibhylla L., Triarella cord:i- 
Jolra L. et Brxa orellana L. (cf. Tournef, Fe ed. III, 242, et 
pour l'identification des phrases caractéristiques, L. Speczes, 

plantarum, pass.). En outre, la diagnose des Zns#itutiones, très 
_ élastique, permit à Boerhave, dans son Zxdex alter plantarum 
quæ.… Lugduno Batava aluntur, de décrire comme Az#ella la 
plante devenue depuis Linné le Æeuchera americana. Linné, 
par des exclusions justifiées, restreignit le genre Æz%ella dans 
ses bornes naturelles, et le constitua à peu près tel que nous le 
concevons aujourd'hui. Il en sépara le Zeuchera dans le Systema 
naturæ, ed. I (1735); le Prixa dans le Corollarium generum 
plantarum (1737); enfin le 77arella dans le Drissertatio nova 
£enera resp. Chenon (1751). La diagnose des Az/ella que nous 
pouvons considérer comme fondamentale est celle qui est immé- 


= TO 


diatement postérieure à ces exclusions, celle du Genera planta- 
yum, V° édit., n° 496 (1754). 

Voici cette diagnose : MITELLA 7.: Cal. Perianthium mo- 
nophyllum, semiquinquefidum, campanulatum. Cor. Petala 5, 
multifido-capillaria, calyce duplo majora, calyci inserta. Se. 
Filamenta decem subulata, calyci inserta, corolla breviora, 
Antheræ subrotundæ. Ærsf. Germen subrotundum bifidum, 
styli vix ulli, stigmata obtusa. Capsula ovata, unilocularis, bival- 
vis, valvulis planis æqualibus. Se. plurima. 

Linné ne connut que deux espèces de /z7ella : M. dibhylla 
et zuda. Par un hasard remarquable, ces espèces appartiennent 
au même groupe dont elles sont aujourd'hui encore les seuls 
représentants. C'est à ce groupe-là seulement, la section ÆEwr- 
fella Torr. et Gray, que la diagnose donnée ci-dessus s'applique 
dans sa plénitude. 

Plnsieurs découvertes allaient bientôt amener à élargir cer- 
tains caractères trop rigides de la diagnose linnéenne. D'abord 
celle des Æ/rrella à 5 étamines. On en fit au début un genre à 
part sous le nom de Hrellopsis Meissn. ou Drummondia DC. 
Ce genre doit être réuni aux Æ/z/ella, comme il l'a été par 
Torrey et Gray, Bentham et Hooker, et tous les auteurs mo- 
dernes. Des deux verticilles de 5 étamines, l’un opposé aux 
sépales, l’autre aux pétales, c'est tantôt l'un, tantôt l’autre qui 
font défaut. Il y a à tout prendre autant de différence, sinon plus, 
entrele 7. {rrfida Grah. qui a 5 étamines opposées aux pétales 
et le A7. pentendra Hook. qui en a 5 alternant avec eux, qu'iln y 
en a entre l’une de ces espèces pentandres et le 47. #uda à 
10 étamines. 

Linné donnait comme une caractéristique du genre Aztella 
des pétales multifides capillaires. Or, on a découvert depuis 
Linné le 47. irrfida Grah., à pétales trifides comme l'indique son 
nom, le 47. ovalis Greene à pétales tantôt trifides, tantôt quin- 
quéfides, le 47. integripetala Nob. à pétales toujours entiers, Île 
WW. stylosa Nob à pétales tantôt entiers, tantôt trifides. Ce der- 
nier caractère est commun à ma plante et à une espèce améri- 
caine nouvellement décrite, dont j'ignorais l'existence quand 
j'ai établi mes diagnoses : le 47. vrolacea Rybd. (cf. Bull. of 
Torr. Bot. Club, mai 1897). Ces deux espèces appartiennent 
d’ailleurs à des sections différentes. Il résulte des faits que je 


nn KO)7 ar: 


viens d'énumérer que le degré de division des pétales varie 
beaucoup dans le genre /7#ella comme dans le genre voisin 
Tellima (si l'on comprend les Zz#hophragma). Ce caractère, 
instable dans une même espèce, ne peut pas même servir à 
constituer des sections. 

Sur les points qui précèdent, la découverte des nouvelles 
espèces japonaises n’a fait que confirmer des faits établis. Mais 
voici d’autres points, au moins aussi importants, sur lesquels une 
de ces espèces, le JZ.ztegrrpetala, bouleverse complètement les 
notions acquises. Cette plante est une véritable intermédiaire 
entre les Æ77ella et les 7zarella. Elle a la placentation et la 
capsule des uns, les pétales et les styles des autres. Plutôt que de 
créer un genre monotype, j'ai cru devoir décrire ma plante 
comme //7/ella qui est celui des deux genres avec lequel cette 
plante présente en somme le plus d’affinités : elle est d’ailleurs 
pentandre, et on ne connaît pas de 7Y7arella à 5 étamines, 

Les Mrtella et Trarella différaient jusqu'ici par un certain 
nombre de caractères bien tranchés. Les 77arella ont 5 sépales 
entiers, toujours 10 étamines, l'ovaire à peine soudé au calice, 
bifide au sommet, à lobes terminés par deux styles allongés et 
divergents, passant insensiblement en un stigmate à peine plus 
large qu'eux, les placentas basilaires, de sorte que la partie 
supérieure de la paroi interne de l'ovaire est dépourvue d’ovules, 
la capsule ovale, bivalve au sommet, à valves très inégales,. 

Les Mzella, — à la réserve, bien entendu, du Ÿ. rntegripe- 
fala, —ont 5 pétales pectinés ou, au moins, quelques-uns trifides, 
10 ou 5 étamines, l'ovaire plus ou moins soudé au calice, 
bivalve au sommet, mais à valves soudées pendant l’anthèse. 
Les styles sont décrits de diverses manières par les auteurs, 
tantôt comme soudés, tantôt comme distincts. En réalité, sui- 
vant ce que j'ai pu observer dans bon nombre d'espèces, notam- 
ment Z7. pentandra, japonica, stylosa, au moment où la fleur 
s'épanouit, ils sont dans Îa plupart des cas agplutinés, et ne se 
séparent qu'après la floraison. La chose est certaine pour les 
espèces à styles un peu allongés. Pour les espèces à styles pres- 
que nuls, pour lesquelles Torr. et Gray affirment la complète 
indépendance de ces organes, j'ai bien cru constater une très 
faible soudure dans la fleur jeune ou le bouton, mais l’observa- 
tion est délicate et sur ce point je n'affirme rien. En tout cas, 


— 108 —. 


les styles sont toujours parallèles, rapprochés, terminés par un 
stigmate capité. Les placentas occupent la majeure partie de la 
paroi interne des feuilles carpellaires. La capsule est suborbi- 
_ culaire, à valves très égales. 

Le M. integripetala a les pétales entiers. Jusque-là rien de 
bien extraordinaire, étant donnée l'intécrité fréquente de ces or- 
ganes dans les 47. séylosa et violacea. Maïs, de plus, ces pétales 
sont élargis et ciliés à la base, ce qui leur donne tout à fait le 
facies des pétales du Z7arella cordifolia, par exemple. Les 
styles sont exactement des styles de 77arella, allongés et di- 
vergents dès l'épanouissement de la fleur, passant insensiblement 
en stigmate. Les autres caractères sont ceux de //z/e//a. Pour- 
tant l'ovaire est plus nettement et plus précocement bifide que 
dans les autres espèces du genre, et la placentation un peu plus 
basilaire. La capsule est bien une capsule de Mztella. La plante 
fructifiée ressemble beaucoup aux autres J7/ella à tige feuillée. 

Si l'on veut maintenir cette plante de transition parmi les 
Mritella — et je ne vois guère le moyen de faire autrement à moins 
de multiplier bien inutilement les genres, — il faudra encore 
élargir beaucoup la diagnose du genre Yztella. Je propose 
d'isoler cette espèce aberrante dans un sous-genre à part, Spw- 
yiomitella, nom que j'ai déjà employé comme nom de section 
(Bull. Herb. Boissier. loc. cit.). Je groupe les autres espèces 
connues dans un premier sous-genre, Pectinella et conserve à 
titre de divisions secondaires les sections établies et maintenues 
par Torr. et Gray (F7, of North America, 1, 585), sur le nombre 
et la position des étamines seulement, les sections fondées sur le 
degré de division des pétales n'ayant aucune valeur. Le nom de 
Witellina Meissn. étant plus ancien que celui de Az#ellasna Torr. 
et Gr., c’est le premier qui doit être conservé. 

_ Voici la diagnose et les divisions proposées. Les modifica- 
tions à la diagnose de Bth. et Hook. sont indiquées par des 
lettres italiques. 

MITELLA Zourn. — Calycis tubus brevis, apertus, ultra 
ovarium dilatatus, et basi ei adhærens, lobi 5 patentes valvati. 
Petala 5 calyci inserta saepius pectinato pennatifida, rarius tri- 
frda vel integra, Stamina 10 vel saeprus 5 petalis opposita vel al- 
ternia, brevia, cum petalis inserta, antheræ cordatæ vel renifor- 
mes. Ovarium globosum, superum 1-loculare. S4y/r'2 terminales. 


Ovula + placentis parietalibus affixa. Capsula subglobosa, 
1 locularis, erostris, apice exserta, bivalvis, polysperma ; semina 
parva erecta vel horizontalia, obovoidea, testa laevi nitida. 

oubg. I, — PECTINEZLZA Nob. Petala pectinata, vel 
trifida, rarissime nonnula integra; styli primum approximati, 
paralleli, capsula dehiscente vel paullo ante divergentes. Stio- 
mata capitata. 

oect. I. — Eumitella Torr.et Gray. loc. cit. Stamina 10. 

Espèces connues : M. dphhylla L. (Amérique du Nord); 
M. zuda L. (incl. 47. cordifolia Lamk. M. prostrata Michx.) 
(Amérique du Nord, Asie septentrionale). 

Sect. II. — Mitellina Meissn., Torr. et Gray. incl. /z1e]- 
astra Torr. et Gray. Stamina 5, cum petalis alternantia. 

Espèces connues : 7. caulescens Nutt.(Orégon); M. Brewerr 
Gray (Californie); #7. frifida Grah. (Montagnes Rocheuses): 
M. ovalis Greene (Californie); #7. violacea Rydb. (district de 
Montana). An huc 7. diversifolia Greene? (Californie). (La 
diagnose du Flora franciscana ne parle pas de la position des 
5 étamines par rapport aux pétales.) 

Sect. III. — Mitellaria Meissn., Torr. et Gray. Stamina 
5 petalis opposita. | 

Espèces connues : A7. pentandra Hook. (Amérique du Nord); 
W. japonica Miq. (Japon); 47. stylosa Nob. (Japon). 

Subgen. Il. — SPURIOMITELLA Nob. Pull, herb. Borss. 
loc. cit. (pro sectione). Petala integra, basi latiora. Styli jam 
initio liberi divergentes, in stigmata sibi vix latiora sensim 
abeuntes. 

Espèce connue : {7. sntegripetala Nob. 

Le genre Mrtella réserve probablement encore des surprises 
aux botanistes descripteurs. Maximowictz, à propos du 47. japo- 
nica, indique au Japon trois espèces indéterminées. Rien ne fait 
penser que nos deux plantes nouvelles soient parmi ces in- 
connues. 


L. PIERRE. — Oôservations sur quelques BÎIXA CÉESNE 
Je sais bien que cette famille a été réduite aux seules Bixées 
(WARBURG, L#lansenf. UI, 307.), mais je n’en vois pas la 
nécessité. J'ai déjà dit que les Flacourtiacées, avec les genres 
Flacourtia, Ludia, Doryalis, Neumannia, Xymalos, Physena, 


TOR 


Nemmnaron, et peut-être 7remenra, devaient être placées parmi 
les Dicotylédones-Monoxylées. J'ajouterai que les SoZsia, 
Octolepis et Microsemma peuvent être rangés dans le voisinage 
des Thyméléacées probablement avec le Gonystylus. Quant aux 
Ropalocarpus et Plagiopteron, ils doivent former des séries 
distinctes parmi les Capparidacées, car ce sont aussi des Mo- 
noxylées. Par conséquent, les Gonystylacées et les Rhaptopéta- 
lacées (Scyfopétalacées) doivent être placées bien loin des 
Malvales, et les Moringacées, comme Trixylées, doivent se rap- 
procher des Léguminosées. | 

À moins de faire des séries : Erythrospermées, Oncobées, 
Pangiées, Hydnocarpées, Abatiées, Scolopées, Homaliées, 
Idesiées, Caséariées, autant de familles, je crois préférable de 
les comprendre parmi les Bixacées. La valeur de ces groupes 
n'est pas évale, bien s’en faut. On sent bien que les Hydno- 
carpées pourraient n'être qu'une section des Pangiées et que 
les Oncobées pourraient comprendre les genres Pawsoma, Da- 
sylepris, Pyramidocarbus, Cerolepis et Camplostylus, car le 
réceptacle légèrement concave, le passage insensible des sé- 
pales aux pétales sont exactement ce que nous voyons chez les 
Oncobées. Peut-être même les deux séries devront être con- 
fondues, car il y a des Oncoba, l'O. dentata Oliv., par exemple, 
ayant cinq sépales, cinq pétales et le style simple exactement 
comme chez l'Eryfhroshermum et le Scottellra. 


Ce dernier genre peut-il être un Dasy/eprs, ainsi qu'on l’a 
dit? [Warë. Z, c.] Il serait plutôt un ÆEryfhrosher mum. En effet, 
ce Scoftellia a cinq sépales, cinq pétales, cinq étamines, enfin une 
fleur aussirégulière que possible, si bien que, sans la présence des 
squames, sans la manière d’être du style et sans l’arille, tout se- 
rait d'un Æryéroshermum dont il a exactement le fruit déhiscent, 
à péricarpe épais et dur. Pour Baïllon, le Dasyleprs est aussi un 
Rawsonta. Je suis de l'opinion de M. Warburg. Il y a dans 
l'inégalité des pièces du périanthe, dans l’inflorescence de ce 
dernier genre, différence évidente. Chez le Dasylepris, le récep- 
tacle est beaucoup plus épais et plus concave. C'est exactement 
celui de l'Oxcoba Klaïnrr. I] n'a que trois sépales, car la 4° fo- 
liole du périanthe, bien qu'ayant la consistance et la forme de 
ces derniers, a déjà à sa base une squame. Les cinq pétales qui 


ont ES D nn 


viennent ensuite sont beaucoup plus cunéiformes avec des squa- 
mes plus glanduleuses et plus épaisses. Je remarque aussi que, 
dans la fleur mâle, l'ovaire, bien conformé, quoique plus petit, 
porte en face de chacun de ses ‘placentas 3 côtes exactement 
comme dans certains Eryfhrospermum et Oncoba. Je n'ai jamais 
trouvé de pistillode dans les fleurs du Rawsonia, pas plus que 
chez l'Oxcoba, le Pyramidocarpus et le Cerolepis. Bref, chez 
le Dasylepis, le nombre des pièces du périanthe est de 9, tan- 
dis qu'il est de 13chez le Rawsoma. Chez ce dernier, l'ovaire 
est pyramidal, atténué en un style court terminé par 3 à 4 di- 
visions rapprochées, dressées et bilobées, correspondant à 
autant de placentas. Chez le Dasyleprs, il est ovoïde, terminé 
par un style plus long ou aussi long que lui et par 3 dents stig-- 
matiques. Les étamines, dans ces deux genres, forment trois à 
quatre séries au bord interne du réceptacle concave dont nous 
avons parlé, au fond duquel est inséré, l'ovaire sesszle. Cepen- 
dant, je ne vois pas décrits le fruit du Dasyleprs, ni la graine du 
Rawsonia, de sorte que, en dehors de Îa fleur, nous ne pouvons 
encore savoir si ces deux genres ont plus d’affinité avec l'Oxcoba 
qu'avec l'ÆEryfhroshermum. 

Les pièces extérieures du périanthe chez le Pyramridocarpus 
sont petites, et les intérieures pétaloïdes, plus grandes, arrivent 
aussi, contre les étamines, à changer de forme et à redevenir 
plus petites, du moins d’après la jeune fleur. Le réceptacle con- 
cave et l'ovaire pyramidal terminé par trois petits styles, rap- 
pellent le Rawsonra, dont aussi cette plante a l'inflorescence 
spiciforme. Son fruit s'ouvre en 3-4 valves et contient quelques 
graines à tégument charnu en dehors. C’est donc la graine de 
l'Eryérospermum, celle de l'Oncoba et peut-être aussi celle du 
Rawsonia. 


On voit la grande affinité de ces genres. Il en est de même 
pour le Cerolepis. C'est un arbre de6 à 8 mètres [X. P. Xarne, 
n. 455 et 249] habitant les environs de Libreville comme le Py- 
ramidocarpus. Ses rameaux légèrement squameux et gris sont 
terminés par des feuilles alternes, assez distantes, dont les pé- 
tioles épaissis au sommet sont longs de 6 à 12 cm. Le limbe 
oblong ou obové est terminé par une pointe obtuse longue de 
12 cm.; il est un peu atténué et arrondi à la base. Coriace, gla- 


NE 


bre, parcouru des deux côtés par 8 à 10 nervures arquées près 
du bord et par une nervation tertiaire et des veines réticulées 
assez élevées, il a de 16 à 24 cm. de longueur sur 8 à 11 cm, 
Ses grappes, longues de 6 à 10 cm. portent une dizaine de rà- 

mules longues de 2 à 5 mm. et comprenant de une à cinq fleurs 
(2 cm.) pédicellées (1 em.). Les fleurs des ramules supérieures 
sont le plus souvent hermaphrodites, tandis que celles des infé- 
rieures sont presque toujours du sexe mâle. 

Le réceptacle concave porte de dehors en dedans deux à 
trois sépales obovés, concaves et persistants, tandis que les 6 à 
11, le plus souvent 9 pétales, sont très caducs, obovés, atténués 
à la base, quelque peu pubescents et longs ‘de 7 mm. Les éta- 
mines forment au moins quatre séries et sont insérées au bord 
interne du réceptacle comme dans les OUxcoba. Elles sont pubes- 
centes, à filets plus courts que les anthères oblongues lancéo- 
lées et terminées par un connectif subulé et curvé. L'ovaire 
presque sessile, ovoïde, se continue en un style plus long que 
lui, sillonné comme lui et partagé en quatre lobes disposés en 
croix, plus courts que [a partie inférieure du style et sans mani- 
festation stigmatique autre que deux courtes fentes. Les pla- 
centas sont au nombre de quatre et portent chacun une soixan- 
taine d'ovules disposés en 8 séries. Le fruit, long de 4,5 sur 
3,9 cm., est ovale, atténué ou subpyramidal, parcouru par 
quatre sillons correspondant à la déhiscence septicide. Le pé- 
ricarpe est épais de 3,5 mm., ligneux en dehors, tandis que son 
mésocarpe spongieux est parcouru par des fibres. Il a une dé- 
hiscence tardive et contient 16 à 20 graines ovales, anguleuses, 
longues de 10 mm., soit environ par valve, 4 à $ graines. Le 
tégument mince, crustacé, est revêtu d’une couche charnue assez 
épaisse, exactement comme chez les Eryfhrospermum, Pyra- 
midocarpus et Oncoba. L'albumen très épais, subcorné, est un 
peu plus long que l'embryon formé d'une radicule un peu plus 
longue que les cotylédons elliptiques et aplatis. ‘ 


(À suivre.) 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin : 


30 Avril 1899. Henri Hu. 


Paris. — 3, Mersch, imp. 4ts, Av. de Châtillon. 


Not. BULLETIN MENSUEL 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


L. PIERRE.-— Observations sur quelques BIXACÉES (suite). 
— J'aidistribué cette plante, avec dessin à l'appui, en janvier 1896: 
mais cette analyse, faite d’après un très jeune bouton trouvé sur 
la grappe fructifère, ne m'avait fait voir que deux sépales et 
quatre pétales. On voit que ces organes peuvent varier suivant 
l’âge de la fleur, puisque les folioles du périanthe peuvent s'éle- 
ver jusqu au nombre de dix à treize. Depuis, M. Gilg, du Musée 
de Berlin, a publié [Wo#z6latt, 1698, p. 57.] un genre très voi- 
sin, dont l’ensemble des caractères, particulièrement l'inflores- 
cence, l'absence de rudiment d'ovaire, les sépales persistants, 
le nombre des pièces du périanthe et des placentas annoncent 
un Cerolepris. Je ne vois de différence que pour le style qui au- 
rait des branches plus longues que sa base indivise. Quoi qu'il 
en soit, le Campiostylis Gilg est très voisin du Cerolepris et du 
Pyramidocarpus. Si je ne me prononce pas plus nettement sur 
le Camptostylrs et le Pyramidocarpus, c'est qu'ils sont encore 
imparfaitement connus. En effet, le fruit du premier n’est pas 
décrit et la fleur du second n’est connue qu'à l’état jeune. 


Nous avons dit plus haut que le Scortellia Oliver paraissait, 
malsré la présence de squames à la base des pétales, avoir, par 
la régularité de ses fleurs, une grande affinité avec l'Æryfkro- 
sperimum., En eftet, il y a différence absolue dans la forme des 
cinq sépales et cinq pétales ; le nombre des étamines y est de cinq, 
tandis qu'elles sont indéfinies chez le Dasylepis. Les anthères 
profondément tendues dans leur moitié inférieure ont les lobes 
divariqués et tordus comme chez les ÆEryéhroshermum. Le fruit 
est absolument le même. Bref, sans la présence des squames, 
sans la graine arillée, on ne pourrait pas les distinguer. 

On connaît déjà le S. Zeonensis Oliv. (ook. Ic. PI, 2265). 
L'espèce suivante S. X/arneana en est bien distincte et habite le 
Gabon. C’est un arbre de 12 à 15 mêt. à ramules assez grêles 
privées de stipules. Les feuilles, courtement pétiolées (pez, 


ml l'AS 


7 mm.; /ybe 7 à 12 cm. sur 3 à 6 cm.), sont elliptiques obovées, 
atténuées et aiguës à la base, terminées abruptement par une 
pointe assez longue (12 à 15 mm.) et obtuses, coriaces glabres, 
munies de 6 à 7 paires de nervures secondaires ascendantes, con- 
fluentes loin de la marge et reliées par une nervation tertiaire 
assez fortement réticulée. Les grappes simples au nombre de 236, 
axillaires et terminales, sont longues de 3 à 7 cm. Les fleurs 
unisexuées ou hermaphrodites, assez petites (5 mm.), sont de 
la longueur des pédicelles. Les sépales entièrement libres et 
glabres, obovés, sont un peu plus courts dans la série extérieure. 
Les pétales, longs de 2 3/4 mm., sont émarginés et obovés, tri- 
nervés et velus à leur marge supérieure. Les squames, adhé- 
zentes aux pétales à leur extrême base, sont aussi velues et 
subbilobées. Les anthères sont moins longues que les filets, 
profondément échancrées et à lobes plus longs que leur con- 
nectif, L'ovaire, beaucoup plus réduit dans les fleurs mâles, est 
ovoïde, légèrement stipité, trigone, terminé par trois petits 
lobes à peine moins longs que Île style. Il y a une douzaine d'o- 
vules ascendants sur chacun des trois placentas. Le fruit, sub- 
globuleux, glabre, ponctué, est long de 9 mm. sur 7 mm. Le 
péricarpe est épais, ligneux sur ses 2 faces, mais subéreux vers 
le centre. Il s'ouvre en 3 valves très rigides. Il ne contient qu'une 
graine longue de 6 mm., large de 5 mm., dont le tégument 
osseux est revêtu en dehors d'une couche charnue assez mince, 
mais rugueuse comme chez les Oncoba. Un arille s'étend de sa 
base presqu'’à la chalaze dans le sens du raphé, mais est moins 
développé de l’autre côté. L’albumen est très épais, presque 
charnu et plus grand que l'embryon. Les cotylédons aplatis et 
ovales sont à peu près de la longueur de la tigelle, 


Chez les genres dont nous venons de parler, les placentas 
quoique proéminents sont loin d'atteindre le centre de la loge 
et leurs ovules ascendants sont terminés par une chalaze épaisse. 
Chez le Centroplacus, les placentas forment presque des cloisons 
complètes ainsi qu'il arrive dans certaines Tiliacées. C'est au 
bord de ces lames placentaires, d’ailleurs moins développées 
dans la partie supérieure de l'ovaire, où sont insérés les deux 
ovules de chaque loge incomplète. Ces ovules, au lieu de la di- 
rection ascendante commune à tous les genres précités, sont des- 
cendants et sans développement de leur chalaze. Bien que la 


ed (Le cœur 


graine aît, comme chez le Scoztellia Klaïneana, un arille incom- 
plet, cet arille est ici double et d'une teinte rouge orange; le 
tégument toujours rugueux ou muriqué chez les genres dont 
il vient d'être question, est ici tout à fait lisse, mais quelque 
peu charnu dans sa couche extérieure, tandis qu'il est crustacé 
en dedans. L'albumen charnu loge à sa base un embryon 4 à 
5 fois plus petit que lui, dont la radicule supère est deux fois 
plus courte que les cotylédons aplatis et elliptiques. À ces 
différences, si faibles qu'elles puissent paraître, mais néanmoins 
caractéristiques danses groupesdontils’agit, ilconvient d'ajouter 
que le calice persistant est manifestement cupulaire dans sa 
partie inférieure chez le Cexfroplacus et que les squames sont 
unies en un tube court, dont les petits lobes oppositipétales 
sont alternes et unis quelque peu aux cinq filets des étamines 
rudimentaires et oppositisépales. Tous ces caractères se retrou- 
vent dans la fleur mâle, Mais là, les filets sont plus larges, plus 
longs et sont surmontés d’anthères didymes basifixes et à loges 
souvrant en dedans. L’ovaire est oblong lancéolé aussi long 
que les pétales et, quoique bien conformé et pourvu d’un style 
plus long, les lobes en sont beaucoup plus courts et les ovules 
très petits en sont stériles. 

Le Centroplacus glaucinus [R. P. Klaïne, n. 1120, 1232 et 
1239] habite le Gabon. C'est un petit arbre de 8 à 15 mètres. 
Ses jeunes rameaux sont grêles et glabres. Les stipules sont 
subulées, très petites et très fugaces. Les feuilles sont ellipti- 
ques ou oblongues | $e7. 6 mm.; Z#be 15 sur 6,5 cm. ou bien 
12 CM. Sur 3 Cm.] terminées par une pointe de 12 à 18 mm. cour- 
tement mucronée, atténuées obtuses et un peu obliques à la 
base, glabres, glauques, munies de 7 paires de nervures secon- 
 daiïres reliées par une nervation tertiaire transversale parallèle 
et assez rapprochée. Les grappes axillaires sont plus courtes 
que les feuilles et pauvrement ramifiées. Les fleurs, petites, ont 
un calice et des pétales velus en dehors, un ovaire tomenteux 
et le fruit de 7 mm. sur 5 mm. pubérulent, s'ouvre en 3 val- 
ves suboblongues ou elliptiques. Ce fruit ovoïde a un péricarpe 
à peine charnu en dehors et très charnu en dedans. Son méso- 
carpe est crustacé. Ses 3 loges incomplètes, bien que les cloi- 
Sons en soient très rapprochées, contiennent chacune une seule 
graine. L’arille dont nous avons parlé a la longueur du raphé 
descendant et n’enveloppe qu'une partie de la graine. 


— 116 — 


Ainsi, les différences principales, permettant de distinguer 
un Centroplacus d'un Scortellia, intéressent le calice persistant 
et pourvu d’un tube, des pétales sans squames, un disque quin- 
quélobé adhérant aux filets des étamines, la suppression de ces 
dernières dans la fleur femelle, un fruit à mésocarpe crustacé et 
à endocarpe revêtu en dedans d’une couche charnue très 
épaisse, enfin un tégument c7ustacé. Bien que par l’état dioi- 
que des fleurs, par son disque et sa placentation, il y aït assez 
d’éloignement entre le Centroplacus et les Scottellia et Erythro- 
spermum, c'est dans ce petit groupe [Æ7y#hrospermées] carac- 
térisé par ses fleurs régulières que je placerai provisoirement ce 
nouveau genre. 


La forme du placenta est aussi très caractéristique chez 
l'Æoplestigma. I] s'avance, au nombre de deux, assez profondé- 
ment dans l'unique loge d’un ovaire didyme; et là, il se partage 
en deux branches divergentes recourbées en arrière et portant 
chacune un ovule ascendant. Par son calice (11 mm.) campanulé, 
un peu induré en bas, membraneux en haut, terminé par trois, 
peut-être deux lobes valvaires soit naturellement, soit par dé- 
chirure, il se rapproche des genres PBuchnerodendron Gürke et 
Prockiopsis Baill. Ses pétales (16 mm.) jaunâtres, au nombre 
de 6 à sept, sont plus longs que le calice et à peine plus grands 
que les étamines et que le style. Ils sont imbriqués, obovés, 
émarginés, denticulés, très atténués à la base et là, adhérents 
aux fulets staminaux. Les étamines au nombre de 20 et davan- 
tage sont disposées en trois séries et leurs filets filiformes, plus 
longs que les anthères, sont insérés sur une soyfe de coussin peu 
élevé et situé à la base de l'ovaire. Les anthères linéaires oblon- 
gues, tétragones, obtuses, à déhiscence latérale, sans connectif 
apparent, sont attachées dorsalement au tiers inférieur vers leur 
base. L'ovaire sessile aussi large que haut, glabre, se termine 
par deux styles recourbés dans le bouton, plus tard quelque 
peu exserts, connés dans une très faible partie, à leur base et 
terminés par deux stigmates turbinés ou en forme de sabot con- 
cave. Le fruit n’en est pas connu. 

L'Æoplestigma Klaïneanum habite le Gabon à une Nues 
taine de kilomètres de Libreville [R. P. Klaine, n. 1368|.]enai 
pas de renseignements sur son bois. C’est un bel arbre de 20 à 
25 mètres. Ses jeunes rameaux sont gris, pubescents, sans trace 


de stipules. Ses feuilles sont alternes (pet. 1,7 cm., limbe long 
de 27 cm. sur 11, 5 cm.) assez longuement pétiolées, obovées, 
terminées par une pointe courte et obtuse, sensiblement cunéi- 
formes à partir du tiers supérieur et franchement aiguës à la 
base. Elles sont coriaces, brunes et pubérulentes sur l’une et 
l’autre face. Elles possèdent de dix à douze paires de nervures 
secondaires alternes, légèrement ascendantes; confluentes avec 
courbure arrondie tout près de la marge, fines et peu élevées 
en dessous, reliées par une nervation tertiaire assez distante et 
parallèle. Son inflorescence terminale, nue à la base, est une 
grappe de 11 cm. portant quelques ramules assez courtes (un à 
2 cm.) et des fleurs presque sessiles longues de 1, 7 cm. 


Il y a dans la collection du Docteur Spire une espèce de la 
série des Oncobées récoltée sur le plateau sablonneux de Braz- 
zaville, au Congo, que nous rapporterons avec doute au genre 
Oncoba, bien que par son pistillode tantôt court, tantôt aussi 
long que les étamines, et par son calice persistant formé de 
trois pièces libres excepté à la base, maïs d’une texture co- 
riace, elle ne convienne pas à ce genre. En effet, chez les Ox- 
coba que j'ai pu étudier, les sépales sont d'une épaisseur à peu 
près identique à celle des sépales et tombent bien avant ces der- 
niers. Il est aussi très rare d'y rencontrer un rudiment de g'yné- 
cée. Fait plus grave, ce dernier se termine toujours, dans les 
deux états précités, par quatre styles bifides, ce que nous 
n'avons jamais vu chez l'Oncoba. Ce pistillode est une colonne 
(courte ou longue) tétragone, et cela rappelle le genre Cero/eprs 
dont c’est le caractère quant à l'ovaire, mais dont la fleur mâle 
est dépourvue de ce corps. Les pétales au nombre de 9 à 10 
sont disposés en trois séries. Ils sont obovés et portés par un 
pied étroit et cilié. Les étamines très nombreuses forment huit 
séries un peu plus courtes que les pétales. Les anthères basifixes 
linéaires oblongues courtement mucronées, à déhiscence mar- 
ginale, ont les loges séparées par un connectif assez large et 
sont beaucoup plus courtes que leurs filets. La fleur femelle 
n'est pas connue, L'inflorescence est une petite grappe [1 cm.] 
triflore qui m'est arrivée détachée, mais qui semble naître à des 
axes privés de feuilles. Les pédoncules sont longs d'un cm. et 
la fleur adulte à un diamètre de 7 cm. 

L'Oncoba Spireana est un arbre de 8 à 10 mètres qui fleurit 


NTI — 


au mois de juin. Ses jeunes rameaux, épais de 3 mm., sont pu- 
bescents et pourvus de stipules subulées. Ses feuilles sont 
alternes et portées par un pétiole canaliculé long de 5 cm. Elles 
sont ovales acuminées, terminées par une pointe courte et 
large, largement arrondies à la base, un peu ondulées, mem- 
braneuses, un peu glauques et légèrement pubescentes dans le 
jeune âge. Longues de 12 cm. et larges de 11 cm., elles pos- 
sèdent cinq à sept paires de nervures secondaires et leur nerva- 
tion tertiaire est franchement parallèle et transversale. L'aspect 
de cette plante est celle du tilleul. Aussi la rangeons-nous, à 
cause de la manière d’être de ses sépales et de son pistillode, 
dans une section ylras{trum, qui pourrait être un genre si 
l'ovaire et le fruit inconnus fournissent quelque caractère plus 
décisif. 

Il y a un Oxcoba assez voisin de l'O. glauca que je distingue 
de cette espèce par des feuilles oblongues, atténuées ou cunéi- 
formes, par ses stipules subulées, par des grappes axillaires très 
courtes quant au pédoncule commun, mais à fleurs longuement 
pédicellées, enfin par son fruit lisse ovoïde privé de la pointe 
caractéristique et terminale de l'O. glauca. De l'O. spinosa 
Forsk., dont il a le fruit, on le distingue par l'absence d’épines 
sur les rameaux, par les pétioles très longs, les feuilles entières, 
les pédicelles très longs, le calice, etc... L'espèce paraît très 
commune dans les environs de Libreville [À. P. XVarine, n. 109 
el 221. — Jolly, n. 17.1 où elle serait connue sous le nom de 
MW'poga |KVaïne] : 

Oncoba Klainii z. sp. — Arbor 5-6 met., ramulis angulatis 
argillaceo-papillosis, stipulis subulatis [5 mm.], foliis [feé. 4-7 cm. 
longo; lamin& 12-25 cm. longä, 5-8 cm. latä] longè petiolatis, oblongis 
basi attenuato-rotundatis, apice cuspidatis, coriaceis glabris subtüs 
subfuscis, costulis utrinque 6-8 ut nervi tertiarii transversim paralleli 
sat eminentibus; racemi axillaris pedunculus crassus brevis [2-5 mm.] 
1-3 florus, pedicellis longis [4-5 cm.] floribus magnis 7 cm. latis, sepa- 
lis 3 obovatis [2 cm.] cito deciduis quàm petala 12-15 obovata, cuneata 
membranacea, puberula, paullüm crassioribus minoribusque; stamini- 
bus petalis brevioribus 6-8 seriatis, interioribus minoribus, antheris 
lineari-oblongis basifixis vix mucronatis filamentis multüm breviori- 
bus; ovario ovoideo ruguloso leviter sulcato; stylo elongato apice mi- 
nutè 5 dentato, placentis 5 parüm elevatis, ie 6-8 seriatis; capsulà 4, 
5 cm. long /æv7 subovoideà stigmatibus sessilibus coronatâ; pericar- 
pio crasso ad medium carnosulo ægre dehiscente ; seminibus angulatis 


[3 mm.] pulposis attamen integumento crustaceo extüs Zevi/er muri- 
cato, albumine oleoso; radiculà cotylidonibus sub-longiore, 


Parmi les Homaliées et dans le sous-genre P/ackvellia, je 
placerai à côté de l'/7. stpulacenum Welw. l'espèce suivante 
[R. P. Klaine, #. 367 et 6721, habitant les environs de Libreville. 


Homalium sarcopetalum 7. 59. — Arbor 4-10 met., ramulis 
puberulis, stipulis reniformis petiolo (3 mm.) tripld longioribus, foliis 
alternis elliptice vel oblongè obovatis abruptè acuminatis (aprcwlo lato 
mucronato 1 cm. longo) basi cordatis, serrato dentatis, utrinque glabris 
et lucidis, coriaceis, .costulis 10-14 jugis ut nervi tertiarii transverse 
paralleli subtüs elevatis, racemis folium æquantibus, ramosis, uti flores 
5-7 meri densè glmerati, pubescentibus, calycis tubo ovoideo, sepalis 
[1 mm.] ovato-acutis pubescentibus; petalis (3 mm.) obovatis basi 
cuneatis, valdè carnosis, puberulisque, staminibus petalis oppositis 
et duplè brevioribus; stylo ovario breviore apice 5-7 lobo; placentis 
totidem apicem cavitatis propè insertis, ovula 7 descendentia, geren- 
tibus. 


D'autres Bixacées du Gabon existent dans mon herbier, mais 
encore trop incomplètement représentées pour en parler aujour- 
d'hui. Toutes les plantes dont nous venons de parler sont fran- 
chement du groupe Dicotylédone-Tryxylé. 


L. PIERRE. — Caractères du fruit de l'ACROSEPALUM 
KLAINEANUM. — Le fruit de l'A. Xlaëneanum (Voyez Soc. 
Lin.,p.22|[1898].) que je viens de recevoir, accentue l'autonomie 
de ce genre. C’est une capsule déhiscente de la base, par quatre 
valves, s'étendant à peine jusqu’au milieu. Le péricarpe mince, lé- 
gèrement coriace en dehors, est recouvert d'épines très pressées, 
grêles et longues d’un cm. Son endocarpe est mou et ne laisse 
voir aucune trace de cloisons. Les graines, au nombre de 6 à 20, 
sont agglomérées au centre et retenues par une sorte d’arille 
qui enveloppe chacune d'elles. Cet arille ou ce faux arille n’a 
aucune adhérence avec le tégument, bien que les légères émi- 
nences glanduleuses dont ce dernier est parsemé puissent faire 
supposer que, à un âge moins avancé, il y ait rapport entre ces 
deux parties de la graine. Ce tégument, dont la couche inté- 
rieure est, dans une minime partie, crustacée, est assez épais, 
presque charnu en dehors et pourvu de nombreuses cavités 
sécrétrices, à contenu glutineux. L’albumen bilobé, plan con- 


LOL 


vexe, est charnu. L'embryon aussi long que ce dernier est formé 
de deux cotylédons elliptiques, cordés, trinervés et aplatis, 
deux fois au moins plus longs que la tigelle à direction infère, 
Cependant chez les graines non arrivées à maturité, l'embryon 
est plus court que l’albumen et les cotylédons sont plissés ainsi 
qu'il arrive assez souvent chez les genres de Tiliacées et de 
Bixacées. 

Sans les cavités sécrétrices dont nous venons de parler, sans 
l’état du bois, on peut se demander quel caractère essentiel 
invoquer pour séparer les Tiliacées des Bixacées (à l'exclusion 
des Flacourtiacées). En effet, dans les deux familles, il y a des 
sépales valvaires, des pétales définis, des étamines groupées en 
faisceaux, un ovaire à loges plus ou moins incomplètes, des 
ovules ascendants et descendants, un fruit capsulaire, des graines 
albuminées. Et pourtant, par l’ensemble des caractères, on voit 
de suite qu'un genre donné appartient plutôt à l’une des deux 
familles qu’à l’autre. Bien que son fruit et que sa graine soient 
plus de la manière d'une Bixacée que d’une Tiliacée, néanmoins 
c'est bien à cette dernière qu'appartient l’Acrosepalum par ses 
sépales entièrement libres et valvaires, par ses pétales définis 
et valvaires, par ses faisceaux d’'étamines, par son ovaire en 
partie cloisonné. | 

L'A. Klaineanum a d'abord été connu comme un petit ar- 
brisseau dressé, croissant à l’ombre de Îa forêt. Il vient d'être 
rencontré g72#pant par le KR. P. Klaine. En cet état il a tous les 
caractères que nous avons donnés. Cependant il convient de 
signaler une grappe un peu plus fournie, des fleurs un peu plus 
grandes, un ovaire plus muriqué, caractères probablement 
acquis par une vie plus normale, plus luxuriante, car la plante 
qui s'élève au-dessus des végétaux qui l'entourent puise dans 
l'atmosphère des éléments d'autant plus nourrissants. Nous 
comprendrons donc sous l’4. XTaineanum les numéros 409, 
434, 604, 70, 613, 1194, 1218 et 1354 de la collection du À. ?. 


Klaïine et le n° 18 de la collection Aufran communiqué par 
M. Heckel. 


Le Secrétaire de la Societé, gérant du Bulletin : 
10 Mai 1899. Henri Hua. 


Paris, — J. Mersch,imp.,4&t#, Av, de Châtillon. 


N° 15. | BULLETIN MENSUEL 


DE LA 


SOCIÈTE LINNÉENNE DE PARIS 


(Nouvelle Série) 


RP PTS PR SES Le 


A. FRANCHET. — Syy les caractères de la distribution géo- 
graphique des CYRTANDRACÉES de la Chine et description 
de quelques espèces nouvelles. — Si l'on se place au point de vue 
du nombre, la famille des Cyrtandracées est l’une de celles dont 
l'accroissement a été particulièrement rapide. En 1845, on n’en 
citait dans le Prodrome que 130 espèces suffisamment connues. 
En 1883, M. C. B. Clarke en signalait 460 espèces, chiffre que 
les recherches faites en Chine et au Tonkin depuis fee ans ont 
élevé à plus de 530. 

our ce total, la flore de l'Inde, de la Malaisie et de la Chee 
ne comprennent pas moins de 420 espèces, ce qui indique que 
c'est bien dans cette région, comme l’a dit du reste M. Clarke, 
qu'il faut placer le principal centre actuel d'agglomération 
des Cyrtandracées. Cette famille projette d’ailleurs deux rayon- 
nements qui partent de ce grand centre, l’un pénétrant au Japon, 
où l’on trouve trois espèces qui n’ont point encore été rencon- 
trées ailleurs, l’autre s'avançant jusque dans les Balkans et les 
Pyrénées avec trois ou quatre espèces absolument spéciales à ces 
régions. 

Ces cinq à six espèces, propres à deux stations disjointes, 
sont d’ailleurs les seules qui aient été observées en dehors des 
régions où la famille est plus ou moins largement représentée 
en dehors de l'Asie, c'est-à-dire l'Afrique et l'Océanie, où do- 
mine le genre Cyrandra. 

Mais ce n’est pas seulement par le nombre que la Malaisie et 
l'Asie occidentale peuvent être considérées comme le centre 
actuel de la famille, mais c'est encore à cause de la multiplicité 
des formes qu'on y rencontre. Ainsi, tandis que toutes les es- 
pèces africaines et océaniennes rentre dans 20 genres seulement, 
les espèces de la flore malaise et asiatique sont réparties dans 
37 genres. | 

Il résulte de ces observations que la famille des Cyrtandra- 


25 ou 


cées se comporte comme un certain nombre de genres étudiés. 
à ce point de vue, tels que Parnassia, Isopyrum, Delphinium, 
Adonrs, etc., etc., qui, tous, ont le centre actuel de leur plus 
riche représentation dans l’Asie occidentale et ne se retrouvent 
à l'Est et à l'Ouest de ce centre que dans des localités disjointes, 
caractérisées surtout par l’appauvrissement de leur production 
spécifique. | 

Il serait prématuré de donner aujourd’hui l'explication de 
cette donnée bien réelle et dont l'importance ne saurait être mise 
en doute. La géographie botanique n’est pas constituée unique- 
ment de faits généraux dont on demande l'explication à la phy- 
sique du globe. Les faits particuliers serviront beaucoup à 
l’éclairer, même en se contentant momentanément de leur cons- 
tatation. Quand on aura nettement établi que la flore alpine de 
l'Europe n'est qu'un reflet affaibli d’une flore beaucoup riche en 
formes spécifiques et génériques, la relation entre deux flores 
importantes sera établie ; on verra comment l’une découle de 
l’autre et l’on sera souvent mis à même d'expliquer certains 
faits, demeurés longtemps obscurs à cause de lacunes en partie 
comblées. C’est ainsi que certains genres n’ont été conservés 
que parce qu'ils sont monotypes en Europe, la multiplicité de 
leurs espèces en Asie établissant toutes les transitions que l’on 
peut supposer, et c'est ainsi que grâce à la connaissance de la 
flore de ce pays, on peut aujourd’hui interpréter ce qui semblait 
jadis tout à fait obscur. Dans cet ordre d'idées, il devient donc 
impossible d'admettre la valeur générique d’un certain nombre 
de genres admis et qui ne sont en réalité que des formes géo- 
graphiques égarées, si je puis me servir de ce terme, à l'extrémité 
d'un rayonnement tel que ceux dont je viens de parler : le Zeon- 
topodrum, le Ligularia, le Senecillis sont plus particulièrement 
dans ce cas et, pour en parler, il faut avoir vu et étudié les formes 
asiatiques qui sont probablement les prototypes de ces genres 
représentés en Europe par une seule espèce. 

Je n'aurai donné le plan général de répartition des Cyrtan- 
dracées qu'en ajoutant qu'on en trouve aussi en Amérique 9 ou 
10 espèces réparties en trois genres dont deux, Mepeanthus et 
Anelanthus, sont spéciaux à l'Amérique du Sud ; le troisième, 
Klug1&, appartient en même temps à la flore indienne. 

Aux espèces chinoises déjà connues, viennent s’ajouter les 


cinq suivantes ; j'en signale en outre deux autres de la Ma- 
laisie qui méritent de ne pas rester plus longtemps inédites dans 
l’herbier du Museum. 


Æschinanthus bracteata Wall, Caz. 704; Clarke, Com. 
et Cyrtandr. de Beng., tab. 43-44." 

Hab.— La Chine occidentale, au voisinage du Mékong, 
dans la chaîne de séparation avec je Salouen, au col de Fou 
kou kouang entre Lo tso lo et Piao tsen (Prince Henri d'Or- 
léans). 

Plante de l’Assam et du Khasia. 


Didissandra plicata sp. nov. (Bæoïdes). — Folia omnia rosulata 
petiolata, limbo e basi attenuato lanceolato, obtuso vel subacuto, lon- 
gitudinaliter plicato, plicis regularibus crassis simplicibus vel apice 
breviter furcatis ; petiolus foliaque subtus lanuginosa, supra glabra ; 
scapi plures, foliis 2-3-plo longiores, glaberrimi, pluriflori; cymæ 
subumbellatæ, pedicellis glaberrimis inæqualibus; calyx 5-partitus, 
3-4 mm. longus, lobis obtusis; corolla pallide violacea, ad faucem 
albida, 1-2 cent. longa tubulosa, infra faucem ampliata, ore oblique 
truncato, labio superiore breviore, bilobo, inferiore trilobo, lobis om- 
nibus ovato-rotundatis ; stamina fertilia 4 ; stigma bilobum ; capsula 
_2 cent, longa stylo 5-plo longior, glabra, compressa. 

Hab, — China in provincia YŸunnan, ad fissuras rupium calcarea- 
rum, alt, 2500 m. in monte Ma eul chan, ad collum Pi iouse circa Ta pin 


tze, supra Hokin tchéou (Delavay, n. 3.837). 


Espèce qui ne paraît pas avoir encore été signalée en dehors 
du Yunnan, où elle est assez répandue dans les grandes mon- 
tagnes au are de Tali. Elle peut être aisément confondue avec 
le D. Januginosa dont elle diffère par des caractères constants ; 
ses feuilles sont plus étroites, plus régulièrement lancéolées, et 
leur surface présente des plis épais, plus nombreux et plus ré- 
guliers. Ses hampes et son inflorescence sont toujours absolu- 
ment glabres. Dans le D. Zanuginosa, les hampes et l'inflores- 
cence sont toujours plus ou moins laineux et les plis, quand ils 
existent, ne sont point réguliers et sont peu saillants en dessus. 
M. Delavay observe que le 2. flicata croît ÉRnE des stations 
plus élevées que le 2. Gun 


Didissandra Fargesii sp. nov.  (Bæoides). — Folia omnia rosu- 


— 124 — 


lata, breviter petiolata, limbo 6-10 cent. longo, haud plicato, lanceo- 
lato, margine crenulato, basi attenuato, obtuso vel acuto, margine et 
ad petiolum subtusque ad nervos pilis ruñs lanuginosis vestito, facie . 
superiore pilis strigosis minutis, adpressis consperso ; nervatio pinnata, 
supra inconspicua ; scapus foliis longior præsertim basin versus pilis 
rufis glandulisque parvis hirtellus ; pedicelli parce glandulosi, sæpius 
bifidi, 3-4 umbellati, floribus 2-4-plo longiores ; calyx hirtellus, 5-par- 
titus, 4 mm. longus, lobis acutis lanceolato-linearibus. Corolla atropur- 
purea vix 1 cent. longa tubuloso campanulata, sub regularis, labiis inter 
se fere æquilongis, lobis brevibus rotundatis. Stamina fertilia 4 ; ovarii 
basim discus annulato cupularis cingens; capsula 20-25 mm. longa, 
glabra, lineari-lanceolata, præsertim inferne attenuata. 

Fab, — China, prov. Su tchuen, ad rupes humidas prope Mou koua 
keou in vicinate Tchen kéou tso, alt. 1000 m. (R.P. Farges, n. 1455). 


Espèce très distincte par ses fleurs d’un pourpre brun, ses 
corolles tubuleuses campanulées, par la forme lancéolée des 
feuilles finement strigilleuses en dessus, laineuses en dessous. 


Didissandra Morgani (S//pnotrix)." — Suffrutex humilis, præ- 
sertim inferne glandulosus ; folia caulis apicem versus approximata, 
petiolata, petiolo pilis rufis hirtello, 1-2 cent. longo; limbus glaber, 
obovato lanceolatus, præsertim inferne angustatus, 6-10 cent. longus 
circum circa inciso dentatus, dentibus denticulatis arcuato-ascendenti- 
bus ; scapi plures, hirtelli, folia paulo superantes; calyx 5-partitus, 
5-6 mm. longus, segmentis lanceolatis, acutis, paucidentatis; corolla 
4 cent. longa (pallide violacea ?) basi breviter arcuato-tubulosa, mox 
ampliato-dilatata, labio superiore breviore bilobo, inferiore trilobo, 
lobis omnibus rotundatis; stamina basi arcuata per paria approximata, 
stigmate obconico-capitato, truncato. 

Hab, — Malacca, ad So noy (de Morgan, 1884). 


Espèce remarquable par ses feuilles glabres, incisées, den- 


tées en scie et ses grandes fleurs qui rappellent celles du Drdrs- 
sandra Mihierr. 


Hemibœæa gracilis (subcapitata). — KRhizoma gracillimum, elon- 
gatissimum ; caulis 1-2 decim. altus, sracilis, glaber, erectus, superne 
tantum foliatus ; folia breviter petiolata, sæpius, 4 per paria opposita 
(nunc 6, inferioribus subalternis) ; petioli basi liberi, nec ullo modo 
cymbiformes ; limbus parce et minute denticulatus, basi plus minus at- 
tenuata, acuta vel obtusa, apice acuminatus, subtus pallidus, perfecte 
glaber, supra pilis rarissimis conspersus vel omnino nudatus ; flores 


es 125 


(abortu) solitarii, rarius gemini, pedunculo communi 6-10 mm. longo ; 
bracteæ ovatæ, longe mucronatæ calycem totum occultantes ; calyx 
. membranaceus, 5-partitus, lobis oblongis ; corolla rubescens extus pi- 
losula, superne punctata. 


Hab. — China, prov. Su tchuen, in rupibus ad Mou koua keou prope 
Tchen keou tin, alt. 1.200 m. (R. P. Farges). 


Voisin surtout de l'Æ. subcapitata dont l'A. Henryr doit être 
maintenu distinct, contrairement à ce que j'ai dit dans le Pu/le- 
tin du Museum (1899), p. 252. 


_ Les trois emibæa du groupe subcapritata sont d'ailleurs 
très rapprochés ; ils peuvent être distingués comme il suit : 
_ A, Henryt Clarke. — Folia petioli basi dilatata connata ; 
bracteæ muticæ vel breviter mucronatæ ; flores 3-4 capitati. Planta 
robusta. 


H. capitata Clarke. — Petioli basi haud dilatata ; bracteæ 
muticæ vel breviter mucronatæ ; flores 3-4 capitati; planta ro- 
busta. | 


Æ., gracilis Franch. — Petioli basi haud dilatati; bracteæ 


longe (5-7 mm.) mucronatæ; flores solitarii vel gemini ; rhizoma 
et caulis gracillima. 


Monophyllæa hirtocalyx sp. nov. — Planta pilis criniformibus 
raris, præsertim in petiolo, hinc inde conspersa ; caulis 15-20 cent. 
altus; folium, membranaceum 15-25 cent. lonsum, cordato-ovatum, 
glabrum margine integro tantum ciliolatum, nervis tenuibus infra 
confertis, supra laxioribus, omnibus ascendentibus; inflorescentia 
e ramulis pluribus (10-15) inæqualibus 6-10 cent. longis, reflexis, 
glabris; flores racemosi sæpius gemini, pedicellis capillaribus, pilo- 
sulis 5-10 mm. longis; calyx sub anthesi 2 mm. longus, lanugi- 
nosus, sepalis leviter imbricatis, lanceolato-acutis demum striolatis 
accrescentibus (4-5 mm.) subglabris; corolla calyce triplo longior. 
(circiter 7 mm.); labium superius inferiore brevissimo multo longius, 
vix plus quam 1 mm. latum ; ovarium stipitatum, ovato-oblongum, basi 
disco inæquilatero. 


Hab. — Malacca ad Ipsh, in spelunca Boukit Tcheura dicta. 


Cette espèce, par son inflorescence, n’a de rapport qu'avec 
le M. Horsfieldii R. Br.; elle en diffère par ses calices florifères 
couverts d’une laine assez épaisse et non tout à fait glabres, 
comme il est dit dans la description. Le 4. Horsfieldii man- 


CO —— 


quant à l’herbier de Paris, je ne puis signaler d'autres diffé- 
rences, 


Rhynchoglossum obliquum Blume. Bijd, p. at 


Hab. — China, prov. Kouiïtchéou, au fond de la grotte du nine 
lette, à Lopié (Bodinier, n. 1951). 
Répandu dans l'Inde et la Malaisie, 


Pour résumer ce qui concerne l'existence des Cyrtandracées 
en Chine, j'ajouterai que les récentes découvertes portent à 58 
le chiffre des espèces de cette famille appartenant à la flore de 
cette région. Ce chiffre n'est point définitif, et de nouvelles dé- 
couvertes sont à présumer à cause des conditions spéciales que 
demandent la recherche de ces plantes, souvent cachées dans 
des ravins profonds ou végétant sur des rochers inaccessibles. 

Sur les 58 espèces de Cyrtandracées observées en Chine, 
52 appartiennent en propre à la flore de ce pays ; 8 lui sont 
communes avec d'autres régions, l'Inde surtout ou la Malaisie. 
Toutes ces espèces sont réparties dans 15 genres, dont 4 sont 
spéciaux à la Chine : Pyzmulina, Petlrocosmea, Petrocodon et 
Hemibæa. Un seul, Srepilocarpus, a été jusqu'ici considéré 
comme propre à l'Afrique. On a constaté l'existence d’une espèce 
dans la Chine occidentale. Les Pæa sont remarquables en ce 
qu'ils sont représentés en même temps à Magellan et dans la 
Chine, en passant par la Polynésie, 

Telles sont dans leurs grandes lignes les caractères géogra- 
phiques des Cyrtandracées chinoises. On voit quelles s'y com- 
portent comme dans tous les pays où la famille à des représen- 
tants, soit que l’on considère leur rareté, les stations qu'elles 
affectionnent et surtout le caractère endémique de chacune de 
leurs espèces. 


L. PIERRE. — Su /'ANCYLOBOTHRYS PYRIFORMIS. 
_— Dans notre étude sur les Landolphiées en cours de publi- 
cation (Pull. Soc. linn. Paris, N.S., n° 11), nous avons séparé 
du genre Landolphia le Z. Petersiana Dyer sous le nom de 
Ancylobothrys Petersiana. En effet, la méristèle hippocrépi- 
forme, l'hypoderme plus large que l'épiderme, une nervation 
caractéristique, des veines aréolées, une inflorescence à la fois 


axillaire et terminale très longue dont les rameaux finissent en 
ombelles et se contournent en crocs, une corolle dont le tube 
est allongé et aminci, les étamines situées vers la base du tube, 
un stigmate à base subglobuleuse, un ovaire quelque peu en- 
foncé dans le réceptacle, enfin un péricarpe dépourvu d'anneau 
scléreux, caractères contraires à ceux des vrais Landolphia, 
justifient cette séparation. Dans l'espèce que nous allons dé- 
crire, la méristèle est bien hippocrépiforme, ouverte dans toutes 
les régions, cependant ainsi qu'il arrive chez quelques Carpo- 
dinus, ily a, à la courbe supérieure de cette méristèle, trois à 
quatre petits faisceaux très distants qui manquent chez les 
vrais Ancylobothrys et comme le péricarpe y est privé d'anneau 
scléreux, c'est avec le Carpodinus que ce genre a le plus grand 
rapport. Par l'inflorescence longue, enroulée en crocs, ainsi 
que nous l'avons dit plus haut, par la nervation de quatrième 
degré aréolée, l'Axcylobothrys pyriformis ne peut appartenir 
au genre Carpodinus. La présence de l'hypoderme, la forme 
de la méristèle, celle de l’inflorescence et la nature du péricarpe 
l'éloignent du Zandolphra. 

L'Ancylobothrys pyriformris est une grande liane qui est 
exploitée pour son caoutchouc. Elle habite le Gabon [R. 2. 
ÆVatne, n. 1401]. Sauf une légère pubescence roussâtr: formée 
de poils articulés très petits, particulière aux très jeunes ra- 
meaux et à l'inflorescence, elle est entièrement glabre. Ses 
rameaux sont épais de 6 mm. et ponctués de lenticelles quand 
ils sont vieux. Ses feuilles opposées [éf. 15 à 18 mm. et cana- 
liculé, limbe 14 à 17 cm. sur 7,5 à 8 cm.], elliptiques ou ellip- 
tiques oblongues, faiblement atténuées ou arrondies à la base, 
Sont abruptement terminées par une pointe aiguë longue de 8 à 
10 mm. Brillantes, un peu brunes à la face supérieure, opaques 
en dessous, elles sont épaisses et coriaces. La nervure secon- 
daire de même que les veines aréolées est canaliculée à la face 
Supérieure et assez élevée en dessous. Au nombre de 14 à 
10 paires, cette nervure secondaire est presque horizontale et 
confluente, sous forme d’arcs à 6 mm. de la marge. L'inflo- 
rescence à la fois axillaire et terminale, plus longue dans le 
Second cas, a 4 à 40 cm. de longueur. Les ramules longues de 
3 à 5 cm., recourbées en crocs, sont terminées par 2 Ou 3 om- 
belles de cymes, très courtes (1 à 3 mm.), où les fleurs sont très 


ee en et  . d'a après  . cicatrices. de : 


| 


1,4 cm. L'embryon a une courte radicule (2 ##.) enchâssée 


- entre les lobes de cotylédons foliacés très ondulés sur les bords, 
__ cordés à la base et de même longueur que us dont 
* coque lobe a une épaisseur de 5 mm. 


Ainsi cette plante diffère des espèces d'Ancylobothrys con 


par des feuilles plus grandes, plus épaisses, pourvues 
_d’une méristèle contenant de petits faisceaux isolés à sa courbe 
Supérieure et par son fruit piriforme ve/oufé. Ses affinités quant 
à la grandeur des feuilles sont avec l'A. robusta Pierre, repré- 


sentée au Muséum de Paris, par la plante de Wan. n. 1764, 


qui a un limbe plus arrondi à la base, dix à onze paires de ner. 
vures secondaires et une pointe moins aiguë. 


Publié le 30 Novembre 1899. 


Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin : 
Henri Hua. | 


Fotis. =» J. Mersch, imp.,4%, Av, de Chàäülion, 


ie a grappe ee 
-  tifère. Les fleurs, en effet, mont pu être observées, Le fruit . 
2 piriforme, velouté, d'un jaune rougeâtre, contient une dizaine 
de graines et a une longueur de 7 à 15 cm. sur G- 13 un peu 
au-dessous du sommet. Il est très atténué à la base, mais sessile. 
22 Le péricarpe entièrement charnu, dépourvu d'annean sclé. 
. yeux, épais de 1 cm. Les graines sont elliptiques, plus ou 
_ moins anguleuses, entourées d’une épaisse couche tubuleuse, 
_ certainement dépendance hypertrophique d'un tégument très 
mince, et adhérant à l'albumen corné plan convexe, bien que 
ui peu sinueuse particulièrement vers la circonférence, Longue 
de 3 cm., large de 2 cm., son diamètre transversal est de 


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