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Cornell University
Ithaca, N. Y.
Cornell University Library
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= COLLECTION
SUITES À BUFFON
FORMANT
- AVEC LES ŒUVRES DE CET AUTEUR
UN
COURS COMPLET D'HISTOIRE NATURELLE
PUBLIÉES AVEC LA COLLABORATION
de. Membres de l'Institut de.France,
de Professeurs du Muséum d'Histoire naturelle de Paris,
et dediverses Facultés,
de Membres de la Société Entomologique de France, ete.
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| INSECTES COLÉOPTÈRES
RORET, LIBRAIRE-ÉDITEUR
RUE HAUTEFEUILLE, 49,
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HISTOIRE NATURELLE
INSECTES
COLÉOPTÈRES
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HISTOIRE NATURELLE
DES
INSECTES
GENERA
COLÉOPTÈRES
EXPOSÉ MÉTHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JUSQU'ICI
DANS CET ORDRE D'INSECTES.
PAR
M. Th. LACORDAIRE
Officier de l'Ordre de Léopold, Professeur de Zoologie et d'Anatomie comparée à
l'Université de Liège, Membre associé de l'Académie des sciences et belles-lettres de
Belgique, Mombre honoraire ou correspondant des Sociétés entomologiques de
France, de Londres, de Stettin, de Berlin, de la Néerlande, de Bruxelles, de
Russie, ete, etc.
TOME SEPTIÈME
CONTENANT
LES FAMILLES DES CURCULIONIDES (surre), SCOLYTIDES,
BRENTHIDES, ANTHRIBIDES ET BRUCHIDES.
PARIS
À LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET,
RUE HAUTEFEUILLE, 12.
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DES
COLÉOPTÈRES
FAMILLE ELXII.
CURCULIONIDES
(SUITE).
LÉGION II
CURCULIONIDES PHANÉROGNATHES.
COHORTE EI. .
CURCULIONIDES PHANÉROGNATHES APOSTASIMÉRIDES.
Hanches postérieures plus ou moins séparées, rarement contiguës ;
le prosternum souvent canaliculé entre elles.
De même que chez les Synmérides la contiguité de ces hanches
souffre quelques exceptions, il y en a ici à leur séparation, et il n'existe
aucun caractère commun qui puisse servir à faire reconnaître les
genres chez lesquels elles se présentent (1).
(4) Je ne me dissimule nullement que cette division des Curculionides pha-
nérognathes en Synmérides et Apostasimérides, que j’ai empruntée à Schœn-
herr en la géuéralisant, est le côté faible de mon travail, Aussi ne la donué-je
‘que pour ce qu’elle vaut, en attendant qu'on ait trouvé mieux. Afin de remé-
dier, autant que faire se peut, à l'inconvénient des exceptions dont il s’agit,
voici la liste des genres où elles existent. Plusieurs d’entre enx ne se composent
que d’une seule espèce; chez quelques-uns, les hanches antérieures ne sont
Coléoptères. Tome VII. 1
2 CURCULIONIDES.
On a vu que dans la Cohorte précédente il n’est pas rare que le pros-
ternum soit excavé et même canaliculé en avant des hanches anté-
rieures, sans que cette excavation puisse s'étendre entre ces dernières
par suite de leur contiguité. Ici, outre qu’elle est infiniment plus fré-
quente et affecte très-souvent la forme d’un canal, rien ne l'arrète et
elle peut se prolonger indéfiniment en arrière, au point d'envahir
quelquefois (par ex. PanoLcus) l'abdomen. Erichson a dit quelque part
que ce canal ne pouvait servir à un arrangement naturel des espèces
qui le possédent. Je crois, au contraire, qu'on ne parviendra jamais
à les classer convenablement si l’on ne tient pas le compte le plus
rigoureux des conditions dans lesquelles il se présente (1), et en parti-
eulier des pièces thoraciques qui concourent à sa formation. Ces con-
ditions sont au nombre de quatre.
4° La plus simple, qui est en même temps très-commune, à lieu
lorsqu'il n’est bien limité qu'en avant des hanches antérieures, ou
(cas très-rare) lorsque se prolongeant jusqu'au métasternum qu'il n'en-
tame jamais, le mésosternum ne prend aucune part à sa formation et
ne le limite par conséquent pas en arrière.
90 ]! est nettement limité par une saillie verticale et en demi-cercle
qu'envoie le prosternum immédiatement en arrière des hanches anté-
rieures. Cette disposition est très-exceptionnelle.
3° Sa limite postérieure est formée par le mésosternum qui sou-
vent, en mème temps, ferme sur les côtés l'intervalle qui existe entre
les hanches intermédiaires et les antérieures. Gette forme est com-
mune, et l'on verra plus bas, à propos des Cryptorhynchides, que les
modifications que subit le mésosternum peuvent fournir de bons
caractères.
4 Enfin ilse prolonge sur le métasternum et mème sur l'abdomen.
Dans ce cas, dont il y a d'assez nombreux exemples, le mésosternum
est divisé en deux moitiés latérales, où, ce qui est plus commun en-
core, il ne forme plus qu'une partie du plancher du canal.
Ces quatre formes ont été réalisées chez les Cryptorhynchides et
m'ont servi de point de départ pour leur classification. Quelques-unes
d’entre elles, mais très-rarement toutes à la fois, existent également
dans quelques autres groupes.
Ces insectes présentent en outre, dans la structure de leurs orga-
contiguës que chez queïques espèces seulement : GYMNETRON, ÉCTATORHINUS,
AcentRus,[THyPoRus, CONOTRACHELUS, PHACECORYNES, SPHENOPHORUS, XERODESMUS,
OxvraYNenUS, ORTHOGNATHUS, SIPALUS, Nesoconpyzus. Il va de soi que dans un
grand nombre d’autres genres, Ja séparation de ces hanches est très-faible,
(1) Rien de plus vague que la description qu’en donnent Schœnherr et pres-
que tous les auteurs, mème les plus récents. Quand ce canal dépasse les han-
ches antérieures en arrière, ils se contentent de dire qu’il se prolonge ou non
sur la poitrine, sans même indiquer le plus souvent si sa limite postérieure est
formée par le mésosternum ou le métasternum.
CURCULIONIDES. 3
nes buccaux ou, plutôt, de leur cadre buccal, quelques particularités
intéressantes, mais comme elles n'existent que dans leurs derniers
groupes, il serait prématuré d'en parler en ce moment. j
La Cohorte comprend tout le reste des Mécorhynques de Schænherr,
plus quelques-uns de ses Orthocères. Elle se divise aussi en deux
Phalanges basées non, comme celles des Synmérides, sur le pygidium
recouvert où non, la structure des crochets des tarses, etc., mais sur
des caractères empruntés aux antennes et aux tarses.
Massue antenuaire articulée ; art. 3 des tarses bilobé. L
—— compacte; —— presque toujours entier. IL.
PHALANGE I.
Organes buccaux à l’état normal (1). — Massue antennaire articulée
chez la plupart, jamais composée d'un article basilaire très-développé,
les autres étant très-courts et Spongieux. — Tarses en général spon-
gieux en dessous, avec leur 3e article bilobé.
Ces caractères, les seuls qui distinguent essentiellement cette Pha-
lange de la suivante, ne sont pas plus absolus que ceux qui séparent
les Apostasimérides des Synmérides. I] existe, en effet, ici quelques
genres (par Ex. COELOSTERNUS, CYLINDROCERUS, LEPTOSCHOINUS, etc.) chez
lesquels la massue antennaire, surtout celle des mâles, est allongée,
sans divisions apparentes, veloutée, et ne conserve même pas tou-
jours un vestige de son 4e article qui à gardé sa structure cornée.
Mais jamais, ce qui est très-commun dans la Phalange suivante, ce
1% article ne se développe avec excès, tandis que les autres sont
très-réduiis et spongieux. Les exceptions à la forme normale des tar-
ses sont beaucoup plus rares, mais, par Compensation, dans la se-
conde Phalange il est assez fréquent que leur 3° article soit bilobé,
de sorte que ce caractère n’est pas plus rigoureux que le précédent.
Les épimères mésothoraciques ont ici plus d'importance que la
forme des segments intermédiaires de l'abdomen et permettent de
diviser ces insectes en deux sections.
I. Epimères mésothoraciques non ascendantes. A
Il, _—— ascendantes. B
(1) C'est-à-dire pareils à ceux de tous les Erirhinides de Schœnherr; en
d’autres termes, le sous-menton est échancré ct muni dans son fond d’un pé-
doncule de longueur variable, mais qui n’atteint jamais le niveuu du bord anté-
rieur de l’échancrure, Les mandibules, qui jouent un rôle important dans la
légion précédente et la deuxième phalange de la cohorte actuelle, ne servent
plus à rien dans celle-ci. Elles sont en tenaille ou triquètres, plus rarement
déprimées, el ces diverses formes peuvezt coexister dans un même genre na-
turel. Chez quelques Cholides seulement, elles se comportent comme chez plu-
sieurs Calandrides, c'est-à-dire sont en tenailles et munies d’une sorte d’oreil-
lette saillante et recourbée en dehors.
4 CURCULIONIDES:
SECTION A.
\
Epimères mésothoraciques non ascendantes (quelques Zygopides
exceptés). — Segments intermédiaires de l'abdomen beaucoup plus
souvent rectilignes en arrière qu'arqués ou anguleux à leurs extré-
mités.
La forme de ces segments, non plus que la visibilité ou l'invisibi-
lité du pygidium et la structure des crochets des tarses, ne peut servir
de base pour l'arrangement de ces insectes. Le canal rostral lui-même,
dont la présence ou l'absence paraitrait devoir être d’un grand se-
cours, n’en prète que fort peu. Entre les espèces qui n'en ont aucune
trace et celles où il arrive à sa plus grande perfection, le passage est
si insensible qu'une définition rigoureuse des Cryptorhynchides,
groupe qui, au premier coup-d'œil, semble si tranché, est un pro-
blème presque insoluble. Une autre difficulté. que présente la clas-
sification de là section, vient du grand nombre de formes isolées
qu’elle contient. Parmi les vingt Tribus (1) que j'ai été obligé d'y
établir, la plupart ne contiennent qu'un très-petit nombre de genres
et plusieurs qu'un seul. Le tableau suivant en donnera une idée pré-
liminaire.
I. Antennes droites,
a Rostre des deux sexes à peine plus long que
la tète, robuste,
Elytres débordant l’abdomen;, leurs épi-
pleures horizontales. 8. CAMAROTIDES.
— embrassant l'abdomen; leurs épi-
pleures verticales, 13. TAGHYGONIDES.
ae Rostre plus long que la tèle, de grosseur va-
riable.
Prosteruum non canalicuic. 17. ANTLIARHINIDES,
— canaliculé. 14. RamPHiDES.
II. Antennes coudées (2).
b Mésosteroum très-souvent canaliculé où Cx-
(1) Sil'on s'élonnait de la multitude de groupes que j'établis dans ia famille,
je ferai observer que pour les espèces seules de la Scandinavie, M. G. Thomson
n’a pas admis moins de 28 tribus. S'il en est ainsi pour celles d’une région aussi
pauvre en Cureulionides, on comprendra sans peine ce qu'il doit en être pour
celles du globe entier. À quoi j'ajouterai que sur les vingt tribus dont l'exposi-
tion va suivre, il y en a seize dont l’Europe ue possède aucun représentant. Un
des défauts de la classification de Schœænherr est le trop petit nombre de divi-
sions qu'elle contient. Elle trompe le lecteur en le faisant croire à une homo-
généité d'organisation beaucoup plus grande que ceile qui existe en réalité.
(2) Elles sont arquées dans le seul genre Newruops, sans ètre, à proprement
parler, droites.
CURCULIONIDES. 5
cavé, laissant entre lui et le prosternum
un vide ou une dépression.
© Funicule antennaire de 5 articles. 1. GYMNÉTRIDES.
cc —— de 7 ou 6 articles.
d Un seul crochet aux tarses. ; 5. HarLonycines.
dd Deux _ _
€ Prothorax couvert de côtes fines, longitudi-
nales et parallèles.
ee Prothorax non couvert de côtes fines, longitu-
dinales et parallèles,
f Rostre très-court, robuste, subyuadrangu-
a
. EunÉRIDES.
laire; antennes lrès-courtes. 7. NERTHOPIDES.
ff Rostre au moins médiocre, ainsi que les an-
tennes.
g Cuissesarméesd’unegrande denttriangulaire. 9. MéNÉmacuiDEs.
gg Guisses inermes où dentées, leur dent alors
ou plus médiocre.
h Rostre cylindrique dans toute sa longueur, en
général grêle.
î Prosteruum non canaliculé, parfois un peu
concave.
k Elytres laissant le pygidium à découvert. 3. LÉMosaciDEs.
Hk — recouvrant le pygidinm.
Crochets des tarses fissiles, ou simples et
soudés, 4. ALCIDIDES.
_— simples et libres. 2. DÉnéLomIDES.
ii Prosternum canaliculé. 15. ISORHYNCHIDES,
hh Rostre de forme variable, mais non cylin-
drique, comprimé ou déprimé, au moins
à sa base,
1 Yeux très-rarement rapprochés sur le front,
plus ou moins recouverts, chez presque
tous, lors de la contraction du rostre (1).
Prosternum non canaliculé, parfois un peu
excavé. 10. Cuoumnes.
— canqliculé, rarement excavé. 11. CRYPTORUYNCHIDES.
ll Yeux rarement séparés en dessus, toujours —
eu entier découverts, même lors de la
contraction du rostre, 12. Zycoripes.
bb Mésosternum jamais canaliculé, horizontal,
formant, ou peu s’en faut, une surface
continue avec le prosternum et le méta-
sternum.
m Rostre court etrobuste; corps déprimé.
(1) Les exceptions sont assez fréquentes chez les Cholides; elles se réduisent
à une seule (PseenoLax) chez les Cryptorhynchides,
6 CURCULIONIDES.
Rostre très-déprimé, droit. 18. ULOMASCIDES,
— anguleux, arqué. 19. ErtPénines.
mm Rostre au moins médiocre, jamais très-ro-
buste,
Mésosternnm grand, en carré transversal ;
corps oblong, déprimé. 16. TRYPÉTILES.
— réduit à un mince filet trans-
versal ; corps brièvement
ovale, assez convexe, 20. PyroPipss,
TRIBU LIL.
GYMNÉTRIDES.
Rostre grêle, médiocrement allongé, cylindrique, parfois peu à peu
atténué en avant; ses serobes obliques, gagnant rapidement sa face
inférieure. — Antennes assez courtes, leur funicule de cinq articles.
— Prosternum court, échancré en avant, tantôt plan, tantôt excavé ou
canaliculé ; les hanches antérieures contiguës dans le premier cas. —
Un écusson. — Elytres laissant le pygidium à découvert. — Hanches
antérieures grosses, assez saillantes; jambes mucronées à leur extré-
mité; crochets des tarses variables. — Les trois segments intermé-
diaires de l'abdomen coupés carrément en arrière ; le 2° plus court,
ou à peine aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 4°*
par une suture droite. — Métasternum court, ses épisternums de
largeur médiocre. — Corps brièvement ovale.
Le caractère le plus apparent de ces insectes réside dans le nombre
restreint des articles du funicule antennaire qui leur est propre dans
la section actuelle. Ce caractère, qui leur est commun avec les Cio-
nides, les a fait placer par Schænherr dans le mème groupe que ces
derniers. Mais, outre qu'ils leur ressemblent médiocrement, ils en dif-
fèrent essentiellement par la forme de leurs segments intermédiaires
de l'abdomen. Des deux genres qu'ils constituent, l’un (GYMNETRON),
qui comprend la très-grande majorité des espèces, forme la plus con-
sidérable des exceptions qui existent au caractère essentiel des Apos-
tasimérides, ses hanches antérieures étant contiguës ou faiblement
écartées (1). Mais rien ne s'oppose à ce qu'on fasse disparaitre cette
exception, en reportant ces insectes dans la cohorte précédente, où
ils prendraient place dans le voisinage des Anthonomides (2). Je crois
cependant qu'il vaut mieux ne pas les éloigner des Mrarus.
(1) Dans un moment d’oubli, j'ai dit à tort (tome VI, p.616) que ces han-
ches n'étaient qu'exceptionnellement contiguës.
(2) M. G. Thomson (Skandinav. Col. I, p. 143) a déjà séparé les GYMNETRON
des Mranus, en les plaçant dans des groupes différents. Les premiers forment
GYMNÉTRIDES. 7
Les Gymnétrides sont tous de petite taille et propres à l’ancien con-
tinent. Les larves de quelques espèces européennes sont connues (4).
Leurs caractères généraux sont tout-à-fait à l’état normal, et ce
qu'elles présentent de plus particulier, c'est l'existence de mamelons
thoraciques tenant lieu de pattes, et de deux très-courtes antennes.
Elles vivent dans l'intérieur des fruits de diverses plantes, et y subis-
sent leur métamorphose dans une loge qu’elles s'y construisent.
I. Hanches antér, contiguës; crochets des tarses soudés : Gymnelnon.
IT. —— séparées ; —— libres : Miarus,
GYMNETRON.
Scnoenx. Curcul. Disp. meth., p. 319 (2).
Rostre légèrement arqué; ses scrobes commencant vers son milieu,
où un peu en avant, et atteignant les yeux. — Antennes en général
assez robustes; scapé en massue au bout, touchant les yeux ; funi-
cule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-R plus long et plus
gros, 3-5 très-courts, subarrondis; massue grosse, ovalaire, subobtuse
au bout, parfois imparfaitement articulée. — Yeux assez grands,
ovales, transversaux. — Prothorax transversal, plus ou moins rétréci
en avant, arrondi sur les côtés et à sa base, celle-ci parfois légèrement
bisinuée en mème temps, tronqué en avant; prosternum très-court,
plan ou faiblement excavé. — Ecusson petit, variable. — Elytres peu
ou médiocrement convexes, ovales ou subparallèles, obtusément ar-
rondies en arrière, avec l'angle sutural un peu rentrant, à peine plus
larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base.
— Pattes médiocres; hanches antérieures contiguës; cuisses en mas-
sue, tantôt inermes, tantôt dentées ou denticulées en dessous ; jambes
de la mème paire brièvement ou assez fortement mucronées au bout,
seuls sa tribu des Gymnetrina, les seconds, réunis aux Acazyprus, celle des
Acalyplina, et ces deux tribus sont placées immédiatement à la suite l’une de
l'autre.
(1) Les meilleures descriptions qu’on en ait sont celles des deux suivantes :
G. campanulæ, Laboulb. Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, p. 90, pl. 47, I, f. 2-7;
sur la Campanula rhomboidalis. Voyez aussi sur ses mœurs, Frauenfeld, Ver-
band. d. Zool.-Bot. Ver, in Wien, III, 1853, p. 146; ce savant entomologiste
l'a trouvée sur la Campanula rapunculoides. — teter, Heeger, Sitzunsber. d.
Wien. Akad. XXXIV, p. 218, pl. 3; sur le Verbascum nigrum. — villosulus,
Bouché, Naturg. d. Insekt, p. 202, pl. 10, f. 22-23; sur la Veronica becca-
bunga; M. Locw (Allgem. deutsch, naturhist. Zeit. IL, p. 290) l’a trouvée sur
la Ver. anagallis. — Quelques détails sur les habitudes des G. linariæ, anti-
rhini, ptlosus, ont élé également publiés par M. Bach, Verhandl, d. naturb.
Ver. d. preuss. Rheinl. VIII, p. 46.
(2) Syn. Ruinusa, Steph, NL. of Brit. Entom. IV, p. 14; genre établi sur les
espèces (par ex. antirhini, collinus, elc.) dont le rostre estun peu atténué en
avant. ed
L
8 + CURCULIONIDES.
le mucro, dans ce dernier cas, redressé; tarses étroits, à articles 1-2
obconiques, 3 peu élargi, 4 long; ses crochets soudés à leur base.
— Saillie intercoxale assez large, parallèle, tronquée en avant. —
Corps ovale ou oblongo-ovale, finement pubescent, rarement presque
glabre.
Genre nombreux (1) et répandu en Europe, en Asie et en Afrique.
Ses espèces, dont quelques-unes seulement sont de la taille des Cioxus
de première grandeur, sont généralement d’un noir uniforme peu
brillant et voilé par une fine pubescence couchée, avec le prothorax
finement pointillé et les élytres régulièrement striées. Ainsi que l'a
fait observer M. H. Brisout de Barneville, les mâles ont le métaster-
num, le 1° segment abdominal et la base du 2° plus ou moins forte-
ment et largement excavés, tandis que chez les femelles ces parties
sont faiblement ou à peine impressionnées.
Le genre correspond aux deux premières sections établies par
Schœnherr dans les GYMNETRON (2).
MIARUS.
(Scuoenx.) Step, JU. of Bril. entom., IV, p. 15 (3).
Mèmes caractères que les GYMNETRON, sauf les deux points suivants :
Rostre reçu dans un canal prosternal ne dépassant pas les hanches
antérieures. — Crochets des tarses libres.
(1) Schœnberr (Cureul. VIIL. 2, p. 182) en mentionne 40 esp.; M. H. Brisout
de Barneville (Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 625), dans une Monographie du
genre, ne comprenant que les espèces européennes, asiatiques et algériennes,
en décrit le même nombre. Les suivantes ne figurent pas dans le premier de
ces auteurs : G. hæmorrhous, fuliginosus, Rosenh. Beitr. z. Insektenf. Europ.
p. 55; Hongrie. — crassirostris (teler F. var.), vulpes, Lucas, Explor. d. l’Al-
gér.; Entom. p. 458; Algérie. — variabilis, Rosenh. Die Thiere Andal. p. 296;
Espagne mér., Algér. — latiusculus, Jacquel.-Duv. Gener. d. Col. d’Evr.;
Cureul. p. 68; France mér. (Montpellier). — snguinipes, Chevrol. Rev. et
Mag. d. Zool. 1859, p. 389; Algérie. — simus, Muls. et Rey in Muls. Opuse.
entom. IX, p. 40; France mér. (Provence). — consuetus, Ménétr. Ins. rec. p.
Lebm. part. 2, p. 48; Bokhara. — fychioides, Andalousie ; elongatus, France
mér. occ.; hæmorrhoidalis, Malic; pyrenœus, littoreus, France mér.; lanige-
rus, Algérie, herbarum, France ; H. Bris. de Barnev. loc. cit.
(2) Schœnherr (Cureul. IV, p. 755) assigne à tort à la seconde de ces sections
un canal pcetoral dans lequel serait reçu fe rostre; aucune de ses espèces n’en
possède. M. Brisout de Barneville (loc. cit. p. 644) à reproduit cette erreur
sans s'apercevoir que Schœ@nherr (Gureul. VII, 2, p. 184) l'avait corrigée plus
tard. Ce caractère illusoire mis de côté, il ne reste plus, pour distinguer entre
elles les deux sections dont il s'agit, que cette particularité d’une faible valeur,
à savoir, que le pygidium est un peu plus découvert dans la seconde que dans la
première.
(3) Syn. Cueorus, Suffrian, Stottin. entom. Zeit. 1854, p: 94; cet ancien nom
DÉRÉLOMIDES. 9
Quelques Gymnerrow ont déjà le prosternum légèrement excavé,
mais leurs hanches antérieures sont contiguës. [ci, au contraire, les
hanches en question sont écartées, ce qui fait rentrer ces insectes dans
les Apostasimérides normaux. Leurs crochets des tarses libres achè-
vent de démontrer qu'ils doivent ètre séparés des GymNerrow, bien
que l'opinion contraire soit généralement admise en ce moment. Ils
sont bien moins nombeux que ces derniers (1), mais leur ressemblent
du reste complètement.
TRIBU LIII.
DÉRÉLOMIDES.
Rostre allongé, grêle, cylindrique; ses scrobes obliques, en partie
visibles latéralement. — Antennes médiocres ou assez longues, grèles;
leur funicule de sept articles. — Prosternum assez long, entier en
avant, non excavé. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium.
— Hanches antérieures globuleuses, assez petites, médiocrement sé-
parées ; cuisses non dentées; jambes inermes au bout ; crochets des
tarses libres. — 2° segment abdominal au moins aussi long que les
deux suivants réunis, coupé carrément en arrière ainsi que ces der-
niers, soudé ou non avec le 497, — Métasternum assez long; ses épi-
sternums étroits. — Saillie mésosternale plus ou moins étroite. —
Corps oblong.
Ce groupe se compose des deux genres DERELOMUS et EVERGES de
Schænherr, le premier propre à l’ancien continent, l’autre à l'Amé-
rique du Sud. Je les extrais de ses Cholides où il les avait placés, en
intercalant entre eux plusieurs genres avec lesquels ils n’ont aucun
rapport. Leurs caractères, qui ressortent suffisamment de la formule
qui précède, ne permettent pas de les comprendre dans aucun des
groupes de la section actuelle, mais les rapprochent plus du précé-
dent que de tous ceux qui suivent.
1. Cuisses non pédonculées à leur base : Derelomus.
IL. — pédoncultes — : Everges.
Genre incerlæ sedis : Psilorhinus.
de Megerle et Dejean (Cat. éd. 1, p. 83) sous lequel ils désignaient quelques
Cronus et tontes les espèces du genre actuel et des GYMNETRON, avait déjà été
restreint par Stephens à certains Cronus (voyez tome VI, p. 618, note 1); il vaut
mieux, par conséquent, afin d'éviter toute confusion, le regarder comme hors
d'usage. — Gxunernon, Schœnh., H. Bris. de Barnev., etc.
(1) 10 espèces seulement figurent dans Schœnherr (loc. cit. p. 186). — Aj.:
G. salsosæ, Perse; meridionalis, France mér., Aigér.; H. Bris. de Barnev. loc,
cit. p.664,
10 CURCULIONIDES,
DERELOMUS.
Scuognu. Curcul. Disp. meth., p. 235.
Rostre assez ou faiblement arqué; ses scrobes naissant vers son
milieu et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes assez
longues; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funieule à
. articles 1-2 allongés, obconiques, égaux ou subégaux, 3-7 subeylin-
driques, courts; massue oblongo-ovale, acuminée, faiblement arti-
culée. — Yeux assez grands, brièvement ovales, un peu convexes. —
Prothorax peu convexe, transversal, presque droit ou plus où moins
arrondi et souvent finement marginé sur les côtés, très-brièvement
resserré en avant, avee son bord antérieur relevé, coupé carrément
à sa base. — Ecusson très-petit, variable. — Elytres peu convexes,
régulièrement oblongues, à peine plus larges que le prothorax et
légèrement échancrées à leur base, avec les épaules subanguleuses.—
Pattes médiocres ; cuisses non pédoneulées, assez fortement en mas-
sue ; jambes droites ; tarses courts, finement spongieux en dessous, à
articles 1-2 obconiques, 4 médiocre; ses crochets divariqués.— Pygi-
dium recouvert; 2e segment abdominal aussi long que les deux sui-
vants réunis, séparé du premier par une suture droite; saillie inter-
coxale large, arrondie en avant. — Métasternum de longueur
moyenne. — Saillie mésosternale assez étroite, inclinée et tronquée
en arrière. — Corps oblong, glabre ou finement pubescent,.
Les espèces sont assez nombreuses (1)1et, pour la plupart, propres à
l'Afrique. Deux d’entre elles (chameæropis, subcostatus) prolongent
leur habitat dans l'Europe méridionale sans paraître aller plus loin
que l'Espagne et la Sardaigne.
Ces insectes sont petits et d’un jaune testacé uniforme, ou auquel
s'ajoutent, sur diverses parties du corps, des taches mal définies d’un
noir brunâtre.
EVERGES.
Senognu. Curcul., VI, 1, p. 89.
Mâle : Rostre arqué; ses scrobes basilaires, très-courtes, rectilignes.
— Antennes basilaires, assez longues et grèles; scape grossissant
peu à peu, dépassant assez fortement les yeux en arrière; funicule
à articles 1-2 allongés, obeoniques, 3-7 très-courts, égaux; massue
petite, compacte ; son 4° article en cône renversé. — Yeux grands,
déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax peu convexe, subovale,
tronqué en avant et à sa bâse. — Ecusson très-petit, allongé. — Elytres
allongées, déprimées sur le disque, parallèles dans les trois quarts de
(1) Schœnherr (Cureul. VIIL, 1, p. 92) en décrit 10, dont 8 d’Afrique ou
d'Europe et 2 américaines : suturalis, du Mexique, avicularis, du Brésil.
DÉRÉLOMIDES. 41
leur longueur, subisolément arrondies en arrière, un peu plus larges
que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules
obtusément anguleuses. — Pattes assez longues ; cuisses fortement en
massue, pédonculées à leur base; jambes grélés; tarses courts, étroits,
spongieux, à articles 1-2 obconiques, 4 médiocre ; ses crochets petits,
divariqués.—2t segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réu-
nis, soudé au 1% et séparé de lui par une fine suture arquée et à
peine distincte; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Mé-
tasternum long. — Saillie mésosternale étroite, inclinée, rétrécie et
tronquée en arrière. — Corps allongé, presque glabre.
Femelle : Je ne la connais pas; selon Schœnherr, elle ne diffère du
mâle qu'en ce que ses antennes sont insérées au milieu du rostre.
Le petit insecte (Faldermanni Schh) du Brésil, qui constitue ce
genre a, comme le dit Schœænherr, une ressemblance assez prononcée
avec les Eroniscus. Il est remarquable par la différence qui existe
dans l'insertion des antennes entre les deux sexes. Sa livrée est d’un
noir brunâtre, avec le rostre, les pattes, l'extrémité de l'abdomen et
deux tachgs sur les élytres, d'un jaune ferrugineux : l’une de ces
taches occupe la base de ces organes et se prolonge le long de la
suture, l’autre est située au-delà de leur milieu et presque carrée ;
toutes deux sont assez grandes.
Note.
Je suis dans lincertitude sur la place que doit occuper le genre
suivant, trop brièvement caractérisé par M. Blanchard, qui l’a classé
parmi les Cholides de Schænherr. D’après la forme du rostre et la
structure des antennes, il paraît se rapprocher du groupe actuel plus
que de tout autre parmi les Apostasimérides.
PSILORHINUS.
BLancu. in Gay, Hist. de Chile; Zool., V, p. 392 (1).
Rostre très allongé, grêle, arqué. — Antennes insérées près de son
sommet, grèles; scape allongé, en massue au bout ; funicule à ar-
ticles 1-2 un peu allongés, coniques, les suivants plus courts; mas-
sue oblongo-ovale, distinetement triarticulée. — Prothorax presque
conique, bisinué à sa base. — Elytres brièvement ovales, avec les
épaules obtuses. — Pattes fortes; cuisses renflées, inermes ; jambes
un peu arquées et mucronées au bout. — Corps ovalaire, pubes-
cent.
Les espèces sont toutes petites, de couleurs variées, et munies sur
(1) Le nom du genre ayant été appliqué antérieurement à des Oiseaux par
M. Rüppel, devra être changé.
12 CURCULIONIDES.
le prothorax et les élytres, de tubereules et de crètes plus ou moins
nombreux ; leur facies paraît se rapprocher de celui des ANTHONOMUS.
M. Blanchard en décrit quatre et, depuis, M. Pbilippi en à publié
quelques autres (1). Toutes sont propres au Chili.
TRIBU LIV.
LÉMOSACIDES.
Rostre court, cylindrique, de grosseur variable; ses scrobes obli-
ques, en grande partie visibles sur les côtés. — Antennes courtes,
leur funicule de sept articles; leur massue plus où moins grosse, —
Prosternum court, faiblement échancré en avant, non exCavÉ. —
Elytres laissant le pygidium et parfois une partie du propygidium à
découvert. — Hanches antérieures grosses, subglobuleuses, en général
assez fortement séparées, cuisses dentées ; jambes onguiculées et en
même temps brièvement mueronées au bout; crochets des tarses libres.
— Les segments abdominaux intermédiaires tantôt coupésarrément,
tantôt tous où quelques-uns d’entre eux arqués ou anguleux à leurs
extrémités, le 2° plus long que chacun des deux suivants, séparé du
4er par une suture arquée. — Métasternum de longueur médiocre,
ses épisternums plus où moins larges. — Corps oblong.
Schænherr à placé son genre LÆMOSACCUS, qui compose à lui seul
cette Tribu, immédiatement à la suite des ALCIDES, l'éloignant ainsi
très-fortement des Cxeminopnonus et des MAGpALINUS qu'il avait classés
parmi ses Erirhinides. La méthode que je suis m'a conduit à un ré-
sultat semblable, mais j'ai signalé (2) l'analogie intime qui existe
entre les deux genres en question et celui dont il s'agit en ce moment.
Si l'on ne tient pas compte des rapports qu'ontentre elles les hanches
antérieures, tous trois devront ètre placés dans le même groupe. Les
Læmosaceus n'en ont pas moins (surtout les espèces américaines) une
parenté assez étroite avec les ALCIDES, mais ils en diffèrent par les
crochets des tarses libres et simples, leur pygidium découvert, la lon-
gueur relative de leur 2° segment abdominal et la largeur de leurs
épisternums métathoraciques ; dès lors il ne paraît pas admissible
de les associer avec eux. Ces insectes sont petits et propres à l’Amé-
rique et à l'Australie; mais les espèces de ce dernier pays doivent, à
mon sens, constituer un genre distinct.
(1) P. colluris, variegatus, plagiatus, modestus, Blanch, loc. cit. p. 393. —
tuberculosus, valdivianus, elegans, rufulus, Philippi, Stettin. entom. Zeit.
1864, p. 366.
(2) Tome VI, p. 572. L'anulogie est surtout prononcée entre les LÆMosacaus
américains et tes CxEMIDOPHORUS, -
LÉMOSACIDES, 13
LÆMOSACCUS.
Scuoenu. Curcul. Disp, meth., p. 50 (1).
Tète subglobuleuse, plus où moins saillante ; rostre un peu plus
long qu'elle, droit, cylindrique, parfois un peu plus gros à son ex-
trémité; ses scrobes commençant au-delà de son milieu et arrivant
sous les yeux. — Antennes courtes; scape grossissant peu à peu, en
général arqué, grêle, ainsi que le funicule; celui-ci à articles 1 gros,
obconique et allongé, 2 suheylindrique, plus mince et moins long,
3-7 très-courts, subarrondis; massue aussi longue au moins que le
funicule, forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, subdépri-
més, oblongs, transversaux, rapprochés sur le front. — Prothorax
transversal, plus ou moins et souvent très-convexe, brusquement
rétréci et tronqué en avant, sans lobes oculaires, profondément bisinué
à sa base (2). — Ecusson en général assez grand, variable. — Elytres
plus ou moins courtes, peu convexes, parallèles, pas plus larges que le
prothorax et chacune isolément saillante à sa base, tronquées en arrière
et laissant le pygidium, parfois (subsignatus) aussi le propygidium, à
découvert. — Pattes courtes, robustes; cuisses comprimées, presque
graduellement en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, les
antérieures arquées ; toutes fortement onguiculées au bout ; tarses
médiocres, à articles 1-2 étroits, en cône renversé, celui-là allongé, 3
large, seul spongieux en dessous, 4 grèle, ainsi que ses crochets. —
Pygidium vertical, en triangle curviligne. — Les trois segments inter- .
médiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière ; saillie intercoxale
triangulaire. — Métasternum de longueur médiocre, ses épisternums
en général très-larges. — Saillie mésosternale plus ou moins large, de
forme variable. — Corps oblong, subeylindrique, faiblement
pubescent.
Autant que j'eu puis juger par les espèces que j'ai sous les
yeux, les femelles se distinguent des mâles par leur rostre plus long,
notablement plus grèle, et la massue de leurs antennes plus pe-
tite.
La formule qui précède est empruntée exclusivement aux espèces
(1) Syn. TramNoruiLus pars, Schœnh. Curcul. UT, p. 278; olim, — Macna-
LS pars, Germar, ns. Spec. nov. p. 192. — Rimna pars, Oliv.
(2) Cette base affecte deux formes différentes qui correspondent à la distri-
bution géographique des espèces. Chez celles de l'Amérique, elle est fortement
bisinuée, avec son lobe médian assez élroit, de sorte que le prothorax parait,
comme chez les ALcibes, quoique à un moindre degré, trilobé en arrière. Chez
les espèces australiennes elle est, au contraire, largement arrondie et échan-
crée seulement près des angles postérieurs qui sont plus où moins saillants et
aigus, ;
14 CURCULIONIDES.
américaines (1), celles de l'Australie (2) en différant par plusieurs
caractères essentiels. Les premières sont en général plus grandes et
de forme plus robuste que les MacpauiNus d'Europe. Comme chez ces
derniers, leur prothorax est criblé de points enfoncés confluents; leurs
élytres sont constamment striées et les intervalles entre les stries sou-
ventcostiformes. Leur livrée est très-variable, et quand elle forme un
dessin proprement dit, celui-ci est le plus souvent assez mal arrêté
et consiste en taches rouges sur un fond noir. Il y a de ces insectes
dans les deux Amériques.
TRIBU Lyw.
ALCIDIDES.
Rostre de longueuret grosseur variables; ses scrobes obliques, visi-
bles ou non en entier sur les côtés. — Antennes médiocres, leur funi-
cule de six articles. — Prothorax profondément bisinué en arrière,
muni de lobes oculaires; prosternum échancré en avant, plan ou légè-
rement concave. — Un éeusson. — Elytres recouvrant le pygidium ;
chacune d'elles très-fortement saillante à sa base. — Hanches anté-
rieures grosses, coniques, saillautes, médiocrement séparées; cuisses
dentées en dessous; jambes mucronées au bout; crochets des tarses
fissiles, ou simples et soudés à leur base. — Les trois segments inter-
médiaires de l'abdomen égaux ou subégaux, coupés carrément en
arrière, séparés du 1° par une suture droite. — Episternums méta-
thoraciques étroits, le plus souvent linéaires et très-grêles. — Corps
de forme variable.
Le genre Accines de Schænherr est l’un des plus tranchés de la
cohorte actuelle, mais ne peut rentrer dans aucun des groupes qui
la composent, ni admettre à côté de lui aucun autre genre. Il a seule-
(1) Schœænherr (Cureul. VII, 1, p. 68) en décrit eæ visu six espèces, dont
cinq (affaber, trucidatus, Germari, etc.) de l'Amérique du Sud et une (pla-
giatus) de l'Amérique du Nord. — Aj.: L. Silbermanni, Chevrol. in Guérin-
Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 145; Brésil. — cas{aneus, Philippi, Steltin. entom.
Zeit. 1864, p. 369; Chili,
(2) A l'unique espèce (subsignatus) décrite par Schœnherr, il faut ajouter le
D. australis Boisduv., qu'il cite sans l'avoir vu; cet insecte est de la Tasma-
nie, et non de la Nouvelle-Guinée, corame le dit M. Boisduval. J'en possède une
troisième espèce du mème pays. Ces insectes différent des espèces américaines
par leur prothorax fortement arrondi à sa base, avec ses angles postérieurs
plus où moins épineux, leurs élytres déprimées, leurs épisternums mélathora-
ciques plus étroits, et surtout par les trois segments, intermédiaires de leur &
abdomen qui sont arqués à leurs extrémités. Chez le subsignatus @’, le 2° seg-
ment se comporte comme chez les Tycuius, c’est-à-dire enveloppe le 3° et se
met en contact avec le 4; chez ja Q il est plus çourt.
ALCIDIDES. 15
ment avec les LæÆmosaccus des rapports évidents, mais qui sont con-
trebalancés par d’autres qui montrent que ces derniers appartiennent à
un autre type. Il constitue par conséquent à lui seul cette tribu. Du
reste, ses nombreuses espèces ne pourront pas rester associées ensem-
ble et devront être réparties dans plusieurs genres, ce qui justifiera la
position isolée que je leur donne. Elle sont propres à l'Afrique et aux
Indes orientales. Schænherr avait placé le genre dans sa division des
Cholides.
ALCIDES.
(Daum.) Scuoenn. Curcul. Disp. meth., p. 270 (1).
Rostre en général médiocre et assez robuste, parfois (par ex. chi-
liarchus) log et plus grèle, droit ou faiblement arqué ; ses scrobes
commençant au-delà de son milieu. — Antennes courtes ou médiocres,
peu où assez robustes; scape en massue au bout, n'atteignant pas
tout-à-fait.les yeux; funicule à articles 4 allongé, obconique, 2 tantôt
aussi long ou plus long (par ex. chiliarchus, gibbus), tantôt beaucoup
plus court que lui, 3-6 de forme variable ; massue assez forte, ovale,
articulée, à article 4 plus ou moins grand, en cône renversé. — Yeux
grands, subdéprimés, brièvement ovales, rarement acuminés infé-
rieurement. — Prothorax subcylindrique, plus ou moins longuement
rétréci en avant, muni de lobes oculaires médiocres, larges et arron-
dis, paraissant trilobé en arrière. — Ecusson en triangle curviligne
où arrondi. — Elytres variables, isolément et très-fortement saillan-
tes et arrondies à leur base, avec les épaules, tantôt anguleuses, tan-
tôt nulles. — Pattes de longueur et grosseur variables, les antérieures
en général plus longues que les autres; cuisses plus ou moins en
massue, dentées en dessous, mais jamais très-fortement ; jambes an-
térieures arquées, le plus souvent fortement dentées ou anguleuses
dans leur milieu en dedans; leur mucro terminal en général court et
robuste; tarses médiocres, larges, spongieux en dessous, à articles
1 grèle et le plus souvent arqué à sa base, 3 subcirculaire, 4 médio-
cre, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale de l'abdomen dé lar-
geur médiocre, subogivale. — Corps polymorphe, partiellement
écailleux ou pubescent.
Sous le rapport de la forme générale, ces insectes se divisent en
deux catégories principales : les uns, surtout parmi les petites espè-
ces (bubo, filiformis, fasciculatus, ete.), étant allongés, cylindriques et
exactement pareils à certains Lixus, les autres, au contraire, étant
courts, ramassés sur eux-mêmes et très-convexes, avec les élytres navi-
culaires (par ex. gibbus, dentipes, sulcatulus, etc). Mais entre ces
deux extrèmes il existe des passages (par ex. angulus) et mème des
espèces qui ressemblent à des Errrrnus. Ces transitions dans la forme
(1) Syn. Lixus pars, Fab., Wiedem., Kollar et L. Redtenb.
16 CURCULIONIDES.
du corps ont nécessairement influé sur la longueur du rostre et des
pattes, celle du métasternum, ete. L'absence de dent interne aux
jambes antérieures ne s’observe que chez quelques petites espèces de
forme lixoïde ; la différence qui se voit parfois dans les crochets des
tarses est indépendante de la forme générale.
Les ALcIDES sont répandus depuis la côte occidentale d'Afrique
jusqu’à l'extrémité la plus orientale des archipelsindiens, sans paraître
s'étendre dans les îles de la Polynésie (1). Outre les espèces décrites par
et depuis Schœnherr (2), il y en à un très-grand nombre d’inédites
dans les collections.
TRIBU LI.
HAPLONY CIDES.
Rostre assez long, robuste, cylindrique ou subcylindrique; ses
scrobes obliques, visibles presque en entier latéralement. — Anten-
nes médiocres, leur funicule de sept articles. — Prosternum court,
faiblement échancré en avant, non excavé, parfois un peu concave. —
Un éeusson. — Elytres recouvrant le pygidium, débordant fortement
le prothorax à leur base. — Hanches antérieures coniques, médio-
crement séparées; cuisses dentées; jambes à la fois brièvement mu-
cronées et onguiculées au bout; 3° article des tarses large, étroite-
ment fendu et logeant en grande partie le 4°; celui-ci grèle, muni
d'un seul crochet très-petit. — 2° segment abdominal presque aussi
long que les deux suivants réunis, séparé du 1° par une suture an-
guleuse. — Métasternum très-court; ses épisternums de largeur
moyenne. — Corps très-convexe, brièvement naviculaire.
On voit par ces caractères que, d’après la structure de leurs tarses,
ces insectes représentent ici les Diabathrariides de la cohorte précé-
(1) M. Montrouzier (Faun. d. l'ile Wooul. p. 49) en décrit une des îles Wal-
lis, sous le nom de rufipennis, mais il ne la rapporte au genre qu'avec doute.
(2) Aux 41 mentionnées par lui (Gureut. VIE, 1, p. 46), aj.: Esp. africaines :
A. leucogrammus, Erichs. Archiv, 1843, I, p.260; Angola. — obliquatus, er-
roneus, sycophanta, crassirostris, cultrirostris, imbellis, guttulatus, J. Thoms.
Archiv. entom. JE, p. 131; Gabon. — adspersus, Bohem. Voy. de l'Engénie;
Entom. p.134; Cap. — Esp. asiatiques et indiennes : A. Chaudoiri, Guérin-
Ménev. Icon; Ins. texte, p. 154; Perse. — Liv. octoguttelus, fasciatus, Kol-
Jar u. L. Redtenb. in Hügels Kashmir, IV, 2, p. 547; Cachemire ; les auteurs
indiquant les crochets des tarses de ces deux espèces comme étant fendus, il
n’y a pas à douter que ce sont des ALcIDES. — nofalus, albolituratus ; îles
Arrou; albocinctus, Ternate; Blanch. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 243. —
obliquus, trdnsversus, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser, 3, II,
p. 264; Ceylan.
Dans ces derniers temps, on a reçn des îles Philippines quelques magnifiques
espèces qui reproduisent, à s’y méprendre, la livrée de certains PacayrnyNonus,
HAPLONYCIDES. 17
dente, tandis que la présence d’un seul crochet au 4° article de ces
organes en fait les ‘analogues des Armeronycaus et Mononycnus. D'un
autre côté, leur forme générale rappelle à la fois celle des Gonrprenrus,
de certains Prazurus et d’un assez grand nombre de Cryptorhyn-
chides. 11 paraissent même, au premier coup-d'œil, appartenir à ce
dernier groupe; mais leur prosternum complétement privé de canal
rostral, et leurs yeux en entier découverts, montrent qu'il n'y a là
qu'une apparence trompeuse. Je ne connais que le genre HAPLONYx qui
puisse rentrer dans ce groupe. Schœænherr, qui l'a créé, l'avait placé dans
le voisinage des Azones et des Læmosaccus; c'est, en effet, avec ces
genres qu'il ale plus de rapports. Ces insectes sont propres à l'Australie.
HAPLONYX.
Scmoenu. Curcul. LT, p. 609.
Rostre faiblement arqué; ses scrobes commençant au-delà de son
milieu et atteignant sa base.— Antennes peu robustes; scape en massue
au bout; funicule à articles obconiques : 4 allongé, 2 beaucoup plus
court, 3-7 courts, grossissant peu à peu ; massue assez forte, oblongo-
ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, subarrondis, découverts. —
Prothorax court, convexe, obconique, faiblement arrondi sur les côtés,
puis plus ou moins brusquement rétréci et tronqué en avant, assez
fortement bisinué à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle curvi-
ligne ou arrondi. — Elytres très-convexes, brièvement naviculaires,
beaucoup plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à
leur base, avec les épaules fortement calleuses. — Pattes courtes, ro-
bustes ; cuisses en massue, dentées en dessous; jambes comprimées,
un peu arquées, onguiculées au bout (l'onglet parfois peu distinct
aux postérieures), les deux ou les quatre antérieures ayant en outre
leur angle interne dentiforme; tarses médiocres, spongieux en dessous,
à article 1 obconique et très-rétréci à sa base, 2 triangulaire, trans-
versal. — Saillie intercoxale assez large, subogivale ou (Kirbyi)
parallèle et tronquée en avant. — Saillie mésosternale assez large,
inclinée, rétrécie et arrondie en arrière. — Corps inégal et écailleux.
Le genre se compose d'un petit nombre d'espèces de l’Australie (1)
dont le facies est voisin de celui des Goniprerus du mème pays.
Elles sont toutes rugueuses en dessus et leur prothorax, ainsi que leur
élytres, présentent des tubercules revêtus de grosses écailles qui leur
donnent un aspect plus ou moins fasciculé; ceux du prothorax ne
sont jamais qu'au nombre de quatre et sont disposés en carré. La
livrée est nuageuse ou uniforme.
(1) Schœnherr (Gureul. VIT, 1, p. 41) en décrit quatre : Spencei, fasciculatus,
Hopei, Kirbyi.— Aj.: H. Schœænherri, Bohem. Voy. d. l'Eugén.; Entom. p.134.
— J'en possède une espèce nouvelle voisine de ce dernier, et en ai vu plusieurs
autres dans les collections.
Coléoptères. Tome VII. D
18 CURCULIONIDES.
TRIBU LVII.
EUDÉRIDES.
Rostre médiocre, robuste, déprimé, arqué; ses serobes obliques,
inféro-latérales. — Antennes médiocres; leur funicule de sept arti-
cles. — Yeux fortement granulés, grands, subdéprimés, transver-
saux. — Prosternum faiblement et triangulairement excavé. — Un
écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures
globuleuses, faiblement séparées ; cuisses dentées; jambes mucro-
nées au bout; crochets des tarses appendiculés. — Les trois segments
intermédiaires de l'abdomen rectilignes en arrière : 2 beaucoup plus
long que 3-4 réunis, séparé du {°° par une suture arquée. — Méta-
sternum allongé; ses épisternums de largeur médiocre. — Corps
allongé.
Je ne trouve de place dans aucun des groupes de cette section pour
le genre Euperes de Schœnherr et suis par conséquent obligé d'en
établir un pour lui seul. Il a quelques rapports avec les suivants par la
forme robuste de son rostre et les crochets de ses tarses; mais tout le
reste de son organisation, notamment ses yeux fortement granulés,
l'en éloigne beaucoup. Parmi ceux qui précèdent il n’en a que de
légers avec les ALcIDES, mais c’est encore dans leur voisinage qu'il
est le mieux à sa place. Schœænherr l'avait classé dans ses Cryptorhyn-
chides.
EUDERES.
Senoenu, Curcul. Disp. meth., p.227.
Tête grosse, globuleuse, saillante ; rostre un peu plus long qu'elle,
subparallèle ; ses scrobes commençant vers son quart antérieur, légè-
ment obliques et atteignant les yeux. — Antennes médiocrement ro-
bustes, pubescentes; scape en massue au bout, atteignant les yeux;
funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là plus long, 3-7
courts, grossissant peu à pou, 7 fortement transversal, subcontigu à
la massue; celle-ci médiocre, ovale, articulée, acuminée. — Yeux
distants du prothorax. — Prothorax médiocrement convexe, aussi
long que large, presque droit sur les côtés, légèrement rétréci et
tronqué en avant, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson en trian-
gle curviligne. — Elytres médiocrement convexes, allongées, peu à
peu et faiblement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax
et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes
médiocres, assez robustes; cuisses en massue, finement dentées en
dessous; jambes un peu comprimtes, presque droites; tarses assez
courts, spongieux en dessous, à articles 1-2 triangulaires, étroits ;
celui-là allongé, 4 assez long; ses crochets médiocres, — Saillie in-
NERTHOPIDES. 19
tercoxale large, arrondie en avant. — Saillie mésosternale assez
large, horizontale, trapéziforme. — Corps allongé, pubescent.
Le Rhynchænus lineicollis de Wiedemann (1) est jusqu'ici la seule
espèce qui rentre dans ce genre. C’est un insecte de l'Afrique australe,
de taille moyenne, en entier d’un jaune ferrugineux et remarquable
par de nombreux sillons longitudinaux, séparés par des côtes glabres,
qui couvrent toute la partie supérieure de son prothorax. La fine
pubescence couchée qui le revêt uniformément, même sur les pattes,
est d’un jaune d’ocre pâle et peu abondante.
TRIBU LVIIL.
NERTHOPIDES.
Rostre à peine ou guère plus long que la tête, robuste, subqua-
drangulaire. — Antennes au plus aussi longues que la tête et le
rostre réunis; leur funicule de six ou sept articles, le dernier con-
tigu à la massue. — Prosternum court, non excavé, formant entre
les hanches antérieures deux triangles réunis par leur sommet. — Un
écusson. — Elytres laissant en général le pygidium à découvert. —
Hanches antérieures grosses, arrondies, faiblement séparées; jambes
mucronées ou onguiculées au bout; crochets des tarses fissiles ou
appendieulés (MicrosrxLus excepté). — Les trois segments intermé-
diaires de l'abdomen assez souvent arqués ou anguleux à leur extré-
mité, égaux ou subégaux, séparés du 1* par une suture droite, —
Métasternum court; ses épisternums plus ou moins larges. — Corps
ovale ou oblongo-ovale.
Cet ensemble de caractères est propre à quelques Erirhinides de
Schænherr et à un genre (MicrosryLus) créé par lui depuis la publi-
cation de son grand ouvrage et qu'il a placé parmi ses Pachyrhyn-
chides. Or, tous ces insectes ont un rostre plus court et plus robuste
que celui d'une foule de Brachyrhynques. La brièveté de leurs an-
tennes n'est pas moins remarquable; il n'y a que peu de genres dans
la famille qui les aient aussi courtes. Sauf un de leurs genres (Pristi-
MERUS) qui est propre à l'Amérique du Sud, ils appartiennent à l’an-
cien continent et presque tous à l'Afrique.
Ces insectes ne sont cependant pas complétement isolés, l’armature
des cuisses antérieures de la plupart d’entre eux les rattachant à la
tribu des Ménémachides qu'on trouvera plus loin. Quoique peu
nombreux, leurs genres présentent quelques caractères secondaires
qui rendent convenable de les répartir dans trois groupes distincts.
I. Yeux petits, arrondis ; funicule antennaire de 7 art.;
cuisses finement dentées. MicrosTYLIDES,
(1) SchϾnh, Curcul. ILE, p.595.
20 CURCULIONIDES.
II. Yeux plus ou moins grands, transversaux.
Funicule antennaire de 6 art.; cuisses inermes. NERTHOPIDES VRAIS.
—— de 7 art; — antérieu- :
res armées d’une grande dent triangulaire. ACALLOPISTIDES.
Groupe 1. Microstylides.
Yeux petits, subarrondis. — Antennes coudées, leur funicule de
sept articles. — Cuisses finement dentées en dessous; crochets des
tarses libres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen
coupés carrément en arrière.
Ce groupe ne comprend que le genre MICROSTYLUS fondé par
Schœnherr sur un très-petit insecte de l'Afrique australe, qui n'a pas
encore été décrit. Il diffère des autres Nerthopides par sa forme géné-
rale beaucoup plus courte et la petitesse de ses yeux; mais à part
cela, il en possède tous les caractères essentiels. Schœnherr ne s'en
est pas aperçu et a placé le genre dans sa division des Pachyrhyn-
chides. ,
MICROSTYLUS.
Scmoexu. Mantis. sec. Curcul. p.15.
Tète presque carrée; rostre plus court et un peu plus étroit qu'elle,
à peine aussi long que large, séparé du front par un sillon fortement
arqué,wobuste, anguleux;, plan en dessus, entier au bout; scrobes
superficielles en avant, recourbées à angle droit et se réunissant en
dessous. — Antennes subbasilaires, à peine aussi longues que la tète,
simplement arquées; scape très-grèle à sa base, en massue au bout,
empiétant un peu sur les yeux; funieule à articles 4-2 plus longs que
les suivants, obconiques, celui-là plus gros et plus long,. 3-7 très-
courts, serrés, peu distinets, le dernier contigu à la massue ; celle-ci
assez forte, ovale, obtuse, articulée. — Prothorax fortement trans-
versal, médiocrement convexe, rectiligne sur les côtés en arrière,
fortement arrondi aux angles antérieurs, ceux-ci rabattus, tronqué à
à sa base et en avant. — Ecusson assez grand, en triangle curvili-
gne. — Elytres très-brièvement ovales, assez convexes, largement
arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à
leur base. — Pattes courtes; cuisses en massue, les quatre antérieu-
res finement bidentées, les postérieures subinermes ; jambes compri-
mées, arquées; les antérieures mucronées au bout, les postérieures
subanguleuses dans leur moitié externe, tarses courts, finement
villeux en dessous, à articles 4-2 étroits, 4 médiocre; crochets très-
petits. — Pygidium petit, en triangle curviligne transversal; 2°
segment abdominal à peine aussi long que les deux suivants réunis,
séparé du 4° par une suture anguleuse ; saillie intercoxale médio-
crement large, ogivale. — Métasternum court. — Saillie mésoster-
NERTHOPIDES VRAIS. 21
nale en carré subéquilatéral, presque verticale. — Corps brièvement
ovale, finement pubescent, aptère.
L'espèce inédite (rufus Schh.), qui constitue le type du genre, est
un très-petit insecte de Natal, d'un rouge ferrugineux, avec le des-
sous du corps et l’écusson noir. Son prothorax est finement rugueux,
muni d'une impression médiane à sa base, et ses élytres sont assez
fortement striées, avec les intervalles entre les stries costiformes. La
pubescence couchée dont il est revêtu, voile à peine ses téguments-
_
Groupe II, Nerthopides vrais.
Yeux très-grands, oblongo-ovales, transversaux. — Antennes im-
parfaitement coudées, leur funicule de six articles. — Cuisses inermes
en dessous; crochets des tarses fissiles, leur division interne plus
courte que l’autre. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen
fortement arqués à leur extrémité.
Le genre Nerrmops de Schœænherr est également le seul qui puisse
rentrer dans ce groupe. Il l'avait placé parmi ses Erirhinides, im-
médiatement à la suite des RanNocyzzus, à quelques-uns desquels
l'unique espèce qui le compose ressemble un peu. On peut dire que,
dans cette circonstance, il s’est laissé égarer par Olivier qui en avait
fait un Lixus, genre dans lequel il comprenait les RanocvzLus. Cet
insecte est originaire de l'Afrique australe.
NERTHOPS.
Senoenx. Curcul. Disp. meth., p. 60.
Tête grosse, arrondie, plane sur le front; rostre pas plus long et
plus étroit qu’elle, quadrangulaire dans ses deux tiers basilaires,
plus arrondi en avant; ses scrobes commençant un peu au-delà de
son milieu, profondes, brusquement arquées et réunies en dessous
par un sillon transversal. — Antennes subbasilaires, un peu plus
longues que le rostre; scape obconique, empiétant un peu sur les
yeux; funicule à articles 1 un peu allongé, obconique, 2-6 très-
courts, transversaux, serrés, grossissant peu à peu, 6 contigu à la
massue; celle-ci assez grosse, ovale, acuminée, articulée. — Pro-
thorax transversal, régulièrement convexe, séparé des élytres par un
vide étroit de chaque côté, arrondi sur les côtés, puis brusquement et
très-brièvement rétréci en avant, légèrement bisinué à sa base, avec
son lobe médian très-large et arrondi. — Ecusson grand, en triangle
rectiligne. — Elytres médiocrement convexes, ovales, isolément
arrondies à leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax et
chacune largement arrondie à sa base, avec les épaules fortement
arrondies. — Pattes courtes et robustes; cuisses en massue, inermes;
22 CURCULIONIDES.
jambes comprimées, un peu arquées au bout; tarses médiocres,
spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 long; crochets petits. —
Pygidium vertical, en triangle curviligne; 2° segment abdominal à
peine plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1° par une
suture droite; saillie intercoxale subogivale. — Saillie mésosternale
assez large, inclinée, ur peu rétrécie et subtronquée en arrière. —
Corps oblongo-ovale, pubescent et écailleux.
Des deux espèces que Schœnherr a comprises dans le genre, la pre-
mière seule, le Lixus guttatus d'Olivier (1), originaire de l'Afrique
australe, doit y rester.. L'autre (calcaratus), du Brésil, est devenue
le type de son genre Prisrimerus qu'on trouvera plus loin dans le
groupe suivant.
Le N. guttatus est un joli insecte, de taille assez petite, noir, orné
sur le prothorax de deux bandes transversales en forme de T, et sur
les élytres d’un grand nombre de petites taches arrondies; les unes
et les autres formées par des poils squammiformes d’un jaune orangé,
mais sujettes à pâlir et à devenir blanchâtres.
GROUPE III. Acallopistides.
Yeux plus où moins grands, transversaux. — Antennes coudées,
leur funicule de sept articles. — Cuisses antérieures armées d’une
grande dent triangulaire, les autres inermes ou faiblement dentées ;
crochets des tarses fissiles ou appendiculés. — Les trois segments in-
termédiaires de l'abdomen tantôt coupés carrément en arrière, tantôt
faiblement anguleux à leurs extrémités.
Ces variations -dans la forme des segments abdominaux existant chez
quelques espèces seulement de genres parfaitement naturels et étant
peu prononcées, n'ont aucune valeur générique. On voit réapparaître
ici cette armature remarquable des cuisses antérieures, dont on à vu
plusieurs exemples chez les Cératopides et les Prionomérides de la
Phalange précédente. Aussi est-ce immédiatement à côté de ces der-
niers insectes que Schœnherr avait placé ceux-ci, en faisant ainsi
prévaloir le caractère en question sur ceux empruntés au rostre et
aux antennes, organes qui sont iei construits sur un plan particulier
qui n’a rien de commun avec celui auquel appartiennent les mêmes
parties dans les deux groupes qui viennent d’être nommés.
Sauf les Prisrimerus qui sont brésiliens et un ACALLOPISTUS origi-
naire des Indes orientales, toutes les espèces du groupe sont propres
à l'Afrique.
I. Yeux médiocres, latéraux.
Scrobes rostrales séparées en arrière : Acallopistus.
_—— conniventes — : Peleropus.
I. Yeux très-grands, subcontigus en dessous ; Pristimerus.
(1) Entom. V, 83, p. 279, pl. 35, f. 539; Schœnh. Curcul, IE, p. 153.
ACALLOPISTIDES. 23
: ACALLOPISTUS.
Sonoenu. Curcul. Disp. meth., p. 249 (1).
Rostre à peine plus long que la tête, robuste, quadrangulaire, ar-
rondi aux angles, parallèle et légèrement arqué; ses scrobes commen-
çant au-delà de son milieu, obliques et atteignant sa base. — Antennes
très-courtes, assez robustes; séape en massue au bout, atteignant à
peine les yeux; funicule à articles 4-2 obconiques, celui-là un peu plus
long et plus gros, 3-7 très-courts, transvérsaux, graduellement plus
larges, 7 contigu à la massue, celle-ci assez forte, ovale, acuminée, arti-
culée. — Yeux au plus médiocres, oblongo-ovales. — Prothorax trans-
versal, médiocrement convexe, un peu rétréci et coupé carrément en
avant, tronqué à sa base avec un étroit lobe médian. — Ecusson petit,
de forme variable. — Elytres médiocrement convexes, oblongo-ovales,
arrondies en arrière et laissant parfois le pygidium un peu à décou-
vert, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en
triangle à leur base. — Pattes courtes, robustes; cuisses antérieures
plus fortes que les autres, munies d’une grande dent triangulaire,
crénelée en avant, les autres inermes; jambes comprimées, les anté-
rieures arquées et bisinuées en dedans, toutes brièvement onguiculées
au bout; tarses courts, à article 3 notablement plus large que 1-2,
4 médiocre; ses crochets fissiles. — Saillie intercoxale ogivale ou
triangulaire. — Métathorax assez allongé. — Saillie mésosternale
médiocrement large, triangulaire et déclive. — Corps oblongo-ovale,
finement pubescent,.
Schœnherr a, dans l’origine, fondé ce genre sur une espèce (velli-
cosus) de la côte de Coromandel. Plus tard il lui à associé plusieurs
autres espèces de la Caffrerie qui présentent, en effet, les mêmes ca-
ractères (2). C'est sur une de ces dernières (pardalis) qu'il a un mo-
ment établi son genre HorLoparoxus en le plaçant près des Ner-
rnops, et qu'il a ensuite réuni à celui-ci.
Ces insectes ont le facies des Nerraops, mais ils en diffèrent par
une foule de caractères et appartiennent à un autre groupe. Leur
livrée est en général d’un gris uniforme.
PELEROPUS,
Scuoenu. Curcul., UE, p. 456.
Tôte grosse, subglobuleuse ; rostre un peu plus long qu'elle, assez
robuste, subquadrangulaire, un peu arqué ; ses scrobes commençant
(1) Syn. Horcoranoxus, Sobœnbh. ibid. III, p. 151; olim.
(2) 4. malvæ, guttatus, pardalis, fallax, Schœnh. Cureul. II, p. 454, et
VII, 9, p. 259.
24 CURCULIONIDES.
au milieu de sa longueur, arquées et conniventes en arrière. — An-
tennes assez robustes; scape en massue au bout, restant à une plus ou
moins grande distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés,
obconiques, celui-là plus long et plus gros, 3-7 très-courts, serrés,
7 contigu à la massue; celle-ci médiocre, ovale, acuminée, faible-
ment articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, médiocrement sé-
parés ou contigus en dessus. — Prothorax subtransversal, assez con-
vexe, rétréci antérieurement, légèrement arrondi sur les côtés, bisinué
à sa base, tronqué en avant. — Ecusson petit, oblong. — Elytres con-
vexes, régulièrement ovales, largement arrondies en arrière et recou-
vrant imparfaitement le pygidium, pas plus larges que le prothorax
et légèrement échancrées en triangle à leur base. — Pattes courtes,
robustes; cuisses graduellement en massue, munies d’une assez forte
dent triangulaire; jambes arquées à leur base, comprimées, larges,
tranchantes en dehors, onguiculées au bout; tarses courts, à articles
1-2 triangulaires, subégaux, 3 beaucoup plus large, 4 médiocre; ses
crochets appendiculés. — Les trois segments intermédiaires de l’ab-
domen non ou faiblement anguleux à leurs extrémités; saillie inter-
coxale triangulaire. — Métathorax court, ses épisternums assez larges.
— Süillie mésosternale transversale, parallèle, verticale. — Corps
ovale, convexe, pubescent.
Les espèces sont propres à l'Afrique, et répandues depuis le Séné-
gal jusqu’au Cap. La livrée de la plupart d’entre elles offre un mé-
lange de noir, de jaune et de blanc, ne formant qu'un dessin plus
ou moins confus. Les cinq qu'a décrites Schœnherr (1) peuvent se
diviser en deux sections, selon que leurs jambes sont armées de deux
dents sur leur tranche externe (ulula, apicalis) où (melancholicus,
mMmixtus, fallax) inermes.
PRISTIMERUS.
Scnoœna. Curcul., VIL, 2, p. 256 (2).
Tête assez forte, subglobuleuse; rostre robuste, à peine plus long
qu'elle, parallèle, quadrangulaire, arrondi aux angles; ses scrobes
presque complètes en avant, obliques et atteignant les yeux. — An-
tennes médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant
les yeux; funicule à articles 1 allongé, gros, obconique, 2-7 très-courts,
transversaux, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci
assez forte, oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux très-grands,
transversaux, subcontigus en dessous.—Prothorax aussi long que large,
peu convexe, régulièrement, mais légèrement arrondi sur les côtés,
tronqué en avant, sinueusement et obliquement tronqué de chaque
côté à sa base, avec un lobe médian étroit. — Ecusson petit, allongé.
(1) Cureul. VIL, 2, p. 263.
(2): Syn. Nenrnops (pars), Schœnh. ibid, HI, p. 153,
Æ CAMAROTIDES. 25
—Elytres presque planes, graduellement rétrécies en arrière, laissant en
partie le pygidium à découvert, un peu plus larges que le prothorax
et fortement échancrées en triangle à leur base, avec les épaules
obliques. — Pattes robustes; cuisses ‘très-fortement en massue, sur-
tout les antérieures, celles-ci munies d'une très-grande dent triangu-
laire et crénelée en avant, les autres d’une petite; jambes compri-
mées, les antérieures arquées, élargies dans leur moitié terminale,
les autres droites, toutes onguiculées au bout; tarses médiocres, à
articles 1-2 étroits, 3 un peu plus large, 4 médiocre; ses crochets
fissiles. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés
carrément en arrière ; saillie intercoxale large, tronquée en avant. —
Métasternum médiocrement long, ses épisternums assez larges. —
Saillie mésosternale large, verticale. — Corps subrhomboïdal, densé-
ment pubescent.
Ainsi qu'on l’a vu plus haut, Schænherr avait placé primitivement
parmi les Nerrnops l'espèce typique de ce genre, en l'appelant N.
calcaratus. Depuis, oubliant qu'il l'avait déjà eue sous les yeux, il a
fondé sur elle le genre actuel en lui imposant le nom de P. pardali-
nus qui, étant moins ancien, doit céder le pas au précédent.
Cet insecte, originaire du Brésil, est de taille médiocre, et entière-
mentrevêtu d'une pubescence assez abondante, sublanugineuse, jaune
et brune et formant une sorte de marqueterie plus ou moins distincte
selon les individus,
TRIBU LIX.
CAMAROTIDES.
Rostre à peine aussi long ou guère plus long que la tête, robuste,
quadrangulaire où arrondi aux angles. — Antennes imparfaitement
coudées, au maximum à peine plus longues que le rostre et la tête
réunis; leur funicule de sept articles, leur massue grosse. — Pro-
sternum plan, entier en avant, extrêmement large entre les han-
ches antérieures, — Un'écusson. — Elytres recouvrant le pygidium,
débordant plus ou moins le corps; leurs épipleures subhorizon-
tales, concaves, brusquement rétrécies au niveau des hanches posté-
rieures. — Hanches antérieures grosses, assez saillantes, très-fortement
séparées; cuisses antérieures armées d’une très-grande dent trian-
gulaire ; jambes contractiles, bidentées à leur extrémité, onguiculées
en dehors. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés
carrément en arrière; le 2 plus grand que chacun des deux sui-
vants, séparé du 1% par une suture droite. — Métasternum assez
court; ses épisternums de largeur moyenne. — Corps brièvement
ovale.
Cette formule ne s'applique qu’à un genre remarquable (Camaro-
26 CURCULIONIDES.
rus) que Schænherr a placé parmi les Orthocères, mais qu'il aurait
pu tout aussi bien reporter dans les Gonatocères, comme il l’a fait
pour un assez grand nombre d'autres genres qu'il avait classés pri-
mitivement dans le premier de ces deux groupes (1). Ces organes, en
effet, ne sont pas réellement droits, mais arqués et ressemblent à la
fois : par leur brièveté à ceux des Nerthopides, par leur structure,
notamment par la grosseur de leur massue, à ceux des LÆmosAccus.
Si l'on ajoute à ce caractère que, sauf la forme des élytres et la lar-
geur de leur prosternum, l’organisation de ces insectes est la même
que celle dés Nerthopides, dont les cuisses sont armées d'une grande
dent triangulaire, il n'y a pas à douter que leur place naturelle
ne soit immédiatement à côté de ce dernier groupe. La largeur de
leur prosternum établit seulement un rapport réel entre eux et les
a rypétides, certains Madarides, etc., avec lesquels, du Eu ils n'ont
rien de commun.
CAMAROTUS.
(German) Sonoenu. Curcul., I, p. 185.
Rostre presque droit ou faiblement arqué, aplani et souvent dé-
clive à son extrémité; ses scrobes commençant plus ou moins près de
celle-ci, obliques ou subrectilignes. — Scape des antennes arqué,
renflé ou non au bout, empiétant plus ou moins sur les yeux; funi-
cule à articles 4 gros, court, pyriforme ou obeonique, 2 plus court,
3-7 subégaux, grossissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acumi-
née au bout, articulée. — Yeux assez grands, subdéprimés, briève-
ment ovales ou arrondis. — Prothorax peu convexe, fortement trans-
versal, arrondi sur les côtés antérieurs, puis brusquement et fortement
rétréci, avec son bord antérieur coupé carrément ou sinué dans son
milieu, muni à sa base d’un lobe médian assez large et tronqué en
arrière. — Ecusson de forme et de grandeur variables. — Elytres
amples, de forme variable, — Pattes courtes ; cuisses antérieures ex-
trèmement robustes, leur dent crénelée en avant, les autres en massue,
inermes ; les postérieures ne dépassant que peu le 2° segment abdo-
minal; jambes comprimées, obliquement arrondies au bout; les an-
térieures arquées, larges, tranchantes en dehors; tarses courts, spon-
gieux en dessous, à articles 1-2 étroits, obconiques, 3 assez large,
étroitement fendus, 4 grêle, court; ses crochets petits, subappendi-
culés. — Saillie intercoxale de l’abdomen large, arrondie en avant.
— Mésosternum horizontal, fortement transversal. — Corps de forme
variable.
On peut établir deux sections dans le genre, d'après la forme des
élytres.
(1) Voyez la liste de ces genres, tome VE, p. 7.
MÉNÉMACHIDES. 27
Chez quelques espèces (1), ces organes sont très-convexes, demi-
circulaires et coupés presque carrément à leur base, qui déborde très-
fortement les élytres; leur ressemblance avec celles de certaines
Cassipa exotiques est complète.
Chez les autres (2), ils sont médiocrement convexes, parfois même
presque plans, brièvement ovales, arrondis aux épaules, et leur baso
est peu où même pas plus large que celle du prothorax.
Ces insectes singuliers sont de taille au plus moyenne, et recouverts
d'une efflorescence abondante, diversement colorée, qui manque sou-
vent chez les exemplaires conservés dans les collections. Quand elle
est enlevée, on voit que leurs téguments sont plus ou moins brillants
et les élytres assez fortement striées-ponctuées. Leur couleur est tan-
tôt d’un ferrugineux ou d’un noir uniformes, tantôt composée de ces
deux nuances. Les espèces que j'ai observées, tant à Cayenne qu'au
Brésil, se tiennent immobiles sur les feuilles dont celles qui sont très-
convexes paraissent n'être que des excroissances.
TRIBU EX.
MÉNÉMACHIDES.
Rostre assez allongé, au plus médiocrement robuste, subeylindri-
que et plus ou moins comprimé à sa base; ses scrobes se portant
rapidement sous lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant. — An-
tennes grèles, leur funicule de six ou sept articles. — Prosternum
non excavé, formant entre les hanches antérieures deux triangles
réunis par leur sommet. — Un écusson. — Elytres recouvrant le py-
gidium, sauf parfois son extrémité. — Hanches antérieures grosses,
arrondies, faiblement séparées ; cuisses armées d’une grande dent
triangulaire; jambes onguiculées au bout; crochets des tarses libres.
— Les trois segments intermédiaires de l’abdomen non ou à peine
anguleux à leurs extrémités, le 2€ plus long que les deux suivants
réunis, séparé du 1* par une suture arquée. — Métasternum de lon-
gueur variable; ses épisternums assez larges. — Corps brièvement
rhomboïdal ou oblong.
Ces insectes ont conservé l’armature des cuisses propre aux der-
niers genres des Nerthopides et aux Camarotides ; mais, à part cela,
(1) C. coccinelloides, Cayenne; cassidioides, Brésil; Schœnbh. loc. cit. — Aj.:
C. marginalis, Imholf, Gener. Cureul. pars 1; Amér, mér.
(2) I y en a cinq ou six espèces dans les collections, mais toutes sont iné-
dites. Je ne crois pas qu’elles puissent former un genre distinct, car, abstrac-
tion faite de leur forme générale, elles présentent tous les caractères des es-
pèces de la première section. Il est probable qu’il existe des passages qui les
rattachent intimement à celles-ci.
" 98 CURCULIONIDES.
ils diffèrent des uns et des autres par des caractères importants em-
pruntés au rostre, aux antennes et aux segments abdominaux. Si l’on
fait abstraction du faible écartement de leurs hanches antérieures,
ils ne diffèrent en rien d’essentiel des Ononromacnus qu’on a vus
plus haut dans le groupe des Erirhinides (1). Ils sont de petite taille
et se répartissent naturellement dans deux groupes qui sont en har-
monie avec leur distribution géographique, le premier étant africain,
le second propre aux Indes orientales et à la Polynésie.
I. Prothorax dépourvu de lobes oculaires.
Il. — muni ——
MÉNÉMACHIDES VRAIS.
ACICNÉMIDES.
GROUPE I. Ménémachides vrais.
Yeux subcontigus en dessus. — Prothorax sans lobes oculaires. —
Les deux 1°'* segments abdominaux soudés ensemble, avec une su-
ture de séparation très-fine et superficielle.
A ces caractères om pourrait en ajouter quelques autres, notam-
ment la forme courte du corps, puisque c’est la dent des cuisses anté-
rieures qui est ici la plus forte, tandis que c’est celle des postérieures
dans le groupe suivant. Les trois genres qui rentrent dans ce groupe
sont propres à l'Afrique australe.
I. Funicule antennaire de 7 articles.
Scrobes rostrales séparées en arrière : Menemachus. =
—— conniventes — : Huplilopales.
11. Funicule antennaire de 6 articles : Pylarus.
MENEMACHUS.
Seuoenn, Curcul. VII, 2, p. 266.
Rostre assez long, médiocrement robuste, assez fortement arqué,
cylindrique et un peu comprimé à sa base ; ses scrobes commençant
dans son milieu, obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. —
Antennes médiocres, grèles; scape en massue au bout, n’atteignant
pas les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-ci plus long et plus
grèle, 3-7 très-courts, obconiques; massue faible, oblongo-ovale,
articulée. — Yeux grands, déprimés, brièvement ovales, subcontigus
en dessus. — Prothorax transversal, peu convexe, brusquement
rétréci et brièvement tubuleux en avant, arrondi sur les côtés en
(1) Voyez tome VI, p. 480. C’est ici surtout que le caractère emprunté à la
contiguité ou à la séparation des hanches antérieures prête à la critique. Il y
aura lieu de voir si, en outre des Ononromacuus, le groupe entier des Cérato-
pides (loc. cit. p. 589) ne serait pas mieux à sa place ici qu’à celle que je lui
ai assiguée,
MÉNÉMACHIDES VRAIS. n 29
avant, droit en arrière, bisinué à sa base, tronqué antérieurement. —
Ecusson subarrondi, engagé entre les élytres: — Celles-ci presque
planes, brièvement ovales, largement arrondies en arrière et recou-
vrant presque le pygidium qui est horizontal, fortement trisinuées
et à peine plus larges à leur base que le prothorax, avec les épaules
arrondies. — Pattes médiocres, robustes; cuisses fortement en mas-
sue, surtout les antérieures; celles-ci munies d'une très-grande dent
triangulaire, les autres d'une plus petite de même forme; jambes
comprimées, larges, tranchantes en dehors, arquées à leur base,
brièvement mucronées au bout; tarses médiocres, à articles 1-2 grè-
les, celui-là plus long, 3 large; crochets petits, simples. — Saillie
intercoxale large, subarrondie en avant. — Métasternum assez court à
ses épisternums larges. — Saillie mésosternale assez large, rétrécie et
arrondie en arrière. — Corps ovale, subdéprimé en dessus, revêtu de
poils squammiformes.
Schænherr à fondé ce genre sur un insecte (nœvus) du Cap, très-
rare dans les collections (1) et qui, au premier aspect, ressemble
d'assez près au Baridius vestitus du Brésil et espèces voisines. Il est
d'un noir brunâtre légèrement brillant, finement chagriné en dessus,
et les poils jaunes dont il est saupoudré, plutôt que revêtu, for-
ment près de l'extrémité de la suture des élytres, une petite tache
commune.
HOPLITOPALES.
Scxoenx. Curcul. VI, 2; p. 260.
Rostre un peu plus long que la tête, médiocrement robuste,
subparallèle, un peu déprimé et légèrement arqué ; ses scrobes com-
mençant un peu avant son milieu, subconniventes en arrière. —
Antennes courtes, peu robustes; scape en massue au bout, n'attei-
gnant pas les yeux; funicule à articles 1-2 légèrement allongés,
obconiques, celui-là plus gros et un peu plus long, 3-7 très-courts,
grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci médiocre,
ovale, articulée. — Yeux grands, ovales, déprimés, faiblement Sépa-
rés en dessus. — Prothorax subtransversal, plan en dessus, presque
droit sur les côtés, puis rétréci en s’arrondissant en avant, coupé car-
rément à sa base. — Ecusson quadrangulaire. — Elytres courtes,
planes, rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur
base et sinuées ‘en dedans des épaules, recouvrant le pygidium. —
(1) Dans quelques-unes de celles de Paris, il existe, sous le nom générique de
Menemacuus quelques espèces inédites; mais ce sont des Lauynus, genre du
groupe des Coryssomérides. — Le genre Mexewacuus de Dejean (Cat. éd. 3,
p. 311) m'est inconnu, mais comme il est établi sur une espèce du Brésil (ser-
rirostris), et placé immédiatement avant les Mananus, il est très-probablement
identique avec le genre Arosrasimenus de Schænherr, qu’on trouvera plus loin
dans la tribu des Baridiides.
30 CGURCULIONIDES.
Pattes courtes, robustes; cuisses en massue, toutes munies en des-
sous d’une dent triangulaire beaucoup plus forte aux antérieures;
jambes arquées, comprimées, tranchantes en dehors, brièvement
onguiculées au bout (1). — Saillie intercoxale médiocrement large,
subogivale, — Métasternum de longueur moyenne; ses épisternums
larges. — Saillie mésosternale médiocrement large, inclinée et arron-
die en arrière. — Corps subrhomboïdal, plan en dessus, peu ou mé-
diocrement pubescent.
Petits insectes de la Caffrerie, ressemblant beaucoup aux Oponro-
macaus de la tribu des Erirhinides, à quelques petits Coprurus de
celle des Zygopides, et en mème temps aux MeNEMACHUS qui précè-
dent et dont ils se rapprochent manifestement par leurs caractères
génériques, mais dont ils sont bien distincts par leurs scrobes rostra-
les subconniventes en arrière, le 7 article de leur funicule anten-
naire contigu à la massue, etc. Schœnherr en décrit deux espèces
(lineatus, obliquatus) ornées de linéoles blanches sur un fond noir.
J'en connais deux espèces nouvelles.
PYLARUS.
Scnoenn. Curcul., VII, 1, p. 44.
Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique et un peu déprimé au
bout; ses scrobes commençant à peu de distance de son extrémité,
arquées, subconniventes en arrière. — Antennes antérieures, assez
longues, grêles; scape en massue au bout, n’atteignant pas les yeux ;
funicule de six articles : 1-2 allongés, subégaux, 3-6 courts, grossis-
sant peu à peu, 6 subcontigu à la massue; celle-ci assez forte,
fusiforme, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux,
faiblement séparés sur le front. — Prothorax transversal, assez
convexe, arrondi sur les côtés, ‘brièvement rétréci et tronqué en
avant, avec un sillon le long de son bord antérieur, coupé carrément
à sa base. — Ecusson très-petit, en triangle curviligne. — Elytres
assez convexes, brièvement ovales, arrondies sur les côtés, rapidement
rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et coupées car-
rément en avant. — Pattes courtes et robustes, surtout les anté-
rieures; cuisses fortement en massue; les antérieures armées d'une
très-grande dent triangulaire (2); celle des quatre autres très-
petite; jambes comprimées, arquées à leur base, obliquement arron-
dies et finement onguiculées à leur extrémité; tarses courts, assez
étroits, spongieux en dessous, à article 4 médiocre; ses crochets
(1) Les tarses manquent dans les deux exemplaires que j'ai sous les yeux;
comme de coutume, Schœnherr se tait sur la forme des crochots.
(2) Schœnherr l’a décrite comme étant assez robuste et aiguë; peut-être y
at-il à cet égard une différence selon le sexe.
ACICNÉMIDES. 31
petits et très-grèles. — Métasternum excessivement court. — Saillie
mésosternale large, carrée, subverticale. — Corps oblongo-ovale,
finement pubescent.
La seule espèce (designatus Schh.) est fort petite et revêtue de
poils jaunâtres uniformes qui, en se dénudant, forment, à la base des
élytres, une assez grande tache noire, et peu après leur milieu, une
bande transversale largement interrompue sur la suture ; ces organes
sont régulièrement et assez finement striés; le prothorax est couvert
de rides flexueuses qui ne sont bien apparentes que sur ses côtés.
GROUPE II. Avicnémides,
Yeux séparés en dessus. — Prothorax muni de lobes oculaires. —
Les deux 1° segments abdominaux non soudés, leur suture de sépa-
ration très-distincte.
Les caractères du genre unique, qui compose ce groupe, n’ont pas
encore été publiés. Dejean, qui l’a établi le premier, l'avait placé
entre les Macparinus et les Ampates. Ses espèces ressemblent, en
effet, un peu à quelques-uns de ces derniers, mais encore davan-
tage à certains ErtRaiNus ; toutefois, leurs caractères essentiels sont
ceux de la Tribu actuelle.
ACICNEMIS.
L. Fan. Rev. ef Mag. d. Zool. 1849, p. 511 (1). ‘
Rostre allongé, grèle, nu, épaissi et comprimé à sa base, subeylin-
drique et graduellement atténué en avant; ses scrobes commençant
dans son milieu ou un peu en avant, atteignant le bord inférieur des
yeux. — Antennes médiocres, grèles; scape en massue au bout;
funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là plus long et
plus gros, 3-7 de même forme, graduellement plus courts et plus
épais, 6-7 parfois subglobuleux où 7 plus long que les précédents ;
massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, trans-
versaux, ovales etacuminés inférieurement. — Prothorax transversal
ou non, assez convexe, où déprimé en dessus, droit sur les côtés,
rétréci et tronqué en avant; ses lobes oculaires saillants et arrondis ;
prosternum muni d’un sillon bien marqué le long de son bord anté-
rieur. — Ecusson subarrondi ou en triangle curviligne. — Elytres plus
où moins convexes, oblongues, subparallèles, rétrécies dans leur tiers
postérieur, un peu plus larges que le prothorax et légèrement trisi-
nuées à leur base, avec les épaules obtuses ou subcalleuses. — Pattes
assez longues, peu robustes; cuisses longuement pédonculées à leur
base, fortement en massue et munies d'une grande dent triangulaire
plus forte aux postérieures ; jambes comprimées, les antérieures
(1) Syn. Orcocnemus, Dej. Cat. éd, 3, p. 300.
ÿ2 y CURCULIONIDES.
bisinuées au côté interne, toutes arrondies et onguiculées au bout;
tarses assez longs et grêles, à articles 1-2 en cône renversé, celui-là
très-allongé, 3 médiocrement large, cordiforme, seul spongieux en
dessous, 4 médiocre, ses crochets petits. — Saillie intercoxale très-
large, tronquée en avant. — Métasternum plan, de longueur
moyenne. — Saillie mésosternale assez large, inclinée, à peine rétrécie
et arrondie en arrière. — Corps oblongo-ovale, écailleux.
M. L. Fairmaire a décrit de ce genre une espèce originaire de
Taïti et qu'il a nommée variegatus. Il y en a dans les collections .
cinq ou six autres provenant de Java, de l'Inde transgangétique et
de Ceylan. C'est sur l’une d'elles originaire du premier de ces pays
que Dejean avait établi son genre OPLOCNEMUS.
Les plus grands de ces insectes sont à peine de taille moyenne et
tous ressemblent plus ou moins à des ERIRHINUS. Leur livrée est
variable, sans offrir rien qui attire les yeux; et parmi les écailles dont
ils sont densément revêtus, il y en a ordinairement un certain nombre
qui sont plus grandes que les autres et redressées.
La formule que je donne du genre comprend toutes les espèces
que j'ai vues, et non pas seulement celle publiée par M. L. Fair-
maire, de laquelle on peut dire qu’elle est aberrante, sa forme géné-
rale étant assez différente de celle des espèces indiennes.
TRIBU LXI.
CHOLIDES.
Rostre plus ou moins allongé, en général assez robuste, de forme
variable, mais presque toujours déprimé au bout; ses scrobes diri-
gées dans son axe, élargies et atteignant les yeux en arrière, entiè-
rement visibles latéralement. — Antennes au moins médiocres; leur
funicule de 7 ou 6 articles ; leur massue plus ou moins forte. — Yeux
en général recouverts en partie lors de la contraction du rostre. —
Prothorax parfois muni de lobes oculaires; prosternum plan, rare-
ment et alors peu profondément excavé. — Un écusson, —
Elytres recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures grosses
et assez saillantes, séparées d'une manière variable; cuisses den-
tées (1); jambes en général à la fois onguiculées et mucronées,
ou bi-mucronées au bout, très-rarement (Desmosomus) inermes,
presque toujours tranchantes et ciliées à leur extrémité en dehors;
crochets des tarses simples. — Les trois segments intermédiaires de
l'abdomen coupés carrément à leurs extrémités (Cnozus' excepté) ; le
99 presque toujours au moins aussi long que les deux suivants réunis,
(1) La dent est presque toujours petite et de forme conique. Je ne connais
qu’uue seule espèce (Cholus undulatus) qui en soit privée et encore seulement
aux cuisses antérieures,
CHOLIDES. ' 33
séparé du 1° par une suture arquée ou anguleuse. — Métasternum
rarement court, ses épisternums de largeur médiocre. — Corps le
plus souvent rhomboïdal ou elliptique.
La définition que Schænherr a donnée de ses Cholides est tellement
vague et élastique qu'on peut dire qu’elle est nulle (1). Aussi a-t-il
réuni dans ce groupe une foule d'éléments disparates, au point que
sur les 34 genres qu'il y a compris j'ai dû en exclure 20 qui sont
disséminés dans la plupart des Tribus qui précèdent immédiatement
celle-ci, où reportés dans la section suivante.
Epurés de la sorte, les Cholides constituent un groupe parfaitement
naturel, mais assez difficile à caractériser nettement. Les deux meil-
leurs caractères pour les reconnaître sont la direction de leurs scrobes
rostrales et la structure de l'extrémité de leurs jambes, combinées
avec leur prosternum non excavé. La forme rhomboïdale du Corps,
qui est fréquente chez eux, a beaucoup moins d'importance, attendu
qu'elle s'altère rapidement et devient peu à peu elliptique (CazLLINo-
TUS, DESMOSOmUS), cylindrique (Sozenopus), conique (BRACHYCNEMIS)
et finit (ScLERosoMUS) par ressembler à celle de quelques Cryptorhyn-
chides. L'homogénéité de ces insectes et le peu de stabilité du petit
nombre de caractères auxquels on peut recourir pour caractériser leurs
genres, fait que dans la plupart des cas les limites de ces derniers
sont vagues et incertaines (2).
Malgré l'absence d’un canal rostral chez eux, ils me paraissent plus
voisins des Cryptorhynchides que de tout autre groupe. Cette analo-
gie est démontrée par leurs yeux souvent recouverts en partie quand
la tête est au repos, la présence fréquente des lobes oculaires, la
structure de leurs antennes, segments abdominaux, ete., et même la
grande taille de la plupart d’entre eux. On observe chez plusieurs
(Runasrus, la plupart des CHoLus, HomALoNoTus, Dionycuus, etc.)
une forme de mandibules qui apparaît ici pour la première fois et
rappelle ce qui existe chez les Calandrides en général; ces organes
envoient en dehors une oreillette plus ou moins saillante, simple ou
bifide, parfois même trifide. Je n’ai pas trouvé ce caractère assez cons-
tant pour pouvoir en tirer parti au point de vue générique. Chez les
autres espèces, les organes en question varient beaucoup.
(1) Elle se borne à ce peu de mots : « Poitrine plane entre les hanches anté-
rieures, entière, » ce qui est exact, mais convient également à un grand nom-
bre d’autres Apostasimérides de Schænherr, notamment à la majeure partie
de ses Baridiides et à plusieurs de ses Crvptorhyuchides,
(2 Comparez, par exemple, dans Schænherr et Dejean (Cat. éd. 3, p. 308),
la composition des genres Cnorus, Porvperces et Dionyeuus, ou dans Schœn.
herr seul son travail primitif (Cureul. JE, p. 558) sur ces genres, avec celui
qu’il a publié en dernier lieu (ibid. VII, 1, p. 1). Pour que des genres se pr'è-
tent à de pareilles transformations, il faut qu’ils soient établis sur le facies
plutôt que sur des caractères sérieux.
Coléoptères. Tome VII. 3
34 GURCULIONIDES.
Les Cholides sont presque tous de taille notablement au-dessus de
la moyenne et les plus petits ne descendent jamais beaucoup au-
dessous; quelques-uns d’entre eux (certains HomaLonorus) figurent
parmi les plus grands Curculionides. Leur livrée est rarement
(Cnozus) ornée de couleurs métalliques, mais, du reste, très-variée.
Tous sont propres à l'Amérique du Sud. Les 14 genres qu'ils consti-
tuent peuvent se reconnaitre aux caractères suivants.
I. Epaules des élytres dilatées et carénées.
Une saillie verticale au prosternum entre les hanches antér.: Rhinastus.
— horizontale au mésosternum : Aphioramphus.
IT. Epaules des élytres arrondies ou obtuses, souvent nulles.
A Cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen.
a Métasternum au moins de longueur moyenne.
b Prosternum plus ou moins large entre les hanches antérieures.
c Segmentsinterméd. de l’abdomen anguleux à leurs extrémités: Cholus.
cc _—— == coupés carrément en arrière.
d Pattes longues, peu robustes; cuisses graduellement en massue.
Antennes médiocres, plus ou moins robustes : Archarias.
— longues et grêles : Polyderces.
dd Pattes médiocres ; cuisses en massue, atténuées à leur base.
e Jambes armées en dedans d’une dent médiane (1) : Homalonotus.
ee — inermes —
Hanches antér. médiocrement séparées : Dionychus, Amerhinus.
—— très-fortement — : Brachycnemis.
bb Prosternum étroit entre les hanches antérieures.
Elytres peu convexes, en ellipse allongée : Callinotus.
— subeylindriques : So/enopus.
aa Métasternum très-court : Sclerosomus.
B Cuisses postérieures dépassant plus ou moins l'abdomen.
Corps peu allongé, subrhomhoïdal : Periderœus (2).
— étroit, en ellipse très-allongée : Desmosomus.
RHINASTUS,
Scuosnu. Curcul. Disp. meth., p. 261 (3).
Tète allongée, conique ou subpyramidale; rostre de la longueur
au moins de la moitié du corps, arqué, de forme et de grosseur va-
(1) L'Hom. humeralis fait exception à cet égard, mais il me parait étranger
aux HomaLonorus.
(2) Chez l'espèce typique de ce genre, les cuisses postérieures ne sont que de
très-peu plus longues que l’abdomen; elles le dépassent fortement chez d’au-
tres qu’on trouvera citées plus bas.
(3) Syn. Cuous (pars), Germ. Ins. Spec. nov. p. 214,
CHOLIDES. 35
riables (1); ses scrobes commençant dans son milieu ou un peu au-
delà, peu profondes et fortement évasées en arrière. — Antennes
relativement médiocres et peu robustes ; scape en massue au bout,
restant à une distance notable des yeux; funicule à articles obco-
niques et pubescents (sauf 1) : 1-2 allongés, égaux, 3-7 courts, égaux,
grossissant peu à peu; massue ovale, subobtuse au bout. — Yeux
très-distants du prothorax, assez grands, un peu convexes, subarron-
dis où brièvement ovales, — Prothorax transversal, peu convexe, for-
tement rétréci dans ses deux tiers antérieurs et brièvement tubuleux
en avant, légèrement hisinué à sa base et échancré près de ses
angles postérieurs; prosternum faiblement échancré en avant, aplani
Où un peu concave, très-large et muni, entre les hanches antérieures,
d'une saillie verticale plus où moins forte. — Ecusson assez grand,
arrondi. — Elytres peu convexes, fortement rétrécies en arrière, dila-
tées à leur base et munies aux épaules d'une carène latérale sur-
plombant leurs épipleures et prolongée jusque non loin de leur ex-
trémité, où elle se termine par une callosité, pas plus larges que le
prothorax et sinuées à leur base, avec une échancrure (2) près des
angles huméraux qui sont recourbés en dedans. — Pattes longues
et assez robustes; les antérieures plus grandes que les autres; cuisses
graduellement en massue, les postérieures plus longues que l’abdo-
men, toutes munies d'une petite dent en dessous; jambes anté-
rieures arquées, bisinuées en dedans, épaissies et brièvement mu-
cronées au bout; tarses assez longs et larges, densément spongieux
en dessous; leurs crochets courts et robustes. — 2° segment abdomi-
nal plus court que 3-4 réunis; saillie intercoxale large, anguleuse en
avant. — Métasternum court. — Saillie mésosternale large, inclinée,
en triangle curviligne. — Corps rhomboïdal, densément pubescent.
Le plus remarquable et l’un des mieux caractérisés des genres de
la Tribu. Il se compose en ce moment de trois grandes espèces, dont
deux (pertusus, sternicornis) assez anciennement connues et origi-
naires du Brésil, tandis que la troisième (latisternus), décrite plus
(1) Il affecte deux formes différentes qui partagent le genre en deux sections
très-naturelles, Chez deux (pertusus, latisternus) des trois espèces qui le com-
posent, il est extrêmement robuste, quadrangulaire dans toute son étendue et
muni en dessous de deux rangées latérales de gros tubercules. Chez la troi-
sième (s{ernicornis), il est beaucoup plus grêle, déprimé en dessus, élargi à
son extrémité et un peu comprimé latéralement dans ses deux tiers basi-
laires.
(2) Chez les deux 1res espèces citées dans la note précédente, ces échan-
crures el celles qui existent en dedans des angles postérieurs du prothorax se
Sont agrandies au point qu'il en résulte un trou de chaque côté, Ces caractères
coexistant avec la forme du rostre qui vient d’être décrite et une saillie pros-
ternale beaucoup plus grosse et plus longue que chez le slernicornis, on peut
se demander si le genre ne devrait pas en faire deux.
36 CURCULIONIDES.
récemment par M. Guérin-Méneville (1), est de Bolivia et très-rare
dans les collections. Toutes trois sont uniformément revêtues d'une
courte mais dense pubescence couchée, dont la couleur, ordinaire-
ment d'un jaune d’ocre pâle, devient quelquefois blanchâtre. Leur
sculpture se réduit à quelques granulations sur le prothorax et les
élytres, granulations qui sont même absentes chez le pertusus.
APHIORAMPHUS.
Guérn-Ménev. Icon.; Ins., p. 158.
Genre voisin des Ramasrus et n’en différant que par les caractères
qui suivent :
Tête subarrondie ; rostre pareil à celui du Rhin. sternicornis, mais
un peu moins long. — 1° article du funicule des antennes notable-
ment plus long que le 2° ; leur scape atteignant les yeux. — Pro-
thorax plus court, plus arrondi sur les côtés, simplement bisinué à
sa base. — Elytres également dilatées et carénées aux épaules, mais
la carène courte, et n’atteignant pas à beaucoup près le milieu de leur
longueur; prosternum médiocrement large entre les hanches anté-
rieures. — Cuisses postérieures ne dépassant pas l'abdomen; jambes
de la même paire comprimées, bisinuées et anguleuses dans leur
milieu en dedans ; toutes à la fois fortement mucronées et onguicu-
lées au bout ; crochets des tarses médiocres et grèles. — Saillie mé-
sosternale carrée, transversale et munie d’un tubercule conique dirigé
en avant. — Corps rhomboïdal, partiellement écailleux.
Le genre est, à proprement parler, intermédiaire entre le précé-
dent et les Cnozus, tels qu'ils sont constitués en ce moment, et très-
distinct. Il ne comprend qu’une espèce (rugosus, G. M.) d’un tiers
plus petite que le Rhinastus sternicornis et originaire du Brésil. Elle
est noire avec les tarses jaunes, couverte de tubercules confluents
sur le prothorax qui est canaliculé dans son milieu, et ses élytres sont
traversées vers leurs deux tiers postérieurs par une bande étroite et
onduleuse d’un jaune d’ocre vif ; toute la partie de ces organes an-
térieure à cette bande est criblée de grandes et profondes fossettes
de formes variées (2).
(1) Icon.; Ins. texte, p. 159.
(2) Je possède un insecte du Brésil que je ne parviens pas à découvrir dans
Schœnherr, mais qui eût été saus aucun doute un Cuozus pour lui, et qui pos-
sède les deux caractères essentiels du genre actuel. Ses élytres sont assez for-
tement dilatées et tranchantes ; son mésosternum est muni d'une grosse saillie
verticale, carrée et tronquée obliquement. Bien que ses jambes postérieures
soient autrement faites que chez l'espèce typique, il me paraît devoir ètre as-
socié à celle-ci.
CHOLIDES. 37
CHOLUS.
German, /ns. Spec. nov., p. 242.
Germar n’a décrit que trois espèces de ce genre dont la première
(sternicornis) est un Rainasrus. Les deux autres (albicinctus, geome-
tricus) présentent les mêmes caractères génériques et c'est par consé-
quent à elles seules, ainsi qu’à celles qui leur ressemblent, que le nom
de CnoLus doit rester. Les nombreuses espèces que Schœænherr leur a
associées doivent, pour la majeure partie, être exclues du genre et
en former plusieurs nouveaux.
Tète brièvement conique ou arrondie ; rostre long, assez robuste,
cylindrique, plus ou moins déprimé et élargi au bout; ses scrobes
commençant dans son milieu ou un peu au-delà. — Antennes assez
longues et assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant les
yeux; funicule à articles 1 rarement 1-2 allongés, celui-là notable-
ment plus grand ; les suivants courts, subégaux, grossissant peu à
peu ; massue forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, légère-
ment convexes, arrondis ou brièvement ovales, découverts. — Pro-
thorax peu convexe, transversal, un peu arrondi sur les côtés en
arrière, fortement rétréci et tronqué en avant, sans lobes oculaires,
légèrement et largement bisinué à sa base ; prosternum faiblement
échancré en avant, non excavé, médiocrement large entre les hanches
antérieures. — Ecusson de forme variable. — Elyÿtres un peu con-
vexes et assez courtes, fortement et graduellement rétrécies en arrière,
avec leur bord postérieur denticulé en scie, à peine plus larges que le
prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules plus
ou moins calleuses. — Pattes assez longues, surtout les antérieures ;
leurs cuisses antérieures graduellement, les autres assez brusquement
en massue, toutes finement dentées en dessous, les postérieures ne
dépassant pas l'abdomen; jambes arquées, les antérieures souvent
bisinuées en dedans, toutes épaissies, mucronées et onguiculées au
bout ; tarses larges, densément spongieux en dessous, à article 1 grêle
et arqué à sa base; crochets petits. — Les trois segments intermé-
diaires de l'abdomen fortement anguleux à leurs extrémités; le 2° plus
court que 3-4 réunis, séparé du 1° par une suture arquée; saillie
intercoxale allongée, assez large, arrondie en avant. — Métasternum
médiocrement long. — Saillie mésosternale inclinée, large, triangu-
laire, arrondie en arrière. — Corps rhomboïdal ou oblongo-elliptique,
lisse, plus ou moins pubescent.
Il est presque superflu de faire remarquer l'importance de la forme
des segments intermédiaires de l'abdomen, ainsi que la denticulation
du bord postérieur des élytres.
Le genre est propre à l'Amérique du Sud et peut se diviser en
deux groupes très-naturels,
38 CURCULIONIDES.
Les espèces du premier sont de forme rhomboïdale, assez courtes,
d'un vert bronzé obseur et brillant, et ont pour tout dessin deux
bandes latérales d'un blanc jaunâtre ou ochracées, qui longent de
plus ou moins près les bords latéraux du prothorax et des élytres ; la
base de ces dernières est parfois (geometricus) de la même couleur.
Leur écusson est petit et transversal (1).
Celles du second sont oblongo-elliptiques, noires et revêtues d’une
courte pubescence couchée variant du jaune d'ocre pâle au jaune
soufre et dénudée par place, de façon à former des taches et des
bandes sur le prothorax et les élytres. Leur écusson est plus grand et
en triangle curviligne ou arrondi (2).
ARCHARIAS.
Des. Cat. éd. 1, p. 86 (3).
Rostre dépassant la base du prothorax, plus ou moins robuste et
déprimé au bout. — Yeux découverts en entier ou en majeure partie
quand la tête est contractée. — Prothorax sans lobes oculaires ou
n'en ayant que de légers vestiges; prosternum médiocrement échan-
cré en avant, assez large entre les hanches antérieures. — Ecusson
assez grand, en triangle curviligne. — Elytres plus oumoins allon-
gées, non denticulées sur leur bord postérieur. — Les quatre jambes
postérieures amincies, tranchantes et ciliées en dehors au moins dans
leur tiers terminal. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés
carrément en arrière ; le 2° presque aussi long que 3-4 réunis, séparé
du 1% par une suture en général fortement anguleuse. — Corps
rhomboïdal, déprimé, rarement (par ex. miliaris) assez convexe, tu-
berculé, granuleux ou transversalement ridé en dessus, à vestiture
très-variable. — Le surplus comme chez les CHozus.
Je prends l’ancien nom d’ArcHariAas, tombé en désuétude et pres-
(1) Outre l’albicinctus et le geometricus mentionnés dans le texte, je ne
connais que le cinctus d'Olivier (Schænh. Cureul. IT. p. 562) qui rentre dans
cette division. Il n’y en a pas d’autres dans Schœnherr, et je n’en ai vu qu’une
seule nouvelle dans les collections.
(2) C. flavofasciatus, annulatus, Faldermanni, Nyblæi, et probablement
plusieurs autres encore mentionnés dans Schœnherr et que je ne connais pas.
Les collections en contiennent, et j’en possède un certain nombre d’inédites.
Dejean (Cat. 64. 3, p. 809) avait placé dans Jes Poynences ceux de ces insectes
qu’il possédait.
Les Cnozus suivants, décrits depuis Schœnherr, me sont inconnus, sauf le
carinalus, qui doit constituer un genre nouveau; les autres sont probablement
des AncHantas. — C, trifasciatus, Brésil; irroratus, carinatus, Cayenne ; Li-
turatus, Bolivia; Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 156. — lemniscatus,
Erichs. Archiv, 1847, I, p. 131; Pérou.
(3) Ce genre comprenait à la fois les Cuorus, Dionycnus et Howironorus.
CHOLIDES, 39
que oublié aujourd'hui, pour l'appliquer au genre actuel qui com-
prend la majeure partie des CnozLus de Schænherr (1). Les caractères
qui le séparent du genre précédent sont très-tranchés ; mais au pre-
mier coup-d'œil ses espèces paraissent se confondre avec les Homa-
Loxorus de farme régulièrement rhomboïdale (coriaceus, squamulo-
sus, etc.) et elles n’en diffèrent guère, en effet, que par la structure
des pattes et des antennes.
Ces insectes sont au moins de taille moyenne et quelques-uns (par
ex. miliaris, undulatus) fort grands. Leur sculpture et leur livrée
varient tellement qu'on ne saurait en rien dire de général. Tous sont
originaires de l'Amérique du Sud.
POLYDERCES.
Sonoenu. Curcul. VIIL, 1, p.15.
Genre très-voisin des ArcHARIAS et ne s’en distinguant que par les
faibles particularités suivantes :
Rostre cylindrique, légèrement déprimé, non élargi au bout. —
Antennes plus longues et grèles, du reste faites de même, si ce n’est
que leur massue est relativement un peu plus forte. — Yeux com-
plétement à découvert. — Les quatre jambes postérieures moins lon-
guement tranchantes et ciliées à leur extrémité en dehors; 1° article
des tarses allongé, longuement atténué et à peine arqué à sa base.
Schænherr en décrit deux espèces (xonatus, adspersus) des Antilles,
ayant presque complétement la forme oblongo-rhomboïdale de l’Ar-
charias undulatus, mais de moitié plus petites et totalement diffé-
rentes l’une de l’autre par leur livrée, Je n’adopte le genre qu'en
hésitant.
HOMALONOTUS.
Scnoenx. Curcul. III, p. 584 (2).
Tète arrondie; rostre dépassant légèrement le prothorax en arrière,
plus où moins robuste et déprimé, élargi ou non à son extrémité ;
scrobes commençant dans son milieu ou près de son tiers antérieur.
— Antennes médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout, at-
teignant les yeux ; funicule à articles 1-2 noueux, allongés, de gran-
deur relative variable, 3-7 obconiques, subcylindriques ou subglo-
(1) Chol. rhomboidalis, miliaris, undulatus, parcus, niveopunctatus, inor-
natus, ete., Schænh. Cureul. VIE, 1, p. 2. — Le laticollis d'Olivier (Schænh,
ibid. JE, p. 559) ayant le prothorax muni de lobes oculaires saillants et le mé-
sosternum armé d’une corne dirigée en avant, me paraît devoir former an genre
à part.
(2) Syn. Homanworus (Sahlb.), Schcænhe Curcul. Disp. meth. p. 265; olim.
— Cazanpra pars, Fab.
40 CURCULIONIDES.
buleux, 7 contigu ou annexé à la massue; celle-ci assez petite,
oblongue, souvent comprimée au bout; son 1° article en cône ren-
versé. — Yeux relativement assez petits, allongés, acuminés inférieu-
rement, transversaux, en partie recouverts quand la tête est au repos.
— Prothorax transversal (validus excepté), de forme variable, mais
toujours brièvement tubuleux en avant, et muni de lobes oculaires
en général peu saillants ; prosternum échancré en avant, parfois (ja-
maicensis, humeralis, hystriæ) distinctement canaliculé en avant des
hanches antérieures, large entre celles-ci. — Ecusson assez grand, en
triangle curviligne. — Elytres variables, souvent déprimées en des-
sus. — Pattes médiocres et robustes, les antérieures à peine plus
longues que les postérieures ; cuisses en massue, dentées en dessous ;
jambes comprimées, droites ou légèrement arquées, onguiculées et
mucronées au bout; les quatre antérieures en général munies d’une
dent interne dans leur milieu, les quatre postérieures longuement
tranchantes et ciliées en dehors à leur extrémité; tarses très-larges,
à article 1 triangulaire, grêle à sa base. — Les deux 1° segments
abdominaux soudés ensemble, séparés par une fine suture un peu
arquée; le 2° au moins aussi long que 3-4 réunis. — Saillie inter-
coxale plus ou moins large. — Métasternum de longueur moyenne.
— Saillie mésosternale assez large, inclinée, rétrécie et arrondie en
arrière. — Corps de forme variable, presque glabre ou partiellement
pubescent,.
Ce genre, dans son état actuel, est le moins homogène de la Tribu,
et ne pourra pas rester tel que l’a constitué Schænherr (1). Ses es-
(1) I s’est contenté de le diviser en deux sections, selon que les élytres
sont déprimées ou légèrement convexes ; mais on peut faire mieux. Je remar-
que que toutes les espèces dont le prothorax est régulier et qui ressemblent
plus ou moins aux ArcHarias, ont le 2e article du funicuie antennaire bean-
coup plus court que le 1er, souvent pas plus long que le 3e, et la saillie inter-
coxale de l'abdomen moins large. La plupart ont les élytres un peu convexes
(coriaceus, squamulosus, hystrix); chez les autres (platynotus, deplanatus,
porosus) elles sont plus ou moins déprimées. Toutes les autres espèces, au con-
traire, dont le prothorax est irrégulier, ont les deux 1ers articles du funicule
antennaire égaux, la saillie intercoxale d’une largeur excessive, et les élytres
constamment déprimées. Elles se partagent presque en autant de sections qu'il
y a d’espèces, selon que le prothorax est : 10 en carré allongé (validus) ; 2 for-
tement dilaté et arrondi latéralement (colossus); 3° anguleux sur les côtés, et,
par suite, hexagonal (jamaicensis). Réunies, ces espèces pourraient former un
genre à part.
L’humeralis Schh., dont il n’est pas fait mention dans le nombre, pourrait
également en constituer un autre. Il s'éloigne des précédents par son scape
antennaire n’atteignant pas les yeux, ses lobes oculaires très-saillants, ses ély-
tres fortement échancrées à leur base, ses pattes allongées et peu robustes,
comme celles des AncHanias, eufin ses quatre jambes antérieures non dentées
au côté interne. C’est le seul du genre qui présente ce dernier caractère.
+ CHOLIDES. A1
pèces, en effet, sont si différentes sous plusieurs rapports, que tout ce
qu'on en peut dire de général, c'est que parmi elles figurent les plus
grandes de la Tribu, et que les unes (coriaceus, squamulosus, etc.)
ont la forme générale des ArcnariAS, tandis que les autres (jamai-
censis, validus, colossus, ete.) en affectent une plus ou moins singu-
lière. Ces insectes habitent principalement les parties intertropicales
de l'Amérique du Sud.
DIONYCHUS.
GExMar, Ins. Spec. nov. p. 311.
Tête arrondie ; rostre au moins aussi long que le prothorax, assez
robuste, arqué, plus ou moins élargi à sa base et à son extrémité,
arrondi et très-rarement (parallelogrammus) caréné en dessus; ses
scrobes commençant vers son tiers antérieur. — Antennes assez lon-
gues, médiocrement robustes; scape arqué, en massue au bout, attei-
gnant les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là
le plus grand, 3-7 subégaux, grossissant peu à peu; massue forte,
oblongo-ovale, subacuminée. — Yeux grands, déprimés, brièvement
ovales, transversaux, en partie recouverts au repos. — Prothorax
transversal où subtransversal, tantôt (par ex. variabilis) médiocre-
ment convexe et trapéziforme, tantôt (par ex. mutabilis) subglobuleux,
tronqué en avant et à sa base (celle-ci parfois légèrement bisinuée),
assez fortement échancré sur son bord antéro-inférieur, muni de lé-
gers lobes oculaires, plan en dessous, au plus (par ex. parallelogram-
mus) médiocrement large entre les hanches antérieures. — Ecusson
en triangle curviligne, en général un peu allongé. — Elytres assez
convexes, oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et faible-
ment échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes mé-
diocres, robustes, les antérieures pas plus longues que les postérieures ;
cuisses (surtout les antérieures) graduellement en massue ou de
forme normale, dentées en dessous; jambes plus ou moins compri-
mées, arquées, parfois bisinuées en dedans, mucronées et onguiculées
au bout {1}, tranchantes et ciliées en dehors à leur extrémité ; tarses
médiocres, larges. — Corps oblongo-elliptique, en général faiblement
pubescent. ë
Ce genre dans lequel Germar et, à son exemple, Schænherr (2)
avaient compris des ArcHarias, peut rester tel que celui-ci l'a com-
posé en dernier lieu (3). Ses espèces sont toutes au-dessus de la taille
(1) Le mucro externe est sujet, quoique très-rarement, à disparaître, mais
seulement, à ce qu’il paraît, aux jambes antérieures, On en voit un exemple
chez le mutabilis.
(2) Cureul. IE, p. 580.
(3) Cureul, VILE, 1, p, 18. 11 en décrit six espèces (parallelogrammus, squa—
42 CURCULIONIDES.
moyenne et sauf une seule (parallelogrammus), la plus grande de
toutes, sont très-homogènes sous le rapport de la sculpture des tégu-
ments et de la livrée. Leur prothorax est finement granuleux ou
ridé, leurs élytres sont couvertes de tubercules isolés ou confluents,
souvent entremèlées de rides, et en même temps plus où moins dis-
tinctement striées. La livrée consiste en quelques taches d’un blanc
pur ou jaunâtre qui ornent ces organes. Ces insectes sont propres au
Brésil.
AMERHINUS.
Scuoenn. Cureul. Disp. meth., p.266 (1).
Genre le moins homogène de la Tribu, dans sa composition ac-
tuelle, et ne possédant, en dehors du facies et de la livrée qui sont
très-variables, rien qui le sépare des Dionyenus. Tout au plus peut-
on dire qu'il diffère de ces derniers par les caractères suivants :
Rostre relativement plus robuste, de forme variable (2). — Anten-
nes plus courtes, les articles 3-7 de leur funicule plus transversaux. —
Prothorax plus court, plus convexe et plus fortement rétréci en
avant. — Elytres subeylindriques ou cylindrico-coniques.
Germar a fondé le genre sur deux insectes (pavo, pardus) du
Brésil et en indiquant que le Rhynchænus Dufresnii de Kirby devait
en faire partie ; une quatrième espèce (Inca, sous le nom de ruidus)
avait été placée par lui dans les Dioxyenus. Schœænherr en a décrit
cinq autres (3). Ces insectes varient beaucoup sous le rapport de la
taille, comme pour tout le reste, et sont du Brésil ou de la Guyane.
mulosus, alboguttatus, marginegultatus, variabilis, mulabilis). Depuis, au-
cune n’a été décrite, et les collections n’en coutiernent, du moins celles que
j'ai vues, qu’un pelit nombre de nouvelles.
(1) Syn. Aueris, Germar, Ins. Spec. nov. p. 286.— Dionveuus pars, Germar,
ibid, p. 316.
(2) I est, par exemple, très-robusle, arqué, carré, arrondi aux angles ot for-
tement élargi à sa base (Dufresnii); moins robuste, déprimé, caréné en des-
sus, el presque droit (/nca); de même forme, mais plus faible et plus arqué
(Olivieri, sarcinatus), puis finit par devenir plus où moins cylindrique, sauf
à l'extrémité, chez les petites espèces (Bohemanni, Fahræi, ete.) Les autres
parties présentent des modifications aualogués, ainsi que la sculpture des tégu-
ments et la livrée. Le mucro terminal externe des jambes, entre autres, man-
que chez la plupart des petites espèces.
(3) À. Olivieri, Fahrœi, Schœnherri, ete. Schœnh. Cureul. HI, p. 600, et
Vi, 1, p. 26. On n'en a, depuis, décrit aucune espèce, mais il faut ajouter au
genre, le Rhynchœnus marmoreus de Fabricius, Syst. EL. I, p. 462 (Rh. pan-
therinus Oliv.), de Cayenne, Schœnherr (Cureul. VIN, 2, p. 109) l’a placé, sur
l'autorité de Dejean, parmi les Hgrcipus qu'il n'avait pas vus, mais c’est un
véritable Amerminus, et la plus belle espèce du genre après le Dufresnii.
En tenant compte de tous les caractères, y compris la sculpture et la livrée,
CHOLIDES. 43
BRACHYCNEMIS.
Scnoenu. Cureul., VII, 1, p. 17 (1).
Tête subglobuleuse, saillante, déprimée sur le front; rostre attei-
gnant presque la base du métasternum (9) ou seulement le mésos-
ternum (®), assez robuste, élargi à sa base, puis cylindrique et
déprimé au bout, faiblement arqué; ses serobes commençant dans
son milieu. — Antennes assez longues et médiocrement robustes ;
scape en massue au bout, n’atteignant pas à beaucoup près les yeux;
funicule à articles 4 très-allongé, noueux au bout, 2 beaucoup plus
court, 3-7 Courts, grossissant peu à peu; massue oblongo-ovale,
articulée. — Yeux relativement médiocres, peu convexes, oblongo-
ovales, transversaux, distants du prothorax. — Celui-ci plus long que
large, en cône un peu arrondi sur les côtés, sans lobes oculaires,
médiocrement bisinué à sa base ; prosternum plan, à peine échancré
en avant, très-large entre les hanches antérieures. — Ecusson assez
grand, subarrondi. — Elytres allongées, en cône régulier, pas plus
larges que le prothorax et chacune un peu arrondie à sa base, avec
les épaules nulles. — Pattes médiocres, les antérieures un peu allon-
gées; cuisses en massue, dentées en dessous, les postérieures ne dé-
passant pas l'abdomen; jambes comprimées, élargies au bout, les
antérieures un peu arquées et bisinuées en dedans, les quatre posté-
rieures tranchantes et ciliées en dehors, toutes brièvement mucro-
nées au bout; tarses larges, leur 1° article quadrangulaire et briève-
ment rétréci à sa base. — 2° segment abdominal plus court que 3-4
réunis, séparé du 1% par une suture arquée ; saillie intercoxale
allongée, subogivale. — Métasternum assez long. — Saillie mésoster-
nale large, inclinée, arrondie en arrière. — Corps oblong, conique en
arrière, écailleux.
Genre lrès-distinct et composé d’une seule espèce (quadrisignatus
Schh.) brésilienne, de taille moyenne pour le groupe actuel. Elle est
d'un rouge ferrugineux et entièrement revètue de petites écailles jau-
nes qui, en se condensant, forment une tache basilaire et une bande
oblique post-médiane sur chaque élytre; ces organes, ainsi que le
prothorax, sont couverts de petites crêtes transversales. La femelle est
moins allongée que le mâle et son prothorax est moins régulièrement
conique, étant plus convexe en dessus que chez ce dernier, plus
arrondi sur les côtés et assez brusquement rétréci en avant. Cet in-
secte n'est pas bien commun dans les collections.
les AmeruiNus ne forment pas moins de cinq groupes représentés par les es-
Pèces suivantes : 1 Dufresrii: 2 marmoreus ; 3 Inca, Olivieri, sarcinatus ;
4pavo, bardus, Schœnherri, Fahrœi; 5 Bohemanni.
(4) Syn. Lrrowenus, Schænb. Cureul. D, p. 575; olim,
44 CURCULIONIDES.
CALLINOTUS.
Scuoen. Curcul. Disp. meth., p. 263.
Tète subarrondie, déprimée sur le front; rostre dépassant médio-
crement le prothorax en arrière, robuste, subeylindrique, non.ou à
peine élargi et déprimé au bout; ses serobes commençant près de son
tiers antérieur. — Antennes médiocres; scape en massue au bout,
atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques,
celui-là tantôt beaucoup (Sahlbergi), tantôt un peu (Zetterstedtii) plus
long, 3-6 subarrondis, 7 plus long et plus gros, contigu à la mas-
sue; celle-ci forte, oblongo-ovale. — Yeux très-grands, déprimés,
brièvement ovales, en partie recouverts au repos. — Prothorax
trapéziforme ou fortement arrondi sur les côtés, faiblement bisinué à
sa base, avec son bord antérieur fortement sinué de chaque côté et
muni de lobes oculaires larges, arrondis et assez saillants; prosternum
un peu concave, très-étroit entre les hanches antérieures, fortement
échancré en avant. — Ecusson carré (Sahlbergii) ou oblong (Zetters-
tedtii). — Elytres peu convexes, allongées, oblongo-ovales, rétrécies
et parfois (Zetterstedtii) mucronées en arrière. — Pattes des Dionx-
cuus, les antérieures un peu allongées chez les mäles. — Les deux
4ers segments abdominaux presque soudés ensemble et largement
aplanis, le 2° plus long que 3-4 réunis, séparé du 1* par une suture
anguleuse ; saillie intercoxale large, allongée, arrondie en avant. —
Métasternum allongé, aplani dans son milieu. — Saillie mésoster-
nale médiocrement ou assez large, inclinée, rétrécie et arrondie en
arrière. — Corps allongé, subelliptique, finement et densément pu-
bescent.
On n’en connait que deux grandes et belles espèces nommées dans
le texte, décrites par Schænherr et originaires du Brésil. Toutes deux
sont d'un brun carmélite uniforme et entourées sur les côtés d’une
bande régulière d’un blanc jaunâtre à laquelle s'ajoute, chez lun
d'eux (Sahlbergi) une étroite bande en chevron de même couleur, qui
traverse les élytres un peu en arrière de leur milieu. Leur prothorax
est tuberculeux ou granuleux sur les côtés et leurs élytres présentent
des rangées régulières de petits points enfoncés à peine visibles chez
l'un d'eux.
SGLENOPUS.
Scnognu. Curcul. Disp. meth., p. 268 (1).
Genre extrêmement voisin des Cazziworus et n'en différant qu’en
ce que les élytres sont subeylindriques, graduellement atténuées en
(1) Syn. Ononroneres, Sahlb. Pericul. entom. p. 46; genre non caractérisé,
— Dionyeuus pars, Germ,
CHOLIDES. 45
arrière, et que les mâles ont les pattes plus ou moins allongées.
Il est par conséquent à ces derniers ce que les AMERHINUS sont aux
DioNYCHUS.
La sculpture des téguments et la livrée variant selon les espèces, on
ne peut en tirer aucuns caractères différentiels ayant une valeur
réelle. Schænherr en décrit quatre espèces (1) originaires de Cayenne
et du Brésil. Il y en a à ma connaissance, deux ou trois autres inédi-
tes dans les collections.
SCLEROSOMUS. me
, Scnoenx. Curcul., III, p. 604.
Tète arrondie, assez saillante; rostre dépassant un peu le prothorax
en arrière, assez ou médiocrement robuste, cylindrique, déprimé et
élargi au bout, arqué ; ses scrobes commençant au-delà de son mi-
lieu. — Antennes médiocres, peu robustes ; Scape en massue au bout,
n'atteignant pasles yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là beau-
coup plus long, 3-7 courts, obconiques, grossissant peu à peu, 7 sub-
contigu à la massue; celle-ci oblongo-ovale, articulée. — Yeux
grands, subdéprimés, ovales, transversaux, en partie recouverts au
repos. — Prothorax au moins aussi long que large, régulièrement
convexe, un peu arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant,
avec son bord antérieur sinué de chaque côté, sans lobes oculaires,
coupé carrément à sa base; prosternum largement échancré en avant,
étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson en triangle curvili-
gne. — Elytres assez convexes, parallèles dans leurs trois quarts an-
térieurs, s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure, pas
plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base,
avec les épaules rectangulaires. — Pattes de longueur variable,
robustes ; les antérieures à peine plus grandes que les autres ; cuisses
en massue, dentées en dessous, les postérieures ne dépassant pas
(1) S. cacicus, spinicollis, Percheroni, Brésil; sexæmaculatus Oliv.; Cayenne ;
Schœnh. Gureul. VIII, 1, p. 24. Je ne convpais que les deux premiers, et je
cherche inutilement, en dehors de ce qui est dit dans le texte, un seul carac-
tère qui les distingue des Carzuinorus. On retrouve chez eux jusqu’à cet apla-
nissement du métathorax et de la base de l’abdomen signalé plus haut chez
ces derniers; il est mème plus prononcé chez le spinicollis que chez le Callin.
Salhbergii. Les tubereules des côtés du prothorax qui sont plus gros chez ces
deux insectes que chez les CaLLiNoTus, ceux qui existent sur le disque de cette
partie du corps, la sculpture des élytres qui consiste en stries longitudinales et
en quelques petiles crêtes transversales, ne sont pas des caractères génériques,
non plus que leur livrée, qui consiste en linéoles et taches confluentes dénu-
dées sur un ford jaune. Cette livrée, d’ailleurs, est tout-à-fait différente. dans
les deux autres espèces du genre et parmi celles qui sont inédites, il y en a une,
le Solen. bilincatus de Dejean (Cat. 64. 3, p. 310), qui ressemble sous ce rap-
port, au Callin. Zetterstedtii, et sous celui de la sculpture au C. Sahlbergii.
46 CURCULIONIDES.
l'abdomen; jambes un peu comprimées, les antérieures et les posté-
rieures bisinuées en dedans, toutes bi-mucronées au bout, les quatre
postérieures tranchantes et ciliées en dehors, à leur extrémité, sur une
assez grande étendue; tarses larges, leur 1% article triangulaire,
brièvement rétréci à sa base; leurs crochets courts et robustes. —
Saillie intercoxale assez allongée, arrondie en avant. — Métasternum
très-court. — Saillie mésosternale assez étroite, en triangle allongé,
inclinée. — Corps épais, oblong, presque glabre.
Schœnherr à fondé ce genre sur un insecte {incommodus Schh.) du
Brésil auquel, depuis, il a associé deux autres espèces du même pays
(coccosus, granulosus) dont la seconde m'est seule connue et me pa-
rait étrangère au genre (1). L'espèce typique est assez grande, d’un
noir profond mat, et glabre, sauf ses épimères mésothoraciques qui
sont revètues d'écailles blanches. Son prothorax est couvert de tuber-
cules poreux et ses élytres présentent chacune trois côtes qui sont
tuberculeuses ainsi que leurs intervalles.
C'est le seul genre de la Tribu qui ait les jambes bi-mucronées
au bout et le métasternum aussi court, deux caractères qui suff-
raient pour le faire reconnaitre.
PERIDER ÆUS.
Scnoënt, Cureul., VIE, 1, p. 34.
Tête subarrondie, peu saillante; rostre dépassant sensiblement le
prothorax en arrière, peu robuste, cylindrique, déprimé et élargi à
son extrémité, arqué; ses serobes commençant un peu au-delà de
son milieu. — Antennes assez longues, grèles; scape en massue au
bout, atteignant les yeux ; funicule à articles obeoniques : 1 allongé,
2-7 courts, grossissant peu à peu ; massue forte, oblongo-ovale, articulées.
son 1‘ article allongé, en cône renversé. — Yeux grands, subdéprimés,
ovales, tranversaux, en partie recouverts au repos. — Prothorax trans-
versal, droit sur les côtés en arrière, puis arrondi etrétréci en avant, muni
de lobes oculaires assez saillants et arrondis, à peine bisinué à sa base ;
prosternum largement et faiblement échancré en avant, large entre
les hanches antérieures. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres
peu convexes, courtes, très-fortement rétrécies en arrière, pas plus
larges que le prothorax et à peine échancrées à la base, avec les
épaules nulles. — Pattes assez longues et médiocrement robustes,
les antérieures un peu plus longues que les postérieures; cuisses en
massue, dentées en dessous, les postérieures dépassant faiblement
(1) Elle diffère de l'incommodus par son rostre plus long et plus grêle, son
écusson très-pelit, presque ponctiforme, ses cuisses postérieures dépassant no-
tablement l'abdomen, ses jambes inermes au bout et son métasternum moins
court. Ces différences ont manifestement plus qu’une valeur de section.
CHOLIDES. 47
l'abdomen; jambes comprimées, les antérieures un peu arquées et
mueronées au bout, les quatre postérieures assez longuement ciliées
et tranchantes en dehors à leur extrémité, presque inermes; tarses
larges, à article 1 triangulaire et brièvement rétréci à sa base, — 2e
segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du 4er
par une suture arquée; saillie mésosternale large, parallèle, tron-
quée en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Saillie
mésosternale assez large, inclinée, rétrécie et tronquée en arrière. —
Corps rhomboïdal, écailleux.
Le type du genre (granellus Schh.) est un assez petit insecte du
Brésil, revêtu en entier de petites écailles d’un brun terreux uniforme
et n'ayant pour toute sculpture, sur le prothorax et les élytres, que
de petits granules. Schænherr à dit de lui que ses caractères le l'ap-
prochaient un peu des Maparus, assertion sans aucun fondement; ce
sont ceux d'un Cholide, y compris le facies. Il ne s’est pas aperçu
non plus que plusieurs de ses Cnozus devaient rentrer dans le genre (1).
DESMOSOMUS.
Perry, Del anim. artic. Brasil., p. 81 (2).
Tète brièvement obconique, inclinée; rostre de la longueur de la
moitié du corps, grêle, cylindrique, un peu déprimé et élargi au
bout, fortement arqué; ses scrobes commençant au milieu de sa
longueur. — Antennes longues et grèles; scape en massue au bout,
atteignant les yeux; funicule à articles 1 obconique, allongé, 2 de
mème forme, beaucoup plus courts, 3-7 courts, noueux au bout
où subarrondis, grossissant peu à peu; massue allongée, fusiforme,
articulée. — Yeux grands, assez convexes, arrondis, distants du pro-
thorax. — Celui-ci plus long que large, peu convexe, légèrement
arrondi sur les côtés, rétréci dans son quart antérieur et tronqué en
avant, à peine bisinué à sa base : prosternum entier en avant, assez
(1) Ge sont ses Ch. laleralis, tetricus et silaceoguttatus (Curcul. VID, 1,
p.5 et 7). Leurs caractères sont absolument ceux du genre, à deux près : leur
prothorax est privé de lobes oculaires, ce qui fait que leurs yeux sont décou-
verts, el leurs jambes antérieures soul inermes au bout, comme les quatre pos-
léricures. Chez tous trois, les cuisses postérieures dépassent fortement labdo-
men, Le second a la livrée et le facies du P. granellus; les autres varient à
cel égard. Si ces insectes ne sont pas compris dans le genre actuel, ils devront
en former un nouveau qui prendra rang immédiatement avant ou après Ini.
Outre les précédentes, it y a dans les collections plusieurs espèces inédites qui
devront en faire partie.
(2) Syn. Liromerus, Sch. Cureul. IT, p. 574; nom postérieur de trois ans à
celui de M. Perty. Schœænherr, à l'espèce unique du genre, avait associé trois
autres qu'il a placées, depuis, dans autant de genres distincts, savoir : 30na-
lus, parmi les PoLvpences, rana dans les CmoLus, et quadrisignatus, type de
son genre BracuyeNems,
48 CURCULIONIDES.
large entre les hanches antérieures. — Ecusson en triangle curvili-
gne. — Elytres presque planes, en ellipse très-allongée, pas plus
larges que le prothorax et échanerées à leur base, avec les épaules
rectilignes. — Pattes grèles, très-longues, les antérieures plus que
les autres; cuisses linéaires, dentées en dessous, les postérieures
dépassant sensiblement l'abdomen; jambes subarrondies, droites,
inermes au bout; tarses médiocrement larges, à articles { grand, èn
carré long, brièvement rétréci à sa base, 2 triangulaire, plus étroit
que 1 et 3, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdo-
minal plus long que 3-4 réunis, séparé du 1°* par une suture angu-
Jeuse ; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant. — Mé-
tasternum allongé. — Saillie mésosternale assez large, inclinée,
rétrécie et tronquée en arrière. — Corps en ellipse très-allongée,
écailleux.
L'unique espèce (1) du genre est un bel insecte du Brésil, remar-
quable par ses formes sveltes et l'élégance de sa livrée qui consiste
en trois bandes blanches ou jaunâtres, dont deux latérales et une mé-
diane, s'étendant de la partie antérieure du prothorax à l'extrémité
des élytres. Le dessous du corps est en entier de même couleur, sauf
deux bandes noires dénudées qui se voient sur l'abdomen.
TRIBU LXIT.
CRYPTORHYNCHIDES.
Rostre variable. — Funicule antennaire de sept, rarement de six
articles. — Yeux en général très-grands, au moins en partie recou-
verts lors de la contraction du rostre. — Prothorax le plus souvent
saillant au milieu de son bord antérieur, ou sinué sur les côtés de
celui-ci, en général pourvu de lobes oculaires; prosternum canali-
culé; le canal très-rarement converti en une simple excavation. —
Ecusson distinct ou non. — Elytres recouvrant presque toujours le
pygidium. — Hanches antérieures saillantes ; jambes onguiculées ou
mucronées au bout; crochets des tarses simples. — Les trois segments
intermédiaires de l'abdomen de longueur relative variable, coupés
carrément en arrière. — Corps de forme variable.
Groupe le plus considérable de tous éeux des Apostasimérides,
quoique j'en aie retranché plus du tiers des genres que Schœænherr
y avait compris. Par compensation j'y introduis trois (PSEPHOLAX,
AULARHINUS, NETTARHINUS) qu'il avait placés ailleurs. Les deux pre-
miers ne sont pas des Byrsopsides, ni le troisième un Cholide, comme
il l'avait cru.
Malgré l’épuration que je leur ai fait subir et qui a été portée
(1) D. longipes, Perty, loc. cit. p. 82, pl. 16, f. 11 (Lit. lineatus Schh.).
CRYPTORHYNCHIDES. 49
aussi loin que possible, l’organisation de ces insectes est tellement
variée qu'il n'est pas un seul de leurs caractères qüi ne souffre quel-
ques exceptions. Plusieurs même (Ecrarormnus, la plupart des
CoNOTRACHELUS, etc.) ne sont pas des Apostasimérides, leurs hanches
antérieures étant contiguës. De son côté, quoique très-rarement, le
canal rostral est sujet à s’affaiblir, et il y a même un génre (Conorra-
cHELUS) dont plusieurs espèces en possèdent à peine quelques vesti-
ges, mais c'est le seul qui soit dans ce cas. Il faut toutefois remar-
quer qu'alors il est en général suppléé à ce caractère de première
importance par d'autres qui sont propres à la Tribu, c’est-à-dire des
lobes oculaires très-prononcés et la forte saillie qu’envoie en avant le
bord antérieur du prothorax.
Il n'en reste pas moins vrai que les exceptions dont il s’agit ren-
dent impossible une définition rigoureuse de ces insectes. Mais si l’on
en fait abstraction, on peut dire qu'ils diffèrent de tous les groupes
précédents par leur canal rostral, et des deux Tribus qui suivent,
celles des Zygopides et des Isorhynchides, en ce que leurs yeux sont
plus où moins recouverts lors de la contraction du rostre (1). Ce qui
prouve, du reste, qu'ils constituent un groupe naturel, c’est que dans
la pratique on reconnait toujours sans peine si une espèce leur appar-
tient ou non.
On ne sait encore que peu de chose des premiers états de ces insec-
tes. La larve d'une seule espèce européenne, le Cryptorhynchus
lapathi, à été observée, il y a longtemps, par W. Curtis (2), mais
non décrite par lui, et le petit nombre des auteurs qui en ont parlé
plus récemment, n’ont guère fait que répéter ce qu'il en a dit.
Comme l'insecte parfait, elle vit sur les saules et creuse des galeries
sinueuses dans l’intérieur des vieux troncs de ces arbres. Son organi-
sation paraît être complétement normale.
Les Cryptorhynchides sont répandus sur la plus grande partie du
globe, mais presque tous sont exotiques. De leurs nombreux genres,
cinq seulement (CRYPTORHYNCHUS, ACALLES, ARTHROSTENUS, ACENTRUS,
Orowris) sont représentés en Europe, et la plupart n’y comptent
qu'une seule espèce.
Leur classification présente des difficultés spéciales. Celle qui suit
est basée sur le canal rostral qui affecte ici, dans sa structure, les
quatre conditions dont il à été question dans les Généralités placées
en tête de ce volume. On a ainsi quatre groupes qu'il est nécessaire
(1) Ce caractère est lui-même sujet à une exception chez les PSEPHOLAx, muis
ces insectes sout si différents, à tous égards, des Zygopides et des Isorhyn-
chides, que l'erreur, en ce qui les concerne, est impossible.
(2) Trans. of the Linn. Soc. I, 1791, p. 86, pl. 5, . 1-2 larve, 3 nymphe, —
Voyez aussi Loudon, Arboret. britannie, p. 1479, et Westwood, An Introd. etc.
1, p. 343.
Coléoptères. Tome VII. 4
50 CURCULIONIDES.
d'élever au rang de Sous-Tribus, par suite de la variété des types
que deux surtout d’entre eux contiennent.
I Canal rostral ne dépassant pas les hanches an-
térieures, ou, dans le cas contraire, non limité
en arrière par le mésosternum et n’entamant
pas le métasternum. ITHYPORIDES.
Ï. Canal rostral entamant le métasternum. SOPHRORHINIDES.
Ur, —— limité en arrière par le proster-
num. , CAMPTORHINIDES.
IV. —— limité en arrière par le mésoster-
num. CRYPTORHYNCHIDES VRAIS.
Sous-Trisu I. Ithyporides.
Canal rostral ne dépassant pas les hanches antérieures chez la plu-
part, n’entamant jamais le métasternum, quand il se prolonge au-
delà. — Mésosternum ne prenant aucune part à sa formation sur les
côtés ni en arrière.
La règle générale est que le canal en question s’efface entre les han-
ches antérieures et qu'en arrière de celles-ci il n'en existe aucune
trace. Dans certains cas mème (ECTATORHINUS, ACENTRUS, quelques
Irayrorus, beaucoup de CoNorracneLus) où ces hanches sont contiguës,
il n’oceupe que le prosternum en avant d'elles. Souvent, en outre,
il est moins profond que dans les Sous-Tribus suivantes. Quant au
mésosternum, il se trouve dans les mêmes conditions que chez le
commun des Cureulionides, sauf dans quelques cas où il forme en
partie le fond du canal rostral et semble, au premier coup-d'œil, ne
pas exister. Sa forme varie considérablement, mais ne peut pas servir
pour l’arrangement systématique de la Sous-Tribu, attendu qu’elle
peut différer dans des genres voisins du reste.
Il suit de là que, pris dans leur ensemble, ces insectes sont des
Cryptorhynchides encore imparfaits. Leur infériorité se révèle en
outre par le peu d’uniformité de leur organisation et le grand nombre
de formes isolées qu’ils présentent. Aussi le nombre de leurs espèces
n'est-il nullement en rapport avec celui de leurs genres. Ces derniers
ne représentent pas moins de huit types différents qui pourraient
même, à la rigueur, être encore multipliés.
I. Elytres embrassant au plus médiocrement le corps.
a Scrobes rostrales se portant rapidement sous
le rostre, ou longeant son bord latéral infé-
rieur, imparfaitement visibles sur les côtés,
très-rarement (quelques CnALGODERMUS) en
entier visibles, mais alors les yeux très-rap-
prochés en dessus.
Lobes oculaires et bord antérieur du pro-
thorax très-saillants. ITHYPORIDES VRAIS.
ITHYPORIDES VRAIS. 51
Lobes oculaires et bord antérieur du pro-
thorax très-faibles où nuls. CLéoconines.
aa Scrobes rostrales obliques ou rectilignes, en en-
tier visibles latéralement,
b Prosternum nul en avant des hanches anté-
rieures. OnoBiTInEs.
bb — plus ou moins long en avant des
hanches antérieures.
© Yeux petits, découverts lors de la contraction du
rostre. PsÉPHOLAGIDES.
CC — grands, recouverts au moins en partie.
Mésosternum horizontal, de niveau avec le
inélasternum. STRONGYLOPTÉRIDES.
— “étroit, triangulaire, incliné en
arrière, NETTARHINIDES.
— large, vertical en avant, hori-
zontal en arrière. GuxoréninEs.
IL. Elytres embrassant très-fortement Je corps. OcLaDupes.
GROUPE I. Ithyporides vrais.
Rostre variable ; ses scrobes se portant rapidement sous lui ou lon-
geant son bord latéral inférieur, imparfaitement visibles sur les côtés.
— Yeux entièrement cachés, ou peu s’en fant, lors de la contraction
du rostre. — Bord antérieur du prothorax et ses lobes oculaires plus
ou moins saillants. — Un écusson (sauf chez quelques Irayporus). —
Elytres embrassant médiocrement le corps. — Métasternum rarement
très-court; ses épisternums presque toujours étroits et parallèles.
De tous les groupes de la Sous-Tribu, celui-ci est le plus considérable.
La plupart de ses genres sont remarquables par le peu de profondeur
de leur canal rostral et la tendance qu'ont leurs hanches antérieures
à se rapprocher. Elles sont mêmes contiguës chez les ECTATORHINUS,
quelques Irayporus et la majeure partie des ConorracneLus. Le
groupe, pris dans son ensemble, peut dès lors, à juste titre, ètre re-
gardé comme comprenant les plus imparfaits des Cryptorhynchides.
ses genres, à l'exception de trois (Coxorracnezus, Lopors, Mirre-
PHORUS) propres à l'Amérique, appartiennent à l'ancien continent ;
un seul (ARTHROSTENUS) qui est particulier au Caucase, peut être re-
gardé comme européen.
EL Serobes rostrales confluentes en arrière,
a CGuisses postérieures longuement pédonculées, dépassant l’abdomen.
Hanches antérieures séparées : Mecocorynus.
—— contiguës : Ectatorhinus.
aa Cuisses postérieures non pédonculées, pas plus longues que l’abdomen :
Conotrachelus.
52 GURCULIONIDES.
11. Scrohes rostrales non confluentes en arrière.
b Elytres débordant le prothorax à leur base.
€ Corbeilles des jambes postér. fortement caverneuses: Desmidophorus.
cc —— ouvertes (1).
4 2e segment abdominal plus long que 3-4 réunis : Colobodes.
dd —— pas _— isolés.
@ Yeux latéraux, situés beaucoup plus bas que le vertex.
Massue antenraire ovale, articulée : {thyporus.
—— cylindrique, compacte : Traphecorynus.
ee Yeux arrivant au niveau du vertex : Lobops.
bb Elytres à peine ou pas plus larges que le prothorax à leur base.
f Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux.
Prothorax sans corne en avant; élytres très-inégales : Polylophus.
— muni d’une corne en avant; élytres lisses : Mitrephorus.
ff 2° segment abdominal beaucoup plus grand que 3-4 réunis : Arthro-
stenus.
Genre incertæ sedis : Cylloramphus.
MECOCORYNUS.
Scnoenu. Curcul. Disp. melh., p.383 (2).
Rostre long, assez robuste, tantôt (varipes) presque droit, quadran-
gulaire à sa’ base, fortement déprimé en avant et angulairement
dilaté au niveau de l'insertion des antennes (3), tantôt (loripes) arqué,
déprimé, élargi et caréné en dessus à sa base ; ses scrobes commençant
dans son milieu ou un peu en deçà, passant rapidement en dessous
et conniventes en arrière. — Antennes assez longues, médiocrement
robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux; funi-
cule à articles noueux au bout, ou obconiques : 1-4 allongés, de
grandeur relative variable, 5-7 plus courts, grossissant peu à peu :
massue compacte, veloutée, allongée, cylindrique et obtuse au bout.
— Yeux assez fortement granulés, très-grands, en triangle curviligne
(1) Elles sont cavernenses chez une espèce (capensis) du genre fruvponus,
par suite du reploiement au côté interne d’une lame mucronaie dont elles
sont pourvues, lame qui n'existe pas chez les DesmiDOPHORUS.
(2) Syn. Trerus, Chevrol. Ann. d.1. Soc. entom. Il, 1833, p. 64; genre éta-
bli sur le M. loripes, et très-postérieur à celui de Schænherr, müuis le nom
spécifique à la priorité. — SYNTHLIBORHYNCHUS, Schœuh, Montis. sec. Curenl.
p. 79; genre également fondé sur le loripes, d'après des exemplaires de la
Caffrerie Schœnherr ne s’est pas souvenu qu'il avait déjà (Cureul. IV, p. 195)
décrit cet insecte, d’après des exemplaires du Sénégal, sous le nom de Meco-
corynus Westermanni, puis (Gureul. VIII, 1, p. 359) sous celui de loripes;
cette fois il Pappulle S. Fahrœi. — CRYPTORHYNCHUS Wiedem.
(3) Le rostre ne participe pas dans toute son époisseur à cette dilalation;
elle n’intéresse que la lèvre inférieure des serobes.
ITHYPORIDES VRAIS. 53
transversal, rapprochés en dessous. — Prothorax transversal, convexe,
dilaté et arrondi dans son milieu sur les côtés, brusquement rétréci
et muni d’un sillon transversal en avant, avec son bord antérieur
plus ou moins saillant, sinué sur les côtés et pourvu de lohes ocu-
laires très-saillants et arrondis, médiocrement bisinué à sa base; pro-
sternum largement et assez profondément canaliculé, le canal ne
dépassant pas les hanches antérieures, large entre celles-ci et muni
d'une carène transversale, arquée, à concavité antérieure. — Ecusson
de forme variable. — Elytres très-convexes, brièvement ovalo-navi-
culaires, beaucoup plus larges que le prothorax et un peu échancrées
à leur base, avec les épaules saillantes en dehors et assez aiguës. —
Pattes longues et robustes ; cuisses pédonculées à leur base, les pos-
térieures dépassant l'abdomen, toutes très-brièvement dentées en
dessous; jambes un peu comprimées, droites, fortement onguiculées
au bout; tarses longs, spongieux en dessous, à articles 4-2 étroits,
allongés, celui-là le plus grand, 3 médiocrement large, # long; ses
crochets médiocres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdo-
men subégaux, séparés du 4° par une suture presque droite; saillie
intercoxale large, subogivale. — Métasternum assez court. — Méso-
sternum en triangle renversé, horizontal, concave, avec ses angles
antérieurs plus ou moins saillants. — Corps inégal, revètu d'un en-
duit écailleux.
Schœænherr a fondé primitivement ce genre sur le Cryptorhynchus
varipes de Wiedemann (1), bel insecte du Bengale auquel est venue
s'adjoindre plus tard une espèce africaine, répandue de la Sénégambie
à Natal et décrite par M. Chevrolat sous le nom de Tretus loripes.
Bien qu'il y ait une notable différence dans la forme de leur rostre,
qui est plus déprimé et plus large chez le premier que chez le second,
ces insectes me paraissent pouvoir rester associés ensemble. Tous
deux sont de la taille des Crarosomus de seconde grandeur, revêtus,
comme la plupart de ces derniers, de téguments très-inégaux, et ont
une livrée nuageuse avec les pattes irrégulièrement annelées de deux
couleurs différentes.
Par suite de la forme de la massue antennaire, Schœænherr a placé
le genre dans le voisinage des CorLosTERNUS et des CYLINDROCORYNUS,
mais, ainsi que l'a déjà dit M. Gerstæcker (2), il appartient manifeste-
ment au même groupe que les IrxyPoRuUs.
ECTATORHINUS.
Rostre de la longueur au moins des trois quarts du corps, grêle,
paraboliquement arqué, quadrangulaire jusqu'à la naissance des
serobes, déprimé dans le reste de sa longueur; ses scrobes commen-
(1) Zool. Magaz. I, 3, p. 178; Schœnh. Gurcul. [V, p. 197.
(2) Stettin. entom. Zeit. 1860, p. 387.
54 CURCULIONIDES.
gant vers son tiers basilaire. — Antennes longues, peu robustes;
scape fortement en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à
articles obconiques : 1 le plus court, 2 le plus long de tous, les autres
subégaux; massue oblongo-ovale, veloutée, subcompacte ; les sutures
entre ses articles très-fines, onduleuses., — Hanches antérieures conti-
guës. — Mésosternum horizontal, en triangle aigu renversé, divisé à
sa base en deux mamelons arrondis par un sillon longitudinal. — Le
surplus comme chez les MeCOcORYNUS.
Ces caractères me paraissent très-suffisants pour séparer généri-
quement des Mecocorynus un bel insecte rapporté de Bornéo par
M. Wallace et que je publie, par exception, en me faisant un devoir de
le dédier à ce savant voyageur naturaliste (1). On pourrait le définir en
deux mots un MECOCoRYNUS à hanches antérieures contiguës, et pourvu
d’un rostre de BaLaniNus. La structure de sa massue antennaire rap-
pelle également celle signalée par M. Gerstæcker chez quelques [ray-
rorus de Madagascar, comme on le verra plus bas. Sa livrée a la
plus intime analogie avec celle du Colobes Bilbergii et ressemble
également à celle du Mecocorynus varipes.
CONOTRACHELUS.
(Larr.) Senoenu. Curcul. IV, p. 392 (2).
Dans son état actuel ce genre, très-riche en espèces (3), ne peut
pas être défini d'une manière positive par suite des modifications que
subissent le plus grand nombre de leurs organes. Ce n’est pas des
RuyssomaTus et des CHALCODERMUS qu'il est voisin, comme on le pense
généralement, mais des deux genres qui précèdent et dont il possède
tous les caractères essentiels (4). C’est, avec eux, le seul genre du
(1) E. Wallacei. Mecocoryno varipedi statura valde similis, sed paulo minor ;
undiqne fulvo-squamosus, suprà umbrivo-variegatus, rostro (basi prœtermissa)
denvdato, lœvi; prothorace rude serobiculato, carinalo, elytris striato-foveo-
latis, interstitiis costatis denticulatis, punctis paucis, macula utrinque basali,
lineolaque communi pone medium, albido-fulvescentibus ; pedibus albo fulvoque
annulatis. — Borneo (Sarawack).
(2) Syn. Cyrnonuyncnus, Schœnh. Cureul. IV, p. 458; olim.
(3) Schœnh. (Cureul. VIN, 2, p. 15 ot 450) en décrit 104, et il yena peut-
être autant d’inédites dans les collections. Sur une cinquantaine que je possède
et que M. Jekel a bien voulu examiner avec soin, il ne s’en est trouvé que trois
qui ne fussent pas nouvelles, Depuis Schœnherr, on à décrit les suivantes :
C. vetulus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 134; Pérou, — horridus, crelaceus,
H. Lucas in Casteln, Voy. d. l’Amér. du Sud; Entom. p. 176; Brésil intérieur.
— vilis, histrio, Lisignatus, Buenos-Ayres; lepidus, Montevideo; infirmus,
variegatus, Rio-Janeiro; Bohemn. Voy. d. l'Eugéuie ; Entom. p. 143.
(4) Surtout la grondeur des lobes cculaires du prothorax qui recouvrent
complètement les yeux quand le rostre est au repos. La faiblesse de ces lobes
ITHYPORIDES VRAIS. 55
groupe actuel qui ait les scrobes rostrales inférieures et confluentes
en arrière. Il suffira par conséquent d'indiquer les particularités qui
l'en distinguent. Après un examen attentif et prolongé, je ne trouve
que les trois suivantes :
Massue antennaire oblongo-ovale ou ovale, très distinctement arti-
eulée; les sutures de séparation transversales. — Cuisses postérieures
non où brièvement pédonculées, ne dépassant pas l'abdomen ; crochets
des tarses fissiles chez presque tous.
Tout le reste varie à l'infini, notamment le rostre, et c’est sur quel-
ques espèces (rhinoceros, squalidus, scirrhosus, etc.) qui l'ont qua-
drangulaire et arqué à sa base au point d’être gibbeux, que Schœn-
herr avait, dans l’origine, établi son genre CYPHORHYNCHUS qu'il a
supprimé par la suite. De mème que les ECTATORHINUS, ces in-
sectes ont le plus souvent les hanches antérieures contiguës et leur
séparation, quand elle existe, est toujours très-faible. Le canal pro-
sternal, en avant d'elles, est en général assez profond et bien limité
latéralement, mais parfois (par ex. cruciatus) il devient tout-à-fait
superficiel. Il est impossible, en un mot, de rien dire de général de
ces insectes. Comme les Herzrpus, par exemple, ils constituent non pas
un seul, mais plusieurs genres.
Leur taille est bien inférieure à celle des Mecoconynus et des Ec-
rATORHNUS; les plus grands dépassent à peine, sous ce rapport, les
Balaninus venosus, nucum, etc, et la plupart sont plus petits. Leur
livrée est assez modeste et ne présente jamais de nuances métalliques.
Is sont propres à l'Amérique (1) et paraissent répandus dans la plus
grande partie de ce continent.
DESMIDOPHORUS.
(Cmevror.) Scuoexu. Curcul., IV, p. 360.
Rostre médiocre, robuste, faiblement arqué, subquadrangulaire,
arrondi aux angles, muni, de chaque côté, d'un large sillon allant
de l'insertion des antennes à l'œil; ses scrobes commençant au-delà
de son milieu, très-obliques, dirigées sous le rostre et séparées en
arrière par une mince cloison. — Antennes médiocres, peu robustes ;
scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux; funi-
est le caractère le plus apparent des Cléogonides, auxquels appartiennent les
Ruvssomarus et les Cuazconenmus. Un grand nombre de ConOTRACHEIUS ont
l'air de Mecoconvnus en miniature, par suite de la forme de leurs élytres qui
débordent fortement le prothorax et ont les épaules aiguës comme ces der-
niers, C’est probablement l'énorme différence qui existe entre la taille des es-
pèces des deux genres qui a fait méconnaître leurs analogies.
(1) M. Kolenati (Verhandi. d. Zool.-Botan. Ver. in Wien, 1858, p. 341, pl. 6)
a décrit un C. Helferii des Indes orientoles, Je crois, avec M. Gerstæcker
(Wiegm. Archiv, 1859, IL, p. 404), qu'il est probablement étranger au genre.
56 CURCULIONIDES.
,
cule à articles 4-2 obconiques, subégaux ou 1 plus grand, 3-4 de
même forme, courts, 5-6 subarrondis, 7 transversal, plus ou moins
contigu à la massue; celle-ci grosse, oblongo-ovale, articulée, obtuse
au bout. — Yeux grands, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax
transversal, convexe, arrondi sur les côtés, rétréci en avant, avec son
bord antérieur profondément sinué de chaque côté et muni de lobes
oculaires saillants et arrondis, légèrement bisinué à sa base; proster-
num profondément canaliculé ; le canal ne dépassant pas les hanches
antérieures en arrière. — Ecusson ovale ou oblong, parfois (hebes)
nul. — Elytres très-convexes, brièvement naviculaires ou ovales,
souvent isolément anguleuses à leur extrémité, beaucoup plus larges
que le prothorax à leur base, avec les épaules plus où moins sail-
lantes latéralement et anguleuses. — Pattes médiocres, robustes ;
cuisses sublinéaires, brièvement dentées ou inermes en dessous ;
jambes comprimées, les antérieures en général arquées ; toutes briè-
vement mucronées au bout; les corbeilles des postérieures fortement
caverneuses; tarses assez longs, larges, densément spongieux en des-
sous, à article 4 grand; ses crochets médiocres. — 2 segment abdo-
minal presque aussi grand que 3-4 réunis, séparé du 1° par une
suture légèrement arquée ou droite; saillie intercoxale assez large,
arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Saillie mésosternale
assez étroite, subhorizontale, enfouie entre les hanches intermédiaires.
— Corps inégal, écailleux.
Ces insectes sont au moins de moyenne grandeur et leur livrée,
assez variable selon les individus, consiste ordinairement en petites
taches ou en bandes maculaires sur un fond brun ou noir. Tous ont
le prothorax criblé de gros points enfoncés et les élytres plus ou moins
striées, avec les intervalles entre les stries munis de quelques tuber-
cules arrondis; rarement (seneæ) leur corps est hérissé de longs poils.
Sauf une espèce de Madagascar, ils sont répandus dans les diverses
parties des Indes orientales (1).
La forme des corbeilles de leurs jambes postérieures les distingue
éminemment de tous les genres qui précèdent.
{1) Schœnherr (Cureul. VII, 2, p. 3) en mentionne 6 esp. : D. hebes F.,
Bengale; Cummingüi, îles Philippines; aureolus, Imhoffii, Java; Confucii,
Chine; senex, Madagascar. J'en connais deux nouvelles, de Siam et de la Co-
chinchine, plus une troisième de Madagascar, la plus grande de toutes, com-
plétement revêtue d'un enduit grisâtre et remarquable par ses éiytres cou-
vertes de profondes excayations confluentes. — Le Rhynchœænus penicillatus
de Fabricius et d'Olivier, que ces auteurs indiquent comme de Cayenne, me
paraît, comme à Dejean et Schœuherr, appartenir au geure ; c’est très-proba-
blement un insecte de Madagascar, voisin du senex,
ITHYPORIDES VRAIS. 57
COLOBODES.
Scnoenn. Curcul., IV, p. 465.
Ce genre ne diffère des Iruyrorus qui suivent que par les particu-
larités suivantes :
2° article du funicule antennaire notablement plus long que le 4®,
— Cuisses non pédonculées à leur base, graduellement en massue.
— 2° segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, sé-
paré du 1*° par une suture arquée ; saillie intercoxale médiocrement
large, ogivale.
Les deux espèces (1) qu'il comprend en ce moment sont originaires
de Java. Schœænherr, après avoir établi le genre sur l’une d'elles
(Billbergü), l'a réuni aux Irayporus, mais les caractères qui l’en sé-
parent sont trop importants pour que cette réunion puisse être
adoptée.
La livrée de ces insectes est plus élégante que celle des lrayporus.
Elle consiste en quelques taches ou une sorte de fin réseau noirâtre
sur un fond d'un fauve plus ou moins clair, et quelques tubercules,
la plupart fasciculés, ornent leur prothorax et leurs élytres.
ITHYPORUS.
Scuoenu, Curcul., Il, p. 550.
Rostre médiocre, tantôt (par ex. capensis) assez robuste et cylin-
drique, tantôt (par ex. inquinatus) plus grêle ct déprimé ; ses scrobes
commençant dans son milieu ou un peu au-delà, rapidement infé-
rieures (2).—Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au
bout, atteignant les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés,
subégaux; 3-7 courts, égaux; massue assez grosse, oblongo-ovale, arti-
culée, obtuse. —Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux. —
Prothorax transversal où non, régulièrement arrondi sur les côtés, ré-
tréci en avant, avec son bord antérieur profondément sinué de chaque
côté, et muni de lobes oculaires très-saillants et subanguleux, large-
ment arrondi à sa base; prosternum fortement canaliculé en avant des
hanches antérieures, très-étroit, et aplani entre celles-ci. — Ecusson
ovale où arrondi, parfois nul. — Elytres oblongues, subparallèles dans
les trois quarts de leur longueur, plus ou moins déprimées sur le disque,
notablement plus larges que le prothorax et tronquées ou faiblement
échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres,
(1) C. Billbergii, Schœænh. loc. cit. p. 466. — Jthyp. Labrami, ibid. VIIL, 2,
p. 68.
(2) Eltes seraient conniventes postérieurement, selon Schœnherr, mais uno
cloison plus ou moius large intervient entre elles.
58 CURCULIONIDES.
robustes; hanches antérieures faiblement séparées ; cuisses pédoncu-
lées à leur base, fortement en massue et dentées en dessous à leur
extrémité; les postérieures dépassant parfois (inquinatus) un peu
l'abdomen ; jambes comprimées, plus ou moins, surtout les postérieu-
res (1), renflées dans leur milieu en dedans, toutes terminées par une
lame mueronale et mucronées ou onguiculées à leur extrémité ; tarses
assez larges, médioéres, spongieux en dessous, à articles { un peu
allongé, 3 pas beaucoup plus large que 2, 4 assez long, ainsi que ses
crochets. — 2° segment abdominal pas plus long que chacun des
deux suivants, séparé du 1° par une suture droite; saillie intercoxale
large, anguleuse en avant. — Métasternum de longueur moyenne.
— Saillie mésosternale médiocrement large, triangulaire, inclinée. —
Corps oblong, écailleux.
Chez le capensis, type du genre, le mâle se distingue de la femelle
en ce que la tranche inférieure de son pygidium, que recouvrent
les élytres, est visible et simule un sixième segment abdominal.
J'ignore si ce caractère, que Schænherr donne comme général, l’est
réellement.
Il a fondé, dans l’origine, le genre sur deux espèces seulement, l’une
(capensis) du Cap, l'autre (inquinatus) de la Sénégambie. Plus tard (2),
il leur a adjoint un certain nombre d’autres espèces africaines, de Ma-
dagascar et de Java, dont quelques-unes seulement leur sont congé-
nères (3). Les autres doivent probablement, pour la plupart, rentrer
dans le genre CoLopones qui précède.
(1) Chez le capensis, les postérieures sont larges, fortement échancrées en
dedans, à leur base, et obliquement tronquées à leur extrémité, avec l’angle
externe de la troncature saillant et précédé d’un profond sinus ; leur lame mu-
cronale est repliée en dedans à augle droit, de sorte que leurs corbcilles sont
réellement caverneuses. Chez les autres espèces que j'ai sous les yeux, elles
sont simplement et obliquement arrondies à leur extrémité, avec leurs cor-
beiilos ouvertes. Le capensis et les espèces qui lui ressemblent, s’il y en à,
doivent, par conséquent former, à tout le moins, une section particulière dans
le genre.
(2) Gureul. VII, 2, p. 65.
(3) IL divise le genre en deux sections, selon que l’écusson existe ou est ab-
sent. La seconde de ces sections comprend trois espèces (ceraplerus, albosig-
num. odiosus) du Cap qui me sont inconaues. Les deux dernières ayant, d'a
près les descriptions, les cuisses pédoneulées, appartiennent probablement au
genre actuel. — La première section se compose de huit espèces, dont deux
(Billbergi, Labrami) de Java sont des CoLosones. Parmi les six autres, je ne
connais que le capensis et l’inquinalus mentionnés dans le texte. Les quatre
restantes sont, sauf une (senegalensis), originaires de Madagascar. Chez denx
(madagascariensis, fasciatus) d’entre elles, M. Gerstæcker (Stettin. entom.
Zeit. 1860, p. 388) a signalé une structure particulière de la massue des an-
tennes, qui consiste en ce qu’elle est plus forte que dans les espèces du conti-
nent africain, et que ses articles sont emboités les uns dans les autres et sé-
ITHYPORIDES VRAIS. 59
Les Irayrorus sont d'assez GRR taille et ressemblent à quelques
Cyamogozus du groupe des Cryptorhynehides vrais. Leur livrée brune
ou noire et variée de blanchàtre, n'offre rien de remarquable.
n
TRAPHECORYNUS.
ScnoEnx. Cureul., VIL, 2, p. 64 (1),
Mèmes caractères que les Irayponus, sauf les particularités sui-
vantes :
Antennes plus grêles; funicule à articles 1-3 allongés, 2 le plus
long, 4-6 courts, égaux, 7 un peu plus long et Je plus gros; massue
compacte, veloutée, très-allongée et cylindrique. — Yeux très-rap-
prochés en dessous. — Corps plus court.
Tout le reste, y compris la sculpture et la livrée, est semblable. Ces
insectes sont, à proprement parler, des Irayrorus, dont la massue
antennaire est pareille à celle des Mecoconynus. Schænherr en décrit
deux espèces (anæius, inæqualis) de Madagascar qu'il avait primitive-
ment comprises parmi les COELOSTERNUS.
LOBOPS.
Scnoenu. Curcul., VIL, 2, p. 116.
Tète saillante, un peu concave entre les yeux; rostre allongé, mé-
diocrement robuste, arqué, déprimé, élargi et caréné en dessus
à sa base; ses scrobes commençant dans son milieu, rapidement
inférieures. — Antennes assez longues et grèles; scape atteignant
les yeux ; funicule à articles 1 allongé, obconique, assez gros, 2 no-
tablement plus long et plus grèle, 3-4 plus courts que 1, 5-7 sub-
globuleux ; massue ovale, faiblement articulée, obtuse au bout.
— Yeux très-finement granulés, très-grands, arrivant au niveau du
vertex, distants en arrière, rapprochés sur Je front, en partie décou-
verts lors de la contraction du rostre, — Prothorax transversal, sub-
cylindrique, arrondi sur les côtés, coupé carrément en avant, muni de
lobes oculaires grands et très-saillants, légèrement bisinué à sa base;
prosternum faiblement canalieulé en avant des hanches antérieures,
réduit à un très-mince filet entre celles-ci. —Ecusson petit, en triangle
aigu. — Elytres assez courtes, convexes, subnaviculaires, sensible-
ment plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les
parés par des sutures obliques, caractère qui à peut-être plus qu'une valeur
sectionnelle, Cette particularité se retrouve dans une espèce nouvelle (petrosus)
du même pays que décrit ce savant entomologiste, Une seconde de la Nou-
velle-Giiinée qu'il décrit également, sons le nom de Mmagicus, est probable-
ment un CoLopopes. — Anx espèces africaines s'ajoutent enfin : J. femoratus,
dorsalis, J. Thoms. Archiv entom. 11, p.138; Gabon.
(1) Syn. Coecostennus, Schœnh. ibid. IV, p, 203 et 214; olim.
60 CURCULIONIDES.
épaules obtuses. — Pattes assez longues, médiocrement robustes;
cuisses graduellement en massue, faiblement dentées en dessous;
jambes très-comprimées, larges, tranchantes en dehors, arquées à leur
base, onguiculées à leur extrémité ; tarses assez longs, à articles 1-2
étroits, celui-là très-allongé, 4 médiocre, ses crochets assez grands,
divariqués. — Pygidium visible en dessous chez les mâles ; les trois
segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière,
subégaux, séparés du 1° par une suture droite ; saillie intercoxale
large, arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Saillie méso-
sternale assez large, triangulaire, inclinée en arrière. — Corps oblongo-
ovale, un peu inégal, écailleux.
Schænherr a placé ce genre entre les Prazurus et les TImonus, en
d’autres termes, parmi les Zygopides. Sa tête, son rostre, ses yeux et
ses tarses sont en effet construits comme ceux des Zygopides, mais
les lobes oculaires très-saillants dont son prothorax est pourvu, et ses
yeux en partie recouverts, prouvent qu'il est étranger à ce groupe
et doit rentrer dans celui-ci. Il ne comprend qu'une assez petite es-
pèce (setosus, Schh.) du Brésil, d’un brun grisâtre uniforme et dont
le facies se rapproche de celui de quelques CRYPTORHYNCHUS €X0-
tiques,
POLYLOPHUS.
Bzancu. in Gay, Hist. d. Chile; Zool., V, p.417.
Rostre médiocre, assez robuste, déprimé, parallèle, légèrement ar-
qué ; ses scrobes commençant vers son tiers antérieur, obliques et
atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes courtes, peu
robustes ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funi-
cule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, celui-là plus
gros, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu; massue assez pe-
tite, ovalaire, obtuse au bout. — Yeux assez fortement granulés,
grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax plus long que
large, convexe, rétréci en arrière, arrondi sur les côtés en avant,
puis brusquement rétréci, avec son bord antérieur très-saillant, pro-
fondément sinué sur les côtés et muni de lobes oculaires très-grands
et anguleux, tronqué à sa base; prosternum largement canalieulé,
plan et très-étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson très-petit,
allongé et très-étroit. — Elytres convexes, oblongo-naviculaires, pas
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes mé-
diocres; cuisses graduellement en massue, dentées en dessous; jambes
comprimées, arquées à leur base, surtout les postérieures, brièvement
onguiculées au bout; tarses médiocres, finement spongieux en dessous,
à articles 1-2 étroits, en cône renversé, celui-là allongé, 3 assez large,
4 médiocre; ses crochets petits. — 2° segment abdominal à peine
plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1° par une suture
droite; saillie intercoxale large, allongée, subogivale, — Métasternum
ITHYPORIDES VRAIS. 61
très-court. — Saillie mésosternale étroite, rétrécie en arrière, incli-
née. — Corps oblong, inégal et écailleux.
M. Blanchard en décrit deux petites espèces (1) du Chili, dont une
seule (elegans) m'est connue et a servi de type pour la formule qui
précède. Elle ressemble beaucoup à un Pacayonyx de forme plus
allongée que de coutume. Sa livrée, variée de jaune, de brun, de
blanchâtre et de noir, forme un dessin compliqué et agréable à la
vue. Quatre tubercules, disposés transversalement, se voient sur le
prothorax et sont hérissés, comme le bord antérieur de ce dernier,
de grosses écailles redressées. Les élytres présentent chacune une
crète allongée, à quelque distance de leur base, et un tubercule fasci-
culé au sommet de leur déclivité postérieure. L'autre espèce est plus
grande et plus massive, mais, d'après la description, a une livrée et
une sculpture analogues.
MITREPHORUS.
Scnoenu. Curcul., IV, p. 463.
Rostre assez long et assez robuste, subquadrangulaire, arrondi aux
angles, faiblement arqué; ses scrobes presque complètes en avant,
rectilignes et longeant son bord latéral inférieur. — Antennes sub-
terminales, longues et grèles; scape en massue au bout, atteignant
les yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là le plus
long, 3-7 graduellement plus courts et subarrondis ; massue assez
forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux fortement granulés, entière-
ment cachés au repos, grands, ovales, transversaux. — Prothorax un
peu plus long que large, peu convexe, fortement rétréci en avant,
surtout dans son tiers antérieur, prolongé en une corne assez longue,
déprimée et échancrée au bout, profondément sinué de chaque côté,
avec ses lobes oculaires très-saillants et arrondis, légèrement bisinué
à sa base ; prosternum profondément canaliculé, le canal assez large
et superficiel entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand,
oblong. — Elytres assez convexes, allongées, parallèles, arrondies en
arrière, pas plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base,
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses
sublinéaires, inermes ; jambes droites, onguiculées au bout ; tarses
médiocres, étroits, spongieux en dessous, à articles 1-2 en cône ren-
versé, celui-là allongé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Les trois
segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 1° par une
suture presque droite ; saillie intercoxale assez large, parallèle, ar-
rondie en avant. — Métasternum assez long. — Saillie mésosternale
médioerement large, en triangle allongé, et inclinée en arrière. —
Corps allongé, densément écailleux.
(1) P. elegans, penicilliger ; le 4er est figuré Col. pl. 25, f. 11.
62 CURCULIONIDES.
L'unique espèce (Waterhousei Schænh.) de ce genre singulier est
originaire du Brésil, de taille moyenne et en entier d’un gris jau-
nâtre. Partout, sauf sur l'abdomen, sa vestiture est si épaisse qu'il
est difficile de s'assurer de la sculpture des téguments; elle forme
une sorte d'enduit, accompagné, sauf sur les élytres, d'assez grosses
écailles qui sont redressées sur les pattes.
ARTHROSTENUS.
Scuoenn. Curcul. Disp.ineth., p. 287.
Rostre allongé, médiocrement robuste, subquadrangulaire et ar-
rondi aux angles; ses scrobes commençant au-delà de son milieu,
obliques et longeant son bord latéral intérieur. — Antennes longues,
grèles ; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à
articles 1-4 obconiques, allongés, 5-7 très-courts, transversaux ; mas-
sue allongée, oblongo-ovale, articulée, acuminée. — Yeux grands,
assez fortement granulés, ovales, transversaux, entièrement recou-
verts au repos. — Prothorax plus long que large, obconique, un peu
arrondi dans son milieu sur les côtés, ayant son bord antérieur large-
ment saillant et arrondi dans sou milieu, mais non sinué sur les côtés,
légèrement bisinué à sa base; prosternum profondément canalieulé;
le canal à bords vifs, aplani entre les hanches antérieures. — Ecusson
petit, subearré ou en triangle curviligne. — Elytres convexes, allon-
gées, subparallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, à peine plus
larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec
les épaules obtuses. — Pattes assez longues, médiocrement robustes;
cuisses graduclement en massue, sublinéaires; jambes subarrondies,
ciliées en dedans, les corbeilles des postérieures fortement caverneu-
ses; les quatre antérieures un peu arquées, arrondies et mucronées
à leur extrémité ; tarses assez longs et étroits, à articles 1-2 triangu-
laires, subégaux, 4 long et grèle; ses crochets médiocres. — Abdo-
men aplani à sa base ; son 2° segment soudé au 1°, séparé de lui par
une fine suture flexueuse et beaucoup plus grand que 3-4 réunis;
saillie intercoxale assez large, ogivale. — Métasternum de longueur
moyenne. — Saillie mésosternale très-étroite, linéaire. — Corps
allongé, subeylindrique, densément écailleux.
Insectes propres au Caucase et dont on ne connaît que les trois
espèces (1) décrites par Schænherr. Deux d’entre elles (fullo, spadi-
ceus) sont presque de taille moyenne, la troisième (cinereus) est
tès-petite. Toutes trois sont d'un blanc grisätre, parfois un peu
rembruni en dessus et, pour toute sculpture, ont les élytres finement
striées.
Note.
D'après la forme de son canal rostral, le genre suivant appartient
(4) Schœnh, Curcul. IL, p. 534.
CLÉOGONIDES. 63
sans aucun doute aux Ithyporides, et, comme Erichson le place à côté
des MirrepHonus, il est probable qu'il doit rentrer dans le groupe
actuel.
CYLLORAMPHUS.
Ernicus. Archiv, 1842, I, p. 208.
Rostre assez court, épais, arqué, gibbeux à sa base. — Antennes
courtes, assez robustes, leur scape atteignant presque les yeux; funi-
cule de 7.articles : 1-2 obconiques, celui-là plus grand et plus gros,
3-1 transversaux, décroissant peu à peu; massue ovale. — Yeux
ovales, déprimés, distants. — Prothorax oblong, lobé près des yeux ;
son canal rostral large, effacé en arrière des hanches antérieures. —
Ecusson oblong. — Elytres du double plus longues que le prothorax,
convexes, recouvrant le pygidium, obtusément anguleuses aux
épaules. — Cuisses inermes; jambes légèrement arquées, onguiculées
au bout; crochets des tarses simples, divariqués. — Corps allongé,
écailleux, ailé.
Erichson n'en décrit qu'une espèce (£uberosus) de la Tasmanie,
assez petite, tuberculeuse sur le prothorax et les élytres, et revètue
d'écailles ferrugineuses, avec une tache cendrée en arrière du milieu
des élytres. ’
GRouPE II. Cléogonides.
Rostre cylindrique, plus ou moins comprimé sur les côtés à sa base;
ses scrobes se portant rapidement sous lui ou longeant son bord laté-
ral inférieur (quelques Caazcopermus exceptés). — Yeux fortement
granulés, souvent contigus en dessus, rarement recouverts en entier
lors de la contraction du rostre. — Prothorax non ou peu saillant en
avant; ses lobes oculaires faibles ou nuls. — Un écusson. — Elytres
embrassant faiblement le corps. — Métasternum presque toujours
très court; ses épisternums larges.
Ce groupe se distingue du précédent par la forme du prothorax
dont le bord antérieur est coupé carrément ou peu s’en faut, puis
par la faiblesse ou l'absence des lobes oculaires qui ne sont assez dé-
veloppés que dans un seul cas (HyBopnonus), par la grandeur des
yeux que ces lobes laissent en grande partie à découvert, enfin par
le facies de ses espèces qui sont plus ou moins petites et de forme
courte. Il serait par conséquent très-homogène sans un genre (ACEN-
TRUS) que la forme de son prothorax oblige d'y comprendre, et qui
fait exception à la plupart des autres caractères qui précèdent.
On retrouve encore chez la plupart de ces insectes la faible sépa-
ration des hanches antérieures qui est si commune chez les Ithypo-
rides vrais, mais leur contiguité est plus rare et n'existe que chez
les Acenrrus. Elle ne se représentera plus dans aucun des groupes
suivants,
64 CURCULIONIDES.
Ce mème genre AcENTRUS est européen ; les autres sont partagés
entre l'Amérique et l'Australie.
JI. Yeux non contigus en dessus.
Jambes inermes au bout; hanches antér, contiguës : Acentrus.
— mucronées — —— séparées : Melanterius.
Il. Yeux contigus ou subcontigus en dessus.
a Corbeilles des jambes postérieures ouvertes.
b Hanches antérieures et iutermédiaires aplanies ou concayes au côlé
interne.
Elytres tuberculeuses : Hyhophorus.
—. très-lisses : Cleogonus.
bh Hanches antérieures et intermédiaires de forme normale : Rhysse-
matus.
aa Corbeilles des jambes postérieures caverneuses : Chalcodermus.
ACENTRUS.
(Cuevnor.) Scuoenn. Curcul., VIIL, 2, p. 57.
Rostre séparé du front par un sillon transversal, allongé, assez ro-
buste, subcylindrique, un peu comprimé sur les côtés dans ses deux
tiers basilaires ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, obli-
ques, longeant son bord latéral inférieur. — Antennes médiocres,
peu robustes ; scape en massue au bout, atteignant à peine les yeux;
funicule à articles { obconique, allongé, 2 de même forme, beaucoup
plus court, 3-7 très-courts, graduellement épaissis, 7 contigu à la
massue ; celle-ci ovale, articulée. — Yeux assez grands, ovales, trans-
versaux, en entier cachés au repos. — Prothorax plus long que large,
cylindrique, brièvement et brusquement atténué en avant, avec son
bord antérieur tronqué, sans lobes oculaires et à peine bisinué à sa
base ; prosternum assez profondément canaliculé en avant des hanches
antérieures. — Ecusson allongé. — Elytres allongées, convexes, pa-
rallèles, arrondies en arrière, plus larges que le prothorax et recti-
lignes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres;
hanches antérieures contiguës ; cuisses sublinéaires ; jambes droites,
un peu élargies et inermes à leur extrémité; tarses médiocres, spon-
.gieux en dessous, à articles 1-2 grèles, en cône renversé, celui-là plus
long, 3 assez large, 4 médiocre ; ses crochets petits, divariqués.—Les
trois segments intermédiaires de l'abdomen faiblementanguleux à leurs
extrémités, 2 beaucoup plus long que 2-3 réunis, séparé du 1% par
une fine suture arquée; saillie intercoxale large, subanguleuse en
avant. — Métasternum très-plan, de longueur médiocre. — Mésoster-
num horizontal, assez large, en carré long, élargi en avant. — Corps
oblong, revêtu partout d’un enduit écailleux.
L'unique espèce (histrio Schh.) est étrangère au groupe actuel par
CLÉOGONIDES. 65
son facies, sa vestiture densément écailleuse, ses yeux complétement
invisibles, lors de la contraction du rostre, etc.; mais elle lui appar-
tient par la troncature du bord antérieur du prothorax qui n'a pas
conservé le moindre vestige des lobes oculaires. Elle forme le passage
entre les genres qui suivent et les Ithyporides vrais.
Cet insecte est fort petit et d’un blanc plus ou moins pur, avec
des taches d’un brun rougeâtre sur les élytres, confluentes en partie
et formant une sorte de marqueterie variable selon les individus. Il
paraît habiter la plus grande partie de l'Europe méridionale.
MELANTERIUS.
Ertcus. Archiv, 1842, I, p. 209.
Rostre tantôt (porcatus, semiporcatus) médiocre, plus ou moins
robuste, cylindrique et subquadrangulaire à sa base, tantôt (piceiros-
ris) long, grêle, cylindrique et un peu déprimé au bout; ses scrobes
commençant dans son milieu ou au-delà, longeant son bord latéral
inférieur. — Antennes assez longues, plus ou moins robustes ; scape
en massue au bout, n’atteignant pas les yeux; funicule à articles
obconiques : 4 plus long que les autres, ceux-ci décroissant pou à
peu ou subégaux; massue au plus médiocre, oblongo-ovale, articu-
lée, subobtuse au bout. — Yeux très-grands, séparés en dessus. —
Prothorax subtransversal, assez régulièrement rétréci en avant, avec
son bord antérieur sinué de chaque côté et muni de lobes oculaires
faibles et largement arrondis, légèrement bisinué à sa base; proster-
num étroitement et assez fortement canaliculé; le canal nettement
limité, effacé et rétréci entre les hanches antérieures. — Ecusson
allongé, étroit. — Elytres convexes et brièvement naviculaires (porca-
tus, piceirostris), ou ovales et planes sur le disque (semiporcatus), un peu
plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules
obtuses. — Pattes des HyBopnorus qui suivent (1). — 2° segment
abdominal un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du
4e par une suture droite; saillie intercoxale large, arrondie ou un
peu anguleuse en avant. — Métasternum court. — Mésosternum va-
riable (2). — Corps ovale, glabre.
Genre propre à l'Australie, comme le suivant. Erichson en décrittrois
espèces nommées dans la formule qui précède. Deux d’entre elles
(porcatus, semiporcatus) sont d’un noir profond, la troisième est d'un
(4) Chez la plus petite espèce du genre, le piceirostris, la seconde dent des
cuisses manque, tandis qu’elle existe chez les deux autres.
(2) Chez le porcatus et le semiporcatus, il forme une plaque horizontale et
en carré transversal, tandis que celui du piceirostris est triangulaire et incliné
en arrière. Quand on connaîtra un plus grand nombre d'espèces du genre, ce
caractère pourra servir à les distinguer génériquement, ou, au moins, à les
répartir dans deux sections.
Coléoptères. Tome VII. 0 .
66 CURCULIONIDES.
brun plus ou moins rougetre. Toutes trois sont criblées de points
enfoncés en dessous et sur le prothorax, mais la sculpture de leurs
élytres varie. Chez les deux premières, ces organes sont couverts de
grandes fossettes disposées en séries séparées par des côtes plus ou
moins tranchantes ; chez la dernière, ils sont régulièrement striés avec
les intervalles entré les stries costiformes. Il y a dans les collections
un petit nombre d'espèces inédites appartenant au genre.
HYBOPHORUS.
Warenu. Trans. of the entom. Soc., Ser. 2, IL, p. 205.
Rostre médiocre, assez robuste, subeylindrique, un peu déprimé
au bout, légèrement arqué; ses serobes commençant au-delà de son
milieu, séparées en arrière par une mince cloison, — Antennes assez
longues et médiocrement robustes; scape en massue au bout, attei-
gnant à peine les yeux; funicule à articles 1-3 obconiques, allongés,
décroissant graduellement, 4-7 très-courts, grossissant peu à peu;
massue assez grosse, oblongo-ovale, articulée, obtuse au bout. —
Yeux très-grands, transversaux, contigus en dessus. — Prothorax
fortement transversal, convexe et caréné en dessus, légèrement arrondi
sur les côtés, brusquement rétréci et tronqué en avant, muni de
lobes oculaires assez saillants et subanguleux, médiocrement bisinué
à sa base; prosternum largement et fortement canaliculé, le canal à
bords tranchants, aplani et étroit entre les hanches antérieures. —
Ecusson étroit, allongé. — Elytres très-convexes, brièvement navicu-
laires, beaucoup plus larges que le prothorax et trisinuées à leur
base, avec les épaules obliquement tronquées et calleuses. — Pattes
médiocres; les quatre hanches antérieures aplanies et comme tron-
quées au côté interne; cuisses en massue, dentées en dessous (1);
jambes comprimées, arquées à leur base, mucronées au bout; tarses
médiocrement longs et larges, à articles 1 allongé, 4 assez grand
ainsi que ses crochets; ceux-ci simples. — 2° segment abdominal un
peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1% par une
suture arquée ; saillie intercoxale large, aiguë en avant. — Métasternum
très-court. — Mésosternum horizontal, concave, transversal, rétréci
en arrière, demi-circulaire en avant. — Corps convexe, brièvement
subrhomboïdal, très-inégal, glabre.
L'unique espèce (rufotuberosus Waterh.) du genre est de la taille des
plus grands ConorrACHELUS et, sous le rapport de la sculpture de ses
téguments, ressemble beaucoup au Con. corallifer. Elle est en effet
noire et couverte sur les élytres d’excavations confluentes et de tu-
(1) En avant et à une assez grande distance de la dent dont elles sont ar-
mées, il y en a une autre très-petite et assez difficile à apercevoir quand on
n’est pas prévenu de son existence.
.
CLÉOGONIDES. 67
bercules rougeñtres de forme et de grosseur variées; le prothorax
est lisse. Cet insecte est de l'Australie.
CLEOGONUS.
Scnoënu. Curcul. Disp. meth., p. 315 (1).
Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, comprimé sur les
côtés dans presque toute sa longueur, légèrement arqué ; ses scrobes
commençant vers son tiers antérieur, obliques et conniventes en
arrière. — Antennes antérieures, médiocres, assez robustes; scape
en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 4-2 obco-
niques, allongés, celui-ci plus grand, 3-7 très-courts, transversaux,
subarrondis, grossissant peu à peu; massue assez forte, oblongo-
ovale, articulée, obtuse au bout. — Yeux très-grands, oblongo-ovales,
subcontigus en dessus, rapprochés en dessous. — Prothorax presque
aussi long que large, conique, tronqué en avant et muni de faibles
lobes oculaires, paraboliquement coupé de chaque côté de sa base,
avec son lobe médian étroit; prosternum fortement canaliculé; le
canal à bords tranchants, ne dépassant pas les hanches antérieu-
res (2). — Ecusson allongé. — Elytres convexes, naviculaires, obtu-
sément arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et
triangulairement échancrées à leur base, avec les épaules obtusé-
ment calleuses. — Pattes assez longues et assez robustes, contrac-
tiles; cuisses sublinéaires, canaliculées en dessous ; jambes tranchan-
tes en dehors, anguleuses à leur base, droites, brièvement mucronées
au bout; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 4-2
étroits, 3 large, 4 assez long, ses crochets médiocres. — 2° segment
abdominal pas plus long que chacun des deux suivants, séparé du 4er
par une suture faiblement arquée; saillie intercoxale large, rétrécie
et acuminée en avant. — Métasternum très-court, muni d’un court
et profond canal oblique en avant de chacune des hanches postérieu-
res, — Mésosternum triangulaire, assez large, subhorizontal. — Corps
ovale, convexe, glabre.
Le type du genre (rubetra Fab.) est un insecte de taille moyenne,
commun à Cayenne, et qui paraît répandu jusqu'au Mexique inelusi-
vement. Schœænherr lui adjoint deux autres espèces (3) du Brésil, de
(1) Syn. Ononrmis pars, Germar.
(2) Ces hanches sont planes au côté interne et forment de chaque côté une
muraille verticale plus élevée que les bords du caual prosternal. Les intermé-
diaires, de leur eôté, sont fortement concaves au côté interne et agrandissent
ainsi notablement l’intervaile qui sépare les pattes dont elles dépendent. Quel-
que chose de très-voisin existe, comme on vient de le voir, dans les deux genres
qui précèdent.
(3) C. conicicollis Schœnh,, Orob. nucula Germ.; Schænh. loc. cit. VI, 2,
p. 120. — Aj.: C. Fairmairei, Coquer. Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 450,
pl, 14, no V; Martinique.
68 : CURCULIONIDES.
moitié plus petites et qui me sont inconnues. Ces trois insectes sont
d’un noir profond, assez brillant, finement pointillé sur le prothorax et
présentent sur les élytres des rangées régulières et distantes de très-
petits points enfoncés.
Au premier coup-d'œil, le genre paraît très-voisin des DYORIMERUS
(Baridiides) de forme régulièrement ovale, et il a plusieurs caractères
importants en commun avec eux; mais ses épimères mésothoraci-
ques nullement ascendantes et ses segments abdominaux tronqués en
arrière ne permettent pas de le rapprocher de ces insectes.
RHYSSOMATUS.
Senoenu. Curcul., IV, p. 364 (1).
Les définitions que donne Schænherr de ce genre et du suivant
sont si vagues qu'en les comparant ensemble on ne parvient pas à en
extraire un seul caractère qui permette, dans la pratique, de recon-
naître avec certitude auquel des deux appartiennent un assez grand
nombre d'espèces. Je n'aurais donc pas hésité à réunir les deux gen-
res, s’il n'existait pas dans les corbeilles de leurs jambes postérieures
une différence qui permet de les reconnaitre (2). Toutes les espèces
qui ont ces corbeilles ouvertes sont pour moi des RayssomaTus et,
ainsi composé, ce genre peut se définir de la manière suivante :
Rostre au plus médiocre, en général peu robuste, cylindrique et
souvent un peu comprimé latéralement à partir de sa base, légère-
ment arqué; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, rare-
ment (s{rigicollis) presque complètes en avant, obliques, mais ne se
portant pas sous le rostre. — Antennes médiocres, peu robustes ;
scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1
allongé, obconique, 2 de mème forme, notablement plus court, 3-7
courts, grossissant peu à peu, 7 contigu ou non à la massue; celle-ci
plus ou moins grosse, oblongo-ovale, articulée, subobtuse au bout. —
Yeux très-grands, transversaux, contigus ou peu séparés en dessus,
rapprochés en dessous. — Prothorax transversal, plus ou moins con-
vexe, tantôt assez régulièrement et fortement conique, tantôt arrondi
sur les côtés, puis brusquement rétréci en avant, avec son bord an-
térieur toujours peu saillant ou tronqué, faiblement sinué sur les
côtés et muni de lobes oculaires courts et largement arrondis; pro-
(1) Syn. Ryssemarus, Chevrol. in Dej. Cat. éd. 3, p. 322. — Onomris pars,
Germ. — CayproruyNenus Say.
(2) Je ne puis même pas garantir que cette différencæne s’efface pas graduel-
lement; dans l’affirmative, il va de soi que les deux genres devraient être réu-
nis. J'ai sous les yeux un assez grand nombre de leurs espèces, mais la plupart
sont nouvelles, et pour la presque totalité des autres, je ne parviens pas à les
déterminer avec certitude dans Schœnberr. Force m'est donc de m’abstenir
d’en citer aucune, =
CLÉOGONIDES. 69
sternum étroitement canaliculé; le canal effacé et très-rétréci entre
les hanches antérieures. — Ecusson allongé et étroit, plus rarement
ovale. — Elytres convexes, naviculaires, fortement rétrécies en
arrière, un peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base,
avec les épaules arrondies, ou calleuses, parfois anguleuses, plus ou
moins saillantes en avant. — Pattes courtes, robustes; cuisses en
massue, dentées en dessous; jambes comprimées, plus ou moins
arquées à leur base ; les quatre postérieures souvent anguleuses près
de leur extrémité en dehors, ou munies d'une petite dent près de leur
angle interne ; toutes mucronées au bout etayantleurs corbeilles ouver-
tes ; tarses assez courts, delargeur variable, spongieux en dessous; leurs
crochets bifides et parfois en même temps soudés à leur base. — Les
troissegments intermédiaires de l'abdomen égaux ou subégaux, séparés
du 1% par une suture droite; saillie intercoxale plus ou moins rétrécie
et arrondie ou assez aiguë en avant. — Métasternum court. — Mésos-
ternum formé de deux plans, l’un horizontal ou un peu incliné, carré
ou triangulaire, l’autre vertical. —Corps naviculaire, en général glabre.
Insectes américains et répandus depuis le Brésil méridional
jusqu'aux Etats-Unis; la plupart d’entre eux appartiennent au pre-
nier de ces pays. La grande majorité de leurs espèces est compléte-
ment glabre, les autres sont revêtues de poils couchés et plus ou moins
fins. Leur livrée varie beaucoup et est assez souvent accompagnée
de reflets métalliques; quand elle n’est pas uniforme, ce qui est le
cas ordinaire, elle ne présente jamais un dessin proprement dit. Le
prothorax est remarquable par les stries onduleuses dont il est très-
souvent couvert, soit sur toute sa surface, soit seulementsur les côtés.
Quant aux élytres, elles sont striées, avec lesintervalles entre lesstries
tranchants ou costiformes et égaux entre eux, ou alternativement plus
convexes. Le peu de largeur du prosternum entre les hanches anté-
rieures fait que ces dernières sont très-rapprochées, mais je ne con-
nais aucun cas où elles soient contiguës. Le genre est assez riche
en espèces (1) et les collections en renferment un assez grand nombre
d'inédites.
(1) Schœnherr (Gureul. VII, 2, p. 7) en mentionne 17 qu'il répartit dans
deux sections. Dans la première (vehemens, strigicollis, novalis, ete.), les yeux
sont contigus ou très-rapprothés et le rostre robuste; dans li seconde (morio,
marginatus, etc.), les premiers sont plus ou moins distants et le second est
plus grèle et plus long. Quant aux espèces de Cnarcopenmus qui doivent venir
ici, par suite de la forme de leur corbeilles des jambes, je ne puis en citer
aucune de celles de Schænherr, par la raison indiquée plus haut, — Aj.: R.
‘exaratus, crenulatus, Blanch. in Gay, Hist. d, Chile; Zoo!. V, p. 419; Chili.
— alter, Philippi, Stettin. entom. Zcit. 1864; p. 372; mème pays.
C’est sans doute à cause de la forme des crochets de leurs tarses, que ces
insertes et les Cuazconermus ont été regardés comme voisins des CONOTRACHE-
LUS, qui les ont également fissiles. Mais ce caractère ne me paraît pas pouvoir
70 CURCULIONIDES,
CHALCODERMUS.
Scnoenx. Curcul., IV, p. 377.
Tel que je le comprends, ce genre ne diffère essentiellement du
précédent qu’en ce que les corbeilles de toutes les jambes sont ca-
verneuses, mais médiocrement.
Comme leur nom l'indique, ces insectes sont non toujours, mais
souvent de couleur métallique. Les particularités signalées plus haut
chez les Rayssomarus, notamment les stries onduleuses du prothorax,
s’observent fréquemment chez eux : d’un autre côté, leurs jambes en
présentent d’autres qui ne se rencontrent pas ou sont très-rares chez
ces derniers. Ainsi, elles ne sont pas anguleuses en dehors près de
leur sommet, mais sont souvent munies, aux quatre postérieures,
d’une dent médiane interne. Toutes les espèces que je connais sont
glabres, et parmi les espèces inédites, il y en a qui ont les élytres
comme tronquées en arrière. Le genre est un peu moins nombreux
que le précédent et habite les mèmes contrées de l'Amérique (1).
GROUPE III. Orobitides.
Tète très-petite, plane en avant et exactement enchâssée dans le
prothorax, invisible d'en haut; rostre peu robuste, subcylindrique;
ses scrobes en entier visibles latéralement. — Yeux finement granulés,
faiblement séparés en dessus, en partie découverts lors de la contrac-
tion du rostre. — Prothorax coupé earrément en avant, sans lobes
oculaires ; prosternum nul en avant des hanches antérieures. — Un
écusson. — Elytres embrassant médiocrement le corps, laissant le
pygidium à découvert — Métasternum court; ses épisternums
larges.
Il résulte de la suppression du prosternum en avant des hanches
antérieures, que les cavités cotyloïdes de ces dernières sont largement
ouvertes dans cette direction et que le canal rostral se réduit à ce
qui reste du prosternum entre elles. Cela suffit pour que ces insectes
appartiennent à la Tribu actuelle (2). La forme de leur prothorax en
contrebalancer le reste de l’organisation qui rapproche ces derniers des Meco-
conynus. S'il en était autrement, il faudrait placer dans le groupe actuel quel-
ques espèces inédites qui ont ces crochets faits de même, mais qui sont de
toute évidence des Cryptorhynchides vrais.
(1) Les espèces connues de Schænherr (Cureul. VITE, 2, p. 13) s'élèvent à
14, dont il faudra retrancher celles qui ont les corbeilles des jambes ouvertes.
Il les partage en deux sections, selon que le prothorax présente des stries
flexueuses (calidus, armipes, pruinosus, etc.) ou est simplement ponctué
(spinifer, rubronotatus, etc.).
(2) Les auteurs récents sont en général d’accord pour les classer parmi les
O©ROBITIDES. 71
avant montre en même temps qu'ils sont voisins des Cléogonides. Ils
ressemblent même en petit aux CLEOGONUS, et c’est avec raison que
Schœænherr les à placés immédiatement à la suite de ces derniers.
Leurs rapports avec les OcLaprus qu’on regarde généralement comme
étant très-prononcés, me paraissent beaucoup plus faibles et ne por-
tent guère que sur la petitesse de la tête et sa rétraction dans le
prothorax. Le groupe ne comprend que le genre suivant qui est eu-
ropéen,
OROBITIS.
GEnMar, /ns. Spec. nov., p. 242.
Rostre allongé, subeylindrique, un peu épaissi et arqué à sa base,
puis presque droit; ses scrobes commençant en deçà de son milieu,
très-obliques. — Antennes médiocres, relativement assez robustes;
scape en massue au bout; funicule à articles 1 allongé, obconique,
2-3 de même forme, plus courts, 4-7 très-courts, grossissant peu à
peu; massue assez forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux médiocres,
brièvement ovales, transversaux, peu convexes. — Prothorax court,
convexe, fortement et régulièrement rétréci en avant, formant un
segment de sphère arrondi à sa base, avec un lobe médian assez
large, court et échancré. — Ecusson convexe, brièvement ovale. —
Elytres très-convexes, globoso-ovales, fortement atténuées en arrière,
à peine plus larges que le prothorax et légèrement sinuées à leur
base, avec les épaules effacées. — Pattes médiocres, assez robustes ;
hanches antérieures saillantes, cylindriques, assez fortement séparées;
cuisses graduellement en massue; jambes droites, inermes au bout;
tarses médiocrement larges, spongieux en dessous; leurs crochets
dentés à leur base. — Les trois segments intermédiaires de l’abdomen
subégaux, séparés du 1 par une suture droite; saillie intercoxale
large, légèrement arrondie en avant. — Mésosternum lamelliforme,
vertical, en carré transversal. — Corps très-convexe, globoso-ovale,
écailleux en dessous.
Germar, en créant ce genre, y avait réuni des espèces tout-à-fait
disparates (Srernecaus, plusieurs Cryptorhynchides). Il n’en contient
plus qu’une seule (cyaneus Lin.) de très-petite taille, répandue dans
la plus grande partie de l'Europe et qui se trouve ordinairement à
terre, parmi les herbes, et quelquefois sous la mousse au pied des
arbres.
Cryptorhynchides. M. G. Thomsou seul (Skandin. Col. I, p. 138) les a séparés
des Crypronuyncuus, en intercalant entre eux et ces derniers les Pissopes, les
Bazamnus et les ConYssomERus, arrangement qui ne paraît pas devoir rallier
beaucoup de partisans.
72 CURCULIONIDES.
Groupe IV. Psépholacides.
Rostre court, robuste, quadrangulaire; ses serobes visibles en entier
latéralement. — Yeux fortement granulés, petits, complétement dé-
couverts quand le rostre est au repos. — Prothorax sans saillie anté-
rieure ni lobes oculaires, — Un écusson. — Elytres embrassant fai-
blement le corps. — Métasternum court; ses épisternums larges,
parallèles.
Le genre Psepnorax de M. A. White passe, à juste titre, pour un
des plus singuliers qui existent dans la famille. Il réunit, en effet, à
un rostre plus robuste, plus anguleux et plus court que celui d’une
foule de Brachyrhynques, le canal rostral d’un Cryptorhynchide. D'un
autre côté, c’est le seul de la Tribu actuelle dont les yeux restent
complétement visibles lors de la contraction du rostre. Mais il appar-
tient sans aucun doute à cette dernière où il forme une de ces ex-
ceptions qu'on rencontre partout, et la forme de son canal rostral
montre qu'il doit rentrer parmi les Ithyporides. 11 n'est mème pas
aussi aberrant qu'il le parait au premier coup-d'œil, car il se rap-
proche de si près des Strongyloptérides qui suivent, que j'ai longtemps
hésité si je ne le comprendrais pas parmi eux. Schœænherr, qui l'a
fondé de nouveau, sous le nom de Prerorzecrus, l'avait placé dans
les Byrsopsides dont il ne possède aucun des caractères essentiels.
PSEPHOLAX.
A. Ware in Dierrens. Trav. in New-Zeal., Il, p.275 (1).
Front vertical, plan; rostre à peine plus long que la tête, parallèle,
impressionné au bout, avec ses angles un peu saillants; ses scrobes
profondes, obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — An-
tennes antérieures, courtes, robustes; scape très-fortement en massue
au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 gros, obconique,
2 beaucoup plus court, moins épais, 3-7 transversaux, très-serrés ;
massue grosse, éblongo-ovale, à peine articulée, ohtuse au bout. —
Yeux assez convexes, obliques. — Prothorax transversal, convexe,
graduellement rétréci, puis subtubuleux en avant, sinué au. milieu
de son bord antérieur, coupé presque carrément à sa base; proster-
num largement et assez peu profondément canaliculé, terminé par
une cavité recevant le sommet du rostre. — Ecusson en triangle al-
longé. — Elytres convexes, régulièrement ovales, pas plus larges que
le prothorax et conjointement échancrées à leur base, avec les épaules
nulles. — Pattes courtes, robustes, comprimées; cuisses sublinéaires,
les antérieures renflées et dentées en dessous; jambes antérieures
(1) Syn. Prerorcecrus, Schœnh. Mantis. sec. Curcul. p. 50.
STRONGYLOPTÉRIDES. 73
fortement, les autres plus brièvement onguiculées ou mucronées au
bout; celles-là ayant leur angle terminal interne dentiforme, les
intermédiaires munies d’une forte dent externe avant leur sommet;
tarses assez longs, à articles 4-2 étroits, noueux au bout et imparfai-
tement spongieux en dessous, 3 médiocrement large, 4 assez long,
ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal aussi long que 3-#
réunis, séparé du 1 par une suture fortement arquée. — Mésoster-
num horizontal ou subhorizontal, grand, arrivant au niveau des
hanches antérieures. — Corps ovalaire, faiblement villeux et partiel-
lement écailleux.
On connait déjà trois espèces (1) de ce genre remarquable. Elles
sont propres à la Nouvelle-Zélande et, au premier aspect, ressemblent
plus à des Scolytides qu’à des Gureulionides. Toutes trois sont de
taille moyenne, d'un brun noirâtre sale et partiellement revêtues d'é-
cailles blanchâtres. Deux d’entre elles (sulcatus, barbifrons) ont les
élytres couvertes de côtes assez saillantes; chez la troisième (coronatus),
il existe sur la déclivité de ces organes un cercle d’épines redressées.
Le barbifrons doit son nom à de longs poils fauves qui garnissent son
front et la base de son rostre.
GROUPE V. Strongyloptérides.
Rostre plus ou moins robuste; ses scrobes visibles en entier latéra-
lement. — Yeux fortement granulés, grands, en partie au moins
cachés quand le rostre est au repos. — Bord antérieur et lobes du
prothorax tantôt très-faibles, tantôt très-saillants. — Un écusson. —
Elytres embrassant faiblement le corps. — Métasternum de longueur
moyenne; ses épisternums assez larges, parallèles. — Mésosternum
horizontal, trapéziforme.
Cette formule ne diffère, comme on le voit, de celle des Pséphola-
cides qu'en ce qui concerne les yeux. On peut encore y ajouter, pour
compléter l’analogie, que, de mème que chez ces derniers, les antennes
sont courtes, robustes, les deux premiers articles des tarses imparfui-
tement spongieux en dessous et le 4% segment abdominal plus granit
que les deux suivants réunis. Les genres que constituent ces insectes
sont au nombre de trois, dont deux propres au Chili et le dernier à
la Caffrerie.
I. Prothorax non ou à peine saillant en avant; ses lobes oculaires faibles,
Jambes interméd. munies d’une dent externe : Empleurus.
_—— inermes : Sérongylopterus.
Il, Bord antérieur et lobes oculaires du prothorax très-saillants : Aularhinus.
(1) P. sulcatus, À. White, loc. cit. — barbifrons, coronatus, À. White, Voy.
of the Ereb. a. Terr.; Entom. p. 15, pl..3, f, 4; le sulcatus est représenté éga-
lement f. 1. ;
74 CURCULIONIDES,
EMPLEURUS (1).
Ce genre, abstraction faite des yeux, est tellement voisin des Pse-
PHOLAX, qu'il suffira d'indiquer les caractères qui le séparent de ces
derniers.
Rostre un peu plus long, du veste absolument pareil. — Mussue
antennaire aussi grosse, mais ovale. — Prothorax sinué de chaque
côté en avant, d’où résulte un vestige de lobes oculaires, légèrement
bisinué à sa base. — Elyÿtres plus oblongues, trisinuées à leur base,
— Cuisses inermes, fortement échancrées en dessous près de leur
sommet; jambes arquées à leur base. — Saillie intercoxale de l’abdo-
men moins large, beaucoup plus allongée et ogivale. — Mésosternum
transversal, tronqué en avant, ne dépassant pas le bord antérieur des
hanches intermédiaires. — Corps oblong.
Le type du genre est le Strongylopterus dentipes de Schænherr,
insecte originaire du Chili, de taille moyenne, mais sujet à devenir
notablement plus petit. Sa ressemblance (2) avec les PsEPHOLAX persiste
jusqu’à la sculpture des élytres qui sont couvertes de côtes saillantes,
mais sa livrée n’est pas la même; sur un fond d'un noir intense il
présente trois bandes longitudinales sur le prothorax et des mar-
brures irrégulières sur les bords latéraux des élytres, les unes et les
autres d'un jaune d'ocre plus ou moins vif.
On peut citer cet insecte comme un des exemples des rapports bien
connus qu'a la Faune entomologique du Chili avec celle de la Nou=
velle-Zélande et de l'Australie.
STRONGYLOPTERUS.
(Cuevror..) Scuoenn. Curcul., IV, p. 473.
Rostre assez long, médiocrement robuste, subquadrangulaire, ar-
rondi aux angles, parallèle, faiblement arqué; ses scrobes commen-
çant vers son quart antérieur, droites et atteignant les yeux. — An-
tennes médiocres ou courtes; scape fortement en massue au bout,
atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, noueux au bout,
3-6 courts, obconiques, 7 plus large, transversal, contigu à la massue;
(1) De eumheupoc, costatus. Il y a un genre du même nom établi par Hope
sur des Hecornonus (voyez tome I, p. 466), mais il n’a pas été adopté, et le
nom est par conséquent disponible. — Syn. SrnonNGyLopreRus pars, Schœnh.
Cureul. VII, 2, ». 62.
(2) Il en a une autre avec l’Oreda notala de la Nouvelle-Zélande, qui est por-
tée au point qu’au premier aspect on le croirait identique avec cet insecte;
mais ce dernier, per suite de la structure de son canal rostral, appartient aux
Cryptorhynchides vrais. Je reconnais néanmoins qu’il y a quelque chose d’ar=
tificiel dans la séparation de deux insectes aussi voisins.
STRONGYLOPTÉRIDES. 75
celle-ci assez forte, veloutée, oblongo-ovale, à peine articulée. —
Prothorax transversal, arrondi sur les côtés, brusquement rétréci en
avant, avec son bord antérieur sinué sur les côtés et muni de lobes
oculaires peu saillants, légèrement échancré en are au milieu de sa
base; prosternum assez profondément canalieulé; le canal aplani entre
les hanches antérieures. — Ecusson petit, en triangle curviligne. —
Elytres médiocrement convexes, oblongo-ovales, à peine plus larges
que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les
épaules rectangulaires. — Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses
en massue, munies d'une petite dent en dessous; jambes linéaires, un
peu comprimées, onguiculées au bout; tarses assez longs, finement
spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, allongés, surtout 1, 3 médio-
crement large, 4 long; ses crochets grands.—2° segment abdominal au
moins aussi long que 3-4 réunis, séparé du 4% par une suture faible-
ment arquée ; saillie intercoxale large, parallèle et tronquée en avant.
— Métasternum de longueur moyenne. — Mésosternum horizontal,
trapéziforme, transversal. — Corps oblongo-ovale, pubescent.
On voit, par cette formule, que le genre diffère du précédent par
de nombreux caractères. Il se compose en ce moment de deux es-
pèces (1) du Chili, dont celle (ovatus) décrite par Schœnherr m’est
seule connue. C’est un insecte très-variable sous le rapport de la taille
qui est au moins moyenne, d’un noir bronzé mat, hérissé partout de
poils très-fins, rugueux sur le prothorax, strié sur les élytres, avec
les stries occupées par de gros points enfoncés et les intervalles entre
elles un peu costiformes,.
AULARHINUS.
ScHoœnu. Mantis. sec. Curcul., p. 49.
Rostre plus élevé que le front et comme tronqué à sa base, à peine
plus long que la tête, quadrangulaire, anguleux, inégal en dessus,
légèrement arqué; ses scrobes complètes en avant, un peu obliques et
atteignant le milieu des yeux. — Antennes subterminales, courtes,
médiocrement robustes ; scape en massue et cilié au bout, atteignant
les yeux; funicule à articles obconiques : { allongé, 2-7 très-courts,
graduellement transversaux et plus épais; massue assez forte, oblongo-
ovale, veloutée, articulée, subobtuse au bout. — Yeux grands, dépri-
més, allongés, transversaux, peu à peu rétrécis et subcontigus en
dessous (2). — Prothorax plus long que large, légèrement arrondi
sur les côtés, brièvement rétréci en avant, avec son bord antérieur
(1) S. ovatus, Schœnh, loc. cit. — humilis, Blanchard in Gay, Hist. d. Chile;
Zool. V, p. 421.
(2) La subeontiguité de ces organes à échappé à Schœnherr; il s’est trompé
sur leur forme, qu’il indique comme étant arrondie.
76 CURCULIONIDES.
très-saillant, profondément sinué de chaque côté et muni de lobes
oculaires grands et arrondis, légèrement bisinué à sa base; proster-
num largement, mais peu profondément échanceré ; le canal nettement
limité, très-rétréci et aplani entre les hanches antérieures. — Ecus-
son petit, subovale. — Elytres allongées, planes sur le disque, paral-
lèles dans les trois quarts de leur longueur, beaucoup plus larges
que le prothorax et faiblement trisinuées à leur base, avec les épaules
obtuses. — Pattes courtes, assez robustes; cuisses presque graduelle-
ment en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, droites,
onguiculées au bout; tarses courts et étroits, villeux en dessous, à
articles 1 encône renversé, 2 beaucoup plus court, #'assez long, ainsi
que ses crochets. — 2° segment abdominal plus long que 3-4 réunis,
séparé du 1° par une fine suture arquée; saillie intercoxale en trian-
gle allongé. — Métasternum long. — Saillie mésosternale horizontale,
transversale, rétrécie en arrière, légèrement bifide en avant. — Corps
allongé, inégal, à peine pubescent.
L’insecte inédit (inæqualis, Schh.) de- la Caffrerie sur lequel repose
ce genre, est de taille médiocre, d’un noir profond et mat, et cou-
vert en dessus d’excavations peu profondes, la plupart confluentes,
auxquelles s'ajoutent, sur les élytres, d'assez nombreux petits tuber-
eules plus gros et plus multipliés à la partie postérieure de ces or-
ganes qu'à leur base; on aperçoit çà et là entre eux des vestiges
d’une ponctuation régulière ; le dessous du corps est rugueux sur la
poitrine et ponctué sur l'abdomen. Tout annonce chez cet insecte
des habitudes épigées.
Schœnherr a placé le genre dans les Byrsopsides; ses hanches an-
térieures distantes et son métasternum allongé suffisent pour démon-
trer qu'il est étranger à ce groupe.
Groupe VI. Nettarhinides.
Tète transversalement convexe sur le vertex, verticalement dépri-
mée sur le front; rostre court, déprimé, droit, vertical; ses serobes
entièrement visibles latéralement. — Yeux médiocres, en partie dé-
couverts lors de la contraction du rostre. — Bord antérieur du pro-
thorax très-saillant; ses lobes oculaires médiocres. — Un écusson.
— Elytres embrassant médioerement le corps. — Métasternum de
longueur moyenne ; ses épisternums larges et parallèles. — Saillie
mésosternale plus ou moins étroite, inclinée en arrière.
Ce groupe est emprunté aux Cholides de Schænherr et ne com-
prend que son genre NerrariNus. Ce qui l’a probablement engagé à
lui assigner cette place, c’est que chez l'espèce (anthribiformis) de
grande taille qui en forme le type, le prosternum en avant des han-
ches antérieures ne présente qu’une grande et large dépression, sans
limites latérales nettement accusées. Mais chez toutes celles de
NETTARHINIDES. 77
moyenne et petite taille, cette dépression se convertit en un véritable
canal rostral absolument pareil à celui des Psxpnozax et des AuLa-
runus. Si l’on ajoute à cela les autres caractères et le facies, il n'y a
pas à douter que ces insectes ne soient des Cryptorhynchides de la
Sous-Tribu actuelle.
NETTARHINUS,.
Scuoexu. Curcul. Disp, meth., p. 269.
Rostre court, assez robuste, déprimé, parallèle ou un peu élargi
au bout; ses scrobes commençant dans son milieu ou au-delà, obli-
ques, atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes courtes,
assez robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux ;
funicule à articles obconiques : 1 allongé, 2-7 graduellement élargis,
7 subcontigu à la massue ; celle-ci médiocre, ovale, articulée.—Yeux
oblongs, transversaux. — Prothorax transversal, convexe, muni à sa
base de deux lobes dirigés en arrière, brusquement rétréci en avant,
légèrement et étroitement bisinué à sa base; prosternum largement
et peu profondément canaliculé, parfois (anthribiformis) à peine
excavé en avant des hanches antérieures, assez larges entre celles-ci.
— Ecusson plus ou moins allongé, arrondi en arrière. — Elytres de
longueur variable, subeylindriques, verticalement déclives en arrière,
un peu plus larges que le prothorax et tronquées en avant, avec les
épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes, comprimées ;
cuisses en massue, les antérieures bidentées en dessous; jambes de la
même paire et les intermédiaires munies d’une dent interne au-des-
sous de leur milieu, toutes onguiculées au bout (1); tarses médiocres,
spongieux en dessous, à articles 4 fortement rétréci et arqué à sa
base, 3 large, #4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdo-
minal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1 par une suture droite;
saillie intercoxale subogivale. — Saillie mésosternale assez étroite,
inclinée, rétrécie en arrière. — Corps subcylindrique, inégal, plus
où moins écailleux.
L'espèce typique (2) est de grande taille et originaire du Brésil ;
deux autres, beaucoup plus petites et qui habitent les Antilles, sont
mentionnées par Schœnherr (3). J'en connais quatre autres espèces
nouvelles et brésiliennes comme la première.
Par suite de la forme de leur rostre, ces insectes ont quelque rap-
port avec les GASTEROCERCUS typiques du groupe des Cryptorhynchides
vrais.
(1) Chez les petites espèces, les postérieures sont mucronées, etle mucro est
même parfois presque indistinct.
(2) N. anthribiformis, Schœnh Cureul. HE, p. 603.
(3) N. Mannerheimii, Porto-Rico ; bilobus Oliv., Haïty; Schœnherr n’a pas
vu ce dernier ; d’après la figure qu’en donne Olivier, je crois également qu’il
doit rentrer dans le genre.
78 CURCULIONIDES.
Groupe VII Guiopérides.
Rostre robuste, subquadrangulaire (1); ses serobes en entier visibles
latéralement. — Yeux fortement granulés, en majeure partie recou-
verts lors de la contraction du rostre. — Prothorax à peine saillant
dans son milieu en avant, ses lobes oculaires très-faibles. — Un écus-
son. — Elytres embrassant faiblement le corps. — Métasternum ex-
trêmement court; ses épisternums larges et parallèles. — Saillie
mésosternale lamelliforme, large, verticale, puis brusquement re-
courbée en arrière.
Parmi les Cryptorhynchides, il se trouve une forme remarquable,
le genre Guiorerus de M. Perty, qui appartient à la Sous-Tribu
actuelle, y est aussi isolé que les NerraraiNus qui précèdent,
et doit par conséquent, comme ces derniers, constituer un groupe
à part.
GUIOPERUS.
Perry, Del. anim. art. Brasil., p.78 (2).
Rostre médiocre, très-robuste, subquadrangulaire, arrondi aux
angles, droit; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu,
très-obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes
courtes, médiocrement robustes ; scape graduellement en massue,
n’atteignant pas les yeux; funieule de six articles : 1-2 légèrement
allongés, noueux au bout, celui-là plus long, 3-6 très-courts, trans-
(1) I présente un caractère qui vient à l'appui de l'érection de ces insectes
en un groupe distinct. Sa face inférieure est munie de deux grandes et assez
profondes excavations longitudinales qui commencent à peu près au milieu de
sa iongueur et s'étendent en axant jusqu'au niveau du sommet du pédoneule
du sous-menton, De la cloison assez étroite et plane qui les sépare partent, à
angle droit, de nombreux cils rigides qui atteignent leur bord externe et les
remplissent en partie. Les organes buccaux présentent également quelques par-
ticularités insolites. Le pédoncule du sous-menton est reçu à son extrémité dans
une échancrure de la base du menton qui est en carré allongé. La languette
affecte la même forme et est placée bout à bout avec ce dernier; la suture qui
l’en sépare est très-fine et droite. Les mandibules sont plus courtes que dans
les groupes précédents, et seraient en tenailles si elles étaient un peu plus
épaisses. Enfin il existe immédiatement en arrière des hanches antérieures
une crête transversale en arc de cercle à convexité regardant en arrière. Si
cette crête, que le rostre ne dépasse pas, s’était développée au point d'arriver
au niveau du sommet des hanches en question, ces insectes appartiendraient à
la sous-tribu des Camptorbinides,
J'ai vérifié ces diverses particularités chez deux des trois espèces connues du
groupe.
(2) Syn. Pycnorus, Schœnh, Curcul. IV, p. 280; nom postérieur d’au moins
cinq ans à celui imposé au genre par M. Perty. .
OCLADIIDES. 79
versaux; massue petite, un peu comprimée, ovale; son 1% article en
cône renversé. — Yeux grands, déprimés, transversaux, en triangle
curviligne acuminé inférieurement. — Prothorax subtransversal ,
médiocrement convexe, légèrement arrondi sur les côtés, puis rétréci
et brièvement subtubuleux en avant, avec son bord antérieur sinué
dans son milieu, ainsi que sur les côtés, et muni de lobes oculaires
médiocres et largement arrondis, légèrement bisinué à sa base ; pro-
sternum largement et fortement canaliculé ; le canal terminé immé-
diatement en arrière des hanches antérieures par une petite crête trans-
versale. — Ecusson assez grand, quadrangulaire, — Elytres convexes,
subparallèles, largement arrondies en arrière, pas plus larges que le
prothorax et un peu échancrées à leur base, avec les épaules obtuses.
— Pattes robustes, médiocres, les antérieures plus longues que les
autres, graduellement en massue, les quatre autres rétrécies à leur
base; jambes comprimées, arquées, plus où moins bisinuées en de-
dans, munies d’une courte dent près de leur angle interne, celui-ci
brièvement mucroné. — Les trois segments intermédiaires de l'ab-
domen subégaux, séparés du 4er par une suture légèrement ar-
quée ; saillie intercoxale en triangle allongé et aigu. — Corps ovale,
écailleux.
L'un des plus remarquables genres de la Tribu actuelle. Il a pour
type un grand insecte (1) du Brésil qui est originaire, non des envi-
rons de Rio-Janeiro, comme le dit M. Perty, mais des parties cen-
trales et septentrionales de ce pays. Sa livrée, qui lui est spéciale,
est en dessus d’un gris sale, avec deux larges bandes longitudinales
d'un noir brunâtre sur les élytres, bandes n'atteignant pas l’extré-
mité de ces organes et renfermant deux taches de la couleur du fond;
les côtés de la poitrine et le sommet des cuisses sont d'un blanc plus
où moins pur. La surface du corps en dessus est couverte de petits
tubercules arrondis et discrets. Deux autres espèces (2), ayant une
livrée analogue, ont été décrites par MM. Gerstæcker et Jekel.
GROUPE VIII. Ocladiides. s
Tête petite, enchässée dans le prothorax et invisible d'en haut ;
rostre assez robuste, subquadrangulaire ; ses scrobes passant rapide-
ment sous lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant; ses lobes
oculaires très-prononcés. — Point d'écusson. — Elytres embrassant
très-fortement le Corps. — Métasternum excessivement court; ses
(1) G. griseus, Perty, loc. cit. pl. 16, f. 3 (P. bufo Schh.).
(2) Pycn. Klugii, Gerstæck. Stettin. entom, Zeit. 1860, p. 395 ; tle St-Jean
(Petites Antilles). J'ai sous les yeux un exemplaire qui me parait appartenir à
cette espèce et qui provient des environs de Caracas. — Gerstæckeri, Jekel,
ibid. 1862, p. 156 ; Cayenne.
80 CURCULIONIDES .
épisternums indistincts. — Mésosternum formant le fond du canal
rostral ; celui-ci limité en arrière par le métasternum qu'il n’en-
tame pas.
Si le canal rostral entamait le métasternum, ce groupe appartien-
drait à la Sous-Tribu suivante. IL est par conséquent placé sur l’ex-
trôme limite de celle-ci. Les caractères qui précèdent montrent com-
bien il diffère des précédents. Le genre OcLADIus, qui le compose à
lui seul, est surtout très-distinet des OROBOTIS près desquels Schænherr
l'a placé. I n'y a de commun entre ces insectes que la petitesse de
la tête.
OCLADIUS.
Scuoenu. Curcul. Disp. meth., p. 316.
Rostre assez long, subquadrangulaire, arrondi aux angles, strié en
dessus au moins à sa base; ses scrobes commençant un peu au-delà
de son milieu, très-obliques et subconniventes en arrière. — Antennes
médiocres, grèles ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ;
funicule à articles 4-4 obconiques, allongés, 1 le plus grand, 5-7 très-
courts, turbinés ou subarrondis ; massue allongée, cblongo-ovale,
articulée, acuminée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux.
— Prothorax transversal, conique ou globuleux, tronqué ou large-
ment arrondi à sa base, fortement sinué de chaque côté de son bord
antérieur, avec ses lobes oculaires saillants et arrondis ; prosternum
fortement canaliculé. — Elytres globoso-ovales, pas plus larges que
le prothorax et légèrement échancrées en are à leur base, avec les
épaules nulles. — Paites assez longues, robustes, contractiles, compri-
mées; cuisses linéaires, canaliculées en dessous; jambes droites, les
postérieures souvent un peu arquées, toutes tranchantes et plus où
moins denticulées sur leur bord externe ; tarses rétractiles, longs,
grèles et imparfaitement spongieux en dessous, à articles 1 allongé,
2 notablement plus court, 3 médiocrement large, 4 long ; ses crochets
très-petits et très-grèles. — Les trois segments intermédiaires de l’ab-
domen subégaux, séparés du {°° par une suture droite (1); saillie
intercoxale très-large, subparallèle, arrondie en avant. — Corps
court, très-convexe, inégal, glabre ou partiellement écailleux et pu-
bescent.
Genre assez riche en espèces (2), la plupart propres à l'Afrique;
(1) Chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux, au nombre de six, le bord
postérieur du {er segment est relevé dans son milieu, parfois (glomeris) au
point de former une saillie anguleuse, et celui du 4e est plus où moins prolongé
et arrondi.
(2) Schœnherr (Gurcul. VIN, 2, p.121) en mentionne 15 espèces qu'il par-
tage en deux sections, selon que le prothorax est conique (salicorniæ, pertu-
sus, subfasciatus, etc.) ou globuleux (baccicollis, lacunatus, fovealus, ele).
SOPHRORHINIDES. 81
une seule (salicorniæ Oliv.) habite l'Arabie et les pays voisins; une
autre, citée en note, la Nouvelle-Calédonie. Les plus grandes sont de
taille moyenne, et le plus grand nombre, petites. Leurs téguments en
dessus sont plus ou moins inégaux, surtout sur le prothorax, et leurs
élytres, quand elles ne sont pas couvertes de tubercules, présentent
ordinairement des fossettes irrégulières disposées sur deux rangs ge-
mellés. Les cuisses et les jambes sont presque toujours sillonnées
longitudinalement sur leurs deux faces. Leur livrée consiste ordinai-
rement en taches, bandes ou mouchetures grisâtres ou ferrugineuses;
plusieurs sont glabres.
Sous-TriBu Il. Sophrorhinides.
Canal rostral prolongé sur le métasternum et parfois jusque sur
l'abdomen.
Il est presque superflu d'ajouter que le mésosternum ne le limite
pas en arrière et qu'il doit nécessairement toujours former une
partie de son fond. Quant à ses côtés, entre la première et la seconde
paires des hanches, le canal se comporte de deux façons différentes.
Tantôt, il est fermé dans cette direction par une sorte de muraille
que constituent deux prolongements fournis : l'un par le mésoster-
oum, l'autre par la partie postérieure du prosternum; tantôt, ces
prolongements n’existant pas, il reste ouvert entre les hanches en
question. Dans le premier cas, ces insectes se rapprochent à cet égard
d'un grand nombre de Cryptorhynchides vrais; dans le second, des
Ithyporides.
La structure du canal dont il s’agit en ce moment, est très-rare
dans la Tribu actuelle (4), quoique un peu moins que celle qui est
propre aux Camptorhinides. Elle n’a encore été observée que dans
quatre genres qui chacun ne comptent jusqu'ici qu’une seule espèce
de décrite. Pour le surplus, ces insectes sont assez homogènes et n’ont
pas besoin d'être répartis dans des groupes secondaires. Ainsi, tous
ont un rostre pareil à celui des Zygopides normaux (SoPHRORHINUS
excepté), des yeux grands et fortement granulés, le bord antérieur
et les lobes oculaires du prothorax très-saillants, la massue antennaire
grande et compacte, ou peu s’en faut, un écusson, les téguments den-
sément écailleux, ete.
On n’a décrit, depuis, que les suivantes : ©. armipes, J. Thoms. Archiv. entom.
IL, p. 139; Gabon. — hirsutus (Montrouz.),Perroud, Mélang. entom. IV, p. 135;
Nouvelle-Calédonie, — Dans ces dernières années, quelques belles espèces,
recueillies dans l'Afrique australe par M. Wablberg, ont enrichi les coilec- ,
tions.
: (1) On en verra un petit nombre d'exemples dans quelques-uns dos groupes
Suivants : parmi les Ceutorhynchides chez les Mecaceres et les SGLEROPTERUS, et
dans la tribu des Zygopides chez les Conxssorus et les STRABus.
Coléoptères. Tome VII. 6
82 CURCULIONIDES.
Deux des genres en question sont propres à l'Amérique du Sud, un
autre à l'Afrique, le quatrième à la Polynésie occidentale.
L Canal rostral ne dépassant pas le métasternum.
a Antennes robustes ; leur funicule à art. 2 un peu plus long que 1.
Canal rostral ouvert latéralement entre les hanches antérieures et
intermédiaires : Sophrorhinus.
—— fermé — : Mechistocerus.
aa Antennes très-grèles ; leur funicule à art. 2 du double plus long que 1:
Corynephorus.
11. Canal rostral atteignant l’extrémité de l'abdomen : Panolcus.
SOPHRORHINUS.
Rouzer, Ann. d. l. Soc. entom., 1855, p. 80.
Rostre assez long, médiocrement robuste, un peu comprimé depuis
sa base jusqu'au niveau de l’origine des serobes, puis déprimé en
avant; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, obliques et
longeant son bord latéral inférieur. — Antennes médiocres, robustes ;
scape en massue au bout, atteignant presque les yeux; funicule à
articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci un peu plus long que ce-
lui-là, 3-7 très-courts, subarrondis, serrés; massue allongée, compacte,
cylindrique, veloutée. — Yeux grands, déprimés, brièvement ovales,
transversaux. — Prothorax fortement transversal, médiocrement con-
vexe, arrondi sur les côtés dans ses deux tiers basilaires, brusquement
rétréci en avant, avec son bord antérieur très-saillant, muni de lobes
oculaires petits et anguleux; canal prosternal prolongé jusque près
de la base du métasternum, ouvert latéralement entre les hanches
antérieures et intermédiaires. — Ecusson en carré long. — Elytres
assez convexes, graduellement rétrécies en arrière, comprimées sur
les côtés, fortement déclives en arrière, un peu plus larges que le
prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules un peu saillantes
en avant. — Pattes courtes, robustes, les antérieures un peu plus
longues que les autres; cuisses linéaires, dentées en dessous; jambes
comprimées, droites, fortement onguiculées au bout; tarses courts,
spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, celui-là assez allongé, 4
médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal aussi long
que 3-4 réunis, séparé du 1% par une suture arquée; saillie inter-
coxale large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum court. —
Corps oblong, densément écailleux.
Le type du genre (1) à beaucoup d’analogie avec le Cælosternus
dorsalis du Brésil, tant sous le rapport de la forme générale que sous
ceux de la livrée et de l'écaillure, mais il est d’un tiers environ plus
(1) S. Duvernoyi, Rour. loc. cit. pl. 7, no 111,
SOPHRORHINIDES. 83
grand. Sa couleur générale est d'un jaune d’ocre pâle, avec le centre
du prothorax, le disque des élytres, les cuisses antérieures et les trois
derniers segments abdominaux d’un noir brunâtre. Quatre petits tu-
bercules disposés transversalement se voient près du sommet de la
déclivité des élytres.
. Cet insecte est éclos, au Jardin des Plantes à Paris, des gousses
d'une Légumineuse d'espèce nouvelle provenant du Gabon. Si Schœn-
herr l'eût connu, il en eût fait, sans aucun doute, un Corcos-
TERNUS.
MECHISTOCERUS.
Fauvez, Bull, d. 1. Soc. Linn. d. Normand. VII, p. 159 (1).
Rostre allongé, peu robuste, déprimé, un peu élargi et.caréné en
dessus à sa base, arqué; ses scrobes commençant au milieu de sa
longueur, rectilignes. — Antennes assez longues et assez robustes ;
seape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-5
allongés, obconiques, 2 le plus long de tous, les autres subégaux, 6-7
subeylindriques, courts; massue faible, subcylindrique (g') ou
oblongo-ovale (@), acuminée au bout, faiblement articulée. — Yeux
grands, déprimés, ovales, transversaux, médioerement séparés en des-
sous. — Prothorax transversal, peu convexe, paraboliquement arrondi
sur les côtés, puis brièvement rétréci en avant, avec son bord anté-
rieur saillant, muni de lobes oculaires assez prononcés, faiblement
bisinué à sa base; canal prosternal profond, entamant légèrement le
métasternum et fermé latéralement entre les hanches antérieures et
intermédiaires. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres assez
convexes, régulièrement oblongo-ovales, à peine plus larges que le
prothorax et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules ob-
tuses et un peu recourbées en avant. — Pattes médiocres, robustes,
subégales; cuisses en massue, triangulairement dentées en dessous ;
jambes comprimées, légèrement arquées à leur base, fortement on-
guiculées au bout; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles
1-2 étroits, celui-là allongé, 4 long; ses crochets médiocres. — 2° seg-
ment abdominal un peu plus court que 3-4 réunis, séparé du 4% par
une suture arquée; saillie intercoxale large, un peu rétrécie et ar-
rondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Corps
elliptico-ovale, densément écailleux.
Genre ayant pour type le Cælosternus impressus de M. Montrouzier,
insecte très-commun à la Nouvelle-Calédonie, de taille moyenne, d’un
jaune sale et plus ou moins rembruni en dessus et en dessous selon
les individus; quelques-uns sont comme marbrés de ces deux cou-
leurs. Son prothorax est criblé de gros pores et ses élytres sont régu-
(1) Syn. Cogrosrennus, Montrouz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 891.
84 CURCULIONIDES.
lièrement ponctuées en stries, avec les intervalles entre ces dernières
plans (1).
Cet insecte a un facies particulier, mais qui se reproduit chez un
assez grand nombre de Cryptorhynchides inédits de la Polynésie et
des Moluques, appartenant aux CRYPTORHYNCHUS ou aux CŒLOS-
TERNUS, ou enfin devant constituer des genres nouveaux. De tous
ceux du groupe actuel, c’est celui chez lequel le métasternum est le
moins profondément entamé par le canal rostral.
CORYNEPHORUS.
Senoenu. Curcul., IV, p. 234.
Rostre allongé, grèle, déprimé, un peu élargi et caréné en dessus
à sa base, légèrement dilaté à son extrémité ; ses scrobes commençant
vers son tiers basilaire, légèrement obliques et inférieures.— Antennes
longues, très-grèles; scape brusquement en massue au bout, attei-
gnant à peine les yeux; funicule à articles { assez court et assez gros,
obconique, 2-3 du double plus longs, subeylindriques, égaux, 4-6
noueux au bout, courts, 7 globuleux; massue de la longueur de la
moitié du funicule, compacte, veloutée, cylindrique, obtuse au bout.
— Yeux très-grands, déprimés, transversaux, médiocrement séparés
en dessus et en dessous. — Prothorax subtransversal. peu convexe,
légèrement arrondi sur les côtés, rétréci et tronqué en avant, muni
de lobes oculaires saillants, faiblement bisinué à sa base; canal pro-
sternal étroit, profond, prolongé jusqu’au bord postérieur du méta-
sternum, fermé latéralement entre les hanches antérieures et inter-
médiaires (2). — Ecusson en ovale allongé. — Elytres assez courtes,
planes à leur base, un peu convexes dans leur milieu, obliquement
déclives et rétrécies en arrière, notablement plus larges que le pro-
thorax et tronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes
assez longues, les intermédiaires beaucoup moins que les autres;
cuisses subpédoneulées, les postérieures plus fortement en massue
que les autres, dépassant un peu l'abdomen; toutes bidentées en
dessous, la dent antérieure grande, triangulaire; jambes fortement
comprimées, tranchantes en dehors, arquées à leur base, onguiculées
au bout; tarses longs et étroits, spongieux en dessous, à articles
4 allongé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal
de moitié plus court que chacun des deux suivants, séparé du 1° par
(1) Je connais une seconde espèce du genre, originaire de Célèbes, qui est
oblongue, subparallèle et déprimée sur les élytres, avec la massue antennaire
compacte chez le male, différences qui ne me paraissent être que spécifiques.
Sa livrée est presque Ja mème que celle du M. impressus.
(2) Sur le métasternum lui-même, ses bords latéraux sont munis d’un re-
bord assez saillant,
SOPHRORHINIDES. 85
une suture droite; saillie intercoxale large, ogivale. — Métasternum
de longueur moyenne. — Corps oblongo-ovale, écailleux.
‘Get ensemble de caractères est extrèmement tranché, et Schœnherr
a omis l’un des plus importants, le prolongement du canal rostral sur
le métasternum. Un autre, très-rare, est la brièveté relative du 2° seg-
ment abdominal. Le genre ne comprend qu’une espèce (V. nigrum
Schh.) du Brésil, de taille moyenne, d'un gris jaunâtre passant au
jaune d’ocre sur le prothorax et ayant une tache commune noirâtre,
transversale et submédiane sur les élytres; une fine raie noire part
du milieu de la base de chacun de ces organes et se réunit à sa cor-
respondante au tiers de leur longueur. Cet insecte est rare dans les
collections, et je n’ai vu que l’exemplaire qui a servi à Schœænherr.
PANOLCUS.
Gensræck. Sfellin. entom. Zeit. 1860, p. 377.
Tête petite, globuleuse, profondément engagée dans le prothorax;
rostre de la longueur du corps, grêle, cylindrique, un peu épaissi à
sa base; ses scrobes un peu rapprochées en avant et passant promp-
tement sous sa face inférieure. — Antennes insérées vers le tiers
antérieur du rostre, longues, grèles ; scape légèrement épaissi au
bout, atteignant les yeux ; funieule à articles 4 obconique, 2-3 plus
longs, subcylindriques, 4-7 plus courts, décroissant et grossissant peu
à peu; massue allongée, cylindrique, acuminée au bout, articulée. —
Yeux très-grands, occupant la moitié inférieure de la tête, contigus
en dessus à leur partie antérieure, séparés en arrière. — Prothorax
en carré transversal, prolongé antérieurement en une forte saillie
recouvrant la tête, sinué de chaque côté, pourvu de lobes oculaires
recouvrant entièrement les yeux lors de la contraction du rostre,
muni à sa base d’un lobe médian tronqué; canal rostral prolongé
jusqu’à l'extrémité de l'abdomen, profond, étroit, nettement limité
sur les côtés (1). — Ecusson brièvement ovale. — Elytres ovalaires,
graduellement rétrécies en arrière, plus larges que le prothorax à
leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres ; cuisses gra-
duellement en massue, munies d’une large dent, profondément ca-
naliculées en dessous entre celle-ci et leur sommet; jambes compri-
mées, parallèles, faiblement arquées, onguiculées au bout; tarses à
articles 1-2 obconiques, villeux en dessous, celui-là allongé, 3 fendu
jusqu’à sa base, spongieux en dessous et villeux sur ses bords; cro-
chets petits. — 3° et 4° segments abdominaux un peu plus courts
que le 2e et le 5°. — Corps ovale, densément écailleux.
(1) Je ne vois pas bien, d’après la formule d'où j’extrais celle-ci, comment
il se comporte sur les côtés entro les deux premières paires de hanches.
M. Gerstæcker dit seulement que le mésosternum est plus long que large et
atteint le bord postérieur des hanches intermédiaires,
86 CURCULIONIDES.
Je n'ai pas vu en nature ce genre fondé sur un insecte (scolopax
G.) du Brésil, de taille assez petite et revêtu en entier d'écailles
jaunâtres, avec le rostre glabre et les antennes ferrugineuses; son
prothorax présente en dessus deux tubereules et ses élytres sont
régulièrement striées et ponctuées. La longueur extraordinaire de
son canal rostral lui est propre parmi tous les Cryptorhynchides.
Sous-TriBu III. Camptorhinides.
Canal rostral fermé en arrière des hanches antérieures par une
cloison en forme de fer à cheval fournie par le prosternum et égalant
en hauteur les hanches en question. — Saillie mésosternale distincte,
lamelliforme.
Cette nouvelle structure du canal rostral est facile à comprendre.
Le prosternum, au lieu de se borner à fournir en arrière des hanches
antérieures un mince filet destiné à clore leurs cavités cotyloïdes,
s'est prolongé inférieurement en une muraille concave en avant,
convexe en arrière, et qui arrive au niveau du sommet de ces han-
ches, ou peu s’en faut. Il forme dès lors la partie postérieure du ca-
nal dans lequel le rostre se loge nécessairement en entier. Quant au
mésosternum, la saillie qu'il envoie entre les hanches intermédiaires
est restée à l’état normal et, de même que chez les Ithyporides, ne
prend aucune part à la formation du canal : seulement, comme ce
dernier, elle varie sous le rapport de la forme.
Les deux genres suivants sont les seuls qui présentent cette struc-
ture du canal rostral, la plus rare de toutes. Tous deux sont propres
à l'ancien continent.
I. Saillie mésosternale étroite, triangulaire, irelinée en arrière; crochets des
tarses libres : Camptorhinus.
Il. —— carrée, verticale ; crochets des tarses soudés : Pa-
chyonyæ.
CAMPTORHINUS.
Scnoenu. Curcul. Disp. meth., p.283.
Rostre assez court, peu robuste, cylindrique et légèrement com-
primé sur les côtés, rarement (par ex. statua) déprimé dans toute son
étendue et un peu élargi à sa base; ses scrobes commençant dans
son milieu ou un peu au-delà, rectilignes. — Antennes médiocres,
assez robustes; scape en massue au bout, atteignant ou non (statua)
les yeux; funicule à articles 4-2 plus ou moins allongés, égaux ou
non, 3-7 lrès-courts, grossissant peu à peu, 7 souvent contigu à la
massue ; celle-ci de grosseur variable, ovale ou oblongo-ovale, arti-
culée, obtuse au bout. — Yeux très-grands, fortement granulés,
_ éate.à
CAMPTORHINIDES. 81
déprimés, transversaux, contigus en dessous. — Prothorax plus long
que large, régulièrement ovalaire, fortement atténué en avant, avec
son bord antérieur saillant, profondément sinué sur les côtés et muni
de lobes oculaires en général très-prononcés, tronqué à sa base; pro-
sternum court en arrière des hanches antérieures. — Ecusson en
triangle allongé. — Elytres allongées, subcylindriques, déprimées sur
le disque, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur
base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, robustes,
comprimées; les quatre antérieures simplement en massue, les pos-
térieures dépassant plus ou moins l'abdomen, longuement pédoncu-
lées à leur base, toutes armées d’une forte dent triangulaire; jambes
tranchantes en dehors, arquées ou flexueuses, munies d’une dent mé-
diane interne, onguiculées au bout ; tarses assez longs, plus ou moins
larges, spongieux ou villeux en dessous, à articles 1 allongé, 3 fai-
blement fendu, 4 assez long; ses crochets médiocres, libres. — Les
trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux, séparés du 49°
par une suture droite; saillie intercoxale très-large, parallèle, tron-
quée ou anguleuse en avant. — Métasternum long. — Mésosternum
étroit, triangulaire, incliné en arrière. — Corps subeylindrique,
allongé, inégal, écailleux.
Peu de genres de Cryptorhynchides sont aussi tranchés et aussi
homogènes que celui-ci. Ses espèces, dont les plus grandes sont de
taille moyenne, ont le mème facies, ce qui les rend, pour la plupart,
assez difficiles à distinguer les unes des autres. Elles sont noires, plus
ou moins variées de jaune ferrugineux en dessous, ainsi que sur les
côtés du corps, et sont ordinairement ornées sur les élytres, vers le
tiers postérieur de ces organes, d’une bande blanche transversale et
irrégulière. Leur prothorax est criblé de points enfoncés en partie
confluents et les intervalles, entre les stries fortement ponctuées des
élytres, sont alternativement costiformes.
Le genre est propre à l’ancien continent et l’une de ses espèces (1)
habite l'Europe méridionale ; les autres sont répandues en Afrique
et aux Indes orientales. Celles décrites jusqu'ici sont médiocrement
nombreuses (2).
(1) C. statua Fab.; Schœnh. Curcul. IV, p. 177. M. Bertoloni (Stettin. en-
tom. Zeit. 1860, p. 258) à donné des détails intéressants sur ses habitudes ;
comme les AcaLLes, il produit un bruit aigu en frottant la partie postérieure de
son abdomen contre ses élytres. l
(2) Schænberr (Cureul., VIIL, 1, p. 354) en décrit six espèces. Aj. : C. pos-
ticalis, 3. Thoms. Archiv. entom. Il, p.137; Gabon. — reversus, indiscretus,
F. Walker, Aun. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 218; Ceylan, — ambi-
guus, Montrouz. Ann. d, 1, Soc. entom. 1860, p. 894; Nouvelle-Calédonie (An
huj. gener.?).
38 CURCULIONIDES,
PACHYONYX.
Scuoenu. Curcul., IV, p. 247.
Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, un peu comprimé
latéralement à sa base; ses scrobes commençant dans son milieu,
obliques et conniventes en arrière. — Antennes courtes, assez robus-
tes; scape graduellement en massue, atteignant les yeux; funicule
à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-7 très-courts, serrés,
grossissant rapidement, 7 contigu à la massue; celle-ci au moins
aussi longue que le funicule, forte, oblongo-ovale, articulée, acumi-
née au bout. — Yeux fortement granulés, très-grands, transversaux,
médiocrement séparés en dessous. — Prothorax aussi long que large,
conique, puis brièvement rétréci en avant, avec son bord antérieur
très-saillant, fortement sinué sur les côtés et muni de lobes oculaires
à peine distincts, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson allongé. —
Elytres convexes, oblongo-naviculaires, pas plus larges que le pro-
thorax et un peu échancrées à leur base, avec les épaules coupées
obliquement et calleuses; prosternum très-allongé en arrière des
hanches antérieures. — Pattes médiocres, robustes, un peu compri-
mées; cuisses sublinéaires; jambes droites, tronquées et inermes au
bout; tarses médiocres et assez larges, densément spongieux en des-
sous, à article 4 allongé; ses crochets courts, robustes, soudés dans
la plus grande partie de leur longueur. — 2° segment abdominal
presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1% par une suture
faiblement arquée ; saillie intercoxale large, ogivale. — Métasternum
médiocrement long. — Mésosternum carré, vertical. — Corps oblongo-
naviculaire, pubescent et fasciculé.
Genre non moins tranché que les Camprormnus. Il n’y en a jusqu'ici
qu'une seule espèce (affaber Schh.) du Cap qui soit décrite (1). C’est
un insecte de taille médiocre, d’un brun rougeâtre, partiellement
revêtu de poils blancs couchés, formant un dessin nuageux. Son pro-
thorax est pourvu en avant de quatre gros tubercules disposés par
paires et terminés par de longs poils; d’autres, plus petits, se voient
en assez grand nombre sur les élytres.
Sous-TriBu IV. Cryptorhynchides vrais.
Canal rostral limité en arrière et au moins en partie sur les côtés,
entre les deux premières paires de hanches, par le mésosternum. —
Celui-ci de forme variable.
(1) Les collections en contiennent une seconde du Vieux-Calabar, connue
sous le nom de mucoreus Murray. Je possède, en outre, un insecte de la Pres-
qu’ile malaise, qui doit former un genre nouveau immédiatement à côté de
celui-ci.
_ ins"
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 89
Le mésosternum, qui joue ici le principal rôle dans la formation
du canal rostral, en arrière des hanches antérieures, affecte quatre
formes différentes. Bien qu’elles ne puissent pas servir de point de
départ pour la classification de ces insectes, il est nécessaire d'en te-
nir un compte exact et dès lors, pour plus de brièveté, de pouvoir
les désigner par un seul mot. Les termes suivants sont ceux que j'em-
ploierai. Le mésosternum sera donc dit en forme :
4° De goutlière, lorsqu'il constitue un long canal horizontal à parois
verticales tant sur les côtés qu'en arrière. Cette forme est caractéris-
tique d'un grand nombre de genres du groupe des Cryptorhynchides
vrais et ne se trouve pas ailleurs.
2° De fer à cheval, quand il constitue un demi-cercle à parois ver-
ticales où peu s’en faut. Ce cas est encore plus commun que le pré-
cédent.
3 De voûte, lorsqu'il recouvre en arrière une partie du canal. Le
bord antérieur de la voûte est tantôt coupé carrément, tantôt échan-
cré. 11 y à passage insensible de cette forme à la précédente, et toutes
deux peuvent coexister chez les espèces d'un genre d'ailleurs naturel.
4° De fourche, quand il consiste en une tige horizontale portant
en avant un fer à cheval. C’est la forme la plus rare de-toutes (1).
Dans les deux premières et dans la quatrième de ces formes, le
rostre est visible dans toute son étendue, lorsqu'il est contracté,
tandis que dans la troisième son extrémité est souvent recouverte,
ce qui a lieu pour peu que la voûte formée par le mésosternum se
prolonge en avant. Il faut remarquer en outre que dans la majeure
partie des cas, ce dernier fait une saillie plus ou moins forte au-des-
sus du niveau du métasternum.
Par Suite de la forme nettement limitée dans tous les sens de leur
canal rostral et de la part que prennent à sa formation le prosternum
etle mésosternum, ces insectes me paraissent être les plus parfaits
de tous les Cryptorhynchides. Ce sont aussi les plus nombreux et
leur arrangement systématique présente les mêmes difficultés que
celui des Hthyporides. Ils me semblent se diviser naturellement eu
tinq groupes secondaires dont les deux premiers contiennent les
formes normales ; celles des trois derniers sont plus ou moins aber-
rantes. L'Europe n’a aucun représentant de ceux-ci et elle ne possède
de chacun des autres qu'un seul genre.
1. Prothorax non tranchant sur les côtés; épipleures des élytres
sans rebord horizontal.
(1) On pourrait, à la rigueur, établir une cinquième catégorie pour le mé-
sosternum d’un genre très-anormal (HyBomonraus) qui est vertical en avant,
puis recourbé en arrière et canaliculé dans toute sa longueur. Mais cette forme
ambiguë peut être considérée comme intermédiaire entre la première et la
Seconde de celles mentionnées dans le texte.
90 CURCULIONIDES.
a Cuisses de forme normale, sublinéaires ou
en massue.
b Scape des antennes atteignant au plus les
yeux.
Episternums métathoraciques très-étroits,
souvents indistincts. + TyLOoDIDES.
Episternums métathoraciques plus ou
moins larges. CRYPTORHYNCHIDES VRAIS.
bb Scape des antennes empiétant au moins sur
les yeux, souvent les dépassant beau-
coup en arrière, MÉCISTOSTYLIDES.
aa Cuisses très-comprimées et très-larges, ar-
quées eh dessus. ; SYMPIÉZOSCÉLIDES.
IL. Prothorax tranchant sur les côtés, ses épipleures
munies d’un rebord horizontal. HYBOMORPHIDES.
GROUPE I. Tylodides.
Antennes insérées loin de la base du rostre (LemBoDes excepté) ;
leur scape atteignant au plus les yeux. — Prothorax non tranchant
sur les côtés. — Epipleures des élytres verticales. — Cuisses de
forme normale. — Métasternum très-court; ses épisternums très-
étroits, souvent indistincts.
Groupe riche en formes variées, quoique moins que le suivant, et
dont toutes les espèces paraissent être épigées, à en juger par leur
facies, l'absence fréquente chez elles de l’écusson, leurs élytres em-
brassant toujours assez fortement le corps et l'atrophie des ailes infé-
rieures qui paraît constante, autant qu'on peut le présumer sans dis-
section. La plupart des 14 genres qu'elles constituent en ce moment
appartiennent à l'Amérique et à l'Australie; un seul (ACALLES) existe
en Europe.
1. 2e segment abdominal plus long que 3-4 isolés ou réunis, sé-
parés du 1er par une suture anguleuse ou arquée; écusson
le plus souvent nul, très-petit quand il existe.
a Tète découverte, plus où moins visible d’en haut.
b Antennes au moius médiocres; leur funicule de 7 articles.
e Elytresoblongues, comprimées latéralement, subverticales
en arrière : Poropterus.
ce — ovalaires, leur déclivité postérieure arrondie.
d Saillie intercoxale parallèle, tronquée en avant.
Prothorux oblongo-ovaie : Tragopus.
— transversal, dilaté sur les côtés : Anaballus.
dd Saillie intercoxale ogivale.
Funicule antennaire à art, 1-2 allongés : Acalles, Echinodera.
—— à art. 1-3 ou 1-4 allongés : Tylodes.
TYLODIDES. 91
bb Antennes courtes, robustes; leur funicule de 6 art : Analcis.
aa Tête recouverte par une forte saillie du prothorax, invi-
sible d'en haut,
Antennes antérieures : Plagiocorynus.
— Ssubbasilaires : Lembodes.
I. Les trois segments intermédiaires de l’abdomen égaux, séparés
du 1e par une suture droite; un écusson chez la plupart.
e Pattes médiocres, robustes; cuisses postér. ne dépas-
sant pas l'abdomen,
[Antennes très-courtes; leur funicule de 6 art.
Rostre robuste, droit, déprimé, élargi au bout : Ulosomus.
— peu robuste, arqué, atténué en avant : Euscepes.
ff Antennes assez longues; leur funicule de 7 art.
Art. 2 du funicule beaucoup plus long que 1 : Metadupus.
—— —— court que À : Pseudomus.
ce Pattes longues, grèles ; cuisses postér. dépassant l'abdo-
men : Glochinorhinus.
Genre incertæ sedis : Torneuma.
POROPTERUS.
ScuoEnu. Curcul., VI, 1, p. 431.
Tête arrondie, ou (par ex. conifer, succosus) transversalement con-
vexe sur le vertex; rostre au plus médiocre, robuste, plus ou moins
déprimé, légèrement arqué; ses scrobes commençant vers son quart
où son tiers antérieur, rectilignes et un peu obliques. — Antennes
médiocres, peu robustes ; Scape en massue au bout, atteignant les
yeux; funicule à articles 1-2 allongés, de longueur relative variable,
3-7 courts, décroissant et grossissant peu à peu; massue assez forte,
ovale, articulée, obtuse au bout. — Yeux grands, un peu convexes,
en triangle curviligne, transversaux. — Prothorax aussi long que
large, où un peu transversal, convexe, fortement arrondi sur les
côtés, plus où moins longuement et fortement rétréci en avant, avec
son bord antérieur médiocrement saillant, muni de lobes oculaires
iès-faibles, parfois nuls, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson
nul où à peine distinct. — Elytres convexes, allongées, oblongo-ovales,
comprimées latéralement, subverticales en arrière, pas plus larges
que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules nulles. —
Pattes de longueur variable, en général grandes, les antérieures plus
que les autres; cuisses graduellement en massue ; jambes comprimées,
les antérieures arquées à leur extrémité, toutes fortement onguiculées
au bout; tarses de longueur et de largeur proportionnées à celle des
pattes, en général assez longs et avec leurs articles 1-2 étroits, celui-là
allongé, et 4 long ainsi que ses crochets, — 9e segment abdominal
92 CEURCULIONIDES.
de longueur variable (1), court. — Mésosternum court, saillant, en
forme de voûte ou de fer à cheval (2). — Corps oblong, plus ou
moins écailleux.
Insectes pour la plupart d'assez grande taille, médiocrement nom-
breux (3) et originaires de l'Australie et de la Tasmanie, surtout de
ce dernier pays. Tous sont noirs et revètus d'écailles jaunâtres ou
brunes plus ou moins abondantes et qui se détachent facilement.
Tous également sont couverts en dessus de tubereules très-variables
sous le rapport du nombre, de la grosseur, de la forme, et qui sont
quelquefois (abstersus) fasciculés,
TRAGOPUS.
Scnoenn. Curcul., IV, p. 356.
Rostre médiocre, robuste, déprimé, légèrement élargi au bout et
faiblement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, obliques,
évasées, inférieures et médiocrement séparées en arrière. — Antennes
médiocres, assez grèles; scape graduellement en massue, n’atteignant
pas les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci
notablement plus long, 3-7 très-courts, subarrondis; massue oblongo-
ovale, articulée, acuminée au bout. — Yeux finement granulés, très-
grands, ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large,
oblongo-ovale, un peu rétréci en arrière, arrondi sur les côtés en
avant, ayant son bord antérieur très-saillant, sans lobes oculaires,
tronqué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres très-convexes dans
leur milieu, brièvement ovalaires, tronquées à leur base, avec les
épaules embrassant un peu le prothorax.—Pattes assez longues; cuisses
linéaires, finement dentées en dessous, les postérieures dépassant un
peu l'abdomen; jambes subarrondies, droites, fortement onguiculées
(1) Sur les trois espèces que j'ai sons les yeux, il y en a une (conifer)
où il est presque anssi long que les deux suivants réunis et séparé du 1er
par une suture anguleuse; chez les deux autres (suecosus, abstersus), il est
un peu plus long que chacun des ceux suivants et séparé du {er par une suture
rectiligne.
(2) Chez le succosus il forme une voûte conique, à sommet dirigé en arrière;
chez les deux autres espèces mentionnées dans la note précédente, il est de
forme différente, c’est-à-dire en fer à cheval.
(3) Outre les trois espèces mentionnées dans le texte, Schœnherr n’en à
connu qu’une seule (antiquus). M. Waterhouse (Trans. of the entom. Soc.
Ser. 2, II, p. 196) en a publié plusieurs qui diffèrent des espèces typiques en ce
que le bord antérieur de leur prothorax se prolonge en deux saillies anguleuses
et que le sommet de chacune de leurs élytres affecte la même forme. Il les ré-
partit dans deux sections, selon que le 2e article du funicule antennaire est
beaucoup plus long que le 1er (Chevrolati, Jekelii, Parryi) ou que ces deux
articles sont égaux (W'estwoodii).
TYLODIDES. 93
au bout; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 ob-
coniques, celui-là allongé, 3 assez large, 4 long; ses crochets médio-
cres. — 2° segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réunis,
séparé du 1° par une suture fortement arquée; saillie intercoxale
extrèmement large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum
très-saillant, en forme de voûte. — Corps oblongo-ovale, inégal,
écailleux.
L'espèce typique (asper Schh.) est originaire de Java et a la plus
intime ressemblance avec certains TyLopes, notamment avec le T.
insubidus du Brésil. Schænherr (1) en décrit sous le nom de tube-
rosus, une seconde de l'Australie que je ne connais pas. Il y en a
dans les collections quelques autres inédites provenant du même
pays, des Moluques et de la Polynésie occidentale (2).
Le genre diffère des TyLopes principalement par la forme des
cuisses et celle de la saillie intercoxale de l'abdomen.
ANABALLUS.
BLancu, in Gay, Hist. d. Chile; Zool., V, p. 415 (3).
Genre intermédiaire entre les Tracopus et les ACALLES, réunissant
à la saillie intercoxale extrêmement large et parallèle des premiers,
tous les caractères essentiels des seconds, avec un facies particulier
dù à la forme du prothorax et des élytres. Il diffère des Tracopus
par les points suivants :
Antennes plus grèles, du reste pareilles. — Yeux fortement gra-
nulés. — Prothorax fortement transversal, convexe dans son milieu,
dilaté, aminci et un peu arrondi sur les côtés, avec son bord antérieur
peu saillant et muni de faibles lobes oculaires. — Elytres plus
courtes. — Pattes courtes, robustes; cuisses graduellement en mas-
sue, les postérieures ne dépassant pas l'abdomen ; jambes brièvement
onguiculées au bout,
M. Blanchard en décrit deux petites espèces (4) du Chili ayant la
sculpture et le facies des AcaLLes. J'en connais deux autres espèces
de la Polynésie : l’Acalles amplicollis de M. L. Fairmaire (5), parti-
culier à Taïty, et le Tylodes phaseoli de la Nouvelle-Calédonie, décrit
(1) Cureul. VIN, 1, p. 428.
(2) Les Acalles pictus et unicolor de la Nouvelle-Calédonie, décrits par
N. Montrouzier (Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 904), paraissent appartenir au
genre.
(3) Syn. Acazzes L. Fairm. — TyLones Montrouz.
(4) A. plagiatus, cristatiger, Blanch, loc. cit.; le second est figuré avec des
détails, pl. 25, f. 10 a-d.
(5) Rev. et Mag. d. Zool, 1849, p. 36.
94, CURCULIONIDES.
par M. Montrouzier (1). Tous deux diffèrent des espèces chiliennes
par leur forme générale qui ressemble à celle des Tarpaius de la
famille des Colydiens, mais, du reste, rentrent parfaitement dans le
genre.
Si parmi les ACALLES décrits et qui me sont inconnus, il s'en trouve
qui ont la saillie intercoxale de l'abdomen faite comme il a été dit
plus haut, ils devront également prendre place ici.
ACALLES.
Scuognu. Curcul. Disp. meth., p. 295.
Genre excessivement voisin des TyLopes et que je n’adopte qu'en
hésitant. Des trois caractères que Schœænherr indique (2) comme le
séparant de ces derniers, il n'y en à qu’un seul qui soit à peu près
constant. Il consiste en ce que le funicule de ces organes n'a que ses
deux 1% articles allongés, et que les suivants sont plus arrondis et
plus serrés.
Dans son état actuel, le genre comprend des espèces de forme assez
différente. Leur livrée et leur sculpture sont analogues à celles des
Tyzopes, mais la taille de la plupart d’entre elles est inférieure à
celle de ces derniers, surtout pour ce qui concerne les espèces de
l'Europe qui n’en possède qu'une seule (Rouleti) égale en grandeur
au Cryptorhynchus lapathi. Quelques-uns de ces insectes, sinon tous,
produisent un bruit aigu en frottant leur pygidium contre la surface
interne de leurs élytres (3). Il est muni, à cet effet, d'un appareil de
stridulation pareil à celui qui existe chez un certain nombre de La-
mellicornes.
(1) Ann. d. 1. Soc. entom. d. France, 1860, p. 902.
(2) Ces caractères, outre celui tiré des antennes, seraient que le canal
pectoral est en général plus court et que les élytres ne sont pas resserrées à
leur base. Je ne comprends pas ce que Schænherr a voulu dire par le nremier ;
le canal rostral de ces insectes ne diffère en rien de celui des TyLopes ; il varie
uñ peu, comme chez ces derniers. Quant au second, il y à des AcaLces (par
ex. Rouleti) qui ont les élytres très-distinctement rétrécies en avant. Le funi-
cule antennaire est, par conséquent, tout ce qui reste pour distinguer ces in-
sectes des TyLopes.
(3) Dans ces dernières années, M. Wollaston (Ann. a. Mag. of nat. Hist.
Ser. 3, VI, p. 14) a signalé cette faculté chez plusieurs espèces de Madère. De-
puis (Cat. of Canar, Col. p. 284), il l’a retrouvée chez celles des Canaries, et,
d’après les observations qu'il rapporte, il est probable qu’elle existe chez toutes
les espèces du genre. Il cite le Ceuforhynchus echii comme la possédant égale-
ment. Dès les premières années du dernier siècle, Lister (in Ray, Hist. Ins.;
Supplem. p. 393) l'avait observée chez le Cryplorhynchus lapathi. Les obser-
vations futures augmenteront sans doute beaucoup le nombre de ces Curculio-
nides stridulants.
TYLODIDES. 95
Les AcALLES sont nombreux (1) et dispersés sur la plus grande
partie du globe. C'est le seul genre de Cryptorhynchides qui soit assez
richement représenté en Europe.
ECHINODERA.
Wozrasr. Cat. of Canar. Col., p. 293 (2).
Les caractères que M. Wollaston assigne à ce genre dont toutes les
espèces me sont inconnues, sont les suivants :
Caractères généraux des AGALLES, avec le corps égal, partout pres-
que uniformément séligère, sans nodosités, ni côtes, et à peine fas-
ciculé, moins ou à peine rétréci et plus fortement arqué en arrière.
— Yeux plus petits ou très-réduits, régulièrement ovales, très-dé-
(1) Schœnherr (Curcul. VII, 1, p. 409) en mentionne 32 espèces qui toutes,
sauf deux (luridus, Menetriesi), ont les cuisses inermes en dessous, — Aj.:
Esp. européennes : À. nudiusculus (misellus ? Schh.), Fœrster, Verhandl. d.
nat. Ver. d. preussisch. Rheinl. VI, p. 443; Prusse rhénane, — Plagiatofascia-
tus, À. Costa, Annal. degl. aspir. natur. Ser. 2, L, p. 157; Naples.— subglaber,
tuberculatus, Rosenh. Die Thiere Andalus. p. 286 ; Espagne mér. — Bellieri,
Reiche, Ann, d. 1. Soc. entom. 1860, p. 733; Sicile. — Peragalloi (variegatus
var.), Chevrol. in Grenier, Cat. d. Col. d. France, p. 111; Nice. — Esp. d. 1.
Russie mér.: A. Chaudoirii, Hochhuth, Bull. Mose. 1847, I, p. 571 ; Caucase,
— Esp. de l'Algérie : A. costatus, lentisci, fuscus, Chevrol. Rev. et Mag. d.
Zool.1861, p. 123, 124 ct 205.— Esp. de Madère et des iles Canaries: 4. Wollas-
tonii, Chevrol. ibid, 1852, p. 580.— Neplunus, saæicola, pulverulentus, oblitus,
nodiferus, vau, terminalis, ornatus, dispar, albolineatus, globulipennis, lunu-
latus, cylindricollis, Wollast. Ins. Maderens. p. 330 ; Madère. — histrionicus,
toarclatus, festivus, Wollast. Cat. of the Col. of Madeir, p. 106; Madère. —
cinereus, Wollast. Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, V, p. 403; Madère. —
@oni, fortunatus, æerampelinus, nubilosus, sigma, senilis, brevitarsis, acu-
lus, instabilis, seticollis, pillula, verrucosus, Wollast. Cat. of Canar. Col.
p. 285; Canaries. — Esp. de l’Australie et de la Polynésie : À. conifer, rube-
tra, acerosus, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 206; Tasmanie, — sycophanta, per-
jurus, griseocaudatus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 515; îles
Wallis. — pallens, Blanch, Voy. au pôle Sud; Entom. p. 251; îles Arou. —
Esp. du Chili : À. variegatus, l'uscescens, pulverulentus, cinerascens, cristati-
ger, pictus, lineolatus, liluratus, signatus, parvulus, tristis, tuberculosus,
humilis, poverus, ferrugineus, planidorsis, attenuatus, mœstus, rotundatus,
Blanch. in Gay, Hist d. Chile; Zool. V, p. 408. — Parmi ces nombreuses es-
pèces, il se trouve probablement plus d’un ANABALLUS.
Depuis la rédaction de cette note, M. H. Brisout de Barneville (Ann. d. 1. Soc,
@utom, 1864, p. 441) a publié une Monographie de ces insectes comprenant
seulement les espèces de l’Europe et de l'Algérie, plus celles de lle de Madère,
d'après M. Wollaston. Les deux suivantes sont nouvelles : 4. pulchellus,
France (Hautes-Pyrénées); Capiomonti, Italie (Milan).
(2) Le nom du genre a paru pour la première fois dans les Ann. a. Mag. of
nat. Hist. Ser. 3, XI, p. 219, mais sans accompagnement de caractères. Une
éspèce seulement (crenata) est décrite dans cet ouvrage.
96 CURCULIONIDES.
primés. — Eeusson nul. — 2° article du funicule l'emportant plus ou
moins en longueur sur le i®.
D'après cela, ces insectes doivent avoir un facies différent de celui
des AcaLLEs, mais, en l'absence de caractères plus précis, il reste à
savoir s'ils peuvent former plus qu’une simple section parmi ces der-
niers. M. Wollaston en décrit six espèces (1) des îles Canaries, qui
sont toutes de la taille des plus petits ACALLES.
TYLODES.
, Senoenu. Curcul. Disp. meth., p. 294.
Rostre assez long, plus ou moins robuste, légèrement élargi et un
peu déprimé au bout, obtusément caréné en dessus; ses scrobes
commençant dans son milieu ou un peu au-delà, rectilignes. — An-
tennes médiocres, assez ou peu robustes; scape en massue au bout,
atteignant les yeux; funicule à articles 1-3 ou 1-4 obconiques où
noueux au bout, allongés, 2 en général le plus long, 4-7 ou 3-7 très-
courts, subturbinés ou arrondis; massue oblongo-ovale, articulée,
obtuse au bout. — Yeux plus ou moins fortement granulés, grands,
subdéprimés, triangulaires, acuminés inférieurement. — Prothorax
transversal .ou non, plus ou moins convexe, arrondi sur les côtés,
rétréci en avant, avec son bord antérieur médiocrement saillant et
muni latéralement de faibles lobes oculaires, tronqué-ou très-légère-
ment bisinué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres convexes, ovales
ou oblongo-ovales, souvent très-rétrécies en arrière, pas plus larges
que le prothorax, plus ou moins resserrées et tronquées à leur base,
avec les épaules variables. — Pattes médiocres, en général robustes;
cuisses graduellement en massue; jambes comprimées, droites, for-
tement onguiculées au bout; tarses assez courts, médiocrement lar-
ges, spongieux en dessous, à articles 1 allongé, 4 assez grand, ainsi
que ses crochets. — 2° segment abdominal plus iong que 2-3 isolés,
séparé du 1% par une suture légèrement arquée, parfois presque
droite ; saillie intercoxale large, anguleuse en dvant. — Mésosternum
très saillant, en forme de voûte, plus rarement en fer à cheval. —
Corps oblongo-ovale, inégal, écailleux.
Les espèces typiques sont propres à l'Amérique du Sud, aux An-
tlles et au Mexique; celles des autres parties du globe qu'on- leur à
associées ont toutes besoin d’être revues au point de vue généri-
que (2). Ces insectes sont au plus de taille moyenne et leur livrée ne
(1) A celle citée dans la note précédente, aj.: hystrix, angulipennis, orbi-
culata, compacta, picta, Wollast. loc. cit. p. 294.
(2)- Une seule (granulifer), étrangère à l'Amérique et provenant des iles Ma-
riannes, à été introduite dans le genre par Schœnherr; je ne la connais pas
et n'ai rien à en dire, Ce que j’avance dans le texte s'applique spécialement à
TYLODIDES, 97
présente rien de remarquable; jamais elle n’est ornée d'un dessin
proprement dit. Leur sculpture sur les élytres consiste ordinairement
en stries peu profondes dont les intervalles sont plus ou moins tuber-
culés; leur prothorax est simplement granuleux ou muni de quelques
callosités peu prononcées. Dans son état actuel, le genre est médio-
.crement riche en espèces (1).
ANALCIS.
Souoœnx, Curcul., IV, p. 278 (2).
Rostre à peine plus long que la tête, épais, subarrondi, un peu
atténué et déclive à son extrémité, légèrement arqué; ses scrobes
commençant un peu au-delà de son milieu, brusquement obliques. —
Antennes courtes, peu robustes ; scape en massue au bout, atteignant
à peine les yeux; funicule de 6 articles : 1-2 obconiques, celui-là
plus long et plus gros, 3-6 très-courts, sublenticulaires, grossissant
peuà peu; massue forte, ovale, veloutée, subobtuse au bout, articu-
lée. — Yeux assez finement granulés, grands, subdéprimés, briève-
ment ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, régu-
lièrement cylindrico-ovale, avec son bord antérieur assez saillant et
muni de lobes oculaires larges, faibles et arrondis, à peine bisinué à
sa base. — Ecusson très-petit, ponctiforme. — Elytres assez con-
vexes, régulièrement oblongo-ovales, un peu plus larges que le pro-
thorax et tronquées à leur base, avec les épaules obtusément calleu-
ses. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses presque
graduellement en massue; jambes subarrondies, les antérieures un
celles, en assez grand nombre, de la Nouvelle-Calédonie qui ont été décrites
par M. Montrouzier, savoir : T. griseus, megapoda, alter, cinctus, pulverulen-
tus, œdothorax, Imhoffi; Faune de l'ile Woodl. p. 50. M. Montrouzier recon-
nait lui-même que les trois premiers ont un facies particulier ; jai le mega-
poda et later sous les yeux ; ils doivent former un genre distinct. —oculatus,
geophilus, niger, aspersus, phaseoli, hirsutus, pumilus, lifuanus, minimus,
Aon, d. 1. Soc. entom. 1860, p. 886 et 900; tous, sauf le premier et le pha-
seoli, paraissent être des Acauzes. — Le T. clathratus de Taïty qu'a décrit
M. L, Fairmaire (Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 36) m'est inconnu. .
(1) Schœnherr (Cureul. VILLE, 1, p. 404) en mentionne 16, dont 9 avaient été
placées par lui, daus l'origine, parmi les AcaLLes; mais il faut en retrancher le
ganglionicus qui, ayant des épisternums métathoraciques larges et parallèles,
doit rentrer dans les Cryptorhynchides vrais. Il les partage en deux sections à
peu près égales, selon que les cuisses sont inermes (armigerus, armadillo, in-
subidus, etc.) ou dentées en dessous ({uberculosus, granulatus, globosus, ete.).
— Àj.: T. quadriplicatus, Jacquelin-Duv. in Ramon de la Sagra, Hist, fisic.,
ete., de Cuba, VII. — crassus, carinicollis, ornaticollis, fasciatipennis, Lucas
in Casteln. Voy. d, l’'Amér. du Sud; Entom. p. 173 ; Brésil intérieur.
(2) Syn. Bacous, Say, Curcul, of North-Amer, p, 29, et Complet. Works, I,
p. 297.
Coléoptères. Tome VII. 7
98 CURCULIONIDES.
peu arquées, toutes finement mucronées au bout; tarses assez longs,
étroits, spongieux en dessous, a articles { assezallongé, 4long; ses crochets
médiocres. — 2° segment abdominal un peu plus long que chacun des
deux suivants, séparé du 1% par une suture droite; saillie intercoxale
assez large, arrondie en avant. — Mésosternum en forme de voûte trans-
versale, légèrement échancré en avant. — Corps oblongo-oyale, glabre,
Par la forme de leur rostre, et surtout la direction de ses serobes,
ces insectes sont des Brachyrhynques. Il n’y en a encore qu'une
petite espèce de décrite, le Bagous æœreus de Say, mais il en existe
dans les collections plusieurs autres parmi lesquelles quelques-unes
sont beaucoup plus grandes, sans dépasser la taille moyenne. Toutes
sont d’un bronzé cuivreux plus ou moins brillant et ne présentent
rien de particulier dans leur sculpture, qui consiste sur les élytres en
rangées régulières de petits points enfoncés; le prothorax est plus
ou moins finement pointillé et paraît souvent lisse à l'œil nu. Jus-
qu'ici le genre paraît être exclusivement propre aux Etats-Unis.
,
PLAGIOCORYNUS.
Warenu. Trans: of the entom. Soc., Ser. 2, Il, p. 201.
Rostre assez court, robuste, subquadrangulaire, arrondi aux angles,
médiocrement arqué; ses serobes commençant non loin dela bouche,
obliques et évasées en arrière. — Antennes courtes, assez robustes ;
scape graduellement en massue, n’atteignant pas les yeux; funicule
à articles 4-2 obconiques, allongés, celui-ci le plus grand, 3-7 de
même forme, très-courts, grossissant peu à peu; massue briève-
ment ovale, comprimée ; son 1° article seul développé, les autres
très-courts, spongieux, obliquement tronqués. — Yeux fortement
granulés, grands, déprimés, en triangle curviligne à sa base, transver-
saux. — Prothorax plus long que large, déprimé et caréné sur le
disque, arrondi sur les côtés, fortement rétréci en avant, avec son
bord antérieur très-saillant et recouvrant la tête, profondément sinué
sur les côtés et muni de lobes oculaires petits et anguleux, légère-
ment bisinué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres assez courtes, gra-
duellement élargies et subverticalement tronquées en arrière, pas plus
larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, avec les
épaules droites. — Pattes courtes, très-robustes ; cuisses en massue;
jambes arrondies, droites, onguiculées au bout; tarses courts, assez
larges, épineux en dessous, à article 4 médiocre ; ses crochets
petits. — 2° segment abdominal sensiblement plus long que 3-4 réu-
nis, séparé du 1% par une suture anguleuse ; saillie intercoxale
laïge, arrondie en avant. — Mésosternum transversal, en forme de
voûte, saillant, — Corps massif, densément écailleux.
La forme insolite de la massug antennaire caractérise éminemment
TYLODIDES, 99
ce genre parmi tous les Cryptorhynchides. Il a pour type un assez
grand insecte (quadrituberculatus Waterh.) du nord de l'Australie
(Moreton-Bay) ressemblant beaucoup, au premier aspect, à un
Leprors, comme le dit M. Waterhouse, Il est uniformément revêtu,
sur un fond d’un noir foncé, de grosses écailles paléacées et porte au
sommet de la déclivité postérieure de ses élytres quatre tubercules
comprimés, disposés transversalement, et dont les deux médians sont
plus grands que les externes et fasciculés.
LEMBODES.
ScuoEnt, Curcul., VX, 1, p. 436.
Rostre médiocre, assez robuste, déprimé, un peu élargi à sa base,
parallèle dans le reste de sa longueur, presque droit; ses serobes
commençant vers son quart basilaire, rectilignes, — Antennes subba-
silaires, courtes, peu robustes ; scape graduellement en massue,
n'atteignant pas les yeux; funicule à articles 4-2 obconiques, allon-
gés, celui-là notablement plus long, 3-7 très-courts, serrés, grossis-
sant peu à peu et formant insensiblement la massue; celle-ci petite,
ovale, compacte. — Yeux finement granulés, situés très-bas, médio-
cres, déprimés, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax plus
long que large, presque plan en dessus, droit sur les côtés dans
plus de sa moitié basilaire, brusquement, mais médiocrement rétréci
en avant, avec son bord antérieur fortement saillant et recouvrant
la tête, muni de faibles lobes oculaires, tronqué à sa base, — Ecus-
son nul. — Elytres allongées, assez convexes, oblongo-ovales dans les
trois cinquièmes de leur longueur, brusquement rétrécies, fortement
déclives et tronquées en arrière, pas plus larges que le prothorax et
tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes
assez longues et robustes ; cuisses sublinéaires; jambes comprimées,
droites, brièvement onguiculées au bout; tarses médiocres, étroits,
Spongieux en dessous, à articles 4 médiocrement allongé, 3 transver-
sal, # médiocre ; ses crochets courts et épais. — Les deux 107 segments
abdominaux soudés ensemble, très-grands, le 3° et le 4e très-courts ;
saillie intercoxale médiocrement large, parallèle, tronquée en
avant, — Mésosternum en fer à cheval, saillant. — Corps oblong,
densément écailleux.
De tous ces caractères, dont l’ensemble est très-tranché, le plus
remarquable est le mode d'insertion des antennes qui ne se retrouve
parmi tous les Cryptorhynchides vrais que dans le genre Sywprrz0-
SCELIS, Le genre a pour type un petit insecte (solitarius Schh.) de la
Guadeloupe, de la taille d'une Siroxes de seconde grandeur et dont
le facies rappelle celui de certains ANcHoNUS. La couche épaisse
d'écailles dont il est partout revêtu est brune et variée de blanchà-
tre. Quelques petits tubercules peu nombreux se voient sur le pro-
100 CURCULIONIDES.
thorax et les élytres; ces dernières sont chacune terminées par une
assez grosse callosité arrondie.
ULOSOMUS.
Scuogxu. Curcul. Disp. meth., p. 293.
Rostre à peine médiocre, robuste, déprimé, rétréci dans son mi=
lieu, présque droit; ses sorobes commençant dans son milieu, obli-
ques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes médio-
cres et assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant les yeux;
funicule de 6 articles : 1-2 allongés, cbconiques, celui-là plus long
et plus gros, 3-6 très-courts, serrés, grossissant peu à peu; massue
assez forte, compacte, veloutée, obtuse au bout. — Yeux fortement
granulés, assez grands, déprimés, triangulaires, transversaux, acumi-
nés inférieurement. — Prothorax plus long que large, presque droit
sur les côtés à sa base, brusquement resserré en avant, avec son bord
antérieur très-saillant et recouvrant la tête, sans lobes oculaires,
tronqué à sa base. — Ecusson très-petit, transversal. — Elytres très-
convexes, rétrécies et isolément arrondies en arrière, à peine plus
larges que le prothorax et subtronquées à leur base, avec les épaules
nulles. — Pattes médiocres; cuisses graduellement en massue;
jambes subarrondies, droites, onguiculées au bout; tarses assez
courts et assez étroits, spongieux en dessous, à articles 1 un peu
allongé, 3 pas beaucoup plus large que 2, 4 médiocre; ses crochets
petits. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux,
séparés du 4% par une suture droite; saillie intercoxale large. —
Mésosternum très-saillant, en forme de voûte. — Corps oblongo-
ovale, inégal, écailleux.
= Genre propre aux Antilles et dont Schœnherr décrit trois espèces (1),
dont la première seule (èmmundus) m'estconnue. C’est un insecte de la
taille des petits exemplaires du Cryptorhynchus lapathi, densément
revêtu de grosses écailles d’un jaune pâle, plus ou muins rembruni
sur le disque des élytres et du prothorax, qui tous deux sont tubercu-
Jeux. Les deux autres espècessont dela grandeur des plus petits ACALLES.
EUSCEPES.
Senoexn. Curcul., VIIL, 1, p. 429.
Rostre médiocre, robuste, subquadrangulaire, légèrement et peu à
peu rétréci en avant; ses scrobes commençant un peu au-delà de son
milieu, rectilignes. — Antennes courtes, peu robustes; scape gra-
duellement en massue, atteignant les yeux; funicule de six (2) arti-
(1) U. immundus, Cuba ; erinaceus, St-Barthelemy; setosus, St-Vincent;
Schænh. Cureul. IV, p. 317.
(2) Schœnherr lui assigne sept articles; je n’en vois que six, et il serait même
TYLODIDES. 401
cles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus gros, 3-6 très-courts,
transversaux, serrés, grossissant peu à peu; massue relativement
grosse, ovale, articulée, obtuse au bout; son 1° article aussi long que
les autres réunis. — Veux assez fortement granulés, médiocres, briè-
vement ovales, transversaux. — Prothorax un peu plus long que large,
ovalaire, légèrement arrondi sur les côtés, avec son bord antérieur
assez saillant, sans lobes oculaires, tronqué à sa base. — Ecusson
nul. — Elytres convexes, assez allongées, oblongo-naviculaires, un
peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les
épaules rectangulaires. — Pattes médiocres; cuisses graduellement
en massue, sublinéaires, finement dentées en dessous; jambes subar-
rondies, droites, tronquées et onguiculées au bout; tarses grêles, à
articles 1-2 obconiques, celui-là allongé, 3 médiocrement large, 4
assez long, ses crochets extrêmement petits. — Les trois segments
intermédiaires de l'abdomen subégaux, séparés du 1° par une su-
ture droite. — Mésosternum saillant, en forme de voûte. — Corps
oblong, écailleux.
L'unique espèce (porcellus Schh.) est un très-petit insecte de Cuba
et de Porto-Rico, à peine de la taille de l’Acalles Navieresi d'Europe
et plus étroit que cet insecte. Elle est recouverte partout, y compris
le rostre, d’écailles jaunâtres et noires en partie redressées; la base
et le sommet des élytres sont largement de la première de ces cou-
leurs; ces organes sont simplement striés; les écailles qui revètent le
prothorax ne permettent pas de voir sa sculpture,
METADUPUS.
Senoenu. Curcul., IV, p. 166.
Rostre assez long et assez robuste, médiocrement arqué, déprimé,
un peu élargi et caréné en dessus à sa base ; ses scrobes commençant
un peu au-delà de son milieu, rectilignes. — Antennes assez longues
et assez robustes; scape en massue au bout, atteignant à peine les
yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci du double
le plus long, 3 beaucoup plus court, 4-7 arrondis, grossissant gra-
duellement; massué forte, oblongo-ovale, faiblement articulée, à 1°
article très-grand.—Yeux finement granulés, très-grands, ovales, trans-
versaux, — Prothorax subtransversal, presque droit sur les côtés dans
un peu plus de sa moitié basilaire, fortement rétréci en avant, avec son
bord antérieur très-saillant, sans lobes oculaires, assez profondément
bisinué à sa base. — Ecusson allongé. — Elytres convexes, ovalo-na-
viculaires, un peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur
base, avec les épaules calleuses. — Pattes courtes ; cuisses en massue,
possible qu’il n’y en eût que cinq; ces articles sont si pelits el si serrés qu'il
est diMicile de s'assurer de leur nombre.
102 à CURCULIONIDES.
triangulairement dentées en dessous, aplanies, concaves et lisses au
côté interne dans plus de leur moitié basilaire; jambes comprimées,
un peu arquées à leur base, onguiculées au bout; tarses médiocres,
spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, celui-là à peine al-
longé, arqué à sa base, 3 assez large, 4 long, ainsi que ses crochets.
— Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du
1° par une suture droite; saillie intercoxale un peu rétrécie et ar-
rondie en avant. — Mésosternum en fer à cheval. — Corps oblongo-
ovale, inégal, densément écailleux.
Schænherr en mentionne deux espèces mexicaines (nodatus, api-
catus) dont la première m'est seule connue. Sa forme générale, sa
sculpture et sa livrée rappellent complétement celles des ULosomus (1),
mais elle est plus grande et de la taille du Cryptorhynchus lapathi.
La seconde parait, d’après la description de Schœnherr, avoir un
facies analogue.
PSEUDOMUS.
Senoenu., Curcul., IV, p. 263 (2).
Rostre médiocre, assez robuste, plus ou moins déprimé, légèrement
arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, obliques et rapide-
ment inférieures. — Antennes médiocres, peu robustes; scape en
massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés,
celui-là plus gros et obconique, celui-ci plus long, 3-7 courts, subar-
rondis, serrés; massue forte, oblongo-ovale, subobtuse au bout, dis-
tinctement articulée. —Yeux fortement granulés, déprimés, allongés,
transversaux, faiblement séparés en dessus. — Prothorax assez court,
régulièrement conique, avec son bord antérieur médiocrement sail-
lant, fortement sinué de chaque côté et muni de lobes oculaires assez
saillants, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson petit, arrondi,
parfois nul. — Elytres convexes, ovalo-naviculaires, pas plus larges
que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les
épaules obtusément calleuses ou nulles. — Pattes médiocres ; cuisses
en massue, dentées en dessous, rarement (par ex. sedentarius) inermes ;
jambes comprimées, droites, onguiculées au bout ; tarses médiocres,
spongieux en dessous, à articles 1-2 grèles, celui-là assez allongé, 3
transversal, 4 assez long, ses crochets au plus médiocres, grèles. —
Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 4er
par une suture droite; saillie intercoxale large, arrondie en avant, —
{1) Elle ressemble aussi, au plus haut degré, à un Coëcostennus brésilien
inédit, qui existe dans quelques collections de Paris, sous le nom de C! ephip-
piatus, Chevrolat. Ces ressemblances plus où moins intimes entre espèces ap=
partenant en réalité à des genres très-différents, abondent chez les Cryptorhyn-
chides en général.
(2) Syn. CLeoconus pars, Say, Cureul, of North-Amer. p. 30,
TYLODIDES. 103
Mésosternum en fer à cheval, un peu saillant, — Corps elliptico-na-
viculaire, partiellement écailleux.
Au premier coup-d’œil, ces insectes ressemblent beaucoup aux
Crzoconus, et c’est parmi ces derniers que Say a placé une de leurs
espèces. Mais ils sont en réalité très-différents de ce genre qui appar-
tient au groupe des Ithyporides. La plupart sont petits et les plus
grands n'arrivent pas à la taille moyenne. Tous sont d'un noir bril-
Jant et ornés de gouttelettes, de petites taches ou de linéoles tantôt
blanches, tantôt jaunâtres. La ponctuation de leurs élytres est régu-
lière et remarquable par sa grosseur, tandis que le prothorax est
tès-finement pointillé et parfois lisse. Le genre est médiocrement
nombreux (1) et propre aux Antilles ainsi qu'aux parties méridionales
des Etats-Unis,
GLOCHINORHINUS.
Warenu. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IL, p. 194.
Mâle : Rostre assez long et assez robuste, déprimé, arrondi aux
angles, légèrement et peu à peu élargi de sa base à son sommet,
presque droit, muni de chaque côté, à l'origine des scrobes, de deux
épines crochues (2); ses serobes commençant un peu au-delà de son
milieu, obliques et rapprochées en arrière. — Antennes médiocres,
assez robustes ; scape en massue au bout, n’atteignant pas les yeux ;
funicule de 6 articles : 1-2 obconiques, allongés, égaux, 3 de même
forme, plus court, 4-6 subglobuleux ; massue oblongo-ovale, articu-
lée, obtuse au bout; son At artiele ailongé et tubuleux à sa base, —
Yeux finement granulés, grands, subdéprimés, en triangle curviligne.
— Prothorax plus long que large, médiocrement convexe, arrondi
sur les côtés, fortement rétréci en avant, avec son bord antérieur très-
saillant, sans lobes oculaires sur les côtés, faiblement bisinué à sa
base. — Ecusson transversalement ovale. — Elytres graduellement
rétrécies en arrière, subcarénées latéralement, pas plus larges que le
prothorax et faiblement trisinuées à leur base, avec les épaules rec-
tangulaires. — Pattes très-longues, surtout les antérieures, peu ro-
bustes; cuisses linéaires, inermes; jambes droites, onguiculées au
bout; tarses longs, à articles 4-2 cylindriques, celui-là aussi grand
que tous les autres réunis, 3 assez large, seul spongieux en dessous,
4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal un peu
plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1% par une su-
ture arquée ; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant,
(1) Schœnherr (Cureul. VIE, 1, p. 389) en mentionne huit espèces des An-
tilles, plus spécialement de Cuba (militaris, viduus, notatus, apiatus, ete.), et
une seule (sedentarius Say) de la Floride, Je ne sache pas qu’on en ait, depuis,
décrit aucune.
(2) L'antérieure, plus ou moins grande, est recourbée en arrière; la posté»
rieure, beaucoup plus petite et parfois peu apparente, l’est en avant,
104 CURCULIONIDES.
— Mésosternum en fer à cheval, très-saillant, — Corps oblong, très-
inégal, revêtu d'un enduit écailleux.
Femelle : Elle m'est inconnue; M. Waterhouse se borne à dire
qu'elle diffère du mâle par son rostre dénudé et finement pointillé (1).
Genre remarquable par son rostre, qui reproduit d'assez près les
formes de celui de l'Onchoscelis rubiginosus du Brésil. Il ne comprend
qu'une assez grande espèce (Doubledayi Waterh.), originaire du nord
de l'Australie, et entièrement revêtue, y compris la moitié basilaire
du rostre, d’un enduit écailleux grisâtre. Son prothorax, médiocre-
ment inégal, est finement caréné sur la ligne médiane. Ses élytres
présentent chacune trois rangées de tubercules faibles et distants dans
la plus externe d’entre elles, se réunissant aux deux autres de façon
à former des crêtes de longueur variable.
Note.
M. Wollaston, l'auteur du genre suivant, pense que ses analogies
les plus prochaines sont avec les Acazzes. Il appartiendrait, dès-lors,
au groupe actuel.
TORNEUMA.
WoLLast. Ann, and Mag. of nat, Hist., Ser. 3, V, p. 453.
Tête petite, enfouie dans le prothorax jusqu'à la naissance du
rostre ; celui-ci assez long, subarqué, grêle, linéaire, déprimé, légè-
rement arrondi et dilaté à sa base, paraissant, vu d'en haut, comme
articulé avec la tête; ses scrobes latérales, profondes et finissant brus-
quement en arrière. — Antennes assez longues et assez grêles; scape
en massue au bout; funicule de 7 articles : 4 un peu plus long que
les suivants; ceux-ci courts, subégaux ; massue oblongue, articulée.—
Yeux nuls. — Prothorax subovale, tronqué à sa base, légèrement ré-
tréci et un peu acuminé en avant; canal prosternal très-profond,
nettement limité partout et s’arrètant entre les hanches intermé-
diaires. — Ecusson nul. — Elytres subelliptiques, soudées. — Pattes
robustes, contractiles, les postérieures très-largement séparées entre
elles; cuisses inermes ; jambes presque droites, onguiculées au bout;
crochets des tarses extrêmement petits. — Métasternum et base de
l'abdomen légèrement concaves. — Corps oblongo-ovale, presque
glabre.
L'absence des yeux, qui est probablement une conséquence de
l’enfouissement complet de la tête dans le prothorax, et la forme du
(1) Parmi les quatre exemplaires que j'ai sous les yeux, il y en a deux qui
sont un peu plus petits et ont des pattes antérieures plus longues que les deux
autres. Ils ont toute l'apparence des mâles, mais leur rostre ne diffère pas de
celui des seconds. Cela me fait douter que M. Waterhouse ait exactement dé-
terminé les sexes,
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS: 105
rostre, rendent ce genre très-tranché. Il ne comprend qu'un très-
petit insecte (cæoum) découvert à Madère, par M. Wollaston, sous un
trone de cerisier gisant à terre. Sa couleur est d’un brun de poix
opaque, avec les antennes ferrugineuses, et en dessus il est couvert
de petites callosités déprimées, très-serrées et simulant des écailles.
x
æ
GROUPE II, Cryptorhynchides vrais.
Antennes insérées loin de la base du rostre ; leur scape atteignant
au plus les yeux. — Prothorax non tranchant sur les côtés. — Un
éeusson chez presque tous. — Epipleures des élytres verticales. —
Cuisses de forme normale. — Métasternum rarement très-court; ses
épisternums plus ou moins larges, parallèles.
Le plus grand nombre des genres et des espèces de la Sous-Tribu
rentrent dans ce groupe. Quelques-uns de ces insectes, appartenant
aux genres Rayernenes, Mæmacres et Pezicaus,. sont probablement,
d'après leur facies, épigés comme les Tylodides. Tous les autres, sans
exception, paraissent, comme le Cryptorhynchus lapathi d'Europe,
se tenir habituellement sur les végétaux (1). Aussi présentent-ils,
dans leur livrée, une variété de couleurs inconnue dans le groupe
précédent.
Sur les 21 genres qui suivent, un seul (CRYPTORHYNCHUS), qui est
presque cosmopolite, est représenté en Europe; un second (AONYCHUS)
est propre à l'Afrique; les autres sont partagés à peu près également
d'une part entre l'Amérique, d'autre part entre les Indes orientales,
l'Australie et la Polynésie. 5
Après de nombreuses tentatives, je n'ai pas trouvé de meilleures
bases pour l'arrangement de ces genres que la forme du mésoster-
num. Puis, en seconde ligne, la longueur relative des segments inter-
médiaires de l'abdomen.
I. Mésosternum très-rarement en forme de gouttière, n’attei-
gnant pas le bord postérieur des hanehes intermédiaires,
A 2e segment abdominal plus long que 3-4 isolés ou réunis, sé-
paré du 1er par une suture le plus souvent arquée.
a Prothorax plus eu moine saillant en avant et muni de
lobes oculaires.
d 4e article des tarses distinct.
ce Métasternum excessivement court; saillie intercoxale
parallèle, tronquée ou anguleuse en avant : Rhyephenes.
(1) J'en suis certain pour les genres américains que j'ai tous, sauf un soul
(Evtrenonmnus), observé sur les lieux. Quant aux espèces étrangères à l’Amé-
rique, outre qu’on trouve çà et là, dans les auteurs, quelques renseignements
leurs habitudes, leur facies suîMit pour révéler ce que ces dernières doivent
tre,
106 CURCULIONIDES,
cc Métasternum en général de longueur moyenne; saillio
intercoxale ogivale ou rétrécie et arrondie en-avant.
d 2e segment abdominal à peine aussi long que 3-4 réunis.
Elytres épineuses à leur extrémité : Rhynchodes.
— inermes — : Cyamobolus.
dd 2e segment abdominal plus long que 3-4 réunis.
e] Funicule antennaire à art, 1-2 allongés, 3-7 très-courts.
f Scape des antennes restant loin des yeux : Euthyrhinus.
ff ee atteignant les —
Rostre peu robuste, droit : Chætectetorus,
— robuste, arqué : Oredu.
ee Fanicule antennaire à art, 1-5 décroissant peu à peu : Ædemonus.
db 4e article des tarses nul : Aonychus,
aa Prothorax tronqué en avant, sans lobes oculaires : Mœmactes.
B Les trois segments intermédiaires de l’abdomen égaux ou sub-
égaux, séparés du 4er par une suture. droite,
g Crochets des torses soudés : Collabismus.
gg —— libres.
hk Funicule antennaire à art. 1-2 allongés, 3-7 arrondis,
Prothorax en curré transversal, tubuleux en avant : Bothrobatys.
— arrondi sur les côtés, rétréci — Gasterocercus.
hh Funicule antennaire à art, 1-4 allongés : Onchoscelis.
IT. Mésosternum très-allongé,en forme de gouttière, arrivant au
niveau du bord postérieur des hanches intermédiaires.
A Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, sé-
parés du 1er par une suture droite.
a Rostre fendu à son extrémité : Epipedorhinus.
aa — entier ——
b Pattes de longueur variable; cuisses en massue.
€ Prothorax plus ou moins saillant en avant, muni de lobes
oculaires.
Massue antennaire ovale, articulée : Cryplorhynchus.
— — cylindrique ou oblongo-ovale, sou-
vent compacte : Cælosternus.
ce Prothorax non ou à peine saillant, sans lobes oculaires ;
massue antennaire cylindrique, compacte : Cylindrocorynus.
bb Pattes très-longues ; cuisses linéaires; massue antennaire
cylindrique, compacte : Pezichus.
B 2e segment abdominal plus long que 3-4 isolés ou réunis, sé-
paré du 1er par ue suture arquée.
d Elytres planes en avant, faiblement échancrées à leur base,
Jambes étroites, subcylindriques : Macromerus.
— comprimées, larges, tranchantes en dehors : Cnemargus.
dd Elytres convexes, ovalaires, trisinuées à leur base : Enfeles.
Genres incertæ sedis : Catapycnus, Aldonus, Rhinochenus.
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS, 107
RHYEPHENES,
Senoenn. Curcul., IV, p. 312 (1).
Rostre assez long et assez robuste, droit ou un peu arqué, plus ou
moins déprimé, légèrement élargi au bout (2); ses scrobes commen-
çant un peu au-delà de son milieu, obliques, rapidement inférieures,
et réunies en arrière par un sillon transversal. — Antennes assez lon-
gues ou médiocres, peu robustes; scape grossissant peu à peu, n’attei-
gnant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, égaux
ou subégaux, 3-7 très-courts, arrondis ou obconiques, 7 plus gros
et, dans le dernier cas, subcontigu à la massue; celle-ci médiocre,
oblongo-ovale, articulée, subobtuse. — Yeux finement granulés, très-
grands, peu convexes, triangulaires, acuminés inférieurement. —
Prothorax transversal ou non, en général très-convexe et fortement
arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant, avec son bord an-
térieur légèrement saillant et sans lobes oculaires, coupé carrément à
sa base. — Ecusson petit, linéaire, transversal, — Elytres plus ou
moins, en général très-convexes, brièvement ou oblongo-ovales, rétré-
cies en arrière, pas plus larges que le prothorax, tronquées et rebor-
dées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes longues,
les antérieures plus que les autres; cuisses graduellement en massue,
les postérieures dépassant où non l'abdomen ; jambes comprimées,
les antérieures arquées et ayant leur angle terminal interne armé de
deux forts mucros divergents, les autres droites, toutes fortement on-
guiculées au bout; tarses longs, déprimés, à articles 4-2 garnis de cils
ou de poils fins très-longs, celui-là en triangle allongé, 2 plus court,
3 transversal, seul spongieux en dessous, # assez grand ainsi que ses
crochets. — 2° segment abdominal aussi grand que 3-4 réunis, séparé
du 1% par une suture anguleuse ; saillie intercoxale large, parallèle,
anguleuse en avant. — Mésosternum tantôt en forme de voûte échan-
crée dans sa moitié antérieure (par ex. Gayi, Mallei), tantôt (par ex.
lœvirostris) en forme de fer à cheval. — Corps oblong, inégal, glabre
où partiellement écailleux.
Insectes propres au Chili, d'assez grande taille, mais très-sujets à
varier sous ce rapport, dans la même espèce, ce qui rend les carac-
(1) Syn. Puysoronus, Gay et Sol. Ann. d. 1, Soc. entom. 4839, p. 22; nom
postérieur de deux ans à celui imposé au genre par Schœnherr. — TyLoDES,
Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 125. — Gnyrronmneuus, Erichs.
Nov. Act. Acad, nat. Curios. XVI, Suppl. I, p. 264.
(2) Chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux, il existe une plaque carrée,
lisse, qui paraît comme enchâssée dans une échancrure de l'extrémité du rostre,
et qu'on prendrait, au premier coup-d’œil, pour un labre; il est presque super-
flu de dire qu'il n’y à là qu’une simple apparence,
108 CURCULIONIDES,
tères sexuels incertains (1). Tous sont d’un noir profond assez brillant
ou mat, parfois (Gayi) un peu rougeûtre, et ordinairement sans au-
cun dessin. Quand il y en à un, il consiste le plus souvent en une
petite tache blanche ou jaunâtre, formée de deux ou trois courtes
linéoles accolées parallèlement, et située à la base de chacune des
élytres. Ces organes sont plus ou moins fortement striés, avec les
stries occupées par de petits tubereules, et les intervalles entre elles
couverts de tubercules plus gros. Le prothorax en présente d'autres
très-serrés, ou il est criblé de fossettes confluentes qui le rendent très,
rugueux, Le genre se compose en ce moment de huit espèces (2).
RHYNCODES.
A. Ware, Voy. of the Ereb. a. Terr.; Entom., p. 16 (3).
Mâles : Rostre assez long, plus ou moins robuste, déprimé, arrondi
aux angles, subparallèle, médiocrement ou à peine arqué; ses scrobes
commençant dans son milieu, rectilignes ou obliques. — Antennes
assez longues, médiocrement robustes; scape en massue au bout,
n’atteignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles 1-2 allongés,
obconiques, de longueur relative variable (2 en général le plus grand),
3-7 courts, turbinés ou subglobuleux ; massue oblongo-ovale, com-
pacte ou subcompacte, veloutée. — Yeux très-grands, légèrement
convexes, ovales, transversaux, médiocrement séparés en dessus, —
Prothorax transversal, médiocrement convexe ou plan en dessus, pa-
raboliquement arrondi ou subrectiligne sur les côtés en arrière, forte-
ment rétréci en avant, avec son bord antérieur médiocrement sail-
lant et sans lobes oculaires, bisinué à sa base, avec un lobe médian
de forme variable. — Ecusson médiocre, ovale. — Elytres assez con-
vexes, comprimées et carénées (Fallenii excepté) sur les côtés, gra-
duellement et fortement rétrécies en arrière, longuement déclives et
calleuses avant leur extrémité qui est conjointement épineuse, pas
(1) J'ai cru pendant quelque temps que les exemplaires dont les tarses sont
frangés de longs poils fins étaient des mâles, et ceux chez lesquels ces poils sont
plus courts ou remplacés par des cils, des femelles. Mais comme il y en a de
grandeurs très-différentes, qui présentent l’un ou l’autre de ces deux carat-
tères, je crois que ces deux particularités sont spécifiques et non sexuelles, Je
ne trouve non plus aucune différence bien tranchée dans la longueur des pattes
et la forme du rostre qui indiquerait des sexes différents.
(2) R. Gayi (cacicus Schl.), lateralis, Guérin-Ménev. loc. cit. — Jnca (arach-
nodes Er.), Schœnh. loc. cit. — Maillei, lœævirostris, Goureaui, Boyeri, Gay et
Sol. loc. cit, Ces auteurs étaient tentés de regarder le Waillei et le Lævirostris,
qui se ressemblent en effet beaucoup, comme n’étant que les deux sexes d’une
seule espèce, mais la différence prononcée qui existe dans leur mésosternum,
prouve que ce sont deux espèces très-distinctes, — clathratus, Philippi, Stettin
entom, Zeit. 1860, p. 249.
(3) Syn. Anacuxoras, Montrouz, Ann, d. 1, Soc, entom, 1860, p. 896. — Cya-
MOBOLUS pars, Schœnh,
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 109
plus large que le prothorax et sinueuses à leur base, avec les épaules
rectangulaires. — Pattes longues, les antérieures plus que les autres;
cuisses sublinéaires ou peu à peu en massue, finement dentées en
dessous; jambes comprimées, un peu arquées ou presque droites,
fortement onguiculées au bout, avec leur angle interne muni d’un
faisceau de poils, et parfois dentiforme, les antérieures fraugées de
longs poils fins au côté interne; tarses assez longs et larges, très-
pubescents et frangés de longs poils sur leurs bords, à articles 1 al-
longé, fortement rétréci et arqué à sa base, 2 triangulaire, 3 trans-
versal, longuement fendu, 4 grand; ses crochets médiocres. — 29
segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1° par une
suture faiblement arquée ; saillie intercoxale assez large, allongée
et ogivale. — Métasternum au plus de longueur moyenne, ses épi-
sternums plus ou moins larges. — Mésosternum de forme variable.
— Corps oblongo-naviculaire, pubescent.
Femelles : Outre leur rostre un peu autrement fait, comme de cou-
tume, elles diffèrent des mâles par leurs pattes plus égales entre elles,
les jambes antéricures dépourvues de longs poils fins en dedans, et
leurs tarses plus étroits et non frangés sur leurs bords.
Très-beau genre, dont les espèces de grande taille sont, pour la
plupart, propres à la Polynésie occidentale; une seulo (Kalleni) qui
habite Java, a été connue de Schænherr qui l’a comprise, à tort, dans
son genre CyamoBoLus. Deux autres, de la Nouvelle-Calédonie, ont
été décritesrécemment par M. Montrouzier et placées par lui, mais avec
doute, parmi les Aracaxopus. Toutes doivent rentrer dans le genre
actuel fondé par M. A. White sur deux espèces de la Nouvelle-Zélande.
Ces insectes sont voisins des CYAMOBOLUS qui suivent, mais s'en
distinguent par les différences qui existent entre leurs sexes, la forme
de leurs élytres qui sont épineuses à leur extrémité et celle de la
saillie intercoxale de leur abdomen. Ils varient, du reste, entre eux,
sous le rapport du rostre, de la sculpture des élytres et de la forme
du mésosternum, tout en conservant un facies commun. Cinq espèces
sont décrites en ce moment (1) et il y en a un petit nombre d'inédites
dans les collections.
(1) En prenant pour point de départ la forme des é:ytres, puis celle du mé-
sosternum, on peut les répartir de la manière suivante :
I. Elytres non carénées latéralement; mésosternum en forme de voûte :
R. Falleni Schh.; Java.
IT. Elytres carénées latéralement.
Mésosternum en forme de gouttière : R. Saundersii White ; Nouvelle-
Zélande. Je ne connais pas le R. ursus décrit par cet auteur,
Mésosternum en fer à cheval, fortement rétréci et aigu en arrière :
R. alboguttatus, Jekeli, Montrouz.; Nouvelle-Culédonie, — Je,pos-
sède la femelle d’une espèce de cetle division :
R. Eloini : Reliquis specicbus paulo brevior, squamis paleaceis albis undique
110 CURCULIONIDES.
CYAMOBOLUS,
SCnoENn, Curcul., Nr: 177.
L'analogie qui existe entre ce genre et le précédent fait qu'il suffira
d'indiquer les caractères qui le séparent de ce dernier.
Sexes semblables (1). — Rostre médiocre, déprimé, à peine élargi
au bout, assez faiblement arqué. — Scape des antennes atteignant
les yeux; funicule à article 2 toujours plus long que 1; massue
ovale, assez forte, plus ou moins distinctement articulée. — Pro-
thorax aussi loug que large, peu convexe, plus régulièrement arrondi
sur les côtés et brièvement rétréci en avant, parfois conique, avec
son bord antérieur saillant et muni de lobes oculaires bien distincts,
bi-arqué à sa base, avec ses angles postérieurs plus ou moins saillants
et dirigés en arrière. — Elytres oblongues, subdéprimées sur le dis-
que, parallèles, subverticalement déclives en arrière et non épineu-
ses à leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax à leur base,
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, subégales; cuisses iner-
mes en dessous, les postérieures dépassant un peu l'abdomen ; jam-
bes onguiculées en griffe au bout, sans faisceau de poils à leur
angle interne, ni frange au côté interne chez les mâles; tarses
assez courts, non ciliés sur les côtés, à articles 4-2 très-grêles à leur
base, celui-là un peu plus long, 3 orbiculaire, 4 très-grand. — Sal-
lie intercoxale courte, très-large, arrondie en avant, — Mésosternum
en forme de gouttière. — Corps oblong. -
Ces caractères sont, comme on le voit, plus que suffisants pour sé-
parer ces insectes des Ruyncnopes. Ils sont bien moins grands que ces
derniers, et leur livrée ainsi que leur sculpture sont différentes, Tous
ont la plus grande ressemblance avec les Iruyporus africains, Enfin
les espèces connues (2) sont toutes originaires de Java.
dense vestitus; rostro mediocri, glabro (basi excepta), lœvi, vix arcuato ; pro-
thorace supra plano, lateribus oblique rotundato, antice breviter coarctato;
elytris modice convexis, lrteribus carinatis, punctato-striatis, interstitiis duobus
externis costatis, antice abbreviatis, Long. (rostro except.) 14 mill. Hab. Nova
Caledonia.
Dédié à M. Eloin, iugénieur belge qui en a fait la découverte.
(1) Trois des cinq espèces décrites me sont connues. J'ai vu surtout une foule
d'exemplaires (plus de 200) du Dehaanit, qui est très-commun à Java, et chez
aucun d’entre eux les pattes antérieures n’étaient allongées. L’analogie auto-
rise à conclure qu’il en est de même chez les autres espèces. Schœnherr ne
parle pas non plus de différences sexuelles chez ces insectes.
(2) Elles se réduisent aux cinq (Dehaanii, Sturmii, Charpentieri, Marci,
subundalus) décrites par Schænherr, loc, cit,
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 111
EUTHYRHINUS.
SCHOENH, Curcul., IV, p. 271.
Tête transversalement convexe en arrière des yeux, coupée obli-
quement sur le front; rostre assez court, médiocrement robuste,
déprimé, arrondi en dessus, légèrement élargi à sa base et à son
extrémité; ses scrobes commençant presque dans son milieu, obli-
ques et se terminant loin des yeux. —- Antennes médiocres, peu
robustes; scape en massue au bout et n’atteignant pas, à beaucoup
près, les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques,
subégaux, 3-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu; massue
assez forte, oblongo-ovale, parfois à peine articulée, subobtuse au
bout. — Yeux assez grands, finement granulés, brièvement ovales. —
Prothorax transversal, presque plan en dessus, légèrement rétréci
dans ses deux tiers postérieurs, puis fortement en avant, avec son
bord antérieur médiocrement saillant.et sans lobes oculaires, profon-
dément sinué de chaque côté et à distance de ses angles posté-
rieurs. — Ecusson ovale, ou triangulaire, déclive, placé sur la pente
antérieure d'une petite callosité suturale des élytres. — Celles-ci
assez courtes, déprimées à leur base, tranversalement convexes im-
médiatement après leur milieu, arrondies et verticales en arrière, Con-
jointement épineuses à leur extrémité ; à peine plus larges que le pro-
thorax et profondément sinuées en arc en dedans de leurs angles
huméraux. — Pattes assez courtes, robustes, comprimées ; cuisses gra-
duellement en massue, obtusément dentées en dessous ; jambes presque
droites, tranchantes en dehors, onguiculées au bout; tarses médiocres,
àarticles 1-2 étroits, celui-là allongé et arqué à sa base, 3 assez large,
seul spongieux en dessous, 4 assez long, ses crochets médiocres. —
2° segment abdominal plus long que 2-3 réunis, séparé du 1% par
une suture arquée; saillie intercoxale large, anguleuse en avant. —
Métasternum de longueur moyenne. — Mésosternum en fer à cheval,
assez saillant. — Cotps assez court, écailleux.
Le genre a pour type le Raynchænus meditabundus de Fabricius,
insecte assez commun dans l'Australie, de taille moyenne et dont la
livrée grisâtre est plus ou moins variée de brun ; ses élytres réguliè-
rement ponctuée en stries, ont les intervalles entre ces dernières
alternativement costiformes. Une seconde espèce (1), très-voisine et
originaire de la Nouvelle-Zélande, a été publiée par M. A. White. J'en
Gonnais deux autres provenant l’une d'Amboine, l’autre de Bornéo.
(1) E squamiger, À, White, Voy. of the Ercb. a. Terr,; Entom. p. 16, pl.3,
CA $
112 CURCULIONIDES.
CHÆTECTETORUS.
Scnoenu. Curcul., VII, 1, p. 383 (1).
Rostre médiocre, assez robuste, déprimé, plus ou moins élargi à sa
base, parallèle dans le reste. de son étendue, droit ou peu s'en faut;
ses scrobes commençant vers son milieu, rectilignes. — Antennes
médiocres, peu robustes; scape en massue au bout, restant à une
faible distance des yeux; funicule à articles 4-2 allongés, obconiques,
subégaux, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu, 7 souvent contigu
à la massue; celle-ci médiocre, ovale ou oblongo-ovale ; son 1% ar-
ticle plus ou moins allongé. — Yeux finement granulés, grands,
déprimés, ovales, transversaux, acuminés inférieurement. — Protho-
rax transversal ou non, peu convexe, plus ou moins obliquement
arrondi sur les côtés en arrière, fortement et en général brusquement
rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant et sans lobes ocu-
laires, médiocrement bisinué à sa base. — Ecusson petit, ovale ou
subarrondi. — Elytres médiocrement convexes, oblongues, subpa-
rallèles, rarement un peu-rétrécies en arrière, un peu plus larges que
le prothorax et trisinuées à leur base, avec leurs épaules rectangu-
laires et un peu saillantes en avant. — Pattes médiocres, assez
robustes, comprimées; cuisses sublinéaires, inermes ou dentées en
dessous ; jambes droites, onguiculées au bout; tarses assez longs,
à articles 1-2 étroits, celui-là allongé, 4 assez large, seul spongieux
en dessous, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdo-
minal au moins aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1** par une su-
ture arquée ou anguleuse. — Métasternum de longueur moyenne. —
Mésosternum en forme de voûte, tronqué en avant. — Corps oblong,
écailleux.
Schœænherr n’en a connu que deux espèces (bifasciatus, setosus) de
l'Australie qu'il avait, dans l’origine, placées parmi les GAsTEROo-
cercus. Il y en a dans les collections un certain nombre du même
pays dont une seule (2) jusqu'ici a été décrite. Ce n’est pas des
Gasrenocercus, mais des Eurayranus, dont Schœnherr les a-assez
fortement séparés, que ces insectes sont voisins. Ils se distinguent,
en effet, sans peine des premiers par la longueur relative de leur 2°
segment abdominal, tandis qu’ils ne sont séparés des EUTHYRHINUS,
qui ont ce même segment fait comme le leur, que par un ensemble
de petites particularités portant sur la tête, les sinuosités du protho-
rax en arrière et celle de la base des élytres.
(1) Syn. Gasrenocencus, Schœnh. ibid. IV, p. 257 et 258 ; olim.
(2) C. spinipennis, Waterh. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, I, p. 203; es-
pèce remarquable par l’épine aiguë qui termine chacune de ses élytres, et qui,
par suile de ce caractère, se rapproche encore plus des Eurayruinus que les
autres espèces,
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 113
Les CHÆTECTETORUS sont au plus de moyenne taille et ordinaire-
ment munis de petits tubercules fasciculés et plus eu moins nom-
breux sur le prothorax et les élytres ; leur livrée, du reste, est assez
sombre et n'offre rien qui attire l'attention. Il y en à également à la
Nouvelle-Zélande.
OREDA.
A. Ware, Voy. of the Ereb, a. Terr.; Entom., p.16.
Rostre médiocre, robuste, déprimé, parallèle, arrondi aux angles
et légèrement arqué; ses scrobes commençant vers son tiers anté-
rieur, un peu obliques et atteignant le milieu des yeux. — Antennes
courtes, robustes ; scape fortement en massue au bout, atteignant les
yeux; funicule à articles 1-2 subturbinés et légèrement allongés, 3-7
très-courts, transversaux, grossissant peu à peu; massue assez forte,
articulée, obtuse au bout. — Yeux finement granulés, grands, dépri-
més, brièvement ovales, acuminés inférieurement, un peu recouverts
au repos. — Prothorax aussi long que large, légèrement arrondi sur
les côtés, fortement rétréci en avant, avec son bord antérieur très-
saillant dans son milieu et sans lobes oculaires sur les côtés, assez
fortement bisinué à sa base. — Ecusson en tiangle curviligne. —
Elytres oblongues, rétrécies dans leur quart postérieur, pas plus lar-
ges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules obtu-
ses. — Pattes assez courtes, comprimées; cuisses graduellement en
massue, fortement échancrées près de leur sommet en dessous; jam-
bes droites, onguiculées au bout; tarses médiocres, à articles 3 seul
spongieux en dessous, 1-2 étroits, celui-là assez allongé et très-
grèle à sa base, 4 médiocre et grèle, ainsi que ses crochets. — 2e
segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du 4°
par une suture arquée ; saillie intercoxale large, subogivale. — Mé-
tasternum court. — Mésosternum en forme de voûte s'appuyant sur
les hanches antérieures. — Corps oblong, partiellement écailleux.
L'unique espèce (notata White} du genre est propre à la Nouvelle-
Zélande et ressemble extraordinairement, comme je l'ai dit plus
haut (p.74), à l'Empleurus dentipes du Chili, même sous le rapport de
la livrée qui consiste en quelques taches d’un jaune d’ocre vif, épar-
ses sur le prothorax et les élytres ; ces dernières sont un peu rugueu-
ses et régulièrement striées, avec les intervalles entre les stries un
peu relevés et arrondis. Sans la forme différente du mésosternum, le
genre mériterait à peine d'être séparé des EmPreurus.
ÆDEMONUS.
Scnonu. Curcul., IV, p. 243.
Rostre assez long, médiocrement robuste, arrondi, un peu déprimé,
légèrement élargi à sa base, arqué;'ses scrohes commençant dans son
Coléoptères. Tome VI. 8
114 CURCULIONIDES.
milieu (o) ou vers son tiers basilaire (Q), rectilignes. — Antennes
assez longues, grêles; scape en massue, atteignant les yeux; funicule
à articles obconiques, lâchement unis : 1-5 décroissant peu à peu, 6-7
un peu plus courts, subégaux; massue faible, allongée, oblongo-ovale,
articulée, acuminée. — Yeux finement granulés, latéraux, grands,
déprimés, brièvement ovales. — Prothorax assez convexe dans son
milieu, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement et fortement
rétréci en avant, avec son bord antérieur médiocrement avancé, muni
de lobes oculaires assez saillants, larges et arrondis, légèrement bi-
sinué à sa base. — Ecusson subarrondi. — Elytres allongées, suboy-
lindriques, un peu déprimées, à peine plus larges que le prothorax
et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses. —
Pattes assez longues et assez robustes; cuisses linéaires, dentées en
dessous; jambes comprimées, arquées à leur base, tronquées et on-
guiculées au bout; tarses assez longs, étroits, spongieux en dessous,
à articles 1 allongé, 4 long, ainsi que ses crochets. — 2° segment ab-
dominal sensiblement plus long que 3-4 réunis, séparé du 1° par
une suture arquée; saillie intercoxale large, ogivale, aiguë en avant.
— Métasternum allongé. — Mésosternum en forme de voûte, assez
saillant. — Corps allongé, écailleux.
Schænherr en décrit deux espèces: l’une (£richsomi) de Madagascar,
l'autre (eminentepunctatus) de l'Afrique australe; la première seule
doit y rester (1). Elle ressemble de très-près, sous le rapport de la
forme générale et de la taille, au Gasterocercus depressirostris d'Eu-
rope et varie beaucoup, comme ce dernier, au point de vue de la
grandeur. Sa couleur générale est d'un brun velonté sur lequel se
détachent deux bandes blanches qui longent les côtés du prothorax,
se réunissent au tiers antérieur des élytres et aboutissent en arrière à
une bande transversale. Ces organes, régulièrement striés, sont munis
chacun d’un tubereule au sommet de leur déclivité, et le prothorax
est criblé de gros points enfoncés très-profonds. Le mâle se distingue
de la femelle par ses pattes antérieures beaucoup plus longues que
les autres.
. AONYCHUS,
Scuoenu. Curcul., VIIL, 1, p. 387.
Rostre assez long, médiocrement robuste, cylindrique, légèrement
comprimé à sa base; ses sorobes commençant dans son milieu, lon-
geant son bord inférieur et rectilignes. — Antennes assez longues,
grèles; scape en massue au bout, atteignant à peine les yeux; funi-
cule à articles obconiques : 1-3 allongés, 2 le plus long, 4-7 courts,
(1) La seconde a complètement le facies du Cyamobolus Dehaanii et espèces
voisines. D’après la forme de son canal rostral, elle appartient à la sous-tribu
des Sophrorhinides, où elle doit former un genre nouveau,
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 115
décroissant graduellement; massue oblongo-ovale, très-distinetement
articulée, acuminée. — Yeux finement granulés, assez grands, régu-
lièrement ovales, transversaux. — Prothorax transversal, presque
régulièrement conique, avec son bord antérieur assez saillant, sans
lobes oculaires, médiocrement bisinu6 à sa base.— Ecusson en triangle
curviligne. — Elytres assez convexes, régulièrement ovales, pas plus
larges que le prothorax à leur base, et tronquées avec une échancrure
commune pour loger l’écusson; leurs épaules obliques et obtusément
calleuses. — Pattes médiocres, robustes ; Cuisses en massue; jambes
légèrement arquées, grossissant peu à peu et à peine visiblement
mucronées au bout; tarses antérieurs assez longs, les autres plus
courts; tous assez larges et densément Spongieux en dessous, à articles
3 entier, formant une palette cordiforme, 4 nul. — 2e segment abdo-
mival beaucoup plus long que 3-4 réunis, séparé du 4e par une
suture arquée dans son milieu; saillie intercoxale courte, large, ar-
rondie en avant. — Métasternum assez court, — Mésosternum court,
en fer à cheval, — Corps ovale, revêtu d'écailles piliformes.
L'absence complète du 4° article des tarses se reproduit ici pour la
troisième et dernière fois dans la Famille et, sous ce rapport, fait de
ce genre, dans le groupe actuel, l’analogue des DraBaTHRaRIUs et des
Aorzus. Il ne comprend qu'une espèce (Hopei Schh.) de l’Australie,
de taille médiocre et assez élégamment marbrée en dessus de noir
sur un fond d’un blano grisätre.
MÆMACTES.
SCHOENT. Curcul., IV, p. 276.
Tète arrondie, saïllante; rostre assez long, robuste, déprimé, élargi
à sa base, parallèle dans le reste de sa longueur, arqué; ses scrobes
commençant dans son milieu, rectilignes. — Antennes assez courtes,
peu robustes; scape graduellement en massue, atteignant les yeux;
funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là plus court, mais
notablement plus gros, 3-7 très-courts, décroissant et grossissant peu
à peu; massue petite, ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux mé-
diocres, assez fortement granulés, déprimés, ovales, transversaux. —
Prothorax beaucoup plus long que large, médiocrement convexe, à
peine arroudi sur les côtés, tronqué en ayant, faiblement bisinué à
Sa base, — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres assez convexes,
régulièrement oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et
subtronquées à leur base, avec les épaules subrectangulaires, — Pattes
Courtes, robustes; cuisses graduellement en massue; jambes compri-
mées, droites, assez fortement onguiculées au bout; tarses courts,
Gtroits, spongieux en dessous, à articles 4 peu allongé, 4 médiocre ;
Ses crochets courts, très-grêles. — 2° segment abdominal notablement
plus long que chacun des deux suivants, séparé du 4% par une su-
116 CURCULIONIDES.
ture arquée; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Méta-
sternum court. — Mésosternum en fer à cheval, saillant. — Corps
oblong, glabre.
L'unique espèce (ruficornis Schh.) ressemble assez à un PSALIDIUM.
Elle est noire, avec les antennes d'un ferrugineux clair, criblée de
points enfoncés sur le prothorax, et ses élytres, finement alutacées sur
toute leur surface, sont parcourues par des rangées de gros points
allongés et superficiels. C’est un insecte originaire du Mexique et rare
dans les collections. !
COLLABISMUS.
Scuonu. Curcul., IV, p. 236.
Genre peu homogène et dont la définition souffre de nombreuses
exceptions, si l'on y conserve les cinq espèces que Schænherr y à
comprises. Trois (1) d'entre elles me paraissent pouvoir seules y rester;
les deux autres (2) doivent former autant de genres distincts.
Mûles : Rostre médiocre, assez peu robuste, écailleux, aplani et
plus ou moins dilaté à sa base, subeylindrique en avant; ses scrobes
commençant en deçà de son milieu, rectilignes. — Antennes médio-
cres, assez robustes; scape en massue au bout, atteignant les yeux;
funicule à articles 1-2 allongés, obeoniques, celui-là plus long, 3-7
très-courts, arrondis, serrés; massue très-allongée, subeylindrique
(clitellæ) où oblongo-ovale (notulatus), veloutée, articulée, obtuse au
bout. — Yeux fortement granulés, oblongs, transversaux, acuminés
inférieurement, — Prothorax transversal, presque droit sur les côtés
dans ses deux tiers basilaires, avec son bord antérieur coupé carré-
ment (clitellæ, notulatus), où (sellatus) un peu saillant et muni de
faibles lobes oculaires, tronqué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres
convexes, oblongues, subparallèles, arrondies et verticalement déclives
en arrière, un peu plus larges que le prothorax et subtronquées à
leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez courtes et assez
robustes, comprimées; cuisses graduellement en massue; jambes
droites, onguiculées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous,
(1) C. clitelle, sellatus, Brésil ; notulatus, Mexique; Schœnb. loc. cit. p. 238.
(2) C. subnotatus, cluniferus, du Brésil; Schœnh. loc. cit. p. 241. Tous deux
ont les crochets des tarses soudés et la plupart des caractères des espèces typi-
ques, mais diffèrent de ces dernières par les particularités suivantes : Le pre-
mier, à un rostre long, grèle, parfaitement arrondi er un peu arqué, réunit un
funicule antennaire dont tous les articles sont làchement unis, obconiques, avec
Les trois 1ers allongés, et un mésosternum en forme de gouttière très-allongée.
Il a, du reste, le facies et la livrée des espèces typiques. Le cluniferus possède
un rostre relativement très-robuste, glabre, arqué, déprimé et caréné en dessus
à sa base; son mélasternum est excessivement court, et son facies, ainsi que Sa
livrée, sont ceux d’un CRYPTORIYNCHUS ; il est brunûtre, avec toute la partie des
élytres d’un blanc pâle. Pour le surplus, il est à l'état normal.
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS, 117
à articles 4-2 assez étroits, celui-là allongé, 4 long; ses crochets soudés
à leur base. — 2° segment abdominal un tant soit peu plus long que
chacun des deux suivants, séparé du 1° par une suture droite; saillie
intercoxale large, ogivale. — Mésosternum très-saillant, en forme de
voûte, caréné postérieurement. — Corps oblong, partout densément
écailleux.
Femelles : Schænherr n’a connu que celle du notulatus; j'ai vu de
plus celle du clitellæ. Toutes deux ne diffèrent de leurs mâles que par
leur rostre un peu plus long, plus grèle, cylindrique et glabre. On
peut en conclure qu'il en est de mème de celle du sellatus.
Le genre est fortement tranché dans le groupe actuel, par suite de
la soudure des crochets des tarses. Les trois espèces que j'y conserve
sont d’un beau jaune clair ou grisâtre et ornées, sur les élytres, d’une
tache commune, tantôt brune, tantôt rougeätre. Ces organes sont
faiblement striés, et le prothorax est muni de quelques tubercules
fasciculés. La couche épaisse d'écailles qui revêt partout le corps est
mélangée d'autres plus grosses et redressées,
BOTHROBATYS.
Sonoeëxu. Curcul., VIII, 1, p. 385 (1).
Rostre médiocre, peu robuste, arrondi et déprimé, un peu élargi à
sa base, légèrement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu,
rectilignes, — Antennes médiocres, grèles; scape en massue au bout,
atteignant les yeux; funicule à articles 4 assez gros, obconique, un
peu allongé, 2 subcylindrique, beaucoup plus long, 3-7 très-courts,
grossissant peu à peu; massue allongée, cylindrique, faiblement arti-
culée, obtuse au bout. — Yeux assez finement granulés, légèrement
convexes, très-grands, brièvement ovales, transversaux, médiocrement
séparés en dessus. — Prothorax transversal, un peu convexe dans
son milieu, dilaté, aplani, tranchant et presque droit sur des côtés,
brusquement et très-fortement rétrici en avant, avec son bord anté-
rieur médiocrement saillant et sans lobes oculaires, bisinué à sa base.
— Ecusson ovale. — Elytres assez convexes, oblongues, un peu plus
larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules
calleuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue, triangulaire-
ment dentées en dessous; jambes grêles, un peu comprimées et ar-
quées, onguiculées au bout; tarses assez longs, grèles, finement
Spongieux en dessous, à articles 1 très-allongé, 3 médiocrement large,
4 long ; ses crochets médiocres. — 2° segment abdominal un peu plus
long que chacun des deux suivants, séparé du {1 par une suture
droite; saillie intercoxale assez large, subogivale. — Métasternum
(1) Syn. LopuocernaLa, Blanch, in Gay, Hist. d, Chile; Zool. V, p. 401.
118 CURCULIONIDES,
très-court. — Mésosternum en forme de voûte, très-saillant, — Corps
oblong, écailleux.
Schænherr n’en décrit qu'une assez petite espèce (laticollis Schh.)
de Colombie, variée de blanc, de grisâtre et de ferrugineux, et munie,
au bord antérieur du prothorax, de deux tubereules fasciculés; quel-
ques autres, la plupart allongés, sont alignés à distance sur les inter-
valles entre les stries des élytres.
Une seconde espèce du Chili, du double plus grande, mais ayant
complétement le même faces et la forme caractéristique du prothorax
exposée plus haut, a été érigée par M. Blanchard en un genre propre,
sous le nom de LopxocrpnaLa. Je ne lui trouve d’autres différences
qu'un rostre plus robuste et le 2£ article du funicule antennaire à peine
plus long que le 1°, caractères qui ne me paraissent pas suffisants.
M. Blanchard nomme cet insecte L. fasciolata (1),
GASTEROCERCUS.
Lan. et Bruz., Mém. à, 1. Soc. d'Hist. nat. 4. Paris, IV, p. 197.
Rostre au plus médiocre, plus ou moins robuste, déprimé et élargi
à sa base ainsi qu’à son extrémité, droit, plus rarement (par ex. plu-
mipes, stratum) arqué; ses scrobes commençant dans son milieu ou
un peu en deçà, obliques. — Antennes médiocres, assez robustes ;
scape en massue au bout, atteignant ou non les yeux; funicule à ar-
ticles 1-2 obconiques, allongés, égaux, 3-7 très-courts, subovalaires
ou globuleux, grossissant peu à peu; massue ovale ou oblongo-ovale,
articulée. — Yeux plus ou moins fortement granulés, grands, peu
convexes, transversaux, acuminés inférieurement. — Prothorax trans-
versal où non, au plus médiocrement convexe, fortement arrondi sur
les côtés à sa base, très-rétréci en avant, avec son bord antérieur très-
saillant et muni de lobes oculaires faibles, parfois nuls, échancré en
arc de cercle, plus rarement (par ex. stratum) bisinué à sa base. —
Ecusson subarrondi.—Elytres variables, cylindriques (depressirostris),
obconiques (propugnator), oblongo-ovales (plumipes), pas plus ou à
peine plus larges que le prothorax et plus ou moins trisinuées à leur
base, avec les angles huméraux saillants en avant. — Pattes robustes,
les antérieures allongées chez les mâles, moins ou à peine chez les
femelles, les intermédiaires notablement plus courtes que les autres
dans les deux sexes ; cuisses linéaires ou médiocrement en massue,
dentées ou non en dessous ; jambes comprimées, droites, tronquées et
onguiculées au bout; tarses plus longs, plus larges, et en général
villeux chez les mâles (2), à articles 4 allongé dans les deux sexes,
(1) M. Philippi (Stettin, entom. Zeit. 1864, p. 370) en a décrit plus récem-
ment une autre espèce, sous le nom de ZL. bioculata.
(2) Une espèce inédite, voisine du {séralum, et qui fait partie de ma collec-
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 119
4 grand, ainsi que ses crochets, — Les trois segments intermédiaires
de l'abdomen égaux où subégaux, séparés du 4% par une suture
droite ou légèrement arquée ; saillie intercoxale large, tronquée ou
arrondie en avant. — Métasternum de longueur variable. — Méso-
sternum en forme de voûte, tronqué en avant, saillant, — Corps
écailleux.
Ce genre, qui paraît très-tranché lorsqu'on se borne à examiner
l'espèce européenne (depressirostris Fab.) qui en constitue le type,
l'est pou en réalité. Sans son mésosternum en forme de voûte, il se-
rait difficile de dire ce qui le distingue des Corcosrennus, dont la
massue antennaire est oblongo-ovale et articulée, Mais ce caractère
l'éloigne notablement de ces derniers. Ses espèces, toutes (sauf le de-
pressirostris) originaires de l'Amérique du Sud, ont un facies très-
différent et leur livrée n’est, à part quelques exceptions, qu'un
mélange confus de blanc, de gris, de brunâtre et de noir, ou de quel-
ques-unes seulement de ces couleurs. La plupart sont d'assez grande
taille (1).
ONCHOSCELIS.
Scnoenx. Curcul., VIT, 1, p.302 (2).
Rostre assez long, déprimé, subparallèle, droit, penché; ses scrobes
commençant un peu au-delà de son milieu, rectilignes. — Antennes
médiocres, de grosseur moyenne; scape en massue au bout, atteignant
les yeux ; funicule à articles 1-4 allongés, obconiques, 2 le plus long
de tous, 5-7 arrondis; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez
fortement granulés, très-grands, déprimés, brièvement ovales, tron-
qués en avant. — Prothorax plus long que large, peu convexe, régu-
lièrement conique, puis un peu rétréci en avant, avec son bord anté-
rieur très-saillant, profondément sinué sur les côtés et muni de lobes
oculaires assez prononcés et arrondis, légèrement bisinué à sa base;
les bords du canal prosternal arrondis et déprimés. — Ecusson en
carré long. — Elytres convexes, oblongo-naviculaires, pas plus larges
que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules un peu
saillantes en avant. — Pattes longues et assez robustes, les antérieures
plus grandes que les autres; cuisses en massue, canaliculées et ob-
tusément dentées en dessous ; jambes comprimées, légèrement ar-
quées, onguiculées au bout ; tarses assez longs, médiocrement larges,
tion, à ces organes excessivement larges dans ce sexe; leur 3e article notam-
ment forme une palette ovale d’une grandeur extraordinaire.
(1) Schœnherr, après en avoir retranché deux CuæT£GTETORUS qu'il y avait
compris dans l’origine, en mentionne (Gureul, VIII, 1, p. 375) treize. Je n’en
connais pas d’autres de décrites, et le petit nonibre d’espèces nouvelles que j'ai
vues dans les collections me paraissent, pour la plupart, étrangères au gcure,
(2) Syn, Cnvpronuyncuus, Schœnh, Gureul, IV, p. 96; clim,
120 CURCULIONIDES.
spongieux en dessous, à articles 4 allongé, 4 assez long, ainsi que
ses crochets. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux,
séparés du {°° par une suture droite; saillie intercoxale large, an-
guleuse en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Méso-
sternum en fer à cheval. — Corps oblong, naviculaire, partiellement
écailleux.
Schænherr avait placé primitivement parmi les CryPronnyNcnus
l'unique espèce (1) connue du genre. Il l'en a, depuis, retirée, et avec
raison, car elle diffère fortement de ces derniers par la forme de son
rostre et l’aplatissement des bords du canal prosternal en avant des
hanches antéricures (2). Cet insecte est d'assez grande taille, noir,
avec la base du rostre, le vertex de la tête, le disque du prothorax,
la base des élytres et leur extrémité, enfin les épimères mésotho-
raciques revêtus d'écailles jaunes et partiellement rubigineuses ; les
cuisses sont munies d’un anneau de même couleur à leur extré-
mité. Il se trouve à Cayenne et dans le nord du Brésil.
EPIPEDORHINUS.
Scnoenu. Curcul., IV, p. 42.
Tète déprimée sur le vertex, verticale ; rostre médiocre, assez ro-
buste, droit, rétréci dans son milieu, divisé à son extrémité en deux
lobes portant les mandibules (3); celles-ci assez saillantes, déprimées,
légèrement arquées, et obtusément tridentées en dedans; scrobes
commençant un peu au-delà du milieu du rostre, subrectilignes,
évasées en arrière. — Antennes médiocres, peu robustes; scape en
massue au bout, atteignant les yeux; funieule à articles obconiques :
1-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, grossissant légèrement ; massue
forte, oblongo-ovale, acuminée au bout, faiblement articulée. —Yeux
assez fortement granulés, assez grands, déprimés, transversaux, acu-
minés inférieurement. — Prothorax transversak, convexe et caréné en
dessus, presque droit sur les côtés à sa base, brusquement rétréci en
avant, avec son bord antérieur très-saillant, sans lobes oculaires,
(1) O. rubiginosus, SchϾnh. loc. cit. (Cryptor. Germari Schh. olim).
(2) Schœnherr à omis ce dernier caractère; il dit même que le canal proster-
nal est «argute marginatus »; mais probablement il n’entendait parler que de
sa partie qui est formée par le mésosternum, 1] s’en faut de peu que ce dernier
ne soit en forme de gouttière, de sorte que, sous ce rapport, le genre fait le
passage entre les genres qui précèdent et ceux qui suivent,
(3) Structure très-singulière, unique en son genre dans la famille, et dont
Schœnberr n’a pas parlé, bien qu’elle soit très-apparente. Quand on regarde le
rostre en dessous, on voit que le pédoncule du sous-menton, qui est très-court,
occupe le fond &e la fissure qui le divise en deux lobes, et que cette dernière
est en partie occupée par les mächoires qui sont très-grêles.
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 121
assez fortement bisinué à sa base. — Ecusson ovale. — Elytres très-
convexes, brièvement naviculaires, subtronquées en arrière, notable-
ment plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les
épaules saillantes en dehors et obtusément anguleuses. — Pattes mé-
diocres, robustes, comprimées; cuisses sublinéaires, dentées en des-
sous ; jambes arquées à leur base, puis droites, finement onguiculées
au bout; tarses courts, étroits, à articles 1 peu allongé, 3 seul spon-
gieux en dessous, 4 médiocre ; ses crochets très-courts et très-grèles.
— Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du
4er par une suture droite ; saillie intercoxale large, arrondie en avant.
— Métasternum très-court, — Mésosternum en forme de gouttière,
saillant. — Corps brièvement ovale, densément écailleux.
Genre éminemment distinct, par suite de la division du rostre à
son extrémité. Il ne comprend qu'une très-rare espèce (Chevrolatii
Schh.) du Brésil, ressemblant de près, sous le rapport de la forme
générale, au Cælosternus compernis du même pays, mais d'un tiers
plus petite. Sa couleur générale est d'un jaune d’ocre pâle, rembruni
sur le disque du prothorax et celui des élytres. Chacune de ces der-
nières est munie de trois fines carènes tranchantes, abrégées en ar-
rière, dont les deux internes présentent de courtes crêtes fasciculées;
le prothorax a cinq tubercules de même nature, dont deux anté-
rieurs et les trois autres disposés transversalement en arrière de
ceux-ci.
CRYPTORHYNCHUS.
Icuic. Magaz., VI, p. 330.
Ce genre, fondé primitivement sur le C. lapathi d'Europe, seule
espèce que possède cette partie du globe, est devenu, entre les
mains de SchϾnherr, un vaste magasin de formes disparates (1) qui
(1) Les espèces mentionnées par lui (Cureul. VIIL 3, p. 303) sont au nombre
de 160, auxquelles on a, depuis, ajouté les suivantes, qui ont besoin, comme les
sieuncs, d’une révision approfondie. Esp. africaines : C. planidorsis, nebuiosus,
Sparsulus, selarius, ocellopunctatus, lateritius, 3. Thoms. Archiv. entom. II,
p.135; Gabon.— Esp. de Ceylan: C. ineffectus, assimiluns, notabilis, declaratus,
veæalus, F, Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 264. — Esp. de
l'Australie : C. Sirius, Antares, infulatus, femoralis, cariosus, Erichs. Archiv,
1842, I, p. 202; Tasmanie, — albicollis, Germar, Linn. entom. I, p. 221. —
longimanus, Bohem. Voy. d. l’Eugén.; Entom. p. 139. — Esp. de la Polynésie :
C. selulosus, Bohem. ibid. p. 140; Guam. — clathratus, Blanch. Voy. au pôle
Sud; Entom, p. 247; îles Aron, — planatus, postfasciatus, L. Fairm. Rev. et
Mag. d. Zool. 1849, p. 512; Taïty.— Gyllenkallii, ficus, Guerinii, Woodlar-
kianus, Montrouz. Faune d. l’üte Woodl. p. 53, — pacificus, Fauvel, Bullet. d.
I. Soc. Linn. d. Normand, VII, 160; Nouvelle-Calédonie. — Esp. américuines :
C. batatæ, Waterh. Proceed. of the entom. Soc. p. LXIX; Barbade, — bilu-
naris, leucophœus, Erichs. Avchiv, 1847, I, p. 132; Pérou. — triocellatus,
122 CURCULIONIDES.
se refusent à toute définition précise. Celle qui suit est empruntée
aux espèces qui possèdent la môme organisation que le lapathi, ou
ne s'en éloignent que par des particularités d'une importance se-
condaire,
Rostre de longueur et de grosseur variables, plus ou moins dé-
primé et élargi à sa base, ainsi qu'à son extrémité ; ses scrobes com-
mençant dans son milieu, ou un peu au-delà, légèrement obliques (1):
— Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au bout;
funicule à articles 4-2 obconiques, allongés, de longueur relative va-
riable, le 2° jamais notablement plus long que le 1°", 3-7 courts, peu
à peu subarrondis, 7 plus gros que les autres (2); massue médiocre,
oblongo-ovale, subeompacte, veloutée. — Yeux assez fortement gra-
nulés, assez grands, déprimés, transversaux, acuminés inférieure-
ment. — Prothorax transversal, médiocrement arrondi sur les côtés
en arrière, brusquement rétréci en avant, avec son bord antérieur
en général peu saillant, muni sur les côtés de lobes oculaires plus
ou moins prononcés, légèrement bisinué à sa base, — Ecusson va-
riable ainsi que les élytres ; celles-ci débordant plus ou moins le pro-
thorax et faiblement trisinuées à leur base, avec les épaules calleuses
ou anguleuses. — Pattes médiocres ; cuisses graduellement en mas-
sue, dentées ou non en dessous, les postérieures ne dépassant pas l’ex-
trémité de l'abdomen (3), le plus souvent beaucoup plus courtes que
Fauvel, Bull, d. 1. Soc. Linn. d. Normand. V, p. 316; Cayenne. — bicallosus,
Pérou ; gracilis, Californie ; Bohem. loc. cit. p. 139.
Une foule d’espèces inédites, s’élevant au moins à une centaine, existent en
outre dans les collections, telles qu’elles sont composées en ce moment.
(1) Ainsi que Schœnberr (Cureul. IV, p. 137 et 146) on a fait lui-même la re-
marque, ses C. selosus, turpiculus, vestitus, palpebra, diversus et divergens
ont le rostre tout autrement fait, Il est plus haut que large, plus ou moins
gibbeux à sa base, et ses scrobes commencent près de son extrémité. I'ya à
un premier genre à distraire de celui-ci.
(2) Chez le C. cœcus Fab., le funicule est grêle, avec ses articles 1-4 allon-
gés, subégaux, noueux au bout, et 5-7 globuleux. Ce caractère coexistant avec
des cuisses postérieures dépassant l'abdomen, une forme générale courte et
ramassée, cet insecte est le type d’un genre particulier.
(3) Chez le lapathi et les espèces tout à fait typiques, elles ne dépassent que
de peu le bord postérieur du 4 segment abdominal. Lorsqu’elles arrivent à
l'extrémité du 5° et même un peu au-delà, en conservant leur forme, elles peu-
vent encore être considérées comme étant à l’état normal. Mais il existe un
petit groupe (Hiangularis, orthomasticus, stipulutor, aspericollis, geminus,
cinctellus) que Schœnherr a placé à la fin du genre, dans lequel los pattes sont
notablement plus longues que de coutume dans toutes leurs parties, avec toutes
les cuisses linéaires et les postérieures dépassant toujours, et parfois fortement
l'abdomen, surtout chez les mäles. Schœnherr a même fini par placer une de
ces espèces (ériangularis) parmi les Macnomenus. Au caractère en question, CS
insectes joignent une forme ramassée el naviculaire, une ligne élevée en forme
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS, 423 -
lui; jambes comprimées, droites ou peu s’en faut, onguiculées au
bout, munies près de leur sommet, sur leur face externe, d’une
bande de poils rigides, dirigés en dehors (1); tarses assez longs,
spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, celui-là médiocrement
allongé, 4 assez grand, ainsi que ses crochets. — Les trois segments
intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 4° par une suture
droite (2) ; saillie intercoxale assez large, rétrécie et arrondie en avant.
— Mésosternum en forme de gouttière, peu saillant, — Corps poly-
morphe, au moins partiellement écailleux.
A ces caractères, il faut encore ajouter que les différences sexuelles
ne sont pas plus prononcées chez ces insectes que dans le commun
des Cureulionides.
Epuré, conformément à la formule qui précède, le genre perdra
environ le tiers des espèces qu'il contient en ce moment, mais n’en
restera pas moins un des plus considérables de la Famille et des plus
variés sous le rapport de la livrée. Il est répandu dans toutes les
parties chaudes et tempérées du globe ; mais l'Amérique en possède
plus à elle seule que toutes les autres régions prises ensemble.
COELOSTERNUS.
ScnoEx. Curcul. Disp. meth., p. 284.
Schænherr a composé ce genre de telle sorte qu’en comparant la
définition qu'il en donne avec celle des CRYPTORHYNCHUS, on ne voit
pas en quoi il diffère de ces derniers (3). Il a par conséquent aussi
de chevron, sur la tôte, etc., aveo un abdomen normal, Ils constituent évidem-
ment encore un type générique particulier.
(1) Ces poils sont ordinairement d’un jaune brillant, beaucoup plus rarement
noirs; ils sont assez sujets à manquer aux jambes antérieures. Quelque insigni-
fants qu'ils paraissent, ils constituent un bon caractère empirique pour re-
Connaître les vrais Crypronuyneus. En effet, ils sont surtout absents chez les
cspèces dont la présence dans le genre choque le plus les yeux (par ex. hor-
ridus).
(2) Dans un petit nombre de cas (par ex. postularius), le 2e de ces segments
est notablement plus court que chacun des deux suivants. Mais comme il est
Séparé du 1er par une suture rectiligne et à l’état normal chez des espèces voi-
Sines (par ex. amictus, albipes, etc.), ce caractère ne paraît pas générique.
L'égalité des segments en question est un des caractères les plus importants
pour la classification du genre. Pour peu que le 1er d’entre eux s’allonge et que
Sa suture de séparation avec le segment basilaire devienne anguleuse, ces
Modifications sont accompagnées de changements notables dans le facies et
quelques-unes des parties du corps; voyez, par exemple, les C. Reichei, stigma,
lemniscatus, et une foule d’autres.
(3) S'il n’y avait compris que des espèces à massue antennaire très-allongée
ot cylindrique, le genre serait parfaitement distinct des Cryeronavnenus. Mais
sur les 46 qu’il décrit (Cureul. VIE, 1, p. 359), il n’y a que celles de sa pre-
124 CURCULIONIDES.
besoin que ceux-ci d'être épuré. Partant de l'espèce (compernis) que
Schænherr lui a assignée pour type, je n'y comprends que celles qui
possèdent la réunion des caractères suivants :
Mâles : Rostre allongé, de grosseur variable, en général peu ro-
buste, déprimé, plus ou moins élargi à sa base et parfois à son ex-
trémité ; ses serobes commençant dans son milieu, rectilignes, —
Antennes médiocres, peu robustes; scape en massue au bout, attei-
gnant les yeux; funieule à articles 1-2 allongés, obconiques, 3-7
arrondis, graduellement globuleux ; massue de la longueur du fu-
nicule ou peu s’en faut, cylindrique, compacte, veloutée. — Yeux
assez fortement granulés, très-grands, oblongo-ovales, transversaux,
souvent faiblement séparés ou subcontigus en dessus. — Prothorax
transversal, plus ou moins convexe, fortement arrondi sur les côtés,
très-rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant, muni de lobes
oculaires assez prononcés, médiocrement bisinué à sa base.—Ecusson
et élytres variables ; celles-ci débordant plus ou moins le prothorax,
avec les épaules obtuses ou anguleuses.—Pattes longues, les antérieures
plus grandes que les autres; cuisses sublinéaires ou médiocrement en
massue, uni- ou bidentées en dessous, les postérieures atteignant l'ex-
trémité de l'abdomen ; jambes comprimées, les antérieures au moins
un peu arquées, toutes mucronées au bout et munies sur leur face
externe, à leur extrémité, d’une bande longitudinale de cils dirigés
en dehors ; tarses spongieux en dessous, les antérieurs à articles 1-2
parfois (par ex. cylindricornis) allongés, déprimés et frangés sur leurs
bords, 4 long; ses crochets médiocres. — Les trois segments inter-
médiaires de l'abdomen égaux, séparés du 1% par une suture droite.
— Métasternum médiocrement long. — Mésosternum en forme de
gouttière très-allongée (1). — Corps variable, écailleux.
mière division, au nombre de 13, qui l’aient ainsi faite; toutes les autres ont
cette massue oblongo-ovale, beaucoup plus courte que le funicule, dont les
articles se sont allongés; et comme ces espèces ont en même temps des pattes
de longueur égale, il ne reste plus, pour les distinguer des CRYPTORHYNCHUS,
que leur massue antennaire un peu plus forte. Or, il yaà cet égard, entre les
deux genres, les passages les plus insensibles. La plupart des espèces dont il
s’agit devront, à mon sens, être reportées parmi les CnyPronuxnenus, et les
autres constituer des genres nouveaux. On pourrait, par exemple, en établir
un sur le dorsalis qui, à une forme tout-à-fait insolite, réunit un 2e segment
abdominal plus court que chacun des deux suivants; un autre sur le delumbis
dont les yeux sont étroits, verticaux, et dont le facies est complétement celui
d'un GAsTEROGERCUS, ele.
(1) Chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux, sauf le cylindrirostris, il
affecte cette forme. Celui du cylindrirostris a, au contraire, celle d’un fer à
cheval transversal et est très-saillant ; ce caractère coexistant avec un facies de
Gasrenocencus et des tarses antérieurs plus larges chez le mâle que chez aucune
autre espèce, cet insecte doit former un genre distinct et être reporté près des
GASTEROCERCUS.
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 125
Ainsi limité, le genre ne comprend plus que le tiers des espèces
que Schœænherr y a introduites, celles qui composent sa première di-
vision et qui sont toutes propres à l'Amérique. Même dans cet état,
il est médiocrement homogène. Toutes celles qu’on a décrites, depuis
Schænherr, lui sont probablement étrangères (1). Quant à ses rapports
avec les genres voisins, il ne peut plus être confondu qu'avec les
CyLINDROCORYNUS, dont il ne se distingue que par ses antennes autre-
ment faites.
CYLINDROCORYNUS.
Scuoenn, Curcul., IV, p. 231.
Ce genre ne diffère essentiellement des COELOSTERNUS, compris tels
que je viens de les exposer, que par le caractère suivant :
Antennes un peu plus longues et plus grêles; leur funicule à ar-
ticles 1-3 allongés, 2 le plus long, 4-7 plus ou moins arrondis (2);
massue beaucoup plus courte que le funicule, grèle, cylindrique
compacte et veloutée.
Le rostre est grêle, allongé et pareil à celui du Cælosternus com=
pernis et espèces voisines; les yeux sont grands et médiocrement
séparés sur le front ; le prothorax régulièrement conique ou (denti-
pes) légèrement rétréci en avant ; les élytres oblongo-naviculaires ;
les cuisses bidentées en dessous, particularités qui toutes se retrou-
vent chez quelques CoELosrERNUS et ne sont par conséquent pas dif-
férentielles.
Le genre ne comprend en ce moment qu’un petit nombre d’es-
pèces (3) des régions intertropicales de l'Amérique du Sud.
(1) C. albotessellatus, Lucas in Casteln. Voy. d. l'Amér. d. Sud; Entom,
p. 173; Brésil. — apicalis, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entoin. p. 141; même
pays (Rio). — angulatus, rufescens, albotessellatus, unicolor, curtulus, rufi-
cornis, suratus, utomarius, albilalerus, argenteus, subfasciatus, plumbeus,
brunneo-fasciatus, tessellatus, Motseh. Etud. entom. Ann. VII, p. 73; Indesor.
Les C. Panchezi, pictus, tuberculatus de la Nouvelle-Calédonie, décrits par
M. Montrouzier (Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 890), paraissent être des
Cnxpronuyneuus; son C, impressus (ibid. p. 891) est, comme on l’a vu plus
haut, lo typo du genre Mecuisrocenus ; enfin son C. squamosus (ibid. p. 900)
Paraît appartenir au genre Evrnyrunus.
(2) Chez une espèce inédite de Colombie, assez répandue dans les collections,
et remarquable par l'allongement de son prothorax très-régulièrement conique,
les articles 1-5 du funicule sont tous allongés, avec le 2e au moins trois fois
plus grand que le 1er, de sorte qu’il n’en reste plus, avant la massue, que deux
qui soient arrondis.
(3) C. imaginarius, Brésil; dentipes, Cayenne, Colombie; Schœnh, loc. cit,
p.232, — Aj.: C. stellaris, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 133; Pérou,
126 CURCULIONIDES .
PEZICHUS.
Warenx. Trans. of the entom. Soc., Ser, 2, IL, p. 193.
Rostre assez long, médiocrement robuste, déprimé, parallèle,
finement caréné à sa base en dessus, un peu arqué; ses scrobes com-
mençant vers son tiers antérieur, rectilignes. — Antennes longues,
très-grèles; scape graduellement en massue, atteignant les yeux;
funicule à articles { médiocre, obconique, 2 trois fois plus long, 4-3
aussi longs que 1, 6-7 courts, égaux ; massue allongée, cylindrique,
compacte, veloutée.— Yeux assez fortement granulés, grands, dépri-
més, en triangle curviligne, transversaux.— Prothorax plus long que
large, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci en avant, avec son bord
antérieur assez saillant, muni de lobes oculaires assez grands, légère-
ment bisinué à sa base. — Ecusson convexe, subglobuleux.— Elytres
convexes, naviculaires, fortement rétrécies en arrière, notablement
plus larges que le prothorax et coupées presque carrément à leur
base, avec les épaules obliquement tronquées et un peu saillantes en
avant. — Pattes très-longues, subégales, peu robustes ; cuisses
linéaires, dentées en dessous, les postérieures dépassant un peu l’ab-
domen ; jambes un peu comprimées, légèrement arquées à leur base,
onguiculées au bout ; tarses longs, à articles 1-2 grêles, celui-là très-
allongé, 3 assez large, 4 médiocre, ainsi que ses crochets, — Les trois
segments intermédiaires de l’abdomen égaux, séparés du 1° par une
suture droite ; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant.
—Métasternum très-court.—Mésosternum en forme de gouttière très-
allongée. — Corps oblongo-naviculaire, inégal, écailleux.
Aucun genre du groupe actuel n’a des antennes aussi grèles que
celui-ci; depuis la base du funicule jusqu’au sommet de la massue,
elles vont en grossissant un peu et avec la plus parfaite régularité.
Ce caractère, réuni à la structure des pattes, rend le genre aisé à
reconnaître. L'espèce (binotalus) décrite par M. Waterhouse, est de
la taille des plus grands CokcosterNus, d’un brun noirâtre, et pré-
sente pour tout dessin une petite tache oblique d’un blanc jaunâtre,
située sur chaque élytre, près de la suture et presque dans le milieu
de ces organes qui sont assez inégaux. Elle provient du nord de l’Aus-
tralie (Moreton-Bay).
MACROMERUS.
Seront, Curcul, Disp. meth., p. 285.
Mâles : Rostre allongé, peu robuste, légèrement élargi et épaissi à
sa base, parallèle dans le reste de sa longueur, arqué; ses scrobes
commençant dans son milieu, rectilignes, — Antennes médiocres,
grèles; scape graduellement en massue, restant à une plus ou moins
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 127
grande distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconi-
ques, de longueur relative variable, 3-4 de même forme, courts,
5-7 subarrondis; massue petite, oblongo-ovale, articulée. — Yeux
très-grands, finément granulés, déprimés, ovales, transversaux, mé-
diocrement séparés en dessus.— Prothorax transversal, plus ou moins
déprimé à sa base, médiocrement convexe et finement caréné anté-
rieurement, paraboliquement arrondi sur les côtés, rétréci en avant,
avec son bord antérieur médiocrement saillant, pourvu de lobes ocu-
laires faibles, largement échancré en are, plus rarement bisinué ou
tronqué à sa base. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres plus ou moins
déprimées en avant, ovales ou elliptiques, sensiblement plus larges
que le prothorax, avec les épaules calleuses ou obtuses. — Pattes plus
ou moins longues, les antérieures beaucoup plus que les autres ;
cuisses graduellement en massue, dentées en dessous, les postérieures
dépassant l'abdomen; jambes grèles, les antérieures arquées, parfois
flexueuses et denticulées en dedans (crinitarsis), ou crochues à leur
extrémité (clavipes), toutes fortement onguiculées au bout; tarses
allongés, leurs articles 1-2 déprimés, larges, égaux et frangés sur
leurs bords aux antérieurs, grêles, avec le 4 beaucoup plus long
que le 2° aux quatre postérieurs, 4 long ; ses crochets médiocres. —
2 segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1* par
une suture arquée ; saillie intercoxale large, rétrécie et arrondie en
avant, — Métasternum très-court. — Mésosternum en forme de gout-
tière, très-allongé. — Corps oblongo-ovale, écailleux.
Femelles : Elles diffèrent des mâles uniquement par la structure de
leurs pattes qui sont plus courtes ; les antérieures sont également al-
longées, avec leurs tarses pareils à ceux des autres paires ; les cuisses
postérieures dépassent moins fortement l'abdomen et ne sont même
pas plus longues que lui, chez quelques espèces inédites, de taille
médiocre. Dans ce dernier cas, les pattes antérieures ne sont guère plus
grandes que les autres, et alors ces femelles ne se distinguent plus
des CrypTonHYNcHUs que par leurs yeux plus rapprochés en dessus,
et la longueur relative du 2° segment abdominal,
Ces insectes ont un fucies particulier qui ne se retrouve que dans
le genre suivant. La plupart de leurs espèces (surtout chimaridis et
crinilarsis) sont notablement au-dessus de la taille moyenne, les plus
petites descendent à peine au-dessous. Elles sont médiocrement nom-
breuses (1) et répandues depuis le Brésil jusqu'aux Antilles et au
Mexique,
(1) Schœnherr (Cureul. VILL, 1, p. 356) en énumère 10 espèces dont il faut
'etrancher lo friangularis qui, ainsi que je l'ai dit plus haut (p. 122, note 8),
me parait appartenir à un genre nouveau. Depuis, on n’a décrit que la sui-
vante : M.numenius, Erichs, Archiv, 1847, I, p, 133; Pérou:
128 CURCGULIONIDES.
CNEMARGUS.
Scnoenu. Curcul., IV, p. 191.
Genre présentant les mêmes caractères que les MACROMERUS qui
précèdent, sauf les deux suivants :
Yeux un peu plus petits et, par suite, plus séparés sur le front.
— Pattes presque d'égale longueur dans les deux sexes, les anté-
rieures un peu plus longues seulement que les autres ; cuisses posté-
rieures de la longueur de l'abdomen ; jambes très-fortement compri-
mées, larges, tranchantes en dehors, élargies au côté interne dans
leur milieu, les antérieures un peu arquées à leur base.
L'unique espèce (chameæleon Fab.) du Brésil qui le constitue en ce
moment, a complétement le facies d’un Macromerus. Elle est de taille
moyenne, et le ton général de sa livrée est d’un gris verdâtre plus
ou moins rembruni en dessus ; chez quelques exemplaires, il existe,
au sommet de la déclivité des élytres, une bande transversale, ondu-
leuse, d'une nuance plus claire que le fond.
Dans la plupart des collections, on trouve associées à cet insecte
quelques espèces inédites ; mais ce sont des CRYPTORHYNCHUS ou des
genres nouveaux qui devront prendre place parmi ceux que j'ai dit
plus haut devoir ètre démembrés de ces derniers.
ENTELES.
Scnoenu, Curcul., IV, p. 269.
Rostre allongé, médiocrement robuste, légèrement déprimé, paral-
lèle, arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, rectilignes.—An-
tennes médiocres, grêles; scape graduellement en massue, atteignant
les yeux; funicule à articles { assez long, noueux au bout, 2 beaucoup
plus grand, 3-4 obconiques, plus courts, égaux, 5-6 très-courts, subar-
rondis, 7 plus gros et subcontigu à la massue ; celle-ci médiocre,
oblongo-ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux finement granu-
lés, très-grands, déprimés, transversaux, atténués inférieurement,
médiocrement séparés en dessus. — Prothorax transversal, réguliè-
rement conique, légèrement sinué de chaque côté en avant, assez for-
tement bisinué, dans son milieu, à sa base. — Ecusson petit, poncti-
forme. — Elytres convexes, régulièrement ovalaires, à peine plus
larges que le prothorax, fortement trisinuées à leur base, avec les
épaules un peu saillantes en avant. — Pattes longues, assez robustes;
cuisses médiocrement en massue, dentées en dessous; jambes com-
primées, tranchantes en dehors, un peu arquées, surtout les anté-
rieures, obliquement arrondies et onguiculées à leur extrémité; tarses
longs, spongieux en dessous, à articles 4-2 grêles, celui-là de beau-
coup le plus long, 3 transversal, 4 long ; ses crochets médiocres et
CRYPTORHYNCHIDES VRAIS, 129
grèles. — 2° segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé
du 1° par une fine suture arquée ; saillie intercoxale large, arrondie
en avant.—Métasternum excessivement court.—Mésosternum en forme
de gouttière, allongé, saillant.—Corps ovoïde, partiellement pubescent.
Genre propre à l'Australie et composé jusqu'ici d’une seule espèce
(Vigorsii Schh.) de taille moyenne et remarquable par sa livrée. Elle
consiste, sur un fond d’un noir assez brillant, en lignes étroites for-
mées par des poils jaunes, lignes qui encadrent le prothorax de toutes
parts et forment sur les élytres un réseau à grandes mailles. Le pre-
mier est lisse, les secondes présentent des rangées régulières de points
enfoncés superficiels, sauf à la base où ils sont assez profonds.
Note.
Il est probable que les trois genres suivants, qui me sont inconnus
en nature, appartiennent au groupe actuel. J'ai cependant quelques
doutes à cet égard pour le premier d’entre eux.
CATAPYCNUS.
ScnoœEnn. Curcul., IV, p. 39.
Rostre presque du double plus long que la tête, infléchi, un peu
élargi à sa base et à son extrémité ; celle-ci déprimée et échancrée en
demi-cercle ; ses scrobes linéaires, profondes, atteignant sa base en
dessous. — Antennes insérées vers le milieu du rostre, assez courtes,
peu robustes ; scape en massue, atteignant presque les yeux; funicule
à articles 4 assez court et assez gros, obconique, 3-4 allongés, noueux
au bout, celui-là trois fois plus long, 5-7 courts, arrondis; massue
ovale, acuminée, quadriarticulée. — Yeux latéraux, ovales, déprimés,
acuminés inférieurement. — Prothorax à peine plus court que large à
sa base, médiocrement convexe, arrondi sur les côtés, brusquement ré-
tréci en avant, un peu saillant et arrondi au milieu de son bord anté-
rieur, muni de légers lobes oculaires, faiblement bisinué à sa base. —
Ecusson arrondi en arrière. — Elytres très-convexes, surtout dans leur
milieu, subgibbeuses, ovales, un peu plus larges à leur base que le
prothorax, avec les épaules obtusément anguleuses. — Pattes assez
longues, subégales, robustes; cuisses sublinéaires, faiblement épaissies
dans leur milieu, dentées en dessous ; jambes comprimées, assez lar-
ges, presque droites, fortement onguiculées au bout; tarses médiocres,
Spongieux en dessous, à articles 3 plus large, profondément bilobé,
4 robuste. — Corps ovale, convexe, à téguments solides, écailleux.
Schœnherr en décrit deux espèces brésiliennes d'assez grande taille
ettrès-voisines l’une de l’autre, sous les noms de gramulosus et de no
dulosus (1). 11 dit le genre voisin des CxEmARGus.
(1) On m'a communiqué de divers côtés, commo étant cette seconde ospèce,
Coléoptères. Tome VI. 9
130 CURCULIONIDES.
ALDONUS.
A. Wire, Voy. of the Ereb. a. Terr.; Entom., p. 16.
Antennes médiocres, à article 4 n’atteignant pas les yeux et gra-
duellement en massue au bout; funicule de 7 articles : 1 allongé
ainsi que 2, mais plus que ce dernier et fortement épaissi au bout,
3-7 cupuliformes, grossissant peu à peu; massue peu distincte du
funicule, ovale, subacuminée, indistinetement triarticulée. — Rostre
assez long, non épaissi au bout, subparallèle; sillons antennaires
commençant au-delà de son milieu et prolongés jusqu'aux yeux. —
Prothorax un,peu rétréci en ayant, arrondi sur les côtés, avec un fort
lobe de chaque côté de sa base qui est bisinuée dans son milieu, un
peu déprimé en dessus. — Ecusson très-petit et enfoncé. — Elytres
parallèles en grande partie, arrondies au bout et recouvrant le pygi-
dium.—Pattes de longueur et de grosseur médiocres; cuisses un peu
comprimées, fortement échancrées en dessous près de leur sommet.
— Un large canal pectoral s'étendant jusqu’à la base des pattes inter-
médiaires.
Le type du genre est originaire de la Nouvelle-Zélande et de taille
moyenne ; M. A. White le nomme hylobioides. Je soupçonne qu'il est
voisin des Rayncopes et des CYAMOBOLUS.
RHINOCHENUS,.
H. Lucas in Casrezn, Voy. d. l'Amér. d. Sud; Entom., p. 171.
Ce que dit M. Lucas de ce genre se borne aux détails suivants :
Antennes moins allongées et plus épaisses que celles des Crxpro-
RuvyNcaus ; leur massue courte, ovalaire. — Rostre court, aplati à
l'extrémité, dépassant à peine le thorax. — Yeux latéraux, déprimés,
écartés, ovalaires. — Thorax à peine sinueux à sa base, arrondi sur
les côtés, non étranglé antérieurement, ses lobes cachant presque en-
tièrement les yeux lorsque le rostre est replié. — Elytres courtes,
moins ovalaires que celles des CRYPTORHYNCHUS, moins convexes, à
épaules saillantes et moins obtusément anguleuses.
Il ajoute que le genre ressemble beaucoup aux CRYPTORHYNCHUS et
vient se placer immédiatement à côté. L'espèce (sticticus) qui en
forme le type, est assez petite et originaire de la province de Minas
Geraes.
un grand insecte du Brésil, d’un facies fort remarquable, mais qui n’a rien de
commun avec le genre actuel et n’est qu'une espèce nouvelle du genre GRaTo=
SOMUS:
MÉCISTOSTYLIDES. 131
GROUPE III. Mécistostylides.
Antennes insérées au sommet du rostre chez les mâles, plus en ar-
rière chez les femelles ; leur scape tantôt empiétant seulement sur les
yeux, tantôt les dépassant fortement en arrière. — Prothorax non
tranchant sur les côtés. — Un écusson parfois nul. — Epipleures des
élytres verticales. — Métasternum de longueur variable ; épisternums
larges et parallèles (Proroparus excepté).
Groupe coufiné dans l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-
Calédonie, et dont les analogues n'existent nulle part ailleurs. Ses es-
pèces ont un facies qui leur est exclusivement propre et sont remar-
quables par les différences prononcées qui existent entre les deux
sexes et qui portent principalement sur le rostre, l'insertion des an-
tennes et leur structure. Chez tous les Apostasimérides qui précèdent
et qui suivent, le scape de ces organes atteint au maximum le bord
antérieur des yeux et très-souvent en reste à quelque distance. Ici,
même quand il est à son maximum de brièveté, il empiète au moins
un peu Sur eux. Lo plus souvent il les dépasse, et parfois (Meco-
masryx) devient plus long que le corps entier. Chez les mâles, les
proportions relatives des artieles du funicule sont sans autre exemple
dans la famille ; chez les femelles, elles sont beaucoup moins anor-
males.
Schœnherr a publié depuis longtemps, sous le nom de ProToPALUS,
un genre de ce groupe, mais sur le sexe femelle seulement. Dans ces
dernières années, M. Montrouzier, qui en a découvert plusieurs es-
pèces très-intéressantes, les a toutes comprises dans son genre ANo-
MOCERUS, en quoi son opinion a été suivie par M. B. P. Perroud dans
un travail récent (1); mais ce genre doit, à mon sens, en former trois
bien distincts. Enfin il eu existe dans les collections un dernier, iné-
dit, auquel M. Jekel a imposé le nom de MEcisrosryLus qui exprime
très-bien l’un des principaux caractères de ces insectes, Aussi est-ce
à lui que j'ai cru devoir emprunter le nom du groupe. Celui-ci com-
prend par conséquent déjà cinq genres, reconnaissables aux caractères
suivants :
I. Elytres débordant fortement le prothorax; leurs épaules très-saillantes,
anguleuses : Protopalus,
I — débordant faiblement ou pas du tout le prothorax,.
a Ecusson nul : Anomocerus.
aa — distinct,
(1) «Essai sur la Faune entomologique de Kanala (Nouvelle-Calédonie). »
Ce travail, présenté à la Société Linnéenne de Lyon, n’a pas encore paru dans
les Annales de ce corps savant, au moment où j'écris. M. Perroud l'a publié à
part dans es « Mélanges entomologiques, » dont il forme la 4e livraison:
132 CURCULIONIDES.
Prothorax carré à sa base, brusquement rétréci en avant : Hemi-
deres.
— assez long, en cône régulier : Mecistostylus.
— très-Jong, conique, resserré avant son extrémité : Meco-
mastyx.
PROTOPALUS.
Scuoenu. Curcul., 1V, p. 44 (1).
Mâle : Rostre long, robuste, convexe, fusiforme, comprimé en
avant, puis brusquement dilaté et obliquement tronqué au bout; ses
serobes commençant non loin de la bouche, fovéiformes, puis recti-
lignes, peu profondes et atteignant les yeux. — Antennes subtermi-
nales, plus longues que le corps ; scape atteignant la base du pro-
thorax, arqué, renflé en une grosse massue conique au bout; funicule
à articles 4-2 presque aussi longs, pris ensemble, que le scape,
1 flexueux, 2 ampullacé au bout, 3 obconique, plus long que les sui-
vants, 4-6 courts, subturbinés, 7 cylindrique, transversal, contigu à
la massue ; celle-ci relativement petite, oblongo-ovale, compacte, mu-
nie d'un faisceau de poils au côté interne. — Yeux grands, déprimés,
transversaux, finement granulés. — Prothorax aussi long que large,
conique, muni antérieurement d’un profond sillon circulaire, avec
son bord antérieur coupé obliquement de chaque côté, sans lobes
oculaires, bisinué à sa base; canal prosternal large et peu profond ;
ses bords latéraux minces et tranchants. — Ecusson rhomboïdal. —
Elytres très-convexes, naviculaires, comprimées et planes latérale-
ment, ayant la suture comprimée et saillante dans son milieu, sen-
siblement plus larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur
base, avec les épaules anguleuses et saillantes en dehors. — Pattes
longues, les antérieures beaucoup plus que les autres ; cuisses sub-
linéaires, à peine dentées en dessous; jambes comprimées, droites,
onguiculées, avec leur angle interne fasciculé ; tarses médiocres, spon-
gieux en dessous, assez larges, à articles 4 allongé, 3 transversal,
4 assez long, ainsi que ses crochets, — 2° segment abdominal presque
aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1% par une suture droite;
saillie intercoxale large, subogivale. — Métasternum très-court; ses
épisternums étroits, linéaires. — Mésosternum en fer à cheval. —
Corps oblongo-naviculaire, écailleux et pubescent.
Femelle : Elle est plus grande, plus massive que le mâle et s'en
distingue par les caractères suivants : Rostre plus court, un peu
déprimé, parallèle, convexe et finement caréné en dessus dans plus
des trois quarts de sa longueur, un peu dilaté, formant une plaque
carrée, et aplani à son extrémité; ses serobes commençant un peu
(1) Syn, Hyrsopuonus, Dej, Cat, éd, 3, p, 316, — Cnypronuynonus Boisduv.
MÉCISTOSTYLIDES. 433
moins en avant que chez le mâle, — Antennes de la longueur de la
moitié du corps; scape droit, graduellement en massue, empiétant
un peu sur les yeux ; funicule hérissé de longs poils, à articles obco-
niques : 1-2 allongés, égaux, 3-4 un peu plus courts, 5-6 décroissant
encore, 7 confondu avec la massue ; celle-ci assez distinctement arti-
culée. — Prothorax moins allongé et moins régulièrement conique.
— Pattes plus courtes, mais conservant à peu près les mêmes propor-
tions relatives.
Le type du genre (1) est un insecte de l'Australie, égalant presque,
sous le rapport de la taille, les Crarosomus de seconde grandeur, mais
sujet à devenir beaucoup plus petit (2). Sa livrée est d'un noir bru-
nâtre sale plus ou moins varié de mouchetures jaunâtres, et il est
couvert partout d’évailles en partie redressées. Son prothorax très-
rugueux est muni en avant d’une carène tranchante. Celle que forme
la suture des élytres dans son milieu est fortement fasciculée chez les
grands exemplaires. Ces organes sont assez profondément striés sur
les côtés et légèrement dans le voisinage de la suture.
Ce bel insecte est très-rare dans les collections, surtout le mâle.
M. Boisduval et Schœnherr n'ayant pas connu ce sexe, n’ont pas pu
avoir une idée exacte du genre. M. Waterhouse en a décrit, d'après
un exemplaire femelle, une seconde espèce (3) du nord de l'Australie
dont on ne pourra juger que lorsque le mâle sera découvert.
ANOMOCERUS.
Monwrnouz. Ann. d.l. Soc. entom., 1860, p. 898 (4).
Mâle : Tète arrondie, peu saillante; rostre droit, robuste, séparé
du front par une dépression transversale bien marquée, convexe à sa
base, nettement quadrangulaire, graduellement rétréci dans sa moitié
basilaire, parallèle en avant, légèrement convexe et finement caréné
(1) P. Stephensii, Schœænb. loc. cit, p. 45; mais décrit antérieurement par
M. Boisduval (Faune de l'Océan. I, p. 428) sous le nom de Cryptorhynchus
dromedarius.N\ devra reprendre, par conséquent, ce dernier nom spécifique que
Schænherr à changé tout en le citant.
() M. Waterhuuse m'en a communiqué un exemplaire femelle ayant à peino
le quart de la grandeur d’un autre du même sexe qui fait partie de la riche
collection de M. le comte Mniszech.
(3) P. Schœnherri, Waterh. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IL, p. 192.
Cet insecte, que j'ai sous les yeux, diffère du Stephensii en ce que le 2e articlo
de son funieule antennaire est près de trois fois aussi long que le 1er, et que le
funicule entier est glabre. I1 forme dès lors une section particulière dans le
genre, comme le dit M. Waterhouse.
(4) I y avait déjà dans la famille des Nitidulaires un genre ANOMOEOCERA
établi par M, Schuckard, mais il est synonyme des CERCuS; voyez Tome Il,
p. 291.
134 CURCULIONIDES.
en dessus (1); ses scrobes complètes en avant, rectilignes ot attei-
gnant les yeux. — Antennes terminales, leur scape droit, en massue
allongée au bout, dépassant à peine le bord postérieur des yeux;
funicule à articles 4 relativement médiocre, noueux au bout, 2 trois
fois plus long que lui, 3 n'ayant que le quart de sa longueur, 4-7 ob-
coniques, décroissant graduellement; massue plus courte qu'eux,
allongée, oblongo-ovale, acuminée au bout, faiblement articulée, —
Yeux assez fortement granulés, grands, légèrement convexes, subré-
niformes, transversaux. — Prothorax presque aussi long que large,
peu et régulièrement convexe, droit sur les côtés, brusquement, très-
fortement et brièvement rétréci en avant, avec son bord antérieur
médiocrement saillant et ses lobes oculaires très-faibles et anguleux,
à peine bisinué au milieu de sa base. — Ecusson nul. — Elytres
assez Courtes, médiocrement convexes dans leur milieu, parallèles
dans les deux tiers de leur longueur, fortement rétrécies et obtuses
au bout en arrière, — Pattes assez robustes, les antérieures plus
longues que les autres ; cuisses en massue, triangulairement den-
tées en dessous, les postéricures dépassant un peu l'abdomen ;
jambes comprimées, arquées à leur base, onguiculées au bout ;
tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 assez étroits,
celui-là allongé, 4 long, ainsi que ses crochets, — 2° segment abdo-
minal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1% par
une suture arquée; saillie intercoxale large, subanguleuse en
avant, — Métasternum excessivement court; ses épisternums assez
larges et parallèles. — Mésosternum saillant, en fer à cheval al-
longé, — Corps massif, oblongo-ovale, très-finement et densément
écailleux.
Femelle : De moitié plus petite que le mâle. — Rostre continu avec
le front, dilaté, caréné en dessus, et graduellement rétréci dans sa
moitié basilaire, arrondi et un peu déprimé en avant; ses serobes
commençant vers son tiers antérieur, invisibles sur les côtés en
arrière, — Antennes antérieures (2); scape empiétant légèrement sur
les yeux; les articles de leur funicule dans les mêmes proportions
que chez les mâles. — Pattes antérieures pas plus longues que les
autres,
Ce genre ne contient que la première (Coquereli) des deux espèces
qu'y avait comprises M. Montrouzier, Chez les exemplaires intacts, le
(1) Au repos, il remplit exactement le canal prosternal et ne dépasse pas ses
bords latéraux. Il en est de même dans les deux genres suivants,
(2) M. Montrouzier dit que leur insertion est la même dans les deux sexes,
c’est-à-dire, ajoute-t-il, au coin de la bouche; d’où il faut conclure qu’il n’a
pas reconnu la femelle. Sa description de l'espèce mé semble également avoir
été faite d’après des exemplaires dont la livréo n’était pas dans toute sa frat-
cheur,
MÉCISTOSTYLIDES, 135
fond de la livrée, sur tout le corps, y compris le rostre, est d'un jaune
nankin plus ou moins foncé. Le prothorax présente une fine ligne
blanche sur la ligne médiane et de six à dix très-petits points de la
même couleur, très-distants les uns des autres. Les élytres en ont de
pareils, mais plus gros, disposés en rangées longitudinales et qui
aboutissent au-delà du milieu à une tache de même couleur, occu-
pant l'extrémité de ces organes et enclosant une grande tache trian-
gulaire d’un brun ferrugineux; en avant de cette tache, chaque
élytre est ornée de quatre courtes bandes de la même nuance, longi-
tudinalés et accouplées deux à deux. Cette livrée est très-sujette à
varier, surtout chez les femelles; tous les exemplaires que j'ai vus
de ce sexe Gtaient grisâtres et présentaient à peine quelques traces
du dessin normal. Le prothorax est très-finement pointillé et des
rangées régulières de points un peu plus apparents se voient sur les
élytres.
Cet insecte est d'assez grande taille et, selon M. Montrouzier, très-
commun à Lifu, l'une des îles de l'Archipel de la Nouvelle-Calédonie.
J'en ai vu un grand nombre d'exemplaires,
HEMIDERES (1).
Mûle : Tête et rostre des Axomocenus du même sexe; le dernier
seulement continu avec le front, plan à sa base et formant dans sa
moitié basilaire une ellipse très allongée. — Scape des antennes attei-
gnant le milieu du prothorax, un peu flexueux, brusquement en
massue au bout ; celle-ci arquée, en cône allongé ; funicule à articles
1-2 très-allongés, égaux, celui-là arqué et noueux au bout, 3-7 très-
courts, très-serrés, transversaux, sauf 3, pas plus longs, pris ensemble,
que la massue ; celle-ci grêle, cylindrique, compacte et veloutée. —
Yeux assez finement granulés, grands, déprimés, en triangle eurvili-
gne. — Prothorax fortement transversal, convexe, droit et tranchant
sur les côtés dans sa moitié basilaire, très-fortement rétréci et coni-
que en avant, muni d'un sillon circulaire à quelque distance de son
bord antérienr qui est assez saillant dans son milieu, muni de lobes
oculaires à peine distincts, coupé carrément à sa base, avec un lobe
médian faible et assez étroit. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres
oblongo-ovales, convexes au-delà de leur milieu, subparallèles dans
leurs deux tiers antérieurs, graduellement rétrécies et obtusément
arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à
leur base, — Pattes peu robustes, les antérieures beaucoup plus lon-
gues que les autres; cuisses linéaires, subeylindriques, finement den-
técs en dessous; jambes un peu arquées à leur base, puis droites et
onguiculées au bout; tarses des Axomocerus. — 2° segment abdo-
(1) Syn, Avowocenus; Montrouz, Ann, d. 1, Soc, entom, 1860, p. 599,
136 CURCULIONIDES.
minal notablement plus long que 3-4 réunis, séparé du 4e par une
suture anguleuse; saillie intercoxale allongée, ogivale. — Le surplus
comme chez les ANOmocERUS.
Femelle : Elle est beaucoup plus petite que le mâle et en diffère
par les caractères suivants : Rostre plus court, arqué, déprimé et caréné
en dessus à sa base, cylindrique dans le reste de son étendue; ses
scrobes commençant un peu en deçà de son milieu. — Antennes
submédianes; leur scape droit, graduellement en massue, atteignant
le bord antérieur des yeux; funicule à articles 1-7 conservant les
mêmes proportions relatives que chez le mâle, mais les deux 42" beau-
coup plus courts et droits; massue aussi longue que le funicule, —
Pattes antérieures pas plus longues que les autres.
Le type du genre est l’Anomocerus Lucasi de M. Montrouzier, in-
secte, comme on peut le voir par la formule qui précède, trop diffé-
rent de l'An. Coquereli pour pouvoir lui rester associé générique-
ment. Il est de moitié plus petit que ce dernier et d'un grisâtre varié
de blanc plus ou moins pur; cette dernière couleur envahit la ma-
jeure partie du prothorax, surtout sur les côtés. Ce dernier est cou-
vert, ainsi que les élytres, de dépressions irrégulières peu profondes;
la convexité de ces dernières est comprimée et chacune d'elles est
munie, près de son extrémité, d'un tubercule plus ou moins fasciculé ;
les points enfoncés disposés en séries régulières, qui constituent leur
sculpture, renferment chacun une petite écaille blanche arrondie (1),
La patrie de cet insecte est également la Nouvelle-Calédonie (2).
MECISTOSTYLUS Jekel.
J'ai sous les yeux deux exemplaires mâles de l’espèce sur laquelle
a été fondé ce genre inédit. Il est voisin du précédent et ne s'en dis-
tingue que par les points suivants :
Mâle : Scape des antennes presque droit, graduellement en mas-
sue, dépassant médiocrement les yeux. — Prothorax en cône allongé,
déprimé, redressé en avant, un peu irrégulier sur les côtés, avec son
bord antérieur très-saillant et recouvrant presque en entier la tête,
(1) M. Montrouzier en signale une variété que j'ai sous les yeux. Elle est plus
petite que les exempleires normaux et variée de gris ou de roux formant un
dessin nuageux, avec deux taches d’un noir velouté au milieu de la base dn pro-
thorax, taches à peine distinctes ou effacées chez les individus typiques. Je crois
également qu’il n’y a pas lieu d’er faire une espèce distincte.
(2) D'après une note de M. Montrouzier envoyée à M. Perroud (Mélang. en-
tom. iV, p. 137), il en existérait dans ce pays une seconde espèce différant de
la précédente par sa taille constamment moindre, sa forme plus élancée, son
prothorax proporlionnellement plus long et plus élévé au-dessus des élytress
enfin ses couleurs plus foncées. M. Montrouzier la nomme Anom. erectus.
MÉCISTOSTYLIDES. 137
sans lobes oculaires, assez fortement bisinué à sa base, — Pattes plus
courtes, les antérieures relativement moins longues.
Les autres caractères génériques sont absolument semblables, mais
ceux qui précèdent me paraissent très-suffisants pour séparer le genre
des Hemineres. L'insecte qui en constitue le type est originaire de
la Nouvelle-Zélande et a été dédié par M, Jekel à M. Doué (1), qui a
bien voulu me le communiquer,
MECOMASTYX (2).
iâle : Tète transversalement convexe, impressionnée entre les
yeux; rostre prosque droit, rétréci à sa base, puis élargi et graduelle-
ment rétréci jusqu’à peu de distance de son extrémité qui est élargie
de nouveau et déprimée, convexe et obtusément caréné dans toute sa
longueur; ses scrobes commençant à peu de distance de son extré-
mité, rectilignes et atteignant les yeux. — Antennes subterminales ;
scape au moins de la longueur du corps (3), plus ou moins flexueux
à sa base, puis droit et à peine en massue au bout; funieule à arti-
cles 1 de la longueur du scape, 2 n'ayant que le 6° de la longueur
du précédent, 3-7 extrêmement courts, transversaux, serrés, de moi-
tié moins longs, pris ensemble, que la massue ; celle-ci grèle, cylin-
drique, compacte, veloutée. — Yeux finement granulés, grands, dé-
primés, en triangle curviligne. — Prothorax beaucoup plus long que
large, en cône très-allongé, élargi et redressé en avant, avec son bord
antérieur très-saillant, muni latéralement de lobes oculaires assez
grands et anguleux, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson subar-
rondi, — Elytres convexes, oblongues, parallèles dans les trois quarts
de leur longueur, un peu plus larges que le prothorax et trisinuées à
leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes longues, les antérieures
un peu plus que les autres, pareilles, du reste, ainsi que le surplus
des autres caractères, à celles des HEMIDERES.
Femelle : Rostre médiocre, arqué, déprimé et caréné en dessus à
(1) M. Douei. Oblongus, dense squamosus, fusco umbrinoque variegatus, scu-
tello albo; prothorace vage longitudinaliter impresso ; elytris puncteto-striatis,
interstitiis 2, 3, 5 a sutura costatis, interruptis, omnibus ante apicem tuber=
cülatis. Long, 9-11 millim.
(2) Syn. Anowocenus, Perroud, Mélang. entom, IV, p. 138.
(3) IL varie beaucoup sous ce rapport, Sur neuf exemplaires mâles que j'ai
sous les yeux et dont la taille diffère à peine, il y en a trois chez lesquels il at-
teint jusqu’à 5 1/2 centimètres de long, ou quatre fois la longueur du corps;
chez deux autres, il n’a guère qu’un centimètre de long. Entre ces deux ex-
trêmes, tous les passages existent. Chez plusieurs de ces exemplaires, il se
renfle à quelque distance de sa base et devient fasiforme, mais en général il
est régulièrement cylindrique.
138 CURCULIONIDES,
sa base, cylindrique dans le reste de sa longueur; ses scrobes com-
mençant vers son milieu. — Antennes médianes; scape droit, en
massue au bout, empiétant à peine sur les yeux; funicule à articles
4 beaucoup plus court que 2; massue aussi longue que le funicule, —
Le surplus comme chez les mâles.
La famille ne contient pas de genre dans lequel les antennes et
leur scape en particulier atteignent la longueur démesurée qu’elles
ont dans celui-ci chez les mâles. Il est remarquable en même temps
que les proportions relatives des deux premiers articles de leur funi-
cule soient aussi différentes dans les deux sexes. Si l’on ajoute à ces
deux caractères la forme du prothorax qui ressemble à celui des
Gxoua de la famille des Longicornes, il est manifeste que le genre
est un des plus distinets et des plus remarquables qui existent parmi
les Curculionides.
L'espèce (1) sur laquelle il est établi est presque aussi grande que
l'Anomocerus Coquereli, mais beaucoup plus étroite que ce dernier
et d’un facies très-différent,
GROUPE 1V. Sympiézoscélides,
Antennes insérées d'une manière variable sur le rostre, au plus
médianes; leur scape n’empiétant pas sur les yeux. — Prothorax
non tranchant sur les côtés. — Ecusson nul ou distinct. — Epipleu-
res des élytres verticales, — Cuisses fortement comprimées et très-
larges. — Métasternum variable, ainsi que ses épipleures.
Ce groupe a pour {ype un genre singulier, établi par M. Water-
house dans ces dernières années, et qui, à des antennes insérées à la
base du rostre, réunit un facies d'Uroma et des pattes qui ressemblent
à celles de quelques Scolytides. Je lui associe le genre CNEMRCOELUS
de Schœnherr qui possède des pattes analogues, mais, qui pour le
surplus, présente les caractères essentiels des Tylodides. Peut-être
(1) Anom. Montravelii (Montrouz.), Perroud, loc. cit. pl. 1, f. 8et 8a. Cette
figure a été dessinée d’après un exemplaire mâle en grande partie défloré et
dont le scape des antennes avait à peine la moitié du développement qu'il est
susceptible d'acquérir, La diagnose suivante, rédigée d’après des exemplaires
parfaitement intacts, complètera la description que M, Perroud donne de l’es-
pèce : « Oblongus, subtus cum capite albo vel silaceosquamusus, protliorace
lœvi lateribus albo-bilineato, elytris striato-punctatis, interstitiis subcostalis
remote et obtuse tubereulatis, longitudinaliter dense albo-lincatis, lineis irre-
gulariter interruptis. Long. (rostr'o excel.) 14-16 millim.»
M. Montrouzier (loc. cit.) indique cet insecte comme très-rare à la Nouvelle-
Calédonie. Il paraît, au contraire, très-commun dans l'ile de Mare, qui fait par-
tie du même archipel, et où les treize exemplaires que j'ai sous les yeux ont
été recueillis par M. Eloin, ingénieur belge chargé d’une mission dans ces pa-
rages, >
SYMPIÉZOSCÉLIDES. 139
serait-il mieux placé parmi ces derniers et dans le voisinage des
Mæwacres. Ces insectes, d’après leur facies, sont sans aucun doute
épigés.
J. Antennes insérées à la base du rostre : Sympiezxoscelus,
II. — au milieu — ; Cnemecælus,
SYMPIEZOSCELUS,
Watenu. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, II, p. 202,
Rostre médiocre, grêle, angulairement dilaté près des yeux, dé-
primé, arrondi et parallèle dans le reste de son étendue ; ses serobes
basilaires, très-courtes, recouvertes par la dilatation de sa base, rectili-
gnes, très-élargies et fovéiformes en arrière. — Antennes subbasilai-
res, courtes, assez robustes; scape fortement en massue et déprimé;
funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, celui-là un peu plus gros
et obconique, 3-7 très-courts, subarrondis; massue grosse, ciliée,
globoso-ovale, articulée. — Yeux assez finement granulés, grands,
déprimés, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax aussi long
que large, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement
tubuleux en avant, avec son bord antérieur largement mais peu sail-
lant, sans lobes oculaires, largement échancré à sa base. — Ecusson
oblong. — Elytres médiocrement convexes, oblongues, parallèles,
largement arrondies en arrière. — Pattes courtes, fortement compri-
mées; cuisses très-larges, surtout les antérieures, oblongo-ovales,
inermes ; jambes assez larges, arquées à leur base, puis droites, tran-
chantes en dehors, avec leur angle terminal externe dentiforme, for-
tement onguiculées au bout; tarses courts, étroits, à articles 1-2 en
cône renversé, celui-là un peu allongé, 3 un peu plus large que 2,
seul spongieux en dessous, 4 assez long, ainsi que ses crochets. —
2° segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du
1% par une suture légèrement arquée ; saillie intercoxale large, paral-
lle, subarrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne;
ses épisternums assez étroits. — Mésosternum plan, en forme de
fourche, — Corps oblong, glabre.
Genre établi sur une espèce (Spencei Waterh.) originaire de l’Aus-
tralie ou de la Nouvelle-Zélande (4), mais plus probablement de ce
dernier pays. On ne peut mieux la comparer qu'à une ULoma de taille
moyenne et de forme parallèle. Comme la plupart des espèces de
te genre, elle est d'un brun marron brillant et couverte partout de
points enfoncés médiocres et superficiels; ses élytres sont forte-
(1) L’exemplaire qui 4 servi à M. Waterhouse, et qu'il a eu l’obligeance de
me communiquer, faisait partie d’une collection dans laquelle se trouvaient
confondus sans ordre des insectes de ces deux puys.
140 CURCULIONIDES.
ment striées-ponctuées, avec les intervalles entre les stries un peu
relevés, comme chez les ULoma en général,
CNEMECOELUS.
Senoexn, Curcul., IV, p. 274.
Rostre du double à peine plus long que la tête, parallèle, déprimé,
arqué et finement caréné en dessus ; ses scrobes commençant dans
son milieu, inférieures et invisibles sur les côtés. — Antennes assez
courtes, médiocrement robustes; scape en cône renversé, atteignant
les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, 3-7 très-courts,
serrés, grossissant peu à peu; massue potite, ovale, faiblement anti-
culée, obtuse au bout. — Yeux médiocres, ovales, transversaux, dé-
primés. — Prothorax aussi long que large, médiocrement convexe,
assez fortement et régulièrement arrondi latéralement, avec son bord
antérieur largement saillant, sinué sur les côtés et sans lobes ocu-
laires, tronqué à sa base; prosternum largement et profondément
canaliculé ; le canal à bords tranchants et limité au niveau du bord
postérieur des hanches de devant par le mésosternum.— Ecusson nul,
— Elytres régulièrement oblongo-ovales, un peu plus larges que le
prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules un peu saillantes
en avant. — Pattes courtes, robustes, comprimées ; cuisses très-fortes,
surtout les antérieures, graduellement en massue, arquées en dessus,
canaliculées en dessous ; jambes larges, tranchantes en dehors, arquées
à leur base, tronquées et onguiculées au bout; tarses courts, subli-
néaires, villeux en dessous, à articles 3 à peine plus large que 2, 4
très-grèle, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal presque
aussi long que 3-4 réunis, soudé au 1°° et séparé de lui par une fine
suture presque droite; saillie intercoxale large, subogivale. — Méta-
sternum très-court; ses épisternums très-étroits. — Mésosternum en
forme de voûte. — Corps oblongo-ovale, glabre,
Genre composé primitivement de deux espèces du Chili : l'une
décrite par Schœnherr sous le nom de puncticollis, l'autre publiée,
depuis, par M. Blanchard, sous celui de eribraticollis (1). Elles sont
très-voisines l’une de l'autre et ressemblent, au premier coup-d’œil,
à des Baumius. Leur livrée est d'un noir profond presque mat, et
toutes deux sont criblées, tant en dessus qu'en dessous, d'assez gros
points enfoncés, avec les élytres striées.
(1) In Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 403, Col. pl. 25, f. 7 a-d. — Ai: :
C. brevis, valdivianus, valparadisiacus, Pbilippi, Stettin. entom. Zeit. 1864,
p. 371.
HYBOMONPHIDES. 14
GRouE V. Hybomorphides.
Antennes insérées loin de la base du rostre; leur scape atteignant
à peine les yeux. — Prothorax tranchant sur les côtés. — Point d’é-
cusson. — Epipleures des élytres horizontales. — Cuisses de forme
normale, — Métasternum extrêmement court; ses épisternums très-
étroits.
Groupe le plus aberrant de tous les Cryptorhynchides. Ses deux
caractères essentiels résident dans la vive arête qui, de chaque côté,
sépare le pronotum des flancs du prothorax, ensuite dans les épipleu-
res des élytres qui forment un repli horizontal très-large et concave
à la partie antérieure de ces organes, puis graduellement rétréci en
arrière. À ces deux particularités il en réunit plusieurs autres qui
ressortiront suflisamment de la formule de l’unique genre qui le
compose.
HYBOMORPHUS.
Saunn, et JukeL, Ann, d. d, Soc. entom, 1855, p. 301.
Tête petite, arrondie; rostre assez long, robuste, cylindrique, un peu
déprimé et à peine arqué; ses scrobes commençant vers son tiers an-
térieur, obliques, rapidement inférieures et évasées en arrière. —
Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au bout; funi-
cule à articles 4 allongé, obconique, 2 de même forme, beaucoup
plus court, 2-7 subarrondis, 7 plus gros; massue médiocre, ovale, arti-
culée. — Yeux fortement granulés, médiocres, subdéprimés, subréni-
formes, transversaux. — Prothorax transversal, régulièrement convexe,
rétréci en avant, arrondi et tranchant sur les côtés, à ouverture anté-
rieure petite et faiblement sinuée sur les côtés, largement et assez
fortement arrondi à sa base; prosternum assez profondément canali-
culé; le canal à bords arrondis, aplani, enfoui et très-rétréci entre
les hanches antérieures. — Elytres convexes, ovales, tranchantes sur
leurs bords latéraux, pas plus larges que le prothorax et largement
échancrées à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes médiocres,
robustes; hanches antérieures très-grosses, brièvement coniques;
cuisses comprimées, graduellement élargies; jambes droites, arron-
dies, aplanies en dehors, dilatées à leur extrémité et brièvement
mucronées; leurs corbeilles transversalement concaves, à peine ca-
verneuses; tarses courts, étroits, imparfaitement spongieux en des-
sous, à articles 1-2 fortement rétrécis à leur base, celui-là plus long
et arqué, 3 suborbiculaire, 4 long, ses crochets médiocres, grèles.
— 2° segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réunis, séparé
du 127 par une suture fortement anguleuse; celui-ci muni au milieu
de son bord postérieur d'un gros tubercule triangulaire et tronqué;
Saillie intercoxale très-large, parallèle, tronquée en avant, — Mésoster-
142 CURCULIONIDES.
num vertical, puis recourbé en arrière, le canal large, à bords épais,
fermé postérieurement. — Corps ovale, glabre.
Le singulier insecte (melanosomus S. et J.) qui constitue l'unique
espèce du genre, est de grande taille et originaire des Nouvelles-
Hébrides (Polynésie). Au premier coup- -d'œil, on le prendrait plutôt
pour un Ténébrionide du genre Enopius que pour un Curculionide.
Il est en entier d'un noir peu brillant, finement pointillé sur le pro-
thorax, et ses élytres présentent pour toute sculpture quelques vagues
sillons mal limités. J'ai sous les yeux les deux sexes : la femelle a le
rostre plus long que le mâle, mais, pour le surplus, lui ressemble
complétement.
TRIBU LXIIL.
ZXGOPIDES.
Tête globuleuse ou obtusément conique, découverte et plus ou
moins saillante; rostre plus ou moins long, de forme variable, mais
jamais en entier cylindrique, le plus souvent déprimé, avec sa base
élargie et carénée en dessus; ses scrobos gagnant rapidement sa face
inférieure et visibles en avant seulement sur les côtés, — Antennes
au moins médiocres, leur funicule de sept, rarement de six arti-
cles. — Yeux très-finement granulés, complétement découverts quand
le rostre est au repos, occupant le plus souvent la majeure partie de
la tête et contigus ou faiblement séparés sur le front. — Prothorax
coupé carrément ou sinué en avant, rarement muni de faibles lobes
oculaires; prosternum le plus souvent canaliculé. — Un écusson
(AracaNopus excepté). — Elytres recouvrant ou non le pygidium. —
Hanches antérieures grosses, subglobuleuses, saillantes; jambes on-
guiculées au bout; les deux 1°" articles des tarses en général non ou
imparfaitement spongieux en dessous (1); crochets simples. — Les
trois segments intermédiaires de l'abdomen souvent arqués à leurs
extrémités, de longueur relative variable; saillie intercoxale large,
parallèle et tronquée en avant (Crarosomus excepté). — Epimères
mésothoraciques parfois ascendantes ou subascendantes. — Corps de
forme variable.
Parmi les nombreux genres que Schœnherr a compris dans ses
Cryptorhynehides, il en est un certain nombre qui se font remarquer
par leurs yeux en entier découverts, même lorsque le rostre est complé-
tement contracté, fait d'autant plus digne d'attention que ces organes
sont toujours très-grands. Il tient d'abord à ce que la tête, qui est plus
ou moins saillante, ne peut pas rentrer dans l’intérieur du prothorax
qui l'embrasse étroitement, puis à ce que le bord antérieur de ce der-
(1) Les exceptions à cet égard sont très-peu nombreuses et ne s’observent
que chez quelques Crarosomus ct Pinanus, ainsi que chez les ArACHNorus.
ZYGOPIDES. 143
nier ne présente jamais le moindre vestige de saillie en avant ; la règle
générale est même qu'il soit plus ou moins sinué. Ce caractère, qui
donne à ces insectes une physionomie particulière, ne permet pas de
les réunir aux Cryptorhynchides chez lesquels les yeux, quelles que
soient leurs dimensions, sont toujours, sauf chez les seuls PSEPHOLAX,
au moins en partie recouverts par le prothorax. D'un autre côté, leur
rostre affecte deux formes différentes qui indiquent deux types dis-
tincts : chez les uns il est grêle ot parfaitement cylindrique, chez les
autres, sauf dans trois cas seulement indiqués plus bas, il est dé-
primé, avec sa base élargie et carénée en dessus. Les premiers cons-
tituent la Tribu des Isorhynchides qu’on trouvera plus loin, les se-
conds la Tribu actuelle.
Sous tous les autres rapports, les Zygopides varient beaucoup, ainsi
qu'on peut le voir par la formule qui précède. Quelques-uns d’entre
eux forment même une exception réelle dans la Phalange actuelle
par la grandeur de leurs épimères mésothoraciques qui sont cepen-
dant en général plutôt subascendantes qu’ascendantes. Leur canal ros-
tral est également sujet à disparaître complétement ou à être rem-
placé par une simple excavation; quand il existe, il présente des
modifications analogues à celles qu'il présente chez les Cryptorhyn-
chides. Schænherr, partant à tort de ce caractère, a disséminé ces
insectes dans les diverses sections établies par lui dans les Cryptorhyn-
chides. IL a même compris un de leurs genres (SPHADASMUS) dans ses
Baridiides.
La Tribu est complétement étrangère à l'Europe et n’est richement
représentée que dans les régions intertropicales de l'Amérique du
Sud. Cette partie du globe est la vraie métropole du groupe. Les es-
pèces de l’ancien continent sont bien moins nombreuses, plus ou
moins aberrantes, et rendent convenable de diviser la Tribu en deux
sections reconnaissables aux caractères suivants :
Episternums mélathoraciques larges, parallèles, interposés entre les
hanches postérieures et les élytres; prosternum tou-
jours canaliculé. - il
— étroits, laissant Les hanches postérieures entrer en con-
tact avec les élytres, rarement larges et interposés
entre ces dernières, mais alors le prosternum non ca-
naliculé, Il
Section I. Episternums métathoraciques plus ou moins larges, parallèles et
s’interposant entre les hanches postérieures et les élytres. — Prosternum tou-
jours canaliculé.
Les espèces de cette section sont exclusivement américaines (1) et
(1) Quelques espèces de l'ancien continent ont été comprises dans les Cor-
TURUS, mais, jusqu’à preuve du contraire, il y a lieu de douter qu’elles appar-
licnnent à ce genre.
a
144 ; CURCULIONIDES.
peuvent être regardées comme étant les Zygopides typiques. Leurs
caractères sont, en effet, plus constants que ceux des espèces de l'an-
cien continent qui constituent la section suivante. Ainsi, jamais ici le
rostre ne perd complétement sa forme normale; il est toujours visi-
blement élargi et caréné en dessus à sa base. Le canal rostral est
parfois (quelques Zvcors) assez superficiel, mais dans aucun cas il
n'est converti en une simple excavation. L'écusson est toujours pré-
sent. D'un autre côté, c'est ici que les épimères mésothoraciques s'a-
grandissent assez souvent et deviennent plus ou moins ascendantes,
ce qui ne se voit jamais dans la section suivante.
Un grand nombre de ces insectes, appartenant aux genrés Prazu-
AUS, Zycops et Corrurus, ont, pendant la vie, des allures singulières
dont j'ai été mille fois témoin à Cayenne et au Brésil. Ils se tiennent
exclusivement sur le tronc des arbres et habituellement immobiles,
À l'approche du danger, ils tournent en courant avec rapidité autour
de l'arbre et, quand on va les saisir, se laissent brusquement tomber,
comme s'ils étaient morts. Mais au lieu d'atteindre le sol, ils pren-
nent leur vol, au milieu de leur chute, et regagnent leur point de
départ. Il est problable que ces habitudes ne sont pas étrangères à
quelques-unes des espèces de l’ancien continent.
Ces insectes peuvent se diviser d’après les mêmes bases que les
Cryptorhynchides, c’est-à-dire d'après la structure de leur canal ros-
tral : comme il se présente dans trois conditions différentes, il y a lieu
de les répartir dans trois groupes.
1. Canal rostral formé par le prosternum el le mésosternum.
Mésosternum en forme de gouttière ouverte en arrière. PrAzuRIDES.
= — de fer à cheval. LÉCHRIOPIDES,
Il. Canal rostral formé par le prosternum seul. ZYcoripEs vraIs.
GROUSE Ï. Piaszurides,
Prosternum fortement canaliculé, — Mésosternum horizontal, en
forme de gouttière ouverte en arrière. — Cuisses en massue, non
carénées sur leur face externe; les postérieures ne dépassant pas ou
que très-peu l'abdomen.
La forme du mésosternum qui existe ici n'a pas, rigoureusement
parlant, d’analogue chez les Cryptorhynchides. Le rostre se loge dans
la gouttière qu'il constitue, mais comme rien ne l’arrête en arrière,
il s'étend plus ou moins loin sur le métasternum, sans que ce der-
nier présente aucun vestige d'excavation pour le recevoir. C'est éga-
lement ici que se trouve la seule exception qui existe dans la Tribu
à la forme de la saillie intercoxale de l'abdomen : de rectangu-
laire qu’elle est ordinairement, elle est devenue ogivale chez les Cra-
TOSOMUS.
PIAZURIDES, 145
Ce groupe contient les plus grands Zygopides connus. Des trois
genres suivants qui le constituent, les deux premiers ont conservé un
facies de Cryptorhynchides et peuvent être considérés comme faisant
le passage entre ces derniers et le reste de la Tribu.
I. Saillie intercoxale de l'abdomen ogivale : Cratosomus.
II. —— —— quadrangulaire.
Epimères mésothoraciques petites : Pinarus.
—— grandes, subascendantes : Piasurus.
CRATOSOMUS.
Souoenu, Curcul. Disp. meth., p. 278 (1).
Rostre au moins médiocre, robuste, tantôt déprimé, large, subpa-
rallèle et droit, tantôt arqué, élargi et caréné en dessus, au moins à
sa base, souvent difforme chez les mâles; ses scrobes commençant
dans son milieu ou en decà, obliques. — Antennes médiocres, assez
robustes; cape en massue au bout, n’atteignant pas à beaucoup près
les yeux; funieule à articles 4-4 noueux au bout, allongés, de gran-
deur relative variable, 5-7 très-courts, arrondis ou subturbinés; mas-
sue assez forte, ovale, articulée, obtuse au bout. — Yeux grands, en
général assez convexes, plus ou moins rapprochés et souvent subcon-
tigus sur le front. — Prothorax transversal ou non, de forme varia-
ble, en général déprimé en dessus et arrondi ou anguleux sur les
côtés, toujours rétréci et tronqué en avant, médiocrement bisinué
à sa base. — Ecusson assez grand, allongé, arrondi ou acuminé
en arrière. — Elytres oblongo-ovales, subcylindriques ou large-
ment naviculaires, souvent isolément mucronées à leur extrémité,
débordant plus ou moins le prothorax à leur base, avec les épaules
calleuses, anguleuses ou épineuses. — Pattes assez longues, robustes;
cuisses en massue, finement dentées en dessous; jambes comprimées,
arquées à leur base, plus ou moins flexueuses, fortement onguicu-
lées au bout et munies d'un faisceau de poils sur leur angle interne;
tarses assez longs, médiocrement larges, à articles 1 en général assez
allongé, grêle et arqué à sa base, souvent, ainsi que 2, imparfaitement
Spongieux en dessous, 4 long, ainsi que ses crochets. — Pygidium
plus où moins visible en dessous, le plus souvent vertical et caréné
Sur la ligue médiane, abdomen non aplani à sa base; ses segments in-
termédiaires rectilignes en arrière, le 2° plus long que chacun des
deux suivants, séparé du 1% par une suture arquée; saillie intercoxale
large, ogivale. — Métasternum de longueur médiocre, — Epimères
mésothoraciques non ascendantes. — Corps de forme variable, inégal
chez la plupart, plusou moins pubescent, ou finement écailleux.
Ces insectes sont universellement regardés comme faisant partie
(1) Syn. Gonçus, Schœæmh. ibid, p. 279; olim.
Coléoptères. Tome VII. 10
446 GURCULIONIDES. . :
des Cryptorhynchides les plus normaux, mais la réalité est qu’ils pos-
sèdent tous les traits essentiels de l'organisation des Zygopides, à l'ex-
ception d'un seul, la forme de la saillie intercoxale de leur abdo-
men. Ils ressemblent de très-près aux Prazurus de forme convexe (1),
et la structure de leur mésosternum montre qu’en effet ils appartien-
nent au même groupe. Seulement leur forme générale est beaucoup
plus variée, et la taille de la plupart d’entre eux est gigantesque, C0M-
parativement à celle de ces derniers. 3
Schænherr en avait, dans l’origine, séparé, sous le nom de GorGus,
les espèces dont les yeux sont contigus sur le front; mais comme entre
elles et les espèces chez qui ces organes sont.presque latéraux on trouve
tous les passages, il a, depuis, supprimé ce genre et s’est contenté
de répartir ces inseotes en deux sections, selon que le rostre est droit
et plan, où arqué et caréné en dessus (2). La seconde de ces sections
- est beaucoup plus nombreuse que la première, et chez la plupart de ses
espèces, les mâles ont le rostre armé de deux cornes arquées et aiguës.
Ce beau genre, dont plus de cinquante espèces sont déjà décrites (3),
est répandu dans toutes les parties chaudes de l'Amérique, princi-
palement dans la Guyane. Au sud, il ne paraît pas dépasser le Brésil
méridional et, au nord, le Mexique.
PINARUS.
Scuoœenu. Curcul. Disp. meth., p. 307.
Rostre allongé, robuste; ses scrobes commençant un peu en deçà
de son milieu. — Antennes grêles, médiocres; scape en massue au
bout, restant loin des yeux; funicule à articles À court, obconique,
9-3 très-allongés, surtout celui-là, 4-7 courts, subturbinés; massue
(1) Comparez, par exemple, le Cratosomus scaber F. et espèces voisines avec
les Piazurus costatopunctatus, succivus, stipitosus, etc. La ressemblance entre
ces insectes est frappante et porte non-seulement sur la forme générale, mais
encore sur la sculpture des élytres, la courte saillie qui les termine et même
les couleurs.
(2) Ces deux sections ne reposent pas seulement sur le rostre. Lorsque ce
dernier est droit, le mésosternum est court, plus ou moins incliné, pareil, en
un mot, à celui des Piazunus et des Pinarus. Pour peu, au contraire, que le
rostre soit arqué et caréné en dessus, le mésosternum devient horizontal et ex-
trémement long. Je ne crois pas, néanmoins, qu’il y ait là matière à convertir
ces sections en genres distincts.
(3) Sthœnherr (Cureul. VII, 1, p. 294) en mentionne 42, Aj.: C. Lafontii,
Colombie; Corbyi, Maragnan; flavofasciatus, Brésil ; fasciatopurctatus, Bo-
Jivia; dentirostris, auritus, Brésil; Buquelii, Bison, setosus, Cayenne ; Lher-
minieri, Colombie; Guérin-Ménov. et Ghevrol, Icon. d Regn. anim.; Ins. p. 165.
— scapularis, cancellatus, Ericks. in Schomb. Guyana, IE, p. 569; Guyane
anglaise. — gemmatus, 3. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. 1858,
p. 79; Mexique (Tampico).
PIAZURIDES. 147
assez forte, oblongo-ovale, obtuse au bout. — Yeux un peu plus petits
que dans les genres suivants, en triangle curviligne, plus ou moins,
mais jamais fortement séparés. — Prothorax transversal, subparallèle.
sur les côtés, brusquement rétréci et tronqué en avant, muni de
lobes oculaires larges et très-faibles. — Ecusson Oblongo-ovale.— Ely-
tres en carré plus ou moinslong, assez convexes, planes sur le disque,
tronquées obliquement à leur extrémité qui est épineuse, notable-
ment plus larges que Je prothorax et sinuées à leur base, avec les
épaules anguleuses. — Pattes médiocres et robustes; cuisses en mas-
sue, les antérieures faiblement, les postérieures fortement et triangu-
lairement dentées; celles-ci tantôt un peu plus courtes, tantôt un peu
plus longues que l'abdomen; tarses assez longs, à articles 1-2 étroits,
rarement (spiculum) spongieux, 4 long et grèle. — Pygidium visible
seulement chez les mâles, petit, en triangle curviligne et transversal ;
lestrois segments intermédiaires de l'abdomen tantôt non ou à peine,
tantôt distinctement anguleux à leurs extrémités (1); les deux 44 non
aplanis ni soudés ensemble. — Métasternum de longueur moyenne. —
Mésosternum transversal, ses angles antérieurs plus ou moins saillants ;
épimères mésothoraciques petites, non ascendantes. — Corps très-
inégal, subquadrangulaire en arrière, écailleux.
Avec tous les caractères essentiels des Zygopides ces insectes en
ont, comme les Crarosomus, complétement perdu le facies et parais-
sent, au premier coup-d'œil, appartenir aux Cryptorhynchides. Il en
existe, à ma connaissance, cinq espèces dans les collections, mais dont
une seule (spiculum Germ.) est décrite en ce moment. Elle est beau-
coup plus grande que les autres, de forme plus allongée et couverte
partout en dessus d’aspérités, de crêtes et de tubercules qui rendent
ses téguments très-inégaux; des écailles d'un gris, blanchâtre, qui se
convertissent en poils sur le rostre et les pattes, là revêtent unifor-
mément. Les autres espèces possèdent une sculpture et une livrée
analogues. Le genre est propre à l'Amérique du Sud et répandu de-
puis le Brésil méridional en Colombie.
“
PIAZURUS.
ScnoENx. Curcul,, IV, p. 651 (2).
Rostre médiocrement robuste, empiétant plus ou moins sur le
(1) Chez le spiculum, type du genre, et chez une espèce inédite que j’ai sous
les yeux, il n’y a aucune trace que ces segments soient anguleux; ils le sont,
au contraire, très-distinctement chez une troisième, également inédite, qui fait
partie de ma collection. Leur longueur relative varie; chez le Spiculum, dont
la forme générale est assez allongée, le 26 est plus long que le 3e et le 4e pris
ensemble; il est plus court qu'eux chez les deux autres espèces dont il vient
d’être question.
(2) Syn. Prazonus, Schænh. Cureul, Disp. meth. p: 303; olim.
148 CURCULIONIDES.
métasternum; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes
médiocres, très-grêles; scape en massue au bout, restant à une assez
_grande distance des yeux; funicule à articles { médiocre, obconique,
2-3 très-allongés, tantôt (par ex. phlesus) égaux, tantôt (la plupart
des espèces) celui-là le plus long, 4-1 très-courts, turbinés ou
subarrondis; massue ovale, articulée. — Yeux très-grands, occu-
pant la majeure partie de la tète, contigus ou faiblement séparés. —
Prothorax transversal ou non, régulièrement conique, faiblement
sillonné le long de son bord antérieur, coupé carrément en avant,
plus ou moins bisinué à sa base, — Ecusson ovale ou en triangle
curviligne. — Elytres courtes, tantôt (phlesus, bispinosus, etc.) planes
et triangulaires, tantôt (obesus, defector, etc.) plus ou moins COnvexes
et brièvement ovales, notablement plus larges que le prothorax et
sinuées à leur base, avec les épaules calleuses ou subanguleuses. —
Pattes médiocres et robustes; cuisses fortement en massue, munies
d'une dent petite aux quatre antérieures, grande et triangulaire aux
postérieures; celles-ci atteignant l'extrémité de l'abdomen; jambes
comprimées, les postérieures arquées ou flexueuses, toutes forte-
ment onguiculées en griffe au bout; tarses des Prvanus. — Pygidium
parfois un peu à découvert. — Les deux 1° segments abdominaux
plus ou moins aplanis (1), parfois fovéolés; le 2° et les deux suivants
légèrement anguleux à leurs extrémités. — Métasternum court. —
Mésosternum au plus médiocrement allongé; ses épimères grandes,
subascendantes. — Corps de forme variable, reyètu d’un enduit
très-fin.
Ceux de ces insectes qui sont de forme rhomboïdale ressemblent
de près aux Coprurus, les autres ont un facies qui leur est propre
daus la Tribu, mais qui ressemble cependant beaucoup, ainsi que je
J'ai dit plus haut, à celui de quelques CRATosomus. Tous se rappro-
chent des Zycors par la nature de l'enduit qui les revèt et les cou-
leurs qui composent leur livrée. Chez le plus grand nombre d’entre
eux on remarque à la base de chaque élytre, dans le voisinage de
l'écusson, un assez gros tubercule obtus, et les intervalles entre les
stries des élytres présentent souvent de petits tubercules espacés ou
de faibles crêtes allongées.
Le genre est riche en espèces (2) et exclusivement confiné dans
l'Amérique du Sud.
(1) Chez toutes les espèces de forme déprimée et rhomboïdale, ces segments
sont aussi plans que chez les Zvcops et les Goprurus, et en même temps plus
ou moins soudés entre eux. À mesure que le corps devient plus convexe et les
élytres plus ovalaires, ils perdent cette forme et finissent par ne pas différer
de ce qu'ils sont chez les Pinanus et les CRATOSOMUS, Mais par uue sorte de com-
pensation, ils sont alors assez souvent excavés dans leur milieu,
(2) Aux 31 décrites par Schænherr (Cureul. VI, 2, p. 110), aj.: C. varipes,
balistes, Erichs. Archiv, 1847, L, p.135; Pérou.
l
LÉCHRIOPIDES. 149
GRouPE II. Léchriopides.
Prosternum fortement canaliculé. — Mésosternum horizontal, en
forme de fer à cheval, fermant le canal rostral en arrière. — Cuisses
jinéaires, carénées sur leur face externe; les postérieures dépassant ou
non l'abdomen.
Ce groupe, dans lequel se reproduit la forme du prosternum pro-
pre à une partie des Cryptorhynchides vrais, méritait, à ce titre,
d'être séparé du précédent, mesure qui est, en outre, justifiée par la
structure des cuisses. 11 ne comprend que le genre suivant.
LECHRIOPS.
Scuoenn. Curcul. Disp. meth., p. 306.
Rostre médiocre, assez robuste, élargi à sa base et à son extrémité,
faiblement caréné en dessus, arqué; ses scrobes commençant dans
son milieu. — Antennes médianes, courtes, peu robustes; scape assez
fortement en massue au bout; funieule à articles 1-2 allongés,
celui-là beaucoup plus gros, parfois plus long, obconique, 3-4 courts,
cylindriques, égaux, 5-7 très-courts, transversaux; massue assez
petite, ovale, articulée, — Yeux subcontigus en arrière, rétrécis,
acuminés et séparés en avant. — Prothorax transversal, légèrement
arrondi sur les côtés, rétréci et tronqué en avant, bisinué à sa base,
avec son lobe médian court et aigu; canal prosternal profond, nette-
ment limité. — Ecusson ponctiforme. — Elytres courtes, planes, gra-
duellement rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax
et fortement échancrées à leur base, avec les épaules obtusément
calleuses. — Pattes assez longues; cuisses finement dentées en des-
sous; jambes droites; tarses courts, à articles { obconique, allongé,
2 très-court, 3 large, 4 médiocre, ses crochets petits. — Pygidium
recouvert; les trois segments intermédiaires de l'abdomen médiocre-
ment ou à peine auguleux à leurs extrémités ; saillie intercoxale
extrêmement large, tronquée en avant. — Métasternum assez court. —
Epimères mésothoraciques médiocres, non ascendantes. — Corps
brièvement rhomboïdal, finement pubescent.
Le hasard à fait que Schœnherr wa connu qu'une très-petite et
insignifiante espèce (1) du genre, d'un noir uniforme et chéz laquelle,
par suite de sa petite taille, les caractères génériques, notaniment ceux
empruntés aux antennes, se sont affaiblis; ses cuisses postérieures
ne dépassent pas non plus l'abdomen. J'en connais deux autres,
beaucoup plus grandes, ornées des plus vives couleurs et dont les
(1) L. sciurus, Schœnb. Cureul. IV, p. 259.
150 CURCULIONIDES.
cuisses en question sont sensiblement plus longues que les élytres;
ainsi que la précédente, elles sont-du Brésil. :
Ces insectes ont tout-à-fait le facies des Coprunus. Cette analogie
n’a pas échappé à Schœænherr, mais la forme de leur canal rostral l'a
engagé à les placer dans la première cohorte de ses Cryptorhyn-
chides,
GROUPE II. Zygopides vrais.
Prosternum plus ou moins canaliculé.—Mésostérnum lamelliforme,
vertical où incliné en arrière, ne prenant aucune part à la formation
du canal rostral. — Cuisses linéaires, carénées! sur leur face externe
(HemiGasTER excepté), dépassant ou non l'abdomen.
Ces insectes correspondent par conséquent aux Ithyporides de la
Tribu précédente. Ils sont américains comme les précédents, plu-
sieurs espèces de l'ancien continent qu'on leur a associées apparte-
nant, ainsi qu’on le verra plus bas, aux Synmérides. Les genres qu'ils
constituent sont au nombre de cinq, parmi lesquels un est nouveau,
I. Pygidium découvert; abdomen non ou faiblement retroussé en arrière.
Corps cylindrique; mésosterpum plan en avant : Zygops.
— déprimé; — concave — : Pellophorus.
II, Pygidium recouvert ou à peine visible ; abdomen fortement retroussé en
arrière.
a Rostre normal; abdomen obliquement retroussé en arrière.
Funicule antennaire à art. 1 court, 2 très-long : Copturus.
—— 1-2 égaux : Timorus.
aa Rostre faiblement élargi à sa base, cylindrique en avant; abdomen
verticalement retroussé en arrière : Hemigaster.
ZXGOPS.
Sonoenu. Curcul. Disp. meth., p. 300.
Rostre de forme normale, en général médiocrement robuste, attei-
gnant au moins le métasternum ; ses serobes commençant dans son
miliéu où un peu en deçà. — Antennes assez longues et très-grêles ;
scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule à
articles, 4 médiocre, obconique, 2-3 très-allongés, celui-là trois fois
plus long que 1, 4-7 courts, subturbinés; massue assez grêle, oblongo-
ovale, articulée. — Yeux ovales, médiocrement convexes, acuminés
inférieurement, contigus ou faiblement séparés. — Prothorax de
longueur variable, suboylindrique ou obconique, muni d’un sillon Je
long de son bord antérieur, tantôt profondément, tantôt légèrement
bisinué à sa base ; prosternum étroitement et superficiellement cana-
liculé en avant des hanches antérieures, les bords du canal plus ou
ZXGOPIDES VRAIS. 154
moins carénés. — Ecusson assez grand, de forme très-variable, —=
Elytres subeylindriques ou cylindrico-ovales, largement et isolément
arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées
ou isolément saillantes à leur base, avec les épaules nulles, — Pattes
longues, les postérieures plus que les autres; hanches antérieures
faiblement séparées; cuisses munies d’une fine carène sur leur face
externe ; les postérieures dépassant plus ou moins l'abdomen, toutes
munies en dessous de une à trois dents; jambes comprimées, souvent
bisinuées en dedans, onguiculées en griffe au bout; tarses médiocres,
à articles 1-2 triangulaires, celui-là allongé, 3 bilobé, 4 médiocre;
ainsi que ses crochets. — Pygidium en entier découvert, vertical ;
abdomen aplani à sa base, non ou faiblement retroussé en arrière; ses
trois segments intermédiaires non ou légèrement arqués à leur extré-
mité, le 2° aussi long que les deux suivants réunis; saillie inter-
coxale très-large, quadrangulaire. — Métasternum allongé, aplani.
— Saillie mésosternale large, tantôt lamelliforme et verticale ou in-
clinée en arrière, tantôt verticale, puis brusquement recourbée en
arrière, non concave en avant; épimères mésothoraciques grandes,
subascendantes.— Corps cylindrique, plus rarement cylindrico-ovale,
très-finement écailleux ou pubescent.
Ces insectes sont plus homogènes que ceux des deux genres sui-
vants (1), leur forme cylindrique restant toujours visible et aucun
d'entre eux n'ayant une tendance à prendre la forme rhomboïdale.
Leurs couleurs variées, mais presque toujours doucement nuancées
et ayant un aspect velouté, leur donnent un facies particulier ; d’un
autre côté, elles rendent souvent leurs espèces difficiles à détermi-
ner. Ils sont nombreux et, à part un très-petit nombre qui ha-
bitent le Mexique, sont confinés dans l'Amérique du Sud intertropi-
cale (2).
PELTOPHORUS.
Scuoenx. Cuwrcul., VII, 2, p. 452 (3).
Rostre pareil à celui des Zycops. — Funicule antennaire à articles
1-3 allongés, 2 un peu plus long que les deux autres; massue assez
(1) Parmi les nombreuses espèces que j'ai vues, il n’y en à qu’une seule inés
dite, de Cayenne, et dont je possède moi-même un exemplaire, qui doive former
ua genre nouveau. À tous les caractères du genre et à une forme parfaitement
cylindrique, elle réunit un rostre court, très-large, surtout à sa base et presque
droit, Sous le rapport de la livrée, elle rivalise avec les plus belles espèces du
genre.
(2) Aux 28 espèces décrites par Schœnherr (Cureul. VIE, 2, p. 88), aj. Z.
hieroglyphicus, seutulatus, albicollis, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 134; Pérou...
(3) Le nom de Pecrornonus avait déjà été employé près de dix aus aupara-
vant par M. Burmeister (Handb. d. Entom. I, p. 393), avec la désinence fémi-
nine, pour un genre d'Hémiptères.
152 CURCULIONIDES.
forte, ovale, obtuse au bout. — Yeux des Zycops. — Prothorax trans-
versal ou non, légèrement rétréci et brièvement tubuleux en avant,
avec son bord antérieur largement sinué et précédé d’un sillon pa-
rallèle assez distinct, légèrement bisinué à sa base ; prosternum pro-
fondément canaliculé, les bords du canal tranchants. — Ecusson
assez grand, transversal. — Elytres planes sur le disque, en carré
allongé, légèrement arrondies sur les côtés et chacune largement
à leur extrémité, à peine plus larges que le prothorax et sinuées
à leur base, avec les épaules arrondies.— Pattes médiocres, robustes;
cuisses carénées en dehors ; les quatre antérieures munies d'une très-
petite, les postérieures d’une très-forte dent ; celles-ci atteignant l'ex-
trémité de l'abdomen sans le dépasser. — Pygidium en entier dé-
couvert, vertical, caréné sur la ligne médiane; abdomen continuant
le niveau du métasternum, aplani à sa base. — Métasternum de
longueur moyenne, aplani. — Mésosternum vertical, lamelliforme,
transversal, concave en avant. — Corps subdéprimé en dessus, sub-
parallèle.
Schœænherr à fondé ce genre sur un insecte du Mexique qu'il a
nommé polymitus ; il y en a dans les collections une seconde es-
pèce (4) du même pays qui en est très-voisine. Outre leur forme gé-
nérale, toutes deux ont une livrée particulière qui consiste supérieu-
rement en taches blanches plus ou moins nombreuses sur un fond
noir; le dessous du corps est blanc et dénudé par places.
Le genre se distingue aisément du précédent par la structure de
son funicule antennaire, la surface plus continue que présentent
le métasternum et l'abdomen, enfin la forme de sa saillie méso-
sternale.
COPTURUS.
SCHoEnx. Curcul., IV, p. 623 (2).
Rostre des Zycors, mais en général plus étroit et atteignant au
moins le bord antérieur du métasternum qui présente souvent une
dépression où se loge son extrémité. — Antennes des mêmes, avec le
4° article du funicule allongé, souvent plus grand que le 3°, — Yeux
des mêmes. — Prothorax transversal, conique, formant parfois (par
ex. subulipennis) un angle avec les élytres, muni le long de son bord
antérieur d'un sillon transversal en général peu marqué et parfois
obsolète, plus ou moins fortement bisinué à sa base ; prosternum
fortement et nettement canaliculé. — Ecusson petit, variable. —
Elytres planes, triangulaires ou ovales, en général courtes, parfois
(par ex. subulipennis) épineuses à leur extrémité, recouvrant, ou très-
(1) Elle est inscrite dans quelques collections de Paris sous lo nom de Pia-
zurus leucomelas.
(2) Syn. Corronus, Schœnh. Cureul. Disp. meth. p. 302 ; olim.
ZYGOPIDES VRAIS. 153
peu s'en faut, le pygidium, un peu plus larges que le prothorax et
échanerées à leur base, avec les épaules obtusément saillantes. —
Pattes de longueur variable, plus ou moins grèles; cuisses carénées
en dehors, dépassant tantôt fortement, tantôt à peine ou pas du tout
l'abdomen, finement dentées ou inermes en dessous, souvent munies
à leur sommet d'une ou deux épines aiguës ; jambes et tarses des
ZxGors. — Abdomen ayant son 14 segment seul aplani, obliquement
retroussé à partir du 2°; celui-ci et les deux suivants plus ou moins
anguleux à leurs extrémités, ayant les mêmes proportions relatives
que chez les Zxcops ; saillie intercoxale encore plus large que chez
ces derniers, quadrangulaire. — Métasternum de longueur médiocre,
un peu aplani ou légèrement convexe. — Saillie mésosternale lamel-
liforme, large, verticale, quadrangulaire (1); épimères mésothora-
ciques médiocrement larges, subascendantes ou non. — Corps très-
épais, rhomboïdal.
Ce genre est le plus riche en espèces (2), mais le moins homogène
du groupe actuel, et il a besoin d'être revu et de subir une épura-
tion (3). Il sera surtout nécessaire de voir si les espèces de l'ancien
continent qu'on y a introduites, peuvent y rester (4). Pour ce qui me
concerne, je n’y comprends que des espèces américaines.
Ces insectes sont, pour la plupart, plus petits que les ZyGors et leur
livrée a quelque analogie avec celle de ces derniers, surtout sur le
prothorax, mais celle des élytres est beaucoup plus variée. Leur forme
générale est sujette à s’altérer, tout en restant toujours distinctement
rhomboïdale. Ils sont répandus en Amérique depuis le sud du Brésil
jusque dans les parties moyennes des Etats-Unis.
(1) Chez quelques espèces (par ex. lamella) , Son bord libre est plus ou moins
échancré pour recevoir le rostre, et, dans ce cas, ce dernier s’étend plus loin
sur le métasternum que chez le commun des autres espèces où le bord en ques-
tion est entier.
(2) Schœænherr (Cureul. 2, p.97) en décrit 37 auxquelles on n’a ajouté que
les suivantes : C, coryphœus, lanio, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 435; Pérou.—
Les collections en contiennent un grand nombre de nouvelles.
(3) Mème parmi les espèces américaines, il y à des formes singulièrement
aberrantes, mais dont les plus saillantes sont inédites et dont je ne puis, dès
lors, rien dire. Parmi celles qui sont décrites, il me parait difficile de laisser
dans le genre le maculatus de Schœænherr ei quelques autres petites espèces
dont les cuisses postérieures, plus robustes que de coutume, sont si courtes
qu’elles ne dépassent pas le bord postérieur du 2e segment abdominal.
(4) I y en a plusieurs d’inédites dans les collections, provenant de Ceylan
et des diverses iles des archipels indiens. Deux seulement sont décrites : le Zy-
90pS Boisduvalii (Boisduv. Faun. d. l'Océan. I, p. 439) de la Nouvelle-Guinée,
Gt le Copturus rufinesus de Java, publié par M. Bohemann (Voy. d. l'Eugén.;
Col. p. 146). Toutes celles que j'ai vues, avec le facies propre au genre actuel,
ont les hanches antérieures contiguës, le prosternum non canaliculé, des an-
154 CURCULIONIDES, -
TIMORUS.
Sonoëxu. Qurcul., LV, p. 680.
Rostre normal, assez long et robuste.—Antennes médiocres, assez r0=
bustes; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux; massue
oblongo-ovale, obtuse au bout; son 1# article allongé, en cône renversé.
—Yeux un peu séparés. —Prothorax redressé, formant avec les élytres
un angle obtus, subtransversal, conique, tronqué en avant et pourvu de
lobes oculaires anguleux et bien distincts, assez fortement bisinué à sa
base; prosternum des Coprurus.— Ecusson suborbiculaire.— Elytres
courtes, planes le long dela suture, légèrement rétrécies en arrière, et
isolément anguleuses à l'angle sutural, un peu plus larges que le pro-
thorax et sinuées à leur base, avec les épaules calleuses.— Pattes mé-
diocres et robustes ; euisses faiblement carénées en dehors, fortement
dentées en dessous ; les postérieures dépassant un peu le 2° segment
abdominal ; tarses assez larges. — Abdomen et mésosternum des Cop-
runus. — Corps épais, quadrangulaire en arrière.
Genre voisin des Coprurus, dont il ne diffère guère que par lo
funicule et la massue des antennes autrement faite, le redressement
plus prononcé du prothorax et les lobes oculaires dont il est pourvu,
les pattes plus courtes et plus robustes, enfin la forme carrée de l'ar-
rière-corps. Il ne comprend qu’une espèce (suturalis Schh.) du Brésil,
de taille moyenne, variée nuageusement de brun et de gris, et sau-
poudrée de petites écailles blanches ; son prothorax est caréné sur la
ligne médiane et ses élytres présentent des côtes interrompues. Dans
les collections où cet insecte existe, on le trouve ordinairement ass0-
cié aux Coprurus (1).
HEMIGASTER.
Rostre médiocre, grêle, un peu élargi et légèrement caréné en des-
sus à sa base, subeylindrique dans le reste de son étendue; ses serobes
commençant à peu de distance de sa base. — Antennes assez courtes,
grêles ; scape graduellement en massue, restant à une grande distance
des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, égaux, celui-là un peu plus
gros, 3-4 encore assez longs, inépaux, 5-7 très-courts; massue faible,
tonnes fort différentes de celles des Corrunus américains et les cuisses plus où
moins pédonculées à leur base. J'ai fait précédemment (tome VI, p. 516, note)
allusion à ces espèces et ai dit qu’elles devaient rentrer dans le groupe des
Ambatides, dont elles possèdent en effet les caractères essentiels. Cette assor-
tion est naturellement subordonnée à la question de savoir si l’on conservera
les vastes groupes des Synmérides et des Apostasimérides. Dans la négative,
ces insectes devront être reportés dans la Tribu actuelle.
(1) M. Chevrolat m'a communiqué, sous le nom de Lepidodus personatus,
un insecte du Brésil qui constitue une seconde et très-distincte espèce du genre.
ZXGOPIDES VRAIS. 155
oblongo-ovale, son 4° article en cône allongé. — Yeux grands, sub-
contigus. — Prothorax beaucoup plus large que long, transversale-
ment convexe, fortement arrondi sur les côtés, brièvement tubuleux
et tronqué en avant, obliquement et sinueusement coupé de chaque
côté de sa base, avec son lobe médian assez large. — Ecusson enfoncé,
irrégulièrement rhomboïdal. — Elytres très-planes, plus larges que
longues (prises ensemble), légèrement arrondies sur les côtés, tron-
quées en arrière, un peu plus larges que le prothorax et profondément
échancrées à leur base, avec les épaules obliquement arrondies. —
Pattes médiocres; cuisses comprimées, linéaires, inermes, non caré-
nées sur leur face externe, les postérieures un peu plus courtes que
l'abdomen; jambes assez faibles, subarrondies, droites, brièvement
onguiculées au hout, avec un faisceau de poils sur leur angle interne.
— Les deux 1% segments abdominaux très-convexes, soudés, séparés
par une fine suture arquée, le 12 seul horizontal, le 2e vertical, ainsi
que les suivants, plus long que 3-4 réunis, anguleux à ses extrémités
et embrassant le 3°, celui-ci et les deux suivants séparés par de pro-
fondes sutures ; pygidium indistinct; saillie intercoxale large, subver-
ticale, arrondie en arrière. — Métasternum court, convexe ; ses épi-
sternums très-larges. — Epimères mésothoraciques médiocres, non
ascendanies.— Corps excessivement épais, cubique en arrière, glabre.
Les caractères insolites de ce genre m'ont paru dignes d’être pu-
bliés, afin de faire connaître une forme de Zygopides à laquelle ne
ressemble aucune de celles décrites jusqu'ici. Au premier coup-d'œil,
on serait tenté de croire qu'il appartient à la Tribu des Ceutorhyn-
chides, mais ses yeux, son rostre déprimé à sa base, et la structure de
ses antennes font bientôt reconnaître qu'il fait partie de celle-ci. La
forme extraordinaire de son abdomen qui est divisé en deux parties,
l'une horizontale, l'autre verticale, n’est qu'une exagération de ce
qui existe chez la plupart des genres de ce groupe et surtout chez les
Tinonus.
L'unique espèce (1) du genre surpasse, sous le rapport de la taille,
les plus grands Coprurus. Elle habite la province de Minas Geraes au
Brésil et m'a été communiquée par M. Jekel.
Secrion II. Episternums métathoraciques étroits, laissant les hanches posté-
rieures entrer en contact avec les élytres ou arriver très-près d'elles, rarement
pareils à ccux qui existent dans la section précédente, mais alors le funicule
antennaire de six articles et le prosternum non canaliculé.
Ainsi que je l'ai dit plus haut, cette section comprend tous les
(1) H. cubicus. Obseure ferrugineus, subtus dilutior ac dense punctatus, ro3-
tro sublævi, prothorace subtiliter rugoso, medio argute carinato, elytris circa
Scülellum arcuatim impressis, profunde striatis, striis impunvtatis, interstitiis
planis, rugoso-punetatis. Long. (vostr, exclus.) 6 mill.; lat. elytr. 4 mill, Hab.
Brasilià, provine. Minarum. :
156 CURCULIONIDES.
Zygopides connus de l'ancien continent. Aucun d'entre eux ne res-
semble à ceux de l'Amérique, sous le rapport du facies, et il y à même,
à ce point de vue, une grande diversité entre eux, mais tous possè-
dent les caractères essentiels de la Tribu. La forme du rostre s'altère
seulement chez les Mecopus mâles, les AracaNopus et une espèce de
Sywprezopus, genre dont les autres espèces ont cet organe à l'état
normal. Une exception plus fréquente se remarque dans la forme du
prosternum. Il n'y a pas moins de quatre genres chez lesquels il est
privé de canal rostral, sa surface étant simplement plus ou moins
excavée ou plane; mais ce caractère ne joue qu'un rôle secondaire
parmi ceux de la Tribu. Le pygidium est presque toujours recouvert
par les élytres, mais, comme chez les espèces américaines, les seg-
ments intermédiaires de l'abdomen sont tantôt coupés carrément en
arrière, tantôt arqués à leur extrémité. Du reste, l'organisation de
ces insectes est si variée que, pour l'exprimer convenablement, j'ai
dû les répartir dans cinq groupes.
Ils sont répandus en Afrique, aux Indes orientales, surtout dans
leurs archipels, et dans les parties occidentales de la Polynésie. Aux
genres dans lesquels Schœnherr a réparti ceux qu'il a connus, plu-
sieurs ont été ajoutés récemment par M. Gerstæcker, mais que mal-
heureusement je n'ai pas vus.
I. Prosternum non canaliculé, excavé ou plan.
a Funicule antennaire de 6 articles. Mécorines.
aa —— de7 —
Rostre quadrangulaire à sa base; écusson nul. ARACHNOPIDES.
— normal; un écusson. SPHADASMIDES.
Il. Prosternum canaliculé.
Le canal entamant le métasternum. ConYssOPIDES.
— effacé en arrière des hanches antér. SYMPIÉZOPIDES.
GRouPE I. Mécopides.
Funicule antennaire de six articles. — Prosternum non canaliculé.
— Episternums métathoraciques plus ou moins larges, parallèles,
interposés entre les hanches postérieures et les élytres.
Par suite de la forme de leurs épisternums métathoraciques, ces
insectes font le passage eutre les Zygopides américains et ceux de la
section actuelle. Ils sont propres aux Indes orientales et constituent
deux genres, dont l'un (MEcopus) est connu depuis longtemps; l'autre
est nouveau. Tous deux sont remarquables par la composition de leur
funicule antennaire et l'allongement du 1 article de la massue de
ces organes.
1. Segments 2-4 de l'abdomen arqués à leurs extrémités : Mecopus.
IT, —— rectilignes en arrière : Macrobamon.
MÉCOPIDES. 157
MECOPUS.
(Dauw.) Senoënu. Curcul. Disp. meth., p. 304.
Mâles : Rostre de la longueur des deux tiers du corps, peu robuste,
droit, puis paraboliquement arqué, subquadrangulaire à sa base, dé-
primé en avant; ses scrobes commençant vers son cinquième anté-
rieur, finissant avant son milieu. — Antennes notablement plus
courtes que le rostre, assez grêles ; scape en massue allongée au bout,
restant à une très-grande distance des yeux; funicule à articles 1
médiocre, obconique, 2 du double plus long, 3-6 plus courts que 1,
subégaux; massue grèle; son 4° article très-long, en cône renversé,
les autres formant un petit cône spongieux et aigu. — Yeux convexes,
contigus, occupant toute la partie antérieure de la tête. — Prothorax
transversal, peu convexe et parfois tuberculeux en dessus, parallèle
sur les côtés, puis arrondi et brièvement tubuleux en avant, avec son
bord antérieur sinué dans son milieu, fortement bisinué à sa base,
avec son lobe médian large et subtronqué; prosternum longitudina-
lement excavé, armé de deux longues épines aiguës et redressées au
bout. — Ecusson assez grand, oblong ou en carré allongé. — Elytres
planes, graduellement rétrécies et isolément arrondies au bout, à
peine plus larges que le prothorax et subrectilignes à leur base, avec
les épaules subrectangulaires, — Pattes très-longues et grêles, les
antérieures beaucoup plus grandes que les autres; hanches de la
même paire faiblement séparées; cuisses sublinéaires, les postérieures
dépassant fortement l'abdomen, toutes munies en dessous d’une très-
petite dent; jambes subarrondies, droites, onguiculées en griffe à
leur extrémité; tarses presque aussi longs qu'elles, à articles 4 très-
long, subeylindrique, 2 triangulaire, plus long que 3, ceiui-ei bilobé,
4 médiocre; ses crochets assez grands. — 2° segment abdominal aussi
long que les deux suivants réunis, tous trois assez fortement arqués
à leurs extrémités; saillie intercoxale large, parallèle, allongée, ar-
rondie en avant. — Métasternum assez long. — Saillie mésosternale
très-large, inclinée, tronquée en arrière. — Corps oblong, écail-
leux.
Femelles : Rostre notablement plus court, un peu élargi et caréné
en dessus à sa base. — Antennes dépassant le bord postérieur des
yeux. — Prosternum inerme, — Pattes plus courtes dans toutes leurs
parties; les antérieures à peine plus longues que les postérieures;
celles-ci dépassant également l'abdomen.
Ces insectes sont répandus depuis le Bengale jusque dans les îles
occidentales de la Polynésie. Leur livrée à beaucoup d’analogie avec
celles des Zygopides vrais; seulement les écailles auxquelles elle doit
ses couleurs sont en général plus grandes que chez ces derniers. On
158 CURCULIONIDES.
n'en a encore décrit qu'un petit nombre d'espèces (1), et il y en aau
moins autant d'inédites dans les collections.
MACROBAMON.
Rostre assez long, arqué, épaissi, élargi et caréné en dessus à sa
base, déprimé et un peu élargi en avant; ses scrobes commençant
vers son tiers antérieur. — Antennes médiocres, grêles; scape légè-
rement arqué, brusquement en massue au bout, restant à une grande
distance des yeux; funicule à articles 1 allongé, obconique, 2 presque
du double plus long, cylindrique, 3-5 très-courts, 6 plus long et plus
gros, subeontigu à la massue. — Yeux très-grands, subcontigus dans
leur 1noitié inférieure, séparés par un intervalle oblong dans leur
moitié supérieure. — Prothorax subtransversal, légèrement et peu à
peu rétréci, puis brièvement tubuleux et tronqué en avant, faible-
ment bisinué à sa base. — Ecusson subquadrangulaire. — Elytres
brièvement ovalaires, convexes en arrière de leur milieu, pas plus
larges que le prothorax et légèrement échancrées en triangle à leur
base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes assez longues; les
quatre cuisses antérieures graduellement en massue, les postérieures
longuement pédonoulées, puis en massue au bout, dépassant assez
fortement l'abdomen, toutes dentées en dessous ; jambes comprimées,
les quatre antérieures droites, les postérieures flexueuses; toutes for-
tement onguiculées en griffe; tarses médiocres, à articles 4 allongé,
rétréci et arqué à sa base, 4 assez long; ses crochets médiocres, —
Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux, rectilignes
en arrière, séparés du 4% par une suture droite; saillie intercoxale
très-large, parallèle, arrondie en avant, — Métasternum de longueur
moyenne. — Saillie mésosternale large, inclinée, un peu rétrécie et
tronquée en arrière. — Corps ovalaire, écailleux.
J'ai reçu de mon savant ami, M. C. A. Dohrn, sous les noms géné-
rique et spécifique que je lui ai conservés, le remarquable insecte (2)
(1) Schœnherr (Cureul. VIE, 2, p. 119) n’on a vu que quatre : (Audineti
Schb., Java; Dispinosus Weber, Sumatra, Bornéo, ete.; trilineatus Guérin-
Ménev., Nouvelle-Guinée ; Hopei Schh., Bengale). Les Rhynchænus sphœærops,
vulneratus et evolans de Wiedemann appartiennent certainement au genre,
comme il le pense. — Aj.: Rhynch. doryphorus, Quoy et Gaim. Voy. d. l'Ura-
nie; Entom. pl. 82, f. 9, 10; Nouvelle-Guinée (érilineatus?). — Mec. annulipes,
Blanch. Voy. au Pôle Sud; Entom, p. 253, pl. 14, f. 14; Timor.
Il y «à Ceylan quelques petites espèces inédites qui, au premier coup-d’œil,
paraissent appartenir au genre, mais leur rostre parfaitement cylindrique et
leur funicule antennaire de sept articles montrent qu'elles lui sont étrangères.
(2) M. periergus. Alter, opacus, sublus cum pedibus (genubus tarsisque ex-
ceptis) dense ochraceo-squamosus; prothorace confertim scrobiculato, elytris
striato-punctatis, punctis quadratis, interstitiis convexis, asperatis ; illo vittis
ARACHNOPIDES. 159
de Ceylan qui constitue le type de ce genre. Les caractères exposés
plus haut, et qu'il possède en commun avec les Mecopus qui précèdent,
montrent qu'il appartient au même groupe que ces derniers dont il
s'éloigne beaucoup sous d’autres rapports, en particulier sous celui
du facies qui tient à la fois de celui des Aracaopus et de celui des
Coryssorus. Je ne suis pas certain du sexe de l’exemplaire que j'ai
sous les yeux; il se pourrait bien que ce fût une femelle.
GROUPE II. Arachnopides.
Funicule antennaire de sept articles. — Prosternum sans aucun
vestige d’excavation. — Episternums métathoraciques étroits, forte-
ment rétrécis et très-aigus en arrière, laissant les élytres entrer en
contact avec les hanches postérieures; celles-ci globuleuses, excessi-
vement séparées.
À ces caractères, on pourrait en ajouter beaucoup d'autres qui font
de ce groupe le plus aberrant de tous ceux des Zygopides étrangers
à l'Amérique. Ce sont la forme du rostre qui, de même que chez les
Mecopus mâles, n’est pas à l’état normal; la présence de lobes ocu-
laires assez saillants; l'absence de l’écusson; la surface presque con-
tinue que forment le prosternum, le mésosternum et le métasternum;
la forte séparation qui existe entre les hanches de toutes les paires
de pattes et qui est portée au point, chez les postérieures, qu’elles
sont, pour ainsi dire, logées dans un sinus des élytres; la brièveté du
métasternum, etc. Aussi ai-je hésité si je ne ferais pas de ces insectes
une tribu distincte; mais, tout bien considéré, je crois qu'il vaut
mieux les regarder comme des Zygopides plus fortement modifiés
que de coutume.
Le groupe ne comprend que le genre suivant qui est resté inconnu
en nature à Schœænherr; mais cette fois, bien servi par son instinct
scientifique, il l'avait placé immédiatement à côté des Mecopus.
ARACHNOPUS.
Guérin-Méney. Voy. d. 1. Coqg.; Entom., p. 127 (1).
Rostre assez long et médiocrement robuste, sabquadrangulaire à sa
base, un peu dilaté au niveau des antennes, déprimé en avant; ses
tribus longitudinalibus, his fasciis duabus transversis arcuatis (altera prope basin
altera pone medium) suturaque antice et postice ochraceo-squamosis. Long.
(rostr. exclns.) 8 mill. Hab. insul. Taprobana.
(1) Syn. Anacnnogas, Boisduv. Faun. d. l'Océan. IL, p. 435; M. Boisduval a
changé le nom imposé primitivement au genre, parce qu'il y avait déjà un
genre de Curculionides que Megerle avait appelé AracaNiIPus; mais ce nom
étant complétement oublié, il n’y avait, en réalité, pas de double emploi.
160 CURCULIONIDES,
scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, évasées en arrière
et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes assez longues,
médiocrement robustes ; scape brusquement renflé au bout, n’attei-
gnant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2
allongés, celui-ci un peu plus long, 3-6 courts, subégaux, 7 plus long
et un peu plus épais, contigu à la massue; celle-ci faible, oblorgo-
ovale, articulée, acuminée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales,
transversaux, médiocrement séparés sur le front. — Prothorax plus
long que large, subparallèle sur les côtés, brusquement et brièvement
rétréci en avant, avec son bord antérieur tronqué et muni de lobes
oculaires très-larges et ciliés, tronqué à sa base; prosternum très-long
en avant des hanches antérieures, légèrement échancré en avant, large
et interrompu entre ces dernières. — Ecusson nul. — Elytres à peine
plus longues que le prothorax, ovalaires, sinuées au niveau des han-
ches postérieures, fortement rétrécies et conjointement acuminées en
arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. —
Pattes très-longues et robustes ; toutes les hanches globuleuses ; cuisses
sublinéaires, aplanies et finement dentées en dessous; les postérieures
dépassant très-longuement l'abdomen; jambes droites, triquètres,
tranchantes sur leur bord externe, onguiculées au bout; tarses mé-
diocres, larges, densément spongieux en dessous, à articles 4 en
triangle allongé, 2 trapéziforme, 3 transversal, étroitement fendu,
4 médiocre; ses crochets assez grands. — 2° segment abdominal soudé
avec le 4% et séparé de lui par une fine suture fortement arquée,
plus long que 3-4 réunis, arqué à ses extrémités, ainsi que ces der-
niers; saillie intercoxale excessivement large, tronquée en avant. —
Mésosternum largement échancré en arc sur son bord antérieur. —
Corps ovoïdo-elliptique, très-plan en dessous, partiellement pubescent.
Deux espèces de ce genre remarquable sont décrites en ce moment,
L'une (1), qui en forme le type, m'est inconnue et paraît s'éloigner à
quelques égards de l’autre (2) qui a été publiée par M. Boisduval, et
d’après laquelle a été rédigée la formule générique qui précède. Gette
dernière passe généralement pour ètre le Rhynchænus gaxella d'Oli-
vier, mais plus que probablement à tort (3). Elle est de taille un peu
(1) À. striga, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 128; Atlas, Ins. pl. 6, f. 5. Selon
M. Guérin-Méneville, cet insecte aurait les antennes instrées près du sommet
du rostre, les yeux médiocres, le prothorax régulièrement conique et faible-
ment sillonné en dessous. Pour le surplus, il serait parfaitement conforme à la
formule que je donne du genre, de sorte que, tenant compte des différences
spécifiques et sexuelles, il n’y a pas, jusqu’à examen fait sur la nature, de mo-
tifs suffisants pour le regarder comme génériquement distinct de l'espèce dé-
crite par M. Boisduval.
(2) À. gazella, Boisduv, loc. cit. p, 436 ; figuré Ans, pl. 7, £. 22, sous le nom
d’Archarias à pieds longs.
(3) La description et la figure que donne Olivier (Entom. V, 83, p. 175,
SPHADASMIDES. 461
au-dessus de la moyenne, d’un noir mat, et ornée sur le prothorax de
trois raies blanches, étroites, dont les deux latérales se continuent
jusqu'à l'extrémité des élytres, la médiane est remplacée par deux
raies qui longent la suture à peu de distance ; les cuisses et les jambes
sont munies, sur leur bord interne, de deux franges latérales de poils
blancs, plus longs sur les secondes. Le prothorax est finement poin-
tillé, et les élytres présentent quelques vagues sillons dont les inter-
valles sont couverts d'aspérités. Cet insecte, très-rare dans les collec-
tions, est originaire de la Nouvelle-Guinée, ainsi que l'espèce décrite
par M. Guérin-Méneville.
GROUPE III. Sphadasmides.
Funicule antennaire de sept articles. — Prosternum largement ex-
cavé, parfois subcanaliculé. — Episternums métathoraciques étroits,
rétrécis en arrière, laissant les hanches postérieures entrer presque
en contact avec les élytres.
Ce groupe est le dernier où le prosternum n’est pas fortement et
nettement canaliculé. Avec lui également commencent les Zygopides
africains qui forment aussi les deux groupes suivants. Il ne comprend
que le geure Spnanasmus que Schœnherr avait placé parmi ses Bari-
diides.
Genre incertæ sedis : Panoptes.
SPHADASMUS.
Scnoenu. Curcul., VIII, 2, p. 290 (1).
Rostre pas plus long que le prothorax, assez robuste, un peu épaissi,
. élargi et caréné en dessus à sa base, déprimé dans le reste de sa lon-
gueur; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes mé-
diocres, peu robustes; scape en massue au bout, restant à une grande
distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, noueux au bout,
celui-là le plus long, 3-7 courts, subturbinés, subégaux ; massue ovale
ou oblongo-ovale, articulée, à article 1 plus ou moins allongé. — Yeux
pl. 22, f. 303) de son RAaynchœnus gasella, prouvent qu’il avait sous les yeux
un insecte beaucoup plus petit, plus court, plus convexe, et d’une livrée autre
que celui auquel M. Boisduval à imposé le même nom. Toutes deux s’appli-
quent parfaitement à un insecte des îles Arrou que jai reçu en communica-
tion de M. C. A. Dohrn, et que je regarde comme étant sans aucun doute l’es-
pèce qu’a connue Olivier, Mais cet insecte est un Cryptorhynchide vrai qui doit
rentrer dans le genre TraGorus de Schœnherr. Celui de M. Boisduval peut par
conséquent conserver le nom de gasella, mais en supprimant la citation d'Olivier.
(1) Syn. Gyrrowow, Schœnh. Cureul. IL, p. 819; Meigen ayant déjà établi un
genre Cyrrowa parmi les Diptères, Schœnherr à cru devoir imposer un nou-
veau nom à celui-ci.
Coléoptères. Tomo VII. il
462 CURCULIONIDES.
très-grands, faiblement séparés dans leur partie inférieure. — Pro-
thorax transversal, convexe, légèrement arrondi sur les côtés, plus où
moins longuement et peu à peu rétréci et tronqué en avant, médiocre-
ment bisinué à sa base; prosternum tantôt (par ex. camelus) assez large,
tantôt (par ex. fallax) étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson
variable. — Elytres courtes, convexes dans leur milieu, déprimées à
leur base, ovales, laissant plus ou moins le pygidium à découvert, pas
plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base,
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, comprimées; cuisses
presque graduellement en massue, dentées en dessous, carénées dans
toute leur longueur sur leur face externe; les postérieures dépassant
un peu l'abdomen; jambes tranchantes en dehors, droites, parfois
(camelus) flexueuses, fortement onguiculées au bout; tarses longs, à
articles 1-2 étroits, celui-là très-allongé, 4 assez long, ainsi que ses
crochets, — 2° segment abdominal un peu plus grand que chacun des
suivants, rectiligne en arrière ainsi qu'eux, séparé du 1 par une
suture légèrement arquée; saillie intercoxale très-large, parallèle,
tronquée en avant. — Métasternum court. — Saillie mésosternale en
carré transversal, un peu inclinée. — Corps ovale, finement écailleux.
Ce genre est propre à l'Afrique australe. Ses espèces, peu nom-
breuses (1), sont au plus de taille moyenne pour la Tribu actuelle, et
leur livrée modeste n'offre rien de remarquable. L'une d'elles (ca-
melus), la plus grande du genre, se distingue entre toutes par une
forte saillie comprimée dont elle est munie sur le prothorax, et dont
ses congénères, sauf le carinicollis, n’offrent aucun vestige.
Note.
L'absence complète du canal rostral, réunie à l'habitat du genre
suivant, rend probable qu'il appartient au même groupe que les
SPHADASMUS.
PANOPTES.
GensTæcx. Sleltin. entom. Zeit., 1860, p. 385.
Rostre aussi long que la tête et le prothorax réunis, fortement ar-
qué, plus haut que large à sa base, puis graduellement déprimé; ses
scrobes commençant un peu au-delà de son milieu. —- Scape des an-
tennes long, très-grèle, fortement et obliquement en massue à son
extrémité; funieule d’un tiers plus long que lui, à articles 4 très-
noueux au bout, 2 linéaire, aussi long que les trois suivants réunis,
8-4 légèrement allongés, 5-7 courts; massue oblongo-ovale; ses deux
4e articles grands. — Yeux contigus, occupant toute la partie anté-
rieure de la tête. — Prothorax au moins aussi long que large, légè-
rement arrondi sur les côtés, graduellement rétréci et tronqué en
(1) Schænherr (Cureul. loc. cit. p.291) en mentionne quatre : S. camelus,
setifer, carinicolis, incalidus. On n’en a pas publié depuis, que je sache.
CORYSSOPIDES. 163
avant, muni à sa base d'un lobe médian; prosternum oblique, non
canaliculé. — Ecusson en carré allongé. — Elytres en cœur allongé,
planes, impressionnées à leur base et le long de la suture, avec leurs
épipleures verticales. — Hanches antérieures contiguës; cuisses en
massue au-delà de leur milieu, les antérieures triangulairement élar-
gies en dessous dans ce point, toutes armées d’une dent aiguë ; jambes
grèles, légèrement arquées, fortement onguiculées en griffe à leur
extrémité; tarses grêles, à articles 1-2 arrondis, grossissant un peu à
leur extrémité, celui-là de moitié plus long, 3 transversalement cor-
diforme, seul spongieux en dessous; crochets libres, aigus. — Les
deux 1°"* segments abdominaux soudés ensemble, les deux suivants
tès-courts, le dernier demi-circulaire. — Métasternum et le 4 seg-
ment abdominal présentant trois dépressions : une médiane très-grande
et légèrement concave, deux latérales obliques, séparées de la pré-
cédente par une carène. —Mésosternum transversal, subvertical, ac-
colé au métasternum.— Corps allongé, rhomboïdal, déprimé en dessus.
D'après cette formule, l’unique espèce (notatus) du genre doit res-
sembler complétement à un Coprurus de forme allongée. Sa livrée,
à en juger par la description qu'en donne M. Gerstæcker, a la plus
grande analogie avec celle de ces derniers. Elle est petite et originaire
de Madagascar.
GROUPE IV. Coryssopides.
Funicule antennaire de sept articles. — Prosternum profondément
canaliculé ; le canal entamant fortement le métasternum. — Epister-
nums métathoraciques étroits, acuminés en arrière, laissant les han-
ches postérieures entrer en contact avec les élytres.
Cette forme du canal rostral est la même que celle qui existe chez
les Cryptorhynchides du groupe des Sophrorhinides. Elle ne se re-
trouvera plus que dans un très-petit nombre de genres appartenant
aux Tribus suivantes, tels que, par exemple, les Raannocerus et les
Coëropes. Le genre suivant est le seul, à moi connu en nature, qui
rentre dans le groupe.
Genres incertæ sedis : Strabus, Tetragonops.
CORYSSOPUS.
Scnoenn. Curcul. Disp. meth., p.303.
Rostre allongé, médiocrement robuste, élargi et caréné en dessus à
sa base, légèrement et peu à peu élargi à son extrémité ; ses scrobes
commençant dans son milieu.—Antennes assez longues, grèles; scape
brusquement en massue au bout, restant à une assez grande distance
des yeux; funicule à articles obconiques, décroissant graduellement :
{plus gros et un peu plus court que 2; massue assez grêle, à article 4
164 ŒURCULIONIDES.
en cône allongé, les autres très-courts.—Yeux très-grands, subcontigus
en dessus.—Prothorax transversal, régulièrement et fortement rétréci
en avant, largement sinué sur son bord antérieur, coupé presque car-
rément à sa base, avec un lobe médian médiocrement large et tronqué
en arrière. —Ecusson en carré long.—Elytres courtes, convexes, forte-
ment rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et légère-
ment échancrées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes
assez longues ; cuisses comprimées, graduellement en massue, biden-
tées en dessous, Les postérieures dépassant assez fortement l'abdomen;
jambes droites, faiblement bisinuées en dedans ; tarses assez longs, à
articles 4-2 allongés, obconiques, celui-là beaucoup plus long, 3 peu
élargi, 4 assez long; ses crochets petits. —2° segment abdominal for-
tement arqué à ses extrémités, pas plus long que chacun des deux
suivants, séparé du 4% par une suture droite ; saillie intercoxale très-
large, tronquée en ayant.— Corps brièvement ovalaire, convexe, pu-
bescent en partie.
Schæœnherr, après n'avoir fait de ce genre qu'un sous-genre des Zy-
cops, a fini (1) par le séparer fortement de ces insectes et le reporter
dans sa première Tribu des Cryptorhynchides. Sa première opinion
était la meilleure, l'unique espèce (heæasticus Schh.) qui le compose
possédant tous les caractères essentiels de la Tribu actuelle.
Cet insecte, originaire du Sénégal, est de taille moyenne, d’un
rouge sanguin foncé, avec des bandes longitudinales formées par des
poils de couleur jaune, bandes entières sur le prothorax, abrégées ou
interrompues sur les élytres.
Note.
Le genre suivant appartient au groupe actuel par la forme de son
canal rostral; mais il reste à savoir s’il a quelques-uns de ses seg-
ments abdominaux arqués à leurs extrémités et comment se compor-
tent ses hanches postérieures relativement aux élytres.
STRABUS.
Gensræcx. Stettin. entom. Zeit., 1860, p. 380.
Rostre aussi long que la tête et le prothorax réunis, élargi et caréné
en dessus à sa base, muni dans son milieu de deux dépressions obli-
ques réunies par une carène transversale, déprimé et élargi à son
extrémité. — Antennes insérées un peu en deçà du milieu du rostre ;
scape à peine à moitié aussi long que le funicule, grêle, légèrement
en massue ; funicule à articles 4-2 allongés, égaux, celui-là épaissi
au bout, celui-ci linéaire, 3-4 de moitié plus courts, égaux, 5-7 gra-
duellement plus courts et plus épais; massue allongée, oblongo-ovale,
à article 4 plus long que les suivants réunis, ceux-ci très-courts et
(1) Curcul, IV, p. 261.
CORYSSOPIDES. 165
obliquement tronqués. — Yeux très-grands, arrondis, continuant la
courbe de la tête, contigus sur le front dans leur moitié antérieure.—
Prothorax transversal, conique, arrondi sur les côtés, fortement échan-
cré en avant, coupé carrément en arrière, avec un lobe médian étroit et
aigu; son canal rostral prolongé jusque sur le métasternum, et s’y
dilatant en une fossette ovale, nettement limitée.—Ecusson ovale, en-
châssé entre les élytres à leur base. — Celles-ci à peine aussi longues
que la tête et le prothorax réunis, obtusément cordiformes, de la lar-
geur du prothorax à leur base, un peu convexes dans leur moitié an-
térieure, fortement déclives en arrière.— Cuisses antérieures et posté-
rieures un peu plus longues que les intermédiaires; toutes droites, un
peu comprimées, munies en dessous, de chaque côté, d'une petite dent
médiane aiguë, avec la moitié de l’espace entre ces dents et leur extré-
mité canaliculée pour la réception des jambes; celles-ci de la longueur
des 2/3 des cuisses, légèrement arquées, munies à leur extrémité ex-
terne d’une saillie robuste, médiocrement aiguë, près de laquelle sont
deux pinceaux divergents de longs poils; tarses à articles 1-2 à peine
aplanis en dessous, velus supérieurement et inférieurement, celui-là
plus obconique et du double plus long que celui-ci, 3 faiblement
élargi, brièvement cordiforme ; crochets simples, très-arqués. — Py-
gidium très-petit, triangulaire. — Les trois segments intermédiaires
de l’abdomen très-courts, enfoncés, le 5° trois fois aussi long, obtusé-
ment triangulaire. — Corps ovalaire, convexe, faiblement écailleux.
L'espèce (melaleucus) de Madagascar, qui forme le type du genre,
a,selon M. Gerstæcker, le facies d'un BazaniNus et la taille des grandes
espèces de ces derniers. Elle est élégamment ornée, comme le Bal. ma-
dagascariensis, de nombreuses taches d’un beau blanc sur un fond noir.
Quant au genre suivant, il ne peut entrer dans aucun des quatre
groupes qui précèdent et, d’après la structure de son canal rostral,
doit en former un à part, entre les Sympiézopides et les Corysso-
pides. La formule suivante est empruntée partie à celle qu’en a donné
M. Gerstæcker, partie à sa description de l’espèce.
TETRAGONOPS.
Gensræck. Monatsber. d. Berlin. Acad., 1855, p. 85.
Rostre presque aussi long que le prothorax, déprimé. — Anterines
médianes; scape court, n'atteignant pas la tête ; funicule à articles
4-5 allongés, 4 beaucoup plus gros que les autres, 6-7 courts ; mas-
sue ovale, subacuminée.—Yeux frontaux, subquadrangulaires, plans,
presque contigus à la base du rostre.— Prothorax transversal, rétréci
en avant, avec son bord antérieur fortement échancré, légèrement
arrondi sur les côtés; son canal rostral nettement limité et terminé
entre les hanches intermédiaires. — Ecusson distinct. — Elytres con-
vexes, à peine plus larges que le prothorax à leur base, rapidement
106 CURCULIONIPES.
rétrécies en arrière. — Pattes semblables à celles des SPHADASMUS,
avec la dent des cuisses plus forte et les jambes munies en dehors,
près de leur articulation avec les cuisses, d’une saillie dentiforme. —
Corps ovale.
Parmi ces caractères, la forme insolite des yeux est surtout remar-
quable. Le genre a été fondé sur un petit insecte (1) des environs de
Tetté sur le Zambèze, noir, varié de blanc, de roux et de testacé,
et muni sur le prothorax de deux fascicules de poils de cette der-
nière nuance : l’un antérieur, l’autre postérieur; un autre, de cou-
leur brune, se voit sur chaque élytre, dans le voisinage de l’écusson.
GROUPE V. Sympiétopides,
Funicule antennaire de sept articles. — Prosternum profondément
canaliculé ; le canal effacé en arrière des hanches antérieures. —
Episternums étroits, laissant les hanches postérieures entrer en con-
tact avec les élytres.
Ce groupe représente ici le dernier groupe des Zygopides améri-
cains et celui des Ithyporides parmi les Cryptorhynchides. Il aurait
dû par conséquent être placé en tête de la section actuelle, mais la
ressemblance de ses espèces avec celles placées au premier rang de
la Tribu des Isorhynchides, m'ont engagé à terminer celle-ci par elles,
Toutes rentrent dans le genre suivant.
SYMPIEZOPUS.
Seoënx. Curcul. IV, p. 707.
Rostre plus ou moins allongé, assez robuste, arqué, tantôt (par ex.
ebeninus) subquadrangulaire, tantôt (par ex. cinctus) élargi à sa base,
.déprimé dans le reste de son étendue ; ses scrobes commençant dans
son milieu. — Antennes médiocres, peu robustes; scape en massue
au bout, restant loin des yeux; funicule à articles 1-4 allongés, noueux
au bout, 4 le plus grand, 5-7 courts, obconiques ; massue ovale, arti-
culée, obtuse au bout. — Yeux déprimés, tantôt très-grands et arron-
dis (par ex. ebeninus), tantôt (par ex. cinctus) beaucoup plus petits et
ovales, toujours contigus ou très-rapprochés sur le front. —Prothorax
transversal ou non, tantôt régulièrement conique, tantôt convexe et
brusquement rétréci antérieurement, tronqué en avant, faiblement bi-
sinué à sa base.—Elytres assez ou peu convexes, peu à peu et fortement
rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et faiblement
échancrées à leur base, avec les épaules nulles.—Pattes assez courtes,
contractiles, comprimées; cuisses presque graduellement en massue,
carénées sur leur face externe le long de leur bord inférieur, inermes,
ou tantôt toutes, tantôt les postérieures seulement, dentées en dessous;
(1) T. fascicularis, Gerstæck. loc. cit, et in Peters, Reise n. Mozamb.; En-
tom. p. 316, pl. 18, £. 15.
TACHYGONIDES. 167
jambes droites, onguiculées au bout; tarses assez courts et assez
étroits, graduellement élargis, spongieux en dessous, à article 4 mé-
diocre ; ses crochets petits. — 2° segment abdominal plus court que
les deux suivants réunis, coupé carrément en arrière ainsi qu'eux,
séparé du 4° par une suture droite ou un peu arquée; saillie inter-
coxale très-large, parallèle, tronquée en avant.—Métasternum court.
_ Saillie mésosternale en carré transversal, verticale. — Corps ellip-
tique ou ovalaire, partiellement pubescent.
Insectes propres à l'Afrique, où ils sont répandus depuis le Gabon
à Natal et au Cap. Les espèces décrites par Schænbherr sont de petite
taille et au nombre de trois (1); celles publiées depuis sont plus
grandes. Toutes ont pour livrée des mouchetures ou un petit nombre
de taches ou de bandes transversales dont la couleur varie du blanc
grisätre au jaune plus ou moins vif.
Comme on le voit par la formule qui précède, elles diffèrent assez
sous le rapport du rostre, des yeux et de la forme générale. Peut-
être, quand on en connaîtra un plus grand nombre, le genre devra-
t-il être divisé.
TRIBU LXIVY.
TACHYGONIDES.
Rostre très-court, assez robuste, déprimé ; ses scrobes basilaires,
latérales, fovéiformes. — Antennes presque droites, basilaires, très-
courtes; leur funicule de 7 articles, leur massue grosse.—Yeux situés
sur le front, subcontigus.—Prosternum très-court, fortement échancré
en avant, un peu concave, assez large entre les hanches antérieures.
— Un écusson. — Elytres laissant un peu le pygidium à découvert.
— Pattes antérieures et intermédiaires courtes, les postérieures très-
allongées; hanches antérieures brièvement coniques, saillantes, les
autres globuleuses, les intermédiaires fortement, les postérieures ex-
cessivement séparées ; jambes onguiculées en griffe à leur extrémité;
crochets des tarses appendiculés. — Les deux 1°'* segments abdomi-
naux très-grands, soudés ensemble, le 2° arqué à ses extrémités et
embrassant le 3°, celui-ci et le 4° excessivement courts. — Métaster-
num très-court, ses épisternums assez larges. — Corps subtransversa-
lement rhomboïdal.
Parmi les formes singulières que contient la Famille, il en est peu
qui soient aussi aberrantes que les Tacavconus. Par leur rostre et
(1) S. aciculatus, puuper, Caffrerie; cinctus, Gap; Schœnh. loc. cit. p. 708.
— Aj.: $S. marmoratus, ebeninus, J. Thoms. Archiv. entom. li, p. 140; Ga-
bon. Le second à été décrit d’après des exemplaires dénudés ; à l'état frais, il
est presque uniformément revêtu de poils blancs peu serrés qui laissent voir la
couleur des téguments.
EE
168 : CURCULIONIDES.
leurs antennes, ces insectes touchent de près les CAMAROTUS, tandis
que par leurs yeux, la longueur de leurs pattes postérieures, la gran-
deur de leurs deux 1°"* segments abdominaux, leur forme générale, ils
sont évidemment voisins des Coprurus de la tribu des Zygopides. Pour
derniers traits d'analogie, leur patrie est la même que celle de ces
derniers, et leurs allures sont également singulières. Ils me paraissent
par conséquent n’être que des Zygopides trop aberrants pour prendre
place parmi ceux-ci, mais qui ne peuvent en être éloignés.
Par suite de la forme de leurs antennes, Schænherr les avait pla-
cés dans sa division des Orthocères et dans son groupe des Ramphi-
des, en les comparant en même temps aux ORCHESTES ; mais, ce qu'il
ignorait, la faculté saltatoire qui existe dans ce dernier genre, comme
chez les Rampaus, leur est étrangère. M. Jekel (1), en proposant de
les placer à côté des CEUTORAYNCHUS, a eu principalement en vue leur
forme générale. Mais les CEuroRHYNCHUS ont des épimères fortement
ascendantes qui n’existent pas ici, et leurs autres caractères sont très-
différents.
Un genre remarquable (DivornopaLa) et propre aux Indes orien-
tales, qui a été publié dans ces derniers temps par M. Pascoe, doit
plus que probablement prendre place ici.
TACHYGONUS.
(Des.) Scuoenu. Curcul., I, p. 311 (2).
Tête saillante, obconique: rostre à peine plus long qu'elle, médio-
crement arqué. — Antennes un peu plus longues que le rostre ; scape
court, obconique ; funicule à articles 4 aussi long et aussi gros que
le scape, 2-7 extrémement courts et serrés ; massue forte, aussi lon-
gue que le funicule, oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez grands,
ovales, peu convexes, verticaux, contigus ou subcontigus.— Prothorax
fortement transversal, rétréci, brièvement tubuleux et tronqué en
avant, arrondi sur les côtés, assez fortement bisinué à sa base. —
Ecusson petit, variable, — Elytres amples, déprimées, brièvement
cordiformes, beaucoup plus larges que le prothorax et échancrées à
leur base, avec les épaules fortement arrondies. — Cuisses antérieures
et intermédiaires sublinéaires, comprimées, échancrées en dessous
près de leur sommet; jambes comprimées, arquées ; cuisses posté-
rieures graduellement en massue, plus ou moins denticulées ou épi-
nenses en dessous, dépassant fortement l'abdomen ; jambes de la
même paire comprimées, lamelliformes, arquées et tranchantes en
dehors, inermes au bout; tarses plus longs que les quatre antérieures;
crochets de tous médiocres.—Corps brièvement rhomboïdal, déprimé,
plus ou moins hérissé de longs poils fins.
(1) Ins. Saunders. Col. II, p. 157.
(2) Syn, Tacuyorus, J. Sturm, Cat., éd. 1543, p. 352,
——.
TACHYGONIDES. 169
Ces insectes singuliers sont de très-petite taille et n'offrent rien de
remarquable sous le rapport des couleurs ; le noir uniforme ou re-
levé par du jaune forme leur livrée; tous ont le dessous du corps et
le prothorax criblés de gros points; leurs élytres sont plus ou moins
fortement sillonnées, avec les intervalles entre les stries âpres et cos-
tiformes. On en connaît cinq espèces (1), disséminées depuis les Etats-
Unis jusqu'au Brésil. :
On trouve ces insectes sur les feuilles auxquelles, lorsqu'ils se
posent, ils s’accrochent, en faisant la culbute, à l’aide de leurs lon-
gues pattes postérieures. La faculté saltatoire leur est étrangère, comme
je l'ai dit plus haut, et ils simulent la mort avec obstination quand
on les saisit. Telles sont du moins les habitudes du Lecontei, type du
genre, d'après ce que rapporte Zimmermann (2); il est probable
qu'elles sont partagées par les autres espèces.
Note.
Tous les caractères essentiels de la Tribu se retrouvent dans le genre
suivant, et c’est avec raison que M. Pascoe l’a placé à côté des Ta-
CHYGONUS.
DINORHOPALA.
Pascor, The Journ. of Entom., 1, p. 61.
Tête petite, brusquement rétrécie en dessous en un rostre court.
— Antennes courtes, droites, insérées près des yeux ; scape subpyri-
forme, allongé ; funicule à articles 4 plus court, subeylindrique, 2-7
grèles, décroissant graduellement; massue ovale, compacte. — Yeux
grands, arrondis, saillants, latéraux. — Prothorax subtriangulaire,
rétréci en avant, lobé à sa base, irrégulier en dessus. — Elytres
amples, beaucoup plus larges à leur base que le prothorax, très-
irrégulières et épineuses. — Pattes antérieures et intermédiaires mé-
diocres ; leurs cuisses en massue et unidentées en dessous, leurs
jambes terminées par un éperon arqué ; pattes postérieures très-lon-
gues ; leurs cuisses dépassant fortement l'abdomen, très-grêles à leur
base, brusquement et très-fortement renflées, munies d'une grande
dent triangulaire en dessous ; leurs jambes arquées, très-comprimées,
avec leur augle interne prolongé en une longue dent aiguë ; tous les
tarses courts, à article 3 largement bilobé ; crochets dentés en des-
(1) T. Lecontei, SchϾnbh. loc. cit. p. 312; Sturm, loc. cit. pl. VI, f, 1 (hor-
ridus, Guérin-Ménev. Iconogr.; Ius. pl. 38, f. 9; les antennes sont représentées
trop coudées dans cette figure). — hydropicus, Brésil; fasciculosus, Mexique;
Schænh. loc. cit. V, p. 455. — phalangium, Leprieuri, Chevrol. in Guérin-
Ménev. loc. cit. texte, p. 155 ; Cayenne.
(2) Voyez la notice qu'il a publiée (in Germar, Zeitechr. Il, p. 445) sur les
manœuvres bizarres auxquelles se livre cet insecte; M. Guérin-Méneville en a
donné un extrait, loc. cit. p. 155,
170 CURCGULIONIDES.
sous ; hanches antérieures rapprochées, les autres largement sé-
parées.
Le seul point de quelque importance par lequel ce genre s'éloigne
des TacayGonus, est l'absence de contiguité des yeux. L'espèce typi-
que (1) est petite et noire, avec le rostre, les antennes et les jambes
en partie, fauves; ses élytres sont très-irrégulières et denticulées
en scie sur leurs bords latéraux ; leur partie postérieure présente en
dessus quelques tubercules épineux. Elle est originaire du pays des
Birmans.
TRIBU LXW.
RAMPHIDES,
Tète brièvement conique ; rostre long, brusquement fléchi et for-
mant avec la tête un angle aigu, reçu au repos dans un canal du
prosternum ; ses scrobes placées assez haut, arrondies, contiguës aux
yeux. — Antennes courtes, droites ; leur funicule de sept articles. —
Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux, contigus sur le
front. — Prosternum canaliculé, le canal atteignant le mésosternum
sans l’entamer. — Ecusson nul. — Elytres recouvrant le pygidium.
— Pattes postérieures saltatoires ; jambes inermes au bout; crochets
des tarses simples. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés
carrément en arrière, le 2° un peu plus long que chacun des deux
suivants. — Métasternum très-court ; ses épisternums assez larges. —
Corps ovale.
Ce groupe est limité au genre Rampuus de Clairville, le seul parmi
les Curculionides européens qui possède, avec les Orcresres, la fa-
culté saltatoire. Schœnherr devait nécessairement le placer dans les
Orthocères et il lui a en mème temps associé les TacayGonus dont j'ai
cru devoir former un groupe distinct. Il y a sans doute des caractères
importants communs aux deux genres, mais des différences encore plus
grandes et d’une valeur plus que générique les séparent. Ces derniers
sont les représentants, munis d'antennes droites, des Zygopides, tan-
dis que les Ramraus sont ceux des Cryptorhynchides. Quant à la place
que, récemment, M. G. Thomson leur à assignée, comme je l'ai dit
précédemment (2), à côté des ORCHESTES, elle serait acceptable, si ces
derniers n'étaient pas des Synmérides, étant justifiée par l'identité des
habitudes entre les espèces des deux genres, dans les premiers temps
de leur vie.
Les larves des Rampaus sont, en effet, mineuses, comme celles des
Orcuesres, ainsi que l’a fait connaître M. De Heyden qui a décrit
(1) D. spinosa, Pascoe, loc. cit. p. 162, pl, 3, f. 2.
(2) Tone VI, p. 586.
LT US
RAMPHIDES. 171
celle du R. flavicornis (1). Cette larve est ovale, un peu convexe en
dessous, glabre, d'un jaune brillant, légèrement visqueuse et apode.
Sa tête n’a guère que le tiers de la largeur du 1** segment, dans l’in-
térieur duquel elle est à moitié rétractile, et ne paraît porter ni yeux
ni antennes. Les segments du corps sont faiblement séparés, mais
chacun d'eux est pourvu latéralement et de chaque côté d’une petite
fossette. Le premier est du double plus large que les suivants, le pé-
nultième muni de chaque côté, en dessous, d’une petite dent, le der-
nier court et tronqué en arrière; en dessous, près de son extrémité,
se voit une petite saillie anale.
Cette larve, qui est très-lente dans ses mouvements, creuse dans le
parenchyme des feuilles des divers arbres et près de leur surface,
une petite loge de forme variable dans laquelle elle subit ses méta-
morphoses après avoir hiverné. La même feuille en nourrit tantôt
un seul, tantôt plusieurs individus. On l'a observée sur le pommier,
le poirier et le bouleau. La nymphe ne présente d'autre particularité
que la grande mobilité de ses segments abdominaux.
RAMPHUS.
CLaimv. Entom. helvét., 1, p. 104.
Rostre médiocrement robuste, subanguleux, faiblement arqué. —
Antennes de la longueur du prothorax; scape assez épais et allongé,
obconique ; funicule à articles { pareil au scape, 2 presque aussi
gros, mais beaucoup plus court, 3-7 grèles, obconiques, graduelle-
ment un peu plus gros; massue assez forte, ovalaire, articulée. —
Prothorax fortement transversal, régulièrement convexe, peu à peu
rétréci et tronqué en avant, à peine arrondi en arc ou tronqué à sa
base, — Elytres convexes, assez courtes, parallèles, largement arron-
dies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à
leur base, avec les épaules obtuses. — Les quatre pattes antérieures
plus faibles et plus courtes que les postérieures; les cuisses de celles-ci
oblongo-ovales, renflées ; jambes grèles, droites ; tarses courts et très-
grèles, à articles 3 un peu plus large que 1-2, #4 assez long, subey-
lindrique ; ses crochets très-petits. — Saillie intercoxale assez large,
un peu rétrécie et arrondie en avant. — Saillie mésosternale assez
large, peu inclinée, subparallèle, tronquée en avant. — Corps glabre
ou non.
Toutes les espèces du genre sont très-petites, peu nombreuses (2) et
paraissent jusqu'ici propres à l’Europe. On les trouve sur les feuilles
des arbres. Les sauts qu’elles exécutent sont aussi étendus que ceux
dela Puce commune.
(1) Berlin. entom, Zeitschr. VI, 1862, p. 63.
(2) R. flavicornis, tomentosus, œæneus, Schœnh. Gureul. I, p. 310. — Aj.:
R. sSquamosus, Hochh: Bull. Mose. 1850, L, p. 16 ; Russie mér.
172 CURCULIONIDES,
TRIBU LXVI.
ISORHYNCHIDES.
Tête globuleuse, plus ou moins saillante ; rostre médiocre, peu ro-
buste, cylindrique ; ses scrobes passant plus ou moins rapidement
sous lui. — Antennes au plus médiocres, grêles; leur funicule de
sept articles, leur massue petite. —Yeux contigus ou très-rapprochés,
complétement à découvert quand le rostre est contracté. — Prothorax
tronqué en avant; prosternum canaliculé, le canal effacé en arrière
des hanches antérieures (RaaniNocerus excepté). — Un écusson. —
Elytres recouvrant en général le pygidium. — Hanches antérieures
globuleuses, saillantes; jambes ouguiculées au bout; tarses courts
ou médiocres, étroits, leurs crochets simples (ConoPnorus excepté).
— Segments intermédiaires de l'abdomen de longueur relative va-
riable, parfois arqués à leurs extrémités. — Métasternum au plus de
longueur moyenne ; sés épisternums plus ou moins larges. — Corps
de forme variable.
Cette Tribu est établie sur quelques genres qui ont en commun
avec les Zygopides, des yeux subcontigus ou peu séparés sur le front,
et complétement découverts lors de la contraction du rostre, mais qui
en diffèrent essentiellement par leur tostre parfaitement cylindrique.
C'est le seul caractère absolu qui les sépare du groupe en question,
tous les autres se retrouvant plus ou moins fréquemment chez ce
dernier.
Ces iusectes sont tous de petite taille, revêtus d’une livrée insigni-
fiante, et propres à l'Afrique, sauf quelques LosorracnELus. Schœn-
herr les avait disséminés pour la plupart dans ses Cholides et ses
Cryptorhynchides; puis il avait établi sur un seul de leurs genres
(Coxopnonus) sa troisième grande division des Mécorhynques, celle
des Conophorides, mesure que rien absolument ne justifie.
Quelques caractères, de valeur secondaire, exigent que la Tribu
soit divisée en deux groupes. S
I. Segments intermédiaires de l'abdomen égaux, libres. LOBOTRACHÉLIDES.
II. 2e segment abdominal beaucoup plus grand que les
deux suivants réunis, soudé au 1er, ISORHYNCHIDES VRAIS.
GROUPE I. Lobotrachélides.
Segments intermédiaires de l’abdomen égaux, libres, arqués à leurs
extrémités, séparés du 4% par une suture droite. — Corps convexe,
ovale.
Ce groupe devrait, à la rigueur, en former deux, par suite de la
LOBOTRACHÉLIDES. 173
différence prononcée que présente le canal rostral, mais les deux
genres qui le composent n'étant séparés que par ce seul caractère, il
me semble plus convenable de les laisser ensemble.
L Canal rostral effacé en arrière des hanches antérieures : Lobotrachelus.
Il. _ prolongé sur le mésosternum ; celui-ci en fer à cheval : Rha-
dinocerus.
LOBOTRACHELUS.
Scnoens. Curcul. IV, p. 711.
Rostre plus ou moins allongé, grêle, médiocrement arqué; ses
scrobes commençant dans son milieu (æ) ou un peu en avant (£).—
Antennes médianes ou submédianes, assez longues, très-grêles ; scape
en massue au bout; funicule à articles 1-4 allongés, celui-là plus
long et plus gros, 5-7 très-courts, subégaux ; massue faible, oblongo-
ovale, acuminée, articulée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales,
subcontigus en dessus. — Prothorax transversal ou non, convexe,
conique, un peu atténué en avant, coupé presque carrément à sa
base, avec un lobe médian étroit, très-saillant, et recouvrant plus ou
moins l’écusson ; canal rostral effacé en arrière des hanches anté-
rieures. — Ecusson en général subarrondi. — Elytres assez convexes,
ovales, pas plus larges que le prothorax et isolément sinuées à leur
base, avec leurs épaules presque nulles. — Pattes assez longues ;
cuisses linéaires, finement dentées en dessous; jambes droites, briè-
vement onguiculées au bout; tarses médiocres, finement spongieux
en dessous, à articles 1 grêle, allongé, 2 beaucoup plus court, 3 mé-
diocrement large, 4 assez court, ses crochets petits, arqués, divari-
qués. — Saillie intercoxale large, subarrondie ou tronquée en avant.
— Métasternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale large,
arrondie en arrière, inclinée. — Corps ovale ou subelliptique, pu-
bescent.
Petits insectes ayant, au premier aspect, une ressemblance assez
prononcée avec les Coryssopus et les Symriezopus de la Tribu pré-
cédente. Tous sont d'un noir ou d'un jaune ferrugineux et plus-ou
moins densément revètus, surtout en dessous, de poils blancs couchés
et sublanugineux. Le genre est peu nombreux (1) et dispersé dans les
parties chaudes de l’ancien continent.
(1) Schœnherr (Cureul. VHE, 2, p. 127) en décrit huit espèces, dont il a, de-
puis, retranché une (conicicollis) pour la reporter dans son genre RaaniNocenus.
Les sept autres sont de l'Afrique australe (vestitus, egenus, subsignatus, his-
trio), de Madagascar (lifigiosus) et des Indes orientales (inep{us, pusus).
174 CURCULIONIPES,
RHADINOCERUS.
Scnoenn. Mantis. sec. Curcul. p. 80.
Genre extrêmement voisin du précédent, quoique Schænherr l'en
ait très-fortement séparé, et n'en différant uniquement que par son
canal prothoracique qui se prolonge en arrière des hanches anté-
rieures, et entame le mésosternum qui est en forme de fer à cheval.
Schænherr ajoute, comme seconde différence, que l’écusson est dis-
tinct, mais comme il l’est plus ou moins chez les LOBOTRACHELUS, ce
caractère est illusoire.
Le genre est propre à Natal, et se compose en ce moment d'espèces
presque toutes inédites (1).
GROUPE I]. Isorhynchides vrais.
2° segment abdominal beaucoup plus grand que les deux suivants
réunis, soudé au 1® et séparé de lui par une fine suture droite, mais
un peu arquée ou anguleuse dans son milieu. — Corps allongé.
A part ces deux caractères, dont le premier a seul une importance
réelle, ces insectes sont construits sur le même plan que les Lobotra-
chélides. Ils ne forment que les trois genres suivants.
I. Segments intermédiaires de l’abdomen arqués à leurs extrémités : Cono-
phorus.
Il. _ coupés carrément en arrière.
Cuisses dentées : Elattocerus.
— inermes : Zsorhynchus.
CONOPHORUS.
Scnonx. Curcul., IV, p. 719 (2).
Rostre allongé, à peine arqué; ses scrobes commençant dans son
milieu et faiblement séparées en arrière. — Antennes médianes, assez
longues; scape en massue au bout, n’atteignant pas les yeux; funi-
cule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-ci deux fois plus long
que celui-là, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu; massue ovale,
subcompacte ; son 1° article grand, les autres très-petits et spongieux.
— Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux, subcontigus en des-
sus. — Prothorax en cône allongé et régulier, coupé carrément en
avant et à sa base; celle-ci arrondie aux angles postérieurs et munie
(1) La seule décrite est le Lobotrachelus conicicollis mentionné plus haut.
Schænberr en signale cinq inédites qu'il nomme mœærens, suturalis, lineatus,
flavicornis et signifer. 11 y en à quelques autres encore dans les collections.
(2) Syn. Convpenss, Schœnh. Cureul. I, p. 26; olim.
ISORHYNCHIDES VRAIS. 175
d'un court lobe médian; prosternum assez profondément canaliculé
en avant des hanches antérieures, étroit entre celles-ci. — Ecusson
très-petit, ponctiforme. — Elytres un peu plus longues que le pro-
thorax, planes sur le disque, graduellement rétrécies en arrière, pas
plus larges à leur base que le prothorax et chacune sinuée en dedans
de l'épaule.—Pattes médiocres; cuisses graduellement en massue, den-
tées en dessous ; jambes comprimées, droites, brièvement mucronées
au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, de largeur moyenne;
leurs crochets appendiculés. — Les trois segments intermédiaires de
l'abdomen arqués à leurs extrémités; saillie intercoxale assez large,
subtronquée en avant. — Métasternum assez lohg. — Saillie mésoster-
nale assez large, inclinée, rétrécie et tronquée en arrière. — Corps
oblongo-elliptique, pubescent.
La seule espèce (albidus Schh.) décrite jusqu'ici est originaire du
Cap, assez grande, comparativement à toutes celles de la Tribu ac-
tuelle, et d'un brun rougeâtre; ses téguments sont voilés, tant en
dessous qu'en dessus, par une pubescence assez dense, sublanugineuse
et grisètre.
ELATTOCERUS.
Scnoënm. Mantis. sec. Curcul., p. 84 (1).
Rostre médiocre, un peu arqué; ses scrobes commençant vers son
tiers antérieur, subconniventes en arrière. — Antennes assez courtes, :
peu robustes; scape graduellement en massue, n’atteignant pas les
yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, 3-7 très-courts,
très-serrés; massue petite, ovale; son 1% article grand, les autres
très-courts. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux, faible-
ment séparés sur le front. — Prothorax presque plan en dessus, plus
long que large, droit sur les côtés en arrière, puis un peu arrondi et
rétréci en avant, faiblement bisinué à sa base, avec son lobe médian
assez large et très-court; prosternum médiocrement canaliculé en
avant des hanches antérieures, plan et très-étroit entre elles. Ecusson
très-petit, carré. — Elytres presque planes, assez longues, subparal-
lèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, pas plus larges que le pro-
thorax et faiblement sinueuses à leur base, avec les épaules obtuses.
— Pattes médiocres; cuisses en massue, finement dentées en dessous;
jambes comprimées, arquées à leur base, onguiculées au bout; tarses
courts, étroits, sublinéaires, finement spongieux en dessous, à articles
3 pas plus long et à peine plus large que 2, subbilobé, 4 très-grèle,
assez court; ses crochets extrêmement petits et faibles. — Pygidium
un peu découvert, horizontal, arrondi en arrière; saillie intercoxale
médiocrement large, arrondie en avant. — Métasternum assez long.
— Saillie mésosternale médiocrement large, inclinée, rétrécie et tron-
quée en arrière. — Corps oblong, partiellement pubescent,
(1) Syn. Sponus, Dej. Cat. éd. 3, p. 325.
176 CURCULIONIDES.
Ce genre a pour type un petit insecte inédit de la Caffrerie que
Schænherr nomme subfaseiatus, noir, avec les élytres rougeâtres, par-
tiellement revêtu de petits poils qui forment sur ces dernières une
large bande transversale, submédiane, très-irrégulière, et quelques
taches basilaires; plusieurs taches semblables et deux étroites bandes
longitudinales se voient sur le prothorax qui’ est finement caréné sur
la ligne médiane. Le Sporus senegalensis de Dejean est une seconde
espèce du genre, très-distincte de celle-ci.
ISORHYNCHUS.
Senoenx. Curcul. IL, p. 631.
Rostre assez allongé, médiocrement arqué; ses strobes commençant
vers son milieu. — Antennes submédianes, assez longues et grèles ;
scape graduellement en massue, atteignant à peine les yeux; funicule
à articles 1-2 allongés, ohconiques, celui-là plus long et plus gros,
3 plus court, subeylindrique, 4-7 très-courts, grossissant peu à peu et
légèrement; massue assez pelite, ovale, acuminée, subcompacte. —
Yeux assez grands, un peu convexes, subarrondis, faiblement séparés
en dessus. — Prothorax presque aussi long que large, légèrement
arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités ; prosternum assez
fortement canaliculé en avant des hanches antérieures, plan et étroit
entre celles-ci. — Ecusson petit, allongé. — Elytres assez courtes,
médiocrement convexes, un peu atténuées en arrière et isolément
arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres; cuisses robustes, en
massue, dentées en dessous ; jambes arrondies, légèrement flexueuses,
à peine mucronées au bout; tarses courts, étroits, spongieux en des-
sous, à article 4 dépassant peu les lobes du 3; ses crochets très-
courts, robustes, appendiculés (1). — Saillie mésosternale étroite,
inclinée. — Corps assez court, subparallèle, finement pubescent et
écailleux.
Schænherr a placé ce genre parmi ses Cholides, mais il appartient :
sans aucun doute au groupe actuel. Il ne comprend qu'un petit insecte
du Cap, décrit depuis longtemps par Sparmann, sous le nom de
Curc. pudicus, et qui n’a rien de bien remarquable, étant d'un rouge
ferrugineux uniforme et partout, quoique peu densément, revêtu
d’écailles grisätres légèrement furfuracées.
(1) L’abdomen manque dans l’exemplaire en assez mauvais état que j'ai à ma
disposition, et qui est celui-là même qui a servi à Schænherr. Ce dernier dit
que le pygidium est à découvert, et cela est, eu effet, assez probable d’après la
forme des éiytres. Ce n'est que par analogie que je pense que les segments ab-
dominaux sont faits comme dans les deux genres précédents.
TRYPÉTIDES. 177
TRIBU LXVII.
TRYPÉTIDES.
Rostre plus ou moins différent selon les sexes; celui des mâles al-
longé, quadrangulaire, déprimé, droit ou faiblement arqué; celui des
femelles plus arrondi aux angles, parfois subfiliforme, plus ou moins
arqué ; ses scrobes dirigées dans son axe et en entier visibles laté-
ralement. — Antennes au moins médiocres, leur funicule de sept ar-
ticles. — Prosternum plan, en général extrèmement large entre les
hanches antérieures, formant une surface continue avec le méso- et le
métasternum. — Ecusson distinct. — Elytres recouvrant le pygidium.
— Hanches antérieures petites, globuleuses, très-fortement séparées ;
cuisses dentées; jambes onguiculées au bout; crochets des tarses
simples. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés
carrément en arrière, les deux 1% très-grands, soudés ensemble. —
Métasternum allongé, ses épisternums de largeur médiocre. — Corps
allongé, déprimé, glabre.
Ce groupe et les trois suivants n’ont plus que des rapports généraux
avec tous ceux qui précèdent et ne se composent que d'espèces aber-
rantes, formant, pour la plupart, des types isolés. Celui-ci comprend
trois genres détachés des Cholides de Schœænherr. Deux d’entre eux
(TryPetes, ARtHRoToMUs), qu'il avait classés à côté l’un de l’autre, sont
remarquables par l'extrême largeur de leur prosternum. Le troisième
(Nanus), placé par lui assez loin des précédents, a cette partie du
corps plus étroite, quoique plus large que de coutume, mais présente
la même organisation. Tous trois sont voisins, sous ce rapport, des
Madarides et de la plupart des Calandrides, mais la petitesse de
leurs épimères mésothoraciques, qui ne sont nullement ascendantes,
ne permet pas de les comprendre dans la même section que le
premier de ces groupes près duquel, sans cela, ils devraient être
placés.
Contrairement à ce qui a lieu d'habitude chez les Curculionides,
les mâles sont ici plus grands que les femelles, et chez les espèces
dont les deux sexes me sont connus, en diffèrent plus ou moins par
la forme de leur rostre. Chez quelques-unes du genre Nanus, ces dif-
férences sont extrêmement prononcées.
Ces insectes sont de taille variable et leur livrée est d’un noir ou
d'un ferrugineux uniforme. Deux de leurs genres sont du Brésil. le
troisième est propre à Madagäscar.
I. Prosternum très-large entre les hanches antérieures.
Tarses à art. 4 grand et de forme normale : Trypetes.
—— court, déprimé et parallèle : Ar{hrotomus.
IL. Prosternum médiocrement large entre les hanches antér, : Nanus.
Coléoptères. Tome VII. 12
178 CURCULIONIDES.
TRYPETES.
Scnoenu. Curcul., IE, p. 595 (1).
Mâle : Rostre assez robuste, allongé, subhorizontal, droit, anguleux,
parallèle, avec ses angles antérieurs dentiformes et redressés; ses
scrobes commençant vers son quart antérieur, peu à peu élargies en
arrière et atteignant les yeux. — Antennes antérieures, assez longues
et assez robustes ; scape grosissant peu à peu, restant à une grande
distance des yeux ; funicule à articles 4-2 noueux au bout, allongés,
celui-là plus grand, 3-5 subovalaires, égaux, 6-7 obconiques, plus
gros; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés,
ovales, transversaux. — Prothorax transversal, plan en dessus, légè-
rement arrondi sur les côtés, coupé obliquement de chaque côté dans
son quart antérieur, avec son bord antérieur sinué dans son milieu,
légèrement bisinué à sa base; prosternum extrèmement large entre
les hanches antérieures. — Ecusson médiocre, subpentagonal. — Ely-
tres allongées, planes, subparallèles, rétrécies dans leur quart posté-
rieur, brièvement déclives et tronquées à leur extrémité, à peine plus
larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec
les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures
plus longues que les autres ; leurs cuisses fusiformes, les quatre pos-
térieures en massue, toutes dentées en dessous; jambes comprimées,
anguleuses, brusquement élargies et fortement onguiculées au bout,
avec une touffe de cils très-longs aux antérieures ; tarses larges, à
articles 4 aminci et arqué à sa base, 4 assez long, ainsi que ses cro-
chets. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Mésosternum
en carré transversal. — Corps allongé, déprimé, glabre.
Femelle : Schænherr ne l’a pas connue; elle diffère du mâle au-
quel elle est inférieure pour la taille, par les caractères suivants :
Rostre moins quadrangulaire, simplement un peu élargi au bout;
ses scrobes commençant vers son tiers antérieur. — Scape des an-
tennes arrivant près des yeux. — Jambes antérieures bisinuées en
dedans ; toutes plus fortement onguiculées à leur extrémité et mu-
nies dans ce point de quelques cils seulement.
Schœænherr (2) a décrit de ce genre deux espèces. L'une (rhinoides),
originaire de Cayenne et du Brésil, est un grand insecte, d’un noir
mat, criblé de gros points enfoncés, sauf sur le rostre et les élytres ;
ces dernières sont fortement striées, avec les intervalles un peu cos-
tiformes et rugueux. La seconde espèce (Guildini), provenant de l'ile
(4) I y avait déjà, parmi les Diptères, un genre Tryrera de Meigen, de sorte
que, malgré sa désinence différente, le nom imposé à celui-ci par Schæaherr
me paralt ne pas pouvoir être conservé, *
(2) Loc. cit. p. 596, et VIII, 4, p. 36.
TRYPÉTIDES. 179
Saint-Vincent, est plus petite. Schœænherr, d’après la description qu’il
en donne, n'a probablement connu que le mâle.
ARTHROTOMUS.
(KLuc) Senoenn. Curcul. VI, 1, p. 37.
Genre très-voisin, mais bien distinct, des Tryperes et n’en différant
que par les particularités suivantes :
Rostre médiocre, robuste, déprimé, un peu plus large à sa base et
à son extrémité que dans son milieu, très-légèrement arqué ; ses
scrobes commençant à peu de distance de son sommet. — Antennes
plus courtes ; scape atteignant les yeux; funicule villeux, à articles
1-2 allongés, obconiques ; les suivants très-serrés, courts et formant
graduellement la massue. — Yeux petits, déprimés, ovales, trans-
versaux.— Elytres arrondies à leur extrémité. — Pattes plus courtes,
égales ; cuisses fortement en massue, étroites à leur base ; jambes
comprimées, droites ; tarses courts, médiocrement larges, leur 4° ar-
ticle déprimé, dépassant peu les lobes du 3°; ses crochets très-arqués,
divariqués.
Klug n’a fait qu'indiquer ce genre en décrivant l’espèce (1) de
Madagascar sur laquelle il l'a fondé, et, d'après la place qu'il lui a assi-
gnée, on voit qu'il le regardait comme voisin des CALANDRA. Schœn-
berr, en le mettant immédiatement à la suite des TRyPETES, a très-
bien reconnu ses vraies analogies.
L'espèce dont il s’agit ressemble, en effet, tellement à ces derniers
insectes, que tout ce que je viens de dire de la sculpture de ceux-ci
lui est complétement applicable. Elle est seulement de moitié plus
petite que la femelle du T. rhinoides. J'ignore, au reste, à quel sexe
appartient l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux, mais je pré-
sume que c’est une femelle. Il ressemble complétement à celui figuré
par Klug.
NANUS,
Sonognn. Curcul., VII, 1, p. 89.
Mâles : Rostre allongé, médiocrement robuste, droit, quadrangu-
laire, parallèle, plus ou moins élargi tout-à-fait à son extrémité; ses
scrobes presque complètes en avant. — Antennes subterminales, assez
longues, grêles; scape de longueur variable (2), brusquement en
(1) À. depressus, Klug, Ins. v. Madag. p. 113, pl. 4, f. 12.
(2) Schœnherr l'indique comme atteignant à peine les yeux. J'ai entre les
mains deux espèces nouvelles, chez l’une desquelles il se comporte en effet
ainsi, et est en même temps fortement arqué à son extrémité, tandis que chez
l’autre, il est droit et dépasse sensiblement en arrière les organes en question,
Il ne paraît pas y avoir, chez aucune espèce, de différence à cet égard entre les
deux sexes.
180 CURCULIONIDES.
massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, noueux au bout,
de grandeur relative variable, 3-7 obconiques, plus courts, décrois-
sant graduellement; massue assez faible, oblongo-ovale, acuminée,
articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Pro-
thorax au moins aussi long que large, plan, légèrement arrondi sur
les côtés, tronqué en avant et à sa base; prosternum médiocrement
large entre les hanches antérieures. — Ecusson petit, triangulaire. —
Elytres allongées, planes, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs,
rétrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax et tronquées
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses
fortement en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, un
peu flexueuses, finement onguiculées au bout; tarses courts, spon-
gieux en dessous, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2, 4 peu
allongé ; ses crochets courts. — Saillie intercoxale large, un peu
rétrécie et arrondie en avant. — Mésosternum large, horizontal,
rétréci en arrière. — Corps allongé, déprimé, glabre, parfois fine-
ment pubescent.
Femelles : Rostre médiocre, grêle, filiforme, arqué; ses scrobes
commençant un peu au-delà de son milieu.— Antennes plus courtes;
leur funicule à article { plus gros et plus long que les autres. — Yeux
plus grands, médiocrement séparés en dessus. — Pattes plus courtes;
cuisses parfois inermes (uniformis).
Insectes de petite taille, remarquables par la différence considéra-
ble qui existe entre les deux sexes sous le rapport de la forme du
rostre et de l'insertion des antennes. Si l’on ne connaissait pas les
rapports qui les unissent, ils seraient infailliblement regardés comme
appartenant à deux genres très-distincts. Comme, à part la moindre
largeur du prosternum et du mésosternum, ils présentent tous les
caractères essentiels des Trypétides, je ne crois pas qu’on puisse les
placer ailleurs qu'ici.
Schœnherr en décrit deux espèces: l’une (uniformis) de Porto-Rico,
l'autre (punctellus) de Colombie; les collections en renferment quel-
ques-unes inédites des grandes Antilles et du Brésil. Toutes sont d’un
noir ou d’un jaune ferrugineux uniforme.
TRIBU LXVIIL.
ANTLIARHINIDES.
Rostre très-différent selon les sexes; celui des mâles plus ou moins
court, robuste et anguleux, celui des femelles plus long, grêle et
filiforme; ses serobes fovéiformes. — Antennes droites ou arquées, à
funicule de sept articles et massue en général faible et peu distincte,
ANTLIARHINIDES. 181
variant pour tout le reste selon le sexe. — Prosternum court etentier
en avant, non excavé, étroit entre les hanches antérieures. — Un
écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures
grosses, subglobuleuses, saillantes ; cuisses inermes; jambes inermes
ou non à leur extrémité; crochets des tarses simples. — Les trois
segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière;
les deux 4°" très-grands, soudés ensemble, leur suture de séparation
effacée ou à peine distincte. — Métasternumallongé; ses épisternums
de largeur médiocre. — Corps plus ou moins déprimé, allongé ou
ovale.
Schœnherr a fortement hésité sur la place de ce groupe, qui est de
sa création, et après l'avoir classé un moment parmi les Gonatocères,
a fini par le laisser dans les Orthocères (1), auxquels il appartient
sans aucun doute, si l'on n'a égard qu'à la structure des antennes.
Abstraotion faite de ce caractère, il rentre dans les Apostasimérides, et
si l’on cherche quel rang lui convient dans ce vaste groupe, on ne
tarde pas à reconnaître qu’il doit être mis immédiatement à côté des
Trypétides. Cette analogie est nettement indiquée par la forme géné-
rale du corps et surtout par la grande différence qui existe dans le
rostre selon les sexes, différence qui est exactement de même nature
que celle qu'on observe chez les Nanus (2).
Ces insectes constituent un type très-particulier, mais n’ont, du
reste, rien de remarquable, ni sous le rapport de la taille, ni sous
celui de la livrée. Ils sont propres à l'Afrique australe et se trouvent
principalement, sinon exclusivement, sur les Cycadées. Thunberg à
cru décrire la larve d’une de leurs espèces (Aniliarhinus xamiæ),
mais il s'est évidemment trompé (3). Les deux genres qu'ils consti-
tuent se reconnaissent sans peine au caractère suivant.
(1) Dans son premier ouvrage (Gureul. Disp. meth. p. 67), il est placé parmi les
Orthocères, entre les Byrsopsides et les Brenthides. Dans la table des genres
placée ea tète du « Genera et species Gureulionidum, » le groupe est supprimé
et le genre Anrz£ranminus, le seul que connût alors Schœænherr, est reporté
(p. 19) parmi les Gonatocères et classé dans les Erirhinides entre les Eropiscus
et les Baramnus. Ce n’est que dans le 3e volume de cet ouvrage que Schœnherr
a définitivement réintégré ces insectes dans les Orthocères.
(2) M. Jekel (Ins. Saunders. Col. IL, p. 157) a déjà signalé cette analogie
entre ce dernier genre et les AnTLianmnus; du reste, il place ceux-ci dans son
groupe des Attélabides, sur lequel je-me suis expliqué précédemment (tome VI,
p. 379, note), M. Imboff (Vers. ein. Einf. in d. Stud. à. Col. p. 217) a adopté la
seconde des opinions de Schœnherr et a classé ses insectes dans les Erirhi-
nides.
(3) Nov. Act. Upsal. IV, p. 29, Voici la description qu'il donne de cette
larve, qu’il avait observée sur le Cyclas caffra : « Larva habitat intra squamas
ipsius strobili femiri, ubi nutrimentum sumit, tam ex ipsis nucibus quam ex
rubro carne singulam obvelante nucem. Alba est tota pilis albis erectis, semi-
7, TX
182 CURCULIONIDES.
1. Jambes inermes à leur extrémité: Antliarhinus.
I. — pluri-épineuses — : Platymerus.
ANTLIARHINUS.
Scuoenn. Curcul. Disp. meth., p. 67 (1).
Mâles : Tête courte, brusquement rétrécie en arrière des yeux,
munie d’un col en arrière; rostre continu avec elle, subhorizontal,
médiocre, droit, robuste, anguleux, arrondi en dessus, très-plan en
dessous et graduellement rétréci de sa base à son extrémité; ses
serobes voisines de celle-ci. — Antennes médiocres, assez robustes;
scape assez long, graduellement renflé au bout, atteignant à peine
le milieu du rostre; funicule à articles obconiques, décroissant peu à
peu; massue allongée, à articles 4-2 égaux, 3 plus long, conique. —
Yeux latéraux, assez petits, arrondis, peu saillants. — Prothorax
déprimé, aussi long que large, arrondi sur les côtés, tronqué en
avant et à sa base; celle-ci brusquement rétrécie. — Ecusson assez
grand, en triangle curviligne. — Elytres déprimées, planes, oblon-
gues, largement arrondies à leur extrémité, non contiguës au pro-
thorax, un peu plus larges que lui, avec les épaules obliquement
tronquées. — Pattes courtes; cuisses très-larges, arquées en dessus,
triangulaires inférieurement; jambes comprimées, droites, iner-
mes au bout; les antérieures «un peu sinuées en dedans; tarses
courts, à articles 1-2 triangulaires, subégaux, 3 assez large, 4 mé-
diocre, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale très-large, fai-
blement arrondie en avant. — Mésosternum découvert, hori-
zontal ; sa saillie assez large, tronquée en arrière. — Corps oblong,
déprimé.
Femelles : Tête allongée, parallèle ou obconique, munie, à quel-
que distance en arrière des yeux, d'un sillon transversal en général
peu distinct, rarement (xamiæ) renflée à sa base; rostre très-grèle,
filiforme, au moins de la longueur du corps, droit ou faiblement
arqué; ses scrobes situées au quart ou au cinquième environ de sa
longueur à partir de sa base. — Antennes grèles; scape allongé, res-
unguicularis; maxillæ brunneæ, caput, segmentum primum thoracis et anus
suprà brunnea; et segmentum penultimum maculà brunneà notatum ; in dorso
et lateribus lineæ sex longitudinales è punctis parvis nigris; pedes veri sex,
segmentis tribus primis irserti, spurii verruciformes, quorum ultimi duo pa-
rum majores, segmentis abdominalibus inserti. » Il saute aux yeux qu’une
larve de Curculionides ne présente pas dé pareils caractères, et il est même
possible que celle-ci ne soit pas celle d’un Coléoptère. MM. Chapuis et Candèze
(Mém, d. 1. Soc. d. Se, d. Liège, VILL, p. 536) ont déjà hésité à reconnaître
qu'elle appartienne à la famille actuelle.
(1) Syn. Mironnynonus, Wesmael, Bull. d. l’Acad, d, Bruxel. HI, p. 162;
genre établi sur le sexe femelle.
ANDLIARHINIDES. 183
tant à une grande distance des yeux (#amiæ) ou les atteignant (par
ex. Dregei, Signatus); funicule à articles de longueur variable; mas-
sue plus allongée que chez les mâles. — Pattes notablement moins
robustes que chez ceux-ci.
Je me conforme, pour la distinction des sexes, à l’opinion de Schœn-
herr. Cependant je remarque que chez les exemplaires à rostre grêle,
le 1% article des tarses antérieurs est notablement plus grand que le
2e et assez fortement dilaté. Ce caractère étant ordinairement l’apa-
nage des mâles dans la famille, me fait douter que les individus dont
il s'agit soient réellement femelles. Aux caractères qui précèdent il
faut ajouter que leurs cuisses et leurs jambes sont glabres, tandis que
chez ceux à rostre court et robuste, les premières sont munies d'une
frange de poils soyeux à leur base en dessous, et les secondes plus
ou moins garnies de poils semblables à leur extrémité ou au côté
interne.
Ces insectes sont médiocrement nombreux (1) et leur livrée tantôt
est d'un noir ou d'un jaune ferrugineux uniforme, tantôt présente
un mélange de ces deux couleurs; leurs élytres sont constamment
striées, avec les intervalles entre les stries très-plans. Lesplus grands
sont un peu au-dessus de la taille moyenne.
PLATYMERUS.
Senoenx. Curcul., IL, p. 826 (2).
Mâles : Tête assez saillante, subeylindrique; rostre de moitié envi-
ron plus long qu’elle, assez robuste, cylindrique et peu à peu
atténué en avant; ses scrobes subbasilaires, un peu inférieures. —
Antennes à peine aussi longues que le rostre, médiocrement robus-
* tes; scape subeylindrique, atteignant les yeux; funicule à articles 1
un peu plus long et plus gros que 2-7, ceux-ci courts, très-serrés,
égaux; massue assez petite, ovale, faiblement articulée, — Yeux
médiocres, arrondis, assez saillants. — Prothorax légèrement convexe,
transversal, arrondi sur les côtés, un peu rétréei en avant, tronqué
à ses deux extrémités. — Ecusson assez grand, en triangle curvili-
gne. — Elytres faiblement convexes, ovales ou oblongo-ovales, lar-
gement arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur
base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes; cuisses extrème-
ment larges, arquées en dessus; jambes comprimées, graduellement
élargies d'avant eu arrière, les antérieures ayant leur angle terminal
(1) Schœnherr (Cureul. LE, p. 823, et V, p. 583) en décrit cinq espèces :
À. samiæ Thunb. (Mit. brunneus, Wesm. loc. cit. pl. 6, £. 2, Q), rectirostris
(samiæ var.?), coriaceus, signatus, Dregei.
(2) Il y avait antérieurement un genre PLarymenis établi sur des Hémiptères
par M. De Castelnau.
ah
184 CURCULIONIDES.
externe dentiforme, les quatre postérieures pluri-épineuses à leur
extrémité; tarses courts, étroits, à articles 1 plus long que 2, 3 pas
beaucoup plus large qu'eux; crochets petits. — Saillie intercoxale
large, un peu rétrécie et arrondie en ayant. — Mésosternum grand,
un peu incliné; sa saillie large, rétrécie et subtronquée en arrière. —
Corps ovale ou oblongo-ovale.
Femelles : Rostre un peu plus long que celui des mâles, eylindri-
que, assez grêle. — Massue antennaire plus allongée et moins forte, —
Cuisses moins grosses; jambes moins larges, surtout les antérieures;
langle terminal externe de celles-ci non saillant. — Corps en général
moins large.
Je ne trouve pas, chez les espèces que j'ai sous les yeux, la diffé-
rence signalée plus haut chez les ANTLIARHINUS aux tarses antérieurs.
Ces insectes n'atteignent pas à la taille de quelques-uns de ces der-
niers; ils ont, du reste, une livrée analogue (1).
TRIBU LXIX.
ULOMASCIDES.
Rostre horizontal, court, très-déprimé; ses serobes terminales,
passant rapidement sous lui et évanescentes en arrière ; leur lèvre
inférieure saillante en dehors. — Antennes subterminales, assez
robustes; leur funicule de sept articles. — Yeux gros, très-saillants,
ovales, longitudinaux. — Prosternum plan, excessivement large en-
tre les hanches antérieures, formant une surface continue avec
le mésosternum et le métasternum. — Un écusson. — Elytres
recouvrant le pygidium. — Toutes les hanches globuleuses, d’au-
tant plus séparées qu’elles sont plus postérieures; cuisses fortement
et triangulairement dentées en dessous; jambes inermes au bout;
crochets des tarses simples. — Les trois segments intermédiaires de
l'abdomen coupés carrément à leur extrémité; le 2° aussi long que
les deux suivants réunis, séparé du 4° par une fine suture droite et
anguleuse dans son milieu. — Métasternum allongé ; ses épisternums
de largeur médiocre. — Corps très-déprimé, plan en dessous.
J'établis ce groupe sur le genre ULomAscus de M. L. Fairmaire,
l'un des plus aberrants qui existent dans la famille. Néanmoins sa
place ne peut être ailleurs que dans le voisinage de ces genres
d'Apostasimérides (TRYPETES, EPIPEDUS, ANTLIARHINUS, etc.) qui sont
remarquables par l’aplatissement de leur corps et la plus ou moins
grande séparation de quelques-unes au moins de leurs paires de
(1) On ne connait que les cinq espèces (Zckloni, Zeyheri, Winthemi, Leh-
manni, Germuari) décrites par Schœnherr, Cureul, HI, p. 827.
Le.
ULOMASCIDES. 185
pattes. Sous ce dernier rapport, aucun d’entre eux ne peut lui être
comparé, sauf les Eprpkpus, pour ce qui concerne les pattes posté-
rieures. Mais il s'éloigne de tous sans exception par des caractères
importants et ne peut leur ètre associé,
ULOMASCUS.
L. Fam. Ann. d. L. Soc. entom., 1848, p. 173.
Tète arrondie sur le vertex, plane sur le front, un peu rétrécie en
arrière des yeux ; rostre aussi large et un peu plus long qu'elle, pa-
rallèle et entier au bout, légèrement concave en dessus, très-plan et
lisse en dessous (1). — Scape des antennes grossissant peu à peu, dé-
primé, cilié en dehors, dépassant un peu les yeux en arrière ; funi-
cule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux, 3-7 de même forme,
décroissant peu à peu; massue très-allongée, obtuse au bout, com-
pacte, veloutée. — Prothorax transversal, très-peu convexe, faible-
ment arrondi sur les côtés, largement et assez fortement échancré en
avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian large et faible, —
Ecusson assez grand, transversal, irrégulièrement pentagonal. —
Elytres très-peu convexes, assez allongées, parallèles, largement ar-
rondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et faiblement
échancrées à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes médiocres ;
cuisses comprimées, ovoïdes, triangulaires, tranchantes et ciliées sur
leur bord inférieur; jambes assez robustes, comprimées, obliquement
tronquées au bout, les antérieures un peu arquées, les autres presque
droites; tarses courts, à articles 4 triangulaire, 2 transversal, tous
deux nus en dessous, 3 beaucoup plus grand et plus large, spon-
gieux ; crochets assez grands, robustes et divariqués. — Saillie inter-
coxale extrêmement large, très-courte, tronquée en avant. — Méta-
sternum largement concave, la concavité limitée de chaque côté par
une carène. — Mésosternum aussi large que la saillie intercoxale de
l'abdomen. — Corps oblong, largé, déprimé, glabre.
L'unique espèce (2) de ce genre remarquable ressemble compléte-
ment, au premier coup-d’œil, à une ULoma d'assez grande taille et de
forme large et déprimée. Comme la plupart des espèces de ce dernier
genre, elle est d'un brun-marron brillant, assez finement ponctuée
sur le prothorax, fortement strite, au contraire, sur les élytres, avec
les stries occupées, par de gros points enfoncés. Elle est originaire
(1) Les organes buceaux, par suite de la forme du rostre, diffèrent à quel-
ques égards de ceux des autres Apostasimérides. Le cadre buccal est peu profond
et'échancré en arc de cercle, sans aucun vestige de pédoncule. Les mâchoires
sont lrès-rabustes et bien découvertes; les mandibules déprimées comme le
'oslre, assez saillantes, médiocrement larges, arquées et simples au bout,
(2) D, caviventris, L. Fairm. loc, cit. pl, 7, IL, f. 1 a-d.
186 CURCULIONIDES.
de la côte de Guinée. L’exemplaire que j'ai sous les yeux est le
même qui a servi à M. L. Fairmaire et le seul, à ma connaisance,
qui existe dans les collections. Selon toutes les apparences, c’est un
mâle,
TRIBU LXx.
ÉPIPÉDIDES.
Rostre court, robuste, anguleux, arqué ; ses scrobes profondes, ar-
quées, fortement élargies en arrière. — Antennes subterminales,
courtes, robustes ; leur funicule de sept articles. — Yeux fortement
granulés, latéraux, contigus en dessous, recouverts au repos. — Pro-
thorax pourvu de lobes oculaires; prosternum largement concave, assez
étroitentre les hanches antérieures, formant une surface presque con-
tinue avec le mésosternum et le métasternum,—Un écusson.—Elytres
recouvrant le pygidium. — Toutes les hanches subglobuleuses ; les
postérieures excessivement séparées ; cuisses inermes; jambes briève-
ment onguiculées au bout ; tarses très-courts, leurs crochets simples.
— Les trois segments intermédiaires de l’abdomen coupés carrément
en arrière ; le 2° plus grand que les deux suivants réunis, séparé du
4° par une suture arquée ; celui-ci sans saillie intercoxale, largement
arrondi en avant. — Métasternum assez allongé; ses épisternums
étroits. — Corps oblong, très-déprimé.
J'ai dit précédemment (1) que le genre Eprpepus de Schœænherr, ne
possédant pas les caractères des Byrsopsides parmi lesquels il l'avait
placé, devait en être exelu. Il ne peut pas davantage prendre place
dans aucun des nombreux groupes des Apostasimérides, et je suis
obligé d'en établir un pour lui seul. C'est des RayTIRHINUS à corps
déprimé que l’unique espèce qui le compose se rapproche le plus au
premier coup-d'œil; mais, outre que c’est un Apostasiméride, elle en
diffère par de nombreux caractères. Dans la cohorte actuelle, on ne
peut lui comparer que l'Ulomascus. caviventris qui s'en rapproche
par sa forme aplatie, l'énorme écartement de ses hanches postérieures
et leur forme globuleuse ; mais pour tout le reste, il y a trop de dif-
férences entre ces deux insectes pour qu'ils puissent être compris dans
le même groupe. Je crois seulement qu'ils doivent être placés dans
le voisinage l'un de l’autre, comme je le fais ici.
EPIPEDUS.
Scnognu. Curcul., VI, 2, p. 462.
Rostre un peu plus long que la tête, parallèle,"bisinué de chaque
côté, légèrement convexe en dessus et tronqué au bout; ses scrobes
(1) Tome VI, p.294, note.
PYROPIDES. 187
atteignant les yeux et réunies en dessous par un large sillon trans-
versal. — Scape des antennes robuste, déprimé, arqué, muni de gros
cils sur sa tranche externe et atteignant les yeux ; funicule à articles
4 allongé, obconique, 3-7 transversaux, très-serrés, 7 contigu à la
massue ; celle-ci ovale, faiblement articulée. — Prothorax transversal,
plan en dessus, droit en axrière et arrondi en avant sur les côtés,
brusquement et brièvement rétréci en avant, tronqué à sa base; ses
lobes oculaires assez saillants. — Ecusson petit, orbiculaire, —Elytres
très-planes en dessus, assez allongées, parallèles, brusquement dé-
clives et largement arrondies en arrière, un peu plus larges que le
prothorax et rectilignes à leur base, avec les épaules arrondies. —
Pattes courtes, robustes ; cuisses graduellement en massue; jambes
droites, comprimées; tarses courts, étroits, finement villeux en des-
sous, à 3° article un peu plus large que 1-2 ; crochets petits. — Mé-
sosternum large, un peu déclive. — Corps très-déprimé, couvert d'é-
cailles en partie furfuracées.
Le singulier insecte (squamifer Schh.) de Cayenne qui forme le
type de ce genre est assez petit et en entier d’un jaune de terre de
Sienne, rembruni par places sur les élytres; ces organes sont finement
striés, avec les intervalles entre les stries plans, et sont munis cha-
eun d'un tubercule au sommet de leur déclivité. Ses pattes sont re-
yètues de grosses écailles furfuracées. Son facies indique un insecte
qui vit plutôt sous les écorces que sur le sol.
TRIBU LXXI.
PYROPIDES.
Rostre médiocre, cylindrique, peu robuste, arqué; ses scrobes se
dirigeant rapidement sous lui et à peine visibles sur les côtés. — An-
tennes au plus médiocres, grêles, leur funicule de sept articles. —
Prothorax muni de chaque côté d’une fine arête séparant son prono-
tum de ses flancs; prosternum plan, entier en avant, de largeur
variable entre les hanches antérieures, formant avec le mésosternum
et le métasternum une surface continue ; le mésosternum réduit à
un mince filet transversal. — Un écusson. — Elytres laissant une
très-petite portion du pygidium à découvert. — Hanches antérieures
globuleuses, peu saillantes ; cuisses et jambes inermes à leur extré-
mité; crochets des tarses appendiculés. — Les trois segments inter-
médiaires de l'abdomen subégaux, le 2 largement en arc de cercle
sur son bord postérieur et embrassant en partie le 3°, soudé au 4®
et séparé de lui par une fine suture droite. — Métasternum court, ses
Cpisternums étroits. — Corps brièvement ovale ou oblongo-oyale.
Des deux genres qui composent cette Tribu, l’un (Craspenorus) figure
nr
188 CURCULIONIDES.
dans les Gholides de Schænherr, l'autre (Pyropus) dans ses Bari-
diides, entre les Maparus et les Bariprus. Mais tous deux ont la même
organisation et ne difèrent que par la largeur de leur prosternum
entre les anches antérieures ; tout le reste est construit exactement
sur. le même plan. Cette organisation est très-voisine de celle des
deux genres en question, surtout pour ce qui concerne les seg-
ments thoraciquesæn dessous, qui sont absolument pareils à ceux de
la plupart des Madarides. C'est par conséquent près de ces derniers
que ces insectes devraient prendre place, sans la petitesse de leurs
épimères mésothoraciques qui oblige de les comprendre dans la sec-
tion actuelle. Ils sont petits et propres à l'Amérique.
I. Prosteraum très-large entre les hanches antérieures : Pyropus.
II, — étroit —— : Craspedotus,
PYROPUS.
Senoenu. Curcul., II, p. 641.
Tète petite, globuleuse ; rostre grêle ; ses scrobes commençant dans
son milieu. — Antennes médianes, médiocres ; scape en massue au
bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 relativement très-
allongé, 2-7 très-courts, très-serrés, grossissant peu à peu; massue
ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, déprimés, ovales, trans-
versaux. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, droit en
arrière sur les côtés, puis arrondi et rétréci en avant, parabolique-
ment coupé de chaque côté de sa base, avec son lobe médian assez
saillant; prosternum très-large entre les hanches antérieures. —
Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres médiocrement convexes,
régulièrement ovales, pas plus larges que le prothorax à leur base,
avec les épaules nulles. — Pattes courtes ; cuisses robustes, en mas-
sue ; jambes droites ; tarses courts, médiocrement larges, spongieux
en dessous, à articles 1 excessivement petit, 4 médiocre ; ses crochets
petits, arqués et divariqués. — Pygidium petit, en triangle curvi-
ligne transversal; 3 et 4° segments abdominaux brièvement anguleux
à leurs extrémités; saillie intercoxale très-large, arrondie en avant.
— Corps brièvement ovale, glabre,
La seule espèce connue (1) est originaire de Cuba, de petite taille
et d'un beau bleu sujet à passer au violet. Elle est finement pointillée
partout et présente sur les élytres des rangées régulières de points
enfoncés, un peu plus gros que ceux du fond.
(i) P. saphirinus, Schœnh. loc. cit. p. 642. Le Curculio cyaneus de Herbst
(Die Kæfer, VI, p. 167, pl. 71, £ 7) reproduit exactement les formes de cet
insecte, mais, comme le fait observer Schœnherr, il a les cuisses dentées
et doit, dès lors, à tout le moins, constituer une autre espèce, sipon un autre
genre,
PYROPIDES. 189
CRASPEDOTUS,
Scnoenu. Curcul., VIE, 1, p. 87.
Tête petite, légèrement allongée ; rostre un peu plus long qu’elle,
médiocrement robuste ; ses scrobes commençant dans son milieu. —
Antennes médianes, courtes, médiocrement robustes; scape brusque-
ment en massue et un peu arqué au bout ; funicule à articles 4 obco-
nique, allongé et relativement très-gros, 2 de même forme, grêle ‘et
court, 3-6 fortement transversaux, serrés, grossissant rapidement, 6
contigu à la massue; celle-ci grosse, ovale, obtuse, faiblement arti-
culée; son 4° article grand. — Yeux médiocres, déprimés, ovales,
transversaux. — Prothorax peu convexe, transversal, un peu rétréci
en avant, coupé obliquement de chaque côté de sa base, avec son
lobe médian assez large et arrondi ; prosternum étroit entre les han-
ches antérieures, dilaté en arrière de celles-ei en une plaque triangu-
laire. — Ecusson ponctiforme. — Elytres amples, peu convexes, sub-
quadrangulaires, finement marginées sur les côtés, un peu plus larges
que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épaules non
saillantes et obliques. — Pattes assez courtes ; cuisses graduellement
en massue ; jambes droites; tarses courts et étroits, à article 4 mé-
diocre ; ses crochets divariqués. — Pygidium des Pyropus, parfois
recouvert; 3° et 4° segments abdominaux coupés carrément en ar-
rière ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Corps quadrato-
ovale, glabre.
Le genre ne comprend également qu'une espèce, décrite par Schæn-
berr sous le nom de pullus, et qui est du Brésil. Elle est de la taille du
Pyropus saphirinus, et varie du noir au ferrugineux uniforme, mais
il y a des exemplaires qui offrent un mélange de ces deux couleurs ;
sa sculpture est plus fine que celle du P, saphirinus, mais, du reste,
pareille.
SECTION B,
Epimères mésothoraciques ascendantes. — Segments intermédiaires
de l'abdomen presque toujours arqués ou anguleux à leurs extré-
mités.
Les éléments de cette section sont principalement empruntés aux
Baridiides de Schænherr. Le surplus consiste en ceux de ses Cholides
et de ses Cryptorhynchides qui n'ont pas trouvé place ailleurs. Sous
le rapport du nombre des espèces, elle ne le cède pas beaucoup à
la précédente, mais elle est beaucoup plus homogène au point de
vue de l’organisation, de sorte que sa division en cinq Tribus suffit
Pour exprimer les divers types qu'elle contient.
di eine SRE à, +: mania de tien
CERN NSR
190 CURCULIONIDES.
I. Antennes droites. Prérocozipes.
e — coudées.
a Ecusson nul ou à peine distinct. CEUTORHYNCHDES.
aa — toujours très- —
b Scrobes rostrales latérales, visibles en entier.
Rostre court, plus ou moins robuste, PÉRIDINÉTIDES.
— long, grêle, cylindrique. PANTOTÉLIDES.
bb Scrobes rostrales rapidement inférieures et visi-
bles sur les côtés en partie seulement. BARIDIIDES.
TRIBU LXXIL.
PTÉROCOLIDES.
Rostre court; ses scrobes basilaires. — Antennes droites. — Pro-
sternum non excavé ni canaliculé. — Ecusson distinct. — Elytres
laissant à découvert le pygidium, le propygidium et une partie de
l'antépénultième segment dorsal de l'abdomen. — Jambes mucro-
nées à leur extrémité; crochets des tarses petits, appendiculés. —
Segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière.
— Métasternum court, ses épisternums étroits. — Saillie mésoster-
nale formant un angle avec le métasternum. — Corps brièvement
ovale.
Il n'y a pas dans la famille entière de groupe plus tranché que
celui-ci. Le genre Prerocozus qui le compose à lui seul avait été
placé par Schœnherr dans les Attélabides avec lesquels il n’a pas
d’autres rapports que d'être orthocère. L’unique espèce qui le com-
pose reproduit d’une manière frappante les formes des Pyropus et
des Crasreporus de la Tribu précédente, mais en diffère compléte-
ment par ses caractères génériques. Elle est propre à l'Amérique du
Nord.
PTEROCOLUS.
Sonoenu. Curcul., {, p. 238 (1).
Tête convexe, un peu allongée en arrière des yeux; rostre pas
plus long qu’elle, assez robuste, subeylindrique, comprimé sur les
côtés à sa base, légèrement arqué; ses scrobes basilaires, courtes,
superficielles, triangulaires et obliques. — Antennes courtes, peu
robustes ; scape gros, obconique, atteignant les yeux; funicule à arti-
cles 4 de même forme, plus mince et plus court que le scape, 2-8
très-courts, serrés, grossissant peu à peu, 9-11 formant brusquement
(1) Syn. Avoromus, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 205 ; nom déjà employé pour
des Carabiques, et postérieur de quatre ans à celui imposé au genre par Schœn-
herr; Kirby ne parait pas avoir soupçonné l’existence de ce dernier. — ATTE-
LABUS Fab., Oliv.
CEUTORHYNCHIDES. 191
une massue déprimée et oblongo-ovale. — Yeux grands, déprimés,
brièvement ovales, transversaux, médiocrement séparés en dessus. —
Prothorax ample, peu convexe, rectiligne sur les côtés, graduelle-
ment rétréci et tronqué en avant, avec ses angles antérieurs fléchis,
coupé obliquement et subcirculairement de chaque côté de sa base,
irrégulièrement pentagonal; prosternum très-court en avant des
hanches antérieures, très-large et plan entre celles-ci. — Ecusson
assez grand, subquadrangulaire. — Elytres courtes, ovales, profon-
dément déhiscentes et isolément arrondies à leur base, très-fortement
échancrées en avant et embrassant le prothorax (4). — Pattes médio-
cres; cuisses fortement en massue; jambes droites, arrondies 5 les
quatre postérieures finement mucronées au bout; tarses courts, grè-
les, spongieux en dessous, à articles 1 allongé, obconique, 3 à peine
plus large et plus court que 2, 4 médiocre; ses crochets petits. —
Pygidium grand, vertical, en triangle curviligne; 2e segment ventral
un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1% par
une suture droite ; saillie intercoxale très-large, arrondie en avant. —
Mésosternum en carré transversal. — Corps finement pubescent.
On n’en connait qu’une petite espèce (ovatus Fab.) dont la livrée
uniforme varie du bleu foncé au vert clair; son prothorax est criblé
de points enfoncés très-serrés, et ses élytres sont largement sillonnées ;
les sillons sont à la fois rugueux et ponctués, avec les intervalles
entre eux étroits et costiformes. Cet insecte paraît être répandu dans
l'Amérique du Nord, depuis le Canada jusque dans le voisinage du
Mexique.
TRIBU LXXIIT.
CEUTORHYNCHIDES.
Rostre cylindrique, jamais épaissi à sa base, ni très-grêle et très-
allongé; ses scrohes en général longeant son bord inféro-latéral et
visibles en grande partie ou en entier. — Prosternum très-souvent
excavé ou canaliculé. — Ecusson nul ou peu distinct. — Elytres
laissant le pygidium à découvert. — Jambes inermes au bout, très-
rarement et alors à peine visiblement mucronées ; crochets des tarses
variables, mais jamais soudés. — Les trois segments intermédiaires de
l'abdomen fortement arqués à leur extrémité; sa saillie intercoxale
large, parallèle, tronquée en avant, — Métasternum très-court chez
(1) Schœnherr les décrit comme ayant les épaules accrues d’une lame trigone
formant, selon ses expressions, un prolongement de la substance du prothorax.
Il à évidemment voulu parler des épimères mésothoraciques, qui sont très-
Brandes et largement visibles en dessus. Cest la soule fois qu’il ait fait men-
lion de ces pièces dans son ouvrage, et, comme on le voit, sans se douter de
leur véritable nature.
192 CURCULIONIDES. =
presque tous; ses épisternums larges. — Saillie mésosternale for-
mant un angle avec le métasternum. — Corps oblong chez un
petit nombre, brièvement ovalaire ou rhomboïdal chez les autres,
Les Ceutorhynchides sont de petits insectes qui, pour la plupart,
ont une ressemblance prononcée avec les Gionides qui terminent la
cohorte précédente. Ils se distinguent aisément des autres groupes
de la section actuelle par leur écusson indistinet et leurs jambes
inermes au bout, caractère qui souffre à peine deux ou trois excep-
tions, lesquelles même ne concernent en général que les jambes inter-
médiaires.
Le funieule antennaire de ces insectes se compose de six ou sept
articles et le scape atteint presque toujours les yeux ou en reste à
une faible distance. Ces derniers, toujours finement granulés, sont
tantôt cachés, en partie du moins, par le prothorax lors de la contrac-
tion de la tête, tautôt complétement à découvert. Il est rare que le
prosternum ne présente aucune trace d'une excavation ou d’un canal
rostral. Quand ce dernier existe, le cas le plus commun est qu'il s'ef-
face entre les hanches antérieures; ailleurs il envahit le mésoster-
num et même le métasternum. Les espèces qui le possèdent repré-
sentent ici les Cryptorhynchides. Le second segment abdominal est
constamment plus court que les deux suivants réunis et séparé du
premier par une suture droite ou faiblement arquée. Les autres
caractères exposés plus haut n’exigent pas d'observations.
Sauf un petit nombre (ScLeroprerus, Rayrinosomus) qui parais-
sent être épigés, les Ceutorhynchides vivent sur les plantes basses et
recherchent en général les lieux humides; quelques-uns même
(Eusrvemius, LiropacryLus) se tiennent habituellement sous l’eau.
Leurs larves, dont on connaît plusieurs appartenant aux genres
Moxonycaus (1) et CEUTORHYNCHUS (2), ne paraissent offrir rien de
particulier. Elles vivent aux dépens des graines, des tiges ou des
racines des végétaux; mais quand le moment de leur métamorphose
est venu, les unes (Moxoxycaus) ne quittent pas la plante qui les a
nourries, tandis que les autres (CEUToORHyNCHUs) s'enfoncent dans le
sol et s'y construisent une coque.
(1) M. pseudacori, Westw. An Introd. etc. I, p. 345, f. 41, 20; elle dévore
les graines de l’/ris pseudacorus.
(2) C. contractus et assimilis; Kirby et Spence, An Intred. to Entom. ed. 5,
1,p.188; dans les racines du Sinapis arvensis, à la surface desquelles elles font
naltre de petits tubercules. — macula-alba, Klingelhœf. Stettin. entom. Zeit.
1843, p. 85; dans les têtes des pavots dont elle ronge les graines. — sul-
cicollis, Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1845; Bull. p. XXXIIL; dans
les racines des choux sous le collet; Haimhof. Verhandl. d. Zool.-botan, Ver.
in Wien, V, p. 529; sur l’Alyssum incanum. — raphani, E. Cussac, Aou, d.
1, Soc.entom. 1855, p. 241, p!. XIII, nel, f. 1-10; sur le Symphylum officinale.
— drabæ, Laboulb. ibid. 1856, p. 145, pl. 4, f. 3-5 ; sur la Draba verna.
+2
CŒLIODIDES. 193
La Tribu est riche en espèces et les genres assez nombreux que
constituent ces dernières sont, à l'exception de deux (MECYSMODERES,
CorLocAsTER) représentés en Europe.
La classification qui suit est, quant à ses bases, la même que celle
proposée par M. G. Thomson, à cela près que ce savant entomolo-
giste ne divise ces insectes qu’en deux groupes qe tandis que je crois
devoir en admettre trois.
I. Yeux, en partie au moins, recouverts par le pro-
thorax.
Canal rostral entamant le mésosternum et
parfois le métesternum. CoELIODIDES.
== effacé entre les hanches antér., |
parfois nul. CEUTORHYNCHIDES VRAIS.
IT. Yeux complétement à découvert. PuyroBuipes,
GROUPE I. Cœliodides.
Yeux grands, ovales, transversaux, au moins en partie recouverts
par le prothorax lors de la contraction de la tête. — Canal rostral
entamant le mésosternum et parfois le métasternum.
Ce canal est toujours profond, et quand il ne va pas au-delà du
mésosternum, n’est jamais limité en arrière par ce dernier dont il ne
reste rien dans cette direction. Quand il entame le métasternum, son
extrémité s'élargit en une fossette plus ou moins grande. Ces insectes
me paraissent être les plus parfaits des Ceutorhynchides et devoir
dès lors être placés à leur tête. Ils ne forment que les quatre genres
suivants :
I. Art. 4 des tarses très-court, muni d’un seul crochet : Mononÿchus.
II — — médiocre, — de deux —
a Canal rostral limité au mésosternum : Cœliodes.
aa —— entamant le métasternum.
Funicule antennaire de 7 art. : Megacetes.
— — 6 — Scleropterus.
MONONYCHUS.
(Souuer.) GERM, Jns. spec. nov., p.241.
Tête finement carénée sur la ligne médiane, un peu excavée sur
(1) Skandinav. Col. I, p. 138. Les deux groupes en question sont ceux des
Phytobiides et des Ceutorhynchides. Attachant plus d'importance qu’on ne l’a
fait jusqu'ici à la struciure du canal rostral, les Cogcropes que M. G. Thomson
San parmi les Ceutorhynchides, me paraissent être le type d’un groupe
istinct,
Coléoptères. Tome VII. 143
194 EURCULIONIDES.
le front; rostre allongé, peu robuste, cylindrique, médiocrement
arqué; scrobes commençant près de son milieu. — Antennes submé-
dianes, assez courtes, grèles; scape en massue allongée au bout;
funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là le plus grand,
3-7 courts, subégaux; massue médiocre, ovale, acuminée au bout,
articulée. — Yeux grands, brièvement ovales, légèrement convexes. —
Prothorax transversal, fortement rétréci et tronqué en avant, arrondi
sur les côtés en arrière, coupé paraboliquement de chaque côté à sa
base, avec son lobe médian assez saillant et aigu; canal prosternal
assez profond, nettement limité en avant et prolongé jusqu'au méso-
sternum inclusivement. — Ecusson enfoncé, à peine distinct. — Ely-
tres courtes, peu convexes, impressionnées sur la suture en avant,
rétrécies et isolément arrondies en arrière, à peine plus larges que le
prothorax et conjointement échancrées à leur base, avec les épaules
largement arrondies. — Pattes assez robustes; cuisses et jambes
comprimées; celles-ci anguleuses ou dentées sur leur bord externe
avant leur extrémité, tranchantes en dehors au-dessous de cette
saillie; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous, à arti-
cle 4 dépassant à peine les lobes du 3° et terminé par un seul petit
crochet. — Pygidium plus haut que large; saillie intercoxale de
l'abdomen large, tronquée en avant. — Corps très-épais, brièvement
rhomboïdal.
Ces insectes sont de la taille des plus grands CEutorayNcuus et
éminemment distincts de tous ceux de cette Tribu par la structure du
dernier article de leurs tarses. Leurs espèces, peu nombreuses,
sont répandues depuis la Sibérie jusque dans les iles Canaries (1);
l’une d'elles (vulpeculus F.) habite même l'Amérique du Nord.
Celles d'Europe fréquentent les lieux aquatiques et se trouvent sur
diverses plantes, principalement dans les fleurs de l’Iris pseuda-
corus.
COELIODES.
Scuoenn. Curcul., IV, p.282 (2).
Rostre au plus médiocrement robuste, allongé, cylindrique, plus
ou moins arqué; ses scrobes commençant vers le milieu de sa lon-
gueur. — Antennes submédianes, médiocres, grêles; scape en mas-
sue au bout; funicule à articles 4-2 obconiques, allongés, subégaux
(1) Schœnherr (Curcul. VIII, 1, p. 401) en mentionne 6 esp. dont trois
(pseudacori, superciliaris, salviæ) habitent l’Europe tempérée où méridio-
nale, Aj. : M. variegatus, Brullé in Webb et Berthel. Canar.; Entom. p. 72.
— syriacus, L. Redtenb. in Rüsseg. Reise, p. 988; Syrie. — spermaticus,
Becker, Bull. Mosc. 1862, Il, p. 349; Russie mér. (Sarepta).
(2) Syn. Srenocanus, G. Thoms. Skandinav. Col. 1, p. 139, — CeuronnyN-
caus Schœnh. olim.
CŒLIODIDES. 195
ou non, 3-4 plus longs que 5-7, ceux-ci courts; massue assez petite,
oblongo-ovale, articulée. — Yeux de grandeur variable, brièvement
ovales, peu convexes. — Prothorax transversal, fortement rétréci en
avant et plus ou moins contracté près de son bord antérieur, parabo-
liquement coupé de chaque côté de sa base; canal prosternal pro-
fond, large, assez nettement limité en avant, s’arrêtant au niveau
des hanches intermédiaires. — Ecusson nul ou ponctiforme. —
Elytres courtes, assez ou peu convexes, rétrécies en arrière, un peu
plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épau-
les calleuses, — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses presque
graduellement en massue; jambes subarrôndies, droites, sauf parfois
à leur base, tronquées au bout, avec leur bord terminal externe
tranchant et cilié sur une étendue variable (1); tarses médiocres,
assez larges, spongieux en dessous, à article 4 médiocre; ses crochets
courts, plus ou moins dentés à leur base. — Pygidium entièrement
découvert; saillie intercoxale de l'abdomen large, parallèle, tron-
quée en avant. — Corps épais, brièvement ovalaire ou subrhomboï-
dal, finement pubescent.
Le canal rostral affecte deux formes différentes chez ces insectes.
Tantôt, comme chez les Mononycaus, il ne va pas au-delà du mésos-
ternum, tantôt il envahit plus ou moins complétement le métaster-
num (2). Ce caractère me paraît avoir assez d'importance pour auto-
riser la répartition des espèces dans deux genres distincts, en
réservant le nom de CogLiones, comme l'a fait M. G. Thomson, à
celles qui rentrent dans la première de ces catégories et en leur asso-
ciant les SreNocarus du même auteur. Les caractères différentiels
qu'il leur assigne ne me paraissent pas suffisants et se bornent à
ceux-ci : ,
Les Cogiopes (Type : C. epilobü) ont les cuisses inermes, les jam-
bes bianguleuses en dehors et le prothorax légèrement incisé dans
son milieu en avant, tandis que chez les Srenocarus (Type : C. gut-
tula) les cuisses sont dentées, les jambes arrondies et le prothorax
rebordé et entier en avant.
Ainsi restreint, le genre paraît être notablement moins riche que le
suivant (3). Tous deux se distinguent sans peine des CEUTORHYNCHUS, .
(1) Pour les modifications qu’éprouvent ces organes, voyez Suffrian, Stettin,
entom. Zeit. 1847, p. 293. Ce savant entomologiste reconnaît qu’elles n’ont
point de valeur systématique.
(2) Schænherr (loc. cit.) ne fait pas cette distinction, non plus que Jacquelin-
Duval (Gener. d, Col. d'Eur. Cureul. p. 59), qui se contente de dire que le
Canal rostral se prolonge sur le mésosternum. Plus exacts, MM. L. Redten-
bacher (Faun. austr. ed. 2, p. 787) et Bach (Kæferfaun. d. Nord-u.-Mittel-
deutsch]. I, p. 331) mentionnent les deux formes en question,
() Il y aura lieu de voir comment se répartissent les 34 espèces européennes
196 €URCULIONIDES.
auxquels Schœnherr les avait réunis dans l’origine, en ce que chez
ces derniers le mésosternum et, à plus forte raison le métasternum,
ne ‘prennent aucune part à la formation du canal rostral. Leurs
espèces vivent sur des arbres ou des plantes basses de familles
variées.
MEGACETES.
G. Taows. Skandinav. Col., I, p. 139 (1).
Ce genre comprend tous les Cogciopes des auteurs dont le canal
rostral se prolonge sur le métasternum. M. G. Thomson l'a, comme
le précédent, divisé en deux.
Il applique le nom de Mecaceres (Type : C. quercus) aux espèces
qui ont les euisses inermes el le canal rostral prolongé jusqu’à l'ex-
trémité du métasternum. Celles qui ont les cuisses dentées et le ca-
nal en question terminé vers le milieu du métasternum sont pour
lui des Civormnus (Type : C. didymus). Les autres caractères, en
très-petit nombre, qu'il assigne à ces deux genres, ne sont pas exclu-
sifs ou n’ont pas d'importance.
SCLEROPTERUS.
Scuoenu. Curcul. Disp. meth., p. 290.
Rostre allongé, robuste, cylindrique, médiocrement arqué; ses
scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médiocres, grêles;
scape en massue au bout; funicule de 6 articles obconiques : 1-3
allongés, celui-là le plus long et plus gros, 4-6 plus courts, décrois-
sant graduellement; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. —
Yeux assez grands, déprimés, brièvement ovales, transversaux, —
Prothorax au moins aussi long que large, plus ou moins arrondi sur
les côtés à sa base, fortement resserré un peu au-delà de son milieu,
avec son bord antérieur médiocrement saillant, muni de faibles lobes
etexotiques que mentionne Schœnherr (Curcul. VIIL, 1, p. 392). Parmi les pre-
mières que j'ai sous les yeux, je ne trouve, outre l'epilobii et le guttula, quele
geranii qui rentre dans le genre actuel, Le même travail devra se faire pour
les espèces suivantes qui ont été décrites depuis Schœnherr : Esp. européennes :
C. zonatüs, Germar, Faun. Ins. Europ. XXII, 9; Styrie. — trifascialus,
Bach; loc. cit. p. 332; Thuringe. — congener, Fœrster, Verhandl. d. naturh.
Verein. d. Preuss. Rheinl. VI, p. 28; Provinces rhénanes. — Esp. asiatiques :
C.strigirostris, Hochhuth, Bull. Mosc. 1847, 1,p. 569; Arménie; radula, ibid.
1851, I, p.95; Sibérie. — mysticus, Syrie, Perse; Kolenatii, Caucase; Kole-
nati, ibid, 1859, I, p. 381 et 386. — Esp. de l'Algérie : C. glaucii, Chevrol.
Rev. et Mag. d. Zool. 1859, p. 37; cinctus, ibid. 1861, p. 122. — Esp. de
l’Amér. du Sud : C. albovarius, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entom. p. 14;
Rio Janeiro.
(1) Sya. Cwwonuinus, G. Thoms, ibid. — CœLiopEs auctor.
CEUTORHYNCRIDES VRAIS. 197
oculaires, subtronqué en arrière; canal rostral profond, nettement
limité, prolongé au-delà du milieu du métasternum. — Ecusson
nul. — Elytres très-convexes, brièvement ovales, pas plus larges que
le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules subrectangu-
laires. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures plus longues que
les autres; cuisses médiocrement en massue; jambes antérieures
arquées à leur extrémité, les autres droites; toutes tronquées au
bout; tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à articles 3
plus large que 1-2, 4 médiocre; ses crochets petits, dentés à leur
base. — Pygidium en partie découvert; 2° segment abdominal plus
long que chacun des deux suivants, séparé du 1° par une suture ar-
quée; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum
très-court. — Corps brièvement ovale, inégal, glabre.
On n’en connaît que deux petites espèces (1) propres aux parties
centrales de l’Europe, d’un noir profond assez brillant, criblées de
gros points enfoncés sur le prothorax et fortement sillonnées sur les
élytres, avec les intervalles entre les sillons costiformes et denticulés
en scie, sculpture très-voisine de celle des RHYTIDOSOMUS près desquels
le genre devrait être placé sans la forme toute différente du canal
rostral (2).
GrouwrE II. Ceutorhynchides vrais,
Yeux des Cœliodides. — Canal rostral effacé entre les hanches an-
térieures, parfois nul. — Saillie mésosternale distincte.
Cette saillie est toujours assez large, le plus souvent triangulaire,
inclinée en arrière et tronquée au bout, avec ses angles arrondis. La
plupart de ces insectes ont conservé le facies des Cœliodides, mais
(1) S. serratus Germ. Livonie, Autriche; offensus, Carinthie ; Schœnh.
Cureul, IV, p. 359. Schœnherr assigne pour patrie au premier la Livonie seu-
lement; M. L. Redtenbacher (Faun. austr. éd. 1, p. 386, et éd. 2, p. 792) a
signalé son existence en Autriche, mais ne parle pas du second.
(2) Schænherr, après lavoir d’abord mis entre les Bacous et les TAPINOTUS,
l'a classé ensuite (Cureul. IV, loc. cit.) immédiatement à la suite des ACALLES;
il a même fini, croyant son funicule antennaire composé de 7 articles, par le
regarder comme à peine distinct de ces derniers. M. L. Redtenbacher (loc. cit.)
et Jacquelin-Duval (Gener. d, Col. d'Éurop.; Gureul. p. 57) se sont conformés
à la seconde de ces opinions. M. Suffrian (Stettin. entom. Zeit. 1856, p. 250) a
ensuite proposé de n’en faire qu'un sous-genre des ACALLES. Enfin, M. Gerstæ-
ker (Wiegm. Archiv. 1897, Il, p. 363) a émis l'opinion qu’il ne diflérait pas
des Ruyriposomus. Les épimères mésothoraciques ascendantes de ces insectes,
leurs segments abdominaux intermédiaires qui sont arqués, et leur pygidium
découvert montrent qu'ils appartiennent à un tout autre groupe que les
Acarzes dont la place est parmi les Cryptorkynchides. D'un autre côté, la
forme de leur canal vostral ne permet pas de les réunir aux RuyrIbOsOMus ;
ils représentent ces derniers dans le groupe actuel.
198 CURCULIONIDES.
quelques-uns l'ont perdu par suite de la forme moins courte de leur
corps. Ces différences, qui ont influé sur la longueur du métaster-
num, ont servi de base à l’arrangement des sept genres qui suivent,
I. Corps épais, très-court, ainsi que le métasteraum.
a Funicule antennaire de 7 art. : Ceutorhynchus.
aa — — 6 —
bd Lobe médian de la base du prothorax court.
Prothorax dépourvu de lobes oculaires : Ceutorhynchidius.
— muni — : Rhytidosomus.
bb Lobe médian de la base du prothorax très-saillant : Mecysmoderes,
IL. Corps oblong ou oblongo-ovale; métasternum assez long.
€ Crochets des tarses simples : Poophagus.
ec _— — dentés à leur base.
Funicule antennaire de 6 art. : Tapinotus.
— — 7 — :; Marmaropus.
CEUTORHYNCHUS.
(Scauerr.) German, Ins. spec. nov., p. 217 (1).
Rostre au plus médiocrement robuste, en général grêle, cylindri-
que, arqué; ses scrobes commençant vers son milieu ou un peu en
avant. — Antennes médiocres, grèles; scape légèrement épaissi au
bout,; funicule de 7 articles : 4-2 allongés, subégaux ou non, celui-là
plus gros, 3-7 décroissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acumi-
née et articulée. — Yeux assez grands, subarrondis, peu convexes. —
Prothorax rarement aussi long que large, plus ou moins dilaté et
arrondi sur les côtés, fortement rétréci et très-souvent resserré en
avant, subtronqué ou bisinué à sa base, avec un lobe médian aigu ;
canal rostral de largeur et profondeur variables, à bords non tran-
chants, effacé et rétréci entre les hanches antérieures. — Ecusson nul
ou très-petit. — Elytres médiocrement ou peu convexes, brièvement
ovalaires, largement échancrées en are à leur base, avec leurs épau-
les embrassant un peu le prothorax et obtusément calleuses. — Pattes
médiocres, assez robustes; cuisses en massue; jambes ayant leur
extrémité externe tranchante sur une courte étendue; tarses médio-
cres, assez larges, à article 4 de longueur normale; ses crochets
appendiculés ou bifides; très rarement (par ex. litura) simples. —
Pygidium entièrement à découvert; saillie intercoxale de l'abdomen
très-large, parallèle, tronquée en avant. — Mésosternum subhorizon-
tal ou oblique. — Corps épais, brièvement rhomboïdal ou ovalaire,
finement pubescent, et souvent en partie écailleux.
Genre très-riche en espèces, mais cependant un peu moins que ne
(1) Syn. Micneius, TramiocoLus, HapnorLonrus, G. Thome. Skandinav. Col. L,
p. 140.
CEUTORHYNCHIDES VRAIS. 199
l'a pensé Schænherr qui y a compris quelques éléments étrangers (1).
D'un autre côté M. G. Thomson l’a divisé en quatre établis sur des
caractères trop légers, à mon sens, et qui sont les suivants :
MrereLus (Type : €. ericæ). Prothorax à peine resserré en avant.
Antennes insérées au milieu du rostre, à article 4 du funicule obco-
nique et trois fois plus long que le 2°; leur massue subglobuleuse.
Cuisses mutiques; jambes ciliées en dehors. Yeux légèrement sail-
Jants et un peu rapprochés.
TaamtocoLUS (Type : C. viduatus). Antennes insérées avant le milieu
du rostre, à articles 4-2 du funicule subégaux. Cuisses munies d'une
forte dent. Jambes dentées et ciliées en dehors. Mésosternum aplani.
Hapropconrus (Type : C. litura). Cuisses munies d'une forte dent;
jambes ciliées en dehors et munies d'un petit crochet terminal.
Mésosternum subimpressionné (2). Prothorax fortement resserré en
avant.
(1) Outre qu’il n’a pas vu qu’un certain nombre d'espèces, qui composent
le genre suivant, n’ont que six articles au funicule antennaire, on en a reporté
récemment plusieurs autres parmi les Cogciones et, pour la plupart, comme
étant de simples variétés d'espèces de ce dernier genre; voyez Grenier, Cat.
d. Col. d. France, p. 58. M. H. Brisout de Barneville (Revue et Mag. d. Zool.
1860, p. 537, et Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 337) a, de son côté, signalé
plusieurs de ces doubles emplois. Les 167 espèces mentionnées par Schœæn-
herr (Cureul. VIII, 2, p. 131) se trouvent par là sensiblement réduites. De-
puis, on a publié les suivantes :
Esp. européennes : C. ferrugatus, E. Perris, Mém. d. V’Acad. d. Lyon, I,
p. 477; France (Landes).— Bertrandi, hystriæ, E. Perris, Ann. d, 1. Soc. Linn.
d. Lyon, Sér. 2, IL, p. 181 ; Landes; contusus, carneus, ibid. IV, p. 145; Lan-
des. — metallicus, L. Fairm. Ann. d. I. Soc. entom. 1852, p. 86; Espagne
(Madrid). — drabæ (hirtulus Germ.), Laboulb. ibid. 1856, p. 161 ; France. —
chlorophanus, Rouget, ibid. 1857, p.752; France (Dijon). — acalloides, albo-
hispidus, L. Fairm. ibid. 1857, p. 639; Montpellier. — Raphaelensis (verru-
catus Schh.), biscuteliatus, Chevrol. ibid. 1859, Bullet. p. XVIII, Provence.
— Gougeleti, Galice; Grenieri, fulvitarsis, Frauce mér.; pallidicornis, Paris;
Gougelet et H. Bris. de Barnev. ibid. 1860, p. 335. — mixtus, Muls. et Rey, in
Muls. Opuse. entom. IX, p. 37; Hyères. — tenuirostris, leucorhamma, lœtus,
Rosenh. Die Thiere Andalus. p. 292 ; Espagne mér. — alliariæ, H. Bris. de
Barnev. Rev. et Mag. d. Zool, 1860, p. 537; France. — Esp. de l'Algérie : C.
niveus, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1859, p. 304; subfasciatus, pralensis,
1860, p. 453 et 510. — Esp. de l'ile de Madère et des Canaries : C. nigroter-
minatus, lineatotessellatus, Wollast. Ins. Maderens. p. 327; Madère. — phy-
tobioides, hesperus, Wollast. Cat. of Canar. Col. p. 281 ; Canaries. — Esp: de
l'Amér. du Sud : C. sellatus, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entom. p. 146;
Buenos-Ayres. — Esp. de l’Amér. du Nord : C. pusio, Mannerh. Bull. Mosc.
1852, L, p. 255; île Sitkha.
Parmi ces espèces, il en est deux (hystrix Perr. biscutellatus Chevrol.) qui
sont des CEUTORHYNCHIDIUS.
(2) Ce caractère et le précédent sont, en réalité, d’une véritable insignifiance,
200 CURCULIONIDES.
Ceurorayncaus (Type : C. assmilis). Cuisses peu robustes, munies
d’une petite dent. Mésosternum non impressionné. :
A part un très-petit nombre qui habitent l'Amérique du Nord, ces
insectes sont propres à l'ancien continent et presque exclusivement
confinés dans les régions froides et tempérées de l'Asie, en Europe
et dans le nord de l'Afrique. Leur livrée, quand elle n’est pas uni-
forme, consiste ordinairement en taches d'un blanc plus ou moins
pur, et en général mal limitées. Comme les CoeLiopes, ils fréquentent
des végétaux très-variés. Les caractères différentiels des deux sexes
se trouvent sur le dernier segment abdominal, mais varient selon les
espèces (1).
\ CEUTORHYNCHIDIUS. ‘
Jacoue.-Duv. Gener. d. Col. d'Eur.; Curcu. p. 60 (2).
Ce sont des Ceuroraynenus dont le funicule antennairene se com-
pose que de six articles et qui se rapprochent par là des genres sui-
vants.
Jacquelin-Duval n'a connu que trois CEUTORHyYNCRUS (floralis,
depressicollis, melanarius) qui dussent rentrer dans ce genre; une
douzaine d’autres sont maintenant reconnues comme lui apparte-
nant (3).
M. G. Thomson, qui n'a pas eu connaissance du caractère en ques-
tion, a fondé sur l’une de ces dernières (apicalis Payk.) son genre
CaLosinus.
RHYTIDOSOMUS.
Scnoenx, Curcul., IV, p. 594 (4).
Rostre médiocrement robuste, allongé, cylindrique, arqué; ses
scrobes commençant près de son tiers antérieur. — Antennes médio-
cres, grèles; scape légèrement en massue au bout; funicule de 6
articles : 1-3 allongés, celui-là le plus grand, 4-6 courts, égaux; mas-
sue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, subar-
rondis, déprimés. — Prothorax presque aussi long que large, rétréci
et légèrement resserté en avant, avec son bord antérieur coupé carré-
du moins chez le C. litura. C'est à peine si l’on peut distinguer l'impression
du mésosternum , et le très-court mucro qui termine les jambes au côté interne
et qui est placé dans leur axe, n’est guère plus apparent, même avec une forte
loupe.
(1) M. Suffrian (Stettin, Entom. Zeit. 1845, p. 102, et 1847, p. 87) a pu-
blié un travail intéressant sur ces différences sexuelles chez un grand nombre
d'espèces.
(2) Syn. Carosinus, G. Thoms. Skandinav. Co]. I, p. 140.
(3) Cent. horridus, ureus, troglodytes, ete. ; voyez Grenier, Cat. d, Col, d,
France, p. 58. -
(4) Syn. Rurimosowa, Steph, il. of Brit. Entom. IV, p. 45,
CEUTORHYNCHIDES VRAIS. 201
ment et muni de faibles lobes oculaires, légèrement bisinué à sa base;
canal rostral assez profond, à bords nettement limités en avant des
hanches antérieures, assez large entre celles-ci (1). — Ecusson nul.
— Elytres très-courtes et très-convexes, globoso-ovales, sensiblement,
plus larges que le prothorax et légèrement sinuées à leur base, avec
les épaules subanguleuses.— Pattes médiocres; cuisses assez robustes,
en massue ; jambes et tarses des CEUTORHYNCHUS. — Pygidium entiè-
rement découvert; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en
avant. — Mésosternum incliné. — Corps brièvement ovale, convexe,
glabre en dessus.
La seule espèce connue (globulus Herbst) est fort petite, noire,
tachetée de blanc en dessus, rugoso-ponctuée sur le prothorax et
assez profondément sillonnée sur les élytres, avec les intervalles entre
les sillons étroits, tranchants et âpres. Elle est répandue dans la plus
grande partie de l'Europe.
MECYSMODERES.
Scnoenu. Curcul., IV, p. 596,
Rostre grêle, allongé, cylindrique, médiocrement arqué; ses scro-
bes commençant dans son milieu. — Antennes submédianes, médio-
cres, grêles ; scape assez fortement en massue au bout; funicule de 6
articles : 4-3 allongés, celui-là notablement plus gros et un peu plus
grand, 4-6 courts, subégaux, grossissant peu à peu; massue assez
petite, ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, brièvement ova-
les, assez convexes, un peu rapprochés en dessus, surtout en avant. —
Prothorax subtransversal, brusquement rétréci et tronqué en avant,
un peu renflé sur les côtés en arrière, très-obliquement coupé de
chaque côté à sa base, avec son lobe médian grand, allongé, en trian-
gle très-aigu; canal rostral médiocrement profond, assez mal limité
latéralement, plan et assez large entre les hanches antérieures (2). —
Ecusson nul. — Elytres courtes, peu convexes, fortement rétrécies
en arrière, pas plus larges que le prothorax et chacune coupée obli-
quement à sa base, avec les épaules très-saillantes en dehors et
arrondies. — Pattes assez longues et assez robustes ; cuisses en mas-
sue, munies d'une forte dent triangulaire; jambes subcomprimées,
un peu élargies et sinuées en dehors à leur extrémité; les intermé-
diaires munies à leur angle interne d'une épine aiguë, presque
indistincte aux autres; tarses médiocres, assez larges, à article 4 de
longueur normale; ses crochets dentés. — Pygidium entièrement à .
(1) Jacquelin-Duval (Gener. d. Col. d’Europ.; Cureul. p. 60, note) critique,
avec raison, Schænherr pour avoir dit que ce canal n ’existe pas.
(2) Comme pour le Rhytidosomus globulus, Schænherr se trompe en refu-
sant ce canal à ces insectes,
202 CURCULIONIDES.
découvert; saillie intercoxale extrêmement large, tronquée en avant,
— Corps brièvement rhomboïdal, épais.
L'espèce typique (euglyptus Schh.) est de Java, de la taille du Ceu-
:torhynchus didymus, noire et variée de blanc jaunâtre en dessous et
sur les côtés du prothorax. Sa sculpture sur cette partie du corps et
sur les élytres à la plus grande analogie avec celle du Rhytidosomus
globulus. J'en connais une seconde espèce un peu plus grande et
originaire de Hong-Kong.
La grandeur des yeux, celle du lobe médian du prothorax et la
largeur des élytres à leur base font reconnaître sans peine ce genre
parmi tous ceux du groupe actuel,
POOPHAGUS.
Scnoenx. Curcul., IV, p. 590.
Rostre allongé, grêle, cylindrique, arqué; ses serobes commençant
vers son milieu. — Antennes submédianes, médiocres, grêles; scape
un peu en massue au bout; funicule de 7: articles : 1-2 allongés,
celui-à plus long et plus gros, 3-4 plus courts, 5-7 subtransver-
saux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médio-
cres, brièvement ovales, peu convexes. — Prothorax transversal
(nasturtü) où non (sysimbrii), rétréci et plus ou moins resserré en
avant, faiblement bisinué à sa base, avec un lobe médian très-court
et aigu; son canal rostral médiocrement profond, assez nettement
limité sur les côtés, plan et rétréci entre les hanches antérieures. —
Ecusson très-petit, ovale, — Elytres peu convexes, oblongues, peu à
peu et médiocrement rétrécies en arrière, à peine plus larges que le
prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules
calleuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue médiocrement
forte et allongée; jambes droites, un peu élargies au bout, avec leurs
corbeilles petites et terminales; tarses assez étroits, à article 4 mé-
diocre ; ses crochets simples. — Pygidium découvert, en triangle eur-
viligne; saillie intercoxale assez large, parallèle, tronquée en avant.
— Mésosternum incliné en arrière. — Corps oblong, densément
revêtu partout de petites écailles.
On n'en connaît que deux petites espèces (1) voisines des Ceu-
TORHYNCHUS par leurs caractères, mais d’un facies très-différent par
suite de leur forme générale plus oblongue et de leur vestiture.
Toutes deux sont d’un vert pâle et mat, uniforme (nasturtii) ou mou-
cheté de brunâtre (sysimbrii). Ces insectes paraissent habiter l’Europe
entière et se trouvent principalement sur les plantes dont ils portent
les noms. l
(1) P,nasturtii Germ., sysimbrii F., Schænh. loc. cit. p. 591 ; l’olivaceus de
Schœænherr (ibid. p. 592) n’est qu’une variété du premier,
CEUTORHYNCHIDES VRAIS. 203
TAPINOTUS.
Scnoenn. Curcul. Disp. meth., p.292.
Rostre assez long et assez robuste, subeylindrique et arqué; ses
serobes commençant un peu avant son milieu. — Antennes submé-
dianes, grêles; scape en massue allongée au bout; funicule de 6 arti-
cles : 1-3 allongés, subégaux, celui-là un peu plus gros, 4-6 courts,
subégaux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée, — Yeux assez
grands, subarrondis, peu convexes. — Prothorax subtransversal,
subcylindrique, tronqué en avant et muni de lobes oculaires assez
saillants, légèrement bisinué à sa base, avec son lobe médian étroit et
aigu; canal rostral assez profond et assez large, ne dépassant pas les
hanches antérieures (1); celles-ci médiocrement distantes. — Ecusson
à peine distinct. — Elytres peu convexes, régulièrement oblongues,
à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancerées à leur
base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en mas-
sue; jambes droites, un peu élargies au bout; leurs corbeïlles trian-
gulaires et assez courtes; tarses médiocres, à articles 1-2 étroits,
obconiques, 3 notablement plus large, 4 assez long; ses crochets den-
tés à leur base. — Pygidium à découvert; saillie intercoxale de l’ab-
domen large, parallèle, tronquée en avant. — Mésosternum subver-
tical. — Corps oblong, densément revêtu partout de petites écailles.
La seule espèce connue (sellatus F.) est d'assez petite taille, d’un
blanc gristre, avec les élytres traversées dans leur milieu par üne
assez large bande noire irrégulière; l'extrémité de ces organes est
plus ou moins maculée de la mème couleur. Cet insecte, qui est ré-
pandu dans la majeure partie de l'Europe moyenne, sans être bien
commun nulle part, vit, dit-on, sur les Lysimachia.
MARMAROPUS.
Scnoenn. Curcul., IV, p. 310.
Rostre médiocre, robuste, subcylindrique, finement caréné sur la
ligne médiane, arqué; ses serobes commençant vers son tiers anté-
rieur, — Antennes subantérieures, assez courtes, grèles; scape assez
fortement en massue au bout; funieule de 7 articles : 1-2 allongés,
celui-là plus long et plus gros, 3-7 courts, décroissant graduelle-
ment; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, subar-
rondis, peu convexes. — Prothorax légèrement transversal, subeylin-
drique, brièvement et brusquement rétréci en avant, avec son bord
antérieur tronqué, muni de lobes oculaires médiocres, très-faible-
ment bisinué ‘à sa base; son sillon rostral profond, nettement limité,
finissant avant les hanches antérieures; celles-ci assez fortement
(1) Schœnherr l'indique comme obsolète et Jacquelin-Duval (Gener. d. Col.
d'Europe; Cureul, p. 63) comme léger ; mais tous deux se trompent.
e
204 CURCULIONIDES.
séparées. — Ecusson presque nul. — Elytres oblongues, subparallè-
les, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en
arc à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes des TAPINOTUS, avec
les tarses plus courts, — Pygidium à découvert; saillie intercoxale
de l'abdomen large, parallèle et tronquée en avant. — CO oblong,
subcylindrique, finement écailleux en dessous.
Schænherr a très-fortement séparé ce genre du précédent dont il
est très-voisin et ne diffère que par son rostre plus robuste, son funi-
cule antennaire de sept articles et son canal rostral plus profond. Il
ne comprend qu'une espèce (Besseri Schh.) de taille presque égale à
celle du Tapinotus sellatus et ayant un peu le facies d’un Zycops.
Elle est d’un brun foncé uniforme en dessus et revètue d’écailles
blanches en dessous. Découverte primitivement en Pologne, elle a
été retrouvée, depuis, en Poméranie et dans la Marche de Brande-
bourg (1); mais elle est restée assez rare dans les collections. On Ja
trouve principalement sur le Rumex acetosa.
GROUPE III. Phytobiides.
Yeux médiocres, arrondis ou brièvement ovales, complétement à
découvert. — Canal rostral le plus souvent superficiel, parfois nul,
rarement profond et, dans ce cas, effacé entre les hanches antérieures.
— Saillie mésosternale distincte.
La forme des yeux, qui sont en général assez saillants, et leur dé-
gagement du prothorax donnent à ces insectes une physionomie par-
ticulière dans la Tribu. Tous ont conservé la forme générale courte
et épaisse des espèces placées en tête des Ceutorhynchides vrais, et
leur saillie mésosternale ressemble à celle de ces derniers. Leurs
genres sont au nombre de six :
I. Rostre au plus médiocre, relativement ‘robuste.
a Scape des antennes n’atteignant pas les yeux; leur funicule de 6 ar-
ticles ; prosternum à peine excavé.
Tarses filiformes, à art, 3 non bilobé : Eubrychius.
— — — bilobé: Litodactylus.
aa Scape des antennes atteignant les yeux; leur funicule de 7 articles;
prosternum excavé.
Prosternum faiblement échancré en avant : Phylobius.
— fortement — — _: Rhinoncus.
IT. Rostre allongé, médiocrement robuste; funicule antennaire de 6 art.
Prosternum fortement échancré en avant et excavé : Cœlogaster.
— entier en avant, non excavé : Amalus.
(1) Voyez à ce sujet une note de M. Pfeil dans la Stettin, entom. Zeit. 1855,
p. 305, et une autre de M, C. A. Dohrn, ibid, 1856, p. 190.
PHYTOBLIDES. Le 205
EUBRYCHIUS.
G. Tnoms. Skandinav. Col., 1, p. 138 (1).
‘
Rostre assez robuste, médiocre, subcylindrique, arqué; ses scrobes
commençant un peu avant son milieu. — Antennes courtes; scape
obconique, court, n’atteignant pas, à beaucoup près, les yeux; funi-
cule de 6 articles : 4-3 allongés, celui-là plus gros, 4-6 courts, sub-
égaux; massue oblongo-ovale, obtuse au bout, faiblement articulée
— Yeux médiocres, assez saillants, obliques. — Prothorax transversal,
peu à peu et fortement rétréci en avant, faiblement bisinué à sa base,
tronqué en avant, avec son bord antérieur bitubereulé; deux autres
tubercules sublatéraux sur le disque; prosternum très-court, faible-
ment excavé. — Ecusson très-petit. — Elytres assez convexes, briève-
ment ovales, beaucoup plus larges que le prothorax et isolément
saillantes à leur base, avec les épaules subealleuses. — Pattes assez
longues ; hanches antérieurés contiguës; cuisses médiocrement en
massue; jambes grèles, droites, inermes au bout; tarses longs, fine-
ment ciliés, à articles 4-3 obconiques, # aussi long que les précédents
réunis; ses crochets simples. — Saillie intercoxale de l'abdomen
large, parallèle, tronquée en avant. — Corps brièvement ovale, fine-
ment pubescent.
M. G. Thomson n'indique pour type de ce genre qu'une espèce
inédite qu'il nomme aquaticus, mais d'après les caractères très-courts
et très-tranchés qu'il lui assigne, il n'y a pas à douter qu'il doit com-
prendre le Rhynchænus velatus de Beck que M. L. Redtenbacher a
mis en tête des deux espèces qui composent son genre LITODACTYLUS.
Celui-ci n’est par conséquent qu'un démembrement de ce dernier.
M. Suffrian (2) avait déjà signalé la nécessité de cette mesure.
L'espèce en question est répandue dans la plus grande partie de
l'Europe, et ses habitudes seraient plus aquatiques que celles des
autres Phytobiides, selon M. L. Redtenbacher qui dit qu'elle vit sous
l'eau en s’attachant aux tiges des plantes.
, LITODACTYLUS
L. Renrens. Faun. austr. 64. 1, p. 399.
Mèmes caractères que le genre précédent, avec le 3° article des tarses
de largeur normale, bilobé et spongieux en dessous.
A quoi s'ajoutent quelques particularités secondaires : les antennes
sont moins antérieures et un peu plus longues, les hanches anté-
rieures légèrement séparées, et le 4° article des tarses est un peu
moins long.
(1) Syn. Lironacryzus pars, L. Redtenb, — Pyyropius pars, Sehtenhe
(2) Stettin. entom. Zeit. 1847, p. 207.
Le
206 ° GURCULIONIDES.
L'espèce typique, le Rhynchænus leucogaster de Marsham, a un
habitat encore plus étendu que l'Eubrychius velatus et paraît avoir
les mêmes mœurs.
PHYTOBIUS.
Seuoenu. Curcul. II, p. 458 (1).
Rostre plus ou moins robuste, au plus médiocre, subeylindrique ;
ses Scrobes commençant à peu de distance de son extrémité, très-
obliques.— Antennes insérées au-delà du milieu du rostre, médiocres,
grèles; Scape en massue au bout, atteignant le bord antérieur des
yeux; funicule de 7 articles : 1-3 allongés, celui-là de beaucoup le
plus gros, 4-6 très-courts, 7 plus gros et plus large, contigu à la
massue (2); celle-ci ovale, articulée. — Yeux médiocres, assez con-
vexes, subarrondis, souvent surmontés d’une très-courte orbite re-
dressée. — Prothorax transversal, régulièrement ou brusquement
rétréci en avant, avec son bord antérieur légèrement échancré dans
son milieu, bisinué à sa base, souvent bi- ou quadrituberculé en
dessus ; prosternum plus ou moins excavé en avant des hanches an-
térieures, médiocrement échancré en are de cercle en avant.— Ecusson
à peine distinct. — Elytres médiocrement convexes, brièvement ova-
laires, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées
à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes assez longues; hanches
antérieures plus ou moins séparées; cuisses médiocrement en massue;
jambes grèles, droites, tronquées au bout; les intermédiaires parfois
brièvement mucronées à leur extrémité; tarses médiocres, spongieux
en dessous, à articles 3 bilobé, 4 assez long ; ses crochets simples (par
ex. comari, quadrituberculatus) ou dentés à leur base (par ex. notula,
quadrinodosus). — Pygidium découvert; saillie intercoxale large, pa-
rallèle, tronquée en avant. — Corps brièvement ovalaire, finement
pubescent et écailleux.
MM. Suffrian (3) et G. Thomson ont divisé ce genre en deux, mais
(1) Syn. Hyparicus, Schœnh. Curcul. Disp. meth. p. 242; olim; nom déjà
employé pour des Dytiscides. — Pacayranus, Steph. IL. of Brit. Entom. IV,
p. 90, — Pecenomus, G. Thoms. Skandin, Col. I, p.138.
(2) Schœnherr (Cureul. HE, p. 459) a hésité au sujet de la structure du fu-
nicule et a fini par ne lui accorder que six articles. Il en compte réellement
sept, ainsi que l’a déjà fait observer Jacquelin-Duval, Gener. d. Col. d’Eur.;
Curcul. p. 50; je trouve sa description exacte chez toutes les espèces que j'ai
sous les yeux. (
(3) Steltin. entom. Zeit. 1847, p. 207. Ce savant entomologiste s’est borné à
signaler ces genres sans leur assigner des noms. L'un d'eux, comprenant les
P. comari et quadrituberculatus, aurait les crochets des tarses simples, tandis
qu'ils seraient dentés dans l’autre, où rentreraient les P. notula, quadrinodo-
sus et quadricornis. Les autres caractères diflérentiels qu’il leur assigne sont
presque inappréciables et ne me paraissent avoir aucune valeur générique.
PHYTOBIIDES. 207
sans être d'accord entre eux à ce sujet. Ses espèces ont une analogie
si intime, malgré la structure différente de leurs crochets des tarses,
qu'il me parait bien difficile de les séparer. Elles sont, sauf deux (sul-
cicollis, quadrispinosus) qui habitent l'Amérique du Nord, propres
à l'Europe et se trouvent sur diverses plantes, principalement dans
les lieux humides (1).
RHINONCUS.
Scnoenu. Curcul. Disp. meth. p. 269.
Rostre médiocre, assez robuste, subquadrangulaire, arrondi aux
angles, un peu arqué; ses scrobes commençant très-en avant, étroites
et obliques. — Antennes antérieures, assez courtes, grêles; scape en
massue au bout, atteignant les yeux; funicule de 7 articles : 1-2 al-
longés, obconiques, 3-4 plus courts, 5-6 subarrondis ; massue oblongo-
ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, subarrondis, peu ou
assez convexes, en général munis en dessus d’une très-courte orbite.
— Prothorax transversal, plus ou moins rétréci et resserré en avant,
avec son bord antérieur tronqué et parfois muni de très-petits lobes
oculaires, souvent un peu irrégulier sur les côtés, légèrement bisinué
à sa base; prosternum largement et assez fortement excavé en avant
des hanches antérieures, profondément échancré sur son bord anté-
rieur. — Ecusson nul. — Elytres plus ou moins convexes, brièvement
ovales, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes des Payropius, avec
les hanches antérieures sensiblement plus écartées, les jambes inermes
à leur extrémité et les crochets des tarses dentés à leur base. — Py-
gidium découvert; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, paral-
lèle, tronquée en avant. — Corps brièvement ovalaire, finement et
partiellement écailleux. « :
Insectes extrêmement rapprochés des Payrôgius et non des CEuro-
RHYNCHUS, comme l'a pensé Schœnherr (2). Ils sont si voisins des
premiers qu’ils me paraissent. mériter à peine d’en être séparés. [ls
Quant à M. G. Thomson, son genre PELexomus cité dans lu synonymie de
celui-ci, a pour type le P. comari, et il indique le quadrituberculatus comme
lype du genre Payromus. Outre qu’il n’a pas vu la différence qui existe
dans les crochets des tarses, les caractères qu’il assigne à ces deux genres n’6-
tantpas comparatifs, on ne voit pas bien l'idée qu'il s’en fait.
(1) Schœnherr (Curcul. VII, 2, p. 344) en mentionne 12 espèces ; depuis, on
p’en à publié aucune, j
(2) I les à placés à la fin des Cryptorhynchides, tandis que les Payromus
qui en sont séparés par 156 genres, figurent au milieu de ses Erirhinides. Cetto
séparation contre nature a été adoptée par presque tous les auteurs récents.
M. G. Thomson (Skandin. Col. I, p. 139) est le seul qui ait remis ces insectes à
leur véritable place.
208 CURCULIONIDES.
ne s’en distinguent guère, en effet, que par leur funicule antennaire
un peu autrement fait, le prosternum plus échancré en avant, .et leurs
hanches antérieures plus écartées. Leurs espèces sont médiocrement
nombreuses (1) et, pour la plupart, habitent l'Europe. On les trouve
sur diverses plantes, sans qu'elles paraissent rechercher plus spéciale-
ment le voisinage des eaux.
COELOGASTER.
Scuoenn. Curcul. IV, p. 588 (2). ;
L
Rostre assez long et assez robuste, cylindrique, arqué; ses scrobes
commençant dans son milieu. — Antennes submédianes, médiocres,
grèles; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule de
6 articles : 1-3 allongés, celui-là plus gros et plus long, 4-7 très-courts,
subarrondis; massue ovale, faiblement articulée. — Yeux médiocres,
latéraux, subarrondis, surmontés d'une petite orbite en forme de
crête (3).—Prothorax transversal, tuberculeux en dessus, brusquement
rétréci et tronqué en avant, assez fortement bisinué à sa base; pro-
sternum profondément échaneré en avant, largement et fortement
canalieulé au-devant des hanches antérieures. — Ecusson très-petit,
linéaire. — Elytres très-courtes, subdéprimées, rétrécies en arrière,
sensiblement plus larges que le prothorax et sinuées à leur base, avec
les épaules calleuses. — Pattes des Payrogius, avec les hanches an-
térieures fortement séparées, et les crochets des tarses bifides. —
Pygidium découvert; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, pa-
rallèle et tronquée en avant. — Mésosternum en carré transversal
et vertical. — Corps brièvement ovalaire, finement pubescent et
écailleux. ù
A un rostre et des antennes pareils à ceux des deux genres pré-
cédents, celui-ci réunit des hanches antérieures encore plus écartées
que celles des RaiNoncus, et un mésosternum dont la forme lui est
propre dans le groupe actuel. Il est par conséquent bien tranché et
ne comprend qu'un petit insecte (Zimmermanni Schh.) de l'Amérique
du Nord dont le facies est tout-à-fait celui d'un CEUTORHYNCHUS.
(1) Schœnherr (Gureul. VIT, 2, p. 172) en mentionne ex visu, 14 espèces
(castor, pyrrhopus, granulipennis, sulcicollis, etc.) parmi lesquelles une
(sparsesetosus) est du Cap, et une autre (paganus) d'origine exotique, mais
douteuse quant à son habitat. — Lo R. coarctatus de Jacquelin-Duval (Gëner.
d. Col. d'Europ.; Cureul. p. 62) paraît n'être qu’une variété du topiarius
Germ.
(2) Le nom de CoëLocasren a été déjà appliqué, en 1780, par Schranck à un
genre d'Hyménoptères.
(3) Schœnherr exagère beaucoup la hauteur de cette crète, en disant qu’elle
est très-élevée ; elle garnit toute la partie supérieure des yeux.
: PÉRIDINÉTIDES. 209
ANALUS.
Scnoenu, Curoul, Disp. meth., p. 240.
Rostre allongé, grèle, cylindrique, arqué ; ses scrobes commençant
un peu en avant de son milieu, très-obliques. — Antennes submé-
dianes, médiocres, grèles; scape en massue au bout; funicule de
6 articles : 1-3 allongés, celui-là le plus grand, 4-6 très-courts, sub-
égaux; massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux médiocres, ar-
rondis, déprimés. — Prothorax transversal, cylindrique, légèrement
arrondi sur les côtés dans son milieu, tronqué en avant, à peine
bisinuëé à sa base; prosternum non excavé en ‘avant des hanches
antérieures, entier en avant: — Ecusson nul. — Elytres assez con-
vexes, régulièrement ovales, un peu plus larges que le prothorax et
faiblement échancerées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes
médiocres; hanches antérieures légèrement, mais très-distinctement
séparées; cuisses en massue; jambes grèles, droites, tronquées au
bout; tarses courts, étroits, finement spongieux en dessous, à articles
1-2 obconiques, 4 médiocre ; ses crochets dentés à leur base. — Py-
gidium découvert; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, paral-
lèle, tronquée en avant. — Mésosternum incliné, subquadrangulaire.
— Corps court, ovalaire, faiblement pubescent.
On n'en connaît qu’une très-petite espèce (scortillum Herbst) qui
habite la plus grande partie de l'Europe et qui paraît se trouver de
préférence dans les prés humides.
Schœnherr avait placé ce genre parmi se Erirhinides, de même
que les Payrogrus, mais en l'éloignant beaucoup de ces derniers avec
lesquels il a les plus incontestables rapports,
TRIBU LXXIV.
PÉRIDINÉTIDES.
Rostre médiocre ou court, plus ou moins robuste, de forme va-
viable; ses scrobes latérales et visibles dans là majeure partie de
leur longueur. — Prosternum canaliculé, le canal effacé entre les
hanches antérieures. — Un écusson assez grand. — Elytres recou-
vrant le pygidium. — Jambes mucrontes au bout; crochets des tarses
libres ou soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen
anguleux à leurs extrémités; sa saillie intercoxale large, parallèle, ar-
rondie en avant. — Métasternum de longueur variable, ses épister-
nums assez larges. — Saillie mésosternale placée sur un autre niveau
que le prosternum et le métasternum. — Corps de forme variable.
Cet ensemble de caractères n'existe que dans les deux genres PEn-
Coléopières. Tome VIL. 14
210 CURCULIONIDES:
piNerus et Mecoprs de Schœnherr, dont le premier avait 6té placé par
lui dans les Cryptorhynchides, et le second parmi les Baridiides. Leur
éousson distinct, leur pygidium recouvert et leurs jambes mucronées
au bout les séparent nettement des Ceutorhynchides, la forme de
leur rostre et leur prosternum canaliculé des Pantotélides qui suivent,
enfin leurs serobes rostrales, visibles en entier sur les côtés, des Bari-
diides. Tous deux sont américains,
I. Saillie mésosternale triangulaire, inclinée en arrière : Peridinetus.
I. — _ transversale, parallèle, verti-
cale, soudée au métasternum : Megops.
PERIDINETUS.
Scnoexx, Curcul. IV, p. 467.
\
Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, parfois un peu com-
primé, arqué; ses scrobes commençant en avant de son milieu, très-
obliques. — Antennes antémédianes, médiocres, peu robustes; scape
en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 al-
longés, obconiques ou noueux au bout, égaux ou non, 3-7 de même
forme où subarrondis, courts, égaux; massue forte, oblongo-ovale,
articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux, faiblement
recouverts au repos. — Prothorax transversal où non, plus ou moins
rétréci et brièvement tubuleux en avant, avec son bord antérieur
largement saillant dans son milieu, bisinué à sa base; son lobe médian
assez large et arrondi ou tronqué. — Ecusson assez grand; quadran-
gulaire ou arrondi en arrière. — Elytres de forme variable, mais
toujours courtes, tantôt (par ex. àroratus) subdéprimées et rétrécies
en arrière, tantôt (par ex. maculatus) assez convexes et ovalaires, dé-
bordant assez le prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules
obtuses. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses en massué, den-
tées en dessous; jambes un peu arquées à leur base, comprimées,
assez fortement onguiculées au bout; les antérieures au moins bisi-
nuées en dedans ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles
1 allongé, 3 large; crochets petits, soudés à leur base, rarement
(Signatus) libres. — Saillie mésosternale large, inclinée, triangulaire,
fortement tronquée en arrière. — Corps de forme variable, ainsi que
sa vestiture,
Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces (t), de taille
(1) Schœnherr (Cureul. VIE, 2, p. 56) n’en a connu que cinq espèces dont
trois (irroralus, Zincleni, sellatus) du Brésil; les deux autres (maculatus,
signatus) propres à Cuba et Puerto-Rico, exigent une observation. Jacquelin-
Duyat (in Ramon de la Sagra, Hist. fisic. ete. de Cuba, VII) les a regardées
comme n'étant que les deux sexes d’une seule espèce qu’il a nommée Poyeéi,
et dont la première eût 616 le mâle çt la seconde la femelle, Il ne s’est pas
PÉRIDINÉTIVES. 211
au plus médiocre, mais dont la livrée est trop variable pour qu'on
en puisse rien dire de général. On voit par la formule qui précède
qu'ils sont peu homogènes sous le rapport de la forme générale.
MEGOPS.
ê Scnognu. Curcul. VIII, 1, p. 181 (1).
Rostre à peine plus long que la tête, robuste, subquadrgngulaire,
arrondi aux angles, subparallèle, un peu arqué; ses serobes commen-
çant un peu avant son milieu, brusquement arquées et confluentes
en dessous (2).—Antennes plus courtes que la tête et le rostre réunis,
médianes, robustes; scape fortement en massue, atteignant les yeux;
funieule à articles 1 allongé, gros, obconique, 3-7 très-courts, trans-
versaux et très-serrés; massue grosse, brièvement ovale, subcompacte.
— Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux. — Prothorax trans-
versal, presque droit sur les côtés, puis brièvement tubuleux en avant
et muni de lobes oculaires larges et assez faibles, bisinué à sa base,
avec son lobe médian assez large, court et tronqué; prosternum mé-
diocrement large entre les hanches antérieures. — Ecusson carré, —
Elytres assez convexes et assez courtes, ovales, pas plus larges que le
prothorax et échanerées à leur base, avec les épaules calleuses. —
Pattes médiocres; cuisses sublinéaires; jambes droites, comprimées,
onguiculées au bout; tarses courts, spongieux en dessous, à articles
1-2 triangulaires, 3 assez large, 4 long; ses crochets petits, grêles et
connivents, sans paraitre soudés. — 3° et 4° segments abdominaux
médiocrement anguleux à leurs extrémités, le 1% et le 2° soudés en-
semble ; saillie intercoxale large, anguleuse en avant.— Métasternum
court, — Saillie mésosternale large, lamelliforme, verticale, sgudée
au métasternum, — Corps ovale, partiellement pubescent. uw
Après avoir placé l’espèce typique (morosus Germ.) parmi les Mac
DALINUS, à l'exemple de Germar, Sebhœnherr a fini par en faire un
genre à part qu'il a classé dans ses Baridiides, immédiatement avant
les Cexrrinus. Cet insecte, originaire du Brésil, est de taille médiocre
eten entier d'un noir profond et mat; son prothorax et ses élytres
aperçu que le maculatus a les crochets des tarses soudés, tandis qu'ils sont
libres chez le signatus, ce qui, ajouté aux différences très-sensibles qui exis=
teni dans Je dessin de leur livrée, suffit pour prouver que ce sont deux espèces
très-distinctes. En outre, d'après une communicalion qui m'a 6t6 faite par
M. Richl, le docteur Grundlach, quia souvent pris ces insectes én copuld, ne les
ü jamais vu se mêler indistinetement,
(1) Syn, Macnaus, Germ.Ins. spec. nov. p. 396. — Tnamopmius, Schœnh,
Cureul, HE, p. 276; olim. — Macparinus, Schœnh. ibid. VIT, p. 28; olim.
(2) Schœænherr a omis ce caractère ainsi que leslobes oculaires du prothorax,
bien qu’ils soient très-distincts, tout en étant peu saillants,
212 CURCULIONIDES.
sont finement rugueux; ces dernières sont striées, avec les intervalles
entre les stries plans et larges. La pubescence se réduit à quelques
poils blancs couchés et peu abondants.
TRIBU EXXYV.
PANTOTÉLIDES,
Rostre allongé, cylindrique, grêle; ses scrobes latérales, visibles en
entier. — Prosternum excavé ou non. — Un écusson. — Elytres re-
couvrant ou non le pygidium. — Jambes mucronées au bout; crochets
des tarses libres ou soudés. — Les trois segments intermédiaires de
l'abdomen arqués ou anguleux à leur extrémité, — Métasternum al-
longé ; ses épisternums assez larges. — Saillie mésosternale placée sur
un autre niveau que le prosternum et le métasternum. — Corps al-
longé, pubescent.
La forme du rostre suffit pour distinguer ce groupe des deux pré-
cédents. Il existe dans la Tribu des Baridiides deux genres (NERTUS,
Tracaymenus) qui l'ont également parfaitement cylindrique et grêle,
mais leurs scrobes rostrales qui sont inférieures, et quelques autres
caractères, m'ont engagé à ne pas les associer aux deux qui composent
cette Tribu-ci.
Ces insectes ont une physionomie à part et sont très-peu nombreux,
car ils ne forment que trois espèces dont deux sont américaines, el
la dernière est propre à l'Australie. De mème que pour les Péridi-
nétides, Schænherr avait fortement séparé les deux genres qu'ils
constituent : l’un d'eux (LirurGus) figure. parmi ses Cholides, l’autre
(PanroTEeLEs) dans la seconde cohorte de ses Cryptorhynchides.
LE
I. Pygidium découvert; crochets des tarses soudés : Lifurgus.
JL. — indistinet ; — libres : Panloteles.
LITURGUS.
Seuoenu, Curcul, VIIT, 1, p. 82,
Rostre allongé, grèle, transversalement impressionné et un peu
arqué à sa base, puis presque droit et peu à peu atténué dans le
reste de sa longueur; ses serobes commençant un peu en avant de
son milieu. — Antennes submédianes, courtes, assez robustes; scape
en massue au bout; funicule de 7 articles : 4-2 légèrement allongés,
obeoniques, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu, 7 contigu à la
massue, celle-ci brièvement ovale, acuminée, articulée. — Yeux
grands, brièvement ovales, déprimés. — Prothorax petit, subtrans-
versal, graduellement rétréci, légèrement resserré près de son bord
antérieur et tronqué en avant, fortement bisinué à sa base; prostor-
PANTOTÉLIDES, 213
num non excavé. — Ecusson en triangle eurviligne allongé. — Ely-
tres médiocrement convexes, oblongues, parallèles, graduellement
rétrécies dans leur tiers postérieur, notablement plus larges que le
prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules obliquement ar-
rondies. — Pattes assez longues et assez robustes; hanches antérieures
assez faiblement écartées; cuisses médiocrement en massue, faible-
ment dentées en dessous; jambes comprimées, droites, brièvement
mucronées au bout; tarses médiocres, densément spongieux en des-
sous, à articles 4-3 obconiques, subégaux, 4 médiocre ; ses crochets
petits et soudés.—Pygidium en entier découvert, convexe, en triangle
curviligne; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, anguleuse
dans son milieu en avant. — Mésosternum incliné, large et quadran-
gulaire, — Corps oblong, finement pubescent.
Ce genre ne comprend qu'un rare insecte (brasus Schh.) de l’Aus-
tralie, du double plus grand que le Tapinotus sellatus d'Europe, d’un
noir sale et saupoudré tant en dessous qu’en dessus, de petits poils
blancs en forme de cils. Malgré son pygidium découvert et ses crochets
des tarses soudés, il me paraît ne pas pouvoir être éloigné des Pan-
TOTELES qui suivent. 2
- PANTOTELES.
Senoenu. Curcul. VIIL, 2, p. 59,
Tète globuleuse, assez saillante; rostre allongé, grêle, cylindrique,
Maiblement arqué; ses scrobes commençant près de son milieu. —
Antennes submédianes, longues, grêles; scape en massue allongée au
bout; funicule de 7 articles : 1-3 allongés, obepniques, celui-là le
plus long, 4-7 courts, décroissant peu à peu; massue allongée, sub-
obtuse au bout, très-distinctement articulée. — Yeux grands, peu
convexes, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax transversal,
assez convexe, fortement arrondi et un peu élargi sur les côtés anté-
rieurs, brièvement tubuleux et tronqué en avant, bisinué à sa base ;
prosternum largement et assez fortement excavé en avant des hanches
antérieures.—Ecusson assez grand, quadrahgulairé.—Elytres médio-
erement convexes, oblongues, parallèles, calleuses avant leur extré-
mité (1), un peu plus larges que le prothorax et sinueuses en avant,
avec les épaules obtuses. — Pattes antérieures allongtées, les autres
médiocres ; hanches antérieures assez fortement séparées ; cuisses en
massue allongée, les antérieures arquées, toutes armées d’une assez
forte dent triangulaire; jambes un peu comprimées, bisinuées en
dedans, fortement mucronées au bout; les corbeilles des postérieures
légèrement cayerneuses; tarses assez longs, à articles 1-2 étroits,
(1) Schœænherr les indique, à tort, comme ne l'étant pas. Il n'a pas fait
non plus sentir suffisamment la grandeur de l’écusson, et il a passé sous silence
l'aplauissement du métasternum dans son milieu,
214 CURCULIONIDES.
celui-là le plus long, 3 assez large, 4 médiocre; ses orochets petits,
libres. — Saillie intercoxale de l'abdomen large, arrondie en avant.
— Métasternum largement aplani dans son milieu, avec les bords de
cet aplanissement carénés. — Mésosternum incliné, assez large, trian-
gulaire, fortement tronqué en arrière, — Corps allongé, finement et
densément écailleux.
Genre très-distinct, fondé sur deux jolies espèces de la Guyane et
du Brésil, de taille moyenne et que Schœnherr nomme erythrorhyn-
chus et tenuirostris; la première seule m'est connue. À en juger par
la longueur des pattes antérieures, les deux exemplaires que j'ai sous
les yeux sont probablement des mâles,
TRIBU LXXVI.
-BARIDIIDES.
Rostre de forme variable, très-souvent comprimé, souvent en
même temps épaissi àsa base; ses scrobes se dirigeant rapidement
sous lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant. — Prosternum assez
rarement excavé ou canaliculé. — Ecusson distinct. — Elytres recou-
vrant ou non le pygidium. — Jambes le plus souvent mucronées ou
onguiculées au bout, mais en général faiblement ; crochets des tarses
libres ou soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen
arqués ou anguleux à leurs extrémités chez presque tous; saillie in-
tercoxale plus où moins large. — Métasternum de longueur variable,
ainsi que la largeur de ses épisternums. — Saillie mésosternale tantôt
placée sur un autre niveau que le prosternum et le mésosternum,
tantôt formant avec eux une surface continue. — Corps de forme va-
riable, souvent elliptique ou rhomboïdal.
Cette dernière Tribu de la Section actuelle en est la plus considé-
rable et comprend tous les Baridiides de Schænher, moins trois
genres (Pyrorus, Mecops, SrHApasmus) qui appartiennent à d’autres
groupes dans lesquels on les a vus précédemment, plus quelques
autres (PARALLELOSOMUS, NERTUS, SIRONGYLOTES, LyreRIUS, PHACE-
LOBARUS) qu'il avait classés parmi ses Cholides.
Elle diffère essentiellement des précédentes par la direction des
serobes rostrales qui, quelle que soit la forme du rostre, deviennent
si promptement inférieures qu'on n’aperçoit plus sur les côtés de ce
dernier que leur partie antérieure. Ce caractère ne disparait que chez
les SrroNeyLotes et encore chez une de leurs espèces seulement (1).
(1) On peut à peine regarder comme une seconde exception, ce qui à lieu
chez quelques Bariptus exotiques où, par suite de la brièveté et de l'épaisseur
relatives du rostre, ses scrobes ont un plus grand trajet à parcourir pour ga-
gner sa face inféricure et sont, par conséquent, plus longuement visibles sur
BARIDIIPES. 215
Quelques Ceutorhynchides ont aussi des scrobes rostrales ainsi faites,
mais l'absence de l’écusson suffit à elle seule pour qu'on ne soit pas
tenté de les comprendre dans la Tribu actuelle.
Les autres caractères des Baridiides varient beaucoup, sauf les yeux
qui. sont toujours finement granulés, déprimés, transversaux et en
partie recouverts par le prothorax, même quand le rostre n'est pas
contracté. Parmi ceux qui ne sont pas constants, les plus importants
sont : la soudure très-fréquente des deux premiers segments abdomi-
naux, et surtout la structure des segments thoraciques en dessous. On
a vu dans la section précédente quelques genres (par ex. Pyropus,
Tnyperes) chez lesquels ils sont placés sur lemème niveau et forment,
par suite, une surface continue. Cette disposition est commune ici et
se présente dans trois conditions différentes :
4° Tantôt le prosternum est coupé carrément en arrière des han-
ches antérieures, et laisse en entier à découvert le mésosternum qui
est horizontal ;
90 Tantôt il se prolonge en arrière des hanches en question en
une saillie (saillie postcoxale) qui recouvre imparfaitement le méso-
sternum, lequel apparaît ordinairement comme une bande plane et
fortement transversale ;
3° Ou enfin la saillie postcoxale recouvre en entier le mésosternum
qui est devenu complétement invisible.
A quoi il faut ajouter que dans ces deux derniers cas le mésoster-
num à une forte tendance à se souder intimement avec le métaster-
num. Souvent leur suture de, séparation est très-fine et il n’est pas
bien rare qu’elle disparaisse sans laisser aucune trace.
Ces modifications, dont on n’a pas tenu compte jusqu'ici, sont im-
portantes sous deux rapports : d'abord au point de vue systématique,
puis comme preuve de l’analogie de ces insectes avec les Calandrides
chez qui elles existent également. C’est en effet à ce dernier groupe
que lg Tribu, qui débute par des espèces (Dvormenus) cryptorhyn-
chiformes, finit par aboutir (1), d'où suit qu'elle doit être placée à la
fin de la section actuelle. t
Les Baridiides sont de moyenne ou petite taille et souvent remar-
quables soit parleurs formes, soit par leur livrée. Jusqu'ici les BaRt-
les côtés. Cette forme, peu commune, se rattache à la forme normale par les
passages les plus gradués. :
(1) Cette analogie ne porte pas seulement sur la structure des segments tho-
raciques, mais encore sur la soudure des deux premiers segments abdomi-
maux, la sculpture des téguments, le facies, eto, Elle est si réelle, que Fabri-
cins et d’autres anciens auteurs ont placé parmi les CaLaNDra les espèces de
Panazcecosonus, Lvrenius et Maparus qu'ils ont connues. Il en existe une autre
non moins prononcée entre quelques-uns de ees insectes et les Cossonides.
Schænherr s’y est trompé, comme Fabricius, et à introduit un de leurs genres
(Euwyerenus) dans ce dernier groupe.
216 CURCULIONIDES.
pius sont les seuls d’entre eux dont les premiers états sont connus,
mais on n'a encore que très-peu de descriptions suffisamment complètes
de celles de leurs larves qui ont été observées (1). Elles sontoblongues,
cylindriques, atténuées à leurs deux extrémités, habituellement re-
courbées en arc et apodes; les yeux et les antennes paraissent leur
manquer. Toutes vivent dans les tiges ou les racines de plantes de
familles variées, parmi lesquelles plusieurs cultivées par l'homme :
(choux, navets, colza, pommes de terre, ete.) et auxquelles elles sont
parfois très-nuisiblés. Elles subissent leurs métamorphoses au milieu -
des tissus qu'elles ont détruit en partie, après s'ètre préalablement
renfermées dans une petite coque de forme ovale. -
La classification de ces insectes-présente des difficultés particulières
provenant en partie des éléments étrangers que contiennent quelques-
uns de leurs genres (par ex. CENrRINUS) qui sont très-riches en es-
pèces. Tout en prenant pour base de la suivante la structure des
segments thoraciques, je n'ai pas fait de cette dernière une règle ab-
solue. La Tribu me paraît devoir être divisée en deux groupes primai-
res assez différents pour pouvoir être élevés au rang de Sous-Tribus,
bien que le passage de l’un à l'autre s'effectue d'une manière presque
insensible.
Dans la première, celle des Baridiides vrais, la grande majorité des
genres a les segments en question non continus; ceux d’entre eux
chez qui ils sont placés sur le même niveau présentent dans leurs
antennes des caractères qui n'existent jamais dans la seconde Sous-
Tribu, celle des Madarides, où le nivellement des segments thoraciques
ne souffre pas d'exception.
Sous-Tripu I. Baridides vrais.
Mésosternum formant avec le prosternum et le métasternum, ou
au moins avec l'un d'eux un angle plus ou moins distinct; rarement
sur le mème plan qu'eux, mais alors les antennes courtes et rolffètss,
ou leur massue très-grande.
Les exceptions à la structure normale des segments thoraciques
ont lieu dans deux groupes comprenant en tout cinq genres : les
Eurhinides et les Leptoschoïnides. Les premiers se distinguent, mais
assez faiblement, des Madarides par leurs antennes plus courtes et
plus robustes que chez ces derniers, les seconds par la grandeur inso-
lite de la massue de ces organes. Tous se rattachent de si près aux
(1) La plus détaillée est celle de la larve du B. lepidii publiée par M. Heeger
(Sitzungsber. d. Wien. Akad. XIV, p. 29, pl. »), puis celle du B. picinus
qu'on doit à M. L. Dufour (Ann. d. 1. Soc. entom. 1846, p. 453); toutes deux
vivent dans les tiges des choux.— Les auteurs cités par MM, Chapuis et Can-
dèze (Mém, d. 1. Soc. d. se. d, Liège, VILL, p. 560) n’ont fait que signaler les
habitudes de quelques-unes de ces larves et les plantes qu'elles attaquent.
- NE
DYORIMÉRIDES. 217
autres Baridiides vrais qu’on ne peut, sans violer toutes les analogies,
les en séparer.
Une étude approfondie démontre, dans l'organisation de ces in-
sectes, pas moins de huit types différents, qui doivent, dès lors, for-
mer autant de groupes particuliers. Dans les cinq premiers, à peine
se trouve-t-il, (à et là, quelques espèces qui réveillent l'idée du type
des Madarides ; dans les deux suivants, l'ynalogie avec ceux-ci se
prononce de plus en plus; les espèces du dernier ont un fucies de
Cossonides.
La distribution géographique de la Sous-Tribu est intéressante :
sauf un (Baripius) qui est presque cosmopolite et un autre (PHACE=
LOBARUS) propre à Madagascar, tous ses genres sont américains.
I, Mésosternum formant uhe surface continue avec le
prosternum et le métasternum.
Antennestrès-robustes, courtes, ainsiqueleur massue. 2 Eunummpes.
— grôles; leur massue très-grande. D LEProscnoiNipEs,
IT. Mésosternum ne formant pas une surface continue
avec le prosternum et le métasternum.
a Hanches antér, plus où moins fortement sépa-
s rées.
D Antennes courtes, au plus médiocres; leur mas-
sue relativement grosse.
Prosternum canaliculé; corps globoso-ovale, 1 Dronténines.
— DON — ; — oblong ou ovale, 3 BaniDupEs vrais.
bb Antennes plus ou moins longues ct grèles; leur
massue en général faible.
€ Hanchés antér. médiocrement séparées ; élytres
plus longues que le prothorax.
Rostre jamais régulièrement cylindrique ; corps
brièvementrhomboïdal, rarement ellip-
tique. , 4 CENTRINIDES,
— parfaitement cylindrique, grêle; corps al-
longé, rarement oblong. 6 Nenmipes,
cc Hanchos antér. très-fortement séparées; rostre
anguleux, denticulé en dessus; corps
rhomboïdal. , 7 APOSTASIMÉRIDES.
Œ& . — très-faiblement séparées; corps allongé,
étroit, linéaire, 8 Mapopténipes.
Genres incertæ Sedis : Leptobaris, Trigonopiterus.
GROUPE I. Dyorimérides,
Rostre comprimé dans la plus grande partie de sa longueur. —
Antennes courtes, plus ou moins robustes; leur massue grosse chez
presque fous, — Prosternum canaliculé, — Mésosternum non continu
218 CURCULIONIDES.
avec le prosternum et le métasternum. — Pygidium recouvert, —
Corps glabre, globoso-ovale, rarement subrhomboïdal.
Par suite de leur canal prosternal, canal qui est presque toujours
très-profond, ces insectes sont ici les représentants des Cryptorhyn-
chides et paraissent avoir des titres sérieux à former une Tribu dis-
tinete. Mais comme ce canal existe, quoique moins profond chez les
Eurninus et mème quelques GENTRINUS, il n'y à plus de raison suffi-
sante pour exclure ces insectes des Baridiides. En outre, ainsi qu'on
le verra plus bas, sous le rapport de la forme générale il existe des
passages entre les Dyonmerus et les deux genres qui viennent d'être
nommés. Les deux suivants sont les seuls qui puissent rentrer dans
le groupe.
I. Canal rostral entamant le métasternum : Coleomerus.
IT. — effacé en arrière des hanches antér. : Dyorimerus.
COLEOMERUS.
Scuogxu, Curcul. IL, p. 817 (1).
Rostre assez long, peu robuste, un peu plus épais à sa base, à peine
déprimé au bout, médiocrement arqué ; ses serobes commençant un
peu en deçà de son milieu et faiblement séparées en arrière. — An-
tennes submédianes, très-courtes, peu robustes ; scape en massue au
bout, n’atteignant pas les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, ob-
coniques, celui-là notablement plus long, 3-7 extrèmement courts et
serrés ; massue médiocre, ovale, subcompacte. — Yeux très-grands,
ovales, déprimés, subcontigus en dessus. — Prothorax transversal,
convexe, fortement rétréci et légèrement tubuleux en avant, parabo-
liquement coupé de chaque côté de sa base; prosternum assez fortement
canaliculé, le canal nettement limité, entamant légèrement le méta-
sternum.— Ecusson petit, triangulaire. — Elytres courtes, convexes,
fortement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et
conjointement échanerées à leur base, avec les épaules un peu cal-
leuses. — Pattes assez courtes et assez robustes ; cuisses fortement
en massue, canaliculées en dessous; jambes comprimées, graduelle-
ment élargies et inermes'au bout; tarses courts, spongieux en des-
sous, à articles 1-2 triangulaires, 3 beaucoup plus large, 4 médiocre ;
ses crochets petits et libres. — Pygidium recouvert; les trois seg-
ments intermédiaires de l'abdomen anguleux à leurs extrémités, le
4er et le 2e soudés ensemble ; saillie intercoxale très-large, tronquée
en avant, — Métasternum court; ses épisternums très-larges. — Corps
brièvement rhomboïdal, épais.
La ressemblance de ces insectes avec certains CENTRINUS est COM-
(1) Syn. Cenrmnus pars, Dej, Cat, éd, 3, p. 315.
J
DYORIMÉRIDES. î 219
plète, en cè qui concerne le fucies, mais ils appartiennent au groupe
actuel et diffèrent des Dyormerus par leurs antennes, leurs yeux,
leur canal rostral et leurs jambes. Schœænherr en décrit deux pe-
tites espèces (1) de l'Amérique du Sud, d’un noir brillant et ré-
gulièrement striées sur les élytres. J'en connais une troisième, de
Cayenne, chez laquelle ces organes sont couverts de côtes fines et
tranchantes.
DIORYMERUS.
SCHOENy. Curcul. Disp. meth., p. 311 (2).
Tète relativement petite ; rostre assez long, plus ou moins robuste,
médiocrement arqué, comprimé latéralement sur une longueur va-
riable, arrondi en dessus, un peu déprimé au bout; ses scrobes
commençant dans son milieu (3), atteignant ‘sa base en dessous et
séparées par une étroite cloison. — Antennes médianes, médiocres,
robustes ; Scape en général brusquement en massue au bout, attei-
gnant les yeux ou peu s’en faut; funieule à aticles 4 allongé, ob-
conique, 2-7 très-courts, transversaux, serrés, grossissant peu à peu ;
massue forte, allongée, veloutée, faiblement articulée. —Yeux grands,
déprimés, oblongo-ovales, transversaux, fortement séparés en dessus.
— Prothorax transversal, plus ou moins convexe, brusquement et
brièvement tubuleux en avant, fortement bisinué à sa base, avec son
lobe médian assez saillant et en général tronqué, du reste variable (4);
prosternum profondément canaliculé, le canal à bords nettement
limités, finissant entre les hanches antérieures, la partie postérieure
du prosternum horizontale et plus ou moins concave. — Ecusson as-
sez grand, en général carré. — Elytres très-convexes (5), courtes,
(1) C. lugubris, de Cayenne; ebeninus, du Brésil; Schœnh. Cureul. VIN,
1, p. 287; c’est sur le second que le genre à été établi.
(2) Syn. Onomis et CeuronuyNenus pars, Germar, Ins. spec, nov., passim.
(3) IT n’est pas rare, surtout parini les grandes espèces (per ex, aurilus, an-
gulicollis, pulvinatus, etc.), qu'un sillon, en général bien marqué, parte de
chaque serobe et arrive à peu de distance de l'extrémité du rostre.
* (f) Le prothorax affecte trois formes différentes : 10 il est assez régulièrement
convexe et muni poslérieurement soit d’une gibbosité (gibbicollis, gibberosus),
soil d’une corne dirigée en arrière, tantôt simple (monocerus), tantôt (Pra-
dieri, lancifer) bitide à son extrémité; 20 il est un peu déprimé en dessus et
oblusément anguleux de chaque côté, en avant de cette dépression ; les espè-
ces citées dans la note précédente et quelques autres encore appartiennent à
celle scelion; 30 dans le plus graud nombre des cas, et notamment chez
loutes Les petites espèces, il est régulièrement convexe et ressemble beaucoup
à celui des Onommis. Cependant, il y a des passages de cette section à la pré-
cédente,
(5) Parmi toutes les espèces que j'ai sous les yeux, le lancifer fait seul ex-
ceptiou à cet égard. Ses élytres sont presque planes, avec les épaules angu-
0
220 CURCULIONIDES,
fortement et régulièrement rétrécies en arrière, un peu plus larges
que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules arrondies,
— Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses sublinéaires, canalicu-
lées en dessous ; le bord externe du canal très-souvent dentiforme
près de leur extrémité; jambes comprimées, les quatre postérieures
anguleuses à leur base en dehors ; toutes très-brièvement mucronées
ou inermes au bout ; tarses assez courts, à articles 1-2 étroits, trian-
gulaires, 3 large, spongieux en dessous, # médiocre, ses crochets pe-
tits, parallèles, contigus ou soudés à leur base. — Pygidium recou-
vert ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux ou
subégaux, séparés par de profondes sutures, médiocrement anguleux
à leurs extrémités ; le 4e et le 2° soudés ensemble, sans trace de
sutures, plans ou largement concaves. — Métasternum assez court,
souvent concave ; ses épisternums très-larges. — Saillie mésosternale
fortement transversalé, lamelliforme, verticale ou subverticale. —
Corps très-épais, globoso-ovale ou subrhomboïdal, glabre.
Ces insectes sont nombreux (1) et jusqu'ici paraissent propres à l’Amé-
rique du Sud, surtout au Brésil. Les-plus grands surpassent à cet égard
les CENrRINUS de première grandeur, les plus petits descendent pres-
que au niveau des OroBinis. Sauf un très-petit nombre d'entre eux
(monocerus, Pradieri, lancifer) qui sont de couleur bronzée ou bleue,
leur livrée se borne au rouge fauve et au noir, tantôt uniformes,
tantôt associés par grandes masses et passant insensiblement de l'un
à l'autre, ce qui rend leurs espèces en général difficiles à reconnaitre.
Plusieurs d’entre eux ne présentent aueun vestige de sculpture ; chez
les autres le prothorax est pointillé et les élytres finement striées ou :
munies de rangées régulières de petits points enfoncés.
Groupe II. Evurhinides.
Rostre robuste, comprimé dans la plus grande partie de sa lon-
gueur. — Antennes plus ou moins courtes et robustes ; leur massue
grosse. — Prosternum canalieulé ou non, muni d'une saillie post-
coxale recouvrant plus où moins le mésosternum. — Celui-ci, quand
il est distinct, formant. avec le prosternum et le métasternum une
surface continue. — Pygidium découvert, — Corps de forme va-
riable. FT
Ces caractères sont, comme on le voit, très-tranchés et ne permet-
tent pas d'associer ces insectes aux Dyorimérides qui précèdent, La
leuses en dehors. Cet insecte a presque complétement le facies du Centrinus
tumidus et espèces voisines.
(1) Aux 32 espèces mentionnées par Schœnherr (Cureul. VIIL, 1, p. 275), aj.:
D. bicolor, Brésil; suturanigra, Bolivia; Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte,
p. 162.
ÉURAINIDES, L 221
continuité de surface des trois segments thoraciques, qui forme le
plus important de tous, ne se retrouvera plus dans la Tribu que chez
les Leptoschoïnides, mais avec un rostre et des antennes tout autre-
ment faits. :
Le trois genres qui composent le groupe ont chacun un facies dif-
férent. Les Eurmnus ressemblent au plus haut degré à certains CEN-
rriNUs, les TAXICERUS à quelques Barinrus américains, les LosopEeres
ont une physionomie qui leur est propre. La manière dont le pro-
sternum se comporte à l'égard du-mésosternum doit servir de point
de départ pour leur arrangement relatif.
I. Saillie postcoxale du prosternum recouvrant imparfaitement
le mésosternum.
Un canal rostral : Eurhinus.
Point de — : Barycerus.
Il. Saillie postcoxale du prosternum recouvrant compiélement le
mésosternum : Loboderes.
EURHINUS.
Scuoenu. Curcul. Disp. melh., p. 312 (1).
Mûles : Rostre assez long, robuste, quadrangulaire, arrondi aux
angles et en dessus, arqué ; ses scrobes commençant au-delà de son
milieu, parfois à peu de distance de la bouche. — Antennes suban-
térieures, courtes, très-robustes (2); scape graduellement en massue,
comprimé, restant souvent à une grande distance des yeux ; funicule
à articles 1 obconique, un peu allongé, 3-7 très-courts, serrés, trans-
versaux, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue ; celle-ci grosse,
subconoïde, subcompacte, veloutée. — Yeux très-grands, déprimés,
oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax subtransversal, très-con-
vexe, droit sur les côtés en arrière, puis arrondi et très-fortement
rélréci et tubuleux en avant, avee un sillon circulaire à la base du
tube, bisinué à sa base, avec son lobe médian large, saillant et ar-
rondi ou tronqué en arrière ; prosternum largement et assez forte-
ment canaliculé (le canal finissant entre les jambes antérieures), épaissi
en arrière et recouvrant très-fortement le mésosternum. — Eecus-
son grand, cordiforme, souvent transversal. — Elytres courtes, peu
convexes, triangulaires, isolément arrondies en arrière, pas plus larges
que le prothorax et chacune saillante à sa base, avec les épaules
fortement dilatées en dehors et obtusément coniques ou calleuses. —
(1) Syn. Eu, Ilig. Mag. VE, p. 326. — Macnonminus, Latr, Fam, nat,
p. 395,
() 1 ya d'assez grandes différences à cet égard. Quelquefois (par ex. cya-
eus) elles diffèrent peu de celles des DronvMEnus, mais, en géuéral, elles sont
presque pareilles à celles des Banycenus mles,
292 CURCULIONIDES.
Pattes médiocres, robustes; cuisses sublinéaires; jambes comprimées,
presque droites, mucronées au bout; tarses médiocres, plus ou moins
larges, spongieux en dessous; leurs crochets petits, soudés.—Pygidium
découvert, en triangle curviligne ; les trois segments intermédiaires de
l'abdomen assez fortement et largement arqués à leurs extrémités ;
le 1° séparé du 2° par une suture bien distincte. — Métasternumr
assez court; ses épisternums très-larges. — Mésosternum très-court
et très-large. — Corps brièvement rhomboïdal, glabre, brillant.
Femelles : Elles diffèrent des males par leur rostre un peu plus
long, leurs antennes moins robustes et leurs tarses un peu moins
larges.
Ainsi que je l'ai dit plus haut, ces insectes ont la plus intime res-
semblance avec quelques CENrrixus dont la livrée est éclatanté comme
la leur et qui seront indiqués plus loin. Cette livrée est bleue, verte
cuivreuse, ete. Le genre est médiocrement riche en espèces (1) et
confiné dans l'Amérique intertropicale.
BARYCERUS.
Scnoexn. Curcul. IL, p. 733 (2).
Mâle : Rostre court, quadrangulaire, arqué, robuste, légèrement
dilaté au niveau des antennes ; ses serobes commençant en decà de
son milieu. — Antennes submédianes, à peine plus longues que le
rostre, extrèmement robustes ; scape en cône renversé, atteignant les
yeux ; funicule à articles 4 obconique, un peu allongé, les suivants
transversaux, serrés, grossissant rapidement et formant insensible-
ment la massue ; celle-ci courte, articulée, obtuse au bout. — Yeux
grands, déprimés, transversaux. — Prothorax assez convexe, trans-
versal, faiblement arrondi sur les côtés, brièvement tubuleux.en
avant, bisinué à sa base, avec un lobe médian assez large et tronqué
au bout; prosternum plan, assez large entre les hanches antérieures,
muni d’une saillie postéoxale recouvrant plus de la moitié du méso-
sternum. — Ecusson en carré transversal. — Elytres courtes, peu
convexes, graduellement rétrécies en arrière et isolément arrondies
au bout, à peine plus larges que le prothorax à-leur base, avec les
épaules arrondies. — Pattes courtes; cuisses fortement en massue ;
jambes comprimées, droites, fortement mucronées au bout; tarses
courts, spongieux en dessous, à articles 3 médiocrement large, 4 très-
long ; ses crochets petits, très-grûles. — Propygidium en partie dé-
(1) Schœnherr (Cureul. VIE, 1, p. 288) en mentionne sept : E, cyaneus, Cu
pratus, magnificus, cic.— Aj, : B. callichloris, Lucas in Casteln. Voy. d. l'A-
mér. d. Sud; Entom. p. 170; Brésil intér. — suturalis, atritarsis, Ghevrol. in
Guérin-Ménev. Icon.; Is. texte, p. 160; Mexique.
(2) Syo. Taxicenus, Dej. Cat, éd, 3, p, 313. — Bariius pars, Schœnh,
ÉURHINIDÉS. 223
couvert, caréné sur la ligne médiane; pygidium vertical, en triangle
curviligne ; les deux 1°" segments abdominaux confondus ensemble ;
saillie intercoxale excessivement large, tronquée en avant. — Méta-
sternum court; ses épisternums très-larges. — Mésosternum forte-
ment transversal. — Corps court, glabre.
Femelle : Antennes beaucoup moins robustes ; funicule à article 4
plus long, les suivants plus distincts de la massue, celle-ci globoso-
ovale, — Propygidium recouvert; pygidium simplement penché,
plus aigu au bout.
Le mâle a des anténnes très-voisines de celles de la plupart des
Ecrnus, tandis que celles de la femelle ne diffèrent en rien d’essentiel
de celles des grands Bariius américains. Schœænherr s’y est trompé
et a placé ce sexe parmi ces derniers. Aussi n'est-ce pas dans ces or-
ganes, mais dans la structure des segments thoraciques que se trouve
l'unique, mais important caractère, qui distingue le genre des Bani-
pius. [1 ne comprend qu'une espèce (1) du Brésil, voisine de quelques
Bamupius (ruficollis, bipartitus, ete.) du même pays, par sa livrée qui
est noire, avec le prothorax d'un rouge ferrugineuxet les élytres d’un
vert bronzé obscur.
LOBODERES.
Scnogxa, Curcul, I, p. 796.
Rostre médiocre, robuste, quadrangulaire et arrondi en dessus dans
la plus grande partie de sa longueur, déprimé à son extrémité, mé-
diocrement arqué (2); ses scrobes commençant à peu de distance de son
extrémité, très-profondes et très-obliques, visibles en tès-grande par-
tie. — Antennes antérieures, courtes, robustes; scape graduellement
épaissi, n’atteignant pas tout-à fait les yeux (3); funicule à articles 1-2
légèrement allongés, obconiques, 3-7 déprimés, transversaux, subper-
foliés, graduellement élargis; massue très-grande, déprimée, oblongo-
ovale, subcompacte. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux.
—Prothorax allongé, médiocrement convexe, régulièrement conique et
tronqué en avant, coupé presque carrément à sa base, avec son lobe mé-
dian assez saillant, curviligne, recouvrant un peu l’écusson et limité de
(1) B. collaris, Schœnh. loc. cit. p. 734 (Taxic. Lacordairei, Dej. loc. cit.)
là femelle est le Baridius cliens de Schænherr, loc, cit. VIIL, 1, p. 120.
(2) Schœnherr l'indique comme canaliculé en dessous ; je le trouve simple-
ment aplani et légèrement concave à sa base.
(3) Chez l’une (flavicornis) des deux espèces du genre, le mäle a le scape
déprimé, très-large, tranchant en dehors, et le funicule hérissé de cils rigides;
la femelle a ces deux parties à l'état normal. Schœnherr (Cureul. VII, 1,
P. 274) a signalé ces différences sexuelles. Chez l'autre espèce (cilriventris)
dont j'ai plusieurs exemplaires sous les yeux, il ne signale rien de pareil, Peut-
être n’avons-nous vu tous deux que des femelles.
;
Ag
224 CURCULIONIDES.
chaque côté par un petit sinus anguleux; prosternum assez convexe,
large entre les hanches antérieures, muni d’une saillie postcoxale
échanerée et recouvrant le mésosternum. — Ecusson assez grand,
triangulaire. — Elytres peu convexes, assez longues, graduellement
rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base,
avec les épaules faiblement calleuses ou rectangulaires. — Pattes
courtes et robustes; cuisses subfusiformes ; jambes comprimées, gra-
duellement élargies ct inermes au bout; tarses assez courts, spon-
gieux en dessous, à articles 1-2 triangulaires, 4 long, ses crochets
assez petits. — Pygidium découvert, en triangle curviligne ; les trois
segments intermédiaires de l'abdomen largement arqués à leurs ex-
trémités ; saillie intercoxale large et arrondie en avant. — Métaster-
num allongé; ses épisternums larges. — Corps oblong, densément
pubeseent en dessous, glabre et brillant en dessus.
Schænherr en décrit deux espèces du Brésil : l’une (citriventris) à
peine de grandeur médiocre, l'autre (flavicornis) de la taille du Bari-
dius picinus d'Europe et ayant assez le facies de cet insecte. Toutes
deux sont noires, avec la pubescence qui revêt leur corps en dessous
d'un jaune plus ou moins verdètre.
Groure III. Baridiides vrais.
Rostre plus ou moins robuste, comprimé dans la plus grande partie
de sa longueur où seulement à sa base. — Antennes courtes, rare-
ment médiocres ;. leur massue très-souvent grosse. — Prosternum
non canalieulé. — Mésosternum ne formant pas avec le prosternum
et le métasternum une surface continue. — Pygidium découvert,
petit, subhorizontal. — Corps ovale, oblong, parfois linéaire.
Souvent le prosternum se prolonge assez en arrière des hanches
antérieures, et peut être regardé comme muni d'une saillie posteoxale;
c'est ce qui a’ lieu chez un grand nombre de Bamius. Mais jamais le
mésosternum n’est placé sur le même plan que lui et le métasternum,
do sorte qu'entre ce dernier et le prosternum il existe toujours une
. dépression plus ou moins prononcée (1). Ce caractère distingue très-
bien ces insectes de ceux du groupe précédent, de mème que leur
prosternum non éanaliculé les sépare des Dyorimérides. [Is sont très-
voisins, au contraire, des Centrinides qui suivent. Les motifs qui
m'ont engagé à ne pas les réunir à eux seront exposés plus bas.
(1) Dans le genre Banimus, tel qu'il est composé en ce moment, il existe
un très-petit nombre d’espèces (par ex. kumeralis Schh.) chez lesquelles la
saillie prosternale recouvre fortement le raésosternum qui est sur le même ni-
veau que le métasternum, et qui out en même temps le pygidium grand et
vertical. Elles doivent, à mon sens, être reporlées dans le groupe des Eurhi-
pides où elles formeront un genre distinct à la suite des BARYCERUS.
BARIDIIDES VRAIS. 225
Le groupe est riche en espèces, mais, dans l’état actuel des choses,
ne comprend que les deux genres suivants :
I. Massue antennaire forte, oblongo-ovale ou ovale : Baridius.
IL, —— petite, en cône renversé : Apotomorhinus.
BARIDIUS,.
ScnoEnu. Curcul. Disp. meth.p, 275 (1).
Rostre de longueur et grosseur variables, jamais très-allongé et grêle,
très-souvent séparé du front par un sillon transversal, plus ou moins
comprimé latéralement et arqué ; ses scrobes commençant dans son
milieu ou un peu au-delà. — Antennes médianes ou submédianes,
courtes, plus où moins robustes ; scape en massue au bout, atteignant
rarement les yeux; funicule à articles 1 seulement ou 1-2 allongés,
obconiques, 2-7 ou 3-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu, 7
très-souvent contigu à la massue ; celle-ci grosse, ovale, ou oblongo-
ovale, articulée. — Yeux assez grands, déprimés, transversaux. —
Prothorax transversal où non, peu ou assez convexe, presque droit
sur les côtés, brusquement et brièvement tubuleux et tronqué en
avant, bisinué à sa base; prosternum plan, rarement un peu excavé,
plus ou moins étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson va-
riable. — Elytres médiocrement convexes, parfois presque planes,
oblongues ou ovales, à peine plus larges et chacune un peu saillantes
à leur base, avec les épaules obtuses.—Pattes courtes, plus ou moins
robustes ; cuisses en massue, inermes; jambes comprimées, droites,
rarement (par ex. viridanus) sinuées en dehors, mucronées au bout;
tarses courts, de largeur variable, spongieux en dessous, à article #4
assez long ; ses crochets grèles et libres (2). Les trois segments inter-
médiaires de l'abdomen fortement arqués à leurs extrémités; le 19° et
le 2° soudés, avec où sans suture apparente. — Métasternum au plus
de longueur moyenne. — Mésosternum horizontal et déprimé ou lé-
gèrement oblique, plus ou moins soudé au métasternum. — Corps
oblong, glabre, rarement pubescent.
(1) Syn. Bams, Germar, Ins. spec. nov. p.197. — CYPHiRMNUS, SOLENOSTER-
Nus, Schœnh. loc. cit, p. 276 et 277. Schœnberr a supprimé plus tard ces
deux genres, dont les types me sont inconnus. Le second est établi sur une
espèce des Antilles qu'il nomme punclicollis (Cureul. III, p. 691) et qui me
paraît, d’après la description, ne pas être un Banimius.
(2) Ils sont çà et là soudés à leur base, mais très-rarement. Parmi les nom-
breuses espèces que j'ai sous les yeux, je ne les trouve tels que chez le vestitus
du Mexique et le pyritosus du Brésil. Le premier, ainsi que je le dis plus bas,
ne paraît devoir former un genre distinct; le second a plutôt Je facies d’un
Mapanus que d’un Barinius et pourrait également en former un autre.
Coléoptères. Tome VII. 15
226 CURCULIONIDES.
Genre extrêmement riche en espèces (1), mais au total assez homo-
gène, malgré le facies assez différent de ses espèces, Celles d'Europe,
qui sont toutes petites, ne peuvent donner qu'une idée imparfaite
des grandes espèces de l'Amérique intertropicale, qu'on peut regar-
der comme la patrie par excellence de ces insectes. Les premières
sont presque toutes de forme allongée et étroite, tandis que la plu-
part des secondes sont plus ou moins courtes et massives. La livrée
de ces dernières est en outre beaucoup plus variée que celles des
espèces de l’ancien continent qui sont, à de rares exceptions près, d'un
bronzé ou d’un vert métallique uniformes. Quelle que soit leur patrie,
ces insectes, toutes les fois qu'ils sont glabres, sont criblés, tant en
dessus qu’en dessous, de points enfoncés de grosseur très-variable, et
leurs élytres sont régulièrement striées ; celles des espèces américai-
nes présentent parfois (par ex. metallicus, interpunctatus, impressi-
frons, ete.) des dépressions transversales.
En outre des pays en question, le genre est répandu en Asie, en
Afrique et aux Indes orientales, mais très-faiblement représenté dans
ces deux dernières parties du globe.
APOTOMORHINUS.
Senoenn. Curcul. VIIL, 1, p. 258.
Rostre assez long, médiocrement robuste, séparé du front par un
(1) Aux 474 esp. mentionnées dans Schœænherr (Gurcul. VII, 1, p. 114),aj.:
Espèces européennes : B. opiparis, Jacquelin-Duv. Ann. d. 1. Soc. entom.
1852, p. 715; Montpellier. — vestitus (nomen mut.), Ed, Perris, Ann. d, I.
Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, 1V, p. 143; France (Landes). — resedæ, Bach,
Stettin. entom. Zeit. 1856, p. 243; Provinces rhénanes, — perlusus, cribella-
tus, Kiesenwet. Berlin. entom. Zeitschr. VIIL p. 291; Grèce. — Esp. asiati-
ques : B. Schwarsenbergii, Landgrebii, Renardi, Spitzüi, Suffriani, Hochh.
Bull. Mosc. 1847, I, p. 553; Caucase. — picturatus, Ménétr. Ins. rec. p. Lehm.
part. 2, p. 47; Turcoméuie. — Esp. africaines : B. alcyoneus, EÉrichs. Archiy,
1843, I, p. 261; Angola. — pulchellus, Lucas, Éxplor. d. l’Algér.; Entom.
p. 492; Algérie. — malachiticus, Chevrol. Rev. et Mag. d, Zool. 1860, p. 459;
atronitens, 1861, p.121; même pays. — Esp. des Indes or. : B. versicolor,
Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 136; Java. — Esp. de l’Amér. du Sud :
B. fleœuosus, quadrinotatus, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 202; Boli-
via. — tenuis, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 398 ; Chili. — li-
nearis, Rio; adspersus, oblongus, Montevideo ; picipennis, Buenos-Ayres ;
Bohem. loc. cit. p. 435. — Esp. des Antilles : B. fabaci, Salé, Ann. d. 1.
Soc. entom. 1855, p. 269; Cuba. — Esp. de l'Amér. du Nord : B, pubescens,
Uhler, Procced. of the Acad. of Philad. VIE, p. 417; Virginie. — MUcOrEUS;
Californie; carinulatus, Texas; S. L. Le Conte, ibid. X, p. 79. — macer, Se
riatus, 3. L. Le Conte, Rep: on a railr. to the Pacif, Oc.; Append. I, p. 58;
Californie. — californicus, Bohem. loc. cit. p. 137.
Le B. squamosus de l'ile de Lifu, décrit par M. Montrouzier (Ann, d. I.
Soc. entom. 1860, p. 890), parait être étranger au genre,
BARIDIIDES VRAIS. 227
sillon transversal bien marqué, un peu épaissi et comprimé dans sa
moitié basilaire, puis cylindrique et faiblement déprimé au bout ; ses
scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médianes, courtes,
- assez robustes; scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait
les yeux; funicule de 7 articles (1) : 1 allongé, gros, obconique, 2-7
courts, grossissant peu à pou; massue petite, faiblement articulée ;
son 1° article en cône renversé, les suivants très-courts. —Yeux assez
grands, latéraux, très-déprimés, oblongs, transversaux. — Prothorax
transversal, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci et brièvement
tubuleux en avant, avec son bord antérieur tantôt (cribratus) coupé
carrément, tantôt (submaculatus) largement saillant dans son milieu,
fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian Jarge et arrondi ;
prosternum plan, large entre les hanches antérieures, coupé carré-
ment en arrière. — Ecusson en triangle curviligne ( cribratus) où en
carré long (submaculatus). — Elytres courtes, assez convexes, gra-
duellement rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax
et sinuées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres;
cuisses sublinéaires, finement dentées dans leur milieu en dessous ;
jambes droites, inermes (cribratus) ou (submaculatus) onguiculées au
bout; tarses assez courts, médiocrement larges, spongieux en des-
sous, à article # dépassant peu les lobes du 3°; ses crochets très-pe-
tits, soudés à leur base. — Pygidium recouvert; les trois segments
intermédiaires de l’abdomen fortement arqués à leurs extrémités ;
saillie intercoxale extrèmement large, tronquée en avant. — Méta-
sternum de longueur moyenne, ses épisternums assez larges. —
Saillie mésosternale très-large, lamelliforme, verticale, presque sou-
dée au métasternum.—Corps ovale, presque glabre, ou partiellement
écailleux.
Les deux espèces (submaculatus, des Philippines, cribratus, de la
côte de Coromandel) que décrit Schæñherr sont si voisines l'une de
l'autre, qu'au premier coup-d'œil on les croirait identiques. Mais, ainsi
qu'on le voit dans la formule qui précède, elles présentent plusieurs
différences importantes. Ge sont des insectes de la taille des CEnrnr-
NUS de troisième grandeur, d’un brun ferrugineux opaque, et criblés
de petits points enfoncés très-serrés et en partie confluents, avec les
élytres régulièrement striées. L'un d'eux (submaculatus) doit son nom
à quelques petites taches jaunâtres et peu apparentes dont il est
orné ; l'autre (cribratus) est privé de tout dessin (2).
(1) Schænherr lui en attribue huit, dont le dernier annexé à la massue; je
ne parviens pas à en découvrir plus de sept.
(2) Deux autres espèces (alboater, signatus) ont été imparfaitement décrites
par M. F. Walker (Aon. a. Mag. of nat. Hist, Ser. 3, IL, p.264) et n’appartien-
nent peut-être pas au genre.
228 CURCULIONIDES.
GKrouPE IV. Centrinides.
Rostre allongé, souvent très-long, rarement assez robuste, com- «
primé latéralement, au moins à sa base, parfois déprimé dans toute
son étendue. — Antennes plus ou moins longues et grèles, rarement
assez robustes ; leur massue variable. — Prosternum plan, excavé où
canaliculé chez un petit nombre. — Mésosternum ne formant pas
avec le prosternum et le métasternum une surface continue. — Pygi-
dium très-rarement découvert et alors très-petit. — Corps presque
toujours rhomboïdal ou elliptique.
La plus intime analogie existe entre ce groupe et le précédent. Les
caractères qui l'en distinguent consistent en ce qu’ici tantôt le rostre,
tantôt les antennes, le plus souvent ces deux parties à la fois, sont
plus allongés et plus grèles, dans le pygidium qui, à deux ou trois
exceptions près, est constamment recouvert, enfin dans la forme gé-
nérale du corps qui, dans l'immense majorité des cas, est rhomboï-
dal ou elliptique. C’est le seul groupe de la Tribu qui contienne plus
de deux ou trois genres, mais ils sont si intimement unis entre eux,
pour la plupart, qu'il m'a été impossible d'en dresser un tableau sy-
noptique dont je fusse satisfait. Le suivant est tout ce que j'ai pu
faire de mieux.
I. Rostre au maximum un peu plus long que le prothorax.
a Funicule antennaire à art. 4-7 dentés en dedans : Odontocorynus.
aa — _— _ non _ :
b Elytres à peine plus larges que le prothorax : Eucalus.
bb — débordant fortement le prothorax à leur base.
Rostre gibbenx à sa base ; élytres planes, parallèles : Phacelobarus.
— régulièrement arqué; — convexes, naviculaires : Scambus.
Il. Sons plus long que le prothorax dans les deux sexes (1), souvent très-
ong.
ce Corps court, massif, rhomboïdal ou elliptique : Centrinus.
ce — allongé, plus ou moins svelte, elliptique,
Scape des antennes atteignant les -yeux : Anomæoarthria.
— — n’atteignant pas — : Cylindrocerus.
ODONTOCORYNUS.
Scuoenn. Curcul. VIII, 1, p. 271.
Rostre un peu plus long que le prothorax, médiocrement robuste,
comprimé à sa base, légèrement arqué ; ses scrobes commençant un
(1) Quelques Cenrrnus font exception à cet égard, mais ils doivent consti-
tuer un nouveau genre qui pourrait être reporté dans la section I.
CENTRINIDES. 229
peu au-delà de son milieu. — Antennes submédianes, assez longues,
peu robustes; scape flexueux, fortement en massue au bout, n’attei-
gnant pas les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, un peu allon-
gés, celui-là le plus gros, 3 de même forme, court, 4-7 transversaux,
perfoliés, prolongés et épineux intérieurement, s'élargissant graduel-
lement; massue grosse, brièvement ovale, sabcompacte, munie à sa
base interne d’une petite épine. — Yeux grands, déprimés, oblongo-
ovales, transversaux, faiblement séparés en dessous. — Prothorax
aussi long que large, peu convexe, subparallèle sur les côtés, très-
brièvement tubuleux et tronqué en avant, coupé carrément à sa
base, avec son lobe médian court, large et arrondi; prosternum plan,
bicaréné en avant, assez large entre les hanches antérieures, — Ecus-
son quadrangulaire, — Elytres peu convexes, médiocrement allon-
gées, graduellement rétrécies en arrière, pas plus larges que le pro-
thorax et sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes
médiocres ; cuisses robustes, en massue ; jambes brièvement arquées
à leur base, puis droites, très-brièvement mucronées au bout ; tarses
médiocres, spongieux en dessous, les antérieurs élargis, leur 4° ar-
ticle assez long ; ses crochets simples.—Pygidium recouvert; les trois
segments intermédiaires de l'abdomen faiblement, mais distinctement
anguleux à leurs extrémités ; le 2° non soudé au {°° et séparé de lui
par une suture arquée ; celui-ci profondément canaliculé sur la ligne
médiane. — Métasternum court. — Mésosternum médiocrement large,
subhorizontal, triangulaire. — Corps oblong, pubescent en dessous,
moins en dessus.
La structure des antennes et la forme du mésosternum distinguent
parfaitement ce genre de tous ceux du groupe actuel, mais il est pro-
bable que la première est propre au mäle et qu’elle s'affaiblit beau-
coup chez la femelle. Je crois par conséquent que l’exemplaire de la
collection de Schænherr, que j'ai sous les yeux, appartient au pre-
mier de ces sexes. L'unique espèce (creperus Schh.) du genre est du
Mexique et ressemble beaucoup au Baridius artemisiæ d'Europe ;
elle est seulement d’un tiers plus grande et plus rétrécie en arrière ;
sa livrée est d'un noir uniforme et peu brillant.
EUCALUS (1).
Rostre un peu plus long que le prothorax, assez robuste, arqué, lé-
gèrement comprimé dans plus de sa moitié basilaire,' cylindrique en
avant; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, con-
fluentes en arrière. — Antennes subantérieures, assez longues, mé-
diocrement robustes; scape brusquement en massue au bout, n'at-
teignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles obconiques :
(1) Syn. Oxconmnus, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zocl. V, p.389; nom
déjà employé dans la famille actuelle; voyez tome VI, p. 961.
230 CURCULIONIDES.
4 plus gros et plus allongé que les suivants, 2-7 courts, décroissant
graduellement ; massue ovale, médiocre, obtuse, articulée. — Yeux
grands, déprimés, oblongs, transversaux.— Prothorax subtransversal,
médiocrement convexe, quadrangulaire, brusquement et brièvement
tubuleux en avant, à peine bisinué à sa base; prosternum échancré
sur son bord antérieur, entier, étroit entre les hanches antérieures.
— Ecusson carré. — Elytres peu convexes, oblongues, parallèles dans
leurs deux tiers antérieurs, un peu plus larges que le prothorax et
presque tronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes
médiocres ; cuisses en massue ; jambes droites, légèrement élargies
dans leur milieu en dedans, très-brièvement mucronées au bout;
tarses de longueur et largeur médiocres, spongieux en dessous; leurs
crochets libres. — Pygidium très-faiblement découvert, transversal ;
les trois segments intermédiaires de l'abdomen non anguleux à leurs
extrémités; le 4% et le 2° soudés ensemble ; saillie intercoxale large,
un peu arrondie en avant. —Métasternum assez long, aplani.—Saillie
mésosternale large, un peu inclinée, en carré transversal. — Corps
oblong, écailleux.
Le facies de la seule espèce décrite (1) est le même que celui de
certains Baripius, mais génériquement parlant, elle diffère de ces
derniers par ses antennes beaucoup plus longues, autrement faites,'et
ses segments intermédiaires de l’abdomen coupés carrément en ar-
rière.
Cet insecte, originaire du Chili, est de taille moyenne, d’un noir
brunâtre mat, et saupoudré de petites écailles blanches ; la base de
ses élytres est en partie d’un blanc jaunâtre, et une assez large bande
de mème couleur et très-oblique, traverse chacun de ces organes dans
leur milieu.
PHACELOBARUS.
Scnoenx, Curcul. VIII, 1, p.97 (2).
Rostre à peine plus long que le prothorax, médiocrement robuste,
arqué, fortement comprimé et gibbeux à sa base, cylindrique dans le
reste de sa longueur; ses scrobes commençant vers son milieu. —
Antennes médiocres, grèles; scape en massue au bout, atteignant les
yeux; funicule à articles { un peu allongé, obconique, 3-7 très-courts,
grossissant graduellement; massue faible, oblongo-ovale, articulée.
— Yeux assez petits, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax
transversal, obconique, coupé carrément en avant, légèrement bisi-
nué à sa base; prosternum plan en avant des hanches antérieures,
médiocrement large entre celles-ci. — Ecusson triangulaire. — Elytres
planes, parallèles, comme tronquées en arrière, munies chacune, un
(1) ©. fasciolatus, Blanch, loc. cit. p. 362; Col. pl. 24, f. 12.
(2) Syn. Cyrnonuyncucs pars, Schœnh, Curcul. IV, p. 462 ; olim.
CENTRINIDES. 231
peu avant leur extrémité, d'un gros tubereule fasciculé, notablement
plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base,
avec les épaules calleuses. — Pattes courtes, robustes ; cuisses gra-
duellement en massue, arquées en dessus; jambes courtes, subarron-
dies, droites, onguiculées au bout; tarses médiocres, spongieux en
dessous, à articles 4-2 étroits, celui-là un peu allongé, 3 beaucoup
plus large, 4 assez court; ses crochets petits. — Les deux 1° seg-
ments abdominaux soudés ensemble, séparés par une fine suture
droite à peine distincte, 2 aussi long que 3-4 réunis; saillie inter-
coxale très-large, arrondie en avant. — Métasternum de longueur
moyenne. — Saillie mésosternale lamelliforme, verticale, transver-
sale. — Corps court, large, densément écailleux.
Après avoir placé l’unique espèce (singularis) de ce genre parmi
ses CYPnoRHYNCHUS, genre qu'il a réuni, plus tard, aux CONOTRACHE-
Lus, Schœnherr l’a reportée dans ses Cholides, en créant pour elle
celui-ci. Ses caractères sont en effet très-différents de ceux des Coxo-
mRACHELUS et rentrent dans ceux du groupe actuel. Get insecte, origi-
naire de Madagascar, est de la taille des CENTRINUS de seconde gran-
deur, et revêtu d'écailles d’un blanc jaunâtre, avec l'extrémité des
élytres noires et leur base rembrunie; ces organes, outre le tuber-
cule fasciculé de leur extrémité, en ont chacun deux autres disposés
obliquement près de leur base; le prothorax est muni en avant de
trois groupes de grosses écailles redressées, dont le médian est le plus
fort.
SGAMBUS.
Senoenu. Curcul. VIIL, 1, p. 254.
Des trois espèces (setifer, echinatus, galeatus) de ce genre, que
Schænherr a décrites, la première et la troisième me sont seules con-
nues. Elles présentent des différences de mème nature que celles qui
existent parmi les CENTRINUS qui suivent. J'ai pris pour type le setifer
que Schænherr a placé en tète du genre.
Rostre un peu plus long que le prothorax et assez robuste, arqué,
comprimé et subquadrangulaire dans sa moitié basilaire, atténué et
déprimé en avant; ses scrobes commençant un peu au-delà de son
milieu. — Antennes submédianes, médiocres, assèz robustes; scape
en massue au bout, n’atteignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à
articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus gros, 3-7 courts, égaux;
massue assez forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, -dépri-
més, transversaux, acuminés inférieurement, médiocrement séparés
en dessous. — Prothorax transversal, presque droit sur les côtés,
brusquement et très-fortement rétréci en avant, fortement bisinué à
sa base, caréné sur la ligne médiane en dessus ; prosternum plan,
assez large entre les hanches antérieures, muni immédiatement en
arrière de celles-ci d’une saillie verticale. — Ecusson médiocre, suh
232 CURCULIONIDES,
quadrangulaire. — Elytres courtes, convexes, naviculaires et forte-
ment rétrécies en arrière, notablement plus larges que le prothorax
et trisinuées à leur base, avec les épaules très-saillantes en dehors,
anguleuses et carénées, — Pattes assez longues ; cuisses graduelle-
ment en massue, inermes en dessous ; jambes fortement comprimées,
très-arquées à leur base, munies d’une saillie interne un peu avant
leur milieu, brièvement onguiculées au bout; tarses médiocres, à
articles 1-2 étroits, triangulaires, 3 assez large, seul spongieux en
dessous, 4 grand; ses crochets assez longs et simples. — Les trois
segments intermédiaires de l’abdomen médiocrement anguleux à leurs
extrémités ; saillie intercoxale large, subarrondie en avant. — Méta-
sternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale fortement
transversale, verticale, lamelliforme.—Corps brièvement naviculaire,
pubescent et écailleux (1).
Schænherr signale, comme principales différences entre ce genre
et les Cexrrnus, la structure des antennes, des élytres et des tarses.
Le premier de ces caractères est à peine sensible et le troisième n’est
pas absolument étranger aux CeNrrnus, tels qu'ils sont constitués en
ce moment (2). Il ne reste alors que la forme des élytres pour distin-
guer les deux genres.
L'insecte qui forme le type de celui-ci est de la taille des CENTRNUS
de seconde grandeur, noir, revêtu de poils couchés d’un jaune doré,
médiocrement abondants, et hérissé çà et là en dessus de grosses
écailles redressées. Il est du Brésil, ainsi que les deux autres espèces
décrites par Schænherr.
CENTRINUS.
Scnoexn. Curcul. Disp. meth. p. 308 (3).
Schænherr ayant compris dans ce genre un grand nombre d'élé-
ments disparates, il se refuse, dans son état actuel, à toute défini-
tion précise. En attendant qu'il ait été l'objet d'une révision appro-
(1) Lo $; galeatus s'éloigne de cette formule par les caractères suivants :
Rostre plus court, comprimé latéralement dans presque toute sa longueur. —
Prothorax surmonté d'une forte gibbosité un peu comprimée et recourbée en
arrière; prosternum sans saillie verticale en arrière des hanches antérieures,
celles-ci contiguës.— Cuisses dentées en dessous ; jambes légèrement arquées
à leur base, sans saillie interne; crochets des tarses très-pelits. Le fucies géné-
ral est, du reste, voisin de celui du setifer.
(2) Le C. mullicolor (Schœænh. Cureul. VUL, 1, p. 241), par exemple, à des
tarses absolument pareils à ceux du genre actuel. IL devrait y rentrer si les
épaules de ses élytres étaient saillantes et carénées.
(3) Syn. Banis, Bazaninus et Ceuroruynenus, Germar, Ins. spec, nov.; pas-
sim. — CaLaNDRA pars, Fab.
CENTRINIDES. 233
fondie, je n’y comprends provisoirement que les espèces qui présentent
les caractères suivants (1) :
Mâles : Rostre au moins de la longueur de la moitié du corps, de
forme variable (2), plus ou moins arqué ; ses scrobes commençant
dans son milieu. — Antennes d'autant plus longues que le rostre l’est
lui-même, tantôt grèles, tantôt assez robustes; scape en massue au
bout, n'atteignant pas les yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, ce-
lui-là notablement plus grand, 3-7 obconiques, courts, subégaux,
grossissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée.
— Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax trans-
versal, très-rarement (par ex. lineatosignatus) aussi long que large,
plus où moins convexe, parfois (par ex. Leachii) gibbeux, arrondi
sur les côtés, fortement rétréci et tubuleux en avant, bisinué à sa
base, avec son lobe médian assez court et souvent échancré ; proster-
num assez souvent armé de deux longues épines flanquant une cavité
médiane (3), en général assez large entre les hanches antérieures, —
(1) Cette formule exclut du genre toutes celles qui ont les crochets des
tarses soudés. Elles sont très-nombreuses et se prâteront facilement à être
sous-divisées. Parmi celles qui pourront former des genres distincts, je citerai
principalement :
1° Les C. {umidus, parellinus, aurichalceus, ete., qui par leur forme géné-
rale, leurs téguments glabres et leurs couleurs parfois métalliques, se rap-
prochent des Ecrmnus. Leur caractère distinctif essentiel réside dans leur
mésosternum qui est horizontal et fourchu, ou concave en avant.
2 Quelques espèces convexo-rhomboïdales, dont les.antennes sont rela-
tivement courtes et robustes et qui ont le prosternum très-distinctement
canaliculé. Les unes (par ex. : Meigeni, Christophori) ont le prosternum
longuement bi-épineux chez les mâles, tandis que chez les autres (par ex. :
sanguinicollis) il est inerme dans les deux sexes. -
3 Mais surtout Je cestrotus et quelques espèces inédites, qui à une forme géné-
rale voisine de celle des Ceuronuyncnus, réunissent des hanches antérieures
contiguës, des corbeilles caverneuses aux jambes postérieures, el des téguments
densément pubescents. Leur livrée rappelle celle de quelques CoxoTRACHELUS.
Parmi les espèces elles-mêmes à crochets des tarses libres, il en est quel-
ques-unes (par ex. : obsidianus, capreolus) qui ressemblent tellement à des
Mananus, qu'il y aura lieu également de voir si elles ne doivent pas former un
genre à part,
(2) Ses formes se réduisent à deux principales. Dans l'immense majorité des
cas il est comprimé à sa base, sur une plus ou moins grande étendue, puis Cy-
lindrique ou légèrement déprimé dans le reste de sa longueur. Chez quelques-
unes (cuwrvirostris, Westwoodii, etc.), dont les mâles ont tous le prosternum
bi-épineux, il est déprimé dans toute son étendue. Mais entre ces deux formes
il y a tous les passages.
(3) Cette cavité, dont Schœnherr ne parle pas, est, en général très-large et
s'étend au moins, en se rétrécissant, jusqu’à la partie postérieure du protho-
rax; elle se termine en cul-de-sac. Chez le C. lineatosignatus, elle se pro-
longe en un tube parfaitement régulier, déprimé, légèrement bifurqué au
234 CURCULIONIDES.
Ecusson carré. — Elytres courtes, tantôt subdéprimées, tantôt con-
vexes, fortement rétrécies et conjointement arrondies en arrière, un
peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les
épaules en général calleuses.— Pattes médiocres ; cuisses en massue,
dentées ou non en dessous; jambes droites, un peu élargies, rare-
ment mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous,
à articles 1-2 étroits, obconiques, 3 assez large, 4 médiocre, ainsi que
ses crochets, ceux-ci libres. — Pygidium caché, rarement un peu vi-
sible ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen, parfois le 3e
et le 4° seulement, médiocrement arqués à leurs extrémités, le 1e
soudé au 2. — Métasternum assez long. — Mésosternum lamelli-
forme, en carré transversal, vertical ou un peu oblique, parfois con-
fondu avec le métasternum. — Corps court, plus ou moins rhomboï-
dal, glabre ou non.
Femelles : Chez les espèces dont les mâles ont le prosternum cornu,
le leur est inerme et plus ou moins concave en avant. À part cela,
leur rostre plus long, comme de coutume, les distingue seul de l'autre
sexe.
Môme dans ces limites, le genre comprend encore des formes très-
variées. Il est exclusivement américain, et répandu: depuis Buenos-
Ayres et le Chili jusque dans les parties moyennes des Etats-Unis. On
en a très-peu décrit depuis Schænherr (4), mais il y en à beaucoup
d'espèces nouvelles dans les collections.
ANOMOEOARTHRIA.
Warenn, Trans, of the entom. Soc. Ser. 2, IT, p: 190.
Mâle : Rostre allongé, épaissi, comprimé et droit à sa base, brus-
quement arqué, atténué et déprimé dans le reste de sa longueur ; ses
scrobes commençant en deçà de son milieu. —Antennes assez longues,
et grèles; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule
presque glabre, à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7
courts, décroissant graduellement; massue assez grosse, oblongo-
ovale, subcompacte. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux.
— Prothorax subtransversal, médiocrement convexe, presque droit
sur les côtés, brièvement tubuleux et tronqué en avant, faiblement
bisinué à sa base, avec son lobe médian court et arrondi; prosternum
bout, et qui arrive jusqu’aux trois quarts de la longueur de l’abdomen. 11 doit
nécessairement en résulter, pendant la vie, un déplacement dans quelques-uns
des viscères abdcminaux.
(1) Aux 137 espèces qu’il a mentionnées (Cureul. VIII, 1, p. 184), aj. : C:
tessellatus, unicolor, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 400; Chili.—
flavipennis, semiluctuosus, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 201; Bolivia.—
silicinus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 132; Pérou, — urbanus, Bohem. Voy. d.
l’'Eugénie; Entom. p. 138; Buenos-Ayres.
CENTRINIDES. 235
bifovéolé en avant, assez large entre les hanches antérieures. —
Ecusson quadrangulaire. — Elytres médiocrement convexes et allon-
gées, graduellement rétrécies en arrière, à peine plus larges que le
prothorax à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez lon-
gues, médiocrement robustes; cuisses en massue ; jambes subarron-
dies, droites, inermes au bout ; tarses médiocres, spongieux en des-
sous, à articles 1 rétréci et arqué à sa base, 2 plus court, 4 médiocre,
ainsi que ses crochets ; ceux-ci libres. — Les trois segments intermé-
diaires de l’abdomen assez fortement arqués à leurs extrémités; saillie
intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum assez court, —
Saillie mésosternale subhorizontale, en carré long. — Corps oblong,
rhomboïdal, glabre.
Femelle : Rostre plus long, régulièrement arqué, épaissi et com-
primé dans près des trois quarts de sa longueur, atténué et déprimé
en avant; ses scrobes commençant au-delà de son milieu. — Scape
des antennes empiétant sur les yeux, arqué, fortement en massue ;
funicule hérissé de longs poils fins, à articles 4 court, 2 plus long et
beaucoup plus gros, subpyriforme, 3-6 ovoïdes, graduellement plus
petits, 7 obconique. — Prosternum non excavé. — Jambes arquées à
leur base, canaliculées sur leur face interne ; les postérieures munies
en dedans, à leur base, d'un faisceau aplati de longs poils jaunes ;
1e article des tarses de la mème paire frangé au côté interne de
poils semblables, — Pygidium en partie à découvert. — Corps pubes-
cent en dessous.
Cette formule à 6té rédigée sur les deux exemplaires mêmes qui
ont servi à M. Waterhouse pour la sienne, exemplaires pris accouplés,
ce qui ne laisse place à aucun doute sur leur sexe, plus sur deux
mâles de ma collection. Ce savant entomologiste a regardé le genre
comme voisin des LoBopEREs, mais il l’est manifestement plus des
Cyunonocenus. L'unique espèce qui, le compose (cæruleipennis Wa-
terh.) a le facies de la plupart de ces derniers ; elle est de taille mé-
diocre et noire, avec les élytres d’un violet brillant. Tous les exem-
plaires que j'en ai vus étaient originaires de la province de Minas
Geraes au Brésil.
CYLINDROCERUS.
Senoex. Curcul. Disp. meth. p. 310.
Ce genre a tout aussi besoin d'une révision que les GENTRINUS (1).
Les six espèces que j'en ai sous les yeux, et dont quatre sont int-
(1) Après en avoir séparé les Dacryrocnenis et les LEProscnonus qu’il y
avait compris dans l’origine (Cureul. fI, p. 789), Schœnherr (ibid. VII, 1,
p. 260, note) convient lui-même qu'il est peu homogène, et devra en former
deux ou trois. Ce sont les espèces de sa seconde section qui ont surtout besoin
d’être examinées, mais je n’en connâis aucune,
236 CURCULIONIDES.
dites, appartiennent toutes à la première section qu'y à établie
Schœnherr. Elles ressemblent aux CEnrrinus de forme déprimée en
dessus et à rostre très-allongé. Leurs caractères génériques peuvent
s'établir en peu de mots.
Mâles : Massue antennaire très-allongée, cylindrique, composée
d’un seul article et veloutée.— Prosternum muni de deux épines plus
ou moins longues et d'une cavité centrale. — Jambes antérieures
frangées de longs poils fins dans leur moitié terminale en dedans ;
tarses de la même paire parfois ciliés en dessus et sur les côtés.
Femelles : Celles que j'ai à ma disposition se partagent en deux
sections sous le rapport des antennes ; les unes ont la massue de ces
organes faite comme celle des mâles; chez les autres, elle est oblongo-
ovale et distinctement articulée. Toutes ont les jambes antérieures
non frangées au côté interne et le prosternum sans épines ni cavité
médiane.
Il résulte de là que, à part la structure de leurs antennes, ces in-
sectes ne diffèrent pas des CENTRINUS. Ils sont de taille assez petite,
noirs, et ont assez souvent leurs élytres ornées de petites taches et de
linéoles blanches ou jaunâtres, Ils habitent les régions chaudes de
l'Amérique (1).
GrouPE V. Leptoschoinides.
Rostre allongé, arqué, comprimé au moins à sa base. — Antennes
assez longues ; leur massue très-grande, cylindrique, compacte, ve-
loutée chez les mâles. — Prosternum plan. — Mésosternum très-
court, formant une surface continue avec le prosternum et le méta-
- sternum.— Pygidium découvert, mais peu et subhorizontal. — Corps
court, subelliptique. ;
La structure des segments thoraciques signalée plus haut chez les
Eurhinides reparait ici et suffit, avec les autres caractères qui précè-
dent, pour reconnaitre ce groupe. La forme de la massue anten-
naire le rapproche des CyLiNbrocERUS qui terminent le groupe précé-
dent et détermine la place qu’il doit occuper. Ses genres se réduisent
aux deux suivants :
I. Tarses à art, 4 fortement déprimé : Platyonir.
IL — — de forme normale : Leploschoinus.
PLATYONYX.
Sonoenu. Curcul. Disp. melh. p. 272.
Rostre assez robuste, arqué, arrondi, comprimé latéralement dans
(1) Aux 8 espèces décrites par Schœnherr, on n’a ajouté, à ma connaissance,
que la suivante : C. colon, Erichs, Archiv, 1847, I, p. 132; Pérou.
LEPTOSCHOÏNIDES. 237
presque toute son étendue; ses scrobes commençant assez près de
son extrémité.—Antennes antérieures, assez longues et assez robustes;
scape fortement en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à
articles 1 allongé, obconique, 2-7 très-courts, subcylindriques, égaux ;
massue grande, veloutée, subeylindrique et compacte (@), ou oblon-
go-ovale et très-distinctement articulée (@).— Yeux grands, oblongs,
transversaux, médiocrement séparés en dessous. — Prothorax aussi
long que large, médiocrement convexe, presque droit sur les côtés,
brusquement et brièvement tubuleux en avant, avec une très-petite
dent de chaque côté de son bord antérieur, légèrement bisinué à sa
base ; prosternum plan, assez large entre les hanches antérieures. —
Ecusson en triangle curviligne.— Elytres presque planes, légèrement
ovales, pas plus larges que le prothorax et à peine échancrées à leur
base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes médiocres; cuisses
assez fortement en massue ; jambes droites, inermes au bout ; tarses
médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 courts, triangulaires,
3 large, 4 déprimé et anguleusement dilaté dans sa moitié terminale;
ses crochets médiocres. — Les quatre 1% segments abdominaux ar-
qués à leurs extrémités, le 19° et le 2° soudés dans leur milieu; saillie
intercoxale large, subanguleuse en avant.—Métasternum de longueur
moyenne. — Corps elliptico-ovale, partiellement pubescent.
La structure insolite du 4° article des tarses existe également pro-
noncéé dans les deux sexes, qui ne diffèrent l’un de l'autre que par
la taille et leur massue antennaire autrement faite.
L'unique espèce (ornatus Schh.) du genre est de Cayenne et ressemble
beaucoup à certains Barinius. Elle est noire, avec le prothorax en-
touré de toutes parts d’une étroite bordure de poils gris ou jaunes; une
bande de même couleur traverse ses élytres un peu avant leur milieu.
LEPTOSCHOINUS.
(Kzuc) Senornn, Cureul. VIL, 1, p.264 (1).
Mâle : Rostre médiocrement robuste, comprimé jusqu'à l'insertion
des antennes, un peu déprimé en avant; ses scrobes commençant
presque dans son milieu, subconfluentes en arrière. — Antennes sub-
médianes, médiocres, peu robustes ; scape brusquement et fortement
en massue au bout, atteignant à peine les yeux ; funicule à articles
1 obconique, un peu allongé, 2 de moitié plus court, moins gros, 3-7
fortement transversaux, lenticulaires, serrés; massue presque aussi
longue que le funicule et le scape réunis, cylindrique, compacte,
veloutée, — Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux, médio-
crement séparés en dessous. — Prothorax transversal, médiocrement
convexe, paraboliquement arrondi sur les côtés, rétréci et tronqué en
avant, coupé carrément à sa base, avec un lobe médian assez saillant
(1) Syn. Cyzonocenus, Schœnh, Gureul. ILE, p. 793 ; olim.
238 CURCULIONIDES:
et médiocrement large; prosternum assez large entre les hanches anté-
rieures.— Ecusson subquadrangulaire.—Elytres presque planes, briè-
vement elliptico-ovales, un peu plus larges que le prothorax à leur
base, avec les épaules arrondies.—Pattes des PLaryoNyx, avec lestarses
plus courts et leur 4? article à l’état normal.—2° segment abdominal
presque aussi long que les deux suivants réunis, légèrement arqué,
ainsi qu'eux, à ses extrémités, séparé du 4 par une suture arquée;
saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum de lon-
gueur médiocre. — Corps brièvement ovale, partiellement écailleux.
Femelle : Rostre plus grêle et un peu plus long que celui du mâle.
—Antennes plus longues, scape graduellement en massue, atteignant
les yeux ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, égaux, celui-
là un peu plus gros, 3-7 courts, égaux ; massue à peine plus longue
que la moitié du funicule, oblongo-ovale, très-distinctement articulée,
Genre très-voisin des PLATYONYx, mais en différant essentiellement
par la structure de ses antennes et la forme normale du 4° article
des tarses. L'unique espèce (maculatus) qui le compose, reproduit
jusqu'au système de coloration du Plat. ornatus, du moins chez quel-
ques exemplaires, car sa livrée varie beaucoup. À son maximum de
complication, elle consiste sur le prothorax en deux grandes taches
noires, sur un fond qui varie du rouge vif au jaune soufre, et sur les
élytres, qui sont noires, en une large bande transversale, médiane, de
la nuance en question, et qui envoie en avant, sur chacune d'elles
et sur la suture, une bande étroite; la couleur rouge est souvent
teintée de blanc. Quand les taches du prothorax se confondent en
une seule et que la bande des élytres se simplifie, la livrée est com-
plétement pareille à celle du P. ornatus. Cet insecte habite Cayenne
et le Brésil. J'en ai vu des exemplaires étiquetés comme provenant
du Mexique, mais cet habilat me parait douteux.
Groupe VI. Nertides,
Rostre cylindrique, peu robuste, droit ou arqué. — Antennes plus
ou moins longues, leur massue presque toujours faible. — Proster-
num variable. — Tarses très-larges, surtout les antérieurs. — Méso-
sternum ne formant pas une surface continue avec le prosternum et
le métasternum.— Pygidium recouvert. — Corps de forme variable.
La forme parfaitement cylindrique du rostre et la largeur insolite
des tarses constituent les deux caractères les plus apparents de ces in-
sectes. Le premier, malgré sa gracilité, à conservé la direction infé-
rieure des scrobes qui est caractéristique de la tribu (4). Autant que
j'en puis juger par les exemplaires que j'ai vus, il n’y a pas de diffé-
rences bien prononcées entre les deux sexes sous le rapport des tarses.
(1) Le Strongyloles lemniscalus fait seul exception à cet égard ; 8es scrobes
NERTIDES. 239
Leur 4er article est constamment en triangle allongé, le 2° en triangle
transversal, et le 3° forme une grande palette plus ou moins cordi-
forme, étroitement fendue à moitié de sa longueur aux pattes anté-
rieures, bilobée aux quatre postérieures; le 4° est remarquable par
sa forme subcylindrique, eten ce qu'il ne déborde que médiocrement
le 3°. Constamment les pattes antérieures sont plus longues que les
autres, surtout chez les mâles.
Les trois genres qui composent le groupe ont chacun leur facies
particulier. Le premier (STRONGYLOTES) n’a pas d’analogue, sous ce
rapport, dans toute la tribu. Les deux autres seraient des Madarides
sans la structure de leurs segments thoraciques.
I. Mésosternum médiocrement large, rétréci et tronqué en arrière.
Rostre médiocre, droit, penehé ; corps parallèle : Strongylotes.
— très-long, subvertical; — enellipse très-allongée : Nertus.
ll. Mésosternum très-large, parallèle ; corps oblongo-ovale : Trachymerus.
STRONGYLOTES.
Scuoen. Curcul., LL, p. 627
‘Tète sphérique, assez saillante; rostre plus ou moins allongé, grèle,
droit; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes mé-
dianes, assez longues, grèles; scape graduellement épaissi, atteignant
ou non les yeux (4); funicule à articles obconiques : 1 allongé, 2-7
subégaux, grossissant peu à peu; massue ovale ou oblongo-ovale,
obtuse au bout, articulée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales,
transversaux. — Prothorax plus long que large, tantôt régulièrement
conique, tantôt parallèle sur les côtés et légèrement tubuleux en avant,
bisinué à sa base, avec son lobe médian court et triangulaire; pro-
sternum plan ou faiblement excavé, assez large entre les hanches an-
térieures. — Ecusson de forme variable. — Elytres allongées, subcy-
lindriques, à peine plus larges que le prothorax et chacune arrondie à
sa base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes de grosseur variable,
plus ou moins longues, les antérieures des mâles plus grandes que
les autres ; cuisses graduellement en massue, rarement (brachialis)
légèrement dentées en dessous ; jambes comprimées, mucronées en
forme de griffe au bout ou inermes ; tarses assez longs, spongieux en
dessous ; leurs crochets assez grands et faibles. — Les trois segments
intermédiaires de l'abdomen médiocrement anguleux à leurs extré-
mités; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum
allongé. — Mésosternum médiocrement large, incliné ou subhorizon-
longent le bord latéral inférieur du rostre et sont visibles en entier. Dans les
äutres espèces de ce genre, à moi connues, elles sont à l’état normal,
(1) I les atteint chez l'espèce typique (lemniscatus) du genre; chez une iné-
dite, de Colombie, que je possède, il en reste à une distance assez notable,
240 CURCULIONIDES.
tal, rétréci et tronqué en arrière. — Corps allongé, subcylindrique,
écailleux.
Genre très-tranché et dont Schœnherr a décrit trois espèces (1). Celle
(lemniscatus) qui lui a servi de type est de grande taille; les autres
sont de moitié plus petites. Toutes sont noires et revêtues, tant en
dessus qu'en dessous, de grandes écailles jaunâtres, peu serrées, qui
voilent à peine leurs téguments. Le prothorax est criblé de points
enfoncés, et les élytres sont régulièrement striées. Ces insectes sont
propres à l'Amérique intertropicale ; leurs femelles paraissent se dis-
tinguer uniquement des mâles par leurs pattes antérieures plus
courtes.
NERTUS.
Scnoexx., Curcul., VI, 1, p. 76.
Mâles : Tète globuleuse, assez saillante, impressionnée sur le front;
rostre au moins de la longueur de la moitié du corps, grèle, légère-
ment arqué; ses serobes commençant dans son milieu. — Antennes
assez longues, grêles ; scape peu à peu en massue, restant à une très-
grande distance des yeux; funicule à articles obconiques : 1 allongé,
2-7 notablement plus courts, subégaux; massue oblongo-ovale, fai-
blement articulée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales, transver-
saux. — Prothorax plus long que large, régulièrement conique, fai-
blement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs arqués et
dirigés en arrière; prosternum échancré en arc sur son bord anté-
rieur, plan et assez large entre les hanches antérieures. — Ecusson
carré. — Elytres presque planes, allongtes, régulièrement rétrécies en
arrière, pas plus larges que le prothorax et faiblement sinuées à leur
base, avec les épaules nulles. — Pattes longues, surtout les anté-
rieures ; cuisses sublinéaires; jambes comprimées, bisinuées en de-
dans, les antérieures parfois (Mannerheimii, suturalis) dentées dans
leur milieu interne, brièvement mucronées au bout, les autres iner-
mes ou subinermes ; tarses assèz longs, très-larges, densément spon-
gieux en dessous; leurs crochets petits, soudés à leur base. — Seg-
ments intermédiaires de l’abdomen coupés carrément en arrière, le
4% et le 2° soudés ensemble ; saillie intercoxale large, subogivale. —
(1) S. lemniscatus, squamans, du Brésil; brachialis, du Mexique; Schœnh.
Curcul. VIII, 1, p. 74; j'en connais deux espèces inédites de Colombie.
Le genre Crpuacospnærus de Dejean (Cat. éd. 3, p. 310), établi sur une es-
pèce du Brésil qu’il nomme reclirostris, est très-voisin de celui-ci et n’en dif-
fère que par sa tête plus grosse, son rostre plus court et ses pattes plus ro-
bustes ; dans l’unique exemplaire que j'ai sous les yeux, mais qui est probable-
ment un mâle, les cuisses antérieures sont très-grosses, fusiformes et arquées.
Ces caractères semblent, au premier aspect, assez importants, mais les STRON-
GYLOTEs paraissent être sujets à varier d’espèce à espèce, et lo genre en ques
tion de Dejcan n’est peut-être qu’une de leurs formes.
NERTIDES. 241
Li
Saillie mésosternale large, inclinée, rétrécie et coupée carrément en
arrière. — Corps très-allongé, subelliptique, partiellement écailleux.
Femelles : Outre leur taille plus grande, elles diffèrent des mäles
par leur rostre plus long, droit ou moins arqué, ainsi que par leurs
antennes plus allongées, et dont l'insertion est plus antérieure,
Les espèces de ce genre sont en ce moment au nombre de quatre
décrites par Schœænherr, dont deux (Mannerheimi, suturalis) d'assez
grande taille et les deux autres (Germari, acuminatus) beaucoup plus
petites. Toutes sont d’un noir ou d'un jaune ferrugineux brillant, à
peine distinctement ponctuées à l'œil nu, et finement striées sur les
élytres, sculpture pareille à celle des Madarides. Leur vestiture con-
siste en écailles jaunes, oblongues, .revêtant les côtés du Corps, ou
formant sur la suture une bande accompagnée parfois (suturalis)
d'une autre transversale et oblique sur chaque élytre. Toutes sont
propres au Brésil.
TRACHYMERUS.
Scnognu., Curcul., NII, 1, p. 266.
Mâle : Tête concave entre les yeux ; rostre un peu plus long qu’elle
et le prothorax réunis, grêle, faiblement arqué ; ses serobes commen-
çant un peu au-delà de son milieu. — Antennes submédianes, assez
longues, grêles; scape grossissant peu à peu, atteignant presque les yeux;
funicule à articles obconiques : 1 relativementtrès-allongé, 2-7 courts,
peu à peu plus épais, 7 contigu à la massue; celle-ci grêle, à article
{en cône renversé et allongé, les autres très-courts. — Yeux très-
grands, déprimés, transversaux, ovales, médiocrement séparés sur le
front. — Prothorax presque aussi long que large, droit sur les côtés,
puis arrondi et brusquement tubuleux en avant, faiblement bisinué à
sa base, avec son lobe médian large et très-court; prosternum largement
etassez fortement excavé jusqu’au niveau du bord postérieur des han-
ches antérieures. — Ecusson carré. — Elytres assez allongées, médio-
crement convexes, graduellement rétrécies en arrière, à peine pluslarges
que le prothorax à leur base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes
assez longues, robustes, les antérieures notablemént plus que les autres ;
cuisses presque graduellement en massue, hérissées d’aspérités en des-
sous; jambes comprimtes, légèrement sinuées, assez fortement mucro-
nées au bout; tarses médiocrement longs, spongieux en dessous, leurs
crochets très-petits, soudés. — Les trois segments intermédiaires de
l'abdomen légèrement arqués à leurs extrémités. — Métasternum
allongé. — Mésosternum très-large. — Corps oblong, presque glabre.
J'ai sousles yeux l'exemplaire même de la collection de M. Sommer,
que Schænherr à décrit, et un autre que m'a communiqué M. Jekel.
Tous deux sont très-certainement des mâles; la femello a probable-
ment le vostre plus long.
Coléoptères. Tome VII. 16
242 CURCULIONIDES.
Ce remarquable insecte, dont les caractères génériques sont extrè-
mement tranchés, est de taille moyenne, d’un noir brillant, et orné
sur chaque élytre, avant son extrémité, d’une grande tache quadran-
gulaire formée par des poils d'un rouge ochracé vif; de là le nom de
croceoplagialus que lui a imposé Schænherr. Ses trois derniers seg-
ments abdominaux sont revêtus de poils semblables ; le reste de ses
téguments est glabre. Il habite le Brésil.
Groupe VII Apostasimérides,
Rostre allongé, subquadrangulaire, faiblement arqué. — Antennes
longues et grèles. — Prosternum convexe, extrèmement large entre
les hanches antérieures. — Mésosternum aussi large que lui, ne for-
mant pas une surface continue avec lui et le métasternum, intime-
ment soudé avec ce dernier (1). — Pygidium recouvert (2). — Corps
allongé, rhomboïdal.
Le genre Aposrasimerus de Schœnherr est le seul connu qui
puisse rentrer dans ce groupe. Le facies de son unique espèce est
au plus haut degré celui d’un Madaride, mais la structure de
ses segments thoraciques oblige de le comprendre dans là Sous-Tribu
actuelle.
APOSTASIMERUS.
Sonoenu., Curcul., VII,1, p. 101 (3).
Mâle : Rostre médiocrement robuste, subquadrangulaire dans touté
sa longueur, avec sa base jusqu'à l'insertion des antennes un peu
plus épaisse, denticulé en dessus, sur ses bords, dans sa moitié ter-
minale ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu. —
Scape des antennes légèrement arqué, brusquement renflé etanguleux
en dehors à son extrémité, atteignant presque les yeux; funicule à arti-
cles 1-3 allongés, noueux au bout, 4-7 beaucoup plus courts, obconiques,
subégaux; massue oblongo-ovale, articulée; son 1° article grand. —
- (1) I1 se compose, comme de coutume, de deux parties : une horizontale,
occupant le fond de la dépression qui sépare le prosternum du métasternum,
et une verticale qui forme sa saillie. Celle-ci est si intimement soudée avec le
métasternum, que dans la plupart des exemplaires il faut y regorder de très-
près pour l’apercevoir. On voit alors qu’elle est largement échancrée à son ex-
trémité. Le métasternum, qui est également très-large en avant, s'adapte na-
turellement à cette échancrure,
(2) Schœnherr l'indique comme étant découvert. II l’est en effet dans l’exem-
plaire qui luia servi et que j'ai sous les yeux; mais cela tient à ce que l’extré-
mité de l'abdomen avait 616, chez cet individu, repoussée par accident hors
des élytres.
(3) J'ai dit précédemment (p. 29, note) que le genre Mevemacuus de Dejean
(Cat, 6, 3, p, 311) est très-probablement identique avec celui-ci,
MADOPTÉRIDES. 243
Yeux relativement médiocres, déprimés, ovales, transversaux. — Pro-
thorax du double au moins plus long que large, brusquement et
brièvement rétréci en arrière, puis arrondi latéralement, graduelle-
ment atténué et brièvement tubuleux en avant, bisinué à sa base,
avec son lobe médian faible. — Ecusson quadrangulaire. — Elytres
médiocrement convexes, plus courtes que le prothorax, fortement et
peu à peu rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax à
sa base, avec les épaules calleuses. — Pattes antérieures notablement
plus longues que les autres; cuisses en massue ; jambes antérieures
bisinuées et munies en dedans d’une dent médiane, brièvement
mucronées au bout, hérissées de longs poils fins dans leur moitié ter-
minale; les autres droites et inermes au bout; tarses médiocres, à ar-
ticles 4-2 obconiques, villeux, 3 large, suborbiculaire, fendu profon-
dément, spongieux en dessous, 4 assez long et grèle; ses crochets
petits. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen brièvement
arqués à leurs extrémités; les deux 12% soudés et séparés par une fina
suture arquée. — Métasternum allongé; ses épisternums larges. —
Corps glabre.
Femelle : Son rostre diffère à peine de celui du mâle, dont elle ne
se distingue que par sa taille plus grande, ses pattes subégales et
ses jambes antérieures qui ne sont ni dentées ni frangées au côté
interne.
L'unique espèce (serrirostris Schh.) est de taille moyenne et res-
semble beaucoup à une Calandride. La brièveté relative de ses ély-
tres, ainsi que leur forme et leur sculpture, lui donne en même
temps des rapports réels avec les TriconocoLus (1). Elle est d’un noir
uniforme assez brillant gt originaire du Rrésil,
GRouPE VIII. Madoptérides.
Rostre de forme variable, plus où moins arqué. — Antennes de
longueur variable, jamais très-robustes. — Prosternum convexe, très-
étroit entre les hanches antérieures. — Mésosternum médiocrement
large, triangulaire, ne formant pas (PARALLELOSOMUS excepté) une
surface continue avec le prosternum et le métasternum.— Pygidium
découvert ou non; dans le premier cas petit. — Corps très-allongé,
linéaire, glabre.
Groupe très-naturel et dont les espèces ont toutes un facies de
Cossonides. L'étroitesse de leur prosternum entre les hanches anté-
rieures et la forme de leur saillie mésosternale sont, après la graci-
lité de leur corps, les deux caractères qui contribuent le plus à les
faire reconnaitre. Tous, sans exception, ont la livrée et la sculpture
(1) Voyez Tome VI, p, 593; ligne 17, au lieu de « Aroromonunus, » lisez
& APOSTASIMERUS, »
244 CURCULIONIDES.
des téguments ordinaires chez les Madarides. Schœnherr n'a connu
que deux de leurs genres ; deux autres m'ont paru assez intéressants
pour pouvoir être publiés.
I. Antennes longues et grèles ; funicule à art, 1 très-grand : Lispodemus,
II. — courtes, assez robustes; — — peu allongé.
a Rostre robuste, comprimé au moins à sa base
Pattes longues; rostre régulièrement arqué : Madopterus.
— courtes; —- gibbeux à sa base: Lichnus.
aa Rostre grêle, cylindrique; pattes courtes : Parallelosomus.
LISPODEMUS.
Genre nouveau, très-voisin des MapoPrERUS qui suivent, mais d’un
autre côté trop différent par son rostre et surtout par ses antennes
pour ne pas en Ôtre séparé. Il s’en distingue uniquement par les ca-
ractères suivants :
Rostre presque de la longueur de la moitié du corps, vertical, peu
robuste, cylindrique, légèrement dilaté et déprimé au bout; ses scrobes
commençant dans son milieu. — Antennes longues, grêles ; scape en
massue allongée au bout, restant à une assez grande distance des
yeux; funicule à articles 4 aussi long que 2-4 réunis, noueux au
bout, 2-4 obconiques, courts, égaux, 5-7 subglobuleux ; massue fai-
ble, oblongo-ovale, acuminée au bout. — Elytres recouvrant le py-
gidium. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément
en arrière.
Tout le reste est absolument semblable à ce cui existe chez les Ma
porrerus. Par la longueur de son rostre et de ses antennes, le genre
fait jusqu’à un certain point le passage entre le groupe actuel et les
Nertus. Il ne comprend qu'une espèce (1) de la taille du Madopterus
talpa et provenant de Morro-Quemado au Brésil.
MADOPTERUS.
Scoenu., Curcul., III, p.734.
Rostre médiocre, robuste, cylindrique et légèrement comprimé à
sa base, arqué ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son mi-
lieu.— Antennes submédianes, courtes, assez robustes; scape en mas-
sue au bout, n’atteignant pas les yeux; funicule à articles 1-2 allon-
gés, obconiques, celui-là plus gros, 3-7 très-courts, sublenticulaires,
(1) L, femoralis. Ater nitidus, femoribus medio late rufo-ferrugineis, corpore
sublus grosse capite rostroque subtiliter punctatis, prothorace lævi, elytris sub-
tilissime, apice summo profunde striatis. Long. (rostr, excel.) 7 mill. Hab. Bra-
silia prope Novum Friburgum.
MADOPTÉRIDES. 245
grossissant peu à peu; massue assez forte, oblongo-ovale, articulée,
— Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax nota-
blement plus long que large, presque droit sur ses côtés postérieurs,
conique et tronqué à sa base, avec son lobe médian court et étroit;
prosternum convexe en avant, très-étroit entre les hanches anté-
rieures, tronqué en arrière. — Ecusson en carré transversal. — Elytres
très-allongées, graduellement rétrécies en arrière, pas plus larges que
le prothorax, et chacune isolément saillante à sa base, avec les
épaules arrondies. — Pattes longues et peu robustes; cuisses gra-
duellement en massue, les postérieures dépassant un peu le 2° seg-
ment abdominal; jambes droites, très-brièvement mucronées au
bout ; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous, à article
4 médiocre, àinsi que ses crochets. — Pygidium découvert, subhori-
zontal, transversal, arrondi en arrière ; les deux 1° segments abdo-
minaux soudés ensemble, les trois intermédiaires à peine arqués à
leurs extrémités ; saillie intercoxale large, ogivale. — Métasternum
allongé. — Saillie mésosternale étroite, inclinée, en triangle aigu. —
Corps allongé, linéaire, glabre.
Le genre ne comprend que deux espèces; l’une, originaire de
Cayenne (talpa Schh.), est peu convexe, l’autre (cylindricus), prove-
nant du Mexique, est, au contraire, presque cylindrique. Toutes deux
sont d’un noir brillant, lisses, avec les élytres très-finement striées et
impressionnées à leur extrémité. Je ne connais pas bien leurs diffé-
rences sexuelles, à supposer qu'il en existe. Il est, en effet, possible
que, de même que chez les Nenrus, les tarses soient pareils, ou peu
s'en faut, chez les mâles et les femelles.
LICHNUS.
Mèmes caractères que les Manoprerus, avec les différences sui-
vantes :
Rostre beaucoup plus robuste, gibbeux et fortement comprimé à
sa base, séparé du front par un sillon transversal. — Antennes aussi
courtes, mais plus grêles ; scape arqué, très-mince, brusquement en
massue au bout, atteignant les yeux; funieule à articles obconiques :
1 allongé, 2-7 graduellement plus courts et plus épais, 7 contigu à
la massue ; celle-ci assez faible, ovale, sabcompacte, ciliée. — Pro-
thorax peu convexe, en carré long, brusquement rétréci en avant. —
Elytres parallèles. — Pattes beaucoup plus courtes et plus robustes ;
cuisses fortement en massue, les postérieures n’atteignant pas le som-
met du 2 segment abdominal; jambes comprimées; tarses plus
courts et plus étroits. — Les deux 1°" segments abdominaux com-
primés latéralement, — Corps parallèle.
Ces caractères paraîtront sans doute suffisants pour justifier la créa-
246 CURCULIONIDES.
tion de ce genre. L'espèce (4) qui en forme le type est originaire des
environs de Rio-Janeiro et de la taille du Madopterus talpa.
PARALLELOSONUS.
Scuoenx., Curcul., NII, 1, p. 39.
Rostre assez long, peu robuste, cylindrique, faiblement arqué ;
ses scrobes commençant dans son milieu, — Antennes médianes,
courtes, assez grèles; scape graduellement en massue, atteignant à
peine les yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là
le plus grand, 3-7 courts, subturbinés, égaux; massue petite, ovale,
acuminée au bout, subcompacte. — Yeux assez grands, déprimés,
ovales, transversaux. — Prothorax aussi long que large, plan en des-
sus, subparallèle, brièvement tubuleux en avant, faiblement bisinué
à sa base. — Ecusson quadrangulaire. — Elytres allongées, dépri-
mées, parallèles, conjointement arrondies en arrière, pas plus larges
que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, — Pattes assez
courtes, subégales ; les antérieures médiocrement distantes à leur
base; cuisses fortement en massue ; jambes droites, mucronées au
bout ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits,
celui-là le plus long, 3 assez large, 4 médiocre, ses crochets très-pe-
tits. — Pygidium tantôt découvert, très-court, déclive, transversal et
arrondi en arrière, tantôt recouvert; les deux 121 segments abdomi-
naux confondus ensemble ; saillie intercoxale large, faiblement ar-
rondie en avant. — Métasternum allongé, ses épisternums étroits. —
Saillie mésosternale horizontale, assez large, en triangle obtus au
bout (2). — Corps allongé, linéaire, déprimé, glabre.
Le genre a pour type la Calandra planicollis de Fabricius (3), assez
petit insecte de Cayenne et du Brésil, ayant le facies d’un Cossonus
de forme déprimée. Il est d'un noir brillant, avec le milieu des cuisses
ferrugineux, pointillé sur le prothorax et finement strié sur les ély=
tres, sculpture pareille à celles des genres précédents. Je connais deux
autres espèces du genre, l’une de la région de l’'Amazone, l’autre des
bords de la Plata.
Note.
Je ne sais auquel des groupes qui précèdent rapporter les deux
(1) L. erythroderus. Ater nitidus, undique (eapite rostroque exceptis) sat
grosse ac dense punètatus, prothorace rufo-ferrugineo medio subcarinato, ely-
tris sat profunde (apice præsertim) sulcatis, interstitiis planis. Long. (rostr.
exelus.) 7 mill, Hab. Brasilia prope Sebastianopolim.
(2) A proprement parler, il n’y a aucune différence sensible entre les seg-
ments thoreciques de ces insectes et ceux des Madarides ; mais ils appartien-
nent trop visiblement au groupe actuel pour en être distraits.
(3) Syst. EI, IL, p. 435.
MADOPTÉRIDES, 241
genres suivants, que leurs auteurs ont placés dans les Baridiides de
SchϾnherr. !
: LEPTOBARIS.
Dnonti, 1 Perens, Reise n. Mozamb.; I, p. 314.
Rostre cylindrique, aussi long que la tête et le prothoraxréunis, forte-
ment arqué; ses scrobes commencant dans son milieu, séparées en ar-
rière par une étroite cloison.—Antennes courtes; scape un peu épaissi
au bout, n’atteignant pas les yeux ; funicule de la longueur du scape,
à articles À brièvement obconique, 2 du double plus long, atténué à
sa base, les suivants transversaux, égaux, peu à peu élargis en avant;
massue courte, ovalaire, subéompacte. — Yeux rapprochés du dessous
de la tête, — Prothorax arrondi sur les côtés, brièvement et forte-
ment tubuleux en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson
petit, triangulaire. — Elytres convexes, parallèles dans leurs deux
tiers antérieurs, rétrécies et conjointement arrondies à leur extrémité,
à peine plus larges que le prothorax à leur base. — Hanches anté-
rieures rapprochées du bord postérieur du prothorax, médiocrement
séparées ; cuisses de la même paire un peu plus en massue que les
autres ; jambes finement denticulées et ciliées sur leur bord interne,
munies au bout de deux petits éperons recourbés ; tarses à articles 1
de moitié plus long et aussi large que 2, 3 élargi, bilobé, 4 grèle ;
crochets faibles, simples. — Les deux 4°" segments abdominaux très-
larges et soudés ensemble. — Corps allongé, cylindrique.
Le genre doit peut-être rentrer dans le groupe des Baridiides vrais.
Il a pour type une petite espèce (4) de Mozambique, glabre, d'un
brun rougeâtre et dont la ponctuation ressemble complétement à
celles des BARtDIUS.
TRIGONOPTERUS,
A. Fauvez, Bullet. d. 1, Soc. Linn. d. Normand., VII (1862), p. 157.
Tète assez petite, peu convexe ; rostre épais, court, parallèle, peu
arqué, muni de carènes médianes en dessus ; ses serobes un peu obli-
ques. — Scape des antennes renflé au sommet; funicule de 6 articles :
4 presque de moitié plus long que 2, 3-6 égaux, moniliformes ; massue
graduellement élargie, ovalaire, — Prothorax en cône tronqué, très-
convexe, ses côtés à peine rétrécis à sa base, sinués en avant; pro-
sternum muni d’un canal rostral bien marqué. — Ecusson nul. —
Elytres régulièrement coniques, très-convexes, très-largement re-
pliées sur les côtés où elles sont sinuées et déprimées, arrondies
au sommet, munies le long de leur base d'une fine carène transver-
sale, — Pattes longues, robustes ; cuisses renflées ; jambes munies
(1) L. castaneus, Gerstæck, loc, cit. p. 315, pl, 18, f. 14.
248 CURCULIONIDES,
d’une épine à leur éxtrémité ; tarses larges, à article 3 fortement bilobé.
Je ne vois rien dans cette formule qui rappelle un Baridiide. L'ah.
sence seule de l’écusson suffirait pour rendre plus que probable que
le genre est étranger à la Tribu actuelle. Si ses épimères mésothora-
ciques, dont il n’est rien dit, ne sont pas ascendantes, c’est peut-être
un genre de Cryptorhynchides. Il a pour type une petite espèce (1)
de la Nouvelle-Calédonie.
Sous-Trigu II. Madarides.
Mésosternum formant avec le prosternum et le métasternum une
surface continue, souvent plus ou moins recouvert par une saillie
postcoxale du premier, ou soudé avec le second. — Antennes jamais
très-robustes ni leur massue très-grande.
Ces insectes sont à la fois moins nombreux et beaucoup plus ho-
mogènes que les Baridiides vrais. Sauf un très-petit nombre d'excep-
tions (Pseudocholus decipiens, quelques Maparus), tous sont d'un noir
où d'un brun de poix uniformes, et la seule couleur qui relève par-
fois cette livrée monotone est le fauve plus où moins vif. Presque
tous également sont glabres et ont des téguments plus ou moins bril-
lants. Ce facies de Calandrides qui a trompé les anciens auteurs, ainsi
que je l'ai dit plus baut, est commun parmi eux, mais il n’y a ja-
mais de difficultés à les distinguer des espèces du groupe en ques-
tion; la forme normale du pédonceule de leur sous-menton suffit pour
cela. Mais il n'en est pas de mème des Cossonides qui ont également
ce pédoncule normal. Lorsqu'ici la massue antennaire est petite et
que les épimères mésothoraciques, tout en étant ascendantes, sont
plus étroites que de coutume, il faut y regarder de près pour ne pas
se tromper, à l'exemple de Schænherr qui a placé dans le groupe en
question un genre (EUMYCTERUS) qui appartient à celui-ci. Le meilleur
caractère pour éviter cette erreur se trouve dans les segments intermé-
diaires de l'abdomen qui ne sont jamais arqués ou anguleux à leurs
extrémités chez les Cossonides.
La distribution géographique des Madarides est un peu plus éten-
due que celle des Baridiides vrais. La plupart sont également améri-
cains, mais il en existe dans les archipels indiens (quelques LyTerivs),
à la Nouvelle-Guinée (Pseupocnozus) et même dans l'Asie-Mineure
(EUMYCTERUS).
Leurs genres me paraissent devoir être répartis dans trois groupes
facilement reconnaissables aux caractères suivants:
[. Prosternum non canaliculé ni excavé, en général très-
large entre les hanches antérieures.
Ecusson découvert. LyTénunes.
(1) T. insignis, Fauvei, loc, cit. p. 158; avec des détails pl, 10 bis, f. 51-56.
LYTÉRIIDES. 249
Ecusson en partie faché par le lobe médian de la base
du prothorax. MADARIDES VRAIS.
Il. Prosternum canaliculé ou excavé, médiocrement large
entres les hanches antérieures. BaryMÉRIDES,
GROUPE I. Lytériides.
Prothorax muni d’un faible lobe médian à sa base; prosternum
non canaliculé, presque toujours très-large entre les hanches anté-
rieures, sans saillie postcoxale. — Ecusson découvert, petit, en géné-
ral quadrangulaire.
5e groupe serait très-homogène sans un genre nouveau (PsEuDo-
cnoLus) dont l'espèce typique a complétement le facies d'un Cnozus,
mais auquel, à part cela, je ne trouve pas de titres suffisants pour
constituer un groupe spécial. Toutes ses autres espèces ont beaucoup
d'analogie avec les Madoptérides par leur corps plus ou moins dé-
primé, leur livrée, la sculpture de leurs téguments, la forme de leur
écusson et la structure de leurs segments thoraciques. Seulement
leur forme générale n’est pas linéaire; chez les unes elle est oblongue,
chez les autres plus ou moins elliptique. Ces insectes me paraissent
d'après cela devoir être placés en tête de tous les Madarides. Ils for-
ment les cinq genres suivants :
1. Scrobes rostrales re dépassant pas ou que peu le milieu du rostre,
a Rostre très-long, très-déprimé, rubaniforme : Ælasmorhinus.
&a — au plus assez long, cylindrique, plus ou moins comprimé,
b Prothorax sans corne en avant! pygidium indistinet ou faiblement dé-
. couvert.
Mésosternum transversal, tronqué en arrière : Lyterius.
—_ en triangle curviligne : Zumycterus.
- bb Prothorax muni d’une corne en avant; pygidium et
partie du propygidium découverts : Microstrates.
IT. Serobes rostrales arrivant à peu de distance de la commissure
de la bouche : Pseudocholus.
ELASMORHINUS.
Rostre de la longueur des trois quarts du corps, arqué, très-briè-
vement épaissi et comprimé à sa base, déprimé, très-mince et paral-
lèle dans le reste de son étendue ; ses serobes inférieures, n'occupant
que la partie épaissie de sa base. — Antennes subbasilaires, assez lon-
gues, grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule
à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, décroissant
peu à peu; massue petite, ovale, à article { grand. — Yeux très-
grands, déprimés, oblongs, transversaux.— Prothorax médiocrement
250 CURCULIONIDES.
convexe, transversal, faiblement arrondi sur les côtés, brusquement
et assez longuement tubuleux en avant, légèrement bisinué à sa base ;
prosternum médioerement large entre les hanches antérieures, faible:
ment prolongé en arrière de celles-ci. — Ecusson quadrangulaire. —
Elytres médiocrement convexes, assez allongées, régulièrement oblon-
gues, pas plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base. —
Pattes assez longues, subégales ; cuisses presque graduellement en
massue ; jambes comprimées, les quatre antérieures un peu flexueu-
ses, les postérieures arquées à leur base, toutes assez fortement mu-
cronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles
1-2 étroits, 3 assez large, fortement bilobé, 4 mince et médiocre ; ses
crochets très-petits, très-grèles, et soudés à leur base. — Les trois
segments intermédiaires de l'abdomen à peine arqués à leurs extré-
mités. — Saillie intercoxale très-large, un peu arrondie en avant. —
Métasternum assez allongé; ses épisternums larges. — Mésosternum
indistinct {4). — Corps oblong, glabre.
Il n'existe pas, dans la Tribu entière, de genre qui ait le rostre aussi
long que celui-ei ni où il affecte une forme pareille ; sa ressemblance
avec une lame très-mince et étroite, est complète. Il est probable, du
reste, que je n'ai à ma disposition que la femelle de l'espèce (2) qui
compose le genre et qui m'a été communiquée par M. C. A. Dohm
comme provenant de Surinam.
LYTERIUS.
Scnoenn., Curcul., VIT, 1, p. 84.
Schænherr à réuni dans ce genre quatre espèces, dont trois origi-
naires des archipels indiens (3) et une (melas) de l'Amérique du Sud.
Je ne connais des premières qu'une seule (instabilis) propre aux îles
Philippines. Elle n'appartient pas même à la section actuelle, ses épi-
mères mésothoraciques étant petites et nullement ascendantes, et doit
par conséquent figurer dans la section précédente. Ignorant s'il en
est de mème chez les deux autres, je suis obligé, pour ne pas em-
brouiller la nomenclature, de conserver provisoirement le genre de
Schœnherr, mais en exposant ses caractères uniquement d’après les
(1) Je ne parviens pas à en découvrir aucun vestige, et comme il est peu
probable que le prosternum, par suite de sa brièveté en arrière des hanches
antérieures, le recouvre complétement, j’en conclus qu'il s’est confondu avec
le métasternum.
(2) E. longirostris. Piceus nitidus, subtus dense punetatus, prothorace medio
lævi, elytris subtiliter striatis, interstitiis planis vix punctulatis, Long. (rostr.
exclus.) 6 mill,
(3) L. musculus Fab., abdominalis Web., Sumatra; instabilis Schh.; Phi-
lippines ; Schænh, loc, cit, p. 85,
LYTÉRIIDES. 251
espèces américaines dont j'ai plusieurs inédites sous les yeux, outre le
melus.
Rostre assez allongé, au plus médiocrement robuste, cylindrique,
plus où moins comprimé à sa base, arqué; ses scrobes commençant
vers son milieu. — Antennes médianes, médiocres, assez robustes ;
scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 4
obconique, allongé, assez gros, 2-7 très-courts, transversaux, serrés,
grossissant graduellement, 7 contigu à la massue ; celle-ci médiocre,
ovale, acuminée au bout, articulée. — Yeux assez grands, déprimés,
ovales, transversaux. — Prothorax transversal ou non, plus ou moins
déprimé, droit sur les côtés en arrière , puis arrondi et fortement tu-
buleux en avant, faiblement bisinué à sa base; prosternum aplani
dans son milieu, très-large entre les hanches antérieures, tronqué en
arrière. — Ecusson petit, quadrangulaire. — Elytres déprimées, ré-
gulièrementoblongo-ovales, à peine plus larges que le prothorax et 16-
gèrementéchanerées à leur'base, avec les épaules obtuses. — Pattes mé-
diocres ; cuisses en massue; jambes droites, très-brièvement mueronées
au bout; tarses courts, plus ou moins larges, à articles 3 débordant
faiblement 1-2, 4 assez long ; ses crochets médiocres. — Les trois seg-
ments abdominaux intermédiaires faiblement arqués à leurs extré-
mités; saillie intercoxale très-large, subtronquée en avant. — Méta-
sternum assez long, plan, ses épisternums médiocrement larges, —
Mésosternum plan, fortement transversal, — Corps oblongo-ovale,
déprimé, glabre.
D'après les exemplaires des trois espèces que j'ai entre les mains,
les femelles me paraissent différer très-peu des mâles : leur rostre est
seulement un peu plus grêle, et leurs tarses sont plus étroits,
Ces insectes sont à peine de taille moyenne, d'un noir assez bril-
lant, criblés de points enfoncés en dessous ainsi que sur le protho-
ax, et finement pointillés sur les élytres qui sont étroitement striées,
avec les intervalles entre les stries plans. L'Amérique du Sud possède
plusieurs formes très-voisines (1).
EUMYCTERUS,
Scnoënu., Curcul., IV, p. 1083.
Rostre assez allongé, peu robuste, cylindrique et médiocrement
&qué; ses serobes commençant un peu au-delà de son milieu. —
Antennes médiocres, pas très-grèles ; scape graduellement en massue,
n'atteignant pas les yeux; funicule à articles 4-2 allongés, obconiques,
(1) Entre autres le Baris complanala de Dejean (Cat. éd. 3, p. 343) qui, si
l'exemplaire que jen ai sous les yeux est authentique, ne diffère absolument
du genre actuel que par son rostre épaissi et quadrangulaire dans sa moitié
basilaire, puis cylindrique et grêle en avant. Peut-être cette forme du rostre
ést-elle propre à toutes les femelles du genre.
952 GUACULIONINES.
celui-là plus long et un peu plus gros, 3-7 très-courts, serrés, gros-
sissant peu à peu; massue assez petite, oblongo-ovale; son 1° article
grand, en cône renversé. — Yeux placés assez bas, médiocres, dépri-
més, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large,
légèrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant, très-faiblement bi-
sinué à sa base; prosternum un peu convexe, assez large et plan entre
les hanches antérieures, tronqué en arrière de celles-ci. — Ecusson
petit, arrondi en arrière. — Elytres peu convexes, assez allongées,
parallèles, conjointement arrondies en arrière, pas plus larges que le
prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules
nulles. — Pattes médiocres; euisses en massue ; jambes droites, très-
brièvement mucronées au bout; tarses courts, étroits, faiblement
spongieux en dessous, à article 4 long; ses crochets petits et très-
grèles. — Pygidium à peine découvert, transversal; les deux 19% seg-
ments abdominaux confondus ensemble, le 2° et les deux suivants
largement arqués à leurs extrémités; saillie intercoxale large, arrondie
en avant. — Métasternum assez long, ses épisternums assez étroits.
— Mésosternum largement découvert, en triangle eurviligne. — Corps
oblong, partiellement écailleux.
Schænherr a placé ce genre parmi les Cossonides : la structure de
ses épimères mésothoraciques et de ses segments abdominaux inter-
médiaires prouve qu'il appartient à la section actuelle. La seule
espèce décrite (albosignatus Schh.) est un petit insecte de l’Anatolie,
noir et saupoudré de petites écailles blanchâtres et caduques.
MICROSTRATES (1).
Rostré assez allongé, peu robuste, cylindrique, légèrement com-
primé à sa base, faiblement arqué; ses scrobes commençant un peu
avant son milieu. — Antennes assez courtes, grêles; scape subfili-
forme, atteignant les yeux; funieule à articles 1-2 allongés, sub-
égaux, 3-7 très-courts, subturbinés, grossissant peu à peu; massue
assez forte, oblongo-ovale, faiblement articulée. — Yeux grands, dé-
primés, ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, droit
en arrière sur les côtés, rétréci en s’arrondissant et tronqué en avant,
avec une corne assez grosse, médiocre, horizontale, au milieu de son
bord antérieur, tronqué à sa base; prosternum plan, très-large
entre les hanches antérieures. — Ecusson carré. — Elytres presque
planes, médiocrement allongées, légèrement rétrécies en arrière, pas
plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obtuses.
— Pattes médiocres; cuisses robustes, en massue, un peu arquées;
jambes comprimées, subanguleuses, obliquement tronquées et très-
(1) Syn. Tonneures, Schœnh. Cureul. VIN, 1, p. 272; j'ai dû changer ce
nom employé, plusieurs années auparavant, par M. Reich (Trans. of the entom.
Soe. II, p. 9) pour un genre de Longicornes.
LYTÉARIDES. 253
brièvement mucronées au bout; les antérieures frangées de longs
poils au côté interne; tarses assez courts, spongieux en dessous, à
articles 1-2 grêles, 3 fendu jusqu'à sa base, ses lobes étroits, 4 al-
longé ; ses crochets petits. — Pygidium et partie du propygidium à
découvert, celui-là transversal ; les trois segments intermédiaires de
l'abdomen assez fortement arqués à leurs extrémités ; le 4% aplani,
soudé dans son milieu au 2°; une grande dépression arrondie et
superficielle sur le 5€, — Métasternum long, plan. — Mésosternum
fortement transversal, un peu rétréci et tronqué en arrière. — Corps
oblong, subdéprimé, glabre en dessus.
La seule espèce connue (cucullus Schh.) est de taille médiocre et
en entier d'un noir peu brillant en dessus. Les deux exemplaires dont
je dispose sont exactement pareils et paraissent être des mâles; peut-
être la corne du prothorax est-elle absente ou moins développée chez
la femelle. Get insecte est du Brésil.
PSEUDOCHOLUS.
Rostre fléchi, allongé, assez robuste, médiocrement arqué, cylin-
drique et comprimé dans toute sa longueur ; ses scrobes confmençant
à une médiocre distance de son extrémité, rapidement inférieures,
très-longuement confluentes en arrière (1). — Yeux grands, dépri-
més, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax convexe, un peu
transversal, droit sur les côtés dans ses deux tiers basilaires, puis ar-
rondi, fortement et brusquement tubuleux en avant, bisinué en arc
à sa base, avec un lobe médian assez large, peu saillant et arrondi ;
prosternum légèrement convexe, très-large entre les hanches anté-
rieures. — Ecusson médiocre, transversal, arrondi en arrière. —
Élytres un peu plus longues que le prothorax, convexes, peu à peu
et fortement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et
tisinuées à leur base, avec les épaules très-obtuses. — Pattes assez
longues, les antérieures plus que les autres; cuisses presque graduel-
lement en gnassue, les intermédiaires munies en dessous d'une très-
petite dent ; jambes droites, brièvement mucronées au bout; tarses
longs, les antérieurs déprimés, villeux en dessous; tous à article 1
plus long que 2, 3 large, spongieux en dessous, #4 grand ; ses crochets
médiocres, grèles, parallèles. — Pygidium recouvert; 4®° segment
abdominal assez fortement concave ; les trois suivants anguleux à leur
extrémité ; saillie intercoxale très-large, un peu arrondie en avant. —
Mésosternum fortement transversal, saillant dans son milieu et ar-
rondi en arrière. — Corps elliptico-ovale, glabre.
Genre nouveau et intéressant par la forme particulière, la livrée
(1) Ou, si l’on aime mieux, confluentes à partir du tiers basilaire du rostre,
Les antennes manquent dans l’exemplaire unique que j'ai à ma disposition ; il
est probable qu'elles sont assez longues el grèles,
254 CURCGULIONIDES.
éclatante et l'habitat de l'unique espèce (4) qui en forme le type. Elle
ressemble tellement à un CnoLus, qu'au premier coup-d’æil elle m'a-
vait paru appartenir à ce genre. Mais ses épimères mésothoraciques
ascendantes et la direction de ses scrobes rostrales m'ont prompte-
ment tiré d'erreur. Cet insecte, originaire de la Nouvelle-Guinée, m'a
été communiqué par M. Riehl. À en juger par la longueur de ses
pattes antérieures, la forme de leurs tarses, et la concavité du 1% seg-
ment abdominal, l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux est plus
que probablement un mâle.
Groupe II. Madarides vrais,
Prothorax muni à sa base d’un lobe médian saillant et recouvrant
en partie l'écusson; prosternum non canalieulé, plus ou moins large
entre les hanches antérieures, le plus souvent pourvu d’une saillie
postcoxale recouvrant le mésosternum en entier. — Ecusson en trian-
gle curviligne, concave en avant.
La forme générale est presque toujours elliptique ou rhomboïdale,
et le faces se rapproche de celui de quelques Calandrides. Les tégu-
ments sont le plus souvent très-brillants, surtout en dessus, par suite
de la finesse ou de l'absence de la ponctuation, et les élytres fine-
ment striées. Les caractères qui précèdent sont, du reste, si tranchés,
qu'ils ne nécessitent aucune observation particulière. Les genres qui
les possèdent ne sont qu’au nombre de quatre.
I. Prosternum sons saillie postcoxale ; mésosternum distinct : Eutoæus,
IL. — muni d’une — recouvrant en entier le mésosternum,
a Antennes termiuales; pygidium en cône aigu : Conoproctus.
aa — médianes où infra-médianes; pygidium court, transversal.
Hanches antér. médiocrement séparées : Madarus.
_— — très-forlement — : Dactylocrepis.
EUTOXUS,
Seucenu., Curcul., VIT, 1, p. 103.
Ale : Rostre très-allongé, grèle, plus épais, comprimé et droit
dans sa moitié basilaire, cylindrique et brusquement arqué en avant;
ses scrobes commençant dans son milieu, confluentes en arrière. —
Antennes assez longues, grèles; scape graduellement en massue, res-
tant à une grande distance des yeux; funicule à articles obeoniques :
(1) P. decipiens. Viridi-metallicus subtus aureo-micans, nitidissimus, rostro
nigro subtus antice bifariam tubereulato, pectore sparsim sat grosse punctato,
prosterno antice abdomineque basi rugosis, prothorace lævi, elytris subtilissime
punctato-strialis. Long, (rostr. exelus,) 8 mill, Hah, Novà Guincà,.
+ fi
MADARIDES VRAIS. 255
1-2 allongés, 3-7 plus courts, subégaux; massuo médiocre, oblongo-
ovale, articulée; son 4% article allongé, en cône renversé. — Yeux
grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax beaucoup plus
long que large; droit sur les côtés dans son quart basilaire, puis régu-
lièrement conique, fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian
recouvrant en grande partie l'écusson; prosternum très-large et plan
entre les hanches antérieures, sans saillie postcoxale, muni en avant de
deux épines. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres planes,
en triangle allongé, pas plus larges que le prothorax et chacune isolé-
ment saillante à sa base, avec les épaules faiblement calleuses. —
Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres; jambes
droites, inermes au bout, les antérieures frangées de longs poils fins
en dedans ; tarses médiocres; spongieux en dessous, à articles 3 large,
4 long; ses crochets assez petits. — Pygidium à moitié libre, qua-
drangulaire, caréné en dessus; les trois segments intermédiaires de
l'abdomen légèrement arqués à leurs extrémités ; le 19 et le 2° soudés
ensemble et concaves sur la ligne médiane. — Métasternum assez
long. — Mésosternum fortement transversal, soudé au métasternum.
— Corps en ellipse allongée, glabre.
Femelle : Rostre de moitié plus court, régulièrement et médiocre-
ment arqué. — Scape des antennes atteignant presque les yeux. —
Prothorax un peu plus long que large, graduellement rétréci dans
sa moitié antérieure et légèrement tubuleux en avant. — Pattes sub-
égales ; jambes antérieures non frangées au côté interne. — Pygidium
indistinet; les deux 1°" segments abdominaux non concaves sur la
ligne médiane. — Corps moins allongé. ‘
L'unique espèce décrite (refleæus Schh.) est brésilienne et tantôt
d'un brun rougoâtre uniforme, tantôt noire, avec les élytres rougeà-
tres; entre ces deux livrées il y a tous les passages. Le dessous du
corps est criblé de points enfoncés, le prothorax ponctué et les élytres
sont striées-ponctuées, avec les intervalles entre les stries légèrement
vonvexes. Cet insecte est de taille moyenne et médiocrement commun
dans les collections (1).
CONOPROCTUS.
Rostre de la longueur au moins de la moitié du corps, peu ro-
buste, arqué, comprimé dans toute son étendue ; ses scrobes complètes
en avant, confluentes en arrière, — Antennes terminales, très-lon-
gues et gréles; scape en massue allongée au bout, n'atteignant pas
les yeux; funicule à articles, 1-2 tès-allongés, noueux au bout, celui-
(1) M. Watcrhouse m’a communiqué un exemplaire femelle d’une seconde
espèce du genre, originaire de la Colombie, très-distincte de l'espèce typique
par $a taille notablement plus grande, sa forme plus large, son rostre presque
tylindrique à sa base ct ses élutres plus fortement striées.
256 CURCULIONIDES.
là presque du double plus long que celui-ci, 3-7 obconiques, décrois-
sant et grossissant peu à peu; massue allongée, acuminée, articulée,
— Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax
beaucoup plus long que large, régulièrement conique, coupé presque
caivément à sa base, avec son lobe médian recouvrant en partie
l’écusson. — Celui-ci en triangle curviligne, acuminé en arrière. —
Elytres allongées, presque planes, triangulaires. — Pattes médiocres,
les antérieures plus longues que les autres ; cuisses en massue allon-
gée; jambes droites, brièvement onguiculées au bout; tarses assez
longs, médiocrement larges, spongieux et villeux en dessous ; leurs
crochets assez grands. — Pygidium découvert, saillant, en cône un
peu déprimé et aigu (1); les trois segments intermédiaires de l’abdo-
men non anguleux à leurs extrémités ; une fine suture entre le 4er et
le 2e; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum
allongé. — Prosternum large et plan entre les hanches antérieures,
muni d’une saillie postcoxale échancrée en arrière et recouvrant com-
plétement le mésosternum. — Corps en ellipse très-allongée, glabre,
luisant.
La longueur du rostre, la forme de ses scrobes qui atteignent la
commissure de la bouche, celle des antennes, enfin celle du pygidium
font de ce genre nouveau, un des plus tranchés des Madarides. Il à
pour type un insecte de Cayenne, d'assez grande taille, et qui figuro
dans le Catalogue de Dejean (2) sous le nom de Madarus quadripla-
giatus. On peut en donner une idée exacte en disant que c'ést un
Mapanus de forme très-allongée, d’un noir brillant, et qui présente
sur chaque élytre deux grandes taches oblongues et obliques d'un
rouge fauve (3).
MADARUS,
Senoënu., Curcul. Disp. meth., p. 273 (4).
Rostre assez long, plus ou moins robuste, un peu comprimé à sa
base, puis peu à peu et légèrement atténué à son extrémité, forte-
ment arqué; sesserobes commençant vers son milieu, subconniventes
ou conniventes en arrière, — Antennes médiocres, assez robustes;
scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux ; funi-
cule à articles 4 allongé, noueux au bout, 2-7 graduellement plus
courts et plus épais; massue forte, oblongue, articulée. — Yeux
(1) I en résulte qu’il est tout aussi visible en dessous qu’en dessus et que
l'abdomen se compose en réalité de six segments.
(2) Ed. 3, p. 311. ,
(3) C. quadriplagiatus. Ater nitidus, rostro prothoraceque lævibus, elytris
subtilissime punctato-striatis, singulo maculis duabus fulvis, Long. (rostr. ex-
clus.) 45 mill. Habit, Cayennà.
(4) Syn. Cazanpna pars, Fab, Syst, El, IL, p. 435,
MADARIDES VRAIS, 257
grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax au moins aussi
long que large, peu convexe, graduellement rétréci et non ou faible-
ment tubuleux en avant, coupé presque carrément à sa. base, avec
son lobe médian en triangle curviligne et recouvrant en partie l'é-
ousson ; prosternum large entre les hanches antérieures, plan, muni
d'une saillie posteoxale plus ou moins échancrée, et recouvrant en
entier le mésosternum. — Ecusson en triangle curviligne aigu. —
Elytres plus ou moins allongées, peu convexes ou planes, graduelle-
ment rétrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax à leur
base, avec les épaules obtusément calleuses, — Pattes médiocres, les
antérieures plus longues que les autres; cuisses en massue, inermes
où munies d'une petite dent en dessous; jambes un peu comprimées,
droites et brièvement mucronées en griffe au bout; tarses assez longs et
assez larges, spongieux en dessous, à articles 4-2 tiangulaires, 3 large,
fendu jusqu'à sa base, 4 très-long ; ses crochets simples. — Pygi-
dium plus ou moins découvert. — Les trois segments intermédiaires
de l'abdomen à peine ou non anguleux à leurs extrémités; le 4er
soudé au 2°. — Métasternum allongé. — Corps oblongo-rhomboïdal.
Les différences sexuelles sont peu apparentes chez ces insectes ; le
rostre lui-même ne paraît pas différer beaucoup sous ce rapport.
Le genre, tel que Schœnherr l'a composé (4), contient deux types
distincts, qui doivent former au moins deux sections. Dans l'un,
d'après lequel la formule qui précède a 6té exclusivement rédigée,
les espèces sont d’un noir brillant tantôt uniforme, tantôt relevé sur
les élytres par deux où quatre taches d’un rouge sanguin (2). Les
espèces (3) de l’autre sont plus larges; leurs téguments sont d’un
bronzé obseur, plus ou moins pubescents, et leurs élytres sont ornées
de taches jaunâtres formées par des poils, ou même entièrement pu-
bescentes, ainsi que les côtés du prothorax; ce dernier, au lieu d’af-
fecter la forme conique, est parallèle sur les côtés, puis brusquement
tubuleux en avant; enfin, le prosternum n'est pas convexe, mais lar-
gement aplani.
(1) Hen a décrit (Cureul, VIH, 1, p. 105) 14 espèces qu’il a réparties peu
naturellement dans deux sections, selon que les cuisses sont inermes (biplagia-
lus, quadripustulatus, otc.) ou dentées, ce qui est le cas le plus commun. On
n'en à publié, depuis, aucune espèce, que je sache. Quelques-unes de celles de
Schœnberr sont douteuses, génériquement parlant, telles que le rectirostris et,
à un moindre degré, le singularis.
(2) Ce sont, outre les deux espèces citées dans la note précédente : M. cor-
vinus et ebenus ; il y en a un assez grand nombre d'inédites dans les collec-
tions. -
(3) Je ne puis citer eæ visu que les AZ, vorticosus et migralor et deux es-
pèces nouvelles de ma collection qui en sont voisines ; mais, d’après les des-
criptions, il est probable que les M. distigma, binolalus, bistrigellus et comma
de Schænherr appartiennent à cette section.
Coléoptères. Tome VIL. ” 17
258 CURCULIONIDES.
Le genre est médiocrement riche en espèces et habite les deux
Amériques, mais principalement celle du Sud dans ses parties inter-
tropicales.
DACTYLOCREPIS.
Senoens., Curcul., VIIL, 1, p.265 (1).
Mûles : Rostre assez long, médiocrement arqué, épaissi et comprimé
dans son tiers basilaire, grêle et filiforme dans ses deux tiers anté-
rieurs; ses serobes commençant au sommet de la partie épaissie, con-
niventes en arrière. — Antennes infra-médianes, courtes et assez
robustes ; scape graduellement en massue, n’atteignant pas tout-à-
fait les yeux; funieule à articles obconiques: 1-2 allongés, celui-là
plus long et plus gros, 3-7 courts, grossissant peu à peu ; massue
forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales,
transversaux. — Prothorax presque aussi long que large, peu con-
vexe, graduellement rétréci et brièvement tubuleux en avant (2),
coupé presque carrément à sa base, avec son lobe médian triangulaire
et recouvrant en partie l’écusson ; prosternum muni, près de son bord
antérieur, de deux courtes épines parfois peu distinctes, très-large
entre les hanches antérieures et muni d’une saillie postcoxale large-
ment tronquée en arrière et recouvrant en entier le mésosternum, —
Ecusson en triangle curviligne. — Elytres presque planes, peu à peu
rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base, avec
les épaules subealleuses. — Pattes antérieures beaucoup plus longues
que les autres; euisses en massue allongée; les quatre antérieures
munies d'une petite dent aiguë ; jambes presque droites, onguiculées
à leur extrémité; tarses médiocres, les antérieurs hérissés partout de
longs poils ; tous à articles 1-2 étroits, 3 fendu jusqu'à sa base, avec
ses lobes grèles ; 4 long; ses crochets simples. — Pygidium décou-
vert, en triangle curviligne ; les trois segments intermédiaires de l’ab-
domen à peine arqués à leurs extrémités; le 44 soudé au 2; saillie
intercoxale large, arrondie en avant, — Métasternum allongé. — Gorps
oblong, subelliptique, glabre.
De mème que Schænherr, je regarde comme des mâles les exem-
plaires conformes à la formule qui précède; pas plus que lui, je
n’en ai vu d'autres. Dans l’origine, ibavait placé l'unique espèce dé-
crite (flabellitarsis Schh.) parmi les Gycinpnocenus; plus tard (3), il
l'a dite voisine des Cenrrinus; mais c’est des Maparus qu'elle se rap-
proche le plus, au point que sans la forme différente de son rostre,
(1) Syn. Cyrnpnocenus, Schœnh. Cureul. I, p. 794; olim.
(2) Chez une espèce inédite de Colombie que je possède, sous le nom de
attenuatirostris Chevrol., il est en carré long, régulier, mais, du reste, tubu-
leux comme chez l'espèce typique.
(3) Gurcul. VILL, 1, p. 266,
BARYMÉRIDES. 259
de ses tarses et de sa saillie intercoxale, elle ne pourrait pas en être
séparée. Cet insecte, originaire de Cayenne, est de taille médiocre et
d'un noir brillant prenant parfois une teinte rougeâtre.
GRouPE III. Barymérides.
Prothorax muni à sa base d’un faible lobe médian; prosternum
canaliculé ou excavé, médiocrement large entre les hanches anté-
rieures, pourvu d'une saillie postcoxale recouvrant plus où moins
le mésosternum. — Ecusson libre. — Pygidium découvert
Le facies propre aux Calandrides arrive à son maximum dans ce
groupe, qui doit dès-lors terminer la section actuelle. 11 ne comprend
que les deux genres suivants :
I. Pygidium seul découvert : Barymerus.
I. — et propygidium découverts : Physoproctus,
BARYMERUS (1).
Mâle : Rostre assez long et assez robuste, faiblement arqué, épaissi
dans ses deux tiers basilaires, atténué et déprimé en avant; ses scro-
bes commençant un peu au-delà de son milieu. — Antennes submé-
dianes, médiocres, peu robustes; scape fortement en massue.au bout,
restant à une assez grande distance des yeux; funieule à articles 4-2
allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 ciliés, courts, obconi-
ques, grossissant graduellement ; massue assez forte, brièvement
ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux.
— Prothorax peu convexe, allongé, légèrement arrondi sur les côtés,
graduellement rétréci et tronqué en avant, coupé presque carrément
à sa base, avec un lobe médian très-court ; prosternum un peu con-
cave en avant, sa saillie posteoxale échancrée et recouvrant la base
du mésosternum.— Ecusson carré. — Elytres médiocrement convexes,
graduellement rétrécies en arrière, un peu plus larges que le protho-
rax à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes mé-
diocres, les antérieures un peu plus grandes que les autres; cuisses
extrèmement grosses, renflées et arquées en dessus; jambes compri-
mées, droites, mucronées au bout; tarses médiocres, à articles 1-2
très-étroits, pyriformes, celui-là plus long, 3 fendu jusqu’à sa base,
avec ses lobes étroits et divergents, seul spongieux en dessous, # beau-
coup plus long que 1-3 réunis ; ses crochets assez grands. — Pygi-
dium découvert, quadrangulaire, oblique; les trois segments inter=
médiaires de l'abdomen légèrement arqués à leurs extrémités, le 4°
(1) Syn. Paysomenus, Schœnb, Cureul. VII, 1, p. 268; nom déjà employé
par M, Burmeister (Handb, d, Eutom. Il, p. 341) pour un genre d’Hémiptères.
260 CURCULIONIDES.
soudé au 2°; saillie intercoxale très-large, arrondie en avant. — Mé-
tasternum allongé, largement concave.—Mésosternum en carré trans-
versal. — Corps oblongo-elliptique, glabre.
Femelle : Je n'ai à ma disposition qu'un exemplaire privé de sa
tête. Selon Schœænherr, son rostre égale le corps en longueur, mais,
du reste, est construit sur le mème plan que celui-du mâle. Son py-
gidium est en triangle curviligne assez aigu, et son métasternum
simplement aplani, sans aucune trace de concavité.
L'espèce typique du genre est originaire de Cayenne et a reçu de
Schænherr le nom de calandroides, qu’elle mérite en effet. Mais elle
ressemble moins à un SeneNornorus, comme il l'a dit, qu'à un Pxa-
cecorynes. Elle est de taille moyenne, d’un noir peu brillant, et ses
élytres sont assez fortement striées.
PHYSOPROCTUS.
Rostre assez allongé et assez robuste, médiocrement arqué, peu à
peu atténué en avant, comprimé dans ses deux tiers basilaires ; ses
serobes commençant vers son tiers antérieur. — Antennes subanté-
rieures, médiocres, robustes ; scape brusquement en massue au bout,
n'atteignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles 4 relativement
très-allongé, 2-7 courts, très-serrés, grossissant peu à peu et formant
presque insensiblement la massue ; celle-ci ovale, obtuse, faiblement
articulée.—Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux.—Prothorax
médioerement convexe, en carré long, brièvement tubuleux en avant,
paraboliquement coupé de chaque côté de sa base, avec son lobe mé-
dian médiocre et en triangle curviligne; prosternum canaliculé, mais
peu profondément; sa saillie postcoxale légèrement échancrée en
arrière, ne recouvrant pas le mésosternum. — Ecusson en triangle
curviligne. — Elytres assez allongées, presque planes, légèrement
rétrécies d'avant en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur
base, avec les épaules faiblement calleuses.— Pattes médiocres, très-
robustes; cuisses très-grosses, surtout les antérieures et les posté-
rieures, en massue subfusiforme, subcanaliculées en dessous; jambes
comprimées, faiblement arquées à leur base, inermes au bout; les
antérieures munies en dedans d’une grande lame arrondie sur son
bord libre ; tarses médiocrement larges, spongieux et villeux en des-
sous, à articles 3 grand, fendu jusqu’à sa base, 4 long et grèle ; ses
crochets médiocres. — Propygidium et pygidium découverts ; le 1°°
très-grand, en carré long, caréné sur la ligne médiane, le 2° renflé,
transversalement globuleux, les trois segments intermédiaires de l'ab-
domen arqués à leurs extrémités, canaliculés dans leur milieu.— Mé-
tasternum aplani, assez long. — Mésosternum transversal, soudé au
métasternum, en triangle obtus à sommet dirigé en avant. — Corps
oblong, 1.
CURCULIONIDES. 261
Ce genre nouveau est établi sur un insecte du Brésil (1) de la
taille des plus grands Maparus, d'un facies un peu plus massif, et
qui, comme plusieurs de ces derniers, est d’un noir profond, uni-
forme et très-brillant. J'en ai sous les yeux deux exemplaires que
MM. C. A. Dobrn et Jekel ont bien voulu me communiquer. Le se-
cond de ces savants entomologistes m'a envoyé le sien sous les noms
de Gonocnemis baridioides; mais le premier étant déjà employé dans
la famille des Ténébrionides (2) et le second ne mo paraissant pas
suffisament exact, j'ai dù les changer tous deux.
Les deux exemplaires en question sont très-certainement des mâles,
et il est plus que probable que la femelle est dépourvue de lame aux
jambes antérieures et n’a pas l'extrémité de son abdomen aussi dé-
couverte, ni son pygidium aussi renflé. É
Cet insecte à aussi son très-proche analogue, parmi les Calandrides,
dans un genre propre à l'Afrique australe et qu'on trouvera plus bas
sous le nom de CYRTORHINUS.
PHALANGE II.
Cadre buccal variable, le plus souvent anormal. — Funicule des
antennes de 7 à 4 articles; leur massue compacte, très-rarement
subarticulée, en général cornée à sa base et spongieuse en avant,
parfois entièrement spongieuse. — Tarses imparfaitement ou non
spongieux en dessous ; leur 3° article entier et recevant le 4° dans
une cavité de sa face supérieure ou de son extrémité antérieure, ra-
rement bilobé.
Cette Phalange correspond à la troisième et dernière des Sections
que Schœænherr à établies dans ses Mécorhynques et comprend, dès
lors, ses Divisions des Campyloscélides, Rhynchophorides, Cossonides
et Dryophthorides.
Cet arrangement est loin d'être conforme à la nature, et la struc-
ture des organes buccaux de ces insectes, dont on n'a pas tenu compte
jusqu'ici, m'a obligé de le modifier profondément. Les Campyloscé-
lides seuls sont restés tels que Schœænherr les a établis; ses Rhyncho-
phorides, au contraire, contiennent trois éléments très-distinets,
tandis que ses Dryophthorides m'ont paru devoir ètre réunis aux
Cossonides. En ajoutant aux cinq groupes ainsi obtenus les Oxyrhyn-
chides que Schænherr, dans sa méthode, à dù placer parmi les Or-
thocères, mais qui appartiennent de toute évidence à la Phalange
actuelle, cette dernière se compose en tout de six Tribus, basées
principalement sur les modifications des organes buceaux qui rendent
par conséquent nécessaires quelques explications.
(1) P. Dohrnii. Ater, nitidus, glaber, subtus sat grosse supra sublilius punc-
latus, elytris lævibus, tenuiter striatopunctatis. Long. (rostr, exclus.) 12 mill,
(2) Voyez Tome V, p. 469.
262 CURCULIONIDES,
Dans deux de ces Tribus seulement, celles dés Campyloscélides et
des Cossonides, ces organes sont à l'état normal, c'est-à-dire pareils
à ceux des Mécorhynques de Schænherr en général. Le sous-men-
ton est fortement échanceré, et son pédoneule peu ou médiocrement
saillant.
Dans deux autres, celles des Calandrides et des Stromboscérides,
le changement qui s’est opéré dans le cadre buccal consiste simple-
ment en ce qué le pédoneule est aussi long que l'échancrure du
sous-menton et entre en contact, ou peu s’en faut, avec les mandi-
bules. Les mâchoires sont découvertes en entier, comme de coutume,
mais la lèvre inférieure, repoussée en avant par le pédoncule, est
très-réduite et presque toujours invisible sans dissection.
Enfin dans les deux dernières Tribus, celles des Oxyrhynchides et
des Sipalides, l'échancrure du sous-menton et son pédoneule ont
complétement disparu. Le cadre buccal ne consiste plus qu’en une
ouverture occupant l'extrémité du rostre et échancrée de chaque côté
pour loger les mandibules qui la remplissent ordinairement en entier
quand elles sont fermées. Les mâchoires sont recouvertes (1); mais
assez souvent (par ex. quelques Oxyraynenus, la plupart des Rain)
on aperçoit une partie de la lèvre inférieure ou ses palpes seu-
lement.
Il suit de là que les quatre dernières de ces Tribus sont nettement
séparées de tous les autres Curculionides par leurs organes buccaux,
ce qui n'a pas lieu pour les deux premières. Il y a pour celles-ci
une question systématique assez délicate à résoudre, celle de savoir
s'il ne vaudrait pas mieux les reporter dans la Phalange précédente
et ne laisser dans celle-ci que les quatre autres. Mais si les Cossonides
se rattachent de très-près aux Madarides, ainsi que je l'ai dit plus
haut, d'un autre côté ces insectes finissent par se rapprocher tellement
de la Famille suivante, celle des Scolytides, qu'un de leurs genres
(SrenosceLts) a été placé parmi ces derniers, et que, dès lors, il paraît
(1) Ces insectes ne sont par conséquent plus phanérognathes, ni adélogna-
thes non plus, dans le sens régulier du mot, puisque ce n’est plus le menton
qui recouvre leurs mâchoires. Ils devraient, par conséquent, à la rigueur, for-
mer une troisième légion équivalente à chacune des deux que je viens de nom-
mer. Lorsque j'ai rédigé les généralités de la Famille, je n'avais pas encore
bien compris cette organisation particulière dont on peut se rendre compte en
supposant que chez un Calandride ou un Stromboscéride, le pédoncule du
sous-menton s’est élargi et s’est soudé avec les bords latéraux de l’échancrure
dè ce dernier. Il en résulterait nécessairement quelque chose d'absolument
identique: à ce qui existe dans les deux groupes dont il s'agit en ce moment.
Cette explication très-simple me porte à croire qu'il vaut mieux considérer
celte structure insolite comme une exception à ce qui existe chez les phanéro-
gnathes que comme devant servir à l'établissement d’un groupe aussi élevé
qu'une Légion, D'ailleurs, les genres qui la possèdent ne sont qu’an nombre de
six.
CURCULIONIDES. 263
impossible de les placer ailleurs qu'à la fin des Cureulionides. Je laisse
done, en ce qui les concerne, les choses dans l’état où elles sont en
ce moment (4). é
Les nombreuses modifications que subissent les autres organes de
ces insectes étant exposées plus loin dans le plus grand détail, il est
superflu de s’y arrêter ici. Je ferai seulement remarquer que des épi-
mères mésothoraciques ascendantes existent fréquemment chez eux,
mais que ce caractère ne peut pas servir de point de départ pour
leur classification, étant dominé par la valeur plus grande de ceux
empruntés aux organes buccaux, au mode d'insertion des antennes et
aux yeux. Il est très-rare, au contraire, que leurs segments intermé-
diaires soient arqués ou anguleux à leurs extrémités; deux genres
seulement (Hereroroxus, Praceconvnes) de Calandrides en four-
nissent des exemples.
Quoique moins vaste que la précédente, cette Phalange est loin
d’être pauvre. Le nombre de ses genres mentionnés plus bas s'élève
à 74, parmi lesquels plusieurs sont nouveaux. En dehors des Cosso-
nides qui sont assez bien représentés en Europe, cette partie du
globe n'en possède que deux (SPHENOPHORUS, CazAnpra) du groupe
des Calandrides. Les six Tribus dans lesquelles se répartissent ces
genres sont faciles à reconnaître aux caractères suivants :
1. Pygidium découvert (2); cadre buccal fortement échan-
cré; mâchoires complétement découvertes ; yeux fine-
meut granulés.
(1) Une opinion nouvelle s’est produite dans ces derniers-temps au sujet des
Calandrides et des Cossonides, celle de ne plus les comprendre dans les Cureu-
lionides, mais de les regarder comme formant un ou deux groupes ayant la
même valeur systématique que ces derniers. M, G. Thomson (Skandin. Col. I,
p. 145) n’en fait qu’ua seul groupe qu’il nomme Cossonidæ ; M. Jekel (Ins. Saun-
ders. Col. I, p. 158, et Ann. d. 1. Soc. entom. 1864, p. 540) en admet deux
auxquels il conserve les noms que leur a imposés Schœnherr. Il m'est impos-
sible d'adopter cette opinion à l'appui de laquelle on ne peut invoquer que deux
caractères : la structure compacte de la massue des antennes de ces insectes el
le 3e article de leurs tarses non bilobé. Or, le premier n’est pas rare chez
les Cureulionides (par ex. Microcérides, Brachycérides, Dinomorphides) et le
second n’est pas non plus, à beaucoup près, sans exemple parmi eux (par ex. la
plupart des Byrsopsides et des Amyctérides). En dehors de ces deux particu-
larilés, je ne vois absolument rien qui autorise à regarder ces deux groupes
comme deux types isolés. L'étude des espèces exotiques résout cette question
en dévoilant l'intime analogie qui existe entre eux et les derniers groupes des
Paridiides. Les Cossonides ont les organes buccaux à l'état normal, et ceux des
Calandrides ne présentent qu'une légère déviation de cet état. Ce sont plutôt
les Oxyrhynchides et les Sipalides, chez lesquels ces organes sont beaucoup
plus aberrants, qui auraient des titres à former une Famille à part; mais, en
réalité, ils n’en ont aucun, leur organisation étant, à part cela, fondamentale-
ment la même que celle des Gureulionides,
(2) Un seul genre (ErrwyLax) fait exception sous ce rapport, et pourrait dèg
264 CURCULIONIDES.
Pédoncule du sous-menton court, CaAMPYLOSCÉTIDES,
_ — aussi long que l’échancrure
du cadre buccal. CaLANDRIDES.
II. Pygidium recouvert. *
a Yeux fortement granulés, très-grands, déprimés, =
trausversaux, contigus en dessous.
d Cadre buccal des Calandrides. STROMPOSCÉRIDES,
bb — terminal, échancré sur les côtés
pour loger les mandibules; les au-
tres organes buccaux non ou im-
parfaitement visibles.
Antennes droites. OxYRHYNCHIDES,
— . coudées. SIPALIDES,
aa Yeux finement, parfois fortement granulés, au
plus médiocres, souvent petits ou nuls, toujours
très-fortement séparés en dessous; cadre buccal
des Campyloscélides, Cossonpes,
TRIBU LXXVII.
CAMPYLOSCÉLIDES.
Cadre buceal fortement échaneré; pédoneule du sous-menton court,
laissant en entier les mâchoires à découvert. — Mandibules courtes,
en tenailles. — Antennes insérées vers le milieu du rostre; funicule
de sept-articles; massue non sécuriforme. — Yeux finement granulés,
très-grands, de forme variable, largement séparés en dessous. —
Elytres laissant ou non le pygidium à découvert. — Jambes forte-
ment onguiculées au bout ; tarses filiformes ; leur 3° article en général
à peine plus long que le 2°, jamais bilobé. — Episternums du méta-
thorax étroits; ses épimères très-petites. — Epimères mésothoraciques
non ascendantes. — Corps oblong ou elliptique.
Les organes buccaux étant absolument pareils à ceux des Méco-
rhynques de Schænherr en général, ne donnent lieu à aucune obser-
vation en ce qui les concerne. Par ce caractère, le mode d'insertion
de leurs antennes, la composition de leur funicule, la forme du rostre
et la direction de leurs scrobes qui sont inférieures, ces insectes ont
conservé de nombreux rapports avec les Madarides, et c’est ce qui
m'engage à les placer en tête de la Phalange actuelle, Is en ont de
non moins intimes avec les Cossonides et devraient, à la rigueur, être
lors être confondu avec les Cossonides, qui ont le cadre buccal à l’état normal,
comme les Campyloscélides, 11 s’en distingue aisément par sa massue anten-
paire cylindrique et spongieuse, forme dont il n’y a pas d'exemple chez les Cos-
sonides:
CAMPYLOSCÉLIDES, 265
placés à côté d'eux. Mais leur facies est si différent que j'ai cru devoir
sacrifier cette analogie. Ils sont peu nombreux, propres à l'Afrique
ou à Madagascar, ot ne constituent que les trois genres suivants :
I. Pygidium découvert; tarses filiformes.
Massue antennaire en entier veloutée : Campyloscelus.
— — en partie cornée : Amorbaius.
I. Pygidium recouvert; 3e art, des tarses un peu élargi ; Epiphylar,
CAMPYLOSCELUS.
Sonoëx., Curcul., VII, 2, p. 197.
Rostre assez long et assez robuste, cylindrique, comprimé à sa base;
$es serbes commençant un peu au-delà de son milieu, profondes,
passant rapidement en dessous et réunies en arrière par un sillon
transversal. — Antennes médiocres, assez robustes; scape grossissant
peu à peu, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, ob-
coniques, égaux, 3-7 courts, égaux; massue allongée, cylindrique,
atténuée et obtuse au bout, compacte, veloutée. — Yeux grands,
ovales, transversaux. — Prothorax allongé, déprimé sur le disque, pa-
rallèle dans ses deux tiers basilaires, puis arrondi et un peu resserré en
avant, faiblement bisinué à sa base, avec un lobe médian large, très-
court.et tronqué. — Ecusson assez petit, ovalaire, convexe. — Elytres
déprimées, oblongo-elliptiques, pas plus larges que le prothorax et
très-légèrement trisinuées à leur base. — Pattes médiocres, robustes ;
les antérieures médiocrement écartées à leur base; cuisses très-for-
tement en massue, brièvement pédonculées à leur base, armées d’une
grande dent triangulaire; jambes comprimées, fortement onguiculées
au bout; tarses assez longs, linéaires, à articles 1 aussi grand que
2-3 réunis, 4 long; ses crochets médiocres. —- Pygidium découvert,
assez petit, transversal, arrondi en arrière; saillie intercoxale très-
large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum allongé, aplani,
largement arrondi en avant. — Mésosternum large, un peu rétréci ct
tronqué en arrière. — Corps déprimé, elliptique, écailleux.
On n’en connaît qu'une espèce (Westermanni Schh.) de la côte de
Guinée, de taille moyenne et ressemblant assez à un SPHENoPHoRus
de forme déprimée. Elle est d’un noir assez brillant, et revêtue de
poils jaunâtres squammiformes avec le prothorax largement dénudé
dans son milieu, sur toute sa longueur, et les élytres traversées par
une bande régulière, de même nature, au-dessous de leur milieu; le
premier est presque lisse, les secondes sont assez fortement striées.
AMORBAIUS,
Scnognu., Curcul., VIIT, 2, p. 199.
Je ne connais de ce genre que l’un des sexes que je crois être le
266 GURCULIONIDES,
mâle. Il est voisin, mais bien distinet des CamPYLosceLus, et il suffira
d'indiquer les différences qui l'en séparent.
Mâles : Rostre épaissi et comprimé dans sa moitié basilaire, cylin-
drique en avant et un peu déprimé au bout; ses scrobes commençant
dans son milieu, passant rapidement sous lui et séparées en arrière
par une étroite cloison. — Antennes plus courtes; funicule à article
1 seul allongé ; massue oblongo-ovale, veloutée, cornée dans sa moitié
basilaire, subarticulée. — Prothorax pareil, mais plus convexe et
caréné dans son milieu. — Elytres planes dans leurs deux tiers anté-
rieurs, déclives en arrière. — Jambes un peu arquées à leur base,
légèrement saillantes au côté interne dans leur milieu. — Métaster-
num notablement plus court, brusquement rétréei et en carré trans-
versal entre les hanches intermédiaires. — Mésosternum un peu moi
large.
Femelles : Les exemplaires que je suppose appartenir à ce sexe,
auraient, selon Schænherr, le rostre linéaire et presque droit,
Le genre est propre, comme le précédent, à la côte occidentale
d'Afrique. Outre l'espèce décrite par Schænherr (infestus), et qui est
de la taille du Campyloscelus Westermanni, il ÿ en à dans les col-
lections une seconde, de moitié plus petite et originaire du Vieux-
Calabar. Toutes deux sont revètues de petites écailles d'un brun
jaunätre qui voilent à peine leurs téguments, et la sculpture de ces
derniers n’est pas la même que dans le genre qui précède. Le pro=
thorax est, en effet, plus ou moins rugueux, et les intervalles étroits
qui séparent les stries des élytres, sont comme denticulés en scie,
EPIPHYLAX.
ScnoEnn., Curcul., VIII, 2, p. 202.
Rostre allongé, médiocrement robuste, arqué, un peu épaissi et
comprimé dans au moins sa moitié basilaire, cylindrique en avant;
ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, passant rapi-
dement sous lei et subconniventes en arrière, — Antennes assez
longues, peu robustes; scape graduellement en massue, atteignant
(g'?) ou non (@ ?) les yeux; funicule à articles 4-2 allongés, obconi-
ques, celui-ci le plus long, 3-7 très-courts, égaux ; massue compacte,
veloutée, grêle et cylindrique (?), ou oblongo-ovale (@ ?). — Yeux
assez grands, légèrement convexes, ovales, longitudinaux, empiétant
un peu sur le rostre, et médiocrement séparés en dessus, — Prothorax
plus long que large, peu convexe, largement et longitudinalement
bicanaliculé en dessus, caréné dans son milieu, paraboliquement
arrondi sur les côtés, rétréci en avant, assez fortement bisinué à sa
base. — Ecusson petit, subovale, convexe, — Elytres un peu plus
longues que le prothorax, planes (ephippiger) ou un peu convexes
(binodulus), elliptico-ovales, pas plus larges que le prothorax et lé-
CALANDRIDES. 267
gèrement trisinnées à leur base, — Pattes assez longues, médioere-
nent robustes, les antérieures faiblement séparées; cuisses fortement
en massue, grèles à leur base, armées en dessous d'une dent au plus
médiocre et triangulaire; jambes comprimées, arquées, fortement
onguiculées au bout; tarses longs, linéaires, à articles { allongé, 3 un
peu élargi, en triangle allongé, 4 assez grand, ainsi que ses crochets.
— Pygidium recouvert; les deux 1% segments abdominaux séparés
par une suture arçuée bien distincte; saillie intercoxale large, un
peu arrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne. —
Mésosternum large, rétréci et tronqué en arrière, — Corps elliptique,
faiblement écailleux.
L'invisibilité du pygidium distingue nettement ce genre des deux
précédents. IL est propre à Madagascar et ne contient que les deux
espèces nommées dans la formule ci-dessus. Elles sont de la taille
des AmorBaius, mais diffèrent sensiblement l'une de l’autre sous le
rapport de la livrée et de la sculpture des téguments.
TRIBU LXXVIIL.
CALANDRIDES.
Cadre buceal profondément échancré; pédoneule du sous-menton
atteignant le bord antérieur de l'échancrure, laissant en entier les
mâchoires à découvert. — Mandibules variables. — Antennes insérées
au maximum sur le 4 tiers du rostre (1), en général beaucoup plus
près de sa base; funicule de 6 articles; massue cornée à sa base,
spongieuse en avant, le plus souvent sécuriforme. — Yeux finement
granulés, très-grands, déprimés, transversaux, presque toujours sub-
contigus en dessous. — £lytres laissant le pygidium à découvert. —
Jambes onguiculées ou mucronées au bout; 3° article des tarses
beaucoup plus large que le 2° chez la plupart, jamais bilobé. —
Episternums et épimères du mésothorax de forme très-variable, —
Epimères mésothoraciques le plus souvent ascendantes. — Corps va-
riable, rarement écailleux.
La seule altération qu'ait éprouvée iei le cadre buccal consiste, ainsi
qu'on l’a vu plus haut, en ce que le pédoncule du sous-menton s'est
allongé au point de se mettre en contact avec les mandibules, en
laissant les mâchoires à découvert, mais en cachant la lèvre inférieure
et ses palpes qui sont extrêmement réduits, et dont on n'aperçoit que
rarement quelques vestiges, Cette organisation ne se retrouvera plus
que dans la Tribu suivante des Stromboscérides qui est, du reste,
très-différente de celle-ci. 3
(1) Les Prorocentus femelles sont les seuls chez qui l'insertion de ces or-
Sans est médiane; chez leurs mâles, elle est à l’état normal,
268 CURCULIONIDES.
Sous les autres rapports, les Calandrides varient beaucoup et les
modifications qu'ils éprouvent rendent nécessaire et facile de les ré
partir dans des groupes secondaires. La plupart ont 6t6 négligées
jusqu'ici, ce qui fait que ces insectes passent pour plus homogènes
qu'ils ne le sont en réalité. Dans le nombre, je citerai principalement
celles que subissent les mandibules, la massue antennaire, les épi-
sternums et les épimères du métathorax, enfin les épimères mésotho-
raciques, selon qu’elles sont ascendantes ou non. Ce dernier caractère,
malgré son importance, ne peut pas servir de base à la classification
de la Tribu. Un autre, tellement commun qu'il devrait peut-être
figurer dans la caractéristique de cette dernière, consiste en ce que
le métasternum, qui est toujours allongé, pénètre habituellement dans
une échancrure du bord postérieur du mésosternum. La saillie post-
coxale du prosternum, si commune chez les Madarides, se retrouve
également ici, mais elle manque le plus souvent et, sauf chez les
OMMATOLAMPUS, ne recouvre qu'imparfaitement le mésosternum.
Par le grand nombre de leurs espèces, la variété de leur livrée qui
est le plus souvent due à une sorte d’enduit très-fin, et la taille de
plusieurs d'entre eux, les Calandrides constituent un des groupes les
plus intéressants de la Famille. C’est dans leurs rangs que se trouvent
les plus grands Cureulionides connus. Quant à leurs habitudes, sauf
les CALaNprA, dont les espèces de petite taille vivent probablement
toutes aux dépens des graines, ces insectes paraissent se nourrir des
tissus des végétaux maladifs et qui ont éprouvé un commencement
d’altération. Dans les pays chauds où ils abondent, on les trouve
ordinairement fouillant les troncs plus ou moins décomposés des
palmiers, des Cycadées et des bananiers. Mais quelquefois aussi ils
attaquent les végétaux sains et deviennent alors très-nuisibles (1).
Plusieurs de leurs larves sont connues, et mème quelques-unes
depuis longtemps; mais il n’en est que trois, celles des Rhynchophorus
Zimimermanni (2), Phacecorynes Sommeri (3) et Sphenophorus lyra-
(1) C’est ce qui a lieu notamment pour le Rhynchophorus palmarum de V'A-
mérique intertropicale qu’on rencontre habituellement dans les conditions que
je viens d'indiquer, IL y a longtemps que Guilding, dans un Mémoire cité par
M. Westwood (An Introd. etc. I, p. 347), et que je ne connais pas, à signalé
que cet insecte attaque les plans de canne à sucre récemment mis en terre et
y cause parfois de tels ravages, qu’il faut en renouveler la plantation. Selon le
mème auteur, une autre espèce, qu’il nomme Cal. sacchari, attaque les fouilles
du végétal en question, mais seulement lorsqu'elles ont déjà subi quelque
atteinte.
(2) Candèze, Mém. à. 1. Soc. d. Se. d. Liège, XVI, p. 375, pl. 4, f. 1; des
parties méridionales des Etats-Unis, où elle est très-commune et attaque prin=
cipalement le Chamærops palmelto.
(3) Burmeister, Zur Naturgeschichte der Gattung Calandra, nebst Beschrei-
bung einer veuen Art : C. Sommeri; in-do, 24 p. avec 1 pl., Berliu 1837;
vit au Cap dans une espèce de Cycadée, l'Encephalarctus Altensteinii.
CALANDRIDES. 269
tus (4) dont on possède des descriptions réellement scientifiques; d'une
troisième, celle du Rhynchophorus palmarum, on n'a qu'une seule
bonne figure (2) sans description détaillée; enfin celles de deux au-
tres, les Calandra granaria (3) et oryxæ (4), n'ont encore été ni dé-
crites, ni figurées convenablement.
Avec les caractères généraux des larves de la Famille, les quatre
premières de celles qui précèdent se font remarquer par leur aspect
massif et charnu, le volume de leur tête, la forme robuste de leurs
mandibules, l'absence des pattes et celle presque constante des stem-
mates; une seule d’entre elles (Rhynchophorus Zimmermanni) en
possède un de chaque côté. Elles diffèrent principalement par la
forme de leur dernier segment abdominal qui est tantôt terminé par
deux saillies longues, aiguës et redressées (Phacecorynes Sommeri),
tantôt muni d’un mamelon terminal simple (Sphenophorus lyratus)
ou double (Rhynchophorus palmarwm) et hérissé de quelques cils,
tantôt enfin (Rhynchophorus Zimmermanni) petit, simple, arrondi au
bout et protégé, tant en dessous qu’en dessus, par une plaque cornée.
Toutes ces larves construisent, avec des fibrilles végétales, une coque
grossière dans laquelle s'opère leur métamorphose, à la différence
des larves granivores des CALANDRA qui se changent simplement en
insectes parfaits dans la graine dont elles ont rongé l'intérieur.
Les Calandrides sont plus particulièrement propres aux régions
chaudes du globe. Nulle part ils ne sont plus multipliés qu'aux
Indes orientales. En Europe, ils ne sont représentés que par un très-
petit nombre d'espèces appartenant aux genres SPHENOPHORUS et Ca-
zAxpra. Les groupes dans lesquels j'ai dit plus haut qu'on peut les
répartir, sont les suivants. £
{t) Coquerel, Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 445, pl. 14, no I, f. 15; ob-
servée à la Martinique dans les tiges des bananiers.
(2) Celle donnée par M. Blanchard, dans son Hist. nat. d. Ins, pl. 10, f. 10.
L'ancienne figure publiée par mademoiselle Mérian, dans ses 1ns. Surinamens.
pl. 48 ot copiée par Herbst (Die Kæfer, VI, pl. O, f. 5), lui est inférieure. On
sait depuis longtemps que dans quelques parties de l'Amérique intertropicale,
cette larve est recherchée comme une friandise; M. Schomburgk (Reis. in Brit.
Guyana, I, p.184) a fait connaître que les Indiens de la Guyane mangent éga-
lement l’insecte parfait.
(3) Elle n’a encore été figurée, à ma connaissance, que par Frisch et De
Geer, Pour ces deux auteurs, ainsi que pour ceux qui en ont simplemeut
parlé, voyez Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc, d. Se. d. Liège, VII, p. 567.
Quant aux très-nombreux écrits dont cette larve a été l’objet au point de vue
économique, on en trouvera l'indication dans la « Bibliotheca entomologica »
de M. Hagen, Il est possible qu'elie ait été décrite et figurée dans quelques-uns
d'entre eux qui me sont inconnus.
(4) On ne l’a encore ni figurée ni décrite; parmi le petit nombre d'auteurs
qui en ont parlé, le plus essentiel à consulter est Kollar, Sitzungsber. d. Wien,
Acad. 1848, V, p. 3, Pour les autres, voyez Chapuis et Candèze, loc, cit.
270 CURCULIONIDES,
1. Episternums du métathorax extrêmement larges;
ses épimères très-grandes. 1 RuyNenornonipgs,
IL. — — de largeurvariable, mais jamais exces-
sive; ses épimères au plus assez grandes.
a Mandibules munies de lobes renversés en de-
hors. 2 OumaroLAMPIDES,
a & — en tenailles, sans lobes.
bd Epimères mésothoraciques acuminées en haut,
plus ou moins ascendantes,
Massue antennaire comprimée, sécuriforme. 3 SPHÉNOCORYNIDES,
— _— oblongue ou ovale. D CALANDRIDES VRAIS,
bb Epimères mésothoraciques coupées carrément
ou obtuses en haut, non ascendantes. 4 SPHÉNOPHORIDES,
aaa Mandibules triquètres, aiguës, saillantes. 6 Lirosompes,
GROUPE I. Rhynchophorides,
Mandibules épaisses, munies (RayNcHopnonus excepté) de lobes
recourbés en dehors. — Tête arrondie. — Antennes médiocres ; leur
inassue sécuriforme. — Ecusson plus ou moins grand, en triangle
très-allongé et très-aigu au bout. — Episternums du métathorax ex-
trèmement larges; ses épimères très-grandes. — Epimères mésotho-
raciques acuminées en haut et ascendantes.
L'excessive largeur des épisternums métathoraciques est exelusi-
vement propre à ces insectes; il n'y a rien de semblable dans les
groupes suivants. Elle est telle qu'elle n’est comprise tout au plus
que trois fois dans la longueur de ces pièces. La grandeur des épi-
mères qui les accompagnent n’est pas moins remarquable; elles re-
montent presque jusqu'au tiers basilaire des épistermums. Un certain
nombre d'autres caractères sont constants chez ces insectes et ne
peuvent servir à distinguer leurs genres. Ainsi tous ont des scrobes
rostrales latérales et rectilignes; les yeux contigus en dessous et sé-
parés en dessus, mais moins chez les femelles que chez les mâles; les
deux 1% articles des tarses étroits, allongés, en général imparfaite=
ment spongieux en dessous, et le 4° très-grand, ainsi que ses crochets;
les deux 1° segments abdominaux soudés ensemble et distinets l'un
de l'autre seulement par une très-fine et superficielle suture ; enfin
le métasternum plus ou moins atténué en avant et reçu dans une
échancrure triangulaire de la saillie mésosternale qui ost large. Ces
particularités ne figureront par conséquent pas dans les formules
génériques.
Ce groupe contient les géants de la Tribu, mais il ne faut pas
perdre de vue que cette taille est très-sujette à varier dans la mème
espèce ct que, chez les plus grandes surtout, il peut y avoir, sous ce
rapport, des différences très-considérables selon les individus. A l'ex»
RHYNCHOPHOREDES. 271
ception des RHYNCHOPHORUS, qui sont répandus dans toutes les parties
chaudes de l’ancien et du nouveau continent, les cinq genres suivants
sont propres aux Indes orientales.
J. Mandibulos munies d’un lobe renversé en dehors.
a Elytres conjointement et fortement échancrées en arrière.
b Hanches antérieures assez fortement séparées,
Massue antennaire en fer de hache saillant
- en dehors : Cyrlotrachelus.
_ — en triangle atténué à sa base : Macrocheirus.
bb Manches antérieures faiblement séparées : Ofidognathus.
aa Etytres tronquées ou à peine échancrées en arrière : Prolocerius.
11. Mandibules en tenailles, sans lobes; élytres tronquées en ar-
rière : Rhynchophorus.
CYRTOTRACHELUS.
Scnoenx., Curcul., IV, p, 833,
Mûles : Rostre allongé, robuste, droit, quadrangulaire, plus haut
que large à sa base, dilaté et tronqué au bout, muni en dessus de
deux rangées de tubercules latéraux ; ses scrobes courtes, latérales,
rectilignes. — Mandibules épaisses, munies d'un lobe déjeté en de-
hors et bifide au bout. — Antennes assez longues et assez robustes ;
scape empiétant un peu sur le prothorax; funicule à articles obco-
niques : 2 un peu plus long que los autres; massue assez grande,
en triangle inéquilatéral prolongé en dehors; sa partie spongieuse
courte, tranchante. — Prothorax au moins aussi long que large, ré-
gulièrement convexe, arrondi sur les côtés, rétréci antérieurement,
tubuleux et muni d’un sillon circulaire en avant, coupé obliquement
et sinueusement de chaque côté de sa base, avec un lobe médian
obtusément arrondi.— Elytres un peu plus longues que le prothorax,
planes sur le disque, graduellement rétrécies et conjointement et for-
tement échancrées en arrière, avec la suture épineuse (longipes ex-
cepté), très-profondément et sinueusement échancrées à leur base,
avec les épaules obtuses en dehors. — Pattes longues, robustes et
comprimées, les antérieures beaucoup plus grandes que les autres (1);
leurs hanches assez fortement séparées ; cuisses linéaires ; jambes
(surtout les antérieures) ciliées au côté interne, arçuées à leur extré-
mité et prolongées en un robuste mucro recourbé; tarses longs, à ar
ticles 4 beaucoup plus long que 2, 3 cordiforme, plus rarement (duæ)
tiangulaire et pédoneulé à sa base, — Pygidium déclive, assez con-
(1) Elles sont énormes chez l'une (dux) des trois espèces décrites par Schæœne
herr et égalent au moins, y compris les larses, le corps en longueur ; leurs
1 sont en. mème temps arquéos de dehors en dedans près de leur
asc.
272 CURGULIONIDES,
vexe, en général caréné sur la ligne médiane, en triangle curviligne
arrondi au bout ; saillie intercoxale large, subanguleuse en avant. —
Métasternum un peu aplani dans son milieu. — Prosternum muni
d'une forte saillie postcoxale, bilobée en arrière et recouvrant assez
fortement le mésosternum. — Corps oblongo-elliptique, glabre.
Femelles : Rostre lisse en dessus. — Pattes plus égales entre elles;
leurs jambes plus faiblement ciliées au côté interne. — Pygidium
plus long et plus aigu en arrière.
Genre bien tranché, propre aux Indes orientäles, et dont les espèces
mal débrouillées et très-difficiles à distinguer les unes des autres,
abondent dans les collections. Il à pour type la Calandra longipes de
Fabricius, outre laquelle on n'a encore décrit que deux autres es-
pèces (1). Toutes sont de très-grande faille, mais très-sujettes à varier
sous ce rapport. Leur livrée ordinaire est d’un rouge ferrugineux
assez brillant, avec ou sans taches noires; ces dernières, quand elles
existent, n'ont rien de constant au point de vue du nombre et de la
forme ; il y a des exemplaires entièrement noirs. A la vue simple, les
téguments paraissent imponctués ; les élytres sont finement, mais
assez fortement striées, avec les stries lisses et leurs intervalles
plans.
MACROCHEIRUS.
(De Haax) Senoenu., Curcul., IV, p. 831.
Schænherr n'a connu que la femelle de l’unique espèce de ce genre,
et je me trouve dans le même cas. Ce sexe suffit pour montrer que
le genre est extrêmement voisin des CyrrornacneLus et n’en diffère
que par les caractères suivants :
Femelle : Rostre pareil, mais légèrement arqué. — Funicule des
antennes à articles 2 beaucoup plus long que les autres, 3-6 décrois-
sant peu à peu; leur massue plus petite, triangulaire, pédoneulée à
sa base, — Elytres plus convexes, moins arrondies chacune au bout,
leur suture non épineuse à son extrémité. — Jambes à peine viliées
au côté interne; 3° article des tarses subarrondi. — Corps plus court
et plus convexe en dessous.
Schænherr nomme prætor l'espèce typique. L'exemplaire qu'il en
possédait était, à ce qu'il dit, trois fois aussi grand que le Cyrtotra-
chelus longipes ; les deux que j'ai à ma disposition sont loin d'attein-
dre à cette taille gigantesque. Cet insecte, originaire de Java, est
(1) €. lar, Erichs. Schœnb, loc. cit. p. 837; Philippines. — du, Schœnh.
ibid. VII, 2, p. 221; Assam et Bengale, — M. Guérin-Méneville (Icon; 1ns.
texte p. 176) a décrit également trois espèces qu'il a rapportées au genre. La
première (Buquetii) est sans aucun doute une variété du €. dux; es deux au-
tres (quadrimaculatus, myrmidon) sont très-probablement des OripoGna=
THUS.
RAYNCHOPHORIDES. 273
d'un noir assez brillant et la sculpture de ses téguments ressemble à
celle des CxRTOTRACHELUS, si ce n’est que leur ponctuation est plus
forte (1).
OTIDOGNATHUS (2):
Genre également très-voisin des CyrrornacmeLus. Schœnherr n'a
connu que la femelle d'une seule de ses espèces; j'ai sous les yeux
les deux sexes de plusieurs qui sont inédites, et ne leur trouve d’au-
tres différences génériques que les suivantes :
Mâles : Rostre faiblement denticulé sur ses bords en dessus, du
reste absolument pareil à celui des Cynrornacnezus mâles. — Massue
antennaire en triangle subéquilatéral ; sa partie spongieuse plus sail-
Jante. — £lytres moins profondément échancrées en arrière, non épi-
neuses au sommet de la suture. -— Pattes antérieures pas beaucoup
plus longues que les autres, leurs hanches faiblement séparées ;
jambes légèrement, parfois à peine ciliées au côté interne. — Pro-
sternum sans saillie postcoxale, ou celle-ci quand elle existe, cé qui
est rare, plus courte et recouvrant moins le mésosternum. — Corps
plus court, elliptico-ovale.
Femelles : Elles ne diffèrent de leurs mâles que par leur rostre
lisse; leurs pattes et leur pygidium sont pareils.
De tous ces caractères, le plus constant et le plus important me paraît
être l'étroitesse du prosternum entre les hanches antérieures ; il suffit
pour que le genre mérite d’être conservé. Ses espèces ressemblent à des
CynrorRACHELUS en miniature, la plupart étant quatre ou cinq fois plus
petites que ces derniers. Leur sculpture est la même, mais leur livrée
est plus variée, tout en n'étant composée que des mêmes couleurs, le
rouge ferrugineux et le noir. Elles sont propres également aux Indes
orientales, mais semblent habiter plus particulièrement le continent
indien. Schœnherr nomme Westermanni l'espèce de l’Assam qu'il a
connue (3).
(1) La Calandra longipes de Drury (Ins. IL, p.64, pl. 33, f. 3), que Schœn=
herr à rapportée au genre Prorocenius est probablement une femelle du genre
actuel, comme le pense M. Guérin-Méneville (Icon.; Ins. texte, p. 175), inais
celte femelle est très-différente de celle du M. prœtor par sa formie beaucoup
plus allongée, son rostre notablement plus arqué et ses pattes très-longues.
M. Guérin-Méneville Jui a imposé le nom de M. Druryi. On n'a, par consé-
quent, publié jusqu'ici que des femelles du genre,
(2) Syn. Luronuynoeuus, Schœnh. Cureul, VII, 2, p.222 (1845); nom cm-
Ployé, cinq ans auparavant, par Macquurt pour des Diptères exotiques.
(3) J'ai dit plus haut (p. 272, note) que les Cyrtotrachelus quadrimaculutus
ot myrmidon de M. Guérin-Méneville me paraissaient appartenir au genre ac=
tue],
Coléopières, Tome VII. 18
274 CURCULIONIDES.
PROTOCERIUS,
Scuoenu., Curcul., IV, p. 828.
Mûles : Rostre allongé, robuste, presque droit, un peu comprimé,
épaissi à sa base, arrondi aux angles, tronqué et denticulé au bout,
muni en dessus de deux rangées latérales de tubercules. — Mandi-
bules munies de lobes recourbés en dehors et arrondis au bout. —
Antennes assez longues, assez robustes; scape empiétant un peu sur
le prothorax ; funicule à articles allongés, noueux au bout : 2 un peu
plus long que les autres, ceux-ci égaux; massue assez grande, en
triangle oblique prolongé en dehors; sa partie spongieuse courte, tran-
chante.—Prothorax ample, plus long que large, médiocrement-convexe,
légèrement arrondi sur les côtés, brusquement resserré en avant, avec
un sillon cireulaire, très-fortement arrondi à sa base.—Elytres un pet
plus longues que le prothorax, presque planes, faiblement rétrécies et
subtronquées en arrière, profondément échancrées en arc à leur base,
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, comprimées,
les antérieures beaucoup plus longues que les autres; leurs hanches
médiocrement séparées ; cuisses sublinéaires; jambes arquées à leur
extrémité et prolongées en un long mucro aigu, les antérieures mu-
nies à leur base interne d'un tubereule comprimé et obtus; tarses
longs, spongieux en dessous, à articles 4 allongé, 3 formant une assez
grande palette cordiforme.—Pygidium déclive, en triangle assez aigu
au bout; saillie intercoxale large, un peu rétrécie et arrondie en
avant. — Métasternum plan dans son milieu. — Prosternum sans
saillie postcoxale, plus où moins échancré en arrière.—Corps oblongo-
elliptique. :
T'emelles : Rostre plus grèle, arqué, cylindrique, lisse. — Lobes
des mandibules plus court. — Pattes plus courtes et subégales entre
elles ; jambes antérieures sans tubercule à leur base interne.
Si l’on compare ces caractères à ceux des RHYNCHOPHORUS qui sui-
vent, on voit, pour ce qui concerne les mâles, que les seules diffé-
rences qui existent entre les deux genres portent sur les mandibules,
la forme du rostre et les pattes antérieures. Quant aux femelles des
deux genres, il n’y a pas d'autre moyen de les distinguer les unes
des autres que par la présence, chez celles-ci, de lobes aux mandi-
bules qui manquent chez celles des Ruyncnopnonus. Le facies, la
livrée et la sculpture des téguments sont les mêmes chez ces insectes,
et ne fournissent pas de caractères différentiels rigoureux. Je n’adopte
par conséquent le genre actuel qu'avec quelque hésitation.
Jl à pour type la Calandra colossus de Fabricius, le plus grand des
Cureulionides connus, les deux sexes atteignant jusqu'à huit centi-
mètres de long et ne descendant guère au-dessous de six. Cet insecle,
médiocrement commun dans les collections, provient ordinairement
RHYNCHOPHORIDES. 275
de Java, mais est probablement répandu dans une partie du continent
et des archipels indiens. Schœnherr lui a associé deux espèces, dont
une ne lui est très-probablement pas congénère et dont l'autre paraît
avoir été établie sur un insecte factice (1). Dé son côté, M. Guérin-
Méneville en à publié une nouvelle (2).
RHYNCHOPHORUS.
Henssr, Col., VI, p, 3.
Mâles : Rostre allongé, assez robuste, droit et en général plus ou
moins arqué à son extrémité, épaissi, quadrangulaire et plus haut que
large à sa base, comprimé et arrondi en dessous en avant, rugueux sur
ses bords en dessus, et le plus souvent muni en avant d’une crête allon-
gée, fasciculée ou non, parfois (par ex. serrirostris) pourvu de deux
rangs de tubercules.— Mandibules courtes, non ou à peine prolongées
en un lobe. — Antennes médiocres; scape empiétant médiocrement sur
le prothorax; funicule à articles 1-3 noueux au bout, 4-6 cylindriques,
transversaux, 2 pas beaucoup plus long que les autres; massue trans-
versalement sécuriforme, rarement beaucoup saillante en dehors; sa
partie spongieuse courte, tranchante. — Prothorax peu convexe, plus
long que large, arrondi sur les côtés, brusquement tubuleux et muni
d'un profond sillon circulaire en avant, de forme variable en arrière.
— Elytres planes, plus ou moins allongées, graduellement rétrécies et
tronquées postérieurement, profondément échancrées à leur base,
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, subégales,
les antérieures assez fortement séparées; cuisses et jambes compri-
mées, ciliées ou non en dessous ; les 4r linéaires, les postérieures
rarement (par ex. Reaumuri, serrirostris) dentées en dessous; jambes
droites, avec leur angle interne prolongé en un long mucro aigu;
tarses longs, rarement spongieux en dessous, à articles {1 très-allongé,
3 grand, cordiforme. — Pygidium de forme variable, en triangle
rectiligne allongé ou curviligne; saillie intercoxale très-large, faible-
ment arrondie en avant. — Métasternum déprimé sur la ligne mé-
diane. — Prosternum muni d'une saillie postcoxale échancrée en
(1) Ces espèces.sont la Calandra longipes de Drury, Ins, Il, p.61, pl. 33,
f,3 (C. colossus Herbst), et la C. molossus d'Olivier, Entom. V, 83, p. 75;
Curcul. pl. 17. £. 216. On à vu plus haut que la première est un Macnocuer-
nus femelle que M. Guérin-Méneville a nommée M. Druryi. Quant à la se-
condo, je crois, avec ce savant entomologiste, que ce n'est qu’une femelle du
Protocerius colossus à laquelle une tête de mâle avait été ajustée.
(2) P. grandis, Guérin-Ménev. Icon. Ins. texte, p. 174; continent indien.
D'après la description, les intervalles entre les stries des élytres seraient pros-
que costiformes, comme chez quelques RuyNénoruonus, ressemblance de plus
entre les deux genres.
276 CURCULIONIDES.
arrière et recouvrant plus ou moins le mésosternum.—Corps oblongo-
elliptique, lisse, le plus souvent revêtu d’une fine efflorescence ve-
loutée.
Femelles : Un seul caractère constant les distingue des mâles, à
savoir leur rostre plus faible, arqué, cylindrique à partir de l’inser-
tion des antennes, glabre et sans crête ni tubercules en dessus. Leurs
pattes paraissent n'être jamais ciliées en dessous, mais il y a des
mâles qui sont dans le même cas. Quelquefois aussi leur pygidium
diffère un peu de celui de ces derniers.
Le seul genre du groupe actuel assez riche en espèces (1) ; il est,
en effet, répandu dans toutes les parties chaudes de l’ancien et du
nouveau continents. Les plus grandes ne le cèdent pas, sous le rapport
de la taille, à celles du genre précédent, les plus petites sont notable-
ment au-dessus de la taille moyenne. Leur livrée varie du noir au
rouge ferrugineux uniforme, ou offre un mélange de ces deux cou-
leurs, et leurs téguments sont lisses; les élytres seules présentent cinq
à six stries fines, plus ou moins marquées et imponctuées.
Groupe II. Ommatolampides.
Mandibules épaisses, munies de lobes recourbés en dehors. — Tête
saillante, conique ou subeylindrique. — Antennes médiocres, leur
massue sécuriforme. — Ecusson médiocre, en triangle allongé et très-
aigu au bout. — Episternums du métathorax larges; ses épimères
tantôt grandes, tantôt médiocres. — Epimères mésothoraciques ascen-
(1) Schænherr (Cureul. IV, p. 818, et VIII, 2, p. 216) en mentionne 12 es-
pèces qu’il divise en deux sections naturelles, selon que le prothorax est très-
saillant en arrière et bisinué de chaque côté (Borassi, politus, palmarum, otc.)
ou largement arrondi en arc postérieurement (phænicis, Schach, ferrugineus,
etc.) ; toutes deux ont des représentants dans l’ancien et le nouveau continents.
— Aj. à la seconde : R. nilidulus, Guérin-Ménev. Icon; Ins, texte, p. 175;
Bolivis. — cycadis, Erichs. Archiv, 1847, IL, p. 136; Pérou. — asperulus, à. L,
Le Conte, À Rep. on a railr, to the Pacif. Oc. Append. I, p. 58 ; Californie, —
elegans, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 176; Java. — Cal. bilineata, Montrouz.
Faune de l’île Wood. p. 95.
J'ai sous les yeux un exemplaire mâle, en assez mauvais état, d’une grande
espèce américaine qui mériterait peut-être de former un geure distinct, Ses
téguments sont criblés en dessous, sur les pattes et le prothorax, de gros points
enfoncés, accompagnés de poils assez longs, couchés, mais médiocrement abon=
dants. Ses élytres sont profondément sillonnées, avec les intervalles entre les
sillons costiformes et ponctués. Enfin son rostre diffère de celui des mâles des
autres espèces en ce qu’il est plus court, plus grêle et un peu recourbé en haut
à son extrémité; en dessus, il présente deux rangées de petits tubercules. Jus-
qu'ici, on n’a rien signalé de pareil chez aucune espèce du genre. Cet insecte,
dont je dois la connaissance à l'obligeance de M. De Lansherge, est originaire
de Venezuela,
OMMATOLAMPIDES, 211
dantes. — Prosternum muni d'une forte saillie postcoxale triangu=
lairement échancrée en arrière.
Ces insectes ont conservé quelques-uns des caractères essentiels du
groupe précédent, notamment les lobes des mandibules qui apparais-
sent ici pour la dernière fois. Mais déjà les épisternums de leur mé-
tathorax se sont rétrécis, ses épimères sont plus petites, la forme
générale est plus étroite, la livrée est différente, enfin, et ce sont les
seules Calandrides qui présentent rien de pareil, la tête a perdu sa
forme arrondie. Cet ensemble de particularités, surtout la dernière,
montrent qu'on à affaire ici à un type spécial.
Le groupe ne comprend que les deux genres suivants, dont l’un
est propre à Madagascar, l'autre aux Indes orientales,
I. Massue antennaire en triangle allongé : Aphiccephalus.
Te ire fortement transversale : Ommatolumpus.
APHIOCEPHALUS (1).
Tôte en cône allongé ; rostre continu avec elle, long, robuste, mé-
diocrement arqué, subquadrangulaire, arrondi aux angles, épaissi
dans son tiers basilaire, dilaté et échancré dans son milieu au bout ;
ses scrobes courtes, latérales, profondes et rectilignes. — Lobes des
mandibules bifides au bout. — Antennes assez robustes ; scape dé-
passant un peu le bord postérieur des yeux ; funieule à articles 1-2
obeoniques, un peu allongés, égaux, 3-6 courts, subeylindriques;
massue médiocre, en triangle assez allongé ; sa partie spongieuse’assez
grande, tranchante. — Yeux déprimés, séparés en dessus. — Protho-
rax beaucoup plus long que large, faiblement arrondi sur les côtés,
légèrement resserré en avant, arrondi en are de cercle à sa base,
presque plan en dessus. — Elytres planes, un peu plus longues que
le prothorax, subparallèles, conjointement et légèrement échancrées
au bout, profondément échancrées à leur base, avec les épaules ob-
tuses. — Pattes médiocres, robustes. comprimées,. les antérieures
assez fortement séparées; cuisses linéaires, ciliées en dessous, ainsi
que les jambes au côté interne; celles-ci presque droites, fortement
mucronées au bout; tarses relativement médiocres, à articles 1-2
noueux au bout, celui-là le plus grand, 3 très-large, triangulaire,
seul spongieux en dessous, # assez grand, ainsi que ses crochets. —
Pygidium déclive, en triangle rectiligne subtronqué au bout; saillie
intercoxale très-large, arrondie en avant, — Métasternum aplani sur
la ligne médiane, reçu en avant dans une échanerure du mésoster-
num,— Celui-ci large, carré, tronqué en arrière.— Saillie postcoxale
(1) Syn. Conocrrnazus, Schœnh. Curcul, IV (1837), p. 839; nom employé
dès 1812, par Thunberg, pour un genre d'Orthoptères, et eñ 1833, par M. Zen-
ker, pour un genre de Crustacés,
278 EURCULIONIDES.
du prosternum recouvrant à moitié le mésosternum.— Corps allongé,
subelliptique, revêtu d’une efflorescence veloutée.
Je ne trouve pas de différences sexuelles entre les exemplaires que
j'ai sous les yeux, et Schænherr n'en signale pas non plus. Les espèces
qu'il comprend dans le genre sont au nombre de trois (1), toutes de
grande taille, mais notablement plus étroites que celles des genres
précédents, et présentant dans la sculpture des élytres une disposi-
tion particulière. Elle consiste en ce que les stries de ces organes,
voisines de la suture, sont à leur base plus profondes que les autres,
et ont leurs intervalles plus larges et plus convexes. La livrée de ces
insectes est variée de rouge sur un fond noir, parfois (Gyllenhalii) en
entier de cette dernière couleur.
OMMATOLAMPUS.
SCHOENH. Curcul., IV, p. 837.
Tète subeylindrique, médiocrement saillante ; rostre long, assez
robuste, presque droit, comprimé, arrondi en dessus, épaissi et légè-
rement gibbeux en dessus à sa base, un peu dilaté au bout ; ses
scrobes courtes, latérales; profondes et rectilignes. — Lobes des man-
dibules arrondis au bout. — Antennes médiocres ; scape dépassant
à peine le bord postérieur des yeux; funicule à articles cylindriques,
subégaux ; massue transversalement sécuriforme, prolongée en de-
hors; sa portion spongieuse aussi longue que la cornée, tranchante.
— Yeux très-grands, assez saillants, tès-rapprochés en dessus. —
Prothorax beaucoup plus long que large, peu convexe, rétréci en
avant, à peine resserré à son extrémité, prolongé à sa base en un
lobe extrêmement large et long, arrondi en arrière, — Elytres allon-
gées, planes sur le disque, faiblement et graduellement rétrécies en
arrière et tronquées au bout, très-profondément échancrées à leur
base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, robustes ; hanches
antérieures médiocrement séparées; cuisses graduellement en massue j
jambes comprimées, larges, légèrement arquées avec leur angle in-
terne saillant et dentiforme; tarses assez longs, à articles 1-2
grèles, celui-là le plus grand, 3 médiocrement large, seul spongieux
en dessous, en cœur allongé. — Pygidium horizontal, médiocrement
convexe, en triangle rectiligne allongé et obtus au bout ; Saillie inter-
coxale large, ogivale, — Métasternum allongé, rétréci en avant, et
pénétrant dans une petite échancrure du mésosternum. — Celui-ci
presque entièrement recouvert par la saillie postcoxale du proster-
(1) Con. Gyllenhalii, Madagascar, et non la Cochinchine, comme le dit
Schænherr; limbatus Fab.; îles Maurice et de la Réunion; Guerinii Klug, Ma-
däagascar; Schœnh, loc. cit, p. 840. Pour quelques observations sur la première
et la troisième de ces espèces, voyez Guérin-Méneville, Icon.; Ins, texte, p. 169.
SPHÉNOCORYNIDES. 219
num qui ést triangulairement échancrée en arrière (1). — Corps
allongé, étroit, revêtu d'une efflorescence veloutée.
Tous les exemplaires, en assez grand nombre, que j'ai vus étant
semblables, je suis porté à croire que les caractères sexuels sont nuls,
et que c’est arbitrairement que Schœnherr a regardé comme une fe-
melle celui qu'il possédait.
Le genre est très-tranché et se compose en ce moment de deux
belles espèces : l’une, la Calandra hæmorrhoidalis de Wiedemann,
originaire du continent indien et qui en constitue le type, l'autre de
Java, décrite par M. Guérin-Méneville (2) sous le nom d’O. tetraspi-
lotus. Toutes deux sont de la taille des RHYNCHOPHORUS de seconde
grandeur, d'un beau noir velouté, lisses sur le prothorax et finement
striées sur les élytres. La première a le pygidium ferrugineux et
pour tout dessin une grande tache d'un rouge sanguin au sommet
de chaque élytre; la seconde a de nombreuses bandes et taches de
mème couleur sur le dessous du corps, le prothorax et les élytres.
Groupe III. Sphénocerynides.
Mandibules en tenailles, courtes et sans lobes. — Tête arrondie. —
Antennes médiocres ou courtes; leur massue sécuriforme. — Ecusson
petit (Asacogius excepté), de forme variable. — Episternums du mé-
tathorax assez larges, ses épimères médiocres. — Epimères mésotho-
raciques ascendantes, — Prosternum sans saillie postcoxale, où n'en
ayant que très-rarement une faible.
A partir de ce groupe, les mandibules sont constamment dépour-
vues de lobes. Ce caractère, ou à son défaut, la largeur bien moindre
des épisternums métathoraciques, le distingue des deux précédents.
Les épimères mésothoraciques ascendantes le séparent des Sphéno-
phorides qui suivent, enfin la massue antennaire sécuriforme ne per-
mot pas de le confondre avec les Calandrides vrais et les Litosomides.
Ses espèces se partagent en deux catégories sous le rapport de la
forme générale. J'ai mis en tête celles qui, par l'étroitesse de leur
corps, se rapprochent des OMMATOLAMPUS qui terminent le groupe
précédent. Les six genres suivants sont répartis également entre l'A-
frique et les Indes orientales.
L. Pygidium allongé, horizontal; corps étroit et svelte.
a Rostre robuste; pygidium en triangle allongé : Sphænocorynus.
aa — grèle; — conique.
Massue antennaire à partie spongieuse très-grande : Oxypygus.
—_ — _ très-courte : Oæyopisthen.
(1) Sans cette échancrure, le mésosternum serait invisible; on ne voit de lui
que ce qu’elle en laisse à découvert.
(2) Icon.; Ins. texte, p. 170,
280 1 CURCULIONIDES.
IE. Pygidium déclive, de largeur normale ; corps plus ou moins large.
à Segments intermédiaires de l'abdomen élargis -
à leurs extrémités : Heterotoxus.
bb — _— de forme normale. :
Ecusson très-petit : Crepidotus.
— Brand, en triangle allongé et aigu : Abucobius.
SPHÆNOCORYNUS.
Scnoen. Curcul. IV, p. 866.
Mûles : Rostre court, robuste, faiblement arqué, comprimé, suban-
guleux, légèrement élargi dans environ sa moitié basilaire, tronqué
au bout; ses scrobes obliques, courtes, très-profondes, — Antennes
médiocres, robustes ; scape empiétant assez fortementsur le prothorax $
funicule à articles 1-2 allongés, celui-là de beaucoup le plus long,
noueux au bout, 3-6 cylindriques, transversaux, serrés ; Massue assez
grande, subeunéiforme : sa partie Spongieuse au moins aussi grande
que la basilaire, tranchante. — Prothorax en cône allongé et très-
régulier, largement arrondi en are à sa base. — Ecusson médiocre,
en triangle rectiligne. — Elytres un peu plus longues que le protho-
rax, déprimées, parallèles, conjointement et légèrement échancrées
en triangle à leur extrémité, profondément échancrées en are à leur
base; leurs épipleures assez saillantes dans un peu moins de leur
moitié basilaire, — Pattes médiocres, assez robustes, les postérieures
plus longues que les autres, les antérieures faiblement séparées à
leur base; cuisses en massue, les antérieures munies en dessous d'une
assez forte dent; jambes comprimées, presque droites, fortement
onguiculées en griffe au bout, avec leur angle interne dentiforme ;
tarses assez courts, à articles 4 médiocrement allongé, 2 très-court,
3 très-large, triangulaire, seul spongieux en dessous, 4 assez grand,
ainsi que ses crochets. — Pygidium horizontal, en triangle très-
allongé, légèrement dilaté et fissile au bout; saillie intercoxale large,
arrondie en avant. — Métasternum plan dans son milieu, rétréci
en avant et pénétrant dans une échancrure du mésosternum; ses
épisternums assez larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésoster-
nale large. — Corps allongé, étroit, revètu partiellement d'un enduit,
Femelles : Rostre plus arrondi aux angles, cylindrique dans sa
moitié antérieure, presque droit. — Cuisses antérieures armées d'une
dent beaucoup plus petite, parfois peu distincte. — Pygidium non
élargi et arrondi au bout.
L'un des genres les plus tranchés de la tribu, et dont on n’a en-
core décrit qu'une seule espèce (S. quadripunctatus, Schh.). C’est un
assez grand insecte, nullement rare dans les îles de la Sonde, noir et
couvert partout, principalement sur le prothorax et les élytres, de
taches arrondies, formées par un enduit d'un gris jaunâtre et en
_ mme Ju Di + EL RS SO Où. e en.
SPHÉNOCORYNIDES. 281
partie confluentes; les élytres sont très-finement striées et présentent
deux taches noires dénudées, l’une humérale, l'autre près de leur
angle terminal externe ; ces taches sont sujettes à disparaître, surtout
chez les femelles. Je connais deux autres espèces du genre, plus pe-
tites et originaires de l’Indo-Chine,
OXYPYGUS (1).
Mâles : Rostre plus ou moins allongé et arqué, peu robuste, cylin«
drique, légèrement épaissi et plus haut que large de sa base à l’in-
sertion des antennes, tronqué au bout; ses serobes latérales, pro-
fondes, subrectilignes. — Antennes insérées à quelque distance de la
base du rostre, médiocres, assez grèles ; scape dépassant à peine le
bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, égaux ou
non, celui-là plus gros, 3-6 courts, cylindriques, grossissant peu à
peu; massue assez grande, cunéiforme ; sa partie spongieuse au moins
aussi longue que la basilaire, arrondie et tranchante en avant. —
Prothorax en cône allongé, plus ou moins arrondi sur les côtés, for-
tement à sa base. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres un
peu plus longues que le prothorax, planes, subparallèles, conjoin-
tement et légèrement échancrées en triangle à leur extrémité,
fortement échancrées en are à leur base; leurs épipleures assez
fortement élargies à leur base dans un peu moins de la moitié de leur
longueur. — Pattes assez courtes, les postérieures plus longues que
les autres, les antérieures faiblement séparées ; cuisses assez forte-
ment en massue, les postérieures longuement pédonculées; toutes
munies d'une petite dent en dessous; jambes comprimées, droites,
fortement onguiculées en griffe au bout, avec leur angle interne den-
tiforme ; tarses médiocres, à articles 1-2 grèles, noueux au bout, 3
tès-large, triangulaire, seul spongieux en dessous, 4 médiocre, ainsi -
que ses crochets. — Pygidium subhorizontal, caréné sur la ligne
médiane, en triangle très-allongé, obtus et parfois (par ex. eæclama-
lionis) bifide au bout; saillie intercoxale large, légèrement arrondie
en avant, — Métasternum déprimé sur la ligne médiane, acuminé en
avant et reçu dans une étroite échancrure du mésosternum; ses épi-
Sternums larges, ses épimères assez grandes. — Saillie mésosternale
large, parallèle ; ses épimères subascendantes. — Corps plus ou moins
allongé, svelte, subelliptique, à vestiture variable.
Femelles : Elles so distinguent uniquement des mâles par leur
(1) Syn. Mecarnocrus, Schœnh. Cureul, IV, p. 868 (1838) ; nom employé en
1837 par M. Chevrolat (in Silberm. Rev. entom. V, p. 322) pour un genre de
Longicornes, Erichson {in Agass. Nomencl. z0ol.; Col. p. 99) se trompe en as-
Siguant à ce dernier la date de 1840, — Becormnus, Guérin-Ménev. Icon. Ins.
D, 39 bis, . 5; M. Guérin-Méneville (ibid. texte, p. 177) a, plus tard, adopté
le nom de Schœnherr, \
282 CURCULIONIDES,
rostre un peu plus court et leur pygidium plus long, en côné ré-
gulier et très-aigu au bou, autant du moins que j'en puis juger par
les espèces que j'ai sous les yeux (1).
Avec des formes encore plus grèles, un pygidium et un rostre
autrement faits, ces insectes sont très-voisins des SPHÆNOCORYNUS,
Schænherr a regardé le genre comme existant à la fois aux Indes
orientales et en Afrique, mais je crois que les espèces de ce dernier
pays doivent en être exclues; elles constituent le genre suivant. Les
espèces indiennes, décrites en ce moment, s'élèvent à quatre (2). Elles
sont de taille moyenne, mais varient sous le rapport de la livrée et
habitent Java, Sumatra et les parties voisines du continent indien,
OXYOPISTHEN.
J. Taows., Archiv. entom., Il, p. 141.
Dans la pensée de M. J. Thomson, ce genre correspondait exacte-
ment aux Mecaprocrus de Schœnherr. Il ne contient que des espèces
africaines qui me paraissent différer assez de celles des Indes orien-
tales pour devoir en être séparées, du moins provisoirement. Je n’en
ai vu que des femelles et, en les comparant aux espèces indiennes du
mème sexe, je trouve qu'elles en diffèrent par les caractères suivants:
Rostre plus long, un peu épaissi tout-à-fait à sa base, cylindrique
et comprimé dans le reste de sa longueur. — Antennes complétement
basilaires; leur scape empiétant fortement sur le prothorax; leur
massue étroite, en triangle très-allongé et atténué à sa base; lour
partie spongieuse très-petite, nullement saillante. — Yeux faiblement
séparés en dessus. — Pattes plus longues; jambes arquées, mucrontes
(1) Schænherr ne parle pas des sexes et me semble n’avoir connu que des
femelles des deux espèces qu'il a décrites. M. Guérin-Méneville (Icon.; Ins.
texte, p. 178), qui dit avoir reconnu les deux sexes de l’evclamationis, l'espèce
la plus commune du genre, les distingue uniquement en ce que le male au-
rait aux cuisses antérieures une dent qui manquerait chez la femelle. Or, chez
cet insecte, comme chez toutes les espèces du genre, les deux sexes ont toutes
les cuisses dentées en dessous, mais le pygidium diffère notablement, etje n'ai
pas la certitude complète qu’en regardant comme femelles les exemplaires chez
lesquels il est en cône aigu, je suis dans le vrai; il pourrait se faire que ce fus-
sent des mâles. L'insertion des antennes ayant lieu à quelque distance du vostre
chez tous les individus de la même espèce que j'ai vus, j’en conclus provisoi-
rement que les deux sexes ne diffèrent pas sous ce rapport ; mais je possède
un exemplaire d’une espèce nouvelle de Malaca, qui, à un pygidium en cône
très-aigu, réunit des antennes complétement basilaires. Il est vrai que cette 0s-
pèce s'éloigne des autres par ses pattes beaucoup plus longues et plus grèles, ses
cuisses linéaires, ses jambes étroites, et qu’elle pourrait, à la rigueur, former un
genre à part, de sorte qu’on ne peut pas conclure d’elle aux espèces typiques.
(2) Meg. acutus Fab., exclamationis Wiedem.; Schœnh, loc. cit, p. 870, —
ocellatus (acutus olim), affinis, Guérin-Ménev. loc. cit.
SPHÉNOCORYNIDES. 283
au bout, leur angle terminal interne complétement effacé; 197 article
des tarses un peu plus long seulement que le 2e, — Pygidium for-
tement caréné, souvent (rufofemoratum , linea-alba) comprimé et
redressé à son extrémité. — Corps plus allongé et plus grêle, plus ou
moins linéaire.
Il y a longtemps qu'Illiger (1) a décrit, sous le nom de Rlynchænus
funebris, une espèce de ce genre, provenant de Sierra-Leone; récem-
ment M. Thomson en a publié trois autres (2) originaires du Gabon.
Une de ces quatre espèces (rufofemoratum) est d'un noir brillant et
sans taches, avec les cuisses en partie rouges, les trois autres sont
d'un noir presque mat avec des taches et d’étroites lignes blanches,
HETEROTOXUS.
Rostre médiocre, robuste, légèrement arqué, un peu épaissi, plus
haut que large et arrondi en dessus dans sa moitié basilaire, cylin-
drique et tronqué en avant; ses scrobes latérales, très-profondes,
subrectilignes. — Antennes médiocres, assez robustes; scape un peu
déprimé, empiétant faiblement sur le prothorax; funieule à articles
1-2 allongés, noueux au bout, celui-là le plus grand, 3-6 obconiques,
grossissant peu à peu; massue assez grande, régulièrement sécuri-
forme ; sa partie spongieuse assez longue, tranchante. — Prothorax
plus long que large, presque plan en dessus, légèrement et peu à
peu rétréci, puis brièvement et faiblement resserré en avant, for-
tement arrondi en arc à sa base. — Ecusson assez petit, pentagonal.
— Élytres un peu plus longues que le prothorax, planes, graduelle-
ment rétrécies en arrière, subcalleuses avant leur extrémité, celle-ci
légèrement et conjointement échancrée en triangle, fortement échan-
crées en are à leur base, avec les épaules obtuses ; leurs épipleures
largies dans près de leur moitié basilaire. — Pattes courtes, robustes,
subégales, les antérieures faiblement séparées; euisses assez fortement
en massue; jambes comprimées, presque droites, les antérieures bi-
sinuées en dedans ‘et ayant leur angle externe dentiforme, toutes
fortement mucronées au bout; tarses à articles 4-2 médiocres, celui-là
le plus long, 3 très-large, en triangle curviligne, seul spongieux en
dessous, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive,
convexe, renflé en forme de bourrelet sur les côtés, en triangle cur-
viligne, tronqué au bout; les trois segments intermédiaires de l'ab-
domen coupés carrément dans leur milieu, puis brusquement élargis
etobliques dans leur tiers externe de chaque côté; le 2° séparé du 1°
par une suture bien distincte; saillie intercoxale très-large, tronquée
(1) Magaz. I, p. 177; d’après ce qu'il dit de l'insertion des antennes, l’exem-
blaire qu’il avait sous les yeux était aussi une femelle.
. (2) 0. funerarium, rufofemoratum, linea-alba, 3, Thoms. loc, cit. p. 142;
je n'ai vu que le premier et le troisième.
284 CURCULIONIDES.
en avant. — Métasternum largement aplani, acuminé en avant et
reçu dans une échancrure du mésosternum; ses épisternums larges;
ses épimères assez grandes. — Mésosternum large. — Corps oblongo-
elliptique, glabre.
Le type de ce genre nouveau est un insecte (1) de Java, de la
taille des SPaeNorHoRUs de première grandeur, et qui ressemble beau-
coup aux espèces de ce genre qui sont de forme déprimée, mais qui
s’en éloigne complétement, comme de tous les autres Calandrides, par
ses caractères. Parmi les plus remarquables figurent la forte dilata-
tion des épipleures de ses élytres à leur base, puis la forme tout-à-
fait insolite des trois segments intermédiaires de l’abdomen. Je n'en
ai vu qu'un exemplaire qui m'a été communiqué par M. Riehl et
que je crois être un mâle,
CREPIDOTUS.
Scuoenu. Curcul. IV, p. 859.
Môle : Rostre long, assez robuste, faiblement arqué, épaissi et sub=
quadrangulaire dans son tiers antérieur, graduellement cylindrique
et tronqué en avant, avec son bord supérieur redressé en une petite
lame carrée, verticale et légèrement échancrée; ses scrobes latérales,
profondes, rectilignes. — Antennes assez longues, relativement peu
robustes; scape grossissant peu à peu, empiétant légèrement sur le
prothorax ; funieule à articles ohconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-6
plus courts, égaux; massue faible, en triangle allongé, sa partie spon-
gieuse formant le tiers de sa longueur, tranchante. — Prothorax aussi
large que long, déprimé, fortement arrondi sur les côtés, brièvement
tubuleux en avant, tronqué à sa base. — Ecusson très-petit, oblong.
— Elytres assez allongées, déprimées, subparallèles, conjointement
arrondies à leur extrémité, assez fortement échancrées en are à leur
base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, robustes, comprimées,
les antérieures faiblement séparées; cuisses oblongo-ovales; jambes
droites, longitudinalement sillonnées sur toutes leurs faces, fortement
onguiculées au bout, avec leur angle interne dentiforme et aigu;
farses médiocres, à articles 4-2 courts, obconiques, celui-là le plus
long, 3 très-large, brièvement cordiforme, seul spongieux en dessous,
4 long et grèle; ses crochets médiocres. — Pygidium assez petit, un
peu convexe, en triangle subcurviligne, déclive; saillie intercoxale
large, anguleuse en avant, — Métasternum plan, rétréei et obtusé-
(1) H. gratus. Oblongo-ellipticus, subtus ater nitidus, femoribus tibiisque
medio rufis, supra obseure sanguineus hologericeus, prothoracis lateribus et
villa media elytrorumque marginibus late nigris, illo lævi, his sat profunde
punctato-striatis, punctis elongatis subcontiguis; rostro basi grosse versus apl-
cem minute punctato, Long. (rostr, exclus.) 17 mill. Hab. ins, Java.
SPHÉNOCORYNIDES. 285
ment arrondi en avant; ses épisternums assez étroits; ses épimères
petites.— Mésosternum large, légèrement et triangulairement échancré
en arrière. — Corps allongé, déprimé.
Femelle : Rostre plus grêle, plus arqué, cylindrique, épaissi et
conique sur une faible étendue à sa base; ses scrobes inférieures,
très-courtes, atteignant sa base. — Antennes tout-à-fait basilaires,
leur scape empiétant fortement sur le prothorax.
Schœænherr n'a connu que ce dernier sexe êt, d’après lui, a nominé
Audouini l'espèce typique du genre; mais le mâle avait été décrit et
figuré antérieurement par Klug (4), sous le nom de Calandra vario-
losa. C'est un grand insecte de Madagascar, d’un facies particulier
qui rappelle un peu celui de certains ArCHARIAS du groupe des
Cholides, Il est d'un noir mat, criblé de gros points enfoncés, comme
variolés, confluents sur le prothorax, plus grands et écailleux sur
les.élytres ; ces dernières sont assez fortement striées-ponctuées.
ABACOBIUS.
Rostre médiocre, robuste, assez fortement arqué, épaissi et qua-
drangulaire dans sa moitié basilaire, cylindrique et légèrement at-
ténué en avant; ses scrobes inférieures, profondes, très-courtes. —
Antennes assez longues et assez robustes ; scape empiétant fortement
sur le prothorax; funicule à articles obconiques, subégaux, grossis-
sant peu à peu; massue médiocre, en triangle subéquilatéral; sa
partie spongieuse saillante, tranchante. — Prothorax plus long que
large, peu convexe, parallèle, brusquement et fortement tubuleux
en avant, avec un profond sillon circulaire, légèrement bisinué à sa
base. — Ecusson grand, en triangle très-allongé et très-aigu.— Elytres
allongées, peu convexes, parallèles, tronquées en arrière, faiblement
échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes,
robustes, égales, les antérieures médiocrement séparées; cuisses gra-
duellement en massue; jambes comprimées, droites, ciliées au côté
interne, fortement mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux
en dessous, à articles 1-2 robustes, obconiques, celui-là le plus long,
3 grand, transversalement orbiculaire, 4 long, ainsi que ses crochets.
—Pygidium déclive, en triangle subrectiligne, arrondi au bout; saillie
intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum long, un peu
Concave sur la ligne médiane, rétréci et tronqué en avant; ses épi-
Sternums larges, ses épimères médiocres. — Mésosternum en carré
Subéquilatéral. — Prosternum muni d’une courte saillie postcoxale
cie au bout. — Corps allongé, parallèle, revètu d’une efllorescence
Yeloutée,
Genre nouveau et très-distinet dont le type, que m'a communiqué
(1) Ins. +. Madag. p. 113, pl 4,1, 11.
286 CURCULIONIDES.
M. Jekel, est un grand insecte (1) de la Caffrerie qui présente un
assemblage singulier de caractères. Il réunit en effet à l’écusson des
Rhynchophorides un rostre tout-à-fait différent, des scrobes infé-
rieures, et des pattes courtes, mais il appartient par tous ses caractères
essentiels à ce groupe-ci. L’exemplaire que j'ai à ma disposition est
probablement un mâle.
GRouPE IV. Sphénophorides,
Mandibules en tenailles, sans lobes. — Tète arrondie, — Antennes
médiocres ou courtes, leur massue sécuriforme (POTERIOPHORUS ex-
cepté). — Ecusson au plus médiocre, de forme variable. — Epister-
nums du métathorax plus ou moins larges ; ses épimères médiocres
ou petites. — Epimères mésothoraciques tronquées ou obtusément
arrondies à leur extrémité supérieure, non ascendantes.—Prosternum
très-rarement muni d’une saillie postcoxale.
Ce groupe est essentiellement caractérisé par la forme des épimères
mésothoraciques ; à part cela, rien ne le sépare du précédent. Le
même caractère oblige d'y comprendre le genre POTERIOPHORUS qui,
par sa massue antennaire, appartient aux Calandrides vrais. Ainsi com-
posé, le groupe est le plus riche de la Tribu en espèces et en genres:
Les premières sont répandues sur tout le globe ; les seconds sont au
nombre de dix.
I. Ecusson recouvert par le lobe médian de la base
du prothorax qui est très-saillant : Barystethus.
IT, — découvert.
a Rostre droit ou à peine arqué.
Segments 2-4 de l'abdomen à l’état normal : Trigonotarsus.
— — arqués à leurs extrémités : Phacecurynes.
aa Rostre plus ou moins arqué.
bd Massue antennaire en cône aïlongé : Pcteriophorus.
bb _ — très-fortement transversale : Cercidocerus.
bbb — — non où peu _
c Sa partie spongieuse rétractée ou à peine saillante.
d Rostre convexe, subgibbeux à sa base : Cyrlorhinus.
dd — régulièrement arqué.
Rostre bidenté en dessous : Acantharhinus.
— inérme — : Scyphophorus.
cc Partie spougieuse de la massue antennaire grande.
Yeux séparés en dessus : Sphenophorus.
— çcontigus — : Axinophorus.
(1) 4. Jekelii, Elongatus, subtus cum capite ot rostro niger ac dense punt-
tatus, supra ex nigro rufescens; prothorace sat crebre sed mious profunde
punelulato, punctis albidis, elytris lævibus, tenuiter et sat profunde 10-sulcatis,
intorstiliis nonnihil convexis, Long. (rostr. exclus.) 24 mill.
SPHÉNOPHORIDES. 287
BARYSTETAUS (1).
Rostre vertical, long, robuste, médiocrement arqué, épaissi, subqua-
drangulaire et caréné en dessus à sa base, puis cylindrique et compri-
mé, à peine élargi et échancré au bout ; ses scrobes subinférieures,
courtes, profondes et rectilignes.—Antennes médiocres; scape empié-
tant fortement sur le prothorax; funicule à articles 1-2 obconiques, un
peu allongés, 3-6 courts, cylindriques, égaux; massue assez grande, en
triangle inéquilatéral un peu saillant en dehors ; sa partie spongieuse
saillante et tranchante. — Prothorax aussi long que large, régulière-
ment convexe, légèrement et peu à pou rétréci en avant, avec son
bord antérieur brièvement tubuleux, bisinué de chaque côté à sa
© base, avec un lobe médian assez étroit, saillant et recouvrant presque
en entier l’écusson. — Elytres régulièrement convexes, d’un tiers
plus longues que le prothorax, graduellement rétrécies et subtron-
quées en arrière, avec leur angle sutural arrondi, sinueuses à leur
base et obtuses aux épaules. — Pattes médiocres,#obustes, les anté-
rieures assez fortement séparées ; cuisses graduellement en massue ;
jambes comprimées, faiblement arquées, ciliées au côté interne, pro-
longées en un long mucro recourbé ; tarses médiocres, à articles 1-2
assez robustes, celui-ci court, 3 grand, triangulaire, seul spongieux
en dessous, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium-hori-
zontal, fortement transversal, largement tronqué au bout ; saillie in-
tercoxale très-large, légèrement arrondie en avant. — Métasternum
de longueur moyenne, rétréci et renflé en avant; ses épisternums
larges, ses épimères médiocres. — Mésosternum en carré trausversal,
ses épimères très-grandes. — Prosternum muni d’une forte saillie
postcoxale profondément et triangulairement échancrée en arrière.
— Corps massif, brièvement elliptico-ovale, revêtu d'une efflorescence
veloutée.
* La Calandra melanosoma de M. Boisduval, espèce propre à l'Aus-
tralie, forme un des types les plus tranchés qui existent parmi les
Calandrides; elle ne se rattache même par son facies à aucune autre.
J'ai cru devoir, d’après cela, exposer les caractères du genre qu elle
doit constituer. Cet insecte est d'assez grande taille, d'un noir velouté
profond, s’éclaircissant un peu sur les pattes, et l'œil armé des plus
fortes loupes ne distingue aucune trace de ponctuation sur ses tégu-
ments, sauf sur le rostre et les pattes; ses élytres sont seulement très-
finement et irrégulièrement striées, avec les intervalles entre les stries
très-larges et plans. J'ignore à quel sexe appartiennent les deux
exemplaires que j'ai sous les yeux.
(1) Syn. Cacanpra, Boisduv. Faun. d, l'Océan. IT, p. 449.
288 CURCULIONIDES.
TRIGONOTARSUS.
(GuérinN-Ménev.) Sonoenn. Curcul. IV, p. 843 (1).
Mâle : Rostre assez long et assez robuste, droit, épaissi et subqua-
drangulaire dans son tiers basilaire, un peu dilaté au niveau de l'in-
sertion des antennes, puis cylindrique et tronqué au bout; ses serobes
latérales et rectilignes. — Antennes insérées au tiers basilaire du
rostre, médiocres; scape empiétant un peu sur le prothorax; funi-
cule à articles 1-2 noueux au bout, allongés, celui-ci le plus grand,
3-6 cylindriques, décroissant peu à peu; massue médiocre, en triangle
irrégulier, un peu saillant en dehors; sa partie spongieusé assez
grande, tranchante. — Prothorax plus long que large, presque plan .
en dessus, légèrement arrondi sur les côtés, brusquement et très-
fortement rétréei en avant, avec un sillon circulaire, paraboliquement
mais médiocrement sinué de chaque côté de sa base.— Ecusson assez
grand, en triangle rectiligne aigu.— Elytres médiocrement convexes,
légèrement rétrécies et arrondies en arrière, triangulairement échan-
crées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes robustes, assez
longues, les antérieures un peu plus que les autres et faiblement sé-
parées à leur base, leurs cuisses et leurs jambes ciliées au côté
interne; cuisses comprimées, linéaires ; jambes comprimées, presque
droites, prolongées à leur extrémité en un long et robuste mucro
interne ; tarses longs, villeux en dessous, à articles 1-3 obconiques,
subégaux, graduellement élargis, 4 très-grand, ainsi que ses crochets.
— Pygidium relativement petit, incliné, assez convexe, en triangle
curviligne ; abdomen et métasternum largement aplanis dans leur
milieu ; 2° segment abdominal séparé du 1% par une suture recti-
ligne bien distincte ; saillie intercoxale très-large, anguleuse dans
son milieu en avant. — Métasternum triangulaire en avant et
reçu dans une échancrure du mésosternum ; ses épisternums assez
larges ; ses épimères assez grandes. — Saillie mésosternale large, pa=
rallèle, triangulairement échancrée en arrière.—Prosternum prolongé
en une assez longue saillie postcoxale, fissile au bout.— Corps oblongo-
ovale, inégal, glabre.
Femelle : Je ne l'ai pas vue; selon Schœnherr (2), elle diffère du
mâle par son rostre plus long, finement pointillé et brillant dans sa
partie antérieure,
(i) M. Guérin-Méneville a simplement figuré (Icon.; Ins. pl. 39 bis, f. 1)
l'espèce typique du genre sous le double nom qui lui a été conservé. En 1838,
Schænherr a publié les caractères de ce dernier. En 1842, Hope (Trans. of the
entom, Soc. IV, p. 106) a fondé, sous le même nom de TricoNoTARSUS, UN
genre de Ténébrionides dont j’ai fait mention tome V, p. 281.
(2) Gureul. VII, 2. p. 227.
SPHÉNOPHORIDES. 289
L'espèce typique (1) du genre est un grand insecte de l'Australie,
d’un noir presque mat et criblé en dessous de gros points enfoncés ;
sur le prothorax et les élytres, ces points, encore plus gros et deve-
nus confluents, forment une sorte de réseau irrégulier ; les élytres
sont assez fortement sillonnées.
PHACECORYNES.
Souoenu. Curcul., VII, 2, p. 228.
Mâle : Rostre médiocre, droit, Gpaissi dans un peu moins de sa
moitié basilaire et légèrement renflé au niveau de l'insertion des an-
tennes, cylindrique et peu robuste en avant; ses scrobes latérales,
rectilignes. — Antennes médiocres ; scape empiétant un peu sur le
prothorax ; funicule à articles 1 turbiné, un peu allongé, 2-4 de
mème forme, courts, 5-6 fortement transversaux, sublenticulaires,
perfoliés ; massue grande, en carré arrondi aux angles ; sa partie
cornée très-courte, la spongieuse tranchante au-bout. — Prothorax
plus long que large, médiocrement convexe, subparallèle dans ses
deux tiers basilaires, puis arrondi et un peu tubuleux en avant, légè-
rement bisinué à sa base, avec un lobe médian large, peu saillant et
arrondi. — Ecusson médiocre, en triangle allongé, arrondi au bout.
— Élytres assez convexes, graduellement rétrécies en arrière, un peu
plus larges que le prothorax et échancrées en are à leur base, avec les
Épaules obtusément calleuses. — Pattes médiocres, robustes; hanches
antérieures contiguës; cuisses fortement en massue, surtout les anté-
rieures qui sont arquées en dessus ; jambes comprimtes, légèrement
arquées, prolongées à leur sommet interne en un long mucro aigu ;
tarses longs, grèles, villeux en dessous, à articles 1 plus long que 2, 3
médiocrement large, cordiforme, 4 très-grand, ainsi que ses crochets.
— Pygidium assez petit, en triangle transversal aigu ; abdomen
et métasternum largement aplanis dans leur milieu, la partie plane
carénée latéralement et assez densément villeuse ; les trois seg-
ments intermédiaires du 1° arqués et anguleux à leurs extrémités ;
Saillie intercoxale extrêmement large, légèrement arrondie en avant.
— Métasternum rétréci en avant en une saillie carrée, tronquée au
bout; ses épisternums assez larges, peu à peu rétrécis en arrière ;
ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale courte, assez large,
tronquée en arrière. — Corps oblongo-ovale, légèrement pubescent.
Femelle : Abdomen et métasternum moins aplanis dans leur milieu;
la dépression non carénée sur les côtés; le premier presque glabre, le
second faiblement villeux. Pour tout le reste pareille au mâle.
(1) T. calandroides, Guérin-Ménev. et Schœnh. loc. cit. L’espèce devrait,
ie crois, porter le nom de rugosus, M. Boisduval (Faun, d. l'Océan. I, p. 445)
l'ayant décrit le premier, quoique très-brièvement, sous celui de Calandra
rugosa,
Coléoptéres. Tome VIL. 49
290 CURCGULIONIDES.
Schœnherr n’a connu qu’elle, ainsi que cela ressort de sa descrip-
tion. Le genre est beaucoup plus tranché qu’il ne le croyait, princi-
palement par suite de la structure des segments intermédiaires de
l'abdomen. Il a pour type une espèce (1) du Cap, de la taille des
SPkeNopxorus de seconde grandeur, d’un noir brunâtre, avec des
lignes interrompues d’un rouge sanguin sur le prothorax et quelques
petites et courtes linéoles de même couleur ou ferrugineuses sur les
élytres ; ces dernières sont assez fortement striées. Mais ce dessin est
sujet à s’effacer, surtout chez les mâles, et il y a despexemplaires
qui sont d’un noir uniforme.
POTERIOPHORUS.
Senognn. Curcul., IV, p. 845 (2).
Mâles : Rostre médiocre, très-robuste, fortement arqué, épaissi,
quadrangulaire et gibbeux à sa base, comprimé, arrondi en dessus,
peu à peu atténué en avant, avec son bord antérieur tronqué; ses
scrobes basilaires, latérales. — Antennes subbasilaires, médiocres,
assez robustes ; scape empiétant un peu sur le prothorax ; funicule à
articles obconiques, subégaux, grossissant peu à peu, mais légère-
ment; massue faible, en cône allongé; sa partie spongieuse petite.
— Yeux assez fortement séparés en dessous. — Prothorax en cône
allongé, peu convexe en dessus, faiblement resserré en avant, arrondi
en arc à sa base. — Ecusson oblong, arrondi en arrière. — Elytres à
peine plus longyes que le prothorax, peu convexes, légèrement ar-
rondies sur les côtés avant leur milieu, puis subparallèles et isolé-
ment arrondies en arrière, légèrement échancerées en arc à leur base,
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, subégales ;
les antérieures très-faiblement séparées; cuisses comprimées, gra-
duellement en massue; jambes droites, comprimées, légèrement bisi-
nuées et ciliées au côté interne, fortement mucronées au bout; tarses
médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 assez robustes, celui-là
le pluslong, 3 large, suborbiculaire, 4 grand, ainsi que ses crochets. —
Pygidium assez convexe, caréné, déclive, en triangle curviligne; saillie
(1) Cal. Sommeri, Burmeist. Zur Naturg. d. Gatt. Calandra, p. 19, £ 7, 8;
M. Burmeister a très-bien distingué les deux sexes.
Le Sphenophorus zamiæ de Schœænherr (Cureul. IV, p. 963) est une seconde
espèce du genre, plus petite, à portion spongieuse de la massue antennaire
plus grande, à cuisses plus robustes, mais présentant exactement les mêmes
caractères génériques, Pour la seule fois, dans tout le cours de son ouvrage,
Schœnherr à signalé chez cet insecte la forme arquée des segments intermé-
diaires de l'abdomen. Seulement il en fait le caractère distinctif du mâle,
tandis que la femelle le possède également, mais À un moindre degré.
(2) Syn. Hyrosanormna, À. White, Aun, à. Mag. of nat, Hist. Ser. 2, L,
p. 107,
SPHÉNOPHORIDES. 291
intercoxale large, subanguleuse en avant. — Métasternum allongé,
aplani sur la ligne médiane, rétréci en avant et reçu dans une échan-
crure peu profonde de la saillie mésosternale ; ses épisternums assez
larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale large, sub-
parallèle. — Prosternum peu saillant et tronqué en arrière des han-
ches antérieures. — Corps allongé, assez Gtroit, revêtu d’un enduit
coloré.
Femelles : Rostre plus long, moins robuste, régulièrement arqué,
garni en dessous de longs poils dans toute sa longueur, ou (vittatus)
muni sous les antennes de deux tubercules barbus. — Antennes insé-
rées au milieu du rostre, leur scape n'atteignant pas les yeux. —
Vestiture des cuisses et des jambes au côté interne variable selon les
espèces. — Corps plus ovale.
Genre ayant pour type un grand et bel insecte de Java (niveus
Schh.), auquel Schænherr a associé, depuis (4), une autre espèce (vil-
tatus Schh.) du mème pays dont il n'a connu que la femelle. Dans
les deux sexes, le rostre est pluri-caréné où canaliculé à sa base,
mais la livrée, qui est formée par une sorte d'enduit, varie selon les
espèces, ainsi que la ponctuation des téguments; les élytres sont ré-
gulièrement striées. Le genre a plus d’analogie avec les CkncibocErus
qui suivent, qu'avec aucun autre, malgré la forme profondément
différente de sa massue antennaire.
Celui que M. À. White a publié sous le nom de HYrosaroTHRA, à
été évidemment établi sur la femelle d’une autre espèce, originaire
des iles Philippines et qu'il nomme imperatriæ. Comme chez celle
du niveus, son rostre est complétement barbu en dessous, mais elle
s'éloigne de cette dernière et de celle du vittatus par une assez forte
saillie verticale et aiguë dont son prosternum est muni immédiate-
ment au-devant des hanches antérieures. Ce caractère me parait être
purement spécifique.
CERCIDOCERUS.
(Guérix-Ménev.) Senoen. Curcul., IV,p. 850.
Mûles : Rostre assez long, robuste, fortement arqué, épaissi dans
Un peu moins de sa moitié basilaire, légèrement dilaté et souvent
subgibbeux au niveau de l'insertion des antennes, comprimé, arrondi
en dessus et peu à peu atténué en avant ; ses scrobes latérales, ex-
trèmement profondes, irrégulières. — Antennes courtes, robustes;
Scape épais, plus ou moins déprimé, empiétant assez fortement sur le
prothorax ; funieule à articles 4 ou 1-2 obconiques, un peu allongés,
2-6 où 3-6 cylindriques, transversaux, non contigus ; massue trans-
versalement linéaire où triangulaire, trois fois au moins et jusqu'à
Six fois plus large que longue; sa partie spongieuse au moins aussi
(1) Cureul. VIE, 2, n, 227.
292 CURCULIONIDES :
longue que la cornée, tranchante. — Prothorax plus long que large,
déprimé sur le disque, arrondi sur les côtés, rétréci et brièvement
tubuleux en avant, paraboliquement sinué de chaque côté de sa
base. — Ecusson médiocre, allongé. — Elytres un peu plus longues
que le prothorax, déprimées sur le disque, graduellement rétrécies en
arrière, conjointement et légèrement échancrées au bout, assez forte-
ment échancrées à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. —
Pattes médiocres, assez robustes, subégales, les antérieures faible-
ment séparées ; euisses assez fortement en massue : jambes compri-
mées, presque droites, mucronées ou onguiculées au bout; tarses
assez longs, à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 large, triangu-
laire ou subcordiforme, seul spongieux en dessous, 4 très-grand,
ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, caréné sur la ligne mé-
diane, en triangle arrondi au bout; 2° segment abdominal assez sou-
vent (par ex. nigrolateralis) séparé du 1° par une suture très-dis-
tincte; saillie intercoxale très-large, légèrement arrondie en avant,
— Métasternum aplani, rétréci et coupé carrément en avant; ses
épisternums assez larges, ses épimères médiocres. — Mésosternum
plus ou moins large, parallèle, tronqué en arrière; ses épimères
subascendantes ; prosternum sans saillie posteoxale. — Corps oblong,
subelliptique, le plus souvent revêtu d'un enduit ou d’une efflores-
cence veloutée.
Femelles : Elles ne diffèrent des mâles que par leur massue anten-
naire beaucoup moins large, en triangle transversal ou non.
La forme insolite de leur massue antennaire fait reconnaitre im-
médiatement les mâles de ce genre parmi tous les Calandrides. Quant
aux femelles, on pourrait assez facilement les confondre, au point de
vue générique, avec celles de certains SPHENOPHORUS à corps aplani
en dessus (par ex. planipennis Schh.); mais on évitera cette erreur en
faisant attention à un seul caractère, à savoir que la portion épaissie
de leur rostre est beaucoup plus longue et autrement faite que chez
ces dernières.
Le genre est propre aux Indes orientales et ses espèces (1) ont une
livrée plus ou moins remarquable, mais très-variée. Leur seulpture
n'est pas non plus homogène; cependant la plupart ont le prothorax
criblé de gros points enfoncés et caréné sur la ligne médiane et les
élytres fortement striées-ponctuées.
CYRTORHINUS. .
Femelle : Rostre assez long, médiocrement robuste, comprimé,
(1) Aux sept (bipunctatus, bimaculatus, fabricator, fabrilis, ete.) mention-
nées par Schœnbherr (Cureul. VII, 2, p. 231), aj. : C. Schœnherri, funebris,
oœimius, Guérin-Ménev*leon.; Ins..texte, p. 179; Java; le second habile éga-
lement le continent indien; mes exemplaires proviennent de l'Assam.
SPHÉNOPHORIDES. 293
brièvement épaissi, plus haut que large, fortement arqué et subgib-
beux à sa base, peu à peu et faiblement élargi en avant, avec son
extrémité déprimée; ses scrobes inférieures, basilaires et très-courtes.
__ Antennes médiocres, assez robustes; scape un peu arqué, empié-
tant fortement sur le prothorax; funicule à articles 1-2 à peine al-
longés, obconiques, 3-6 subeylindriques, courts; massue médiocre,
en triangle subéquilatéral ; sa partie spongieuse nullement saillante.
_ Prothorax médiocrement convexe, allongé, parallèle, brièvement
tubuleux à sa base, avec un sillon transversal peu marqué, légère-
ment arrondi à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle allongé et
aigu. — Elytres d'un tiers environ plus longues que le prothorax,
peu convexes, parallèles, subtronquées en arrière, échancrées en arc
à leur base, avec les épaules à peine calleuses, — Pattes médiocres,
assez robustes, les antérieures faiblement séparées ; les quatre cuisses
antérieures normalement, les postérieures graduellement en massue ;
jambes droites, comprimées, terminées par un long muero recourbé ;
tarses assez longs, à articles 1-2 étroits, celui-là le plus long, 3 assez
large, subcordiforme, 4 grand, ses crochets médiocres. — Pygidium
déclive, convexe, en triangle eurviligne obtus au bout; saillie inter-
coxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum envoyant
entre les hanches intermédiaires une saillie étroite, tronquée au
bout. — Prosternum sans saillie postcoxale. — Corps oblong, glabre.
L'insecte qui forme le type de ce genre est originaire de Natal,
et m'a 6té communiqué par M. Jekel, sous les noms générique et spé
cifique que je lui ai conservés ({). À un rostre voisin de celui des
Cercmocerus, il réunit un facies de Madaride, dû moins peut-être à
sa forme générale qu’à sa livrée d’un noir brillant et à la sculpture
de ses téguments. D'après la forme de son rostre et l'insertion tout-à-
fait basilaire de ses antennes, je regarde comme étant une femelle
l'unique exemplaire que j'ai à ma disposition. =
ACANTHARHINUS.
Senoenu. Curcul., IV, p. 861.
Rostre assez court, très-robuste, penché, cylindrique et comprimé,
droit, puis brusquement arqué dans son tiers terminal, muni en des-
sous, au niveau de l'insertion des antennes, de deux assez fortes
dents; ses scrobes inférieures, très-courtes, foyéiformes. — Antennes
médioores ; scape déprimé, empiétant assez fortement Sur le protho-
rax; funicule à articles 1 légèrement allongé, pyriforme, 2-6 très-
(1) C. baridioides. Oblongus, ater nitidus, rostro basi breviter canaliculato,
pectore prothoraceque dense punctatis, elytris sal profunde ac tenuiter sul-
que interstitiis planis, crebre punctulatis. Long. (rostr. exclus.) 8 mill. Hab,
caffrarià.
29% CURCULIONIDES.
courts, serrés; massue assez grande, en. fer de: hache irrégulier, un
peu prolongé en dehors; sa partie spongieuse très-courte, un peu
convexe. — Prothorax allongé, médiocrement convexe, sinué sur les
côtés, rétréci en avant, brièvement tubuleux à son extrémité, avecun
sillon transversal presque obsolète en dessus, médiocrement arrondi à
sa base. — Ecusson assez grand, en triangle eurviligne, terminé par
une pointe aiguë. — Elytres assez convexes, graduellement rétrécies en
arrière, conjointement et légèrement échancrées à leur extrémité;
assez fortement échancrées en are à leur base, avec les épaules ob-
tuses. — Pattes courtes, robustes, les antérieures faiblement sépa-
rées; cuisses et jambes comprimées, les premières graduellement en
massue; les secondes droites, terminées par un mucro en forme de
griffe; tarses médiocres, à articles 1 assez long, noueux au bout, 2
très-court, 3 large, en triangle transversal, seul spongieux en des-
sous, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, caréné, en
tiangle largement arrondi en arrière ; saillie intercoxale large, ar-
rondie en avant. — Métasternum déprimé dans son milieu, muni en
avant d'une saillie quadrangulaire, envoyant une petite dent angu-
leuse dans une éehancrure du mésosternum; ses épisternums assez
larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale large, tron-
quée en arrière.—Prosternum sans saillie postcoxale. — Corps oblong,
glabre,
Tous les exemplaires que j'ai vus étant pareils, j'ignore s'il.existe
des différences entre les deux sexes.
Le genre est voisin des SPHENOPHORUS, mais bien distinct par la
forme du rostre, les dents dont il est muni en dessous, et la brièveté
de la partie spongieuse de la massue antennaire. L'unique espèce
(Dregei Schh.) qui le compose, égale presque, sous le rapport de la
taille, les plus grands Spuexopnonus;et ressemble complétement, par
son faces, aux S. striatoforatus, Fahræi et espèces voisines. Elle est
d’un noir profond, peu brillant, finement pointillée sur le prothorax,
avec les élytres fortement et nettement striées ; les stries sont ponc-
tuées à intervalles réguliers et leurs intervalles sont à la fois costi-
formes et plans. Cet insecte est originaire de l'Afrique australe.
SCYPHOPHORUS.
Scnopnu. Cureul., LV, p. 855.
Rostre assez long, médiocrement arqué, épaissi dans un peu plus
de son tiers basilaire, assez robuste et cylindrique en avant "ses
serobes inférieures, profondes, rectilignes. — Antennes courtes, T0-
bustes; scape empiétant fortement sur le prothorax; funicule à arti-
cles { un peu plus long que les suivants, 2-6 transversaux, élargis
peu à peu et fortement; massue médiocre, trapéziforme; sa partie
spongieuse nullement saillante, subconcave, — Prothorax plus long
SPHÉNOPHORIDES, 295
que large, peu convexe, subparallèle sur les côtés, brusquement et for-
tement tubuleux en ayant, avec un sillon transversal peu marqués
obliquement tronqué de chaque côté de sa base, avec sa partie mé-
diane arrondie. — Ecusson assez grand, en triangle allongé. — Ely-
tres assez convexes, oblongo-ovales, conjointement et faiblement
échancrées en arrière, fortement échancrées en arc à leur base, avec
les épaules obtusément calleuses; leurs épipleures à peine élargies
dans leur moitié basilaire. — Pattes courtes, très-robustes, les
antérieures faiblement écartées; cuisses et jambes comprimées, briè-
vement ciliées en dedans, les premières fortement en massue ; les
secondes droites, tronquées au bout, avec leur angle externe bi-épi-
neux et l'interne mucroné ; tarses médiocres, villeux en dessous, à
articles À un peu plus grand que 2, 3 médiocrement large, cordi-
forme, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, sub-
transversal, en triangle curviligne ; saillie intercoxale large, un peu
arrondie en avant. — Métasternum plan, large et tronqué entre les
hanches intermédiaires ; ses épisternums assez larges, ses épimères
médiocres. — Saillie mésosternale large, parallèle, tronquée en ar-
rière. — Prosternum sans saillie post-coxale. — Corps oblong,
glabre,
Schœnherr a trop séparé ce genre des SPHexorxonus. Il en est voi-
sin, mais suffisamment distinct par la structure de ses antennes, sur-
tout de la massue antennaire, et celle des jambes. Les espèces qui le
composent sont au nombre de trois (1), et propres à l'Amérique. Elles
sont assez grandes, d’un noir intense, finement ponctuées sur le pro-
thorax et plus ou moins fortement striées sur les élytres. Je soup-
conne que les exemplaires décrits par Schœænherr étaient des mâles,
ainsi que ceux que j'ai sous les yeux.
SPHENOPHORUS.
SonoeNa. Curcul. Disp. meth., p. 327.
Ce genre, qui contient à lui seul plus d'espèces que tout le reste
de la Tribu, me paraît avoir besoin d'être épuré. Il n’est pas possible
en effet d'en donner une définition qui embrasse tous les éléments
que Schœnherr y a compris (2), et il n’est pas unseul des caractères
(1) S. interstilialis, Haïty ; acupunctatus, Mexico; anthracinus, Amér. du
Sud; SchϾnh. loc, cit. p. 856.
() Il à reconnu lui-même (Cureul. IV, p. 875) qu'il en était ainsi et s'est
contenté de diviser le genre.en deux groupes (sujets eux-mêmes à des excep-
tions), selon que le 3° article des tarses est plus où moins large et spongieux
en dessous, ou pas beaucoup plus large que Les deux 145 et dépourvu de spon-
givsité. Je remarque que chez un assez grand nombre d'espèces, toutes de
moyenne et pelite taille (par ex, adspersus, 13-punotatus, variabilis, sangui-
296 CURCULIONIDES.
qu'on peut lui assigner qui ne souffre des exceptions plus -ou moins
nombreuses. Dans cet état de choses, il suffira d'indiquer en quoi
ces insectes diffèrent des ScyPHoPnorus, qui sont les seuls du groupe
actuel avec lesquels on puisse les confondre.
Antennes moins robustes et relativement plus longues ; leur funi-
cule ne grossissant pas ou que très-peu en avant; ses articles jamais
fortement transversaux; massue plus étroite, de forme variable 5 sa
partie spongieuse plus ou moins grande et tranchante. — Jambes
ayant leur angle terminal externe obliquement arrondi, très-rarement
tronquées à leur extrémité; celle-ci jamais bi-épineuse.
Sauf les différences signalées dans la note annexée à cette page, le
reste de l'organisation est pareil à ce qui existe chez les ScypHopno-
AUS. Mais dans ces limites ces insectes varient tellement sous le rap-
port de la taille, de la sculpture des téguments et de la livrée, qu'il
est impossible d'en rien dire de général. Ils sont répandus sur le
globe entier, mais surtout dans les régions intertropicales, et plus
nombreux en Amérique et aux Indes orientales que partout ailleurs.
C'est, avec les Cazanpnra, le seul genre de la tribu qui ait des repré-
sentants en Europe; toutefois les espèces de ce continent (piceus, ab-
breviatus, parumpunctatus, ete.) sont peu nombreuses, assez rares et
n'offrent rien de remarquable (1).
neus, cinctus, pustulosus, etc.), la saillie mésosternale est plus étroite que de
coutume, ce qui a entrainé uu rétrécissement analogue de la partie antérieure
du métasternum, et que ce caractère est accompagné des différences suivantes
dans le rostre et les antennes. Le premier est plus brusquement épaissi à sa
base. Les secondes sont plus lungues ; leur scape empiète plus fortement sur
le prothorax, et, à l'inverse de ce qui existe ordinairement, est plus long que
le funicule. Il y à en même temps dans l’insertion de ces organes une dilfé-
rence sexuelle qui parait manquer ailleurs ; chez les femelles, elle est tout-à-
fait basilaire, et chez les mâles subbasilaire. Ces espèces doivent à tout le
moins former une section distincte, Parmi celles qui devront être exclues du
genre, je citerai principalement le planipennis de l’Assam et le {erebrans de
la Sénégambie. Outre leur forme déprimée, tous deux se font remarquer par
la largeur excessive de leur saillie mésosternale (chez le premier, elle est même
fortement échancrée en arc), de leur métasternum en avant et de la saillie in-
tercoxale de leur abdomen.
(1) Aux 121 espèces mentionnées par Schænherr (Cureul. VIN, 2, p. 235),
aj. : Esp. d'Europe : Cal. paludicola, Waltl, Reise n. Span. IT, p. 81 ; Espagne
mér.—ÆEsp. africaine : S. quadrivulneratus,J. Thoms. Archiv. entom. Il, p. 143;
Gabon.— Esp. de l’Amér. du Nord : $, sculplilis, Uhler, Proceed. of the Acad.
ofPhilad, VII, p. 415; Baltimore.— simplex, fort Tejon ; validus, ochreus, vo-
merinus, Sonora; procerus, pictus, Californie; J. L. Le Conte, ibid. X, p. 79.
— gentilis, 3. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the Pacif. Oc., Apuend. 1, p. 98;
Californie. — dimidiatipennis, Jekel, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IL,
p.359; Amér. centrale. — Esp. de l’Amér. du Sud : Cal. aurofasciata, De
Brème, Ann. d. 1, Soc, entom. 1844, p. 308; Colombie, — S. crassus, Patago-
ER SPRÉNOPHORIDES, 297
AXINOPHORUS.
Scuoenx, Curcul., VI, p. 863 (1).
Quoique ce genre me soit inconnu en nature, je ne doute pas qu'il
appartienne au groupe actuel.
Rostre du double plus long que la tète, robuste, arrondi aux
angles, linéaire, médiocrement arqué, subfléchi. — Antennes subba-
silaires, médiocres, robustes; scape atteignant le bord antérieur du
prothorax; funicule à articles 1 très-brièvement obconique, 2-6 trans-
versaux, resserrés à leur base, grossissant peu à peu, 6 contigu à la
massue; celle-ci assez large, comprimée; son article corné élargi et ar-
rondi en avant, sa partie spongieuse obliquement arrondie et tran-
chante. — Yeux subcontigus en dessus et en dessous. — Prothorax
très-allongé, peu convexe, graduellement rétréci en avant, bisinué à
sa base, avec son lobe médian peu saillant. — Ecusson assez grand,
cordiforme. — Elytres de moitié plus longues que le prothorax, peu
convexes, graduellement rétrécies et isolément arrondies en arrière,
un peu plus larges que le prothorax et chacune arrondie en avant,
avec les épaules un peu saillantes antérieurement. — Pattes courtes,
assez robustes, subégales; cuisses un peu comprimées, légèrement en
massue, un peu ciliées en dessous; jambes subarrondies, presque
droites, ciliées en dedans, prolongées en un fort mucro recourbé;
tarses longs, à article 3 grand, subcordiforme, spongieux en des-
sous, — Pygidium assez court, subtronqué au bout, rebordé sur les
côtés, caréné en dessus à son extrémité. — Corps allongé, peu cor-
vexe, glabre.
La contiguité du dernier article du funicule des antennes, celle des
Yeux en dessus et la forme générale du corps constituent une réunion
de caractères qui ne s'accordent avec ceux d'aucun genre du groupe
actuel. Celui-ci a pour type le Lixus gages de Fabricius, insecte de la
côte de Guinée, d’un noir profond, lisse et brillant sur le prothorax,
opaque sur les élytres qui sont striées et ponctuées, avec le fond des
points et les stries elles-mèmes remplis d’atômes blancs, plus denses
à la partie postérieure de ces organes qu'en avant.
nie; rubrotessellatus, Bolivia; Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 201. — lœ-
lus, Strigosus, aduncus, crudus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 136; Pérou. —
Chilensis, Blanch. in Gay, Hist. d, Chile; Zool. V, p. 423, — Esp. de l'Australie
et de la Polynésie : S, insularis, Taïty; interstitialis, Sidney; Bolhem. Voy.
d. l’Eugén.; Entom. p. 148. — Cal. cincta, Montrouz. Faune de l'ile Woodi.
P. 55; Nouvelle-Calédonie. — S. Testardi, Montrouz. Ann, d. 1. Soc. entom.
1860, p.909; même pays. — Esp. des Indes or. : $. glabridiseus, cribricollis,
exquisitus, F, Walker, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 218; Ceylan.
(1) Syu. Lixus, Fab, Syst. Eleuth. 11, p. 500.
298 CURCULIONIDES,
GrouPE V. Calandrides vrais.
Mandibules en tenailles, sans lobes. — Tête arrondie, — Antennes
au plus médiocres; leur massue ovale ou en cône renversé, non com-
primée. — Ecusson petit chez presque tous. — Episternums du mé-
tathorax médiocrement larges, ses épimères petites.— Epimères mé-
sothoraciques ascendantes. — Prosternum sans saillie postooxale.
Le caractère essentiel de ce groupe réside dans la forme de la mas-
sue antennaire. Parmi tous les genres qui précèdent, elle n'existe que
chez les Poreriopnonus qui appartiennent au groupe des Sphénopho-
rides par leurs épimères mésothoraciques non ascendantes. Elle se re-
trouve également chez les Litosomides qui suivent, mais associée à
des caractères complétement inconnus ici.
Les genres de ce groupe se réduisent à cinq. Leurs espèces sont
presque toutes de petite taille et les plus grandes ne dépassent que
peu la moyenne. L'un d'eux est cosmopolite; deux autres sont propres
à l'Amérique du Sud; parmi les deux derniers, l’un n’a encore été
observé qu'en Afrique, l’autre à Madagascar.
L Corps large, oblongo-ovale ou subparallèle.
a Rostre fortement renflé à sa, base ; le
renflement bifide au bout : Eugnoristus.
aa — médiocrement renflé à sa base; le renflement sim-
ple au bout,
Ecusson assez graud, en triangle aigu : Belopœus.
— petit, orbiculaire : Melchus.
I, Corps étroit, linéaire,
Article corné de la massue antennaire coupé carrément; sa
partie spongieuse assez saillante : Calandra.
— — _— coupé obliquement; sa partie
spongieuse rétractée : Catapyges.
EUGNORISTUS.
Scuoenx. Curcul., IV, p. 848.
Rostre assez long, droit, muni à sa base d’un renflement court,
subeylindrique et bifurqué au bout, grèle et cylindrique en avant;
ses scrobes très-courtes, latérales. — Antennes assez longues, grêles;
scape empiétant assez fortement sur le prothorax; funicule à articles
obconiques : 2 notablement plus long que les autres, ceux-ci égaux;
massue en cône allongé et atténué à sa base; sa partie spongieuse
assez saillante, obtusément conique. — Prothorax presque aussi large
que long, régulièrement convexe, arrondi sur les côtés et à sa base,
brièvement tubuleux en avant, — Ecusson petit, en triangle aigu. —
Elytres planes sur le disque, médiocrement allongées, peu à peu et
CALANDRIDES VRAIS. 299
légèrement rétrécies en arrière, largement arrondies à leur extrémité,
échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtusément calleuses.
— Pattes assez longues, médiocrement robustes; les antérieures un
peu plus grandes que les autres, assez fortement séparées; cuisses
graduellement en massue; jambes comprimées, finement villeuses et
denticulées au côté interne, faiblement arquées, onguiculées au bout,
avec leur angle interne fortement dentiforme ; tarses assez longs, pu-
bescents en dessus, spongieux en dessous, à articles 4-2 en cône ren-
versé, 3 très-large, subcordiforme, 4 médiocre, ses crochets petits.—
Pygidium transversal, en triangle très-aigu au bout; abdomen et
métasternum plans; saillie intercoxale très-large, subanguleuse en
avant. — Métasternum large et arrondi entre les hanches intermé-
diaires, envoyant une petite pointe dans une étroite échancrure du
mésosternum; ses épisternums assez étroits, ses épimères petites, —
Saillie mésosternale large, un peu rétrécie et arrondie en arrière, —
Corps oblong, partiellement écailleux.
Les deux sexes diffèrent à peine; le rostre est seulement un tant
soit peu plus long chez les femelles que chez les mâles.
Le genre ne comprend que la Calandra monachus d'Olivier (4), la
plus élégante espèce peut-être de la tribu entière. C’est un insecte
de taille moyenne, d'un noir intense velouté, avec le métasternum,
la base de l'abdomen, les côtés du prothorax et un dessin remarquable
sur les élytres, d’un blanc crétacé; ce dessin consiste en deux raies
étroites et arquées qui partent de l’intérieur des épaules, se touchent
par leur convexité sur la suture et vont aboutir sur les bords laté-
taux avant leur extrémité; une linéole transversale se voit en
outre au milieu dechaque élytre. Toutes les parties blanches doivent
celte couleur à de grosses écailles arrondies et concaves dans leur
centre. Cet insecte est propre à Madagascar,
BELOPOEUS.
Senoenn. Curcul., IV, p. 872.
Mâle : Rostre à peine de la longueur du prothorax, faiblement ar-
qué, épaissi dans son tiers basilaire et un peu renflé au niveau des
antennes, grêle et cylindrique en avant; ses serobes inférieures,
Courtes, rectilignes. — Antennes subbasilaires, médiocres, peu ro-
bustes; scape empiétant un peu sur le prothorax; funicule à articles
1-2 allongés, obconiques, celui-ci le plus long, 3-6 courts, égaux;
Massue oblongo-ovale, assez forte; sa partie spongieuse courte, obtu-
sément conique. — Prothorax peu convexe, plus long que large, sub-
parallèle dans ses deux tiers basilaires, puis arrondi et brièvement
tubuleux en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian étroit et
(1) Entom, Y, 83, p. 90; Cureul, pl, 28, f, 411.
300 CURCULIONIDES.
aigu.— Ecusson assez grand, en triangle allongé, acuminé au bout.—
Elytres très-peu convexes, ovales, un peu atténuées et isolément ar-
rondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et chacune
arrondie à sa base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres,
subégales, les antérieures faiblement séparées; cuisses en Massue;
jambes comprimées, presque droites, mucronées au bout; tarses
longs, à articles 1-2 grèles, celui-là le plus grand, 3 médiocrement
large, subcordiforme, spongieux en dessous, 4 grand, ses crochets
médiocres. — Pygidium médiocre, fléchi, assez convexe, triangulaire,
obtus au bout; abdomen largement concave à sa base; sa saillie in-
tercoxale très-large, un peu arrondie en avant. — Métasternum con-
cave, obtusément arrondi en avant; ses épisternums médiocrement
larges, ses épimères petites. — Saillie mésosternale assez étroite, pa-
rallèle. — Corps ovalo-elliptique, partiellement écailleux.
Femelle : Rostre un peu plus long que le prothorax, plus grêle,
droit, très-brièvement épaissi à sa base. — Antennes basilaires. —
Abdomen à sa base et métasternum planiuseules.
Genre établi sur la Calandra carmelita de Germar ({), insecte on-
ginaire du Brésil et de petite taille. Il est d’un noir profond, à reflets
soyeux en dessus, avec le disque des élytres largement ferrugineux;
son prothorax est orné d’un dessin assez compliqué composé de lignes
étroites formées par des écailles blanches; les côtés du corps en des-
sous sont de la même couleur.
MELCHUS.
Rostre assez long, droit, épaissi dans son tiers basilaire, et un peu
dilaté au niveau des antennes, grêle et cylindrique en avant; ses
scrobes inférieures, courtes et rectilignes.—Antennes médiocres, peu
ou assez robustes; scape empiétant à peine sur le prothorax; funi-
cule à articles obconiques : 1-2 un peu allongés, celui-ci le plus
grand, 3-6 égaux ; massue oblongo-ovale ou en cône renversé ; sa
partie spongieuse assez saillante, obtuse. — Prothorax un peu plus
long que large, médiocrement convexe, subparallèle dans ses deux
tiers basilaires, puis arrondi et brièvement resserré en avant, légère-.
ment bisinué à sa base, avec un lobe médian assez large et faible.—
Ecusson petit, en triangle curviligne ou suborbiculaire.—Elytres mé-
diocrement convexes, graduellement rétrécies en arrière, un peu plus
larges que le prothorax et plus ou moins échancrées ou sinuées à
leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes médio-
cres, robustes, subégales, les antérieures faiblement séparées ; cuisses
en massue ; jambes comprimées, droites, mucronées au bout; tarses
de longueur variable, à article 3 médiocrement large, subcordiforme.
(1) Ins. spec. nov. p. 296.
CALANDIIDES VRAIS. 301
— Pygidium déclive, court, en triangle fortement transversal ; saillie
intercoxale très-large, légèrement arrondie en avant. — Métasternum
assez large entre les hanches intermédiaires, pénétrant à peine ou
non dans une échancrure du mésosternum; ses épisternums de lar-
geur moyenne, ses épimères petites. — Saillie mésosternale médio-
crement large, parallèle. — Corps oblongo-ovale ; sa vestiture va-
riable.
Genre très-voisin des BeLorœus, et n’en différant mème, rigoureu-
sement parlant, que par la forme de l'écusson qui est beaucoup plus
petit et tout autrement fait que chez ces derniers, puis en ce que le
rostre est également épaissi à sa base dans les deux sexes. Ses espèces
sont en même temps plus convexes et n'ont pas le même fucies que
le B. carmelitus. J'en connais deux (1) inédites, qui diffèrent à quel-
ques égards, et qui pourraient être placées dans des genres distincts.
Le genre est propre à l'Amérique du Sud.
CALANDRA.
CLarnv., Entom. helvét., X, p. 62 (2).
Rostre de longueur variable, au maximum dépassant un peu la
base du prothorax, légèrement arqué, rarement droit, plus ou moins
robuste, épaissi à sa base, cylindrique en avant; ses scrobes basi-
laires, subinférieures ou latérales, courtes. — Antennes courtes,
(1) On peut les répartir dans deux sections dont la première, typique, est
plus rapprochée des BeLoroeus que la seconde.
À Antennes assez grêles ; leur massue oblongo-ovale, son 1 article cupuli-
forme, sa partie spongieuse saillante; tarses allongés, à articles 1-2 étroits,
3 médiocrement large.
M. leprosus. Niger, opacus, glaber, undique subtiliter griseo-leprosus, pro-
thorace dense varioloso-punetato, elytris oblongo-ovalibus, subtilissime strialis,
basi medioque disei obscure rufo-sanguineis, vel omnino nigris. Long. (rostr.
exclus.) 7, 10 mi!l. Hab. Venezuela.
Mas. : Rostro nonnibil arcuato ; ventre late concavo.
Fœm, : Rostro recto; ventre planiusculo.
B Antennes assez robustes; le er article de leur massue en cône allongé; sa
partie spongieuse très-courte ; tarses médiocres, à articies 1-2 robustes, 3 large.
Cette section pourrait constituer un genre distinct,
M. umbratilis. Fœm. : Niger, undique indumento griseo-brunescente dense
obtectus, subtus disperse punetatus, elytris elliptico-ovalibus, ante apicem sub-
callosis, subtiliter striatis, sparsim minute tuberculatis. Long. (rostr. exclus.)
9, 11 mill, Hab. Cayennà.
(2) Syn. Sirormizus, Schœnh. Cureul. IV, p. 967. Quoi qu’en dise Schœn-
herr (ibid. VIII, 2, p. 205, note), il n’y a pas de raisons valables pour suppri-
mer le nom de Caranora, et il doit naturellement rester à la première (grana-
ria) des deux espèces que Clairvilie a décrites, l’autre (abbreviata) étant uu
SPHENOPHORUS. — SPHENOPHORUS pars, Montrouz.
302 CURCULIONIDES.
assez robustes ; scape empiétant à peine sur le prothorax; funicule à
articles 1-2 un peu allongés, obconiques, celui-là le plus long, 3-6 sub-
turbinés ou subarrondis, très-courts; massue oblongo-ovale où ovale;
son article basilaire beaucoup plus” long que sa partie spongieuse ;
celle-ci courte, subacuminée. — Prothorax notablement plus long
que large, un peu déprimé en dessus, parallèle où arrondi sur les
côtés, brièvement tubuleux en avant, faiblement arrondi à sa base.
— Ecusson petit, de forme variable, — Elytres un peu plus longues
que le prothorax, subdéprimées en dessus, parallèles, conjointement
arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées
ou échancrées en are à leur base. — Pattes médiocres, subégales, en
général robustes, les antérieures fortement en massue ; jambes droi-
tes, comprimées, onguiculées au bout; tarses de longueur variable,
le plus souvent médiocres, à articles 3 pas beaucoup plus large que
1-2, 4 long; ses crochets médiocres. — Pygidium vertical, convexe,
en triangle curviligne; saillie intercoxale large, tronquée en avant.
— Métasternum plan, de forme variable entre les hanches intermé-
diaires; ses épisternums de largeur moyenne, ses épimères petites.
— Saillie mésosternale assez large, parallèle. — Corps plus ou moins
allongé, parallèle, glabre, parfois partiellement écailleux.
Les deux sexes sont peu différents au premier aspect. Les mâles so
distinguent des femelles par leur rostre un peu plus court, plus vo-
buste, plus fortement ponctué, et en ce que leur métasternum et la
base de leur abdomen sont un peu concaves.
Ce genre comprend les plus petites espèces de la Tribu. Toutes
sont criblées d'assez gros points enfoncés tant en dessous que sur l6
prothorax, et leurs élytres sont plus ou moins striées-ponctuées sur les
élytres, avec les intervalles entre les stries costiformes. Leur livrée,
d'un noir brunâtre, est sujette à passer au rouge ferrugineux, et
offre parfois un mélange de ces deux couleurs. Celles dont les mœurs
sont connues vivent aux dépens des semences des végétaux, et l’une
d'elles (granaria), actuellement répandue sur tout le globe, n’est que
trop connue par les pertes qu'elle cause à l'agriculture. C’est la seule
qui soit originaire d'Europe. Uné autre (orixæ) qui s’y rencontre
également (1) et qui est devenue aussi cosmopolite que la précédente,
à pour patrie les Indes orientales et attaque le riz et le maïs. Le genre
est assez riche en espèces (2).
(1) IL parait qu’elle tend à s’y acclimater; on l’a déjà rencontrée sous les
écorces des arbres en dehors des habitations. Voyez, à ce sujet, une note de
M. Scriba dans la Stettin. entom. Zeit 1857, p. 377.
(2) Schœnherr (Curcul. IV, p. 968) en décrit ex visu 13, desquelles il y aura
peut-être à retrancher une, l’incarnatus, dont il sera question plus bas (p. 305,
note 1). Dans les collections, on trouve associées à ces insectes quelques
grandes (relativement) espèces exotiques qui ont un facies assez différent de
celui des espèces typiques et qui peut-être pourront former un genre à part.
,
LITOSOMIDES. 303
CATAPYGES.
SCHOENt. Curcul. IV, p. 982 (1).
Je n'ai pas vu ce genre, mais, d’après les caractères qui suivent,
ilest très-probable qu'il est voisin des CazaNDRA, à la suite desquelles
Schœnherr l'a placé. Si ses épimères mésothoraciques ne sont pas
ascendantes, il devra être reporté dans le groupe des Sphénophorides.
Rostre presque de la longueur du prothorax, grêle, cylindrique, un
peu épaissi à sa base, médiocrement arqué, légèrement fléchi. — An-
tennes atteignant à peine le milieu du prothorax, subbasilaires, ro-
bustes ; scape atteignant le bord antérieur du prothorax ; funicule à
articles courts, turbinés, subégaux ; massue cornée, longue, subcom-
pacte, peut-être articulée, obliquement tronquée au bout; sa partie
spongieuse très-petite, rétractée, subconcave. —Prothorax du double
plus long que large, droit sur les côtés en arrière, un peu arrondi et
brusquement resserré en avant, arrondi à sa base, peu convexe en
dessus, comprimé sur les côtés en dessous. — Ecusson très-petit et
tès-grêle, acuminé en arrière. — Elytres presque planes en dessus,
à peine plus longues et pas plus larges que le prothorax, linéaires,
tronquées à leur extrémité, échancrées en arc à leur base, — Pattes
robustes, les intermédiaires plus courtes que les autres, les anté-
rieures écartées à leur base; cuisses sublinéaires, densément ciliées
en dessous; jambes droites, canaliculées, ciliées en dedans, terminées
par un fort mucro recourbé ; tarses assez grèles, à articles 3 plus
large que les autres, obtusément arrondi au bout, 4 grand. — Pygi-
dium subdéclive, subtriangulaire, arrondi à son extrémité. — Corps
allongé, linéaire, peu convexe.
La forme de la massue antennaire ‘constitue le caractère le plus
Saillant du genre. 11 ne comprend que le Lixus albostriatus de Fabri-
tius, insecte de la côte occidentale d'Afrique, de la taille environ du
Livus ascanii d'Europe et de forme encore plus étroite que les Ca-
LANDRA. Sa sculpture ressemble à celle de ces dernières, et son nom
spécifique indique suffisamment la nature de sa livrée.
Groupe VI, Litosomides.
Mandibules triquètres, saillantes, aiguës au bout. — Tête arrondie,
— Antennes longues, grêles; leur funicule à articles lichement unis,
Depuis Schœnherr, les suivantes ont été publiées : Sir. disciferus, R: Walker,
Aon. a. Mag. of nat. Hist, Ser. 3, IV, p. 219; Ceylan. — Sphen. 4-guttatus
(orisæ), pumilus, palmarum, Montrouz. Ann. d. 1, Soc. entom. 1860, p. 910;
Nouvelle-Calédonie. — Cul. chilensis, lœævicosta, Philippi, Stettin. entom. Zeit.
1864, p. 374; Chili.
(1) Syn, Laxus, Fab. Syst. Eleuth. II, p. 503.
304 CURCULIONIDES. ;
beaucoup plus longs que larges; leur massue en cône renversé, non
comprimée. — Ecusson petit. — Pattes très-longues et grêles.— Epi-
sternums du métathorax étroits; ses épimères petites. — Epimères
mésothoraciques ascendantes. — Prosternum sans saillie postcoxale,
Des deux genres qui constituent ce groupe, l'un (ToxoriNus) est
de la création de Dejean, mais les caractères n’en ont jamais été pu-
bliés, l’autre existe depuis assez longtemps dans les collections sans
avoir été encore mentionné nulle part, à ma connaissance. Rien ne
leur ressemble dans aucun des groupes précédents, et ils peuvent, à
bon droit, être regardés comme les plus aberrants de la Tribu ; mais
ils lui appartiennent sans aucun doute et n'ont pas de titres suffisants
pour en former une à part. Tous deux sont propres à l'Amérique
du Sud. :
I. Rostre vertical, paraboliquement arqué : Toxorhinus.
IL — subhorizontal,nonouàpeine — : Litosomus.
TOXORHINUS,
Des. Cat., éd. 3, p. 303 (1).
Rostre vertical, presque de la longueur du corps, paraboliquement
arqué, un peu épaissi dans son quart basilaire, avec un léger renfle-
ment au niveau des antennes ; ses scrobes situées sous ce renflement,
très-courtes. — Antennes insérées sous le sommet du renflement du
rostre, assez longues et assez robustes ; scape peu à peu et fai-
blement en massue, atteignant à peine la base du rostre; funicule
à articles obconiques, lâchement unis : 2 plus grand que les autres,
ceux-ci égaux ; massue peu robuste ; son 4€° article en cône allongé et
rétréci à sa base; sa partie spongieuse en cône obtus, assez saillante.
— Prothorax trois fois et demie plus long que large, cylindrique,
légèrement et peu à peu rétréci en avant, avec un sillon circulaire
avant son bord antérieur, faiblement arrondi à sa base.— Ecusson très-
petit, rhomboïdal. — Elytres à peine plus longues que le prothorax,
planes sur le disque, parallèles, tronquées en arrière, un peu plus larges
que le prothorax et échancrées en arc à leur base.— Pattes grèles, lon-
gues, les antérieures plus que les autres, faiblement séparées à leur
base ; cuisses graduellement en massue, les postérieures dépassant
assez fortement l'abdomen ; jambes comprimées, fortement onguicu-
lées au bout; tarses longs et étroits, à articles 1 beaucoup plus long
que 2, 3 peu élargi, cordiforme, 4 grand, ainsi que ses crochets. —
Pygidium oblique, en triangle allongé, sinué sur les côtés, arrondi
au bout; saillie intercoxale large, tronquée et anguleuse dans son
milieu en avant. — Métasternum assez large entre les hanches inter-
(1) Syn. Siroruizus, Guérin-Ménev. Icon.; Ins., texte, p, 172.
LITOSOMIDES. 305
médiaires et tronqué en avant. — Saillie mésosternale assez large,
en carré long. — Corps allongé, linéaire.
Dejean s'est trompé sur ce genre au point de le placer entre les
OmpockrHALus et les Toxopnorus. M. Guérin-Méneville, qui a décrit
l'unique espèce (1) de Cayenne dont il se compose, a reconnu ses vé-
ritables analogies et l’a classée parmi les Srropmizus, en reconnaissant
qu'elle pourrait former un genre distinct. C’est un très-joli insecte,
d'un noir profond velouté, avec un petit nombre d’étroites raies d’un
beau blanc, parmi lesquelles deux forment sur le prothorax un che-
vron dirigé en arrière, et deux autres un chevron sur les élytres, dirigé
en avant. J'ignore le sexe des deux exemplaires que j'ai sous les yeux;
d'après la longueur de leur rostre il est possible que ce soient des
femelles.
LITOSOMUS (2).
Genre voisin des ToxoRHINUS, mais très-distinct par les caractères
suivants :
Rostre aussi long, mais encore plus grêle, horizontal, légèrement et
régulièrement arqué, du reste pareil. — Antennes très-longues et
très-grèles ; scape arqué, assez brusquement épaissi au bout ;-funi-
cule à articles noueux au bout : 1 un peu plus gros que les autres,
pas plus long que 3, 2 très-allongé, 3-5 égaux, 6 notablement plus
court; massue allongée, son article corné en cône longuement atténué
à sa base ; sa partie spongieuse grande, en cône obtus. — Pattes très-
longues et très-grêles ; cuisses longuement pédonculées à leur base,
médiocrement en massue au bout, les postérieures dépassant très-
fortement l'abdomen ; jambes subarrondies, droites, onguiculées en
griffe au bout; tarses très-longs, villeux partout, à articles 1-2 très-
grêles, celui-là de beaucoup le plus long. — Pygidium en triangle
allongé et aigu. — Saillie intercoxale arrondie en avant. — Méta-
sternum envoyant entre les hanches intermédiaires une saillie assez
longue, aiguë et reçue dans une échancrure du mésosternum.
L'espèce typique (3) est originaire de Colombie, d’un tiers environ
(1) Sit. Banonii, Guérin-Ménev. loc. cit. (Toz. cultrirosiris Dej.).— M. Gué-
rin-Méneville (ibid. p. 271) décrit, sous le nom de Sitophilus widuus, un in-
secte de l'ile de la Réunion qui parait voisin de celui-ci et appartient peut-
être au même genre. — Le Sifophilus incarnatus de Schœnherr (Gureul. IV,
p. 968), du pays des Birmans, me parait posséder aussi un rostre bien long
pour un SiropniLus, du moins la femelle, et je doute qu’il doive rentrer dans
ce genre,
(2) Le genre est connu dans les collections de Paris sous le nom de Myonmi-
NUS que lui a imposé M. Chevrolat, mais qui, ayant déjà été employé par
Schænherr (voyez tome VI, p. 371) dans la famille actuelle, n’est pas dispo-
nible,
(3) M. grallarius. Linearis, rufo-sanguineus, subtus nitidus, supra velutinus,
rostro, antennis tarsisque nigris, lateribus infra late, prothorace basi vittisqna
Coléoptéres. Tome VII. ; 20
306 CURCULIONIDES
plus grande que le Toxorhinus Banonii et parait plus svelte encore
par suite de la gracilité du rostre, des antennes et des pattes: Mes
exemplaires, ainsi que ceux que j'ai vus ailleurs, ne présentent rien
qu’on puisse regarder comme un caractère sexuel.
TRIBU LXXIX. -
STROMBOSCÉRIDES.
Cadre buccal profondément échancré ; pédoncule du sous-menton
atteignant le bord antérieur de l’échancrure et laissant en entier les
mâchoires à découvert. — Mandibules en tenailles, très-courtes. —
Antennes insérées au milieu du rostre ; funicule de 6 articles; mas-
sue en cône renversé, cornée ; sa partie spongieuse non saillante. —
Yeux fortement granulés, de grandeur variable. — Elytres recou-
vrant le pygidium. — Jambes onguiculées au bout; tarses linéaires,
leur 3 article non bilobé. — Episternums du métathorax très-étroits,
ses épimères très-petites. — Epimères mésothoraciques non ascen-
dantes. — Corps de forme variable.
La cavité buccale est complétement pareille à celle des Calandrides,
mais le mode d'insertion des antennes, la forte granulation des yeux
et le pygidium complétement invisible de ces insectes, montrent
qu'ils constituent un type très-distinct. Ils ont en commun les deux
derniers de ces caractères avec les deux groupes suivants, et sont
ainsi intermédiaires entre eux et les Calandrides. Schænherr n'a
connu qu'un seul de leurs genres qui est propre à Madagascar et qu'il
avait placé, à tort, parmi les Sipalides; je donne les caractères d'un
autre qui est originaire de Ceylan,
I. Yeux très-grands, contigus en dessous : Sfromboscerus.
II. — médiocres, latéraux : Xerodermus.
STROMBOSCERUS.
Seuoexu. Curcul., IV, p. 814.
Tête transversalement globuleuse; rostre brusquement séparé d'elle
par un sillon circulaire, allongé, médiocrement robuste, cylindrique,
comprimé et plus épais à sa base (d), ou linéaire (@); ses scrobes
commençant dans son milieu, passant rapidement sous lui et se per-
dant dans un canal allongé de sa base. — Antennes courtes, robustes;
scape graduellement en massue, atteignant les yeux; funicule à ar-
binis longitudinalibus, elytris suturà singuloque lineis duabus (internà graci-
liori sæpius partim obsoletà), albo-cretaceis; rostro basi subtus sat grosse
punetato, prothorace lævi, elytris parum profunde punctato-striatis. Long:
rostri 7, corporis 10 mill. Hab. Columbià,
STROMBOSCÉRIDES. 307
‘
ticles 4 allongé, obconique, 2-6 très-courts, extrémement serrés, à
peine distincts les uns des autres, grossissant rapidement, 6 contigu
à la massue; celle-ci formée d’un seul article en cône renversé, très-
obliquement tronqué et spongieux au côté interne. — Yeux très:
grands, transversaux, contigus en dessous. — Prothorax en cône al-
longé, étroitement resserré et tronqué en avant, légèrement et
largement arrondi au milieu de sa base. — Ecusson allongé. —
Elytres oblongues, lésèrement et peu à peu rétrécies en arrière, pas
plus larges que le prothorax et assez fortement échancrées en arc à
leur base. — Pattes assez courtes; hanches antérieures subcontiguës;
cuisses comprimées, sublinéaires; jambes droites, comprimées, forte-
ment onguiculées au bout; tarses courts, à peine spongieux en des-
sous, à article 4 médiocre, ses crochets très-petits. — Les deux 1°:
segments abdominaux confondus ensemble; saillie intercoxale très-
large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — Saillie méso-
sternale assez large, triangulaire, arrondie en arrière. — Corps allongé,
oblongo-elliptique, revêtu d'un enduit.
Schœnherr n’en décrit qu'une espèce (Schuppeli) de Madagascar,
ressemblant complétement à un SPHENoPHoRUs de moyenne grandeur.
I l'indique à tort comme étant presque glabre ; les exemplaires bien
conservés sont revêtus uniformément d'un enduit d'un gris elair qui
voile tout-à-fait leurs téguments.
XERODERMUS.
Tète, arrondie; rostre séparé d’elle par un sillon transversal situé
immédiatement derrière les yeux, médiocre, robuste, arrondi aux
angles, faiblement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu,
longuement conniventes en dessous.— Antennes des STROMBOSCERUS,
avec la massue tronquée beaucoup moins obliquement au bout. —
Yeux situés sur le rostre, assez petits, tranversaux, latéraux. — Pro-
thorax subtransversal, cylindrique, brusquement et fortement tubu-
leux en avant, avec un profond sillon circulaire avant son bord
antérieur, à peine bisinué à sa base. — Ecusson petit, en triangle
Gurviligne. — Elytres assez courtes, médiocrement convexes, subver-
ticalement déelives en arrière, parallèles dans leurs trois quarts an-
térieurs, puis brusquement rétrécies et obtusément arrondies au
bout, avee deux forts tubercules latéraux un peu avant leur sommet,
à peine plus larges que le prothorax et largement, mais faiblement,
échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires. —
Pattes courtes, robustes, les antérieures contiguës; cuisses compri-
mées, graduellement en massue ; jambes légèrement arquées, assez
brièvement onguiculées au bout; tarses des Srromnoscerus. — Les
deux 19% segments abdominaux séparés par une profonde suture ar-
quée ; 2 beaucoup plus grand que 3-4 réunis; saillie intercoxale très-
308 CURCULIONIDES.
large, coupée carrément en avant et brièvement anguleuse dans son
milieu. — Métasternum médiocrement allongé. — Saillie mésoster-
nale en triangle étroit et aigu. — Corps ovale, très-inégal, revêtu
d’un enduit écailleux.
L'espèce inédite (1) de Ceylan sur laquelle je fonde ce genre à
complétement perdu le facies des Calandrides qui est si visible chez
les Srromposcerus et ressemble à un DICHOTRACHELUS de taille plus
grande et de forme plus massive que de coutume. On pourrait même
invoquer, pour la placer près de ce dernier genre, ses hanches anté-
rieures contiguës, le profond sillon qui sépare ses deux {°° segments
abdominaux et la structure de ses tarses, mais son cadre buccal et
ses antennes suffisent pour démontrer que sa place est dans le groupe
actuel. Mes exemplaires ne présentent pas de différences sexuelles.
TRIBU LXXX.
OXYRHYNCHIDES.
Cavité buccale terminale, présentant de chaque côté une fissure
pour loger les mandibules; son bord antéro-inférieur plus ou moins
distinctement trifide et logeant, dans les deux sinus qui en résultent,
les palpes maxillaires. — Mandibules peu robustes, un peu saillantes
et assez aiguës. — Antennes droites, basilaires ; funicule de 6 ar-
ticles; massue cornée, en cône renversé, spongieuse au bout. — Yeux
fortement granulés, très-grands, déprimés, transversaux, contigus en
dessous. — Elytres recouvrant le pygidium; jambes mucronées au
bout; 3° article des tarses notablement plus large que 2-3, bilobé. —
Episternums du métathorax étroits, ses épimères petites. — Epimères
mésothoraciques non ascendantes. — Corps oblongo-elliptique, reyètu
d’un enduit.
Par suite de Ja forme de ses antennes, unique genre qui compose
ce groupe avait été placé par Schænherr dans les Orthocères dont il
terminait la série peu homogène. Mais il est de la dernière évidence
qu'il présente tous les caractères essentiels des Calandrides, si ce
n'est que le 3e article de ses tarses est bilobé, ce qui n'est qu'une
simple exception dont on verra plus loin quelques autres exemples
chez les Sipalides et les Cossonides. Il n’est pas moins manifeste que
la structure de sa cavité buccale exige qu'il soit placé immédiatement
à côté des Sipalides qui suivent.
(1) X. porcellus. Ater, indumento squammiformi cervino sat dense obtectus,
prothorace dorso lorgitudinaliter pluri-carinato, antice et lateribus tubereulato;
élytris profunde suleatis, sulcis remote punctutis, interstitiis argute costatis,
iuterruplis, alternis magis prominentibus, Long. (rostr, exclus.) 4 mil. Hub.
ios. Taprobanà; à Dom, Nietner detectus.
CS
üXYRHYNCHIDES. 309
OXYRHYNCHUS.
Scuogxn, Curcul. Disp. meth., p. 77.
Tête arrondie; rostre assez long, arqué, épaissi et subquadrangu-
laire dans son tiers basilaire, cylindrique et médiocrement robuste
en avant; ses scrobes basilaires, inférieures, très-profondes, subfovéi-
formes. — Antennes courtes, robustes; scape en cûne renversé, at-
teignant à peine les yeux; funieule à articles 1-2 obconiques, allongés,
celui-ci le plus long, 3-6 cylindriques, non contigus; massue en cône
renversé; sa partie spongieuse courte, convexe. — Yeux distants en
dessus. — Prothorax transversal ou non, plus où moins convexe, ar-
rondi sur les côtés et rétréci en avant, légèrement sinué de chaque
côté de son bord antérieur, en général assez fortement bisinué à sa
base, avec son lobe médian court et aigu.— Ecusson assez petit, al-
longé (Fortunei excepté). — Elytres le plus souvent peu convexes,
subparallèles en avant, ou peu à peu rétrécies en arrière, isolément
et ohtusément atténuées à leurextrémité, chacune plus ou moins ars
rondie à sa base, avec son bord antérieur souvent denticulé et les
épaules rectilignes. — Pattes assez longues, médioerement robustes;
hanches antérieures contiguës; cuisses graduellement en massue;
jambes légèrement arquées, subarrondies, fortement mucronées au
bout, avec leur angle interne dentiforme ; tarses médiocres, robustes,
spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, celui-là le plus grand,
3 cordiforme, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Saillie inter-
coxale assez large, arrondie ou subtronquée en avant. — Métaster-
num allongé, plan, prolongé entre les hanches intermédiaires en une
longue saillie étroite et pénétrant dans une petite fissure du méÉsO-
sternum. — Saillie mésosternale assez étroite, peu à peu atténuée
en arrière, — Corps oblongo-ovale, revètu partout d’un enduit
épais.
L’enduit en question, dont la couleur varie du gris jaunâtre au brun
terreux, s'étend jusque sur la portion épaissie du rostre, les antennes
et les pattes, y compris les tarses. La ponctuation est très-homogène
et consiste en gros points variolés à fond blanchâtre, serrés et for-
mant sur les élytres des rangéesrégulières, Chez une espèce inédite de
ma collection il n'y à pas de dessin, mais chez toutes les autres il en
existe un consistant tantôt (lateralis) en une ligne blanche qui longe
les bords latéraux du prothorax et des élytres, tantôt (discors) en
deux lignes pareilles formant une croix de Saint-André sur ces der-
nicrs organes, tantôt enfin (Fortunei) en deux lignes en chevron.
Les trois espèces (1) qu'a connues Sehænherr sont originaires des Ar-
(1) 0. discors, lateralis, Java; rivulosus, Bornéo; Schœnh. Curcul, if
p. 379: la première est très-commune à Java.
310 CURCULIONIDES.
chipels indiens; mais le genre est répandu également sur le continent
voisin, une autre espèce (1) ayant été depuis découverte en Chine,
TRIBU LXXXI.
SIPALIDES.
Cavité buccale terminale, présentant de chaque côté une échan-
crure pour logerles mandibules, qui, en général, la remplissent entière-
ment et cachent les autres organes buccaux. — Mandibules de forme
variable. — Antennes insérées vers le milieu du rostre ou un peu en
decà; funicule de 6, rarement de 7 articles; massue le plus souvent
cornée et spongieuse au bout, parfois presque en entier spongieuse.
— Yeux fortement granulés, déprimés, très-grands, contigus en des-
sous. — Elytres recouvrant le pygidium. — Jambes mucronées ‘ou
onguiculées au bout; 3° article des tarses de forme variable, souvent
bilobé. — Episternums du métathorax au plus médiocrement larges ;
ses épimères petites. — Epimères mésothoraciques parfois subascen-
dantes, — Corps de forme variable.
La cavité buccale est faite comme chez les OxyrayNcuus, avec cette
différence que ses bords antérieurs, tant en dessus qu'en dessous,
sont plus sujets à varier. Dans l'immense majorité des cas, lorsque les
mandibules sont fermées, on n’aperçoit plus rien des autres organes
buccaux ; mais chez les Raina, ils restent en partie visibles. Sous
d’autres rapports, ces insectes sont peu homogènes et pourraient être
répartis dans des tribus distinctes, mais comme ils sont, en somme,
réunis par le double caractère de leur cavité buccale et de leurs an-
tennes coudées (ce dernier les distinguant des Oxyrhynchides), j'ai
préféré les laisser ensemble.
M. Coquerel (2) à figuré la larve et la nymphe d’une de leurs es-
pèces, la Rhina nigra de Madagascar, sans les décrire en détail. La
première paraît ne différer en rien d'essentiel de celles des Calan-
drides, dont le dernier segment abdominal est dépourvu de saillie,
et elle vit également dans les palmiers en voie de décomposition.
Les Sipalides sont tous exotiques; un de leurs genres (Rarna) sé
trouve à la fois dans l’ancien et le nouveau continent; un autre (Sr
PALUS) habite l'Afrique et les Indes orientales; un troisième (ScLe-
ROCARDIUS) est propre au premier de ces pays; les autres sont améri-
(1) 9. Fortunei, Waterh. Trans, of the entom. Soc. Ser, 2,IL, p. 172 ; Shang-
haï; cette espèce diffère sensiblement des précédentes par ses élyres plus
convexes el munies de côles qui manquent chez ces dernières, mais elle ap-
partient äu genre.
(2) Ano. d. 1. Soc. entom. 1848, p. 181, pl. 7, n° IV, f. 4a-d; trouvée en
abondance Fe le tronc décomposé d'un palmier, le Vinsonia utilis Gaudich,
ONTHOGNATHIDES. 314
cains. Malgré leur petit nombre, ils ne forment pas moins de trois
groupes secondaires très-nettement caractérisés.
J. Funicule antennaire de 6 art.; corbeilles ‘des jambes
postér. non caverneuses; prosternum entier.
Jambes postér, fortement élargies et tronquées au bout. CRrHOoGNATHDES.
— à — comprimées, non élargies — SIPALIDES VRAIS,
II. Funicule antenpaire de 7 art.; corbeilles des jambes
postér. caverneuses; prosternum canaliculé. SCLÉROCARDIIDES,
Groups I. Orthognathides.
Bord antéro-inférieur du cadre buccal prolongé en une longue
saillie triangulaire. — Mandibules très-saillantes. — Funicule anten-
naire de 6 articles. — Jambes postérieures graduellement et fortement
élargies, largement tronquées au bout; tarses linéaires, non spon-
gieux en dessous. — Prosternum non canaliculé.
Cet ensemble de caractères a une valeur plus que générique et
w’existe que dans le genre suivant de Schænherr, qui est propre
à l'Amérique du Sud. Le plus remarquable est la saillie très-pronon-
cée dont la cavité buccale est munie en dessous. Elle est en contact
avec les mandibules et, conjointement avec ces dernières, cache com-
plétement les autres parties de la bouche.
ORTHOGNATHUS.
Seuoenu. Curcul., IV, p. 812 (1).
Tôte globuleuse; rostre penché, médiocre, assez robuste, déprimé,
arrondi aux angles, presque droit, fortement échancré au bout; sa
face inférieure plane, carénée dans toute sa longueur; la saillie de son
bord antérieur en dessous, atteignant presque le sommet des mandi-
bules (2); ses serobes médianes, profondes, passant brusquement sous
lui, arquées et évasées. — Mandibules déprimées, droites et inermes
au côté interne, obtuses au bout. — Antennes médianes, courtes, r0-
bustes ; scape en cône renversé, atteignant les yeux; funicule à arti-
les 4 un peu plus gros et plus long que les suivants, 2-6 cylindriques,
(1) Syn. Seuænocvaraus, Schœnh. Cureul. VII, 2, p. 215. Schœænherr à cru
devoir changer, en 1845, le nom qu’il avait primilivement imposé au genre,
en donnant pour raison que Dejean l'avait déjà employé pour un genre de
Lucanides. Mais, en 1838, M: Buquet ayant publié ce dernier en l'appelant
SrxæNocnaTuus, le nom d'OnraonaTaus doit être conservé.
(2) Schœnherr décrit mal cette singulière structure du rostre, qu'il dit être
bi-lancéolé au bout. Il a probablement voulu désigner par là les bords de l'é-
chancrure que son bord antérieur présente en dessus; dans ce cas, il n'aurait
pas vu la longue saillie du bord inférieur. s
31% CURCULIONIDES.
fortèment transversaux; massue en triangle inéquilatéral, comée, avec
sa troncature spongieuse. — Prothorax aussi long que large, régu-
lièrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, très-brièvement
resserré en avant, avec un léger vestige de lobes oculaires, tronqué
à sa base. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres convexes, oblongo-
ovales, atténuées et subacuminées à leur extrémité, pas plus larges
que le prothorax et échancrées en are à leur base. — Pattes médio-
cres ; hanches antérieures contiguës, les postérieures beaucoup plus
robustes que les autres ; cuisses comprimées, sublinéaires, échancrées
en dessous près de leur sommet; jambes comprimées, les antérieures
élargies et divisées en deux lobes à leur extrémité ; les intermédiaires
ayant leur angle interne longuement dentiforme; les postérieures
graduellement élargies et largement tronquées au bout (1), les quatre
tarses antérieurs longs, linéaires, à article 1 assez long; les posté-
rieurs courts, avec leur 4% article dilaté et triangulaire; tous ciliés
au bout de leurs articles; le 4° médiocre; ses crochets petits. —
2° segment abdominal aussi long que 3-4, arqué à ses extrémités,
séparé du 1° par une suture arquée ; saillie intercoxale large, paral-
lèle, arrondie en avant. — Métasternum long, longitudinalement
canaliculés ses épisternums assez larges, sinueux en dedans, soudés
avec ses épimères. — Saillie mésosternale étroite. — Corps oblong,
glabre.
Ce genre rivalise, dans la section actuelle, avec les SCLEROCARDIUS,
sous le rapport de la bizarrerie des caractères. Le facies de l'unique
espèce (lividus Schh.) qui le compose est, au contraire, parfaitement
normal; on la prendrait, au premier coup-d’œil, pour un SPHENO-
PHORUS de moyenne grandeur. Elle est en entier, y compris les an-
tennes et les tarses, d’un jaune testacé livide; son prothorax paraît
presque imponctué à la vue simple, et ses élytres sont fortement
striées, avec les intervalles entre les stries convexes. Cet insecte, ori-
ginaire du Brésil, est très-rare dans les collections, et je n’en ai vu
que deux exemplaires : celui-là même qui a servi à Schœnherr, et un
autre, de moitié plus petit, que m'a communiqué M. Waterhouse,
J'ignore à quel sexe ils appartiennent,
GROUPE II. Sipalides vrais.
Cadre buccal sans saillie sur son bord inférieur. — Mandibules
courtes, variables. — Funicule antennaire de 6 articles. — Jambes
postérieures non élargies au bout; tarses variables. — Prosternum
non canaliculé. ,
(1) On croirait, de prime-abord, qu’eiles sont fortement caverneuses, mais
cela n’est pas; la cavité cotyloïde du tarse est située sur leur troncaturé même
dont elle entame seulement le hord interne,
SIPALIDES VRAIS. 313
Ce groupe parait, au premier coup-d'œil, devoir en former
deux: d'une part les Srazus et les MesoconpyLus à rostre arqué et
tarses linéaires; d'autre part les Raina dont le rostre est droit et le
3e article des tarses large et bilobé. Mais il existe un genre (Har-
PAGTERUS) possédant ces deux derniers caractères, qui, à part cela,
ressemble tellement aux MesoconpyLus, qu'il forme évidemment le
passage entre les deux sections. J'ai cru, dès-lors, devoir les laisser
ensemble.
I. Rostre arqué; tarses linéaires.
Massue antennaire très-obliquement tronquée au bout : Sipalus.
— — carrément _— : Mesocordylus.
11. Rostre droit; 3e art, des tarses large et bilobé.
Massue antennaire oblongo-ovale, en partie cornée : Harpacterus.
— — allongée, cylindrique, spongieuse : Rhina,
SIPALUS.
-
Senoenn. Cureul. Disp. meth., p. 324.
Tète arrondie; rostre long, robuste, arqué, épaissi et en général
comprimé dans moins de sa moitié basilaire, cylindrique en avant etun
peu déprimé au bout, avec le bord inférieur du cadre buccal légère-
ment trifide; ses serobes commençant entre sa base et son milieu, pro-
fondes, très-obliques et subconniventes en arrière. — Mandibules
un peu saillantes, épaisses, convexes en dehors, inermes.— Antennes
insérées en deçà du milieu du rostre, médiocres, très-robustes ; scape
graduellement en massue, atteignant les yeux; funicule à articles 2
un peu plus long que les autres, obconique, 1 et 3-6 cylindriques,
transversaux, non serrés; massue cornée, en cône renversé, très-obli-
quement tronquée et spongieuse au bout. — Prothorax au moins
aussi long que large, tantôt (par ex. granulatus) subeylindrique, tan-
tôt (par ex. guineensis) déprimé en dessus et presque carré, plus ou
moins rétréei en avant, tronqué à sa base. — Ecusson allongé, aigu
en arrière. — Elytres convexes, parallèles, rétrécies et déclives dans
leur tiers postérieur ; un peu plus larges que le prothorax et faible-
ment échancrées en are à leur base, avec les épaulesobtuses. — Pattes
longues, les antérieures contiguës à leur base ; cuisses linéaires, les
postérieures dépassant un peu l'abdomen ; jambes légèrement arquées
et obliques à leur sommet, prolongées en un long mucro aigu ; tarses
presque aussi longs que les jambes, linéaires, glabres, à articles 1-3
obconiques, subégaux, 4 très-grand, ainsi que ses crochets.— 2€ seg-
ment abdominal à peine aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1*°
par une suture arquée ; saillie intercoxale large, anguleuse en avant.
— Saillie mésosternale médiocrement large, en triangle arrondi au
bout. — Corps oblong, inégal, revêtu partout d'un enduit.
314 è CURCULIONIDES.
Les mâles diffèrent des femelles par leur taille plus petite, leur
rostre plus robuste, rugueux et ponctué dans sa partie antérieure,
tandis que chez ces dernières, il est plus grèle dans toute son
étendue , avec sa portion terminale faiblement ponctuée et bril-
lante.
Schæœnherr à compris dans ce genre des espèces de l’ancien et du
nouveau continent; mais il me parait devoir être réduit aux pre-
mières, et c'est d'après elles seules que la formule qui précède à été
rédigée. Ce sont de grands insectes dont la livrée offre un mélange
de brun, de noir et de jaune fondus ensemble, et ayant un aspect
velouté. Leur prothorax est tantôt criblé de fossettes arrondies, tantôt
couvert de rugosités confluentes; des rangées de fossettes arrondies
ou allongtes, rangées plus ou moins effacées en arrière, se voient
sur les élytres; les intervalles entre elles sont lisses ou munis de pe-
tits tubercules espacés. Le genre est médiocrement riche en es-
pèces (1), mais son habitat s'étend de la côte occidentale d'Afrique
jusque dans les parties les plus reculées des Archipels indiens,
MESOCORDYLUS.
Ce genre comprend les Srpazus américains de Schœnherr, Outre
leur habitat, ils me paraissent différer suffisamment de ceux de l'an-
sien continent pour devoir en être séparés. Les différences portent
sur les points suivants :
Rostre plus court, déprimé dans toute sa longueur, un peu épaissi
dans ses deux tiers basilaires et plus ou moins dilaté au niveau de
l'insertion des antennes; ses scrobes moins inférieures et non conni-
ventes en arrière. — Massue antennaire plus courte, coupée carré-
ment au bout; sa partie spongieuse saillante, en cône obtus. —
Prothorax jamais cylindrique. — Elytres allongées, parallèles, sub-
cylindriques. — 2° segment abdominal séparé du 4% par une suture
droite. — Corps allongé, beaucoup moins robuste.
À quoi s'ajoute encore que la livrée et la sculpture des téguments
sont complétement différentes. Ces insectes sont en effet tous d'un
noir peu brillant sur lequel se détachent, chez la plupart des espèces,
de fines gouttelettes formées par un enduit blane ou jaunâtre; il est
rare qu'il soit remplacé par des écailles de même couleur plus ou
moins condensées. Quant à la sculpture, constamment le dessous du
corps et le prothorax présentent des points enfoncés très-serrés sur
celui-ci, et, les élytres sont régulièrement striées, avec les stries
ponctuées ou non.
(1) Schœnherr (Cureul. VII, 2, p. 209) en a connu 6 espèces : guineensis,
Burmeisteri, granulatus, ete,; je ne sache pas que, depuis, on en ait publié
aucune.
SIPALIDES VRAIS. 415
Le genre est plus nombreux que les Siazus (1) et répandu dans
toutes les parties chaudes de l'Amérique.
HARPACTERUS.
. Scnoenu. Curcul. VIIL, 2, p.206.
Tète subglobuleuse; rostre médiocre, assez robuste, droit, couvert
d'aspérités, subeylindrique à sa base, renflé dans son milieu, au-dessus
de ses serobes, subquadrangulaire en avant, avec son bord antérieur
tronqué tant en dessus qu'en dessous; ses scrobes médianes, très-
profondes, latérales, rectilignes et très-courtes. — Mandibules courtes,
leur angle externe recourbé en dehors, aign. — Antennes courtes,
robustes, médianes; scape graduellement en massue, atteignant les
veux; funieule à articles 4-2 allongés, obconiques, celui-ci le plus
long, 3-6 de même forme, transversaux; massue oblongo-ovale ; sa
partie cornée cupuliforme, la spongieuse presque aussi grande, en
cône obtus. — Yeux faiblement séparés en dessus. — Prothorax
oblongo-ovale, très-brièvement resserré et tronqué en avant, sans
aucun vestige de lobes oculaires, légèrement bisinué à sa base. —
Ecusson petit, en triangle ceurviligne. — Elytres allongées, cylin-
driques, conjointement et triangulairement échanerées à leur base,
avec les épaules nulles. — Pattes médiocres; hanches antérieures
faiblement séparées; cuisses comprimées, graduellement et médio-
crement en massue; jambes légèrement arquées au bout, obliques
et prolongées en un long mucro dirigé en dedans ; tarses assez longs,
spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, celui-là le plus long,
à plus large, bilobé, 4 grand, ainsi que ses crochets. — 2° segment
abdominal plus court que 3-4 réunis, séparé du 1° par une suture
presque droite ; saillie intercoxale large, arrondie en: avant. — Saillie
mésosternale étroite. — Corps allongé, cylindrique.
Le rostre était pareil dans le petit nombre d'exemplaires que j'ai
vus, et Schœnherr ne parle pas non plus de différences sexuelles. Il
est plus que probable que lui et moi n'avons examiné que des mâles
et que lés femelles doivent avoir le rostre plus grèle et sans aspé-
rités.
Ces insectes ressemblent, à s'y méprendre, aux MEsocoRDyLUS qui
précèdent ; mais leur rostre construit sur le même plan que celui des
Raina mâles, leurs tarses spongieux en dessous et dont le 3° article
est bilobé, ete., les en distinguent parfaitement. Ils font évidemment
le passage entre les deux genres en question. On ne connait que
(1) Schœnherr (Cureul. VIII, 2, p. 211) en mentionne 10 espèces (sfriatus,
Menmonius, cylindraceus, ete.). Depuis, on à publié les suivantes : Sip, luteo-
signatus, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 203; Corrientes. — inmundus,
scutellaris, Brichs, Archiv, 1847, 1, p. 135; Pérou.
316 CURCULIONIDES.
les deux espèces (ebeninus, quadrisignatus) du Brésil décrites par
Schænherr,
RHINA,
Larn., Hist. nat. d, Crust. et à. Ins., XI, p.101 (1).
Mäles : Tète subglobuleuse, saillante; rostre notablement plus étroit
qu'elle, robuste, droit, couvert d'aspérités en dessus, subeylindrique
dans sa moitié basilaire, dilaté dans son milieu au-dessus de l'in-
sertion des antennes, puis déprimé en avant, plus ou moins villeux
en dessous et sur les côtés; son bord antéro-supérieur prolongé en
une forte saillie triangulaire ou ovale et aiguë; l'inférieur coupé
carrément; ses scrobes commençant un peu avant son milieu, recti-
lignes et effacées à une grande distance de sa base. — Mandibules
épaisses, assez saillantes, recourbées en dehors et bilobées à leur ex-
trémité (2). — Antennes submédianes, assez longues, médiocrement
robustes; scape graduellement en massue, atteignant les yeux ; fu-
nicule à articles de forme variable : 4 court, noueux au bout, 2 de
-même forme, le plus long de tous, 3-6 obeoniques ou plus où moins
arrondis; massue très-allongée, cylindrique, compacte, veloutée (4).
— Yeux occupant toute la partie antérieure de la tète, subcontigus
en dessus et en dessous, — Prothorax au moins aussi long que large,
ovalaire, un peu déprimé en dessus, très-brièvement rétréci en avant,
un peu sinué au milieu de son bord antérieur, tronqué à sa base, —
Ecusson assez grand, en triangle curviligne, — Elytres allongées,
cylindriques, subverticalement déelives en arrière, un peu plus larges
que le prothorax et plus ou moins échancrées à leur base. — Pattes
longues, les antérieures notablement plus que les autres; hanches
de la même paire assez fortement séparées; cuisses subarrondies,
linéaires; jambes arquées à leur extrémité et prolongées au côté
interne en un long mucro; toutes ou quelques-unes d’entre elles
munies au côté. interne d'épines espacées; tarses longs, à articles
4 très-grand, grêle, 2 beaucoup plus court, tous deux spongieux sur
(1) Latreille est l’auteur du genre, et non Olivier, comme le dit Schænherr
et même Erichson dans lé « Nomenclator zoologicus » d'Agassiz, Col, p. 141.
(2) Ce genre est le seul du groupe actuel chez lequel les organes buccaux,
autres que les mandibules, sont visibles en partie, Les mâchoires sont enfon-
cées dans la cavité buccale, petites, mais leur lobe unique est assez développé,
subeultriforme et densément cilié au côté interne. Les palpes maxillaires sonk
relativement assez grands et assez robustes; ce sont eux qu’on aperçoit princi-
palement; leurs trois articles basilaires sont transversaux, le dernier en forme
d’alène, Le menton est petit, carré, cilié et parait confondu avec la languetle ;
ses palpes sont très-pelits et grêles, mais du reste pareils aux maxillaires.
(3) En général on aperçoit à sa base un anneau corné, ou le long de son bord
esterne une bande de même nature, plus ou moins longue, L'un et l’autre sont
des vestiges du 1er article.
SCLÉROCARDILDES. 417
leurs bords seuls en dessous, 3 beaucoup plus large, bilobé, spon-
gieux inférieurement, 4 grand, ainsi que ses crochets, — 2° segment
abdominal”un peu plus grand que chacun des deux suivants, tous
séparés entre eux et du 1° par de profondes sutures droites; saillie
intercoxale large, arrondie en avant. — Saillie mésosternale assez
large, triangulaire. — Prosternum convexe, souvent villeux. — Corps
allongé, cylindrique. ;
Femelles : Rostre plus court, glabre ou faiblement villeux; son
hord antérieur en dessus non prolongé en une saillie. — Pattes plus
courtes, avec les antérieures à peine où pas beaucoup plus grandes
que les autres. — Prosternum glabre.
L'un des genres les plus remarquables de la famille et qui serait
isolé si les Harpacrenus ne le rattachaient pas aux MesoconpyLus. La
plupart de ses espèces figurent parmi les plus grands Cureulionides,
et toutes sont très-homogènes sous le rapport du facies et de la seulp-
ture des téguments. Constamment leur prothorax est couvert de gros
points enfoncés confluents, et leurs élytres sont fortement sillonnées ;
les sillons sont cloisonnés et leurs intervalles étroits et cosfiformes.
Leur livrée “est d’un noir assez brillant, mais les élytres sont sujettes
parfois (serutator) à être densément marbrées et sillonnées de
blanc. :
Ces insectes sont répandus aux Antilles, dans l'Amérique du Sud,
au Mexique, en Afrique et à Madagascar. On en connait huit en ce
moment (1).
Groupe III. Solérocardiides.
Cadre buccal sans saillie sur son bord inférieur. — Mandibules
très-courtes, en tenailles. — Funicule antennaire de 7 articles. —
Jambes postérieures fortement élargies au bout; leurs corbeilles ca-
verneuses. — Prosternum canaliculé.
A l'exemple de Schœænberr, tous les auteurs qui ont parlé du genre
unique qui cofnpose ce groupe, l'ont classé parmi les Cryptorhyn-
chides. L'existence du profond canal dont son prosternum est pourvu
(1) Dont sept mentionnées par Schœnherr, Guroul. IV, p. 790. Ii les divise
en deux sections : À Jambes glabres dans les deux sexes : R. ebriosa, Mexique;
barbirostris Fab., costalis, Brésil; affaber, Mexique. — B. Jumbes des mâles
villeuses au côté interne : R. scrulator Oliv., Cuba, Huïty; Afzelii, Sierra-
Leonc; nigra Drury, Madagascar. Suivant M. Chevrolat (Ann. d. 1. Soc. en-
tom. 1851, Bull, p. LXXXVII), Ja scrutator de Cuba est différent de celle de
Haïty, d’après laquelle Olivier a décrit l'espèce. Jacquelin-Duval (in Ramon de
la Sagra, Hist, fis., etc. de Cuba, VIT) à imposé à la première le nom de R.
oblila, — A la première de ces sections semble appartenir : R, amplicollis,
Gerstæck, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 85, et in Peters, Reise n. Mo-
zimb,; Entom. p. 347 (R. barbirostris? Bertol. Nov. comment. [nst, Bonon,
X, p. 427); Mozambique.
318 CURCULIONIDES.
devait, en effet, lui faire assigner cette place. Mais l'examen de sos
organes buccaux et la structure de sa massue antennaire, montre
qu'il appartient à la Tribu actuelle dont il est, avec les Orrrocna-
Taus, le membre le plus aberrant.
SCLEROCARDIUS.
Scnoenn. Mantis sec. Curcul., p. 82 (1).
Tête relativement très-petite, arrondie; rostre assez court et ro-
buste, subeylindrique, un peu comprimé latéralement, à peine arqué,
tronqué au bout; ses serobes commençant un peu au-delà de son
milieu, obliques et rapprochées en arrière, — Antennes médiocres,
assez robustes; scape fortement en massue au bout, n’atteignant pas
tout-à-fait les yeux; funieule à articles ohconiques : 1-2 allongés,
égaux, 3-7 courts, grossissant peu à peu, 7 subcontigu à la massue,
celle-ci oblongo-ovale, comprimée, obtuse au bout, subarticulée, —
Prothorax subtransversal; régulièrement convexe, fortement arrondi
sur les côtés, avec son bord antérieur profondément sinué latérale-
ment, Muni de lobes oculaires assez saillants et arrondis, coupé
presque carrément à sa base; prosternum profondément canaliculé,
le canal étroit entre les hanches antérieures et nettement limité au
niveau de leur bord postérieur. — Ecusson assez grand, en triangle
curviligne. — Elytres convexes, régulièrement ovales, plus larges que
le prothorax et échancrées en are à leur base, avec les épaules obli-
quement arrondies. — Pattes médiocres, très-robustes; hanches anté-
rieures très-grosses, hérissées de cils courts et rigides en dedans ;
cuisses en massue, munies d'une petite dent; jambes comprimées,
arquées, tranchantes en dehors, les antérieures munies de trois fes-
tons externes, très-saillants, dont le dernier terminal, les postérieures
graduellement élargies, avec leurs corbeilles très-fortement caver-
neuses (2); tarses médiocres, spongieux en dessous sur leurs bords
seulement, à articles 1-2 en cône renversé, celui-là allongé, 3 assez
large, 4 long; ses crochets médiocres, — Les trois segments intermé-
(1) Syn. Hererorus, Schœnh. Cureul. VII, 2, p. 1; nom déjà employé pour
des Mammifères, des Oiseaux et des Reptiles. Schænherr ne l’a pas changé
volontairement, mais n'ayant plus sous les yeux l’espèce typique du genre, il
à fondé une seconde fois ce dernier, sous le nom adopté dans le texte, en don-
nant celui de Bohemani à l'espèce elle-même.
(2) I n’y a guère que les Fmpwrasres (voyez tome VI, p. 511) qui lés aient
aussi fortement caverneuses; seulement ici la cavité qui en résulte est assez
étroite, transversale et flexueuse, forme insolite et étrangère à tous les Curcu-
lionides qui me sont connus. Les quatre jambes antérieures ont leur bord ex
terue terminal un peu prolongé, mais différemmeñt fait ; celui des antérieures,
élargi par le feston externe et terminal mentionné dans le texte, parait bilobé,
tandis que celui des intermédiaires est échancré en dehors ct tronqué au côté
interne; mais ni aux unes ni aux autres, les corbeilles ne sont cavernousos.
COSSONIDES. ' 319
diaires de l'abdomen égaux, séparés entre eux et du 4° par de pro-
fondes sutures rectilignes ; saillie intercoxale large, ogivale. — Méta-
sternum assez long. — Saillie mésosternale triangulaire, inclinée. —
Corps massif, ovale, glabre. s È
La seule espèce (africanus Schh.) décrite du genre est un grand
insecte répandu depuis le Sénégal à Natal et peu commun dans les
collections. Il est en entier d’un noir profond, peu brillant, criblé
partout de gros points enfoncés, en partie confluents sur le prothorax;
ses élytres sont fortement striées, avec les stries occupées par des
fossettes quadrangulaires et leurs intervalles costiformes.
TRIBU LXXXII.
COSSONIDES.
Cadre buccal fortement échancré ; pédoncule du sous-menton court,
parfois peu distinct, laissant en entier les mâchoires à découvert. —
Mandibules en tenailles et très-courtes, ou plus faibles et un peu sail-
lantes. — Antennes courtes, insérées sur des points variables du
vostre ; funicule de 7, 6, 5 ou 4 articles; massue ovale ou subglo-
buleuse, cornée à sa base, sa partie spongieuse plus ou moins sail-
lante. — Yeux tantôt finement, tantôt fortement granulés, au plus
médiocres, souvent petits ou nuls, toujours très-fortement séparés en
dessous. — Elytres recouvrant le pygidium. — Jambes onguiculées
au bout; tarses courts, filiformes; leur 3° article assez souvent un peu
plus large que les deux précédents, mais rarement bilobé. — Epi-
sternums du métathorax étroits; ses épimères petites. — Epimères
mésothoragiques acuminées en haut, non où à peine ascendantes. —
Corps presque toujours allongé et linéaire.
J'ai exposé plus haut les motifs qui m'ont engagé à conserver à
ces insectes la place que Schænherr leur a assignée à la fin de la
Famille actuelle. Elle est, en effet, justifiée par la tendance de plus
en plus prononcée qu'ils ont à se rapprocher des Scolytides et qui
finit par être telle qu'il faut y regarder de près, afin de ne pas prendre
quelques-uns de leurs genres (surtout EREMOTES et STENOSCELIS) pour
des Hyrasres et des Hyrureus. Cette analogie s'étend mème, dans
un grand nombre de cas, jusqu'aux habitudes,
Les Cossonides sont tous petits et n'ont rien conservé du facies des
espèces des groupes précédents. À une seule exception près (0onEMAS),
ils sont tous allongés et le plus souvent linéaires, cylindriques ou
déprimés. Dans la grande majorité des cas, leurs téguments sont
glabres et, quand cela n’a pas lieu, leur vestiture consiste en poils
fins et redressés. La variété que présente la composition de leur fu-
nicule antennaire, est sans exemple dans les autres groupes de la
famille et facilite beaucoup leur classification. Aucun auteur n'a
320 CURCULIONIDES. ,
signalé jusqu'ici combien il est fréquent que le scape empiète sur
les yeux et les déborde mème en arrière. La tendance qu'ont ces
derniers organes à devenir très-petits et à disparaître complétement
est remarquable; nul groupe de Curculionides ne contient un aussi
grand nombre: d'espèces aveugles. Les deux {°° segments abdomi-
naux sont toujours très-grands et complétement soudés ensemble,
caractères très-importants, car leur absence suffit pour exclure de la
Tribu toute espèce qui ne les possède pas. Enfin, c’est ici que se
trouve la seule exception connue au nombre des articles des tarses
chez les Cureulionides : il y en a cinq bien distinets chez les Drvopu-
raorus. Toutefois, le type spécial que constituent ces insectes n’est pas
tellement tranché et évident qu'il ne puisse donner lieu à quelques
incertitudes (1). Mais on courra peu le risque de se tromper, si l'on
a bien saisi l’ensemble des caractères qui leur est propre.
Pendant longtemps, les Cossonides ont été regardés comme ayant
tous des habitudes pareilles à celles des Scolytides, c'est-à-&ire comme
étant exclusivement xylophages et ligniperdes. Mais on sait mainte-
nant, grâce surtout aux découvertes de M. Wollaston, qu’un certain
nombre d’entre eux sont non-seulement épigés, mais arénicoles, et
s’enfoncent à une assez grande profondeur dans le sable, principale-
ment celui des bords de la mer.
Plusieurs de leurs larves, appartenant aux genres DRYOPHTHORUS (2),
RuayncoLus (3) et Mesires (4), ont été décrites, dans ces dernières an-
(1) On a vu plus haut (p. 251) que Schæœnherr avait compris parmi eux un
genre (Eumycrenus) de Madarides. Par compensation, deux autres (PHÆNOME-
rus, Aonus) qui leur appartiennent avaient été placés par lui dans ses Cholides.
M. Boheman également a classé près des Barmioius un genre qu'il a créé dans
ces derniers temps sous le nom d’Oopewas. Enfin M. Wollaston lui-même, qui
a fait une étude approfondie de ces insectes, y a. fait entrer, avec beaucoup
d’hésitation, il est vrai, deux genres (Nesiores, Onxcmozips) que j'en ai exclus.
Il sera question plus bas du second ; le premier a été reporté (Tome VI, p. 376)
parmi les Molytides. C’est dans ce dernier groupe et dans celui des Rhyparoso-
mides que se trouvent principalement les genres avec lesquels les Gossonides,
en dehors de la cohorte actuelle, ont des rapports qui pourraient induire en
erreur.
(2) D. lymeæylon, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 245, pl: 5,
f. 324-325; attaque le pin maritime, le chêne et le coudrier, recherche le bois
sec ou qui a subi un commencement de décomposition, et le crible de ses gale-
ries dirigées dans tous les sens.
(3) R. porcatus, strangulatus, E. Perris, loc. cit. p. 247, pl. 5,-f. 326-329
et pl. 6, f. 380-381; tous deux attaquent exclusivement le pin maritime et les
bois de charpente provenant de cet arbre; leurs galeries ressemblent à celles
du Dryophthorus lymexylon. — truncorum, Meeger, Sitzupgsber. d. Wien.
Acad, XXXIV, p. 212, pl. 4; vit sur les sapins et creuse des galeries longitu-
dinales dans leur aubier.
(4) M. aquitanus (sous le nom de pallidipennis), Ed. Perris, loc. cit. p. 201,
DRYOPHTHORIDES. 321
nées, par MM. Ed. Perris et Heeger. Leur ressemblance avec les larves
connues des Scolytides est complète. Elles ont en commun avec ces
dernières un corps recourbé en are, revêtu de courts poils redressés
et muni de petites spinules visibles seulement au microscope, deux
articles aux palpes maxillaires comme aux palpes labiaux, deux très-
courtes antennes, l'absence des yeux et celle des pattes. Ces dernières
sont remplacées par des mamelons et deux bourrelets de chaque côté.
Comme celles des Scolytides, ces larves vivent dans les végétaux
ligneux où elles pratiquent des galeries dont la forme varie selon les
espèces et où elles subissent leurs métamorphoses. :
La Tribu a des représentants sur tous les points du globe, et ses
genres, dont Schænherr n'a connu que 12, s'élèvent en ce moment
à 28 (1). Dans l’arrangement qui suit, ils sont disposés dans l'ordre
de leurs rapports avec les Scolytides, de telle sorte que les plus éloi-
gnés de ces derniers sont placés en tête et vice versà. Ces genres se
répartissent dans les quatre groupes suivants :
I. lunicule antennaire de 4 art. DRYOoPHTHORIDES.
IL. — — 5 — PENTARTHRIDES,
I. — _— 7 ou 6 art,
Métastern, très-court; saillie intercoxale excessive-
ment large. Lymantin£s,
— allongé ; saillie intercoxale de largeur nor-
male, COSSONIDES Vrais.
GROUPE I. Dryophthorides,
Funicule antennaire de quatre articles. — Yeux petits. — Méta-
sternum allongé. — Saillie intercoxale de largeur normale.
Schœnherr a fait du seul genre Drxopnraonus une Division à part,
égale en valeur à celle des Cossonides, et très-nettement caractérisée
par le funicule des antennes de quatre articles et des tarses de cinq.
Mais aujourd’hui qu'on connait plusieurs genres de Cossonides dont
le funicule en question ne compte que cinq ou six articles, le premier
de ces caractères a perdu une grande partie de sa valeur. Quant au
second, on à découvert un autre genre (CHŒRORHINUS) qui, réunis-
sant à un funicule de quatre articles des tarses normaux, comble
l'intervalle qui existait primitivement entre les .Drvorarmonus et les
pl. 5, f. 332-333; vit dans le bois pénétré d’eau de mer et y creuse des gale-
ries pareilles à celles du Dryophthorus lymeæylon.
(1) Aucun auteur n’a plus contribué que M. Wollaston à étendre nos con-
baissances sur ces insectes. Outre ses « Insecta maderensia » et son « Catalogue
of the coleopterous insects of Madeira, » voyez surtout son mémoire intitulé :
€ On the atlantic Cossonides » dans les Trans. of the entom. Soc. Ser, ?, V,
p. 362,
Coléoptères. Tome VII. 21
322 CURCULIONIDES:
Cossonides. Dès lors, il n’y a plus de raisons valablés pour conserver
le groupe en question de Schænherr, les espèces qu'il comprenait
n'étant plus qu'une section particulière des Cossonides dont elles
possèdent toute l'organisation. Ces insectes sont européens et ont des
habitudes différentes.
I. Tarses de 5 articles : Dryophthorus.
I, — 4 — : Chœrorhinus.
DRYOPHTHORUS.
Sonoenn. Curcul., Disp. meth., p. 332 (1).
Tête obconique, saillante ; rostre assez long et assez robuste, paral-
lèle, arrondi aux angles, légèrement arqué; ses scrobes commençant
dans son milieu, profondes, rectilignes, très-courtes, subfovéiformes.—
Antennes submédianes, très-courtes, robustes; scape droit, graduelle-
ment en massue, atteignant au moins le bord postérieur des yeux; fu-
nicule à articles 4-2 relativement allongés, obconiques, celui-là le plus
long, 3-4 très-courts, transversaux; Massue assez forte, ovale, formée
eu majeure partie par son 1°" article.—Yeux assez fortement granulés,
petits, transversaux. — Prothorax plus long que large, cylindrique,
légèrement arrondi sur les côtés, resserré près de son bord antérieur,
tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres allongées,
peu conyexes, atténuées en arrière, carénées latéralement près de leur
sommet, pas plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base.
— Pattes assez longues, les antérieures assez largement séparées;
cuisses presque graduellement en massue, les antérieures plus r0-
bustes que les autres ; jambes étroites, un peu comprimées, forte-
ment onguiculées en griffe au bout; tarses de à articles, courts, grêles,
filiformes, à articles subégaux ; crochets petits. — Saillie intercoxale
large, parallèle, subtronquée en avant. — Métasternum assez allongé.
— Mésosternum étroit. — Corps allongé, inégal, faiblement cilié.
On connait en ce moment cinq espèces de ce genre remarquable.
Elles sont disséminées au loin sur le globe, d'un noir ou d’un brun rou-
geâtre sales, plus ou moins rugueuses sur le rostre et le prothorax
et striées sur les élytres, avec les intervalles entre les stries plus ou
moins relevés, et parfois formant de fines côtes tranchantes, notam-
ment dans l'espèce européenne (lymexylon). Gette dernière, qui pa-
raît être assez commune partout, vit sous les écorces et dans les dé-
titus des vieux troncs d'arbres.
(1) Syn. Buzmrer, Megerl. in Dej. Eat. éd. 1, p. 99. — Cossonus Oliv.,
Gyllenh. — Lixus et Cazannra Fab. — Ruyncuopnonus Herbst.
(2) D. lymezxylon Fab., Europe; corticalisSay, Amér. bor.; hituberculatus Fab.;
Polynésie; excavatus, Madagascar; Schœnh. Gurcul. IV, p.1089.— Aj.: D.bre-
virostris, Chevrol. Rev. et Mag. de Zool. 1860, p.137; France mér. et Algérie.
— Foreslieri, Perroud, Mélang. entom. IV, p. 142: Nouvelle-Calédonie.
PENTARTURIDES. 223
CHOERORHINUS. ,
L. Faim. Ann, d, LSocsentom:, 1857, p. 742 (1).
Genre voisin des Dryornraorus, mais très-distinct par la structure
do ses tarses et présentant en outre les différences suivantes :
Rostre plus court et plus robuste, déprimé en dessus et arrondi
aux angles; ses scrobes commençant dans son milieu, profondes,
obliques et atteignant sa base. — Antennes encore plus courtes et
plus épaisses; scape fortement en massue, n'empiétant pas sur les
yeux ; funicule à articles 4 obconique, plus long et plus gros que les
suivants, 2-4 très-courts, très-serrés, grossissant peu à peu et à peine
distincts de la massue; celle-ci oblongue, formée presque entièrement
par son 1% article. — Yeux arrondis. — Pattes plus courtes et plus
robustes dans toutes leurs parties; tarses de 4 articles seulement, très-
courts, subégaux et déprimés.
Les autres caractères, la forme générale, la livrée et la sculpture
des téguments sont pareils à celles des Dryoparnonus. Il est, dès
lors, manifeste que l'espèce unique (squalidus) du genre appartient
au même type que ces derniers, et je ne vois pas qu'un article de
moins à ses {arses soit un motif suffisant pour la placer dans un
autre groupe que ceux-ci. Cet insecte a été découvert en Sicile (2).
GROUPE II. Pentarthrides,
Funiculé antennaire de cinq articles. — Yeux petits, souvent nuls.
— Métasternum allongé chez presque tous. — Saillie intercoxale do
largeur normale,
Sauf un seul (AMAURORHINUS) propre à l'Europe, les cinq genres de
ce groupe sont confinés dans les archipels africains de l'Atlantique
et dans l'île Sainte-Hélène. La connaissance de la plupart d’entre
eux est due à M. Wollaston. Tous paraissent être épigés. Schænherr
n'en à mentionné qu'un seul (MicroxxLoBius) qu'il n'avait même pas
vu en nature.
I. Elytres cylindriques : Pentarthrum.
Il — convexes, atténuées à leur base et on arrière.
a Métasternum allongé.
(1) Trois ans plus tard, M, Chevrolat (Rev. et Mag, d. Zoo!. 1860, p. 461) «
décrit sous le nom de Chærorhinus lanosimanus, un insecte de l'Algérie dont
iln’a pas exposé les caractères génériques, et qui paraît voisin des Euy1nu50N,
ainsi que je l’ai déjà dit tome Vi, p. 621. .
(2) Je soupçonne que le Dryophthorus brevirostris Chevrol., mentionné
plus haut, est identique avec lui, ou appartient, à tout le moins, au genre ac-
luel,
324 CURCULIONIDES.
b Des yeux bien distincts: Amaurorhinus.
bb Yeux nuls ou rudimentaires, invisibles à la loupe.
Antennes antérieures : Mesoæenus.
— médianes: Penfatemnus.
aa Métasternum court; des yeux : Microæylobius.
PENTARTHRUM.
Wouasr., Ann. a. Magaz. of net. Hist., Ser. 2, XIV, p. 129.
Tète brièvement obconique, saillante; rostre un peu plus long
qu’elle, assez robuste, cylindrique, légèrement arqué ; ses scrobes
commençant dans son milieu, profondes, atteignant le bord inférieur
des yeux. — Antennes médianes, courtes, robustes; scape en massue
au bout, empiétant sur les yeux; funicule à articles 1-2 allongés,
celui-R plus long et plus gros, 3-5 très-courts, serrés ; massue petite,
ovale, subeompacte, à article 1 grand, cupuliforme, les suivants très-
petits, spongieux. — Yeux médiocres, déprimés, arrondis. — Pro-
thorax allongé, régulièrement cylindrico-conique, tronqué à ses deux
extrémités. — Ecusson à peine distinet. — Elytres allongées, cylin-
driques, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base,
— Pattes courtes, les antérieures médiocrement séparées; cuisses
robustes, comprimées, larges, arquées en dchors, grèles à leur base;
jambes comprimées, droites, onguiculées au bout; tarses très-courts,
à articles 4-2 grèles, subégaux, 3 un peu plus large, non bilobé, 4
plus long que les précédents réunis; ses crochets petits. — Saillie
jutercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. —
Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire, cylindrique,
glabre.
Le type du genre (Huttoni Woll.) est un petit insecte découvert en
Angleterre (Devonshire) sous des bûches gisant’sur le sol, et qui pa-
raît être réellement indigène de ce pays. Depuis, une seconde es-
pèce (1) a été trouvée dans l'ile de l’Ascension. Ces deux insectes sont
d’un brun rougeâtre ou ferrugineux, finement pointillés, avec les
élytres couvertes de rangées de points enfoncés très-serrées.
AMAURORHINUS.
L, Fainm., Ann. d. l. Soc. entom., 1860, p, 628.
Ce genre m'est inconnu en nature ; la définition qu'en donne M. L.
Fairmaire se borne aux caractères que voici :
Rostre épais, suballongé, légèrement arqué, un peu dilaté au bout;
ses scrobes allongées, arquées, obliques.—Antennes médiocres, insé-
rées au milieu du rostre; scape grêle ; funicule de 5 articles : 1 le
(1) P. cylinäricum, Wollast. Trans, of the entom, Soc. Ser. 2, V, p. 398,
pl. 19, f. »,
PENTARTHRIDES. 326
plus grand de tous, obconique, 2 un peu moins long, 3-5 courts;
massue brièvement ovale. — Prothorax oblong, atténué en avant. —
Elytres oblongues, rétrécies à leur base et en arrière.
Cette courte formule suffit pour montrer que ce genre est très-
voisin des MEsoxeNus qui suivent et n’en diffère même que par la
présence des yeux (1). Le genre paraît être intermédiaire entre ces
insectes et les Mesoxenus. L'espèce (Bonnairü) de Corse sur laquelle
il a été établi, doit, d'après la description, ressembler complétement
à ces derniers. Depuis, une seconde espèce (2) du midi de la France
a été décrite,
MESOXENUS.
WozLasr., Trans, of theentom. Soc., Ser. 2, V, p. 395 (3).
Tête subglobuleuse ; rostre assez long et assez robuste,| légèrement
arqué, cylindrique et un peu déprimé au bout; ses scrobes commen-
çant à quelque distance de son extrémité, faiblement arquées et éva-
nescentes en arrière. — Antennes antérieures, médiocres, pareilles,
du reste, à celles des PENraRTHRUM. — Yeux presque nuls (4). — Pro-
thorax assez convexe, régulièrement oblongo-ovale, tronqué à ses
deux extrémités. — Ecusson à peine visible, — Elytres assez con-
vexes, oblongues, pas plus larges que le prothorax et faiblement
échancrées à leur base. — Les autres caractères, comme chez les PEN-
TARTERUM, avec le corps légèrement fusiforme.
M. Wollaston avait, dans l’origine, confondu ce genre avec les
PENTARTHRUM, mais il l’en a séparé, depuis, avec raison, ses espèces
ayant un facies fort différent de celui de ces derniers et s’en distin-
guant en outre par plusieurs caractères essentiels, notamment l’in-
sertion des antennes et l'absence presque complète des yeux. La
sculpture de leurs téguments n’est pas non plus la même, leurs ély-
tres étant pointillées comme le prothorax. Ces espèces sont au nombre
de deux (5) et propres aux archipels de Madère et des Canaries, où
elles paraissent être très-rares.
(4) M. L. Fairmaire ne parle pas de ces organes, mais comme il dit que le
genre est voisin des Ruyncozus, il est très-probable qu'ils existent,
(2) À. narbonnensis, Ch. Bris. de Barn. in Grenier, Cat. d. Col. d. France,
p. 115.
(3) Syn, Penranrunum, Wollast. Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser, 3, V, p. 450.
(4) Je ne puis en apercevoir aucune trace à l’aide des plus fortes Jloupes.
M. Wollaston, qui a employé le microscope pour les découvrir, regarde comme
tels six à sept tubercules très-rapprochés les uns des autres et silués près de
l'extrémité postérieure des scrobes rostrales. Ce serait alors des stemmates
plutôt que des yeux composés, et, en tout cas, la vision doit être abolie, ou
peu s'en faut, chez ces insectes.
(5) Pent. Monisianum, Bewickianum, Wollast, loc. cit; Madère ; le premier
a été aussi rencontré à Ténériffe.
326 CURCULIONIDES,
PENTATEMNUS.
WoLLast:, Trans. of the entom. Soc., Ser. 2, V, p. 385.
Tête subglobuleuse; rostre à peine plus long qu'elle, assez ro-
buste, arrondi aux angles, faiblement arqué ; ses scrobes commen-
çant non loin de son extrémité, arquées et évasées en arrière. — An
tennes submédianes, très-courtes, robustes ; scape arqué à sa base,
fortement en massue au bout; funicule à articles 1 grand, épais,
obconique, 2-5 très-courts, grossissant peu en avant ; massue petite,
ovale, subcompacte, spongieuse au bout. — Yeux rudimentaires (1).
— Prothorax un peu plus long que large, assez convexe, obiongo-
ovale, tronqué à ses deux extrémités, — Ecusson nul. — Elytres con-
yexes, régulièrement oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax
et tronquées à leur base. — Pattes courtes, les antérieures faiblement
séparées à leur base; cuisses robustes, comprimées, fortement en
massue ; jambes assez faibles, droites, onguiculées au bout, avec leur
angle interne brièvement et finement dentiforme ; les antérieures
frangées de poils fins au côté interne ; tarses très-courts, filiformes,
à article 4 aussi long que 1-3 réunis; ses crochets très-petits, —
Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum allongé.
— Mésosternum assez étroit, — Corps oblong, subfusiforme, hérissé
de poils longs et très-fins.
La forme générale est la même, mais moins svelte, que celle des
Mesoxenus, dont le genre est très-voisin et ne diffère guère que par
la structure de son rostre et de ses antennes, ainsi que par les poils
fins dont le corps est revêtu. La sculpture des téguments est à peu
près la mème ; les élytres sont seulement plus fortement rugueuses,
sans aucune trace de rangées de points enfoncés, et le prothorax est
plus superficiellement ponctué.
M. Wollaston n’en décrit qu'une petite espèce (2) originaire de
quelques-unes des îles Canaries, où elle vit dans le sable des bords
de la mer, à la racine de diverses plantes.
MICROXYLOBIUS.
Cuevroz., Trans. of {he entom. Soc., Ser. 1, 1, p. 98 (3).
Tête globuleuse ou obtusément conique ; rostre séparé d’élle par
une dépression plus ou moins distincte, médiocre, robuste, subeÿlin-
drique, arqué ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, pro-
(1) Le microscope révèle seulement, comme chez les Mesoxenus, la pré-
sence de quelques très-petits ocelles.
(2) P. arenarius, Wollast. loc, cit, p.388, pl, 19, f.1.
(3) Syn. Acanrmnowenus, Bohem, Voy. d. l'Eugén.; Col, p. 141.
PENTARTHRIDES, 327
fondes et obliques. — Antennes submédianes, assez courtes et assez
robustes; scape en massue au bout, empiétant sur les yeux; funicule
à articles 1 plus long et plus gros que les suivants, 2 tantôt plus,
tantôt pas plus long que 3; celui-ci ef 4-5 courts, obconiques ; massue
médiocre, ovale, acuminée, subcompacte. — Yeux latéraux, en partie
situés sur le rostre, assez petits, déprimés, subarrondis. — Prothorax
le plus souvent oblong, assez convexe, plus ou moins arrondi sur les
côtés, tronqué à sa base et en avant, très-rarement (conicollis) trans-
versal et conique. — Ecusson à peine distinct, — Elytres assez con-
vexes, de forme variable, pas plus larges que le prothorax et faible-
ment échanerées en arc à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes
médiocres, robustes, les antérieures faiblement écartées à leur base ;
cuisses presque graduellement en massue; jambes comprimées, pres-
que droites, onguiculées en griffe à leur extrémité, avec leur angle
interne très-brièvement dentiforme ; tarses courts, à articles 1-2 fili-
formes, grêles, celui-là le plus long et arqué à sa base, 3 plus large,
bilobé, 4 assez long, grêle, ainsi que ses crochets. — Saillie inter-
coxale large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum court. —
Saillie mésosternale médiocrement large. — Corps oblong, rarement
ovale, glabre.
Genre particulier à l’île Sainte-Hélène, et fondé par M. Chevrolat
sur une seule espèce de la plus petite taille. M. Wollaston en a publié
récemment cinq autres et à donné du genre une formule plus dé-
taillée. Presque en même temps, M. Bobeman l'a créé de nouveau,
sous le nom d’AcANTHINOMERUS, en signalant son affinité avec les
AnaLcis du groupe des Cryptorhynchides ; mais il appartient sans au-
cun doute à la Tribu actuelle.
Ces insectes sont petits et, sauf une espèce (conicollis) de forme
courte et ovoïde, ont une ressemblance assez prononcée avec certains
HeLops de très-petite taille. La plupart d'entre eux, ce qui est rare
chez les Cossonides, sont d’un bronzé brillant, les autres noirs ; tous
sont finement pointillés, avec des rangées régulières de points enfon-
cés, plus gros, sur les élytres. M. Wollaston à divisé le genre en deux
sections, selon que toutes les cuisses sont mutiques (1), ou que les
postérieures sont munies supérieurement, à leur base, d'une assez
longue épine (2). On ne sait pas bien si ce caractère est spécifique ou
sexuel,
(1) M. Westwoodii, Chevrol. loc. cit. pl. 10, £. 6. — lacertosus, lucifugus,
terebrans, Wollast. Trans. of the entom. Soc, Ser. 2, V, p. 381, pl. 18, f. 5-7.
(2) M. Chevrolatit, conicollis, Wollast. loc. cit. p.383, pl. 18, f. 8, 9; l’Acan-
thinomerus armatus de M. Boheman (loc. cit.), que j’ai sous les yeux, me
parait identique avec le premier. — M. Wollaston forme de cette sectiou un
sous-genre qu'il nomme THAUMASTOMERUS; je crois que ce nom à une légère
priorité sur celui d'AGANTHINOMERUS. \
328 CURCULIONIDES .
Le genre, par suite de la brièveté du métasternum, fait le passage
ayec le groupe suivant.
GROUPE III. Lymantides,
Funicule antennaire de sept, rarement (Ravmonpra) de six articles.
— Yeux petits, souvent nuls. — Métasternum très-court. — Saillie
intercoxale très-courte et excessivement large (1).
Par la brièveté de leur métasternum, l'extrême largeur de leur
saillie intercoxale et leur facies, ces insectes sont les plus aberrants
des Cossonides et devraient, à ce titre, être placés en tête de la Tribu,
Mais leur funicule antennaire, composé comme celui des Cossonides
vrais, m'a déterminé à les mettre près de ces derniers. J'ai emprunté
le nom du groupe particulier qu'ils constituent au seul (LyMANTES) de
leurs cinq genres que Schænherr ait connu. Tous sont sans aucun doute
épigés, et leur distribution géographique est très-étendue, un d'eux
(Oonemas) étant propre aux îles Sandwich, un autre (LyMAnTEs) à
l'Amérique du Nord, tandis que les trois derniers sont européens,
I. Des yeux.
a Corps ovalaire; antennes médianes : Oodemas.
aa — oblong.
Antennes subterminales ; prothorax subglobuleux : Aparoprion,
— submédianes; cylindrico-ovale : Cotaster.
I, Yeux nuls.
Rostre non étranglé à sa base : Raymondia.
— fortement : Lymantes.
OODEMAS. :
Bone., Voy. d. l’'Eugén.; Entom. p. 138.
Tète petite, brièvement obeonique; rostre court, robuste, droit,
cylindrique; ses scrobes presque complètes en avant, arquées et ar-
rivant sous les yeux. — Antennes submédianes, médiocres, grèles;
scape fortement épaissi au bout, atteignant le bord postérieur des
yeux; funicule de 7 articles: 1-2 allongés, cylindriques, 3-7 plus
courts, subovales; massue petite, ovale, acuminée, articulée. —Yeux
situés sur le rostre, latéraux, petits, arrondis.—Prothorax aussi long
que large, obconique, arrondi à sa base, obliquement tronqué en
avant et assez fortement échancré sur son bord antéro-inférieur. —
Ecusson à peine distinct, triangulaire.—Elytres assez convexes, régu-
(1) Celle des Lymanres fait une demi-exception à cet égard; elle est un peu
plus longue et un peu moins large que dans les autres espèces. Il serait possible
qu’il en fût de même chez le Cofaster cuneipennis que je n’ai pas vu.
LYMANTIDES. 329
lièrement ovalaires, pas plus larges que le prothorax et largement
échancrées en are à leur base. — Pattes médiocres, les antérieures
très-faiblement séparées ; cuisses en massue, inermes ; jambes droi-
tes, fortement onguiculées au bout; tarses à articles 1-2 courts, gré-
les, nus en dessous, 3 plus large, spongieux inférieurement, bilobé,
presque aussi long qu'eux réunis; ses crochets petits et grêles. —
Saillie mésosternale médiocrement large.— Corps régulièrement oya-
laire, glabre.
M. Boheman a placé ce genre immédiatement à côté des Barinius,
mais c'est sans aucun doute un genre de Cossonides. Il est établi sur
un petit insecte (1) des environs d'Honolulu (îles Sandwich) qui, au
premier aspect, ressemble beaucoup au Microzylobius conicollis Wol-
last. de l’île Sainte-Hélène, mais qui en diffère considérablement par
ses caractères génériques, notamment par la composition de son
funicule antennaire. Il est d'un vert bronzé brillant et lisse, sauf sur
les élytres qui présentent des rangées régulières de points enfoncés,
gros en avant, obsolètes en arrière. C'est, avec les MicroxyLogrus, le
seul genre de la tribu où la livrée des téguments est de couleur mé-
tallique,
APAROPRION.
Hawre, Wien, entom. Monatschr., V, p. 68.
Tète très-petite, très-convexe, fortement enchässée dans le protho-
rax; rostre allongé, assez grêle, cylindrique, un peu épaissi au bout,
légèrement arqué; ses scrobes profondes, aboutissant à la partie in-
férieure des yeux. — Antennes subterminales, assez grèles ; leur fu-
nicule de 7 articles : 1-2 allongés, 2-7 globuleux. — Des yeux (2).—
Prothorax presque aussi large que long, beaucoup plus étroit que les
élytres, globuleux, légèrement rétréci en avant, tronqué à ses deux
extrémités. — Ecusson nul. — Elytres ovalaires, convexes, notable-
ment plus larges que le prothorax. — Pattes assez longues ; cuisses
médiocrement en massue; jambes onguiculées au bout; 3° article
des tarses bilobé, spongieux en dessous, crochets assez grands. —
Corps ovalaire, finement pubescent.
Je n'ai pas vu ce genre et j'emprunte les caractères qui précèdent à
ceux que lui assigne M. Hampe, ainsi qu'à sa description de l’espèce
typique. Quoiqu'il y manque quelques particularités importantes,
notamment la forme de la saillie intercoxale de l'abdomen et la lon-
Sueur du métasternum, je crois que le genre est voisin des COTASTER,
comme le dit ce savant entomologiste, et dès lors qu'il appartient au
Sroupe actuel. L'insecte (costatum) de Transylvanie sur lequel il est
(1) O. œnescens, Bohem. loc. cit. pl. 2, f. 6a-e.
(2) M. Hampe n'indique ni leur dimension ni leur forme; il est probable
qu’ils sont très-petits, comme ceux des Corasrer, dont le genre est voisin.
330 \ CURCULIONIDES.
établi a une sculpture des téguments analogue à celle de ces derniers,
mais son facies doit être assez différent et se rapprocher de celui de
certains ANTHICUS ; il est petit (2 lin.) et de couleur brunâtre,
COTASTER,
DE Morseu., Rev. et Mag: d. Zool., 1851, p, 425 (1).
Tête subglobuleuse; rostre médiocre, assez robuste, cylindrique,
assez arqué ; ses scrobes commençant près de son milieu, obliques, en
grande partie visibles latéralement. — Antennes submédianes, peu
robustes; scape graduellement en massue, empiétant sur les yeux;
funicule de 7 articles : 1 plus gros et pluslong que les suivants, 2-7
très-courts, subégaux, grossissant à peine en avant; massue petite,
ovale, subcompacte. — Yeux très-petits, ovales ou subarrondis, dé-
primés. — Prothorax transversal où non, plus ou moins arrondi sur
les côtés, brièvement rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémi-
tés, inégal en dessus. —Æcusson nul. — Elÿtres médiocrement con-
vexes, ovales ou oblongo-ovales, débordant plus où moins, mais en
général peu, le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur
base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues, les anté-
rieures très-faiblement séparées; cuisses presque graduellement et
médiocrement en massue; jambes droites, arrondies, onguiculées au
bout; tarses très-courts, un peu déprimés, à articles 1-2 subégaux, 3
un tant soit peu plus large qu'eux, subbilobé, 4 médiocre; ses cro-
chets petits. — Mésosternum médiocrement large. — Corps oblong,
plus ou moins recouvert de courts poils redressés.
Comme on le voit par la synonymie, les espèces de ce genre, dont
on connaît en ce moment trois (2), ont été rapportées à autant de
genre différents, et deux d'entre elles ont été placées dans des grou-
pes très-éloignés de la Tribu actuelle. Schænherr a reconnu que lune
d'elles appartient aux Cossonides, mais il l'a comprise à tort parmi
les Pucosopmacus dont elle est très-distincte, génériquement par-
lant. Ces insectes sont d’un jaune ferrugineux plus ou moins clairs
leur prothorax varie sous le rapport de la sculpture, et leurs élytres
sont fortement ponetuées en stries, avec les intervalles entre ces der-
nières plus ou moins relevés. Tous sont propres à l'Europe méri-
dionale.
(1) Syn. Puroropmaeus pars, Schœnh, — Tracnopes pars, Schœnh. — STx-
pHLUS Aubé,
(2) Phltoph. uncipes, Schœnh. Cureul. IV, p. 1055; Italie; type du genre.
— Trach. exsculptus (Germar), Schœnh. ibid. VIL, 2, p. 410 (Coast. littoralis,
Motseh. loc. cit. pl. 11, £. 12); France mér., Sicile. — Sfyphl. cuneipennis,
Aubé, Ann. d, 1. Soc. entom. 1850, p. 341; Alpes du Piémont ; cette espèce
doit par conséquent être retranchée des Sryruvus, parmi lesquels elle est citée
tome VI, p, 334, note 1.
LYMANTIDES, 331
RAYMONDIA.
Aubé, Ann. d. L. Soc. entom., 1861, p. 195 (1).
Tête petite, globuleuse ; rostre assez allongé, Médiocrement robuste,
cylindrique et comprimé latéralement, légèrement arqué; ses scro-
bes commençant tout-à-fait à son extrémité, passant rapidement sous
lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant. — Antennes termina-
les, médiocres, assez peu robustes; scape en massue au bout, n’attei-
gnant pas tout-à-fait la base du rostre; funieule de 6 articles ob-
coniques : {4 plus long que les autres, 2-7 courts, égaux; massue
médiocre, ovale, acuminée; son 4% article grand. — Yeux nuls. —
Prothorax allongé, peu convexe, régulièrement oblongo-ovale, tron-
qué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres peu convexes,
allongées, oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et tronquées
à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes courtes, les antérieures
très-faiblement séparées; cuisses robustes, fusiformes ; jambes com-
primées, fortement et graduellement élargies, longuement et oblique-
ment tronquées au bout, ce qui les fait paraître fortement anguleuses
en dehors, inermes au bout; tarses extrèmement courts, déprimés, à
article 4 presque aussi long que 1-2 réunis; ses crochets très-petits. —
Mésosternum étroit, linéaire. — Corps oblong , atténué en avant,
légèrement pubescent.
Genre plus voisin des Coraster que de tout autre et l'un des plus
distincts de la Tribu actuelle. L'espèce (2) sur laquelle il a été établi
est très-petite (à peine 2 millim.), d'un jaune testacé clair, fortement
ponctuée sur le prothorax, avec des rangées régulières de points
encore plus gros sur les élytres. Elle a 616 trouvée aux environs de
St-Raphael (Var) sous une pierre profondément enfoncée dans le sol.
Deux autres espèces (3) ont été, depuis, découvertes dans le midi de
la France. 4
LYMANTES.
Sonoenx., Curcul., [V, p. 1088.
Tête globuleuse; rostre séparé d'elle par un profond étranglement,
médiocre, robuste, subquadrangulaire, arrondi aux angles, arqué;
ses scrobes commençant à peu de distance de son sommet, obliques,
(1) Le nom de Raymonnra devra être changé, ayant déjà été employé pour
des Diptôres pupipares, en 1855, par M. Frauenfeld (Sitzungsber, d. Wien.
Acad, XVIII, p. 320).
(2) R. fossor, Aubé, loc, cit. pt. 5, f. 7.
(3) R. Delarouxei, Ch. Bris. de Barnev. Ann. d, ]. Soc. entom. 1861, p. 603;
Pyrénées or. (Collioures); en compagnie de petites fourmis. — Marqueti,
es in Grenier, Cat. d, Col. d. France, p, 130; Toulouse ; sous des couches
argile,
332 CURCULIONIDRS.
visibles seulement en avant. — Antennes antérieures, médiocres,
assez robustes; scape graduellement en massue, atteignant à peine
les yeux; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là
le plus long, 3-7 transversaux, serrés, grossissant peu à peu; massue
assez forte, subglobuleuse, subcompacte. — Yeux situés sur le rostre,
latéraux, petits, déprimés, étroits, obliquement transversaux. — Pro-
thorax en carré allongé, déprimé, brusquement et brièvement r6-
tréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. —
Elytres médiocrement convexes, longuement déclives en arrière, ré-
trécies dans leur tiers postérieur, pas plus larges que le prothorax
et un peu échancrées en are à leur base. — Pattes médiocres, les
antérieures très-faiblentent séparées à leur base; cuisses presque
graduellement en massue, les antérieures plus fortement que les
autres; jambes étroites, un peu comprimées, légèrement arquées à
leur extrémité, celle-ci brièvement mucronée; tarses très-courts,
filiformes, à article 4 assez long ; ses crochets très-grêles, parallèles,
— Mésosternum très-étroit, linéaire.— Corps oblong, allongé, inégal.
On n'en connaît qu'une petite espèce (serobicollis Schh.) de l’Amé-
rique du Nord, variant, pour la couleur, du noir au brun plus ou
moins clair, et à laquelle sa sculpture donne quelque ressemblance
avec les Ancaonus de petite taille et de forme allongée. Le dessous
de son corps, son rostre et son prothorax sont en effet couverts de pe-
tites fossettes qui leur donnent un aspect variolé; les élytres sont
fortement ponctuées en stries à leur base et sillonnées en arrière.
Groupe IV. Cossonides vrais.
Funicule antennaire de sept, très-rarement (Hexarrurum) de six
articles. — Yeux toujours distincts, plus ou moins grands. — Méta-
sternum allongé. — Saillie intercoxale de largeur normale.
Ce groupe est à luiseul plus riche en espèces que les trois précé-
dents réunis, mais ne donne lieu, du reste, à aucune observation
particulière. Leurs habitudes, pour autant qu’elles sont connues, Va-
rient un peu, mais il est probable que le plus grand nombre d’entre
elles sont xylophages. Elles sont répandues sur tous les points du
globe et’constituent les quinze genres suivants :
I, Rostre au moins aussi long et notablement plus étroit que
la tête, de forme et de grosseur très-variables.
a Elytres convexes, atténuées à leur base et en arrière : Leipommala.
aa — parallèles, cylindriques ou déprimées.
b Cuisses postér, dépassant fortement l'abdomen : Phœnomerus.
bb _—— plus courtes que —
c 3e article des tarses bilobé.
d Hanches antér. plus ou moins fortement séparées.
COSSONIDES VRAIS. 3933
Rostre épais, parallèle: Amorphocerus.
— 6paissi à sa base, filiforme en avant : Porthetes.
dd Hanches antér. faiblement séparées; rostre cylindrique : Séenotis.
ce de article des tarses filiforme ou non, jamais bilobé.
e Scape des antennes restant loin des yeux : 4orus.
ee —— empiétant sur les yeux, parfois dé-
passant leur bord postérieur.
f Manches antér. plus ou moins fortement séparées.
g Antennes subbasilaires dans les deux sexes.
Funicule à art. 1 seul allongé; yeux situés sur le
rostre : Calolethrus.
_—— 1-2 allongés ; yeux situés sur la tête : Proeces.
gg Antennes antérieures ou médianes dans les deux sexes : Cossonus.
999 —— chez les ©, basilaires chez les ® : Mesites.
Îf Manches antér. faiblement séparées : Phlæophagus.
eee Scape des antennes atteignant, ou peu s'en faut, les
yeux sans empiéter sur eux.
Funicule de 7 articles : Rhynculus.
— de6 — :Hexarthrum.
IT. Rostre plus couri que la tête, extrèmement épais, formant
une sorte de museau.
Massue antennaire petite, ovale, acuminée : Eremotes.
—— grosse, subglobuleuse : S{enoscelis.
Genre incertæ sedis : Caulophilus.
LEIPOMMATA.
WozLasr., À Cat. of the Col. of Madeir., p.100.
Je ne connais pas ce genre en nature, mais l’exposition très-détail-
lée qu'a donnée M. Wollaston de ses caractères et la figure publiée par
lui de l’espèce qui en constitue le type, permettent de s'en faire une
idée exacte. ;
Rostre court, épais, à peine arqué. — Antennes submédianes,
courtes, robustes; scape légèrement arqué, en massue au bout; fu-
nicule de 7 articles : 1 épais, allongé, 2-7 très-courts, égaux, grossis-
sant peu à peu, mais faiblement; massue médiocre, brièvement
ovale, compacte. — Yeux nuls, même sous le microscope. — Protho-
rax un peu plus long que large, convexe, arrondi sur les côtés, atté-
nué en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. —
Elytres convexes, oblongo-ovales. — Pattes courtes, les antérieures
faiblement séparées ; cuisses en massue comprimée ; jambes presque
droites, fortement onguiculées au bout, avec leur angle interne lon-
£uement spiniforme; les antérieures frangées de longs poils fins au
côté interne; tarses courts, à articles 4 plus long que 2, 3 un peu
plus large qu'eux, mais non bilobé, 4 presque aussi long que les
334 GURCULIONIDES.
précédents réunis; ses crochets très-petits. — Corps oblong, sublusi-
forme, hérissé de poils fins. ,
Ilest manifeste, d'après ces caractères, que l'espèce typique (1)
ressemble complétement au Pentatemnus arenwrius du groupe des
Pentarthrides, mais appartient à celui-ci par son funicule anten-
naire composé de sept articles. Elle s’en éloigne également un peu par
la sculpture de ses élytres qui sont ponctuées en stries. Cet insecte
habite l’île de Madère et est arénicole et fouisseur.
PHÆNOMERUS.
Senoenn., Cureul. IT, p. 632.
Tête globuleuse; rostre médiocre, peu robuste, un peu épaissi
et comprimé dans sa moitié basilaire, cylindrique en avant; ses
scrobes latérales, occupant la partie épaissie, arquées et atteignant
les yeux. — Antennes très-courtes, assez robustes; scape en massue
au bout, atteignant les yeux; funieule de 7 articles : 1-2 obconiques,
celui-là plus long et plus gros, 4-7 fortement transversaux, très-ser-
rés, grossissant peu à peu; massue aussi longue que le funicule,
grosse, oblongo-ovale, veloutée.— Yeux grands, ovales, très-dépri-
més, transversaux, faiblement séparés en dessus. — Prothorax quatre
fois environ plus long que large, subcylindrique, légèrement rétréci
en avant, tronqué à sa base, finement caréné en dessus. — Ecusson
petit, en carré transversal. — Elytres d'un tiers environ plus longues
que le prothorax, subeylindriques, obliquement déclives à leur extré-
mité et obtusément arrondies au bout, pas plus larges que le protho-
rax et tronquées en avant. — Pattes postérieures beaucoup plus
longues que les autres; celles-ci médiocres; les antérieures médio-
crement séparées ; leurs cuisses comprimées, très-larges, les inter-
médiaires moins, toutes grèles à leur base et finement dentées en
dessous; les postérieures longuement pédonculées, dépassant nota-
blement l'abdomen, fortement en massue au bout et triangulaire-
ment dentées en dessous; jambes antérieures et postérieures com-
primées, un peu arquées et onguiculées au bout; les postérieures
grèles et arquées à leur base, assez élargies et bidentées en dehors
au bout; tarses médiocres, grêles, subfiliformes, à articles 4 et 4 al-
longés, 3 pas plus large que les autres; crochets petits, très-grèles.
— Les deux premiers segments abdominaux très-longs, confon-
dus ensemble; saillie intercoxale très-allongée, ogivale, entamant
fortement le métasternum. — Celui-ci assez court, — Mésosternum
médiocrement large. — Corps très-allongé, linéaire, subeylindrique,
finement pubescent.
Les exemplaires d'après lesquels cette formule a été rédigée sont
(4) L. calcaratum, Wollast. loc. cit, p. 101; figuré dans les Trans. of the
entom, Soc. Ser, 2, V,pl. 19, f, 3.
COSSONIDES VRAIS. 335
probablement des mâles. Schænherr, à en juger par ce qu'il dit du
rostre, me parait avoir eu une femelle sous les yeux. Il a placé le
genre dans sa division des Cholides, mais il appartient sans aucun
doute à la tribu actuelle dans laquelle il constitue un type particulier
et très-distinet. r
L'espèce typique (Sundewalli Schh.) est, comme il le dit, de la
taille du Lyprus cylindrus d'Europe, d'un noir mat, finement ru-
gueuse sur le prothorax et striée sur les élytres ; les stries sont sépa-
rées par des côtes fines et tranchantes. Dans les exemplaires bien con-
servés, le prothorax présénte quelques taches indéterminées formées
par de petits cils grisâtres; une grande tache commune et basilaire de
même couleur, suivie de deux larges bandes arquées et interrompues,
se voit sur les élytres. Cet insecte habite le Bengale et Ceylan. J'en
connais une autre espèce provenant de ce dernier pays.
AMORPHOCERUS.
Senoenm., Cureul. Disp. meth., p. 329.
Tête saillante; rostre médiocre, robuste, parallèle, subarrondi, un
peu déprimé en dessus, médiocrement arqué; ses scrobes commen-
çant à quelque distance de son extrémité, profondes, rectilignes. —
Antennes courtes, robustes; scape épais, graduellement en massue,
atteignant le bord postérieur des yeux ; funicule de 7 articles : 1 re-
lativement très-grand et très-gros, 2-7 très-courts et très-serrés, gros-
sissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci petite, ovale, à
article 4 grand, cupuliforme, les suivants spongieux, très-courts: —
Yeux assez grands, un peu saillants, ovales, transversaux.— Protho-
rax oblong, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, briève-
ment rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson
très-petit. — Elytres allongées, subconvexes, parallèles, arrondies à
leur extrémité, à peine plus larges que le prothorax et tronquées à
leur base. — Pattes courtes, les antérieures assez fortement séparées;
cuisses robustes, comprimées, larges, arquées en dessus ; jambes com-
primées, rétrécies et un peu arquées à leur base, graduellement et
fortement élargies au bout, avec leur extrémité denticulée et ongui-
culée ; tarses courts, à articles 1 grêle et arqué à sa base, 8 plus large
que 1-2, bilobé, 4 aussi long que les précédents réunis; ses crochets
médiocres. — Saillie intercoxale large, ogivale, — Mésosternum assez
large.— Corps allongé, linéaire.
Ces insectes ont le factes des Cossonus, mais s'en distinguent par
leur rostre, leurs antennes, leurs pattes et le 3° article de leurs
tarses. Leur taille égale celle des Cossonus de seconde grandeur et
leur sculpture est la mème. Les quatre espèces (1) décrites par
(A) A. rufipes, samiæ; talpa, setosus, Schœnh, loc, cit. p. 990; le dernier
336 CURCULIONIDES.
Schœnherr habitent l'Afrique australe. On en connait une cin-
quième (1), originaire de la Polynésie.
PORTHETES.
Senoenu., Curcul., IV, p. 1041.
Mâle : Tête saillante; rostre médiocre, à peine arqué, épaissi dans
sa moitié basilaire, filiforme en avant; ses serobes commençant au
sommet de la partie épaissie, profondes et obliques. — Antennes mé-
dianes, courtes, robustes; scape atteignant le bord postérieur des
yeux, grêle à sa base, puis renflé en une très-grosse massue ovale;
funicule à articles 4 gros, allongé, obconique, 2-7 transversaux, très-
serrés, grossissant peu à peu; massue petite, ovale, subcompacte.—
Yeux assez grands, déprimés, subarrondis. — Prothorax déprimé, en
carré subéquilatéral, légèrement arrondi sur les côtés, finement re-
bordé et tronqué à sa base et en avant. — Ecusson petit, en triangle
aigu. — Elytres allongées, subdéprimées, parallèles, rétrécies dans
leur quart postérieur, un peu plus larges que le prothorax et tronquées
à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes courtes, les antérieures
fortement séparées; ouisses robustes, comprimées, larges, arquées
en dessus; jambes comprimées, brièvement onguiculées au bout;
tarses courts, à articles 1-2 subégaux, 3 notablement plus large,
seul spongieux en dessous, bilobé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets.
— Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum un
peu concave, subearéné sur les bords latéraux de l'excavation. — Mé-
sosternum assez large. — Corps allongé, déprimé.
Femelle : Rostre épaissi seulement à sa base; ses scrobes très-
courtes. — Antennes plus courtes, basilaires; leur scape moins gros
et dépassant les yeux en arrière.
On prendrait, au premier coup d'œil, pour un Mesirgs, l'unique es-
pèce (xamiæ Schh.) du genre, mais elle gst très-distincte de ces der-
niers par son rostre, ses antennes et le 3° article de ses tarses. Elle est
un peu plus petite et plus large que le Cossonus ferrugineus, noire,
avec les élytres ferrugineuses, criblée de gros points enfoncés partout,
sauf sur les élytres qui sont striées-ponctuées, Cet insecte habite la
Cafrerie.
STENOTIS.
WozLasr., ns. Maderens., p. 316.
Tète obtusément conique, saillante; rostre allongé, peu robuste,
subeylindrique. — Antennes insérées un peu en deçà de son milieu
a 66 pris une fois, en assez grand nombre, dans les serres du Jardin des Plantes
à Paris.
(4) À. aureopilosus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1840, p. 599; Taïty.
COSSONIDES VRAIS. 937
dans les deux sexes, peu robustes; scape en massue au bout, empié-
tant sur les yeux; funicule de 7 articles : 4-2 allongés, obconiques,
celui-là plus gros et plus long, 2-7 courts, grossissant peu à peu, mais
légèrement; massue assez forte, subcompacte; son 1% article très-
grand, les autres très-courts.— Yeux médiocres, arrondis. — Protho-
rax très-allongé, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci en avant,
tronqué à sa base. — Ecusson petit, subarrondi.— Elytres très-allon-
gées, linéaires, peu convexes, à peine plus larges que le prothorax et
tronquées à leur base, — Pattes médiocres, les antérieures faiblement
séparées; cuisses en massue, subcomprimées; jambes droites, ongui-
culées au bout; tarses courts, à article 3 notablement plus large que
1-2 et bilobé; crochets petits. — Corps très-allongé, linéaire, déprimé,
un peu pubescent.
Ce genre m'est inconnu en nature et la formule qui précède n’est
qu'une reproduction de celle exposée par M. Wollaston, avec addition
de quelques caractères empruntés aux figures qu’il a données de
l'espèce (1) qui le compose. Il appartient évidemment au groupe actuel
et me paraît plus voisin du genre Aonus qui suit que de tout autre.
L'espèce en question est fort petite, d'un jaune ferrugineux uniforme,
et presque lisse, sauf sur les élytres qui sont légèrement ponctuées
en stries. Elle habite Madère, où elle paraît être excessivement rare, et
se trouve uniquement dans les parties les plus élevées de cette île,
sur les feuilles des lauriers.
AORUS.
Scuoënu., Curcul., IX, p. 253.
Tête globuleuse ; rostre long et assez robuste, cylindrique, légère-
ment comprimé à sa base, arqué ; ses serobes commençant dans son
milieu, obliques et faiblement séparées en arrière. — Antennes mt-
dianes, médiocres, assez robustes; scape graduellement en massue,
n'atteignant pas les yeux; funicule de 7 artieles : 1-2 obconiques,
celui-là plus gros et de moitié plus court que celui-ci, 3-7 graduelle-
ment transversaux et plus larges, serrés; massue ovale, acuminée,
compacte.— Yeux médiocres, très-déprimés, cblongo-ovales, transver-
Saux. — Prothorax plus long que large, médiocrement convexe, régu-
lièrement ovalaire, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit,
arrondi en arrière. — Elytres allongées, subeylindriques, rétrécies
tout à-fait à leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax et
légèrement échancrées en are à leur base, avec les épaules rectangu-
laires, — Pattes médiocres, assez robustes; los antérieures très-faible-
ment séparées à leur base; cuisses fortement en massue, inermes,
(1) S. acicula, Wollast. ibid. pl, 6, f. 5; figurée de nouveau dans les Trans.
of the entom. Soc. Ser. 2, V, pl, 19, €. 8.
Coléoptères. T me VIL.
15
»
338 CURCULIONIDES.
les postérieures notablement plus courtes que l'abdomen; jambes
presque droites, faiblement saillantes dans leur milieu interne, les
antérieures denticulées en dedans, toutes mucronées au bout; tarses
médiocres, à article 3 seul spongieux en dessous, plus large que les
précédents, non bilobé, 4 assez court, ses crochets très-petits et très-
grèles, parallèles. — Saillie intercoxale large, ogivale. — Mésosternum
médiocrement large. — Corps allongé, glabre.
Je retire ce genre des Cholides, parmi lesquels Schœænherr l’a classé,
pour le mettre à sa véritable place dans la Tribu actuelle, L’unique
espèce (spadiceus Schh.) qui le compose est de la taille des Cossonus
de moyenne grandeur, d’un brun rougeâtre plus ou moins foncé, et
criblée de points enfoncés gros et distants en dessous, plus petits ef
serrés sur le prothorax, formant sur les élytres des rangées régulières
dont les intervalles sont légèrement convexes. Get insecte, originaire
de la côte occidentale d'Afrique, paraît y être répandu depuis la Séné-
gambie jusqu'au Gabon.
CATOLETHRUS.
Senoenu., Curcul,, IV, p. 1077.
Tête globuleuse ; rostre légèrement resserré à sa base, assez court,
en général peu arqué, de grosseur variable, cylindrique, graduelle-
ment atténué ou non en avant; parfois (par ex. nasalis) déprimé et
un peu élargi en avant; ses serobes commençant à peu de distance
de sa base, inférieures, rectilignes. — Antennes subbasilaires,
courtes, robustes ; scape épais, graduellement en massue, atteignant
le bord postérieur des yeux; funicule de 7 articles : 4 gros, allongé,
obconique, 2-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu ; massue mé-
diocre ou petite, oblongo-ovale, subcompacte, veloutée. — Yeux si-
tués sur le rostre (1), latéraux, très-déprimés, ovales, transversaux. —
— Prothorax déprimé, en carré long, très-brièvement resserré en
avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit. — Ely-
tres allongées, faiblement convexes, parallèles, un peu atténuées en
arrière, isolément arrondies à leur extrémité chez la plupart, à peine
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes
+ courtes, les antérieures assez écartées ; cuisses comprimées, assez
fortement en massue, brièvement pédonculées à leur base ; jambes
comprimées, un peu arquées à leur base, peu à peu, mais médiocre-
ment élargies et brièvement onguiculées au bout; tarses courts, à ar-
ticles 4-2 subégaux, 3 un peu plus large, non bilobé, 4 médiocre,
ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant.
— Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire, subdéprimé,
(1) Cela vient de ce que le faible rétrécissement qu'il présente à sa base est
situé en arrière de ces organes. Schœnherr a omis ce caractère.
COSSONIDES VRAIS, 339
Les femelles diffèrent de leurs mâles par leur rostre plus grêle, un
peu plus allongé et plus arqué.
Le genre est essentiellement caractérisé par ses antennes subbasi-
Jaires dans les deux sexes, la situation de ses yeux et la forme du 3°
article des tarses. Ses plus grandes espèces (par ex. longulus, fallax)
n'égalent pas, sous le rapport de la taille, le Cossonus ferrugineus,
et sont encore plus étroites ; dans le- nombre, il yen a de très-pe-
tites. Elles sont noires ou ferrugineuses, glabres, ponctuées partout,
avec les élytres plus ou moins fortement striées-ponctuées. Toutes
sont exotiques et disséminées au loin sur le globe, Schænherr n’en a
connu que: quatre (1), mais il y en à plusieurs d’inédites dans les
collections.
PROËCES,
Scuoenn., Curcul., IV, p. 1080.
Genre voisin des Carozerarus, et n'en différant que par les parti-
cularités suivantes :
Tête saillante, subeylindrique ou obconique; rostre grèle, cylindri-
que, assez arqué; ses sorobes commençant dans son milieu et passant
rapidement sous lui. — Antennes encore plus courtes, plus grèles ;
funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long; massue relati-
vement grosse, brièvement ovale, obtuse au bout, assez distincte-
ment articulée, — Yeux situés sur la tête. — Prothorax graduelle-
ment rétréci en avant. — Pattes moins robustes; jambes faiblement
élargies à leur extrémité ; 3° article des tarses pas plus large que les
précédents,
Les espèces ont complétement le facies des CArozerarus de la plus
petite taille, et sont non moins étroites. Les deux espèces (nigrifrons,
macer) connues de Schœnberr sont propres à Madagascar. Une troi-
sième (2), originaire de la Polynésie et remarquable par son excessive
gracilité, à été depuis, décrite par M. L, Fairmaire.
COSSONUS,
Czainv., Entom. helvét., 1, p. 58.
« Rostre de forme et de longueur très-variables, tantôt (par ex. fer-
r'ugineus) assez long, médiocrement robuste, subeylindrique et plus ou
Moins dilaté au bout, tantôt (par ex. spathula) court, robuste, déprimé,
anguleux, fortement et plus ou moins graduellement dilaté au bout,
iès-rarement (par ex. Jafus) subeylindrique dans toute sa longueur,
toujours médiocrement et souvent peu arqué ; ses scrobes commen-
(1) C. longulus, Mexique; fallax, Colombie ; nasalis, rufus, Brésil; Schœnh.
Cureul. VILL, 2, p. 285. — Aj.: C. impressicollis, Nouka-Hiva; subcaudatus,
Pumilio, Taïty ; L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool, 1849, p. 556.
(2) P. flum, L, Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 558; Tuïty.
340 CURGULIONIDES.
gant très en avant, brusquement arquées, parfois (ferrugineus) effa-
cées près de leur base. — Antennes au plus médiocres, assez vo-
bustes; scape graduellement en massue, empiétant au moins sur les
yeux, les dépassant souvent en arrière; funicule de 7 articles : 4-2
allongés, celui-là le plus long, 3-7 très-courts, transversaux, parfois
subperfoliés; massue grosse, ovale, rarement oblongue, plus ou
moins compacte et veloutée, — Yeux médiocres, latéraux, déprimés,
brièvement ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large,
au plus médiocrement convexe, légèrement arrondi sur les côtés,
brièvement et brusquement rétréci en avant, tronqué ou bisinué à sa
base, souvent largement et longitudinalement impressionné en des-
sus. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres allongées, paral-
lèles, médiocrement convexes ou subdéprimées en dessus, à peine
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules
rectangulaires. — Pattes assez courtes et assez robustes; les anté-
rieures en général assez fortement séparées; cuisses comprimées, for-
tement en massue; les postérieures beaucoup plus courtes que l'ab-
domen ; jambes comprimées, onguiculées en griffe au bout; tarses
courts, grèles, linéaires, à article 4 aussi long que 1-3 réunis; ses
crochets petits, grèles. — Saillie intercoxale très-large, arrondie en
avant. — Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire, glabre,
rarement cilié.
Tel que l’a composé Schæœnherr, ce genre est le plus riche en es-
pèces {1) de la Tribu actuelle, mais elles présentent de telles difté-
rences sous le rapport du rostre surtout, qu'il me paraît difficile de
le laisser dans l’état où il est en ce moment. Ses espèces sont répan-
dues sur toute la surface du globe, mais plus abondantes en Amérique
(1) Ilen mentionne (Cureul. VIIE, 2, p. 266) 56, auxquelles on a ajouté, de
puis, les suivantes : Esp. africaines : C. pertusicollis, læsicollis, 3. Thoms. Ar-
chiv. entom. I, p. 14#; Gabon. — Esp. indiennes : C. hebes, quadrimacula,
F, Walker, Ann. a. Mag. cf nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 218; Ceylan; le 107 est rap-
porté avec doute au genre, — Esp. de la Polynésie : C. encaustus, L. Fairm.
Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 554; Tonga-Tabou. — insularis, Bohem. Voy.
d. l'Eugénie; Col. p. 149; île St-Joseph. — holomelas, Montrouz. Ann. d. 1.
Soc, entom. 1860, p. 911; Nouvelle-Calédonie. — Esp. de l’Amér. du Sud:
C. bipunctatus, Blanch. in d'Orb, Voy.; Entom. p. 204; Corrientes. — cœsus,
arcuatus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 137; Pérou.— castaneus, Blanch. in Gay,
Hist. d. Chile; Zool. V, p. 424; Chili. — canus, nilidus, nigroriceus, casta-
neus (castuneus? Blanch.), Philippi, Stettin. entom. Zeit. 1864, p. 372; mème
pays. — Esp. de l’Amér. du Nord : C. scrubiculatus, . L. Le Conte, Procecd.
of the Acad. of Philad, 1859, p. 285; Nouveau-Mexique. — californicus,
Motsch. Bull. Mose. 1845, 1, p. 99.
Il est remarquable que les Avrchipels de Madère et des Canaries, si riches en
Cossonides, ne possèdent aucune espèce de ce genre; du moins il n’en est pas
question dans les nombreux travaux de M. Wollaston sur la faune entomolo-
gique de ces Îles,
COSSONIDES VRAIS. 341
qu'ailleurs, et leur livrée, noire ou ferrugineuse, offre rarement un
mélange de ces deux couleurs. Leur sculpture, très-variable sur le
prothorax, consiste sur les élytres en stries ponctuées, plus rarement
en rangées régulières de points enfoncés; dans le premier cas, les
intervalles entre les stries sont souvent assez eonvexes, mais toujours
étroits,
MESITES.
Scnoena., Curcul., IV, p. 1043.
Mâles : Rostre assez long, médiocrement robuste, subeylindrique
dans sa moitié basilaire, plus ou moins, mais en général assez faible-
ment élargi en avant, souvent renflé au niveau de l'insertion des an-
tennes; ses scrobes commençant dans son milieu, rapidement diri-
gées sous lui. — Antennes des Cossoxus, avec la massue plus petite,
ovale ou oblongo-ovale, non veloutée, — Pattes antérieures forte-
ment séparées; 4° article des tarses tantôt pas plus, tantôt (par ex.
euphorbiæ) plus large que 3, dans ce dernier cas, triangulaire et non
bilobé. — Le surplus comme chez les Cossoxus.
Femelles : Rostre plus court, un peu dilaté tout-à-fait à sa base,
grêle et cylindrique en avant; ses scrobes basilaires, très-courtes. —
Antennes notablement moins longues, avec leur scape en général plus
fortement renflé au bout.
Ces insectes sont de la taille des Cossonus de seconde grandeur,
assez rarement plus petits et leur ressemblent sous le rapport de la
livrée et de la seulpture. Sauf une espèce (Tardyi) qui habite les
parties occidentales de l'Augleterre, ils sont propres à l'Europe aus-
trale, à Madère et à l'archipel des Canaries.
M. Wollaston, qui en a découvert plusieurs espèces intéressantes
dans ces îles dit qu’elles y multiplient extrèmement et sont répan-
dues depuis les bords de la mer jusqu'au sommet des montagnes.
Les unes se trouvent principalement dans les Euphorbes en décom-
position, les autres sous les écorces et dans les troncs vermoulus des
lauriers. Ce savant entomologiste divise le genre en deux sections.
Les espèces de la première sont plus ou moins déprimées, parallèles,
et leurs cuisses sont inermes (1).
Celles de la seconde sont légèrement fusiformes, leurs élytres étant
(1) M. Tardyi, Angleterre; pallidipennis, Europe mér.; cunipes, France
mér. Schœnh. loc. cit, et VIN, 2, p. 276. — Aj. : M. cribratus, L. Fairm. Aun.
d. 1, Soc. entom. 1856, p. 542; Bosphore (côte d’Asie).— aquitanus, L. Fairm.
Aun, d, 1. Soc. entom. 1859, Bull. p. LIN; France mér. (Arcachon) (pallidi-
pennis, Perris, ibid. 1856, p. 251). — euphorbiæ, maderensis, Wollast. Ius.
Maderens. p. 318; Madère. — complanatus, persimilis, proæimus, Wollast.
Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 401; Canaries. Cette section contient
les plus grandes espèces du genre.
342 CURCULIONIDES,
plus convexes, graduellement rétrécies en arrière, et leurs cuisses
sont faiblement et obtusément dentées.en dessous (1),
PHLOEOPHAGUS.
Senoenu., Curcul., IV, p. 1047 (2),
Genre extrêmement voisin des RayNcozus qui suivent, et n’en dif-
férant rigoureusement que par les antennes autrement faites.
Antennes sensiblement plus grêles; scape empiétant plus ou moins
sur les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long et
le plus gros, 3-7 moins serrés et moins épaissis peu à peu; massue
plus forte, oblongo-ovale, à articles plus distincts; le 4° de grandeur
normale.
A quoi on peut encore ajouter que le rostre est généralement moins
robuste et moins distinct de la tête, que le prothorax est un peu plus
fortement arrondi sur les côtés, enfin que les élytres ontune tendance
à devenir convexes et oblongues. Mais ces caractères, peu importants
par eux-mêmes, ne sont pas étrangers aux RaHyNcoLus. Quoique bien
moins nombreux (3) que ces derniers, ces insectes ont une distribu=
tion géographique aussi étendue.
Il existe à Madère un petit groupe d'espèces, caractéristiques de
cette île en fait de Cossonides, qui se font remarquer par leur forme
oblongo-ovale, leurs téguments parfaitement lisses, leur écusson à
peine distinct et souvent nul, enfin par leurs élytres en général sou-
dées ; mais, sauf ces particularités qui leur donnent une physionomie
spéciale, elles présentent tous les caractères essentiels des PaLoro-
PHAGUS. M. Wollaston, après les avoir séparées de ces derniers, sous
le nom générique de CauLorruris, à fini en dernier lieu (4), par re-
(1) M. fusiformis, pubipennis, Wollast. Trans. of the entom. Soc, Ser, 2, V,
p. 405, avec deux figures de la 1re, pl. 19, f. 7,9.
(2) Syn. CauLorruris, Wolast. Ins, Maderens. p. 308.
(3) Schœnh, (Cureul. VIIL, 2, p. 278) en décrit 12 espèces, dont il faut re
trancher l’uncipes de l’Europe méridionale, type du genre Corasrer, et pro-
bablement le pallidus, de l'Amérique du Nord, qu’il n’y comprenait qu’avec
doute.— Aj. : Esp. européennes : P. gracilis, Rosenh. Die Thier. Andal. p. 300;
Espagne mér. — aterrimus, Hampe, Stettin. entom. Zeit. 1850, p. 356; Croa-
tie. — Esp. de Madère et des îles Canaries : Rhyncolus tenax, sulcipennis,
Wollast. Ins. Maderens. p. 307; Madère, M. Wollaston (Trans, of the entom.
Soc. Ser. 2, V, p: 369) a, depuis, rapporté ces deux espèces, ainsi que la sui-
vante, au genre aciuél, — Rhynch. calvus, Wollast, Ann. a. Mag. of nat. Hist.
Ser. 3, V, p. 448; même pays. — P. caulium, laurineus, affinis, Simplicipes,
piceus, Wollast. Trans, of the entom. Soc. loc. cit. p. 370; Canaries. — Esp.
de la Nouvelle-Calédsnie : P. nitidulus, rufipennis, depressus, Montrouz, Ann,
d. 1. Soc, entom, 1860, p. 911 (an huj. gener.?).
(4) Voyez ses observations à ce sujet dans les Trans, of the entom. Soc, loc.
cit, p. 377.
COSSONIDES VRAIS. 343
connaître, en.termes à peu près explicites, qu'elles devraient leur
être réunies. Toutes ont été découvertes par ce savant entomolo-
giste (1).
RHYNCOLUS.
(Creurz.) Genmar, Magaz. I, p. 340.
Tète grosse, saillante ; rostre le plus souvent pas plus long qu'elle
ettrès-robuste, parfois un peu plus allongé et plus grèle, cylindrique,
souvent un peu déprimé, droit ou peu s'en faut; ses scrobes étroites,
commençant au-delà de son milieu, obliques ou arquées.— Antennes
en général insérées entre la base et le milieu du rostre, très-countes,
assez robustes; scape en massue au bout, n’empiétant pas sur les yeux;
funicule de 7 articles: 1 allongé, subturbiné, 2-7 très-courts, grossissant
peu à peu; massue petite, ovale ou oblongo-ovale; son 4% article plus
ou moins long, en cône renversé, les autres très-courts, SPONgIeux. —
Yeux au plus médiocres, souvent petits, déprimés, arrondis ou ovales.
—Prothorax allongé, cylindrique, souvent un peu conique, faiblement
arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-
petit, variable.—Elytres allongées, cylindriques, parfois un peu dépri-
nées, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le protho-
rax et tronquées à leur base.—Pattes courtes, les antérieures faiblement
séparées ; cuisses robustes, brièvement pédonculées à leur base, com-
primées et larges dans leur milieu, arquées en dessus; jambes droites,
comprimées, fortement onguiculées en griffe au bout; tarses courts,
filiformes, à articles 3 rarement (par ex. chloropus, elongatus) plus
large que les précédents, mais non bilobé, 4 long et grêle; ses crochets
très-petits.—Saillie intercoxale large, arrondie en avant.—Mésosternum
étroit, linéaire.— Corps allongé, parallèle, plus ou moins cylindrique.
Après les Cossonus, ce genre est le plus riche en espèces (2) de la
(1) C: lacertosus, lucifugus, impius, terebrans, Chevrolati, opacus, conici-
colis, Wollast. Ins. Maderens. p. 309.
(2) Aux 30 espèces mentionnées par Schænherr (Cureul. IV, p. 1058 et VIN,
9, p. 280), aj. : Esp. européennes ; R. orassirostris, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc.
Lion. d, Lyon, Sér. 2, IV, p. 147; France mér. (Landes). — sérangulatus, Ed.
Perris. ibid. 18592, p. 182; même pays. — pilosus, Bach, Stettin. entom. Zeit,
1854. p. 361; Ostende. — cribripennis, Graells, Mem, d. 1 Commis. p. el
Map. geol. d. Esp, 1855, p. 88, pl 5, f. 3; Espagne. — angustus, L. Fairm.
Ann. d, 1. Soc. entom. 1859, Bull. p. 164; France mér. (Hyères) et Algérie. —
filum, Rey et Muls. in Muls. Opusc. entom. IX, p. 42; Hyères. — Esp. du Cau-
case: R. Schœænherri, Hochhuth, Bull. Mose. 1847, n° 2, p. 580. — Esp. de
l'Algérie : R, simus, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1861, p. 155; Algérie ; rap-
porté avec doute au genre. — Esp. des iles Canaries : R. crassirostris (nomen
mut.), Wollast. Trans. of the entom, Soc. Ser. 2, p. 307, pl. 18, f. 3. — Esp.
de l’Amér, du Nord : R. dorsalis, Californie ; angularis, Colorado; J. L. Le
Conte, Proceed, of the Acad, of Philad, 4858, p. 81. — Esp. de la Polynésie :
344 CURCULIONIDES,
Tribu. Comme ces derniers, elles sont répandues sur toute la surface
du globe. Toutes sont petites et varient beaucoup sous le rapport de
la longueur et de la gracilité de leur forme générale. Leur livrée
passe du noir au ferrugineux, avec les nuances intermédiaires; sauf
sur les élytres, qui sont plus ou moins fortement striées-ponctuées,
elles sont couvertes de points enfoncés, en général assez gros et serrés,
HEXARTHRUM.
WoLrasr., Ann. a, Mag. of nat, Hist. Ser. 3, V, p. 448 (1).
Mèmes caractères que les RayNcorus ; avec les différences sui-
vantes :
Rostre très-court, épais, arrondi aux angles, graduellement atté-
nué en avant; ses scrobes profondes, droites et aboutissant vers le
milieu des yeux.— Antennes médianes, très-courtes et très-robustes ;
scape fortement en massue au bout 3 funicule de 6 articles : 4 gros,
allongé, obconique, 2-6 courts, serrés, mais grossissant à peine;
massue forte, subglobuleuse, compacte. — Tarses à article 3 filiforme
comme 1-2. — Saillie mésosternale médiocrement large.
C'est le seul genre de Cossonides vrais dont le funicule antennaire
ne compte que six articles, ce qui le rend très-facile à reconnaître.
L'unique espèce (2) qui le compose à complétement le facies des
RaYNCOLUS, au point que, dans l'origine, M. Wollaston l'avait placée
parmi eux#Par suite de la grosseur et de la brièveté de son rostre,
elle fait le passage entre eux et les deux genres suivants qui prennent
de plus en plus le facies des Scolytides. Cet insecte est originaire de
Madère et vit dans le bois en décomposition,
EREMOTES.
Wocrasr., Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 364 (3).
Tête épaisse, cylindrique, saillante ; rostre plus court et un pôu
plus étroit qu’elle, peu à peu et légèrement atténué en avant; ses
scrobes profondes, brusquement arquées et rapprochées en dessous.
— Antennes submédianes, à peine plus longues que la tête et le
rostre réunis, robustes ; scape graduellement en massue, empiétant
R. hispidulus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 558 ; Taïty. — longu-
lus, gracilis, Bohem, Voy. d. l'Eugén.; Col. p. 149; îles Sandwich, — longi-
collis, brachyrhinus, Montrouz. Ann. d. 1, Soc. entom. 1860, p. 913; Nouvelle-
Calédonie.
(1) Syn. Ruyncozus, Wollast. ibid. Ser. 3, IL, p. 410; olim.
(2) Rhync. capitulum, Wollast. loc. cit. Ser. 3, IL, p. 410 (Hex. compressum,
Wollast. ibid, Ser. 3, Y, p. 448) ; figuré dars les Trans. of the entom, Soc.
Ser. 2, V, pl. 18, f. 2.
(3) Syn. Hyzuneus, Brullé in Webb et Berthel, Canar,; Entom, p. 71.
COSSONIDES VRAIS. 345
un peu sur les yeux; funicule de 7 articles: 4 plus long et plus
gros que les suivants, obconique, 2 très-court, 3-7 courts, transver-
saux, grossissant un peu; mâssue assez petite, ovale, acuminée, sub-
compacte. — Yeux médiocres, ovales, longitudinaux, légèrement
convexes. — Prothorax allongé, cylindrico-obeonique, tronqué à ses
deux extrémités. — Ecusson très-petit, arrondi en arrière. — Elytres
allongées, cylindriques, subverticalement déclives en arrière, pas
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes mé-
diocres, assez robustes, les antérieures faiblement séparées ; cuisses
assez fortement en massue; jambes légèrement élargies et ongui-
culées au bout, avec leur angle interne mucroné ; tarses courts, fili-
formes, à articles 4 allongé ainsi que 4, celui-ci et ses crochets très-
grèles. — Saillie intercoxale large, subarrondie en avant. — Méso-
sternum étroit. — Corps allongé, cylindrique, inégal, glabre.
Genre très-intéressant ainsi que le suivant, en ce que tous deux
sont encore plus voisins des Scolytides que tous les Cossonides connus
jusqu'ici. En effet le rostre, déjà épais et court chez beaucoup de
PaLŒopnAGus, l’est tellement ici, qu'à proprement parler il ne cons-
titue plus qu’une sorte de museau. Sous ce rapport, ces insectes ne
sont donc plus des Curculionides ; mais d'un autre côté, leurs organes
buccaux et la structure de leurs pattes prouvent qu'ils ne sont que
deux formes de transition entre ces derniers et la famille suivante.
Cette analogie intime a trompé M. Brullé, qui, le premier, a décrit
l'espèce typique du genre, sous le nom de Hylurgus crassicornis (1).
Elle est de la taille des Cossonus de seconde grandeur, noire, forte-
ment ponctuée, avec les élytres largement sillonnées ; les sillons sont
comme crénelés et les intervalles entre eux costiformes, minces et
tranchants. Suivant M. Wollaston, elle habite les lieux élevés de la
plupart des iles Canaries et n’est pas commune. On la trouve exclu-
sivement sous les écorces et dans les troncs en décomposition du
Pinus canariensis.
STENOSCELIS.
Wozrasr., The Journ. of Entom. I, p. 141.
Tête grosse, subglobuleuse, renflée en dessous, saillante ; rostre
un peu plus étroit qu’elle, excessivement court; ses scrobes petites,
latérales, subfovéiformes, basilaires. — Antennes extrêmement cour-
tes, robustes ; scape graduellement en massue, atteignant le bord an-
térieur des yeux ; funicule de 7 articles : 4 un peu allongé, beaucoup
plus gros que les suivants, ceux-ci fortement transversaux, grossis-
(1) Figurée par M, Wollaston, loc. cit. pl. 18, f. 1. Ce savant entomologiste
Conserve, sur l'identité de cet insecte avec celui décrit par M. Brullé, quelques
légers doutes qui ne sont très-probablement pas fondés,
346 CURCULIONIDES.
sant peu à peu; massue assez grosse, subglobuleuse, visiblement
articulée. — Veux assez grands, déprimés, oblongs, transversaux, —
Prothorax un peu plus long que large, régulièrement cylindrique,
tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, triangulaire. —
Elytres allongées, cylindriques, verticalement déclives en arrière,
pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes
courtes, médiocrement robustes ; les antérieures faiblement écartées;
cuisses comprimées, subfusiformes; jambes comprimées, droites, for-
tement onguiculées au bout; tarses très-grôles, filiformes, à article 4
beaucoup plus long que 1-3 réunis; ses crochets très-faibles, —
Saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Méso-
sternum étroit. — Corps allongé, cylindrique, inégal, glabre.
Ce genre est encore plus voisin des Scolytides que le précédent, et
doit, par conséquent, terminer la Famille des Curculionides. Au pre-
mier coup-d'œil, on prendrait pour un Hyzasres le petit insecte (1)
du Cap qui en forme le type. Il est d’un noix brillant, densément
ponctué, avec les élytres rugueuses et finement striées; en arrière,
les rugosités se convertissent peu à peu en aspérités sur les inter-
valles entre les stries, sculpture qui rappelle celle d'un grand nombre
de Scolytides.
Note.
Le genre suivant, brièvement défini par M. Wollaston, semble être
une forme ambiguë très-voisine des RayncoLus et des PHLŒOPHAGUS
et qui devra probablement être réunie à l’un ou l’autre de ces deux
genres. Dans un travail plus récent (2), M. Wollaston a émis l'opinion
que c’est plutôt dans le second qu'il devra se fondre. La définition
qu’il en a donnée se borne au peu de mots qui suivent.
CAULOPHILUS.
WoLLasT., Îns. Maderens. p. 315,
Rostre assez long, subarqué. — Antennes et pattes comme chez les
Caurorruris, celles-là un peu plus robustes. — Yeux grands, arron-
dis. — Prothorax arrondi sur les côtés.— Ecusson distinct, subarrondi.
— Elytres parallèles, profondément sillonnées. — Corps linéaire, dé-
primé, sculpté, glabre. ’
L'espèce (3) sur laquelle le genre a été fondé et qui est très-petite,
n'est connue que par un seul exemplaire, trouvé par M. Wollaston
dans l’île de Madère.
Quant au genre suivant du même auteur, et que j'ai sous les yeux;
- (1) S. Aylastoides, Wollast. loc. cit, p. 142, pl. 11, f. 1.
(2) Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 368.
(3) C. sculpturatus, Wollast. loc. cit. pl. VI, f. 4,
—
COBSONIDES VRAIS. 347
on trouvera plus bas les raisons qui s'opposent à ce qu'il puisse être
compris dans la Tribu actuelle,
. ONYCHOLIPS,
Wozast.; Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 389.
Tète médiocre, peu convexe en dessus, renflée en dessous; rostre
beaucoup plus court qu'elle, transversal, quadrangulaire; ses scrobes
profondes, courtes, arquées, subverticales.— Antennes excessivement
courtes, robustes ; scape enfoui dans la serobe où il est inséré; funi-
cule de 7 articles : 4-2 allongés et très-gros, celui-ci le plus long, 3-7
très-courts, grossissant peu à peu, mais légèrement; massue forte,
globoso-ovale, compacte. — Yeux nuls. — Prothorax transversal,
médiocrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, un peu ré-
tréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit,
triangulaire. — Elytres assez convexes, brièvement ovales, fortement
rétrécies en arrière dans leurs deux tiers postérieurs, un peu plus
larges que le prothorax et à peiné échancrées en arc à leur base, —
Pattes courtes, les antérieures notablement plus que les autres; leurs
hanches cylindriques, saillantes, subcontiguës; leurs cuisses oblongo-
ovales; leurs jambes comprimées, étroites, un peu élargies au côté
interne dans leur milieu, prolongées en une longue saillie grêle,
arquée, à la base de laquelle est inséré le tarse; cuisses intermé-
diaires et postérieures comprimées, oblongo-ovales, celles-ci plus ro-
bustes ; jambes des mêmes paires graduellement élargies, les posté-
rieures sinuées et âpres en dehors, dilatées au bout, avec leurs angles
interne et externe dentiformes; tarses antérieurs grèles, filiformes,
sans crochets ; les quatre postérieurs à articles 4 à peine distinct, 2-3
triangulaires, déprimés, avec leurs angles prolongés antérieurement
en de longues lanières, 4 étroit, parallèle, divisé au bout en deux
lobes parallèles et sans crochets. — Les trois segments intermédiaires
de l'abdomen très-courts, égaux, séparés du 4 par une suture recti-
ligne ; saillie intercoxale assez large, très-courte, tronquée en avant.
— Métasternum de longueur médiocre. — Saillie mésosternale très-
Courte, étroite, pénétrant à peine entre les hanches intermédiaires.
— Corps ovale, inégal, hérissé de longs cils.
M. Wollaston a accompagné la longue et excellente exposition
qu'il a donnée des caractères de ce geure qu'il appelle, avec raison,
monstrueux, des motifs qui l'ont engagé à le placer parmi les Cos-
sonides. Il tient, en effet, à ces derniers par ses antennes, et la forme
de son rostre non plus que la structure de ses tarses, ne seraient pas
des motifs suffisants, à la rigueur, pour l'en exclure. Il a en même
temps les habitudes fouisseuses et arénicoles des PENTATEMNUS. Mais,
outre que l'espèce qui en forme le type a assez bien le facies d'une
PHALERIA, il me paraît impossible d'admettre qu'un Gossonide puisse
348 CURCULIONIDES.
avoir les trois segments intermédiaires de l’abdomen très-courts et
égaux entre eux, sans quoi, cette exception une fois admise, on fini-
rait par iutroduire dans le groupe actuel une foule d'éléments étran-
gers, comme Schænherr, par exemple, l’a fait pour les Byrsopsides,
Dans mon opinion, cette raison est décisive pour démontrer que cet
insecte appartient à un tout autre groupe que celui-ci; mais quel est
ce groupe ? C’est ce que, dans l’état actuel de la science, il n’est pas
possible de déterminer (1).
L'espèce en question (2) est petite et d’un jaune ferrugineux, avec
le sommet du rostre noir; elle est variolée plutôt que ponctuée sur
le prothorax et ses élytres, qui sont un peu rugueuses, présentent des
sillons la plupart effacés à la base de ces organes. Elle habite plusieurs
des îles Canaries et vit dans le sable des bords de la mer, au pied
des buissons, en compagnie du Pentatemnus arenarius; mais elle est
plus rare que ce dernier.
({) On peut seulement émettre quelques conjectures à cet égard. Il existeun
genre anormal dont l’espèce unique a beaucoup de rapports avec celui-ci par
sa forme générale, sa livrée, ses habitudes arénicoles, ses pattes aberrantes, et
même par ses antennes, qui sont réellement des antennes de Cossonides, en un
mot !e genre Empuiastes de Mannerheim, Très-incertain sur Ja place qu’il doit
occuper, je l'ai classé (Tome VI, p. 511) provisoirement à côlé des AMALACTUS,
avec lesquels il n’a pas d’autres rapports que des jambes postérieures caver-
peuses. D'un autre côté, M. Wollaston m'a communiqué, comme étant voisin
des Ruyncozus , un petit insecte de l'Australie qui ressemble de très-près, sous
le rapport du facies, à l'Onycholips bifurcatus, et qui, selon toutes les appa-
rences, a les mêmes mœurs que lui. Eufin je possède plusieurs exemplaires
d’une espèce inédite de Montevideo qui est dans le même cas. Cela prouve
qu’il existe tout un groupe de Curculionides aréuicoles et fouisseurs, que leurs
habitudes dérobent aisément aux recherches, et dont on ne cocuait encore que
les espèces dont il s’agit en ce moment. Quand on en aura découvert un
plus grand nombre, on pourra s’éclairer sur leurs analogies, et, par suite, sur
celles du genre actuel.
(2) 0. bifurcatus, Wollast, loc. cit. p. 394, pl, 19, f. 2.
FAMILLE LXIIT
SCOLYTIDES !!
Tète de forme variable, terminée par un court museau souvent
presque nul. — Menton æaillant, en général reçu à sa base dans une
échancrure du sous-menton; la languette située derrière lui et dé-
passant où non son bord antérieur: — Mâchoires munies d'un seul
lobe (TESSEROCERUS excepté). — Palpes très-courts; les Jabiaux de
1 à 3, les maxillaires de 3 à 4 articles. — Mandibules rarement sail-
lantes, arquées à leur extrémité, le plus souvent larges, et plus ou
moins denticulées au côté interne. — Antennes insérées sur les côtés
du museau ou entre les yeux et les mandibules (PnLorormBus excep-
té), courtes, coudées, de 3 à 12 articles apparents, les derniers for-
mant une massue de forme variable, parfois pectinés. — Yeux va-
riables, en général grands et transversaux. — Pronotum le plus
- souvent confondu avec les flancs du prothorax.— Hanches antérieures
contiguës ou non, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière, les pos-
térieures transversales; jambes comprimées, presque toujours denti-
culées sur leur tranche externe ; tarses subpentamères, non spongieux
en dessous, filiformes; leur 3° article entier ou bilobé, mais jamais
très-élargi. — Abdomen composé de cinq segments.
Les Scolytides constituent le dernier reste de cet ensemble hétéro-
gène d'espèces que Latreille avait réunies sous le nom de Xylophages
el que les progrès de la science ont obligé de disséminer dans des
(1) La Société royale des Sciences de Liège a mis depuis peu sous presse la
première partie d’une Monographie de cette Famille, due à M. le docteur Cha-
puis, lun des auteurs du Catalogue des larves des Coléoptères. Ce travail,
qu'accompagnent d’admirables figures représentant toutes les espèces, ne con-
cerne que les Platypides. Ce qui en est imprimé au moment où j'écris, le reste
du manuscrit et les planches m'ont servi pour mon propre travail. Pour les Sco-
Iylides proprement dits, M Uhapuis a eu l'extrême obligeance de mettre à ma
disposition ses préparations des organes buccaux, ses dessins et ses notes. C'est
sur Ces matériaux, qui doivent iuspirer au lecteur la plus entière confiance, que
je m'appuie lorsque je me trouve en désaccord sur certains points avec les au-
teurs les plus accrédités, notamment pour ce qui concerne les parties de la
bouche ot le nombre des articles du funicule antennaire,
300 SCOLYTIDES.
familles différentes, ainsi qu'on l'a vu précédemment. Les auteurs
les plus récents ne sont pas d'accord sur le nom qu’ils donnent à ces
insectes (1); celui de Scolytides, emprunté au plus ancien de leurs
genres (Scozvrus), créé par Geoffroy, me paraît avoir un droit incon-
tostable à la préférence.
Une autre question plus grave est celle de savoir s'ils doivent for-
mer une famille distincte ou être réunis à la précédente, comme l’a fait
Erichson (2). Leurs rapports avec les derniers genres de Curculionides
sont, en effet, si intimes, tant à l’état parfait que sous celui de larve,
que si l'on prend les deux familles dans leur totalité, il est impos-
sible de découvrir un seul caractère qui les sépare nettement. Cepen-
dant si l’on considère que dans celle-ci le caractère essentiel des Cur-
culionides, c'est-à-dire un véritable rostre, fait constamment défaut (3),
l'homogénéité de ses espèces au double point de vue de l’organi-
sation et des habitudes, et le rôle spétial qu'elles jouent dans la na-
ture, il semble préférable de la regarder comme un type particulier,
rattaché seulement à celui des Curculionides par quelques-unes de
ces transitions qu’on rencontre à chaque pas.
(1) Is sont encore souvent désignés sous ceux de Xylophages (Ratzeburg,
Schaum, Perris, Eichhoff), Bostrichides ou Bostrichins (Erichson, Gerstæcker),
et Tomicides (par ex. Wollaston). Le premier de ces noms a un sens trop gé-
néral; il convient à une foule d'insectes de différents ordres, et a l’inconvénient
de rappeler le groupe établi sous le même nom par Latreille, Le second est
inadmissible, les Bosrrienus appartenant à une toute autre famille que celle-ci;
voyez tome IV, p. 533. Quant au dernier, il suffit de faire remarquer combien
le genre Towrcus de Latreille est postérieur au genre ScoLyrus de Geoffroy. Le
nom de Scolytides, employé pour la première fois, à ce que je crois, par
M. Westwood (An Introd,. ete. I, p. 350), est donc sans aucun doute celui que
doivent porter ces insectes.
(2) C’est en 1842 (Wiegm. Archiv, I, p. 373) qu'Erichson à opéré cette réu-
nion, qu'il a toujours conservée depuis, dans ses Gomptes-Rendus entomologi-
ques insérés dans le même recueil. Elle n’est pas encore généralement admise,
bien que des auteurs d’un grand poids, notamment M. Ed. Perris (Ann, d. 1.
Soc. entom. 1856, p. 437), y aient donné leur assentiment.
(3) Les auteurs en attribuent généralement un à la plupart de ces insectes,
mais arbitrairement. Jusqu'ici, personne n’a essayé de déterminer la différence
qui sépare un vostre d’un museau. C’est, en effet, une question qui n’est pas
facile à résoudre ni en théorie ni dans la pratique. Si l’on applique le premier
de ces noms à la partie de la tête qui fait saillie en avant des yeux, qu’elle soit
courte ou non, lorsqu'elle porte les antennes, et que celles-ci sont contiguës aux
yeux, alors il faut dire qu’une foule de Coléoptères (par ex. les Mélolonthides,
Cétonides, OEdemérides, etc.) à qui on refuse un rostre, en possèdent réelle-
ment un. Si, au contraire, on exige, comme caractère essentiel de ce dernier
qu’il soit plus étroit que la tête, plus ou moins long, et qu'il porte les antennes
à distance des yeux, alors non-seulement tous les Scolytides, mais un grand
nombre d’Anthribides et les Bruchides, à qui on a coutume d’en assigoer un,
en sont certainement privés et ne possèdent qu'un museau.
SCOLYTIDES. J51
La forme allongée et plus ou moins cylindrique prédomine chez les
Scolytides. Leur tête, toujours fort courte, n’est complétement déga-
gée du prothorax que chez les Platypides. Chez les autres elle affecte
deux formes différentes. Tantôt (Hylésinides) elle est visible d’en haut,
déprimée ou concave sur le front et terminée par un museau bien
distinct, tantôt subglobuleuse, avec un museau tellement court qu'on
peut dire qu'il n'existe pas. Dans ce dernier cas il est de règle qu’elle
soit, comme celle des Bostrichides, surplombée par le prothorax; mais
il est rare (par ex. AMPHIGRANUS) que ce dernier puisse la recevoir en
entier dans son intérieur.
Par suite de la brièveté et de la grosseur du rostre, ou de son
absence, la cavité buccale et les parties qu’elle contient sont aussi
développées que chez le commun des Coléoptères et reprennent ici
une importance qu'elles avaient perdue chez les Curculionides.
L'étude approfondie dont elles ont été l’objet (1) et le rôle qu’elles
jouent dans la caractéristique des genres, rendent nécessaires quelques
détails. Comme la bouche est à son maximum de complication chez
les Platypides, ce sont eux qu’il convient de prendre pour point de
comparaison.
Chez ces insectes, le cadre buccal est très-ample et se prolonge à sa
base en une fissure étroite qui entame plus ou moins le dessous de
la tête. À partir de cette base on observe les parties suivantes : 4° une
pièce basilaire qui se moule sur la base du cadre buccal et affecte par
conséquent la forme d’un triangle ou d’un cœur aigu à son sommet,
Elle est souvent confondue avec : 2° une pièce prébasilaire ou le sous
menton qui est situé au-devant d'elle. Ce dernier varie beaucoup
sous le rapport de la forme, mais présente très-souvent dans son
milieu une échancrure où se loge la base de la pièce suivante ou :
d° le menlon qui est également très-variable. A sa face interne est
accolée : 4° la languette, mais qui n'est représentée chez les Platypides
dont il s’agit en ce moment que par une carène longitudinale qui dé-
passe à peine ou pas du tout le bord antérieur du menton. Comme
chez les Curculionides le corps des mâckoires ne se compose que d’une
seule pièce munie au côté interne d’un lobe unique correspondant au
mando des autres Coléoptères; chez les TESsSEROCERUS seuls il s'y
ajoute un lobe externe grêle. Les palpes labiaux et maxillaires sont
courts, robustes, avec leur dernier article grèle et généralement très-
petit. Ils sont insérés bout à bout, les premiers avec le menton, les
seconds avec le corps des mächoires. Les mandibules ne nécessitent
aucune observation, Enfin le labre est tantôt visible, tantôt rétracté
sous l’épistome,
(1) Le plus récent et le seul travail qui entre dans de grands détails à cet
égard, est celui de M. Eichhof, intitulé : « Ueber die Mundtheïle und die Füh-
lrbildung der europæischen Xylophagi sensu stricto.» Berlin, entom, Zcitschr.
VIIL, 1864, p. 17.
352 SCOLYTIDES.
Chez les Scolytides vrais, la pièce prébasilaire est confondue avec le
cadre buccal dont le bord postérieur est, par suite, échancré en arc
ou coupé presque carrément. Le menton est resté distinct et a con-
servé en général son échancrure médiane. La languette est libre en
partie, membraneuse et dépasse toujours le bord antérieur du men-
ton. Elle varie beaucoup sous le rapport de la largeur ainsi que de
la forme et prend naissance à la base, ou au milieu, parfois à la par-
tie autérieure de ce dernier. Le labre est toujours indistinct. Sauf le
nombre des articles des palpes, les autres parties sont faites comme
chez les Platypides (1). ,
Les antennes varient encore plus que chez les Cureulionides, tout
en étant construites sur un plan analogue. On ne peut pas dire ici
qu'elles sont composées d’un nombre normal d'articles, ce qui vient,
d'une part, de la réduction énorme que peuventsubir ceux du funicule,
d'autre part de la fusion fréquente de ceux de la massue en une masse
plus où moins compacte. Un petit nombre de genres (par ex. Hyras-
T£s) possèdent douze articles bien distincts, comme les Cureulionides,
leur funicule en ayant sept et la massue quatre. A l'extrémité op-
posée se trouvent les CorrayLus qui n’en ont que trois en tout, y
(1) Cette description des organes buccaux diffère, à quelques égards, de
celle donuée par M, Eichhoff. Ainsi, ce savant entomologiste ne parle nas de la
pièce basilaire qui, en effet, n’est pas distincte chez les espèces européennes.
Il appelle menton la pièce prébasilaire ou le sous-menton, et Je vrai menton
est pour lui la partie fulcrale (pars fulcralis) de la lèvre inférieure. IL insiste
beaucoup sur ce que les palpes labiaux et maxillaires n’auraient jamais que
trois articles, en quoi il a raison pour les Scolytides vrais ; mais chez les Pla-
typides, il y en a réellement quatre aux maxilluires et leur nombre varie aux
palpos labiaux. — Erichson, dans son travail (Wiegm. Archiv, 1836, L, p. 45)
indiqué plus bas, se contente, en exposant les caractères des genres, de men-
tionner le menton sous le nom de labiwm. 1i dit mème positivement (p. 61), à
propos du genre Hyporaenemus, que la languette n’existe chez aucun Scoly-
tide.
D'un antre côté, il n’est pas difficile de ramener cette structure de la bouche
des Scolytides à celle qni existe chez les Curculionides phanérognathes. Los
mâchoires, les palpes maxillaires et les palpes labiaux sout identiques. Mais
chez ces Curculionides, la pièce basilaire et le sous-menton sont non-seule-
ment confondus ensemble, mals encore avec la partie inférieure de la tête, ct
ce que J'ai appelé sous-menton, peut-être à tort, n'est pas autre chose que le
bord antérieur de celle-ci ou, ce qui revient au même, le bord postérieur du
cadre buccal. Le pédoncule dont il est pourvu n’est qu’une saiilie accessoire
qui manque chez tous les Scolytides sans exception. La forme mise de côté,
le menton et la languette se comportent comme chez ces derniers. Le premier
porte, à son extrémité, les palpes labiaux et a derrière lui la seconde qui le dé-
borde plus ou moins. Il est inutile de parler des mandibules et du labre. Que
l’on supprime ou rarcourcisse le pédoncule du sous-menton, qu'on élargisse en
mème temps le menton au point derecouvrirles mâchoiros, et l’on a la bouche
d’un Gurculionidg adélognathe,
SCOLY PIDES. 353
compris le scape. Entre ces limites, tous les nombres intermédiaires
existent.
Parmi les autres organes, les jambes et les tarses seuls méritent un
mot d'observation. Les premières sont toujours comprimées, plus où
moins arquées sur leur bord externe, et en général denticulées sur ce
dernier, mais non toujours fortement élargies de leur base à leur ex-
trémité; chez les Ampmicranus et les CorrayLus, elles sont étroites et
presque parallèles dans toute leur longueur. Quant aux tarses, ce
sont ceux des Cossonides, leur 3° article étant, comme chez ces der-
niers, tantôt entier, tantôt légèrement élargi et échancré ou bilobé;
le 4° est toujours très-grand et muni de crochets bien développés.
Le petit nœud qui existe à sa base et qui représente le 4° article des
Pentamères est très-distinct chez les Platypides et quelques Scolytides -
vrais. On peut donc dire, avec M. Chapuis (1), que les premiers ont
cinq articles aux tarses; cependant, comme celui dontil s'agit con-
serve sa petitesse relative, il semble plus-exact encore de dire que ces
insectes sont des Subpentamères plus voisins que les autres des vrais
Pentamères.
À part un seul genre (Camrrocerus), les couleurs métalliques sont
étrangères aux Scolytides. Le noir ou le ferrugineux, avec leurs
nuances intermédiaires, rarement le testacé (ApHanarraRuM), font les
frais de leur livrée, et ces couleurs sont le plus souvent uniformes.
Ces insectes sont les Xylophages par excellence de l'ordre des Co-
léoptères. Sauf deux espèces (Hylesinus trifolii, Tomicus Kaltenbachii)
qui, dit-on, vivent dans les plantes herbacées, toutes les autres ha-
bitent exclusivement les végétaux ligneux. C'est par conséquent surtout
dans les forêts, et pendant leur premier état, qu’elles exercent leurs
ravages qui ont lieu quelquefois sur la plus vaste échelle. Aussi sont-
ce de tous les Coléoptères, ceux dont les mœurs ont été le plussoigneu-
sement étudiées et dont-on a décritle plus grand nombre de larves (2).
(1) Mon. d. Platyp. p. 16 et 22.
(2) Les travaux dont ces insectes ont été l’objet, au point de vue de l’éco-
nomie forestière, sont extrèmement nombreux. Le pius important est toujours
le grand ouvrage de M. Ratzeburg « Die Forstinsekten, etc., I, Die Kæfer,
p.156,» avec de belles et nombreuses figures dés espèces, ainsi que des gale-
ries qu’elles creusent dans le bois. Cet ouvrage n'a pas été traduit en français.
Un autre, du même auteur (Die Waldwerderber und ihre Feinde, elc., in-8v;
Berlin, 1841), l’a été par le comte de Corberon, sous le titre de : « Les Hyloph
thires et leurs eunemis, etc, ; in-8°; Nordhausen, 1842. Cette traduction est
connue en France par la réimpression qui en a été faite, en 1846, dans le
« Manuel du destructeur des animaux nuisibles » publié par l'éditeur Roret.
— Un supplément à ces deux ouvrages, indispensable à consulter, est l’excel-
lente «Histoire des insectes du pin maritime, » de M. Ed. Perris. La partie qui
concerne les Scolytides a paru daus les Auu. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 173.
Quant aux larves en particulier, celles de (ous les genres européens sont
Coléoptères. Tome VII. 23
354 SCOLYTIDES.
De même que les insectes parfaits, ces dernières appartiennent à
deux types distincts, quoique très-voisins, dont le premier est repré-
senté par celles des Scolytides vrais. Ces larves sont complétement
semblables à celles des Curculionides les plus normales. Comme
celles-ci, elles sont apodes et privées d’yeux; leur corps, recourbé en
arc, présente en dessus des bourrelets transversaux très-apparents, des
mamelons thoraciques tenant lieu de pattes, des hourrelets latéraux
plus ou moins prononcés, et il est en outre couvert de petites aspé-
rités. La tête est médiocre, arrondie, et pourvue d'antennes très-cour-
tes, au plus de deux articles et logées dans de petites cavités. Les
palpes labiaux et maxillaires sont très-réduits et composés de deux
articles seulement. Les parties les plus variables de la bouche sont
les mandibules, qui sont plus ou moins robustes. Lesmodifications,
peu sensibles, que présentent ces larves, sont en harmonie avec la
forme des galeries qu'elles creusent et la nature du tissu ligneux
dans lequel celles-ci sont pratiquées. C’est dans l’intérieur de ces ga-
leries qu’elles accomplissent leurs métamorphoses, qui sont en géné-
ral remarquables par la rapidité avec laquelle elles ont lieu.
Le second des types en question n’est jusqu'ici connu que par la
larve du Platypus cylindrus (1). Avec les caractères généraux des
précédentes, elle en diffère par son corps cylindrique, plus droit, sa
tête plus forte et plus saillante, enfin par la forme du dernier seg-
ment abdominal, qui est coupé obliquement et terminé par une
petite épine cornée.
En outre de leurs rapports avec les Curculionides, les Scolytides
paraissent, au premier coup-d'œil, en avoir de plus intimes encore
avec les Bostrichides, Un grand nombre d’entre eux, les Tomicides,
ont un facies presque identique avec celui des Bosrricaus et genres
voisins, sans parler de la similitude des mœurs. Mais les Bostrichides
ont constamment deux lobes aux mâchoires; c'est le 1°, et non le 4°
article de leurs tarses, qui est le plus petit de tous, et leurs larves
sont très-différentes de celles qui viennent d'être sommairement dé-
crites. Il n'y a donc entre les deux familles qu'une-simple analogie,
mais portée aussi loin que possible sous le rapport du facies.
connues, et leur trop grand nombre m'interdit d’en donner la liste, pour la-
quelle on peut consulter Chapuis et Caudèze, Mém. d. 1. Soc. d. sc. d. Liège,
VI, p. 568. Depuis l’apparition de leur travail et de celui de M. Ed. Perris,
où n’en a publié aucune, que je sache. — La question, si débattue, de savoir
si les Scolytides attaquent ou non exclusivement les arbres plus ou moins mü-
ladifs, a donné lieu à la publication &’une notice de M. Wallace, d'autant plus
intéressante qu’elle concerne les espèces des Archipels indiens. Elle est inti-
tulée : « Note on the habits of Scolytidæand Bosinchidæ » Trans. ofthe eulom.
Soc. Ser. 2, V, p. 218. L'auteur se prononce pour la première de ces opinions.
{1) Ratzeb. Die Forstins. I, p. 188, pl. 14, f. 28-32 ; Perris, Ann, d. Sc. nat.
Sér. 2, X1V, p. 89, pl. 3, f. 19-24.
SCOLYTIDES. 355
L'histoire systématique de celle-ci peut se résumer en peu de mots.
Linné n'avait pas distingué des Dermesres les espèces qu'il en con-
naissait. Geoffroy (1), le premier, établit sur l'une d'elles le genre
ScozyTUs, nom que Herbst changea plus tard en celui d’Eccopro-
6ASTER, en créant en même temps le genre PLaryPus (2). Quant à
Fabricius (3), ces insectes figurent dans ses ouvrages, en partié sous
lo nom de Bosrricaus, emprunté à Geoflroyet détourné de son actep-
tion primitive, en partie sous celui d'ApatE en même témps que des
Bostrichides, tandis que la plupart de ces derniers sont devenus!
des Scozvrus. Cette transposition de noms, que rien ne justifie, a
créé une confusion dont les effets se font encore sentir en ce mo-
ment, bien que Latreille (4) y ait remédié depuis longtemps en
créant le genre Tomicus pour recevoir les Bosrricaus de Fabricius.
Les choses étaient dans cet état lorsqu’en 1836 Erichson donna une
impulsion nouvelle à l'étude de ces insectes, en publiant une révision
de leurs genres (5) dans laquelle il en établit un assez grand nombre
de nouveaux. Les derniers travaux dont la famille ait été l'objet sont
celui de M. Eichhoff mentionné plus haut, lequel ne concerne que les
espèces européennes, et la Monographie des Platypides de M. Cha-
puis, en ce moment sous presse. La plupart des genres établis en de-
hors de ces divers travaux sont dus à M. Wollaston, ainsi qu'on le
verra plus loin. Il est impossible d'estimer actuellement le nombre to-
tal des espèces de la famille, mais si l’on en juge par celui des Pla-
typides, il doit être considérable (6).
Erichson à réparti ces insectes dans trois groupes d'égale valeur :
les Hylésinides, les Scolytides proprement dits et les Platypides. Mais
ces derniers ont un rang supérieur à celui qu'il leur assignait et équi-
valent à eux seuls aux deux premiers des groupes en question. La
famille se divise par conséquent en deux tribus très-naturelles.
1. Tarses à art, 1 beaucoup plus court que 2-4 réunis. SCOLYTIDES VRAIS,
IT. _—— aussi long — _ PLATYPIDES.
(1) Hisé. d, Ins, d. env. d. Paris, 1, p. 309.
(2) Die Kæfer, V, p. 124 et 129.
(3) Syst. EL. IL, p. 378 (Apaxe) et 384 (Bosrnicaus).
(4) Considér, génér. etc., p. 224.
(5) « Systematische Auseinandersetzung der Familie der Borkenkæfer (Bos-
tichidæ) » Wiegm. Archiv, 1836, I, p. 45.
(6) M. Chapuis décrit 202 espèces de Platypides, dont 193 sont nouvelles, Le
dernier Catalogue des Coléoptères d'Europe publié par M. Schaum, en 1862,
contient 95 Scolytides vrais. En supposant que ces derniers existent dans Ja
même proportion que les Platypides, leur nombre total dépasserait 3009, et
celui de la famille entière serait d'environ 3300.
356 SCOLYTIDES.
TRIBU I.
SCOLYTIDES VRAIS.
Tête de forme variable, engagée dans le prothorax, souvent recou-
verte par lui et invisible d'en haut. — Languette libre, au moins en
partie, et dépassant le menton en avant. — Palpes labiaux et maxil-
laires de trois articles. — Labre indistinct. — Prothorax non rétréci
ou échancré sur les côtés pour la réception des cuisses antérieures,
largement et profondément échancré sur son bord antéro-inférieur.
— Hanches antérieures plus ou moins saillantes, non obliques
(Euromus excepté), les postérieures tranversalement ovalaires; 1° ar-
ticle des tarses beaucoup plus petit que les suivants réunis. — Epi-
sternums mésothoraciques très-rarement (Scozyrus) grands.
Ces insectes sont beaucoup moins homogènes que les Platypides, et
l'on pourrait ajouter à la formule qui précède de nombreux caractères.
Ainsi, rien de plus variable ici que les antennes, leur funicule
comptant de un à sept articles et leur massue étant tantôt distinote-
ment articulée, tantôt lamelliforme et compacte, parfois mème pec-
tinée ou flabellée. Les yeux finement granulés chez toutes les espèces
européennes, le sont très-fortement dans quelques genres exotiques.
Le prothorax, de forme très-variable, est pourvu, dans certains cas
(par ex. Dramenus, Cawprocerus), de vives arêtes latérales qui sépa-
rent son pronotum de ses flancs. Jamais, sauf chez les Scozyrus,
son bord postérieur et inférieur n’est fortement bi-échancré, ce qui
vient de la petitesse relative des épisternums mésothoraciques. A
part les Camprocerus et les Scoryrus, les élytres sont constamment
pourvues d'une déclivité postérieure arrondie ou plus ou moîns ex-
cavée. Leur base est tantôt coupée verticalement (Tomicides), tantôt
taillée en biseau, et alors recouvre un peu celle du prothorax (Hylésini-
des). Les jambes peuvent être âpres ourugueuses sur leurface externe,
mais ne présententjamais ces carènes ou ces tubercules qui sontconstants
sur celles des Platypides. Comme chez ces derniers, la grandeur rela-
tive des segments de l'abdomen n'est soumise à aucune règle fixe;
mais sa saillie intercoxale, à de rares exceptions près (CAMPTOCERUS,
Dramerus) est toujours en triangle étroit et très-aigu. Enfin le méta-
sternum, au lieu d’être toujours très-allongé, devient parfois très-
court.
Ces modifications ne permettent pas de réunir ces insectes dans un
seul groupe. Les six qui suivent me paraissent nécessaires pour l'é=
partir convenablement les 32 genres qui composent la tribu. Trois
d'entre eux (Camptocérides, Eutomides, Phlæotrupides) sont exotiques;
les autres ont la plupart de leurs représentants en Europe.
HYLÉSINIDES. 357
LL Abdomen de forme normale.
a Tête non globuleuse, visible d’en haut au repos,
b Yeux finement grauulés.
Prouotum confondu avec les flancs du prothorax. HIYLÉSINIDES.
— distinct des —— CAMPTOCÉRIDES.
bb Yeux fortement granulés.
Pronotum distinct des flancs du prothorax. Eurompes.
— confondu avec les _— PuLOEOTRUPIDES.
aa Tète globuleuse (1), le plus souvent invisible d’en |
haut. Tomicipes.
Il, Abdomen retroussé à partir du 2° segment. SCOLYTIDES VRAIS.
GROUPE I. Hylésinides
Tète non globuleuse, pourvue d'un museau distinct, visible d'en
haut. — Funicule des antennes de 7 à 5 articles; leur massue
distinctement articulée (Porveraraus excepté).—Yeux finement gra-
nulés.—Pronotum confondu avec les flancs du prothorax.—Elytres
taillées en biseau à leur base. — 3° article des tarses presque tou-
jours échancré ou bilubé. — Abdomen normal. — Métasternum plus
ou moins allongé ; ses épisternums étroits.
Ce groupe contient les espèces qui ont le plus de rapport avec les
Cossonides ; il doit par conséquent être placé en tête de la famille.
Les genres qui le composent sont au nombre de neuf, tous, à l'ex-
ception des PHLOEOPHTHORUS, représentés en Europe.
1. arses à art. 3 échancré ou bilobé; massue des antennes
distinctement articulée.
a Massue antennaire ovalo ou subglobuleuse, serrée.
b Funicule — de 7 art. : Hylastes.
bb — _ de6 —
Art. 3 des tarses échancré : Hylurgus.
—— . bilobé: Blastophagus.
bbb Funicule antennaire de 5 art.
Art. 1 des tarses allongé, 3 bilobé : Dendr'oclonus.
— très-court, 3 à peine échancré : Carphoborus.
aa Massue antennaire allongée.
Ses articles serrés; funicule de 7 art.: Hylesinus.
- lächement unis; funicule de 5 art. : Phlæophthorus.
aaa Mossue antennaire flabellée; funieule de 5 art. : Phlæotribus.
Il, Tarses à art. 3 entier; massue antennaire compücte ;
funicule de 5 art,: Polygraphus.
(1) LesCnxpruneus seuls s'éloignent plus ou moins de cette forme, mais les
* deux articles de leur funicule antenpaire, nombre qui leur est exclusivement
propre, les distinguent des ospèces des quatre premiers groupes.
368: SCOLYTIDES,
HYLASTES. +
Enicus, in Wirew. 4rchiv, 1836, 1, p. 47 (1)..
Menton assez long, peu à peu et légèrement élargi en avant, avec
son bord antérieur un peu anguleux dans son centre ; languette nais-
sant de sa base, parallèle, beaucoup plus étroite que lui; 49 article
des palpes labiaux grand, les deux suivants très-petits. — Lobe des
mächoires large, arqué et cilié au côté interné, aigu au bout , dé-
passant les palpes; ceux-ci à articles graduellement plus courts. —
Mandibules peu saillantes. — Tête à front vertical; son museau un
peu plus étroit qu'elle. — Scape des antennes allongé, terminé en
massue oblongo-ovale; funicule de 7 articles : 4-2 allongés, gros, ce-
lui-là le plus long, 3-7 transversaux, peu à peu élargis; massue forte,
ovale, comprimée, distinctement quadriarticulée. — Yeux petits,
oblongs, transversaux. — Prothorax allongé, cylindrique, coupé obli-
quement en avant, carrément en arrière ; prosternum assez fortement
excavé. — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres allongées, Cy-
lindriques, s’arrondissant pour former leur déclivité postérieure, pas
plus larges que le prothorax et tronquées en avant. — Pattes médio-
cres, assez robustes; hanches antérieures contiguës; cuisses subli-
néaires ; jambes triangulaires, assez larges, dentées en scie sur leur
bord externe; tarses courts; leurs crochets très-petits. — Les trois
segments intermédiaires de l'abdomen courts, égaux, le 5° grand. —
Episternums métathoraciques étroits. — Saillie mésosternale étroite. —
Corps cylindrique ou oblongo-cylindrique.
Par suite de la forme générale et en particulier de celle du museau,
ce genre et le suivant sont, de toute la famille, ceux qui se rappro-
chent le plus des derniers genres des Cossonides, surtout des Rayw-
coLus, EremoTEs et Srexosceuis. Les éspèces de celui-ci sont au plus
de taille médiocre et généralement petites. Elles sont criblées de
gros points enfoncés sur le prothorax et fortement striées-ponctuées
sur les élytres; les intervalles entre les stries sont plus ou moins
convexes, parfois en partie carénés, et en général assez fortement
ridés.
Erichson a divisé le genre en deux sections naturelles et générale-
ment adoptées. Celles de la première (2) ont le mésosternum tron-
qué en avant, et le 3° article des tarses cordiforme, et non ou à peine
(1) Syn. Bosrnicuus Payk., Herbst, P. W. J. Müller.— HvLesinus Fab., Gyll.,
Duflschm.
(2) &richson en cite 9 espèces, dont 7 européennes : H. ater Payk. (pini-
perda Fab., Herbst; chloropus Duftschm), brunneus, cunicularius, lineuris,
corticiperda, attenuatus Er., angustatus Herbst, opacus Er., et 1 de l'Amér.
du Nord, porculus Er. — Aj. : H. variolosus, Perris, Ann. d. 1. Soc. entom.
1856, p. 229; France;(Landes).
HYLÉSINIDES. 359
élargi ; chez celles de la seconde (1), le mésosternum forme en avant
une courte saillie en cône obtus, et l'article en question des tarses
est bilobé.
En dehors de l’Europe, le genre n’a encore été rencontré qu’à Ma-
dère, aux îles Canaries et dans l'Amérique du Nord.
HYLURGUS.
Larn., Gen. Crust, elns. IL, p. 274 (2).
Ce genre ne diffère des Hyzastes que par les caractères sui-
vants *
Menton à peine plus long que large antérieurement, peu à peu et
très-fortement rétréci à sa base, largement arrondi en avant. — Lobe
des mâchoires beaucoup plus étroit que leur corps, pas plus long que
le palpe, sinué en dedans près de son extrémité; celle-ci obtuse. —
Museau très-court. — Funicule antennaire de 6 articles : 1-2 plus
longs et plus épais que les suivants, 1 le plus gros et plus court, 3-6
fortement transversaux et graduellement plus larges; massue briè-
vement ovalaire, à peine comprimée, distinctement et transversale-
ment quadriarticulée. — Yeux étroits, allongés, transversaux. —
Prosternum plus long, moins excavé. — Ecusson enfoui, peu distinct.
— 3° article des tarses pas plus large que 2, échancré. — Mésoster-
num semi-vertical, rétréci et tronqué en arrière. — Corps cylin-
drique.
Dans son état actuel, le genre ne comprend que l’espèce sur la-
quelle Latreille l’a fondé dans l'origine, l'Hylesinus ligniperda de
Fabricius (3), insecte commun dans les forêts de pins de toute l'Eu-
rope. Il est un peu plus grand que l’Hylaster aler, et en diffère par
sa sculpture, son prothorax étant assez finement rugoso-ponctué et
caréné sur la ligne médiane; ses élytres sont rugueuses, faiblement
(1) H. decumanus Er. (crenatus Panz.), palliatus Gyll. (marginatus Duft.;
angustatus var., Herbst); tous deux d'Europe. — Aj. : Bostr. trifolit, P. W.
J. Müller, Mém. d.1. Soc d. dépt. d. Mont-Tonnerre, I, 1803, p. 47.
J'ignore à laquelle de ces sections appartiennent les espèces suivantes : H.
clavus, Wollast. Ins. Maderens. p. 3054 Madère. — Lowei, De Paiva, Ann. a.
Mag. of nat. Hist. Ser. 3, VILL, p. 211; Ténéritfe. — subcostulatus, cristatus,
Manneru. Bull. Mosc. 1853, II, p. 239; Amér. russe. — rugipennis (Hylurg.),
Mannerh. ibid. 1843, p. 297; même pays.
É (2) Syn. Hyzesinus Fab., Duft. — Scocvrus Oliv. — Bosrnienus Herbst,
anz. 1
(3) Syst. EL II, p. 391 (Bostr. elongatus Herbst, flavipes Panz.). — Il y à
dans les auteurs récents, trois espèces rapportées au genre, mais qui ont be-
soin d’être revues : H. longulus, Kolen. Melet. entom. II, p. 38; Russie mér.—
determinans, concinnulus, K. Walker, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IN,
p. 260; Ceylan, :
360 SCOLYTIDES.
striées, sauf à leur extrémité qui est couverte de courts cils jaunes et
brillants; dans ce point, la strie la plus voisine de la suture est plus
profonde que les autres, surtout chez le mâle.
BLASTOPHAGUS. ;
Ercanorr, Berlin. entom. Zeilchr. NU, p. 25 (1).
Genre démembré des DeNprocroxus d’Erichson et qui est, en effet,
plus voisin des HyLurçus, dont il diffère principalement par les or-
ganes buccaux et le 3° article des tarses.
Menton allongé, parallèle, légèrement anguleux dans son milieu en
avant ; languette oblongo-ovale, naissant de sa base, aussi large que
lui dans son milieu; lobe des mâchoires large, arqué au côté in-
terne, acuminé au bout, ne dépassant pas les palpes. — Palpes la-
biaux et maxillaires pareils, à articles 4 beaucoup plus long que 2, 3
très-petit, aciculaire. — Funicule antennaire également de 6 arti-
cles (2), mais les quatre derniers presque d’égale grosseur; massue
plus forte, oblongo-ovale, du reste pareille. — Prothorax moins long,
un peu atténué en avant. — 3e article des tarses légèrement élargi et
bilobé. — 2° segment abdominal plus long que chacun des deux sui-
vants. — Le surplus comme chez les HyLurGus.
Le type du genre est le Dermestes piniperda de Linné (3), l'une
des espèces de la famille les plus communes et les plus nuisibles.
Ses téguments brillants, dont la couleur varie du brun rougeàtre au
noir, ses élytres à peine sillonnées et couvertes de petites aspérités
sur leur déclivité postérieure, le font distinguer de suite des espèces
des deux genres précédents qui sont toutes plus ou moins ternes. Il
a pour congénères deux autres espèces qui me sont inconnues (4).
DENDROCTONUS.
Enicus. in Wiecu. Archiv, 1836, I, p. 52 (5).
Menton fortement comprimé latéralement, plus long que large, vu
(1) Syn. Denmesres Linné. — Hyresiwus Fab., Gyll., Duft., Hartig, Bach. —
Bosrricuus Herbst, Panz. — Denrrocronus Erichs. — Hyzurcus Schaum, Gre-
nier. — Hycastes L. Redteub,
= (2) Erichson ne leuren assigne que cinq, par le fait seul d’avoir compris les
espèces du genre parmi les Dexrrocronus; il y en à réellement six, comme le
dit M. Eichhof. .
(3) (Hyles. abietinus et testaceus Fab., Bostr. testaceus Herbst, Panz.)
(4) Hyles. minor, Hertig, Forstl. u. forst-naturwiss. Conversat.-Lexic. (in-8°,
Berlin, 1834), p. 413. — Hyl. hederæ, F. Schmidt, Stettin. entom. Zeit. 1843,
p- 108; douteux au point de vue générique.
(5) Syn. Bosricnus Kugell., Herbst, Payk. — Hyresinus Gyll., Duft. — Sco-
LYTUS Oliv, :
HYLÉSINIDES. 361
de face, avec ses côtés légèrement arrondis, sa moitié basilaire con-
cave, ses angles antérieurs saillants en dehors, et son bord antérieur
un peu anguleux dans son milieu; languette naissant de son milieu,
formant une carène très-saillante ; palpes labiaux longs et grêles, à
articles { plus grand que les deux suivants réunis, 3 très-grèle. —
Lobe des mâchoires large, oblongo-ovale, n'atteignant que le sommet
du 1° article des palpes maxillaires ; ceux-ci médiocres, à articles 4-2
subégaux. — Tête courte, verticale sur le frout; son museau aussi
large qu’elle, fortement transversal. — Scape des antennes en massue
allongée; funicule de 5 articles : 1-2 allongés, celui-ci le plus
grand, 3-5 graduellement plus courts et plus larges ; massue grande,
comprimée, suborbiculaire, distinctement et transversalement qua-
driarticulée. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax
transversal, cylindrique, un peu atténué en avant, avec son bord an-
térieur sinué dans son milieu, tronqué à sa base; prosternum très-
court, concave. — Elytres allongées, cylindriques, arrondies sur leur
déelivité postérieure, un peu plus larges que le prothorax et tron-
quées à leur base. — Pattes robustes; hanches antérieures conti-
guës; cuisses larges, arquées sur leur bord inférieur; jambes mé-
diocrement et peu à peu élargies, denticulées en dehors et à leur
extrémité ; tarses à articles 1 plus long que les deux suivants réunis,
3 un peu élargi, bilobé. — 2° segment abdominal presque aussi
long que 3-4 réunis. — Episternums métathoraciques étroits. —
Saillie mésosternale assez large, triangulaire, inclinée, — Corps cy-
lindrique.
Des cinq espèces comprises dans ce genre par Erichson, trois (pini-
perda, minor, minimus) en ont été retirées par M. Eichhoff. Des deux
autres, l'une (micans Kugell.) est européenne, l’autre (terebrans Oliv.)
est propre à l'Amérique du Nord. La première est le plus grand Sco-
lytide que possède l'Europe, mais elle est plus particulièrement pro-
pre aux parties froides et tempérées de ce continent. Sa livrée est
celle des espèces précédentes, et sous le rapport de la sculpture
des téguments, elle ressemble beaucoup au Blastophagus piniperda.
Outre sa forme plus svelte, le mâle se distingue de la femelle, qui est
opaque, par ses téguments brillants et moins rugueux (1). Un petit
nombre d’autres espèces ont été décrites plus récemment (2).
(1) Pour des détails sur les mœurs de cet insecte, voyez Kollar, Verhandl. d.
Zool.-Bot. Ver. in Wien, VIII, 1858, p. 23. M. Ed. Perris ne le mentionne pas
Parmi ceux qui attaquent le pin maritime.
(2) D, juniperi, Dœbuer, Berlin. entom. Zeitchr. IV, p. 260; Wurtemberg.
— valens, Californie; similis, Orégon; J. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the
Pacif, Oc. IX: Append. I, p. 59.
302 SCOLYTIDES,
CARPHOBORUS.
Ercauorr, Berlin. entom. Zeitschr. VIIL, p.27 (1),
Genre voisin des Dexprocronus, dont Erichson ne l’avait pas séparé.
Il en diffère par les particularités suivantes :
Menton allongé, graduellement élargi en avant, un peu anguleux
au milieu de son bord antérieur. — Palpes labiaux et maxillaires
semblables, courts, à article 4 un peu plus long que 2; les seconds
atteignant le sommet des lobes des mâchoires. — Funicule antennaire
également de 5 articles, mais dont le 1% seul est allongé; massue
cylindrico-ovale, non comprimée. — Tarses à articles 1 beaucoup
plus court que 2, 3 non élargi, échanceré.
L'espèce typique (2) est un très-petit insecte de forme grêle et oy-
lindrique, d’un noir mat, presque lisse sur le prothorax et criblé sur
les élytres de points enfoncés formant des rangées subcontiguës. Il
paraît être répandu dans la plus grande partie de l'Europe. Le Den-
droctonus pilosus de M. Ratzeburg (3) est probablement une seconde
espèce du genre.
HYLESINUS,
Fas., Syst. El, II, p. 390 (4).
Menton large, cordiforme, très-étroit à sa base, anguleux dans son
milieu en avant; languette plus étroite que lui, naissant à quelque
distance de sa base, myrtiforme, aiguë en avant; palpes labiaux à
article 1 plus long que 2-3 réunis. — Lobes des mâchoires assez lar-
ges, cultriformes, plus longs que les palpes maxillaires; ceux-ci courts,
à articles décroissant graduellement. — Mandibules peu saillantes.—
Tête courte, à front vezxtical ; son museau très-court, aussi large qu'elle.
— Scape des antennes fortement et graduellement en massue; funi-
cule de 7 articles : 1-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7
transversaux, grossissant très-peu; massue aussi longue que le funicule,
forte, oblongue, obtuse au bout, distinctement quadriarticulée.—Yeux
étroits, allongés, transversaux. — Prothorax convexe, transversal, ré-
tréci et coupé obliquement en avant, plus ou moins bisinué à sa
base. — Ecusson enfoui, peu distinct. — Elytres plus ou moins al-
longées, cylindriques ou eylindrico-ovales, arrondies sur leur déclivité
postérieure, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base.
— Pattes médiocrement robustes; hanches antérieures faiblement
séparées; cuisses linéaires; jambes médiocrement larges, arquées et
(1) Syn: Hyresinus Fab. — Denprocronus Erichs.
(2) Hyles. minimus, Fab. Syst. EL. II, p. 395.
(3) Die Forstins. I, p. 218, pl. VIL, fig. 4.
(4) Syn. Lerisonus, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 193.
HYLÉSINIDES. 363
denticulées sur leur tranche externe; tarses à articles 4 un peu plus
long que 2, 3 élargi, bilobé. — 2° segment abdominal presque aussi
long que 3-4 réunis. — Episternums métathoraciques assez larges. —
Mésosternum médiocrement large, subhorizontal, triangulaire, tron-
qué en avant, — Corps cylindrique ou oblongo-ovale.
Ce genre, dans lequel Fabricius avait réuni la plupart des espèces
de la Tribu actuelle à lui connues, est resté, après l'épuration qu'il a
subie, un des plus riches en espèces de celle-ci (1). Elles sont, à l'ex
ception d'une seule (crenatus), toutes petites, mais ont une livrée
plus variée que celle des autres Scolytidesen général. A en juger par
les descriptions des auteurs, elles sont répandues sur une grande-par-
tie du globe.
Les Lerisomus de Kirby, dont il n'avait fait qu'un sous-genre des
Apare, doivent rentrer dans le genre actuel. Il en décrit trois espè-
ces (2) des parties boréales de l'Amérique du Nord,
PHLOEOPHTHORUS.
WozLasr., Ins. Maderens. p. 299.
Menton allongé, graduellement élargi et anguleux dans son milieu
en avant; languette naissant en avant de son milieu, oblongo-ovale ;
palpes labiaux plus longs que les maxillaires, à article 4 plus grand
que 2. — Lobes des mâchoires assez larges, arqués au côté in-
terne, obtusément acuminés au bout, ne dépassant pas les palpes
maxillaires; ceux-ci très-courts, à articles 1-2 suhégaux. — Tôte
courte, convexe sur le vertex, à front subvertical; son museau très-
court et un peu plus étroit qu’elle. —Antennes relativement assez lon-
gues; Scape peu robuste, un peu arqué, graduellement en massue;
(1) Lei viennent les espèces suivantes de Fabricius : H. crenatus, oleiperda,
l'avini (var. H. varius, melanocephahis, Anthribus pubescens Fab. sec. Erich-
son), et vitfatus; pour quelques détails sur le second, voyez Boyer de Fousco-
lombe, Ana. d, 1. Soc. entom. 1840, p.104. — Aj. : Esp. d'Europe : 4. thuiæ,
Aubei, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, Bull. p. LXXVIT; France
(Landes). — vestitus, Muls. et Rey, Ans. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér, 2, VII,
p.340; France (Hyères).—Kraatsii, Eichhoff, Berlin. entom. Zeitchr. VIII, p. 30
(vestitus M. et R. sec. Kraatz, ibid. p. 31); Hongrie.—Esp. de la Russie mér. :
H. brevicollis, Kolenati, Melet. entom. LI, p. 38. — Esp. africaines : H. pusil-
lus, Gerstæck. in Peters, Reis. n. Mozamb.; Entom. p. 318; Zambèze. — ele-
gans, 3, Thoms. Arch. entom. IF, p. 145; Gabon. — Esp. des Indes or. : H.
Curvifer, despectus, F. Walker, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, I, p. 260;
Ceylan, — Esp. de l’Amér. du Nord : A. Aystriæ, J. L. Le Conte, Proceed. of
the Acad. of Philad. X, p. 81; nebulosus, XI, p. 285; Californie, — Esp. de
ES du Sud : H. humilis, Blanch. iu Gay, Hist. de Chile; Zool. V, p. 427;
hili.
(2) L. rufipennis, nigriceps, brevicornis, Kirby, loc. cit.
364 SCOLYTIDES.
funicule de 5 articles : 1 plus épais que le scape, allongé, oboonique,
2-5 grèles, décroissant et grossissant peu à peu; massue grande, for-
mée de 3 articles lâchement unis et égaux : 1-2 subobconiques, 3
oblongo-ovale, acuminé. — Veux étroits, allongés, transversaux —
Prothorax transversal, cylindrique, légèrement atténué en avant,
tronqué à sa base; son bord antérieur coupé un peu obliquement. —
Ecusson indistinct. — Elytres assez allongées, cylindriques; leur dé-
clivité postérieure arrondie.—Pattes médiocrement robustes ; cuisses
linéaires ; jambes graduellement élargies, denticulées en dehors; leur
angle terminal interne saillant; tarses à articles 4-2 subégaux, 3 un
peu élargi, bilobé. — Corps cylindrique.
Genre très-distinct par la structure de la massue antennaire qui lui
est exclusivement propre dans la Tribu actuelle. Il a pour type un
petit insecte (1) découvert par M. Wollaston, à Madère, où il parait
être fort rare. Sa livrée est d’un noir peu brillant et voilée en partie
par de petits poils jaunäâtres couchés. Les exemplaires que j'en ai
sous les yeux sont collés sur du papier; de là les quelques lacunes
qui existent dans la formule qui précède.
PHLOEOTRIBUS.
Larn. Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 50 @).
Menton aussi large que long, fortement élargi et arrondi aux angles
en avant, avec son bord antérieur anguleux dans son milieu; lan-
guette naissant de sa base, large, oblongo-ovale; palpes labiaux à
amiele { plus long que les deux suivants réunis. — Lobes des mâ-
choires grands, en triangle allongé, dépassant fortement les palpes
maxillaires; ceux-ci courts, à articles décroissant graduellement. —
Mandibules peu saillantes. — Tète courte; son museau fortement
transversal, un peu plus étroit qu'elle. — Antennes insérées sur lé
front au bord interne des yeux; svape très-loug, peu à peu en massue;
fuvicule de 5 articles : 4 presque aussi long que 2-5 réunis, ceux-ci
transversaux, presque de même diamètre; massue formée de 3 arti-
cles prolongés chacun intérieurement en une longue lamelle; ces
lamelles d’égale longueur. — Yeux étroits, allongés, transversaux, —
(1) P. perfoliatus, Wollast. loc. cit. p. 301, pl. 6, £. 1.—M. Eichhoff (Berlin.
entom. Zeitschr. VILLE, p. 28), sans avoir vu cet insecto ni même l'ouvrage dans
lequel il est décrit, lui donne pour congénères l’Hylesinus spartii de M. Nœrd-
linger (Nachtr. z. Ratzeb. Forstins., p. 78; Polygraphus tarsalis, Fœrster,
Yerhandl. d. Ver. d, preuss. Rheinl. VIIL, p. 38), etle Curculio rhododactylus
de Marsham (Ertom. Brit. p. 262; figuré dans Ratzob. Die Forstins. I, pl. 7,
f, 13); mais les antennes de ces deux insectes sont tout-à-fait différentes et ils
n’appartiennent évidemment pas au genre.
(2) Latreille a constamment écrit : PacororriBus, construction vicieuse. =—
Syn, Hyzesnus Fab, — Saorvrus Oliv.
HYLÉSINIDES. 365
Prothorax convexe, fortement transversal, un peu rétréci et oblique-
ment tronqué en avant, coupé carrément à sa base, avec un lobe
médian triangulaire et saillant. — Ecusson petit, en triangle eurvi-
ligne. — Elytres assez courtes, cylindriques, avec leur déclivité pos-
térieure arrondie, pas plus larges que le prothorax et conjointement
échancrées à leur base. — Pattes médiocrement robustes; hanches
antérieures faiblement séparées ; cuisses linéaires; jambes médiocre-
ment larges, arquées et denticulées sur leur tranche externe ; tarses
à articles 1-2 égaux, 3 non élargi, échancré. — Segments intermé-
diaires de l’abdomen égaux. — Episternums métathoraciques étroits.
— Saillie mésosternale triangulaire, inclinée. — Corps cylindrique.
Le mode d'insertion des antennes et la forme de la massue anten-
uaire sont essentiellement propres à ce genre et le rendent très-
tranché. 11 n’y en a jusqu'ici qu'une seule espèce de décrite, l'Hylesinus
oleæ Fab., petit insecte répandu dans toutes les parties de la région
méditerranéenne où l’on cultive l'olivier et l'un des principaux en-
nemis de cet arbre (1). Il est d’un noir mat, avec les antennes ferru-
gineuses, revêtu d'une faible pubescence couchée et finement rugueux
sur toute sa surface en dessus; ses élytres sont à peine distinctement
striées: 11 y en a dans les collections quelques espèces américaines
inédites (2).
POLYGRAPHUS.
Entcus. in Wiecm. Archiv, 1836, I, p. 57 (3).
Menton allongé, étroit, graduellement élargi et coupé obliquement
de chaque côté en avant; languette naissaut près de son extrémité,
tès-courte, étroite, oblongo-ovale; palpes labiaux à articles 1 plus
grand que 2. — Lobes des mâchoires larges, fortement arrondis au
côté interne, terminés par un crochet recourbé en avant, aussi long
que les palpes maxillaires; ceux-ci pareils aux labiaux. — Mandibules
courtes, tridentées au bout. — Tète médiocre, transversale, verticale
en avant ; son museau extrèmement court. — Antennes courtes; scape
en massue allongée, droit; funicule de 5 articles (4) : 1-2 allongés,
({) Pour quelques détails sur ses mœurs, voyez Boyer de Fonscolombe, Ann.
d, 1, Soc, entom. 1840, p. 106. ;
(2) Dejean (Cat. é&. 3, p. 331) en mentionne deux : americanus de l'Amé-
rique du Nord, et willosulus de Cuyenne. J'ai le second sous les yeux, wpsi
qu'une troisième espèce du Mexique, cunnue dans quelques collections de
Paris, sous le nom de mexicanus. Celui-ci, à part sa forme ovale, possède tous
les caractères du genre; le villosulus présente dans la structure de ses an-
tenues, quelques différences qui seront peut-êlre regardées comme ayant une
Yaieur générique. à
(3) Syn. Denwesses Linné. — Hyzesinus Fab. — Ecconrocasren Gyll.
(4) Erichson ainsi que MM. Ratzebürg, L. Redtenbacher et Bach ne lui en
366 SCOLYTIDES.
obconiques, subégaux, celui-là plus gros, 3-5 transversaux, graduel-
lement plus larges; massue compacte, comprimée, brièvement ovale.
— Yeux médiocres, ovales, transversaux. — Prothorax transversal,
cylindrique, un peu rétréci en avant, sinué au milieu de son bord
antérieur, très-faiblement bisinué à sa base; prosternum excessive-
ment court en avant. — Ecusson indistinct. — Elytres assez longues,
subcylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus
larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc à leur base.
— Pattes médiocrement robustes; cuisses en ovale allongé; jambes
faiblement élargies, très-finement denticulées en dehors, inermes au
bout; tarses filiformes, à articles 1-3 égaux, 3 entier. — Les trois
segments intermédiaires de l'abdomen très-courts, égaux. — Epister-
nums métathoraciques étroits. — Saillie mésosternale lamelliforme,
subverticale, soudée au métasternum, peu distincte. — Corps allongé,
subeylindrique.
L'espèce typique (pubescens Linn.; Ec. polygraphus Gyl.) est euro-
péenne, petite, et a assez le facies d’un Axosru. Elle varie du jaune
ferrugineux au brun rougeûtre, est très-finement rugueuse sur toute
sa surface en dessus, et ses téguments sont voilés par une fine pubes-
cence grisâtre et couchée. On en connait une seconde espèce de l’A-
mérique du Nord (1).
GROUPE II, Camptocérides.
Tête non globuleuse, pourvue d'un museau distinct et visible d'en
haut. — Funicule des antennes de 7 articles ; leur massue compacte,
comprimée. — Yeux finement granulés. — Pronotum séparé des flancs
du prothorax par des arêtes latérales. — Elytres taillées en biseau à
leur base. — 3° article des tarses variable. — Abdomen normal. —
Métasternum très-court; ses épisternums larges.
Erichson n'avait pas séparé des Hylésinides les deux genres qui
composent ce groupe; 1nais ils en diffèrent par des caractères trop
nombreux pour leur rester associés. Tous deux sont exotiques et, sous
le rapport du facies, ne ressemblent à aucun genre des Scolytides
européens. Ils sont même très-éloignés l’un de l'autre à cet égard,
mais sont réunis par les particularités qui précèdent.
I. Hanches antér, très-fortement séparées : Diamerus.
Il. —— médiocrement — : Camplocerus.
assignent que quatre, M. Eichhoff (Berlin, entom. Zeitschr. VIII, p, 33) a déjà
relevé cette erreur.
(1) P. saginatus, Mannerh, Bull. Mosc. 1853, II, p. 237; Amér. russe.
CAMFTOCÉRIDES. 367
DIAMERUS.
Ertcus. in Wisem. Archiv, 1836, L, p. 57.
Menton étroit, trois fois au moins aussi long que large, faiblement
et peu à peu rétréci en avant, avec son bord antérieur tronqué; lan-
guette naissant à quelque distance de sa base, aussi large que lui,
oblongo-ovale et le dépassant fortement ; palpes labiaux courts, à ar-
ticles 4 très-gros et long, en cône renversé, 2 fortement transversal,
‘3 très-petit et grêle. — Lobe des mächoires large, en fer de hache,
faiblement arqué et cilié sur son bord interne, avec son angle anté-
rieur Saillant et ne dépassant pas les palpes maxillaires; ceux-ci
courts, à articles décroissant graduellement, le 3° très-grêle. — Man-
dibules médiocrement saillantes, munies d’une forte dent avant leur
sommet. — Tête courte, à front vertical; son museau très-court,
tronqué en avant et un peu saillant dans son milieu. — Scape des
antennes long, en massue arquée; funicule de7 articles (1) : 4 allongé,
obconique, épais, 2-7 décroissant graduellement, 7 très-court; massue
plus grande que le funicule, presque en carré long, très-obtuse ou
tronquée au bout.— Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax
convexe, transversal, peu rétréci et coupé presque carrément en
avant, légèrement bisinué en arrière ; ses arêtes latérales un peu in-
complètes en avant; prosternum très-échancré en avant, formant
entre les hanches antérieures une lame quadrangulaire, fortement
transversale et subverticale. — Ecusson enfoui, peu distinct. — Ely-
tres convexes, brièvement ovales, à peine plus larges que le prothorax
et conjointement, mais faiblement échancrées à leur base; leurs épi-
pleures échancrées en arc à leur base. — Pattes assez robustes; cuisses
linéaires; jambes médiocrement larges, denticulées en dehors, munies
au bout de deux éperons, dont l’externe plus fort et crachu; les pos-
térieures canaliculées sur leur face interne ; tarses filiformes, à article
1 un peu plus long que 2. — Segments intermédiaires de l'abdomen
courts, égaux. — Saillie mésosternale lamelliforme, fortement trans-
versale, subverticale. — Corps convexe, brièvement ovale.
Erichson n’a exposé que les caractères les plus saillants de ce genre
singulier, l’un des plus tranchés de la famille. Îl a pour type l'Hyle-
sinus hispidus de Klug (2), insecte de Madagascar, de la taille des
exemplaires moyens de l'Hylesinus crenatus d'Europe, mais de forme
plus courte. 11 varie du brun rougeâtre au noir profond; son pro-
thorax est finement rugueux, et ses élytres, qui sont assez fortement
(1) Erichson ne lui assigne que six articles, le 7° Ini ayant sans doute échappé
par suite de sa brièveté. No pouvant pas non plus sacrifier l’unique exem-
plaire qu’il avait à sa disposition, il n’a rien dit des parties de la bouche.
(2) Ins, v, Madag. p, 114.
368 SCOLYTIDES.
sillonnées, avec les intervalles entre les stries plans et ponctués,
sont couvertes en arrière d'écailles jaunâtres formant une grande
tache mal arrêtée. C'est le seul genre de Scolytides qui possède cette
sorte de vestiture (1).
CAMPTOCERUS,
(Des.) Larn., Règn. anim. éd. 2, V, p. 91.
Mûles : Menton large, en triangle renversé, coupé obliquement de
chaque côté en avant; languette oblongo-ovale, plus étroite que lui;
palpes labiaux robustes, divergents, à articles 4 grand, épais, 2 anti-
culé obliquement avec lui, transversal, 3 petit et grèle. — Lobe des
mâchoires oblong, rétréci et arrondi en avant, dépassant les palpes
maxillaires; ceux-ci courts, à articles décroissant graduellement, 3 très-
petit. — Tête largement et profondément concave sur le front et le
museau ; la concavité villeuse sur le premier ; son museau plus étroit
qu'elle, assez long, quadrangulaire. — Scape des antennes en massue
allongée; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là le
plus long, 3-7 graduellement plus courts et plus larges, 2-7 munis
au côté interne d’un long filet grèle, arqué, très-aigu au bout et
cilié sur sés bords; massue suborbiculaire. — Yeux étroits, allongés,
transversaux. — Prothorax transversal, cylindrique, tronqué en ar-
rière, coupé presque carrément en avant; prosternum médiocrement
large et lamelliforme entre les hanches antérieures. — Ecusson assez
grand, en triangle curviligne transversal. — Elytres assez courtes,
cylindrico-ovales, à peine déclives en arrière, pas plus larges que le
prothorax et tronquées à leur base. — Pattes robustes, comprimées;
cuisses linéaires; jambes assez larges, subparallèles, tranchantes et
inermes en dehors; leur angle externe fortement onguiculé en griffe;
tarses à articles 4 plus long que 2, 3 élargi et bilobé. — Abdomen
convexe; son 2° segment aussi long que 3-4 réunis, anguleux à ses
extrémités, ainsi que 3; saillie intercoxale assez large, parallèle, ar-
rondie en avant. — Saillie mésosternale assez large, subhorizontale,
triangulaire, à sommet dirigé en avant. — Corps subovale, convexe.
Femelles : Front vertical, non excavé. — Funicule antennaire sans
filets accessoires. — Taille plus grande que celle des màles.
Insectes propres aux parties chaudes de l'Amérique du Sud, préseu-
tant un ensemble de caractères remarquables et qui leur est propre,
sans parler de leur facies qui ne ressemble à celui de nuls autres
Scolytides. Les espèces connues, au nombre de cinq, ont toutes été
(1) Le genre existe aussi au Sénégal. M. Chapuis m’a communiqué deux
exemplaires d’une espèce inédite de ce pays, qui présentent ce bizarre carac=
tère, que leur élytre droite est munie, sur sa déclivité postérieure, d’une très:
forte épine dont l'éytre gauche ne présente aucun vestige,
EUTOMIDES. 369
décrites par Fabricius qui les avait placées parmi les HyLesinys (4).
Une seule (æneipennis), originaire de Cayenne et assez commune
dans les collections, est remarquable par sa taille assez grande et la
couleur bronzée de ses élytres ; tout le reste de son corps est d'un
noir brillant, Je n’en ai pas vu d'autres.
GROUPE III. Eutomides.
Tète non globuleuse, visible d'en haut, munie d'un très-court mu-
seau. — Funicule des antennes de 3 &rticles, leur massue de 7, pec-
tinée. — Yeux très-fortement granulés. — Pronotum séparé des flancs
du prothorax par des arêtes latérales. — 39 article des tarses à peine
échancré. — Abdomen normal, — Métasternum court, ses épister-
nums très-étroits.
Dans la dernière édition du Catalogue de Dejean, il se trouve un
genre Euromus, placé immédiatement à la suite des PHLŒOTRIBUS, par
suite sans donte de l’analogie que sa massue antennaire a avec celle
de ces derniers. Mais c'est un type tout-à-fait distinct et qui diffère de
tous les autres Scolytides, non-seulement par l’ensemble des carac-
tères qui précèdent, mais encore par une forme de museau qui lui est
propre, ainsi qu'on va le voir. Il doit dès lors constituer un groupe
séparé.
EUTOMUS.
Des, Cat. éd. 3, p. 331 (2).
Tète transversale, médiocrement convexe ; son museau coupé obli-
quement de chaque côté, transversalement bituberculé ; épistome ver-
tical, triangulaire. — Scape des antennes atteignant le milieu des
yeux, fortement renflé au bout ; funicule antennaire à article 4 plus
gros et plus long que 2-3 réunis; ceux-ci courts, égaux; massue
à articles 1-2 dentés, en triangle aigu, 3-6 longuement pectinés,
7 transversalement oblongo-ovale. — Yeux assez saillants, gros,
oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax transversal, droit ebtran-
chant sur les côtés, arrondi dans son milieu à sa base, coupé presque
carrément en avant; prosternum très-court en avant, très-étroit et
comprimé entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, en
triangle curviligne. — Elytres assez convexes et assez allongées, pa-
rallèles, arrondies et verticalement déclives en arrière. — Paites mé-
diocrement robustes; cuisses linéaires ; jambes peu à peu et faible-
(1) 4. œneipennis, fasciatus, gibbus, suturalis, niger, Fab. Syst. EL. Il,
p. 392.
(2) Il ya déjà un genre Eurowa parmi les Carabiques (voyez tome I, p.192),
que j'ai regardé comme synonyme des CarENuM. Si on le conserve, celuici
devra naturellement recevoir un autre nom.
Coléoptères. Teme VII. 24
370 SCOLYTIDES.:
ment élargies, inermes en déhors et au bout; tarses filiformes, à
article { un peu plus long que 2. — 2° et ‘3° segments abdominaux
assez longs, égaux, # très-court. — Saillie mésosternale étroite,
rhomboïdale; inclinée et aiguë en arrière. — Corps oblong, cylin-
drique.
L'insecte inédit qui présente cette singulière réunion de caractères,
a été découvert autrefois par moi à Cayenne, retrouvé, depuis, en
Colombie, et figure dans le Catalogue de Dejean sous le nom de mi-
crographus que je lui avais imposé (1). Ses yeux fortement granulés,
comme ceux des PHLœornuPes ét des PaLæoponus qui suivent, sa
massue antennaire éncore plus anormale que celle des PazæorriBus,
son pronotum séparé des flancs du prothorax par de vives arêtes, la
grandeur relative destrois segments intermédiaires de l'abdomen, ete.,
en font un des types les plus tranchés de la Famille; mais, sous le
rapport du facies;il ne présente rien de rerharquable et ressemble de
très-près à l'Hylesinus crenatus d'Europe.
Les deux exemplaires que j'ai à ma disposition sont probablement
des mâles ; il est possible que, de même que chez les CAMProcERus,
la femelle ait des antennes simples. Ces exemplaires ne m'apparte-
nant pas, je n'ai pas pu examiner les parties de la bouche.
GRouPE IV. Phiæotrupides.
Tète non globuleuse, visible d'en haut, pourvue d'un museau
distinct. — Funicule des antennes de7 articles (2) ; leur massue arti-
culée. — Yeux très-fortement granulés. — Pronotum confondu avec
les flancs du prothorax. — Elytres taillées en biseau à leur base, —
3° article des tarses bilobé. — Abdomen normal. — Métasternum ex-
trèmement court; ses épisternums très-larges.
Je retire du goupe des Hylésinides, dans lequel Erichson les avait
compris, ses deux genres PHLæornuprs et Pazæoporus. La formule
qui précède justifie suffisamment leur érection en un groupe parli-
Li
(1) £. micrographus, Brunneus, oris partibus, antennis pedibusque dilu-
tioribus ; capite prothoraceque subtilissime alutaceis, elytris late sulcatis, sulcis
vix rugosis, interstitiis anguste el argute costatis. Long. 4 mil.
Il existe à Madagascar un insecte qui, au point de vue générique, ne diffère
du précédent que par l'absence de tubereules sur le museau et l’existence d’une
longue épine à l'angle externe des jambes intermédixires. On peut le laisser
daus le geure actuel où il formera une simple section.
E. madagascariensis. Brunneus, oris partibus, antennis pedibusque dilutio-
ribus; capite rugoso, prothorace coufluecter scrobiculato, elytris late suleatis,
sulcis uniseriatim tuberculatis, interstitiis anguste et argute coslatis. Long.\4
mill.
(2} Erichson n’assigne que six articles à ces organes dans les deux genres qui
composent le groupe ; il y en a sept en réalité.
PHLŒOTRUPIDES. 371
culier. Leurs espèces sont propres à l'Amérique du Sud, et remar-
quables par leur grande taille, surtout celles du premier,
I. Jambes fortement canaliculées sur leur face intérne : Phitotrupes.
IL — à peine concaves —— : Phlæoborus.
PHLOEOTRUPES.
Encns. in Wie, Archiv, 1836, I, p. 58.
Menton très-allongé, fortement rétréci à sa base, graduellement
élargi et un peu arrondi sur les côtés en avant, avec son bord anté-
rieur légèrement, anguleux dans son milieu ; languette naissant un
peu en deçà de son milieu, en-fer de lance, aiguë en avant ; palpes
labiaux à articles 4 plus long que 2, 3 assez long et grêle. — Lobes
des mâchoires étroits, acuminés au bout, beaucoup plus courts que
les palpes maxillaires ; ceux-ci à articles 4 court, 2 fortement trans-
versal, cupuliforme, 3 allongé, cylindrique, tronqué au bout. — Man-
dibules saillantes, larges, arquées en dehors, festonnées au côté in-
terne. — Tête assez saillante ; son museau très-court, presque aussi
large qu’elle, déprimé, sinué en avant.— Scape des antennes arqué,
graduellement en massue ; funicule à articles 1-2 un peu allongés,
celui-là plus gros, 3-7 peu à peu élargis; massue suborbiculaire,
comprimée, très-distinctement quadriarticulée. — Yeux étroits, très-
allongés, transversaux. — Prothorax régulièrement convexe, trans-
versal, droit sur les côtés, faiblement bisinué à sa base, avec un lobe
médian étroit, tronqué en avant. — Ecusson assez grand, triangu-
laire. — Elytres convexes, ovales ou oblongues, subverticalement
déclives en arrière, un peu plus larges que le prothorax et tronquées
à leur base ; leurs épipleures brusquement élargies et sinuées immé-
diatement après leur milieu. — Pattes très-robustes ; hanches anté-
rieures très-saillantes, assez fortement séparées; cuisses larges, ar-
quées sur leur bord inférieur; jambes très-fortement triangulaires,
profondément canalieulées sur leur face interne, convexes et couvertes
d'aspérités sur leur face externe, denticulées sur leur bord externe et
à leur extrémité ; tarses à articles 4-2 courts, égaux. — Les trois seg-
ments intermédiaires de l'abdomen égaux. — Saillie mésosternale
subverticale, fortement transversale. — Corps ovale ou subeylin-
drique.
Ce genre comprend les plus grands Scolytides connus, la taille de
ses espèces dépassant quelquefois six lignes, avec un facies très-
massif, mais voisin de celui de la plupart des Hyzesinus. On n’a en-
core publié que les deux (grandis, procerus) du Brésil décrites par
Erichson. Elles sont d'un noir profond assez brillant, ponctuées,
mais peu densément, sur le prothorax, et fortement striées sur les
élytres, avec les intervalles entre les stries convexes et plus ou moins
ridés,
312 SCOLXTIDES.
PHLOEOBORUS.
Encns. in Wiecw. Archiv, 1836, I, p. 54.
Menton très-allongé, étroit, en triangle renversé, anguleux dans
son milieu en avant; languette naissant dans son milieu, étroite, en
triangle allongé et aigu; palpes labiaux assez longs, à articles égaux :
3 très-grèle. — Lobes des mâchoires étroits, parallèles, arqués en
dedans à leur extrémité, beaucoup plus courts que les palpes maxil-
laires; ceux-ci à articles 1-2 égaux. — Mandibules plus ou moins
saillantes, larges, arquées au bout. — Tête assez courte, convexe ;
museau très-court, tronqué en avant. — Scape des antennes robuste,
arqué, peu à peu en massue ; leur funicule à articles 1-2 allongés,
celui-là plus gros et un peu plus long, 3-7 graduellement et forte-
ment élargis ; massue forte, oblongo-ovale, acuminée, distinctement
quadriarticulée. — Yeux étroits, fortement transversaux, rapprochés,
parfois subeontigus sur le front. — Prothorax, écusson et élytres des
PaLæorrures ; le premier seulement un peu atténué en avant. —
Pattes assez robustes ; hanches antérieures faiblement écartées, par-
fois subcontiguës; jambes peu à peu et médiocrement élargies,
denticulées sur leur tranche ‘externe, à peine concaves sur leur face
interne ; tarses à article 1 sensiblement plus long que 2. — Seg-
ments abdominaux des PazæorRures. — Saillie mésosternale incli-
née, triangulaire, médiocrement large.—Corps cylindrique, rarement
subovale.
On doit également à Erichson la connaissance de toutes les espèces
jusqu'ici décrites (rudis, scaber, asper) de ce genre. Elles viennent
immédiatement après les PaLæorrupes sous le rapport de la grandeur,
mais leur livrée est généralement d'un noir rougeâtre mat et leur
sculpture est plus forte, ainsi que l'indiquent les noms qu'elles ont
reçus. L'Amérique du Sud intertropicale est également leur patrie.
Groupe V. Tomiocides,
Tète subglobuleuse (Caypruneus excepté), n'ayant qu'un vestige
de museau, presque toujours invisible d'en haut. — Funicule des an-
tennes de 5 à 4 articles ; leur massue en général compacte ou faible-
ment articulée. — Yeux finement granulés. — Pronotum confondu
avec les flancs du prothorax. — Elytres coupées verticalement à leur
base. — Hanches antérieures toujours contiguës; 3° article des tarses
jamais échaneré ou’bilubé., — Abdomen normal. — Métasternum plus
ou moins long; ses épisternums étroits.
Le facies, variable dans les groupes précédents, est très-constant
dans celui-ci. Tontes ses espèces ressemblent à des Bostrichides et
TOMICIDES. 373
rattachent par conséquent la famille actuelle à ces derniers. Ses genres
se sont considérablement accrus depuis le travail d'Erichson et sont
en ce moment au nombre de 46, dont un peu plus du tiers sont
étrangers à l'Europe.
JL. Tète non globuleuse; funicule antennaire de 2 art.: Crypturgus.
II. — subglobuleuse,
A Massue antennaire plane ou convexe sur 865 deux faces.
a Tête imparfaitement rétractile dans le prothorax.
b Funicule antennaire de 3 articles.
c Ses art, 2-3 égaux, bien distincts: Hypothenemus.
ce Son 3e art. peu distinct ou plus court que 2.
Massue antennaire articulée : Aplanarthrum.
—— compacte : Triotemnus.
bb Funicule antennaire de 4 articles.
d Art. 3 des tarses très-court : Liparthrum.
dd —1-3 — éganx.
e Yeux profondément échancrés.
Massue antennaire mucronée au bout : Trypodendron.
—— arrondie — : Xyloterus.
ee Yeuxentiers: Cryphalus.
bbb Funicule antennaire de 5 articles.
f Tarses à art. 3 plus fung que les autres : Hypoborus.
ff _ égal aux précédents.
g Déclivité postér. des élytres rarement un peu impressionnée.
h Art. 1 des palpes labiaux beaucoup plus grand que 2.
Menton allongé, largement sinué do chaque côté : Xyleborus.
— assez long, faiblement élargi en avant : Dryocætes.
— en triangle allongé, très-étroit à sa base : Pytiophthorus.
hh Art. 2. des palpes labiaux plus grand que 1 : Thamnurgus.
gg Déclivité postér. des élytres plus ou moins excavée : Tomicus.
aa Tète complétement rétractile dans le prothorax : Amphicranus.
B Massne antennaire très-grande, orbiculaire, concave sur Sa
face interne : Corthylus.
CRYPTURGUS.
Enens. in Waecw. Archiv, 1836, I, p. 60 (1).
Menton allongé, peu à peu élargi en avant, avec son bord anté-
rieur coupé obliquement de chaque côté; languette courte, naissant
près de son sommet, en forme de lancette; palpes labiaux à articles
décroissant graduellement. — Lobes des mächoires étroits en avant,
4) Syn. Bosraicaus Herbst, Gyllenh.
374 SCOLYTIDES,
arrondis au bout, presque aussi longs que les palpes maxillaires ;
ceux-ci très-couris, à articles 1-2 égaux, transversaux, 3 aussi long
qu'eux réunis. — Mandibules à peine saillantes. — Tôte très-courte,
à front vertical. — Antennes courtes; scape en massue allongée;
funicule de 2 articles : 4 gros, obconique, 2 de mème forme, mais
beaucoup plus court et plus grêle ; massue compacte, comprimée,
ovale. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax cylin-
drique, coupé obliquement et arrondi dans son milieu en avant, sub-
tronqué à sa base.— Ecusson ponctiforme, à peine distinet.— Elyÿtres
allongées, cylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, 16-
gèrement échancrées à leur base. — Pattes médiocrement robustes ;
jambes comprimées, arrondies sur leurs deux bords, denticulées
extérieurement ; tarses courts, filiformes, à articles 1-3 égaux (1). —
Corps grêle, cylindrique.
On n’en connait que deux très-petites espèces (cinereus Herbst, pu-
sillus Gyll.) d'Europe, répandues dans Ja plus grande partie de ce
continent. Elles sont d’un noir brillant et criblées de points enfoncés
sur le prothorax, plus gros sur les élytres et y formant des rangées
très-serrées et peu distinctes. Le genre est éminemment distinct par
son funicule antennaire de deux articles seulement.
HYPOTHENEMUS.
Wesrw. Trans. of the entom. Soc. I, p. 34.
Menton allongé, parallèle; palpes labiaux à articles 4-2 égaux, 3
très-petit et grêle. — Lobes des mâchoires larges, en fer de hache
oblique, dépassant fortement les palpes maxillaires; ceux-ci très-pe-
tits, à articles 1-2 égaux.— Tête complétement recouverte par le pro-
thorax. — Scape des antennes flexueux à sa base, en massue allongée ;
funicule de 3 articles : 1 très-gros, assez allongé, cupuliforme, 2-2
fortement transversaux, égaux: massue très-grande, comprimée,
ovale, présentant des vestiges de sutures transversales. — Prothorax
transversal, voûté, rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant,
arrondi et obtusément denticulé. — Elytres cylindriques, arrondies
sur leur déclivité postérieure. — Jambes comprimées, denticulées en
dehors à leur extrémité; tarses filiformes, à articles 1-3 égaux. —
Corps cylindrique.
Ces caractères sont empruntés à M. Westwood, qui a fondé ce genre
sur un très-petit insecte (2/5 ligne) trouvé en Angleterre dans la cou-
verture d'un livre et que per$onne n'a revu depuis, de sorte qu'il
n'est pas certain qu'il soit indigène de l'Europe (2). Sa livrée est d'un
(1) Je n'ai à ma disposition, des deux espèces du genre, que des exemplaires
collés sur du papier et ne puis rien dire des parties omises dans cette formule.
(2) 4. eruditus, Westw. loc, cit. pl. 7, f, 1; avec des détails.
TOMICIDES: 376
noir brunâtre, avec les antennes et les pattes plus claires et le pro-
thorax fauve; des poils fins et redressés revêtent partout ses tégu-
ments,
APHANARTHRUNI.
Worzasr., /ns. Maderens. p.292.
Menton allongé, oblong, brièvement et fortement rétréci à sa base,
arrondi en avant; languette naïssant de sa base, aussi large que
celle-ci, arrondie sur les côtés, puis rétrécie en une longue tige grêle
et aiguë au bout; palpes labiaux à articles 1-2 égaux, 3 grêle. —
Lobes des mâchoires larges, séeuriformes, avec leur angle antérieur
aigu et atteignant presque le sommet des palpes maxillaires; ceux-Ci
très-courts. — Mandibules peu saillantes. — Scape des antennes en
massue allongée, un peu arqué; funicule de 3 articles (1) : 4 allongé,
très-gros, obconique, 2-3 extrèmement petits, 3 parfois indistinct;
massue oblongo-ovale, comprimée, triarticulée, les sutures de sépara-
tion transversales, — Yeux transversaux, fortement échancrés en
avant. — Prothorax plus long que large, voûté en avant, avec son
bord antérieur saillant, arrondi, en général finement tuberculeux et
recouvrant la tête, très-faiblement bisinué à sa base. — Ecusson
ponctiforme, presque indistinct. — Elytres médiocrement allongées,
cylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus larges
que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocrement
robustes; ouisses linéaires; jambes peu élargies à leur extrémité,
denticulées en dehors; tarses très-grèles, filiformes, à articles 1-3
égaux. — Corps cylindrique.
Genre propre aux archipels de Madère et des Canaries, où il à été
découvert par M. Wollaston. Ses espèces, dont les plus grandes dé-
passent à peine deux millimètres de long, vivent exclusivement dans
les tiges décomposées des Euphorbes et Y pullulent souvent à un
degré extraordiuaire. Leur livrée offre, chez presque toutes, un mé-
lange de testacé et de brunâtre, avec prédominance tantôt de l'une
de ces couleurs, tantôt de l'autre;.et leurs téguments sont toujours
finément pubescents. A l'espèce” unique (euphorbiæ) découverte par
lui, dans l'origine, à Madère, M. Wollaston a ajouté, depuis, onze
autres pour la plupart propres aux Îles Canaries (2).
(1) Tel est le nombre trouvé par M. Wollastor chez l'espèce (euphorbiæ)
primitive du genre, et qui existe chez une autre (Jubæ) que M. Chapuis a bien
voulu disséquer pour moi. Depuis, M. Wollaston (Trans. of the eutom. Soc.
Ser. 3, I, p. 165), chez quelques-unes des îles Canaries qu’il ne nomme pas, n’a
plustrouvé que deux articles, même cu examipant les antennes avec un puissant
microscope,
(2) Voyez son travail intitulé : «On the Aphanarthra of the Canary Islands »
dans les Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser: 3, V,p. 163, Neuf espèces y sont décrites:
376 SCOLYTIDES.
TRIOTEMNUS.
Wozrasr, Cat. of canar. Col. p. 264.
M. Wollaston n'assigne à ce genre, pour le distinguer des Apnanan-
THRUM, auxquels il ressemble pour tout le reste, que les trois carac-
tères suivants :
Funicule des antennes très-distinctement composé de 3 articles;
leur massue compacte, sans aucun vestige de séparation et compri-
mée. — Elytres un peu rétuses à leur extrémité.
Il ne comprend qu’une très-petite espèce (2 mill.) dont un seul
exemplaire a été trouvé dans l'île de Gomère, l’une des Cänaries, et
que M. Wollaston nomme subretusus. Elle est finement pubescente,
comme les APHANARTHRUM, mais sa livrée est d’un noir brunâtre bril-
lant, et non en partie testacée comme celle de ces derniers.
LIPARTHRUM.
WoLzasr., ns. Maderens. p. 294 (1).
Mentou en triangle renversé ; palpes labiaux assez longs, à articles
égaux, 3 grêle. —- Lobes des mâchoires très-larges, en fer de hache
arrondi au côté interne, aussi long que les palpes Maxillaires; ceux-ci
petits. — Mandibules assez saillantes. — Scape des antennes en mas-
sue allongée, un peu arquée; funicule de 4 articles : 1 gros, sub-
turbiné, 2-3 très-petits, subglobuleux, # fortement transversal ; Mas-
sue grande, oblongo-ovale, très-obsolètement articulée. — Prothorax
ample, convexe, recouvrant la tête ; son bord antérieur le plus sou-
vent muni de très-petits tubereules, — Pattes très-courles, peu ro-
bustes ; cuisses linéaires ; jambes tomprimées, légèrement dilatées au
bout, les antérieures inermes, les quatre postérieures quadridentées
en dehors à leur extrémité ; toutes prolongées en une saillie allon-
gée et très-robuste aux antérieures, plus petite et plus grêle aux
quatre autres; tarses à articles 1-2 subégaux, entiers, 3 très-petit. —
Corps cylindrique. +
Je n'ai vu aucune espèce de ce genre, lout-à-fait distinct de tous
ceux de la Famille par la structure de ses tarses, dont le 3° article
À. luridum, Jubæ, canariense, bicinclum, bicolor , affine, piscatorium, gia-
drum, pusillum. — Dans un autre Mémoire, non moins intéressant que le
précédent, et intitulé : «On the Euphorbia-irfesting Coleoptera of the Canary Is-
lands » (Trans of the entom. Soc. Ser. 3, 1, p. 136), M. Wollaston a décrit de
nouveau toutes ces espèces, plus (p. 167) une nouvelle, sous le nom de arma-
um. — concolor, Wollast. Cat. of canar. Col. p. 263.
(1) M. Wollaston avait écrit primitivement Lexarrurun; il a légèrement mo-
difié ce nom dans son Cat. of canar. Col. p. 265.
TOMICILES. 371
joue le rôle du petit nœud qui existe à la base du 4° dans toutes les
autres espèces de Scolytides. Ses espèces (1) sont aussi petites que les
APHANARTERUM, et également propres à l’île de Madère et aux Canaries,
où elles ont été découvertes par M. Wollaston.
TRYPODENDRON.
Sreen., JL, of Brit. Entom. WI, p. 354 (2).
Menton très-allongé, graduellement élargi en avant, anguleux au mi-
lieu de son bord antérieur ; languette naissant dans son milieu, très-
étroite, un peu atténuée en avant ; palpes labiaux à articles 1-2 assez
longs, égaux, 3 très-petit. — Lobe des mâchoires large, fortement ar-
rondi au côté interne, rétréci et acuminé en avant, aussi long que les
palpes maxillaires ; ceux-ci à articles 1-2 transversaux, égaux, 3 très-
grêle. —Mandibules très-courtes.— Scape des antennes en massue al-
longée dans sa moitié terminale ; funicule de 4 articles : 4 beaucoup
plus long et plus gros que les suivants, ceux-ci transversaux, peu à
peu mais assez faiblement élargis ; massue compacte, oblongo-ovale,
prolongée à son sommet interne en un petit mucro. — Yeux oblongo-
ovales, transversaux, profondément échancrés. — Prothorax trans-
versal, très-convexe, couvert de petites aspérités, surtout en avant,
avec son bord antérieur saillant et arrondi, tronqué à sa base. —
Ecusson médiocre, en triangle rectiligne. — Elytres allongées, cylin-
driques, arrondies sur leur ééclivité postérieure, pas plus larges que
le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes médiocrement
robustes; cuisses sublinéaires; jambes comprimées, arrondies et fine-
ment denticulées en dehors; tarses filiformes, à articles 4-3 subégaux.
— 2° segment abdominal un peu plus long que chacun des deux sui-
vants. — Saillie mésosternale assez étroite, triangulaire, subverticale.
— Corps allongé, cylindrique.
Les deux sexes diffèrent en ce que le mâle a la tête concavye, tandis
que celle de la femelle est convexe.
Erichson n’a fait aucune mention de ce genre dans sa révision de
la Famille et a compris l'espèce (domesticus Linn.) qui en forme le
type, dans son genre XyLorerus. M. Eichhoff (3) a imité son silence
en faisant toutefois observer que ce dernier genre pourrait en former
(1) L. mandibulare, Lituberculatum, curtum, artemisiæ, Wollast. Ins. Ma-
derens. p. 295. — inarmatum, Wollast. Aun, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, V,
P. 364; Canaries. — Lowei, Wollast. Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, I,
p. 174; Canaries.
= (2 Syn. Denmesres Linn.—Apare Fab., Payk.—Bosrricuus Oliv., Gylleuh.,
atzeh,
(3) Berlin. entom. Zoitschr. VII, p. 36.
378 SCOLYTIDES.
deux, mesure qui a été adoptée par M. G. Thomson (1) et à laquelle
je crois devoir me conformer.
L'insecte en question est en ce moment le seul qui puisse rentrer
dans le genre. Il est de taille assez petite, d'un noir assez brillant,
avec les élytres d'un rouge testacé plus ou moins clair; mais leurs
bords latéraux et leur suture, sur une moindre largeur, sont d'un
noir brunâtre, livrée analogue à celle des Xyrorerus. On le trouve
dans la plus grande partie de l'Europe.
XYLOTERUS,
Entous. in Wie. Archiv, 1, p. 60 (2).
Mèmes caractères que les TryroneNpron, sauf les deux partieulari-
tés suivantes :
Menton beaucoup plus court, parallèle sur les côtés, anguleux au
milieu de son bord antérieur ; languette très-courte, naissant près de
son bord antérieur, pareille, sé reste, à celle des TRYPODENDRON, —
Massue antennaire également compacte et comprimée, mais réguliè-
rement arrondie à son extrémité.
Le type du genre est le Bostrichus lineatus d'Olivier, insecte aussi
répandu que le Trypodendron domesticwm, mais notablement plus
petit et de forme un peu moins allongée. Sa sculpture est la même,
mais sa livrée est un peu différente et plus variée, les pattes, le pro-
thorax et les élytres étant d’un jaune ferrugineux plus ou moins vif;
le second est orné de trois taches noires de grandeur très-variable,
et les secondes, outre la suture, présentent chacune deux bandes de
même couleur, n'atteignant pas, en général, leur extrémité : l’une
sublatérale, l'autre médiane, Ce système de coloration se reproduit
chez les autres espèces qui sont connues (3), en sus de celle dont il
s'agit.
CRYPHALUS.
Enicus. in Wiecm. Archiv, 1836, 1, p. 34 (4).
Menton allongé, graduellement élargi et subarrondi en avant;
languette beaucoup plus étroite que lui, arrondie en avant; palpes
labiaux à articles décroissant graduellement. — Lobes des mâchoires
(1) Skandinay. Col. I, p. 146.
(2) Syo. Bosrricuus Oliv., Gyllenh., Adams. — Apare Kirby.
(3) Bostr. 5-lineatus, Adams, Mém, d. 1. Soc. d. Nat. d. Mosc, V, p. 912;
Russie, — X. quercus, Eichhof, Berlin, entom. Zeitscbr. VIII, p. 881 ; AÏ-
lemagne, Tyrol. — Ap. bivittata, Kirby, Faun. Boreal.-Amer. p. 192; Amér-
boréale.
(4) Syn. Envororus, G. Thoms. Skandinav, Col. I, p. 147, — Apate Fab.
— Bosrricuus Gyll., Ratzeb., Nœrdling.
TOMICIPES. 379
larges, arrondis au côté interne, acuminés en avant et un peu plus
courts que les palpes maxillaires; ceux-ci à articles 4-2 transversaux,
égaux, 3 grêle, assez long. — Mandibules courtes. — Scape des an-
teunes en massue allongée ; funicule de 4 articles : 4 gros, allongé,
subpyriforme, 2-4 transversaux, grossissant à peine; massue com-
primée, ovale, présentant de fines sutures de forme variable, —Yeux
allongés, étroits, transversaux, — Prothorax transversal, voté, cou-
vert d'aspérités ou de crêtes transversales, rétréci et arrondi en avant,
tès-faiblement bisinué à sa base, — Ecusson très-petit, variable. —
Elytres cyhndriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes mé-
diocrement robustes; cuisses linéaires ; jambes arquées et finement
denticulées sur leur bord externe; tarses à articles 1-3 égaux. — Corps
cylindrique, hérissé de poils fins et en même temps un peu écailleux
chez la plupart.
Erichson et M. Eichhoff (1) ne font pas mention d’une différence
qui existe dans la massue antennaire et qui permet de diviser le genre
en deux Sections.
Dans la première, ayant pour type le Bostr, asperatus de Gyllen-
hall (2), elle présente des sutures transversales qui la font paraître
articulée. Dans la seconde, comprenant les Apate tiliæ et fagi de Fa-
bricius (3), ces sutures affectent la forme d'arc de cercle, sont plus
fines et lui donnent un aspect imbriqué. C'est de cette dernière que
M. G. Thomson à fait un genre distinct sous le nom d'Eroronus (4).
Ces insectes sont tous très-petits et les fines écailles qui forment
souvent une partie de leur vestiture, contribuent à les faire recon-
naître. Ceux qui précèdent sont européens.
HYPOBORUS.
Eros, in Wiecx. Archiv, 1836, I, p. 62.
Organes buccaux des CryPnaLus, avec les deux 14% articles des
palpes labiaux allongés et égaux. — Scape des antennes en massue
allongée ; funicule de 5 articles : 4 allongé, gros, obconique, 2 de
même forme, mais plus grêle et plus court, 3 et 5 fortement trans-
(1) Berlin. entom. Zeitschr. VIII, p. 34.
(2) Ins. Suee. IL, p. 368.
(3) Syst. EI. II, p. 383.
(4) ignore à laquelle de ces sections appartiennent les espèces suivantes qui
font également partie du genre : Bostr, abietis, piceæ, Linodulus et proba-
blement granulatus, Ratzeb. Die Forstins. 1, p. 198. — B, fagi, Nœrdling.
Nèchträg. z. Ratzeb. Forstins. p. 26.—C. striatulus, Mannerh. Bull, Mosc. 1853,
IL, p.235; Amér. russe. — aspericollis, Wollast, Ann. a. Mag. of nat. Hist.
Ser, 3, V, p, 365; Madère. ;
380 SCOLYTIDES.
versaux, 4 beaucoup plus étroit, court, obconique ; massue ovale,
comprimée, quadriarticulée, ses sutures très-fines, transversales, —
Yeux allongés, étroits, transversaux. — Prothorax convexe, transver-
sal, rétréci en avant, tronqué à sa base, sans aspérités en dessus, —
Ecusson à peine distinct. — Elytres cyiindriques, arrondies sur leur
déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et subtronquées
à leur base. — Pattes peu robustes ; cuisses linéaires; jambes arquées
et à peine distinctement crénelées en dehors, avec leur angle externe
finement onguiculé ; tarses à article 3 un peu plus long que chacun
des précédents. — Corps cylindrique, pubescent.
Erichson a fondé ce genre sur un insecte inédit (ficus Er.) du midi
de la France, où il attaque les tiges du figuier. Récemment M. Aubé
en a fait connaitre deux autres espèces (1) du même pays. Tous trois
figurent parmi les plus petits Scolytides.
XYLEBORUS.
Etcunorr, Berlin. entom. Zeitschr. VIX, p. 37.
Ce genre et les trois suivants sont des démembrements des Tomr-
eus (2), tels que les avait laissés Erichson. Ils ont par conséquent,
comme ces derniers, cinq articles au funicule des antennes, mais ont
cela de commun que les sutures de leur massue anteunaire ne sont
jamais (pour autant que je sache) onduleuses, et que leurs mâles
n’ont pas les élytres excavées en arrière, mais arrondies où un peu
déprimées sur leur déclivité comme chez les femelles. Les caractères
qui les distinguent des Tomicus et les uns des autres, résident prin-
cipalement dans les organes buccaux qui doivent dès-lors figurer
en première ligne dans les formules génériques. Ceux qui n'y sont
pas mentionnés ne diffèrent en rien d’essentiel de ceux des Tom
CUS.
Menton allongé, étroit, longuement et légèrement sinué.de chaque
côté, un peu arrondi à sa base, peu à peu élargi en avant, avec son
bord antérieur un peu anguleux; languette naissant vers son tiers
antérieur, étroite, oblongo-ovale, aiguë au bout; palpes labiaux à
articles 4 très-grand, renflé, villeux, 2 fortement transversal, 3 très-
petit, aciculaire. — Lobes des mâchoires très-larges, en fer de hache
oblique, et munis de longs cils flexueux et serrés au côté interne,
acuminé en avant et atteignant presque le sommet des palpes maxil-
laires ; ceux-ci à articles 1-2 transversaux, 3 grèle, aussi long qu'eux
réunis, — Massue antennaire médiocre, ovalaire, distinetement arti-
(1) H. mori, genistæ, Aubé, Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 388; France
(Var); le Ler vit sur Je mürier blanc, le 2e sur le Genista horrida.
(2) Is correspondent presque exactement aux sections que M. Ratzeburg
(Die Forstins. 1, p. 169) a établies dans ces derniers. :
TOMICIDES. 381
eulée. — Prothorax en général finement àpre en avant. — Les trois
qers articles des tarses égaux. — Corps cylindrique.
Le genre a pour type le Tomicus monographus Fab. et les espèces
qui lui ressemblent (1), insectes de taille plus ou moins petite, allon-
gée, régulièrement cylindrique, en général finement villeux, et dont
les deux sexes ont la môme forme générale (2). M. Eichhoff y com-
prend aussi le T. dispar Fab., espèce remarquable par les différences
profondes qui existent entre les deux sexes; mais il reconnait que
cet insecte devra probablement former, par la suite, un genre
distinct. ;
DRYOCOETES.
Eicunorr, Berlin. enlom. Zeïtschr. VIII, p. 38.
Menton à peine du double plus long que large, graduellement
élargi en avant, anguleux au milieu de son bord antérieur; lan-
guette naissant près de sa base, étroite, subparallèle et arrondie en
avant. — Lobes des mâchoires de même forme que chez les XyLEBo-
nus, mais un peu moins larges et munis de courts cils sur leur bord
interne.
Le surplus des caractères est pareil à ce qui existe dans le genre
précédent, ainsi que le facies. Les espèces sont toutes très-petites (3).
PYTIOPHTHORUS.
Eicunorr, Berlin. entom. Zeitschr. VIIT, p. 39.
Menton (4) allongé, fortement et peu à peu élargi en avant; lan-
(1) Bostr. dryographus, Saæeseni, eurygraphus, Pfeilii, Ratzeb. Die
Forstins. [, p. 203; tons figurés pl. 12, ainsi que le monographus et le dispar.
(2) Ou peu s’en faut, à la différence du dispar, dont le mâle est cylindrique,
tandis que !a femelle a les élytres subglobuleuses et déprimées sur le dis-
que. Dans ce genre, les mâles sont en général beaucoup plus rares que leurs
femelles. Ratzebürg, par exemple, n’a pas connu celui du Saæesenii que
M. Wissmann (Stettin. entom. Zcit. 1846, p. 24) a publié plus tare. Quelque-
fois (par ex. dryographus, monographus) ce sexe se distingue par une dépres-
sion du prothorax accompagnée d’une petite saillie tubereuleuse; mais cela
n'est pas constant.
(3) Types : Bustr. autographus Kügel. (villosus Gyll.), cryptographus
Kügel., vilusus Fab., Ratzob. Die Forstins. I, p. 194; pour une bonne figure
du mäle du second, voyez Tieffenb. Berlin. entom. Zcitschr. IV, pl. 6, f. 10.—
B. dactyliperda, Fab. Syst. El. If, p. 387; d'Afrique, mais souvent importé en
Exrope avec les fruits du datticr.—B. alni, Georg, Stettin. entom. Zeit. 1856,
p. 59. r
(4) Le sous-menton présente, du moins chez le ramulorum Perris, une
forme spéciale dont M. Eichhoff ne parle pas. [est plus long que large, et les
deux dents qui limitent son échancrure antérieure sont très-allongées, très-
trêles et embrassent le menton dans je tiers de sa base,
382 SCOLYTIDES.
guette naissant de sa base, étroite, parallèle, assez aiguë ‘en avant.
— Lobes des mächoires médiocrement larges, brièvement ciliés sur
leur bord interne qui est obliquement coupé, acuminés au bout, —
Massue antennaire ovale, très-distinotement quadriarticulée.
Les espèces sont encore plus pelites que la plupart de celles des
deux genres précédents, plus grèles et parfaitement cylindriques (4).
THAMNURGUS.
Ercauorr, Berlin. entom. Zeitschr. VIII, p. 40.
Menton médiocrement allongé, peu à peu et fortement élargi en
avant, avec son bord antérieur coupé obliquement de chaque côté ;
languette naissant à peu de distance de son sommet, courte, étroite,
arrondie en avant; palpes labiaux à articles 2 plus long que 4,
3 grêle, aussi long que ce dernier. — Lobes des mâchoires en fer de
hache oblique, brièvement cilié sur son bord interne, dépassant les
palpes maxillaires ; ceux-ci très-courts, à articles 4-2 transversaux,
égaux. — Funicule des antennes à article 2 plus long que dans les
trois genres précédents; massue suborbiculaire, faiblement articulée;
son it article très-grand.
On n'en connait que deux petites espèces (2), de forme très-allon-
gée, grêle et cylindrique. Leurs mâles se reconnaissent à deux dé-
pressions que présente la déclivité postérieure de leurs élytres.
TOMICUS.
Larr., Considér. génér. ete., p. 224 (3).
Menton (4) quatre fois au moins aussi long que sa plus grande lar-
geur, arrondi dans son tiers basilaire, puis rétréci et ensuite peu à
peu élargi en avant, avec son bord antérieur coupé très-vbliquement
de chaque côté et formant un triangle aigu ; languette naissant près
de son milieu, d'abord aussi large que lui, puis fortement rétrécie
(1) Bostr. micrographus Gyll. (pityographus Ratzeb.), Lichtensteinii,
Ratzeb. Die Forstius. I, p. 197. Selon M. Eichhofl, le Tomicus samulorum de
M. Ed. Perris (Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 191) ne diffère pas du pre-
mier.
(2) Bostr. Kaltenbachii, Bach, Kæferfaun. d. Nord-u.-Mitteldeutsehl. HE,
p. 130; Provinces rhénanes. —B. euphorbiæ, Küster, Die Kæf, Europ, H, 395
Raguse. — Le Tomicuscoryli de M. Ed. Perris (Aon. d, 1. Soc. entom. 1865;
Bull. p. 77) apyartient peul-êlre également au genre,
(3) Syn. Bosrnicuus Fab., Gyll., Ericks., L. Redtenb., Eichhof, etc.
(4) Le sous-menton à beaucoup d'aualogie avec celui des Pymopuriorus; il
esten carré plus long que jarge, mais les dents qui limitent son échancrure
sont courtes,
TOMICIDÉS. 383
en avant, arrondie au bout; palpes Jabiaux à articles 4-2 très-gros,
surtout celui-ci, subégaux, 3 très-court et très-grêle, — Lobes des
mächoires très-larges, en forme de S irrégulière et muni de cils rigi-
des sur leur bord interne, atténués en avant et aussi longs que les
palpes maxillaires; ceux-ci très-courts, à articles 1-2 fortement trans-
versaux et égaux. — Mandibules courtes. — Scape des antennes en
massue allongée; funicule de 5 articles : 1-2 allongés, obconiques,
celui-là un peu plus long et plus gros, 3-5 transversaux, égaux, peu à
peu élargis ; massue assez petite, faiblement articulée ; les sutures
plus où iwoins arquées où flexueuses. — Yeux médiocres, étroits,
sinués en avant, transversaux et un peu obliques.—Prothorax allongé,
cylindrique, brièvement rétréci en avant, avec son bord antérieur
largement arrondi, ainsi que sa base. — Ecusson petit, plus ou moins
allongé. — Elytres cylindriques, plus ou moins largement excavées
à leur extrémité, avec les bords de l'excavation dentelés, — Pattes
médiocrement robustes; cuisses linéaires; jambes finement denticu-
les en dehors, plus fortement à leur extrémité ; tarses à articles 4-3
égaux. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux.
— Corps cylindrique.
Les espèces (1) sont, pour la plupart, notablement plus grandes
que celles des quatre genres précédents, plus où moins hérissées de
poils fins, et leur livrée varie du jaune ferrugineux au noir brunâtre
(1) Celles de la 4re division de Ratzeburg (Die Forstins. L, p. 169): B, typo-
graphus Lio., s/enographus Dufts., laricis Fab. bispinus R., curvidens Germ.,
chalcographus Linn., bidens Fab., tous d'Europe.
[y a, dans les auteurs récents, nn certain nombre d'espèces européennes
où exoliques, décrites sous les noms de Bosrricuys ou Tomicus, et que je ne
sais auxquels des genres qui précèdent rapporter, à savoir: Esp. européennes:
B. delphint, Roseuh. D, Thicr. Andalus. p. 902; Espagne mér. — B,. aini,
Reyet Muls. in Muis. Opusc. entom. VIL, p. 111; France. — T. decolor, Boield.
Ann. 4. }, Suc. entom. 1859, p. 473; France, — T. oblitus, Ed. Perris, ibid.
1862, p. 218; France mér. (Landes).—Esp. de la Russie mér. : B. Ratseburgii,
Bulmerincquii, Kolenati, Melet, entom. IT, p. 38. — Esp. de la Sibérie :
T.subelongatus, Motsch. in Schrenck, Reise im Amur-Land. U, p.155; Daourie.
— Esp. de Madère : T. Dohrnüi, Wollast. Ins. Maderens. p: 290. — 7, erosus,
Perforans, Wollast. Cat. of Madeir. Col. p. 95. — Esp. des Canaries : T. no-
bilis, Wollast. Ann. a. Mag. of nai. Hist. Ser. 3, IX, p. 4#1.—Esp. de l’Amér.
du Nord : B, pubipennis, J. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the Pacif, Oc;
Append. 1, p. 59; Californie. — B: jalappæ, Letzner, Abbaudi. d. Schless.
Gessellsch. 1848; Ber. p. 13; Mexique. — Esp. de l'Amér, du Sud : B: plu-
meriæ, Nœrdling. Nachträg, z. Ratzeb, Forstins. P. 74; Venezuela, — T, lon-
gipennis, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 429 ; Chili. — Esp. de Cey-
lan : B, mutilutus, vertens, moderatus, testaceus, exiguus, F. Walker, Ann.
à. Mag. of nat. Hist, Svr. 3, I, p. 260.— Esp, de l'Australie : B. Sydeianus,
Nœrdiing. Nachträg. z. Ratzeb, Forstins. p. 75. — Esp. de la Polynésie :
B. Duponti, Montrouz. Aun. d. 1. Soc. entom, 1860, p. 265; Nouvelle-Calédonie.
— D, Jerrugineus, Bohem. Voy. d. l'Eugén.; Entom. p. 88; iles Keolings.
384 SCOLYTIDES.
assez brillant. Ainsi épuré, le genre, indépendamment de la structure
des organes buccaux, ne comprend que des espèces reconnaissables à
J’excavation terminale des élytres, qui est en général plus prononcée
chez lesmäles, maisne disparaîtjamais complétement chez les femelles,
AMPHICRANUS.
Enious. in Wiecm., Arckiv, 1836, I, v. 63 (1).
Menton médiocrement allongé, fortement élargi et arrondi aux an-
gles en avant, avec son bord antérieur coupé obliquement de chaque
côté; languette naissant à quelque distance de sa base, assez large,
lanciforme, aiguë en avant; palpes labiaux à articles 1-2 très-ro-
bustes, transversaux, égaux, 3 très-grèle et petit.—Lobes des mächoi-
res larges, arrondis, sinueux et ciliés au côté interne, rétrécis et obtus
au bout, notablement plus longs que les palpes maxillaires; ceux-ci
à articles 1-2 fortement transversaux, 3 cylindrique, grèle, plus long
que 1-2 réunis. — Mandibules extrèmement courtes. — Tète entière-
meut rétractile dans la cavité prothoracique. — Scape des antennes
dépassant fortement les yeux en arrière, assez brusquement en mas-
sue au bout; funicule de 3 articles (2) : 4 gros, allongé, obconique,
2 de même forme, transversal, 3 très-court et très-large ; massue très-
grande, ovale, comprimée, compacte, avec quelques fines sutures ar-
quées et obliques.—Yeux assez fortement granulés, grands, oblongo-
ovales, transversaux.—Prothorax allongé, cylindrique, verticalement
déclive en avant, avec son ouverture antérieure très-grande et ho-
rizontale, tonqué à sa base. — Ecusson médiocre, triangulaire, —
Elytres assez courtes, occupées en majeure partie par une très-grande
et profonde excavation dentée sur ses bords, tronquées à leur base.
— Cuisses comprimées, très-larges, légèrement ovales; jambes assez
étroites, dentées en dehors, avec leur angle externe onguiculé; tar-
ses à article { plus grand que chacun des deux suivants. — Les trois
segments intermédiaires de l'abdomen subégaux. — Corps cylindri-
que, glabre, brillant.
Genre très-distinct, composé de deux belles espèces du Brésil, de la
taille des plus grands exemplaires du Tomicus stenographus'"d Europe.
L'une d'elles (thoracicus Er.), type du genre, est d'un noir brillant,
avec la tôte et le prothorax d’un rouge ferrugineux; l'autre, sur la-
quelle M. Guérin-Méneville a fondé son genre PrezornopaLus et qu'il &
nommée nilidulus, est d'un noir uniforme. Aucun Tomreus n'a les
élytres aussi longuement excavées que ces insectes et leur prothorax
(1) Syn. Prezonnoparus, Guérin-Ménev. Revue zool. 1838, p. 107.
(2) Erichson ne leur en assigne que deux; le 3° est, en effet, très-petit et
contigu à la massue; mais comme il est giabre, il se distingue très-nettement
de cette dernière qui est pubescente,
SCOLYTIDES VRAIS. 385
est transversalement rugueux sur sa partie antérieure, Je n'ai vu de
chacun d'eux qu’un exemplaire que je crois du sexe mâle.
CORTHYLUS.
Entcus, in Wiecm. Archiv, 1836, I, p. 64 (1).
Menton grêle, allongé, graduellement élargi et rhomboïdal à ses
deux extrémités; languette naissant de sa base, étroite, comprimée,
aiguë au bout; palpes labiaux assez longs, à articles 1-2 très-gros,
celui-là obconique, un peu plus long que celui-ci, 3 très-petit. — Lo-
bes des mâchoires larges, fortement arqués et brièvement ciliés sur
leur bord interne, recourbés en dehors et bifides à leur extrémité,
dépassant à peine les palpes maxillaires; ceux-ci à articles 1-2 forte-
ment transversaux, 3 plus long qu'eux réunis, grôle et cylindrique.
— Mandibules très-courtes. — Scape des antennes robuste, déprimé,
peu à peu élargi en avant; funicule d'un seul article assez gros et
obconique; massue très-grande, orbiculaire, concave sur sa face in-
terne, munie d’un long faisceau de poils, arqué, aigu au bout, naissant
de son extrémité externe et dirigé en dedans (2), quadriarticulée; ses
sutures en arc de cercle. — Yeux assez grands, oblongo-ovales, trans-
versaux. — Prothorax allongé, subeylindrique, rétréci à partir du
tiers de sa base, avec son bord antérieur sinué dans son milieu, tron-
qué en arrière. — Ecusson médiocre, triangulaire. — Elytres cylin-
driques, impressionnées, et un peu tuberculeuses à leur extrémité.
— Cuisses assez larges, oblongo-ovales ; jambes étroites, denticulées
en dehors; tarses à article 4 plus long que les suivants. — Corps cy-
lindrique.
La structure singulière des antennes fait de ce genre un des plus
tranchés de la Tribu actuelle. Par la forme de son menton, il a aussi
de grands rapports avec les Tomicus dont ses espèces ont le facies,
Elles sont américaines et au nombre de trois en ce moment (3).
GRouPE VI. Soolytides vrais,
Tète globoso-ovale, presque privée de museau, plus ou moins
visible d'en haut. — Funicule des antennes de 7 articles; leur mas-
(1) Syn. Bosrricnus Fab,, Say.
(2) Ce faisceau, dont Erichson ne parle pas, peut s'appliquer contre la mas-
sue antennaire et devient alors invisible. Peut-être est-il propre au €. fascia-
lus, la seule espèce du genre que j'aie à ma disposition, ou n’est-ce qu'un ca-
ractère sexuel. .
(3) Bostr. compressicornis, Fab. Syst. EL. II, p. 388; Brésil. — R, fascia=
lus, Say, Journ, of the Acad. of Philad, V, p. 255; Etats-Unis. — C. soutel-
laris, T. L. Le Conte, Rep. on a raülr. to the Pacif. Oc.; Append. I, p. 59; Ca-
lifornie.
Coléoptères. Tome VII. . 25
386 SCOLYTIDES.
sue compacte. — Yeux finement granulés. — Pronotum séparé des
flancs du prothorax par de fines arètes latérales, un peu abrégées en
avant. — Elytres coupées verticalement à leur base, tronquées et
sans déclivité postérieure en arrière. — 32 article des tarses bilobé,—
Abdomen retroussé à partir du 2° segment inclusivement. — Méta-
sternum convexe, peu allongé; ses épisternums assez larges.
A l'exemple d’Erichson, le genre Scozvrus de Geoffroy est généra-
lement placé parmi ceux du groupe des Hylésinides. Mais je crois,
avec M. G. Thomson (1), qu'il a des titres plus que suffisants pour con
stituer un groupe à part. Outre que ses espèces ont un fucies très-dif-
férent de celui de tous les autres Scolytides, aucun de ces derniers ne
présente l’ensemble des caractères qui précèdent. Le plus remarqua-
ble est sans contredit la forme de l'abdomen, qui rappelle celle qui
existe chez plusieurs Zygopides de la famille précédente. Quant à
l'absence de déclivité postérieure aux élytres, il y a quelque chose
d’approchant chez les Camprocerus.
SCOLYTUS.
Grorrr., /ns. d, envir. 4. Paris, I, p. 309 (2).
Menton assez large, cordiforme, un peu saillant etarrondi au milieu
de son bord antérieur; languette naissant près de sa base, médio-
crement large, oblongue et aiguë en avant; palpes labiaux à articles
4 plus grand que 2, 3 très-petit. — Lobes des mâchoires en fer de
hache oblique, un peu plus courts que les palpes maxillaires; ceux-
ci courts, à articles 1-2 décroissant graduellement, 3 très-grêle. —
Mandibules assez saillantes. — Antennes courtes, leur scape brus-
quement élargi au bout; funicule de 7 articles (3) : 1-2 allongés,
surtout celui-là, 3-7 transversaux, grossissant à peine; massue plus
grande que le funicule, en carré long arrondi en avant. — Yeux
étroits, très-allongés, un peu sinués en dedans, transversaux, — Pro-
thorax convexe, transversal ou non, un peu rétréci et coupé carré-
ment en avant, ainsi qu'à sa base; prosternum triangulaire et assez
étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, en
triangle rectiligne. — Elytres un peu plus longues que le prothorax,
peu ou médiocrement convexes, parallèles. — Pattes assez robustess.
cuisses linéaires; jambes parallèles, inermes en dehors, avec leur
(1) Skandinav. Col. I, p. 147.
(2) Syn. Eccorrocasrer, Herbst, Die Kæfer, V, p. 124; Gyll., Erichson. —
Corrocaster, Dig. Magaz. VI, p. 321. — Bosrnicenus Fab., Panz, — HyLESINUS
Fab.
(3) M. Eichhoff (Berlin. entom. Zeitschr. VII, p. 34) critique, avec raison,
MM. Ratzebürg et L. Redtenbacher pour ne leur avoir attribué que six arlicles;
Erichson à commis la même erreur, *
PLATYPIDES. 387
angle terminal externe onguiculé; tarses à articles 1-2 égaux, 3 élargi,
bilobé, — 2° segment abdominal aussi long que 3-4 réunis. — Saillie
mésosternale médiocrement large, subverticale, rétrécie et tronquée
en arrière, soudée au métasternum, souvent sans suture apparente.
— Corps subeylindrique.
Les mâles, outre leur taille en général plus petité, se distinguent
des femelles par leur tête moins forte, moins convexe et un peu
soyeuse sur le front, leurs mandibules moins épaisses, et une im-
pression plus ou moins marquée que présente leur dernier segment
abdominal. Un petit tubercule qui existe parfois au milieu du bord
postérieur des 3° ct 4° segments, est un caractère spécifique et non
sexuel.
La livrée de ces insectes est d'un noir plus ou moins brun et pas-
sant au rougeàtre, parfois ferrugineuse; leur prothorax est lisse ou
finement ponctué, et leurs élytres, qui sont un peu rugueuses, sont
couvertes de nombreuses stries peu profondes, serrées et ponctuées.
Les espèces connues du genre sont toutes européennes, sauf une
seule (1).
TRIBU II.
PLATYPIDES.
Tête dégagée du prothorax, verticale ou oblique en avant. — Lan-
guelte représentée par une carèñe de la face postérieure du menton.
— Palpes labiaux de un à trois, les mäxillaires de quatre articles. —
Labre en général distinct. — Anténnes de six articles apparents, dont
quatre au fanicule; leur massue en forme de palette compacte et
tomenteuse. — Prothorax muni sur ses flancs d'excavations pour
la réception des cuisses antérieures, très-souvent sinué où échancré
sur les côtés du pronotum ; prosternum non ou faiblement échancré
en avant ; son bord postérieur profondément bisinué. — Hanches an-
térieures très-grosses, ovoïdes, obliques; tarses longs; leur 1% arti-
cle au moins aussi grand que les suivants réunis, le 3° toujours en-
tier. — Métasternum très-allongé. — Episternums mésothoraciques
très-grands, arrondis en avant, remontant entre le prothorax et les
élytres. ‘
(1) Celles mentionnées dans le Catalogue de M. Schaum (éd. 2, 1862, p. 100)
sont au nombre de 12 que voici avec la synonymie qu’il leur assigne : S. Ratze-
burgü, Jans. The entom. Ann. 4856, p. 87 (destructor Ratz.), destructor
Oliv. (Hyl. scolytus Fab.), pygmœus Herbst, intricatus Ratz. (pygmœus Gyil.),
mullistriatus Marsh., ulmi Redtenb., pruni Ratz. (Var.? pyri Ratzeb.), rugu-
losus Ratz. (aiæmorrhous Schmidberg.), carpini Er., castaneus Ratz., ärmatus
Comol., noæius Ratz. — Aj. : Ec. amygdali, Guérin-Ménev. Ann, d, 1. Soc.
entom, 1847, Bull. p. XLVIL; France mér. (Provence). — Ze, assimilis, Bohem.
Voy. de l’Eugén.; Entom, p, 88; Buenos-Ayres.
388 SCOLYTIDES.
Cette formule suffit pour justifier l'assertion émise plus haut que
les Platypides ne peuvent pas prendré place parmi les Scolytides
proprement dits, à titre de simple groupe. Ils sont plus homogènes
que ces derniers SOUS le rapport du facies, tous étant allongés et, sauf
quelques PLATYPUS, régulièrement cylindriques. La mème constance
se fait remarquer dans quelques autres caractères non mentionnés
parmi ceux qui précèdent. Ainsi, jamais leur prothorax n’est exacle-
ment contigu aux élytres, ni ces dernières taillées en biseau à leur
base. Les pattes varient peu et ne sont que d’un faible secours pour
la classification. Sauf chez les Drapus, les antérieures sont constarn-
ment contiguës et un peu plus fortes que les autres, avec les cuisses
oblongo-ovales, comprimées, anguleuses en dessous, les jambes gra-
duellement élargies, terminées par une saillie interne, plus ou moins
allongées et munies sur leur face externe de carènes obliques ou de
tubercules, parfois des unes et des autres en même temps. Les pattes
intermédiaires sont construites sur le mème plan, mais moins robustes,
et leurs cuisses, de forme linéaire, sont canaliculées en dessous. Il en
est de même aux pattes postérieures; seulement leurs jambes sont en
général plus larges que les autres, privées de carènes sur leur face
externe, et leur bord terminal est échanceré pour la réception du tarse.
À toutes les pattes, l’article terminal de ce dernier est très-développé,
ainsi que ses crochets. Les segments intermédiaires de l'abdomen sont
très-fréquemment arqués à leurs extrémités et sa saillie intercoxale est
en triangle étroit et très-aigu au bout. Enfin les épisternums méla-
thoraciques sont toujours assez larges.
. D'un autre côté, les caractères sexuels, en général peu prononcés
® chez les Scolytides vrais, ont ici une grande importance et augnen-
tent beaucoup les difficultés de l’étude de ces insectes (1). Ils peuvent
exister sur la presque totalité des organes, mais le plus constant etle
plus apparent de tous se trouve à l'extrémité des élytres qui est plus
ou moius simple chez les mâles, tandis que chez les femelles elle est
tronquée, déprimée ou excavée et en mème temps épineuse ou, au
moins, tubereuleuse. Le scape des antennes, les élytres au point de
vue de leur sculpture, puis le dernier segment abdominal, sont en-
suite les parties qui sont le plus souvent modifiées selon les sexes.
La distribution géographique des Platypides est très-différente de
celle des Scolytides vrais. Deux de leurs espèces seulement habitent
l'Europe; les autres sont, pour la plupart, propres à l'Amérique et
aux Indes orientales.
(1) On trouvera, sous ce rapport, les renscignements les plus minutieux dans
ja Monographie de M. Chapuis. Un des principaux mérites de son travail, est
J'habileté avec laquelle il a su déterminer les deux sexes des espèces, toutes les
fois qu'il les avait à sa disposition, c’est-à-dire dans la très-grande majorité des
cas.
PLATYPIDES, 389
Les genres PLaryeus Herbst et Tessenocerus Saund. étaient jusqu’à
ce jour les seuls établis sur ces insectes. M. Chapuis en à créé sept
autres dont un seul (Cnossorarsus) est assez riche en espèces. Après
examen fait sur la nature, je n'ai rien trouvé à y changer, et cette
partie de mon travail n’est, à proprement parler, que l'analyse du
sien,
1. Palpes max, membraneux, très-gros ; leurs articles embottés les uns dans
les autres.
Pygidium en partie découvert dans les deux sexes : Crossotarsus.
— en entier recouvert — : Platypus.
II. Palpes max. cornés, cylindriques.
a Hanches antérieures contiguës.
b Yeux oblongo-ovales, transversaux, séparés en dessous: Tesserocerus.
bb — fortement granulés, très-allongés, contigus inférieurement,.
Prothorax à peine sinué sur les côtés : Spathidicerus.
— échancré — : Periommatus.
bbb Yeux finement granulés, arrondis.
© Menton transversalement orbicülaire : Symmerus,
cc — oblong,
Prothorax échancré sur les côtés : Mitosoma.
_— à peine sinué — : Cenocephalus.
aa Hanches antérieures fortement séparées : Diapus.
Genre incertæ sedis : Genyocerus.
CROSSOTARSUS.
Cuaruis, Mon. d. Platyp. p. 44.
Mûles : Sous-menton transversal, semi-cireulaire; menton en trian-
gle renversé, un peu arrondi sur les côtés en avant, rarement (cin-
cinnatus) fusiforme et tronqué en avant, ou (barbatus) largement
cordiforme ; palpes labiaux d'un seul article grêle et allongé. — Un
seul lobe aux mâchoires obliquement trangulaire, dépassant à peine
les palpes maxillaires; ceux-ci très-grands, membraneux, déprimés,
à articles 4 très-grand, 3-4 emboîtés les uns dans les autres, 4 très-
petit. — Mandibules courtes, munies d'une forte dent un peu avant
leur sommet. — Labre très-court. — Tête aussi large que le protho-
rax, souvent concave et munie de carinules ou de faisceaux de poils.
— Scape des antennes de forme très-variable (1); leur funicule à arti=
(t) Chez environ le tiers des espèces, celles que M. Chapuis nomme les Cros-
soransus proprement dits (Wallacei, Lecontei, Bonvouloiri, etc.), il est très-
développé et, comme chez les T'Essenocenus, se prolonge au-delà de l'insertion
du funicule. Quand il est faible ot de forme linéaire, avec le funicule inséré à
son extrémité, il est ordinairement pareil dans les deux sexes.
390 SCOLYTIDES,
cles 4 subglobuleux, 2 obconique, aussi long que lui, 3-4 transver-
saux ; massue ovale ou oblongo-ovale. — Yeux médiocres, finemenit
granulés, brièvement ovales, assez saillants. — Prothorax transver-
sal ou non, peu convexe, subquadrangulaire, tronqué où un peu
arrondi en avant, bisinué à sa base, avec son lobé médian étroit et
aigu, fortement sinué de chaque côté. — Ecusson en triangle aigu.
— Elytres relativement assez courtes, légèrement déclives et entières
en arrière, laissant en grande partie le pygidium libre. — Pattes
antérieures et postérieures subcontiguës ou contiguës; les hanches
des secondes prolongées au côté interne en une lame quadrangu-
laire; tarses à article 4 aussi long que les suivants réunis, compri-
més; celui des postérieurs muni sur sa tranche externe d’une ran-
gée de cils courts et rigides. — Abdomen beaucoup plus court que
le métasternum, sur le même niveau que lui; ses trois segments
intermédiaires arqués à leurs extrémités. — Métasternum relative-
ment très-allongé. — Saillie mésosternale courte, triangulaire, un
peu inclinée. -
Femelles : Sous-menton transversel, trapéziforme; menton beau-
coup plus petit que celui des mâles, quadrangulaire et arrondi aux
angles; palpes maxillaires moins développés, mais faits de même. —
Tète plane en avant. — Scape des antennes plus court et plus simple
que celui des mâles. — Elytres sans déclivité et épineuses à leur ex-
trémité. — Pattes plus robustes que celles des mâles; la face externe
des jambes antérieures toujours pluricarénée. — Abdomen plus ou
moins retroussé dès sa base, parfois presque verticalement; ses seg-
ments intermédiaires plus fortement arqués et en même temps élargis
à leurs extrémités,
Outre ces différences sexuelles qui sont les plus constantes, il en
existe un grand nombre d'autres, mais qui varient selon les espèces
ou les groupes d'espèces.
Ges insectes ne peuvent être confondus qu'avec les PLarypus, les
seuls de la Tribu actuelle qui aient, comme eux, des palpes maxil-
laires membraneux et très-développés. Ils en diffèrent principalement
par leurs organes buccaux, et leur pygidium en grande partie dé-
couvert. Les autres caractères sont très-variables, ainsi que la sculp-
ture des téguments et le facies. Leurs espèces, assez nombreuses (1),
sont en général de grande taille et, pour la plupart, propres aux ar-
chipels ou au continent indiens; quelques-unes seulement, plus ou
moins aberrantes, habitent l'Afrique.
(1) M. Chapuis en mentionne 29, dont 3 seulement étaient déjà connues,
savoir : Plat. Wallacei, Thoms. (Archiv. entom. I, p. 343), de Malaccaet Bor-
neo; minaz F, Walker (Ann. a. Mag, of nat. Hist. Ser. 3, IL, p. 286), de Cey-
lan, et externedentatus L. Fairm. (Rev. et Mag. d. Zool. 1850, p. 51), de Taïty.
Il les répartit dans dix groupes,
PLATYPIDES, 391
PLATYPUS,
Henssr, Die Kœfer, V, p. 128 (1).
Mâles : Sous-menton semi-cireulaire; menton tantôt brièvement
ovoïde et tronqué en avant, tantôt linéaire et allongé, jamais rétréci
à sa base; palpes labiaux de deux articles : 2 grêle et un peu plus
long que 1. — Un seul lobe aux mächoires très-allongé, un peu
tordu sur lui-même et prolongé extérieurement en une longue et
étroite lanière munie de longs cils ; palpes maxillaires des Crosso-
TARSUS. — Mandibules courtes, munies intérieurement de deux dents
molaires. — Labre très-court, peu apparent, — Tête un peu plus
large que le prothorax, plane ou légèrement concave en avant. —
Scape des antennes assez grand, de forme très-variable, mais por-
tant toujours le funicule à son extrémité; celui-ci à articles 1-2
obconiques, un peu plus longs que 3-4, ces derniers transversaux ;
massue ovalaire. Yeux finement granulés, assez grands, ovales où
oblongo-ovales, subverticaux, assez saillants, parfois un peu sinués
en avant. — Prothorax très-rarement transversal, cylindrique, ou un
peu déprimé en dessus, pareil, du reste, à celui des CROSSOTARSUS.—
Ecusson enfoui, en triangle allongé et aigu. — Elytres allongées, cy-
lindriques, déelives en arrière et recouvrant en entier, ou peu s'en
. faut, le pygidium, parfois (par ex. Latreillei, Parryi, contractus, ete.)
atténuées et prolongées à leur extrémité. — Pattes des CRrossoTaR-
sus, avec le 1% article des tarses postérieurs presque toujours pris-
matique; — Abdomen, métasternum et saillie mésosternale des mêmes.
Femelles : Elles diffèrent moins de leurs mâles que celles du genre
précédent, et s’en distinguent, au premier coup-d'œil, par la forme
et les épines de la partie postérieure des élytres. Leur abdomen n'est
que faiblement ou pas du tout retroussé, et la sculpture de leurs
jambes est, comme de coutume, plus prononcée que dans le sexe en
question. Leurs organes buccaux ne sont pas faits comme ceux des
Crossoransus du même sexe, le sous-menton n'étant pas échaneré
en avant, et le menton relativement plus grand que celui des mâles;
sa forme est celle d’un carré arrondi aux angles.
Ce genre est à la fois le plus riche en espèces de la Tribu (2), celui
(1) Syn. Cvuinora, Duftschm., Faun, Austr, II, p. 87. .— Bosrricnus Fab.
— Scozyrus Oliv.
(2) M. Chapuis (Loc. cit. p.106) en décrit 148 qu'il répartit dans 21 groupes,
dont les caractères les plus apparents sont empruntés à la seulpture des
élytres. Parmi ces espèces, huit seulement étaient connues : Bosfrich. cylin-
drus, Fab, £ntom, syst. IL, p. 364; Europe. — P. oæyurus, L. Duf. Exeurs,
d. L. vallée d'Ossau, p. 91; Pyrénées. -— Scol. flavicornis, Oliv. Entom. IV,
78, p. 4, pl. 1, f. 1; Amér. du Nord. — Bostr. parallelus, Fab. Syst. EL I,
p. 384; Brésil, — P, Poyei, Guérin-Ménev. Icon; Ins, p. 183; Guba, —- sud-
392 SCOLYTIDES.
dont la distribution géographique est la plus étendue et le seul qui
ait des représentants en Europe, cette partie du globe en possédant
deux espèces, dont l'une (eylindrus) anciennement connue, en forme le
type. Il est répandu dans toutes les régions du globe, mais c’est dans
l'Amérique intertropicale qu’il acquiert son plus grand dévelop-
pement.
TESSEROCERUS.
SauND., Trans. of the entom. Soc. I, p. 155 (1).
=
Mâles : Sous-menton confondu avec la pièce basilaire; menton
subquadrangulaire, arrondi aux angles, légèrement échancré en avant
et surmonté d’une pièce palpigère simple à sa base, bifide au bout ;
palpes labiaux de 3 articles : 4-2 très-courts, 3 un peu plus long,
obtus au bout, — Deux lobos aux mâchoires ; l'externe très-petit, aigu
et cilié ; l’interne plus grand, coupé obliquement ; palpes maxillaires
cornés, cylindriques, à articles 4 très-grand, cilié en dedans, 2-3
transversaux, 4 grêle, un peu plus long. — Mandibules courtes, fai-
blement bidentées en dedans. — Labre fortement transversal, —
Tête un peu moins large que le prothorax, arrondie au point de jonc-
tion du vertex et du front; celui-ci rarement (par ex. insignis) con-
cave. — Scape des antennes variable, prolongé au-delà de l'insertion
du funicule; celui-ci à articles 1-2 obconiques, 3-4 cylindriques ;
massue ovale, glabre à sa base sur une faible étendue, — Yeux fine-*
ment granulés chez presque tous, oblongo-ovales, peu saillants,
transversaux. — Prothorax allongé, médiocrement convexe, paral-
lèle, à peine ou non sinué sur les côtés, coupé carrément à ses
deux extrémités. — Ecusson très-petit, variable. — Elytres allongées,
recouvrant en entier le pygidium, ou peu s’en faut, tronquées, ré-
tuses et tuberculeuses à leur extrémité. — Pattes des précédents, avec
les hanches postérieures non prolongées à leur extrémité interne et
séparées. — Abdomen horizontal, convexe ; son 2° segment très-
court sur la ligne médiane, élargi et arqué à ses extrémités. — Mé-
tasternum un peu plus long seulement que l'abdomen. — Saillie mé-
sosternale des précédents.
Femelles : Elles ont conservé, avec quelques différences, tous les
caractères essentiels des mâles, y compris le mode d'insertion du fu-
nicule des antennes sur le scape, et s'en distinguent principalement
costatus, Jacq.-Dus. ir Ramon d. 1, Sagra, Hist. fisic. etc., d. Cuba, VIL, p. 238.
— solidus, F. Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, I, p. 286; Ceylan.
— longipennis Montrouz. Ann. d. l. Soc. entom. 1861, p. 265; N. Calédonie.
(1) Syn. Damicenus, Spinola in Guérin-Ménev., Mag. d. Zool.; Ins. 1839,
?
pl. 3; nom reconnu par le second de ces auteurs, comme s'appliquant au genre
actuel fondé antérieurement par M. Saunders ét cité comme synonyme de
Tessenocenus.
PLATYPIDES. 393
par leur dernier segment abdominal échancré, puis par l’excavation
terminale des élytres qui est plus profonde, entourée d’épines plus
saillantes et glabre.
Le dernier genre de la Tribu qui soit riche en espèces, quoique
bien moins que les deux précédents (1). Elles sont exclusivement
propres à l'Amérique du Sud et pourraient être confondues avec les
Crossorarsus mâles, dont le funicule des antennes est inséré à dis-
tance du sommet du scape ; mais la structure des palpes maxillaires
et l'absence de sinus sur les bords latéraux du prothorax sont plus
que suffisants pour faire éviter cette erreur,
SPATHIDICERUS.
Cuaruis, Mon. à. Platyp.
Mäles : Sous-menton soudé à la pièce basilaire; menton arrondi, un
peu atténué et échancré à angle aigu en avant, surmonté de pièces
palpigères soudées ensemble dans toute leur longueur; palpes la-
biaux de trois articles : 1-2 égaux, 3 très-petit, subglobuleux. — Un
seul lobe aux mâchoires très-allongé et coupé obliquement en de-
dans ; palpes maxillaires cylindriques, cornés, à articles { plus gros
que les suivants, 2-3 subégaux, 4 plus court qu'eux, grêle. — Man-
dibules très-saillantes, déprimées, lamelliformes, recourbées en haut,
prolongées en dehors à leur extrémité en une forte saillie perpendi-
culaire à leur axe et redressée (2). — Labre à peine distinct. — Tête
très-saillante, à front oblique, un peu convexe et continuant la courbe
du vertex. — Antennes relativement longues ; scape très-grand, ar-
qué, orné de faisceaux de longs poils, prolongé au-delà de l'insertion
du funicule : celui-ci à articles 1-2 très-allongés, 3-4 courts ; massue
subquadrangulaire, arrondie aux angles, offrant un petit espace glabre
à sa base, — Yeux fortement granulés, déprimés, étroits, transver-
saux, contigus en dessous. — Prothorax allongé, médiocrement con-
vexe, subparallèle, longuement et faiblement sinué sur les côtés, à
peine bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, linéaire et vertical. —
Elytres très-allongées, recouvrant en entier le pygidium, obliquement
tronquées, rétuses et épineuses à leur extrémité. — Pattes des précé-
dents, avec les hanches postérieures non prolongées au côté interne et
(1) M. Chapuis (Mon. d. Platyp.) en décrit 15 qu’il divise en trois groupes,
et dont 11 sont nouvelles. Celles décrites avant son travail sont : T. iasignis,
Saund., loc. cit. pl. 14, f. 6 (Q bihamatus, Guérin-Ménev. Rev. zool. 1838,
P. 106); Brésil mér. — relusus (Q affinis G.-M.), Mexique; inermis, Cayenne;
Guérin-Ménev. ibid. — procer (Platypus), Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 138;
Pérou.
(2) Cette forme remarquable des mandibules est peut-être spécifique, et
propre au mâle du S. Thomsonti, le seul des deux espèces du genre qui soit
connu,
s
394 SCOLYTIDES:
les tarses très-allongés, à articles cylindriques et noueux au bout, =
Abdomen horizontal ; ses trois segments intermédiaires fortement
arqués à leur extrémité. — Métasternum très-long. — Saillie méso-
sternale assez large, triangulaire, subhorizontale.
Femelles : On n'en connaît qu'une seule que je n'ai pas vue,
D'après ce qu'en dit M. Chapuis, elle aurait des mandibules courtes,
des antennes simples, à funicule inséré au sommet du scape et les
yeux un peu séparés en dessous, sans parler des différences accoutu-
mées dans la sculpture destéguments. ;
Genre établi sur deux espèces de grande taille, l’une (Thomson)
propre aux archipels indiens et dont le mâle seul est connu, l'autre
(insignis) de la Nouvelle-Guinée, dont les collections ne renferment,
au contraire, que la femelle. Il a des rapports évidents avec les Trs-
SEROCERUS de l'Amérique, mais s’en distingue par d’assez nombreux
caractères dont le plus saillant est la forme des yeux.
PERIOMMATUS.
Cuapuis, Mon. d. Platyp.
Femelle : Menton oblong, profondément échancré en avant, sur-
monté de pièces palpigères soudées dans toute leur longueur ; palpes
labiaux de trois articles, très-petits. — Palpes maxillaires cornés,
cylindriques, à articles À très-grand, 2-3 transversaux, 4 très-petit.—
Mandibules très-courtes, obtuses. — Labre indistinct. — Tète de la
largeur du prothorax, convexe et arrondie sur le vertex, verticale en
avant. — Scape des antennes graduellement en massue, déprimé, ne
dépassant pas les yeux en arrière ; funicule inséré bout à bout avec
lui; ses articles très-courts, peu distincts; massue subeireulaire, ayant
de chaque côté à sa base un grand espace glabre. — Yeux fortement
granulés, transversaux, profondément échancrés en avant, subconti-
gus en dessous. — Prothorax très-allongé, subeylindrique, fortement
échanceré de chaque côté vers son tiers basilaire, faiblement bisinué à
sa base.— Ecusson enfoui, très-petit.— Elytres très-allongées, recou-
vrant le pygidium, tronquées, rétuses et épineuses à leur extrémité.
— Pattes normales, avec les hanches postérieures non prolongées au
côté interne et les tarses à articles cylindriques et ciliés. — Abdomen
horizontal, subdéprimé; ses segments intermédiaires à peine arqués
à leurs extrémités; le 4° subéchancré au bout. — Métasternum très-
allongé. — Saillie mésosternale très-courte, triangulaire,
Le mäle est inconnu; mais ces caractères suffisent pour montrer
que le genre est également voisin des TesseROCERUS qu'il représente
dans l’Afrique australe, d’où est originaire l'unique espèce (longicollis)
qui le compose. C’est le seul, avec le précédent, qui ait des yeux à
la fois fortement granulés et contigus en dessous, mais ici ils sont
PLATYPIDES. 395
échancrés, tandis que leur bord antérieur est entier chez les Sparar-
micerus. Cet insecte est l'un des Platypides les plus grèles et les plus
allongés que l’on connaisse.
SYMMERUS,
Cuarus, Mon. d. Platyp.
Femelle : Sous-menton soudé à la pièce basilaire; menton suboir-
culaire, un peu transversal, échancré en avant, surmonté de pièces
palpigères soudées à leur base, libres en avant; palpes labiaux de
trois articles : 1-2 très-courts, égaux, 3 plus long, grèle. — Palpes
maxillaires cornés, cylindriques, à articles 1 plus grand que les sui-
vants réunis, 2-3 très-courts, 4 plus long, grêle.—Mandibules courtes,
faiblement dentées.sur leur bord interne. — Labre distinct, forte-
ment transversal. — Tête un peu moins large que le prothorax, à
front coupé obliquement et concave en avant. — Antennes courtes;
scape aussi long que le funicule et la massue réunis, graduellement
en massue; funicule à articles 1-2 obconiques, assez longs, 3-4 très-
* courts; massue brièvement ovale, cornée sur une petite étendue à sa
base. — Yeux finement granulés, arrondis, assez gros et assez sail-
lants. — Prothorax allongé, peu convexe, subparallèle, entier sur les
côtés, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, enfoui. —
Elytres recouvrant le pygidium, s’arrondissant pour former leur dé-
clivité postérieure; celle-ci subverticale, tuberculeuse sur sa partie
supérieure. — Pattes normales, avec les hanches antérieures extrême-
ment grosses et saillantes, les postérieures sans prolongement à leur
sommet interne et les articles des tarses cylindriques et ciliés. — Ab-
domen horizontal, convexe; ses segments intermédiaires un peu arqués
à leurs extrémités. — Métasternum très-long. — Saillie mésosternale
large, courte, arrondie en arrière.
L'unique espèce (tuberculatus) du genre est originaire de la côte de
Guinée et connue par un seul exemplaire qui me paraît, comme à
M. Chapuis, être une femelle. C’est le seul cas, parmi les Platypides,
de l'absence, chez ce sexe, d'une excavation accompagnée d'épines à
l'extrémité des élytres.
MITOSOMA.
Cuavuis, Mon. d. Platyp.
Femelle : Sous-menton confondu avec la pièce basilaire; menton
un peu plus long que large, échancré en avant, surmonté de pièces
palpigères soudées ensemble dans toute leur longueur et portant de
tès-petits palpes triarticulés. — Un seul lobe aux mächoires; palpes
Maxillaires à articles 1 très-grand, 2-3 très-courts, 4 encore plus petit,
grêle. — Mandibules courtes, trigones, aiguës au bout. — Labre à
396 SCOLYTIDES,
peine distinct. — Tête un peu plus large que le prothorax, à front
convexe, vertical et continuant la courbe du vertex. — Scape des an-
tennes sublinéaire, un peu élargi à son extrémité ; funicule à articles
tous très-petits; massue ovalaire, glabre sur une très-petite étendue
à sa base.— Yeux finement granulés, arrondis, un peu saillants. — Pro-
thorax allongé, médiocrement convexe, largement échancré en arc
de chaque côté, tronqué à sa base. — Ecusson à peine distinct, =
Elytres recouvrant le pygidium, obliquement tronquées à leur ex-
trémité, la troncature munie de nombreuses (10) et très-longues
épines aiguës au bout. — Pattes normales, avec les hanches posté-
rieures non prolongées à leur sommet interne et le 1® article des
{arses de la même paire comprimé et brièvement cilié sur son bord
externe. — Abdomen horizontal; ses quatre 1 segments égaux,
le 5 grand, muni d'une petite fossette transversale. — Métasternum
allongé. — Saillie mésosternale triangulaire, horizontale. — Mäle
inconnu.
Ce genre est surtout voisin des CENOCEPHALUS qui suivent et ne s'en
distingue que par la forme de la tête, les échancrures très-distinctes
des côtés du prothorax et l'armature de l'extrémité des élytres chez
le sexe femelle; sous ce dernier rapport, les Drapus seuls peuvent lui
être comparés. L'espèce (crenulatum) qui en forme le type est de pe-
tite taille et propre à Madagascar.
CENOCEPHALUS.
Cuaruis, Mon. d. Platyp.
Mâle : Sous-menton confondu avec la pièce basilaire ; menton plus
long que large, fortement atténué à sa base, échancré en avant, sur-
monté de longues pièces palpigères soudées à leur base et portant de
petits palpes triarticulés. — Un seul lobe aux mâchoires, allongé et
tronqué obliquement au côté interne; palpes maxillaires cornés, cy-
lindriques, à articles 4 très-grand, 2-3 très-courts, 4 grèle, aussi
long qu'eux réunis, — Mandibules courtes, obtuses au bout. — La-
bre à peine distinct. — Tête un peu plus large que le prothorax,
profondément concave en avant. — Antennes courtes; scape faible-
ment en massue ; funicule articulé bout à bout avec lui, à articles
tous très-courts; massue brièvement ovalaire, présentant sur cha-
eune de ses faces, à sa base, un espace glabre. — Yeux finement
granulés, peu convexes, assez gros, arrondis. — Prothorax allongé,
peu convexe, légèrement rétréci en arrière, très-faiblement sinué
de chaque coûté, à peine bisinué à sa base. — Ecusson très-petit,
eufoui. — Elytres recouvrant le pygidium, s'arrondissant pour for-
mer leur déclivité postérieure; celle-ci subverticale. — Pattes nor-
males, avec les hanches postérieures non prolongées à leur extrémité
interne et les tarses subeylindriques et ciliés.— Abdomen horizontal;
PLATYPIDES. 397
ses segments intermédiaires à peine arqués à leurs extrémités. —
Métasternum très-long. — Saillie mésosternale en triangle aigu,
horizontal.
Femelle : Tête médiocrement concave en avant. — Elytres obli-
quement tronquées à leur extrémité; la troncature un peu concave,
épineuse sur ses bords et dans son milieu.
Ce genre se réduit également à une espèce (thoracicus) originaire
du Brésil (Rio Janeiro, Sainte-Catherine).
DIAPUS.
Cuaruis, Mon. d. Platyp.
Mäle : Sous-menton distinct, transversalement triangulaire ; menton
suborbiculaire, légèrement échancré en avant, surmonté de pièces
palpigères soudées dans toute leur longueur et portant de petits
palpes biarticulés. — Un seul lobe aux mâchoires, allongé et tronqué
obliquement à son extrémité; palpes maxillaires à articles 1 très-
grand, 2-3 fortement transversaux, 4 plus long et grêle. — Mandi-
bules légèrement saillantes, aiguës au bout.— Labre très-court, cilié.
— Tôte un peu plus large que le prothorax, verticale en avant, pro-
longée en un court museau quadrangulaire. — Antennes insérées
supérieurement sur les bords latéraux du front; scape de longueur
médiocre, parfois (quadrispinosus) très-grand, grossissant peu à peu
et déprimé ; funicule articulé bout à bout avec lui, à articles 1-2
oblongs, 2-3 très-courts; massue oblongo-ovale, munie de chaque
côté, à sa base, d'un petit espace glabre. — Yeux finement granulés,
médiocres, subarrondis. — Prothurax plus long que large, peu con-
vexe, largement et fortement échancré avant son milieu sur les cô-
tés, à peine bisinué à sa base. — Ecusson bien distinct, en triangle
aigu. — Elytres recouvrant le pygidium, arrondies sur leur déclivité
postérieure. — Hanches antérieures fortement séparées, divergentes
en avant et atteignant le bord antérieur du prosternum; cuisses et
jambes normales; tarses très-longs, le 4% article des postérieurs
fortement comprimé, longuement cilié sur son bord externe. —
Abdomen horizontal; ses segments intermédiaires arqués à leurs
extrémités. — Métasternum allongé. — Saillie mésosternale triaugu-
laire, horizontale.
Femelle : Elytres tronquées à leur extrémité, la troncature sut-
montée d'épines horizontales très-longues et aiguës. — Abdomen
largement tronqué et concave à partir du 4° segment.
Le museau dont la tète est pourvue, le mode d'insertion des an-
tennes et la non contiguité des hanches antérieures font de ce genre
un type à part parmi tous les Platypides. M. Chapuis en décrit qua-
te espèces (quadrispinatus, molossus, quinquespinatus, pusillus) du
398 SCOLYTIDES.
continent indien et de ses archipels. Toutes, sauf la première, sont
de très-petite taille.
Note.
Le genre suivant serait, suivant, M. de Motschoulsky sou auteur,
voisin des PLarypus et des TESSEROCERUS. Il semble, en effet, en avoir
la tête; mais la structure de ses antennes, qui formerait une exception
unique parmi Jes Platypides, me fait croire, comme à M. Chapuis,
qu'il ne peut prendre place parmi eux. Ses tarses eux-mêmes ne
paraissent pas présenter, dans la longueur de leur 4e article, un des
caractères les plus importants de la Tribu actuelle.
GENYOCERUS.
De Morscu. Ktud. entom. VII, p. 68.
Mandibules saillantes, très-étroites, recourbées en forme de crochets,
— Tête fasciculée en avant, subcarénée sur le front. — Antennes
comprimées, de 11 articles : { allongé, 2-8 très-petits, renflés à leur
extrémité; massue grande, triarticulée. — Yeux saillants. — Pro-
thorax allongé, subeylindrique, légèrement rétréci en avant. — Ecus-
son oblong. — Elytres allongées, tronquées en arrière, ne recouvrant
pas tout-à-fait l'abdomen. — Pattes déprimées ; hanches antérieures
grandes; cuisses de la même paire dilatées; jambes crénelées en de-
hors, munies à leur extrémité d’un onglet recourbé ; tarses très-longs,
et très-grèles, filiformes, à articles 1 de la longueur de la jambe, 2-3
de moitié plus courts, 4 très-petit, 5 égal au 3°, — Corps allongé,
parallèle, subeylindrique.
Les deux espèces que décrit M. de Mostchoulsky sont petites et ori-
ginaires, l’une du continent indien, l'autre du Japon (1)
“
(1) G. albipennis, Motsch. loc, cit. pl. f, 18, avec des détails; continent in-
dien. — adustipennis, Motsch. ibid. IX, p. 19; Japon.
FAMILLE LXIV.
BRENTHIDES.
Tête prolongée en un rostre horizontal, ou peu s’en faut, de lon-
gueur variable, rarement réduit à un court museau, portant à son
extrémité les organes buccaux. — Menton en général très-grand et
recouvrant la languette, les mâchoires et leurs palpes. — Mandibules
variables. — Labre nul. — Antennes insérées sur le rostre, droites,
de onze, très-rarement (ULocerus) de neuf articles. — Yeux arrondis.
— Pronotum confondu avec les flancs du prothorax ; celui-ci impar-
faitement où non contigu aux élytres. — Hanches antérieures rare-
ment contiguës, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière ; tarses en
général spongieux en dessous, subpentamères, avec un petit nœud
distinct à la base du 4° article, le 32 aussi souvent entier que biobé ;
crochets toujours libres et simples. — Abdomen composé de cinq
segments; les deux premiers (Nornocasrer excepté) très-allongés,
confondus ensemble, ou séparés par de fines sutures superficielles ;
les deux suivants courts et égaux ou subégaux. — Corps toujours
allongé, très-souvent linéaire et très-étroit,
Comparée à celle des Cureulionides, cette formule ne contient au-
une particularité qui soit, rigoureusement parlant, étrangère à ces
derniers. Mais la combinaison des caractères ayant autant d'impor-
tance que chacun d’eux pris isolément, surtout quand elle persiste
chez un grand nombre d'espèces, il n'y a pas à douter que les Bren-
thides aient autant de droits à former une famille distincte que les
Curculionides eux-mêmes, auxquels ils sont encore souvent réunis à
l'heure qu’il est,
Lu tête et le rostre de ces insectes sont le plus souvent tout d'une
venue, de sorte qu'il n'existe d'autre séparation entre eux qu’une ligne
imaginaire passant immédiatement au-devant des yeux. La première,
en général cylindrique ou peu à peu rétrécie en arrière, est, à quel-
ques exceptions près (Némocéphalides, Ozon£CERUS, ete.), unie au pro-
thorax par un col bulbiforme, dont elle est séparée par un étrangle-
ment plus où moins profond. Quant au rostre, son développement
400 BRENTHIDES.
présente d'énormes différences selon les espèces et le sexe. Il existe
même deux genres (SEBASIUS, APRosrOMA) chez lesquels il est si court,
qu'il mérite à peine le nom de museau ; chez un grand nombre d’au-
tres (par ex. URoPTERUS, ITHysTENUS), il acquiert, au contraire, une
longueur démesurée. Entre ces deux extrèmes, tous les passages exis-
tent. Ses scrobes sont grandes, fovéiformes, latérales (SEBASIUS ex-
cepté), très-variables sous le rapport de la situation, et le divisent
en deux parties que, pour plus de clarté et par suite des différences
qu'elles présentent presque constamment, il est convenable de décrire
à part. La partie basilaire est, en effet, dans l’immense majorité des
cas, plus robuste que l’antérieure et limitée en avant par un renfle-
ment qui porte les antennes. L'antérieure est constamment filiforme
chez les femelles et un petit nombre de mâles (GYNANDRORHYNCHUS,
CroceraLus); la règle générale est que chez ces derniers, elle soit
plus ou moins dilatée et déprimée en avant.
Les organes buccaux des Brenthides n'ont pas encore été étudiés
en détail (1) et ne sont que d'un médiocre intérêt au point de vue
systématique. Leur caractère le plus général est l'absence constante
du labre. Les mandibules, toujours courtes chez les femelles, ne se
développent que chez les mâles de quelques genres (par ex. ARRHE-
Nopes), mais sont sujettes à de si fortes variations individuelles, sous
le rapport de la grandeur et de la forme, que les caractères spécifi-
ques qu’elles fournissent ne peuvent être employés qu'avec la plus
grande réserve. Les autres parties varient selon les sexes.
Chez les mâles, dans la grande majorité des cas, le cadre buccal plus
ou moins concave et en général sans aucune trace d'un pédoncule, est
occupé par une grande pièce concave également et qui cache entière-
ment la languette, les mächoires et les palpes. Cette pièce, qui est le
plus souvent oblongo-ovale, rarement transversale, parfois brusque-
ment repliée dans l'intérieur de la cavité buccale, correspond évi-
demment au menton des Curculionides (2), et les espèces, qui l'ont
ainsi faite, aux Curculionides adélognathes. Si l’on suppose mainte-
(1) Olivier (Entom. V, 84, p.429, pl. 1, f.1 a-e) les a décrits le premier, mais
d'une manière générale et d’après les femelles seulement. La description qu'en
donne Latreille (Gener. Crust. et Ins. I, p. 242) est, au contraire, empruntée
aux mâlos et probablement à celui du Brenthus anchorago. Après ces deux au-
teurs, M. Westwood (Trans. of the entom. Soc. V, p. 207, et An Introd. etc.,
I, p. 334) est le seul, à ma connaissance, qui en ait dit quelques mots.
(2) C'est elle qui a fait dire à M. Westwood (An Introd. etc, I, p: 334,
note) : « Je n'ai pas pu m’assurer de la véritable structure des organes Jabiaux
qui sont recouverts par une grande plaque lunulée, comme chez les Anthribi-
des. » Contre son habitude, ce savant entomologiste n’est pas ici dans le xrüi:
La plaque lunulée des Anthribides est, comme on le verra plus loin, l’analogu®
de ce que j'ai appelé « le pédoneule du sous-menton » chez les Curculionides,
et elle porte le menton entre ses branches.
BRENTHIDES. 401
nant que ce menton, tout en continuant de recouvrir la languette et
ses palpes, est porté par un pédoncule et s’est un peu rétréci latéra-
lement, de façon à rendre visibles les mâchoires, on aura ce qui
existe chez un assez grand nombre de Céocéphalides (par ex. Hor-
mocerus retliculatus, Rhyticephalus brevicollis, la plupart des Pra-
ZOCNEMIS, etc.), c'est-à-dire la bouche d'un Curculionide phanérog-
pathe. Dans ces deux cas, la languette est rudimentaire et les
mâchoires sont pareilles à celles des Curculionides, qui les ont à
l'état le plus simple, c’est-à-dire formées d'une tige grêle portant les
palpes à son extrémité. g
Chez les femelles et les mâles à rostre filiforme au bout, comme le
leur, la cavité buccale est une fissure allongée et étroite. Le menton
a pris nécessairement la même forme, mais, autant qu'on en peut
juger sans dissection, il laisse en général la languette à découvert, et
les palpes maxillaires le débordent en avant, même quand il recouvre
les mâchoires.
Ï suit de là que la bouche de ces insectes a Ja plus intime analogie
avec celle des Curculionides et qu'ils se divisent, comme ces der-
uiers, en Adélognathes et Phanérognathes. Mais comme cette divi-
sion ne conduit ici à rien de satisfaisant, il s'ensuit en même temps
que les organes buccaux ne sont d'aucun secours pour la classifica-
tion; aussi, sauf les mandibules, n’en sera-t-il pas question dans ce
travail.
Le nombre normal des articles des antennes étant de onze, COns-
üitue un des principaux caractères qui distinguent les Brenthides des
Curculionides, chez qui il est de douze. Les ULocenus seuls n’en ont
que neuf, par suite de la fusion des trois derniers, Ces organes sont
toujours insérés plus près de la base du rostre chez les femelles que
chez les mâles, et les caractères génériques qu'on peut en tirer sont
loin d'avoir la même fixité que chez les Curculionides. Sauf chez les
Héphébocérides, où ils envahissent la majeure partie de la tête, les
yeux sont constamment latéraux et en général médiocres. Le prothorax
n'affecte que deux formes principales : il est tantôt ovalaire, conique,
où subfnsiforme et saus sillon sur la ligne médiane, tantôt elliptique
ou rétréci en avant, déprimé et canaliculé en dessus. Son bord anté-
rieur ne présente jamais le plus léger vestige de lobes oculaires ni
d'échancrure en dessous ; le postérieur est presque toujours resserré
à sa base sur une très-faible étendue, avec un sillon circulaire suivi
d'un rebord ou bourrelet. Les élytres, à une seule exception près
(Nornocasrer), ne sont pas plus larges que le milieu du prothorax;
leur sculpture fournit souvent de bons caractères génériques.
Les hanches antérieures et intermédiaires sont globuleuses et plus
Où moins saillantes; malgré l'étroitesse du corps, les postérieures
sont toujours transversalement ovalaires. Les jambes antérieures, à
Moins qu'elles ne soient extrèmement grèles, sont constamment élar-
Coléoplères. Tome VII. 26
402 BRENTHIDES.
gies au bout, avec une excavation au côté interne, qui remonte
plus ou moins le long du mème bord et divise leur extrémité en deux
saillies dentiformes. Aux quatre postérieures, leur extrémité est tron-
quée et munie de une à trois petites épines dirigées dans l’axe de la
jambe, et qui sont assez souvent obsolètes.
L'allongement et la fusion des deux premiers segments abdomi-
naux souffre une exception remarquable dans un genre nouveau
(Nornocasrer) chez lequel ces segments ne sont pas plus longs que
les autres, et ont leurs sutures très-marquées. Jamais les segments
intermédiaires ne sont arqués à leur extrémité. À part quelques Ta-
phrodérides qui en possèdent une assez large, la saillie intercoxale
est plus ou moins étroite, avec son extrémité aiguë ou arrondie. Le
métasternum est constamment très-allongé, ainsi que ses épisternums
qui sont étroits et parallèles ; ses épimères sont invisibles. Celles du
mésosternum sont obliques, très-aiguës à leur extrémité externe,
mais jämais ascendantes ; enfin, la saillie mésosternale est étroite et
inclinée en arrière.
Les téguments des Brenthides sont le plus souvent glabres, et leur
livrée, quand elle n’est pas uniforme, consiste généralement sur les
élytres en linéoles fauves ou d'un rouge ferrugineux, ayant un as-
pect calleux, d'inégales grandeurs, et formant, par leur réunion, des
bandes ou des taches maculaires sur un fond noir ou brunâtre, des-
sin dont il n’y à pas un seul exemple parmi les Curculionides,
Sauf quelques Taphrodérides, et peut-être les Ulocérides, dont les
deux sexes diffèrent peu, les caractères sexuels sont très-prononcés et
très-constants chez ces insectes. Outre les différences dans la forme
du rostre et l'insertion des antennes dont il a été question plus haut,
les femelles ont les antennes plus courtes que les mâles, les pattes
plus égales entre elles, et les saillies dont l'extrémité des élytres est
souvent munie chez ces derniers, disparaissent chez elles ou sont
beaucoup moins prononcécs. Il en résulte que, de mème que chez
quelques Carabiques et les Lucanides en général, les caractères des
genres sont empruntés presque exclusivement aux mâles.
Les habitudes des Brenthides, à l'état parfait, sont celles des Co-
léoptères xylophages en général, et viennent à l'appui de leur sépa-
ration d'avec les Cureulionides. Toutes les espèces, sans exception,
que j'ai observées en Amérique, vivent sous les écorces sèches ou à
demi-décomposées et s’y trouvent quelquefois rassemblées par cen-
taines ; quelques-unes (ArRuENoDES, TRACHELIZUS) aiment à s'enfon-
cer dans le bois en décomposition. On les rencontre aussi quelquefois
grimpant contre le tronc des arbres, d'où elles se laissent tomber:
quand on veut les saisir. Par suite de la mobilité de leur prothorax
sur le pédoncule du mésosternum, cette partie du corps et leur long
rosire tombent sur le plan de position à chaque pas qu'elles font. Les
mâles, en marchant, agitent sans cesse leurs antennes à la façon de
BRENTHIDES, 403
certaines Tenthrédines ou des Ichneumonides. Quoique pourvus d'ailes
en général, les deux sexes n'en font jamais usage.
Deux larves seulement ont été décrites Jusqu'ici comme appartenant
à la Famille, celle de l'Arrhenodes maxillosus par W. Harris (1), et
celle d'une espèce indéterminée, par M. De Motschoulsky (2). Toutes
deux s'éloignent tellement des larves des Curculionides, avec qui les
Brenthides ont de si intimes rapports à l'état parfait, que de nou-
velles observations sont nécessaires avant de se prononcer à leur
égard (3).
À part une seule espèce (Amorphocephalus coronatus) qui habite
l'Europe méridionale, les Brenthides sont tous exotiques. Pendant
longtemps on à pu croire, d'après les collections, qu'ils étaient plus
nombreux en Amérique que partout ailleurs. Mais les découvertes
récentes tendent à prouver que, de même que pour les Anthribides,
la Malaisie, tant continentale qu'insulaire, et l’Indo-Chine l’emportent
à cet égard sur le nouveau continent. L'Australie boréale en possède
quelques espèces. Madagascar est remarquablement riche en formes
qui lui sont propres et très-supérieur, sous ce rapport, à l'Afrique. :
Autant qu'on peut en juger à défaut d’une monographie de ces in-
sectes, le nombre de leurs espèces existant dans les collections, est'
d'environ 600. ‘
L'histoire scientifique de la Famille est des plus simples. Linné
avait compris ses espèces dans les Curcurio. En 1787, Fabricius (4)
les en retira et fonda sur elles le genre BRenraus. À partir de ce mo-
ment jusqu'à l'apparition des travaux de Schænherr, la publication
de quelques espèces nouvelles par N.T. Lund (5) en 1802, et la créa-
tion du genre Urocenus par Dalmann (6), en 1824, sont les seuls
(1) Ins. of Massachuss. éd. 1 et 2, p. 60, et éd, 3, p. 68.
(2) Etud. entom. Ans. V, p. 41.
(3) Erichson (Archiv, 1843, IL, p. 208) pense que la larve décrite par Harris
est celle d’un Elatéride ou, peut-être, de quelque Colydien. MM. Candèze et
Chapuis (Mém. d. 1. Soc. d. sc. d, Liège, VUX, p. 196) la regardent également
comme appartenant à la première de ces denx familles, dont elle présente, en
effet, tous les caractères essentiels. Cependant, Harris entre dans des détails
tellement circonstanciés sur la ponte de la femelle, la nature des galeries que
creuse cette larve et sur la nymphe, qu'il est difficile d'admettre qu'il se soit
trompé à ce point, ainsi que les observateurs qu'il cite comme ayant vu avant
lui les faite qu’il rapporte.
Quant à la larve décrite par M. De Motschoulsky, elle provenait de Vene-
zuela, et il ne la donne que comme étant probablement celle d’un ARRHENODES.
Ïl'avoue qu'au premier abord, il l'avait prise pour celle de quelque Diptère,
D’après sa description, elle n’a aucun rapport avec celle publiée par Harris,
(4) Mantis. Ins. II, p. 95.
(5) Nov. Act. Upsal, V, p. 54.
(6) Ephemerid, entom. p. 25.
404 BRENTHIDES:
progrès que fasse la connaissance de ces insectes. Depuis Schœnherr,
les travaux de quelque étendue qu’il y ait lieu de mentionner ici se
réduisent à un Mémoire, déjà ancien, de M. Chevrolat, sur les espèces
de Madagascar (1), et à un autre, récent, de M. Pascoe sur celles des
Indes orientales (2).
La place que doit occuper la Famille est naturellement l’objet de
grandes divergences d'opinion parmi les auteurs contemporains. Les
uns (3), à l'exemple de Latreille et de Schœnherr, la comprennent
parmi les Cureulionides, tandis que les autres (4) la regardent comme
en étant distincte. Je crois, avec l’un de ces derniers, M. Jekel,
que c’est une Famille de transition qui rattache les Curculionides
aux Xylophages, en prenant ce mot dans sa plus vaste acception,
mais qui ne peut pas être très-séparée des premiers, comme l'a fait
M. Imhoff.
Schœnherr a fait du genre Urocerus de Dalmann, le type d'une
Famille particulière, celle des Ulocérides, mais complétement à tort,
ainsi qu’on le verra plus loin. Il duffère si peu des autres Brenthides,
que c'est à peine s'il a des titres suffisants pour constituer une Tribu
à part dans ces derniers.
I. Antennes de 11 art., de forme régulière. BRENTHIDES VRAIS.
IL, _— 9, rarement de 11 art., diflormes. ULocéRipEs.
TRIBU I.
BRENTHIDES VRAIS.
Antennes constamment de onze articles, de forme régulière, va-
riables sous le rapport de la vestiture, mais jamais hérissées de grosses
écailles furfuracées.
Schœnherr n’a mentionné que 23 genres dans cette Tribu, y com-
pris ceux qu'il n'avait pas vus en nature, et il n'a établi aucune divi-
sion parmi eux. Tous ceux qui sont riches en espèces contienneut des
éléments étrangers qu'il m'a paru nécessaire d’en exclure ; de là un
() « Note surles Brenthides de Madagascar » Revue zool., 1839, p. 172.
2) « Notes on the Brenthidæ. » The Journ. of Entom. I, p. 388.
(3) De Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p.293. — L. Redtenb. Faun. austr. éd.
2, p. 695.
(4) Schaum, Cat. Col. Europ. ed. 2, p. 101. — Jekel, Ins. Saunders.; Col.
p. 197. — Imholf, Vers. ein. Einführ, in d. Stud. d. Col. II, p. 159. L'opinion
de M. Imhof' est nouvelle et digne d'attention. La 9e section qu’il établit dans
l'ordre des Coléoptères, sous le nom de «Baculicornia, » comprend les familles
suivantes qui sont, en ce moment, plus où moins séparées les unes des autres,
à savoir les Colydiens, Cryptophagides, Cucujides, Rhysodides, Brenthides,
Parandrides et Hypocéphalides.
BRENTHIDES VRAIS. 405
assez grand nombre de genres nouveaux que j'ai cru devoir Établir.
Parmi la foule de ceux inédits que renferment les collections, plu-
sieurs m'ont semblé assez intéressants poursen exposer les caractères.
Réunis à ceux qui ont été établis depuis-Schœnherr, ils s'élèvent à
55, répartis dans douze groupes, dont les caractères sommaires sont
exposés dans le Tableau synoptique suivant (1).
I, Prothorax fortement comprimé en avant et souvent
excavé pour la réception des pattesantérieures.
Antennes courtes, robustes, en partie au moins
moniliformes. 1. TAPHRODÉRIDES.
— longues, grèles, à articles subcylindri-
ques. 2. ISCHNOMÉRIDES.
IT. Prothorax non comprimé en avant. «
A Antennes au plus médiocres (2), souvent robus-
tes et terminées par une massue, très-ra-
rement insérées plus près du sommet du
rostre que de son milieu. .
a Prothorax ovalaire ou conique, convexe etsans
sillon en dessus (3), ou n’en ayant qu’un
peu profond.
b Tête transversale, où un peu plus longue que
large.
Mandibules courtes; antennes souvent en
massue,. 4. TRACHÉLIZIDES.
— saillantes; — sans — 5. ARRHÉNODIDES.
bb Tète très-allongée, cylindrique, ridée trans-
versalement, 8. EUTRACHÉLIDES.
a a Prothorax déprimé et canaliculé en dessus (4).
ce Rostre en cône allongé à sa base, continu
aveclatète; celle-ci en cône renversé
ou subquadrangulaire et assez con-
exe. 9. BRENTHIDES VRAIS.
ce — cylindrique ou quadrangulaire à sa
base.
Tête courte, tronquée à sa base. 10. CÉOCÉPHALIDES.
— plus où moins longue, resserrée et
non tronquée à sa base, 11. Némocépnazipes.
(1) Ce tableau est rédigé uniquement d’après le sexe mâle et il en est de
même de Lous ceux qui suivent. J'ai essayé d’en faire autant pour l’autre sexe,
mais après d'inutiles efforts, j’ai 616 obligé de renoncer à celte lentative.
(2) Elles sont assez longues chez les EurnacneLus et surtout chez les Acna-
Tus; les premiers se distinguent des espèces de la section B par la longueur
extraordinaire de leur tête et les rides dont elle est couverte, les seconds cons-
tituent un genre de transition.
(3) Sauf chez les TracHeLIzus.
(4) Excepté chez un très-petit nombre de BrenrTuus,
406 : BRENTHIDES,
B Antennes longues, grêles, filiformes ou gétacées.
d Antennes médianesou submédianes.
* Yeux très-gros, ‘ ccupant la majeure partie
de latète. 3. Hépuépocénies,
— de grosseur normale. 6. BÉLOPHÉRIDES,
dd Antennes très-antérieures.
Tarses robustes, à art, 1 à peine aussi long ;
que 2-3 réunis. 7. BÉLORaYNCHIDES.
— grèles — plus long que
2-3 réunis, 12. ITHYSTÉNIDES.
GROUPE J, Taphrodérides,
Tête de forme variable; rostre au plus médiocre, souvent très-
court, — Mandibules non saillantes (ANISOGNATHUS ' excepté). — An-
tennes courtes; les articles basilaires de leur funicule transversaux
et serrés, les trois ou quatre derniers formant une petite massue plus
ou moins distincte et perfoliée. — Prothorax conique ou oblongo-
ovalaire, sans sillon en dessus, longuement et fortement comprimé
en avant ; la partie comprimée plus ou moins excavée pour la récep-
tion des cuisses antérieures, — Jambes comprimées, larges, beaucoup
plus courtes que les cuisses ; 3° article des tarses entier. — Corps de
forme variable.
La forme particulière du prothorax fait reconnaitre ces insectes au
premier conp-d'œil. Elle ne leur est cependant pas exclusivement
propre, car elle se retrouve dans le groupe suivant des Ischnomé-
rides, mais associée à quelques autres caractères qui n'existent pas
ici. Après cette partie du corps, le rostre est celle qui a été le plus
fortement modifiée. Il est tellement court dans deux genres (CaLo-
DROMUS, Zem1oses) qu'il ne mérite que le nom de museau (1). Les
espèces de ces mêmes genres et celles d’un troisième (CypHAGoGus)
ont perdu le facies propre à la Famille pour prendre celui.des Anthi-
cides. Il ne paraît pas, en mème temps, y avoir de différences sensibles
entre leurs sexes, tandis que chez les TAPHRoDeREs et les ANISOGNA-
raus, le rostre affecte, chez les femelles, la forme grêle et cylindrique
qui est caractéristique de ce sexe chez les Brenthides en général.
Un autre caractère propre aux trois genres dont il s’agit en ce mo-
ment, est la situation de leurs pattes antérieures qui sont insérées
exactement à égale distance des bords antérieur et postérieur du pro-
sternum. Chez les Tapmropenes et les AxIsoGNATœuS, elles sont seule-
(1) Ce museau lui-même semble ne pas exister chez les APRosTOMA de
M. Guérin-Méneville, genre qui m'est inconnu et que, par cette raison, j'ai dû
reléguer hors rang à la fin du groupe.
TAPHRODÉRIDES, 407
ment placées à une assez grande distance de la base de ce dernier.
La brièveté des jambes, indiquée plus haut, se retrouve dans le groupe
suivant et même chez quelques Némocéphalides. En somme ces in-
sectes, par suite de l'imperfection du rostre de la plupart d’entre
eux, rattachent la Famille aux derniers genres des Curculionides
et aux Scolytides. À ce titre, ils me paraissent devoir être placés à
sa tôte.
Sauf les TAPHRODERES, qui sont américains, ils appartiennent à
l'ancien continent, où ils sont répandus dans l'Afrique australe, à
Madagascar et aux Indes orientales. Schœnherr n’a connu que deux
(Cazopromus, TAPHRODERES) des six genres qui suivent.
I. Cuisses postér. atteignant au moins l'extrémité de l’abdomen,
le dépassant en général assez fortement.
a Rostre extrèmement court, souvent transversal.
b Tarses postér. à art, 1 presque aussi long que le corps : Calodromus.
bb — _— de longueur normale.
Antennes insérées sur les côtés du rostre : Zemioses.
_ à la face supérieure — : Sebasius.
aa Rostre au moins aussi long que la tête : Cyphagogus.
IT. Cuisses postér. beaucoup plus courtes que l'abdomen,
Tête très-allongée, cylindrique : Anisognathus,
— transversale : Taphroderes,
Genre incertæ sedis : Aprostoma.
CALODROMUS.
GuÉRiN-MÉNEv, Mag. d. Zool.; Ins. 1832, pl. 34.
Mâle : Tète convexe, graduellement rétrécie en arrière, sans col
distinct ; rostre à peine plus long que large, parallèle, assez fortement
échanceré au bout; ses scrobes profondes, brièvement ovales. — Au-
tennes assez robustes, à articles 4 brièvementovalaire, 9-11 plus gros
que 2-8, formant une massue peu serrée, 9-10 transversaux, carrés,
11 oblong. — Yeux médiocres, arrondis, peu saillants. — Prothorax
très-allongé, convexe, oblongo-ovale dans un peu plus de sa moitié
basilaire, très-fortement comprimé et presque tranchant en avant,
trouqué et finement rebordé à sa base.—Elytres un peu plus longues
que le prothorax, parallèles, subdéprimées en dessus, subverticalement
déclives en arrière. — Pattes antérieures insérées au milieu du pro-
sternum ; cuisses de la même paire oblongo-ovales, fortement échan-
crées en dessous près de leur sommet, les autres pédonculées à leur
base, très-renflées au bout, surtout les postérieures, celles-ci dépas-
sant longuement l'abdomen ; les quatre jambes antérieures graduel-
lement élargies, échancrées à leur base interne, les postérieures forte-
ment transversales, toutes épineuses au bout; tarses antérieurs et
408 BRENTHIDES.
intermédiaires courts, finement villeux en dessous, à articles 4-3
égaux chez ceux-là, le 19 de ceux-ci plus long que 1-2 réunis, forte-
ment comprimé et arqué en dessus; le 1°" des postérieurs presque
aussi long que le corps, dilaté et échancré en dehors à sa base, grêle
et prolongé en une saillie terminée par une touffe de poils, muni
avant son milieu d'une épine externe ; les articles suivants insérés à
la base de la saillie en question. — Les deux 1° segments abdomi-
naux êt le métasternum étroitement canaliculés. — Corps glabre.
Femelle : Elle ne diffère du mâle que par la forme du {* article
des tarses postérieurs qui est un peu moins allongé, lamelliforme
dans toute son étendue, subparallèle et tronqué au bout; le reste
du tarse-est inséré bout à bout sur lui près de son angle interne.
Le développement monstrueux qu’a pris le 1% article des tarses
postérieurs, aux dépens de la jambe avec laquelle il s'articule, rend
difficile à comprendre comment la locomotion de l'insecte n’en est
pas fortement gènée. Rien n'indique dans son facies qu'il jouisse de
la faculté saltatoire.
Le genre ne comprend qu'une petite espèce (1) des Indes orientales
qui est en entier d’un jaune ferrugineux brillant et lisse partout, sauf
sur les élytres qui sont finement et régulièrement striées, avec les
stries imponctuées et leurs intervalles médiocrement saillants.
ZEMIOSES.
Pascor, The Journ. of Entom. 1, p. 394.
Tète assez convexe, carrée, tronquée en arrière et munie d’un col
bulbiforme ; rostre très-court, en carré transversal ou non, plus ou
moins échancré au bout. — Antennes des CALOpROMUS. — Yeux
grands, arrondis, médiocrement saillants.— Prothorax allongé, renflé
latéralement dans sa moitié basilaire, comprimé, mais large en dessus
dans sa moitié antérieure, rétréci et muni d'un fin rebord à sa base.
— Elytres plus ou moins allongées, assez convexes, un peu dépri-
mées sur la suture, obliquement déclives en arrière. — Pattes courtes,
les antérieures insérées au milieu du prosternum ; cuisses compri-
mées, les antérieures très-larges et ovales, les quatre postérieures
pédonculées, ne dépassant pas l'abdomen, leur pédoncule lamelli-
forme ; jambes comprimées, de longueur variable, quoique toujours
courtes; tarses spongieux en dessous, à articles 1-3 courts, égaux ; les
postérieurs plus robustes que les autres, leur 4° article très-gros,
(1) C. Mellyi, Guérin-Ménev. loc. cit., avec beaucoup de détails; M. Guérin-
Méneville n’a connu que le mâle, MM. Boheman (Act. Holmiens, 1837, tab.
VI, . 1-4) et Westwood (The Cabin. of or. Entom. pl. XV, f. 4-5) ont donné,
depuis, de beiles figures des deux sexes. L’Aabitat de cet insecte parait ètre
assez étendu; l’exemplaire qui à servi à M. Guérin-Méneville provenait de la
côte de Coromandel, ceux figurés par M. Westwood des tles Philippines.
TAPHRODÉRIDES. 409
avec ses crochets courts et grêles. — Abdomen et métasternum des
CALODROMUS. — Corps partiellement pubescent et écailleux.
Je ne trouve aucune différence sexuelle chez les exemplaires, en
petit nombre, que j'ai sous les yeux.
M. Pascoe a fondé le genre sur un insecte de Natal, de la taille du
Calodromus Mellyi et dont la sculpture des élytres se rapproche de
celle des CyrHacocus. J'en ai à ma disposition une seconde espèce
du mème pays (1), parfaitement distincte.
SEBASIUS.
Les caractères suivants sont les seuls qui séparent ce genre nouveau
des ZEMI0SES.
Rostre extrèmement court, profondément échancré en avant. —
Antennes insérées à sa face supérieure dans de grandes scrobes irré-
gulières, séparées par une étroite cloison médiane ; leur massue plus
longue et déprimée, à articles 4-2 carrés, 3 notablement plus grand,
acuminé au bout. — Jambes postérieures plus longues que les autres;
tarses grêles, à article 4 plus long que les suivants; les postérieurs
pareils aux quatre antérieurs. — Métasternum et les deux 4°" seg-
ments abdominaux largement, mais faiblement excavés; saillie in-
tercoxale un peu plus longue, largement arrondie en avant. — Corps
glabre.
Le mode d'insertion des antennes est sans autre exemple dans la
Famille et ne permet pas de réunir ce genre aux Zewioses. L'es-
pèce (2) sur laquelle je l’établis a le facies de ces derniers, mais elle
ést notablement plus grande et originaire de Madagascar.
(1) Cette espèce rend nécessaire une nouvelle définition de celle de M. Pascoe.
Z. porcatus Pascoe. Obesior, piceo-rufus magis minusve nigrescens, rostro
transverso fortiter emarginato, prothorace lævi lateribus sparsim piloso, elytris
coslalis, costis uniseriatim squamosis, interstitiis duobus internis vix punctatis,
reliquis cluthratis, Long. 7, lat. 2 mil.
Z. cancellatus. Gracilis, piceo-rufus, rostro latitudine haud brevior apice
vix emarginato, prothorace longiori, lævi, lateribus pubescente, elytris pone su-
turam late cancellatis, extus striato-puncetatis interstitiis angustis, iuterno ma-
gis eicvato squainisque crassis erectis vestito. Long, 7, lat. 1 mill. — M. A.
Deyrolle m'a communiqué cet insecte comme provenant de la Martinique;
mais cet habitat est sans aucun doute inexact, et je ne doute pas qu'il soit de
l'Afrique australe,
(2) S. Deyrollei. Ater nitidus, capite prothoraceque impunctatis, hoc dorso
subtiliter sulcato, elytris subeylindricis apice breviter coujuuctim mucrouatis,
juxta suturam sulco profundiore exarats, disco simpliciter striatis, interstitiis
planis minute punctulatis. Long. 11 lat. 2 mill. — Coll, de M. A. Deyrolle.
410 BRENTHIDES, =
CYPHAGOGUS.
Parny, Trans. of the entom. Soc. V,p. 182 (1).
Tète convexe, graduellement rétrécie en arrière , tronquée à sa
base et munie d’un col bulbiforme ; rostre continu avec elle et aussi
long, régulièrement conique à sa base; sa partie antérieure plus
courte, déprimée, tronquée et légèrement.échancrée au bout. — An-
tennes des précédents. — Yeux médiocres, arrondis, déprimés. —
Prothorax presque aussi long que la tête et le rostre réunis, parais-
sant, vu en dessus, comme divisé en deux parties : une postérieure
formant plus des deux tiers de sa longueur, régulièrement oblongo-
ovale, tranchante et un peu relevée en avant, une antérieure très-
fortement rétrécie et présentant sur les côtés deux sillons obliques
partant des pattes antérieures ; la première munie à sa base d'un
bourrelet très-distinct. — Elytres à peine plus longues que le pro-
thorax, subeylindriques, un peu aplanies à leur base, s'arrondissant
pour former leur déclivité postérieure. — Pattes antérieures et inter-
médiaires courtes, surtout celles-ci; celles-là insérées au milieu du
prosternum ; cuisses pédonculées, les antérieures et les postérieures
fortement en massue au bout, celles-ci dépassant l'abdomen, les in-
termédiaires plus faibles; jambes courtes, graduellement élargies, un
peu arrondies en dehors, obliquement tronquées au bout, avec leur
angle interne épineux; tarses médiocres, les postérieurs un peu plus
longs et plus robustes que les autres ; tous finement villeux en des-
sous, à article 4 plus loug que les suivants, le 3° entier. — Corps
glabre ou hérissé de poils fins.
Par suite de la forme de leur rostre, ces insectes ne peuvent ètre
confondus avec aucun de ceux qui précèdent. Ils ne sont pas moins
distinets des TaPHRoDEREs, auxquels avait été réunie la première
de leurs espèces qui ait été décrite (2). Depuis celle-ci, une seule a été
publiée (3), mais il y en a dans les collections au moins deux ou trois
inédites. Toutes sont d'un noir uniforme, en général peu brillant
et, sous le rapport dela sculpture de leurs téguments, ont de grands
rapports avec les Zemoses. Le genre est propre aux Indes orien-
tales (4).
(1) Syn. Taranoneres, Westw. The Cabin, of or. Entom. pl. 15, — Caro-
promus, J. Thoms. A:chiv. entom. I, p. 119.
(2) T. Whitei, Westiw. loc. cit.; iles Philippines,
(3) C. Westwoodiü, Parry, loc. cit. pl. 18, f. 9; Ceylan. Selon M. Pascoe
(The Journ. of Entom. I, p. 394, note), le Calodromus cyrtotrachelus de
M.J. Thomson (loc. cit.), quoique provenant de Borneo, serait identique avec
cet insecte.
(4) M. Pascoe (The Journ. of Entom. IL, p. 48) a décrit, sous le nom de Cy-
TAPHRODÉRIDES, ait
ANISOGNATHUS,.
Mèmes caractères que les TAPHRODERES qui suivent, avec les diffé-
rences suivantes :
Mâle : Mandibules lamelliformes, comprimées, irrégulières ; la
droite médiocrement longue, faiblement arquée, échancrée au bout,
munie sur sa tranche supérieure d’une forte saillie dirigée horizon-
talement en arrière ; la gauche beaucoup plus grande, arquée, échan-
crée à son extrémité et à sa base en dessus. — Tôte presque aussi
longue que le prothorax, cylindrique, très-faiblement rétrécie à sa
base; rostre continu avec la tête, très-court, obliquement tronqué
en avant, la troncature occupée par deux grandes excavations. —
Antennes insérées près du bord postérieur de cette troncature et à
une courte distance des yeux. — 1% article des quatre tarses posté-
rieurs grêle, comprimé.
Femelle : Mandibules très-courtes, en tenailles, égales, échancrées
au bout. — Tête un peu plus courte, légèrement arrondie sur les
côtés; rostre un peu moins long qu'elle, cylindrique en avant de
l'insertion des antennes, qui sont insérées à la même distance des
yeux que chez le mâle.
Les caractères génériques des Brenthides étant, comme il a été dit
plus haut, empruntés principalement au sexe mâle, on ne peut laisser
parmi les Tapuroneres la singulière espèce de Natal que M. West-
wood à décrite sous le nom de T. distortus (1). La tête du mâle
et, à un moindre degré, celle de la femelle, sont trop différentes de
celle des vrais Tapuroperes. Le rostre, de son côté, ressemble, par
sa brièveté et les deux excavations dont il est muni, à celui des Sepa-
sius. La forme bizarre des mandibules, dans le même sexe, n’est pas
due à une anomalie, comme on pourraitJe croire; ces organes étaient
pareils dans les six exemplaires que j'ai vus, quoiqu'ils fussent de
grandeur très-différente, M. Westwood a déjà fait la même observa-
tion. Pour les autres caractères non mentionnés dans la formule du
genre, cet insecte, qui est d'assez grande taille, ne diffère pas des Ta-
PHRODERES.
TAPHRODERES.
Scnoenx. Curcul. Disp. meth., p.72.
Mûles : Tète transversale, subcylindrique, tronquée en arrière; son
col subbulbiforme ; rostre continu avec elle et beaucoup plus long,
conique jusqu'à l'insertion des antennes, rétréci en avant de celles-ci,
Phag. advena, un insecte de Natal; mais, d’après sa deseription, ce doit être
un ZEMiosEs où quelque forme voisine,
(1) Trans. of the entom. Soc, V, p. 206, pl. 22, f. 3; avec des détails.
412 BRENTHIDES.
déprimé, plus ou moins élargi et tronqué au bout.— Mandibules peu
saillantes, tantôt arquées, aiguës au bout, et laissant un vide entre
elles, tantôt droites, triquètres et, dans ce cas, plus courtes. — An-
tennes insérées un peu au-delà du milieu du rostre, médiocres, ro-
bustes, déprimées, à articles 4 pyriforme ou obconique, plus long
que les suivants, 2-8 transversaux, de forme variable, 9-11 plus gros,
formant une massue perfoliée (1), 41 plus grand, en général acuminé
äu bout.—Yeux médiocres, peu convexes, brièvement ovalaires, lon-
gitudinaux. — Prothorax très-allongé, parallèle ou légèrement ova-
laire dans sa moitié basilaire, fortement rétréci et longuement excavé
sur les côtés en avant, tronqué et assez finement rebordé à sa base,
— Elytres un peu plus longues que le prothorax, parallèles, oblique-
ment impressionnées près de leur extrémité ; celle-ci conjointement
et plus ou moins fortement échancrée. — Pattes courtes, compri-
mées ; les antérieures situées à une médiocre distance de sa base;
cuisses brièvement pédonculées, les postérieures plus courtes que les
deux 1°" segments abdominaux, moins larges que les quatre anté-
rieures, celles-ci fortement arquées en dessus; jambes courtes, larges,
échancrées ou obliquement rétrécies à leur base interne, tronquées
au bout, avec leur angle interne épineux ; tarses imparfaitement ci-
liés en dessous; le 44 article des intermédiaires et des postérieurs
au moins aussi long que la jambe, comprimé, parallélogrammique,
2-3 courts, noueux au bout. — Les deux 1° segments abdominaux
quadrangulaires, canaliculés sur la ligne médiane; les suivants placés
à un autre niveau que le leur. — Métasternum comprimé sur les
côtés. — Corps très-allongé, glabre.
Femelles : Schænherr n’en parle pas; autant que j'en puis juger
par celles que j'ai sous les yeux, elles ne diffèrent des mâles que par
les points suivants : Rostre plus grèle, cylindrique, parfois un peu
déprimé au bout. — Mandibules toujours courtes et triquètres. —
Extrémité des élytres moins échancrée. — Jambes et 1% article des
larses notablement moins larges. — Je ne trouve aucune différence
dans le point d'insertion des antennes.
Epuré des espèces de l’ancien continent qu'on y avait comprises,
ce genre est exclusivement propre à l'Amérique, et parait être con-
finé dans les parties chaudes de celle du Sud. Il pourrait former
dans la Tribu, avec le précédent, un groupe particulier caractérisé
par l'insertion des pattes antérieures, la brièveté des cuissés posté-
rieures, la forme quadrangulaire de l'abdomen, et la constance de la
seulpture des élytres. Chez toutes les espèces connues, sans exception,
ces organes ne présentent qu'un seul sillon très-marqué, situé près
(1) Quelquefois (brevipes) le 8e article paraît prendre part à su formation et
j'ai sous les yeux des espèces, que je crois inédites, chez lesquelles on ne Sau-
rait préciser le point où elle commence,
TAPHRODÉRIDES. 413
de la suture qui est plus ou moins relevée ; le reste de leur surface
est lisse ou présente des rangées régulières de petits points superfi-
ciels. Leurs téguments sont toujours brillants et leur livrée est en
général d'un noir profond, ayant une tendance à passer au rouge
ferrugineux ; assez souvent il s’y ajoute, sur les élytres, quelques
taches de cette dernière nuance.
Ces insectes sont bien moins communs en Amérique que la plupart
des autres Brenthides et ne se rencontrent même que rarement. Les
espèces décrites ne s'élèvent en ce moment qu'à cinq (1); mais il y
en a dans les collections beaucoup d'inédites, parmi lesquelles plu-
sieurs d’une gracilité extrème.
Note.
Je n'ai pas vu le genre suivant, et sa formule que voici est em-
pruntée, tant à celle donnée par M. Guérin-Méneville qu'à sa descrip-
tion de l’espèce.
APROSTOMA.
Guérix-Ménev. Revue zo0l. 1839, p. 171.
Tète carrée, courte, profondément échancrée à sa partie supérieure
en avant. — Bouche non avancée; palpes très-visibles (2), terminés
par un article en fer de hache. — Antennes insérées en avant et au-
dessous des yeux, filiformes, légèrement en scie, avec les quatre der-
niers articles plus longs, à peu près comme chez les CaLonromus.—
Prothorax au moins trois fois plus long que la tête, comprimé sur les
côtés. — Elytres deux fois plus longues que le prothorax, étroites et
parallèles. — Pattes courtes; tarses plus de deux fois plus longs que
la jambe, leur 4° article plus long que les trois suivants réunis.
Malgré la forme insolite du dernier article des palpes, je suis porté
à croire que ce genre a été établi sur la femelle d'un insecte très-
voisin des ANISGGNATRUS et qui n'en diffère même que peu, généri-
quement parlant. La patrie de l'espèce typique (filum G. M.) vient à
l'appui de cette opinion ; elle est en effet originaire de Madagascar.
M. Guérin-Méneville la décrit comme étant très-grèle (long. 12, larg.
1 mill.), cylindrique, d'un noir luisant et lisse sur la tête et le pro-
thorax ; ses élytres sont finement striées et terminées en arrière par
(1) Schœnherr (Gureul. V, p. 573) n’en à connu que trois : T. érevipes,
Brésil; seæmaculatus, tle St.-Vincent; foveatus Fab., Cayenne? —Aj. : T. strio-
latus (brevipes, var.?), Imhoff, Gener. Curcul. pars 1; Brésil, — quadrisigna-
tus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p.127; Pérou.
(2) Les maxillaires probablement. Ce caractère n’est pas aussi singulier qu'il
le parait de prime abord; les palpes en queslion sont en partie visibles chez
quelques Céocéphalides et Ithysténides ; mais lu forme qu'aflecte ici leur der-
nier article est quelque chose de tout-à-fait insolite dans la fanille,
414 BRENTHIDES.
des carènes élevées, dont les deux supérieures sont plus saillantes
que les latérales et circonscrivent un espace aplani et sillonné,.
GROUPE II. Ischnomérides.
Tête allongée, cylindrique ; rostre assez long, médiocrement ro-
buste. — Mandibules non saillantes, — Antennes longues, grêles ; les
articles basilaires de leur funicule obconiques, les derniers cylindri-
ques. — Prothorax conique, sillonné en dessus, longuement com-
primé en avant. — Pattes longues ; jambes comprimées, beaucoup
plus courtes que les cuisses; tarses à 3° article entier.— Corps allongé
et svelte.
A un prothorax pareil à celui des Taphrodérides et à la forme grêle
des TAPHRODERES, ces insectes réunissent des antennes et des pattes
qui ressemblent à celles des Ithysténides. Chez les TAPHRODERES les
plus étroits, ces parties sont, au contraire, remarquables par le con-
traste que leur brièveté fait avec la forme générale du corps. Il y a
par conséquent ici un type particulier qui ne doit pas être confondu
avec le précédent. Le groupe, du reste, se réduit, à l'heure qu'il est,
au genre suivant qui est propre à Madagascar.
ISCHNOMERUS.
Sciognn. Curcul., V, p. 571 (1).
Mâle : Tète très-allongée, cylindrique, tronquée à sa base, munie
d’un col bulbiforme ; rostre d’un tiers au moins plus long qu'elle;
sa partie basilaire plus longue que l’antérieure, cylindrique, légère-
ment atténuée en avant, faiblement renflée au niveau des antennes
l'antérieure de même forme, déprimée et légèrement élargie en avant.
— Antennes insérées un peu au-delà du milieu du rostre, atteignant
presque la base du prothorax, à articles 1-8 obconiques, 1 allongé,
2 court, les suivants longs, subégaux, 9-11 plus grands, cylindriques,
veloutés, 11 atténué au bout, — Yeux très-distants du prothorax,
petits, arrondis, peu convexes. — Prothorax presque aussi long que
la tète et le rostre réunis, peu à peu atténué dans ses deux tiers an-
térieurs, déprimé et canaliculé en dessus, fortement comprimé sur
les côtés à partir des pattes antérieures. — Elytres allongées, subcy-
lindriques, un peu déprimées sur le disque, fortement sillonnées de
chaque côté de la suture, arrondies au bout, avec leur angle sutural
brièvement épineux. — Pattes longues et peu robustes, les antérieu-
res plus robustes, mais pas beaucoup plus longues que les autres;
cuisses comprimées, sublinéaires, finement dentées en dessous, les
(1) Syn. Auraconores, Chevrol. Rev. zool. 1839, p. 182; simple nom généri-
que, sans accompagnement de caractères.
HÉPHÉBOCÉRIDES. 415
postérieures atteignant presque le sommet des élytres ; jambes très-
courtes, comprimées, un peu sinueuses en dedans, l'angle terminal
externe des antérieures à peine denté; tarses courts, spongieux en
dessous, à articles 1 plus long que 2, 3 entier. — Abdomen finement
et vaguement sillonné à sa base; son dernier segment concave, —
Corps glabre.
Femelle : Je ne la connais pas plus que SchϾnherr; M. Chevrolat,
qui l’a eue à sa disposition, se contente de dire que l'angle sutural
de ses élytres est privé d'épine.
Schænherr et M. Chevrolat ont signalé les rapports de ce genre
avec les TapmRoDEREs. Il ne comprend qu'une espèce (1) de Madagas-
car, d'assez grande taille et d'un noir profond et brillant,
GROUPE III. Héphébocérides.
Tête globuleuse, occupée en très-grande partie par les yeux; ros-
te au plus médiocre. — Mandibules non saillantes. — Antennes lon-
gues et grèles, à articles tous cylindriques ou obconiques, sauf les
derniers, sans massue terminale. — Prothorax de forme variable,
non où finement sillonné en dessus. — Pattes médiocres ; Cuisses
inermes, les postérieures n'atteignant pas les élytres ; jambes de lon-
gueur et de forme normales ; 32 article des tarses entier ou bilobé.—
Corps médiocrement allongé.
A partir de ce groupe, la forme du prothorax propre aux deux pré-
védents disparaît sans retour. Celui-ci est essentiellement caractérisé
par l'énorme développement qu'ont pris les yeux, la forme de la tête
et la longueur, ainsi que la gracilité des antennes, Ces trois particu-
larités le séparent du suivant, avec lequel il a beaucoup de rapports
par la petite taille de ses espèces et leur facies général. II ne com-
prend que les deux genres suivants, dont le premier est propre aux
Indes orientales et le second à l'Amérique du Sud.
I. Jambes antérieures très-fortement dentées : Jonthocerus, ”
LR = — inermes : Hephebocerus.
IONTHOCERUS.
Tête trisillonnée en arrière, séparée par un sillon de son col, celui-
G étroit, subbulbiforme; rostre un peu plus long qu'elle, robuste,
subquadrangulaire, trisillonné en dessus; sa partie basilaire plus lon-
sue que l’antérieure, occupée sur les côtés par des scrobes larges et
profondes, un peu renflée entre les antennes; l'antérieure fléchie,
(1) L. linearis, Schœnh. loc. cit. p. 572 (Au. immotus, Ghevrol. loc. cit.)—
L'Ischnomerus erytlroderes de M. Imhoif (Gener. Cureul. pars 1) appartient
#4 groupe des Ithysténides, comme on le verra plus loin,
416 BRENTHIDES.
un peu déprimée et tronquée en avant. — Antennes insérées sur le
tiers antérieur du rostre, presque aussi longues que le corps, héris-
sées de très-longs poils fins et abondants, à articles 1-2 plus courts
que les suivants, obconiques, celui-là assez gros, 3-10 allongés, cylin.
driques, subégaux, 11 de mème forme, plus long.—Yeux très-rappro-
chés en dessus, sauf en arrière, assez fortement séparés en dessous.
— Prothorax oblongo-ovalaire, lisse, faiblement sillonné sur la ligne
médiane, étranglé près de son bord antérieur, faiblement rétréci et
sans bourrelet transversal à sa base. — Elytres allongées, très-dé-
primées, parallèles, isolément et un peu obliquement tronquées à
leur extrémité. — Pattes peu robustes; cuisses comprimées, fusi-
formes, subpédoneulées à leur base; jambes presque droites, les an-
térieures munies en dedans d’une grande dent recourbée; tarses
courts et grèles, villeux en dessous, à articles 4-3 décroissant graduel-
lement, celui-ci entier, 4 court, ainsi que ses crochets, — Corps
glabre.
À en juger par la forme du rostre et la longueur des antennes,
‘l'exemplaire unique d’après lequel a été rédigée cette formule, est
très-probablement un mâle.
Le genre est très-distinet et a pour type un petit insecte (1) de
Ceylan, l’une des intéressantes découvertes de M. Nietner.
HEPHEBOCERUS.
Sonoenu. Curcul., I, p.501 (2).
Mâles : Tête séparée par un sillon de son col, celui-ci bulbiforme;
rostre deux fois au moins aussi long qu'elle, médiocrement robuste,
ses deux parties presque égales : la basilaire subquadrangulaire, sil-
lonn'e en dessus et à sa face inférieure, le sillon sur celle-ci prolongé
sur la partie antérieure; cette dernière grêle, cylindrique et lisse. —
Antennes médianes, hérissées de poils fins, atteignant la base du pro-
thorax, à articles 1-10 obconiques, celui-là plus gros, 11 aussi long
que 9-10 réunis, cylindrique, atténué en avant. — Yeux fortement
granulés, faiblement séparés en dessus et en dessous. — Prothorax
allongé, cylindrique, faiblement retréci en avant, un peu resserré ou
impressionné de chaque côté près de san bord antérieur, non rétréci et
muni d'un double bourrelet à sa base. — Elytres médiocrement con-
vexes, sensiblement plus larges que le prothorax et un peu échancrées
(1) . crematus. Rufo-ferrugineus nitidus, capite cum rostro, antennis ely-
trorumque dimidia parte postica uigris, pedibus piceo-rulis ; prothorace lævi
dorso tenuiter sulcato; elytris opacis, simpliciter striatis, striis externis postice
tautum conspicuis, utrinque basi pone suturam profundius bisuleatis. Long:
cum rostr, : 7 mill. Hab. ius. Taprobana,
(2) Syn. Brexraus pars, Schœnh. Curcul. 1, p. 355; olim.
TRACHÉLIZIDES. 417
à leur base, avec les épaules subcalleuses, fortement déclives en ar-
rière, avec leur angle externe déprimé et saïllant. — Pattes assez
longues, les antérieures plus que les autres; cuisses pédonculées à
leur base; jambes droites, inermes en dedans; tarses assez grêles,
villeux en dessous, à articles 4 plus long que 2, 3 bilobé. — Abdo-
men superficiellement et longitudinalement excavé à sa base. — Corps
glabre ou hérissé de longs poils très-fins.
Femelles : Elles ne diffèrent des mâles que par la partie basilaire de
leur rostre un peu plus courte, d'où il suit que l'insertion des an-
tennes est plus basilaire, et par leur abdomen sans excavation lon-
gitudinale.
Les espèces de ce genre sont propres à l'Amérique du Sud et de la
taille des CEROBATES du groupe suivant. Toutes ont des téguments
très-brillants, avec les élytres lisses et munies d’un sillon simple de
chaque côté de la suture. Elles sont peu nombreuses (1).
GROUPE IV. Trachélizides.
Tête le plus souvent transversale, au maximum un peu plus lon-
gue que large; rostre au plus médiocre. — Mandibules saillantes ou
non. — Antennes courtes ou médiocres, à articles basilaires monili-
formes ou obconiques, les derniers formant ou non une petite mas-
sue. — Prothorax de forme variable, sillonné ou non en dessus. —
Pattes médiocres; cuisses inermes, les postérieures atteignant, sans la
dépasser, l'extrémité du 2° segment abdominal; 3° article des tarses
en général entier. — Corps médiocrement allongé.
Les espèces de ce groupe sont presque toutes de petite taille,
comme celles du précédent, jamais très-grandes, et leur livrée est
également dépourvue de ces linéoles jaunes qui ornent les élytres
des Arrhénodides qui viennent à leur suite. Elles sont médiocrement
nombreuses, mais présentent des caractères assez variés pour former
en ce moment sept genres. L'un d'eux (AmorPHocePHALUS) offre un
intérêt particulier, comme étant jusqu'ici le seul représentant de la
famille en Europe. Les autres sont disséminés dans l’ancien et le
nouveau continents; un seul (TRACHELIZUS) leur est commun à tous
deux.
L. Jambes antér. très-fortement dentées au côté interne.
Antennes sans massue distincte : Cerobutes.
— terminées par une massue de 3 art. : S{ereodermus.
ÎL, Jambes antér. inermes en dedans.
a Antennes terminées par une massue de 3 art.
(1) Schænherr (Cureul. V, p. 502) n’en mentionne que deux (nanus, boaps)
du Brésil. — Aj. : H. hirtellus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 126; Pérou.
Coléaptères. Tome VII. 27
418 BRENTHIDES.
Tête transversale; yeux voisins de sa base : Trachelisus.
— encarrélong; — distants — : Miolispa.
aa Antennes sans massue distincte.
b Rostre de grosseur médiocre et de forme régulière : Cordus.
bb — très-robuste, difforme.
Tête transversale, irrégulièrement excavée : Amorphocephalus.
— équilatérale, convexe, sillonnée entre
les yeux : Symmorphocerus.
Genre incertæ sedis : Diastrophus.
CEROBATES.
Seuoenu. Curcul., V, p. 487 (1).
Schænherr a altéré ce genre en y comprenant une espèce améri-
caine (pygmæus) qui ne peut pas y rentrer. Tel qu’il est exposé ici, il
appartient exclusivement à l’ancien continent.
Mâles : Tôte subtransversale, convexe, lisse, un peu rétrécie, tron-
quée et triangulairement échancrée en arrière, séparée par un pro-
fond étranglement de son col; celui-ci bulbiforme; rostre court,
robuste, faiblement arqué; sa partie basilaire plus longue et plus
épaisse que l'antérieure, subquadrangulaire, arrondie aux angles,
sillonnée en dessus, renflée au niveau des antennes; l’antérieure un
peu déprimée, lisse et faiblement élargie en avant. — Antennes in-
sérées plus ou moins au-delà (parfois fort peu) du milieu du rostre,
peu ou médiocrement robustes, à article 1 plus gros et plus long que
les suivants, en cône renversé; les 44 du funicule obconiques, les
suivants subeylindriques ou ovalaires, tous lächement unis; le 11° al-
longé, cylindrique, obtus au bout. — Yeux voisins de la base de la
tète, finement granulés, gros, arrondis, assez convexes. — Prothorax
allongé, subfusiforme, entier ou étroitement sillonné en dessus, pro-
fondément étranglé près de son bord antérieur, muni d’un faible sil-
lon transversal à sa base. —- Elytres déprimées, avec la suture relevée
et aplanie, obliquement déclives, impressionnées et arrondies au
bout. — Pattes courtes, subégales, les antérieures subcontiguës ; cuis-
ses brièvement pédonculées, les antérieures très-grosses ; jambes de
la même paire muniés en dedans d’une très-forte dent crochue (2)
avec leur dent terminale externe courte, les autres rétrécies à leur
base; tarses presque glabres en dessous, courts, à articles 1-3 égaux,
3 entier. — Abdomen canaliculé sur ses deux 1° segments. — Corps
déprimé, glabre.
(1) Syn. Annugnones, Schœnh, Cureul, 1, p. 332; olim. — Bnenruus Fab.
(2) Cette dent égale en longueur, ou peu s’en faut, le sommet de la jambe,
de sorte que cette dernière paraît être très-profondément échancrée dans sû
moitié terminale interne,
TRACHÉLIZIDES. 419
Femelles : Schœnherr dit n’én avoir vu aucune; de mon côté, parmi
les exemplaires assez nombreux que j'ai à ma disposition, je n’en
vois pas qu'on puisse regarder avec certitude comme appartenant à
ce sexe. Il est possible qu’il ne diffère pas du sexe mâle.
Le genre est répandu dans les archipels indiens et en Afrique. Ses
espèces, peu nombreuses (1), sont toutes petites et ressemblent par-
fois à des BreNrnus en miniature. Leurs élytres sont, comme cela
est de règle dans le groupe actuel, autrement strices dans le Voisi-
nage de la suture que sur le reste de leur surface.
STEREODERMUS (2.
Genre très-voisin des CEroBATESs, mais bien distinct par les carac-
tères suivants :
Antennes robustes, terminées par une massue de trois articles
ovalaires, notablement plus gros que les précédents : 1-2 égaux,
3 plus allongé. — Yeux fortement granulés. — Prothorax déprimé,
profondément sillouné dans toute sa longueur en dessus, les hords
du sillon arrondis. — Les deux 1° segments abdominaux occupés
par une large et profonde excavation. — Différences sexuelles in-
connues.
Il à pour type et espèce unique le Cerobates pyymœus de Schœn-
herr, insecte du Mexique, un peu plus grand que le Cer. sulcatus
de l'Afrique australe, de forme plus massive et d’un brun rougetre
peu brillant, Chacune de ses élytres présente une côte saïllante entre
laquelle et la suture, qui est aussi élevée qu'elle, se trouvent deux
stries simples, sculpture qui n'existe chez aucun CERoBATES de l’an-
cien continent. De même que pour ces derniers, tous les exemplaires
que j'en ai vus semblaient appartenir au même sexe.
TRACHELIZUS.
Sonoënn, Curcul., IV, p. 489 (3).
Mâles : Tête transversale, munie d’une grande impression en des-
sus, plus ou moins fortement tronquée en arrière, la troncature sou-
(1) Schœnherr (loc. cit. p. 488)n’en a connu que deux : fristriatus Fab., des
archipels indiens, et sulcatus Schh., de l'Afrique australe ; ce dernier s’est ré-
pandu dans quelques collections sous le nom de Brenthus villipennis Buhem.
— Aj.: C.acicutatus, F. Walker, Ann. à. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 262;
Ceylan. — debilis, sulcirostris, J. Thoms. Archiv. entom. IL, p. 118, Gabon;
le second est probablement identique avec le sulcatus Schh.
(2) Syn. Ceropates, Schœnh. Curcul. V, p. 489. — AnnuENoDEs, Schœnh.
ibid. E, p. 333: olim.
(3) Syn. Annuenopes Schœnh.; olim. — Brenruus Fab.
420 BRENTHIDES.
vent triangulaire ; son col gros, bulbiforme; rostre au plus médiocre,
robuste, quadrangulaire; sa partie basilaire bisillonnée en dessus
de chaque côté, pourvue latéralement de scrobes larges, profondes,
rectilignes et atteignant les yeux, convexe et sillonnée en avant;
l'antévieure à peine plus longue, non ou faiblement élargie et tron-
quée au bout, sillonnée en dessus et canaliculée sur les côtés. —
Antennes insérées un peu en deçà du milieu du rostre, médiocres,
robustes, à articles 4 plus gros et notablement plus long que les sui-
vants, en cône renversé, 2-8 moniliformes ou subeylindriques, per-
foliés, 9-11 un peu plus gros et formant une massue distincte, 11 plus
long, fortement atténué en avant. — Yeux très-voisins de la base de
la tête, très-gros, arrondis et saillants. — Prothorax oblongo-ovalaire,
convexe, muni à sa base d'un simple bourrelet précédé d’un sillon
circulaire, étroitement canaliculé en dessus, tantôt dans presque toute
sa longueur, tantôt à sa base seulement. — Elytres médiocrement
allongées, subeylindriques et un peu déprimées sur la ligne médiane,
obliquement déelives et arrondies à leur extrémité. — Pattes courtes,
subégales ; cuisses pédonculées à leur base; jambes droites, tantôt
étroites, tantôt (par ex. ferrugineus) assez fortement et peu à peu
élargies; tarses courts, en partie villeux en dessous, à article 3 en-
tier. — Abdomen canaliculé à sa base. — Corps robuste, glabre.
Femelles : Rostre plus court; sa partie antérieure plus grèle, cy-
lindrique, un peu déprimée, canaliculée sur les côtés seulement à sa
base. — Abdomen non canaliculé.
Quoique de taille médiocre, ces insectes figurent parmi les plus
grands du groupe, et ce sont en même temps les plus nombreux (1).
Je ne connais qu'une petite partie des espèces dont Schænherr fait
mention. À en juger par ses descriptions et celles que j'ai vues, toutes,
sauf une seule (Vasseletii) du Mexique, ont sur les élytres une strie
bien marquée de chaque côté de la suture, tandis que le reste de la
surface de ces organes est lisse ou faiblement strié-ponctué. Il y à
de ces insectes à Madagascar, dans les archipels indiens et en Améri-
que ; dans ce dernier pays, ils sont répandus du Brésil aux Antilles
et au Mexique.
(1) Schœnherr (loc. cit. p. 491) en mentionne 13 espèces qu'il divise en deux
sections dont la première, qui est de beaucoup la plus nombreuse, comprend
celles qui ont le prothorax fortement canaliculé dans la plus grande partie de
sa longueur (bisulcatus Fab., Java; ferrugineus, clavicornis, Brésil; turgidi-
rostris, Mexique; etc.), et la seconde, celles chez lesquelles il ne l’est qu'à Sa
base et mème faiblement ; toutes les espèces (sulcirostris, dorsalis, notatus)
sont brésiliennes.—Aj. : T. Victoris, lyratus, B. Perroud, Mélang. entom. IV,
p.92; Nouvelle-Calédonie.
TRACHÉLIZIDES, 421
MIOLISPA. & ré
Pascos, The Journ. of Entom. 4, p. 395.
Je ne connais pas le type de ce genre, mais j'ai sous les yeux quel-
ques autres espèces qui lui appartiennent et qui me permettent d'en
exposer les caractères en les généralisant plus que ne l'a fait M. Pas-
coe, qui semble n’en avoir connu qu’une seule. :
_Mâles : Tète quadrangulaire, un peu'plus longue que large, con-
vexe, tronquée en arrière, avec un col subbulbiforme; rostre d’un
tiers environ plus long qu’elle, assez robuste; ses deux parties pres-
que d'égale grandeur : la basilaire subquadrangulaire, occupée sur
les côtés par les scrobes qui sont larges et profondes, uni- ou trisil-
lonnée en dessus, légèrement dilatée au niveau des antennes; l’anté-
rieure un peu déprimée, lisse, élargie en avant, unisillonnée en des-
sus. — Mandibules assez saillantes, fortement arquées. — Antennes
insérées vers le milieu du rostre, plus ou moins robustes, atteignant
au maximum le milieu du prothorax, à articles 4-8 obconiques, ce-
Jui-là plus gros et plus long, les autres égaux (1), 9-11 plus gros, for-
mant une massue perfoliée, 9-10 arrondis ou transversaux, 11 ovoïde,
acuminé au bout. — Yeux très-distants du prothorax, médiocres, ar-
rondis, assez convexes. — Prothorax lisse, allongé, oblongo-ovale,
_ rétréci en avant, muni à sa base d'un étroit bourrelet simple. —
- Elytres de forme variable, arrondies ou tronquées à leur extrémité.
— Pattes médiocres, robustes, surtout les antérieures qui sont plus
longues que les autres; cuisses pédonculées ; jambes comprimées, les
antérieures renflées au côté interne près de leur base; leur dent ter-
minale externe médiocre ; tarses courts, robustes, à articles 1-2 subé-
gaux, 3 plus large, seul spongieux en dessous, subbilobé ou bilobé.
— Abdomen longitudinalement excavé à sa base. — Corps allongé,
glabre.
Femelles : Je n’en ai vu aucune; M. Pascoe garde également le si-
lence à leur égard.
Ces insectes sont petits et propres aux archipels indiens et à la
Polynésie. Leurs élytres sont régulièrement striées sur toute leur
surface, avec les stries voisines de la suture imponctuées. Mais ces
organes affectent deux formes différentes qui pourraient servir à di-
viser le genre en deux sections. Dans l’une d'elles ils sont de forme
normale, c’est-à-dire subeylindriques, et l'espèce (suturalis) décrite
par M. Pascoe, laquelle est originaire des Moluques, en constituerait
le type. Dans l'autre, ils sont très-plans en dessus, et leur déclivité
(1) Chez l'espèce typique, leur 2e article est recourbé en dehors et fortement
échancré en dedans près de sa base. Ce caractère est simplement spécifique et
peut-être propre au mâle,
422 : BRENTHIDES.
postérieure étant oblique et très-longue, leur donne un facies parti-
culier. Les espèces sont toutes inédites; j'en connais deux propres
aux iles Fidji (Polynésie),
S CORDUS.
ScnoEexn. Mantis see Curcul. p. 10.
Mûles : Tète brièvement ovale, convexe, trisillonnée en dessus,
non tronquée en arrière; son col subbulbiforme; rostre à peine plus
long qu'elle; sa partie basilaire plus longue que l’antérieure, épaisse,
subquadrangulaire, trisillonnée en dessus, convexe et fortement di-
latée en avant; l'antérieure en carré subtransversal, sillonnée en des-
sus, tronquée en avant. — Mandibules déprimées, légèrement sail-
lantes. — Antennes insérées au-delà du milieu du rostre, robustes,
n'atteignant pas la base du prothorax, à articles 1-3 obconiques, ce-
lui-à plus long et plus gros, 4-10 cylindriques, perfoliés, 11 beau-
coup plus long, atténué au bout.—Yeux médians, gros, subarrondis,
assez saillants. — Prothorax lisse, allongé, cylindrique, très-l6gère-
ment arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, finement
rebordé à sa base. — Elytres planes sur le disque, obliquement dé-
clives et isolément triangulaires à leur extrémité, — Pattes assez
longues, subégales; cuisses pédonculées ; jambes arrondies, les ant(-
rieures arquées à leur extrémité, avec leur angle terminal externe eu
forme d'oreillette courte ; tarses non spongieux en dessous, à articles
1-2 égaux, 3 un peu plus large, entier. — Abdomen longitudinale-
ment excavé à sa base. — Corps allongé, déprimé, glabre.
Femelles : Rostre un peu plus court; sa partie basilaire moins al-
longée, l'antérieure cylindrique. — Abdomen sans excavation longi-
tudinale.
Schænherr à fondé ce genre sur un insecte alors inédit qu’il nom-
mait hospes et dont il ignorait la patrie, mais qui est australien et que
Germar (1) a décrit, depuis, sous le même nom, en faisant en même
temps connaitre la femelle dont Schænherr n'avait pas parlé. Cet in-
secte estde taille médiocre et d’un brun ferrugineux ; ses élytres sont
canaliculées sur la suture qui est aplanie et présentent de chaque
côté de celle-ci deux stries simples; le reste de leur surface est pres-
que lisse. Le genre est parfaitement distinct.
AMORPHOCEPHALUS.
Scuoenu. Curcul., V, p.485 (2).
Mâles : Tète transversale, concave, formant une courte orbite en
dedans des yeux, de forme variable en arrière ; rostre court, robuste,
(1) Linonæa entom, IE, p. 209.
(2) Syn. Honwocenus (pars), Schœnh, Gureul. Disp. meth. p. 70; olim. —
Brenruus Lair., Germar, Guérin-Ménev., etc,
:
TRACHÉLIZIDES. 425
difforme, divisé par des incisions latérales en trois parties, dont la
médiane porte en avant les antennes; l’antérieure étroitement échan-
crée dans son milieu en avant, formant en dessous une sorte de dis-
que anguleux sur les c6tés. — Mandibules assez saillantes, robustes,
un peu difformes, inégales, brusquement arquées et bifides au bout.—
Antennes courtes, robustes, à articles { plus gros et plus long que les
suivants, pyriforme, 2-10 moniliformes ou cylindriques, perfoliés,
11 plus ou moins allongé, cylindrique, acuminé au bout. — Yeux
assez gros, transversaux (coronatus) ou (œustralis) arrondis, — Pro-
thorax allongé, rétréci dans son quart basilaire, conico-fusiforme en
avant, tronqué et finement rebordé à sa base. — Elytres allongées,
parallèles, planes en dessus, impressionnées avant leur extrémité;
leur déclivité postérieure arrondie et oblique. — Pattes médiocres,
robustes, les antérieures subcontiguës à leur base; cuisses et jambes
comprimées ; les premières subpédonculées à leur base, assez forte-
ment en massue, les quatre antérieures des secondes presque droites,
bisinuées en dedans, les postérieures de forme variable, toutes inermes
au bout; tarses brièvement ciliés en dessous; les quatre antérieurs
à articles 4-3 courts, subégaux, renflés au bout, le 4% des postérieurs
plus long que les suivants, le 3° de tous entier; crochets médiocres.
— Abdomen canaliculé. — Saillie mésosternale étroite, en triangle
aigu. — Corps glabre.
Femelles : Tète un peu plus petite que celle des mâles, du reste
pareille; rostre plus court, large et difforme à sa base, grèle, cylin-
drique, un peu comprimé et légèrement redressé en avant. — Man-
dibules courtes, triquètres, droites. — Antennes insérées au bord an-
térieur de la partie basilaire du rostre.
On n'a décrit jusqu'ici qu'une seule espèce de ce genre, le Brenthus
coronatus de Germar (1), insecte très-intéressant, le seul représen-
tant de la famille en Europe, où il n’a encore été rencontré que dans
la péninsule italique et en Illyrie, mais dont l'habitat s'étend jus-
qu'en Nubie. J'ai dù modifier un peu les caractères du genre pour
y faire entrer une seconde espèce (2) propre à l'Australie, qui diffère
(1) Reise n. Dalmat. p. 247, pl. 11, f. 8, ® ; le mâle est figuré dans Jacquel.-
Duv. Gener. d. Col d'Europ. pl. 4, f. 19, mais assez médiocrement pour ce qui
concerne la tête.
(2) Afin de mieux faire sentir les caractères des deux espèces, voici les dia-
gnoses de leurs mâles ; la taille de toutes deux est pareille.
coronatus. Obseure ferrugineus; capite postice truncato, pone oculos utrin-
que profonde suleato, sublus inermi, rostro basi disco triangulari prœdito,
apice ante antennas brevissimo, deplanato; antennis articulis 2-10 monilifor-
mibus, remotis; prothorace lævi, basi tautum dense punctulato; elytris apice
conjunetim subrotundatis, sat profunde sulcatis, interstitiis deplanatis, læ-
vibus.
australis. Ater, femoribus apice ferrugineis; capite postice haud truucato,
424 BRENTHIDES.
de la précédente par la sculpture de sa tête, la structure de ses an-
tennes et quelques autres caractères.
SYMMORPHOCERUS.
ScHoENn. Mantis. sec. Curcul., p. 8.
Genre extrêmement voisin des AMORPHOCEPHALUS et qui n'en diffère
que par la forme de la tête; je ne l'adopte qu’en hésitant.
Mâles : Tète en carré transversal ou non, tronquée en arrière à
une plus ou moins grande distance des yeux, pourvue d’un col court
et à peine bulbiforme, convexe, déclive en avant, munie sur le front
d'une carène tranchante s'étendant sur la base du rostre où elle se
prolonge, en se bifurquant, jusqu’à l'insertion des antennes; rostre
très-voisin de celui des AMORPHOCEPHALUS. — Antennes des mêmes,
avec les articles 3-10 cylindriques, non ou faiblement perfoliés.
Femelles : Tète et base du rostre comme chez les mâles; la moitié
antérieure du dernier, en avant de l'insertion des antennes, cylin-
drique et droite.
Pour tout le reste, y compris la livrée et la sculpture des tégu-
ments, il n’y a pas de différence essentielle avec le genre précé-
dent.
Schænherr a fondé celui-ci sur un insecte inédit de Natal qu'il
nomme monlicola et dont il n'a connu que le mâle; du moins il ne
parle pas de l’autre sexe. Mais il y a longtemps qu’Olivier a décrit,
sous le nom de Brenthus frontalis (1), la femelle d’une autre espèce
du genre à laquelle il a donné Surinam pour patrie, tandis qu'elle
est originaire de la côte de Guinte. Ces deux insectes, que j'ai sous les
yeux, sont à peine spécifiquement distincts.
Note.
M. Perroud a placé le genre suivant dans le voisinage des ARRHE-
NODES, mais il me parait plus probable qu'il appartient au groupe
actuel et doit être classé non loin des Miozispa. En tout état de choses
il est très-distinet.
inter oculos trisulcalo, subtus processu corniformi instructo; rostro basi con-
cavo, declivi, apice ante antennas sat elongato; antennis articulis 3-10 cylin-
dricis, minus perfoliatis; prothorace sat dense punctato; elytris apice truncatis,
late sulcatis, sulcis uniseriatim punctatis, intérstitiis argute carinatis, Hab.
Australia bor. (Moreton Bay).
(1) Entom. V, 84, p. 434, pl. 2, f. 14; Schœnherr (Cureul. I, p. 334) a cité
cel insecte parmi les Brenthides qu’il n’avait pas vus et en le rapportant au
genre ARRHENODES,
ARRHÉNOPIDES. 425
DIASTROPHUS.
Pennour, Mélang. entom., IV, p. 96.
Tète allongée, en cône renversé, séparée par un sillon transversal de
son col ; celui-ci bulbiforme ; rostre continu avec elle et de la même
longueur, en carré un peu allongé, échancré en avant et profondé-
ment canaliculé en dessus. — Antennes insérées au sommet du rostre
età sa partie supérieure, courtes, robustes, à articles 1-8 moniliformes,
9-10 un peu plus gros, subovalaires, 14 presque aussi long qu'eux
réunis, atténué en avant. — Yeux petits, arrondis, médiocrement
saillants. — Prothorax en cône allongé, du double plus long que la
tôte et le rostre réunis, transversalement déprimé près de son bord
antérieur, rebordé à sa base. — Elytres allongées, un peu déprimées
en dessus, conjointement arrondies à leur extrémité. — Pattes
courtes; cuisses comprimées, renflées à leur extrémité, les antérieures
munies d'une dent en dessous et d’une autre en dessus près de leur
base; jambes courtes, comprimées, élargies, surtout les antérieures,
de leur base à leur extrémité, les antérieures terminées par deux dents
aiguës; tarses à articles 4 aussi long que les deux suivants réunis,
comprimé et lamelliforme aux quatre postérieurs, 3 bilobé, court et
presque en entier caché par 2. — Abdomen longitudinalement excavé
à sa base.
Le type du genre est un très-petit insecte (9 mill. rostre compris)
de la Nouvelle-Calédonie, que M. Perroud nomme planitarsis. Cette
taille exiguë est déjà une forte présomption que ce n'est pas un Atr-
rhénodide. Il ne tient à ce groupe que par ses cuisses dentées en des-
sous et sa livrée. La forme de sa tête et de son rostre doit lui donner
un facies de CyrnacoGus. Ses deux caractères les plus saillants sont
l'insertion terminale de ses antennes et l’occultation du 3° article de
ses tarses,
Groupe V. Arrhénodides.
Tète transversale ou légèrement allongée; rostre de longueur et
grosseur variables, dilaté à son extrémité. — Mandibules plus ou
moins saillantes. — Antennes médiocres (1), filiformes, leur dernier
article plus long que les précédents, atténué au bout. — Prothorax
conique ou ovalaire, convexe, très-rarement sillonné en dessus. —
Pattes médiocres, robustes; cuisses dentées en dessous; les posté-
ricures ne dépassant pas ou que très-peu le bord postérieur du 2° seg-
(1) Une seule espèce (4. {urbatus, Schœnh. Cureul, f, p. 317) de Haïty, fait
exception à cet égard, ses antennes étant très-allongées; mais je crois qu’elle
serait mieux placée dans les Bélophérides où, du reste, elle formerait égale-
went une exception par suite du développement de ses mandibules.
426 * BRENTHIDES.
ment abdominal; tarses à article 3 bilobé, — Corps médiocrement
allongé, assez massif,
Ce groupe est composé exclusivement des ARRHENODES de Schœn-
herr qui me paraissent ne pas pouvoir rester tels qu'ils sont consti-
tués en ce moment. Déjà M. Pascoe en a distrait quelques espèces des
Indes orientales, sous le nom générique d'OrycHonEs ; mais ce com-
mencement d'épuration ne suffit pas encore et j'ai cru devoir la por
ter plus loin en établissant quelques genres nouveaux sur les formes
les plus saillantes.
Ces insectes sont presque tous de grande taille et ont un facies par-
ticulier qui ne se retrouve que chez les Bélophorides qui suivent, mais
associé chez ces derniers à des antennes autrement faites. Ce sont,
avec les Eutrachélides, les seuls de tous les Brenthides qui suivent
dont les mandibules sont plus ou moins saillantes chez les mâles (1),
Leurs élytres, médiocrement allongées, subeylindriques ou dépri-
mées en dessus, n'ont jamais la région suturale canaliculée; toute
leur surface est régulièrement strite ou présente des rangées ré-
gulières de points enfoncés; les stries seulement qui avoisinent la
suture sont imponctuées et la plus interne est souvent plus accusée
que les autres. Toutes les espèces, sauf une seule (anthracinus) ont
ces organes ornés de lignes ou de linéoles d’un aspect calleux et qui
forment habituellement des bandes ou des taches maculaires. Mais le
plus souvent cette livrée est accompagnée, surtout chez les espèces
américaines, d’une opacité des téguments qui en diminue l'effet.
Les régions chaudes de l'Amérique sont riches en Arrhénodides; il
y en à aussi beaucoup aux Indes orientales, surtout dans leurs archi-
pels, tandis que l'Afrique en possède très-peu. L'extrème limite au
nord du groupe est la Palestine, où une espèce a été découverte dans
ces dernières années.
I. Rostre court, robuste, inégal en dessus; sa partie antérieure s'élargissant ru-
pidement et fortement à partir de sa base.
a Tête allongée, très-grosse, subeylindrique ; yeux petits,
très-distants de sa base : Prophthalmus.
aa — transversale.
b Cuisses comprimées etlamelliformes à leur base : Beryrhynchus.
bb — grêles et cylindriques _
Tête élargie et très-plane sur les côtés en arrière; ses
angles postérieurs formant une sorte d’oreillette
arroniie; tégumonts opaques : Arrhenodes.
— non élargie en arrière; ses angles postérieurs ef-
facés ; téguments très-brillants : £upsalis.
(1) L y a de grandes différences à cet égard dans la même espèce, selon la
taille des individus ; plus elle est à l’état normal, plus les mandibules ont pris
le développement que comporte l'espèce.
ARRHÉNODIDES, 427
II. Rostre allongé ; sa partie antérieure dilatée seulement à son extrémité.
Tête plus ou moins allongée, carrément tronquée en arrière;
yeux distants de sa base : Zstenorhinus. , Fr
— très-courte, triangulaire, échancrée en arrière ; ses angles
postérieurs épineux ; yeux très-voisins de sa base : Orychodes.
PROPHTHALMUS (1).
Mâles : Tête grosse, allongée, cylindrique, souvent peu à peu et
légèrement atténuée en avant, tronquée à sa base et munie d’un col
court, transversalement convexe; rostre très-robuste, aussi large que
la tête et subeylindrique dans sa moitié ou son tiers basilaire, plus
ou moins calleux latéralement au-dessus des antennes, déprimé en
avant et dilaté à Son extrémité, avec son bord antérieur trisinué ou
échancré dans son milieu (2). — Mandibules saillantes, robustes,
droites, arquées au bout, pluridentées au côté interne (3).—Antennes
médiocres, assez robustes, à articies 1 gros, pyriforme, 2-8 subégaux,
noueux au bout, 9-10 un peu plus grands, oblongs, 11 aussi long
que 8-10 réunis, cylindrique, acuminé au bout.—Yeux très-distants
du prothorax, petits, arrondis, saillants. — Prothorax un peu plus
long qué large, fortement élargi et arrondi sur les côtés en arrière,
brièvement et fortementrétréci à sa base, avec un double bourrelet,
— Elytres médiocrement allongées, parallèles, planes sur le disque,
fortement (éclives et tronquées à leur extrémité. — Pattes courtes ;
les antérieures médiocrement écartées; leurs trochanters un peu sail-
lants et terminés par une touffe de poils; leurs cuisses très-robustes,
atténuées, comprimées, larges ot difformes à la base, très-grosses et
fortement dentées en dessous; les autres moins fortes, armées d'une
dent plus petite; jambes villeuses en dedans; les antérieures plus ro-
bustes, un peu flexueuses, munies en dehors d’une forte épine subapi-
cale, les autres presque droites, tronquées et brièvement épineuses au
bout; tarses spongieux en dessous, à articles 1-2 noueux au bout,
celui-là un peu plus grand. — Abdomen plus ou moins concave à sa
base. — Corps glabre ou non.
Femelles : Elles diffèrent beaucoup plus de leurs mâles, sous le
rapport de la tête, que celles des genres suivants. — Tète petite, for-
tement transversale, bilobée en arrière, munie d’un col épais et bul-
(1) Syn. Arnnenopgs Schœnbh. — Brenraus Fab.
(2) I varie selon la taille des exemplaires ot devient d'autant plus court et
plus large qu'ils sont plus grands, Il y en a chez lesqnels sa longueur ne dé-
passe pas celle de la tête, tandis que chez ceux de moyenne ou petite dimen-
sion, il est beaucoup plus long que cette dernière.
(3) Telle est leur forme la plus ordinaire; mais chez les grands exemplaires
dont il vient d’être question, elles sont plus ou moins arquées en demi-cerele
et circonscrivent un grand espace vide,
428 BRENTHIDES.
biforme ; rostre carré et sillonné en dessus à sa base, filiforme et en
général arqué dans le reste de sa longueur. — Antennes insérées sur
les côtés antérieurs de la partie dilatée du rostre. — Cuisses anté-
rieures simplement pédonculées à leur base.
Les espèces de ce genre appartiennent aux Indes orientales et se
distinguent immédiatement de toutes celles qui suivent par la gros-
seur et la forme de leur tête chez les mâles. Elles sont de grande
taille et peuvent se diviser en deux sections.
Dans la première, ayant pour type l’Ar. longirostris de Schœn-
herr (1), le prothorax est étranglé à peu de distance de son bord
antérieur et présente, sur la ligne médiane, un étroit mais profond
sillon. Dans l'espèce en question, la seule qui soit décrite en ce mo-
ment, à ma connaissance, cette partie du corps, la tète et le rostre
sont criblés de gros points enfoncés confluents et écailleux ; mais il y
en à où ils sont lisses (2).
Dans la seconde, le prothorax ne présente aucune trace d'étran-
glement à sa partie antérieure, ni de sillon sur la ligne médiane,
Aucune des espèces que j'ai vues n'était ponctuée comme le longi-
rostris. Schænherr n’a connu également qu’une espèce de cette sec-
tion (3).
BARYRHYNCHUS (4).
Mèmes caractères que les PrornrnaLmus, avec les différences sui-
vantes :
Mâles : Tète fortement transversale, subeylindrique ; rostre tronqué
en avant, muni dans toute sa longueur d’une excavation en triangle
renversé, limitée latéralement par deux arêtes bien distinctes.—Man-
dibules peu saillantes, obliques au repos. — Prothorax plus allongé,
moins renflé en arrière, ne présentant jamais d’étranglement antérieur
ni de sillon médian. — Jambes antérieures munies en dedans d'un
renflement parfois subdentiforme.
Femelles : Elles ressemblent beaucoup à celles du genre précédent,
mais sont cependant assez faciles à en distinguer par leur tête plus
régulière, semblable en petit à celle des mâles, et en ce que la partie
(1) Cureul, I, p. 323 ; de Java.
(2) J'en possède une belle espèce de l’Assam, dont voici la diagnose du
mâle :
P. potens. Nitidus, piceo-rufus, elytris femorumque apice dilutioribus, rostro
lævi, basi sulcato, ante antennas interdum excavato ; capite prothoraceque ad
latera opacis, ubique impunctatis; elytris profunde sulcatis (sulcis 1-2 a suturi
angustis, impunctalis, interetiliis planis, reliquis latioribus, transversim Cari-
patis, interstitiis costatis); singulo lineolis binis (altera baseos, altera apicali)
vittisque totidem transversis, fulvo-sanguineis. Long. 20-32 mill.
(3) B. tridentatus Fab. ; Schœnb. Cureul. J, p. 322; Archipels indiens.
(4) Syn. Arnuenones Schœnh.
ARRHÉNODIDES. 429
basilaire et élargie de leur rostre présente, entre les antennes, une
petite crête transversale, ou deux faibles tubercules disposés de même.
Ces insectes ont le facies massif des PROPHTHALMUS, mais paraissent
moins allongés, par suite de la brièveté de leur tête; ils habitent éga-
lement les Indes orientales, surtout leurs archipels. Je n’en connais
aueun qui ait la tête et le prothorax rugueux ; mais, sous le rapport
de la vestiture, ils se divisent en deux sections, les uns (1), et ce sont
les plus nombreux, étant plus ou moins densément saupoudrés d'é-
cailles grisâtres, tandis que les autres (2) sont glabres. Le genre est
assez riche en espèces, mais la plupart sont inédites.
ARRHENODES.
Senognu. Curcul. Disp. meth., p. 70.
Mâles : Tète fortement transversale, plus ou moins rétrécie en
avant, tronquée et le plus souvent échancrée en arc postérieurement,
très-aplanie sur les côtés, avec ses angles postérieurs formant une
sorte d’oreillette arrondie, munie d’un col court, non bulbiforme ;
rostre au plus médiocre, de grosseur variable, mais en général très-
robuste, quadrangulaire à sa base, et muni en dessus d’une excava-
tion carénée sur ses bords, souvent prolongée en arrière sur le front,,
calleux de chaque côté au-dessus de l'insertion des antennes, rétréci
au-devant de celles-ci, puis fortement dilaté, avec son bord antérieur
non ou faiblement échancré, muni en dessus d’une excavaltion conti-
nuant en général celle de sa base. — Mandibules plus ou moins sail-
lantes, inermes, ou faiblement dentées en dedans, circonscrivant chez
la plupart un espace vide. — Antennes médianes, atteignant rare-
ment la base du prothorax, robustes, à articles 4 plus gros et plus
long que les suivants, en cône renversé, 2-10 subégaux, de forme va-
viable, 414 allongé, atténué au bout. — Yeux grands, médiocrement
convexes, arrondis.—Prothorax lisse, formant un ovoïde peu allongé,
atténué en avant, brièvement et fortement rétréci à sa base.—Elytres
tronquées à leur extrémité, avec’ leur angle externe souvent denti-
forme ou épineux. — Pattes antérieures assez fortement séparées,
plus longues et plus robustes que les autres; cuisses pédonculées,
grèles et arrondies à leur base, munies d’une petite dent en dessous;
jambes antérieures légèrement arquées, pourvues en dedans d'une
saillie médiane ou d’une dent; tarses spongieux en dessous, à ar-
ticle 4 un peu plus long que 2.—Abdomen longitudinalement exCavé
ou aplani à sa base, — Corps glabre ; téguments mals.
(1) A. latirostris, Schœnh. Cureul, [, p. 322, Sq.; des Archipels indiens;
très-commun à Java.
(2) À. dehiscens, Schœnb. loc. cit, I, p. 324; Borneo. — miles, Schœnh. ibid.
VIN, 2, p. 372; Hymalaia, Assam. L'A. truncatus, Schœnbh. ibid, V, p. 479,
appartient probablement aussi au genre et à celte division; il est du Bengale.
#30 BRENTHIDES,
Femelles : Tète transversale, comme celle des mâles, mais sensi-
blement plus petite et moins abruptement tronquée à sa base ; rostre
épaissi à sa base, comprimé, rétréci en avant, faiblement sillonné ou
non en dessus, filiforme en avant des antennes. — Celles-ci insérées
sur les côtés antérieurs de sa base. — Jambes antérieurès en général
moins fortement dentées, parfois inermes en dedans.
Les caractères qui précèdent sont empruntés exclusivement à une
partie des ARRHENODES américains dé Schænherr (1). Il y en a aussi
dans l’ancien continent (2), mais il n’en a décrit aucun, et, Moi-
même, je ne les: connais, pour la plupart, que par leurs femelles.
Tous ceux que j'ai sous les yeux ont des téguments brillants, comme
ceux des Eupsaris qui suivent, ce qui ne serait pas un obstacle à ce
qu'on les laissât dans le genre, ce caractère n'ayant qu'une impor-
tance secondaire. Il est possible, du reste, que ces espèces, quand
elles auront été étudiées, obligent de réunir le genre suivant à
celui-ci.
EUPSALIS (3).
Mâles : Tète plus ou moins transversale et convexe, non élargie en
arrière et avec ses angles postérieurs indistincts, du reste de forme
variable ; rostre très-court et très-robuste, ses deux parties d’égale :
longueur, excavées en dessus ; l’antérieure très-fortement élargie
en avant, avec son bord antérieur échaneré. — Mandibules très-sail-
lantes, circonserivant un grand espace vide. — Elytres non épineuses
à leur extrémité. — Téguments très-brillants. — Le surplus comme
chez les ARRHENODES.
Femelles : Elles se distinguent sans peine de celles des ARRHENODES
par leur tête, pareille à celle de leurs mâles, la portion basilaire de
leur rostre plus courte et le poli de leurs téguments.
Il n'y à encore, à ma connaissance, que trois espèces de ce genre
qui soient décrites, et elles peuvent former deux sections distinctes.
(1) À: periæltus, dispar, gnatho, denticollis, vitticollis, angulicollis, ex-
sertus, Brésil ou Guyane; fluvolineatus , Mexique ; transversesignalus, orna-
tus, lineatus, Colombie; Schærh. Cureul. V, p. 469. — Depuis Schœntgrr on
n’a décrit, en fait d'ARRHENODES américains, que les deux espèces suivantes :
A. elegans, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 126; Pérou. — zanthozonatus, Tekel,
Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 356; Amér. centrale. Celui-ci parait
appartenir au genre actuel ; je n’en suis pas certain pour le premier.
(2) Les suivantes, qui me sont toutes inconvues, existent dans les auteurs :
A. unicolor, punclatus, Montrouz, Faun. d, l'ile Wood. p.39 ; Nouvelle-Galé-
donie. — approzimans, facilis, F. Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3,
HI, p. 262; Ceylan. — gabonicus, opacus, medioximus, gentilis, forficatus,
J. Thoms. Archiv, entom. II, p.116, Gabon. — Reichei, L. Fairm. Ann. d. L
Soc. entom, 1859; Bullet. p. 164; Palestine.
(3) Syn. Annnenones Schœnb., Klug, Gory. — Brenruus Oliv.
ARRHÉNODIDES. 431
Dans l'une, ne comprenant qu'une espèce de l'Amérique du Nord, le
Brenthus maæillosus d'Olivier (1), la tête est transversale, non rétrécie
et faiblement tronquée en arrière. Dans l’autre, elle est presque aussi
longue que large, ovalaire et séparée de son col par un simple sillon
circulaire. Ses espèces sont africaines (2).
ESTENORHINUS.
Ce genre comprend tous les Arrnenones de Schœænherr dont la tète
et le rostre sont construits de la manière suivante :
Tète pareille à celle des ArRHENODES, mais plus petite, au moins
aussi longue que large ; rostre plus allongé et moins robuste; sa partie
basilaire subeylindrique, rarement quadrangulaire, parfois longitu-
dinalement, mais faiblement canaliculée en dessus, jamais excavée,
l'antérieure en général quadrangulaire, et présentant la même sculp-
ture, plus ou moins fortement dilatée en avant; son bord antérieur
presque toujours fortement échancré. — Yeux distants de la base de
la tète.
Les femelles ont la tète moins allongée que celle des mâles, mais
plus que les ArrHENODES de leur sexe ; pour peu que cette partie du
corps se raccourcisse, on ne peut presque plus les distinguer de ces
dernières.
Les espèces typiques sont américaines et ont la livrée mate des
Arruenoves. Toutes celles que Schænherr a décrites (3) ont, sauf une
seule (4), le rostre médiocrement allongé, très-fortement dilaté au
bout, avec les mandibules très-saillantes. Mais il y en a dans les col-
‘lections d’autres, inédites à ma connaissance, qui, sans avoir la tèle
plus allongée que les précédentes, ont le rostre notablement plus
grêle, brièvement et faiblement dilaté à son extrémité, avec les man-
dibules très-courtes, en un mot, très-voisin de celui des ORYCHODES
(1) Schœnh. Cureul. I, p. 326.
(2) À. vulsellatus, Schœnh. Cureul, L, p.325 ; répandu de la côte de Guinée
à Natal, — anthracinus, Klug, Ins. v. Madag. p. 106; remarquable par sa li-
vrée d’un noir brillant uniforme, mais ayant parfois sur chaque élytre, aux
trois quarts de sa longueur, une pelite tache jaune punetiforme; les exemplaires
qui la possèdent ont été décrits par Gory (in Guérin-Ménev. Rev. zool. 1839,
p. 328) sous le nom d’Ar. bipunclatus:
(3) À. forficatus, Brésil; designatus, Colombie; monilifer, Cayenne; forci-
piligerus, Guba; Schœnh. Curcul, V, p. 466.
(4) À. Faldermanni, Schœænh. loc. cit. p, 483; c’est l’A. singularis de Dejean,
Cat. 64. 3, p. 264; l'A. corniger de Schænherr (loc. cit. p. 484) me parait n’en
ètre qu’uno variété de petite taille. Get insecte, remarquable par la longueur de
son rostre et la corne dont la tèle du male est armée en dessous, a les mandi-
bules saillantes des espèces citées dans la note qui précède,
\
432 BRENTHIDES.
qui suivent. Ce sont ces espèces qui m'ont principalement déterminé
à établir le genre, et peut-être devront-elles seules y rester. Tel que
je le comprends, il est aux ARRHENODES ce que, par exemple, les Né-
mocéphalides sont aux Céocéphalides.
Il y a aux Indes orientales quelques espèces qui me paraissent de-
voir en faire partie (1). s
ORYCHODES.
Pascoe, The Journ. of Entom., 1, p. 389 (2).
Mâles : Tète très-fortement transversale, tronquée et échancrée eu
arc de cercle postérieurement, avec les angles de la troncature den-
tiformes, munie d'un col très-court, non bulbiforme ; rostre allongé,
médiocrement robuste, quadrangulaire; sa partie basilaire épaissie,
canaliculée en dessus, transversalement convexe entre les antennes;
l’antérieure un peu plus longue, granuleuse en dessus et denti-
culée en dessous, faiblement et transversalement dilatée au bout,
avec son bord antérieur largement échancré. — Mandibules courtes,
transversales au repos. — Antennes insérées un peu en deçà du mi-
lieu du rostre, pareilles à celles des ARRHENODES. — Yeux assez forte-
ment granulés, grands, occupant presque en entier les côtés de la
tête. — Prothorax en cône allongé, brièvement rétréci à sa base,
avec un bourrelet transversalement sillonné. — Elytres des ARRHE-
NODES, arrondies en arrière. — Pattes antérieures fortement séparées
à leur base, plus longues et plus robustes que les autres ; cuisses pé-
donculées et cylindriques à leur base, les antérieures armées en des-
sous d’une dent plus robuste que les quatre autres; jambes de la
mème paire fortement arquées, dentées au côté interne ; tarses des
ARRHENODES. — Abdomen canaliculé à sa base. — Corps glabre,
brillant. e
Femelles : Tête tronquée plus carrément en arrière, avec les angles
de la troncature moins saillants ; partie basilaire du rostre courte,
épaissie, fovéolée en dessus, plus fortement convexe entre les an-
tennes, l’antérieure filiforme. — Prothorax oblongo-ovale, plus court.
(1) Elles diffèrent des espèces américaines par leurs téguments assez bril-
lauts eten même tempssaupoudrés d’écailles, leur prothoraxrugueux, et la forme
de leur rostre. Il est très-allongé, du même diamètre dans la plus grande partie
de sa longueur, âpre et se dilate brusquement au bout, de chaque côté, en un
aileron triangulaire, aigu et un peu redressé; sa partie antérieure est parfois
munie d’épines latérales ; enfin, les mandibules sont très-peu saillantes. M. West-
wood (The Cabin. of or. Entom. pl. XV, f. 1) a décrit et figuré, sous le nom
d’Arrhenodes xiphias, le mâle d’une belle espèce de l’île du Prince de Galles.
C’est la seule espèce publiée jusqu'ici ; j’en connais deux autres de la presqu'ile
malaise.
(2) Syn. Annugxopes Schænh., Boisduv, — Brenraus Fab., Herbst,
BÉLOPHÉRIDES. 433
— Jambes antérieures faiblement arquées, bisinuées et inermes en
dedans.
M. Pascoe a retiré, avec raison, ces insectes des ARRHENODES, parmi
lesquels Schœnherr les avait compris. Outre les caractères qui précè-
dent, ils en diffèrent encore par la sculpture de leurs élytres qui ne sont
pas fortement striées-ponctuées sur toute leur surface, comme chez
cès derniers, mais présentent seulement quelques sillons imponctués
dans le voisinage de la suture, et en dehors de ces sillons des rangées
de petits points enfoncés superficiels et qui sont même parfois com-
plétement absentes. ;
Le genre est propre aux Indes orientales, surtout à leurs archi-
pels, et aux parties occidentales de la Polynésie. Il a pour type le
B. serrirostris de Fabricius (1), insecte commun à Java, Sumatra, etc.
Les collections en contiennent un assez grand nombre d'espèces iné-
dites.
Groupe VI. Bélophérides.
Tête courte ou légèrement allongée ; rostre long, peu robuste, mé-
diocrement ou à peine dilaté à son extrémité. — Mandibules très-
courtes. — Antennes allongées, grèles, filiformes; leur dernier article
plus long que les précédents, atténué au bout. — Prothorax conique
ou ovalaire, convexe, sans aucune trace d'un sillon en dessus. —
Pattes assez longues ; cuisses dentées en dessous ; les postérieures ne
dépassant pas le bord postérieur du 2° segment abdominal ; 3° article
des tarses bilobé. — Corps plus ou moins allongé.
11 y a un passage presque insensible entre ce groupe et le précé-
dent. Je crois cependant devoir l'admettre, la longueur relative et la
gracilité de leurs antennes donnant à ses espèces un facies particu-
lier. Le rostre des mâles a beaucoup de ressemblance avec celui des
ESTENORHINUS où des Onycnopes et, quand cela n’a pas lieu, diffère
à peine de celui des femelles. Sous le rapport de la taille et de la
sculpture des téguments, ces insectes ne diffèrent pas des Arrhéno-
dides. Des trois genres qu'ils constituent, le premier est propre aux
Indes orientales et à la Polynésie, les deux autres à l'Amérique.
I. Rostre dilaté à son extrémité.
Sa dilatation en triangle allongé : Ectocemus.
—: très-courte, transversale : Belopherus.
Il. Rostre non ou à peine dilaté au bout : Raphirhynchus.
(1) Syst. EL IE, p. 553; Schœnb. Curcul. 1, p. 327. — Aj.: À. digramma,
Boisduv. Faun. d. l'Océan. IL, p. 311, pl. 7, f.23, d'; Nouvelle-Guinée. —
0. pictus, Pascoc, loc. ciL.; Moluques (Batchian).
Le Belopherus pogonocerus de M. Montrouzier (Faun. d. l'ile Wood, p. 37)
appartient probablement au genre, à en juger par la description.
Coléoptères. Tome VII. 28
434 BRENTHIDES.
L ECTOCEMUS.
PascoE, The Journ. of Entom., I, p. 388 (1).
Mâles : Tête subtransversale, assez convexe, un peu élargie et dé-
clive en arrière, séparée de son col par un sillon circulaire ; col non
bulbiforme ; rostre assez long ; sa partie basilaire un peu plus longue
que l'antérieure, cylindrico-conique ou cylindrique, âpre, étroite-
ment canaliculée en dessus, un peu élargie au niveau des antennes ;
l'antérienre quadrangulaire, rebordée et plus ou mains denticulée
sur les côtés, brusquement étranglée à peu de distance des antennes,
puis formant peu à peu une dilatation en triangle allongé et renversé,
rebordée latéralement, à angles antérieurs aigus, et faiblement échan-
crée au milieu de son bord antérieur, — Antennes insérées un peu
au-delà du milieu du rostre, atteignant au moins le milieu des ély-
tres, grêles, à articles { gros, allongé, en cône renversé, 2-3 obconi-
ques, 4-10 cylindriques, longs, 11 plus grand. — Yeux assez gros et
assez saillants, — Prothorax en cône allongé, étrauglé et muni d'un
bourrelet à sa base. — Elytres obliquement déclives, tronquées ou
isolément échancrées au bout. — Pattes antérieures plus longues et
plus robustes que les autres, assez fortement séparées ; cuisses à
peine pédonculées, les antérieures fortement, les autres finement
dentées en dessous ; jambes légèrement flexueuses, très-brièvement
dentées au bout; tarses spongieux en dessous, à article 1 un peu
allongé. — Abdomen non canaliculé à sa base. — Corps glabre
ou non.
Femelles : Tète des mâles; rostre épaissi à sa base sur une courte
étendue, cylindrique, transversalement convexe et subtuberculeux
entre les antennes, filiforme en avant de celles-ci. — Antennes plus
courtes, empiétant seulement un peu sur la base des élytres.
M. Montrouzier a, le premier, fondé ce genre, mais en lui impo-
sant un nom qui n’était pas disponible et qui doit céder le pas à celui
qu'il a reçu de M. Pascoe qui, croyant le genre nouveau, l'a établi
une seconde fois.
ses espèces sont propres à la Malaisie et aux parties voisines de la
Polynésie, où, par suite de la forme de leur rostre chez les mâles et
de la longueur de leurs anteanes, elles représentent les BELOPHERUS
des Antilles. Mais leur facies et la couleur du fond de leur livrée sont
autres et ressemblent à ceux des ARRHENODES, avec cette différence
que leurs téguments sont toujours plus où moins brillants. Il n'y en
(1) Syn. Mecacenus, Montrouz, Faun. d, l’île Woodl. p. 36; nom employé,
depuis longtemps, par Audinet-Serville, avec la désinence féminine, pour un
genre de Longicornes.
BÉLOPHÉRIDES. 436
a encore que deux de décrites (1); j'en connais quatre autres et il est
probable qu’elles sont nombreuses.
BELOPHERUS.
Senoenx. Curcul. I, p. 334 (2).
Mâles : Tète oblongue, cylindrique, tronquée en arrière, munie
d’un col subbulbiforme ; rostre long, médiocrement robuste, couvert
d'aspérités ; sa partie basilaîte en général beaucoup plus longue que
l'antérieure ; toutes deux de forme variable et séparées par un ren-
flement subglobuleux portant les antennes; l'antérieure brusquement
dilatée au bout en deux ailerons petits, triangulaires et aigus, avec
son bord antérieur tronqué ou arrondi. — Antennes insérées vers lé
tiers antérieur du rostre, atteignant au maximum la base du protho-
rax, grêles, à articles 4 gros, allongé, en massue, 2 beaucoup plus court
que les suivants, noueux au bout, ainsi que 3-7 ou 3-8, les suivants
cylindriques, 11 un peu plus long que 10, faiblement atténué au
bout. — Yeux distants de la base de la tête, grands, arrondis, médio-
crement convexes. — Prothorax allongé, ovalaire, fortement rétréci
en avant, muni (Schænherri excepté) d'une ou plusieurs petites dents
de chaque côté, fortement resserré et muni d’un bourrelet transver-
salement strié à sa base. — Elytres subeylindriques, arrondies ou
tronquées au bout, avec leurs angles externes épineux. — Pattes mé-
diocrement robustes, les antérieures notablement plus longues que les
autres ; cuisses de la même paire assez longuement, les quatre pos-
térieures finement denutées en dessous ; jambes antérieures munies
d'une dent médiane en dedans; tarses spongieux en dessous, à articles
4 assez allongé, 4 très-grand. — Abdomen non ou très-vaguement
canaliculé à sa base. — Corps allongé, glabre.
Femelles : Rostre plus court; sa partie basilaire épaissie sur une
faible étendue, cylindrique, renflée entre les antennes, l’antérieure
filiforme. — Antennes un peu plus longues que le prothorax. —
Celui-ci ovoïdo-conique, inerme sur les côtés. — Pattes antérieures
moins longues, leurs cuisses parfois inermes.
Jusqu'ici ce genre paraît exclusivement propre aux grandes An-
tilles. I1 se compose d’un petit nombre de belles espèces (3) de grande
(1) Meg. decemmaculatus, Montrouz. loc. cit.; Nouvelle-Calédonie, —
E. Wullacei, Pascoe, loc. cit.; Moluques (Batchian).
(2) Syn. Arnugnones (pars) Schœnh.; olim. — Baenruus Fab., Oliv.
(3) On n'a encore publié que les cinq (nasutus Fub., maculatus O1., militaris
O1., spinosus O1., Schænherrii Mannerh.) mentionnées par Schænherr, Curcul.
V, p. 507. Eu voici une nouvelle totalement différente des précédentes par la
sculpture de son prothorax.
B. strigicollis. Mas : Fusco-æneus, rostro basi triquetri, extrorsum quadrato,
436 BRENTHIDES.
taille, de forme plus svelte que les ArrHeNones et différentes de
toutes celles qui précèdent par leur livrée d’un bronzé obscur et
plus ou moins brillant; leurs élytres, du reste, sont ornées des taches
ordinaires.
RAPHIRHYNCHUS.
(Cuevnoz.) Scuoenu. Cwrcul., V, p. 504 (1):
Mâles : Tète convexe, subquadrangulaire, tronquée en arrière, mu-
nie d'un col court et bulbiforme ; rostre plus court que le prothorax,
sa partie basilaire un peu moins longue que l'antérieure, épaissie,
cylindrique, canaliculée en dessus, renflée au niveau des antennes;
l'antérieure grêle, quadrangulaire, parallèle, rarement (par ex. scobi-
nirostris) un peu élargie au bout; ses bords latéraux plus ou moins
marginés et parfois denticulés. — Antennes insérées un peu en deçà
du milieu du rostre, grêles, filiformes, ou légèrement épaissies au
bout, atteignant au moins le milieu des élytres ; leurs articles basi-
laires obconiques, les autres cylindriques : 4 plus gros que les autres,
10 plus long que les précédents, non atténué au bout. — Yeux dis-
tants de la base de la tête, gros, assez convexes, arrondis.—Prothorax
très-lisse, en cône allongé, fortement rétréci à sa base, avec un bour-
relet sillonné transversalement. — Elytres planes sur le disque, obli-
quement déclives et impressionnées en arrière, tronquées au bout, avec
leurs angles externes dentiformes, plus rarement épineux. — Pattes
assez longues, les antérieures plus que les autres et plus robustes ;
cuisses pédonculées à leur base, sauf parfois les antérieures, dentées
en dessous; jambes antérieures munies d’une saillie interne avant
leur milieu; leur dent terminale externe en général très-forte et cro-
chue; tarses assez longs, à articles 1 aussi grand que 2-3 réunis, 3
seul densément spongieux en dessous. — Abdomen non ou vague-
ment canaliculé à sa base. — Corps glabre, à téguments très-bril-
lants.
Femelles : Par suite de la gracilité du rostre chez les mâles, on les
confond, au premier coup-d’œil, avec ces derniers. Maïs en y regar-
dant de plus près, on voit que leur rostre est plus court que le leur,
avec sa partie antérieure filiforme, comme de coutume. Leurs an-
tennes sont aussi plus courtes et atteignent à peine, au maximum, la
base du prothorax. Enfin, selon la règle ordinaire, leurs pattes anté-
rieures sont relativement moins allongées.
undique fortiter asperato, ante antennas lateribus spinoso; prothorace elongato,
oblongo-ovali, trausversim dense strigoso, lateribus inermi; elytris subtiliter
strialo-punelatis, striis externis medio deletis, quadrifariam fulvo-lineatis,
apice rotundatis, augulo exteriore longius spinoso. Long. cum rostr. 24 mill.
Fœm, ignota, — Hab. ins Cuba,
(1) Sy. Nemonmnus (pars), Schœnh. Cureul. Disp. meth, p.71.—ARRHENODES
(pars), Schœnh. Cureul, I, p. 328, — Brent uus Fab,
BÉLORHYNCHIDES. 437
Ces insectes sont évidemment voisins des BELOPHERUS, près des-
quels Schœnherr les a placés. Is s'en rapprochent non-seulement par
la longueur de leurs antennes, mais encore par leur livrée, qui est
d'un bronzé obseur, et le poli de leurs téguments ; cependant leur
facies est plus voisin de celui de certains Arrmenopes femelles. Ils
sont également américains et répandus depuis le Brésil jusqu'au
Mexique inclusivement. Les quatre espèces (1) mentionnées par Schœn-
herr sont les seules qui jusqu'ici aient été décrites ; il y en a un plus
grand nombre d'inédites dans les collections.
Groupe VII Bélorhynchides.
Tête cylindrique, médiocrement allongée; rostre très-long, à coupe
transversale trapéziforme à sa base; sa partie antérieure très-courte.
_ Mandibules non saillantes. — Antennes longues, grèles, filiformes ;
leurs articles basilaires noueux au bout. — Prothorax ovalaire, con-
vexe, sans sillon en dessus. — Pattes longues ; cuisses inermes en
dessous ; tarses assez allongés, déprimés, à articles 4 aussi long que
2-3 réunis, 3 bilobé. — Corps allongé, à téguments mats en dessus.
Ce groupe ne contient qu’une forme isolée, l’une des plus remar-
quables qui existent parmi les Brenthides, le genre BELORAYNCHUS de
Latreille. On pourrait définir en deux mots son unique espèce : un
ARRHENODES pourvu d'un rostre et d'antennes qui, par leur forme et
leur longueur, rappellent celles des Ithysténides. Mais il est impos-
sible de l'introduire parmi ces derniers, avec lesquels elle forme, par
son facies, le contraste le plus choquant. Je crois que sa place est
celle que lui a assignée Schœnherr, c'est-à-dire dans le voisinage des
BeLopgerus. Comme ces derniers, cet insecte est américain.
BELORHYNCHUS.
Larn. Fam. nat. d. Règn. anim., p. 390 (2).
Môle . Tête un peu plus longue que large, séparée par un assez
profond sillon circulaire de son col, celui-ci bulbiforme ; rostre très-
allongé ; sa partie basilaire cinq fois au moins plus longue que l'an-
térieure, robuste, âpre, comprimée, trapéziforme, terminée par une
petite gibbosité lisse entre les antennes, plane et trisillonnée en des-
sous; l’antérieure lisse, très-courte, subarrondie, atténuée en avant,
formant avec la précédente un angle ouvert. — Antennes très-anté-
(1) R. nitidicollis (de la Guadeloupe, selon Schœnherr ; mes exemplaires
proviennent de la Colombie); longimanus Fab., Brésil ; signifer, Mexique;
scobinirostris, Brésil; Schœænh. Cureul. V, p. 505.
(2) Syn. Nemorinus (pars), Schœnh. Cureul, Disp. meth. p. 71. — BRENTHUS
Fab., Oliv., Herbst.
438 BRENTHIDES,
rieures, empiétant un peu sur les élytres, à articles 4 médiocre, gros,
en cône arqué, 2 très-court, pyriforme, 3-8 allongés, un peu noueux
au bout, 9-11 cylindriques, veloutés, 11 à peine atténué au bout, —
Yeux très-gros, arrondis et saillants. — Prothorax en ovoïde allongé,
atténué en avant, lisse, sans rétrécissement brusque ni bourrelet à
sa base. — Elytres subeylindriques, déprimées sur le disque, tron-
quées en arrière, avec leurs angles externes dentiformes et redressés,
— Pattes antérieures très-longnes, médiocrement séparées; cuisses
en massue allongée, subpédonculées à leur base, les postérieures un
peu plus longues que le 2e segment abdominal ; jambes antérieures
comprimées, arquées à leur extrémité, avec leur dent terminale ex-
terne assez longue et crochue, les autrés arrondies et droites ; tarses
assez longs, spongieux en dessous. — Abdomen un peu comprimé -
latéralement, canaliculé à sa base. — Corps très-allongé, glabre.
Femelle : Tète transversale ; rostre de moitié moins long que celui
du mâle; sa partie basilaire courte, comprimée, brusquement dé-
clive en avant, l’antérieure filiforme. — Antennes atteignant seule-
ment le milieu du prothorax. — Pattes antérieures beaucoup moins
longues.
On n’en connaît qu’une espèce (1) du Brésil, de très-grande taille,
et qui, par suite de la forme singulière du rostre chez son mâle, est
sans analogue réel dans la famille. Ses élytres, tant sous le rapport
de la livrée que sous celui de la sculpture, ne diffèrent pas de celles
des ARRHENODES.
GROUPE VIII. Eutrachélides.
Tête extrémement allongée, cylindrique ; rostre long, dilaté à son
extrémité. — Mandibules assez säillantes, — Antennes médiocres, fili-
formes, leur dernier article plus long que les précédents, cylindri-
que. — Prothorax convexe, brièvement ovalaire, fortement rétréci
à ses deux extrémités, sans sillon en dessus. — Pattes assez longues ;
cuisses dentées en dessous, les postérieures n'atteignant pas l’extré-
mité de l'abdomen; 3e article des tarses bilobé, — Corps allongé,
robuste.
Sans la forme de sa tête, qui ressemble à celle des RHYTICEPHALUS
du groupe des Céocéphalides, Je genre EUTRACHELUS, qui constitue à
lui seul ce groupe, ne mériterait pas d’être séparé des Arrhénodides,
dont il possède tous les caractères essentiels, y compris la sculpture
des téguments et la livrée. Ses Tapports avec eux sont par conséquent
de même nature que ceux des BeLorayNenus.
(1) Brent, curvidens Fab. (@ 8. Myrmecophaga Herbst), Schœnh. Curcul, 1
p. 341.
D PE
bre ‘sas
BRENTHIDES VRAIS. as
EUTRACHELUS.
Larr. Fam. nal.d. Règn. anim., p. 389,
Mûle : Tôte au moins aussi longue que le prothorax, transversale-
ment ridée, non rétrécie ni tronquée à sa base et munie d'un col non
bulbiforme; rostre d’un tiers environ plus long qu'elle, robuste,
âpre et assez arqué; sa partie basilaire plus courte que l'antérieure,
subeylindrique, reuflée latéralement au niveau des antennes; l'anté-
rieure anguleuse, graduellement et fortement élargie au bout, avec
son bord antérieur étroitement échancré en arc dans son milieu. —
Mandibules robustes, bifides au bout. — Antennes insérées un peu
en deçà du milieu du rostre, peu robustes, n'atteignant pas la base du
prothorax, à articles 1 plus gros que les suivants, en cône renversé,
9-3 obconiques, plus courts que 4-6 qui sont de mème forme, 7-11
cylindriques. — Yeux très-distants du prothorax, petits, arrondis,
assez saillants. — Elytres subcylindriques, obliquement déclives et
impressionnées en arrière, un peu déhiscentes et anguleuses à leur
extrémité. — Pattes robustes, surtout les antérieures ; cuisses pédon-
culées à leur base, munies d’une petite dent en dessous; jambes
subarrondies, droites, les antérieures finement dentées en dedans
avant leur milieu; tarses spongieux en dessous, peu robustes, à arti-
cle 4 presque aussi long que 2-3 réunis. — Abdomen aplani et fine-
ment sillonné sur la ligne médiane. — Corps allongé, glabre.
Femelle : Tète un peu plus longue que large, en cône régulier ;
rostre beaucoup plus court que celui du mâle, épaissi et continuant
la tête dans son quart basilaire, comprimé sur les côtés et finement
sillonné en dessus, filiforme en avant. — Antennes atteignant presque
la base du prothorax. — Celui-ci plus court. — Pattes antérieures pas
beaucoup plus longues que les autres; jambes de la même paire
inermes en dedans.
Ce genre ne comprend qu'une seule espèce (1) de Java, qui, à la
forme robuste des Arraeopes et à leur livrée, réunit la taille la plus
grande qu’on connaisse dans la famille. Il existe, sous ce rapport,
des différencestrès-prononcées entre les exemplaires, comme chez tous
les Brenthides en général, mais il y en a du sexe mâle qui atteignent,
y compris le rostre, jusqu'à 70 millimètres de longueur et mème au-
delà.
GrourE IX. Brenthides vrais,
Tète de forme variable, transversale ou non, jamais régulièrement
cylindrique; rostre continu avec elle, au moins médiocre, en cône
allongé à sa base, faiblement ou brièvement dilaté au bout. — Man-
(1) E. Temminckii (Latr.), Schænh. Cureul. I, p. 337.
1440 BRENTHIDES.
“dibules rarement un peu saillantes. — Antennes courtes, au plus et
parfois seulement médiocres, robustes, filiformes ou grossissant peu à
peu, plus ou moins perfoliées, leurs articles basilaires obconiques ou
moniliformes. — Prothorax très-rarement conique et sans sillon, le
plus souvent déprimé et canaliculé en dessus. — Pattes courtes ou
médiocres; cuisses dentées en dessous, les postérieures ne dépassant
jamais le 2° segment abdominal, souvent plus courtes ; tarses courts,
à articles 1-2 égaux ou subégaux, 3 bilobé. — Corps plus ou moins
allongé, déprimé, à téguments brillants.
A partir de ce groupe commencent les Brenthides qui, à quelques
rares exceptions près, ont le prothorax allongé, déprimé et canaliculé
en dessus. Ils sont nombreux et constituent plusieurs types distincts
qu’on ne parvient à limiter assez rigoureusement qu’en tenant un
compte exact des formes de la tête, du rostre, des antennes et des
tarses. Ceux que je réunis ici et qui ont pour type les BrenrHus tels
que les a limités Schœænherr, ne peuvent être confondus qu'avec les
Céocéphalides qui suivent, avec lesquels ils ont en commun des an-
tennes courtes, robustes, et des tarses courts à articles 1-2 égaux, Ils
s’en distinguent par la forme conique du rostre à sa base, le 32 arti-
cle de leurs tarses bilobé, leur sculpture et leur livrée qui sont pa-
reils à celles des espèces des quatre groupes précédents, enfin par leur
habitat qui est exclusivement américain, tandis que les Céocéphalides
sont tous propres à l’ancien continent. Ces insectes ne forment que les
trois genres suivants :
I. Tête transversale, à peine tronquée en arrière : Clæoderes.
II. — plus longue que large,
— pérallèle : Cephalobarus.
— rétrécie en arrière : Brenthus.
CLÆODERES.
Scnoenx. Curcul., I, p. 362.
Mâles : Tête fortement transversale, subeylindrique, pourvue à sa
base d’un large lobe médian, séparée par un sillon assez profond de
son Col, celui-ci bulbiforme; rostre à peine aussi long que le pro-.
thorax; sa partie basilaire notablement plus longue que l’antérieure,
robuste, régulièrement conique, sillonnée en avant, renflée et sillon-
née entre les antennes; l’antérieure beaucoup moins grosse, un peu
arquée, quadrangulaire, âpre en dessus, brusquement dilatée en
avant, avec son bord antérieur légèrement échancré. — Mandibules
courtes, circonscrivant en général un léger vide. — Antennes insé-
rées vers le tiers antérieur du rostre, assez longues, robustes, grossis-
sant peu à peu, déprimées et ciliées à leur extrémité, à articles 4-6
obconiques et brillants, 1 allongé, très-gros, pyriforme, 2-3 plus
BRENTHIDES VRAIS. 441
courts que les suivants, 7-14 subeylindriques, opaques, 11 plus grand
que les autres, obtus au bout.— Yeux assez gros, arrondis, médiocre-
ment convexes. — Prothorax très-allongé, conique, un peu déprimé
et finement sillonné en dessus (le sillon parfois obsolète), brusque-
ment rétréci et muni d’un bourrelet déprimé à sa base. — Elytres à
peine plus longues que le prothorax, subparallèles, très-planes en
dessus, arrondies ou subtronquées à leur extrémité.—Pattes robustes,
les antérieures plus longues et plus fortes que les autres; cuisses en
massue allongée, non pédonculées à leur base; jambes antérieures
comprimées, fortement arquées et en même temps sinueuses, mu-
nies d’une forte dent interne, infra-médiane; la terminale externe
remplacée par une large saillie. obtuse au bout; les autres jambes
subarrondies, presque droites, inermes; tarses spongieux en dessous,
robustes, à articles 1-2 subégaux, concaves en dessus, 4 plus ou moins
comprimé. — Les deux 1°" segments abdominaux non canaliculés.
— Corps allongé, glabre.
Femelles : Rostre plus court; sa partie basilaire beaucoup moins
longue que l’antérieure, quadrangulaire, renflée et bituberculée
entre les antennes, l’antérieure filiforme. — Antennes non déprimées
à leur extrémité. — Prothorax plus court et moins déprimé en dessus;
son sillon médian obsolète. — Jambes antérieures moins fortement
arquées, avec leur dent interne plus faible; 4° article des tarses non
ou à peine comprimé.
Les espèces (1) de ce genre sont peu nombreuses et d'assez grande
taille. La sculpture de leurs élytres est complétement semblable à celle
des Brentaus, et toutes ont sur chacun de ces organes une ligne
jaune discoïdale, entière ou interrompue, parfois accompagnée d’une
linéole de même couleur, latérale et médiane.
CEPHALOBARUS.
Scnoenx. Curcul., V, p. 517.
Mâle : Tête assez allongée, parallèle, médiocrement convexe, for-
tement tronquée à sa base et séparée par un profond étranglement
de son col; celui-ci bulbiforme; rostre long et robuste, ses deux par-
ties d'égale grandeur : la basilaire conique, déprimée, sillonnée en
dessus, renflée et bituberceuleuse au niveau des antennes ; l’antérieure
subquadrangulaire, arrondie aux angles, canaliculée latéralement et
sillonnée en dessus à sa base, assez fortement dilatée au bout, avec
son bord antérieur trisinué en avant. — Mandibules assez saillantes,
arquées, unidentées dans leur milieu en dedans, obtuses au bout. —
(1) On ne connaît que les trois mentionnées par Schœnherr : C. raduliros-
tris, Brésil; meæicanus, Colombie et Mexique; biserrirostris, Mexique ; Gur-
cul, V, p. 523.
442 BRENTHIDES.
Antennes médianes, courtes, grossissant peu à peu, hérissées de longs
poils, à articles 1-5 obconiques, lisses, brillants, 6-10 transversaux,
déprimés, perfoliés, ponctués, 11 plus long, conique et aigu au bout,
— Yeux distants de la base de la tête, très-petits, arrondis. — Pro.
thorax allongé, conique, déprimé et sillonné en dessus dans toute ça
longueur, brièvement et fortement rétréci, mais sans bourrelet à sa
base. — Elytres allongées, parallèles, très-déprimées, arrondies à
leur extrémité. — Pattes courtes, subégales, les antérieures plus ro-
bustes que les autres; cuisses comprimées, très-larges, très-briève-
ment pédonculées à leur base, les postérieures ne dépassant pas
l'extrémité du 4% segment àbdominal ; jambes comprimées, sinuées
à leur base en dedans, les antérieures en mème temps à leur extré-
mité; tarses à articles 1-2 noueux au bout, celui-là presque glabre
en dessous. — Les deux 1°" segments abdominaux étroitement cana-
liculés dans toute leur longueur.— Corps très-allongé, déprimé, glabre.
Femelle : Tète transversale, assez convexe ; rostre court; sa partie
basilaire moins longue que l'antérieure, robuste, conique, sillonnée
en dessus, divisée à son extrémité en deux lobes coniques et diver-
gents. — Anteunes plus courtes, à articles intermédiaires plus moni-
liformes. — Yeux plus gros. — Pattes moins robustes.
La seule espèce connue (1) est un très-grand insecte de Colombie,
le géant des Brenthides de l'Amérique, les grands exemplaires mâles
n'ayant pas moins de 65 millimètres de longueur. La tête et le pro-
thorax sont lisses et la sculpture des élytres consiste en sillons fins,
mais bien marqués, très-réguliers et imponctués. Le mâle est ordi-
nairement tout noir, tandis que la femelle a des taches jaunes sur les
élytres et les cuisses ferrugineuses (2).
Cet insecte a de nombreux rapports avec les CLÆODERES, mais s'en
distingue par des caractères importants, ne fût-ce que par la briè-
veté des cuisses postérieures qui sont de longueur normale chez
ceux-là.
BRENTHUS.
Fas., Mantis. Ins., I, p. 95.
Môles : Tète en général médiocrement allongée, convexe, plus ou
moins rétrécie et tronquée en arrière, avec un profond étranglement
circulaire; son col court et bulbiforme; rostre (3) plus ou moins long,
(1) C. macrocephalus Schænh.; nom spécifique assez mal imaginé; c'est le
rostre et non la tête qui est de grandeur remarquable.
(2) M. Montrouzier (Faun. d. l'ile Woodl. p. 37) a décrit, sous le nom de Ce-
phalobarus pumilus, un insecte de la Nouvelle-Calédonie, qui n’a évidemment
rien de cominun avec le genre. D’après la description, il est assez probable
qu'il appartient au groupe des Trachélizides.
(3) L’anchorago diffère de toutes les autres espèces du genre par la longueur
BRENTHIDES VRAIS, 448
au plus médiocrement robuste; ses deux parties d’égale longueur :
la basilaire conique, puis renflée et convexe entre les antennes; l’an-
térieure un peu arquée, quadrangulaire ou arrondie, graduellement
et en général faiblement élargie au bout. — Mandibules peu sail-
lantes, circonscrivant chez quelques-uns seulement un espace vide.
— Antennes médianes, atteignant à peine, chez la plupart, le protho-
rax, robustes, grossissant peu à peu, plus rarement filiformes; leurs
articles basilaires obconiques, avec le 14 plus long et plus gros que
les autres, les suivants cylindriques, souvent hérissés de cils, le 14e
plus long que 10, atténué en avant. — Prothorax allongé, atténué
en avant, le plus souvent déprimé et profondément canaliculé, con-
vexe, conique et sans sillon chez un petit nombre (calcar, Pyctes,
lineicollis), brusquement rétréci et rarement muni d'un bourrelet à sa
base. — Elytres plus longues que le prothorax, déprimées et planes
en dessus, appendiculées ou non à leur extrémité.—Pattes médiocres,
les antérieures un peu plus longues et plus robustes que les autres ;
cuisses brièvement pédonculées à leur base, les postérieures attei-
gnant ou non le sommet du 2° segment abdominal ; jambes compri-
mées, les antérieures anguleuses, festonnées ou dentées dans leur
milieu en dedans; tarses spongieux en dessous, à articles 1-3 courts,
égaux. — Les deux 1°" segments abdominaux longitudinalement ex-
cavés. — Corps allongé, glabre.
Femelles : Quelle que soit la forme de la tête et du rostre chez les
mäles, elles diffèrent fort peu les unes des autres sous ces deux rap-
ports. La première est toujours plus courte et moins rétrécie en ar-
rière que celle du sexe en question; le second est également plus
court et sa partie antérieure est filiforme, la basilaire est restée
régulièrement conique. Quand les mäles ont les élytres prolon-
gées en arrière, cet appendice disparaît ici ou n'est que rudimen-
taire.
Je retranche de ce genre toutes les espèces étrangères à l'Amérique
que Schœnherr y a comprises, ainsi que celles de cette dernière par-
tie du globe qui ont la tête petite, cylindrique et au moins un peu
plus longue que large, ou les NemocernaLus de Latreille. Réduit de
la sorte, il ne lui reste qu’un peu plus de la moitié des espèces qu’il
contient en ce moment et, mème dans cet état, il est médiocrement
homogène et finira probablement par être divisé (1).
et la gracilité du sien; sa partie antérieure est trois fois plus courte que la ba-
silaire, ce qui a rendu antérieure l'insertion des antennes.
(1) Les sections que Schœænberr a établies dans le genre sont naturelles, mais
me paraissent devoir être classées dans un ordre inverse de celui qu’il leur a
assigné, selon qu’elles se rapprochent de plus en plus des Némocéphalides.
A Prothorax régulièrement conique, sans sillon en dessus. —Les espèces
ont re rostre plus court et plus dilaté au bout que les suivantes, les
444 BRENTHIDES,
Groure X. Céocéphalides.
Tête de longueur variable, tronquée en arrière; rostre cylindrique
ou subquadrangulaire à sa base, en général peu robuste et faible-
ment dilaté au bout. — Antennes au plus médiocres, filiformes oulé-
gèrement épaissies au bout; les articles basilaires de leur funicule
moniliformes, transversaux ou obconiques. — Prothorax déprimé et
canaliculé en dessus. — Pattes courtes chez la plupart, rarement
assez longues; tarses à articles { au maximum un peu plus long que
2, 3 entier ou bilobé. — Corps presque toujours très-allongé.
Ce groupe a pour type le genre CrocepHazus de Schænherr et
comprend toutes les espèces de la famille qui possèdent une orga-
nisation analogue. J'ai indiqué plus haut en quoi il se distingue des
Brenthides vrais qui précèdent. Il est encore plus voisin des Némo-
céphalides qui suivent, car le seul caractère essentiel qui l’en sépare
consiste én ce que la tête de ces derniers n’est séparée de son col que
par un étranglement souvent très-superficiel, tandis qu'ici elle est
tronquée à Sa base. Or, cette troncature est parfois si faible (par
ex. PrazocNEMIS), qu'il faut y regarder de près pour reconnaître au-
quel des deux groupes appartiennent les espèces qui sont dans ce
cas (1). Aussi Schænherr en a-t-il placé plusieurs parmi les Newo-
élytres sans appendice caudal, et les cuisses postérieures de la lon-
gueur du 2e segment abdominal : B. calcar, Pyctes, lineicollis.
B Prothorax oblongo-elliptique, déprimé et canaliculé en dessus.
a Elytres sans appendice caudal dans les deux sexes. Ici viennent les es-
pèces 5-14 de Schœænherr (difficilis, mexicanus, turbatus, etc.). On
pourrait les subdiviser selon que les ouisses postérieures atteignent
(par ex. : bidentatus) ou n’atteignent pas (par ex. : furbatus) le
sommet du 2e segment abdominal. C’est à cette division qu’appar-
tiennent le très-petit nombre d’espèces décrites depuis Schænherr,
savoir : B. approzimatus, ruber, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 126;
Pérou.
au Elytres munies d’un appendice caudal.
Rostre et prothorax extrèmement allongés; le second longuement
rétréci dans son milieu; cuisses postérieures atteignant le sommet
du 2° segment abdominal : B. anchorago.
Rostre et prothorax de forme normale; cuisses postérieures n'attei-
gnant pas le sommet du 2e segment abdominal : B. deplanatus,
canaliculatus.
Le Br. Douei de la Nouvelle-Calédonie, décrit par M. Montrouzier (Ann. d.
1. Soc. entom. 1860, p. 874), est très-voisin des espèces de ce groupe par 80
facies et sa livrée, mais c’est un Céocéphalide qui devra former un genre pro-
pre, dont la place sera non loin des Uroprerus.
(1) D’après cela, le parti le plus naturel à prendre semble être de réunir les
CÉOCÉPHALIDES. 445
cepHALUS, genre qui n'était pour lui qu'une division des BReN-
THUS.
La livrée habituelle des espèces des cinq groupes précédents a dis-
paru presque complétement chez les Céocéphalides; à peine en
trouve-t-on parmi eux trois ou quatre exemples. La leur est en gé-
néral uniforme et plus souvent noire ou d’un bronzé obscur que fer-
rugineuse. La sculpture de leurs élytres varie plus que dans les au-
tres groupes de la famille et présente parfois (par ex. HoRMOCERUS)
une disposition qui n'existe pas ailleurs.
Jusqu'ici l'Amérique ne paraît posséder aucun représentant du
groupe. Il est répandu depuis le continent africain jusque dans la
Polynésie et paraît remplacer, dans ces diverses régions, les Bren-
thides vrais qui y font défaut, :
I. Tète excessivement allongée, cylindrique et ridée : Rhyticephalus.
I, — au plus médiocrement allongée, souvent transversale,
a Elytres denticulées à leur base; tête fortement —
Rostre grêle, à peine dilaté au bout : Hormocerus.
— robuste, fortement — et muni de deux saillies
verticales flanquantle cadre buccal : P{erygostomus.
— — dilaté entre les antennes etson sommet: Rhinopteryz.
aa Elytres non denticulées à leur base.
b Cuisses dentées.
ec Segments abdominaux subégaux, séparés par des sutures très-
marquées : Nothogaster.
ce —_ — de forme normale.
Rostre filiforme en avant dans les deux sexes; cuisses grèles à leur
base.
Scape des antennes très-long, atteignant les
yeux : Gynandrorhynchus.
_— — médiocre, restant loin des yeux : Ceocephalus.
dd Rostre faiblement, mais distinctement dilaté au bout; cuisses
fortement comprimées et lamelliformes à leur base : Piasocnemis.
bb Cuisses inermes.
Élytres non où médiocrement appendiculées au bout; corps glabre.
Jambes cylindriques : Storeosomus.
ff — comprimées, les postérieures parfois très-larges.
deux groupes en un seul. Mais on verra plus loin que les Némocéphalides en-
tratneraient à leur tour les Ithysténides avec lesquels ils se confondent presque
insensiblement par un genre (Acnarus) de transition. Le résultat définitif de
la réunion dont il s’agit serait done de confondre, dans le même ensemble,
des formes aussi différentes que lea RuyricepmaLus, par exemple, et les Iruys-
TENUS (Lepronnyncuus Guérin-Ménev.), ce qui n’est évidemment pas admis-
sible,
446 BRENTHIDES.
Funicule antennaire à art. basilaires transversaux ou
- moniliformes: Schisotrachelus.
s = '_ obconiques : Eubactrus.
ee Elytres longnement appendiculées; corps revêtu d’un
euduit : Uropierus.
Genres incertæ sedis : Phacecerus, Temnolaimus.
RHYTICEPHALUS.
(Cuevroz.) Scaoenu. Curcul., V, p. 520 (1).
Mâles : Tète au moins aussi longue que le prothorax, cylindrique,
finement plissée en travers, tronquée à sa base, avec un profond
sillon transversal; son col bulbiforme; rostre à peine aussi long que
la tête; sa partie basilaire cylindrico-conique, un peu renflée au ni-
veau des antennes; l'antérieure plus courte, cylindrique à sa base,
déprimée et élargie en avant, avec son bord antérieur siaué dans son
milieu. — Antennes insérées au-delà du milieu du rostre, un peu plus
longues que sa partie antérieure, à articles 1 plus long et plus gros
que les suivants, obconique comme eux, 2-8 égaux, 9-10 de même
forme, un peu plus épais, perfoliés, 11 plus long, cylindrique, obtus
au bout. — Yeux très-distants du prothorax, assez gros, arrondis,
médiocrement convexes. — Prothorax en ellipse très-allongée, rétréci
en avant, déprimé, fortement canaliculé sur la ligne médiane, tron-
qué et finement rebordé en arrière. — Elytres plus courtes que le
prothorax et la tête réunis, déprimées, parallèles, subtronquées et
inermes en arrière, profondément sillonnées de chaque côté de la
suture. — Pattes courtes, les antérieures plus longues et plus ro-
bustes que les autres, leurs cuisses pédonculées à leur base, dentées
en dessous ; les autres inermes, les postérieures n'atteignant que le
sommet du 1° segment abdominal; jambes assez robustes, comprimées,
sinuées en dedans. à leur base, la dent terminale des antérieures
médiocre; tarses courts, villeux en dessous, à articles { un peu plus
long que 2, 3 entier. — Les deux 1° segments abdominaux forte-
ment excavés dans toute leur longueur. — Corps très-allongé, glabre,
brillant.
Femelles : Tète et rostre réunis beaucoup plus courts que le pro-
thorax; la première transversale, élargie et fortement tronquée en
arrière; la partie basilaire du second plus courte que l'antérieure,
conique, renflée au niveau des antennes, l’antérieure cylindrique. —
Prothorax plus court, du reste pareil. — Pattes notablement plus
robustes; cuisses antérieures armées d'une très-forte dent; jambes
de la même paire fortement échancrées à leur base interne. — Corps
moins allongé, presque mat.
(1) Syn. Iscuyromenus, Imhoff, Gener. Curcul, pars I.
CÉOCÉPHALIDES. 447
Le type du genre est un très-grand insecte (4) de Madagascar qui
atteint jusqu'à 55 millim. de longueur, mais qui est sujet à devenir
de moitié plus petit. A part sa tête, ses antennes plus courtes et ses
pattes plus robustes, son facies et la sculpture de ses élytres sont pa-
reils à ceux dés CEoCEPHALUS. On en a décrit deux autres espèces qui
me sont inconnues (2).
HORMOCERUS.
ScnoEnx. Curcul. Disp. meth., p. 70 (3).
Mâles : Tête transversale, un peu élargie, tronquée et brièvement
échancrée en triangle à sa base, munie d’un col bulbiforme précédé
d'un sillon très marqué ; rostre un peu plus court que le prothorax,
médiocrement robuste, divisé en deux parties égales : la basilaire un
peu épaissie, quadrangulaire, faiblement sillonnée en dessus, renflée
au niveau des antennes, l'antérieure cylindrique, déprimée et très-
légèrement élargie au bout. — Antennes médianes, courtes, au plus
médiocres, plus où moins robustes, à articles 4 obconique, allongé,
?-8 variables, obconiques ou transversaux, perfoliés, les 3 ou 4 der-
niers formant une massue plus ou moins distincte, 11 ovoïde, acu-
miné au bout. — Yeux assez gros, arrondis, assez saillants. — Pro-
thorax très-allongé, déprimé et profondément canaliculé en dessus,
graduellement rétréci en avant, un peu resserré avant son bord an-
térieur, très-brièvement rétréci et transversalement sillonné à sa
base. — Elytres allongées, parallèles, déprimées, munies à leur ex-
trémité d’un appendice commun en forme d’aileron arrondi et re-
bordé, échancrées en arc et plus ou moins dentées (4) à leur base ;
leur sculpture consistant en quelques côtes dont les intervalles larges
sont cloisonnés, avec la suture aplanie. — Pattes médiocres, sub-
égales (5); cuisses en massue allongée, dentées en dessous (6); jambes
(1) R.brevicornis, Schænh. loc. cit. p. 521; l’Ischyromerus madagascariensis
de M. Iml:off (loc. cit.) lui est identique-et a été établi sur de très-pelits exera-
plaires.
(2) R. aulaconotus, Chevrol. Rev. zcol. 1839, p. 175; Madagascar, — occipi-
lalis, T. Thoms. Archiv. entom. If, p. 119; Gabon; je doute que cet insecte
äppartienne au genre,
(3) Syn. Ceocepuarus (pars), Schænh. Cureul. I, p. 360 et V, p. 513.
(4 Ces dents ne sont pas autre chose que l'extrémité antérieure des côtes
des élytres qui se prolongent en avant,
(5) Chez tontes les espèces que j'ai sous les yeux, je remarque que les han-
ches antérieures et intermédiaires sont tronquées, gläbres et brillantes au côté
interne, tandis qu’en dehors elles sont convexes et recouvertes d’un enduit
Comme le reste du corps, quand cet enduit existe sur ce dernier. Rien de
Pareil ne s’observe chez les autres espèces de la famille, sauf dans le genre
suivant,
(6) La dent, bien distincte à toutes les pattes cher les H. reticulatus et
448 BRENTHIDES.
comprimées, assez larges, sinuées à leur base en dedans ; les anté-
rieures finement dentées au côté interne en deçà de leur milieu, leur
éperon terminal externe court; tarses courts, presque glabres en des-
sous, à articles 1-3 égaux, 3 entier. — Les deux 1°* segments abdo-
minaux largement aplanis dans toute leur longueur. — Corps revêtu
d'un enduit plus ou moins abondant.
Femelles : Rostre notablement plus court que celui des mâles, mais
avec ses deux parties conservant presque les mêmes proportions re-
latives : la basilaire à peine sillonnée en dessus, l’antérieure filiforme.
— Prothorax relativement plus court. — Elytres sans appendices ter-
minaux, conjointement arrondies à leur extrémité. — Toutes les
cuisses, ainsi que les jambes antérieures, inermes.
Schænherr, en créant son sous-genre Hormocerus, lui avait donné
pour type le Brenthus reticulatus de Fabricius. Plus tard, il a converti
ce nom en celui de CEOCEPHALUS, en comprenant sous cette nouvelle
dénomination un certain nombre d’espèces qui sont trop différentes
pour pouvoir rester associées ensemble. Dans cet état de choses, il mo
paraît nécessaire d’en extraire avant tout celles qui ressemblent au
B. reticulatus, en leur restituant leur nom générique primitif.
Ainsi constitués, ces insectes forment un ensemble très-naturel, par
leur forme générale, l'enduit qui recouvre plus ou moins leurs tégu-
ments, et la sculpture de leurs élytres. Tous sont de taille fort au-
dessus de la moyenne, et la plupart très-grands. Ils sont propres aux
Indes orientales et peu nombreux (1).
PTERYGOSTOMUS (2).
Ce genre ne diffère des Honmocerus que par les particularités sui-
vantes :
Mûle : Tête coupée carrément en arrière; rostre médiocre, robuste,
fortement dilaté à son extrémité, avec son bord antérieur épaissi, ar-
rondi et muni sur les côtés de deux ailerons triangulaires, verticaux,
limitant latéralement le cadre buccal. — Antennes à article 1 plus
Dehanii, est obsolète aux antérieures chez le scrobicollis, et manque partout
chez quelques espèces inédites , de taille relativement petite , que J'ai SOUS les
yeux.
(1) Outre le Br. reticulatus de Fabricius (Syst. El. II, p. 552), insecte très=
commun dans les iles de la Sonde, quelques-unes des Moluques et les parties
avoisinantes du Continent indien, le genre comprend les deux CEOGEPHALUS
suivants de Schœnherr : Dehanii de Java (Cureul. 1, p. 360), et scrobicollis des
îles Philippines (ibid. VILL, 2, p. 373). Les collections en contiennent, à mi
connaissance, trois ou quatre autres nouvelles, et il est très-probable qu'il
faut rapporter ic le Ceoc. laticollis de la Nouvelle-Calédonie décrit par M. Per-
roud, Mélang. entom. IV, p. 90.
(2) Syn. CrocermaLus, Chevrol. Rev. Zool, 1839, p. 179.
CÉOCÉPHALIDES. 449
grand, aussi long que les trois suivants réunis ; les trois derniers for-
mant une massue perfoliée bien distincte. — Elytres tronquées à leur
extrémité, avec leurs angles externes arrondis. — Quisses-inermes.
Femelle : Elle m'estinconnue; suivant M. Chevrolat, elle ne diffère
pas beaucoup de celle de l'Hormocerus reliculatus.
Le genre à pour type le Ceocephalus opacus de M. Chevrolat, in-
secte originaire de Madagascar, où il représente les Hormocenus qui
n'y ont pas été rencontrés jusqu'ici. Sa sculpture est absolument pa-
reille à celle de ces derniers, mais l’enduit qui recouvre ceux-ci est
presque nul chez lui, du moins chez les exemplaires que j'ai sous
les yeux. Sa taille est relativement médiocre.
RHINOPTERYX (1).
Genre également voisin des Hormocerus et n’en différant que par
les caractères suivants :
Mâle : Rostre médiocre, robuste, sillonné en dessus; sa partie basi-
laire conique, séparée par un rétrécissement de sa portion intra-an-
tennaire qui est élargie ; l’antérieure dilatée dans ses deux tiers basi-
laires et canaliculée en dessus de chaque côté, puis resserrée et
graduellement élargie en avant, avec son bord antérieur tronqué; la
partie dilatée présentant en dessous une grande concavité divisée en
deux parties par une carène prolongée jusqu'à la base du rostre. —
Antennes robustes, à articles 2-8 transversaux, cylindriques, égaux,
perfoliés, 411 brièvement ovalaire. — Prothorax plus court et moins
rétréci en avant. — Elytres calleuses avant leur extrémité, celle-ci
conjointement arrondie. — Cuisses et jambes antérieures inermes.
— Corps relativement moins allongé que chez les Hormocenus, revètu
d'un enduit épais. d
Femelle : Elle se distingue uniquement du mâle par son rostre plus
court et filiforme en avant des antennes : sa partie basilaire est éga-
lement conique.
La sculpture des élytres est absolument pareille à celle qui existe
chez les Honmocenus, avec cette différence peu importante que la dent
externe de la base de ces organes est très-saillante.
L'unique espèce du genre est le Ceoc. foveipennis de M. J. Thom-
son (2), insecte de la côte occidentale d'Afrique, où il est répandu
depuis Sierra Leone jusqu'au Gabon exclusivement. Il est à peine de
la taille des plus petits exemplaires femelles de l'Hormocerus reli-
culatus et de forme plus massive.
(1) Syn. CrocrenaLus, J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 119.
(2) Il est inscrit dans quelques collections de Paris sous le nom de Ceoce-
Phalus latinasus Chevrol.
Coléoptères. Tome VII. 29
450 BRENTHIDES.
NOTHOGASTER.
La femelle de l'espèce typique de ce genre m’est seule connue; maïs
il est si tranché que l'examen de l’autre sexe n'est pas nécessaire
pour le reconnaître.
Femelle : Tête transversale, tronquée en arrière, avec un sillon
circulaire assez profond; son col subbulbiforme; rostre médiocre, de
grosseur égale partout, cylindrique et comprimé sur les côtés; sa
partie basilaire sensiblement plus courte que l’antérieure, à peine
renflée au niveau des antennes. — Celles-ci médiocres, grossissant peu
à peu, à articles 1 allongé, 2 court, 3-9 obconiques, égaux, 10 arrondi,
11 un péu plus long, en cône obtus, — Yeux gros, arrondis, assez
convexes. — Prothorax oblongo-ovale, atténué en avant, un peu dé-
primé et fortement canaliculé en dessus. — Elytres un peu plus lon-
gues que lui, parallèles, largement arrondies en arrière, plus larges
que le prothorax et échanerées en arc à leur base. — Pattes courtes
et robustes (1); cuisses fortement en massue, brièvement pédonculées
à leur base, dentées en dessous; jambes comprimées, légèrement
arquées, presque inermes au bout; tarses spongieux en dessous, à
articles 1-2 courts, égaux, 3 fortement bilobé. — Segments abdomi-
naux d'égale longueur et séparés entre eux par des sutures recti-
lignes très-marquées. — Corps oblongo-ovale (non compris le rostre),
glabre.
Cet insecte manque, comme on le voit, d’un des principaux carac-
tères des Brenthides, la soudure et l'allongement des deux 1 segments
abdominaux. Aucune espèce de la famille n'a, en même temps, le
corps relativement aussi court et aussi large. Enfin, il n’y a pas jus-
qu'à la sculpture de ses élytres qui ne lui soit propre. Pour tout le
reste, sauf le 39 article de ses tarses, c’est évidemment un Céoct-
phalide, et je crois devoir le laisser provisoirement dans le groupe
actuel, malgré ses titres à en former un à part.
Je n'ai vu de l'espèce (2) sur laquelle il est établi qu’un exem-
plaire que j'ai trouvé, sans nom et sans désignation de patrie, dans
la collection de M. A. Deyrolle. D'après son facies, il est probablement
de Madagascar.
GYNANDRORHYNCHUS.
Mâle : Tète subtransversale, subquadrangulaire, sillonnée en des-
sus, tronquée et légèrement échancrée à sa base, séparée de son col
(1) Les antérieures seules sont conservées chez lexemplaire que j'ai à ma
disposition.
(2) N. paradoæus. Ater, nitidissimus, capite, rostro prothoraceque subtilis<
sime punctulatis, elytris lævibus, pone suturam profunde sulcatis, sulcis pune=
tatis, disco trifariam striatis, striis punctatis ac postice abbreviatis. Loug. cum
rostr. 15 mill.
CÉOGÉPHALIDES. A51
par un sillon très-marqué; col bulbiforme; rostre médiocre, droit,
ses deux parties égales; la basilaire robuste, quadrangulaire, un peu
élargie à sa base, très-renflée au niveau des antennes; l’antérieure
grêle, filiforme. — Antennes médianes, assez robustes, atteignant
presque la base du prothorax, subbrisées, à articles 4 très-allongé,
empiétant sur les yeux, grossissant peu à peu, 2-8 cylindracés, serrés
(2-3 plus courts que les autres), 9-11 aussi longs, légèrement ova-
laires, 11 plus grand que 10. — Yeux assez gros, convexes, arrondis.
— Prothorax oblongo-ovale, resserré à sa partie antérieure, muni
d'un simple bourrelet à sa base, étroitement canaliculé en dessus. —
Elytres déprimées sur le disque, isolément triangulaires à leur ex-
trémité, régulièrement striées. — Pattes assez longues, subégales ;
cuisses en massue allongée, non pédonculées à leur base, dentées en
dessous, les postérieures aussi longues que le 2° segment abdominal;
jambes arrondies, légèrement flexueuses ; tarses assez longs, soyeux
en dessous, à articles 1 un peu allongé, 3 entier. — Les deux 19% seg-
ments abdominaux aplanis sur la ligne médiane. — Corps allongé,
revêtu partout sans exception d'un enduit fin.
Femelle : Rostre pareil à celui du mâle, avec la partie antérieure
plus longue que la basilaire. — Antennes grossissant légèrement à
leur extrémité, à article 1 beaucoup plus court, atteignant seulement
le bord antérieur des yeux. — Le surplus exactement comme chez le
mâle.
La forme grèle et filiforme de la partie antérieure du rostre dans
les deux sexes, la structure toute particulière des antennes, surtout
chez le mâle, l'enduit très-fin qui, chez les exemplaires bien conservés,
revêt le corps tout entier, à la seule exception de la partie antérieure
du rostre, constituent un ensemble de caractères qui séparent nette-
ment ce genre du suivant avec lequel il a des rapports réels, notam-
ment par la sculpture des élytres. Il ne comprend jusqu'ici qu'une
espèce (1) rapportée de la Guinée portugaise par M. Bocandé.
CEOCEPHALUS.
Scnoënu. Curcul, I, p. 357 (2).
Mâles : Tète transversale, assez convexe, tronquée en arrière et sé-
parée par un sillon peu profond de son col; celui-ci bulbiforme;
rostre de longueur variable; sa partie basilaire comprimée sur les
(1) G. Bocandei. Ater, opacus, rostro extrorsum, elytro singulo maculis dua-
bus elongatis femorumque annulo subapicali, obscure sanguincis; prothorace
Subliliter punctulato (maris polius poroso), elytris striatis, striis externis punc=
tätis, internis simplicibus. Long. cum rostr. 13-15 mill.
Var. Totus ater vel in partibus supra allatis vix sanguineus,
(2) Syn. Bnenraus Fab., Oliv. — Cenrnornonus pars, Chevrol.
)
452 ( BRENTHIDES.
côtés, arrondie en dessus, renflée au niveau des antennes; l’anté-
rieure filiforme, un peu arquée. — Antennes plus où moins courtes,
grossissant peu à peu, mais faiblement, à article 4 un peu allongé,
les suivants obeoniques ou transversaux, quelques-uns des derniers
moniliformes, 41 plus long que 10, ovalaire, atténué en avant. —
Yeux assez gros et assez saillants, arrondis. — Prothorax oblongo-
ovale, déprimé, atténué en avant, brièvement rétréci et muni d'un
bourrelet à sa base, canaliculé en dessus. — Elytres médiocrement
allongées, subeylindriques, plus ou moins déprimées sur la suture,
arrondies à leur extrémité, régulièrement striées partout. — Pattes
courtes, robustes ; cuisses fortement en massue, pédonculées à leur
base, le pédoncule étroit et subarrondi, dentées en dessous; jambes
un peu comprimées, légèrement bisinuées au côté interne, à peine
mucronées au bout; tarses imparfaitement spongieux en dessous, à
articles 1-3 très-courts, égaux, 3 entier ou très-faiblement bilobé. —
Les deux 4° segments abdominaux vaguement ou à peine concaves
sur la ligne médiane. — Corps glabre ou non.
Femelles : Elles ne se distinguent des mâles que par la partie basi-
laire de leur rostre un peu plus courte.
De toutes les espèces que Schœnherr a comprises dans son genre
CrocrrALus, deux seulement me paraissent devoir y rester, le Bren-
thus depressus de Fabricius (1) et le B. picipes d'Olivier (2). Ces in-
sectes sont, avec les GyNaNDRoRHyNGnUs qui précèdent, les seuls du
groupe qui aient le rostre filiforme au bout dans les deux sexes, et
les derniers avec les Prazocxemis qui suivent, dont les cuisses soient
dentées en dessous. Leurs espèces, de taille moyenne et dont la livrée
varie, sont propres à l'Afrique et à Madagascar (3).
(1) Syst. El. IT, p. 552; Schœnh., Cureul. p. 515.
(2) Entom. V, 84, p. 442; Schœnh. loc. cit. I, p. 356.
(3) Même tel qu'il est restreint ici, le genre n’est pas rigoureusement ho=
mogène et peut se sous-diviser en deux sections :
I. Rostre des mâles médiocre et assez robuste; antennes courtes, à articles
1 très-gros, en cône renversé, 2-10 transversaux, perfoliés, 11 brièvement
ovalaire ; élytres ponctuées-striées ; corps revêtu d’un enduit furfuracé : C. de-
pressus Fab. ; Guinée.
II. Rostre des deux sexes assez long, peu robuste; antennes médiocres, peu
robustes, articles 1 assez allongé, noueux au bout, 2-8 obconiques, non perfo-
liés, 9-10 moniliformes, un peu plus gros, ainsi que 11, celui-ci en toupie ren-
versés; élytres striées-ponctuées, avec les intervalles entre les stries étroits
et saillants ; corps glabre : C. picipes Oliv —Cenrroph curvirostris, Chevrol.
Rev. zool. 1839, p. 181. Tous deux de Madagascar, où le premier est très-com-
mun.
Le Ceoc. cavus de M. F, Walker (Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, I
p. 262) ne parait pas appartenir au geure actuel ; il est de Ceylan.
CÉOCÉPHALIDES. 463
PIAZOCNEMIS (1).
Mûles : Tôte au moins aussi longue que large, souvent plus longue,
jamais très-allongée, cylindrique, faiblement tronquée en arrière, avec
un sillon superficiel, parfois presque obsolète; rostre long, peu robuste,
ses deux parties subégales; la basilaire plus épaisse, comprimée et
parfois canaliculée latéralement, arrondie en dessus, faiblement ren-
fée au niveau des antennes ; l’antérieure plus grêle, de mème forme,
un peu arquée, légèrement élargie et déprimée au bout. — Antennes
submédianes, assez longues, médiocrement robustes, grossissant peu à
peu, à articles 1 allongé, 2-8 obconiques ou noueux au bout, graduel-
lement plus longs, 9-10 plus gros, subeylindriques, 11 assez allongé,
atténué au bout.—Yeux médiocres, arrondis, peu saillants.— Prothorax
en cône très-allongé, un peu déprimé et sillonné en dessus, muni d'un
simple bourrelet à sa base. — Elytres très-allongées, plus ou moins
déprimées sur le disque, tronquées, avec leur angle externe denti-
forme, ou isolément triangulaires au bout, striées près de la suture,
le reste de leur surface lisse ou superficiellement ponctué en stries.
— Pattes longues et assez robustes ; cuisses dentées en dessous, les an-
térieures en massue ovalaire, les autres en massue allongée, toutes
rétrécies, fortement comprimées et lamelliformes à leur base, les
postérieures aussi longues, ou peu s’en faut, que le 2° segment ab-
dominal ; tarses relativement assez longs, spongieux en dessous, à
articles À plus long que 2, 3 bilobé. — Les deux 1°" segments ab-
dominaux fortement canaliculés. — Corps très-allongé, glabre.
Femelles : Partie antérieure du rostre plus longue que la basilaire,
filiforme. — Elytres coupées carrément à leur extrémité, avec leurs
angles externes arrondis. — Abdomen non canaliculé.
Schœnherr a placé ceux de ces insectes qu'il à connus parmi les
Brenraus (section des NemocernaLus), et M. Chevrolat à fondé sur eux
son genre CENrroPnorus, dont je n'ai pas pu conserver le nom déjà
employé. Ils se distinguent essentiellement des CEOCEPHALUS qui sont
les seuls du groupe actuel avec lesquels on puisse les confondre par
leur tête non transversale ; leurs cuisses non pédoneulées et lamelli-
formes à leur base, l'allongement du 1® article de leurs antennes et
la sculpture de leurs élytres.
Ce sont de beaux et, pour la plupart, de grands insectes, ordinai-
rement d'un noir profond et assez brillant, ayant parfois quelques
reflets d’un bronzé obseur, ou en partie opaque et d’un aspect velouté.
Tousjusqu'icisontpropres à Madagascar et médiocrement nombreux (2).
(1) Syn. Brevruus Oliv., Schænh., Klug. — CEnrrornonus (pars), Chevrol.
Revue zool. 1839, p. 180; nom employé, deux ans auparavant, par J. Müller et
Henle pour un genre de poissons Sélaciens.
(2) Les espèces de couleur noire sont très-voisines et très-difficiles à distin-
A54 BRENTHIDES.
STOREOSOMUS (1).
Mêmes caractères que les Piazocnemis, sauf les différences sui-
vantes :
Mâles : Tôte plus allongée, plus fortement tronquée et fissile en
arrière, avec un sillon transversal plus marqué.— Elytres brièvement
appendiculées à leur extrémité. — Cuisses pédoneulées, grêles et ar-
rondies à leur base, inermes.
Femelles : Pareiïlles aux mâles, avec la tête et le rostre, surtout ce
dernier, plus courts, sa partie antérieure filiforme.
Le jacies, les antennes, la sculpture des élytres, etc., sont sem-
blables à ceux du genre précédent. Celui-ci est propre à Madagascar,
ainsi qu'à l'Afrique, et ne compte jusqu'ici que deux espèces qui
soient décrites (2).
SCHIZOTRACHELUS.
Mâles : Tète au moins aussi longue que large, cylindrique ou sub-
quadrangulaire, tronquée et fissile ou excavée en arrière, séparée de
son col par un sillon bien marqué; col bulbiforme; rostre assez long,
guer les unes des autres. La plus anciennement décrite est le Br. striatulus
Oliv. Entom. V, 84, p. 441, pl. 2, f. 13; Olivier n’a connu que la 9; le œ'est
le Centroph. compressipes Chevrol, loc. cit. p. 181. Parmi les suivantes,-plu-
sieurs font probablement double emploi : Br. bicicornis, atratus (Q holoseri-
ceofasciatus, Schœnh. Curcul. V, p.551), nigritus, Klug, Ins. v. Madag. p.107.
— encaustus, Schænb. loc. cit. p. 552. — Eu voici une nouvelle qui est remar-
quable par ses couleurs métalliques.
P. dives. Mas. Obseure æneus, pedibus nigris, Supra cupreo purpureoque
micans, capite prothoraceque impunctatis, illo longiori, postice haud truncato,
leviter constricto ; elytris juxta suturam bisulcatis, disco obsolete punctato-
striatis. Long. eum rostr, 24 mill. — © ignota.
La tête n’étant pas tronquée à sa base, comme on le voit par cette diagnose,
cet insecte n’est pas même, à la rigueur, un Céocéphalide; mais il appartient
si évidemment, par tout le reste de son organisation, au genre actuel, qu'il est
impossible, de le placer ailleurs. La troncature de la tête est très-faible chez
toutes les espèces du genre, mais elles sont si voisines des SrorEosomus qui
suivent, qu’on ne peut les eu éloigner ; or, ces derniers sont bien des Céocépha-
lides.
Le Centrophorus rufescens de M.3. Thomson (Archiv. entom. II, p- 120), in-
secte originaire du Gabon, semble ne pouvoir rentrer ni dans le genre actuel,
ni parmi les C£ocepnaLus, tels qu’ils sont restreints plus haut.
(1) Syn. Brenraus? Chevrol, — CEocernarus Imhoff.
(2) Br. decollatus, Chevrol. Rev. zool. 1839, p. 179 ; Madagascar; on pour-
rait en faire une section à part caractérisée par la brièveté des cuisses posté-
rieures qui ne dépassent pas le 1er segment abdominal ; dans l'espèce suivante
elles restent seulement à quelque distance du sommet du 2e, — Ceoc. Rissü,
Imh, Gener. Cureul. pars 1; Guinée,
CÉOCÉPHALIDES, 455
médiocrement robuste ; sa partie basilaire un peu plus longue que
l'antérieure, cylindrique ou un peu atténuée en avant, renflée et
non ou à peine sillonnée entre les antennes, l’antérieure plus grêle,
plus ou moins élargie au bout. — Antennes un peu antérieures,
courtes, robustes, grossissant légèrement à leur extrémité, à articles
1 très-gros, turbiné ou obconique, 2-10 transversaux, cylindriques.
ou moniliformes, perfoliés, 11 ovalaire, atténué en avant. — Yeux
médiocres, arrondis, peu saillants. — Prothorax oblongo-elliptique,
déprimé et canaliculé en dessus, muni d’un sillon transversal et d’un
bourrelet à sa base, — Elytres allongées, déprimées sur le disque,
parfois brièvement appendiculées au bout, sillonnées près de la su-
ture, ponctuées en rangées régulières sur le reste de leur surface. —
Pattes courtes, au plus médiocres ; cuisses brièvement pédonculées à
leur base, inermes, les postérieures atteignant, ou peu s'en faut, le
sommet du 2° segment abdominal ; jambes comprimées, frangées de
courts poils en dedans, brièvement épineuses au bout; tarses spon-
gieux en dessous, à articles 1-3 courts, égaux, 3 entier. — Les deux
4e segments abdominaux canaliculés. — Corps allongé, étroit, glabre,
brillant.
Femelles : Tète en carré subéquilatéral ou transversal ; la partie
antérieure du rostre un peu plus longue que la basilaire, filiforme
et légèrement arquée. — Les deux 1° segments abdominaux con-
vexes, non canaliculés,
Schænherr n’a connu aucune des espèces de ce genre, quoiqu'elles
soient nombreuses, et une seule, à ma connaissance, le Ceocephalus
consobrinus de Dejean (1), est mentionnée par les autres auteurs.
La Malaisie, en prenant ce mot dans sa plus vaste acception, paraît
former le centre de leur habitat, mais il y en à aussi dans l'Australie
et la Polynésie occidentale. Ce sont des insectes de taille au moins
médiocre, de forme svelte, ayant la sculpture des élytres propre à la
plupart des Céocéphalides, mais dont la livrée, très-simple, est d'un
rouge ferrugineux ou d'un noir brillant, avec les nuances intermé-
diaires. Ces deux couleurs paraissent être très-sujettes à passer de
l'une à l'autre dans la même espèce (2).
(1) Cat. 6d. 3, p. 266.
(2) Celles que j'ai sous les yeux, au nombre d’une dizaine, se répartissent
dans deux sections dont voici les caractères avec quelques exemples à l'appui,
empruntés exclusivement au sexe mâle.
I. Tôte en carré subéquilatéral, largement excavée à sa partie postérieure ;
jtmbes médiocrement larges, bisinuées au côté interne.
S. brevicaudatus Ater, nitidus, fronte vostrique parte postica suleatis;
prothorace valde elongato, lateribus parum profunde varioloso ; elytris pone
suturam canaliculatis ac sulcatis disco punctatostrialis, apice appendiculo brevi
deplanato forcipitiformi auctis. Long. cum rostr. 22 mill. Hab. ins, Java,
S. madens. Ferrugineus, nitidus, rostro basi supra et lateribus sulcato, pro-
456 BRENTHIDES.
à EUBACTRUS.
Mâles : Tète oblongue, convexe, plus ou moins rétrécie et tronquée
en arrière, séparée par un sillon profond de son col, celui-ci bulbi-
forme ; rostre très-allongé, peu robuste, sillonné en dessus dans toute
sa longueur ; sa partie basilaire plus longue et un peu plus robuste
que l'antérieure ; celle-ci quadrangulaire et médiocrement dilatée aw
bout.—Antennes à peine médiocres, assez robustes, à articles basilaires
obconiques ou noueux au bout : 1 plus gros et plus long que les sui-
vants; 11 plus long que 10, atténué en avant.—Yeux médiocres, arron-
dis, assez saillants. — Prothorax très-allongé, graduellement rétréci en
avant, déprimé et profondément canaliculé en dessus, muni d'un bour-
relet à sa base. — Elytres très-allongées, déprimées en dessus, sillon-
nées près de la suture, ponctuées en stries sur le reste de leur surface. —
— Pattes médiocres, les antérieures plus robustes et plus longues que
les autres; cuisses pédonculées à leur base, inermes; les postérieures
notablement plus courtes que le 2° segment abdominal; jambes com-
primées, droites; tarses spongieux en dessous, courts, à articles 1-3
subégaux, 3 entier. — Corps très-allongé, svelte, glabre,
Femelles : Rostre notablement plus court; ses deux parties égales :
la basilaire variant comme chez les mâles, l’antérieure filiforme. —
Antennes plus courtes ; les articles 2-10 de leur funicule submonili-
thorace valde elongato, lateribus parum profunde varioloso ; elytris pone sutu-
ram canaliculalis ac sulcatis, disco sat profunde punctato-striatis, apice appen-
diculo brevi deplanato subforcipitiformi auelis, fascia brevi vel macula
communi nigra poñe medium ornatis. Long. 16-20 mill. Hab. Malacca. — In-
terdum variat elytris omnino ferrugineis.
S. consobrinus Dej. Niger elytris pedibusque rufescentibus, interdum om-
nino piceus, nitidus, fronte foveula oblonga inseulpta, rostro basi cylindrico;
prothorace modice elongato, lateribus vix subtiliter punctulato ; elytris pone
suturam canaliculatis ac sulcatis, dorso parum profonde punctato-striatis,
apice breviter explaualis ac conjuuctim rotuüdatis. Long. cum rostr. 16 mill.
Hab. ins. Java.
IT. Tête oblongue, fissile ou étroitement échancrée à sa partie postérieures
jambes postérieures très-larges, les autres moins, toutes brièvement et forte-
ment sinuées à leur base interne,
Dans cette division, la partie antérieure du rostre est relativement plus courte
et un peu plus dilatée à son extrémité que dans la précédente,
S. camerutus, Piceo-rnfescens, nitidus, rostro basi cylindrico; capite lon-
giore prothoraceque lateribus sat grosse punctatis; elytris pone suturam cana-
liculatis ac sulcatis, disco profunde punctato-striatis, apice breviter ac singu-
latim explanatis. Long. cum rostr, 20-23 mill. Habit, Malacca.
S. dichious. Rufo-ferrugineus, rostro extrorsum, antennis pedibusque ni-
gris, nitidissimus, capite prothoraceque impuactatis; elytris pone suturam ta-
näliculatis ac suleatis, disco obsolete punctalo-striatis, apice truncatis, angulis
externis rotundatis. Long. cum rostr, 16-22 mill. Habit, in Australia bor. (Mo-
reton Bay). à
CÉOCÉPHALIDES. 457
formes. — Elytres non appendiculées à leur extrémité. — Abdomen
convexe à sa base.
Je ne connais de ce genre nouveau que des espèces des Moluques
orientales et de la Polynésie. Elles sont faciles à distinguer des Scni-
ZOTRACHELUS qui précèdent par leur forme plus allongée, plus svelte,
et leurs antennes autrement faites, tandis que leur rostre sillonné
en dessus, leur tête non cylindrique et un peu rétrécie en arrière,
enfin leurs cuisses postérieures sensiblement plus longues, les sépa-
rent des Urorrerus, dont elles ont la forme très-allongée et les an-
tennes (1).
UROPTERUS.
Larr. Fam. nat. d. Règn. anim., p. 389.
Mâles : Tète à peine plus longue que large, tronquée et un peu
échancrée en arrière, séparée de son col par un sillon profond ; col
bulbiforme ; rostre très-allongé, peu robuste, cylindrique ; sa partie
basilaire notablement plus longue que l’antérieure, à peine renflée
au niveau des anténnes ; l’antérieure légèrement dilatée et déprimée
au bout. — Antennes courtes, médiocrement robustes, subfiliformes,
à articles 1-8 obconiques, celui-là plus gros, 9-10 subarrondis, perfo-
liés, 11 ovalaire, conique et aigu en avant. — Yeux assez petits et
assez saillants. — Prothorax très-allongé, légèrement rétréci antérieu-
rement et un peu resserré avant son bord antérieur, faiblement re-
bordé à sa base, déprimé et canaliculé en dessus.—Elytres allongées,
déprimées en dessus, largement canaliculées de chaque côté de la
suture, prolongées en un appendice commun très-long et concave en
dessus. — Pattes courtes, médiocrement robustes, les antérieures
plus longues et plus fortes que les autres ; cuisses pédonculées à leur
base, inermes, les postérieures dépassant à peine le 1 segment ab-
(1) On peut les répartir dans deux sections dont la première rattache le
genre aux SCHiZOTRACHELUS et la seconde est plus voisine des Unoprerus, Je
me boruerai à citer un exemple des mâles de chacune d'elles.
I. Tète largement excavée à sa partie postérieure; abdomen non canaliculé
à sa base.
LE. semiæneus. Æneo-rufescens, nitidus, rostro longiori, quadralo, lateribus
sulcato ; prothorace præsertim basi punctato; elytris apice truncatis carinaque
margipali instructis, Long. cum rostr 30-35 mill. Hab. ins. Fidji (Polynesia).
Il, Tète non excavée en arrière ; les deux 1ers segments abdominaux canali-
culés.
E. tripartitus. Ater, capite prothoraceque rufis, lævibus, rostro minus elon-
gato basi cylindrico extrorgum ante antennos quadrato; elytris processu me-
diocri subtus concavo apice truncato, auctis. Long. cum rostr, 20-22 mill.
Hab. in Moluecis (Gilulo).
ya, duns les collections, plusieurs espèces de ces deux sections provenant
de Ceram, Batchian, ete.
458 BRENTHIDES.
dominal ; jambes arrondies, presque inermes au bout; tarses spon-
gieux en dessous, à articles { un peu plus long que 2, 3 entier. —
Corps extrêmement allongé et svelte, recouvert d’un enduit. — Fe-
melles inconnues.
Le type du genre est un très-grand insecte de l’île de la Réunion,
mentionné depuis longtemps, mais non décrit, par Latreille, sous le
nom de Brenthus caudatus (1). Schænherr, qui en à fait un Crocr-
PHALUS, a décrit, à sa suite, deux autres espèces qui me sont incon=
nues et qui lui sont très-probablement congénères (2). Ces insectes
rappellent les Brexraus à élytres appendiculées en arrière, mais
sont encore plus voisins des ZeropnLœus placés en tête du groupe
suivant.
Note.
Schænherr a placé le genre suivant, qui m'est inconnu, immédiate-
ment à la suite des BreNtaus ; d'après la forme de la tête, c'est sans
aucun doute un genre de Céocéphalides.
PHACECERUS.
Scnoenn. Curcul. V, p.554.
Mâle : Tète courte, cylindrique, tronquée et étranglée à sa base ;
son col bulbiforme, enfoncé dans le prothorax; rostre droit, contigu
à la tête, un peu plus long que le prothorax, conique à sa base, plus
étroit au-delà de l'insertion des antennes, puis peu à peu élargi à
son extrémité. — Antennes à peine plus longues que le prothorax,
robustes, grossissant légèrement à leur extrémité, à articles 4 briève-
ment obconique, 2-10 lenticulaires, 11 subovyale, acuminé au bout.
—Yeux petits, peu convexes.—Prothorax en ovale allongé, tronqué et
rebordé à sa base, peu convexe et canaliculé en dessus. — Elytres du
double plus longues que lui, linéaires, subdéprimées en dessus, pro-
longées à leur extrémité en un long appendice caudiforme, obtus au
bout. — Pattes allongées, robustes; cuisses médiocrement en mas-
sue, inermes ; jambes droites, subarrondies, munies au bout d’un
court et assez robuste crochet; tarses subcylindriques, spongieux en
dessous. — Corps allongé, linéaire, glabre.
D'après la description, l’unique espèce (olivaceus) du genre a com-
plétement le facies des Prazocnemis et des Srorrosomus, mais, d'après
(1) I y à une médiocre figure du mâle dans les planches du « Règne ani-
mal » de Cuvier; voyez la 2e édition de cet ouvrage, pl. 13, £. 7.
(2) €. appendiculatus, Schœnh. Cureul. 1, p. 358; Schœnherr ignorait sa
patrie ; il doit être de Madagascar ou de l'ile de la Réunion, D’après la forme de
son rostre atténué en avant et sa livrée, il n’est pas impossible que ce soit la
femelle du caudatus. — codicillus, Schænh. ibid. V, p, 512; tle de la Réu-
nion.
NÉMOCÉPHALIDES. , 459
Ja structure de ses antennes, se rapproche également des Scmizorna=
cueLus ; C'est entre ces deux derniers genres qu'est probablement sa
place. Elle est propre à Madagascar, ot d’un bronzé obscur à reflets
olivâtres (1).
Quant au genre suivant, je suis très-porté à croire qu’il est voisin
des STOREOSOMUS.
TEMNOLAIMUS.
CnevroL, Revue 3001., 1839, p. 177.
Tête en toupie allongée, étranglée cireulairement à sa base ; rostre
cylindrique, grêle, presque droit, coudé et renflé au-delà du milieu.
— Antennes insérées sur le renflement du rostre, à articles 4 gros,
2 un peu plus petit, tous deux lisses, 3-8 ponctués, ovalaires, excepté
le 3°, qui est long et épais, 4-8 graduellement plus courts et plus
minces, 9-11 veloutés, 9-10 presque aussi longs que 1, 11 de la même
grandeur que 3, terminé en pointe mousse. — Yeux arrondis, mé-
diocrement saillants. — Prothorax oblong, tronqué à ses deux extré-
mités, assez profondément sillonné en dessus. — Elytres allongées,
parallèles, fortement comprimées et bi-épineuses à leur extrémité. —
Pattes grèles, simples ; cuisses renflées et étranglées près des genoux;
tarses assez longs, à article 3 étroitement bilobé.
M. Chevrolat n’en décrit qu'une espèce de Madagascar, d'assez
grande taille et qu'il nomme æneicollis. I présume n’en connaître que
la femelle, mais d'après l'insertion des antennes, indiquée dans la
formule qui précède, il est probable que c’est le mâle qu’il à eu sous
les yeux.
GROUPE XI, Némovcéphalides.
Tête plus ou moins allongée, cylindrique, légèrement resserrée en
arrière; rostre cylindrique ou subquadrangulaire ; sa partie basi-
lire presque toujours notablement plus longue que l’antérieure,
celle-ci médiocrement dilatée au bout. — Mandibules non ou faible-
ment saillantes. — Antennes courtes ou médiocres (quelques Acrarus
exceptés), filiformes. — Prothorax canaliculé en dessus. — Pattes au
plus médiocres ; cuisses inermes en dessous; tarses à articles 4 au
maximum et rarement aussi long que 2-3 réunis, 3 le plus souvent
bilobé. — Corps très-allongé.
J'ai dit plus haut que ce groupe ne différait du précédent que par
l'absence de troncature à la partie postérieure de la tête. Ses premiers
£enres ont les antennes et les tarses courts des Céocéphalides. Dans le
(1) Le Brenthus ? planicaudatus àe M. Chevrolat (Revue zool. 4839, p. 179),
insecte également originaire de Madagascar, est probablement une seconde es-
pèce du genre.
460 BRENTHIDES.
dernier (Acrarus), les uns ou les autres s’allongent, sans que jamais le
40 article des seconds devienne plus long que les deux articles sui-
vants réunis. Ce caractère est le seul qui sépare ce genre des Ithysté-
nides qui suivent.
Les espèces actuellement connues du groupe sont propres à Mada-
gascar et à l'Amérique. Elles sont médiocrement nombreuses et ren=
trent dans les quatre genres suivants.
I. Elytres très-planes, régulièrement ponctuées en stries,
appendiculées au bout : Zetophlœus.
II. — en général subeylindriques, canaliculées le long de la suture,
a Tète obconique, à peine resserrée à sa base ; élytres
appendiculées au bout : Amerismus.
aa — cylindrique, resserrée à sa base; élytres bi-épineuses ou
inermes à leur extrémité.
Antennes et tarses courts ; ceux-ci à art. 1-3
égaux : Nemocephalus.
_ longues, subsétacées ou médiocres, mais alors
le 1er art. des tarses plus long que le 2e : Acralus,
ZETOPHLOEUS (1).
Mâles : Tète assez allongée, cylindrique, faiblement resserrée à sa
base, avec un col subbulbiforme; rostre quatre fois au moins plus
long qu'elle; sa partie basilaire sensiblement plus longue que l’an-
térieure, cylindrique, peu à peu et légèrement atténuée en avant;
l'antérieure quadrangulaire, faiblement élargie au bout.—Antennes à
peine médiocres, assez robustes, à articles 1 obconique, gros, 2-3 plus
courts, de mème forme (pugionatus) ou (guttifer) cylindriques, 4-8
moniliformes, perfoliés, 9-11 allongés, cylindriques, 14 atténué en
avant.— Yeux médiocres, assez saillants. — Prothorax oblongo-ellip-
tique, atténué en avant, étroitement rebordé à sa base, déprimé et
canaliculé en dessus. — Elytres allongées, déprimées et très-planes
en dessus, appendiculées à leur extrémité, ponctuées-striées ou striées-
ponctuées sur toute leur surface, non canaliculées près de la suture.
— Pattes médiocres, robustes ; cuisses pédonculées à leur base, les
postérieures plus courtes que le 2° segment abdominal ; tarses spon-
gieux en dessous, à articles 1 un peu plus long que 2, 3 bilobé. —
Les deux 1° segments abdominaux canaliculés ou non. — Corps
glabre.
Femelles : Rostre plus court, sa partie antérieure un peu plus lon-
gue que la basilaire, filiforme. — Elytres non appendiculées à l'ex-
trémité.
Je ne connais jusqu'ici que deux espèces de Madagascar qui ren-
(1) Syo, Bagnruus Chevrol., Schœph.
NÉMOCÉPHALIDES. 46!
trent dans ce genre : l’une (4) de très-grande taille, et dont le mâle
a les élytres prolongées en une longue saillie commune ; l'autre (2),
au contraire, petite, et chez laquelle les élytres, dans le sexe en
question, se terminent chacune par un court appendice. Malgré cette
différence de grandeur, ces insectes présentent les mèmes caractères
génériques, c'est-à-dire des antennes construites sur un plan parti-
eulier, une sculpture des élytres qui leur est propre dans le groupe
actuel, des téguments peu brillants et une livrée analogue à celle des
BRENTHUS.
AMERISMUS (3).
Mâle : Tète médiocrement allongée, légèrement conique, à peine
resserrée en arrière et sans col distinct ; rostre allongé, peu robuste,
légèrement arqué ; sa partie basilaire notablement plus longue que
l'antérieure, continue avec la tête et conique en arrière, puis cylin-
drique, assez renflée entre les antennes ; l'antérieure subquadrangu-
laire, faiblement dilatée au bout. — Antennes médiocres, grossissant
peu à peu, à articles basilaires obconiques : 4 plus gros que les sui-
vants, 2-8 décroissant peu à peu, 3 plus long que les autres, 9-10 sub-
cylindriques, plus gros et plus longs, 11 allongé, atténué en avant. —
Prothorax oblongo-ovalaire, atténué en avant, à peine rebordé à sa
base, un peu déprimé et médiocrement canaliculé en dessus.—Elytres
allongées, appendiculées en arrière, déprimées sur le disque, canalicu-
lées de chaque côté de la suture, ponctuées en stries sur le reste de leur
surface.—Le surplus comme chez les ZeropaLogus.—Femelle inconnue.
Genre également propre à Madagascar, et ayant pour type un in-
secte que M. Chevrolat a compris, avec doute, dans ses OZODECERUS,
sous le nom de cavicaudatus, mais qui n’a de commun avec ces der-
niers que la forme de la tète. Il est assez grand, d’un bronzé obscur
uniforme, presque mat, et la saillie qui termine ses élytres est com-
mune, assez courte, concave en dessus et arrondie au bout.
(1) Brenth. pugionatus, Chevrol. Revue zo0l. 1839, p. 178. Le màle atteint
Jusqu'à 60 mill. de longueur, y compris le rostre et l’appendice caudal des
élytres. M. Chevrolat pense à tort que cet insecte est identique avec l’Uropte-
rus caudatus de Latreille; ce dernier ne l’a pas connu non plus que Schœn-
herr.
() Br. guttifer, Schænh. Cureul. V, p. 548; Schœnherr n’a connu que la
femelle ; le mâle n’a pas le rostre beaucoup plus dilaté que le sien au bout, Au
premier coup-d’œil, cet insecte parait congénère du Brenthus Douei Montrouz.
de la Nouvelle-Calédonie (voyez plus haut, p. 444, note); mais ce dernier est
un Céocéphalide. '
(3) Syn. Ozopecerus? Chevrol. Revue zool, 1839, p. 176.
462 BRENTHIDES.
NEMOCEPHALUS.
Larr. Diction. class. d'Hist. nat., XIV, p. 693 (1).
Mûles : Tète allongée, cylindrique, séparée de son col par un sillon
circulaire en général peu marqué; col subbulbiforme ; rostre de
grosseur et longueur variables, sa partie basilaire toujours plus longue
que l’antérieure (2), cylindrique, rarement sillonnée en dessus ; l’an-
térieure plus ou moins dilatée au bout. —'Mandibules un peu sail-
lantes, arquées. — Antennes médiocres, assez robustes, à articles ba-
silaires obconiques : 1 notablement plus long et plus gros que les
suivants, ceux-ci en général devenant peu à peu ovalaires ou sub-
moniliformes, 11 ovalaire, atténué en avant. — Yeux assez gros,
médiocrement convexes. — Prothorax allongé, graduellement rétréci
en avant, muni d'un sillon circulaire, souvent interrompu, près de
sa base, — Elytres allongées, déprimées sur le disque, canaliculées
près de la suture, conjointement arrondies ou subtronquées au bout,
rarement acuminées et déhiscentes. — Pattes médiocres, robustes ;
cuisses fortement en massue, les postérieures atteignant, ou peu s’en
faut, le sommet du 2° segment abdominal; tarses robustes, spon-
gieux en dessous, à articles 1-3 courts, égaux ou subégaux, presque
toujours munis d’une fossette en dessus, 3 entier ou faiblement bilobé.
— Les deux 1% segments abdominaux canaliculés ou au moins un
peu excavés sur la ligne médiane. — Corps très-allongé, glabre.
Femelles : Tète plus courte que celle des mâles, ainsi que le rostre;
la partie basilaire de celui-ci au plus égale à l'antérieure, souvent
plus courte, celle-ci filiforme. — Les deux 1°"° segments abdominaux
convexes, non sillonnés.
Les deux caractères essentiels de ce genre, tel que je le comprends,
sont la brièveté et l'égalité des trois premiers articles des tarses, puis
la longueur médiocre des antennes et la forme courte et ovalaire de
leur dernier article. Le rostre est si variable qu’on ne peut en tirer
aucun parti. Toute espèce, par conséquent, qui ne présente pas
rigoureusement les deux caractères en question doit être exclue du
genre et reportée dans le suivant. Toutes celles que Schænherr y a
comprises et qui me sont connues (3) peuvent y rester, moins le gut-
(1) Syn. Brenruus (section des Nemocerwazus), SchϾnh. Curcul, V, p. 541.
(2) Il y a sous ce rapport, ainsi que sous celui de sa grosseur e£ de celle de
la tête, des différences énormes entre les espèces, Chez l’obtusus, par exemple,
la partie basilaire est près de quatre fois aussi longue que l’antérieure, chez le
sesquistriatus à peine trois fois, tandis que chez le glabratus et surtout le cla-
vipes, elle ne l’est pas deux fois. Plus le rostre est grêle et allongé, plus la dif-
férence entre ses deux parties est considérable, Elle n’est pas, du reste, cons-
tante dans la même espèce et dépend de Ja taille des exemplaires,
(3) 1 n’en a décrit que sept (abstraction faite du guttifer) dont je n'ai que
NÉMOCÉPHALIDES. 403
tifer de Madagascar qui, ainsi qu'on l’a vu plus haut, appartient au
genre ZETOPHLOEUS.
Ces insectes sont propres à l'Amérique, où ils sont répandus de-
puis le Brésil méridional jusqu'au Mexique inclusivement. Il y en a
un grand nombre d’inédits dans les collections.
ACRATUS (1).
-. Genre intermédiaire entre les Nemocrrnazus et les TERAMOCERUS
du groupe des [thysténides. En prenant pour point de comparaison
les premiers, ses caractères différentiels se réduisent aux suivants :
ûles : Antennes en général plus longues (2), plus ou moins séta-
cées, rarement filiformes, à articles 1-8 obconiques ou noueux au
bout, 9-10 cylindriques, plus longs, 11 plus grand que 10, atténué
én avant. — Pattes moins robustes, surtout les jambes; tarses plus
longs, déprimés, à articles 4 au maximum aussi long que 2-3 réunis,
3 bilobé, rarement entier. — Les deux 1° segments abdominaux
non canaliculés ni excavés.
Femelles : Elles sont à leurs mâles ce que celles des NemocEPHALUS
sont aux leurs.
Le rostre varie comme celui des NemocepnaLus, et les élytres sont
assez souvent épineuses aux angles externes de leur extrémité. La
forme générale est ordinairement plus étroite et plus svelte que chez
ces derniers, mais ce caractère souffre d'assez nombreuses exceptions.
Le genre a pour type le Brenthus suturalis de Fabricius et de
quatre à ma disposition. Je remarque que celles (sesquistriatus, obtusus) chez
qui le rostre est très-long et à partie antérieure très-courte, ont en même
temps les cuisses très-rétrécies à leur base, tandis que celles (glabratus, cla-
vipes) dont le rostre est relativement court et robuste ont les cuisses pareilles à
celles des Prazocnemis du groupe des Céocéphalides, c’est-à-dire fortement
comprimées et lamelliformes dans le point en question. Ce caractère est sur-
tout prononcé aux postérieures. Il y a à une section particulière, sinon un
genre distinct, à établir parmi ces insectes.
Les Nemocephaius planicollis et spinirostris de Ceylan décrits par M. F.
Walker (Aun. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IN, p. 262) sont très-probablement
des Ithysténides.
(1) Syn, Brenraus et Tenamocenus (pars) Schœnh.
(2) Chez quelques espèces inédites, elles diffèrent à peine de celles des Nento=
CEPIALUS, mais les tarses, conservant leur longueur relative normale, mon-
trent que ces espèces rentrent dans le genre actuel. Il y a, au contraire, d’au-
tres espèces (par ex. farsatus) chez qui les tarses sont, à très-peu de chose
près, pareils à ceux du genre précédent, mais alors ce sont les antennes qui
s’allongent et deviennent sétacées. La réunion de ces deux caractères n’est,
par conséquent, pas indispensable pour qu'une espèce appartienne au genre
actuel; ils se suppléent l'un l’autre. .
464 BRENTHIDES.
Schœnherr (4) ; mais comprend en outre une partie des TERAMOCERUS
de ce dernier auteur (2). Ses espèces sont exclusivement américaines,
comme celles du genre précédent, et il y en a au moins autant d'iné-
dites que Schœnherr en à décrit.
GRouPE XII. Ithysténides.
Tète plus ou moins allongée, cylindrique ou rétrécie en arrière,
parfois atténuée en avant, tronquée ou simplement resserrée à sa
base ; rostre cylindrique ou quadrangulaire, sa partie basilaire tou=
jours beaucoup plus longue que l’antérieure ; celle-ci très-courte, —
Mandibules non saillantes. — Antennes longues, grèles, filiformes où
sétacées. — Prothorax canalieulé ou non en dessus. — Pattes plus où
moins longues et grêles; cuisses inermes en dessous ; tarses à articles
4 plus long que 2-3 réunis, 3 bilobé, rarement entier. — Corps très-
allongé. ?
C'est dans ce groupe que se trouvent les formes les plus grèles de
la famille. Les précédents n'offrent rien qu'on puisse comparer, sous
ce rapport, aux TERAMOCERUS, Iraysrenus, etc. Le rostre est, quant
à la longueur relative de ses deux parties, construit sur le même
plan que celui des BeLorayNCuus, c’est-à-dire que sa partie anté-
rieure ne paraît souvent être qu'un court appendice de la basilaire,
Les antennes et les tarses ont participé à cet allongement, et c'est
dans ces parties que se trouvent les deux caractères essentiels de ces
insectes : tous réunissent à des antennes grèles et longues des tarses
dont le 4 article est au moins un peu plus long que les deux sui-
vants pris ensemble. Les Acrarus qui terminent les Némocéphalides
et les rattachent au groupe actuel, ne présentent que l’une ou l’autre
de ces deux particularités.
Sous tous les autres rapports, à savoir la forme de la tête, la pré-
sence ou l'absence d’un sillon sur le prothorax, la sculpture des
élytres, la vestiture des téguments et la livrée, les Ithysténides va-
rient beaucoup.
Leurs formes typiques habitent la Malaisie et les parties avoisi-
nantes de la Polynésie. Hors de là, ils ne sont représentés qu'à Mada-
gascar par les Ozopgcerus et dans l'Amérique intertropicale par les
TERAMOCERUS.
(1) Fab Syst. EL. II, p. 546; Schœnh. Cureul. I, p. 354. Il est assez diMile
de comprendre pourquoi Schœnherr, au lieu de le laisser dans les Nemoce-
pHALus, à l'exemple de Dejean (Cat. éd. 3, p. 266), l’a compris dans une autre
section des Brenruus. Cet insecte est le type d’ur groupe particulier, dont les
espèces se font remarquer par leur livrée qui est en partie, au moins, d'un
beau vert clair et métallique, espèces assez nombreuses, mais toutes, à l’ex=
ception de celle-ci, inédites.
(2) T. acutipennis, lævigalus, badius, lœvis, tursatus, plumirosiris, inter-
ruptelineatus, subfasciatus, Schœnh, Curcul. V, p. 562.
NÉMOCÉPHALIDES. 465
I. Elytres canaliculées le long de la suture, lisses ou superficiel-
lement ponctuécs en stries sur le reste de leur surface.
a Guisses postér. atteignant au maximum le sommet du
2e segment abdominal.
b Elytres et abdomen parallèles,
Prothorax déprimé et canaliculé en dessus : Teramocerus.
_— convexe, non — : Ozodecerus.
db Elytres et ablomen fortement resserrés dans leur
milieu : Bulbogaster.
aa Cuisses postér. dépassant le 2e segment abdominal et
souvent les élytres : Ahystenus.
Il. Elytres régulièrement striées ou ponctuées, non MENT
le long de la suture. ‘
€ Proihorax canaliculé en dessus; corps non écailleux.
d Tête à peine resserrée à sa base, presque sans col
distinct : Lasiorhynchus.
dd — tronquée — munie d’un —
Funicule antennaire à art, 2 plus court que 3 : Prodector.
_ —# aussilong — : Heleroplites.
ce Prothorax non canaliculé en dessus; corps écailleux : Diurus.
TERAMOCERUS.
Scuoenu. Curcul. V, p. 556.
Mâles : Tète tantôt (par ex. punctirostris) très-allongée et parfaite-
ment cylindrique, tantôt (par ex. Mannerheimii, eæilis) plus courte
et en cône renversé, plus ou moins resserrée à sa base; sun col sub-
bulbiforme ; rostre de longueur variable; sa partie basilaire au moins
trois fois plus longue que l’antérieure, cylindrique ou arrondie aux
angles ; l’antérieure plus ou moins dilatée en avant. — Antennes
longues (1) et très-grèles, tiliformes ou sétacées, à articles basilaires
obconiques ou noueux au bout : 2 sensiblement plus court que 3,
9-11 plus longs que les autres, 11 atténué en avant. — Yeux gros,
arrondis, assez saillants. — Prothorax très-allongé, rétréci en avant,
déprimé et canaliculé en dessus, à peine resserré à sa base. — Ely-
tres très-allongées, inermes ou brièvement mucronées en dehors au
bout, canaliculées le long de la suture, lisses ou finement ponctuées
en stries sur le disque. — Pattes médiocres pour le groupe actuel;
cuisses pédonculées à leur base, les postérieures atteignant rare-
ment le sommet du 2° segment abdominal; jambes très-grèles,
subarrondies ; tarses à articles 1 au minimum de moitié plus long
(1) Elles sont relativement médiocres chez l’ezilis, et vont même en grossis=
sant légèrement à leur extrémité; c’est la soule espèce, à ma connaissance,
qui présente cette exception.
Coléoptères. Tome VII. 30
466 BRENTHIDES.
que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Les deux 1° segments abdominaux non
canaliculés. — Corps très-allongé et très-étroit, glabre.
Femelles : Rostre beaucoup plus court; ses deux parties égales
ou peu s’en faut : la basilaire beaucoup plus robuste que l’antérieure,
celle-ci grêle, filiforme. — Antennes notablement plus courtes, du
reste pareilles.
Ce genre représente en Amérique les IraysrENus des Indes orien-
tales et n’en ‘diffère même que bien peu. Il est presque superflu
d'ajouter que ses espèces sont non moins voisines des ACRATUS qui
terminent le groupe précédent, et c’est principalement pour conserver
ce rapport que je lestplace en tête de celui-ci. Schœænherr ayant pris
l’une d’entre elles (janthinus) pour type de son genre TERAMOCERUS,
c'est à elles que ce nom doit rester (1). :
Leur tète, comme on peut le voir, est construite d'après deux plans
différents, mais ce caractère perd de son importance par suite des pas-
sages qui existent entre eux.
OZODECERUS.
Cuevroz. Rev. 3001., 1839, p. 175.
Mâles : Tète médiocrement allongée, robuste, atténuée en avant,
cylindrico-conique, sans rétrécissement ni col en arrière; rostre
allongé, peu robuste, continu avec la tête et légèrement conique à
sa base, puis cylindrique, fortement renflé au niveau des antennes;
sa partie antérieure très-courte, légèrement élargie en avant. — An-
tennes très-longues et très-grèles, pareilles, du reste, à celles des
TERAMOCERUS. — Yeux assez grands, peu convexes. — Prothorax
oblongo-ovalaire, atténué en avant, convexe et non canaliculé en
dessus, brièvement resserré et sans bourrelet à sa base. — Elytres
subeylindriques, déprimées sur le disque, canaliculées le long de la
suture, lisses ou très-finement ponctuées en stries sur le reste de leur
surface, isolément prolongées à leur extrémité en une tige grêle. —
Pattes assez longues ; cuisses antérieures robustes et brièvement pé-
donculées à leur base, les autres plus faibles, presque graduellement
en massue, les postérieures un peu plus courtes que le 2° segment
abdominal; jambes subarrondies ; tarsés à articles 4 un peu plus long
que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Les deux 1% segments abdominaux
convexes, non canaliculés, — Corps allongé, glabre.
Femelles : Rostre plus court, sa partie basilaire en cône allongé,
un peu moins longue que l’antérieure, celle-ci grèle, filiforme. —
Antennes de moitié plus courtes, terminées (du moins chez le forficu-
latus) par une massue allongée et déprimée de trois articles. —
Elytres isolément et brièvement mucronées à leur'extrémité.
(4) T. janthinus, Mannerheimii, gracilis, exilis, punctirostris, Schænh.
loc. cit. p. 558; tous du Brésil.
NÉMOCÉPHALIDES. 467
Des trois espèces (forficulatus, rugicollis, tricuspidatus) que décrit
M. Chevrolat, la première seule m’est connue. Les saillies qui termi-
nent ses élytres et qui se retrouvent chez la seconde, rappellent celles
des Diurus par leur gracilité. Elles seraient absentes chez la troi-
sième, d'après la description qu'en donne M. Chevrolat, mais je crois
qu'il n’a décrit que la femelle. ‘
Ces insectes sont propres à Madagascar, de grande taille et d'un
bronzé obscur et peu brillant, ou noirs. Par suite de la forme
de leur tête, ils représentent ici les Amerismus du groupe précé-
dent, |
BULBOGASTER.
Genre voisin des Iraysrenus qui suivent et dont il diffère par les
particularités qui suivent :
Mâle : Prothorax en cône régulier, convexe, sans aucune trace de
dépression ni de sillon en dessus. — Elytres fortement et largement
resserrées dans leur milieu, leur partie postérieure oblongo-ovale. —
Cuisses postérieures n’atteignant pas, à beaucoup près, l'extrémité
du 2° segment abdominal ; 3° article des tarses très-petit, entier. —
Abdomen cylindrique à-sa base, renflé, très-convexe et bulbiforme
en arrière. — Corps très-brillant.
Femelle : Pareille aux femelles des Iravsrenus, sauf les différences
qui précèdent.
La forme singulière des élytres donne à l'unique espèce (1) du
genre une physionomie dont il n'y a pas d'autré exemple connu
parmi les Brenthides, et qui rappelle assez bien celle des Crenosroma
dé la famille des Cicindélides. Par suite de son prothorax non cana-
liculé en dessus, elle fait le passage entre les Ozoprcerus et les Iruvs-
TENUS, Mais est plus voisine de ceux-ci. J’en ai vu quatre exemplaires
provenant des îles Fidji (Polynésie),
ITHYSTENUS.
Pascue, The Journ. of Enlom., I, p. 390 (2).
Mâles : Tète très-allongée, en cône renversé, tronquée, avec un
sillon bien marqué à sa base ; son col court, bulbiforme; rostre deux
fois et demie à trois fois plus long qu'elle; sa partie basilaire qua-
drangulaire, sillonnée ou non en dessus, äpre en dessous et sur les
côtés, renflée entre les antennes; l'antérieure très-courte, graduelle-
(1) B. ctenostomoides. Mas : OEneo-cupreus, nitidissimus, impunetatus, ely=
tris juxta suturamsimpliciter unisulcatis, spina apicali (@) conica, vix arcuala,
(@) breviore, dentiformi, armatis, Long: cum rostr. @ 25 mill., © 11 mill.
(2) Syn. LerronnyNclius, Guérin-Mnev. Voy. d, 1. Coq.; Entom. p, 110
(1830); nom appliqué, un an auparavant, par Clift à des Reptiles.
468 BRENTHIDES.
ment élargie et tronquée en avant. — Antennes longues, grèles,
subsétacées, empiétaut plus ou moins sur le prothorax, à articles
1 allongé, gros et pyriforme, 2-8 longs, un peu noueux au bout, 9-11
plus longs, cylindriques, 11 arrondi au bout. — Yeux grands, arron-
dis, peu convexes.— Prothorax en cône très-allongé, déprimé et pro-
fondément sillonné en dessus, muni d'un sillon circulaire et d’un
bourrelet à sa base. — Elytres très-allongées, linéaires, canaliculées
le long de la suture, tronquées à leur extrémité avec leurs angles
externes brièvement mucronés. — Pattes très-longues et très-grèles;
cuisses en massue seulement à leur’ extrémité, les postérieures attei-
gnant au moins le sommet de l'abdomen; jambes plus ou moins
comprimées, bidentées au bout; tarses très-longs, spongieux en
dessous, avec une ligne médiane glabre, à articles 1 beaucoup
plus long que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Abdomen non canaliculé. —
Corps glabre.
Femelles : Tète et rostre plus courts; la partie basilaire de celui-ci
formant la moitié de sa longueur, épaissie, subeylindrique, sillonnée
en dessus ; l'antérieure filiforme.— Antennes médianes, plus courtes,
à articles 3 plus long que les suivants, {1 aussi long que 9-10 réunis.
— Prothorax plus court, oblongo-ovale. — Elytres isolément échan-
crées à leur extrémité.
Pendant longtemps on n'a connu que l'espèce (1) sur laquelle
M. Guérin-Méneville a fondé le genre, en lui donnant un nom qui
n’était plus disponible. Dans ces derniers temps leur nombre s'est
augmenté dans les collections, mais quelques-unes seulement ont été
récemment décrites (2). Jusqu'ici le genre paraît être exclusivement
propre aux Moluques, à la Nouvelle-Guinée et aux régions voisines
de la Polynésie.
Il est très-homogène; ses espèces sont de grande taille pour la
plupart, d'un noir profond ou d'un bronzé obscur médiocrement
brillants, mais chez la plupart les élytres sont ornées, à peu de dis-
tance de la suture, d’une ou deux lignes jaunes longitudinales, en
général abrégées en arrière ; la sculpture de ces organes consiste en
deux sillons simples qui longent la suture et en dehors desquels il
(1) L. angustatus, Guérin-Ménev. loc. cit. pl. 6, f. 12; Nouvelle-Guinée.
(2) L. curvidens, Guerinii, Montrouz. Faun. d. l'ile Wooëll. p. 38; Nouvelle-
Calédonie. — 7. Wallacei, Mysol; frontalis, Îles Arou; fumosus, lineuris,
Batchian; ophiopsis, Nouvelle-Guinée ; Pascoe, Joc. cit. La dernière de ces en
pèces se distingue de toutes les autres par une gibbosité dont son prothorax est
pourvu en dessus, à quelque distance de son bord antérieur; je doute qu'elle
apparlienne au genre.
J'ai sous les yeux deux belles espèces inédites de la Polynésie chez lesquelles
les cuisses postérieures dépasseut très-fortement les élytres, el dont les
jambes de la mème puire sont très-cemprimées, Leurs mâles atteignent, Y
compris le rostre, jusqu’à 50 millim. de longueur.
NÉMOCÉPHALIDES. 469
n'ya plus que des rangées régulières de petits points enfoncés.
Jamais, chez les mâles, l'angle externe du sommet des élytres ne se
prolonge, comme chez les Drurus, en une tige d’une longueur déme-
surée.
LASIORHYNCHUS (1).
Mâle : Tôte allongée, parfaitement cylindrique, à peine resserrée
en arrière, sans col distinct ; rostre continu avec elle, presque aussi
long que le corps; sa partie basilaire cylindrico-conique, fortement
renflée au niveau des antennes, l’antérieure très-courte, déprimée,
graduellement élargie en avant. — Antennes un peu plus courtes
que la première, très-grêles, velues, à articles { gros, en massue, les
suivants subégaux, 2-8 noueux au bout, 9-11 cylindriques. — Yeux
médiocres, saillants. — Prothorax très-allongé, presque régulièrement
conique, peu déprimé et étroitement canaliculé en dessus, finement
rebordé à sa base. — Elytres parallèles dans leurs deux tiers anté-
rieurs, puis graduellement rétrécies et prolongées en une saillie com-
mune, concave en dessous, comprimée à sa base, élargie ettronquée
au bout, très-planes en dessus et régulièrement ponctuées-striées,
— Pattes très-longues; cuisses en massue allongée, brièvement
pédonculées à leur base, les postérieures atteignant presque l'extré-
mité de l'abdomen ; jambes subarrondies ; tarses à articles 1 nota-"
blement pluslong que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Les deux 1°°° segments
abdominaux et le métasternum canaliculés. — Corps allongé, par-
tiellement pubescent.
Femelle : Beaucoup plus courte que le mâle dans toutes ses par-
ties. — Rostre un peu plus long que le prothorax : sa partie basi-
laire conique, plus courte que l’antérieure, celle-ci filiforme, légère-
ment redressée au bout. — Antennes n’atteignant pas tout-à-fait la
base du prothorax. — Celui-ci oblongo-ovalaire, atténué en avant, à
peine sillonné en dessus. — Elytres conjointement et obtusément
acuminées à leur extrémité, — Les deux 4* segments abdominaux
convexes, non canaliculés.
Ce genre et les trois suivants se distinguent de ceux qui précèdent
par la sculpture régulière de leurs élytres et la vestiture de leurs
téguments qui consiste presque toujours en poils ou en écailles.
Celui-ci ne contient qu’une belle et rare espèce dont Fabricius et
Olivier ont, depuis longtemps, décrit le mâle, sous le nom de Bren-
thus barbicornis (2), et la femelle, sous celui de B. assimilis (3).
(1) Syn. Brenraus Fab., Oliv., Herbst. — TERAMOGERUS pars, Schœnh. — Ne-
MOCEPHALUS Latr.
(2) Fab. Syst. El. II, p. 545. Olivier (Entom. V, p. 84) a figuré deux fois
le mâle, d’abord (pl. I, £. 5 a) d'après un grand exemplaire, puis (pl. IL, f. 5 à)
d’après un petit.
(3) Fab. loc, cit. p. 546; Oliv. loc. cit, pl. 2, f. 6.
"410 BRENTHIDES,
Schœnherr, qui n'a connu en nature que le second de , ces sexes, l'a
placé parmi les TERAMOCERUS (4). ;
Cet insecte, originaire de la Nouvelle-Zélande où il vit, dit-on, sur
le Damara australis , est d’un noir mat sujet à passer au brun rou-
geâtre et présente sur les élytres six taches disposées par paires, assez
mal limitées, d'un rouge ferrugineux et qui, parfois, se détachent fai-
blement sur la couleur du fond. Il est partout revêtu de poils peu
abondants, couchés et sublanugineux, sauf sur les élytres; la ponc-
tuation de ces organes est assez fine et très-régulière. Le mâle, qui
égale sous le rapport de la taille les plus grands Iraysrenus, a le
dessous du rostre garni, dans toute son étendue, de poils longs et
fins de couleur noire,
. PRODECTUR.
s Pascor, The Journ. of Entom., I, p. 392.
Mâle : Tête allongée, cylindrique, un peu déprimée, tronquée et
échancrée à sa base, séparée par un sillon très-marqué de son col;
celui-ci bulbiforme; rostre un peu moins long que celui des Lasro-
RHYNCHUS, du reste pareil. — Antennes des mêmes, avec les trois der-
niers articles plus longs, cylindriques, le dernier dtténué au bout, le
2° notablement plus court que le 3°. — Prothorax allongé, oblongo-
elliptique, atténué en avant, déprimé et largement, mais peu pro-
fondément canaliculé en dessus, muni d’un sillon transversal et
d'un bourrelet à sa base. — Elytres des LASIORHYNCHUS, terminées par
une longue saillie (2) commune, lancéolée et 'concave en dessous. —
Pattes des LastorayNcnus, avec les quatre dernières cuisses graduel-
lement en massue, et les postérieures ne dépassant pas le 2° segment
abdominal. — Ce segment, le 1% et le métasternum canaliculés. —
Corps très-allongé, partiellement pubescent.
Femelle : Rostre beaucoup plus court ; ses deux parties égales : la
basilaire quadrangulaire, l'antérieure filiforme.— Antennes médiocres,
leurs trois derniers articles formant une massue allongée. — Elytres
brièvement et isolément mucronées à leur extrémité. — Abdomen
convexe, non canaliculé.
Genre très-voisin des Diurus qui suivent, et qui ne s’en distingue
que par le rostre plus fortement dilaté au bout chez les mâles, le
prothorax canaliculé sur la ligne médiane, la forme de la saillie
caudale des élytres dans le sexe en question, enfin les cuisses distinc-
tement, quoique assez faiblement pédonculées. Il est également très-
rapproché des LastoRHYNCHUS ; sa tête tout autrement faite est prin-
cipalement ce qui l’en sépare. £
(1) Schœnh, Cureul. Y, p. 565.
(2) Chez les exemplaires qui la présentent à son maximum de développement,
cette saillie est presque de la longueur des élytres,
NÉMOCÉPHALIDES. 471
Il a pour type une grande et belle espèce (laminatus Pasc.) de
Menado (Célèbes), d’un noir mat, revètue partout de poils blancs rares
et couchés qui, en se condensant, forment une raie de chaque
côté de la suture, et une autre un peu plus large sur les côtés du
corps:
HETEROPLITES (1). ‘
Genre encore plus voisin des Drurus que le précédent, mais en dif-
férant par les particularités suivantes :
Mûles : Funicule antennaire à article 2 aussi long que 3. — Protho-
rax déprimé et canaliculé en dessus. — Corps glabre ou revêtu d'une
sorte d'enduit. — Femelles inconnues.
Le premier de ces caractères, les cuisses linéaires et n'atteignant
pas le sommet du 2° segment abdominal, enfin l'absence de poils sur
le corps, distinguent ces insectes des PRODECTOR.
Is sont inférieurs, sous le rapport de la taille, aux Drurus, encore
plus grèles que ces derniers, et la longueur de la partie antérieure du
rostre, celle de leurs antennes, ainsi que la forme de la saillie caudale
des élytres, varie dans chaque espèce. J'en connais trois, dont une
seule, originaire des îles Philippines, est décrite en ce moment (2).
Les deux autres sont de Java ou des Moluques.
DIURUS.
(Der.) Pascor, The Journ. of Entom., I. p. 392 (3).
Mûles : Tôte allongée, cylindrique, tronquée en arrière et séparée
par un sillon très-marqué de son col ; celui-ci bulbiforme; rostre très-
long; sa partie basilaire graduellement, mais faiblement atténuée en
avant, arrondie en dessous, plane et sillonnée en dessus; l’antérieure
très-courte, à peine dilatée en avant. — Antennes empiétant un peu
sur le prothorax, filiformes, garnies de poils squammiformes, à articles
1 assez allongé, plus gros que les suivants, 2 beaucoup plus court que
3, obconique, 3-10 allongés, cylindriques, 11 plus long, atténué en
(1) Syn. Teramocenus (pars) Schœnh. — Iscunowenus, Imhoff, Gener. Cur-
cul. pars I; genre non caractérisé et dont le nom était déjà employé par Schœn-
herr dans la famille actuelle ; voyez plus haut, p. 414.
(2) Teram. erythroderes, Schœænh. Cureul. Ÿ, p. 564; Westw. The Cabin.
ofor, Entom, pl. 15, f. 2; (Ischnom. id. Imh. loc. cit.). Chez cette espèce, les
appendices des angles externes du sommet des élytres sont aussi courts que
ceux des Iruvsrenus. L'une des deux espèces inédites dont il est question dans
le texte, les a aussi longs et aussi grèles que les Diunus; chez l’autre ils sont
médiocres, lamelliformes et tordus sur eux-mêmes. Les antennes ne varient
guère moins.
(3) Syn. Geoceræauus, Guérin-Ménev., Schænb.
472 BRENTHIDES.
avant. — Yeux médiocres, arrondis, assez convexes. — Prothorax en
cône allongé, un peu resserré avant son extrémité, sans rebord à sa
base, ni sillon en dessus. — Elytres allongées, planes et non canalicu-
lées le long de la suture, régulièrement striées-ponctuées, isolément
prolongées au bout en une tige longue et grêle. — Pattes assez lon-
gues, peu robustes; euisses graduellement en massue, les posté-
rieures sublinéaires, n'atteignant pas tout-à-fait le sommet du 2° Seg=
ment abdominal; jambes arrondies ; tarses relativement médiocres, à
articles 4 un peu plus long que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Les deux
1° segments abdominaux non canaliculés. — Corps très-allongé, par-
tout revêtu d'écailles paléacées.
Femelles : Rostre beaucoup plus court; ses deux parties de gran-
deur relative variable, l’antérieure filiforme, — Antennes de moitié
moins longues; leurs trois derniers articles formant parfois une mas-
sue allongée. — Elytres terminées par deux épines robustes et aiguës
au bout, de forme variable.
Il y à longtemps que Dejean (1) a mentionné ce genre, mais les
caractères n’en ont été exposés que récemment par M. Pascoe. Il a
pour type un insecte que Schœænherr à décrit le premier, en le pla-
: Gant parmi les CeocepHALus (2),et qui est répandu dans les îles de la
Sonde, quelques-unes des Moluques et la Presqu'île malaise. Une
seconde, originaire de Bornéo, a été depuis, publiée par M. Pascoe (3).
J'en connais deux autres originaires des mèmes régions.
Ces insectes sont les seuls du groupe actuel qui soient revètus
d'écailles, et ce caractère suffirait à lui seul pour les faire reconnaitre.
Ces écailles, de couleur variable selon les espèces et parfois dans la
mème espèce, tantôt garnissent densément le corps, tantôt laissent
voir la couleur des téguments. La livrée est uniforme ou consiste en
bandes longitudinales souvent peu apparentes.
Le genre, d'une part, est très-voisin des deux précédents, et d'autre
part à une analogie pronontée avec les ULocerus qui suivent. C'est
ce qui m'a engagé à la placer à la fin de la tribu actuelle.
(1) Cat. éd. 2, p. 244,
(2) C. furcillatus (turcillatus par suite d’une faute d'impression), Schœænh.
Curcul, 1, p. 359. M. Westwood (The Cabin. of or. Entom. pl. 15, f,3)a
donné une très-belle figure du mâle, sous le nom de D. forcipatus ; la fe-
melle a été figurée par M. Guérin-Méuevilie, Icon. ; Ins. pl. 38, f. 6.
(3) D. dispar, Pascoe, The Journ, of Eutom. I, p. 393. Le mäle, selon
M. Pascoe, ne peut pas se distinguer, par aucun caractère certain, du furctlla-
tus du mème sexe, mais la femelle serait différente de celle.de ce dernier par
ses antennes insérées près de l'extrémité du rostre, Ce mode d'insertion me
porte à croire que cetle soi-disant femelle n’est qu’un mâle dont ies épiues
terminales des élÿtres avaient perdu leur longueur ordinaire,
ULOCÉRIDES. 473
TRIBU II.
ULOCÉRIDES.
Antennes composées de neuf, rarement de onze articles apparents,
plus ou moins difformes et hérissées de grosses écailles furfuracées.
Le genre ULocenus de Dalmann, que Schænherr n’a jamais com-
pris dans les Brenthides (1), en est, au contraire, si voisin, que j'hé-
site à le placer dans une tribu à part. On comprend cependant que
Schænherr ait pris ce parti à son égard, toutes les espèces améri-
caines qu'il à connues n'ayant que neuf articles apparents aux
antennes. Mais il existe à Madagascar un genre nouveau dont j’ex-
pose plus bas les caractères, qui, avec le facies et la vestiture des
Usocerus américains, a des antennes de onze articles dont les trois
derniers forment une massue plus distincte peut-être que celle des
Brenthides de la tribu précédente, chez qui il en existe une. Ce genre
met à néant la seule raison plausible qu’on pourrait alléguer en
faveur de l'opinion de Schænherr. La difformité des antennes de ces
insectes, les grosses écailles dont elles sont hérissées, la couche épaisse
d’enduit mélangé d'écailles semblables, qui revêt tous leurs organes,
sauf l'extrémité du rostre, ne sont pas, en effet, des motifs suffisants
pour autoriser à en faire une famille à part.
Les caractères sexuels paraissent moins prononcés chez ces insectes
que chez les Brenthides proprement dits; du moins chez les assez
nombreux exemplaires que j'ai sous les yeux, je ne trouve de dif-
férences sensibles ni dans le rostre ni dans les antennes.
Les deux genres dont il vient d'être question sont les seuls qui
composent en ce moment la tribu.
I. Antennes de 11 articles : Pholidochlamys.
IT, —_ 9 — : Ulocerus.
PHOLIDOCHLAMYS.
Tête médiocrement allongée, cylindrique, coupée carrément en
arrière ; rostre robuste, allongé ; sa partie basilaire cylindrique, fine-
(1) Dans l’origine (Curcul. Disp. moth. p. 75), il avait fondé sur lui seul sa
division des Ulocérides en l’intercalant entre celles des Cylades et des Oxy-
rhynchides. Depuis, il a toujours conservé à cette division la même place, mais
en y ajoutant les Erisus qu'il avait primitivement classés dans les Brachycéri-
des. Parmi les auteurs récents, M. De Castelnau (Hist. nat. d. Col. II, p. 296)
est le premier qui ait réuni ces insectes aux Brenthides. M. Imhoff (Vers. ein.
Einführ in d. Stud, d. Coleopt. II, p. 168) en foit la 3e section de la famille
du même nom dans laquelle, à l'exemple de Latreille, il comprend les CyLas.
M. Jekel (Ins. Saunders.; Col. p. 156) est également d'opinion qu'ils doivent
faire partie des Brenthides.
ATÀ BRENTHIDES,
ment sillonnée en dessus, l'antérieure déprimée, sinuée latéralement
et carénée en dessus dans les 3/4 de sa longueur, cylindrique au bout;
lèvre inférieure des scrobes fortement dilatée en dehors. — Antennes
médiocres, de 41 articles très-distincts, dont les huit 1° écailleux
et les trois derniers veloutés : 1 très-gros, en. cône recourbé, 2-4
turbinés, très-resserrés à leur base (3 plus large que les autres), 5-8 plus
étroits, obconiques, 9-11 cylindriques, formant une massue allongée
et perfoliée, 11 plus long, atténué en avant. — Prothorax allongé,
campanuliforme, fortement étranglé près de son bord antérieur, si-
nué de chaque côté avant sa base; celie-ci largement échancrée en
arc de cercle. — Elytres entamées à leur base par une échancrure
commune de même forme. — Pattes robustes; cuisses fortement en
massue, pédonculées à leur base ; hanches antérieures légèrement sé-
parées; jambes de la même paire arquées, longuement élargies au
côté interne; tarses à articles 3 beaucoup plus long et plus large
que 2, 4 grand, de forme normale; ses crochets très-développés. —
Le surpius comme chez les ULOCERUS.
On voit par cette formule qu'à la structure des antennes très-diffé-
rentes de celles des Urocerus, s'ajoutent plusieurs caractères qui ont
plus qu'une valeur spécifique, notamment l’échancrure commune
de la base des élytres, le pédoncule dont les cuisses sont munies à
leur base et la grandeur du 4 article des tarses. Le genre parait
donc très-distinet. Il est en outre propre à Madagascar et ne con-
tient qu’une grande espèce (1) dont je n'ai vu qu'un exemplaire.
ULOCERUS.
Dazm. Ephemer. entom., p. 25 (2).
Tête au plus médiocrement allongée, cylindrique ou obconique,
sillonnée en dessus, tronquée et très-souvent triangulairement échan-
crée à sa base, séparée de son col par un profond étranglement ; col
bulbiforme, enfoui dans le prothorax ; rostre plus ou moins long; sa
partie’ basilaire formant environ les 2/3 de sa longueur, carrée, sil-
lonnée en dessus, élargie au niveau des antennes; l’antérieure de
même forme ou cylindrique. —Antennes courtes, robustes, de 9 arti-
cles : 1 allongé, obconique, 2 turbiné, plus court que 3, celui-ci en
général plus long et souvent plus large que les suivants, 4-8 trans-
(1) P. madagascariensis. Ater cinereo irroratus, antennarum articulis 5-8,
elytrorum apice pedibusque sordide cinereis, tibiis nigro-annulatis; elytris
grosse ac profunde seriatim scrobiculatis, transversim (prϾsertim postice) ru-
gosis, singulo ante apicem fasciculis duobus vix discretis tuberculoque præ&-
dito, apice ipso bituberculatis, tuberculo interiore majori. Long. cum roslr,
28 mill. — Collection de M. A. Deyrolle,
(2) Syn. Granronr, Latr, Diction. class, d'Hist. nat, XV, p. 593.
ULOCÉRIDES. 475
versaux, subcylindriques, perfoliés, 9 ovalaire, tronqué à sa base,
parfois subarticulé, toujours de couleur noire. — Yeux assez grands,
parfois médiocres, brièvement ovalaires ou arrondis(4). — Prothorax
allongé , assez convexe, inégal en déssus , subparallèle dans ses
deux tiers basilaires, puis fortement rétréci et resserré avant son bord
antérieur, coupé carrément à sa base, avec ses angles postérieurs assez
saillants.— Elytres allongées, parallèles, peu convexes en dessus, sub-
verticalement déclives et tronquées en arrière, avec leurs angles
externes plus ou moins épineux; chacune d'elles isolément saillaute
à sa base. — Pattes assez longues; hanches antérieures contiguës;
cuisses presque graduellement en massue, rarement subpédonculées
à leur base ; jambes comprimées ; tarses à articles { un peu plus
long que 2, 3 assez court, étroitement bilobé, 4 médiocre, renflé et
comprimé en avant, ses crochets petits. — Corps allongé, revêtu
d'un épais enduit et d'écaiïlles furfuracées. j
Ces insectes sont répandus dans toutes les parties chaudes de l’A-
mérique, mais, à la différence de la plupart des Brenthides de cette
partie du globe, elles multiplient très-peu et sont par conséquent
rares. Les collections cependant en contiennent beaucoup plus que
n'en à connu Schœnherr, qui n'en à décrit que quatre (2). La plu-
part sont de taille moyenne ou au dessus; parmi les petites il en
est qui se font remarquer par la gracilité de leur forme générale.
(1) Dans toutes Ie$ espèces, ils sont entourés d’un cercle d’un noir brillant
qui ne présente, même avec les plus fortes loupes, aucune trace de cornées,
tandis que ces dernières, quoique fines, sont très-apparentes au centre de ces
organes. Ce caractère existe également chez le Pholidochlamys madagasca-
riensis.
(2) U. laceratus, immundus, Dalm. loc. cit.; squalidus, pannosus, SchϾnh.
Cureul. V,p. 588; tous du Brésil.— Aj. : U. tetraurus, Imhoff, Gener. Cureul,
pars 1; Buenos-Ayres. Cet habitat me parait douteux ; pendant les trois longs
séjours que j'ai faits dans ce pays, je n’y ai pas vu de Brenthides. Montevideo
forme l’extréme limite sud de la famille, et elle n’y est même que très-pauvre-
ment représentée.
FAMILLE LXV.
ANTHRIBIDES.
Tête prolongée en un rostre tantôt allongé, tantôt très-court, tou-
jours plus ou moins robuste. — Sous-mentonmuni d'un grand etlarge
pédoncule cordiforme ou subquadrangulaire, bilobé et logeant en-
tre ses lobes le menton et la languette. — Màchoires bilobées; leurs
lobes étroits, linéaires, arrondis au bout et finement ciliés. — Palpes
filiformes : les labiaux de trois, les maxillaires de quatre articles; le
dernier de tous allongé, atténué au bout. — Mandibules plus ou moins
saillantes, déprimées, élargies et denticulées à leur base, arquées et
aiguës à leur extrémité. — Labre distinct, arrondi et cilié en avant. —
Antennes insérées sur le rostre, droites, de onze articles, terminées
par une massue de trois à cinq articles, parfois filiformes, — Yeux
grands, entiers ou échancrés. — Prothorax muni en dessus d’une
carène transversale anté-basilaire ou basilaire, remontant sur ses
côtés. — Hanches antérieures et intermédiaires subglobuleuses ; les
premières faiblement separées, leurs cavités cotyloïdes fermées en
arrière; les postérieures fortement transversales ; jambes tronquées
au bout, jamais mucronées ou onguiculées; tarses de quatre amti-
cles, le 3° presque toujours très-petit et enfoui entre les lobes du 2°;
crochets libres, munis d’une dent en dessous. — Abdomen composé
de cinq segments subégaux; son pygidium découvert; sa saillie
intercoxale en triangle étroit et acuminé en avant.
De mème que les Brenthides, ces insectes sont encore aujourd'hui
regardés par un assez grand nombre d'auteurs comme n'étant qu'un
type particulier de Curculionides. Les observations qui suivent feront
ressortir les caractères qui les séparent de ces derniers, et les titres
qu'ils ont à constituer une famille distincte.
Jamais leur tête n’est subglobuleuse, ni rétrécie en arrière des yeux,
ni séparée du rostre par un sillon transversal, ainsi que cela s'observe ,
si fréquemment chez les Cureulionides. Jamais non plus leur rostre
ne devient grèle et filiforme comme chez un si grand nombre de ces
derniers ; il est toujours plus ou moins robuste, mais varie, du reste,
considérablement sous le rapport de la forme. D'abord (Phlæotragi-
ANTHRIBIDES. 477
des, Mécocérides, etc.) allongé et plus étroit à sa base que la tête,
son diamètre ne tarde pas (par ex. Tropidérides vrais) à égaler celui
de cette dernière; il devient en même temps parallèle, déprimé, et
finit rapidement par être court, au point que ce n’est plus que par ana-
logie qu'on peut lui conserver le nom de rostre; il mériterait plutôt
celui de museau (1). Les formes qu’affectent ses scrobes se réduisent
au fond à deux : tantôt ce sont des fossettes de grandeur très-varia-
ble et en général irrégulières, tantôt des sillons qui se prolongent
sous lui. Quant à leur position, on peut également les rapporter à
deux types principaux. Dans la grande majorité des espèces, elles
sont latérales et alors terminales ou contigües aux yeux, avec les
passages intermédiaires. Chez les autres, elles sont situées à la face
supérieure du rostre et ordinairement dans le voisinage immédiat
des yeux.
Le développement qu'a pris le pédoncule du sous-menton (2) et sa
forme particulière sont éminemment caractéristiques de la famille. I
est d'autant plus transversal que le rostre est plus court, et ses lobes
varient assez; mais il n’y a, du reste, aucun parti à en tirer au point
de vue générique et il en est de même des organes buccaux. Le men-
ton est petit, souvent en partie caché par le pédoncule, entier ou
échancré en avant, et porte les palpes labiaux. La languette, dans
toutes les espèces où je lai examinée, est divisée en deux lobes
grèles, divergents et ciliés. Les mâchoires sont constamment visibles
à leur base entre le pédoncule et les bords du cadre buccal. Les mo-
difications que subissent leurs palpes sont insignifiantes comme celles
des palpes labiaux (3). Les mandibules sont surtout saillantes chez les
(1) Ceci est évident, surtout pour celui des BRACHYTARSUS dont la tête, briè-
vement rhomboïdale, ne présente pas le plus léger vestige d’un rostre. Ces
insectes donnent par conséquent lieu, sous ce rapport, aux mêmes observa-
tions que les Scolgtides. Voyez plus haut, p. 350, note 3.
(2) Ce pédoneule a presque toujours été pris pour le menton, tandis qu’il
correspond manifestement à celui qui existe chez la plupart des Gurculionides.
Latreille, dans le plus exact de ses ouvrages (Gener. Crust. et Ans. I, p. 237),
Olivier (Eutom. IV, 80, p. 2) et, récemment, M.L. Redtenbacher(Faun. Austr.
éd, 2, p. 676) dans la description qu’il a donnée des organes buccaux du Pla-
tyrhinus latirostris, sont tombés dans celle erreur. 11 eu résulte qu'ils ont ap-
pliqué le nom de languette au menton et à la languette réunis. Je ne trouve
que Jacquelin-Duval (Gener. d, Col. d'Eur.; Curcul, p. 5, note) qui, chez le
même PLaryamnus, ait distingué ces parties du pédoncule qu'il appelle « une
pièce fortement cordiforme. » Mais la figure qu’il en donne (ibid. pl, 2, f. 8
a-b) ost très-incomplète et ne représente que la languette, ses palpes et une
partie du pédoncule en question.
(3) Chez les Bracuyransus seuls les palpes sont plus courts, relativement
plus robustes que de coutume, et les deux articles intermédiaires de ceux des
mächoires sont devenus transversaux. Voyez la figure qu'a donnée Jacquelin-
Duval (loc, cit. pl. 1, f. 4b) de ceux du B. scubrosus. — L. Dufour (Ann. d.
478 ANTHRIBIDES.
espèces dont le rostre est aplati et en même temps tronqué au bout
(par ex. Lirocenus, PLaryraNus, surtout NessrarA). Enfin le labre
est toujours très-apparent, mais varie peu; il est presque toujours
arrondi en avant. J
L'insertion des antennes étant nécessairement déterminée par la
situation des serobes, a été indiquée plus haut. De tous les organes
ce sont, avec le rostre, ceux qui sont sujets aux modifications les plus
fortes. Celles des mâles sont assez souvent (Phlæotragides, Mécocé-
rides, Xenocérides) beaucoup plus longues que le corps, tandis que
dans certains genres (par ex. EceLonerus), c’est à peine si, dans les
deux sexes, elles le sont plus que la tête et le rostre réunis; mais
constamment celles des femelles sont plus courtes que celles des
mâles (1). 11 n’y a qu'une seule exception connue (2) au nombre des
articles de ces organes, qui est de onze, comme on l’a vu plus haut.
Les entomologistes me paraissent n'avoir pas attaché assez d’impor-
tance à la carène transversale dont le prothorax est pourvu. Les
caractères qu'elle fournit ont souvent une valeur générique et sont
même parfois propres à des groupes supérieurs aux genres. On péut
l'appeler carène antérieure, attendu qu'en arrière d'elle il en existé -
généralement une autre qui doit naturellement recevoir le nom de
carène postérieure. Celle-ci, qui n'a qu'une importance secondaire ét
qu'on peut négliger, ne se prolonge jamais le long des côtés du pro-
thorax. L'autre, au contraire, le fait presque toujours plus où moins,
et il n’est pas rare qu’elle en atteigne le bord antérieur, ou peu s'en
faut. La longueur de sa portion remontante, la manière dont elle se
comporte à ses extrémités, selon qu'elle forme une courbe où un
angle droit, mais surtout ses rapports avec la base du prothorax, sont
1. Soc. entom. 1843, p. 319, pl. XI, n° I, f. 13) n’ayant pas pu découvrir les
palpes maxillaires du Choragus Sheppardi, est resté dans le doute sur leur
existence. Je crois les voir très-distinctement et ne leur trouve rien de particu-
lier. Ce que ce savant entomologiste appelle l’épistome chez le mème insecte
est, sans aucun doute, le labre.
(1) Il existe une cause de variation autre que le sexe, qui mérite d’être si
gnalée. Les Anthribides présentent souvent dé grandes différences sous le
rapport de la taille dans la même espèce. Les grands exemplaires ont les an=
tennes relativement beaucoup plus longues que les petits. Il faut faire attens
tion à cola, afin de ne pas ériger ces derniers en espèces distincies, ou les
prendre pour des femelles, comme cela cst arrivé quelquefois.
(2) Dans le genre Dosornena de M. Pascoe (The Journ. of Entom.I, p.331):
Mais peut-être vaudrait-il mieux considérer le {2e article comme un faux arti-
cle analogue à celui qui existe dans plusieurs familles. Je suis d'autant plus
porté à le croire, que chez les espèces à antennes en massue, le 110 parait
assez souvent en former deux, sa portion terminale étant plus ou moins rétrécie
et ayant un autre aspect que la basilaire, sans qu'il existe de suture entre
elles.
. ANTHRIBIDES. 479
autant de particularités dont il est nécessaire de tenir un compte
exact. Elle est assez souvent située au tiers basilaire du prothorax, où
même plus avant, mais peu à peu elle se rapproche du bord posté-
rieur de ce dernier et finit (Basitropides, BracayTarsus, etc.) par se
confondre complétement avec lui. Elle paraît alors ne pas exister (1),
mais l’analogie oblige d'admettre qu'elle est simplement devenue
basilaire, d’anté-basilaire qu’elle était auparavant.
L'écusson est généralement petit et au plus médiocre. Les élytres
laissent constamment le pygidium à découvert, et chez toutes les
espèces dont la carène prothoracique est anté-basilaire, leur base est
munie d'un rebord plus où moins large. Très-variables sous le rap-
port de leur longueur, les pattes ont ceci de remarquable, qu'à une
seule exception près (quelques PacLæopmzus), les cuisses ne sont
jamais dentées ni leurs jambes onguiculées ou mucronées au bout.
La petitesse du 3° article des tarses et sa réception entre les lobes
du 2° ne souffrent qu'un très-petit nombre d'exceptions ; il en est de
même de la présence de la dent des crochets.
La même constance de formes s’observe dans les autres parties du
corps; le pygidium, le métasternum sous le rapport de sa longueur,
et la saillie mésosternale sont les seulés qui varient un peu. Les
épisternums métathoraciques sont généralement larges, surtout en
avant. Les épimères du mésothorax sont constamment linéaires,
obliques et interposées entre le métasternum et les élytres, sans jamais
devenir ascendantes. Les épisternums qu’elles accompagnent restent
constamment médiocres et forment un triangle régulier dont le som-
met est dirigé en arrière.
La vestiture des Anthribides consiste exclusivement en poils; chez
aucun d'entre eux il n'existe de véritables écailles. -Leur livrée, en gé-
néral assez sombre, est assez souvent uniforme ou consiste en taches
ne formant très-fréquemment qu'un dessin nuageux. On ne connaît
jusqu'ici parmi eux que deux genres (ACANTHOPYGUS, BYTHOPROTUS)
dont les espèces aient les téguments ornés de couleurs métalliques.
(1) Surtout lorsque sa portion remontante atteint le bord antérieur du pro:
thorax, comme cela a lieu, par exemple, chez la plupart des BracayTARsus.
Dans ce cas, le prothorax ressemble complétement à celui des Coléoptères chez
lesquels le pronotum est limité latéralement par une arête plus où moins pro-
noncée, et s’est ainsi que le décrivent Schœnherr et les auteurs en général. Je
crois néanmoins que, dans la famille actuelle, il vaut mieux admettre que la
Carène en question existe toujours et a seulement changé de place.
Le fait suivant vient à l'appui de cette opinion. Si l’on écarte des élytres le
prothorax, on aperçoit souvent sur son bord postérieur, qui est coupé verti-
calement, des vestiges de là carène postérieure, ce qui ne se voit pas chez les
autres Coléoptères. M. Jekel est, jusqu'ici, le seul auteur qui ait bien compris
ces changements de position de la carène antérieure, Il a fondé sur une espèce,
Chez qui elle est basilaive, son genre’ Basrrnoris, qu’on trouvera plus loin
copstituant le type d’un groupe particulier. ”
480 ANTHRIBIDES.
Les caractères sexuels de ces insectes, très-prononcés chez les uns,
peu apparents chez les autres, portent d'abord sur la taille qui, à
l'inverse de ce qui a lieu chez les Curculionides, est constamment
plusiforte chez les mâles que chez les femelles, sur la brièveté rela-
tive du rostre chez ces dernières, ce qui est encore l'opposé de ce qui
existe chez les Cureulionides, mais surtout sur les antennes et les
pattes antérieures. Chez un grand nombre d'espèces, les antennes
paraissent être de même longueur dans les deux sexes, mais, en y
regardant de près, on trouve toujours que celles des mâles sont un
peu plus grandes. Très-souvent la différence qui existe, sous ce rap-
port, entre eux et leurs femelles est énorme.
A l'état parfait, les Anthribides se trouvent sur le bois mort, les
troncs des arbres, les agarics, plus rarement sur les feuilles et les
fleurs. La plupart ont des allures lourdes ; quelques-uns sont, au con-
traire, très-agiles et prennent leur vol avec la plus grande facilité (1);
plusieurs {par ex. ARÆOCERUS, CHoRAGUS) jouissent de la faculté sal-
tatoire.
Celles de leurs larves qui sont décrites en ce moment, ne s'élèvent
qu'à cinq et appartiennent, en suivant l'ordre systématique, aux
genres Craroparis (2), Bracayransus (3), AræocERUS (4) et Co-
rAGus (5). Leur organisation générale est si voisine de celle des larves
des Curculionides, qu’une description s'appliquant à toutes serait
superflue. Elles sont constamment privées de stemmates et ne possè-
dent que de faibles rudiments d'antennes qui sont même parfois
(Bracavrarsus, CHorAGus) absents. Deux d'entre elles (CRATOPARS,
(1) Ce qu’on sait, à cet égard, des espèses exotiques, se réduit au peu que
j'ai dit autrefois (Ang. d. Scienc. nat. XXI, 1830, p. 158) des habitudes de
celles du Brésil.
(2) C. lunatus, Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc, d, Liège, VII,
p. 540; ses mœurs sent inconnues.
(3) B. scabrosus, Frisch, Deutschl. Ins. IX, p. 37, fig. XX, XXI; Latr. Hist.
nat. d. Crust. ct d. Ins. XI, p. 37; Vallot, Ann. d. Sc. nat. XIII, p. 68;
Leunis, Stettin. entom. Zeit. 1842, p. 190, — varius, Ratzeb. Die Forstins. I,
p. 119, pl. 4, f. 6 Bet 6 G; Nœrdilinger, Stettin, entom. Zeit, 1848, p. 230.
(4) À. fasciculatus De Geer (coffeæ Fab.), H. Lucas, Ann. d.1., Soc. entom.
1861, p. 399; vit dans les rameaux d’une espèce de gingembre, les graines du
cacuo, du café, et probablement aux dépens de plusieurs autres plantes.
(5) C. Sheppardi, L. Dufour, Ann. d. 1. Soc. entom. 1843, p. 314, pl. 11,
no I, f. 1-3; dans les branches mortes et à moitié décomposées de l'aubé-
iue.
3 En outre de ces espèces, j'ai sous les yeux la description et la figure de la
larve d’une espèce nouvelle de Taorinenes de Ceylan, que M. Candèze a reçué
de M. Nietner et, qu’à ma prière, il a bien voulu examiner. Elle n’a ni ocelles,
ni antennes, ni pattes, et ressemble complétement à celle d’un Curculio=
uide.
: ANTHRIBIDES. 481
ARÆOCERUS) ont des pattes assez développées (1); chez les autres elles
sont remplacées par des pseudopodes thoraciques très-contractiles.
L'existence de ces pattes n'étant pas constante, il n'existe aucun
caractère absolu qui distingue ces larves de celles des Curculionides.
Celles dont les mœurs sont connues vivent, pour la plupart, à l'inté-
rieur des branches ou des graines des végétaux et y subissent leur
métamorphose. Par une exception bien remarquable, celles des Bra-
cayrARsus habitent des coques formées par la peau desséchée des
Coccus femelles, sans qu’on sache encore d’une manière certaine si
elles sont ou non parasites de ces insectes (2).
Les Anthribides sont beaucoup plus nombreux qu'on ne le croit
généralement. Le nombre de leurs espèces existant dans les collec-
tions ne peut guère s’estimer à moins de 800 (3), dont plus des deux
tiers sont inédites. Leur distribution géographique est tout autre que
celle des Curculionides. Ce n'est plus ici l'Amérique, mais la Malaisie
qui à une incontestable supériorité sur le reste du globe (4). En
Europe la famille n’est représentée que par six genres comprenant
ensemble un peu plus d’une vingtaine d'espèces.
Les points les plus essentiels de son histoire se réduisent aux sui-
vants. Geoffroy (5)est le premier qui ait employé le nom d’ANTHRIBUS,
mais en l'appliquant à des insectes très-différents ; sur les sept es-
pèces décrites par lui, trois seulement appartiennent à la famille ac-
tuelle. Afin d’obvier à cette confusion, Olivier (6), en 1788, proposa
(1) D’après un passage de M. Ratzeburg (loc. cit. p. 115), la larve de l’An-
thribus albinus en aurait également de courtes.
(2) M. Nœrdlinger (loc. cit.) est le seul auteur qui se soit prononcé pour l’af-
firmative. Il fait observer, à l'appui de son opinion, que la larve du BacuyTar-
sus est si volumineuse, et le Coccus qui la renferme si complétement vidé de
son contenu, qu'il est impossible que les jeunes des deux espèces puissent
vivre côte à côte.
(3) M. Pascoe (Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3,1V, p. 327) le porte à 1200 et
M. Jekel (Ins. Saunders.; Col, I, p.38) à 1000 environ. Sans avoir aueun moyen
rigoureux de contrôler ces deux évaluations, elles me paraissent un peu trop éle-
vées. Schœnherr, y compris les espèces des anciens auteurs qu’il n'avait pas
vues, en mentionne 183. Depuis l’apparition de son ouvrage, on en a publié
environ 80. Les genres se sont accrus dans une proportion plus grande encore,
Déduction faite des doubles emplois, au lieu des 40 qu’a connus Schœænherr,
j'en mentionne 91, parmi lesquels un assez grand nombre sont nouveaux. J'au-
rais pu en créer bien davantage, les collections Gtant remplies d’espèces
inédites qui ne peuvent rentrer dans aucun de ceux compris dans mon travail.
(4) M. Wallace, à ce que nous apprend M. Pascoe (loc. cil.), en a recueilli,
dans cette partie du monde, pas moins de 400 espèces.
() Hist. d. Ins. à. envir, d. Paris, I, p. 306; les trois espèces qu'il a
connues correspondent aux Plalyrhinus latirostris, Brachytarsus scabrosus
et B. varius.
(6) Encycl. méthod.; Ins, VIL, p. 601.
Coléoptères. Tome VII. 3!
482 ANTHRIBIDLS.
d'imposer à ces dernières le nom de MACROCEPRALUS qui, quelque
temps auparavant, ayant été donné par Swederus (1) à un genre
d'Hémiptères, n’a pas pu être adopté. Fabricius, après avoir d'abord
dispersé ces insectes parmi les Curculionides, les Longicornes, etc.,
finit, en 1792 (2), par les réunir sous le nom d'ANTHRIBUS qui leur
est définitivement resté, bien que, plus tard, Hellwig (3)ait proposé
de lui substituer celui de Prarysrowos, et Thunberg (4) celui d'An-
pLycerus. Sauf le genre PLaryrainus, créé par Clairville (5), et qui
n’a été adopté qu'assez tard, aucun n’a été proposé jusqu'à l'appari-
tion des travaux de Schœænherr. Ceux qui ont été fondés depuis cette
époque sont assez nombreux et, pour la plupart, dus à M. Pascoe (6).
Quant à la place que les Anthribides doivent occuper dans la mé-
thode, les opinions qui se partagent en ce moment les entomologistes
se réduisent à trois. Les uns, à l'exemple de Latreille, dans ses der-
niers ouvrages (7), et de SchϾnherr, ne les regardent que comme un
groupe particulier des Curculionides (8). D'autres, adoptant l'opinion
primitive de Latreille (9), les réunissent aux Brucaus dans une fa-
mille à part-(10). Enfin un seul, M. Jekel (11),a émis récemment cette
idée que ces insectes doivent à eux seuls former une famille distincte,
en quoi je suis complétement de son avis (12).
(1) Nov. Act. Holmiens. VIII.
(2) Entom. systemat. I, p. 375.
(3) In Schneid. Neuest. Mag. d. Entom. p. 393.
(4) Nov. Act. Upsal. VIT.
(5) Entom. helvét. I, p. 112.
(6) Ils s'élèvent à 26 et ont presque tous pour types des espèces recueillies
par M. Wallace dans la Malaisie. La plupart d’entre eux m'ont été communi-
qués par M. Pascoe avec une obligeance dont je ne saurais trop le remer-
cier.
(7) Règr. anim. ed. 1, LIL, p. 323; Fam. nat. p. 386; Règne anim, éd. 2,
V, p. 71. Le vaste groupe que Latreilie nomme Rhynchophores, dans ces trois
ouvrages, correspond exactement aux Gureulionides de Schænherr.
(8) Voyez Jacquel.-Duv. Gener. d. Col. d’Eur.; Cureul. p, 3. — Bach,
Kæferfaun. d. Nord-u.-Mitteldeutschl, IL, p. 151. — G. Thoms. Skandin, Col.
I, p. 138. — Schaum, Cat. Col. Europ. ed. 2, p. 83. — Grenier, Cat. d. Col.
d, France, p. 50.
(9) Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 53; Hist. nat, à. Crust. et d. Ins. XI,
p. 32; Gencr. Crust. et Ins. I, p. 236; Consid. génér. p. 218. Dans ces trois
derniers ouvrages Latreille, donnant bien à tort la prépondérance aux Brucuus,
nomme Bruchelæ la famille qu’il étabiit sur ce genre et les Anruripus. Ce
nom à été reproduit dans le même sens, par M. Gerstæcker, dans ses derniers
Comptes-rendus entomologiques. P
(10) L. Redtenb. Faun. austr, ed. 2, p. 669. Ce savant entomologiste com-
prend en outre, dans cette famille, les Dyonrmnyneuus, RuiNomacenr et NEMONYX.
= Jmhoff, Vers. ein. Einfübr. in d, Stud. d, Col. p. 200.
(11) Ins. Saunders.; Col. I, p. 37.
(12) Los Anthribides diffèrent essentiellement des Cureulionides par la forme
ANTHKIBIDES. 483
La classification suivante à pour point de départ, comme celle de
SchϾnherr, le mode d'insertion des antennes, mais c'est tout ce
qu'elle a de commun avec la sienne. Le caractère en question est
assez important pour qu'il soit nécessaire de diviser la famille en
deux légions.
I. Antennes insérées sur les côtés du rostre. À. PLEUROCÈRES.
Il. — — à sa face supérieure près des yeux. À. ANOGÈRES.
LÉGION I.
ANTHRIBIDES PLEUROCÈRES.
Antennes Insérées sur les côtés du rostre, très-rarement en dessus,
mais alors les scrobes de ce dernier très-grandes et occupant la ma-
jeure partie de sa face supérieure.
L'exception au mode d'insertion des antennes n’a lieu que dans un
petit groupe composé de deux genres seulement, celui des Apolec-
tides. Il se rapproche par là-des Anthribides anocères; mais tandis
que chez ces derniers les serobes rostrales sont très-petites, arrondies
et contiguës aux yeux, elles ont conservé dans le groupe en question
la grandeur et la forme irrégulière qu'elles affectent presque cons-
tamment chez les pleurocères.
Cette légion comprend les deux tiers de la famille et presque toutes
les espèces de cette dernière qui sont remarquables soit par leur
taille, soit par la longueur de leurs antennes chez les mâles. Schœn-
herr l’a divisée en deux groupes d'égale valeur, selon que les serobes
rostrales sont sulciformes ou fovéiformes, ce qui l’a conduit à un
arrangement peu naturel. On en obtient un beaucoup plus satisfai-
sant en prenant pour point de départ la situation de la carène anté-
rieure du prothorax. Les deux groupes ou tribus auxquelles on
arrive par là peuvent recevoir les noms suivants, qui expriment très-
bien si cette carène est distincte de la base du prothorax ou confon-
due avec elle.
I. Carène antérieure du prothorax anté-basilaire, TROPIDÉRIDES.
II, — _— basilaire. BasirRopipes
du pédoncule de leur sous-menton, leur labre {toujours distinct et le nombre
des articles de leurs antennes qui est de onze au lieu de douze. Si l'on ajoute
à cela la structure de leurs tarses, la carène dont leur prothorax est le plus
souvent pourvu, les proportions relatives de leurs segments abdominaux, leurs
caractères sexuels qui sont, comme on l’a vu plus haut, l'inverse de ceux des
Cureuliouides, enfin leur facies, je ne vois pas ce qu'on peut exiger de plus
pour admettre qu’ils constituent un type spécial, type dont l'existence était né-
cessaire pour remplir l'intervalle qui, saus eux, resterait inoccupé entre les
Curculionides et les Bruchides. Quant à ces derniers, ce sont, ainsi qu'on le
verra plus low, des insectes beaucoup plüs voisins des Chrysomélides que de
coux-ci.
484 ANTHRIBIDES.
TRIBU LI.
TROPIDÉRIDES.
Carène antérieure du prothorax plus ou moins éloignée du bord
postérieur de ce dernier,
La carène postérieure du prothorax n’a, comme je l'ai dit précé-
demment, qu'une importance secondaire; elle n'est pas toujours
présente ni constante dans sa forme chez les espèces d'un mème
genre. Dès lors, bien qu'on puisse en tirer parti dans un certain nom-
bre de cas, j'ai ru devoir renoncer complétement à son emploi.
Toutes les fois par conséquent qu'il s'agit plus bas de la carène pro-
thoracique, sans désignation plus précise, c'est de l'antérieure qu'il
est question.
On n’a choix, pour base de l’arrangement systématique des nom-
breux genres de cette tribu, qu'entre les quatre parties suivantes : le
rostre considéré au point de vue de sa forme générale, les serobes
rostrales, les antennes et les yeux. Après un mür examen, le rostre
m'a paru mériter la préférence (4); c’est lui, en effet, qui contribue
en grande partie à donner aux espèces la physionomie qui leur est
propre. Les formes très-variées qu’il affecte rentrent en dernière ana-
lyse, dans deux types fondamentaux et assez nettement limités. Mais
telle estla multiplicité des modifications que subit l’organisation des
Anthribides, qu’en combinant les caractères qu'il fournit avec ceux
empruntés aux trois autres parties indiquées plus haut, j'ai dû sous-
diviser la tribu en pas moins de dix-sept groupes secondaires dont
plusieurs mêmes ne sont que médiocrement homogènes. Le tableau
suivant contribuera à les faire reconnaître, autant que cela est pos-
sible.
I, Rostre plus étroit à sa base que la tête, élargi en
avant, très-rarement aussi large qu’elle et
parallèle, mais alors subeylindrique.
A. — épais, anguleux ou subanguleux à sa base, en
général échancré au bout, avec ses scrobes
terminales.
a Yeux brièvement ovales ou arrondis.
(1) 11 suffit de considérer où les serobes, puis les yeux employés en première
ligne par Schœuherr, l'ont conduit, pour apprécier la valeur systématique de
ces parties. Les serobes, par exemple, l'ont amené à intercaler entre les Pry-
cuopenes et les Puzogornaus, deux genres extrêmement voisins, huit autres
genres qui sont très-dilférents de ces insectes. Quant aux antennes, leur variä=
bilité est excessive, et comme elle est presque toujours sexuelle, il en vésul-
terait, en les prenant pour base, que dans un grand nombre de genres les
femelles appartiendraient à d’autres groupes que leurs mâles.
2 TROPIDÉRIDES.
b Scrobes rostrales de forme variable, jamais
nettement arrondies,
© Corps très-allongé, cylindrique ou déprimé.
ce oblong ou oblongo-ovale.
Antennes à art. 1plus long que 2, rarement
égal à lui.
court
bb Scrobesrostralesnettement arrondies ou ovales.
aa Yeux oblongo-ovales, longitudinaux.
Scrobes rostrales fovéiformes,
sulciformes.
B. Rostre déprimé, plan en dessus, tronqué, rarement
sioué au bout; ses scrobes non terminales chez
presque tous.
Yeux très-grands, plus ou moins rapprochés sur le
front,
de grandeur normale, latéraux.
IT. Rostre aussi large à sa base que la tête, très-rare=
ment dilaté à son extrémité.
A. Serobes rostrales fovéiformes.
d Rostre peu épais, plan en dessus; ses scrobes
presque toujours recouvertes par ses bords
latéraux.
e Yeux entiers.
« Tète et rustre normaux, .
formant ensemble un triangle
vertical à sommet dirigé en
bas,
— —
ee Yeux échancrés.
Scrobes rostrales petites, basilaires, contiguës
aux yeux,
grandes, médianes, irrégn-
lières,
da Rostre plus ou moins épois, très-court; ses
scrobes découvertes.
f Antennes très-longues et très-grêles ; leur mas-
sue peu distincte,
g. Yeux entiers.
Scrobes rostrales supérieures,
latérales.
gg Yeux échancrés. |
ff Antennes très-robustes, au plus médiocres;
leur massue distincte.
B. Scrobes rostrales sulciformes, verticales ou très-obli-
ques.
485
PHLOEOTRAGIDES,
Mécocénipes.
ToPHOCÉRIDES,
DiSCOTÉNIDES,
ISCHNOCÉRIDES,
SINTORIDES,
ACORYNIDES,
PHLOROPHILIDES,
TROFIDÉRIDES VRAIS.
ZYcËNonipes.
PROSCOPORHINIDES.
CoRnRHÉCÉRIDES.
APOLECTIDES.
DÉCATAPHANIDES.
XÉNOCÉRIDES.
XYLINADIDES.
ECÉLONÉRIDES.
486 ANTARIBIDES.
GROUPE I. Phlæotragides.
Rostre épais, plus étroit à sa base que la tête (CERAMBYRAYNCHUS
excepté), plus ou moins allongé, anguleux ou arrondi à sa base, dilaté
(CeramsyrayNéus excepté) et souvent fortement échancré au bout; ses
scrobes sulciformes ou fovéiformes, découvertes, latérales, terminales
et ouvertes (1). — Antennes de longueur variable; celles des mâles
très-souvent plus longues que le corps; leur 1° article plus court que
le 2° ; leur massue dans les deux sexes lâche, faible et parfois peu
distincte. — Yeux grands, entiers, brièvement ovales ou arrondis,
latéraux. — Carène du prothorax assez fortement anté-basilaire,
arquée, rarement obtusément anguleuse à ses extrémités. — Corps
allongé, subeylindrique ou déprimé.
Ce groupe comprend tous les Anthribides pleurocères dont l’orga-
nisation se rapproche de celle des PazororraGus et des PrYCHODERES,
ses deux genres les plus connus. Une taille toujours au-dessus de la
moyenne, un rostre robuste, sensiblement et souvent beaucoup plus
long que large, un prothorax ovale ou oblong, dont la carène est
plus ou moins fortement anté-basilaire, des antennes de Céramby-
cides chez les males, enfin des pattes dont les antérieures n’ont
qu’une faible tendance à s’allonger plus que les autres, tels sont les
principaux caractères qui le distinguent des groupes qui suivent (2).
Il est très-homogène, malgré la différence qui existe dans les scrobes
rostrales de ses genres ; les deux formes qu’elles affectent ne peuvent
servir qu'à assigner à ces derniers leurs places respectives près les
uns des autres et n’autorisent pas à les classer dans des groupes dif-
férents, comme l’a fait Schænherr. De même que chez tous les An-
thribides dont les màles ont des antennes de Cérambycides, ces orga-
nes, dans le sexe en question, varient, sous le rapport de la longueur,
selon la taille des individus, sans que, du reste, ils se raccourcissent
au point de ressembler à ce qu'ils sont chez les femelles. Il est es-
sentiel de ne pas perdre de vue cette remarque qui a déjà été faite
dans les Généralités de la famille, afin de ne pas établir de fausses
espèces sur des mâles de petite taille.
(1) Ce dernier mot signifie que la lèvre inférieure des scrobes ne se porte
pas en haut et, par conséquent, ne rétrécit pas leur ouverture, ainsi que cela
a lieu chez les Mécocérides avec lesqueis les Phlæotragides ont de nombreux
rapports.
(2) Presque tous se retrouvent chez les Décataphanides, et j'ai longtemps
hésité si je ne placerais pas ces insectes dans le groupe actuel, Mais l’impor-
tance, qu’à tort où à raison, j'attribue à la forme du rostre, ne m’a pag permis
d'introduire dans ce dernier des insectes qui ont cette partie du corps en
forme de curré équilatéral. Dès lors, je me suis décidé à les laisser dans le voi-
sinage des Xénocérides avec lesquels ils ont aussi des repports évidents.
PHLŒOTRAGIDES. 481
Les Phlæotragides sont disséminés en Amérique, en Afrique, aux
Indes orientales et dans la Polynésie. Ils se répartissent dans les cinq
genres suivants :
I. Scrobes rostrales suleiformes.
Angle terminal interne des jambes antér. dentiforme : Phlæopemon.
— _ _ inerme : Pfychoderes.
IT, Scrobes rostrales fovéiformes.
a. Rostre très-distinctement dilaté au bout.
Tête plus longue que large; élytres déprimées : Tribotropis.
— transversale ; élytres subeylindriques : Phlæotragus.
aa Rostre cylindrique; tête plus longue que large; élytres
subeylindriques : Cerambyrhynchus.
PHLOEOPEMON.
Scnoenn, Curcul, V, p. 159 (1).
Mâle : Tête plus longue que large; rostre un peu plus long et
plus étroit qu’elle, anguleux, tricaréné en dessus, muni d'un sillon
au-devant de chaque œil, graduellement élargi et assez fortement
échancré au bout; ses scrobes sulciformes, obliques, assez profondes.
— Antennes médiocrement robustes, dépassant un peu le milieu des
élytres, à articles { court, 2-8 allongés, noueux au bout, 2 moins
long que les autres, 9-11 formant une massue distinete, médiocre,
lâche; 10 plus court que les autres, 11 fusiforme, longuement atté-
nué et aigu au bout. — Yeux assez finement granulés, grands, subar-
rondis, convexes. — Prothorax un peu plus long que large, non dé-
primé sur le disque, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à
ses deux extrémités; sa carène droite, entière, arrondie à ses extré-
mités et remontant un peu au-delà de son milieu sur les côtés. —
Ecusson petit, orbiculaire. — Elytres allongées, parallèles, cylin-
driques, légèrement déprimées sur le disque, s'arrondissant pour
former leur déclivité postérieure, à peine plus larges que le prothorax
et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. —
Pattes assez courtes, égales; cuisses en massue, les postérieures plus
courtes que l'abdomen; jambes droites ; l'angle terminal interne des
antérieures dentiforme; tarses à articles 4-2 subégaux, 3 enfoui ; la
dent des crochets très-courte, submédiane. — Pygidium subtrans-
versal, largement arrondi à son extrémité. — Métasternum allongé ;
ses épisternums élargis en avant, subparallèles en arrière, — Saillie
mésosternale médiocrement large, inclinée et arrondie en arrière. —
Corps allongé, cylindrique, densément pubescent,
Femelle : Je ne l'ai pas vue; selon Schœnherr, qui a fondé sur
(1) Syn. Xyztanes, Schœnh. Gureul. I, p. 181; olim.
488 ANTHRIBIDES.
elle le genre, sans connaître le mâle, elle ne différerait de ce dernier,
d'après la description qu'il en donne, que par ses antennes qui attei-
gnent à peine la base du prothorax.
Le type du genre est l'Anthribus acuticornis de Fabricius, insecte
de Java et Sumatra, réunissant aux caractères des PrYCHODERES qui
suivent, la forme cylindrique des Parororracus. Son rôstre et sa
livrée ont beaucoup d'analogie avec ceux du Ptychod. tricostifrons, et
il est de la taille des exemplaires moyens de cette espèce. Le carac-
tère le plus apparent qui le distingue du premier des genres en ques-
tion réside dans la forme de l'angle terminal interne des jambes anté-
rieures, Cet insecte est d’une grande rareté dans les collections.
PTYCHODERES.
SonoENx. Curcul. I, p. 120 (1).
Môles : Tête plus longue que large, prolongée en arrière des yeux;
rostre plus étroit et plus long qu’elle, subanguleux, plan et au moins
tricaréné en dessus, graduellement dilaté et fortement échaneré au
bout; ses scrobes sulciformes, obliquement dirigées en dessous. —
Antennes grêles, de longueur très-variable selon les espèces et les
individus, parfois plus longues que le corps, atteignant au moins la
base des élytres, à articles 1 très-court, ovale, 2-8 allongés, noueux au
bout, 2 plus court que les autres, 9-11 formant une massue peu
apparente, déprimée, lâche, 41 plus ou moins acuminé. — Yeux assez
fortement granulés, grands, brièvement ovales, convexes. — Prothorax
plus long que large, oblongo-ovale, déprimé et largement excavé en
dessus, tronqué en avant; sa carène antérieure presque droite, sou-
vent interrompue dans son milieu, obtusément anguleuse à ses
extrémités, remontant sur les côtés à peu de distance du bord anté-
rieur; la postérieure nulle ou peu saillante, — Ecusson variable. —
Elytres très-allongées, parallèles ou peu à peu rétrécies en arrière,
largement déprimées sur le disque, verticalement déclives en arrière
et le plus souvent calleuses au sommet de leur déclivité, un peu
plus larges que le prothorax et tronquées ou faiblement échancrées à
leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, subé-
gales; cuisses en massue, les postérieures notablement plus courtes
que l'abdomen ; jambes droites, légèrement élargies à leur extrémité;
tarses à articles 1-2 subégaux, 3 twès-petit; dent des crochets voi-
sine de leur base, arquée. — Pygidium carré, arrondi aux angles. —
Métasternum allongé, ses épisternums larges en avant, subparallèles
en arrière, — Mésosternum assez large, incliné, fortement arrondi en
arrière, — Corps allongé, déprimé, densément pubescent.
(1) Syn. Hvrsecornorts, Jekel, Ins. Saunders. I, p. 65, — ParotorTrAGus pars,
Schœnh,
PHLŒOTRAGIDES. 489
Femelles : Rostre un peu plus court. — Antennes atteignant au
maximum la carène antérieure du prothorax, terminées par une mas-
sue bien distincte formée par les trois derniers articles : 1-2 noueux
au bout ou subpyriformes, celui-là en général le plus long, 3 plus ou
moins atténué en avant.
Genre répandu dans toutes les parties chaudes de l'Amérique,
depuis le Brésil méridional jusqu'au Mexique, et qui y représente,
avec le suivant, les Pacorornacus de l'Afrique. Ses espèces présentent
dans le rostre et ses scrobes quelques légères différences qui permet-
tent de les diviser en deux sections :
Les PryCHODERES VRAIS, qui ont les scrobes en question nettement
accusées, prolongées assez loin en arrière, et les côtés du rostre munis
de deux carènes obliques, médiocrement ou peu distinctes. Ils corres-
pondent aux Prycnoperes de Schænherr (1);
Et les Hypseorroris de M. Jekel, chez lesquels les scrobes sont plus
courtes, moins marquées, parfois en partie obsolètes, et dont le rostre
est muni de chaque côté de deux carèges longitudinales très-pronon-
cées (2). Le type est le Phlæotragus annulicornis de Schœnherr (3).
(4) 11 en mentionne (Cureul. V, p. 156) 4 espèces : elongatus, virgatus, vi-
ridanus, de Cayenne ou du Brésil ; tricostifrons, du Mexique. Le Macrocepha-
lus cinereus d'Olivier (Entom. IV, 80, p. 4, pl. 1, f.2ab), insecte des Indes
orientales, qu’il regarde comme identique avec le vigatus, est certainement
tout autre chose qu’un Prycaoneres et probablement un AncyLorroris. Schœn-
berr rapporte également au genre, mais avec doute, le M. variegatus du même
auteur (ibid. pl. 1, £. 1); c'est un insecte africain du genre Mecocenus ; Olivier
n'a connu que la femelle. — M. Jekel (ins. Saunders. [, p. 41) a publié une ré-
vision ou, plutôt, une monographie du genre dans laquelle il décrit les espèces
nouvelles qui suivent : P. depressus, Brésil ; columhianus, Colombie ; callosus,
Cayenne; mivtus, même pays et Brésil; antiquus, obsoletus, Brésil ;-plus le
Macrocephalus nebulosus d'Olivier (loc. cit. p. 5, pl. 1, f. 3 a-c), espèce de
Cayenne passée sous silence par Schœnherr,
(2) M. Jekel, à ces deux caractères, ajoute un grand nombre de petites dif-
férences empruntées au nombre et à la direction des carènes rostrales, à la
longueur relative des antennes et de leurs articles, à celle des pattes, eto.,
Mais auxquelles je ne saurais attribuer une valeur générique, non plus qu'à
celles mentionnées dans le texte,
(3) Curoul, V, p. 181. — Aj. : H. Batesü, Jekel, loc. cit. p. 66; Amazones.
Il existe à Java un bel insecte, le P/ychod. orientalis de Dejean (Cat. éd. a,
P. 256), auquel je trouve à peine des caractères suffisants pour le séparer du
£enre actuel. Sous le rapport de la taille et de la forme générale, il ressemble
au Tribotropis pustulatus de Cayenne, mais est plus étroit et plus svelte
que celte espèce. Le mâle, seul sexe que je connaisse, n’a qu'une fine carène
médiane sur le rostre, les antennes notablement plus longues que le Corps, re
lativement assez robustes, avec les articles 3-8 de leur funicule finement villeux
en dessous, les yeux un peu plus longs que ceux des espèces américaines,
enfin, les jambes antérieures graduellement épaissies et arquées à leur extrémité.
490 ANTHRIBIDES
Ces insectes sont tous de grande taille, mais très-sujets à varier sous
ce rapport, surtout les mâles, et la plupart se ressemblent tellement
qu’il est difficile de les distinguer les uns des autres. Leur livrée en
dessus ne présente qu'un mélange confus de gris ou de jaune et de
noir sur lequel se détache souvent une bande latérale noirâtre ou
brune à laquelle adhèrent intérieurement quelques taches de même
couleur, Chez deux espèces seulement (viridanus, annulicornis) le
fond de cette livrée est vert.
La plupart des espèces du genre sont communes en Amérique.
Elles se trouvent sur les troncs d'arbres, sont lentes dans leurs mou-
vements et se laissent tomber à l'approche du danger.
. TRIBOTROPIS.
H. Jexez, Ins. Saunders; Col. I, p, 68 (1).
Genre extrêmement voisin du précédent, dont il ne diffère essen-
tiellement que par les deux caractères qui suivent :
Rostre sans carènes sur ses côtés, n’en ayant en dessus que trois en
général peu marquées et parfois presque obsolètes; ses scrobes fovéi-
formes, nullement prolongées en dessous.
Il comprend tous les PacororraGus américains de Schœnherr, moins
l'annulicornis reporté dans le genre précédent. Ses espèces, peu
nombreuses, ont une livrée analogue à celle des PrycHopenes, et,
comme ces derniers, varient beaucoup sous le rapport de la taille, de
la longueur des antennes, de la forme de leur massue, etc. (2).
Si l’on conserve cet insecte dans le genre, malgré son habitat, sa formule spé-
cifique serait :
P. crientalis. Niger, pube lutescente obsitus, antennis griseo-annulatis, pro-
thorace valde elongato, transversim rugoso ; elytris depressis, poslice gradatim
attenuatis, ante apicem haud callosis, striatis, striis granosis, lutescente longi-
tudinaliter ac dense Hopsti, lineis externis interruptis. Mas. Long. 22 mill.
Hab. ins. Java,
(1) Syn. Puzoornacus pars, Schœnh.— Prycnoneres pars, Dej. Cat. éd. 3,
p: 256.
(2) M. Jekel, s'appuyant sur ces différences, a réparti ces insectes dans quatre
divisions auxquelles il a imposé des noms, et dont les caractères minutieux sont
difficiles à exposer en peu de mots.
Trisornons vrais. Antennes des 'atteignant le milieu des élytres, celles des
@ le milieu du prothorax; la massue des 1ers très-allongée et aiguë au bout.
— Carène antérieure du prothorax ne remontant pas au-delà de son milieu sur
les côtés. — Elytres calleuses au sommet de leur déclivité. — Mésosternum
muni d’une petite saillie conique. Type: P.prasinatus Schh. (Ptychod, bical-
losus, Blanch, in d'Orb. Voy.; Entom. p. 200, pl. 16, £. 1).
Ecrarornoris, Antennes des @ une demi-fois plus longues que le corps,
celles des © atteignant la base du prothorax; lamassue des 1ers excessivement
grêle et allongée. — Carène antérieure du prothorax remontant très-loin en
PHLŒOTRAGIDES. 491
PHLOEOTRAGUS.
ScHognu, Curcul. I, p. 119.
Mâles : Tète transversale, à peine prolongée en arrière des yeux;
rostre notablement plus long qu’elle, plus ou moins impressionné et
finement canaliculé sur la ligne médiane, sansscarènes en dessus ni
sur les côtés, subarrondi ou déprimé aux angles; scrobes fovéiformes.
—Antennes plus robustes que dans les genres précédents, un peu plus
longues que le corps, leurs trois derniers articles formant une massue
extrèémement allongée, étroite, déprimte et très-aiguë au bout. —
Elytres toujours parallèles, en forme de cylindre un peu déprimé,
s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure qui est verticale,
jamais calleuses au sommet de cette dernière. — Mésosternum large,
incliné en arrière, anguleux. — Le surplus comme dans les deux
genres précédents.
Femelles : Rostre plus court. — Antennes dépassant légèrement le
prothorax ; leurs trois derniers articles formant une massue assez
forte, serrée, un peu déprimée et assez aiguë au bout.
Défini en ces termes, ce genre ne comprend que des espèces afri-
caines. Les Trisorroris, que SchϾnherr y avait compris (1), en sont
sans aucun doute extrèmement voisins; mais leur habitat différent,
réuni aux particularités exposées plus haut, me parait autoriser suffi-
samment leur exclusion.
avant sur les côtés. — Elytres calleuses au sommet de leur déclivité, — Méso-
sternum incliné en arrière, Deux esp. nouvelles : conicicollis, Cuyenne; punctu-
latus, patrie douteuse.
Tnoryeus. Antennes des G' plus d’une demi-fois aussi longues que le corps,
celles des © dépassant la base du prothorax; la massue des 1ers extrêmement
longue, étroite. — Carène &ntérieure du prothorax ne remontant pas au-delà
de son milieu sur les côtés, — Elytres à peine calleuses au sommet de leur dé-
clivité. — Pygidium muri d’une carène longitudinale très-saillaute, — Méso-
sternum des Triporroris vrais. Une esp. nouvelle : T. speciosus, Colombie.
SreNomeropus. Antennes des Troriryqus. — Yeux plus rapprochés sur le
front que chez les précédents.— Carène postérieure du prothorax ne remontant
pas sur les côtés à la moitié de la longueur de ce dernier. — Elytres rétrécies
en arrière, non calleuses et obliquement déclives à leur extrémité. — Mésuster-
num incliné en arrière, Une esp. : S. pustulatus Fab., Schh,; Cayenne, .
(1) Après avoir ainsi constitué le genre, la forme des serobes rostrales, qu’il
avait prise pour base de sa classification, l'avait conduit à le séparer fortement
des Prycuonures. Les Phlæotragides américains se trouvaient ainsi répartis
dans des groupes différents. Dejcan (Cat. 6d. 3, p. 256) était beaucoup plus
dans le vrai en les réunissant tous dans le genre Prycuoneres, M..Gerstæcker
(Wiegm. Archiv. 1856, II, p. 191) va même plus loin et pense .que tous ces
insectes, tant de l’ancien que du nouveau continent, doivent rentrer dans un
£&enre unique, Si leur distribution géographique était la même, je pencherais
492 ANTHRIBIDES.
Les ParororraGus présentent dans quelques-unes de leurs parties,
notamment dans la forme de la carène antérieure du prothorax, quel-
ques différences qui pourront servir à les diviser en sections. Leur
facies et leur livrée sont, à de rares exceptions près, très-homogènes.:
La dernière est encore plus confuse que celle des Phlæotagides
américains, et le vert sombre en forme ordinairement le fond. Celles
de leurs espèces qui’ sont décrites en ce moment proviennent de la
côte occidentale d'Afrique, de Natal et de Madagascar (1). I yena
dans les collections un assez grand nombre d'inédites, originaires,
pour la plupart, de la première de ces régions.
CERAMBYRHYNCHUS.
Monrrouz. Faune d, l'ile Woodl., p, 42.
Mâle : Tète plus longue que large, tomenteuse en dessous; rostre
pas plus long et aussi large qu’elle, arrondi aux angles, parallèle,
faiblement sinué à son extrémité ; ses scrobes terminales, très-gran-
des, latérales, arrondies. — Antennes du double de la longueur du
corps, à articles 1-2 courts, subégaux, 3-9 très-allongés, surtout 8-9,
10-11 très-courts, formant une petite et faible massue, 11 obconi-
que. — Yeux finement granulés, médiocres, arrondis, assez saillants,
— Prothorax un peu plus long que large, graduellement rétréci dans
ses deux tiers antérieurs ; sa carène un peu arquée, remontant sur
les côtés jusqu'à moitié de sa longueur. — Ecusson en triangle eur-
viligne. — Elytres médiocrement allongées, oblongo-cylindriques,
un peu plus larges que le prothorax et échancrées en are à leur
base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues, subégales;
cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen ; tarses courts, à ar-
ticles 4 un peu plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent des
crochets peu saillante, voisine de leur base. — Pygidium carré, lar-
gement arrondi en arrière, — Métasternum médiocrement long; ses
épisternums assez étroits, élargis en avant, parallèles dans le reste
de leur longueur. — Saillie mésosternale de largeur médiocre, un
peu inclinée, parallèle, anguleuse à son extrémité. — Corps allongé,
subeylindrique, revètu d’une sorte d’enduit.
Femelle : Tète glabre en dessous. — Antennes un peu plus lon-
gues que le prothorax, terminées par une massue formée par l’extré-
volontiers vers cette opinion. Mais la différence qu’ils présentent sous ce Tape
port étant corroborée par un facies distinet et quelques caractères assez précis,
je crois, avec M. Jekel (ns. Saunders. I, p. 38), qu’il est plus convenable de les
séparer.
(1) Schœnherr (Cureul. V, p. 174) n’en a connu que cinq: heros Fab., gigas
Fab., Guinée; albicans, Madagascar; hottentotus, varicolor, Afrique mér. —
Aj. : P. sparsutus, subfasciculatus, brevis, J. Thomns. Arch. entom. II, p. 110;
Gabon.
MÉCOCÉRIDES. 493 -
mité du 9° article et les deux derniers ; ceux-ci déprimés, courts et
égaux comme chez le mâle, 14 arrondi au bout.
Genre très-tranché et remarquable surtout par la composition dif-
férente de la massue antennaire dans les deux sexes. Celle des mâles
ne compte que deux articles, le 9° ne présentant aucune trace de
dilatation à son extrémité, tandis que chez la femelle il concourt par
son extrémité à la former. Le rostre également forme une exception
dans ce groupe et a les plus grands rapports avec celui des Acan-
THoPyGUS mentionnés plus bas, si ce n'est qu'il n’est pas échancré au
bout.
L'espèce unique (1) qui forme le type du genre est de la taille des
PuLOEOTRAGUS de moyenne grandeur et à un facies très-Voisin du
leur. Elle est originaire des îles Fidji (Polynésie),
GRrouPE II, Mécocérides.
Rostre épais, plus étroit à sa base que la tète, plus ou moins allongé,
anguleux où arrondi à sa base, dilaté et le plus souvent échancré
au bout; ses scrobes arquées ou flexueuses, rarement fovéiformes,
rétrécies en avant par leur lèvre inférieure qui est redressée. —
Antennes de longueur variable; celles des mâles très-souvent plus
longues que le corps ; leur 22 article beaucoup plus court que le 4
(Eucicas excepté); leur massue dans les deux sexes, grêle, très-lâche
et peu distincte. — Yeux grands, entiers, subarrondis. — Carène du
prothorax fortement anté-basilaire, arquée à ses extrémités. — Corps
de forme variable, jamais cylindrique ou linéaire.
Ces insectes, voisins des Phlæotragides, en diffèrent essentielle-
ment par les caractères qui suivent. En premier lieu leur forme gé-
nérale est plus courte, plus massive, et leur donne un facies tout
autre. Ensuite les deux premiers articles de leurs antennes n’ont
plus conservé les mèmes proportions relatives; le 1% s’est considéra-
blement allongé, tandis que le 2° est devenu très-court. Les Eucicas
font seuls exception à cet égard, sans ressembler pour cela aux
Phlæotragides; chez eux les deux articles en question ne présentent
pas une grande différence sous le rapport de la grandeur. En troi-
sième lieu, le rétrécissement des serobes rostrales, par suite du re-
(1) C. Schœnherri, Montrouz. loc. cit. La description qu’en donne M. Mont-
rouzier est trop courte et paraît avoir été faite d’après des exemplaires en
partie déflorés. La formule spécifique qui suit, rédigée d’après des exemplaires
Parfaitement frais, ne sera dès lors pas inutile.
Ater subtus indumento albido dense obtectus, supra atro maculatus et linea-
ls, antennis pedibusque albo-anpulatis; prothorace sparsim granuloso, elytris
Subtiliter striatis, basi inordinate (@) vel subseriatim (Q) minute tuberculatis.
Long. (rostr. exclus.) 12-16 mill. Des collections de M. Roclofs, à Bruxelles, et
de M. J. Thomson, à Paris.
49% ANTHRIBIDES.
dressement de leur lèvre inférieure, est caractéristique de ce groupe;
on n’observe rien de pareil dans le reste de la Famille. Il est peu
prononcé chez les Eugicas, mais très-apparent chez les autres es-
pèces. Les scrobes affectent ici, en réalité, trois formes différentes :
fovéiformes chez les seuls Mecorroris, elles sont courtes et arquées
chez les Mecocerus, tandis que chez les Euciças et les Paysoprerus,
elles sont flexueuses et se prolongent plus ou moins sous le rostre en
s’affaiblissant. Enfin, sauf dans un seul cas (Puxsoprerus), les pattes
antérieures, au lieu d'être égales entre elles dans les deux sexes,
s'allongent plus ou moins chez les mâles. À ces caractères principaux
on peut encore ajouter que la livrée de ces insectes n'a aucun rap-
port avec celle des Phlæotragides, et que chez quelques-uns d'entre
eux (Mécocerus, Paysoprenrus), les yeux, au lieu d’être parallèles
comme dans le groupe précédent, sont visiblement obliques et con-
vergent en avant, ce qui retrécit la partie antérieure du front.
Les Mécocérides ne le cèdent pas, sous le rapport de la taille, aux
Phlæotragides; c'est même parmi eux que se trouvent les plus
grands et les plus massifs des Anthribides connus. Sauf quelques
Mecocerus qui sont africains, ils habitent le continent indien et
ses archipels, sans paraître dépasser à l’est la Nouvelle-Guinée.
I. Carève du prothorax remontant très en avant sur les côtés.
Rostre faiblement sinué au bout : Eugigas.
— fortement échancré — : Mecotropis.
II. Carène du prothorax remontant faiblement sur les côtés.
Elytres de forme régulière : Mecocerus.
— élargies et gibbeuses en arrière : Physopterus.
EUGIGAS.
J. Tuous. Archiv. entom., 1, p. 434 (1).
Mäles : Tète plus longue que large, fortement prolongée en arrière
des yeux; rostre aussi long qu'elle, très-robuste, graduellement
élargi en avant, arrondi aux angles, finement caréné en dessus, tri-
sinué au bout; ses serobes flexueuses, un peu prolongées sous le
rostre (2). — Antennes un peu moins longues que le corps, gréles, à
articles 4 cylindrique ou obconique, un peu plus court que 2, celui-
ci de moitié plus court que les suivants, 3-8 ailongés, noueux au
bout, 9-11 formant une massue allongée, étroite, déprimée, parfois
(1) Syn. Doricuocera, Gray in Griffith’s anim. Kingd. ; Ins. II, p. 65; nom
précédemment employé par Latreille pour des Diptères de la famille des Mus-
cides.
(2) Ainsi que je l'ai dit dans les généralités du groupe, elles sont moins ré-
trécies en avant que dans les trois genres qui suivent et même, à vrai dire,
presque à l’état normal.
MÉCOCÉRIDES. 495
presque nullé, 11 acuminé au bout. — Yeux latéraux, finement
granulés, convexes, brièvement ovales. — Prothorax allongé, déprimé
sur le disque, oblongo-ovale, tronqué en avant; sa carène antérieure
légèrement arquée, remontant sur les côtés jusque près du bord
antérieur, la postérieure nulle. — Ecusson presque carré, arrondi
en arrière, — Elytres assez convexes, déprimées sur la suture, assez
allongées, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, non calleuses
avant leur extrémité, beaucoup plus larges que le prothorax et fai-
blement échancrées à leur base, avec les épaules subcalleuses. —
Pattes longues, les antérieures un peu plus que les autres; cuisses
médiocrement en massue; les postérieures plus courtes que l'abdo-
men; tarses à articles 4 un peu plus long que 2, 3 enfoui; la dent
des crochets très-petite, submédiane, verticale, — Métasternum
allongé; ses épisternums élargis en avant. — Mésosternum trian-
gulaire, allongé, incliné en arrière. — Corps allongé, densément pu-
bescent.
Femelles : Rostre plus court. — Antennes plus robustes, atteignant
à peine la base du prothorax, leurs articles 4-8 subégaux, obconi-
ques, celui-là plus gros, 9-11 formant une massue bien distincte, peu
allongée et assez lâche. — Pattes subégales.
L'espèce de Javasur laquelle ce genre a été fondé, sous le nom de
DoLICHOGERA, n’a pas encore été décrite (1); deux autres (2) ont été,
dans ces dernières années, publiées par M. J. Thomson. Ces trois in-
sectes figurent parmi les plus grands Anthribides connus et ont une
livrée analogue qui consiste, sur les élytres en, raies longitudinales
blanchâtres sur un fond variable, interrompues par des linéoles
noires.
Au premier coup-d'œil le genre paraît beaucoup plus voisin des
Mecocenus qu'il ne l'est réellement. Il en diffère par la forme de ses
serobes rostrales, ses yeux, ses carènes prothoraciques et la longueur
relative des deux 1% articles de ses antennes qui est à peu près la
même que chez les Phlæotragides. Sous ce dernier rapport il fait le
passage entre le groupe précédent et celui-ci.
MECOTROPIS.
Mâle : Tête plus longue que large, prolongée en arrière des yeux ;
tostre plus étroit et plus long qu'elle, anguleux, muni en dessus d'un
sillon étroit et prolongé surle front, brusquement dilaté à son extré-
(1) Elle est simplement figurée loc. cit. pl. 49, f. 1, sous le nom de Dot,
Childreni; je la possède depuis longtemps et l'ai vue dans plusieurs collections.
Comme le Mecocerus gazella, dont elle a la livrée, elle est sujette à devenir
d'un gris uniforme et à perdre presque complétement son dessin.
(2) £. Schœnherri, Îles Arou; goliathus, Java; J. Thomson, loc. cit. p. 435;
le mâle du premier est figuré pl. 17, f. 1, la femelle du second ibid, f. 2.
496 ANTHRIBIDES.
mité, la dilatation concave en dessus et triangulairement échancrée
au bout; ses scrobes étroites en avant, arquées. — Antennes de la
longueur du corps, médiocrement robustes, à articles 1 graduelle-
ment en massue, 2 beaucoup plus court que lui, noueux au bout
ainsi que 3-6, 3 plus long que les suivants, 4-8 égaux, 9-11 formant
une massue très-longue et très-étroile, acuminée au bout. — Yeux
finement granulés, latéraux, arrondis, très-convexes.— Prothorax du
double plus long que large, cylindrique, légèrement arrondi sur les
côtés, faiblement bisinué à sa base ; sa carène presque droite, remon-
tant sur les côtés très-près du bord antérieur. — Ecusson quadran-
gulaire.— Elytres assez allongées, parallèles dans leur deux tiers an-
térieurs, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échan-
crées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes longues et
grèles, les antérieures beaucoup plus que les autres ; tarses grèles, à
articles 4 et 2 très-allongés, 3 très-petit, enfoui; dent des crochets
submédiane et arquée. — Pygidium largement arrondi en arrière. —
Métasternum médiocrement allongé ; ses épisternums larges en avant,
graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large,
faiblement inclinée, en triangle curviligne allongé. — Corps assez
long et assez étroit, très-finement pubescent.
Femelle : Rostre beaucoup plus court; ses serobes situées à la
base de sa dilatation terminale, fovéiformes, vaguement limitées. —
Antennes atteignant la base du prothorax, à articles 2 à peine plus
court que 1, 9-11 formant graduellement une massue assez forte, sub-
obtuse au bout. — Prothorax plus court. — Pattes antérieures un
peu plus longues seulement que les autres.
Le type de ce genre nouveau est un assez grand insecte (l) de
Ceylan qui m'a 616 communiqué par M. C. À. Dohrn, sous le nom
de Mecotarsus glaucus, mais qui n'appartient évidemment pas à ce
genre de Schænherr, d'après les caractères qu'il lui assigne. Il en
diffère surtout par son rostre, son prothorax et la carène de ce der-
nier.
MECOCERUS.
Scuoenu,. Curcul. 1, p. 115 (2).
Mâles : Tête au moins aussi longue que large ; rostre plus long et
notablement plus étroit qu’elle à sa base, subquadrangulaire, bica-
(1) M. bipunctatus. Ater, undique subtilifer griseo-pubescens, antennis ante
clavam tarsorumque articulis 1 et 3 albo-annulatis, prothorace lævi, elytris vix
sulcatis, singulo macula parva subrotunda ante medium, atro-velutina. Long.
(costr. exclus.) mar, 15m., fœm. 11m, Hob. ins. Taprobana.
(2) Syn. Acanruormonax, Gaede in Guérin-Ménev. Mag. d. Zool.; Ins. 1832,
pl. 15; ce nom a paru la mème année que celui imposé au genre par Schœn=
berr, mais est postérieur de quelques mois à ce dernier.
MÉCOCÉRIDES. 497
réné en dessus, fortement et brusquement dilaté au bout et sinué ou
tronqué au milieu de son bord antérieur; ses scrobes étroites, arquées
et graduellement effacées en arrière. — Antennes de deux à trois fois
aussi longues que le corps, très-grèles, à articles 4 plus ou: moins al-
Jlongé, en massue au bout, 2 trois fois au moins plus court que lui,
3-8 très-allongés, noueux au bout, 9-11 formant une massue très-
étroite, très-longue, acuminée au bout. — Yeux finement granulés,
très-grands et très-convexes, oblongo-ovales et plus ou.moins con-
vergents en avant. — Prothorax un peu plus long que large , assez
convexe, fortement rétréci dans ses deux tiers antérieurs, moins en
arrière ; sa carène antérieure presque droite, remontant très-peu sur
les côtés. — Ecusson très-petit, en triangle rectiligne aigu, — Elytres
médiocrement allongées, assez convexes, subparallèles ou légèrement
rétrécies en arrière, non calleuses avant leur extrémité, un peu plus
larges que le prothorax et médiocrement échancrées à leur base, avec
les épaules calleuses. — Pattes longues, les antérieures plus que les
autres ; cuisses médiocrement en massue, les postérieures atteignant
l'extrémité de l'abdomen; jambes sublinéaires; tarses à articles 4
beaucoup plus long que 2, 3 enfoui ; la dent des crochets subbasi-
laire et oblique. — Métasternum plus où moins allongé ; ses épister-
nums extrèmement larges en avant. —Saillie mésosternale déclive où
subverticale, médiocrement rétrécie et largement arrondie en arrière.
— Corps oblong, finement pubescent.
Femelles : Rostre plus court. — Antennes dépassant légèrement la
base du prothorax, à article 2 relativement moins court ; les trois der-
piers formant une massue allongée, déprimée, arquée au bout. —
Pattes subégales. — Prothorax toujours inerme.
Genre propre aux Indes orientales et à la côte occidentale d'Afrique.
Des trois espèces décrites par Schœnherr, deux, originaires de Mada-
gascar, lui sont étrangères (1). Toutes ses espèces sont de grande
taille, surtout celle (gaxella) qui en forme le type, mais la livrée de
chacune d'elles varie, de sorte qu'on n'en peut rien dire de général.
Elles se répartissent naturellement dans deux sections.
Chez le plus petit nombre, le prothorax des mâles est armé en
dessous de deux épines arquées, aiguës, dirigées en avant et accom-
pagnées d’une excavation plus ou moins profonde (2); chez les autres,
celte partie du corps est inerme (3).
(1) M. Audouini, mœstificus, Schænh. Cureul. V, p. 184. Le premier est un
Genus, le second est voisin des Eczesanis de M. Pascoe, mais cependant peut
à peine rentrer dans ce genre,
(2) M. gazella, Schœnh. loc. cit, p.116 (Acanth. longicornis, Gaede, loc.
cit); Java. — Aj.: M, disparipes, Imholf, Gener. Cureul. pars L Guinée. —
Mnisechii, tigrinus, J. Thoms, Archiv, entom. Il, p.106, pl. 3,f, 7,5; Gabon.
(3) M. Wallacei, simulator, Pascoe, Ann. a. Mag, of nat. Hist. Ser. 3, V,
Coléoptères. Tome VII. 32
498 ANTHRIBIDES.
PHYSOPTERUS (1).
Mûle : Tète pas plus longue que large; rostre plus étroit et plus
long qu'elle, anguleux, profondément sillonné en dessus dans son mi-
lieu, brusquement dilaté en avant, avec son bord antérieur assez for-
tement échancré en triangle curviligne; ses scrobes étroites en avant,
arquées et prolongées sous. lui. — Antennes un peu plus longues que
le corps, à articles 4 fortement renflé et en massue ovoïde à son
sommet, 2 très-court, noueux àu bout, 3-8 très-allongés, noueux au
bout, 9 aussi long, renflé à son extrémité et formant avec 10 et 41
une massue allongée, étroite, longuement acuminée. — Yeux, fine-
ment granulés, grands, brièvement ovales, convexes, un peu conver-
gents en avant. — Prothorax plus long que large, cylindrique; sa
carène très-éloignée de sa base et remontant à peine sur les côtés, —
Ecusson ovale. — Elytres courtes, graduellement et fortement élar-
gies en arrière, avec leur déclivité postérieure très-longue et verti-
cale, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base;
leurs épaules nulles. — Pattes médiocres, égales; œuisses postérieures
atteignant l'extrémité de l'abdomen; tarses à articles 1 un peu plus
long que 2, celui-ci déprimé, 3 assez grand, enfoui; la dent des
crochets médiane, petite. — Pygidium vertical, en triangle cuxvili-
gne.— Métasternum très-court; ses épisternums très-larges, parallèles,
— Saillie mésosternale assez large, inclinée, parallèle, arrondie: en
arrière. — Corps oblong, élargi et gibbeux envarrière.
Femelle : Elle ne m'est pas bien connue. D’après un exemplaire de
petite taille que j'ai sous les yeux et que je suppose appartenir à ce
sexe, elle ne différerait du mâle que par ses antennes un peu plus
courtes que le corps; mais cette détermination est douteuse.
Par sa forme générale, l'espèce typique et unique (2) de ce genre
s'éloigne considérablement de toutes celles de ce groupe, mais elle
lui appartient sans aucun doute, comme l’a pensé M. Guérin-Méne-
ville, qui l'a placée simplement dans les Mecocenus. Elle est originaire
>
p. 43; Borneo. — insignis, maculosus, Ceram; allectus, Camboge ; Paso,
The Journ. of Entom. I, p. 329. — inermis, J. Thoms. loc, cit. p: 107;
Gabon.
M. J. Thomson (ibid. I, p. 436) a, en outre, rapporté au genre, avec doué,
deux éspèces (pantherinus, parvulus) des îles Arou. La première m'est in-
connue; la seconde appartient au genre Arorecra dé M. Pascoc.
On a vu plus haut (p, 489, note 1) que le Macrocephalus variegatus d'Oli-
vier, rapporté par Schœnherr aux Prycuongres, est très-probablement un ME-
cocerus ; c’est aussi lopinion de M. Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist, loc. cit.,
p. 44; cet insecte est d’Amboine.
(1) Syn. Mecocerus, Guérin-Ménev. in Deless, Souv. d’un Voy, dans l'Inde;
Entom. p. 51.
(2) Mec. gibbosus, Guérin-Ménev. loc, cit,
TOFHODÉRIDES. 499
du Decan, de taille moyenne et revètue d’une couche aséez dense de
poils ferrugineux sur laquelle se détachent, chez les exemplaires bien
conservés, un grand nombre de très-petits points blancs.
Groupe III. Tophodérides.
Rostre épais, plus étroit à sa base que la tête, dilaté et légèrement
échancré dans son milieu à son extrémité ;'ses scrobes sulciformes, —
Antennes médiocres dans les deux sexes, terminées par une massue
bien distincte et plus ou moins compacte. — Yeux grands, latéraux,
subarrondis. — Carène du prothorax assez fortement anté-basilaire,
anguleuse à ses extrémités. — Corps ovale ou oblong.
Le genre Topmonenes de Schœnherr compose à lui seul ce groupe.
Je ne trouve dans la section actuelle, à laquelle il appartient incontes-
tablement, aucun autre genre qui puisse lui être associé. Si sa ca-
rène prothoracique était basilaire, c'est près des Craroparis qu'il de-
vrait être placé, quelques-unes de ses espèces ayant la plus grande
ressemblance avec certains de ces derniers. Il est propre à Madagas-
car et à la Cafrerie.
TOPHODERES.
Senoenu. Curcul., V, p. 150 (1).
Mâles : Tête plus longue que large; rostre un peu plus long qu’elle,
très-robuste, arrondi aux angles, finement unicaréné en dessus, for-
tement élargi en avant. — Antennes ne dépassant que peu la base
des élytres, parfois les atteignant à peine, médiocrement robustes, à
articles 4 gros, assez court, oblongo-ovale, 2 un peu plus long que
lui, noueux au bout, ainsi que 3-8, ceux-ci allongés (surtout 3), 9-11
formant une assez forte massue déprimée, 9 allongé, 40-11 subégaux,
celui-ci obtus au bout. — Yeux assez finement granulés, convexes, sub-
arrondis, — Prothorax plus où moins transversal, peu ou assez con-
vexe, le plus souvent muni sur les côtés de deux tubercules coniques
dirigés en avant, fortement rétréci antérieurement, faiblement bisi-
nué à sa base; sa carène flexueuse, plus rarement rectiligne, remon-
tant à angle droit sur les côtés, jusqu'au niveau des tubercules
latéraux. — Ecusson variable. — Elytres médiocrement ou peu con-
vexes, oblongues ou subovales, parallèles sur les côtés, largement
arrondies en arrière, tantôt (frenatus, ferrugatus) débordant plus ou
moins le prothorax, tantôt (stigma) pas plus larges que lui, plus ou
moins échancrées à leur base, — Pattes longues, les antérieures plus
que les autres; cuisses graduellement en massue, les postérieures
(1) Syn. Urenosomus, Schœnh. Gureul, V, p. 203. — Anrumous, Klug, Ins.
v. Madag. p. 102.
500 ANTHRIBIDES
atteignant l'extrémité de l'abdomen; tarses à articles À un peu plus
long que 2, 3 à moitié libre; la dent des crochets submédiane,
oblique. — Pygidium en triangle curviligne transversal. — Méta-
sternum court; ses épisternums très-larges en avant. — Saillie méso-
sternale large, verticale, concave en avant, parfois (s£igma) munie
d’une saillie triangulaire dirigée antérieurement. — Corps oblongo-
ovale, inégal, densément pubescent.
Femelles : Plus petites que les mâles. — Rostre sensiblement plus
court. — Antennes ne dépassant qu'à peine ou non la base du pro-
thorax. — Celui-ci paraboliquement arrondi sur les côtés, rétréci en
avant, n'ayant que des vestiges, parfois obsolètes, des tubercules
latéraux. — Pattes plus courtes, subégales.
Cette formule est rédigée d’après les espèces que Schænherr à.
comprises dans son genre TOPHODERES ; mais il faut y ajouter celles
sur lesquelles il a fondé celui qu'il à nommé Urerosomus, attendu
qu'elles ne diffèrent des précédentes qu'en ce qu'elles ressemblent
aux femelles de celles-ci, leur prothorax étant privé de tubereules
latéraux. Schœænherr ne s'est pas aperçu que leurs scrobes rostrales
sont également sulciformes (1) et non simplement oblongues, comme
il Je dit. On peut dès lors établir deux sections dans le genre, selon
que le prothorax est tuberculeux chez les mâles (2) ou inerme dans
les deux sexes (3).
Quelques-unes des espèces (frenalus, ferrugatus) de la première
sont de très-grande taille, et les autres plus'que de grandeur moyenne;
celles de la seconde sont plus petites. Toutes présentent sur le pro-
thorax et les élytres des tubercules de grosseur variable et parfois
fasciculés. Leur livrée varie, mais en général a une analogie pronon-
cée avec celle des AnruriBus exotiques ou de quelques CRATOPARIS,
Groupe IV. Discoténides.
Rostre court, robuste, arrondi aux angles, aussi large que la tête à
sa base, parallèle ou à peine élargi en avant; ses scrobes fovéiformes,
terminales, très-grandes, découvertes. — Antennes de longueur va-
riable, parfois plus longues que le corps, terminées par une massue
bien distincte de trois ou quatre articles. — Yeux arrondis, entiers, —
(1) J'ai vu dans la collection de M. Chevrolat les exemplaires mêmes qui
ont élé décrits par lui, et me suis assuré que leurs scrobes sont ainsi faites.
(2) T. frenatus, funebris, ferrugatus, stigma (King), Schænh. loc. cit.; Ma-
dagascar. Ces quatre espèces doivent ètre réduites à trois, le funebris n'étant
certainement que la femelle du Preis comme le soupçonnait déjà Klug; le
male du stigma n’a pas encore ét# décrit. Cette espèce et le frenatus ont élé
figurés par Klug, loc. cit. pl. 4, f. 7 et 8. — Le T. fasciculosus de la Cafrerie,
que décrit Schœnherr, m'est inconnu.
(3) Uter. verrucosus O]., thoracicus, Schænh, loc. cit. p. 204; Madagascar.
DISCOTÉNIDES. 501
Carène du prothorax en arc de cercle, subbasilaire dans son milieu.
— Corps oblong.
La forme exceptionnelle du rostre, signalée plus haut dans le
genre CERAMBYRHYNCHUS du groupe des Phlæotragides, se reproduit
ici, mais associée à une forme générale, à des antennes et à une
carène prothoracique qui n’ont rien de commun avec celles du genre
en question. Cette combinaison de caractères n'existe que dans les
deux genres suivants qui paraissent, au premier coup-d'œil, très-dif-
férents l’un de l’autre; mais quand on les étudie de près, on voit
qu'ils ont en commun, outre les particularités qui viennent d'être
mentionnées, un prothorax oblong et des pattes allongées, dont les
antérieures sont notablement plus grandes que les autres chez les
mäles. Le tout réuni constitue un type spécial et isolé. L'un des
genres en question est propre à la Nouvelle-Calédonie, l'autre au
Brésil.
L. Massue antennaire de 3 articles : Acanthopygus.
IL. _— — 4 — : Discotenes.
Genre incertæ sedis : Rythoprotus,
ACANTHOPYGUS.
(Lucas) Monrrouz, Ann. d. l. Soc. enlom., 1860, p. 869.
Mûles : Tète aussi large que longue; rostre à peine plus long
qu'elle, tricaréné en dessus; ses scrobes ovales. — Antennes de la
longueur de la moitié du corps, à articles 1 assez court, cylindrique,
2 de mème longueur, obeonique, 3 très-allongé, un peu déprimé,
4-8 plus courts, grèles, noueux au bout, 9-11 formant une Mmassue
médiocre, 9 en cône renversé, 10-11 égaux, celui-ci acuminé au
bout, — Prothorax plus long que large, légèrement convexe, un
peu arrondi sur les côtés, rétréci en avant; sa carène remontant sur
les côtés jusqu’à très-peu de distance du bord antérieur, — Ecusson
très-petit, transversal. — Elytres régulièrement oblongues, médiocre-
ment conyexes, non calleuses avant leur extrémité, à peine plus
larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, im-
pressionnées en dedans des épaules ; celles-ci calleuses. — Pattes
assez longues; surtout les äntérieures ; cuisses fortement en Mmassue,
les postérieures aussi longues que l'abdomen; tarses à articles 1 du
double plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets petite, sub-
médiane. — Dernier segment abdominal armé, sur son bord posté-
rieur, de deux dents triangulaires et aiguës; pygidium en triangle
eurviligne, — Métasternum médiocrement long, ses épisternums
tuès-larges en avant, subparallèles en arrière. —-Saillie mésosternale
assez large, verticale en avant, horizontale entre les hanches inter-
médiaires.— Corps oblong.
502 ANTHRIBIDES.
Femelles : Antennes n’atteignant pas la base du prothorax; le dernier
article de leur massue obtus. — Pattes subégales.
Genre tout-à-fait remarquable, découvert à la Nouvelle-Calédonie
par M. Montrouzier qui n’en à pas trouvé moins de cinq espèces (1)
très-distinctes les unes des autres et dont j'ai vu quatre dans la collec-
tion de M. Doué à Paris. Toutes sont de grande taille et ont un facies
qui ne ressemble à celui d'aucun autre genre d’Anthribides. C'est
égälement le seul de la famille, avec les Byrmoprorus, dans lequel il
existe parfois (metallicus, griseus) des couleurs métalliques ; l’une de
ses espèces (melullicus) est surtout remarquable sous ce rapport et
n'a rien à envier aux plus brillants Goléoptères. La livrée qui revêt ce
fond n’a, du reste, rien qui attire les regards, et consiste tantôt en
uné couche uniforme de poils grisâtres, tantôt en lignes longitudi-
nales ou en points de même couleur. Les deux épines dont le der-
nier segment abdominal est muni, existent aussi bien chez les
femelles que chez les mâles. «
DISCOTENES.
Imnorr, Gener. Curcul. pars I.
Mâle : Tête plus longue que large; rostre subeylindrique , briève-
ment déprimé en ayant, avec son bord antérieur légèrement échancré
en arc; ses scrobes arrondies, nettement limitées. — Antennes presque
de moitié plus longues que le corps, grèêles, à articles 1 médiocre,
gros, subovale, 2 petit, renflé au bout, 3-8 ‘allongés, subégaux,
noueux à leur extrémité, 8 élargi au bout et formant avec 9-11 qui
sont transversaux, une massue déprimée et compacte. — Yeux rela-
tivement petits, arrondis, saillants. — Prothorax allongé, oblongo.
ovale, régulièrement convexe; sa carène remontant sur les côtés à
moitié de leur longueur. — Ecusson petit, arrondi. — Elytres aussi
longues que la tête et le prothorax réunis, parallèles, planes sur le
disque, s’arrondissant pour former leur déclivité postérieure, un peu
plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base. —
Pattes longues et grêles, les antérieures beaucoup plus grandes que
les autres; cuisses pédouculées à leur base, renflées et fusiformes
dans le reste de leur longueur, les postérieures un peu plus courtes
que l'abdomen; jambes droites ; tarses cylindriques, à articles 4 très-
long (surtout aux antérieurs), 2 beaucoup plus court, 3 très-petit,
enfoui; la dent des crochets placée avant leur milieu. — Pygidium en
triangle curviligne. — Métasternum médiocrement long; ses épister-
nums de largeur moyenne, retrécis en arrière. — Saillie mésosternale
en triangle allongé, inclinée, — Corps oblong, finement pubescent.
(1) A. metallicus, griseus, cinctus, rubricollis, albopunctatus, Montrouz.
loc. cit,; la femelle du premier est figurée pl, 7, f. 9,
DISCOTÉNIDES. 503
Femelle : Rostre plus court, déprimé en dessus, par suite moins
cylindrique. — Antennes arrivant à la moitié des élytres ; leur massue
large, ovale, brusquement formée, le 8° article n'étant pas allongé
comme chez le mäle. — Pattes antérieures relativement moins
longues.
M. Imhoff n'a connu et figuré que ce dernier sexe. L'espèce (cælebs)
du Brésil sur laquelle il a fondé le genre, varie beaucoup, comme
tous les Anthribides, sous le rapport de la taille; les plus grands
exemplaires mâles ont à peine huit mill. delong, les plus petits, sur-
tout parmi les femelles, sont d’un tiers moins grands. Cet insecte est
revêtu d'une fine pubescence très-caduque, grisâtre en dessous, noire
et variée de gris en dessus, avec le tiers postérieur des élytres d'un
jeune ochracé, une large bande grise, transversale près de leur base,
et deux rangées longitudinales de points blancs près de leurs bords
latéraux; le prothorax est orné de deux taches oblongues, jaunes.
Mais par suite de la caducité de la pubescence, il est rare de rencontrer
des exemplaires qui présentent au complet ce dessin assez compliqué.
Cet insecte, d’ailleurs, est peu répandu dans les collections.
Note.
Le genre suivant me paraît appartenir au groupe actuel et ètre
très-voisin, quoique bien distinct, des AcanrnopyGus. La formule
que j'en donne est empruntée à la fois, à celle assez courte rédigée
par M. Pascce, à sa description de l'espèce et à un dessin au trait de
cette derrière qu'il a eu l'obligeance de m'envoyer.
BYTHOPROTUS.
Pascoe, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser, 3, IX, p. 466.
Tète saillante, subconique ; rostre suballongé, bicaréné en dessus,
échancré au bout. — Antennes de la longueur environ de la moitié
du corps, insérées dans une grande et profonde fossette terminale, à
articles 4 court, renflé, 2 presque aussi long, obconique, 3 trois fois
plus, 4-8 quatre fois plus longs que ce dernier, tous, excepté le 1°,
comprimés et sillonnés sur leurs deux faces ; les trois derniers, pris en-
semble, pas plus longs que le 3° et à peine plus épais que les précé-
dents. — Veux grands, latéraux, saillants et arrondis. — Prothorax
plus long que large, très-peu convexe, arrondi sur les côtés, rétréci
dans son tiers antérieur; sa carène subbasilaire, arquée à ses extré-
mités et remontant sur les côtés jusqu'au boïd antérieur. — Elytres
peu convexes, oblongo-ovales, arrondies aux épaules.—Patteslongues,
les antérieures notablement plus que lés autres; euisses postérieures
plus courtes que l'abdomen; tarses à artioles 4 très-allongé, 3 petit,
enfoui; crochets profondément bifides. — Dernier segmeñt abdominal
muni d'une forte dent de chaque côté. — Prosternum et mésoster-
num élevés, contigus. — Corps oblong.
a
504 ANTHRIBIDES.
Tous les caractères essentiels des ACANTHOPYGuS, y compris le der-
nier segment abdominal bidenté , se retrouvent dans cette formule;
mais elle en contient un, à savoir la contiguité du prosternum et du
mésosternum, qui est étranger à tous les autres Anthribides, sans
exception, et-qui est le seul essentiel qui sépare le genre des Acan-
rHopyGeus. L'unique espèce (lineatus) qui le compose a la taille et la
forme générale de ces derniers; sa livrée, d’un noir légèrement bril-
lant, présente, comme la leur, des reflets métalliques et consiste,
comme celle de l’Ac. griseus, en lignes blanches longitudinales sur
le prothorax et les élytres. Enfin, pour dernière analogie, la patrie de
cet insecte est presque la même que celle des AcanrroPyqus. Il a été,
en effet, découvert par feu Mac-Gillivray dans l'île Aneiteoum, l’une
des Nouvelles-Hébrides.
GROUPE V, Ischnocérides,
Rostre médiocrement épais, plus étroit à sa base que la tête,
allongé, anguleux à sa base, élargi en avant, avec son bord antérieur
tronqué et à peine sinué ou échancré; ses scrobes terminales, ar-
quées ou oblongues, découvertes. — Antennes grèles, très-rarement
plus longues que le corps chez les mâles, terminées (AncyLornoris
excepté) dans les deux sexes par une massue de trois articles. — Yeux
relativement médiocres ou petits, assez fortement granulés, allongés,
longitudivaux. — Carène prothoracique de forme et de pbsition va-
riables, mais ne remontant jamais au-delà du milieu des côtés. —
Corps allongé, oblong ou subeylindrique. à
Parmi les genres de cette Tribu, à rostre plus étroit que la tête, il
s'en trouve un certain nombre qui se font remarquer par la forme
allongée, longitudinale et la grosseur souvent relativement moins
grande de leurs yeux, à quoi s'ajoute un rostre plus faible que dans
les groupes précédents. Aucun d’entre eux n’a les scrobes fovéiformes
dans le sens rigoureux du mot; chez les uns elles sont oblongues, ar-
quées ou flexueuses, mais courtes; chez les autres elles sont sulciformes
et se prolongent sous Je rostre. Le groupe actuel comprend les espèces
qui possèdent la première de ces deux formes. Pour le surplus, c'est-
à-dire pour la forme générale, la carène prothoracique et, à un moin-
dre degré; les antennes, ces insectes diffèrent notablement; mais les
caractères qui précèdent m'ont paru‘suflisants pour les laisser asso-
ciés ensemble.
Des cinq genres suivants qu'ils ‘constituent, deux sont propres à
l'Amérique, les autres aux archipels indiens et à l'Australie.
J. Saillie mésosternale de largeur normale,
a Carène prothoracique fortement anté-basilaire ; corps oblong.
Dernier segment abdominal de forme normale : Jschnocerus.
ISCHNOCÉRIDES. 505
Dernier segment abdominal en carré transversal : Dinocentrus,
aa Carène prothoracique subbasilaire; corps sub-
cylindrique : Xylopæmon.
II. Saillie mésosternale très-étroite, linéaire.
Art. 3 des tarses grand, complétement libre : Ancylotropis.
— très-petit, enfoui : Genethila.
ISCHNOCERUS.
Scuoenu, Curcul., V, p. 191 (1).
Mâles : Tête un peu plus ou pas plus longue que large; rostre plus
long et notablement plus étroit qu’elle, médiocrement épais, suban-
guleux, plan en dessus, fortement dilaté en avant, avec son bord
antérieur à peine sinué dans son milieu; ses serobes irrégulièrement
ovales, obliques. — Antennes atteignant presque l'extrémité des 6ly-
tres, à articles 1 gros, oblongo-ovale, 2-8 très-grèles, allongés, noueux
au bout, parfois un peu arqués, 9-11 formant une petite massue
oblongue, déprimée; 9 aussi long que les deux suivants réunis, 11
obtus au bout. — Yeux médiocres, très-allongés. — Prothorax sensi-
blement plus long que large, peu convexe, arrondi ef muni sur les
côtés, en deçà de son milieu, d'un petit tubercule, rétréci en avant;
sa carène distante de la base, droite, obtusément anguleuse à ses ex-
trémités ; sa partie remontante arquée et aboutissant dans les tuber-
cules latéraux. — Ecusson carré ou subarrondi. — Elytres assez allon-
gées, planes sur le disque, parallèles, tuberculeuses avant leur
extrémité, verticalement déclives en arrière, un peu plus larges que
le prothorax et rectilignes à leur base, avec les épaules calleuses. —
Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres; cuisses for-
tement en massue, les postérieures un peu plus courtes que l’abdo-
men; jambes linéaires; tarses à articles 4 notablement plus long que
2, 3 enfoui; la dent des crochets submédiane, arquée. — Pygidium
en triangle curviligne. — Métasternum allongé ; ses épisternums obli-
quement élargis en avant. — Saillie mésosternale assez large, inclinée
en arrière , fortement arrondie au bout. — Corps oblong, inégal,
densément pubescent.
Femelles : Rostre un peu plus court et plus robuste. — Antennes
atteignant à peine la base du prothorax. — Yeux plus courts. —
Pattes moins longues, plus robustes, égales.
Schœnherr a décrit quatre espèces de ce genre : deux propres à
l'Amérique et deux de l'Afrique australe (2). Je ne connais pas ces
dernières, mais j'ai peine à croire que le genre existe à la fois dans ces
deux pays, et c'est des espèces américaines qu'il s’agit uniquement ici.
(4) Syn. Meconemus, Imhoff, Gener. Carcul. pars I.
(2) I. infuscatus, Mexique; spiculosus, Cap; SchϾnh. loc. cit. V, p. 192;
mustelinus, Colombie; fasciculalus, Natal ; ibid, VIII, 2, p. 348.
506 ANTHRIBIDES.
Ce sont des insectes de taille moyenne et revêtus de poils assez ,
longs et un peu lanugineux. La plupart sont munis, sur le prothorax
et les élytres, de petits tubercules dont quelques-uns sont fascioulés,
Leur livrée consiste en un mélange de blanc, de jaune et de noir ne
formant qu'un dessin confus. Ils se ressemblent beaucoup et sont dif-
ficiles à distinguer les uns des autres. Les collections en contiennent
quelques espèces inédites, qui “ni presques toutes, originaires de
la Colombie.
DINOCENTRUS (1).
Mûles : Tête aussi longue que large; rostre du double plus long
et un peu plus étroit qu’elle, anguleux, presque plan et finement
tricaréné en dessus, graduellement élargi à son extrémité, avec son
bord antérieur largement et très-faiblement échancré en arc de cer-
cle ; ses serobes oblongues, arquées. — Antennes de la longueur des
3/4 du corps, à articles 4 gros, subeylindrique, court, les suivants
grêles, noueux au bout, 2 plus court que 3, celui-ci et 4-8 décrois-
sant graduellement, 9-14 formant une massue oblongue, déprimée,
assez large, 9 aussi long que 10-41 réunis, rétréci à sa base, 11 ovale,
acuminé au bout. — Yeux petits, allongés. — Prothorax plus long
que large, subeylindrique, fortement tuberculeux en dessus et sur les
côtés; sa carène située très en avant de sa base, très-fine, peu dis-
tincte, flexueuse, interrompue dans son milieu et se terminant dans
les tubercules latéraux. — Ecusson oblong. — Elytres médiocrement
allongées, subparallèles, planes sur le disque, tuberculeuses, subverti-
calement déclives en arrière, débordant fortement le prothorax à leur
base, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres, les antérieures
un peu plus longues que les autres ; cuisses fortement en massue,
pédoneulées à leur base ; tarses à articles 4 un peu plus long que 2,
3 en partie libre; la dent des crothets petite, médiane. — Dernier
segment abdominal en carré transversal, échancré en arc, avec ses an-
gles postérieurs dentiformes; pygidium subquadrangulaire, arrondi
en arrière. — Métasternum long; ses épisternums très-larges, gra-
duellement: rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez étroite,
allongée, inclinée en arrière. — Corps oblong, densément pubes-
cent.
Femelles : Rostre plus court. — Antennes un peu plus longues que
le prothorax. — Yeux moins allongés et plus convexes — Pattes
plus courtes. — Dernier segment abdominal coupé carrément à son
extrémité, ainsi que le pygidium.
Genre jusqu’à présent propre au Chili et composé de deux jolies
espèces de taille moyenne que M. Blanchard a placées parmi les
(1) Syn. Srenocenvs, Blanch, in Gay, Hist, d, Chile; Zool. V, p. 299.
ISCHNOCÉRIDES. 507
SreNOCERUS (1), mais qui n'ont rien de commun avec ce genre, et
sont, ainsi que l’a dit M. Jekel (2), voisines des Iscanocerus, dont
elle diffèrent néanmoins par des caractères essentiels.
La livrée de ces insectes est d'un jaune rembruni par places, qui
rappelle la couleur de certaines écorces. Outre un fort tubercule de
chaque côté, leur prothorax en a, non loin de son bord antérieur,
trois disposés transversalement et dont le médian est le plus gros.
Les élytres ont chacune, près de leur base, une callosité très-saillante,
comprimée, et au sommet de leur déclivité postérieure, un grand tu-
bercule en cône allongé, parfois accompagné en dessous d’un autre
beaucoup plus petit,
XYLOPOEMON,.
Mâle : Tête plus longue que large ; rostre plus Gtroit à sa base et
pas plus long qu'elle, anguleux, graduellement élargi en avant, plan
en dessus, avec son bord antérieur à peine sinué; ses scrobes
oblongo-ovales, obliques. — Antennes un peu plus longues que la
moitié du corps, à articles 1 assez courtet assez gros, obconique, 2-8
grêles, à peine noueux au bout, allongés, subégaux, 9 plus court,
élargi au bout et formant avec 10-14 une massue oblongue, assez
serrée, 14 acuminé au bout. — Yeux assez grands, faiblement con-
vergents en avant. — Prothorax subtransversal, médiocrement con-
vexe, graduellement rétréci dans sa moitié antérieure; sa carène sub-
basilaire, rectiligne, remontant à angle droit sur les côtés. — Ecusson
transversal. — Elytres assez allongées, cylindriques, un peu dépri-
mes, à peine plus larges que le prothorax et, tronquées à leur base,
avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, subégales; cuisses
postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; tarses à articles 4
de moitié plus long que 2, 3 très-petit, complétement enfoui; la
dent des crochets submédiane , arquée. — Pygidium assez petit, en
triangle curviligne. — Métasternum de longueur médiocre ; ses épi-
Stermums larges, subparallèles, dilatés en avant, — Saillie mésoster-
nale assez large, inclinée en arrière, arrondie à son extrémité. —
(1) S. fuberculosus, signatipes, Blanch. loc. cit.;le premier.est figuré pl. 22,
f. 2, avec des détails inexacts pour ce qui concerne le 2e article des tarses, re-
présenté à tort comme tout-à-fait libre. — Deux autres espèces (Sten. postica-
lis, lineola), sans aucun doute congénères des précédentes, ont été, depuis,
décrites par M. Philippi, Stett. entom, Zeit. 1864, p. 361. Elles sont précédées
de la description d’un Stenorhynchus quadrinotatus qui est évidemment un
Anthribide; mais je ne vois pas ce que ce peut être. Il n’y a pas de genre du
nom de SreNonuyncuus dans la famille actuelle.—M. Blanchard a placé, dans ce
même genre STENOGERUS, deux autres insectes (asperatus, minulus) qui lui sont
totalement étrangers, et dont il sora question plus loin.
(2) Ins. Saunders. ; Col. I, p. 116.
508 ANTHRIBIDES.
Corps allongé, subeylindrique, finement pubestent. — Femelle in-
connue.
La carène du prothorax est assez voisine de la base de ce dernier
pour que ce genre paraisse, au premier coup-d'œil, appartenir à la
Tribu des Basitropides. Mais outre qu'elle n’est pas complétement
basilaire, ainsi que cela a lieu chez ceux-ci, tout le reste de l'organi-
sation montre que ce genre appartient au groupe actuel. Il a pour
type un insecte (1) d'assez grande taille, originaire des Moluques (?)
et qui m'a été communiqué par M. A. Deyrolle sous les noms géné-
rique et spécifique que je lui ai conservés, e
ANCYLOTROPIS.
H. Jerez, Ins. Saunders.; Col., I, p. 94,
Mâle : Tète plus longue que large, un peu atténuée en avant;
rostre plus long et sensiblement plus étroit qu’elle, quadrangulaire,
plan et finement caréné en dessus, brusquement dilaté en avant,
avec son bord antérieur largement et faiblement échancré; ses scro-
bes courtes, longitudinales ou obliques. — Antennes très-grèles, pres-
que de la longueur du corps, à articles 4 assez gros, en Massue ar-
quée, plus court que 2, 2-8 allongés, à peine noueux au bout,
9-11 égaux aux précédents et un peu plus épais, ne formant pas une
vraie massue. — Yeux assez petits, très-aliongés. — Prothorax allongé,
peu convexe, faiblement arrondi sur les côtés, atténué et déclive en
avant ; sa carène antérieure rapprochée de sa base dans son milieu,
en are de cercle, et remontant faiblement sur les côtés. — Ecusson
presque carré. — Elytres allongées, parallèles, planes sur le disque,
verticales en arrière, pluritubereulées au sommet de leur déclivité,
un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, gra-
duellement plus courtes; cuisses médiocrement en massue, les pos-
térieures moins longues que l'abdomen ; tarses à articles 1 notable-
ment plus long que 2, 3 entièrement libre, un peu plus large que 2
et fendu jusqu’à sa base ; la dent des crochets basilaire, très-grande, .
oblique et faisant paraître ces organes bifides. — Pygidium en trian-
gle curviligne. — Métasternum allongé; ses épisternums assez larges
en avant. — Saillie mésosternale très-étroite, linéaire, fortement
inclinée en arrière. — Corps allongé, finement pubescent. — Femelle
inconnue.
Le genre est tout-à-fait remarquable par le dégagement du 3° ar-
ticle de ses tarses et leurs crochets bifides. Il a pour type une grande
(1) X. lateralis. Niger, subtus griseo-pubescens, supra pube fusca flavoque
variegata sat dense obsitus; elytris rugosis, subtiliter striatis, singulis macula
maxima, laterali, nigra ornatis. — Long. (rostr. exclus.) 11 mill.
ISCHNOCÉRIDES. 509
espèce (Waterhousei Jek.) de l'Australie (Hunter River), grisâtre et
variée de brun avec la tête, y compris le rostre, la partie antérieure
du prothorax et le sommet, des élytres d'un jaune nankin; trois ca-
rènes longitudinales et obtuses se voient sur son prothorax (1).
GENETHILA.
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 41.
Femel!e : Tète plus longue que large; rostre un peu plus étroit et
sensiblement plus long qu'elle, parallèle, puis un peu élargi en
avant, très-plan en dessus, avec son bord antérieur faiblement
échancré en are dans son milieu; ses scrobes oblongues, obliques. —
Antennes un peu plus longues que le prothorax, assez robustes, à ar-
ticles noueux au bout : 1-8 subégaux, 9-11 formant une massue
oblongue, assez large, médiocrement serrée, obtuse au bout. — Yeux
petits, très-allongés. — Prothorax beaucoup plus long que large,
régulièrement convexe et comme arqué en dessus, graduellement
rétréci en avant ; sa carène voisine de sa base; rectiligne, subangu-
leuse à ses extrémités et remontant au tiers de la longueur des côtés.
— Ecusson subovale. — Elytres allongées, cylindriques, verticales
en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base,
avec les épaules rectangulaires. — Pattes médiocres, subégales ;
cuisses antérieures très-fortement en massue, les autres moins; les
postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses à articles
1 de moitié plus long que 2, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets
submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum
allongé; ses épisternums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale
très-étroite, linéaire, fortement inclinée en arrière. — Corps allongé,
cylindrique, pubescent.
L'exemplaire que j'ai à ma disposition est sans aucun doute une
femelle. Le mâle a probablement les antennes faites comme celles des
AncyLorropts du même sexe. Les deux genres sont en effet extrème-
ment voisins (2); mais, abstraction faite des antennes, ils sont aisés
(1) J'ai sous les yeux deux exemplaires mâles d’une seconde espèce du genre,
qui m'ont été communiqués par M. Richl {*). Elle est du double plus grande
que celle décrite par M. Jekel. Ses antennes sont notablement plus longues que
le corps, et ses tarses, qui sont déprimés, ont leur 3° article très-grand, très-
large et cordiforme. Comme chez le Waterhousei, l'extrémité des élytres est
jaunâtre, mais le reste du corps est d’une autre couleur. À part les caractères
ci-dessus, qui ne sont que spécifiques , elle est parfaitement conforme àla for-
mule du genre. .
(2) M. Pascoe signale lui-même leur affinité, et fait valoir principalement
{*). L'un de ces exemplaires est indiqué comme étant de la Nouvelle-Guinée,
l'autre comme de Timor; mais tous deux sont probablement du premier de ces
pays.
#10 ANTHRIBIDES.
à distinguer l’un de l’autre par la forme très-différente de la carène
du prothorax et’ du 5 article des tarses. La G. relusa, type de
celui-ci, est un très-petit insecte en comparaison de l’Ancyl. Water-
housei. Sa livrée, très-voisine de celle de ce dernier, est d’un gris
uniforme, avec la partie postérieure des élytres blanche; le sommet de
leur déclivité est muni également d’une rangée transversale de petits
tubercules ; une bande très-cblique, étroite ; blanche, se voit sur
chacune d'elles un peu avant leur milieu. Pour dernière ressem-
blance, cet insecte est également propre à l'Australie (Moreton
Bay).
GROUPE VI. Sintorides. $
Rostre médiocrement robuste, plus étroit à sa base que la tête,
allongé, anguleux, fortement dilaté et tronqué en avant ; ses sorobes
sulciformes, obliquement prolongées sous lui. — Antennes plus
courtes que le corps chez les mâles, terminées dans les deux sexes par
une massue généralement faible. — Yeux finement granulés, de
grandeur normale, allongés et longitudinaux. — Carène du prothorax
voisine de la base de ce dernier, arquée, arrondie à ses extrémités et
remontant à peine jusqu'au milieu des côtés. — Saillie mésoster-
nale large, subquadrangulaire et inclinée en arrière.
Ce groupe ne diffère du précédent que par les scrobes qui sont
sulciformes, les. yeux un peu plus gros et finement granulés, enfin
par la forme générale de ses espèces, qui ne ressemblent à aucune
de celles des Ischnocérides. 11 ne contient que les deux genres suivants
qui sont propres aux archipels indiens.
I. Pattes grêles; jambes arrondies, finement pubeséentes : Sintor.
I. — robustes; — comprimées, densément ciliées : Idiopus.
SINTOR.
Scnoenu: Curcul., N, p. 148.
Mâle : Tête plus longue que large: rostre du double plus long et
presque de moitié plus étroit qu’elle, canaliculé et bicaréné en des-
sus, fortement élargi, tronqué et à peine sinué en avant. — An-
tennes un peu plus longues que la moitié du corps, à articles 18r0$,
cylindrique, 2 un peu plus long, fortement noueux au bout, ainsi
que 3-9, celui-là le plus long, 10-11 formant, avec le sommet de 9,
une massue lâche et assez courte, 41 oblong, obtusément acuminé au
bout, — Prothorax plus long que large, peu convexe, graduellement
comme caractère distinotif, la strüoture différente des antennes. Mais si, comme
je le crois, cette différence est purement sexuelle, ce caractère n'a aucune ya-
leur, aussi longtemps que les femelles des ANcyLoTRopIs ne seront pas connues.
SINTORIDES, 511
rétréci en avant, [légèrement bisinué à sa base. — Ecusson carré.
— Elytres diocrement allongées, planes, triangulaires, un peu
plus larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, avec
leurs épaules un peu dilatées et arrondies. — Pattes antérieures no-
tablement plus longues que les autres; cuisses en massue fusiforme,
les postérieures aussi longues que l'abdomen; jambes cylindriques ;
tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 à moitié enfoui; la
dent des crochets très-petite, submédiane, verticale. — Pygidium en
triangle subrectiligne, prolongé en une saillie aiguë, caréné sur la
ligne médiane. — Métasternum assez long, ses épisternums larges,
subparallèles. — Corps oblongo-elliptique, très-finement pubes-
cent. 7.
Femelle : Antennes atteignant la base du prothorax, à articles 2-8
allongés, 3 plus long que les autres, 9-10 formant une massue un
peu plus large que celle du mâle. — Pattes subégales. — Pygidium
arrondi à son extrémité, non caréné,
L'unique espèce (quadrilineatus Schh.) du genre est originaire de
Sumatra et assez grande. Sur un fond d'un brun carmélite foncé, elle
est ornée de fines raies blanches longitudinales, au nombre de trois
sur le prothorax et de deux sur chaque élytre, dont l’interne est abré-
gée en avant; chez le mâle, une raie de même couleur, qui couvre la
suture en avant, se divise à son extrémité postérieure et rejoint la
raie interne en question ; chez la femelle elle est divisée dès sa base
et chacune de ses branches est arquée (1).
IDIOPUS.
Mâle : Tête plus longue que‘large; rostre de moitié plus long et
plus étroit qu’elle, plan et tricaréné en dessus, graduellement élargi
en avant, avec son bord antérieur à peine sinué. — Antennes très-
grèles, un peu plus longues que la moitié du corps, à articles 1-2
courts, celui-à plus gros et subeylindrique, 3-8 très-allongés, dé-
croissant graduellement, 9-14 formant une massue allongée, assez
(1) I existe dans les collections, et je possède moi-même depuis longtemps,
un bel insecte de Java, dont je ne connais que la femelle, et qui me parait pou
voir rentrer dans ce genre. Il ne diffère, en effet, de la femelle du S. quadri-
lineatus que par les caractères suivants, qui me paraissent à peine génériques :
Rostre unicaréné en dessus. — Massue antennaire plus grande et plus large. —
Elytres plus larges à leur base, avec les épaules plus saillantes et anguleuses,
munies chacune, près de leur base, d’un très-fort tubercule obtus et comprimé.
En voici la formule spécifique :
S. bicallosus. Niger vel obscure rufescens, pube ochraceo-lutea dense ves-
titus, rostre carinato capitcque line longitudinali, prothorace quatuor, elytris
fasciis tribus transversis valde dilaceratis, abdomine utrinque linea punctorum
duplici, subdenudatis; elytris pone basin tuberculo valido, denudato instructis.
Long. (rostr. exclus.) 13-15 miil. Habit. ins. Java,
512 ANTHRIBIDES.
étroite, 10 plus court que 9 et que 11, celui-ci acuminé. — Yeux à
peine convergents en avant.— Prothorax aussi long que large, peu à
peu rétréci en avant, médiocrement convexe. — Ecusson petit, carré,
— Elytres assez courtes, subparallèles, planes en dessus, à peine plus
larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules
obtuses. — Pattes assez langues, subégales, robustes, surtout les pos-
térieures ; cuisses postérieures un peu plus longues que l'abdomen,
leurs jambes fortement comprimées et densément ciliées, les autres
plus étroites ; tarses ciliés également, à articles 1 plus long que 2,
comprimé aux postérieurs, 3 petit, enfoui; la dent des crochets mé-
diane, très-petite. — Pygidium triangulaire, arrondi au bout. —
Métasternum court, ses épisternums larges, graduellement rétrécis
en arrière, — Corps large, quadrato-ovale. — Femelle inconnue.
Le type du genre (1) est originaire des Célèbes et m'a été commu
niqué par M. Riehl de Cassel. Il est de la taille des plus grands
Lirocerus et ressemble aux espèces de ce genre qui sont déprimées
en dessus, mais ses caractères généraux sont ceux du groupe actuel,
GRoupE VII, Acorynides.
Mandibules minces, médiocrement arquées, saillantes. — Rostre
déprimé, peu épais, plus étroit à sa base que la tète (Genus excepté),
plus ou moins allongé, élargi ct tronqué en avant; ses serobes pres-
que toujours petites, foyéiformes, situées à une plus ou moins'grande
distance de son sommet. — Antennes de longueur variable, terminées
par une massue très-faible, lâche, parfois nulle. — Yeux occupant
en général une grande partie de la tête et rapprochés en avant. —
Carène du prothorax fortement anté-basilaire, arrondie à ses extré-
mités et remontant au plus à la moitié de la longueur des côtés. —
Saillie mésosternaie très-large , en carré transversal, plus rarement
équilatéral, faiblement ou non inclinée en arrière.
Un des groupes les plus tranchés de la section actuelle et immédia-
tement reconnaissable au grand développement des yeux et à leur
rapprochement sur le front. Même lorsqu'ils sont assez écartés, ce qui
est très-rare, ces organes ne sont pas pour cela latéraux comme dans
les groupes qui précèdent. Les autres caractères exposés plus haut ne
sont pas particuliers à ces insectes. Leurs mandibules et leur rostre,
avec la situation de ses serobes, se retrouvent chez un assez grand
nombre des Phlæophilides qui suivent, D'un autre côté leurs an-
tennes et leur carène prothoracique n’affectent aucune forme qui leur
soit propre. Mais ce sont les seuls qui présentent la réunion des
(1) 1. striga. Ater, atro-pubescens, prothorace Jævi, elytris subliliter striatis,
interstitiis nonnihil convexis, linea communi baseos singuloque puncto infra
mediura, albis. Long. (rostr, exclus.) 12m, >
# ACORYNIDES. b13
caractères qui précèdent. Ils sont propres aux Indes orientales et à
Madagascar,
I. Rostre un peu plus étroit que la tête, élargi seulement à son extrémité,
parfois subparallèle,
Massue antennaire des G' à art. 2 très-court : Acorynus.
= — _— assez long : Lilocerus.
I. Rostre aussi large que la tête, brusquement et quadrangulai-
rement dilaté dars sa moitié antérieure : Cedus.
Genre incertæ sedis : Mecotarsus.
ACORYNUS.,
Scnoena. Curcul., 1, p. 123.
Mâle : Tète un pou plus large que longue, convexe, faisant saillie
au dessus du rostre; celui-ci formant avec elle un angle ouvert,
presque aussi large à sa base, assez long, parallèle, médiocrement
dilaté au bout, fortement tricaréné en dessus; ses serobes grandes,
brièvement arquées (1). — Antennes de la longueur de la moitié du
corps, à articles À assez gros, en massue, les suivants grèles, un peu
déprimés : 2 presque aussi long que 1, 3-8 allongés, noueux au
bout, 9-11 formant une longue et faible massue cylindrique, 10 très-
court. — Yeux très-grands, très-rapprochés en avant. — Prothorax
presque aussi long que large, rétréci et subconique dans ses deux
tiers antérieurs, bisinué à sa base ; sa carène légèrement arquée, à
convexité postérieure, arrondie à ses extrémités, remontant à peine
jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson petit, transversal, arrondi
en arrière. — Elytres peu convexes, graduellement rétrécies en ar-
rière, un peu plus larges que le prothorax et isolément saillantes à
leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez longues, subé-
gales; cuisses fusiformes, les postérieures presque aussi longues que
l'abdomen; tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 enfoui ;
la dent des crochets submédiane. — Métasternum médiocrement al-
lougé ; ses épisternums larges, graduellement rétrécis en arrière. —
Sullie mésosternale transversale. — Corps oblong, subelliptique, fine-
meut pubescent,
Femelle : Elle diffère peu du mâle; son rostre est seulement un
peu moins robuste, et ses antennes sont un peùu plus courtes, avec
leur massue plus épaisse ; son 2° article est de grandeur normale.
La formule qui précède a été rédigée uniquement d'après l'A.
sulcirostris de Schœnherr, ne connaissant pas deux autres espèces qui
(1) Un sillon qui en part se porte jusqu'à l'extrémité du rostre et les fail pa=
raîlre terminales; mais, en y regardant de près, on voit que ce sillon n'en fait
pas partie et qu’elles sont situées, comme dans le reste du groupe, à la base de
là dilatation du vostre.
Coléoptéres. Tome VII. 33
b14 ANTHRIBIDES. .
ont été décrites dans ces derniers temps par M. Pascoe (1). Celle qu'a
connue Schænherr.est un grand insecte de Java, d’un jaune livide en
dessous et sur les pattes, d'un brun noirâtre en dessus, maculé de
jaune sur le prothorax et couvert sur les élytres d’une multitude de
linéoles et de petites taches disposées en séries longitudinales, et pa-
raissant former des bandes irrégulières et transversales. Ces derniers
organes sont assez fortement striés.
LITOCERUS.
Scuoenu. Curcul., I, p. 125.
Genre excessivement voisin des AcCORYNUS (2) et que je ne conserve
qu'avec hésitation et provisoirement. Les deux caractères suivants,
dont le premier est sexuel et le second bien léger, sont les seuls que
je parvienne à découvrir pour l'en distinguer. IL est probable qu'il
y a des passages qui leur enlèvent le peu d'importance qu'ils ont.
9 article de la massue antennaire des mâles un peu plus court
seulement que les deux autres. — Prothorax moins long ; sa carène
plus distante de sa base, plus ou moins arquée, à convexité dirigée
en avant ou en haut (3).
Le rostre est très-variable, et ses modifications paraissent plutôt
propres à diviser le genre en sections qu'à avoir une valeur généri-
que (4). La forme générale est tantôt pareille à celle des ACORYNUS,
tantôt oblongue et plus convexe. Les pattes sont en général plus
sveltes et leurs cuisses postérieures dépassent parfois un peu l’abdo-
men. La taille est en général inférieure à celle des Acorynus et le
plus souvent assez petite. La livrée est élégante, très-variée, et, par
suite de sa complication dans la majeure partie des cas, parait peu
stable chez les individus d'une même espèce.
Le genre est riche en espèces et principalement propre aux Indes
orientales, où il est répandu depuis Ceylan jusqu’à la Nouvelle-Calé-
(1) 4. rustious, Bornéo ; amabilis, îles Arou; Pascoe, Ann. a. Magaz. of nat.
Hist. Ser. 3, IV, p. 331. — J'ai sous les yeux un insecte de Bornéo quo m'a
communiqué M. C. A. Dorbn, comme étant une nouvelle espèce de Lirocenus,
et qui, à la livrée et au prothorax de ces derniers, réunit tous les caractères
essentiels du genre actuel, si ce n’est que son rostre est moins épais.
(2) Schœnberr, après les avoir placés à côté l’un de l’autre, à fini (Cureul. V,
p. 186 et 194) par les séparer, en intercalant entre eux les Mecoransus, Laco-
pEzus et Iseuvocenus. En comparant les caractères qu'il leur assigne, on voit
qu'ils se bornent à un seul de quelque valeur, celui qui existe dans la structure
de la massue antennaire cliez les mèles.
(3) C’est quelque chose d’analogue à ce qui existe chez les Camprowroris et
genres voisins du groupe des Tropidérides vrais.
(4) Parmi les nombreuses espèces que j'ai sous les yeux, mais qui sont toutes
ACORYNIDES. LE]
donie inclusivement. Il y èn a également quelques-unes en Afri-
que (1).
i CEDUS,
(Warenu.) Pascoë, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 37 (2).
Mâles : Tète fortement transversale, à front vertical, ainsi que le
rostre (3); celui-ci du double plus long et aussi large qu'elle à sa
base, brusquement et quadrangulairement dilaté dans sa moitié an-
térieure, très-plan en dessus, ses scrobes situées à la base de la dilata-
tion, un peu supérieures, petites. — Antennes trois fois au moins aussi
longues que le corps , à articles 1 très-allongé, en massue au bout, 2
près de trois fois plus court, 3-9 plus longs que 1 (surtout 6-8), ne for-
mant pas de massue distincte, 10 très-court, 41 très-long, acuminé
au bout. — Yeux très-grands, subarrondis, médiocrement convexes,
rapprochés sur le front. — Prothorax très-fortement transversal, ré-
tréci dans ses deux tiers antérieurs, bisinué à sa base ; sa carène anté-
rieure très-distante de sa base, légèrement flexueuse.— Ecusson carré.
— Elytres courtes, peu convexes en dessus, graduellement et faible-
ment rétrécies en arrière, notablement plus larges que le prothorax et
fortement trisinuées à leur base, avec les épaules obtusés. — Pattes
nouvelles ou indéterminées, il en est chez lesquelles il ressemble compléte-
ment, sauf une épaisseur moindre, à celui des Aconynus; les trois carènes de
sa face supérieure sont aussi marquées que chez ces derniers. Peu à peu ces
carènes s'oblitèrent, sans que sa forme change notablement. Mais parmi celles
où elles ont disparu, il s’en trouve deux chez lesquelles le rostre est très-al-
longé, très-déprimé, beaucoup plus étroit que la tête à sa base et fortement
élargi au bout. Au milieu de ces changements, les serobes varient à peine.
Elles sont petites et très-éloignées du sommet du rostre chez Jes mâles surtout,
Peut-être est-ce là que se trouve la différence la plus essentielle entre ces in-
sectes et les Aconynus. Il y a enfin, chez quelques petites espèces, dont j'ai
des mâles ou des femelles à ma disposition, des yeux plus petits que de cou-
tume et plus fortement séparés sur le front, mais sans être devenus latéraux.
(1) Esp. des Indes or.: Schœnherr n’en à connu qu'une (histrio) de Java. Les
Macrocephalus maculatus et fuliginosus d'Olivier (Entom. IV, 80, p. 11, pl.
2, f, 13 et 14) qu'il rapporte au genre, sans les avoir vus, lui appartiennent
sans aucun doute. — Aj. : L. mœstus, figuratus, sellatus, Pascoe, Ann. a.
Magaz. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 330; Bornéo. — orosus, pictus, Bornéo;
litigiosus, perplezus, Nouvelle-Guinée; divergens, marginellus, Macassar;
passerinus, Bornéo; Pascoe, ibid. V, p. 45. — Esp. de la Nouvelle-Calédonie :
Stenocerus Dufouri, Montrouz. Ann. d, 1. Soc. enlom. 1860, p. 867. — Esp.
africaine : L. fiicornis, J. Thoms. Archiv. eutom. II, p. 108 ; Gabon.
(2) Syn. Byasrus, Pascoe, loc. cit, p. 38.
(3) Le front ne fait pas la plus légère saillie en avant de la base du rostre,
tous deux élant exactement dans le même plan vertical, D’après cela, ces in-
sccles ne doivent pouvoir imprimer à leur rostre que des mouvements très-
peu étendus en avant et en arrière.
516 ANTHRIBIDES.
assez longues, les antérieures plus que les autres; cuisses fortement
en massue, les postérieures dépassant un peu l'abdomen; jambes
arrondies; tarses à articles 1 très-allongé, 3 petit, enfoui; la dent des
crochets petite, submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. —
Métasteraum court, convexe; ses épisternums extrèmement larges
en avant, rétrécis en arrière. —Saillie mésosternale verticale, en carré
du double plus large que long. — Corps court, très-finement pubes-
cent.
Les exemplaires d’après lesquels cette formule a été rédigée sont
sans aucun doute des mâles : je n'en ai pas vu d'autres et M. Pascoe
ne parle pas des femelles.
Il décrit deux espèces du genre dont une seule (tuberculatus), de
Singapore, m'est connue. C’est un insecte de taille médiocre, d'un
noir profond, un peu soyeux, et dont les élytres présentent chacune
deux tubercules : l’antérieur, voisin de la base, très-saillant et forte-
ment comprimé; le postérieur, situé un peu après le milieu, beau-
coup plus petit et obtusément conique. Le 8° et le 9° articles des an-
tennes sont blancs. -
L'autre espèce (guttatus) est un peu plus grande, d'un noir profond,
avec le front blanc et de nombreuses petites taches cendrées sur le
prothorax et les élytres. Elle est originaire de Bornéo. Par suite de
l'absence de tubercules sur ses élytres, cet insecte fait le passage avec
le genre Bvasrus de M. Pascoe, établi sur un exemplaire femeile
d'un insecte (cephalotes) de Bornéo qui à tous les caractères du genre
actuel, avec des antennes atteignant seulement la base du prothorax
et terminées par une massue oblongue et compacte, de trois articles,
ainsi que des yeux un peu séparés sur le front. Son rostre, notamment,
est absolument pareil à celui du Ced. tuberculatus. La connaissance
des femelles des CEpys et celle du mâle de cet insecte décideront si
ce dernier constitue réellement un genre à part (1).
Note.
Je suis porté à croire que le genre suivant, placé par Schœnberr
immédiatement à la suite des Lirocerus, appartient en effet au
groupe actuel, malgré ses yeux non rapprochés sur le front (2). On à
(1) J'ai dit plus haut (p. 497, note 1) que le Mecocerus Audouini de Schœn-
herr appartient au genre actuel, Il n’en diffère, en effet, génériquement par-
laot, qu'en ce que le front est un peu suillant, que le 2e article de la massue
antennaire, au lieu d'être très-cuurt est de longueur normale; enfin, que les
élytres sont plus allongées et plus parallèles; tout le reste est conforme à la
forraule générique des Ceous. Cet insecte me parait, d’après cela, ne devoir
former qu’une section parmi ces derniers.
(2) J'ai trouvé dans les collections de Paris plusieurs espèces inédites, éti-
quetées comme appartenant à ce genre, mais vérificution faite de leurs carac-
tères, elles ne pouvaient pas y rentrer.
PHLŒOPHILIDES. 17
vu plus haut que même parmi les Lirocenus, il y à des espèces qui
ont ces organes sensiblement écartés.
MECOTARSUS, \
Scenoenu. Curcul., V, p. 186.
Rostre penché, un peu plus étroit et à peine plus long que la
tête, subdéprimé et plan en dessus, graduellement élargi et tronqué
en avant; ses serobes courtes, profondes. — Antennes insérées vers
l'extrémité du rostre, presque de la longueur du corps, très-grèles, à
articles 4-2 courts, en massue, 3-8 très-allongés, noueux au bout,
égaux; la massue allongée, faible, comprimée; ses articles peu dis-
tants. — Yeux sublatéraux, ovales, médiocrement convexes. — Pro-
thorax un peu plus court que la largeur de sa base, celle-ci bisinuée,
avec ses angles saillants en arrière et aigus, fortement et graduelle-
ment rétréci en avant, muni d’une carène près de son bord postérieur
et sur ses côtés en arrière. — Ecusson arrondi, un peu saillant. —
Elytres trois fois plus longues que le prothorax et pas plus larges que
lui en avant, oblongo-subovales, peu convexes, obtusément anguleuses
aux épaules, conjointement et obtusément arrondies en arrière, —
Pygidium court, demi-cireulaire. — Pattes longues, assez robustes,
les antérieures un peu plus grandes que les autres; cuisses médiocre-
ment en massue; jambes droites; tarses antérieurs à article 1 .ex-
cessivement long, sublinéaire, grossissant peu à peu à son extrémité;
le dernier très-grand; ses crochets sillonnés, unidentés en dessous.
L'espèce unique (Rosenschældi) que décrit Schænherr est origi-
naire de Madagascar, assez grande, variée de blanc sur un fond
brun, et munie à la base de chaque élytre d'un tubereule obloug. Il
est évident, d'après la formule qui précède, qu'il n'a connu que le
mâle.
Grourz VIII. Phlæophilides,
Rostre déprimé (1), plus étroit à sa base que la tète, plus ou moins
long et large, presque toujours caréné ou sillonné en dessus dans
son milieu, dilaté et tronqué ou faiblement échancré au bout; ses
scrobes terminales ou non, fovéiformes , découvertes. — Antennes le
plus souvent courtes dans les deux sexes, terminées par une massue
bien distincte, de trois, très-rarement de quatre articles, plus où moins
compacte (SrENOCERUS excepté). — Yeux finement granulés, entiers,
latéraux, oblongs ou ovales. — Carène prothoracique variable, ne
remontant jamais beaucoup au-delà du milieu des côtés.
Ces insectes sont les derniers de la Tribu actuelle dont le rostre
(1) Sauf chez les PaLogopuius où il à conservé une certaine épaisseur.
518 ANTHRIBIDES.
soit à la fois déprimé et élargi au bout. Les seuls, parmi ceux qui
précèdent, avec lesquels on puisse les confondre, sont les Sintorides
et les Litocérides. Ils diffèrent des premiers par leurs serobes ros-
trales fovéiformes, des seconds par leurs yeux latéraux, fortement
séparés, et par la structure de leurs antennes. Ceux d’entre eux dont
le rostre est faiblement élargi en avant pourraient être aisément pris
pour des Tropidérides vrais. On évitera cette méprise en faisant
attention aux scrobes rostrales qui, chez ces derniers, sont recou-
vertes par une sorte d'orbite plus ou moins saillante que le rostre
envoie au-dessus d'elles, tandis qu'ici, cette orbite n’existant pas,
elles sont complétement à découvert et, par suite, visibles pour peu
qu'on cesse d'examiner le rostre d’en haut.
Le groupe est étranger à l'Europe, comme les précédents, et ré-
pandu très au loin, car il est représenté en Amérique, en Afrique, à
Madagascar, aux Indes orientales et dans l'Australie. Les neuf genres
qu'il contient peuvent se reconnaître aux caractères suivants :
I. Corps plusou moins court, au plus oblong ; élytres convexes,
rarement déprimées sur le disque.
a Antennes non hérissées de longs pois; leur massue plus
ou moins compacte,
b Rostre assez épais, silionné au-devant des yeux : Phæophilus.
bd — très-déprimé, non _ _
€ Massue antennaire de 3 articles.
d Carène du prothorax très-éloignée de Ja base de ce dernier,
fortement arrondie à ses extrémités : Diastalotropis.
dd — médiocrement anté-basilaire, anguleuse ou
subanguleuse à ses extrémités.
e Jambes routes ou en partie seulement comprimées.
Jambes toutes comprimées, surtout Les posté-
rieures : Eczesaris.
— antérieures seules comprimées : Ethneca.
ee Jambes toutes arrondies : Plintheria.
ec Massue antennaire de 4 articles : Phæocrotes.
aa Antennes hérissées de poils fins; leur massue
très-lâche : Sfenocerus.
IL. Corps allongé, svelte ; élytres très-déprimées, presque sans
déclivité postérieure,
Antennes plus courtes que le prothorax dans les deux
sexes : Gymnognathus.
— plus longues que le prothorax dans les deux
sexes : Analoles. :
Genres incertæ sedis : Systellorhynchus, Esocus, Mycteis, Tetragonopterus.
PELŒOPHILIDES. 510
PHLOEOPHILUS.
Scaoena. Curcul., I, p. 156.
Mûle : Tôte aussi longue que large; rostre d’un tiers environ plus
long qu’elle, robuste, muni au-devant de chaque œil d'un large sil-
lon, plan et finement sillonné en dessus, médiocrement élargi en
avant, avec son bord antérieur très-faiblement échancré; ses scrobès
subterminales, irrégulières. — Antennes atteignant à peine la base des
élytres, assez robustes, à articles 1-8 subégaux, noueux au bout (sauf
1-8 qui sont obconiques), 4 plus gros que les autres, 9-11 formant
une massue oblongue, assez large, déprimée et compacte. — Yeux
médiocres, assez convexes, oblongo-ovales et un peu convergents en
avant. — Prothorax transversal, déprimé au milieu du disque, rÉ-
tréci dans ses deux tiers antérieurs; sa carène très-distante de sa
base, droite, fortement arrondie à ses extrémités et remontant fai-
blement sur les côtés. — Ecusson très-petit, enfoui. — Elytres assez
convexes, oblongues, s’arrondissant pour former leur déclivité posté-
rieure, un peu plus larges que le prothorax et à peine trisinuées à
leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, subé-
gales; hanches antérieures assez fortement séparées; cuisses forte-
ment en massue, les intermédiaires munies d’une petite dent mé-
diane; les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; tarses
à articles 1 un peu plus grand que 2, 3 petit, enfoui; la dent des
crochets située avant leur milieu, oblique. — Pygidium en triangle
curviligne. — Métasternum médiocrement long; ses épisternums lar-
ges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale large,
verticale, tronquée à son extrémité. — Corps oblong, massif, fine-
ment pubescent.
Femelle : Elle ne diffère du mâle que par ses antennes un tant soit
peu plus courtes et ses cuisses intermédiaires inermes.
Schœnherr a fondé ce genre sur un insecte du Bengale qu'il nomme
agrestis, qu'il dit être de la taille de l’Anthribus albinus et qui
m'est inconnu. Plus tard (1} il lui a adjoint une espèce (suloifrons)
de la côte occidentale d'Afrique et d'après lequel a été rédigée la for-
mule qui précède. Il est possible que ces deux insectes ne soient réel-
lement pas congénères. Celui dont il s'agit ici est remarquable par la
dent bien distincte dont les cuisses intermédiaires sont armées chez le
mâle, particularité, du reste, qui pourrait bien n'être que spécifique,
et par l'écartement de ses hanches antérieures, caractère excessive-
ment rare dans la Famille et qui ne se retrouve que chez un petit
nombre d’Anthribides vrais. Cet insecte est d'assez grande taille et sa
(1) Cureul. V, p. 194.
520 ANTHRIBIDES.
livrée offre un mélange confus de noir et de gris, sur lequel se déta-
chent quelques points noirs (1).
DIASTATOTROPIS.
Genre voisin des PaLoropæiLus et n’en différant que par la forme du
rostre et des antennes, et la subcontiguité des hanches antérieures.
Rostre très-déprimé, un peu plus long que la tête, fortement et
peu à peu élargi en avant, muni en dessus d’une fine carène mé-
diane remontant sur le front; son bord antérieur coupé obliquement
de chaque côté et échancré en are dans son milieu; ses scrobes
étroites, non terminales. — Antennes grèles, dépassant à peine la
carène du prothorax, à articles 1-2 médiocres, subégaux ou 2 plus
long, 3 plus grand que les suivants, 4-8 décroissant graduellement,
9-11 formant une massue oblongo-ovale, large, très-déprimée et
compacte, 9 en triangle allongé, 10 transversal, 41 ovale et obtus au
bout. — Hanches antérieures étroitement séparées.
Les exemplaires que j'ai sous les yeux sont probablement des fe-
melles; il est possible que, de même que chez les PazæopniLus, les
mâles n’en diffèrent que par leurs antennes un peu plus longues.
Le genre comprend deux belles espèces (2) de Madagascar, rappor-
tées autrefois de ce pays par J.Goudot, et qu'on trouve parfois asso-
ciées dans les collections aux Paroropnizus. Elles sont un peu plus
grandes que ces derniers, mais de forme plus svelte, et leur livrée
est beaucoup plus remarquable.
ECZESARIS,
PagcoE, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 330.
Tête aussi longue que large; rostre déprimé, plus long et un peu
moins large qu'elle à sa base, élargi en avant, plan et tricaréné en
dessus, avec son bord antérieur tronqué ; ses scrobes antérieures, for-
(1) Il existe au Gabon un insecte que j'ai vu, dans quelques collections, as-
socié à celui-ci comme étant sa femelle, mais qui, avec un facies très-voisin,
en diffère par un si grand nombre de points essentiéls, qu'il ne peut pas être
compris dans Je même genre. En effet, son rostre est parallèle, arrondi aux
angles et sans trace de sillon au-devant des yeux, ses antennes un peu autre=
ment faites, sa carène du prothorax beauroup plus rapprochée de la base de ce
dernier, et ses hanches antérieures très-faiblement séparées. Je n’en connais,
du reste, que la femelle; peut-être le mâle en diffère-t-il.
(2) D. tigrinus. Oblongus, subtus niger, supra umbrinus, prothorace macu=
lis magnis duabus, elytro singulo sex, atris, 1llo lævi his subtiliter punctato-
strialis. Long. (rostr. exclus.) 10, 12m,
D. irroratus. Oblongus, niger, capite thoraceque vittis duabus, elytris ma=
cula intra humeros punctisque numerosis, tibiis tarsisque, albo-tomentosis:
Long. præcedentis.
PHLŒOPHILIDES. 521
mant un court et profond sillon un peu oblique. — Antennes un peu
plus longues que la moitié du corps, à articles 1-2 gros, obconiques,
celui-ci de beaucoup le plus court, les suivants très-grêles, noueux au
bout, 3 très-allongé, 4-8 plus courts, égaux, 9-14 formant une mas-
sue assez allongée, déprimée, médiocrement large, serrée, 11 plus
long et aigu au bout. — Yeux grands, convexes, ovales, lonsitudinaux.
— Prothorax légèrement transversal, conique, sa carène antérieure
assez distante de sa base, rectitigne, subanguleuse à ses extrémités
et remontant faiblement sur les côtés. — Ecusson en triangle curvi-
ligne transversal. — Elytres peu allongées, subparallèles, assez con-
vexes et déprimées sur le disque, à peine plus larges que le protho-
rax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. —
Patfes médiocres, robustes; cuisses subfusiformes, les postérieures un
peu plus courtes que l'abdomen; jambes comprimées, les intermé-
diaires linéaires, les autres fortement et peu à peu élargies à leur
extrémité; tarses médiocres, à articles { beaucoup plus long que
2, 3 très-petit, enfoui; la dent des crochets médiane, à peine dis-
tincte. — Pygidium presque carré, subéquilatéral. — Métasternum
court, ses épisternums très-larges en avant, graduellement rétrecis en
arrière. — Saillie mésosternale verticale, en carré plus long que
large. — Corps médiocrement allongé, finement pubescent.
La forme des jambes, forme extrèmement rare dans la famille,
constitue le caractère le plus apparent de ce genre bien distinct. Il
ne comprend qu'une espèce (atomaria) des îles Arou, plus grande et
notablement plus large que le Tropideres albirostris d'Europe. Sa
livrée consiste en une multitude de petites taches d’un jaune d’ocre
sur un fond noir. L’unique exemplaire que j'ai sous les yeux est pro-
bablement un mâle.
ETHNECA.
Pascor, Ann. a, Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 40.
Tête aussi large que longue; rostre un peu plus étroit et un peu
plus long qu’elle, médiocrement déprimé, légèrement élargi eu avant,
plan en dessus, avec son bord antérieur coupé obliquement de cha-
que côté et légèrement échancré dans son milieu; ses sorobes sub-
terminales, petites, obliques. — Antennes dépassant un peu le mi-
lieu du prothorax, à articles 4-2 assez gros, ovales, celui-ci le plus
court, 3-8 grèles, noueux au bout, décroissant graduellement, 9-11
formant une petite massue oblongue, déprimée, compacte, 10 plus
grand que les autres, 11 arrondi au bout. — Yeux très-grands, assez
convexes, arrondis. — Prothorax presque aussi long que large, coni-
que; sa carène assez distante de sa base, droite, anguleuse à ses ex-
témités, remontant jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson assez
grand, arrondi. — Élytres courtes, subparallèles, assez convexes, un
522 ANTHRIBIDES.
peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les
épaules arrondies. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures un
peu plus longues que les autres; cuisses comprimées, fusiformes, les
postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; jambes antérieures
comprimées, graduellement et fortement élargies à leur extrémité, les
autres arrondies ; tarses à articles 4 de moitié plus long que 2, 3 petit,
enfoui ; la dent des crochets médiane, arquée. — Pygidium en trian-
gle curviligne. — Métasternum court; ses épisternums larges, paral-
lèles. — Saillie mésosternale assez large, en triangle curviligne, ver-
ticale. — Corps subovale, massif, pubescent,.
L'unique espèce (Bakewellii) du genre est de la taille des grands
exemplaires du Brachylarsus scabrosus, et sa livrée a quelque ana-
logie avec celle de ce dernier, ses élytres, sur un fond varié de noir |
et de gris, étant ornées de petites taches carrées, d'un jaune d'ocre,
formant une marqueterie régulière. Cet insecte est originaire de
l'Australie (Melbourne). J'ignore le sexe de l'exemplaire que j'ai reçu
de M. Pascoe, mais d'après la brièveté de ses antennes, ce doit être
une femelle.
PLINTHERIA.
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3,1V, p. 435.
Mâle : Tête aussi longue que large ; front subvertical ; rostre sen-
siblement plus étroit qu'elle à sa base et notablement plus long, gra-
duellement rétréci dans son milieu, puis élargi en avant, plan en
dessus, avec son bord antérieur légèrement sinué ; ses scrobes termi-
nales, petites, ovales. — Antennes très-grèles, un peu plus longues
que le corps, à articles noueux au bout: 1-2 plus courts que les au-
tres, subégaux, 3-8 très-allongés, décroissant graduellement, 9-11
formant une massue oblongue, large, compacte, déprimée, obtuse au
bout, — Yeux grands, très-convexes, subarrondis. — Prothorax trans-
versal, conique, sa carène assez distante de sa base, légèrement ar-
quée et flexueuse, subanguleuse à ses extrémités et remontant jus-
qu'au milieu des côtés. — Ecusson subarrondi. — Elytres médiocre-
ment allongées, planes sur le disque, parallèles, à peine plus larges
que le prothorax et très-faïblement échancrées à leur base, avec les
épaules obtuses. — Pattes assez longues, les antérieures plus que les
autres ; cuisses postérieures un peu plus courtes que l'abdomen;
jambes arrondies ; tarses à articles { beaucoup plus long que 2, 3 très-
petit, enfoui; la dent des crochets voisine de leur extrémité, arquée.
— Pygidium en triangle curviligne allongé. — Métasternum médio-
crement allongé; ses épisternums larges, subparallèles (1). — Corps
oblong, pubescent.
(1) L'exemplaire que j'ai à ma disposition étant collé sur du papier, sa
saillie mésosternale est invisible.
PHLŒOPHILIDES, 623
D'après la longueur des antennes, l’exemplaire queM. Pascoe a bien
voulu me communiquer est sans aucun doute un mâle ; lui-même ne
dit rien de la femelle. L'espèce (luctuosa) sur laquelle il a fondé
le genre estoriginaire de la Nouvelle-Guinée, d'un tiers plus petite
que le Tropideres albirostris, noire et couverte en dessus.de nom-
breuses taches d'un gris cendré en partie confluentes.
PHÆOCROTES.
Pascor, Ann. a. Mag.of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 42.
Tête aussi longue que large ; rostre déprimé, pas plus long et sen-
siblement plus étroit qu’elle, faiblement élargi au bout, plan en
dessus, avec son bord antérieur tronqué ; ses scrobes subterminales,
ovales. — Antennes très-grêles, de la longueur des deux tiers du
corps, à articles 1 assez long, brusquementrenflé au bout, 2 très-court,
3-7 allongés, noueux au bout, 8-14 formant une massue oblongue,
assez large, déprimée, compacte, obtuse à son extrémité, 8 triangulaire,
plus long que les suivants. — Yeux grands, assez convexes, ovales, lon-
gitudinaux. — Prothorax transversal, subeylindrique; sa carène médio-
crement distante de sa base, droite, sinuée dans son milieu, subangu-
leuse à ses extrémités et remontant faiblement sur les côtés. — Ecusson
ponctiforme, à peine distinct. — Elytres courtes, subcylindriques, pas
plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en avant, avec
les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue, les pos-
térieures sensiblement plus courtes que l'abdomen ; jambes arrondies ;
tarses à articles { du double plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent
des crochets très-petite. — Pygidium carré, arrondi en arrière. — Mé-
tasternum court; ses épisternums assez larges, parallèles. — Corps
oblong, subeylindrique, pubescent, les poils sublanugineux.
Genre établi sur un petit insecte (porcellus) de l'ile Gélèbes, infé-
rieur, sous le rapport de la taille, au Tropideres niveirostris, etrevètu
en entier d’une pubescence grisâtre uniforme. La massue de ses an-
tennes, composée de quatre articles, le distingue essentiellement dans
le groupe actuel. Le sexe de l’exemplaire que j'ai sous les yeux
m'est inconnu. Je présume que c'est un mâle.
STENOCERUS.
Scnoënu. Curcul. Disp. meth., p. 39.
Mâles : Tète au moins aussi longue que large; rostre plus long et
plus étroit qu'elle à sa base, plan et caréné en dessus, fortement
dilaté en avant, avec son bord antérieur faiblement trisinué; ses
Scrobes assez distantes de son sommet, étroites, oblongues. — An-
tennes atteignant ou dépassant un peu la base du prothorax, grêles,
hérissées de longs poils fins, à articles 1 très-court, 2 beaucoup plus
524 ANTHRIBIDES.
long, en massue au bout, 3-8 allongés, noueux au bout, plus ou
moins déprimés, 3-4 (surtout 3) plus grands que les autres, 9-11 for-
mant une petite massue allongée, très-lâche, 9 long, 10 ovale, 44
longuement acuminé au bout. — Yeux très-grands, convexes, oblon-
go-ovales, un peu convergents en avant. — Prothorax transversal,
plus ou moins excavé sur le disque, fortement rétréci en avant; sa
carène peu distante de sa base dans son milieu, flexueuse, saillante et
arrondie à ses extrémités, remontant au-delà du milieu des côtés et
souvent terminée par une saillie. — Ecusson assez grand, carré ou en
triangle curviligne. — Elytres médiocrement allongtes, planes sur le
disque, parallèles ou peu à peu rétrécies en arrière, un peu plus
larges que le prothorax et chacune à peine arrondie à sa base, avec
les épaules obtuses. — Pattes médiocres, subégales; cuisses forte-
ment en massue; les postérieures aussi longues que l'abdomen;
jambes arrondies; tarses à articles 1 notablement plus long que 2,
8 très-petit, enfoui; la dent des crochets submédiane, petite, arquée,
— Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum médiocrement
allongé, ses épisternums très-larges, un peu rétrécis en arrière. —
Saillie mésosternale large, verticale, de forme variable (1). — Corps
massif, oblong ou oblongo-ovale, pubescent.
Femelles : Outre leur taille moins forte, elles se reconnaissent à
leurs antennes un tant soit peu plus courtes que celles de leurs mâles.
Le genre est exclusivement américain (2) et répandu depuis le Brésil
jusqu'au Mexique inclusivement. La plupart de ses espèces sont de
grande taille et les plus petites descendent à peine au-dessous de la
moyenne. La plupart d'entre elles ont une livrée analogue à celle
des Prycnoperes et, comme pour ces derniers, il en résulte qu'elles
sont d’une détermination très-difficile. Schœnherr n’en a connu que
trois (3), mais ce nombre est aujourd’hui plus que triplé (4).
(1) Elle se présente dans trois conditions différentes. Chez la plupart des es-
pèces elle est coupée carrément à son extrémité; parfois (par ex. varipes) son
sommet est largement arrondi, un peu rétréci el recourbé en arrièro. Enfin,
chez le fulvipes, type du genre, ele est concave sur sa face antérieure, et son
extrémilé, qui est épaissie, se recourbe en avant,
(2) Toutes les espèces étrangères à l'Amérique qu'on à comprises dans le
genre, doivent en être exelues et constituer plusieurs genres nouveaux, tels que:
S. collaris, Schœnh. Cureul. I, p. 169; Java. — Garno!i, Boisduv. Faun.de
l’Océan.; Entom. IE, p. 298; Nouvelle-Guinée. — quadrituberculalus, plali-
pennis, macrophthalmus, punctatus, Montrouz. Faun. d. l’île Woodl. p. 40;
Nouvelle-Calédonie. Jai dit plus haut (p. 515, note 1) que le S. Dufourii du
même auteur et-du même pays était un Lirocenus.
(3) S. fulvitaris Germ., frontalis, varipes, Schœnh, loc. cit. V, p: 196;
tous du Brésil. :
(4) Voyezla monographie du genre publiée par M. H. Jekel dans les Ins. Saun-
ders.; Col. I, p. 100. Ce savant entomologiste en mentionne 12 espèces, qu’il
FHLŒOPHILIDES 525
GYMNOGNATHUS.
Scnoexu. Curcul. Disp. meth., p. 37.
Mâles * Tète de longueur variable, en général plus longue que
Jarge, plus ou moins convexe entre les yeux; rostre tantôt sensible-
ment, tantôt à peine plus long, toujours uu peu plus étroit qu'elle à
sa base, déprimé, plan et caréné en dessus, dilaté en avant, avec son
bord antérieur sinué dans son milieu; ses scrobes oblongues, obli-
ques, situées plus ou moins loin de son extrémité. — Antennes un
peu plus longues que la tête et le rostre réunis, à articles 1-2 plus
gros que les suivants, celui-ci le plus long, 3-8 de longueur variable,
3 le plus grand de tous, 6-8 parfois très-courts, 9-11 formant une
massue assez large, oblongue, déprimée, serrée, 40 plus long que les
suivants, 11 très-obtus au bout.— Yeux très-grands, convexes, ovales,
non convergents. — Prothorax plus long que large, conique, sou-
ent déprimé sur la ligne médiane, plus ou moins fortement bisinué
à sa base, avec un lobe médian assez large ; sa carène antérieure peu
distante de sa base, rectiligne ou un peu flexueuse, remontant à
angle droit sur les côtés, à peu près à la moitié de leur longueur. —
Ecusson assez grand, de forme variable. — Elytres plus ou moins
allongées, très-déprimées sur le disque, graduellement rétrécies en
arrière où subparallèles, un peu plus larges que le prothorax et cha-
cune isolément arrondie à sa base, avec les épaules obtuses.— Pattes
assez longues, les antérieures plus que les autres; cuisses posté-
rieures un peu plus courtes que l'abdomen ; jambes arrondies; tarses
à articles 1 notablement plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent
des crochets petite, submédiane. — Pygidium plus où moins long,
graduellement rétréci et tronqué au bout, avec ses angles terminaux
souvent aigus ou épineux ({), caréné ou non sur la ligne médiane.
répartit dans trois sections, basées sur la forme générale du corps et les pro-
portions relatives du prothorax et des élytres. Je crois que les modifications
de la saillie mésosternale, dontil ne parle pas, fourpiraient dans ce but des ca-
ractères plus faciles à saisir. Les espèces nouvelles qui figurent dans ce travail
sont : S. festudo, Cayenne; longulus, migratorius, Brésil; mexicanus, Mexi-
que ; amazon®æ, Cayenne, Amazones; {essellatus, brunescens, Colombie; ver-
licalis, Brésil; angulicollis, Blanchardi, Colombie; à quoi il faut ajouter : S.
nigrotessellatus, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 200, pl. 16, f. 2; Bolivia.
— velatus, aspis, Erichs. Archiv, 1817, 1, p.125; Pérou.
Les S. asperatus, mirutus, tuberculosus, signatipes du Chili, décrits par
M Blanchard (in Gay, Hist. d. Chile; Zoel. V, p.298) n'appartiennent pas au
genre, Les deux derniers, ainsi qu'on l’a vu plus haut, conslituent le genre
Dinocenraus du groupe des Ischnocérides. Selon M. Jekel (loc. cit. p. 116), l'us-
Peratus est voisin des Engpagures, et le minutus des Troripenes.
(1) Je possède une espèce inédite de Cayenne, chez laquelle ces épines, qui
Sont latérales, appartiennent au dernier segment abdominal, comme celles qui
existent chez les ACANTHOPYeUS. }
526 ANTHRIBIDES.
— Métasternum de longueur variable; ses épisternums très-larges,
légèrement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large,
verticale, plus ou moins recourbée en arrière, et largement arron-
die à son extrémité. — Corps allengé, svelte, très-finement pubes-
cent.
Femelles : Celles dont les mâles ont le pygidium épineux se dis-
tinguent sans peine de ces derniers en ce qu'il est inerme chez elles.
Pour les autres, les caractères sexuels sont incertains et me paraissent
consister en ce que le rostre est un peu plus court; les antennes ne
présentent pas de différences bien sensibles.
Insectes de taille rarement au-dessus ou au-dessous dela moyenne,
de forme élégante, mais d’une détermination difficile par suite des
modifications que présente le dessin dontils sont ornés et la caducité
des poils très-fins auxquels il est dû. La plupart des exemplaires exis-
tant dans les collections sont plus ou moins déflorés. Ce dessin consiste
en bandes grises ou blanchâtres sur le rostre et le prothorax, et sur
les élytres en une ou plusieurs taches de forme plus ou moins compli-
quée. Parfois, surtout sur le rostre, les couleurs en question sont
remplacées par du rouge de cinabre.
Le genre est répandu depuis le Brésil méridional jusqu'au Mexique.
Il y en a un assez grand nombre d'espèces inédites ou incertaines
dans les collections (1).
ANALOTES.
Scnoenx. Curcul., V, p. 198.
Genre extrêmement voisin des GymNonArTaus qui précèdent, au
point que, abstraction faite des antennes, l'œil le plus exercé ne pour-
rait pas le distinguer de ces derniers.
Mâle : Antennes presque du double plus longues que le prothorax,
grèles, à articles 1 assez gros, subeylindrique, 2 très-court, 3-9 al-
longés, subégaux, 9 renflé à son extrémité et formant avec 10-11 une
massue très-étroite et allongée.
Femelle : Antennes dépassant un peu le prothorax, les articles de
leur funicule aplatis : 2-3 un peu plus longs que 4-8, 9-11 formant
une massue assez large et serrée, obtuse au bout, 10 plus grand que
les deux suivants.
L'unique espèce (discoideus Schh.) du genre est brésilienne, et sans
ses antennes, prendrait place parmi les Gymnocnaraus de forme mé-
diocrement allongée , à prothorax fortement bisinué à sa base et
) Schœnherr (Cureul. V, p. 200) n’en à connu que cinq espèces (Fahræi,
ophiopsis, ancora, dorsonotatus, signatus) du Brésil. — Aj. : G. decorus, B.
Perroud, Mélang. entom. IE, p. 18; Brésil, — vicinus, H. Jekel, Ins. Saun-
ders.; Col. I, p. 117; Guyanc (Para).
PALŒOPHILIDES. 27
dont le pygidium n’est pas très-allongé et ne présente rien de par-
tioulier chez les mâles. Sa livrée ressemble de près à celle du G.
ancora.
Note.
Je suis dans la plus grande incertitude sur la place que doivent
occuper les quatre genres suivants qui me sont inconnus en nature,
surtout pour le dernier d’entre eux. Il y a seulement quelques pro-
babilités qu'ils appartiennent au groupe actuel, plutôt qu'à tout
autre. ;
SYSTELLORHYNCHUS,
Brancu. in Gay, Hisé. d. Chile; Zool., V, p. 301.
Tête assez petite; rostre plus long qu’elle, rétréci à sa base, un
peu élargi à son extrémité (1) et excavé en dessus. — ‘Antennes
de longueur médiocre, assez robustes, insérées un peu au-delà du
milieu du rostre, à articles à peu près égaux, le 4 et le 32 seule-
ment un tant soit peu plus longs que les autres; les trois derniers
à peine plus épais que les précédents. — Yeux globuleux, — Pro-
thorax plan, presque conique ; sa carène très-fortement anté-basi-
lire, arquée et ne remontant pas sur les côtés, — Ecusson petit,
tiangulaire. — Elytres courtes, parallèles, largement arrondies à leur
extrémité, notablement plus larges à leur base que le prothorax, avec
les épaules obtuses. — Pattes médiocres, égales ; cuisses peu ren-
fées. — Corps assez court.
Le type du genre est un petit insecte (2) du Chili, revêtu d’une
pubescence brune, avec les côtés du rostre bordés d’une ligne blan-
che, le prothorax muni à sa partie postérieure d'une petite tache
d'un gris jaunâtre et les élytres blanchâtres à leur extrémité ; ces
organes présentent chacun deux gros tubereules à leur base, un plus
petit dans leur milieu et trois, disposés en triangle, avant leur som-
met.
La formule que M. Blanchard à donnée du genre ne contient pas
quelques caractères essentiels, entre autres la forme de la carène
prothoracique ; j'y ai suppléé en m'’aidant de la figure qu'il a publiée
de l'espèce.
ESOCUS.
Pascog, Ann. a. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, IV, p. 436.
Tête assez large en avant, rétrécie au-devant des yeux; rostre de
longueur médiocre, légèrement dilaté et entier en avant, muni en
dessus d'une courte carène médiane ; ses scrobes superficielles, si-
(1) La figure le représente comme brusquement dilaté en avant, avec les
änteunes insérées à la base de Ja dilatation.
(2) S. posticalis, Blanch. loc. cit. p.302, Col, pl. 28, f. 1, avec des détails.
528 ANTHRIBIDES.
tuées à la base de la partie dilatée. — Antennes courtes, à articles 1-2
épais, subégaux, 3 plus long, 4-8 décroissant rapidement, 9-11 for-
mant une courte et large massue compacte. — Yeux écartés, sail-
lants, oblongs, entiers. — Prothorax rétréci en avant, graduellement
élargi à sa base; sa carène subbasilaire, brièvement recourbée à ses
extrémités. — Ecusson petit, transversal, arroudi en arrière. —
Elytres plus larges que le prothorax, subgibbeuses à leur base. —
Pattes médiocrement longues; tarses à article 4 aussi long que les
suivants réunis.
Ce genre me parait voisin des Punrmerta. Il ne comprend qu'une
petite espèce (lachrymans) de Bornéo, noire et ornée de petites ta-
ches allongées, blanches.
MYCTEIS.
Pascoz, Ann. a. Mag. of. nat. Hist.,Ser. 3, V, p. 44.
Tête étroite ; rostre allongé, rétréci: dans son milieu, graduelle-
ment dilaté et entier au bout; ses serobes oblongues, superficielles,
submédianes. — Antennes courtes, à article 4 pluslong que 2, renflé,
les suivants du funicule grèles; massue médiocrement épaisse; ses
articles atténués à leur base. — Yeux rapprochés, arrondis, entiers,
— Prothorax transversal, rétréci antérieurement, légèrement arrondi
sur les côtés; sa carène subbasilaire, recourbée en avant sur les
côtés. — Ecusson transversal, subtriangulaire. — Elytres élargies
à leur base. — Pattes médiocres, les antérieures plus longues que les
autres ; 9° article des tarses plus grand que les suivants réunis. —
Saillie mésosternale courte, transversale.
M. Pascoe en décrit deux espèces de taille moyenne : l'une (mar-
ginicollis) des îles Philippines, l'autre (frenatus) de Bornéo. Le
genre me semble devoir ètre placé à côté des PLINTHERIA, comme le
précédent.
TETRAGONOPTERUS.
B. Pennou», Mélang. entom., IV, p, 83.
Mâle : Mandibules fortes, saillantes. — Rostre de la largeur de la tète
à sa base, plus long que large, élargi de sa base à son extrémité,
déprimé et faiblement caréné en dessus, tronqué et légèrement
échancré dans son milieu au bout; ses serobes subterminales, pro-
fundes et arrondies. — Antennes de la longueur des 3/4 du corps,
très-grèles, à articles { petit, ovalaire, 2 un peu plus long, en mas-
sue, 3-7 filiformes, un peu noueux au bout, 8 en cône renversé,
subcomprimé, 7-14 formant une large massue ovale. — Youx laté-
raux, saillants, longitudinaux, ovalaires. — Prothorax transversal,
réréci en avant, avec son bord antérieur saillant, arrondi sur les
côtés en arrière, faiblement bisivué à sa base, celle-ci légèrement ræ
TROPIDÉRIDES YRAIS. 529
bordée (1). — Ecusson ponctiforme. — Elytres en carré allongé, pla-
nes en dessus, un peu convexement déclives sur les côtés et en ar-
rière, pauci-épineuses. — Pygidium vertical, arrondi à son extré-
mité. — Pattes peu robustes, allongées ; cuisses épaissies dans leur
milieu; jambes droites, cylindriques ; tarses à articles 4 aussi long
que les suivants réunis, 3 enfoui.
Femelle : Rostre plus fortement élargi à son extrémité. — An-
tennes insérées dans son milieu, de la longueur de la moitié du corps;
leur massue plus faible.
M. Perroud place ce genre entre les Iscanocenrus et les SrENOCERUS,
genres qui, pour moi, appartiennent à deux groupes {rès-différents.
L'espèce (Vescoi) qu'il décrit est de taille médiocre et propre à la
Nouvelle-Calédonie. Son facies, comme il le dit, doit ètre très-voisin
de celui du Phlæops platypennis, insecte du même pays qu'on trou-
vera dans la Tribu suivante.
GROUPE IX. Tropidérides vrais.
Rostre aussi large que la tête à sa base, déprimé, parallèle, ra-
rement caréné en dessus ettronqué au bont; ses scrobes fovéiformes,
grandes, en général placées sous ses bords latéraux, et distantes de
son sommet. — Antennes rarement plus longues que le prothorax
dans les deux sexes, terminées par une massue de trois articles. —
Yeux entiers, latéraux, très-souvent ohbliques et convergents en avant.
— Carène du prothorax de forme variable, remontant très-rarement
au-delà du milieu des côtés. — Corps oblong ou ovale.
Le rostre affecte dans ce groupe une forme inconnue dans les pré-
cédents, et dont celui du Platyrhinus latirostris d'Europe peut donner
une idée exacte. Quelques rares exceptions existent sous ce rapport.
Ainsi il est dilaté en avant chez un certain nombre de TRoPiberes,
élargi à sa base chez les Sysrazrocerus, anguleux sur les côtés chez
une espèce de NessrarA (N. didyma), enfin renflé dans sa moitié basi-
laire chez les Hucus ; mais, sauf dans le premier de ces genres, ces
modifications ne le ramènent pas à aucune des formes qui existent
dans les groupes précédents. Par suite de leur position, ses scrobes
sont invisibles d'en haut, mème lorsqu'elles ne sont pas, à propre-
ment parler, recouvertes par ses bords latéraux, ce qui n'a lieu que
chez les Lacorezus. Les ExrpreuTes sont les seuls chez qui elles sont
découvertes. Elles sont le plus souvent situées à une assez grande
distance du sommet du rostre, sans que, pour cela, les antennes
(1) Ce caraetère et le silence que garde M. Perroud sur la carène antérieure
du prothorax, rendent probable que cette dernière est basilaire. Le genre ap-
partiendrait alors à la Tribu des Basitropides, mais il ne peut rentrer daus au-
cun des groupes que j'y ai établis.
Coléoptères. Tome VII. 34
Ed
830 ANTHRIBIDES. +
soient contiguës aux yeux. Dans la majeure partie des cas, ces organes :
sont plus courts que le prothorax chez les mâles comme chez les
femelles, qui diffèrent par conséquent à peine sous ce rapport, ainsi
que cela a lieu chez beaucoup de Phlæophilides.
Ce groupe est, de toute la famille, celui qui est le plus riche en
espèces. Parmi les douze”genres suivants dans lesquels sont provi-
soirement réparties ces dernières, trois (PLATYRIINUS, TROPIDERES,
Exenreures) existent en Europe.
T. Carène du prothorax rectiligne, ou flexueuse, ou décrivant un arc
à convexité postérieure (1).
a Rostre brusquement ()"ou peu à peu (®) élargi à sa
base : Systaltocerus.
aa — parallèle, très-rarement élargi au bout ou angu-
leux latéralement.
D Prothorax anguleux latéralement, plus ou moins déprimé
en dessus.
Rostre sans carène en dessus; yeux pelits, munis
d’une orbite : Platyrhinus.
— tricaréné en dessus; yeux grands, sans
orbite : Phlænps.
6 Prothorax non anguleux latéralement, plus ou moins convexe.
€ Massue antennaire médiocre, assez large, jamais très-läche.
d Yeux oblongo-ovales, convexes, munis d’une orbite,
obiiques : S/raboscopus.
dd — de grosseur et de forme variables, sans orbites.
Antennes à art. 3-8 décroissant, 4-2 plus gros : Tropideres.
— — 2-8 subégaux, 1 très-court : Enedreutes.
ce Massue antenvaire allongée, grêle et lâche.
Antennes hérissées de longs poils fins : Nessiara.
_ non — : Apatenia.
II. Carène du prothorax décrivant une courbe à convexité antérieure.
e Yeux très-finement granulés.
Rostre en carré transversal : Hypseus.
— renflé à sa base, carré en avant : Hucus.
ee Yeux assez fortement granulés.
Jambes et Larses robustes, ciliés : Lagopezus.
_ — grêles, finement pubescents : Camptotropis.
(1) Chez une seule espèce de Troriperes (sepicola), la convexité de celte ca-
rène est dirigée en avant, comme dans les quatre derniers genres mentionnés
dans ce tableau. Get insecte se distingue sans peine des Hypseus el des Hucus
par sa massue antennaire courte et compacte, et des Lacorezus ainsi que des
Camerornuris par la brièveté de ses antennes.
TROPIDÉRIDES VRAIS. 531
SYSTALTOCERUS.
Iwnorr, Gener. Curcul. pars I (1).
Mâle : Tète et rostre verticaux, très-plans; la première transver-
sale ; le second trois fois aussi long qu’elle et de la même largeur
dans sa moitié basilaire, fortement rétréci et subparallèle en avant,
avec son bord antérieur tronqué ; ses scrobes submédianes, recou-
vertes par la partie dilatée, formant un sillon arqué et dirigé en avant.
— Antennes un peu plus longues que le corps, assez robustes, à
articles 1 assez long, oblongo-ovale et plus gros que les suivants,
2 très-court, obconique, 3-11 allongés, déprimés, graduellement et
faiblement élargis, 11 acuminé au bout. — Yeux finement granulés,
grands, convexes, brièvement ovales et transversaux. — Prothorax
transversal, cylindrique ; sa carène très-distante de sa base, un peu
flexueuse, remontant à angle droit un peu au-delà du milieu des
côtés. — Ecusson tranversalement ovale. — Elytres médiocrement
allongées, planes, subparallèles, chacune d'elles légèrement arrondie
à sa base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues, les an-
térieures un peu plus que les autres ; cuisses fortement en massue, les
postérieures de la longueur de l'abdomen ; jambes arrondies ; tarses
à articles 4 beaucoup plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent
des crochets submédiane, arquée. — Pygidium allongé, graduelle-
ment rétréci, arrondi au bout, — Métasternum médiocrement allongé,
ses épisternums très-larges, subparallèles. — Saillie mésosternale
triangulaire, largement arrondie au bout, inclinée en arrière.
Femelle : Rostre graduellement rétréci en avant, bisinué de cha-
que côté. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, s élar-
gissant peu à peu à partir du 5° article. — Pattes antérieures pas
plus longues que les autres.
On n’en connait qu'une très-jolie espèce (platyrhinus Imh.) de
Cayenne, de taille moyenne et dont la livrée est de mème nature
que celle des Gymnogxaraus. Elle est d'un brun assez foncé, avec la
tête, le rostre et l'extrémité de la suture des élytres d'un rouge de
cinabre ; des bandes ou des taches d’un gris cendré se voient sur
toutes les parties du corps.
‘ À ne consulter que ce dessin et la forme générale, le genre est ma-
nifestement, sauf les antennes, très-voisin des GYMNOGNATHUS, mais
la structure de son rostre exige qu'il soit placé dans le groupe actuel
qu'il rattache au précédent,
(1) Syn. Sysrezrocenus, Dej. Cat. éd. 3, p. 258,
RL l'eir
532 ANTHRIBIDES.
PLATYRHINUS.
Cramv. Entomol. helvét., I, p. 112.
Tête transversale, avec le front vertical et continu, avec le rostre ;
celui-ci parallèle, subtransversal , tronqué en avant; ses scrobes
médianes, très-grandes et profondes. — Antennes atteignant à peine
le milieu du prothorax, assez robustes, à articles 1-2 plus gros que
les autres, celui-à oblongo-ovale, celui-ci plus court, subpyriforme,
3-4 allongés, obconiques, celui-là le plus long, 5-8 plus courts, de
même forme, décroissant graduellement, 9-11 formant une massue
oblongue, médiocrement serrée, obtuse au bout. — Yeux petits, laté-
raux, brièvement réniformes et surmontés d'une orbite très-distinete,
— Prothorax transversal, déprimé et rugueux en dessus, anguleux
fatéraiement, légèrement bisinué à sa base; sa carène arquée,
flexueuse, interrompue dans son milieu et peu distante de la base
dans ce point, s’arrondissant obliquement à ses extrémités et remon-
tant jusqu’au milieu des bords latéraux.— Ecusson rétréci en avant,
largement arrondi en arrière. — Elytres assez allongées, parallèles,
déprimées sur le disque, verticalement déelives en arrière et calleuses
au sommet de leur déclivité, plus larges que le prothorax et trisinuées
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses
fortement en massue, les postérieures aussi longues que l'abdomen;
jambes faiblement comprimées ; tarses à articles 1 à peine plus long
que 2, 3 assez grand, enfoui ; la dent des crochets submédiane, ar-
quée. — Pygidium largement arrondi en arrière. — Métasternum
assez allongé ; ses épisternums très-larges, un peu rétrécis en arrière.
— Saillie mésosternale très-large, verticale en avant, horizontale et
tronquée en arrière, — Corps oblong, très-finement pubescent.
Les deux sexes diffèrent à peine ; la femelle est un peu plus étroite
que le mäle et ses antennes sont encore un peu plus courtes.
Schænherr à altéré ce genre en y introduisant deux espèces (1) du
Brésil qui lui sont étrangères. Il ne doit comprendre que l'Anthribus
latirostris des anciens auteurs sur lequel Clairville l’a fondé dans
l'origine. Jusqu'ici on n’a découvert aucune autre forme qui puisse
être associée à cet insecte, le seul Anthribide de grande taille que pos-
sède l'Europe et l'un des plus remarquables de la Famille, mais, du
reste, trop connu pour nécessiter de plus amples observations.
(1) P. spiculosus, aculeatus, Schænh. Cureul. I, p. 168, et V, p. 231. Gyl-
lenhall, qui a décrit le premier, avait déjà fait observer qu'il peut à peine ren=
trer dans le genre. Provisoirement, je place ces deux insectes dans le genre
Srnagoscopus mentionné plus bas, mais on jugera probablement plus tard
qu’ils peuvent en former un distinct.
TROPIDÉRIDES VRAIS, 533
PHLOEOPS (1).
Tête aussi longue que large, assez convexe entre les yeux; rostre
un peu plus long que large, sillonné dans toute sa longueur au-de-
vant des yeux, tricaréné en dessus; la carène médiane remontant jus-
que sur le vertex, très-faiblement trisinué en avant; ses serobes sub-
médianes, grandes, irrégulières. — Antennes des PLATYRHINUS avec la
massue lâche, à articles 1-2 en cône renversé, 11 ovoïde. — Yeux
finement granulés, grands, oblongo-ovales, très-saillants, faiblement
obliques. — Prothorax transversal, un peu déprimé sur la ligne mé-
diane, brusquement rétréei et obconique dans sa moitié antérieure;
sa carène médiocrement distante de sa base, un peu flexueuse, an-
guleuse à ses extrémités, s'arrêtant un peu au-delà du milieu des
côtés en formant une saillie. — Ecusson petit, en triangle curviligne.
— Elytres parallélogrammiques, déprimées et très-planes en dessus,
verticalement déclives en arrière et tuberculeuses au sommet de leur
déclivité, un peu plus larges que le prothorax et chacune faiblement
arrondie à sa base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres,
subégales; cuisses fusiformes, les postérieures plus courtes que l’ab-
domen; tarses à articles 1 de moitié plus long que 2, 3 petit, enfoui;
la dent des crochets submédiane. — Pygidium en triangle curviligne.
— Métasternum court; ses épisternums larges, subparallèles. — Sail-
lie mésosternale carrée, verticale.
Genre voisin des SrrABoscoPus qui suivent et tenant encore aux
PLaryræNus par la forme de son prothorax et celle déprimée de ses
élytres; il s'éloigne des uns et des autres par la structure de son rostre.
Le type est le Stenocerus platypennis de M. Montrouzier, insecte de
l'archipel de la Nouvelle-Calédonie, commun dans l'ile Woodlark,
selon ce zélé entomologiste. Il est un peu plus petit que le Platyrhi-
rinus latirostris, proportionnellement plus large, et sa livrée rappelle
la couleur de certaines écorces (2). Les deux sexes présentent les
mêmes différences que dans le genre précédent.
STRABOSCOPUS.
Rostre des PLATYRHINUS, mais moins continu avec le front. — An-
tennes des mêmes, terminées par une massue assez large, médiocre-
ment serrée. — Yeux très-grands, latéraux, convexes, oblongo-ovales,
fortement obliques, rétrécissant beaucoup le front en avant et sur-
montés d'une courte orbite. — Prothorax transversal ou plus long
(1) Syn. Srenocenus pars, Montrouz. Faune d. l'ile Wood. p. 40,
(2) Les Stenocerus quadrituberculatus et macrophihalmus, que décrit en
même temps M. Montrouzier, sont probablement des Phlæophilides, à en juger
par leur rostre , qu'il dit être élargi en avant,
b34 ANTHRIBIDES.
que large, non déprimé en dessus ; sa carène variable. — Elytres mé-
diocrement convexes, oblongo-ovales. — Saillie mésosternale large,
subverticale ou verticale. — Le surplus comme dans les deux genres
précédents.
La création de ce genre me paraît nécessaire pour classer conve-
nablement un certain nombre d'espèces qui ne rentrent bien ni dans
les deux genres précédents ni parmi les Tropiperes. C’est probable-
ment avec ces derniers que Schænherr eût placé, s’il en eût eu con-
naissance , celles que j'ai spécialement en vue. Ce sont des insectes
propres aux Indes orientales ou à l'Amérique, la plupart de grande
taille et qui, à en juger par les collections, finiront par devenir quel-
que jour très-nombreux (1).
(1) Parmi celles que j'ai sous les yeux, j'en choisis trois belles, dont voici les
diagnoses. On peut les diviser en deux sections d’après la situation et la forme
de la carène prothoracique.
A. Carène du prothorax médiocrement anté-basilaire, rectiligne ou légère-
ment flexueuse,
S, Riehlii. Oblongo-ovatus, subtus cum capite prothoraceque pube cervina
obsitus; rostro tenuiter carinato, prothorace transverso, fere a basi conico, ni-
gro-reliculato; elytris modice convexis, subtiliter striatis, rufotomentosis, ni-
gro cervindque variegalis. Long. (rostr. exclus.) 12 mill. Ceylan, — J'ai vu
dans quelques collections cet insecte étiqueté comme appartenant au genre
Dexproroenon de Schœnlierr, avec lequel il n’a aucun rapport.
S. sanguinipes. Oblongus, ater, pube concolori obsitus, abdomine lateribus
albo-maculato, femoribns basi tibiisque medio rulis; rostro tenuiter carinato ;
prothorace elongato, lateribus modice rotundato-ampliato, antice albo-bipune-
tato ; elytris dorso subdepressis, irregulariter plicatis, subtiliter striato-puneta-
tis, singulis pr'ope medium puneto albo. Long. (rostr. exelus.) 14 mill. Assam.
B. Carène du prothorax plus anté-basilaire, rectiligne et fortement ärquée à
ses extrémités.
S. orbitalis. Oblonçus, ater, pube subtili fusco-umbrina undique obsitus,
oculis linea tenui albida cireumcinctis; rostro haud carinato; prothorace clon-
gato a medio ad apicem attenuato; elytris dorso subdepressis, apice lateribus-
que minute remoteque flavopunetatis, obsolete striatis, interstiliis postice præ-
sertim carinatis tuberculisque validis compressis (antico solitario, reliquis oblique
trifariam digestis) instructis. Long. (rostr. exclus.) 16 mill. Mexico.
C’est à la suite de cet insecte que pourront être placés les Platyrhinus spi-
culosus et aculeatus de Schœnherr, mentionnés plus haut. Son Tropideres
asper (Cureul. [, p. 150) du Brésil, en est voisin par son facies, mais s’en éloi-
gne par quelques caractères, entreautres par sa carène prothoracique, qui est
la plus anté-basilaire qui existe peut-être dans la famille, et si fine qu'on à
peine à l’apercevoir chez certains individus. — Le Macrocephalus tuberculatus
d'Olivier (Entom. IV, 80, p. 10, pl. I, f, 11), resté inconnu à Schœnherr, doit
également venir ici. ILest de Haïty, où M. Sallé l'a retrouvé, et uon d'Afrique,
comme le dit Olivier,
UT ,
TROPIDÉRIDES VAAIS, 535
TROPIDERES.
ScHoenx. Curcul. Disp, meth, p, 35.
Ce genre, composé exclusivement de petites espèces (1), me paraît
pouvoir difficilement rester tel qu'il est composé en ce moment. Dans
cet état je ne trouve pour le distinguer des trois précédents, dont il
est très-voisin par la brièveté dans les deux sexes et la structure de
ses antennes, que les deux particularités suivantes :
Massue anteunaire à articles serrés. — Yeux de grandeur et de
forme très-variable, moins convexes et moins allongés que chez les
Pazorors et les SrraBoscopus, sans orbite en dessus et ne rétrécissant
jamais beaucoup le front en avant.
Le rostre et la carène du prothorax ne peuvent servir à caractéri-
ser le genre. Le premier est tantôt assez allongé et visiblement élargi au
bout, quoique moins que chez la plupart des Phlæophilides, tantôt en
carré équilatéral ou peu s’en faut (2); la seconde est très-variable sous
le rapport de la forme et de la situation (3); celle-ci en général est
fortement anté-basilaire.
Ce genre est un des plus riches de la famille et celui qui a la distri-
bution géographique la plus étendue, ses espèces étant répandues sur
la plus grande partie du globe (4). Il y en a un grand nombre d'iné-
dites dans les collections.
(1) Quand on en a retranché l’asper, la seule espèce d'assez grande taille que
Schæœnherr y ait comprise et dont il vient d’être question.
(2) Schænherr (Cureul. V, p. 206) s’est, comme on le sait, servi de ce carac-
tère pour diviser le genre en deux sections, qui ont toutes Geux des représen-
tants en Europe. L'albirostris, type du genre, est celui de la première, le ni-
veirostris, celui de la seconde, -
(3) Rien que parmi les espèces européennes, on observe plusieurs formes
différentes que Schœnherr a pris soin, contre son habitude, de mentionner,
pour la plupart, dans ses descriptions spécifiques. La plus anormale est celle
propre au sepicola; sa carène décrit une courbe à convexité antérieure aussi
prononcée que dans les genres Hypseus et Hucus mentionnés plus bas.
(4) Aux 21 espèces mentionnées par Schænherr (Curoul. V, p. 206), aj. :
Esp. européennes : T. eurtirostris, Muls. et Rey, Aun. d. 1. Soc. Linn. de
Lyon, VIL, p. 338; France. — maculosus, Muls. et Rey in Muls. Opusc. entom.
IX, p. 1; même pays. — inornatus, Bach, Kæferfaun. d. Nord-u.-Mitteldeut-
schl. II, p. 168; Cassel. — Esp. de l’île Maurice : T. fessellatus, Bohem. Voy.
d. l'Eugénie; Entom. p. 115.—Esp. de Ceylan : T. fragilis, F. Walker, Ann.
a. Mag. of nat. Hist. Sur. 3, IV, p. 220. — Esp. de la Tasmanie : 7. musivus,
albuginosus, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 184. — Esp. de la Polynésie : T. lu
natus, L. Fairm. Rev. et Magaz. d. Zool. 1849, p+ 459; Taïty. — Esp. de
l'Amér, du Sud : T. parvulus, Blaneh. in Gay, Hist. d. Chile; Zool, V, p. 303,
Chili.
L’Anthribus 4-notatus de Say (Journ. of the Acad, of Philad. V, p.249) est,
536 ANTHRIBIDES.
x: ENEDREUTES.
Senoenu. Curcul., V, p.215 (1).
Tète aussi longue que large; rostre en carré équilatéral, plan en
dessus, tronqué en avant; ses scrobes médianes, latérales, non re-
couvertes, petites, subarrondies. — Antennes de la longueur de la moi-
tié du corps, très-grèles, à articles 4 très-court, 2-8 subégaux, obco-
niques, 9-11 formant une massue allongée, étroite, assez serrée,
dbtuse au bout. — Yeux finement granulés, petits, arrondis, médio-
crement convexes et latéraux. — Prothorax transversal, subeylindri-
que; sa carène distante de sa base, faiblement arquée, remontant à
peine sur les côtés. — Ecusson carré. — Elytres assez allongées, mé-
diocrement convexes, parallèles, un peu plus larges que le prothorax
et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules subcalleuses.
— Pattes médiocres; cuisses postérieures un peu plus courtes que
l'abdomen; jambes arrondies; tarses à articles 4 notablement plus
long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets médiane, oblique. —
Pygidium en triangle curviligne transversal. — Métasternum court;
ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésosternale mé-
diocrement large, verticale, rétrécie et tronquée en arrière. — Corps
allongé, revètu d'une fine pubescence sublanugineuse.
Je ne connais pas bien les sexes de ces insectes et présume seule-
ment que cette formule s'applique aux mâles.
Le type du genre (hilaris) a 6té découvert aux environs de Tours
par M. Chevrolat et figure parmi les plus petits Anthribides connus.
Sa livrée est d'un jaune ferrugineux, rembruni cà et là sur toutes
les parties du corps. Il est resté rare dans les collections. Dans ces
derniers temps on en à décrit une seconde espèce (2), qui s’en éloigne
à quelques égards et qui a été prise aux environs de Paris et dans les
Landes.
Par suite de ses scrobes rostrales découvertes, le genre est tout-à-
fait anormal dans le groupe actuel; mais c'est le seul dans lequel on
puisse le placer.
selon M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of Philad, VIE, p. 218), ‘denti-
que avec le Macrocephalus bimaculatus d'Olivier et appartient au genre actuel.
Cette espèce était restée inconnue à Schœnherr.
(1) Schœnherr à écrit ENEDREYTES; j'adopte la forme généralement admise
aujourd’hui.
(2) E oxyacanthæ, Ch. Briss. in Grenier, Cat. d. Col. d. France, p. 95.
Cet insecte diffère de l’hilaris par son rostre échancré en avant, scs yeux rap-
prochés sur le front, ses antennes un peu autrement faites, et la carène de son
prothorax fortement bisinuée. Mais il a conservé le caractère qui sépare essen-
tiellement le genre des Tropipgnes, à savoir la longueur des antennes.
TROPIDÉRIDES VRAIS. 537
NESSIARIA.
Pascor, The Journ. of entom., I, p. 60 (1).
Tête plus longue que large, plus où moins convexe entre les
yeux; rostre au moins aussi large qu'elle, très-déprimé, tranchant
sur ses bords latéraux, caréné ou non en dessus, de forme variable (2);
ses scrobes très-grandes, vaguement limitées. — Antennes atteignant
au maximum les deux tiers du prothorax, hérissées de poils fins, à
articles 1-2 plus gros que les autres, celui-là en massue allongée et
arquée, celui-ci très-court, subturbiné, 3-8 très-grèles, subégaux ou
3-4 plus longs que les autres, 9-11 formant une massue très-grêle,
déprimée!, peu serrée ou très-lâche, 14 obtus au bout. — Yeux fine-
ment granulés, extrêmement grands et très-convexes, oblongo-ovales,
convergents et médiocrement séparés en avant. — Prothorax au
moins aussi long que large, cylindrique ou peu à peu rétréci en
avant; sa carène assez distante de la base, rectiligne et remontant à
angle droit sur les côtés, à moitié ou aux deux tiers de leur longueur.
— Ecusson petit, arrondi. — Elytres de longueur variable, paral-
lèles ou légèrement arrondies sur les côtés, plus ou moins planes en
dessus, un peu plus larges que le prothorax et faiblement sinuées à
leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses fusi-
formes, les postérieures ne dépassant pas ou que très-peu l’abdo-
men; jambes arrondies; tarses à articles { du double environ plus
long que 2, 3 à moitié enfoui; la dent des crochets subbasilaire. —
Pygidium en triangle curviligne, caréné (centralis) ou non (didyma).
— Métasternum médiocrement allongé; ses épisternums larges, peu à
peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale subverticele, carrée.
— Corps allongé, finement pubescent.
Je ne connais pas bien les différences sexuelles, les quatre exem-
plaires que j'ai sous les yeux me paraissant constituer autant d’es-
pèces distinctes.
Geure singulier et dont les espèces ont un facies étranger à ce-
lui de tous les autres Anthribides. Celles que j'ai vues sont d'un
(1) Syn. Nessra, Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 329, olim;
nom déjà employé pour des Sauriens, — M. Pascoe (The Journ. of Entom., loc.
cit.) dit qu'il soupçonne que ce genre est identique avec le genre DENDRoPOE-
MON de Schœnherr, mais ce dernier appartient au groupe des Ecélonérides et
correspond au genre Denprornocus de M. Jekel.
(2) Il affecte deux formes qui, bien que très-dilférentes, ne paraissent pas
avoir une valeur générique. Dans l’une, propre à la didyma et peut-être au
mâle seui, il est transversal, plus large que la tète, hexagone, échancré en
avant ainsi que sur ses côtés antérieurs, et muni, au point de séparation de
ceux-ci avec les côtés postérieurs, d’une où deux dents triangulaires. Dans
l'autre, qui est la forme normale, il est en carré transversal ou non.
538 ANTHRIBIDES.
jaune ferrugineux et revètues de poils fins de la même couleur ou
légèrement grisâtres, avec les jambes et les tarses hérissés de poils
fins et courts. Sur ce fond se détachent quelques bandes longitudi-
uales brunâtres, fortement interrompues et (didyma) accompagnées
d'une tache blanche postmédiane sur chaque élytre, ou (centrals)
remplacées sur ces organes par une tache médiane d'un noir velouté,
Ces insectes sont propres aux archipels indiens et à la Nouvelle-Gui-
née; ils paraissent être assez nombreux (1).
APATENIA.
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 434.
Tête à peine aussi large que longue ; rostre en carré un peu plus long
que large, non continu avec lefront, plan et caréné en dessus, tronqué
en avant; ses scrobes très-grandes, irrégulières. — Antennes attei-
gnant le milieu du prothorax, à articles 1-2 assez gros, celui-ci de
beaucoup le plus court, subturbiné, 3-6 très-grèles, noueux au bout,
allongés, 7-8 plus courts, obconiques, 9-11 formant une massue assez
étroite, très-lâche, 9-10 subégaux, triangulaires, 11 ovale. — Yeux
finement granulés, très-grands, convexes, oblongs, convergents ‘en
avant. — Prothorax transversal, conique; sa carène médiocrement
distante de sa base, rectiligne, remontant à angle droit jusqu'au
milieu des côtés. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres
oblongues, parallèles, peu convexes, débordant légèrement le pro-
thorax et chacune un peu saillante à sa base, avec les épaules arron-
dies. — Pattes médiocres; cuisses fusiformes, les postérieures un
peu plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies ; tarses à articles 1
du double plus long que 2, 3 très-petit, enfouiÿ la dent des cro-
chets submédiane. —. Pygidium en triangle curviligne allongé. —
Métasternum court; ses épisternums larges, graduellement rétrécis
en arrière. — Saillie mésosternale verticale, en carré transversal. —
Corps oblong, finement pubescent. g
Je n'ai vu qu'un exemplaire de l'unique espèce (viduata) du genre
et ne sais quel est son sexe. Il est du double plus grand que le Tro-
pideres albirostris, d'un noir glacé de cendré, avec deux grandes
taches d'un noir velouté à la partie antérieure du prothorax, une
(1) Outre les deux mentionnées dans le texte, et qui sont de Bornéo, il y en
a deux autres de décrits : N. flanata, Pascoe, The Journ. of Entom. [, p. 60,
pl. 2, f. 1; Moluques (Batchien) ; à en juger par la figure, cette espèce parait
très-différente des autres, notamment par la carène antérieure de son protho=
rax, qui est fortement arquée au lieu d'être rectiligne. Je doute qu'elle appar-
tienne au genre. — scelesta, Pascoc, ibid. p. 334; Nouvelle-Guinée.
Le Macrocephalus transversus d'Olivier (Entom. IV, 80, p. 10, pl. I, f. 12
ab) est très-probablement une espèce du genre, bien que le dessinateur ait
figuré les antennes comme insérées à la face supérieure du rostre.
TROPIDÉRIDES VRAIS. 539
autre sur chaque élytre près de son milieu, et quelques petits points
de mème couleur sur ces deux organes ; un gros point arrondi d’un
jaune doré et soyeux existe en outre au milieu de la base du pro-
thorax ; sa patrie est l'ile de Bornéo.
Le genre est très-voisin des Tropineres, mais bien distinct par la
structure |de la base de la massue antennaire,
HYPSEUS.
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser, 3, V, p. 39.
Tête plus large que longue ; rostre transversal, très-déprimé, plan
en-dessus, tronqué en avant ; ses serobes très-grandes, irrégulières. —
Antennes atteignant le milieu du prothorax, à articles 1-2 assez gros,
celui-ci un peu plus long, turbiné, les suivants très-grèles, 3-6 allongés,
noueux au bout, 7-8 plus courts, obconiques, 9-11 subégaux, formant
une massue assez large, lâche, allongée, 41 oblongo-ovale. — Yeux
finement granulés, grands, convexes, oblongs et convergents en avant.
— Prothorax transversal, conique ; sa carène en arc de cercle à con-
vexité antérieure, remontant à angle droit à la moitié des côtés. —
Ecusson très-petit, arrondi. — Elytres peu conyexes, oblongues, à
peine plus larges que le prothorax et échancrées sous l'écusson à leur
base, avec les épaules obtüses. — Pattes assez longues; cuisses en
massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; jambes
arrondies ; tarses à articles À beaucoup plus long que 2, 3 petit, en-
foui; la dent des crochets voisine de leur extrémité. — Pygidium en
triangle curviligne. — Métasternum médiocrement long; ses épister-
nums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale verticale, en carré
transversal. — Corps oblong, finement pubescent.
Genre très-voisin des APArENIA et qui n’en diffère que par son
rostre beaucoup plus court et la forme de sa carène prothoracique; il
mérite à peine d'en être séparé. Il ne comprend également qu'une
seule espèce (fascicularis) de Bornéo, de petite taille, variée de roux
obseur et de brunâtre, avec de petites taches d'un noir velouté sur le
prothorax et les élytres; ces dernières ont chacune dans leur milieu
une linéole blanche, longitudinale et oblique. Je ne connais pas le
sexe du seul exemplaire que j'ai sous les yeux.
HUCUS,
PascoE, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser, 3, IV, p. 436.
Tête fortement renflée en dessous et sur les côtés, ce renflement
envahissant la moitié basilaire du rostre; celui-ci n'ayant de libre
que sa moitié terminale qui forme un carré transversal plan en des-
sus; ses scrobes petites, situées immédiatement en arrière des angles
postérieurs de cette partie dilatée et faiblement recouvertes. — An-
540 ANTHRIBIDES.
tennes à peine plus longues quelle prothorax, à articles 1-2 assez gros,
_subégaux, 3-8 très-grêles, celui-là plus long que les suivants qui
décroissent successivement, 9-11 subégaux, formant une massue
étroite, lâche et subobtuse au bout. — Yeux finement granulés, très-
grands, transversalement ovales et rapprochés sur le front.— Pro-
thorax fortement transversal, régulièrement conique, bisinué à sa
base; sa carène médiocrement distante de cette dernière, à convexité
antérieure, remontant à angle droit presque aux deux tiers des côtés,
— Ecusson très-court, fortement transversal. — Elytres assez con-
vexes, régulièrement oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax
et faiblement échanerées à leur base, avec les épaules obtuses. —
Pattes assez longues, égales; cuisses en massue, les postérieures un
peu plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 1 trois fois plus
long que 2, 3 petit, enfoui. — Pygidium en triangle curviligne al-
longé. — Métasternum court ; ses épisternums larges, rétrécis en ar-
rière. — Corps oblong, finement pubescent.
La forme singulière de la tête et du rostre est sans autre exemple
dans la famille. J'ignore si elle est propre à l’un des sexes seulement,
n'ayant vu de l'unique espèce (melanostoma) du genre que l'exem-
plaire qui m'a été communiqué par M. F. Pascoe. C'est un petit insecte
de la grandeur de l'Aræocerus coffeæ, et qui, sur un fond rougeûtre,
est orné d’un grand nombre de taches et de linéoles d’un gris cendré.
Bornéo est sa patrie.
LAGOPEZUS.
(Der.) Scuoenu. Curcul., V, p. 189.
Mûles : Tôte aussi longue que large; rostre à peine plus long qu’elle,
très-faiblement élargi en avant, plan et impressionné en dessus, avec
son bord antérieur légèrement sinué dans son milieu; ses scrobes
subterminales, très-grandes, ovales. — Antennes un peu plus longues
que le corps, à articles 4 gros, court, oblong, 2-8 allongés, noueux
au bout, 3et8 beaucoup plus longs que les autres, 9-11 formant une
massue oblongue, assez large et assez serrée, hérissée de poils fins,
médiocre, 114 ovale. — Yeux fortement granulés, très-grands, assez
convexes, oblongo-ovales et un peu convergents en avant. — Pro-
thorax aussi long que large, rétréci d’arrière en avant, bisinué en
arc à sa base, avec ses angles postérieurs recourbés en arrière et un
large lobe médian; sa carène en arc de cercle à convexité antérieure,
très-rapprochée des angles postérieurs, puis remontant à angle droit
sur les côtés, à peu de distance du bord antérieur. — Ecusson petit,
subquadrangulaire. — Elytres médiocrement allongées, déprimées
sur le disque, parallèles, calleuses avant leur extrémité, pas plus
larges que le prothorax et chacune isolément saillante à sa base, avec
les épaules subcalleuses. — Pattes assez courtes, robustes; cuisses
fortement en massue; jambes antérieures comprimées, les autres ar-
TROPIDÉRIDES VRAIS. 541
rondies; toutes graduellement élargies et hérissées de cils rigides
ainsi que les tarses; ceux-ci courts, à articles 4 de moitié plus grand
que 2, 3 cordiforme, en grande partie libre ; la dent des crochets
submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum
court ; ses épisternums larges, graduellement rétrécis en arrière. —
Saillie mésosternale large, concave, un peu inclinée en arrière, large-
ment arrondie au bout. — Corps oblong, inégal, finement pubescent.
Femelles : Antennes un peu plus longues que le prothorax ; leurs
articles ayant les mêmes proportions relatives que chez les mâles.
Il existe dans les collections deux espèces de ce genre dont une
seule, l'Anthribus tenuicornis de Fabricius, est décrite (1). Elle est de
taille moyenne, d'un noir matun peu lustré, et couverte en dessus de
faibles callosités revôtues de poils d’un noir plus profond qui leur
donne un aspect velouté ; chacune de ses élytres présente à sa base
un gros tubercule obtus et plus ou moins bifide. Cet insecte est ré-
pandu depuis Cayenne, où il n’est pas rare, jusqu’en Colombie et au
Pérou ; j'en ai des exemplaires provenant des environs de Moyabamba.
CAMPTOTROPIS.
H, Jekec, Ins. Saunders.; Col. I, p. 136 (2).
Mâles : Tète plus longue que large ; rostre un peu plus long qu'elle,
très-plan en dessus, avec son bord antérieur légèrement échancré en
are dans son milieu; ses scrobes médianes, très-grandes et profondes.
— Antennes de la longueur des deux tiers du corps, à articles 1-2
assez gros, celui-là ovale, celui-ci plus long, obconique, 3-8 très-
grêles, noueux au bout, 3 le plus long, 8 le plus court de tous, 9-11
formant une massue assez étroite, peu serrée, 9 en triangle allongé,
11 ovale, subaigu au bout. — Yeux fortement granulés, très-grands,
assez convexes, latéraux et un peu convergents en avant. — Pro-
thorax transversal, convexe, rétréci en avant, légèrement arrondi dans
son milieu sur les côtés, bisinué à sa base, avec ses angles posté-
rieurs arqués, dirigés en arrière, et un lobe médian très-faible ; sa
carène pareille à celle des Lacorezus. — Ecusson oblong. — Elytres
courtes, très-convexes, subovales, pas plus larges que le prothorax et
(1) Fab, Syst. El. IT, p. 407; Schœnb. loc. vil. p. 190. — L'autre espèce, le
L. hirtipes de Dejean (Cat. éd. 3, p. 297) est plus petite, d’un noir profond et
mat, avec les élytres occupées en grande partie par une tache d’un brun fer-
rugineux foncé ; les callosités de la base de ces organes forment une crète
très-saillante, et celles qui se trouvent au sommet de leur déclivité posté-
rieure sont converties chacune en up tubereule conique, Cet insecte est du
Brésil.
(2) Le genre parait correspondre aux Connuecenus de Dejean (Cat. éd. 3,
p.256), du moins en partie. Les quatre espèces qu'il mentionne sont encore
inédites, et probablement toutes ne sont pas exactement congénères.
542 ANTHRIBIDES.
chacune isolément arrondie à sa base, avec les épaules arrondies
également.— Pattes courtes, égales; cuisses fortement en massue,iles
postérieures de la longueur de l'abdomen; jambes arrondies; tarses
assez courts, robustes, à articles 4 de moitié plus long que 2,3 en
partie libre ; la dent des crochets sabmédiane, courte. — Pygidium
en triangle curviligne. — Métasternum court; ses épisternums larges
en avant, peu à peu et fortement rétrécis en arrière. —= Saillie mé-
sosternale assez large, subverticale, largement arrondie en arrière.
— Corps ovale, densément pubescent.
Femelles : Antennes pas tout-à-fait de la longueur de la moitié du
corps.
Insectes propres à l'Amérique du Sud et ressemblant à des Craro-
paris de seconde grandeur et de forme convexe. Comme celles de ces
derniers, leurs élytres sont assez fortement striées, avec les intervalles
entre les stries tantôt alternativement convexes, tantôt plans, et
chacun de ces organes présente à peu de distince de sa base une cal:
losité obtuse. 11 n'y a de décrites en ce moment que les deux espèces
publiées par M. Jekel : l’une (gracilicornis), de Cayenne, l'autre (Lris-
lis) du Brésil. Chacune d'elles à sa livrée propre.
Groupe X. Zygénodides.
Tète formant avec le rostre un triangle vertical très-plan en avant,
à sommet dirigé en bas; les angles de sa base prolongés obliquement
en deux saillies comprimées et portant les yeux à leur extrémité;
scrobes petites, situées à la base du rostre ét recouvertes. — Antennes
longues, capillaires, terminées par une massue grêle de trois articles.
— Yeux entiers, finement granulés. — Carène du prothorax très-for-
tement anté-basilaire, arrondie à ses extrémités et remontant à peine
sur les côtés. — Corps brièvement oblong.
J'emprunte le nom de ce groupe au genre ZycæNopes de M. Pascoc,
établi par ce savant entomologiste sur un insecte très-singulier de
Bornéo, et dans lequel il a compris, plus tard, une autre espèce de
Natal présentant les mêmes caractères. Mais antérieurement Schœænherr
avait fondé un genre Execuesops sur un insecte de ce dernier pays,
dont il n’a pas donné la description, mais qui, selon toutes les proba-
bilités, est le même que celui connu de M. Pascoe. Dès lors, Si,
comme tout porte à le croire, les deux genres sont identiques, le nom
proposé par Schœnbherr a la priorité. ?
On ne connaît encore, sans aucun doute, que des mâles de ces in-
sectes, dont la tête, bizarrement conformte, rappelle celle des ACHIAS
de l'ordre des Diptères. C’est là le seul caractère qui les distingue
.des Tropidérides vrais, auxquels ils devront être réunis si, comme
cela est probable, celle des femelles est à l'état normal.
Gonre incortæ sedis : Exechesops.
ZYGÉNODIDES. s43
ZYGÆNODES.
PaSCor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 328.
Mâle : Tète très-grande, le triangle formé par elle et le rostre sinué
sur les côtés et tronqué en avant, débordant le Corps. — Antennes
un peu plus longues que ce dernier, à articles 4 assez gros, court, ob-
conique, 2 plus court et moins gros, 3-8 très-grèles, capillaires, allon-
gés, 3 un peu plus grand que les autres, 9-11 subégaux, formant une
massue grêle, allongée, acuminée au bout. — Yeux oblongs , occu-
pant en entier le sommet des lobes de la tête. — Prothorax fortement
transversal, médiocrement convexe, arrondi en are de cercle anté-
rieurement; sa carène un peu fléchie à ses extrémités. — Ecusson
transversal, arrondi en arrière. — Elytres courtes, assez convexes,
parallèles, largement arrondies en arrière, à peine plus larges que le
prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules ar-
rondies. — Pattes assez longues; cuisses fusiformes; les postérieures
, plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies; tarses à articles 4
beaucoup plus long que 2, celui-ci tronqué au bout, 3 petit, libre; la
dent des crochets voisine de leur extrémité, arquée. — Pygidium en
tiangle curviligne allongé. — Métasternum court ; ses épisternums
très-larges, un peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale large,
inclinée en arrière, tronquée au bout. — Corps assez court, subpa-
rallèle, finement pubescent.
L'espèce typique (Wollastoni) de ce singulier genre est originaire de
Bornéo, de taille médiocre et, sauf sa tête, ressemble à un Tropine-
RES. Sa tête, le dessous de son corps et ses pattes sont blancs; en des-
sus elle est noire et élégamment ornée d'une multitude de petites
taches blanches. Depuis, M. Pascoe en a décrit une seconde 1) de
Natal et il ajoute qu'il en connaît deux autres des Indes orientales.
Note.
En comparant les caractères suivants, empruntés à Schœnherr, à
ceux du genre qui précède, on peut aisément s'assurer qu'il n'ya
aucune différence essentielle entre eux.
EXECHESOPS.
SCHOENH. Mantis. sec.Curcul., p. 4.
Tête transversale, rétuse, prolongée supérieurement, de chaque
côté, on une sorte de corne suballongée et cylindrique au sommet de
laquelle se trouve l'œil; rostre à peine plus court et un peu plus
étroit que la tête, atténué à son extrémité, déprimé en dessus, avec
son bord antérieur échancré en arc. — Antennes à peine plus longues
(1) Z. monstrosus, Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 333.
544 ANTHRIBIDES.
que le corps, grêles, insérées dans des fossettes irrégulières et laté-
rales de la base du rostre, à articles 1-2 courts, subobconiques, 3 assez
allongé, comprimé, 4-8 allongés, un peu épaissis au bout, égaux;
leur massue oblongue, linéaire, à articles subécartés. — Yeux arron-
dis, faiblement échancrés inférieurement, médiocrement convexes (1).
— Prothorax transversal, à peine bisinué à sa base, légèrement ar-
rondi sur les côtés près de son milieu, de moitié plus étroit en avant,
avec son bord antérieur saillant et arrondi, muni avant sa base d'une
carène presque droite. — Ecusson transversal, arrondi en arrière, un
peu saillant. — Elytres à peine plus larges que le prothorax dans son
milieu et plus du double plus longues que lui, conjointement subé-
chancrées à leur base, obtusément anguleuses aux épaules, droites sur
les côtés, conjointement arrondies en arrière, peu convexes. — Pygi-
dium fléchi, subtrigone, arrondi à son extrémité. — Pattes médiocres,
subégales. — Corps oblong.
Schœnherr nomme quadrituberculatus l'espèce de Natal, type du
genre; elle est probablement identique avec le Zygænodes monstrosus
de M. Pascoe.
Groupe XI. Proscoporhinides.
Tête de grandeur variable selon le sexe, verticale et très-plane en
avant; rostre continu avec elle, aussi large à sa base, parallèle; ses
scrobes petites, recouvertes, basilaires et contiguës aux yeux. — An-
tennes beaucoup plus longues que le corps, capillaires, terminées par
une faible massue de trois articles. — Yeux fortement échancrés. —
Prothorax très-court; sa carène médiocrement anté-basilaire, un peu
flexueuse, anguleuse à ses extrémités, remontant jusqu'au milieu des
côtés. — Corps court, subcylindrique.
Comme le précédent, ce groupe ne contient qu'un seul genre qui,
de mème que les Zyeænopes, doit être considéré comme une forme
aberrante des Tropidérides vrais, mais encore plus prononcée. En
effet, il s'éloigne des Tropidérides en question, non-seulement par le
développement qu'a pris la tête chez les mâles, mais surtout par la
contiguité des scrobes rostrales avec les yeux et l'échancrure très-
prononcée qui entame ces derniers, comme chez les Corrhécérides
qui suivent. Cette contiguité ne provient pas de la brièveté du rostre;
il est, au contraire, plus long que chez la plupart des Tropidérides
vrais. Ces divers caractères mis de côté, l'unique espèce du groupe se
rapproche des ZYGÆNODES par sa forme générale, l’extrème gracilité
de ses antennes et surtout la brièveté de son prothorax et la saillie
(1) Les supports des yeux étant cylindriques, ces organes on dù nécessaire=
ment être arrondis; chez les Zycoënopes ils sont ovales, leurs supports étant
comprimés. Il n’y a là qu’une différence spécifique.
PROSCOPORHINIDES. 545
que fait son bord antérieur. Elle constitue le genre suivant dont les
caractères ont été assez imparfaitement formulés par son auteur.
Genre incertæ sedis : Anthribisomus.
PROSCOPORHINUS.
Monrrouz. Ann. d. L, Soc. entom., 1860, p. 868.
Mâle : Tète et rostre très-grands, la première fortement transversale,
avec son vertex tranchant et denticulé ; le second près de quatre
fois aussi long qu’elle, muni de chaque côté d'une saillie anguleuse
contiguë aux yeux et recouvrant ses serobes, peu à peu et faiblement
élargi en avant, avec son bord antérieur coupé obliquement de cha-
que côté et fortement échancré en are dans son milieu. — Anten-
nes (1) cinq fois environ aussi longues que le corps, à articles 4 assez
long, gros, très-fortement renflé en massue et arqué, 2 très-court,
obconique, 3-4 allongés, noueux au bout, ainsi que les suivants, 5-9
notablement plus longs, 9 graduellement épaissi au bout et formant
avec 10-11 une massue linéaire et grêle. — Yeux subcontigus au
prothorax, médiocres, ovales, peu convexes, placés dans: l'axe du
rostre et recouverts d’une orbite qui les rend invisibles de face, —
Prothorax très-court, subeylindrique, graduellement élargi en avant,
avec son bord antérieur saillant et largement arrondi, bisinué à sa
base ; sa carène assez fortement anté-basilaire, flexueuse, anguleuse
à ses extrémités et remontant jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson
petit, subarrondi. — Elytres du double plus longues que le protho-
rax, convexes, parallèles, largement arrondies en arrière, pas plus
larges que le prothorax à leur base, avec les épaules rectangulaires.
— Pattes médiocres, les antérieures notablement plus longues que
les autres; cuisses en massue, les postérieures pas plus longues que
l'abdomen; tarses à articles 4 du double plus long que 2, 3 très-petit,
enfoui; la dent des crochets peu distincte. — Pygidium en triangle
curviligne. — Saillie mésosternale étroite, triangulaire , inclinée. —
Corps brièvement oblong.
Femelle : Tête et rostre de grandeur normale, la première arrondie
sur le vertex ; le second à peine du double plus long qu’elle, paral-
lèle, avec son bord antérieur médiocrement échancré dans son milieu.
— Antennes une fois et demie plus longues que le corps, à article
1 beaucoup moins gros et moins long que chez le mâle, turbiné ;
leur massue oblongue, relativement assez large.— Yeux plus grands,
complétement à découvert, transversaux et médiocrement séparés sur
le vertex. — Pattes subégales.
(1) M. Montrouzier leur assigne douze articles, mais il n’y en a que onze,
comme de coutume, I aura sans doute pris le sommet épaissi du 9% pour un
article à part.
Coléoptères. Tome VII. 35
546 ANTHRIBIDES.
L'unique espèce (Amyoti Montrous.) est originaire de la Nouvelle-
Calédonie (île d'Art), où elle estextrèmement rare, selon M. Montrou-
zier. La femelle est de la taille des grands exemplaires de l'Aræoce-
rus coffeæ, le mâle est d’un quart plus grand et plus massif. Tous
deux sont d’un gris blanchâtre, avec les élytres cendrées et marque-
tées de petites taches brunâtres peu apparentes. Ces organes sont
finement striés et présentent chacun deux dépressions obliques assez
distinctes chez la femelle, superficielles chez le mâle, du moins chez
les deux exemplaires que j'ai à ma disposition. M. Montrouzier n'a
parlé que du second de ces sexes (4). >
Note.
Le genre suivant me paraît appartenir au groupe actuel, ainsi
que l'indique l’ensemble de ses caractères, et en particulier, l'insertion
de ses antennes et ses yeux échancrés. Seulement il aurait été établi
sur une femelle. IL est mème possible qu'il doive être réuni aux
PROSCOPORHINUS.
ANTHRIBISOMUS.
B. Pennoun, Mélang. entom., IV, p. 87.
Tête et rostre verticaux, déprimés en avant; celui-ci aussi large
que la tête à sa base, légèrement élargi, puis coupé obliquement de
chaque côté, avec son bord antérieur échancré. — Antennes insérées
sur les côtés du rostre au-devant des yeux, plus de trois fois aussi
longues que le corps, très-grèles, à articles 1 gros, subcylindrique,
2 de même longueur, mais plus mince et renflé au bout, 3-7 allon-
gés, filiformes, graduellement plus longs à partir du 5°, 8 plus court,
9 encore moins long, formant avec 10-11 une massue grèle et com-
primée. — Yeux peu saillants, transversaux et échancrés en avant.
— Prothorax transversal, un peu rétréci en avant, avec son bord an-
térieur avancé en arc sur la tête, bisinué à sa base; sa carène
flexueuse, remontant sur les côtés jusqu'à la moitié de sa longueur.
— Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres convexes, subova-
laires, faiblement bisinuées et rebordées à leur base, munies chacune
d’une gibbosité basilaire. — Pygidium allongé, arrondi en arrière ;
pattes peu robustes, les antérieures plus grandes que les autres;
cuisses renflées; jambes cylindriques.
L'espèce typique (tessellatus Perr.) est également originaire de la
Nouvelle-Calédonie et, sous le rapport de la livrée, a les plus grands
rapports avec le Proscoporhinus Amyoli, mais elle est plus grande.
(1) Il a connu la femelle, mais il à hésité à la rapporter à son mâle, L’exem-
plaire que j'ai sous les yeux porte une étiquette de sa main, où elle est indi-
quée, avec un point d'interrogation, comme appartenant à l'espèce. Il ne peut y
avoir le plus léger doute à cet égard,
CORRHÉCÉRIDES. 547
GROUPE XII, Corrhécérides. é
Rostre aussi large que la tête, déprimé, en carré transversal, par-
fois arrondi où tronqué obliquement aux angles antérieurs; ses scro-
bes fovéiformes, très-grandes, recouvertes (Ormiseus excepté). —
Antennes atteignant au plus la base du prothorax, terminées par une
massue de trois articles. — Yeux grands, obliques, convergents en
avant, plus ou moins échancrés. — Carène du prothorax en général
voisine de sa base, remontant au maximum à moitié de la longueur
des côtés, — Corps de forme variable.
Ges insectes sont les derniers de la Tribu actuelle qui aient le ros-
tre construit sur le même plan que celui des Tropidérides vrais ;
seulement sa brièveté qui est constante, fait que ses scrobes occupent
la majeure partie de ses côtés; son bord antérieur est également
beaucoup plus souvent échancré. Il n’y aurait pas de motifs suffisants
pour séparer leurs espèces du groupe en question si leurs yeux n'é-
taient pas échancrés. Ils le sont souvent fort peu et il faut y regarder
de près pour ne pas confondre les espèces qui sont dans ce cas avec
les Tropidérides dont il s'agit.
Le groupe ne comprend que les cinq genres suivants, dont trois
sont propres à l'Amérique et les deux autres aux Indes orientales.
I. Antennes hérissées de longs poils fins; leur massue allongée
et lâche.
Massue antennaire très-étroite, linéaire : Habrissus.
— plus large, déprimée : Corrhecerus.
Il. Antennes glabres; leur massue serrée.
a Rostre arrondi ou obliquement tronqué aux angles
antérieurs : Phænithon.
aa — rectangulaire.
Carène prothoracique rectiligne : Phaulimia.
_— _ en arc de cercle : Ormiscus.
Genres incertæ sedis : Camaroderes, Nerlhomma.
HABRISSUS.
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 432.
Tête plus longue que large, arrondie et subverticale en avant ; rose
tre fortement transversal, parallèle, tricaréné en dessus à sa base,
la carène médiane remontant sur le front, les latérales aboutissant
aux yeux ; son bord antérieur faiblement sinué ; ses scrobes recou-
vertes, grandes, subarrondies ou (pilicornis) transversales. — An:
tennes à peine plus longues que le prothorax, hérissées de longs poils
fins, à articles 1-2 gros, celui-là subeylindrique, celui-ci subglobu=
548 . ANTHRIBIDES.
Jeux, 3-8 très-grôles, capillaires, 3 beaucoup plus long que les sui-
vamts, ceux-ci égaux, 9-11 égaux, formant une massue très-6troite,
linéaire et très-lâche. — Yeux très-finement granulés, très-grands,
convexes, rapprochés sur le front en avant, très-faiblement et obli-
quement échancrés sur leur bord inférieur. — Prothorax aussi long
que large , conique ; sa carène antérieure assez distante de sa base,
droite, subanguleuse ou arrondie à ses extrémités et remontant très-
peu sur les côtés. — Ecusson subarrondi. — Elytres assez convexes,
assez allongées, faiblement arrondies sur les côtés, débordant légère-
ment le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocres;
cuisses subfusiformes, les postérieures plus courtes que l'abdomen;
jambes arrondies; tarses longs, à articles 4 deux fois au moins aussi
grand que 2, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets submédiane. —
Pygidium quadrangulaire, saillant, graduellement rétréci en arrière,
— Métasternum assez allongé; ses épisternums très-larges en avant,
peu à peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale parfois un peu
inclinée en arrière à son extrémité. — Corps oblong, finement pu-
bescent.
Genre voisin des Corrnecenus qui suivent et qui les représente
aux Indes orientales et dans les Moluques. Il n’en diffère guère que
par l'allongement du 39 article des antennes, la gracilité de leur mas-
sue et la situation, ainsi que la forme des carènes du prothorax. Ses
espèces sont de taille moyenne et ont une livrée analogue à celle des
Conraecerus ; deux sont décrites en ce moment (1).
CORRHECERUS.
Scuoenn. Curcul. Disp. meth., p. 40 (2).
Tête au moins aussi longue que large, arrondie et déclive sur le
front ; rostre plus court qu’elle, fortement transversal, arrondi sur les
côtés, muni en dessus d’une carène médiane remontant sur le front,
(1) H. pilicornis, Pascoe, loc. cit; îles Arou. — omadioides, Pastoe, The
Journ. of Entom. 1, p. 59; Singapore.
M. C. A. Dobrn m'en a communiqué, sous le nom générique de HABnocE-
RASTES, qui paraît être de la création de M. Waterhouse, une troisième espèce
qui ne diffère des précédentes que par l'ahgle terminal interne de ses jambes
jutérmédiaires qui est dentiforme, caractère purement spécifique ou peut-dtre
sexuel.
H. sellifer Dohrn. Niger, sublus grisco-supra fuscopubeseens, antennis ob=
seure ferrugineis, tibiis larsisque apice atris; élytris subtiliter strialis, ponc
medium fascia communi iudetérminata apiceque griseo-pubescentibus. Long.
(rostr, exclus.) 42 mill. — Patrie inconnue, muis probablement de quelqu'un
des Moluques.
(2) Syu. Nesormueuus, Dej. Cat. 6d. 3, p, 256; Imhoff, Gener. Gureul.
pars I, ï
CORRHÉCÉRIDES, 549
plus ou moins échaneré dans son milieu en avant; ses scrobes recou-
vertes, très-grandes, irrégulières. — Antennes atteignant au maxi-
mum le tiers des élytres, hérissées de longs poils fins, à articles 1-2
glabres, assez gros, celui-là subeylindrique, celui-ci beaucoup plus
court, obconique, 3-8 très-grôles, décroissant graduellement, 9-11
formant une massue allongée, déprimée, de largeur variable et très-
Jäche. — Yeux très-grands, convexes, ovales, convergents et médio-
crement séparés en avant, plus où moins échancrés sur leur bord an-
térieur. — Prothorax un peu moins large que long, en général
convexe, rarement (pilicornis) déprimé sur le disque, rétréci en avant,
un peu arrondi sur les côtés; sa carène subbasilaire, de forme varia-
ble à ses extrémités, remontant au maximum jusqu'au milieu de la
longueur des côtés. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres
allongées, parallèles, plus ou moins convexes, parfois (pilicornis) dé-
primées sur le disque. — Pattes médiocres, subégales; cuisses en
imassue, les postérieures de la longueur, ou peu s'en faut, de l'abdo-
men ; jambes arrondies; tarses à articles 1 notablement plus long
que 2, 3 en partie libre; la dent des crochets petite, médiane, —
Pygidium variable. — Métasternum allongé; ses épisternums larges
en avant, peu à peu rétrécis en arrière.— Saillie mésosternale varia-
ble, — Corps allongé, finement pubescent.
Les femelles diffèrent à peine des mâles par leurs antennes un tant
soit peu plus courtes. Mais chez deux espèces (pilicornis, barbicornis),
elles en sont distinetes par un caractère très-prononcé ; leur pygidium
est simplement convexe, tandis que celui des males est fortement
caréné et terminé par un mucro assez saillant (1).
Le genre est propre à l'Amérique du Sud, et ses espèces ont été di-
visées par Schænherr en deux sections qui mériteraient peut-être de
former autant de genres. Dans toutes deux, le bord postérieur du
prothorax est coupé verticalement ; mais ce bord et la carène protho-
racique varient.
Dans la première, le bord dont il s'agit est distinetement bisiqué ;
la carène lui est parallèle dans toute son étendue et forme un angle
droit à ses extrémités; enfin, par suite de la forme de la base du pro-
thorax, les élytres sont chacune un peu saillantes et arrondies à leur
base (2).
(1) Schœnherr a regardé ce caractère comme spécifique, ce qui prouve qu'il
n'avait vu que des mâles. Il est possible, du reste, qu'il existe aussi chez
les autres espèces dont on n'aurait alors décrit, jusqu'à présent, que des fe-
melles,
(2) C. flaccidus Schh., pubicornis Fab.; Schœnh, Cureul. V, p. 254; Brésil.
— Aj. : C. Hector, Jekel, Ins. Saunders.; Col. I, p: 151; Amazones, — J'i-
gnore si le C. Jekelii de M. F. Pascoe (Ann. a. Mag. of nat, Hist. Ser. 3, ÈV,
p. 329) appartient à cette section ou à la suivante ; il est du Para,
Le C. minutus de M Blanchard (in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. V, p. 204;
550 ANTHRIBIDES.
Dans la seconde, le prothorax est coupé carrément en arrière; sa
carène antérieure s’écarte de son bord postérieur à ses extrémités et
s'arrondit pour remonter en avant; les élytres sont tronquées à leur
base. C'estsur une espèce de ce groupe que Dejean a fondé son genre
Nemorricaus, adopté par M. Imhoff (1).
Les CorRHECERUS sont au moins de taille moyenne et leur livrée
ne forme jamais qu'un dessin nuageux, mais variable selon les
espèces.
PHÆNITHON.
Scnoenn. Curcul. Disp. meth., p. 37.
Tête au moins aussi longue que large, subverticale en avant ; ros-
tre au moins du double plus large que long, Souvent caréné en des-
sus, avec son bord antérieur arrondi où tronqué obliquement aux
angles et échancré ou sinué dans son milieu ; ses scrobes recouvertes,
grandes, irrégulières, verticales et un peu prolongées inférieurement,
— Antennes un peu plus longues que le rostre et la tête réunis, assez
robustes, à articles 4 plus gros et plus court que les suivants, 2-8 noueux
au bout ou obconiques, décroissant graduellement, 9-41 formant une
assez grande massue déprimée, obtuse au bout et serrée. — Yeux très-
grands, en général très-convexes, brièvement ovales, légèrement Tap-
prochés sur le front en avant, étroitement échancrés sur leur bord
antérieur. — Prothorax tantôt (par ex. costatus, figuratus) aussi long
que large et déprimé sur le disque, tantôt (leopardinus, semigriseus)
transversal et convexe, plus ou moins rétréci en avant; sa carène
voisine de la base, légèrement arquée, arrondie à ses extrémités et
remontant faiblement sur les côtés. — Elytres plus où moins courtes,
déprimées ou légèrement convexes, isolément arrondies en arrière, à
peine plus larges que le prothorax et chacune arrondie à sa base, avec
les épaules obtuses. — Pygidium le plus souvent allongé, graduelle-
ment rétréci et arrondi au bout, en triangle curviligne chez quelques-
uns. — Pattes médiocres ou assez longues; cuisses fortement en mas-
sue, les postérieures rarement (par ex. figuratus) plus longues que
Col. pl. 23, f. 3), n’ayant pas les antennes hérissées de poils, est certaine-
ment étranger au genre,
(1) Cette section ne comprend jusqu'ici queles Anthribus pilicornis et barbi-
cornis de Fabricius (Schænh. Cureul. V,p. 255). Le second est convexe, comme
les espèces de la section précédente, Le premier, qui est, au contraire, très-dé-
primé, et qui a le facies d’un Prycuonenres, est le type du genre Nemorri-
cuus et identique avec le N. indistinctus de Dejean et de M. Imhoff. Outre sa
forme générale, cet insecte diffère des autres espèces par ses antennes plus
courtes chez les deux sexes, et surtout par son mésosternum qui est vertical
en avant, horizontal en arrière et prolongé antérieurement en une forte saillie
triangulaire. Si ce caractère lui est propre, ce: que j'ignore, n’ayant pas vu toutes
les espèces du genre, le genre Nemornicnus pourrait être conservé.
GORRHÉCÉRIDES. . 551
l'abdomen; jambes arrondies, les antérieures parfois (leopardinus)
comprimées et fortement élargies en avant; tarses allongés, à articles
4 beaucoup plus grand que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets
submédiane. — Métasternum court; ses épisternums extrêmement
larges en avant, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie méso-
sternale large, verticale, du reste de forme variable (4). — Corps
oblong ou court, finement pubescent.
Les caractères sexuels sont peu apparents et ne paraissent-pas ré-
sider dans les antennes, mais plutôt dans les pattes que je trouve plus
courtes et plus égales entre elles chez quelques exemplaires qui se-
raient alors des femelles.
Il résulte de la formule qui précède que ces insectes sont peu ho-
mogènes sous le rapport du facies (2). Les uns, en effet, dont le semi-
griseus est le type, sont courts et assez convexes, tandis que les autres
(costatus et espèces voisines) sont plus allongés et déprimés en des-
sus. Mais comme il y a tous les passages éntre ces deux extrêmes, le
genre ne parait pas susceptible d’être divisé. Les plus grandes de ses
espèces (coslatus, figuratus, etc.) sont de taille un peu au-dessus de
la moyenne, les plus petites descendent presque, sous ce rapport, au
niveau du Tropideres centromaculatus d'Europe. Leur livrée varie et
ne forme presque jamais un dessin régulier ; parfois (figuratus) elle
ressemble de très-près à celle des Gymnocnaraus. Le genre est propre
à l'Amérique du Sud et au Mexique (3).
PHAULIMIA.
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 437.
Tête moins longue que large; rostre en carré transversal, plan et
(1) En général, elle est plane et légèrement recourbée en arrière à son ex-
trémité; parfois (leopardinus), tout en conservant cette courbure, elle devient
concave en avant. Chez le figuratus, la portion recourbée s'agrandit notabie-
ment, et chez le cosfatus et espèces voisines, elle se renfle un peu en avant,
de façon à rendre concave la portion verticale,
(2) Schænherr (Gurcul. I, p. 158, et V, p. 257) les a divisés en deux sections,
dans la première desquelles le corps est oblongo-subovale, avec le pygidium
grand, oblong et saillant, tandis que dans la seconde le corps est brièvement
subovale, avec le pygidium médiocre, semi-arrondi ot subpenché ; mais ces ca-
ractères ne sont pas exacts. Le semigriseus, par exemple, que Schœnherr
place dans la seconde de ces sections, a le pygidium tout aussi allongé que
chez les espèces de la première. D'un autre côté, j'ai sous Les yeux deux espèces
inédites qui, avec un corps assez allongé, ont le pygidium court. Si l'ou veut
absolument diviser le genre en sections, il vaudrait mieux, je crois, employer
dans ce but les wodifications de la saillie mésosternale,
(3) Aux 15 esp. mentionnées par Schænherr (Gureul. V, p. 257), aj. : P.
albosparsus, Imhoff, Gener. Cureul. pars 1; Brésil, — bajulus, Cayenne; ir-
roratus, Amazone; mediocris, N...; H. Jekel, Ins. Saund.; Col. 1, p. 142.
552 ANTHRIBIDAS. '
tronqué en avant; ses scrobes recouvertes, médianes, ovales, médio-
cres et peu profondes. — Antennes atteignant le milieu du prothorax,
à articles 1-2 plus gros que les suivants, subégaux, 3-8 très-grèles,
décroissant graduellement, 9-14 égaux, formant une massue allon-
gée, lâche et assez étroite, 41 ovoïde et acuminé au bout. — Yeux
allongés, convexes, médiocrement séparés éh avant, très-faiblement
échancrés sur leur bord inférieur. — Prothorax transversal, cylindri-
que; sa carène assez rapprochée de sa base, rectiligne et remontant à
angle droit jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson très-petit, transyer-
sal. — Elytres courtes, cylindrico-ovales, pas plus larges que le pro-
thorax et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses,
— Pattes médiocres; cuisses fusiformes, les postérieures beaucoup
plus courtes que l’abdomen ; jambes arrondies; tarses assez longs, à
articles 4 beaucoup plus grand que 2, 8 petit, enfoui. — Pygidium
en triangle curviligne, — Métasternum court, ses épisternums assez
larges, subparallèles. — Saillie mésosternale verticale, en carré un peu
plus long que large. — Corps subeylindrique, finement pubescent.
L'unique espèce (ephippiata) du genre est originaire de Bornéo et
de moitié plus petite que le Cratoparis centromaculatus d'Europe,
dont elle à la forme subeylindrique, mais elle est beaucoup plus
courte. Sa livrée est d'un jaune-roux, avec de nombreuses taches
d’un brun rougeâtre plus apparentes sur le prothorax que sur les ély-
tres; ces dernières sont ornées à leur base d’une assez grande tache
de cette dernière nuance, commune et en carré long. Je ne connais
pas le sexe de l'exemplaire que j'ai à ma disposition.
Les yeux sont si faiblement échancrés chez cet insecte, qu'il vau-
drait peut-être mieux le placer parmi les Tropidérides vrais.
ORMISCUS.
Warenn., Ann. a. Mag. of nat. Hist., XVI, p. 37.
Tête aussi longue que iarge, verticale; rostre en carré transversal,
tronqué en avant; ses scrobes oceupant en entier ses côtés, non recou-
vertes, contiguës aux yeux. — Antennes atteignant à peine la base du
prothorax, à articles 4-2plus gros que les autres, celui-là obconique,
celui-ci subglobuleux, 3-8 décroissant graduellement , 9-44 formant
brusquement une petite massue oblongo-ovale et compacte. — Yeux
assez petits, médiocrement convexes, lrès-obliques et échancrés en
dessous. — Prothorax transversal, assez convexe, légèrement coni-
que; sa carène voisine de sa base, fortement en arc de cercle et ne
remontant pas sur les côtés. — Ecusson à peine distinct, ponctiforme.
— Elytres médiocrement allongées, subparallèles, presque planes en
dessus, verticalement déclives en arrière, un peu plus larges que le
prothorax et à peine sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. —
Pattes courtes ; cuisses en massue, les postérieures plus courtes que
CORRHÉCÉRIDES. * 553
l'abdomen; jambes arrondies; tarses courts, à articles À un peu plus
long que ?, 3 petit, enfoui; crochets inconnus. — Pygidium subqua-
drangulaire, arrondi en arrière. — Métasternum court; ses épister-
nums larges en avant, fortement rétrécis en arrière. — Saillie méta-
sternale verticale, large, rétrécie et arrondie à son extrémité.
L'espèce unique (variegatus Waterh.) du genre est un très-petit in-
secte de la taille du Choragus Sheppardi, d'un noir brunâtre et tacheté
de testacé sur les élytres, livrée qui doit être très-sujette à varier. Il
provient de l'ile Charles, une des Gallapagos, où M. Darwin l’a pris
en fauchant dans les herbes (1).
Note.
Les deux genres suivants me paraissent ne pas pouvoir ètre placés
ailleurs que dans le groupe actuel.
CAMARODERES.
JekeL, Ins. Saunders.; Col. I, p. 85.
La formule que M. Jekel consacre à ce genre est excessivement lon-
gue et minutieuse; je la réduis à ses points essentiels.
Tête (rostre compris) transversale, subverticale, enfoncée dans le
prothorax jusqu'aux yeux; rostre extrêmement court, arrondi sur les
côtés et en avant, avec son bord antérieur échancré; ses scrobes recou-
vertes, contiguës aux yeux, arrondies, puis un peu prolongées infé-
rieurement. — Antennes beaucoup plus courtes que le prothorax,
grèles, à articles 1-2 plus gros que les suivants, celui-là oblong,
celui-ci subglobuleux, 3-5 subeylindriques, décroissant peu à peu,
6-8 plus courts, transversaux, 8 contigu à la massue; celle-ci briève-
ment ovale, large, déprimée; ses articles transversaux, le dernier
arrondi au bout. — Yeux grands, peu convexes, en grande partie
supérieurs, étroitement échancrés en avant. —Prothorax transversal,
très-convexe, surtout en avant, légèrement arrondi sur les côtés, ré-
tréci en avant, faiblement bisinué à sa base; sa carène voisine de
cette dernière, surtout dans son milieu, obtusément anguleuse à ses
extrémités, et remontant très-peu sur les côtés. — Ecusson relative-
ment grand, triangulaire. — Elytres convexes, un peu plus longues
que larges, subparallèles, isolément et obtusément arrondies à leur
extrémité, débordant légèrement le prothorax à leur base. — Pattes
assez courtes, peu robustes, les postérieures un peu plus longues que
les autres; cuisses fortement en massue; tarses presque aussi longs
(1) M. Jekel m'a communiqué, sous le nom de En{omops brunneus, un in-
secte de Colombie, encore plus petit que celui-ci, et qui mé paraît appartenir
au même genre; ses yeux seulement sont plus arrondis. Malheureusement les
antennes manquent dans l’exemplaire que j'ai sous les yeux.
554 ANTHRIBIDES.
que les jambes, à articles 4 du double plus long que 2, 3 petit, en-
foui; la dent des crochets médiane. — Pygidium oblongo-subco-
nique, étroitement arrondi à son extrémité. — Corps en carré sub-
oyale, finement pubescent. ,
Ces caractères sont ceux des PHÆnirnon de la seconde division de
Schænherr, avec des antennes un peu autrement faites, et un pro-
thorax plus convexe, L'espèce (viduus) du Para que décrit M. Jeke]
a une livrée analogue à celle propre aux PHæÆNITHoN en question. Je
doute qu'elle doive former plus qu’une section parmi ces derniers.
NERTHOMMA. |
PascoE, Ann. e. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 42.
Tête assez petite, presque carrée; rostre court, subéchancré au bout,
— Antennes à peine plus longues que le corps, insérées dans une ca-
vité arrondie près des yeux, à articles 1-2 courts, renflés, 3-8 grêles,
allongés, 9-11 formant une massue grêle et lâche. — Yeux très-grands,
rapprochés en dessus, largement échancrés inférieurement. — Pro-
thorax subquadrangulaire, un peu convexe; sa carène assez distante
de sa base, arquée à ses extrémités et remontant très-peu sur les côtés,
— Elytres médiocrement convexes, légèrement arrondies sur les côtés.
— Pattes médiocres; 1°" article des tarses plus long que les autres
pris ensemble. — Corps oblongo-ovale.
Ce genre me parait voisin des Praurimra. Il ne comprend qu'une
petite espèce (sictica) de Bornéo, revêtue d'une pubescence d’un
brun rougeâtre et marbrée de gris sur le prothorax et les élytres.
Groupe XIII. Apolectides.
Rostre médiocrement épais, aussi large que la tête, fortement trans-
versal, échaneré en avant; ses serobes supérieures, très-grandes et
séparées par un intervalle plus ou moins faible, — Antennes très-
longues et très-grèles, sans massue distincte dans les deux sexes, —
Yeux finement granulés, latéraux, arrondis, très-convexes, entiers. —
Carèue du prothorax fortement arquée, subbasilaire dans son milieu,
remontant sur les côtés à moitié de leur longueur. — Corps al-
longé.
A ne consulter que la situation des serobes, ce groupe appartien-
drait à la Légion suivante. Mais dans cette dernière, ces fossettes sont
très-petites et voisines des yeux, tandis qu'ici elles sont, au contraire,
très-grandes et occupent la majeure partie de la face supérieure du
rostre. À ce caractère s'ajoutent des antennes pareilles à celles des
Décataphanides qui suivent. Dès-lors, c'est près de ceux-ci que ces
insectes doivent être placés. Ils sont propres aux divers archipels de
APOLECTIDES. 555
l'Océan indien et sont tous, pour le moment, réunis dans le genre
ApoLEcrA de M, Pascoe.
Genre incertæ sedis : Anocerastes.
APOLECTA. !
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 431 (4).
Mâles : Tête plus longue que large, plus ou moins prolongée en ar-
rière des yeux, convexe et finement carénée entre ceux-ci; rostre
placé sur un plan inférieur à eile. — Antennes de trois à cinq fois
aussi longues que le corps, à articles 4 gros, assez long et arqué, les
suivants extrèmement grôles, glabres, noueux au bout, sauf les trois
derniers, 2 beaucoup plus court que 1, 3-9 s'allongeant graduelle-
ment, 10-11 plus courts, veloutés, cylindriques, subégaux (2). — Pro-
thorax plus long que large, peu convexe, légèrement arrondi sur les
côtes, un peu rétréci en avant. — Ecusson variable, — Elytres allon-
gées, planes surle disque, parallèles dans leurs trois quarts antérieurs,
non calleuses avant leurs extrémités, un peu plus larges que le pro-
thorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses.
— Pattes longues, les antérieures un peu plus que les autres; cuisses
assez fortement en massue, subpédoneulées à leur base; tarses à arti-
cles 1 plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets subbasilaire,
oblique. — Métasternum allongé, ses épisternums médiocrement
larges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale
médiocrement large, inelinée en arrière. — Corps très-finement pu-
bescent.
Femelles : Les deux seules que j'aie vues avaient les antennes de
moitié environ plus longues que le corps, mais faites, du reste, comme
celles des mâles.
Les espèces ont une distribution géographique très-étendue. On en
a de l'île Maurice, de Ceylan, Java, Bornéo et des îles Arou; mais
jusqu'ici un petit nombre seulement ont été décrites (3); jen ai vu
une demi-douzaine d'autres. Ce sont des insectes de taille au moins
moyenne, dont la livrée varie beaucoup, mais consiste le plus sou-
vent en bandes blanches sur le prothorax et les élytres, forment un
dessin qui rappelle celui des XENOCERUS.
(1) Syn. Lerronemus, Dej. Cat. 64.3, p. 256. — Mecocenus? (pars), I.
Thoms. Archiv, entom. I, p. 436. — J'ai vu également le genre inscrit dans
quelques collections sous le nom de Cerasromma Watertiouse, qui, à ma con-
vaissance, n’a jamais 6té publié.
(2) Souvent ces deux articles, et parfois en même temps le 9e, se confon-
dent entre eux de telle sorte qu'il est difficile de les distinguer. Les antennes
Paraissent alors être composées seulement de dix ou de neuf articles.
(3) À. gracillima, Pascoe, loc. cit. p. 431; Singapore. — fucata, Pascue, The
journ, of Eutom. I, p. 329; Moluques (Ceram).— Mecoc. parvulus, 3. Thoms.
loc. cit.; îles Arou.
556 ANTHRIBIDES.
Note.
Le genre suivant ne m'est pas connu en nature; mais si la situation
de ses scrobes rostrales est exactement indiquée, il doit sans aucun
doute être associé au précédent.
ANOCERASTES.
Imnorr, Gener. Curcul. pars (1).
Mâle : Tète plus longue que large, renflée en arrière des yeux;
rostre aussi long qu'elle, un peu élargi et échancré en avant; ses
scrobes supérieures et antérieures. — Antennes plus de deux fois aussi
longues que le corps, grèles, à articles À assez gros, en Massue, 2 très-
court, 3-8 allongés (surtout 3 et 8), noueux au bout, 9-11 formant
une massue très-longue, étroite, déprimée et longuement acuminée
au bout, 40 très-court.—Yeux latéraux, grands, convexes, arrondis. —
Prothorax plus long que large, arrondi sur les côtés, resserré en
avant, rétréci et largement exeavé sur ses flancs à sa base. — Elytres
allongées, planes en dessus, non calleuses avant leur extrémité, un peu
plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules arrondies. —
Pattes longues, subégales ; tarses à articles { beaucoup plus long que
2, 3 enfoui. — Corps allongé, finement pubescent.
Femelle : Antennes de la longueur du corps; leurs articles ayantles
mêmes proportions relatives que chez le mâle.
M. Imhoff n’en décrit qu'une espèce (lepidus) de la côte de Guinée,
d'assez grande taille, d'un brun carmélite et ornée sur les élytres
d'assez nombreuses taches blanches.
e Groups XIV. Décatapnanides,
Rostre court et très-épais, aussi large que la tête, quadrangulaire,
échancré en avant ; ses scrobes très-grandes, fovéiformes, découver-
tes, occupant la plus grande partie de ses côtés. — Antennes très-
longues, souvent sans massue distincte chez les mâles. —- Yeux laté-
raux, grands, convexes, arrondis, entiers. — Carène du prothorax
assez fortement anté-basilaire, rectiligne, anguleuse à ses extrémités
et remontant sur les côtés à peu de distance du bord antérieur. —
Corps très-allongé, subeylindrique.
Abstraction faite du rostre et de ses scrobes, ces insectes présentent,
jusques et y compris la livrée, tous les caractères des PHLŒOTRAGUS:
C'est donc près de ces derniers que parait ètre leur place naturelle.
Mais ayant pris la forme du rostre pour base de la classification de la
(1) M. Imhoff a écrit ANAcERASTEs, mais C’est sur son invitation mème que je
change légèrement ce nom.
DÉCATAPHANIDES. 557
Tribu actuelle, je suis obligé de les rapprocher des XENOCERUS, avec
lesquels leur rostre, leurs antennes, leur carène prothoracique et
même leur forme générale, leur donnent aussi des rapports réels. Ils
sont propres à à l'Afrique et ne constituent que les deux genres sui-
vauts qui sont à peine distincts l'un de l’autre.
I. Yeux assez fortement granulés ; prothorax oblongo-ovale : Decataphanes.
I. — finement — ; _— en carré long : Deuterocrales.
DECATAPHANES,
lunorr, Gener. Curcul. pars I.
Mâies : Tète aussi longue que large, un peu prolongée en arrière
des yeux ; rostre un peu plus long que large, transversalement im-
pressionné à sa base, déelive, concave et fortement échancré en avant.
— Antennes très-variables sous le rapport de la grandeur (1), à arti-
cles 4 oblongo-uvale, 9-10 très-allongés, noueux au bout, 3-4 plus
grands que les autres, 11 longuement acuminé au bout, formant avec
10 une massue très-grèle, parfois complétement nulle. — Prothorax
plus long que large, déprimé en dessus, oblongo-ovale, tronqué en
avant; sa carène interrompue dans son milieu, — Ecusson transver-
sal, arrondi en arrière. — Elytres allongées, parallèles, subeylindri-
ques, légèrement déprimées sur le disque, non calleuses au sommet de
leur déclivité, brièvement épineuses à l'angle sutural, sensiblement
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épau-
les subcalleuses. — Pattes plus ou moins longues; cuisses en massue,
les postérieures de la longueur de l'abdomen; jambes grèles, droites,
tarses à articles 4 notablement plus long que 2,3 en grande partie
enfoui; la dent des crochets basilaire, oblique. — Métasternum allon-
gé, ses épisternums très-larges en avant, assez étroits et subparallèles
en arrière. — Corps allongé, densément pubescent.
Femelles : Rostre plus court. — Antennes n'atleignant pas la base
du prothorax, à articles 2-8 obconiques, 9-11 formant une massue
médiocre, oblongue, serrée, — Pattes plus courtes,
A part leur rostre, leurs antennes plus grêles et leurs pattes plus
longues , ces insectes ont complétement le facies des PaLæorraGus,
(1) Dans les grands exemplaires elles ont jusqu'à trois fois la longueur du
corps; chez les plus petits elles sont seulement un peu plus longues que lui.
C’est chez les premiers que leurs articles 3-4 sont plus grands que les autres ;
chez les seconds c’est le 2e qui est le plus long. M. imholf a bien voulu me si
gnaler une erreur qu'il a commise à ce sujet, L’exemplaire qu'il à figuré
comme étant la femelle dn D. gracilis, est un de ces mâles de petite taille; la
vraie femelle de cette espèce présente les mûmes earatlères que celle du
D. pictus. 11 faut, par conséquent, supprimer les deux sections établies dans le
genre par ce savant entomologiste, d’après les soi-disant différences qu'au-
raient présentées les femelles de ces deux insectes.
558 ANTHRIBIDES.
ainsi que je l'ai dit plus haut. Ils sont, comme-ceux-ci, originaires de
la côte de Guinée, et l'on ne connaît que les deux espèces (gracilis,
pictus) publiées par M. Imhofr. :
DEUTEROCRATES.
lunorr, Gener. Curcul. pars I (1).
Genre à peine distinct des DecaTapHanes et que je n’adopte qu'avec
hésitation. Il n’en diffère que par les caractères suivants :
Mâles : Yeux plus finement granulés. — Prothorax en os long,
brusquement et brièvement rétréci en avant.
Femelles : Antennes filiformes, de la longueur du corps.
Il résulte de là, qu'à part la forme du prothorax il n'y a aucune
différence essentielle entre les mâles et ceux des DECATAPHANES. Les
femelles seules auraient ces organes autrement faits, mais il reste à
savoir si ces femelles ne seraient pas des mâles de petite taille. Dans
l'affirmative le genre devrait tout au plus former une section du pré-
cédent. Je n'ai vu qu'un exemplaire que je crois appartenir à ce sexe
et ne saurais décider cette question.
L'unique espèce (nebulosus) que décrit M. Imhoff est de la côte de
Guinée et ressemble complétement à un Decararnanes. Le Xenocerus
gabonicus de M. J. Thomson est une seconde espèce du genre, plus
grande que la précédente et d'un gris cendré presque uniforme.
Comme son nom l'indique, elle est du Gabon (2).
Groups XV. Xénocérides.
Rostre très-épais, très-court, aussi large que la tête, quadrangu-
laire, profondément échancré en demi-cerele au milieu de son bord
antérieur; ses scrobes très-grandes, découvertes, occupant presque
en entier ses bords latéraux. — Antennes très-longues chez les mâles,
courtes chez les femelles, sans massue proprement dite. — Yeux
finement granulés, grands, transversaux, en fer à cheval. — Carène
du prothorax distante de sa base, légèrement arquée, anguleuse à ses
extrémités, remontant sur les côtés à peu de distance du bord an-
térieur., — Corps allongé.
Groupe voisin des Décataphanides et qui les représente aux Indes
orientales, dans la Malaisie et la Polynésie, où il est confiné. Il ne s’en
distingue essentiellement que par la profonde échancrure de ses yeux
et le facies particulier de ses espèces. Elles sont toutes réunies dans
le genre suivant.
(1) Syn. Xeocenus, J. Thoms. Archiv. entom. Il, p. 109.
(2) Une troisième, de la Guinée portugaise, a été décrite par M. Jekel (Ins.
Saunders.; Col. I, p. 98) sous le nom de D, griseopiclus.
\
XÉNOCÉRIDES. 559
XENOCERUS.
Scnoenx. Curcul., I, p. 117 (1).
Mâles : Tète aussi large que longue, le plus souvent bicarénée
sur la ligne médiane; rostre plus court qu'elle, transversal, plus ou
moins inégal en dessus. — Antennes de deux et demie à cinq fois
aussi longues que le corps, à articles 4 très-court, ovale, 2 et 4-9
très-allongés (3 quatre fois au moins plus court que 2), 10 beaucoup
plus court que 9 et que 41, celui-ci longuement acuminé. — Pro-
thorax plus long que large, médiocrement convexe, parfois (par ex.
semiluctuosus) déprimé sur le disque, subparallèle ou légèrement
arrondi sur les côtés, brièvement rétréci à ses deux extrémités. —
Ecusson variable. — Elytres allongées, planes sur le disque, paral-
lèles dans leurs trois quarts antérieurs , non calleuses avant leur ex-
trémité, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues et assez
robustes, subégales ; cuisses en massue; tarses à articles 1 beaucoup
plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets basilaire, petite. —
Mésosternum allongé; ses épisternums élargis en avant, subparallèles
dans le reste de leur longueur. — Corps finement pubescent. i
Femelles : Antennes de la longueur environ de la moitié du corps,
plus robustes, cylindracées, densément pubescentes (2), à articles 3, 7
et 8 plus courts que les autres, 9-11 ne formant pas de massue, 11
long, graduellement atténué en avant et aigu au bout.
L'un des plus beaux genres de la famille et en même temps des
plus variables sous le rapport de la taille, de la longueur des anten-
nes et même de la livrée. Cette dernière consiste en taches ou en
bandes blanches sur un fond tantôt noir, tantôt d'un jaune verdâtre
päle, et les antennes sont le plus souvent annelées de blanc. Parfois
(par. ex. semiluctuosus) les femelles ont un dessin qui ne ressemble
nullement à celui de leurs mâles.
Ces insectes sont de grande ou au moins de moyenne taille et sont
propres au continent indien, à ses archipels et aux parties avoisi-
nantes de la Polynésie (3).
(1) Syn. Goma Fab, — Anranipus Hombr. ot Jaquio.
(2) Celles des mâles sont ordinairement glabres; mais assez souvent leurs
articles 2-5 sont densément revètus de poils fins, courts, redressés, et le 2e est
en même temps flexueux.
(3) Aux trois espèces (saperdoides, cylindricollis , llagellatus) de Java dé-
crites par SchϾnherr (Cureul. V, p. 238), aj. : X, semiluctuosus, Blanch. Voy.
au pôle sud; Entom. p. 193, pl. 13, f. 1-2, ©’, 9; Amboine.—speracerus, an-
thriboides, Montrouz. Faun. d. l'ile Woodl, p. 44; Nouvelle-Calédonie. — /a-
œymans, À. Thoms. Archiv. entom. I, p. 438, pl. 17,f. 3 ; iles Arou. — insie
guis, Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, LV, p. 328; Amboine; equestris,
560 ANTHRIBIDES.
Groure XVI. Xylinadidei.
Rostre très-épais, aussi large à sa base que la tête, au plus aussi
long que large, quadrangulaire, échancré ou non au milieu de son
bord antérieur; ses serobes occupant presque entièrement ses côtés, dé-
couvertes, arrondies, nettement limitées. — Antennes très-robustes,
au maximum de la longueur des deux tiers du corps, de forme varia-
ble, terminées par une massue de trois ou cinq articles. — Yeux for-
tement granulés, médiocres, très-saillants, transversaux, plus ou
moins échancrés. — Carène du prothorax assez distante de la base de
ce dernier, arquée, ahguleuse à ses extrémités, atteignant presque sur
les côtés le bord antérieur. — Saillie mésosternale étroite, en triangle
allongé et aigu, fortement inclinée en arrière. — Corps allongé, sub-
cylindrique.
Le genre Xyziwapes est un des plus tranchés qui existent dans la
Famille. A une forme générale pareille à celle des PaLœoTRAGus, il
réunit le rostre des Décataphanides ; mais en même temps il s'éloigne
fortement de ces insectes par ses yeux et ses antennes. Aucun Anthri-
bide n’en possède d’aussi robustes que ces dernières. Elles varient en
même temps sous le rapport de la massue qui les termine et qui est
tantôt assez allongée et peu distincte du funicule (par ex. Westermanni,
atricornis), tantôt brièvement ovale, très-grosse et très-compacte
(quelques espèces nouvelles d'Afrique), mais visiblement composée de
trois articles seulement. Il est possible qu'il y ait des passages entre
ces deux formes et l’on peut les laisser provisoirement ensemble.
Mais il en existe, chez une espèce inédite des Indes orientales, une
troisième, tellement différente qu’elle me paraît mériter de former un
genre à part. Ces insectes sont propres à l'Afrique et aux Indes orien-
tales.
I. Massue antennaire de 5 art., longue et très-large : Dasycorynus.
I, — — 3 — oblongue ou brièvement ovale : Xylinades,
DASYCORYNUS.
Ce genre ne diffère absolument des XyziNADES que par la forme
des antennes. Les deux exemplaires que j'ai sous les yeux me parais-
sent être des mâles.
Antennes de la longueur environ des deux tiers du corps, très-ro-
bustes, à articles 1-2 courts, subégaux, celui-là cylindrique, celui-ci
obconique, 3-6 allongés, noueux au bout, égaux, 7-9 plus courts,
triangulaires, égaux, 40 fortement transversal et un peu plus étroit,
Îles Arou; deletus, fimbriatus, variabilis, Bornéo; ibid. V, p. 35. — anguli-
fer, revocans, F. Walker, ibid. AU, p. 262; Ceylan.
XYLINADIDES. 561
11 allongé, graduellement rétréci et largement arrondi au bout; les
articles 6-10 et le sommet du 5° garnis en dessous de poils fins, longs,
serrés et sublanugineux. ‘
L'espèce (1) qui présente ces singuliers caractères est originaire de
Timor et de la taille des grands exemplaires du Xylinades Wester-
manni de Java, mais encore plus robuste que ce dernier. Sa livrée est
celle propre à toutes les espèces du groupe.
XYLINADES.
Larr., Famil. nat,, p. 387.
Mâles : Tête transversale; rostre plan et plurisillonné en dessus. —
Antennes très-robustes, de longueur variable, atteignant au maxi-
mum le milieu des élytres, à articles 1 court, ovale, 2-8 tantôt ré-
gulièrement obconiques, tantôt noueux au bout, 9-11 formant une
massue de forme variable. — Prothorax plus long que large, plus ou
moins convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement rétréci
en avant. — Ecusson presque indistinct. — Elytres allongées, paral-
lèles, subeylindriques, plus ou moins déprimées, s'arrondissant pour
former leur déclivité postérieure, un peu plus larges que le protho-
rax, largement et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules
rectangulaires, où un peu échancrées dans leur milieu, avec les
épaules arrondies. — Pattes médiocres, robustes; cuisses fortement
en massue, les postérieures plus courtes que l'abdomen; jambes
comprimées, quadrangulaires, un peu élargies à leur extrémité;
tarses à articles 1-2 subégaux, 3 enfoui ; la dent des crochets petite,
submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum
allongé; ses épisternums assez étroits, élargis en avant, subparallèles
dans le reste de leur longueur. — Saillie mésosternale assez étroite,
triangulaire, inclinée en arrière. — Corps allongé, subeylindrique,
densément pubescent.
Femelles: Elles ne se distinguent des mâles que par leurs antenres
qui sont plus courtes et atteignent au maximum là base du protho-
rax, du moins chez les espèces que j'ai à ma disposition.
Ces insectes sont pour la plupart de grande taille ; leur livrée a la
plus grande analogie avec celle des PazæorraGus, mais leur sculp-
ture est assez différente. Sauf de rares exceptions, leur prothorax est
couvert de granules ou de petites crôtes transversales, et les sillons
peu profonds que présentent les élytres sont occupés par de petits
(1) D. Riehlii. Elongatus, subtus ochraceus supra fusco ochraceoque varie-
gatus; prothorace disperse tuberculato, elytris subtiliter striatis, striis internis
reliquis basi tantum remote tuberculatis, ventris lateribus et medio fusco-ma-
culatis. Long. (rostro exclus.) 25 mill, Hab. ins. Timor.
Coléoptères. Tome VII. 36
562 ANTHRIBIDES.
tubercules arrondis, ou des cloisons, tantôt très-rapprochés, tantôt plus
ou moins espacés.
Le genre, ainsi que je l'ai dit plus haut, est propre aux Indes orien-
tales et à l'Afrique (1). Schœnherr n’en a connu qu'un petit nombre
d'espèces (2) ; il y en a dans les collections beaucoup d'inédites.
Groupe XVII. Evcélonérides.
Rostre médiocrement épais, aussi large que la tête à sa base, plan
en dessus, quadrangulaire, équilatéral ou transversal, tantôt entier,
tantôt échancré au bout; ses serobes suleiformes, verticales ou obli-
ques. — Antennes au plus médiocres, terminées par une massue de
trois ou quatre articles. — Yeux plus ou moins fortement granulés,
entiers, latéraux. — Carène du prothorax en général très-distante de
la base de ce dernier et arquée, remontant plus ou moins loin sur les
côtés. — Saillie mésosternalemédiocrement large, de forme variable,
— Corps allongé.
Les scrobes rostrales qui, dans les dix groupes qui précèdent, étaient
restées constamment fovéiformes, redeviennent ici suloiformes; en
même temps, par suite de la brièveté du rostre, au lieu d'être très-
obliques, comme chez les Mécocérides et les Sintorides, par exemple,
elles sont verticales et voisines des yeux. Ce n’est que chez les
CriroTenoN que cette direction s'altère un peu. Ces insectes ont con-
servé la forme allongée des espèces des quatre derniers groupes qui
précèdent ; mais, sauf les Gaimorenon, ils sont beaucoup plus petits.
La plupart d'entre eux, surtout les Ecezonerus et les DENDROTROGUS,
ressemblent de si près aux Basimropis placés en tête de la Tribu sui-
vante, que sans la situation et la forme différentes de leur carène
prothoracique, il serait à peine possible de les en distinguer. Le
groupe, par conséquent, doit terminer la Tribu actuelle.
Les quatre genres qu’il contient sont disséminés en Afrique, aux
Indes orientales et dans l'Australie.
I. Massue antennaire très-allongée, linéaire et lâche : Chirotenon.
Il. — _— plus où moins courte et large, compacte,
a Ses articles au nombre de 4 : Eucorynus.
Pre = 3. '
Antennes plus longues que le prothorax; rostre
échancré : Dendrotrogus.
— courtes que le prothorax; rosire
entiér : Ecelonerus.
(1) Schœnberr (Cureul. V, p.232) en décrit une.espèce (Pertyr) soi-disant
du Brésil, Ou elle n’apparlient pas au genre, ou il y a erreur au sujet de son
habitat.
(2) Aux six espèces (abstraction faite du Per{yi) mentionnées par Schœnherr
ECÉLONÉRIDES. 363
CHIROTENON.
Imnorr, Gener. Cureul, pars I (1).
Mâles : Tête aussi longue qué large, convexe entre les yeux; rostre
situé sur un plan inférieur à elle, transversal, caréné en dessus; à
peine sinué en avant; ses scrobes médianes, obliques.— Antennes de
la longueur de la moitié du corps, grêles, à articles 4 très-court, 2-8
obconiques, celui-là un peu plus court, 9-11 formant une massue al-
longée, grêle, cylindrique, à articles subégaux. — Yeux très-grands,
convexes, longitudinaux, un peu convergents en avant, — Prothorax
plus long que large, déprimé en dessus, graduellement rétréci dans
ses trois quarts antérieurs ; sa carène très-distante de sa base, faible-
ment arquée, arrondie à ses extrémités et remontant à peine sur les
côtés. — Ecusson très-petit, arrondi. — Elytres allongées, subparal-
lèles, subeylindriques et un peu déprimées sur la suture, non cal-
leuses avant leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax et à
peine échancrées à leur base, avec les épaules obliquement, arrondies.
— Pattes longues, les antérieures beaucoup plus que les autres 3cuis-
ses postérieures atteignant le sommet de l’abdomen ; jambes grèles ;
tarses à articles 4 beaucoup plus long que 2, 3 très-petit, enfoui ; la
dent des crochets subbasilaire, oblique, aiguë. — Métasternum mé-
diocrement long ; ses épisternums larges en avant, subparallèles en ar-
rière.— Mésosternum en triangle curviligne allongé, déclive. — Corps
subcylindrique, finement pubescent.
Femelles : Antennes dépassant à peine la base du prothorax, à ar-
ticles 3-4 plus longs que les autres; leur massue plus forte et moins
régulièrement cylindrique. — Pattes antérieures un peu plus longues
seulement que les autres.
Le facies est très-voisin de celui des PaLororrAGus, ainsi que la
taille de l'espèce (adustum) sur laquelle a été fondé le genre. Sa livrée
est d’un gris cendré, plus ou moins varié de brun selon les individus.
Elle est de la côte de Guinée.
Le genre Ecrarorarsus de Schœnherr, établi sur une espèce inédite
de Natal qu'il nomme longimanus, ne diffère de celui-ci que par des
caractères manifestement spécifiques. Les antennes des deux sexes
sont un peu plus courtes, leur massue est un peu déprimée, et les
épaules des élytres sont calleuses. Cet insecte est plus grand que
l'adustum, et sa livrée est celle de la plupart des PaororraGus, si ce
(loc. cit.), dont trois (Wesfermanni, nodicornis, Hopei) de Java et trois (atri-
cornis, maculipes, lanuginosus) d'Afrique, aj. : Esp. africaine : X, similli-
mus, J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 112; Gabon. — Esp. indienne : X, indi-
gnus, F. Walker, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IL, p.261; Ceylan.
(1) Syn. Ecratoransus, Schœnh. Mantis. sec. Cureul. p. 2,
564 ANTHRIBIDES.
n’est que ses élytres présentent, au-delà de leur milieu, une grande
tache blanche transversale.
EUCORYNUS.
Scnoenu. Curcul. Disp. meth:, p. 41.
Mâle : Tôte plus longue que large ; rostre à peine aussi long qu’elle,
équilatéral, tronqué en avant ; ses scrobes verticales. — Antennes un
peu plus courtes que la moitié du corps, robustes, à articles 4-7 ob-
coniques, subégaux, 8-11 formant une massue déprimée, oblongo-
ovale, serrée, 41 arrondi au bout. — Yeux médiocres, assez con-
vexes, subarrondis. — Prothorax plus long que large, médiocrement
convexe, régulièrement arrondi sur les côtés ; sa carène arquée, un
peu flexueuse, rapprochée de la base dans son milieu, arrondie à ses
extrémités, et remontant à peine jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson
très-petit, arrondi. — Elytres assez allongées, cylindriques, un peu
déprimées, débordant légèrement le prothorax et largement échancrées
en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes,
robustes; cuisses fortement en massue, les postérieures notablement
plus courtes que l'abdomen ; jambes un peu comprimées; tarses à
articles 4 à peine plus long que 2, 3 en partie libre;la dent des cro-
chets voisine de leur sommet, oblique. — Pygidium en triangle eur-
viligne, transversal. — Métasternum allongé; ses épisternums médio-
crement larges, subparallèles. — Saillie mésosternale assez large,
subparallèle, inclinée en arrière. — Corps allongé, subeylindrique,
finement pubescent.
La femelle ne m'est pas bien connue, et c'est même arbitrairement
que je regarde comme des mâles les exemplaires d'après lesquels à
été rédigée la formule qui précède, et qui est conforme à celle de
Schœnherr. Peut-être les deux sexes sont-ils semblables.
Le type du genre est l’Anthribus crassicornis de Fabricius, insecte
de taille moyenne, propre à Java et Sumatra. Sa livrée consiste en
de nombreuses petites taches d'un blanc jaunâtre sur un fond d'un
noir mat, eten une bande transversale ét post-médiane de même cou-
leur, sur chaque élytre, bande très-variable selon les exemplaires. Les
collections en renferment plusieurs autres originaires du continent
indien, de ses archipels et de la Nouvelle-Guinée (1).
DENDROTROGUS.
H. Jekez, /ns. Saunders.; Col., 1, p. 80 (2).
'ète aussi longue que large; rostre subtransversal, tronqué et
(1) £. Stevensii, Nouvelle-Guinée, setulosus, Philippines; Pascoe, Ann, a.
Magaz. of nat, Hist. Ser. 3, IV, p. 433. — colligendus, colligens, F. Walker,
ibid, Ser. 3, II, p. 261; Ceylan.
(2) Syn. Déxproreuon, Schœnh. Cureul. V, p. 161.
ECÉLONÉRIDES. 565
étroitement échancré dans son milieu en avant ; ses scrobes verticales.
— Antennes atteignant la base du prothorax, assez robustes, à arti-
cles 4 très-court, 2-8 allongés, faiblement noueux au bout, décrois-
sant graduellement, 9-14 formant une assez grande et large massue
déprimée, subperfoliée, 9-10 égaux, 11 triangulaire. — Yeux grands,
convexes, oblongo-ovales, latéraux. — Prothorax médiocrement con-
vexe, plus long que large, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci
en avant; sa carène antérieure très-distante de sa base, arquée, an-
guleuse à ses extrémités, remontant sur les côtés jusque près du
bord antérieur, la postérieure nulle. — Ecusson petit, ovale, trans-
versal. —Elytres allongées, en forme de cylindre déprimé, plus larges
que le prothorax et largement, mais faiblement échancrées en arc à
leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes ;
cuisses fortement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes
que l’abdomen; jambes un peu comprimées ; tarses à articles 4-2
subégaux, 3 très-petit, enfoui ; la dent des crochets subbasilaire, obli-
que.— Pygidium transversal, en triangle curviligne. — Métasternum
allongé, ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésoster-
nale assez large, rhomboïdale, inclinée en arrière. — Corps allongé,
subeylindrique, pubescent,. à
Tous les exemplaires que j'ai vus étant pareils, je ne connais pas
bien les caractères sexuels ; il est probable qu'ils sont peu prononcés.
Schænherr à fondé, le premier, le genre sur l'Anthribus perfolii-
cornis de Fabricius, mais en lui imposant le nom de DENDROPEMON,
qui, étant déjà employé poux des Lamellicornes coprophages (1), ne
peut pas être conservé. Dans ces derniers temps M. Jekel, le croyant
nouveau, l’a créé, une seconde fois, sous celui de DENDROTROGUS,
sur une espèce (hypocrila), dont il ignorait la patrie, mais qui est de
Ceylan.
Ces insectes ressemblent de très-près aux Eucorvnus, abstraction
faite de leurs antennes, et, quand ils ont perdu ces organes, on ne
peut guère les en distinguer qu'à leur carène prothoracique qui est
plus fortement anté-basilaire. Leur analogie avec les ECELONERUS
qui suivent est tout aussi évidente pour ce qui concerne la livrée.
Outre les deux espèces ci-dessus, qui sont les seules décrites, il y en
a plusieurs dans les collections, originaires des archipels indiens.
ECELONERUS.
Senoenu. Curcul., V, p.163.
Mâles : Tôte aussi longue que large; rostre transversal, plan en
dessus, à peine sinué en avant; ses scrobes un peu recouvertes,
transversales. — Antennes dépassant un peu le milieu du prothorax,
(1) Voyez tome II, p. 102.
566 ANTHRIBIDES.
assez robustes, à articles 4 très-court, 2-8 allongés, un peu noueux au
bout, 3 le plus long de tous, 4-8 décroissant successivement, 9-11
formant une petite massue déprimée, ovale, serrée, obtuso au bout,
— Yeux grands, oblongo-ovales, convexes, latéraux. — Prothorax
plus long que large, peu convexe, graduellement rétréci et tronqué
en avant; sa carène distante de sa base, arquée, anguleuse à ses
extrémités et s'arrêtant avant le milieu des côtés. — Ecusson trans-
versal, arrondi aux angles. — Elytres allongées, cylindriques, un
peu déprimées, sensiblement plus larges que le prothorax et large-
ment échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — ‘Pattes
courtes, égales; cuisses fortement en massue, les postérieures beau-
coup plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 4 ün peu plus
long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets médiane, oblique, —
Pygidium en triangle curviligne, transversal. — Métasternum médio-
crement allongé; ses épisternums larges, subparallèles. — (Saillie
mésosternale assez large, rhomboïdale, inclinée en arrière. — Corps
allongé, subcylindrique, pubescent.
Femelles : Elles diffèrent à peine des mâles ; leurs antennes sont
seulement un tant soit peu plus courtes.
Genre propre à l'Australie et composé en ce moment de trois
espèces (1) de taille moyenne, blanches en dessous, noires et variées
en dessus de blanc et de jaune d’ocre. Cette dernière couleur forme
sur les élytres deux bandes transversales mal limitées et plus ou
moins apparentes.
TRIBU II.
BASITROPIDES.
Carène antérieure du prothorax confondue avec le bord postérieur
de ce dernier et remontant à angle droit sur ses côtés.
Les exceptions que présente ce caractère sont très-peu nombreuses
et purement spécifiques, c’est-à-dire n'existent que chez quelques es-
pèces dont les congénères sont, sous ce rapport, à l'état normal, par
exemple chez certains Craroparis. Mais dans ce cas la portion du
prothorax qu'on aperçoit en arrière de la carène est toujours extrè-
mement étroite. Les BLagerus sont les seuls chez lesquels cette der-
nière est arrondie à ses extrémités ; partout ailleurs elle est anguleuse.
Jamais ici le rostre ne prend cette forme allongée et rétrécie à sa
base, qu'il affecte dans les premiers groupes de la Tribu précédente.
Son diamètre égale toujours celui de la tête, et il est rare qu'il soit
plus long que large. Les antennes ne sont jamais non plus démesu-
(1) E. subfasciatus, insularis, Schœnh. loc. cit.—Aj.: E. albopictus, Pascoe,
The Journ, of Entom. I, p. 5-8 (Moreton-Bay), !
BASITROPIDES VRAIS. 567
rément allongées, et la règle générale est que les yeux soient échan-
crés. Enfin il n’y a ici que des espèces ou petites, ou dont la taille
est, au maximum, un peu au-dessus de la moyenne.
Ces insectes sont bien moins nombreux que les Tropidérides, mais
aussi variables dans leur organisation que ces derniers, etconstituent
quatre groupes.
I. Rostre parallèle.
a Corpsallongé, cylindrique.
Scrobes rostrales sulciformes, recouvertes. BASITROPIDES VRAIS.
_— — fovéiformes(1), découvertes. Eucompes,
aa. Corps oblong ou ovale; scrobes rostrales fovéi-
formes. ANTHRIBIDES VRAIS.
II. Rostre très-court, coupé obliquement de chaque côté;
scrobes rostrales sulciformes. BRACHVTARSIDES.
GRouPE I. Basitropides vrais,
Rostre carré, un peu moins long que large, médiocrement épais,
tronqué en avant; ses scrobes sulciformes, subverticales, recouvertes.
— Antennes courtes ou médiocres, assez robustes, terminées par
une large massue de quatre ou cinq articles. — Yeux finement gra-
nulés, latéraux, brièvement ovales, entiers. — Carène du prothorax
remontant sur les côtés à peu de distance du bord antérieur. — Corps
allongé, cylindrique et un peu déprimé.
Ces insectes représentent les Ecélonérides dans-la Tribu actuelle.
Ils sont en même temps très-voisins des Eugonides qui suivent, mais
en diffèrent essentiellement par la forme de leur rostre et leurs scro-
bes qui sont recouvertes. Leurs espèces sont propres à l'Afrique, aux
Indes orientales, à l'Australie, et ne constituent que les deux genres
suivants :
I. Antennes à art. 2-7 subégaux : Basitropis.
IL — — 3-4 allongés : Gynundrocerus.
BASITROPIS.
H, Jekec, Ins. Saunders.; Col. 1, p. 90.
Mûles : Tète plus longue que large; rostre transversal, finement
caréné en dessus. — Antennes un peu plus longues que la moitié du
prothorax, robustes, à articles 4 gros, ovale, 2-5 obconiques, subé-
gaux, 6-8 graduellement transversaux, 9-11 formant une massue
déprimée, large, oblongue, assez serrée, à articles subégaux, 14 trian-
gulaire, arrondi au bout. — Prothorax plus long que large, médio-
(1) Saufchez les Euaonus.
568 ANTHRIBIDES.
crement convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement rétréci
en avant et tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit, vas
riable. — Elytres allongées, cylindriques, plus ou moins déprimées,
pas plus larges que le prothorax et largement, mais faiblement échan-
crées à leur base, avec les épaules rectangulaires, — Pattes courtes ;
robustes ; cuisses fortement en massue ; tarses à articles 1-2 subégaux,
3 enfoui ; la dent des crochets submédiane, assez longue, oblique. —
Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum médiocrement
allongé ; ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésoster-
nale' en triangle aigu, recourbée en arrière. — Corps allongé, pubes-
cent.
Femelles : Elles ne diffèrent qu'à peine des mâles par leurs antennes
un peu plus courtes.
Les espèces sont propres aux Indes orientales et à l'Australie, de
taille médiocre et marbrées en dessus de jaune d'ocre sur un fond
noir; parfois la première de ces couleurs forme sur les élytres une
ou deux bandes transversales. I n'y en a jusqu'ici qu’un petit nombre
de décrites (1).
GYNANDROCERUS (2).
Ce genre ne diffère absolument des Basrrnoris que par la struc-
ture des antennes qui présentent cette particularité insolite que le
nombre des articles de leur massue n’est pas le même dans les deux
sexes.
Mâle : Antennes un peu plus longues que le prothorax, à articles
2-3 notablement plus longs que les suivants du funicule; leur mas-
sue formée par les cinq derniers, très-large et très-serrée.
Femelle : Antennes un peu plus courtes que le prothorax; leur
massue beaucoup plus étroite que celle du mâle et formée par les
quatre derniers articles.
Cos deux caractères, corroborés par un habitat tout différent, me
paraissent suffisants pour séparer ce genre des BAsITROPIS. L'unique
espèce (3) qui le compose est un peu plus grande que ces derniers, et
originaire de la côte de Guinée.
(1) B. nitidicutis, Jekel, loc. cit. p. 92; Ceylan. — peregrinus, ingratus,
Australie (Port Essington); mucidus, Bornéo; Pascoe, Ann.\a. Magaz of nat.
Hist. Ser, 3, IV, p. 432.— solitarius, Pascoe, The Journ, of Entom. I, p. 61;
Australie.
(2) Le genre paraît avoir été fondé par M. Jekel, qui ne l’a publié nulle part,
sous le nom de PLaryconynus, déjà employé pour un genre de Chrysomélides
du groupe des Eumolpides.
(3) G. antennalis. Elongatus, subtus griseo-pubescens, supra fusco-marmo-
ratus, antennis griseo-annulatis, clava atra, apice albo; elytris subtilissime
Striato-punctatis, Long. (rostro exclus.) 10-14 mill. Habit. Africa occ.
RUGONIDES, 569"
GROUPE II. Eugonides.
Rostre épais, très-court, plan en dessus, échancré en avant ; ses
scrobes fovéiformes (Euconus excepté), occupant en entier ses côtés,
empiétant un peu sur sa face supérieure, et contiguëËs aux Yeux. —
Antennes de longueur variable, terminées par une large massue de
trois à cinq articles. — Yeux plus ou moins fortement granulés,
grands, transversaux, échancrés. — Carène du prothorax remontant
sur les côtés au-delà du milieu de leur longueur. — Corps allongé,
cylindrique.
Un rostre remarquable par son extrème brièveté et une forme gé-
nérale tout-à-fait cylindrique, tels sont les deux caractères, dont le
premier seul à une importance réelle, qui distinguent ce groupe du
précédent. On pourrait y ajouter la forme des scrobes, si elle ne souf-
frait pas une exception chez les Euconus, mais ces insectes appar-
tiennent si manifestement à ce groupe, qu'à moins d'en établir un
pour eux seuls, il n’est pas possible de les placer ailleurs qu'ici.
Les Eugonides sont les derniers Basitropides dont le corps affecte
la forme cylindrique. Ils sont de taille assez grande ou moyenne et
constituent les quatre genres suivants, lesquels sont disséminés en
Amérique, en Afrique, aux Indes orientales et dans les parages de la
Nouvelle-Guinée.
I. Antennes plus longues que le prothorax dans les deux sexes.
Massue antennaire de 4 articles : Polycorynus.
— _— D — : Aneurhinus.
IT. Antennes plus courtes que le prothorax dans les deux sexes.
Scrobes rostrales sulciformes : Eugonus.
— _— fovéiformes : Ozotomerus.
POLYCORYNUS.
Scnoenxu. Curcul. V, p. 267.
Mâle (1) : Tète transversale; rostre beaucoup plus large que long,
assez fortement échancré en triangle au bout; ses scrobes irrégulière
ment ovales. — Antennes presque aussi longues que le corps, assez
robustes, à articles 1 gros, en massue arquée, aussi long que 3, 2 très-
court, obconique, 3-7 allongés, noueux au bout (5-8 munis de chaque
côté, à leur extrémité, d'une petite saillie fasciculée), 8-11 formant
une massue allongée, large, déprimte, serrée, pubescente en des-
sous, 8 le plus long, 11 acuminé au bout. — Yeux assez finement
(1) Schœænherr ne l’a pas connu, et lon doit à M, Imhoff (Gener. Cureul.
pars [) d’avoir publié ses caractères.
570 ANTHRIBIDES.
granulés, fortement échancrés. — Prothorax beaucoup plus long que
large, un peu déprimé sur le disque, légèrement arrondi sur les côtés,
coupé obliquement et muni de chaque côté, en avant, d'une très-petite
dent; sa carène remontant sur les côtés un peu au-delà de leur mi-
lieu. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, cylin-
driques, à peine plus larges que le prothorax et tronquées en avant,
avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes; cuisses
fortement en massue, les postérieures plus courtes que l'abdomen;
tarses à articles {À un peu plus grand que 2, 3 enfoui, assez grand;
la dent des crochets placée entre leur milieu et leur extrémité, pe-
tite, oblique. — Métasternum allongé; ses épisternums extrêmement
larges en avant, rétrécis en arrière, sinués au côté interne. — Saillie
mésosternale assez large, en triangle aigu. — Corps allongé, cylin-
drique, assez densément pubescent.
Femelle : Antennes atteignant à peine la base du ME leurs
articles 5-8 simples à leur extrémité.
On n’en connaît qu'une espèce, l’Anthribus compressicornis de Fa-
bricius , assez grand insecte de la côte de Guinée, varié de noir sur
un fond d’un blanc grisâtre.
ANEURHINUS,
J. Tnows., Archiv. entom. IE, p. 114.
Mèmes caractères que les Pozycorwnus , sauf les différences sui-
vantes :
Rostre légèrement échancré dans son milieu en avant. — Antennes
des mâles à peine de la longueur de la moitié du corps; leur funicule
à article 4 beaucoup plus long que les autres; leur massue allongée,
composée de cinq articles; les articles 5-8 sans sallies dentiformes à
leur extrémité.
La femelle m'est inconnue, mais n’a probablement pas les an-
tennes plus longues que celles du Polycorynus compressicornis de
son sexe.
M. Imhoff, qui a connu une espèce de ce genre qu'il a figurée et
brièvement décrite, sous le nom de pantherinus, n’en a fait qu'une
section particulière des Pozycorynus. Elle est originaire de la côte
de Guinée. M. 3. Thomson en a publié depuis, une autre (1) du Ga-
bon que j'ai sous les yeux et qui pourrait bien être la même que la
précédente. Toutes deux ont une livrée analogue à celle du Polyco-
Tynus compressicornis.
Le genre est aux PorycoryNus ce que les GynanprocEnus, du
groupe des Basitropides, sont aux Basrrroris.
(1) À. variegatus, 3. Thoms, loc. cit, pl. 2, f. 4, @.
EUGONIDES, 571
EUGONUS.
Sooenu. Curcul., 1, p. 144 (1).
Mâles : Tète fortement transversale; rostre trois fois au moins
aussi large que long, un peu arrondi et étroitement, mais assez pro-
fondément échancré en are au milieu de son bord antérieur; ses
serobes étroites, contiguëüs aux yeux, verticales et fortement prolon-
gées sous lui. — Antennes de la longueur des deux tiers du protho-
rax, médiocrement robustes, à articles obconiques : 4 très-court, 2
un peu plus long que les suivants, 3-8 égaux, 9-11 formant une mas-
sue allongée, lâche, médiocrement large, 10 plus court que les deux
autres, 41 acuminé au bout, — Yeux contigus au prothorax, très-for-
tement granulés, largement sinués en avant. — Prothorax à peine ou
un peu plus long que large, cylindrique, avec son bord antérieur
coupé obliquement, largement échancré en are sur son bord antéro-
inférieur; sa carène remontant sur les côtés au niveau du bord an-
térieur (2). — Ecusson petit, carré, un peu transversal. — Elytres
médiocrement allongées, cylindriques, à peine plus larges que le pro-
thorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. —
Pattes courtes, robustes, subégales; les quatre cuisses antérieures
graduellement en massue, les postérieures rétrécies à leur base, un
peu plus courtes que l’abdomen; tarses à articles 1-2 égaux, 3 en-
foui; la dent des crochets médiane, arquée. — Pygidium en triangle
curviligne. — Métasternum assez allongé, ses épisternums parallèles.
— Saillie mésosternale transversalement dilatée à son extrémité. —
Corps cylindrique, pubescent.
Femelles : Leurs antennes un peu plus courtes et dont la massue
est un peu plus forte et plus serrée, les distinguent seules des mâles,
Insectes propres à l'Amérique, de taille moyenne et marbrés en
dessus de blanc ou de gris jaunâtre sur un fond noir. Au premier
coup-d'æil, on les prendrait plutôt pour des Clérides ou des Bostri-
chides que pour des Anthribides, Il n'y a encore de décrites que les
deux espèces (3) publiées par Schænherr. -
(1) Syn. Semmarocueizus, Dej. Cat. éd. 3, p. 258.
(2) Elle dépasse légèrement ce bord chez le subcylindricus, en y formant
de chaque côté une petite saillie dentiforme ; chez le virgatus cette saillie est
plus forte, calleuse et redressée,
(3) E.virgatus, Brésil; subcylindricus, Mexique; Schœnh. Gureul. le. cit,
p. 145, et V, p. 171,
57 ANTHRIBIDES.
OZOTOMERUS.
B. Pernoun, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Ser. 2, I, p. 406 (1).
Mâles : Tête aussi longue que large; rostre excessivement court;
ses scrobes subarrondies. — Antennes dépassant à peine le milieu du
prothorax, robustes, à articles 4 très-court; 2 du double plus long
que 3 et obconique comme lui, 4 beaucoup plus grand, très-gros, dé-
primé et dilaté au côté interne, 5-8 très-courts, obconiques, égaux,
9-11 formant une massue assez large et assez serrée, oblongo-ovale,
subacuminée au bout. — Yeux assez fortement granulés, étroitement
échancrés en avant. — Prothorax presque aussi long que large, ey-
lindrique; son bord antérieur largement saillant et arrondi en avant,
muni d’une petite saillie dentiforme de chaque côté; sa carène re-
montant à angle droit jusqu'aux deux tiers environ de sa longueur.—
Ecusson très-petit, transversal, arrondi en arrière, parfois (Water-
housei) nul. — Elytres allongées, cylindriques, un peu plus larges
que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules arrondies.
— Pattes courtes, assez robustes; hanches antérieures contiguës;
cuisses graduellement en massue, les postérieures beaucoup plus
courtes que l'abdomen ; tarses à articles { plus long que ?, 3 très petit,
enfoui ; la dent des crochets médiane, très-petite. — Pygidium en
triangle curviligne (2). — Métasternum assez allongé, ses épisternums
subparallèles. — Saillie mésosternale large, triangulaire , verticale,
recourbée en arrière à son extrémité. — Corps allongé, cylindrique,
densément pubescent. È
MM. Perroud et Pascoe ne parlent pas des femelles et je ne les
connais pas plus qu'eux. Il est probable qu’elles diffèrent des mâles
par le 4° article de leurs antennes, simple ou moins gros et moins
dilaté.
Ces insectes, remarquables par la forme singulière de leurs an-
teunes, ont complétement le facies des Eucoxus et leur taille. L'es-
pèce (maculosus) décrite par M. Perroud habite les environs de Cal-
cutta et la côte de Coromandel. Depuis, M. Pascoe a fondé son genre
Drrteza sur une autre provenant des îles Arou et qu'il nomme Wa-
terhousei; mais ce genre ne diffère absolument en rien de celui-ci (3).
(1) Syn. Dirrgza, Pscoe, Ann, a. Magaz. of nat. Hist. Ser. 5, IV, p. 331.
(2) M. Pascoe assigne au Waterhousei six segments abdominaux; mais cel
insecte, que j'ai sous les yeux, n’en à que cinq comme tous les Anthribides,
(3) Le genre OEnecenus de M. Montrouzier (Fanne de l'ile Woodl. p. 46, et
Anu, d. 1. Soc. entom. 1860, p 872) est aussi, très-probablement, le mème
que celui-ci. Seulement, d'après les caractères qui lui sont assignés, ce serait
le 3e et non le 4e article de ses antennes qui serait beaucoup plus grand que
les autres, et M. Montrouzier ajoute que la massue est formée de quatre ar-
ANTHRIBIDES VRAIS. 573
La livrée de ces deux insectes consiste en un mélange confus de roux,
de noir et de brun, sur lequel se détachent plus ou moins nettement
deux bandes blanches, l’une voisine de la base des élytres, l’autre
occupant le sommet de ces organes.
GROUPE II. Anthribides vrais.
“
Rostre plus ou moins épais, parallèle ou subparallèle, tantôt plus
long que large ou équilatéral, tantôt transversal, plan en dessus; ses
scrobes fovéiformes, latérales, découvertes, rarement un peu recou-
vertes. — Antennes de forme et de longueur variables. — Yeux échan-
crés ou au moins sinués. — Carène du prothorax remontant plus où
moins sur les côtés. — Corps oblong ou subovale.
La forme générale du corps suffit à elle seule pour distinguer ce
groupe des deux précédents. Il diffère en outre des Basitropides vrais
par la forme des serobes et des Eugonides, chez la plupart desquels
elles sont fovéiformes, en ce qu’elles n'empiètent pas sur la face su-
rieure du rostre.
C'est le groupe de la Tribu actuelle le plus riche en espèces. Elles
sont répandues sur tout le globe et constituent les douze genres sui-
vants, dont deux (AxrexBus, CraroPARIS) ont des représentants en Eu-
rope.
1, Hanches antérieures ässez fortement séparées; rostre
échancré à son extrémité.
a Rostre beaucoup plus long que large.
Yeux faibiement échancrés : Anthribus.
— très-fortement — : Toxonolus.
aa Rostre fortement transversal : Phlæobius.
Il. Hanches antérieures très-faiblement séparées; rostre entier,
ou légèrement sinué à son extrémité.
b Massue antennaire plus ou moius large et serrée.
ce Antennes plus courtes que le prothorax ; leur massue de 3 art,
d Carène du prothorax atteignant sur les côtés son bord
antérieur.
Saillie mésosternale en triangle curviligne : Penestica.
— — carré transversal : Piænia.
dd Carène du prothorax ne dépassant pas le milieu de ses côtés.
Yeux petits, déprimés : Trigonorhinus.
— grands, convexes : Craloparis.
tièles peu distincts. Mais ces différences sont peut-être le résultat d’une erreur
d'observation où simplement spécifiques. Du reste, le nom du genre ne pour-
rait pas ètre conservé, ayant déjà été employé par MM. Kollar et L. Redtenba-
cher (in Hügels Kaschmir, IV, 2, p. 596) pour un geure de Gallérucides.
574 ANTHRIBIDES.
cc Antennes beaucoup plus longues que le prothorax; leur
massue de 4 art. : Piesocorynus.
bb Massue antennaire allongée, grèle et très-làche,
e Antennes plus longues que le corps.
f Carène du prothorax atteignant sur les côtés son bord
antérieur : Protædus.
ff _— _ ne dépassant pas le milieu de ses côtés.
Tarses à art. 3 grand, presque libre : Dœothena.
— — petit, enfoui : Exillis.
ee Antennes un peu plus longues que le prothorax; la carène
de ce dernier remontant à peine sur les côtés : Blaberus.
Genres incertæ sedis : Perablops, Dinema, Rhinobrachys.
ANTHRIBUS.
GEorrn., ns. d, envir. d. Paris, 1, p. 306 (1).
Schæpherr a confondu, en dernier lieu, plusieurs genres distincts
dans celui-ci (2), et en a rendu une définition précise impossible. La
formule qui suit est empruntée exclusivement à l'A. albinus d'Eu-
rope, qu'on peut en regarder comme le type, et aux espèces qui Jui
ressemblent.
Mâles : Tète plus longue que large; rostre aussi long qu'elle, légè-
rement et peu à peu élargi en avant, avec son bord antérieur forte-
mentet triangulairement échanceré; ses scrobes distantes des yeux, très-
profondes, subarrondies. — Antennes de la longueur du corps;
robustes, à articles 4 très-gros, subovale, plus long que 2, celui-ci
très-court, 3-8 allongés, subégaux, 9-11 formant une massue allou-
gée, 10 plus court que 9 et 11, celui-ci longuement acuminé. —
Yeux finement granulés, latéraux, assez petits et assez convexes, sub-
arrondis, faiblement échancrés en avant. — Prothorax aussi long que
large, convexe, arrondi sur les côtés, rétréci dans son tiers antérieur;
sa carène remontant jusqu’au milieu des côtés. — Ecusson subarrondi.
— Elytres médiocrement allongées, assez convexes, déprimées sur le
(1) Geoffroy n’a pas connu l’espèce actuellement typique du genre, l'Anthri-
bus albinus d'Europe.
(2) Primitivement (Cureul. Disp. meth. p. 32 et 36), il l’avait divisé en deux
(Axramus et Purosopius) qu’il avait même assez fortement séparés. Plus
tard (Cureul, I, p. 129) il a réuni ces deux genres en un seul ( ANTHRIBUS)
qu'il a divisé en deux sections auxquelles il n’a pas assigné de caractères, se
contentant de les désigner sous les noms de Anthribi genuini et Anthribi
spurii. Mais l’on voit par ses descriptions qu’il les basait uniquement sur la
forme de la: massue antennaire, sans tenir compte de celle du rostre ct des
yeux. Enfin, en dernier lieu (Cureul, V, p. 240), il à supprimé ces sections en
disposant les espèces du genre dans un autre ordre,
ANTHRIBIDES VRAIS. 575
disque, calleuses avant leur extrémité, un peu plus larges que le pro-
thorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangu-
laires. — Pattes médiocres, subégales; hanches antériéures assez for-
tement séparées; cuisses en massue, les postérieures notablement
plus courtes que l'abdomen; tarses médiocres, à articles 1 de moitié
plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets submédiane. —
Pygidium en triangle curviligne transversal. — Métasternum court;
ses épisternums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale large,
verticale, en carré subtransversal. — Corps oblong, finement pubes-
cent,
Femelles : Antennes atteignant à peine la base du prothorax, à ar-
ticles 2-8 allongés, 3 un peu plus long que les autres, 8 plus gros,
9-11 formant une massue médiocre, serrée, 40 court, subconique et
assez aigu.
Ainsi restreint, ce genre se distingü® des deux suivants par la réu-
nion des caractères que voici : la longueur du rostre, la forme du
front qui n’est nullement rétréci par les yeux, la petitesse de ceux-ci
et leur faible échancrure , enfin, par le facies dû principalement à ce
que le prothorax est sensiblement débordé à sa base par les élytres, et
que ces dernières ne sont pas régulièrement cylindriques.
Parmi les espèces décrites par Schœnherr, je n’en vois, avec certi-
tude, aucune qui puisse être associée à l'Anthribus albinus, mais j'en
ai sous les yeux plusieurs des Indes orientales que je crois inédites,
et qui appartiennent au genre. L'espèce européenne est trop connue
pour qu'il soit nécessaire d'entrer dans aucun détail à son égard.
L’intervalle assez grand qui sépare les hanches antérieures chez ces
insectes est un caractère qui n’a pas encore été signalé, et qui ne se
retrouve que dans les deux genres suivants.
TOXONOTUS.
Mèmes caractères que les AnrariBus, sauf les points suivants :
Mâles: Rostre concave en avant. — Antennes beaucoup plus lon-
gues que le corps, à articles 2 plus long que 1 et plus court de moitié
environ que les suivants, noueux au bout comme eux, 3-9 très-al-
longés et subégaux, 10-11 un peu plus courts et plus épais, formant à
peine une massue, 11 aigu au bout. — Yeux un peu plus grands,
réniformes et fortement granulés. — Prothorax transversal, convexe,
fortement rétréci dans sa moitié antérieure, légèrement bisinué à sa
base. — Elytres allongées, parallèles, régulièrement convexes, pas
plus larges que le prothorax à leur base. — Pattes longues, les anté-
rieures plus que les autres; 1% article des tarses terminé en dessus
par une longue épine aiguë. — Saillie mésosternale assez étroite, en
carré long. — Corps allongé, arqué en dessus.
0
576 ANTHRIBIDES.
Femelles : Antennes un peu plus longues que le prothorax, à arti-
cles 2-8 subégaux, 9-11 formant une massue médiocre, assez serrée,
9 en triangle allongé, 11 brièvement ovale. — Pattes plus courtes,
subégales ; 1° article des tarses sans épine au bout.
Je ne connais jusqu'ici que l'Anthribus fascicularis de Schœn-
herr (1), espèce originaire de Cuba, qui rentre dans ce genre. On voit
par la formule qui précède, qu'avec un rostre allongé comme celui
des Anrarius, il diffère de ces derniers par des caractères importants
et un facies tout-à-fait autre. Cet insecte varie considérablement sous
le rapport de la taille; les grands exemplaires mâles égalent l’Anthri-
bus albinus, les petites femelles sont des deux tiers moins grandes.
L'épine dont le 1° article de tous les tarses est armé chez le mâle,
constitue un caractère singulier, et qui a été omis par Schænherr.
PHLOEOBIUS.
Scnozënu. Curcul. Disp, meth., p. 36.
Ce genre ne diffère également des AnrHrIBuS que par les caractères
qui suivent :
Mâles: Tète rétrécie en avant par les yeux; rostre beaucoup plus
court qu'elle, fortement transversal, impressionné en dessus, avec
son bord antérieur fortement échancré ; ses scrobes occupant presque
en entier ses bords latéraux, contiguës aux yeux. — Antennes plus
longues que le corps, à articles 1 très-gros, subovale, 2 beaucoup plus
petit, 3-8 allongés, noueux au bout, 3 notablement plus long que les
autres, 9-11 formant une massue allongée, lâche, de forme variable.
— Yeux fortement granulés, très-grands, en fer à cheval, trans-
versaux, rapprochés sur le front. — Prothorax transversal, convexe,
rétréci dans un peu plus de son tiers antérieur, parallèle en arrière,
tronqué ou faiblement bisinué à sa base. — Elytres assez allongées,
convexes, parallèles, pas plus larges que le prothorax à leur base. —
Pattes médiocres, subégales. — Corps subeylindrique, un peu dé-
primé.
Femelles: Antennes dépassant un peu le prothorax, à articles 2-8
allongés, noueux au bout, 3-4 plus longs que les autres, 9-11 formant
une massue plus ou moins large, sérrée, obtuse au bout.
Ce genre s'éloigne considérablement des deux précédents par la
forme de son rostre et de ses yeux qui ont la plus intime ana-
logie avec ceux des Pxoenrron. D'un autre côté, il se rattache aux AN-
rariBus et aux Toxonorus par la largeur relative du prosternum
entre les hanches antérieures, et doit rester près d'eux. Il se partage
en deux sections.
(1) Cureul. I, p. 132.
ANTHRIBIDES VRAIS: 577
Les espèces (1) de la première ont la forme arquée du Toxonotus
fascicularis, et le dernier article de la massue antennaire des mâles,
tout en variant sous le rapport de la forme, est de longueur ordinaire.
Celles de la seconde sont simplement cylindriques et un peu dé-
primées ; l’article en question, dans le mème sexe, est extrêmement
allongé, longuement atténué et très-aigu au bout; les deux précé-
dents sont eux-mêmes très-étroits, de sorte que c'est à peine si la
massue existe (2).
PENESTICA,
Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, 1V, p. 332.
Tète aussi longue que large; rostre presque aussi large qu’elle,
transversal, avec son bord antérieur largement sinué ; ses serobes un
peu recouvertes, très-grandes, contiguës aux yeux, irrégulières. —
Antennes un peu plus longues que la tête et le rostre réunis, robustes,
à articles obconiques : 1-3 allongés, subégaux, 4-8 plus courts, décrois-
sant graduellement, 9-11 formant une massue presque aussi longue
que le funicule, très-large et compacte (3), 11 plus grand que lesau-
tres, largement arrondi au bout. — Yeux assez fortement granulés,
assez fortement échancrés, très-convexes en arrière, légèrement obli-
ques. — Prothorax subtransversal, convexe, coupé un peu oblique-
ment de chaque côté en avant, légèrement bisinué à sa base ; sa ca-
rène remontant sur les côtés jusqu’au bord antérieur. — Ecusson
arrondi. — Elytres courtes, convexes, subovales, pas plus larges que
le prothorax et faiblement sinuées à leur base.— Pattes courtes, assez
robustes; cuisses fortement en massue, les postérieures beaucoup
plus courtes que l'abdomen ; tarses assez longs, à articles 1-2 subé-
gaux, 8 très-petit, enfoui ; la dent des crochets placée au-devant de
(1) A. ailernans Wiedem., longicornis Fab., des Indes or,; griseus Fab., de
l’Australie; Schærh. Cureul. I, p. 130,
(2) A. nigroungulatus Schh., des Indes or.; compressicornis Fab.; de la
Guinée; Schœnh. loc. cit. Schœænherr n’a connu que la femelle du second. Les
autres espèces décrites par lui (loc, cit. V, p. 241 sq.), et non citées ici, me
sont inconnues.
Toutes les espèces d'Anrnripus, récemment publiées, me paraissent appartenir
au genre actuel, à savoir : À. arciferus, Blanch. Voy. au pôle sud; Entom.
p. 195; îles Arou, — apicalis, F. Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3,
IL, p. 262 ; Ceylan. — Wallacei, Pascoe, ibid. V, p. 47; iles Arou. —subpeni-
cillatus, albopygialis, 3. Thoms. Archiv. entom. Il, p.113; Gabon.
(3) M. Pascoe l'indique comme étant « quelque peu dilatée. » L’exemplaire
qu'il a eu l’obligeance de me communiquer n’a qu’une seule antenne complète,
et encore est-elle raccommodée. Mais comme elle s'accorde pour les couleurs
avec la description que donne M. Pascoe de ces organes, je ne pense pas qu'il
y ait eu ici substitution de l'antenne d’une autre espèce.
Coléoptères. Tome VII. 37
578 ANTHRIBIDES. \
leur milieu. — Pygidium en triangle curviligne assez aigu. — Mé-
tasternum très-court ; ses épisternums très-larges en avant, graduel-
lement rétrécisen arrière. — Saillie mésosternale large, subverticale,
un peu rétrécie et subarrondie en arrière, — Corps massif, subovale,
densément pubescent.
M. Pascoe n’en décrit qu'une espèce (inepta) des îles Arou. Elle est
de la taille des plus grands exemplaires du Tropideres albirostris,
mais beaucoup plus massive que ce dernier. Sa livrée offre un mé-
lange de blanc, de gris, de jaune et de noir, avec quelques taches de
cette dernière couleur. Je ne connais pas le sexe de l’individu que
j'ai sous les yeux.
PIOENIA.
Pascor, The Journ. of Entom., 1, p. 332,
Tête transversale ; rostre aussi large qu'elle, extrêmement court,
faiblement sinué en avant ; ses scrobes légèrement recouvertes, conti-
Buës aux yeux, ovales. — Antennes à peine plus longues que la tête
et le rostre réunis, à articles 1-2 plus gros et un peu plus longs que
les suivants, obconiques, 3 presque aussi grand, 4-8 très-courts, dé-
croissant graduellement, 9-11 formant une massue oblongo-ovale,
déprimée, compacte, obtuse au bout. — Yeux finement granulés,
grands, assez convexes, empiétant faiblement sur le front, étroitement
échancrés en avant, —Prothorax transversal, convexe, avec ses angles
antérieurs fortement rabattus, paraboliquement arrondi sur les côtés,
faiblement bisinué à sa base; sa carène remontant à angle droit sur
les côtés, dans toute leur étendue, et tranchante. — Ecusson linéaire,
transversal. — Elytres très-courtes, convexes, subovales, pas plus
larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes
courtes ; cuisses peu à peu et fortement en massue, les postérieures
un peu plus courtes que l’abdomen ; jambes arrondies; tarses à arti-
cles { un peu plus grand que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets
subbasilaire. — Pygidium assez allongé, peu à peu rétréci et arrondi
au bout. — Métasternum court; ses épisternums larges, subparallèles,
— Saillie mésosternale en carré transversal, verticale, — Corps court,
subovale, finement pubescent, — Sexe inconnu.
Le type du genre (saginala) est un petit insecte de Bornéo, moins
grand, plus court et beaucoup plus convexe que le Phæniton semi-
griseus du Brésil. Il est d’un blanc grisâtre en dessous et moucheté
de la même couleur, sur un fond noir en dessus.
Le genre est voisin des PENESrICA, mais s'en distingue par son
rostre encore plus court, ses antennes autrement faites et la forme de
sa saillie mésosternale.
ANTHRIBIDES VRAIS. 579
TRIGONORHINUS.
Wocrasr., Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, VIL, p. 102.
Tête transversale; rostre beaucoup plus large que long, plan en
dessus, légèrement et peu à peu atténué en avant, avec son bord an-
térieur saillant dans son milieu et arrondi; ses scrobes un peu recou-
vertes, occupant en entier ses côtés et contiguës aux yeux. — Antennes
atteignant à peine la moitié du prothorax, à articles 1-2 assez gros,
celui-là plus long, obconique, celui-ci subovoïde, 3-9 courts, décrois-
sant graduellement, 9-11 formant une massue oblongo-ovale, assez
large et serrée. — Yeux petits, latéraux, déprimés, réniformes, trans-
versaux. — Prothorax presque aussi long que large, régulièrement
convexe, atténué dans sa moitié antérieure, avec son bord antérieur
coupé très-obliquement et largement arrondi, faiblement bisinué à sa
base ; sa carène remontant légèrement sur les côtés. — Ecusson très-
petit, subarrondi. — Elytres de moitié plus longues que le prothorax,
convexes, parallèles, largement arrondies en arrière, à peine plus
larges que le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes médio-
cres, subégales; cuisses en massue, les postérieures un peu plus
courtes que l'abdomen ; tarses à articles À un peu plus long que 2,
3 petit, en partie libre; la dent des crochets basilaire, peu dis-
tincte. — Pygidium en triangle curviligne, assez convexe. — Mé-
tcternum court, ses épisternums assez larges, subparallèles. — Corps
ob.ung, subcylindrique.
De ces caractères, les plus saillants sont la forme du rostre, la pe-
titesse des yeux et leur aplatissement, puis la troncature extrème-
ment oblique du bord antérieur du prothorax.
Le genre ne comprend qu’une petite espèce (pardalis Wollast.) de
l'ile Saint-Vincent (Cap-Vert), d'un gris jaunâtre et ornée en dessus,
tant sur le prothorax que sur les élytres, d’une multitude de petites
taches noires. M. Wollaston dit avoir vu un insecte des environs de
Blidah en Algérie, qui lui a pafu identique avec celui-ci.
CRATOPARIS.
Sonoexx. Curcul., V, p. 217 (1).
Tête transversale ou non; rostre au maximum aussi long que large,
parallèle ou légèrement arrondi sur les côtés, tronqué où un peu
sinué en avant; ses serobes grandes, irrégulières, en général conti-
guës aux yeux, — Antennes notablement plus courtes que le pro-
(8) Syn. Euranuus, Schœnh. Curenl. Disp. meth, p. 36, olim; nom déjà em-
ployé avec la désinence féminine, pour des Lamellicornes. Voyez tome Ill,
p. 119.
580 ANTHRIBIDES.
thorax, assez robustes, à articles 1-2 un peu plus gros que les autres,
celui-ci de beaucoup le plus petit, 3-8 allongés, noueux au bout,
décroissant plus ou moins régulièrement, 3 plus grand que les au-
tres, 9-11 formant une massue allongée, déprimée, médiocrement
serrée et obtuse au bout. — Yeux fortement granulés, grands, con-
vexes, un peu transversaux, entourant légèrement le front (4) et fai-
blement échancrés. — Prothorax aussi long que large, rétréci en
avant, avec ses côtés antérieurs fortement rabattus, légèrement bisi-
nué en arc, parfois (par ex. ligris, lapirus) tronqué à sa base ; sa
carène (2) remontant jusqu’au milieu des côtés. — Ecusson petit, de
forme variable. — ÆElytres médiocrement allongées, assez convexes
ou déprimées sur le disque, parallèles, calleuses ou non avant leur
extrémité, à peine ou pas plus larges que le prothorax à leur base,
avec les épaules obtuses ou rectangulaires. — Pattes médiocres, sub-
égales; cuisses postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ;
tarses à articles 4 au moins aussi long que 2, 3 en général un peu
libre; la dent des crochets variable. — Métasternum médiocrement
allongé; ses épisternums de largeur variable, rétrécis en arrière. —
Saillie mésosternale le plus souvent large, de forme variable (3). —
Corps oblong.
Genre le plus riche en espèces, après les TROPIDERES, et, comme ces
derniers, répandu sur la plus grande partie du globe , mais nulle
part mieux représenté que dans l'Amérique du Sud. C’est de cette
partie du monde que proviennent le petit nombre (tigris, lapirus,
equestris et plusieurs inédites) d'espèces de grande taille et remar-
quables par leur livrée qu'il contient. Les autres sont au plus de
moyenne grandeur et n'ont rien qui attire les regards. La sculp-
ture des téguments ne varie pas moins que leur livrée, de sorte
qu'il est impossible d'en donner une idée en peu de mots (4).
(1) Chez les petites espèces (par ex. centromaculatus), ces organes sont
assez petits, médiocrement convexes, arrondis et complétement latéraux.
(2) Exceptionnellement (par ex. equesffs), une légère portion de la base se
voit en arrière de cette carène, mème lorsque le prothorax est exactement con-
tigu aux élytres.
{3) Chez trois espèces du Brésil ({igris, lapirus, leopardus) que j'ai sous
les yeux, cette saillie est large, verticale, et son extrémité libre se recourbe
brusquement en une forte saillie triangulaire ou conique, dirigée en avant.
Elles doivent, à tout le moins, former une section particulière, sinon un genre
nouveau. Chez les autres espèces, la saillie mésosternale est moins large, et
tout en restant verticale, elle à une plus ou moins grande tendance à se re-
courber en arrière, et son extrémité est généralement arrondie.
(4) Schœrherr (Cureul. V, p. 217) en mentionne 19 espèces, qu’il divise en
deux sections très-vaguement caractérisées, selon que les élytres sont subcon-
vexes où déprimées. Aj.: C. tapirus, Imholf, Gener. Gureul. pars 1; Cayenne,
ANTHRIBIDES VRAIS, 581
PIEZOCORYNUS.
Scnoën. Curcul., V, p. 250.
Mâle : Tête aussi longue que large; rostre en carré équilatéral,
faiblement bisinué en avant ; ses scrobes médianes, subarrondies. —
Antennes un peu plus longues que le corps, assez robustes, à articles
4 très-court, 2-7 allongés, noueux au bout, 2 plus court que les au-
tres, 8-11 formant une massue large, allongée, obtuse au bout, 8
beaucoup plus long que les suivants, 10 court, transversal. — Yeux
fortement granulés, oblongo-ovales, convexes, obliques, médiocre-
ment séparés en avant, largement sinués sur leur bord antérieur. —
Prothorax peu convexe, transversal, subparallèle, brièvement rétréci
en avant, légèrement échancré en arc à sa base; sa carène remon-
tant à angle droit jusqu'à peu de distance du bord antérieur. —
Ecusson en carré long. — Elytres médiocrement allongées, paral-
lèles, planes en dessus, verticalement déclives en arrière, pas plus
larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules
obtuses. — Pattes courtes; cuisses très-fortement en massue, les pos-
térieures de la longueur de l'abdomen; tarses à articles 4 un peu
plus long que 2, 3 assez grand, un peu libre; la dent des crochets
voisine de leur extrémité. — Pygidium en triangle curviligne. —
Métasternum assez court; ses épisternums larges, graduellement ré-
trécis en arrière. — Saillie mésosternale large, verticale, un peu
rétrécie et tronquée au bout. — Corps oblong, finement pubes-
cent.
Femelle : Antennes de la longueur de la moitié du corps. —Schæn-
herr n’a connu que ce sexe.
L'unique espèce (dispar) du genre a le facies des CraToparis de
forme déprimée ou des Lacorezus, et leur ressemble sous le rapport
de la taille. Elle est noire, marquetée de fauve, et porte sur les ély-
tres une grande tache discoïdale qui varie du blanc grisâtre au fer-
rugineux foncé. La massue antennaire, composée de quatre articles,
distingue très-bien le genre de tous ceux du groupe actuel. Cet in-
secte habite la Guyane et le nord du Brésil.
PROTÆDUS.
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 39.
Mâle : Tète transversale; rostre en carré aussi long que large,
— pardalis, Rio Negro; leopardus, Brésil ; Sallei, Colombie; Ajax, Amazone ;
torquatus, Mexique ; Jekel, Ins. Saunders.; Col. I, p. 118.
M. 3. Thomson (Archiv.entom. II, p. 113) a placé, avec doute, dans le genre,
un C. parvirostris du Gabon.
582 ANTHRIBIDES, :
tronqué en avant; ses scrobes grandes et contiguës aux yeux. —
Autennes du double plus longues que le corps, à articles À très-gros,
triangulairement dilaté au.côté interne, 2-8 grêles, allongés, 2 un
peu plus court que les autres, 9-11 aussi longs et un peu plus épais,
formant à peine une massue, 41 acuminé au bout. — Yeux finement
granulés, médiocres, assez convexes, subarrondis, faiblement sinués
en ayant. — Prothorax transversal, convexe, faiblement bisinué à sa
base; sa carène remontant à angle droit jusqu’au bord antérieur, et
tranchante, — Ecusson à peine distinct. — Elytres médiocrement
allongées, cylindriques, pas plus larges que le prothorax et à peine
sinuées à leur base. — Pattes assez longues, les antérieures un peu
plus que les autres; cuisses fortement en massue, les postérieures
atteignant l'extrémité de l'abdomen; tarses à articles 1 du double
plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets forte, basi-
laire. — Pygidium en trapèze allongé. — Métasternum court; ses
épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésosternale large,
verticale, un peu rétrécie en arrière. — Corps oblong,subeylindrique.
Femelle : Je ne la connais pas. M. Pascoe dit que ses antennes
sont moins longues que celles du mâle, sans préciser leur longueur,
et que leur 4% article a conservé la forme caractéristique qu’il a chez
ce dernier, mais est un peu moins gros; leur massue est aussi un
peu plus faible.
L’unique espèce (mærens) du genre est originaire des Moluques
(Batchian), de la taille de l’'Aræocerus coffeæ, noire et variée de blanc
partout; cette couleur occupe en entier la tête et les bords latéraux
du prothorax.
DOEOTHENA.
Pascor, The Journ. of Entom. 1, p. 331.
Mâle : Tête transversale ; rostre extrèmement court, quatre fois aussi
large que long, parallèle, tronqué en avant ; ses scrobes arrondies,
contiguës aux yeux.— Antennes beaucoup plus longues que le corps,
de 12 articles : 1-2 assez gros, très-courts, celui-là le plus long, fusi-
forme, celui-ci turbiné, 3-9 très-grèles, capillaires, longs, subégaux,
9 graduellement épaissi et formant avec 10-12 une massue très-grôle;
ces derniers courts, égaux, 12 aigu au bout. — Yeux grands, en fer
à cheval, latéraux, faiblement convergents en avant. — Prothorax
transversal, convexe, faiblement bisinué à sa base ; sa carène remon-
tant sur les côtés, au milieu de leur longueur, — Ecusson très-petit.
— Elytres convexes, oblongo-ovales, à peine plus larges que le pro-
thorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. —
Pattes assez longues et assez robustes; cuisses fusiformes, les posté-
rieures un peu plus courtes que l’abdomen ; jambes intermédiaires
un peu renflées en dedans avant leur milieu; tarses à articles 4 pres-
ANTHRIBIDES VRAIS. 583
que du double plus long que 2, celui-ci en triangle renversé, 3 encore
plus large, grand, en majeure partie libre; la dent des crochets voi-
sine de leur extrémité, saillante. — Pygidium graduellement atténué
et arrondi au bout. — Métasternum court; ses épisternums larges,
subparallèles. — Corps oblong. \
L'exemplaire unique auquel a été empruntée cette formule est sans
aucun doute un mâle ; la femelle a probablement les tarses moins di-
latés. Ce caractère, l'extrême brièveté du rostre et les antennes com-
posées distinctement de douze articles, constituent les caractères
essentiels du genre. Il ne comprend qu'une espèce (platypoda) de la
Nouvelle-Guinée, très-semblable, de prime ‘abord, au Protædus moœ-
rens et couvert, comme lui, en dessus, de mouchetures blanches}sur
un fond d’un brun noirâtre.
EXILLIS.
Pascoz, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 43.
Mûle : Tète aussi longue que large; rostre transversal , tronqué en
avant; ses scrobes médiocres, contiguës aux yeux et empiétant légè-
rement sur le front. — Antennes trois fois environ aussi longues
que le corps, à articles 1-2 plus gros que les autres , 3-8 capilläires,
noueux au bout, très-allongés, égaux, 9 aussi long, un peu épañssi à
son extrémité et formant avec 40-11, qui sont beaucoup plus courts,
une massue très-grèle et très-lâche. — Yeux finement granulés,
assez petits, médiocrement convexes, latéraux et obliques, réniformes.
— Prothorax subtransversal, légèrement conique; sa carène subfecti-
ligne, remontant à angle droit sur les côtés à moitié de leur longueur.
— Ecusson très-petit, en triangle curviligne.— Elytres médiocrement
allongées, cylindriques, pas plus larges que le prothorax et très-
légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses.
— Pattes médiocres, peu robustes ; cuisses subfusiformes, les posté-
rieures sensiblement plus courtes que l'abdomen ; jambes arrondies ;
tarses à articles 4 plus Jong que les suivants réunis, 3 enfoui ; cro-
chets petits, leur dent basilaire. — Pygidium en triangle ourvili-
gne. — Métasternum: médiocrement allongé ; ses épisternums assez
étroits, parallèles. — Corps cylindrique. — Femelle inconnue. #
Chez aucun Anthribide (sauf les Apozecra), les antennes ne sont,
relativement à la longueur du corps, aussi grandes que dans ce genre,
du moins chez les mâles, car c'est à ce sexe qu'appartient certaine-
ment l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux, de l'espèce (longi-
cornis) qui en forme le type. Get insecte, originaire de Bornéo, est
de la taille des plus petits individus de l’Aræocerus coffeæ, d’un brun
rougeûtre et revêtu d’une très-fine pubescence d'un gris uniforme,
4%
584 ANTHRIBIDES.
BLABERUS.
Sconoenu. Curcul., V, p. 248.
Tête enfoncée jusqu'aux yeux dans le prothorax, transversalement
convexe entre les yeux; jrostre transversal, arrondi sur les côtés et
aux angles antérieurs, entier en avant; ses scrobes faiblement re-
couvertes, médiocres, ovales. — Antennes un peu plus longues que
le prothorax, à articles obconiques : 1-2 à peine plus gros que les
autres, celui-ci le plus court, 3-8 décroissant graduellement, 9-11
formant une massue allongée, assez large et lâche, 10 allongé, 41
ovalaire, assez aigu au bout. — Yeux finement granulés, médiocres,
assez convexes, subarrondis, avec leur bord antérieur légèrement si-
. nué. — Prothorax transversal, convexe, légèrement arrondi sur les
côtés; sa carène arrondie à ses extrémités et remontant à peine sur
les côtés. — Ecusson en carré long. — Elytres courtes, convexes, pa-
rallèles, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le
prothorax et subtronquées à leur base, avec les épaules un peu cal-
leuses. — Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres;
cuisses comprimées, graduellement en massue, les postérieures attei-
gnant l'extrémité de l'abdomen ; tarses à articles 4 du double plus
longique 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets submédiane. — Py-
gidium grand, vertical, en triangle largement arrondi à son extré-
mités — Métasternum court; ses épisternums larges, parallèles. —
Saillie mésosternale large, verticale, un peu rétrécie et largement
arrondie à son extrémité. — Corps court, subparallèle, densément
pubegcent.
Ce genre ne comprend qu'une espèce (fallaæ Schh.) de Natal, de la
taille des individus moyens du Brachytarsus scabrosus d'Europe. Elle
esten entier revêtue d'une,pubescence grisâtre, sublanugineuse, fond
sur lequel se détachent d'assez nombreuses petites taches d'un noir
profond.
Les caractères sexuels de cet insecte ne mé sont pas bien connus.
L'exemplaire que j'ai sous les yeux me paraît, d'après la longueur
relative de ses pattes antérieures, être un mâle.
: Note.
Les genres suivants, qui me sont inconnus, appartiennent, selon
toutes les probabilités, au groupe actuel.
PARABLOPS.
Scnoenx, Curcul., V, p. 251.
Rostre de moitié plus court que la tête et à peine plus étroit
qu'elle à sa base, graduellement rétréci et légèrement échancré en
ANTHRIBIDES VRAIS. 585
avant, subréfléchi sur les côtés. — Antennes insérées dans des fos-
settes irrégulières, sous les côtés du rostre, à peine aussi longues que
la tête et le prothorax réunis, à articles 4-2 assez gros, les suivants
plus grêles, obconiques, égaux ; massue oblongue, grêle, non dépri-
mée , ses articles un peu écartés, le dernier obtus au bout. — Yeux
grands, obliques, peu distants sur le front, plus rapprochés en des-
sous, peu convexes, légèrement échancrés. — Prothorax peu con-
vexe, un peu plus long que large, faiblement arrondi sur les côtés,
un peu rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant et arrondi,
légèrement bisinué à sa base ; celle-ci munie, ainsi que les côtés,
d’une ligne saillante. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres peu
convexes, allongées, parallèles, un peu plus larges que le prothorax
et tronquées à leur base. — Pygidium oblique, arrondi à son extré-
milé. — Pattes médiocres, assez robustes, subégales; cuisses médio-
crement en massue, — Corps oblong, linéaire.
Schænherr n'en décrit qu'une très-petite espèce (pauper) du Cap,
noire, passant au ferrugineux par places, et revêtue d’une fine pu-
bescence grise, peu abondante. Le genre me paraît voisin des BLa-
BERUS.
DINENA.
L. Fan. Rev. et Mag. d. Zool., 1849, p. 457.
Tête perpendiculaire, à sommet bombé et front saillant; rostre
large, légèrement relevé sur les côtés. — Yeux médiocres, rénifor-
mes, éloignés l’un de l’autre. — Antennes deux fois et demie aussi
longues que le corps chez le mâle, très-fines et légèrement épaissies
vers l'extrémité; pas plus longues que le corps chez la femelle et
plus épaissies à l'extrémmté. Mâle : 1% article claviforme, presque
aussi long que la tête, 2 moitié plus petit, 3 aussi long que 1-2 réu-
nis, 4 aussi long que 2-3 réunis, 5 un peu plus grand que #4, 6-9
diminuant peu à peu de longueur, 10-11 pas plus longs ensemble
que 9, 11 terminé par une petite pointe qui semble former un 12° av-
ticle. — Prothorax un peu plus large que long, arrondi sur les côtés,
rétréci en avant et en arrière, convexe, ayant en arrière deux im-
pressions obliques fortement arquées. — Elytres convexes, deux fois
aussi longues et plus larges que le prothorax, droites sur les côtés,
arrondies à l'extrémité, à stries bien marquées et fortement ponc-
tuées. — Pattes grêles ; cuisses légèrement épaissies dans leur milieu;
jambes minces, inermes ; 1% article des tarses aussi long que les
deux suivants réunis. — Corps petit, court, presque cylindrique.
Selon M. L. Fairmaire, ce genre serait très-voisin des MECOCERUS,
mais on ne voit rien dans la formule précédente qui justifie cette opi=
nion. Il n'y est pas question des serobes, et le silence gardé sur la
carène du prothorax montre qu'elle n'existe pas et que dès-lors le
586 ANTHRIBIDES.
genre appartient aux Basitropides. Enfin, la très-potite taille (2 mill.1/2)
de l'espèce (fiicornis) qui le compose vient encore à l'appui de cette
façon de voir. Get insecte, originaire de Taïty, où il est rare, me pa-
raît une forme voisine des Proræpus et des Dœornens; il est d'un
gris pâle et tacheté de gris plus foncé sur les élytres.
Les remarques qui précèdent s'appliquent également au genre
suivant :
RHINOBRACHYS.
L. Faim, Rev. el Mag. d. Zool., 1849, p. 458.
Tête assez grosse; rostre plat, court, légèrement déprimé au milieu,
presque arrondi à l'extrémité. — Yeux petits. — Antennes insérées
presque à l'extrémité du rostre, un peu en dessus, sans toMietles ; un
peu plus longues que la moitié du corps, à articles 1 gros, renflé,
2 plus petit, gros et renflé, 3-9 presque égaux, filiformes, en triangle
très-allongé, 10-44 plus larges et plus épais; toutes les articulations
poilues. — Prothorax un peu plus long que large, fortement arrondi
sur les côtés, au milieu, un peu plus rétréci en avant qu'en ar-
rière. — Elytrès à peine. plus longues que le prothorax et le rostre
réuuis, un peu plus larges que le premier, droites sur les côtés, peu
convexes, tronquées au bout, — Pattes courtes, robustes ; cuisses
renflées, surtout les antérieures.
L'espèce type (asperulus) est aussi petite (2 mill. 1/3) que le
Dinema filicornis et également originaire de Taïty. Elle est d'un
brun pâle, finement àpre sur la tête et le prothorax, et revètue sur
tout le corps d’une pubescence très-courte et peu serrée.
Groupe IV. Brachytarsides.
Rostre épais, très-court, coupé obliquement de chaque côté, trapé-
ziforme, plan en dessus; ses scrobes sulciformes, contiguës aux yeux,
verticales, recouvertes. — Antennes courtes, terminées par une petite
massue de trois articles. — Yeux finement granulés, entiers. —
Carène du prothorax remontant plus ou moins loin sur les côtés: —
Corps très-court.
Les scrobes rostrales sulciformes des Basitropides vrais reparaissent
ici, mais associées à un rostre où plutôt à un museau tout-à-fait dif-
férent de celui qui existe dans le reste de la Famille, et à une forme
générale des plus courtes. La réunion de ces trois caractères est propre;
dans la Tribu actuelle, au seul genre BRACHYTARSUS, et exige qu'ik
constitue un groupe à part. à
BRACHYTARSIDES. 587
BRACHYTARSUS.
Scnoens. Curcul. Disp. meth., p. 88.
Tête transversale, verticale; rostre tronqué en ayant; ses scrobes
occupant en entier ses côtés, et très-rapprochées en dessous. — An-
tennes un peu plus longues que la tête et le rostre réunis, assez
robustes, à articles 1-2 plus gros que les suivants, subégaux, 3-8 très-
courts, serrés, 9-41 formant une massue oblongue, assez large et
compacte. — Yeux médiocres, latéraux et assez convexes. — Protho-
rax transversal, convexe, rétréci en avant, avec son bord antérieur
plus ou moins saillant, bisinué à sa base, avec un lobe médian très-
large et arrondi, rarement (par ex. obsoletus) coupé presque carré-
ment; ses angles postérieurs aigus, tantôt (scabrosus, varius) prolon-
gés en arrière, tantôt (par ex. fessellatus) droits ; sa carène variable
sur les côtés (1). — Ecusson très-petit. — Elytres courtes, convexes,
subparallèles où un peu arrondies latéralement, pas plus larges que
le prothorax à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes,
robustes, comprimées; cuisses en massue, les postérieures moins
longues que l'abdomen; tarses courts, assez larges, à articles 1-2
subégaux, 3 enfoui; la dent des crochets très-petite. — Pygidium en
triangle curviligne transversal. — Métasternum court; ses épister-
nums larges, parallèles. — Saillie mésosternale assez large, verticale,
en triangle curviligne. — Corps brièvement ou oblongo-ovale, pubes-
cent.
Le genre se compose d’un petit nombre d'espèces (2) propres à
(1) Elle se comporte de deux façons différentes, dont le scabrosus et le va-
rius peuvent être regardés comme les types. Chez le premier elle est complète
latéralement, très-saillante, de sorte que les flancs du prothorax sont séparés
du pronotum par une arête tranchante. Chez le second elle est moins prononcée
et remonte à peine jusqu’au milieu des côtés du prothorax. Ce caractère pour-
rait servir à diviser le genre en deux sections de préférence à ceux emprun-
tés aux yeux et aux angles postérieurs du prothorax, dont Schænherr s’est
servi.
(2) Schœænherr (Gureul. V, p. 166) en mentionne sept espèces, dont six seu-
lement appartiennent au genre. Il les divise en ‘deux sections : A. Yeux le plus
souvent très-saillants; angles postérieurs du prothorax saillants en arrière et
acuminés : B. scabrosus Fab., varius Fab. ; d'Europe.—.B: Yeux médiocrement
où peu saillants; angles postérieurs du prothorax presque droits : B. lessella-
lus Schh.; d'Europe ; sricticus, ohsoletus, brevis Schb.; des Etats-Unis. — Aj.
à la première : B. nebulosus, Küster, Die Kæfer. Eurup. XX, 91; Allemagne. —
Pulicarius, Bohem. Voy. de l'Eugénie; Entom. p. 115; Rio-Janeiro.
La septième espèce décrite par Schœnherr, l'Anthribus bostrichoides de P.
W. J. Müller (in Germar, Magaz. IV, p. 188) est un Coracus, ainsi que
M. Schaum (Stettin, entom, Zeit, 1845, p. 88) l'a fait voir depuis longtemps.
588 ANTHRIBIDES.
l'Europe ou à l'Amérique, et dont la livrée consiste ordinairement en
une sorte de marqueterie formée par de petites taches noires qui
se détachent plus ou moins nettement sur un fond de couleur va-
riable. L'une d'elles (scabrosus) est commune dans le premner de ces
pays.
Les deux sexes de ces insectes ne présentent pas de différences bien
sensibles.
LÉGION II.
ANTHRIBIDES ANOCÈRES.
Antennes insérées à la face supérieure du rostre, très-rarement
sur le front ; scrobes rostrales petites, arrondies ou ovales.
De ces deux modes d'insertion des antennes, le premier est le mode
normal. Le second n'existe que dans un seul genre (XENORCHESTES),
et encore y a-t-il quelques doutes à cet égard, ainsi qu'on le verra
plus loin. Le rostre est constamment aussi large que la tète, court
et largement tronqué en avant. Les antennes varient, et fournis-
sent des caractères de même valeur que dans la légion précédente.
Les yeux sont plus souvent entiers qu’échancrés. La carène du protho-
rax est basilaire, sauf dans deux genres, les CARANISTES, chez qui elle
est légèrement, mais visiblement distincte du bord postérieur, et les
Noroxexus, où elle est placée très en avant.
Ces insectes sont tous de petite taille; plusieurs d’entre eux ont
des allures très-agiles et jouissent de la faculté saltatoire. Les diffé-
rences qu'ils présentent dans l'insertion de leurs antennes exigent
qu'ils soient répartis dans deux Tribus distinctes.
I. Antennes insérées sur le rostre. ARÆOCÉRIDES,
IT. — _— le front. XÉNORCHESTIDES,
TRIBU I.
ARÆOCÉRIDES.
Antennes insérées à la face supérieure du rostre, contiguës aux
yeux.
La carène du prothorax affectant deux situations très-différentes
chez ces insectes, il y a lieu d'établir deux groupes dans cette
Tribu.
I. Carène prothoracique basilaire ou subbasilaire. ARÆOCGÉRIDES VRAIS.
I. — — antébasilaire. NOTIOXÉNIDES.
ARÆOGÉRIDES VRAIS. 589
GROUPE I. Aræovcérides vrais.
Carène du prothorax basilaire, très-rarement (Caranistes) subbasi-
laire.
Dans le premier de ces deux cas cette carène est toujours angu-
leuse à ses extrémités, dans le second celles-ci décrivent une courbe.
Elle est en général remarquable par la brièveté de sa portion remon-
tante, qui jamais ne dépasse le milieu des côtés du prohorax.
Le groupe se compose des six genres suivants, dont un seul (Cno-
RAGUS) est propre à l'Europe. Un autre (ARÆOGERUS) qui est presque
cosmopolite, s'y rencontre accidentellement.
I. Carène prothoracique arrondie à ses extrémités : Caranistes.
IL. — — anguleuse _—
a Tarses larges, à art. 3 grand, libre : Aræocorynus.
aa — grèles, — petit, enfoui.
Antennes notablement plus longues que le prothorax.
Yeux médiocres, ovales, peu saillants : 4ræocerus.
— grands, arrondis, très- — : Misthosima.
bb Antennes un peu plus longues que le prothorax.
Front rétréci par les yeux à sa base : Dysnos.
— parallèle dans toute sa longueur : Choragus.
CARANISTES.
Scan. Curcul., V, p. 270.
Mâles : Tête aussi lon£ue que large; front plan et vertical ; rostre
notablement plus court qu'elle, avec son bord antérieur tronqué. —
Antennes un peu plus longues que le corps, à articles 1-2 assez gros,
celui-là turbiné, celui-ci subglobuleux, 3-8 très-grèles, allongés, 9-11
formant une massue oblongue, assez large, médiocrement serrée,
subacuminée au bout. — Yeux très-grands et très-convexes, ovales
et entiers. — Prothorax transversal, conique; sa carène antérieure
faiblement antébasilaire, arquée à ses extrémités et remontant très-peu
sur les côtés. — Ecusson arrondi. — Elytres médiocrement allon-
gées, peu convexes, subparallèles dans leurs deux tiers antérieurs, pas
plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base,
avec les épaules arrondies. — Pygidium en cône allongé. — Pattes
assez longues, peu robustes; cuisses fusiformes, les postérieures aussi
longues que l'abdomen ; tarses à articles 4 très-allongé, 2 petit, en-
foui ; la dent des crochets submédiane. — Métasternum assez allongé ;
ses épisternums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale assez
590 ANTHRIBIDES, À
large, en triangle allongé et déclive. — Corps oblong, finement pu- "
bescent..
Femelles : Je ne connais que celle du linealus ; elle ne diffère du
mâle que par ses antennes de la longueur environ de la moitié du
corps.
Genre aisé à distinguer de tous ceux de ce groupe, rien qu'à la
forme à la carène prothoracique à ses extrémités et à la brièveté de
sa parti remontante. Jusqu'ici, il paraît propre à Madagascar, ainsi
qu'aux. s Maurice et de la Réunion. Ses espèces sont peu nom-
breuse }).
ARÆOCORYNUS.
H. Jerez, Ins. Saunders.; Col., I, p. 150.
Ce genre, voisin des ARÆOCERUS qui suivent, ne s’en distingue que
par les points suivants :
Pattes beaucoup plus robustes ; jambes sue et peu à peu
élargies à leur extrémité ; les antérieures un peu arquées, âpres en
dedans, leur angle terminal interne prolongé en une dent perpendi-
culaire à leur axe, assez longue et aiguë ; tarses courts et larges, sur-
tout les antérieurs, à articles { un peu plus long que 2, 3 presque
entièrement libre, grand, transversal ; la dent des crochets très-sail-
lante et les faisant paraître bifides. — Pygidium en triangle allongé
et aigu. — Saillie mésosternale verticale, en carré transversal.
L'insecte (Cumingii) des Philippines qui constitue le type du genre
est beaucoup plus grand qu'aucun Arxocerus et plus robuste dans
toutes ses parties. Je crois avoir sous les yeux les deux sexes et ne
trouve pas de différence entre eux. L'exemplaire que je regarde comme
une femelle est seulement plus petit que celui qui me parait être un
mâle, ainsi que cela a lieu ordinairement des la famille.
ARÆOCERUS.
Sonoenu. Curcul., V, p. 273 (2).
Tête au moins aussi longue que large ; rostre un peu moins large
qu'elle, extrèmement court, plan en dessus, avec son bord antérieur
tronqué. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, à arti-
cles 1-2 plus gros que les autres, celui-là subeylindrique, celui-ci
beaucoup plus court, obconique, 3-8 grèles, obconiques, 3-4 plus
longs que les suivants, ceux-ci décroissant graduellement, 9-11 égaux;
(1) Aux deux (lineatus, languidus) décrites par Schænherr, aj. : C. varie-
gatus, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entom. p. 116; île Maurice,
(2) Syn. Anæcenus, Schœnh. Cureul, Disp, meth, p, 40; olim. — ARÆOSARUS,
F. Walker, Ann. a. Magaz. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 262.
Ca cd
ARÆOCÉRIDES VRAIS. 591
formant une massue allongée, grêle et très-lâche. — Yeux finement
granulés, assez grands, médiocrement convexes, ovales, entiers, —
Prothorax transversal où non, peu convexe, légèrement arrondi sur
les côtés et retréci en avant, faiblement bisinué à sa base ; Sa carène
remontant à angle droit jusqu'au tiers environ de la longueur des
côtés. — Ecusson très-petit. — Elytres peu convexes, médiocrement
allongées, subparallèles ou légèrement ovales, pas plus larges que le
prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules ob-
tuses. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses subfusiformes,
les postérieures de la longueur de l'abdomen; tavses à articles 1 du
double plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets très-petite,
submédiane. — Pygidium en triangle curviligne assez allongé, —
Métasternum court, ses épisternums assez larges, graduellement ré-
trécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large, en triangle al-
longé, déclive. — Corps oblong ou subovale, finement pubescent.
A en juger par les exemplaires que j'ai sous les yeux, je ne trouve
aucune différence sensible entre les deux sexes.
Le genre se compose de quelques petites espèces originaires des
Indes orientales, et qui, probablement, se développent toutes dans les
semences de divers arbres, comme le fusciculatus dont il a été ques-
tion dans les généralités de la famille, et jouissent, comme lui, de la
faculté saltatoire qu’il possède à un haut degré (1). On a vu précé-
demment que cet insecte, transporté par le commerce avec les grai-
nes dont se nourrit sa larve, est aujourd’hui répandu dans la plupart
des régions chaudes du globe, et qu’il est éclos plus d’une fois en
Europe.
MISTHOSIMA.
PascoE, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IN, p. 434.
Mâle : Tête aussi longue que large; rostre un peu plus étroit qu’elle,
médiocrement transversal, plan en dessus, tronqué en avant. — An-
tennes de la longueur des deux tiers du corps, à articles 1-2 assez
gros, celui-là obconique, celui-ci plus court, ovalaire, 3-8 très-grêles,
capillaires, 9-11 égaux, formant une massue grêle et très-lâche. —
Yeux finement granulés, subarrondis, extrêmement convexes, entiers.
— Prothorax assez convexe, transversal, arrondi sur les côtés en avant,
faiblement bisinué à sa base; sa carène anguleuse à ses extrémités et
remontant sur les côtés à peine au tiers de leur longueur, — Ecusson
très-petit, transversal. — Elytres oblongues, assez convexes, pas plus
(1) SchϾnherr (loc. cit.) en mentionne 5 esp. : 4. simulalus, fasciculatus
De Geer (sous lenom de coffeæ Fab.), suturalis, fallaxw, rhodopus; pour la syno-
nymie de la seconde, voyez H. Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 404. —
Aj.: A. intangens, bifoveatus, F. Walker, Anp. a, Magaz, of nat. Hist. Ser. 3,
I, p. 262; Ceylan. — rufipes, areolatus, Pascoe, ibid. V, p. 438; Bornéo.
592 ANTHRIBIDES :
larges que le prothorax et légèrement sinuées à leur base, avec les
épaules arrondies. — Pattes longues, surtout les antérieures, grèles;
cuisses fusiformes, les postérieures de la longueur de l'abdomen; jambes
arrondies; tarses à articles 1 très-allongé, 2 petit, enfoui; la dent des
crochets basilaire, aiguë. — Pygidium en triangle curviligne al-
longé. — Métasternum court ; ses épisternums médiocrement larges,
graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large,
entriangle largementarrondi à son extrémité, déclive.— Corps oblong.
M. Pascoe en décrit deux petites espèces (mera, marmorea) de Bor-
néo, dont la seconde seule m'est connue. D'après la longueur de ses
antennes, je regarde comme étant un mâle, l’exemplaire que j'en ai
sous les yeux.
DYSNOS:
Pascog, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 438.
Tête transversale; front déprime et vertical; rostre presque aussi
large qu’elle, fortement transversal, plan en dessus, avec son bord
antérieur sinué. — Antennes un peu plus longues que le prothorax,
à articles 1-2 assez gros, obconiques, celui-là plus long et arqué, 3-8
capillaires, décroissant graduellement, 9-11 formant une massue grêle,
allongée et très-làche. — Yeux finement granulés, grands, médiocre-
ment convexes, oblongs, obliques, dirigés en arrière, Un peu rap-
prochés en dessus. — Prothorax plus long que large, cylindrique,
tronqué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et formés par les
extrémités de sa carène, qui remonte à peine en avant. — Ecusson à
peine distinct. — Elytres courtes, cylindrico-ovales, pas plus larges
que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocres, assez
robustes, les antérieures un peu plus longues que les autres ; cuisses
fusiformes, les postérieures atteignant presque l’extrémité de l'abdo-
men ; tarses assez courts, à articles 4 du double plus long que 2,
3 très-petit, enfoui; la dent des crochets antérieure, aiguë. — Pygi-
dium vertical, en triangle subrectiligne. — Métasternum court, ses
épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésosternale large, in-
clinée en arrière, arrondie à son extrémité. — Corps cylindrique.
Genre créé primitivement sur un petit insecte (auricomus) des îles
Arou qu'on prendrait, au premier coup-d'œil, pour un Scolytide. Ses
yeux dirigés obliquement en arrière, tandis qu'ils le sont ordinaire-
ment en avant chez les autres Anthribides, sa carène prothoracique
presque privée de sa portion ascendante en font un type particulier.
IL est noir et recouvert en dessus d’une sorte de réseau formé par de
très-petits poils grisâtres ayant un léger reflet doré. Depuis, M. Pascoe
en a publié une seconde espèce (1) des Moluques (Batchian).
(1) D. semiaureus, Pascoe, The Journ. of Entom. 1,p. 59.
ARÆOCÉRIDES. s93
Je n'ai vu qu'un exemplaire du premier de ces insectes, et reste
dans l'incertitude au sujet de son sexe.
CHORAGUS. “
Kimpy, Linn. Trans., XII, p. 448 (1).
Mûles : Tête aussi longue que large; front vertical; rostre un peu
plus étroit qu’elle, fortement transversal, plan en dessus, très-légère-
ment arrondi en avant. — Antennes un peu plus longues que le
prothorax, à articles 1-2 relativement très-gros, subégaux, obconiques,
3-8 de même forme, très-grèles et très-courts, 9-11 égaux, for-
mant une massue peu robuste et lâche, 11 ovoïde. — Yeux finement
granulés, médiocrement convexes, oblongs, transversaux, entiers. —
Prothorax subtransversal, convexe, un peu rétréci en avant et faible-
ment arrondi sur les côtés, tronqué à sa base; sa carène ne remon-
tant pas sur les côtés. — Ecusson très-petit, ponctiforme. — Elytres
médiocrement allongées, subeylindriques, pas plus larges que le pro-
thorax et un peu échancrées à leur base. — Pattes courtes; cuisses
assez fortement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes
que l'abdomen; tarses à articles 4 notablement plus long que 2, 3
petit, enfoui; la dent des crochets submédiane. — Pygidium en par-
tie recouvert par les élytres, en triangle plus long que large. — Mé-
tasternum court; ses épisternums très-larges en avant, étroits et
subparallèles en arrière. — Saillie mésosternale assez étroite, paral-
lèle et verticale. — Corps cylindrique, presque glabre.
Femelles : Antennes à peine de la longueur du prothorax.
On n’en connaît que deux espèces (2) d'Europe qui sont, avec les
Onmiscus, les plus petits Anthribides décrits jusqu'à ce jour. Toutes
deux sont d’un brun rougeâtre plus ou moins clair. L'une d’elles
(Sheppardi) possède la faculté saltatoire encore à un plus haut degré
que l’Aræocerus fasciculatus.
Groupe II. Notioxénides.
Carène du prothorax éloignée de la base de ce dernier, arquée et
ne remontant pas sur les côtés.
Cette carène est très-fine, peu distincte au premier coup-d'œil, et,
d'après M. Wollaston, serait remplacée dans l'une (Bewicki) des deux
seules espèces que contient le groupe, par un sillon transversal. Les
(1) Syn. Azricopus, Villa, Col. Europ. duplet. p. 35. — BRACHYTARSUS pars,
Schœnh.
(2) C. Sheppardi, Kirby, loc. cit. pl. 22, f.14(Anthrib. bustrichoides P. W.
3. Müller). — piceus, Schaum, Stetlin. entom. Zeit. 1845, p. 88 (Brachyl. Los-
trichoides, Schænh. Gureul. V, p. 169).
Coléoptères. Tome VII. 38
594 ANTHRIBIDES. |
serobes rostrales sont iusérées un peu plus en arrière que chez les
Aræocérides vrais, et un examen superficiel pourrait faire croire
qu'elles sont placées sur le front; mais en y regardant de près on
voit qu'elles appartiennent réellement au rostre dont l'extrême briè-
veté est la cause de leur position plus en arrière que de coutume, Le
groupe ne contient que le genre suivant.
NOTIOXENUS.
Wozrasr., The Journ. of Entom. 1, p. 212.
Tète transversale; rostre excessivement court, aussi large qu'elle,
tronqué en avant. — Antennes à peine plus longues que le protho-
rax, à articles 1-2 plus gros que les autres, celui-là plus long, dé-
primé et arqué, celui-ci obconique, 3-8 de cette dernière forme, sub-
égaux, 9-11 égaux, formant une petite massue assez lâche, 9-10
triangulaires, 11 subarrondi. — Yeux fortement granulés, médiocres,
peu saillants, arrondis et entiers. — Prothorax plus long que large,
convexe, rétréci en avant, régulièrement et légèrement arrondi sur
les côtés, tronqué à sa base. — Ecusson à peine distinct. — Elytres
convexes, régulièrement ovales, isolément arrondies à leur extrémité,
pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes
courtes, médiocrement robustes, comprimées ; cuisses en massue, les
postérieures beaucoup moins longües que l'abdomen ; tarses courts,
à articles 1 du double plus long que 2, 3 entièrement libre, plus
long que ce dernier; crochets petits, subappendiculés. — Pygidium
vertical, en triangle curviligne. — Métasternum très-court, ses épi-
sternums étroits, parallèles. — Corps oblongo-ovale, presque glabre
(rufopictus) où (Bewickii) revêtu d'une pubescence caduque.
M. Wollaston décrit de ce genre remarquable deux espèces de pe-
tite taille, originaires de l'île Sainte-Hélène. Toutes deux ont complé-
tement perdu le facies propre aux Anthribides et ressemblent à des
OTIORHYNCHUS où, mieux encore, à des LAPAROCERUS du groupe des
ArLantis, comme le dit M. Wollaston.
L'un (Bewickü) de ces insectes est d’un brun noirâtre uniforme,
imponctué et orné de petites mouchetures grises sur un fond bru-
nâtre; l'autre (rufopictus) est presque glabre, d'un noir brunâtre bril-
lant, et ses élytres, qui sont fortement stiées-ponctuces, présentent
d'assez nombreuses linéoles ou taches d'un rouge sanguin dont les
plus grandes forment, tout-à-fait à leur base, une bande transversale
irrégulière. Celui-ci m'est seul connu et j'ignore le sexe de l'exem-
plaire que M. Wollaston à bien voulu me communiquer.
XÉNORCHESTIDES. 595
TRIBU IT.
XÉNORCHESTIDES. ÿ
Antennes insérées sur le front, distantes des yeux et rapprochées
entre elles. Era
Je n'ai pas vu l'espèce unique du genre sur lequel est établie cette
Tribu. M. Wollaston, son auteur, l’a placée parmi les Anthribides et,
d'après la formule et les figures qu'il en donne, tous ses caractères
sont ceux de la famille actuelle, sauf l'insertion des antennes (4) et
l'absence de dent aux crochets des tarses. Ce dernier caractère a peu
d'importance, mais il n’en est pas de même du premier qui est étran-
ger aux Anthribides comme aux Bruchides. Il y a donc ici une dévia-
tion remarquable et unique à l'un des caractères les plus importants
de la famille actuelle,
XENORCHESTES.
WozLasr., ns, Maderens., p. 417,
Mâle : Tète transversale; rostre aussi large qu'elle, très-court, plan
en dessus, légèrement arrondi en avant. — Antennes un peu plus
longues que la moitié du corps, à articles 4-2 plus longs et notable-
ment plus gros que les suivants, celui-là arqué, 3-8 obconiques, sub-
égaux, 9-11 formant une massue oblongue, peu serrée. — Yeux la-
téraux, oblongs, peu convexes. — Prothorax transversal, convexe,
graduellement rétréci en avant, un peu arrondi à sa base. — Ecus-
son nul. — Elytres brièvement ovales, très-convexes, obliquement,
isolément et faiblement tronquées à leur extrémité, de la largeur du
prothorax à leur base et exactement appliquées contre lui. — Pattes
médiocres, les antérieures plus longues que les autres; cuisses posté-
(1) J'ai quelques doutes que cette insertion soit réellement frontale, quoique
M, Wollaston le dise positivement dans son texte. Dans la figure qu'il donne
(Ins. maderens. pl. 8, f. 8) de lespèce, les antennes sont placées exactement
sur la limite du.front et du rostre, comme chez les NOTIOXENUS, et il serait
très-possible qu’elles appartinssent à ce dernier; l'anomalie qu'elles présentent
se réduirait alors à ce qu’elles sont éloignées des yeux.
Quant aux parties de la bouche, M. Wollaston a pris, comme cela est arrivé
si souvent, le pédoncule du sous-menton pour le menton; cela ressort évidem-
ment de son texte comparé à la figure qu’il a donnée des organes buccaux
(loc. cit. f. 8 d). Le menton et la languette s’y voient distinctement tous deux,
mais le pédoncule n’étant pas représenté en entier, on ne saurait dire s’il est
cordiforme, comme de coutume ; le texte se tait à cet égard. Cette pièce pré-
sente cette particularité que sou échancrure antérieure est munie dans son
fond d’une assez longue fissure.
596 ANTHRIBIDES,
rieures de la longueur de l'abdomen ; tarses à articles 1 plus long que
2, surtout aux antérieurs, 3 enfoui; crochets sans dent. — Corps
brièvement ovale, très-convexe, un peu comprimé latéralement, gla-
bre, aptère.
Femelle : Selon M. Wollaston, elle ne diffère du mâle que par ses
antennes un peu plus courtes et ses pattes plus égales entre elles.
Le type (1) de ce genre anormal est un très-petit insecte de 2 1/2
mill. de long au maximum, découvert par M. Wollaston dans les
forêts de l’île de Madère situées à une moyenne ou grande élévation.
On le trouve dans les lieux humides, sous les écorces à moitié décom-
posées, mais il est très-rare. Il jouit également de la faculté saltatoive,
quoique à un faible degré. Sa livrée est d’un noir brillant présentant
parfois des reflets d’un vert bronzé, avec la base des antennes et
les pattes plus ou moins ferrugineuses. Les femelles sont, comme
cela est de règle dans la famille, moins grandes que les mâles, et les
petits exemplaires de ce sexe ont, à ce que dit M. Wollaston, une
singulière ressemblance avec les individus de couleur obscure de la
puce commune.
(1) G. saltitans, Wollast. loc. cit. p. 418, pl. VILL, f. 8.
FAMILLE LXVI
BRUCHIDES.
Tète penchée, terminée par un museau médiocre et tronqué en
avant, très-souvent rétrécie en arrière. — Sous-menton muni d’un
large pédoncule en général transversal et portant le menton. — Ce-
lui-ci de la largeur du pédoncule, fortement transversal, plus ou
moins et rectangulairement échancré. — Languette grande, en partie
coriace, bilobée ou fissile, — Deux lobes aux mâchoires, ciliés et
inermes. — Palpes filiformes ; les labiaux de trois, les maxillaires de
quatre articles, le dernier de tous subeylindrique ou légèrement ova-
laive. — Mandibules médiocres, larges, déprimées, arquées et munies
au côté interne d'une membrane ciliée, parfois nulle. — Labre dis-
tinct, transversal, arrondi et cilié en avant. — Antennes insérées à
découvert au-devant et près des yeux, plus rarement sur les côtés du
museau, de onze articles, subperfoliées, dentées en scie ou pectinées,
“arement terminées par une massue de trois articles. — Yeux grands,
échancrés. — Pronotum du prothorax tranchant sur les côtés ou sé-
paré par une suture des flancs de ce dernier. — Hanches antérieures
variables, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière; les intermé-
diaires subglobuleuses; les postérieures fortement transversales, fai-
blement séparées ; tarses spoagieux en dessous, de quatre articles, le
3e bilobé; crochets appendieulés. — Abdomen de cinq segments; le
premier plus leng que les autres, avec sa saillie intercoxale étroite et
plus où moins aiguë en avant; pygidium découvert.
IL est universellement admis que l'organisation de ces insectes est
extrèmement voisine de celle des Anthribides; aussi, depuis La-
treille inelusivement, sont-ils toujours placés côte à côte avec ces
derniers. Cependant, en comparant la formule qui précède avec celle
des Anthribides, on y voit plusieurs caractères importants qui sont
étrangers à ceux-ci et qui annoncent l'apparition d'un autre type. Ils
portent sur quelques-uns des organes buccaux, la structure des an-
tennes et la liberté constante du 3° article des tarses; à quoi l'on
pourrait encore ajouter la présence fréquente ici d'épines au sommet
des jambes, ou la saillie aiguë que forme leur angle terminal in-
598 BRUCHIDES.
terne (1). Ce sont les parties de la bouche qui doivent surtout attirer
l'attention, car à elles seules elles suffisent pour prouver ce que j'ai
dit plus haut (2), à savoir, que les Bruchides sont beaucoup plus voi-
sins des Chrysomélides que de la famille précédente.
En effet, au lieu d’un pédoncule du sous-menton bilobé et lo-
geant entre ses lobes le menton et la languette qui sont constam-
ment petits, ces deux dernières pièces sont ici bien développées,
libres, et exactement de la largeur du pédoncule en question, qui
lui-même est entier et plus ou moins quadrangulaire. Or, cette forme
est exactement celle que ces parties affectent chez les Chrysomélides,
Si, en outre, on compare le reste de l’organisation de ces dernières
à celle des Bruchides , il y a une difficulté très-sérieuse et peut-ôtre
insoluble, à découvrir quelque caractère qui les distingue l’une de
l’autre, etla preuve c'est qu'il existe quelques genres qui ont été
ballotés entre ces deux familles et dont la place n’est pas encore dé-
finitivement fixée (3).
L'examen des premiers états des Bruchides ne jette qu'un jour
imparfait sur cette question. Rien en effet ne s’oppose à cé que les
larves de ces insectes prennent place parmi celles des Chrysomélides
qui varient extrêmement sous le double rapport des formes et des ha-
bitudes ; elles y formeraient simplement une catégorie de plus.
Ces larves, dont beaucoup d'auteurs ont parlé, mais dont on ne
possède parle fait, qu'un petit nombre de descriptions réellement
(1) Les Unonon, genre de transition, ont les antennes et les jambes des An-
thribides, mais sont des Bruchides par leurs organes buccaux,
(2) P. 483, note.
(3) Ces genres sont: Carvornacus Mac-Leay, Ruævus Fischer de Waldh. et
Drapnanors Schœnh. (Raynenosromis Lacord.). Le premier a 6t6 mis par Dejean
(Cat. éd. 3, p. 253) en tête de la famille actuelle, les deux autres y ont été
également compris par leurs auteurs. Dans ma « Monographie des Coléoptères
subpentamères phytophages » où j'ai eu à trailer de ces trois genres, je me
suis efforcé de démontrer qu’ils appartiennent aux Chrysomélides, Je viens de
les examiner de nouveau, €t ne trouve plus ma première opinion à leur égard
aussi bien fondée, On peut dire de tous trois qu’ils diffèrent des Bruchides
par leurs antennes filiformes et leur pygidium recouvert. Mais si l’on étend la
question à Ja famille entière des Chrysomélides, ces deux caractères n’ont plus
aucune valeur. Elle comprend, en effet, beaucoup d’espèces (Mégalopides, Cly-
thrides) qui ont les antennes dentées en scie, et quelques-unes (par ex. GarLe-
RUGA) chez lesquelles les élytres ne recouvrent pas le pygidium. Ces deux par=
ticularités mises de côté, je ne parviens pas à en découvrir une seule qu'on
puisse invoquer comme formant une limite entre les deux familles. Au reste,
les passages qui existent entre toutes colles des Tétramères montrent que, de
mème que les Hétéromères, cette immense multitude d'insectes constitue un
tout parfaitement naturel une fois qu'on en à exclu la plupart des anciens Xy-
lophages de Latreille,
BRUCHIDES. 599
sciéntifiques (4), sont courtes, charnues, blanches, glabres où peu
s'en faut, arquées. et présentent, en somme, tous les traits essentiels
de celles des Guroulionides et des Anthribides, Comme chez ces der-
nières l'existence des stemmates et des pattes n’est pas constante chez
elles (2), et leurs antennes, qui sont excessivement courtes; sè compo-
sent au plus de deux articles dont le dormier est sétiforme. Leurs
segments thoraciques et abdominaux présentent dé nombreux bour-
relets transversaux, et de chaque côté du corps il en existe un, longi-
tudinal, sur lequel sont situés les stigmatos.
Toutes ces larves, sans exceptiôn, vivent aux dépens des graines de
plantes appartenant principalement à la famille des Léguminéuses.
En Europe les fèves, les lentilles et les pois sont surtout l’objet de
leurs attaques. Dans les régions intertropicales, les grandes espèces
paraissent rechercher de préférence les fruits à enveloppe ligneuse de
diverses espèces de palmiers. Les femelles do ces insectes déposent
leurs œufs à la surfice des gousses encore tendres et dans lesquelles
les larves pénètrent sans difficulté. Chaque graine nourrit tantôt
(pisi, lentis, granarius) plusieurs, tantôt (gonagra) une seule larve (3).
(1) La meilleure est celle qu'a publiée M. Eldité de la larve du Bruchus gona-
gra dans son travail intitulé : « Bruchus (Caryoborus) gonagra, Fab. und seine
Entwickelung in der Cassia» in-40, 12 p., 1 pl. n. Kænigsberg, 1860, — Long-
temps auparavant, Germar (Mag. d. Entom. IL, p. 1, pl.1) avait donné, sous le
nom de ruficornis, celle du Car. curvipes; elle vit dans les fruits du Bactris
minor. — Quant au Br. pisi, l’espèce commune d'Europe, là seule description
assez satisfaisante qu’on en ait est celle due à M. Letzver dans les Jahresber. d.
Schless, Gesellsch. 1854, p. 79. — Br. lentis, Heeger, Sitzungsber. d. Wien.
Akad. XXXIV, p. 215, pl. 1.
Sauf Germar, tous les auteurs cités par MM. Chapuis el Candèze (Mém, d. 1.
Soc. d. Sc. d. Liège, VILL, p. 538) n'ont parlé de ces larves que sommairement
et principalement au point de vue de leurs habitudes. M. Blanchard, en par-
ticulier (Hist. nat. d. Ins. pl. 10, f. 6, 7), à figuré celle d’une espèce (Pachy-
merus Pandani) de Madagascar. Depuis cette époque quelques notices sur ce
sujet ont été publiées. Voyez surtout celle de Kollar intitulée : « Ueber den
Haushalt der Erbsenkæfers, Bruchus pisi » Verhandl. d. Zool.-botan. Ver. in
Wien, 1858, p. 421.— Lucas « Sur les habitudes du Spermophagus fasciatus »
Aun. d. I. Soc. entom. 1858, p. XXVIII. — Quelques détails intéressants sur
plusieuts grandes espèces exotiques se trouvent aussi dans les Proceed. of the
entom, Soc, of Lond. 1861, p. 113.
(2) M. Elditt a trouvé trois stemmates, disposés à la file, de chaque côté de la
tète, chez la larve du B. gonagra, el M, Heeger deux chez celle du B, lentis ;
les autres auteurs ne parlent pas d® ces organes. Quant aux pattes, qui sont
toujours très-courtes, elles paraissent n’ekister que chez les grandes espèces :
MM. Letzner et Hoeger disent positivement qu’elles sont absentes chez les
larves des B, pisi et lentis.
(3) M. Heeger (loc. ci£.) a fait cette observation intéressante, que la larve du
B. lentis, après avoir consommé une graine de lentille, s’il ne s’en trouve pas
une autre disponible dans la même gousse, abandonne cette dernière et s'in-
600 BRUCHIDES.
Ces dernières subissent, en général, leurs métamorphoses dans l'in-
térieur des graines et sans prendre aucune précaution, mais parfois
aussi elles se transforment en dehors de la graine qu’elles habitaient
et s’enveloppent d'un cocon formé en partie de leurs excréments.
L'insecte parfait, après son éclosion, n’a plus qu'à pratiquer une
ouverture dans l'enveloppe externe des graines pour se trouver en
liberté; mais, dans nos climats, sa sortie dépend de la saison ; si elle
est trop avancée il attend, pour sortir, le printemps suivant. Il résulte
de ces habitudes que ces insectes sont très-sujets à être transportés
au loin par l’homme, et que plusieurs d’entre eux, notamment le
B. pisi, sont devenus cosmopolites.
L'histoire scientifique de ces insectes a été exposée plus haut en
même temps que celle des Anthribides. On a vu que tantôt on les a
associés à ces derniers en en formant une famille distincte, tantôt
on les a compris avec eux, parmi les Curculionides. M. Jekel (1) est
le seul qui jusqu'ici ait émis l'opinion qu'ils doivent être isolés et
constituer une famille à eux seuls. La mienne, du moins en ce mo-
ment, est qu’on finira par les réunir à celle des Chrysomélides où ils
formeront un groupe de même valeur que ceux des Sagrides, Crio-
cérides, Mégalopides, ete. Si je n’opère pas cette réunion, c’est uni-
quement pour ne pas trop heurter l'opinion générale.
Les Bruchides sont nombreux, mais leur organisation étant infini-
ment. plus homogène que celle des Anthribides, leurs genres se ré-
duisent en ce moment à quatre dont un (CaryoPEMON) ne me paraît
même pas admissible, du moins provisoirement. Néanmoins il ya
deux types bien distincts chez ces insectes et qui exigent la division
de la famille en deux Tribus.
I. Antennes terminées par une massue de 3 articles, Uroponripes,
1I. — Subperfoliées, dentées ou pectinées. BRUCHIDES vais,
TRIBU I.
URODONTIDES.
Antennes insérées sur les côtés et sous un léger rebord du museau,
près des yeux, terminées par une massue de trois articles. — Pro-
notum arrondi latéralement et séparé des flancs du prothorax par
une fine suture placée plus ou moins bas. — Hanches antérieures
troduit dans une autre pour y vivre, Pour effectuer cette migration, elle choisit,
après le coucher du soleil, un moment où l'air est calme, sé laisse tomber à
terre et, à défaut des pattes dont elle est privée, se sert de ses mandibules pour
ramper eur le sol jusqu’à ce qu’elle ait atteint son nouveau domicile, Deux
#raines lui suffisent pour atteindre son entier développement,
(1) Ins. Saunders,; Col. I pNt,
URODONTIDES. 601
petites, globuleuses, le prosternum entre elles plan; jambes inermes
au bout.
Ces insectes ont conservé une grande partie des caractères des An-
thribides et font, par conséquent, le passage entre eux et la famille
actuelle à laquelle ils appartiennent par leurs organes buccaux. Ils
ne constituent que le genre suivant.
| URODON.
Scnoswn. Cureul. Disp. meth., p. 31 (1).
Tête enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux, sans col en ar-
rière, plane sur le front; son museau en carré subéquilatéral, an-
guleux, planen-dessus. — Antennes dépassant à peine le milieu du
prothorax, assez robustes, à articles 1-2 plus gros que les suivants,
celui-là le plus long, 3-5 subobconiques, 6-8 très-courts, transver-
saux, 9-14 formant une assez forte massue oblongue, déprimée et
légèrement perfolite, 41 arrondi ou obtus au bout. — Yeux médio-
cres, finement granulés, ovales, peu saillants, étroitement échancrés
en avant (2). — Prothorax plus long que large, régulièrement con-
vexe, un peu rétréci en avant, avec son bord antérieur coupé obli-
quement, largement lobé au milieu de sa base; celle-ci rarement
subtronquée. — Ecusson très-petit. — Elytres oblongues, parallèles,
médiocrement convexes, isolément arrondies à leur extrémité, nota-
blement plus larges que le prothorax et légèrement échancrées dans
leur milieu à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes ;
cuisses subpédoneulées à leur base, fortement en massue, surtout les
postérieures; jambes droites; tarses étroits, à articles 1 un peu plus
long que 2, 3 déhordant peu le 2°, 4 médiocre; crochets petits. —
Pygidium en triangle assez long, peu convexe. — Métasternum assez
court ; ses épisternums médiocrement larges, parallèles.— Saillie mé-
sosternale assez étroite, légèrement inclinée, tronquée à son sommet.
— Corps oblong, finement pubescent.
Petits insectes très-homogènes sous le rapport de la livrée, tous
étant uniformément revêtus de poils très-fins, d’un gris plus ou
moins clair, sur un fond noir; les antennes et les pattes sont seule-
ment sujettes à devenir, en totalité ou en partie, d'un jaune ferrugi-
neux. Les espèces d'Europe se trouvent sur diverses fleurs, mais plus
particulièrement sur les résédas, et parfois abondamment. En dehors
(1) Syn. Brucuus Fab., Oliv. — ANTHRIBUS Fab., Latr., Germ., ete, — CLe-
rus Gcoffr. — Brucneza Megerl,
(2) Et non pas entiers, comme l’a constamment dit Schœnkerr, imitant en
cela ses prédécesseurs. Cette petite erreur a déjà été relevée par Jacquelin-
Duval, Gener, d. Col. d'Europ.; Cureul. p. 3.
602 BRUCHIDES,
de ce continent et de l'Asie, toutes celles décrites jusqu'ici appartien-
nent à l'Afrique (1). |
TRIBU IL.
BRUCHIDES VRAIS.
Antennes insérées à la partie supérieure du rostre, immédiatement
au-devant des yeux, de forme variable, mais jamais terminées en
massue. — Pronotum tranchant sur les côtés. == Hanches antérieures
grosses, ovalaires ou transversales; le prosternum entre elles saillant
et arqué ; jambes épineuses à leur extrémité ou ayant leur angle
terminal interne aigu.
Les deux genres qui composent ce groupe se reconnaissent au ca-
ractèré suivant :
1. Hanches postérieures larges, empiétant sur le 1er segment
abdominal : Spermophagus.
IL. — _ étroites, laissant à découvert le 1er
segmeut abdominal : Bruchus.
SPERMOPHAGUS,.
(Sreven) Scuoenn., Cureul., IV, p. 102.
Mèmes caractères que les Brucuus proprement dits, avec les diffé-
rences suivantes :
Tête sans colen arrière, — Antennes toujours légèrement en scie
(2) Schœnherr (Curcul. V, p. 142) les à divisées en deux sections basées sur
la présence ou l'absence do différences sexuelles. Dans la première, composée
exclusivement d'espèces européennes, au nombre de quatre (rufipes, concolor,
Pygmœus, suluralis), les mâles ont le derniersegment abdominal impressionné à
son extrémité, avec les bords de l’excavation prolongés en deux fortes saillies gé-
néralemeut simples, plus rarement (parex, suluralis) bifides; celui des femelles
ne présento rien de particulier. Dans la seconde, ce segment est mutique dans
les deux sexes, mais le pygidium des mâles est un peu recourbé en dessous à
son extrémité, et une fiue suture semble en détacher une petite pièce transver-
salement elliptique; celui des femelles est à l'état normal. Les cinq espèces
(vermiculatus, rotundicollis, vestitus, pelliceus, lili) décrites par Schœnherr
sont toutes de l'Afrique australe,
Aj.: Esp.européennes : U, conformis, Suffr. Stetlin. entom. Zeit. 1845, p. 98;
confondu par Schœnherr avec le suturalis. — argentalus, Küster, Die Kæf.
Europ. XII, 91; albidus, canus, parallelus, XI, 82-84; Espagne (Cartha-
gène). — eryngit, Ch. Bris. d. Barnev. in Gren. Cat. d. Col. d, France, p. 93;
France mér. — Esp. de l'Algérie : U. testaceipes, Reiche, Ann. d. }, Soc.
entom, 1861, p. 91.
L'Ur, Vieillardi de M. Montrouzier (Ann. d, 1. Soc, entom. 1860, p. 873)
paraît être un Aræocenus; il est de la Nouvelle-Calédonie.
BRUCHIDES VRAIS. 603
où subperfoliées. — Prothorax constamment trapéziforme, avec ses
angles antérieurs largement rabattus et sa base munie d'un large
lobe médian, — Ecusson en général allongé. — Hanches postérieures
très-grandes (1), recouvrant largement le 1° segment abdominal, for-
tement arrondies sur leur bord postérieur ; jambes de la mème paire
armées sur leur troncature de deux longues épines d'inégale gran-
deur et divergentes; 4% article des tarses postérieurs très-long, plus
ou moins arqué, le 3° court. — Corps ovale ou obiongo-ovale, peu
convexe et médiocrement épais.
Par suite de leurs rapports avec les espèces placées en tète du
genre suivant, les SPenmopnAGus mé paraissent devoir être classés
avant ce dernier plutôt qu'à sa suite, comme on le fait généralement,
à l'exemple de Schœænherr (2). Ils sont médiocrement nombreux et
répandus sur la plus grande partie du globe (3).
BRUCHUS.
Liné, Syst. Natur., ed, 12, II, p. 604 (4).
Tête penchée, subrhomboïdale, de longueur variable, terminée par
un museau plus ou moins long et tronqué, souvent carénée longi-
tudinalement en dessus, munie d’un col en arrière. — Antennes au
plus de la longueur des deux tiers du corps, en général robustes,
déprimées, perfoliées, en scie où pectinées sur une partie variable de
leur longueur. — Yeux grands, convexes, réniformes ou en fer à
cheval, souvent rapprochés en dessus à leur partie antérieure. —
Prothorax transversal, conique on trapéziforme, avec ses angles anté-
(1) Schœnherr et, avec lui, la plupart des auteurs les appellent : « lames
pectorales, » expressions évidemment impropres.
(2) Si on les laisse à la suite des Bnucuus, les sections établies parmi ces
derniers doivent être placées dans un ordre inverse de celui que j’ai suivi d’a-
près Schœnherr et disposées ainsi: Canvoponus, CanyoPemonN, PacuyMERUS et
BRUCHUS VRAIS. :
(3) Aux 21 espèces connues de Schænherr (Cureul. V, p. 133), aj. : Esp. eu-
ropéennes : S. sulcifrons, Dalmatie; euphorbiæ, Monténégro; Küster, Die
Kæf. Europ. XV, 52, 54. — Esp. américaines : S. lupinus, Erichs. in Schomb.
Guyana, 11, p. 567 ; Guyane anglaise. — Saphoræ, Blanch. in Gay, Hist. d.
Chile ; Zool. V, p. 295; Chili. — simulatus, Jacquel.-Duv. in Ramon de la Sa-
gra, Hist. fisic. etc. d. Cuba, VII, p. 70; Cuba. — Saillei, Haïty; virens,
Cayenne ; reticulatus, Brésil; Jekel, Ins. Saunders.; Col. 1, p. 30. — Esp. in-
diennes et polynésiennes : S. fessellatus, Motsch. Etud. entom. VII, p. 97;
Birmanie. — termaculatus, Montrouz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 867;
Nouvelle-Calédonie.
(4) Syn. Pacaymenus, Latr, Fam. nat. d. Règn. anim, p. 386 ; ce genre, dans
la pensée de Latreille, comprenait en même temps le suivant. — CARYEDON
(Steven), Schænh. Cureul. Dispos.meth. p. 29; olim. — Caryononus (CanYeDon),
Schœnh. Gureul, I, p. 92. — Canvoremon , H. Jekel, Ins. Saunders.; Col. 1,
p. 25, — Myrasiis Geoffr, — Lanta Scop.
604 BRUCHIDES.
rieurs rabattus, bisinué à sa base et muni d’un large lobe médian.
— Ecusson variable, assez grand chez la plupart. — Elytres planes
ou légèrement convexes, en carré plus ou moins long, à peine plus
. larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec
les épaules calleuses ou obtuses, parfois nulles. — Pattes postérieures
plus longues et plus robustes que les autres ; leurs hanches étroites,
arrondies sur leur bord postérieur et laissant le 1 segment ab-
dominal libre ; leurs cuisses très-souvent dentées et parfois en même
temps crénelées en dessous ; leurs jambes ayant leur troncature ter-
minale brièvement uni-épineuse ou leur angle interne saillant et
aigu ; tarses de longueur variable, — Pygidium, segments abdomi-
naux, métasternum et saillie mésosternale de forme variable ; épi-
sternums métathoraciques larges, parallèles. — Corps court, plus ra-
rement oblong, pubescent,. ,
Je conserve ce genre, tel que l’a établi Schœænherr, les deux genres
Pacuymerus et CaryoBorus qu'on à voulu établir à ses dépens, me
paraissant, comme à lui, n'avoir, dans l'état actuel de la science,
qu'une valeur de sections. Un troisième (CAryopemoN), proposé dans
°ces derniers temps par M. Jekel, est dans le même cas (1). En effet,
ces insectes sont très-variables sous tous les rapports, et une révision
générale de leurs espèces décidera seule de la validité des genres en
question. Provisoirement donc elles se répartissent dans les quatre
sections suivantes.
Les BrucHus vRaIS se reconnaissent à leurs cuisses postérieures
médiocrement grosses, non ovales, dentées ou non, et à leurs jambes
de la mème paire droites, tronquées au bout, et munies sur leur
troncature d’une courte épine dirigée dans le sens de leur axe et
qui est souvent accompagnée d’une à trois autres plus petites. Les
antennes varient beaucoup et les yeux sont én général finement
granulés. Toutes les espèces sont plus ou moins courtes et médiocre-
ment épaisses. C'est le groupe le plus nombreux, et la presque tota-
lité des espèces européennes en font partie (2).
(1) Ce qui ne veut pas dire qu’une étude approfondie du genre ne permettra
pas dele diviser en plusieurs; le grand nombre de ces espèces rend même
ceite mesure désirable, On pourra se servir, dans ce but, de plusieurs carac-
tères négligés par Schœnherr, notamment de la granulation des yeux, très-
forte chez certaines espèces et très-fine chez les autres, puis de la forme du
métasternum, qui, tantôt s’avance entre les hanches intermédiaires et repousse
en avant la saillie mésosternale, tantôt ne présente rien de particulier. Peut-
être également sera-t-il possible de tirer parti d'une sorte de repli lamelli-
forme qui longe, de chaque côté, le premier segment abdominal, et se pro-
longe en avant au côté externe des épisternums métathoraciques, Ce repli
varie assez sous le rapport de la largeur, et son bord interne est parfois ca=
réné dans sa partie antérieure.
(2) Schœnherr (Curcul. Y, p. 2) en mentionne ex visu 186 espèces aux-
BRUCHIDES VRAIS. 605
Dans les trois sections suivantes les cuisses postérieures sont extrè-
mement grosses, ovoïdes, dentées et souvent en même temps créne-
lées en dessous ; les jambes de la même paire contractiles et arquées,
avec leur extrémité oblique et plus ou moins aiguë.
Les Pacuymenus, à un corps court et assez épais, réunissent des
antennes de longueur moyenne, subperfoliées ou en scie, et des yeux
fortement granulés. Leurs espèces, médiocrement nombreuses, sont
toutes exotiques et, pour la plupart, propres à l'Amérique du Sud (1).
quelles on a, depuis, ajouté les suivantes : Esp. européennes : B. magnicornis
(dispar 9?) Küster, Die Kæf. Europ. II, 36; Dalmatie. — oblongus, Sardaigne;
exiguus, Andalousie ; Rosenh. Die Thier. Andal. p. 239. — albomaculatus,
Graells, Mem. d. 1. Commis. p. el map. geol. à. Espan. Au. 1855, p. 78, pl. 4,
f. 7; Madrid.—plagiatus, Reiche, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 649; Grèce.
— canaliculatus, ulicis, tessellatus, Muls. et Rey in Muls. Opuse. entom. VI,
p. 10 sq.; France mér. — republicanus, Jekel, Ins. Suunders. ; Col. 1, p. 10;
Corfou. — On ne peut mentionner que pour mémoire, 17 esp. de la Sicile et
de l'Italie mér. dont M. Blanchard à publié de courtes diagnoses dans les
Ann, d, 1. Soc. entom. 1844, Bull. p. LXXXII. — Esp. africaines : B. plum-
beus, flavescens, Lucas, Explor. de l'Algér.; Entom, p. 402. — subellipticus,
lichenicola, Wollast. Ins. maderens. p. #20; Madère. — terminatus, floricola,
antennatus, Wollast. Catal. of Canar. Coleopt. p. 381; Canaries. — Esp. asiati-
ques : B. signatus, L. Redtenb. in Russeg. Reise, p. 987; Syrie. — quadri-
plagiatus, Motsch. Bull. Mosc. 1839, p. 97 (Q) et 1840, p. 185 (o”); Orenbourg.
— tuberculatus, Bohemani, Gyllenhalii, Hochh. ibid. 1847, I, p. 453; Cau-
case. — incipiens, Kolenat. ibid. 1858, I, p. 116; Caucase. — Esp. des Indes
or. et de Chine : B. biguttatus, Blanch. in Jaquem. Voy. Zool.; Cache-
mire. — obliquus , Jelelii, glaber, nigrosinuatus , Alibert, Rev. zool. 1847,
p. 14; Chine. — minimus, Birmans ; minutissimus , Bengale; Motsch. Etud.
entom. VII, p. 97. — figuratus, increlus, decretus, F. Walker, Ann. a. Mag.
of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 261; Ceylan. — Esp. de l’Amér. du Nord: B. pau-
perculus, J.L. Le Conte, Rep. on a. railr. tothe Pacif. Oc. IX, p.52; Californie.
— uniformis, prosopis, desertorum, J. L. Le Conte; Proceed. of the Acad. of
Philad. X, 1858, p. 77; Rio-Colorado. — fantillus, Motsch. Etud. entom. VII,
p.98; Panama. — ramicornis, californicus, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entom.
p. 112; Californie. — Esp. des Antilles et de l’Amér, du Sud : B. eulophus,
testudinarius, tabidus, jaspideus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 124; Pérou. —
ramicornis, Erichs. in Schomb. Guyana, INT, p. 567; Guyane. — laficornis,
picluratlus, melanocephalus, conspurcatus, poverus, leucogaster, ferruginei-
pennis, elegans, Blanch, in Gay, Hist. de Chile; Zool. V, p.288; Chili,— Jam,
Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, Bull. p. CCXXX; Quito.— luculen-
tus, Pérou; obtusus, Montevideo; funebris, Rio; atomarius, Chili; pulicarius,
Rio; Bohem. Voy. d. l'Eugénie ; Entom. p.112.—Batesii, Amazones ; capreolus,
Saundersii, Brésil; dominicanus, Haïty; oblectus, Buenos-Ayres; paleatus,
Brésil; Jekel, Ins. Saunders.; Col. 1, p. 2. — pauperculus, egenus, scutellaris,
bicolor, pyrrhomelas, rufulus, obseurus, Philippi, Stettin. entom. Zeit, 1864,
p. 358; Chili.
(1) Schœnherr (loc. cit. p. 114) en décrit 20; aj. : P. quadridens, incrusla-
tus, plagicornis, Jekel, Ins. Saunders.; Col, [, p. 17; Colombie et Brésil.
506 BRUCHIDES VRAIS.
L'espèce (1) des Indes orientales sur laquelle M. Jekel a fondé sou
gente CARYOPEMON ne s'en distingue guère que par sa forme géné-
rale moins courte, sa tôte très-allongée et ses yeux finement gra-
nulés.
Enfin les Carvosonus sont caractérisés ‘par uno forme générale
moins robuste que celle des précédénts, oblongo-ovalé, des antennes
plus longues et des élytres qui empiètent légèrement sur le pygidium.
La granulation de leurs yeux varie, mais est en général très-forte, À
une seule exception près (2) ils sont aussi étrangers à l’Europe, et
c'est parmi eux que se trouvent les géants (curvipes, nucleorum,
Bactris) du genre (3):
Les caractères sexuels des Brucaus sont tantôt presque nuls, tantôt
assez apparents, mais très-variables. Ils portent principalement sur
les antennes, les jambes intermédiaires et la forme du pygidium (4).
Note.
Le genre suivant, d'une nature extrèmement ambiguë, semble tenir
à la fois des Scolytides et des Anthribides, sans pouvoir rentrer natu-
rellement dans l’une ou l'autre de ces deux familles, M. Westwood,
qui l’a fondé, s’est contenté de dire, en peu de mots, que e’était un
genre anormal, à affinités douteuses, mais qui lui paraissait néan-
moins voisin des Anthribides. M. Wollaston, le seul auteur qui en
ait parlé depuis, en à fait une famille distincte qu'il à placée à la
suite des Bruchides, en exposant les perplexités qu'il éprouvait au
sujet de cet insecte (5). La formule suivante est empruntée à celles
données par ces savants entomologistes,
(1) C. hyeroglyphious, Jekel, loc. cit. p. 27, pl. 1, f.3. Il y en a dans les
collections quelques autres espèces de Siam et Malaca, mais toutes ne sont pas
aussi allongées que le type du genre.
(2) ©. Germari, Küster, Die Kæf. Europ. IL, 37; Dalmatie.
(3) Aux 14esp. mentionnées par Schœnherr (loc. cit. p. 126), aj. : C: indus,
Motsch. Etud, entom. VII, p. 98; Indes or.
(4) MM. Mulsant et Rey, dans un travail intitulé : « Etudes sur les Coléop-
tères du genre Bnuouvs, qui se trouvent en France » et qui contient 55 es-
pèces, ont donné de nombreuses indications sur ces caractères ; voyez Muls.
Opuse. entom. VIIL, p. 1,
M. Herrich-Schæffer (in Panzers Deutschl. Insekt. Heft 172) a publié, sous
forme de tableau synoptique, un arrangement autre que celui de Schœnherr,
des espèces européennes du genre. Dans le même cahier et dans le suivant se
trouvent des tableaux analogues que j'ai, par mégarde, omis de citer et qui
concernent les genres Ruvcutres, Arion, CLeonus, Gronors, Mymrops, PuiNrHus
et Moryres.
(9) Catal. of Canar. Col, p. 384, Je ue puis mieux faire que de reproduire en
entier ce qu'en dit M. Wollaston : «Les aflivités de ce genre très-anormal, qui
n'ont pas été discutées par M. le professeur Westwood, sont extrêmement difi-
BRUCHIDES VRAIS. 607
AGLYCYDERES,
Wes1w., Proceed. of the entom. Soc., 1863, p. 179,
Lèvre inférieure arrondie, cornée, fortement ciliée. — Mächoires
à lobes subtriangulaires, munies au côté interne de cils rigides et
arqués. — Palpes labiaux très-petits, coniques; les maxillaires
très-courts, épais, à articles 1-3 extrèmement courts. — Mandibules
robustes, courtes, subtriangulaires, obtusément tridentées au côté in-
terne. — Tête déprimée; celle des mâles très-large, munie au-devant
de chaque œil d’une corne saillante, et en arrière d’un col étroit; celle
des femelles triangulaire, tronquée en avant. — Antennes droites,
grèles, filiformes, de 44 articles : le 4% un peu allongé et assez épais,
le 11° en ovale allongé.— Yeux petits, arrondis, très-saillants chez les
males. — Prothorax presque carré, arrondi sur les côtés, profondé-
ment canaliculé en dessus. — Pattes courtes, épaisses, peu distantes
à leur base, surtout les postérieures; tarses très-courts, de quatre
articles : 1-2 subbilobés, 3 très-petit, 4 plus grand, longuement en
massue; ses crochets simples. — Corps oblong, subdéprimé, forte-
ment écailleux et hispide.
Le type du genre (setifer Westw.) est un pelit insecte (4, 1 1/3 lign.)
découvert par M. Wollaston aux îles Canaries et qui parait répandu
dans la plus grande partie de cet archipel. Il vit en société sous les
écorces et dans les tiges décomposées des Euphorbes.
ciles à établir, etce n’est pas sans la plus grande hésitation que je lui assigne cette
place. En effet, quoique à beaucoup d’égards il se rapproche des Anthribides,
cependant la structure de ses organes buceaux (comme le montrent ses man-
dibules et ses màchoires triangulaires, ainsi que ses palpes courts, épais et coni-
ques) est, à ne pouvoir s'y méprendre, celle des groupes de Xylophages sub-
rhyncophores (par exemple Hyrasres, ete.) qui sont placés à l'extrémité
opposée des Cureulionides, D’un autre côté, toute son organisation externe,
notamment celie des antennes, l’éloigne complétement de ces dernières formes
et de leurs pareilles, tandis que ses tarses composés de quatre articles, dont le
dernier est excessivement petit, rendent ses rapports encore plus douteux. En
somme, il me parait combiner les caractères des groupes extrèmes des Rhyn-
cophores (ayant pour représentants les Hylésinides et les Anthribides) avec
ceux de certains genres de Colydiens (tels que Sannormium et Diopgsma) chez
lesquels le corps est hispide et les tarses sont quadriarticulés. Néanmoins, n’o-
sant pas le rapporter positivement aux Anthribides, j'ai été obligé de le placer
dans une famille à part. »
PRES su
F3 Te
= SEE Et
ADDITIONS ET CORRECTIONS.
%-
CURCULIONIDES.
TOME VI.
Dans les généralités de cette famille (1), j'ai prêté à tort à M. Gers-
tæcker l'opinion que lesmodifications des segments abdominaux ne
peuvent servir qu'à établir des sections parmi les espèces. Ce savant
entomologiste dit (2), au contraire, qu’elles ont une valeur géné-
rique,
TRIBU II.
BRACHYDEÉRIDES.
PRYPNUS, p. 137.
A la synonymie de ce genre ajoutez : Nxpazts, Casteln., Hist. nat.
d. Ins., IE, p. 300. Ce nom est proposé en remplacement de celui de
Carrerus déjà employé pour des Carabiques.
TRIBU XXV.
CYBÉBIDES, p. 539.
J'ai commis une erreur en excluant de cette tribu le genre Tanaos
de Schænherr et en disant qu'il devait ètre reporté dans le voisinage
des Cossonides. Les crochets de ses tarses, qui sont appendiculés, ses
antennes droites et ses autres caractères montrent qu'il appartient au
groupe actuel qui doit reprendre le nom de Tanaonides que lui a
imposé Schænherr, et reste composé des quatre genres qu'il a connus.
Le tableau synoptique que j'en ai donné ne comprenant que deux
d’entre eux, il ne sera pas inopportun de le remplacer par le suivant :
I. Corps convexe en arrière, très-utténué en avant, apioniforme.
a Manches interméd, contiguës : Apiemonus.
aa — — légèrement séparées.
Cuisses pédonculées à leur base : Cybebus.
— fusiformes : Mecolenus.
IT. Corps allongé, régülièrement oblongo-ovele : Tanaos.
(1) P. 12, note 2,
(2) Stettin. entom. Zeit. 1860, p. 391.
Coléoptères. Tome VII. 39
610 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
TANAOS.
Scnoenu. Curcul., II, p. 169 (1).
Tête tres alone en arrière des yeux, subeylindrique; rostre
plus court et continu avec elle, mais un peu plus étroit, tronqué en
avant; ses scrobes commencant presque dans son milieu, très-obli-
ques, subcontiguës en dessous et restant loin des yeux. — Antennes
à peine plus longues que la tête et le rostre réunis, droites ou légè-
rement arquées, assez robustes; scape très-court, atténué à sa base;
funicule à articles 1-7 plus courts que lui, obconiques, subégaux ;
massue assez petite, ovale, articulée. — Yeux médiocres, brièvement
ovales, déprimés. — Prothorax un peu plus long que large, peu
convexe, légèrement atténué en avant, tronqué à ses deux extré-
mités. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres médiocrement
convexes, oblongues, rétrécies dans leur tiers postérieur, pas plus
larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes,
robustes; hanches intermédiaires légèrement séparées; cuisses sub-
ovalaires, comprimées ainsi que les jambes; celles-ci subparallèles ;
tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à article 4 dépassant
peu les lobes du 3°. — Saillie intercoxale assez large, ogivale. — Mé-
tasternum allongé. — Corps allongé, régulièrement atténué à ses
deux extrémités, glabre.
Ces insectes sont de taille moyenne et leur livrée varie du noir
brunâtre au jaune ferrugineux uniforme, ou distribué par grandes
masses. Leur tète et leur prothorax sont finement ponctués; leurs
élytres présentent des sillons très-marqués, cloisonnés, et dont les in-
tervalles forment des côtes arrondies. On ne connaît que les trois es-
pèces de l'Afrique australe mentionnées par Schænherr (2).
La liste que j'ai donnée (p. 620) des genres qui me sont restés in=
connus, sans que je voie quelle peut être leur place, doit être aug-
mentée des trois suivants :
Terapopus, Schœnh. Cureul. VII, 2, p. 430. Schœnherr classe ce
genre parmi les Byrsopsides, entre les Eupaces et les PERIEGES.
Mais, d'après les tarses spongieux en dessous qu'il lui attribue, il
est probable qu'il est étranger à ce groupe. Il à pour type un petit
insecte (hollentotus) du Cap de la taille du Thylacites pilosus.
Omoines, Bohem. Voy. d: l'Eugén.; Entom.; p. 132. Genre établi sur
un très-pelit insecte (humeralis, pl. 2, f. 5) du Ghili; M. Boheman
le place près des ANrnoxomus. Un exemplaire mutilé, qu'il a bien
{1) Syn, Avion, Thunb. Nov. Act. Upsal. VII, p. 118.
(2) T. sanguineus Thunb., fallar, bicolor, Sshœnh., Curcul, V, p. 451.
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 611
voulu me communiquer, ne m'a pas suffi pour reconnaître si cette
analogie est fondée.
ScuœnnerriA, Blanch. Voy. au pôle sud; Entom. p. 254. Selon
M: Blanchard, ce genre serait voisin des Mrcopus, mais il ajoute
qu’il diffère de ces derniers par la forme de presque toutes ses
parties; on ne voit pas, dès-lors, sur quoi repose cette analogie. Il
ne comprend qu’une petite espèce (brevipennis, loc. cit. pl. 14,
f. 15) de l’île Vanikoro (Polynésie).
Les changemens que j'ai apportés à la méthode de Schænherr ont
donné lieu à la publication de deux Mémoires relatifs à la classifi-
cation des Curculionides : l'un dû à M. Kraatz (1), l’autre à M. Je-
kel (2). Ces deux savants entomologiques ne sont d'accord, à ce
sujet, ni avéc moi, ni entre eux. Ce n’est pas ici le lieu d'entamer
sur cette question une discussion pour laquelle, du reste, le temps et
la volonté me font également défaut. Je me bornerai à dire, pour ce
qui concerne M. Kraatz, que, selon lui, la longueur relative du scape
des antennes fournit les véritables bases d’un arrangement naturel
de ces insectes, idée qu'il développe longuement, mais en emprun-
tant presque exelusivement ses preuves à l'appui aux espèces euro-
péennes. Quant à M. Jekel, ses vues sont beaucoup plus compliquées,
mais leur exposition exigerait par cela même trop de place, et je suis
obligé de renvoyer le lecteur à son travail.
Aussi longtemps que ces idées, et celles qui pourront encore se
produire, n'auront pas été appliquées à tous les genres de la famille,
comme je l’ai fait des miennes, il sera prématuré de se prononcer sur
leur valeur. En attendant cette époque, probablement très-6loignée,
la classification des Cureulionides est sortie de la faussæ voie dans
laquelle elle était engagée, et, pour le moment, c’est R l'essentiel.
(1) « Grundzüge eines natürlichen Systems der Rüsselkæfer, » Berlin. entom.
Zeitschr. VII, 1864, p. 154. —Voyez aussi (ibid. p. 239), sur ce sujet, quel-
ques observations de M. De Kiesenwetter.
(2) « Recherches sur la classification naturelle des Curculionides. » Ann, d, 1.
Soc. entom, 1864, p. 537.
. FIN DU TOME SEPTIÈME.
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TABLE ALPHABÉTIQUE
DES
FAMILLES, TRIBUS ET GENRES
GOMPRIS DANS CE VOLUME.
ADACODIUS TT NB Aneurhinuss.1 4. "1870
Acalles:. #4, nul Anisognathus, . . . . . . . 411
Acallopistus. =. 1,00 23 Anocerastes., ..….., 11.5. 1588
Acantharhinus. . . . . . . 293 Anomocerus. , . . . . .. 133
Acanthinomerus,. . . . . . 326 Anom@æoarthria.. . . . , . 9234
Acanthopygus. . . . . .. 501 ANTHRIBIDES. . . . . .. 476
Acanthothorax. . . . . . . 496 | Anthribisomus, , . . . : . 546
AGENTS Ne moe eetes 64 ANTRNDUS =. rte TA
ACICHEMISE. 0 31 ANTLIARHINIDES, , . « . . . 180
ACDPNUS 2.5, IS 513 Antliarhinus. . . . . . , . 482
ACTALUSI OR. 5e 1468 Aonychus. 6.41%. ,2.0Mtd
Ædemonus, 1.1, 14121. 1: 448 1) EP Eu LV
Aglycideres. « . . . . . 607 | Aparoprion.. . ... "2". 329
AIDITOR pre atee ele verve fe 5 ApRtADIA ete ITS
ANCIDIDRS. 2, Ms sc 14 Aphanartrum.. , , . . , . 975
AIdOnuS tra Merci 130 Aphiocephalus, . , . . .. 277
ATHCOpUSS 593 Aphioramphus, . , . , .. 36
AMBIUSS save era ns 16e 209 AnDlentgrseusrerte tire Bb]
Amaurorhinus. . . , . .. 324 Apostasimerus. . , , , , . 242
AMETDINUS.../....... 42 Apotomorhinus.. . . . .. 226
AMEPISS. he cons eme 4 APTOSTOMAsree Poe eee 113
Amerismus.. . , ,. . . . 461 Arachnobas, "1. JET. 159
AMOTDAIUS SN ee. tele 265 Arachnopus.. . .... .1.129459
Amorphocephalus.. . . .. A22 ATBCerus. 2.2. 14 ….. «590
Amorphocerus, . . . 4 .!, 335 | ARÆOCÉRIDES. . . . . , . . 588
Amphicranus.. . . . . . . 384 ATBOCETUS. .. ln. IN 590
Anaballne er RO Aræocorynus,. , . . . . . 390
Anacerastes, , . . + . +. 556 | Aræosarus. . . . , 122,1, 71590
ATAICISE M en 97 ATCNATIAS + 2 te de MES TALIS
ARLON ce à - 0. 526 Arrhenodes.... .. 4. ., 429
Ancylotropis. , . , . . . . 508 | Arthrostenus.. . . . , .. 62
614
Arthrostomus., . .
Aularhinus.. . .
Axinophorus. , .
BARIDIIDES, , , « »
Baridius. . . . .
Baris, «+ . ,
Barycerus. ,
Barymerus.. . .
Baryrhynchus. .
Barystethus.. . .
BASITROPIDES. . .
Basitropis. . . .
Belopherus.. . . .
Belopœus. . . .
Belorhinus. . . .
Belorhynchus.. .
Blaberus.. . .
Blastophagus.. . .
Bothrobatys. . . . .
Brachycnemis.. .
Brachytarsus.. .
BRENTHIDES. .
BRENTHIDES VRAIS. .
Brenthus.. . . .
BRUCHIDES.
BRUCHIDES VRAIS.
BruChUR
Bulbifer. . . . .
Bulbogaster. . . .
Byastus. . . ..
Bythoprotus.
Calandra.. . . .
CALANDRIDES, . .
Callinotus. . , .
Calodromus.. . . . .
Camaroderes.. .
CAMAROTIDES. , . .
Camarotus.. . .
Camptocerus. . .
Camptorhinus. .
TABLE ALPHABÉTIQUE
_....
nee ie
ni ho 0)
Sade ue
Pages.
179
75
297
|
|
Camptotropis.. . .« .
CAMPYLOSCÉLIDES.
Campyloscelus. .
Caranistes. . .
Carphoborus, .
Caryedon.. . .
Caryoborus.e … »
Caryopemon. . .
Catapycnus.. .# .
Catapyges.…. « .
Catolethrus..…" #" . .
Caulophilus..
Caulotrupis.. . .
Cedus. . .
CCE ET
Cenocephalus.. . .
Centrinus. .
Centrophorus. : .
Ceocephalus. . .
Cephalobarus.. .
Cerambyrhynchus.. . . .
Cercidocerus. . .
Cerobates ment RE
CEUTORHYNCHIDES. + « «+ « «
Ceutorhynchidius.
Ceutorhynchus.. . . . . .
Chætectetorus. . . . .
Chalcodermus. .
Chærorhinus.. .
CHOLIDES.. .
CROlUB 65 ere
Choragus.. , . .
Cidnorhinus. . . . . ,
Cladione. . . . .
Clæoderes. . . .
Cleogonus. . .
Cleopus. . . .
Cnemargus.. « ;
Cnemecælus. . . « . . . .
Caæliodes.. . . .
Cœlogaster,. . . .
Cœlosternus. . .
Coleomerus.. .
Collabismus. . , . .
Colobodes. . . . .
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Conoderes. . . . .
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Corrhecerus. . . . , , . . 548 | Dinorhopala. . . . , . ..
CONMDPINR ENT E, à som 385 | Dionychus. . : ., . . ,.
Corynephorus. . . , . 84 DIONMENUS Sms cu sai
Coryssopus.. . . . ... .. 163 DIDIER er eee
Cossonipes. . . . . , . . . 319 | Discotenes. : . . . . . . .
GOSSONUS. 1252 +00. 000 | MDiürusse ts 2 2, .
Cotastens een 330 | Dœothena. . , . . . . ..
Craspedotus. . . . . . . . 189 | Dolichocera.. . . . . . ..
Cratopaniss 5.04... 2970 Dryocætes. . . ....,,.
Cratosomus.. . . . . . . . 145 | Dryophthorus. . . . . .
Crepidotus. . . . . . . . . 284 | Dysnos.. . . .,
Crossotarsus. . . . . . . . 389
Cryphalus. . . . . nee 20918 E
CRYPTORHYNGHIDES., . « . . 48
Cryptorhynchus, . . . . . 121 | Xccoptogaster.. . . . . ..
Cryptungusss., ch 978 Ecelünerus......142
CURCULIONIDES (Surre)., , 1 Echinoderd.. . .. «nt.
Cyamobolus. . , . . . . . 110 | Ectatorhinus. . . . . . ..
Cylindra.. . . ..,. . .. 391 | Ectatotropis. . . . . , ..
Cylindrocerus.. . . : .,.. 235 Ectocemus. . . . . cer
Cylindrocorynus. . . . .. 125 | Eczesaris.. . . . . . .…
Cylloramphus. . , . . . . 63 | Elattocerus.. . . . . . ..
Cyphagogus. . . . . . . . 410 | Elasmorhinus.. . . . . .
Cyphirhinus. « .« . .. + » 2925 ÉRIDIeUTUS RE rte
Cyphorhynchus. . . . . : . 4 | Enedreutes.. , . . . , .
Cyrlomon. . . . . . . . . 161 | Enedreytes.. . . . . . ..
CYttorhinns "52,7. 0202 HUE RE RS
Cyrtotrachelus, . . . . . . 271 EPIPÉDINES: 2e re non
Epipedorhinus. . ., . . ..
D Epipedusis. + «+. °
, EDINOV Eee. 1 NIUE
Dactylocrepis.. . . . .. . 258 ENOMOICS retro. ee
Damicerus us seu 392 Ernoporus... . + , ,. 2.
Dasycorynus. . . . . . +. 560 ENOCUS RE IA 7, à DID
Decataphanes.. . . . . . . 557 Estenorhinus.. . . . . ..
Dendroctonus.. . . . . . . 860 ÉADNECA eee re detre LOTS
Dendropemon.. . . . . . . 564 EUPaGIrus... 1", ue
Dendrotrogus.. . . ... .. 564 EUbnic HO. rte
DÉRÉLOMIDES. . . . . . , . 9 Encalus:.."., te
DÉTOUR eus sets 10 EUCOLYAUS. Ne
Desmidophorus.. , . , . . 55 EUDÉRIDES. . ,
Diamerus.. . . +0.0.1.007 Eudereds en" 2
616 TABLE ALPHABÉTIQUE LE
Pages.
Eugigas. + . : . . . . . . 494 Hucus. . . , . .. +
Eugnoristus. . . . : . + . 298 Hybomorphus. : . . . .
Eugonus.. . . . « . « . . D71 » Hybophorus. . . : . . . .
Eumycterus. . . . . . . . 231 Hydaticus.. =... +
Euparia. . « « . + . « «+. D19 Hylastes. . . . . . . . .
Eupsalis. . , : , . « . . « 430 Hylesinus: 4 + 4 « +." :
Purtinir es va NU, a ODA MO HOT EUSeR en a ver mme +p
Eurhinus.. + : . « + «+ « +221 Hypoborus.. . « «+ : «
Euscepes.: + + « « +. + +000 Hyposarothra.. . . +: . .
Euthyrhinus. . . . . . . . ind Hypothenemus. , . . . . .
Eutomus. * + « . . . « «+ 369 Hypselotropis. . CU DR Ten
EUTOxUS. + « Ro HVDSPUS rue een MES
Eutrachelus.. . . . « .« . . 439 Hypsophorus. . . . + . . .
Exechesops.. . . . . . . « D43 |
Ertlisnas nr Pie Rien 1 C7
G | Idiopus: + « 4... +. fl
| Jonthocerus:. . . . . . . . 44
Gasterocercus.. . . . .« . . 118 Ischnocerus. : . . . . . . 505
Cénethilas 0. Mn 80) Ischnomerus.. . . + . . . 414
Genyocerus.. . . . « « : « 998 Ischyromerns.. . . : + «+ M6
Glochinorhinus.. . . . . : 103 IsoRnyYNGHIDES. . . . . . . 172
Gorguss à ne mena Isorhynchus. » » = RNCS
Guioperus, . + «+ + «+ « « : 18 Ihyporus: + 1.0 OT
GYMNÉTRIDES. . . « - |. «6 Ithystenus. . . . . .« . : . 467
Gymnetron.. « « « « + + » 7
Gymnognathus.,. . . . . . 525 ! L
Gynandrocerus.. . . . « : 968
Gynandrorhynchus. . : + 450 Læmosaccus. . . . » . . + 13
Lagopezus. - + "4" 17 540
H Lasiorhynchus. . . ; . . : 469
Lechriops. . + . + «+ +1: #M49
Hibrissusi rs... 02047 Leipommata. . . + 4 « . 333
Hadroplontus.. . : . + + : 198 | Lembodes. , . . . . : . : 99
HAPLONYCIDES:. % « + 200246 LÉMOSACIDES. .6s .. . . 12
Haplonyx.. . . « « 017 Lepisomus. , . . , » + "302
Harpacterus. . . . . . + . 315 Leptobaris: + « 21060247
Hemideres. + «te. 195 | Lepfonemus.. … . , . 29088
Hemigaster.. . « , . + . "154 Leptorhynchus. . . . . + 407
Hephebocerus.. . . « . . « 416 | Leptoschoinus. . . : # . : 237
Heteropus. . . . . + « + + 318 tthous: 2.525 2 MINIER
Heterotoxus. « « . … « . . 283 Liparthrum. . . , . + . . 376
Hexarthrum. . « . .« .« . . 4 Lispodemus. . . .: 1.24
Homalonotus.. : « » … aranin | AD ItOCénUA Ar nue 3008 |
Hoplitopales. . . . . . .. 29 | Litodactylus. . . . . : «1 205 |
Hoploparoæus.. . , . « . + 23 | Litomerus. . . ..... . + : 43 |
Hormocerus. . « . . . « . 447 Litorhynchus.. . . … «+ + 278
Litosomus. . . . .
Liturgus.. . « « .
Loboderes, . . .
Lobops.. . . . .
Lobotrachelus. .
Lophocephala. . .
Lymantes. . . .
DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES. 617
Fages
CE Misthosima.. . , . + . « . 591
dr Milorhynchus. , . . . . . . 182
Mitosoma.. . . .« . . . « . 395
Mitrephorus, . .mw. . « . 61
Mononychus. . . . . . . . 193
MVOOIS Rs ee Nas oo
LEO OUT OM N
NAT alens s» croi)
M NaHan 0 ue eue UD
Mb on Re Nemocephalus. . . . . . . 462
Macrocheirus.. ,.
Macromerus. . .
Macrorhinus. . . .
Madarus. . . . .« . .
Nemotrichus. . . . . . . . 548
Nerthomma.. . . . . . . . 004
NERTHOPIDES. . . , « + + »« 19
Nerthopsr. 1. ST TS
NOTE enr . «+ 240
Mantes à 2 2e Den re Se
M Haiopus Nessiara., .. . .. 597
3 Dr er dun Nettarhinuss..... 1...)
Mechistocerus.. , . . .« . . y
k Nothogaster.. . , . . . . . 450
Mecistostylus.. . . . . . . No benne 594
MÉPOCETUS. te «+. MU. RS OR CE
Mecocorynus. , . « « .
Mecomastyx: : : . . . . . o
Meconemus.. : : ... « O0AIUR MN Men 80
Mecopus. : : . "0. Odontocorynus.. . « . . . 228
Mecotarsus.. , . . Odontoderes.. . . . . . A4
Mecotropis. . + + . . « - Œdecerus.. « « « - + UT
Mecysmoderes, . . . . Ommatolampus.. . . . , . 278
Megacerus. ; . « . s « Omoidéss su + eee M O10
Megacetes. . . .
Megaproctus. . .
Megops…. . + .
Melanterius.. , . .
Melchus. . : . « : »
MÉNÉMACHIDES.. . «
Menemachus. . .
Mesites.. « » . :
Mesocordylus.. .
Mesoxenus. . , : . .
Metadupus.,. . . .
Miarus.s 1...
Micrelus.. …
Microstrates, . .
Microstylus.. . , .
Microxylobius.. . . . .
Onchoscelis.. . . . . . . . 119
Oncorhinus. . . + . . « + . 229
Onycholips.. . . . . « .. 347
Oodemas.. * + . « . . . | 328
Oplocnemus.. . … +... . 31
(OP CN A en Le
OrmiISCUSs. en. . + 552
Orobitiss Mr - ue 7À
Orthognathus.. . . . . . . 311
Orychodes. . . . . , . . . 4932
Otidognathus.. . . . . . . 213
Oxyopisthen. . . . . . . . 282
OXYDYBUS etats ie ee MU
OXYRHYNCHIDES, « « « « « .« 808
Oxyrhynchus.. . . . « . . :309
Ozodecerus.. . . . . . . . 466
MIOlispa. sr con Ozotomergs. | . . « .,.. 572
Coléoptères.
Tome
618 TABLE ALPHABÉTIQUE
pP
PaNDYONNE ER Er D
Pachymerus. 28, , ,. ..
Pachyrhinus. , . .. V2,
PENDIOUS 0. ae
PATOptes es... US #,
Pantoteles. mn Ken
PANTOTÉLIDES::5 des 0e
Ranablops..…..": 2, Fo
Parallelosomus. , . , , ..
BERNOMUS Sn se à
Glenn en re e,
Fellophorus..., 4 .
Penestica.. . .. . , Re
Pentatemnus. . . . .. Y
PETITE BUS... 5 à
Periommatus.. . … . . .
POAIdRUG ee Eros
Phacecerus.. . s
RhACETONYNES". 7... 1...
Phacelobarus.. . PRE
Bhænithon.#. . +,+".1a.
Phænomerus, . : + , Là.
BhBOCrOtES:: , 1 , ue
Phaulimia. . . . . . Cr
RBIBORIUB 7% eee ee
Phlæoborus. . . .
Phlœæopemon.. , : . ... à
Phlæophagus.. . . . . , .
BOIEOphUUS.. 2.194
Phlæophthorus.. , . , ..
PRIS. es PE
ARIŒATINUS ER ete
Phlæotrupes. . . ..
Pholidochlamys.. . . .
Physomerus.. . . ., dri
PHYEOPTOCIUS +1 mdise
Physopterus. . . . , . .
Plysotonuss ste st ae
BAVIODIUS TL eh
PiAZOPNEMIS. he
Pages.
Piesorhopalus. . . . . . .
mir CHLORE 9
Plagyocorynus, . , . . . .
PIGIYMENUS.. 7 Mn
Platyonyx. . . ..
PXAMYRIDES se ee ter atr
RIAEYRUE Se 4 er
Platyrhinus.. . . . . Sete
PMNheNRs rt Te
POIVCONYNUSEE mes sn
Polyderces.."s… à « «ne
Polygraphus.. . . .. . .
ROIIOpHUS M rent
ROQDRALUS, er See
BOTOPEETUB Ne Leone cel
Roffhetess; st. mrer.
Poteriophorus. , . . . .
Pustimerus "vi se
Prodector.. + ‘ rs
PÉUOCES 7, mers AUEU
Prophthalmus. , , . . ,.
Proscoporhinus., . : « , .
RIOLOU US; lens rus sde
Protoceriuss.s,. ça
PUNOPAIUS Ms Pret
Esophold-e covers
Pseudocholus.. , , , . .
Pseudomus.. "1e
Psilorhinus., . . , . CA
PRÉROCOLIDES., , , , «
BIbrOGOLUS.- à 7 mme
Dteraplectus. ,, ,".
Pterygostomus. , , . , , :
Péychodenes, 7 ,, 50,10
PUCNONUS.5 57 » er sure
R\laruss "2, .
PYROPIDES. : , . , . »
BIOS SCT ie
Pytiophorus, , . , , , it
RAMPHIDES. . , , « « Pr à
ROMnOURE 2
Raphirhynchus.. . , , , .
Raymondia.. . . . . . ..
Rhadinocerus.. ,
LUE ar MT es te
Rhinastus.
Rhinobrachys.. .
Rhinochenus. . ,
Rhinoncus, , « ;
Rhinopteryx. . .
Rhinusa. . . .,
Rhyephenes. lc
Rhyncophorus. ,
Rhyncodes. . , ,
Rhyncolus. , , .
Rhyssomatus.. .
Rhyticephalus. . . .
Rhytidosomus. .
Rutidosoma.. . . .
Ryssematus., . ,
Scambus.. .. .
Schimatocheilus. .
Schizotrachelus..
Schænherria, . .
Sclerocardius.. .
SCOLYTIDES. . .
SCOLYTIDES VRAIS.
SCOÏVÉDE I...
Sebasius, 7
SITES ee ee
SIPALIDES,, « + »
SIDA ee are
Sitophilus. , . .
Solenosternus.. .
Sophrorhinus.. .
Spathidicerus.. .
Spermophagus. .
Sphadasmus. . . . .
Sphænocorynus..
Sphæncgnathus. .
Sphenophorus. .
«Sporus.. . ... .
Slenocarus. . . . .
Stenocerus.. . ,
Slenometopus, . . . .
Stenoscelis,, .
SIENOLIS RE
À PTE UMA 10
pr
DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRÈS.
Pages.
174
316
34
586
130
Stercodermus.. . .
Storeosomus. . . .
NITAUNE TR:
STROMBOSCÉRIDES. «
Stromboscerus. , .
Strongylopterus. , .
Strongylotes. . . .
Symmerus.. , . .
Symmorphocerus, .
Sympiezopus. ,
Sympiezoscelus.. .
Syntaliborhynchus..
Systaltocerus.. . .
Syslellorerus. . :.
Systellorhynchus. .
T
TACHYGONIDES.. .
Tachygonus. . « . .
Tachycpus. . . . .
LANB ONE EE
Taphroderes. . . ,
Tapinotus, . , . .
TOITEUS nn
Temnolaimus., . , ,
Teramocerus. , . .
Terapopus. . . . .
Tesserocerus. . .
Tetragonops. . . .
Tetragonopterus. .
Thamiocolus. , . . .
Thamnurgus.. , .
TIMOR ES EURE
TOMICUSS + mes
Tophoderes.. , . . ,,.
Torneuma.
Torneutes. , . , . ,
Toxonotus. ., , , .
Toxorhinus.. , , , . .
Trachelizus.. . . .
Trachymerus , . .
LTABOPUS AM.
Traphecorynus.. .
TROUS ee rondes
Tribotropis.. . , .
Trigonopterus. . . .
620 TABLE ALPHABÉTIQUE DES
Trigonorhinus. x; « . . .
Trigonotarsus, : , , . .
Triotemnus.. « « ; .« :
Tropideres. «+, .
TROPIDÉRIDES., « « « » + »
TrOPIDUQUE Le de
MENDBEUS ES + éme see
TEXPÉTIDES ane ete rames
Trypodendron. . . . . .
MYIOUES ARLES use
ULOCÉRIDES.515 © à « +
Ulodennsss 6 0 tee
ULOMASCIDES. « , « « « e -
Ulomascus. . + 5 « . .« + +
URODONTIDES, , « « + + .
FIN DE
Pages.
«+ 579
. 288
« 976
535
FAILLES, TRIBUS ET GENRES.
Uropterus.
Uterosomus..
Xenocerus. .
7 À RE ST De
X
.
ns |
Xenorchestes.
Xerodermus.
Xyleborus. .
Xylinades. .
Xylopemon.….
Xyloterus.. .
Zemioses.. .
Zetophlœus.. ,
Zygænodes.. .
ZXGOPIDES. . . .
Zygops.. . .
LA TABLE ALPHABÉTIQUE.
————_—_—_—————
BAR-SUR-SEINE, — IMP. SAILLARD.
« PPON
tu plus le même à mon
qu'à présent? pourquoi
la même que je l'ai coa-
êmes balles, des mêmes
avec la même corde que
tient en commun. Nous
e, la même bourse, les
he. Aujourd’hui le banc
ous fimes nos mutuelles
loi-même, tu me fuis, tu
> un étranger pour toi.
n te fais à toi-même. Ce
une superbe partie de
x te cherchait de tous
me apercu dans la cour.
tis pour la promenade et
oi, tu ne m'as pas même
ue dit-on dans le petit
de même que s'ilétait
e toujours Félix, comme
me mère que lui. Ah!si
+ comme je gémis! je
sommeil. Il à’en est
evoi ; car tu parais jouir
we n'est pas même chan-
1e trouver à la récréation
‘apporté un cent de mar-
: touché. Je veux quetu
, mon cher ami, et tout
t712.( Net F.,)
5 )
mn amêime temps attaque le
Réponse de l'élève de la pension *** à l’élève
LL LS
du collége ***.
Mon cher ami, je sais qu'il est beau, fort beau
même de pouvoir se dire collégien. Mais si la vie
de collége a ses charmes, celle de la pension n’est
pas sans agrément. C’est le bonheur qu'il faut
chercher, et je crois lavoir trouvé. Tu m'as plus
d’une fois rempli de surprise. Est-ce ainsi que tu
me parlais pendant les vacances. C'était la liberté,
l'indépendance que tu aïmais, et te voilà en cage!
J'y suis aussi, il est vrai ; mais quelle différence!
ce n'est pas que je me plaigne, mais c'est qu'au
contraire je sens que le moins malheureux de nous
deux n'est pas toi. Quoique jusqu'à présent tu l'aies
toujours emporté sur ton ami dans tes études, ce
m'est pas à dire pour cela qu'il fut un mauvais
septième. En arrivant à la pension, ce qui m'a été
le plus ntile, c’est la complaisance du chef lui-
même de l'établissement qui s'est fait un plaisir
de maider. Ce qui t'étonnera , c'est que je
suis maintenant un des premiers de la classe, et
ce que j'espère, c'est que j'aurai un prix de thème.
Nous suivons les cours du collége Charlemagne.
C'est se tromper que de croire que les études
d’un collége soient meilleures que celles d'un autre.
Ce dont personne ne doute, c'est que l'émulation
seule est cause de tous lessuccès, ét ce qui ne te
surprendra pas, c'est que nous avons {ous le plus
grand désir de faire honneur à notre pensios. Ce
serait mentir que d'avancer que notre nourriture
« (248 )
La vérité obtint une grace dont ie. nntres. par leur
de sagacitésque : vous 62, AVEZ VOS ROME en
facilement qu'il faut faire chaque chose en temps
et lieu, et que c’est être mauvais élève quede vou
loir toujours marcher en sens mverse avec le règle-
ment du collége dont vous ayez l'honneur de faire
partie.
$ 623,(N,etF,)
DES ADVERBES,
Que adverbe, que de désir, ne que, que entre deux
négations, que d’admiration.
$ 470, 471, 472, 473, 474 475, (V.)
Maître Job et ses ânes.
Allons, mes ânes, que tardez-vous? que nevenez
vous auprès de moi? que n’accourez-vous à la voix
du maître qui vous appelle? Mes chers petits ânes,
il faut partir. Que ne suis-je déjà à la ferme. Je
sens l'odeur de la soupe aux choux qu'on mange
peut-être sans moi. Que ne puis-je en avoir ma
part? Que je voudrais boire un verre de cet excel-
lent cidre dont ma grand'mère raffole ! que lui a-t-il
coûté, ce cidre? que n'en äi-je un baril à ma dis-
position ! Mais, allons donc, mes ânes! ne craign°
vous pas que nous n'arrivions trop tard. Ains’
lait maître Job, le garcon le plus sot, ler”
ile «
Zoologie générale (Supplément à
Buffon), par M. H. GEOFFROY RL,
pas de l’Institut, professeur au Mu-
+séum.
Cétacés, par M. F, CuvEr, membre
de l’Institut, professeur au Muséum.
Reptiles, par M. C. Duméaiz, mem-
bre de l'Institut, professeur à la Faculté
de Médecine et au Muséum, et M. Br-
BRON, aide-naturaliste au Muséum, Pro-
fesseur d'histoire naturelle,
Poissons, ju M. Aug. Duménir,
rofesseur à la Faculté de médecine etau
uséum.
ÆEntomologle (Introduction à [lE-
tude de a M. Th. LACORDAIRE, pro-
fesseur à l'Université de Liége,
ansectes Coléoptères, par M. Th.
Laconpaine, professeur à l'Université de
Liège ct M. Gars, membre de l’Acadé-
mie royale de Belgique.
Hnsectes @rthoptères, par M. Av-
DINET-SERVILLE, membre de la Société
Entomologique.
xnsectes mémiptères, par MA.
xor et SERVILLE, membres de la So-
ciété Entomologique. à
Hnsectes Lépidoptères, par MM.
Borspuvaz et GUËNÉE, membres de la So-
ciété Entomologique.
insectes Névroptères, par M.
Rawsur, membre de la Société Entomo-
logique. ù
nsectes Hyménoptères, par
M. LEPELLETIER DE ST-l'ARGEAU, membre
de la Société Entomologique, ct M. A.
Brusré, doyen de la Faculté des Sciences
de Dijon. 6
Ensectes miptères, par M, Mac-
Quanr, recteur dn Muséum de Lille,
DIVISION DE L’OUVRAGE
et Noms des Collaborateurs.
—
Aptères (Arachnides, SHOrRDE
etc.), par M. WALkENAER, membre da
l'Institut, et M. P. GeRvAIS, professeur
à la Faculté des Sciences de Paris.
Crustacés, par M. Mizne-Enwanos,
membre de l'Institut, professeur au Mu-
séum:
Mollusques (En préparation).
Helminthes, par M.DuyARnIN, doyen
de la Faculté des Sciences de Rennes,
Annelés marins et d'eau douce,
parM.De QuaraerAGes, membre de l'Ins-
titut, professeur au Muséum, et M. LÉON
VaïzrANr, professeur d'histoire naturelle,
Zoophytes Acalèphes, par M.LEs-
Son, correspondant de l’Institut, phar-
macien en chef de la marine, à Rochefort.
Zoophytes Échinodermes, D
M. DuyarpiN, doyen de la Faculté des
Sciences de Rennes, et M. HuPÉ, aide-na-
:turaliste au Muséum,
æoophytes Corailliaires, par
M. Mrene-Enwarps, membre de Ÿ'msti-
tut, professeur au Muséum', ét M, J.
HaAIME, aide-naturaliste au Muséum.
Æoophytes Enfusoires, par M. Du-
JARDIN, doyen de la Faculté des Sciences
de Rennes.
Botanique (Introduction à l'Etude
de la), par M. DE CANDOLLE, professeur
d'histoire naturelle à. Genève.
Végétaux Phanérogames, par
M. Spacu, aide-naturaliste au Muséum,
Végétaux @ryptogames (£n pré-
paralion). >
Géologie, par M. Huor, membre de
plusieurs Sociétés savantes.
Minéralogie, par M. DELAFOSSE,
membre de lMnstitut, professeur au Mu
séum et à la Faculté des Sciences de Paris,
Prix du texte (Chaque volume d'environ 500 pages) :
Pour les souscripteurs à toute la collection : 6 fr.
Pour les acquéreurs par parties séparées : Tfr.
Le prix des volumes imprimés sur papier grand-raisin (format des
planches) est double de celui des volumes imprimés sur papier carré vergé.
Prix des planches :
Chaque livraison d'environ 40 planches noires :
3 fr. 50
coloriées : ThiTe
Les personnes qui veulent souscrire pour toute la Collection peuvent
prendre par partie séparée jusqu'à ce qu’elles soient au courant de tout ce
qui a paru.
Bar-sur-Seine, = Imp. SAILLARD.
CONSERVATION
REVIEW SR nes
| | NO À TON y +
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