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Laboratoire d’ enseignement de Botanique (Classifications) du Muséum, à à
+ le e $° vendredi de Chen mois, à b. 1/2, sauf PERRE les vacances
+
DATES DES ee 1898.
Janvier Février Mars Avril Mai
SRE FR TO di ae _18 No? 20 |
Juin Juillet Octobre Novembre Décembre
se Mrs PhETE Were Le 10
BE. correspondance nctante le Eee a les andee de :
renseignements doivent être adressées au one M. Het Hua, 7
2,rue de Millersexel, PARIS, Le
MM. les membres de la Société sont priés d'adresser leurs cotisa-
tions au nom de M. E. Ach. FINET, trésorier de la Société, 21, rue =
_ Treilhard, Paris.
Le Bulletin est réservé aux publications des membres de la Société.
qui le reçoivent de droit. Les personnes étrangères à la Société peu”
vent le recevoir par abonnement aux conditions suivantes : |
Abonnement au Bale cul. 1O fr. par an.
Pour les abonnés au /ournal de À
ce prix est réduit à . . Re DOTE
Les demandes d'abonnement peuvent être nes à M. M Moro,
directeur du Journal de our 9, tue du Regard, Paris.
Ne fu du BULLETIN MENSUEL | Janvier 1898.
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
AVIS.
La Société Linnéenne de Paris, fondée le 3r août 1866 par feu
Baïllon, publia les travaux de ses membres de 1866 à 1873 dans
l'Adansonia, recueil périodique d'observations botaniques, « mis pro-
visoirement à cet effet, par son président, à la disposition de la
Société ». (V. les tomes VI à X.)
En 1871, le Bulletin mensuel de la Sociêté Linnéenne de Paris prit
naissance, et c’est là qu'il faut, à partir de cette date, rechercher l’éx-
pression intime de l'esprit original et puissant de son fondateur. Nous
ne pouvons que mentionner les travaux des autres auteurs qui lui ont
survécu. |
Après la mort du maître on put se demander si le Bz/letin ne dis-
-paraîtrait pas avec celui qui en était l’âme. Quelques-uns de ses amis
et de ses élèves, dont plusieurs collaborateurs de la première heure,
_ jugèrent qu'aucun hommage meilleur ne pouvait être rendu à sa mé-
moire que de poursuivre son œuvre. Le Bulletin continua donc à
paraître.
La série en cours au moment de la mort de Baillon vient d'être
close avec l’année 1897. La nouvelle série, qui commence avec ce
numéro, conservera les traditions des fondateurs de la Société, « au
sein de laquelle, dit le compte rendu de sa fondation, toutes les opi-
nions pourraient se produire et se discuter librement ». La recherche
de la vérité Re est placée au-dessus de toute autre considé-
ration.
SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1897.
Présidence de M. DUTAILLY.
- La Société procède au renouvellement de son Bureau pour l’année
“1 898. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants :
y À
NES
Président On + 2Me Ep: -PürREAU.
M. G. DuraiLzzy.
Vice- Présidents.
M. Mussar.
Trésorier . . . . . M. Fixer.
Secrétaire. . . .. . M. HENRI HuA.
A. FRANCHET. — Oôservations sur les STROPHANTAUS,,
I. — Il ne semble pas qu'on se soit beaucoup préoccupé
jusqu'ici de l’origine morphologique du prolongement filiforme,
de l’arête, comme on l'appelle généralement, qui termine
la graine dans le genre S#ophanthus ; HO RÉÉRICE auteurs,
ceux du moins que j'ai pu consulter, ce n’est qu'un filet ter-
minant la graine sur la nature de laquelle ils ne se pronon-
cent pas. Je crois aujourd'hui que cette arête peut être consi-
dérée comme un véritable prolongement micropylaire. Déjà,
en 1890 (Pull. Soc. Linn. de Parts, p. 856), après avoir étudié
une fleur vivante du S7. Zzspidus, Baillon avait dit : « La radi-
cule répond au côté de la graine qui porte la tige aigrettée. Là
donc doit se trouver le micropyle. Tout récemment, après exa-
men d'un ovule du ,S7. 7'.olloni, pris a l’époque de la pleine
floraison, M. Dutaïlly vit nettement le fait signalé sous une forme
encore un peu hésitante par Baïllon, et constata la présence d’un
micropyle à ouverture assez large et à bords épais. À cette
phase de la vie de l’ovule aucune indication d’un prolongement
futur n'apparaissait pourtant encore, bien qu'il soit aujourd’hui;
hors de doute que le développement de l’arête se produise avec
le développement du fruit. C'est une évolution qu'il serait inté-
ressant d'étudier sur le vif.
Maintenant, si l’on ouvre une graine complètement mûre, ou
à peu près, on trouve sous le tégument deux cotylédons oblongs,
très comprimés, étroitement appliqués l’un sur l’autre par leurs
faces, arrondis ou très obtus au sommet. A l'extrémité opposée,
c'est-à-dire à la base organique, une assez longue radicule sur-
montant une gemmule encore ponctiforme; cette radicule est
elle-même recouverte d'une coiffe (albumen?) étroitement appli-
quée sur elle, triangulaire, aiguë et qui s'engage dans l’arête
sur une longueur de 2 à 4 mm., selon les espèces: il est bon de
faire observer ici que cette coiffe de la radicule n'existe pas dans
tous les S#ophanthus, probablement par suite d’une absorption
complète de l’albumen; dans tous les cas, un séjour de quelques
minutes dans l’eau bouillante la fait disparaître dans les espèces
qui en sont pourvues; on voit alors la radicule pénètrant tout
à fait nue dans la base de l’arûte.
Autour des cotylédons, l'albumen réduit à une membrane
mince, blanchâtre, forme un sac fermé, Quant au tégument il est
toujours constitué extérieurement par une pellicule fragile un
peu crustacée, finement poilue ou glabre. C'est ce tégument
lui-même qui, se prolongeant démesurément au-dessus de la
radicule, forme ce long bec creux dans la majeure partie de
sa longueur, et constitue la particularité la plus curieuse de
la graine des Sérophanthus. Ce bec, à sa base, est tantôt glabre,
tantôt pubescent, selon que le tégument dont il dépend présente
l’un ou l’autre de ses caractères; mais un peu au-dessus de sa
base jusqu'au niveau où naît l’aigrette, c’est-à-dire sur la plus
grande partie de sa longueur, il est toujours complètement
glabre. Quant à l’aigrette, on sait qu’elle est formée de longues
soies que, pour mon compte, j'ai toujours vues plus ou moins
dressées ou tout au plus horizontales; dans un récent tra-
vail, M. L. Planchon, de Montpellier, a pourtant décrit et
figuré un Srophanthus (S. d'Autran) dont l’aigrette avait les
poils réfléchis.
La nature micropylaire du bec paraît suffisamment établie
par son origine qui en fait une dépendance du tégument de la
graine et par sa position qui se trouve être exactement dans
l'axe de la radicule ; une objection se présente pourtant : le bec
n’est pas ouvert au sommet. M. Dutailly qui a étudié le mode
de terminaison de l'arête des S#rophanthus n'a trouvé aucune
trace de perforation et constaté qu'à son extrémité, le tissu
devenait lacinié, comme fimbrié, et se divisait en cils ou soies
rapprochées qui se produisaient à des hauteurs différentes. On
peut dire aussi à propos de cette absence de perforation, qu’à
l'époque où elle se produit, il est absolument indifférent aux
besoins de Ia plante que le micropyle, ou plutôt ce qui le repré-
sente, soit ouvert ou fermé au sommet.
IT. — Les graines de Srophanthus sont rattachées au placenta
par un funicule souvent très long, en forme d’arête, et qui, dans
certaines espèces, peut atteindre 12 à 13 cent. L’allongement
de l'organe se produit progressivement, à mesure que le fruit
grandit et selon les besoins nécessités par l'accroissement des
placentas, d’où résulte, dans un même carpelle, une certaine
inégalité dans la longueur des funicules. |
C’est le D' Thouvenin, professeur à l'Ecole de Médecine de
Besançon, qui paraît avoir constaté le premier le développe-
ment du funicule du S#ophanthus. Dans une note publiée par
vit
l'Association française, session de Besançon (1893), 1° partie,
p. 241, il étudie les graines d'une espèce originaire du Gabon,
envoyée par M. Ehrmann et donnée à l'Ecole de Médecine de
Besançon, par M. le D' Poulet. M. le D' Bonnet a obtenu de
M. Thouvenin communication du fruit et c’est grâce à lui que
j'ai pu examiner, au Muséum de Paris, ces curieuses graines.
Ce qui attire d'abord l'attention, c'est que ces graines sont
pour la plupart pourvues de deux arêtes, l’une terminale, d’ori-
gine micropylaire et analogue à celle que l’on voit dans tous les
Sérophanthus; l'autre latérale, nue dans toute sa longueur,
naissant au niveau de la semmule, ou un peu plus bas, et per-
sistant quelquefois dans son intégrité sur le côté de la graine.
M. Thouvenin n'hésite pas à voir dans ces arêtes latérales
des funicules très développés qu'il divise en deux catégories,
selon leur direction : « Le funicule de la moitié supérieure du
fruit sont descendants ; chacun de ceux de la moitié inférieure se
divise en deux parties, la première longue de 1 centimètre qui
s'insère sur la membrane placentaire, la seconde est descen-
dante ; elle supporte la graine à son extrémité inférieure.
L'examen des fruits assez nombreux de S#ophanthus que
possède le Muséum de Paris montre que le fait de l'existence
d'un long funicule dans leurs graines est assez fréquent. Peut-être
est-il général. Si on ne l’a pas constaté plus tôt, c'est à cause de
l'extrême fragilité de cet organe, qui possède rarement assez de
consistance pour résister au plus petit choc, et d'ordinaire se
brise en plusieurs morceaux ax ras de son point d'insertion.
J'ai pu constater l'existence d’un funicule très allongé dans
les espèces suivantes :
Espèces à graines glabres.
1. S#rophanthus sp. — Funicule long de 6-7 cent. persistant
dans son entier sur la graine. (Faculté des Sciences de Besan-
çon.)
2. SÉ7. Thollonr. — Funicule long de 5 à 6 cent. fragile et
très fin. (Muséum de Paris.)
Espèces à graine pubescente.
3. Sr. Courmonti. —Funicule long de 6-7 cent. très ue
(Muséum de Paris.) |
y =
Dans cette espèce, les fibres ou les nervures saillantes du
placenta sont très raprochées, presque parallèles, avec de rares
et courtes anastomoses. Ces fibres se dédoublent quelquefois en
filaments qui deviennent libres en partie ou en totalité. Dans Île
premier cas elles sont encore rattachées au tissu membraneux
dans une portion variable. Ce sont peut-être ces fibres que
M. Thouvenin a pris pour des funicules et dont il a dit qu'une
portion était ascendante alors que l’autre était descendante et
portait la graine à son extrémité inférieure.
Dans le cas où lés fibres sont complètement dégagées de la
membrane du placenta, il devient difficile de les distinguer des
funicules vrais également brisés et mélangés aux poils de l'ai-
grette et souvent au débris de l’arête micropylaire.
4. Sfr, ecaudatus Rolfe. — Funicule long de ro-12 cent.,
dépassant parfois l'aigrette et assez fragile. (Muséum de
Paris.) |
5. Srophanthus sp. — Funicule long de 7-8 cent., fragile.
On connaît seulement le fruit et les graines de ce S#rophan-
fhus, qu'on ne peut ainsi ni décrire, ni rapporter à une espèce
connue. Il provient du Fouta Djalon, où il a été trouvé par M. le
D' Miquel et offert par lui au Muséum. Des graines très sembla-
bles avaient précédemment été vues par Baïllon; elles prove-
naient d'un stock considérable de graines de S/rophanthus
arrivé à Bordeaux en 1894 et sur l'origine certaine duquel le
D’ Baïllon ne put être renseigné. En l'absence du fruit il n'osa
pas se prononcer définitivement sur la nature du filament adhé-
rent à la graine ; mais il était disposé à y voir un débris du pla-
centa, sous forme de lanière ou de nervure détachée.
6.Str. Schuchardii Pax. — Funicule long de 10 à 13 cent.,
assez résistant et persistant au moins en partie sur la graine.
Il n’est nullement douteux qu’on ne retrouve dans d’autres
espèces un funicule allongé ; il est à rechercher dans les espèces
asiatiques; j'ai pu constater cependant que, dans l'une d'elles,
le Sir. divaricatus, il était court, très fin et d’une extrême
fragilité.
E. MUSSAT. — Sy le DENTARIA BULPBIFERA dans les
Deux-Sèvres. — On trouve dans la nouvelle Flore de France de
MM. Rouy et Foucaud, à propos de l'existence du Dezfaria
Le, rer
bulbifera dans les Deux-Sèvres, une mention qui paraît devoir
être rectifiée.
La localité, d’ailleurs exacte, assignée dans le départe-
ment à cette espèce, est accompagnée de différents noms qui,
d'après l'usage généralement adopté, donnent à penser que
c’est à l’une au moins des personnes désignées que la découverte
du Dentaria doit être attribuée. Or, il n’en est rien; et je suis
à même de donner à ce sujet des renseignements précis qui
pourront, je l'espère, édifier les botanistes que les questions de
priorité scientifique intéressent.
En effet, j'ai eu pour premier maître et ami l'un des auteurs
de la Flore des Deux-Sèvres, le docteur Sauzé, qui voulut bien
m'appeler plus tard à participer à la rédaction de l'ouvrage
paru en 1876.
Le Calendrier de Flore des environs de Niort, publié par le
docteur Guillemeau, en l'an IX, et qui, je crois, est le premier
ouvrage de Botanique systématique paru sur la végétation des
Deux-Sèvres, ne fait point mention du Denfaria, bien que le
nombre des espèces cataloguées s’y élève à douze cents
environ.
Il est bien vrai que diverses personnes, entraînées par l’ar-
deur très communicative du. docteur Sauzé, ont recherché les
plantes spontanées de cette région de la France, mais il est
absolument certain que la découverte du Dentaria au bois du
Fouilloux lui appartient en propre. Je possède des spécimens
de cette rare espèce recueillies en sa compagnie dès l’année 1851,
à la localité qu’il connaissait déjà.
La Flore de Lloyd (édition de 1876) signale cette même
plante dans les Deux-Sèvres, avec la mention « docteur Sauzé ».
Quant à la date exacte de la découverte, il serait, au besoin,
facile de la fixer, étant donné que l'herbier typique de la Flore
des Deux-Sèvres à été légué à la Société de Statistique de
Niort, au siège de laquelle on peut sans doute le consulter.
Si j'ai cru devoir insister sur les détails qui précèdent, c'est
que la présence du nom de M. Foucaud à la rubrique Destaria
bulbifera pa devoir écarter la supposition d’une simple
erreur. Il m'a paru utile de mettre les botanistes en garde contre
un usage que la nouvelle Flore de France semble vouloir intro-
niser et qui est contraire à la justice et à la vérité historique,
= pe
aussi bien qu'aux habitudes jusqu'alors acceptées. S'il est assez
facile d’entrevoir les avantages personnels que de tels agisse-
ments peuvent procurer à leurs auteurs, il m'est impossible de
comprendre celui que la science peut en attendre. C’est là, je
pense, qu'est l'intérêt supérieur de la question.
HENRI HUA. — Sy le genre BAISSE A.— À côté du Bars-
sea multiflora, type unique du genre pour A. de Candolle en
1844 (Prodromus, VIII, p. 424), les explorations accomplies
depuis cinquante ans dans l'Afrique tropicale ont fourni un
contingent d'espèces capables de nous donner une meilleure
connaissance du genre, nous en faire plus exactement apprécier
les limites, et nous permettre de mieux saisir la valeur des dif-
érences spécifiques relativement à la constance des caractères
considérés comme génériques.
Nous bornant, quant à présent, à l'examen attentif de la
fleur, nous constatons dans toute la série des plantes qui
doivent être groupées sous le nom de Parssea certains carac-
_tères communs. La corolle a un tube droit sur une faible lon-
gueur, jusqu’au niveau de l'insertion des étamines, s’évasant
ensuite régulièrement jusqu’au point de séparation des lobes ;
ceux-ci, de longueur variable, sont recouvrants à droite; le
plus souvent couvert d'une fine pubescence à l'extérieur sur sa
région évasée, le tube présente à l'intérieur des accidents cons-
tants : une callosité plus ou moins accentuée au-dessus de l'in-
sertion des étamines, et, dans les intervalles, une région trian-
gulaire couverte de poils à pointe dirigée en bas. Les étamines,
à filet très court, poilu en dedans vers l'insertion, adhèrent au
stigmate vers leur quart ou leur tiers inférieur par une papille
à peu près aussi haute que large; le connectif, convexe au
dos, y porte des poils épars ; mais, toujours, le sommet est
membraneux, aigu et glabre, ne formant pas le pinceau de
poils considéré comme caractéristique du genre Motandra. Le
gynécée est peut-être la partie la plus caractéristique. Engagé
dans un réceptacle toujours quelque peu concave, l'ovaire, par
suite légèrement infère, se divise, dans sa partie libre, en deux
carpelles distincts arrondis au sommet, presque toujours garnis
de poils au moins dans leur région supérieure ; leur base est
environnée d'un disque qui, la plupart du temps, n'atteint pas
RER
la moitié de la hauteur des carpelles : il peut avoir les bords
entiers ou marqués de cinq sinus plus ou moins accentués, être
glabre ou cilié. Le style se compose de trois régions, une infé-
rieure, la moins importante, qui est une colonne obconique,
plus ou moins développée, servant de support au reste ; puis,
une région moyenne renflée, d'un tissu plus spongieux, à 1a-
quelle adhèrent les étamines; enfin, au-dessus de la zone
d'adhérence, — séparé de la région précédente par un cercle
de cinq cryptes sécrétrices, alternant avec les étamines et déter-
minant à ce niveau sur le style adulte un ressaut très net, —
un chapiteau pyramidal, à bord festonné, terminé par un double
apicule ; la consistance plus ferme de cette région lui laisse sur
le sec presque toute sa valeur, tandis que la région moyenne
se rétracte beaucoup et diffère absolument d'aspect, suivant
qu’elle est gonflée d'eau ou non. Cette disposition du style est
très caractéristique du genre Parssea. |
Le fruit des Pazssea est constitué par deux follicules à
parois minces, allongés, pendants, peu divariqués, régulière-
ment cylindriques ou, plus souvent, étranglés de place en
place, atténués aux deux extrémités ; ils peuvent atteindre près
de 1 m. de long chez le B. Barllonr (Thollon, n. 711). A la
maturité, ils s'ouvrent en libérant le placenta de chaque côté
duquel sont rangés les graines, une à une, chacune couronnée à
l'extrémité micropylaire par une aigrette presque sessile, ca-
_duque, regardant le sommet du fruit. Au moment de la déhis-
cence, toute adhérence a disparu entre le placenta et les graines.
Le corps de celle-ci est linéaire, atténué ou presque tronqué à
la base, muni, sur la face placentaire, d'un sillon marquant la
place du raphé; sous le tégument, qui est unique, un albumen
assez épais contient l'embryon à radicule courte, à cotylédons
foliacés quelque peu inégaux, brusquement rétrécis en pétioles
dont la réunion paraît au premier abord la moitié supérieure
de la radicule ; la gemmule, très réduite, se trouve entre ces
deux pétioles cotylédonaires. | | CANSULUTE Jr
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin ;
Her: Hua.
Paris, — 3, Mersch, imp., 4bts, Av. de Châtillon.
LEA BULLETIN MENSUEL Février1808.
DENIEA
SOCIÈTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
HENRI HUA. — Sur le genre BAISSE A (fin). — Les carac-
tères, que nous venons de définir, communs à tous les Bazssea,
peuvent subir des modifications diverses, qui serviront à distin-
guer les espèces les unes des autres. Certaines de ces modifica-
tions offrent entre elles une telle corrélation qu’on se trouve
amené, en considérant ces groupes de modifications, à couper le
genre en sections assez nettes dans l’état actuel des choses, mal-
gré certains points de contact qui empêchent de les regarder
comme autre chose que des membres d’un tout générique indi-
visible.
Chez un certain nombre d'espèces, le calice n’a pas de
glandes internes; en même temps les lobes de ce calice sont
étroits, allongés, aigus, récurvés au sommet lors de l’épanouis-
sement complet ; la corolle a des lobes linéaires allongés, au
moins deux fois plus longs que le tube; les callus suprastami-
naux, placés immédiatement au-dessus de l'insertion des filets
ne sont pas plus larges que ceux-ci; dans le style, la colonne
est notablement plus longue que les autres régions, les apicules
stiomatiques sont courts et obtus. Comme ces caractères sont
ceux du type original du genre, le nom d'Æxbarssen semble
indiqué pour cette section. Mais ce nom a servi à M. K. Schu-
mann (Pfanzsenfam. IV. 2, p. 172) pour distinguer des Parssea
d'Afrique, qu'il nomme ÆA/robarssea, les Cleghornia de l'Inde
publiés (Wigth, Zcones, t. 1310, 1312) six ans après le 2. sul-
fiflora DC. Désirant, autant que possible, éviter la confusion
entre des types aussi distincts que les CZesghornra et les vrars
Baissea, nous donnerons le nom d’Auiobarissea à cette série
d'espèces qui, pour les botanistes portés à multiplier les noms
de genre, devront toujours représenter le genre Parssea tel que
le concevait son auteur sur la seule espèce qu'il connût.
La section Aulobaissea comprend les espèces suivantes :
BP, multiflora DC. (Heudelot, n. 597); la forme, très voisine,
que nous avons distinguée sous le nom de 2. Æeudeloti (Heu-
delot, n. 186), à cause des feuilles plus arrondies, plus pubes-
—. IO —
centes, des inflorescences moins importantes, des corolles à
lobes plus courts ; la remarquable liane envoyée de la région
d'Huilla par le R. P. Antunez (n. 591), qui se distingue par ses
inflorescences très riches, constituées de cymes triflores nées à
l'aisselle de petites feuilles ovales lancéolées, d’un vert pâle,
presque glabres, par ses élégantes corolles blanches, et, entre
toutes les autres espèces, par les poils longs et épais de Ia base
du style qui se confondent avec ceux du sommet de l'ovaire,
espèce bien nette auquel est donné le nom de À. spectabrlrs ;
BP. laxifloraStapf; PB. leonensis B. Benth.; P. caudiloba Stapf;
B. angolensis Stapf, B. Thollonri, espèce nouvelle des bords
de l'Ogooué (Thollon, n. 852), aux feuilles lancéolées avec
pétiole très distinct et acumen très aigu, aux inflorescences
partielles rappelant un peu celles du 2. Zaxrflora, quoique
moins grêles, remarquable par son ovaire absolument glabre, à
demi enfoncé dans le réceptacle, d’ailleurs environné à la base
de sa portion libre par un disque, glabre aussi, à bord presque
entier, et surmonté d'unstyle claviforme trapu, sans poils, plus
court que chez aucune autre espèce de Ia série.
La brièveté du style, — due toujours au faible développe-
ment de la colonne, la région médiane et le chapiteau restant
sensiblement aussi importants, — est de règle dans la seconde
section qui prend le nom d’Adenobarssea à cause de la présence
constante de cinq petites glandes à l’intérieur du calice. Re-
marquons, en passant, la position de ces glandes dont on trouve
deux à la base de chacun des lobes 4 et 5 du calice, dont les
bords sont recouverts, et une à la base du bord recouvert du
lobe 3; le fait paraît général chez toutes les Apocynacées
ayant cinq glandes calicinales. Le calice est d’ailleurs, dans les
Adenobarssea, composé de lobes elliptiques dont la longueur
n'excède jamais, et rarement elle l’atteint, deux fois la largeur ;
toujours ils sont dressés et imbriqués étroitement. La corolle a,
le plus souvent, les lobes plus courts que le tube; le 2. fenui-
loba Stapf et notre P. ogowensis font seuls exception jusqu'ici.
Le callus suprastaminal, toujours appliqué au-dessus de l’inser-
tion du filet, s'étend transversalement. Les apicules stigma-
tiques sont, la plupart du temps, grêles et très aigus.
On rangera parmi les Adenobarssea : B. tenuiloba Strapf;
PB. ogowensrs, forte liane du Gabon (Griffon du Bellay, Thollon,
n. 125, R. P. Klaïne, n. 6), presque glabre dans toutes les par-
ties, aux feuilles grandes, multinerves, munies d'un pétiole rela-
tivement long, aux inflorescences ordinairement groupées au
sommet des rameaux en amples cymes corymbiformes, aux
fleurs blanches veinées de rose carminé dont les lobes sont
larges, nn peu plus longs que le tube, à l'ovaire complètement
velu, dans les poils duquel se confondent avec ceux qui bordent le
sommet du disque, ce qui peut faire croire à première vue à
l'absence de fente entre les carpelles ; la courte colonne stylaire
est également poilue, les apicules sont très aigus ; Z. dichotoma
Stapf; 2. brachyantha Stapf; PB. Barlloni, des bords de
l’Ogooué (Thollon, n. 262, 712), dont les feuilles à bords paral-
lèles, à base tronquée, parfois presque cordée, à pétioles extrê-
mement courts, ont un aspéct très caractéristique, dont les
inflorescences ont pour éléments des cymes bipares plus
courtes que les feuilles, à l’aisselle desquelles elles sont souvent
géminées, alors qu'elles sont groupées par cinq au sommet des
rameaux ; le dos des étamines porte une pubescence courte,
l'ovaire, barbu au sommet seulement, est cerclé d’un disque
glabre denticulé, le style n’a point de poils et les acumens stig-
matiques en sont robustes et de longueur moyenne; enfin le
B.micrantha de la forêt du Mayumbe (Thollon, n. 1129, 1360),
remarquable par la grandeur de ses feuilles obovales qui dé-
passent parfois 12 cm. de long sur 4 de large et par la petitesse
de ses fleurs disposées à l’aisselle des feuilles en grappes de
petites cymes dichotomes, plus courtes qu'elles, parfois con-
tractées de manière à former une fausse ombelle : le callus supra
staminal y est à peine sensible, la colonne stylaire obconique,
très courte, y est glabre, les apicules stigmatiques plutôt courts
et obtus, l'ovaire barbu au sommet, le disque assez épais et
glabre. Ces deux dernières espèces seraient, d’après les notes
de feu Thollon, susceptibles de fournir du caoutchouc.
Le genre Guerkea K. Sch. (Pflanzenfam. IN, 2, p. 180,
fig. 59 J.), doit se fondre dans notre section Adenobarssea ; on
ne peut pas séparer le Gzerkea floribunda, qui est le type du
genre, des Parssea tenuiloba, brachyantha, dichotoma de Stapf,
ou de notre 2. ogowensrs dont il se rapproche surtout. Quant
aux deux espèces plus récemment décrites par M. K. Schumann
(Eng. Bot. Jahrb. XXII, p. 228), sile G. #roperala doit rester
dans le voisinage immédiat du précédent, le G. gracillima
semble devoir être comparé à notre Pazssea micrantha. Si,
comme nous l'avons dit, les Adenobaïssea doivent rester unis
avec les Autobarssea, comme deux sections du même genre, les
trois Guerkea s'ajouteront aux Parssea énumérés plus haut et
prendront le nom de Parssea floribunda, B.uropetala et BP. g9ra-
cillima.
Le genre Parssea se trouve ainsi constitué par une réunion
d'espèces entre lesquelles il n’y a que des différences de degré
dans le développement des divers organes, sans qu'il intervienne
même la moindre variété sensible dans le groupement de ces
organes les uns relativement aux autres (loin quil y ait des
différences essentielles dans la forme, et encore moins des
adjonctions d'organes nouveaux, sauf en ce qui concerne les
glandes du calice, d'ordinaire considérées comme peu caracté-
ristiques). |
Les espèces connues sont toutes des lianes de l'Afrique
tropicale dont les branches, abondamment fleuries sur une
grande longueur, « courent d'arbre en arbre à une hauteur de
6 à 8 m. » (R. P. Dekindt, miss. à Huilla, 7% 777.) et même « à
plus de 15 m. de haut et en tapissant le sommet de ses fleurs »
(Heudelot, n. 186,in Scked. Herb. Mus. Par.).
Les Cleghornia, contrairement à l'avis exprimé dans Île
Genera Plantarum (\, p. 719) et suivi dans les ouvrages posté-
rieurs, ne peuvent pas rentrer dans le genre Barssea tel qu'il
vient d’être défini. Le réceptacle presque plan; la corolle à tube
allongé relativement aux lobes, glabre extérieurement, un peu
laineux à l'orifice, sans trace de callosités suprastaminales, avec
des plages pilifères interstaminales notablement remontées au-
dessus du niveau d'insertion desfilets ; le disque épais masquant
presque entièrement l'ovaire; celui-ci, très petit, glabre, à som-
met atténué, semblant se continuer par le style épais, dilaté vers
son milieu en un large plateau soutenu par cinq arcs-boutants,
et terminé par une région stigmatique arrondie au sommet et à
peinefendue, (nous sommes loin du chapiteau pyramidal terminé
par deux apicules que nous connaissons aux Parssea); autant
de caractères distinctifs.
91 de la fleur on passe à la feuille, les différences sont au
moins aussi saillantes. Les nervures de premier ordre des Pazssea,
obliques, arquées fortement et longuement prolongées en s’atté-
nuant progressivement le long des bords, sont réunies par un
réseau de veines presque rectilignes, très nombreuses, serrées,
sensiblement parallèles entre elles et perpendiculaires à la côte :
ceci aussi bien chez les Adenobazssea que chez les Autobarssea.
Chez les C/eghornria les mêmes nervures, presque perpendicu-
laires à la côte, s'’anastomosent en un feston régulier à une
certaine distance du bord, laissant une marge assez grande où se
dessinent des aréoles de second ordre; entre elles, les veines
très peu nombreuses forment un réseau lâche et vague. On le
voit par ces quelques observations, que nous ne voulons pas
pousser plus loin dans cetteNote, la disjonction paraît s'imposer,
les CZeghornia différant plus de quelque Pazssea que ce soit
parmi ceux que nous avons énumérés qu'aucun de ceux-ci d'un
autre.
L. PIERRE. — Sy Ze N'DYEMBO ou LANDOLPATA
KLAINIT. — C'est une liane vigoureuse s'élevant au sommet
des plus grands arbres dont le diamètre dépasse la grosseur de
la jambe. C'est, d'après le R. P. Klaine, qui a pris des rensei-
gnements positifs à son sujet, la plante fournissant le meilleur
caoutchouc du Gabon et du Congo occidental. C'est aussi une
de celles qui, par la grosseur des tiges et leur rendement, mé-
ritent d’être cultivées.
Elle était il y a une quarantaine d'années assez commune au
Gabon, mais elle y devient de plus en plus rare. Elle est repré-
sentée d’ailleurs dans les collections du Muséum, depuis Griffon
du Bellay, par d'excellents échantillons accompagnés de cette
note : Zrane à caoutchouc du lac Ionanga. Elle a été déterminée
par le regretté Dewèvre, à propos de son étude sur les caout-
choucs africains : « Zandolphiæ owariensi affinis. » En effet,
elle appartient au groupe Æx/andolphia. Cependant il convient
mieux de la comprendre dans une sous section Âa/acommra,
caractérisée par son ovaire ovoïde lancéolé. Chez les Zx/ando-
phia l'ovaire est turbiné, formant cupule à la base du style et
cette cupule pourrait bien être un disque adné, dont nous
avons plusieurs exemples chez les Apocynacées(Couma ; Bousr-
gonia, etc.), de la série des Landolphiées.
Sa place est à côté des Zandolphia Kirkir Dyer et Z. dela-
goensis (Dew.) Pierre. Par ses feuilles plus grandes, son ovaire
velu, son fruit, le plus gros du genre, et son inflorescence Îon-
guement allongée en crocs, elle se distingue bien des deux pré-
cédentes,
Le Z. Foreti Jum. (Compt. Rend. Acad. Sc., Juin 1897) s'en
rapproche par son fruit et ses graines, mais en diffère beaucoup
par les feuilles, dont les dimensions sont uniques dans le genre
Landolphia. U est vrai que, dans un second mémoire (Jumelle,
Ann. sc. de Marseille, 1897), l'auteur figure une jeune plante,
obtenue par le semis, bien différente de celle précédemment
décrite par lui et pouvant représenter une toute autre espèce,
Quoi qu'il en soit, je crois devoirici mentionner les caractères du
Z. Foretr Jum., 7. c. — « Feuille ovale, avec un fort acumen
au sommet, très grande, atteignant 35 cm. de longueursur2o cm,
de largeur, arrondie à la base, portée par un pétiole long de
1,5 Cm. et pourvue de 12 à 14 paires de nervures secondaires
unies à la marge et Gzen sarllantes à la face inférieure. Fleurs
(mon décrites) en cymes denses, petites, d'un blanc mat, sans
odeur. Les fruits mûrs en janvier sont de volumineuses baies,
Le plus gros vu a 15 cm. de diam, et contient une soixantaine
de graines un peu plus grosses qu'une fève de marais. »
Cette plante appelée W'Dyembo (nom générique de beaucoup
d'espèces), fournit un excellent coutchouc.
Elle habite le Congofrançais, ses échantillons ont été envoyés
à M. Jumelle, par M. l'administrateur Foret:
Je décris les espèces de la sous-section Malacommia, d'abord
parce que ce sont celles qui fournissent le meilleur caoutchouc
de l'Afrique orientale et occidentale, ensuite afin de bien pré-
ciser leurs différences.
Malacommia subsectio Eulandolphiæ.-— Racemi terminales vel
spurie axillares, sœpius cymis condensatis interdum pedunculis elon-
gatis cirrhiferis, ramis hamatis. Ovarium ovoideo lanceolatum vel sub-
blongum. Stigma oblongum lobis lanceolatis quàm annulus longio-
ribus, |
1. Zandolfhia Kirkii Th. Dyer, Xew's gard. Report (1881), 30. —
K. Schumann, Bof. Jahrb. (1803), 404.— Dewèvre, Caoutchoucs afri-
cains, 14. — Vulgd Matere, Matire. — Ramulis gracilibus pubescen-
tibus, adultis punctulatis; foliis (pet. 3-6 cm. longo; lam. 5,5-0,5 CM.
longà 2-3, 2 cm. latà) ellipticis vel oblongis obtuse acuminatis, basi vix
attenuatis vel obtusis, præter nervationem principalem glabris, costulis
utrinque 12-14 leviter adscendentibus; racemo 2,2 cm. longo, griseo
pubescenti, ramis brevibus 1-3 floris; sepalis ovatis rotundatis vel
oPtusis 1,5-2 cm. longis dorso velutinis intüs glabris; corollæ adultæ
5,5-8 3/4 cm. longæ; tubus extüs pilosulus supra medium inflatus dein
valdè contractus incrassatus, vix pervius, lobis 4 3 /4 em. longis intüs
2. 15 —
leviter pubescentibus, paullüm brevior; antheris ovatolanceolatis
acutis : mm. longisfaucem haud attingentibus ; ovario suboblongoglabro
stylo breviore ; ovulis 1o-seriatis et quinque in utrâque serie; baccâ
ellipsoideà vel obovatà lenticellatä 2-4 cm. diamet., séeminibus angulatis.
Habitat ad partem orientalem Aïricæ. Mozambique : Peters; Kirk;
Dar es Salem et Usumbara : Stuhlmann.
Nota.—Cotyledones (ex cZ, À. Schumann) ab albumine indistinctæ;
plantula apicalis solüm obvia.
2. L. delagoensis, Sp. nov. — Z. Xÿrkit var. delagoensis Dew.,
l. c. 46. — Foliis oblongis obtusè acuminatis basi acutis supra lucidis
subtüs præcipuè ad costam pubescentibus quàm in præcedente mino-
ribus 4,5 cm. longis 1,6 cm. latis; costulis 11-16 utrinque; nervo III
intermedio abarcu descendente ; racemis pubescentibus 1-5,5 cm. longis;
ramulis curvatis 8,20 mm. longis; sepalis pubescentibus tubi medium
superantibus; coroilæ 8-9 mm. longæ, lobis 4-53 mm. longis quàm
tubus extüs puberulus intüs ad stamina villosus, suéæqguilongis;
ovario glabro ovoideo,ovulis ad placentam singulam 10-seriatis et 10 in
quâque serie; baccis pyriformis 10-spermis 6 cm. longis, 5-6 cm. latis;
pericarpio 3,5 mm. crasso; seminibus ellipticis compressis, 2,2 cm.
longis, 1,5 cm. latis.
Habitat ad sinum Delagoa; Monteiro in herb. Mus. Par; — Juniod.
Cette plante produit un excellent caoutchouc connu, comme
celui de l'espèce précédente, sous le nom de #7%£ rubber, à cause
de sa teinte rosée. Le lait de ces deux espèces, de même que
celui de la suivante, se prend instantanément.
3. L. XTaïnit Sp. nov. — Innovationibus, petiolis, racemis conden-
satis interdum spurie axillaribus vel elongatis, cirrhosis ultra 40 Cm.
longis, floribusque ferrugineo pubescentibus ; foliis oblongis longius-
cule obtuseque ecuminatis, basi sœpiüs rotundatis, membranaceis, in
primà juventute pubescentibus (petiolo 5-6 mm. longo; laminà sœæpiüs
9-14 cm. longâ, 2-5 latà) costulis 12-16 utrinque ut nervi, venœque
utrinque gracilibus; pedicellis bracteatis brevissimis apice ramulorum
3-7 cymosis ; bracteis 2 mm longis; sepalis ellipticis, rotundatis intüs
glabris 2-2 3/4 mm. longis; corollæ extüs pubescentis 8,5-10 mm.
longæ, lobis 3-4 mm. longis quàm tubus 6-7 mm. longus, intüs ad
stamina villosus, superne incrassatus vix pervius, brevioribus; ovario
ovoideo superne velutino; baccis ultra 50 spermis, subglobosis vel
ovoideis 15-25 cm. longis, flavis, lævibus; pericarpio 4 mm. crasss:
mesocarpio extüs annulo scleroso aucto; seminibus 3-4,5 cm. longis
2,8 cm. latis.
Habitat in Gabonià (2. P. Xaïne n. 850) et in ditione Congo
versus lacum Ouanga vel Tonanga (Griffon du Bellay in Mus. Par.)
ubi W'Dembo, N’'dyembo vel N’dzime vocatur.
ENTO
La plante du Congo français, de l'herbier Lecomte (7. C. 9)
récoltée près de Niounvoux et connue sous le nom de Zaou,
malheureusement sans fleurs n1 fruits, paraït être une forme de
cette espèce. Une note de M. Lecomte porte : « Fruits sphériques,
très volumineux et comestibles. »
L. PIERRE. — Swy le genre POLYCEPHALIUM Ensgler.
— Ce genre voisin du CAlamidocarya en est, je crois, distinct.
Je viens de recevoir, en même temps que le Bulletin Soc. Linn.
Par., p.1316,oùaété décritle C./obafa, la livraison des Pfanzen-
Jamilien contenant le Vachtrag zu TerlITI, 5, qui donne p. 227
la description du Po/ycephalium. Bien que les fleurs mâles du
Chlamidocarya soient encore inconnues, on distingue les deux
genres suffisamment bien. |
Les fleurs du olycephalium sont trimères. Le périanthe
mâle trilobé, tubuleux, porte 3 étamines à filets tordus, à
anthères introrses et elliptiques; sessile, à la base d’une bractée
lancéolée, il n’a pas de calicule. Entier et tronqué dans la fleur
femelle, il est entouré d’un calicule également entier qui le
dépasse quelque peu, et aucune étamine nes’observeà sa base à
l'intérieur ou autour de l'ovaire, ovaire exactement conformé
comme celui du CAlamidocarya et terminé par un style capité
garni des mêmes longues pointes caractéristiques. Les fleurs,
dans les deux sexes, sont capitées. Le pédoncule de la plante
femelle, axillaire, est beaucoup plus court que le pétiole et se
termine par un seul capitule. Il est beaucoup plus long que les
feuilles, filiforme, simple ou ramifié et porte chezla plante mâle
un grand nombre de capitules pédicellés, distants ou rapprochés.
Ainsi fleurs trimères sans calicule chez les mâles, caliculées
chez les femelles ; lobes du périanthe très courts chez les mâles;
périanthe, de même que le calicule, tronqué chez les femelles,
ovaire presque entièrement supère; capitule solitaire chez les
mâles ; capitules nombreux chez les femelles formant une grappe
simple ou composée, filiforme et très longue. Tels sont les
caractères du Polycephalium quant à la plante décrite sous le
nom de CAlamidocarya lobata, plante qui ne différerait pas du
P. Pogger Eng., d'après une lettre de M. Engler.
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin
Henri HuaA.
Paris. — J. Mersch, imp., 4bis, Av. de Châtillon.
No 3. = BULLETIN MENSUEL Mars 1898
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
SÉANCE DU 21 JANVIER 1808
Présidence de M. MussAT, vice-président.
G. DUTAILLY. — Un PIRUS à graines mucilagineuses. —
On cultive chez nous, assez rarement d’ailleurs, divérs Prrus à
odeur de Coing : le ?. Szronzr de Carrière, et les Poiriers Mi-
kado et Mme Von Siebold des catalogues d'arbres fruitiers.
Le ?. Szmonir est de Chine, tandis que les deux autres sont
indiqués comme japonais. Mais, d’après M. Franchet, ils seraient,
eux aussi, très probablement chinois. Leur odeur de Coing pa-
raît être, en dehors de toute autre considération, un argument
contre leur provenance japonaise. On sait en effet que notre
Coignassier, le Cydonra lusilanica, transporté au Japon, y
donne des fruits dépourvus du parfum si caractéristique des
nôtres. Il paraîtrait contradictoire que, tandis que le fruit du
Coing de Portugal perd son odeur au Japon, des Poires eussent
pu y acquérir précisément cette même odeur.
Mais laissons de côté la question d’origine. D'où que vienne
le Poirier Mikado, son fruit, que nous avons pu étudier, est,
odeur à part, des plus remarquable. De bonne heure il est jaune,
comme le Coing. Le goût de sa chair et sa consistance se rap-
prochent beaucoup de ceux de notre Coing. Enfin, et voici le
fait nouveau, les deux graines qu'il y a dans chaque loge ont
bien plutôt la forme trapue de celles du Coing que l'apparence
de celles du Poirier ordinaire et, en outre, elles produisent un
mucilage, beaucoup moins abondant à la vérité que celui des
graines du Coing, mais dont l’origine est la même, puisqu'il
dérive de la gélification des couches moyennes de la membrane
des cellules épidermiques dont la paroi libre est fortement
épaissie.
Nous aurions voulu étudier, au même point de vue, le Poi-
rier Mme Von Siebold. Mais nous n’avons pas pu nous procurer
son fruit. Quant au ?. Szzon:7 de Carrière, les auteurs l’iden-
EN
tifient avec le P. betulæfolia. Cependant le « Bon Jardinier »
dit que le ?. Szonrir a des fruits « presque sphériques et mali-
formes, de 4 à 5 centimètres de diamètre », tandis que le fruit
mûr du ?. betulæfolia, que nous avons examiné, est piriforme
et n'a que o m. 025 de long sur o m. ors de large dans sa plus
grande largeur. Les graines de ce dernier sont des graines de
Piyus ordinaire et ne donnent pas de mucilage. Il resterait à
voir celle du ?. Szronrir, de Carrière, qui n’est peut-être, sui-
vant l'opinion admise, qu'une variété de ?. betulæjfolia et qui
deviendrait bien curieux s’il était prouvé que, par la culture, ses
graines ont pu acquérir des particularités qui sont celles de Îa
graine du Coing.
En s’en tenant au cas du Poirier Mikado, on peut se deman-
der s’il est, lui aussi, une variété cydoniforme d’un Poirier ordi-
naire, ou s'il est dû à l’hybridation d’un Poirier par un Coignas-
sier ou d'un Coignassier par un Poirier.
M. MUSSAT, rappelant combien il est difficile de distinguer
d'une façon précise les Pr7us (incl. MWalus) et les Cydonra, rap-
porte un fait constaté par lui autrefois et qui pourrait être in-
terprété comme un indice de passage entre les deux genres, de
même que les Poires à graines mucilagineuses que vient de citer
M. Dutailly. Il s’agit d’un fruit de Pomme-châtaignier contenant
5 graines parfaitement développées dans une même loge. Or la
multiplité des ovules et des graines dans les loges est un des
caractères distinctifs les plus certains des Cydonra, que l'on
oppose par là aux Pryus chez lesquels les loges biovulées sont
la règle. |
ee
À. FRANCHET. — 4 Propos d'un nouveau genre africain de
Bambusées.— On connaît jusqu'ici 4 genres de Bambusées, d’un
type très spécial, appartenant à la flore de l'Afrique tropicale
occidentale, Trois de ces genres ontété décrits dans le Pulletin
de la Soctété Linnéenne de Paris : Puelia, p.674; Guaduella,
p.676; Atractocarpa, p. 375. M. K. Schumann vient d'en si-
gnaler un cinquième, Jzcr7obambusa, dans Engler, Botan. Jahrb.
vol. XXIV, p. 33, pl. IV. Or il est aisé de voir par la description,
et Surtout par la figure qui l'accompagne, que ce Aicrobambusa
Éo
n'est pas autre chose que le Gzaduella, genre dans lequel le
nombre des lodicules est variable, comme je l'ai dit dans le
Bulletin de la Société d'histoire naturelle d' Autun, vol. VIII
(1895).
Ce travail, dans lequel je donne l'énumération des Graminées
du Congo français, d'après les documents réunis au Muséum
de Paris, semble être demeuré inconnu à M. K. Schumann,
maloré la grande notoriété du Recueil dans lequel cette énu-
mération a été publiée. Je le regrette vivement, surtout à cause
de la confusion qui pourra se produire dans la nomenclature
par l'introduction de nouveaux noms donnés à des espèces,
celles de Hens par exemple, décrites et nommées depuis plu-
sieurs années.
SÉANCE DU 12 FEVRIER 1898
Présidence de M. DUTAILLY, vice-président.
L. PIERRE. — Swy les genres ALLANBLACKTA et PEN-
TADESMWA. — Ces deux genres, bien que très distincts, sont
néanmoins assez voisins. Le disque chez l’AZ/anblackia est très
épais et beaucoup plus développé que chez le Pentadesma. Le
style est nul chez le premier ou réduit à un stigmate sessile,
épais, bombé et finalement un peu sillonné ; chez le second, il
est assez long et se termine par cinq branches stigmatiques enfin
réfléchie. On observe aussi chez les graines de l’4//anblackra
floribunda un raphé saïllant, épais, charnu, s'étendant du funi-
cule latéralement à la chalaze supère. Cette hypertrophie ne
s’observe pas chez le Penfadesma lepionema où ÆEbonrso des
Gabonais. La graine est recouverte d’une sorte d’arille géné-
ralisé, présent aussi, mais à un moindre degré, chez l'A//anblac-
kia flortounda.
Telles sont les différences les plus essentielles permettant
de reconnaître de suite les deux genres, si l’on ajoute que les
fleurs sont unisexuées ou dioïques chez l'Æ//anblackia et her-
maphrodites chez le Pentadesma. Chez les deux genres, la pla-
centation est parfaitement pariétale. Les cloisons des loges
incomplètes arrivent à se toucher maïs sans s'unir, même dans
le fruits. Mince au début, élles prennent un grand épaississement
“vers le centre et ont, sur la coupe tranversale, la forme d’une
pyramide, dont la base ou face extérieure, de chaque côté,
porte une rangée de 5 à 6 ovules chez l°4. forôunda et de 10
chez le ?. Zeptonema. X1 y a donc dans chaque fausse loge ro à
12 ovules chez le premier et 20 chez le second. Ces ovules sont
ascendants avec le micropyle tourné un peu en dedans et en bas.
Les cloisons chez l'A/Janblackia sont, vers le centre, beaucoup
moins épaisses que chez le Pentadesma.
Les graines sont plus nombreuses par loge chez l'AZanblac-
ka flortbunda où on en compte de 7 à 10,tandis quilnyena
que une à deux chez le P, Zeptonema. De là résulte peut-être le
développement plus grand qu’on constate chez Îles fruits des
espèces d'AZ/anblackra.
On sait que chez les 4. Sacleuxir et À. Stuhlmannii Engler
la tigelle contient de l'huile et de la stéarine et que la matière
grasse qui en est retirée tient lieu de graisse ou de beurre pour
les préparations culinaires. Bien que le R. P. Klaïine ne four-
nisse aucun renseignement à ce sujet, il y a assez de matière
grasse dans les graines de l’4. flor:bunda pour supposer une
utilité quelconque. Cependant cette graine a une amertume
extrême, Quant à celles du Pentadesma lepionema, hors la par-
tie succulente du tégument, les indigènes du Gabon, d’après le
R. P. Klaïne, ne font aucun cas de la tigelle qui, néanmoins, est
recherchée par les animaux sauvages. Cela demande une en-
quête ultérieure puisque celle du Pentadesma butyracea fournit
une sorte de beurre suivant Sabine et Heckel. (Zes CoZas afrt-
catns.)
Je n'ai aucun renseignement concernant le bois de l'A/au-
blackia floribunda. Celui du Pentadesma leptonema est blanc,
dur, de densité moyenne, et son écorce a 1,5 cm. d'épaisseur.
L'arbre à un tronc dont la circonférence est de 2 m. 90 cm. à
hauteur d'homme. Il produit une résine d’un rouge brun, assez
glutineuse, |
Quand on compare le P. Zepionema à la plante figurée par
M. Oliver in Æ00k. Ic. pl. 2465, on remarque que ses feuilles
sont plus petites d’un tiers, que son pétiole est plus court, que
son limbe est obové et terminé par une pointe obtuse plus
accusée. Son fruit est aussi plus petit, plus allongé ou sub-
oblong, avec un diamètre de 7,5 à 8 cm. au lieu de 10 et 12 cm.
ol —
Or la planche de M. Oliver correspond exactement aux fruits
conservés dans les Musées de Paris et de Marseille. Il est re-
marquable aussi combien le péricarpe du ?. /epionema est plus
mince et moins rugueux que celui du ?. éutyracea. J'ai dit que
chaque loge ovarienne ne contenait que deux rangées de dix
ovules. Dans la planche de M. Oliver les loges en contiennent
quatre. Quant aux fleurs, elles sont à peu près de même dimen-
sions et se distinguent par un disque plus long et des étamines.
de même longueur que les pétales, tandis qu’elles sont bien
pins courtes chez le P. Zepionema. | ÿ a donc, à ne considérer
que ces différences, séparation évidente entre la plante de Sierra
Leone et celle du Gabon.
D'ailleurs, voici la description de ce nouveau Perradesma
que je fais précéder de celle de l’AZ/anblackia floribunda dont
le fruit jusqu'ici était inconnu.
Allanblackia floribunda Ov. X. Journ. Lin. Soc. 42;
Hooker's Ic. PI. t. 1004. — Ovula 10 in loculo incompleto vel 5 ad
singulam placentam Fructus 5 loc. bacciformis 27 cm. longus ad me-
dium 11 cm. latus, oblongus utrinque attenuatus et truncatus apice
stigmate discoideo depresso obscure 5 gono coronatus. Pericarpium
1,8 cm. crassum, epicarpio sub squamuloso vel areolato, mesocarpio
crasso, endocarpio præter intimam partem tenuem succosamque,
fibroso. Semina biseriata sœpiüs 8-10 in loculo, ellipticè oblonga, pla-
centæ secüs faciem ventralem adherentia et ibidem raphe carnoso
incrassato a basi usque apicem extenso, aucta, 3,8 cm. longa, 1,9 cm.
lata. Integumentum extüs tenuiter carnosum intüs crustaceum. Tigellæ,
exterior glandulis canaliformis destituta, interior pars medullaris lineari
oblonga apicem versüs curvata.
Habitat propè Libreville in Gaboniä. KR. P. Klaïne n. 298.
Pentadesma leptonema s9. zov. — Arbor vasta, resiniflua,
ramulis tetragonis in sicco brunneïs; foliis obovato oblongis obtuse
acuminatis, (apiculo 3-6 mm. longo) a supremâ quartà parte cuneatim
decurrentibus, coriaceis ; costulis ut nervi tertiarii parallel, æqualiter
oracilibus, leviter adscendentibus, crebris (circiter 46utrinque) ; racemis
1-3 floris, 6-8 apice ramulorum confertis, divaricatis 6-7 cm. longis,
pedicellis sœpè recurvis quàm flores 5-6 cm. longi duplo breviori-
bus ; sepalis interioribus exterioribus subdupld majoribus; petalis
obovatis infra carnosis, 6,3 cm. longis quàm stamina 5-adelphia lon-
gioribus ; filamentis supra basim liberis filiformis; antheris linearibus
obtusis; ovario oblongo lanceolato, sulcato cum stylo 5-lobo stamini-
TD e—
bus breviore; baccis ovoideo oblongis utrinque attenuatis apice acutis,
10-13 cm. longis, 6-9 em. latis, vix areolatis, brunneis; seminibus ellip-
ticis, varie angulatis, sœpius 1-2 in quoque loculo, 3,8 cm. longis.
Sp. sat rara propè Libreville in Gabonià. R. P. Klaïne, n. 496-580.
Vulgd Æbontzo.
L. PIERRE. — Swy le genre ACROSEPALUM.— Ce genre,
dont nous ne possédons pas le fruit, a de grands rapports avec
les Desplatzia et Diplanthemum. Cependant, à ne consulter
que les auteurs, il y a assez de différences pour penser qu'il en
est bien distinct. Du premier, il se distingue par le nombre des
parties, par les pétales non glanduleux à la base, par les étamines
distribuées en quatre faisceaux presque libres, par des anthères
oblongues et poricides, par quatre loges ovariennes incom-
plètes, par les stipules non palmées. Du second, par l'absence
d'involucre, à moins que les courtes bractées qui bordent l’om-
belle en tiennent lieu; par les pétales non glanduleux, les
étamines non libres, le nombre des loges ovariennes et la
placentation pariétale. C'est donc entre ces deux genres dont il
a le court androgynophore que je placerai l’
ACROSEPALUM Z. £.
Flores 2-4 umbellulati, hermaphroditi, tetrameri in racemum sim-
plicem vel parcè ramosum petiolo triplo longiorem dispositi; umbellulis
bracteis brevibus lanceolatis imâ basi vallatis. Sepala oblonga lanceo-
lata acuta, apiculo in alabastro, rostrato vel hamato. Petala dimidio
fere breviora, obovata, emarginata, crenata basi eglandulosa. Sta-
mina 32 vel subdefnita apice androgynophori brevis villosique inserta
in tubum supra basim 4 adelphum disposita. Antheræ fere sessiles
oblongæ, thecis introrsis apice porosis, connectivo obtuso latoque ter-
minatæ. Germen 4-loculare sessile, globosum, glabrum, cum stylo
gracili 4-fido, staminibus dimidio breviüs; dissepimentis incompletis.
Ovula adscendentia, biseriata, 6-8 in singulà serie. Fructus nondum
detectus. Frutex metralis, stipulis lanceolatis foliis obovatis cuspidatis
basi rotundatis triplinerviis, serratodentatis.
À. Klaïneanum. — Rami ferruginei pubescentes. Stipulæ 3 mm.
longæ. Folia basi leviter attenuata, subcordulata, tenuiter coriacea,
utrinque glabra (petiolo 5 mm. longo; laminä 9-15 cm.longà 4, 5-6 cm.
latà) costulis 10 utrinque ut nervi tertiarii distantes transversè subpa-
ralleli, modicè elevatis. Racemus solitarius axillaris ferrugineo-pubes-
cens, ramis paucis umbellulatis, pedicellis 5 mm. longis. Sepala 10mm.,
— 23 —
longa extüs pubescentia. Petala fere 6 mm. longa, glabra. Stamina
4 mm. longa. Germen 3/4 mm. longum. Stylus 2.5 mm. longus.
Propè Libreville in Gabonià. R. P. Klaine n. 604.
L. PIERRE. — Sur le genre ANTROCARYON des Ana-
cardiacées. — Par ses grappes, à très courtes ramifications ; par
ses styles très courts; par son fruit à noyau caverneux non
fibreux ou épineux; par son embryon à radicule horizontale,
on le distingue du Spondras, genresous lequel j'en ai distribué les
échantillons, parce que son fruit, alors seul connu, se présente
privé de styles ou de cicatrices.
C’est avec le ?oupartia qu'il a le plus de rapports, parti-
culièrement par son ovaire couronné de cinq styles très courts.
Cependant ceux-ci sont persistants chez le Poupartia dont le
fruit plus petit, obconique,n'a pas l’endocarpe caverneux. Il en
diffère encore par son inflorescence axillaire et solitaire, par ses
fleurs polygames non dioïques, par ses sépales et pétales val-
vaires, non imbriqués, et par le grand disque hémisphérique au
sommet duquelse trouve l'ovaire. La configuration de son ovule
et de sa tigelle sont également tout à fait caractéristiques.
ANTROCARYON £. #.
Flores polygami, masculini minores. Calycis pateriformis ses-
menta 5 rotundata, valvata. Petala valvata, elliptica, costata, reflexa,
sepalis longiora, puberula. Stamina 1oïinfra discum subhemisphæri-
cum, glandulosum ïinserta, petalis breviora, vix inæquilonga, fila-
mentis subulatis; antheris ellipticis, thecis introrsis. Carpella 5 in flo-
ribus masculinis libera, brevissima, in fœmineis ovario 5 loculari,
cylindrico apice subtruncato contracta. Styli 5, brevissimi, apice
incrassato stigmatosi, sulcati, verticis ambitu erecti. Ovulum sub apice
axi insertum, funiculo elongato horizontaliter decurrente, demüm des-
cendente tortuosoque, raphe dorsali, micropyle superà. Drupa latera-
liter ovoidea, leviter compressa apice convexa, mesocarpio carnoso,
endocarpio lignoso, crasso, valdè cavernoso, loculis fertilibus 2-3 sat
divergentibus. Semina oblonga basi attenuata funiculo longo sustenta,
testa membranacea. Embryo apice dilatatus, cotyledonibus planocon-
vexis oleosis quàäm radicula sat longa et horizontalis longioribus.
Arbor 25-30 met. elevata, ramis novellis angulatis crassis puberulis.
Folia apice ramulorum sat adpressa, impari pinnata, 5-7 juga, foliolis
oppositis ovato oblongis obtusiusculis basi asymetrice rotundatis,
coriaceis, glabris, costulis paullüm adscendentibus propè marginem
convexo confluentibus. Racemi axillares folio breviores, solidarii;
ramis brevissimis; floribus condensatis, pedicellis brevibus articulatis.
A. Klaineanum. — Ramuli grisei, o mm. crassi. Folia 35-40 cm.
longa, petiolo communi 25-28 cm. longo; foliolis interse 4 cm. distan-
tibus, longioribus 6-15 longis 2,4-4,5 cm. latis. Racemi 16 cm. longi,
puberuli. Pedicelli 2 mm. longi quam ramuli vix breviores. Calycis
lobi 1/2mm. longi, puberuli. Petala 3 mm. longa. Stamina 1.5 m. longa,
oppositi sepala breviora. Discus 4 mm. diamet. lobis 5 sepalis oppositis
ad petala emarginatis. Ovarium 1 mm. longum. Drupa 2,6 cm. longo
3,4 cm. lata. Exocarpium carnosum 4-6 mm. crassum. Endocarpium
2 mm. crassum. Semina 10 mm. longa. Tigella 2 mm. longa.
Habitat in Gabonià. R. P. Klaine n. 467. Vulgo Ossongonso.
A. DE COINCY. — /zagnose du genre ENDRESSTA. — La
découverte que j'ai faite d’une espèce d’Ændressia m'ayant
conduit à étudier les caractères du genre, jen proposerai la
diagnose suivante :
EnDpRessiA J. Gay, in Ann. Sc. nat., Ser. I, XXVI, p. 223.
Ç (Charact. emend.)
Calycis dentes acuti, persistentes ; petala inflexa acumine indu-
plicato sæpius emarginata; stylopodia margine undulata; styli sub
maturitatem fructus accreti et refracti; fructus ovatus vel oblongus a
latere compressus ; mericarpia 5-gona; juga primaria promiscula, sub
æqualia, canali resinifera ante fasciculos ligneos posita (1) ; vittæ
valde conspicuæ, sectione circulares ; vittæ dorsales 3 vel 4, latera-
les 4 ; vittæ commissurales 2 + 2, fasciculo ligneo minimo interposito ;
_carpophorum bipartitum ; semen teres, facie planum.— Herbæ perennes,
terrestres ; folia pinnata, nervillis translucidis sine anastomosibus:
involucri bracteæ nullæ, vel una caduca ; involucellorum bracteolæ
sub quinque, persistentes. Flores albi. |
Quandoque vidi vittas inordinatim vel profuse dispersas, sed,
quo posito, inæquales. |
Genus ab fructum a latere compressum et canalem resiniferam
ante fasciculos ligneos positam perpere Zéigustico (Benth. et Hook.)
aut #eo (sensu Baïlloneo) conjunctum, sed certe affine.
1. Id est extrinsecus.
Le Secrétaire de la Société, gérant àu Bulletin :
Henri Hua.
Paris, — J. Mersch, imp., 4bis, Av. de Châtillon.
No 4. _ BULLETIN MENSUEL Avril 4898.
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
SEANCE DU 12 FÉVRIER 1898
(Suite.)
Présidence de M. DUTAILLY, vice-président.
L. PIERRE. — Sur le genre ALLEXIS des Violacées. —
M. Oliver (F2. Trop. Afric. 1. 111.) dit de l’Æ/sodera
cauliflora Oliv: « Plante belle et remarquable, bien différente,
par le facies, d’un A/sodera. Rlle en a les fleurs, sauf les pétales
légèrement connés. La connaissance du fruit pourrait prouver
un genre distinct. » |
Le fruit de cette plante, bien stipité et un peu plus profon-
dément lobé, ne diffère pas pourtant de celui de quelques 47-
sodeia. La différence essentielle est dans la graine, munie en
haut d’un petit arille réniforme au pourtour du hile et en bas
d’une chalaze aplatie et subailée. Longue chez les Æ/sodera, la
radicule est ici très courte, tronquée, incluse entre des cotylé-
dons charnus, épais et manifestement inégaux. L'albumen fait
presque complètement défaut. On sait qu’il est très developpé,
sauf dans un genre, chez les Violacées et particulièrement chez
l’A/sodeia ou Rinorea. |
_ Si à ces caractères on ajoute les fleurs fasciculées sur les
nodosités du tronc, les pétales lésèrement connivents, les éta-
mines libres, les anthères presque sans filets, les demi loges in-
térieures linéaires et pourvues d’un connectif subulé tandis que
celles du dehors sont larges et pétaloïdes en haut, le style fili-
forme très long, un seul ovule présent d'une manière constante
sur chacun des trois placentas, on pourra excuser le genre
Allexts (allure différente) pour l’Æ/sodera? caulrflora Oliv. Par
ses grandes feuilles, c'est une plante méritant l'introduction
._dans nos serres.
= 26 ru
Découverte par Mann dans le bassin de la rivière du Gabon,
l'AJexis cauliflora vient d'être observée par le KR. P. Klaine
non loin de Libreville (n. 887).
—— PS ———
SÉANCE DU 18 MARS 1898
Présidence de M. MUSSAT, vice-président.
A.DECOINCY. — Le TEUCRIUM SAXATILE de La-
marck. — P. Bubani, dans le premier volume de son Æ/ora :
Pyrenæa récemment édité, dit, p. 466, à propos du Zeucrium
saxatile Lam. : Specres certe Pyrenææ proxima.
Si Bubani avait pris connaissance du 7°. saxatile Lam. con-
servé dans l’herbier Jussieu au Muséum, ilaurait vu qu'il est fort
éloigné du 7°. Pyrenæum (L.). Cet exemplaire est bien authen-
tique; car il est étiqueté de la main de Lamarck qui dit que c’est
le 7°, saxatrile de l'Encyclopédie, et dans l'Encyclopédie il dit
que son 7\. saxafile a été fait sur un exemplaire communiqué
par M. de Jussieu.
Malheureusement Lamarck a fait confusion dans ses syno-
nymes; c'est ce qui a amené le discrédit dans lequel son espèce
est tombée. Mais il est de toute nécessité de la reprendre en la
définissant telle qu'il l'avait conçue lui-même. Cela permettra
de s'entendre sur ce petit groupe de Z'eucriuim espagnols assez
polymorphe, mais facile à délimiter, et l’on évitera ainsi les assi-
milations plus ou moins hasardées et les noms nouveaux créés
au gré des botanistes, faisant double emploi avec des noms plus
anciens.
£
L. PIERRE. — Swy le genre XYLINABARTA des Echi-
idées. — C'est une puissante liane, très laiteuse, atteignant le
sommet des plus grands arbres. Ses jeunes rameaux, très velus,
ont un diam. de 2 mm., tandis que les adultes sont de la gros-
seur du bras. Ses feuilles (pétiole 8 mm.; limbe 7-10 cm. sur 2,5 à
7 cm.) sont oblongues ou elliptiques oblongues, légèrement
atténuées et cordulées à la base, terminées en une pointe aiguë
longue de 5 mm. Elles sont minces, coriaces, pubescentes en
dessous, ciliées, glabres en dessus et là un peu brillantes. Les
— 27 —
nervures secondaires, au nombre de douze paires, sont élevées
en dessous, canaliculées en dessus, de même que la nervation
intermédiaire dont la direction est transversale.
Les grappes terminales, à rameaux dichotomes assez longs
et terminés par des cymes subombellées, sont longues de 4 à
7 cm. et velues. Les fleurs, moins longues que les pédicelles,
n'ont pas plus de 2 mm. de long sur 1 mm. et demi. Les sépales,
presque entièrement libres, imbriqués, lancéolés et obtus,
dépourvus de glandes à leur base, sont de moitié plus courts
que la corolle. Celle-ci, campanulée, velue en dehors, a un tube
deux fois plus long que ses lobes, à peine recouvrant à gauche,
réfléchis et pourvus en dedans, sur la partie médiane, d'une
ligne de poils hispides. Les étamines, insérées tout près de la
base du tube, sont de même longueur que lui. Les filets hispides
et larges sont, dans leur partie libre, de même longueur que les
appendices divergents et cornés de l'anthère dont la partie fer-
tile des loges, très petite, est surmontée d’une pointe abrupte
et pénicillée. Les carpelles sont rapprochés, supères, semi-cy-
lindriques, tronqués et terminés par une barbe assez longue. Ils
sont entourés, jusqu'au tiers supérieur, d’un disque entier cylin-
drique et glabre. Le style, plus court que les carpelles, renflé
dans sa moitié supérieure, adhère par cinq glandes à celles des
anthères correspondantes et devient un cône lancéolé, entier
dans la partie stigmatique. Chaque carpelle contient deux ran-
gées de quatre à: cinq ovules. Des deux follicules, souvent un
seul se développe. Stipités, d’abord légèrement divergents à la
base, ils sont parallèles ovales lancéolés, quelque peu rugueux,
fortement ligneux et longs de 4 cm. Les graines, au nombre de
_4 à 6 (par follicule, sont entièrement hispides et pourvues à
leur extrémité micropylaire et tronquée de soies un peu plus
courtes qu'elles-mêmes. Sous un tégument coriace et une
très mince couche d’albumen, l'embryon se présente avec des
cotylédons oblongs atténués aux deux bouts, d'un quart plus
longs que la radicule cylindrique et supère.
Du follicule, le fait le plus intéressant est un placenta oblong,
atténué aux deux bouts, très comprimé et ligneux, empêchant
la sortie des graines après la déhiscence. J'en tire le nom du
genre que je place dans le voisinage du Mrcrechites Miq. et de
l’Urceola Roxb.
MDN
Le X. sinutiflora est très répandu dans le Cambodge et
la Basse Cochinchine. [Zerb. Prerre, n. 4501.]
L. PIERRE. — Sy le genre AMALOCALYX des Echitr-
dées.— Ce genre se présente avec le facies des CZonermorpha et
Beaumontia, mais s'en distingue à première vue par ses fleurs
plus petites et par son calice. Ses jeunes rameaux duveteux et
ses longs poils hispides rares, excepté vers le nœud, sont épais
de 3 mm. Ses feuilles, assez grandes (pét. 1,5 cm. ; Himbe 17,5 cm.
sur 10,5 cm.), elliptiques ou obovées, acuminées et aiguës, légè-
rement atténuées et cordées à la base, minces et coriaces, pubes-
centes sur les deux faces, bien que moins en dessus, sont munies
de 10 à 11 paires de petites côtes que relient des nervures trans-
versales et parallèles assez espacées et proéminentes en dessous.
Ses grappes (10-15 cm. de long) axz/laires, nues à la base,
velues, sont ramifiées en haut et terminées par 4 à 6 fleurs om-
bellées, longues de 2 cm. environ, supportées par un pédicelle
long de 10 à 12 mm. Le calice velu en dehors a un tube très
court (1 mm.) que terminent cinq sépales imbriqués dans le
bouton, obovés, très ondulés, membraneux, glabres en dedans,
longs de 9,5 mm.,-larges à la base de 2,5 mm. et là accompa-
gnés en dedans de chacun d'eux de 5 à 6 squames subulées,
glabres et très courtes. La corolle, longue de 3 cm., est infundi-
buliforme, pubérulente en dehors dans sa partie supérieure et
hispide au-dessous des étamines, glabre plus bas et en haut.
Son tube cylindrique, un peu rétréci au-dessous des étfamines,
se renfle et devient deux fois plus larg au-dessus d'elles, et
cette gorge (8,5 mm. de long) se termine par des lobes très
petits, longs de 3 à 4 mm., recouvrant à droite et arrondis. Les
étamines insérées au sommet du tube, à 1,6 cm. de sa base, ont
des filets très courts et glabres et des anthères oblongues obo-
vées ou à pointe très petite en haut, prolongées en bas en
appendices cornés et divergents. Le disque crénelé ou 5 lobé,
glabre, est plus long que les carpelles. Ceux-ci, ovoïdes, très
rapprochés, contiennent chacun quatre rangées de huit ovules.
Le style filiforme, aussi long que le tube, devient dans sa région
supérieure très accru. Au-dessus d'une collerette pentagone et
d'un cylindre également pentagone, le stigmate devient conique
et se termine par une extrémité arrondie et indivise.
Le fruit de cette liane n'est pas connu. Bien que ses carpelles
contiennent autant de rangées d’ovules que ceux du Chonemor-
pha, le caractère du calice, des squames, de la corolle remar-
quable par ses très courts lobes, les étamines situées au sommet
du tube, etc., distinguent bien l’Awalocalyx de ce dernier.
Moins l'inflorescence axillaire, des fleurs trois fois plus
petites, moins la gorge de la corolle cylindrique, etc., il est
encore plus facile de distinguer cette plante du feaumontia.
Cette grande liane habite le plateau entre le Mékong et Hué.
C'est une des belles découvertes du docteur Harmand. | Zerd.
Pierre, n. 1820.]
TL. PIERRE. — Sur le genre NOUETTEA, des Echitidées.
— Nous avons vu chez l’Aszalocalyx des sépales libres, des éta-
mines situées au sommet du tube de la corolle, au-dessous
d'une gorge cylindrique plus courte que le tube, mais dilatée,
terminée par de très petits lobes. Chez le CAonemorpha, le
tube du calice cylindrique est plus long que ses lobes, la corolle
est hypocratériforme, à lobes près de trois fois plus courts que
sa gorge et plus longs que son tube. Les étamines sont situées
près de la base, à la hauteur des lobes du calice. Chez le
Nouettea, les sépales sont libres comme chez l’'Azalocalyx, la
corolle est celle du Chonemorbha, mais les étamines sont insé-
rées presque vers le milieu du tube, ce qui fait que la gorge est
à peu près de la longueur de ce dernier, gorge d’ailleurs très
étroite, privée des cinq rangées de poils hispides alternant avec
les étamines et à peu près de même longueur que les lobes. On
peut ajouter que ses squames sont au nombre de trois, libres
et ciliées en face de chaque sépale, tandis qu’elles sont solitaires
et crénées chez le Conemorpha, que son stigmate est oblong lan-
céolé, très atténué en dessous jusqu'aux arcs-boutants glandu-
leux qui l’unissent aux glandes des anthères, que l'ovaire est
sphérique, non ovale lancéolé comme chez le Choremorpha.
Cependant l'ovaire dans ces trois genres contient quatre rangées
d'ovules, ovules, par rangée, au nombre de huit chez les A/wa-
localyx et Noueïta, et de vingt chez les CZonemorsha.
Se — |
Nous ne connaissons le Chonemorpha Griffithii Hook f.,
des monts de Sikkim et de Rhasia, que par la très courte des-
cription de l’auteur (#7. Ind. TIT, 662), et dont le calice est décrit
formé de cinq sépales libres. IL est probable que cette espèce
appartient au même groupe que le Vouetta cochinchinensis
dont nous ne pouvons faire un Conemorpha, et dont voici la
description. Cette plante a été distribuée sous le nom de C,
Nouettiana.
Altè scandens, ramulistetragonis griseo-pubescentibus. Folia modicè
petiolata (pet. 1 cent. longo; lam. 7,5-18 cent. long, 3,5-6,5 cent. latà)
elliptice oblonga, obtusiuscule acuminata (apiculo 4-5 mm. longo) basi
rotundata plus minus attenuata coriacea præter in juventute glabra,
subtüs lucidula, costulis 7-10 leviter adscendentibus, inter se 8-16 mm,
distantibus, nervis transersè parallelis 5-7 unitis. Racemi ramosi densè
griseo velutini ramis circiter 12 nudis apice cymosis, floribus brevis-
sime pedicellatis, 5-6 cent. longis, pedicellis 2,5 mm. calyce brevio-
ribus, bracteis ovato-acuminatis subæquilongis; sepalis oblongis obtu-
siusculis extüs velutinis 3,5 mm. longis; corollæ extüs pubescentis,
intùs infra stamina hispidulæ, tubus (1,8-5 cent.) quam faux fortè
curvatus, cylindricus (2,5 cent.), brevior, lobis triangularibus dextror-
sam obtegentibus, sinistrorsüm tortis, 1,65 cent. longs. Stamina tubi
apice inserta, filamentis brevissimis glabris, antheris oblongis lanceo-
latis acutis; appendicibus sterilibus approximatis, brevibus; disco
glabro 5 lobo germen superante; carpellis ellipticis vel ovatis glabris;
stylo filiformi glabro apice ramis glandulosis 5 antherarum glandulis
connatis supernè iterum angusto demum in stigmate oblongo-lanceo-
lato, obscure 5 gono, inteoro desinente,
Habitat in planitie præfecturae Bentre Austrocochinchinæ. [ Mer.
Pierre, n. 4468].
L. PIERRE. — Swy le genre PARAVALLARIS des Echr-
lidées-Parsonstées. — Dans ce genre, le tube du calice très
court se termine par cinq sépales imbriqués, ovales lancéolés,
obtus, pubescents, longs de 3 3/4 mm. et munis à leur extrême
base, de chaque côté, le plus souvent d'une, rarement de
4 glandes linéaires. La corolle, longue de 2,8 cm., hypocratéri-
forme pubescente en dehors, a un tube renflé autour de l'ovaire, :
atténué supérieurement, deux fois presque plus court que ses
lobes oblongs, lancéolés atténués aux deux extrémités et en-
roulés à droite. Les étamines sont insérées et presque sessiles
— 31 —
à l'extrémité du tube et entièrement exsertes. Les anthères
oblongues lancéolées aiguës sont divergentes dans leur moitié
inférieure ; leurs loges stériles et cornées en bas sont séparées
par une très grosse glande hispide les unissant à l'anneau du
stiomate et derrière une autre glande réniforme glabre termine
en bas le connectif canaliculé en haut. Le disque crénelé, libre
et glabre, moitié moins long que les carpelles, a quelquefois un
lobe plus long, lancéolé, alternant avec ces derniers. Les car:
pelles supères, très distants, velus dans leur moitié supérieure,
contiennent chacun six rangées de sept ovules. Les styles, libres
à la base seulement, forment une colonne grêle subitement
renflée en pyramide 5-gone que terminent deux très courts lobes
stigmatiques obtus atteignant les demi-loges fertiles des an-
thères. Le fruit de cette plante n'est pas connu. Ses grappes
simples sont axillaires et longues de un cm., quant au pédoncule
commun, à peine plus long que le pétiole et qui porte une dou-
zaine de fleurs assez grandes et dont les pédicelles ont environ
1,5 cm. de longueur.
des feuilles ont de 25 à 35 cm. de longueur sur 6,5 à 9 cm.
de largeur. Largement oblongues, décurrentes aux deux extré-
mités, aiguës à la base, à longue pointe un peu obtuse en haut,
ondulées sur les bords, à peine pubérulentes sur la côte en
dessous, vernissées en dessus, très coriaces, elles ont 22 paires
de petites côtes légèrement ascendantes reliées par des nervures
transversales et parallèles plus accentuées en dessus qu'en
dessous.
_ C'est un petit arbre probablement. Il habite le plateau
s'étendant du Mékong à Hué et a été trouvé par M. Harmand.
Il fleurit en Septembre. Par son facies, le Paravallaris a quel-
que rapport avec le Xzcƣxra. |Herb. Pierre, n. 1869.]
ef
L. PIERRE. — 9% le genre MICROCHONEA des Echr-
tidées-Paronsiées. — Cette liane, entièrement glabre, à des
rameaux de 2 à 3 mm. d'épaisseur, tétragones et bientôt ar-
rondis et grisâtres. Courtement pétiolées, ses feuilles (longues
de 3,5 à 9,5 cm., larges de 1,8 à 4,2 cm.) sont lancéolées avec
pointe courte large et obtuse en haut, décurrentes et aiguës à
la base, souvent obovées, rarement oblongueslancéolées, rigides,
DID
J<
brillantes en-dessus, munies d'une dizaine de petites côtes ascen-
Ÿ .
dantes et de nervures descendantes de leur courbure marginale
et plus ou moins ramifiées ou palmées en rejoignant la côte.
Les grappes sont terminales, peu ramifiées, pauciflores, longues
de 8 à ro cm. et les fleurs assez grandes, portées par un pédicelle
long de 5-6 mm. Les sépales deltoïdes, subaigus, ciliés, à peine
pubescents en dehors, sont imbriqués et pourvus de une à deux
larges glandes denticulées à leur base. La corolle hypocratéri-
forme, longue de1 7à 1,9 cm.,a un tube cylindrique légèrement
renflé à l'extrême sommet ou dans une très courte étendue, long
de 8 mm., plus court que ses lobes, tronqués ou obconiques,
recouvrant à droite, tordus à gauche et multinervés. Les éta-
mines à demi exsertes sont presque sessiles et insérées presque
au sommet du tube. Les anthères lancéolées, aiguës, ont leurs
demi-loges fertiles situées vers leur extrême sommet, tandis que
leurs appendices basilaires très aigus, très courts, sont à peine
divergents. La glande de leur face intérieure correspond à une
autre de forme conique, mais indépendante et située à [ extrême
base des lobes de la corolle. Le disque est un cylindre ténu,
dentelé, moitié moins long que l'ovaire. Ce dernier est formé de
deux carpelies en partie libres, glabres et finissant insensible-
ment en un style grêle renflé, ovoïde et pentagone entre Îles
anthères, et enfin terminé par un stigmate assez long, indivis et
cylindrique. Dans chaque carpelle, il y a quatre rangées de
8 ovules. Le fruit cylindrique, ténu, lisse, est le plus souvent
formé d’un seul. carpelle. Je n’en connais pas les graines müres.
Ce genre est assez voisin du Paravallaris et du Vallarrs,
mais s'en distingue bien par la nervation, la forme des lobes de
la corolle, des anthères et du stigmate, enfin par le nombre de
ses rangées d’ovules dans chaque carpelle. Le Mzcrochonea
lucida est assez rare en Basse-Cochinchine et habite la province
de Bien-hoa. | erbier Pierre, n. 4467.
=
Le Srcrétaire de la Société, gerant du Bulletin :
Heve: HuA..
Paris. — J, Mersch, imp., 4bts, Av. de Châtillon.
No 5. BULLETIN MENSUEL Mai 1898.
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
PDP PR LL
SÉANCE DU 22 AVRIL 1808.
L. PIERRE. — Observations sur quelques LANDOL-
PHIBES. — La plante de Spruce n. 3.035, récoltée à San
Carlos, dans la vallée du Rio Negro, serait, d'après M. K. Schu-
mann (2% Lit.) le Tabernaemontana ternstræmiacea Müll. Ar-
gov., F7. Brasil., 86.
Elle n'est certainement pas un Cowma, ainsi que l'indique,
avec doute, une note manuscrite de Baïllon, au Muséum de
Paris. Dans ce dernier genre, dans l'espèce type C. guranensrs
Aublet, les feuilles sont verticillées par trois, la nervation de
la troisième série est espacée, les sépales sont en partie concres-
cents avec la moitié inférieure de l'ovaire. Ces sépales sont
d’ailleurs sans glandes. Le tube de la corolle, renflé dans sa moi-
tié supérieure, a une gorge barbue. Les anthères cordées, ovales-
acuminées, sont aussi longues que leurs filets et sont insérées
au milieu du tube. L'ovaire, semi-infère, est, dans sa partie
- libre, sauf dans le tiers supérieur, costulé, c'est-à-dire pourvu
d'un disque adné, 6bservé par À. Richard (Ann. sc. nat. 1. 56)
et que À. de Candolle déclare n'avoir pu constater. Le style
renflé, pyramidal à sa base, devient une étroite colonne ter-
minée par un stigmate épais, cupulaire et pourvu de deux petits
lobes quelquefois pubérulents. Les placentas doubles, stricte-
ment pariétaux, s'étendent bien au-dessous des sépales et com-
prennent dix rangées d’ovules chacun, et huit à dix ovules dans
chaque série. Le fruit globuleux a ses graines albuminées, empä-
tées dans une masse charnue et non fibreuse, contrairement à ce
qui a lieu chez les Zandolphia.
On me pardonnera cette description, car elle a pour but de
plus marquer l'autonomie du Couma dans le groupe des Landol-
phiées et de démontrer la nécessité du Veocouma, que nous pro-
posons pour la plante de Spruce, citée plus haut.
ete
Les rameaux du VW, fernstræmiacea (Müll. Argov.) Pierre
sont épais, fistuleux et glabres. Ses feuilles sont grandes, ellip-
tiques, arrondies ou terminées par une très courte pointe large
et mousse, à peine atténuées ou subaiguës à la base, épaisses, par-
cheminées, luisantes en dessus, longues de 18 à 20 cm. et larges de
10 à 11 cm. Les nervures secondaires, légèrement ascendantes,
confluentes tout près de la marge et distantes l’une de l’autre de
1,8 cm., sont au nombre de neuf à dix de chaque côté. Elles sont
reliées transversalement par une nervation de troisième série,
_très fine, surtout très serrée, donnant à la plante un cachet par-
ticulier. On observe sous les épidermes de fortes sclérites à
direction horizontale, mais pouvant s'étendre d’un épiderme à
l’autre. Ce fait est assez rare chez les Landolphiées et n'a pu
être relevé chez une dizaine de T'abernaemontana, dont nous
avons fait l'anatomie.
Ses fleurs sont assez grosses et portées par des pédicelles
très gros. Elles forment des cimes triflores disposées en une
grappe terminale longue de 11 cm. et dont la moitié inférieure
est nue. Une à deux bractéoles sont situées à la base du calice
et sont à peine plus courtes que les lobes calicinaux entièrement
libres, elliptiques, arrondis, fort épais, entièrement glabres mais
pourvus à leur base intérieure de trois rangées de glandes assez
petites. La corolle est celle du Cora, mais à gorge entièrement
glabre. Les anthères sont sessiles, linéaires-oblongues, auricu-
lées à leur base, maïs à loges fertiles dans toute leur étendue,
excepté à l'extrême sommet. Elles sont très effilées et en partie
exsertes chez les fleurs non adultes, quoique avancées, les seules
que je connaisse, L'ovaire entièrement supère et Fe est bien
untloculaire. Le style est grêle et à la base des anthères se
renfle en une masse globuleuse entourée d’une collerette en bas
et terminée par deux petits lobes. Les placentas strictement
pariétaux ont bien, dans la jeune fleur, leur cloison membra-
neuse dans toute la longueur de l'ovaire, mais dans les fleurs
plus âgées ces demi-cloisons sont résorbées, si bien que chaque
placenta rapproché vers le centre, et sur cette face dépourvu
d'ovules, est entièrement libre, excepté aux deux extrémités de
la loge où ils sont maintenus par des cordons, restes de la cloi-
son primitive ou pour mieux dire des parties ventrales des deux
carpelles dont ils sont Les témoins.
ms de. 35 ee
C'est bien ainsi que se comportent les Landolphiées et même
certaines espèces de elodrnus, chez lesquelles la placenta-
tion devient plus ou moins franchement pariétale, tandis que
chez d’autres l'ovaire est biloculaire. Il y a donc un lien très
étroit entre les Eucarissées et les Landolphiées, ainsi qu'il a été
déjà remarqué par maints auteurs; voilà pourquoi les Carissées
(Arduinées) souffrent à peine un démembrement. Néanmoins
nous suivrons M. K. Schumann, en appelant Landolphiées le
petit groupe de genres parmi lesquels nous plaçons le Meo-
COUmA.
Ici encore, et près de l'Ofopetalum Miq., nous comprenons
le Bousigonia, genre dédié, il y a une vingtaine d'années, à un
commandant d'infanterie de marine, mort jeune, qui a fait des
collections zoologiques et botaniques en Basse-Cochinchine,
dont le Muséum de Paris et nous-même avons profité. La plante
dont nous parlons, introduite par lui au jardin botanique de
_ Saïgon, habite toute la vallée du Mékong. C’est une puissante
liane, très laiteuse, donnant un caoutchouc de médiocre qua-
lité (L. Planchon, Produits Apocyn. 324), m'a-t-on assuré.
Ses feuilles assez longuement pétiolées (1-2 cm.) sont
oblongues lancéolées, arrondies à la base et terminées par une
pointe obtuse. Longues de 5 à 12 cm. et larges de 2 à 3,5 cm.,
très coriaces, elles sont pourvues de 8-12 paires de nervures
secondaires presque horizontales et distantes l’une de l’autre
de 1 à 1 1/2 cm. Comme chez les CAz/ocarpus son limbe
est pourvu d'un hypoderme. Sa méristèle est ouverte dans
toutes les récions du pétiole et de la côte, et les branches de
celle-ci, hippocrépiformes d’abord, deviennent dans la côte très
divergentes. |
Son inflorescence est à [a fois terminale et axillaire, plus
courte ou plus longue que la feuille. Elle est formée de cymes
uniflores ou triflores. Assez longuement ramifiée et pédon-
culée, elle est, en somme, une grappe généralement pauciflore,
Les pédicelles sont longs de 7 mm. Le calice est formé de cinq
sépales elliptiques, arrondis, pubérulents, garnis de deux ran-
gées de squames à leur base et entièrement libres. La corolle de
forme pyramidale, longue de 9-10 mm. a un tube trois fois plus
long que ses lobes elliptiques, arrondis, le bord gauche recou-
vrant, Le bord droit n’est pas dilaté ni enroulé dans le tube
Ce
avant l'anthèse, ainsi que cela a lieu chez le CAz/ocarpus et V'Oto-
petalum. Les étamines insérées au milieu du tube, presque ses-
siles, ont des anthères oblongues lancéolées dont les deux demi-
loges égales et fertiles, sont pourvues d’un pollen 4-5 gone, Le
disque épais, libre au sommet ou conné à la base à l'ovaire, est
couronné par dix lobes très courts, arrondis et correspondant
à autant de sillons pubérulents vers le haut. L'ovaire unilocu-
laire, entièrement supère, est ovoiïde, lisse et plus long que le
disque. Le style à peu près de la longueur de l'ovaire est ter-
miné par un stigmate ovoide et à pointe vraisemblablement
indivise et certainement très courte effleurant la base des
anthères. Les placentas géminés portent chacun quatre ovules
en deux rangées. Le fruit n'en est pas connu.
Le Pousigonia mekongensis, par les caractères que nous
venons de donner, diffère de l'Ofopetalum par sa corolle, mais
paraît s’en rapprocher par le calice et le disque. Si les auteurs,
ne füt-ce que pour préciser, voulaient bien indiquer le nombre des
rangées d'ovules et de ceux-ci par rangée, dans les genres de
cette famille, nous aurions là un caractère de quelque impor-
tance. Nous savons, par les auteurs, que chez l’Oropetalum les
ovules sont indéfinis sur chaque placenta. Nous ne savons pas
aussi comment se comporte sa méristèle, caractère qui, à notre
sens, a bien aussi sa valeur relative, puisque c'est une manifes-
tation généralement de forme identique dans chaque genre. En
effet, le moindre changement dans la manière d’être de la méris-
tèle correspond à quelque autre, soit dans la fleur, soit dans le
fruit, soit dans la graine. De là, suivant l'importance de ces
derniers caractères, indication soit d’une section soit d’un genre.
Chez tous les vrais Carpodinus la méristèle est ouverte ou
incomplètement fermée. C'est particulièrement le cas chez le
C. dulcis Sabine d'après une feuille que je tiens de M. Thysel-
ton Dyer. Or, chez les espèces ainsi conformées(C\ parviflora ;
C. Klatïneana; C. rufonervrs, etc.), les graines sont albuminées
et exactement conformes à celles des Zandolphra et autres genres
voisins. Il est donc permis de supposer qu’il en est ainsi chez
le C. dulers, espèce type du genre, dont la graine jusqu'ici ne
semble pas avoir été décrite, car il n’en est pas fait mention chez
Sabine, G. Don, Endlicher et À. de Candolle.
Cependant, depuis le Genera de Bentham et Hooker, les
re
auteurs décrivent le genre Carpodinus avec des graines exal-
buminées! Voilà pourquoi, avant de connaître l'anatomie du
C. dulcis, j'avais été conduit à faire un genre Dyeratonia, du
nom indigène sous lequel, au Gabon, est connu le C. #ava.
Que Dyeralonia puisse être conservé à titre de section, c'est
possible, mais il convient de le négliger comme terme générique.
En effet, si les Carpodinus, contrairement à ce qui a été dit,
ont les graines albuminées, et c’est ce que je viens d'avancer,
il est préférable, en raison de la synonymie, de conserver ce
nom pour la série des espèces, une vingtaine environ, qu’on
peut y rattacher, les unes connues, les autres à décrire. Les ca-
ractères du genre sont les suivants :
Carpodinus. — Nervation tertiaire transversale ou descendante
palmée comme dans beaucoup de Zandolphia. Méristèle ouverte ou in-
complètement ouverte dans le pétiole. Inflorescence axillaire ou rare-
ment terminale. Sépales souvent lancéolés accompagnés quelquefois
de bractéoles. Tube de la corolle renflé dans sa partie supérieure, plus
court ou de même longueur que les lobes. Étamines situées vers le
sommet du tube. Disque nul ou petit, tantôt libre, tantôt concrescent
avec l'ovaire. Ovaire o6/ong lancéolé. Style atteignant les anthères,
filiforme, souvent hispide ou pubescent. Stigmate oblong à base sub-
annulaire, à cylindre cannelé terminé par deux lobes obtus ou aigus.
Placentas pariétaux entièrement libres excepté aux deux extrémités ou
retenus à la paroï par une membrane, portant rarement six, le plus sou-
vent huit rangées d’ovules. Baïe ou ovale acuminée ou ronde. Péricarpe
charnu, sans anneau scléreux. Graines de Landolphia, mais à tégument
plus mince et quelquefois presque lisse,
Les espèces suivantes peuvent être rangées ainsi :
SI Djeratonia. — Méristèle ouverte ou plus ouverte que
dans les autres sections. Nervation tertiaire transversale, espa-
cée. Fruit ovale acuminé ou mamelonné.
° 1. C. dulcis Sabine Trans. Hort. Soc. V (1826) 455.
2.2? C. acida Sabine Z. c.
3. C. Barteri Stapf Xew Pullet. (1894)
4. C. decrpiens Sp. nov.
5. €. uniflora Stapf Z. c.
6. C. parvifiora Stapf Z. c.
7. C. flava sp. nov.
8. C. fenurfolia sp. nov.
58e
9. C. fulva Sp. nov.
10. C. Jumeller sp. nov.
$ II. Commidodia. Méristèle moins ouverte que dans
Djeratonra. Nervation tertiaire plus accentuée. Fruit très gros
ovoide ou turbiné.
11. C. Yufonerurs Sp. nov.
12. C, AVatnir Sp. nov.
13. C. Foretiana Sp. nov.
$ IIT. Antchinea. Méristèle incomplètement ouverte. Ner-
vation tertiaire de Zandolphia, c'est-à-dire descendante de la
courbure marginale des petites côtes et ramifiée. Fruit globu-
leux et lisse.
14. C.? Zganda sp. nov.
15. C. {richanthera Sp. nov.
16. C. friabrlis sp. nov.
17. C. glabra sp. nov.
18. C. Zanceolata K. Schum.
NOTA. Quelques autres espèces insuffisamment représentées
sont, dans mon herbier, de cette section.
Incertae sedis.
19. C. macrantha K. Schum. Z. c. 220.
20. C. umbellata K. Schum. Z. c. 221.
Il existe cependant, dans la collection du R. P. Klaine, une
plante dont la fleur est assez celle des Carpodinus, mais dont la
méristèle est complètement fermée et dont la graine est exalbu-
minée. Elle a été distribuée sous le nom de C. parvifolia sp. nov.
J'ai préféré, dans l'état de nos connaissances et pour respecter
les espèces de Carpodinus connues, créer un genre pour cette
plante, genre d’ailleurs très peudistinctdes Wz/oughbeia et Car-
podinus dont il a l'ensemble des caractères que voici : |
Cylindropsis 2.7. — Nervation tertiaire subpalmée : veines aréo-
lées. Méristèle fermée subhémisphérique rectiligne en haut. Épiderme
assez épais en direction horizontale. Grappes de cymes presque ses-
siles axillaires, formées de neuf à douze fleurs très petites, Calice tur-
biné. Lobes de la corolle deux fois au moins plus courts que le tube,
renflé au sommet et caréné ou. calleux à l’orifice ou au-dessous. An-
thères elliptiques, obtuses, situées vers le sommet du tube. Disque
0
nul. Ovaire ovoïde uniloculaire glabre. Style filiforme glabre. Stig-
mate annelé à la base, cylindrique, pentagone, terminé par deux courts
lobes. Ovules formant huit séries de quatre à cinq chacune, sur chaque
placenta. Baie spongieuse, cylindrique, tronquée aux deux extrémités,
à péricarpe sans anneau Scléreux, contenant #%e à frois graines exal-
buminées.
Le C. parvifolia habite les environs de Libreville. C'est un
genre distinct du Carpodinus par le calice turbiné, les lobes de
sa corolle, son ovaire ovoïde, ses graines exalbuminées et par
sa méristèle complètement fermée. Par sa nervation espacée,
sa méristèle non concave, l'insertion de ses étamines au som-
met du tube et la forme de son fruit, il s'éloigne du WzYough-
beta. C'est donc près de ce dernier genre qu'il convient de le
placer. Pour ceux qui n’accordent aucune valeur générique à
l'£abitus, habitus que l’anatomie se charge d'expliquer, le Cy/in-
dyopsis deviendra une section du Wzloughbera. Cependant
n'oublions pas que le Cylndropsis a exactement la fleur des
Eulandolphria, sauf l'ovaire non turbiné, sauf la placentation ré-
duite à huit rangées d’ovules, sauf les graines exalbuminées et
par dessus tout l'inflorescence axillaire! Car les auteurs font
jouer un grand rôle à l’inflorescence dans le groupe des Lan-
dolphiées. Et pourtant, les Carpodinus lanceolata et umbellata
K. Schum. ont l’inflorescence du Zandolphia, si bien, puisque
la fleur est la même, sauf de légers détails, puisque les graines
dans les deux genres sont albuminées, que logiquement les
Carpodinus ne devraient former qu’une section du Zandolphra.
Mais la logique, faculté du raisonnement, n'est pas par elle-
même une vérité. Celle-ci, comme dans le cas présent, doit être
recherchée dans la somme des caractères de la plante et non
dans quelques uns ou dans la fleur seulement.
Cette réflexion nous conduit naturellement au genre CZ?an-
dya Benth., genre qui a été fondu dans le Carpodinus par
M. K. Schumann [Wof. Jahrb. 1896. 2191 et que je comprends
ainsi :
Clitandra Perth. — Nervation secondaire très serrée ; tertiaire
descendante de l'arc formé près de la marge, par les dernières, divisée
le plus souvent en trois branches parallèles s'étendant jusqu'à la côte.
Méristèle linéaire oblongue transversale, complètement fermée, Grap-
pes de cymes presque sessiles et axillaires portant beaucoup de fleurs
assez grandes. Sépales-courts et obtus. Tube de la corolle au moins
deux fois plus longs que ses lobes, renflé au-dessous du milieu, étroit
dans sa moitié supérieure. Étamines insérées au-dessous du milieu
comme dans les Arcylobothrys et Vahea. Ovaire ovoïde ou turbiné.
Style à peine plus long que l'ovaire terminé par un stigmate ovoïde
obscurément annelé en bas et bifide au sommet. Placentation pariétale
comprenant chacune quatre rangées d’ovules et par série quatre à cinq
ovules. Baie ovoïide tronquée ou contenant beaucoup de graines. Albu-
men corné de Carpodinus et de Landolphia.
Ces caractères s'appliquent aux :
8 I. Euclitandra. — Nervation très serrée.
C, Barteri Stapf Kew Bulletin (1604) 130.
2. C. ciyrhosa Radi. Verk. Bremen. natur. Verein VIII,
400; — Carpodinus cirrhosa K. Sch. Bot. Jahrb. XIT
(1896) 219.
3. C. cyrmulosa Benth. F7. Nigrit. 445.
& II. Anthoclitandra. — Nervation espacée.
4. C. myriantha K. Sch.; Carpodinus myriantha /. c. 221.
Je n’ai pas étudié le C, cyulosa Benth. dont le fruit est aussi
inconnu. Le C. Parterr est incontestablement du même groupe
quele C. cz7rhosa. Son ovaire est ovoïde tandis qu'il est turbiné
chez ce dernier. Le C. #yr1antha par la fleur est un C/Zzandra,
mais il diffère complètement des espèces 1 et 2, par sa nervation
secondaire espacée et tertiaire plus voisine de celle des Carpo-
dinus. Cependant sa méristèle indique un CZ#andra.
Le C. robustior K. Sch. ne m'est connu que par les caractères
restreints suivants : « /florescence très dense; calice glabre»
(Æ. Sch. in Engler Pflansenfam.). Le C. Mannir Stapf, remar-
quable par sa grappe plus développée et par son disque cupu-
laire, me paraît, à cause de sa corolle campanulée dans sa moitié
supérieure, convenir mieux dans le groupe Aphanostyles. Je n'en
connais pas l'anatomie.
(A suivre.)
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin :
Hewr: Hua.
Paris. —J. Mersch, imp., 46is, Av. de Châtillon.
m6 BULLETIN MENSUEL Juin 4808.
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
SÉANCE DU 20 MAI 1808.
Emm. DRAKE DEL CASTILLO. — Vote sur le genre PYRO-
S'TRTA Comm.—Le genre Pyrostyria comprend un petit nombre
d'espèces des îles Maurice et de la Réunion, décrites depuis
longtemps déjà; mais les auteurs récents, faute d’avoir pu
examiner les échantillons authentiques, semblent les avoir
quelque peu confondues, et n’avoir pas donné au genre entier
ses véritables caractères distinctifs.
Le nom de Pyrostria, allusion à leur fruit légèrement pyri-
forme et marqué de stries ou de côtes longitudinales, a été
donné par Commerson, dans une note manuscrite et reproduite
par Jussieu dans son Genera, à deux espèces trouvées par le
botaniste voyageur à l'Ile de France, l’une en juin 1777, l’autre
au mois de novembre de la même année. La première est de-
venue le ?. oleoides de Lamarck, l’autre le P. orbicularis de
Richard. Bentham et Hooker attribuent au genre une corolle
à lobes valvaires ; dans les Vafürlichen Pflanzenfamilien (IV,
4, p. 94), M. Karl Schumann suit leur exemple, mais il ajoute
que le ?. ofeoides Lamk., à cause de la préfloraison imbriquée
de sa corolle, ne doit appartenir ni au genre, ni à la tribu. Bien
que le fait observé par M. K. Schumann soit exact, sa conclu-
sion semble inadmissible, car la plante de Commerson, ayant
servi à établir le genre, ne peut en être retirée, et les autres
Pyrostria seuls devraient l'être; mais il estaisé de se convaincre
que, chez ces derniers aussi, les lobes de la corolle ne sont pas
valvaires sur toute leur longueur, et qu'ils s’imbriquent plus ou
moins vers leur sommet. Il n’y a donc qu'à retrancher de 1a dia-
gnose générique les termes de « lobes en préfloraison valvaire »,
et, pour ce motif, les Pyrostria ne sauraient, comme le voulait
M. Baïllon, être réunis aux Canthium ; ilsse rapprocheraient da-
vantage des Guettarda, mais l’organisation de leur fruit semble
devoir les en séparer génériquement.
— 42 —
J'ai dit que les espèces de Pyrostria avaient été confondues.
En effet, dans la Flore des îles Maurice et Seychelles, M. Baker
réunit, sous le nom de ?. #acrophylla À. Rich., le P. o7bicu-
Jaris et le P, cordifolia du même auteur; M. J. de Cordemoy
maintient cette synonymie dans sa F/o7e de la Réunion. Or, le
P. macrophylla À. Rich., dont j'ai vu les échantillons authen-
tiques, diffère considérablement des deux autres espèces par ses
feuilles atténuées à la base et assez longuement pétiolées, et
par ses gros fruits oblongs. Cette confusion, qui ne s'explique-
rait pas si les auteurs avaient eu sous les yeux les types des
espèces qu'ils ont réunies, vient de ce que, dans le P7odromus,
la diagnose de Richard a été inexactement transcrite; on y lit,
en effet (IV, 464) : « Jodits ovato-oblongis Oreve peliolatrs » au lieu
de : « jolirs obovali-acutrs basr in petiolum sensim atlenuatss »,
comme l'avait écrit Richard. Le ?. #acrophylla À. Rich. n'est
donc pas le ?. mnacrophylla Baker et J.deCordemoy.On ne sau-
rait davantage confondre le ?. oybicularis avecle P. cordrfolia.
Tous deux ont des feuilles très variables de forme, bien que
toujours cordées à la base, mais on ne peut appliquer qu'au
seul ?. orbicularis A. Rich. le caractère que MM. Baker et
J. de Cordemoy donnent à leur ?. #acrophylla, c'est-à-dire des
pédoncules portant une ou plusieurs fleurs pédicellées, avec
deux bractées lancéolées. Le ?. coydrifolia À. Rich. à au con-
traire des fleurs sessiles avec des bractées beaucoup plus pe-
tites. Quant à la quatrième espèce de Richard, celle qu'il avait
appelée ?. Leterobhylla dans son herbier, et ?. polymorpha
dans sa monographie des Rubiacées, elle se rapproche beaucoup
du ?. cordrifolia, mais son inflorescence est légèrement tomen-
teuse, les dents du calice sont plus aiguës, et les lobes de la
corolle sont plus étroits et plus iongs. N'ayant pas vu les échan-
tillons auxquels M. Baker a donné le nom de P. polymorpha,
je ne puis dire s'ils doivent être rapprochés de l'espèce de Ri-
chard ou non. Enfin le ?. jasciculata de Bojer est, à en juger
par la description de M. Baker, une espèce bien distincte.
Emm. DRAKE DEL CASTILLO. — {Jantes nouvelles de Mada-
gascar (Suite, voir vol. Il, 1305-9). — On a vu précédemment
la description d'espèces nouvelles appartenant à différents
groupes du genre /xora. L'espèce suivante s’écarte de ses con-
génères malgaches de la section Paveffa par son inflorescence
lâche à pédicelles grêles et allongés, et par ses anthères forte-
ment contournées en spirale.
Ixora spiranthera sp. nov.
Arbuscula ramulis glabris, foliis membranaceis oblongo-lanceolatis
(ro c. X 3,5) cuspidatis basi attenuatis, 5-6 nerviis, stipulis deltoïdeis
acuminatis. Racemi terminales trichotomi 9-12 flori, pedicellis graci-
libus flore longioribus (3 cent.). Calyx campanulatus (3 mill.) lobis
obtusis. Corolla tubulosa hypocraterimorpha (5-6 mill.) lobis linearibus
tubo longioribus, fauce villosa. Antheræ spiraliter tortæ. Stylus tortus
apice indivisus. Crermen biloculare, placentis pauciovulatis. Fructus
ignotus.
Nosy-bé (Pervillé so9! ; Boivin 2000) ; Ambongo (Bernier !),.
Bien qu'on ne connaisse pas le fruit de la plante sur laquelle
cette description a été faite, il parait devoir être une baie à
loges oligospermes, car, après la chute de la corolle, l'ovaire
renferme encore dans chaque loge trois ou quatre ovules égale-
ment développés. J'ajouterai que Boivin avait trouvé à Mayotte
(n. 3812) une plante extrêmement voisine de la précédente par
son port et son inflorescence, et n’en différant guère que par ses
feuilles un peu plus étroites et à nervures un peu plus nom-
breuses. On n'en connaît pas les fleurs, mais elle présente des
baies ovoïdes couronnées par les divisions obtuses du limbe
calicinal; ces baies renferment, dans chacune de leurs loges,
trois ou quatre graines pentaédriques, à face dorsale bombée et
_à face ventrale creusée en cupule, les autres faces étant aplaties.
La plante de Madagascar et celle de Mayotte peuvent donc, au
moins provisoirement, être considérées comme appartenant à la
même espèce.
Une dernière"série d’Zxora se compose de deux espèces qui,
par la forme extérieure de leurs fleurs, rappelleraient certains
Gentpa; mais la situation terminale de ces dernières et la pla-
centation de .leur ovaire empêchent de les confondre avec les
espèces de ce genre. Voici leur description :
Ixora Thouarsiana.
Randia Thouarsiana H. Bn., ss.
Arbuscula glabra, foliis oblongo-lanceolatis obtusiusculis basi atte-
nuatis (10-15 c. longa, 3-5 lata) subcoriaceïs siccitate nigrescentibus
10-nerviis, stipularum vagina cyathiformi brevissime bidentata. Cymæ
laxe 12-15 floræ, folio paulum breviores, pedicellis elongatis (2-3 cent.).
Calycis pedicello quintuplo brevioris limbus apice obtuse quinque-
lobus. Corolla tubulosa-hypocraterimorpha, tubo calycem paulo su-
peranti, lobis linearibus-oblongis tubo duplo longioribus. Germen bi-
loculare, loculis 3-ovulatis. Stylus brevis lobis 2 oblongis. Bacca
globosa (5-6 mill.) calycis limbo tubuloso persistenti coronata, loculis
monospermis, seminibus menisciformibus, albumine haud ruminato.
Sainte-Marie (Boivin 17741); région nord-est (Æwmblor 751 1081):
sans indication de localité (Duperit- Thouars!).
Ixora uniflora sp. nov.
Arbuscula glabra, succum resinosum exsudens. Folia glauca
obovata cuspidata, vel oblanceolata (7 cent. longa, 3, 5 lata) inferne
attenuata, subchartacea, 5-6 nervia. Flores in apice ramulorum brevium
solitarii, pedicello (2 cent. longo) triplo longiores. Calyx anguste cam-
panulatus (4-5 mill.), limbi laciniis lanceolatis ad medium connatis,
Corolla (3 cent. longa) tubuloso-hypocraterimorpha, lobis 4 lanceo-
latis tubo triplo brevioribus. Antheræ lineares, apice mucronulatæ,
basi biñidæ. Stylus apice bilobus. Germen biloculare, placentis pauci-
ovulatis. Bacca globosa, calyce coronata, oligosperma, seminibus
pentaedris.
_ Région nord-est (Zwwmblot 246).
Ces deux espèces amènent naturellement à parler des Genrpa
malsaches. |
GENIPA.
On connaît à Madagascar une série de Genipa à grandes et
belles fleurs, assez voisines les unes des autres par leur port et
leur feuillage, et qui semblent établir un passage des Gardenia
aux Æandia. Les espèces de la section Gardenia ont toujours
des placentas pariétaux; ces placentas peuvent s'avancer dans
l'intérieur de la loge jusqu'à se toucher, maïs ils ne s’unissent
jamais complètement. Quelquefois la production d’une fausse
cloison entre les placentas donne une apparence pluriloculaire
au fruit de certaines espèces qui peuvent ainsi flotter entre les
Gardenia et les Randia. Telle est une plante anciennement
connue, le Gardenia Chapelieri de Richard, qui a été décrite
plus tard par Decandolle, sous le nom de Randia Talangninia,
et à laquelle il faut par conséquent donner celui de Gexzpa Cha-
pelrert. Deux autres espèces encore inédites, bien qu’elles se
— 45 —
trouvent, l’une dans l’herbier de Jussieu et dans les collections
de Dupetit-Thouars, et l’autre parmi les plantes de Pervillé,
sont dans le même cas.
Voici leurs descriptions :
Genipa Poivrei sp. nov.
Arbuscula, in summis ramulis petiolis et foliorum pagina inferiore
leviter fulvo-tomentosa. Folia ovato-oblonga (12 cent. X 6), acumi-
nata, basi acuta, 8-10 nervia, supra glabra, siccitate brunnea. Stipulæ
oblongæ-lanceolatæ. Flores solitarii. Calyx (x cent. longus) tubulosus,
dentibus 5 subulatis brevissimis. Corollæ tubus extüs sericeus calyce
quintuplo longiore, lobi oblongi, tubo vix triplo breviores. Stamina
supra medium tubi inserta, antheris linearibus. Styli rami 2 lineares.
Cermen dissepimento spurio (an in fructu persistente) quadriloculare,
placentis dissepimentum ægre attingentibus. Bacca ovoidea (4 cent.
longa), apice umbilicata, seminibus placentæ immersis.
Sans indication de localité (Porvre!/; Dupetit- Thouars !).
Cette espèce ressemble au G. z2adagascariensts par son
port ; elle en diffère par ses feuilles pubescentes en dessous, à
nervures plus nombreuses, et par la forme des dents de son
calice.
Genipa Pervillei sp. nov.
Arbuscula (2 m. et ultra), ramulis glabris, foliis lanceolatis
(10-15 cent. longis, 5-6 latis) acuminatis basi in petiolum (r-2 cent.
longum) constrictis coriaceis lucidis in sicco brunneis, nervis Ttrinque
10-12 immersis, stipulis oblongis petiolum æquantibus caducis.
Racemi supra-axillares pauciflori, breviter pedunculati, petiolum vix
superantes, floribus fere sessilibus bracteola ovata acuta subtensis.
Calycis tubus brevis, limbus tubuloso-campanulatus, dentibus 5 bre-
vibus deltoideis. Corolla alba, odorata, tubo (6-8 cent. longo) leviter
incurvo, ore obliquo, lobis oblongis acutis. Staminum filamenta bre-
vissima, antheris medio dorsifixis. Styli rami 2 lineares, breves.
Cermen dissepimentis spuriis plurilocellatum. Bacca globosa (r cent.
lata) tubo calycis persistente coronata, locellis 4-8.
Nosy-bé (Pervillé 307! 494! 504! ; Boivin 2063 !).
Les espèces suivantes ont toutes un ovaire uniloculaire.
Genipa Perieri sp. nov.
Arbuscula (4-5 m. alta) ramulis glabris, cortice griseo. Folia sub-
coriacea, oblongo-lanceolata (7-8 cent. longa, 2-5 lata), in petiolum
— 16 —
(2 cent. longum) constricta, 6-7 nervia; stipulæ oblongæ, caducæ.
Flores axillares sessiles, luteo-albi. Calycis tubus brevis (3-4 mill.),
limbus campanulatus oblongus (5-6 mill.) dentibus 5 deltoideis lon-
giuscule acuminatis. Corollæ tubus elongatus (5-6 cent.), lobi oblongi,
acuti. Antheræ parvæ subsessiles, fere summo tubo insertæ. Stylus
corolla duplo brevior apicem versus incrassatus, lobis 2 linearibus.
Germen uniloculare, placentis parietalibus haud coalitis. Fructus
19 notus.
Environs de Tsarasaotra (Périer de la Bathie!)
Genipa ravinensis H. Bn., #5. in Herb. Mus. Par.
Arbuscula glabra. Folia oblonga, acuminata (8-ro cent. longa,
2-3 lata), basi leviter inæquilatera, 7-nervia, breviter petiolata. Stipulæ
parvæ, ovato-deltoideæ, acutæ. Flores axillares, pedicellati. Calycis
oblongi limbus ultra medium in lobos lineares angustos divisus,
Corolla tubuloso-hypocraterimorpha, tubo brevi, lobis oblongis acutis.
Antheræ oblongo-lineares, apiculatæ, fauce insertæ, filamentis bre-
vissimis. Stylus brevis, ramis 2 linearibus. Germen uniloculare, pla-
centis parietalibus. Bacca ovoïdea (2 cent.).
Sans indication de localité (Boivin /).
Ces deux espèces sont assez voisines l’une de l’autre ainsi
que du G. Bojeriana H. Bn. par leurs caractères généraux, et
principalement par leur feuillage ; mais le G. Perrerr se distingue
immédiatement des deux autres par la plus grande dimension
de sa corolle. Le G. Bojeriana diffère du G. ravinensis par ses
feuilles plus lancéolées, ses fleurs plus petites et son calice à
divisions courtes.
Genipa Exosolenia sp. nov.
Exosolenia H. Bn., 55.
Glabra, foliis obovatis acuminatis, oblongo-obovatis, vel oblan-
ceolatis (7-10 cent. longis, 2,5-4 lata), 7-nerviis, breviter petiolatis;
stipulæ deltoideo-subulatæ. Flores extra-axillares, pedicellis (r cent.)
gracilibus. Calycis oblongi (5-6 mill.) basi attenuati limbus brevis-
simus, dentibus linearibus (1-2 mill.) angustis remotiusculis coronatus.
Corolla infundibularis (15 mill.), tubo brevissimo, lobis (5 mill.)
oblongis acuminatis. Antheræ subsessiles lineares (1 cent.) inclusæ.
Stylus haud exsertus, ramis 2 linearibus. Discus parvus. Germen uni-
loculare, placentis parietalibus pauci-ovulatis. Bacca globosa (7-8 mill.)
limbo calycis haud accreto coronata, oligosperma, seminibus ovoideis
compressis, albumine corneo.
Nosy-bé (Boivin!); sans indication de localité (Dupetit- Thouars!)
Voici maintenant trois espèces inédites qui ont l'inflores-
cence ramassée de beaucoup de Landia, mais quise distinguent
des espèces de ce groupe par leurs placentas pariétaux et ne
s’unissant pas au milieu de la cavité ovarienne.
Genipa tubulosa H. Bn., #ss. in Herb. Mus. Par.
Arbuscula, foliis coriaceis oblongo-lanceolatis (15-20 cent. longis,
5-6 latis) in petiolum brevissimum constrictis, nervis 20 immersis,
stipulis ovatis acutis. Flores in cymas abbreviatas congesti. Calyx
oblongo-campanulatus (3 mill.), dentibus 5 deltoideis. Corollæ tubu-
losæ (15 mill.) lobi breves (2-3 mill.), rotundati. Antheræ lineares.
Stylus bilobus. Fructus ignotus.
Ambakobé (Lantz!).
Genipa Lantziana H. Bn., #ss. in Herb. Mus. Par.
Arbuscula (3 m. alta), foliis coriaceis ovato-oblongis (25 cent. long.
10 lat.), breviter petiolatis, 0-nerviis. Calyx campanulatus 5-dentatus.
Corolla hypocraterimorpha, tubo brevi (5-6 mill.) lobis oblongis
acutis (15 mill.), fauce villosa. Stamina filamentis brevibus summo tubo
corollæ inserta, antheris linearibus. Stylus gracilis, exsertus, bilobus.
Germen imperfecte biloculare, placentis fere contiguis, haud autem
coalitis. Fructus ignotus.
Ambakobé (ZLantz!).
Genipa Lastelliana sp. nov.
Arbuscula glabra, foliis coriaceis, obovato-oblongis, vel oblongo-
ovatis leviter acuminatis inferne cuneatis breviter petiolatis, 13 nervis.
Cymæ contractæ (1-2 cent.), multifloræ. Calyx tubulosus (3 mill.)
dentibus deltoideis. Corolla infundibularis (1 cent.) lobis oblongis
(3 mill.). Stamina supra medium tubi inserta, filamentis brevibus,
antheris (5 mill.) linearibus apiculatis medio dorso affixis. Stylus
bilobus. Germen fere complete biloculare.
Sans indication de localité (Zaséelle!).
Ces trois espèces sont très voisines par leur port, leur feuil-
lage et leur mode d'inflorescence. La première se distingue de
la troisième par les lobes de sa corolle qui sont beaucoup plus
courts ; la seconde diffère des deux autres par sa corolle à tube
court et à limbe hypocratérimorphe.
HYMENODYCTION.
On ne connaissait jusqu’à présent qu'une seule espèce de ce
!
genre à Madagascar, l'A. wmadagascaricum H. Bn. (Æist, PJ.
VII, 482), M. Périer de la Bathie vient d'en découvrir une
_ seconde dont voici la description. | |
Hymenodyction Perieri sp. nov.
Arbor ad apicem ramulorum, in nervis et venis foliorum paginæ
inferioris et in racemis puberulo-tomentella, in axillis foliorum superio-
rum gummiflua. Folia ovato-oblonga (limbo 15 cent. longo, 8 lato),
apice acuminata, basi inæquilatera, in petiolum (4 cent.) constricta,
10-12 nervia, venis reticulatis, supra glabrescentia, subtus glauca, sub-
chartacea. Stipulæ late ovatæ (1 cent.), acutæ, basi connatæ. Flores
in racemum spiciformem elongatum (ad 25 cent.) pedunculatum con-
fertæ, bracteis linearibus, ramulis brevissimis (1 mill.) pedicellis vix
conspicuis. Calycis pubescentis tubus oblongus (2 mill.), Himbi lineares
acutiusculi, tubo paulo breviores. Corolla infundibulari-tubulosa
(5 mill.), lobis linearibus. Stamina fere sessilia fauce incerta, antheris
oblongis obtuse apiculatis. Stylus longe exsertus stigmate capitellato.
Racemus fructifer sublignosus, pedunculis elongatis (5 mill.) nutanti-
bus. Capsula oblonga (1 cent.) basi leviter attenuata, glabra, parce
verrucosa, seminibus oblongis (4 mill.). :
Tiringalava (Périer de la Bathie 431 À)
Cette espèce se rapproche beaucoup del’. Xurria Hochst.,
de l'Afrique tropicale, mais elle en diffère par ses grappes
un peu plus grêles et ses fruits moins gros. Quant à l’Æ. wada-
gascaricur H. Bn. dont l’auteur n’a donné que le nom sans
description, et dont on ne connaît que les feuilles et les fruits,
il diffère de l'A. Perteri par ses stipules très petites (2-3 mill.)
ovales acuminées, par ses feuilles moins grandes, plus obovales,
plus glabrescentes, à nervures moins nombreuses, ses fruits un
peu plus gros et ses graines deux fois plus grandes. Il à été
trouvé par Bernier dans les forêts des hautes montagnes d'Am-
bouitch, au S.-O. de Diego-Suarez (2° envoi, n. 135), et porte
à Madagascar le nom vernaculaire de Quzsasa.
Le Secrétaire de la Société, gerant du Bulletin :
Hexe: Hua.
Paris, — J. Mersch, imp., 404, Av. de Châtillon.
No 7. BULLETIN MENSUEL Juillet 1868.
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
SÉANCE DU 17 JUIN 1808.
Henri HUA. — De quelques ERYTHRINES d'Afrique. —
Les plantes nouvelles dont il s'agira dans cette Note appar-
tiennent toutes au groupe plus particulièrement africain que
Meissner avait cru devoir distinguer génériquement sous le nom
de Chrirocalyx, à cause des cinq expansions sensiblement égales,
plus ou moins développées qui, semblant terminer le calice fendu
en avant comme une spathe, donnent à cet organe l'apparence
vague d'une main avec ses cinq doigts. Ces expansions ne sont
pas morphologiquement des dents du calice, étant insérées —
comme on peut le constater facilement sur des boutons à un état
convenable, et même, avec un peu d'attention, sur l'organe
adulte — un peu au-dessous du sommet, à la façon du limbe,
du pétiole ou de leur rudiment mucroniforme sur la gaine de
beaucoup de feuilles où cette dernière est bien développée.
On retrouve les analogues de ces digitations, mais moins
nettement développés, sur le calice de toutes les Erythrines :
caHosités presque nulles chez Æ, senegalensis DC. , développées
avec exagération chez Æ. excelsa Baker, où cites sont unies
en une large et longue bande linguiforme, bifide au sommet,
plus longue que le corps du calice et faisant croire que celui-ci
dépasse l'étendard en longueur. Dans des types plus éloignés,
les apparences sont plus diverses : ainsi dans l’Æ. z2dica dont le
calice se fend du côté vexillaire et non du côté de la carène, on
voit facilement deux dents subulées, entre lesquelles se fait sou-
vent la fente, et entre elles, trois callosités très courtes et con-
nées ; dans l’ÆZ, Crrsta- É il y a une sorte d’ergot très visi-
ble, qui est de même nature, accompagné de callosités moins
nettes. |
Les plus anciennement signalées parmi ces Erythrines de la
section CArrocalyx sont des plantes d'Abyssinie désignées au
ro
commencement du siècle par Robert Brown dans le Catalogue
des plantes du voyage de Salt sous le nom de Æ7y/hr1na tomen-
losa, et par Lamarck, dans l'Encyclopédie, sous le nom d’ÆZry-
tyina abyssinica. Mais aucune description, et aucun renvoi à
des échantillons authentiques n’accompagnant ces désignations,
on doit s’en rapporter, pour préciser ces 707274 nuUda, aux ap-
préciations d'Hochstetter et Steudel d'une part, de Richard d’au-
tre part, se rapportant aux échantillons recueillis plus d’un
demi-siècle plus tard par Schimper, puis par Quartin-Dillon et
Petit, et Rochet d'Héricourt. Dans les Æ7ylhrina à rameaux,
feuilles et calices tomenteux du premier, Hochstetter et Steudel
pensèrent retrouver l'Æ. /omentosa deR. Brown(n° 531 de l’Zer
abyssinicum de Schimper), tandis que, dans une forme à feuilles
plus coriaces et glabres à la face supérieure, à tomentum grisà-
tre au lieu d’être fauve doré, dont la récolte était due à Quartin-
Dillon et Petit, Richard vit l’Æ. abyssinica de Lamarck, dis-
tincte pour lui de l’Z. Zozentosa. Depuis, F. Hérincq, sur Îles
étiquettes du Museum, rattacha à ce type le n° 1083 de Schimper,
aussi semblable que possible aux échantillons sur lesquels fut
établie la diagnose de Richard. Y a-t-il à deux types spécifi-
ques bien distincts, ou seulement deux formes dues aux condi-
tions de lieu et de temps où les divers échantillons furent récol-
tés? Il est difficile de le démontrer en l'absence de documents
rigoureusement comparables : le témoignage de voyageurs
ayant vu les arbres en place, et rapportant de nouveaux docu-
ments à l’appui de leur dire est indispensable pour résoudre ce
petit problème que, pour l'instant, on doit se contenter de
poser. à
Quoi qu'il en soit de la solution à venir, les floristes posté-
rieurs à Richard n'ont admis qu'une seule dénomination pour
toutes les Erythrines tomenteuses de l'Afrique orientale, de
quelque localité qu'elles fussent originaires, depuis l'Abyssinie,
la Nubie et le Bahr-el-Ghazal, jusqu'aux régions australes du
Zoulouland et de Natal, en passant par la région des Lacs, les
pentes et les steppes de l'hinterland de Zanzibar et la vallée de
Zambèse. Si vraiment il n’y a qu'une espèce, son aire de disper-
sion, si étendue du Nord au Sud, avec des conditions variables
de station, serait des plus intéressantes, et il serait curieux
d'étudier les modifications apportées à cette espèce par les cli-
= 5I —
mats divers où on l'aurait observée. La plus apparente de ces
modifications, déjà signalée, est celle de la taille qui oscillerait
entre 2 m. à 5 m. dans la région des Lacs, à 2.000 m. environ
(Pflanzenwelt Ost-Afrikas, À p. 154), et 30 m. dans l’Ouçam-
bara, d’après Holst. (Z. c., À p. 88, B p. 310). Baker l'appelle
FE, tomentosa R. Br. (Flora of trop. Afr. I. p. 184). Taubert
prétère Æ. abyssinica Lam. (Pflanzenw. Ost-Afr., C p. 221).
Je ne veux pas ici discuter la question de priorité, d'autant plus
que la vraie solution est peut-être dans une disjonction. Déjà, la
comparaison attentive des descriptions originales des échantil-
lons, que j'ai pu voir dans les grands herbiers parisiens du Mur-
seum et de M. Drake del Castillo, autorise à séparer d’une ma-
nière absolue de cette espèce confuse, d’abord la plante de
l'Afrique australe, qui est l'Eryfhrina latissima E. Mey., et
ensuite la plante du Bahr-el-Ghazal, espèce nouvelle que je nom-
merai Eryfhrina comosa.
Il suffit de lire la description du Czcoralyx mollissimus de
Meissner (ook. Lond. Journ. p. 97-98) ou de jeter les yeux sur
la pl. 61 du Z'Lesaurus capensis d'Harvey représentant l’Æ. Sar-
dersont de cet auteur, ces deux noms étant synonymes d’Æ. Za-
fissima E. Mey., pour ne pas pouvoir confondre cette espèce à
ailes et carène très apparentes, environ moitié aussi longues
que l’étendard, avec les plantes de l’Abyssinie (Rochet d’'Héri-
court ! Schimper, n° 1083!) où ces organes sont aussi réduits que
possible et presque cachés dans la base non fendue du calice,
les ailes ayant à peine 5-6 mm. sur 3, et les pièces de la carène
orbiculaires, 3 mm. sur 3.
Quant à la belle Erythrine rapportée par Schweinfurth du
pays de Djour (n° 1799, 18638, 1882) et de chez les Niam-Niam
(n° 60), si la longueur plus grande des digitations du calice, qui
atteionent souvent de 20 à 35 mm., alors qu'elle est au
maximum de 15 chez les Erythrines d'Abyssinie, peut être con-
sidérée comme un caractère de moindre importance, malgré
l'aspect chevelu tout spécial qu'affectent à cause de cela même
les jeunes grappes, s’il en est de même de la couleur gris argent
du tomentum : en considérant d'ailleurs l'allongement relatif des
bractéoles, qui sont ici filiformes au lieu d’être trapues, la forme
_ de l’étendard qui, plus grand, a un contour lancéolé large, aigu
au sommet, au lieu d’avoir les bords parallèles sur une grande
longueur et un sommet franchement arrondi, presque tronqué :
la taille double de la carène et des aïles, toujours naines pour-
tant ; la plus grande finesse du style ; les ovules plus nombreux,
12 au lieu de 8-9 ; l'aspect tout différent des feuilles, dont le pé-
tiole adulte devient absolument SE dont les folioles perdant
tout tomentum à la face supérieure n’en conservent que relative-
ment peu sur l’inférieure, la terminale étant moins large reliti-
vement à sa longueur ; encore plus, le fruit, moniliforme et cou-
_ vert d'une pubescence ferrugineuse, mais à parois moinsligneuses,
à articles comprimés de la base au sommet ; on ne peut hésiter à
y voir uneespèce distincte, l'Æ7y/hrina comosa. Peut-être, une
partie des Erythrines de la Région des Lacs ou de l'i intérieur du
Zanguebar devront-elles y être rapportées.
À côté des espèces précédentes et formant avec elles un
groupe dans lequel les distinctions sont difficiles quand on
manque de renseignements complets, tant le port général est
analogue, se placent les Eryfhrina suberifera et E. hurllensis
de Welwitsch, à digitations calycinales moins accentuées que
chez les espèces ci-dessus nommées, en forme de lanières cour-
tes, aplaties et non plus ou moins subulées comme chez celles-
ci, un peu plus courtes et nettement arrondies au sommet chez
PE. suberifera, plus longues et parfois aiguës chez Z. Aurllensrs.
Ces appendices, chez l'espèce rapportée du Haut-Kémo par
Dybowski (n° 695) et que je lui dédie sous le nom d'£rythrrina
Dybowskzr, sont très courts, épais, presque cunéiformes, for-
mant au sommet des boutons sacciformes, une rosette très carac-
téristique qui permet de la distinguer à première vue de toutes
les autres. Du calice, fendu presque jusqu'à la base au moment de
l’anthèse, s échappe un étendardpresque droit, souvent deux fois
plus long que lui, presque aussi large à la base qu’au sommet,
l'onglet étant presque nul; les aïles et la carène, plus pâles,
sont arrondies, les premières un peu oblongues, et sortent à
peine du calice à la base de Ia fleur, tout en étant plus impor-
tantes que chez les plantes abyssiniennes ; entre elles fait saillie
l'ovaire velu ferrugineux avec un style aussi long que lui et
glabre dans sa partie supérieure, enveloppé des étamines dont
les anthères environnent le stigmate, le tout fort peu plus court
que l'étendard. Les fleurs ainsi constituées sont pendantes, par
groupe de 3 à 7 fleurs espacés le long d’un rachis tomenteux à
ha
l'extrémité d'un pédoncule assez long ; l'allure de cette grappe
interrompue est bien différente de celle des espèces déjà nom-
mées. Toutes les parties, sauf la corolle, sont revêtues d’un to-
mentum pulvérulent, d’un jaune doré. Les pédoncules des grap-
pes, les pétioles et les nervures des feuilles portent des aiguillons
aigus fortement recourbés. Les folioles, fort analogues par la
forme générale à ce qu’on voit chez les espèces voisines, ont le
sommet obtus, les deux faces tomenteuses ; la médiane était
avortée sur deux des feuilles qui nous sont parvenues.
Toutes ces espèces ont des fleurs de taille moyenne, dans
lesquels l'étendard mesure depuis 30 à 35 cm. fÆ. Dyboæskri)
jusqu'à 40-45 mm. fÆ. comosa, huillensis), le corps du calice
de 14-15 mm. fÆ. D.) à 20 JE. c., k.), les appendices variant
beaucoup plus entre 1 mm. o5 (Æ. Z).) et 35 mm. chez quel-
ques échantillons d’Æ, comosa. Les aïles et carènes restent
naines. ,
Au même groupe se rattache une espèce rapportée de Timbo
(Fouta-Dhiallon) par le D' Miquel et que j'ai fait connaître dans
le Bulletin du Museum (1897, n° 7, p. 327) sous le nom d’Z,
sigmotdea dont les affinités sont surtout avec l'Æ. Dybowskzï ;
elle se distingue de toutes les autres par la petite taille de ses
fleurs, le corps du calice n'excédant pas 12 mm., les appendices
ayant environ 2 mm. ; l’étendard, très étroit, recourbé deux
fois suivant sa médiane, atteindrait 25 mm. de long s'il était
droit. Cette plante est particulièrement intéressante en ce qu'elle
montre au Nord-Ouest de l'Afrique tropicale, dans une région où
semble régner un autre type de ce genre, l’Æ. senegalensrs, un
représentant des Erythrines tomenteuses du groupe CArirocalyx,
qui n'étaient jusque-là connues que dans l'Est, le Centre ou au
sud de l'Équateur. |
Deux nouvelles espèces, à plus grandesfleurs, ontété obser-
vées, l’une au Congo français par Thollon, l’autre dans l’île de
Zanzibar par le R. P. Sacleux. Elles ont plus d’affinités entre
elles et avec des espèces non africaines, qu'avec celles déjà ci-
tées.
L'Æ, Tholloniana (Thollon, sans n°) ne paraît pas avoir les
jeunes rameaux très épineux, non plus que les feuilles, qui sont
revêtues dans leur extrême jeunesse, le seul état dans [lequel
nous les connaissions, d'un tomentum pulvérulent ochracé.
ir
Les fleurs, nombreuses, forment une grappe serrée à pédoncule
robuste, à peine pubescent. Le calice, fendu presque jusqu’à la
base, est glabrescent, rougeâtre sur le sec, long de 15 à 20 mm.
avec des appendices réduits, dressés dans le bouton au lieu
d’être étalés en rosette comme chez l'E, Dybowskir. L'étendard
s’en échappe presque à angle droit, puis se redresse par une
courbure accentuée; en droite ligne il aurait près de 40 mm. de
long sur 20 dé large un peu en dessous de son milieu ; les ailes
et la carène attéignent 12 et 8 mm., sortent manifestement à la
base de la fleur. L’ovaire, revêtu du tube staminal, fait forte.
ment saillie avec une courbure considérable ; il est revêtu d’une
pubescence fine et serrée s’arrêtant à la base du style qui est en-
tièrement glabre ; il contient 10 à 12 ovules, le tout sensiblement
aussi long que l'étendard.
-L'£. Sacleuxir est, d'après le collecteur, un « très grand ar-
bre, aux fleurs d’un rouge pourpre; grosses et petites branches
très épineuses ; feuilles des jeunes pieds épineuses sur les ner-
vures ». Les rameaux, glabres, sont couverts d'aiguillons noirs,
droits ; les feuilles, déjà presque glabres au sortir du bourgeon,
le sont bientôt entièrement, sur les deux faces, ce qui suffit à
donner à cette plante une place à part parmi celles que nous
étudions ici. Les grappes paraissent avant les feuilles aux aissel-
les des feuilles supérieures de la pousse de la saison précédente,
comme il est assez fréquent ; elles ont un pédoncule long et ro-
buste ; les fleurs y sont très serrées. Le calice est recouvert
d’une fine pubescence tant sur le corps de 17 mm. de long
environ, que sur les appendices, qui ont jusqu'à 7 mm. Le large
étendard dressé atteint parfois so mm. de long sur 20 à 22 de
large dans sa moitié supérieure ; les aïles et la carène ont celles-
1à, oblongues, de 15 à 20 mm. de long, celles-ci, suborbiculaires,
de 10 à 12 mm. ; elles sont très apparentes. L'ovaire, très re-
courbé, est fortément velu, les poils devenant plus rares, mais
se montrant encore sur le style jusque vers le sommet :il ya
6-8 ovules ; avec les étamines qui l’enveloppent, il n'a pas tout
à fait les trois quarts de la longueur de l’étendard. Les fruits
sont moniliformes, rappelant ceux des espèces abyssiniennes en
beaucoup plus gros ; les articles à parois fortement ligneuses
ont jusqu'à 3 cm. de diamètre. |
. C'est à côté de ces deux espèces à grandes fleurs que
— GE —
l’£. latissima de l'Afrique australe, rattachée par erreur, nous
l'avons vu, aux plantes abyssines à carène et ailes minuscules,
doit probablement être placée, à cause de la grandeur de ces
parties. L PVO.
L'ÆErythrina melacanthà Taub., du Harrar et du pays
Gallas, que je connais seulement par la description publiée dans
l’Annuario de R.Istituio botanico de Roma, VIE, p. 96, rappelle
par plusieurs traits l’Æ,. Sacleuxrii, notamment par les longues
épines noires, la glabrescence des feuilles, la grande taille des
fleurs. Mais, rapproché par l’auteur des Æ. Zrvinostonria Baker
et Æ. Brucei Schw., il s'éloigne par là même de notre espèce,
à cause notamment du calice presque glabre, à appendices pres-
que nuls (autant qu'on peut en présumer par le silence de l’au-
teur et les affinités indiquées), et de l'ovaire seulement farineux,
au lieu d’être velu, et se rapproche quelque peu de lZ. Senecga-
lensis DC. eus "
Bien qu'une ou deux espèces de l’Amérique du Sud, indé-
terminées au Museum, paraissent pouvoir se rattacher à cette
section, les CAzrocalyx actuellement connus sont des éléments
caractéristiques de la flore de l'Afrique tropicale.
Henri HUA. — es feuilles des Cœsalpiniées-Cynométrées.
— Parmi les caractères diagnostiques de ce groupe de Lésumi-
neuses, figure en première ligne celui tiré de l'aspect des
feuilles : « Folia abruptè pinnata. » W y a longtemps déjà,
Baïllon avait remarqué sur des Copaïfera cultivés au jardin de
l'École de Médecine, détruit après sa mort, que les feuilles
« s’annoncent d'abord comme devant être imparipennées (Bull.
Soc. linn.I. p. 311). » J'ai eu occasion de faire la même remar-
que sur le Cyrometra Mannir ; de beaux échantillons de cette
espèce rapportés naguère par M. H. Lecomte, du Congo fran-
çais, où elle est connue vers Kitabi sous le nom d’Ækoäna, pré-
sentant des bourgeons en voie de développement, à un état
propice pour cette observation.
Les feuilles du Cyrometra Mannii, à V'état adulte, se com-
posent généralement de trois paires de folioles obliques, acu-
minées, à sommet émarginé, d'autant plus grandes qu'elles sont
plus rapprochées du sommet du rachis, lequel se termine brus-
quement au niveau d'insertion des folioles supérieures : ce sont
des feuilles absolument paripennées. Pourtant, à l’origine, elles
présentent une foliole terminale incontestable, importante,
quoique différente des autres par sa forme: c’est un filament
aciculaire, très aigu, cilié, presque aussi long que les folioles de
la paire supérieure et rappelant exactement par sa forme les sti-
pules accompagnant la feuille à cet âge; elle se détache en même
temps que celles-ci quand le bourgeon s’épanouit.
_ Ce fait étant reconnu déjà dans deux genres de la tribu, doit-
On, par une vue morphologique plus haute, accuser d'inexacti-
tude les descripteurs quand ils notent comme caractère distinc-
tif des Cynométrées: « Folia abruptè pinnata », et modifier la
diagnose. Nous ne le croyons pas. Il semble même que ce serait
abuser des droits de la critique, les descriptions étant faites sur
les organes à l’état adulte, et destinées à permettre la distinc-
tion des genres et espèces d’après ces organes adultes. Les
observations analogues à celle qui fait l’objet de cette Note,
doivent entrer en ligne de compte dans l'étude particulière d’un
groupe, et aideront à l'appréciation des affinités. Leur introduc-
tion dans le langage descriptif ou, pour mieux dire diagnostique,
le surchargerait sans utilité. 1l en est ainsi de bien des particula-
rités d'organisation externe ou interne, non mentionnées par
nos devanciers. La valeur d’un travail de botanique descriptive
et taxonomique a sa mesure dans la sagacité déployée par l’au-
teur pour préciser les meilleurs et les plus nets parmi les carac-
tères distinctifs, ceux que l’on nomme quelquefois essentiels,
et établir les groupements les plus logiques, au moins autant
que dans son habileté à découvrir et son empressement à
signaler des détails encore inaperçus.
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin :
Henri: Hua.
CESSE een CREME RER TNT APE ES
Paris, — J. Mersch, imp., 4bis, Av. de Châtillon.
No 8. BULLETIN MENSUEL Août 1898.
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
L. PIERRE. — Sy Ze genre PERITHRYX des Périplocées.
— Bien que la couronne soit réduite à une très lévère protubé-
rance, c’est près du Sac/euxia H. Bn. (Wacropelma K. Sch.)
que nous placerons ce genre, qui, par l'ensemble de sa fleur,
se rapproche plutôt du Gynolaima Benth. | |
Il est représenté par d'excellents échantillons dans la col-
lection du R. P. Klaine (n. 513). C’est une liane entièrement
glabre, dont les rameaux ont de 1 à 2 mm. de diam. Ses feuilles
assez longuement pétiolées (pét. 2,5 cm.; limbe 15-17 cm. sur
6-7 cm.), oblongues, acuminées, terminées par une pointe très
aiguë, longue de un cm., arrondies et cordées à la base, minces,
coriaces et pourvues de 9 à 11 paires de nervures secondaires
que relient des nervures transversales et subparallèles. Ses
grappes axillaires, grêles, très courtement ramifiées, sont un
peu plus courtes que les feuilles. Les pédicelles, solitaires à
l'axe de bractées connées, courtes et /7ès serrées, ont de 1,2 à
1,5 cm. Les fleurs sont longues de 8 mm., c'est-à-dire 4 fois
plus grandes que celles du Sac/euxia. Les sépales presque
entièrement libres, à peine imbriqués, lancéolés, sont pourvus
chacun à leur base d’une squame elliptique entière et colorée.
La corolle urcéolée, à tube excessivement court, se termine par
des lobes larges, arrondis, dressés et recouvrant à droite. Là
où son tube se sépare de celui des étamines, on voit en face de
chacune d'elles une très légère éminence arrondie, représentant
la couronne, couronne subbilobée et bien plus élevée chez le
Sacleuxra. Le tube formé par l'union des filets avec la base de
la corolle est très épais. Il se termine en haut par de courts
filets et des anthères oblongues lancéolées, recouvrant entière-
ment le stiomate. En dedans, il est relié par des glandes à celles
qui forment les angles du gynostégium. C'est de cette base du
gynostésium que s'élèvent les corpuscules pédiculés, curvés,
à limbe ovale acuminé et concave, qui reçoivent le pollen gra-
ss
nuleux des loges de l’anthère, à droite et à gauche. Au-dessus,
le gynostégium forme cinq angles mousses beaucoup plus déve-
loppés et porte cinq sillons s'élevant au sommet d'un cône aigu
central qui est le stigmate. Les deux carpelles, libres jusqu’au
gynostégium, sont tout à fait connés à la base et on compte dans
chacun d’eux dix rangées de dix ovules. Le fruit fédrculé et
longtemps indivrs, à la base, est formé de deux follicules dressés,
très rapprochés, ovales oblongs lancéolés et à pointes courbées
en forme d’hamecçon. Il a 12 cm. de longueur sur 5 cm. de largeur.
Le péricarpe lisse, assez épais et dur, renferme beaucoup
de graines elliptiques, oblongues, à peine atténuées dans la
région micropylaire, très comprimées, pourvues sur leur face
ventrale d’un hile linéaire et de rangées de poils soyeux longs
de 3,5 cm., sr out leur pourtour. C'est même de cette parti-
cularité que nous tirons le nom de ce genre, car c’est un cas
assez rare dans la famille. Le tégument est épais, très dur, re-
couvrant, sous un albumen huileux, un embryon dont la radicule
est plus courte d’un tiers que les cotylédons.
De cette description, il ressort que, par la fleur, il y a
grand rapport avec les genres Sacleuxia et Gymnolaima ; mais
par la grosseur des fleurs et l'inflorescence, de même que par
l'ovaire et le fruit concrescents à leur base, par la forme de
celui-ci et surtout par la graine, la distinction du Perzfhrix
devient certaine. Le ?. g/abra paraît une plante assez commune
dans le voisinage de Libreville, au Gabon.
L. PIERRE. — Swy de genre PERIPEPLUS des Psycho-
friées. — De très grandes stipules longues de 2,5 em. sur
1,5 cm. ovales lancéolées et cuspidées, des bractées très nom-
breuses et très pressées longues de 2cm. sur 1,5 cm. ovales
lancéolées et cuspidées, des bractéoles à peine plus petites et
lancéolées et toute la plante recouverte de longs poils presque
mous, lui donnent un aspect bien particulier et justifient le
nom de Perzpeplus Klaïneanus que nous proposons. [2. ?:
Klaïne, n. 564 et 964.1] D'autres caractères la distinguent encore
des genres Grumilea Gaertn. et Pagamea Aublet, dont elle a
l’albumen ruminé.
Cet arbrisseau n'a pas plus de 1 m. 20. Ses jeunes rameaux
sont épais de 8 mm., recouverts de longs poils gris dont nous
avons parlé et qui deviennent d’une teinte assez foncée sur la
vieille tige. Les feuilles rapprochées, opposées, longues de
25 à 37 CM. Sur 9 à 13 cm., sont oblongues lancéolées, aiguës
aux deux bouts mais décurrentes sur un pétiole long de 4 à
6 cm., pubescentes en dessus, velues en dessous, membraneuses
et pourvues de 26 à 30 paires de petites côtes fines en dessus,
plus élevées en dessous, que relie une nervation tertiaire trans-
versale assez espacée, ondulée et presque parallèle, L’inflo-
rescence axillaire formée de fleurs presque sessiles, indistinctes
sous les bractées dont nous avons parlé, est un capitule quelque
peu ovoide, long de 4 à 6 cm. Cependant ces fleurs sont assez
grandes et ont une longueur de 1,6 cm. Le calice a un tube
obconique long de 1 mm., tandis que son limbe campanulé a
4 mm. et ses lobes inégaux lancéolés et valvaires, tout autant.
Le tout est recouvert des poils caractéristiques dont nous avons
parlé. La corolle est un tube long de 1,2 cm., glabre au dehors,
pourvu un peu au-dessous de sa partie médiane, en dedans,
d'un anneau barbu. Elle est terminée par cinq lobes subaigus,
valvaires, pubescents en dehors et longs de 3 mm. À sa gorge,
sont insérées autant d'étamines à filets très courts, plus courts.
de moitié que les anthères exsertes, introrses, oblongues, ob-
tuses, éaszfixes et longues de deux mm. et un quart de mm. Le
disque long d’un mm., cylindrique mais quelque peu anguleux
vers le haut, est glabre. L’ovaire infère a deux loges uni-ovu-
lées. IL est terminé par un style moitié moins long que le tube
de la corolle, grêle, glabre mais à deux lobes (/ongs de 2 mm.)
un peu barbus. L'ovule attaché au fond de la loge est ascendant
et porté par un funicule assez long. La drupe cachée par les
bractées et bractéoles, longtemps persistantes, est ovoïde, velue
ou quelque peu glabrescente, pourvue de deux loges mono-
spermes. Le péricarpe (un peu moins d’un 1/2 mm. d'épaisseur),
charnu en dehors, est pourvu d’un endocarpe subcorné. La
graine se présente avec un tégument membraneux, atrophié
ou à peine distinct. Longue de 6,5 mm. sur 3 mm., aplatie du
côté ventral, elle est formée d’un 4lbumen ruminé corné, mais
gélatineux de son milieu dorsal à sa base, dans la cavité em-
bryonnaire. La radicule infère droite est aussi longue que les
cotylédons elliptiques et nervés.
=, A0
Outre les caractères particuliers à cette plante dont nous
avons parlé, on la distingue du genre Gyumilea par son calice
foliacé, ample, persistant et dont le limbe est aussi long que les
lobes tandis qu'il est court et simplement denté chez le Grw-
milea et le Pagamea. Par sa corolle à tube long, sans poils
_ à la gorge, de même que pour ses anthères basifixes et son
stigmate barbu, ce n’est pas encore aucun de ces genres. On la
reconnaîtra aussi par son embryon droit à radicule aussi longue
que ses cotylédons, tandis que, chez le Grumrlea, ces derniers
sont beaucoup plus longs et, chez le Pagamea, beaucoup plus
courts que la radicule.
L. PIERRE. — Swy les genres ORICIA et DIPHASTA. —
Nous avons fait connaître l’année dernière le genre Orzrcra
(Pull. Soc. Linn. Par. p. 1297). Les fruits de l'O. gabonensts
que nous venons de recevoir du R. P. Klaine nous permettent
d'en compléter l'étude. De même que chez l'O. Zecomteana, le
fruit est formé de quatre drupes indépendantes, mais dont une
à trois sont le plus souvent fertiles, les autres restant rudimen-
taires à la base de celles-ci et entre les quatre sépales persistants.
Ces drupes sont obovées, pubescentes, glanduleuses, jaunes et
longues de 13 mm. sur 9 mm. Elles ont un péricarpe épais de
1 mm.1/2, dont l’exocarpe est charnu et dont l’endocarpe fibro-
ligneux en dehors, subcrustacé en dedans, est deux fois plus
mince. Dans toute sa longueur ventrale, l’'endocarpe forme une
protubérance qui pénètre profondément la graine. Celle-ci soli-
taire, exalbuminée, recouverte d'un tégument membraneux, est
formée de deux cotylédons très inégaux. Le plus grand, long
de 1 cm., large de 7 mm. et épais de 6 mm., occupe toute la
cavité endocarpique. Il est recourbé sur lui-même en fer à che-
val, par suite de l’intrusion endocarpique dont nous avons
parlé. Près de son sommet et à la base de la très courte tigelle
supère, est inclus le deuxième cotylédon qui a la forme d'un
petit disque ayant à peine 1 mm. de diamètre. Les grappes
longues de 18 cm. sur 1 cm. sont condensées et portent beaucoup
de fruits.
Nous venons de recevoir une nouvelle espèce d'Oyzcra, c'est
l'O. Kaïneana (Klaïne, n. 1303) qui habite également les envi-
rons de Libreville. Elle se distingue à première vue de la précé-
dente, par des feuilles plus petites, moins longuement pétiolées,
brillantes et subargentées en dessous et par des grappes beau-
coup plus courtes. C’est un petit arbre de trois à quatre mètres,
dont les rameaux, le pétiole et la côte, en dessous, sont recou-
verts de poils bruns, denses et feutrés. Le pétiole commun, long
de 3 à 18 cm., cylindrique, est terminé par trois folioles courte-
ment pétiolulées, longues chez les plus petites de 7 à 21 cm. sur
4 à 10 cm. et chez les plus grandes de 9,5 à 24 cm. sur 6-10 cm.
Elles sont obovées, terminées par une pointe (5 mm.), obtuse et
obcunéiformes à partir du quart supérieur. Elles sont chartacées
et pourvues de douze à vingt paires de petites côtes, de même
que la nervation tertiaire et les veines, plus élevées en dessous
qu’en dessus. Les grappes axillaires, presque toujours simples,
très velues, ont de 3 à 6 cm. de longueur. Les fleurs sont
épaisses et longues de 1,5 mm. Les sépales valvaires ovales,
acuminés, pubescents en dehors sont longs de 1 mm., tandis
que le tube n’a que 3/4 mm. de hauteur. Les pétales presque
entièrement valvaires, naviculaires, pubescents en dehors, épais,
trinervés, sont longs de 4,5 mm. Les étamines de Ia fleur
femelle, opposées aux sépales, n’ont pas plus de 1 mm. de lon-
gueur avec une anthère ovale, acuminée et introrse. Les car-
pelles entièrement libres, sauf dans la région stigmatique, sont
ovales, sessiles, très velus. Les quatre lobes du stigmate sont
aplatis et presque sessiles. Le fruit n'en est pas connu.
C'est parmiles Toddaliées que M. Engler place l'Oyzcra, bien
que le caractère principal de ce groupe consiste en la concres-
cence des carpelles. Celui de l'Ozyzcra, formé de drupes complè-
tement indépendantes, ne saurait en tous cas convenir au genre
Araliopsis Engler qui, d'après l’auteur, a le fruit concrescent
et contient dans chacune de ses quatre loges deux graines albu-
minées. Je pense qu’il y a plus de rapports entre l'Oyzcra et le
Toddaliopsis Engler, bien que le nombre double des étamines
et les fruits concrescents de ce dernier les distinguent aisément.
Je pense aussi qu’il vaut mieux le placer dans une tribu des Ori-
ciées qui se caractérise ainsi : Carpelles indépendants, Drupes
indépendantes, Graines ex-albuminées.
Cependant, ainsi que l’observe Baïllon, il ne faut pas donner
trop d'importance à la concrescence des carpelles. IT arrive que
ceux-ci d'abord concrescents deviennent, par avortement, indé-
pendants à l’état fructifère. C'est ce quise passe chez le D:$#a-
sia Klaïneana, plante bien voisine de l'Oyzcza, mais que nous ne
pensons pas devoir comprendre dans ce genre. En effet, ses
carpelles sont au nombre de deux et ses cotylédons sont plans
convexes et égaux.Ce /7phasia est plutôtune Toddaliée qu'une
Oriciée.
Le Dihhasia Klaïneana habite la région de Libreville et
c'est aussi une des bonnes récoltes du R. P. Klaïne (x. 753, #63
et 1255). C'est un petit arbre de sept à huit mètres dont les
jeunes rameaux, les grappes axillaires et terminales, le pétiole
commun, les pétiolules et la côte en dessous sont revêtus de
poils gris assez hispides. Les feuilles trifoliolées sont alternes,
Les folioles longues de 6 à 17 cm.sur 2 1/2 à 7 cm..,sont attachées
sur un pétiole commun de 3 à 8 cm. par des pétiolules 2 à 3 mm.
Elles sont d'une teinte vert bleuâtre, presque glauques en des-
sous, oblongues lancéolées, obtuses acuminées, maïs aiguës à Ia
base. Leurs petites côtes au nombre de dix à douze paires
ascendantes et bouclées un peu plus loin du bord, quoique
fixes, sont bien distinctes ainsi que la nervation tertiaire, sur les
deux faces. Les grappes ascendantes, très ramifiées, ont de 8 à
12 cm. de longueur. Les pédicelles (4 mm.) sont quatre fois plus
longs que le calice dont les quatre sépales va/vaires sont caducs.
Les pétales alternes aux sépales sont oblongs, trinervés, égale-
ment valvaires et longs de 4 mm. sur 1,5 mm. Les quatre éta-
mines oppositisépales ont des filets grêles aussi longs que les
pétales et des anthères dorsifixes et ovales, Elles sont insérées
à la base d'un disque annulaire très hispide. L’ovaire sessile est
formé de deux carpelles presque glabres, tout à fait concres-
cents, sauf vers le sommet. Il est terminé par un style court
hémisphérique couronné par un stigmate pelté et entier. Il y a
deux ovules collatéraux dans chaque loge et ces ovules sont
coifiés d'un obturateur commun et frangé. Le fruitn'a'qu’une loge
monosperme, ainsi que nous l'avons dit, le carpellestérile formant
à sa base une courte protubérance. Ovoïde, glanduleux, long de
8 mm. sur 6 mm., son exocarpe charnu est deux fois plus épais
que son endocarpe fibroligneux. La graine occupe à peu près
toute la cavité endocarpique, mais son tégument coriace adhère
à l'endocarpe. L'embryon, dont la tigelle punctiforme et margi-
— 71 —
nale est supère, est formé de deux gros cotylédons plan convexes,
à commissure sinueuse, et criblés de glandes sécrétrices.
Quele 2z$kasia soit très voisin de l'Oyzcza, cela est incon-
testable, mais la constitution de son ovaire et de son embryon
ne permettent pas de les unir. Sans pouvoir comparer ces
plantes aux autres genres des Toddaliées, je remarque que le
cylindre central du bois émet pour la feuille cinq groupes de
faisceaux, dont trois seulement concourent à la formation du
pétiole. Là, ces faisceaux, du moins à la base, restent divisés
en une ligne subparallèle. Dansle pétiolule de l’'Oyzcza, lelcylin-
dre central est hémisphérique et on observe, au-dessus de sa
courbe supérieure, six à huit petits faisceaux isolés, disposés en
trois rangées verticales. Chez le Dz$%as1a, le pétiolule ne pos-
sède qu'un cylindre central oblong, en direction transversale,
sans trace des faisceaux supplémentaires et sériés que nous
venons de voir chez l’'Oyzcza.
L. PIERRE. — ,9%7 de genre CHLOROMYRTUS. — Tai
reçu deux fois les échantillons fructifères d’un petit arbre crois-
sant près de Libreville, sans pouvoir me résoudre à les rappor-
ter au genre Éugenta bien que, par l'embryon, ses rapports
fussent plutôt ceux d’une Eugéniée que d’une Myrtée. Les
fruits, plus larges que longs, ont 1,8 cm. sur 1,5 cm. et sont
épais de 1,4 cm. C'est une drupe dont le péricarpe a 1/2 mm.
environ d'épaisseur, l'endocarpe fibroligneux étant deux fois
plus épais que l’exocarpe charnu. Au centre de la cavité, il y a
un gros embryon de même forme que la drupe et tout à fait nu,
sans qu'il m ait été possible dans plus de dix analyses de décou-
vrir la moindre trace de tégument. Ce gros embryon est un peu
| concave en haut et consiste en deux cotylédons plus larges que
longs, assez épais sans être plan convexes, intimement appliqués
l’un contre l’autre, si bien que sans une macération assez longue,
on croirait avoir à faire à un embryon macropode. On le croi-
rait d'autant plus que, malgré l'étude la plus minutieuse,
je n'ai pu en voir la tigelle. Ces cotylédons sont sur l’une et
l’autre face criblés de ponctuations glanduleuses,
Il est bien certain que la conformation de cet embryon dif-
fère sensiblement de celle des genres des Eugéniées. Les rameaux
— 72 —
fleuris de cette plante que nous venons de recevoir du R.P.Klaine
(2. 1224 et 1261) sont loin de me convaincre que c’est une Eugé-
niée. En effet, comme chez quelques Myrtées, la placentation y
est pariétale. C’est même à cause de cela que nous l’appellerons
CAloromyrtus bien que, ainsi que nous l’avons dit, elle tienne
plutôt, par l'embryon, des Eugéniées.
L'arbre a une huitaine de mètres de hauteur. Ses jeunes ra-
meaux sont tétragones et d'un gris jaunâtre.Ses feuilles opposées,
ponctuées, courtement pétiolées (8 mm.), sont elliptiques ou ellip-
tiques oblongues, légèrement atténuées à la base aigué, termi-
nées par une pointe assez longue et obtuse. Elles ont une teinte
d’un vert pâle, surtout en dessous, elles sontmembraneuses et gla-
bres, enfin leurs petites côtes, au nombre de dix à douze paires,
sont très fines, de même que la nervation tertiaire. Les fleurs sont
ou fasciculées ou disposées en cymes courtement pédonculées,
beaucoup plus courtes que le pétiole et pourvues de pédicelles
iongs de 1 à 2 mm. quand elles ne sont pas complètement ses-
siles. On observe à leur sommet, contre Île tube obconique du
calice, deux courtes bractéoles opposées. Ce tube du calice adné
à l'ovaire infère se prolonge quelque peu en forme d’entonnoir
au-dessus de lui. Des quatre sépales qui en occupent le sommet,
les deux intérieurs sont imbriqués et plus de deux fois plus
grands que les deux extérieurs, soïît à peu près ce que l'on voit
chez le Plephayocalyx. Les quatre pétales sont imbriqués et, les
étamines entièrement libres, à filets tordus, à anthères basifixes
et elliptiques, sont insérées en trois ou à quatre séries sur les
flancs de l’entonnoir calicinal. Mais au fond de cet entonnoir,
sans doute parce que les fleurs sont mâles, il n’y a pas de style.
Quant à l'ovaire, sa cavité est unique et sur ses parois on dis-
tingue deux ou trois placentas portant chacun plusieurs rangées
d'ovules imparfaits. |
La fleur femelle du CAoromyrtus Klaïneana est donc à
connaître. Cependant, par ce que nous savons de son embryon,
par sa placentation pariétale, il est bien certain que, parmi les
Eugéniées, c'est un genre bien caractérisé.
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin :
Henri Hu.
Paris, — J. Mersch, imp., 4b1s, Av. de Châtillon.
No 9. BULLETIN MENSUEL Septembre 1898.
DE LA
SOCIÈTE LINNÉENNE DE PARIS
{Nouvelle Série)
Loose
L. PIERRE. — Swy le genre HELICTONEMNA des Hihpo-
cratéacées. — Quand, dans cette petite famille, le fruit n’est pas
connu, la distinction des genres n’est pas facile. Cependant nous
pensons que le genre Æeliclonema offre assez de caractères diffé-
rentiels avec le Sa/acra pour en être aisément distingué. Ses sépa-
les sont oblongs lancéolés, imbriqués et à peine plus courts que
les cinq pétales également imbriqués, pédiculés,obovés, concaves
et Zacinrés. Ils sont insérés sur les bords d'un réceptacle aplatr
et assez large que recouvre un disque sessz/e, glabre, partagé
en dzx srllons, sillons correspondant par paires aux sépales et
aux pétales et distinctement bilobés à leur sommet. Outre ce
disque extérieur aplati et conné au réceptacle, on en voit un se-
cond en forme de cupule épaisse, barbue en dedans ou au som-
met, tout à fait indépendant des trois étamines insérées à son
extrême base intérieure. Les filets de ces étamines sont larges
et aplatis, dépassent de beaucoup le disque et s'esroulent en
spirale. L'anthère formée de deux loges parallèles a une déhis-
cence horizontale, cette déhiscence est extrorse dans le bouton,
tandis que par l’enroulement des filets elle devient plus tard
introrse. Au centre de ce réceptacle aplati et sans adhérence
ni avec le disque, ni avec les filets, s'élève un ovaire pyramidal
trigone et très velu, atténué en un style trigone et terminé en
un stiomate entier et à peine distinct. Dans chacune des trois
loges de l’ovaire il y a dix ovules en deux rangées.
L'Æelictonema Klaïneanum, ainsi que nous l’avons dit, n'est
pas encore connu par son fruit. Ses rameaux ronds, recouverts
-— de même que son inflorescence, le pétiole et [a côte en dessous,
— d’un tomentum roux, sont terminés par des cymes disposées
en grappes ramifiées et à ramules bractéiformes. Les pédicelles
sont assez longs (8 à 10 mm.) et articulés. Les feuilles sont op-
posées, pétiolées (1 cm.) elliptiques arrondies à Ia base et abrup-
tement terminées par une pointe obtuse très courte (2-3 mm. ).
SR
Très coriaces, presque entièrement glabres sauf la côte, elles
ont 5 à 6 paires de petites côtes, une nervation tertiaire à di-
rection transversale peu prononcée, mais assez lâchement rami-
fiée. Les dimensions sont, chez les plus grandes de 12 cm. sur un
peu plus de 5 cm.
L'indépendance des étamines indique une plus grande affi-
nité avec le Sa/acra qu'avec les Campylostemon et Hibpocratea.
Mais ce réceptacle aplati, étalé, ces pétales frangés, ce disque
double, les filets des anthères longs et tordus ne sont pas dans
la manière du Salacia, de quelque façon que l’on considère ce
genre.
Cette plante habite le Gabon (X. P. Alaïne, n. 1316) et
fleurit en septembre.
L. PIERRE. — À propos d'une MACARISIÉE du Gabon. —
Jusqu'ici, aucune espèce de Î/acarisia n'a été mentionnée comme
habitant le continent africain. Je ne suis pas d’ailleurs complè-
tement convaincu que celle que je vais décrire puisse y être
rapportée. En effet, son calice est plus largement campanulé,
son fruit est complètement sessile et ses feuilles sont verticillées
par trois et par quatre. Il y a plus : au-dessous de l'insertion
des deux graines fertiles opposées, situées à l'extrémité de
l'axe qui, ainsi que l’on sait, ne s'élève pas au-dessus du milieu
de l'ovaire ou du fruit, j ai constaté, trois fois sur quatre, six
corps disposés en deux séries, offrant l'aspect d’ovules stériles,
bien que, par l'état de l'échantillon, je ne puisse les décrire
comme des ovules. On sait que dans le groupe des Macarisiées
il n’y a, par loge, que deux ovules.
L'Anopyx1s pourra, suivant que la fleur l'enseignera, être un
genre ou une section. Ainsi que dans le Macarrsra tel qu'il est
décrit par les auteurs, la capsule a les loges incomplètes dans
la partie s'étendant au-dessus de l’axe. Peut-être parce que le
fruit n en est pas mür, la déhiscence sepricide ne s'étend pas au-
dessous du sommet de cet axe central. Il est remarquable aussi
que le péricarpe soit presque charnu ou spongieux bien que dé-
hiscent. Il est recouvert en dehors de poils très serrés et courts.
Les graines se présentent exactement comme celles figurées par
Baïllon (4dansonia, III, 1. IT) pour le 47. Zanceolata H. Bn,
nr
c'est-à-dire la partie ailéeau-dessus de l’axe et la partie recou-
vrant l'embryon en bas. Il ne décrit pasla structure du tégument
qui, dans notre plante, est charnu et à surface #urrquée. Les
graines malheureusement n'étant pas mûres, je ne puis parler
de l'embryon du 7. (Anopyxis) Klarïneana.
Les Macarisia décrits sont de petits arbres. Le K. P. Klaine
(n° 1308) dit de notre espèce qu'elle est un grand arbre « abattu
par les Pahouins sans doute pour leurs cultures de jachère ».
Ses ‘jeunes rameaux sont gris pubérulents et les adultes sont
d’un jaune rougeâtre. Entre chaque feuille il y a une seule sti-
pule. La série des coupes faites au nœud fait voir qu'il y a trois
ou quatre faisceaux foliaires, c'ést-à-dire autant que le verti-
cille comprend de feuilles. Ils n’ont pas tous un égal dévelop-
pement et cela se comprend puisqu'il y a gradation dans la for-
mation du verticille. Entre chacun des faisceaux foliaires il y en
a un autre dont le développement est en avance sur celui des
faisceaux foliaires voisins. Ce faisceau stipulaire ne tarde pas
à se diviser en deux branches dirigées l’une à droite et l’autre à
gauche vers les faisceaux foliaires de même situation. Cepen-
dant ces faisceaux ne passent pas dans le pétiole et ont exclu-
sivement un rôle stipulaire. Le faisceau pétiolaire n'est pas
fermé. Les deux branches de sa courbe supérieure un peu inflé-
chies en dedans restent libres même dans la côte.
_ La feuille a un limbe pourvu d’hypoderme, caractère fré-
quent, peut-être général, chez les Rhizophoracées. Le pétiole
long de 1,5 cm. est profondément canaliculé. Le limbe long de
15 cm. sur 4,5 cm. est oblong lancéolé ou obové, terminé par
une pointe obtuse, aigüe à la base, membraneux, glabre à l'état
adulte et pourvu de 10 à 12 paires de petites côtes assez fines,
reliées par une nervation transversale subparallèle et des veines
lâchement réticulées. Les fruits courtement pédonculés sont
ovoides, lésèrement obovés, longs de 3,4 cm. sur 2,8 cm.,
entourés par un calice campanulé long de 1,5 cm. dont les cinq
lobes valvaires, à peu près de même longueur que le tube, sont
opposés aux cloisons des loges. Ils sont portés par une grappe
qui semble avoir été ramifiée, longue de 4 à 5 cm.
Par ce que nous avons dit de la marche des stipules de cette
plante, il y a conformité avec le Gyrofroches et le Carallia.
Chez les vraies Rhizophoracées, telles que Ceriops, Brugurera,
RE ——
Rhizophora, chaque feuille est accompagnée de deux faisceaux
stipulaires. Il faut remarquer que ces faisceaux stipulaires
quittent le cylindre central à une distance assez éloignée des
faisceaux destinés à la feuille, tandis que chez d’autres Monoxy-
lées pourvues de stipules, les Rubiacées, par exemple, les fais-
ceaux stipulaires sortent au même point que le faisceau fo-
liaire, mais après eux, si bien qu'on peut considérer les stipules
comme une dépendance de la feuille. Je n’ai pas pu faire l’ana-
tomie des Jacarisia de Madagascar.
L. PIERRE. — Observations sur quelques Ménishermacées
africaines. — La fleur © du Perianthus Miers n’est pas décrite.
L'inflorescence de la fleur © est une ombelle axillaire ou extra
axillaire, dont le pédoncule long de 7,5 cm., entouré à sa base
nodiforme de nombreuses petites bractées, est terminé par 5 à
6 pédicelles longs de 2,5 mm. Le périanthe ne comporte que six
pièces. Les 3 extérieures, les plus petites, étroites, sont longues
de 2 mm.sur 3/4 mm. et les 3 intérieures ovales elliptiques, con-
caves, imbriquées, sont longues de près de 3 mm. Six étamines
à anthères ovales et beaucoup plus petites que les pièces inté-
rieures forment deux rangées à la base de trois carpelles ses-
siles couronnés par un stigmate sessilelarge réfléchi, et à bords
laciniés. Un seul ovule attaché près du sommet, à micropyle
supérieur et extérieur, en occupe la cavité.
Bien que nous n'en connaissions pasla fleur, c'est à ce genre
que nous rapporterons, avec doute, une plante du Gabon, faisant
partie de la collection du R. P. Klaïne et arrivée, non étiquetée,
avec une espèce bien différente, portant le n° 776. Ce seranotre
P, Klaïneanus.
Par son aspect la plante paraît dressée. Elle est entièrement
glabre. Les rameaux sont fortement anguleux et aussi ses
pétioles parcourus de côtes longitudinales même à la face supé-
rieure qui est aplatie et canaliculée vers le sommet. De longueur
très inégale (2 à 11 cm.),le pétiole est fortement épaissi aux deux
extrémités et la partie voisine du limbe striée transversalement
est manifestement oblique ainsi qu'il arrive dans beaucoup de
Ménispermacées et particulièrement chez le P. Zongrfolius Miers.
Le limbe oblong, atténué et subaigu aux deux extrémités, est
nr
assez épais, chartacé et d’une teinte uniforme verditre.
On y compte une dizaine de paires de petites côtes élevées en
dessous, canaliculées en dessus, dont les deux basilaires sont
opposées. La nervation tertiaire est transversale, espacée et à
peine distincte. Le pédoncule fructifère axillaire, long de 1,5 à
2 cm., est terminé par 5 à 6 pédicelles longs de 5 mm. portant
le plus souvent un seul fruit, mais dont la tête épaissie laisse
voir 2 à 3 cicatrices ovariennes. La drupe monosperme sessile
oblongue, lésèrement atténuée aux deux extrémités, pourvue
d’une cicatrice stylaire apicale, à un péricarpe épais d'un demi
mm., et un exocarpe charnu, lisse, grisâtre, un peu plus épais
que l’endocarpe ligneux et lisse en dedans, c'est-à-dire sans
{race d’intrusion dans la cavité séminale. Le tégument mince,
membraneux, pénètre entre les lobes des cotylédons manifeste-
ment inégaux, l’un enveloppant légèrement l’autre à commissure
sinueuse et à face intérieure irrégulièrement aplatie. Au som-
met se trouve située, mais un peu latéralement, la radicule
marginale, très petite. Ces cotylédons sont très amers et occu-
pent complètement la cavité séminale.
Par les caractères du fruit et de la graine exalbuminée, le
Pentanthus dont jusqu'ici ces organes n'avaient pas été décrits,
appartient à la série des Pachygonées.
Là aussi nous placerons une plante qui paraît assez com-
mune dans la région de Dobau, à la Côte d'Ivoire, mais qui
certainement appartient à un genre bien distinct du précédent,
par les fleurs solitaires non ombellées, par l’organisation de la
fleur et du fruit. Nous la devons à M. Jolly, Directeur du Jardin
botanique de Dobau, qui rassemble des matériaux botaniques
très précieux pour la connaissance de cette région et qui a bien
voulu me faire parvenir plusieurs espèces très intéressantes.
C’est unarbuste peu élevé, connu des indigènes « Bouchman»
sous le nom de Ousse Ébé (Jolly, n. 132).
Les jeunes rameaux cannelés sont pubescents. Les pétioles
anguleux, épaissis aux deux extrémités, profondément cana-
liculés, pubescents, sont longs de 2 à 8 cm., à peine curvés au
sommet. Les feuilles sont très pressées au sommet des rameaux
et sont remarquables par la grande inégalité de leurs dimensions
et par leur forme. Entières, oblongues, obovées, très atténuées
Ep
à la base subobtuse, assezlonguement acuminées (1 à 2 cm. 1/2),
d'une teinte verte assez uniforme, sub membraneuses et glabres,
elles ont souvent le limbe soit ondulé, soit profondément lobé,
Les lobes sont longs de 1 à 8 cm. et sont quelquefois au nom-
bre de trois de chaque côté de la côte. Ce limbe pourvu de
8 paires de petites côtes accentuées en dessous, très fines en
dessus, mesure de 6 à 25 cm. sur 2,5 à 18 cm. vers Îe milieu,
Aux aisselles des feuilles, on observe des fleurs solitaires dans
les deux sexes, dont le pédoncule, entouré de bractées à la
base, atteint une longueur de 4 à 7 mm. à l’état fructifère.
Les fleurs des deux sexes se rencontrent probablement sur
la même plante. Du moins la seule fleur mâle que je connaisse
provenait d'échantillons fructifères. Le périanthe de cette
dernière comprend dix-huit pièces, graduellement plus grandes
ainsi qu'il arrive chez le genre 77zclisia. Les six extérieures
bractéiformes, plus ou moins pubescentes en dehors, ovales
lancéolées, obtuses, sont longues de 1 à 2 mm. Les douze autres
elliptiques oblongues, ou obovées et atténuées à la base chez
les six intérieures, dont trois sont certainement imbriquées,
ont une longueur de 2,5 à 4 3/4 mm. À ces pièces, font suite,
sur un réceptacle allongé que termine un pzsérllode pelle, vingt
et une étamines disposées en trois séries. Leurs filets sont à
peine plus courts que les anthères basifixes, un peu atténuées,
obtuses au sommet, pourvues de deux loges latérales et à direc-
tion longitudinale. La fleur femelle n'est pas connue, mais
d’après les cicatrices relevées au sommet du pédoncule épaissi,
elle doit comprendre une douzaine de carpelles dont quelques-
uns seulement aboutissent en fruits. Pédiculés (r mm.), ces
derniers sont suboblongs légèrement obovés, atténués quelque
peu aux deux extrémités et pubescents ou pubérulents. Une
légère cicatrice stylaire s’observe à leur sommet. Bien que
leur surface extérieure soit bien régulière, l’endocarpe ligneux,
mince, recouvert d'un exocarpe charnu à peine plus épais, émet
une saillie longitudinale formant canal assez profond entre les
cotylédons, oblongs, plans convexes età commissure corres-
pondante à cette intrusion endocarpique. Âu sommet latéral de
ces cotylédons s’observe une courte radicule marginale.
Ainsi contrairement à ce que nous venons de décrire chez le
Penianthus, À y a intrusion de l’endocarpe dans la cavité sémi-
0 —
nale, sans que le canal ainsi formé dans la longueur des cotylé-
dons ait la moindre influence sur la régularité de ceux-ci qui
restent plans convexes, tandis qu'ils sont, par l'intrusion du
tégument (ici digéré de très bonne heure), sinueux et irrégu-
liers chez le Penzanthus. D'ailleurs dans les deux cas, les
cotylédons sont parallèles, juxtaposés dans toute leur longueur,
et la graine est exalbuminée, caractères des Pachygonées. Bien
que nous ayions décrit 18 pièces au périanthe du Shenocentrum
Jollyanum, les six pièces extérieures plus ou moins pubescentes
pourraient être considérées comme des bractées, de sorte que,
des douze autres, six seraient des sépales et six des pétales.
Par le nombre des pièces du périanthe dont les trois intérieures
sont imbriquées, par l’androcée, surtout par le réceptacle
s'élevant en cône au-dessus du périanthe, le Shzenocentrum,
autant par le fruit et par la graine, se distingue bien du Pexzan-
Aus.
Chez le genre 77zclrisia de la même série et chez le 7°. sud-
cordata Oliver, dont le fruit est connu et a servi à Bentham
pour caractériser ce genre et qu'il faut, pour cette raison,
accepter comme l'espèce type du genre, il y a aussi un fruit
dressé, terminé par une pointe stylaire quelque peu excen-
trique. On remarque un peu au-dessous du milieu, sur la face
ventrale et en dedans, une légère intrusion endocarpique, là
même où est insérée la jeune graine. La graine mûre a une
direction verticale et subit une légère inflexion vers la base,
tandis que vers le sommet de la loge sous la radicule courte et
apicale on voit deux cotylédons très inégaux, le supérieur et le
plus petit restant naïn et l’autre cylindrique occupant en des-
sous du premier toute la capacité de l’endocarpe. C'est ainsi
qu'est figuré et décrit cet embryon par Baïllon (Adans.IX, 316,
. XI, fig. 2). L'échantillon du Muséum de Paris, dü à la muni-
ficence de Kew provient de Nupe sur le Niger (Barier,n. 1146),
mais ne possède que de jeunes fruits fez sachet) et des fleurs
mâles. Celles-ci sont fasciculées au nombre de deux à trois
presque sessiles et axillaires. Le périanthe est formé de douze
pièces de plus en plus grandes à partir dela base, les extérieures
ovales acuminées longues de trois quarts de mm. et les trois
intérieures valvaires, deltoïdes, très velues en dehors, longues de
_— 80 —
2 mm. [n’y a pas de pétales. Les six étamines bisériées sont
presque sessiles, recourbées en dedans, terminées par un con-
nectif large et lancéolé, avec des loges z#/7o7ses. Au centre, il y
a un bouquet de longs poils sans trace de pistillode.
Je viens de rappeler les caractères du 772c4sia subcordata
Oliv., parce que je ne puis comprendre comment, dans Ia flore
de Madagascar (pl. 49) Baïllon à pu rapporter à ce genre son
Rarmeya loucoubensis H.Bn.(Adans., l.crt.) qu'il avait distingué
très bien du 77zc/isia et par la forme du fruit et par celle de
_ l'embryon, caractères militants dans cette famille. Là, le fruit est
hippocrépiforme et nécessairement aussi l'embryon. Ce dernier
a bien les cotylédons inégaux, mais sa radicule est basilaire,
c'est-à-dire rapprochée du hile, bien que supère. Chez la même
plante, le nombre des carpelles est d'une trentaine. Si cette
plante, dont les fleurs sont inconnues, n’est pas un Faweya elle
doit appartenir à un genre nouveau, probablement au même
titre que la plante suivante qui, pour les mêmes raisons, ne
saurait appartenir au genre 7 72c/15s1a.
Ï ne faut pas oublier que les quatre espèces de 77zclisia dé-
crites (O/zver, PI. trop. Afric. I, 49) sont très mal connues, et
que la dernière, le 7°, patens Oliv. est, évidemment par les
caractères de sa fleur mâle, étrangère à ce genre. Le 7, coria-
cea Oliv. paraît également ne pouvoir y être compris, bien que
je n’en connaisse pas la fleur imparfaite. Son périanthe formé de
cinq séries de sépales, de plus en plus petits, du dehors en
dedans, se termine brusquement par /7o7s pièces glabres tandis
que les extérieures sont velues, sans trace en dedans d’étamines
m1 de pistillode.
(A suivre.)
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin :
Henri Hu.
Paris. —J.Mersch, imp., 4%, Av. de Châtillon.
M4 BULLETIN MENSUEL Octobre 1888.
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouveile Série)
L. PIERRE. — Oôservations sur quelques Ménishermacées
africaines (suite). — C'est au 7° coriacea qu'est rapportée
au Muséum de Paris une plante de Zanzibar récoltée par le
R. P. Sacleux (n° 409 et 1874) sous le nom de Yzizr. Là,
nous avons des grappes simples, très courtes, robustes et
pourvues de trois fleurs femelles, portées par des pédoncules
longs de 3 à 5 mm. Le périanthe est formé de douze sépales
graduellement plus grands, roux pubescents en dehors, les
extérieurs longs de 1,5 mm. et les intérieurs ovales lancéolés
réfléchis, longs de 6 mm. sur 4 mm. Pas de traces de pétales
et de s/amtinodes. Au centre, sur un réceptacle d'Anonacée
sub-hémisphérique, on compte vingt-cinq carpelles environ,
_velus, terminés par des styles grêles plus longs que les pétales
intérieurs. L'ovule est inséré, avec une courbure caracté-
ristique, sur le placenta proéminent et situé vers son milieu
ventral. Les fruits (longs de 2,7 cm., larges de 1,6 cm. et
épais de 1,2 cm.) sont stipités (pédicule long de 8 à 10 mm.),
velus, elliptiques, un peu comprimés avec une dépression lon-
gitudinale vers le centre, marquant les deux moitiés de la cour-
bure hippocrépiforme de l'endocarpe. Du côté du hile on voit
une courte pointe stylaire, quelque peu curvée, située un peu
au-dessus de la base latérale du fruit. La cavité séminale est
formée par un endocarpe replié sur lui-même et dont l'épaisseur
(2,3 mm.) est celle de l'exocarpe charnu. De sa base, s'élève
une cloison ligneuse la pénétrant profondément et formant deux
loges incomplètes. L'embryon que recouvre un tégument
membraneux, est formé de deux cotylédons très inégaux, l’un
en forme de sabot basilaire, long de 1,5 mm., l’autre cylin-
| drique, hippocrépiforme, huileux, long de 2,8 mm. Ils sont
réunis par une courte radicule regardant le micropyle, séparés
par une courte gemmule et sperposés.
-Les feuilles de cette plante portées par un pétiole long de
4 cm. environ, pubescent, sont ovales, acuminées, à pointe
LOL
courte et obtuse et légèrement cordées à sa base. Membraneuses,
un peu brillantes en dessus, sub-veloutées en dessous elles
ont cinq paires de petites côtes dont les deux inférieures ou
même les quatre sont opposées. Ces côtes plus relevées en
dessous qu'en dessus sont reliées par une nervation tertiaire
transversale assez lâche et des veines réticulées et proéminentes.
Elles sont longues de 6,5 à 13 cm. sur 4 à 10,5 cm. Les tiges
sont grimpantes et plus ou moins ferrugineuses et velues.
Nous appellerons cette plante Pycnostylis Sacleuxti, ne
pouvant en faire un 77zc/s1a, genre que nous limitons au
T', subcordata Oliver. I ne faut pas oublier que chez le 7, cor--
data Oliver l'inflorescence est différente et ce que nous avons
dit de l’organisation de son fruit et de son embryon nous dis-
pense d’insister sur l'autonomie du Pycnostylis. Que le T° Zou-
coubensis H. Bn. puisse être rapporté au Pycuostylis nous
sommes porté à le penser. Par le grand nombre des carpelles,
par l'absence de staminodes dans la fleur femelle et jusqu'à plus
plus ample connaissance du Aaweya, nous pensons qu'ilne peut
être confondu avec le 7 7zclrsia.
À ce groupe de genres caractérisés par un fruit récourbé
sur lui-même, à cotylédons hippocrépiformes non entourés d’al-
bumen, je rapporterai parmi les Pachygonées, d'une manière
certaine, le genre Glossopholis qui habite le Gabon et dont le
R. P. Klaine vient denous faire parvenir les matériaux complets.
L'espèce type (Klaïine, n. 1275) de ce genre, le Gossopholis
mnacrophylla, est une liane habitant les environs de Libreville.
Déjà, nous la connaïiseions par ses fruits (Co/ection Autran du
Jard. bot. de Marseille) communiqués gracieusement par
M. le professeur Heckel.
Elles sont entièrement glabres sauf par les papilles qui cou-
vrent les plus jeunes rameaux, la face inférieure des feuilles et
l'inflorescence. Les jeunes rameaux sont cylindriques obscuré-
ment cannelés. Le pétiole (long de 3-4 em.) est fortement tuméfié
aux deux extrémités et un peu géniculé au sommet. Les feuilles
sont ovales elliptiques ou ovales oblongues, arrondies à la base
et terminées par une pointe aiguë. Elles sont vertes, membra-
neuses, pourvues de huit ou neuf paires de'petites côtes, fines
en dessus, élevées en dessous, les deux premières paires étant
opposées. La nervation tertiaire et transversale, espacée et les
PRE
veines quadrillées. Elles sont longues de 20 à 30 cm., larges
de 8 à 12,5 cm.
Les grappes dans les deux sexes, courtement ramifiées,
longues de 6 à 10 cm., sont fasciculées sur les nodosités du tronc
ou sur les grosses branches. Les ramules, longs de 1 cm., sont
terminées par huit fleurs disposées en ombelle, dont les pédi-
celles dans la plante femelle sont aussi longs et pourvus de
bractées ovales, acuminées à leur base. Dans la plante mûle,
les fleurs sont complètement sessiles et capitulées. Là encore,
les sépales sont très inégaux. Disposés en quatre séries de trois,
les extérieurs ovales acuminés, légèrement pubérulents, ont de
1 à 2 mm. de longueur; ceux de la série intérieure, valvaires,
oblongs, subobovés, carénés dorsalement, atténués et obtus au
sommet, Ont 7 mm. sur 2,5 mm. À ces derniers, succèdent six
pétales deux fois au moins plus courts, disposés en deux séries,
les extérieurs obovés, les intérieurs subacuminés, légèrement
atténués à la base et là, dans une minime partie, adhérents au
tube staminal. Celui-ci est formé de six étamines un peu plus
longues que Îes sépales intérieurs dont les filets sont connés jus-
qu à la naissance des anthères, ovales, obtuses, à loges longitu-
dinales et à déhiscence latérale. Il n’y a pas de pistillode.
La fleur femelle n’est pas connue, mais au sommet des pédon-
cules fructifères on voit ordinairement quatre carpelles dont les
pédicules sont longs de 5 mm. Le fruit est une drupe longue
de 2,3 cm. sur 1 cm. de largeur et 9 mm. d'épaisseur. Un sillon
longitudinal annonce un endocarpe hippocrépiforme et par suite
un embryon de même forme. D'ailleurs, au sommet du pédicule,
mais à une petite distance, on observe latéralement le rudiment du
style. L'exocarpe charnu, épais de r mm., recouvre un endocarpe
ligneux un peu moins épais, Sous un tégument membraneux et
entre la cloison z#complète émise de bas en haut par l’endocar-
pe, on voit les deux branches égales et parallèles de l'embryon,
formé de deux cotylédons juxtaposés, plans convexes et unis du
côté de la base stylaire par une tigelle conique longue de 4 mm.
Ainsi, absence d’albumen et cotylédons parallèles non super-
posés; ce sont les caractères d'une Pachygonée. Par la présence
des pétales, par la longueur des filets et leur union, par l’éga-
lité des cotylédons et leur état hippocrépiforme, il est très
facile de distinguer le G/ossopholrs des genres africains dont
nous venons de parler.
J'ai bien pensé à l'Æyserpa funifera Miers dont l'inflores-
cence mâle se rapporte à celle du G/ossopholrs. Mais cette plante
est bien obscure. Pour M. Oliver (77. Trop. Afr. I, 44), c'est,
avec doute, un 77/acora. Pour Baillon, c'est, avec doute encore,
un Xameya. Pour Prantl (Pfanzenf.IIT, 88), c'est un Zz#acra !
Ainsi, elle serait rapportée à trois séries bien distinctes de Mé-
nispermacées. Or, le fruit que nous venons de décrire, sauf chez
le Rameya oùil est inconnu, est tout à fait différent de celui des
Tiliacorées ou de celui des Limaciées. Il y a donc grande
chance pour que le GZossophols en soit distinct. Je me SERRE
d'ailleurs de relever les différences d'ordre floral qui s ajoutent
à celles du fruit et de l'embryon.
j'appelle avec doute Glossopholis ? Klaïneana une petite lia-
ne, croissant aussi au Gabon (AVarne, n.981), qui a tous les carac-
tères du genre, sauf que ses étamines sont presque entièrement
hbres. Le fruit n'en est pas encore connu, de même que les fleurs
femelles. Ses jeunes rameaux, épais de 1,5 à 2 mm., sont cylin-
driques et glabres. Les feuilles ont un pétiole peu épaissi au
sommet et là un peu oblique, long de 1,5 cm., et un limbe, long
de 9 à 15 cm. sur 6 à 9 cm., elliptique obové, courtement atté-
nué à la base obtuse ou subaiguë et terminé par une pointe
étroite longue de 1 cm. Membraneux, glabre, d’une teinte verte
et un peu brillant, il est pourvu de 7 à 8 paires de petites côtes,
de nervures transversales parallèles d'ordre tertiaire, plus éle-
vées en dessous qu'en dessus. Les grappes de la plante mâle
sont longues de 20 à 31 cm., fasciculées sur le vieux bois, rami-
fiées dès la base. Les rameaux, longs de 2 à 4 mm. ou moins
longs, sont terminés par des fleurs sessiles ou solitaires ou dis-
posées en petit capitule. Les bractées sont lancéolées aiguës
soit à la base des ramules, soit à celle des fleurs. Les sépales
sont au nombre de neuf, les extérieurs bractéiformes, deltoïdes,
aigus, longs de 1 à 2 mm. et les trois intérieurs longs de 5 mm.
épais, concaves oblongs ou obovés, abruptement et courtement
acuminés, carénés dorsalement. Les six pétales longs de 2 mm.
sont linguiformes, oblongs, pédiculés et arrondis au sommet.
Les six étamines presque entièrement libres sont de la longueur
des sépales intérieurs avec des anthères basifixes dont les loges
longitudinales et introrses sont séparées par un large connectif.
Dans ce même genre peut-être, mais dans une section dis-
tincte (Wacrophragma), devra probablement prendre place le
Glossopholrs ? Jollyana, arbuste de 2 à 3 mètres des environs de
Libreville (Jolly, n. 27), dont les fruits sont seuls connus. Par le
port, par l’inflorescence erwznale, très courte, uniflore ou pau-
ciflore, par les fruits #0% pédiculés, par un endocarpe plus épais,
cette plante s'éloigne assez des précédentes. Cependant elle en
a le fruit et l'embryon. Ses jeunes rameaux, épais de 1 mm.,
striés, sont, de même que le pétiole (7 à 9 mm.) et la côte en
dessous, pubérulents. Le limbe, long de 10 à 13 cm. sur 3,5 à
5,5., cm est oblong, obové, assez longuement acuminé, à pointe
(1 cm.) subobtuse; il est atténué et obtus vers la base, membra-
neux, muni de sept à huit paires de petites côtes canaliculées
en dessus, élevées en dessous, confluentes et fortement arquées
assez loin de la marge (2 à 3 mm.). Le pédoncule terminal est
long de 3 à 4 mm. Il se termine par cinq à sept drupes ovoïdes,
sesstles et jaunes, longues de 1,2 cm. et larges de 9 mm. A sa
base, latérale et peu distante du hile, se trouve une pointe
stylaire incurvée. L’exocarpe charnu est, trois fois au moins,
moins épais que l’endocarpe ligneux, et de sa base, une cloison
incomplète, également ligneuse, sépare, excepté en haut, la
cavité séminale en deux demi loges. Sa graine exalbuminée
est hippocrépiforme et, sousun mince tégument, les cotylédons,
plans convexes, juxtaposés, parallèles, sont terminés en bas par
une courte tigelle conique. |
Quelques autres plantes de cette famille existent dans mon
herbier, des collections Jolly et Klaïine, appartenant aux Tino-
sporées et Cissampélées, mais trop insuffisamment représentées
pour que j'en parle aujourd'hui.
7 A. FRANCHET. — 4 propos du RIBES DAVIDI Franch."
— J'ai fait connaître en 1886 (1), sous le nom de Xz16es Davrar,
un groseillier de la Chine occidentale qui constituait dans le
groupe des Grossularia (sensu Maximow.), un type tout à fait
spécial, haut d'un demi-pied, à feuilles coriaces nettement tripli-
nervées. à
Dans les Acta horti petropolitant (1892), p. 180, le regretté
professeur Batalin crut devoir substituer au nom spécifique
Davrdr celui de eprsœum Decne, sous le singulier prétexte que,
dès 1874, Maximowicz avait reçu un fragment de cette espèce
1. Le volume VIII de la 2° série des Aychives du Muséum porte la date de
1885-1886; c’est donc à tort qu'on lui attribue dans quelques ouvrages celle de
1888, donnée par mégarde à certains tirages à part extraits de cette publication.
Ro
qui lui était envoyé par Decaisne, dans une lettre, sous le nom
de À. epioœum.
Or, nulle part, Decaisne n’a rappelé cette dénomination, im-
posée par lui à titre d'essai, comme il l'avait fait à peu près à la
même date pour l'Æpigæa(1\repens.Surles spécimens de l’herbier
du Muséum, on ne trouve écrite de la main de Decaisne que la
mention du genre « Ribes © », reproduite sur deux étiquettes.
Dans ces conditions, lors de la publication des plantes de
M. Arm. David, il m'était impossible de citer une dénomination
spécifique que j'ignorais absolument et qui n’avait reçu la sanc-
tion d'aucune publicité.
En revendiquant le nom donné par Decaisne, M. Batalin loin
de s'être conformé, comme il le dit, aux lois de la nomenclature
botanique, l’a au contraire chargée d’une dénomination inutile,
adoptée contrairement aux principes universellement admis.
On connaît aujourd'hui le À. Davridr sous deux formes dont
le port est assez différent ; en outre, il existe deux espèces qu’on
ne peut éloigner du À. Davridr et qui appartiennent comme lui
au groupe des Grossularia Maxim.
1. Xzbes Davidi Franch. Arch. du Muséum VIII, 2° série
(1886), p. 240 [p. 58, tab. 7, fig. B du tirage à part, 1888).
__«. Forma humilis: foliorum limbus vix 2 cent. longus. Æab.
Moupine, prov. Sutchuen (Arm. David). — 2. epigœum Dene
in litt. ined. ad Maxim., nunc in herb. hort. petrop. ex Batalin
Acta, XI, p. 180.
8. Forma robustior, pedalis vel bipedalis; foliorum limbus
fere 3 cent. longus; flores masculi tantum cogniti; glandulæ
capitellatæ ad ramula et ad petiolos perpaucæ.
{Tab. Sutchuen, in monte Omei (Faber); circa Tchen Kéou
tin (Farges). — X. pachysandroides Oliv. Zcon. plant. 3° série,
vol. VIII, 1887-88, tab. 1767); flores fœminei tantum cogniti ;
glandulæ capitellatæ ad petiolum paucæ.
2. À. Fargesir sp. nov. — (Grossularria). Bipedalis et ultra,
cortice cinereo, levi; ramuli et folia glabra ; petiolus 6-8 mill.
longus; limbus 4-5 cent. longus, ambitu late obovatus, nunc
obscuretrilobus, præter ad basin inæqualiter dentatus, basi tenui-
ter 5-plinervius, nervis superne pinnatis ; cymæ sæpius trifloræ,
in gemmà foliifera productæ; pedicelli 4-5 mill. supra basin
articulati ; bracteæ deciduæ ; baccæ ovatæ, glabræ, calyce erecto
1. Lettres à Maximowicz et à moi-même.
— 87 2s
coronatæ; calicis lobi (fructum coronantes) erecti rotundati,
tubolato lobos æquante; petala spatulata calyce paulo breviora :
stamina episepala in floribus femineis effeta ad filamentum capi-
tellatum adducta ; semina plurima, ovata, striolata; flores femi-
nei tantum cogniti;, glandulæ ad basin petioli rarissimæ,
ab. — Sutchuen, circa Tchen Kéou tin, alt. 1800 m.
(R. P. Farges, n. 1353).
Beaucoup plus robuste que le À. Davrdr, dont il diffère bien
d'ailleurs par sés feuilles plus ou moins subtrilobées et par sa
nervation. , |
3. À. Henryi sp. nov. — (Grossularia). Tripedalis, ramis
divergentibus tenuiter glanduliferis, cortice fulvo ; folia ramos
terminantia, sæpius per 3 disposita; petiolus strigoso-pilosus,
brevis, 3-4 mill. longus ; limbus 6-8 cent. subtus pilosulus ova-
tus vel obovato-oblongus basi 5-plinervius, superne penniner-
vius, nervis erectis vix e basi duplicato dentatus, circum circa
strigoso-pilosus, acutus; pedunculus infra folia enatus, cum
pedicellis triplo brevioribus (3-4 mm.) hirtello-plandulosus ;
baccæ ovato-oblongæ, glanduloso-strigillosæ, calyce erecto
coronatæ bractea membranacea ovata ; bracteolæ ad basin pedi-
cellorum lanceolatæ, acutæ, deciduæ ; calyx quam in speciebus
præcedentibus minor ; circiter 2 mm. longus, ad medium loba-
tus, lobis rotundatis; petala obovato-spatulata calycis dimidium
vix æquantia ; stamina effeta videntur ; semina plurima.
Æab. — Sutchuen, circa Hupeh (Henry, n. 8941); Tchen
Kéou tin (Farges).
Espèce bien caractérisée par ses feuilles ovales et par la
pubescence strigilleuse et glanduleuse qui recouvre toutes ses
parties.
À propos du À. stenocarpum, M. Maximowicz dit que tous les
Grossularia asiatiques, si l’on excepte le À. arbiounm Maxim.,
seront peut-être un jour réunis à cause des formes intermé-
diaires que l’on observe entre eux. Les trois espèces citées plus
haut ne rentrent aucunement dans la catégorie des intermédiaires
et forment avec le À. ambiguum un petit groupe de quatre
espèces parfaitement caractérisées parmi les Grossularra et jus-
qu'ici propres à l'Asie orientale, Chine et Japon.
7.
=
. L. PIERRE. — Sy le genre SPIREA de la tribu des Galiées
de la famille des Rubracées. — Cette plante à un court limbe
calicinal terminé par des dents dont deux plus longues et seti-
formes. Le tube de la corolle, grêle, se termine par un limbe
subcampanulé, divisé en cinq lobes valvaires à bords épaissis
et réfléchis. Les cinq étamines sont insérées au sommet du tube
et sont à peu près de la longueur des lobes. Les filets sont plus
courts que les anthères linéaires oblongues, adhérentes bord à
bord et terminées par czng connectifs fohiacés, ovales, acuminés
et obtus. Le disque tubuleux est de la longueur du limbe cali-
cinal et entoure un style grêle, un peu exsert et partagé en
deux lobes réfléchis et capités. Cependant l'ovaire injfère,
linéaire oblong, ne contient qu'une seule loge et un ovule pédi-
culé linéaire, dressé et tout à fait inséré à son extrême base.
Le fruit est inconnu.
Par ces caractères on voit que le Sfz7ea devra prendre
place à côté du Skerardia et du Phuopsis, genres, d'ailleurs
bien à tort, non admis par Baïllon. Le SZerzardra, en effet, a un
calice pourvu de cinq dents égales, bien distinctes de la bractée
et des deux bractéoles qui l'entourent de même que le reste de
la fleur. L'inflorescence du Spzrea est un capitule un peu allongé
dont les bractées extérieures sont foliacées, ovales, acuminées
et assez hispides, tandis que les intérieures, linéaires oblongues,
trinervées, apiculées ou mucronées scarieuses, sont recouvertes
de poils très courts et rugueux. Les fleurs sont longues de
1,5 cm., d'un rouge grenat, glabres, sauf qusiques RAS sur
l'ovaire et le limbe calicinal.
Cette plante aurait o,50 cm. à 1 m. 50 cm. de ns SE
feuilles, sans stipules apparentes, opposées, sessiles, linéaires
oblongues, lancéolées aiguës, sont arrondies à la base et légè-
rement denticulées. Les plus grandes de l'échantillon ont 12 cm.
Sur 2,5 cm. et sont presque également plus ou moins hispides
sur les deux faces. Les mêmes poils se retrouvent sur les tiges
tétragones et épaisses de 2 mm.
Le Spirea montana habite les parties montagneuses de
l'Oubanghi qu'explore en ce moment le docteur Spire. J'aurai
l'occasion de parler bientôt d’autres plantes intéressantes qu'il
a bien voulu m'adresser.
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin :
Henri: Hua.
Paris. — 3. Mersch, imp., 4%, Av. de Châtillon.
CET BULLETIN MENSUEL Novembre 1898
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
L. PIERRE. — Oôseyvations sur quelques LANDOL-
_ PHIÉES (suite de la p. 40). — Entre les CAfandra et les Car-
podinus il y a un groupe de plantes participant de ces deux
genres et que je distingue sous le nom d’ |
Aphanostylis. — Nervation secondaire espacée, tertiaire palmée
ou trilobée, descendante de l’arc marginal formé par la précédente et
très peu distincte. Méristèle oblongue transversale à courbe supérieure
rectiligne et formée de faisceaux un peu isolés. Cymes axillaires pres-
que sessiles ou grappes terminales. Tube de la corolle subcampanulé
dans sa moitié supérieure, trois à quatre fois plus court que les lobes.
Anthères oblongues lancéolées s'étendant de l'ovaire à l’orifice du tube,
pourvues d’un long filet, filet partant d’un anneau assez accentué et
quelquefois velu, Ovaire cylindrique ou oblong uniloculaire. Style
nul ou très court. Stigmate pyramidal. Quatre ou six rangées d’ovules
sur chaque placenta. Baie oblongue ou cylindrique, atténuée ou tron-
quée aux deux extrémités Péricarpe très mince pourvu d’un anneau
scléreux. Albumen corné.
Diffère des CZtandra et Carpodinus par sa corolle, par son
style et par l'anneau scléreux de son péricarpe. Se rapproche
du premier par sa placentation et du second par sa méristèle
incomplètement fermée bien que non concave ou à peine concave.
Les espèces suivantes en ont la fleur, mais n’ont pas le même
nombre d'ovules sur le placenta.
8 I. Euaphanostylis. — Quatre rangées d'ovules par
placenta.
1. À. leptantha (Carpodinus leptantha Æ.,ScZ. in ENGLER
Pfansenf.).
2. A.pyramidata(Landolphia? pyramidata Pre77eindistrib.).
3. À. Mannit (Clitandra Mannti Séapjf, Kew Bullet. (1697)
D. 20.
8 II. Anthaphanostylis. — Six rangées d'ovules par pla-
centa. |
4.? À. flavidifiora \Carpodinus flavidiflora Æ. Sc, Bor.
Jahrb. I. c. 220.). |
5.? A. exserens (Carpod. exserens Æ. Sck. 7. c. 219).
6.? A. laxifiora (Carpodinus laxiflora À. Scz., 2, c. 220).
La fleur de l’4. pyramidata n’est pas connue. Les fruits des
quatre dernières espèces ne sont pas décrits. Il reste aussi à
connaître l'anatomie des 4. WMannir, laxiflora et exserens. Chez
l'A. flavridrflora la fleur diffère très peu de l'A. Zepiantha bien
que le style ne soit pas sessile. Là aussi la méristèle est quelque
peu concave. Je remarque que si la corolle des espèces 4, 5 et 6
est bien celle du genre d’après l'excellente description de l’au-
teur, pourtant l’inflorescence est décrite terminale chez l’4. /axz-
flora.
Elle est aussi terminale, maïs avec une corolle différente,
chez le Carpodinus lanceolata K. Sch. et chez le C. wmbellata
K. Sch. Nous verrons que chez les Zandolphia et Vahea, elle
peut être à la fois axillaire et terminale.
Nous avons vu chez les WzYoughbeia, Cylindropsis et Clitan-
dra, dont l’inflorescence est axillaire, la méristèle fermée; chez
les Carpodinus et Aphanostylrs, cette même méristèle ouverte
ou incomplètement fermée, bien que l’inflorescence soit géné-
ralement axillaire. Chez un groupe d'espèces incontestablement
uni aux Zandolphia par Vinflorescence terminale, maïs inflores-
cence toujours cirrifère et pourvue de crocs, la méristèle est
complètement ouverte dans toutes les régions, la nervation est
celle des C/zandra bien que un peu moins serrée, enfin le péri-
carpe est dépourvu d’anneau scléreux, anneau sciéreux déjà cons-
taté chez l’Aphanostylis et que nous retrouverons chez les Zan-
dolphia. Chez ces derniers, l’inflorescence terminale peut aboutir
à l'entraînement cirrifère, particulièrementchezles Zx/andolphia,
mais ordinairement les grappes de cymes sont condensées. Il faut
encoreremarquer quelafleur des Zx/andolphiaest celle des Carpo-
drnus quant à la corolle, à la hauteur d'insertion des étamines et à
la forme du stigmate. Et pourtant la méristèle des Zxlandolphia
est complètement fermée! Ainsi le groupe de plantes compris
par les auteurs parmi les Zandolphia, et que nous désignerons
où —
sous le nom d'Axcylobothrys, diffère des Exlandolhhia par l'in-
florescence toujours cirrifère et munie de crocs, par les étamines
situées au-dessous du milieu du tube, par le style court, le stig-
mate ovoide, par le péricarpe dépourvu d’anneau scléreux, par la
nervation secondaire très serrée, le limbe très épais, enfin parune
méristèle ouvèrte, hippocrépiforme, accompagnée quelquefois
danstoute la longueur du pétiole de deux petitsfaisceauxindépen-
dants. Quand même nous n’aurions pour déterminer une plante de
ce groupe que ses feuilles, sa nervation particulière et la manière
d'être de sa méristèle qui constituent l’Axbr/us des auteurs, elles
indiqueraient qu'elle ne peut être un Carpodinus, un Aphanos-
fyles et bien moins encore un Zandolphria. Les veines presque
toujours teintées sont aréolées et décèlent à première vue un
Ancylobothrys. Pour toutes ces raisons il est convenable de le
distinguer du Landolphia.
Ancylobothrys. — Nervation secondaire espacée ou très serrée.
Veines aréolées et colorées. Hypoderme plus large que l’épiderme, ce
dernier plus ou moins pénétré profondément par la cuticule. Méristèle
toujours ouverte et hippocrépiforme. Grappes terminales et axillaires
toujours très développées, s’allongeant en vrilles et à rameaux tordus
ou crochus. Fleurs assez grandes (de trois à quatre centimètres) pres-
que sessiles et très nombreuses au sommet de rameaux très dilatés.
Sépales ovales lancéolés, quelquefois inégaux. Corolle pubescente en
dehors ou pubérulente, à lobes souvent ciliés, plus longs ou plus courts
du double que le tube plus ou moins tordu ou curvé. Anthères ovales
lancéolées, à base dorsale s1266euse. Ovaire supère ou à peine enfoncé
dans le réceptacle, sphérique. Style court terminé par un stigmate
ovale lancéolé, souvent pubérulent et terminé par deux courtes dents.
Placentas portant chacun dix rangées d’ovules et quatre à cinq pa-
série. Baie subglobuleuse à péricarpe privé d’anneau scléreux. Graines
albuminées.
Les espèces de ce genre sont :
1. À. Petersiana (Th. Dyer) Pierre. — Landolphia Peter-
siana 7%. Dyer, Kew Report (1881) 42; À. Schumann,
1. c. 408; Willoughbeia Petersiana et Senensis A Tofzch,
in Peters, Lezse nach Mozamb. — Berlin, 1862).
Var. 1. Forbesiana. — Delagoa bay. Forbes n. 54.
_ Monteiro n. 37. MuS. PAR.
2. A. rotundzifolia (Dew.) Pierre. — L. Petersiana 74. Dyer
var. rotundifolia. Dewèvre, Caoutchoucs africains, p.31.
— Iles et côte orientale de l'Afrique : Boivin, n. 3.200
(1847). Humblot, n. 334; Duparquet (1873) Mus. Par.
3. À. robusta sp. nov. — Côte du Gabon. Mann., n. 1.714
in herb. Mus. Par.
4. À. MAMIMOSA, Sp. NOV.
Var. 1. #ucronata Dewre. (Landolphia Petersiana,
var. mucronata, Dewre, I. c.). — Gabon et Congo.
Var. 2. crassifolia (Landolphia Petersiana Th. Dyer ;
var. crassifolia À, Schum., I. c. 408). — Angola, Wel-
wich, n. 5.921.
Nous avons placé parmi les z#certæ sedis le Landolphia an-
£gustijolia K. Sch. Wofrizb. 1895, plante associée à ce groupe par
l’auteur, mais qui, par ses fleurs très petites et son inflorescence
non cirriforme, semble s’en éloigner. Nous ne la connaissons que
par la description de l’auteur et nous n’y voyons aucune indica-
tion sur le connectif des anthères et sur les veines aréolées de
l'Ancylobothrys. Par l'insertion des étamines, il y a rappro-
chement avec ce dernier.
Le Zandolphia lucida K. Sch., Notizblatt, n. 1, p. 24, dont
nous ne connaissons que la très jeune fleur et la feuille, est une
plante de position difficile. Par son inflorescence terminale pou-
vant se développer en vrilles et par sa méristèle absolument
semblable à celle de l’Arcylobothrys, elle a, avec ce dernier, de
l'affinité. Mais ses étamines insérées vers le sommet du tube
comme chez les Carpodinus et les Eulandolphia, ce qu'observe
bien l'auteur, et la nature de son limbe l'éloignent beaucoup de
l'Ancilobothrys et des genres précités. Sa venation est finement
aréolée sur les deux faces sans être colorée. Son limbe très
mince, ses palissades très courtes, ses faisceaux veineux très
rapprochés, annoncent, de même que l'insertion des étamines,
le long style, la glabrescence complète des parties de la plante,
un genre bien distinct que nous appelons et caractérisons ainsi :
Dictyophleba. — Nervation secondaire légèrement ascendante,
tertiaire très fine parallèle à la précédente et ramifiée transversalement.
Veines aérolées très distinctes sur les deux faces et très denses. Méris-
tèle hippocrépiforme d'Ancylobothrys. Inflorescence terminale pou-
to
vant s'allonger en vrille et émettre des crocs. Fleurs petites et glabres.
Sépales lancéolés, obtus, un peu inégaux. Tube de la corolle srêle ren-
flé au sommet, aussi long que ses lobes. Anthères cordées lancéolées
situées vers le sommet du tube. Ovaire légèrement enfoncé dans le ré-
ceptacle (jeune bouton). Style continuant l'ovaire ovoïde lancéolé
épaissi à la base, long et grêle terminé par un stigmate suboblong et
bifide. Ovules (jeune ovaire) formant dix ? rangées sur le placenta et au
nombre de huit à dix par série. Fruit?
D. Zucida (K. Sch.) Pierre. Landolphia lucida Æ, Scz., Z. c.
Habite le Congo à Mukengie.
Une autre plante offrant également certaine affinité avec
l'Ancylobothrys n'est représentée au Muséum de Paris que par
des rameaux privés de fleurs. Ses feuilles, par leur forme, rap-
pellent un peu celles de l'Ancylobothrys mammosa var. mucro-
nata (Dewèvre) Pierre. Sa méristèle est ouverte mais plus large
que longue, avec un massif ligneux beaucoup plus épais que
chez les deux genres précités, et obstrué à sa courbe supérieure
par une zone fibreuse très dense, Son limbe est mince et paraît
posséder un hypoderme. Son mésophylle est traversé par de
longs sclérites ramifiés en tout sens et lui donnant un aspect
tout particulier. Autre trait remarquable : sa nervation secon-
daire est très peu indiquée, et celles de la troisième et quatrième
série sont indistinctes. Évidemment cette plante ne saurait être
rangée dans aucun des genres précédents, moins encore chez
les suivants. De là l’excuse du Sclerodictyon Griffonianum,
plante récoltée au Gabon autrefois par Griffon du Bellay et
portant le n° 315 de sa collection dans l’herbier général du
Muséum de Paris. En la nommant, j'ai voulu appeler sur elle
l'attention du KR. P. Klaine dont le grand zèle est bien connu et
dont les recherches sont toujours heureuses.
Le genre Pacouria Aublet Guyane, (I, 269, f. 105), a été con-
sidéré comme représentant le Zandolphia Petersiana Th. Dyer
(P.et Æ., G. P1.;K. Schum., Z. c.). Il n'est connu que par la des-
cription d'Aublet et par la figure qu'il en donne. Il y a entre le
Pacouria Guyanensis et le Zandolphia Petersiana quelques
points communs, mais il me semble qu'il y en a aussi d'assez
importants marquant leur éloignement et qu'il convient de re-
later. L'inflorescence cirriforme et l'insertion des étamines vers
la base du tube sont les premiers. Les seconds sont plus nom-
| manu SL
breux. Aublet décrit et figure une inflorescence exclusivement
axillaire, et nous savons que généralement elle est terminale
chez l’Ancylobothrys. I] dit bien les fleurs ombellées au sommet
des ramifications de la grappe; mais chez le genre comparé, ces
divisions sont fortement tuméfiées, entourées au sommet élargi
de nombreuses bractées entourant des fleurs sessiles ou presque
sessiles et très rapprochées. C'est ce qui ne se voit pas dans la
figure du ?. Guyanensis. Aublet dit positivement que la co-
roile à un tube court, et c’est ainsi qu'il la représente. Or chez
l'Ancylobothrys, le tube est long et grêle. Il observe que les
anthères ont les deux /oges écartées à la base en forme de fer de
lance, tandis qu'elles sont très rapprochées et reliées à un con-
nectif très proéminent à cette même base chez l'Azcylobothrys.
Il représente un fruit piriforme assez gros, et nous savons qu'il
est rond et bien plus petit chez le genre comparé. On ne peut
d'ailleurs attribuer à l'artiste le fait de ce fruit plus gros qui a
7,5 Cm. sur 5,2 cm., car Aublet dit positivement (%exfe fran-
cars) qu'il à été diminué dans la figure. On pourrait observer
encore que la description du stigmate, que la présence du ca-
lice accru sous le fruit, etc., indiquent des différences entre les
deux genres. Pour nous, le Pacouria, sil'on considère la forme de
ses anthères, pourrait ne pas être uneLandolphiée, C'est en tout
cas un genre suffisamment précis pour mériter d'être conservé.
On à vu, plus haut, que l'Arcylobothrys Petersiana avait
d’abord été rapporté au genre Wz/loughbeir Roxb. non Neck.
Nous suivrons M. O. Kuntze (Revrs. Gen. Il, 412) en adoptant le
nom d'Ancylocladus Wall. au lieu de Wrlloughbeïa. Je ne parle-
rai ici que des espèces dont j’ai pu faire l'étude. Je vais les énu-
mérer d’après les caractères propres à l'ovaire. En Ctiet je
remarque que, chez les vrais Arncylocladus, \'ovaire est en partie
infère, tandis que, chez les autres, il est supère.
I. Buancylocladus. — Méristèle en direction transversale
toujours fermée. Ovaire supère.
1. À. edulis (Roxb.) O.K. 1. c.”
I nest question ici que de la plante de Mac Clelland, de
Rangoon, déterminée au Mus. de Paris : W. #artabanica Wall.
Pour Kurz, c'est une es pèce légitime distinguée par son fruit,
mais que n'admet pas sir J. Hooker (77. of Brit. Ind. 1X,
Mu
624). Le calice se prolonge en un tube au-dessus de l'ovaire,
tube dans cette partie plus court que les lobes arrondis, à peine
atténués et ciliés. La corolle, longue de 1,7 cm., a ses lobes
1,2 cm. manifestement plus longs que le tube. Les étamines sont
bien situées vers le milieu du tube. L'ovaire est enfoncé d’un
tiers dans le réceptacle et on compte sur chaque placenta 6
rangées d’'ovules et 5 à 6 par rangée. L'inflorescence est
bien axillaire, formée de cymes très rapprochées. La nervation
tertiaire est oblique transversale et parallèle.
Tous ces caractères sont ceux des espèces suivantes qui ont
encore les anthères ovales lancéolées, un ovaire toujours glabre
et un stigmate pyramidal. Quant au fruit, un peu obové, dans l’es-
pèce présente il aurait un péricarpe 7xgueux en dehors, charnu
et épais de 6 mm. On sait que les graines sont exalbuminées
dans ce gerne. ;
2. A. Vriesianus."
J'ai étudié cette plante au Musée de Leyden et j’en ai reçu un
échantillon de Teysmann, en 1877, sous le nom de Roeangitan.
Ses rameaux sont épais et très noirs. Ses feuilles sont elliptiques
oblongues, acuminées, décurrentes à partir du milieu jusqu’à la
base en un limbe aigu, sont terminées par une pointe également
aiguë. Les nervures principales, presque horizontales, sont au
nombre de quinze paires et la nervation tertiaire est très peu
distincte. Ses fleurs sont avec leurs cymes de 5 mm. ou de la
longueur du pétiole. Les lobes du cilice et de la corolle sont
ciliés et ces derniers, la fleur n'étant pas adulte, paraissent de
même longueur que le tube. L’ovaire est presque de moitié in-
fère. Le stigmate pyramidal aigu est bordé en bas d’une colle-
rette. Il y a quatre rangées d'ovules par placenta. Le fruit, long
de 7 cm. sur 7 cm., est un peu atténué à la base. Les graines
elliptiques sont longues de 1,8 cm. sur 1 cm. La méristèle est à
peine concave et le limbe est pourvu d'une rangée de cellules
épidermiques. ” |
3. A. minufifiorus sp. nov. (Beccart n. 4030).
Les rameaux sont très noirs et tétragones, très tuméfiés vers
les axes foliaires. Le pétiole, long de 1,2-1,5 cm., est deux fois
plus long que les fleurs. Le limbe est elliptique, aigu à la base,
lancéolé et à pointe obtuse assez large et longue de 1 cm. Il est
coriace, luisant en dessus, muni de 14 à 16 paires de petites
côtes obliques, assez rapprochées et reliées par une nervation
transversale assez distante et assez distincte. Ses fleurs, très
petites (5 mm.), ont un calice obconique (2 mm.) à lobes obtus
et ciliés et une corolle entièrement glabre à lobes un peu plus
longs que le tube. L’ovaire est enfoncé d'un tiers dans le récep-
tacle et plus long que le style. Il n’y a que quatre rangées
d'ovules par placenta.
4. A. Sarawhaensts sp. nov. (Peccari n. 3.925).
Les rameaux noirâtres sont tétragones. Les feuilles sont
assez longuement pétiolées (1,7 cm.), ont 13 cm. sur 5,5 cm.;
oblongues obovées, aiguës à la base, elles sont terminées par
une pointe (4 à 7 mm.) obtuse. Elles sont parcourues par
19 paires de petites côtes rapprochées et reliées par une nerva-
tion transversale parallèle bien accentuée. Les grappes, longues
d'un cm., formées de cymes très condensées et sont légèrement
pubescentes. Les lobes du calice pubescent en dehors sont plus
courts que le tube. La corolle, fxbérulente en dehors, a des lobes
plus courts que son tube quelque peu étranglé et induré au som-
met. L'ovaire est d’un quart enfoncé dans le réceptacle et porte
quatre rangées d’ovules sur chaque placenta. Le stigmate à base
ovoïde et à lobes bien distincts et obtus est plus long que le
style. La méristèle est oblongue transversale et le limbe est
pourvu dune rangée de cellules hypodermiques.
3. À. nodosa sp. nov” {(Peccari n. 1.530).
Les jeunes rameaux noirs, très épais (7-8 mm.) sont très
tuméfiés aux axes. Les feuilles, courtement pétiolées (5 à 10 mm.),
ont de 12 à 15 cm. sur 6 cm. Elles sont elliptiques oblongues
subaiguës à la base et terminées par une pointe obtuse. Elles
ont 12 à 15 paires de petites côtes avec des nervures tertiaires
obliques transversales parallèles et assez distantes. Les cymes
sont absolument sessiles. Le calice, long de 2,5 mm., a les lobes
arrondis et ciliés. La corolle, longue de 11 mm., a les lobes de
même longueur que le tube. L’ovaire, d'un quart infère, ovale
lancéolé, a un style plus long que lui et que le stigmate. Il y a
sur chaque placenta quatre rangées d'ovules. La méristèle, fer-
mée très haut dans le pétiole, a une forme losangique et l’hypo-
derme a une rangée de cellules aussi large que l’épiderme.
(A suivre.)
Le Secrétaire de la Societé, gérant du Bulletin :
Henri Hua.
Paris, «— j, Mersch, imp. 4%, Av, de Châtillon.
CS BULLETIN MENSUEL DÉFENSE
DE LA
SOCIÈTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
L. PIERRE. — Observations sur quelques LANDOL-
PHIÉES (suite). — II. Hypoancylocladus. — Ovaire com-
plètement supère.
6. A. Curtisianus sp. nov. (Melodinus orientalis? Curtis,
non BI, .Pénang).
Jeunes rameaux très noirs presque tétragones et lenticellés.
Feuilles médiocrement pétiolées (8-12 mm.) longues de 11 cm.
sur 4 cm., elliptiques oblongues, obcunéiformes et à pointe
obtuse longue de 7-8 mm., coriaces, rigides, vertes en dessus,
brunes en dessous, munies de 14 à 16 nervures secondaires
reliées par des nervures transversales assez élevées et distantes.
Cymes très courtes, plus courtes que le pétiole, entièrement
glabres. Sépales entièrement libres, arrondis, ciliés et pubéru-
lents en dehors. Corolle, longue de 10 mm., à tube velu en
dedans au-dessus des étamines, aussi long que ses lobes ciliés.
Anthères oblongues lancéolées, ovaire ovale lancéolé à peine plus
court que le style. Stigmate ovale lancéolé aussi long que la
. base grêle du style. Méristèle fermé. Limbe pourvu d'hypo-
derme.
Cette espèce a beaucoup de rapports avec l’4. coriacenus
O. K., mais son calice est pubescent, sa corolle à le tube pubes-
cent eu dedans et non deux fois aussi long que le tube.
6. À. cochinchinensis. (Willoug hbeïa cochinchinensis Pierre.
L. Planchon, Produrts des Apocynées). |
Rameaux noirâtres, lenticellés. Feuilles elliptiques oblongues
portées par un pétiole grêle (6 mm.), aiguës à la base, obtuses
acuminées, lisses, verdâtres en dessus, un peu rougeâtres en
dessous, minces et coriaces, longues de 10 cm. sur 3,5 cm.,
munies de plus de 20 paires de petites côtes très fines et d’une
nervation tertiaire à peine distincte. Cymes dépassant à peine
le pétiole. Sépales libres ovales ciliés. Corolle longue de 9 à
10 mm., à tube à peine plus court que les lobes et pubescent
Eo
contre les anthères. Ovaire ovoïde contenant 4 rangées de
cinq ovules par placenta, plus court que le style. Stigmate
conique plus court que le style. Baie longue de 3,5 à 4 em. sur
3 cm. ovoïde. Graines longues d’un cm.
7. À. glaucinus sp. nov. (Beccari n. 3.335) Sarawah.
Jeunes rameaux à peine tétragones, épais de 2 mm. Feuilles
un peu obliques à la base, ovales elliptiques, pourvues d'une
très courte pointe obtuse, brunes en dessus, un peu glauques
en dessous, pourvues de 6 à 9 paires de petites côtes espacées
de 1,3 cm. reliées par une nervation tertiaire oblique transver-
sale et parallèle assez élevée. Grappe un peu plus longue que le
pétiole (2 cm.) à rameaux assez écartés et à fleurs assez
grandes. Sépales presque entièrement libres arrondies et ciliées.
Corolle longue de 12 à 14 mm., à lobes un peu plus longs que le
tube. Ânthères ovales lancéolées presque sessiles. Ovaire ovale
lancéolé, de même longueur que le style. Stiomate un peu plus
long que la base du style. Placentas pourvus de huit rangées
d’ovules. |
8. A. Peccarianus ©. K. (Willoughbeia Hook. in Gen. PJ.)
Jeunes rameaux, grisâtres, presque ronds, très épaissis aux
nœuds. Feuilles obovées, courtement acuminées, à pointe obtuse
et à base subobtuse, pourvues de 14 à 16 paires de petites côtes
reliées par une nervation intermédiaire oblique, parallèle et bien
distincte. Grappes ovulaires pauciflores à rameau 3 flores dis-
tantes, à fleurs pédicellées. Sépales ovales, arrondis, ciliés. Co-
rolle longue de 5-6 mm. pansue, à lobes plus longs de moitié
que le tube. Ovaire lancéolé plus long que le style. Stigmate
court, conique. Ovules en 4 séries sur chaque placenta. Méris-
tèle concave de bonne heure fermée. Limbe sans hypoderme.
II. Cyclopholis. — Nervation tertiaire descendante de la
courbure des petites côtes et méristèle fermée. Squames gémi-
nées en face de chaque lobe de la corolle. Ovaire supère.
A. Beccarii sp. n. (Melodinus? Beccarii Pierre #55.
M. Par.).
Entièrement glabre, excepté les ailes des bractées et des sé-
pales. Jeunes rameaux striés. Feuilles longuement pétiolées
(2 cm.) ovales oblongues, longues de 6 à ro cm. sur 1,5 à
3,5 CMm., abruptement terminées par une pointe obtuse, arron-
me, 99 2—=
dies à la base, un peu plus pâles en dessous, munies d'environ
trente paires de petites côtes à peine plus élevées que la nerva-
tion tertiaire. Grappes longues de 2 à 3 cm. à rameaux écartés.
et triflores à fleurs portées par des pédicelles longs de 3 mm.
Sépales unis en un tube très court, arrondis et ciliés. Corolle
longue de 8 mm. à lobes elliptiques cordées plus courts que
le tube. Anthères ovales lancéolées insérées au milieu du tube.
Ovaire lancéolé plus long que le style. Stigmate conique.
Dans cette section, qui sera probablement un genre quand
le fruit sera connu ou mieux connu, prendront peut-être place
les À. oblongus (Dyer) O. K. et A4. flavescens (Dyer) O. K.
décrites avec des squames à l’orifice du tube. Cependant, chez
ces dernières, la nervation tertiaire est dite réticulée et l’état de
la méristèle est à connaître. ” |
En résumé, on voit que les Ancylocladus ont chez les Euan-
cylocladus un ovaire en partie infère, que je ne vois pas cons-
taté jusqu'ici, tandis qu’il est supère chez les autres sections. On
remarquera aussi que, chez plusieurs espèces, l’'hypoderme existe
et que, sauf dans quelques espèces, l’inflorescence très courte
est formée de cymes très condensées. Dans toutes les espèces,
la séristèle est fermée et affecte une direction horizontale. Ces
faits ne sont pas sans importance dans une famille où les genres
sont souvent si voisins.
Pourquoi, en effet, le Cyclopholrs ne serait pas un CAzocar pus?
C'est que sa méristèle n’est pas en direction verticale quoique
fermée comme chez le CAzlocarpus. Les lobes de sa corolle ne
sont pas enroulés dans le tube. Le fruit n'étant pas connu, ces
deux caractères suffisent pour l'en écarter. De même pour le
Melodinus qui en a la nervation, mais où la méristèle est tou-
jours ouverte ou hippocrépiforme, et où généralement les lobes
de la corolle sont enroulés dans le tube. La fleur ne suffit donc
pas pour distinguer certains genres. Aïnsi le Cyclopholis a des
squames à l’orifice du tube comme un vrai Melodinus et, dans
quelques espèces de Jelodinus, les lobes de la corolle sont à
peine enroulés dans le tube et sont à peine dilatés, à droite.
Aiïnsi F. Müller, probablement à cause de sa courte inflores-
cence axillaire, a fait le CÆz/ocarpus australis, accepté par
tous les auteurs, bien que son fruit soit charnu. Là, les lobes de
la corolle sont enroulés dans le tube, les squames sont à peine
eV
évidentes, deux caractères que l'on retrouve chez certains
Melodinus. Les graines des Chzlocarpus et Melodinus sont loin
d'être semblables, sauf de légers détails. Mais la méristèle,
ouverte dans toutes les régions, et le fruit charnu obligent de
comprendre, parmi les #elodinus, le Chilocarpus australrs.
Ce qui distingue bien le CAzlocarpus de l'Ancrsitrocladus
et du Melodinus, c'est son fruit, en partie ligneux, et s’ou-
vrant en deux valves régulières, même avant maturité. Son
endocarpe, de même que sa graine, fournissent également
d'excellents caractères. Chez le premier, c'est une masse corru-
guée, noirâtreet coriace, par exemple, chez le C. denudatus BI.
Cependant chez le €. Marïngayi Dyer, cette pulpe est jaunâtre
et contiendrait des fibrilles arachnoïdes. Chez la graine, la ace
ventrale est profondément sillonnée et l'albumen subcorné #'est
nullement yuminé d'après Blume et Hooker. f. L'embryon a
une radicule manifestement plus courte que les cotylédons. Ces
auteurs, qui décrivent l’albumen en partie ruminé, doivent s être
basés sur celui du CAzlocarpus australis F. Müller, qui, pour
cette raison encore, est un We/odinus.
L'inflorescence des CAzlocarpus est le plus souventaxillaire.
C’est une grappe à ramifications assez espacées, à cymes tri-
flores généralement plus développées que chez les Ancylocla-
dus. Les fleurs assez petites ont les sépales presque entièrement
libres... Le tube de la corolle s'étend quelque peu en s’amin-
cissant au-dessus de l'insertion des étamines, insertion qui a
lieu vers le milieu ou un peu au-dessous du milieu du tube, en
ce point fortement renflé dans quelques espèces. Les lobes,
ainsi qu'il a été dit, recouvrant à gauche, sont dilatés sur Île
- bord droit, puis lancéolés. Avant l’anthèse ils sont toujours
enroulés dans le tube, ce qui a lieu également chez beaucoup
de Melodinus, chez l'Otopetalumm et même dans plusieurs gen-
res appartenant à d'autres groupes de la famille. L’ovaire ovoïde
est toujours supère et le stigmate conique et assez petit. On
compte quatre à six rangées d’ovules sur chaque placenta.
Chez les C. suaveolens, denudatus, atroviridrs, le limbe est
dépourvu d’hypoderme et la méristèle, plus longue que large,
légèrement ou profondément concave, est toujours fermée. Elle
l’est également chez le C. alyxzfolius et chez les Chzlocarpus
— IOI —
de Bornéo (Beccarr n. 507 et 3280) qui pourraient être rapportés
aux espèces (Beccart 1659 ef 3266) de Bornéo que cite Ben-
tham, en note, sous ce genre, Là aussi, comme dans les autres
espèces, les lobes de la corolle falciformes émettent à droite un
appendice triangulaire, enroulé dans le tube avant l’anthèse.
Le calice a les sépales dépourvus des quames et l'ovaire n’est
pas pourvu de disque. Ces espèces sont donc bien des Czro-
carpus et non des Ofopetalum, ainsi que le suppose Bentham
(G. P. IT 692). Cependant chez les C. alyxrfolius et chez les
espèces Beccariennes représentées par les numéros 307 et
et 3280 (47. P.) le limbe est pourvu d’un hypoderme... La ner-
vation tertiaire y est une ligne parallèle aux petites côtes, des-
cendante de la courbure marginale de celles-ci et se ramifiant
plus bas en trois branches. Or, ce caractère est également celui
des C’, suaveolens, denudatus et atroviridrs de Blume. À ceux-ci
il faut ajouter celui-là qui, bien que peu important, doit être
signalé, car il se trouve dans toutes les plantes dont nous venons
de parler. Il y a, dans le pétiole, à droite et à gauche, au-
dessus de la courbe supérieure, un petit faisceau tout à fait in-
dépendant, maïs faisceaux qui ne sont bien évidents que dans
les coupes colorées ou extrêmement fines. Ils peuvent être vus
aussi chez les Ancylocladus et Melodinus et d'autres ose de
cette série et des autres séries.
Voici quelques mots sur ces trois séries :
C?, brachyanthus Sp. nov. Jeunes rameaux arrondis et noirs, épais
de 2 mm. Feuilles portées par un pétiole s#1é long de 4-5 mm., oblon-
gues, lancéolées aux deux extrémités, obtuses au sommet, chartacées,
“un peu pâles en dessous, munies de 3 paires de petites côtes presque
horizontales, longues de 6 à 8 cm. sur 2-3 cm. Cymes très condensées
à rameaux sessiles, longues de 1 à 2 mm. Calice à lobes arrondis et
ciliés. Ovaire globuleux aussi long que le style. Ovules en six rangées
Sur chaque placenta. Beccart n. 307. Sarawah, Bornéo.
C?. Beccarianus sp. n. Rameaux grêles subtétragones et d’un noir
intense. Feuilles assez longuement pétiolées (8 mm.) oblongues atté-
nuées et aiguës à la base, courtement apiculées et obtuses, épaisses et
coriaces, un peu pâle en dessous, munies de 18-20 paires de nervures
secondaires, longues de 5-8 cm. sur 2-3 cm. Grappes à cymes pédon-
culées axillaires et terminales triflores. Lobes du calice acuminés et
aigus revêtus d’une matière cireuse, de même forme que les 2 brac-
téoles sessiles à la base du tube. Corolle jeune longue de 5 mm. en-
— 102 —
tièrement glabre à lobes plus courts que le tube et munis, à droite,
d'un appendice triangulaire enroulé dans le tube. Anthères ovales
oblongues, mucronulées à filets courts et ciliés. Ovaire pyramidal aussi
long que le style; style filiforme terminé par un stigmate conique.
Beccari n. 3280. Sarawak, Bornéo.
C'?. alyxifolius Pierre [L. Planch. rod. Apocyn.] Rameaux
grêles, arrondis et bruns. Feuilles | Def. 12 mem. ; lime 9 cm.
long. sur 3,5 cm.] assez longuement pétiolées, lancéolées ou
atténuées aux deux extrémités, à pointe obtuse, aiguës à la
base, coriaces, verdâtres, mais en teinte plus pâle en dessous,
munies d’une trentaine de paires de nervures secondaires très
fines, arquées tout près de la marge. Groupes de cymes de 1 à
3 fleurs, frêles, lâches et à rameaux assez longs, longues de 5 à
8 CM., terminales et axillaires. Calice à lobes arrondis, ciliés
plus longs que le tube. Corolle globale, excepté vers l'insertion
des étamines, à tube, en ce point, fortement renflé, long de
3 mm., plus long que ses lobes falciformes et lancéolés. Ovaire
ovoide, aussi long que le style. Stigmate capité et à courte
pointe bifide. Ovules en quatre séries de cinq sur chaque pla-
centa. Fruit inconnu. Province de Brenhoa, en Cochinchine,
prés de Gia lau me. Herb. EL. Pierre n. 4420.
Cette espèce paraît voisine du C'. atroviridis BL
Les Melodinus, à tort suivant moi, ont été placés bien loin
du CArlocarpus parce que il arrive comme dans les Courma, Neo-
couma, Landolphia que, dans certaines espèces, l'ovaire est in-
complètement biloculaire. Cela a lieu particulièrement, mais
pas toujours, chez le J7. z7onogynus Roxb. Les placentas sont
connivents ou subconnés vers le sommet de la loge, tandis qu'ils
sont entièrement libres, plus bas. Dans la majorité des espèces,
ils sont tout à fait libres, retenus seulement par les cordons pla-
centaires en haut et en bas de la loge unique. Le nombre des
séries d'ovules et des ovules par série, sur chaque placenta, est
également variable, même dans les espèces les plus affines, Le
nombre des séries est de 4 à 10 et celui des ovules de 5 à 10.
Cependant, chez tous les fruits, le péricarpe est pourvu d'un
anneau de cellules scléreuses plus ou moins linéaires, à direction
horizontale et cet anneau prend généralement un développement
tel que la baie devient cortiquée comme chez les Zandolplua.
Les graines aussi ont une conformation caractéristique. Le
tégument en est épais, très rugueux, crevassé et comme muri-
qué. L'albumen est toujours superficiellement ruminé et sub-
corné. L'embryon paraît avoir aussi la radicule plus longue
que les cotylédons (97. australis; M. rnæquilata ; M. scandens,
etc.) Donc par le fruit subglobuleux, ovoïde ou oblong, et
par la graine, c’est un genre bien caractérisé,
On n'accordait pas au calice des squames avant la connais-
sance du 7. polyadenus.l\y en a aussi chez J7. suaveolens Champ.
d'aprèsl'échantillon deC. Wrigth et duMuséum de Paris. IL y en a
encore, bien que très petites, chez le J7.cambodiensts. La corollea
généralement le tube droit, à peine renflé en face des anthères,
cest-à-dire un peu au-dessous du milieu. Cependant chez quel-
ques espèces, le 17. phyllireoides La Biel. dont A. de Candolle a
fait le genre Prcorona, le tube se dilate en unlimbe court, portant
à la base de ce dernier un anneau entier, et plus haut, à la base
des lobes, une rangée de squames. Cela a lieu aussi chez le
M]. celastroides H. Bn, mais là l'anneau inférieur est sublobé
tandis que chez le 7. aeneus H. Bn, les squames ne sont que
de simples callosités. Ces callosités sont, en vérité, très effacées
chez le 47. australis (F. Müll.), Pierre et chez le A. cambo-
diensrs sp. nov. Chez le 47. Panchert sp. nov., les squames sont
très ténues, filiformes et disposées en deux, trois séries très
rapprochées. Autrement, rarement en deux séries, les squames
sont géminées en face de chaque lobe de la corolle et généra-
lement assez longues. Il arrive même que toute la série des
Squames forment un tube exsert, denté ou lobé au sommet, Cela
est surtout manifeste chez le 47. sxaveolens Champ. Quelle que
soit la forme, quel que soit le degré de développement de ces
organes, ils existent toujours chez les Melodinus. Une autre
particularité de la corolle, c'est qu’elle a des lobes quelquefois
dilatés du côté droit et que ces lobes, comme chez les C#7/0-
carpus, Sont enroulés, avant l'anthèse, dans le tube de 1a
corolle, Souvent aussi du même côté, ils sont ou dentés ou sub-
laciniés. Dans quelques espèces (7. phyllirioides, M. cambo-
diensis, M. monogynus, I. Dlailiphinensis), la dilatation est
presque nulle.
Il y a encore deux caractères constants dans ce genre. C'est
la nervation tertiaire qui est une ligne parallèle aux nervures
secondaires et descendante de leur courbure marginale. C'est
aussi une méristèle entièrement ouverte dans toutes les régions
du pétiole et même de la côte. Quant à l'inflorescence, elle est
à la fois terminale et axillaire ou exclusivement terminale. Elle
est d’ailleurs plus ou moins lâche et assez développée, excepté
pourtant chez le 7. oyrentalrs BI. où elle ne diffère pas de celle
des Ancylocladus, c'est-à-dire qu’elle a les ramifications des
cymes très condensées ou très courtes.
Quelques autres particularités signalent aussi cette espèce,
Son inflorescence est toujours axillaire, la nervation tertiaire
tout près de la côte devient ramifiée, les bords supérieurs de la
méristèle se recourbent en dedans, et arrivent presque à se
toucher dans la côte, enfin, c'est le seul Æ/elodinus connu qui
ait l'ovaire séminifère. Par son fruit, par sa graine, comme par
sa corolle, c'est un Aelodinus. C'est surtout dans cette espèce
que ies lobes de la corolle sont fortement dilatés à droite,
pour ne pas dire appendiculés, et sont profondément enroulés
dans le tube avant l’anthèse. De [à le besoin de placer dans une
section spéciale Zrdodinus le M. orientalis BI.
Nous conserverons la section P/eurocephalus K, Schum. pour
les espèces australiennes à inflorescence latérale, bien que nous
n’ayions pu étudier les 77. acutiflorus (F. v. Müll.) F. v. Müll.
et 17. Guzlfoyler F, v. Müll. Cette section sera caractérisée
d’après le 47. australis. Pierre. |
Cependant nous comprendrons parmi les Æwmelodinus des
espèces qui ont l'inflorescence à la fois terminale et axillaire et
celles qui l'ont exclusivement axillaire, parce que, par l’ensemble
de leurs caractères, rien ne les en sépare.
(À suivre.)
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin :
Hexe: Hua.
Paris. — J, Mersch, imp., 4%, Av. de Châtillon.
No 18. BULLETIN MENSUEL
DE LA
SOCIÈTE LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
H. DE BOISSIEU. — Quelques mots sur les MITELLA. —
L'examen des collections envoyées du font par M. l'abbé
Faurie, et conservées au Muséum de Paris, m'a permis de déter-
miner Le espèces nouvelles de /z#e/la. Je les ai décrites pré-
cédemment dans le Pulletin de l'Herbier Boissier (août 1897),
sous les noms de 7. stylosa et M. integripetala. Cette découverte
n'a pas seulement pour effet de doubler le nombre des Mella
_ asiatiques connus, qui de deux passe à quatre (47. #uda L., japo-
nca Miq. et les espèces nouvelles). Elle modifie nos connais-
sances sur l’organographie des //z7/ella, ce qui amène à modifier
d'une façon sensible la diagnose et les subdivisions du genre.
C'est sur ces points d'ensemble et en dehors du cadre de mon
article précédent, que je désire aujourd'hui présenter quelques
observations.
Le genre Wz1ella remonte à Tournefort, maïs ce genre, tel
que l’entendit cet auteur, était très hétérogène. Il fut établi sur
trois espèces, aujourd’hui réparties dans des genres, même dans
_ des familles différentes : z%eZla dibhylla L., Triarella cord:i-
Jolra L. et Brxa orellana L. (cf. Tournef, Fe ed. III, 242, et
pour l'identification des phrases caractéristiques, L. Speczes,
plantarum, pass.). En outre, la diagnose des Zns#itutiones, très
_ élastique, permit à Boerhave, dans son Zxdex alter plantarum
quæ.… Lugduno Batava aluntur, de décrire comme Az#ella la
plante devenue depuis Linné le Æeuchera americana. Linné,
par des exclusions justifiées, restreignit le genre Æz%ella dans
ses bornes naturelles, et le constitua à peu près tel que nous le
concevons aujourd'hui. Il en sépara le Zeuchera dans le Systema
naturæ, ed. I (1735); le Prixa dans le Corollarium generum
plantarum (1737); enfin le 77arella dans le Drissertatio nova
£enera resp. Chenon (1751). La diagnose des Az/ella que nous
pouvons considérer comme fondamentale est celle qui est immé-
= TO
diatement postérieure à ces exclusions, celle du Genera planta-
yum, V° édit., n° 496 (1754).
Voici cette diagnose : MITELLA 7.: Cal. Perianthium mo-
nophyllum, semiquinquefidum, campanulatum. Cor. Petala 5,
multifido-capillaria, calyce duplo majora, calyci inserta. Se.
Filamenta decem subulata, calyci inserta, corolla breviora,
Antheræ subrotundæ. Ærsf. Germen subrotundum bifidum,
styli vix ulli, stigmata obtusa. Capsula ovata, unilocularis, bival-
vis, valvulis planis æqualibus. Se. plurima.
Linné ne connut que deux espèces de /z7ella : M. dibhylla
et zuda. Par un hasard remarquable, ces espèces appartiennent
au même groupe dont elles sont aujourd'hui encore les seuls
représentants. C'est à ce groupe-là seulement, la section ÆEwr-
fella Torr. et Gray, que la diagnose donnée ci-dessus s'applique
dans sa plénitude.
Plnsieurs découvertes allaient bientôt amener à élargir cer-
tains caractères trop rigides de la diagnose linnéenne. D'abord
celle des Æ/rrella à 5 étamines. On en fit au début un genre à
part sous le nom de Hrellopsis Meissn. ou Drummondia DC.
Ce genre doit être réuni aux Æ/z/ella, comme il l'a été par
Torrey et Gray, Bentham et Hooker, et tous les auteurs mo-
dernes. Des deux verticilles de 5 étamines, l’un opposé aux
sépales, l’autre aux pétales, c'est tantôt l'un, tantôt l’autre qui
font défaut. Il y a à tout prendre autant de différence, sinon plus,
entrele 7. {rrfida Grah. qui a 5 étamines opposées aux pétales
et le A7. pentendra Hook. qui en a 5 alternant avec eux, qu'iln y
en a entre l’une de ces espèces pentandres et le 47. #uda à
10 étamines.
Linné donnait comme une caractéristique du genre Aztella
des pétales multifides capillaires. Or, on a découvert depuis
Linné le 47. irrfida Grah., à pétales trifides comme l'indique son
nom, le 47. ovalis Greene à pétales tantôt trifides, tantôt quin-
quéfides, le 47. integripetala Nob. à pétales toujours entiers, Île
WW. stylosa Nob à pétales tantôt entiers, tantôt trifides. Ce der-
nier caractère est commun à ma plante et à une espèce améri-
caine nouvellement décrite, dont j'ignorais l'existence quand
j'ai établi mes diagnoses : le 47. vrolacea Rybd. (cf. Bull. of
Torr. Bot. Club, mai 1897). Ces deux espèces appartiennent
d’ailleurs à des sections différentes. Il résulte des faits que je
nn KO)7 ar:
viens d'énumérer que le degré de division des pétales varie
beaucoup dans le genre /7#ella comme dans le genre voisin
Tellima (si l'on comprend les Zz#hophragma). Ce caractère,
instable dans une même espèce, ne peut pas même servir à
constituer des sections.
Sur les points qui précèdent, la découverte des nouvelles
espèces japonaises n’a fait que confirmer des faits établis. Mais
voici d’autres points, au moins aussi importants, sur lesquels une
de ces espèces, le JZ.ztegrrpetala, bouleverse complètement les
notions acquises. Cette plante est une véritable intermédiaire
entre les Æ77ella et les 7zarella. Elle a la placentation et la
capsule des uns, les pétales et les styles des autres. Plutôt que de
créer un genre monotype, j'ai cru devoir décrire ma plante
comme //7/ella qui est celui des deux genres avec lequel cette
plante présente en somme le plus d’affinités : elle est d’ailleurs
pentandre, et on ne connaît pas de 7Y7arella à 5 étamines,
Les Mrtella et Trarella différaient jusqu'ici par un certain
nombre de caractères bien tranchés. Les 77arella ont 5 sépales
entiers, toujours 10 étamines, l'ovaire à peine soudé au calice,
bifide au sommet, à lobes terminés par deux styles allongés et
divergents, passant insensiblement en un stigmate à peine plus
large qu'eux, les placentas basilaires, de sorte que la partie
supérieure de la paroi interne de l'ovaire est dépourvue d’ovules,
la capsule ovale, bivalve au sommet, à valves très inégales,.
Les Mzella, — à la réserve, bien entendu, du Ÿ. rntegripe-
fala, —ont 5 pétales pectinés ou, au moins, quelques-uns trifides,
10 ou 5 étamines, l'ovaire plus ou moins soudé au calice,
bivalve au sommet, mais à valves soudées pendant l’anthèse.
Les styles sont décrits de diverses manières par les auteurs,
tantôt comme soudés, tantôt comme distincts. En réalité, sui-
vant ce que j'ai pu observer dans bon nombre d'espèces, notam-
ment Z7. pentandra, japonica, stylosa, au moment où la fleur
s'épanouit, ils sont dans Îa plupart des cas agplutinés, et ne se
séparent qu'après la floraison. La chose est certaine pour les
espèces à styles un peu allongés. Pour les espèces à styles pres-
que nuls, pour lesquelles Torr. et Gray affirment la complète
indépendance de ces organes, j'ai bien cru constater une très
faible soudure dans la fleur jeune ou le bouton, mais l’observa-
tion est délicate et sur ce point je n'affirme rien. En tout cas,
— 108 —.
les styles sont toujours parallèles, rapprochés, terminés par un
stigmate capité. Les placentas occupent la majeure partie de la
paroi interne des feuilles carpellaires. La capsule est suborbi-
_ culaire, à valves très égales.
Le M. integripetala a les pétales entiers. Jusque-là rien de
bien extraordinaire, étant donnée l'intécrité fréquente de ces or-
ganes dans les 47. séylosa et violacea. Maïs, de plus, ces pétales
sont élargis et ciliés à la base, ce qui leur donne tout à fait le
facies des pétales du Z7arella cordifolia, par exemple. Les
styles sont exactement des styles de 77arella, allongés et di-
vergents dès l'épanouissement de la fleur, passant insensiblement
en stigmate. Les autres caractères sont ceux de //z/e//a. Pour-
tant l'ovaire est plus nettement et plus précocement bifide que
dans les autres espèces du genre, et la placentation un peu plus
basilaire. La capsule est bien une capsule de Mztella. La plante
fructifiée ressemble beaucoup aux autres J7/ella à tige feuillée.
Si l'on veut maintenir cette plante de transition parmi les
Mritella — et je ne vois guère le moyen de faire autrement à moins
de multiplier bien inutilement les genres, — il faudra encore
élargir beaucoup la diagnose du genre Yztella. Je propose
d'isoler cette espèce aberrante dans un sous-genre à part, Spw-
yiomitella, nom que j'ai déjà employé comme nom de section
(Bull. Herb. Boissier. loc. cit.). Je groupe les autres espèces
connues dans un premier sous-genre, Pectinella et conserve à
titre de divisions secondaires les sections établies et maintenues
par Torr. et Gray (F7, of North America, 1, 585), sur le nombre
et la position des étamines seulement, les sections fondées sur le
degré de division des pétales n'ayant aucune valeur. Le nom de
Witellina Meissn. étant plus ancien que celui de Az#ellasna Torr.
et Gr., c’est le premier qui doit être conservé.
_ Voici la diagnose et les divisions proposées. Les modifica-
tions à la diagnose de Bth. et Hook. sont indiquées par des
lettres italiques.
MITELLA Zourn. — Calycis tubus brevis, apertus, ultra
ovarium dilatatus, et basi ei adhærens, lobi 5 patentes valvati.
Petala 5 calyci inserta saepius pectinato pennatifida, rarius tri-
frda vel integra, Stamina 10 vel saeprus 5 petalis opposita vel al-
ternia, brevia, cum petalis inserta, antheræ cordatæ vel renifor-
mes. Ovarium globosum, superum 1-loculare. S4y/r'2 terminales.
Ovula + placentis parietalibus affixa. Capsula subglobosa,
1 locularis, erostris, apice exserta, bivalvis, polysperma ; semina
parva erecta vel horizontalia, obovoidea, testa laevi nitida.
oubg. I, — PECTINEZLZA Nob. Petala pectinata, vel
trifida, rarissime nonnula integra; styli primum approximati,
paralleli, capsula dehiscente vel paullo ante divergentes. Stio-
mata capitata.
oect. I. — Eumitella Torr.et Gray. loc. cit. Stamina 10.
Espèces connues : M. dphhylla L. (Amérique du Nord);
M. zuda L. (incl. 47. cordifolia Lamk. M. prostrata Michx.)
(Amérique du Nord, Asie septentrionale).
Sect. II. — Mitellina Meissn., Torr. et Gray. incl. /z1e]-
astra Torr. et Gray. Stamina 5, cum petalis alternantia.
Espèces connues : 7. caulescens Nutt.(Orégon); M. Brewerr
Gray (Californie); #7. frifida Grah. (Montagnes Rocheuses):
M. ovalis Greene (Californie); #7. violacea Rydb. (district de
Montana). An huc 7. diversifolia Greene? (Californie). (La
diagnose du Flora franciscana ne parle pas de la position des
5 étamines par rapport aux pétales.)
Sect. III. — Mitellaria Meissn., Torr. et Gray. Stamina
5 petalis opposita. |
Espèces connues : A7. pentandra Hook. (Amérique du Nord);
W. japonica Miq. (Japon); 47. stylosa Nob. (Japon).
Subgen. Il. — SPURIOMITELLA Nob. Pull, herb. Borss.
loc. cit. (pro sectione). Petala integra, basi latiora. Styli jam
initio liberi divergentes, in stigmata sibi vix latiora sensim
abeuntes.
Espèce connue : {7. sntegripetala Nob.
Le genre Mrtella réserve probablement encore des surprises
aux botanistes descripteurs. Maximowictz, à propos du 47. japo-
nica, indique au Japon trois espèces indéterminées. Rien ne fait
penser que nos deux plantes nouvelles soient parmi ces in-
connues.
L. PIERRE. — Oôservations sur quelques BÎIXA CÉESNE
Je sais bien que cette famille a été réduite aux seules Bixées
(WARBURG, L#lansenf. UI, 307.), mais je n’en vois pas la
nécessité. J'ai déjà dit que les Flacourtiacées, avec les genres
Flacourtia, Ludia, Doryalis, Neumannia, Xymalos, Physena,
TOR
Nemmnaron, et peut-être 7remenra, devaient être placées parmi
les Dicotylédones-Monoxylées. J'ajouterai que les SoZsia,
Octolepis et Microsemma peuvent être rangés dans le voisinage
des Thyméléacées probablement avec le Gonystylus. Quant aux
Ropalocarpus et Plagiopteron, ils doivent former des séries
distinctes parmi les Capparidacées, car ce sont aussi des Mo-
noxylées. Par conséquent, les Gonystylacées et les Rhaptopéta-
lacées (Scyfopétalacées) doivent être placées bien loin des
Malvales, et les Moringacées, comme Trixylées, doivent se rap-
procher des Léguminosées. |
À moins de faire des séries : Erythrospermées, Oncobées,
Pangiées, Hydnocarpées, Abatiées, Scolopées, Homaliées,
Idesiées, Caséariées, autant de familles, je crois préférable de
les comprendre parmi les Bixacées. La valeur de ces groupes
n'est pas évale, bien s’en faut. On sent bien que les Hydno-
carpées pourraient n'être qu'une section des Pangiées et que
les Oncobées pourraient comprendre les genres Pawsoma, Da-
sylepris, Pyramidocarbus, Cerolepis et Camplostylus, car le
réceptacle légèrement concave, le passage insensible des sé-
pales aux pétales sont exactement ce que nous voyons chez les
Oncobées. Peut-être même les deux séries devront être con-
fondues, car il y a des Oncoba, l'O. dentata Oliv., par exemple,
ayant cinq sépales, cinq pétales et le style simple exactement
comme chez l'Eryfhroshermum et le Scottellra.
Ce dernier genre peut-il être un Dasy/eprs, ainsi qu'on l’a
dit? [Warë. Z, c.] Il serait plutôt un ÆEryfhrosher mum. En effet,
ce Scoftellia a cinq sépales, cinq pétales, cinq étamines, enfin une
fleur aussirégulière que possible, si bien que, sans la présence des
squames, sans la manière d’être du style et sans l’arille, tout se-
rait d'un Æryéroshermum dont il a exactement le fruit déhiscent,
à péricarpe épais et dur. Pour Baïllon, le Dasyleprs est aussi un
Rawsonta. Je suis de l'opinion de M. Warburg. Il y a dans
l'inégalité des pièces du périanthe, dans l’inflorescence de ce
dernier genre, différence évidente. Chez le Dasylepris, le récep-
tacle est beaucoup plus épais et plus concave. C'est exactement
celui de l'Oxcoba Klaïnrr. I] n'a que trois sépales, car la 4° fo-
liole du périanthe, bien qu'ayant la consistance et la forme de
ces derniers, a déjà à sa base une squame. Les cinq pétales qui
ont ES D nn
viennent ensuite sont beaucoup plus cunéiformes avec des squa-
mes plus glanduleuses et plus épaisses. Je remarque aussi que,
dans la fleur mâle, l'ovaire, bien conformé, quoique plus petit,
porte en face de chacun de ses ‘placentas 3 côtes exactement
comme dans certains Eryfhrospermum et Oncoba. Je n'ai jamais
trouvé de pistillode dans les fleurs du Rawsonia, pas plus que
chez l'Oxcoba, le Pyramidocarpus et le Cerolepis. Bref, chez
le Dasylepis, le nombre des pièces du périanthe est de 9, tan-
dis qu'il est de 13chez le Rawsoma. Chez ce dernier, l'ovaire
est pyramidal, atténué en un style court terminé par 3 à 4 di-
visions rapprochées, dressées et bilobées, correspondant à
autant de placentas. Chez le Dasyleprs, il est ovoïde, terminé
par un style plus long ou aussi long que lui et par 3 dents stig--
matiques. Les étamines, dans ces deux genres, forment trois à
quatre séries au bord interne du réceptacle concave dont nous
avons parlé, au fond duquel est inséré, l'ovaire sesszle. Cepen-
dant, je ne vois pas décrits le fruit du Dasyleprs, ni la graine du
Rawsonia, de sorte que, en dehors de Îa fleur, nous ne pouvons
encore savoir si ces deux genres ont plus d’affinité avec l'Oxcoba
qu'avec l'ÆEryfhroshermum.
Les pièces extérieures du périanthe chez le Pyramridocarpus
sont petites, et les intérieures pétaloïdes, plus grandes, arrivent
aussi, contre les étamines, à changer de forme et à redevenir
plus petites, du moins d’après la jeune fleur. Le réceptacle con-
cave et l'ovaire pyramidal terminé par trois petits styles, rap-
pellent le Rawsonra, dont aussi cette plante a l'inflorescence
spiciforme. Son fruit s'ouvre en 3-4 valves et contient quelques
graines à tégument charnu en dehors. C’est donc la graine de
l'Eryérospermum, celle de l'Oncoba et peut-être aussi celle du
Rawsonia.
On voit la grande affinité de ces genres. Il en est de même
pour le Cerolepis. C'est un arbre de6 à 8 mètres [X. P. Xarne,
n. 455 et 249] habitant les environs de Libreville comme le Py-
ramidocarpus. Ses rameaux légèrement squameux et gris sont
terminés par des feuilles alternes, assez distantes, dont les pé-
tioles épaissis au sommet sont longs de 6 à 12 cm. Le limbe
oblong ou obové est terminé par une pointe obtuse longue de
12 cm.; il est un peu atténué et arrondi à la base. Coriace, gla-
NE
bre, parcouru des deux côtés par 8 à 10 nervures arquées près
du bord et par une nervation tertiaire et des veines réticulées
assez élevées, il a de 16 à 24 cm. de longueur sur 8 à 11 cm,
Ses grappes, longues de 6 à 10 cm. portent une dizaine de rà-
mules longues de 2 à 5 mm. et comprenant de une à cinq fleurs
(2 cm.) pédicellées (1 em.). Les fleurs des ramules supérieures
sont le plus souvent hermaphrodites, tandis que celles des infé-
rieures sont presque toujours du sexe mâle.
Le réceptacle concave porte de dehors en dedans deux à
trois sépales obovés, concaves et persistants, tandis que les 6 à
11, le plus souvent 9 pétales, sont très caducs, obovés, atténués
à la base, quelque peu pubescents et longs ‘de 7 mm. Les éta-
mines forment au moins quatre séries et sont insérées au bord
interne du réceptacle comme dans les OUxcoba. Elles sont pubes-
centes, à filets plus courts que les anthères oblongues lancéo-
lées et terminées par un connectif subulé et curvé. L'ovaire
presque sessile, ovoïde, se continue en un style plus long que
lui, sillonné comme lui et partagé en quatre lobes disposés en
croix, plus courts que [a partie inférieure du style et sans mani-
festation stigmatique autre que deux courtes fentes. Les pla-
centas sont au nombre de quatre et portent chacun une soixan-
taine d'ovules disposés en 8 séries. Le fruit, long de 4,5 sur
3,9 cm., est ovale, atténué ou subpyramidal, parcouru par
quatre sillons correspondant à la déhiscence septicide. Le pé-
ricarpe est épais de 3,5 mm., ligneux en dehors, tandis que son
mésocarpe spongieux est parcouru par des fibres. Il a une dé-
hiscence tardive et contient 16 à 20 graines ovales, anguleuses,
longues de 10 mm., soit environ par valve, 4 à $ graines. Le
tégument mince, crustacé, est revêtu d’une couche charnue assez
épaisse, exactement comme chez les Eryfhrospermum, Pyra-
midocarpus et Oncoba. L'albumen très épais, subcorné, est un
peu plus long que l'embryon formé d'une radicule un peu plus
longue que les cotylédons elliptiques et aplatis. ‘
(À suivre.)
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin :
30 Avril 1899. Henri Hu.
Paris. — 3, Mersch, imp. 4ts, Av. de Châtillon.
Not. BULLETIN MENSUEL
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
L. PIERRE.-— Observations sur quelques BIXACÉES (suite).
— J'aidistribué cette plante, avec dessin à l'appui, en janvier 1896:
mais cette analyse, faite d’après un très jeune bouton trouvé sur
la grappe fructifère, ne m'avait fait voir que deux sépales et
quatre pétales. On voit que ces organes peuvent varier suivant
l’âge de la fleur, puisque les folioles du périanthe peuvent s'éle-
ver jusqu au nombre de dix à treize. Depuis, M. Gilg, du Musée
de Berlin, a publié [Wo#z6latt, 1698, p. 57.] un genre très voi-
sin, dont l’ensemble des caractères, particulièrement l'inflores-
cence, l'absence de rudiment d'ovaire, les sépales persistants,
le nombre des pièces du périanthe et des placentas annoncent
un Cerolepris. Je ne vois de différence que pour le style qui au-
rait des branches plus longues que sa base indivise. Quoi qu'il
en soit, le Campiostylis Gilg est très voisin du Cerolepris et du
Pyramidocarpus. Si je ne me prononce pas plus nettement sur
le Camptostylrs et le Pyramidocarpus, c'est qu'ils sont encore
imparfaitement connus. En effet, le fruit du premier n’est pas
décrit et la fleur du second n’est connue qu'à l’état jeune.
Nous avons dit plus haut que le Scortellia Oliver paraissait,
malsré la présence de squames à la base des pétales, avoir, par
la régularité de ses fleurs, une grande affinité avec l'Æryfkro-
sperimum., En eftet, il y a différence absolue dans la forme des
cinq sépales et cinq pétales ; le nombre des étamines y est de cinq,
tandis qu'elles sont indéfinies chez le Dasylepis. Les anthères
profondément tendues dans leur moitié inférieure ont les lobes
divariqués et tordus comme chez les ÆEryéhroshermum. Le fruit
est absolument le même. Bref, sans la présence des squames,
sans la graine arillée, on ne pourrait pas les distinguer.
On connaît déjà le S. Zeonensis Oliv. (ook. Ic. PI, 2265).
L'espèce suivante S. X/arneana en est bien distincte et habite le
Gabon. C’est un arbre de 12 à 15 mêt. à ramules assez grêles
privées de stipules. Les feuilles, courtement pétiolées (pez,
ml l'AS
7 mm.; /ybe 7 à 12 cm. sur 3 à 6 cm.), sont elliptiques obovées,
atténuées et aiguës à la base, terminées abruptement par une
pointe assez longue (12 à 15 mm.) et obtuses, coriaces glabres,
munies de 6 à 7 paires de nervures secondaires ascendantes, con-
fluentes loin de la marge et reliées par une nervation tertiaire
assez fortement réticulée. Les grappes simples au nombre de 236,
axillaires et terminales, sont longues de 3 à 7 cm. Les fleurs
unisexuées ou hermaphrodites, assez petites (5 mm.), sont de
la longueur des pédicelles. Les sépales entièrement libres et
glabres, obovés, sont un peu plus courts dans la série extérieure.
Les pétales, longs de 2 3/4 mm., sont émarginés et obovés, tri-
nervés et velus à leur marge supérieure. Les squames, adhé-
zentes aux pétales à leur extrême base, sont aussi velues et
subbilobées. Les anthères sont moins longues que les filets,
profondément échancrées et à lobes plus longs que leur con-
nectif, L'ovaire, beaucoup plus réduit dans les fleurs mâles, est
ovoïde, légèrement stipité, trigone, terminé par trois petits
lobes à peine moins longs que Île style. Il y a une douzaine d'o-
vules ascendants sur chacun des trois placentas. Le fruit, sub-
globuleux, glabre, ponctué, est long de 9 mm. sur 7 mm. Le
péricarpe est épais, ligneux sur ses 2 faces, mais subéreux vers
le centre. Il s'ouvre en 3 valves très rigides. Il ne contient qu'une
graine longue de 6 mm., large de 5 mm., dont le tégument
osseux est revêtu en dehors d'une couche charnue assez mince,
mais rugueuse comme chez les Oncoba. Un arille s'étend de sa
base presqu'’à la chalaze dans le sens du raphé, mais est moins
développé de l’autre côté. L’albumen est très épais, presque
charnu et plus grand que l'embryon. Les cotylédons aplatis et
ovales sont à peu près de la longueur de la tigelle,
Chez les genres dont nous venons de parler, les placentas
quoique proéminents sont loin d'atteindre le centre de la loge
et leurs ovules ascendants sont terminés par une chalaze épaisse.
Chez le Centroplacus, les placentas forment presque des cloisons
complètes ainsi qu'il arrive dans certaines Tiliacées. C'est au
bord de ces lames placentaires, d’ailleurs moins développées
dans la partie supérieure de l'ovaire, où sont insérés les deux
ovules de chaque loge incomplète. Ces ovules, au lieu de la di-
rection ascendante commune à tous les genres précités, sont des-
cendants et sans développement de leur chalaze. Bien que la
ed (Le cœur
graine aît, comme chez le Scoztellia Klaïneana, un arille incom-
plet, cet arille est ici double et d'une teinte rouge orange; le
tégument toujours rugueux ou muriqué chez les genres dont
il vient d'être question, est ici tout à fait lisse, mais quelque
peu charnu dans sa couche extérieure, tandis qu'il est crustacé
en dedans. L'albumen charnu loge à sa base un embryon 4 à
5 fois plus petit que lui, dont la radicule supère est deux fois
plus courte que les cotylédons aplatis et elliptiques. À ces
différences, si faibles qu'elles puissent paraître, mais néanmoins
caractéristiques danses groupesdontils’agit, ilconvient d'ajouter
que le calice persistant est manifestement cupulaire dans sa
partie inférieure chez le Cexfroplacus et que les squames sont
unies en un tube court, dont les petits lobes oppositipétales
sont alternes et unis quelque peu aux cinq filets des étamines
rudimentaires et oppositisépales. Tous ces caractères se retrou-
vent dans la fleur mâle, Mais là, les filets sont plus larges, plus
longs et sont surmontés d’anthères didymes basifixes et à loges
souvrant en dedans. L’ovaire est oblong lancéolé aussi long
que les pétales et, quoique bien conformé et pourvu d’un style
plus long, les lobes en sont beaucoup plus courts et les ovules
très petits en sont stériles.
Le Centroplacus glaucinus [R. P. Klaïne, n. 1120, 1232 et
1239] habite le Gabon. C'est un petit arbre de 8 à 15 mètres.
Ses jeunes rameaux sont grêles et glabres. Les stipules sont
subulées, très petites et très fugaces. Les feuilles sont ellipti-
ques ou oblongues | $e7. 6 mm.; Z#be 15 sur 6,5 cm. ou bien
12 CM. Sur 3 Cm.] terminées par une pointe de 12 à 18 mm. cour-
tement mucronée, atténuées obtuses et un peu obliques à la
base, glabres, glauques, munies de 7 paires de nervures secon-
daiïres reliées par une nervation tertiaire transversale parallèle
et assez rapprochée. Les grappes axillaires sont plus courtes
que les feuilles et pauvrement ramifiées. Les fleurs, petites, ont
un calice et des pétales velus en dehors, un ovaire tomenteux
et le fruit de 7 mm. sur 5 mm. pubérulent, s'ouvre en 3 val-
ves suboblongues ou elliptiques. Ce fruit ovoïde a un péricarpe
à peine charnu en dehors et très charnu en dedans. Son méso-
carpe est crustacé. Ses 3 loges incomplètes, bien que les cloi-
Sons en soient très rapprochées, contiennent chacune une seule
graine. L’arille dont nous avons parlé a la longueur du raphé
descendant et n’enveloppe qu'une partie de la graine.
— 116 —
Ainsi, les différences principales, permettant de distinguer
un Centroplacus d'un Scortellia, intéressent le calice persistant
et pourvu d’un tube, des pétales sans squames, un disque quin-
quélobé adhérant aux filets des étamines, la suppression de ces
dernières dans la fleur femelle, un fruit à mésocarpe crustacé et
à endocarpe revêtu en dedans d’une couche charnue très
épaisse, enfin un tégument c7ustacé. Bien que par l’état dioi-
que des fleurs, par son disque et sa placentation, il y aït assez
d’éloignement entre le Centroplacus et les Scottellia et Erythro-
spermum, c'est dans ce petit groupe [Æ7y#hrospermées] carac-
térisé par ses fleurs régulières que je placerai provisoirement ce
nouveau genre.
La forme du placenta est aussi très caractéristique chez
l'Æoplestigma. I] s'avance, au nombre de deux, assez profondé-
ment dans l'unique loge d’un ovaire didyme; et là, il se partage
en deux branches divergentes recourbées en arrière et portant
chacune un ovule ascendant. Par son calice (11 mm.) campanulé,
un peu induré en bas, membraneux en haut, terminé par trois,
peut-être deux lobes valvaires soit naturellement, soit par dé-
chirure, il se rapproche des genres PBuchnerodendron Gürke et
Prockiopsis Baill. Ses pétales (16 mm.) jaunâtres, au nombre
de 6 à sept, sont plus longs que le calice et à peine plus grands
que les étamines et que le style. Ils sont imbriqués, obovés,
émarginés, denticulés, très atténués à la base et là, adhérents
aux fulets staminaux. Les étamines au nombre de 20 et davan-
tage sont disposées en trois séries et leurs filets filiformes, plus
longs que les anthères, sont insérés sur une soyfe de coussin peu
élevé et situé à la base de l'ovaire. Les anthères linéaires oblon-
gues, tétragones, obtuses, à déhiscence latérale, sans connectif
apparent, sont attachées dorsalement au tiers inférieur vers leur
base. L'ovaire sessile aussi large que haut, glabre, se termine
par deux styles recourbés dans le bouton, plus tard quelque
peu exserts, connés dans une très faible partie, à leur base et
terminés par deux stigmates turbinés ou en forme de sabot con-
cave. Le fruit n’en est pas connu.
L'Æoplestigma Klaïneanum habite le Gabon à une Nues
taine de kilomètres de Libreville [R. P. Klaine, n. 1368|.]enai
pas de renseignements sur son bois. C’est un bel arbre de 20 à
25 mètres. Ses jeunes rameaux sont gris, pubescents, sans trace
de stipules. Ses feuilles sont alternes (pet. 1,7 cm., limbe long
de 27 cm. sur 11, 5 cm.) assez longuement pétiolées, obovées,
terminées par une pointe courte et obtuse, sensiblement cunéi-
formes à partir du tiers supérieur et franchement aiguës à la
base. Elles sont coriaces, brunes et pubérulentes sur l’une et
l’autre face. Elles possèdent de dix à douze paires de nervures
secondaires alternes, légèrement ascendantes; confluentes avec
courbure arrondie tout près de la marge, fines et peu élevées
en dessous, reliées par une nervation tertiaire assez distante et
parallèle. Son inflorescence terminale, nue à la base, est une
grappe de 11 cm. portant quelques ramules assez courtes (un à
2 cm.) et des fleurs presque sessiles longues de 1, 7 cm.
Il y a dans la collection du Docteur Spire une espèce de la
série des Oncobées récoltée sur le plateau sablonneux de Braz-
zaville, au Congo, que nous rapporterons avec doute au genre
Oncoba, bien que par son pistillode tantôt court, tantôt aussi
long que les étamines, et par son calice persistant formé de
trois pièces libres excepté à la base, maïs d’une texture co-
riace, elle ne convienne pas à ce genre. En effet, chez les Ox-
coba que j'ai pu étudier, les sépales sont d'une épaisseur à peu
près identique à celle des sépales et tombent bien avant ces der-
niers. Il est aussi très rare d'y rencontrer un rudiment de g'yné-
cée. Fait plus grave, ce dernier se termine toujours, dans les
deux états précités, par quatre styles bifides, ce que nous
n'avons jamais vu chez l'Oncoba. Ce pistillode est une colonne
(courte ou longue) tétragone, et cela rappelle le genre Cero/eprs
dont c’est le caractère quant à l'ovaire, mais dont la fleur mâle
est dépourvue de ce corps. Les pétales au nombre de 9 à 10
sont disposés en trois séries. Ils sont obovés et portés par un
pied étroit et cilié. Les étamines très nombreuses forment huit
séries un peu plus courtes que les pétales. Les anthères basifixes
linéaires oblongues courtement mucronées, à déhiscence mar-
ginale, ont les loges séparées par un connectif assez large et
sont beaucoup plus courtes que leurs filets. La fleur femelle
n'est pas connue, L'inflorescence est une petite grappe [1 cm.]
triflore qui m'est arrivée détachée, mais qui semble naître à des
axes privés de feuilles. Les pédoncules sont longs d'un cm. et
la fleur adulte à un diamètre de 7 cm.
L'Oncoba Spireana est un arbre de 8 à 10 mètres qui fleurit
NTI —
au mois de juin. Ses jeunes rameaux, épais de 3 mm., sont pu-
bescents et pourvus de stipules subulées. Ses feuilles sont
alternes et portées par un pétiole canaliculé long de 5 cm. Elles
sont ovales acuminées, terminées par une pointe courte et
large, largement arrondies à la base, un peu ondulées, mem-
braneuses, un peu glauques et légèrement pubescentes dans le
jeune âge. Longues de 12 cm. et larges de 11 cm., elles pos-
sèdent cinq à sept paires de nervures secondaires et leur nerva-
tion tertiaire est franchement parallèle et transversale. L'aspect
de cette plante est celle du tilleul. Aussi la rangeons-nous, à
cause de la manière d’être de ses sépales et de son pistillode,
dans une section ylras{trum, qui pourrait être un genre si
l'ovaire et le fruit inconnus fournissent quelque caractère plus
décisif.
Il y a un Oxcoba assez voisin de l'O. glauca que je distingue
de cette espèce par des feuilles oblongues, atténuées ou cunéi-
formes, par ses stipules subulées, par des grappes axillaires très
courtes quant au pédoncule commun, mais à fleurs longuement
pédicellées, enfin par son fruit lisse ovoïde privé de la pointe
caractéristique et terminale de l'O. glauca. De l'O. spinosa
Forsk., dont il a le fruit, on le distingue par l'absence d’épines
sur les rameaux, par les pétioles très longs, les feuilles entières,
les pédicelles très longs, le calice, etc... L'espèce paraît très
commune dans les environs de Libreville [À. P. XVarine, n. 109
el 221. — Jolly, n. 17.1 où elle serait connue sous le nom de
MW'poga |KVaïne] :
Oncoba Klainii z. sp. — Arbor 5-6 met., ramulis angulatis
argillaceo-papillosis, stipulis subulatis [5 mm.], foliis [feé. 4-7 cm.
longo; lamin& 12-25 cm. longä, 5-8 cm. latä] longè petiolatis, oblongis
basi attenuato-rotundatis, apice cuspidatis, coriaceis glabris subtüs
subfuscis, costulis utrinque 6-8 ut nervi tertiarii transversim paralleli
sat eminentibus; racemi axillaris pedunculus crassus brevis [2-5 mm.]
1-3 florus, pedicellis longis [4-5 cm.] floribus magnis 7 cm. latis, sepa-
lis 3 obovatis [2 cm.] cito deciduis quàm petala 12-15 obovata, cuneata
membranacea, puberula, paullüm crassioribus minoribusque; stamini-
bus petalis brevioribus 6-8 seriatis, interioribus minoribus, antheris
lineari-oblongis basifixis vix mucronatis filamentis multüm breviori-
bus; ovario ovoideo ruguloso leviter sulcato; stylo elongato apice mi-
nutè 5 dentato, placentis 5 parüm elevatis, ie 6-8 seriatis; capsulà 4,
5 cm. long /æv7 subovoideà stigmatibus sessilibus coronatâ; pericar-
pio crasso ad medium carnosulo ægre dehiscente ; seminibus angulatis
[3 mm.] pulposis attamen integumento crustaceo extüs Zevi/er muri-
cato, albumine oleoso; radiculà cotylidonibus sub-longiore,
Parmi les Homaliées et dans le sous-genre P/ackvellia, je
placerai à côté de l'/7. stpulacenum Welw. l'espèce suivante
[R. P. Klaine, #. 367 et 6721, habitant les environs de Libreville.
Homalium sarcopetalum 7. 59. — Arbor 4-10 met., ramulis
puberulis, stipulis reniformis petiolo (3 mm.) tripld longioribus, foliis
alternis elliptice vel oblongè obovatis abruptè acuminatis (aprcwlo lato
mucronato 1 cm. longo) basi cordatis, serrato dentatis, utrinque glabris
et lucidis, coriaceis, .costulis 10-14 jugis ut nervi tertiarii transverse
paralleli subtüs elevatis, racemis folium æquantibus, ramosis, uti flores
5-7 meri densè glmerati, pubescentibus, calycis tubo ovoideo, sepalis
[1 mm.] ovato-acutis pubescentibus; petalis (3 mm.) obovatis basi
cuneatis, valdè carnosis, puberulisque, staminibus petalis oppositis
et duplè brevioribus; stylo ovario breviore apice 5-7 lobo; placentis
totidem apicem cavitatis propè insertis, ovula 7 descendentia, geren-
tibus.
D'autres Bixacées du Gabon existent dans mon herbier, mais
encore trop incomplètement représentées pour en parler aujour-
d'hui. Toutes les plantes dont nous venons de parler sont fran-
chement du groupe Dicotylédone-Tryxylé.
L. PIERRE. — Caractères du fruit de l'ACROSEPALUM
KLAINEANUM. — Le fruit de l'A. Xlaëneanum (Voyez Soc.
Lin.,p.22|[1898].) que je viens de recevoir, accentue l'autonomie
de ce genre. C’est une capsule déhiscente de la base, par quatre
valves, s'étendant à peine jusqu’au milieu. Le péricarpe mince, lé-
gèrement coriace en dehors, est recouvert d'épines très pressées,
grêles et longues d’un cm. Son endocarpe est mou et ne laisse
voir aucune trace de cloisons. Les graines, au nombre de 6 à 20,
sont agglomérées au centre et retenues par une sorte d’arille
qui enveloppe chacune d'elles. Cet arille ou ce faux arille n’a
aucune adhérence avec le tégument, bien que les légères émi-
nences glanduleuses dont ce dernier est parsemé puissent faire
supposer que, à un âge moins avancé, il y ait rapport entre ces
deux parties de la graine. Ce tégument, dont la couche inté-
rieure est, dans une minime partie, crustacée, est assez épais,
presque charnu en dehors et pourvu de nombreuses cavités
sécrétrices, à contenu glutineux. L’albumen bilobé, plan con-
LOL
vexe, est charnu. L'embryon aussi long que ce dernier est formé
de deux cotylédons elliptiques, cordés, trinervés et aplatis,
deux fois au moins plus longs que la tigelle à direction infère,
Cependant chez les graines non arrivées à maturité, l'embryon
est plus court que l’albumen et les cotylédons sont plissés ainsi
qu'il arrive assez souvent chez les genres de Tiliacées et de
Bixacées.
Sans les cavités sécrétrices dont nous venons de parler, sans
l’état du bois, on peut se demander quel caractère essentiel
invoquer pour séparer les Tiliacées des Bixacées (à l'exclusion
des Flacourtiacées). En effet, dans les deux familles, il y a des
sépales valvaires, des pétales définis, des étamines groupées en
faisceaux, un ovaire à loges plus ou moins incomplètes, des
ovules ascendants et descendants, un fruit capsulaire, des graines
albuminées. Et pourtant, par l’ensemble des caractères, on voit
de suite qu'un genre donné appartient plutôt à l’une des deux
familles qu’à l’autre. Bien que son fruit et que sa graine soient
plus de la manière d'une Bixacée que d’une Tiliacée, néanmoins
c'est bien à cette dernière qu'appartient l’Acrosepalum par ses
sépales entièrement libres et valvaires, par ses pétales définis
et valvaires, par ses faisceaux d’'étamines, par son ovaire en
partie cloisonné. |
L'A. Klaineanum a d'abord été connu comme un petit ar-
brisseau dressé, croissant à l’ombre de Îa forêt. Il vient d'être
rencontré g72#pant par le KR. P. Klaine. En cet état il a tous les
caractères que nous avons donnés. Cependant il convient de
signaler une grappe un peu plus fournie, des fleurs un peu plus
grandes, un ovaire plus muriqué, caractères probablement
acquis par une vie plus normale, plus luxuriante, car la plante
qui s'élève au-dessus des végétaux qui l'entourent puise dans
l'atmosphère des éléments d'autant plus nourrissants. Nous
comprendrons donc sous l’4. XTaineanum les numéros 409,
434, 604, 70, 613, 1194, 1218 et 1354 de la collection du À. ?.
Klaïine et le n° 18 de la collection Aufran communiqué par
M. Heckel.
Le Secrétaire de la Societé, gérant du Bulletin :
10 Mai 1899. Henri Hua.
Paris, — J. Mersch,imp.,4&t#, Av, de Châtillon.
N° 15. | BULLETIN MENSUEL
DE LA
SOCIÈTE LINNÉENNE DE PARIS
(Nouvelle Série)
RP PTS PR SES Le
A. FRANCHET. — Syy les caractères de la distribution géo-
graphique des CYRTANDRACÉES de la Chine et description
de quelques espèces nouvelles. — Si l'on se place au point de vue
du nombre, la famille des Cyrtandracées est l’une de celles dont
l'accroissement a été particulièrement rapide. En 1845, on n’en
citait dans le Prodrome que 130 espèces suffisamment connues.
En 1883, M. C. B. Clarke en signalait 460 espèces, chiffre que
les recherches faites en Chine et au Tonkin depuis fee ans ont
élevé à plus de 530.
our ce total, la flore de l'Inde, de la Malaisie et de la Chee
ne comprennent pas moins de 420 espèces, ce qui indique que
c'est bien dans cette région, comme l’a dit du reste M. Clarke,
qu'il faut placer le principal centre actuel d'agglomération
des Cyrtandracées. Cette famille projette d’ailleurs deux rayon-
nements qui partent de ce grand centre, l’un pénétrant au Japon,
où l’on trouve trois espèces qui n’ont point encore été rencon-
trées ailleurs, l’autre s'avançant jusque dans les Balkans et les
Pyrénées avec trois ou quatre espèces absolument spéciales à ces
régions.
Ces cinq à six espèces, propres à deux stations disjointes,
sont d’ailleurs les seules qui aient été observées en dehors des
régions où la famille est plus ou moins largement représentée
en dehors de l'Asie, c'est-à-dire l'Afrique et l'Océanie, où do-
mine le genre Cyrandra.
Mais ce n’est pas seulement par le nombre que la Malaisie et
l'Asie occidentale peuvent être considérées comme le centre
actuel de la famille, mais c'est encore à cause de la multiplicité
des formes qu'on y rencontre. Ainsi, tandis que toutes les es-
pèces africaines et océaniennes rentre dans 20 genres seulement,
les espèces de la flore malaise et asiatique sont réparties dans
37 genres. |
Il résulte de ces observations que la famille des Cyrtandra-
25 ou
cées se comporte comme un certain nombre de genres étudiés.
à ce point de vue, tels que Parnassia, Isopyrum, Delphinium,
Adonrs, etc., etc., qui, tous, ont le centre actuel de leur plus
riche représentation dans l’Asie occidentale et ne se retrouvent
à l'Est et à l'Ouest de ce centre que dans des localités disjointes,
caractérisées surtout par l’appauvrissement de leur production
spécifique. |
Il serait prématuré de donner aujourd’hui l'explication de
cette donnée bien réelle et dont l'importance ne saurait être mise
en doute. La géographie botanique n’est pas constituée unique-
ment de faits généraux dont on demande l'explication à la phy-
sique du globe. Les faits particuliers serviront beaucoup à
l’éclairer, même en se contentant momentanément de leur cons-
tatation. Quand on aura nettement établi que la flore alpine de
l'Europe n'est qu'un reflet affaibli d’une flore beaucoup riche en
formes spécifiques et génériques, la relation entre deux flores
importantes sera établie ; on verra comment l’une découle de
l’autre et l’on sera souvent mis à même d'expliquer certains
faits, demeurés longtemps obscurs à cause de lacunes en partie
comblées. C’est ainsi que certains genres n’ont été conservés
que parce qu'ils sont monotypes en Europe, la multiplicité de
leurs espèces en Asie établissant toutes les transitions que l’on
peut supposer, et c'est ainsi que grâce à la connaissance de la
flore de ce pays, on peut aujourd’hui interpréter ce qui semblait
jadis tout à fait obscur. Dans cet ordre d'idées, il devient donc
impossible d'admettre la valeur générique d’un certain nombre
de genres admis et qui ne sont en réalité que des formes géo-
graphiques égarées, si je puis me servir de ce terme, à l'extrémité
d'un rayonnement tel que ceux dont je viens de parler : le Zeon-
topodrum, le Ligularia, le Senecillis sont plus particulièrement
dans ce cas et, pour en parler, il faut avoir vu et étudié les formes
asiatiques qui sont probablement les prototypes de ces genres
représentés en Europe par une seule espèce.
Je n'aurai donné le plan général de répartition des Cyrtan-
dracées qu'en ajoutant qu'on en trouve aussi en Amérique 9 ou
10 espèces réparties en trois genres dont deux, Mepeanthus et
Anelanthus, sont spéciaux à l'Amérique du Sud ; le troisième,
Klug1&, appartient en même temps à la flore indienne.
Aux espèces chinoises déjà connues, viennent s’ajouter les
cinq suivantes ; j'en signale en outre deux autres de la Ma-
laisie qui méritent de ne pas rester plus longtemps inédites dans
l’herbier du Museum.
Æschinanthus bracteata Wall, Caz. 704; Clarke, Com.
et Cyrtandr. de Beng., tab. 43-44."
Hab.— La Chine occidentale, au voisinage du Mékong,
dans la chaîne de séparation avec je Salouen, au col de Fou
kou kouang entre Lo tso lo et Piao tsen (Prince Henri d'Or-
léans).
Plante de l’Assam et du Khasia.
Didissandra plicata sp. nov. (Bæoïdes). — Folia omnia rosulata
petiolata, limbo e basi attenuato lanceolato, obtuso vel subacuto, lon-
gitudinaliter plicato, plicis regularibus crassis simplicibus vel apice
breviter furcatis ; petiolus foliaque subtus lanuginosa, supra glabra ;
scapi plures, foliis 2-3-plo longiores, glaberrimi, pluriflori; cymæ
subumbellatæ, pedicellis glaberrimis inæqualibus; calyx 5-partitus,
3-4 mm. longus, lobis obtusis; corolla pallide violacea, ad faucem
albida, 1-2 cent. longa tubulosa, infra faucem ampliata, ore oblique
truncato, labio superiore breviore, bilobo, inferiore trilobo, lobis om-
nibus ovato-rotundatis ; stamina fertilia 4 ; stigma bilobum ; capsula
_2 cent, longa stylo 5-plo longior, glabra, compressa.
Hab, — China in provincia YŸunnan, ad fissuras rupium calcarea-
rum, alt, 2500 m. in monte Ma eul chan, ad collum Pi iouse circa Ta pin
tze, supra Hokin tchéou (Delavay, n. 3.837).
Espèce qui ne paraît pas avoir encore été signalée en dehors
du Yunnan, où elle est assez répandue dans les grandes mon-
tagnes au are de Tali. Elle peut être aisément confondue avec
le D. Januginosa dont elle diffère par des caractères constants ;
ses feuilles sont plus étroites, plus régulièrement lancéolées, et
leur surface présente des plis épais, plus nombreux et plus ré-
guliers. Ses hampes et son inflorescence sont toujours absolu-
ment glabres. Dans le D. Zanuginosa, les hampes et l'inflores-
cence sont toujours plus ou moins laineux et les plis, quand ils
existent, ne sont point réguliers et sont peu saillants en dessus.
M. Delavay observe que le 2. flicata croît ÉRnE des stations
plus élevées que le 2. Gun
Didissandra Fargesii sp. nov. (Bæoides). — Folia omnia rosu-
— 124 —
lata, breviter petiolata, limbo 6-10 cent. longo, haud plicato, lanceo-
lato, margine crenulato, basi attenuato, obtuso vel acuto, margine et
ad petiolum subtusque ad nervos pilis ruñs lanuginosis vestito, facie .
superiore pilis strigosis minutis, adpressis consperso ; nervatio pinnata,
supra inconspicua ; scapus foliis longior præsertim basin versus pilis
rufis glandulisque parvis hirtellus ; pedicelli parce glandulosi, sæpius
bifidi, 3-4 umbellati, floribus 2-4-plo longiores ; calyx hirtellus, 5-par-
titus, 4 mm. longus, lobis acutis lanceolato-linearibus. Corolla atropur-
purea vix 1 cent. longa tubuloso campanulata, sub regularis, labiis inter
se fere æquilongis, lobis brevibus rotundatis. Stamina fertilia 4 ; ovarii
basim discus annulato cupularis cingens; capsula 20-25 mm. longa,
glabra, lineari-lanceolata, præsertim inferne attenuata.
Fab, — China, prov. Su tchuen, ad rupes humidas prope Mou koua
keou in vicinate Tchen kéou tso, alt. 1000 m. (R.P. Farges, n. 1455).
Espèce très distincte par ses fleurs d’un pourpre brun, ses
corolles tubuleuses campanulées, par la forme lancéolée des
feuilles finement strigilleuses en dessus, laineuses en dessous.
Didissandra Morgani (S//pnotrix)." — Suffrutex humilis, præ-
sertim inferne glandulosus ; folia caulis apicem versus approximata,
petiolata, petiolo pilis rufis hirtello, 1-2 cent. longo; limbus glaber,
obovato lanceolatus, præsertim inferne angustatus, 6-10 cent. longus
circum circa inciso dentatus, dentibus denticulatis arcuato-ascendenti-
bus ; scapi plures, hirtelli, folia paulo superantes; calyx 5-partitus,
5-6 mm. longus, segmentis lanceolatis, acutis, paucidentatis; corolla
4 cent. longa (pallide violacea ?) basi breviter arcuato-tubulosa, mox
ampliato-dilatata, labio superiore breviore bilobo, inferiore trilobo,
lobis omnibus rotundatis; stamina basi arcuata per paria approximata,
stigmate obconico-capitato, truncato.
Hab, — Malacca, ad So noy (de Morgan, 1884).
Espèce remarquable par ses feuilles glabres, incisées, den-
tées en scie et ses grandes fleurs qui rappellent celles du Drdrs-
sandra Mihierr.
Hemibœæa gracilis (subcapitata). — KRhizoma gracillimum, elon-
gatissimum ; caulis 1-2 decim. altus, sracilis, glaber, erectus, superne
tantum foliatus ; folia breviter petiolata, sæpius, 4 per paria opposita
(nunc 6, inferioribus subalternis) ; petioli basi liberi, nec ullo modo
cymbiformes ; limbus parce et minute denticulatus, basi plus minus at-
tenuata, acuta vel obtusa, apice acuminatus, subtus pallidus, perfecte
glaber, supra pilis rarissimis conspersus vel omnino nudatus ; flores
es 125
(abortu) solitarii, rarius gemini, pedunculo communi 6-10 mm. longo ;
bracteæ ovatæ, longe mucronatæ calycem totum occultantes ; calyx
. membranaceus, 5-partitus, lobis oblongis ; corolla rubescens extus pi-
losula, superne punctata.
Hab. — China, prov. Su tchuen, in rupibus ad Mou koua keou prope
Tchen keou tin, alt. 1.200 m. (R. P. Farges).
Voisin surtout de l'Æ. subcapitata dont l'A. Henryr doit être
maintenu distinct, contrairement à ce que j'ai dit dans le Pu/le-
tin du Museum (1899), p. 252.
_ Les trois emibæa du groupe subcapritata sont d'ailleurs
très rapprochés ; ils peuvent être distingués comme il suit :
_ A, Henryt Clarke. — Folia petioli basi dilatata connata ;
bracteæ muticæ vel breviter mucronatæ ; flores 3-4 capitati. Planta
robusta.
H. capitata Clarke. — Petioli basi haud dilatata ; bracteæ
muticæ vel breviter mucronatæ ; flores 3-4 capitati; planta ro-
busta. |
Æ., gracilis Franch. — Petioli basi haud dilatati; bracteæ
longe (5-7 mm.) mucronatæ; flores solitarii vel gemini ; rhizoma
et caulis gracillima.
Monophyllæa hirtocalyx sp. nov. — Planta pilis criniformibus
raris, præsertim in petiolo, hinc inde conspersa ; caulis 15-20 cent.
altus; folium, membranaceum 15-25 cent. lonsum, cordato-ovatum,
glabrum margine integro tantum ciliolatum, nervis tenuibus infra
confertis, supra laxioribus, omnibus ascendentibus; inflorescentia
e ramulis pluribus (10-15) inæqualibus 6-10 cent. longis, reflexis,
glabris; flores racemosi sæpius gemini, pedicellis capillaribus, pilo-
sulis 5-10 mm. longis; calyx sub anthesi 2 mm. longus, lanugi-
nosus, sepalis leviter imbricatis, lanceolato-acutis demum striolatis
accrescentibus (4-5 mm.) subglabris; corolla calyce triplo longior.
(circiter 7 mm.); labium superius inferiore brevissimo multo longius,
vix plus quam 1 mm. latum ; ovarium stipitatum, ovato-oblongum, basi
disco inæquilatero.
Hab. — Malacca ad Ipsh, in spelunca Boukit Tcheura dicta.
Cette espèce, par son inflorescence, n’a de rapport qu'avec
le M. Horsfieldii R. Br.; elle en diffère par ses calices florifères
couverts d’une laine assez épaisse et non tout à fait glabres,
comme il est dit dans la description. Le 4. Horsfieldii man-
CO ——
quant à l’herbier de Paris, je ne puis signaler d'autres diffé-
rences,
Rhynchoglossum obliquum Blume. Bijd, p. at
Hab. — China, prov. Kouiïtchéou, au fond de la grotte du nine
lette, à Lopié (Bodinier, n. 1951).
Répandu dans l'Inde et la Malaisie,
Pour résumer ce qui concerne l'existence des Cyrtandracées
en Chine, j'ajouterai que les récentes découvertes portent à 58
le chiffre des espèces de cette famille appartenant à la flore de
cette région. Ce chiffre n'est point définitif, et de nouvelles dé-
couvertes sont à présumer à cause des conditions spéciales que
demandent la recherche de ces plantes, souvent cachées dans
des ravins profonds ou végétant sur des rochers inaccessibles.
Sur les 58 espèces de Cyrtandracées observées en Chine,
52 appartiennent en propre à la flore de ce pays ; 8 lui sont
communes avec d'autres régions, l'Inde surtout ou la Malaisie.
Toutes ces espèces sont réparties dans 15 genres, dont 4 sont
spéciaux à la Chine : Pyzmulina, Petlrocosmea, Petrocodon et
Hemibæa. Un seul, Srepilocarpus, a été jusqu'ici considéré
comme propre à l'Afrique. On a constaté l'existence d’une espèce
dans la Chine occidentale. Les Pæa sont remarquables en ce
qu'ils sont représentés en même temps à Magellan et dans la
Chine, en passant par la Polynésie,
Telles sont dans leurs grandes lignes les caractères géogra-
phiques des Cyrtandracées chinoises. On voit quelles s'y com-
portent comme dans tous les pays où la famille à des représen-
tants, soit que l’on considère leur rareté, les stations qu'elles
affectionnent et surtout le caractère endémique de chacune de
leurs espèces.
L. PIERRE. — Su /'ANCYLOBOTHRYS PYRIFORMIS.
_— Dans notre étude sur les Landolphiées en cours de publi-
cation (Pull. Soc. linn. Paris, N.S., n° 11), nous avons séparé
du genre Landolphia le Z. Petersiana Dyer sous le nom de
Ancylobothrys Petersiana. En effet, la méristèle hippocrépi-
forme, l'hypoderme plus large que l'épiderme, une nervation
caractéristique, des veines aréolées, une inflorescence à la fois
axillaire et terminale très longue dont les rameaux finissent en
ombelles et se contournent en crocs, une corolle dont le tube
est allongé et aminci, les étamines situées vers la base du tube,
un stigmate à base subglobuleuse, un ovaire quelque peu en-
foncé dans le réceptacle, enfin un péricarpe dépourvu d'anneau
scléreux, caractères contraires à ceux des vrais Landolphia,
justifient cette séparation. Dans l'espèce que nous allons dé-
crire, la méristèle est bien hippocrépiforme, ouverte dans toutes
les régions, cependant ainsi qu'il arrive chez quelques Carpo-
dinus, ily a, à la courbe supérieure de cette méristèle, trois à
quatre petits faisceaux très distants qui manquent chez les
vrais Ancylobothrys et comme le péricarpe y est privé d'anneau
scléreux, c'est avec le Carpodinus que ce genre a le plus grand
rapport. Par l'inflorescence longue, enroulée en crocs, ainsi
que nous l'avons dit plus haut, par la nervation de quatrième
degré aréolée, l'Axcylobothrys pyriformis ne peut appartenir
au genre Carpodinus. La présence de l'hypoderme, la forme
de la méristèle, celle de l’inflorescence et la nature du péricarpe
l'éloignent du Zandolphra.
L'Ancylobothrys pyriformris est une grande liane qui est
exploitée pour son caoutchouc. Elle habite le Gabon [R. 2.
ÆVatne, n. 1401]. Sauf une légère pubescence roussâtr: formée
de poils articulés très petits, particulière aux très jeunes ra-
meaux et à l'inflorescence, elle est entièrement glabre. Ses
rameaux sont épais de 6 mm. et ponctués de lenticelles quand
ils sont vieux. Ses feuilles opposées [éf. 15 à 18 mm. et cana-
liculé, limbe 14 à 17 cm. sur 7,5 à 8 cm.], elliptiques ou ellip-
tiques oblongues, faiblement atténuées ou arrondies à la base,
Sont abruptement terminées par une pointe aiguë longue de 8 à
10 mm. Brillantes, un peu brunes à la face supérieure, opaques
en dessous, elles sont épaisses et coriaces. La nervure secon-
daire de même que les veines aréolées est canaliculée à la face
Supérieure et assez élevée en dessous. Au nombre de 14 à
10 paires, cette nervure secondaire est presque horizontale et
confluente, sous forme d’arcs à 6 mm. de la marge. L'inflo-
rescence à la fois axillaire et terminale, plus longue dans le
Second cas, a 4 à 40 cm. de longueur. Les ramules longues de
3 à 5 cm., recourbées en crocs, sont terminées par 2 Ou 3 om-
belles de cymes, très courtes (1 à 3 mm.), où les fleurs sont très
ee en et . d'a après . cicatrices. de :
|
1,4 cm. L'embryon a une courte radicule (2 ##.) enchâssée
- entre les lobes de cotylédons foliacés très ondulés sur les bords,
__ cordés à la base et de même longueur que us dont
* coque lobe a une épaisseur de 5 mm.
Ainsi cette plante diffère des espèces d'Ancylobothrys con
par des feuilles plus grandes, plus épaisses, pourvues
_d’une méristèle contenant de petits faisceaux isolés à sa courbe
Supérieure et par son fruit piriforme ve/oufé. Ses affinités quant
à la grandeur des feuilles sont avec l'A. robusta Pierre, repré-
sentée au Muséum de Paris, par la plante de Wan. n. 1764,
qui a un limbe plus arrondi à la base, dix à onze paires de ner.
vures secondaires et une pointe moins aiguë.
Publié le 30 Novembre 1899.
Le Secrétaire de la Société, gérant du Bulletin :
Henri Hua. |
Fotis. =» J. Mersch, imp.,4%, Av, de Chàäülion,
ie a grappe ee
- tifère. Les fleurs, en effet, mont pu être observées, Le fruit .
2 piriforme, velouté, d'un jaune rougeâtre, contient une dizaine
de graines et a une longueur de 7 à 15 cm. sur G- 13 un peu
au-dessous du sommet. Il est très atténué à la base, mais sessile.
22 Le péricarpe entièrement charnu, dépourvu d'annean sclé.
. yeux, épais de 1 cm. Les graines sont elliptiques, plus ou
_ moins anguleuses, entourées d’une épaisse couche tubuleuse,
_ certainement dépendance hypertrophique d'un tégument très
mince, et adhérant à l'albumen corné plan convexe, bien que
ui peu sinueuse particulièrement vers la circonférence, Longue
de 3 cm., large de 2 cm., son diamètre transversal est de
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