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Full text of "Histoire naturelle des insectes : genera des coleopteres, ou expose methodique et critique de tous les genres proposes jusqu'ici dans cet ordre d'insects"

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ENTOMOLOGY LIBRARY 


Cornell University 


Ithaca, N. Y. 


Cornell University Library 
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LIT 
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= COLLECTION 


SUITES À BUFFON 


FORMANT 


- AVEC LES ŒUVRES DE CET AUTEUR 


UN 


COURS COMPLET D'HISTOIRE NATURELLE 


PUBLIÉES AVEC LA COLLABORATION 


de. Membres de l'Institut de.France, 
de Professeurs du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, 
et dediverses Facultés, 
de Membres de la Société Entomologique de France, ete. 


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| INSECTES COLÉOPTÈRES 


RORET, LIBRAIRE-ÉDITEUR 
RUE HAUTEFEUILLE, 49, 


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HISTOIRE NATURELLE 


INSECTES 


COLÉOPTÈRES 


VII 


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Cr 


HISTOIRE NATURELLE 


DES 


INSECTES 


GENERA 


COLÉOPTÈRES 


EXPOSÉ MÉTHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JUSQU'ICI 
DANS CET ORDRE D'INSECTES. 


PAR 


M. Th. LACORDAIRE 


Officier de l'Ordre de Léopold, Professeur de Zoologie et d'Anatomie comparée à 
l'Université de Liège, Membre associé de l'Académie des sciences et belles-lettres de 
Belgique, Mombre honoraire ou correspondant des Sociétés entomologiques de 
France, de Londres, de Stettin, de Berlin, de la Néerlande, de Bruxelles, de 
Russie, ete, etc. 


TOME SEPTIÈME 


CONTENANT 


LES FAMILLES DES CURCULIONIDES (surre), SCOLYTIDES, 
BRENTHIDES, ANTHRIBIDES ET BRUCHIDES. 


PARIS 


À LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, 
RUE HAUTEFEUILLE, 12. 
1866 


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GENERA 


DES 


COLÉOPTÈRES 


FAMILLE ELXII. 


CURCULIONIDES 
(SUITE). 


LÉGION II 


CURCULIONIDES PHANÉROGNATHES. 


COHORTE EI. . 
CURCULIONIDES PHANÉROGNATHES APOSTASIMÉRIDES. 


Hanches postérieures plus ou moins séparées, rarement contiguës ; 
le prosternum souvent canaliculé entre elles. 

De même que chez les Synmérides la contiguité de ces hanches 
souffre quelques exceptions, il y en a ici à leur séparation, et il n'existe 
aucun caractère commun qui puisse servir à faire reconnaître les 
genres chez lesquels elles se présentent (1). 


(4) Je ne me dissimule nullement que cette division des Curculionides pha- 
nérognathes en Synmérides et Apostasimérides, que j’ai empruntée à Schœn- 
herr en la géuéralisant, est le côté faible de mon travail, Aussi ne la donué-je 


‘que pour ce qu’elle vaut, en attendant qu'on ait trouvé mieux. Afin de remé- 


dier, autant que faire se peut, à l'inconvénient des exceptions dont il s’agit, 
voici la liste des genres où elles existent. Plusieurs d’entre enx ne se composent 
que d’une seule espèce; chez quelques-uns, les hanches antérieures ne sont 


Coléoptères. Tome VII. 1 


2 CURCULIONIDES. 


On a vu que dans la Cohorte précédente il n’est pas rare que le pros- 
ternum soit excavé et même canaliculé en avant des hanches anté- 
rieures, sans que cette excavation puisse s'étendre entre ces dernières 
par suite de leur contiguité. Ici, outre qu’elle est infiniment plus fré- 
quente et affecte très-souvent la forme d’un canal, rien ne l'arrète et 
elle peut se prolonger indéfiniment en arrière, au point d'envahir 
quelquefois (par ex. PanoLcus) l'abdomen. Erichson a dit quelque part 
que ce canal ne pouvait servir à un arrangement naturel des espèces 
qui le possédent. Je crois, au contraire, qu'on ne parviendra jamais 
à les classer convenablement si l’on ne tient pas le compte le plus 
rigoureux des conditions dans lesquelles il se présente (1), et en parti- 
eulier des pièces thoraciques qui concourent à sa formation. Ces con- 
ditions sont au nombre de quatre. 

4° La plus simple, qui est en même temps très-commune, à lieu 
lorsqu'il n’est bien limité qu'en avant des hanches antérieures, ou 
(cas très-rare) lorsque se prolongeant jusqu'au métasternum qu'il n'en- 
tame jamais, le mésosternum ne prend aucune part à sa formation et 
ne le limite par conséquent pas en arrière. 

90 ]! est nettement limité par une saillie verticale et en demi-cercle 
qu'envoie le prosternum immédiatement en arrière des hanches anté- 
rieures. Cette disposition est très-exceptionnelle. 

3° Sa limite postérieure est formée par le mésosternum qui sou- 
vent, en mème temps, ferme sur les côtés l'intervalle qui existe entre 
les hanches intermédiaires et les antérieures. Gette forme est com- 
mune, et l'on verra plus bas, à propos des Cryptorhynchides, que les 
modifications que subit le mésosternum peuvent fournir de bons 
caractères. 

4 Enfin ilse prolonge sur le métasternum et mème sur l'abdomen. 
Dans ce cas, dont il y a d'assez nombreux exemples, le mésosternum 
est divisé en deux moitiés latérales, où, ce qui est plus commun en- 
core, il ne forme plus qu'une partie du plancher du canal. 

Ces quatre formes ont été réalisées chez les Cryptorhynchides et 
m'ont servi de point de départ pour leur classification. Quelques-unes 


d’entre elles, mais très-rarement toutes à la fois, existent également 
dans quelques autres groupes. 


Ces insectes présentent en outre, dans la structure de leurs orga- 


contiguës que chez queïques espèces seulement : GYMNETRON, ÉCTATORHINUS, 
AcentRus,[THyPoRus, CONOTRACHELUS, PHACECORYNES, SPHENOPHORUS, XERODESMUS, 
OxvraYNenUS, ORTHOGNATHUS, SIPALUS, Nesoconpyzus. Il va de soi que dans un 
grand nombre d’autres genres, Ja séparation de ces hanches est très-faible, 

(1) Rien de plus vague que la description qu’en donnent Schœnherr et pres- 
que tous les auteurs, mème les plus récents. Quand ce canal dépasse les han- 
ches antérieures en arrière, ils se contentent de dire qu’il se prolonge ou non 
sur la poitrine, sans même indiquer le plus souvent si sa limite postérieure est 
formée par le mésosternum ou le métasternum. 


CURCULIONIDES. 3 


nes buccaux ou, plutôt, de leur cadre buccal, quelques particularités 
intéressantes, mais comme elles n'existent que dans leurs derniers 
groupes, il serait prématuré d'en parler en ce moment. j 

La Cohorte comprend tout le reste des Mécorhynques de Schænherr, 
plus quelques-uns de ses Orthocères. Elle se divise aussi en deux 
Phalanges basées non, comme celles des Synmérides, sur le pygidium 
recouvert où non, la structure des crochets des tarses, etc., mais sur 
des caractères empruntés aux antennes et aux tarses. 


Massue antenuaire articulée ; art. 3 des tarses bilobé. L 
—— compacte; —— presque toujours entier. IL. 


PHALANGE I. 


Organes buccaux à l’état normal (1). — Massue antennaire articulée 
chez la plupart, jamais composée d'un article basilaire très-développé, 
les autres étant très-courts et Spongieux. — Tarses en général spon- 
gieux en dessous, avec leur 3e article bilobé. 


Ces caractères, les seuls qui distinguent essentiellement cette Pha- 
lange de la suivante, ne sont pas plus absolus que ceux qui séparent 
les Apostasimérides des Synmérides. I] existe, en effet, ici quelques 
genres (par Ex. COELOSTERNUS, CYLINDROCERUS, LEPTOSCHOINUS, etc.) chez 
lesquels la massue antennaire, surtout celle des mâles, est allongée, 
sans divisions apparentes, veloutée, et ne conserve même pas tou- 
jours un vestige de son 4e article qui à gardé sa structure cornée. 
Mais jamais, ce qui est très-commun dans la Phalange suivante, ce 
1% article ne se développe avec excès, tandis que les autres sont 
très-réduiis et spongieux. Les exceptions à la forme normale des tar- 
ses sont beaucoup plus rares, mais, par Compensation, dans la se- 
conde Phalange il est assez fréquent que leur 3° article soit bilobé, 
de sorte que ce caractère n’est pas plus rigoureux que le précédent. 

Les épimères mésothoraciques ont ici plus d'importance que la 
forme des segments intermédiaires de l'abdomen et permettent de 
diviser ces insectes en deux sections. 


I. Epimères mésothoraciques non ascendantes. A 
Il, _—— ascendantes. B 


(1) C'est-à-dire pareils à ceux de tous les Erirhinides de Schœnherr; en 
d’autres termes, le sous-menton est échancré ct muni dans son fond d’un pé- 
doncule de longueur variable, mais qui n’atteint jamais le niveuu du bord anté- 
rieur de l’échancrure, Les mandibules, qui jouent un rôle important dans la 
légion précédente et la deuxième phalange de la cohorte actuelle, ne servent 
plus à rien dans celle-ci. Elles sont en tenaille ou triquètres, plus rarement 
déprimées, el ces diverses formes peuvezt coexister dans un même genre na- 
turel. Chez quelques Cholides seulement, elles se comportent comme chez plu- 
sieurs Calandrides, c'est-à-dire sont en tenailles et munies d’une sorte d’oreil- 
lette saillante et recourbée en dehors. 


4 CURCULIONIDES: 


SECTION A. 


\ 

Epimères mésothoraciques non ascendantes (quelques Zygopides 
exceptés). — Segments intermédiaires de l'abdomen beaucoup plus 
souvent rectilignes en arrière qu'arqués ou anguleux à leurs extré- 
mités. 


La forme de ces segments, non plus que la visibilité ou l'invisibi- 
lité du pygidium et la structure des crochets des tarses, ne peut servir 
de base pour l'arrangement de ces insectes. Le canal rostral lui-même, 
dont la présence ou l'absence paraitrait devoir être d’un grand se- 
cours, n’en prète que fort peu. Entre les espèces qui n'en ont aucune 
trace et celles où il arrive à sa plus grande perfection, le passage est 
si insensible qu'une définition rigoureuse des Cryptorhynchides, 
groupe qui, au premier coup-d'œil, semble si tranché, est un pro- 
blème presque insoluble. Une autre difficulté. que présente la clas- 
sification de là section, vient du grand nombre de formes isolées 
qu’elle contient. Parmi les vingt Tribus (1) que j'ai été obligé d'y 
établir, la plupart ne contiennent qu'un très-petit nombre de genres 
et plusieurs qu'un seul. Le tableau suivant en donnera une idée pré- 
liminaire. 


I. Antennes droites, 
a  Rostre des deux sexes à peine plus long que 
la tète, robuste, 
Elytres débordant l’abdomen;, leurs épi- 


pleures horizontales. 8. CAMAROTIDES. 
— embrassant l'abdomen; leurs épi- 
pleures verticales, 13. TAGHYGONIDES. 
ae Rostre plus long que la tèle, de grosseur va- 
riable. 
Prosteruum non canalicuic. 17. ANTLIARHINIDES, 
— canaliculé. 14. RamPHiDES. 


II. Antennes coudées (2). 
b  Mésosteroum très-souvent canaliculé où Cx- 


(1) Sil'on s'élonnait de la multitude de groupes que j'établis dans ia famille, 
je ferai observer que pour les espèces seules de la Scandinavie, M. G. Thomson 
n’a pas admis moins de 28 tribus. S'il en est ainsi pour celles d’une région aussi 
pauvre en Cureulionides, on comprendra sans peine ce qu'il doit en être pour 
celles du globe entier. À quoi j'ajouterai que sur les vingt tribus dont l'exposi- 
tion va suivre, il y en a seize dont l’Europe ue possède aucun représentant. Un 
des défauts de la classification de Schœænherr est le trop petit nombre de divi- 
sions qu'elle contient. Elle trompe le lecteur en le faisant croire à une homo- 
généité d'organisation beaucoup plus grande que ceile qui existe en réalité. 

(2) Elles sont arquées dans le seul genre Newruops, sans ètre, à proprement 
parler, droites. 


CURCULIONIDES. 5 


cavé, laissant entre lui et le prosternum 
un vide ou une dépression. 


©  Funicule antennaire de 5 articles. 1. GYMNÉTRIDES. 
cc —— de 7 ou 6 articles. 

d Un seul crochet aux tarses. ; 5. HarLonycines. 
dd Deux _ _ 


€  Prothorax couvert de côtes fines, longitudi- 
nales et parallèles. 


ee  Prothorax non couvert de côtes fines, longitu- 
dinales et parallèles, 
f  Rostre très-court, robuste, subyuadrangu- 


a 


. EunÉRIDES. 


laire; antennes lrès-courtes. 7. NERTHOPIDES. 
ff Rostre au moins médiocre, ainsi que les an- 
tennes. 
g Cuissesarméesd’unegrande denttriangulaire. 9. MéNÉmacuiDEs. 
gg Guisses inermes où dentées, leur dent alors 
ou plus médiocre. 
h  Rostre cylindrique dans toute sa longueur, en 
général grêle. 
î  Prosteruum non canaliculé, parfois un peu 
concave. 
k Elytres laissant le pygidium à découvert. 3. LÉMosaciDEs. 
Hk — recouvrant le pygidinm. 
Crochets des tarses fissiles, ou simples et 
soudés, 4. ALCIDIDES. 
_— simples et libres. 2. DÉnéLomIDES. 
ii Prosternum canaliculé. 15. ISORHYNCHIDES, 


hh Rostre de forme variable, mais non cylin- 
drique, comprimé ou déprimé, au moins 
à sa base, 
1 Yeux très-rarement rapprochés sur le front, 
plus ou moins recouverts, chez presque 
tous, lors de la contraction du rostre (1). 
Prosternum non canaliculé, parfois un peu 
excavé. 10. Cuoumnes. 
— canqliculé, rarement excavé. 11. CRYPTORUYNCHIDES. 
ll Yeux rarement séparés en dessus, toujours — 
eu entier découverts, même lors de la 
contraction du rostre, 12. Zycoripes. 
bb Mésosternum jamais canaliculé, horizontal, 
formant, ou peu s’en faut, une surface 
continue avec le prosternum et le méta- 
sternum. 
m  Rostre court etrobuste; corps déprimé. 


(1) Les exceptions sont assez fréquentes chez les Cholides; elles se réduisent 
à une seule (PseenoLax) chez les Cryptorhynchides, 


6 CURCULIONIDES. 


Rostre très-déprimé, droit. 18. ULOMASCIDES, 
—  anguleux, arqué. 19. ErtPénines. 
mm Rostre au moins médiocre, jamais très-ro- 
buste, 
Mésosternnm grand, en carré transversal ; 
corps oblong, déprimé. 16. TRYPÉTILES. 
— réduit à un mince filet trans- 
versal ; corps brièvement 
ovale, assez convexe, 20. PyroPipss, 


TRIBU LIL. 
GYMNÉTRIDES. 


Rostre grêle, médiocrement allongé, cylindrique, parfois peu à peu 
atténué en avant; ses serobes obliques, gagnant rapidement sa face 
inférieure. — Antennes assez courtes, leur funicule de cinq articles. 
— Prosternum court, échancré en avant, tantôt plan, tantôt excavé ou 
canaliculé ; les hanches antérieures contiguës dans le premier cas. — 
Un écusson. — Elytres laissant le pygidium à découvert. — Hanches 
antérieures grosses, assez saillantes; jambes mucronées à leur extré- 
mité; crochets des tarses variables. — Les trois segments intermé- 
diaires de l'abdomen coupés carrément en arrière ; le 2° plus court, 
ou à peine aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 4°* 
par une suture droite. — Métasternum court, ses épisternums de 
largeur médiocre. — Corps brièvement ovale. 

Le caractère le plus apparent de ces insectes réside dans le nombre 
restreint des articles du funicule antennaire qui leur est propre dans 
la section actuelle. Ce caractère, qui leur est commun avec les Cio- 
nides, les a fait placer par Schænherr dans le mème groupe que ces 
derniers. Mais, outre qu'ils leur ressemblent médiocrement, ils en dif- 
fèrent essentiellement par la forme de leurs segments intermédiaires 
de l'abdomen. Des deux genres qu'ils constituent, l’un (GYMNETRON), 
qui comprend la très-grande majorité des espèces, forme la plus con- 
sidérable des exceptions qui existent au caractère essentiel des Apos- 
tasimérides, ses hanches antérieures étant contiguës ou faiblement 
écartées (1). Mais rien ne s'oppose à ce qu'on fasse disparaitre cette 
exception, en reportant ces insectes dans la cohorte précédente, où 
ils prendraient place dans le voisinage des Anthonomides (2). Je crois 
cependant qu'il vaut mieux ne pas les éloigner des Mrarus. 


(1) Dans un moment d’oubli, j'ai dit à tort (tome VI, p.616) que ces han- 
ches n'étaient qu'exceptionnellement contiguës. 

(2) M. G. Thomson (Skandinav. Col. I, p. 143) a déjà séparé les GYMNETRON 
des Mranus, en les plaçant dans des groupes différents. Les premiers forment 


GYMNÉTRIDES. 7 


Les Gymnétrides sont tous de petite taille et propres à l’ancien con- 
tinent. Les larves de quelques espèces européennes sont connues (4). 
Leurs caractères généraux sont tout-à-fait à l’état normal, et ce 
qu'elles présentent de plus particulier, c'est l'existence de mamelons 
thoraciques tenant lieu de pattes, et de deux très-courtes antennes. 
Elles vivent dans l'intérieur des fruits de diverses plantes, et y subis- 
sent leur métamorphose dans une loge qu’elles s'y construisent. 


I. Hanches antér, contiguës; crochets des tarses soudés : Gymnelnon. 
IT. —— séparées ; —— libres : Miarus, 


GYMNETRON. 
Scnoenx. Curcul. Disp. meth., p. 319 (2). 


Rostre légèrement arqué; ses scrobes commencant vers son milieu, 
où un peu en avant, et atteignant les yeux. — Antennes en général 
assez robustes; scapé en massue au bout, touchant les yeux ; funi- 
cule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-R plus long et plus 
gros, 3-5 très-courts, subarrondis; massue grosse, ovalaire, subobtuse 


au bout, parfois imparfaitement articulée. — Yeux assez grands, 
ovales, transversaux. — Prothorax transversal, plus ou moins rétréci 


en avant, arrondi sur les côtés et à sa base, celle-ci parfois légèrement 
bisinuée en mème temps, tronqué en avant; prosternum très-court, 
plan ou faiblement excavé. — Ecusson petit, variable. — Elytres peu 
ou médiocrement convexes, ovales ou subparallèles, obtusément ar- 
rondies en arrière, avec l'angle sutural un peu rentrant, à peine plus 
larges que le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur base. 
— Pattes médiocres; hanches antérieures contiguës; cuisses en mas- 
sue, tantôt inermes, tantôt dentées ou denticulées en dessous ; jambes 
de la mème paire brièvement ou assez fortement mucronées au bout, 


seuls sa tribu des Gymnetrina, les seconds, réunis aux Acazyprus, celle des 
Acalyplina, et ces deux tribus sont placées immédiatement à la suite l’une de 
l'autre. 

(1) Les meilleures descriptions qu’on en ait sont celles des deux suivantes : 
G. campanulæ, Laboulb. Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, p. 90, pl. 47, I, f. 2-7; 
sur la Campanula rhomboidalis. Voyez aussi sur ses mœurs, Frauenfeld, Ver- 
band. d. Zool.-Bot. Ver, in Wien, III, 1853, p. 146; ce savant entomologiste 
l'a trouvée sur la Campanula rapunculoides. — teter, Heeger, Sitzunsber. d. 
Wien. Akad. XXXIV, p. 218, pl. 3; sur le Verbascum nigrum. — villosulus, 
Bouché, Naturg. d. Insekt, p. 202, pl. 10, f. 22-23; sur la Veronica becca- 
bunga; M. Locw (Allgem. deutsch, naturhist. Zeit. IL, p. 290) l’a trouvée sur 
la Ver. anagallis. — Quelques détails sur les habitudes des G. linariæ, anti- 
rhini, ptlosus, ont élé également publiés par M. Bach, Verhandl, d. naturb. 
Ver. d. preuss. Rheinl. VIII, p. 46. 

(2) Syn. Ruinusa, Steph, NL. of Brit. Entom. IV, p. 14; genre établi sur les 
espèces (par ex. antirhini, collinus, elc.) dont le rostre estun peu atténué en 
avant. ed 


L 


8 + CURCULIONIDES. 


le mucro, dans ce dernier cas, redressé; tarses étroits, à articles 1-2 
obconiques, 3 peu élargi, 4 long; ses crochets soudés à leur base. 
— Saillie intercoxale assez large, parallèle, tronquée en avant. — 
Corps ovale ou oblongo-ovale, finement pubescent, rarement presque 
glabre. 


Genre nombreux (1) et répandu en Europe, en Asie et en Afrique. 
Ses espèces, dont quelques-unes seulement sont de la taille des Cioxus 
de première grandeur, sont généralement d’un noir uniforme peu 
brillant et voilé par une fine pubescence couchée, avec le prothorax 
finement pointillé et les élytres régulièrement striées. Ainsi que l'a 
fait observer M. H. Brisout de Barneville, les mâles ont le métaster- 
num, le 1° segment abdominal et la base du 2° plus ou moins forte- 
ment et largement excavés, tandis que chez les femelles ces parties 
sont faiblement ou à peine impressionnées. 

Le genre correspond aux deux premières sections établies par 
Schœnherr dans les GYMNETRON (2). 


MIARUS. 
(Scuoenx.) Step, JU. of Bril. entom., IV, p. 15 (3). 


Mèmes caractères que les GYMNETRON, sauf les deux points suivants : 
Rostre reçu dans un canal prosternal ne dépassant pas les hanches 
antérieures. — Crochets des tarses libres. 


(1) Schœnberr (Cureul. VIIL. 2, p. 182) en mentionne 40 esp.; M. H. Brisout 
de Barneville (Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 625), dans une Monographie du 
genre, ne comprenant que les espèces européennes, asiatiques et algériennes, 
en décrit le même nombre. Les suivantes ne figurent pas dans le premier de 
ces auteurs : G. hæmorrhous, fuliginosus, Rosenh. Beitr. z. Insektenf. Europ. 
p. 55; Hongrie. — crassirostris (teler F. var.), vulpes, Lucas, Explor. d. l’Al- 
gér.; Entom. p. 458; Algérie. — variabilis, Rosenh. Die Thiere Andal. p. 296; 
Espagne mér., Algér. — latiusculus, Jacquel.-Duv. Gener. d. Col. d’Evr.; 
Cureul. p. 68; France mér. (Montpellier). — snguinipes, Chevrol. Rev. et 
Mag. d. Zool. 1859, p. 389; Algérie. — simus, Muls. et Rey in Muls. Opuse. 
entom. IX, p. 40; France mér. (Provence). — consuetus, Ménétr. Ins. rec. p. 
Lebm. part. 2, p. 48; Bokhara. — fychioides, Andalousie ; elongatus, France 
mér. occ.; hæmorrhoidalis, Malic; pyrenœus, littoreus, France mér.; lanige- 
rus, Algérie, herbarum, France ; H. Bris. de Barnev. loc. cit. 

(2) Schœnherr (Cureul. IV, p. 755) assigne à tort à la seconde de ces sections 
un canal pcetoral dans lequel serait reçu fe rostre; aucune de ses espèces n’en 
possède. M. Brisout de Barneville (loc. cit. p. 644) à reproduit cette erreur 
sans s'apercevoir que Schœ@nherr (Gureul. VII, 2, p. 184) l'avait corrigée plus 
tard. Ce caractère illusoire mis de côté, il ne reste plus, pour distinguer entre 
elles les deux sections dont il s'agit, que cette particularité d’une faible valeur, 
à savoir, que le pygidium est un peu plus découvert dans la seconde que dans la 
première. 


(3) Syn. Cueorus, Suffrian, Stottin. entom. Zeit. 1854, p: 94; cet ancien nom 


DÉRÉLOMIDES. 9 


Quelques Gymnerrow ont déjà le prosternum légèrement excavé, 
mais leurs hanches antérieures sont contiguës. [ci, au contraire, les 
hanches en question sont écartées, ce qui fait rentrer ces insectes dans 
les Apostasimérides normaux. Leurs crochets des tarses libres achè- 
vent de démontrer qu'ils doivent ètre séparés des GymNerrow, bien 
que l'opinion contraire soit généralement admise en ce moment. Ils 
sont bien moins nombeux que ces derniers (1), mais leur ressemblent 
du reste complètement. 


TRIBU LIII. 
DÉRÉLOMIDES. 


Rostre allongé, grêle, cylindrique; ses scrobes obliques, en partie 
visibles latéralement. — Antennes médiocres ou assez longues, grèles; 
leur funicule de sept articles. — Prosternum assez long, entier en 
avant, non excavé. — Un écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. 
— Hanches antérieures globuleuses, assez petites, médiocrement sé- 
parées ; cuisses non dentées; jambes inermes au bout ; crochets des 
tarses libres. — 2° segment abdominal au moins aussi long que les 
deux suivants réunis, coupé carrément en arrière ainsi que ces der- 
niers, soudé ou non avec le 497, — Métasternum assez long; ses épi- 
sternums étroits. — Saillie mésosternale plus ou moins étroite. — 
Corps oblong. 

Ce groupe se compose des deux genres DERELOMUS et EVERGES de 
Schænherr, le premier propre à l’ancien continent, l’autre à l'Amé- 
rique du Sud. Je les extrais de ses Cholides où il les avait placés, en 
intercalant entre eux plusieurs genres avec lesquels ils n’ont aucun 
rapport. Leurs caractères, qui ressortent suffisamment de la formule 
qui précède, ne permettent pas de les comprendre dans aucun des 
groupes de la section actuelle, mais les rapprochent plus du précé- 
dent que de tous ceux qui suivent. 


1. Cuisses non pédonculées à leur base : Derelomus. 
IL. —  pédoncultes —  : Everges. 
Genre incerlæ sedis : Psilorhinus. 


de Megerle et Dejean (Cat. éd. 1, p. 83) sous lequel ils désignaient quelques 
Cronus et tontes les espèces du genre actuel et des GYMNETRON, avait déjà été 
restreint par Stephens à certains Cronus (voyez tome VI, p. 618, note 1); il vaut 
mieux, par conséquent, afin d'éviter toute confusion, le regarder comme hors 
d'usage. — Gxunernon, Schœnh., H. Bris. de Barnev., etc. 

(1) 10 espèces seulement figurent dans Schœnherr (loc. cit. p. 186). — Aj.: 
G. salsosæ, Perse; meridionalis, France mér., Aigér.; H. Bris. de Barnev. loc, 
cit. p.664, 


10 CURCULIONIDES, 


DERELOMUS. 
Scuognu. Curcul. Disp. meth., p. 235. 


Rostre assez ou faiblement arqué; ses scrobes naissant vers son 
milieu et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes assez 
longues; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funieule à 

. articles 1-2 allongés, obconiques, égaux ou subégaux, 3-7 subeylin- 
driques, courts; massue oblongo-ovale, acuminée, faiblement arti- 
culée. — Yeux assez grands, brièvement ovales, un peu convexes. — 
Prothorax peu convexe, transversal, presque droit ou plus où moins 
arrondi et souvent finement marginé sur les côtés, très-brièvement 
resserré en avant, avee son bord antérieur relevé, coupé carrément 
à sa base. — Ecusson très-petit, variable. — Elytres peu convexes, 
régulièrement oblongues, à peine plus larges que le prothorax et 
légèrement échancrées à leur base, avec les épaules subanguleuses.— 
Pattes médiocres ; cuisses non pédoneulées, assez fortement en mas- 
sue ; jambes droites ; tarses courts, finement spongieux en dessous, à 
articles 1-2 obconiques, 4 médiocre; ses crochets divariqués.— Pygi- 
dium recouvert; 2e segment abdominal aussi long que les deux sui- 
vants réunis, séparé du premier par une suture droite; saillie inter- 
coxale large, arrondie en avant. — Métasternum de longueur 
moyenne. — Saillie mésosternale assez étroite, inclinée et tronquée 
en arrière. — Corps oblong, glabre ou finement pubescent,. 

Les espèces sont assez nombreuses (1)1et, pour la plupart, propres à 
l'Afrique. Deux d’entre elles (chameæropis, subcostatus) prolongent 
leur habitat dans l'Europe méridionale sans paraître aller plus loin 
que l'Espagne et la Sardaigne. 

Ces insectes sont petits et d’un jaune testacé uniforme, ou auquel 
s'ajoutent, sur diverses parties du corps, des taches mal définies d’un 
noir brunâtre. 

EVERGES. 


Senognu. Curcul., VI, 1, p. 89. 


Mâle : Rostre arqué; ses scrobes basilaires, très-courtes, rectilignes. 
— Antennes basilaires, assez longues et grèles; scape grossissant 
peu à peu, dépassant assez fortement les yeux en arrière; funicule 
à articles 1-2 allongés, obeoniques, 3-7 très-courts, égaux; massue 


petite, compacte ; son 4° article en cône renversé. — Yeux grands, 
déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax peu convexe, subovale, 


tronqué en avant et à sa bâse. — Ecusson très-petit, allongé. — Elytres 

allongées, déprimées sur le disque, parallèles dans les trois quarts de 
(1) Schœnherr (Cureul. VIIL, 1, p. 92) en décrit 10, dont 8 d’Afrique ou 

d'Europe et 2 américaines : suturalis, du Mexique, avicularis, du Brésil. 


DÉRÉLOMIDES. 41 


leur longueur, subisolément arrondies en arrière, un peu plus larges 
que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules 
obtusément anguleuses. — Pattes assez longues ; cuisses fortement en 
massue, pédonculées à leur base; jambes grélés; tarses courts, étroits, 
spongieux, à articles 1-2 obconiques, 4 médiocre ; ses crochets petits, 
divariqués.—2t segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réu- 
nis, soudé au 1% et séparé de lui par une fine suture arquée et à 
peine distincte; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Mé- 
tasternum long. — Saillie mésosternale étroite, inclinée, rétrécie et 
tronquée en arrière. — Corps allongé, presque glabre. 

Femelle : Je ne la connais pas; selon Schœnherr, elle ne diffère du 
mâle qu'en ce que ses antennes sont insérées au milieu du rostre. 

Le petit insecte (Faldermanni Schh) du Brésil, qui constitue ce 
genre a, comme le dit Schœænherr, une ressemblance assez prononcée 
avec les Eroniscus. Il est remarquable par la différence qui existe 
dans l'insertion des antennes entre les deux sexes. Sa livrée est d’un 
noir brunâtre, avec le rostre, les pattes, l'extrémité de l'abdomen et 
deux tachgs sur les élytres, d'un jaune ferrugineux : l’une de ces 
taches occupe la base de ces organes et se prolonge le long de la 
suture, l’autre est située au-delà de leur milieu et presque carrée ; 
toutes deux sont assez grandes. 


Note. 


Je suis dans lincertitude sur la place que doit occuper le genre 
suivant, trop brièvement caractérisé par M. Blanchard, qui l’a classé 
parmi les Cholides de Schænherr. D’après la forme du rostre et la 
structure des antennes, il paraît se rapprocher du groupe actuel plus 
que de tout autre parmi les Apostasimérides. 


PSILORHINUS. 
BLancu. in Gay, Hist. de Chile; Zool., V, p. 392 (1). 


Rostre très allongé, grêle, arqué. — Antennes insérées près de son 
sommet, grèles; scape allongé, en massue au bout ; funicule à ar- 
ticles 1-2 un peu allongés, coniques, les suivants plus courts; mas- 
sue oblongo-ovale, distinetement triarticulée. — Prothorax presque 
conique, bisinué à sa base. — Elytres brièvement ovales, avec les 
épaules obtuses. — Pattes fortes; cuisses renflées, inermes ; jambes 
un peu arquées et mucronées au bout. — Corps ovalaire, pubes- 
cent. 


Les espèces sont toutes petites, de couleurs variées, et munies sur 


(1) Le nom du genre ayant été appliqué antérieurement à des Oiseaux par 
M. Rüppel, devra être changé. 


12 CURCULIONIDES. 


le prothorax et les élytres, de tubereules et de crètes plus ou moins 
nombreux ; leur facies paraît se rapprocher de celui des ANTHONOMUS. 
M. Blanchard en décrit quatre et, depuis, M. Pbilippi en à publié 
quelques autres (1). Toutes sont propres au Chili. 


TRIBU LIV. 
LÉMOSACIDES. 


Rostre court, cylindrique, de grosseur variable; ses scrobes obli- 
ques, en grande partie visibles sur les côtés. — Antennes courtes, 
leur funicule de sept articles; leur massue plus où moins grosse, — 
Prosternum court, faiblement échancré en avant, non exCavÉ. — 
Elytres laissant le pygidium et parfois une partie du propygidium à 
découvert. — Hanches antérieures grosses, subglobuleuses, en général 
assez fortement séparées, cuisses dentées ; jambes onguiculées et en 
même temps brièvement mueronées au bout; crochets des tarses libres. 
— Les segments abdominaux intermédiaires tantôt coupésarrément, 
tantôt tous où quelques-uns d’entre eux arqués ou anguleux à leurs 
extrémités, le 2° plus long que chacun des deux suivants, séparé du 
4er par une suture arquée. — Métasternum de longueur médiocre, 
ses épisternums plus où moins larges. — Corps oblong. 

Schænherr à placé son genre LÆMOSACCUS, qui compose à lui seul 
cette Tribu, immédiatement à la suite des ALCIDES, l'éloignant ainsi 
très-fortement des Cxeminopnonus et des MAGpALINUS qu'il avait classés 
parmi ses Erirhinides. La méthode que je suis m'a conduit à un ré- 
sultat semblable, mais j'ai signalé (2) l'analogie intime qui existe 
entre les deux genres en question et celui dont il s'agit en ce moment. 
Si l'on ne tient pas compte des rapports qu'ontentre elles les hanches 
antérieures, tous trois devront ètre placés dans le même groupe. Les 
Læmosaceus n'en ont pas moins (surtout les espèces américaines) une 
parenté assez étroite avec les ALCIDES, mais ils en diffèrent par les 
crochets des tarses libres et simples, leur pygidium découvert, la lon- 
gueur relative de leur 2° segment abdominal et la largeur de leurs 
épisternums métathoraciques ; dès lors il ne paraît pas admissible 
de les associer avec eux. Ces insectes sont petits et propres à l’Amé- 
rique et à l'Australie; mais les espèces de ce dernier pays doivent, à 
mon sens, constituer un genre distinct. 


(1) P. colluris, variegatus, plagiatus, modestus, Blanch, loc. cit. p. 393. — 
tuberculosus, valdivianus, elegans, rufulus, Philippi, Stettin. entom. Zeit. 
1864, p. 366. 

(2) Tome VI, p. 572. L'anulogie est surtout prononcée entre les LÆMosacaus 
américains et tes CxEMIDOPHORUS, - 


LÉMOSACIDES, 13 


LÆMOSACCUS. 
Scuoenu. Curcul. Disp, meth., p. 50 (1). 


Tète subglobuleuse, plus où moins saillante ; rostre un peu plus 
long qu'elle, droit, cylindrique, parfois un peu plus gros à son ex- 
trémité; ses scrobes commençant au-delà de son milieu et arrivant 
sous les yeux. — Antennes courtes; scape grossissant peu à peu, en 
général arqué, grêle, ainsi que le funicule; celui-ci à articles 1 gros, 
obconique et allongé, 2 suheylindrique, plus mince et moins long, 
3-7 très-courts, subarrondis; massue aussi longue au moins que le 
funicule, forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, subdépri- 
més, oblongs, transversaux, rapprochés sur le front. — Prothorax 
transversal, plus ou moins et souvent très-convexe, brusquement 
rétréci et tronqué en avant, sans lobes oculaires, profondément bisinué 
à sa base (2). — Ecusson en général assez grand, variable. — Elytres 
plus ou moins courtes, peu convexes, parallèles, pas plus larges que le 
prothorax et chacune isolément saillante à sa base, tronquées en arrière 
et laissant le pygidium, parfois (subsignatus) aussi le propygidium, à 
découvert. — Pattes courtes, robustes; cuisses comprimées, presque 
graduellement en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, les 
antérieures arquées ; toutes fortement onguiculées au bout ; tarses 
médiocres, à articles 1-2 étroits, en cône renversé, celui-là allongé, 3 
large, seul spongieux en dessous, 4 grèle, ainsi que ses crochets. — 
Pygidium vertical, en triangle curviligne. — Les trois segments inter- . 
médiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière ; saillie intercoxale 
triangulaire. — Métasternum de longueur médiocre, ses épisternums 
en général très-larges. — Saillie mésosternale plus ou moins large, de 
forme variable. — Corps oblong, subeylindrique, faiblement 
pubescent. 


Autant que j'eu puis juger par les espèces que j'ai sous les 
yeux, les femelles se distinguent des mâles par leur rostre plus long, 
notablement plus grèle, et la massue de leurs antennes plus pe- 
tite. 

La formule qui précède est empruntée exclusivement aux espèces 


(1) Syn. TramNoruiLus pars, Schœnh. Curcul. UT, p. 278; olim, — Macna- 
LS pars, Germar, ns. Spec. nov. p. 192. — Rimna pars, Oliv. 


(2) Cette base affecte deux formes différentes qui correspondent à la distri- 
bution géographique des espèces. Chez celles de l'Amérique, elle est fortement 
bisinuée, avec son lobe médian assez élroit, de sorte que le prothorax parait, 
comme chez les ALcibes, quoique à un moindre degré, trilobé en arrière. Chez 
les espèces australiennes elle est, au contraire, largement arrondie et échan- 
crée seulement près des angles postérieurs qui sont plus où moins saillants et 
aigus, ; 


14 CURCULIONIDES. 


américaines (1), celles de l'Australie (2) en différant par plusieurs 
caractères essentiels. Les premières sont en général plus grandes et 
de forme plus robuste que les MacpauiNus d'Europe. Comme chez ces 
derniers, leur prothorax est criblé de points enfoncés confluents; leurs 
élytres sont constamment striées et les intervalles entre les stries sou- 
ventcostiformes. Leur livrée est très-variable, et quand elle forme un 
dessin proprement dit, celui-ci est le plus souvent assez mal arrêté 
et consiste en taches rouges sur un fond noir. Il y a de ces insectes 
dans les deux Amériques. 


TRIBU Lyw. 
ALCIDIDES. 


Rostre de longueuret grosseur variables; ses scrobes obliques, visi- 
bles ou non en entier sur les côtés. — Antennes médiocres, leur funi- 
cule de six articles. — Prothorax profondément bisinué en arrière, 
muni de lobes oculaires; prosternum échancré en avant, plan ou légè- 
rement concave. — Un éeusson. — Elytres recouvrant le pygidium ; 
chacune d'elles très-fortement saillante à sa base. — Hanches anté- 
rieures grosses, coniques, saillautes, médiocrement séparées; cuisses 
dentées en dessous; jambes mucronées au bout; crochets des tarses 
fissiles, ou simples et soudés à leur base. — Les trois segments inter- 
médiaires de l'abdomen égaux ou subégaux, coupés carrément en 
arrière, séparés du 1° par une suture droite. — Episternums méta- 
thoraciques étroits, le plus souvent linéaires et très-grêles. — Corps 
de forme variable. 

Le genre Accines de Schænherr est l’un des plus tranchés de la 
cohorte actuelle, mais ne peut rentrer dans aucun des groupes qui 
la composent, ni admettre à côté de lui aucun autre genre. Il a seule- 


(1) Schœænherr (Cureul. VII, 1, p. 68) en décrit eæ visu six espèces, dont 
cinq (affaber, trucidatus, Germari, etc.) de l'Amérique du Sud et une (pla- 
giatus) de l'Amérique du Nord. — Aj.: L. Silbermanni, Chevrol. in Guérin- 
Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 145; Brésil. — cas{aneus, Philippi, Steltin. entom. 
Zeit. 1864, p. 369; Chili, 

(2) A l'unique espèce (subsignatus) décrite par Schœnherr, il faut ajouter le 
D. australis Boisduv., qu'il cite sans l'avoir vu; cet insecte est de la Tasma- 
nie, et non de la Nouvelle-Guinée, corame le dit M. Boisduval. J'en possède une 
troisième espèce du mème pays. Ces insectes différent des espèces américaines 
par leur prothorax fortement arrondi à sa base, avec ses angles postérieurs 
plus où moins épineux, leurs élytres déprimées, leurs épisternums mélathora- 
ciques plus étroits, et surtout par les trois segments, intermédiaires de leur & 
abdomen qui sont arqués à leurs extrémités. Chez le subsignatus @’, le 2° seg- 
ment se comporte comme chez les Tycuius, c’est-à-dire enveloppe le 3° et se 
met en contact avec le 4; chez ja Q il est plus çourt. 


ALCIDIDES. 15 


ment avec les LæÆmosaccus des rapports évidents, mais qui sont con- 
trebalancés par d’autres qui montrent que ces derniers appartiennent à 
un autre type. Il constitue par conséquent à lui seul cette tribu. Du 
reste, ses nombreuses espèces ne pourront pas rester associées ensem- 
ble et devront être réparties dans plusieurs genres, ce qui justifiera la 
position isolée que je leur donne. Elle sont propres à l'Afrique et aux 
Indes orientales. Schænherr avait placé le genre dans sa division des 
Cholides. 


ALCIDES. 
(Daum.) Scuoenn. Curcul. Disp. meth., p. 270 (1). 


Rostre en général médiocre et assez robuste, parfois (par ex. chi- 
liarchus) log et plus grèle, droit ou faiblement arqué ; ses scrobes 
commençant au-delà de son milieu. — Antennes courtes ou médiocres, 
peu où assez robustes; scape en massue au bout, n'atteignant pas 
tout-à-fait.les yeux; funicule à articles 4 allongé, obconique, 2 tantôt 
aussi long ou plus long (par ex. chiliarchus, gibbus), tantôt beaucoup 
plus court que lui, 3-6 de forme variable ; massue assez forte, ovale, 
articulée, à article 4 plus ou moins grand, en cône renversé. — Yeux 
grands, subdéprimés, brièvement ovales, rarement acuminés infé- 
rieurement. — Prothorax subcylindrique, plus ou moins longuement 
rétréci en avant, muni de lobes oculaires médiocres, larges et arron- 
dis, paraissant trilobé en arrière. — Ecusson en triangle curviligne 
où arrondi. — Elytres variables, isolément et très-fortement saillan- 
tes et arrondies à leur base, avec les épaules, tantôt anguleuses, tan- 
tôt nulles. — Pattes de longueur et grosseur variables, les antérieures 
en général plus longues que les autres; cuisses plus ou moins en 
massue, dentées en dessous, mais jamais très-fortement ; jambes an- 
térieures arquées, le plus souvent fortement dentées ou anguleuses 
dans leur milieu en dedans; leur mucro terminal en général court et 
robuste; tarses médiocres, larges, spongieux en dessous, à articles 
1 grèle et le plus souvent arqué à sa base, 3 subcirculaire, 4 médio- 
cre, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale de l'abdomen dé lar- 
geur médiocre, subogivale. — Corps polymorphe, partiellement 
écailleux ou pubescent. 


Sous le rapport de la forme générale, ces insectes se divisent en 
deux catégories principales : les uns, surtout parmi les petites espè- 
ces (bubo, filiformis, fasciculatus, ete.), étant allongés, cylindriques et 
exactement pareils à certains Lixus, les autres, au contraire, étant 
courts, ramassés sur eux-mêmes et très-convexes, avec les élytres navi- 
culaires (par ex. gibbus, dentipes, sulcatulus, etc). Mais entre ces 
deux extrèmes il existe des passages (par ex. angulus) et mème des 
espèces qui ressemblent à des Errrrnus. Ces transitions dans la forme 


(1) Syn. Lixus pars, Fab., Wiedem., Kollar et L. Redtenb. 


16 CURCULIONIDES. 


du corps ont nécessairement influé sur la longueur du rostre et des 
pattes, celle du métasternum, ete. L'absence de dent interne aux 
jambes antérieures ne s’observe que chez quelques petites espèces de 
forme lixoïde ; la différence qui se voit parfois dans les crochets des 
tarses est indépendante de la forme générale. 

Les ALcIDES sont répandus depuis la côte occidentale d'Afrique 
jusqu’à l'extrémité la plus orientale des archipelsindiens, sans paraître 
s'étendre dans les îles de la Polynésie (1). Outre les espèces décrites par 
et depuis Schœnherr (2), il y en à un très-grand nombre d’inédites 
dans les collections. 


TRIBU LI. 
HAPLONY CIDES. 


Rostre assez long, robuste, cylindrique ou subcylindrique; ses 
scrobes obliques, visibles presque en entier latéralement. — Anten- 
nes médiocres, leur funicule de sept articles. — Prosternum court, 
faiblement échancré en avant, non excavé, parfois un peu concave. — 
Un éeusson. — Elytres recouvrant le pygidium, débordant fortement 
le prothorax à leur base. — Hanches antérieures coniques, médio- 
crement séparées; cuisses dentées; jambes à la fois brièvement mu- 
cronées et onguiculées au bout; 3° article des tarses large, étroite- 
ment fendu et logeant en grande partie le 4°; celui-ci grèle, muni 
d'un seul crochet très-petit. — 2° segment abdominal presque aussi 
long que les deux suivants réunis, séparé du 1° par une suture an- 
guleuse. — Métasternum très-court; ses épisternums de largeur 
moyenne. — Corps très-convexe, brièvement naviculaire. 


On voit par ces caractères que, d’après la structure de leurs tarses, 
ces insectes représentent ici les Diabathrariides de la cohorte précé- 


(1) M. Montrouzier (Faun. d. l'ile Wooul. p. 49) en décrit une des îles Wal- 
lis, sous le nom de rufipennis, mais il ne la rapporte au genre qu'avec doute. 

(2) Aux 41 mentionnées par lui (Gureut. VIE, 1, p. 46), aj.: Esp. africaines : 
A. leucogrammus, Erichs. Archiv, 1843, I, p.260; Angola. — obliquatus, er- 
roneus, sycophanta, crassirostris, cultrirostris, imbellis, guttulatus, J. Thoms. 
Archiv. entom. JE, p. 131; Gabon. — adspersus, Bohem. Voy. de l'Engénie; 
Entom. p.134; Cap. — Esp. asiatiques et indiennes : A. Chaudoiri, Guérin- 
Ménev. Icon; Ins. texte, p. 154; Perse. — Liv. octoguttelus, fasciatus, Kol- 
Jar u. L. Redtenb. in Hügels Kashmir, IV, 2, p. 547; Cachemire ; les auteurs 
indiquant les crochets des tarses de ces deux espèces comme étant fendus, il 
n’y a pas à douter que ce sont des ALcIDES. — nofalus, albolituratus ; îles 
Arrou; albocinctus, Ternate; Blanch. Voy. au pôle Sud; Entom. p. 243. — 
obliquus, trdnsversus, F. Walker, Ann. and Mag. of nat. Hist. Ser, 3, II, 
p. 264; Ceylan. 

Dans ces derniers temps, on a reçn des îles Philippines quelques magnifiques 
espèces qui reproduisent, à s’y méprendre, la livrée de certains PacayrnyNonus, 


HAPLONYCIDES. 17 


dente, tandis que la présence d’un seul crochet au 4° article de ces 
organes en fait les ‘analogues des Armeronycaus et Mononycnus. D'un 
autre côté, leur forme générale rappelle à la fois celle des Gonrprenrus, 
de certains Prazurus et d’un assez grand nombre de Cryptorhyn- 
chides. 11 paraissent même, au premier coup-d'œil, appartenir à ce 
dernier groupe; mais leur prosternum complétement privé de canal 
rostral, et leurs yeux en entier découverts, montrent qu'il n'y a là 
qu'une apparence trompeuse. Je ne connais que le genre HAPLONYx qui 
puisse rentrer dans ce groupe. Schœænherr, qui l'a créé, l'avait placé dans 
le voisinage des Azones et des Læmosaccus; c'est, en effet, avec ces 
genres qu'il ale plus de rapports. Ces insectes sont propres à l'Australie. 


HAPLONYX. 
Scmoenu. Curcul. LT, p. 609. 


Rostre faiblement arqué; ses scrobes commençant au-delà de son 
milieu et atteignant sa base.— Antennes peu robustes; scape en massue 
au bout; funicule à articles obconiques : 4 allongé, 2 beaucoup plus 
court, 3-7 courts, grossissant peu à peu ; massue assez forte, oblongo- 
ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, subarrondis, découverts. — 
Prothorax court, convexe, obconique, faiblement arrondi sur les côtés, 
puis plus ou moins brusquement rétréci et tronqué en avant, assez 
fortement bisinué à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle curvi- 
ligne ou arrondi. — Elytres très-convexes, brièvement naviculaires, 
beaucoup plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à 
leur base, avec les épaules fortement calleuses. — Pattes courtes, ro- 
bustes ; cuisses en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, 
un peu arquées, onguiculées au bout (l'onglet parfois peu distinct 
aux postérieures), les deux ou les quatre antérieures ayant en outre 
leur angle interne dentiforme; tarses médiocres, spongieux en dessous, 
à article 1 obconique et très-rétréci à sa base, 2 triangulaire, trans- 
versal. — Saillie intercoxale assez large, subogivale ou (Kirbyi) 
parallèle et tronquée en avant. — Saillie mésosternale assez large, 
inclinée, rétrécie et arrondie en arrière. — Corps inégal et écailleux. 

Le genre se compose d'un petit nombre d'espèces de l’Australie (1) 
dont le facies est voisin de celui des Goniprerus du mème pays. 
Elles sont toutes rugueuses en dessus et leur prothorax, ainsi que leur 
élytres, présentent des tubercules revêtus de grosses écailles qui leur 
donnent un aspect plus ou moins fasciculé; ceux du prothorax ne 
sont jamais qu'au nombre de quatre et sont disposés en carré. La 
livrée est nuageuse ou uniforme. 


(1) Schœnherr (Gureul. VIT, 1, p. 41) en décrit quatre : Spencei, fasciculatus, 
Hopei, Kirbyi.— Aj.: H. Schœænherri, Bohem. Voy. d. l'Eugén.; Entom. p.134. 
— J'en possède une espèce nouvelle voisine de ce dernier, et en ai vu plusieurs 
autres dans les collections. 


Coléoptères. Tome VII. D 


18 CURCULIONIDES. 


TRIBU LVII. 
EUDÉRIDES. 


Rostre médiocre, robuste, déprimé, arqué; ses serobes obliques, 
inféro-latérales. — Antennes médiocres; leur funicule de sept arti- 
cles. — Yeux fortement granulés, grands, subdéprimés, transver- 
saux. — Prosternum faiblement et triangulairement excavé. — Un 
écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures 
globuleuses, faiblement séparées ; cuisses dentées; jambes mucro- 
nées au bout; crochets des tarses appendiculés. — Les trois segments 
intermédiaires de l'abdomen rectilignes en arrière : 2 beaucoup plus 
long que 3-4 réunis, séparé du {°° par une suture arquée. — Méta- 
sternum allongé; ses épisternums de largeur médiocre. — Corps 
allongé. 


Je ne trouve de place dans aucun des groupes de cette section pour 
le genre Euperes de Schœnherr et suis par conséquent obligé d'en 
établir un pour lui seul. Il a quelques rapports avec les suivants par la 
forme robuste de son rostre et les crochets de ses tarses; mais tout le 
reste de son organisation, notamment ses yeux fortement granulés, 
l'en éloigne beaucoup. Parmi ceux qui précèdent il n’en a que de 
légers avec les ALcIDES, mais c’est encore dans leur voisinage qu'il 
est le mieux à sa place. Schœænherr l'avait classé dans ses Cryptorhyn- 
chides. 

EUDERES. 


Senoenu, Curcul. Disp. meth., p.227. 


Tête grosse, globuleuse, saillante ; rostre un peu plus long qu'elle, 
subparallèle ; ses scrobes commençant vers son quart antérieur, légè- 
ment obliques et atteignant les yeux. — Antennes médiocrement ro- 
bustes, pubescentes; scape en massue au bout, atteignant les yeux; 
funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là plus long, 3-7 
courts, grossissant peu à pou, 7 fortement transversal, subcontigu à 
la massue; celle-ci médiocre, ovale, articulée, acuminée. — Yeux 
distants du prothorax. — Prothorax médiocrement convexe, aussi 
long que large, presque droit sur les côtés, légèrement rétréci et 
tronqué en avant, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson en trian- 
gle curviligne. — Elytres médiocrement convexes, allongées, peu à 
peu et faiblement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax 
et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes 
médiocres, assez robustes; cuisses en massue, finement dentées en 
dessous; jambes un peu comprimtes, presque droites; tarses assez 
courts, spongieux en dessous, à articles 1-2 triangulaires, étroits ; 
celui-là allongé, 4 assez long; ses crochets médiocres, — Saillie in- 


NERTHOPIDES. 19 


tercoxale large, arrondie en avant. — Saillie mésosternale assez 
large, horizontale, trapéziforme. — Corps allongé, pubescent. 


Le Rhynchænus lineicollis de Wiedemann (1) est jusqu'ici la seule 
espèce qui rentre dans ce genre. C’est un insecte de l'Afrique australe, 
de taille moyenne, en entier d’un jaune ferrugineux et remarquable 
par de nombreux sillons longitudinaux, séparés par des côtes glabres, 
qui couvrent toute la partie supérieure de son prothorax. La fine 
pubescence couchée qui le revêt uniformément, même sur les pattes, 
est d’un jaune d’ocre pâle et peu abondante. 


TRIBU LVIIL. 
NERTHOPIDES. 


Rostre à peine ou guère plus long que la tête, robuste, subqua- 
drangulaire. — Antennes au plus aussi longues que la tête et le 
rostre réunis; leur funicule de six ou sept articles, le dernier con- 
tigu à la massue. — Prosternum court, non excavé, formant entre 
les hanches antérieures deux triangles réunis par leur sommet. — Un 
écusson. — Elytres laissant en général le pygidium à découvert. — 
Hanches antérieures grosses, arrondies, faiblement séparées; jambes 
mucronées ou onguiculées au bout; crochets des tarses fissiles ou 
appendieulés (MicrosrxLus excepté). — Les trois segments intermé- 
diaires de l'abdomen assez souvent arqués ou anguleux à leur extré- 
mité, égaux ou subégaux, séparés du 1* par une suture droite, — 
Métasternum court; ses épisternums plus ou moins larges. — Corps 
ovale ou oblongo-ovale. 


Cet ensemble de caractères est propre à quelques Erirhinides de 
Schænherr et à un genre (MicrosryLus) créé par lui depuis la publi- 
cation de son grand ouvrage et qu'il a placé parmi ses Pachyrhyn- 
chides. Or, tous ces insectes ont un rostre plus court et plus robuste 
que celui d'une foule de Brachyrhynques. La brièveté de leurs an- 
tennes n'est pas moins remarquable; il n'y a que peu de genres dans 
la famille qui les aient aussi courtes. Sauf un de leurs genres (Pristi- 
MERUS) qui est propre à l'Amérique du Sud, ils appartiennent à l’an- 
cien continent et presque tous à l'Afrique. 

Ces insectes ne sont cependant pas complétement isolés, l’armature 
des cuisses antérieures de la plupart d’entre eux les rattachant à la 
tribu des Ménémachides qu'on trouvera plus loin. Quoique peu 
nombreux, leurs genres présentent quelques caractères secondaires 
qui rendent convenable de les répartir dans trois groupes distincts. 


I. Yeux petits, arrondis ; funicule antennaire de 7 art.; 
cuisses finement dentées. MicrosTYLIDES, 


(1) SchϾnh, Curcul. ILE, p.595. 


20 CURCULIONIDES. 


II. Yeux plus ou moins grands, transversaux. 
Funicule antennaire de 6 art.; cuisses inermes. NERTHOPIDES VRAIS. 
—— de 7 art; —  antérieu- : 
res armées d’une grande dent triangulaire. ACALLOPISTIDES. 


Groupe 1. Microstylides. 


Yeux petits, subarrondis. — Antennes coudées, leur funicule de 
sept articles. — Cuisses finement dentées en dessous; crochets des 
tarses libres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen 
coupés carrément en arrière. 


Ce groupe ne comprend que le genre MICROSTYLUS fondé par 
Schœnherr sur un très-petit insecte de l'Afrique australe, qui n'a pas 
encore été décrit. Il diffère des autres Nerthopides par sa forme géné- 
rale beaucoup plus courte et la petitesse de ses yeux; mais à part 
cela, il en possède tous les caractères essentiels. Schœnherr ne s'en 
est pas aperçu et a placé le genre dans sa division des Pachyrhyn- 


chides. , 
MICROSTYLUS. 


Scmoexu. Mantis. sec. Curcul. p.15. 


Tète presque carrée; rostre plus court et un peu plus étroit qu'elle, 
à peine aussi long que large, séparé du front par un sillon fortement 
arqué,wobuste, anguleux;, plan en dessus, entier au bout; scrobes 
superficielles en avant, recourbées à angle droit et se réunissant en 
dessous. — Antennes subbasilaires, à peine aussi longues que la tète, 
simplement arquées; scape très-grèle à sa base, en massue au bout, 
empiétant un peu sur les yeux; funieule à articles 4-2 plus longs que 
les suivants, obconiques, celui-là plus gros et plus long,. 3-7 très- 
courts, serrés, peu distinets, le dernier contigu à la massue ; celle-ci 
assez forte, ovale, obtuse, articulée. — Prothorax fortement trans- 
versal, médiocrement convexe, rectiligne sur les côtés en arrière, 
fortement arrondi aux angles antérieurs, ceux-ci rabattus, tronqué à 
à sa base et en avant. — Ecusson assez grand, en triangle curvili- 
gne. — Elytres très-brièvement ovales, assez convexes, largement 
arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à 
leur base. — Pattes courtes; cuisses en massue, les quatre antérieu- 
res finement bidentées, les postérieures subinermes ; jambes compri- 
mées, arquées; les antérieures mucronées au bout, les postérieures 
subanguleuses dans leur moitié externe, tarses courts, finement 
villeux en dessous, à articles 4-2 étroits, 4 médiocre; crochets très- 
petits. — Pygidium petit, en triangle curviligne transversal; 2° 
segment abdominal à peine aussi long que les deux suivants réunis, 
séparé du 4° par une suture anguleuse ; saillie intercoxale médio- 
crement large, ogivale. — Métasternum court. — Saillie mésoster- 


NERTHOPIDES VRAIS. 21 


nale en carré subéquilatéral, presque verticale. — Corps brièvement 
ovale, finement pubescent, aptère. 


L'espèce inédite (rufus Schh.), qui constitue le type du genre, est 
un très-petit insecte de Natal, d'un rouge ferrugineux, avec le des- 
sous du corps et l’écusson noir. Son prothorax est finement rugueux, 
muni d'une impression médiane à sa base, et ses élytres sont assez 
fortement striées, avec les intervalles entre les stries costiformes. La 
pubescence couchée dont il est revêtu, voile à peine ses téguments- 


_ 


Groupe II, Nerthopides vrais. 


Yeux très-grands, oblongo-ovales, transversaux. — Antennes im- 
parfaitement coudées, leur funicule de six articles. — Cuisses inermes 
en dessous; crochets des tarses fissiles, leur division interne plus 
courte que l’autre. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen 
fortement arqués à leur extrémité. 


Le genre Nerrmops de Schœænherr est également le seul qui puisse 
rentrer dans ce groupe. Il l'avait placé parmi ses Erirhinides, im- 
médiatement à la suite des RanNocyzzus, à quelques-uns desquels 
l'unique espèce qui le compose ressemble un peu. On peut dire que, 
dans cette circonstance, il s’est laissé égarer par Olivier qui en avait 
fait un Lixus, genre dans lequel il comprenait les RanocvzLus. Cet 
insecte est originaire de l'Afrique australe. 


NERTHOPS. 
Senoenx. Curcul. Disp. meth., p. 60. 


Tête grosse, arrondie, plane sur le front; rostre pas plus long et 
plus étroit qu’elle, quadrangulaire dans ses deux tiers basilaires, 
plus arrondi en avant; ses scrobes commençant un peu au-delà de 
son milieu, profondes, brusquement arquées et réunies en dessous 
par un sillon transversal. — Antennes subbasilaires, un peu plus 
longues que le rostre; scape obconique, empiétant un peu sur les 
yeux; funicule à articles 1 un peu allongé, obconique, 2-6 très- 
courts, transversaux, serrés, grossissant peu à peu, 6 contigu à la 
massue; celle-ci assez grosse, ovale, acuminée, articulée. — Pro- 
thorax transversal, régulièrement convexe, séparé des élytres par un 
vide étroit de chaque côté, arrondi sur les côtés, puis brusquement et 
très-brièvement rétréci en avant, légèrement bisinué à sa base, avec 
son lobe médian très-large et arrondi. — Ecusson grand, en triangle 
rectiligne. — Elytres médiocrement convexes, ovales, isolément 
arrondies à leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax et 
chacune largement arrondie à sa base, avec les épaules fortement 
arrondies. — Pattes courtes et robustes; cuisses en massue, inermes; 


22 CURCULIONIDES. 


jambes comprimées, un peu arquées au bout; tarses médiocres, 
spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 4 long; crochets petits. — 
Pygidium vertical, en triangle curviligne; 2° segment abdominal à 
peine plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1° par une 
suture droite; saillie intercoxale subogivale. — Saillie mésosternale 
assez large, inclinée, ur peu rétrécie et subtronquée en arrière. — 
Corps oblongo-ovale, pubescent et écailleux. 

Des deux espèces que Schœnherr a comprises dans le genre, la pre- 
mière seule, le Lixus guttatus d'Olivier (1), originaire de l'Afrique 
australe, doit y rester.. L'autre (calcaratus), du Brésil, est devenue 
le type de son genre Prisrimerus qu'on trouvera plus loin dans le 
groupe suivant. 

Le N. guttatus est un joli insecte, de taille assez petite, noir, orné 
sur le prothorax de deux bandes transversales en forme de T, et sur 
les élytres d’un grand nombre de petites taches arrondies; les unes 
et les autres formées par des poils squammiformes d’un jaune orangé, 
mais sujettes à pâlir et à devenir blanchâtres. 


GROUPE III. Acallopistides. 


Yeux plus où moins grands, transversaux. — Antennes coudées, 
leur funicule de sept articles. — Cuisses antérieures armées d’une 
grande dent triangulaire, les autres inermes ou faiblement dentées ; 
crochets des tarses fissiles ou appendiculés. — Les trois segments in- 
termédiaires de l'abdomen tantôt coupés carrément en arrière, tantôt 
faiblement anguleux à leurs extrémités. 


Ces variations -dans la forme des segments abdominaux existant chez 
quelques espèces seulement de genres parfaitement naturels et étant 
peu prononcées, n'ont aucune valeur générique. On voit réapparaître 
ici cette armature remarquable des cuisses antérieures, dont on à vu 
plusieurs exemples chez les Cératopides et les Prionomérides de la 
Phalange précédente. Aussi est-ce immédiatement à côté de ces der- 
niers insectes que Schœnherr avait placé ceux-ci, en faisant ainsi 
prévaloir le caractère en question sur ceux empruntés au rostre et 
aux antennes, organes qui sont iei construits sur un plan particulier 
qui n’a rien de commun avec celui auquel appartiennent les mêmes 
parties dans les deux groupes qui viennent d’être nommés. 

Sauf les Prisrimerus qui sont brésiliens et un ACALLOPISTUS origi- 
naire des Indes orientales, toutes les espèces du groupe sont propres 
à l'Afrique. 


I. Yeux médiocres, latéraux. 


Scrobes rostrales séparées en arrière : Acallopistus. 
_—— conniventes — : Peleropus. 
I. Yeux très-grands, subcontigus en dessous ; Pristimerus. 


(1) Entom. V, 83, p. 279, pl. 35, f. 539; Schœnh. Curcul, IE, p. 153. 


ACALLOPISTIDES. 23 


: ACALLOPISTUS. 
Sonoenu. Curcul. Disp. meth., p. 249 (1). 


Rostre à peine plus long que la tête, robuste, quadrangulaire, ar- 
rondi aux angles, parallèle et légèrement arqué; ses scrobes commen- 
çant au-delà de son milieu, obliques et atteignant sa base. — Antennes 
très-courtes, assez robustes; séape en massue au bout, atteignant à 
peine les yeux; funicule à articles 4-2 obconiques, celui-là un peu plus 
long et plus gros, 3-7 très-courts, transvérsaux, graduellement plus 
larges, 7 contigu à la massue, celle-ci assez forte, ovale, acuminée, arti- 
culée. — Yeux au plus médiocres, oblongo-ovales. — Prothorax trans- 
versal, médiocrement convexe, un peu rétréci et coupé carrément en 
avant, tronqué à sa base avec un étroit lobe médian. — Ecusson petit, 
de forme variable. — Elytres médiocrement convexes, oblongo-ovales, 
arrondies en arrière et laissant parfois le pygidium un peu à décou- 
vert, pas plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en 
triangle à leur base. — Pattes courtes, robustes; cuisses antérieures 
plus fortes que les autres, munies d’une grande dent triangulaire, 
crénelée en avant, les autres inermes; jambes comprimées, les anté- 
rieures arquées et bisinuées en dedans, toutes brièvement onguiculées 
au bout; tarses courts, à article 3 notablement plus large que 1-2, 
4 médiocre; ses crochets fissiles. — Saillie intercoxale ogivale ou 
triangulaire. — Métathorax assez allongé. — Saillie mésosternale 
médiocrement large, triangulaire et déclive. — Corps oblongo-ovale, 
finement pubescent,. 

Schœnherr a, dans l’origine, fondé ce genre sur une espèce (velli- 
cosus) de la côte de Coromandel. Plus tard il lui à associé plusieurs 
autres espèces de la Caffrerie qui présentent, en effet, les mêmes ca- 
ractères (2). C'est sur une de ces dernières (pardalis) qu'il a un mo- 
ment établi son genre HorLoparoxus en le plaçant près des Ner- 
rnops, et qu'il a ensuite réuni à celui-ci. 

Ces insectes ont le facies des Nerraops, mais ils en diffèrent par 
une foule de caractères et appartiennent à un autre groupe. Leur 
livrée est en général d’un gris uniforme. 


PELEROPUS, 
Scuoenu. Curcul., UE, p. 456. 


Tôte grosse, subglobuleuse ; rostre un peu plus long qu'elle, assez 
robuste, subquadrangulaire, un peu arqué ; ses scrobes commençant 


(1) Syn. Horcoranoxus, Sobœnbh. ibid. III, p. 151; olim. 


(2) 4. malvæ, guttatus, pardalis, fallax, Schœnh. Cureul. II, p. 454, et 
VII, 9, p. 259. 


24 CURCULIONIDES. 


au milieu de sa longueur, arquées et conniventes en arrière. — An- 
tennes assez robustes; scape en massue au bout, restant à une plus ou 
moins grande distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, 
obconiques, celui-là plus long et plus gros, 3-7 très-courts, serrés, 
7 contigu à la massue; celle-ci médiocre, ovale, acuminée, faible- 
ment articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, médiocrement sé- 
parés ou contigus en dessus. — Prothorax subtransversal, assez con- 
vexe, rétréci antérieurement, légèrement arrondi sur les côtés, bisinué 
à sa base, tronqué en avant. — Ecusson petit, oblong. — Elytres con- 
vexes, régulièrement ovales, largement arrondies en arrière et recou- 
vrant imparfaitement le pygidium, pas plus larges que le prothorax 
et légèrement échancrées en triangle à leur base. — Pattes courtes, 
robustes; cuisses graduellement en massue, munies d’une assez forte 
dent triangulaire; jambes arquées à leur base, comprimées, larges, 
tranchantes en dehors, onguiculées au bout; tarses courts, à articles 
1-2 triangulaires, subégaux, 3 beaucoup plus large, 4 médiocre; ses 
crochets appendiculés. — Les trois segments intermédiaires de l’ab- 
domen non ou faiblement anguleux à leurs extrémités; saillie inter- 
coxale triangulaire. — Métathorax court, ses épisternums assez larges. 
— Süillie mésosternale transversale, parallèle, verticale. — Corps 
ovale, convexe, pubescent. 

Les espèces sont propres à l'Afrique, et répandues depuis le Séné- 
gal jusqu’au Cap. La livrée de la plupart d’entre elles offre un mé- 
lange de noir, de jaune et de blanc, ne formant qu'un dessin plus 
ou moins confus. Les cinq qu'a décrites Schœnherr (1) peuvent se 
diviser en deux sections, selon que leurs jambes sont armées de deux 
dents sur leur tranche externe (ulula, apicalis) où (melancholicus, 
mMmixtus, fallax) inermes. 


PRISTIMERUS. 
Scnoœna. Curcul., VIL, 2, p. 256 (2). 


Tête assez forte, subglobuleuse; rostre robuste, à peine plus long 
qu'elle, parallèle, quadrangulaire, arrondi aux angles; ses scrobes 
presque complètes en avant, obliques et atteignant les yeux. — An- 
tennes médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant 
les yeux; funicule à articles 1 allongé, gros, obconique, 2-7 très-courts, 
transversaux, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci 
assez forte, oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux très-grands, 
transversaux, subcontigus en dessous.—Prothorax aussi long que large, 
peu convexe, régulièrement, mais légèrement arrondi sur les côtés, 
tronqué en avant, sinueusement et obliquement tronqué de chaque 
côté à sa base, avec un lobe médian étroit. — Ecusson petit, allongé. 


(1) Cureul. VIL, 2, p. 263. 
(2): Syn. Nenrnops (pars), Schœnh. ibid, HI, p. 153, 


Æ CAMAROTIDES. 25 


—Elytres presque planes, graduellement rétrécies en arrière, laissant en 
partie le pygidium à découvert, un peu plus larges que le prothorax 
et fortement échancrées en triangle à leur base, avec les épaules 
obliques. — Pattes robustes; cuisses ‘très-fortement en massue, sur- 
tout les antérieures, celles-ci munies d'une très-grande dent triangu- 
laire et crénelée en avant, les autres d’une petite; jambes compri- 
mées, les antérieures arquées, élargies dans leur moitié terminale, 
les autres droites, toutes onguiculées au bout; tarses médiocres, à 
articles 1-2 étroits, 3 un peu plus large, 4 médiocre; ses crochets 
fissiles. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés 
carrément en arrière ; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — 
Métasternum médiocrement long, ses épisternums assez larges. — 
Saillie mésosternale large, verticale. — Corps subrhomboïdal, densé- 
ment pubescent. 


Ainsi qu'on l’a vu plus haut, Schænherr avait placé primitivement 
parmi les Nerrnops l'espèce typique de ce genre, en l'appelant N. 
calcaratus. Depuis, oubliant qu'il l'avait déjà eue sous les yeux, il a 
fondé sur elle le genre actuel en lui imposant le nom de P. pardali- 
nus qui, étant moins ancien, doit céder le pas au précédent. 

Cet insecte, originaire du Brésil, est de taille médiocre, et entière- 
mentrevêtu d'une pubescence assez abondante, sublanugineuse, jaune 
et brune et formant une sorte de marqueterie plus ou moins distincte 
selon les individus, 


TRIBU LIX. 
CAMAROTIDES. 


Rostre à peine aussi long ou guère plus long que la tête, robuste, 
quadrangulaire où arrondi aux angles. — Antennes imparfaitement 
coudées, au maximum à peine plus longues que le rostre et la tête 
réunis; leur funicule de sept articles, leur massue grosse. — Pro- 
sternum plan, entier en avant, extrêmement large entre les han- 
ches antérieures, — Un'écusson. — Elytres recouvrant le pygidium, 
débordant plus ou moins le corps; leurs épipleures subhorizon- 
tales, concaves, brusquement rétrécies au niveau des hanches posté- 
rieures. — Hanches antérieures grosses, assez saillantes, très-fortement 
séparées; cuisses antérieures armées d’une très-grande dent trian- 
gulaire ; jambes contractiles, bidentées à leur extrémité, onguiculées 
en dehors. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés 
carrément en arrière; le 2 plus grand que chacun des deux sui- 
vants, séparé du 1% par une suture droite. — Métasternum assez 
court; ses épisternums de largeur moyenne. — Corps brièvement 
ovale. 


Cette formule ne s'applique qu’à un genre remarquable (Camaro- 


26 CURCULIONIDES. 


rus) que Schænherr a placé parmi les Orthocères, mais qu'il aurait 
pu tout aussi bien reporter dans les Gonatocères, comme il l’a fait 
pour un assez grand nombre d'autres genres qu'il avait classés pri- 
mitivement dans le premier de ces deux groupes (1). Ces organes, en 
effet, ne sont pas réellement droits, mais arqués et ressemblent à la 
fois : par leur brièveté à ceux des Nerthopides, par leur structure, 
notamment par la grosseur de leur massue, à ceux des LÆmosAccus. 
Si l'on ajoute à ce caractère que, sauf la forme des élytres et la lar- 
geur de leur prosternum, l’organisation de ces insectes est la même 
que celle dés Nerthopides, dont les cuisses sont armées d'une grande 
dent triangulaire, il n'y a pas à douter que leur place naturelle 
ne soit immédiatement à côté de ce dernier groupe. La largeur de 
leur prosternum établit seulement un rapport réel entre eux et les 
a rypétides, certains Madarides, etc., avec lesquels, du Eu ils n'ont 
rien de commun. 


CAMAROTUS. 


(German) Sonoenu. Curcul., I, p. 185. 


Rostre presque droit ou faiblement arqué, aplani et souvent dé- 
clive à son extrémité; ses scrobes commençant plus ou moins près de 
celle-ci, obliques ou subrectilignes. — Scape des antennes arqué, 
renflé ou non au bout, empiétant plus ou moins sur les yeux; funi- 
cule à articles 4 gros, court, pyriforme ou obeonique, 2 plus court, 
3-7 subégaux, grossissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acumi- 
née au bout, articulée. — Yeux assez grands, subdéprimés, briève- 
ment ovales ou arrondis. — Prothorax peu convexe, fortement trans- 
versal, arrondi sur les côtés antérieurs, puis brusquement et fortement 
rétréci, avec son bord antérieur coupé carrément ou sinué dans son 
milieu, muni à sa base d’un lobe médian assez large et tronqué en 
arrière. — Ecusson de forme et de grandeur variables. — Elytres 
amples, de forme variable, — Pattes courtes ; cuisses antérieures ex- 
trèmement robustes, leur dent crénelée en avant, les autres en massue, 
inermes ; les postérieures ne dépassant que peu le 2° segment abdo- 
minal; jambes comprimées, obliquement arrondies au bout; les an- 
térieures arquées, larges, tranchantes en dehors; tarses courts, spon- 
gieux en dessous, à articles 1-2 étroits, obconiques, 3 assez large, 
étroitement fendus, 4 grêle, court; ses crochets petits, subappendi- 
culés. — Saillie intercoxale de l’abdomen large, arrondie en avant. 
— Mésosternum horizontal, fortement transversal. — Corps de forme 
variable. 

On peut établir deux sections dans le genre, d'après la forme des 
élytres. 


(1) Voyez la liste de ces genres, tome VE, p. 7. 


MÉNÉMACHIDES. 27 


Chez quelques espèces (1), ces organes sont très-convexes, demi- 
circulaires et coupés presque carrément à leur base, qui déborde très- 
fortement les élytres; leur ressemblance avec celles de certaines 
Cassipa exotiques est complète. 

Chez les autres (2), ils sont médiocrement convexes, parfois même 
presque plans, brièvement ovales, arrondis aux épaules, et leur baso 
est peu où même pas plus large que celle du prothorax. 

Ces insectes singuliers sont de taille au plus moyenne, et recouverts 
d'une efflorescence abondante, diversement colorée, qui manque sou- 
vent chez les exemplaires conservés dans les collections. Quand elle 
est enlevée, on voit que leurs téguments sont plus ou moins brillants 
et les élytres assez fortement striées-ponctuées. Leur couleur est tan- 
tôt d’un ferrugineux ou d’un noir uniformes, tantôt composée de ces 
deux nuances. Les espèces que j'ai observées, tant à Cayenne qu'au 
Brésil, se tiennent immobiles sur les feuilles dont celles qui sont très- 
convexes paraissent n'être que des excroissances. 


TRIBU EX. 
MÉNÉMACHIDES. 


Rostre assez allongé, au plus médiocrement robuste, subeylindri- 
que et plus ou moins comprimé à sa base; ses scrobes se portant 
rapidement sous lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant. — An- 
tennes grèles, leur funicule de six ou sept articles. — Prosternum 
non excavé, formant entre les hanches antérieures deux triangles 
réunis par leur sommet. — Un écusson. — Elytres recouvrant le py- 
gidium, sauf parfois son extrémité. — Hanches antérieures grosses, 
arrondies, faiblement séparées ; cuisses armées d’une grande dent 
triangulaire; jambes onguiculées au bout; crochets des tarses libres. 
— Les trois segments intermédiaires de l’abdomen non ou à peine 
anguleux à leurs extrémités, le 2€ plus long que les deux suivants 
réunis, séparé du 1* par une suture arquée. — Métasternum de lon- 
gueur variable; ses épisternums assez larges. — Corps brièvement 
rhomboïdal ou oblong. 

Ces insectes ont conservé l’armature des cuisses propre aux der- 
niers genres des Nerthopides et aux Camarotides ; mais, à part cela, 


(1) C. coccinelloides, Cayenne; cassidioides, Brésil; Schœnbh. loc. cit. — Aj.: 
C. marginalis, Imholf, Gener. Cureul. pars 1; Amér, mér. 

(2) I y en a cinq ou six espèces dans les collections, mais toutes sont iné- 
dites. Je ne crois pas qu’elles puissent former un genre distinct, car, abstrac- 
tion faite de leur forme générale, elles présentent tous les caractères des es- 
pèces de la première section. Il est probable qu’il existe des passages qui les 
rattachent intimement à celles-ci. 


" 98 CURCULIONIDES. 


ils diffèrent des uns et des autres par des caractères importants em- 
pruntés au rostre, aux antennes et aux segments abdominaux. Si l’on 
fait abstraction du faible écartement de leurs hanches antérieures, 
ils ne diffèrent en rien d’essentiel des Ononromacnus qu’on a vus 
plus haut dans le groupe des Erirhinides (1). Ils sont de petite taille 
et se répartissent naturellement dans deux groupes qui sont en har- 
monie avec leur distribution géographique, le premier étant africain, 
le second propre aux Indes orientales et à la Polynésie. 


I. Prothorax dépourvu de lobes oculaires. 
Il. — muni —— 


MÉNÉMACHIDES VRAIS. 
ACICNÉMIDES. 


GROUPE I. Ménémachides vrais. 


Yeux subcontigus en dessus. — Prothorax sans lobes oculaires. — 
Les deux 1°'* segments abdominaux soudés ensemble, avec une su- 
ture de séparation très-fine et superficielle. 

A ces caractères om pourrait en ajouter quelques autres, notam- 
ment la forme courte du corps, puisque c’est la dent des cuisses anté- 
rieures qui est ici la plus forte, tandis que c’est celle des postérieures 
dans le groupe suivant. Les trois genres qui rentrent dans ce groupe 
sont propres à l'Afrique australe. 

I. Funicule antennaire de 7 articles. 
Scrobes rostrales séparées en arrière : Menemachus. = 


—— conniventes — : Huplilopales. 
11. Funicule antennaire de 6 articles : Pylarus. 


MENEMACHUS. 
Seuoenn, Curcul. VII, 2, p. 266. 


Rostre assez long, médiocrement robuste, assez fortement arqué, 
cylindrique et un peu comprimé à sa base ; ses scrobes commençant 
dans son milieu, obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — 
Antennes médiocres, grèles; scape en massue au bout, n’atteignant 
pas les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-ci plus long et plus 
grèle, 3-7 très-courts, obconiques; massue faible, oblongo-ovale, 


articulée. — Yeux grands, déprimés, brièvement ovales, subcontigus 
en dessus. — Prothorax transversal, peu convexe, brusquement 


rétréci et brièvement tubuleux en avant, arrondi sur les côtés en 


(1) Voyez tome VI, p. 480. C’est ici surtout que le caractère emprunté à la 
contiguité ou à la séparation des hanches antérieures prête à la critique. Il y 
aura lieu de voir si, en outre des Ononromacuus, le groupe entier des Cérato- 
pides (loc. cit. p. 589) ne serait pas mieux à sa place ici qu’à celle que je lui 
ai assiguée, 


MÉNÉMACHIDES VRAIS. n 29 


avant, droit en arrière, bisinué à sa base, tronqué antérieurement. — 
Ecusson subarrondi, engagé entre les élytres: — Celles-ci presque 
planes, brièvement ovales, largement arrondies en arrière et recou- 
vrant presque le pygidium qui est horizontal, fortement trisinuées 
et à peine plus larges à leur base que le prothorax, avec les épaules 
arrondies. — Pattes médiocres, robustes; cuisses fortement en mas- 
sue, surtout les antérieures; celles-ci munies d'une très-grande dent 
triangulaire, les autres d'une plus petite de même forme; jambes 
comprimées, larges, tranchantes en dehors, arquées à leur base, 
brièvement mucronées au bout; tarses médiocres, à articles 1-2 grè- 
les, celui-là plus long, 3 large; crochets petits, simples. — Saillie 
intercoxale large, subarrondie en avant. — Métasternum assez court à 
ses épisternums larges. — Saillie mésosternale assez large, rétrécie et 
arrondie en arrière. — Corps ovale, subdéprimé en dessus, revêtu de 
poils squammiformes. 


Schænherr à fondé ce genre sur un insecte (nœvus) du Cap, très- 
rare dans les collections (1) et qui, au premier aspect, ressemble 
d'assez près au Baridius vestitus du Brésil et espèces voisines. Il est 
d'un noir brunâtre légèrement brillant, finement chagriné en dessus, 
et les poils jaunes dont il est saupoudré, plutôt que revêtu, for- 
ment près de l'extrémité de la suture des élytres, une petite tache 
commune. 

HOPLITOPALES. 


Scxoenx. Curcul. VI, 2; p. 260. 


Rostre un peu plus long que la tête, médiocrement robuste, 
subparallèle, un peu déprimé et légèrement arqué ; ses scrobes com- 
mençant un peu avant son milieu, subconniventes en arrière. — 
Antennes courtes, peu robustes; scape en massue au bout, n'attei- 
gnant pas les yeux; funicule à articles 1-2 légèrement allongés, 
obconiques, celui-là plus gros et un peu plus long, 3-7 très-courts, 
grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci médiocre, 
ovale, articulée. — Yeux grands, ovales, déprimés, faiblement Sépa- 
rés en dessus. — Prothorax subtransversal, plan en dessus, presque 
droit sur les côtés, puis rétréci en s’arrondissant en avant, coupé car- 
rément à sa base. — Ecusson quadrangulaire. — Elytres courtes, 
planes, rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur 
base et sinuées ‘en dedans des épaules, recouvrant le pygidium. — 


(1) Dans quelques-unes de celles de Paris, il existe, sous le nom générique de 
Menemacuus quelques espèces inédites; mais ce sont des Lauynus, genre du 
groupe des Coryssomérides. — Le genre Mexewacuus de Dejean (Cat. éd. 3, 
p. 311) m'est inconnu, mais comme il est établi sur une espèce du Brésil (ser- 
rirostris), et placé immédiatement avant les Mananus, il est très-probablement 
identique avec le genre Arosrasimenus de Schænherr, qu’on trouvera plus loin 
dans la tribu des Baridiides. 


30 CGURCULIONIDES. 


Pattes courtes, robustes; cuisses en massue, toutes munies en des- 
sous d’une dent triangulaire beaucoup plus forte aux antérieures; 
jambes arquées, comprimées, tranchantes en dehors, brièvement 
onguiculées au bout (1). — Saillie intercoxale médiocrement large, 
subogivale, — Métasternum de longueur moyenne; ses épisternums 
larges. — Saillie mésosternale médiocrement large, inclinée et arron- 
die en arrière. — Corps subrhomboïdal, plan en dessus, peu ou mé- 
diocrement pubescent. 


Petits insectes de la Caffrerie, ressemblant beaucoup aux Oponro- 
macaus de la tribu des Erirhinides, à quelques petits Coprurus de 
celle des Zygopides, et en mème temps aux MeNEMACHUS qui précè- 
dent et dont ils se rapprochent manifestement par leurs caractères 
génériques, mais dont ils sont bien distincts par leurs scrobes rostra- 
les subconniventes en arrière, le 7 article de leur funicule anten- 
naire contigu à la massue, etc. Schœnherr en décrit deux espèces 
(lineatus, obliquatus) ornées de linéoles blanches sur un fond noir. 


J'en connais deux espèces nouvelles. 


PYLARUS. 
Scnoenn. Curcul., VII, 1, p. 44. 


Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique et un peu déprimé au 
bout; ses scrobes commençant à peu de distance de son extrémité, 
arquées, subconniventes en arrière. — Antennes antérieures, assez 
longues, grêles; scape en massue au bout, n’atteignant pas les yeux ; 
funicule de six articles : 1-2 allongés, subégaux, 3-6 courts, grossis- 
sant peu à peu, 6 subcontigu à la massue; celle-ci assez forte, 
fusiforme, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux, 
faiblement séparés sur le front. — Prothorax transversal, assez 
convexe, arrondi sur les côtés, ‘brièvement rétréci et tronqué en 
avant, avec un sillon le long de son bord antérieur, coupé carrément 
à sa base. — Ecusson très-petit, en triangle curviligne. — Elytres 
assez convexes, brièvement ovales, arrondies sur les côtés, rapidement 
rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et coupées car- 
rément en avant. — Pattes courtes et robustes, surtout les anté- 
rieures; cuisses fortement en massue; les antérieures armées d'une 
très-grande dent triangulaire (2); celle des quatre autres très- 
petite; jambes comprimées, arquées à leur base, obliquement arron- 
dies et finement onguiculées à leur extrémité; tarses courts, assez 
étroits, spongieux en dessous, à article 4 médiocre; ses crochets 


(1) Les tarses manquent dans les deux exemplaires que j'ai sous les yeux; 
comme de coutume, Schœnherr se tait sur la forme des crochots. 

(2) Schœnherr l’a décrite comme étant assez robuste et aiguë; peut-être y 
at-il à cet égard une différence selon le sexe. 


ACICNÉMIDES. 31 


petits et très-grèles. — Métasternum excessivement court. — Saillie 
mésosternale large, carrée, subverticale. — Corps oblongo-ovale, 
finement pubescent. 


La seule espèce (designatus Schh.) est fort petite et revêtue de 
poils jaunâtres uniformes qui, en se dénudant, forment, à la base des 
élytres, une assez grande tache noire, et peu après leur milieu, une 
bande transversale largement interrompue sur la suture ; ces organes 
sont régulièrement et assez finement striés; le prothorax est couvert 
de rides flexueuses qui ne sont bien apparentes que sur ses côtés. 


GROUPE II. Avicnémides, 


Yeux séparés en dessus. — Prothorax muni de lobes oculaires. — 
Les deux 1° segments abdominaux non soudés, leur suture de sépa- 
ration très-distincte. 


Les caractères du genre unique, qui compose ce groupe, n’ont pas 
encore été publiés. Dejean, qui l’a établi le premier, l'avait placé 
entre les Macparinus et les Ampates. Ses espèces ressemblent, en 
effet, un peu à quelques-uns de ces derniers, mais encore davan- 
tage à certains ErtRaiNus ; toutefois, leurs caractères essentiels sont 
ceux de la Tribu actuelle. 


ACICNEMIS. 
L. Fan. Rev. ef Mag. d. Zool. 1849, p. 511 (1). ‘ 


Rostre allongé, grèle, nu, épaissi et comprimé à sa base, subeylin- 
drique et graduellement atténué en avant; ses scrobes commençant 
dans son milieu ou un peu en avant, atteignant le bord inférieur des 
yeux. — Antennes médiocres, grèles; scape en massue au bout; 
funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là plus long et 
plus gros, 3-7 de même forme, graduellement plus courts et plus 
épais, 6-7 parfois subglobuleux où 7 plus long que les précédents ; 
massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, trans- 
versaux, ovales etacuminés inférieurement. — Prothorax transversal 
ou non, assez convexe, où déprimé en dessus, droit sur les côtés, 
rétréci et tronqué en avant; ses lobes oculaires saillants et arrondis ; 
prosternum muni d’un sillon bien marqué le long de son bord anté- 
rieur. — Ecusson subarrondi ou en triangle curviligne. — Elytres plus 
où moins convexes, oblongues, subparallèles, rétrécies dans leur tiers 
postérieur, un peu plus larges que le prothorax et légèrement trisi- 
nuées à leur base, avec les épaules obtuses ou subcalleuses. — Pattes 
assez longues, peu robustes; cuisses longuement pédonculées à leur 
base, fortement en massue et munies d'une grande dent triangulaire 
plus forte aux postérieures ; jambes comprimées, les antérieures 


(1) Syn. Orcocnemus, Dej. Cat. éd, 3, p. 300. 


ÿ2 y CURCULIONIDES. 


bisinuées au côté interne, toutes arrondies et onguiculées au bout; 
tarses assez longs et grêles, à articles 1-2 en cône renversé, celui-là 
très-allongé, 3 médiocrement large, cordiforme, seul spongieux en 
dessous, 4 médiocre, ses crochets petits. — Saillie intercoxale très- 
large, tronquée en avant. — Métasternum plan, de longueur 
moyenne. — Saillie mésosternale assez large, inclinée, à peine rétrécie 
et arrondie en arrière. — Corps oblongo-ovale, écailleux. 


M. L. Fairmaire a décrit de ce genre une espèce originaire de 


Taïti et qu'il a nommée variegatus. Il y en a dans les collections . 


cinq ou six autres provenant de Java, de l'Inde transgangétique et 
de Ceylan. C'est sur l’une d'elles originaire du premier de ces pays 
que Dejean avait établi son genre OPLOCNEMUS. 

Les plus grands de ces insectes sont à peine de taille moyenne et 
tous ressemblent plus ou moins à des ERIRHINUS. Leur livrée est 
variable, sans offrir rien qui attire les yeux; et parmi les écailles dont 
ils sont densément revêtus, il y en a ordinairement un certain nombre 
qui sont plus grandes que les autres et redressées. 

La formule que je donne du genre comprend toutes les espèces 
que j'ai vues, et non pas seulement celle publiée par M. L. Fair- 
maire, de laquelle on peut dire qu’elle est aberrante, sa forme géné- 
rale étant assez différente de celle des espèces indiennes. 


TRIBU LXI. 
CHOLIDES. 


Rostre plus ou moins allongé, en général assez robuste, de forme 
variable, mais presque toujours déprimé au bout; ses scrobes diri- 
gées dans son axe, élargies et atteignant les yeux en arrière, entiè- 
rement visibles latéralement. — Antennes au moins médiocres; leur 
funicule de 7 ou 6 articles ; leur massue plus ou moins forte. — Yeux 
en général recouverts en partie lors de la contraction du rostre. — 
Prothorax parfois muni de lobes oculaires; prosternum plan, rare- 
ment et alors peu profondément excavé. — Un écusson, — 
Elytres recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures grosses 
et assez saillantes, séparées d'une manière variable; cuisses den- 
tées (1); jambes en général à la fois onguiculées et mucronées, 
ou bi-mucronées au bout, très-rarement (Desmosomus) inermes, 
presque toujours tranchantes et ciliées à leur extrémité en dehors; 
crochets des tarses simples. — Les trois segments intermédiaires de 
l'abdomen coupés carrément à leurs extrémités (Cnozus' excepté) ; le 
99 presque toujours au moins aussi long que les deux suivants réunis, 


(1) La dent est presque toujours petite et de forme conique. Je ne connais 
qu’uue seule espèce (Cholus undulatus) qui en soit privée et encore seulement 
aux cuisses antérieures, 


CHOLIDES. ' 33 


séparé du 1° par une suture arquée ou anguleuse. — Métasternum 
rarement court, ses épisternums de largeur médiocre. — Corps le 
plus souvent rhomboïdal ou elliptique. 


La définition que Schænherr a donnée de ses Cholides est tellement 
vague et élastique qu'on peut dire qu’elle est nulle (1). Aussi a-t-il 
réuni dans ce groupe une foule d'éléments disparates, au point que 
sur les 34 genres qu'il y a compris j'ai dû en exclure 20 qui sont 
disséminés dans la plupart des Tribus qui précèdent immédiatement 
celle-ci, où reportés dans la section suivante. 

Epurés de la sorte, les Cholides constituent un groupe parfaitement 
naturel, mais assez difficile à caractériser nettement. Les deux meil- 
leurs caractères pour les reconnaître sont la direction de leurs scrobes 
rostrales et la structure de l'extrémité de leurs jambes, combinées 
avec leur prosternum non excavé. La forme rhomboïdale du Corps, 
qui est fréquente chez eux, a beaucoup moins d'importance, attendu 
qu'elle s'altère rapidement et devient peu à peu elliptique (CazLLINo- 
TUS, DESMOSOmUS), cylindrique (Sozenopus), conique (BRACHYCNEMIS) 
et finit (ScLERosoMUS) par ressembler à celle de quelques Cryptorhyn- 
chides. L'homogénéité de ces insectes et le peu de stabilité du petit 
nombre de caractères auxquels on peut recourir pour caractériser leurs 
genres, fait que dans la plupart des cas les limites de ces derniers 
sont vagues et incertaines (2). 

Malgré l'absence d’un canal rostral chez eux, ils me paraissent plus 
voisins des Cryptorhynchides que de tout autre groupe. Cette analo- 
gie est démontrée par leurs yeux souvent recouverts en partie quand 
la tête est au repos, la présence fréquente des lobes oculaires, la 
structure de leurs antennes, segments abdominaux, ete., et même la 
grande taille de la plupart d’entre eux. On observe chez plusieurs 
(Runasrus, la plupart des CHoLus, HomALoNoTus, Dionycuus, etc.) 
une forme de mandibules qui apparaît ici pour la première fois et 
rappelle ce qui existe chez les Calandrides en général; ces organes 
envoient en dehors une oreillette plus ou moins saillante, simple ou 
bifide, parfois même trifide. Je n’ai pas trouvé ce caractère assez cons- 
tant pour pouvoir en tirer parti au point de vue générique. Chez les 
autres espèces, les organes en question varient beaucoup. 


(1) Elle se borne à ce peu de mots : « Poitrine plane entre les hanches anté- 
rieures, entière, » ce qui est exact, mais convient également à un grand nom- 
bre d’autres Apostasimérides de Schænherr, notamment à la majeure partie 
de ses Baridiides et à plusieurs de ses Crvptorhyuchides, 

(2 Comparez, par exemple, dans Schænherr et Dejean (Cat. éd. 3, p. 308), 
la composition des genres Cnorus, Porvperces et Dionyeuus, ou dans Schœn. 
herr seul son travail primitif (Cureul. JE, p. 558) sur ces genres, avec celui 
qu’il a publié en dernier lieu (ibid. VII, 1, p. 1). Pour que des genres se pr'è- 
tent à de pareilles transformations, il faut qu’ils soient établis sur le facies 
plutôt que sur des caractères sérieux. 


Coléoptères. Tome VII. 3 


34 GURCULIONIDES. 


Les Cholides sont presque tous de taille notablement au-dessus de 
la moyenne et les plus petits ne descendent jamais beaucoup au- 
dessous; quelques-uns d’entre eux (certains HomaLonorus) figurent 
parmi les plus grands Curculionides. Leur livrée est rarement 
(Cnozus) ornée de couleurs métalliques, mais, du reste, très-variée. 
Tous sont propres à l'Amérique du Sud. Les 14 genres qu'ils consti- 
tuent peuvent se reconnaitre aux caractères suivants. 


I. Epaules des élytres dilatées et carénées. 
Une saillie verticale au prosternum entre les hanches antér.: Rhinastus. 
— horizontale au mésosternum : Aphioramphus. 
IT. Epaules des élytres arrondies ou obtuses, souvent nulles. 
A Cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen. 
a  Métasternum au moins de longueur moyenne. 
b  Prosternum plus ou moins large entre les hanches antérieures. 
c Segmentsinterméd. de l’abdomen anguleux à leurs extrémités: Cholus. 
cc _—— == coupés carrément en arrière. 
d Pattes longues, peu robustes; cuisses graduellement en massue. 
Antennes médiocres, plus ou moins robustes : Archarias. 
— longues et grêles : Polyderces. 
dd Pattes médiocres ; cuisses en massue, atténuées à leur base. 
e Jambes armées en dedans d’une dent médiane (1) : Homalonotus. 
ee —  inermes — 
Hanches antér. médiocrement séparées : Dionychus, Amerhinus. 
—— très-fortement —  : Brachycnemis. 
bb Prosternum étroit entre les hanches antérieures. 
Elytres peu convexes, en ellipse allongée : Callinotus. 
—  subeylindriques : So/enopus. 
aa Métasternum très-court : Sclerosomus. 
B Cuisses postérieures dépassant plus ou moins l'abdomen. 
Corps peu allongé, subrhomhoïdal : Periderœus (2). 
— étroit, en ellipse très-allongée : Desmosomus. 


RHINASTUS, 
Scuosnu. Curcul. Disp. meth., p. 261 (3). 


Tète allongée, conique ou subpyramidale; rostre de la longueur 
au moins de la moitié du corps, arqué, de forme et de grosseur va- 


(1) L'Hom. humeralis fait exception à cet égard, mais il me parait étranger 
aux HomaLonorus. 

(2) Chez l'espèce typique de ce genre, les cuisses postérieures ne sont que de 
très-peu plus longues que l’abdomen; elles le dépassent fortement chez d’au- 
tres qu’on trouvera citées plus bas. 


(3) Syn. Cuous (pars), Germ. Ins. Spec. nov. p. 214, 


CHOLIDES. 35 


riables (1); ses scrobes commençant dans son milieu ou un peu au- 
delà, peu profondes et fortement évasées en arrière. — Antennes 
relativement médiocres et peu robustes ; scape en massue au bout, 
restant à une distance notable des yeux; funicule à articles obco- 
niques et pubescents (sauf 1) : 1-2 allongés, égaux, 3-7 courts, égaux, 
grossissant peu à peu; massue ovale, subobtuse au bout. — Yeux 
très-distants du prothorax, assez grands, un peu convexes, subarron- 
dis où brièvement ovales, — Prothorax transversal, peu convexe, for- 
tement rétréci dans ses deux tiers antérieurs et brièvement tubuleux 
en avant, légèrement hisinué à sa base et échancré près de ses 
angles postérieurs; prosternum faiblement échancré en avant, aplani 
Où un peu concave, très-large et muni, entre les hanches antérieures, 
d'une saillie verticale plus où moins forte. — Ecusson assez grand, 
arrondi. — Elytres peu convexes, fortement rétrécies en arrière, dila- 
tées à leur base et munies aux épaules d'une carène latérale sur- 
plombant leurs épipleures et prolongée jusque non loin de leur ex- 
trémité, où elle se termine par une callosité, pas plus larges que le 
prothorax et sinuées à leur base, avec une échancrure (2) près des 
angles huméraux qui sont recourbés en dedans. — Pattes longues 
et assez robustes; les antérieures plus grandes que les autres; cuisses 
graduellement en massue, les postérieures plus longues que l’abdo- 
men, toutes munies d'une petite dent en dessous; jambes anté- 
rieures arquées, bisinuées en dedans, épaissies et brièvement mu- 
cronées au bout; tarses assez longs et larges, densément spongieux 
en dessous; leurs crochets courts et robustes. — 2° segment abdomi- 
nal plus court que 3-4 réunis; saillie intercoxale large, anguleuse en 
avant. — Métasternum court. — Saillie mésosternale large, inclinée, 
en triangle curviligne. — Corps rhomboïdal, densément pubescent. 


Le plus remarquable et l’un des mieux caractérisés des genres de 
la Tribu. Il se compose en ce moment de trois grandes espèces, dont 
deux (pertusus, sternicornis) assez anciennement connues et origi- 
naires du Brésil, tandis que la troisième (latisternus), décrite plus 


(1) Il affecte deux formes différentes qui partagent le genre en deux sections 
très-naturelles, Chez deux (pertusus, latisternus) des trois espèces qui le com- 
posent, il est extrêmement robuste, quadrangulaire dans toute son étendue et 
muni en dessous de deux rangées latérales de gros tubercules. Chez la troi- 
sième (s{ernicornis), il est beaucoup plus grêle, déprimé en dessus, élargi à 
son extrémité et un peu comprimé latéralement dans ses deux tiers basi- 
laires. 

(2) Chez les deux 1res espèces citées dans la note précédente, ces échan- 
crures el celles qui existent en dedans des angles postérieurs du prothorax se 
Sont agrandies au point qu'il en résulte un trou de chaque côté, Ces caractères 
coexistant avec la forme du rostre qui vient d’être décrite et une saillie pros- 
ternale beaucoup plus grosse et plus longue que chez le slernicornis, on peut 
se demander si le genre ne devrait pas en faire deux. 


36 CURCULIONIDES. 


récemment par M. Guérin-Méneville (1), est de Bolivia et très-rare 
dans les collections. Toutes trois sont uniformément revêtues d'une 
courte mais dense pubescence couchée, dont la couleur, ordinaire- 
ment d'un jaune d’ocre pâle, devient quelquefois blanchâtre. Leur 
sculpture se réduit à quelques granulations sur le prothorax et les 
élytres, granulations qui sont même absentes chez le pertusus. 


APHIORAMPHUS. 
Guérn-Ménev. Icon.; Ins., p. 158. 


Genre voisin des Ramasrus et n’en différant que par les caractères 
qui suivent : 


Tête subarrondie ; rostre pareil à celui du Rhin. sternicornis, mais 
un peu moins long. — 1° article du funicule des antennes notable- 
ment plus long que le 2° ; leur scape atteignant les yeux. — Pro- 
thorax plus court, plus arrondi sur les côtés, simplement bisinué à 
sa base. — Elytres également dilatées et carénées aux épaules, mais 
la carène courte, et n’atteignant pas à beaucoup près le milieu de leur 
longueur; prosternum médiocrement large entre les hanches anté- 
rieures. — Cuisses postérieures ne dépassant pas l'abdomen; jambes 
de la même paire comprimées, bisinuées et anguleuses dans leur 
milieu en dedans ; toutes à la fois fortement mucronées et onguicu- 
lées au bout ; crochets des tarses médiocres et grèles. — Saillie mé- 
sosternale carrée, transversale et munie d’un tubercule conique dirigé 
en avant. — Corps rhomboïdal, partiellement écailleux. 

Le genre est, à proprement parler, intermédiaire entre le précé- 
dent et les Cnozus, tels qu'ils sont constitués en ce moment, et très- 
distinct. Il ne comprend qu’une espèce (rugosus, G. M.) d’un tiers 
plus petite que le Rhinastus sternicornis et originaire du Brésil. Elle 
est noire avec les tarses jaunes, couverte de tubercules confluents 
sur le prothorax qui est canaliculé dans son milieu, et ses élytres sont 
traversées vers leurs deux tiers postérieurs par une bande étroite et 
onduleuse d’un jaune d’ocre vif ; toute la partie de ces organes an- 
térieure à cette bande est criblée de grandes et profondes fossettes 
de formes variées (2). 


(1) Icon.; Ins. texte, p. 159. 

(2) Je possède un insecte du Brésil que je ne parviens pas à découvrir dans 
Schœnherr, mais qui eût été saus aucun doute un Cuozus pour lui, et qui pos- 
sède les deux caractères essentiels du genre actuel. Ses élytres sont assez for- 
tement dilatées et tranchantes ; son mésosternum est muni d'une grosse saillie 
verticale, carrée et tronquée obliquement. Bien que ses jambes postérieures 
soient autrement faites que chez l'espèce typique, il me paraît devoir ètre as- 
socié à celle-ci. 


CHOLIDES. 37 


CHOLUS. 
German, /ns. Spec. nov., p. 242. 


Germar n’a décrit que trois espèces de ce genre dont la première 
(sternicornis) est un Rainasrus. Les deux autres (albicinctus, geome- 
tricus) présentent les mêmes caractères génériques et c'est par consé- 
quent à elles seules, ainsi qu’à celles qui leur ressemblent, que le nom 
de CnoLus doit rester. Les nombreuses espèces que Schœænherr leur a 
associées doivent, pour la majeure partie, être exclues du genre et 
en former plusieurs nouveaux. 

Tète brièvement conique ou arrondie ; rostre long, assez robuste, 
cylindrique, plus ou moins déprimé et élargi au bout; ses scrobes 
commençant dans son milieu ou un peu au-delà. — Antennes assez 
longues et assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant les 
yeux; funicule à articles 1 rarement 1-2 allongés, celui-là notable- 
ment plus grand ; les suivants courts, subégaux, grossissant peu à 
peu ; massue forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, légère- 
ment convexes, arrondis ou brièvement ovales, découverts. — Pro- 
thorax peu convexe, transversal, un peu arrondi sur les côtés en 
arrière, fortement rétréci et tronqué en avant, sans lobes oculaires, 
légèrement et largement bisinué à sa base ; prosternum faiblement 
échancré en avant, non excavé, médiocrement large entre les hanches 
antérieures. — Ecusson de forme variable. — Elyÿtres un peu con- 
vexes et assez courtes, fortement et graduellement rétrécies en arrière, 
avec leur bord postérieur denticulé en scie, à peine plus larges que le 
prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules plus 
ou moins calleuses. — Pattes assez longues, surtout les antérieures ; 
leurs cuisses antérieures graduellement, les autres assez brusquement 
en massue, toutes finement dentées en dessous, les postérieures ne 
dépassant pas l'abdomen; jambes arquées, les antérieures souvent 
bisinuées en dedans, toutes épaissies, mucronées et onguiculées au 
bout ; tarses larges, densément spongieux en dessous, à article 1 grêle 
et arqué à sa base; crochets petits. — Les trois segments intermé- 
diaires de l'abdomen fortement anguleux à leurs extrémités; le 2° plus 
court que 3-4 réunis, séparé du 1° par une suture arquée; saillie 
intercoxale allongée, assez large, arrondie en avant. — Métasternum 
médiocrement long. — Saillie mésosternale inclinée, large, triangu- 
laire, arrondie en arrière. — Corps rhomboïdal ou oblongo-elliptique, 
lisse, plus ou moins pubescent. 


Il est presque superflu de faire remarquer l'importance de la forme 
des segments intermédiaires de l'abdomen, ainsi que la denticulation 
du bord postérieur des élytres. 

Le genre est propre à l'Amérique du Sud et peut se diviser en 
deux groupes très-naturels, 


38 CURCULIONIDES. 


Les espèces du premier sont de forme rhomboïdale, assez courtes, 
d'un vert bronzé obseur et brillant, et ont pour tout dessin deux 
bandes latérales d'un blanc jaunâtre ou ochracées, qui longent de 
plus ou moins près les bords latéraux du prothorax et des élytres ; la 
base de ces dernières est parfois (geometricus) de la même couleur. 
Leur écusson est petit et transversal (1). 

Celles du second sont oblongo-elliptiques, noires et revêtues d’une 
courte pubescence couchée variant du jaune d'ocre pâle au jaune 
soufre et dénudée par place, de façon à former des taches et des 
bandes sur le prothorax et les élytres. Leur écusson est plus grand et 
en triangle curviligne ou arrondi (2). 


ARCHARIAS. 
Des. Cat. éd. 1, p. 86 (3). 


Rostre dépassant la base du prothorax, plus ou moins robuste et 
déprimé au bout. — Yeux découverts en entier ou en majeure partie 
quand la tête est contractée. — Prothorax sans lobes oculaires ou 
n'en ayant que de légers vestiges; prosternum médiocrement échan- 
cré en avant, assez large entre les hanches antérieures. — Ecusson 
assez grand, en triangle curviligne. — Elytres plus oumoins allon- 
gées, non denticulées sur leur bord postérieur. — Les quatre jambes 
postérieures amincies, tranchantes et ciliées en dehors au moins dans 
leur tiers terminal. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés 
carrément en arrière ; le 2° presque aussi long que 3-4 réunis, séparé 
du 1% par une suture en général fortement anguleuse. — Corps 
rhomboïdal, déprimé, rarement (par ex. miliaris) assez convexe, tu- 
berculé, granuleux ou transversalement ridé en dessus, à vestiture 
très-variable. — Le surplus comme chez les CHozus. 


Je prends l’ancien nom d’ArcHariAas, tombé en désuétude et pres- 


(1) Outre l’albicinctus et le geometricus mentionnés dans le texte, je ne 
connais que le cinctus d'Olivier (Schænh. Cureul. IT. p. 562) qui rentre dans 
cette division. Il n’y en a pas d’autres dans Schœnherr, et je n’en ai vu qu’une 
seule nouvelle dans les collections. 

(2) C. flavofasciatus, annulatus, Faldermanni, Nyblæi, et probablement 
plusieurs autres encore mentionnés dans Schœnherr et que je ne connais pas. 
Les collections en contiennent, et j’en possède un certain nombre d’inédites. 
Dejean (Cat. 64. 3, p. 809) avait placé dans Jes Poynences ceux de ces insectes 
qu’il possédait. 

Les Cnozus suivants, décrits depuis Schœnherr, me sont inconnus, sauf le 
carinalus, qui doit constituer un genre nouveau; les autres sont probablement 
des AncHantas. — C, trifasciatus, Brésil; irroratus, carinatus, Cayenne ; Li- 
turatus, Bolivia; Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 156. — lemniscatus, 
Erichs. Archiv, 1847, I, p. 131; Pérou. 

(3) Ce genre comprenait à la fois les Cuorus, Dionycnus et Howironorus. 


CHOLIDES, 39 


que oublié aujourd'hui, pour l'appliquer au genre actuel qui com- 
prend la majeure partie des CnozLus de Schænherr (1). Les caractères 
qui le séparent du genre précédent sont très-tranchés ; mais au pre- 
mier coup-d'œil ses espèces paraissent se confondre avec les Homa- 
Loxorus de farme régulièrement rhomboïdale (coriaceus, squamulo- 
sus, etc.) et elles n’en diffèrent guère, en effet, que par la structure 
des pattes et des antennes. 

Ces insectes sont au moins de taille moyenne et quelques-uns (par 
ex. miliaris, undulatus) fort grands. Leur sculpture et leur livrée 
varient tellement qu'on ne saurait en rien dire de général. Tous sont 
originaires de l'Amérique du Sud. 


POLYDERCES. 
Sonoenu. Curcul. VIIL, 1, p.15. 


Genre très-voisin des ArcHARIAS et ne s’en distinguant que par les 
faibles particularités suivantes : 

Rostre cylindrique, légèrement déprimé, non élargi au bout. — 
Antennes plus longues et grèles, du reste faites de même, si ce n’est 
que leur massue est relativement un peu plus forte. — Yeux com- 
plétement à découvert. — Les quatre jambes postérieures moins lon- 
guement tranchantes et ciliées à leur extrémité en dehors; 1° article 
des tarses allongé, longuement atténué et à peine arqué à sa base. 


Schænherr en décrit deux espèces (xonatus, adspersus) des Antilles, 
ayant presque complétement la forme oblongo-rhomboïdale de l’Ar- 
charias undulatus, mais de moitié plus petites et totalement diffé- 
rentes l’une de l’autre par leur livrée, Je n’adopte le genre qu'en 
hésitant. 

HOMALONOTUS. 


Scnoenx. Curcul. III, p. 584 (2). 


Tète arrondie; rostre dépassant légèrement le prothorax en arrière, 
plus où moins robuste et déprimé, élargi ou non à son extrémité ; 
scrobes commençant dans son milieu ou près de son tiers antérieur. 
— Antennes médiocres, assez robustes ; scape en massue au bout, at- 
teignant les yeux ; funicule à articles 1-2 noueux, allongés, de gran- 
deur relative variable, 3-7 obconiques, subcylindriques ou subglo- 


(1) Chol. rhomboidalis, miliaris, undulatus, parcus, niveopunctatus, inor- 
natus, ete., Schænh. Cureul. VIE, 1, p. 2. — Le laticollis d'Olivier (Schænh, 
ibid. JE, p. 559) ayant le prothorax muni de lobes oculaires saillants et le mé- 
sosternum armé d’une corne dirigée en avant, me paraît devoir former an genre 
à part. 

(2) Syn. Homanworus (Sahlb.), Schcænhe Curcul. Disp. meth. p. 265; olim. 
— Cazanpra pars, Fab. 


40 CURCULIONIDES. 


buleux, 7 contigu ou annexé à la massue; celle-ci assez petite, 
oblongue, souvent comprimée au bout; son 1° article en cône ren- 
versé. — Yeux relativement assez petits, allongés, acuminés inférieu- 
rement, transversaux, en partie recouverts quand la tête est au repos. 
— Prothorax transversal (validus excepté), de forme variable, mais 
toujours brièvement tubuleux en avant, et muni de lobes oculaires 
en général peu saillants ; prosternum échancré en avant, parfois (ja- 
maicensis, humeralis, hystriæ) distinctement canaliculé en avant des 
hanches antérieures, large entre celles-ci. — Ecusson assez grand, en 
triangle curviligne. — Elytres variables, souvent déprimées en des- 
sus. — Pattes médiocres et robustes, les antérieures à peine plus 
longues que les postérieures ; cuisses en massue, dentées en dessous ; 
jambes comprimées, droites ou légèrement arquées, onguiculées et 
mucronées au bout; les quatre antérieures en général munies d’une 
dent interne dans leur milieu, les quatre postérieures longuement 
tranchantes et ciliées en dehors à leur extrémité; tarses très-larges, 
à article 1 triangulaire, grêle à sa base. — Les deux 1° segments 
abdominaux soudés ensemble, séparés par une fine suture un peu 
arquée; le 2° au moins aussi long que 3-4 réunis. — Saillie inter- 
coxale plus ou moins large. — Métasternum de longueur moyenne. 
— Saillie mésosternale assez large, inclinée, rétrécie et arrondie en 
arrière. — Corps de forme variable, presque glabre ou partiellement 
pubescent,. 


Ce genre, dans son état actuel, est le moins homogène de la Tribu, 
et ne pourra pas rester tel que l’a constitué Schænherr (1). Ses es- 


(1) I s’est contenté de le diviser en deux sections, selon que les élytres 
sont déprimées ou légèrement convexes ; mais on peut faire mieux. Je remar- 
que que toutes les espèces dont le prothorax est régulier et qui ressemblent 
plus ou moins aux ArcHarias, ont le 2e article du funicuie antennaire bean- 
coup plus court que le 1er, souvent pas plus long que le 3e, et la saillie inter- 
coxale de l'abdomen moins large. La plupart ont les élytres un peu convexes 
(coriaceus, squamulosus, hystrix); chez les autres (platynotus, deplanatus, 
porosus) elles sont plus ou moins déprimées. Toutes les autres espèces, au con- 
traire, dont le prothorax est irrégulier, ont les deux 1ers articles du funicule 
antennaire égaux, la saillie intercoxale d’une largeur excessive, et les élytres 
constamment déprimées. Elles se partagent presque en autant de sections qu'il 
y a d’espèces, selon que le prothorax est : 10 en carré allongé (validus) ; 2 for- 
tement dilaté et arrondi latéralement (colossus); 3° anguleux sur les côtés, et, 
par suite, hexagonal (jamaicensis). Réunies, ces espèces pourraient former un 
genre à part. 

L’humeralis Schh., dont il n’est pas fait mention dans le nombre, pourrait 
également en constituer un autre. Il s'éloigne des précédents par son scape 
antennaire n’atteignant pas les yeux, ses lobes oculaires très-saillants, ses ély- 
tres fortement échancrées à leur base, ses pattes allongées et peu robustes, 
comme celles des AncHanias, eufin ses quatre jambes antérieures non dentées 
au côté interne. C’est le seul du genre qui présente ce dernier caractère. 


+ CHOLIDES. A1 


pèces, en effet, sont si différentes sous plusieurs rapports, que tout ce 
qu'on en peut dire de général, c'est que parmi elles figurent les plus 
grandes de la Tribu, et que les unes (coriaceus, squamulosus, etc.) 
ont la forme générale des ArcnariAS, tandis que les autres (jamai- 
censis, validus, colossus, ete.) en affectent une plus ou moins singu- 
lière. Ces insectes habitent principalement les parties intertropicales 
de l'Amérique du Sud. 


DIONYCHUS. 


GExMar, Ins. Spec. nov. p. 311. 


Tête arrondie ; rostre au moins aussi long que le prothorax, assez 
robuste, arqué, plus ou moins élargi à sa base et à son extrémité, 
arrondi et très-rarement (parallelogrammus) caréné en dessus; ses 
scrobes commençant vers son tiers antérieur. — Antennes assez lon- 
gues, médiocrement robustes; scape arqué, en massue au bout, attei- 
gnant les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là 
le plus grand, 3-7 subégaux, grossissant peu à peu; massue forte, 
oblongo-ovale, subacuminée. — Yeux grands, déprimés, brièvement 
ovales, transversaux, en partie recouverts au repos. — Prothorax 
transversal où subtransversal, tantôt (par ex. variabilis) médiocre- 
ment convexe et trapéziforme, tantôt (par ex. mutabilis) subglobuleux, 
tronqué en avant et à sa base (celle-ci parfois légèrement bisinuée), 
assez fortement échancré sur son bord antéro-inférieur, muni de lé- 
gers lobes oculaires, plan en dessous, au plus (par ex. parallelogram- 
mus) médiocrement large entre les hanches antérieures. — Ecusson 
en triangle curviligne, en général un peu allongé. — Elytres assez 
convexes, oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et faible- 
ment échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes mé- 
diocres, robustes, les antérieures pas plus longues que les postérieures ; 
cuisses (surtout les antérieures) graduellement en massue ou de 
forme normale, dentées en dessous; jambes plus ou moins compri- 
mées, arquées, parfois bisinuées en dedans, mucronées et onguiculées 
au bout {1}, tranchantes et ciliées en dehors à leur extrémité ; tarses 
médiocres, larges. — Corps oblongo-elliptique, en général faiblement 
pubescent. ë 

Ce genre dans lequel Germar et, à son exemple, Schænherr (2) 
avaient compris des ArcHarias, peut rester tel que celui-ci l'a com- 
posé en dernier lieu (3). Ses espèces sont toutes au-dessus de la taille 


(1) Le mucro externe est sujet, quoique très-rarement, à disparaître, mais 
seulement, à ce qu’il paraît, aux jambes antérieures, On en voit un exemple 
chez le mutabilis. 

(2) Cureul. IE, p. 580. 

(3) Cureul, VILE, 1, p, 18. 11 en décrit six espèces (parallelogrammus, squa— 


42 CURCULIONIDES. 


moyenne et sauf une seule (parallelogrammus), la plus grande de 
toutes, sont très-homogènes sous le rapport de la sculpture des tégu- 
ments et de la livrée. Leur prothorax est finement granuleux ou 
ridé, leurs élytres sont couvertes de tubercules isolés ou confluents, 
souvent entremèlées de rides, et en même temps plus où moins dis- 
tinctement striées. La livrée consiste en quelques taches d’un blanc 
pur ou jaunâtre qui ornent ces organes. Ces insectes sont propres au 
Brésil. 


AMERHINUS. 
Scuoenn. Cureul. Disp. meth., p.266 (1). 


Genre le moins homogène de la Tribu, dans sa composition ac- 
tuelle, et ne possédant, en dehors du facies et de la livrée qui sont 
très-variables, rien qui le sépare des Dionyenus. Tout au plus peut- 
on dire qu'il diffère de ces derniers par les caractères suivants : 

Rostre relativement plus robuste, de forme variable (2). — Anten- 
nes plus courtes, les articles 3-7 de leur funicule plus transversaux. — 
Prothorax plus court, plus convexe et plus fortement rétréci en 
avant. — Elytres subeylindriques ou cylindrico-coniques. 

Germar a fondé le genre sur deux insectes (pavo, pardus) du 
Brésil et en indiquant que le Rhynchænus Dufresnii de Kirby devait 
en faire partie ; une quatrième espèce (Inca, sous le nom de ruidus) 
avait été placée par lui dans les Dioxyenus. Schœænherr en a décrit 
cinq autres (3). Ces insectes varient beaucoup sous le rapport de la 
taille, comme pour tout le reste, et sont du Brésil ou de la Guyane. 


mulosus, alboguttatus, marginegultatus, variabilis, mulabilis). Depuis, au- 
cune n’a été décrite, et les collections n’en coutiernent, du moins celles que 
j'ai vues, qu’un pelit nombre de nouvelles. 

(1) Syn. Aueris, Germar, Ins. Spec. nov. p. 286.— Dionveuus pars, Germar, 
ibid, p. 316. 

(2) I est, par exemple, très-robusle, arqué, carré, arrondi aux angles ot for- 
tement élargi à sa base (Dufresnii); moins robuste, déprimé, caréné en des- 
sus, el presque droit (/nca); de même forme, mais plus faible et plus arqué 
(Olivieri, sarcinatus), puis finit par devenir plus où moins cylindrique, sauf 
à l'extrémité, chez les petites espèces (Bohemanni, Fahræi, ete.) Les autres 
parties présentent des modifications aualogués, ainsi que la sculpture des tégu- 
ments et la livrée. Le mucro terminal externe des jambes, entre autres, man- 
que chez la plupart des petites espèces. 

(3) À. Olivieri, Fahrœi, Schœnherri, ete. Schœnh. Cureul. HI, p. 600, et 
Vi, 1, p. 26. On n'en a, depuis, décrit aucune espèce, mais il faut ajouter au 
genre, le Rhynchœnus marmoreus de Fabricius, Syst. EL. I, p. 462 (Rh. pan- 
therinus Oliv.), de Cayenne, Schœnherr (Cureul. VIN, 2, p. 109) l’a placé, sur 
l'autorité de Dejean, parmi les Hgrcipus qu'il n'avait pas vus, mais c’est un 
véritable Amerminus, et la plus belle espèce du genre après le Dufresnii. 

En tenant compte de tous les caractères, y compris la sculpture et la livrée, 


CHOLIDES. 43 


BRACHYCNEMIS. 
Scnoenu. Cureul., VII, 1, p. 17 (1). 


Tête subglobuleuse, saillante, déprimée sur le front; rostre attei- 
gnant presque la base du métasternum (9) ou seulement le mésos- 
ternum (®), assez robuste, élargi à sa base, puis cylindrique et 
déprimé au bout, faiblement arqué; ses serobes commençant dans 
son milieu. — Antennes assez longues et médiocrement robustes ; 
scape en massue au bout, n’atteignant pas à beaucoup près les yeux; 
funicule à articles 4 très-allongé, noueux au bout, 2 beaucoup plus 
court, 3-7 Courts, grossissant peu à peu; massue oblongo-ovale, 
articulée. — Yeux relativement médiocres, peu convexes, oblongo- 
ovales, transversaux, distants du prothorax. — Celui-ci plus long que 
large, en cône un peu arrondi sur les côtés, sans lobes oculaires, 
médiocrement bisinué à sa base ; prosternum plan, à peine échancré 
en avant, très-large entre les hanches antérieures. — Ecusson assez 
grand, subarrondi. — Elytres allongées, en cône régulier, pas plus 
larges que le prothorax et chacune un peu arrondie à sa base, avec 
les épaules nulles. — Pattes médiocres, les antérieures un peu allon- 
gées; cuisses en massue, dentées en dessous, les postérieures ne dé- 
passant pas l'abdomen; jambes comprimées, élargies au bout, les 
antérieures un peu arquées et bisinuées en dedans, les quatre posté- 
rieures tranchantes et ciliées en dehors, toutes brièvement mucro- 
nées au bout; tarses larges, leur 1° article quadrangulaire et briève- 
ment rétréci à sa base. — 2° segment abdominal plus court que 3-4 
réunis, séparé du 1% par une suture arquée ; saillie intercoxale 
allongée, subogivale. — Métasternum assez long. — Saillie mésoster- 
nale large, inclinée, arrondie en arrière. — Corps oblong, conique en 
arrière, écailleux. 

Genre lrès-distinct et composé d’une seule espèce (quadrisignatus 
Schh.) brésilienne, de taille moyenne pour le groupe actuel. Elle est 
d'un rouge ferrugineux et entièrement revètue de petites écailles jau- 
nes qui, en se condensant, forment une tache basilaire et une bande 
oblique post-médiane sur chaque élytre; ces organes, ainsi que le 
prothorax, sont couverts de petites crêtes transversales. La femelle est 
moins allongée que le mâle et son prothorax est moins régulièrement 
conique, étant plus convexe en dessus que chez ce dernier, plus 
arrondi sur les côtés et assez brusquement rétréci en avant. Cet in- 
secte n'est pas bien commun dans les collections. 


les AmeruiNus ne forment pas moins de cinq groupes représentés par les es- 
Pèces suivantes : 1 Dufresrii: 2 marmoreus ; 3 Inca, Olivieri, sarcinatus ; 
4pavo, bardus, Schœnherri, Fahrœi; 5 Bohemanni. 

(4) Syn. Lrrowenus, Schænb. Cureul. D, p. 575; olim, 


44 CURCULIONIDES. 


CALLINOTUS. 
Scuoen. Curcul. Disp. meth., p. 263. 


Tète subarrondie, déprimée sur le front; rostre dépassant médio- 
crement le prothorax en arrière, robuste, subeylindrique, non.ou à 
peine élargi et déprimé au bout; ses serobes commençant près de son 
tiers antérieur. — Antennes médiocres; scape en massue au bout, 
atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, 
celui-là tantôt beaucoup (Sahlbergi), tantôt un peu (Zetterstedtii) plus 
long, 3-6 subarrondis, 7 plus long et plus gros, contigu à la mas- 
sue; celle-ci forte, oblongo-ovale. — Yeux très-grands, déprimés, 
brièvement ovales, en partie recouverts au repos. — Prothorax 
trapéziforme ou fortement arrondi sur les côtés, faiblement bisinué à 
sa base, avec son bord antérieur fortement sinué de chaque côté et 
muni de lobes oculaires larges, arrondis et assez saillants; prosternum 
un peu concave, très-étroit entre les hanches antérieures, fortement 
échancré en avant. — Ecusson carré (Sahlbergii) ou oblong (Zetters- 
tedtii). — Elytres peu convexes, allongées, oblongo-ovales, rétrécies 
et parfois (Zetterstedtii) mucronées en arrière. — Pattes des Dionx- 
cuus, les antérieures un peu allongées chez les mäles. — Les deux 
4ers segments abdominaux presque soudés ensemble et largement 
aplanis, le 2° plus long que 3-4 réunis, séparé du 1* par une suture 
anguleuse ; saillie intercoxale large, allongée, arrondie en avant. — 
Métasternum allongé, aplani dans son milieu. — Saillie mésoster- 
nale médiocrement ou assez large, inclinée, rétrécie et arrondie en 
arrière. — Corps allongé, subelliptique, finement et densément pu- 
bescent. 


On n’en connait que deux grandes et belles espèces nommées dans 
le texte, décrites par Schænherr et originaires du Brésil. Toutes deux 
sont d'un brun carmélite uniforme et entourées sur les côtés d’une 
bande régulière d’un blanc jaunâtre à laquelle s'ajoute, chez lun 
d'eux (Sahlbergi) une étroite bande en chevron de même couleur, qui 
traverse les élytres un peu en arrière de leur milieu. Leur prothorax 
est tuberculeux ou granuleux sur les côtés et leurs élytres présentent 
des rangées régulières de petits points enfoncés à peine visibles chez 
l'un d'eux. 

SGLENOPUS. 
Scnognu. Curcul. Disp. meth., p. 268 (1). 


Genre extrêmement voisin des Cazziworus et n'en différant qu’en 
ce que les élytres sont subeylindriques, graduellement atténuées en 


(1) Syn. Ononroneres, Sahlb. Pericul. entom. p. 46; genre non caractérisé, 
— Dionyeuus pars, Germ, 


CHOLIDES. 45 


arrière, et que les mâles ont les pattes plus ou moins allongées. 
Il est par conséquent à ces derniers ce que les AMERHINUS sont aux 
DioNYCHUS. 


La sculpture des téguments et la livrée variant selon les espèces, on 
ne peut en tirer aucuns caractères différentiels ayant une valeur 
réelle. Schænherr en décrit quatre espèces (1) originaires de Cayenne 
et du Brésil. Il y en a à ma connaissance, deux ou trois autres inédi- 
tes dans les collections. 


SCLEROSOMUS. me 
, Scnoenx. Curcul., III, p. 604. 


Tète arrondie, assez saillante; rostre dépassant un peu le prothorax 
en arrière, assez ou médiocrement robuste, cylindrique, déprimé et 
élargi au bout, arqué ; ses scrobes commençant au-delà de son mi- 
lieu. — Antennes médiocres, peu robustes ; Scape en massue au bout, 
n'atteignant pasles yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là beau- 
coup plus long, 3-7 courts, obconiques, grossissant peu à peu, 7 sub- 
contigu à la massue; celle-ci oblongo-ovale, articulée. — Yeux 
grands, subdéprimés, ovales, transversaux, en partie recouverts au 
repos. — Prothorax au moins aussi long que large, régulièrement 
convexe, un peu arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant, 
avec son bord antérieur sinué de chaque côté, sans lobes oculaires, 
coupé carrément à sa base; prosternum largement échancré en avant, 
étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson en triangle curvili- 
gne. — Elytres assez convexes, parallèles dans leurs trois quarts an- 
térieurs, s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure, pas 
plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, 
avec les épaules rectangulaires. — Pattes de longueur variable, 
robustes ; les antérieures à peine plus grandes que les autres ; cuisses 
en massue, dentées en dessous, les postérieures ne dépassant pas 


(1) S. cacicus, spinicollis, Percheroni, Brésil; sexæmaculatus Oliv.; Cayenne ; 
Schœnh. Gureul. VIII, 1, p. 24. Je ne convpais que les deux premiers, et je 
cherche inutilement, en dehors de ce qui est dit dans le texte, un seul carac- 
tère qui les distingue des Carzuinorus. On retrouve chez eux jusqu’à cet apla- 
nissement du métathorax et de la base de l’abdomen signalé plus haut chez 
ces derniers; il est mème plus prononcé chez le spinicollis que chez le Callin. 
Salhbergii. Les tubereules des côtés du prothorax qui sont plus gros chez ces 
deux insectes que chez les CaLLiNoTus, ceux qui existent sur le disque de cette 
partie du corps, la sculpture des élytres qui consiste en stries longitudinales et 
en quelques petiles crêtes transversales, ne sont pas des caractères génériques, 
non plus que leur livrée, qui consiste en linéoles et taches confluentes dénu- 
dées sur un ford jaune. Cette livrée, d’ailleurs, est tout-à-fait différente. dans 
les deux autres espèces du genre et parmi celles qui sont inédites, il y en a une, 
le Solen. bilincatus de Dejean (Cat. 64. 3, p. 310), qui ressemble sous ce rap- 
port, au Callin. Zetterstedtii, et sous celui de la sculpture au C. Sahlbergii. 


46 CURCULIONIDES. 


l'abdomen; jambes un peu comprimées, les antérieures et les posté- 
rieures bisinuées en dedans, toutes bi-mucronées au bout, les quatre 
postérieures tranchantes et ciliées en dehors, à leur extrémité, sur une 
assez grande étendue; tarses larges, leur 1% article triangulaire, 
brièvement rétréci à sa base; leurs crochets courts et robustes. — 
Saillie intercoxale assez allongée, arrondie en avant. — Métasternum 


très-court. — Saillie mésosternale assez étroite, en triangle allongé, 
inclinée. — Corps épais, oblong, presque glabre. 


Schœnherr à fondé ce genre sur un insecte {incommodus Schh.) du 
Brésil auquel, depuis, il a associé deux autres espèces du même pays 
(coccosus, granulosus) dont la seconde m'est seule connue et me pa- 
rait étrangère au genre (1). L'espèce typique est assez grande, d’un 
noir profond mat, et glabre, sauf ses épimères mésothoraciques qui 
sont revètues d'écailles blanches. Son prothorax est couvert de tuber- 
cules poreux et ses élytres présentent chacune trois côtes qui sont 
tuberculeuses ainsi que leurs intervalles. 

C'est le seul genre de la Tribu qui ait les jambes bi-mucronées 
au bout et le métasternum aussi court, deux caractères qui suff- 
raient pour le faire reconnaitre. 


PERIDER ÆUS. 
Scnoënt, Cureul., VIE, 1, p. 34. 


Tête subarrondie, peu saillante; rostre dépassant sensiblement le 
prothorax en arrière, peu robuste, cylindrique, déprimé et élargi à 
son extrémité, arqué; ses serobes commençant un peu au-delà de 
son milieu. — Antennes assez longues, grèles; scape en massue au 
bout, atteignant les yeux ; funicule à articles obeoniques : 1 allongé, 
2-7 courts, grossissant peu à peu ; massue forte, oblongo-ovale, articulées. 
son 1‘ article allongé, en cône renversé. — Yeux grands, subdéprimés, 
ovales, tranversaux, en partie recouverts au repos. — Prothorax trans- 
versal, droit sur les côtés en arrière, puis arrondi etrétréci en avant, muni 
de lobes oculaires assez saillants et arrondis, à peine bisinué à sa base ; 
prosternum largement et faiblement échancré en avant, large entre 
les hanches antérieures. — Ecusson petit, triangulaire. — Elytres 
peu convexes, courtes, très-fortement rétrécies en arrière, pas plus 
larges que le prothorax et à peine échancrées à la base, avec les 
épaules nulles. — Pattes assez longues et médiocrement robustes, 
les antérieures un peu plus longues que les postérieures; cuisses en 
massue, dentées en dessous, les postérieures dépassant faiblement 


(1) Elle diffère de l'incommodus par son rostre plus long et plus grêle, son 
écusson très-pelit, presque ponctiforme, ses cuisses postérieures dépassant no- 
tablement l'abdomen, ses jambes inermes au bout et son métasternum moins 
court. Ces différences ont manifestement plus qu’une valeur de section. 


CHOLIDES. 47 


l'abdomen; jambes comprimées, les antérieures un peu arquées et 
mueronées au bout, les quatre postérieures assez longuement ciliées 
et tranchantes en dehors à leur extrémité, presque inermes; tarses 
larges, à article 1 triangulaire et brièvement rétréci à sa base, — 2e 
segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du 4er 
par une suture arquée; saillie mésosternale large, parallèle, tron- 
quée en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Saillie 
mésosternale assez large, inclinée, rétrécie et tronquée en arrière. — 
Corps rhomboïdal, écailleux. 


Le type du genre (granellus Schh.) est un assez petit insecte du 
Brésil, revêtu en entier de petites écailles d’un brun terreux uniforme 
et n'ayant pour toute sculpture, sur le prothorax et les élytres, que 
de petits granules. Schænherr à dit de lui que ses caractères le l'ap- 
prochaient un peu des Maparus, assertion sans aucun fondement; ce 
sont ceux d'un Cholide, y compris le facies. Il ne s’est pas aperçu 
non plus que plusieurs de ses Cnozus devaient rentrer dans le genre (1). 


DESMOSOMUS. 


Perry, Del anim. artic. Brasil., p. 81 (2). 


Tète brièvement obconique, inclinée; rostre de la longueur de la 
moitié du corps, grêle, cylindrique, un peu déprimé et élargi au 
bout, fortement arqué; ses scrobes commençant au milieu de sa 
longueur. — Antennes longues et grèles; scape en massue au bout, 
atteignant les yeux; funicule à articles 1 obconique, allongé, 2 de 
mème forme, beaucoup plus courts, 3-7 courts, noueux au bout 
où subarrondis, grossissant peu à peu; massue allongée, fusiforme, 
articulée. — Yeux grands, assez convexes, arrondis, distants du pro- 
thorax. — Celui-ci plus long que large, peu convexe, légèrement 
arrondi sur les côtés, rétréci dans son quart antérieur et tronqué en 
avant, à peine bisinué à sa base : prosternum entier en avant, assez 


(1) Ge sont ses Ch. laleralis, tetricus et silaceoguttatus (Curcul. VID, 1, 
p.5 et 7). Leurs caractères sont absolument ceux du genre, à deux près : leur 
prothorax est privé de lobes oculaires, ce qui fait que leurs yeux sont décou- 
verts, el leurs jambes antérieures soul inermes au bout, comme les quatre pos- 
léricures. Chez tous trois, les cuisses postérieures dépassent fortement labdo- 
men, Le second a la livrée et le facies du P. granellus; les autres varient à 
cel égard. Si ces insectes ne sont pas compris dans le genre actuel, ils devront 
en former un nouveau qui prendra rang immédiatement avant ou après Ini. 
Outre les précédentes, it y a dans les collections plusieurs espèces inédites qui 
devront en faire partie. 

(2) Syn. Liromerus, Sch. Cureul. IT, p. 574; nom postérieur de trois ans à 
celui de M. Perty. Schœænherr, à l'espèce unique du genre, avait associé trois 
autres qu'il a placées, depuis, dans autant de genres distincts, savoir : 30na- 
lus, parmi les PoLvpences, rana dans les CmoLus, et quadrisignatus, type de 
son genre BracuyeNems, 


48 CURCULIONIDES. 


large entre les hanches antérieures. — Ecusson en triangle curvili- 
gne. — Elytres presque planes, en ellipse très-allongée, pas plus 
larges que le prothorax et échanerées à leur base, avec les épaules 
rectilignes. — Pattes grèles, très-longues, les antérieures plus que 
les autres; cuisses linéaires, dentées en dessous, les postérieures 
dépassant sensiblement l'abdomen; jambes subarrondies, droites, 
inermes au bout; tarses médiocrement larges, à articles { grand, èn 
carré long, brièvement rétréci à sa base, 2 triangulaire, plus étroit 
que 1 et 3, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdo- 
minal plus long que 3-4 réunis, séparé du 1°* par une suture angu- 
Jeuse ; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant. — Mé- 
tasternum allongé. — Saillie mésosternale assez large, inclinée, 
rétrécie et tronquée en arrière. — Corps en ellipse très-allongée, 
écailleux. 

L'unique espèce (1) du genre est un bel insecte du Brésil, remar- 
quable par ses formes sveltes et l'élégance de sa livrée qui consiste 
en trois bandes blanches ou jaunâtres, dont deux latérales et une mé- 
diane, s'étendant de la partie antérieure du prothorax à l'extrémité 
des élytres. Le dessous du corps est en entier de même couleur, sauf 
deux bandes noires dénudées qui se voient sur l'abdomen. 


TRIBU LXIT. 
CRYPTORHYNCHIDES. 


Rostre variable. — Funicule antennaire de sept, rarement de six 
articles. — Yeux en général très-grands, au moins en partie recou- 
verts lors de la contraction du rostre. — Prothorax le plus souvent 
saillant au milieu de son bord antérieur, ou sinué sur les côtés de 
celui-ci, en général pourvu de lobes oculaires; prosternum canali- 
culé; le canal très-rarement converti en une simple excavation. — 
Ecusson distinct ou non. — Elytres recouvrant presque toujours le 
pygidium. — Hanches antérieures saillantes ; jambes onguiculées ou 
mucronées au bout; crochets des tarses simples. — Les trois segments 
intermédiaires de l'abdomen de longueur relative variable, coupés 
carrément en arrière. — Corps de forme variable. 

Groupe le plus considérable de tous éeux des Apostasimérides, 
quoique j'en aie retranché plus du tiers des genres que Schœænherr 
y avait compris. Par compensation j'y introduis trois (PSEPHOLAX, 
AULARHINUS, NETTARHINUS) qu'il avait placés ailleurs. Les deux pre- 
miers ne sont pas des Byrsopsides, ni le troisième un Cholide, comme 
il l'avait cru. 

Malgré l’épuration que je leur ai fait subir et qui a été portée 


(1) D. longipes, Perty, loc. cit. p. 82, pl. 16, f. 11 (Lit. lineatus Schh.). 


CRYPTORHYNCHIDES. 49 


aussi loin que possible, l’organisation de ces insectes est tellement 
variée qu'il n'est pas un seul de leurs caractères qüi ne souffre quel- 
ques exceptions. Plusieurs même (Ecrarormnus, la plupart des 
CoNOTRACHELUS, etc.) ne sont pas des Apostasimérides, leurs hanches 
antérieures étant contiguës. De son côté, quoique très-rarement, le 
canal rostral est sujet à s’affaiblir, et il y a même un génre (Conorra- 
cHELUS) dont plusieurs espèces en possèdent à peine quelques vesti- 
ges, mais c'est le seul qui soit dans ce cas. Il faut toutefois remar- 
quer qu'alors il est en général suppléé à ce caractère de première 
importance par d'autres qui sont propres à la Tribu, c’est-à-dire des 
lobes oculaires très-prononcés et la forte saillie qu’envoie en avant le 
bord antérieur du prothorax. 

Il n'en reste pas moins vrai que les exceptions dont il s’agit ren- 
dent impossible une définition rigoureuse de ces insectes. Mais si l’on 
en fait abstraction, on peut dire qu'ils diffèrent de tous les groupes 
précédents par leur canal rostral, et des deux Tribus qui suivent, 
celles des Zygopides et des Isorhynchides, en ce que leurs yeux sont 
plus où moins recouverts lors de la contraction du rostre (1). Ce qui 
prouve, du reste, qu'ils constituent un groupe naturel, c’est que dans 
la pratique on reconnait toujours sans peine si une espèce leur appar- 
tient ou non. 

On ne sait encore que peu de chose des premiers états de ces insec- 
tes. La larve d'une seule espèce européenne, le Cryptorhynchus 
lapathi, à été observée, il y a longtemps, par W. Curtis (2), mais 
non décrite par lui, et le petit nombre des auteurs qui en ont parlé 
plus récemment, n’ont guère fait que répéter ce qu'il en a dit. 
Comme l'insecte parfait, elle vit sur les saules et creuse des galeries 
sinueuses dans l’intérieur des vieux troncs de ces arbres. Son organi- 
sation paraît être complétement normale. 

Les Cryptorhynchides sont répandus sur la plus grande partie du 
globe, mais presque tous sont exotiques. De leurs nombreux genres, 
cinq seulement (CRYPTORHYNCHUS, ACALLES, ARTHROSTENUS, ACENTRUS, 
Orowris) sont représentés en Europe, et la plupart n’y comptent 
qu'une seule espèce. 

Leur classification présente des difficultés spéciales. Celle qui suit 
est basée sur le canal rostral qui affecte ici, dans sa structure, les 
quatre conditions dont il à été question dans les Généralités placées 
en tête de ce volume. On a ainsi quatre groupes qu'il est nécessaire 


(1) Ce caractère est lui-même sujet à une exception chez les PSEPHOLAx, muis 
ces insectes sout si différents, à tous égards, des Zygopides et des Isorhyn- 
chides, que l'erreur, en ce qui les concerne, est impossible. 

(2) Trans. of the Linn. Soc. I, 1791, p. 86, pl. 5, . 1-2 larve, 3 nymphe, — 
Voyez aussi Loudon, Arboret. britannie, p. 1479, et Westwood, An Introd. etc. 
1, p. 343. 


Coléoptères. Tome VII. 4 


50 CURCULIONIDES. 


d'élever au rang de Sous-Tribus, par suite de la variété des types 
que deux surtout d’entre eux contiennent. 
I Canal rostral ne dépassant pas les hanches an- 


térieures, ou, dans le cas contraire, non limité 
en arrière par le mésosternum et n’entamant 


pas le métasternum. ITHYPORIDES. 
Ï. Canal rostral entamant le métasternum. SOPHRORHINIDES. 
Ur, —— limité en arrière par le proster- 
num. , CAMPTORHINIDES. 
IV. —— limité en arrière par le mésoster- 
num. CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 


Sous-Trisu I. Ithyporides. 


Canal rostral ne dépassant pas les hanches antérieures chez la plu- 
part, n’entamant jamais le métasternum, quand il se prolonge au- 
delà. — Mésosternum ne prenant aucune part à sa formation sur les 
côtés ni en arrière. 

La règle générale est que le canal en question s’efface entre les han- 
ches antérieures et qu'en arrière de celles-ci il n'en existe aucune 
trace. Dans certains cas mème (ECTATORHINUS, ACENTRUS, quelques 
Irayrorus, beaucoup de CoNorracneLus) où ces hanches sont contiguës, 
il n’oceupe que le prosternum en avant d'elles. Souvent, en outre, 
il est moins profond que dans les Sous-Tribus suivantes. Quant au 
mésosternum, il se trouve dans les mêmes conditions que chez le 
commun des Cureulionides, sauf dans quelques cas où il forme en 
partie le fond du canal rostral et semble, au premier coup-d'œil, ne 
pas exister. Sa forme varie considérablement, mais ne peut pas servir 
pour l’arrangement systématique de la Sous-Tribu, attendu qu’elle 
peut différer dans des genres voisins du reste. 

Il suit de là que, pris dans leur ensemble, ces insectes sont des 
Cryptorhynchides encore imparfaits. Leur infériorité se révèle en 
outre par le peu d’uniformité de leur organisation et le grand nombre 
de formes isolées qu’ils présentent. Aussi le nombre de leurs espèces 
n'est-il nullement en rapport avec celui de leurs genres. Ces derniers 
ne représentent pas moins de huit types différents qui pourraient 
même, à la rigueur, être encore multipliés. 


I. Elytres embrassant au plus médiocrement le corps. 
a  Scrobes rostrales se portant rapidement sous 
le rostre, ou longeant son bord latéral infé- 
rieur, imparfaitement visibles sur les côtés, 
très-rarement (quelques CnALGODERMUS) en 
entier visibles, mais alors les yeux très-rap- 
prochés en dessus. 
Lobes oculaires et bord antérieur du pro- 
thorax très-saillants. ITHYPORIDES VRAIS. 


ITHYPORIDES VRAIS. 51 


Lobes oculaires et bord antérieur du pro- 
thorax très-faibles où nuls. CLéoconines. 
aa Scrobes rostrales obliques ou rectilignes, en en- 
tier visibles latéralement, 
b  Prosternum nul en avant des hanches anté- 
rieures. OnoBiTInEs. 
bb  — plus ou moins long en avant des 
hanches antérieures. 
© Yeux petits, découverts lors de la contraction du 
rostre. PsÉPHOLAGIDES. 
CC — grands, recouverts au moins en partie. 
Mésosternum horizontal, de niveau avec le 


inélasternum. STRONGYLOPTÉRIDES. 
— “étroit, triangulaire, incliné en 
arrière, NETTARHINIDES. 
— large, vertical en avant, hori- 
zontal en arrière. GuxoréninEs. 
IL. Elytres embrassant très-fortement Je corps. OcLaDupes. 


GROUPE I. Ithyporides vrais. 


Rostre variable ; ses scrobes se portant rapidement sous lui ou lon- 
geant son bord latéral inférieur, imparfaitement visibles sur les côtés. 
— Yeux entièrement cachés, ou peu s’en fant, lors de la contraction 
du rostre. — Bord antérieur du prothorax et ses lobes oculaires plus 
ou moins saillants. — Un écusson (sauf chez quelques Irayporus). — 
Elytres embrassant médiocrement le corps. — Métasternum rarement 
très-court; ses épisternums presque toujours étroits et parallèles. 

De tous les groupes de la Sous-Tribu, celui-ci est le plus considérable. 
La plupart de ses genres sont remarquables par le peu de profondeur 
de leur canal rostral et la tendance qu'ont leurs hanches antérieures 
à se rapprocher. Elles sont mêmes contiguës chez les ECTATORHINUS, 
quelques Irayporus et la majeure partie des ConorracneLus. Le 
groupe, pris dans son ensemble, peut dès lors, à juste titre, ètre re- 
gardé comme comprenant les plus imparfaits des Cryptorhynchides. 

ses genres, à l'exception de trois (Coxorracnezus, Lopors, Mirre- 
PHORUS) propres à l'Amérique, appartiennent à l'ancien continent ; 
un seul (ARTHROSTENUS) qui est particulier au Caucase, peut être re- 
gardé comme européen. 


EL Serobes rostrales confluentes en arrière, 
a CGuisses postérieures longuement pédonculées, dépassant l’abdomen. 
Hanches antérieures séparées : Mecocorynus. 
—— contiguës : Ectatorhinus. 


aa Cuisses postérieures non pédonculées, pas plus longues que l’abdomen : 
Conotrachelus. 


52 GURCULIONIDES. 


11. Scrohes rostrales non confluentes en arrière. 
b  Elytres débordant le prothorax à leur base. 
€ Corbeilles des jambes postér. fortement caverneuses: Desmidophorus. 


cc —— ouvertes (1). 
4 2e segment abdominal plus long que 3-4 réunis : Colobodes. 
dd —— pas _— isolés. 


@ Yeux latéraux, situés beaucoup plus bas que le vertex. 
Massue antenraire ovale, articulée : {thyporus. 
—— cylindrique, compacte : Traphecorynus. 
ee Yeux arrivant au niveau du vertex : Lobops. 
bb Elytres à peine ou pas plus larges que le prothorax à leur base. 
f Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux. 
Prothorax sans corne en avant; élytres très-inégales : Polylophus. 
— muni d’une corne en avant; élytres lisses : Mitrephorus. 
ff 2° segment abdominal beaucoup plus grand que 3-4 réunis : Arthro- 
stenus. 
Genre incertæ sedis : Cylloramphus. 


MECOCORYNUS. 
Scnoenu. Curcul. Disp. melh., p.383 (2). 


Rostre long, assez robuste, tantôt (varipes) presque droit, quadran- 
gulaire à sa’ base, fortement déprimé en avant et angulairement 
dilaté au niveau de l'insertion des antennes (3), tantôt (loripes) arqué, 
déprimé, élargi et caréné en dessus à sa base ; ses scrobes commençant 
dans son milieu ou un peu en deçà, passant rapidement en dessous 
et conniventes en arrière. — Antennes assez longues, médiocrement 
robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux; funi- 
cule à articles noueux au bout, ou obconiques : 1-4 allongés, de 
grandeur relative variable, 5-7 plus courts, grossissant peu à peu : 
massue compacte, veloutée, allongée, cylindrique et obtuse au bout. 
— Yeux assez fortement granulés, très-grands, en triangle curviligne 


(1) Elles sont cavernenses chez une espèce (capensis) du genre fruvponus, 
par suite du reploiement au côté interne d’une lame mucronaie dont elles 
sont pourvues, lame qui n'existe pas chez les DesmiDOPHORUS. 

(2) Syn. Trerus, Chevrol. Ann. d.1. Soc. entom. Il, 1833, p. 64; genre éta- 
bli sur le M. loripes, et très-postérieur à celui de Schænherr, müuis le nom 
spécifique à la priorité. — SYNTHLIBORHYNCHUS, Schœuh, Montis. sec. Curenl. 
p. 79; genre également fondé sur le loripes, d'après des exemplaires de la 
Caffrerie Schœnherr ne s’est pas souvenu qu'il avait déjà (Cureul. IV, p. 195) 
décrit cet insecte, d’après des exemplaires du Sénégal, sous le nom de Meco- 
corynus Westermanni, puis (Gureul. VIII, 1, p. 359) sous celui de loripes; 
cette fois il Pappulle S. Fahrœi. — CRYPTORHYNCHUS Wiedem. 

(3) Le rostre ne participe pas dans toute son époisseur à cette dilalation; 
elle n’intéresse que la lèvre inférieure des serobes. 


ITHYPORIDES VRAIS. 53 


transversal, rapprochés en dessous. — Prothorax transversal, convexe, 
dilaté et arrondi dans son milieu sur les côtés, brusquement rétréci 
et muni d’un sillon transversal en avant, avec son bord antérieur 
plus ou moins saillant, sinué sur les côtés et pourvu de lohes ocu- 
laires très-saillants et arrondis, médiocrement bisinué à sa base; pro- 
sternum largement et assez profondément canaliculé, le canal ne 
dépassant pas les hanches antérieures, large entre celles-ci et muni 
d'une carène transversale, arquée, à concavité antérieure. — Ecusson 
de forme variable. — Elytres très-convexes, brièvement ovalo-navi- 
culaires, beaucoup plus larges que le prothorax et un peu échancrées 
à leur base, avec les épaules saillantes en dehors et assez aiguës. — 
Pattes longues et robustes ; cuisses pédonculées à leur base, les pos- 
térieures dépassant l'abdomen, toutes très-brièvement dentées en 
dessous; jambes un peu comprimées, droites, fortement onguiculées 
au bout; tarses longs, spongieux en dessous, à articles 4-2 étroits, 
allongés, celui-là le plus grand, 3 médiocrement large, # long; ses 
crochets médiocres. — Les trois segments intermédiaires de l'abdo- 
men subégaux, séparés du 4° par une suture presque droite; saillie 
intercoxale large, subogivale. — Métasternum assez court. — Méso- 
sternum en triangle renversé, horizontal, concave, avec ses angles 
antérieurs plus ou moins saillants. — Corps inégal, revètu d'un en- 
duit écailleux. 

Schœænherr a fondé primitivement ce genre sur le Cryptorhynchus 
varipes de Wiedemann (1), bel insecte du Bengale auquel est venue 
s'adjoindre plus tard une espèce africaine, répandue de la Sénégambie 
à Natal et décrite par M. Chevrolat sous le nom de Tretus loripes. 
Bien qu'il y ait une notable différence dans la forme de leur rostre, 
qui est plus déprimé et plus large chez le premier que chez le second, 
ces insectes me paraissent pouvoir rester associés ensemble. Tous 
deux sont de la taille des Crarosomus de seconde grandeur, revêtus, 
comme la plupart de ces derniers, de téguments très-inégaux, et ont 
une livrée nuageuse avec les pattes irrégulièrement annelées de deux 
couleurs différentes. 

Par suite de la forme de la massue antennaire, Schœænherr a placé 
le genre dans le voisinage des CorLosTERNUS et des CYLINDROCORYNUS, 
mais, ainsi que l'a déjà dit M. Gerstæcker (2), il appartient manifeste- 
ment au même groupe que les IrxyPoRuUs. 


ECTATORHINUS. 


Rostre de la longueur au moins des trois quarts du corps, grêle, 
paraboliquement arqué, quadrangulaire jusqu'à la naissance des 
serobes, déprimé dans le reste de sa longueur; ses scrobes commen- 


(1) Zool. Magaz. I, 3, p. 178; Schœnh. Gurcul. [V, p. 197. 
(2) Stettin. entom. Zeit. 1860, p. 387. 


54 CURCULIONIDES. 


gant vers son tiers basilaire. — Antennes longues, peu robustes; 
scape fortement en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à 
articles obconiques : 1 le plus court, 2 le plus long de tous, les autres 
subégaux; massue oblongo-ovale, veloutée, subcompacte ; les sutures 
entre ses articles très-fines, onduleuses., — Hanches antérieures conti- 
guës. — Mésosternum horizontal, en triangle aigu renversé, divisé à 
sa base en deux mamelons arrondis par un sillon longitudinal. — Le 
surplus comme chez les MeCOcORYNUS. 


Ces caractères me paraissent très-suffisants pour séparer généri- 
quement des Mecocorynus un bel insecte rapporté de Bornéo par 
M. Wallace et que je publie, par exception, en me faisant un devoir de 
le dédier à ce savant voyageur naturaliste (1). On pourrait le définir en 
deux mots un MECOCoRYNUS à hanches antérieures contiguës, et pourvu 
d’un rostre de BaLaniNus. La structure de sa massue antennaire rap- 
pelle également celle signalée par M. Gerstæcker chez quelques [ray- 
rorus de Madagascar, comme on le verra plus bas. Sa livrée a la 
plus intime analogie avec celle du Colobes Bilbergii et ressemble 
également à celle du Mecocorynus varipes. 


CONOTRACHELUS. 
(Larr.) Senoenu. Curcul. IV, p. 392 (2). 


Dans son état actuel ce genre, très-riche en espèces (3), ne peut 
pas être défini d'une manière positive par suite des modifications que 
subissent le plus grand nombre de leurs organes. Ce n’est pas des 
RuyssomaTus et des CHALCODERMUS qu'il est voisin, comme on le pense 
généralement, mais des deux genres qui précèdent et dont il possède 
tous les caractères essentiels (4). C’est, avec eux, le seul genre du 


(1) E. Wallacei. Mecocoryno varipedi statura valde similis, sed paulo minor ; 
undiqne fulvo-squamosus, suprà umbrivo-variegatus, rostro (basi prœtermissa) 
denvdato, lœvi; prothorace rude serobiculato, carinalo, elytris striato-foveo- 
latis, interstitiis costatis denticulatis, punctis paucis, macula utrinque basali, 
lineolaque communi pone medium, albido-fulvescentibus ; pedibus albo fulvoque 
annulatis. — Borneo (Sarawack). 

(2) Syn. Cyrnonuyncnus, Schœnh. Cureul. IV, p. 458; olim. 

(3) Schœnh. (Cureul. VIN, 2, p. 15 ot 450) en décrit 104, et il yena peut- 
être autant d’inédites dans les collections. Sur une cinquantaine que je possède 
et que M. Jekel a bien voulu examiner avec soin, il ne s’en est trouvé que trois 
qui ne fussent pas nouvelles, Depuis Schœnherr, on à décrit les suivantes : 
C. vetulus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 134; Pérou, — horridus, crelaceus, 
H. Lucas in Casteln, Voy. d. l’Amér. du Sud; Entom. p. 176; Brésil intérieur. 
— vilis, histrio, Lisignatus, Buenos-Ayres; lepidus, Montevideo; infirmus, 
variegatus, Rio-Janeiro; Bohemn. Voy. d. l'Eugéuie ; Entom. p. 143. 

(4) Surtout la grondeur des lobes cculaires du prothorax qui recouvrent 
complètement les yeux quand le rostre est au repos. La faiblesse de ces lobes 


ITHYPORIDES VRAIS. 55 


groupe actuel qui ait les scrobes rostrales inférieures et confluentes 
en arrière. Il suffira par conséquent d'indiquer les particularités qui 
l'en distinguent. Après un examen attentif et prolongé, je ne trouve 
que les trois suivantes : 

Massue antennaire oblongo-ovale ou ovale, très distinctement arti- 
eulée; les sutures de séparation transversales. — Cuisses postérieures 
non où brièvement pédonculées, ne dépassant pas l'abdomen ; crochets 
des tarses fissiles chez presque tous. 


Tout le reste varie à l'infini, notamment le rostre, et c’est sur quel- 
ques espèces (rhinoceros, squalidus, scirrhosus, etc.) qui l'ont qua- 
drangulaire et arqué à sa base au point d’être gibbeux, que Schœn- 
herr avait, dans l’origine, établi son genre CYPHORHYNCHUS qu'il a 
supprimé par la suite. De mème que les ECTATORHINUS, ces in- 
sectes ont le plus souvent les hanches antérieures contiguës et leur 
séparation, quand elle existe, est toujours très-faible. Le canal pro- 
sternal, en avant d'elles, est en général assez profond et bien limité 
latéralement, mais parfois (par ex. cruciatus) il devient tout-à-fait 
superficiel. Il est impossible, en un mot, de rien dire de général de 
ces insectes. Comme les Herzrpus, par exemple, ils constituent non pas 
un seul, mais plusieurs genres. 

Leur taille est bien inférieure à celle des Mecoconynus et des Ec- 
rATORHNUS; les plus grands dépassent à peine, sous ce rapport, les 
Balaninus venosus, nucum, etc, et la plupart sont plus petits. Leur 
livrée est assez modeste et ne présente jamais de nuances métalliques. 
Is sont propres à l'Amérique (1) et paraissent répandus dans la plus 
grande partie de ce continent. 


DESMIDOPHORUS. 
(Cmevror.) Scuoexu. Curcul., IV, p. 360. 


Rostre médiocre, robuste, faiblement arqué, subquadrangulaire, 
arrondi aux angles, muni, de chaque côté, d'un large sillon allant 
de l'insertion des antennes à l'œil; ses scrobes commençant au-delà 
de son milieu, très-obliques, dirigées sous le rostre et séparées en 
arrière par une mince cloison. — Antennes médiocres, peu robustes ; 
scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux; funi- 


est le caractère le plus apparent des Cléogonides, auxquels appartiennent les 
Ruvssomarus et les Cuazconenmus. Un grand nombre de ConOTRACHEIUS ont 
l'air de Mecoconvnus en miniature, par suite de la forme de leurs élytres qui 
débordent fortement le prothorax et ont les épaules aiguës comme ces der- 
niers, C’est probablement l'énorme différence qui existe entre la taille des es- 
pèces des deux genres qui a fait méconnaître leurs analogies. 

(1) M. Kolenati (Verhandi. d. Zool.-Botan. Ver. in Wien, 1858, p. 341, pl. 6) 
a décrit un C. Helferii des Indes orientoles, Je crois, avec M. Gerstæcker 
(Wiegm. Archiv, 1859, IL, p. 404), qu'il est probablement étranger au genre. 


56 CURCULIONIDES. 


, 


cule à articles 4-2 obconiques, subégaux ou 1 plus grand, 3-4 de 
même forme, courts, 5-6 subarrondis, 7 transversal, plus ou moins 
contigu à la massue; celle-ci grosse, oblongo-ovale, articulée, obtuse 
au bout. — Yeux grands, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax 
transversal, convexe, arrondi sur les côtés, rétréci en avant, avec son 
bord antérieur profondément sinué de chaque côté et muni de lobes 
oculaires saillants et arrondis, légèrement bisinué à sa base; proster- 
num profondément canaliculé ; le canal ne dépassant pas les hanches 
antérieures en arrière. — Ecusson ovale ou oblong, parfois (hebes) 
nul. — Elytres très-convexes, brièvement naviculaires ou ovales, 
souvent isolément anguleuses à leur extrémité, beaucoup plus larges 
que le prothorax à leur base, avec les épaules plus où moins sail- 
lantes latéralement et anguleuses. — Pattes médiocres, robustes ; 
cuisses sublinéaires, brièvement dentées ou inermes en dessous ; 
jambes comprimées, les antérieures en général arquées ; toutes briè- 
vement mucronées au bout; les corbeilles des postérieures fortement 
caverneuses; tarses assez longs, larges, densément spongieux en des- 
sous, à article 4 grand; ses crochets médiocres. — 2 segment abdo- 
minal presque aussi grand que 3-4 réunis, séparé du 1° par une 
suture légèrement arquée ou droite; saillie intercoxale assez large, 
arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Saillie mésosternale 
assez étroite, subhorizontale, enfouie entre les hanches intermédiaires. 
— Corps inégal, écailleux. 


Ces insectes sont au moins de moyenne grandeur et leur livrée, 
assez variable selon les individus, consiste ordinairement en petites 
taches ou en bandes maculaires sur un fond brun ou noir. Tous ont 
le prothorax criblé de gros points enfoncés et les élytres plus ou moins 
striées, avec les intervalles entre les stries munis de quelques tuber- 
cules arrondis; rarement (seneæ) leur corps est hérissé de longs poils. 

Sauf une espèce de Madagascar, ils sont répandus dans les diverses 
parties des Indes orientales (1). 

La forme des corbeilles de leurs jambes postérieures les distingue 
éminemment de tous les genres qui précèdent. 


{1) Schœnherr (Cureul. VII, 2, p. 3) en mentionne 6 esp. : D. hebes F., 
Bengale; Cummingüi, îles Philippines; aureolus, Imhoffii, Java; Confucii, 
Chine; senex, Madagascar. J'en connais deux nouvelles, de Siam et de la Co- 
chinchine, plus une troisième de Madagascar, la plus grande de toutes, com- 
plétement revêtue d'un enduit grisâtre et remarquable par ses éiytres cou- 
vertes de profondes excayations confluentes. — Le Rhynchœænus penicillatus 
de Fabricius et d'Olivier, que ces auteurs indiquent comme de Cayenne, me 
paraît, comme à Dejean et Schœuherr, appartenir au geure ; c’est très-proba- 
blement un insecte de Madagascar, voisin du senex, 


ITHYPORIDES VRAIS. 57 


COLOBODES. 
Scnoenn. Curcul., IV, p. 465. 


Ce genre ne diffère des Iruyrorus qui suivent que par les particu- 
larités suivantes : 

2° article du funicule antennaire notablement plus long que le 4®, 
— Cuisses non pédonculées à leur base, graduellement en massue. 
— 2° segment abdominal plus long que les deux suivants réunis, sé- 
paré du 1*° par une suture arquée ; saillie intercoxale médiocrement 
large, ogivale. 

Les deux espèces (1) qu'il comprend en ce moment sont originaires 
de Java. Schœænherr, après avoir établi le genre sur l’une d'elles 
(Billbergü), l'a réuni aux Irayporus, mais les caractères qui l’en sé- 
parent sont trop importants pour que cette réunion puisse être 
adoptée. 

La livrée de ces insectes est plus élégante que celle des lrayporus. 
Elle consiste en quelques taches ou une sorte de fin réseau noirâtre 
sur un fond d'un fauve plus ou moins clair, et quelques tubercules, 
la plupart fasciculés, ornent leur prothorax et leurs élytres. 


ITHYPORUS. 
Scuoenu, Curcul., Il, p. 550. 


Rostre médiocre, tantôt (par ex. capensis) assez robuste et cylin- 
drique, tantôt (par ex. inquinatus) plus grêle ct déprimé ; ses scrobes 
commençant dans son milieu ou un peu au-delà, rapidement infé- 
rieures (2).—Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au 
bout, atteignant les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, 
subégaux; 3-7 courts, égaux; massue assez grosse, oblongo-ovale, arti- 
culée, obtuse. —Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux. — 
Prothorax transversal où non, régulièrement arrondi sur les côtés, ré- 
tréci en avant, avec son bord antérieur profondément sinué de chaque 
côté, et muni de lobes oculaires très-saillants et subanguleux, large- 
ment arrondi à sa base; prosternum fortement canaliculé en avant des 
hanches antérieures, très-étroit, et aplani entre celles-ci. — Ecusson 
ovale où arrondi, parfois nul. — Elytres oblongues, subparallèles dans 
les trois quarts de leur longueur, plus ou moins déprimées sur le disque, 
notablement plus larges que le prothorax et tronquées ou faiblement 

échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, 


(1) C. Billbergii, Schœænh. loc. cit. p. 466. — Jthyp. Labrami, ibid. VIIL, 2, 
p. 68. 

(2) Eltes seraient conniventes postérieurement, selon Schœnherr, mais uno 
cloison plus ou moius large intervient entre elles. 


58 CURCULIONIDES. 


robustes; hanches antérieures faiblement séparées ; cuisses pédoncu- 
lées à leur base, fortement en massue et dentées en dessous à leur 
extrémité; les postérieures dépassant parfois (inquinatus) un peu 
l'abdomen ; jambes comprimées, plus ou moins, surtout les postérieu- 
res (1), renflées dans leur milieu en dedans, toutes terminées par une 
lame mueronale et mucronées ou onguiculées à leur extrémité ; tarses 
assez larges, médioéres, spongieux en dessous, à articles { un peu 
allongé, 3 pas beaucoup plus large que 2, 4 assez long, ainsi que ses 
crochets. — 2° segment abdominal pas plus long que chacun des 
deux suivants, séparé du 1° par une suture droite; saillie intercoxale 
large, anguleuse en avant. — Métasternum de longueur moyenne. 
— Saillie mésosternale médiocrement large, triangulaire, inclinée. — 
Corps oblong, écailleux. 

Chez le capensis, type du genre, le mâle se distingue de la femelle 
en ce que la tranche inférieure de son pygidium, que recouvrent 
les élytres, est visible et simule un sixième segment abdominal. 
J'ignore si ce caractère, que Schænherr donne comme général, l’est 
réellement. 

Il a fondé, dans l’origine, le genre sur deux espèces seulement, l’une 
(capensis) du Cap, l'autre (inquinatus) de la Sénégambie. Plus tard (2), 
il leur a adjoint un certain nombre d’autres espèces africaines, de Ma- 
dagascar et de Java, dont quelques-unes seulement leur sont congé- 
nères (3). Les autres doivent probablement, pour la plupart, rentrer 
dans le genre CoLopones qui précède. 


(1) Chez le capensis, les postérieures sont larges, fortement échancrées en 
dedans, à leur base, et obliquement tronquées à leur extrémité, avec l’angle 
externe de la troncature saillant et précédé d’un profond sinus ; leur lame mu- 
cronale est repliée en dedans à augle droit, de sorte que leurs corbcilles sont 
réellement caverneuses. Chez les autres espèces que j'ai sous les yeux, elles 
sont simplement et obliquement arrondies à leur extrémité, avec leurs cor- 
beiilos ouvertes. Le capensis et les espèces qui lui ressemblent, s’il y en à, 
doivent, par conséquent former, à tout le moins, une section particulière dans 
le genre. 

(2) Gureul. VII, 2, p. 65. 


(3) IL divise le genre en deux sections, selon que l’écusson existe ou est ab- 
sent. La seconde de ces sections comprend trois espèces (ceraplerus, albosig- 
num. odiosus) du Cap qui me sont inconaues. Les deux dernières ayant, d'a 
près les descriptions, les cuisses pédoneulées, appartiennent probablement au 
genre actuel. — La première section se compose de huit espèces, dont deux 
(Billbergi, Labrami) de Java sont des CoLosones. Parmi les six autres, je ne 
connais que le capensis et l’inquinalus mentionnés dans le texte. Les quatre 
restantes sont, sauf une (senegalensis), originaires de Madagascar. Chez denx 
(madagascariensis, fasciatus) d’entre elles, M. Gerstæcker (Stettin. entom. 
Zeit. 1860, p. 388) a signalé une structure particulière de la massue des an- 
tennes, qui consiste en ce qu’elle est plus forte que dans les espèces du conti- 
nent africain, et que ses articles sont emboités les uns dans les autres et sé- 


ITHYPORIDES VRAIS. 59 


Les Irayrorus sont d'assez GRR taille et ressemblent à quelques 
Cyamogozus du groupe des Cryptorhynehides vrais. Leur livrée brune 
ou noire et variée de blanchàtre, n'offre rien de remarquable. 


n 


TRAPHECORYNUS. 
ScnoEnx. Cureul., VIL, 2, p. 64 (1), 


Mèmes caractères que les Irayponus, sauf les particularités sui- 
vantes : 

Antennes plus grêles; funicule à articles 1-3 allongés, 2 le plus 
long, 4-6 courts, égaux, 7 un peu plus long et Je plus gros; massue 
compacte, veloutée, très-allongée et cylindrique. — Yeux très-rap- 
prochés en dessous. — Corps plus court. 

Tout le reste, y compris la sculpture et la livrée, est semblable. Ces 
insectes sont, à proprement parler, des Irayrorus, dont la massue 
antennaire est pareille à celle des Mecoconynus. Schænherr en décrit 
deux espèces (anæius, inæqualis) de Madagascar qu'il avait primitive- 
ment comprises parmi les COELOSTERNUS. 


LOBOPS. 
Scnoenu. Curcul., VIL, 2, p. 116. 


Tète saillante, un peu concave entre les yeux; rostre allongé, mé- 
diocrement robuste, arqué, déprimé, élargi et caréné en dessus 
à sa base; ses scrobes commençant dans son milieu, rapidement 
inférieures. — Antennes assez longues et grèles; scape atteignant 
les yeux ; funicule à articles 1 allongé, obconique, assez gros, 2 no- 
tablement plus long et plus grèle, 3-4 plus courts que 1, 5-7 sub- 
globuleux ; massue ovale, faiblement articulée, obtuse au bout. 
— Yeux très-finement granulés, très-grands, arrivant au niveau du 
vertex, distants en arrière, rapprochés sur Je front, en partie décou- 
verts lors de la contraction du rostre, — Prothorax transversal, sub- 
cylindrique, arrondi sur les côtés, coupé carrément en avant, muni de 
lobes oculaires grands et très-saillants, légèrement bisinué à sa base; 
prosternum faiblement canalieulé en avant des hanches antérieures, 
réduit à un très-mince filet entre celles-ci. —Ecusson petit, en triangle 
aigu. — Elytres assez courtes, convexes, subnaviculaires, sensible- 
ment plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les 


parés par des sutures obliques, caractère qui à peut-être plus qu'une valeur 
sectionnelle, Cette particularité se retrouve dans une espèce nouvelle (petrosus) 
du même pays que décrit ce savant entomologiste, Une seconde de la Nou- 
velle-Giiinée qu'il décrit également, sons le nom de Mmagicus, est probable- 
ment un CoLopopes. — Anx espèces africaines s'ajoutent enfin : J. femoratus, 
dorsalis, J. Thoms. Archiv entom. 11, p.138; Gabon. 


(1) Syn. Coecostennus, Schœnh. ibid. IV, p, 203 et 214; olim. 


60 CURCULIONIDES. 


épaules obtuses. — Pattes assez longues, médiocrement robustes; 
cuisses graduellement en massue, faiblement dentées en dessous; 
jambes très-comprimées, larges, tranchantes en dehors, arquées à leur 
base, onguiculées à leur extrémité ; tarses assez longs, à articles 1-2 
étroits, celui-là très-allongé, 4 médiocre, ses crochets assez grands, 
divariqués. — Pygidium visible en dessous chez les mâles ; les trois 
segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière, 
subégaux, séparés du 1° par une suture droite ; saillie intercoxale 
large, arrondie en avant. — Métasternum très-court. — Saillie méso- 
sternale assez large, triangulaire, inclinée en arrière. — Corps oblongo- 
ovale, un peu inégal, écailleux. 


Schænherr a placé ce genre entre les Prazurus et les TImonus, en 
d’autres termes, parmi les Zygopides. Sa tête, son rostre, ses yeux et 
ses tarses sont en effet construits comme ceux des Zygopides, mais 
les lobes oculaires très-saillants dont son prothorax est pourvu, et ses 
yeux en partie recouverts, prouvent qu'il est étranger à ce groupe 
et doit rentrer dans celui-ci. Il ne comprend qu'une assez petite es- 
pèce (setosus, Schh.) du Brésil, d’un brun grisâtre uniforme et dont 
le facies se rapproche de celui de quelques CRYPTORHYNCHUS €X0- 
tiques, 

POLYLOPHUS. 


Bzancu. in Gay, Hist. d. Chile; Zool., V, p.417. 


Rostre médiocre, assez robuste, déprimé, parallèle, légèrement ar- 
qué ; ses scrobes commençant vers son tiers antérieur, obliques et 
atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes courtes, peu 
robustes ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funi- 
cule à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, celui-là plus 
gros, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu; massue assez pe- 
tite, ovalaire, obtuse au bout. — Yeux assez fortement granulés, 
grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax plus long que 
large, convexe, rétréci en arrière, arrondi sur les côtés en avant, 
puis brusquement rétréci, avec son bord antérieur très-saillant, pro- 
fondément sinué sur les côtés et muni de lobes oculaires très-grands 
et anguleux, tronqué à sa base; prosternum largement canalieulé, 
plan et très-étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson très-petit, 
allongé et très-étroit. — Elytres convexes, oblongo-naviculaires, pas 
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes mé- 
diocres; cuisses graduellement en massue, dentées en dessous; jambes 
comprimées, arquées à leur base, surtout les postérieures, brièvement 
onguiculées au bout; tarses médiocres, finement spongieux en dessous, 
à articles 1-2 étroits, en cône renversé, celui-là allongé, 3 assez large, 
4 médiocre; ses crochets petits. — 2° segment abdominal à peine 
plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1° par une suture 
droite; saillie intercoxale large, allongée, subogivale, — Métasternum 


ITHYPORIDES VRAIS. 61 


très-court. — Saillie mésosternale étroite, rétrécie en arrière, incli- 
née. — Corps oblong, inégal et écailleux. 


M. Blanchard en décrit deux petites espèces (1) du Chili, dont une 
seule (elegans) m'est connue et a servi de type pour la formule qui 
précède. Elle ressemble beaucoup à un Pacayonyx de forme plus 
allongée que de coutume. Sa livrée, variée de jaune, de brun, de 
blanchâtre et de noir, forme un dessin compliqué et agréable à la 
vue. Quatre tubercules, disposés transversalement, se voient sur le 
prothorax et sont hérissés, comme le bord antérieur de ce dernier, 
de grosses écailles redressées. Les élytres présentent chacune une 
crète allongée, à quelque distance de leur base, et un tubercule fasci- 
culé au sommet de leur déclivité postérieure. L'autre espèce est plus 
grande et plus massive, mais, d'après la description, a une livrée et 
une sculpture analogues. 


MITREPHORUS. 
Scnoenu. Curcul., IV, p. 463. 


Rostre assez long et assez robuste, subquadrangulaire, arrondi aux 
angles, faiblement arqué; ses scrobes presque complètes en avant, 
rectilignes et longeant son bord latéral inférieur. — Antennes sub- 
terminales, longues et grèles; scape en massue au bout, atteignant 
les yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là le plus 
long, 3-7 graduellement plus courts et subarrondis ; massue assez 
forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux fortement granulés, entière- 
ment cachés au repos, grands, ovales, transversaux. — Prothorax un 
peu plus long que large, peu convexe, fortement rétréci en avant, 
surtout dans son tiers antérieur, prolongé en une corne assez longue, 
déprimée et échancrée au bout, profondément sinué de chaque côté, 
avec ses lobes oculaires très-saillants et arrondis, légèrement bisinué 
à sa base ; prosternum profondément canaliculé, le canal assez large 
et superficiel entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, 
oblong. — Elytres assez convexes, allongées, parallèles, arrondies en 
arrière, pas plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, 
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses 
sublinéaires, inermes ; jambes droites, onguiculées au bout ; tarses 
médiocres, étroits, spongieux en dessous, à articles 1-2 en cône ren- 
versé, celui-là allongé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Les trois 
segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 1° par une 
suture presque droite ; saillie intercoxale assez large, parallèle, ar- 
rondie en avant. — Métasternum assez long. — Saillie mésosternale 
médioerement large, en triangle allongé, et inclinée en arrière. — 
Corps allongé, densément écailleux. 


(1) P. elegans, penicilliger ; le 4er est figuré Col. pl. 25, f. 11. 


62 CURCULIONIDES. 


L'unique espèce (Waterhousei Schænh.) de ce genre singulier est 
originaire du Brésil, de taille moyenne et en entier d’un gris jau- 
nâtre. Partout, sauf sur l'abdomen, sa vestiture est si épaisse qu'il 
est difficile de s'assurer de la sculpture des téguments; elle forme 
une sorte d'enduit, accompagné, sauf sur les élytres, d'assez grosses 
écailles qui sont redressées sur les pattes. 


ARTHROSTENUS. 
Scuoenn. Curcul. Disp.ineth., p. 287. 


Rostre allongé, médiocrement robuste, subquadrangulaire et ar- 
rondi aux angles; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, 
obliques et longeant son bord latéral intérieur. — Antennes longues, 
grèles ; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à 
articles 1-4 obconiques, allongés, 5-7 très-courts, transversaux ; mas- 
sue allongée, oblongo-ovale, articulée, acuminée. — Yeux grands, 
assez fortement granulés, ovales, transversaux, entièrement recou- 
verts au repos. — Prothorax plus long que large, obconique, un peu 
arrondi dans son milieu sur les côtés, ayant son bord antérieur large- 
ment saillant et arrondi dans sou milieu, mais non sinué sur les côtés, 
légèrement bisinué à sa base; prosternum profondément canalieulé; 
le canal à bords vifs, aplani entre les hanches antérieures. — Ecusson 
petit, subearré ou en triangle curviligne. — Elytres convexes, allon- 
gées, subparallèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, à peine plus 
larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec 
les épaules obtuses. — Pattes assez longues, médiocrement robustes; 
cuisses graduclement en massue, sublinéaires; jambes subarrondies, 
ciliées en dedans, les corbeilles des postérieures fortement caverneu- 
ses; les quatre antérieures un peu arquées, arrondies et mucronées 
à leur extrémité ; tarses assez longs et étroits, à articles 1-2 triangu- 
laires, subégaux, 4 long et grèle; ses crochets médiocres. — Abdo- 
men aplani à sa base ; son 2° segment soudé au 1°, séparé de lui par 
une fine suture flexueuse et beaucoup plus grand que 3-4 réunis; 


saillie intercoxale assez large, ogivale. — Métasternum de longueur 
moyenne. — Saillie mésosternale très-étroite, linéaire. — Corps 


allongé, subeylindrique, densément écailleux. 

Insectes propres au Caucase et dont on ne connaît que les trois 
espèces (1) décrites par Schænherr. Deux d’entre elles (fullo, spadi- 
ceus) sont presque de taille moyenne, la troisième (cinereus) est 
tès-petite. Toutes trois sont d'un blanc grisätre, parfois un peu 
rembruni en dessus et, pour toute sculpture, ont les élytres finement 
striées. 

Note. 


D'après la forme de son canal rostral, le genre suivant appartient 


(4) Schœnh, Curcul. IL, p. 534. 


CLÉOGONIDES. 63 


sans aucun doute aux Ithyporides, et, comme Erichson le place à côté 
des MirrepHonus, il est probable qu'il doit rentrer dans le groupe 


actuel. 
CYLLORAMPHUS. 


Ernicus. Archiv, 1842, I, p. 208. 


Rostre assez court, épais, arqué, gibbeux à sa base. — Antennes 
courtes, assez robustes, leur scape atteignant presque les yeux; funi- 
cule de 7.articles : 1-2 obconiques, celui-là plus grand et plus gros, 
3-1 transversaux, décroissant peu à peu; massue ovale. — Yeux 
ovales, déprimés, distants. — Prothorax oblong, lobé près des yeux ; 
son canal rostral large, effacé en arrière des hanches antérieures. — 
Ecusson oblong. — Elytres du double plus longues que le prothorax, 
convexes, recouvrant le pygidium, obtusément anguleuses aux 
épaules. — Cuisses inermes; jambes légèrement arquées, onguiculées 
au bout; crochets des tarses simples, divariqués. — Corps allongé, 
écailleux, ailé. 

Erichson n'en décrit qu'une espèce (£uberosus) de la Tasmanie, 
assez petite, tuberculeuse sur le prothorax et les élytres, et revètue 
d'écailles ferrugineuses, avec une tache cendrée en arrière du milieu 
des élytres. ’ 

GRouPE II. Cléogonides. 


Rostre cylindrique, plus ou moins comprimé sur les côtés à sa base; 
ses scrobes se portant rapidement sous lui ou longeant son bord laté- 
ral inférieur (quelques Caazcopermus exceptés). — Yeux fortement 
granulés, souvent contigus en dessus, rarement recouverts en entier 
lors de la contraction du rostre. — Prothorax non ou peu saillant en 
avant; ses lobes oculaires faibles ou nuls. — Un écusson. — Elytres 
embrassant faiblement le corps. — Métasternum presque toujours 
très court; ses épisternums larges. 


Ce groupe se distingue du précédent par la forme du prothorax 
dont le bord antérieur est coupé carrément ou peu s’en faut, puis 
par la faiblesse ou l'absence des lobes oculaires qui ne sont assez dé- 
veloppés que dans un seul cas (HyBopnonus), par la grandeur des 
yeux que ces lobes laissent en grande partie à découvert, enfin par 
le facies de ses espèces qui sont plus ou moins petites et de forme 
courte. Il serait par conséquent très-homogène sans un genre (ACEN- 
TRUS) que la forme de son prothorax oblige d'y comprendre, et qui 
fait exception à la plupart des autres caractères qui précèdent. 

On retrouve encore chez la plupart de ces insectes la faible sépa- 
ration des hanches antérieures qui est si commune chez les Ithypo- 
rides vrais, mais leur contiguité est plus rare et n'existe que chez 
les Acenrrus. Elle ne se représentera plus dans aucun des groupes 
suivants, 


64 CURCULIONIDES. 


Ce mème genre AcENTRUS est européen ; les autres sont partagés 
entre l'Amérique et l'Australie. 


JI. Yeux non contigus en dessus. 


Jambes inermes au bout; hanches antér, contiguës : Acentrus. 
—  mucronées — —— séparées : Melanterius. 
Il. Yeux contigus ou subcontigus en dessus. 

a Corbeilles des jambes postérieures ouvertes. 

b Hanches antérieures et iutermédiaires aplanies ou concayes au côlé 
interne. 

Elytres tuberculeuses : Hyhophorus. 

—. très-lisses : Cleogonus. 

bh Hanches antérieures et intermédiaires de forme normale : Rhysse- 
matus. 

aa Corbeilles des jambes postérieures caverneuses : Chalcodermus. 


ACENTRUS. 
(Cuevnor.) Scuoenn. Curcul., VIIL, 2, p. 57. 


Rostre séparé du front par un sillon transversal, allongé, assez ro- 
buste, subcylindrique, un peu comprimé sur les côtés dans ses deux 
tiers basilaires ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, obli- 
ques, longeant son bord latéral inférieur. — Antennes médiocres, 
peu robustes ; scape en massue au bout, atteignant à peine les yeux; 
funicule à articles { obconique, allongé, 2 de même forme, beaucoup 
plus court, 3-7 très-courts, graduellement épaissis, 7 contigu à la 
massue ; celle-ci ovale, articulée. — Yeux assez grands, ovales, trans- 
versaux, en entier cachés au repos. — Prothorax plus long que large, 
cylindrique, brièvement et brusquement atténué en avant, avec son 
bord antérieur tronqué, sans lobes oculaires et à peine bisinué à sa 
base ; prosternum assez profondément canaliculé en avant des hanches 
antérieures. — Ecusson allongé. — Elytres allongées, convexes, pa- 
rallèles, arrondies en arrière, plus larges que le prothorax et recti- 
lignes à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; 
hanches antérieures contiguës ; cuisses sublinéaires ; jambes droites, 
un peu élargies et inermes à leur extrémité; tarses médiocres, spon- 
.gieux en dessous, à articles 1-2 grèles, en cône renversé, celui-là plus 
long, 3 assez large, 4 médiocre ; ses crochets petits, divariqués.—Les 
trois segments intermédiaires de l'abdomen faiblementanguleux à leurs 
extrémités, 2 beaucoup plus long que 2-3 réunis, séparé du 1% par 
une fine suture arquée; saillie intercoxale large, subanguleuse en 
avant. — Métasternum très-plan, de longueur médiocre. — Mésoster- 
num horizontal, assez large, en carré long, élargi en avant. — Corps 
oblong, revêtu partout d’un enduit écailleux. 


L'unique espèce (histrio Schh.) est étrangère au groupe actuel par 


CLÉOGONIDES. 65 


son facies, sa vestiture densément écailleuse, ses yeux complétement 
invisibles, lors de la contraction du rostre, etc.; mais elle lui appar- 
tient par la troncature du bord antérieur du prothorax qui n'a pas 
conservé le moindre vestige des lobes oculaires. Elle forme le passage 
entre les genres qui suivent et les Ithyporides vrais. 

Cet insecte est fort petit et d’un blanc plus ou moins pur, avec 
des taches d’un brun rougeâtre sur les élytres, confluentes en partie 
et formant une sorte de marqueterie variable selon les individus. Il 
paraît habiter la plus grande partie de l'Europe méridionale. 


MELANTERIUS. 
Ertcus. Archiv, 1842, I, p. 209. 


Rostre tantôt (porcatus, semiporcatus) médiocre, plus ou moins 
robuste, cylindrique et subquadrangulaire à sa base, tantôt (piceiros- 
ris) long, grêle, cylindrique et un peu déprimé au bout; ses scrobes 
commençant dans son milieu ou au-delà, longeant son bord latéral 
inférieur. — Antennes assez longues, plus ou moins robustes ; scape 
en massue au bout, n’atteignant pas les yeux; funicule à articles 
obconiques : 4 plus long que les autres, ceux-ci décroissant pou à 
peu ou subégaux; massue au plus médiocre, oblongo-ovale, articu- 
lée, subobtuse au bout. — Yeux très-grands, séparés en dessus. — 
Prothorax subtransversal, assez régulièrement rétréci en avant, avec 
son bord antérieur sinué de chaque côté et muni de lobes oculaires 
faibles et largement arrondis, légèrement bisinué à sa base; proster- 
num étroitement et assez fortement canaliculé; le canal nettement 
limité, effacé et rétréci entre les hanches antérieures. — Ecusson 
allongé, étroit. — Elytres convexes et brièvement naviculaires (porca- 
tus, piceirostris), ou ovales et planes sur le disque (semiporcatus), un peu 
plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules 
obtuses. — Pattes des HyBopnorus qui suivent (1). — 2° segment 
abdominal un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 
4e par une suture droite; saillie intercoxale large, arrondie ou un 
peu anguleuse en avant. — Métasternum court. — Mésosternum va- 
riable (2). — Corps ovale, glabre. 

Genre propre à l'Australie, comme le suivant. Erichson en décrittrois 
espèces nommées dans la formule qui précède. Deux d’entre elles 
(porcatus, semiporcatus) sont d’un noir profond, la troisième est d'un 


(4) Chez la plus petite espèce du genre, le piceirostris, la seconde dent des 
cuisses manque, tandis qu’elle existe chez les deux autres. 

(2) Chez le porcatus et le semiporcatus, il forme une plaque horizontale et 
en carré transversal, tandis que celui du piceirostris est triangulaire et incliné 
en arrière. Quand on connaîtra un plus grand nombre d'espèces du genre, ce 
caractère pourra servir à les distinguer génériquement, ou, au moins, à les 
répartir dans deux sections. 


Coléoptères. Tome VII. 0 . 


66 CURCULIONIDES. 


brun plus ou moins rougetre. Toutes trois sont criblées de points 
enfoncés en dessous et sur le prothorax, mais la sculpture de leurs 
élytres varie. Chez les deux premières, ces organes sont couverts de 
grandes fossettes disposées en séries séparées par des côtes plus ou 
moins tranchantes ; chez la dernière, ils sont régulièrement striés avec 
les intervalles entré les stries costiformes. Il y a dans les collections 
un petit nombre d'espèces inédites appartenant au genre. 


HYBOPHORUS. 
Warenu. Trans. of the entom. Soc., Ser. 2, IL, p. 205. 


Rostre médiocre, assez robuste, subeylindrique, un peu déprimé 
au bout, légèrement arqué; ses serobes commençant au-delà de son 
milieu, séparées en arrière par une mince cloison, — Antennes assez 
longues et médiocrement robustes; scape en massue au bout, attei- 
gnant à peine les yeux; funicule à articles 1-3 obconiques, allongés, 
décroissant graduellement, 4-7 très-courts, grossissant peu à peu; 
massue assez grosse, oblongo-ovale, articulée, obtuse au bout. — 
Yeux très-grands, transversaux, contigus en dessus. — Prothorax 
fortement transversal, convexe et caréné en dessus, légèrement arrondi 
sur les côtés, brusquement rétréci et tronqué en avant, muni de 
lobes oculaires assez saillants et subanguleux, médiocrement bisinué 
à sa base; prosternum largement et fortement canaliculé, le canal à 
bords tranchants, aplani et étroit entre les hanches antérieures. — 
Ecusson étroit, allongé. — Elytres très-convexes, brièvement navicu- 
laires, beaucoup plus larges que le prothorax et trisinuées à leur 
base, avec les épaules obliquement tronquées et calleuses. — Pattes 
médiocres; les quatre hanches antérieures aplanies et comme tron- 
quées au côté interne; cuisses en massue, dentées en dessous (1); 
jambes comprimées, arquées à leur base, mucronées au bout; tarses 
médiocrement longs et larges, à articles 1 allongé, 4 assez grand 
ainsi que ses crochets; ceux-ci simples. — 2° segment abdominal un 
peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1% par une 
suture arquée ; saillie intercoxale large, aiguë en avant. — Métasternum 


très-court. — Mésosternum horizontal, concave, transversal, rétréci 
en arrière, demi-circulaire en avant. — Corps convexe, brièvement 


subrhomboïdal, très-inégal, glabre. 


L'unique espèce (rufotuberosus Waterh.) du genre est de la taille des 
plus grands ConorrACHELUS et, sous le rapport de la sculpture de ses 
téguments, ressemble beaucoup au Con. corallifer. Elle est en effet 
noire et couverte sur les élytres d’excavations confluentes et de tu- 


(1) En avant et à une assez grande distance de la dent dont elles sont ar- 
mées, il y en a une autre très-petite et assez difficile à apercevoir quand on 
n’est pas prévenu de son existence. 

. 


CLÉOGONIDES. 67 


bercules rougeñtres de forme et de grosseur variées; le prothorax 
est lisse. Cet insecte est de l'Australie. 


CLEOGONUS. 
Scnoënu. Curcul. Disp. meth., p. 315 (1). 


Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, comprimé sur les 
côtés dans presque toute sa longueur, légèrement arqué ; ses scrobes 
commençant vers son tiers antérieur, obliques et conniventes en 
arrière. — Antennes antérieures, médiocres, assez robustes; scape 
en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 4-2 obco- 
niques, allongés, celui-ci plus grand, 3-7 très-courts, transversaux, 
subarrondis, grossissant peu à peu; massue assez forte, oblongo- 
ovale, articulée, obtuse au bout. — Yeux très-grands, oblongo-ovales, 
subcontigus en dessus, rapprochés en dessous. — Prothorax presque 
aussi long que large, conique, tronqué en avant et muni de faibles 
lobes oculaires, paraboliquement coupé de chaque côté de sa base, 
avec son lobe médian étroit; prosternum fortement canaliculé; le 
canal à bords tranchants, ne dépassant pas les hanches antérieu- 
res (2). — Ecusson allongé. — Elytres convexes, naviculaires, obtu- 
sément arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et 
triangulairement échancrées à leur base, avec les épaules obtusé- 
ment calleuses. — Pattes assez longues et assez robustes, contrac- 
tiles; cuisses sublinéaires, canaliculées en dessous ; jambes tranchan- 
tes en dehors, anguleuses à leur base, droites, brièvement mucronées 
au bout; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 4-2 
étroits, 3 large, 4 assez long, ses crochets médiocres. — 2° segment 
abdominal pas plus long que chacun des deux suivants, séparé du 4er 
par une suture faiblement arquée; saillie intercoxale large, rétrécie 
et acuminée en avant. — Métasternum très-court, muni d’un court 
et profond canal oblique en avant de chacune des hanches postérieu- 
res, — Mésosternum triangulaire, assez large, subhorizontal. — Corps 
ovale, convexe, glabre. 


Le type du genre (rubetra Fab.) est un insecte de taille moyenne, 
commun à Cayenne, et qui paraît répandu jusqu'au Mexique inelusi- 
vement. Schœænherr lui adjoint deux autres espèces (3) du Brésil, de 


(1) Syn. Ononrmis pars, Germar. 

(2) Ces hanches sont planes au côté interne et forment de chaque côté une 
muraille verticale plus élevée que les bords du caual prosternal. Les intermé- 
diaires, de leur eôté, sont fortement concaves au côté interne et agrandissent 
ainsi notablement l’intervaile qui sépare les pattes dont elles dépendent. Quel- 
que chose de très-voisin existe, comme on vient de le voir, dans les deux genres 
qui précèdent. 

(3) C. conicicollis Schœnh,, Orob. nucula Germ.; Schænh. loc. cit. VI, 2, 
p. 120. — Aj.: C. Fairmairei, Coquer. Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 450, 
pl, 14, no V; Martinique. 


68 : CURCULIONIDES. 


moitié plus petites et qui me sont inconnues. Ces trois insectes sont 
d’un noir profond, assez brillant, finement pointillé sur le prothorax et 
présentent sur les élytres des rangées régulières et distantes de très- 
petits points enfoncés. 

Au premier coup-d'œil, le genre paraît très-voisin des DYORIMERUS 
(Baridiides) de forme régulièrement ovale, et il a plusieurs caractères 
importants en commun avec eux; mais ses épimères mésothoraci- 
ques nullement ascendantes et ses segments abdominaux tronqués en 
arrière ne permettent pas de le rapprocher de ces insectes. 


RHYSSOMATUS. 
Senoenu. Curcul., IV, p. 364 (1). 


Les définitions que donne Schænherr de ce genre et du suivant 
sont si vagues qu'en les comparant ensemble on ne parvient pas à en 
extraire un seul caractère qui permette, dans la pratique, de recon- 
naître avec certitude auquel des deux appartiennent un assez grand 
nombre d'espèces. Je n'aurais donc pas hésité à réunir les deux gen- 
res, s’il n'existait pas dans les corbeilles de leurs jambes postérieures 
une différence qui permet de les reconnaitre (2). Toutes les espèces 
qui ont ces corbeilles ouvertes sont pour moi des RayssomaTus et, 
ainsi composé, ce genre peut se définir de la manière suivante : 

Rostre au plus médiocre, en général peu robuste, cylindrique et 
souvent un peu comprimé latéralement à partir de sa base, légère- 
ment arqué; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, rare- 
ment (s{rigicollis) presque complètes en avant, obliques, mais ne se 
portant pas sous le rostre. — Antennes médiocres, peu robustes ; 
scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 
allongé, obconique, 2 de mème forme, notablement plus court, 3-7 
courts, grossissant peu à peu, 7 contigu ou non à la massue; celle-ci 
plus ou moins grosse, oblongo-ovale, articulée, subobtuse au bout. — 
Yeux très-grands, transversaux, contigus ou peu séparés en dessus, 
rapprochés en dessous. — Prothorax transversal, plus ou moins con- 
vexe, tantôt assez régulièrement et fortement conique, tantôt arrondi 
sur les côtés, puis brusquement rétréci en avant, avec son bord an- 
térieur toujours peu saillant ou tronqué, faiblement sinué sur les 
côtés et muni de lobes oculaires courts et largement arrondis; pro- 


(1) Syn. Ryssemarus, Chevrol. in Dej. Cat. éd. 3, p. 322. — Onomris pars, 
Germ. — CayproruyNenus Say. 

(2) Je ne puis même pas garantir que cette différencæne s’efface pas graduel- 
lement; dans l’affirmative, il va de soi que les deux genres devraient être réu- 
nis. J'ai sous les yeux un assez grand nombre de leurs espèces, mais la plupart 
sont nouvelles, et pour la presque totalité des autres, je ne parviens pas à les 
déterminer avec certitude dans Schœnberr. Force m'est donc de m’abstenir 
d’en citer aucune, = 


CLÉOGONIDES. 69 


sternum étroitement canaliculé; le canal effacé et très-rétréci entre 
les hanches antérieures. — Ecusson allongé et étroit, plus rarement 
ovale. — Elytres convexes, naviculaires, fortement rétrécies en 
arrière, un peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, 
avec les épaules arrondies, ou calleuses, parfois anguleuses, plus ou 
moins saillantes en avant. — Pattes courtes, robustes; cuisses en 
massue, dentées en dessous; jambes comprimées, plus ou moins 
arquées à leur base ; les quatre postérieures souvent anguleuses près 
de leur extrémité en dehors, ou munies d'une petite dent près de leur 
angle interne ; toutes mucronées au bout etayantleurs corbeilles ouver- 
tes ; tarses assez courts, delargeur variable, spongieux en dessous; leurs 
crochets bifides et parfois en même temps soudés à leur base. — Les 
troissegments intermédiaires de l'abdomen égaux ou subégaux, séparés 
du 1% par une suture droite; saillie intercoxale plus ou moins rétrécie 
et arrondie ou assez aiguë en avant. — Métasternum court. — Mésos- 
ternum formé de deux plans, l’un horizontal ou un peu incliné, carré 
ou triangulaire, l’autre vertical. —Corps naviculaire, en général glabre. 


Insectes américains et répandus depuis le Brésil méridional 
jusqu'aux Etats-Unis; la plupart d’entre eux appartiennent au pre- 
nier de ces pays. La grande majorité de leurs espèces est compléte- 
ment glabre, les autres sont revêtues de poils couchés et plus ou moins 
fins. Leur livrée varie beaucoup et est assez souvent accompagnée 
de reflets métalliques; quand elle n’est pas uniforme, ce qui est le 
cas ordinaire, elle ne présente jamais un dessin proprement dit. Le 
prothorax est remarquable par les stries onduleuses dont il est très- 
souvent couvert, soit sur toute sa surface, soit seulementsur les côtés. 
Quant aux élytres, elles sont striées, avec lesintervalles entre lesstries 
tranchants ou costiformes et égaux entre eux, ou alternativement plus 
convexes. Le peu de largeur du prosternum entre les hanches anté- 
rieures fait que ces dernières sont très-rapprochées, mais je ne con- 
nais aucun cas où elles soient contiguës. Le genre est assez riche 
en espèces (1) et les collections en renferment un assez grand nombre 
d'inédites. 


(1) Schœnherr (Gureul. VII, 2, p. 7) en mentionne 17 qu'il répartit dans 
deux sections. Dans la première (vehemens, strigicollis, novalis, ete.), les yeux 
sont contigus ou très-rapprothés et le rostre robuste; dans li seconde (morio, 
marginatus, etc.), les premiers sont plus ou moins distants et le second est 
plus grèle et plus long. Quant aux espèces de Cnarcopenmus qui doivent venir 
ici, par suite de la forme de leur corbeilles des jambes, je ne puis en citer 
aucune de celles de Schænherr, par la raison indiquée plus haut, — Aj.: R. 
‘exaratus, crenulatus, Blanch. in Gay, Hist. d, Chile; Zoo!. V, p. 419; Chili. 
— alter, Philippi, Stettin. entom. Zcit. 1864; p. 372; mème pays. 

C’est sans doute à cause de la forme des crochets de leurs tarses, que ces 
insertes et les Cuazconermus ont été regardés comme voisins des CONOTRACHE- 
LUS, qui les ont également fissiles. Mais ce caractère ne me paraît pas pouvoir 


70 CURCULIONIDES, 


CHALCODERMUS. 
Scnoenx. Curcul., IV, p. 377. 


Tel que je le comprends, ce genre ne diffère essentiellement du 
précédent qu’en ce que les corbeilles de toutes les jambes sont ca- 
verneuses, mais médiocrement. 


Comme leur nom l'indique, ces insectes sont non toujours, mais 
souvent de couleur métallique. Les particularités signalées plus haut 
chez les Rayssomarus, notamment les stries onduleuses du prothorax, 
s’observent fréquemment chez eux : d’un autre côté, leurs jambes en 
présentent d’autres qui ne se rencontrent pas ou sont très-rares chez 
ces derniers. Ainsi, elles ne sont pas anguleuses en dehors près de 
leur sommet, mais sont souvent munies, aux quatre postérieures, 
d’une dent médiane interne. Toutes les espèces que je connais sont 
glabres, et parmi les espèces inédites, il y en a qui ont les élytres 
comme tronquées en arrière. Le genre est un peu moins nombreux 
que le précédent et habite les mèmes contrées de l'Amérique (1). 


GROUPE III. Orobitides. 


Tète très-petite, plane en avant et exactement enchâssée dans le 
prothorax, invisible d'en haut; rostre peu robuste, subcylindrique; 
ses scrobes en entier visibles latéralement. — Yeux finement granulés, 
faiblement séparés en dessus, en partie découverts lors de la contrac- 
tion du rostre. — Prothorax coupé earrément en avant, sans lobes 
oculaires ; prosternum nul en avant des hanches antérieures. — Un 
écusson. — Elytres embrassant médiocrement le corps, laissant le 
pygidium à découvert — Métasternum court; ses épisternums 
larges. 

Il résulte de la suppression du prosternum en avant des hanches 
antérieures, que les cavités cotyloïdes de ces dernières sont largement 
ouvertes dans cette direction et que le canal rostral se réduit à ce 
qui reste du prosternum entre elles. Cela suffit pour que ces insectes 
appartiennent à la Tribu actuelle (2). La forme de leur prothorax en 


contrebalancer le reste de l’organisation qui rapproche ces derniers des Meco- 
conynus. S'il en était autrement, il faudrait placer dans le groupe actuel quel- 
ques espèces inédites qui ont ces crochets faits de même, mais qui sont de 
toute évidence des Cryptorhynchides vrais. 

(1) Les espèces connues de Schænherr (Cureul. VITE, 2, p. 13) s'élèvent à 
14, dont il faudra retrancher celles qui ont les corbeilles des jambes ouvertes. 
Il les partage en deux sections, selon que le prothorax présente des stries 
flexueuses (calidus, armipes, pruinosus, etc.) ou est simplement ponctué 
(spinifer, rubronotatus, etc.). 

(2) Les auteurs récents sont en général d’accord pour les classer parmi les 


O©ROBITIDES. 71 


avant montre en même temps qu'ils sont voisins des Cléogonides. Ils 
ressemblent même en petit aux CLEOGONUS, et c’est avec raison que 
Schœænherr les à placés immédiatement à la suite de ces derniers. 
Leurs rapports avec les OcLaprus qu’on regarde généralement comme 
étant très-prononcés, me paraissent beaucoup plus faibles et ne por- 
tent guère que sur la petitesse de la tête et sa rétraction dans le 
prothorax. Le groupe ne comprend que le genre suivant qui est eu- 
ropéen, 


OROBITIS. 


GEnMar, /ns. Spec. nov., p. 242. 


Rostre allongé, subeylindrique, un peu épaissi et arqué à sa base, 
puis presque droit; ses scrobes commençant en deçà de son milieu, 
très-obliques. — Antennes médiocres, relativement assez robustes; 
scape en massue au bout; funicule à articles 1 allongé, obconique, 
2-3 de même forme, plus courts, 4-7 très-courts, grossissant peu à 
peu; massue assez forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux médiocres, 
brièvement ovales, transversaux, peu convexes. — Prothorax court, 
convexe, fortement et régulièrement rétréci en avant, formant un 
segment de sphère arrondi à sa base, avec un lobe médian assez 
large, court et échancré. — Ecusson convexe, brièvement ovale. — 
Elytres très-convexes, globoso-ovales, fortement atténuées en arrière, 
à peine plus larges que le prothorax et légèrement sinuées à leur 
base, avec les épaules effacées. — Pattes médiocres, assez robustes ; 
hanches antérieures saillantes, cylindriques, assez fortement séparées; 
cuisses graduellement en massue; jambes droites, inermes au bout; 
tarses médiocrement larges, spongieux en dessous; leurs crochets 
dentés à leur base. — Les trois segments intermédiaires de l’abdomen 
subégaux, séparés du 1 par une suture droite; saillie intercoxale 
large, légèrement arrondie en avant. — Mésosternum lamelliforme, 
vertical, en carré transversal. — Corps très-convexe, globoso-ovale, 
écailleux en dessous. 


Germar, en créant ce genre, y avait réuni des espèces tout-à-fait 
disparates (Srernecaus, plusieurs Cryptorhynchides). Il n’en contient 
plus qu’une seule (cyaneus Lin.) de très-petite taille, répandue dans 
la plus grande partie de l'Europe et qui se trouve ordinairement à 
terre, parmi les herbes, et quelquefois sous la mousse au pied des 
arbres. 


Cryptorhynchides. M. G. Thomsou seul (Skandin. Col. I, p. 138) les a séparés 
des Crypronuyncuus, en intercalant entre eux et ces derniers les Pissopes, les 
Bazamnus et les ConYssomERus, arrangement qui ne paraît pas devoir rallier 
beaucoup de partisans. 


72 CURCULIONIDES. 


Groupe IV. Psépholacides. 


Rostre court, robuste, quadrangulaire; ses serobes visibles en entier 
latéralement. — Yeux fortement granulés, petits, complétement dé- 
couverts quand le rostre est au repos. — Prothorax sans saillie anté- 


rieure ni lobes oculaires, — Un écusson. — Elytres embrassant fai- 
blement le corps. — Métasternum court; ses épisternums larges, 
parallèles. 


Le genre Psepnorax de M. A. White passe, à juste titre, pour un 
des plus singuliers qui existent dans la famille. Il réunit, en effet, à 
un rostre plus robuste, plus anguleux et plus court que celui d’une 
foule de Brachyrhynques, le canal rostral d’un Cryptorhynchide. D'un 
autre côté, c’est le seul de la Tribu actuelle dont les yeux restent 
complétement visibles lors de la contraction du rostre. Mais il appar- 
tient sans aucun doute à cette dernière où il forme une de ces ex- 
ceptions qu'on rencontre partout, et la forme de son canal rostral 
montre qu'il doit rentrer parmi les Ithyporides. 11 n'est mème pas 
aussi aberrant qu'il le parait au premier coup-d'œil, car il se rap- 
proche de si près des Strongyloptérides qui suivent, que j'ai longtemps 
hésité si je ne le comprendrais pas parmi eux. Schœænherr, qui l'a 
fondé de nouveau, sous le nom de Prerorzecrus, l'avait placé dans 
les Byrsopsides dont il ne possède aucun des caractères essentiels. 


PSEPHOLAX. 
A. Ware in Dierrens. Trav. in New-Zeal., Il, p.275 (1). 


Front vertical, plan; rostre à peine plus long que la tête, parallèle, 
impressionné au bout, avec ses angles un peu saillants; ses scrobes 
profondes, obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — An- 
tennes antérieures, courtes, robustes; scape très-fortement en massue 
au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 gros, obconique, 
2 beaucoup plus court, moins épais, 3-7 transversaux, très-serrés ; 
massue grosse, éblongo-ovale, à peine articulée, ohtuse au bout. — 
Yeux assez convexes, obliques. — Prothorax transversal, convexe, 
graduellement rétréci, puis subtubuleux en avant, sinué au. milieu 
de son bord antérieur, coupé presque carrément à sa base; proster- 
num largement et assez peu profondément canaliculé, terminé par 
une cavité recevant le sommet du rostre. — Ecusson en triangle al- 
longé. — Elytres convexes, régulièrement ovales, pas plus larges que 
le prothorax et conjointement échancrées à leur base, avec les épaules 
nulles. — Pattes courtes, robustes, comprimées; cuisses sublinéaires, 
les antérieures renflées et dentées en dessous; jambes antérieures 


(1) Syn. Prerorcecrus, Schœnh. Mantis. sec. Curcul. p. 50. 


STRONGYLOPTÉRIDES. 73 


fortement, les autres plus brièvement onguiculées ou mucronées au 
bout; celles-là ayant leur angle terminal interne dentiforme, les 
intermédiaires munies d’une forte dent externe avant leur sommet; 
tarses assez longs, à articles 4-2 étroits, noueux au bout et imparfai- 
tement spongieux en dessous, 3 médiocrement large, 4 assez long, 
ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal aussi long que 3-# 
réunis, séparé du 1 par une suture fortement arquée. — Mésoster- 
num horizontal ou subhorizontal, grand, arrivant au niveau des 
hanches antérieures. — Corps ovalaire, faiblement villeux et partiel- 
lement écailleux. 


On connait déjà trois espèces (1) de ce genre remarquable. Elles 
sont propres à la Nouvelle-Zélande et, au premier aspect, ressemblent 
plus à des Scolytides qu’à des Gureulionides. Toutes trois sont de 
taille moyenne, d'un brun noirâtre sale et partiellement revêtues d'é- 
cailles blanchâtres. Deux d’entre elles (sulcatus, barbifrons) ont les 
élytres couvertes de côtes assez saillantes; chez la troisième (coronatus), 
il existe sur la déclivité de ces organes un cercle d’épines redressées. 
Le barbifrons doit son nom à de longs poils fauves qui garnissent son 
front et la base de son rostre. 


GROUPE V. Strongyloptérides. 


Rostre plus ou moins robuste; ses scrobes visibles en entier latéra- 
lement. — Yeux fortement granulés, grands, en partie au moins 
cachés quand le rostre est au repos. — Bord antérieur et lobes du 
prothorax tantôt très-faibles, tantôt très-saillants. — Un écusson. — 
Elytres embrassant faiblement le corps. — Métasternum de longueur 
moyenne; ses épisternums assez larges, parallèles. — Mésosternum 
horizontal, trapéziforme. 


Cette formule ne diffère, comme on le voit, de celle des Pséphola- 
cides qu'en ce qui concerne les yeux. On peut encore y ajouter, pour 
compléter l’analogie, que, de mème que chez ces derniers, les antennes 
sont courtes, robustes, les deux premiers articles des tarses imparfui- 
tement spongieux en dessous et le 4% segment abdominal plus granit 
que les deux suivants réunis. Les genres que constituent ces insectes 
sont au nombre de trois, dont deux propres au Chili et le dernier à 
la Caffrerie. 

I. Prothorax non ou à peine saillant en avant; ses lobes oculaires faibles, 
Jambes interméd. munies d’une dent externe : Empleurus. 
_—— inermes : Sérongylopterus. 
Il, Bord antérieur et lobes oculaires du prothorax très-saillants : Aularhinus. 


(1) P. sulcatus, À. White, loc. cit. — barbifrons, coronatus, À. White, Voy. 
of the Ereb. a. Terr.; Entom. p. 15, pl..3, f, 4; le sulcatus est représenté éga- 
lement f. 1. ; 


74 CURCULIONIDES, 


EMPLEURUS (1). 


Ce genre, abstraction faite des yeux, est tellement voisin des Pse- 
PHOLAX, qu'il suffira d'indiquer les caractères qui le séparent de ces 
derniers. 

Rostre un peu plus long, du veste absolument pareil. — Mussue 
antennaire aussi grosse, mais ovale. — Prothorax sinué de chaque 
côté en avant, d’où résulte un vestige de lobes oculaires, légèrement 
bisinué à sa base. — Elyÿtres plus oblongues, trisinuées à leur base, 
— Cuisses inermes, fortement échancrées en dessous près de leur 
sommet; jambes arquées à leur base. — Saillie intercoxale de l’abdo- 
men moins large, beaucoup plus allongée et ogivale. — Mésosternum 
transversal, tronqué en avant, ne dépassant pas le bord antérieur des 
hanches intermédiaires. — Corps oblong. 

Le type du genre est le Strongylopterus dentipes de Schænherr, 
insecte originaire du Chili, de taille moyenne, mais sujet à devenir 
notablement plus petit. Sa ressemblance (2) avec les PsEPHOLAX persiste 
jusqu’à la sculpture des élytres qui sont couvertes de côtes saillantes, 
mais sa livrée n’est pas la même; sur un fond d'un noir intense il 
présente trois bandes longitudinales sur le prothorax et des mar- 
brures irrégulières sur les bords latéraux des élytres, les unes et les 
autres d'un jaune d'ocre plus ou moins vif. 

On peut citer cet insecte comme un des exemples des rapports bien 
connus qu'a la Faune entomologique du Chili avec celle de la Nou= 
velle-Zélande et de l'Australie. 


STRONGYLOPTERUS. 


(Cuevror..) Scuoenn. Curcul., IV, p. 473. 


Rostre assez long, médiocrement robuste, subquadrangulaire, ar- 
rondi aux angles, parallèle, faiblement arqué; ses scrobes commen- 
çant vers son quart antérieur, droites et atteignant les yeux. — An- 
tennes médiocres ou courtes; scape fortement en massue au bout, 
atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, noueux au bout, 
3-6 courts, obconiques, 7 plus large, transversal, contigu à la massue; 


(1) De eumheupoc, costatus. Il y a un genre du même nom établi par Hope 
sur des Hecornonus (voyez tome I, p. 466), mais il n’a pas été adopté, et le 
nom est par conséquent disponible. — Syn. SrnonNGyLopreRus pars, Schœnh. 
Cureul. VII, 2, ». 62. 

(2) Il en a une autre avec l’Oreda notala de la Nouvelle-Zélande, qui est por- 
tée au point qu’au premier aspect on le croirait identique avec cet insecte; 
mais ce dernier, per suite de la structure de son canal rostral, appartient aux 
Cryptorhynchides vrais. Je reconnais néanmoins qu’il y a quelque chose d’ar= 
tificiel dans la séparation de deux insectes aussi voisins. 


STRONGYLOPTÉRIDES. 75 


celle-ci assez forte, veloutée, oblongo-ovale, à peine articulée. — 
Prothorax transversal, arrondi sur les côtés, brusquement rétréci en 
avant, avec son bord antérieur sinué sur les côtés et muni de lobes 
oculaires peu saillants, légèrement échancré en are au milieu de sa 
base; prosternum assez profondément canalieulé; le canal aplani entre 
les hanches antérieures. — Ecusson petit, en triangle curviligne. — 
Elytres médiocrement convexes, oblongo-ovales, à peine plus larges 
que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les 
épaules rectangulaires. — Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses 
en massue, munies d'une petite dent en dessous; jambes linéaires, un 
peu comprimées, onguiculées au bout; tarses assez longs, finement 
spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, allongés, surtout 1, 3 médio- 
crement large, 4 long; ses crochets grands.—2° segment abdominal au 
moins aussi long que 3-4 réunis, séparé du 4% par une suture faible- 
ment arquée ; saillie intercoxale large, parallèle et tronquée en avant. 
— Métasternum de longueur moyenne. — Mésosternum horizontal, 
trapéziforme, transversal. — Corps oblongo-ovale, pubescent. 


On voit, par cette formule, que le genre diffère du précédent par 
de nombreux caractères. Il se compose en ce moment de deux es- 
pèces (1) du Chili, dont celle (ovatus) décrite par Schœnherr m’est 
seule connue. C’est un insecte très-variable sous le rapport de la taille 
qui est au moins moyenne, d’un noir bronzé mat, hérissé partout de 
poils très-fins, rugueux sur le prothorax, strié sur les élytres, avec 
les stries occupées par de gros points enfoncés et les intervalles entre 
elles un peu costiformes,. 


AULARHINUS. 


ScHoœnu. Mantis. sec. Curcul., p. 49. 


Rostre plus élevé que le front et comme tronqué à sa base, à peine 
plus long que la tête, quadrangulaire, anguleux, inégal en dessus, 
légèrement arqué; ses scrobes complètes en avant, un peu obliques et 
atteignant le milieu des yeux. — Antennes subterminales, courtes, 
médiocrement robustes ; scape en massue et cilié au bout, atteignant 
les yeux; funicule à articles obconiques : { allongé, 2-7 très-courts, 
graduellement transversaux et plus épais; massue assez forte, oblongo- 
ovale, veloutée, articulée, subobtuse au bout. — Yeux grands, dépri- 
més, allongés, transversaux, peu à peu rétrécis et subcontigus en 
dessous (2). — Prothorax plus long que large, légèrement arrondi 
sur les côtés, brièvement rétréci en avant, avec son bord antérieur 


(1) S. ovatus, Schœnh, loc. cit. — humilis, Blanchard in Gay, Hist. d. Chile; 
Zool. V, p. 421. 

(2) La subeontiguité de ces organes à échappé à Schœnherr; il s’est trompé 
sur leur forme, qu’il indique comme étant arrondie. 


76 CURCULIONIDES. 


très-saillant, profondément sinué de chaque côté et muni de lobes 
oculaires grands et arrondis, légèrement bisinué à sa base; proster- 
num largement, mais peu profondément échanceré ; le canal nettement 
limité, très-rétréci et aplani entre les hanches antérieures. — Ecus- 
son petit, subovale. — Elytres allongées, planes sur le disque, paral- 
lèles dans les trois quarts de leur longueur, beaucoup plus larges 
que le prothorax et faiblement trisinuées à leur base, avec les épaules 
obtuses. — Pattes courtes, assez robustes; cuisses presque graduelle- 
ment en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, droites, 
onguiculées au bout; tarses courts et étroits, villeux en dessous, à 
articles 1 encône renversé, 2 beaucoup plus court, #'assez long, ainsi 
que ses crochets. — 2° segment abdominal plus long que 3-4 réunis, 
séparé du 1° par une fine suture arquée; saillie intercoxale en trian- 
gle allongé. — Métasternum long. — Saillie mésosternale horizontale, 
transversale, rétrécie en arrière, légèrement bifide en avant. — Corps 
allongé, inégal, à peine pubescent. 

L’insecte inédit (inæqualis, Schh.) de- la Caffrerie sur lequel repose 
ce genre, est de taille médiocre, d’un noir profond et mat, et cou- 
vert en dessus d’excavations peu profondes, la plupart confluentes, 
auxquelles s'ajoutent, sur les élytres, d'assez nombreux petits tuber- 
eules plus gros et plus multipliés à la partie postérieure de ces or- 
ganes qu'à leur base; on aperçoit çà et là entre eux des vestiges 
d’une ponctuation régulière ; le dessous du corps est rugueux sur la 
poitrine et ponctué sur l'abdomen. Tout annonce chez cet insecte 
des habitudes épigées. 

Schœnherr a placé le genre dans les Byrsopsides; ses hanches an- 
térieures distantes et son métasternum allongé suffisent pour démon- 
trer qu'il est étranger à ce groupe. 


Groupe VI. Nettarhinides. 


Tète transversalement convexe sur le vertex, verticalement dépri- 
mée sur le front; rostre court, déprimé, droit, vertical; ses serobes 
entièrement visibles latéralement. — Yeux médiocres, en partie dé- 
couverts lors de la contraction du rostre. — Bord antérieur du pro- 
thorax très-saillant; ses lobes oculaires médiocres. — Un écusson. 
— Elytres embrassant médioerement le corps. — Métasternum de 
longueur moyenne ; ses épisternums larges et parallèles. — Saillie 
mésosternale plus ou moins étroite, inclinée en arrière. 

Ce groupe est emprunté aux Cholides de Schænherr et ne com- 
prend que son genre NerrariNus. Ce qui l’a probablement engagé à 
lui assigner cette place, c’est que chez l'espèce (anthribiformis) de 
grande taille qui en forme le type, le prosternum en avant des han- 
ches antérieures ne présente qu’une grande et large dépression, sans 
limites latérales nettement accusées. Mais chez toutes celles de 


NETTARHINIDES. 77 


moyenne et petite taille, cette dépression se convertit en un véritable 
canal rostral absolument pareil à celui des Psxpnozax et des AuLa- 
runus. Si l’on ajoute à cela les autres caractères et le facies, il n'y a 
pas à douter que ces insectes ne soient des Cryptorhynchides de la 
Sous-Tribu actuelle. 

NETTARHINUS,. 


Scuoexu. Curcul. Disp, meth., p. 269. 


Rostre court, assez robuste, déprimé, parallèle ou un peu élargi 
au bout; ses scrobes commençant dans son milieu ou au-delà, obli- 
ques, atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes courtes, 
assez robustes ; scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux ; 
funicule à articles obconiques : 1 allongé, 2-7 graduellement élargis, 
7 subcontigu à la massue ; celle-ci médiocre, ovale, articulée.—Yeux 
oblongs, transversaux. — Prothorax transversal, convexe, muni à sa 
base de deux lobes dirigés en arrière, brusquement rétréci en avant, 
légèrement et étroitement bisinué à sa base; prosternum largement 
et peu profondément canaliculé, parfois (anthribiformis) à peine 
excavé en avant des hanches antérieures, assez larges entre celles-ci. 
— Ecusson plus ou moins allongé, arrondi en arrière. — Elytres de 
longueur variable, subeylindriques, verticalement déclives en arrière, 
un peu plus larges que le prothorax et tronquées en avant, avec les 
épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes, comprimées ; 
cuisses en massue, les antérieures bidentées en dessous; jambes de la 
même paire et les intermédiaires munies d’une dent interne au-des- 
sous de leur milieu, toutes onguiculées au bout (1); tarses médiocres, 
spongieux en dessous, à articles 4 fortement rétréci et arqué à sa 
base, 3 large, #4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdo- 
minal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1 par une suture droite; 
saillie intercoxale subogivale. — Saillie mésosternale assez étroite, 
inclinée, rétrécie en arrière. — Corps subcylindrique, inégal, plus 
où moins écailleux. 

L'espèce typique (2) est de grande taille et originaire du Brésil ; 
deux autres, beaucoup plus petites et qui habitent les Antilles, sont 
mentionnées par Schœnherr (3). J'en connais quatre autres espèces 
nouvelles et brésiliennes comme la première. 

Par suite de la forme de leur rostre, ces insectes ont quelque rap- 
port avec les GASTEROCERCUS typiques du groupe des Cryptorhynchides 
vrais. 


(1) Chez les petites espèces, les postérieures sont mucronées, etle mucro est 
même parfois presque indistinct. 

(2) N. anthribiformis, Schœnh Cureul. HE, p. 603. 

(3) N. Mannerheimii, Porto-Rico ; bilobus Oliv., Haïty; Schœnherr n’a pas 
vu ce dernier ; d’après la figure qu’en donne Olivier, je crois également qu’il 
doit rentrer dans le genre. 


78 CURCULIONIDES. 


Groupe VII Guiopérides. 


Rostre robuste, subquadrangulaire (1); ses serobes en entier visibles 
latéralement. — Yeux fortement granulés, en majeure partie recou- 
verts lors de la contraction du rostre. — Prothorax à peine saillant 
dans son milieu en avant, ses lobes oculaires très-faibles. — Un écus- 
son. — Elytres embrassant faiblement le corps. — Métasternum ex- 
trêmement court; ses épisternums larges et parallèles. — Saillie 
mésosternale lamelliforme, large, verticale, puis brusquement re- 
courbée en arrière. 


Parmi les Cryptorhynchides, il se trouve une forme remarquable, 
le genre Guiorerus de M. Perty, qui appartient à la Sous-Tribu 
actuelle, y est aussi isolé que les NerraraiNus qui précèdent, 
et doit par conséquent, comme ces derniers, constituer un groupe 
à part. 


GUIOPERUS. 


Perry, Del. anim. art. Brasil., p.78 (2). 


Rostre médiocre, très-robuste, subquadrangulaire, arrondi aux 
angles, droit; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, 
très-obliques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes 
courtes, médiocrement robustes ; scape graduellement en massue, 
n’atteignant pas les yeux; funieule de six articles : 1-2 légèrement 
allongés, noueux au bout, celui-là plus long, 3-6 très-courts, trans- 


(1) I présente un caractère qui vient à l'appui de l'érection de ces insectes 
en un groupe distinct. Sa face inférieure est munie de deux grandes et assez 
profondes excavations longitudinales qui commencent à peu près au milieu de 
sa iongueur et s'étendent en axant jusqu'au niveau du sommet du pédoneule 
du sous-menton, De la cloison assez étroite et plane qui les sépare partent, à 
angle droit, de nombreux cils rigides qui atteignent leur bord externe et les 
remplissent en partie. Les organes buccaux présentent également quelques par- 
ticularités insolites. Le pédoncule du sous-menton est reçu à son extrémité dans 
une échancrure de la base du menton qui est en carré allongé. La languette 
affecte la même forme et est placée bout à bout avec ce dernier; la suture qui 
l’en sépare est très-fine et droite. Les mandibules sont plus courtes que dans 
les groupes précédents, et seraient en tenailles si elles étaient un peu plus 
épaisses. Enfin il existe immédiatement en arrière des hanches antérieures 
une crête transversale en arc de cercle à convexité regardant en arrière. Si 
cette crête, que le rostre ne dépasse pas, s’était développée au point d'arriver 
au niveau du sommet des hanches en question, ces insectes appartiendraient à 
la sous-tribu des Camptorbinides, 

J'ai vérifié ces diverses particularités chez deux des trois espèces connues du 
groupe. 

(2) Syn. Pycnorus, Schœnh, Curcul. IV, p. 280; nom postérieur d’au moins 
cinq ans à celui imposé au genre par M. Perty. . 


OCLADIIDES. 79 


versaux; massue petite, un peu comprimée, ovale; son 1% article en 
cône renversé. — Yeux grands, déprimés, transversaux, en triangle 
curviligne acuminé inférieurement. — Prothorax subtransversal , 
médiocrement convexe, légèrement arrondi sur les côtés, puis rétréci 
et brièvement subtubuleux en avant, avec son bord antérieur sinué 
dans son milieu, ainsi que sur les côtés, et muni de lobes oculaires 
médiocres et largement arrondis, légèrement bisinué à sa base ; pro- 
sternum largement et fortement canaliculé ; le canal terminé immé- 
diatement en arrière des hanches antérieures par une petite crête trans- 
versale. — Ecusson assez grand, quadrangulaire, — Elytres convexes, 
subparallèles, largement arrondies en arrière, pas plus larges que le 
prothorax et un peu échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. 
— Pattes robustes, médiocres, les antérieures plus longues que les 
autres, graduellement en massue, les quatre autres rétrécies à leur 
base; jambes comprimées, arquées, plus où moins bisinuées en de- 
dans, munies d’une courte dent près de leur angle interne, celui-ci 
brièvement mucroné. — Les trois segments intermédiaires de l'ab- 
domen subégaux, séparés du 4er par une suture légèrement ar- 
quée ; saillie intercoxale en triangle allongé et aigu. — Corps ovale, 
écailleux. 


L'un des plus remarquables genres de la Tribu actuelle. Il a pour 
type un grand insecte (1) du Brésil qui est originaire, non des envi- 
rons de Rio-Janeiro, comme le dit M. Perty, mais des parties cen- 
trales et septentrionales de ce pays. Sa livrée, qui lui est spéciale, 
est en dessus d’un gris sale, avec deux larges bandes longitudinales 
d'un noir brunâtre sur les élytres, bandes n'atteignant pas l’extré- 
mité de ces organes et renfermant deux taches de la couleur du fond; 
les côtés de la poitrine et le sommet des cuisses sont d'un blanc plus 
où moins pur. La surface du corps en dessus est couverte de petits 
tubercules arrondis et discrets. Deux autres espèces (2), ayant une 
livrée analogue, ont été décrites par MM. Gerstæcker et Jekel. 


GROUPE VIII. Ocladiides. s 


Tête petite, enchässée dans le prothorax et invisible d'en haut ; 
rostre assez robuste, subquadrangulaire ; ses scrobes passant rapide- 
ment sous lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant; ses lobes 
oculaires très-prononcés. — Point d'écusson. — Elytres embrassant 
très-fortement le Corps. — Métasternum excessivement court; ses 


(1) G. griseus, Perty, loc. cit. pl. 16, f. 3 (P. bufo Schh.). 
(2) Pycn. Klugii, Gerstæck. Stettin. entom, Zeit. 1860, p. 395 ; tle St-Jean 
(Petites Antilles). J'ai sous les yeux un exemplaire qui me parait appartenir à 


cette espèce et qui provient des environs de Caracas. — Gerstæckeri, Jekel, 
ibid. 1862, p. 156 ; Cayenne. 


80 CURCULIONIDES . 


épisternums indistincts. — Mésosternum formant le fond du canal 
rostral ; celui-ci limité en arrière par le métasternum qu'il n’en- 
tame pas. 

Si le canal rostral entamait le métasternum, ce groupe appartien- 
drait à la Sous-Tribu suivante. IL est par conséquent placé sur l’ex- 
trôme limite de celle-ci. Les caractères qui précèdent montrent com- 
bien il diffère des précédents. Le genre OcLADIus, qui le compose à 
lui seul, est surtout très-distinet des OROBOTIS près desquels Schænherr 
l'a placé. I n'y a de commun entre ces insectes que la petitesse de 
la tête. 


OCLADIUS. 
Scuoenu. Curcul. Disp. meth., p. 316. 


Rostre assez long, subquadrangulaire, arrondi aux angles, strié en 
dessus au moins à sa base; ses scrobes commençant un peu au-delà 
de son milieu, très-obliques et subconniventes en arrière. — Antennes 
médiocres, grèles ; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; 
funicule à articles 4-4 obconiques, allongés, 1 le plus grand, 5-7 très- 
courts, turbinés ou subarrondis ; massue allongée, cblongo-ovale, 
articulée, acuminée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. 
— Prothorax transversal, conique ou globuleux, tronqué ou large- 
ment arrondi à sa base, fortement sinué de chaque côté de son bord 
antérieur, avec ses lobes oculaires saillants et arrondis ; prosternum 
fortement canaliculé. — Elytres globoso-ovales, pas plus larges que 
le prothorax et légèrement échancrées en are à leur base, avec les 
épaules nulles. — Paites assez longues, robustes, contractiles, compri- 
mées; cuisses linéaires, canaliculées en dessous; jambes droites, les 
postérieures souvent un peu arquées, toutes tranchantes et plus où 
moins denticulées sur leur bord externe ; tarses rétractiles, longs, 
grèles et imparfaitement spongieux en dessous, à articles 1 allongé, 
2 notablement plus court, 3 médiocrement large, 4 long ; ses crochets 
très-petits et très-grèles. — Les trois segments intermédiaires de l’ab- 
domen subégaux, séparés du {°° par une suture droite (1); saillie 
intercoxale très-large, subparallèle, arrondie en avant. — Corps 
court, très-convexe, inégal, glabre ou partiellement écailleux et pu- 
bescent. 


Genre assez riche en espèces (2), la plupart propres à l'Afrique; 


(1) Chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux, au nombre de six, le bord 
postérieur du {er segment est relevé dans son milieu, parfois (glomeris) au 
point de former une saillie anguleuse, et celui du 4e est plus où moins prolongé 
et arrondi. 

(2) Schœnherr (Gurcul. VIN, 2, p.121) en mentionne 15 espèces qu'il par- 
tage en deux sections, selon que le prothorax est conique (salicorniæ, pertu- 
sus, subfasciatus, etc.) ou globuleux (baccicollis, lacunatus, fovealus, ele). 


SOPHRORHINIDES. 81 


une seule (salicorniæ Oliv.) habite l'Arabie et les pays voisins; une 
autre, citée en note, la Nouvelle-Calédonie. Les plus grandes sont de 
taille moyenne, et le plus grand nombre, petites. Leurs téguments en 
dessus sont plus ou moins inégaux, surtout sur le prothorax, et leurs 
élytres, quand elles ne sont pas couvertes de tubercules, présentent 
ordinairement des fossettes irrégulières disposées sur deux rangs ge- 
mellés. Les cuisses et les jambes sont presque toujours sillonnées 
longitudinalement sur leurs deux faces. Leur livrée consiste ordinai- 
rement en taches, bandes ou mouchetures grisâtres ou ferrugineuses; 
plusieurs sont glabres. 


Sous-TriBu Il. Sophrorhinides. 


Canal rostral prolongé sur le métasternum et parfois jusque sur 
l'abdomen. 


Il est presque superflu d'ajouter que le mésosternum ne le limite 
pas en arrière et qu'il doit nécessairement toujours former une 
partie de son fond. Quant à ses côtés, entre la première et la seconde 
paires des hanches, le canal se comporte de deux façons différentes. 
Tantôt, il est fermé dans cette direction par une sorte de muraille 
que constituent deux prolongements fournis : l'un par le mésoster- 
oum, l'autre par la partie postérieure du prosternum; tantôt, ces 
prolongements n’existant pas, il reste ouvert entre les hanches en 
question. Dans le premier cas, ces insectes se rapprochent à cet égard 
d'un grand nombre de Cryptorhynchides vrais; dans le second, des 
Ithyporides. 

La structure du canal dont il s’agit en ce moment, est très-rare 
dans la Tribu actuelle (4), quoique un peu moins que celle qui est 
propre aux Camptorhinides. Elle n’a encore été observée que dans 
quatre genres qui chacun ne comptent jusqu'ici qu’une seule espèce 
de décrite. Pour le surplus, ces insectes sont assez homogènes et n’ont 
pas besoin d'être répartis dans des groupes secondaires. Ainsi, tous 
ont un rostre pareil à celui des Zygopides normaux (SoPHRORHINUS 
excepté), des yeux grands et fortement granulés, le bord antérieur 
et les lobes oculaires du prothorax très-saillants, la massue antennaire 
grande et compacte, ou peu s’en faut, un écusson, les téguments den- 
sément écailleux, ete. 


On n’a décrit, depuis, que les suivantes : ©. armipes, J. Thoms. Archiv. entom. 
IL, p. 139; Gabon. — hirsutus (Montrouz.),Perroud, Mélang. entom. IV, p. 135; 
Nouvelle-Calédonie, — Dans ces dernières années, quelques belles espèces, 
recueillies dans l'Afrique australe par M. Wablberg, ont enrichi les coilec- , 
tions. 

: (1) On en verra un petit nombre d'exemples dans quelques-uns dos groupes 
Suivants : parmi les Ceutorhynchides chez les Mecaceres et les SGLEROPTERUS, et 
dans la tribu des Zygopides chez les Conxssorus et les STRABus. 


Coléoptères. Tome VII. 6 


82 CURCULIONIDES. 


Deux des genres en question sont propres à l'Amérique du Sud, un 
autre à l'Afrique, le quatrième à la Polynésie occidentale. 


L Canal rostral ne dépassant pas le métasternum. 
a Antennes robustes ; leur funicule à art. 2 un peu plus long que 1. 


Canal rostral ouvert latéralement entre les hanches antérieures et 
intermédiaires : Sophrorhinus. 


—— fermé — : Mechistocerus. 
aa Antennes très-grèles ; leur funicule à art. 2 du double plus long que 1: 
Corynephorus. 


11. Canal rostral atteignant l’extrémité de l'abdomen : Panolcus. 


SOPHRORHINUS. 
Rouzer, Ann. d. l. Soc. entom., 1855, p. 80. 


Rostre assez long, médiocrement robuste, un peu comprimé depuis 
sa base jusqu'au niveau de l’origine des serobes, puis déprimé en 
avant; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, obliques et 
longeant son bord latéral inférieur. — Antennes médiocres, robustes ; 
scape en massue au bout, atteignant presque les yeux; funicule à 
articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci un peu plus long que ce- 
lui-là, 3-7 très-courts, subarrondis, serrés; massue allongée, compacte, 
cylindrique, veloutée. — Yeux grands, déprimés, brièvement ovales, 
transversaux. — Prothorax fortement transversal, médiocrement con- 
vexe, arrondi sur les côtés dans ses deux tiers basilaires, brusquement 
rétréci en avant, avec son bord antérieur très-saillant, muni de lobes 
oculaires petits et anguleux; canal prosternal prolongé jusque près 
de la base du métasternum, ouvert latéralement entre les hanches 
antérieures et intermédiaires. — Ecusson en carré long. — Elytres 
assez convexes, graduellement rétrécies en arrière, comprimées sur 
les côtés, fortement déclives en arrière, un peu plus larges que le 
prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules un peu saillantes 
en avant. — Pattes courtes, robustes, les antérieures un peu plus 
longues que les autres; cuisses linéaires, dentées en dessous; jambes 
comprimées, droites, fortement onguiculées au bout; tarses courts, 
spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, celui-là assez allongé, 4 
médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal aussi long 
que 3-4 réunis, séparé du 1% par une suture arquée; saillie inter- 
coxale large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum court. — 
Corps oblong, densément écailleux. 

Le type du genre (1) à beaucoup d’analogie avec le Cælosternus 
dorsalis du Brésil, tant sous le rapport de la forme générale que sous 
ceux de la livrée et de l'écaillure, mais il est d’un tiers environ plus 


(1) S. Duvernoyi, Rour. loc. cit. pl. 7, no 111, 


SOPHRORHINIDES. 83 


grand. Sa couleur générale est d'un jaune d’ocre pâle, avec le centre 
du prothorax, le disque des élytres, les cuisses antérieures et les trois 
derniers segments abdominaux d’un noir brunâtre. Quatre petits tu- 
bercules disposés transversalement se voient près du sommet de la 
déclivité des élytres. 


. Cet insecte est éclos, au Jardin des Plantes à Paris, des gousses 


d'une Légumineuse d'espèce nouvelle provenant du Gabon. Si Schœn- 
herr l'eût connu, il en eût fait, sans aucun doute, un Corcos- 
TERNUS. 


MECHISTOCERUS. 
Fauvez, Bull, d. 1. Soc. Linn. d. Normand. VII, p. 159 (1). 


Rostre allongé, peu robuste, déprimé, un peu élargi et.caréné en 
dessus à sa base, arqué; ses scrobes commençant au milieu de sa 
longueur, rectilignes. — Antennes assez longues et assez robustes ; 
seape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-5 
allongés, obconiques, 2 le plus long de tous, les autres subégaux, 6-7 
subeylindriques, courts; massue faible, subcylindrique (g') ou 
oblongo-ovale (@), acuminée au bout, faiblement articulée. — Yeux 
grands, déprimés, ovales, transversaux, médioerement séparés en des- 
sous. — Prothorax transversal, peu convexe, paraboliquement arrondi 
sur les côtés, puis brièvement rétréci en avant, avec son bord anté- 
rieur saillant, muni de lobes oculaires assez prononcés, faiblement 
bisinué à sa base; canal prosternal profond, entamant légèrement le 
métasternum et fermé latéralement entre les hanches antérieures et 
intermédiaires. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres assez 
convexes, régulièrement oblongo-ovales, à peine plus larges que le 
prothorax et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules ob- 
tuses et un peu recourbées en avant. — Pattes médiocres, robustes, 
subégales; cuisses en massue, triangulairement dentées en dessous ; 
jambes comprimées, légèrement arquées à leur base, fortement on- 
guiculées au bout; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 
1-2 étroits, celui-là allongé, 4 long; ses crochets médiocres. — 2° seg- 
ment abdominal un peu plus court que 3-4 réunis, séparé du 4% par 
une suture arquée; saillie intercoxale large, un peu rétrécie et ar- 
rondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Corps 
elliptico-ovale, densément écailleux. 


Genre ayant pour type le Cælosternus impressus de M. Montrouzier, 
insecte très-commun à la Nouvelle-Calédonie, de taille moyenne, d’un 
jaune sale et plus ou moins rembruni en dessus et en dessous selon 
les individus; quelques-uns sont comme marbrés de ces deux cou- 


leurs. Son prothorax est criblé de gros pores et ses élytres sont régu- 


(1) Syn. Cogrosrennus, Montrouz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 891. 


84 CURCULIONIDES. 


lièrement ponctuées en stries, avec les intervalles entre ces dernières 
plans (1). 

Cet insecte a un facies particulier, mais qui se reproduit chez un 
assez grand nombre de Cryptorhynchides inédits de la Polynésie et 
des Moluques, appartenant aux CRYPTORHYNCHUS ou aux CŒLOS- 
TERNUS, ou enfin devant constituer des genres nouveaux. De tous 
ceux du groupe actuel, c’est celui chez lequel le métasternum est le 
moins profondément entamé par le canal rostral. 


CORYNEPHORUS. 


Senoenu. Curcul., IV, p. 234. 


Rostre allongé, grèle, déprimé, un peu élargi et caréné en dessus 
à sa base, légèrement dilaté à son extrémité ; ses scrobes commençant 
vers son tiers basilaire, légèrement obliques et inférieures.— Antennes 
longues, très-grèles; scape brusquement en massue au bout, attei- 
gnant à peine les yeux; funicule à articles { assez court et assez gros, 
obconique, 2-3 du double plus longs, subeylindriques, égaux, 4-6 
noueux au bout, courts, 7 globuleux; massue de la longueur de la 
moitié du funicule, compacte, veloutée, cylindrique, obtuse au bout. 
— Yeux très-grands, déprimés, transversaux, médiocrement séparés 
en dessus et en dessous. — Prothorax subtransversal. peu convexe, 
légèrement arrondi sur les côtés, rétréci et tronqué en avant, muni 
de lobes oculaires saillants, faiblement bisinué à sa base; canal pro- 
sternal étroit, profond, prolongé jusqu’au bord postérieur du méta- 
sternum, fermé latéralement entre les hanches antérieures et inter- 
médiaires (2). — Ecusson en ovale allongé. — Elytres assez courtes, 
planes à leur base, un peu convexes dans leur milieu, obliquement 
déclives et rétrécies en arrière, notablement plus larges que le pro- 
thorax et tronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes 
assez longues, les intermédiaires beaucoup moins que les autres; 
cuisses subpédoneulées, les postérieures plus fortement en massue 
que les autres, dépassant un peu l'abdomen; toutes bidentées en 
dessous, la dent antérieure grande, triangulaire; jambes fortement 
comprimées, tranchantes en dehors, arquées à leur base, onguiculées 
au bout; tarses longs et étroits, spongieux en dessous, à articles 
4 allongé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal 
de moitié plus court que chacun des deux suivants, séparé du 1° par 


(1) Je connais une seconde espèce du genre, originaire de Célèbes, qui est 
oblongue, subparallèle et déprimée sur les élytres, avec la massue antennaire 
compacte chez le male, différences qui ne me paraissent être que spécifiques. 
Sa livrée est presque Ja mème que celle du M. impressus. 

(2) Sur le métasternum lui-même, ses bords latéraux sont munis d’un re- 
bord assez saillant, 


SOPHRORHINIDES. 85 


une suture droite; saillie intercoxale large, ogivale. — Métasternum 
de longueur moyenne. — Corps oblongo-ovale, écailleux. 


‘Get ensemble de caractères est extrèmement tranché, et Schœnherr 
a omis l’un des plus importants, le prolongement du canal rostral sur 
le métasternum. Un autre, très-rare, est la brièveté relative du 2° seg- 
ment abdominal. Le genre ne comprend qu’une espèce (V. nigrum 
Schh.) du Brésil, de taille moyenne, d'un gris jaunâtre passant au 
jaune d’ocre sur le prothorax et ayant une tache commune noirâtre, 
transversale et submédiane sur les élytres; une fine raie noire part 
du milieu de la base de chacun de ces organes et se réunit à sa cor- 
respondante au tiers de leur longueur. Cet insecte est rare dans les 
collections, et je n’ai vu que l’exemplaire qui a servi à Schœænherr. 


PANOLCUS. 
Gensræck. Sfellin. entom. Zeit. 1860, p. 377. 


Tête petite, globuleuse, profondément engagée dans le prothorax; 
rostre de la longueur du corps, grêle, cylindrique, un peu épaissi à 
sa base; ses scrobes un peu rapprochées en avant et passant promp- 
tement sous sa face inférieure. — Antennes insérées vers le tiers 
antérieur du rostre, longues, grèles ; scape légèrement épaissi au 
bout, atteignant les yeux ; funieule à articles 4 obconique, 2-3 plus 
longs, subcylindriques, 4-7 plus courts, décroissant et grossissant peu 
à peu; massue allongée, cylindrique, acuminée au bout, articulée. — 
Yeux très-grands, occupant la moitié inférieure de la tête, contigus 
en dessus à leur partie antérieure, séparés en arrière. — Prothorax 
en carré transversal, prolongé antérieurement en une forte saillie 
recouvrant la tête, sinué de chaque côté, pourvu de lobes oculaires 
recouvrant entièrement les yeux lors de la contraction du rostre, 
muni à sa base d’un lobe médian tronqué; canal rostral prolongé 
jusqu’à l'extrémité de l'abdomen, profond, étroit, nettement limité 
sur les côtés (1). — Ecusson brièvement ovale. — Elytres ovalaires, 
graduellement rétrécies en arrière, plus larges que le prothorax à 
leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres ; cuisses gra- 
duellement en massue, munies d’une large dent, profondément ca- 
naliculées en dessous entre celle-ci et leur sommet; jambes compri- 
mées, parallèles, faiblement arquées, onguiculées au bout; tarses à 
articles 1-2 obconiques, villeux en dessous, celui-là allongé, 3 fendu 
jusqu’à sa base, spongieux en dessous et villeux sur ses bords; cro- 
chets petits. — 3° et 4° segments abdominaux un peu plus courts 
que le 2e et le 5°. — Corps ovale, densément écailleux. 


(1) Je ne vois pas bien, d’après la formule d'où j’extrais celle-ci, comment 
il se comporte sur les côtés entro les deux premières paires de hanches. 
M. Gerstæcker dit seulement que le mésosternum est plus long que large et 
atteint le bord postérieur des hanches intermédiaires, 


86 CURCULIONIDES. 


Je n'ai pas vu en nature ce genre fondé sur un insecte (scolopax 
G.) du Brésil, de taille assez petite et revêtu en entier d'écailles 
jaunâtres, avec le rostre glabre et les antennes ferrugineuses; son 
prothorax présente en dessus deux tubereules et ses élytres sont 
régulièrement striées et ponctuées. La longueur extraordinaire de 
son canal rostral lui est propre parmi tous les Cryptorhynchides. 


Sous-TriBu III. Camptorhinides. 


Canal rostral fermé en arrière des hanches antérieures par une 
cloison en forme de fer à cheval fournie par le prosternum et égalant 
en hauteur les hanches en question. — Saillie mésosternale distincte, 
lamelliforme. 


Cette nouvelle structure du canal rostral est facile à comprendre. 
Le prosternum, au lieu de se borner à fournir en arrière des hanches 
antérieures un mince filet destiné à clore leurs cavités cotyloïdes, 
s'est prolongé inférieurement en une muraille concave en avant, 
convexe en arrière, et qui arrive au niveau du sommet de ces han- 
ches, ou peu s’en faut. Il forme dès lors la partie postérieure du ca- 
nal dans lequel le rostre se loge nécessairement en entier. Quant au 
mésosternum, la saillie qu'il envoie entre les hanches intermédiaires 
est restée à l’état normal et, de même que chez les Ithyporides, ne 
prend aucune part à la formation du canal : seulement, comme ce 
dernier, elle varie sous le rapport de la forme. 


Les deux genres suivants sont les seuls qui présentent cette struc- 
ture du canal rostral, la plus rare de toutes. Tous deux sont propres 
à l'ancien continent. 


I. Saillie mésosternale étroite, triangulaire, irelinée en arrière; crochets des 
tarses libres : Camptorhinus. 

Il. —— carrée, verticale ; crochets des tarses soudés : Pa- 
chyonyæ. 


CAMPTORHINUS. 
Scnoenu. Curcul. Disp. meth., p.283. 


Rostre assez court, peu robuste, cylindrique et légèrement com- 
primé sur les côtés, rarement (par ex. statua) déprimé dans toute son 
étendue et un peu élargi à sa base; ses scrobes commençant dans 
son milieu ou un peu au-delà, rectilignes. — Antennes médiocres, 
assez robustes; scape en massue au bout, atteignant ou non (statua) 
les yeux; funicule à articles 4-2 plus ou moins allongés, égaux ou 
non, 3-7 lrès-courts, grossissant peu à peu, 7 souvent contigu à la 
massue ; celle-ci de grosseur variable, ovale ou oblongo-ovale, arti- 
culée, obtuse au bout. — Yeux très-grands, fortement granulés, 


_ éate.à 


CAMPTORHINIDES. 81 


déprimés, transversaux, contigus en dessous. — Prothorax plus long 
que large, régulièrement ovalaire, fortement atténué en avant, avec 
son bord antérieur saillant, profondément sinué sur les côtés et muni 
de lobes oculaires en général très-prononcés, tronqué à sa base; pro- 
sternum court en arrière des hanches antérieures. — Ecusson en 
triangle allongé. — Elytres allongées, subcylindriques, déprimées sur 
le disque, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur 
base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, robustes, 
comprimées; les quatre antérieures simplement en massue, les pos- 
térieures dépassant plus ou moins l'abdomen, longuement pédoncu- 
lées à leur base, toutes armées d’une forte dent triangulaire; jambes 
tranchantes en dehors, arquées ou flexueuses, munies d’une dent mé- 
diane interne, onguiculées au bout ; tarses assez longs, plus ou moins 
larges, spongieux ou villeux en dessous, à articles 1 allongé, 3 fai- 
blement fendu, 4 assez long; ses crochets médiocres, libres. — Les 
trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux, séparés du 49° 
par une suture droite; saillie intercoxale très-large, parallèle, tron- 
quée ou anguleuse en avant. — Métasternum long. — Mésosternum 
étroit, triangulaire, incliné en arrière. — Corps subeylindrique, 
allongé, inégal, écailleux. 


Peu de genres de Cryptorhynchides sont aussi tranchés et aussi 
homogènes que celui-ci. Ses espèces, dont les plus grandes sont de 
taille moyenne, ont le mème facies, ce qui les rend, pour la plupart, 
assez difficiles à distinguer les unes des autres. Elles sont noires, plus 
ou moins variées de jaune ferrugineux en dessous, ainsi que sur les 
côtés du corps, et sont ordinairement ornées sur les élytres, vers le 
tiers postérieur de ces organes, d’une bande blanche transversale et 
irrégulière. Leur prothorax est criblé de points enfoncés en partie 
confluents et les intervalles, entre les stries fortement ponctuées des 
élytres, sont alternativement costiformes. 

Le genre est propre à l’ancien continent et l’une de ses espèces (1) 
habite l'Europe méridionale ; les autres sont répandues en Afrique 
et aux Indes orientales. Celles décrites jusqu'ici sont médiocrement 
nombreuses (2). 


(1) C. statua Fab.; Schœnh. Curcul. IV, p. 177. M. Bertoloni (Stettin. en- 
tom. Zeit. 1860, p. 258) à donné des détails intéressants sur ses habitudes ; 
comme les AcaLLes, il produit un bruit aigu en frottant la partie postérieure de 
son abdomen contre ses élytres. l 

(2) Schænberr (Cureul., VIIL, 1, p. 354) en décrit six espèces. Aj. : C. pos- 
ticalis, 3. Thoms. Archiv. entom. Il, p.137; Gabon. — reversus, indiscretus, 
F. Walker, Aun. and Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 218; Ceylan, — ambi- 
guus, Montrouz. Ann. d, 1, Soc. entom. 1860, p. 894; Nouvelle-Calédonie (An 
huj. gener.?). 


38 CURCULIONIDES, 


PACHYONYX. 
Scuoenu. Curcul., IV, p. 247. 


Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, un peu comprimé 
latéralement à sa base; ses scrobes commençant dans son milieu, 
obliques et conniventes en arrière. — Antennes courtes, assez robus- 
tes; scape graduellement en massue, atteignant les yeux; funicule 
à articles 1-2 allongés, obconiques, subégaux, 3-7 très-courts, serrés, 
grossissant rapidement, 7 contigu à la massue; celle-ci au moins 
aussi longue que le funicule, forte, oblongo-ovale, articulée, acumi- 
née au bout. — Yeux fortement granulés, très-grands, transversaux, 
médiocrement séparés en dessous. — Prothorax aussi long que large, 
conique, puis brièvement rétréci en avant, avec son bord antérieur 
très-saillant, fortement sinué sur les côtés et muni de lobes oculaires 
à peine distincts, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson allongé. — 
Elytres convexes, oblongo-naviculaires, pas plus larges que le pro- 
thorax et un peu échancrées à leur base, avec les épaules coupées 
obliquement et calleuses; prosternum très-allongé en arrière des 
hanches antérieures. — Pattes médiocres, robustes, un peu compri- 
mées; cuisses sublinéaires; jambes droites, tronquées et inermes au 
bout; tarses médiocres et assez larges, densément spongieux en des- 
sous, à article 4 allongé; ses crochets courts, robustes, soudés dans 
la plus grande partie de leur longueur. — 2° segment abdominal 
presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1% par une suture 
faiblement arquée ; saillie intercoxale large, ogivale. — Métasternum 
médiocrement long. — Mésosternum carré, vertical. — Corps oblongo- 
naviculaire, pubescent et fasciculé. 


Genre non moins tranché que les Camprormnus. Il n’y en a jusqu'ici 
qu'une seule espèce (affaber Schh.) du Cap qui soit décrite (1). C’est 
un insecte de taille médiocre, d’un brun rougeâtre, partiellement 
revêtu de poils blancs couchés, formant un dessin nuageux. Son pro- 
thorax est pourvu en avant de quatre gros tubercules disposés par 
paires et terminés par de longs poils; d’autres, plus petits, se voient 
en assez grand nombre sur les élytres. 


Sous-TriBu IV. Cryptorhynchides vrais. 


Canal rostral limité en arrière et au moins en partie sur les côtés, 
entre les deux premières paires de hanches, par le mésosternum. — 
Celui-ci de forme variable. 


(1) Les collections en contiennent une seconde du Vieux-Calabar, connue 
sous le nom de mucoreus Murray. Je possède, en outre, un insecte de la Pres- 
qu’ile malaise, qui doit former un genre nouveau immédiatement à côté de 
celui-ci. 


_ ins" 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 89 


Le mésosternum, qui joue ici le principal rôle dans la formation 
du canal rostral, en arrière des hanches antérieures, affecte quatre 
formes différentes. Bien qu’elles ne puissent pas servir de point de 
départ pour la classification de ces insectes, il est nécessaire d'en te- 
nir un compte exact et dès lors, pour plus de brièveté, de pouvoir 
les désigner par un seul mot. Les termes suivants sont ceux que j'em- 
ploierai. Le mésosternum sera donc dit en forme : 

4° De goutlière, lorsqu'il constitue un long canal horizontal à parois 
verticales tant sur les côtés qu'en arrière. Cette forme est caractéris- 
tique d'un grand nombre de genres du groupe des Cryptorhynchides 
vrais et ne se trouve pas ailleurs. 

2° De fer à cheval, quand il constitue un demi-cercle à parois ver- 
ticales où peu s’en faut. Ce cas est encore plus commun que le pré- 
cédent. 

3 De voûte, lorsqu'il recouvre en arrière une partie du canal. Le 
bord antérieur de la voûte est tantôt coupé carrément, tantôt échan- 
cré. 11 y à passage insensible de cette forme à la précédente, et toutes 
deux peuvent coexister chez les espèces d'un genre d'ailleurs naturel. 

4° De fourche, quand il consiste en une tige horizontale portant 
en avant un fer à cheval. C’est la forme la plus rare de-toutes (1). 

Dans les deux premières et dans la quatrième de ces formes, le 
rostre est visible dans toute son étendue, lorsqu'il est contracté, 
tandis que dans la troisième son extrémité est souvent recouverte, 
ce qui a lieu pour peu que la voûte formée par le mésosternum se 
prolonge en avant. Il faut remarquer en outre que dans la majeure 
partie des cas, ce dernier fait une saillie plus ou moins forte au-des- 
sus du niveau du métasternum. 

Par Suite de la forme nettement limitée dans tous les sens de leur 
canal rostral et de la part que prennent à sa formation le prosternum 
etle mésosternum, ces insectes me paraissent être les plus parfaits 
de tous les Cryptorhynchides. Ce sont aussi les plus nombreux et 
leur arrangement systématique présente les mêmes difficultés que 
celui des Hthyporides. Ils me semblent se diviser naturellement eu 
tinq groupes secondaires dont les deux premiers contiennent les 
formes normales ; celles des trois derniers sont plus ou moins aber- 
rantes. L'Europe n’a aucun représentant de ceux-ci et elle ne possède 
de chacun des autres qu'un seul genre. 


1. Prothorax non tranchant sur les côtés; épipleures des élytres 
sans rebord horizontal. 


(1) On pourrait, à la rigueur, établir une cinquième catégorie pour le mé- 
sosternum d’un genre très-anormal (HyBomonraus) qui est vertical en avant, 
puis recourbé en arrière et canaliculé dans toute sa longueur. Mais cette forme 
ambiguë peut être considérée comme intermédiaire entre la première et la 
Seconde de celles mentionnées dans le texte. 


90 CURCULIONIDES. 


a Cuisses de forme normale, sublinéaires ou 
en massue. 
b  Scape des antennes atteignant au plus les 
yeux. 
Episternums métathoraciques très-étroits, 
souvents indistincts. + TyLOoDIDES. 
Episternums métathoraciques plus ou 
moins larges. CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 
bb Scape des antennes empiétant au moins sur 
les yeux, souvent les dépassant beau- 


coup en arrière, MÉCISTOSTYLIDES. 
aa Cuisses très-comprimées et très-larges, ar- 
quées eh dessus. ; SYMPIÉZOSCÉLIDES. 
IL. Prothorax tranchant sur les côtés, ses épipleures 
munies d’un rebord horizontal. HYBOMORPHIDES. 


GROUPE I. Tylodides. 


Antennes insérées loin de la base du rostre (LemBoDes excepté) ; 
leur scape atteignant au plus les yeux. — Prothorax non tranchant 


sur les côtés. — Epipleures des élytres verticales. — Cuisses de 
forme normale. — Métasternum très-court; ses épisternums très- 


étroits, souvent indistincts. 


Groupe riche en formes variées, quoique moins que le suivant, et 
dont toutes les espèces paraissent être épigées, à en juger par leur 
facies, l'absence fréquente chez elles de l’écusson, leurs élytres em- 
brassant toujours assez fortement le corps et l'atrophie des ailes infé- 
rieures qui paraît constante, autant qu'on peut le présumer sans dis- 
section. La plupart des 14 genres qu'elles constituent en ce moment 
appartiennent à l'Amérique et à l'Australie; un seul (ACALLES) existe 
en Europe. 


1. 2e segment abdominal plus long que 3-4 isolés ou réunis, sé- 
parés du 1er par une suture anguleuse ou arquée; écusson 
le plus souvent nul, très-petit quand il existe. 


a Tète découverte, plus où moins visible d’en haut. 
b Antennes au moius médiocres; leur funicule de 7 articles. 
e  Elytresoblongues, comprimées latéralement, subverticales 
en arrière : Poropterus. 
ce — ovalaires, leur déclivité postérieure arrondie. 
d Saillie intercoxale parallèle, tronquée en avant. 
Prothorux oblongo-ovaie : Tragopus. 
— transversal, dilaté sur les côtés : Anaballus. 
dd Saillie intercoxale ogivale. 
Funicule antennaire à art, 1-2 allongés : Acalles, Echinodera. 
—— à art. 1-3 ou 1-4 allongés : Tylodes. 


TYLODIDES. 91 


bb Antennes courtes, robustes; leur funicule de 6 art : Analcis. 
aa Tête recouverte par une forte saillie du prothorax, invi- 
sible d'en haut, 
Antennes antérieures : Plagiocorynus. 
—  Ssubbasilaires : Lembodes. 


I. Les trois segments intermédiaires de l’abdomen égaux, séparés 
du 1e par une suture droite; un écusson chez la plupart. 
e Pattes médiocres, robustes; cuisses postér. ne dépas- 
sant pas l'abdomen, 
[Antennes très-courtes; leur funicule de 6 art. 
Rostre robuste, droit, déprimé, élargi au bout : Ulosomus. 
— peu robuste, arqué, atténué en avant : Euscepes. 
ff Antennes assez longues; leur funicule de 7 art. 
Art. 2 du funicule beaucoup plus long que 1 : Metadupus. 
—— —— court que À : Pseudomus. 
ce Pattes longues, grèles ; cuisses postér. dépassant l'abdo- 
men : Glochinorhinus. 


Genre incertæ sedis : Torneuma. 


POROPTERUS. 
ScuoEnu. Curcul., VI, 1, p. 431. 


Tête arrondie, ou (par ex. conifer, succosus) transversalement con- 
vexe sur le vertex; rostre au plus médiocre, robuste, plus ou moins 
déprimé, légèrement arqué; ses scrobes commençant vers son quart 
où son tiers antérieur, rectilignes et un peu obliques. — Antennes 
médiocres, peu robustes ; Scape en massue au bout, atteignant les 
yeux; funicule à articles 1-2 allongés, de longueur relative variable, 
3-7 courts, décroissant et grossissant peu à peu; massue assez forte, 
ovale, articulée, obtuse au bout. — Yeux grands, un peu convexes, 
en triangle curviligne, transversaux. — Prothorax aussi long que 
large, où un peu transversal, convexe, fortement arrondi sur les 
côtés, plus où moins longuement et fortement rétréci en avant, avec 
son bord antérieur médiocrement saillant, muni de lobes oculaires 
iès-faibles, parfois nuls, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson 
nul où à peine distinct. — Elytres convexes, allongées, oblongo-ovales, 
comprimées latéralement, subverticales en arrière, pas plus larges 
que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules nulles. — 
Pattes de longueur variable, en général grandes, les antérieures plus 
que les autres; cuisses graduellement en massue ; jambes comprimées, 
les antérieures arquées à leur extrémité, toutes fortement onguiculées 
au bout; tarses de longueur et de largeur proportionnées à celle des 
pattes, en général assez longs et avec leurs articles 1-2 étroits, celui-là 
allongé, et 4 long ainsi que ses crochets, — 9e segment abdominal 


92 CEURCULIONIDES. 


de longueur variable (1), court. — Mésosternum court, saillant, en 
forme de voûte ou de fer à cheval (2). — Corps oblong, plus ou 
moins écailleux. 


Insectes pour la plupart d'assez grande taille, médiocrement nom- 
breux (3) et originaires de l'Australie et de la Tasmanie, surtout de 
ce dernier pays. Tous sont noirs et revètus d'écailles jaunâtres ou 
brunes plus ou moins abondantes et qui se détachent facilement. 
Tous également sont couverts en dessus de tubereules très-variables 
sous le rapport du nombre, de la grosseur, de la forme, et qui sont 
quelquefois (abstersus) fasciculés, 


TRAGOPUS. 
Scnoenn. Curcul., IV, p. 356. 


Rostre médiocre, robuste, déprimé, légèrement élargi au bout et 
faiblement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, obliques, 
évasées, inférieures et médiocrement séparées en arrière. — Antennes 
médiocres, assez grèles; scape graduellement en massue, n’atteignant 
pas les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci 
notablement plus long, 3-7 très-courts, subarrondis; massue oblongo- 
ovale, articulée, acuminée au bout. — Yeux finement granulés, très- 
grands, ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, 
oblongo-ovale, un peu rétréci en arrière, arrondi sur les côtés en 
avant, ayant son bord antérieur très-saillant, sans lobes oculaires, 
tronqué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres très-convexes dans 
leur milieu, brièvement ovalaires, tronquées à leur base, avec les 
épaules embrassant un peu le prothorax.—Pattes assez longues; cuisses 
linéaires, finement dentées en dessous, les postérieures dépassant un 
peu l'abdomen; jambes subarrondies, droites, fortement onguiculées 


(1) Sur les trois espèces que j'ai sons les yeux, il y en a une (conifer) 
où il est presque anssi long que les deux suivants réunis et séparé du 1er 
par une suture anguleuse; chez les deux autres (suecosus, abstersus), il est 
un peu plus long que chacun des ceux suivants et séparé du {er par une suture 
rectiligne. 

(2) Chez le succosus il forme une voûte conique, à sommet dirigé en arrière; 
chez les deux autres espèces mentionnées dans la note précédente, il est de 
forme différente, c’est-à-dire en fer à cheval. 

(3) Outre les trois espèces mentionnées dans le texte, Schœnherr n’en à 
connu qu’une seule (antiquus). M. Waterhouse (Trans. of the entom. Soc. 
Ser. 2, II, p. 196) en a publié plusieurs qui diffèrent des espèces typiques en ce 
que le bord antérieur de leur prothorax se prolonge en deux saillies anguleuses 
et que le sommet de chacune de leurs élytres affecte la même forme. Il les ré- 
partit dans deux sections, selon que le 2e article du funicule antennaire est 
beaucoup plus long que le 1er (Chevrolati, Jekelii, Parryi) ou que ces deux 
articles sont égaux (W'estwoodii). 


TYLODIDES. 93 


au bout; tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 ob- 
coniques, celui-là allongé, 3 assez large, 4 long; ses crochets médio- 
cres. — 2° segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réunis, 
séparé du 1° par une suture fortement arquée; saillie intercoxale 
extrèmement large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum 
très-saillant, en forme de voûte. — Corps oblongo-ovale, inégal, 
écailleux. 

L'espèce typique (asper Schh.) est originaire de Java et a la plus 
intime ressemblance avec certains TyLopes, notamment avec le T. 
insubidus du Brésil. Schænherr (1) en décrit sous le nom de tube- 
rosus, une seconde de l'Australie que je ne connais pas. Il y en a 
dans les collections quelques autres inédites provenant du même 
pays, des Moluques et de la Polynésie occidentale (2). 

Le genre diffère des TyLopes principalement par la forme des 
cuisses et celle de la saillie intercoxale de l'abdomen. 


ANABALLUS. 
BLancu, in Gay, Hist. d. Chile; Zool., V, p. 415 (3). 


Genre intermédiaire entre les Tracopus et les ACALLES, réunissant 
à la saillie intercoxale extrêmement large et parallèle des premiers, 
tous les caractères essentiels des seconds, avec un facies particulier 
dù à la forme du prothorax et des élytres. Il diffère des Tracopus 
par les points suivants : 

Antennes plus grèles, du reste pareilles. — Yeux fortement gra- 
nulés. — Prothorax fortement transversal, convexe dans son milieu, 
dilaté, aminci et un peu arrondi sur les côtés, avec son bord antérieur 
peu saillant et muni de faibles lobes oculaires. — Elytres plus 
courtes. — Pattes courtes, robustes; cuisses graduellement en mas- 
sue, les postérieures ne dépassant pas l'abdomen ; jambes brièvement 
onguiculées au bout, 


M. Blanchard en décrit deux petites espèces (4) du Chili ayant la 
sculpture et le facies des AcaLLes. J'en connais deux autres espèces 
de la Polynésie : l’Acalles amplicollis de M. L. Fairmaire (5), parti- 
culier à Taïty, et le Tylodes phaseoli de la Nouvelle-Calédonie, décrit 


(1) Cureul. VIN, 1, p. 428. 


(2) Les Acalles pictus et unicolor de la Nouvelle-Calédonie, décrits par 
N. Montrouzier (Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 904), paraissent appartenir au 
genre. 


(3) Syn. Acazzes L. Fairm. — TyLones Montrouz. 


(4) A. plagiatus, cristatiger, Blanch, loc. cit.; le second est figuré avec des 
détails, pl. 25, f. 10 a-d. 


(5) Rev. et Mag. d. Zool, 1849, p. 36. 


94, CURCULIONIDES. 


par M. Montrouzier (1). Tous deux diffèrent des espèces chiliennes 
par leur forme générale qui ressemble à celle des Tarpaius de la 
famille des Colydiens, mais, du reste, rentrent parfaitement dans le 
genre. 

Si parmi les ACALLES décrits et qui me sont inconnus, il s'en trouve 
qui ont la saillie intercoxale de l'abdomen faite comme il a été dit 
plus haut, ils devront également prendre place ici. 


ACALLES. 
Scuognu. Curcul. Disp. meth., p. 295. 


Genre excessivement voisin des TyLopes et que je n’adopte qu'en 
hésitant. Des trois caractères que Schœænherr indique (2) comme le 
séparant de ces derniers, il n'y en à qu’un seul qui soit à peu près 
constant. Il consiste en ce que le funicule de ces organes n'a que ses 
deux 1% articles allongés, et que les suivants sont plus arrondis et 
plus serrés. 


Dans son état actuel, le genre comprend des espèces de forme assez 
différente. Leur livrée et leur sculpture sont analogues à celles des 
Tyzopes, mais la taille de la plupart d’entre elles est inférieure à 
celle de ces derniers, surtout pour ce qui concerne les espèces de 
l'Europe qui n’en possède qu'une seule (Rouleti) égale en grandeur 
au Cryptorhynchus lapathi. Quelques-uns de ces insectes, sinon tous, 
produisent un bruit aigu en frottant leur pygidium contre la surface 
interne de leurs élytres (3). Il est muni, à cet effet, d'un appareil de 
stridulation pareil à celui qui existe chez un certain nombre de La- 
mellicornes. 


(1) Ann. d. 1. Soc. entom. d. France, 1860, p. 902. 


(2) Ces caractères, outre celui tiré des antennes, seraient que le canal 
pectoral est en général plus court et que les élytres ne sont pas resserrées à 
leur base. Je ne comprends pas ce que Schænherr a voulu dire par le nremier ; 
le canal rostral de ces insectes ne diffère en rien de celui des TyLopes ; il varie 
uñ peu, comme chez ces derniers. Quant au second, il y à des AcaLces (par 
ex. Rouleti) qui ont les élytres très-distinctement rétrécies en avant. Le funi- 
cule antennaire est, par conséquent, tout ce qui reste pour distinguer ces in- 
sectes des TyLopes. 

(3) Dans ces dernières années, M. Wollaston (Ann. a. Mag. of nat. Hist. 
Ser. 3, VI, p. 14) a signalé cette faculté chez plusieurs espèces de Madère. De- 
puis (Cat. of Canar, Col. p. 284), il l’a retrouvée chez celles des Canaries, et, 
d’après les observations qu'il rapporte, il est probable qu’elle existe chez toutes 
les espèces du genre. Il cite le Ceuforhynchus echii comme la possédant égale- 
ment. Dès les premières années du dernier siècle, Lister (in Ray, Hist. Ins.; 
Supplem. p. 393) l'avait observée chez le Cryplorhynchus lapathi. Les obser- 
vations futures augmenteront sans doute beaucoup le nombre de ces Curculio- 
nides stridulants. 


TYLODIDES. 95 


Les AcALLES sont nombreux (1) et dispersés sur la plus grande 
partie du globe. C'est le seul genre de Cryptorhynchides qui soit assez 
richement représenté en Europe. 


ECHINODERA. 
Wozrasr. Cat. of Canar. Col., p. 293 (2). 


Les caractères que M. Wollaston assigne à ce genre dont toutes les 
espèces me sont inconnues, sont les suivants : 

Caractères généraux des AGALLES, avec le corps égal, partout pres- 
que uniformément séligère, sans nodosités, ni côtes, et à peine fas- 
ciculé, moins ou à peine rétréci et plus fortement arqué en arrière. 
— Yeux plus petits ou très-réduits, régulièrement ovales, très-dé- 


(1) Schœnherr (Curcul. VII, 1, p. 409) en mentionne 32 espèces qui toutes, 
sauf deux (luridus, Menetriesi), ont les cuisses inermes en dessous, — Aj.: 
Esp. européennes : À. nudiusculus (misellus ? Schh.), Fœrster, Verhandl. d. 
nat. Ver. d. preussisch. Rheinl. VI, p. 443; Prusse rhénane, — Plagiatofascia- 
tus, À. Costa, Annal. degl. aspir. natur. Ser. 2, L, p. 157; Naples.— subglaber, 
tuberculatus, Rosenh. Die Thiere Andalus. p. 286 ; Espagne mér. — Bellieri, 
Reiche, Ann, d. 1. Soc. entom. 1860, p. 733; Sicile. — Peragalloi (variegatus 
var.), Chevrol. in Grenier, Cat. d. Col. d. France, p. 111; Nice. — Esp. d. 1. 
Russie mér.: A. Chaudoirii, Hochhuth, Bull. Mose. 1847, I, p. 571 ; Caucase, 
— Esp. de l'Algérie : A. costatus, lentisci, fuscus, Chevrol. Rev. et Mag. d. 
Zool.1861, p. 123, 124 ct 205.— Esp. de Madère et des iles Canaries: 4. Wollas- 
tonii, Chevrol. ibid, 1852, p. 580.— Neplunus, saæicola, pulverulentus, oblitus, 
nodiferus, vau, terminalis, ornatus, dispar, albolineatus, globulipennis, lunu- 
latus, cylindricollis, Wollast. Ins. Maderens. p. 330 ; Madère. — histrionicus, 
toarclatus, festivus, Wollast. Cat. of the Col. of Madeir, p. 106; Madère. — 
cinereus, Wollast. Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, V, p. 403; Madère. — 
@oni, fortunatus, æerampelinus, nubilosus, sigma, senilis, brevitarsis, acu- 
lus, instabilis, seticollis, pillula, verrucosus, Wollast. Cat. of Canar. Col. 
p. 285; Canaries. — Esp. de l’Australie et de la Polynésie : À. conifer, rube- 
tra, acerosus, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 206; Tasmanie, — sycophanta, per- 
jurus, griseocaudatus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 515; îles 
Wallis. — pallens, Blanch, Voy. au pôle Sud; Entom. p. 251; îles Arou. — 
Esp. du Chili : À. variegatus, l'uscescens, pulverulentus, cinerascens, cristati- 
ger, pictus, lineolatus, liluratus, signatus, parvulus, tristis, tuberculosus, 
humilis, poverus, ferrugineus, planidorsis, attenuatus, mœstus, rotundatus, 
Blanch. in Gay, Hist d. Chile; Zool. V, p. 408. — Parmi ces nombreuses es- 
pèces, il se trouve probablement plus d’un ANABALLUS. 

Depuis la rédaction de cette note, M. H. Brisout de Barneville (Ann. d. 1. Soc, 
@utom, 1864, p. 441) a publié une Monographie de ces insectes comprenant 
seulement les espèces de l’Europe et de l'Algérie, plus celles de lle de Madère, 
d'après M. Wollaston. Les deux suivantes sont nouvelles : 4. pulchellus, 
France (Hautes-Pyrénées); Capiomonti, Italie (Milan). 

(2) Le nom du genre a paru pour la première fois dans les Ann. a. Mag. of 
nat. Hist. Ser. 3, XI, p. 219, mais sans accompagnement de caractères. Une 
éspèce seulement (crenata) est décrite dans cet ouvrage. 


96 CURCULIONIDES. 


primés. — Eeusson nul. — 2° article du funicule l'emportant plus ou 
moins en longueur sur le i®. 


D'après cela, ces insectes doivent avoir un facies différent de celui 
des AcaLLEs, mais, en l'absence de caractères plus précis, il reste à 
savoir s'ils peuvent former plus qu’une simple section parmi ces der- 
niers. M. Wollaston en décrit six espèces (1) des îles Canaries, qui 
sont toutes de la taille des plus petits ACALLES. 


TYLODES. 
, Senoenu. Curcul. Disp. meth., p. 294. 


Rostre assez long, plus ou moins robuste, légèrement élargi et un 
peu déprimé au bout, obtusément caréné en dessus; ses scrobes 
commençant dans son milieu ou un peu au-delà, rectilignes. — An- 
tennes médiocres, assez ou peu robustes; scape en massue au bout, 
atteignant les yeux; funicule à articles 1-3 ou 1-4 obconiques où 
noueux au bout, allongés, 2 en général le plus long, 4-7 ou 3-7 très- 
courts, subturbinés ou arrondis; massue oblongo-ovale, articulée, 
obtuse au bout. — Yeux plus ou moins fortement granulés, grands, 
subdéprimés, triangulaires, acuminés inférieurement. — Prothorax 
transversal .ou non, plus ou moins convexe, arrondi sur les côtés, 
rétréci en avant, avec son bord antérieur médiocrement saillant et 
muni latéralement de faibles lobes oculaires, tronqué-ou très-légère- 
ment bisinué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres convexes, ovales 
ou oblongo-ovales, souvent très-rétrécies en arrière, pas plus larges 
que le prothorax, plus ou moins resserrées et tronquées à leur base, 
avec les épaules variables. — Pattes médiocres, en général robustes; 
cuisses graduellement en massue; jambes comprimées, droites, for- 
tement onguiculées au bout; tarses assez courts, médiocrement lar- 
ges, spongieux en dessous, à articles 1 allongé, 4 assez grand, ainsi 
que ses crochets. — 2° segment abdominal plus iong que 2-3 isolés, 
séparé du 1% par une suture légèrement arquée, parfois presque 
droite ; saillie intercoxale large, anguleuse en dvant. — Mésosternum 
très saillant, en forme de voûte, plus rarement en fer à cheval. — 
Corps oblongo-ovale, inégal, écailleux. 


Les espèces typiques sont propres à l'Amérique du Sud, aux An- 
tlles et au Mexique; celles des autres parties du globe qu'on- leur à 
associées ont toutes besoin d’être revues au point de vue généri- 
que (2). Ces insectes sont au plus de taille moyenne et leur livrée ne 


(1) A celle citée dans la note précédente, aj.: hystrix, angulipennis, orbi- 
culata, compacta, picta, Wollast. loc. cit. p. 294. 

(2)- Une seule (granulifer), étrangère à l'Amérique et provenant des iles Ma- 
riannes, à été introduite dans le genre par Schœnherr; je ne la connais pas 
et n'ai rien à en dire, Ce que j’avance dans le texte s'applique spécialement à 


TYLODIDES, 97 


présente rien de remarquable; jamais elle n’est ornée d'un dessin 
proprement dit. Leur sculpture sur les élytres consiste ordinairement 
en stries peu profondes dont les intervalles sont plus ou moins tuber- 
culés; leur prothorax est simplement granuleux ou muni de quelques 
callosités peu prononcées. Dans son état actuel, le genre est médio- 


.crement riche en espèces (1). 


ANALCIS. 
Souoœnx, Curcul., IV, p. 278 (2). 


Rostre à peine plus long que la tête, épais, subarrondi, un peu 
atténué et déclive à son extrémité, légèrement arqué; ses scrobes 
commençant un peu au-delà de son milieu, brusquement obliques. — 
Antennes courtes, peu robustes ; scape en massue au bout, atteignant 
à peine les yeux; funicule de 6 articles : 1-2 obconiques, celui-là 
plus long et plus gros, 3-6 très-courts, sublenticulaires, grossissant 
peuà peu; massue forte, ovale, veloutée, subobtuse au bout, articu- 
lée. — Yeux assez finement granulés, grands, subdéprimés, briève- 
ment ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, régu- 
lièrement cylindrico-ovale, avec son bord antérieur assez saillant et 
muni de lobes oculaires larges, faibles et arrondis, à peine bisinué à 
sa base. — Ecusson très-petit, ponctiforme. — Elytres assez con- 
vexes, régulièrement oblongo-ovales, un peu plus larges que le pro- 
thorax et tronquées à leur base, avec les épaules obtusément calleu- 
ses. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses presque 
graduellement en massue; jambes subarrondies, les antérieures un 


celles, en assez grand nombre, de la Nouvelle-Calédonie qui ont été décrites 
par M. Montrouzier, savoir : T. griseus, megapoda, alter, cinctus, pulverulen- 
tus, œdothorax, Imhoffi; Faune de l'ile Woodl. p. 50. M. Montrouzier recon- 
nait lui-même que les trois premiers ont un facies particulier ; jai le mega- 
poda et later sous les yeux ; ils doivent former un genre distinct. —oculatus, 
geophilus, niger, aspersus, phaseoli, hirsutus, pumilus, lifuanus, minimus, 
Aon, d. 1. Soc. entom. 1860, p. 886 et 900; tous, sauf le premier et le pha- 
seoli, paraissent être des Acauzes. — Le T. clathratus de Taïty qu'a décrit 
M. L, Fairmaire (Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 36) m'est inconnu. . 

(1) Schœnherr (Cureul. VILLE, 1, p. 404) en mentionne 16, dont 9 avaient été 
placées par lui, daus l'origine, parmi les AcaLLes; mais il faut en retrancher le 
ganglionicus qui, ayant des épisternums métathoraciques larges et parallèles, 
doit rentrer dans les Cryptorhynchides vrais. Il les partage en deux sections à 
peu près égales, selon que les cuisses sont inermes (armigerus, armadillo, in- 
subidus, etc.) ou dentées en dessous ({uberculosus, granulatus, globosus, ete.). 
— Àj.: T. quadriplicatus, Jacquelin-Duv. in Ramon de la Sagra, Hist, fisic., 
ete., de Cuba, VII. — crassus, carinicollis, ornaticollis, fasciatipennis, Lucas 
in Casteln. Voy. d, l’'Amér. du Sud; Entom. p. 173 ; Brésil intérieur. 

(2) Syn. Bacous, Say, Curcul, of North-Amer, p, 29, et Complet. Works, I, 
p. 297. 


Coléoptères. Tome VII. 7 


98 CURCULIONIDES. 


peu arquées, toutes finement mucronées au bout; tarses assez longs, 
étroits, spongieux en dessous, a articles { assezallongé, 4long; ses crochets 
médiocres. — 2° segment abdominal un peu plus long que chacun des 
deux suivants, séparé du 1% par une suture droite; saillie intercoxale 
assez large, arrondie en avant. — Mésosternum en forme de voûte trans- 
versale, légèrement échancré en avant. — Corps oblongo-oyale, glabre, 


Par la forme de leur rostre, et surtout la direction de ses serobes, 
ces insectes sont des Brachyrhynques. Il n’y en a encore qu'une 
petite espèce de décrite, le Bagous æœreus de Say, mais il en existe 
dans les collections plusieurs autres parmi lesquelles quelques-unes 
sont beaucoup plus grandes, sans dépasser la taille moyenne. Toutes 
sont d’un bronzé cuivreux plus ou moins brillant et ne présentent 
rien de particulier dans leur sculpture, qui consiste sur les élytres en 
rangées régulières de petits points enfoncés; le prothorax est plus 
ou moins finement pointillé et paraît souvent lisse à l'œil nu. Jus- 
qu'ici le genre paraît être exclusivement propre aux Etats-Unis. 


, 


PLAGIOCORYNUS. 
Warenu. Trans: of the entom. Soc., Ser. 2, Il, p. 201. 


Rostre assez court, robuste, subquadrangulaire, arrondi aux angles, 
médiocrement arqué; ses serobes commençant non loin dela bouche, 
obliques et évasées en arrière. — Antennes courtes, assez robustes ; 
scape graduellement en massue, n’atteignant pas les yeux; funicule 
à articles 4-2 obconiques, allongés, celui-ci le plus grand, 3-7 de 
même forme, très-courts, grossissant peu à peu; massue briève- 
ment ovale, comprimée ; son 1° article seul développé, les autres 
très-courts, spongieux, obliquement tronqués. — Yeux fortement 
granulés, grands, déprimés, en triangle curviligne à sa base, transver- 
saux. — Prothorax plus long que large, déprimé et caréné sur le 
disque, arrondi sur les côtés, fortement rétréci en avant, avec son 
bord antérieur très-saillant et recouvrant la tête, profondément sinué 
sur les côtés et muni de lobes oculaires petits et anguleux, légère- 
ment bisinué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres assez courtes, gra- 
duellement élargies et subverticalement tronquées en arrière, pas plus 
larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, avec les 
épaules droites. — Pattes courtes, très-robustes ; cuisses en massue; 
jambes arrondies, droites, onguiculées au bout; tarses courts, assez 
larges, épineux en dessous, à article 4 médiocre ; ses crochets 
petits. — 2° segment abdominal sensiblement plus long que 3-4 réu- 
nis, séparé du 1% par une suture anguleuse ; saillie intercoxale 
laïge, arrondie en avant. — Mésosternum transversal, en forme de 
voûte, saillant, — Corps massif, densément écailleux. 


La forme insolite de la massug antennaire caractérise éminemment 


TYLODIDES, 99 


ce genre parmi tous les Cryptorhynchides. Il a pour type un assez 
grand insecte (quadrituberculatus Waterh.) du nord de l'Australie 
(Moreton-Bay) ressemblant beaucoup, au premier aspect, à un 
Leprors, comme le dit M. Waterhouse, Il est uniformément revêtu, 
sur un fond d’un noir foncé, de grosses écailles paléacées et porte au 
sommet de la déclivité postérieure de ses élytres quatre tubercules 
comprimés, disposés transversalement, et dont les deux médians sont 
plus grands que les externes et fasciculés. 


LEMBODES. 
ScuoEnt, Curcul., VX, 1, p. 436. 


Rostre médiocre, assez robuste, déprimé, un peu élargi à sa base, 
parallèle dans le reste de sa longueur, presque droit; ses serobes 
commençant vers son quart basilaire, rectilignes, — Antennes subba- 
silaires, courtes, peu robustes ; scape graduellement en massue, 
n'atteignant pas les yeux; funicule à articles 4-2 obconiques, allon- 
gés, celui-là notablement plus long, 3-7 très-courts, serrés, grossis- 
sant peu à peu et formant insensiblement la massue; celle-ci petite, 
ovale, compacte. — Yeux finement granulés, situés très-bas, médio- 
cres, déprimés, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax plus 
long que large, presque plan en dessus, droit sur les côtés dans 
plus de sa moitié basilaire, brusquement, mais médiocrement rétréci 
en avant, avec son bord antérieur fortement saillant et recouvrant 
la tête, muni de faibles lobes oculaires, tronqué à sa base, — Ecus- 
son nul. — Elytres allongées, assez convexes, oblongo-ovales dans les 
trois cinquièmes de leur longueur, brusquement rétrécies, fortement 
déclives et tronquées en arrière, pas plus larges que le prothorax et 
tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes 
assez longues et robustes ; cuisses sublinéaires; jambes comprimées, 
droites, brièvement onguiculées au bout; tarses médiocres, étroits, 
Spongieux en dessous, à articles 4 médiocrement allongé, 3 transver- 
sal, # médiocre ; ses crochets courts et épais. — Les deux 107 segments 
abdominaux soudés ensemble, très-grands, le 3° et le 4e très-courts ; 
saillie intercoxale médiocrement large, parallèle, tronquée en 
avant, — Mésosternum en fer à cheval, saillant. — Corps oblong, 
densément écailleux. 


De tous ces caractères, dont l’ensemble est très-tranché, le plus 
remarquable est le mode d'insertion des antennes qui ne se retrouve 
parmi tous les Cryptorhynchides vrais que dans le genre Sywprrz0- 
SCELIS, Le genre a pour type un petit insecte (solitarius Schh.) de la 
Guadeloupe, de la taille d'une Siroxes de seconde grandeur et dont 
le facies rappelle celui de certains ANcHoNUS. La couche épaisse 
d'écailles dont il est partout revêtu est brune et variée de blanchà- 
tre. Quelques petits tubercules peu nombreux se voient sur le pro- 


100 CURCULIONIDES. 


thorax et les élytres; ces dernières sont chacune terminées par une 
assez grosse callosité arrondie. 


ULOSOMUS. 
Scuogxu. Curcul. Disp. meth., p. 293. 


Rostre à peine médiocre, robuste, déprimé, rétréci dans son mi= 
lieu, présque droit; ses sorobes commençant dans son milieu, obli- 
ques et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes médio- 
cres et assez robustes ; scape en massue au bout, atteignant les yeux; 
funicule de 6 articles : 1-2 allongés, cbconiques, celui-là plus long 
et plus gros, 3-6 très-courts, serrés, grossissant peu à peu; massue 
assez forte, compacte, veloutée, obtuse au bout. — Yeux fortement 
granulés, assez grands, déprimés, triangulaires, transversaux, acumi- 
nés inférieurement. — Prothorax plus long que large, presque droit 
sur les côtés à sa base, brusquement resserré en avant, avec son bord 
antérieur très-saillant et recouvrant la tête, sans lobes oculaires, 
tronqué à sa base. — Ecusson très-petit, transversal. — Elytres très- 
convexes, rétrécies et isolément arrondies en arrière, à peine plus 
larges que le prothorax et subtronquées à leur base, avec les épaules 
nulles. — Pattes médiocres; cuisses graduellement en massue; 
jambes subarrondies, droites, onguiculées au bout; tarses assez 
courts et assez étroits, spongieux en dessous, à articles 1 un peu 
allongé, 3 pas beaucoup plus large que 2, 4 médiocre; ses crochets 
petits. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux, 
séparés du 4% par une suture droite; saillie intercoxale large. — 
Mésosternum très-saillant, en forme de voûte. — Corps oblongo- 
ovale, inégal, écailleux. 
= Genre propre aux Antilles et dont Schœnherr décrit trois espèces (1), 
dont la première seule (èmmundus) m'estconnue. C’est un insecte de la 
taille des petits exemplaires du Cryptorhynchus lapathi, densément 
revêtu de grosses écailles d’un jaune pâle, plus ou muins rembruni 
sur le disque des élytres et du prothorax, qui tous deux sont tubercu- 
Jeux. Les deux autres espècessont dela grandeur des plus petits ACALLES. 


EUSCEPES. 
Senoexn. Curcul., VIIL, 1, p. 429. 


Rostre médiocre, robuste, subquadrangulaire, légèrement et peu à 
peu rétréci en avant; ses scrobes commençant un peu au-delà de son 
milieu, rectilignes. — Antennes courtes, peu robustes; scape gra- 
duellement en massue, atteignant les yeux; funicule de six (2) arti- 


(1) U. immundus, Cuba ; erinaceus, St-Barthelemy; setosus, St-Vincent; 
Schænh. Cureul. IV, p. 317. 


(2) Schœnherr lui assigne sept articles; je n’en vois que six, et il serait même 


TYLODIDES. 401 


cles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus gros, 3-6 très-courts, 
transversaux, serrés, grossissant peu à peu; massue relativement 
grosse, ovale, articulée, obtuse au bout; son 1° article aussi long que 
les autres réunis. — Veux assez fortement granulés, médiocres, briè- 
vement ovales, transversaux. — Prothorax un peu plus long que large, 
ovalaire, légèrement arrondi sur les côtés, avec son bord antérieur 
assez saillant, sans lobes oculaires, tronqué à sa base. — Ecusson 
nul. — Elytres convexes, assez allongées, oblongo-naviculaires, un 
peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les 
épaules rectangulaires. — Pattes médiocres; cuisses graduellement 
en massue, sublinéaires, finement dentées en dessous; jambes subar- 
rondies, droites, tronquées et onguiculées au bout; tarses grêles, à 
articles 1-2 obconiques, celui-là allongé, 3 médiocrement large, 4 
assez long, ses crochets extrêmement petits. — Les trois segments 
intermédiaires de l'abdomen subégaux, séparés du 1° par une su- 
ture droite. — Mésosternum saillant, en forme de voûte. — Corps 
oblong, écailleux. 


L'unique espèce (porcellus Schh.) est un très-petit insecte de Cuba 
et de Porto-Rico, à peine de la taille de l’Acalles Navieresi d'Europe 
et plus étroit que cet insecte. Elle est recouverte partout, y compris 
le rostre, d’écailles jaunâtres et noires en partie redressées; la base 
et le sommet des élytres sont largement de la première de ces cou- 
leurs; ces organes sont simplement striés; les écailles qui revètent le 
prothorax ne permettent pas de voir sa sculpture, 


METADUPUS. 
Senoenu. Curcul., IV, p. 166. 


Rostre assez long et assez robuste, médiocrement arqué, déprimé, 
un peu élargi et caréné en dessus à sa base ; ses scrobes commençant 
un peu au-delà de son milieu, rectilignes. — Antennes assez longues 
et assez robustes; scape en massue au bout, atteignant à peine les 
yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, celui-ci du double 
le plus long, 3 beaucoup plus court, 4-7 arrondis, grossissant gra- 
duellement; massué forte, oblongo-ovale, faiblement articulée, à 1° 
article très-grand.—Yeux finement granulés, très-grands, ovales, trans- 
versaux, — Prothorax subtransversal, presque droit sur les côtés dans 
un peu plus de sa moitié basilaire, fortement rétréci en avant, avec son 
bord antérieur très-saillant, sans lobes oculaires, assez profondément 
bisinué à sa base. — Ecusson allongé. — Elytres convexes, ovalo-na- 
viculaires, un peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur 
base, avec les épaules calleuses. — Pattes courtes ; cuisses en massue, 


possible qu’il n’y en eût que cinq; ces articles sont si pelits el si serrés qu'il 
est diMicile de s'assurer de leur nombre. 


102 à CURCULIONIDES. 


triangulairement dentées en dessous, aplanies, concaves et lisses au 
côté interne dans plus de leur moitié basilaire; jambes comprimées, 
un peu arquées à leur base, onguiculées au bout; tarses médiocres, 
spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, celui-là à peine al- 
longé, arqué à sa base, 3 assez large, 4 long, ainsi que ses crochets. 
— Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 
1° par une suture droite; saillie intercoxale un peu rétrécie et ar- 
rondie en avant. — Mésosternum en fer à cheval. — Corps oblongo- 
ovale, inégal, densément écailleux. 


Schænherr en mentionne deux espèces mexicaines (nodatus, api- 
catus) dont la première m'est seule connue. Sa forme générale, sa 
sculpture et sa livrée rappellent complétement celles des ULosomus (1), 
mais elle est plus grande et de la taille du Cryptorhynchus lapathi. 
La seconde parait, d’après la description de Schœnherr, avoir un 
facies analogue. 


PSEUDOMUS. 
Senoenu., Curcul., IV, p. 263 (2). 


Rostre médiocre, assez robuste, plus ou moins déprimé, légèrement 
arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, obliques et rapide- 
ment inférieures. — Antennes médiocres, peu robustes; scape en 
massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, 
celui-là plus gros et obconique, celui-ci plus long, 3-7 courts, subar- 
rondis, serrés; massue forte, oblongo-ovale, subobtuse au bout, dis- 
tinctement articulée. —Yeux fortement granulés, déprimés, allongés, 
transversaux, faiblement séparés en dessus. — Prothorax assez court, 
régulièrement conique, avec son bord antérieur médiocrement sail- 
lant, fortement sinué de chaque côté et muni de lobes oculaires assez 
saillants, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson petit, arrondi, 
parfois nul. — Elytres convexes, ovalo-naviculaires, pas plus larges 
que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les 
épaules obtusément calleuses ou nulles. — Pattes médiocres ; cuisses 
en massue, dentées en dessous, rarement (par ex. sedentarius) inermes ; 
jambes comprimées, droites, onguiculées au bout ; tarses médiocres, 
spongieux en dessous, à articles 1-2 grèles, celui-là assez allongé, 3 
transversal, 4 assez long, ses crochets au plus médiocres, grèles. — 
Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 4er 
par une suture droite; saillie intercoxale large, arrondie en avant, — 


{1) Elle ressemble aussi, au plus haut degré, à un Coëcostennus brésilien 
inédit, qui existe dans quelques collections de Paris, sous le nom de C! ephip- 
piatus, Chevrolat. Ces ressemblances plus où moins intimes entre espèces ap= 
partenant en réalité à des genres très-différents, abondent chez les Cryptorhyn- 
chides en général. 

(2) Syn. CLeoconus pars, Say, Cureul, of North-Amer. p. 30, 


TYLODIDES. 103 


Mésosternum en fer à cheval, un peu saillant, — Corps elliptico-na- 
viculaire, partiellement écailleux. 

Au premier coup-d’œil, ces insectes ressemblent beaucoup aux 
Crzoconus, et c’est parmi ces derniers que Say a placé une de leurs 
espèces. Mais ils sont en réalité très-différents de ce genre qui appar- 
tient au groupe des Ithyporides. La plupart sont petits et les plus 
grands n'arrivent pas à la taille moyenne. Tous sont d'un noir bril- 
Jant et ornés de gouttelettes, de petites taches ou de linéoles tantôt 
blanches, tantôt jaunâtres. La ponctuation de leurs élytres est régu- 
lière et remarquable par sa grosseur, tandis que le prothorax est 
tès-finement pointillé et parfois lisse. Le genre est médiocrement 
nombreux (1) et propre aux Antilles ainsi qu'aux parties méridionales 
des Etats-Unis, 

GLOCHINORHINUS. 


Warenu. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IL, p. 194. 


Mâle : Rostre assez long et assez robuste, déprimé, arrondi aux 
angles, légèrement et peu à peu élargi de sa base à son sommet, 
presque droit, muni de chaque côté, à l'origine des scrobes, de deux 
épines crochues (2); ses serobes commençant un peu au-delà de son 
milieu, obliques et rapprochées en arrière. — Antennes médiocres, 
assez robustes ; scape en massue au bout, n’atteignant pas les yeux ; 
funicule de 6 articles : 1-2 obconiques, allongés, égaux, 3 de même 
forme, plus court, 4-6 subglobuleux ; massue oblongo-ovale, articu- 
lée, obtuse au bout; son At artiele ailongé et tubuleux à sa base, — 
Yeux finement granulés, grands, subdéprimés, en triangle curviligne. 
— Prothorax plus long que large, médiocrement convexe, arrondi 
sur les côtés, fortement rétréci en avant, avec son bord antérieur très- 
saillant, sans lobes oculaires sur les côtés, faiblement bisinué à sa 
base. — Ecusson transversalement ovale. — Elytres graduellement 
rétrécies en arrière, subcarénées latéralement, pas plus larges que le 
prothorax et faiblement trisinuées à leur base, avec les épaules rec- 
tangulaires. — Pattes très-longues, surtout les antérieures, peu ro- 
bustes; cuisses linéaires, inermes; jambes droites, onguiculées au 
bout; tarses longs, à articles 4-2 cylindriques, celui-là aussi grand 
que tous les autres réunis, 3 assez large, seul spongieux en dessous, 
4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal un peu 
plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1% par une su- 
ture arquée ; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant, 


(1) Schœnherr (Cureul. VIE, 1, p. 389) en mentionne huit espèces des An- 
tilles, plus spécialement de Cuba (militaris, viduus, notatus, apiatus, ete.), et 
une seule (sedentarius Say) de la Floride, Je ne sache pas qu’on en ait, depuis, 
décrit aucune. 

(2) L'antérieure, plus ou moins grande, est recourbée en arrière; la posté» 
rieure, beaucoup plus petite et parfois peu apparente, l’est en avant, 


104 CURCULIONIDES. 


— Mésosternum en fer à cheval, très-saillant, — Corps oblong, très- 
inégal, revêtu d'un enduit écailleux. 


Femelle : Elle m'est inconnue; M. Waterhouse se borne à dire 
qu'elle diffère du mâle par son rostre dénudé et finement pointillé (1). 


Genre remarquable par son rostre, qui reproduit d'assez près les 
formes de celui de l'Onchoscelis rubiginosus du Brésil. Il ne comprend 
qu'une assez grande espèce (Doubledayi Waterh.), originaire du nord 
de l'Australie, et entièrement revêtue, y compris la moitié basilaire 
du rostre, d’un enduit écailleux grisâtre. Son prothorax, médiocre- 
ment inégal, est finement caréné sur la ligne médiane. Ses élytres 
présentent chacune trois rangées de tubercules faibles et distants dans 
la plus externe d’entre elles, se réunissant aux deux autres de façon 
à former des crêtes de longueur variable. 


Note. 


M. Wollaston, l'auteur du genre suivant, pense que ses analogies 
les plus prochaines sont avec les Acazzes. Il appartiendrait, dès-lors, 
au groupe actuel. 

TORNEUMA. 


WoLLast. Ann, and Mag. of nat, Hist., Ser. 3, V, p. 453. 


Tête petite, enfouie dans le prothorax jusqu'à la naissance du 
rostre ; celui-ci assez long, subarqué, grêle, linéaire, déprimé, légè- 
rement arrondi et dilaté à sa base, paraissant, vu d'en haut, comme 
articulé avec la tête; ses scrobes latérales, profondes et finissant brus- 
quement en arrière. — Antennes assez longues et assez grêles; scape 
en massue au bout; funicule de 7 articles : 4 un peu plus long que 
les suivants; ceux-ci courts, subégaux ; massue oblongue, articulée.— 
Yeux nuls. — Prothorax subovale, tronqué à sa base, légèrement ré- 
tréci et un peu acuminé en avant; canal prosternal très-profond, 
nettement limité partout et s’arrètant entre les hanches intermé- 
diaires. — Ecusson nul. — Elytres subelliptiques, soudées. — Pattes 
robustes, contractiles, les postérieures très-largement séparées entre 
elles; cuisses inermes ; jambes presque droites, onguiculées au bout; 
crochets des tarses extrêmement petits. — Métasternum et base de 
l'abdomen légèrement concaves. — Corps oblongo-ovale, presque 
glabre. 


L'absence des yeux, qui est probablement une conséquence de 
l’enfouissement complet de la tête dans le prothorax, et la forme du 


(1) Parmi les quatre exemplaires que j'ai sous les yeux, il y en a deux qui 
sont un peu plus petits et ont des pattes antérieures plus longues que les deux 
autres. Ils ont toute l'apparence des mâles, mais leur rostre ne diffère pas de 
celui des seconds. Cela me fait douter que M. Waterhouse ait exactement dé- 
terminé les sexes, 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS: 105 


rostre, rendent ce genre très-tranché. Il ne comprend qu'un très- 
petit insecte (cæoum) découvert à Madère, par M. Wollaston, sous un 
trone de cerisier gisant à terre. Sa couleur est d’un brun de poix 
opaque, avec les antennes ferrugineuses, et en dessus il est couvert 
de petites callosités déprimées, très-serrées et simulant des écailles. 


x 


æ 
GROUPE II, Cryptorhynchides vrais. 


Antennes insérées loin de la base du rostre ; leur scape atteignant 
au plus les yeux. — Prothorax non tranchant sur les côtés. — Un 
éeusson chez presque tous. — Epipleures des élytres verticales. — 
Cuisses de forme normale. — Métasternum rarement très-court; ses 
épisternums plus ou moins larges, parallèles. 


Le plus grand nombre des genres et des espèces de la Sous-Tribu 
rentrent dans ce groupe. Quelques-uns de ces insectes, appartenant 
aux genres Rayernenes, Mæmacres et Pezicaus,. sont probablement, 
d'après leur facies, épigés comme les Tylodides. Tous les autres, sans 
exception, paraissent, comme le Cryptorhynchus lapathi d'Europe, 
se tenir habituellement sur les végétaux (1). Aussi présentent-ils, 
dans leur livrée, une variété de couleurs inconnue dans le groupe 
précédent. 

Sur les 21 genres qui suivent, un seul (CRYPTORHYNCHUS), qui est 
presque cosmopolite, est représenté en Europe; un second (AONYCHUS) 
est propre à l'Afrique; les autres sont partagés à peu près également 
d'une part entre l'Amérique, d'autre part entre les Indes orientales, 
l'Australie et la Polynésie. 5 

Après de nombreuses tentatives, je n'ai pas trouvé de meilleures 
bases pour l'arrangement de ces genres que la forme du mésoster- 
num. Puis, en seconde ligne, la longueur relative des segments inter- 
médiaires de l'abdomen. 


I. Mésosternum très-rarement en forme de gouttière, n’attei- 
gnant pas le bord postérieur des hanehes intermédiaires, 
A 2e segment abdominal plus long que 3-4 isolés ou réunis, sé- 
paré du 1er par une suture le plus souvent arquée. 
a  Prothorax plus eu moine saillant en avant et muni de 
lobes oculaires. 
d 4e article des tarses distinct. 
ce Métasternum excessivement court; saillie intercoxale 
parallèle, tronquée ou anguleuse en avant : Rhyephenes. 


(1) J'en suis certain pour les genres américains que j'ai tous, sauf un soul 
(Evtrenonmnus), observé sur les lieux. Quant aux espèces étrangères à l’Amé- 
rique, outre qu’on trouve çà et là, dans les auteurs, quelques renseignements 
leurs habitudes, leur facies suîMit pour révéler ce que ces dernières doivent 

tre, 


106 CURCULIONIDES, 


cc Métasternum en général de longueur moyenne; saillio 
intercoxale ogivale ou rétrécie et arrondie en-avant. 
d 2e segment abdominal à peine aussi long que 3-4 réunis. 
Elytres épineuses à leur extrémité : Rhynchodes. 
— inermes — : Cyamobolus. 
dd 2e segment abdominal plus long que 3-4 réunis. 
e] Funicule antennaire à art, 1-2 allongés, 3-7 très-courts. 
f  Scape des antennes restant loin des yeux : Euthyrhinus. 
ff ee atteignant les — 
Rostre peu robuste, droit : Chætectetorus, 
— robuste, arqué : Oredu. 
ee Fanicule antennaire à art, 1-5 décroissant peu à peu : Ædemonus. 
db 4e article des tarses nul : Aonychus, 
aa Prothorax tronqué en avant, sans lobes oculaires : Mœmactes. 
B Les trois segments intermédiaires de l’abdomen égaux ou sub- 
égaux, séparés du 4er par une suture. droite, 
g Crochets des torses soudés : Collabismus. 
gg —— libres. 
hk Funicule antennaire à art. 1-2 allongés, 3-7 arrondis, 
Prothorax en curré transversal, tubuleux en avant : Bothrobatys. 
— arrondi sur les côtés, rétréci —  Gasterocercus. 
hh Funicule antennaire à art, 1-4 allongés : Onchoscelis. 
IT. Mésosternum très-allongé,en forme de gouttière, arrivant au 
niveau du bord postérieur des hanches intermédiaires. 
A Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, sé- 
parés du 1er par une suture droite. 
a  Rostre fendu à son extrémité : Epipedorhinus. 
aa — entier —— 
b Pattes de longueur variable; cuisses en massue. 
€ Prothorax plus ou moins saillant en avant, muni de lobes 
oculaires. 
Massue antennaire ovale, articulée : Cryplorhynchus. 
— — cylindrique ou oblongo-ovale, sou- 
vent compacte : Cælosternus. 
ce Prothorax non ou à peine saillant, sans lobes oculaires ; 
massue antennaire cylindrique, compacte : Cylindrocorynus. 
bb Pattes très-longues ; cuisses linéaires; massue antennaire 
cylindrique, compacte : Pezichus. 
B 2e segment abdominal plus long que 3-4 isolés ou réunis, sé- 
paré du 1er par ue suture arquée. 
d Elytres planes en avant, faiblement échancrées à leur base, 
Jambes étroites, subcylindriques : Macromerus. 
—  comprimées, larges, tranchantes en dehors : Cnemargus. 
dd Elytres convexes, ovalaires, trisinuées à leur base : Enfeles. 
Genres incertæ sedis : Catapycnus, Aldonus, Rhinochenus. 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS, 107 


RHYEPHENES, 
Senoenn. Curcul., IV, p. 312 (1). 


Rostre assez long et assez robuste, droit ou un peu arqué, plus ou 
moins déprimé, légèrement élargi au bout (2); ses scrobes commen- 
çant un peu au-delà de son milieu, obliques, rapidement inférieures, 
et réunies en arrière par un sillon transversal. — Antennes assez lon- 
gues ou médiocres, peu robustes; scape grossissant peu à peu, n’attei- 
gnant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, égaux 
ou subégaux, 3-7 très-courts, arrondis ou obconiques, 7 plus gros 
et, dans le dernier cas, subcontigu à la massue; celle-ci médiocre, 
oblongo-ovale, articulée, subobtuse. — Yeux finement granulés, très- 
grands, peu convexes, triangulaires, acuminés inférieurement. — 
Prothorax transversal ou non, en général très-convexe et fortement 
arrondi sur les côtés, brièvement rétréci en avant, avec son bord an- 
térieur légèrement saillant et sans lobes oculaires, coupé carrément à 
sa base. — Ecusson petit, linéaire, transversal, — Elytres plus ou 
moins, en général très-convexes, brièvement ou oblongo-ovales, rétré- 
cies en arrière, pas plus larges que le prothorax, tronquées et rebor- 
dées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes longues, 
les antérieures plus que les autres; cuisses graduellement en massue, 
les postérieures dépassant où non l'abdomen ; jambes comprimées, 
les antérieures arquées et ayant leur angle terminal interne armé de 
deux forts mucros divergents, les autres droites, toutes fortement on- 
guiculées au bout; tarses longs, déprimés, à articles 4-2 garnis de cils 
ou de poils fins très-longs, celui-là en triangle allongé, 2 plus court, 
3 transversal, seul spongieux en dessous, # assez grand ainsi que ses 
crochets. — 2° segment abdominal aussi grand que 3-4 réunis, séparé 
du 1% par une suture anguleuse ; saillie intercoxale large, parallèle, 
anguleuse en avant. — Mésosternum tantôt en forme de voûte échan- 
crée dans sa moitié antérieure (par ex. Gayi, Mallei), tantôt (par ex. 
lœvirostris) en forme de fer à cheval. — Corps oblong, inégal, glabre 
où partiellement écailleux. 


Insectes propres au Chili, d'assez grande taille, mais très-sujets à 
varier sous ce rapport, dans la même espèce, ce qui rend les carac- 


(1) Syn. Puysoronus, Gay et Sol. Ann. d. 1, Soc. entom. 4839, p. 22; nom 
postérieur de deux ans à celui imposé au genre par Schœnherr. — TyLoDES, 
Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 125. — Gnyrronmneuus, Erichs. 
Nov. Act. Acad, nat. Curios. XVI, Suppl. I, p. 264. 

(2) Chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux, il existe une plaque carrée, 
lisse, qui paraît comme enchâssée dans une échancrure de l'extrémité du rostre, 
et qu'on prendrait, au premier coup-d’œil, pour un labre; il est presque super- 
flu de dire qu'il n’y à là qu’une simple apparence, 


108 CURCULIONIDES, 


tères sexuels incertains (1). Tous sont d’un noir profond assez brillant 
ou mat, parfois (Gayi) un peu rougeûtre, et ordinairement sans au- 
cun dessin. Quand il y en à un, il consiste le plus souvent en une 
petite tache blanche ou jaunâtre, formée de deux ou trois courtes 
linéoles accolées parallèlement, et située à la base de chacune des 
élytres. Ces organes sont plus ou moins fortement striés, avec les 
stries occupées par de petits tubereules, et les intervalles entre elles 
couverts de tubercules plus gros. Le prothorax en présente d'autres 
très-serrés, ou il est criblé de fossettes confluentes qui le rendent très, 
rugueux, Le genre se compose en ce moment de huit espèces (2). 


RHYNCODES. 
A. Ware, Voy. of the Ereb. a. Terr.; Entom., p. 16 (3). 


Mâles : Rostre assez long, plus ou moins robuste, déprimé, arrondi 
aux angles, subparallèle, médiocrement ou à peine arqué; ses scrobes 
commençant dans son milieu, rectilignes ou obliques. — Antennes 
assez longues, médiocrement robustes; scape en massue au bout, 
n’atteignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, 
obconiques, de longueur relative variable (2 en général le plus grand), 
3-7 courts, turbinés ou subglobuleux ; massue oblongo-ovale, com- 
pacte ou subcompacte, veloutée. — Yeux très-grands, légèrement 
convexes, ovales, transversaux, médiocrement séparés en dessus, — 
Prothorax transversal, médiocrement convexe ou plan en dessus, pa- 
raboliquement arrondi ou subrectiligne sur les côtés en arrière, forte- 
ment rétréci en avant, avec son bord antérieur médiocrement sail- 
lant et sans lobes oculaires, bisinué à sa base, avec un lobe médian 
de forme variable. — Ecusson médiocre, ovale. — Elytres assez con- 
vexes, comprimées et carénées (Fallenii excepté) sur les côtés, gra- 
duellement et fortement rétrécies en arrière, longuement déclives et 
calleuses avant leur extrémité qui est conjointement épineuse, pas 


(1) J'ai cru pendant quelque temps que les exemplaires dont les tarses sont 
frangés de longs poils fins étaient des mâles, et ceux chez lesquels ces poils sont 
plus courts ou remplacés par des cils, des femelles. Mais comme il y en a de 
grandeurs très-différentes, qui présentent l’un ou l’autre de ces deux carat- 
tères, je crois que ces deux particularités sont spécifiques et non sexuelles, Je 
ne trouve non plus aucune différence bien tranchée dans la longueur des pattes 
et la forme du rostre qui indiquerait des sexes différents. 

(2) R. Gayi (cacicus Schl.), lateralis, Guérin-Ménev. loc. cit. — Jnca (arach- 
nodes Er.), Schœnh. loc. cit. — Maillei, lœævirostris, Goureaui, Boyeri, Gay et 
Sol. loc. cit, Ces auteurs étaient tentés de regarder le Waillei et le Lævirostris, 
qui se ressemblent en effet beaucoup, comme n’étant que les deux sexes d’une 
seule espèce, mais la différence prononcée qui existe dans leur mésosternum, 
prouve que ce sont deux espèces très-distinctes, — clathratus, Philippi, Stettin 
entom, Zeit. 1860, p. 249. 

(3) Syn. Anacuxoras, Montrouz, Ann, d. 1, Soc, entom, 1860, p. 896. — Cya- 
MOBOLUS pars, Schœnh, 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 109 


plus large que le prothorax et sinueuses à leur base, avec les épaules 
rectangulaires. — Pattes longues, les antérieures plus que les autres; 
cuisses sublinéaires ou peu à peu en massue, finement dentées en 
dessous; jambes comprimées, un peu arquées ou presque droites, 
fortement onguiculées au bout, avec leur angle interne muni d’un 
faisceau de poils, et parfois dentiforme, les antérieures fraugées de 
longs poils fins au côté interne; tarses assez longs et larges, très- 
pubescents et frangés de longs poils sur leurs bords, à articles 1 al- 
longé, fortement rétréci et arqué à sa base, 2 triangulaire, 3 trans- 
versal, longuement fendu, 4 grand; ses crochets médiocres. — 29 
segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1° par une 
suture faiblement arquée ; saillie intercoxale assez large, allongée 
et ogivale. — Métasternum au plus de longueur moyenne, ses épi- 
sternums plus ou moins larges. — Mésosternum de forme variable. 
— Corps oblongo-naviculaire, pubescent. 

Femelles : Outre leur rostre un peu autrement fait, comme de cou- 
tume, elles diffèrent des mâles par leurs pattes plus égales entre elles, 
les jambes antéricures dépourvues de longs poils fins en dedans, et 
leurs tarses plus étroits et non frangés sur leurs bords. 

Très-beau genre, dont les espèces de grande taille sont, pour la 
plupart, propres à la Polynésie occidentale; une seulo (Kalleni) qui 
habite Java, a été connue de Schænherr qui l’a comprise, à tort, dans 
son genre CyamoBoLus. Deux autres, de la Nouvelle-Calédonie, ont 
été décritesrécemment par M. Montrouzier et placées par lui, mais avec 
doute, parmi les Aracaxopus. Toutes doivent rentrer dans le genre 
actuel fondé par M. A. White sur deux espèces de la Nouvelle-Zélande. 

Ces insectes sont voisins des CYAMOBOLUS qui suivent, mais s'en 
distinguent par les différences qui existent entre leurs sexes, la forme 
de leurs élytres qui sont épineuses à leur extrémité et celle de la 
saillie intercoxale de leur abdomen. Ils varient, du reste, entre eux, 
sous le rapport du rostre, de la sculpture des élytres et de la forme 
du mésosternum, tout en conservant un facies commun. Cinq espèces 
sont décrites en ce moment (1) et il y en a un petit nombre d'inédites 
dans les collections. 


(1) En prenant pour point de départ la forme des é:ytres, puis celle du mé- 
sosternum, on peut les répartir de la manière suivante : 
I. Elytres non carénées latéralement; mésosternum en forme de voûte : 
R. Falleni Schh.; Java. 
IT. Elytres carénées latéralement. 
Mésosternum en forme de gouttière : R. Saundersii White ; Nouvelle- 
Zélande. Je ne connais pas le R. ursus décrit par cet auteur, 
Mésosternum en fer à cheval, fortement rétréci et aigu en arrière : 
R. alboguttatus, Jekeli, Montrouz.; Nouvelle-Culédonie, — Je,pos- 
sède la femelle d’une espèce de cetle division : 
R. Eloini : Reliquis specicbus paulo brevior, squamis paleaceis albis undique 


110 CURCULIONIDES. 


CYAMOBOLUS, 
SCnoENn, Curcul., Nr: 177. 


L'analogie qui existe entre ce genre et le précédent fait qu'il suffira 
d'indiquer les caractères qui le séparent de ce dernier. 

Sexes semblables (1). — Rostre médiocre, déprimé, à peine élargi 
au bout, assez faiblement arqué. — Scape des antennes atteignant 
les yeux; funicule à article 2 toujours plus long que 1; massue 
ovale, assez forte, plus ou moins distinctement articulée. — Pro- 
thorax aussi loug que large, peu convexe, plus régulièrement arrondi 
sur les côtés et brièvement rétréci en avant, parfois conique, avec 
son bord antérieur saillant et muni de lobes oculaires bien distincts, 
bi-arqué à sa base, avec ses angles postérieurs plus ou moins saillants 
et dirigés en arrière. — Elytres oblongues, subdéprimées sur le dis- 
que, parallèles, subverticalement déclives en arrière et non épineu- 
ses à leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax à leur base, 
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, subégales; cuisses iner- 
mes en dessous, les postérieures dépassant un peu l'abdomen ; jam- 
bes onguiculées en griffe au bout, sans faisceau de poils à leur 
angle interne, ni frange au côté interne chez les mâles; tarses 
assez courts, non ciliés sur les côtés, à articles 4-2 très-grêles à leur 
base, celui-là un peu plus long, 3 orbiculaire, 4 très-grand. — Sal- 
lie intercoxale courte, très-large, arrondie en avant, — Mésosternum 
en forme de gouttière. — Corps oblong. - 


Ces caractères sont, comme on le voit, plus que suffisants pour sé- 
parer ces insectes des Ruyncnopes. Ils sont bien moins grands que ces 
derniers, et leur livrée ainsi que leur sculpture sont différentes, Tous 
ont la plus grande ressemblance avec les Iruyporus africains, Enfin 
les espèces connues (2) sont toutes originaires de Java. 


dense vestitus; rostro mediocri, glabro (basi excepta), lœvi, vix arcuato ; pro- 
thorace supra plano, lateribus oblique rotundato, antice breviter coarctato; 
elytris modice convexis, lrteribus carinatis, punctato-striatis, interstitiis duobus 
externis costatis, antice abbreviatis, Long. (rostro except.) 14 mill. Hab. Nova 
Caledonia. 

Dédié à M. Eloin, iugénieur belge qui en a fait la découverte. 


(1) Trois des cinq espèces décrites me sont connues. J'ai vu surtout une foule 
d'exemplaires (plus de 200) du Dehaanit, qui est très-commun à Java, et chez 
aucun d’entre eux les pattes antérieures n’étaient allongées. L’analogie auto- 
rise à conclure qu’il en est de même chez les autres espèces. Schœnherr ne 
parle pas non plus de différences sexuelles chez ces insectes. 


(2) Elles se réduisent aux cinq (Dehaanii, Sturmii, Charpentieri, Marci, 
subundalus) décrites par Schænherr, loc, cit, 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 111 


EUTHYRHINUS. 
SCHOENH, Curcul., IV, p. 271. 


Tête transversalement convexe en arrière des yeux, coupée obli- 
quement sur le front; rostre assez court, médiocrement robuste, 
déprimé, arrondi en dessus, légèrement élargi à sa base et à son 
extrémité; ses scrobes commençant presque dans son milieu, obli- 
ques et se terminant loin des yeux. —- Antennes médiocres, peu 
robustes; scape en massue au bout et n’atteignant pas, à beaucoup 
près, les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, 
subégaux, 3-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu; massue 
assez forte, oblongo-ovale, parfois à peine articulée, subobtuse au 
bout. — Yeux assez grands, finement granulés, brièvement ovales. — 
Prothorax transversal, presque plan en dessus, légèrement rétréci 
dans ses deux tiers postérieurs, puis fortement en avant, avec son 
bord antérieur médiocrement saillant.et sans lobes oculaires, profon- 
dément sinué de chaque côté et à distance de ses angles posté- 
rieurs. — Ecusson ovale, ou triangulaire, déclive, placé sur la pente 
antérieure d'une petite callosité suturale des élytres. — Celles-ci 
assez courtes, déprimées à leur base, tranversalement convexes im- 
médiatement après leur milieu, arrondies et verticales en arrière, Con- 
jointement épineuses à leur extrémité ; à peine plus larges que le pro- 
thorax et profondément sinuées en arc en dedans de leurs angles 
huméraux. — Pattes assez courtes, robustes, comprimées ; cuisses gra- 
duellement en massue, obtusément dentées en dessous ; jambes presque 
droites, tranchantes en dehors, onguiculées au bout; tarses médiocres, 
àarticles 1-2 étroits, celui-là allongé et arqué à sa base, 3 assez large, 
seul spongieux en dessous, 4 assez long, ses crochets médiocres. — 
2° segment abdominal plus long que 2-3 réunis, séparé du 1% par 
une suture arquée; saillie intercoxale large, anguleuse en avant. — 
Métasternum de longueur moyenne. — Mésosternum en fer à cheval, 
assez saillant. — Cotps assez court, écailleux. 


Le genre a pour type le Raynchænus meditabundus de Fabricius, 
insecte assez commun dans l'Australie, de taille moyenne et dont la 
livrée grisâtre est plus ou moins variée de brun ; ses élytres réguliè- 
rement ponctuée en stries, ont les intervalles entre ces dernières 
alternativement costiformes. Une seconde espèce (1), très-voisine et 
originaire de la Nouvelle-Zélande, a été publiée par M. A. White. J'en 
Gonnais deux autres provenant l’une d'Amboine, l’autre de Bornéo. 


(1) E squamiger, À, White, Voy. of the Ercb. a. Terr,; Entom. p. 16, pl.3, 
CA $ 


112 CURCULIONIDES. 


CHÆTECTETORUS. 
Scnoenu. Curcul., VII, 1, p. 383 (1). 


Rostre médiocre, assez robuste, déprimé, plus ou moins élargi à sa 
base, parallèle dans le reste. de son étendue, droit ou peu s'en faut; 
ses scrobes commençant vers son milieu, rectilignes. — Antennes 
médiocres, peu robustes; scape en massue au bout, restant à une 
faible distance des yeux; funicule à articles 4-2 allongés, obconiques, 
subégaux, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu, 7 souvent contigu 
à la massue; celle-ci médiocre, ovale ou oblongo-ovale ; son 1% ar- 
ticle plus ou moins allongé. — Yeux finement granulés, grands, 
déprimés, ovales, transversaux, acuminés inférieurement. — Protho- 
rax transversal ou non, peu convexe, plus ou moins obliquement 
arrondi sur les côtés en arrière, fortement et en général brusquement 
rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant et sans lobes ocu- 
laires, médiocrement bisinué à sa base. — Ecusson petit, ovale ou 
subarrondi. — Elytres médiocrement convexes, oblongues, subpa- 
rallèles, rarement un peu-rétrécies en arrière, un peu plus larges que 
le prothorax et trisinuées à leur base, avec leurs épaules rectangu- 
laires et un peu saillantes en avant. — Pattes médiocres, assez 
robustes, comprimées; cuisses sublinéaires, inermes ou dentées en 
dessous ; jambes droites, onguiculées au bout; tarses assez longs, 
à articles 1-2 étroits, celui-là allongé, 4 assez large, seul spongieux 
en dessous, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdo- 
minal au moins aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1** par une su- 
ture arquée ou anguleuse. — Métasternum de longueur moyenne. — 
Mésosternum en forme de voûte, tronqué en avant. — Corps oblong, 
écailleux. 


Schœænherr n’en a connu que deux espèces (bifasciatus, setosus) de 
l'Australie qu'il avait, dans l’origine, placées parmi les GAsTEROo- 
cercus. Il y en a dans les collections un certain nombre du même 
pays dont une seule (2) jusqu'ici a été décrite. Ce n’est pas des 
Gasrenocercus, mais des Eurayranus, dont Schœnherr les a-assez 
fortement séparés, que ces insectes sont voisins. Ils se distinguent, 
en effet, sans peine des premiers par la longueur relative de leur 2° 
segment abdominal, tandis qu’ils ne sont séparés des EUTHYRHINUS, 
qui ont ce même segment fait comme le leur, que par un ensemble 
de petites particularités portant sur la tête, les sinuosités du protho- 
rax en arrière et celle de la base des élytres. 


(1) Syn. Gasrenocencus, Schœnh. ibid. IV, p. 257 et 258 ; olim. 

(2) C. spinipennis, Waterh. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, I, p. 203; es- 
pèce remarquable par l’épine aiguë qui termine chacune de ses élytres, et qui, 
par suile de ce caractère, se rapproche encore plus des Eurayruinus que les 
autres espèces, 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 113 


Les CHÆTECTETORUS sont au plus de moyenne taille et ordinaire- 
ment munis de petits tubercules fasciculés et plus eu moins nom- 
breux sur le prothorax et les élytres ; leur livrée, du reste, est assez 
sombre et n'offre rien qui attire l'attention. Il y en à également à la 
Nouvelle-Zélande. 

OREDA. 


A. Ware, Voy. of the Ereb, a. Terr.; Entom., p.16. 


Rostre médiocre, robuste, déprimé, parallèle, arrondi aux angles 
et légèrement arqué; ses scrobes commençant vers son tiers anté- 
rieur, un peu obliques et atteignant le milieu des yeux. — Antennes 
courtes, robustes ; scape fortement en massue au bout, atteignant les 
yeux; funicule à articles 1-2 subturbinés et légèrement allongés, 3-7 
très-courts, transversaux, grossissant peu à peu; massue assez forte, 
articulée, obtuse au bout. — Yeux finement granulés, grands, dépri- 
més, brièvement ovales, acuminés inférieurement, un peu recouverts 
au repos. — Prothorax aussi long que large, légèrement arrondi sur 
les côtés, fortement rétréci en avant, avec son bord antérieur très- 
saillant dans son milieu et sans lobes oculaires sur les côtés, assez 
fortement bisinué à sa base. — Ecusson en tiangle curviligne. — 
Elytres oblongues, rétrécies dans leur quart postérieur, pas plus lar- 
ges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules obtu- 
ses. — Pattes assez courtes, comprimées; cuisses graduellement en 
massue, fortement échancrées près de leur sommet en dessous; jam- 
bes droites, onguiculées au bout; tarses médiocres, à articles 3 seul 
spongieux en dessous, 1-2 étroits, celui-là assez allongé et très- 
grèle à sa base, 4 médiocre et grèle, ainsi que ses crochets. — 2e 
segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du 4° 
par une suture arquée ; saillie intercoxale large, subogivale. — Mé- 
tasternum court. — Mésosternum en forme de voûte s'appuyant sur 
les hanches antérieures. — Corps oblong, partiellement écailleux. 


L'unique espèce (notata White} du genre est propre à la Nouvelle- 
Zélande et ressemble extraordinairement, comme je l'ai dit plus 
haut (p.74), à l'Empleurus dentipes du Chili, même sous le rapport de 
la livrée qui consiste en quelques taches d’un jaune d’ocre vif, épar- 
ses sur le prothorax et les élytres ; ces dernières sont un peu rugueu- 
ses et régulièrement striées, avec les intervalles entre les stries un 
peu relevés et arrondis. Sans la forme différente du mésosternum, le 
genre mériterait à peine d'être séparé des EmPreurus. 


ÆDEMONUS. 
Scnonu. Curcul., IV, p. 243. 


Rostre assez long, médiocrement robuste, arrondi, un peu déprimé, 
légèrement élargi à sa base, arqué;'ses scrohes commençant dans son 


Coléoptères. Tome VI. 8 


114 CURCULIONIDES. 


milieu (o) ou vers son tiers basilaire (Q), rectilignes. — Antennes 
assez longues, grêles; scape en massue, atteignant les yeux; funicule 
à articles obconiques, lâchement unis : 1-5 décroissant peu à peu, 6-7 
un peu plus courts, subégaux; massue faible, allongée, oblongo-ovale, 
articulée, acuminée. — Yeux finement granulés, latéraux, grands, 
déprimés, brièvement ovales. — Prothorax assez convexe dans son 
milieu, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement et fortement 
rétréci en avant, avec son bord antérieur médiocrement avancé, muni 
de lobes oculaires assez saillants, larges et arrondis, légèrement bi- 
sinué à sa base. — Ecusson subarrondi. — Elytres allongées, suboy- 
lindriques, un peu déprimées, à peine plus larges que le prothorax 
et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — 
Pattes assez longues et assez robustes; cuisses linéaires, dentées en 
dessous; jambes comprimées, arquées à leur base, tronquées et on- 
guiculées au bout; tarses assez longs, étroits, spongieux en dessous, 
à articles 1 allongé, 4 long, ainsi que ses crochets. — 2° segment ab- 
dominal sensiblement plus long que 3-4 réunis, séparé du 1° par 
une suture arquée; saillie intercoxale large, ogivale, aiguë en avant. 
— Métasternum allongé. — Mésosternum en forme de voûte, assez 
saillant. — Corps allongé, écailleux. 


Schænherr en décrit deux espèces: l’une (£richsomi) de Madagascar, 
l'autre (eminentepunctatus) de l'Afrique australe; la première seule 
doit y rester (1). Elle ressemble de très-près, sous le rapport de la 
forme générale et de la taille, au Gasterocercus depressirostris d'Eu- 
rope et varie beaucoup, comme ce dernier, au point de vue de la 
grandeur. Sa couleur générale est d'un brun velonté sur lequel se 
détachent deux bandes blanches qui longent les côtés du prothorax, 
se réunissent au tiers antérieur des élytres et aboutissent en arrière à 
une bande transversale. Ces organes, régulièrement striés, sont munis 
chacun d’un tubereule au sommet de leur déclivité, et le prothorax 
est criblé de gros points enfoncés très-profonds. Le mâle se distingue 
de la femelle par ses pattes antérieures beaucoup plus longues que 
les autres. 

. AONYCHUS, 


Scuoenu. Curcul., VIIL, 1, p. 387. 


Rostre assez long, médiocrement robuste, cylindrique, légèrement 
comprimé à sa base; ses sorobes commençant dans son milieu, lon- 
geant son bord inférieur et rectilignes. — Antennes assez longues, 
grèles; scape en massue au bout, atteignant à peine les yeux; funi- 
cule à articles obconiques : 1-3 allongés, 2 le plus long, 4-7 courts, 


(1) La seconde a complètement le facies du Cyamobolus Dehaanii et espèces 
voisines. D’après la forme de son canal rostral, elle appartient à la sous-tribu 
des Sophrorhinides, où elle doit former un genre nouveau, 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 115 


décroissant graduellement; massue oblongo-ovale, très-distinetement 
articulée, acuminée. — Yeux finement granulés, assez grands, régu- 
lièrement ovales, transversaux. — Prothorax transversal, presque 
régulièrement conique, avec son bord antérieur assez saillant, sans 
lobes oculaires, médiocrement bisinu6 à sa base.— Ecusson en triangle 
curviligne. — Elytres assez convexes, régulièrement ovales, pas plus 
larges que le prothorax à leur base, et tronquées avec une échancrure 
commune pour loger l’écusson; leurs épaules obliques et obtusément 
calleuses. — Pattes médiocres, robustes ; Cuisses en massue; jambes 
légèrement arquées, grossissant peu à peu et à peine visiblement 
mucronées au bout; tarses antérieurs assez longs, les autres plus 
courts; tous assez larges et densément Spongieux en dessous, à articles 
3 entier, formant une palette cordiforme, 4 nul. — 2e segment abdo- 
mival beaucoup plus long que 3-4 réunis, séparé du 4e par une 
suture arquée dans son milieu; saillie intercoxale courte, large, ar- 
rondie en avant. — Métasternum assez court, — Mésosternum court, 
en fer à cheval, — Corps ovale, revêtu d'écailles piliformes. 


L'absence complète du 4° article des tarses se reproduit ici pour la 
troisième et dernière fois dans la Famille et, sous ce rapport, fait de 
ce genre, dans le groupe actuel, l’analogue des DraBaTHRaRIUs et des 
Aorzus. Il ne comprend qu'une espèce (Hopei Schh.) de l’Australie, 
de taille médiocre et assez élégamment marbrée en dessus de noir 
sur un fond d’un blano grisätre. 


MÆMACTES. 
SCHOENT. Curcul., IV, p. 276. 


Tète arrondie, saïllante; rostre assez long, robuste, déprimé, élargi 
à sa base, parallèle dans le reste de sa longueur, arqué; ses scrobes 
commençant dans son milieu, rectilignes. — Antennes assez courtes, 
peu robustes; scape graduellement en massue, atteignant les yeux; 
funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là plus court, mais 
notablement plus gros, 3-7 très-courts, décroissant et grossissant peu 
à peu; massue petite, ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux mé- 
diocres, assez fortement granulés, déprimés, ovales, transversaux. — 
Prothorax beaucoup plus long que large, médiocrement convexe, à 
peine arroudi sur les côtés, tronqué en ayant, faiblement bisinué à 
Sa base, — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres assez convexes, 
régulièrement oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et 
subtronquées à leur base, avec les épaules subrectangulaires, — Pattes 
Courtes, robustes; cuisses graduellement en massue; jambes compri- 
mées, droites, assez fortement onguiculées au bout; tarses courts, 
Gtroits, spongieux en dessous, à articles 4 peu allongé, 4 médiocre ; 
Ses crochets courts, très-grêles. — 2° segment abdominal notablement 
plus long que chacun des deux suivants, séparé du 4% par une su- 


116 CURCULIONIDES. 


ture arquée; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Méta- 
sternum court. — Mésosternum en fer à cheval, saillant. — Corps 
oblong, glabre. 


L'unique espèce (ruficornis Schh.) ressemble assez à un PSALIDIUM. 
Elle est noire, avec les antennes d'un ferrugineux clair, criblée de 
points enfoncés sur le prothorax, et ses élytres, finement alutacées sur 
toute leur surface, sont parcourues par des rangées de gros points 
allongés et superficiels. C’est un insecte originaire du Mexique et rare 
dans les collections. ! 

COLLABISMUS. 


Scuonu. Curcul., IV, p. 236. 


Genre peu homogène et dont la définition souffre de nombreuses 
exceptions, si l'on y conserve les cinq espèces que Schænherr y à 
comprises. Trois (1) d'entre elles me paraissent pouvoir seules y rester; 
les deux autres (2) doivent former autant de genres distincts. 


Mûles : Rostre médiocre, assez peu robuste, écailleux, aplani et 
plus ou moins dilaté à sa base, subeylindrique en avant; ses scrobes 
commençant en deçà de son milieu, rectilignes. — Antennes médio- 
cres, assez robustes; scape en massue au bout, atteignant les yeux; 
funicule à articles 1-2 allongés, obeoniques, celui-là plus long, 3-7 
très-courts, arrondis, serrés; massue très-allongée, subeylindrique 
(clitellæ) où oblongo-ovale (notulatus), veloutée, articulée, obtuse au 
bout. — Yeux fortement granulés, oblongs, transversaux, acuminés 
inférieurement, — Prothorax transversal, presque droit sur les côtés 
dans ses deux tiers basilaires, avec son bord antérieur coupé carré- 
ment (clitellæ, notulatus), où (sellatus) un peu saillant et muni de 
faibles lobes oculaires, tronqué à sa base. — Ecusson nul. — Elytres 
convexes, oblongues, subparallèles, arrondies et verticalement déclives 
en arrière, un peu plus larges que le prothorax et subtronquées à 
leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez courtes et assez 
robustes, comprimées; cuisses graduellement en massue; jambes 
droites, onguiculées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, 


(1) C. clitelle, sellatus, Brésil ; notulatus, Mexique; Schœnb. loc. cit. p. 238. 

(2) C. subnotatus, cluniferus, du Brésil; Schœnh. loc. cit. p. 241. Tous deux 
ont les crochets des tarses soudés et la plupart des caractères des espèces typi- 
ques, mais diffèrent de ces dernières par les particularités suivantes : Le pre- 
mier, à un rostre long, grèle, parfaitement arrondi er un peu arqué, réunit un 
funicule antennaire dont tous les articles sont làchement unis, obconiques, avec 
Les trois 1ers allongés, et un mésosternum en forme de gouttière très-allongée. 
Il a, du reste, le facies et la livrée des espèces typiques. Le cluniferus possède 
un rostre relativement très-robuste, glabre, arqué, déprimé et caréné en dessus 
à sa base; son mélasternum est excessivement court, et son facies, ainsi que Sa 
livrée, sont ceux d’un CRYPTORIYNCHUS ; il est brunûtre, avec toute la partie des 
élytres d’un blanc pâle. Pour le surplus, il est à l'état normal. 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS, 117 


à articles 4-2 assez étroits, celui-là allongé, 4 long; ses crochets soudés 
à leur base. — 2° segment abdominal un tant soit peu plus long que 
chacun des deux suivants, séparé du 1° par une suture droite; saillie 
intercoxale large, ogivale. — Mésosternum très-saillant, en forme de 
voûte, caréné postérieurement. — Corps oblong, partout densément 
écailleux. 

Femelles : Schænherr n’a connu que celle du notulatus; j'ai vu de 
plus celle du clitellæ. Toutes deux ne diffèrent de leurs mâles que par 
leur rostre un peu plus long, plus grèle, cylindrique et glabre. On 
peut en conclure qu'il en est de mème de celle du sellatus. 


Le genre est fortement tranché dans le groupe actuel, par suite de 
la soudure des crochets des tarses. Les trois espèces que j'y conserve 
sont d’un beau jaune clair ou grisâtre et ornées, sur les élytres, d’une 
tache commune, tantôt brune, tantôt rougeätre. Ces organes sont 
faiblement striés, et le prothorax est muni de quelques tubercules 
fasciculés. La couche épaisse d'écailles qui revêt partout le corps est 
mélangée d'autres plus grosses et redressées, 


BOTHROBATYS. 
Sonoeëxu. Curcul., VIII, 1, p. 385 (1). 


Rostre médiocre, peu robuste, arrondi et déprimé, un peu élargi à 
sa base, légèrement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, 
rectilignes, — Antennes médiocres, grèles; scape en massue au bout, 
atteignant les yeux; funicule à articles 4 assez gros, obconique, un 
peu allongé, 2 subcylindrique, beaucoup plus long, 3-7 très-courts, 
grossissant peu à peu; massue allongée, cylindrique, faiblement arti- 
culée, obtuse au bout. — Yeux assez finement granulés, légèrement 
convexes, très-grands, brièvement ovales, transversaux, médiocrement 
séparés en dessus. — Prothorax transversal, un peu convexe dans 
son milieu, dilaté, aplani, tranchant et presque droit sur des côtés, 
brusquement et très-fortement rétrici en avant, avec son bord anté- 
rieur médiocrement saillant et sans lobes oculaires, bisinué à sa base. 
— Ecusson ovale. — Elytres assez convexes, oblongues, un peu plus 
larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules 
calleuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue, triangulaire- 
ment dentées en dessous; jambes grêles, un peu comprimées et ar- 
quées, onguiculées au bout; tarses assez longs, grèles, finement 
Spongieux en dessous, à articles 1 très-allongé, 3 médiocrement large, 
4 long ; ses crochets médiocres. — 2° segment abdominal un peu plus 
long que chacun des deux suivants, séparé du {1 par une suture 
droite; saillie intercoxale assez large, subogivale. — Métasternum 


(1) Syn. LopuocernaLa, Blanch, in Gay, Hist. d, Chile; Zool. V, p. 401. 


118 CURCULIONIDES, 


très-court. — Mésosternum en forme de voûte, très-saillant, — Corps 
oblong, écailleux. 


Schænherr n’en décrit qu'une assez petite espèce (laticollis Schh.) 
de Colombie, variée de blanc, de grisâtre et de ferrugineux, et munie, 
au bord antérieur du prothorax, de deux tubereules fasciculés; quel- 
ques autres, la plupart allongés, sont alignés à distance sur les inter- 
valles entre les stries des élytres. 

Une seconde espèce du Chili, du double plus grande, mais ayant 
complétement le même faces et la forme caractéristique du prothorax 
exposée plus haut, a été érigée par M. Blanchard en un genre propre, 
sous le nom de LopxocrpnaLa. Je ne lui trouve d’autres différences 
qu'un rostre plus robuste et le 2£ article du funicule antennaire à peine 
plus long que le 1°, caractères qui ne me paraissent pas suffisants. 
M. Blanchard nomme cet insecte L. fasciolata (1), 


GASTEROCERCUS. 
Lan. et Bruz., Mém. à, 1. Soc. d'Hist. nat. 4. Paris, IV, p. 197. 


Rostre au plus médiocre, plus ou moins robuste, déprimé et élargi 
à sa base ainsi qu’à son extrémité, droit, plus rarement (par ex. plu- 
mipes, stratum) arqué; ses scrobes commençant dans son milieu ou 
un peu en deçà, obliques. — Antennes médiocres, assez robustes ; 
scape en massue au bout, atteignant ou non les yeux; funicule à ar- 
ticles 1-2 obconiques, allongés, égaux, 3-7 très-courts, subovalaires 
ou globuleux, grossissant peu à peu; massue ovale ou oblongo-ovale, 
articulée. — Yeux plus ou moins fortement granulés, grands, peu 
convexes, transversaux, acuminés inférieurement. — Prothorax trans- 
versal où non, au plus médiocrement convexe, fortement arrondi sur 
les côtés à sa base, très-rétréci en avant, avec son bord antérieur très- 
saillant et muni de lobes oculaires faibles, parfois nuls, échancré en 
arc de cercle, plus rarement (par ex. stratum) bisinué à sa base. — 
Ecusson subarrondi.—Elytres variables, cylindriques (depressirostris), 
obconiques (propugnator), oblongo-ovales (plumipes), pas plus ou à 
peine plus larges que le prothorax et plus ou moins trisinuées à leur 
base, avec les angles huméraux saillants en avant. — Pattes robustes, 
les antérieures allongées chez les mâles, moins ou à peine chez les 
femelles, les intermédiaires notablement plus courtes que les autres 
dans les deux sexes ; cuisses linéaires ou médiocrement en massue, 
dentées ou non en dessous ; jambes comprimées, droites, tronquées et 
onguiculées au bout; tarses plus longs, plus larges, et en général 
villeux chez les mâles (2), à articles 4 allongé dans les deux sexes, 


(1) M. Philippi (Stettin, entom. Zeit. 1864, p. 370) en a décrit plus récem- 
ment une autre espèce, sous le nom de ZL. bioculata. 


(2) Une espèce inédite, voisine du {séralum, et qui fait partie de ma collec- 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 119 


4 grand, ainsi que ses crochets, — Les trois segments intermédiaires 
de l'abdomen égaux où subégaux, séparés du 4% par une suture 
droite ou légèrement arquée ; saillie intercoxale large, tronquée ou 
arrondie en avant. — Métasternum de longueur variable. — Méso- 
sternum en forme de voûte, tronqué en avant, saillant, — Corps 
écailleux. 

Ce genre, qui paraît très-tranché lorsqu'on se borne à examiner 
l'espèce européenne (depressirostris Fab.) qui en constitue le type, 
l'est pou en réalité. Sans son mésosternum en forme de voûte, il se- 
rait difficile de dire ce qui le distingue des Corcosrennus, dont la 
massue antennaire est oblongo-ovale et articulée, Mais ce caractère 
l'éloigne notablement de ces derniers. Ses espèces, toutes (sauf le de- 
pressirostris) originaires de l'Amérique du Sud, ont un facies très- 
différent et leur livrée n’est, à part quelques exceptions, qu'un 
mélange confus de blanc, de gris, de brunâtre et de noir, ou de quel- 
ques-unes seulement de ces couleurs. La plupart sont d'assez grande 
taille (1). 

ONCHOSCELIS. 


Scnoenx. Curcul., VIT, 1, p.302 (2). 


Rostre assez long, déprimé, subparallèle, droit, penché; ses scrobes 
commençant un peu au-delà de son milieu, rectilignes. — Antennes 
médiocres, de grosseur moyenne; scape en massue au bout, atteignant 
les yeux ; funicule à articles 1-4 allongés, obconiques, 2 le plus long 
de tous, 5-7 arrondis; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez 
fortement granulés, très-grands, déprimés, brièvement ovales, tron- 
qués en avant. — Prothorax plus long que large, peu convexe, régu- 
lièrement conique, puis un peu rétréci en avant, avec son bord anté- 
rieur très-saillant, profondément sinué sur les côtés et muni de lobes 
oculaires assez prononcés et arrondis, légèrement bisinué à sa base; 
les bords du canal prosternal arrondis et déprimés. — Ecusson en 
carré long. — Elytres convexes, oblongo-naviculaires, pas plus larges 
que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules un peu 
saillantes en avant. — Pattes longues et assez robustes, les antérieures 
plus grandes que les autres; cuisses en massue, canaliculées et ob- 
tusément dentées en dessous ; jambes comprimées, légèrement ar- 
quées, onguiculées au bout ; tarses assez longs, médiocrement larges, 


tion, à ces organes excessivement larges dans ce sexe; leur 3e article notam- 
ment forme une palette ovale d’une grandeur extraordinaire. 

(1) Schœnherr, après en avoir retranché deux CuæT£GTETORUS qu'il y avait 
compris dans l’origine, en mentionne (Gureul, VIII, 1, p. 375) treize. Je n’en 
connais pas d’autres de décrites, et le petit nonibre d’espèces nouvelles que j'ai 
vues dans les collections me paraissent, pour la plupart, étrangères au gcure, 


(2) Syn, Cnvpronuyncuus, Schœnh, Gureul, IV, p. 96; clim, 


120 CURCULIONIDES. 


spongieux en dessous, à articles 4 allongé, 4 assez long, ainsi que 
ses crochets. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, 
séparés du {°° par une suture droite; saillie intercoxale large, an- 
guleuse en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — Méso- 


sternum en fer à cheval. — Corps oblong, naviculaire, partiellement 
écailleux. 


Schænherr avait placé primitivement parmi les CryPronnyNcnus 
l'unique espèce (1) connue du genre. Il l'en a, depuis, retirée, et avec 
raison, car elle diffère fortement de ces derniers par la forme de son 
rostre et l’aplatissement des bords du canal prosternal en avant des 
hanches antéricures (2). Cet insecte est d'assez grande taille, noir, 
avec la base du rostre, le vertex de la tête, le disque du prothorax, 
la base des élytres et leur extrémité, enfin les épimères mésotho- 
raciques revêtus d'écailles jaunes et partiellement rubigineuses ; les 
cuisses sont munies d’un anneau de même couleur à leur extré- 
mité. Il se trouve à Cayenne et dans le nord du Brésil. 


EPIPEDORHINUS. 
Scnoenu. Curcul., IV, p. 42. 


Tète déprimée sur le vertex, verticale ; rostre médiocre, assez ro- 
buste, droit, rétréci dans son milieu, divisé à son extrémité en deux 
lobes portant les mandibules (3); celles-ci assez saillantes, déprimées, 
légèrement arquées, et obtusément tridentées en dedans; scrobes 
commençant un peu au-delà du milieu du rostre, subrectilignes, 
évasées en arrière. — Antennes médiocres, peu robustes; scape en 
massue au bout, atteignant les yeux; funieule à articles obconiques : 
1-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, grossissant légèrement ; massue 
forte, oblongo-ovale, acuminée au bout, faiblement articulée. —Yeux 
assez fortement granulés, assez grands, déprimés, transversaux, acu- 
minés inférieurement. — Prothorax transversak, convexe et caréné en 
dessus, presque droit sur les côtés à sa base, brusquement rétréci en 
avant, avec son bord antérieur très-saillant, sans lobes oculaires, 


(1) O. rubiginosus, SchϾnh. loc. cit. (Cryptor. Germari Schh. olim). 


(2) Schœnherr à omis ce dernier caractère; il dit même que le canal proster- 
nal est «argute marginatus »; mais probablement il n’entendait parler que de 
sa partie qui est formée par le mésosternum, 1] s’en faut de peu que ce dernier 
ne soit en forme de gouttière, de sorte que, sous ce rapport, le genre fait le 
passage entre les genres qui précèdent et ceux qui suivent, 


(3) Structure très-singulière, unique en son genre dans la famille, et dont 
Schœnberr n’a pas parlé, bien qu’elle soit très-apparente. Quand on regarde le 
rostre en dessous, on voit que le pédoncule du sous-menton, qui est très-court, 
occupe le fond &e la fissure qui le divise en deux lobes, et que cette dernière 
est en partie occupée par les mächoires qui sont très-grêles. 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 121 


assez fortement bisinué à sa base. — Ecusson ovale. — Elytres très- 
convexes, brièvement naviculaires, subtronquées en arrière, notable- 
ment plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les 
épaules saillantes en dehors et obtusément anguleuses. — Pattes mé- 
diocres, robustes, comprimées; cuisses sublinéaires, dentées en des- 
sous ; jambes arquées à leur base, puis droites, finement onguiculées 
au bout; tarses courts, étroits, à articles 1 peu allongé, 3 seul spon- 
gieux en dessous, 4 médiocre ; ses crochets très-courts et très-grèles. 
— Les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 
4er par une suture droite ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. 
— Métasternum très-court, — Mésosternum en forme de gouttière, 
saillant. — Corps brièvement ovale, densément écailleux. 


Genre éminemment distinct, par suite de la division du rostre à 
son extrémité. Il ne comprend qu'une très-rare espèce (Chevrolatii 
Schh.) du Brésil, ressemblant de près, sous le rapport de la forme 
générale, au Cælosternus compernis du même pays, mais d'un tiers 
plus petite. Sa couleur générale est d'un jaune d’ocre pâle, rembruni 
sur le disque du prothorax et celui des élytres. Chacune de ces der- 
nières est munie de trois fines carènes tranchantes, abrégées en ar- 
rière, dont les deux internes présentent de courtes crêtes fasciculées; 
le prothorax a cinq tubercules de même nature, dont deux anté- 


rieurs et les trois autres disposés transversalement en arrière de 
ceux-ci. 


CRYPTORHYNCHUS. 
Icuic. Magaz., VI, p. 330. 


Ce genre, fondé primitivement sur le C. lapathi d'Europe, seule 
espèce que possède cette partie du globe, est devenu, entre les 
mains de SchϾnherr, un vaste magasin de formes disparates (1) qui 


(1) Les espèces mentionnées par lui (Cureul. VIIL 3, p. 303) sont au nombre 
de 160, auxquelles on a, depuis, ajouté les suivantes, qui ont besoin, comme les 
sieuncs, d’une révision approfondie. Esp. africaines : C. planidorsis, nebuiosus, 
Sparsulus, selarius, ocellopunctatus, lateritius, 3. Thoms. Archiv. entom. II, 
p.135; Gabon.— Esp. de Ceylan: C. ineffectus, assimiluns, notabilis, declaratus, 
veæalus, F, Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 264. — Esp. de 
l'Australie : C. Sirius, Antares, infulatus, femoralis, cariosus, Erichs. Archiv, 
1842, I, p. 202; Tasmanie, — albicollis, Germar, Linn. entom. I, p. 221. — 
longimanus, Bohem. Voy. d. l’Eugén.; Entom. p. 139. — Esp. de la Polynésie : 
C. selulosus, Bohem. ibid. p. 140; Guam. — clathratus, Blanch. Voy. au pôle 
Sud; Entom, p. 247; îles Aron, — planatus, postfasciatus, L. Fairm. Rev. et 
Mag. d. Zool. 1849, p. 512; Taïty.— Gyllenkallii, ficus, Guerinii, Woodlar- 
kianus, Montrouz. Faune d. l’üte Woodl. p. 53, — pacificus, Fauvel, Bullet. d. 
I. Soc. Linn. d. Normand, VII, 160; Nouvelle-Calédonie. — Esp. américuines : 
C. batatæ, Waterh. Proceed. of the entom. Soc. p. LXIX; Barbade, — bilu- 
naris, leucophœus, Erichs. Avchiv, 1847, I, p. 132; Pérou. — triocellatus, 


122 CURCULIONIDES. 


se refusent à toute définition précise. Celle qui suit est empruntée 
aux espèces qui possèdent la môme organisation que le lapathi, ou 
ne s'en éloignent que par des particularités d'une importance se- 
condaire, 

Rostre de longueur et de grosseur variables, plus ou moins dé- 
primé et élargi à sa base, ainsi qu'à son extrémité ; ses scrobes com- 
mençant dans son milieu, ou un peu au-delà, légèrement obliques (1): 
— Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au bout; 
funicule à articles 4-2 obconiques, allongés, de longueur relative va- 
riable, le 2° jamais notablement plus long que le 1°", 3-7 courts, peu 
à peu subarrondis, 7 plus gros que les autres (2); massue médiocre, 
oblongo-ovale, subeompacte, veloutée. — Yeux assez fortement gra- 
nulés, assez grands, déprimés, transversaux, acuminés inférieure- 
ment. — Prothorax transversal, médiocrement arrondi sur les côtés 
en arrière, brusquement rétréci en avant, avec son bord antérieur 
en général peu saillant, muni sur les côtés de lobes oculaires plus 
ou moins prononcés, légèrement bisinué à sa base, — Ecusson va- 
riable ainsi que les élytres ; celles-ci débordant plus ou moins le pro- 
thorax et faiblement trisinuées à leur base, avec les épaules calleuses 
ou anguleuses. — Pattes médiocres ; cuisses graduellement en mas- 
sue, dentées ou non en dessous, les postérieures ne dépassant pas l’ex- 
trémité de l'abdomen (3), le plus souvent beaucoup plus courtes que 


Fauvel, Bull, d. 1. Soc. Linn. d. Normand. V, p. 316; Cayenne. — bicallosus, 
Pérou ; gracilis, Californie ; Bohem. loc. cit. p. 139. 

Une foule d’espèces inédites, s’élevant au moins à une centaine, existent en 
outre dans les collections, telles qu’elles sont composées en ce moment. 

(1) Ainsi que Schœnberr (Cureul. IV, p. 137 et 146) on a fait lui-même la re- 
marque, ses C. selosus, turpiculus, vestitus, palpebra, diversus et divergens 
ont le rostre tout autrement fait, Il est plus haut que large, plus ou moins 
gibbeux à sa base, et ses scrobes commencent près de son extrémité. I'ya à 
un premier genre à distraire de celui-ci. 

(2) Chez le C. cœcus Fab., le funicule est grêle, avec ses articles 1-4 allon- 
gés, subégaux, noueux au bout, et 5-7 globuleux. Ce caractère coexistant avec 
des cuisses postérieures dépassant l'abdomen, une forme générale courte et 
ramassée, cet insecte est le type d’un genre particulier. 

(3) Chez le lapathi et les espèces tout à fait typiques, elles ne dépassent que 
de peu le bord postérieur du 4 segment abdominal. Lorsqu’elles arrivent à 
l'extrémité du 5° et même un peu au-delà, en conservant leur forme, elles peu- 
vent encore être considérées comme étant à l’état normal. Mais il existe un 
petit groupe (Hiangularis, orthomasticus, stipulutor, aspericollis, geminus, 
cinctellus) que Schœnherr a placé à la fin du genre, dans lequel los pattes sont 
notablement plus longues que de coutume dans toutes leurs parties, avec toutes 
les cuisses linéaires et les postérieures dépassant toujours, et parfois fortement 
l'abdomen, surtout chez les mäles. Schœnherr a même fini par placer une de 
ces espèces (ériangularis) parmi les Macnomenus. Au caractère en question, CS 
insectes joignent une forme ramassée el naviculaire, une ligne élevée en forme 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS, 423 - 


lui; jambes comprimées, droites ou peu s’en faut, onguiculées au 
bout, munies près de leur sommet, sur leur face externe, d’une 
bande de poils rigides, dirigés en dehors (1); tarses assez longs, 
spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, celui-là médiocrement 
allongé, 4 assez grand, ainsi que ses crochets. — Les trois segments 
intermédiaires de l'abdomen égaux, séparés du 4° par une suture 
droite (2) ; saillie intercoxale assez large, rétrécie et arrondie en avant. 
— Mésosternum en forme de gouttière, peu saillant, — Corps poly- 
morphe, au moins partiellement écailleux. 


A ces caractères, il faut encore ajouter que les différences sexuelles 
ne sont pas plus prononcées chez ces insectes que dans le commun 
des Cureulionides. 

Epuré, conformément à la formule qui précède, le genre perdra 
environ le tiers des espèces qu'il contient en ce moment, mais n’en 
restera pas moins un des plus considérables de la Famille et des plus 
variés sous le rapport de la livrée. Il est répandu dans toutes les 
parties chaudes et tempérées du globe ; mais l'Amérique en possède 
plus à elle seule que toutes les autres régions prises ensemble. 


COELOSTERNUS. 
ScnoEx. Curcul. Disp. meth., p. 284. 


Schænherr a composé ce genre de telle sorte qu’en comparant la 
définition qu'il en donne avec celle des CRYPTORHYNCHUS, on ne voit 
pas en quoi il diffère de ces derniers (3). Il a par conséquent aussi 


de chevron, sur la tôte, etc., aveo un abdomen normal, Ils constituent évidem- 
ment encore un type générique particulier. 

(1) Ces poils sont ordinairement d’un jaune brillant, beaucoup plus rarement 
noirs; ils sont assez sujets à manquer aux jambes antérieures. Quelque insigni- 
fants qu'ils paraissent, ils constituent un bon caractère empirique pour re- 
Connaître les vrais Crypronuyneus. En effet, ils sont surtout absents chez les 
cspèces dont la présence dans le genre choque le plus les yeux (par ex. hor- 
ridus). 

(2) Dans un petit nombre de cas (par ex. postularius), le 2e de ces segments 
est notablement plus court que chacun des deux suivants. Mais comme il est 
Séparé du 1er par une suture rectiligne et à l’état normal chez des espèces voi- 
Sines (par ex. amictus, albipes, etc.), ce caractère ne paraît pas générique. 
L'égalité des segments en question est un des caractères les plus importants 
pour la classification du genre. Pour peu que le 1er d’entre eux s’allonge et que 
Sa suture de séparation avec le segment basilaire devienne anguleuse, ces 
Modifications sont accompagnées de changements notables dans le facies et 
quelques-unes des parties du corps; voyez, par exemple, les C. Reichei, stigma, 
lemniscatus, et une foule d’autres. 

(3) S'il n’y avait compris que des espèces à massue antennaire très-allongée 
ot cylindrique, le genre serait parfaitement distinct des Cryeronavnenus. Mais 
sur les 46 qu’il décrit (Cureul. VIE, 1, p. 359), il n’y a que celles de sa pre- 


124 CURCULIONIDES. 


besoin que ceux-ci d'être épuré. Partant de l'espèce (compernis) que 
Schænherr lui a assignée pour type, je n'y comprends que celles qui 
possèdent la réunion des caractères suivants : 

Mâles : Rostre allongé, de grosseur variable, en général peu ro- 
buste, déprimé, plus ou moins élargi à sa base et parfois à son ex- 
trémité ; ses serobes commençant dans son milieu, rectilignes, — 
Antennes médiocres, peu robustes; scape en massue au bout, attei- 
gnant les yeux; funieule à articles 1-2 allongés, obconiques, 3-7 
arrondis, graduellement globuleux ; massue de la longueur du fu- 
nicule ou peu s’en faut, cylindrique, compacte, veloutée. — Yeux 
assez fortement granulés, très-grands, oblongo-ovales, transversaux, 
souvent faiblement séparés ou subcontigus en dessus. — Prothorax 
transversal, plus ou moins convexe, fortement arrondi sur les côtés, 
très-rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant, muni de lobes 
oculaires assez prononcés, médiocrement bisinué à sa base.—Ecusson 
et élytres variables ; celles-ci débordant plus ou moins le prothorax, 
avec les épaules obtuses ou anguleuses.—Pattes longues, les antérieures 
plus grandes que les autres; cuisses sublinéaires ou médiocrement en 
massue, uni- ou bidentées en dessous, les postérieures atteignant l'ex- 
trémité de l'abdomen ; jambes comprimées, les antérieures au moins 
un peu arquées, toutes mucronées au bout et munies sur leur face 
externe, à leur extrémité, d’une bande longitudinale de cils dirigés 
en dehors ; tarses spongieux en dessous, les antérieurs à articles 1-2 
parfois (par ex. cylindricornis) allongés, déprimés et frangés sur leurs 
bords, 4 long; ses crochets médiocres. — Les trois segments inter- 
médiaires de l'abdomen égaux, séparés du 1% par une suture droite. 
— Métasternum médiocrement long. — Mésosternum en forme de 
gouttière très-allongée (1). — Corps variable, écailleux. 


mière division, au nombre de 13, qui l’aient ainsi faite; toutes les autres ont 
cette massue oblongo-ovale, beaucoup plus courte que le funicule, dont les 
articles se sont allongés; et comme ces espèces ont en même temps des pattes 
de longueur égale, il ne reste plus, pour les distinguer des CRYPTORHYNCHUS, 
que leur massue antennaire un peu plus forte. Or, il yaà cet égard, entre les 
deux genres, les passages les plus insensibles. La plupart des espèces dont il 
s’agit devront, à mon sens, être reportées parmi les CnyPronuxnenus, et les 
autres constituer des genres nouveaux. On pourrait, par exemple, en établir 
un sur le dorsalis qui, à une forme tout-à-fait insolite, réunit un 2e segment 
abdominal plus court que chacun des deux suivants; un autre sur le delumbis 
dont les yeux sont étroits, verticaux, et dont le facies est complétement celui 
d'un GAsTEROGERCUS, ele. 

(1) Chez toutes les espèces que j'ai sous les yeux, sauf le cylindrirostris, il 
affecte cette forme. Celui du cylindrirostris a, au contraire, celle d’un fer à 
cheval transversal et est très-saillant ; ce caractère coexistant avec un facies de 
Gasrenocencus et des tarses antérieurs plus larges chez le mâle que chez aucune 
autre espèce, cet insecte doit former un genre distinct et être reporté près des 
GASTEROCERCUS. 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 125 


Ainsi limité, le genre ne comprend plus que le tiers des espèces 
que Schœænherr y a introduites, celles qui composent sa première di- 
vision et qui sont toutes propres à l'Amérique. Même dans cet état, 
il est médiocrement homogène. Toutes celles qu’on a décrites, depuis 
Schænherr, lui sont probablement étrangères (1). Quant à ses rapports 
avec les genres voisins, il ne peut plus être confondu qu'avec les 
CyLINDROCORYNUS, dont il ne se distingue que par ses antennes autre- 
ment faites. 


CYLINDROCORYNUS. 
Scuoenn, Curcul., IV, p. 231. 


Ce genre ne diffère essentiellement des COELOSTERNUS, compris tels 
que je viens de les exposer, que par le caractère suivant : 

Antennes un peu plus longues et plus grêles; leur funicule à ar- 
ticles 1-3 allongés, 2 le plus long, 4-7 plus ou moins arrondis (2); 
massue beaucoup plus courte que le funicule, grèle, cylindrique 
compacte et veloutée. 


Le rostre est grêle, allongé et pareil à celui du Cælosternus com= 
pernis et espèces voisines; les yeux sont grands et médiocrement 
séparés sur le front ; le prothorax régulièrement conique ou (denti- 
pes) légèrement rétréci en avant ; les élytres oblongo-naviculaires ; 
les cuisses bidentées en dessous, particularités qui toutes se retrou- 
vent chez quelques CoELosrERNUS et ne sont par conséquent pas dif- 
férentielles. 

Le genre ne comprend en ce moment qu’un petit nombre d’es- 
pèces (3) des régions intertropicales de l'Amérique du Sud. 


(1) C. albotessellatus, Lucas in Casteln. Voy. d. l'Amér. d. Sud; Entom, 
p. 173; Brésil. — apicalis, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entoin. p. 141; même 
pays (Rio). — angulatus, rufescens, albotessellatus, unicolor, curtulus, rufi- 
cornis, suratus, utomarius, albilalerus, argenteus, subfasciatus, plumbeus, 
brunneo-fasciatus, tessellatus, Motseh. Etud. entom. Ann. VII, p. 73; Indesor. 

Les C. Panchezi, pictus, tuberculatus de la Nouvelle-Calédonie, décrits par 
M. Montrouzier (Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 890), paraissent être des 
Cnxpronuyneuus; son C, impressus (ibid. p. 891) est, comme on l’a vu plus 
haut, lo typo du genre Mecuisrocenus ; enfin son C. squamosus (ibid. p. 900) 
Paraît appartenir au genre Evrnyrunus. 

(2) Chez une espèce inédite de Colombie, assez répandue dans les collections, 
et remarquable par l'allongement de son prothorax très-régulièrement conique, 
les articles 1-5 du funicule sont tous allongés, avec le 2e au moins trois fois 
plus grand que le 1er, de sorte qu’il n’en reste plus, avant la massue, que deux 
qui soient arrondis. 

(3) C. imaginarius, Brésil; dentipes, Cayenne, Colombie; Schœnh, loc. cit, 
p.232, — Aj.: C. stellaris, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 133; Pérou, 


126 CURCULIONIDES . 


PEZICHUS. 
Warenx. Trans. of the entom. Soc., Ser, 2, IL, p. 193. 


Rostre assez long, médiocrement robuste, déprimé, parallèle, 
finement caréné à sa base en dessus, un peu arqué; ses scrobes com- 
mençant vers son tiers antérieur, rectilignes. — Antennes longues, 
très-grèles; scape graduellement en massue, atteignant les yeux; 
funicule à articles { médiocre, obconique, 2 trois fois plus long, 4-3 
aussi longs que 1, 6-7 courts, égaux ; massue allongée, cylindrique, 
compacte, veloutée.— Yeux assez fortement granulés, grands, dépri- 
més, en triangle curviligne, transversaux.— Prothorax plus long que 
large, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci en avant, avec son bord 
antérieur assez saillant, muni de lobes oculaires assez grands, légère- 
ment bisinué à sa base. — Ecusson convexe, subglobuleux.— Elytres 
convexes, naviculaires, fortement rétrécies en arrière, notablement 
plus larges que le prothorax et coupées presque carrément à leur 
base, avec les épaules obliquement tronquées et un peu saillantes en 
avant. — Pattes très-longues, subégales, peu robustes ; cuisses 
linéaires, dentées en dessous, les postérieures dépassant un peu l’ab- 
domen ; jambes un peu comprimées, légèrement arquées à leur base, 
onguiculées au bout ; tarses longs, à articles 1-2 grêles, celui-là très- 
allongé, 3 assez large, 4 médiocre, ainsi que ses crochets, — Les trois 
segments intermédiaires de l’abdomen égaux, séparés du 1° par une 
suture droite ; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en avant. 
—Métasternum très-court.—Mésosternum en forme de gouttière très- 
allongée. — Corps oblongo-naviculaire, inégal, écailleux. 

Aucun genre du groupe actuel n’a des antennes aussi grèles que 
celui-ci; depuis la base du funicule jusqu’au sommet de la massue, 
elles vont en grossissant un peu et avec la plus parfaite régularité. 
Ce caractère, réuni à la structure des pattes, rend le genre aisé à 
reconnaître. L'espèce (binotalus) décrite par M. Waterhouse, est de 
la taille des plus grands CokcosterNus, d’un brun noirâtre, et pré- 
sente pour tout dessin une petite tache oblique d’un blanc jaunâtre, 
située sur chaque élytre, près de la suture et presque dans le milieu 
de ces organes qui sont assez inégaux. Elle provient du nord de l’Aus- 
tralie (Moreton-Bay). 


MACROMERUS. 
Seront, Curcul, Disp. meth., p. 285. 
Mâles : Rostre allongé, peu robuste, légèrement élargi et épaissi à 
sa base, parallèle dans le reste de sa longueur, arqué; ses scrobes 


commençant dans son milieu, rectilignes, — Antennes médiocres, 
grèles; scape graduellement en massue, restant à une plus ou moins 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS. 127 


grande distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconi- 
ques, de longueur relative variable, 3-4 de même forme, courts, 
5-7 subarrondis; massue petite, oblongo-ovale, articulée. — Yeux 
très-grands, finément granulés, déprimés, ovales, transversaux, mé- 
diocrement séparés en dessus.— Prothorax transversal, plus ou moins 
déprimé à sa base, médiocrement convexe et finement caréné anté- 
rieurement, paraboliquement arrondi sur les côtés, rétréci en avant, 
avec son bord antérieur médiocrement saillant, pourvu de lobes ocu- 
laires faibles, largement échancré en are, plus rarement bisinué ou 
tronqué à sa base. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres plus ou moins 
déprimées en avant, ovales ou elliptiques, sensiblement plus larges 
que le prothorax, avec les épaules calleuses ou obtuses. — Pattes plus 
ou moins longues, les antérieures beaucoup plus que les autres ; 
cuisses graduellement en massue, dentées en dessous, les postérieures 
dépassant l'abdomen; jambes grèles, les antérieures arquées, parfois 
flexueuses et denticulées en dedans (crinitarsis), ou crochues à leur 
extrémité (clavipes), toutes fortement onguiculées au bout; tarses 
allongés, leurs articles 1-2 déprimés, larges, égaux et frangés sur 
leurs bords aux antérieurs, grêles, avec le 4 beaucoup plus long 
que le 2° aux quatre postérieurs, 4 long ; ses crochets médiocres. — 
2 segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1* par 
une suture arquée ; saillie intercoxale large, rétrécie et arrondie en 
avant, — Métasternum très-court. — Mésosternum en forme de gout- 
tière, très-allongé. — Corps oblongo-ovale, écailleux. 

Femelles : Elles diffèrent des mâles uniquement par la structure de 
leurs pattes qui sont plus courtes ; les antérieures sont également al- 
longées, avec leurs tarses pareils à ceux des autres paires ; les cuisses 
postérieures dépassent moins fortement l'abdomen et ne sont même 
pas plus longues que lui, chez quelques espèces inédites, de taille 
médiocre. Dans ce dernier cas, les pattes antérieures ne sont guère plus 
grandes que les autres, et alors ces femelles ne se distinguent plus 
des CrypTonHYNcHUs que par leurs yeux plus rapprochés en dessus, 
et la longueur relative du 2° segment abdominal, 


Ces insectes ont un fucies particulier qui ne se retrouve que dans 
le genre suivant. La plupart de leurs espèces (surtout chimaridis et 
crinilarsis) sont notablement au-dessus de la taille moyenne, les plus 
petites descendent à peine au-dessous. Elles sont médiocrement nom- 
breuses (1) et répandues depuis le Brésil jusqu'aux Antilles et au 
Mexique, 


(1) Schœnherr (Cureul. VILL, 1, p. 356) en énumère 10 espèces dont il faut 
'etrancher lo friangularis qui, ainsi que je l'ai dit plus haut (p. 122, note 8), 
me parait appartenir à un genre nouveau. Depuis, on n’a décrit que la sui- 
vante : M.numenius, Erichs, Archiv, 1847, I, p, 133; Pérou: 


128 CURCGULIONIDES. 


CNEMARGUS. 
Scnoenu. Curcul., IV, p. 191. 


Genre présentant les mêmes caractères que les MACROMERUS qui 
précèdent, sauf les deux suivants : 

Yeux un peu plus petits et, par suite, plus séparés sur le front. 
— Pattes presque d'égale longueur dans les deux sexes, les anté- 
rieures un peu plus longues seulement que les autres ; cuisses posté- 
rieures de la longueur de l'abdomen ; jambes très-fortement compri- 
mées, larges, tranchantes en dehors, élargies au côté interne dans 
leur milieu, les antérieures un peu arquées à leur base. 


L'unique espèce (chameæleon Fab.) du Brésil qui le constitue en ce 
moment, a complétement le facies d’un Macromerus. Elle est de taille 
moyenne, et le ton général de sa livrée est d’un gris verdâtre plus 
ou moins rembruni en dessus ; chez quelques exemplaires, il existe, 
au sommet de la déclivité des élytres, une bande transversale, ondu- 
leuse, d'une nuance plus claire que le fond. 

Dans la plupart des collections, on trouve associées à cet insecte 
quelques espèces inédites ; mais ce sont des CRYPTORHYNCHUS ou des 
genres nouveaux qui devront prendre place parmi ceux que j'ai dit 
plus haut devoir ètre démembrés de ces derniers. 


ENTELES. 
Scnoenu, Curcul., IV, p. 269. 


Rostre allongé, médiocrement robuste, légèrement déprimé, paral- 
lèle, arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, rectilignes.—An- 
tennes médiocres, grêles; scape graduellement en massue, atteignant 
les yeux; funicule à articles { assez long, noueux au bout, 2 beaucoup 
plus grand, 3-4 obconiques, plus courts, égaux, 5-6 très-courts, subar- 
rondis, 7 plus gros et subcontigu à la massue ; celle-ci médiocre, 
oblongo-ovale, obtuse au bout, articulée. — Yeux finement granu- 
lés, très-grands, déprimés, transversaux, atténués inférieurement, 
médiocrement séparés en dessus. — Prothorax transversal, réguliè- 
rement conique, légèrement sinué de chaque côté en avant, assez for- 
tement bisinué, dans son milieu, à sa base. — Ecusson petit, poncti- 
forme. — Elytres convexes, régulièrement ovalaires, à peine plus 
larges que le prothorax, fortement trisinuées à leur base, avec les 
épaules un peu saillantes en avant. — Pattes longues, assez robustes; 
cuisses médiocrement en massue, dentées en dessous; jambes com- 
primées, tranchantes en dehors, un peu arquées, surtout les anté- 
rieures, obliquement arrondies et onguiculées à leur extrémité; tarses 
longs, spongieux en dessous, à articles 4-2 grêles, celui-là de beau- 
coup le plus long, 3 transversal, 4 long ; ses crochets médiocres et 


CRYPTORHYNCHIDES VRAIS, 129 


grèles. — 2° segment abdominal aussi long que 3-4 réunis, séparé 
du 1° par une fine suture arquée ; saillie intercoxale large, arrondie 
en avant.—Métasternum excessivement court.—Mésosternum en forme 
de gouttière, allongé, saillant.—Corps ovoïde, partiellement pubescent. 


Genre propre à l'Australie et composé jusqu'ici d’une seule espèce 
(Vigorsii Schh.) de taille moyenne et remarquable par sa livrée. Elle 
consiste, sur un fond d’un noir assez brillant, en lignes étroites for- 
mées par des poils jaunes, lignes qui encadrent le prothorax de toutes 
parts et forment sur les élytres un réseau à grandes mailles. Le pre- 
mier est lisse, les secondes présentent des rangées régulières de points 
enfoncés superficiels, sauf à la base où ils sont assez profonds. 


Note. 


Il est probable que les trois genres suivants, qui me sont inconnus 
en nature, appartiennent au groupe actuel. J'ai cependant quelques 
doutes à cet égard pour le premier d’entre eux. 


CATAPYCNUS. 
ScnoœEnn. Curcul., IV, p. 39. 


Rostre presque du double plus long que la tête, infléchi, un peu 
élargi à sa base et à son extrémité ; celle-ci déprimée et échancrée en 
demi-cercle ; ses scrobes linéaires, profondes, atteignant sa base en 
dessous. — Antennes insérées vers le milieu du rostre, assez courtes, 
peu robustes ; scape en massue, atteignant presque les yeux; funicule 
à articles 4 assez court et assez gros, obconique, 3-4 allongés, noueux 
au bout, celui-là trois fois plus long, 5-7 courts, arrondis; massue 
ovale, acuminée, quadriarticulée. — Yeux latéraux, ovales, déprimés, 
acuminés inférieurement. — Prothorax à peine plus court que large à 
sa base, médiocrement convexe, arrondi sur les côtés, brusquement ré- 
tréci en avant, un peu saillant et arrondi au milieu de son bord anté- 
rieur, muni de légers lobes oculaires, faiblement bisinué à sa base. — 
Ecusson arrondi en arrière. — Elytres très-convexes, surtout dans leur 
milieu, subgibbeuses, ovales, un peu plus larges à leur base que le 
prothorax, avec les épaules obtusément anguleuses. — Pattes assez 
longues, subégales, robustes; cuisses sublinéaires, faiblement épaissies 
dans leur milieu, dentées en dessous ; jambes comprimées, assez lar- 
ges, presque droites, fortement onguiculées au bout; tarses médiocres, 
Spongieux en dessous, à articles 3 plus large, profondément bilobé, 
4 robuste. — Corps ovale, convexe, à téguments solides, écailleux. 


Schœnherr en décrit deux espèces brésiliennes d'assez grande taille 
ettrès-voisines l’une de l’autre, sous les noms de gramulosus et de no 
dulosus (1). 11 dit le genre voisin des CxEmARGus. 


(1) On m'a communiqué de divers côtés, commo étant cette seconde ospèce, 
Coléoptères. Tome VI. 9 


130 CURCULIONIDES. 


ALDONUS. 
A. Wire, Voy. of the Ereb. a. Terr.; Entom., p. 16. 


Antennes médiocres, à article 4 n’atteignant pas les yeux et gra- 
duellement en massue au bout; funicule de 7 articles : 1 allongé 
ainsi que 2, mais plus que ce dernier et fortement épaissi au bout, 
3-7 cupuliformes, grossissant peu à peu; massue peu distincte du 
funicule, ovale, subacuminée, indistinetement triarticulée. — Rostre 
assez long, non épaissi au bout, subparallèle; sillons antennaires 
commençant au-delà de son milieu et prolongés jusqu'aux yeux. — 
Prothorax un,peu rétréci en ayant, arrondi sur les côtés, avec un fort 
lobe de chaque côté de sa base qui est bisinuée dans son milieu, un 
peu déprimé en dessus. — Ecusson très-petit et enfoncé. — Elytres 
parallèles en grande partie, arrondies au bout et recouvrant le pygi- 
dium.—Pattes de longueur et de grosseur médiocres; cuisses un peu 
comprimées, fortement échancrées en dessous près de leur sommet. 
— Un large canal pectoral s'étendant jusqu’à la base des pattes inter- 
médiaires. 


Le type du genre est originaire de la Nouvelle-Zélande et de taille 
moyenne ; M. A. White le nomme hylobioides. Je soupçonne qu'il est 
voisin des Rayncopes et des CYAMOBOLUS. 


RHINOCHENUS,. 
H. Lucas in Casrezn, Voy. d. l'Amér. d. Sud; Entom., p. 171. 


Ce que dit M. Lucas de ce genre se borne aux détails suivants : 

Antennes moins allongées et plus épaisses que celles des Crxpro- 
RuvyNcaus ; leur massue courte, ovalaire. — Rostre court, aplati à 
l'extrémité, dépassant à peine le thorax. — Yeux latéraux, déprimés, 
écartés, ovalaires. — Thorax à peine sinueux à sa base, arrondi sur 
les côtés, non étranglé antérieurement, ses lobes cachant presque en- 
tièrement les yeux lorsque le rostre est replié. — Elytres courtes, 
moins ovalaires que celles des CRYPTORHYNCHUS, moins convexes, à 
épaules saillantes et moins obtusément anguleuses. 


Il ajoute que le genre ressemble beaucoup aux CRYPTORHYNCHUS et 
vient se placer immédiatement à côté. L'espèce (sticticus) qui en 
forme le type, est assez petite et originaire de la province de Minas 
Geraes. 


un grand insecte du Brésil, d’un facies fort remarquable, mais qui n’a rien de 
commun avec le genre actuel et n’est qu'une espèce nouvelle du genre GRaTo= 
SOMUS: 


MÉCISTOSTYLIDES. 131 


GROUPE III. Mécistostylides. 


Antennes insérées au sommet du rostre chez les mâles, plus en ar- 
rière chez les femelles ; leur scape tantôt empiétant seulement sur les 
yeux, tantôt les dépassant fortement en arrière. — Prothorax non 
tranchant sur les côtés. — Un écusson parfois nul. — Epipleures des 
élytres verticales. — Métasternum de longueur variable ; épisternums 
larges et parallèles (Proroparus excepté). 


Groupe coufiné dans l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle- 
Calédonie, et dont les analogues n'existent nulle part ailleurs. Ses es- 
pèces ont un facies qui leur est exclusivement propre et sont remar- 
quables par les différences prononcées qui existent entre les deux 
sexes et qui portent principalement sur le rostre, l'insertion des an- 
tennes et leur structure. Chez tous les Apostasimérides qui précèdent 
et qui suivent, le scape de ces organes atteint au maximum le bord 
antérieur des yeux et très-souvent en reste à quelque distance. Ici, 
même quand il est à son maximum de brièveté, il empiète au moins 
un peu Sur eux. Lo plus souvent il les dépasse, et parfois (Meco- 
masryx) devient plus long que le corps entier. Chez les mâles, les 
proportions relatives des artieles du funicule sont sans autre exemple 
dans la famille ; chez les femelles, elles sont beaucoup moins anor- 
males. 

Schœnherr a publié depuis longtemps, sous le nom de ProToPALUS, 
un genre de ce groupe, mais sur le sexe femelle seulement. Dans ces 
dernières années, M. Montrouzier, qui en a découvert plusieurs es- 
pèces très-intéressantes, les a toutes comprises dans son genre ANo- 
MOCERUS, en quoi son opinion a été suivie par M. B. P. Perroud dans 
un travail récent (1); mais ce genre doit, à mon sens, en former trois 
bien distincts. Enfin il eu existe dans les collections un dernier, iné- 
dit, auquel M. Jekel a imposé le nom de MEcisrosryLus qui exprime 
très-bien l’un des principaux caractères de ces insectes, Aussi est-ce 
à lui que j'ai cru devoir emprunter le nom du groupe. Celui-ci com- 
prend par conséquent déjà cinq genres, reconnaissables aux caractères 
suivants : 


I. Elytres débordant fortement le prothorax; leurs épaules très-saillantes, 
anguleuses : Protopalus, 
I —  débordant faiblement ou pas du tout le prothorax,. 
a  Ecusson nul : Anomocerus. 
aa  — distinct, 


(1) «Essai sur la Faune entomologique de Kanala (Nouvelle-Calédonie). » 
Ce travail, présenté à la Société Linnéenne de Lyon, n’a pas encore paru dans 
les Annales de ce corps savant, au moment où j'écris. M. Perroud l'a publié à 
part dans es « Mélanges entomologiques, » dont il forme la 4e livraison: 


132 CURCULIONIDES. 


Prothorax carré à sa base, brusquement rétréci en avant : Hemi- 
deres. 
— assez long, en cône régulier : Mecistostylus. 
—  très-Jong, conique, resserré avant son extrémité : Meco- 
mastyx. 


PROTOPALUS. 
Scuoenu. Curcul., 1V, p. 44 (1). 


Mâle : Rostre long, robuste, convexe, fusiforme, comprimé en 
avant, puis brusquement dilaté et obliquement tronqué au bout; ses 
serobes commençant non loin de la bouche, fovéiformes, puis recti- 
lignes, peu profondes et atteignant les yeux. — Antennes subtermi- 
nales, plus longues que le corps ; scape atteignant la base du pro- 
thorax, arqué, renflé en une grosse massue conique au bout; funicule 
à articles 4-2 presque aussi longs, pris ensemble, que le scape, 
1 flexueux, 2 ampullacé au bout, 3 obconique, plus long que les sui- 
vants, 4-6 courts, subturbinés, 7 cylindrique, transversal, contigu à 
la massue ; celle-ci relativement petite, oblongo-ovale, compacte, mu- 
nie d'un faisceau de poils au côté interne. — Yeux grands, déprimés, 
transversaux, finement granulés. — Prothorax aussi long que large, 
conique, muni antérieurement d’un profond sillon circulaire, avec 
son bord antérieur coupé obliquement de chaque côté, sans lobes 
oculaires, bisinué à sa base; canal prosternal large et peu profond ; 
ses bords latéraux minces et tranchants. — Ecusson rhomboïdal. — 
Elytres très-convexes, naviculaires, comprimées et planes latérale- 
ment, ayant la suture comprimée et saillante dans son milieu, sen- 
siblement plus larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur 
base, avec les épaules anguleuses et saillantes en dehors. — Pattes 
longues, les antérieures beaucoup plus que les autres ; cuisses sub- 
linéaires, à peine dentées en dessous; jambes comprimées, droites, 
onguiculées, avec leur angle interne fasciculé ; tarses médiocres, spon- 
gieux en dessous, assez larges, à articles 4 allongé, 3 transversal, 
4 assez long, ainsi que ses crochets, — 2° segment abdominal presque 
aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1% par une suture droite; 
saillie intercoxale large, subogivale. — Métasternum très-court; ses 
épisternums étroits, linéaires. — Mésosternum en fer à cheval. — 
Corps oblongo-naviculaire, écailleux et pubescent. 

Femelle : Elle est plus grande, plus massive que le mâle et s'en 
distingue par les caractères suivants : Rostre plus court, un peu 
déprimé, parallèle, convexe et finement caréné en dessus dans plus 
des trois quarts de sa longueur, un peu dilaté, formant une plaque 
carrée, et aplani à son extrémité; ses serobes commençant un peu 


(1) Syn, Hyrsopuonus, Dej, Cat, éd, 3, p, 316, — Cnypronuynonus Boisduv. 


MÉCISTOSTYLIDES. 433 


moins en avant que chez le mâle, — Antennes de la longueur de la 
moitié du corps; scape droit, graduellement en massue, empiétant 
un peu sur les yeux ; funicule hérissé de longs poils, à articles obco- 
niques : 1-2 allongés, égaux, 3-4 un peu plus courts, 5-6 décroissant 
encore, 7 confondu avec la massue ; celle-ci assez distinctement arti- 
culée. — Prothorax moins allongé et moins régulièrement conique. 
— Pattes plus courtes, mais conservant à peu près les mêmes propor- 
tions relatives. 


Le type du genre (1) est un insecte de l'Australie, égalant presque, 
sous le rapport de la taille, les Crarosomus de seconde grandeur, mais 
sujet à devenir beaucoup plus petit (2). Sa livrée est d'un noir bru- 
nâtre sale plus ou moins varié de mouchetures jaunâtres, et il est 
couvert partout d’évailles en partie redressées. Son prothorax très- 
rugueux est muni en avant d’une carène tranchante. Celle que forme 
la suture des élytres dans son milieu est fortement fasciculée chez les 
grands exemplaires. Ces organes sont assez profondément striés sur 
les côtés et légèrement dans le voisinage de la suture. 

Ce bel insecte est très-rare dans les collections, surtout le mâle. 
M. Boisduval et Schœnherr n'ayant pas connu ce sexe, n’ont pas pu 
avoir une idée exacte du genre. M. Waterhouse en a décrit, d'après 
un exemplaire femelle, une seconde espèce (3) du nord de l'Australie 
dont on ne pourra juger que lorsque le mâle sera découvert. 


ANOMOCERUS. 
Monwrnouz. Ann. d.l. Soc. entom., 1860, p. 898 (4). 


Mâle : Tète arrondie, peu saillante; rostre droit, robuste, séparé 
du front par une dépression transversale bien marquée, convexe à sa 
base, nettement quadrangulaire, graduellement rétréci dans sa moitié 
basilaire, parallèle en avant, légèrement convexe et finement caréné 


(1) P. Stephensii, Schœænb. loc. cit, p. 45; mais décrit antérieurement par 
M. Boisduval (Faune de l'Océan. I, p. 428) sous le nom de Cryptorhynchus 
dromedarius.N\ devra reprendre, par conséquent, ce dernier nom spécifique que 
Schænherr à changé tout en le citant. 

() M. Waterhuuse m'en a communiqué un exemplaire femelle ayant à peino 
le quart de la grandeur d’un autre du même sexe qui fait partie de la riche 
collection de M. le comte Mniszech. 

(3) P. Schœnherri, Waterh. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IL, p. 192. 
Cet insecte, que j'ai sous les yeux, diffère du Stephensii en ce que le 2e articlo 
de son funieule antennaire est près de trois fois aussi long que le 1er, et que le 
funicule entier est glabre. I1 forme dès lors une section particulière dans le 
genre, comme le dit M. Waterhouse. 

(4) I y avait déjà dans la famille des Nitidulaires un genre ANOMOEOCERA 


établi par M, Schuckard, mais il est synonyme des CERCuS; voyez Tome Il, 
p. 291. 


134 CURCULIONIDES. 


en dessus (1); ses scrobes complètes en avant, rectilignes ot attei- 
gnant les yeux. — Antennes terminales, leur scape droit, en massue 
allongée au bout, dépassant à peine le bord postérieur des yeux; 
funicule à articles 4 relativement médiocre, noueux au bout, 2 trois 
fois plus long que lui, 3 n'ayant que le quart de sa longueur, 4-7 ob- 
coniques, décroissant graduellement; massue plus courte qu'eux, 
allongée, oblongo-ovale, acuminée au bout, faiblement articulée, — 
Yeux assez fortement granulés, grands, légèrement convexes, subré- 
niformes, transversaux. — Prothorax presque aussi long que large, 
peu et régulièrement convexe, droit sur les côtés, brusquement, très- 
fortement et brièvement rétréci en avant, avec son bord antérieur 
médiocrement saillant et ses lobes oculaires très-faibles et anguleux, 
à peine bisinué au milieu de sa base. — Ecusson nul. — Elytres 
assez Courtes, médiocrement convexes dans leur milieu, parallèles 
dans les deux tiers de leur longueur, fortement rétrécies et obtuses 
au bout en arrière, — Pattes assez robustes, les antérieures plus 
longues que les autres ; cuisses en massue, triangulairement den- 
tées en dessous, les postéricures dépassant un peu l'abdomen ; 
jambes comprimées, arquées à leur base, onguiculées au bout ; 
tarses assez longs, spongieux en dessous, à articles 1-2 assez étroits, 
celui-là allongé, 4 long, ainsi que ses crochets, — 2° segment abdo- 
minal aussi long que les deux suivants réunis, séparé du 1% par 
une suture arquée; saillie intercoxale large, subanguleuse en 
avant, — Métasternum excessivement court; ses épisternums assez 
larges et parallèles. — Mésosternum saillant, en fer à cheval al- 
longé, — Corps massif, oblongo-ovale, très-finement et densément 
écailleux. 

Femelle : De moitié plus petite que le mâle. — Rostre continu avec 
le front, dilaté, caréné en dessus, et graduellement rétréci dans sa 
moitié basilaire, arrondi et un peu déprimé en avant; ses serobes 
commençant vers son tiers antérieur, invisibles sur les côtés en 
arrière, — Antennes antérieures (2); scape empiétant légèrement sur 
les yeux; les articles de leur funicule dans les mêmes proportions 
que chez les mâles. — Pattes antérieures pas plus longues que les 
autres, 


Ce genre ne contient que la première (Coquereli) des deux espèces 
qu'y avait comprises M. Montrouzier, Chez les exemplaires intacts, le 


(1) Au repos, il remplit exactement le canal prosternal et ne dépasse pas ses 
bords latéraux. Il en est de même dans les deux genres suivants, 


(2) M. Montrouzier dit que leur insertion est la même dans les deux sexes, 
c’est-à-dire, ajoute-t-il, au coin de la bouche; d’où il faut conclure qu’il n’a 
pas reconnu la femelle. Sa description de l'espèce mé semble également avoir 
été faite d’après des exemplaires dont la livréo n’était pas dans toute sa frat- 
cheur, 


MÉCISTOSTYLIDES, 135 


fond de la livrée, sur tout le corps, y compris le rostre, est d'un jaune 
nankin plus ou moins foncé. Le prothorax présente une fine ligne 
blanche sur la ligne médiane et de six à dix très-petits points de la 
même couleur, très-distants les uns des autres. Les élytres en ont de 
pareils, mais plus gros, disposés en rangées longitudinales et qui 
aboutissent au-delà du milieu à une tache de même couleur, occu- 
pant l'extrémité de ces organes et enclosant une grande tache trian- 
gulaire d’un brun ferrugineux; en avant de cette tache, chaque 
élytre est ornée de quatre courtes bandes de la même nuance, longi- 
tudinalés et accouplées deux à deux. Cette livrée est très-sujette à 
varier, surtout chez les femelles; tous les exemplaires que j'ai vus 
de ce sexe Gtaient grisâtres et présentaient à peine quelques traces 
du dessin normal. Le prothorax est très-finement pointillé et des 
rangées régulières de points un peu plus apparents se voient sur les 
élytres. 

Cet insecte est d'assez grande taille et, selon M. Montrouzier, très- 
commun à Lifu, l'une des îles de l'Archipel de la Nouvelle-Calédonie. 
J'en ai vu un grand nombre d'exemplaires, 


HEMIDERES (1). 


Mûle : Tête et rostre des Axomocenus du même sexe; le dernier 
seulement continu avec le front, plan à sa base et formant dans sa 
moitié basilaire une ellipse très allongée. — Scape des antennes attei- 
gnant le milieu du prothorax, un peu flexueux, brusquement en 
massue au bout ; celle-ci arquée, en cône allongé ; funicule à articles 
1-2 très-allongés, égaux, celui-là arqué et noueux au bout, 3-7 très- 
courts, très-serrés, transversaux, sauf 3, pas plus longs, pris ensemble, 
que la massue ; celle-ci grêle, cylindrique, compacte et veloutée. — 
Yeux assez finement granulés, grands, déprimés, en triangle eurvili- 
gne. — Prothorax fortement transversal, convexe, droit et tranchant 
sur les côtés dans sa moitié basilaire, très-fortement rétréci et coni- 
que en avant, muni d'un sillon circulaire à quelque distance de son 
bord antérienr qui est assez saillant dans son milieu, muni de lobes 
oculaires à peine distincts, coupé carrément à sa base, avec un lobe 
médian faible et assez étroit. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres 
oblongo-ovales, convexes au-delà de leur milieu, subparallèles dans 
leurs deux tiers antérieurs, graduellement rétrécies et obtusément 
arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à 
leur base, — Pattes peu robustes, les antérieures beaucoup plus lon- 
gues que les autres; cuisses linéaires, subeylindriques, finement den- 
técs en dessous; jambes un peu arquées à leur base, puis droites et 
onguiculées au bout; tarses des Axomocerus. — 2° segment abdo- 


(1) Syn, Avowocenus; Montrouz, Ann, d. 1, Soc, entom, 1860, p. 599, 


136 CURCULIONIDES. 


minal notablement plus long que 3-4 réunis, séparé du 4e par une 
suture anguleuse; saillie intercoxale allongée, ogivale. — Le surplus 
comme chez les ANOmocERUS. 

Femelle : Elle est beaucoup plus petite que le mâle et en diffère 
par les caractères suivants : Rostre plus court, arqué, déprimé et caréné 
en dessus à sa base, cylindrique dans le reste de son étendue; ses 
scrobes commençant un peu en deçà de son milieu. — Antennes 
submédianes; leur scape droit, graduellement en massue, atteignant 
le bord antérieur des yeux; funicule à articles 1-7 conservant les 
mêmes proportions relatives que chez le mâle, mais les deux 42" beau- 
coup plus courts et droits; massue aussi longue que le funicule, — 
Pattes antérieures pas plus longues que les autres. 


Le type du genre est l’Anomocerus Lucasi de M. Montrouzier, in- 
secte, comme on peut le voir par la formule qui précède, trop diffé- 
rent de l'An. Coquereli pour pouvoir lui rester associé générique- 
ment. Il est de moitié plus petit que ce dernier et d'un grisâtre varié 
de blanc plus ou moins pur; cette dernière couleur envahit la ma- 
jeure partie du prothorax, surtout sur les côtés. Ce dernier est cou- 
vert, ainsi que les élytres, de dépressions irrégulières peu profondes; 
la convexité de ces dernières est comprimée et chacune d'elles est 
munie, près de son extrémité, d'un tubercule plus ou moins fasciculé ; 
les points enfoncés disposés en séries régulières, qui constituent leur 
sculpture, renferment chacun une petite écaille blanche arrondie (1), 
La patrie de cet insecte est également la Nouvelle-Calédonie (2). 


MECISTOSTYLUS Jekel. 


J'ai sous les yeux deux exemplaires mâles de l’espèce sur laquelle 
a été fondé ce genre inédit. Il est voisin du précédent et ne s'en dis- 
tingue que par les points suivants : 

Mâle : Scape des antennes presque droit, graduellement en mas- 
sue, dépassant médiocrement les yeux. — Prothorax en cône allongé, 
déprimé, redressé en avant, un peu irrégulier sur les côtés, avec son 
bord antérieur très-saillant et recouvrant presque en entier la tête, 


(1) M. Montrouzier en signale une variété que j'ai sous les yeux. Elle est plus 
petite que les exempleires normaux et variée de gris ou de roux formant un 
dessin nuageux, avec deux taches d’un noir velouté au milieu de la base dn pro- 
thorax, taches à peine distinctes ou effacées chez les individus typiques. Je crois 
également qu’il n’y a pas lieu d’er faire une espèce distincte. 


(2) D'après une note de M. Montrouzier envoyée à M. Perroud (Mélang. en- 
tom. iV, p. 137), il en existérait dans ce pays une seconde espèce différant de 
la précédente par sa taille constamment moindre, sa forme plus élancée, son 
prothorax proporlionnellement plus long et plus élévé au-dessus des élytress 
enfin ses couleurs plus foncées. M. Montrouzier la nomme Anom. erectus. 


MÉCISTOSTYLIDES. 137 


sans lobes oculaires, assez fortement bisinué à sa base, — Pattes plus 
courtes, les antérieures relativement moins longues. 


Les autres caractères génériques sont absolument semblables, mais 
ceux qui précèdent me paraissent très-suffisants pour séparer le genre 
des Hemineres. L'insecte qui en constitue le type est originaire de 
la Nouvelle-Zélande et a été dédié par M, Jekel à M. Doué (1), qui a 
bien voulu me le communiquer, 


MECOMASTYX (2). 


iâle : Tète transversalement convexe, impressionnée entre les 
yeux; rostre prosque droit, rétréci à sa base, puis élargi et graduelle- 
ment rétréci jusqu’à peu de distance de son extrémité qui est élargie 
de nouveau et déprimée, convexe et obtusément caréné dans toute sa 
longueur; ses scrobes commençant à peu de distance de son extré- 
mité, rectilignes et atteignant les yeux. — Antennes subterminales ; 
scape au moins de la longueur du corps (3), plus ou moins flexueux 
à sa base, puis droit et à peine en massue au bout; funieule à arti- 
cles 1 de la longueur du scape, 2 n'ayant que le 6° de la longueur 
du précédent, 3-7 extrêmement courts, transversaux, serrés, de moi- 
tié moins longs, pris ensemble, que la massue ; celle-ci grèle, cylin- 
drique, compacte, veloutée. — Yeux finement granulés, grands, dé- 
primés, en triangle curviligne. — Prothorax beaucoup plus long que 
large, en cône très-allongé, élargi et redressé en avant, avec son bord 
antérieur très-saillant, muni latéralement de lobes oculaires assez 
grands et anguleux, légèrement bisinué à sa base. — Ecusson subar- 
rondi, — Elytres convexes, oblongues, parallèles dans les trois quarts 
de leur longueur, un peu plus larges que le prothorax et trisinuées à 
leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes longues, les antérieures 
un peu plus que les autres, pareilles, du reste, ainsi que le surplus 
des autres caractères, à celles des HEMIDERES. 


Femelle : Rostre médiocre, arqué, déprimé et caréné en dessus à 


(1) M. Douei. Oblongus, dense squamosus, fusco umbrinoque variegatus, scu- 
tello albo; prothorace vage longitudinaliter impresso ; elytris puncteto-striatis, 
interstitiis 2, 3, 5 a sutura costatis, interruptis, omnibus ante apicem tuber= 
cülatis. Long, 9-11 millim. 

(2) Syn. Anowocenus, Perroud, Mélang. entom, IV, p. 138. 

(3) IL varie beaucoup sous ce rapport, Sur neuf exemplaires mâles que j'ai 
sous les yeux et dont la taille diffère à peine, il y en a trois chez lesquels il at- 
teint jusqu’à 5 1/2 centimètres de long, ou quatre fois la longueur du corps; 
chez deux autres, il n’a guère qu’un centimètre de long. Entre ces deux ex- 
trêmes, tous les passages existent. Chez plusieurs de ces exemplaires, il se 
renfle à quelque distance de sa base et devient fasiforme, mais en général il 
est régulièrement cylindrique. 


138 CURCULIONIDES, 


sa base, cylindrique dans le reste de sa longueur; ses scrobes com- 
mençant vers son milieu. — Antennes médianes; scape droit, en 
massue au bout, empiétant à peine sur les yeux; funicule à articles 
4 beaucoup plus court que 2; massue aussi longue que le funicule, — 
Le surplus comme chez les mâles. 


La famille ne contient pas de genre dans lequel les antennes et 
leur scape en particulier atteignent la longueur démesurée qu’elles 
ont dans celui-ci chez les mâles. Il est remarquable en même temps 
que les proportions relatives des deux premiers articles de leur funi- 
cule soient aussi différentes dans les deux sexes. Si l’on ajoute à ces 
deux caractères la forme du prothorax qui ressemble à celui des 
Gxoua de la famille des Longicornes, il est manifeste que le genre 
est un des plus distinets et des plus remarquables qui existent parmi 
les Curculionides. 

L'espèce (1) sur laquelle il est établi est presque aussi grande que 
l'Anomocerus Coquereli, mais beaucoup plus étroite que ce dernier 
et d’un facies très-différent, 


GROUPE 1V. Sympiézoscélides, 


Antennes insérées d'une manière variable sur le rostre, au plus 
médianes; leur scape n’empiétant pas sur les yeux. — Prothorax 
non tranchant sur les côtés. — Ecusson nul ou distinct. — Epipleu- 
res des élytres verticales, — Cuisses fortement comprimées et très- 
larges. — Métasternum variable, ainsi que ses épipleures. 


Ce groupe a pour {ype un genre singulier, établi par M. Water- 
house dans ces dernières années, et qui, à des antennes insérées à la 
base du rostre, réunit un facies d'Uroma et des pattes qui ressemblent 
à celles de quelques Scolytides. Je lui associe le genre CNEMRCOELUS 
de Schœnherr qui possède des pattes analogues, mais, qui pour le 
surplus, présente les caractères essentiels des Tylodides. Peut-être 


(1) Anom. Montravelii (Montrouz.), Perroud, loc. cit. pl. 1, f. 8et 8a. Cette 
figure a été dessinée d’après un exemplaire mâle en grande partie défloré et 
dont le scape des antennes avait à peine la moitié du développement qu'il est 
susceptible d'acquérir, La diagnose suivante, rédigée d’après des exemplaires 
parfaitement intacts, complètera la description que M, Perroud donne de l’es- 
pèce : « Oblongus, subtus cum capite albo vel silaceosquamusus, protliorace 
lœvi lateribus albo-bilineato, elytris striato-punctatis, interstitiis subcostalis 
remote et obtuse tubereulatis, longitudinaliter dense albo-lincatis, lineis irre- 
gulariter interruptis. Long. (rostr'o excel.) 14-16 millim.» 

M. Montrouzier (loc. cit.) indique cet insecte comme très-rare à la Nouvelle- 
Calédonie. Il paraît, au contraire, très-commun dans l'ile de Mare, qui fait par- 
tie du même archipel, et où les treize exemplaires que j'ai sous les yeux ont 
été recueillis par M. Eloin, ingénieur belge chargé d’une mission dans ces pa- 
rages, > 


SYMPIÉZOSCÉLIDES. 139 


serait-il mieux placé parmi ces derniers et dans le voisinage des 
Mæwacres. Ces insectes, d’après leur facies, sont sans aucun doute 


épigés. 
J. Antennes insérées à la base du rostre : Sympiezxoscelus, 
II. — au milieu —  ; Cnemecælus, 


SYMPIEZOSCELUS, 
Watenu. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, II, p. 202, 


Rostre médiocre, grêle, angulairement dilaté près des yeux, dé- 
primé, arrondi et parallèle dans le reste de son étendue ; ses serobes 
basilaires, très-courtes, recouvertes par la dilatation de sa base, rectili- 
gnes, très-élargies et fovéiformes en arrière. — Antennes subbasilai- 
res, courtes, assez robustes; scape fortement en massue et déprimé; 
funicule à articles 1-2 allongés, subégaux, celui-là un peu plus gros 
et obconique, 3-7 très-courts, subarrondis; massue grosse, ciliée, 
globoso-ovale, articulée. — Yeux assez finement granulés, grands, 
déprimés, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax aussi long 
que large, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement 
tubuleux en avant, avec son bord antérieur largement mais peu sail- 
lant, sans lobes oculaires, largement échancré à sa base. — Ecusson 
oblong. — Elytres médiocrement convexes, oblongues, parallèles, 
largement arrondies en arrière. — Pattes courtes, fortement compri- 
mées; cuisses très-larges, surtout les antérieures, oblongo-ovales, 
inermes ; jambes assez larges, arquées à leur base, puis droites, tran- 
chantes en dehors, avec leur angle terminal externe dentiforme, for- 
tement onguiculées au bout; tarses courts, étroits, à articles 1-2 en 
cône renversé, celui-là un peu allongé, 3 un peu plus large que 2, 
seul spongieux en dessous, 4 assez long, ainsi que ses crochets. — 
2° segment abdominal presque aussi long que 3-4 réunis, séparé du 
1% par une suture légèrement arquée ; saillie intercoxale large, paral- 
lle, subarrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne; 
ses épisternums assez étroits. — Mésosternum plan, en forme de 
fourche, — Corps oblong, glabre. 


Genre établi sur une espèce (Spencei Waterh.) originaire de l’Aus- 
tralie ou de la Nouvelle-Zélande (4), mais plus probablement de ce 
dernier pays. On ne peut mieux la comparer qu'à une ULoma de taille 
moyenne et de forme parallèle. Comme la plupart des espèces de 
te genre, elle est d'un brun marron brillant et couverte partout de 
points enfoncés médiocres et superficiels; ses élytres sont forte- 


(1) L’exemplaire qui 4 servi à M. Waterhouse, et qu'il a eu l’obligeance de 
me communiquer, faisait partie d’une collection dans laquelle se trouvaient 
confondus sans ordre des insectes de ces deux puys. 


140 CURCULIONIDES. 


ment striées-ponctuées, avec les intervalles entre les stries un peu 
relevés, comme chez les ULoma en général, 


CNEMECOELUS. 
Senoexn, Curcul., IV, p. 274. 


Rostre du double à peine plus long que la tête, parallèle, déprimé, 
arqué et finement caréné en dessus ; ses scrobes commençant dans 
son milieu, inférieures et invisibles sur les côtés. — Antennes assez 
courtes, médiocrement robustes; scape en cône renversé, atteignant 
les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, 3-7 très-courts, 
serrés, grossissant peu à peu; massue potite, ovale, faiblement anti- 
culée, obtuse au bout. — Yeux médiocres, ovales, transversaux, dé- 
primés. — Prothorax aussi long que large, médiocrement convexe, 
assez fortement et régulièrement arrondi latéralement, avec son bord 
antérieur largement saillant, sinué sur les côtés et sans lobes ocu- 
laires, tronqué à sa base; prosternum largement et profondément 
canaliculé ; le canal à bords tranchants et limité au niveau du bord 
postérieur des hanches de devant par le mésosternum.— Ecusson nul, 
— Elytres régulièrement oblongo-ovales, un peu plus larges que le 
prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules un peu saillantes 
en avant. — Pattes courtes, robustes, comprimées ; cuisses très-fortes, 
surtout les antérieures, graduellement en massue, arquées en dessus, 
canaliculées en dessous ; jambes larges, tranchantes en dehors, arquées 
à leur base, tronquées et onguiculées au bout; tarses courts, subli- 
néaires, villeux en dessous, à articles 3 à peine plus large que 2, 4 
très-grèle, ainsi que ses crochets. — 2° segment abdominal presque 
aussi long que 3-4 réunis, soudé au 1°° et séparé de lui par une fine 
suture presque droite; saillie intercoxale large, subogivale. — Méta- 
sternum très-court; ses épisternums très-étroits. — Mésosternum en 
forme de voûte. — Corps oblongo-ovale, glabre, 


Genre composé primitivement de deux espèces du Chili : l'une 
décrite par Schœnherr sous le nom de puncticollis, l'autre publiée, 
depuis, par M. Blanchard, sous celui de eribraticollis (1). Elles sont 
très-voisines l’une de l'autre et ressemblent, au premier coup-d’œil, 
à des Baumius. Leur livrée est d'un noir profond presque mat, et 
toutes deux sont criblées, tant en dessus qu'en dessous, d'assez gros 
points enfoncés, avec les élytres striées. 


(1) In Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 403, Col. pl. 25, f. 7 a-d. — Ai: : 
C. brevis, valdivianus, valparadisiacus, Pbilippi, Stettin. entom. Zeit. 1864, 
p. 371. 


HYBOMONPHIDES. 14 


GRouE V. Hybomorphides. 


Antennes insérées loin de la base du rostre; leur scape atteignant 
à peine les yeux. — Prothorax tranchant sur les côtés. — Point d’é- 
cusson. — Epipleures des élytres horizontales. — Cuisses de forme 
normale, — Métasternum extrêmement court; ses épisternums très- 
étroits. 

Groupe le plus aberrant de tous les Cryptorhynchides. Ses deux 
caractères essentiels résident dans la vive arête qui, de chaque côté, 
sépare le pronotum des flancs du prothorax, ensuite dans les épipleu- 
res des élytres qui forment un repli horizontal très-large et concave 
à la partie antérieure de ces organes, puis graduellement rétréci en 
arrière. À ces deux particularités il en réunit plusieurs autres qui 
ressortiront suflisamment de la formule de l’unique genre qui le 


compose. 
HYBOMORPHUS. 


Saunn, et JukeL, Ann, d. d, Soc. entom, 1855, p. 301. 


Tête petite, arrondie; rostre assez long, robuste, cylindrique, un peu 
déprimé et à peine arqué; ses scrobes commençant vers son tiers an- 
térieur, obliques, rapidement inférieures et évasées en arrière. — 
Antennes médiocres, assez robustes; scape en massue au bout; funi- 
cule à articles 4 allongé, obconique, 2 de même forme, beaucoup 
plus court, 2-7 subarrondis, 7 plus gros; massue médiocre, ovale, arti- 
culée. — Yeux fortement granulés, médiocres, subdéprimés, subréni- 
formes, transversaux. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, 
rétréci en avant, arrondi et tranchant sur les côtés, à ouverture anté- 
rieure petite et faiblement sinuée sur les côtés, largement et assez 
fortement arrondi à sa base; prosternum assez profondément canali- 
culé; le canal à bords arrondis, aplani, enfoui et très-rétréci entre 
les hanches antérieures. — Elytres convexes, ovales, tranchantes sur 
leurs bords latéraux, pas plus larges que le prothorax et largement 
échancrées à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes médiocres, 
robustes; hanches antérieures très-grosses, brièvement coniques; 
cuisses comprimées, graduellement élargies; jambes droites, arron- 
dies, aplanies en dehors, dilatées à leur extrémité et brièvement 
mucronées; leurs corbeilles transversalement concaves, à peine ca- 
verneuses; tarses courts, étroits, imparfaitement spongieux en des- 
sous, à articles 1-2 fortement rétrécis à leur base, celui-là plus long 
et arqué, 3 suborbiculaire, 4 long, ses crochets médiocres, grèles. 
— 2° segment abdominal beaucoup plus long que 3-4 réunis, séparé 
du 127 par une suture fortement anguleuse; celui-ci muni au milieu 
de son bord postérieur d'un gros tubercule triangulaire et tronqué; 
Saillie intercoxale très-large, parallèle, tronquée en avant, — Mésoster- 


142 CURCULIONIDES. 


num vertical, puis recourbé en arrière, le canal large, à bords épais, 
fermé postérieurement. — Corps ovale, glabre. 


Le singulier insecte (melanosomus S. et J.) qui constitue l'unique 
espèce du genre, est de grande taille et originaire des Nouvelles- 
Hébrides (Polynésie). Au premier coup- -d'œil, on le prendrait plutôt 
pour un Ténébrionide du genre Enopius que pour un Curculionide. 
Il est en entier d'un noir peu brillant, finement pointillé sur le pro- 
thorax, et ses élytres présentent pour toute sculpture quelques vagues 
sillons mal limités. J'ai sous les yeux les deux sexes : la femelle a le 
rostre plus long que le mâle, mais, pour le surplus, lui ressemble 
complétement. 


TRIBU LXIIL. 
ZXGOPIDES. 


Tête globuleuse ou obtusément conique, découverte et plus ou 
moins saillante; rostre plus ou moins long, de forme variable, mais 
jamais en entier cylindrique, le plus souvent déprimé, avec sa base 
élargie et carénée en dessus; ses scrobos gagnant rapidement sa face 
inférieure et visibles en avant seulement sur les côtés, — Antennes 
au moins médiocres, leur funicule de sept, rarement de six arti- 
cles. — Yeux très-finement granulés, complétement découverts quand 
le rostre est au repos, occupant le plus souvent la majeure partie de 
la tête et contigus ou faiblement séparés sur le front. — Prothorax 
coupé carrément ou sinué en avant, rarement muni de faibles lobes 
oculaires; prosternum le plus souvent canaliculé. — Un écusson 
(AracaNopus excepté). — Elytres recouvrant ou non le pygidium. — 
Hanches antérieures grosses, subglobuleuses, saillantes; jambes on- 
guiculées au bout; les deux 1°" articles des tarses en général non ou 
imparfaitement spongieux en dessous (1); crochets simples. — Les 
trois segments intermédiaires de l'abdomen souvent arqués à leurs 
extrémités, de longueur relative variable; saillie intercoxale large, 
parallèle et tronquée en avant (Crarosomus excepté). — Epimères 
mésothoraciques parfois ascendantes ou subascendantes. — Corps de 
forme variable. 


Parmi les nombreux genres que Schœnherr a compris dans ses 
Cryptorhynehides, il en est un certain nombre qui se font remarquer 
par leurs yeux en entier découverts, même lorsque le rostre est complé- 
tement contracté, fait d'autant plus digne d'attention que ces organes 
sont toujours très-grands. Il tient d'abord à ce que la tête, qui est plus 
ou moins saillante, ne peut pas rentrer dans l’intérieur du prothorax 
qui l'embrasse étroitement, puis à ce que le bord antérieur de ce der- 


(1) Les exceptions à cet égard sont très-peu nombreuses et ne s’observent 
que chez quelques Crarosomus ct Pinanus, ainsi que chez les ArACHNorus. 


ZYGOPIDES. 143 


nier ne présente jamais le moindre vestige de saillie en avant ; la règle 
générale est même qu'il soit plus ou moins sinué. Ce caractère, qui 
donne à ces insectes une physionomie particulière, ne permet pas de 
les réunir aux Cryptorhynchides chez lesquels les yeux, quelles que 
soient leurs dimensions, sont toujours, sauf chez les seuls PSEPHOLAX, 
au moins en partie recouverts par le prothorax. D'un autre côté, leur 
rostre affecte deux formes différentes qui indiquent deux types dis- 
tincts : chez les uns il est grêle ot parfaitement cylindrique, chez les 
autres, sauf dans trois cas seulement indiqués plus bas, il est dé- 
primé, avec sa base élargie et carénée en dessus. Les premiers cons- 
tituent la Tribu des Isorhynchides qu’on trouvera plus loin, les se- 
conds la Tribu actuelle. 

Sous tous les autres rapports, les Zygopides varient beaucoup, ainsi 
qu'on peut le voir par la formule qui précède. Quelques-uns d’entre 
eux forment même une exception réelle dans la Phalange actuelle 
par la grandeur de leurs épimères mésothoraciques qui sont cepen- 
dant en général plutôt subascendantes qu’ascendantes. Leur canal ros- 
tral est également sujet à disparaître complétement ou à être rem- 
placé par une simple excavation; quand il existe, il présente des 
modifications analogues à celles qu'il présente chez les Cryptorhyn- 
chides. Schænherr, partant à tort de ce caractère, a disséminé ces 
insectes dans les diverses sections établies par lui dans les Cryptorhyn- 
chides. IL a même compris un de leurs genres (SPHADASMUS) dans ses 
Baridiides. 

La Tribu est complétement étrangère à l'Europe et n’est richement 
représentée que dans les régions intertropicales de l'Amérique du 
Sud. Cette partie du globe est la vraie métropole du groupe. Les es- 
pèces de l’ancien continent sont bien moins nombreuses, plus ou 
moins aberrantes, et rendent convenable de diviser la Tribu en deux 
sections reconnaissables aux caractères suivants : 


Episternums mélathoraciques larges, parallèles, interposés entre les 
hanches postérieures et les élytres; prosternum tou- 
jours canaliculé. - il 
— étroits, laissant Les hanches postérieures entrer en con- 
tact avec les élytres, rarement larges et interposés 
entre ces dernières, mais alors le prosternum non ca- 
naliculé, Il 


Section I. Episternums métathoraciques plus ou moins larges, parallèles et 
s’interposant entre les hanches postérieures et les élytres. — Prosternum tou- 
jours canaliculé. 


Les espèces de cette section sont exclusivement américaines (1) et 


(1) Quelques espèces de l'ancien continent ont été comprises dans les Cor- 
TURUS, mais, jusqu’à preuve du contraire, il y a lieu de douter qu’elles appar- 
licnnent à ce genre. 


a 
144 ; CURCULIONIDES. 


peuvent être regardées comme étant les Zygopides typiques. Leurs 
caractères sont, en effet, plus constants que ceux des espèces de l'an- 
cien continent qui constituent la section suivante. Ainsi, jamais ici le 
rostre ne perd complétement sa forme normale; il est toujours visi- 
blement élargi et caréné en dessus à sa base. Le canal rostral est 
parfois (quelques Zvcors) assez superficiel, mais dans aucun cas il 
n'est converti en une simple excavation. L'écusson est toujours pré- 
sent. D'un autre côté, c'est ici que les épimères mésothoraciques s'a- 
grandissent assez souvent et deviennent plus ou moins ascendantes, 
ce qui ne se voit jamais dans la section suivante. 

Un grand nombre de ces insectes, appartenant aux genrés Prazu- 
AUS, Zycops et Corrurus, ont, pendant la vie, des allures singulières 
dont j'ai été mille fois témoin à Cayenne et au Brésil. Ils se tiennent 
exclusivement sur le tronc des arbres et habituellement immobiles, 
À l'approche du danger, ils tournent en courant avec rapidité autour 
de l'arbre et, quand on va les saisir, se laissent brusquement tomber, 
comme s'ils étaient morts. Mais au lieu d'atteindre le sol, ils pren- 
nent leur vol, au milieu de leur chute, et regagnent leur point de 
départ. Il est problable que ces habitudes ne sont pas étrangères à 
quelques-unes des espèces de l’ancien continent. 

Ces insectes peuvent se diviser d’après les mêmes bases que les 
Cryptorhynchides, c’est-à-dire d'après la structure de leur canal ros- 
tral : comme il se présente dans trois conditions différentes, il y a lieu 
de les répartir dans trois groupes. 


1. Canal rostral formé par le prosternum el le mésosternum. 
Mésosternum en forme de gouttière ouverte en arrière. PrAzuRIDES. 
= — de fer à cheval. LÉCHRIOPIDES, 
Il. Canal rostral formé par le prosternum seul. ZYcoripEs vraIs. 


GROUSE Ï. Piaszurides, 


Prosternum fortement canaliculé, — Mésosternum horizontal, en 
forme de gouttière ouverte en arrière. — Cuisses en massue, non 
carénées sur leur face externe; les postérieures ne dépassant pas ou 
que très-peu l'abdomen. 


La forme du mésosternum qui existe ici n'a pas, rigoureusement 
parlant, d’analogue chez les Cryptorhynchides. Le rostre se loge dans 
la gouttière qu'il constitue, mais comme rien ne l’arrête en arrière, 
il s'étend plus ou moins loin sur le métasternum, sans que ce der- 
nier présente aucun vestige d'excavation pour le recevoir. C'est éga- 
lement ici que se trouve la seule exception qui existe dans la Tribu 
à la forme de la saillie intercoxale de l'abdomen : de rectangu- 
laire qu’elle est ordinairement, elle est devenue ogivale chez les Cra- 
TOSOMUS. 


PIAZURIDES, 145 


Ce groupe contient les plus grands Zygopides connus. Des trois 
genres suivants qui le constituent, les deux premiers ont conservé un 
facies de Cryptorhynchides et peuvent être considérés comme faisant 
le passage entre ces derniers et le reste de la Tribu. 


I. Saillie intercoxale de l'abdomen ogivale : Cratosomus. 
II. —— —— quadrangulaire. 
Epimères mésothoraciques petites : Pinarus. 
—— grandes, subascendantes : Piasurus. 


CRATOSOMUS. 
Souoenu, Curcul. Disp. meth., p. 278 (1). 


Rostre au moins médiocre, robuste, tantôt déprimé, large, subpa- 
rallèle et droit, tantôt arqué, élargi et caréné en dessus, au moins à 
sa base, souvent difforme chez les mâles; ses scrobes commençant 
dans son milieu ou en decà, obliques. — Antennes médiocres, assez 
robustes; cape en massue au bout, n’atteignant pas à beaucoup près 
les yeux; funieule à articles 4-4 noueux au bout, allongés, de gran- 
deur relative variable, 5-7 très-courts, arrondis ou subturbinés; mas- 
sue assez forte, ovale, articulée, obtuse au bout. — Yeux grands, en 
général assez convexes, plus ou moins rapprochés et souvent subcon- 
tigus sur le front. — Prothorax transversal ou non, de forme varia- 
ble, en général déprimé en dessus et arrondi ou anguleux sur les 
côtés, toujours rétréci et tronqué en avant, médiocrement bisinué 
à sa base. — Ecusson assez grand, allongé, arrondi ou acuminé 
en arrière. — Elytres oblongo-ovales, subcylindriques ou large- 
ment naviculaires, souvent isolément mucronées à leur extrémité, 
débordant plus ou moins le prothorax à leur base, avec les épaules 
calleuses, anguleuses ou épineuses. — Pattes assez longues, robustes; 
cuisses en massue, finement dentées en dessous; jambes comprimées, 
arquées à leur base, plus ou moins flexueuses, fortement onguicu- 
lées au bout et munies d'un faisceau de poils sur leur angle interne; 
tarses assez longs, médiocrement larges, à articles 1 en général assez 
allongé, grêle et arqué à sa base, souvent, ainsi que 2, imparfaitement 
Spongieux en dessous, 4 long, ainsi que ses crochets. — Pygidium 
plus où moins visible en dessous, le plus souvent vertical et caréné 
Sur la ligue médiane, abdomen non aplani à sa base; ses segments in- 
termédiaires rectilignes en arrière, le 2° plus long que chacun des 
deux suivants, séparé du 1% par une suture arquée; saillie intercoxale 
large, ogivale. — Métasternum de longueur médiocre, — Epimères 
mésothoraciques non ascendantes. — Corps de forme variable, inégal 
chez la plupart, plusou moins pubescent, ou finement écailleux. 

Ces insectes sont universellement regardés comme faisant partie 


(1) Syn. Gonçus, Schœæmh. ibid, p. 279; olim. 
Coléoptères. Tome VII. 10 


446 GURCULIONIDES. . : 


des Cryptorhynchides les plus normaux, mais la réalité est qu’ils pos- 
sèdent tous les traits essentiels de l'organisation des Zygopides, à l'ex- 
ception d'un seul, la forme de la saillie intercoxale de leur abdo- 
men. Ils ressemblent de très-près aux Prazurus de forme convexe (1), 
et la structure de leur mésosternum montre qu’en effet ils appartien- 
nent au même groupe. Seulement leur forme générale est beaucoup 
plus variée, et la taille de la plupart d’entre eux est gigantesque, C0M- 
parativement à celle de ces derniers. 3 
Schænherr en avait, dans l’origine, séparé, sous le nom de GorGus, 
les espèces dont les yeux sont contigus sur le front; mais comme entre 
elles et les espèces chez qui ces organes sont.presque latéraux on trouve 
tous les passages, il a, depuis, supprimé ce genre et s’est contenté 
de répartir ces inseotes en deux sections, selon que le rostre est droit 
et plan, où arqué et caréné en dessus (2). La seconde de ces sections 
- est beaucoup plus nombreuse que la première, et chez la plupart de ses 
espèces, les mâles ont le rostre armé de deux cornes arquées et aiguës. 
Ce beau genre, dont plus de cinquante espèces sont déjà décrites (3), 
est répandu dans toutes les parties chaudes de l'Amérique, princi- 
palement dans la Guyane. Au sud, il ne paraît pas dépasser le Brésil 
méridional et, au nord, le Mexique. 


PINARUS. 
Scuoœenu. Curcul. Disp. meth., p. 307. 


Rostre allongé, robuste; ses scrobes commençant un peu en deçà 
de son milieu. — Antennes grêles, médiocres; scape en massue au 
bout, restant loin des yeux; funicule à articles À court, obconique, 
9-3 très-allongés, surtout celui-là, 4-7 courts, subturbinés; massue 


(1) Comparez, par exemple, le Cratosomus scaber F. et espèces voisines avec 
les Piazurus costatopunctatus, succivus, stipitosus, etc. La ressemblance entre 
ces insectes est frappante et porte non-seulement sur la forme générale, mais 
encore sur la sculpture des élytres, la courte saillie qui les termine et même 
les couleurs. 

(2) Ces deux sections ne reposent pas seulement sur le rostre. Lorsque ce 
dernier est droit, le mésosternum est court, plus ou moins incliné, pareil, en 
un mot, à celui des Piazunus et des Pinarus. Pour peu, au contraire, que le 
rostre soit arqué et caréné en dessus, le mésosternum devient horizontal et ex- 
trémement long. Je ne crois pas, néanmoins, qu’il y ait là matière à convertir 
ces sections en genres distincts. 

(3) Sthœnherr (Cureul. VII, 1, p. 294) en mentionne 42, Aj.: C. Lafontii, 
Colombie; Corbyi, Maragnan; flavofasciatus, Brésil ; fasciatopurctatus, Bo- 
Jivia; dentirostris, auritus, Brésil; Buquelii, Bison, setosus, Cayenne ; Lher- 
minieri, Colombie; Guérin-Ménov. et Ghevrol, Icon. d Regn. anim.; Ins. p. 165. 
— scapularis, cancellatus, Ericks. in Schomb. Guyana, IE, p. 569; Guyane 
anglaise. — gemmatus, 3. L. Le Conte, Proceed. of the Acad, of Philad. 1858, 
p. 79; Mexique (Tampico). 


PIAZURIDES. 147 


assez forte, oblongo-ovale, obtuse au bout. — Yeux un peu plus petits 
que dans les genres suivants, en triangle curviligne, plus ou moins, 
mais jamais fortement séparés. — Prothorax transversal, subparallèle. 
sur les côtés, brusquement rétréci et tronqué en avant, muni de 
lobes oculaires larges et très-faibles. — Ecusson Oblongo-ovale.— Ely- 
tres en carré plus ou moinslong, assez convexes, planes sur le disque, 
tronquées obliquement à leur extrémité qui est épineuse, notable- 
ment plus larges que Je prothorax et sinuées à leur base, avec les 
épaules anguleuses. — Pattes médiocres et robustes; cuisses en mas- 
sue, les antérieures faiblement, les postérieures fortement et triangu- 
lairement dentées; celles-ci tantôt un peu plus courtes, tantôt un peu 
plus longues que l'abdomen; tarses assez longs, à articles 1-2 étroits, 
rarement (spiculum) spongieux, 4 long et grèle. — Pygidium visible 
seulement chez les mâles, petit, en triangle curviligne et transversal ; 
lestrois segments intermédiaires de l'abdomen tantôt non ou à peine, 
tantôt distinctement anguleux à leurs extrémités (1); les deux 44 non 
aplanis ni soudés ensemble. — Métasternum de longueur moyenne. — 
Mésosternum transversal, ses angles antérieurs plus ou moins saillants ; 
épimères mésothoraciques petites, non ascendantes. — Corps très- 
inégal, subquadrangulaire en arrière, écailleux. 


Avec tous les caractères essentiels des Zygopides ces insectes en 
ont, comme les Crarosomus, complétement perdu le facies et parais- 
sent, au premier coup-d'œil, appartenir aux Cryptorhynchides. Il en 
existe, à ma connaissance, cinq espèces dans les collections, mais dont 
une seule (spiculum Germ.) est décrite en ce moment. Elle est beau- 
coup plus grande que les autres, de forme plus allongée et couverte 
partout en dessus d’aspérités, de crêtes et de tubercules qui rendent 
ses téguments très-inégaux; des écailles d'un gris, blanchâtre, qui se 
convertissent en poils sur le rostre et les pattes, là revêtent unifor- 
mément. Les autres espèces possèdent une sculpture et une livrée 
analogues. Le genre est propre à l'Amérique du Sud et répandu de- 
puis le Brésil méridional en Colombie. 


“ 


PIAZURUS. 
ScnoENx. Curcul,, IV, p. 651 (2). 


Rostre médiocrement robuste, empiétant plus ou moins sur le 


(1) Chez le spiculum, type du genre, et chez une espèce inédite que j’ai sous 
les yeux, il n’y a aucune trace que ces segments soient anguleux; ils le sont, 
au contraire, très-distinctement chez une troisième, également inédite, qui fait 
partie de ma collection. Leur longueur relative varie; chez le Spiculum, dont 
la forme générale est assez allongée, le 26 est plus long que le 3e et le 4e pris 
ensemble; il est plus court qu'eux chez les deux autres espèces dont il vient 
d’être question. 


(2) Syn. Prazonus, Schænh. Cureul, Disp. meth. p: 303; olim. 


148 CURCULIONIDES. 


métasternum; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes 
médiocres, très-grêles; scape en massue au bout, restant à une assez 
_grande distance des yeux; funicule à articles { médiocre, obconique, 
2-3 très-allongés, tantôt (par ex. phlesus) égaux, tantôt (la plupart 
des espèces) celui-là le plus long, 4-1 très-courts, turbinés ou 
subarrondis; massue ovale, articulée. — Yeux très-grands, occu- 
pant la majeure partie de la tète, contigus ou faiblement séparés. — 
Prothorax transversal ou non, régulièrement conique, faiblement 
sillonné le long de son bord antérieur, coupé carrément en avant, 
plus ou moins bisinué à sa base, — Ecusson ovale ou en triangle 
curviligne. — Elytres courtes, tantôt (phlesus, bispinosus, etc.) planes 
et triangulaires, tantôt (obesus, defector, etc.) plus ou moins COnvexes 
et brièvement ovales, notablement plus larges que le prothorax et 
sinuées à leur base, avec les épaules calleuses ou subanguleuses. — 
Pattes médiocres et robustes; cuisses fortement en massue, munies 
d'une dent petite aux quatre antérieures, grande et triangulaire aux 
postérieures; celles-ci atteignant l'extrémité de l'abdomen; jambes 
comprimées, les postérieures arquées ou flexueuses, toutes forte- 
ment onguiculées en griffe au bout; tarses des Prvanus. — Pygidium 
parfois un peu à découvert. — Les deux 1° segments abdominaux 
plus ou moins aplanis (1), parfois fovéolés; le 2° et les deux suivants 
légèrement anguleux à leurs extrémités. — Métasternum court. — 
Mésosternum au plus médiocrement allongé; ses épimères grandes, 
subascendantes. — Corps de forme variable, reyètu d’un enduit 
très-fin. 

Ceux de ces insectes qui sont de forme rhomboïdale ressemblent 
de près aux Coprurus, les autres ont un facies qui leur est propre 
daus la Tribu, mais qui ressemble cependant beaucoup, ainsi que je 
J'ai dit plus haut, à celui de quelques CRATosomus. Tous se rappro- 
chent des Zycors par la nature de l'enduit qui les revèt et les cou- 
leurs qui composent leur livrée. Chez le plus grand nombre d’entre 
eux on remarque à la base de chaque élytre, dans le voisinage de 
l'écusson, un assez gros tubercule obtus, et les intervalles entre les 
stries des élytres présentent souvent de petits tubercules espacés ou 
de faibles crêtes allongées. 

Le genre est riche en espèces (2) et exclusivement confiné dans 
l'Amérique du Sud. 


(1) Chez toutes les espèces de forme déprimée et rhomboïdale, ces segments 
sont aussi plans que chez les Zvcops et les Goprurus, et en même temps plus 
ou moins soudés entre eux. À mesure que le corps devient plus convexe et les 
élytres plus ovalaires, ils perdent cette forme et finissent par ne pas différer 
de ce qu'ils sont chez les Pinanus et les CRATOSOMUS, Mais par uue sorte de com- 
pensation, ils sont alors assez souvent excavés dans leur milieu, 

(2) Aux 31 décrites par Schænherr (Cureul. VI, 2, p. 110), aj.: C. varipes, 
balistes, Erichs. Archiv, 1847, L, p.135; Pérou. 


l 


LÉCHRIOPIDES. 149 


GRouPE II. Léchriopides. 


Prosternum fortement canaliculé. — Mésosternum horizontal, en 
forme de fer à cheval, fermant le canal rostral en arrière. — Cuisses 
jinéaires, carénées sur leur face externe; les postérieures dépassant ou 
non l'abdomen. 


Ce groupe, dans lequel se reproduit la forme du prosternum pro- 
pre à une partie des Cryptorhynchides vrais, méritait, à ce titre, 
d'être séparé du précédent, mesure qui est, en outre, justifiée par la 
structure des cuisses. 11 ne comprend que le genre suivant. 


LECHRIOPS. 
Scuoenn. Curcul. Disp. meth., p. 306. 


Rostre médiocre, assez robuste, élargi à sa base et à son extrémité, 
faiblement caréné en dessus, arqué; ses scrobes commençant dans 
son milieu. — Antennes médianes, courtes, peu robustes; scape assez 
fortement en massue au bout; funieule à articles 1-2 allongés, 
celui-là beaucoup plus gros, parfois plus long, obconique, 3-4 courts, 
cylindriques, égaux, 5-7 très-courts, transversaux; massue assez 
petite, ovale, articulée, — Yeux subcontigus en arrière, rétrécis, 
acuminés et séparés en avant. — Prothorax transversal, légèrement 
arrondi sur les côtés, rétréci et tronqué en avant, bisinué à sa base, 
avec son lobe médian court et aigu; canal prosternal profond, nette- 
ment limité. — Ecusson ponctiforme. — Elytres courtes, planes, gra- 
duellement rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax 
et fortement échancrées à leur base, avec les épaules obtusément 
calleuses. — Pattes assez longues; cuisses finement dentées en des- 
sous; jambes droites; tarses courts, à articles { obconique, allongé, 
2 très-court, 3 large, 4 médiocre, ses crochets petits. — Pygidium 
recouvert; les trois segments intermédiaires de l'abdomen médiocre- 
ment ou à peine auguleux à leurs extrémités ; saillie intercoxale 
extrêmement large, tronquée en avant. — Métasternum assez court. — 
Epimères mésothoraciques médiocres, non ascendantes. — Corps 
brièvement rhomboïdal, finement pubescent. 


Le hasard à fait que Schœnherr wa connu qu'une très-petite et 
insignifiante espèce (1) du genre, d'un noir uniforme et chéz laquelle, 
par suite de sa petite taille, les caractères génériques, notaniment ceux 
empruntés aux antennes, se sont affaiblis; ses cuisses postérieures 
ne dépassent pas non plus l'abdomen. J'en connais deux autres, 
beaucoup plus grandes, ornées des plus vives couleurs et dont les 


(1) L. sciurus, Schœnb. Cureul. IV, p. 259. 


150 CURCULIONIDES. 


cuisses en question sont sensiblement plus longues que les élytres; 
ainsi que la précédente, elles sont-du Brésil. : 

Ces insectes ont tout-à-fait le facies des Coprunus. Cette analogie 
n’a pas échappé à Schœænherr, mais la forme de leur canal rostral l'a 


engagé à les placer dans la première cohorte de ses Cryptorhyn- 
chides, 


GROUPE II. Zygopides vrais. 


Prosternum plus ou moins canaliculé.—Mésostérnum lamelliforme, 
vertical où incliné en arrière, ne prenant aucune part à la formation 
du canal rostral. — Cuisses linéaires, carénées! sur leur face externe 
(HemiGasTER excepté), dépassant ou non l'abdomen. 


Ces insectes correspondent par conséquent aux Ithyporides de la 
Tribu précédente. Ils sont américains comme les précédents, plu- 
sieurs espèces de l'ancien continent qu'on leur a associées apparte- 
nant, ainsi qu’on le verra plus bas, aux Synmérides. Les genres qu'ils 
constituent sont au nombre de cinq, parmi lesquels un est nouveau, 


I. Pygidium découvert; abdomen non ou faiblement retroussé en arrière. 
Corps cylindrique; mésosterpum plan en avant : Zygops. 


—  déprimé; — concave — : Pellophorus. 
II, Pygidium recouvert ou à peine visible ; abdomen fortement retroussé en 
arrière. 


a Rostre normal; abdomen obliquement retroussé en arrière. 
Funicule antennaire à art. 1 court, 2 très-long : Copturus. 
—— 1-2 égaux : Timorus. 
aa Rostre faiblement élargi à sa base, cylindrique en avant; abdomen 
verticalement retroussé en arrière : Hemigaster. 


ZXGOPS. 
Sonoenu. Curcul. Disp. meth., p. 300. 


Rostre de forme normale, en général médiocrement robuste, attei- 
gnant au moins le métasternum ; ses serobes commençant dans son 
miliéu où un peu en deçà. — Antennes assez longues et très-grêles ; 
scape en massue au bout, n'atteignant pas les yeux; funicule à 
articles, 4 médiocre, obconique, 2-3 très-allongés, celui-là trois fois 
plus long que 1, 4-7 courts, subturbinés; massue assez grêle, oblongo- 
ovale, articulée. — Yeux ovales, médiocrement convexes, acuminés 
inférieurement, contigus ou faiblement séparés. — Prothorax de 
longueur variable, suboylindrique ou obconique, muni d’un sillon Je 
long de son bord antérieur, tantôt profondément, tantôt légèrement 
bisinué à sa base ; prosternum étroitement et superficiellement cana- 
liculé en avant des hanches antérieures, les bords du canal plus ou 


ZXGOPIDES VRAIS. 154 


moins carénés. — Ecusson assez grand, de forme très-variable, —= 
Elytres subeylindriques ou cylindrico-ovales, largement et isolément 
arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées 
ou isolément saillantes à leur base, avec les épaules nulles, — Pattes 
longues, les postérieures plus que les autres; hanches antérieures 
faiblement séparées; cuisses munies d’une fine carène sur leur face 
externe ; les postérieures dépassant plus ou moins l'abdomen, toutes 
munies en dessous de une à trois dents; jambes comprimées, souvent 
bisinuées en dedans, onguiculées en griffe au bout; tarses médiocres, 
à articles 1-2 triangulaires, celui-là allongé, 3 bilobé, 4 médiocre; 
ainsi que ses crochets. — Pygidium en entier découvert, vertical ; 
abdomen aplani à sa base, non ou faiblement retroussé en arrière; ses 
trois segments intermédiaires non ou légèrement arqués à leur extré- 
mité, le 2° aussi long que les deux suivants réunis; saillie inter- 
coxale très-large, quadrangulaire. — Métasternum allongé, aplani. 
— Saillie mésosternale large, tantôt lamelliforme et verticale ou in- 
clinée en arrière, tantôt verticale, puis brusquement recourbée en 
arrière, non concave en avant; épimères mésothoraciques grandes, 
subascendantes.— Corps cylindrique, plus rarement cylindrico-ovale, 
très-finement écailleux ou pubescent. 


Ces insectes sont plus homogènes que ceux des deux genres sui- 
vants (1), leur forme cylindrique restant toujours visible et aucun 
d'entre eux n'ayant une tendance à prendre la forme rhomboïdale. 
Leurs couleurs variées, mais presque toujours doucement nuancées 
et ayant un aspect velouté, leur donnent un facies particulier ; d’un 
autre côté, elles rendent souvent leurs espèces difficiles à détermi- 
ner. Ils sont nombreux et, à part un très-petit nombre qui ha- 
bitent le Mexique, sont confinés dans l'Amérique du Sud intertropi- 
cale (2). 

PELTOPHORUS. 
Scuoenx. Cuwrcul., VII, 2, p. 452 (3). 


Rostre pareil à celui des Zycops. — Funicule antennaire à articles 
1-3 allongés, 2 un peu plus long que les deux autres; massue assez 


(1) Parmi les nombreuses espèces que j'ai vues, il n’y en à qu’une seule inés 
dite, de Cayenne, et dont je possède moi-même un exemplaire, qui doive former 
ua genre nouveau. À tous les caractères du genre et à une forme parfaitement 
cylindrique, elle réunit un rostre court, très-large, surtout à sa base et presque 
droit, Sous le rapport de la livrée, elle rivalise avec les plus belles espèces du 
genre. 

(2) Aux 28 espèces décrites par Schœnherr (Cureul. VIE, 2, p. 88), aj. Z. 
hieroglyphicus, seutulatus, albicollis, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 134; Pérou... 

(3) Le nom de Pecrornonus avait déjà été employé près de dix aus aupara- 
vant par M. Burmeister (Handb. d. Entom. I, p. 393), avec la désinence fémi- 
nine, pour un genre d'Hémiptères. 


152 CURCULIONIDES. 


forte, ovale, obtuse au bout. — Yeux des Zycops. — Prothorax trans- 
versal ou non, légèrement rétréci et brièvement tubuleux en avant, 
avec son bord antérieur largement sinué et précédé d’un sillon pa- 
rallèle assez distinct, légèrement bisinué à sa base ; prosternum pro- 
fondément canaliculé, les bords du canal tranchants. — Ecusson 
assez grand, transversal. — Elytres planes sur le disque, en carré 
allongé, légèrement arrondies sur les côtés et chacune largement 
à leur extrémité, à peine plus larges que le prothorax et sinuées 
à leur base, avec les épaules arrondies.— Pattes médiocres, robustes; 
cuisses carénées en dehors ; les quatre antérieures munies d'une très- 
petite, les postérieures d’une très-forte dent ; celles-ci atteignant l'ex- 
trémité de l'abdomen sans le dépasser. — Pygidium en entier dé- 
couvert, vertical, caréné sur la ligne médiane; abdomen continuant 
le niveau du métasternum, aplani à sa base. — Métasternum de 
longueur moyenne, aplani. — Mésosternum vertical, lamelliforme, 
transversal, concave en avant. — Corps subdéprimé en dessus, sub- 
parallèle. 


Schœænherr à fondé ce genre sur un insecte du Mexique qu'il a 
nommé polymitus ; il y en a dans les collections une seconde es- 
pèce (4) du même pays qui en est très-voisine. Outre leur forme gé- 
nérale, toutes deux ont une livrée particulière qui consiste supérieu- 
rement en taches blanches plus ou moins nombreuses sur un fond 
noir; le dessous du corps est blanc et dénudé par places. 

Le genre se distingue aisément du précédent par la structure de 
son funicule antennaire, la surface plus continue que présentent 
le métasternum et l'abdomen, enfin la forme de sa saillie méso- 
sternale. 

COPTURUS. 


SCHoEnx. Curcul., IV, p. 623 (2). 


Rostre des Zycors, mais en général plus étroit et atteignant au 
moins le bord antérieur du métasternum qui présente souvent une 
dépression où se loge son extrémité. — Antennes des mêmes, avec le 
4° article du funicule allongé, souvent plus grand que le 3°, — Yeux 
des mêmes. — Prothorax transversal, conique, formant parfois (par 
ex. subulipennis) un angle avec les élytres, muni le long de son bord 
antérieur d'un sillon transversal en général peu marqué et parfois 
obsolète, plus ou moins fortement bisinué à sa base ; prosternum 
fortement et nettement canaliculé. — Ecusson petit, variable. — 
Elytres planes, triangulaires ou ovales, en général courtes, parfois 
(par ex. subulipennis) épineuses à leur extrémité, recouvrant, ou très- 


(1) Elle est inscrite dans quelques collections de Paris sous lo nom de Pia- 
zurus leucomelas. 


(2) Syn. Corronus, Schœnh. Cureul. Disp. meth. p. 302 ; olim. 


ZYGOPIDES VRAIS. 153 


peu s'en faut, le pygidium, un peu plus larges que le prothorax et 
échanerées à leur base, avec les épaules obtusément saillantes. — 
Pattes de longueur variable, plus ou moins grèles; cuisses carénées 
en dehors, dépassant tantôt fortement, tantôt à peine ou pas du tout 
l'abdomen, finement dentées ou inermes en dessous, souvent munies 
à leur sommet d'une ou deux épines aiguës ; jambes et tarses des 
ZxGors. — Abdomen ayant son 14 segment seul aplani, obliquement 
retroussé à partir du 2°; celui-ci et les deux suivants plus ou moins 
anguleux à leurs extrémités, ayant les mêmes proportions relatives 
que chez les Zxcops ; saillie intercoxale encore plus large que chez 
ces derniers, quadrangulaire. — Métasternum de longueur médiocre, 
un peu aplani ou légèrement convexe. — Saillie mésosternale lamel- 
liforme, large, verticale, quadrangulaire (1); épimères mésothora- 
ciques médiocrement larges, subascendantes ou non. — Corps très- 
épais, rhomboïdal. 


Ce genre est le plus riche en espèces (2), mais le moins homogène 
du groupe actuel, et il a besoin d'être revu et de subir une épura- 
tion (3). Il sera surtout nécessaire de voir si les espèces de l'ancien 
continent qu'on y a introduites, peuvent y rester (4). Pour ce qui me 
concerne, je n’y comprends que des espèces américaines. 


Ces insectes sont, pour la plupart, plus petits que les ZyGors et leur 
livrée a quelque analogie avec celle de ces derniers, surtout sur le 
prothorax, mais celle des élytres est beaucoup plus variée. Leur forme 
générale est sujette à s’altérer, tout en restant toujours distinctement 
rhomboïdale. Ils sont répandus en Amérique depuis le sud du Brésil 
jusque dans les parties moyennes des Etats-Unis. 


(1) Chez quelques espèces (par ex. lamella) , Son bord libre est plus ou moins 
échancré pour recevoir le rostre, et, dans ce cas, ce dernier s’étend plus loin 
sur le métasternum que chez le commun des autres espèces où le bord en ques- 
tion est entier. 

(2) Schœænherr (Cureul. 2, p.97) en décrit 37 auxquelles on n’a ajouté que 
les suivantes : C, coryphœus, lanio, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 435; Pérou.— 
Les collections en contiennent un grand nombre de nouvelles. 

(3) Mème parmi les espèces américaines, il y à des formes singulièrement 
aberrantes, mais dont les plus saillantes sont inédites et dont je ne puis, dès 
lors, rien dire. Parmi celles qui sont décrites, il me parait difficile de laisser 
dans le genre le maculatus de Schœænherr ei quelques autres petites espèces 
dont les cuisses postérieures, plus robustes que de coutume, sont si courtes 
qu’elles ne dépassent pas le bord postérieur du 2e segment abdominal. 

(4) I y en a plusieurs d’inédites dans les collections, provenant de Ceylan 
et des diverses iles des archipels indiens. Deux seulement sont décrites : le Zy- 
90pS Boisduvalii (Boisduv. Faun. d. l'Océan. I, p. 439) de la Nouvelle-Guinée, 
Gt le Copturus rufinesus de Java, publié par M. Bohemann (Voy. d. l'Eugén.; 
Col. p. 146). Toutes celles que j'ai vues, avec le facies propre au genre actuel, 
ont les hanches antérieures contiguës, le prosternum non canaliculé, des an- 


154 CURCULIONIDES, - 


TIMORUS. 
Sonoëxu. Qurcul., LV, p. 680. 


Rostre normal, assez long et robuste.—Antennes médiocres, assez r0= 
bustes; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux; massue 
oblongo-ovale, obtuse au bout; son 1# article allongé, en cône renversé. 
—Yeux un peu séparés. —Prothorax redressé, formant avec les élytres 
un angle obtus, subtransversal, conique, tronqué en avant et pourvu de 
lobes oculaires anguleux et bien distincts, assez fortement bisinué à sa 
base; prosternum des Coprurus.— Ecusson suborbiculaire.— Elytres 
courtes, planes le long dela suture, légèrement rétrécies en arrière, et 
isolément anguleuses à l'angle sutural, un peu plus larges que le pro- 
thorax et sinuées à leur base, avec les épaules calleuses.— Pattes mé- 
diocres et robustes ; euisses faiblement carénées en dehors, fortement 
dentées en dessous ; les postérieures dépassant un peu le 2° segment 
abdominal ; tarses assez larges. — Abdomen et mésosternum des Cop- 
runus. — Corps épais, quadrangulaire en arrière. 


Genre voisin des Coprurus, dont il ne diffère guère que par lo 
funicule et la massue des antennes autrement faite, le redressement 
plus prononcé du prothorax et les lobes oculaires dont il est pourvu, 
les pattes plus courtes et plus robustes, enfin la forme carrée de l'ar- 
rière-corps. Il ne comprend qu’une espèce (suturalis Schh.) du Brésil, 
de taille moyenne, variée nuageusement de brun et de gris, et sau- 
poudrée de petites écailles blanches ; son prothorax est caréné sur la 
ligne médiane et ses élytres présentent des côtes interrompues. Dans 
les collections où cet insecte existe, on le trouve ordinairement ass0- 
cié aux Coprurus (1). 


HEMIGASTER. 


Rostre médiocre, grêle, un peu élargi et légèrement caréné en des- 
sus à sa base, subeylindrique dans le reste de son étendue; ses serobes 
commençant à peu de distance de sa base. — Antennes assez courtes, 
grêles ; scape graduellement en massue, restant à une grande distance 
des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, égaux, celui-là un peu plus 
gros, 3-4 encore assez longs, inépaux, 5-7 très-courts; massue faible, 


tonnes fort différentes de celles des Corrunus américains et les cuisses plus où 
moins pédonculées à leur base. J'ai fait précédemment (tome VI, p. 516, note) 
allusion à ces espèces et ai dit qu’elles devaient rentrer dans le groupe des 
Ambatides, dont elles possèdent en effet les caractères essentiels. Cette assor- 
tion est naturellement subordonnée à la question de savoir si l’on conservera 
les vastes groupes des Synmérides et des Apostasimérides. Dans la négative, 
ces insectes devront être reportés dans la Tribu actuelle. 

(1) M. Chevrolat m'a communiqué, sous le nom de Lepidodus personatus, 
un insecte du Brésil qui constitue une seconde et très-distincte espèce du genre. 


ZXGOPIDES VRAIS. 155 


oblongo-ovale, son 4° article en cône allongé. — Yeux grands, sub- 
contigus. — Prothorax beaucoup plus large que long, transversale- 
ment convexe, fortement arrondi sur les côtés, brièvement tubuleux 
et tronqué en avant, obliquement et sinueusement coupé de chaque 
côté de sa base, avec son lobe médian assez large. — Ecusson enfoncé, 
irrégulièrement rhomboïdal. — Elytres très-planes, plus larges que 
longues (prises ensemble), légèrement arrondies sur les côtés, tron- 
quées en arrière, un peu plus larges que le prothorax et profondément 
échancrées à leur base, avec les épaules obliquement arrondies. — 
Pattes médiocres; cuisses comprimées, linéaires, inermes, non caré- 
nées sur leur face externe, les postérieures un peu plus courtes que 
l'abdomen; jambes assez faibles, subarrondies, droites, brièvement 
onguiculées au hout, avec un faisceau de poils sur leur angle interne. 
— Les deux 1% segments abdominaux très-convexes, soudés, séparés 
par une fine suture arquée, le 12 seul horizontal, le 2e vertical, ainsi 
que les suivants, plus long que 3-4 réunis, anguleux à ses extrémités 
et embrassant le 3°, celui-ci et les deux suivants séparés par de pro- 
fondes sutures ; pygidium indistinct; saillie intercoxale large, subver- 
ticale, arrondie en arrière. — Métasternum court, convexe ; ses épi- 
sternums très-larges. — Epimères mésothoraciques médiocres, non 
ascendanies.— Corps excessivement épais, cubique en arrière, glabre. 


Les caractères insolites de ce genre m'ont paru dignes d’être pu- 
bliés, afin de faire connaître une forme de Zygopides à laquelle ne 
ressemble aucune de celles décrites jusqu'ici. Au premier coup-d'œil, 
on serait tenté de croire qu'il appartient à la Tribu des Ceutorhyn- 
chides, mais ses yeux, son rostre déprimé à sa base, et la structure de 
ses antennes font bientôt reconnaître qu'il fait partie de celle-ci. La 
forme extraordinaire de son abdomen qui est divisé en deux parties, 
l'une horizontale, l'autre verticale, n’est qu'une exagération de ce 
qui existe chez la plupart des genres de ce groupe et surtout chez les 
Tinonus. 

L'unique espèce (1) du genre surpasse, sous le rapport de la taille, 
les plus grands Coprurus. Elle habite la province de Minas Geraes au 
Brésil et m'a été communiquée par M. Jekel. 


Secrion II. Episternums métathoraciques étroits, laissant les hanches posté- 
rieures entrer en contact avec les élytres ou arriver très-près d'elles, rarement 
pareils à ccux qui existent dans la section précédente, mais alors le funicule 
antennaire de six articles et le prosternum non canaliculé. 


Ainsi que je l'ai dit plus haut, cette section comprend tous les 


(1) H. cubicus. Obseure ferrugineus, subtus dilutior ac dense punctatus, ro3- 
tro sublævi, prothorace subtiliter rugoso, medio argute carinato, elytris circa 
Scülellum arcuatim impressis, profunde striatis, striis impunvtatis, interstitiis 
planis, rugoso-punetatis. Long. (vostr, exclus.) 6 mill.; lat. elytr. 4 mill, Hab. 
Brasilià, provine. Minarum. : 


156 CURCULIONIDES. 


Zygopides connus de l'ancien continent. Aucun d'entre eux ne res- 
semble à ceux de l'Amérique, sous le rapport du facies, et il y à même, 
à ce point de vue, une grande diversité entre eux, mais tous possè- 
dent les caractères essentiels de la Tribu. La forme du rostre s'altère 
seulement chez les Mecopus mâles, les AracaNopus et une espèce de 
Sywprezopus, genre dont les autres espèces ont cet organe à l'état 
normal. Une exception plus fréquente se remarque dans la forme du 
prosternum. Il n'y a pas moins de quatre genres chez lesquels il est 
privé de canal rostral, sa surface étant simplement plus ou moins 
excavée ou plane; mais ce caractère ne joue qu'un rôle secondaire 
parmi ceux de la Tribu. Le pygidium est presque toujours recouvert 
par les élytres, mais, comme chez les espèces américaines, les seg- 
ments intermédiaires de l'abdomen sont tantôt coupés carrément en 
arrière, tantôt arqués à leur extrémité. Du reste, l'organisation de 
ces insectes est si variée que, pour l'exprimer convenablement, j'ai 
dû les répartir dans cinq groupes. 

Ils sont répandus en Afrique, aux Indes orientales, surtout dans 
leurs archipels, et dans les parties occidentales de la Polynésie. Aux 
genres dans lesquels Schœnherr a réparti ceux qu'il a connus, plu- 
sieurs ont été ajoutés récemment par M. Gerstæcker, mais que mal- 
heureusement je n'ai pas vus. 


I. Prosternum non canaliculé, excavé ou plan. 


a  Funicule antennaire de 6 articles. Mécorines. 
aa —— de7 — 
Rostre quadrangulaire à sa base; écusson nul. ARACHNOPIDES. 
— normal; un écusson. SPHADASMIDES. 
Il. Prosternum canaliculé. 
Le canal entamant le métasternum. ConYssOPIDES. 
— effacé en arrière des hanches antér. SYMPIÉZOPIDES. 


GRouPE I. Mécopides. 


Funicule antennaire de six articles. — Prosternum non canaliculé. 
— Episternums métathoraciques plus ou moins larges, parallèles, 
interposés entre les hanches postérieures et les élytres. 


Par suite de la forme de leurs épisternums métathoraciques, ces 
insectes font le passage eutre les Zygopides américains et ceux de la 
section actuelle. Ils sont propres aux Indes orientales et constituent 
deux genres, dont l'un (MEcopus) est connu depuis longtemps; l'autre 
est nouveau. Tous deux sont remarquables par la composition de leur 
funicule antennaire et l'allongement du 1 article de la massue de 
ces organes. 


1. Segments 2-4 de l'abdomen arqués à leurs extrémités : Mecopus. 
IT, —— rectilignes en arrière : Macrobamon. 


MÉCOPIDES. 157 


MECOPUS. 
(Dauw.) Senoënu. Curcul. Disp. meth., p. 304. 


Mâles : Rostre de la longueur des deux tiers du corps, peu robuste, 
droit, puis paraboliquement arqué, subquadrangulaire à sa base, dé- 
primé en avant; ses scrobes commençant vers son cinquième anté- 
rieur, finissant avant son milieu. — Antennes notablement plus 
courtes que le rostre, assez grêles ; scape en massue allongée au bout, 
restant à une très-grande distance des yeux; funicule à articles 1 
médiocre, obconique, 2 du double plus long, 3-6 plus courts que 1, 
subégaux; massue grèle; son 4° article très-long, en cône renversé, 
les autres formant un petit cône spongieux et aigu. — Yeux convexes, 
contigus, occupant toute la partie antérieure de la tête. — Prothorax 
transversal, peu convexe et parfois tuberculeux en dessus, parallèle 
sur les côtés, puis arrondi et brièvement tubuleux en avant, avec son 
bord antérieur sinué dans son milieu, fortement bisinué à sa base, 
avec son lobe médian large et subtronqué; prosternum longitudina- 
lement excavé, armé de deux longues épines aiguës et redressées au 
bout. — Ecusson assez grand, oblong ou en carré allongé. — Elytres 
planes, graduellement rétrécies et isolément arrondies au bout, à 
peine plus larges que le prothorax et subrectilignes à leur base, avec 
les épaules subrectangulaires, — Pattes très-longues et grêles, les 
antérieures beaucoup plus grandes que les autres; hanches de la 
même paire faiblement séparées; cuisses sublinéaires, les postérieures 
dépassant fortement l'abdomen, toutes munies en dessous d’une très- 
petite dent; jambes subarrondies, droites, onguiculées en griffe à 
leur extrémité; tarses presque aussi longs qu'elles, à articles 4 très- 
long, subeylindrique, 2 triangulaire, plus long que 3, ceiui-ei bilobé, 
4 médiocre; ses crochets assez grands. — 2° segment abdominal aussi 
long que les deux suivants réunis, tous trois assez fortement arqués 
à leurs extrémités; saillie intercoxale large, parallèle, allongée, ar- 
rondie en avant. — Métasternum assez long. — Saillie mésosternale 
très-large, inclinée, tronquée en arrière. — Corps oblong, écail- 
leux. 

Femelles : Rostre notablement plus court, un peu élargi et caréné 
en dessus à sa base. — Antennes dépassant le bord postérieur des 
yeux. — Prosternum inerme, — Pattes plus courtes dans toutes leurs 
parties; les antérieures à peine plus longues que les postérieures; 
celles-ci dépassant également l'abdomen. 


Ces insectes sont répandus depuis le Bengale jusque dans les îles 
occidentales de la Polynésie. Leur livrée à beaucoup d’analogie avec 
celles des Zygopides vrais; seulement les écailles auxquelles elle doit 
ses couleurs sont en général plus grandes que chez ces derniers. On 


158 CURCULIONIDES. 


n'en a encore décrit qu'un petit nombre d'espèces (1), et il y en aau 
moins autant d'inédites dans les collections. 


MACROBAMON. 


Rostre assez long, arqué, épaissi, élargi et caréné en dessus à sa 
base, déprimé et un peu élargi en avant; ses scrobes commençant 
vers son tiers antérieur. — Antennes médiocres, grêles; scape légè- 
rement arqué, brusquement en massue au bout, restant à une grande 
distance des yeux; funicule à articles 1 allongé, obconique, 2 presque 
du double plus long, cylindrique, 3-5 très-courts, 6 plus long et plus 
gros, subeontigu à la massue. — Yeux très-grands, subcontigus dans 
leur 1noitié inférieure, séparés par un intervalle oblong dans leur 
moitié supérieure. — Prothorax subtransversal, légèrement et peu à 
peu rétréci, puis brièvement tubuleux et tronqué en avant, faible- 
ment bisinué à sa base. — Ecusson subquadrangulaire. — Elytres 
brièvement ovalaires, convexes en arrière de leur milieu, pas plus 
larges que le prothorax et légèrement échancrées en triangle à leur 
base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes assez longues; les 
quatre cuisses antérieures graduellement en massue, les postérieures 
longuement pédonoulées, puis en massue au bout, dépassant assez 
fortement l'abdomen, toutes dentées en dessous ; jambes comprimées, 
les quatre antérieures droites, les postérieures flexueuses; toutes for- 
tement onguiculées en griffe; tarses médiocres, à articles 4 allongé, 
rétréci et arqué à sa base, 4 assez long; ses crochets médiocres, — 
Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux, rectilignes 
en arrière, séparés du 4% par une suture droite; saillie intercoxale 
très-large, parallèle, arrondie en avant, — Métasternum de longueur 
moyenne. — Saillie mésosternale large, inclinée, un peu rétrécie et 
tronquée en arrière. — Corps ovalaire, écailleux. 


J'ai reçu de mon savant ami, M. C. A. Dohrn, sous les noms géné- 
rique et spécifique que je lui ai conservés, le remarquable insecte (2) 


(1) Schœnherr (Cureul. VIE, 2, p. 119) n’on a vu que quatre : (Audineti 
Schb., Java; Dispinosus Weber, Sumatra, Bornéo, ete.; trilineatus Guérin- 
Ménev., Nouvelle-Guinée ; Hopei Schh., Bengale). Les Rhynchænus sphœærops, 
vulneratus et evolans de Wiedemann appartiennent certainement au genre, 
comme il le pense. — Aj.: Rhynch. doryphorus, Quoy et Gaim. Voy. d. l'Ura- 
nie; Entom. pl. 82, f. 9, 10; Nouvelle-Guinée (érilineatus?). — Mec. annulipes, 
Blanch. Voy. au Pôle Sud; Entom, p. 253, pl. 14, f. 14; Timor. 

Il y «à Ceylan quelques petites espèces inédites qui, au premier coup-d’œil, 
paraissent appartenir au genre, mais leur rostre parfaitement cylindrique et 
leur funicule antennaire de sept articles montrent qu'elles lui sont étrangères. 

(2) M. periergus. Alter, opacus, sublus cum pedibus (genubus tarsisque ex- 
ceptis) dense ochraceo-squamosus; prothorace confertim scrobiculato, elytris 
striato-punctatis, punctis quadratis, interstitiis convexis, asperatis ; illo vittis 


ARACHNOPIDES. 159 


de Ceylan qui constitue le type de ce genre. Les caractères exposés 
plus haut, et qu'il possède en commun avec les Mecopus qui précèdent, 
montrent qu'il appartient au même groupe que ces derniers dont il 
s'éloigne beaucoup sous d’autres rapports, en particulier sous celui 
du facies qui tient à la fois de celui des Aracaopus et de celui des 
Coryssorus. Je ne suis pas certain du sexe de l’exemplaire que j'ai 
sous les yeux; il se pourrait bien que ce fût une femelle. 


GROUPE II. Arachnopides. 


Funicule antennaire de sept articles. — Prosternum sans aucun 
vestige d’excavation. — Episternums métathoraciques étroits, forte- 
ment rétrécis et très-aigus en arrière, laissant les élytres entrer en 
contact avec les hanches postérieures; celles-ci globuleuses, excessi- 
vement séparées. 


À ces caractères, on pourrait en ajouter beaucoup d'autres qui font 
de ce groupe le plus aberrant de tous ceux des Zygopides étrangers 
à l'Amérique. Ce sont la forme du rostre qui, de même que chez les 
Mecopus mâles, n’est pas à l’état normal; la présence de lobes ocu- 
laires assez saillants; l'absence de l’écusson; la surface presque con- 
tinue que forment le prosternum, le mésosternum et le métasternum; 
la forte séparation qui existe entre les hanches de toutes les paires 
de pattes et qui est portée au point, chez les postérieures, qu’elles 
sont, pour ainsi dire, logées dans un sinus des élytres; la brièveté du 
métasternum, etc. Aussi ai-je hésité si je ne ferais pas de ces insectes 
une tribu distincte; mais, tout bien considéré, je crois qu'il vaut 
mieux les regarder comme des Zygopides plus fortement modifiés 
que de coutume. 

Le groupe ne comprend que le genre suivant qui est resté inconnu 
en nature à Schœænherr; mais cette fois, bien servi par son instinct 
scientifique, il l'avait placé immédiatement à côté des Mecopus. 


ARACHNOPUS. 
Guérin-Méney. Voy. d. 1. Coqg.; Entom., p. 127 (1). 


Rostre assez long et médiocrement robuste, sabquadrangulaire à sa 
base, un peu dilaté au niveau des antennes, déprimé en avant; ses 


tribus longitudinalibus, his fasciis duabus transversis arcuatis (altera prope basin 
altera pone medium) suturaque antice et postice ochraceo-squamosis. Long. 
(rostr. exclns.) 8 mill. Hab. insul. Taprobana. 

(1) Syn. Anacnnogas, Boisduv. Faun. d. l'Océan. IL, p. 435; M. Boisduval a 
changé le nom imposé primitivement au genre, parce qu'il y avait déjà un 
genre de Curculionides que Megerle avait appelé AracaNiIPus; mais ce nom 
étant complétement oublié, il n’y avait, en réalité, pas de double emploi. 


160 CURCULIONIDES, 


scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, évasées en arrière 
et atteignant le bord inférieur des yeux. — Antennes assez longues, 
médiocrement robustes ; scape brusquement renflé au bout, n’attei- 
gnant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles obconiques : 1-2 
allongés, celui-ci un peu plus long, 3-6 courts, subégaux, 7 plus long 
et un peu plus épais, contigu à la massue; celle-ci faible, oblorgo- 
ovale, articulée, acuminée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales, 
transversaux, médiocrement séparés sur le front. — Prothorax plus 
long que large, subparallèle sur les côtés, brusquement et brièvement 
rétréci en avant, avec son bord antérieur tronqué et muni de lobes 
oculaires très-larges et ciliés, tronqué à sa base; prosternum très-long 
en avant des hanches antérieures, légèrement échancré en avant, large 
et interrompu entre ces dernières. — Ecusson nul. — Elytres à peine 
plus longues que le prothorax, ovalaires, sinuées au niveau des han- 
ches postérieures, fortement rétrécies et conjointement acuminées en 
arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — 
Pattes très-longues et robustes ; toutes les hanches globuleuses ; cuisses 
sublinéaires, aplanies et finement dentées en dessous; les postérieures 
dépassant très-longuement l'abdomen; jambes droites, triquètres, 
tranchantes sur leur bord externe, onguiculées au bout; tarses mé- 
diocres, larges, densément spongieux en dessous, à articles 4 en 
triangle allongé, 2 trapéziforme, 3 transversal, étroitement fendu, 
4 médiocre; ses crochets assez grands. — 2° segment abdominal soudé 
avec le 4% et séparé de lui par une fine suture fortement arquée, 
plus long que 3-4 réunis, arqué à ses extrémités, ainsi que ces der- 
niers; saillie intercoxale excessivement large, tronquée en avant. — 
Mésosternum largement échancré en arc sur son bord antérieur. — 
Corps ovoïdo-elliptique, très-plan en dessous, partiellement pubescent. 


Deux espèces de ce genre remarquable sont décrites en ce moment, 
L'une (1), qui en forme le type, m'est inconnue et paraît s'éloigner à 
quelques égards de l’autre (2) qui a été publiée par M. Boisduval, et 
d’après laquelle a été rédigée la formule générique qui précède. Gette 
dernière passe généralement pour ètre le Rhynchænus gaxella d'Oli- 
vier, mais plus que probablement à tort (3). Elle est de taille un peu 


(1) À. striga, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 128; Atlas, Ins. pl. 6, f. 5. Selon 
M. Guérin-Méneville, cet insecte aurait les antennes instrées près du sommet 
du rostre, les yeux médiocres, le prothorax régulièrement conique et faible- 
ment sillonné en dessous. Pour le surplus, il serait parfaitement conforme à la 
formule que je donne du genre, de sorte que, tenant compte des différences 
spécifiques et sexuelles, il n’y a pas, jusqu’à examen fait sur la nature, de mo- 
tifs suffisants pour le regarder comme génériquement distinct de l'espèce dé- 
crite par M. Boisduval. 

(2) À. gazella, Boisduv, loc. cit. p, 436 ; figuré Ans, pl. 7, £. 22, sous le nom 
d’Archarias à pieds longs. 

(3) La description et la figure que donne Olivier (Entom. V, 83, p. 175, 


SPHADASMIDES. 461 


au-dessus de la moyenne, d’un noir mat, et ornée sur le prothorax de 
trois raies blanches, étroites, dont les deux latérales se continuent 
jusqu'à l'extrémité des élytres, la médiane est remplacée par deux 
raies qui longent la suture à peu de distance ; les cuisses et les jambes 
sont munies, sur leur bord interne, de deux franges latérales de poils 
blancs, plus longs sur les secondes. Le prothorax est finement poin- 
tillé, et les élytres présentent quelques vagues sillons dont les inter- 
valles sont couverts d'aspérités. Cet insecte, très-rare dans les collec- 
tions, est originaire de la Nouvelle-Guinée, ainsi que l'espèce décrite 
par M. Guérin-Méneville. 


GROUPE III. Sphadasmides. 


Funicule antennaire de sept articles. — Prosternum largement ex- 
cavé, parfois subcanaliculé. — Episternums métathoraciques étroits, 
rétrécis en arrière, laissant les hanches postérieures entrer presque 
en contact avec les élytres. 

Ce groupe est le dernier où le prosternum n’est pas fortement et 
nettement canaliculé. Avec lui également commencent les Zygopides 
africains qui forment aussi les deux groupes suivants. Il ne comprend 
que le geure Spnanasmus que Schœnherr avait placé parmi ses Bari- 
diides. 


Genre incertæ sedis : Panoptes. 


SPHADASMUS. 
Scnoenu. Curcul., VIII, 2, p. 290 (1). 


Rostre pas plus long que le prothorax, assez robuste, un peu épaissi, 
. élargi et caréné en dessus à sa base, déprimé dans le reste de sa lon- 
gueur; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes mé- 
diocres, peu robustes; scape en massue au bout, restant à une grande 
distance des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, noueux au bout, 
celui-là le plus long, 3-7 courts, subturbinés, subégaux ; massue ovale 
ou oblongo-ovale, articulée, à article 1 plus ou moins allongé. — Yeux 


pl. 22, f. 303) de son RAaynchœnus gasella, prouvent qu’il avait sous les yeux 
un insecte beaucoup plus petit, plus court, plus convexe, et d’une livrée autre 
que celui auquel M. Boisduval à imposé le même nom. Toutes deux s’appli- 
quent parfaitement à un insecte des îles Arrou que jai reçu en communica- 
tion de M. C. A. Dohrn, et que je regarde comme étant sans aucun doute l’es- 
pèce qu’a connue Olivier, Mais cet insecte est un Cryptorhynchide vrai qui doit 
rentrer dans le genre TraGorus de Schœnherr. Celui de M. Boisduval peut par 
conséquent conserver le nom de gasella, mais en supprimant la citation d'Olivier. 

(1) Syn. Gyrrowow, Schœnh. Cureul. IL, p. 819; Meigen ayant déjà établi un 
genre Cyrrowa parmi les Diptères, Schœnherr à cru devoir imposer un nou- 
veau nom à celui-ci. 


Coléoptères. Tomo VII. il 


462 CURCULIONIDES. 


très-grands, faiblement séparés dans leur partie inférieure. — Pro- 
thorax transversal, convexe, légèrement arrondi sur les côtés, plus où 
moins longuement et peu à peu rétréci et tronqué en avant, médiocre- 
ment bisinué à sa base; prosternum tantôt (par ex. camelus) assez large, 
tantôt (par ex. fallax) étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson 
variable. — Elytres courtes, convexes dans leur milieu, déprimées à 
leur base, ovales, laissant plus ou moins le pygidium à découvert, pas 
plus larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, 
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, comprimées; cuisses 
presque graduellement en massue, dentées en dessous, carénées dans 
toute leur longueur sur leur face externe; les postérieures dépassant 
un peu l'abdomen; jambes tranchantes en dehors, droites, parfois 
(camelus) flexueuses, fortement onguiculées au bout; tarses longs, à 
articles 1-2 étroits, celui-là très-allongé, 4 assez long, ainsi que ses 
crochets, — 2° segment abdominal un peu plus grand que chacun des 
suivants, rectiligne en arrière ainsi qu'eux, séparé du 1 par une 
suture légèrement arquée; saillie intercoxale très-large, parallèle, 
tronquée en avant. — Métasternum court. — Saillie mésosternale en 
carré transversal, un peu inclinée. — Corps ovale, finement écailleux. 

Ce genre est propre à l'Afrique australe. Ses espèces, peu nom- 
breuses (1), sont au plus de taille moyenne pour la Tribu actuelle, et 
leur livrée modeste n'offre rien de remarquable. L'une d'elles (ca- 
melus), la plus grande du genre, se distingue entre toutes par une 
forte saillie comprimée dont elle est munie sur le prothorax, et dont 
ses congénères, sauf le carinicollis, n’offrent aucun vestige. 


Note. 


L'absence complète du canal rostral, réunie à l'habitat du genre 
suivant, rend probable qu'il appartient au même groupe que les 


SPHADASMUS. 
PANOPTES. 


GensTæcx. Sleltin. entom. Zeit., 1860, p. 385. 


Rostre aussi long que la tête et le prothorax réunis, fortement ar- 
qué, plus haut que large à sa base, puis graduellement déprimé; ses 
scrobes commençant un peu au-delà de son milieu. —- Scape des an- 
tennes long, très-grèle, fortement et obliquement en massue à son 
extrémité; funieule d’un tiers plus long que lui, à articles 4 très- 
noueux au bout, 2 linéaire, aussi long que les trois suivants réunis, 
8-4 légèrement allongés, 5-7 courts; massue oblongo-ovale; ses deux 
4e articles grands. — Yeux contigus, occupant toute la partie anté- 
rieure de la tête. — Prothorax au moins aussi long que large, légè- 
rement arrondi sur les côtés, graduellement rétréci et tronqué en 


(1) Schænherr (Cureul. loc. cit. p.291) en mentionne quatre : S. camelus, 
setifer, carinicolis, incalidus. On n’en a pas publié depuis, que je sache. 


CORYSSOPIDES. 163 


avant, muni à sa base d'un lobe médian; prosternum oblique, non 
canaliculé. — Ecusson en carré allongé. — Elytres en cœur allongé, 
planes, impressionnées à leur base et le long de la suture, avec leurs 
épipleures verticales. — Hanches antérieures contiguës; cuisses en 
massue au-delà de leur milieu, les antérieures triangulairement élar- 
gies en dessous dans ce point, toutes armées d’une dent aiguë ; jambes 
grèles, légèrement arquées, fortement onguiculées en griffe à leur 
extrémité; tarses grêles, à articles 1-2 arrondis, grossissant un peu à 
leur extrémité, celui-là de moitié plus long, 3 transversalement cor- 
diforme, seul spongieux en dessous; crochets libres, aigus. — Les 
deux 1°"* segments abdominaux soudés ensemble, les deux suivants 
tès-courts, le dernier demi-circulaire. — Métasternum et le 4 seg- 
ment abdominal présentant trois dépressions : une médiane très-grande 
et légèrement concave, deux latérales obliques, séparées de la pré- 
cédente par une carène. —Mésosternum transversal, subvertical, ac- 
colé au métasternum.— Corps allongé, rhomboïdal, déprimé en dessus. 


D'après cette formule, l’unique espèce (notatus) du genre doit res- 
sembler complétement à un Coprurus de forme allongée. Sa livrée, 
à en juger par la description qu'en donne M. Gerstæcker, a la plus 
grande analogie avec celle de ces derniers. Elle est petite et originaire 
de Madagascar. 


GROUPE IV. Coryssopides. 


Funicule antennaire de sept articles. — Prosternum profondément 
canaliculé ; le canal entamant fortement le métasternum. — Epister- 
nums métathoraciques étroits, acuminés en arrière, laissant les han- 
ches postérieures entrer en contact avec les élytres. 


Cette forme du canal rostral est la même que celle qui existe chez 
les Cryptorhynchides du groupe des Sophrorhinides. Elle ne se re- 
trouvera plus que dans un très-petit nombre de genres appartenant 
aux Tribus suivantes, tels que, par exemple, les Raannocerus et les 
Coëropes. Le genre suivant est le seul, à moi connu en nature, qui 
rentre dans le groupe. 


Genres incertæ sedis : Strabus, Tetragonops. 


CORYSSOPUS. 
Scnoenn. Curcul. Disp. meth., p.303. 


Rostre allongé, médiocrement robuste, élargi et caréné en dessus à 
sa base, légèrement et peu à peu élargi à son extrémité ; ses scrobes 
commençant dans son milieu.—Antennes assez longues, grèles; scape 
brusquement en massue au bout, restant à une assez grande distance 
des yeux; funicule à articles obconiques, décroissant graduellement : 
{plus gros et un peu plus court que 2; massue assez grêle, à article 4 


164 ŒURCULIONIDES. 


en cône allongé, les autres très-courts.—Yeux très-grands, subcontigus 
en dessus.—Prothorax transversal, régulièrement et fortement rétréci 
en avant, largement sinué sur son bord antérieur, coupé presque car- 
rément à sa base, avec un lobe médian médiocrement large et tronqué 
en arrière. —Ecusson en carré long.—Elytres courtes, convexes, forte- 
ment rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et légère- 
ment échancrées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes 
assez longues ; cuisses comprimées, graduellement en massue, biden- 
tées en dessous, Les postérieures dépassant assez fortement l'abdomen; 
jambes droites, faiblement bisinuées en dedans ; tarses assez longs, à 
articles 4-2 allongés, obconiques, celui-là beaucoup plus long, 3 peu 
élargi, 4 assez long; ses crochets petits. —2° segment abdominal for- 
tement arqué à ses extrémités, pas plus long que chacun des deux 
suivants, séparé du 4% par une suture droite ; saillie intercoxale très- 
large, tronquée en ayant.— Corps brièvement ovalaire, convexe, pu- 
bescent en partie. 

Schæœnherr, après n'avoir fait de ce genre qu'un sous-genre des Zy- 
cops, a fini (1) par le séparer fortement de ces insectes et le reporter 
dans sa première Tribu des Cryptorhynchides. Sa première opinion 
était la meilleure, l'unique espèce (heæasticus Schh.) qui le compose 
possédant tous les caractères essentiels de la Tribu actuelle. 

Cet insecte, originaire du Sénégal, est de taille moyenne, d’un 
rouge sanguin foncé, avec des bandes longitudinales formées par des 
poils de couleur jaune, bandes entières sur le prothorax, abrégées ou 
interrompues sur les élytres. 

Note. 


Le genre suivant appartient au groupe actuel par la forme de son 
canal rostral; mais il reste à savoir s’il a quelques-uns de ses seg- 
ments abdominaux arqués à leurs extrémités et comment se compor- 
tent ses hanches postérieures relativement aux élytres. 


STRABUS. 
Gensræcx. Stettin. entom. Zeit., 1860, p. 380. 


Rostre aussi long que la tête et le prothorax réunis, élargi et caréné 
en dessus à sa base, muni dans son milieu de deux dépressions obli- 
ques réunies par une carène transversale, déprimé et élargi à son 
extrémité. — Antennes insérées un peu en deçà du milieu du rostre ; 
scape à peine à moitié aussi long que le funicule, grêle, légèrement 
en massue ; funicule à articles 4-2 allongés, égaux, celui-là épaissi 
au bout, celui-ci linéaire, 3-4 de moitié plus courts, égaux, 5-7 gra- 
duellement plus courts et plus épais; massue allongée, oblongo-ovale, 
à article 4 plus long que les suivants réunis, ceux-ci très-courts et 


(1) Curcul, IV, p. 261. 


CORYSSOPIDES. 165 


obliquement tronqués. — Yeux très-grands, arrondis, continuant la 
courbe de la tête, contigus sur le front dans leur moitié antérieure.— 
Prothorax transversal, conique, arrondi sur les côtés, fortement échan- 
cré en avant, coupé carrément en arrière, avec un lobe médian étroit et 
aigu; son canal rostral prolongé jusque sur le métasternum, et s’y 
dilatant en une fossette ovale, nettement limitée.—Ecusson ovale, en- 
châssé entre les élytres à leur base. — Celles-ci à peine aussi longues 
que la tête et le prothorax réunis, obtusément cordiformes, de la lar- 
geur du prothorax à leur base, un peu convexes dans leur moitié an- 
térieure, fortement déclives en arrière.— Cuisses antérieures et posté- 
rieures un peu plus longues que les intermédiaires; toutes droites, un 
peu comprimées, munies en dessous, de chaque côté, d'une petite dent 
médiane aiguë, avec la moitié de l’espace entre ces dents et leur extré- 
mité canaliculée pour la réception des jambes; celles-ci de la longueur 
des 2/3 des cuisses, légèrement arquées, munies à leur extrémité ex- 
terne d’une saillie robuste, médiocrement aiguë, près de laquelle sont 
deux pinceaux divergents de longs poils; tarses à articles 1-2 à peine 
aplanis en dessous, velus supérieurement et inférieurement, celui-là 
plus obconique et du double plus long que celui-ci, 3 faiblement 
élargi, brièvement cordiforme ; crochets simples, très-arqués. — Py- 
gidium très-petit, triangulaire. — Les trois segments intermédiaires 
de l’abdomen très-courts, enfoncés, le 5° trois fois aussi long, obtusé- 
ment triangulaire. — Corps ovalaire, convexe, faiblement écailleux. 


L'espèce (melaleucus) de Madagascar, qui forme le type du genre, 
a,selon M. Gerstæcker, le facies d'un BazaniNus et la taille des grandes 
espèces de ces derniers. Elle est élégamment ornée, comme le Bal. ma- 
dagascariensis, de nombreuses taches d’un beau blanc sur un fond noir. 

Quant au genre suivant, il ne peut entrer dans aucun des quatre 
groupes qui précèdent et, d’après la structure de son canal rostral, 
doit en former un à part, entre les Sympiézopides et les Corysso- 
pides. La formule suivante est empruntée partie à celle qu’en a donné 
M. Gerstæcker, partie à sa description de l’espèce. 


TETRAGONOPS. 
Gensræck. Monatsber. d. Berlin. Acad., 1855, p. 85. 


Rostre presque aussi long que le prothorax, déprimé. — Anterines 
médianes; scape court, n'atteignant pas la tête ; funicule à articles 
4-5 allongés, 4 beaucoup plus gros que les autres, 6-7 courts ; mas- 
sue ovale, subacuminée.—Yeux frontaux, subquadrangulaires, plans, 
presque contigus à la base du rostre.— Prothorax transversal, rétréci 
en avant, avec son bord antérieur fortement échancré, légèrement 
arrondi sur les côtés; son canal rostral nettement limité et terminé 
entre les hanches intermédiaires. — Ecusson distinct. — Elytres con- 
vexes, à peine plus larges que le prothorax à leur base, rapidement 


106 CURCULIONIPES. 


rétrécies en arrière. — Pattes semblables à celles des SPHADASMUS, 
avec la dent des cuisses plus forte et les jambes munies en dehors, 
près de leur articulation avec les cuisses, d’une saillie dentiforme. — 
Corps ovale. 

Parmi ces caractères, la forme insolite des yeux est surtout remar- 
quable. Le genre a été fondé sur un petit insecte (1) des environs de 
Tetté sur le Zambèze, noir, varié de blanc, de roux et de testacé, 
et muni sur le prothorax de deux fascicules de poils de cette der- 
nière nuance : l’un antérieur, l’autre postérieur; un autre, de cou- 
leur brune, se voit sur chaque élytre, dans le voisinage de l’écusson. 


GROUPE V. Sympiétopides, 


Funicule antennaire de sept articles. — Prosternum profondément 
canaliculé ; le canal effacé en arrière des hanches antérieures. — 
Episternums étroits, laissant les hanches postérieures entrer en con- 
tact avec les élytres. 

Ce groupe représente ici le dernier groupe des Zygopides améri- 
cains et celui des Ithyporides parmi les Cryptorhynchides. Il aurait 
dû par conséquent être placé en tête de la section actuelle, mais la 
ressemblance de ses espèces avec celles placées au premier rang de 
la Tribu des Isorhynchides, m'ont engagé à terminer celle-ci par elles, 
Toutes rentrent dans le genre suivant. 


SYMPIEZOPUS. 
Seoënx. Curcul. IV, p. 707. 


Rostre plus ou moins allongé, assez robuste, arqué, tantôt (par ex. 
ebeninus) subquadrangulaire, tantôt (par ex. cinctus) élargi à sa base, 
.déprimé dans le reste de son étendue ; ses scrobes commençant dans 
son milieu. — Antennes médiocres, peu robustes; scape en massue 
au bout, restant loin des yeux; funicule à articles 1-4 allongés, noueux 
au bout, 4 le plus grand, 5-7 courts, obconiques ; massue ovale, arti- 
culée, obtuse au bout. — Yeux déprimés, tantôt très-grands et arron- 
dis (par ex. ebeninus), tantôt (par ex. cinctus) beaucoup plus petits et 
ovales, toujours contigus ou très-rapprochés sur le front. —Prothorax 
transversal ou non, tantôt régulièrement conique, tantôt convexe et 
brusquement rétréci antérieurement, tronqué en avant, faiblement bi- 
sinué à sa base.—Elytres assez ou peu convexes, peu à peu et fortement 
rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et faiblement 
échancrées à leur base, avec les épaules nulles.—Pattes assez courtes, 
contractiles, comprimées; cuisses presque graduellement en massue, 
carénées sur leur face externe le long de leur bord inférieur, inermes, 
ou tantôt toutes, tantôt les postérieures seulement, dentées en dessous; 


(1) T. fascicularis, Gerstæck. loc. cit, et in Peters, Reise n. Mozamb.; En- 
tom. p. 316, pl. 18, £. 15. 


TACHYGONIDES. 167 


jambes droites, onguiculées au bout; tarses assez courts et assez 
étroits, graduellement élargis, spongieux en dessous, à article 4 mé- 
diocre ; ses crochets petits. — 2° segment abdominal plus court que 
les deux suivants réunis, coupé carrément en arrière ainsi qu'eux, 
séparé du 4° par une suture droite ou un peu arquée; saillie inter- 
coxale très-large, parallèle, tronquée en avant.—Métasternum court. 
_ Saillie mésosternale en carré transversal, verticale. — Corps ellip- 
tique ou ovalaire, partiellement pubescent. 


Insectes propres à l'Afrique, où ils sont répandus depuis le Gabon 
à Natal et au Cap. Les espèces décrites par Schænbherr sont de petite 
taille et au nombre de trois (1); celles publiées depuis sont plus 
grandes. Toutes ont pour livrée des mouchetures ou un petit nombre 
de taches ou de bandes transversales dont la couleur varie du blanc 
grisätre au jaune plus ou moins vif. 

Comme on le voit par la formule qui précède, elles diffèrent assez 
sous le rapport du rostre, des yeux et de la forme générale. Peut- 
être, quand on en connaîtra un plus grand nombre, le genre devra- 
t-il être divisé. 


TRIBU LXIVY. 
TACHYGONIDES. 


Rostre très-court, assez robuste, déprimé ; ses scrobes basilaires, 
latérales, fovéiformes. — Antennes presque droites, basilaires, très- 
courtes; leur funicule de 7 articles, leur massue grosse.—Yeux situés 
sur le front, subcontigus.—Prosternum très-court, fortement échancré 
en avant, un peu concave, assez large entre les hanches antérieures. 
— Un écusson. — Elytres laissant un peu le pygidium à découvert. 
— Pattes antérieures et intermédiaires courtes, les postérieures très- 
allongées; hanches antérieures brièvement coniques, saillantes, les 
autres globuleuses, les intermédiaires fortement, les postérieures ex- 
cessivement séparées ; jambes onguiculées en griffe à leur extrémité; 
crochets des tarses appendiculés. — Les deux 1°'* segments abdomi- 
naux très-grands, soudés ensemble, le 2° arqué à ses extrémités et 
embrassant le 3°, celui-ci et le 4° excessivement courts. — Métaster- 
num très-court, ses épisternums assez larges. — Corps subtransversa- 
lement rhomboïdal. 


Parmi les formes singulières que contient la Famille, il en est peu 
qui soient aussi aberrantes que les Tacavconus. Par leur rostre et 


(1) S. aciculatus, puuper, Caffrerie; cinctus, Gap; Schœnh. loc. cit. p. 708. 
— Aj.: $S. marmoratus, ebeninus, J. Thoms. Archiv. entom. li, p. 140; Ga- 
bon. Le second à été décrit d’après des exemplaires dénudés ; à l'état frais, il 
est presque uniformément revêtu de poils blancs peu serrés qui laissent voir la 
couleur des téguments. 


EE 


168 : CURCULIONIDES. 


leurs antennes, ces insectes touchent de près les CAMAROTUS, tandis 
que par leurs yeux, la longueur de leurs pattes postérieures, la gran- 
deur de leurs deux 1°"* segments abdominaux, leur forme générale, ils 
sont évidemment voisins des Coprurus de la tribu des Zygopides. Pour 
derniers traits d'analogie, leur patrie est la même que celle de ces 
derniers, et leurs allures sont également singulières. Ils me paraissent 
par conséquent n’être que des Zygopides trop aberrants pour prendre 
place parmi ceux-ci, mais qui ne peuvent en être éloignés. 

Par suite de la forme de leurs antennes, Schænherr les avait pla- 
cés dans sa division des Orthocères et dans son groupe des Ramphi- 
des, en les comparant en même temps aux ORCHESTES ; mais, ce qu'il 
ignorait, la faculté saltatoire qui existe dans ce dernier genre, comme 
chez les Rampaus, leur est étrangère. M. Jekel (1), en proposant de 
les placer à côté des CEUTORAYNCHUS, a eu principalement en vue leur 
forme générale. Mais les CEuroRHYNCHUS ont des épimères fortement 
ascendantes qui n’existent pas ici, et leurs autres caractères sont très- 
différents. 

Un genre remarquable (DivornopaLa) et propre aux Indes orien- 
tales, qui a été publié dans ces derniers temps par M. Pascoe, doit 
plus que probablement prendre place ici. 


TACHYGONUS. 
(Des.) Scuoenu. Curcul., I, p. 311 (2). 


Tête saillante, obconique: rostre à peine plus long qu'elle, médio- 
crement arqué. — Antennes un peu plus longues que le rostre ; scape 
court, obconique ; funicule à articles 4 aussi long et aussi gros que 
le scape, 2-7 extrémement courts et serrés ; massue forte, aussi lon- 
gue que le funicule, oblongo-ovale, articulée. — Yeux assez grands, 
ovales, peu convexes, verticaux, contigus ou subcontigus.— Prothorax 
fortement transversal, rétréci, brièvement tubuleux et tronqué en 
avant, arrondi sur les côtés, assez fortement bisinué à sa base. — 
Ecusson petit, variable, — Elytres amples, déprimées, brièvement 
cordiformes, beaucoup plus larges que le prothorax et échancrées à 
leur base, avec les épaules fortement arrondies. — Cuisses antérieures 
et intermédiaires sublinéaires, comprimées, échancrées en dessous 
près de leur sommet; jambes comprimées, arquées ; cuisses posté- 
rieures graduellement en massue, plus ou moins denticulées ou épi- 
nenses en dessous, dépassant fortement l'abdomen ; jambes de la 
même paire comprimées, lamelliformes, arquées et tranchantes en 
dehors, inermes au bout; tarses plus longs que les quatre antérieures; 
crochets de tous médiocres.—Corps brièvement rhomboïdal, déprimé, 
plus ou moins hérissé de longs poils fins. 


(1) Ins. Saunders. Col. II, p. 157. 
(2) Syn, Tacuyorus, J. Sturm, Cat., éd. 1543, p. 352, 


——. 


TACHYGONIDES. 169 


Ces insectes singuliers sont de très-petite taille et n'offrent rien de 
remarquable sous le rapport des couleurs ; le noir uniforme ou re- 
levé par du jaune forme leur livrée; tous ont le dessous du corps et 
le prothorax criblés de gros points; leurs élytres sont plus ou moins 
fortement sillonnées, avec les intervalles entre les stries âpres et cos- 
tiformes. On en connaît cinq espèces (1), disséminées depuis les Etats- 
Unis jusqu'au Brésil. : 

On trouve ces insectes sur les feuilles auxquelles, lorsqu'ils se 
posent, ils s’accrochent, en faisant la culbute, à l’aide de leurs lon- 
gues pattes postérieures. La faculté saltatoire leur est étrangère, comme 
je l'ai dit plus haut, et ils simulent la mort avec obstination quand 
on les saisit. Telles sont du moins les habitudes du Lecontei, type du 
genre, d'après ce que rapporte Zimmermann (2); il est probable 
qu'elles sont partagées par les autres espèces. 


Note. 


Tous les caractères essentiels de la Tribu se retrouvent dans le genre 
suivant, et c’est avec raison que M. Pascoe l’a placé à côté des Ta- 
CHYGONUS. 

DINORHOPALA. 


Pascor, The Journ. of Entom., 1, p. 61. 


Tête petite, brusquement rétrécie en dessous en un rostre court. 
— Antennes courtes, droites, insérées près des yeux ; scape subpyri- 
forme, allongé ; funicule à articles 4 plus court, subeylindrique, 2-7 
grèles, décroissant graduellement; massue ovale, compacte. — Yeux 
grands, arrondis, saillants, latéraux. — Prothorax subtriangulaire, 
rétréci en avant, lobé à sa base, irrégulier en dessus. — Elytres 
amples, beaucoup plus larges à leur base que le prothorax, très- 
irrégulières et épineuses. — Pattes antérieures et intermédiaires mé- 
diocres ; leurs cuisses en massue et unidentées en dessous, leurs 
jambes terminées par un éperon arqué ; pattes postérieures très-lon- 
gues ; leurs cuisses dépassant fortement l'abdomen, très-grêles à leur 
base, brusquement et très-fortement renflées, munies d'une grande 
dent triangulaire en dessous ; leurs jambes arquées, très-comprimées, 
avec leur augle interne prolongé en une longue dent aiguë ; tous les 
tarses courts, à article 3 largement bilobé ; crochets dentés en des- 


(1) T. Lecontei, SchϾnbh. loc. cit. p. 312; Sturm, loc. cit. pl. VI, f, 1 (hor- 
ridus, Guérin-Ménev. Iconogr.; Ius. pl. 38, f. 9; les antennes sont représentées 
trop coudées dans cette figure). — hydropicus, Brésil; fasciculosus, Mexique; 
Schænh. loc. cit. V, p. 455. — phalangium, Leprieuri, Chevrol. in Guérin- 
Ménev. loc. cit. texte, p. 155 ; Cayenne. 

(2) Voyez la notice qu'il a publiée (in Germar, Zeitechr. Il, p. 445) sur les 


manœuvres bizarres auxquelles se livre cet insecte; M. Guérin-Méneville en a 
donné un extrait, loc. cit. p. 155, 


170 CURCGULIONIDES. 


sous ; hanches antérieures rapprochées, les autres largement sé- 
parées. 


Le seul point de quelque importance par lequel ce genre s'éloigne 
des TacayGonus, est l'absence de contiguité des yeux. L'espèce typi- 
que (1) est petite et noire, avec le rostre, les antennes et les jambes 
en partie, fauves; ses élytres sont très-irrégulières et denticulées 
en scie sur leurs bords latéraux ; leur partie postérieure présente en 
dessus quelques tubercules épineux. Elle est originaire du pays des 
Birmans. 


TRIBU LXW. 
RAMPHIDES, 


Tète brièvement conique ; rostre long, brusquement fléchi et for- 
mant avec la tête un angle aigu, reçu au repos dans un canal du 
prosternum ; ses scrobes placées assez haut, arrondies, contiguës aux 
yeux. — Antennes courtes, droites ; leur funicule de sept articles. — 
Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux, contigus sur le 
front. — Prosternum canaliculé, le canal atteignant le mésosternum 
sans l’entamer. — Ecusson nul. — Elytres recouvrant le pygidium. 
— Pattes postérieures saltatoires ; jambes inermes au bout; crochets 
des tarses simples. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés 
carrément en arrière, le 2° un peu plus long que chacun des deux 
suivants. — Métasternum très-court ; ses épisternums assez larges. — 
Corps ovale. 


Ce groupe est limité au genre Rampuus de Clairville, le seul parmi 
les Curculionides européens qui possède, avec les Orcresres, la fa- 
culté saltatoire. Schœnherr devait nécessairement le placer dans les 
Orthocères et il lui a en mème temps associé les TacayGonus dont j'ai 
cru devoir former un groupe distinct. Il y a sans doute des caractères 
importants communs aux deux genres, mais des différences encore plus 
grandes et d’une valeur plus que générique les séparent. Ces derniers 
sont les représentants, munis d'antennes droites, des Zygopides, tan- 
dis que les Ramraus sont ceux des Cryptorhynchides. Quant à la place 
que, récemment, M. G. Thomson leur à assignée, comme je l'ai dit 
précédemment (2), à côté des ORCHESTES, elle serait acceptable, si ces 
derniers n'étaient pas des Synmérides, étant justifiée par l'identité des 
habitudes entre les espèces des deux genres, dans les premiers temps 
de leur vie. 

Les larves des Rampaus sont, en effet, mineuses, comme celles des 
Orcuesres, ainsi que l’a fait connaître M. De Heyden qui a décrit 


(1) D. spinosa, Pascoe, loc. cit. p. 162, pl, 3, f. 2. 
(2) Tone VI, p. 586. 


LT US 


RAMPHIDES. 171 


celle du R. flavicornis (1). Cette larve est ovale, un peu convexe en 
dessous, glabre, d'un jaune brillant, légèrement visqueuse et apode. 
Sa tête n’a guère que le tiers de la largeur du 1** segment, dans l’in- 
térieur duquel elle est à moitié rétractile, et ne paraît porter ni yeux 
ni antennes. Les segments du corps sont faiblement séparés, mais 
chacun d'eux est pourvu latéralement et de chaque côté d’une petite 
fossette. Le premier est du double plus large que les suivants, le pé- 
nultième muni de chaque côté, en dessous, d’une petite dent, le der- 
nier court et tronqué en arrière; en dessous, près de son extrémité, 
se voit une petite saillie anale. 

Cette larve, qui est très-lente dans ses mouvements, creuse dans le 
parenchyme des feuilles des divers arbres et près de leur surface, 
une petite loge de forme variable dans laquelle elle subit ses méta- 
morphoses après avoir hiverné. La même feuille en nourrit tantôt 
un seul, tantôt plusieurs individus. On l'a observée sur le pommier, 
le poirier et le bouleau. La nymphe ne présente d'autre particularité 
que la grande mobilité de ses segments abdominaux. 


RAMPHUS. 
CLaimv. Entom. helvét., 1, p. 104. 


Rostre médiocrement robuste, subanguleux, faiblement arqué. — 
Antennes de la longueur du prothorax; scape assez épais et allongé, 
obconique ; funicule à articles { pareil au scape, 2 presque aussi 
gros, mais beaucoup plus court, 3-7 grèles, obconiques, graduelle- 
ment un peu plus gros; massue assez forte, ovalaire, articulée. — 
Prothorax fortement transversal, régulièrement convexe, peu à peu 
rétréci et tronqué en avant, à peine arrondi en arc ou tronqué à sa 
base, — Elytres convexes, assez courtes, parallèles, largement arron- 
dies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et tronquées à 
leur base, avec les épaules obtuses. — Les quatre pattes antérieures 
plus faibles et plus courtes que les postérieures; les cuisses de celles-ci 
oblongo-ovales, renflées ; jambes grèles, droites ; tarses courts et très- 
grèles, à articles 3 un peu plus large que 1-2, #4 assez long, subey- 
lindrique ; ses crochets très-petits. — Saillie intercoxale assez large, 
un peu rétrécie et arrondie en avant. — Saillie mésosternale assez 
large, peu inclinée, subparallèle, tronquée en avant. — Corps glabre 
ou non. 

Toutes les espèces du genre sont très-petites, peu nombreuses (2) et 
paraissent jusqu'ici propres à l’Europe. On les trouve sur les feuilles 
des arbres. Les sauts qu’elles exécutent sont aussi étendus que ceux 
dela Puce commune. 


(1) Berlin. entom, Zeitschr. VI, 1862, p. 63. 


(2) R. flavicornis, tomentosus, œæneus, Schœnh. Gureul. I, p. 310. — Aj.: 
R. sSquamosus, Hochh: Bull. Mose. 1850, L, p. 16 ; Russie mér. 


172 CURCULIONIDES, 


TRIBU LXVI. 
ISORHYNCHIDES. 


Tête globuleuse, plus ou moins saillante ; rostre médiocre, peu ro- 
buste, cylindrique ; ses scrobes passant plus ou moins rapidement 
sous lui. — Antennes au plus médiocres, grêles; leur funicule de 
sept articles, leur massue petite. —Yeux contigus ou très-rapprochés, 
complétement à découvert quand le rostre est contracté. — Prothorax 
tronqué en avant; prosternum canaliculé, le canal effacé en arrière 
des hanches antérieures (RaaniNocerus excepté). — Un écusson. — 
Elytres recouvrant en général le pygidium. — Hanches antérieures 
globuleuses, saillantes; jambes ouguiculées au bout; tarses courts 
ou médiocres, étroits, leurs crochets simples (ConoPnorus excepté). 
— Segments intermédiaires de l'abdomen de longueur relative va- 
riable, parfois arqués à leurs extrémités. — Métasternum au plus de 
longueur moyenne ; sés épisternums plus ou moins larges. — Corps 
de forme variable. 


Cette Tribu est établie sur quelques genres qui ont en commun 
avec les Zygopides, des yeux subcontigus ou peu séparés sur le front, 
et complétement découverts lors de la contraction du rostre, mais qui 
en diffèrent essentiellement par leur tostre parfaitement cylindrique. 
C'est le seul caractère absolu qui les sépare du groupe en question, 
tous les autres se retrouvant plus ou moins fréquemment chez ce 
dernier. 

Ces iusectes sont tous de petite taille, revêtus d’une livrée insigni- 
fiante, et propres à l'Afrique, sauf quelques LosorracnELus. Schœn- 
herr les avait disséminés pour la plupart dans ses Cholides et ses 
Cryptorhynchides; puis il avait établi sur un seul de leurs genres 
(Coxopnonus) sa troisième grande division des Mécorhynques, celle 
des Conophorides, mesure que rien absolument ne justifie. 

Quelques caractères, de valeur secondaire, exigent que la Tribu 
soit divisée en deux groupes. S 


I. Segments intermédiaires de l'abdomen égaux, libres. LOBOTRACHÉLIDES. 


II. 2e segment abdominal beaucoup plus grand que les 
deux suivants réunis, soudé au 1er, ISORHYNCHIDES VRAIS. 


GROUPE I. Lobotrachélides. 


Segments intermédiaires de l’abdomen égaux, libres, arqués à leurs 
extrémités, séparés du 4% par une suture droite. — Corps convexe, 
ovale. 


Ce groupe devrait, à la rigueur, en former deux, par suite de la 


LOBOTRACHÉLIDES. 173 


différence prononcée que présente le canal rostral, mais les deux 
genres qui le composent n'étant séparés que par ce seul caractère, il 
me semble plus convenable de les laisser ensemble. 


L Canal rostral effacé en arrière des hanches antérieures : Lobotrachelus. 


Il. _ prolongé sur le mésosternum ; celui-ci en fer à cheval : Rha- 
dinocerus. 


LOBOTRACHELUS. 
Scnoens. Curcul. IV, p. 711. 


Rostre plus ou moins allongé, grêle, médiocrement arqué; ses 
scrobes commençant dans son milieu (æ) ou un peu en avant (£).— 
Antennes médianes ou submédianes, assez longues, très-grêles ; scape 
en massue au bout; funicule à articles 1-4 allongés, celui-là plus 
long et plus gros, 5-7 très-courts, subégaux ; massue faible, oblongo- 
ovale, acuminée, articulée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales, 
subcontigus en dessus. — Prothorax transversal ou non, convexe, 
conique, un peu atténué en avant, coupé presque carrément à sa 
base, avec un lobe médian étroit, très-saillant, et recouvrant plus ou 
moins l’écusson ; canal rostral effacé en arrière des hanches anté- 
rieures. — Ecusson en général subarrondi. — Elytres assez convexes, 
ovales, pas plus larges que le prothorax et isolément sinuées à leur 
base, avec leurs épaules presque nulles. — Pattes assez longues ; 
cuisses linéaires, finement dentées en dessous; jambes droites, briè- 
vement onguiculées au bout; tarses médiocres, finement spongieux 
en dessous, à articles 1 grêle, allongé, 2 beaucoup plus court, 3 mé- 
diocrement large, 4 assez court, ses crochets petits, arqués, divari- 
qués. — Saillie intercoxale large, subarrondie ou tronquée en avant. 
— Métasternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale large, 
arrondie en arrière, inclinée. — Corps ovale ou subelliptique, pu- 
bescent. 


Petits insectes ayant, au premier aspect, une ressemblance assez 
prononcée avec les Coryssopus et les Symriezopus de la Tribu pré- 
cédente. Tous sont d'un noir ou d'un jaune ferrugineux et plus-ou 
moins densément revètus, surtout en dessous, de poils blancs couchés 
et sublanugineux. Le genre est peu nombreux (1) et dispersé dans les 
parties chaudes de l’ancien continent. 


(1) Schœnherr (Cureul. VHE, 2, p. 127) en décrit huit espèces, dont il a, de- 
puis, retranché une (conicicollis) pour la reporter dans son genre RaaniNocenus. 
Les sept autres sont de l'Afrique australe (vestitus, egenus, subsignatus, his- 
trio), de Madagascar (lifigiosus) et des Indes orientales (inep{us, pusus). 


174 CURCULIONIPES, 


RHADINOCERUS. 
Scnoenn. Mantis. sec. Curcul. p. 80. 


Genre extrêmement voisin du précédent, quoique Schænherr l'en 
ait très-fortement séparé, et n'en différant uniquement que par son 
canal prothoracique qui se prolonge en arrière des hanches anté- 
rieures, et entame le mésosternum qui est en forme de fer à cheval. 


Schænherr ajoute, comme seconde différence, que l’écusson est dis- 
tinct, mais comme il l’est plus ou moins chez les LOBOTRACHELUS, ce 
caractère est illusoire. 

Le genre est propre à Natal, et se compose en ce moment d'espèces 
presque toutes inédites (1). 


GROUPE I]. Isorhynchides vrais. 


2° segment abdominal beaucoup plus grand que les deux suivants 
réunis, soudé au 1® et séparé de lui par une fine suture droite, mais 
un peu arquée ou anguleuse dans son milieu. — Corps allongé. 


A part ces deux caractères, dont le premier a seul une importance 
réelle, ces insectes sont construits sur le même plan que les Lobotra- 
chélides. Ils ne forment que les trois genres suivants. 


I. Segments intermédiaires de l’abdomen arqués à leurs extrémités : Cono- 
phorus. 
Il. _ coupés carrément en arrière. 
Cuisses dentées : Elattocerus. 
—  inermes : Zsorhynchus. 


CONOPHORUS. 
Scnonx. Curcul., IV, p. 719 (2). 


Rostre allongé, à peine arqué; ses scrobes commençant dans son 
milieu et faiblement séparées en arrière. — Antennes médianes, assez 
longues; scape en massue au bout, n’atteignant pas les yeux; funi- 
cule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-ci deux fois plus long 
que celui-là, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu; massue ovale, 
subcompacte ; son 1° article grand, les autres très-petits et spongieux. 
— Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux, subcontigus en des- 
sus. — Prothorax en cône allongé et régulier, coupé carrément en 
avant et à sa base; celle-ci arrondie aux angles postérieurs et munie 


(1) La seule décrite est le Lobotrachelus conicicollis mentionné plus haut. 
Schænberr en signale cinq inédites qu'il nomme mœærens, suturalis, lineatus, 
flavicornis et signifer. 11 y en à quelques autres encore dans les collections. 

(2) Syn. Convpenss, Schœnh. Cureul. I, p. 26; olim. 


ISORHYNCHIDES VRAIS. 175 


d'un court lobe médian; prosternum assez profondément canaliculé 
en avant des hanches antérieures, étroit entre celles-ci. — Ecusson 
très-petit, ponctiforme. — Elytres un peu plus longues que le pro- 
thorax, planes sur le disque, graduellement rétrécies en arrière, pas 
plus larges à leur base que le prothorax et chacune sinuée en dedans 
de l'épaule.—Pattes médiocres; cuisses graduellement en massue, den- 
tées en dessous ; jambes comprimées, droites, brièvement mucronées 
au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, de largeur moyenne; 
leurs crochets appendiculés. — Les trois segments intermédiaires de 
l'abdomen arqués à leurs extrémités; saillie intercoxale assez large, 
subtronquée en avant. — Métasternum assez lohg. — Saillie mésoster- 
nale assez large, inclinée, rétrécie et tronquée en arrière. — Corps 
oblongo-elliptique, pubescent. 

La seule espèce (albidus Schh.) décrite jusqu'ici est originaire du 
Cap, assez grande, comparativement à toutes celles de la Tribu ac- 
tuelle, et d'un brun rougeâtre; ses téguments sont voilés, tant en 
dessous qu'en dessus, par une pubescence assez dense, sublanugineuse 
et grisètre. 

ELATTOCERUS. 


Scnoënm. Mantis. sec. Curcul., p. 84 (1). 


Rostre médiocre, un peu arqué; ses scrobes commençant vers son 
tiers antérieur, subconniventes en arrière. — Antennes assez courtes, : 
peu robustes; scape graduellement en massue, n’atteignant pas les 
yeux; funicule à articles 1-2 allongés, obconiques, 3-7 très-courts, 
très-serrés; massue petite, ovale; son 1% article grand, les autres 
très-courts. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux, faible- 
ment séparés sur le front. — Prothorax presque plan en dessus, plus 
long que large, droit sur les côtés en arrière, puis un peu arrondi et 
rétréci en avant, faiblement bisinué à sa base, avec son lobe médian 
assez large et très-court; prosternum médiocrement canaliculé en 
avant des hanches antérieures, plan et très-étroit entre elles. Ecusson 
très-petit, carré. — Elytres presque planes, assez longues, subparal- 
lèles, rétrécies dans leur tiers postérieur, pas plus larges que le pro- 
thorax et faiblement sinueuses à leur base, avec les épaules obtuses. 
— Pattes médiocres; cuisses en massue, finement dentées en dessous; 
jambes comprimées, arquées à leur base, onguiculées au bout; tarses 
courts, étroits, sublinéaires, finement spongieux en dessous, à articles 
3 pas plus long et à peine plus large que 2, subbilobé, 4 très-grèle, 
assez court; ses crochets extrêmement petits et faibles. — Pygidium 
un peu découvert, horizontal, arrondi en arrière; saillie intercoxale 
médiocrement large, arrondie en avant. — Métasternum assez long. 
— Saillie mésosternale médiocrement large, inclinée, rétrécie et tron- 
quée en arrière. — Corps oblong, partiellement pubescent, 


(1) Syn. Sponus, Dej. Cat. éd. 3, p. 325. 


176 CURCULIONIDES. 


Ce genre a pour type un petit insecte inédit de la Caffrerie que 
Schænherr nomme subfaseiatus, noir, avec les élytres rougeâtres, par- 
tiellement revêtu de petits poils qui forment sur ces dernières une 
large bande transversale, submédiane, très-irrégulière, et quelques 
taches basilaires; plusieurs taches semblables et deux étroites bandes 
longitudinales se voient sur le prothorax qui’ est finement caréné sur 
la ligne médiane. Le Sporus senegalensis de Dejean est une seconde 
espèce du genre, très-distincte de celle-ci. 


ISORHYNCHUS. 
Senoenx. Curcul. IL, p. 631. 


Rostre assez allongé, médiocrement arqué; ses strobes commençant 
vers son milieu. — Antennes submédianes, assez longues et grèles ; 
scape graduellement en massue, atteignant à peine les yeux; funicule 
à articles 1-2 allongés, ohconiques, celui-là plus long et plus gros, 
3 plus court, subeylindrique, 4-7 très-courts, grossissant peu à peu et 
légèrement; massue assez pelite, ovale, acuminée, subcompacte. — 
Yeux assez grands, un peu convexes, subarrondis, faiblement séparés 
en dessus. — Prothorax presque aussi long que large, légèrement 
arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités ; prosternum assez 
fortement canaliculé en avant des hanches antérieures, plan et étroit 
entre celles-ci. — Ecusson petit, allongé. — Elytres assez courtes, 
médiocrement convexes, un peu atténuées en arrière et isolément 
arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres; cuisses robustes, en 
massue, dentées en dessous ; jambes arrondies, légèrement flexueuses, 
à peine mucronées au bout; tarses courts, étroits, spongieux en des- 
sous, à article 4 dépassant peu les lobes du 3; ses crochets très- 
courts, robustes, appendiculés (1). — Saillie mésosternale étroite, 
inclinée. — Corps assez court, subparallèle, finement pubescent et 
écailleux. 


Schænherr a placé ce genre parmi ses Cholides, mais il appartient : 
sans aucun doute au groupe actuel. Il ne comprend qu'un petit insecte 
du Cap, décrit depuis longtemps par Sparmann, sous le nom de 
Curc. pudicus, et qui n’a rien de bien remarquable, étant d'un rouge 
ferrugineux uniforme et partout, quoique peu densément, revêtu 
d’écailles grisätres légèrement furfuracées. 


(1) L’abdomen manque dans l’exemplaire en assez mauvais état que j'ai à ma 
disposition, et qui est celui-là même qui a servi à Schænherr. Ce dernier dit 
que le pygidium est à découvert, et cela est, eu effet, assez probable d’après la 
forme des éiytres. Ce n'est que par analogie que je pense que les segments ab- 
dominaux sont faits comme dans les deux genres précédents. 


TRYPÉTIDES. 177 


TRIBU LXVII. 
TRYPÉTIDES. 


Rostre plus ou moins différent selon les sexes; celui des mâles al- 
longé, quadrangulaire, déprimé, droit ou faiblement arqué; celui des 
femelles plus arrondi aux angles, parfois subfiliforme, plus ou moins 
arqué ; ses scrobes dirigées dans son axe et en entier visibles laté- 
ralement. — Antennes au moins médiocres, leur funicule de sept ar- 
ticles. — Prosternum plan, en général extrèmement large entre les 
hanches antérieures, formant une surface continue avec le méso- et le 
métasternum. — Ecusson distinct. — Elytres recouvrant le pygidium. 
— Hanches antérieures petites, globuleuses, très-fortement séparées ; 
cuisses dentées; jambes onguiculées au bout; crochets des tarses 
simples. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen coupés 
carrément en arrière, les deux 1% très-grands, soudés ensemble. — 


Métasternum allongé, ses épisternums de largeur médiocre. — Corps 
allongé, déprimé, glabre. 


Ce groupe et les trois suivants n’ont plus que des rapports généraux 
avec tous ceux qui précèdent et ne se composent que d'espèces aber- 
rantes, formant, pour la plupart, des types isolés. Celui-ci comprend 
trois genres détachés des Cholides de Schœænherr. Deux d’entre eux 
(TryPetes, ARtHRoToMUs), qu'il avait classés à côté l’un de l’autre, sont 
remarquables par l'extrême largeur de leur prosternum. Le troisième 
(Nanus), placé par lui assez loin des précédents, a cette partie du 
corps plus étroite, quoique plus large que de coutume, mais présente 
la même organisation. Tous trois sont voisins, sous ce rapport, des 
Madarides et de la plupart des Calandrides, mais la petitesse de 
leurs épimères mésothoraciques, qui ne sont nullement ascendantes, 
ne permet pas de les comprendre dans la même section que le 
premier de ces groupes près duquel, sans cela, ils devraient être 
placés. 

Contrairement à ce qui a lieu d'habitude chez les Curculionides, 
les mâles sont ici plus grands que les femelles, et chez les espèces 
dont les deux sexes me sont connus, en diffèrent plus ou moins par 
la forme de leur rostre. Chez quelques-unes du genre Nanus, ces dif- 
férences sont extrêmement prononcées. 

Ces insectes sont de taille variable et leur livrée est d’un noir ou 
d'un ferrugineux uniforme. Deux de leurs genres sont du Brésil. le 
troisième est propre à Madagäscar. 

I. Prosternum très-large entre les hanches antérieures. 
Tarses à art. 4 grand et de forme normale : Trypetes. 
—— court, déprimé et parallèle : Ar{hrotomus. 
IL. Prosternum médiocrement large entre les hanches antér, : Nanus. 


Coléoptères. Tome VII. 12 


178 CURCULIONIDES. 


TRYPETES. 
Scnoenu. Curcul., IE, p. 595 (1). 


Mâle : Rostre assez robuste, allongé, subhorizontal, droit, anguleux, 
parallèle, avec ses angles antérieurs dentiformes et redressés; ses 
scrobes commençant vers son quart antérieur, peu à peu élargies en 
arrière et atteignant les yeux. — Antennes antérieures, assez longues 
et assez robustes ; scape grosissant peu à peu, restant à une grande 
distance des yeux ; funicule à articles 4-2 noueux au bout, allongés, 
celui-là plus grand, 3-5 subovalaires, égaux, 6-7 obconiques, plus 
gros; massue oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, 
ovales, transversaux. — Prothorax transversal, plan en dessus, légè- 
rement arrondi sur les côtés, coupé obliquement de chaque côté dans 
son quart antérieur, avec son bord antérieur sinué dans son milieu, 
légèrement bisinué à sa base; prosternum extrèmement large entre 
les hanches antérieures. — Ecusson médiocre, subpentagonal. — Ely- 
tres allongées, planes, subparallèles, rétrécies dans leur quart posté- 
rieur, brièvement déclives et tronquées à leur extrémité, à peine plus 
larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec 
les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures 
plus longues que les autres ; leurs cuisses fusiformes, les quatre pos- 
térieures en massue, toutes dentées en dessous; jambes comprimées, 
anguleuses, brusquement élargies et fortement onguiculées au bout, 
avec une touffe de cils très-longs aux antérieures ; tarses larges, à 
articles 4 aminci et arqué à sa base, 4 assez long, ainsi que ses cro- 
chets. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Mésosternum 
en carré transversal. — Corps allongé, déprimé, glabre. 

Femelle : Schænherr ne l’a pas connue; elle diffère du mâle au- 
quel elle est inférieure pour la taille, par les caractères suivants : 
Rostre moins quadrangulaire, simplement un peu élargi au bout; 
ses scrobes commençant vers son tiers antérieur. — Scape des an- 
tennes arrivant près des yeux. — Jambes antérieures bisinuées en 
dedans ; toutes plus fortement onguiculées à leur extrémité et mu- 
nies dans ce point de quelques cils seulement. 


Schœænherr (2) a décrit de ce genre deux espèces. L'une (rhinoides), 
originaire de Cayenne et du Brésil, est un grand insecte, d’un noir 
mat, criblé de gros points enfoncés, sauf sur le rostre et les élytres ; 
ces dernières sont fortement striées, avec les intervalles un peu cos- 
tiformes et rugueux. La seconde espèce (Guildini), provenant de l'ile 


(4) I y avait déjà, parmi les Diptères, un genre Tryrera de Meigen, de sorte 
que, malgré sa désinence différente, le nom imposé à celui-ci par Schæaherr 
me paralt ne pas pouvoir être conservé, * 


(2) Loc. cit. p. 596, et VIII, 4, p. 36. 


TRYPÉTIDES. 179 


Saint-Vincent, est plus petite. Schœænherr, d’après la description qu’il 
en donne, n'a probablement connu que le mâle. 


ARTHROTOMUS. 
(KLuc) Senoenn. Curcul. VI, 1, p. 37. 


Genre très-voisin, mais bien distinct, des Tryperes et n’en différant 
que par les particularités suivantes : 

Rostre médiocre, robuste, déprimé, un peu plus large à sa base et 
à son extrémité que dans son milieu, très-légèrement arqué ; ses 
scrobes commençant à peu de distance de son sommet. — Antennes 
plus courtes ; scape atteignant les yeux; funicule villeux, à articles 
1-2 allongés, obconiques ; les suivants très-serrés, courts et formant 
graduellement la massue. — Yeux petits, déprimés, ovales, trans- 
versaux.— Elytres arrondies à leur extrémité. — Pattes plus courtes, 
égales ; cuisses fortement en massue, étroites à leur base ; jambes 
comprimées, droites ; tarses courts, médiocrement larges, leur 4° ar- 
ticle déprimé, dépassant peu les lobes du 3°; ses crochets très-arqués, 
divariqués. 

Klug n’a fait qu'indiquer ce genre en décrivant l’espèce (1) de 
Madagascar sur laquelle il l'a fondé, et, d'après la place qu'il lui a assi- 
gnée, on voit qu'il le regardait comme voisin des CALANDRA. Schœn- 
berr, en le mettant immédiatement à la suite des TRyPETES, a très- 
bien reconnu ses vraies analogies. 

L'espèce dont il s’agit ressemble, en effet, tellement à ces derniers 
insectes, que tout ce que je viens de dire de la sculpture de ceux-ci 
lui est complétement applicable. Elle est seulement de moitié plus 
petite que la femelle du T. rhinoides. J'ignore, au reste, à quel sexe 
appartient l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux, mais je pré- 
sume que c’est une femelle. Il ressemble complétement à celui figuré 
par Klug. 

NANUS, 


Sonognn. Curcul., VII, 1, p. 89. 


Mâles : Rostre allongé, médiocrement robuste, droit, quadrangu- 
laire, parallèle, plus ou moins élargi tout-à-fait à son extrémité; ses 
scrobes presque complètes en avant. — Antennes subterminales, assez 
longues, grêles; scape de longueur variable (2), brusquement en 


(1) À. depressus, Klug, Ins. v. Madag. p. 113, pl. 4, f. 12. 

(2) Schœnherr l'indique comme atteignant à peine les yeux. J'ai entre les 
mains deux espèces nouvelles, chez l’une desquelles il se comporte en effet 
ainsi, et est en même temps fortement arqué à son extrémité, tandis que chez 
l’autre, il est droit et dépasse sensiblement en arrière les organes en question, 
Il ne paraît pas y avoir, chez aucune espèce, de différence à cet égard entre les 
deux sexes. 


180 CURCULIONIDES. 


massue au bout; funicule à articles 1-2 allongés, noueux au bout, 
de grandeur relative variable, 3-7 obconiques, plus courts, décrois- 
sant graduellement; massue assez faible, oblongo-ovale, acuminée, 
articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Pro- 
thorax au moins aussi long que large, plan, légèrement arrondi sur 
les côtés, tronqué en avant et à sa base; prosternum médiocrement 
large entre les hanches antérieures. — Ecusson petit, triangulaire. — 
Elytres allongées, planes, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, 
rétrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax et tronquées 
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses 
fortement en massue, dentées en dessous; jambes comprimées, un 
peu flexueuses, finement onguiculées au bout; tarses courts, spon- 
gieux en dessous, à articles 3 beaucoup plus large que 1-2, 4 peu 
allongé ; ses crochets courts. — Saillie intercoxale large, un peu 
rétrécie et arrondie en avant. — Mésosternum large, horizontal, 
rétréci en arrière. — Corps allongé, déprimé, glabre, parfois fine- 
ment pubescent. 

Femelles : Rostre médiocre, grêle, filiforme, arqué; ses scrobes 
commençant un peu au-delà de son milieu.— Antennes plus courtes; 
leur funicule à article { plus gros et plus long que les autres. — Yeux 
plus grands, médiocrement séparés en dessus. — Pattes plus courtes; 
cuisses parfois inermes (uniformis). 

Insectes de petite taille, remarquables par la différence considéra- 
ble qui existe entre les deux sexes sous le rapport de la forme du 
rostre et de l'insertion des antennes. Si l’on ne connaissait pas les 
rapports qui les unissent, ils seraient infailliblement regardés comme 
appartenant à deux genres très-distincts. Comme, à part la moindre 
largeur du prosternum et du mésosternum, ils présentent tous les 
caractères essentiels des Trypétides, je ne crois pas qu’on puisse les 
placer ailleurs qu'ici. 

Schœnherr en décrit deux espèces: l’une (uniformis) de Porto-Rico, 
l'autre (punctellus) de Colombie; les collections en renferment quel- 
ques-unes inédites des grandes Antilles et du Brésil. Toutes sont d’un 
noir ou d’un jaune ferrugineux uniforme. 


TRIBU LXVIIL. 
ANTLIARHINIDES. 


Rostre très-différent selon les sexes; celui des mâles plus ou moins 
court, robuste et anguleux, celui des femelles plus long, grêle et 
filiforme; ses serobes fovéiformes. — Antennes droites ou arquées, à 
funicule de sept articles et massue en général faible et peu distincte, 


ANTLIARHINIDES. 181 


variant pour tout le reste selon le sexe. — Prosternum court etentier 
en avant, non excavé, étroit entre les hanches antérieures. — Un 
écusson. — Elytres recouvrant le pygidium. — Hanches antérieures 
grosses, subglobuleuses, saillantes ; cuisses inermes; jambes inermes 
ou non à leur extrémité; crochets des tarses simples. — Les trois 
segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière; 
les deux 4°" très-grands, soudés ensemble, leur suture de séparation 
effacée ou à peine distincte. — Métasternumallongé; ses épisternums 
de largeur médiocre. — Corps plus ou moins déprimé, allongé ou 
ovale. 


Schœnherr a fortement hésité sur la place de ce groupe, qui est de 
sa création, et après l'avoir classé un moment parmi les Gonatocères, 
a fini par le laisser dans les Orthocères (1), auxquels il appartient 
sans aucun doute, si l'on n'a égard qu'à la structure des antennes. 
Abstraotion faite de ce caractère, il rentre dans les Apostasimérides, et 
si l’on cherche quel rang lui convient dans ce vaste groupe, on ne 
tarde pas à reconnaître qu’il doit être mis immédiatement à côté des 
Trypétides. Cette analogie est nettement indiquée par la forme géné- 
rale du corps et surtout par la grande différence qui existe dans le 
rostre selon les sexes, différence qui est exactement de même nature 
que celle qu'on observe chez les Nanus (2). 

Ces insectes constituent un type très-particulier, mais n’ont, du 
reste, rien de remarquable, ni sous le rapport de la taille, ni sous 
celui de la livrée. Ils sont propres à l'Afrique australe et se trouvent 
principalement, sinon exclusivement, sur les Cycadées. Thunberg à 
cru décrire la larve d’une de leurs espèces (Aniliarhinus xamiæ), 
mais il s'est évidemment trompé (3). Les deux genres qu'ils consti- 
tuent se reconnaissent sans peine au caractère suivant. 


(1) Dans son premier ouvrage (Gureul. Disp. meth. p. 67), il est placé parmi les 
Orthocères, entre les Byrsopsides et les Brenthides. Dans la table des genres 
placée ea tète du « Genera et species Gureulionidum, » le groupe est supprimé 
et le genre Anrz£ranminus, le seul que connût alors Schœænherr, est reporté 
(p. 19) parmi les Gonatocères et classé dans les Erirhinides entre les Eropiscus 
et les Baramnus. Ce n’est que dans le 3e volume de cet ouvrage que Schœnherr 
a définitivement réintégré ces insectes dans les Orthocères. 


(2) M. Jekel (Ins. Saunders. Col. IL, p. 157) a déjà signalé cette analogie 
entre ce dernier genre et les AnTLianmnus; du reste, il place ceux-ci dans son 
groupe des Attélabides, sur lequel je-me suis expliqué précédemment (tome VI, 
p. 379, note), M. Imboff (Vers. ein. Einf. in d. Stud. à. Col. p. 217) a adopté la 
seconde des opinions de Schœnherr et a classé ses insectes dans les Erirhi- 
nides. 


(3) Nov. Act. Upsal. IV, p. 29, Voici la description qu'il donne de cette 
larve, qu’il avait observée sur le Cyclas caffra : « Larva habitat intra squamas 
ipsius strobili femiri, ubi nutrimentum sumit, tam ex ipsis nucibus quam ex 
rubro carne singulam obvelante nucem. Alba est tota pilis albis erectis, semi- 


7, TX 


182 CURCULIONIDES. 


1. Jambes inermes à leur extrémité: Antliarhinus. 
I. —  pluri-épineuses —  : Platymerus. 


ANTLIARHINUS. 
Scuoenn. Curcul. Disp. meth., p. 67 (1). 


Mâles : Tête courte, brusquement rétrécie en arrière des yeux, 
munie d’un col en arrière; rostre continu avec elle, subhorizontal, 
médiocre, droit, robuste, anguleux, arrondi en dessus, très-plan en 
dessous et graduellement rétréci de sa base à son extrémité; ses 
serobes voisines de celle-ci. — Antennes médiocres, assez robustes; 
scape assez long, graduellement renflé au bout, atteignant à peine 
le milieu du rostre; funicule à articles obconiques, décroissant peu à 
peu; massue allongée, à articles 4-2 égaux, 3 plus long, conique. — 
Yeux latéraux, assez petits, arrondis, peu saillants. — Prothorax 
déprimé, aussi long que large, arrondi sur les côtés, tronqué en 
avant et à sa base; celle-ci brusquement rétrécie. — Ecusson assez 
grand, en triangle curviligne. — Elytres déprimées, planes, oblon- 
gues, largement arrondies à leur extrémité, non contiguës au pro- 
thorax, un peu plus larges que lui, avec les épaules obliquement 
tronquées. — Pattes courtes; cuisses très-larges, arquées en dessus, 
triangulaires inférieurement; jambes comprimées, droites, iner- 
mes au bout; les antérieures «un peu sinuées en dedans; tarses 
courts, à articles 1-2 triangulaires, subégaux, 3 assez large, 4 mé- 
diocre, ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale très-large, fai- 
blement arrondie en avant. — Mésosternum découvert, hori- 
zontal ; sa saillie assez large, tronquée en arrière. — Corps oblong, 
déprimé. 

Femelles : Tête allongée, parallèle ou obconique, munie, à quel- 
que distance en arrière des yeux, d'un sillon transversal en général 
peu distinct, rarement (xamiæ) renflée à sa base; rostre très-grèle, 
filiforme, au moins de la longueur du corps, droit ou faiblement 
arqué; ses scrobes situées au quart ou au cinquième environ de sa 
longueur à partir de sa base. — Antennes grèles; scape allongé, res- 


unguicularis; maxillæ brunneæ, caput, segmentum primum thoracis et anus 
suprà brunnea; et segmentum penultimum maculà brunneà notatum ; in dorso 
et lateribus lineæ sex longitudinales è punctis parvis nigris; pedes veri sex, 
segmentis tribus primis irserti, spurii verruciformes, quorum ultimi duo pa- 
rum majores, segmentis abdominalibus inserti. » Il saute aux yeux qu’une 
larve de Curculionides ne présente pas dé pareils caractères, et il est même 
possible que celle-ci ne soit pas celle d’un Coléoptère. MM. Chapuis et Candèze 
(Mém, d. 1. Soc. d. Se, d. Liège, VILL, p. 536) ont déjà hésité à reconnaître 
qu'elle appartienne à la famille actuelle. 

(1) Syn. Mironnynonus, Wesmael, Bull. d. l’Acad, d, Bruxel. HI, p. 162; 
genre établi sur le sexe femelle. 


ANDLIARHINIDES. 183 


tant à une grande distance des yeux (#amiæ) ou les atteignant (par 
ex. Dregei, Signatus); funicule à articles de longueur variable; mas- 
sue plus allongée que chez les mâles. — Pattes notablement moins 
robustes que chez ceux-ci. 


Je me conforme, pour la distinction des sexes, à l’opinion de Schœn- 
herr. Cependant je remarque que chez les exemplaires à rostre grêle, 
le 1% article des tarses antérieurs est notablement plus grand que le 
2e et assez fortement dilaté. Ce caractère étant ordinairement l’apa- 
nage des mâles dans la famille, me fait douter que les individus dont 
il s'agit soient réellement femelles. Aux caractères qui précèdent il 
faut ajouter que leurs cuisses et leurs jambes sont glabres, tandis que 
chez ceux à rostre court et robuste, les premières sont munies d'une 
frange de poils soyeux à leur base en dessous, et les secondes plus 
ou moins garnies de poils semblables à leur extrémité ou au côté 
interne. 

Ces insectes sont médiocrement nombreux (1) et leur livrée tantôt 
est d'un noir ou d'un jaune ferrugineux uniforme, tantôt présente 
un mélange de ces deux couleurs; leurs élytres sont constamment 
striées, avec les intervalles entre les stries très-plans. Lesplus grands 
sont un peu au-dessus de la taille moyenne. 


PLATYMERUS. 
Senoenx. Curcul., IL, p. 826 (2). 


Mâles : Tête assez saillante, subeylindrique; rostre de moitié envi- 
ron plus long qu’elle, assez robuste, cylindrique et peu à peu 
atténué en avant; ses scrobes subbasilaires, un peu inférieures. — 
Antennes à peine aussi longues que le rostre, médiocrement robus- 
* tes; scape subeylindrique, atteignant les yeux; funicule à articles 1 
un peu plus long et plus gros que 2-7, ceux-ci courts, très-serrés, 
égaux; massue assez petite, ovale, faiblement articulée, — Yeux 
médiocres, arrondis, assez saillants. — Prothorax légèrement convexe, 
transversal, arrondi sur les côtés, un peu rétréei en avant, tronqué 
à ses deux extrémités. — Ecusson assez grand, en triangle curvili- 
gne. — Elytres faiblement convexes, ovales ou oblongo-ovales, lar- 
gement arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur 
base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes; cuisses extrème- 
ment larges, arquées en dessus; jambes comprimées, graduellement 
élargies d'avant eu arrière, les antérieures ayant leur angle terminal 


(1) Schœnherr (Cureul. LE, p. 823, et V, p. 583) en décrit cinq espèces : 
À. samiæ Thunb. (Mit. brunneus, Wesm. loc. cit. pl. 6, £. 2, Q), rectirostris 
(samiæ var.?), coriaceus, signatus, Dregei. 

(2) Il y avait antérieurement un genre PLarymenis établi sur des Hémiptères 
par M. De Castelnau. 


ah 


184 CURCULIONIDES. 


externe dentiforme, les quatre postérieures pluri-épineuses à leur 
extrémité; tarses courts, étroits, à articles 1 plus long que 2, 3 pas 
beaucoup plus large qu'eux; crochets petits. — Saillie intercoxale 
large, un peu rétrécie et arrondie en ayant. — Mésosternum grand, 
un peu incliné; sa saillie large, rétrécie et subtronquée en arrière. — 
Corps ovale ou oblongo-ovale. 

Femelles : Rostre un peu plus long que celui des mâles, eylindri- 
que, assez grêle. — Massue antennaire plus allongée et moins forte, — 
Cuisses moins grosses; jambes moins larges, surtout les antérieures; 
langle terminal externe de celles-ci non saillant. — Corps en général 
moins large. 


Je ne trouve pas, chez les espèces que j'ai sous les yeux, la diffé- 
rence signalée plus haut chez les ANTLIARHINUS aux tarses antérieurs. 
Ces insectes n'atteignent pas à la taille de quelques-uns de ces der- 
niers; ils ont, du reste, une livrée analogue (1). 


TRIBU LXIX. 
ULOMASCIDES. 


Rostre horizontal, court, très-déprimé; ses serobes terminales, 
passant rapidement sous lui et évanescentes en arrière ; leur lèvre 
inférieure saillante en dehors. — Antennes subterminales, assez 
robustes; leur funicule de sept articles. — Yeux gros, très-saillants, 
ovales, longitudinaux. — Prosternum plan, excessivement large en- 
tre les hanches antérieures, formant une surface continue avec 
le mésosternum et le métasternum. — Un écusson. — Elytres 
recouvrant le pygidium. — Toutes les hanches globuleuses, d’au- 
tant plus séparées qu’elles sont plus postérieures; cuisses fortement 
et triangulairement dentées en dessous; jambes inermes au bout; 
crochets des tarses simples. — Les trois segments intermédiaires de 
l'abdomen coupés carrément à leur extrémité; le 2° aussi long que 
les deux suivants réunis, séparé du 4° par une fine suture droite et 
anguleuse dans son milieu. — Métasternum allongé ; ses épisternums 
de largeur médiocre. — Corps très-déprimé, plan en dessous. 


J'établis ce groupe sur le genre ULomAscus de M. L. Fairmaire, 
l'un des plus aberrants qui existent dans la famille. Néanmoins sa 
place ne peut être ailleurs que dans le voisinage de ces genres 
d'Apostasimérides (TRYPETES, EPIPEDUS, ANTLIARHINUS, etc.) qui sont 
remarquables par l’aplatissement de leur corps et la plus ou moins 
grande séparation de quelques-unes au moins de leurs paires de 


(1) On ne connait que les cinq espèces (Zckloni, Zeyheri, Winthemi, Leh- 
manni, Germuari) décrites par Schœnherr, Cureul, HI, p. 827. 


Le. 


ULOMASCIDES. 185 


pattes. Sous ce dernier rapport, aucun d’entre eux ne peut lui être 
comparé, sauf les Eprpkpus, pour ce qui concerne les pattes posté- 
rieures. Mais il s'éloigne de tous sans exception par des caractères 
importants et ne peut leur ètre associé, 


ULOMASCUS. 
L. Fam. Ann. d. L. Soc. entom., 1848, p. 173. 


Tète arrondie sur le vertex, plane sur le front, un peu rétrécie en 
arrière des yeux ; rostre aussi large et un peu plus long qu'elle, pa- 
rallèle et entier au bout, légèrement concave en dessus, très-plan et 
lisse en dessous (1). — Scape des antennes grossissant peu à peu, dé- 
primé, cilié en dehors, dépassant un peu les yeux en arrière ; funi- 
cule à articles 1-2 allongés, obconiques, égaux, 3-7 de même forme, 
décroissant peu à peu; massue très-allongée, obtuse au bout, com- 
pacte, veloutée. — Prothorax transversal, très-peu convexe, faible- 
ment arrondi sur les côtés, largement et assez fortement échancré en 
avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian large et faible, — 
Ecusson assez grand, transversal, irrégulièrement pentagonal. — 
Elytres très-peu convexes, assez allongées, parallèles, largement ar- 
rondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et faiblement 
échancrées à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes médiocres ; 
cuisses comprimées, ovoïdes, triangulaires, tranchantes et ciliées sur 
leur bord inférieur; jambes assez robustes, comprimées, obliquement 
tronquées au bout, les antérieures un peu arquées, les autres presque 
droites; tarses courts, à articles 4 triangulaire, 2 transversal, tous 
deux nus en dessous, 3 beaucoup plus grand et plus large, spon- 
gieux ; crochets assez grands, robustes et divariqués. — Saillie inter- 
coxale extrêmement large, très-courte, tronquée en avant. — Méta- 
sternum largement concave, la concavité limitée de chaque côté par 
une carène. — Mésosternum aussi large que la saillie intercoxale de 
l'abdomen. — Corps oblong, largé, déprimé, glabre. 


L'unique espèce (2) de ce genre remarquable ressemble compléte- 
ment, au premier coup-d’œil, à une ULoma d'assez grande taille et de 
forme large et déprimée. Comme la plupart des espèces de ce dernier 
genre, elle est d'un brun-marron brillant, assez finement ponctuée 
sur le prothorax, fortement strite, au contraire, sur les élytres, avec 
les stries occupées, par de gros points enfoncés. Elle est originaire 


(1) Les organes buceaux, par suite de la forme du rostre, diffèrent à quel- 
ques égards de ceux des autres Apostasimérides. Le cadre buccal est peu profond 
et'échancré en arc de cercle, sans aucun vestige de pédoncule. Les mâchoires 
sont lrès-rabustes et bien découvertes; les mandibules déprimées comme le 
'oslre, assez saillantes, médiocrement larges, arquées et simples au bout, 


(2) D, caviventris, L. Fairm. loc, cit. pl, 7, IL, f. 1 a-d. 


186 CURCULIONIDES. 


de la côte de Guinée. L’exemplaire que j'ai sous les yeux est le 
même qui a servi à M. L. Fairmaire et le seul, à ma connaisance, 
qui existe dans les collections. Selon toutes les apparences, c’est un 
mâle, 


TRIBU LXx. 
ÉPIPÉDIDES. 


Rostre court, robuste, anguleux, arqué ; ses scrobes profondes, ar- 
quées, fortement élargies en arrière. — Antennes subterminales, 
courtes, robustes ; leur funicule de sept articles. — Yeux fortement 
granulés, latéraux, contigus en dessous, recouverts au repos. — Pro- 
thorax pourvu de lobes oculaires; prosternum largement concave, assez 
étroitentre les hanches antérieures, formant une surface presque con- 
tinue avec le mésosternum et le métasternum,—Un écusson.—Elytres 
recouvrant le pygidium. — Toutes les hanches subglobuleuses ; les 
postérieures excessivement séparées ; cuisses inermes; jambes briève- 
ment onguiculées au bout ; tarses très-courts, leurs crochets simples. 
— Les trois segments intermédiaires de l’abdomen coupés carrément 
en arrière ; le 2° plus grand que les deux suivants réunis, séparé du 
4° par une suture arquée ; celui-ci sans saillie intercoxale, largement 
arrondi en avant. — Métasternum assez allongé; ses épisternums 
étroits. — Corps oblong, très-déprimé. 


J'ai dit précédemment (1) que le genre Eprpepus de Schœænherr, ne 
possédant pas les caractères des Byrsopsides parmi lesquels il l'avait 
placé, devait en être exelu. Il ne peut pas davantage prendre place 
dans aucun des nombreux groupes des Apostasimérides, et je suis 
obligé d'en établir un pour lui seul. C'est des RayTIRHINUS à corps 
déprimé que l’unique espèce qui le compose se rapproche le plus au 
premier coup-d'œil; mais, outre que c’est un Apostasiméride, elle en 
diffère par de nombreux caractères. Dans la cohorte actuelle, on ne 
peut lui comparer que l'Ulomascus. caviventris qui s'en rapproche 
par sa forme aplatie, l'énorme écartement de ses hanches postérieures 
et leur forme globuleuse ; mais pour tout le reste, il y a trop de dif- 
férences entre ces deux insectes pour qu'ils puissent être compris dans 
le même groupe. Je crois seulement qu'ils doivent être placés dans 
le voisinage l'un de l’autre, comme je le fais ici. 


EPIPEDUS. 
Scnognu. Curcul., VI, 2, p. 462. 


Rostre un peu plus long que la tête, parallèle,"bisinué de chaque 
côté, légèrement convexe en dessus et tronqué au bout; ses scrobes 


(1) Tome VI, p.294, note. 


PYROPIDES. 187 


atteignant les yeux et réunies en dessous par un large sillon trans- 
versal. — Scape des antennes robuste, déprimé, arqué, muni de gros 
cils sur sa tranche externe et atteignant les yeux ; funicule à articles 
4 allongé, obconique, 3-7 transversaux, très-serrés, 7 contigu à la 
massue ; celle-ci ovale, faiblement articulée. — Prothorax transversal, 
plan en dessus, droit en axrière et arrondi en avant sur les côtés, 
brusquement et brièvement rétréci en avant, tronqué à sa base; ses 
lobes oculaires assez saillants. — Ecusson petit, orbiculaire, —Elytres 
très-planes en dessus, assez allongées, parallèles, brusquement dé- 
clives et largement arrondies en arrière, un peu plus larges que le 
prothorax et rectilignes à leur base, avec les épaules arrondies. — 
Pattes courtes, robustes ; cuisses graduellement en massue; jambes 
droites, comprimées; tarses courts, étroits, finement villeux en des- 
sous, à 3° article un peu plus large que 1-2 ; crochets petits. — Mé- 
sosternum large, un peu déclive. — Corps très-déprimé, couvert d'é- 
cailles en partie furfuracées. 

Le singulier insecte (squamifer Schh.) de Cayenne qui forme le 
type de ce genre est assez petit et en entier d’un jaune de terre de 
Sienne, rembruni par places sur les élytres; ces organes sont finement 
striés, avec les intervalles entre les stries plans, et sont munis cha- 
eun d'un tubercule au sommet de leur déclivité. Ses pattes sont re- 
yètues de grosses écailles furfuracées. Son facies indique un insecte 
qui vit plutôt sous les écorces que sur le sol. 


TRIBU LXXI. 
PYROPIDES. 


Rostre médiocre, cylindrique, peu robuste, arqué; ses scrobes se 
dirigeant rapidement sous lui et à peine visibles sur les côtés. — An- 
tennes au plus médiocres, grêles, leur funicule de sept articles. — 
Prothorax muni de chaque côté d’une fine arête séparant son prono- 
tum de ses flancs; prosternum plan, entier en avant, de largeur 
variable entre les hanches antérieures, formant avec le mésosternum 
et le métasternum une surface continue ; le mésosternum réduit à 
un mince filet transversal. — Un écusson. — Elytres laissant une 
très-petite portion du pygidium à découvert. — Hanches antérieures 
globuleuses, peu saillantes ; cuisses et jambes inermes à leur extré- 
mité; crochets des tarses appendiculés. — Les trois segments inter- 
médiaires de l'abdomen subégaux, le 2 largement en arc de cercle 
sur son bord postérieur et embrassant en partie le 3°, soudé au 4® 
et séparé de lui par une fine suture droite. — Métasternum court, ses 
Cpisternums étroits. — Corps brièvement ovale ou oblongo-oyale. 


Des deux genres qui composent cette Tribu, l’un (Craspenorus) figure 


nr 


188 CURCULIONIDES. 


dans les Gholides de Schænherr, l'autre (Pyropus) dans ses Bari- 
diides, entre les Maparus et les Bariprus. Mais tous deux ont la même 
organisation et ne difèrent que par la largeur de leur prosternum 
entre les anches antérieures ; tout le reste est construit exactement 
sur. le même plan. Cette organisation est très-voisine de celle des 
deux genres en question, surtout pour ce qui concerne les seg- 
ments thoraciquesæn dessous, qui sont absolument pareils à ceux de 
la plupart des Madarides. C'est par conséquent près de ces derniers 
que ces insectes devraient prendre place, sans la petitesse de leurs 
épimères mésothoraciques qui oblige de les comprendre dans la sec- 
tion actuelle. Ils sont petits et propres à l'Amérique. 


I. Prosteraum très-large entre les hanches antérieures : Pyropus. 
II, — étroit —— : Craspedotus, 


PYROPUS. 
Senoenu. Curcul., II, p. 641. 


Tète petite, globuleuse ; rostre grêle ; ses scrobes commençant dans 
son milieu. — Antennes médianes, médiocres ; scape en massue au 
bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1 relativement très- 
allongé, 2-7 très-courts, très-serrés, grossissant peu à peu; massue 
ovale, acuminée, articulée. — Yeux petits, déprimés, ovales, trans- 
versaux. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, droit en 
arrière sur les côtés, puis arrondi et rétréci en avant, parabolique- 
ment coupé de chaque côté de sa base, avec son lobe médian assez 
saillant; prosternum très-large entre les hanches antérieures. — 
Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres médiocrement convexes, 
régulièrement ovales, pas plus larges que le prothorax à leur base, 
avec les épaules nulles. — Pattes courtes ; cuisses robustes, en mas- 
sue ; jambes droites ; tarses courts, médiocrement larges, spongieux 
en dessous, à articles 1 excessivement petit, 4 médiocre ; ses crochets 
petits, arqués et divariqués. — Pygidium petit, en triangle curvi- 
ligne transversal; 3 et 4° segments abdominaux brièvement anguleux 
à leurs extrémités; saillie intercoxale très-large, arrondie en avant. 
— Corps brièvement ovale, glabre, 


La seule espèce connue (1) est originaire de Cuba, de petite taille 
et d'un beau bleu sujet à passer au violet. Elle est finement pointillée 
partout et présente sur les élytres des rangées régulières de points 
enfoncés, un peu plus gros que ceux du fond. 


(i) P. saphirinus, Schœnh. loc. cit. p. 642. Le Curculio cyaneus de Herbst 
(Die Kæfer, VI, p. 167, pl. 71, £ 7) reproduit exactement les formes de cet 
insecte, mais, comme le fait observer Schœnherr, il a les cuisses dentées 
et doit, dès lors, à tout le moins, constituer une autre espèce, sipon un autre 
genre, 


PYROPIDES. 189 


CRASPEDOTUS, 
Scnoenu. Curcul., VIE, 1, p. 87. 


Tête petite, légèrement allongée ; rostre un peu plus long qu’elle, 
médiocrement robuste ; ses scrobes commençant dans son milieu. — 
Antennes médianes, courtes, médiocrement robustes; scape brusque- 
ment en massue et un peu arqué au bout ; funicule à articles 4 obco- 
nique, allongé et relativement très-gros, 2 de même forme, grêle ‘et 
court, 3-6 fortement transversaux, serrés, grossissant rapidement, 6 
contigu à la massue; celle-ci grosse, ovale, obtuse, faiblement arti- 
culée; son 4° article grand. — Yeux médiocres, déprimés, ovales, 
transversaux. — Prothorax peu convexe, transversal, un peu rétréci 
en avant, coupé obliquement de chaque côté de sa base, avec son 
lobe médian assez large et arrondi ; prosternum étroit entre les han- 
ches antérieures, dilaté en arrière de celles-ei en une plaque triangu- 
laire. — Ecusson ponctiforme. — Elytres amples, peu convexes, sub- 
quadrangulaires, finement marginées sur les côtés, un peu plus larges 
que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épaules non 
saillantes et obliques. — Pattes assez courtes ; cuisses graduellement 
en massue ; jambes droites; tarses courts et étroits, à article 4 mé- 
diocre ; ses crochets divariqués. — Pygidium des Pyropus, parfois 
recouvert; 3° et 4° segments abdominaux coupés carrément en ar- 
rière ; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Corps quadrato- 
ovale, glabre. 


Le genre ne comprend également qu'une espèce, décrite par Schæn- 
berr sous le nom de pullus, et qui est du Brésil. Elle est de la taille du 
Pyropus saphirinus, et varie du noir au ferrugineux uniforme, mais 
il y a des exemplaires qui offrent un mélange de ces deux couleurs ; 
sa sculpture est plus fine que celle du P, saphirinus, mais, du reste, 
pareille. 


SECTION B, 


Epimères mésothoraciques ascendantes. — Segments intermédiaires 


de l'abdomen presque toujours arqués ou anguleux à leurs extré- 
mités. 


Les éléments de cette section sont principalement empruntés aux 
Baridiides de Schænherr. Le surplus consiste en ceux de ses Cholides 
et de ses Cryptorhynchides qui n'ont pas trouvé place ailleurs. Sous 
le rapport du nombre des espèces, elle ne le cède pas beaucoup à 
la précédente, mais elle est beaucoup plus homogène au point de 
vue de l’organisation, de sorte que sa division en cinq Tribus suffit 
Pour exprimer les divers types qu'elle contient. 


di eine SRE à, +: mania de tien 


CERN NSR 


190 CURCULIONIDES. 
I. Antennes droites. Prérocozipes. 
e —  coudées. 
a  Ecusson nul ou à peine distinct. CEUTORHYNCHDES. 
aa — toujours très- — 
b  Scrobes rostrales latérales, visibles en entier. 
Rostre court, plus ou moins robuste, PÉRIDINÉTIDES. 
— long, grêle, cylindrique. PANTOTÉLIDES. 
bb Scrobes rostrales rapidement inférieures et visi- 
bles sur les côtés en partie seulement. BARIDIIDES. 


TRIBU LXXIL. 
PTÉROCOLIDES. 


Rostre court; ses scrobes basilaires. — Antennes droites. — Pro- 
sternum non excavé ni canaliculé. — Ecusson distinct. — Elytres 
laissant à découvert le pygidium, le propygidium et une partie de 
l'antépénultième segment dorsal de l'abdomen. — Jambes mucro- 
nées à leur extrémité; crochets des tarses petits, appendiculés. — 
Segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément en arrière. 
— Métasternum court, ses épisternums étroits. — Saillie mésoster- 
nale formant un angle avec le métasternum. — Corps brièvement 
ovale. 

Il n'y a pas dans la famille entière de groupe plus tranché que 
celui-ci. Le genre Prerocozus qui le compose à lui seul avait été 
placé par Schœnherr dans les Attélabides avec lesquels il n’a pas 
d’autres rapports que d'être orthocère. L’unique espèce qui le com- 
pose reproduit d’une manière frappante les formes des Pyropus et 
des Crasreporus de la Tribu précédente, mais en diffère compléte- 
ment par ses caractères génériques. Elle est propre à l'Amérique du 
Nord. 

PTEROCOLUS. 


Sonoenu. Curcul., {, p. 238 (1). 


Tête convexe, un peu allongée en arrière des yeux; rostre pas 
plus long qu’elle, assez robuste, subeylindrique, comprimé sur les 
côtés à sa base, légèrement arqué; ses scrobes basilaires, courtes, 
superficielles, triangulaires et obliques. — Antennes courtes, peu 
robustes ; scape gros, obconique, atteignant les yeux; funicule à arti- 
cles 4 de même forme, plus mince et plus court que le scape, 2-8 
très-courts, serrés, grossissant peu à peu, 9-11 formant brusquement 


(1) Syn. Avoromus, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 205 ; nom déjà employé pour 
des Carabiques, et postérieur de quatre ans à celui imposé au genre par Schœn- 
herr; Kirby ne parait pas avoir soupçonné l’existence de ce dernier. — ATTE- 
LABUS Fab., Oliv. 


CEUTORHYNCHIDES. 191 


une massue déprimée et oblongo-ovale. — Yeux grands, déprimés, 
brièvement ovales, transversaux, médiocrement séparés en dessus. — 
Prothorax ample, peu convexe, rectiligne sur les côtés, graduelle- 
ment rétréci et tronqué en avant, avec ses angles antérieurs fléchis, 
coupé obliquement et subcirculairement de chaque côté de sa base, 
irrégulièrement pentagonal; prosternum très-court en avant des 
hanches antérieures, très-large et plan entre celles-ci. — Ecusson 
assez grand, subquadrangulaire. — Elytres courtes, ovales, profon- 
dément déhiscentes et isolément arrondies à leur base, très-fortement 
échancrées en avant et embrassant le prothorax (4). — Pattes médio- 
cres; cuisses fortement en massue; jambes droites, arrondies 5 les 
quatre postérieures finement mucronées au bout; tarses courts, grè- 
les, spongieux en dessous, à articles 1 allongé, obconique, 3 à peine 
plus large et plus court que 2, 4 médiocre; ses crochets petits. — 
Pygidium grand, vertical, en triangle curviligne; 2e segment ventral 
un peu plus long que chacun des deux suivants, séparé du 1% par 
une suture droite ; saillie intercoxale très-large, arrondie en avant. — 
Mésosternum en carré transversal. — Corps finement pubescent. 

On n’en connait qu’une petite espèce (ovatus Fab.) dont la livrée 
uniforme varie du bleu foncé au vert clair; son prothorax est criblé 
de points enfoncés très-serrés, et ses élytres sont largement sillonnées ; 
les sillons sont à la fois rugueux et ponctués, avec les intervalles 
entre eux étroits et costiformes. Cet insecte paraît être répandu dans 
l'Amérique du Nord, depuis le Canada jusque dans le voisinage du 
Mexique. 


TRIBU LXXIIT. 
CEUTORHYNCHIDES. 


Rostre cylindrique, jamais épaissi à sa base, ni très-grêle et très- 
allongé; ses scrohes en général longeant son bord inféro-latéral et 
visibles en grande partie ou en entier. — Prosternum très-souvent 
excavé ou canaliculé. — Ecusson nul ou peu distinct. — Elytres 
laissant le pygidium à découvert. — Jambes inermes au bout, très- 
rarement et alors à peine visiblement mucronées ; crochets des tarses 
variables, mais jamais soudés. — Les trois segments intermédiaires de 
l'abdomen fortement arqués à leur extrémité; sa saillie intercoxale 
large, parallèle, tronquée en avant, — Métasternum très-court chez 


(1) Schœnherr les décrit comme ayant les épaules accrues d’une lame trigone 
formant, selon ses expressions, un prolongement de la substance du prothorax. 
Il à évidemment voulu parler des épimères mésothoraciques, qui sont très- 
Brandes et largement visibles en dessus. Cest la soule fois qu’il ait fait men- 
lion de ces pièces dans son ouvrage, et, comme on le voit, sans se douter de 
leur véritable nature. 


192 CURCULIONIDES. = 


presque tous; ses épisternums larges. — Saillie mésosternale for- 
mant un angle avec le métasternum. — Corps oblong chez un 
petit nombre, brièvement ovalaire ou rhomboïdal chez les autres, 


Les Ceutorhynchides sont de petits insectes qui, pour la plupart, 
ont une ressemblance prononcée avec les Gionides qui terminent la 
cohorte précédente. Ils se distinguent aisément des autres groupes 
de la section actuelle par leur écusson indistinet et leurs jambes 
inermes au bout, caractère qui souffre à peine deux ou trois excep- 
tions, lesquelles même ne concernent en général que les jambes inter- 
médiaires. 

Le funieule antennaire de ces insectes se compose de six ou sept 
articles et le scape atteint presque toujours les yeux ou en reste à 
une faible distance. Ces derniers, toujours finement granulés, sont 
tantôt cachés, en partie du moins, par le prothorax lors de la contrac- 
tion de la tête, tautôt complétement à découvert. Il est rare que le 
prosternum ne présente aucune trace d'une excavation ou d’un canal 
rostral. Quand ce dernier existe, le cas le plus commun est qu'il s'ef- 
face entre les hanches antérieures; ailleurs il envahit le mésoster- 
num et même le métasternum. Les espèces qui le possèdent repré- 
sentent ici les Cryptorhynchides. Le second segment abdominal est 
constamment plus court que les deux suivants réunis et séparé du 
premier par une suture droite ou faiblement arquée. Les autres 
caractères exposés plus haut n’exigent pas d'observations. 

Sauf un petit nombre (ScLeroprerus, Rayrinosomus) qui parais- 
sent être épigés, les Ceutorhynchides vivent sur les plantes basses et 
recherchent en général les lieux humides; quelques-uns même 
(Eusrvemius, LiropacryLus) se tiennent habituellement sous l’eau. 
Leurs larves, dont on connaît plusieurs appartenant aux genres 
Moxonycaus (1) et CEUTORHYNCHUS (2), ne paraissent offrir rien de 
particulier. Elles vivent aux dépens des graines, des tiges ou des 
racines des végétaux; mais quand le moment de leur métamorphose 
est venu, les unes (Moxoxycaus) ne quittent pas la plante qui les a 
nourries, tandis que les autres (CEUToORHyNCHUs) s'enfoncent dans le 
sol et s'y construisent une coque. 

(1) M. pseudacori, Westw. An Introd. etc. I, p. 345, f. 41, 20; elle dévore 
les graines de l’/ris pseudacorus. 

(2) C. contractus et assimilis; Kirby et Spence, An Intred. to Entom. ed. 5, 
1,p.188; dans les racines du Sinapis arvensis, à la surface desquelles elles font 
naltre de petits tubercules. — macula-alba, Klingelhœf. Stettin. entom. Zeit. 
1843, p. 85; dans les têtes des pavots dont elle ronge les graines. — sul- 
cicollis, Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1845; Bull. p. XXXIIL; dans 
les racines des choux sous le collet; Haimhof. Verhandl. d. Zool.-botan, Ver. 
in Wien, V, p. 529; sur l’Alyssum incanum. — raphani, E. Cussac, Aou, d. 
1, Soc.entom. 1855, p. 241, p!. XIII, nel, f. 1-10; sur le Symphylum officinale. 
— drabæ, Laboulb. ibid. 1856, p. 145, pl. 4, f. 3-5 ; sur la Draba verna. 


+2 


CŒLIODIDES. 193 


La Tribu est riche en espèces et les genres assez nombreux que 
constituent ces dernières sont, à l'exception de deux (MECYSMODERES, 
CorLocAsTER) représentés en Europe. 

La classification qui suit est, quant à ses bases, la même que celle 
proposée par M. G. Thomson, à cela près que ce savant entomolo- 
giste ne divise ces insectes qu’en deux groupes qe tandis que je crois 
devoir en admettre trois. 


I. Yeux, en partie au moins, recouverts par le pro- 
thorax. 


Canal rostral entamant le mésosternum et 
parfois le métesternum. CoELIODIDES. 


== effacé entre les hanches antér., | 
parfois nul. CEUTORHYNCHIDES VRAIS. 


IT. Yeux complétement à découvert. PuyroBuipes, 
GROUPE I. Cœliodides. 


Yeux grands, ovales, transversaux, au moins en partie recouverts 
par le prothorax lors de la contraction de la tête. — Canal rostral 
entamant le mésosternum et parfois le métasternum. 


Ce canal est toujours profond, et quand il ne va pas au-delà du 
mésosternum, n’est jamais limité en arrière par ce dernier dont il ne 
reste rien dans cette direction. Quand il entame le métasternum, son 
extrémité s'élargit en une fossette plus ou moins grande. Ces insectes 
me paraissent être les plus parfaits des Ceutorhynchides et devoir 
dès lors être placés à leur tête. Ils ne forment que les quatre genres 
suivants : 


I. Art. 4 des tarses très-court, muni d’un seul crochet : Mononÿchus. 


II —  — médiocre, — de deux — 
a Canal rostral limité au mésosternum : Cœliodes. 
aa —— entamant le métasternum. 
Funicule antennaire de 7 art. : Megacetes. 
— — 6 — Scleropterus. 
MONONYCHUS. 


(Souuer.) GERM, Jns. spec. nov., p.241. 


Tête finement carénée sur la ligne médiane, un peu excavée sur 


(1) Skandinav. Col. I, p. 138. Les deux groupes en question sont ceux des 
Phytobiides et des Ceutorhynchides. Attachant plus d'importance qu’on ne l’a 
fait jusqu'ici à la struciure du canal rostral, les Cogcropes que M. G. Thomson 
San parmi les Ceutorhynchides, me paraissent être le type d’un groupe 

istinct, 


Coléoptères. Tome VII. 143 


194 EURCULIONIDES. 


le front; rostre allongé, peu robuste, cylindrique, médiocrement 
arqué; scrobes commençant près de son milieu. — Antennes submé- 
dianes, assez courtes, grèles; scape en massue allongée au bout; 
funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, celui-là le plus grand, 
3-7 courts, subégaux; massue médiocre, ovale, acuminée au bout, 
articulée. — Yeux grands, brièvement ovales, légèrement convexes. — 
Prothorax transversal, fortement rétréci et tronqué en avant, arrondi 
sur les côtés en arrière, coupé paraboliquement de chaque côté à sa 
base, avec son lobe médian assez saillant et aigu; canal prosternal 
assez profond, nettement limité en avant et prolongé jusqu'au méso- 
sternum inclusivement. — Ecusson enfoncé, à peine distinct. — Ely- 
tres courtes, peu convexes, impressionnées sur la suture en avant, 
rétrécies et isolément arrondies en arrière, à peine plus larges que le 
prothorax et conjointement échancrées à leur base, avec les épaules 
largement arrondies. — Pattes assez robustes; cuisses et jambes 
comprimées; celles-ci anguleuses ou dentées sur leur bord externe 
avant leur extrémité, tranchantes en dehors au-dessous de cette 
saillie; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous, à arti- 
cle 4 dépassant à peine les lobes du 3° et terminé par un seul petit 
crochet. — Pygidium plus haut que large; saillie intercoxale de 
l'abdomen large, tronquée en avant. — Corps très-épais, brièvement 
rhomboïdal. 


Ces insectes sont de la taille des plus grands CEutorayNcuus et 
éminemment distincts de tous ceux de cette Tribu par la structure du 
dernier article de leurs tarses. Leurs espèces, peu nombreuses, 
sont répandues depuis la Sibérie jusque dans les iles Canaries (1); 
l’une d'elles (vulpeculus F.) habite même l'Amérique du Nord. 
Celles d'Europe fréquentent les lieux aquatiques et se trouvent sur 
diverses plantes, principalement dans les fleurs de l’Iris pseuda- 
corus. 


COELIODES. 
Scuoenn. Curcul., IV, p.282 (2). 


Rostre au plus médiocrement robuste, allongé, cylindrique, plus 
ou moins arqué; ses scrobes commençant vers le milieu de sa lon- 
gueur. — Antennes submédianes, médiocres, grêles; scape en mas- 
sue au bout; funicule à articles 4-2 obconiques, allongés, subégaux 


(1) Schœnherr (Curcul. VIII, 1, p. 401) en mentionne 6 esp. dont trois 
(pseudacori, superciliaris, salviæ) habitent l’Europe tempérée où méridio- 
nale, Aj. : M. variegatus, Brullé in Webb et Berthel. Canar.; Entom. p. 72. 
— syriacus, L. Redtenb. in Rüsseg. Reise, p. 988; Syrie. — spermaticus, 
Becker, Bull. Mosc. 1862, Il, p. 349; Russie mér. (Sarepta). 

(2) Syn. Srenocanus, G. Thoms. Skandinav. Col. 1, p. 139, — CeuronnyN- 
caus Schœnh. olim. 


CŒLIODIDES. 195 


ou non, 3-4 plus longs que 5-7, ceux-ci courts; massue assez petite, 
oblongo-ovale, articulée. — Yeux de grandeur variable, brièvement 
ovales, peu convexes. — Prothorax transversal, fortement rétréci en 
avant et plus ou moins contracté près de son bord antérieur, parabo- 
liquement coupé de chaque côté de sa base; canal prosternal pro- 
fond, large, assez nettement limité en avant, s’arrêtant au niveau 
des hanches intermédiaires. — Ecusson nul ou ponctiforme. — 
Elytres courtes, assez ou peu convexes, rétrécies en arrière, un peu 
plus larges que le prothorax et échancrées à leur base, avec les épau- 
les calleuses, — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses presque 
graduellement en massue; jambes subarrôndies, droites, sauf parfois 
à leur base, tronquées au bout, avec leur bord terminal externe 
tranchant et cilié sur une étendue variable (1); tarses médiocres, 
assez larges, spongieux en dessous, à article 4 médiocre; ses crochets 
courts, plus ou moins dentés à leur base. — Pygidium entièrement 
découvert; saillie intercoxale de l'abdomen large, parallèle, tron- 
quée en avant. — Corps épais, brièvement ovalaire ou subrhomboï- 
dal, finement pubescent. 


Le canal rostral affecte deux formes différentes chez ces insectes. 
Tantôt, comme chez les Mononycaus, il ne va pas au-delà du mésos- 
ternum, tantôt il envahit plus ou moins complétement le métaster- 
num (2). Ce caractère me paraît avoir assez d'importance pour auto- 
riser la répartition des espèces dans deux genres distincts, en 
réservant le nom de CogLiones, comme l'a fait M. G. Thomson, à 
celles qui rentrent dans la première de ces catégories et en leur asso- 
ciant les SreNocarus du même auteur. Les caractères différentiels 
qu'il leur assigne ne me paraissent pas suffisants et se bornent à 
ceux-ci : , 

Les Cogiopes (Type : C. epilobü) ont les cuisses inermes, les jam- 
bes bianguleuses en dehors et le prothorax légèrement incisé dans 
son milieu en avant, tandis que chez les Srenocarus (Type : C. gut- 
tula) les cuisses sont dentées, les jambes arrondies et le prothorax 
rebordé et entier en avant. 

Ainsi restreint, le genre paraît être notablement moins riche que le 
suivant (3). Tous deux se distinguent sans peine des CEUTORHYNCHUS, . 


(1) Pour les modifications qu’éprouvent ces organes, voyez Suffrian, Stettin, 
entom. Zeit. 1847, p. 293. Ce savant entomologiste reconnaît qu’elles n’ont 
point de valeur systématique. 


(2) Schænherr (loc. cit.) ne fait pas cette distinction, non plus que Jacquelin- 
Duval (Gener. d, Col. d'Eur. Cureul. p. 59), qui se contente de dire que le 
Canal rostral se prolonge sur le mésosternum. Plus exacts, MM. L. Redten- 
bacher (Faun. austr. ed. 2, p. 787) et Bach (Kæferfaun. d. Nord-u.-Mittel- 
deutsch]. I, p. 331) mentionnent les deux formes en question, 


() Il y aura lieu de voir comment se répartissent les 34 espèces européennes 


196 €URCULIONIDES. 


auxquels Schœnherr les avait réunis dans l’origine, en ce que chez 
ces derniers le mésosternum et, à plus forte raison le métasternum, 
ne ‘prennent aucune part à la formation du canal rostral. Leurs 
espèces vivent sur des arbres ou des plantes basses de familles 
variées. 

MEGACETES. 


G. Taows. Skandinav. Col., I, p. 139 (1). 


Ce genre comprend tous les Cogciopes des auteurs dont le canal 
rostral se prolonge sur le métasternum. M. G. Thomson l'a, comme 
le précédent, divisé en deux. 


Il applique le nom de Mecaceres (Type : C. quercus) aux espèces 
qui ont les euisses inermes el le canal rostral prolongé jusqu’à l'ex- 
trémité du métasternum. Celles qui ont les cuisses dentées et le ca- 
nal en question terminé vers le milieu du métasternum sont pour 
lui des Civormnus (Type : C. didymus). Les autres caractères, en 
très-petit nombre, qu'il assigne à ces deux genres, ne sont pas exclu- 
sifs ou n’ont pas d'importance. 


SCLEROPTERUS. 
Scuoenu. Curcul. Disp. meth., p. 290. 


Rostre allongé, robuste, cylindrique, médiocrement arqué; ses 
scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médiocres, grêles; 
scape en massue au bout; funicule de 6 articles obconiques : 1-3 
allongés, celui-là le plus long et plus gros, 4-6 plus courts, décrois- 
sant graduellement; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — 
Yeux assez grands, déprimés, brièvement ovales, transversaux, — 
Prothorax au moins aussi long que large, plus ou moins arrondi sur 
les côtés à sa base, fortement resserré un peu au-delà de son milieu, 
avec son bord antérieur médiocrement saillant, muni de faibles lobes 


etexotiques que mentionne Schœnherr (Curcul. VIIL, 1, p. 392). Parmi les pre- 
mières que j'ai sous les yeux, je ne trouve, outre l'epilobii et le guttula, quele 
geranii qui rentre dans le genre actuel, Le même travail devra se faire pour 
les espèces suivantes qui ont été décrites depuis Schœnherr : Esp. européennes : 
C. zonatüs, Germar, Faun. Ins. Europ. XXII, 9; Styrie. — trifascialus, 
Bach; loc. cit. p. 332; Thuringe. — congener, Fœrster, Verhandl. d. naturh. 
Verein. d. Preuss. Rheinl. VI, p. 28; Provinces rhénanes. — Esp. asiatiques : 
C.strigirostris, Hochhuth, Bull. Mosc. 1847, 1,p. 569; Arménie; radula, ibid. 
1851, I, p.95; Sibérie. — mysticus, Syrie, Perse; Kolenatii, Caucase; Kole- 
nati, ibid, 1859, I, p. 381 et 386. — Esp. de l'Algérie : C. glaucii, Chevrol. 
Rev. et Mag. d. Zool. 1859, p. 37; cinctus, ibid. 1861, p. 122. — Esp. de 
l’Amér. du Sud : C. albovarius, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entom. p. 14; 
Rio Janeiro. 


(1) Sya. Cwwonuinus, G. Thoms, ibid. — CœLiopEs auctor. 


CEUTORHYNCRIDES VRAIS. 197 


oculaires, subtronqué en arrière; canal rostral profond, nettement 
limité, prolongé au-delà du milieu du métasternum. — Ecusson 
nul. — Elytres très-convexes, brièvement ovales, pas plus larges que 
le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules subrectangu- 
laires. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures plus longues que 
les autres; cuisses médiocrement en massue; jambes antérieures 
arquées à leur extrémité, les autres droites; toutes tronquées au 
bout; tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à articles 3 
plus large que 1-2, 4 médiocre; ses crochets petits, dentés à leur 
base. — Pygidium en partie découvert; 2° segment abdominal plus 
long que chacun des deux suivants, séparé du 1° par une suture ar- 
quée; saillie intercoxale large, tronquée en avant. — Métasternum 
très-court. — Corps brièvement ovale, inégal, glabre. 


On n’en connaît que deux petites espèces (1) propres aux parties 
centrales de l’Europe, d’un noir profond assez brillant, criblées de 
gros points enfoncés sur le prothorax et fortement sillonnées sur les 
élytres, avec les intervalles entre les sillons costiformes et denticulés 
en scie, sculpture très-voisine de celle des RHYTIDOSOMUS près desquels 
le genre devrait être placé sans la forme toute différente du canal 


rostral (2). 
GrouwrE II. Ceutorhynchides vrais, 


Yeux des Cœliodides. — Canal rostral effacé entre les hanches an- 
térieures, parfois nul. — Saillie mésosternale distincte. 


Cette saillie est toujours assez large, le plus souvent triangulaire, 
inclinée en arrière et tronquée au bout, avec ses angles arrondis. La 
plupart de ces insectes ont conservé le facies des Cœliodides, mais 


(1) S. serratus Germ. Livonie, Autriche; offensus, Carinthie ; Schœnh. 
Cureul, IV, p. 359. Schœnherr assigne pour patrie au premier la Livonie seu- 
lement; M. L. Redtenbacher (Faun. austr. éd. 1, p. 386, et éd. 2, p. 792) a 
signalé son existence en Autriche, mais ne parle pas du second. 

(2) Schænherr, après lavoir d’abord mis entre les Bacous et les TAPINOTUS, 
l'a classé ensuite (Cureul. IV, loc. cit.) immédiatement à la suite des ACALLES; 
il a même fini, croyant son funicule antennaire composé de 7 articles, par le 
regarder comme à peine distinct de ces derniers. M. L. Redtenbacher (loc. cit.) 
et Jacquelin-Duval (Gener. d, Col. d'Éurop.; Gureul. p. 57) se sont conformés 
à la seconde de ces opinions. M. Suffrian (Stettin. entom. Zeit. 1856, p. 250) a 
ensuite proposé de n’en faire qu'un sous-genre des ACALLES. Enfin, M. Gerstæ- 
ker (Wiegm. Archiv. 1897, Il, p. 363) a émis l'opinion qu’il ne diflérait pas 
des Ruyriposomus. Les épimères mésothoraciques ascendantes de ces insectes, 
leurs segments abdominaux intermédiaires qui sont arqués, et leur pygidium 
découvert montrent qu'ils appartiennent à un tout autre groupe que les 
Acarzes dont la place est parmi les Cryptorkynchides. D'un autre côté, la 
forme de leur canal vostral ne permet pas de les réunir aux RuyrIbOsOMus ; 
ils représentent ces derniers dans le groupe actuel. 


198 CURCULIONIDES. 


quelques-uns l'ont perdu par suite de la forme moins courte de leur 
corps. Ces différences, qui ont influé sur la longueur du métaster- 
num, ont servi de base à l’arrangement des sept genres qui suivent, 


I. Corps épais, très-court, ainsi que le métasteraum. 

a  Funicule antennaire de 7 art. : Ceutorhynchus. 

aa — — 6 — 

bd Lobe médian de la base du prothorax court. 

Prothorax dépourvu de lobes oculaires : Ceutorhynchidius. 
— muni — : Rhytidosomus. 

bb Lobe médian de la base du prothorax très-saillant : Mecysmoderes, 
IL. Corps oblong ou oblongo-ovale; métasternum assez long. 

€ Crochets des tarses simples : Poophagus. 


ec _— — dentés à leur base. 
Funicule antennaire de 6 art. : Tapinotus. 
— — 7 — :; Marmaropus. 
CEUTORHYNCHUS. 


(Scauerr.) German, Ins. spec. nov., p. 217 (1). 


Rostre au plus médiocrement robuste, en général grêle, cylindri- 
que, arqué; ses scrobes commençant vers son milieu ou un peu en 
avant. — Antennes médiocres, grèles; scape légèrement épaissi au 
bout,; funicule de 7 articles : 4-2 allongés, subégaux ou non, celui-là 
plus gros, 3-7 décroissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acumi- 
née et articulée. — Yeux assez grands, subarrondis, peu convexes. — 
Prothorax rarement aussi long que large, plus ou moins dilaté et 
arrondi sur les côtés, fortement rétréci et très-souvent resserré en 
avant, subtronqué ou bisinué à sa base, avec un lobe médian aigu ; 
canal rostral de largeur et profondeur variables, à bords non tran- 
chants, effacé et rétréci entre les hanches antérieures. — Ecusson nul 
ou très-petit. — Elytres médiocrement ou peu convexes, brièvement 
ovalaires, largement échancrées en are à leur base, avec leurs épau- 
les embrassant un peu le prothorax et obtusément calleuses. — Pattes 
médiocres, assez robustes; cuisses en massue; jambes ayant leur 
extrémité externe tranchante sur une courte étendue; tarses médio- 
cres, assez larges, à article 4 de longueur normale; ses crochets 
appendiculés ou bifides; très rarement (par ex. litura) simples. — 
Pygidium entièrement à découvert; saillie intercoxale de l'abdomen 
très-large, parallèle, tronquée en avant. — Mésosternum subhorizon- 
tal ou oblique. — Corps épais, brièvement rhomboïdal ou ovalaire, 
finement pubescent, et souvent en partie écailleux. 


Genre très-riche en espèces, mais cependant un peu moins que ne 


(1) Syn. Micneius, TramiocoLus, HapnorLonrus, G. Thome. Skandinav. Col. L, 
p. 140. 


CEUTORHYNCHIDES VRAIS. 199 


l'a pensé Schænherr qui y a compris quelques éléments étrangers (1). 
D'un autre côté M. G. Thomson l’a divisé en quatre établis sur des 
caractères trop légers, à mon sens, et qui sont les suivants : 


MrereLus (Type : €. ericæ). Prothorax à peine resserré en avant. 
Antennes insérées au milieu du rostre, à article 4 du funicule obco- 
nique et trois fois plus long que le 2°; leur massue subglobuleuse. 
Cuisses mutiques; jambes ciliées en dehors. Yeux légèrement sail- 
Jants et un peu rapprochés. 


TaamtocoLUS (Type : C. viduatus). Antennes insérées avant le milieu 
du rostre, à articles 4-2 du funicule subégaux. Cuisses munies d'une 
forte dent. Jambes dentées et ciliées en dehors. Mésosternum aplani. 


Hapropconrus (Type : C. litura). Cuisses munies d'une forte dent; 
jambes ciliées en dehors et munies d'un petit crochet terminal. 
Mésosternum subimpressionné (2). Prothorax fortement resserré en 
avant. 


(1) Outre qu’il n’a pas vu qu’un certain nombre d'espèces, qui composent 
le genre suivant, n’ont que six articles au funicule antennaire, on en a reporté 
récemment plusieurs autres parmi les Cogciones et, pour la plupart, comme 
étant de simples variétés d'espèces de ce dernier genre; voyez Grenier, Cat. 
d. Col. d. France, p. 58. M. H. Brisout de Barneville (Revue et Mag. d. Zool. 
1860, p. 537, et Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 337) a, de son côté, signalé 
plusieurs de ces doubles emplois. Les 167 espèces mentionnées par Schœæn- 
herr (Cureul. VIII, 2, p. 131) se trouvent par là sensiblement réduites. De- 
puis, on a publié les suivantes : 

Esp. européennes : C. ferrugatus, E. Perris, Mém. d. V’Acad. d. Lyon, I, 
p. 477; France (Landes).— Bertrandi, hystriæ, E. Perris, Ann. d, 1. Soc. Linn. 
d. Lyon, Sér. 2, IL, p. 181 ; Landes; contusus, carneus, ibid. IV, p. 145; Lan- 
des. — metallicus, L. Fairm. Ann. d. I. Soc. entom. 1852, p. 86; Espagne 
(Madrid). — drabæ (hirtulus Germ.), Laboulb. ibid. 1856, p. 161 ; France. — 
chlorophanus, Rouget, ibid. 1857, p.752; France (Dijon). — acalloides, albo- 
hispidus, L. Fairm. ibid. 1857, p. 639; Montpellier. — Raphaelensis (verru- 
catus Schh.), biscuteliatus, Chevrol. ibid. 1859, Bullet. p. XVIII, Provence. 
— Gougeleti, Galice; Grenieri, fulvitarsis, Frauce mér.; pallidicornis, Paris; 
Gougelet et H. Bris. de Barnev. ibid. 1860, p. 335. — mixtus, Muls. et Rey, in 
Muls. Opuse. entom. IX, p. 37; Hyères. — tenuirostris, leucorhamma, lœtus, 
Rosenh. Die Thiere Andalus. p. 292 ; Espagne mér. — alliariæ, H. Bris. de 
Barnev. Rev. et Mag. d. Zool, 1860, p. 537; France. — Esp. de l'Algérie : C. 
niveus, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1859, p. 304; subfasciatus, pralensis, 
1860, p. 453 et 510. — Esp. de l'ile de Madère et des Canaries : C. nigroter- 
minatus, lineatotessellatus, Wollast. Ins. Maderens. p. 327; Madère. — phy- 
tobioides, hesperus, Wollast. Cat. of Canar. Col. p. 281 ; Canaries. — Esp: de 
l'Amér. du Sud : C. sellatus, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entom. p. 146; 
Buenos-Ayres. — Esp. de l’Amér. du Nord : C. pusio, Mannerh. Bull. Mosc. 
1852, L, p. 255; île Sitkha. 

Parmi ces espèces, il en est deux (hystrix Perr. biscutellatus Chevrol.) qui 
sont des CEUTORHYNCHIDIUS. 

(2) Ce caractère et le précédent sont, en réalité, d’une véritable insignifiance, 


200 CURCULIONIDES. 


Ceurorayncaus (Type : C. assmilis). Cuisses peu robustes, munies 
d’une petite dent. Mésosternum non impressionné. : 

A part un très-petit nombre qui habitent l'Amérique du Nord, ces 
insectes sont propres à l'ancien continent et presque exclusivement 
confinés dans les régions froides et tempérées de l'Asie, en Europe 
et dans le nord de l'Afrique. Leur livrée, quand elle n’est pas uni- 
forme, consiste ordinairement en taches d'un blanc plus ou moins 
pur, et en général mal limitées. Comme les CoeLiopes, ils fréquentent 
des végétaux très-variés. Les caractères différentiels des deux sexes 
se trouvent sur le dernier segment abdominal, mais varient selon les 
espèces (1). 
\ CEUTORHYNCHIDIUS. ‘ 


Jacoue.-Duv. Gener. d. Col. d'Eur.; Curcu. p. 60 (2). 


Ce sont des Ceuroraynenus dont le funicule antennairene se com- 
pose que de six articles et qui se rapprochent par là des genres sui- 
vants. 

Jacquelin-Duval n'a connu que trois CEUTORHyYNCRUS (floralis, 
depressicollis, melanarius) qui dussent rentrer dans ce genre; une 
douzaine d’autres sont maintenant reconnues comme lui apparte- 
nant (3). 

M. G. Thomson, qui n'a pas eu connaissance du caractère en ques- 
tion, a fondé sur l’une de ces dernières (apicalis Payk.) son genre 
CaLosinus. 

RHYTIDOSOMUS. 


Scnoenx, Curcul., IV, p. 594 (4). 


Rostre médiocrement robuste, allongé, cylindrique, arqué; ses 
scrobes commençant près de son tiers antérieur. — Antennes médio- 
cres, grèles; scape légèrement en massue au bout; funicule de 6 
articles : 1-3 allongés, celui-là le plus grand, 4-6 courts, égaux; mas- 
sue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux assez grands, subar- 
rondis, déprimés. — Prothorax presque aussi long que large, rétréci 
et légèrement resserté en avant, avec son bord antérieur coupé carré- 


du moins chez le C. litura. C'est à peine si l’on peut distinguer l'impression 
du mésosternum , et le très-court mucro qui termine les jambes au côté interne 
et qui est placé dans leur axe, n’est guère plus apparent, même avec une forte 
loupe. 


(1) M. Suffrian (Stettin, Entom. Zeit. 1845, p. 102, et 1847, p. 87) a pu- 
blié un travail intéressant sur ces différences sexuelles chez un grand nombre 


d'espèces. 

(2) Syn. Carosinus, G. Thoms. Skandinav. Co]. I, p. 140. 

(3) Cent. horridus, ureus, troglodytes, ete. ; voyez Grenier, Cat. d, Col, d, 
France, p. 58. - 

(4) Syn. Rurimosowa, Steph, il. of Brit. Entom. IV, p. 45, 


CEUTORHYNCHIDES VRAIS. 201 


ment et muni de faibles lobes oculaires, légèrement bisinué à sa base; 
canal rostral assez profond, à bords nettement limités en avant des 
hanches antérieures, assez large entre celles-ci (1). — Ecusson nul. 
— Elytres très-courtes et très-convexes, globoso-ovales, sensiblement, 
plus larges que le prothorax et légèrement sinuées à leur base, avec 
les épaules subanguleuses.— Pattes médiocres; cuisses assez robustes, 
en massue ; jambes et tarses des CEUTORHYNCHUS. — Pygidium entiè- 
rement découvert; saillie intercoxale large, parallèle, tronquée en 
avant. — Mésosternum incliné. — Corps brièvement ovale, convexe, 
glabre en dessus. 


La seule espèce connue (globulus Herbst) est fort petite, noire, 
tachetée de blanc en dessus, rugoso-ponctuée sur le prothorax et 
assez profondément sillonnée sur les élytres, avec les intervalles entre 
les sillons étroits, tranchants et âpres. Elle est répandue dans la plus 
grande partie de l'Europe. 


MECYSMODERES. 
Scnoenu. Curcul., IV, p. 596, 


Rostre grêle, allongé, cylindrique, médiocrement arqué; ses scro- 
bes commençant dans son milieu. — Antennes submédianes, médio- 
cres, grêles ; scape assez fortement en massue au bout; funicule de 6 
articles : 4-3 allongés, celui-là notablement plus gros et un peu plus 
grand, 4-6 courts, subégaux, grossissant peu à peu; massue assez 
petite, ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, brièvement ova- 
les, assez convexes, un peu rapprochés en dessus, surtout en avant. — 
Prothorax subtransversal, brusquement rétréci et tronqué en avant, 
un peu renflé sur les côtés en arrière, très-obliquement coupé de 
chaque côté à sa base, avec son lobe médian grand, allongé, en trian- 
gle très-aigu; canal rostral médiocrement profond, assez mal limité 
latéralement, plan et assez large entre les hanches antérieures (2). — 
Ecusson nul. — Elytres courtes, peu convexes, fortement rétrécies 
en arrière, pas plus larges que le prothorax et chacune coupée obli- 
quement à sa base, avec les épaules très-saillantes en dehors et 
arrondies. — Pattes assez longues et assez robustes ; cuisses en mas- 
sue, munies d'une forte dent triangulaire; jambes subcomprimées, 
un peu élargies et sinuées en dehors à leur extrémité; les intermé- 
diaires munies à leur angle interne d'une épine aiguë, presque 
indistincte aux autres; tarses médiocres, assez larges, à article 4 de 
longueur normale; ses crochets dentés. — Pygidium entièrement à . 


(1) Jacquelin-Duval (Gener. d. Col. d’Europ.; Cureul. p. 60, note) critique, 
avec raison, Schænherr pour avoir dit que ce canal n ’existe pas. 

(2) Comme pour le Rhytidosomus globulus, Schænherr se trompe en refu- 
sant ce canal à ces insectes, 


202 CURCULIONIDES. 


découvert; saillie intercoxale extrêmement large, tronquée en avant, 
— Corps brièvement rhomboïdal, épais. 


L'espèce typique (euglyptus Schh.) est de Java, de la taille du Ceu- 
:torhynchus didymus, noire et variée de blanc jaunâtre en dessous et 
sur les côtés du prothorax. Sa sculpture sur cette partie du corps et 
sur les élytres à la plus grande analogie avec celle du Rhytidosomus 
globulus. J'en connais une seconde espèce un peu plus grande et 
originaire de Hong-Kong. 
La grandeur des yeux, celle du lobe médian du prothorax et la 
largeur des élytres à leur base font reconnaître sans peine ce genre 
parmi tous ceux du groupe actuel, 


POOPHAGUS. 
Scnoenx. Curcul., IV, p. 590. 
Rostre allongé, grêle, cylindrique, arqué; ses serobes commençant 
vers son milieu. — Antennes submédianes, médiocres, grêles; scape 


un peu en massue au bout; funicule de 7: articles : 1-2 allongés, 
celui-à plus long et plus gros, 3-4 plus courts, 5-7 subtransver- 


saux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. — Yeux médio- 
cres, brièvement ovales, peu convexes. — Prothorax transversal 


(nasturtü) où non (sysimbrii), rétréci et plus ou moins resserré en 
avant, faiblement bisinué à sa base, avec un lobe médian très-court 
et aigu; son canal rostral médiocrement profond, assez nettement 
limité sur les côtés, plan et rétréci entre les hanches antérieures. — 
Ecusson très-petit, ovale, — Elytres peu convexes, oblongues, peu à 
peu et médiocrement rétrécies en arrière, à peine plus larges que le 
prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules 
calleuses. — Pattes assez longues; cuisses en massue médiocrement 
forte et allongée; jambes droites, un peu élargies au bout, avec leurs 
corbeilles petites et terminales; tarses assez étroits, à article 4 mé- 
diocre ; ses crochets simples. — Pygidium découvert, en triangle eur- 
viligne; saillie intercoxale assez large, parallèle, tronquée en avant. 
— Mésosternum incliné en arrière. — Corps oblong, densément 
revêtu partout de petites écailles. 

On n'en connaît que deux petites espèces (1) voisines des Ceu- 
TORHYNCHUS par leurs caractères, mais d’un facies très-différent par 
suite de leur forme générale plus oblongue et de leur vestiture. 
Toutes deux sont d’un vert pâle et mat, uniforme (nasturtii) ou mou- 
cheté de brunâtre (sysimbrii). Ces insectes paraissent habiter l’Europe 
entière et se trouvent principalement sur les plantes dont ils portent 
les noms. l 


(1) P,nasturtii Germ., sysimbrii F., Schænh. loc. cit. p. 591 ; l’olivaceus de 
Schœænherr (ibid. p. 592) n’est qu’une variété du premier, 


CEUTORHYNCHIDES VRAIS. 203 


TAPINOTUS. 
Scnoenn. Curcul. Disp. meth., p.292. 


Rostre assez long et assez robuste, subeylindrique et arqué; ses 
serobes commençant un peu avant son milieu. — Antennes submé- 
dianes, grêles; scape en massue allongée au bout; funicule de 6 arti- 
cles : 1-3 allongés, subégaux, celui-là un peu plus gros, 4-6 courts, 
subégaux; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée, — Yeux assez 
grands, subarrondis, peu convexes. — Prothorax subtransversal, 
subcylindrique, tronqué en avant et muni de lobes oculaires assez 
saillants, légèrement bisinué à sa base, avec son lobe médian étroit et 
aigu; canal rostral assez profond et assez large, ne dépassant pas les 
hanches antérieures (1); celles-ci médiocrement distantes. — Ecusson 
à peine distinct. — Elytres peu convexes, régulièrement oblongues, 
à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancerées à leur 
base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en mas- 
sue; jambes droites, un peu élargies au bout; leurs corbeïlles trian- 
gulaires et assez courtes; tarses médiocres, à articles 1-2 étroits, 
obconiques, 3 notablement plus large, 4 assez long; ses crochets den- 
tés à leur base. — Pygidium à découvert; saillie intercoxale de l’ab- 
domen large, parallèle, tronquée en avant. — Mésosternum subver- 
tical. — Corps oblong, densément revêtu partout de petites écailles. 


La seule espèce connue (sellatus F.) est d'assez petite taille, d’un 
blanc gristre, avec les élytres traversées dans leur milieu par üne 
assez large bande noire irrégulière; l'extrémité de ces organes est 
plus ou moins maculée de la mème couleur. Cet insecte, qui est ré- 
pandu dans la majeure partie de l'Europe moyenne, sans être bien 
commun nulle part, vit, dit-on, sur les Lysimachia. 


MARMAROPUS. 
Scnoenn. Curcul., IV, p. 310. 


Rostre médiocre, robuste, subcylindrique, finement caréné sur la 
ligne médiane, arqué; ses serobes commençant vers son tiers anté- 
rieur, — Antennes subantérieures, assez courtes, grèles; scape assez 
fortement en massue au bout; funieule de 7 articles : 1-2 allongés, 
celui-là plus long et plus gros, 3-7 courts, décroissant graduelle- 
ment; massue ovale, acuminée, articulée. — Yeux grands, subar- 
rondis, peu convexes. — Prothorax légèrement transversal, subeylin- 
drique, brièvement et brusquement rétréci en avant, avec son bord 
antérieur tronqué, muni de lobes oculaires médiocres, très-faible- 
ment bisinué ‘à sa base; son sillon rostral profond, nettement limité, 
finissant avant les hanches antérieures; celles-ci assez fortement 


(1) Schœnherr l'indique comme obsolète et Jacquelin-Duval (Gener. d. Col. 
d'Europe; Cureul, p. 63) comme léger ; mais tous deux se trompent. 


e 


204 CURCULIONIDES. 


séparées. — Ecusson presque nul. — Elytres oblongues, subparallè- 


les, à peine plus larges que le prothorax et légèrement échancrées en 
arc à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes des TAPINOTUS, avec 
les tarses plus courts, — Pygidium à découvert; saillie intercoxale 
de l'abdomen large, parallèle et tronquée en avant. — CO oblong, 
subcylindrique, finement écailleux en dessous. 


Schænherr a très-fortement séparé ce genre du précédent dont il 
est très-voisin et ne diffère que par son rostre plus robuste, son funi- 
cule antennaire de sept articles et son canal rostral plus profond. Il 
ne comprend qu'une espèce (Besseri Schh.) de taille presque égale à 
celle du Tapinotus sellatus et ayant un peu le facies d’un Zycops. 
Elle est d’un brun foncé uniforme en dessus et revètue d’écailles 
blanches en dessous. Découverte primitivement en Pologne, elle a 
été retrouvée, depuis, en Poméranie et dans la Marche de Brande- 
bourg (1); mais elle est restée assez rare dans les collections. On Ja 
trouve principalement sur le Rumex acetosa. 


GROUPE III. Phytobiides. 


Yeux médiocres, arrondis ou brièvement ovales, complétement à 
découvert. — Canal rostral le plus souvent superficiel, parfois nul, 
rarement profond et, dans ce cas, effacé entre les hanches antérieures. 
— Saillie mésosternale distincte. 


La forme des yeux, qui sont en général assez saillants, et leur dé- 
gagement du prothorax donnent à ces insectes une physionomie par- 
ticulière dans la Tribu. Tous ont conservé la forme générale courte 
et épaisse des espèces placées en tête des Ceutorhynchides vrais, et 
leur saillie mésosternale ressemble à celle de ces derniers. Leurs 
genres sont au nombre de six : 


I. Rostre au plus médiocre, relativement ‘robuste. 
a  Scape des antennes n’atteignant pas les yeux; leur funicule de 6 ar- 
ticles ; prosternum à peine excavé. 
Tarses filiformes, à art, 3 non bilobé : Eubrychius. 
— — —  bilobé: Litodactylus. 
aa Scape des antennes atteignant les yeux; leur funicule de 7 articles; 
prosternum excavé. 
Prosternum faiblement échancré en avant : Phylobius. 
— fortement  — — _: Rhinoncus. 
IT. Rostre allongé, médiocrement robuste; funicule antennaire de 6 art. 
Prosternum fortement échancré en avant et excavé : Cœlogaster. 
— entier en avant, non excavé : Amalus. 


(1) Voyez à ce sujet une note de M. Pfeil dans la Stettin, entom. Zeit. 1855, 
p. 305, et une autre de M, C. A. Dohrn, ibid, 1856, p. 190. 


PHYTOBLIDES. Le 205 


EUBRYCHIUS. 
G. Tnoms. Skandinav. Col., 1, p. 138 (1). 


‘ 


Rostre assez robuste, médiocre, subcylindrique, arqué; ses scrobes 
commençant un peu avant son milieu. — Antennes courtes; scape 
obconique, court, n’atteignant pas, à beaucoup près, les yeux; funi- 
cule de 6 articles : 4-3 allongés, celui-là plus gros, 4-6 courts, sub- 
égaux; massue oblongo-ovale, obtuse au bout, faiblement articulée 
— Yeux médiocres, assez saillants, obliques. — Prothorax transversal, 
peu à peu et fortement rétréci en avant, faiblement bisinué à sa base, 
tronqué en avant, avec son bord antérieur bitubereulé; deux autres 
tubercules sublatéraux sur le disque; prosternum très-court, faible- 
ment excavé. — Ecusson très-petit. — Elytres assez convexes, briève- 
ment ovales, beaucoup plus larges que le prothorax et isolément 
saillantes à leur base, avec les épaules subealleuses. — Pattes assez 
longues ; hanches antérieurés contiguës; cuisses médiocrement en 
massue; jambes grèles, droites, inermes au bout; tarses longs, fine- 
ment ciliés, à articles 4-3 obconiques, # aussi long que les précédents 
réunis; ses crochets simples. — Saillie intercoxale de l'abdomen 
large, parallèle, tronquée en avant. — Corps brièvement ovale, fine- 
ment pubescent. 


M. G. Thomson n'indique pour type de ce genre qu'une espèce 
inédite qu'il nomme aquaticus, mais d'après les caractères très-courts 
et très-tranchés qu'il lui assigne, il n'y a pas à douter qu'il doit com- 
prendre le Rhynchænus velatus de Beck que M. L. Redtenbacher a 
mis en tête des deux espèces qui composent son genre LITODACTYLUS. 
Celui-ci n’est par conséquent qu'un démembrement de ce dernier. 
M. Suffrian (2) avait déjà signalé la nécessité de cette mesure. 

L'espèce en question est répandue dans la plus grande partie de 
l'Europe, et ses habitudes seraient plus aquatiques que celles des 
autres Phytobiides, selon M. L. Redtenbacher qui dit qu'elle vit sous 
l'eau en s’attachant aux tiges des plantes. 


, LITODACTYLUS 
L. Renrens. Faun. austr. 64. 1, p. 399. 


Mèmes caractères que le genre précédent, avec le 3° article des tarses 
de largeur normale, bilobé et spongieux en dessous. 

A quoi s'ajoutent quelques particularités secondaires : les antennes 
sont moins antérieures et un peu plus longues, les hanches anté- 
rieures légèrement séparées, et le 4° article des tarses est un peu 
moins long. 


(1) Syn. Lironacryzus pars, L. Redtenb, — Pyyropius pars, Sehtenhe 
(2) Stettin. entom. Zeit. 1847, p. 207. 


Le 


206 ° GURCULIONIDES. 


L'espèce typique, le Rhynchænus leucogaster de Marsham, a un 
habitat encore plus étendu que l'Eubrychius velatus et paraît avoir 
les mêmes mœurs. 

PHYTOBIUS. 


Seuoenu. Curcul. II, p. 458 (1). 


Rostre plus ou moins robuste, au plus médiocre, subeylindrique ; 
ses Scrobes commençant à peu de distance de son extrémité, très- 
obliques.— Antennes insérées au-delà du milieu du rostre, médiocres, 
grèles; Scape en massue au bout, atteignant le bord antérieur des 
yeux; funicule de 7 articles : 1-3 allongés, celui-là de beaucoup le 
plus gros, 4-6 très-courts, 7 plus gros et plus large, contigu à la 
massue (2); celle-ci ovale, articulée. — Yeux médiocres, assez con- 
vexes, subarrondis, souvent surmontés d’une très-courte orbite re- 
dressée. — Prothorax transversal, régulièrement ou brusquement 
rétréci en avant, avec son bord antérieur légèrement échancré dans 
son milieu, bisinué à sa base, souvent bi- ou quadrituberculé en 
dessus ; prosternum plus ou moins excavé en avant des hanches an- 
térieures, médiocrement échancré en are de cercle en avant.— Ecusson 
à peine distinct. — Elytres médiocrement convexes, brièvement ova- 
laires, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées 
à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes assez longues; hanches 
antérieures plus ou moins séparées; cuisses médiocrement en massue; 
jambes grèles, droites, tronquées au bout; les intermédiaires parfois 
brièvement mucronées à leur extrémité; tarses médiocres, spongieux 
en dessous, à articles 3 bilobé, 4 assez long ; ses crochets simples (par 
ex. comari, quadrituberculatus) ou dentés à leur base (par ex. notula, 
quadrinodosus). — Pygidium découvert; saillie intercoxale large, pa- 
rallèle, tronquée en avant. — Corps brièvement ovalaire, finement 
pubescent et écailleux. 

MM. Suffrian (3) et G. Thomson ont divisé ce genre en deux, mais 


(1) Syn. Hyparicus, Schœnh. Curcul. Disp. meth. p. 242; olim; nom déjà 
employé pour des Dytiscides. — Pacayranus, Steph. IL. of Brit. Entom. IV, 
p. 90, — Pecenomus, G. Thoms. Skandin, Col. I, p.138. 

(2) Schœnherr (Cureul. HE, p. 459) a hésité au sujet de la structure du fu- 
nicule et a fini par ne lui accorder que six articles. Il en compte réellement 
sept, ainsi que l’a déjà fait observer Jacquelin-Duval, Gener. d. Col. d’Eur.; 
Curcul. p. 50; je trouve sa description exacte chez toutes les espèces que j'ai 
sous les yeux. ( 

(3) Steltin. entom. Zeit. 1847, p. 207. Ce savant entomologiste s’est borné à 
signaler ces genres sans leur assigner des noms. L'un d'eux, comprenant les 
P. comari et quadrituberculatus, aurait les crochets des tarses simples, tandis 
qu'ils seraient dentés dans l’autre, où rentreraient les P. notula, quadrinodo- 
sus et quadricornis. Les autres caractères diflérentiels qu’il leur assigne sont 
presque inappréciables et ne me paraissent avoir aucune valeur générique. 


PHYTOBIIDES. 207 


sans être d'accord entre eux à ce sujet. Ses espèces ont une analogie 
si intime, malgré la structure différente de leurs crochets des tarses, 
qu'il me parait bien difficile de les séparer. Elles sont, sauf deux (sul- 
cicollis, quadrispinosus) qui habitent l'Amérique du Nord, propres 
à l'Europe et se trouvent sur diverses plantes, principalement dans 
les lieux humides (1). 


RHINONCUS. 
Scnoenu. Curcul. Disp. meth. p. 269. 


Rostre médiocre, assez robuste, subquadrangulaire, arrondi aux 
angles, un peu arqué; ses scrobes commençant très-en avant, étroites 
et obliques. — Antennes antérieures, assez courtes, grêles; scape en 
massue au bout, atteignant les yeux; funicule de 7 articles : 1-2 al- 
longés, obconiques, 3-4 plus courts, 5-6 subarrondis ; massue oblongo- 
ovale, acuminée, articulée. — Yeux médiocres, subarrondis, peu ou 
assez convexes, en général munis en dessus d’une très-courte orbite. 
— Prothorax transversal, plus ou moins rétréci et resserré en avant, 
avec son bord antérieur tronqué et parfois muni de très-petits lobes 
oculaires, souvent un peu irrégulier sur les côtés, légèrement bisinué 
à sa base; prosternum largement et assez fortement excavé en avant 
des hanches antérieures, profondément échancré sur son bord anté- 
rieur. — Ecusson nul. — Elytres plus ou moins convexes, brièvement 
ovales, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échancrées 
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes des Payropius, avec 
les hanches antérieures sensiblement plus écartées, les jambes inermes 
à leur extrémité et les crochets des tarses dentés à leur base. — Py- 
gidium découvert; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, paral- 
lèle, tronquée en avant. — Corps brièvement ovalaire, finement et 
partiellement écailleux. « : 


Insectes extrêmement rapprochés des Payrôgius et non des CEuro- 
RHYNCHUS, comme l'a pensé Schœnherr (2). Ils sont si voisins des 
premiers qu’ils me paraissent. mériter à peine d’en être séparés. [ls 


Quant à M. G. Thomson, son genre PELexomus cité dans lu synonymie de 
celui-ci, a pour type le P. comari, et il indique le quadrituberculatus comme 
lype du genre Payromus. Outre qu’il n’a pas vu la différence qui existe 
dans les crochets des tarses, les caractères qu’il assigne à ces deux genres n’6- 
tantpas comparatifs, on ne voit pas bien l'idée qu'il s’en fait. 

(1) Schœnherr (Curcul. VII, 2, p. 344) en mentionne 12 espèces ; depuis, on 
p’en à publié aucune, j 

(2) I les à placés à la fin des Cryptorhynchides, tandis que les Payromus 
qui en sont séparés par 156 genres, figurent au milieu de ses Erirhinides. Cetto 
séparation contre nature a été adoptée par presque tous les auteurs récents. 
M. G. Thomson (Skandin. Col. I, p. 139) est le seul qui ait remis ces insectes à 
leur véritable place. 


208 CURCULIONIDES. 


ne s’en distinguent guère, en effet, que par leur funicule antennaire 
un peu autrement fait, le prosternum plus échancré en avant, .et leurs 
hanches antérieures plus écartées. Leurs espèces sont médiocrement 
nombreuses (1) et, pour la plupart, habitent l'Europe. On les trouve 
sur diverses plantes, sans qu'elles paraissent rechercher plus spéciale- 
ment le voisinage des eaux. 


COELOGASTER. 
Scuoenn. Curcul. IV, p. 588 (2). ; 


L 

Rostre assez long et assez robuste, cylindrique, arqué; ses scrobes 
commençant dans son milieu. — Antennes submédianes, médiocres, 
grèles; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule de 
6 articles : 1-3 allongés, celui-là plus gros et plus long, 4-7 très-courts, 
subarrondis; massue ovale, faiblement articulée. — Yeux médiocres, 
latéraux, subarrondis, surmontés d'une petite orbite en forme de 
crête (3).—Prothorax transversal, tuberculeux en dessus, brusquement 
rétréci et tronqué en avant, assez fortement bisinué à sa base; pro- 
sternum profondément échaneré en avant, largement et fortement 
canalieulé au-devant des hanches antérieures. — Ecusson très-petit, 
linéaire. — Elytres très-courtes, subdéprimées, rétrécies en arrière, 
sensiblement plus larges que le prothorax et sinuées à leur base, avec 
les épaules calleuses. — Pattes des Payrogius, avec les hanches an- 
térieures fortement séparées, et les crochets des tarses bifides. — 
Pygidium découvert; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, pa- 
rallèle et tronquée en avant. — Mésosternum en carré transversal 
et vertical. — Corps brièvement ovalaire, finement pubescent et 
écailleux. ù 


A un rostre et des antennes pareils à ceux des deux genres pré- 
cédents, celui-ci réunit des hanches antérieures encore plus écartées 
que celles des RaiNoncus, et un mésosternum dont la forme lui est 
propre dans le groupe actuel. Il est par conséquent bien tranché et 
ne comprend qu'un petit insecte (Zimmermanni Schh.) de l'Amérique 
du Nord dont le facies est tout-à-fait celui d'un CEUTORHYNCHUS. 


(1) Schœnherr (Gureul. VIT, 2, p. 172) en mentionne ex visu, 14 espèces 
(castor, pyrrhopus, granulipennis, sulcicollis, etc.) parmi lesquelles une 
(sparsesetosus) est du Cap, et une autre (paganus) d'origine exotique, mais 
douteuse quant à son habitat. — Lo R. coarctatus de Jacquelin-Duval (Gëner. 
d. Col. d'Europ.; Cureul. p. 62) paraît n'être qu’une variété du topiarius 
Germ. 

(2) Le nom de CoëLocasren a été déjà appliqué, en 1780, par Schranck à un 
genre d'Hyménoptères. 

(3) Schœnherr exagère beaucoup la hauteur de cette crète, en disant qu’elle 
est très-élevée ; elle garnit toute la partie supérieure des yeux. 


: PÉRIDINÉTIDES. 209 


ANALUS. 
Scnoenu, Curoul, Disp. meth., p. 240. 


Rostre allongé, grèle, cylindrique, arqué ; ses scrobes commençant 
un peu en avant de son milieu, très-obliques. — Antennes submé- 
dianes, médiocres, grèles; scape en massue au bout; funicule de 
6 articles : 1-3 allongés, celui-là le plus grand, 4-6 très-courts, sub- 
égaux; massue assez forte, ovale, articulée. — Yeux médiocres, ar- 
rondis, déprimés. — Prothorax transversal, cylindrique, légèrement 
arrondi sur les côtés dans son milieu, tronqué en avant, à peine 
bisinuëé à sa base; prosternum non excavé en ‘avant des hanches 
antérieures, entier en avant: — Ecusson nul. — Elytres assez con- 
vexes, régulièrement ovales, un peu plus larges que le prothorax et 
faiblement échancerées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes 
médiocres; hanches antérieures légèrement, mais très-distinctement 
séparées; cuisses en massue; jambes grèles, droites, tronquées au 
bout; tarses courts, étroits, finement spongieux en dessous, à articles 
1-2 obconiques, 4 médiocre ; ses crochets dentés à leur base. — Py- 
gidium découvert; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, paral- 
lèle, tronquée en avant. — Mésosternum incliné, subquadrangulaire. 
— Corps court, ovalaire, faiblement pubescent. 

On n'en connaît qu’une très-petite espèce (scortillum Herbst) qui 
habite la plus grande partie de l'Europe et qui paraît se trouver de 
préférence dans les prés humides. 

Schœnherr avait placé ce genre parmi se Erirhinides, de même 
que les Payrogrus, mais en l'éloignant beaucoup de ces derniers avec 
lesquels il a les plus incontestables rapports, 


TRIBU LXXIV. 
PÉRIDINÉTIDES. 


Rostre médiocre ou court, plus ou moins robuste, de forme va- 
viable; ses scrobes latérales et visibles dans là majeure partie de 


leur longueur. — Prosternum canaliculé, le canal effacé entre les 
hanches antérieures. — Un écusson assez grand. — Elytres recou- 


vrant le pygidium. — Jambes mucrontes au bout; crochets des tarses 
libres ou soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen 
anguleux à leurs extrémités; sa saillie intercoxale large, parallèle, ar- 
rondie en avant. — Métasternum de longueur variable, ses épister- 
nums assez larges. — Saillie mésosternale placée sur un autre niveau 
que le prosternum et le métasternum. — Corps de forme variable. 

Cet ensemble de caractères n'existe que dans les deux genres PEn- 

Coléopières. Tome VIL. 14 


210 CURCULIONIDES: 


piNerus et Mecoprs de Schœnherr, dont le premier avait 6té placé par 
lui dans les Cryptorhynchides, et le second parmi les Baridiides. Leur 
éousson distinct, leur pygidium recouvert et leurs jambes mucronées 
au bout les séparent nettement des Ceutorhynchides, la forme de 
leur rostre et leur prosternum canaliculé des Pantotélides qui suivent, 
enfin leurs serobes rostrales, visibles en entier sur les côtés, des Bari- 
diides. Tous deux sont américains, 


I. Saillie mésosternale triangulaire, inclinée en arrière : Peridinetus. 
I. — _ transversale, parallèle, verti- 
cale, soudée au métasternum : Megops. 


PERIDINETUS. 
Scnoexx, Curcul. IV, p. 467. 


\ 


Rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, parfois un peu com- 
primé, arqué; ses scrobes commençant en avant de son milieu, très- 
obliques. — Antennes antémédianes, médiocres, peu robustes; scape 
en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 al- 
longés, obconiques ou noueux au bout, égaux ou non, 3-7 de même 
forme où subarrondis, courts, égaux; massue forte, oblongo-ovale, 
articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux, faiblement 
recouverts au repos. — Prothorax transversal où non, plus ou moins 
rétréci et brièvement tubuleux en avant, avec son bord antérieur 
largement saillant dans son milieu, bisinué à sa base; son lobe médian 
assez large et arrondi ou tronqué. — Ecusson assez grand; quadran- 
gulaire ou arrondi en arrière. — Elytres de forme variable, mais 
toujours courtes, tantôt (par ex. àroratus) subdéprimées et rétrécies 
en arrière, tantôt (par ex. maculatus) assez convexes et ovalaires, dé- 
bordant assez le prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules 
obtuses. — Pattes médiocres, assez robustes; cuisses en massué, den- 
tées en dessous; jambes un peu arquées à leur base, comprimées, 
assez fortement onguiculées au bout; les antérieures au moins bisi- 
nuées en dedans ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 
1 allongé, 3 large; crochets petits, soudés à leur base, rarement 
(Signatus) libres. — Saillie mésosternale large, inclinée, triangulaire, 
fortement tronquée en arrière. — Corps de forme variable, ainsi que 
sa vestiture, 


Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces (t), de taille 


(1) Schœnherr (Cureul. VIE, 2, p. 56) n’en a connu que cinq espèces dont 
trois (irroralus, Zincleni, sellatus) du Brésil; les deux autres (maculatus, 
signatus) propres à Cuba et Puerto-Rico, exigent une observation. Jacquelin- 
Duyat (in Ramon de la Sagra, Hist. fisic. ete. de Cuba, VII) les a regardées 
comme n'étant que les deux sexes d’une seule espèce qu’il a nommée Poyeéi, 
et dont la première eût 616 le mâle çt la seconde la femelle, Il ne s’est pas 


PÉRIDINÉTIVES. 211 


au plus médiocre, mais dont la livrée est trop variable pour qu'on 
en puisse rien dire de général. On voit par la formule qui précède 
qu'ils sont peu homogènes sous le rapport de la forme générale. 


MEGOPS. 
ê Scnognu. Curcul. VIII, 1, p. 181 (1). 


Rostre à peine plus long que la tête, robuste, subquadrgngulaire, 
arrondi aux angles, subparallèle, un peu arqué; ses serobes commen- 
çant un peu avant son milieu, brusquement arquées et confluentes 
en dessous (2).—Antennes plus courtes que la tête et le rostre réunis, 
médianes, robustes; scape fortement en massue, atteignant les yeux; 
funieule à articles 1 allongé, gros, obconique, 3-7 très-courts, trans- 
versaux et très-serrés; massue grosse, brièvement ovale, subcompacte. 
— Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux. — Prothorax trans- 
versal, presque droit sur les côtés, puis brièvement tubuleux en avant 
et muni de lobes oculaires larges et assez faibles, bisinué à sa base, 
avec son lobe médian assez large, court et tronqué; prosternum mé- 
diocrement large entre les hanches antérieures. — Ecusson carré, — 
Elytres assez convexes et assez courtes, ovales, pas plus larges que le 
prothorax et échanerées à leur base, avec les épaules calleuses. — 
Pattes médiocres; cuisses sublinéaires; jambes droites, comprimées, 
onguiculées au bout; tarses courts, spongieux en dessous, à articles 
1-2 triangulaires, 3 assez large, 4 long; ses crochets petits, grêles et 
connivents, sans paraitre soudés. — 3° et 4° segments abdominaux 
médiocrement anguleux à leurs extrémités, le 1% et le 2° soudés en- 
semble ; saillie intercoxale large, anguleuse en avant.— Métasternum 
court, — Saillie mésosternale large, lamelliforme, verticale, sgudée 
au métasternum, — Corps ovale, partiellement pubescent. uw 


Après avoir placé l’espèce typique (morosus Germ.) parmi les Mac 
DALINUS, à l'exemple de Germar, Sebhœnherr a fini par en faire un 
genre à part qu'il a classé dans ses Baridiides, immédiatement avant 
les Cexrrinus. Cet insecte, originaire du Brésil, est de taille médiocre 
eten entier d'un noir profond et mat; son prothorax et ses élytres 


aperçu que le maculatus a les crochets des tarses soudés, tandis qu'ils sont 
libres chez le signatus, ce qui, ajouté aux différences très-sensibles qui exis= 
teni dans Je dessin de leur livrée, suffit pour prouver que ce sont deux espèces 
très-distinctes. En outre, d'après une communicalion qui m'a 6t6 faite par 
M. Richl, le docteur Grundlach, quia souvent pris ces insectes én copuld, ne les 
ü jamais vu se mêler indistinetement, 

(1) Syn, Macnaus, Germ.Ins. spec. nov. p. 396. — Tnamopmius, Schœnh, 
Cureul, HE, p. 276; olim. — Macparinus, Schœnh. ibid. VIT, p. 28; olim. 

(2) Schœænherr a omis ce caractère ainsi que leslobes oculaires du prothorax, 
bien qu’ils soient très-distincts, tout en étant peu saillants, 


212 CURCULIONIDES. 


sont finement rugueux; ces dernières sont striées, avec les intervalles 
entre les stries plans et larges. La pubescence se réduit à quelques 
poils blancs couchés et peu abondants. 


TRIBU EXXYV. 
PANTOTÉLIDES, 


Rostre allongé, cylindrique, grêle; ses scrobes latérales, visibles en 
entier. — Prosternum excavé ou non. — Un écusson. — Elytres re- 
couvrant ou non le pygidium. — Jambes mucronées au bout; crochets 
des tarses libres ou soudés. — Les trois segments intermédiaires de 
l'abdomen arqués ou anguleux à leur extrémité, — Métasternum al- 
longé ; ses épisternums assez larges. — Saillie mésosternale placée sur 
un autre niveau que le prosternum et le métasternum. — Corps al- 
longé, pubescent. 


La forme du rostre suffit pour distinguer ce groupe des deux pré- 
cédents. Il existe dans la Tribu des Baridiides deux genres (NERTUS, 
Tracaymenus) qui l'ont également parfaitement cylindrique et grêle, 
mais leurs scrobes rostrales qui sont inférieures, et quelques autres 
caractères, m'ont engagé à ne pas les associer aux deux qui composent 
cette Tribu-ci. 

Ces insectes ont une physionomie à part et sont très-peu nombreux, 
car ils ne forment que trois espèces dont deux sont américaines, el 
la dernière est propre à l'Australie. De mème que pour les Péridi- 
nétides, Schænherr avait fortement séparé les deux genres qu'ils 
constituent : l’un d'eux (LirurGus) figure. parmi ses Cholides, l’autre 
(PanroTEeLEs) dans la seconde cohorte de ses Cryptorhynchides. 


LE 
I. Pygidium découvert; crochets des tarses soudés : Lifurgus. 
JL. — indistinet ; — libres : Panloteles. 


LITURGUS. 
Seuoenu, Curcul, VIIT, 1, p. 82, 


Rostre allongé, grèle, transversalement impressionné et un peu 
arqué à sa base, puis presque droit et peu à peu atténué dans le 
reste de sa longueur; ses serobes commençant un peu en avant de 
son milieu. — Antennes submédianes, courtes, assez robustes; scape 
en massue au bout; funicule de 7 articles : 4-2 légèrement allongés, 
obeoniques, 3-7 très-courts, grossissant peu à peu, 7 contigu à la 


massue, celle-ci brièvement ovale, acuminée, articulée. — Yeux 
grands, brièvement ovales, déprimés. — Prothorax petit, subtrans- 


versal, graduellement rétréci, légèrement resserré près de son bord 


antérieur et tronqué en avant, fortement bisinué à sa base; prostor- 


PANTOTÉLIDES, 213 


num non excavé. — Ecusson en triangle eurviligne allongé. — Ely- 
tres médiocrement convexes, oblongues, parallèles, graduellement 
rétrécies dans leur tiers postérieur, notablement plus larges que le 
prothorax et sinuées à leur base, avec les épaules obliquement ar- 
rondies. — Pattes assez longues et assez robustes; hanches antérieures 
assez faiblement écartées; cuisses médiocrement en massue, faible- 
ment dentées en dessous; jambes comprimées, droites, brièvement 
mucronées au bout; tarses médiocres, densément spongieux en des- 
sous, à articles 4-3 obconiques, subégaux, 4 médiocre ; ses crochets 
petits et soudés.—Pygidium en entier découvert, convexe, en triangle 
curviligne; saillie intercoxale de l'abdomen très-large, anguleuse 
dans son milieu en avant. — Mésosternum incliné, large et quadran- 
gulaire, — Corps oblong, finement pubescent. 


Ce genre ne comprend qu'un rare insecte (brasus Schh.) de l’Aus- 
tralie, du double plus grand que le Tapinotus sellatus d'Europe, d’un 
noir sale et saupoudré tant en dessous qu’en dessus, de petits poils 
blancs en forme de cils. Malgré son pygidium découvert et ses crochets 
des tarses soudés, il me paraît ne pas pouvoir être éloigné des Pan- 
TOTELES qui suivent. 2 


- PANTOTELES. 
Senoenu. Curcul. VIIL, 2, p. 59, 


Tète globuleuse, assez saillante; rostre allongé, grêle, cylindrique, 
Maiblement arqué; ses scrobes commençant près de son milieu. — 
Antennes submédianes, longues, grêles; scape en massue allongée au 
bout; funicule de 7 articles : 1-3 allongés, obepniques, celui-là le 
plus long, 4-7 courts, décroissant peu à peu; massue allongée, sub- 
obtuse au bout, très-distinctement articulée. — Yeux grands, peu 
convexes, brièvement ovales, transversaux. — Prothorax transversal, 
assez convexe, fortement arrondi et un peu élargi sur les côtés anté- 
rieurs, brièvement tubuleux et tronqué en avant, bisinué à sa base ; 
prosternum largement et assez fortement excavé en avant des hanches 
antérieures.—Ecusson assez grand, quadrahgulairé.—Elytres médio- 
erement convexes, oblongues, parallèles, calleuses avant leur extré- 
mité (1), un peu plus larges que le prothorax et sinueuses en avant, 
avec les épaules obtuses. — Pattes antérieures allongtées, les autres 
médiocres ; hanches antérieures assez fortement séparées ; cuisses en 
massue allongée, les antérieures arquées, toutes armées d’une assez 
forte dent triangulaire; jambes un peu comprimées, bisinuées en 
dedans, fortement mucronées au bout; les corbeilles des postérieures 
légèrement cayerneuses; tarses assez longs, à articles 1-2 étroits, 


(1) Schœænherr les indique, à tort, comme ne l'étant pas. Il n'a pas fait 
non plus sentir suffisamment la grandeur de l’écusson, et il a passé sous silence 
l'aplauissement du métasternum dans son milieu, 


214 CURCULIONIDES. 


celui-là le plus long, 3 assez large, 4 médiocre; ses orochets petits, 
libres. — Saillie intercoxale de l'abdomen large, arrondie en avant. 
— Métasternum largement aplani dans son milieu, avec les bords de 
cet aplanissement carénés. — Mésosternum incliné, assez large, trian- 
gulaire, fortement tronqué en arrière, — Corps allongé, finement et 
densément écailleux. 


Genre très-distinct, fondé sur deux jolies espèces de la Guyane et 
du Brésil, de taille moyenne et que Schœnherr nomme erythrorhyn- 
chus et tenuirostris; la première seule m'est connue. À en juger par 
la longueur des pattes antérieures, les deux exemplaires que j'ai sous 
les yeux sont probablement des mâles, 


TRIBU LXXVI. 
-BARIDIIDES. 


Rostre de forme variable, très-souvent comprimé, souvent en 
même temps épaissi àsa base; ses scrobes se dirigeant rapidement 
sous lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant. — Prosternum assez 
rarement excavé ou canaliculé. — Ecusson distinct. — Elytres recou- 
vrant ou non le pygidium. — Jambes le plus souvent mucronées ou 
onguiculées au bout, mais en général faiblement ; crochets des tarses 
libres ou soudés. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen 
arqués ou anguleux à leurs extrémités chez presque tous; saillie in- 
tercoxale plus où moins large. — Métasternum de longueur variable, 
ainsi que la largeur de ses épisternums. — Saillie mésosternale tantôt 
placée sur un autre niveau que le prosternum et le mésosternum, 
tantôt formant avec eux une surface continue. — Corps de forme va- 
riable, souvent elliptique ou rhomboïdal. 

Cette dernière Tribu de la Section actuelle en est la plus considé- 
rable et comprend tous les Baridiides de Schænher, moins trois 
genres (Pyrorus, Mecops, SrHApasmus) qui appartiennent à d’autres 
groupes dans lesquels on les a vus précédemment, plus quelques 
autres (PARALLELOSOMUS, NERTUS, SIRONGYLOTES, LyreRIUS, PHACE- 
LOBARUS) qu'il avait classés parmi ses Cholides. 

Elle diffère essentiellement des précédentes par la direction des 
serobes rostrales qui, quelle que soit la forme du rostre, deviennent 
si promptement inférieures qu'on n’aperçoit plus sur les côtés de ce 
dernier que leur partie antérieure. Ce caractère ne disparait que chez 
les SrroNeyLotes et encore chez une de leurs espèces seulement (1). 


(1) On peut à peine regarder comme une seconde exception, ce qui à lieu 
chez quelques Bariptus exotiques où, par suite de la brièveté et de l'épaisseur 
relatives du rostre, ses scrobes ont un plus grand trajet à parcourir pour ga- 
gner sa face inféricure et sont, par conséquent, plus longuement visibles sur 


BARIDIIPES. 215 


Quelques Ceutorhynchides ont aussi des scrobes rostrales ainsi faites, 
mais l'absence de l’écusson suffit à elle seule pour qu'on ne soit pas 
tenté de les comprendre dans la Tribu actuelle. 

Les autres caractères des Baridiides varient beaucoup, sauf les yeux 
qui. sont toujours finement granulés, déprimés, transversaux et en 
partie recouverts par le prothorax, même quand le rostre n'est pas 
contracté. Parmi ceux qui ne sont pas constants, les plus importants 
sont : la soudure très-fréquente des deux premiers segments abdomi- 
naux, et surtout la structure des segments thoraciques en dessous. On 
a vu dans la section précédente quelques genres (par ex. Pyropus, 
Tnyperes) chez lesquels ils sont placés sur lemème niveau et forment, 
par suite, une surface continue. Cette disposition est commune ici et 
se présente dans trois conditions différentes : 

4° Tantôt le prosternum est coupé carrément en arrière des han- 
ches antérieures, et laisse en entier à découvert le mésosternum qui 
est horizontal ; 

90 Tantôt il se prolonge en arrière des hanches en question en 
une saillie (saillie postcoxale) qui recouvre imparfaitement le méso- 
sternum, lequel apparaît ordinairement comme une bande plane et 
fortement transversale ; 

3° Ou enfin la saillie postcoxale recouvre en entier le mésosternum 
qui est devenu complétement invisible. 

A quoi il faut ajouter que dans ces deux derniers cas le mésoster- 
num à une forte tendance à se souder intimement avec le métaster- 
num. Souvent leur suture de, séparation est très-fine et il n’est pas 
bien rare qu’elle disparaisse sans laisser aucune trace. 

Ces modifications, dont on n’a pas tenu compte jusqu'ici, sont im- 
portantes sous deux rapports : d'abord au point de vue systématique, 
puis comme preuve de l’analogie de ces insectes avec les Calandrides 
chez qui elles existent également. C’est en effet à ce dernier groupe 
que lg Tribu, qui débute par des espèces (Dvormenus) cryptorhyn- 
chiformes, finit par aboutir (1), d'où suit qu'elle doit être placée à la 
fin de la section actuelle. t 

Les Baridiides sont de moyenne ou petite taille et souvent remar- 
quables soit parleurs formes, soit par leur livrée. Jusqu'ici les BaRt- 


les côtés. Cette forme, peu commune, se rattache à la forme normale par les 
passages les plus gradués. : 

(1) Cette analogie ne porte pas seulement sur la structure des segments tho- 
raciques, mais encore sur la soudure des deux premiers segments abdomi- 
maux, la sculpture des téguments, le facies, eto, Elle est si réelle, que Fabri- 
cins et d’autres anciens auteurs ont placé parmi les CaLaNDra les espèces de 
Panazcecosonus, Lvrenius et Maparus qu'ils ont connues. Il en existe une autre 
non moins prononcée entre quelques-uns de ees insectes et les Cossonides. 
Schænherr s’y est trompé, comme Fabricius, et à introduit un de leurs genres 
(Euwyerenus) dans ce dernier groupe. 


216 CURCULIONIDES. 


pius sont les seuls d’entre eux dont les premiers états sont connus, 
mais on n'a encore que très-peu de descriptions suffisamment complètes 
de celles de leurs larves qui ont été observées (1). Elles sontoblongues, 
cylindriques, atténuées à leurs deux extrémités, habituellement re- 
courbées en arc et apodes; les yeux et les antennes paraissent leur 
manquer. Toutes vivent dans les tiges ou les racines de plantes de 


familles variées, parmi lesquelles plusieurs cultivées par l'homme : 


(choux, navets, colza, pommes de terre, ete.) et auxquelles elles sont 


parfois très-nuisiblés. Elles subissent leurs métamorphoses au milieu - 


des tissus qu'elles ont détruit en partie, après s'ètre préalablement 
renfermées dans une petite coque de forme ovale. - 

La classification de ces insectes-présente des difficultés particulières 
provenant en partie des éléments étrangers que contiennent quelques- 
uns de leurs genres (par ex. CENrRINUS) qui sont très-riches en es- 
pèces. Tout en prenant pour base de la suivante la structure des 
segments thoraciques, je n'ai pas fait de cette dernière une règle ab- 
solue. La Tribu me paraît devoir être divisée en deux groupes primai- 
res assez différents pour pouvoir être élevés au rang de Sous-Tribus, 
bien que le passage de l’un à l'autre s'effectue d'une manière presque 
insensible. 

Dans la première, celle des Baridiides vrais, la grande majorité des 
genres a les segments en question non continus; ceux d’entre eux 
chez qui ils sont placés sur le même niveau présentent dans leurs 
antennes des caractères qui n'existent jamais dans la seconde Sous- 
Tribu, celle des Madarides, où le nivellement des segments thoraciques 
ne souffre pas d'exception. 


Sous-Tripu I. Baridides vrais. 


Mésosternum formant avec le prosternum et le métasternum, ou 
au moins avec l'un d'eux un angle plus ou moins distinct; rarement 
sur le mème plan qu'eux, mais alors les antennes courtes et rolffètss, 
ou leur massue très-grande. 


Les exceptions à la structure normale des segments thoraciques 
ont lieu dans deux groupes comprenant en tout cinq genres : les 
Eurhinides et les Leptoschoïnides. Les premiers se distinguent, mais 
assez faiblement, des Madarides par leurs antennes plus courtes et 
plus robustes que chez ces derniers, les seconds par la grandeur inso- 
lite de la massue de ces organes. Tous se rattachent de si près aux 


(1) La plus détaillée est celle de la larve du B. lepidii publiée par M. Heeger 
(Sitzungsber. d. Wien. Akad. XIV, p. 29, pl. »), puis celle du B. picinus 
qu'on doit à M. L. Dufour (Ann. d. 1. Soc. entom. 1846, p. 453); toutes deux 
vivent dans les tiges des choux.— Les auteurs cités par MM, Chapuis et Can- 
dèze (Mém, d. 1. Soc. d. se. d, Liège, VILL, p. 560) n’ont fait que signaler les 
habitudes de quelques-unes de ces larves et les plantes qu'elles attaquent. 


- NE 


DYORIMÉRIDES. 217 


autres Baridiides vrais qu’on ne peut, sans violer toutes les analogies, 
les en séparer. 

Une étude approfondie démontre, dans l'organisation de ces in- 
sectes, pas moins de huit types différents, qui doivent, dès lors, for- 
mer autant de groupes particuliers. Dans les cinq premiers, à peine 
se trouve-t-il, (à et là, quelques espèces qui réveillent l'idée du type 
des Madarides ; dans les deux suivants, l'ynalogie avec ceux-ci se 
prononce de plus en plus; les espèces du dernier ont un fucies de 
Cossonides. 

La distribution géographique de la Sous-Tribu est intéressante : 
sauf un (Baripius) qui est presque cosmopolite et un autre (PHACE= 
LOBARUS) propre à Madagascar, tous ses genres sont américains. 


I, Mésosternum formant uhe surface continue avec le 
prosternum et le métasternum. 


Antennestrès-robustes, courtes, ainsiqueleur massue. 2 Eunummpes. 
—  grôles; leur massue très-grande. D LEProscnoiNipEs, 


IT. Mésosternum ne formant pas une surface continue 
avec le prosternum et le métasternum. 


a  Hanches antér, plus où moins fortement sépa- 

s rées. 

D Antennes courtes, au plus médiocres; leur mas- 
sue relativement grosse. 


Prosternum canaliculé; corps globoso-ovale, 1 Dronténines. 
—  DON — ; — oblong ou ovale, 3 BaniDupEs vrais. 


bb Antennes plus ou moins longues ct grèles; leur 
massue en général faible. 
€ Hanchés antér. médiocrement séparées ; élytres 
plus longues que le prothorax. 
Rostre jamais régulièrement cylindrique ; corps 
brièvementrhomboïdal, rarement ellip- 


tique. , 4 CENTRINIDES, 
— parfaitement cylindrique, grêle; corps al- 
longé, rarement oblong. 6 Nenmipes, 


cc Hanchos antér. très-fortement séparées; rostre 
anguleux, denticulé en dessus; corps 


rhomboïdal. , 7 APOSTASIMÉRIDES. 
Œ& . —  très-faiblement séparées; corps allongé, 
étroit, linéaire, 8 Mapopténipes. 


Genres incertæ Sedis : Leptobaris, Trigonopiterus. 
GROUPE I. Dyorimérides, 
Rostre comprimé dans la plus grande partie de sa longueur. — 


Antennes courtes, plus ou moins robustes; leur massue grosse chez 
presque fous, — Prosternum canaliculé, — Mésosternum non continu 


218 CURCULIONIDES. 


avec le prosternum et le métasternum. — Pygidium recouvert, — 
Corps glabre, globoso-ovale, rarement subrhomboïdal. 

Par suite de leur canal prosternal, canal qui est presque toujours 
très-profond, ces insectes sont ici les représentants des Cryptorhyn- 
chides et paraissent avoir des titres sérieux à former une Tribu dis- 
tinete. Mais comme ce canal existe, quoique moins profond chez les 
Eurninus et mème quelques GENTRINUS, il n'y à plus de raison suffi- 
sante pour exclure ces insectes des Baridiides. En outre, ainsi qu'on 
le verra plus bas, sous le rapport de la forme générale il existe des 
passages entre les Dyonmerus et les deux genres qui viennent d'être 
nommés. Les deux suivants sont les seuls qui puissent rentrer dans 
le groupe. 


I. Canal rostral entamant le métasternum : Coleomerus. 
IT. — effacé en arrière des hanches antér. : Dyorimerus. 


COLEOMERUS. 
Scuogxu, Curcul. IL, p. 817 (1). 


Rostre assez long, peu robuste, un peu plus épais à sa base, à peine 
déprimé au bout, médiocrement arqué ; ses serobes commençant un 
peu en deçà de son milieu et faiblement séparées en arrière. — An- 
tennes submédianes, très-courtes, peu robustes ; scape en massue au 
bout, n’atteignant pas les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, ob- 
coniques, celui-là notablement plus long, 3-7 extrèmement courts et 
serrés ; massue médiocre, ovale, subcompacte. — Yeux très-grands, 
ovales, déprimés, subcontigus en dessus. — Prothorax transversal, 
convexe, fortement rétréci et légèrement tubuleux en avant, parabo- 
liquement coupé de chaque côté de sa base; prosternum assez fortement 
canaliculé, le canal nettement limité, entamant légèrement le méta- 
sternum.— Ecusson petit, triangulaire. — Elytres courtes, convexes, 
fortement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et 
conjointement échanerées à leur base, avec les épaules un peu cal- 
leuses. — Pattes assez courtes et assez robustes ; cuisses fortement 
en massue, canaliculées en dessous; jambes comprimées, graduelle- 
ment élargies et inermes'au bout; tarses courts, spongieux en des- 
sous, à articles 1-2 triangulaires, 3 beaucoup plus large, 4 médiocre ; 
ses crochets petits et libres. — Pygidium recouvert; les trois seg- 
ments intermédiaires de l'abdomen anguleux à leurs extrémités, le 
4er et le 2e soudés ensemble ; saillie intercoxale très-large, tronquée 
en avant, — Métasternum court; ses épisternums très-larges. — Corps 
brièvement rhomboïdal, épais. 

La ressemblance de ces insectes avec certains CENTRINUS est COM- 


(1) Syn. Cenrmnus pars, Dej, Cat, éd, 3, p. 315. 


J 


DYORIMÉRIDES. î 219 


plète, en cè qui concerne le fucies, mais ils appartiennent au groupe 
actuel et diffèrent des Dyormerus par leurs antennes, leurs yeux, 
leur canal rostral et leurs jambes. Schœænherr en décrit deux pe- 
tites espèces (1) de l'Amérique du Sud, d’un noir brillant et ré- 
gulièrement striées sur les élytres. J'en connais une troisième, de 
Cayenne, chez laquelle ces organes sont couverts de côtes fines et 
tranchantes. 


DIORYMERUS. 
SCHOENy. Curcul. Disp. meth., p. 311 (2). 


Tète relativement petite ; rostre assez long, plus ou moins robuste, 
médiocrement arqué, comprimé latéralement sur une longueur va- 
riable, arrondi en dessus, un peu déprimé au bout; ses scrobes 
commençant dans son milieu (3), atteignant ‘sa base en dessous et 
séparées par une étroite cloison. — Antennes médianes, médiocres, 
robustes ; Scape en général brusquement en massue au bout, attei- 
gnant les yeux ou peu s’en faut; funieule à aticles 4 allongé, ob- 
conique, 2-7 très-courts, transversaux, serrés, grossissant peu à peu ; 
massue forte, allongée, veloutée, faiblement articulée. —Yeux grands, 
déprimés, oblongo-ovales, transversaux, fortement séparés en dessus. 
— Prothorax transversal, plus ou moins convexe, brusquement et 
brièvement tubuleux en avant, fortement bisinué à sa base, avec son 
lobe médian assez saillant et en général tronqué, du reste variable (4); 
prosternum profondément canaliculé, le canal à bords nettement 
limités, finissant entre les hanches antérieures, la partie postérieure 
du prosternum horizontale et plus ou moins concave. — Ecusson as- 
sez grand, en général carré. — Elytres très-convexes (5), courtes, 


(1) C. lugubris, de Cayenne; ebeninus, du Brésil; Schœnh. Cureul. VIN, 
1, p. 287; c’est sur le second que le genre à été établi. 

(2) Syn. Onomis et CeuronuyNenus pars, Germar, Ins. spec, nov., passim. 

(3) IT n’est pas rare, surtout parini les grandes espèces (per ex, aurilus, an- 
gulicollis, pulvinatus, etc.), qu'un sillon, en général bien marqué, parte de 
chaque serobe et arrive à peu de distance de l'extrémité du rostre. 
* (f) Le prothorax affecte trois formes différentes : 10 il est assez régulièrement 
convexe et muni poslérieurement soit d’une gibbosité (gibbicollis, gibberosus), 
soil d’une corne dirigée en arrière, tantôt simple (monocerus), tantôt (Pra- 
dieri, lancifer) bitide à son extrémité; 20 il est un peu déprimé en dessus et 
oblusément anguleux de chaque côté, en avant de cette dépression ; les espè- 
ces citées dans la note précédente et quelques autres encore appartiennent à 
celle scelion; 30 dans le plus graud nombre des cas, et notamment chez 
loutes Les petites espèces, il est régulièrement convexe et ressemble beaucoup 
à celui des Onommis. Cependant, il y a des passages de cette section à la pré- 
cédente, 

(5) Parmi toutes les espèces que j'ai sous les yeux, le lancifer fait seul ex- 
ceptiou à cet égard. Ses élytres sont presque planes, avec les épaules angu- 


0 


220 CURCULIONIDES, 


fortement et régulièrement rétrécies en arrière, un peu plus larges 
que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les épaules arrondies, 
— Pattes médiocres, assez robustes ; cuisses sublinéaires, canalicu- 
lées en dessous ; le bord externe du canal très-souvent dentiforme 
près de leur extrémité; jambes comprimées, les quatre postérieures 
anguleuses à leur base en dehors ; toutes très-brièvement mucronées 
ou inermes au bout ; tarses assez courts, à articles 1-2 étroits, trian- 
gulaires, 3 large, spongieux en dessous, # médiocre, ses crochets pe- 
tits, parallèles, contigus ou soudés à leur base. — Pygidium recou- 
vert ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen égaux ou 
subégaux, séparés par de profondes sutures, médiocrement anguleux 
à leurs extrémités ; le 4e et le 2° soudés ensemble, sans trace de 
sutures, plans ou largement concaves. — Métasternum assez court, 
souvent concave ; ses épisternums très-larges. — Saillie mésosternale 
fortement transversalé, lamelliforme, verticale ou subverticale. — 
Corps très-épais, globoso-ovale ou subrhomboïdal, glabre. 


Ces insectes sont nombreux (1) et jusqu'ici paraissent propres à l’Amé- 
rique du Sud, surtout au Brésil. Les-plus grands surpassent à cet égard 
les CENrRINUS de première grandeur, les plus petits descendent pres- 
que au niveau des OroBinis. Sauf un très-petit nombre d'entre eux 
(monocerus, Pradieri, lancifer) qui sont de couleur bronzée ou bleue, 
leur livrée se borne au rouge fauve et au noir, tantôt uniformes, 
tantôt associés par grandes masses et passant insensiblement de l'un 
à l'autre, ce qui rend leurs espèces en général difficiles à reconnaitre. 
Plusieurs d’entre eux ne présentent aueun vestige de sculpture ; chez 
les autres le prothorax est pointillé et les élytres finement striées ou : 
munies de rangées régulières de petits points enfoncés. 


Groupe II. Evurhinides. 


Rostre robuste, comprimé dans la plus grande partie de sa lon- 
gueur. — Antennes plus ou moins courtes et robustes ; leur massue 
grosse. — Prosternum canalieulé ou non, muni d'une saillie post- 
coxale recouvrant plus où moins le mésosternum. — Celui-ci, quand 
il est distinct, formant. avec le prosternum et le métasternum une 
surface continue. — Pygidium découvert, — Corps de forme va- 
riable. FT 

Ces caractères sont, comme on le voit, très-tranchés et ne permet- 
tent pas d'associer ces insectes aux Dyorimérides qui précèdent, La 


leuses en dehors. Cet insecte a presque complétement le facies du Centrinus 
tumidus et espèces voisines. 


(1) Aux 32 espèces mentionnées par Schœnherr (Cureul. VIIL, 1, p. 275), aj.: 
D. bicolor, Brésil; suturanigra, Bolivia; Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte, 
p. 162. 


ÉURAINIDES, L 221 


continuité de surface des trois segments thoraciques, qui forme le 
plus important de tous, ne se retrouvera plus dans la Tribu que chez 
les Leptoschoïnides, mais avec un rostre et des antennes tout autre- 
ment faits. : 

Le trois genres qui composent le groupe ont chacun un facies dif- 
férent. Les Eurmnus ressemblent au plus haut degré à certains CEN- 
rriNUs, les TAXICERUS à quelques Barinrus américains, les LosopEeres 
ont une physionomie qui leur est propre. La manière dont le pro- 
sternum se comporte à l'égard du-mésosternum doit servir de point 
de départ pour leur arrangement relatif. 


I. Saillie postcoxale du prosternum recouvrant imparfaitement 
le mésosternum. 


Un canal rostral : Eurhinus. 
Point de — : Barycerus. 


Il. Saillie postcoxale du prosternum recouvrant compiélement le 
mésosternum : Loboderes. 


EURHINUS. 
Scuoenu. Curcul. Disp. melh., p. 312 (1). 


Mûles : Rostre assez long, robuste, quadrangulaire, arrondi aux 
angles et en dessus, arqué ; ses scrobes commençant au-delà de son 
milieu, parfois à peu de distance de la bouche. — Antennes suban- 
térieures, courtes, très-robustes (2); scape graduellement en massue, 
comprimé, restant souvent à une grande distance des yeux ; funicule 
à articles 1 obconique, un peu allongé, 3-7 très-courts, serrés, trans- 
versaux, grossissant peu à peu, 7 contigu à la massue ; celle-ci grosse, 
subconoïde, subcompacte, veloutée. — Yeux très-grands, déprimés, 
oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax subtransversal, très-con- 
vexe, droit sur les côtés en arrière, puis arrondi et très-fortement 
rélréci et tubuleux en avant, avee un sillon circulaire à la base du 
tube, bisinué à sa base, avec son lobe médian large, saillant et ar- 
rondi ou tronqué en arrière ; prosternum largement et assez forte- 
ment canaliculé (le canal finissant entre les jambes antérieures), épaissi 
en arrière et recouvrant très-fortement le mésosternum. — Eecus- 
son grand, cordiforme, souvent transversal. — Elytres courtes, peu 
convexes, triangulaires, isolément arrondies en arrière, pas plus larges 
que le prothorax et chacune saillante à sa base, avec les épaules 
fortement dilatées en dehors et obtusément coniques ou calleuses. — 


(1) Syn. Eu, Ilig. Mag. VE, p. 326. — Macnonminus, Latr, Fam, nat, 
p. 395, 

() 1 ya d'assez grandes différences à cet égard. Quelquefois (par ex. cya- 
eus) elles diffèrent peu de celles des DronvMEnus, mais, en géuéral, elles sont 
presque pareilles à celles des Banycenus mles, 


292 CURCULIONIDES. 


Pattes médiocres, robustes; cuisses sublinéaires; jambes comprimées, 
presque droites, mucronées au bout; tarses médiocres, plus ou moins 
larges, spongieux en dessous; leurs crochets petits, soudés.—Pygidium 
découvert, en triangle curviligne ; les trois segments intermédiaires de 
l'abdomen assez fortement et largement arqués à leurs extrémités ; 
le 1° séparé du 2° par une suture bien distincte. — Métasternumr 
assez court; ses épisternums très-larges. — Mésosternum très-court 
et très-large. — Corps brièvement rhomboïdal, glabre, brillant. 

Femelles : Elles diffèrent des males par leur rostre un peu plus 
long, leurs antennes moins robustes et leurs tarses un peu moins 
larges. 

Ainsi que je l'ai dit plus haut, ces insectes ont la plus intime res- 
semblance avec quelques CENrrixus dont la livrée est éclatanté comme 
la leur et qui seront indiqués plus loin. Cette livrée est bleue, verte 
cuivreuse, ete. Le genre est médiocrement riche en espèces (1) et 
confiné dans l'Amérique intertropicale. 


BARYCERUS. 
Scnoexn. Curcul. IL, p. 733 (2). 


Mâle : Rostre court, quadrangulaire, arqué, robuste, légèrement 
dilaté au niveau des antennes ; ses serobes commençant en decà de 
son milieu. — Antennes submédianes, à peine plus longues que le 
rostre, extrèmement robustes ; scape en cône renversé, atteignant les 
yeux ; funicule à articles 4 obconique, un peu allongé, les suivants 
transversaux, serrés, grossissant rapidement et formant insensible- 
ment la massue ; celle-ci courte, articulée, obtuse au bout. — Yeux 
grands, déprimés, transversaux. — Prothorax assez convexe, trans- 
versal, faiblement arrondi sur les côtés, brièvement tubuleux.en 
avant, bisinué à sa base, avec un lobe médian assez large et tronqué 
au bout; prosternum plan, assez large entre les hanches antérieures, 
muni d’une saillie postéoxale recouvrant plus de la moitié du méso- 
sternum. — Ecusson en carré transversal. — Elytres courtes, peu 
convexes, graduellement rétrécies en arrière et isolément arrondies 
au bout, à peine plus larges que le prothorax à-leur base, avec les 
épaules arrondies. — Pattes courtes; cuisses fortement en massue ; 
jambes comprimées, droites, fortement mucronées au bout; tarses 
courts, spongieux en dessous, à articles 3 médiocrement large, 4 très- 
long ; ses crochets petits, très-grûles. — Propygidium en partie dé- 


(1) Schœnherr (Cureul. VIE, 1, p. 288) en mentionne sept : E, cyaneus, Cu 
pratus, magnificus, cic.— Aj, : B. callichloris, Lucas in Casteln. Voy. d. l'A- 
mér. d. Sud; Entom. p. 170; Brésil intér. — suturalis, atritarsis, Ghevrol. in 
Guérin-Ménev. Icon.; Is. texte, p. 160; Mexique. 

(2) Syo. Taxicenus, Dej. Cat, éd, 3, p, 313. — Bariius pars, Schœnh, 


ÉURHINIDÉS. 223 
couvert, caréné sur la ligne médiane; pygidium vertical, en triangle 
curviligne ; les deux 1°" segments abdominaux confondus ensemble ; 
saillie intercoxale excessivement large, tronquée en avant. — Méta- 
sternum court; ses épisternums très-larges. — Mésosternum forte- 
ment transversal. — Corps court, glabre. 

Femelle : Antennes beaucoup moins robustes ; funicule à article 4 
plus long, les suivants plus distincts de la massue, celle-ci globoso- 
ovale, — Propygidium recouvert; pygidium simplement penché, 
plus aigu au bout. 


Le mâle a des anténnes très-voisines de celles de la plupart des 
Ecrnus, tandis que celles de la femelle ne diffèrent en rien d’essentiel 
de celles des grands Bariius américains. Schœænherr s’y est trompé 
et a placé ce sexe parmi ces derniers. Aussi n'est-ce pas dans ces or- 
ganes, mais dans la structure des segments thoraciques que se trouve 
l'unique, mais important caractère, qui distingue le genre des Bani- 
pius. [1 ne comprend qu'une espèce (1) du Brésil, voisine de quelques 
Bamupius (ruficollis, bipartitus, ete.) du même pays, par sa livrée qui 
est noire, avec le prothorax d'un rouge ferrugineuxet les élytres d’un 
vert bronzé obscur. 

LOBODERES. 


Scnogxa, Curcul, I, p. 796. 


Rostre médiocre, robuste, quadrangulaire et arrondi en dessus dans 
la plus grande partie de sa longueur, déprimé à son extrémité, mé- 
diocrement arqué (2); ses scrobes commençant à peu de distance de son 
extrémité, très-profondes et très-obliques, visibles en tès-grande par- 
tie. — Antennes antérieures, courtes, robustes; scape graduellement 
épaissi, n’atteignant pas tout-à fait les yeux (3); funicule à articles 1-2 
légèrement allongés, obconiques, 3-7 déprimés, transversaux, subper- 
foliés, graduellement élargis; massue très-grande, déprimée, oblongo- 
ovale, subcompacte. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. 
—Prothorax allongé, médiocrement convexe, régulièrement conique et 
tronqué en avant, coupé presque carrément à sa base, avec son lobe mé- 
dian assez saillant, curviligne, recouvrant un peu l’écusson et limité de 


(1) B. collaris, Schœnh. loc. cit. p. 734 (Taxic. Lacordairei, Dej. loc. cit.) 
là femelle est le Baridius cliens de Schænherr, loc, cit. VIIL, 1, p. 120. 

(2) Schœnherr l'indique comme canaliculé en dessous ; je le trouve simple- 
ment aplani et légèrement concave à sa base. 

(3) Chez l’une (flavicornis) des deux espèces du genre, le mäle a le scape 
déprimé, très-large, tranchant en dehors, et le funicule hérissé de cils rigides; 
la femelle a ces deux parties à l'état normal. Schœnherr (Cureul. VII, 1, 
P. 274) a signalé ces différences sexuelles. Chez l'autre espèce (cilriventris) 
dont j'ai plusieurs exemplaires sous les yeux, il ne signale rien de pareil, Peut- 
être n’avons-nous vu tous deux que des femelles. 


; 


Ag 


224 CURCULIONIDES. 


chaque côté par un petit sinus anguleux; prosternum assez convexe, 
large entre les hanches antérieures, muni d’une saillie postcoxale 
échanerée et recouvrant le mésosternum. — Ecusson assez grand, 
triangulaire. — Elytres peu convexes, assez longues, graduellement 
rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base, 
avec les épaules faiblement calleuses ou rectangulaires. — Pattes 
courtes et robustes; cuisses subfusiformes ; jambes comprimées, gra- 
duellement élargies ct inermes au bout; tarses assez courts, spon- 
gieux en dessous, à articles 1-2 triangulaires, 4 long, ses crochets 
assez petits. — Pygidium découvert, en triangle curviligne ; les trois 
segments intermédiaires de l'abdomen largement arqués à leurs ex- 
trémités ; saillie intercoxale large et arrondie en avant. — Métaster- 
num allongé; ses épisternums larges. — Corps oblong, densément 
pubeseent en dessous, glabre et brillant en dessus. 

Schænherr en décrit deux espèces du Brésil : l’une (citriventris) à 
peine de grandeur médiocre, l'autre (flavicornis) de la taille du Bari- 
dius picinus d'Europe et ayant assez le facies de cet insecte. Toutes 
deux sont noires, avec la pubescence qui revêt leur corps en dessous 
d'un jaune plus ou moins verdètre. 


Groure III. Baridiides vrais. 


Rostre plus ou moins robuste, comprimé dans la plus grande partie 
de sa longueur où seulement à sa base. — Antennes courtes, rare- 
ment médiocres ;. leur massue très-souvent grosse. — Prosternum 
non canalieulé. — Mésosternum ne formant pas avec le prosternum 
et le métasternum une surface continue. — Pygidium découvert, 
petit, subhorizontal. — Corps ovale, oblong, parfois linéaire. 


Souvent le prosternum se prolonge assez en arrière des hanches 
antérieures, et peut être regardé comme muni d'une saillie posteoxale; 
c'est ce qui a’ lieu chez un grand nombre de Bamius. Mais jamais le 
mésosternum n’est placé sur le même plan que lui et le métasternum, 
do sorte qu'entre ce dernier et le prosternum il existe toujours une 

. dépression plus ou moins prononcée (1). Ce caractère distingue très- 
bien ces insectes de ceux du groupe précédent, de mème que leur 
prosternum non éanaliculé les sépare des Dyorimérides. [Is sont très- 
voisins, au contraire, des Centrinides qui suivent. Les motifs qui 
m'ont engagé à ne pas les réunir à eux seront exposés plus bas. 


(1) Dans le genre Banimus, tel qu'il est composé en ce moment, il existe 
un très-petit nombre d’espèces (par ex. kumeralis Schh.) chez lesquelles la 
saillie prosternale recouvre fortement le raésosternum qui est sur le même ni- 
veau que le métasternum, et qui out en même temps le pygidium grand et 
vertical. Elles doivent, à mon sens, être reporlées dans le groupe des Eurhi- 
pides où elles formeront un genre distinct à la suite des BARYCERUS. 


BARIDIIDES VRAIS. 225 


Le groupe est riche en espèces, mais, dans l’état actuel des choses, 
ne comprend que les deux genres suivants : 


I. Massue antennaire forte, oblongo-ovale ou ovale : Baridius. 
IL, —— petite, en cône renversé : Apotomorhinus. 


BARIDIUS,. 
ScnoEnu. Curcul. Disp. meth.p, 275 (1). 


Rostre de longueur et grosseur variables, jamais très-allongé et grêle, 
très-souvent séparé du front par un sillon transversal, plus ou moins 
comprimé latéralement et arqué ; ses scrobes commençant dans son 
milieu ou un peu au-delà. — Antennes médianes ou submédianes, 
courtes, plus où moins robustes ; scape en massue au bout, atteignant 
rarement les yeux; funicule à articles 1 seulement ou 1-2 allongés, 
obconiques, 2-7 ou 3-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu, 7 
très-souvent contigu à la massue ; celle-ci grosse, ovale, ou oblongo- 
ovale, articulée. — Yeux assez grands, déprimés, transversaux. — 
Prothorax transversal où non, peu ou assez convexe, presque droit 
sur les côtés, brusquement et brièvement tubuleux et tronqué en 
avant, bisinué à sa base; prosternum plan, rarement un peu excavé, 
plus ou moins étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson va- 
riable. — Elytres médiocrement convexes, parfois presque planes, 
oblongues ou ovales, à peine plus larges et chacune un peu saillantes 
à leur base, avec les épaules obtuses.—Pattes courtes, plus ou moins 
robustes ; cuisses en massue, inermes; jambes comprimées, droites, 
rarement (par ex. viridanus) sinuées en dehors, mucronées au bout; 
tarses courts, de largeur variable, spongieux en dessous, à article #4 
assez long ; ses crochets grèles et libres (2). Les trois segments inter- 
médiaires de l'abdomen fortement arqués à leurs extrémités; le 19° et 
le 2° soudés, avec où sans suture apparente. — Métasternum au plus 
de longueur moyenne. — Mésosternum horizontal et déprimé ou lé- 
gèrement oblique, plus ou moins soudé au métasternum. — Corps 
oblong, glabre, rarement pubescent. 


(1) Syn. Bams, Germar, Ins. spec. nov. p.197. — CYPHiRMNUS, SOLENOSTER- 
Nus, Schœnh. loc. cit, p. 276 et 277. Schœnberr a supprimé plus tard ces 
deux genres, dont les types me sont inconnus. Le second est établi sur une 
espèce des Antilles qu'il nomme punclicollis (Cureul. III, p. 691) et qui me 
paraît, d’après la description, ne pas être un Banimius. 


(2) Ils sont çà et là soudés à leur base, mais très-rarement. Parmi les nom- 
breuses espèces que j'ai sous les yeux, je ne les trouve tels que chez le vestitus 
du Mexique et le pyritosus du Brésil. Le premier, ainsi que je le dis plus bas, 
ne paraît devoir former un genre distinct; le second a plutôt Je facies d’un 
Mapanus que d’un Barinius et pourrait également en former un autre. 


Coléoptères. Tome VII. 15 


226 CURCULIONIDES. 


Genre extrêmement riche en espèces (1), mais au total assez homo- 
gène, malgré le facies assez différent de ses espèces, Celles d'Europe, 
qui sont toutes petites, ne peuvent donner qu'une idée imparfaite 
des grandes espèces de l'Amérique intertropicale, qu'on peut regar- 
der comme la patrie par excellence de ces insectes. Les premières 
sont presque toutes de forme allongée et étroite, tandis que la plu- 
part des secondes sont plus ou moins courtes et massives. La livrée 
de ces dernières est en outre beaucoup plus variée que celles des 
espèces de l’ancien continent qui sont, à de rares exceptions près, d'un 
bronzé ou d’un vert métallique uniformes. Quelle que soit leur patrie, 
ces insectes, toutes les fois qu'ils sont glabres, sont criblés, tant en 
dessus qu’en dessous, de points enfoncés de grosseur très-variable, et 
leurs élytres sont régulièrement striées ; celles des espèces américai- 
nes présentent parfois (par ex. metallicus, interpunctatus, impressi- 
frons, ete.) des dépressions transversales. 

En outre des pays en question, le genre est répandu en Asie, en 
Afrique et aux Indes orientales, mais très-faiblement représenté dans 
ces deux dernières parties du globe. 


APOTOMORHINUS. 
Senoenn. Curcul. VIIL, 1, p. 258. 


Rostre assez long, médiocrement robuste, séparé du front par un 


(1) Aux 474 esp. mentionnées dans Schœænherr (Gurcul. VII, 1, p. 114),aj.: 
Espèces européennes : B. opiparis, Jacquelin-Duv. Ann. d. 1. Soc. entom. 
1852, p. 715; Montpellier. — vestitus (nomen mut.), Ed, Perris, Ann. d, I. 
Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, 1V, p. 143; France (Landes). — resedæ, Bach, 
Stettin. entom. Zeit. 1856, p. 243; Provinces rhénanes, — perlusus, cribella- 
tus, Kiesenwet. Berlin. entom. Zeitschr. VIIL p. 291; Grèce. — Esp. asiati- 
ques : B. Schwarsenbergii, Landgrebii, Renardi, Spitzüi, Suffriani, Hochh. 
Bull. Mosc. 1847, I, p. 553; Caucase. — picturatus, Ménétr. Ins. rec. p. Lehm. 
part. 2, p. 47; Turcoméuie. — Esp. africaines : B. alcyoneus, EÉrichs. Archiy, 
1843, I, p. 261; Angola. — pulchellus, Lucas, Éxplor. d. l’Algér.; Entom. 
p. 492; Algérie. — malachiticus, Chevrol. Rev. et Mag. d, Zool. 1860, p. 459; 
atronitens, 1861, p.121; même pays. — Esp. des Indes or. : B. versicolor, 
Bohem. Voy. d. l'Eugénie; Entom. p. 136; Java. — Esp. de l’Amér. du Sud : 
B. fleœuosus, quadrinotatus, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 202; Boli- 
via. — tenuis, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 398 ; Chili. — li- 
nearis, Rio; adspersus, oblongus, Montevideo ; picipennis, Buenos-Ayres ; 
Bohem. loc. cit. p. 435. — Esp. des Antilles : B. fabaci, Salé, Ann. d. 1. 
Soc. entom. 1855, p. 269; Cuba. — Esp. de l'Amér. du Nord : B, pubescens, 
Uhler, Procced. of the Acad. of Philad. VIE, p. 417; Virginie. — MUcOrEUS; 
Californie; carinulatus, Texas; S. L. Le Conte, ibid. X, p. 79. — macer, Se 
riatus, 3. L. Le Conte, Rep: on a railr. to the Pacif, Oc.; Append. I, p. 58; 
Californie. — californicus, Bohem. loc. cit. p. 137. 

Le B. squamosus de l'ile de Lifu, décrit par M. Montrouzier (Ann, d. I. 
Soc. entom. 1860, p. 890), parait être étranger au genre, 


BARIDIIDES VRAIS. 227 


sillon transversal bien marqué, un peu épaissi et comprimé dans sa 
moitié basilaire, puis cylindrique et faiblement déprimé au bout ; ses 
scrobes commençant dans son milieu. — Antennes médianes, courtes, 

- assez robustes; scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait 
les yeux; funicule de 7 articles (1) : 1 allongé, gros, obconique, 2-7 
courts, grossissant peu à pou; massue petite, faiblement articulée ; 
son 1° article en cône renversé, les suivants très-courts. —Yeux assez 
grands, latéraux, très-déprimés, oblongs, transversaux. — Prothorax 
transversal, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci et brièvement 
tubuleux en avant, avec son bord antérieur tantôt (cribratus) coupé 
carrément, tantôt (submaculatus) largement saillant dans son milieu, 
fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian Jarge et arrondi ; 
prosternum plan, large entre les hanches antérieures, coupé carré- 
ment en arrière. — Ecusson en triangle curviligne ( cribratus) où en 
carré long (submaculatus). — Elytres courtes, assez convexes, gra- 
duellement rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax 
et sinuées à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres; 
cuisses sublinéaires, finement dentées dans leur milieu en dessous ; 
jambes droites, inermes (cribratus) ou (submaculatus) onguiculées au 
bout; tarses assez courts, médiocrement larges, spongieux en des- 
sous, à article # dépassant peu les lobes du 3°; ses crochets très-pe- 
tits, soudés à leur base. — Pygidium recouvert; les trois segments 
intermédiaires de l’abdomen fortement arqués à leurs extrémités ; 
saillie intercoxale extrèmement large, tronquée en avant. — Méta- 
sternum de longueur moyenne, ses épisternums assez larges. — 
Saillie mésosternale très-large, lamelliforme, verticale, presque sou- 
dée au métasternum.—Corps ovale, presque glabre, ou partiellement 
écailleux. 

Les deux espèces (submaculatus, des Philippines, cribratus, de la 
côte de Coromandel) que décrit Schæñherr sont si voisines l'une de 
l'autre, qu'au premier coup-d'œil on les croirait identiques. Mais, ainsi 
qu'on le voit dans la formule qui précède, elles présentent plusieurs 
différences importantes. Ge sont des insectes de la taille des CEnrnr- 
NUS de troisième grandeur, d’un brun ferrugineux opaque, et criblés 
de petits points enfoncés très-serrés et en partie confluents, avec les 
élytres régulièrement striées. L'un d'eux (submaculatus) doit son nom 
à quelques petites taches jaunâtres et peu apparentes dont il est 
orné ; l'autre (cribratus) est privé de tout dessin (2). 


(1) Schænherr lui en attribue huit, dont le dernier annexé à la massue; je 
ne parviens pas à en découvrir plus de sept. 


(2) Deux autres espèces (alboater, signatus) ont été imparfaitement décrites 
par M. F. Walker (Aon. a. Mag. of nat. Hist, Ser. 3, IL, p.264) et n’appartien- 
nent peut-être pas au genre. 


228 CURCULIONIDES. 


GKrouPE IV. Centrinides. 


Rostre allongé, souvent très-long, rarement assez robuste, com- « 
primé latéralement, au moins à sa base, parfois déprimé dans toute 
son étendue. — Antennes plus ou moins longues et grèles, rarement 
assez robustes ; leur massue variable. — Prosternum plan, excavé où 
canaliculé chez un petit nombre. — Mésosternum ne formant pas 
avec le prosternum et le métasternum une surface continue. — Pygi- 
dium très-rarement découvert et alors très-petit. — Corps presque 
toujours rhomboïdal ou elliptique. 


La plus intime analogie existe entre ce groupe et le précédent. Les 
caractères qui l'en distinguent consistent en ce qu’ici tantôt le rostre, 
tantôt les antennes, le plus souvent ces deux parties à la fois, sont 
plus allongés et plus grèles, dans le pygidium qui, à deux ou trois 
exceptions près, est constamment recouvert, enfin dans la forme gé- 
nérale du corps qui, dans l'immense majorité des cas, est rhomboï- 
dal ou elliptique. C’est le seul groupe de la Tribu qui contienne plus 
de deux ou trois genres, mais ils sont si intimement unis entre eux, 
pour la plupart, qu'il m'a été impossible d'en dresser un tableau sy- 
noptique dont je fusse satisfait. Le suivant est tout ce que j'ai pu 
faire de mieux. 


I. Rostre au maximum un peu plus long que le prothorax. 
a  Funicule antennaire à art. 4-7 dentés en dedans : Odontocorynus. 


aa — _— _ non _ : 
b  Elytres à peine plus larges que le prothorax : Eucalus. 
bb —  débordant fortement le prothorax à leur base. 


Rostre gibbenx à sa base ; élytres planes, parallèles : Phacelobarus. 
— régulièrement arqué; — convexes, naviculaires : Scambus. 


Il. Sons plus long que le prothorax dans les deux sexes (1), souvent très- 
ong. 


ce Corps court, massif, rhomboïdal ou elliptique : Centrinus. 
ce — allongé, plus ou moins svelte, elliptique, 
Scape des antennes atteignant les -yeux : Anomæoarthria. 
— — n’atteignant pas — : Cylindrocerus. 


ODONTOCORYNUS. 
Scuoenn. Curcul. VIII, 1, p. 271. 


Rostre un peu plus long que le prothorax, médiocrement robuste, 
comprimé à sa base, légèrement arqué ; ses scrobes commençant un 


(1) Quelques Cenrrnus font exception à cet égard, mais ils doivent consti- 
tuer un nouveau genre qui pourrait être reporté dans la section I. 


CENTRINIDES. 229 


peu au-delà de son milieu. — Antennes submédianes, assez longues, 
peu robustes; scape flexueux, fortement en massue au bout, n’attei- 
gnant pas les yeux; funicule à articles 1-2 obconiques, un peu allon- 
gés, celui-là le plus gros, 3 de même forme, court, 4-7 transversaux, 
perfoliés, prolongés et épineux intérieurement, s'élargissant graduel- 
lement; massue grosse, brièvement ovale, sabcompacte, munie à sa 
base interne d’une petite épine. — Yeux grands, déprimés, oblongo- 
ovales, transversaux, faiblement séparés en dessous. — Prothorax 
aussi long que large, peu convexe, subparallèle sur les côtés, très- 
brièvement tubuleux et tronqué en avant, coupé carrément à sa 
base, avec son lobe médian court, large et arrondi; prosternum plan, 
bicaréné en avant, assez large entre les hanches antérieures, — Ecus- 
son quadrangulaire, — Elytres peu convexes, médiocrement allon- 
gées, graduellement rétrécies en arrière, pas plus larges que le pro- 
thorax et sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes 
médiocres ; cuisses robustes, en massue ; jambes brièvement arquées 
à leur base, puis droites, très-brièvement mucronées au bout ; tarses 
médiocres, spongieux en dessous, les antérieurs élargis, leur 4° ar- 
ticle assez long ; ses crochets simples.—Pygidium recouvert; les trois 
segments intermédiaires de l'abdomen faiblement, mais distinctement 
anguleux à leurs extrémités ; le 2° non soudé au {°° et séparé de lui 
par une suture arquée ; celui-ci profondément canaliculé sur la ligne 
médiane. — Métasternum court. — Mésosternum médiocrement large, 
subhorizontal, triangulaire. — Corps oblong, pubescent en dessous, 
moins en dessus. 


La structure des antennes et la forme du mésosternum distinguent 
parfaitement ce genre de tous ceux du groupe actuel, mais il est pro- 
bable que la première est propre au mäle et qu’elle s'affaiblit beau- 
coup chez la femelle. Je crois par conséquent que l’exemplaire de la 
collection de Schænherr, que j'ai sous les yeux, appartient au pre- 
mier de ces sexes. L'unique espèce (creperus Schh.) du genre est du 
Mexique et ressemble beaucoup au Baridius artemisiæ d'Europe ; 
elle est seulement d’un tiers plus grande et plus rétrécie en arrière ; 
sa livrée est d'un noir uniforme et peu brillant. 


EUCALUS (1). 


Rostre un peu plus long que le prothorax, assez robuste, arqué, lé- 
gèrement comprimé dans plus de sa moitié basilaire,' cylindrique en 
avant; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, con- 
fluentes en arrière. — Antennes subantérieures, assez longues, mé- 
diocrement robustes; scape brusquement en massue au bout, n'at- 
teignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles obconiques : 


(1) Syn. Oxconmnus, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zocl. V, p.389; nom 
déjà employé dans la famille actuelle; voyez tome VI, p. 961. 


230 CURCULIONIDES. 


4 plus gros et plus allongé que les suivants, 2-7 courts, décroissant 
graduellement ; massue ovale, médiocre, obtuse, articulée. — Yeux 
grands, déprimés, oblongs, transversaux.— Prothorax subtransversal, 
médiocrement convexe, quadrangulaire, brusquement et brièvement 
tubuleux en avant, à peine bisinué à sa base; prosternum échancré 
sur son bord antérieur, entier, étroit entre les hanches antérieures. 
— Ecusson carré. — Elytres peu convexes, oblongues, parallèles dans 
leurs deux tiers antérieurs, un peu plus larges que le prothorax et 
presque tronquées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes 
médiocres ; cuisses en massue ; jambes droites, légèrement élargies 
dans leur milieu en dedans, très-brièvement mucronées au bout; 
tarses de longueur et largeur médiocres, spongieux en dessous; leurs 
crochets libres. — Pygidium très-faiblement découvert, transversal ; 
les trois segments intermédiaires de l'abdomen non anguleux à leurs 
extrémités; le 4% et le 2° soudés ensemble ; saillie intercoxale large, 
un peu arrondie en avant. —Métasternum assez long, aplani.—Saillie 
mésosternale large, un peu inclinée, en carré transversal. — Corps 
oblong, écailleux. 


Le facies de la seule espèce décrite (1) est le même que celui de 
certains Baripius, mais génériquement parlant, elle diffère de ces 
derniers par ses antennes beaucoup plus longues, autrement faites,'et 
ses segments intermédiaires de l’abdomen coupés carrément en ar- 
rière. 

Cet insecte, originaire du Chili, est de taille moyenne, d’un noir 
brunâtre mat, et saupoudré de petites écailles blanches ; la base de 
ses élytres est en partie d’un blanc jaunâtre, et une assez large bande 
de mème couleur et très-oblique, traverse chacun de ces organes dans 
leur milieu. 

PHACELOBARUS. 


Scnoenx, Curcul. VIII, 1, p.97 (2). 


Rostre à peine plus long que le prothorax, médiocrement robuste, 
arqué, fortement comprimé et gibbeux à sa base, cylindrique dans le 
reste de sa longueur; ses scrobes commençant vers son milieu. — 
Antennes médiocres, grèles; scape en massue au bout, atteignant les 
yeux; funicule à articles { un peu allongé, obconique, 3-7 très-courts, 
grossissant graduellement; massue faible, oblongo-ovale, articulée. 
— Yeux assez petits, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax 
transversal, obconique, coupé carrément en avant, légèrement bisi- 
nué à sa base; prosternum plan en avant des hanches antérieures, 
médiocrement large entre celles-ci. — Ecusson triangulaire. — Elytres 
planes, parallèles, comme tronquées en arrière, munies chacune, un 


(1) ©. fasciolatus, Blanch, loc. cit. p. 362; Col. pl. 24, f. 12. 
(2) Syn. Cyrnonuyncucs pars, Schœnh, Curcul. IV, p. 462 ; olim. 


CENTRINIDES. 231 


peu avant leur extrémité, d'un gros tubereule fasciculé, notablement 
plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, 
avec les épaules calleuses. — Pattes courtes, robustes ; cuisses gra- 
duellement en massue, arquées en dessus; jambes courtes, subarron- 
dies, droites, onguiculées au bout; tarses médiocres, spongieux en 
dessous, à articles 4-2 étroits, celui-là un peu allongé, 3 beaucoup 
plus large, 4 assez court; ses crochets petits. — Les deux 1° seg- 
ments abdominaux soudés ensemble, séparés par une fine suture 
droite à peine distincte, 2 aussi long que 3-4 réunis; saillie inter- 
coxale très-large, arrondie en avant. — Métasternum de longueur 
moyenne. — Saillie mésosternale lamelliforme, verticale, transver- 
sale. — Corps court, large, densément écailleux. 


Après avoir placé l’unique espèce (singularis) de ce genre parmi 
ses CYPnoRHYNCHUS, genre qu'il a réuni, plus tard, aux CONOTRACHE- 
Lus, Schœnherr l’a reportée dans ses Cholides, en créant pour elle 
celui-ci. Ses caractères sont en effet très-différents de ceux des Coxo- 
mRACHELUS et rentrent dans ceux du groupe actuel. Get insecte, origi- 
naire de Madagascar, est de la taille des CENTRINUS de seconde gran- 
deur, et revêtu d'écailles d’un blanc jaunâtre, avec l'extrémité des 
élytres noires et leur base rembrunie; ces organes, outre le tuber- 
cule fasciculé de leur extrémité, en ont chacun deux autres disposés 
obliquement près de leur base; le prothorax est muni en avant de 
trois groupes de grosses écailles redressées, dont le médian est le plus 
fort. 

SGAMBUS. 


Senoenu. Curcul. VIIL, 1, p. 254. 


Des trois espèces (setifer, echinatus, galeatus) de ce genre, que 
Schænherr a décrites, la première et la troisième me sont seules con- 
nues. Elles présentent des différences de mème nature que celles qui 
existent parmi les CENTRINUS qui suivent. J'ai pris pour type le setifer 
que Schænherr a placé en tète du genre. 

Rostre un peu plus long que le prothorax et assez robuste, arqué, 
comprimé et subquadrangulaire dans sa moitié basilaire, atténué et 
déprimé en avant; ses scrobes commençant un peu au-delà de son 
milieu. — Antennes submédianes, médiocres, assèz robustes; scape 
en massue au bout, n’atteignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à 
articles 1-2 allongés, obconiques, celui-là plus gros, 3-7 courts, égaux; 
massue assez forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, -dépri- 
més, transversaux, acuminés inférieurement, médiocrement séparés 
en dessous. — Prothorax transversal, presque droit sur les côtés, 
brusquement et très-fortement rétréci en avant, fortement bisinué à 
sa base, caréné sur la ligne médiane en dessus ; prosternum plan, 
assez large entre les hanches antérieures, muni immédiatement en 
arrière de celles-ci d’une saillie verticale. — Ecusson médiocre, suh 


232 CURCULIONIDES, 


quadrangulaire. — Elytres courtes, convexes, naviculaires et forte- 
ment rétrécies en arrière, notablement plus larges que le prothorax 
et trisinuées à leur base, avec les épaules très-saillantes en dehors, 
anguleuses et carénées, — Pattes assez longues ; cuisses graduelle- 
ment en massue, inermes en dessous ; jambes fortement comprimées, 
très-arquées à leur base, munies d’une saillie interne un peu avant 
leur milieu, brièvement onguiculées au bout; tarses médiocres, à 
articles 1-2 étroits, triangulaires, 3 assez large, seul spongieux en 
dessous, 4 grand; ses crochets assez longs et simples. — Les trois 
segments intermédiaires de l’abdomen médiocrement anguleux à leurs 
extrémités ; saillie intercoxale large, subarrondie en avant. — Méta- 
sternum de longueur moyenne. — Saillie mésosternale fortement 
transversale, verticale, lamelliforme.—Corps brièvement naviculaire, 
pubescent et écailleux (1). 

Schænherr signale, comme principales différences entre ce genre 
et les Cexrrnus, la structure des antennes, des élytres et des tarses. 
Le premier de ces caractères est à peine sensible et le troisième n’est 
pas absolument étranger aux CeNrrnus, tels qu'ils sont constitués en 
ce moment (2). Il ne reste alors que la forme des élytres pour distin- 
guer les deux genres. 

L'insecte qui forme le type de celui-ci est de la taille des CENTRNUS 
de seconde grandeur, noir, revêtu de poils couchés d’un jaune doré, 
médiocrement abondants, et hérissé çà et là en dessus de grosses 
écailles redressées. Il est du Brésil, ainsi que les deux autres espèces 
décrites par Schænherr. 


CENTRINUS. 
Scnoexn. Curcul. Disp. meth. p. 308 (3). 


Schænherr ayant compris dans ce genre un grand nombre d'élé- 
ments disparates, il se refuse, dans son état actuel, à toute défini- 
tion précise. En attendant qu'il ait été l'objet d'une révision appro- 


(1) Lo $; galeatus s'éloigne de cette formule par les caractères suivants : 
Rostre plus court, comprimé latéralement dans presque toute sa longueur. — 
Prothorax surmonté d'une forte gibbosité un peu comprimée et recourbée en 
arrière; prosternum sans saillie verticale en arrière des hanches antérieures, 
celles-ci contiguës.— Cuisses dentées en dessous ; jambes légèrement arquées 
à leur base, sans saillie interne; crochets des tarses très-pelits. Le fucies géné- 
ral est, du reste, voisin de celui du setifer. 

(2) Le C. mullicolor (Schœænh. Cureul. VUL, 1, p. 241), par exemple, à des 
tarses absolument pareils à ceux du genre actuel. IL devrait y rentrer si les 
épaules de ses élytres étaient saillantes et carénées. 

(3) Syn. Banis, Bazaninus et Ceuroruynenus, Germar, Ins. spec, nov.; pas- 
sim. — CaLaNDRA pars, Fab. 


CENTRINIDES. 233 


fondie, je n’y comprends provisoirement que les espèces qui présentent 
les caractères suivants (1) : 

Mâles : Rostre au moins de la longueur de la moitié du corps, de 
forme variable (2), plus ou moins arqué ; ses scrobes commençant 
dans son milieu. — Antennes d'autant plus longues que le rostre l’est 
lui-même, tantôt grèles, tantôt assez robustes; scape en massue au 
bout, n'atteignant pas les yeux ; funicule à articles 1-2 allongés, ce- 
lui-là notablement plus grand, 3-7 obconiques, courts, subégaux, 
grossissant peu à peu; massue oblongo-ovale, acuminée, articulée. 
— Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax trans- 
versal, très-rarement (par ex. lineatosignatus) aussi long que large, 
plus où moins convexe, parfois (par ex. Leachii) gibbeux, arrondi 
sur les côtés, fortement rétréci et tubuleux en avant, bisinué à sa 
base, avec son lobe médian assez court et souvent échancré ; proster- 
num assez souvent armé de deux longues épines flanquant une cavité 
médiane (3), en général assez large entre les hanches antérieures, — 


(1) Cette formule exclut du genre toutes celles qui ont les crochets des 
tarses soudés. Elles sont très-nombreuses et se prâteront facilement à être 
sous-divisées. Parmi celles qui pourront former des genres distincts, je citerai 
principalement : 

1° Les C. {umidus, parellinus, aurichalceus, ete., qui par leur forme géné- 
rale, leurs téguments glabres et leurs couleurs parfois métalliques, se rap- 
prochent des Ecrmnus. Leur caractère distinctif essentiel réside dans leur 
mésosternum qui est horizontal et fourchu, ou concave en avant. 

2 Quelques espèces convexo-rhomboïdales, dont les.antennes sont rela- 
tivement courtes et robustes et qui ont le prosternum très-distinctement 
canaliculé. Les unes (par ex. : Meigeni, Christophori) ont le prosternum 
longuement bi-épineux chez les mâles, tandis que chez les autres (par ex. : 
sanguinicollis) il est inerme dans les deux sexes. - 

3 Mais surtout Je cestrotus et quelques espèces inédites, qui à une forme géné- 
rale voisine de celle des Ceuronuyncnus, réunissent des hanches antérieures 
contiguës, des corbeilles caverneuses aux jambes postérieures, el des téguments 
densément pubescents. Leur livrée rappelle celle de quelques CoxoTRACHELUS. 

Parmi les espèces elles-mêmes à crochets des tarses libres, il en est quel- 
ques-unes (par ex. : obsidianus, capreolus) qui ressemblent tellement à des 
Mananus, qu'il y aura lieu également de voir si elles ne doivent pas former un 
genre à part, 


(2) Ses formes se réduisent à deux principales. Dans l'immense majorité des 
cas il est comprimé à sa base, sur une plus ou moins grande étendue, puis Cy- 
lindrique ou légèrement déprimé dans le reste de sa longueur. Chez quelques- 
unes (cuwrvirostris, Westwoodii, etc.), dont les mâles ont tous le prosternum 
bi-épineux, il est déprimé dans toute son étendue. Mais entre ces deux formes 
il y a tous les passages. 

(3) Cette cavité, dont Schœnherr ne parle pas, est, en général très-large et 
s'étend au moins, en se rétrécissant, jusqu’à la partie postérieure du protho- 
rax; elle se termine en cul-de-sac. Chez le C. lineatosignatus, elle se pro- 
longe en un tube parfaitement régulier, déprimé, légèrement bifurqué au 


234 CURCULIONIDES. 


Ecusson carré. — Elytres courtes, tantôt subdéprimées, tantôt con- 
vexes, fortement rétrécies et conjointement arrondies en arrière, un 
peu plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base, avec les 
épaules en général calleuses.— Pattes médiocres ; cuisses en massue, 
dentées ou non en dessous; jambes droites, un peu élargies, rare- 
ment mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, 
à articles 1-2 étroits, obconiques, 3 assez large, 4 médiocre, ainsi que 
ses crochets, ceux-ci libres. — Pygidium caché, rarement un peu vi- 
sible ; les trois segments intermédiaires de l'abdomen, parfois le 3e 
et le 4° seulement, médiocrement arqués à leurs extrémités, le 1e 
soudé au 2. — Métasternum assez long. — Mésosternum lamelli- 
forme, en carré transversal, vertical ou un peu oblique, parfois con- 
fondu avec le métasternum. — Corps court, plus ou moins rhomboï- 
dal, glabre ou non. 

Femelles : Chez les espèces dont les mâles ont le prosternum cornu, 
le leur est inerme et plus ou moins concave en avant. À part cela, 
leur rostre plus long, comme de coutume, les distingue seul de l'autre 
sexe. 


Môme dans ces limites, le genre comprend encore des formes très- 
variées. Il est exclusivement américain, et répandu: depuis Buenos- 
Ayres et le Chili jusque dans les parties moyennes des Etats-Unis. On 
en a très-peu décrit depuis Schænherr (4), mais il y en à beaucoup 
d'espèces nouvelles dans les collections. 


ANOMOEOARTHRIA. 
Warenn, Trans, of the entom. Soc. Ser. 2, IT, p: 190. 


Mâle : Rostre allongé, épaissi, comprimé et droit à sa base, brus- 
quement arqué, atténué et déprimé dans le reste de sa longueur ; ses 
scrobes commençant en deçà de son milieu. —Antennes assez longues, 
et grèles; scape en massue au bout, atteignant les yeux ; funicule 
presque glabre, à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 
courts, décroissant graduellement; massue assez grosse, oblongo- 
ovale, subcompacte. — Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. 
— Prothorax subtransversal, médiocrement convexe, presque droit 
sur les côtés, brièvement tubuleux et tronqué en avant, faiblement 
bisinué à sa base, avec son lobe médian court et arrondi; prosternum 


bout, et qui arrive jusqu’aux trois quarts de la longueur de l’abdomen. 11 doit 
nécessairement en résulter, pendant la vie, un déplacement dans quelques-uns 
des viscères abdcminaux. 

(1) Aux 137 espèces qu’il a mentionnées (Cureul. VIII, 1, p. 184), aj. : C: 
tessellatus, unicolor, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 400; Chili.— 
flavipennis, semiluctuosus, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 201; Bolivia.— 
silicinus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 132; Pérou, — urbanus, Bohem. Voy. d. 
l’'Eugénie; Entom. p. 138; Buenos-Ayres. 


CENTRINIDES. 235 


bifovéolé en avant, assez large entre les hanches antérieures. — 
Ecusson quadrangulaire. — Elytres médiocrement convexes et allon- 
gées, graduellement rétrécies en arrière, à peine plus larges que le 
prothorax à leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez lon- 
gues, médiocrement robustes; cuisses en massue ; jambes subarron- 
dies, droites, inermes au bout ; tarses médiocres, spongieux en des- 
sous, à articles 1 rétréci et arqué à sa base, 2 plus court, 4 médiocre, 
ainsi que ses crochets ; ceux-ci libres. — Les trois segments intermé- 
diaires de l’abdomen assez fortement arqués à leurs extrémités; saillie 
intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum assez court, — 
Saillie mésosternale subhorizontale, en carré long. — Corps oblong, 
rhomboïdal, glabre. 

Femelle : Rostre plus long, régulièrement arqué, épaissi et com- 
primé dans près des trois quarts de sa longueur, atténué et déprimé 
en avant; ses scrobes commençant au-delà de son milieu. — Scape 
des antennes empiétant sur les yeux, arqué, fortement en massue ; 
funicule hérissé de longs poils fins, à articles 4 court, 2 plus long et 
beaucoup plus gros, subpyriforme, 3-6 ovoïdes, graduellement plus 
petits, 7 obconique. — Prosternum non excavé. — Jambes arquées à 
leur base, canaliculées sur leur face interne ; les postérieures munies 
en dedans, à leur base, d'un faisceau aplati de longs poils jaunes ; 
1e article des tarses de la mème paire frangé au côté interne de 
poils semblables, — Pygidium en partie à découvert. — Corps pubes- 
cent en dessous. 

Cette formule à 6té rédigée sur les deux exemplaires mêmes qui 
ont servi à M. Waterhouse pour la sienne, exemplaires pris accouplés, 
ce qui ne laisse place à aucun doute sur leur sexe, plus sur deux 
mâles de ma collection. Ce savant entomologiste a regardé le genre 
comme voisin des LoBopEREs, mais il l’est manifestement plus des 
Cyunonocenus. L'unique espèce qui, le compose (cæruleipennis Wa- 
terh.) a le facies de la plupart de ces derniers ; elle est de taille mé- 
diocre et noire, avec les élytres d’un violet brillant. Tous les exem- 
plaires que j'en ai vus étaient originaires de la province de Minas 
Geraes au Brésil. 

CYLINDROCERUS. 


Senoex. Curcul. Disp. meth. p. 310. 


Ce genre a tout aussi besoin d'une révision que les GENTRINUS (1). 
Les six espèces que j'en ai sous les yeux, et dont quatre sont int- 


(1) Après en avoir séparé les Dacryrocnenis et les LEProscnonus qu’il y 
avait compris dans l’origine (Cureul. fI, p. 789), Schœnherr (ibid. VII, 1, 
p. 260, note) convient lui-même qu'il est peu homogène, et devra en former 
deux ou trois. Ce sont les espèces de sa seconde section qui ont surtout besoin 
d’être examinées, mais je n’en connâis aucune, 


236 CURCULIONIDES. 


dites, appartiennent toutes à la première section qu'y à établie 
Schœnherr. Elles ressemblent aux CEnrrinus de forme déprimée en 
dessus et à rostre très-allongé. Leurs caractères génériques peuvent 
s'établir en peu de mots. 

Mâles : Massue antennaire très-allongée, cylindrique, composée 
d’un seul article et veloutée.— Prosternum muni de deux épines plus 
ou moins longues et d'une cavité centrale. — Jambes antérieures 
frangées de longs poils fins dans leur moitié terminale en dedans ; 
tarses de la même paire parfois ciliés en dessus et sur les côtés. 

Femelles : Celles que j'ai à ma disposition se partagent en deux 
sections sous le rapport des antennes ; les unes ont la massue de ces 
organes faite comme celle des mâles; chez les autres, elle est oblongo- 
ovale et distinctement articulée. Toutes ont les jambes antérieures 
non frangées au côté interne et le prosternum sans épines ni cavité 
médiane. 


Il résulte de là que, à part la structure de leurs antennes, ces in- 
sectes ne diffèrent pas des CENTRINUS. Ils sont de taille assez petite, 
noirs, et ont assez souvent leurs élytres ornées de petites taches et de 
linéoles blanches ou jaunâtres, Ils habitent les régions chaudes de 
l'Amérique (1). 


GrouPE V. Leptoschoinides. 


Rostre allongé, arqué, comprimé au moins à sa base. — Antennes 
assez longues ; leur massue très-grande, cylindrique, compacte, ve- 
loutée chez les mâles. — Prosternum plan. — Mésosternum très- 
court, formant une surface continue avec le prosternum et le méta- 
- sternum.— Pygidium découvert, mais peu et subhorizontal. — Corps 
court, subelliptique. ; 

La structure des segments thoraciques signalée plus haut chez les 
Eurhinides reparait ici et suffit, avec les autres caractères qui précè- 
dent, pour reconnaitre ce groupe. La forme de la massue anten- 
naire le rapproche des CyLiNbrocERUS qui terminent le groupe précé- 
dent et détermine la place qu’il doit occuper. Ses genres se réduisent 
aux deux suivants : 


I. Tarses à art, 4 fortement déprimé : Platyonir. 
IL —  — de forme normale : Leploschoinus. 


PLATYONYX. 
Sonoenu. Curcul. Disp. melh. p. 272. 


Rostre assez robuste, arqué, arrondi, comprimé latéralement dans 


(1) Aux 8 espèces décrites par Schœnherr, on n’a ajouté, à ma connaissance, 
que la suivante : C. colon, Erichs, Archiv, 1847, I, p. 132; Pérou. 


LEPTOSCHOÏNIDES. 237 


presque toute son étendue; ses scrobes commençant assez près de 
son extrémité.—Antennes antérieures, assez longues et assez robustes; 
scape fortement en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à 
articles 1 allongé, obconique, 2-7 très-courts, subcylindriques, égaux ; 
massue grande, veloutée, subeylindrique et compacte (@), ou oblon- 
go-ovale et très-distinctement articulée (@).— Yeux grands, oblongs, 
transversaux, médiocrement séparés en dessous. — Prothorax aussi 
long que large, médiocrement convexe, presque droit sur les côtés, 
brusquement et brièvement tubuleux en avant, avec une très-petite 
dent de chaque côté de son bord antérieur, légèrement bisinué à sa 
base ; prosternum plan, assez large entre les hanches antérieures. — 
Ecusson en triangle curviligne.— Elytres presque planes, légèrement 
ovales, pas plus larges que le prothorax et à peine échancrées à leur 
base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes médiocres; cuisses 
assez fortement en massue ; jambes droites, inermes au bout ; tarses 
médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 courts, triangulaires, 
3 large, 4 déprimé et anguleusement dilaté dans sa moitié terminale; 
ses crochets médiocres. — Les quatre 1% segments abdominaux ar- 
qués à leurs extrémités, le 19° et le 2° soudés dans leur milieu; saillie 
intercoxale large, subanguleuse en avant.—Métasternum de longueur 
moyenne. — Corps elliptico-ovale, partiellement pubescent. 

La structure insolite du 4° article des tarses existe également pro- 
noncéé dans les deux sexes, qui ne diffèrent l’un de l'autre que par 
la taille et leur massue antennaire autrement faite. 

L'unique espèce (ornatus Schh.) du genre est de Cayenne et ressemble 
beaucoup à certains Barinius. Elle est noire, avec le prothorax en- 
touré de toutes parts d’une étroite bordure de poils gris ou jaunes; une 
bande de même couleur traverse ses élytres un peu avant leur milieu. 


LEPTOSCHOINUS. 
(Kzuc) Senornn, Cureul. VIL, 1, p.264 (1). 


Mâle : Rostre médiocrement robuste, comprimé jusqu'à l'insertion 
des antennes, un peu déprimé en avant; ses scrobes commençant 
presque dans son milieu, subconfluentes en arrière. — Antennes sub- 
médianes, médiocres, peu robustes ; scape brusquement et fortement 
en massue au bout, atteignant à peine les yeux ; funicule à articles 
1 obconique, un peu allongé, 2 de moitié plus court, moins gros, 3-7 
fortement transversaux, lenticulaires, serrés; massue presque aussi 
longue que le funicule et le scape réunis, cylindrique, compacte, 
veloutée, — Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux, médio- 
crement séparés en dessous. — Prothorax transversal, médiocrement 
convexe, paraboliquement arrondi sur les côtés, rétréci et tronqué en 
avant, coupé carrément à sa base, avec un lobe médian assez saillant 


(1) Syn. Cyzonocenus, Schœnh, Gureul. ILE, p. 793 ; olim. 


238 CURCULIONIDES: 


et médiocrement large; prosternum assez large entre les hanches anté- 
rieures.— Ecusson subquadrangulaire.—Elytres presque planes, briè- 
vement elliptico-ovales, un peu plus larges que le prothorax à leur 
base, avec les épaules arrondies.—Pattes des PLaryoNyx, avec lestarses 
plus courts et leur 4? article à l’état normal.—2° segment abdominal 
presque aussi long que les deux suivants réunis, légèrement arqué, 
ainsi qu'eux, à ses extrémités, séparé du 4 par une suture arquée; 
saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum de lon- 
gueur médiocre. — Corps brièvement ovale, partiellement écailleux. 

Femelle : Rostre plus grêle et un peu plus long que celui du mâle. 
—Antennes plus longues, scape graduellement en massue, atteignant 
les yeux ; funicule à articles obconiques : 1-2 allongés, égaux, celui- 
là un peu plus gros, 3-7 courts, égaux ; massue à peine plus longue 
que la moitié du funicule, oblongo-ovale, très-distinctement articulée, 


Genre très-voisin des PLATYONYx, mais en différant essentiellement 
par la structure de ses antennes et la forme normale du 4° article 
des tarses. L'unique espèce (maculatus) qui le compose, reproduit 
jusqu'au système de coloration du Plat. ornatus, du moins chez quel- 
ques exemplaires, car sa livrée varie beaucoup. À son maximum de 
complication, elle consiste sur le prothorax en deux grandes taches 
noires, sur un fond qui varie du rouge vif au jaune soufre, et sur les 
élytres, qui sont noires, en une large bande transversale, médiane, de 
la nuance en question, et qui envoie en avant, sur chacune d'elles 
et sur la suture, une bande étroite; la couleur rouge est souvent 
teintée de blanc. Quand les taches du prothorax se confondent en 
une seule et que la bande des élytres se simplifie, la livrée est com- 
plétement pareille à celle du P. ornatus. Cet insecte habite Cayenne 
et le Brésil. J'en ai vu des exemplaires étiquetés comme provenant 
du Mexique, mais cet habilat me parait douteux. 


Groupe VI. Nertides, 


Rostre cylindrique, peu robuste, droit ou arqué. — Antennes plus 
ou moins longues, leur massue presque toujours faible. — Proster- 
num variable. — Tarses très-larges, surtout les antérieurs. — Méso- 
sternum ne formant pas une surface continue avec le prosternum et 
le métasternum.— Pygidium recouvert. — Corps de forme variable. 


La forme parfaitement cylindrique du rostre et la largeur insolite 
des tarses constituent les deux caractères les plus apparents de ces in- 
sectes. Le premier, malgré sa gracilité, à conservé la direction infé- 
rieure des scrobes qui est caractéristique de la tribu (4). Autant que 
j'en puis juger par les exemplaires que j'ai vus, il n’y a pas de diffé- 
rences bien prononcées entre les deux sexes sous le rapport des tarses. 


(1) Le Strongyloles lemniscalus fait seul exception à cet égard ; 8es scrobes 


NERTIDES. 239 


Leur 4er article est constamment en triangle allongé, le 2° en triangle 
transversal, et le 3° forme une grande palette plus ou moins cordi- 
forme, étroitement fendue à moitié de sa longueur aux pattes anté- 
rieures, bilobée aux quatre postérieures; le 4° est remarquable par 
sa forme subcylindrique, eten ce qu'il ne déborde que médiocrement 
le 3°. Constamment les pattes antérieures sont plus longues que les 
autres, surtout chez les mâles. 

Les trois genres qui composent le groupe ont chacun leur facies 
particulier. Le premier (STRONGYLOTES) n’a pas d’analogue, sous ce 
rapport, dans toute la tribu. Les deux autres seraient des Madarides 
sans la structure de leurs segments thoraciques. 


I. Mésosternum médiocrement large, rétréci et tronqué en arrière. 
Rostre médiocre, droit, penehé ; corps parallèle : Strongylotes. 
—  très-long, subvertical; —  enellipse très-allongée : Nertus. 
ll. Mésosternum très-large, parallèle ; corps oblongo-ovale : Trachymerus. 


STRONGYLOTES. 
Scuoen. Curcul., LL, p. 627 


‘Tète sphérique, assez saillante; rostre plus ou moins allongé, grèle, 
droit; ses scrobes commençant dans son milieu. — Antennes mé- 
dianes, assez longues, grèles; scape graduellement épaissi, atteignant 
ou non les yeux (4); funicule à articles obconiques : 1 allongé, 2-7 
subégaux, grossissant peu à peu; massue ovale ou oblongo-ovale, 
obtuse au bout, articulée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales, 
transversaux. — Prothorax plus long que large, tantôt régulièrement 
conique, tantôt parallèle sur les côtés et légèrement tubuleux en avant, 
bisinué à sa base, avec son lobe médian court et triangulaire; pro- 
sternum plan ou faiblement excavé, assez large entre les hanches an- 
térieures. — Ecusson de forme variable. — Elytres allongées, subcy- 
lindriques, à peine plus larges que le prothorax et chacune arrondie à 
sa base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes de grosseur variable, 
plus ou moins longues, les antérieures des mâles plus grandes que 
les autres ; cuisses graduellement en massue, rarement (brachialis) 
légèrement dentées en dessous ; jambes comprimées, mucronées en 
forme de griffe au bout ou inermes ; tarses assez longs, spongieux en 
dessous ; leurs crochets assez grands et faibles. — Les trois segments 
intermédiaires de l'abdomen médiocrement anguleux à leurs extré- 
mités; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum 
allongé. — Mésosternum médiocrement large, incliné ou subhorizon- 


longent le bord latéral inférieur du rostre et sont visibles en entier. Dans les 
äutres espèces de ce genre, à moi connues, elles sont à l’état normal, 

(1) I les atteint chez l'espèce typique (lemniscatus) du genre; chez une iné- 
dite, de Colombie, que je possède, il en reste à une distance assez notable, 


240 CURCULIONIDES. 


tal, rétréci et tronqué en arrière. — Corps allongé, subcylindrique, 
écailleux. 


Genre très-tranché et dont Schœnherr a décrit trois espèces (1). Celle 
(lemniscatus) qui lui a servi de type est de grande taille; les autres 
sont de moitié plus petites. Toutes sont noires et revêtues, tant en 
dessus qu'en dessous, de grandes écailles jaunâtres, peu serrées, qui 
voilent à peine leurs téguments. Le prothorax est criblé de points 
enfoncés, et les élytres sont régulièrement striées. Ces insectes sont 
propres à l'Amérique intertropicale ; leurs femelles paraissent se dis- 
tinguer uniquement des mâles par leurs pattes antérieures plus 
courtes. 


NERTUS. 
Scnoexx., Curcul., VI, 1, p. 76. 


Mâles : Tète globuleuse, assez saillante, impressionnée sur le front; 
rostre au moins de la longueur de la moitié du corps, grèle, légère- 
ment arqué; ses serobes commençant dans son milieu. — Antennes 
assez longues, grêles ; scape peu à peu en massue, restant à une très- 
grande distance des yeux; funicule à articles obconiques : 1 allongé, 
2-7 notablement plus courts, subégaux; massue oblongo-ovale, fai- 
blement articulée. — Yeux très-grands, déprimés, ovales, transver- 
saux. — Prothorax plus long que large, régulièrement conique, fai- 
blement bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs arqués et 
dirigés en arrière; prosternum échancré en arc sur son bord anté- 
rieur, plan et assez large entre les hanches antérieures. — Ecusson 
carré. — Elytres presque planes, allongtes, régulièrement rétrécies en 
arrière, pas plus larges que le prothorax et faiblement sinuées à leur 
base, avec les épaules nulles. — Pattes longues, surtout les anté- 
rieures ; cuisses sublinéaires; jambes comprimées, bisinuées en de- 
dans, les antérieures parfois (Mannerheimii, suturalis) dentées dans 
leur milieu interne, brièvement mucronées au bout, les autres iner- 
mes ou subinermes ; tarses assèz longs, très-larges, densément spon- 
gieux en dessous; leurs crochets petits, soudés à leur base. — Seg- 
ments intermédiaires de l’abdomen coupés carrément en arrière, le 
4% et le 2° soudés ensemble ; saillie intercoxale large, subogivale. — 


(1) S. lemniscatus, squamans, du Brésil; brachialis, du Mexique; Schœnh. 
Curcul. VIII, 1, p. 74; j'en connais deux espèces inédites de Colombie. 

Le genre Crpuacospnærus de Dejean (Cat. éd. 3, p. 310), établi sur une es- 
pèce du Brésil qu’il nomme reclirostris, est très-voisin de celui-ci et n’en dif- 
fère que par sa tête plus grosse, son rostre plus court et ses pattes plus ro- 
bustes ; dans l’unique exemplaire que j'ai sous les yeux, mais qui est probable- 
ment un mâle, les cuisses antérieures sont très-grosses, fusiformes et arquées. 
Ces caractères semblent, au premier aspect, assez importants, mais les STRON- 
GYLOTEs paraissent être sujets à varier d’espèce à espèce, et lo genre en ques 
tion de Dejcan n’est peut-être qu’une de leurs formes. 


NERTIDES. 241 


Li 
Saillie mésosternale large, inclinée, rétrécie et coupée carrément en 
arrière. — Corps très-allongé, subelliptique, partiellement écailleux. 
Femelles : Outre leur taille plus grande, elles diffèrent des mäles 
par leur rostre plus long, droit ou moins arqué, ainsi que par leurs 
antennes plus allongées, et dont l'insertion est plus antérieure, 


Les espèces de ce genre sont en ce moment au nombre de quatre 
décrites par Schœænherr, dont deux (Mannerheimi, suturalis) d'assez 
grande taille et les deux autres (Germari, acuminatus) beaucoup plus 
petites. Toutes sont d’un noir ou d'un jaune ferrugineux brillant, à 
peine distinctement ponctuées à l'œil nu, et finement striées sur les 
élytres, sculpture pareille à celle des Madarides. Leur vestiture con- 
siste en écailles jaunes, oblongues, .revêtant les côtés du Corps, ou 
formant sur la suture une bande accompagnée parfois (suturalis) 
d'une autre transversale et oblique sur chaque élytre. Toutes sont 
propres au Brésil. 

TRACHYMERUS. 
Scnognu., Curcul., NII, 1, p. 266. 


Mâle : Tête concave entre les yeux ; rostre un peu plus long qu’elle 
et le prothorax réunis, grêle, faiblement arqué ; ses serobes commen- 
çant un peu au-delà de son milieu. — Antennes submédianes, assez 
longues, grêles; scape grossissant peu à peu, atteignant presque les yeux; 
funicule à articles obconiques : 1 relativementtrès-allongé, 2-7 courts, 
peu à peu plus épais, 7 contigu à la massue; celle-ci grêle, à article 
{en cône renversé et allongé, les autres très-courts. — Yeux très- 
grands, déprimés, transversaux, ovales, médiocrement séparés sur le 
front. — Prothorax presque aussi long que large, droit sur les côtés, 
puis arrondi et brusquement tubuleux en avant, faiblement bisinué à 
sa base, avec son lobe médian large et très-court; prosternum largement 
etassez fortement excavé jusqu’au niveau du bord postérieur des han- 
ches antérieures. — Ecusson carré. — Elytres assez allongées, médio- 
crement convexes, graduellement rétrécies en arrière, à peine pluslarges 
que le prothorax à leur base, avec les épaules subcalleuses. — Pattes 
assez longues, robustes, les antérieures notablemént plus que les autres ; 
cuisses presque graduellement en massue, hérissées d’aspérités en des- 
sous; jambes comprimtes, légèrement sinuées, assez fortement mucro- 
nées au bout; tarses médiocrement longs, spongieux en dessous, leurs 
crochets très-petits, soudés. — Les trois segments intermédiaires de 
l'abdomen légèrement arqués à leurs extrémités. — Métasternum 
allongé. — Mésosternum très-large. — Corps oblong, presque glabre. 

J'ai sousles yeux l'exemplaire même de la collection de M. Sommer, 
que Schænherr à décrit, et un autre que m'a communiqué M. Jekel. 
Tous deux sont très-certainement des mâles; la femello a probable- 
ment le vostre plus long. 


Coléoptères. Tome VII. 16 


242 CURCULIONIDES. 


Ce remarquable insecte, dont les caractères génériques sont extrè- 
mement tranchés, est de taille moyenne, d’un noir brillant, et orné 
sur chaque élytre, avant son extrémité, d’une grande tache quadran- 
gulaire formée par des poils d'un rouge ochracé vif; de là le nom de 
croceoplagialus que lui a imposé Schænherr. Ses trois derniers seg- 
ments abdominaux sont revêtus de poils semblables ; le reste de ses 
téguments est glabre. Il habite le Brésil. 


Groupe VII Apostasimérides, 


Rostre allongé, subquadrangulaire, faiblement arqué. — Antennes 
longues et grèles. — Prosternum convexe, extrèmement large entre 
les hanches antérieures. — Mésosternum aussi large que lui, ne for- 
mant pas une surface continue avec lui et le métasternum, intime- 
ment soudé avec ce dernier (1). — Pygidium recouvert (2). — Corps 
allongé, rhomboïdal. 


Le genre Aposrasimerus de Schœnherr est le seul connu qui 
puisse rentrer dans ce groupe. Le facies de son unique espèce est 
au plus haut degré celui d’un Madaride, mais la structure de 
ses segments thoraciques oblige de le comprendre dans là Sous-Tribu 
actuelle. 

APOSTASIMERUS. 


Sonoenu., Curcul., VII,1, p. 101 (3). 


Mâle : Rostre médiocrement robuste, subquadrangulaire dans touté 
sa longueur, avec sa base jusqu'à l'insertion des antennes un peu 
plus épaisse, denticulé en dessus, sur ses bords, dans sa moitié ter- 
minale ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu. — 
Scape des antennes légèrement arqué, brusquement renflé etanguleux 
en dehors à son extrémité, atteignant presque les yeux; funicule à arti- 
cles 1-3 allongés, noueux au bout, 4-7 beaucoup plus courts, obconiques, 
subégaux; massue oblongo-ovale, articulée; son 1° article grand. — 


- (1) I1 se compose, comme de coutume, de deux parties : une horizontale, 
occupant le fond de la dépression qui sépare le prosternum du métasternum, 
et une verticale qui forme sa saillie. Celle-ci est si intimement soudée avec le 
métasternum, que dans la plupart des exemplaires il faut y regorder de très- 
près pour l’apercevoir. On voit alors qu’elle est largement échancrée à son ex- 
trémité. Le métasternum, qui est également très-large en avant, s'adapte na- 
turellement à cette échancrure, 

(2) Schœnherr l'indique comme étant découvert. II l’est en effet dans l’exem- 
plaire qui luia servi et que j'ai sous les yeux; mais cela tient à ce que l’extré- 
mité de l'abdomen avait 616, chez cet individu, repoussée par accident hors 
des élytres. 

(3) J'ai dit précédemment (p. 29, note) que le genre Mevemacuus de Dejean 
(Cat, 6, 3, p, 311) est très-probablement identique avec celui-ci, 


MADOPTÉRIDES. 243 


Yeux relativement médiocres, déprimés, ovales, transversaux. — Pro- 
thorax du double au moins plus long que large, brusquement et 
brièvement rétréci en arrière, puis arrondi latéralement, graduelle- 
ment atténué et brièvement tubuleux en avant, bisinué à sa base, 
avec son lobe médian faible. — Ecusson quadrangulaire. — Elytres 
médiocrement convexes, plus courtes que le prothorax, fortement et 
peu à peu rétrécies en arrière, un peu plus larges que le prothorax à 
sa base, avec les épaules calleuses. — Pattes antérieures notablement 
plus longues que les autres; cuisses en massue ; jambes antérieures 
bisinuées et munies en dedans d’une dent médiane, brièvement 
mucronées au bout, hérissées de longs poils fins dans leur moitié ter- 
minale; les autres droites et inermes au bout; tarses médiocres, à ar- 
ticles 4-2 obconiques, villeux, 3 large, suborbiculaire, fendu profon- 
dément, spongieux en dessous, 4 assez long et grèle; ses crochets 
petits. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen brièvement 
arqués à leurs extrémités; les deux 12% soudés et séparés par une fina 
suture arquée. — Métasternum allongé; ses épisternums larges. — 
Corps glabre. 

Femelle : Son rostre diffère à peine de celui du mâle, dont elle ne 
se distingue que par sa taille plus grande, ses pattes subégales et 
ses jambes antérieures qui ne sont ni dentées ni frangées au côté 
interne. 

L'unique espèce (serrirostris Schh.) est de taille moyenne et res- 
semble beaucoup à une Calandride. La brièveté relative de ses ély- 
tres, ainsi que leur forme et leur sculpture, lui donne en même 
temps des rapports réels avec les TriconocoLus (1). Elle est d’un noir 
uniforme assez brillant gt originaire du Rrésil, 


GRouPE VIII. Madoptérides. 


Rostre de forme variable, plus où moins arqué. — Antennes de 
longueur variable, jamais très-robustes. — Prosternum convexe, très- 
étroit entre les hanches antérieures. — Mésosternum médiocrement 
large, triangulaire, ne formant pas (PARALLELOSOMUS excepté) une 
surface continue avec le prosternum et le métasternum.— Pygidium 
découvert ou non; dans le premier cas petit. — Corps très-allongé, 
linéaire, glabre. 

Groupe très-naturel et dont les espèces ont toutes un facies de 
Cossonides. L'étroitesse de leur prosternum entre les hanches anté- 
rieures et la forme de leur saillie mésosternale sont, après la graci- 
lité de leur corps, les deux caractères qui contribuent le plus à les 
faire reconnaitre. Tous, sans exception, ont la livrée et la sculpture 


(1) Voyez Tome VI, p, 593; ligne 17, au lieu de « Aroromonunus, » lisez 
& APOSTASIMERUS, » 


244 CURCULIONIDES. 


des téguments ordinaires chez les Madarides. Schœnherr n'a connu 
que deux de leurs genres ; deux autres m'ont paru assez intéressants 
pour pouvoir être publiés. 


I. Antennes longues et grèles ; funicule à art, 1 très-grand : Lispodemus, 


II. — courtes, assez robustes; — — peu allongé. 
a Rostre robuste, comprimé au moins à sa base 
Pattes longues; rostre régulièrement arqué : Madopterus. 
— courtes; —- gibbeux à sa base: Lichnus. 
aa Rostre grêle, cylindrique; pattes courtes : Parallelosomus. 


LISPODEMUS. 


Genre nouveau, très-voisin des MapoPrERUS qui suivent, mais d’un 
autre côté trop différent par son rostre et surtout par ses antennes 
pour ne pas en Ôtre séparé. Il s’en distingue uniquement par les ca- 
ractères suivants : 

Rostre presque de la longueur de la moitié du corps, vertical, peu 
robuste, cylindrique, légèrement dilaté et déprimé au bout; ses scrobes 
commençant dans son milieu. — Antennes longues, grêles ; scape en 
massue allongée au bout, restant à une assez grande distance des 
yeux; funicule à articles 4 aussi long que 2-4 réunis, noueux au 
bout, 2-4 obconiques, courts, égaux, 5-7 subglobuleux ; massue fai- 
ble, oblongo-ovale, acuminée au bout. — Elytres recouvrant le py- 
gidium. — Segments intermédiaires de l'abdomen coupés carrément 
en arrière. 

Tout le reste est absolument semblable à ce cui existe chez les Ma 
porrerus. Par la longueur de son rostre et de ses antennes, le genre 
fait jusqu’à un certain point le passage entre le groupe actuel et les 
Nertus. Il ne comprend qu'une espèce (1) de la taille du Madopterus 
talpa et provenant de Morro-Quemado au Brésil. 


MADOPTERUS. 
Scoenu., Curcul., III, p.734. 


Rostre médiocre, robuste, cylindrique et légèrement comprimé à 
sa base, arqué ; ses scrobes commençant un peu au-delà de son mi- 
lieu.— Antennes submédianes, courtes, assez robustes; scape en mas- 
sue au bout, n’atteignant pas les yeux; funicule à articles 1-2 allon- 
gés, obconiques, celui-là plus gros, 3-7 très-courts, sublenticulaires, 


(1) L, femoralis. Ater nitidus, femoribus medio late rufo-ferrugineis, corpore 
sublus grosse capite rostroque subtiliter punctatis, prothorace lævi, elytris sub- 
tilissime, apice summo profunde striatis. Long. (rostr, excel.) 7 mill. Hab. Bra- 
silia prope Novum Friburgum. 


MADOPTÉRIDES. 245 


grossissant peu à peu; massue assez forte, oblongo-ovale, articulée, 
— Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax nota- 
blement plus long que large, presque droit sur ses côtés postérieurs, 
conique et tronqué à sa base, avec son lobe médian court et étroit; 
prosternum convexe en avant, très-étroit entre les hanches anté- 
rieures, tronqué en arrière. — Ecusson en carré transversal. — Elytres 
très-allongées, graduellement rétrécies en arrière, pas plus larges que 
le prothorax, et chacune isolément saillante à sa base, avec les 
épaules arrondies. — Pattes longues et peu robustes; cuisses gra- 
duellement en massue, les postérieures dépassant un peu le 2° seg- 
ment abdominal; jambes droites, très-brièvement mucronées au 
bout ; tarses médiocres, assez larges, spongieux en dessous, à article 
4 médiocre, àinsi que ses crochets. — Pygidium découvert, subhori- 
zontal, transversal, arrondi en arrière ; les deux 1° segments abdo- 
minaux soudés ensemble, les trois intermédiaires à peine arqués à 
leurs extrémités ; saillie intercoxale large, ogivale. — Métasternum 
allongé. — Saillie mésosternale étroite, inclinée, en triangle aigu. — 
Corps allongé, linéaire, glabre. 


Le genre ne comprend que deux espèces; l’une, originaire de 
Cayenne (talpa Schh.), est peu convexe, l’autre (cylindricus), prove- 
nant du Mexique, est, au contraire, presque cylindrique. Toutes deux 
sont d’un noir brillant, lisses, avec les élytres très-finement striées et 
impressionnées à leur extrémité. Je ne connais pas bien leurs diffé- 
rences sexuelles, à supposer qu'il en existe. Il est, en effet, possible 
que, de même que chez les Nenrus, les tarses soient pareils, ou peu 
s'en faut, chez les mâles et les femelles. 


LICHNUS. 


Mèmes caractères que les Manoprerus, avec les différences sui- 
vantes : 

Rostre beaucoup plus robuste, gibbeux et fortement comprimé à 
sa base, séparé du front par un sillon transversal. — Antennes aussi 
courtes, mais plus grêles ; scape arqué, très-mince, brusquement en 
massue au bout, atteignant les yeux; funieule à articles obconiques : 
1 allongé, 2-7 graduellement plus courts et plus épais, 7 contigu à 
la massue ; celle-ci assez faible, ovale, sabcompacte, ciliée. — Pro- 
thorax peu convexe, en carré long, brusquement rétréci en avant. — 
Elytres parallèles. — Pattes beaucoup plus courtes et plus robustes ; 
cuisses fortement en massue, les postérieures n’atteignant pas le som- 
met du 2 segment abdominal; jambes comprimées; tarses plus 
courts et plus étroits. — Les deux 1°" segments abdominaux com- 
primés latéralement, — Corps parallèle. 


Ces caractères paraîtront sans doute suffisants pour justifier la créa- 


246 CURCULIONIDES. 


tion de ce genre. L'espèce (4) qui en forme le type est originaire des 
environs de Rio-Janeiro et de la taille du Madopterus talpa. 


PARALLELOSONUS. 
Scuoenx., Curcul., NII, 1, p. 39. 


Rostre assez long, peu robuste, cylindrique, faiblement arqué ; 
ses scrobes commençant dans son milieu, — Antennes médianes, 
courtes, assez grèles; scape graduellement en massue, atteignant à 
peine les yeux ; funicule à articles 1-2 obconiques, allongés, celui-là 
le plus grand, 3-7 courts, subturbinés, égaux; massue petite, ovale, 
acuminée au bout, subcompacte. — Yeux assez grands, déprimés, 
ovales, transversaux. — Prothorax aussi long que large, plan en des- 
sus, subparallèle, brièvement tubuleux en avant, faiblement bisinué 
à sa base. — Ecusson quadrangulaire. — Elytres allongées, dépri- 
mées, parallèles, conjointement arrondies en arrière, pas plus larges 
que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, — Pattes assez 
courtes, subégales ; les antérieures médiocrement distantes à leur 
base; cuisses fortement en massue ; jambes droites, mucronées au 
bout ; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 étroits, 
celui-là le plus long, 3 assez large, 4 médiocre, ses crochets très-pe- 
tits. — Pygidium tantôt découvert, très-court, déclive, transversal et 
arrondi en arrière, tantôt recouvert; les deux 121 segments abdomi- 
naux confondus ensemble ; saillie intercoxale large, faiblement ar- 
rondie en avant. — Métasternum allongé, ses épisternums étroits. — 
Saillie mésosternale horizontale, assez large, en triangle obtus au 
bout (2). — Corps allongé, linéaire, déprimé, glabre. 


Le genre a pour type la Calandra planicollis de Fabricius (3), assez 
petit insecte de Cayenne et du Brésil, ayant le facies d’un Cossonus 
de forme déprimée. Il est d'un noir brillant, avec le milieu des cuisses 
ferrugineux, pointillé sur le prothorax et finement strié sur les ély= 
tres, sculpture pareille à celles des genres précédents. Je connais deux 
autres espèces du genre, l’une de la région de l’'Amazone, l’autre des 
bords de la Plata. 

Note. 


Je ne sais auquel des groupes qui précèdent rapporter les deux 


(1) L. erythroderus. Ater nitidus, undique (eapite rostroque exceptis) sat 
grosse ac dense punètatus, prothorace rufo-ferrugineo medio subcarinato, ely- 
tris sat profunde (apice præsertim) sulcatis, interstitiis planis. Long. (rostr. 
exelus.) 7 mill, Hab. Brasilia prope Sebastianopolim. 

(2) A proprement parler, il n’y a aucune différence sensible entre les seg- 
ments thoreciques de ces insectes et ceux des Madarides ; mais ils appartien- 
nent trop visiblement au groupe actuel pour en être distraits. 

(3) Syst. EI, IL, p. 435. 


MADOPTÉRIDES, 241 


genres suivants, que leurs auteurs ont placés dans les Baridiides de 
SchϾnherr. ! 


: LEPTOBARIS. 
Dnonti, 1 Perens, Reise n. Mozamb.; I, p. 314. 


Rostre cylindrique, aussi long que la tête et le prothoraxréunis, forte- 
ment arqué; ses scrobes commencant dans son milieu, séparées en ar- 
rière par une étroite cloison.—Antennes courtes; scape un peu épaissi 
au bout, n’atteignant pas les yeux ; funicule de la longueur du scape, 
à articles À brièvement obconique, 2 du double plus long, atténué à 
sa base, les suivants transversaux, égaux, peu à peu élargis en avant; 
massue courte, ovalaire, subéompacte. — Yeux rapprochés du dessous 
de la tête, — Prothorax arrondi sur les côtés, brièvement et forte- 
ment tubuleux en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson 
petit, triangulaire. — Elytres convexes, parallèles dans leurs deux 
tiers antérieurs, rétrécies et conjointement arrondies à leur extrémité, 
à peine plus larges que le prothorax à leur base. — Hanches anté- 
rieures rapprochées du bord postérieur du prothorax, médiocrement 
séparées ; cuisses de la même paire un peu plus en massue que les 
autres ; jambes finement denticulées et ciliées sur leur bord interne, 
munies au bout de deux petits éperons recourbés ; tarses à articles 1 
de moitié plus long et aussi large que 2, 3 élargi, bilobé, 4 grèle ; 
crochets faibles, simples. — Les deux 4°" segments abdominaux très- 
larges et soudés ensemble. — Corps allongé, cylindrique. 

Le genre doit peut-être rentrer dans le groupe des Baridiides vrais. 
Il a pour type une petite espèce (4) de Mozambique, glabre, d'un 
brun rougeâtre et dont la ponctuation ressemble complétement à 
celles des BARtDIUS. 


TRIGONOPTERUS, 
A. Fauvez, Bullet. d. 1, Soc. Linn. d. Normand., VII (1862), p. 157. 


Tète assez petite, peu convexe ; rostre épais, court, parallèle, peu 
arqué, muni de carènes médianes en dessus ; ses serobes un peu obli- 
ques. — Scape des antennes renflé au sommet; funicule de 6 articles : 
4 presque de moitié plus long que 2, 3-6 égaux, moniliformes ; massue 
graduellement élargie, ovalaire, — Prothorax en cône tronqué, très- 
convexe, ses côtés à peine rétrécis à sa base, sinués en avant; pro- 
sternum muni d’un canal rostral bien marqué. — Ecusson nul. — 
Elytres régulièrement coniques, très-convexes, très-largement re- 
pliées sur les côtés où elles sont sinuées et déprimées, arrondies 
au sommet, munies le long de leur base d'une fine carène transver- 
sale, — Pattes longues, robustes ; cuisses renflées ; jambes munies 


(1) L. castaneus, Gerstæck, loc, cit. p. 315, pl, 18, f. 14. 


248 CURCULIONIDES, 
d’une épine à leur éxtrémité ; tarses larges, à article 3 fortement bilobé. 


Je ne vois rien dans cette formule qui rappelle un Baridiide. L'ah. 
sence seule de l’écusson suffirait pour rendre plus que probable que 
le genre est étranger à la Tribu actuelle. Si ses épimères mésothora- 
ciques, dont il n’est rien dit, ne sont pas ascendantes, c’est peut-être 
un genre de Cryptorhynchides. Il a pour type une petite espèce (1) 
de la Nouvelle-Calédonie. 


Sous-Trigu II. Madarides. 


Mésosternum formant avec le prosternum et le métasternum une 
surface continue, souvent plus ou moins recouvert par une saillie 
postcoxale du premier, ou soudé avec le second. — Antennes jamais 
très-robustes ni leur massue très-grande. 


Ces insectes sont à la fois moins nombreux et beaucoup plus ho- 
mogènes que les Baridiides vrais. Sauf un très-petit nombre d'excep- 
tions (Pseudocholus decipiens, quelques Maparus), tous sont d'un noir 
où d'un brun de poix uniformes, et la seule couleur qui relève par- 
fois cette livrée monotone est le fauve plus où moins vif. Presque 
tous également sont glabres et ont des téguments plus ou moins bril- 
lants. Ce facies de Calandrides qui a trompé les anciens auteurs, ainsi 
que je l'ai dit plus baut, est commun parmi eux, mais il n’y a ja- 
mais de difficultés à les distinguer des espèces du groupe en ques- 
tion; la forme normale du pédonceule de leur sous-menton suffit pour 
cela. Mais il n'en est pas de mème des Cossonides qui ont également 
ce pédoncule normal. Lorsqu'ici la massue antennaire est petite et 
que les épimères mésothoraciques, tout en étant ascendantes, sont 
plus étroites que de coutume, il faut y regarder de près pour ne pas 
se tromper, à l'exemple de Schænherr qui a placé dans le groupe en 
question un genre (EUMYCTERUS) qui appartient à celui-ci. Le meilleur 
caractère pour éviter cette erreur se trouve dans les segments intermé- 
diaires de l'abdomen qui ne sont jamais arqués ou anguleux à leurs 
extrémités chez les Cossonides. 

La distribution géographique des Madarides est un peu plus éten- 
due que celle des Baridiides vrais. La plupart sont également améri- 
cains, mais il en existe dans les archipels indiens (quelques LyTerivs), 
à la Nouvelle-Guinée (Pseupocnozus) et même dans l'Asie-Mineure 
(EUMYCTERUS). 

Leurs genres me paraissent devoir être répartis dans trois groupes 
facilement reconnaissables aux caractères suivants: 


[. Prosternum non canaliculé ni excavé, en général très- 
large entre les hanches antérieures. 
Ecusson découvert. LyTénunes. 


(1) T. insignis, Fauvei, loc, cit. p. 158; avec des détails pl, 10 bis, f. 51-56. 


LYTÉRIIDES. 249 
Ecusson en partie faché par le lobe médian de la base 


du prothorax. MADARIDES VRAIS. 
Il. Prosternum canaliculé ou excavé, médiocrement large 
entres les hanches antérieures. BaryMÉRIDES, 


GROUPE I. Lytériides. 


Prothorax muni d’un faible lobe médian à sa base; prosternum 
non canaliculé, presque toujours très-large entre les hanches anté- 
rieures, sans saillie postcoxale. — Ecusson découvert, petit, en géné- 
ral quadrangulaire. 


5e groupe serait très-homogène sans un genre nouveau (PsEuDo- 
cnoLus) dont l'espèce typique a complétement le facies d'un Cnozus, 
mais auquel, à part cela, je ne trouve pas de titres suffisants pour 
constituer un groupe spécial. Toutes ses autres espèces ont beaucoup 
d'analogie avec les Madoptérides par leur corps plus ou moins dé- 
primé, leur livrée, la sculpture de leurs téguments, la forme de leur 
écusson et la structure de leurs segments thoraciques. Seulement 
leur forme générale n’est pas linéaire; chez les unes elle est oblongue, 
chez les autres plus ou moins elliptique. Ces insectes me paraissent 
d'après cela devoir être placés en tête de tous les Madarides. Ils for- 
ment les cinq genres suivants : 


1. Scrobes rostrales re dépassant pas ou que peu le milieu du rostre, 
a Rostre très-long, très-déprimé, rubaniforme : Ælasmorhinus. 


&a  — au plus assez long, cylindrique, plus ou moins comprimé, 
b Prothorax sans corne en avant! pygidium indistinet ou faiblement dé- 
. couvert. 
Mésosternum transversal, tronqué en arrière : Lyterius. 
—_ en triangle curviligne : Zumycterus. 


- bb Prothorax muni d’une corne en avant; pygidium et 
partie du propygidium découverts : Microstrates. 
IT. Serobes rostrales arrivant à peu de distance de la commissure 
de la bouche : Pseudocholus. 


ELASMORHINUS. 


Rostre de la longueur des trois quarts du corps, arqué, très-briè- 
vement épaissi et comprimé à sa base, déprimé, très-mince et paral- 
lèle dans le reste de son étendue ; ses serobes inférieures, n'occupant 
que la partie épaissie de sa base. — Antennes subbasilaires, assez lon- 
gues, grêles; scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule 
à articles obconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-7 courts, décroissant 
peu à peu; massue petite, ovale, à article { grand. — Yeux très- 
grands, déprimés, oblongs, transversaux.— Prothorax médiocrement 


250 CURCULIONIDES. 


convexe, transversal, faiblement arrondi sur les côtés, brusquement 
et assez longuement tubuleux en avant, légèrement bisinué à sa base ; 
prosternum médioerement large entre les hanches antérieures, faible: 
ment prolongé en arrière de celles-ci. — Ecusson quadrangulaire. — 
Elytres médiocrement convexes, assez allongées, régulièrement oblon- 
gues, pas plus larges que le prothorax et trisinuées à leur base. — 
Pattes assez longues, subégales ; cuisses presque graduellement en 
massue ; jambes comprimées, les quatre antérieures un peu flexueu- 
ses, les postérieures arquées à leur base, toutes assez fortement mu- 
cronées au bout; tarses médiocres, spongieux en dessous, à articles 
1-2 étroits, 3 assez large, fortement bilobé, 4 mince et médiocre ; ses 
crochets très-petits, très-grèles, et soudés à leur base. — Les trois 
segments intermédiaires de l'abdomen à peine arqués à leurs extré- 
mités. — Saillie intercoxale très-large, un peu arrondie en avant. — 
Métasternum assez allongé; ses épisternums larges. — Mésosternum 
indistinct {4). — Corps oblong, glabre. 

Il n'existe pas, dans la Tribu entière, de genre qui ait le rostre aussi 
long que celui-ei ni où il affecte une forme pareille ; sa ressemblance 
avec une lame très-mince et étroite, est complète. Il est probable, du 
reste, que je n'ai à ma disposition que la femelle de l'espèce (2) qui 
compose le genre et qui m'a été communiquée par M. C. A. Dohm 
comme provenant de Surinam. 


LYTERIUS. 
Scnoenn., Curcul., VIT, 1, p. 84. 


Schænherr à réuni dans ce genre quatre espèces, dont trois origi- 
naires des archipels indiens (3) et une (melas) de l'Amérique du Sud. 
Je ne connais des premières qu'une seule (instabilis) propre aux îles 
Philippines. Elle n'appartient pas même à la section actuelle, ses épi- 
mères mésothoraciques étant petites et nullement ascendantes, et doit 
par conséquent figurer dans la section précédente. Ignorant s'il en 
est de mème chez les deux autres, je suis obligé, pour ne pas em- 
brouiller la nomenclature, de conserver provisoirement le genre de 
Schœnherr, mais en exposant ses caractères uniquement d’après les 


(1) Je ne parviens pas à en découvrir aucun vestige, et comme il est peu 
probable que le prosternum, par suite de sa brièveté en arrière des hanches 
antérieures, le recouvre complétement, j’en conclus qu'il s’est confondu avec 
le métasternum. 

(2) E. longirostris. Piceus nitidus, subtus dense punetatus, prothorace medio 
lævi, elytris subtiliter striatis, interstitiis planis vix punctulatis, Long. (rostr. 
exclus.) 6 mill, 

(3) L. musculus Fab., abdominalis Web., Sumatra; instabilis Schh.; Phi- 
lippines ; Schænh, loc, cit, p. 85, 


LYTÉRIIDES. 251 


espèces américaines dont j'ai plusieurs inédites sous les yeux, outre le 
melus. 

Rostre assez allongé, au plus médiocrement robuste, cylindrique, 
plus où moins comprimé à sa base, arqué; ses scrobes commençant 
vers son milieu. — Antennes médianes, médiocres, assez robustes ; 
scape en massue au bout, atteignant les yeux; funicule à articles 4 
obconique, allongé, assez gros, 2-7 très-courts, transversaux, serrés, 
grossissant graduellement, 7 contigu à la massue ; celle-ci médiocre, 
ovale, acuminée au bout, articulée. — Yeux assez grands, déprimés, 
ovales, transversaux. — Prothorax transversal ou non, plus ou moins 
déprimé, droit sur les côtés en arrière , puis arrondi et fortement tu- 
buleux en avant, faiblement bisinué à sa base; prosternum aplani 
dans son milieu, très-large entre les hanches antérieures, tronqué en 
arrière. — Ecusson petit, quadrangulaire. — Elytres déprimées, ré- 
gulièrementoblongo-ovales, à peine plus larges que le prothorax et 16- 
gèrementéchanerées à leur'base, avec les épaules obtuses. — Pattes mé- 
diocres ; cuisses en massue; jambes droites, très-brièvement mueronées 
au bout; tarses courts, plus ou moins larges, à articles 3 débordant 
faiblement 1-2, 4 assez long ; ses crochets médiocres. — Les trois seg- 
ments abdominaux intermédiaires faiblement arqués à leurs extré- 
mités; saillie intercoxale très-large, subtronquée en avant. — Méta- 
sternum assez long, plan, ses épisternums médiocrement larges, — 
Mésosternum plan, fortement transversal, — Corps oblongo-ovale, 
déprimé, glabre. 

D'après les exemplaires des trois espèces que j'ai entre les mains, 
les femelles me paraissent différer très-peu des mâles : leur rostre est 
seulement un peu plus grêle, et leurs tarses sont plus étroits, 

Ces insectes sont à peine de taille moyenne, d'un noir assez bril- 
lant, criblés de points enfoncés en dessous ainsi que sur le protho- 
ax, et finement pointillés sur les élytres qui sont étroitement striées, 
avec les intervalles entre les stries plans. L'Amérique du Sud possède 
plusieurs formes très-voisines (1). 


EUMYCTERUS, 
Scnoënu., Curcul., IV, p. 1083. 


Rostre assez allongé, peu robuste, cylindrique et médiocrement 
&qué; ses serobes commençant un peu au-delà de son milieu. — 
Antennes médiocres, pas très-grèles ; scape graduellement en massue, 
n'atteignant pas les yeux; funicule à articles 4-2 allongés, obconiques, 


(1) Entre autres le Baris complanala de Dejean (Cat. éd. 3, p. 343) qui, si 
l'exemplaire que jen ai sous les yeux est authentique, ne diffère absolument 
du genre actuel que par son rostre épaissi et quadrangulaire dans sa moitié 
basilaire, puis cylindrique et grêle en avant. Peut-être cette forme du rostre 
ést-elle propre à toutes les femelles du genre. 


952 GUACULIONINES. 


celui-là plus long et un peu plus gros, 3-7 très-courts, serrés, gros- 
sissant peu à peu; massue assez petite, oblongo-ovale; son 1° article 
grand, en cône renversé. — Yeux placés assez bas, médiocres, dépri- 
més, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, 
légèrement arrondi sur les côtés, tronqué en avant, très-faiblement bi- 
sinué à sa base; prosternum un peu convexe, assez large et plan entre 
les hanches antérieures, tronqué en arrière de celles-ci. — Ecusson 
petit, arrondi en arrière. — Elytres peu convexes, assez allongées, 
parallèles, conjointement arrondies en arrière, pas plus larges que le 
prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules 
nulles. — Pattes médiocres; euisses en massue ; jambes droites, très- 
brièvement mucronées au bout; tarses courts, étroits, faiblement 
spongieux en dessous, à article 4 long; ses crochets petits et très- 
grèles. — Pygidium à peine découvert, transversal; les deux 19% seg- 
ments abdominaux confondus ensemble, le 2° et les deux suivants 
largement arqués à leurs extrémités; saillie intercoxale large, arrondie 
en avant. — Métasternum assez long, ses épisternums assez étroits. 
— Mésosternum largement découvert, en triangle eurviligne. — Corps 
oblong, partiellement écailleux. 


Schænherr a placé ce genre parmi les Cossonides : la structure de 
ses épimères mésothoraciques et de ses segments abdominaux inter- 
médiaires prouve qu'il appartient à la section actuelle. La seule 
espèce décrite (albosignatus Schh.) est un petit insecte de l’Anatolie, 
noir et saupoudré de petites écailles blanchâtres et caduques. 


MICROSTRATES (1). 


Rostré assez allongé, peu robuste, cylindrique, légèrement com- 
primé à sa base, faiblement arqué; ses scrobes commençant un peu 
avant son milieu. — Antennes assez courtes, grêles; scape subfili- 
forme, atteignant les yeux; funieule à articles 1-2 allongés, sub- 
égaux, 3-7 très-courts, subturbinés, grossissant peu à peu; massue 
assez forte, oblongo-ovale, faiblement articulée. — Yeux grands, dé- 
primés, ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, droit 
en arrière sur les côtés, rétréci en s’arrondissant et tronqué en avant, 
avec une corne assez grosse, médiocre, horizontale, au milieu de son 
bord antérieur, tronqué à sa base; prosternum plan, très-large 
entre les hanches antérieures. — Ecusson carré. — Elytres presque 
planes, médiocrement allongées, légèrement rétrécies en arrière, pas 
plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules obtuses. 
— Pattes médiocres; cuisses robustes, en massue, un peu arquées; 
jambes comprimées, subanguleuses, obliquement tronquées et très- 


(1) Syn. Tonneures, Schœnh. Cureul. VIN, 1, p. 272; j'ai dû changer ce 
nom employé, plusieurs années auparavant, par M. Reich (Trans. of the entom. 
Soe. II, p. 9) pour un genre de Longicornes. 


LYTÉARIDES. 253 


brièvement mucronées au bout; les antérieures frangées de longs 
poils au côté interne; tarses assez courts, spongieux en dessous, à 
articles 1-2 grêles, 3 fendu jusqu'à sa base, ses lobes étroits, 4 al- 
longé ; ses crochets petits. — Pygidium et partie du propygidium à 
découvert, celui-là transversal ; les trois segments intermédiaires de 
l'abdomen assez fortement arqués à leurs extrémités ; le 4% aplani, 
soudé dans son milieu au 2°; une grande dépression arrondie et 
superficielle sur le 5€, — Métasternum long, plan. — Mésosternum 
fortement transversal, un peu rétréci et tronqué en arrière. — Corps 
oblong, subdéprimé, glabre en dessus. 

La seule espèce connue (cucullus Schh.) est de taille médiocre et 
en entier d'un noir peu brillant en dessus. Les deux exemplaires dont 
je dispose sont exactement pareils et paraissent être des mâles; peut- 
être la corne du prothorax est-elle absente ou moins développée chez 
la femelle. Get insecte est du Brésil. 


PSEUDOCHOLUS. 


Rostre fléchi, allongé, assez robuste, médiocrement arqué, cylin- 
drique et comprimé dans toute sa longueur ; ses scrobes confmençant 
à une médiocre distance de son extrémité, rapidement inférieures, 
très-longuement confluentes en arrière (1). — Yeux grands, dépri- 
més, oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax convexe, un peu 
transversal, droit sur les côtés dans ses deux tiers basilaires, puis ar- 
rondi, fortement et brusquement tubuleux en avant, bisinué en arc 
à sa base, avec un lobe médian assez large, peu saillant et arrondi ; 
prosternum légèrement convexe, très-large entre les hanches anté- 
rieures. — Ecusson médiocre, transversal, arrondi en arrière. — 
Élytres un peu plus longues que le prothorax, convexes, peu à peu 
et fortement rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax et 
tisinuées à leur base, avec les épaules très-obtuses. — Pattes assez 
longues, les antérieures plus que les autres; cuisses presque graduel- 
lement en gnassue, les intermédiaires munies en dessous d'une très- 
petite dent ; jambes droites, brièvement mucronées au bout; tarses 
longs, les antérieurs déprimés, villeux en dessous; tous à article 1 
plus long que 2, 3 large, spongieux en dessous, #4 grand ; ses crochets 
médiocres, grèles, parallèles. — Pygidium recouvert; 4®° segment 
abdominal assez fortement concave ; les trois suivants anguleux à leur 
extrémité ; saillie intercoxale très-large, un peu arrondie en avant. — 
Mésosternum fortement transversal, saillant dans son milieu et ar- 
rondi en arrière. — Corps elliptico-ovale, glabre. 

Genre nouveau et intéressant par la forme particulière, la livrée 


(1) Ou, si l’on aime mieux, confluentes à partir du tiers basilaire du rostre, 
Les antennes manquent dans l’exemplaire unique que j'ai à ma disposition ; il 
est probable qu'elles sont assez longues el grèles, 


254 CURCGULIONIDES. 


éclatante et l'habitat de l'unique espèce (4) qui en forme le type. Elle 
ressemble tellement à un CnoLus, qu'au premier coup-d’æil elle m'a- 
vait paru appartenir à ce genre. Mais ses épimères mésothoraciques 
ascendantes et la direction de ses scrobes rostrales m'ont prompte- 
ment tiré d'erreur. Cet insecte, originaire de la Nouvelle-Guinée, m'a 
été communiqué par M. Riehl. À en juger par la longueur de ses 
pattes antérieures, la forme de leurs tarses, et la concavité du 1% seg- 
ment abdominal, l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux est plus 
que probablement un mâle. 


Groupe II. Madarides vrais, 


Prothorax muni à sa base d’un lobe médian saillant et recouvrant 
en partie l'écusson; prosternum non canalieulé, plus ou moins large 
entre les hanches antérieures, le plus souvent pourvu d’une saillie 
postcoxale recouvrant le mésosternum en entier. — Ecusson en trian- 
gle curviligne, concave en avant. 

La forme générale est presque toujours elliptique ou rhomboïdale, 
et le faces se rapproche de celui de quelques Calandrides. Les tégu- 
ments sont le plus souvent très-brillants, surtout en dessus, par suite 
de la finesse ou de l'absence de la ponctuation, et les élytres fine- 
ment striées. Les caractères qui précèdent sont, du reste, si tranchés, 
qu'ils ne nécessitent aucune observation particulière. Les genres qui 
les possèdent ne sont qu’au nombre de quatre. 


I. Prosternum sons saillie postcoxale ; mésosternum distinct : Eutoæus, 


IL. — muni d’une — recouvrant en entier le mésosternum, 
a Antennes termiuales; pygidium en cône aigu : Conoproctus. 
aa — médianes où infra-médianes; pygidium court, transversal. 
Hanches antér. médiocrement séparées : Madarus. 
_— — très-forlement —  : Dactylocrepis. 


EUTOXUS, 
Seucenu., Curcul., VIT, 1, p. 103. 


Ale : Rostre très-allongé, grèle, plus épais, comprimé et droit 
dans sa moitié basilaire, cylindrique et brusquement arqué en avant; 
ses scrobes commençant dans son milieu, confluentes en arrière. — 
Antennes assez longues, grèles; scape graduellement en massue, res- 
tant à une grande distance des yeux; funicule à articles obeoniques : 


(1) P. decipiens. Viridi-metallicus subtus aureo-micans, nitidissimus, rostro 
nigro subtus antice bifariam tubereulato, pectore sparsim sat grosse punctato, 
prosterno antice abdomineque basi rugosis, prothorace lævi, elytris subtilissime 
punctato-strialis. Long, (rostr. exelus,) 8 mill, Hah, Novà Guincà,. 


+ fi 


MADARIDES VRAIS. 255 


1-2 allongés, 3-7 plus courts, subégaux; massuo médiocre, oblongo- 
ovale, articulée; son 4% article allongé, en cône renversé. — Yeux 
grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax beaucoup plus 
long que large; droit sur les côtés dans son quart basilaire, puis régu- 
lièrement conique, fortement bisinué à sa base, avec son lobe médian 
recouvrant en grande partie l'écusson; prosternum très-large et plan 
entre les hanches antérieures, sans saillie postcoxale, muni en avant de 
deux épines. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres planes, 
en triangle allongé, pas plus larges que le prothorax et chacune isolé- 
ment saillante à sa base, avec les épaules faiblement calleuses. — 
Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres; jambes 
droites, inermes au bout, les antérieures frangées de longs poils fins 
en dedans ; tarses médiocres; spongieux en dessous, à articles 3 large, 
4 long; ses crochets assez petits. — Pygidium à moitié libre, qua- 
drangulaire, caréné en dessus; les trois segments intermédiaires de 
l'abdomen légèrement arqués à leurs extrémités ; le 19 et le 2° soudés 
ensemble et concaves sur la ligne médiane. — Métasternum assez 
long. — Mésosternum fortement transversal, soudé au métasternum. 
— Corps en ellipse allongée, glabre. 

Femelle : Rostre de moitié plus court, régulièrement et médiocre- 
ment arqué. — Scape des antennes atteignant presque les yeux. — 
Prothorax un peu plus long que large, graduellement rétréci dans 
sa moitié antérieure et légèrement tubuleux en avant. — Pattes sub- 
égales ; jambes antérieures non frangées au côté interne. — Pygidium 
indistinet; les deux 1°" segments abdominaux non concaves sur la 
ligne médiane. — Corps moins allongé. ‘ 

L'unique espèce décrite (refleæus Schh.) est brésilienne et tantôt 
d'un brun rougoâtre uniforme, tantôt noire, avec les élytres rougeà- 
tres; entre ces deux livrées il y a tous les passages. Le dessous du 
corps est criblé de points enfoncés, le prothorax ponctué et les élytres 
sont striées-ponctuées, avec les intervalles entre les stries légèrement 
vonvexes. Cet insecte est de taille moyenne et médiocrement commun 
dans les collections (1). 


CONOPROCTUS. 


Rostre de la longueur au moins de la moitié du corps, peu ro- 
buste, arqué, comprimé dans toute son étendue ; ses scrobes complètes 
en avant, confluentes en arrière, — Antennes terminales, très-lon- 
gues et gréles; scape en massue allongée au bout, n'atteignant pas 
les yeux; funicule à articles, 1-2 tès-allongés, noueux au bout, celui- 


(1) M. Watcrhouse m’a communiqué un exemplaire femelle d’une seconde 
espèce du genre, originaire de la Colombie, très-distincte de l'espèce typique 
par $a taille notablement plus grande, sa forme plus large, son rostre presque 
tylindrique à sa base ct ses élutres plus fortement striées. 


256 CURCULIONIDES. 


là presque du double plus long que celui-ci, 3-7 obconiques, décrois- 
sant et grossissant peu à peu; massue allongée, acuminée, articulée, 
— Yeux très-grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax 
beaucoup plus long que large, régulièrement conique, coupé presque 
caivément à sa base, avec son lobe médian recouvrant en partie 
l’écusson. — Celui-ci en triangle curviligne, acuminé en arrière. — 
Elytres allongées, presque planes, triangulaires. — Pattes médiocres, 
les antérieures plus longues que les autres ; cuisses en massue allon- 
gée; jambes droites, brièvement onguiculées au bout; tarses assez 
longs, médiocrement larges, spongieux et villeux en dessous ; leurs 
crochets assez grands. — Pygidium découvert, saillant, en cône un 
peu déprimé et aigu (1); les trois segments intermédiaires de l’abdo- 
men non anguleux à leurs extrémités ; une fine suture entre le 4er et 
le 2e; saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum 
allongé. — Prosternum large et plan entre les hanches antérieures, 
muni d’une saillie postcoxale échancrée en arrière et recouvrant com- 
plétement le mésosternum. — Corps en ellipse très-allongée, glabre, 
luisant. 


La longueur du rostre, la forme de ses scrobes qui atteignent la 
commissure de la bouche, celle des antennes, enfin celle du pygidium 
font de ce genre nouveau, un des plus tranchés des Madarides. Il à 
pour type un insecte de Cayenne, d'assez grande taille, et qui figuro 
dans le Catalogue de Dejean (2) sous le nom de Madarus quadripla- 
giatus. On peut en donner une idée exacte en disant que c'ést un 
Mapanus de forme très-allongée, d’un noir brillant, et qui présente 
sur chaque élytre deux grandes taches oblongues et obliques d'un 
rouge fauve (3). 

MADARUS, 


Senoënu., Curcul. Disp. meth., p. 273 (4). 


Rostre assez long, plus ou moins robuste, un peu comprimé à sa 
base, puis peu à peu et légèrement atténué à son extrémité, forte- 
ment arqué; sesserobes commençant vers son milieu, subconniventes 
ou conniventes en arrière, — Antennes médiocres, assez robustes; 
scape en massue au bout, n'atteignant pas tout-à-fait les yeux ; funi- 
cule à articles 4 allongé, noueux au bout, 2-7 graduellement plus 
courts et plus épais; massue forte, oblongue, articulée. — Yeux 


(1) I en résulte qu’il est tout aussi visible en dessous qu’en dessus et que 
l'abdomen se compose en réalité de six segments. 

(2) Ed. 3, p. 311. , 

(3) C. quadriplagiatus. Ater nitidus, rostro prothoraceque lævibus, elytris 
subtilissime punctato-striatis, singulo maculis duabus fulvis, Long. (rostr. ex- 
clus.) 45 mill. Habit, Cayennà. 

(4) Syn. Cazanpna pars, Fab, Syst, El, IL, p. 435, 


MADARIDES VRAIS, 257 


grands, déprimés, ovales, transversaux. — Prothorax au moins aussi 
long que large, peu convexe, graduellement rétréci et non ou faible- 
ment tubuleux en avant, coupé presque carrément à sa. base, avec 
son lobe médian en triangle curviligne et recouvrant en partie l'é- 
ousson ; prosternum large entre les hanches antérieures, plan, muni 
d'une saillie posteoxale plus ou moins échancrée, et recouvrant en 
entier le mésosternum. — Ecusson en triangle curviligne aigu. — 
Elytres plus ou moins allongées, peu convexes ou planes, graduelle- 
ment rétrécies en arrière, à peine plus larges que le prothorax à leur 
base, avec les épaules obtusément calleuses, — Pattes médiocres, les 
antérieures plus longues que les autres; cuisses en massue, inermes 
où munies d'une petite dent en dessous; jambes un peu comprimées, 
droites et brièvement mucronées en griffe au bout; tarses assez longs et 
assez larges, spongieux en dessous, à articles 4-2 tiangulaires, 3 large, 
fendu jusqu'à sa base, 4 très-long ; ses crochets simples. — Pygi- 
dium plus ou moins découvert. — Les trois segments intermédiaires 
de l'abdomen à peine ou non anguleux à leurs extrémités; le 4er 
soudé au 2°. — Métasternum allongé. — Corps oblongo-rhomboïdal. 

Les différences sexuelles sont peu apparentes chez ces insectes ; le 
rostre lui-même ne paraît pas différer beaucoup sous ce rapport. 

Le genre, tel que Schœnherr l'a composé (4), contient deux types 
distincts, qui doivent former au moins deux sections. Dans l'un, 
d'après lequel la formule qui précède a 6té exclusivement rédigée, 
les espèces sont d’un noir brillant tantôt uniforme, tantôt relevé sur 
les élytres par deux où quatre taches d’un rouge sanguin (2). Les 
espèces (3) de l’autre sont plus larges; leurs téguments sont d’un 
bronzé obseur, plus ou moins pubescents, et leurs élytres sont ornées 
de taches jaunâtres formées par des poils, ou même entièrement pu- 
bescentes, ainsi que les côtés du prothorax; ce dernier, au lieu d’af- 
fecter la forme conique, est parallèle sur les côtés, puis brusquement 
tubuleux en avant; enfin, le prosternum n'est pas convexe, mais lar- 
gement aplani. 


(1) Hen a décrit (Cureul, VIH, 1, p. 105) 14 espèces qu’il a réparties peu 
naturellement dans deux sections, selon que les cuisses sont inermes (biplagia- 
lus, quadripustulatus, otc.) ou dentées, ce qui est le cas le plus commun. On 
n'en à publié, depuis, aucune espèce, que je sache. Quelques-unes de celles de 
Schœnberr sont douteuses, génériquement parlant, telles que le rectirostris et, 
à un moindre degré, le singularis. 

(2) Ce sont, outre les deux espèces citées dans la note précédente : M. cor- 
vinus et ebenus ; il y en a un assez grand nombre d'inédites dans les collec- 
tions. - 

(3) Je ne puis citer eæ visu que les AZ, vorticosus et migralor et deux es- 
pèces nouvelles de ma collection qui en sont voisines ; mais, d’après les des- 
criptions, il est probable que les M. distigma, binolalus, bistrigellus et comma 
de Schænherr appartiennent à cette section. 


Coléoptères. Tome VIL. ” 17 


258 CURCULIONIDES. 


Le genre est médiocrement riche en espèces et habite les deux 
Amériques, mais principalement celle du Sud dans ses parties inter- 
tropicales. 

DACTYLOCREPIS. 


Senoens., Curcul., VIIL, 1, p.265 (1). 


Mûles : Rostre assez long, médiocrement arqué, épaissi et comprimé 
dans son tiers basilaire, grêle et filiforme dans ses deux tiers anté- 
rieurs; ses serobes commençant au sommet de la partie épaissie, con- 
niventes en arrière. — Antennes infra-médianes, courtes et assez 
robustes ; scape graduellement en massue, n’atteignant pas tout-à- 
fait les yeux; funieule à articles obconiques: 1-2 allongés, celui-là 
plus long et plus gros, 3-7 courts, grossissant peu à peu ; massue 
forte, oblongo-ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, ovales, 
transversaux. — Prothorax presque aussi long que large, peu con- 
vexe, graduellement rétréci et brièvement tubuleux en avant (2), 
coupé presque carrément à sa base, avec son lobe médian triangulaire 
et recouvrant en partie l’écusson ; prosternum muni, près de son bord 
antérieur, de deux courtes épines parfois peu distinctes, très-large 
entre les hanches antérieures et muni d’une saillie postcoxale large- 
ment tronquée en arrière et recouvrant en entier le mésosternum, — 
Ecusson en triangle curviligne. — Elytres presque planes, peu à peu 
rétrécies en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur base, avec 
les épaules subealleuses. — Pattes antérieures beaucoup plus longues 
que les autres; euisses en massue allongée; les quatre antérieures 
munies d'une petite dent aiguë ; jambes presque droites, onguiculées 
à leur extrémité; tarses médiocres, les antérieurs hérissés partout de 
longs poils ; tous à articles 1-2 étroits, 3 fendu jusqu'à sa base, avec 
ses lobes grèles ; 4 long; ses crochets simples. — Pygidium décou- 
vert, en triangle curviligne ; les trois segments intermédiaires de l’ab- 
domen à peine arqués à leurs extrémités; le 44 soudé au 2; saillie 
intercoxale large, arrondie en avant, — Métasternum allongé. — Gorps 
oblong, subelliptique, glabre. 

De mème que Schænherr, je regarde comme des mâles les exem- 
plaires conformes à la formule qui précède; pas plus que lui, je 
n’en ai vu d'autres. Dans l’origine, ibavait placé l'unique espèce dé- 
crite (flabellitarsis Schh.) parmi les Gycinpnocenus; plus tard (3), il 
l'a dite voisine des Cenrrinus; mais c’est des Maparus qu'elle se rap- 
proche le plus, au point que sans la forme différente de son rostre, 


(1) Syn. Cyrnpnocenus, Schœnh. Cureul. I, p. 794; olim. 

(2) Chez une espèce inédite de Colombie que je possède, sous le nom de 
attenuatirostris Chevrol., il est en carré long, régulier, mais, du reste, tubu- 
leux comme chez l'espèce typique. 

(3) Gurcul. VILL, 1, p. 266, 


BARYMÉRIDES. 259 


de ses tarses et de sa saillie intercoxale, elle ne pourrait pas en être 
séparée. Cet insecte, originaire de Cayenne, est de taille médiocre et 
d'un noir brillant prenant parfois une teinte rougeâtre. 


GRouPE III. Barymérides. 


Prothorax muni à sa base d’un faible lobe médian; prosternum 
canaliculé ou excavé, médiocrement large entre les hanches anté- 
rieures, pourvu d'une saillie postcoxale recouvrant plus où moins 
le mésosternum. — Ecusson libre. — Pygidium découvert 


Le facies propre aux Calandrides arrive à son maximum dans ce 
groupe, qui doit dès-lors terminer la section actuelle. 11 ne comprend 
que les deux genres suivants : 


I. Pygidium seul découvert : Barymerus. 
I. — et propygidium découverts : Physoproctus, 


BARYMERUS (1). 


Mâle : Rostre assez long et assez robuste, faiblement arqué, épaissi 
dans ses deux tiers basilaires, atténué et déprimé en avant; ses scro- 
bes commençant un peu au-delà de son milieu. — Antennes submé- 
dianes, médiocres, peu robustes; scape fortement en massue.au bout, 
restant à une assez grande distance des yeux; funieule à articles 4-2 
allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 ciliés, courts, obconi- 
ques, grossissant graduellement ; massue assez forte, brièvement 
ovale, articulée. — Yeux grands, déprimés, oblongs, transversaux. 
— Prothorax peu convexe, allongé, légèrement arrondi sur les côtés, 
graduellement rétréci et tronqué en avant, coupé presque carrément 
à sa base, avec un lobe médian très-court ; prosternum un peu con- 
cave en avant, sa saillie posteoxale échancrée et recouvrant la base 
du mésosternum.— Ecusson carré. — Elytres médiocrement convexes, 
graduellement rétrécies en arrière, un peu plus larges que le protho- 
rax à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes mé- 
diocres, les antérieures un peu plus grandes que les autres; cuisses 
extrèmement grosses, renflées et arquées en dessus; jambes compri- 
mées, droites, mucronées au bout; tarses médiocres, à articles 1-2 
très-étroits, pyriformes, celui-là plus long, 3 fendu jusqu’à sa base, 
avec ses lobes étroits et divergents, seul spongieux en dessous, # beau- 
coup plus long que 1-3 réunis ; ses crochets assez grands. — Pygi- 
dium découvert, quadrangulaire, oblique; les trois segments inter= 
médiaires de l'abdomen légèrement arqués à leurs extrémités, le 4° 


(1) Syn. Paysomenus, Schœnb, Cureul. VII, 1, p. 268; nom déjà employé 
par M, Burmeister (Handb, d, Eutom. Il, p. 341) pour un genre d’Hémiptères. 


260 CURCULIONIDES. 


soudé au 2°; saillie intercoxale très-large, arrondie en avant. — Mé- 
tasternum allongé, largement concave.—Mésosternum en carré trans- 
versal. — Corps oblongo-elliptique, glabre. 

Femelle : Je n'ai à ma disposition qu'un exemplaire privé de sa 
tête. Selon Schœænherr, son rostre égale le corps en longueur, mais, 
du reste, est construit sur le mème plan que celui-du mâle. Son py- 
gidium est en triangle curviligne assez aigu, et son métasternum 
simplement aplani, sans aucune trace de concavité. 


L'espèce typique du genre est originaire de Cayenne et a reçu de 
Schænherr le nom de calandroides, qu’elle mérite en effet. Mais elle 
ressemble moins à un SeneNornorus, comme il l'a dit, qu'à un Pxa- 
cecorynes. Elle est de taille moyenne, d’un noir peu brillant, et ses 
élytres sont assez fortement striées. 


PHYSOPROCTUS. 


Rostre assez allongé et assez robuste, médiocrement arqué, peu à 
peu atténué en avant, comprimé dans ses deux tiers basilaires ; ses 
serobes commençant vers son tiers antérieur. — Antennes subanté- 
rieures, médiocres, robustes ; scape brusquement en massue au bout, 
n'atteignant pas tout-à-fait les yeux; funicule à articles 4 relativement 
très-allongé, 2-7 courts, très-serrés, grossissant peu à peu et formant 
presque insensiblement la massue ; celle-ci ovale, obtuse, faiblement 
articulée.—Yeux grands, déprimés, ovales, transversaux.—Prothorax 
médioerement convexe, en carré long, brièvement tubuleux en avant, 
paraboliquement coupé de chaque côté de sa base, avec son lobe mé- 
dian médiocre et en triangle curviligne; prosternum canaliculé, mais 
peu profondément; sa saillie postcoxale légèrement échancrée en 
arrière, ne recouvrant pas le mésosternum. — Ecusson en triangle 
curviligne. — Elytres assez allongées, presque planes, légèrement 
rétrécies d'avant en arrière, pas plus larges que le prothorax à leur 
base, avec les épaules faiblement calleuses.— Pattes médiocres, très- 
robustes; cuisses très-grosses, surtout les antérieures et les posté- 
rieures, en massue subfusiforme, subcanaliculées en dessous; jambes 
comprimées, faiblement arquées à leur base, inermes au bout; les 
antérieures munies en dedans d’une grande lame arrondie sur son 
bord libre ; tarses médiocrement larges, spongieux et villeux en des- 
sous, à articles 3 grand, fendu jusqu’à sa base, 4 long et grèle ; ses 
crochets médiocres. — Propygidium et pygidium découverts ; le 1°° 
très-grand, en carré long, caréné sur la ligne médiane, le 2° renflé, 
transversalement globuleux, les trois segments intermédiaires de l'ab- 
domen arqués à leurs extrémités, canaliculés dans leur milieu.— Mé- 
tasternum aplani, assez long. — Mésosternum transversal, soudé au 
métasternum, en triangle obtus à sommet dirigé en avant. — Corps 
oblong, 1. 


CURCULIONIDES. 261 


Ce genre nouveau est établi sur un insecte du Brésil (1) de la 
taille des plus grands Maparus, d'un facies un peu plus massif, et 
qui, comme plusieurs de ces derniers, est d’un noir profond, uni- 
forme et très-brillant. J'en ai sous les yeux deux exemplaires que 
MM. C. A. Dobrn et Jekel ont bien voulu me communiquer. Le se- 
cond de ces savants entomologistes m'a envoyé le sien sous les noms 
de Gonocnemis baridioides; mais le premier étant déjà employé dans 
la famille des Ténébrionides (2) et le second ne mo paraissant pas 
suffisament exact, j'ai dù les changer tous deux. 

Les deux exemplaires en question sont très-certainement des mâles, 
et il est plus que probable que la femelle est dépourvue de lame aux 
jambes antérieures et n’a pas l'extrémité de son abdomen aussi dé- 
couverte, ni son pygidium aussi renflé. É 

Cet insecte à aussi son très-proche analogue, parmi les Calandrides, 
dans un genre propre à l'Afrique australe et qu'on trouvera plus bas 
sous le nom de CYRTORHINUS. 


PHALANGE II. 


Cadre buccal variable, le plus souvent anormal. — Funicule des 
antennes de 7 à 4 articles; leur massue compacte, très-rarement 
subarticulée, en général cornée à sa base et spongieuse en avant, 
parfois entièrement spongieuse. — Tarses imparfaitement ou non 
spongieux en dessous ; leur 3° article entier et recevant le 4° dans 
une cavité de sa face supérieure ou de son extrémité antérieure, ra- 
rement bilobé. 

Cette Phalange correspond à la troisième et dernière des Sections 
que Schœænherr à établies dans ses Mécorhynques et comprend, dès 
lors, ses Divisions des Campyloscélides, Rhynchophorides, Cossonides 
et Dryophthorides. 

Cet arrangement est loin d'être conforme à la nature, et la struc- 
ture des organes buccaux de ces insectes, dont on n'a pas tenu compte 
jusqu'ici, m'a obligé de le modifier profondément. Les Campyloscé- 
lides seuls sont restés tels que Schœænherr les a établis; ses Rhyncho- 
phorides, au contraire, contiennent trois éléments très-distinets, 
tandis que ses Dryophthorides m'ont paru devoir ètre réunis aux 
Cossonides. En ajoutant aux cinq groupes ainsi obtenus les Oxyrhyn- 
chides que Schænherr, dans sa méthode, à dù placer parmi les Or- 
thocères, mais qui appartiennent de toute évidence à la Phalange 
actuelle, cette dernière se compose en tout de six Tribus, basées 
principalement sur les modifications des organes buceaux qui rendent 
par conséquent nécessaires quelques explications. 


(1) P. Dohrnii. Ater, nitidus, glaber, subtus sat grosse supra sublilius punc- 
latus, elytris lævibus, tenuiter striatopunctatis. Long. (rostr, exclus.) 12 mill, 


(2) Voyez Tome V, p. 469. 


262 CURCULIONIDES, 


Dans deux de ces Tribus seulement, celles dés Campyloscélides et 
des Cossonides, ces organes sont à l'état normal, c'est-à-dire pareils 
à ceux des Mécorhynques de Schænherr en général. Le sous-men- 
ton est fortement échanceré, et son pédoneule peu ou médiocrement 
saillant. 

Dans deux autres, celles des Calandrides et des Stromboscérides, 
le changement qui s’est opéré dans le cadre buccal consiste simple- 
ment en ce qué le pédoneule est aussi long que l'échancrure du 
sous-menton et entre en contact, ou peu s’en faut, avec les mandi- 
bules. Les mâchoires sont découvertes en entier, comme de coutume, 
mais la lèvre inférieure, repoussée en avant par le pédoncule, est 
très-réduite et presque toujours invisible sans dissection. 

Enfin dans les deux dernières Tribus, celles des Oxyrhynchides et 
des Sipalides, l'échancrure du sous-menton et son pédoneule ont 
complétement disparu. Le cadre buccal ne consiste plus qu’en une 
ouverture occupant l'extrémité du rostre et échancrée de chaque côté 
pour loger les mandibules qui la remplissent ordinairement en entier 
quand elles sont fermées. Les mâchoires sont recouvertes (1); mais 
assez souvent (par ex. quelques Oxyraynenus, la plupart des Rain) 
on aperçoit une partie de la lèvre inférieure ou ses palpes seu- 
lement. 

Il suit de là que les quatre dernières de ces Tribus sont nettement 
séparées de tous les autres Curculionides par leurs organes buccaux, 
ce qui n'a pas lieu pour les deux premières. Il y a pour celles-ci 
une question systématique assez délicate à résoudre, celle de savoir 
s'il ne vaudrait pas mieux les reporter dans la Phalange précédente 
et ne laisser dans celle-ci que les quatre autres. Mais si les Cossonides 
se rattachent de très-près aux Madarides, ainsi que je l'ai dit plus 
haut, d'un autre côté ces insectes finissent par se rapprocher tellement 
de la Famille suivante, celle des Scolytides, qu'un de leurs genres 
(SrenosceLts) a été placé parmi ces derniers, et que, dès lors, il paraît 


(1) Ces insectes ne sont par conséquent plus phanérognathes, ni adélogna- 
thes non plus, dans le sens régulier du mot, puisque ce n’est plus le menton 
qui recouvre leurs mâchoires. Ils devraient, par conséquent, à la rigueur, for- 
mer une troisième légion équivalente à chacune des deux que je viens de nom- 
mer. Lorsque j'ai rédigé les généralités de la Famille, je n'avais pas encore 
bien compris cette organisation particulière dont on peut se rendre compte en 
supposant que chez un Calandride ou un Stromboscéride, le pédoncule du 
sous-menton s’est élargi et s’est soudé avec les bords latéraux de l’échancrure 
dè ce dernier. Il en résulterait nécessairement quelque chose d'absolument 
identique: à ce qui existe dans les deux groupes dont il s'agit en ce moment. 
Cette explication très-simple me porte à croire qu'il vaut mieux considérer 
celte structure insolite comme une exception à ce qui existe chez les phanéro- 
gnathes que comme devant servir à l'établissement d’un groupe aussi élevé 
qu'une Légion, D'ailleurs, les genres qui la possèdent ne sont qu’an nombre de 
six. 


CURCULIONIDES. 263 


impossible de les placer ailleurs qu'à la fin des Cureulionides. Je laisse 
done, en ce qui les concerne, les choses dans l’état où elles sont en 
ce moment (4). é 

Les nombreuses modifications que subissent les autres organes de 
ces insectes étant exposées plus loin dans le plus grand détail, il est 
superflu de s’y arrêter ici. Je ferai seulement remarquer que des épi- 
mères mésothoraciques ascendantes existent fréquemment chez eux, 
mais que ce caractère ne peut pas servir de point de départ pour 
leur classification, étant dominé par la valeur plus grande de ceux 
empruntés aux organes buccaux, au mode d'insertion des antennes et 
aux yeux. Il est très-rare, au contraire, que leurs segments intermé- 
diaires soient arqués ou anguleux à leurs extrémités; deux genres 
seulement (Hereroroxus, Praceconvnes) de Calandrides en four- 
nissent des exemples. 

Quoique moins vaste que la précédente, cette Phalange est loin 
d’être pauvre. Le nombre de ses genres mentionnés plus bas s'élève 
à 74, parmi lesquels plusieurs sont nouveaux. En dehors des Cosso- 
nides qui sont assez bien représentés en Europe, cette partie du 
globe n'en possède que deux (SPHENOPHORUS, CazAnpra) du groupe 
des Calandrides. Les six Tribus dans lesquelles se répartissent ces 
genres sont faciles à reconnaître aux caractères suivants : 


1. Pygidium découvert (2); cadre buccal fortement échan- 
cré; mâchoires complétement découvertes ; yeux fine- 
meut granulés. 


(1) Une opinion nouvelle s’est produite dans ces derniers-temps au sujet des 
Calandrides et des Cossonides, celle de ne plus les comprendre dans les Cureu- 
lionides, mais de les regarder comme formant un ou deux groupes ayant la 
même valeur systématique que ces derniers. M, G. Thomson (Skandin. Col. I, 
p. 145) n’en fait qu’ua seul groupe qu’il nomme Cossonidæ ; M. Jekel (Ins. Saun- 
ders. Col. I, p. 158, et Ann. d. 1. Soc. entom. 1864, p. 540) en admet deux 
auxquels il conserve les noms que leur a imposés Schœnherr. Il m'est impos- 
sible d'adopter cette opinion à l'appui de laquelle on ne peut invoquer que deux 
caractères : la structure compacte de la massue des antennes de ces insectes el 
le 3e article de leurs tarses non bilobé. Or, le premier n’est pas rare chez 
les Cureulionides (par ex. Microcérides, Brachycérides, Dinomorphides) et le 
second n’est pas non plus, à beaucoup près, sans exemple parmi eux (par ex. la 
plupart des Byrsopsides et des Amyctérides). En dehors de ces deux particu- 
larilés, je ne vois absolument rien qui autorise à regarder ces deux groupes 
comme deux types isolés. L'étude des espèces exotiques résout cette question 
en dévoilant l'intime analogie qui existe entre eux et les derniers groupes des 
Paridiides. Les Cossonides ont les organes buccaux à l'état normal, et ceux des 
Calandrides ne présentent qu'une légère déviation de cet état. Ce sont plutôt 
les Oxyrhynchides et les Sipalides, chez lesquels ces organes sont beaucoup 
plus aberrants, qui auraient des titres à former une Famille à part; mais, en 
réalité, ils n’en ont aucun, leur organisation étant, à part cela, fondamentale- 
ment la même que celle des Gureulionides, 

(2) Un seul genre (ErrwyLax) fait exception sous ce rapport, et pourrait dèg 


264 CURCULIONIDES. 


Pédoncule du sous-menton court, CaAMPYLOSCÉTIDES, 
_ — aussi long que l’échancrure 
du cadre buccal. CaLANDRIDES. 
II. Pygidium recouvert. * 
a Yeux fortement granulés, très-grands, déprimés, = 
trausversaux, contigus en dessous. 
d Cadre buccal des Calandrides. STROMPOSCÉRIDES, 
bb — terminal, échancré sur les côtés 


pour loger les mandibules; les au- 
tres organes buccaux non ou im- 
parfaitement visibles. 
Antennes droites. OxYRHYNCHIDES, 
— . coudées. SIPALIDES, 


aa Yeux finement, parfois fortement granulés, au 
plus médiocres, souvent petits ou nuls, toujours 
très-fortement séparés en dessous; cadre buccal 
des Campyloscélides, Cossonpes, 


TRIBU LXXVII. 
CAMPYLOSCÉLIDES. 


Cadre buceal fortement échaneré; pédoneule du sous-menton court, 
laissant en entier les mâchoires à découvert. — Mandibules courtes, 
en tenailles. — Antennes insérées vers le milieu du rostre; funicule 
de sept-articles; massue non sécuriforme. — Yeux finement granulés, 
très-grands, de forme variable, largement séparés en dessous. — 
Elytres laissant ou non le pygidium à découvert. — Jambes forte- 
ment onguiculées au bout ; tarses filiformes ; leur 3° article en général 
à peine plus long que le 2°, jamais bilobé. — Episternums du méta- 
thorax étroits; ses épimères très-petites. — Epimères mésothoraciques 
non ascendantes. — Corps oblong ou elliptique. 

Les organes buccaux étant absolument pareils à ceux des Méco- 
rhynques de Schænherr en général, ne donnent lieu à aucune obser- 
vation en ce qui les concerne. Par ce caractère, le mode d'insertion 
de leurs antennes, la composition de leur funicule, la forme du rostre 
et la direction de leurs scrobes qui sont inférieures, ces insectes ont 
conservé de nombreux rapports avec les Madarides, et c’est ce qui 
m'engage à les placer en tête de la Phalange actuelle, Is en ont de 
non moins intimes avec les Cossonides et devraient, à la rigueur, être 


lors être confondu avec les Cossonides, qui ont le cadre buccal à l’état normal, 
comme les Campyloscélides, 11 s’en distingue aisément par sa massue anten- 
paire cylindrique et spongieuse, forme dont il n’y a pas d'exemple chez les Cos- 
sonides: 


CAMPYLOSCÉLIDES, 265 


placés à côté d'eux. Mais leur facies est si différent que j'ai cru devoir 
sacrifier cette analogie. Ils sont peu nombreux, propres à l'Afrique 
ou à Madagascar, ot ne constituent que les trois genres suivants : 


I. Pygidium découvert; tarses filiformes. 
Massue antennaire en entier veloutée : Campyloscelus. 
— — en partie cornée : Amorbaius. 
I. Pygidium recouvert; 3e art, des tarses un peu élargi ; Epiphylar, 


CAMPYLOSCELUS. 
Sonoëx., Curcul., VII, 2, p. 197. 


Rostre assez long et assez robuste, cylindrique, comprimé à sa base; 
$es serbes commençant un peu au-delà de son milieu, profondes, 
passant rapidement en dessous et réunies en arrière par un sillon 
transversal. — Antennes médiocres, assez robustes; scape grossissant 
peu à peu, atteignant les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, ob- 
coniques, égaux, 3-7 courts, égaux; massue allongée, cylindrique, 
atténuée et obtuse au bout, compacte, veloutée. — Yeux grands, 
ovales, transversaux. — Prothorax allongé, déprimé sur le disque, pa- 
rallèle dans ses deux tiers basilaires, puis arrondi et un peu resserré en 
avant, faiblement bisinué à sa base, avec un lobe médian large, très- 
court.et tronqué. — Ecusson assez petit, ovalaire, convexe. — Elytres 
déprimées, oblongo-elliptiques, pas plus larges que le prothorax et 
très-légèrement trisinuées à leur base. — Pattes médiocres, robustes ; 
les antérieures médiocrement écartées à leur base; cuisses très-for- 
tement en massue, brièvement pédonculées à leur base, armées d’une 
grande dent triangulaire; jambes comprimées, fortement onguiculées 
au bout; tarses assez longs, linéaires, à articles 1 aussi grand que 
2-3 réunis, 4 long; ses crochets médiocres. —- Pygidium découvert, 
assez petit, transversal, arrondi en arrière; saillie intercoxale très- 
large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum allongé, aplani, 
largement arrondi en avant. — Mésosternum large, un peu rétréci ct 
tronqué en arrière. — Corps déprimé, elliptique, écailleux. 

On n’en connaît qu'une espèce (Westermanni Schh.) de la côte de 
Guinée, de taille moyenne et ressemblant assez à un SPHENoPHoRus 
de forme déprimée. Elle est d’un noir assez brillant, et revêtue de 
poils jaunâtres squammiformes avec le prothorax largement dénudé 
dans son milieu, sur toute sa longueur, et les élytres traversées par 
une bande régulière, de même nature, au-dessous de leur milieu; le 
premier est presque lisse, les secondes sont assez fortement striées. 


AMORBAIUS, 
Scnognu., Curcul., VIIT, 2, p. 199. 


Je ne connais de ce genre que l’un des sexes que je crois être le 


266 GURCULIONIDES, 


mâle. Il est voisin, mais bien distinet des CamPYLosceLus, et il suffira 
d'indiquer les différences qui l'en séparent. 

Mâles : Rostre épaissi et comprimé dans sa moitié basilaire, cylin- 
drique en avant et un peu déprimé au bout; ses scrobes commençant 
dans son milieu, passant rapidement sous lui et séparées en arrière 
par une étroite cloison. — Antennes plus courtes; funicule à article 
1 seul allongé ; massue oblongo-ovale, veloutée, cornée dans sa moitié 
basilaire, subarticulée. — Prothorax pareil, mais plus convexe et 
caréné dans son milieu. — Elytres planes dans leurs deux tiers anté- 
rieurs, déclives en arrière. — Jambes un peu arquées à leur base, 
légèrement saillantes au côté interne dans leur milieu. — Métaster- 
num notablement plus court, brusquement rétréei et en carré trans- 
versal entre les hanches intermédiaires. — Mésosternum un peu moi 
large. 

Femelles : Les exemplaires que je suppose appartenir à ce sexe, 
auraient, selon Schænherr, le rostre linéaire et presque droit, 

Le genre est propre, comme le précédent, à la côte occidentale 
d'Afrique. Outre l'espèce décrite par Schænherr (infestus), et qui est 
de la taille du Campyloscelus Westermanni, il ÿ en à dans les col- 
lections une seconde, de moitié plus petite et originaire du Vieux- 
Calabar. Toutes deux sont revètues de petites écailles d'un brun 
jaunätre qui voilent à peine leurs téguments, et la sculpture de ces 
derniers n’est pas la même que dans le genre qui précède. Le pro= 
thorax est, en effet, plus ou moins rugueux, et les intervalles étroits 
qui séparent les stries des élytres, sont comme denticulés en scie, 


EPIPHYLAX. 
ScnoEnn., Curcul., VIII, 2, p. 202. 


Rostre allongé, médiocrement robuste, arqué, un peu épaissi et 
comprimé dans au moins sa moitié basilaire, cylindrique en avant; 
ses scrobes commençant un peu au-delà de son milieu, passant rapi- 
dement sous lei et subconniventes en arrière, — Antennes assez 
longues, peu robustes; scape graduellement en massue, atteignant 
(g'?) ou non (@ ?) les yeux; funicule à articles 4-2 allongés, obconi- 
ques, celui-ci le plus long, 3-7 très-courts, égaux ; massue compacte, 
veloutée, grêle et cylindrique (?), ou oblongo-ovale (@ ?). — Yeux 
assez grands, légèrement convexes, ovales, longitudinaux, empiétant 
un peu sur le rostre, et médiocrement séparés en dessus, — Prothorax 
plus long que large, peu convexe, largement et longitudinalement 
bicanaliculé en dessus, caréné dans son milieu, paraboliquement 
arrondi sur les côtés, rétréci en avant, assez fortement bisinué à sa 
base. — Ecusson petit, subovale, convexe, — Elytres un peu plus 
longues que le prothorax, planes (ephippiger) ou un peu convexes 
(binodulus), elliptico-ovales, pas plus larges que le prothorax et lé- 


CALANDRIDES. 267 


gèrement trisinnées à leur base, — Pattes assez longues, médioere- 
nent robustes, les antérieures faiblement séparées; cuisses fortement 
en massue, grèles à leur base, armées en dessous d'une dent au plus 
médiocre et triangulaire; jambes comprimées, arquées, fortement 
onguiculées au bout; tarses longs, linéaires, à articles { allongé, 3 un 
peu élargi, en triangle allongé, 4 assez grand, ainsi que ses crochets. 
— Pygidium recouvert; les deux 1% segments abdominaux séparés 
par une suture arçuée bien distincte; saillie intercoxale large, un 
peu arrondie en avant. — Métasternum de longueur moyenne. — 
Mésosternum large, rétréci et tronqué en arrière, — Corps elliptique, 
faiblement écailleux. 

L'invisibilité du pygidium distingue nettement ce genre des deux 
précédents. IL est propre à Madagascar et ne contient que les deux 
espèces nommées dans la formule ci-dessus. Elles sont de la taille 
des AmorBaius, mais diffèrent sensiblement l'une de l’autre sous le 
rapport de la livrée et de la sculpture des téguments. 


TRIBU LXXVIIL. 
CALANDRIDES. 


Cadre buceal profondément échancré; pédoneule du sous-menton 
atteignant le bord antérieur de l'échancrure, laissant en entier les 
mâchoires à découvert. — Mandibules variables. — Antennes insérées 
au maximum sur le 4 tiers du rostre (1), en général beaucoup plus 
près de sa base; funicule de 6 articles; massue cornée à sa base, 
spongieuse en avant, le plus souvent sécuriforme. — Yeux finement 
granulés, très-grands, déprimés, transversaux, presque toujours sub- 
contigus en dessous. — £lytres laissant le pygidium à découvert. — 
Jambes onguiculées ou mucronées au bout; 3° article des tarses 
beaucoup plus large que le 2° chez la plupart, jamais bilobé. — 
Episternums et épimères du mésothorax de forme très-variable, — 
Epimères mésothoraciques le plus souvent ascendantes. — Corps va- 
riable, rarement écailleux. 

La seule altération qu'ait éprouvée iei le cadre buccal consiste, ainsi 
qu'on l’a vu plus haut, en ce que le pédoncule du sous-menton s'est 
allongé au point de se mettre en contact avec les mandibules, en 
laissant les mâchoires à découvert, mais en cachant la lèvre inférieure 
et ses palpes qui sont extrêmement réduits, et dont on n'aperçoit que 
rarement quelques vestiges, Cette organisation ne se retrouvera plus 
que dans la Tribu suivante des Stromboscérides qui est, du reste, 
très-différente de celle-ci. 3 


(1) Les Prorocentus femelles sont les seuls chez qui l'insertion de ces or- 
Sans est médiane; chez leurs mâles, elle est à l’état normal, 


268 CURCULIONIDES. 


Sous les autres rapports, les Calandrides varient beaucoup et les 
modifications qu'ils éprouvent rendent nécessaire et facile de les ré 
partir dans des groupes secondaires. La plupart ont 6t6 négligées 
jusqu'ici, ce qui fait que ces insectes passent pour plus homogènes 
qu'ils ne le sont en réalité. Dans le nombre, je citerai principalement 
celles que subissent les mandibules, la massue antennaire, les épi- 
sternums et les épimères du métathorax, enfin les épimères mésotho- 
raciques, selon qu’elles sont ascendantes ou non. Ce dernier caractère, 
malgré son importance, ne peut pas servir de base à la classification 
de la Tribu. Un autre, tellement commun qu'il devrait peut-être 
figurer dans la caractéristique de cette dernière, consiste en ce que 
le métasternum, qui est toujours allongé, pénètre habituellement dans 
une échancrure du bord postérieur du mésosternum. La saillie post- 
coxale du prosternum, si commune chez les Madarides, se retrouve 
également ici, mais elle manque le plus souvent et, sauf chez les 
OMMATOLAMPUS, ne recouvre qu'imparfaitement le mésosternum. 

Par le grand nombre de leurs espèces, la variété de leur livrée qui 
est le plus souvent due à une sorte d’enduit très-fin, et la taille de 
plusieurs d'entre eux, les Calandrides constituent un des groupes les 
plus intéressants de la Famille. C’est dans leurs rangs que se trouvent 
les plus grands Cureulionides connus. Quant à leurs habitudes, sauf 
les CALaNprA, dont les espèces de petite taille vivent probablement 
toutes aux dépens des graines, ces insectes paraissent se nourrir des 
tissus des végétaux maladifs et qui ont éprouvé un commencement 
d’altération. Dans les pays chauds où ils abondent, on les trouve 
ordinairement fouillant les troncs plus ou moins décomposés des 
palmiers, des Cycadées et des bananiers. Mais quelquefois aussi ils 
attaquent les végétaux sains et deviennent alors très-nuisibles (1). 

Plusieurs de leurs larves sont connues, et mème quelques-unes 
depuis longtemps; mais il n’en est que trois, celles des Rhynchophorus 
Zimimermanni (2), Phacecorynes Sommeri (3) et Sphenophorus lyra- 


(1) C’est ce qui a lieu notamment pour le Rhynchophorus palmarum de V'A- 
mérique intertropicale qu’on rencontre habituellement dans les conditions que 
je viens d'indiquer, IL y a longtemps que Guilding, dans un Mémoire cité par 
M. Westwood (An Introd. etc. I, p. 347), et que je ne connais pas, à signalé 
que cet insecte attaque les plans de canne à sucre récemment mis en terre et 
y cause parfois de tels ravages, qu’il faut en renouveler la plantation. Selon le 
mème auteur, une autre espèce, qu’il nomme Cal. sacchari, attaque les fouilles 
du végétal en question, mais seulement lorsqu'elles ont déjà subi quelque 
atteinte. 

(2) Candèze, Mém. à. 1. Soc. d. Se. d. Liège, XVI, p. 375, pl. 4, f. 1; des 
parties méridionales des Etats-Unis, où elle est très-commune et attaque prin= 
cipalement le Chamærops palmelto. 

(3) Burmeister, Zur Naturgeschichte der Gattung Calandra, nebst Beschrei- 
bung einer veuen Art : C. Sommeri; in-do, 24 p. avec 1 pl., Berliu 1837; 
vit au Cap dans une espèce de Cycadée, l'Encephalarctus Altensteinii. 


CALANDRIDES. 269 


tus (4) dont on possède des descriptions réellement scientifiques; d'une 
troisième, celle du Rhynchophorus palmarum, on n'a qu'une seule 
bonne figure (2) sans description détaillée; enfin celles de deux au- 
tres, les Calandra granaria (3) et oryxæ (4), n'ont encore été ni dé- 
crites, ni figurées convenablement. 

Avec les caractères généraux des larves de la Famille, les quatre 
premières de celles qui précèdent se font remarquer par leur aspect 
massif et charnu, le volume de leur tête, la forme robuste de leurs 
mandibules, l'absence des pattes et celle presque constante des stem- 
mates; une seule d’entre elles (Rhynchophorus Zimmermanni) en 
possède un de chaque côté. Elles diffèrent principalement par la 
forme de leur dernier segment abdominal qui est tantôt terminé par 
deux saillies longues, aiguës et redressées (Phacecorynes Sommeri), 
tantôt muni d’un mamelon terminal simple (Sphenophorus lyratus) 
ou double (Rhynchophorus palmarwm) et hérissé de quelques cils, 
tantôt enfin (Rhynchophorus Zimmermanni) petit, simple, arrondi au 
bout et protégé, tant en dessous qu’en dessus, par une plaque cornée. 
Toutes ces larves construisent, avec des fibrilles végétales, une coque 
grossière dans laquelle s'opère leur métamorphose, à la différence 
des larves granivores des CALANDRA qui se changent simplement en 
insectes parfaits dans la graine dont elles ont rongé l'intérieur. 

Les Calandrides sont plus particulièrement propres aux régions 
chaudes du globe. Nulle part ils ne sont plus multipliés qu'aux 
Indes orientales. En Europe, ils ne sont représentés que par un très- 
petit nombre d'espèces appartenant aux genres SPHENOPHORUS et Ca- 
zAxpra. Les groupes dans lesquels j'ai dit plus haut qu'on peut les 
répartir, sont les suivants. £ 


{t) Coquerel, Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 445, pl. 14, no I, f. 15; ob- 
servée à la Martinique dans les tiges des bananiers. 

(2) Celle donnée par M. Blanchard, dans son Hist. nat. d. Ins, pl. 10, f. 10. 
L'ancienne figure publiée par mademoiselle Mérian, dans ses 1ns. Surinamens. 
pl. 48 ot copiée par Herbst (Die Kæfer, VI, pl. O, f. 5), lui est inférieure. On 
sait depuis longtemps que dans quelques parties de l'Amérique intertropicale, 
cette larve est recherchée comme une friandise; M. Schomburgk (Reis. in Brit. 
Guyana, I, p.184) a fait connaître que les Indiens de la Guyane mangent éga- 
lement l’insecte parfait. 

(3) Elle n’a encore été figurée, à ma connaissance, que par Frisch et De 
Geer, Pour ces deux auteurs, ainsi que pour ceux qui en ont simplemeut 
parlé, voyez Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc, d. Se. d. Liège, VII, p. 567. 
Quant aux très-nombreux écrits dont cette larve a été l’objet au point de vue 
économique, on en trouvera l'indication dans la « Bibliotheca entomologica » 
de M. Hagen, Il est possible qu'elie ait été décrite et figurée dans quelques-uns 
d'entre eux qui me sont inconnus. 

(4) On ne l’a encore ni figurée ni décrite; parmi le petit nombre d'auteurs 
qui en ont parlé, le plus essentiel à consulter est Kollar, Sitzungsber. d. Wien, 
Acad. 1848, V, p. 3, Pour les autres, voyez Chapuis et Candèze, loc, cit. 


270 CURCULIONIDES, 
1. Episternums du métathorax extrêmement larges; 

ses épimères très-grandes. 1 RuyNenornonipgs, 
IL. —  — de largeurvariable, mais jamais exces- 


sive; ses épimères au plus assez grandes. 


a  Mandibules munies de lobes renversés en de- 
hors. 2 OumaroLAMPIDES, 


a & — en tenailles, sans lobes. 


bd  Epimères mésothoraciques acuminées en haut, 
plus ou moins ascendantes, 


Massue antennaire comprimée, sécuriforme. 3 SPHÉNOCORYNIDES, 


— _— oblongue ou ovale. D CALANDRIDES VRAIS, 
bb Epimères mésothoraciques coupées carrément 
ou obtuses en haut, non ascendantes. 4 SPHÉNOPHORIDES, 


aaa Mandibules triquètres, aiguës, saillantes. 6 Lirosompes, 


GROUPE I. Rhynchophorides, 


Mandibules épaisses, munies (RayNcHopnonus excepté) de lobes 
recourbés en dehors. — Tête arrondie. — Antennes médiocres ; leur 
inassue sécuriforme. — Ecusson plus ou moins grand, en triangle 
très-allongé et très-aigu au bout. — Episternums du métathorax ex- 
trèmement larges; ses épimères très-grandes. — Epimères mésotho- 
raciques acuminées en haut et ascendantes. 

L'excessive largeur des épisternums métathoraciques est exelusi- 
vement propre à ces insectes; il n'y a rien de semblable dans les 
groupes suivants. Elle est telle qu'elle n’est comprise tout au plus 
que trois fois dans la longueur de ces pièces. La grandeur des épi- 
mères qui les accompagnent n’est pas moins remarquable; elles re- 
montent presque jusqu'au tiers basilaire des épistermums. Un certain 
nombre d'autres caractères sont constants chez ces insectes et ne 
peuvent servir à distinguer leurs genres. Ainsi tous ont des scrobes 
rostrales latérales et rectilignes; les yeux contigus en dessous et sé- 
parés en dessus, mais moins chez les femelles que chez les mâles; les 
deux 1% articles des tarses étroits, allongés, en général imparfaite= 
ment spongieux en dessous, et le 4° très-grand, ainsi que ses crochets; 
les deux 1° segments abdominaux soudés ensemble et distinets l'un 
de l'autre seulement par une très-fine et superficielle suture ; enfin 
le métasternum plus ou moins atténué en avant et reçu dans une 
échancrure triangulaire de la saillie mésosternale qui ost large. Ces 
particularités ne figureront par conséquent pas dans les formules 
génériques. 

Ce groupe contient les géants de la Tribu, mais il ne faut pas 
perdre de vue que cette taille est très-sujette à varier dans la mème 
espèce ct que, chez les plus grandes surtout, il peut y avoir, sous ce 
rapport, des différences très-considérables selon les individus. A l'ex» 


RHYNCHOPHOREDES. 271 


ception des RHYNCHOPHORUS, qui sont répandus dans toutes les parties 
chaudes de l’ancien et du nouveau continent, les cinq genres suivants 
sont propres aux Indes orientales. 


J. Mandibulos munies d’un lobe renversé en dehors. 

a  Elytres conjointement et fortement échancrées en arrière. 

b Hanches antérieures assez fortement séparées, 

Massue antennaire en fer de hache saillant 
- en dehors : Cyrlotrachelus. 
_ — en triangle atténué à sa base : Macrocheirus. 

bb Manches antérieures faiblement séparées : Ofidognathus. 

aa Etytres tronquées ou à peine échancrées en arrière : Prolocerius. 
11. Mandibules en tenailles, sans lobes; élytres tronquées en ar- 

rière : Rhynchophorus. 


CYRTOTRACHELUS. 
Scnoenx., Curcul., IV, p, 833, 


Mûles : Rostre allongé, robuste, droit, quadrangulaire, plus haut 
que large à sa base, dilaté et tronqué au bout, muni en dessus de 
deux rangées de tubercules latéraux ; ses scrobes courtes, latérales, 
rectilignes. — Mandibules épaisses, munies d'un lobe déjeté en de- 
hors et bifide au bout. — Antennes assez longues et assez robustes ; 
scape empiétant un peu sur le prothorax; funicule à articles obco- 
niques : 2 un peu plus long que los autres; massue assez grande, 
en triangle inéquilatéral prolongé en dehors; sa partie spongieuse 
courte, tranchante. — Prothorax au moins aussi long que large, ré- 
gulièrement convexe, arrondi sur les côtés, rétréci antérieurement, 
tubuleux et muni d’un sillon circulaire en avant, coupé obliquement 
et sinueusement de chaque côté de sa base, avec un lobe médian 
obtusément arrondi.— Elytres un peu plus longues que le prothorax, 
planes sur le disque, graduellement rétrécies et conjointement et for- 
tement échancrées en arrière, avec la suture épineuse (longipes ex- 
cepté), très-profondément et sinueusement échancrées à leur base, 
avec les épaules obtuses en dehors. — Pattes longues, robustes et 
comprimées, les antérieures beaucoup plus grandes que les autres (1); 
leurs hanches assez fortement séparées ; cuisses linéaires ; jambes 
(surtout les antérieures) ciliées au côté interne, arçuées à leur extré- 
mité et prolongées en un robuste mucro recourbé; tarses longs, à ar 
ticles 4 beaucoup plus long que 2, 3 cordiforme, plus rarement (duæ) 
tiangulaire et pédoneulé à sa base, — Pygidium déclive, assez con- 


(1) Elles sont énormes chez l'une (dux) des trois espèces décrites par Schæœne 
herr et égalent au moins, y compris les larses, le corps en longueur ; leurs 


1 sont en. mème temps arquéos de dehors en dedans près de leur 
asc. 


272 CURGULIONIDES, 


vexe, en général caréné sur la ligne médiane, en triangle curviligne 
arrondi au bout ; saillie intercoxale large, subanguleuse en avant. — 
Métasternum un peu aplani dans son milieu. — Prosternum muni 
d'une forte saillie postcoxale, bilobée en arrière et recouvrant assez 
fortement le mésosternum. — Corps oblongo-elliptique, glabre. 

Femelles : Rostre lisse en dessus. — Pattes plus égales entre elles; 
leurs jambes plus faiblement ciliées au côté interne. — Pygidium 
plus long et plus aigu en arrière. 


Genre bien tranché, propre aux Indes orientäles, et dont les espèces 
mal débrouillées et très-difficiles à distinguer les unes des autres, 
abondent dans les collections. Il à pour type la Calandra longipes de 
Fabricius, outre laquelle on n'a encore décrit que deux autres es- 
pèces (1). Toutes sont de très-grande faille, mais très-sujettes à varier 
sous ce rapport. Leur livrée ordinaire est d’un rouge ferrugineux 
assez brillant, avec ou sans taches noires; ces dernières, quand elles 
existent, n'ont rien de constant au point de vue du nombre et de la 
forme ; il y a des exemplaires entièrement noirs. A la vue simple, les 
téguments paraissent imponctués ; les élytres sont finement, mais 
assez fortement striées, avec les stries lisses et leurs intervalles 
plans. 

MACROCHEIRUS. 


(De Haax) Senoenu., Curcul., IV, p. 831. 


Schænherr n'a connu que la femelle de l’unique espèce de ce genre, 
et je me trouve dans le même cas. Ce sexe suffit pour montrer que 
le genre est extrêmement voisin des CyrrornacneLus et n’en diffère 
que par les caractères suivants : 

Femelle : Rostre pareil, mais légèrement arqué. — Funicule des 
antennes à articles 2 beaucoup plus long que les autres, 3-6 décrois- 
sant peu à peu; leur massue plus petite, triangulaire, pédoneulée à 
sa base, — Elytres plus convexes, moins arrondies chacune au bout, 
leur suture non épineuse à son extrémité. — Jambes à peine viliées 
au côté interne; 3° article des tarses subarrondi. — Corps plus court 
et plus convexe en dessous. 

Schænherr nomme prætor l'espèce typique. L'exemplaire qu'il en 
possédait était, à ce qu'il dit, trois fois aussi grand que le Cyrtotra- 
chelus longipes ; les deux que j'ai à ma disposition sont loin d'attein- 
dre à cette taille gigantesque. Cet insecte, originaire de Java, est 


(1) €. lar, Erichs. Schœnb, loc. cit. p. 837; Philippines. — du, Schœnh. 
ibid. VII, 2, p. 221; Assam et Bengale, — M. Guérin-Méneville (Icon; 1ns. 
texte p. 176) a décrit également trois espèces qu'il a rapportées au genre. La 
première (Buquetii) est sans aucun doute une variété du €. dux; es deux au- 
tres (quadrimaculatus, myrmidon) sont très-probablement des OripoGna= 
THUS. 


RAYNCHOPHORIDES. 273 


d'un noir assez brillant et la sculpture de ses téguments ressemble à 
celle des CxRTOTRACHELUS, si ce n’est que leur ponctuation est plus 
forte (1). 


OTIDOGNATHUS (2): 


Genre également très-voisin des CyrrornacmeLus. Schœnherr n'a 
connu que la femelle d'une seule de ses espèces; j'ai sous les yeux 
les deux sexes de plusieurs qui sont inédites, et ne leur trouve d’au- 
tres différences génériques que les suivantes : 

Mâles : Rostre faiblement denticulé sur ses bords en dessus, du 
reste absolument pareil à celui des Cynrornacnezus mâles. — Massue 
antennaire en triangle subéquilatéral ; sa partie spongieuse plus sail- 
Jante. — £lytres moins profondément échancrées en arrière, non épi- 
neuses au sommet de la suture. -— Pattes antérieures pas beaucoup 
plus longues que les autres, leurs hanches faiblement séparées ; 
jambes légèrement, parfois à peine ciliées au côté interne. — Pro- 
sternum sans saillie postcoxale, ou celle-ci quand elle existe, cé qui 
est rare, plus courte et recouvrant moins le mésosternum. — Corps 
plus court, elliptico-ovale. 

Femelles : Elles ne diffèrent de leurs mâles que par leur rostre 
lisse; leurs pattes et leur pygidium sont pareils. 

De tous ces caractères, le plus constant et le plus important me paraît 
être l'étroitesse du prosternum entre les hanches antérieures ; il suffit 
pour que le genre mérite d’être conservé. Ses espèces ressemblent à des 
CynrorRACHELUS en miniature, la plupart étant quatre ou cinq fois plus 
petites que ces derniers. Leur sculpture est la même, mais leur livrée 
est plus variée, tout en n'étant composée que des mêmes couleurs, le 
rouge ferrugineux et le noir. Elles sont propres également aux Indes 
orientales, mais semblent habiter plus particulièrement le continent 
indien. Schœnherr nomme Westermanni l'espèce de l’Assam qu'il a 
connue (3). 


(1) La Calandra longipes de Drury (Ins. IL, p.64, pl. 33, f. 3), que Schœn= 
herr à rapportée au genre Prorocenius est probablement une femelle du genre 
actuel, comme le pense M. Guérin-Méneville (Icon.; Ins. texte, p. 175), inais 
celte femelle est très-différente de celle du M. prœtor par sa formie beaucoup 
plus allongée, son rostre notablement plus arqué et ses pattes très-longues. 
M. Guérin-Méneville Jui a imposé le nom de M. Druryi. On n'a, par consé- 
quent, publié jusqu'ici que des femelles du genre, 


(2) Syn. Luronuynoeuus, Schœnh. Cureul, VII, 2, p.222 (1845); nom cm- 
Ployé, cinq ans auparavant, par Macquurt pour des Diptères exotiques. 


(3) J'ai dit plus haut (p. 272, note) que les Cyrtotrachelus quadrimaculutus 


ot myrmidon de M. Guérin-Méneville me paraissaient appartenir au genre ac= 
tue], 


Coléopières, Tome VII. 18 


274 CURCULIONIDES. 


PROTOCERIUS, 
Scuoenu., Curcul., IV, p. 828. 


Mûles : Rostre allongé, robuste, presque droit, un peu comprimé, 
épaissi à sa base, arrondi aux angles, tronqué et denticulé au bout, 
muni en dessus de deux rangées latérales de tubercules. — Mandi- 
bules munies de lobes recourbés en dehors et arrondis au bout. — 
Antennes assez longues, assez robustes; scape empiétant un peu sur 
le prothorax ; funicule à articles allongés, noueux au bout : 2 un peu 
plus long que les autres, ceux-ci égaux; massue assez grande, en 
triangle oblique prolongé en dehors; sa partie spongieuse courte, tran- 
chante.—Prothorax ample, plus long que large, médiocrement-convexe, 
légèrement arrondi sur les côtés, brusquement resserré en avant, avec 
un sillon cireulaire, très-fortement arrondi à sa base.—Elytres un pet 
plus longues que le prothorax, presque planes, faiblement rétrécies et 
subtronquées en arrière, profondément échancrées en arc à leur base, 
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, comprimées, 
les antérieures beaucoup plus longues que les autres; leurs hanches 
médiocrement séparées ; cuisses sublinéaires; jambes arquées à leur 
extrémité et prolongées en un long mucro aigu, les antérieures mu- 
nies à leur base interne d'un tubereule comprimé et obtus; tarses 
longs, spongieux en dessous, à articles 4 allongé, 3 formant une assez 
grande palette cordiforme.—Pygidium déclive, en triangle assez aigu 
au bout; saillie intercoxale large, un peu rétrécie et arrondie en 
avant. — Métasternum plan dans son milieu. — Prosternum sans 
saillie postcoxale, plus où moins échancré en arrière.—Corps oblongo- 
elliptique. : 

T'emelles : Rostre plus grèle, arqué, cylindrique, lisse. — Lobes 
des mandibules plus court. — Pattes plus courtes et subégales entre 
elles ; jambes antérieures sans tubercule à leur base interne. 


Si l’on compare ces caractères à ceux des RHYNCHOPHORUS qui sui- 
vent, on voit, pour ce qui concerne les mâles, que les seules diffé- 
rences qui existent entre les deux genres portent sur les mandibules, 
la forme du rostre et les pattes antérieures. Quant aux femelles des 
deux genres, il n’y a pas d'autre moyen de les distinguer les unes 
des autres que par la présence, chez celles-ci, de lobes aux mandi- 
bules qui manquent chez celles des Ruyncnopnonus. Le facies, la 
livrée et la sculpture des téguments sont les mêmes chez ces insectes, 
et ne fournissent pas de caractères différentiels rigoureux. Je n’adopte 
par conséquent le genre actuel qu'avec quelque hésitation. 

Jl à pour type la Calandra colossus de Fabricius, le plus grand des 
Cureulionides connus, les deux sexes atteignant jusqu'à huit centi- 
mètres de long et ne descendant guère au-dessous de six. Cet insecle, 
médiocrement commun dans les collections, provient ordinairement 


RHYNCHOPHORIDES. 275 


de Java, mais est probablement répandu dans une partie du continent 
et des archipels indiens. Schœnherr lui a associé deux espèces, dont 
une ne lui est très-probablement pas congénère et dont l'autre paraît 
avoir été établie sur un insecte factice (1). Dé son côté, M. Guérin- 
Méneville en à publié une nouvelle (2). 


RHYNCHOPHORUS. 
Henssr, Col., VI, p, 3. 


Mâles : Rostre allongé, assez robuste, droit et en général plus ou 
moins arqué à son extrémité, épaissi, quadrangulaire et plus haut que 
large à sa base, comprimé et arrondi en dessous en avant, rugueux sur 
ses bords en dessus, et le plus souvent muni en avant d’une crête allon- 
gée, fasciculée ou non, parfois (par ex. serrirostris) pourvu de deux 
rangs de tubercules.— Mandibules courtes, non ou à peine prolongées 
en un lobe. — Antennes médiocres; scape empiétant médiocrement sur 
le prothorax; funicule à articles 1-3 noueux au bout, 4-6 cylindriques, 
transversaux, 2 pas beaucoup plus long que les autres; massue trans- 
versalement sécuriforme, rarement beaucoup saillante en dehors; sa 
partie spongieuse courte, tranchante. — Prothorax peu convexe, plus 
long que large, arrondi sur les côtés, brusquement tubuleux et muni 
d'un profond sillon circulaire en avant, de forme variable en arrière. 
— Elytres planes, plus ou moins allongées, graduellement rétrécies et 
tronquées postérieurement, profondément échancrées à leur base, 
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, subégales, 
les antérieures assez fortement séparées; cuisses et jambes compri- 
mées, ciliées ou non en dessous ; les 4r linéaires, les postérieures 
rarement (par ex. Reaumuri, serrirostris) dentées en dessous; jambes 
droites, avec leur angle interne prolongé en un long mucro aigu; 
tarses longs, rarement spongieux en dessous, à articles {1 très-allongé, 
3 grand, cordiforme. — Pygidium de forme variable, en triangle 
rectiligne allongé ou curviligne; saillie intercoxale très-large, faible- 
ment arrondie en avant. — Métasternum déprimé sur la ligne mé- 
diane. — Prosternum muni d'une saillie postcoxale échancrée en 


(1) Ces espèces.sont la Calandra longipes de Drury, Ins, Il, p.61, pl. 33, 
f,3 (C. colossus Herbst), et la C. molossus d'Olivier, Entom. V, 83, p. 75; 
Curcul. pl. 17. £. 216. On à vu plus haut que la première est un Macnocuer- 
nus femelle que M. Guérin-Méneville a nommée M. Druryi. Quant à la se- 
condo, je crois, avec ce savant entomologiste, que ce n'est qu’une femelle du 
Protocerius colossus à laquelle une tête de mâle avait été ajustée. 


(2) P. grandis, Guérin-Ménev. Icon. Ins. texte, p. 174; continent indien. 
D'après la description, les intervalles entre les stries des élytres seraient pros- 
que costiformes, comme chez quelques RuyNénoruonus, ressemblance de plus 
entre les deux genres. 


276 CURCULIONIDES. 


arrière et recouvrant plus ou moins le mésosternum.—Corps oblongo- 
elliptique, lisse, le plus souvent revêtu d’une fine efflorescence ve- 
loutée. 

Femelles : Un seul caractère constant les distingue des mâles, à 
savoir leur rostre plus faible, arqué, cylindrique à partir de l’inser- 
tion des antennes, glabre et sans crête ni tubercules en dessus. Leurs 
pattes paraissent n'être jamais ciliées en dessous, mais il y a des 
mâles qui sont dans le même cas. Quelquefois aussi leur pygidium 
diffère un peu de celui de ces derniers. 

Le seul genre du groupe actuel assez riche en espèces (1) ; il est, 
en effet, répandu dans toutes les parties chaudes de l’ancien et du 
nouveau continents. Les plus grandes ne le cèdent pas, sous le rapport 
de la taille, à celles du genre précédent, les plus petites sont notable- 
ment au-dessus de la taille moyenne. Leur livrée varie du noir au 
rouge ferrugineux uniforme, ou offre un mélange de ces deux cou- 
leurs, et leurs téguments sont lisses; les élytres seules présentent cinq 
à six stries fines, plus ou moins marquées et imponctuées. 


Groupe II. Ommatolampides. 


Mandibules épaisses, munies de lobes recourbés en dehors. — Tête 
saillante, conique ou subeylindrique. — Antennes médiocres, leur 
massue sécuriforme. — Ecusson médiocre, en triangle allongé et très- 
aigu au bout. — Episternums du métathorax larges; ses épimères 
tantôt grandes, tantôt médiocres. — Epimères mésothoraciques ascen- 


(1) Schænherr (Cureul. IV, p. 818, et VIII, 2, p. 216) en mentionne 12 es- 
pèces qu’il divise en deux sections naturelles, selon que le prothorax est très- 
saillant en arrière et bisinué de chaque côté (Borassi, politus, palmarum, otc.) 
ou largement arrondi en arc postérieurement (phænicis, Schach, ferrugineus, 
etc.) ; toutes deux ont des représentants dans l’ancien et le nouveau continents. 
— Aj. à la seconde : R. nilidulus, Guérin-Ménev. Icon; Ins, texte, p. 175; 
Bolivis. — cycadis, Erichs. Archiv, 1847, IL, p. 136; Pérou. — asperulus, à. L, 
Le Conte, À Rep. on a railr, to the Pacif. Oc. Append. I, p. 58 ; Californie, — 
elegans, Guérin-Ménev. loc. cit. p. 176; Java. — Cal. bilineata, Montrouz. 
Faune de l’île Wood. p. 95. 

J'ai sous les yeux un exemplaire mâle, en assez mauvais état, d’une grande 
espèce américaine qui mériterait peut-être de former un geure distinct, Ses 
téguments sont criblés en dessous, sur les pattes et le prothorax, de gros points 
enfoncés, accompagnés de poils assez longs, couchés, mais médiocrement abon= 
dants. Ses élytres sont profondément sillonnées, avec les intervalles entre les 
sillons costiformes et ponctués. Enfin son rostre diffère de celui des mâles des 
autres espèces en ce qu’il est plus court, plus grêle et un peu recourbé en haut 
à son extrémité; en dessus, il présente deux rangées de petits tubercules. Jus- 
qu'ici, on n’a rien signalé de pareil chez aucune espèce du genre. Cet insecte, 
dont je dois la connaissance à l'obligeance de M. De Lansherge, est originaire 
de Venezuela, 


OMMATOLAMPIDES, 211 


dantes. — Prosternum muni d'une forte saillie postcoxale triangu= 
lairement échancrée en arrière. 


Ces insectes ont conservé quelques-uns des caractères essentiels du 
groupe précédent, notamment les lobes des mandibules qui apparais- 
sent ici pour la dernière fois. Mais déjà les épisternums de leur mé- 
tathorax se sont rétrécis, ses épimères sont plus petites, la forme 
générale est plus étroite, la livrée est différente, enfin, et ce sont les 


seules Calandrides qui présentent rien de pareil, la tête a perdu sa 


forme arrondie. Cet ensemble de particularités, surtout la dernière, 
montrent qu'on à affaire ici à un type spécial. 

Le groupe ne comprend que les deux genres suivants, dont l’un 
est propre à Madagascar, l'autre aux Indes orientales, 


I. Massue antennaire en triangle allongé : Aphiccephalus. 
Te ire fortement transversale : Ommatolumpus. 


APHIOCEPHALUS (1). 


Tôte en cône allongé ; rostre continu avec elle, long, robuste, mé- 
diocrement arqué, subquadrangulaire, arrondi aux angles, épaissi 
dans son tiers basilaire, dilaté et échancré dans son milieu au bout ; 
ses scrobes courtes, latérales, profondes et rectilignes. — Lobes des 
mandibules bifides au bout. — Antennes assez robustes ; scape dé- 
passant un peu le bord postérieur des yeux ; funieule à articles 1-2 
obeoniques, un peu allongés, égaux, 3-6 courts, subeylindriques; 
massue médiocre, en triangle assez allongé ; sa partie spongieuse’assez 
grande, tranchante. — Yeux déprimés, séparés en dessus. — Protho- 
rax beaucoup plus long que large, faiblement arrondi sur les côtés, 
légèrement resserré en avant, arrondi en are de cercle à sa base, 
presque plan en dessus. — Elytres planes, un peu plus longues que 
le prothorax, subparallèles, conjointement et légèrement échancrées 
au bout, profondément échancrées à leur base, avec les épaules ob- 
tuses. — Pattes médiocres, robustes. comprimées,. les antérieures 
assez fortement séparées; cuisses linéaires, ciliées en dessous, ainsi 
que les jambes au côté interne; celles-ci presque droites, fortement 
mucronées au bout; tarses relativement médiocres, à articles 1-2 
noueux au bout, celui-là le plus grand, 3 très-large, triangulaire, 
seul spongieux en dessous, # assez grand, ainsi que ses crochets. — 
Pygidium déclive, en triangle rectiligne subtronqué au bout; saillie 
intercoxale très-large, arrondie en avant, — Métasternum aplani sur 
la ligne médiane, reçu en avant dans une échanerure du mésoster- 
num,— Celui-ci large, carré, tronqué en arrière.— Saillie postcoxale 


(1) Syn. Conocrrnazus, Schœnh. Curcul, IV (1837), p. 839; nom employé 
dès 1812, par Thunberg, pour un genre d'Orthoptères, et eñ 1833, par M. Zen- 
ker, pour un genre de Crustacés, 


278 EURCULIONIDES. 


du prosternum recouvrant à moitié le mésosternum.— Corps allongé, 
subelliptique, revêtu d’une efflorescence veloutée. 


Je ne trouve pas de différences sexuelles entre les exemplaires que 
j'ai sous les yeux, et Schænherr n'en signale pas non plus. Les espèces 
qu'il comprend dans le genre sont au nombre de trois (1), toutes de 
grande taille, mais notablement plus étroites que celles des genres 
précédents, et présentant dans la sculpture des élytres une disposi- 
tion particulière. Elle consiste en ce que les stries de ces organes, 
voisines de la suture, sont à leur base plus profondes que les autres, 
et ont leurs intervalles plus larges et plus convexes. La livrée de ces 
insectes est variée de rouge sur un fond noir, parfois (Gyllenhalii) en 
entier de cette dernière couleur. 


OMMATOLAMPUS. 
SCHOENH. Curcul., IV, p. 837. 


Tète subeylindrique, médiocrement saillante ; rostre long, assez 
robuste, presque droit, comprimé, arrondi en dessus, épaissi et légè- 
rement gibbeux en dessus à sa base, un peu dilaté au bout ; ses 
scrobes courtes, latérales; profondes et rectilignes. — Lobes des man- 
dibules arrondis au bout. — Antennes médiocres ; scape dépassant 
à peine le bord postérieur des yeux; funicule à articles cylindriques, 
subégaux ; massue transversalement sécuriforme, prolongée en de- 
hors; sa portion spongieuse aussi longue que la cornée, tranchante. 
— Yeux très-grands, assez saillants, tès-rapprochés en dessus. — 
Prothorax beaucoup plus long que large, peu convexe, rétréci en 
avant, à peine resserré à son extrémité, prolongé à sa base en un 
lobe extrêmement large et long, arrondi en arrière, — Elytres allon- 
gées, planes sur le disque, faiblement et graduellement rétrécies en 
arrière et tronquées au bout, très-profondément échancrées à leur 
base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, robustes ; hanches 
antérieures médiocrement séparées; cuisses graduellement en massue j 
jambes comprimées, larges, légèrement arquées avec leur angle in- 
terne saillant et dentiforme; tarses assez longs, à articles 1-2 
grèles, celui-là le plus grand, 3 médiocrement large, seul spongieux 
en dessous, en cœur allongé. — Pygidium horizontal, médiocrement 
convexe, en triangle rectiligne allongé et obtus au bout ; Saillie inter- 
coxale large, ogivale, — Métasternum allongé, rétréci en avant, et 
pénétrant dans une petite échancrure du mésosternum. — Celui-ci 
presque entièrement recouvert par la saillie postcoxale du proster- 


(1) Con. Gyllenhalii, Madagascar, et non la Cochinchine, comme le dit 
Schænherr; limbatus Fab.; îles Maurice et de la Réunion; Guerinii Klug, Ma- 
däagascar; Schœnh, loc. cit, p. 840. Pour quelques observations sur la première 
et la troisième de ces espèces, voyez Guérin-Méneville, Icon.; Ins, texte, p. 169. 


SPHÉNOCORYNIDES. 219 


num qui ést triangulairement échancrée en arrière (1). — Corps 
allongé, étroit, revêtu d'une efflorescence veloutée. 


Tous les exemplaires, en assez grand nombre, que j'ai vus étant 
semblables, je suis porté à croire que les caractères sexuels sont nuls, 
et que c’est arbitrairement que Schœnherr a regardé comme une fe- 
melle celui qu'il possédait. 

Le genre est très-tranché et se compose en ce moment de deux 
belles espèces : l’une, la Calandra hæmorrhoidalis de Wiedemann, 
originaire du continent indien et qui en constitue le type, l'autre de 
Java, décrite par M. Guérin-Méneville (2) sous le nom d’O. tetraspi- 
lotus. Toutes deux sont de la taille des RHYNCHOPHORUS de seconde 
grandeur, d'un beau noir velouté, lisses sur le prothorax et finement 
striées sur les élytres. La première a le pygidium ferrugineux et 
pour tout dessin une grande tache d'un rouge sanguin au sommet 
de chaque élytre; la seconde a de nombreuses bandes et taches de 
mème couleur sur le dessous du corps, le prothorax et les élytres. 


Groupe III. Sphénocerynides. 


Mandibules en tenailles, courtes et sans lobes. — Tête arrondie. — 
Antennes médiocres ou courtes; leur massue sécuriforme. — Ecusson 
petit (Asacogius excepté), de forme variable. — Episternums du mé- 
tathorax assez larges, ses épimères médiocres. — Epimères mésotho- 
raciques ascendantes, — Prosternum sans saillie postcoxale, où n'en 
ayant que très-rarement une faible. 

A partir de ce groupe, les mandibules sont constamment dépour- 
vues de lobes. Ce caractère, ou à son défaut, la largeur bien moindre 
des épisternums métathoraciques, le distingue des deux précédents. 
Les épimères mésothoraciques ascendantes le séparent des Sphéno- 
phorides qui suivent, enfin la massue antennaire sécuriforme ne per- 
mot pas de le confondre avec les Calandrides vrais et les Litosomides. 
Ses espèces se partagent en deux catégories sous le rapport de la 
forme générale. J'ai mis en tête celles qui, par l'étroitesse de leur 
corps, se rapprochent des OMMATOLAMPUS qui terminent le groupe 
précédent. Les six genres suivants sont répartis également entre l'A- 
frique et les Indes orientales. 

L. Pygidium allongé, horizontal; corps étroit et svelte. 
a  Rostre robuste; pygidium en triangle allongé : Sphænocorynus. 
aa — grèle; — conique. 
Massue antennaire à partie spongieuse très-grande : Oxypygus. 
—_ — _ très-courte : Oæyopisthen. 


(1) Sans cette échancrure, le mésosternum serait invisible; on ne voit de lui 
que ce qu’elle en laisse à découvert. 


(2) Icon.; Ins. texte, p. 170, 


280 1 CURCULIONIDES. 


IE. Pygidium déclive, de largeur normale ; corps plus ou moins large. 
à Segments intermédiaires de l'abdomen élargis - 
à leurs extrémités : Heterotoxus. 
bb — _— de forme normale. : 
Ecusson très-petit : Crepidotus. 
— Brand, en triangle allongé et aigu : Abucobius. 


SPHÆNOCORYNUS. 
Scnoen. Curcul. IV, p. 866. 


Mûles : Rostre court, robuste, faiblement arqué, comprimé, suban- 
guleux, légèrement élargi dans environ sa moitié basilaire, tronqué 
au bout; ses scrobes obliques, courtes, très-profondes, — Antennes 
médiocres, robustes ; scape empiétant assez fortementsur le prothorax $ 
funicule à articles 1-2 allongés, celui-là de beaucoup le plus long, 
noueux au bout, 3-6 cylindriques, transversaux, serrés ; Massue assez 
grande, subeunéiforme : sa partie Spongieuse au moins aussi grande 
que la basilaire, tranchante. — Prothorax en cône allongé et très- 
régulier, largement arrondi en are à sa base. — Ecusson médiocre, 
en triangle rectiligne. — Elytres un peu plus longues que le protho- 
rax, déprimées, parallèles, conjointement et légèrement échancrées 
en triangle à leur extrémité, profondément échancrées en are à leur 
base; leurs épipleures assez saillantes dans un peu moins de leur 
moitié basilaire, — Pattes médiocres, assez robustes, les postérieures 
plus longues que les autres, les antérieures faiblement séparées à 
leur base; cuisses en massue, les antérieures munies en dessous d'une 
assez forte dent; jambes comprimées, presque droites, fortement 
onguiculées en griffe au bout, avec leur angle interne dentiforme ; 
tarses assez courts, à articles 4 médiocrement allongé, 2 très-court, 
3 très-large, triangulaire, seul spongieux en dessous, 4 assez grand, 
ainsi que ses crochets. — Pygidium horizontal, en triangle très- 
allongé, légèrement dilaté et fissile au bout; saillie intercoxale large, 
arrondie en avant. — Métasternum plan dans son milieu, rétréci 
en avant et pénétrant dans une échancrure du mésosternum; ses 
épisternums assez larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésoster- 
nale large. — Corps allongé, étroit, revètu partiellement d'un enduit, 

Femelles : Rostre plus arrondi aux angles, cylindrique dans sa 
moitié antérieure, presque droit. — Cuisses antérieures armées d'une 
dent beaucoup plus petite, parfois peu distincte. — Pygidium non 
élargi et arrondi au bout. 

L'un des genres les plus tranchés de la tribu, et dont on n’a en- 
core décrit qu'une seule espèce (S. quadripunctatus, Schh.). C’est un 
assez grand insecte, nullement rare dans les îles de la Sonde, noir et 
couvert partout, principalement sur le prothorax et les élytres, de 
taches arrondies, formées par un enduit d'un gris jaunâtre et en 


_ mme Ju Di + EL RS SO Où. e en. 


SPHÉNOCORYNIDES. 281 


partie confluentes; les élytres sont très-finement striées et présentent 
deux taches noires dénudées, l’une humérale, l'autre près de leur 
angle terminal externe ; ces taches sont sujettes à disparaître, surtout 
chez les femelles. Je connais deux autres espèces du genre, plus pe- 
tites et originaires de l’Indo-Chine, 


OXYPYGUS (1). 


Mâles : Rostre plus ou moins allongé et arqué, peu robuste, cylin« 
drique, légèrement épaissi et plus haut que large de sa base à l’in- 
sertion des antennes, tronqué au bout; ses serobes latérales, pro- 
fondes, subrectilignes. — Antennes insérées à quelque distance de la 
base du rostre, médiocres, assez grèles ; scape dépassant à peine le 
bord postérieur des yeux; funicule à articles 1-2 allongés, égaux ou 
non, celui-là plus gros, 3-6 courts, cylindriques, grossissant peu à 
peu; massue assez grande, cunéiforme ; sa partie spongieuse au moins 
aussi longue que la basilaire, arrondie et tranchante en avant. — 
Prothorax en cône allongé, plus ou moins arrondi sur les côtés, for- 
tement à sa base. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres un 
peu plus longues que le prothorax, planes, subparallèles, conjoin- 
tement et légèrement échancrées en triangle à leur extrémité, 
fortement échancrées en are à leur base; leurs épipleures assez 
fortement élargies à leur base dans un peu moins de la moitié de leur 
longueur. — Pattes assez courtes, les postérieures plus longues que 
les autres, les antérieures faiblement séparées ; cuisses assez forte- 
ment en massue, les postérieures longuement pédonculées; toutes 
munies d'une petite dent en dessous; jambes comprimées, droites, 
fortement onguiculées en griffe au bout, avec leur angle interne den- 
tiforme ; tarses médiocres, à articles 1-2 grèles, noueux au bout, 3 
tès-large, triangulaire, seul spongieux en dessous, 4 médiocre, ainsi - 
que ses crochets. — Pygidium subhorizontal, caréné sur la ligne 
médiane, en triangle très-allongé, obtus et parfois (par ex. eæclama- 
lionis) bifide au bout; saillie intercoxale large, légèrement arrondie 
en avant, — Métasternum déprimé sur la ligne médiane, acuminé en 
avant et reçu dans une étroite échancrure du mésosternum; ses épi- 
Sternums larges, ses épimères assez grandes. — Saillie mésosternale 
large, parallèle ; ses épimères subascendantes. — Corps plus ou moins 
allongé, svelte, subelliptique, à vestiture variable. 

Femelles : Elles so distinguent uniquement des mâles par leur 


(1) Syn. Mecarnocrus, Schœnh. Cureul, IV, p. 868 (1838) ; nom employé en 
1837 par M. Chevrolat (in Silberm. Rev. entom. V, p. 322) pour un genre de 
Longicornes, Erichson {in Agass. Nomencl. z0ol.; Col. p. 99) se trompe en as- 
Siguant à ce dernier la date de 1840, — Becormnus, Guérin-Ménev. Icon. Ins. 
D, 39 bis, . 5; M. Guérin-Méneville (ibid. texte, p. 177) a, plus tard, adopté 
le nom de Schœnherr, \ 


282 CURCULIONIDES, 


rostre un peu plus court et leur pygidium plus long, en côné ré- 
gulier et très-aigu au bou, autant du moins que j'en puis juger par 
les espèces que j'ai sous les yeux (1). 

Avec des formes encore plus grèles, un pygidium et un rostre 
autrement faits, ces insectes sont très-voisins des SPHÆNOCORYNUS, 
Schænherr a regardé le genre comme existant à la fois aux Indes 
orientales et en Afrique, mais je crois que les espèces de ce dernier 
pays doivent en être exclues; elles constituent le genre suivant. Les 
espèces indiennes, décrites en ce moment, s'élèvent à quatre (2). Elles 
sont de taille moyenne, mais varient sous le rapport de la livrée et 
habitent Java, Sumatra et les parties voisines du continent indien, 


OXYOPISTHEN. 
J. Taows., Archiv. entom., Il, p. 141. 


Dans la pensée de M. J. Thomson, ce genre correspondait exacte- 
ment aux Mecaprocrus de Schœnherr. Il ne contient que des espèces 
africaines qui me paraissent différer assez de celles des Indes orien- 
tales pour devoir en être séparées, du moins provisoirement. Je n’en 
ai vu que des femelles et, en les comparant aux espèces indiennes du 
mème sexe, je trouve qu'elles en diffèrent par les caractères suivants: 

Rostre plus long, un peu épaissi tout-à-fait à sa base, cylindrique 
et comprimé dans le reste de sa longueur. — Antennes complétement 
basilaires; leur scape empiétant fortement sur le prothorax; leur 
massue étroite, en triangle très-allongé et atténué à sa base; lour 
partie spongieuse très-petite, nullement saillante. — Yeux faiblement 
séparés en dessus. — Pattes plus longues; jambes arquées, mucrontes 


(1) Schænherr ne parle pas des sexes et me semble n’avoir connu que des 
femelles des deux espèces qu'il a décrites. M. Guérin-Méneville (Icon.; Ins. 
texte, p. 178), qui dit avoir reconnu les deux sexes de l’evclamationis, l'espèce 
la plus commune du genre, les distingue uniquement en ce que le male au- 
rait aux cuisses antérieures une dent qui manquerait chez la femelle. Or, chez 
cet insecte, comme chez toutes les espèces du genre, les deux sexes ont toutes 
les cuisses dentées en dessous, mais le pygidium diffère notablement, etje n'ai 
pas la certitude complète qu’en regardant comme femelles les exemplaires chez 
lesquels il est en cône aigu, je suis dans le vrai; il pourrait se faire que ce fus- 
sent des mâles. L'insertion des antennes ayant lieu à quelque distance du vostre 
chez tous les individus de la même espèce que j'ai vus, j’en conclus provisoi- 
rement que les deux sexes ne diffèrent pas sous ce rapport ; mais je possède 
un exemplaire d’une espèce nouvelle de Malaca, qui, à un pygidium en cône 
très-aigu, réunit des antennes complétement basilaires. Il est vrai que cette 0s- 
pèce s'éloigne des autres par ses pattes beaucoup plus longues et plus grèles, ses 
cuisses linéaires, ses jambes étroites, et qu’elle pourrait, à la rigueur, former un 
genre à part, de sorte qu’on ne peut pas conclure d’elle aux espèces typiques. 


(2) Meg. acutus Fab., exclamationis Wiedem.; Schœnh, loc. cit, p. 870, — 
ocellatus (acutus olim), affinis, Guérin-Ménev. loc. cit. 


SPHÉNOCORYNIDES. 283 


au bout, leur angle terminal interne complétement effacé; 197 article 
des tarses un peu plus long seulement que le 2e, — Pygidium for- 
tement caréné, souvent (rufofemoratum , linea-alba) comprimé et 
redressé à son extrémité. — Corps plus allongé et plus grêle, plus ou 
moins linéaire. 


Il y a longtemps qu'Illiger (1) a décrit, sous le nom de Rlynchænus 
funebris, une espèce de ce genre, provenant de Sierra-Leone; récem- 
ment M. Thomson en a publié trois autres (2) originaires du Gabon. 
Une de ces quatre espèces (rufofemoratum) est d'un noir brillant et 
sans taches, avec les cuisses en partie rouges, les trois autres sont 
d'un noir presque mat avec des taches et d’étroites lignes blanches, 


HETEROTOXUS. 


Rostre médiocre, robuste, légèrement arqué, un peu épaissi, plus 
haut que large et arrondi en dessus dans sa moitié basilaire, cylin- 
drique et tronqué en avant; ses scrobes latérales, très-profondes, 
subrectilignes. — Antennes médiocres, assez robustes; scape un peu 
déprimé, empiétant faiblement sur le prothorax; funieule à articles 
1-2 allongés, noueux au bout, celui-là le plus grand, 3-6 obconiques, 
grossissant peu à peu; massue assez grande, régulièrement sécuri- 
forme ; sa partie spongieuse assez longue, tranchante. — Prothorax 
plus long que large, presque plan en dessus, légèrement et peu à 
peu rétréci, puis brièvement et faiblement resserré en avant, for- 
tement arrondi en arc à sa base. — Ecusson assez petit, pentagonal. 
— Élytres un peu plus longues que le prothorax, planes, graduelle- 
ment rétrécies en arrière, subcalleuses avant leur extrémité, celle-ci 
légèrement et conjointement échancrée en triangle, fortement échan- 
crées en are à leur base, avec les épaules obtuses ; leurs épipleures 
largies dans près de leur moitié basilaire. — Pattes courtes, robustes, 
subégales, les antérieures faiblement séparées; euisses assez fortement 
en massue; jambes comprimées, presque droites, les antérieures bi- 
sinuées en dedans ‘et ayant leur angle externe dentiforme, toutes 
fortement mucronées au bout; tarses à articles 4-2 médiocres, celui-là 
le plus long, 3 très-large, en triangle curviligne, seul spongieux en 
dessous, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, 
convexe, renflé en forme de bourrelet sur les côtés, en triangle cur- 
viligne, tronqué au bout; les trois segments intermédiaires de l'ab- 
domen coupés carrément dans leur milieu, puis brusquement élargis 
etobliques dans leur tiers externe de chaque côté; le 2° séparé du 1° 
par une suture bien distincte; saillie intercoxale très-large, tronquée 


(1) Magaz. I, p. 177; d’après ce qu'il dit de l'insertion des antennes, l’exem- 
blaire qu’il avait sous les yeux était aussi une femelle. 
. (2) 0. funerarium, rufofemoratum, linea-alba, 3, Thoms. loc, cit. p. 142; 
je n'ai vu que le premier et le troisième. 


284 CURCULIONIDES. 


en avant. — Métasternum largement aplani, acuminé en avant et 
reçu dans une échancrure du mésosternum; ses épisternums larges; 
ses épimères assez grandes. — Mésosternum large. — Corps oblongo- 
elliptique, glabre. 


Le type de ce genre nouveau est un insecte (1) de Java, de la 
taille des SPaeNorHoRUs de première grandeur, et qui ressemble beau- 
coup aux espèces de ce genre qui sont de forme déprimée, mais qui 
s’en éloigne complétement, comme de tous les autres Calandrides, par 
ses caractères. Parmi les plus remarquables figurent la forte dilata- 
tion des épipleures de ses élytres à leur base, puis la forme tout-à- 
fait insolite des trois segments intermédiaires de l’abdomen. Je n'en 
ai vu qu'un exemplaire qui m'a été communiqué par M. Riehl et 
que je crois être un mâle, 


CREPIDOTUS. 
Scuoenu. Curcul. IV, p. 859. 


Môle : Rostre long, assez robuste, faiblement arqué, épaissi et sub= 
quadrangulaire dans son tiers antérieur, graduellement cylindrique 
et tronqué en avant, avec son bord supérieur redressé en une petite 
lame carrée, verticale et légèrement échancrée; ses scrobes latérales, 
profondes, rectilignes. — Antennes assez longues, relativement peu 
robustes; scape grossissant peu à peu, empiétant légèrement sur le 
prothorax ; funieule à articles ohconiques : 1-2 allongés, subégaux, 3-6 
plus courts, égaux; massue faible, en triangle allongé, sa partie spon- 
gieuse formant le tiers de sa longueur, tranchante. — Prothorax aussi 
large que long, déprimé, fortement arrondi sur les côtés, brièvement 
tubuleux en avant, tronqué à sa base. — Ecusson très-petit, oblong. 
— Elytres assez allongées, déprimées, subparallèles, conjointement 
arrondies à leur extrémité, assez fortement échancrées en are à leur 
base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, robustes, comprimées, 
les antérieures faiblement séparées; cuisses oblongo-ovales; jambes 
droites, longitudinalement sillonnées sur toutes leurs faces, fortement 
onguiculées au bout, avec leur angle interne dentiforme et aigu; 
farses médiocres, à articles 4-2 courts, obconiques, celui-là le plus 
long, 3 très-large, brièvement cordiforme, seul spongieux en dessous, 
4 long et grèle; ses crochets médiocres. — Pygidium assez petit, un 
peu convexe, en triangle subcurviligne, déclive; saillie intercoxale 
large, anguleuse en avant, — Métasternum plan, rétréei et obtusé- 


(1) H. gratus. Oblongo-ellipticus, subtus ater nitidus, femoribus tibiisque 
medio rufis, supra obseure sanguineus hologericeus, prothoracis lateribus et 
villa media elytrorumque marginibus late nigris, illo lævi, his sat profunde 
punctato-striatis, punctis elongatis subcontiguis; rostro basi grosse versus apl- 
cem minute punctato, Long. (rostr, exclus.) 17 mill. Hab. ins, Java. 


SPHÉNOCORYNIDES. 285 


ment arrondi en avant; ses épisternums assez étroits; ses épimères 
petites.— Mésosternum large, légèrement et triangulairement échancré 
en arrière. — Corps allongé, déprimé. 

Femelle : Rostre plus grêle, plus arqué, cylindrique, épaissi et 
conique sur une faible étendue à sa base; ses scrobes inférieures, 
très-courtes, atteignant sa base. — Antennes tout-à-fait basilaires, 
leur scape empiétant fortement sur le prothorax. 


Schœænherr n'a connu que ce dernier sexe êt, d’après lui, a nominé 
Audouini l'espèce typique du genre; mais le mâle avait été décrit et 
figuré antérieurement par Klug (4), sous le nom de Calandra vario- 
losa. C'est un grand insecte de Madagascar, d’un facies particulier 
qui rappelle un peu celui de certains ArCHARIAS du groupe des 
Cholides, Il est d'un noir mat, criblé de gros points enfoncés, comme 
variolés, confluents sur le prothorax, plus grands et écailleux sur 
les.élytres ; ces dernières sont assez fortement striées-ponctuées. 


ABACOBIUS. 


Rostre médiocre, robuste, assez fortement arqué, épaissi et qua- 
drangulaire dans sa moitié basilaire, cylindrique et légèrement at- 
ténué en avant; ses scrobes inférieures, profondes, très-courtes. — 
Antennes assez longues et assez robustes ; scape empiétant fortement 
sur le prothorax; funicule à articles obconiques, subégaux, grossis- 
sant peu à peu; massue médiocre, en triangle subéquilatéral; sa 
partie spongieuse saillante, tranchante. — Prothorax plus long que 
large, peu convexe, parallèle, brusquement et fortement tubuleux 
en avant, avec un profond sillon circulaire, légèrement bisinué à sa 
base. — Ecusson grand, en triangle très-allongé et très-aigu.— Elytres 
allongées, peu convexes, parallèles, tronquées en arrière, faiblement 
échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, 
robustes, égales, les antérieures médiocrement séparées; cuisses gra- 
duellement en massue; jambes comprimées, droites, ciliées au côté 
interne, fortement mucronées au bout; tarses médiocres, spongieux 
en dessous, à articles 1-2 robustes, obconiques, celui-là le plus long, 
3 grand, transversalement orbiculaire, 4 long, ainsi que ses crochets. 
—Pygidium déclive, en triangle subrectiligne, arrondi au bout; saillie 
intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum long, un peu 
Concave sur la ligne médiane, rétréci et tronqué en avant; ses épi- 
Sternums larges, ses épimères médiocres. — Mésosternum en carré 
Subéquilatéral. — Prosternum muni d’une courte saillie postcoxale 
cie au bout. — Corps allongé, parallèle, revètu d’une efllorescence 
Yeloutée, 


Genre nouveau et très-distinet dont le type, que m'a communiqué 


(1) Ins. +. Madag. p. 113, pl 4,1, 11. 


286 CURCULIONIDES. 


M. Jekel, est un grand insecte (1) de la Caffrerie qui présente un 
assemblage singulier de caractères. Il réunit en effet à l’écusson des 
Rhynchophorides un rostre tout-à-fait différent, des scrobes infé- 
rieures, et des pattes courtes, mais il appartient par tous ses caractères 
essentiels à ce groupe-ci. L’exemplaire que j'ai à ma disposition est 
probablement un mâle. 


GRouPE IV. Sphénophorides, 


Mandibules en tenailles, sans lobes. — Tète arrondie, — Antennes 
médiocres ou courtes, leur massue sécuriforme (POTERIOPHORUS ex- 
cepté). — Ecusson au plus médiocre, de forme variable. — Epister- 
nums du métathorax plus ou moins larges ; ses épimères médiocres 
ou petites. — Epimères mésothoraciques tronquées ou obtusément 
arrondies à leur extrémité supérieure, non ascendantes.—Prosternum 
très-rarement muni d’une saillie postcoxale. 

Ce groupe est essentiellement caractérisé par la forme des épimères 
mésothoraciques ; à part cela, rien ne le sépare du précédent. Le 
même caractère oblige d'y comprendre le genre POTERIOPHORUS qui, 
par sa massue antennaire, appartient aux Calandrides vrais. Ainsi com- 
posé, le groupe est le plus riche de la Tribu en espèces et en genres: 
Les premières sont répandues sur tout le globe ; les seconds sont au 
nombre de dix. 

I. Ecusson recouvert par le lobe médian de la base 
du prothorax qui est très-saillant : Barystethus. 
IT, — découvert. 
a  Rostre droit ou à peine arqué. 
Segments 2-4 de l'abdomen à l’état normal : Trigonotarsus. 
— — arqués à leurs extrémités : Phacecurynes. 
aa Rostre plus ou moins arqué. 
bd  Massue antennaire en cône aïlongé : Pcteriophorus. 
bb _ — très-fortement transversale : Cercidocerus. 
bbb — — non où peu _ 
c Sa partie spongieuse rétractée ou à peine saillante. 
d  Rostre convexe, subgibbeux à sa base : Cyrlorhinus. 
dd — régulièrement arqué. 
Rostre bidenté en dessous : Acantharhinus. 
—  inérme — : Scyphophorus. 
cc Partie spougieuse de la massue antennaire grande. 
Yeux séparés en dessus : Sphenophorus. 
— çcontigus —  : Axinophorus. 


(1) 4. Jekelii, Elongatus, subtus cum capite ot rostro niger ac dense punt- 
tatus, supra ex nigro rufescens; prothorace sat crebre sed mious profunde 
punelulato, punctis albidis, elytris lævibus, tenuiter et sat profunde 10-sulcatis, 
intorstiliis nonnihil convexis, Long. (rostr. exclus.) 24 mill. 


SPHÉNOPHORIDES. 287 


BARYSTETAUS (1). 


Rostre vertical, long, robuste, médiocrement arqué, épaissi, subqua- 
drangulaire et caréné en dessus à sa base, puis cylindrique et compri- 
mé, à peine élargi et échancré au bout ; ses scrobes subinférieures, 
courtes, profondes et rectilignes.—Antennes médiocres; scape empié- 
tant fortement sur le prothorax; funicule à articles 1-2 obconiques, un 
peu allongés, 3-6 courts, cylindriques, égaux; massue assez grande, en 
triangle inéquilatéral un peu saillant en dehors ; sa partie spongieuse 
saillante et tranchante. — Prothorax aussi long que large, régulière- 
ment convexe, légèrement et peu à pou rétréci en avant, avec son 
bord antérieur brièvement tubuleux, bisinué de chaque côté à sa 
© base, avec un lobe médian assez étroit, saillant et recouvrant presque 
en entier l’écusson. — Elytres régulièrement convexes, d’un tiers 
plus longues que le prothorax, graduellement rétrécies et subtron- 
quées en arrière, avec leur angle sutural arrondi, sinueuses à leur 
base et obtuses aux épaules. — Pattes médiocres,#obustes, les anté- 
rieures assez fortement séparées ; cuisses graduellement en massue ; 
jambes comprimées, faiblement arquées, ciliées au côté interne, pro- 
longées en un long mucro recourbé ; tarses médiocres, à articles 1-2 
assez robustes, celui-ci court, 3 grand, triangulaire, seul spongieux 


en dessous, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium-hori- 
zontal, fortement transversal, largement tronqué au bout ; saillie in- 
tercoxale très-large, légèrement arrondie en avant. — Métasternum 


de longueur moyenne, rétréci et renflé en avant; ses épisternums 
larges, ses épimères médiocres. — Mésosternum en carré trausversal, 
ses épimères très-grandes. — Prosternum muni d’une forte saillie 
postcoxale profondément et triangulairement échancrée en arrière. 
— Corps massif, brièvement elliptico-ovale, revêtu d'une efflorescence 
veloutée. 


* La Calandra melanosoma de M. Boisduval, espèce propre à l'Aus- 
tralie, forme un des types les plus tranchés qui existent parmi les 
Calandrides; elle ne se rattache même par son facies à aucune autre. 
J'ai cru devoir, d’après cela, exposer les caractères du genre qu elle 
doit constituer. Cet insecte est d'assez grande taille, d'un noir velouté 
profond, s’éclaircissant un peu sur les pattes, et l'œil armé des plus 
fortes loupes ne distingue aucune trace de ponctuation sur ses tégu- 
ments, sauf sur le rostre et les pattes; ses élytres sont seulement très- 
finement et irrégulièrement striées, avec les intervalles entre les stries 
très-larges et plans. J'ignore à quel sexe appartiennent les deux 
exemplaires que j'ai sous les yeux. 


(1) Syn. Cacanpra, Boisduv. Faun. d, l'Océan. IT, p. 449. 


288 CURCULIONIDES. 


TRIGONOTARSUS. 
(GuérinN-Ménev.) Sonoenn. Curcul. IV, p. 843 (1). 


Mâle : Rostre assez long et assez robuste, droit, épaissi et subqua- 
drangulaire dans son tiers basilaire, un peu dilaté au niveau de l'in- 
sertion des antennes, puis cylindrique et tronqué au bout; ses serobes 
latérales et rectilignes. — Antennes insérées au tiers basilaire du 
rostre, médiocres; scape empiétant un peu sur le prothorax; funi- 
cule à articles 1-2 noueux au bout, allongés, celui-ci le plus grand, 
3-6 cylindriques, décroissant peu à peu; massue médiocre, en triangle 
irrégulier, un peu saillant en dehors; sa partie spongieusé assez 
grande, tranchante. — Prothorax plus long que large, presque plan . 
en dessus, légèrement arrondi sur les côtés, brusquement et très- 
fortement rétréei en avant, avec un sillon circulaire, paraboliquement 
mais médiocrement sinué de chaque côté de sa base.— Ecusson assez 
grand, en triangle rectiligne aigu.— Elytres médiocrement convexes, 
légèrement rétrécies et arrondies en arrière, triangulairement échan- 
crées à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes robustes, assez 
longues, les antérieures un peu plus que les autres et faiblement sé- 
parées à leur base, leurs cuisses et leurs jambes ciliées au côté 
interne; cuisses comprimées, linéaires ; jambes comprimées, presque 
droites, prolongées à leur extrémité en un long et robuste mucro 
interne ; tarses longs, villeux en dessous, à articles 1-3 obconiques, 
subégaux, graduellement élargis, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. 
— Pygidium relativement petit, incliné, assez convexe, en triangle 
curviligne ; abdomen et métasternum largement aplanis dans leur 
milieu ; 2° segment abdominal séparé du 1% par une suture recti- 
ligne bien distincte ; saillie intercoxale très-large, anguleuse dans 
son milieu en avant. — Métasternum triangulaire en avant et 
reçu dans une échancrure du mésosternum ; ses épisternums assez 
larges ; ses épimères assez grandes. — Saillie mésosternale large, pa= 
rallèle, triangulairement échancrée en arrière.—Prosternum prolongé 
en une assez longue saillie postcoxale, fissile au bout.— Corps oblongo- 
ovale, inégal, glabre. 

Femelle : Je ne l'ai pas vue; selon Schœnherr (2), elle diffère du 
mâle par son rostre plus long, finement pointillé et brillant dans sa 
partie antérieure, 


(i) M. Guérin-Méneville a simplement figuré (Icon.; Ins. pl. 39 bis, f. 1) 
l'espèce typique du genre sous le double nom qui lui a été conservé. En 1838, 
Schænherr a publié les caractères de ce dernier. En 1842, Hope (Trans. of the 
entom, Soc. IV, p. 106) a fondé, sous le même nom de TricoNoTARSUS, UN 
genre de Ténébrionides dont j’ai fait mention tome V, p. 281. 


(2) Gureul. VII, 2. p. 227. 


SPHÉNOPHORIDES. 289 


L'espèce typique (1) du genre est un grand insecte de l'Australie, 
d’un noir presque mat et criblé en dessous de gros points enfoncés ; 
sur le prothorax et les élytres, ces points, encore plus gros et deve- 
nus confluents, forment une sorte de réseau irrégulier ; les élytres 
sont assez fortement sillonnées. 


PHACECORYNES. 
Souoenu. Curcul., VII, 2, p. 228. 


Mâle : Rostre médiocre, droit, Gpaissi dans un peu moins de sa 
moitié basilaire et légèrement renflé au niveau de l'insertion des an- 
tennes, cylindrique et peu robuste en avant; ses scrobes latérales, 
rectilignes. — Antennes médiocres ; scape empiétant un peu sur le 
prothorax ; funicule à articles 1 turbiné, un peu allongé, 2-4 de 
mème forme, courts, 5-6 fortement transversaux, sublenticulaires, 
perfoliés ; massue grande, en carré arrondi aux angles ; sa partie 
cornée très-courte, la spongieuse tranchante au-bout. — Prothorax 
plus long que large, médiocrement convexe, subparallèle dans ses 
deux tiers basilaires, puis arrondi et un peu tubuleux en avant, légè- 
rement bisinué à sa base, avec un lobe médian large, peu saillant et 
arrondi. — Ecusson médiocre, en triangle allongé, arrondi au bout. 
— Élytres assez convexes, graduellement rétrécies en arrière, un peu 
plus larges que le prothorax et échancrées en are à leur base, avec les 
Épaules obtusément calleuses. — Pattes médiocres, robustes; hanches 
antérieures contiguës; cuisses fortement en massue, surtout les anté- 
rieures qui sont arquées en dessus ; jambes comprimtes, légèrement 
arquées, prolongées à leur sommet interne en un long mucro aigu ; 
tarses longs, grèles, villeux en dessous, à articles 1 plus long que 2, 3 
médiocrement large, cordiforme, 4 très-grand, ainsi que ses crochets. 
— Pygidium assez petit, en triangle transversal aigu ; abdomen 
et métasternum largement aplanis dans leur milieu, la partie plane 
carénée latéralement et assez densément villeuse ; les trois seg- 
ments intermédiaires du 1° arqués et anguleux à leurs extrémités ; 
Saillie intercoxale extrêmement large, légèrement arrondie en avant. 
— Métasternum rétréci en avant en une saillie carrée, tronquée au 
bout; ses épisternums assez larges, peu à peu rétrécis en arrière ; 
ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale courte, assez large, 
tronquée en arrière. — Corps oblongo-ovale, légèrement pubescent. 

Femelle : Abdomen et métasternum moins aplanis dans leur milieu; 
la dépression non carénée sur les côtés; le premier presque glabre, le 
second faiblement villeux. Pour tout le reste pareille au mâle. 


(1) T. calandroides, Guérin-Ménev. et Schœnh. loc. cit. L’espèce devrait, 
ie crois, porter le nom de rugosus, M. Boisduval (Faun, d. l'Océan. I, p. 445) 
l'ayant décrit le premier, quoique très-brièvement, sous celui de Calandra 
rugosa, 


Coléoptéres. Tome VIL. 49 


290 CURCGULIONIDES. 


Schœnherr n’a connu qu’elle, ainsi que cela ressort de sa descrip- 
tion. Le genre est beaucoup plus tranché qu’il ne le croyait, princi- 
palement par suite de la structure des segments intermédiaires de 
l'abdomen. Il a pour type une espèce (1) du Cap, de la taille des 
SPkeNopxorus de seconde grandeur, d’un noir brunâtre, avec des 
lignes interrompues d’un rouge sanguin sur le prothorax et quelques 
petites et courtes linéoles de même couleur ou ferrugineuses sur les 
élytres ; ces dernières sont assez fortement striées. Mais ce dessin est 
sujet à s’effacer, surtout chez les mâles, et il y a despexemplaires 
qui sont d’un noir uniforme. 


POTERIOPHORUS. 
Senognn. Curcul., IV, p. 845 (2). 


Mâles : Rostre médiocre, très-robuste, fortement arqué, épaissi, 
quadrangulaire et gibbeux à sa base, comprimé, arrondi en dessus, 
peu à peu atténué en avant, avec son bord antérieur tronqué; ses 
scrobes basilaires, latérales. — Antennes subbasilaires, médiocres, 
assez robustes ; scape empiétant un peu sur le prothorax ; funicule à 
articles obconiques, subégaux, grossissant peu à peu, mais légère- 
ment; massue faible, en cône allongé; sa partie spongieuse petite. 
— Yeux assez fortement séparés en dessous. — Prothorax en cône 
allongé, peu convexe en dessus, faiblement resserré en avant, arrondi 
en arc à sa base. — Ecusson oblong, arrondi en arrière. — Elytres à 
peine plus longyes que le prothorax, peu convexes, légèrement ar- 
rondies sur les côtés avant leur milieu, puis subparallèles et isolé- 
ment arrondies en arrière, légèrement échancerées en arc à leur base, 
avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, robustes, subégales ; 
les antérieures très-faiblement séparées; cuisses comprimées, gra- 
duellement en massue; jambes droites, comprimées, légèrement bisi- 
nuées et ciliées au côté interne, fortement mucronées au bout; tarses 
médiocres, spongieux en dessous, à articles 1-2 assez robustes, celui-là 
le pluslong, 3 large, suborbiculaire, 4 grand, ainsi que ses crochets. — 
Pygidium assez convexe, caréné, déclive, en triangle curviligne; saillie 


(1) Cal. Sommeri, Burmeist. Zur Naturg. d. Gatt. Calandra, p. 19, £ 7, 8; 
M. Burmeister a très-bien distingué les deux sexes. 

Le Sphenophorus zamiæ de Schœænherr (Cureul. IV, p. 963) est une seconde 
espèce du genre, plus petite, à portion spongieuse de la massue antennaire 
plus grande, à cuisses plus robustes, mais présentant exactement les mêmes 
caractères génériques, Pour la seule fois, dans tout le cours de son ouvrage, 
Schœnherr à signalé chez cet insecte la forme arquée des segments intermé- 
diaires de l'abdomen. Seulement il en fait le caractère distinctif du mâle, 
tandis que la femelle le possède également, mais À un moindre degré. 

(2) Syn. Hyrosanormna, À. White, Aun, à. Mag. of nat, Hist. Ser. 2, L, 
p. 107, 


SPHÉNOPHORIDES. 291 


intercoxale large, subanguleuse en avant. — Métasternum allongé, 
aplani sur la ligne médiane, rétréci en avant et reçu dans une échan- 
crure peu profonde de la saillie mésosternale ; ses épisternums assez 
larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale large, sub- 
parallèle. — Prosternum peu saillant et tronqué en arrière des han- 
ches antérieures. — Corps allongé, assez Gtroit, revêtu d’un enduit 
coloré. 

Femelles : Rostre plus long, moins robuste, régulièrement arqué, 
garni en dessous de longs poils dans toute sa longueur, ou (vittatus) 
muni sous les antennes de deux tubercules barbus. — Antennes insé- 
rées au milieu du rostre, leur scape n'atteignant pas les yeux. — 
Vestiture des cuisses et des jambes au côté interne variable selon les 
espèces. — Corps plus ovale. 

Genre ayant pour type un grand et bel insecte de Java (niveus 
Schh.), auquel Schænherr a associé, depuis (4), une autre espèce (vil- 
tatus Schh.) du mème pays dont il n'a connu que la femelle. Dans 
les deux sexes, le rostre est pluri-caréné où canaliculé à sa base, 
mais la livrée, qui est formée par une sorte d'enduit, varie selon les 
espèces, ainsi que la ponctuation des téguments; les élytres sont ré- 
gulièrement striées. Le genre a plus d’analogie avec les CkncibocErus 
qui suivent, qu'avec aucun autre, malgré la forme profondément 
différente de sa massue antennaire. 

Celui que M. À. White a publié sous le nom de HYrosaroTHRA, à 
été évidemment établi sur la femelle d’une autre espèce, originaire 
des iles Philippines et qu'il nomme imperatriæ. Comme chez celle 
du niveus, son rostre est complétement barbu en dessous, mais elle 
s'éloigne de cette dernière et de celle du vittatus par une assez forte 
saillie verticale et aiguë dont son prosternum est muni immédiate- 
ment au-devant des hanches antérieures. Ce caractère me parait être 
purement spécifique. 

CERCIDOCERUS. 


(Guérix-Ménev.) Senoen. Curcul., IV,p. 850. 


Mûles : Rostre assez long, robuste, fortement arqué, épaissi dans 
Un peu moins de sa moitié basilaire, légèrement dilaté et souvent 
subgibbeux au niveau de l'insertion des antennes, comprimé, arrondi 
en dessus et peu à peu atténué en avant ; ses scrobes latérales, ex- 
trèmement profondes, irrégulières. — Antennes courtes, robustes; 
Scape épais, plus ou moins déprimé, empiétant assez fortement sur le 
prothorax ; funieule à articles 4 ou 1-2 obconiques, un peu allongés, 
2-6 où 3-6 cylindriques, transversaux, non contigus ; massue trans- 
versalement linéaire où triangulaire, trois fois au moins et jusqu'à 
Six fois plus large que longue; sa partie spongieuse au moins aussi 


(1) Cureul. VIE, 2, n, 227. 


292 CURCULIONIDES : 


longue que la cornée, tranchante. — Prothorax plus long que large, 
déprimé sur le disque, arrondi sur les côtés, rétréci et brièvement 
tubuleux en avant, paraboliquement sinué de chaque côté de sa 
base. — Ecusson médiocre, allongé. — Elytres un peu plus longues 
que le prothorax, déprimées sur le disque, graduellement rétrécies en 
arrière, conjointement et légèrement échancrées au bout, assez forte- 
ment échancrées à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — 
Pattes médiocres, assez robustes, subégales, les antérieures faible- 
ment séparées ; euisses assez fortement en massue : jambes compri- 
mées, presque droites, mucronées ou onguiculées au bout; tarses 
assez longs, à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 large, triangu- 
laire ou subcordiforme, seul spongieux en dessous, 4 très-grand, 
ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, caréné sur la ligne mé- 
diane, en triangle arrondi au bout; 2° segment abdominal assez sou- 
vent (par ex. nigrolateralis) séparé du 1° par une suture très-dis- 
tincte; saillie intercoxale très-large, légèrement arrondie en avant, 
— Métasternum aplani, rétréci et coupé carrément en avant; ses 
épisternums assez larges, ses épimères médiocres. — Mésosternum 
plus ou moins large, parallèle, tronqué en arrière; ses épimères 
subascendantes ; prosternum sans saillie posteoxale. — Corps oblong, 
subelliptique, le plus souvent revêtu d'un enduit ou d’une efflores- 
cence veloutée. 

Femelles : Elles ne diffèrent des mâles que par leur massue anten- 
naire beaucoup moins large, en triangle transversal ou non. 


La forme insolite de leur massue antennaire fait reconnaitre im- 
médiatement les mâles de ce genre parmi tous les Calandrides. Quant 
aux femelles, on pourrait assez facilement les confondre, au point de 
vue générique, avec celles de certains SPHENOPHORUS à corps aplani 
en dessus (par ex. planipennis Schh.); mais on évitera cette erreur en 
faisant attention à un seul caractère, à savoir que la portion épaissie 
de leur rostre est beaucoup plus longue et autrement faite que chez 
ces dernières. 

Le genre est propre aux Indes orientales et ses espèces (1) ont une 
livrée plus ou moins remarquable, mais très-variée. Leur seulpture 
n'est pas non plus homogène; cependant la plupart ont le prothorax 
criblé de gros points enfoncés et caréné sur la ligne médiane et les 
élytres fortement striées-ponctuées. 


CYRTORHINUS. . 
Femelle : Rostre assez long, médiocrement robuste, comprimé, 
(1) Aux sept (bipunctatus, bimaculatus, fabricator, fabrilis, ete.) mention- 
nées par Schœnbherr (Cureul. VII, 2, p. 231), aj. : C. Schœnherri, funebris, 


oœimius, Guérin-Ménev*leon.; Ins..texte, p. 179; Java; le second habile éga- 
lement le continent indien; mes exemplaires proviennent de l'Assam. 


SPHÉNOPHORIDES. 293 


brièvement épaissi, plus haut que large, fortement arqué et subgib- 
beux à sa base, peu à peu et faiblement élargi en avant, avec son 
extrémité déprimée; ses scrobes inférieures, basilaires et très-courtes. 
__ Antennes médiocres, assez robustes; scape un peu arqué, empié- 
tant fortement sur le prothorax; funicule à articles 1-2 à peine al- 
longés, obconiques, 3-6 subeylindriques, courts; massue médiocre, 
en triangle subéquilatéral ; sa partie spongieuse nullement saillante. 
_ Prothorax médiocrement convexe, allongé, parallèle, brièvement 
tubuleux à sa base, avec un sillon transversal peu marqué, légère- 
ment arrondi à sa base. — Ecusson médiocre, en triangle allongé et 
aigu. — Elytres d'un tiers environ plus longues que le prothorax, 
peu convexes, parallèles, subtronquées en arrière, échancrées en arc 
à leur base, avec les épaules à peine calleuses, — Pattes médiocres, 
assez robustes, les antérieures faiblement séparées ; les quatre cuisses 
antérieures normalement, les postérieures graduellement en massue ; 
jambes droites, comprimées, terminées par un long muero recourbé ; 
tarses assez longs, à articles 1-2 étroits, celui-là le plus long, 3 assez 
large, subcordiforme, 4 grand, ses crochets médiocres. — Pygidium 
déclive, convexe, en triangle eurviligne obtus au bout; saillie inter- 
coxale assez large, arrondie en avant. — Métasternum envoyant 
entre les hanches intermédiaires une saillie étroite, tronquée au 
bout. — Prosternum sans saillie postcoxale. — Corps oblong, glabre. 


L'insecte qui forme le type de ce genre est originaire de Natal, 
et m'a 6té communiqué par M. Jekel, sous les noms générique et spé 
cifique que je lui ai conservés ({). À un rostre voisin de celui des 
Cercmocerus, il réunit un facies de Madaride, dû moins peut-être à 
sa forme générale qu’à sa livrée d’un noir brillant et à la sculpture 
de ses téguments. D'après la forme de son rostre et l'insertion tout-à- 
fait basilaire de ses antennes, je regarde comme étant une femelle 
l'unique exemplaire que j'ai à ma disposition. = 


ACANTHARHINUS. 
Senoenu. Curcul., IV, p. 861. 


Rostre assez court, très-robuste, penché, cylindrique et comprimé, 
droit, puis brusquement arqué dans son tiers terminal, muni en des- 
sous, au niveau de l'insertion des antennes, de deux assez fortes 
dents; ses scrobes inférieures, très-courtes, foyéiformes. — Antennes 
médioores ; scape déprimé, empiétant assez fortement Sur le protho- 
rax; funicule à articles 1 légèrement allongé, pyriforme, 2-6 très- 


(1) C. baridioides. Oblongus, ater nitidus, rostro basi breviter canaliculato, 
pectore prothoraceque dense punctatis, elytris sal profunde ac tenuiter sul- 
que interstitiis planis, crebre punctulatis. Long. (rostr. exclus.) 8 mill. Hab, 
caffrarià. 


29% CURCULIONIDES. 


courts, serrés; massue assez grande, en. fer de: hache irrégulier, un 
peu prolongé en dehors; sa partie spongieuse très-courte, un peu 
convexe. — Prothorax allongé, médiocrement convexe, sinué sur les 
côtés, rétréci en avant, brièvement tubuleux à son extrémité, avecun 
sillon transversal presque obsolète en dessus, médiocrement arrondi à 
sa base. — Ecusson assez grand, en triangle eurviligne, terminé par 
une pointe aiguë. — Elytres assez convexes, graduellement rétrécies en 
arrière, conjointement et légèrement échancrées à leur extrémité; 
assez fortement échancrées en are à leur base, avec les épaules ob- 
tuses. — Pattes courtes, robustes, les antérieures faiblement sépa- 
rées; cuisses et jambes comprimées, les premières graduellement en 
massue; les secondes droites, terminées par un mucro en forme de 
griffe; tarses médiocres, à articles 1 assez long, noueux au bout, 2 
très-court, 3 large, en triangle transversal, seul spongieux en des- 
sous, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, caréné, en 
tiangle largement arrondi en arrière ; saillie intercoxale large, ar- 
rondie en avant. — Métasternum déprimé dans son milieu, muni en 
avant d'une saillie quadrangulaire, envoyant une petite dent angu- 
leuse dans une éehancrure du mésosternum; ses épisternums assez 
larges, ses épimères médiocres. — Saillie mésosternale large, tron- 
quée en arrière.—Prosternum sans saillie postcoxale. — Corps oblong, 
glabre, 


Tous les exemplaires que j'ai vus étant pareils, j'ignore s'il.existe 
des différences entre les deux sexes. 

Le genre est voisin des SPHENOPHORUS, mais bien distinct par la 
forme du rostre, les dents dont il est muni en dessous, et la brièveté 
de la partie spongieuse de la massue antennaire. L'unique espèce 
(Dregei Schh.) qui le compose, égale presque, sous le rapport de la 
taille, les plus grands Spuexopnonus;et ressemble complétement, par 
son faces, aux S. striatoforatus, Fahræi et espèces voisines. Elle est 
d’un noir profond, peu brillant, finement pointillée sur le prothorax, 
avec les élytres fortement et nettement striées ; les stries sont ponc- 
tuées à intervalles réguliers et leurs intervalles sont à la fois costi- 
formes et plans. Cet insecte est originaire de l'Afrique australe. 


SCYPHOPHORUS. 
Scnopnu. Cureul., LV, p. 855. 


Rostre assez long, médiocrement arqué, épaissi dans un peu plus 
de son tiers basilaire, assez robuste et cylindrique en avant "ses 
serobes inférieures, profondes, rectilignes. — Antennes courtes, T0- 
bustes; scape empiétant fortement sur le prothorax; funicule à arti- 
cles { un peu plus long que les suivants, 2-6 transversaux, élargis 
peu à peu et fortement; massue médiocre, trapéziforme; sa partie 
spongieuse nullement saillante, subconcave, — Prothorax plus long 


SPHÉNOPHORIDES, 295 


que large, peu convexe, subparallèle sur les côtés, brusquement et for- 
tement tubuleux en ayant, avec un sillon transversal peu marqués 
obliquement tronqué de chaque côté de sa base, avec sa partie mé- 
diane arrondie. — Ecusson assez grand, en triangle allongé. — Ely- 
tres assez convexes, oblongo-ovales, conjointement et faiblement 
échancrées en arrière, fortement échancrées en arc à leur base, avec 
les épaules obtusément calleuses; leurs épipleures à peine élargies 
dans leur moitié basilaire. — Pattes courtes, très-robustes, les 
antérieures faiblement écartées; cuisses et jambes comprimées, briè- 
vement ciliées en dedans, les premières fortement en massue ; les 
secondes droites, tronquées au bout, avec leur angle externe bi-épi- 
neux et l'interne mucroné ; tarses médiocres, villeux en dessous, à 
articles À un peu plus grand que 2, 3 médiocrement large, cordi- 
forme, 4 grand, ainsi que ses crochets. — Pygidium déclive, sub- 
transversal, en triangle curviligne ; saillie intercoxale large, un peu 
arrondie en avant. — Métasternum plan, large et tronqué entre les 
hanches intermédiaires ; ses épisternums assez larges, ses épimères 
médiocres. — Saillie mésosternale large, parallèle, tronquée en ar- 
rière. — Prosternum sans saillie post-coxale. — Corps oblong, 
glabre, 


Schœnherr a trop séparé ce genre des SPHexorxonus. Il en est voi- 
sin, mais suffisamment distinct par la structure de ses antennes, sur- 
tout de la massue antennaire, et celle des jambes. Les espèces qui le 
composent sont au nombre de trois (1), et propres à l'Amérique. Elles 
sont assez grandes, d’un noir intense, finement ponctuées sur le pro- 
thorax et plus ou moins fortement striées sur les élytres. Je soup- 
conne que les exemplaires décrits par Schœænherr étaient des mâles, 
ainsi que ceux que j'ai sous les yeux. 


SPHENOPHORUS. 
SonoeNa. Curcul. Disp. meth., p. 327. 


Ce genre, qui contient à lui seul plus d'espèces que tout le reste 
de la Tribu, me paraît avoir besoin d'être épuré. Il n’est pas possible 
en effet d'en donner une définition qui embrasse tous les éléments 
que Schœnherr y a compris (2), et il n’est pas unseul des caractères 


(1) S. interstilialis, Haïty ; acupunctatus, Mexico; anthracinus, Amér. du 
Sud; SchϾnh. loc, cit. p. 856. 

() Il à reconnu lui-même (Cureul. IV, p. 875) qu'il en était ainsi et s'est 
contenté de diviser le genre.en deux groupes (sujets eux-mêmes à des excep- 
tions), selon que le 3° article des tarses est plus où moins large et spongieux 
en dessous, ou pas beaucoup plus large que Les deux 145 et dépourvu de spon- 
givsité. Je remarque que chez un assez grand nombre d'espèces, toutes de 
moyenne et pelite taille (par ex, adspersus, 13-punotatus, variabilis, sangui- 


296 CURCULIONIDES. 


qu'on peut lui assigner qui ne souffre des exceptions plus -ou moins 
nombreuses. Dans cet état de choses, il suffira d'indiquer en quoi 
ces insectes diffèrent des ScyPHoPnorus, qui sont les seuls du groupe 
actuel avec lesquels on puisse les confondre. 


Antennes moins robustes et relativement plus longues ; leur funi- 
cule ne grossissant pas ou que très-peu en avant; ses articles jamais 
fortement transversaux; massue plus étroite, de forme variable 5 sa 
partie spongieuse plus ou moins grande et tranchante. — Jambes 
ayant leur angle terminal externe obliquement arrondi, très-rarement 
tronquées à leur extrémité; celle-ci jamais bi-épineuse. 


Sauf les différences signalées dans la note annexée à cette page, le 
reste de l'organisation est pareil à ce qui existe chez les ScypHopno- 
AUS. Mais dans ces limites ces insectes varient tellement sous le rap- 
port de la taille, de la sculpture des téguments et de la livrée, qu'il 
est impossible d'en rien dire de général. Ils sont répandus sur le 
globe entier, mais surtout dans les régions intertropicales, et plus 
nombreux en Amérique et aux Indes orientales que partout ailleurs. 
C'est, avec les Cazanpnra, le seul genre de la tribu qui ait des repré- 
sentants en Europe; toutefois les espèces de ce continent (piceus, ab- 
breviatus, parumpunctatus, ete.) sont peu nombreuses, assez rares et 
n'offrent rien de remarquable (1). 


neus, cinctus, pustulosus, etc.), la saillie mésosternale est plus étroite que de 
coutume, ce qui a entrainé uu rétrécissement analogue de la partie antérieure 
du métasternum, et que ce caractère est accompagné des différences suivantes 
dans le rostre et les antennes. Le premier est plus brusquement épaissi à sa 
base. Les secondes sont plus lungues ; leur scape empiète plus fortement sur 
le prothorax, et, à l'inverse de ce qui existe ordinairement, est plus long que 
le funicule. Il y à en même temps dans l’insertion de ces organes une dilfé- 
rence sexuelle qui parait manquer ailleurs ; chez les femelles, elle est tout-à- 
fait basilaire, et chez les mâles subbasilaire. Ces espèces doivent à tout le 
moins former une section distincte, Parmi celles qui devront être exclues du 
genre, je citerai principalement le planipennis de l’Assam et le {erebrans de 
la Sénégambie. Outre leur forme déprimée, tous deux se font remarquer par 
la largeur excessive de leur saillie mésosternale (chez le premier, elle est même 
fortement échancrée en arc), de leur métasternum en avant et de la saillie in- 
tercoxale de leur abdomen. 

(1) Aux 121 espèces mentionnées par Schænherr (Cureul. VIN, 2, p. 235), 
aj. : Esp. d'Europe : Cal. paludicola, Waltl, Reise n. Span. IT, p. 81 ; Espagne 
mér.—ÆEsp. africaine : S. quadrivulneratus,J. Thoms. Archiv. entom. Il, p. 143; 
Gabon.— Esp. de l’Amér. du Nord : $, sculplilis, Uhler, Proceed. of the Acad. 
ofPhilad, VII, p. 415; Baltimore.— simplex, fort Tejon ; validus, ochreus, vo- 
merinus, Sonora; procerus, pictus, Californie; J. L. Le Conte, ibid. X, p. 79. 
— gentilis, 3. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the Pacif. Oc., Apuend. 1, p. 98; 
Californie. — dimidiatipennis, Jekel, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IL, 
p.359; Amér. centrale. — Esp. de l’Amér. du Sud : Cal. aurofasciata, De 
Brème, Ann. d. 1, Soc, entom. 1844, p. 308; Colombie, — S. crassus, Patago- 


ER SPRÉNOPHORIDES, 297 


AXINOPHORUS. 
Scuoenx, Curcul., VI, p. 863 (1). 


Quoique ce genre me soit inconnu en nature, je ne doute pas qu'il 
appartienne au groupe actuel. 

Rostre du double plus long que la tète, robuste, arrondi aux 
angles, linéaire, médiocrement arqué, subfléchi. — Antennes subba- 
silaires, médiocres, robustes; scape atteignant le bord antérieur du 
prothorax; funicule à articles 1 très-brièvement obconique, 2-6 trans- 
versaux, resserrés à leur base, grossissant peu à peu, 6 contigu à la 
massue; celle-ci assez large, comprimée; son article corné élargi et ar- 
rondi en avant, sa partie spongieuse obliquement arrondie et tran- 
chante. — Yeux subcontigus en dessus et en dessous. — Prothorax 
très-allongé, peu convexe, graduellement rétréci en avant, bisinué à 
sa base, avec son lobe médian peu saillant. — Ecusson assez grand, 
cordiforme. — Elytres de moitié plus longues que le prothorax, peu 
convexes, graduellement rétrécies et isolément arrondies en arrière, 
un peu plus larges que le prothorax et chacune arrondie en avant, 
avec les épaules un peu saillantes antérieurement. — Pattes courtes, 
assez robustes, subégales; cuisses un peu comprimées, légèrement en 
massue, un peu ciliées en dessous; jambes subarrondies, presque 
droites, ciliées en dedans, prolongées en un fort mucro recourbé; 
tarses longs, à article 3 grand, subcordiforme, spongieux en des- 
sous, — Pygidium assez court, subtronqué au bout, rebordé sur les 
côtés, caréné en dessus à son extrémité. — Corps allongé, peu cor- 
vexe, glabre. 


La contiguité du dernier article du funicule des antennes, celle des 
Yeux en dessus et la forme générale du corps constituent une réunion 
de caractères qui ne s'accordent avec ceux d'aucun genre du groupe 
actuel. Celui-ci a pour type le Lixus gages de Fabricius, insecte de la 
côte de Guinée, d’un noir profond, lisse et brillant sur le prothorax, 
opaque sur les élytres qui sont striées et ponctuées, avec le fond des 
points et les stries elles-mèmes remplis d’atômes blancs, plus denses 
à la partie postérieure de ces organes qu'en avant. 


nie; rubrotessellatus, Bolivia; Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 201. — lœ- 
lus, Strigosus, aduncus, crudus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 136; Pérou. — 
Chilensis, Blanch. in Gay, Hist. d, Chile; Zool. V, p. 423, — Esp. de l'Australie 
et de la Polynésie : S, insularis, Taïty; interstitialis, Sidney; Bolhem. Voy. 
d. l’Eugén.; Entom. p. 148. — Cal. cincta, Montrouz. Faune de l'ile Woodi. 
P. 55; Nouvelle-Calédonie. — S. Testardi, Montrouz. Ann, d. 1. Soc. entom. 
1860, p.909; même pays. — Esp. des Indes or. : $. glabridiseus, cribricollis, 
exquisitus, F, Walker, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 218; Ceylan. 
(1) Syu. Lixus, Fab, Syst. Eleuth. 11, p. 500. 


298 CURCULIONIDES, 


GrouPE V. Calandrides vrais. 


Mandibules en tenailles, sans lobes. — Tête arrondie, — Antennes 
au plus médiocres; leur massue ovale ou en cône renversé, non com- 
primée. — Ecusson petit chez presque tous. — Episternums du mé- 
tathorax médiocrement larges, ses épimères petites.— Epimères mé- 
sothoraciques ascendantes. — Prosternum sans saillie postooxale. 


Le caractère essentiel de ce groupe réside dans la forme de la mas- 
sue antennaire. Parmi tous les genres qui précèdent, elle n'existe que 
chez les Poreriopnonus qui appartiennent au groupe des Sphénopho- 
rides par leurs épimères mésothoraciques non ascendantes. Elle se re- 
trouve également chez les Litosomides qui suivent, mais associée à 
des caractères complétement inconnus ici. 

Les genres de ce groupe se réduisent à cinq. Leurs espèces sont 
presque toutes de petite taille et les plus grandes ne dépassent que 
peu la moyenne. L'un d'eux est cosmopolite; deux autres sont propres 
à l'Amérique du Sud; parmi les deux derniers, l’un n’a encore été 
observé qu'en Afrique, l’autre à Madagascar. 


L Corps large, oblongo-ovale ou subparallèle. 


a  Rostre fortement renflé à sa, base ; le 
renflement bifide au bout : Eugnoristus. 
aa — médiocrement renflé à sa base; le renflement sim- 
ple au bout, 
Ecusson assez graud, en triangle aigu : Belopœus. 
— petit, orbiculaire : Melchus. 


I, Corps étroit, linéaire, 
Article corné de la massue antennaire coupé carrément; sa 
partie spongieuse assez saillante : Calandra. 
— — _— coupé obliquement; sa partie 
spongieuse rétractée : Catapyges. 


EUGNORISTUS. 
Scuoenx. Curcul., IV, p. 848. 


Rostre assez long, droit, muni à sa base d’un renflement court, 
subeylindrique et bifurqué au bout, grèle et cylindrique en avant; 
ses scrobes très-courtes, latérales. — Antennes assez longues, grêles; 
scape empiétant assez fortement sur le prothorax; funicule à articles 
obconiques : 2 notablement plus long que les autres, ceux-ci égaux; 
massue en cône allongé et atténué à sa base; sa partie spongieuse 
assez saillante, obtusément conique. — Prothorax presque aussi large 
que long, régulièrement convexe, arrondi sur les côtés et à sa base, 
brièvement tubuleux en avant, — Ecusson petit, en triangle aigu. — 
Elytres planes sur le disque, médiocrement allongées, peu à peu et 


CALANDRIDES VRAIS. 299 


légèrement rétrécies en arrière, largement arrondies à leur extrémité, 
échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtusément calleuses. 
— Pattes assez longues, médiocrement robustes; les antérieures un 
peu plus grandes que les autres, assez fortement séparées; cuisses 
graduellement en massue; jambes comprimées, finement villeuses et 
denticulées au côté interne, faiblement arquées, onguiculées au bout, 
avec leur angle interne fortement dentiforme ; tarses assez longs, pu- 
bescents en dessus, spongieux en dessous, à articles 4-2 en cône ren- 
versé, 3 très-large, subcordiforme, 4 médiocre, ses crochets petits.— 
Pygidium transversal, en triangle très-aigu au bout; abdomen et 
métasternum plans; saillie intercoxale très-large, subanguleuse en 
avant. — Métasternum large et arrondi entre les hanches intermé- 
diaires, envoyant une petite pointe dans une étroite échancrure du 
mésosternum; ses épisternums assez étroits, ses épimères petites, — 
Saillie mésosternale large, un peu rétrécie et arrondie en arrière, — 
Corps oblong, partiellement écailleux. 


Les deux sexes diffèrent à peine; le rostre est seulement un tant 
soit peu plus long chez les femelles que chez les mâles. 

Le genre ne comprend que la Calandra monachus d'Olivier (4), la 
plus élégante espèce peut-être de la tribu entière. C’est un insecte 
de taille moyenne, d'un noir intense velouté, avec le métasternum, 
la base de l'abdomen, les côtés du prothorax et un dessin remarquable 
sur les élytres, d’un blanc crétacé; ce dessin consiste en deux raies 
étroites et arquées qui partent de l’intérieur des épaules, se touchent 
par leur convexité sur la suture et vont aboutir sur les bords laté- 
taux avant leur extrémité; une linéole transversale se voit en 
outre au milieu dechaque élytre. Toutes les parties blanches doivent 
celte couleur à de grosses écailles arrondies et concaves dans leur 
centre. Cet insecte est propre à Madagascar, 


BELOPOEUS. 
Senoenn. Curcul., IV, p. 872. 


Mâle : Rostre à peine de la longueur du prothorax, faiblement ar- 
qué, épaissi dans son tiers basilaire et un peu renflé au niveau des 
antennes, grêle et cylindrique en avant; ses serobes inférieures, 
Courtes, rectilignes. — Antennes subbasilaires, médiocres, peu ro- 
bustes; scape empiétant un peu sur le prothorax; funicule à articles 
1-2 allongés, obconiques, celui-ci le plus long, 3-6 courts, égaux; 
Massue oblongo-ovale, assez forte; sa partie spongieuse courte, obtu- 
sément conique. — Prothorax peu convexe, plus long que large, sub- 
parallèle dans ses deux tiers basilaires, puis arrondi et brièvement 
tubuleux en avant, bisinué à sa base, avec son lobe médian étroit et 


(1) Entom, Y, 83, p. 90; Cureul, pl, 28, f, 411. 


300 CURCULIONIDES. 


aigu.— Ecusson assez grand, en triangle allongé, acuminé au bout.— 
Elytres très-peu convexes, ovales, un peu atténuées et isolément ar- 
rondies en arrière, un peu plus larges que le prothorax et chacune 
arrondie à sa base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, 
subégales, les antérieures faiblement séparées; cuisses en Massue; 
jambes comprimées, presque droites, mucronées au bout; tarses 
longs, à articles 1-2 grèles, celui-là le plus grand, 3 médiocrement 
large, subcordiforme, spongieux en dessous, 4 grand, ses crochets 
médiocres. — Pygidium médiocre, fléchi, assez convexe, triangulaire, 
obtus au bout; abdomen largement concave à sa base; sa saillie in- 
tercoxale très-large, un peu arrondie en avant. — Métasternum con- 
cave, obtusément arrondi en avant; ses épisternums médiocrement 
larges, ses épimères petites. — Saillie mésosternale assez étroite, pa- 
rallèle. — Corps ovalo-elliptique, partiellement écailleux. 

Femelle : Rostre un peu plus long que le prothorax, plus grêle, 
droit, très-brièvement épaissi à sa base. — Antennes basilaires. — 
Abdomen à sa base et métasternum planiuseules. 


Genre établi sur la Calandra carmelita de Germar ({), insecte on- 
ginaire du Brésil et de petite taille. Il est d’un noir profond, à reflets 
soyeux en dessus, avec le disque des élytres largement ferrugineux; 
son prothorax est orné d’un dessin assez compliqué composé de lignes 
étroites formées par des écailles blanches; les côtés du corps en des- 
sous sont de la même couleur. 


MELCHUS. 


Rostre assez long, droit, épaissi dans son tiers basilaire, et un peu 
dilaté au niveau des antennes, grêle et cylindrique en avant; ses 
scrobes inférieures, courtes et rectilignes.—Antennes médiocres, peu 
ou assez robustes; scape empiétant à peine sur le prothorax; funi- 
cule à articles obconiques : 1-2 un peu allongés, celui-ci le plus 
grand, 3-6 égaux ; massue oblongo-ovale ou en cône renversé ; sa 
partie spongieuse assez saillante, obtuse. — Prothorax un peu plus 
long que large, médiocrement convexe, subparallèle dans ses deux 
tiers basilaires, puis arrondi et brièvement resserré en avant, légère-. 
ment bisinué à sa base, avec un lobe médian assez large et faible.— 
Ecusson petit, en triangle curviligne ou suborbiculaire.—Elytres mé- 
diocrement convexes, graduellement rétrécies en arrière, un peu plus 
larges que le prothorax et plus ou moins échancrées ou sinuées à 
leur base, avec les épaules obtusément calleuses. — Pattes médio- 
cres, robustes, subégales, les antérieures faiblement séparées ; cuisses 
en massue ; jambes comprimées, droites, mucronées au bout; tarses 
de longueur variable, à article 3 médiocrement large, subcordiforme. 


(1) Ins. spec. nov. p. 296. 


CALANDIIDES VRAIS. 301 


— Pygidium déclive, court, en triangle fortement transversal ; saillie 
intercoxale très-large, légèrement arrondie en avant. — Métasternum 
assez large entre les hanches intermédiaires, pénétrant à peine ou 
non dans une échancrure du mésosternum; ses épisternums de lar- 
geur moyenne, ses épimères petites. — Saillie mésosternale médio- 
crement large, parallèle. — Corps oblongo-ovale ; sa vestiture va- 
riable. 

Genre très-voisin des BeLorœus, et n’en différant mème, rigoureu- 
sement parlant, que par la forme de l'écusson qui est beaucoup plus 
petit et tout autrement fait que chez ces derniers, puis en ce que le 
rostre est également épaissi à sa base dans les deux sexes. Ses espèces 
sont en même temps plus convexes et n'ont pas le même fucies que 
le B. carmelitus. J'en connais deux (1) inédites, qui diffèrent à quel- 
ques égards, et qui pourraient être placées dans des genres distincts. 
Le genre est propre à l'Amérique du Sud. 


CALANDRA. 
CLarnv., Entom. helvét., X, p. 62 (2). 


Rostre de longueur variable, au maximum dépassant un peu la 
base du prothorax, légèrement arqué, rarement droit, plus ou moins 
robuste, épaissi à sa base, cylindrique en avant; ses scrobes basi- 
laires, subinférieures ou latérales, courtes. — Antennes courtes, 


(1) On peut les répartir dans deux sections dont la première, typique, est 
plus rapprochée des BeLoroeus que la seconde. 

À Antennes assez grêles ; leur massue oblongo-ovale, son 1 article cupuli- 
forme, sa partie spongieuse saillante; tarses allongés, à articles 1-2 étroits, 
3 médiocrement large. 

M. leprosus. Niger, opacus, glaber, undique subtiliter griseo-leprosus, pro- 
thorace dense varioloso-punetato, elytris oblongo-ovalibus, subtilissime strialis, 
basi medioque disei obscure rufo-sanguineis, vel omnino nigris. Long. (rostr. 
exclus.) 7, 10 mi!l. Hab. Venezuela. 

Mas. : Rostro nonnibil arcuato ; ventre late concavo. 

Fœm, : Rostro recto; ventre planiusculo. 

B Antennes assez robustes; le er article de leur massue en cône allongé; sa 
partie spongieuse très-courte ; tarses médiocres, à articies 1-2 robustes, 3 large. 
Cette section pourrait constituer un genre distinct, 

M. umbratilis. Fœm. : Niger, undique indumento griseo-brunescente dense 
obtectus, subtus disperse punetatus, elytris elliptico-ovalibus, ante apicem sub- 
callosis, subtiliter striatis, sparsim minute tuberculatis. Long. (rostr. exclus.) 
9, 11 mill, Hab. Cayennà. 

(2) Syn. Sirormizus, Schœnh. Cureul. IV, p. 967. Quoi qu’en dise Schœn- 
herr (ibid. VIII, 2, p. 205, note), il n’y a pas de raisons valables pour suppri- 
mer le nom de Caranora, et il doit naturellement rester à la première (grana- 
ria) des deux espèces que Clairvilie a décrites, l’autre (abbreviata) étant uu 
SPHENOPHORUS. — SPHENOPHORUS pars, Montrouz. 


302 CURCULIONIDES. 


assez robustes ; scape empiétant à peine sur le prothorax; funicule à 
articles 1-2 un peu allongés, obconiques, celui-là le plus long, 3-6 sub- 
turbinés ou subarrondis, très-courts; massue oblongo-ovale où ovale; 
son article basilaire beaucoup plus” long que sa partie spongieuse ; 
celle-ci courte, subacuminée. — Prothorax notablement plus long 
que large, un peu déprimé en dessus, parallèle où arrondi sur les 
côtés, brièvement tubuleux en avant, faiblement arrondi à sa base. 
— Ecusson petit, de forme variable, — Elytres un peu plus longues 
que le prothorax, subdéprimées en dessus, parallèles, conjointement 
arrondies en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées 
ou échancrées en are à leur base. — Pattes médiocres, subégales, en 
général robustes, les antérieures fortement en massue ; jambes droi- 
tes, comprimées, onguiculées au bout; tarses de longueur variable, 
le plus souvent médiocres, à articles 3 pas beaucoup plus large que 
1-2, 4 long; ses crochets médiocres. — Pygidium vertical, convexe, 
en triangle curviligne; saillie intercoxale large, tronquée en avant. 
— Métasternum plan, de forme variable entre les hanches intermé- 
diaires; ses épisternums de largeur moyenne, ses épimères petites. 
— Saillie mésosternale assez large, parallèle. — Corps plus ou moins 
allongé, parallèle, glabre, parfois partiellement écailleux. 


Les deux sexes sont peu différents au premier aspect. Les mâles so 
distinguent des femelles par leur rostre un peu plus court, plus vo- 
buste, plus fortement ponctué, et en ce que leur métasternum et la 
base de leur abdomen sont un peu concaves. 

Ce genre comprend les plus petites espèces de la Tribu. Toutes 
sont criblées d'assez gros points enfoncés tant en dessous que sur l6 
prothorax, et leurs élytres sont plus ou moins striées-ponctuées sur les 
élytres, avec les intervalles entre les stries costiformes. Leur livrée, 
d'un noir brunâtre, est sujette à passer au rouge ferrugineux, et 
offre parfois un mélange de ces deux couleurs. Celles dont les mœurs 
sont connues vivent aux dépens des semences des végétaux, et l’une 
d'elles (granaria), actuellement répandue sur tout le globe, n’est que 
trop connue par les pertes qu'elle cause à l'agriculture. C’est la seule 
qui soit originaire d'Europe. Uné autre (orixæ) qui s’y rencontre 
également (1) et qui est devenue aussi cosmopolite que la précédente, 
à pour patrie les Indes orientales et attaque le riz et le maïs. Le genre 
est assez riche en espèces (2). 


(1) IL parait qu’elle tend à s’y acclimater; on l’a déjà rencontrée sous les 
écorces des arbres en dehors des habitations. Voyez, à ce sujet, une note de 
M. Scriba dans la Stettin. entom. Zeit 1857, p. 377. 

(2) Schœnherr (Curcul. IV, p. 968) en décrit ex visu 13, desquelles il y aura 
peut-être à retrancher une, l’incarnatus, dont il sera question plus bas (p. 305, 
note 1). Dans les collections, on trouve associées à ces insectes quelques 
grandes (relativement) espèces exotiques qui ont un facies assez différent de 
celui des espèces typiques et qui peut-être pourront former un genre à part. 


, 


LITOSOMIDES. 303 


CATAPYGES. 
SCHOENt. Curcul. IV, p. 982 (1). 


Je n'ai pas vu ce genre, mais, d’après les caractères qui suivent, 
ilest très-probable qu'il est voisin des CazaNDRA, à la suite desquelles 
Schœnherr l'a placé. Si ses épimères mésothoraciques ne sont pas 
ascendantes, il devra être reporté dans le groupe des Sphénophorides. 

Rostre presque de la longueur du prothorax, grêle, cylindrique, un 
peu épaissi à sa base, médiocrement arqué, légèrement fléchi. — An- 
tennes atteignant à peine le milieu du prothorax, subbasilaires, ro- 
bustes ; scape atteignant le bord antérieur du prothorax ; funicule à 
articles courts, turbinés, subégaux ; massue cornée, longue, subcom- 
pacte, peut-être articulée, obliquement tronquée au bout; sa partie 
spongieuse très-petite, rétractée, subconcave. —Prothorax du double 
plus long que large, droit sur les côtés en arrière, un peu arrondi et 
brusquement resserré en avant, arrondi à sa base, peu convexe en 
dessus, comprimé sur les côtés en dessous. — Ecusson très-petit et 
tès-grêle, acuminé en arrière. — Elytres presque planes en dessus, 
à peine plus longues et pas plus larges que le prothorax, linéaires, 
tronquées à leur extrémité, échancrées en arc à leur base, — Pattes 
robustes, les intermédiaires plus courtes que les autres, les anté- 
rieures écartées à leur base; cuisses sublinéaires, densément ciliées 
en dessous; jambes droites, canaliculées, ciliées en dedans, terminées 
par un fort mucro recourbé ; tarses assez grèles, à articles 3 plus 
large que les autres, obtusément arrondi au bout, 4 grand. — Pygi- 
dium subdéclive, subtriangulaire, arrondi à son extrémité. — Corps 
allongé, linéaire, peu convexe. 


La forme de la massue antennaire ‘constitue le caractère le plus 
Saillant du genre. 11 ne comprend que le Lixus albostriatus de Fabri- 
tius, insecte de la côte occidentale d'Afrique, de la taille environ du 
Livus ascanii d'Europe et de forme encore plus étroite que les Ca- 
LANDRA. Sa sculpture ressemble à celle de ces dernières, et son nom 
spécifique indique suffisamment la nature de sa livrée. 


Groupe VI, Litosomides. 


Mandibules triquètres, saillantes, aiguës au bout. — Tête arrondie, 
— Antennes longues, grêles; leur funicule à articles lichement unis, 


Depuis Schœnherr, les suivantes ont été publiées : Sir. disciferus, R: Walker, 
Aon. a. Mag. of nat. Hist, Ser. 3, IV, p. 219; Ceylan. — Sphen. 4-guttatus 
(orisæ), pumilus, palmarum, Montrouz. Ann. d. 1, Soc. entom. 1860, p. 910; 
Nouvelle-Calédonie. — Cul. chilensis, lœævicosta, Philippi, Stettin. entom. Zeit. 
1864, p. 374; Chili. 


(1) Syn, Laxus, Fab. Syst. Eleuth. II, p. 503. 


304 CURCULIONIDES. ; 


beaucoup plus longs que larges; leur massue en cône renversé, non 
comprimée. — Ecusson petit. — Pattes très-longues et grêles.— Epi- 
sternums du métathorax étroits; ses épimères petites. — Epimères 
mésothoraciques ascendantes. — Prosternum sans saillie postcoxale, 


Des deux genres qui constituent ce groupe, l'un (ToxoriNus) est 
de la création de Dejean, mais les caractères n’en ont jamais été pu- 
bliés, l’autre existe depuis assez longtemps dans les collections sans 
avoir été encore mentionné nulle part, à ma connaissance. Rien ne 
leur ressemble dans aucun des groupes précédents, et ils peuvent, à 
bon droit, être regardés comme les plus aberrants de la Tribu ; mais 
ils lui appartiennent sans aucun doute et n'ont pas de titres suffisants 
pour en former une à part. Tous deux sont propres à l'Amérique 
du Sud. : 


I. Rostre vertical, paraboliquement arqué : Toxorhinus. 
IL —  subhorizontal,nonouàpeine — : Litosomus. 


TOXORHINUS, 
Des. Cat., éd. 3, p. 303 (1). 


Rostre vertical, presque de la longueur du corps, paraboliquement 
arqué, un peu épaissi dans son quart basilaire, avec un léger renfle- 
ment au niveau des antennes ; ses scrobes situées sous ce renflement, 
très-courtes. — Antennes insérées sous le sommet du renflement du 
rostre, assez longues et assez robustes ; scape peu à peu et fai- 
blement en massue, atteignant à peine la base du rostre; funicule 
à articles obconiques, lâchement unis : 2 plus grand que les autres, 
ceux-ci égaux ; massue peu robuste ; son 4€° article en cône allongé et 
rétréci à sa base; sa partie spongieuse en cône obtus, assez saillante. 
— Prothorax trois fois et demie plus long que large, cylindrique, 
légèrement et peu à peu rétréci en avant, avec un sillon circulaire 
avant son bord antérieur, faiblement arrondi à sa base.— Ecusson très- 
petit, rhomboïdal. — Elytres à peine plus longues que le prothorax, 
planes sur le disque, parallèles, tronquées en arrière, un peu plus larges 
que le prothorax et échancrées en arc à leur base.— Pattes grèles, lon- 
gues, les antérieures plus que les autres, faiblement séparées à leur 
base ; cuisses graduellement en massue, les postérieures dépassant 
assez fortement l'abdomen ; jambes comprimées, fortement onguicu- 
lées au bout; tarses longs et étroits, à articles 1 beaucoup plus long 
que 2, 3 peu élargi, cordiforme, 4 grand, ainsi que ses crochets. — 
Pygidium oblique, en triangle allongé, sinué sur les côtés, arrondi 
au bout; saillie intercoxale large, tronquée et anguleuse dans son 
milieu en avant. — Métasternum assez large entre les hanches inter- 


(1) Syn. Siroruizus, Guérin-Ménev. Icon.; Ins., texte, p, 172. 


LITOSOMIDES. 305 


médiaires et tronqué en avant. — Saillie mésosternale assez large, 
en carré long. — Corps allongé, linéaire. 

Dejean s'est trompé sur ce genre au point de le placer entre les 
OmpockrHALus et les Toxopnorus. M. Guérin-Méneville, qui a décrit 
l'unique espèce (1) de Cayenne dont il se compose, a reconnu ses vé- 
ritables analogies et l’a classée parmi les Srropmizus, en reconnaissant 
qu'elle pourrait former un genre distinct. C’est un très-joli insecte, 
d'un noir profond velouté, avec un petit nombre d’étroites raies d’un 
beau blanc, parmi lesquelles deux forment sur le prothorax un che- 
vron dirigé en arrière, et deux autres un chevron sur les élytres, dirigé 
en avant. J'ignore le sexe des deux exemplaires que j'ai sous les yeux; 
d'après la longueur de leur rostre il est possible que ce soient des 
femelles. 

LITOSOMUS (2). 


Genre voisin des ToxoRHINUS, mais très-distinct par les caractères 
suivants : 

Rostre aussi long, mais encore plus grêle, horizontal, légèrement et 
régulièrement arqué, du reste pareil. — Antennes très-longues et 
très-grèles ; scape arqué, assez brusquement épaissi au bout ;-funi- 
cule à articles noueux au bout : 1 un peu plus gros que les autres, 
pas plus long que 3, 2 très-allongé, 3-5 égaux, 6 notablement plus 
court; massue allongée, son article corné en cône longuement atténué 
à sa base ; sa partie spongieuse grande, en cône obtus. — Pattes très- 
longues et très-grêles ; cuisses longuement pédonculées à leur base, 
médiocrement en massue au bout, les postérieures dépassant très- 
fortement l'abdomen ; jambes subarrondies, droites, onguiculées en 
griffe au bout; tarses très-longs, villeux partout, à articles 1-2 très- 
grêles, celui-là de beaucoup le plus long. — Pygidium en triangle 
allongé et aigu. — Saillie intercoxale arrondie en avant. — Méta- 
sternum envoyant entre les hanches intermédiaires une saillie assez 
longue, aiguë et reçue dans une échancrure du mésosternum. 

L'espèce typique (3) est originaire de Colombie, d’un tiers environ 


(1) Sit. Banonii, Guérin-Ménev. loc. cit. (Toz. cultrirosiris Dej.).— M. Gué- 
rin-Méneville (ibid. p. 271) décrit, sous le nom de Sitophilus widuus, un in- 
secte de l'ile de la Réunion qui parait voisin de celui-ci et appartient peut- 
être au même genre. — Le Sifophilus incarnatus de Schœnherr (Gureul. IV, 
p. 968), du pays des Birmans, me parait posséder aussi un rostre bien long 
pour un SiropniLus, du moins la femelle, et je doute qu’il doive rentrer dans 
ce genre, 

(2) Le genre est connu dans les collections de Paris sous le nom de Myonmi- 
NUS que lui a imposé M. Chevrolat, mais qui, ayant déjà été employé par 
Schænherr (voyez tome VI, p. 371) dans la famille actuelle, n’est pas dispo- 
nible, 

(3) M. grallarius. Linearis, rufo-sanguineus, subtus nitidus, supra velutinus, 
rostro, antennis tarsisque nigris, lateribus infra late, prothorace basi vittisqna 


Coléoptéres. Tome VII. ; 20 


306 CURCULIONIDES 


plus grande que le Toxorhinus Banonii et parait plus svelte encore 
par suite de la gracilité du rostre, des antennes et des pattes: Mes 
exemplaires, ainsi que ceux que j'ai vus ailleurs, ne présentent rien 
qu’on puisse regarder comme un caractère sexuel. 


TRIBU LXXIX. - 
STROMBOSCÉRIDES. 


Cadre buccal profondément échancré ; pédoncule du sous-menton 
atteignant le bord antérieur de l’échancrure et laissant en entier les 
mâchoires à découvert. — Mandibules en tenailles, très-courtes. — 
Antennes insérées au milieu du rostre ; funicule de 6 articles; mas- 
sue en cône renversé, cornée ; sa partie spongieuse non saillante. — 
Yeux fortement granulés, de grandeur variable. — Elytres recou- 
vrant le pygidium. — Jambes onguiculées au bout; tarses linéaires, 
leur 3 article non bilobé. — Episternums du métathorax très-étroits, 
ses épimères très-petites. — Epimères mésothoraciques non ascen- 
dantes. — Corps de forme variable. 


La cavité buccale est complétement pareille à celle des Calandrides, 
mais le mode d'insertion des antennes, la forte granulation des yeux 
et le pygidium complétement invisible de ces insectes, montrent 
qu'ils constituent un type très-distinct. Ils ont en commun les deux 
derniers de ces caractères avec les deux groupes suivants, et sont 
ainsi intermédiaires entre eux et les Calandrides. Schænherr n'a 
connu qu'un seul de leurs genres qui est propre à Madagascar et qu'il 
avait placé, à tort, parmi les Sipalides; je donne les caractères d'un 
autre qui est originaire de Ceylan, 


I. Yeux très-grands, contigus en dessous : Sfromboscerus. 
II. — médiocres, latéraux : Xerodermus. 


STROMBOSCERUS. 


Seuoexu. Curcul., IV, p. 814. 


Tête transversalement globuleuse; rostre brusquement séparé d'elle 
par un sillon circulaire, allongé, médiocrement robuste, cylindrique, 
comprimé et plus épais à sa base (d), ou linéaire (@); ses scrobes 
commençant dans son milieu, passant rapidement sous lui et se per- 
dant dans un canal allongé de sa base. — Antennes courtes, robustes; 
scape graduellement en massue, atteignant les yeux; funicule à ar- 


binis longitudinalibus, elytris suturà singuloque lineis duabus (internà graci- 
liori sæpius partim obsoletà), albo-cretaceis; rostro basi subtus sat grosse 
punetato, prothorace lævi, elytris parum profunde punctato-striatis. Long: 
rostri 7, corporis 10 mill. Hab. Columbià, 


STROMBOSCÉRIDES. 307 


‘ 

ticles 4 allongé, obconique, 2-6 très-courts, extrémement serrés, à 
peine distincts les uns des autres, grossissant rapidement, 6 contigu 
à la massue; celle-ci formée d’un seul article en cône renversé, très- 
obliquement tronqué et spongieux au côté interne. — Yeux très: 
grands, transversaux, contigus en dessous. — Prothorax en cône al- 
longé, étroitement resserré et tronqué en avant, légèrement et 
largement arrondi au milieu de sa base. — Ecusson allongé. — 
Elytres oblongues, lésèrement et peu à peu rétrécies en arrière, pas 
plus larges que le prothorax et assez fortement échancrées en arc à 
leur base. — Pattes assez courtes; hanches antérieures subcontiguës; 
cuisses comprimées, sublinéaires; jambes droites, comprimées, forte- 
ment onguiculées au bout; tarses courts, à peine spongieux en des- 
sous, à article 4 médiocre, ses crochets très-petits. — Les deux 1°: 
segments abdominaux confondus ensemble; saillie intercoxale très- 
large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — Saillie méso- 
sternale assez large, triangulaire, arrondie en arrière. — Corps allongé, 
oblongo-elliptique, revêtu d'un enduit. 

Schœnherr n’en décrit qu'une espèce (Schuppeli) de Madagascar, 
ressemblant complétement à un SPHENoPHoRUs de moyenne grandeur. 
I l'indique à tort comme étant presque glabre ; les exemplaires bien 
conservés sont revêtus uniformément d'un enduit d'un gris elair qui 
voile tout-à-fait leurs téguments. 


XERODERMUS. 


Tète, arrondie; rostre séparé d’elle par un sillon transversal situé 
immédiatement derrière les yeux, médiocre, robuste, arrondi aux 
angles, faiblement arqué; ses scrobes commençant dans son milieu, 
longuement conniventes en dessous.— Antennes des STROMBOSCERUS, 
avec la massue tronquée beaucoup moins obliquement au bout. — 
Yeux situés sur le rostre, assez petits, tranversaux, latéraux. — Pro- 
thorax subtransversal, cylindrique, brusquement et fortement tubu- 
leux en avant, avec un profond sillon circulaire avant son bord 
antérieur, à peine bisinué à sa base. — Ecusson petit, en triangle 
Gurviligne. — Elytres assez courtes, médiocrement convexes, subver- 
ticalement déelives en arrière, parallèles dans leurs trois quarts an- 
térieurs, puis brusquement rétrécies et obtusément arrondies au 
bout, avee deux forts tubercules latéraux un peu avant leur sommet, 
à peine plus larges que le prothorax et largement, mais faiblement, 
échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires. — 
Pattes courtes, robustes, les antérieures contiguës; cuisses compri- 
mées, graduellement en massue ; jambes légèrement arquées, assez 
brièvement onguiculées au bout; tarses des Srromnoscerus. — Les 
deux 19% segments abdominaux séparés par une profonde suture ar- 
quée ; 2 beaucoup plus grand que 3-4 réunis; saillie intercoxale très- 


308 CURCULIONIDES. 


large, coupée carrément en avant et brièvement anguleuse dans son 
milieu. — Métasternum médiocrement allongé. — Saillie mésoster- 
nale en triangle étroit et aigu. — Corps ovale, très-inégal, revêtu 
d’un enduit écailleux. 


L'espèce inédite (1) de Ceylan sur laquelle je fonde ce genre à 
complétement perdu le facies des Calandrides qui est si visible chez 
les Srromposcerus et ressemble à un DICHOTRACHELUS de taille plus 
grande et de forme plus massive que de coutume. On pourrait même 
invoquer, pour la placer près de ce dernier genre, ses hanches anté- 
rieures contiguës, le profond sillon qui sépare ses deux {°° segments 
abdominaux et la structure de ses tarses, mais son cadre buccal et 
ses antennes suffisent pour démontrer que sa place est dans le groupe 
actuel. Mes exemplaires ne présentent pas de différences sexuelles. 


TRIBU LXXX. 
OXYRHYNCHIDES. 


Cavité buccale terminale, présentant de chaque côté une fissure 
pour loger les mandibules; son bord antéro-inférieur plus ou moins 
distinctement trifide et logeant, dans les deux sinus qui en résultent, 
les palpes maxillaires. — Mandibules peu robustes, un peu saillantes 
et assez aiguës. — Antennes droites, basilaires ; funicule de 6 ar- 
ticles; massue cornée, en cône renversé, spongieuse au bout. — Yeux 
fortement granulés, très-grands, déprimés, transversaux, contigus en 
dessous. — Elytres recouvrant le pygidium; jambes mucronées au 
bout; 3° article des tarses notablement plus large que 2-3, bilobé. — 
Episternums du métathorax étroits, ses épimères petites. — Epimères 
mésothoraciques non ascendantes. — Corps oblongo-elliptique, reyètu 
d’un enduit. 


Par suite de Ja forme de ses antennes, unique genre qui compose 
ce groupe avait été placé par Schænherr dans les Orthocères dont il 
terminait la série peu homogène. Mais il est de la dernière évidence 
qu'il présente tous les caractères essentiels des Calandrides, si ce 
n'est que le 3e article de ses tarses est bilobé, ce qui n'est qu'une 
simple exception dont on verra plus loin quelques autres exemples 
chez les Sipalides et les Cossonides. Il n’est pas moins manifeste que 
la structure de sa cavité buccale exige qu'il soit placé immédiatement 
à côté des Sipalides qui suivent. 


(1) X. porcellus. Ater, indumento squammiformi cervino sat dense obtectus, 
prothorace dorso lorgitudinaliter pluri-carinato, antice et lateribus tubereulato; 
élytris profunde suleatis, sulcis remote punctutis, interstitiis argute costatis, 
iuterruplis, alternis magis prominentibus, Long. (rostr, exclus.) 4 mil. Hub. 
ios. Taprobanà; à Dom, Nietner detectus. 


CS 


üXYRHYNCHIDES. 309 


OXYRHYNCHUS. 


Scuogxn, Curcul. Disp. meth., p. 77. 


Tête arrondie; rostre assez long, arqué, épaissi et subquadrangu- 
laire dans son tiers basilaire, cylindrique et médiocrement robuste 
en avant; ses scrobes basilaires, inférieures, très-profondes, subfovéi- 
formes. — Antennes courtes, robustes; scape en cûne renversé, at- 
teignant à peine les yeux; funieule à articles 1-2 obconiques, allongés, 
celui-ci le plus long, 3-6 cylindriques, non contigus; massue en cône 
renversé; sa partie spongieuse courte, convexe. — Yeux distants en 
dessus. — Prothorax transversal ou non, plus où moins convexe, ar- 
rondi sur les côtés et rétréci en avant, légèrement sinué de chaque 
côté de son bord antérieur, en général assez fortement bisinué à sa 
base, avec son lobe médian court et aigu.— Ecusson assez petit, al- 
longé (Fortunei excepté). — Elytres le plus souvent peu convexes, 
subparallèles en avant, ou peu à peu rétrécies en arrière, isolément 
et ohtusément atténuées à leurextrémité, chacune plus ou moins ars 
rondie à sa base, avec son bord antérieur souvent denticulé et les 
épaules rectilignes. — Pattes assez longues, médioerement robustes; 
hanches antérieures contiguës; cuisses graduellement en massue; 
jambes légèrement arquées, subarrondies, fortement mucronées au 
bout, avec leur angle interne dentiforme ; tarses médiocres, robustes, 
spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, celui-là le plus grand, 
3 cordiforme, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. — Saillie inter- 
coxale assez large, arrondie ou subtronquée en avant. — Métaster- 
num allongé, plan, prolongé entre les hanches intermédiaires en une 
longue saillie étroite et pénétrant dans une petite fissure du méÉsO- 
sternum. — Saillie mésosternale assez étroite, peu à peu atténuée 
en arrière, — Corps oblongo-ovale, revètu partout d’un enduit 
épais. 

L’enduit en question, dont la couleur varie du gris jaunâtre au brun 
terreux, s'étend jusque sur la portion épaissie du rostre, les antennes 
et les pattes, y compris les tarses. La ponctuation est très-homogène 
et consiste en gros points variolés à fond blanchâtre, serrés et for- 
mant sur les élytres des rangéesrégulières, Chez une espèce inédite de 
ma collection il n'y à pas de dessin, mais chez toutes les autres il en 
existe un consistant tantôt (lateralis) en une ligne blanche qui longe 
les bords latéraux du prothorax et des élytres, tantôt (discors) en 
deux lignes pareilles formant une croix de Saint-André sur ces der- 
nicrs organes, tantôt enfin (Fortunei) en deux lignes en chevron. 

Les trois espèces (1) qu'a connues Sehænherr sont originaires des Ar- 


(1) 0. discors, lateralis, Java; rivulosus, Bornéo; Schœnh. Curcul, if 
p. 379: la première est très-commune à Java. 


310 CURCULIONIDES. 


chipels indiens; mais le genre est répandu également sur le continent 
voisin, une autre espèce (1) ayant été depuis découverte en Chine, 


TRIBU LXXXI. 
SIPALIDES. 


Cavité buccale terminale, présentant de chaque côté une échan- 
crure pour logerles mandibules, qui, en général, la remplissent entière- 
ment et cachent les autres organes buccaux. — Mandibules de forme 
variable. — Antennes insérées vers le milieu du rostre ou un peu en 
decà; funicule de 6, rarement de 7 articles; massue le plus souvent 
cornée et spongieuse au bout, parfois presque en entier spongieuse. 
— Yeux fortement granulés, déprimés, très-grands, contigus en des- 
sous. — Elytres recouvrant le pygidium. — Jambes mucronées ‘ou 
onguiculées au bout; 3° article des tarses de forme variable, souvent 
bilobé. — Episternums du métathorax au plus médiocrement larges ; 
ses épimères petites. — Epimères mésothoraciques parfois subascen- 
dantes, — Corps de forme variable. 

La cavité buccale est faite comme chez les OxyrayNcuus, avec cette 
différence que ses bords antérieurs, tant en dessus qu'en dessous, 
sont plus sujets à varier. Dans l'immense majorité des cas, lorsque les 
mandibules sont fermées, on n’aperçoit plus rien des autres organes 
buccaux ; mais chez les Raina, ils restent en partie visibles. Sous 
d’autres rapports, ces insectes sont peu homogènes et pourraient être 
répartis dans des tribus distinctes, mais comme ils sont, en somme, 
réunis par le double caractère de leur cavité buccale et de leurs an- 
tennes coudées (ce dernier les distinguant des Oxyrhynchides), j'ai 
préféré les laisser ensemble. 

M. Coquerel (2) à figuré la larve et la nymphe d’une de leurs es- 
pèces, la Rhina nigra de Madagascar, sans les décrire en détail. La 
première paraît ne différer en rien d'essentiel de celles des Calan- 
drides, dont le dernier segment abdominal est dépourvu de saillie, 
et elle vit également dans les palmiers en voie de décomposition. 

Les Sipalides sont tous exotiques; un de leurs genres (Rarna) sé 
trouve à la fois dans l’ancien et le nouveau continent; un autre (Sr 
PALUS) habite l'Afrique et les Indes orientales; un troisième (ScLe- 
ROCARDIUS) est propre au premier de ces pays; les autres sont améri- 


(1) 9. Fortunei, Waterh. Trans, of the entom. Soc. Ser, 2,IL, p. 172 ; Shang- 
haï; cette espèce diffère sensiblement des précédentes par ses élyres plus 
convexes el munies de côles qui manquent chez ces dernières, mais elle ap- 
partient äu genre. 

(2) Ano. d. 1. Soc. entom. 1848, p. 181, pl. 7, n° IV, f. 4a-d; trouvée en 
abondance Fe le tronc décomposé d'un palmier, le Vinsonia utilis Gaudich, 


ONTHOGNATHIDES. 314 


cains. Malgré leur petit nombre, ils ne forment pas moins de trois 
groupes secondaires très-nettement caractérisés. 


J. Funicule antennaire de 6 art.; corbeilles ‘des jambes 
postér. non caverneuses; prosternum entier. 
Jambes postér, fortement élargies et tronquées au bout. CRrHOoGNATHDES. 
— à — comprimées, non élargies —  SIPALIDES VRAIS, 
II. Funicule antenpaire de 7 art.; corbeilles des jambes 
postér. caverneuses; prosternum canaliculé. SCLÉROCARDIIDES, 


Groups I. Orthognathides. 


Bord antéro-inférieur du cadre buccal prolongé en une longue 
saillie triangulaire. — Mandibules très-saillantes. — Funicule anten- 
naire de 6 articles. — Jambes postérieures graduellement et fortement 
élargies, largement tronquées au bout; tarses linéaires, non spon- 
gieux en dessous. — Prosternum non canaliculé. 

Cet ensemble de caractères a une valeur plus que générique et 
w’existe que dans le genre suivant de Schænherr, qui est propre 
à l'Amérique du Sud. Le plus remarquable est la saillie très-pronon- 
cée dont la cavité buccale est munie en dessous. Elle est en contact 
avec les mandibules et, conjointement avec ces dernières, cache com- 
plétement les autres parties de la bouche. 


ORTHOGNATHUS. 
Seuoenu. Curcul., IV, p. 812 (1). 


Tôte globuleuse; rostre penché, médiocre, assez robuste, déprimé, 
arrondi aux angles, presque droit, fortement échancré au bout; sa 
face inférieure plane, carénée dans toute sa longueur; la saillie de son 
bord antérieur en dessous, atteignant presque le sommet des mandi- 
bules (2); ses serobes médianes, profondes, passant brusquement sous 


lui, arquées et évasées. — Mandibules déprimées, droites et inermes 
au côté interne, obtuses au bout. — Antennes médianes, courtes, r0- 


bustes ; scape en cône renversé, atteignant les yeux; funicule à arti- 
les 4 un peu plus gros et plus long que les suivants, 2-6 cylindriques, 


(1) Syn. Seuænocvaraus, Schœnh. Cureul. VII, 2, p. 215. Schœænherr à cru 
devoir changer, en 1845, le nom qu’il avait primilivement imposé au genre, 
en donnant pour raison que Dejean l'avait déjà employé pour un genre de 
Lucanides. Mais, en 1838, M: Buquet ayant publié ce dernier en l'appelant 
SrxæNocnaTuus, le nom d'OnraonaTaus doit être conservé. 

(2) Schœnherr décrit mal cette singulière structure du rostre, qu'il dit être 
bi-lancéolé au bout. Il a probablement voulu désigner par là les bords de l'é- 
chancrure que son bord antérieur présente en dessus; dans ce cas, il n'aurait 
pas vu la longue saillie du bord inférieur. s 


31% CURCULIONIDES. 


fortèment transversaux; massue en triangle inéquilatéral, comée, avec 
sa troncature spongieuse. — Prothorax aussi long que large, régu- 
lièrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, très-brièvement 
resserré en avant, avec un léger vestige de lobes oculaires, tronqué 
à sa base. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres convexes, oblongo- 
ovales, atténuées et subacuminées à leur extrémité, pas plus larges 
que le prothorax et échancrées en are à leur base. — Pattes médio- 
cres ; hanches antérieures contiguës, les postérieures beaucoup plus 
robustes que les autres ; cuisses comprimées, sublinéaires, échancrées 
en dessous près de leur sommet; jambes comprimées, les antérieures 
élargies et divisées en deux lobes à leur extrémité ; les intermédiaires 
ayant leur angle interne longuement dentiforme; les postérieures 
graduellement élargies et largement tronquées au bout (1), les quatre 
tarses antérieurs longs, linéaires, à article 1 assez long; les posté- 
rieurs courts, avec leur 4% article dilaté et triangulaire; tous ciliés 
au bout de leurs articles; le 4° médiocre; ses crochets petits. — 
2° segment abdominal aussi long que 3-4, arqué à ses extrémités, 
séparé du 1° par une suture arquée ; saillie intercoxale large, paral- 
lèle, arrondie en avant. — Métasternum long, longitudinalement 
canaliculés ses épisternums assez larges, sinueux en dedans, soudés 
avec ses épimères. — Saillie mésosternale étroite. — Corps oblong, 
glabre. 

Ce genre rivalise, dans la section actuelle, avec les SCLEROCARDIUS, 
sous le rapport de la bizarrerie des caractères. Le facies de l'unique 
espèce (lividus Schh.) qui le compose est, au contraire, parfaitement 
normal; on la prendrait, au premier coup-d’œil, pour un SPHENO- 
PHORUS de moyenne grandeur. Elle est en entier, y compris les an- 
tennes et les tarses, d’un jaune testacé livide; son prothorax paraît 
presque imponctué à la vue simple, et ses élytres sont fortement 
striées, avec les intervalles entre les stries convexes. Cet insecte, ori- 
ginaire du Brésil, est très-rare dans les collections, et je n’en ai vu 
que deux exemplaires : celui-là même qui a servi à Schœnherr, et un 
autre, de moitié plus petit, que m'a communiqué M. Waterhouse, 
J'ignore à quel sexe ils appartiennent, 


GROUPE II. Sipalides vrais. 


Cadre buccal sans saillie sur son bord inférieur. — Mandibules 
courtes, variables. — Funicule antennaire de 6 articles. — Jambes 
postérieures non élargies au bout; tarses variables. — Prosternum 
non canaliculé. , 

(1) On croirait, de prime-abord, qu’eiles sont fortement caverneuses, mais 
cela n’est pas; la cavité cotyloïde du tarse est située sur leur troncaturé même 
dont elle entame seulement le hord interne, 


SIPALIDES VRAIS. 313 


Ce groupe parait, au premier coup-d'œil, devoir en former 
deux: d'une part les Srazus et les MesoconpyLus à rostre arqué et 
tarses linéaires; d'autre part les Raina dont le rostre est droit et le 
3e article des tarses large et bilobé. Mais il existe un genre (Har- 
PAGTERUS) possédant ces deux derniers caractères, qui, à part cela, 
ressemble tellement aux MesoconpyLus, qu'il forme évidemment le 
passage entre les deux sections. J'ai cru, dès-lors, devoir les laisser 
ensemble. 


I. Rostre arqué; tarses linéaires. 
Massue antennaire très-obliquement tronquée au bout : Sipalus. 
— — carrément _— : Mesocordylus. 
11. Rostre droit; 3e art, des tarses large et bilobé. 
Massue antennaire oblongo-ovale, en partie cornée : Harpacterus. 
— — allongée, cylindrique, spongieuse : Rhina, 


SIPALUS. 


- 
Senoenn. Cureul. Disp. meth., p. 324. 


Tète arrondie; rostre long, robuste, arqué, épaissi et en général 
comprimé dans moins de sa moitié basilaire, cylindrique en avant etun 
peu déprimé au bout, avec le bord inférieur du cadre buccal légère- 
ment trifide; ses serobes commençant entre sa base et son milieu, pro- 
fondes, très-obliques et subconniventes en arrière. — Mandibules 
un peu saillantes, épaisses, convexes en dehors, inermes.— Antennes 
insérées en deçà du milieu du rostre, médiocres, très-robustes ; scape 
graduellement en massue, atteignant les yeux; funicule à articles 2 
un peu plus long que les autres, obconique, 1 et 3-6 cylindriques, 
transversaux, non serrés; massue cornée, en cône renversé, très-obli- 
quement tronquée et spongieuse au bout. — Prothorax au moins 
aussi long que large, tantôt (par ex. granulatus) subeylindrique, tan- 
tôt (par ex. guineensis) déprimé en dessus et presque carré, plus ou 
moins rétréei en avant, tronqué à sa base. — Ecusson allongé, aigu 
en arrière. — Elytres convexes, parallèles, rétrécies et déclives dans 
leur tiers postérieur ; un peu plus larges que le prothorax et faible- 
ment échancrées en are à leur base, avec les épaulesobtuses. — Pattes 
longues, les antérieures contiguës à leur base ; cuisses linéaires, les 
postérieures dépassant un peu l'abdomen ; jambes légèrement arquées 
et obliques à leur sommet, prolongées en un long mucro aigu ; tarses 
presque aussi longs que les jambes, linéaires, glabres, à articles 1-3 
obconiques, subégaux, 4 très-grand, ainsi que ses crochets.— 2€ seg- 
ment abdominal à peine aussi long que 3-4 réunis, séparé du 1*° 
par une suture arquée ; saillie intercoxale large, anguleuse en avant. 
— Saillie mésosternale médiocrement large, en triangle arrondi au 
bout. — Corps oblong, inégal, revêtu partout d'un enduit. 


314 è CURCULIONIDES. 


Les mâles diffèrent des femelles par leur taille plus petite, leur 
rostre plus robuste, rugueux et ponctué dans sa partie antérieure, 
tandis que chez ces dernières, il est plus grèle dans toute son 
étendue , avec sa portion terminale faiblement ponctuée et bril- 
lante. 

Schæœnherr à compris dans ce genre des espèces de l’ancien et du 
nouveau continent; mais il me parait devoir être réduit aux pre- 
mières, et c'est d'après elles seules que la formule qui précède à été 
rédigée. Ce sont de grands insectes dont la livrée offre un mélange 
de brun, de noir et de jaune fondus ensemble, et ayant un aspect 
velouté. Leur prothorax est tantôt criblé de fossettes arrondies, tantôt 
couvert de rugosités confluentes; des rangées de fossettes arrondies 
ou allongtes, rangées plus ou moins effacées en arrière, se voient 
sur les élytres; les intervalles entre elles sont lisses ou munis de pe- 
tits tubercules espacés. Le genre est médiocrement riche en es- 
pèces (1), mais son habitat s'étend de la côte occidentale d'Afrique 
jusque dans les parties les plus reculées des Archipels indiens, 


MESOCORDYLUS. 


Ce genre comprend les Srpazus américains de Schœnherr, Outre 
leur habitat, ils me paraissent différer suffisamment de ceux de l'an- 
sien continent pour devoir en être séparés. Les différences portent 
sur les points suivants : 

Rostre plus court, déprimé dans toute sa longueur, un peu épaissi 
dans ses deux tiers basilaires et plus ou moins dilaté au niveau de 
l'insertion des antennes; ses scrobes moins inférieures et non conni- 
ventes en arrière. — Massue antennaire plus courte, coupée carré- 
ment au bout; sa partie spongieuse saillante, en cône obtus. — 
Prothorax jamais cylindrique. — Elytres allongées, parallèles, sub- 
cylindriques. — 2° segment abdominal séparé du 4% par une suture 
droite. — Corps allongé, beaucoup moins robuste. 

À quoi s'ajoute encore que la livrée et la sculpture des téguments 
sont complétement différentes. Ces insectes sont en effet tous d'un 
noir peu brillant sur lequel se détachent, chez la plupart des espèces, 
de fines gouttelettes formées par un enduit blane ou jaunâtre; il est 
rare qu'il soit remplacé par des écailles de même couleur plus ou 
moins condensées. Quant à la sculpture, constamment le dessous du 
corps et le prothorax présentent des points enfoncés très-serrés sur 
celui-ci, et, les élytres sont régulièrement striées, avec les stries 
ponctuées ou non. 


(1) Schœnherr (Cureul. VII, 2, p. 209) en a connu 6 espèces : guineensis, 
Burmeisteri, granulatus, ete,; je ne sache pas que, depuis, on en ait publié 
aucune. 


SIPALIDES VRAIS. 415 


Le genre est plus nombreux que les Siazus (1) et répandu dans 
toutes les parties chaudes de l'Amérique. 


HARPACTERUS. 
. Scnoenu. Curcul. VIIL, 2, p.206. 


Tète subglobuleuse; rostre médiocre, assez robuste, droit, couvert 
d'aspérités, subeylindrique à sa base, renflé dans son milieu, au-dessus 
de ses serobes, subquadrangulaire en avant, avec son bord antérieur 
tronqué tant en dessus qu'en dessous; ses scrobes médianes, très- 
profondes, latérales, rectilignes et très-courtes. — Mandibules courtes, 
leur angle externe recourbé en dehors, aign. — Antennes courtes, 
robustes, médianes; scape graduellement en massue, atteignant les 
veux; funieule à articles 4-2 allongés, obconiques, celui-ci le plus 
long, 3-6 de même forme, transversaux; massue oblongo-ovale ; sa 
partie cornée cupuliforme, la spongieuse presque aussi grande, en 
cône obtus. — Yeux faiblement séparés en dessus. — Prothorax 
oblongo-ovale, très-brièvement resserré et tronqué en avant, sans 
aucun vestige de lobes oculaires, légèrement bisinué à sa base. — 
Ecusson petit, en triangle ceurviligne. — Elytres allongées, cylin- 
driques, conjointement et triangulairement échanerées à leur base, 
avec les épaules nulles. — Pattes médiocres; hanches antérieures 
faiblement séparées; cuisses comprimées, graduellement et médio- 
crement en massue; jambes légèrement arquées au bout, obliques 
et prolongées en un long mucro dirigé en dedans ; tarses assez longs, 
spongieux en dessous, à articles 1-2 obconiques, celui-là le plus long, 
à plus large, bilobé, 4 grand, ainsi que ses crochets. — 2° segment 
abdominal plus court que 3-4 réunis, séparé du 1° par une suture 
presque droite ; saillie intercoxale large, arrondie en: avant. — Saillie 
mésosternale étroite. — Corps allongé, cylindrique. 


Le rostre était pareil dans le petit nombre d'exemplaires que j'ai 
vus, et Schœnherr ne parle pas non plus de différences sexuelles. Il 
est plus que probable que lui et moi n'avons examiné que des mâles 
et que lés femelles doivent avoir le rostre plus grèle et sans aspé- 
rités. 

Ces insectes ressemblent, à s'y méprendre, aux MEsocoRDyLUS qui 
précèdent ; mais leur rostre construit sur le même plan que celui des 
Raina mâles, leurs tarses spongieux en dessous et dont le 3° article 
est bilobé, ete., les en distinguent parfaitement. Ils font évidemment 
le passage entre les deux genres en question. On ne connait que 


(1) Schœnherr (Cureul. VIII, 2, p. 211) en mentionne 10 espèces (sfriatus, 
Menmonius, cylindraceus, ete.). Depuis, on à publié les suivantes : Sip, luteo- 
signatus, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 203; Corrientes. — inmundus, 
scutellaris, Brichs, Archiv, 1847, 1, p. 135; Pérou. 


316 CURCULIONIDES. 


les deux espèces (ebeninus, quadrisignatus) du Brésil décrites par 
Schænherr, 
RHINA, 


Larn., Hist. nat. d, Crust. et à. Ins., XI, p.101 (1). 


Mäles : Tète subglobuleuse, saillante; rostre notablement plus étroit 
qu'elle, robuste, droit, couvert d'aspérités en dessus, subeylindrique 
dans sa moitié basilaire, dilaté dans son milieu au-dessus de l'in- 
sertion des antennes, puis déprimé en avant, plus ou moins villeux 
en dessous et sur les côtés; son bord antéro-supérieur prolongé en 
une forte saillie triangulaire ou ovale et aiguë; l'inférieur coupé 
carrément; ses scrobes commençant un peu avant son milieu, recti- 
lignes et effacées à une grande distance de sa base. — Mandibules 
épaisses, assez saillantes, recourbées en dehors et bilobées à leur ex- 
trémité (2). — Antennes submédianes, assez longues, médiocrement 
robustes; scape graduellement en massue, atteignant les yeux ; fu- 
nicule à articles de forme variable : 4 court, noueux au bout, 2 de 
-même forme, le plus long de tous, 3-6 obeoniques ou plus où moins 
arrondis; massue très-allongée, cylindrique, compacte, veloutée (4). 
— Yeux occupant toute la partie antérieure de la tète, subcontigus 
en dessus et en dessous, — Prothorax au moins aussi long que large, 
ovalaire, un peu déprimé en dessus, très-brièvement rétréci en avant, 
un peu sinué au milieu de son bord antérieur, tronqué à sa base, — 
Ecusson assez grand, en triangle curviligne, — Elytres allongées, 
cylindriques, subverticalement déelives en arrière, un peu plus larges 
que le prothorax et plus ou moins échancrées à leur base. — Pattes 
longues, les antérieures notablement plus que les autres; hanches 
de la même paire assez fortement séparées; cuisses subarrondies, 
linéaires; jambes arquées à leur extrémité et prolongées au côté 
interne en un long mucro; toutes ou quelques-unes d’entre elles 
munies au côté. interne d'épines espacées; tarses longs, à articles 
4 très-grand, grêle, 2 beaucoup plus court, tous deux spongieux sur 


(1) Latreille est l’auteur du genre, et non Olivier, comme le dit Schænherr 
et même Erichson dans lé « Nomenclator zoologicus » d'Agassiz, Col, p. 141. 

(2) Ce genre est le seul du groupe actuel chez lequel les organes buccaux, 
autres que les mandibules, sont visibles en partie, Les mâchoires sont enfon- 
cées dans la cavité buccale, petites, mais leur lobe unique est assez développé, 
subeultriforme et densément cilié au côté interne. Les palpes maxillaires sonk 
relativement assez grands et assez robustes; ce sont eux qu’on aperçoit princi- 
palement; leurs trois articles basilaires sont transversaux, le dernier en forme 
d’alène, Le menton est petit, carré, cilié et parait confondu avec la languetle ; 
ses palpes sont très-pelits et grêles, mais du reste pareils aux maxillaires. 

(3) En général on aperçoit à sa base un anneau corné, ou le long de son bord 
esterne une bande de même nature, plus ou moins longue, L'un et l’autre sont 
des vestiges du 1er article. 


SCLÉROCARDILDES. 417 


leurs bords seuls en dessous, 3 beaucoup plus large, bilobé, spon- 
gieux inférieurement, 4 grand, ainsi que ses crochets, — 2° segment 
abdominal”un peu plus grand que chacun des deux suivants, tous 
séparés entre eux et du 1° par de profondes sutures droites; saillie 


intercoxale large, arrondie en avant. — Saillie mésosternale assez 
large, triangulaire. — Prosternum convexe, souvent villeux. — Corps 
allongé, cylindrique. ; 


Femelles : Rostre plus court, glabre ou faiblement villeux; son 
hord antérieur en dessus non prolongé en une saillie. — Pattes plus 
courtes, avec les antérieures à peine où pas beaucoup plus grandes 
que les autres. — Prosternum glabre. 

L'un des genres les plus remarquables de la famille et qui serait 
isolé si les Harpacrenus ne le rattachaient pas aux MesoconpyLus. La 
plupart de ses espèces figurent parmi les plus grands Cureulionides, 
et toutes sont très-homogènes sous le rapport du facies et de la seulp- 
ture des téguments. Constamment leur prothorax est couvert de gros 
points enfoncés confluents, et leurs élytres sont fortement sillonnées ; 
les sillons sont cloisonnés et leurs intervalles étroits et cosfiformes. 
Leur livrée “est d’un noir assez brillant, mais les élytres sont sujettes 
parfois (serutator) à être densément marbrées et sillonnées de 
blanc. : 

Ces insectes sont répandus aux Antilles, dans l'Amérique du Sud, 
au Mexique, en Afrique et à Madagascar. On en connait huit en ce 
moment (1). 


Groupe III. Solérocardiides. 


Cadre buccal sans saillie sur son bord inférieur. — Mandibules 
très-courtes, en tenailles. — Funicule antennaire de 7 articles. — 
Jambes postérieures fortement élargies au bout; leurs corbeilles ca- 
verneuses. — Prosternum canaliculé. 

A l'exemple de Schœænberr, tous les auteurs qui ont parlé du genre 
unique qui cofnpose ce groupe, l'ont classé parmi les Cryptorhyn- 
chides. L'existence du profond canal dont son prosternum est pourvu 


(1) Dont sept mentionnées par Schœnherr, Guroul. IV, p. 790. Ii les divise 
en deux sections : À Jambes glabres dans les deux sexes : R. ebriosa, Mexique; 
barbirostris Fab., costalis, Brésil; affaber, Mexique. — B. Jumbes des mâles 
villeuses au côté interne : R. scrulator Oliv., Cuba, Huïty; Afzelii, Sierra- 
Leonc; nigra Drury, Madagascar. Suivant M. Chevrolat (Ann. d. 1. Soc. en- 
tom. 1851, Bull, p. LXXXVII), Ja scrutator de Cuba est différent de celle de 
Haïty, d’après laquelle Olivier a décrit l'espèce. Jacquelin-Duval (in Ramon de 
la Sagra, Hist, fis., etc. de Cuba, VIT) à imposé à la première le nom de R. 
oblila, — A la première de ces sections semble appartenir : R, amplicollis, 
Gerstæck, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 85, et in Peters, Reise n. Mo- 
zimb,; Entom. p. 347 (R. barbirostris? Bertol. Nov. comment. [nst, Bonon, 
X, p. 427); Mozambique. 


318 CURCULIONIDES. 


devait, en effet, lui faire assigner cette place. Mais l'examen de sos 
organes buccaux et la structure de sa massue antennaire, montre 
qu'il appartient à la Tribu actuelle dont il est, avec les Orrrocna- 
Taus, le membre le plus aberrant. 


SCLEROCARDIUS. 
Scnoenn. Mantis sec. Curcul., p. 82 (1). 


Tête relativement très-petite, arrondie; rostre assez court et ro- 
buste, subeylindrique, un peu comprimé latéralement, à peine arqué, 
tronqué au bout; ses serobes commençant un peu au-delà de son 
milieu, obliques et rapprochées en arrière, — Antennes médiocres, 
assez robustes; scape fortement en massue au bout, n’atteignant pas 
tout-à-fait les yeux; funieule à articles ohconiques : 1-2 allongés, 
égaux, 3-7 courts, grossissant peu à peu, 7 subcontigu à la massue, 
celle-ci oblongo-ovale, comprimée, obtuse au bout, subarticulée, — 
Prothorax subtransversal; régulièrement convexe, fortement arrondi 
sur les côtés, avec son bord antérieur profondément sinué latérale- 
ment, Muni de lobes oculaires assez saillants et arrondis, coupé 
presque carrément à sa base; prosternum profondément canaliculé, 
le canal étroit entre les hanches antérieures et nettement limité au 
niveau de leur bord postérieur. — Ecusson assez grand, en triangle 
curviligne. — Elytres convexes, régulièrement ovales, plus larges que 
le prothorax et échancrées en are à leur base, avec les épaules obli- 
quement arrondies. — Pattes médiocres, très-robustes; hanches anté- 
rieures très-grosses, hérissées de cils courts et rigides en dedans ; 
cuisses en massue, munies d'une petite dent; jambes comprimées, 
arquées, tranchantes en dehors, les antérieures munies de trois fes- 
tons externes, très-saillants, dont le dernier terminal, les postérieures 
graduellement élargies, avec leurs corbeilles très-fortement caver- 
neuses (2); tarses médiocres, spongieux en dessous sur leurs bords 
seulement, à articles 1-2 en cône renversé, celui-là allongé, 3 assez 
large, 4 long; ses crochets médiocres, — Les trois segments intermé- 


(1) Syn. Hererorus, Schœnh. Cureul. VII, 2, p. 1; nom déjà employé pour 
des Mammifères, des Oiseaux et des Reptiles. Schænherr ne l’a pas changé 
volontairement, mais n'ayant plus sous les yeux l’espèce typique du genre, il 
à fondé une seconde fois ce dernier, sous le nom adopté dans le texte, en don- 
nant celui de Bohemani à l'espèce elle-même. 


(2) I n’y a guère que les Fmpwrasres (voyez tome VI, p. 511) qui lés aient 
aussi fortement caverneuses; seulement ici la cavité qui en résulte est assez 
étroite, transversale et flexueuse, forme insolite et étrangère à tous les Curcu- 
lionides qui me sont connus. Les quatre jambes antérieures ont leur bord ex 
terue terminal un peu prolongé, mais différemmeñt fait ; celui des antérieures, 
élargi par le feston externe et terminal mentionné dans le texte, parait bilobé, 
tandis que celui des intermédiaires est échancré en dehors ct tronqué au côté 
interne; mais ni aux unes ni aux autres, les corbeilles ne sont cavernousos. 


COSSONIDES. ' 319 


diaires de l'abdomen égaux, séparés entre eux et du 4° par de pro- 
fondes sutures rectilignes ; saillie intercoxale large, ogivale. — Méta- 
sternum assez long. — Saillie mésosternale triangulaire, inclinée. — 
Corps massif, ovale, glabre. s È 

La seule espèce (africanus Schh.) décrite du genre est un grand 
insecte répandu depuis le Sénégal à Natal et peu commun dans les 
collections. Il est en entier d’un noir profond, peu brillant, criblé 
partout de gros points enfoncés, en partie confluents sur le prothorax; 
ses élytres sont fortement striées, avec les stries occupées par des 
fossettes quadrangulaires et leurs intervalles costiformes. 


TRIBU LXXXII. 
COSSONIDES. 


Cadre buccal fortement échancré ; pédoncule du sous-menton court, 
parfois peu distinct, laissant en entier les mâchoires à découvert. — 
Mandibules en tenailles et très-courtes, ou plus faibles et un peu sail- 
lantes. — Antennes courtes, insérées sur des points variables du 
vostre ; funicule de 7, 6, 5 ou 4 articles; massue ovale ou subglo- 
buleuse, cornée à sa base, sa partie spongieuse plus ou moins sail- 


lante. — Yeux tantôt finement, tantôt fortement granulés, au plus 
médiocres, souvent petits ou nuls, toujours très-fortement séparés en 
dessous. — Elytres recouvrant le pygidium. — Jambes onguiculées 


au bout; tarses courts, filiformes; leur 3° article assez souvent un peu 
plus large que les deux précédents, mais rarement bilobé. — Epi- 
sternums du métathorax étroits; ses épimères petites. — Epimères 
mésothoragiques acuminées en haut, non où à peine ascendantes. — 
Corps presque toujours allongé et linéaire. 

J'ai exposé plus haut les motifs qui m'ont engagé à conserver à 
ces insectes la place que Schænherr leur a assignée à la fin de la 
Famille actuelle. Elle est, en effet, justifiée par la tendance de plus 
en plus prononcée qu'ils ont à se rapprocher des Scolytides et qui 
finit par être telle qu'il faut y regarder de près, afin de ne pas prendre 
quelques-uns de leurs genres (surtout EREMOTES et STENOSCELIS) pour 
des Hyrasres et des Hyrureus. Cette analogie s'étend mème, dans 
un grand nombre de cas, jusqu'aux habitudes, 

Les Cossonides sont tous petits et n'ont rien conservé du facies des 
espèces des groupes précédents. À une seule exception près (0onEMAS), 
ils sont tous allongés et le plus souvent linéaires, cylindriques ou 
déprimés. Dans la grande majorité des cas, leurs téguments sont 
glabres et, quand cela n’a pas lieu, leur vestiture consiste en poils 
fins et redressés. La variété que présente la composition de leur fu- 
nicule antennaire, est sans exemple dans les autres groupes de la 
famille et facilite beaucoup leur classification. Aucun auteur n'a 


320 CURCULIONIDES. , 


signalé jusqu'ici combien il est fréquent que le scape empiète sur 
les yeux et les déborde mème en arrière. La tendance qu'ont ces 
derniers organes à devenir très-petits et à disparaître complétement 
est remarquable; nul groupe de Curculionides ne contient un aussi 
grand nombre: d'espèces aveugles. Les deux {°° segments abdomi- 
naux sont toujours très-grands et complétement soudés ensemble, 
caractères très-importants, car leur absence suffit pour exclure de la 
Tribu toute espèce qui ne les possède pas. Enfin, c’est ici que se 
trouve la seule exception connue au nombre des articles des tarses 
chez les Cureulionides : il y en a cinq bien distinets chez les Drvopu- 
raorus. Toutefois, le type spécial que constituent ces insectes n’est pas 
tellement tranché et évident qu'il ne puisse donner lieu à quelques 
incertitudes (1). Mais on courra peu le risque de se tromper, si l'on 
a bien saisi l’ensemble des caractères qui leur est propre. 

Pendant longtemps, les Cossonides ont été regardés comme ayant 
tous des habitudes pareilles à celles des Scolytides, c'est-à-&ire comme 
étant exclusivement xylophages et ligniperdes. Mais on sait mainte- 
nant, grâce surtout aux découvertes de M. Wollaston, qu’un certain 
nombre d’entre eux sont non-seulement épigés, mais arénicoles, et 
s’enfoncent à une assez grande profondeur dans le sable, principale- 
ment celui des bords de la mer. 

Plusieurs de leurs larves, appartenant aux genres DRYOPHTHORUS (2), 
RuayncoLus (3) et Mesires (4), ont été décrites, dans ces dernières an- 


(1) On a vu plus haut (p. 251) que Schæœnherr avait compris parmi eux un 
genre (Eumycrenus) de Madarides. Par compensation, deux autres (PHÆNOME- 
rus, Aonus) qui leur appartiennent avaient été placés par lui dans ses Cholides. 
M. Boheman également a classé près des Barmioius un genre qu'il a créé dans 
ces derniers temps sous le nom d’Oopewas. Enfin M. Wollaston lui-même, qui 
a fait une étude approfondie de ces insectes, y a. fait entrer, avec beaucoup 
d’hésitation, il est vrai, deux genres (Nesiores, Onxcmozips) que j'en ai exclus. 
Il sera question plus bas du second ; le premier a été reporté (Tome VI, p. 376) 
parmi les Molytides. C’est dans ce dernier groupe et dans celui des Rhyparoso- 
mides que se trouvent principalement les genres avec lesquels les Gossonides, 
en dehors de la cohorte actuelle, ont des rapports qui pourraient induire en 
erreur. 

(2) D. lymeæylon, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 245, pl: 5, 
f. 324-325; attaque le pin maritime, le chêne et le coudrier, recherche le bois 
sec ou qui a subi un commencement de décomposition, et le crible de ses gale- 
ries dirigées dans tous les sens. 

(3) R. porcatus, strangulatus, E. Perris, loc. cit. p. 247, pl. 5,-f. 326-329 
et pl. 6, f. 380-381; tous deux attaquent exclusivement le pin maritime et les 
bois de charpente provenant de cet arbre; leurs galeries ressemblent à celles 
du Dryophthorus lymexylon. — truncorum, Meeger, Sitzupgsber. d. Wien. 
Acad, XXXIV, p. 212, pl. 4; vit sur les sapins et creuse des galeries longitu- 
dinales dans leur aubier. 

(4) M. aquitanus (sous le nom de pallidipennis), Ed. Perris, loc. cit. p. 201, 


DRYOPHTHORIDES. 321 


nées, par MM. Ed. Perris et Heeger. Leur ressemblance avec les larves 
connues des Scolytides est complète. Elles ont en commun avec ces 
dernières un corps recourbé en are, revêtu de courts poils redressés 
et muni de petites spinules visibles seulement au microscope, deux 
articles aux palpes maxillaires comme aux palpes labiaux, deux très- 
courtes antennes, l'absence des yeux et celle des pattes. Ces dernières 
sont remplacées par des mamelons et deux bourrelets de chaque côté. 
Comme celles des Scolytides, ces larves vivent dans les végétaux 
ligneux où elles pratiquent des galeries dont la forme varie selon les 
espèces et où elles subissent leurs métamorphoses. : 

La Tribu a des représentants sur tous les points du globe, et ses 
genres, dont Schænherr n'a connu que 12, s'élèvent en ce moment 
à 28 (1). Dans l’arrangement qui suit, ils sont disposés dans l'ordre 
de leurs rapports avec les Scolytides, de telle sorte que les plus éloi- 
gnés de ces derniers sont placés en tête et vice versà. Ces genres se 
répartissent dans les quatre groupes suivants : 


I. lunicule antennaire de 4 art. DRYOoPHTHORIDES. 
IL. — — 5 — PENTARTHRIDES, 
I. — _— 7 ou 6 art, 
Métastern, très-court; saillie intercoxale excessive- 
ment large. Lymantin£s, 
— allongé ; saillie intercoxale de largeur nor- 
male, COSSONIDES Vrais. 


GROUPE I. Dryophthorides, 


Funicule antennaire de quatre articles. — Yeux petits. — Méta- 
sternum allongé. — Saillie intercoxale de largeur normale. 

Schœnherr a fait du seul genre Drxopnraonus une Division à part, 
égale en valeur à celle des Cossonides, et très-nettement caractérisée 
par le funicule des antennes de quatre articles et des tarses de cinq. 
Mais aujourd’hui qu'on connait plusieurs genres de Cossonides dont 
le funicule en question ne compte que cinq ou six articles, le premier 
de ces caractères a perdu une grande partie de sa valeur. Quant au 
second, on à découvert un autre genre (CHŒRORHINUS) qui, réunis- 
sant à un funicule de quatre articles des tarses normaux, comble 
l'intervalle qui existait primitivement entre les .Drvorarmonus et les 


pl. 5, f. 332-333; vit dans le bois pénétré d’eau de mer et y creuse des gale- 
ries pareilles à celles du Dryophthorus lymeæylon. 

(1) Aucun auteur n’a plus contribué que M. Wollaston à étendre nos con- 
baissances sur ces insectes. Outre ses « Insecta maderensia » et son « Catalogue 
of the coleopterous insects of Madeira, » voyez surtout son mémoire intitulé : 


€ On the atlantic Cossonides » dans les Trans. of the entom. Soc. Ser, ?, V, 
p. 362, 


Coléoptères. Tome VII. 21 


322 CURCULIONIDES: 


Cossonides. Dès lors, il n’y a plus de raisons valablés pour conserver 
le groupe en question de Schænherr, les espèces qu'il comprenait 
n'étant plus qu'une section particulière des Cossonides dont elles 
possèdent toute l'organisation. Ces insectes sont européens et ont des 
habitudes différentes. 


I. Tarses de 5 articles : Dryophthorus. 
I,  — 4 — : Chœrorhinus. 


DRYOPHTHORUS. 
Sonoenn. Curcul., Disp. meth., p. 332 (1). 


Tête obconique, saillante ; rostre assez long et assez robuste, paral- 
lèle, arrondi aux angles, légèrement arqué; ses scrobes commençant 
dans son milieu, profondes, rectilignes, très-courtes, subfovéiformes.— 
Antennes submédianes, très-courtes, robustes; scape droit, graduelle- 
ment en massue, atteignant au moins le bord postérieur des yeux; fu- 
nicule à articles 4-2 relativement allongés, obconiques, celui-là le plus 
long, 3-4 très-courts, transversaux; Massue assez forte, ovale, formée 
eu majeure partie par son 1°" article.—Yeux assez fortement granulés, 
petits, transversaux. — Prothorax plus long que large, cylindrique, 
légèrement arrondi sur les côtés, resserré près de son bord antérieur, 
tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres allongées, 
peu conyexes, atténuées en arrière, carénées latéralement près de leur 
sommet, pas plus larges que le prothorax et subtronquées à leur base. 
— Pattes assez longues, les antérieures assez largement séparées; 
cuisses presque graduellement en massue, les antérieures plus r0- 
bustes que les autres ; jambes étroites, un peu comprimées, forte- 
ment onguiculées en griffe au bout; tarses de à articles, courts, grêles, 
filiformes, à articles subégaux ; crochets petits. — Saillie intercoxale 
large, parallèle, subtronquée en avant. — Métasternum assez allongé. 
— Mésosternum étroit. — Corps allongé, inégal, faiblement cilié. 

On connait en ce moment cinq espèces de ce genre remarquable. 
Elles sont disséminées au loin sur le globe, d'un noir ou d’un brun rou- 
geâtre sales, plus ou moins rugueuses sur le rostre et le prothorax 
et striées sur les élytres, avec les intervalles entre les stries plus ou 
moins relevés, et parfois formant de fines côtes tranchantes, notam- 
ment dans l'espèce européenne (lymexylon). Gette dernière, qui pa- 
raît être assez commune partout, vit sous les écorces et dans les dé- 
titus des vieux troncs d'arbres. 


(1) Syn. Buzmrer, Megerl. in Dej. Eat. éd. 1, p. 99. — Cossonus Oliv., 
Gyllenh. — Lixus et Cazannra Fab. — Ruyncuopnonus Herbst. 

(2) D. lymezxylon Fab., Europe; corticalisSay, Amér. bor.; hituberculatus Fab.; 
Polynésie; excavatus, Madagascar; Schœnh. Gurcul. IV, p.1089.— Aj.: D.bre- 
virostris, Chevrol. Rev. et Mag. de Zool. 1860, p.137; France mér. et Algérie. 
— Foreslieri, Perroud, Mélang. entom. IV, p. 142: Nouvelle-Calédonie. 


PENTARTURIDES. 223 


CHOERORHINUS. , 
L. Faim. Ann, d, LSocsentom:, 1857, p. 742 (1). 


Genre voisin des Dryornraorus, mais très-distinct par la structure 
do ses tarses et présentant en outre les différences suivantes : 

Rostre plus court et plus robuste, déprimé en dessus et arrondi 
aux angles; ses scrobes commençant dans son milieu, profondes, 
obliques et atteignant sa base. — Antennes encore plus courtes et 
plus épaisses; scape fortement en massue, n'empiétant pas sur les 
yeux ; funicule à articles 4 obconique, plus long et plus gros que les 
suivants, 2-4 très-courts, très-serrés, grossissant peu à peu et à peine 
distincts de la massue; celle-ci oblongue, formée presque entièrement 
par son 1% article. — Yeux arrondis. — Pattes plus courtes et plus 
robustes dans toutes leurs parties; tarses de 4 articles seulement, très- 
courts, subégaux et déprimés. 


Les autres caractères, la forme générale, la livrée et la sculpture 
des téguments sont pareils à celles des Dryoparnonus. Il est, dès 
lors, manifeste que l'espèce unique (squalidus) du genre appartient 
au même type que ces derniers, et je ne vois pas qu'un article de 
moins à ses {arses soit un motif suffisant pour la placer dans un 
autre groupe que ceux-ci. Cet insecte a été découvert en Sicile (2). 


GROUPE II. Pentarthrides, 


Funiculé antennaire de cinq articles. — Yeux petits, souvent nuls. 
— Métasternum allongé chez presque tous. — Saillie intercoxale do 
largeur normale, 

Sauf un seul (AMAURORHINUS) propre à l'Europe, les cinq genres de 
ce groupe sont confinés dans les archipels africains de l'Atlantique 
et dans l'île Sainte-Hélène. La connaissance de la plupart d’entre 
eux est due à M. Wollaston. Tous paraissent être épigés. Schænherr 
n'en à mentionné qu'un seul (MicroxxLoBius) qu'il n'avait même pas 
vu en nature. 


I. Elytres cylindriques : Pentarthrum. 
Il —  convexes, atténuées à leur base et on arrière. 
a  Métasternum allongé. 


(1) Trois ans plus tard, M, Chevrolat (Rev. et Mag, d. Zoo!. 1860, p. 461) « 
décrit sous le nom de Chærorhinus lanosimanus, un insecte de l'Algérie dont 
iln’a pas exposé les caractères génériques, et qui paraît voisin des Euy1nu50N, 
ainsi que je l’ai déjà dit tome Vi, p. 621. . 

(2) Je soupçonne que le Dryophthorus brevirostris Chevrol., mentionné 
plus haut, est identique avec lui, ou appartient, à tout le moins, au genre ac- 
luel, 


324 CURCULIONIDES. 


b Des yeux bien distincts: Amaurorhinus. 
bb Yeux nuls ou rudimentaires, invisibles à la loupe. 
Antennes antérieures : Mesoæenus. 
— médianes: Penfatemnus. 
aa Métasternum court; des yeux : Microæylobius. 


PENTARTHRUM. 
Wouasr., Ann. a. Magaz. of net. Hist., Ser. 2, XIV, p. 129. 


Tète brièvement obconique, saillante; rostre un peu plus long 
qu’elle, assez robuste, cylindrique, légèrement arqué ; ses scrobes 
commençant dans son milieu, profondes, atteignant le bord inférieur 
des yeux. — Antennes médianes, courtes, robustes; scape en massue 
au bout, empiétant sur les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, 
celui-R plus long et plus gros, 3-5 très-courts, serrés ; massue petite, 
ovale, subeompacte, à article 1 grand, cupuliforme, les suivants très- 
petits, spongieux. — Yeux médiocres, déprimés, arrondis. — Pro- 
thorax allongé, régulièrement cylindrico-conique, tronqué à ses deux 
extrémités. — Ecusson à peine distinet. — Elytres allongées, cylin- 
driques, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, 
— Pattes courtes, les antérieures médiocrement séparées; cuisses 
robustes, comprimées, larges, arquées en dchors, grèles à leur base; 
jambes comprimées, droites, onguiculées au bout; tarses très-courts, 
à articles 4-2 grèles, subégaux, 3 un peu plus large, non bilobé, 4 
plus long que les précédents réunis; ses crochets petits. — Saillie 


jutercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. — 
Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire, cylindrique, 
glabre. 


Le type du genre (Huttoni Woll.) est un petit insecte découvert en 
Angleterre (Devonshire) sous des bûches gisant’sur le sol, et qui pa- 
raît être réellement indigène de ce pays. Depuis, une seconde es- 
pèce (1) a été trouvée dans l'ile de l’Ascension. Ces deux insectes sont 
d’un brun rougeâtre ou ferrugineux, finement pointillés, avec les 
élytres couvertes de rangées de points enfoncés très-serrées. 

AMAURORHINUS. 
L, Fainm., Ann. d. l. Soc. entom., 1860, p, 628. 
Ce genre m'est inconnu en nature ; la définition qu'en donne M. L. 

Fairmaire se borne aux caractères que voici : 

Rostre épais, suballongé, légèrement arqué, un peu dilaté au bout; 
ses scrobes allongées, arquées, obliques.—Antennes médiocres, insé- 
rées au milieu du rostre; scape grêle ; funicule de 5 articles : 1 le 


(1) P. cylinäricum, Wollast. Trans, of the entom, Soc. Ser. 2, V, p. 398, 
pl. 19, f. », 


PENTARTHRIDES. 326 


plus grand de tous, obconique, 2 un peu moins long, 3-5 courts; 
massue brièvement ovale. — Prothorax oblong, atténué en avant. — 
Elytres oblongues, rétrécies à leur base et en arrière. 


Cette courte formule suffit pour montrer que ce genre est très- 
voisin des MEsoxeNus qui suivent et n’en diffère même que par la 
présence des yeux (1). Le genre paraît être intermédiaire entre ces 
insectes et les Mesoxenus. L'espèce (Bonnairü) de Corse sur laquelle 
il a été établi, doit, d'après la description, ressembler complétement 
à ces derniers. Depuis, une seconde espèce (2) du midi de la France 
a été décrite, 

MESOXENUS. 


WozLasr., Trans, of theentom. Soc., Ser. 2, V, p. 395 (3). 


Tête subglobuleuse ; rostre assez long et assez robuste,| légèrement 
arqué, cylindrique et un peu déprimé au bout; ses scrobes commen- 
çant à quelque distance de son extrémité, faiblement arquées et éva- 
nescentes en arrière. — Antennes antérieures, médiocres, pareilles, 
du reste, à celles des PENraRTHRUM. — Yeux presque nuls (4). — Pro- 
thorax assez convexe, régulièrement oblongo-ovale, tronqué à ses 
deux extrémités. — Ecusson à peine visible, — Elytres assez con- 
vexes, oblongues, pas plus larges que le prothorax et faiblement 
échancrées à leur base. — Les autres caractères, comme chez les PEN- 
TARTERUM, avec le corps légèrement fusiforme. 


M. Wollaston avait, dans l’origine, confondu ce genre avec les 
PENTARTHRUM, mais il l’en a séparé, depuis, avec raison, ses espèces 
ayant un facies fort différent de celui de ces derniers et s’en distin- 
guant en outre par plusieurs caractères essentiels, notamment l’in- 
sertion des antennes et l'absence presque complète des yeux. La 
sculpture de leurs téguments n’est pas non plus la même, leurs ély- 
tres étant pointillées comme le prothorax. Ces espèces sont au nombre 
de deux (5) et propres aux archipels de Madère et des Canaries, où 
elles paraissent être très-rares. 


(4) M. L. Fairmaire ne parle pas de ces organes, mais comme il dit que le 
genre est voisin des Ruyncozus, il est très-probable qu'ils existent, 

(2) À. narbonnensis, Ch. Bris. de Barn. in Grenier, Cat. d. Col. d. France, 
p. 115. 

(3) Syn, Penranrunum, Wollast. Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser, 3, V, p. 450. 

(4) Je ne puis en apercevoir aucune trace à l’aide des plus fortes Jloupes. 
M. Wollaston, qui a employé le microscope pour les découvrir, regarde comme 
tels six à sept tubercules très-rapprochés les uns des autres et silués près de 
l'extrémité postérieure des scrobes rostrales. Ce serait alors des stemmates 
plutôt que des yeux composés, et, en tout cas, la vision doit être abolie, ou 
peu s'en faut, chez ces insectes. 

(5) Pent. Monisianum, Bewickianum, Wollast, loc. cit; Madère ; le premier 
a été aussi rencontré à Ténériffe. 


326 CURCULIONIDES, 


PENTATEMNUS. 
WoLLast:, Trans. of the entom. Soc., Ser. 2, V, p. 385. 


Tête subglobuleuse; rostre à peine plus long qu'elle, assez ro- 
buste, arrondi aux angles, faiblement arqué ; ses scrobes commen- 
çant non loin de son extrémité, arquées et évasées en arrière. — An 
tennes submédianes, très-courtes, robustes ; scape arqué à sa base, 
fortement en massue au bout; funicule à articles 1 grand, épais, 
obconique, 2-5 très-courts, grossissant peu en avant ; massue petite, 
ovale, subcompacte, spongieuse au bout. — Yeux rudimentaires (1). 
— Prothorax un peu plus long que large, assez convexe, obiongo- 
ovale, tronqué à ses deux extrémités, — Ecusson nul. — Elytres con- 
yexes, régulièrement oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax 
et tronquées à leur base. — Pattes courtes, les antérieures faiblement 
séparées à leur base; cuisses robustes, comprimées, fortement en 
massue ; jambes assez faibles, droites, onguiculées au bout, avec leur 
angle interne brièvement et finement dentiforme ; les antérieures 
frangées de poils fins au côté interne ; tarses très-courts, filiformes, 
à article 4 aussi long que 1-3 réunis; ses crochets très-petits, — 
Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum allongé. 
— Mésosternum assez étroit, — Corps oblong, subfusiforme, hérissé 
de poils longs et très-fins. 


La forme générale est la même, mais moins svelte, que celle des 
Mesoxenus, dont le genre est très-voisin et ne diffère guère que par 
la structure de son rostre et de ses antennes, ainsi que par les poils 
fins dont le corps est revêtu. La sculpture des téguments est à peu 
près la mème ; les élytres sont seulement plus fortement rugueuses, 
sans aucune trace de rangées de points enfoncés, et le prothorax est 
plus superficiellement ponctué. 

M. Wollaston n’en décrit qu'une petite espèce (2) originaire de 
quelques-unes des îles Canaries, où elle vit dans le sable des bords 
de la mer, à la racine de diverses plantes. 


MICROXYLOBIUS. 
Cuevroz., Trans. of {he entom. Soc., Ser. 1, 1, p. 98 (3). 


Tête globuleuse ou obtusément conique ; rostre séparé d’élle par 
une dépression plus ou moins distincte, médiocre, robuste, subeÿlin- 
drique, arqué ; ses scrobes commençant au-delà de son milieu, pro- 


(1) Le microscope révèle seulement, comme chez les Mesoxenus, la pré- 
sence de quelques très-petits ocelles. 


(2) P. arenarius, Wollast. loc, cit, p.388, pl, 19, f.1. 
(3) Syn. Acanrmnowenus, Bohem, Voy. d. l'Eugén.; Col, p. 141. 


PENTARTHRIDES, 327 


fondes et obliques. — Antennes submédianes, assez courtes et assez 
robustes; scape en massue au bout, empiétant sur les yeux; funicule 
à articles 1 plus long et plus gros que les suivants, 2 tantôt plus, 
tantôt pas plus long que 3; celui-ci ef 4-5 courts, obconiques ; massue 
médiocre, ovale, acuminée, subcompacte. — Yeux latéraux, en partie 
situés sur le rostre, assez petits, déprimés, subarrondis. — Prothorax 
le plus souvent oblong, assez convexe, plus ou moins arrondi sur les 
côtés, tronqué à sa base et en avant, très-rarement (conicollis) trans- 
versal et conique. — Ecusson à peine distinct, — Elytres assez con- 
vexes, de forme variable, pas plus larges que le prothorax et faible- 
ment échanerées en arc à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes 
médiocres, robustes, les antérieures faiblement écartées à leur base ; 
cuisses presque graduellement en massue; jambes comprimées, pres- 
que droites, onguiculées en griffe à leur extrémité, avec leur angle 
interne très-brièvement dentiforme ; tarses courts, à articles 1-2 fili- 
formes, grêles, celui-là le plus long et arqué à sa base, 3 plus large, 
bilobé, 4 assez long, grêle, ainsi que ses crochets. — Saillie inter- 
coxale large, parallèle, tronquée en avant. — Métasternum court. — 
Saillie mésosternale médiocrement large. — Corps oblong, rarement 
ovale, glabre. 


Genre particulier à l’île Sainte-Hélène, et fondé par M. Chevrolat 
sur une seule espèce de la plus petite taille. M. Wollaston en a publié 
récemment cinq autres et à donné du genre une formule plus dé- 
taillée. Presque en même temps, M. Bobeman l'a créé de nouveau, 
sous le nom d’AcANTHINOMERUS, en signalant son affinité avec les 
AnaLcis du groupe des Cryptorhynchides ; mais il appartient sans au- 
cun doute à la Tribu actuelle. 

Ces insectes sont petits et, sauf une espèce (conicollis) de forme 
courte et ovoïde, ont une ressemblance assez prononcée avec certains 
HeLops de très-petite taille. La plupart d'entre eux, ce qui est rare 
chez les Cossonides, sont d’un bronzé brillant, les autres noirs ; tous 
sont finement pointillés, avec des rangées régulières de points enfon- 
cés, plus gros, sur les élytres. M. Wollaston à divisé le genre en deux 
sections, selon que toutes les cuisses sont mutiques (1), ou que les 
postérieures sont munies supérieurement, à leur base, d'une assez 
longue épine (2). On ne sait pas bien si ce caractère est spécifique ou 
sexuel, 


(1) M. Westwoodii, Chevrol. loc. cit. pl. 10, £. 6. — lacertosus, lucifugus, 
terebrans, Wollast. Trans. of the entom. Soc, Ser. 2, V, p. 381, pl. 18, f. 5-7. 

(2) M. Chevrolatit, conicollis, Wollast. loc. cit. p.383, pl. 18, f. 8, 9; l’Acan- 
thinomerus armatus de M. Boheman (loc. cit.), que j’ai sous les yeux, me 
parait identique avec le premier. — M. Wollaston forme de cette sectiou un 
sous-genre qu'il nomme THAUMASTOMERUS; je crois que ce nom à une légère 
priorité sur celui d'AGANTHINOMERUS. \ 


328 CURCULIONIDES . 


Le genre, par suite de la brièveté du métasternum, fait le passage 
ayec le groupe suivant. 


GROUPE III. Lymantides, 


Funicule antennaire de sept, rarement (Ravmonpra) de six articles. 
— Yeux petits, souvent nuls. — Métasternum très-court. — Saillie 
intercoxale très-courte et excessivement large (1). 


Par la brièveté de leur métasternum, l'extrême largeur de leur 
saillie intercoxale et leur facies, ces insectes sont les plus aberrants 
des Cossonides et devraient, à ce titre, être placés en tête de la Tribu, 
Mais leur funicule antennaire, composé comme celui des Cossonides 
vrais, m'a déterminé à les mettre près de ces derniers. J'ai emprunté 
le nom du groupe particulier qu'ils constituent au seul (LyMANTES) de 
leurs cinq genres que Schænherr ait connu. Tous sont sans aucun doute 
épigés, et leur distribution géographique est très-étendue, un d'eux 
(Oonemas) étant propre aux îles Sandwich, un autre (LyMAnTEs) à 
l'Amérique du Nord, tandis que les trois derniers sont européens, 


I. Des yeux. 
a Corps ovalaire; antennes médianes : Oodemas. 


aa — oblong. 
Antennes subterminales ; prothorax subglobuleux : Aparoprion, 
—  submédianes; cylindrico-ovale : Cotaster. 


I, Yeux nuls. 
Rostre non étranglé à sa base : Raymondia. 
— fortement : Lymantes. 


OODEMAS. : 
Bone., Voy. d. l’'Eugén.; Entom. p. 138. 


Tète petite, brièvement obeonique; rostre court, robuste, droit, 
cylindrique; ses scrobes presque complètes en avant, arquées et ar- 
rivant sous les yeux. — Antennes submédianes, médiocres, grèles; 
scape fortement épaissi au bout, atteignant le bord postérieur des 
yeux; funicule de 7 articles: 1-2 allongés, cylindriques, 3-7 plus 
courts, subovales; massue petite, ovale, acuminée, articulée. —Yeux 
situés sur le rostre, latéraux, petits, arrondis.—Prothorax aussi long 
que large, obconique, arrondi à sa base, obliquement tronqué en 
avant et assez fortement échancré sur son bord antéro-inférieur. — 
Ecusson à peine distinct, triangulaire.—Elytres assez convexes, régu- 


(1) Celle des Lymanres fait une demi-exception à cet égard; elle est un peu 
plus longue et un peu moins large que dans les autres espèces. Il serait possible 
qu’il en fût de même chez le Cofaster cuneipennis que je n’ai pas vu. 


LYMANTIDES. 329 


lièrement ovalaires, pas plus larges que le prothorax et largement 
échancrées en are à leur base. — Pattes médiocres, les antérieures 
très-faiblement séparées ; cuisses en massue, inermes ; jambes droi- 
tes, fortement onguiculées au bout; tarses à articles 1-2 courts, gré- 
les, nus en dessous, 3 plus large, spongieux inférieurement, bilobé, 
presque aussi long qu'eux réunis; ses crochets petits et grêles. — 
Saillie mésosternale médiocrement large.— Corps régulièrement oya- 
laire, glabre. 


M. Boheman a placé ce genre immédiatement à côté des Barinius, 
mais c'est sans aucun doute un genre de Cossonides. Il est établi sur 
un petit insecte (1) des environs d'Honolulu (îles Sandwich) qui, au 
premier aspect, ressemble beaucoup au Microzylobius conicollis Wol- 
last. de l’île Sainte-Hélène, mais qui en diffère considérablement par 
ses caractères génériques, notamment par la composition de son 
funicule antennaire. Il est d'un vert bronzé brillant et lisse, sauf sur 
les élytres qui présentent des rangées régulières de points enfoncés, 
gros en avant, obsolètes en arrière. C'est, avec les MicroxyLogrus, le 
seul genre de la tribu où la livrée des téguments est de couleur mé- 
tallique, 


APAROPRION. 


Hawre, Wien, entom. Monatschr., V, p. 68. 


Tète très-petite, très-convexe, fortement enchässée dans le protho- 
rax; rostre allongé, assez grêle, cylindrique, un peu épaissi au bout, 
légèrement arqué; ses scrobes profondes, aboutissant à la partie in- 
férieure des yeux. — Antennes subterminales, assez grèles ; leur fu- 
nicule de 7 articles : 1-2 allongés, 2-7 globuleux. — Des yeux (2).— 
Prothorax presque aussi large que long, beaucoup plus étroit que les 
élytres, globuleux, légèrement rétréci en avant, tronqué à ses deux 
extrémités. — Ecusson nul. — Elytres ovalaires, convexes, notable- 
ment plus larges que le prothorax. — Pattes assez longues ; cuisses 
médiocrement en massue; jambes onguiculées au bout; 3° article 
des tarses bilobé, spongieux en dessous, crochets assez grands. — 
Corps ovalaire, finement pubescent. 


Je n'ai pas vu ce genre et j'emprunte les caractères qui précèdent à 
ceux que lui assigne M. Hampe, ainsi qu'à sa description de l’espèce 
typique. Quoiqu'il y manque quelques particularités importantes, 
notamment la forme de la saillie intercoxale de l'abdomen et la lon- 
Sueur du métasternum, je crois que le genre est voisin des COTASTER, 
comme le dit ce savant entomologiste, et dès lors qu'il appartient au 
Sroupe actuel. L'insecte (costatum) de Transylvanie sur lequel il est 


(1) O. œnescens, Bohem. loc. cit. pl. 2, f. 6a-e. 


(2) M. Hampe n'indique ni leur dimension ni leur forme; il est probable 
qu’ils sont très-petits, comme ceux des Corasrer, dont le genre est voisin. 


330 \ CURCULIONIDES. 


établi a une sculpture des téguments analogue à celle de ces derniers, 
mais son facies doit être assez différent et se rapprocher de celui de 
certains ANTHICUS ; il est petit (2 lin.) et de couleur brunâtre, 


COTASTER, 
DE Morseu., Rev. et Mag: d. Zool., 1851, p, 425 (1). 


Tête subglobuleuse; rostre médiocre, assez robuste, cylindrique, 
assez arqué ; ses scrobes commençant près de son milieu, obliques, en 
grande partie visibles latéralement. — Antennes submédianes, peu 
robustes; scape graduellement en massue, empiétant sur les yeux; 
funicule de 7 articles : 1 plus gros et pluslong que les suivants, 2-7 
très-courts, subégaux, grossissant à peine en avant; massue petite, 
ovale, subcompacte. — Yeux très-petits, ovales ou subarrondis, dé- 
primés. — Prothorax transversal où non, plus ou moins arrondi sur 
les côtés, brièvement rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémi- 
tés, inégal en dessus. —Æcusson nul. — Elÿtres médiocrement con- 
vexes, ovales ou oblongo-ovales, débordant plus où moins, mais en 
général peu, le prothorax et légèrement échancrées en arc à leur 
base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues, les anté- 
rieures très-faiblement séparées; cuisses presque graduellement et 
médiocrement en massue; jambes droites, arrondies, onguiculées au 
bout; tarses très-courts, un peu déprimés, à articles 1-2 subégaux, 3 
un tant soit peu plus large qu'eux, subbilobé, 4 médiocre; ses cro- 
chets petits. — Mésosternum médiocrement large. — Corps oblong, 
plus ou moins recouvert de courts poils redressés. 


Comme on le voit par la synonymie, les espèces de ce genre, dont 
on connaît en ce moment trois (2), ont été rapportées à autant de 
genre différents, et deux d'entre elles ont été placées dans des grou- 
pes très-éloignés de la Tribu actuelle. Schænherr a reconnu que lune 
d'elles appartient aux Cossonides, mais il l'a comprise à tort parmi 
les Pucosopmacus dont elle est très-distincte, génériquement par- 
lant. Ces insectes sont d’un jaune ferrugineux plus ou moins clairs 
leur prothorax varie sous le rapport de la sculpture, et leurs élytres 
sont fortement ponetuées en stries, avec les intervalles entre ces der- 
nières plus ou moins relevés. Tous sont propres à l'Europe méri- 
dionale. 


(1) Syn. Puroropmaeus pars, Schœnh, — Tracnopes pars, Schœnh. — STx- 
pHLUS Aubé, 

(2) Phltoph. uncipes, Schœnh. Cureul. IV, p. 1055; Italie; type du genre. 
— Trach. exsculptus (Germar), Schœnh. ibid. VIL, 2, p. 410 (Coast. littoralis, 
Motseh. loc. cit. pl. 11, £. 12); France mér., Sicile. — Sfyphl. cuneipennis, 
Aubé, Ann. d, 1. Soc. entom. 1850, p. 341; Alpes du Piémont ; cette espèce 
doit par conséquent être retranchée des Sryruvus, parmi lesquels elle est citée 
tome VI, p, 334, note 1. 


LYMANTIDES, 331 


RAYMONDIA. 
Aubé, Ann. d. L. Soc. entom., 1861, p. 195 (1). 


Tête petite, globuleuse ; rostre assez allongé, Médiocrement robuste, 
cylindrique et comprimé latéralement, légèrement arqué; ses scro- 
bes commençant tout-à-fait à son extrémité, passant rapidement sous 
lui et invisibles sur les côtés, sauf en avant. — Antennes termina- 
les, médiocres, assez peu robustes; scape en massue au bout, n’attei- 
gnant pas tout-à-fait la base du rostre; funieule de 6 articles ob- 
coniques : {4 plus long que les autres, 2-7 courts, égaux; massue 
médiocre, ovale, acuminée; son 4% article grand. — Yeux nuls. — 
Prothorax allongé, peu convexe, régulièrement oblongo-ovale, tron- 
qué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — Elytres peu convexes, 
allongées, oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax et tronquées 
à leur base, avec les épaules nulles. — Pattes courtes, les antérieures 
très-faiblement séparées; cuisses robustes, fusiformes ; jambes com- 
primées, fortement et graduellement élargies, longuement et oblique- 
ment tronquées au bout, ce qui les fait paraître fortement anguleuses 
en dehors, inermes au bout; tarses extrèmement courts, déprimés, à 
article 4 presque aussi long que 1-2 réunis; ses crochets très-petits. — 
Mésosternum étroit, linéaire. — Corps oblong , atténué en avant, 
légèrement pubescent. 


Genre plus voisin des Coraster que de tout autre et l'un des plus 
distincts de la Tribu actuelle. L'espèce (2) sur laquelle il a été établi 
est très-petite (à peine 2 millim.), d'un jaune testacé clair, fortement 
ponctuée sur le prothorax, avec des rangées régulières de points 
encore plus gros sur les élytres. Elle a 616 trouvée aux environs de 
St-Raphael (Var) sous une pierre profondément enfoncée dans le sol. 
Deux autres espèces (3) ont été, depuis, découvertes dans le midi de 
la France. 4 

LYMANTES. 


Sonoenx., Curcul., [V, p. 1088. 


Tête globuleuse; rostre séparé d'elle par un profond étranglement, 
médiocre, robuste, subquadrangulaire, arrondi aux angles, arqué; 
ses scrobes commençant à peu de distance de son sommet, obliques, 


(1) Le nom de Raymonnra devra être changé, ayant déjà été employé pour 
des Diptôres pupipares, en 1855, par M. Frauenfeld (Sitzungsber, d. Wien. 
Acad, XVIII, p. 320). 

(2) R. fossor, Aubé, loc, cit. pt. 5, f. 7. 

(3) R. Delarouxei, Ch. Bris. de Barnev. Ann. d, ]. Soc. entom. 1861, p. 603; 
Pyrénées or. (Collioures); en compagnie de petites fourmis. — Marqueti, 


es in Grenier, Cat. d, Col. d. France, p, 130; Toulouse ; sous des couches 
argile, 


332 CURCULIONIDRS. 


visibles seulement en avant. — Antennes antérieures, médiocres, 
assez robustes; scape graduellement en massue, atteignant à peine 
les yeux; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là 
le plus long, 3-7 transversaux, serrés, grossissant peu à peu; massue 
assez forte, subglobuleuse, subcompacte. — Yeux situés sur le rostre, 
latéraux, petits, déprimés, étroits, obliquement transversaux. — Pro- 
thorax en carré allongé, déprimé, brusquement et brièvement r6- 
tréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — 
Elytres médiocrement convexes, longuement déclives en arrière, ré- 
trécies dans leur tiers postérieur, pas plus larges que le prothorax 
et un peu échancrées en are à leur base. — Pattes médiocres, les 
antérieures très-faiblentent séparées à leur base; cuisses presque 
graduellement en massue, les antérieures plus fortement que les 
autres; jambes étroites, un peu comprimées, légèrement arquées à 
leur extrémité, celle-ci brièvement mucronée; tarses très-courts, 
filiformes, à article 4 assez long ; ses crochets très-grêles, parallèles, 
— Mésosternum très-étroit, linéaire.— Corps oblong, allongé, inégal. 
On n'en connaît qu'une petite espèce (serobicollis Schh.) de l’Amé- 
rique du Nord, variant, pour la couleur, du noir au brun plus ou 
moins clair, et à laquelle sa sculpture donne quelque ressemblance 
avec les Ancaonus de petite taille et de forme allongée. Le dessous 
de son corps, son rostre et son prothorax sont en effet couverts de pe- 
tites fossettes qui leur donnent un aspect variolé; les élytres sont 
fortement ponctuées en stries à leur base et sillonnées en arrière. 


Groupe IV. Cossonides vrais. 


Funicule antennaire de sept, très-rarement (Hexarrurum) de six 
articles. — Yeux toujours distincts, plus ou moins grands. — Méta- 
sternum allongé. — Saillie intercoxale de largeur normale. 

Ce groupe est à luiseul plus riche en espèces que les trois précé- 
dents réunis, mais ne donne lieu, du reste, à aucune observation 
particulière. Leurs habitudes, pour autant qu’elles sont connues, Va- 
rient un peu, mais il est probable que le plus grand nombre d’entre 
elles sont xylophages. Elles sont répandues sur tous les points du 
globe et’constituent les quinze genres suivants : 


I, Rostre au moins aussi long et notablement plus étroit que 
la tête, de forme et de grosseur très-variables. 
a  Elytres convexes, atténuées à leur base et en arrière : Leipommala. 
aa — parallèles, cylindriques ou déprimées. 
b  Cuisses postér, dépassant fortement l'abdomen : Phœnomerus. 
bb _—— plus courtes que — 
c 3e article des tarses bilobé. 
d  Hanches antér. plus ou moins fortement séparées. 


COSSONIDES VRAIS. 3933 
Rostre épais, parallèle: Amorphocerus. 
— 6paissi à sa base, filiforme en avant : Porthetes. 
dd Hanches antér. faiblement séparées; rostre cylindrique : Séenotis. 
ce de article des tarses filiforme ou non, jamais bilobé. 
e Scape des antennes restant loin des yeux : 4orus. 
ee —— empiétant sur les yeux, parfois dé- 
passant leur bord postérieur. 
f Manches antér. plus ou moins fortement séparées. 
g Antennes subbasilaires dans les deux sexes. 
Funicule à art. 1 seul allongé; yeux situés sur le 
rostre : Calolethrus. 

_—— 1-2 allongés ; yeux situés sur la tête : Proeces. 
gg Antennes antérieures ou médianes dans les deux sexes : Cossonus. 
999 —— chez les ©, basilaires chez les ® : Mesites. 
Îf Manches antér. faiblement séparées : Phlæophagus. 
eee Scape des antennes atteignant, ou peu s'en faut, les 

yeux sans empiéter sur eux. 
Funicule de 7 articles : Rhynculus. 
— de6 — :Hexarthrum. 
IT. Rostre plus couri que la tête, extrèmement épais, formant 
une sorte de museau. 
Massue antennaire petite, ovale, acuminée : Eremotes. 
—— grosse, subglobuleuse : S{enoscelis. 
Genre incertæ sedis : Caulophilus. 


LEIPOMMATA. 
WozLasr., À Cat. of the Col. of Madeir., p.100. 


Je ne connais pas ce genre en nature, mais l’exposition très-détail- 
lée qu'a donnée M. Wollaston de ses caractères et la figure publiée par 
lui de l’espèce qui en constitue le type, permettent de s'en faire une 
idée exacte. ; 

Rostre court, épais, à peine arqué. — Antennes submédianes, 
courtes, robustes; scape légèrement arqué, en massue au bout; fu- 
nicule de 7 articles : 1 épais, allongé, 2-7 très-courts, égaux, grossis- 
sant peu à peu, mais faiblement; massue médiocre, brièvement 
ovale, compacte. — Yeux nuls, même sous le microscope. — Protho- 
rax un peu plus long que large, convexe, arrondi sur les côtés, atté- 
nué en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson nul. — 
Elytres convexes, oblongo-ovales. — Pattes courtes, les antérieures 
faiblement séparées ; cuisses en massue comprimée ; jambes presque 
droites, fortement onguiculées au bout, avec leur angle interne lon- 
£uement spiniforme; les antérieures frangées de longs poils fins au 
côté interne; tarses courts, à articles 4 plus long que 2, 3 un peu 
plus large qu'eux, mais non bilobé, 4 presque aussi long que les 


334 GURCULIONIDES. 


précédents réunis; ses crochets très-petits. — Corps oblong, sublusi- 
forme, hérissé de poils fins. , 


Ilest manifeste, d'après ces caractères, que l'espèce typique (1) 
ressemble complétement au Pentatemnus arenwrius du groupe des 
Pentarthrides, mais appartient à celui-ci par son funicule anten- 
naire composé de sept articles. Elle s’en éloigne également un peu par 
la sculpture de ses élytres qui sont ponctuées en stries. Cet insecte 
habite l’île de Madère et est arénicole et fouisseur. 


PHÆNOMERUS. 
Senoenn., Cureul. IT, p. 632. 


Tête globuleuse; rostre médiocre, peu robuste, un peu épaissi 
et comprimé dans sa moitié basilaire, cylindrique en avant; ses 
scrobes latérales, occupant la partie épaissie, arquées et atteignant 
les yeux. — Antennes très-courtes, assez robustes; scape en massue 
au bout, atteignant les yeux; funieule de 7 articles : 1-2 obconiques, 
celui-là plus long et plus gros, 4-7 fortement transversaux, très-ser- 
rés, grossissant peu à peu; massue aussi longue que le funicule, 
grosse, oblongo-ovale, veloutée.— Yeux grands, ovales, très-dépri- 
més, transversaux, faiblement séparés en dessus. — Prothorax quatre 
fois environ plus long que large, subcylindrique, légèrement rétréci 
en avant, tronqué à sa base, finement caréné en dessus. — Ecusson 
petit, en carré transversal. — Elytres d'un tiers environ plus longues 
que le prothorax, subeylindriques, obliquement déclives à leur extré- 
mité et obtusément arrondies au bout, pas plus larges que le protho- 
rax et tronquées en avant. — Pattes postérieures beaucoup plus 
longues que les autres; celles-ci médiocres; les antérieures médio- 
crement séparées ; leurs cuisses comprimées, très-larges, les inter- 
médiaires moins, toutes grèles à leur base et finement dentées en 
dessous; les postérieures longuement pédonculées, dépassant nota- 
blement l'abdomen, fortement en massue au bout et triangulaire- 
ment dentées en dessous; jambes antérieures et postérieures com- 
primées, un peu arquées et onguiculées au bout; les postérieures 
grèles et arquées à leur base, assez élargies et bidentées en dehors 
au bout; tarses médiocres, grêles, subfiliformes, à articles 4 et 4 al- 
longés, 3 pas plus large que les autres; crochets petits, très-grèles. 
— Les deux premiers segments abdominaux très-longs, confon- 
dus ensemble; saillie intercoxale très-allongée, ogivale, entamant 
fortement le métasternum. — Celui-ci assez court, — Mésosternum 
médiocrement large. — Corps très-allongé, linéaire, subeylindrique, 
finement pubescent. 

Les exemplaires d'après lesquels cette formule a été rédigée sont 


(4) L. calcaratum, Wollast. loc. cit, p. 101; figuré dans les Trans. of the 
entom, Soc. Ser, 2, V,pl. 19, f, 3. 


COSSONIDES VRAIS. 335 


probablement des mâles. Schænherr, à en juger par ce qu'il dit du 
rostre, me parait avoir eu une femelle sous les yeux. Il a placé le 
genre dans sa division des Cholides, mais il appartient sans aucun 
doute à la tribu actuelle dans laquelle il constitue un type particulier 
et très-distinet. r 

L'espèce typique (Sundewalli Schh.) est, comme il le dit, de la 
taille du Lyprus cylindrus d'Europe, d'un noir mat, finement ru- 
gueuse sur le prothorax et striée sur les élytres ; les stries sont sépa- 
rées par des côtes fines et tranchantes. Dans les exemplaires bien con- 
servés, le prothorax présénte quelques taches indéterminées formées 
par de petits cils grisâtres; une grande tache commune et basilaire de 
même couleur, suivie de deux larges bandes arquées et interrompues, 
se voit sur les élytres. Cet insecte habite le Bengale et Ceylan. J'en 
connais une autre espèce provenant de ce dernier pays. 


AMORPHOCERUS. 
Senoenm., Cureul. Disp. meth., p. 329. 


Tête saillante; rostre médiocre, robuste, parallèle, subarrondi, un 
peu déprimé en dessus, médiocrement arqué; ses scrobes commen- 
çant à quelque distance de son extrémité, profondes, rectilignes. — 
Antennes courtes, robustes; scape épais, graduellement en massue, 
atteignant le bord postérieur des yeux ; funicule de 7 articles : 1 re- 
lativement très-grand et très-gros, 2-7 très-courts et très-serrés, gros- 
sissant peu à peu, 7 contigu à la massue; celle-ci petite, ovale, à 
article 4 grand, cupuliforme, les suivants spongieux, très-courts: — 
Yeux assez grands, un peu saillants, ovales, transversaux.— Protho- 
rax oblong, peu convexe, légèrement arrondi sur les côtés, briève- 
ment rétréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson 
très-petit. — Elytres allongées, subconvexes, parallèles, arrondies à 
leur extrémité, à peine plus larges que le prothorax et tronquées à 
leur base. — Pattes courtes, les antérieures assez fortement séparées; 
cuisses robustes, comprimées, larges, arquées en dessus ; jambes com- 
primées, rétrécies et un peu arquées à leur base, graduellement et 
fortement élargies au bout, avec leur extrémité denticulée et ongui- 
culée ; tarses courts, à articles 1 grêle et arqué à sa base, 8 plus large 
que 1-2, bilobé, 4 aussi long que les précédents réunis; ses crochets 
médiocres. — Saillie intercoxale large, ogivale, — Mésosternum assez 
large.— Corps allongé, linéaire. 

Ces insectes ont le factes des Cossonus, mais s'en distinguent par 
leur rostre, leurs antennes, leurs pattes et le 3° article de leurs 
tarses. Leur taille égale celle des Cossonus de seconde grandeur et 
leur sculpture est la mème. Les quatre espèces (1) décrites par 


(A) A. rufipes, samiæ; talpa, setosus, Schœnh, loc, cit. p. 990; le dernier 


336 CURCULIONIDES. 


Schœnherr habitent l'Afrique australe. On en connait une cin- 
quième (1), originaire de la Polynésie. 


PORTHETES. 
Senoenu., Curcul., IV, p. 1041. 


Mâle : Tête saillante; rostre médiocre, à peine arqué, épaissi dans 
sa moitié basilaire, filiforme en avant; ses serobes commençant au 
sommet de la partie épaissie, profondes et obliques. — Antennes mé- 
dianes, courtes, robustes; scape atteignant le bord postérieur des 
yeux, grêle à sa base, puis renflé en une très-grosse massue ovale; 
funicule à articles 4 gros, allongé, obconique, 2-7 transversaux, très- 
serrés, grossissant peu à peu; massue petite, ovale, subcompacte.— 
Yeux assez grands, déprimés, subarrondis. — Prothorax déprimé, en 
carré subéquilatéral, légèrement arrondi sur les côtés, finement re- 
bordé et tronqué à sa base et en avant. — Ecusson petit, en triangle 
aigu. — Elytres allongées, subdéprimées, parallèles, rétrécies dans 
leur quart postérieur, un peu plus larges que le prothorax et tronquées 
à leur base, avec les épaules obtuses.— Pattes courtes, les antérieures 
fortement séparées; ouisses robustes, comprimées, larges, arquées 
en dessus; jambes comprimées, brièvement onguiculées au bout; 
tarses courts, à articles 1-2 subégaux, 3 notablement plus large, 
seul spongieux en dessous, bilobé, 4 médiocre, ainsi que ses crochets. 
— Saillie intercoxale large, arrondie en avant. — Métasternum un 
peu concave, subearéné sur les bords latéraux de l'excavation. — Mé- 
sosternum assez large. — Corps allongé, déprimé. 

Femelle : Rostre épaissi seulement à sa base; ses scrobes très- 
courtes. — Antennes plus courtes, basilaires; leur scape moins gros 
et dépassant les yeux en arrière. 

On prendrait, au premier coup d'œil, pour un Mesirgs, l'unique es- 
pèce (xamiæ Schh.) du genre, mais elle gst très-distincte de ces der- 
niers par son rostre, ses antennes et le 3° article de ses tarses. Elle est 
un peu plus petite et plus large que le Cossonus ferrugineus, noire, 
avec les élytres ferrugineuses, criblée de gros points enfoncés partout, 
sauf sur les élytres qui sont striées-ponctuées, Cet insecte habite la 
Cafrerie. 

STENOTIS. 
WozLasr., ns. Maderens., p. 316. 


Tète obtusément conique, saillante; rostre allongé, peu robuste, 
subeylindrique. — Antennes insérées un peu en deçà de son milieu 


a 66 pris une fois, en assez grand nombre, dans les serres du Jardin des Plantes 
à Paris. 
(4) À. aureopilosus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1840, p. 599; Taïty. 


COSSONIDES VRAIS. 937 


dans les deux sexes, peu robustes; scape en massue au bout, empié- 
tant sur les yeux; funicule de 7 articles : 4-2 allongés, obconiques, 
celui-là plus gros et plus long, 2-7 courts, grossissant peu à peu, mais 
légèrement; massue assez forte, subcompacte; son 1% article très- 
grand, les autres très-courts.— Yeux médiocres, arrondis. — Protho- 
rax très-allongé, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci en avant, 
tronqué à sa base. — Ecusson petit, subarrondi.— Elytres très-allon- 
gées, linéaires, peu convexes, à peine plus larges que le prothorax et 
tronquées à leur base, — Pattes médiocres, les antérieures faiblement 
séparées; cuisses en massue, subcomprimées; jambes droites, ongui- 
culées au bout; tarses courts, à article 3 notablement plus large que 
1-2 et bilobé; crochets petits. — Corps très-allongé, linéaire, déprimé, 
un peu pubescent. 

Ce genre m'est inconnu en nature et la formule qui précède n’est 
qu'une reproduction de celle exposée par M. Wollaston, avec addition 
de quelques caractères empruntés aux figures qu’il a données de 
l'espèce (1) qui le compose. Il appartient évidemment au groupe actuel 
et me paraît plus voisin du genre Aonus qui suit que de tout autre. 
L'espèce en question est fort petite, d'un jaune ferrugineux uniforme, 
et presque lisse, sauf sur les élytres qui sont légèrement ponctuées 
en stries. Elle habite Madère, où elle paraît être excessivement rare, et 


se trouve uniquement dans les parties les plus élevées de cette île, 
sur les feuilles des lauriers. 


AORUS. 
Scuoënu., Curcul., IX, p. 253. 


Tête globuleuse ; rostre long et assez robuste, cylindrique, légère- 
ment comprimé à sa base, arqué ; ses serobes commençant dans son 
milieu, obliques et faiblement séparées en arrière. — Antennes mt- 
dianes, médiocres, assez robustes; scape graduellement en massue, 
n'atteignant pas les yeux; funicule de 7 artieles : 1-2 obconiques, 
celui-là plus gros et de moitié plus court que celui-ci, 3-7 graduelle- 
ment transversaux et plus larges, serrés; massue ovale, acuminée, 
compacte.— Yeux médiocres, très-déprimés, cblongo-ovales, transver- 
Saux. — Prothorax plus long que large, médiocrement convexe, régu- 
lièrement ovalaire, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, 
arrondi en arrière. — Elytres allongées, subeylindriques, rétrécies 
tout à-fait à leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax et 
légèrement échancrées en are à leur base, avec les épaules rectangu- 
laires, — Pattes médiocres, assez robustes; los antérieures très-faible- 
ment séparées à leur base; cuisses fortement en massue, inermes, 


(1) S. acicula, Wollast. ibid. pl, 6, f. 5; figurée de nouveau dans les Trans. 
of the entom. Soc. Ser. 2, V, pl, 19, €. 8. 


Coléoptères. T me VIL. 


15 


» 


338 CURCULIONIDES. 


les postérieures notablement plus courtes que l'abdomen; jambes 
presque droites, faiblement saillantes dans leur milieu interne, les 
antérieures denticulées en dedans, toutes mucronées au bout; tarses 
médiocres, à article 3 seul spongieux en dessous, plus large que les 
précédents, non bilobé, 4 assez court, ses crochets très-petits et très- 
grèles, parallèles. — Saillie intercoxale large, ogivale. — Mésosternum 
médiocrement large. — Corps allongé, glabre. 

Je retire ce genre des Cholides, parmi lesquels Schœænherr l’a classé, 
pour le mettre à sa véritable place dans la Tribu actuelle, L’unique 
espèce (spadiceus Schh.) qui le compose est de la taille des Cossonus 
de moyenne grandeur, d’un brun rougeâtre plus ou moins foncé, et 
criblée de points enfoncés gros et distants en dessous, plus petits ef 
serrés sur le prothorax, formant sur les élytres des rangées régulières 
dont les intervalles sont légèrement convexes. Get insecte, originaire 
de la côte occidentale d'Afrique, paraît y être répandu depuis la Séné- 
gambie jusqu'au Gabon. 


CATOLETHRUS. 
Senoenu., Curcul,, IV, p. 1077. 


Tête globuleuse ; rostre légèrement resserré à sa base, assez court, 
en général peu arqué, de grosseur variable, cylindrique, graduelle- 
ment atténué ou non en avant; parfois (par ex. nasalis) déprimé et 
un peu élargi en avant; ses serobes commençant à peu de distance 
de sa base, inférieures, rectilignes. — Antennes subbasilaires, 
courtes, robustes ; scape épais, graduellement en massue, atteignant 
le bord postérieur des yeux; funicule de 7 articles : 4 gros, allongé, 
obconique, 2-7 très-courts, serrés, grossissant peu à peu ; massue mé- 
diocre ou petite, oblongo-ovale, subcompacte, veloutée. — Yeux si- 
tués sur le rostre (1), latéraux, très-déprimés, ovales, transversaux. — 
— Prothorax déprimé, en carré long, très-brièvement resserré en 
avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit. — Ely- 
tres allongées, faiblement convexes, parallèles, un peu atténuées en 
arrière, isolément arrondies à leur extrémité chez la plupart, à peine 
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes 
+ courtes, les antérieures assez écartées ; cuisses comprimées, assez 
fortement en massue, brièvement pédonculées à leur base ; jambes 
comprimées, un peu arquées à leur base, peu à peu, mais médiocre- 
ment élargies et brièvement onguiculées au bout; tarses courts, à ar- 
ticles 4-2 subégaux, 3 un peu plus large, non bilobé, 4 médiocre, 
ainsi que ses crochets. — Saillie intercoxale large, arrondie en avant. 
— Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire, subdéprimé, 


(1) Cela vient de ce que le faible rétrécissement qu'il présente à sa base est 
situé en arrière de ces organes. Schœnherr a omis ce caractère. 


COSSONIDES VRAIS, 339 


Les femelles diffèrent de leurs mâles par leur rostre plus grêle, un 
peu plus allongé et plus arqué. 

Le genre est essentiellement caractérisé par ses antennes subbasi- 
Jaires dans les deux sexes, la situation de ses yeux et la forme du 3° 
article des tarses. Ses plus grandes espèces (par ex. longulus, fallax) 
n'égalent pas, sous le rapport de la taille, le Cossonus ferrugineus, 
et sont encore plus étroites ; dans le- nombre, il yen a de très-pe- 
tites. Elles sont noires ou ferrugineuses, glabres, ponctuées partout, 
avec les élytres plus ou moins fortement striées-ponctuées. Toutes 
sont exotiques et disséminées au loin sur le globe, Schænherr n’en a 
connu que: quatre (1), mais il y en à plusieurs d’inédites dans les 
collections. 

PROËCES, 


Scuoenn., Curcul., IV, p. 1080. 


Genre voisin des Carozerarus, et n'en différant que par les parti- 
cularités suivantes : 

Tête saillante, subeylindrique ou obconique; rostre grèle, cylindri- 
que, assez arqué; ses sorobes commençant dans son milieu et passant 
rapidement sous lui. — Antennes encore plus courtes, plus grèles ; 
funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long; massue relati- 
vement grosse, brièvement ovale, obtuse au bout, assez distincte- 
ment articulée, — Yeux situés sur la tête. — Prothorax graduelle- 
ment rétréci en avant. — Pattes moins robustes; jambes faiblement 
élargies à leur extrémité ; 3° article des tarses pas plus large que les 
précédents, 

Les espèces ont complétement le facies des CArozerarus de la plus 
petite taille, et sont non moins étroites. Les deux espèces (nigrifrons, 
macer) connues de Schœnberr sont propres à Madagascar. Une troi- 
sième (2), originaire de la Polynésie et remarquable par son excessive 
gracilité, à été depuis, décrite par M. L, Fairmaire. 


COSSONUS, 
Czainv., Entom. helvét., 1, p. 58. 


« Rostre de forme et de longueur très-variables, tantôt (par ex. fer- 
r'ugineus) assez long, médiocrement robuste, subeylindrique et plus ou 
Moins dilaté au bout, tantôt (par ex. spathula) court, robuste, déprimé, 
anguleux, fortement et plus ou moins graduellement dilaté au bout, 
iès-rarement (par ex. Jafus) subeylindrique dans toute sa longueur, 
toujours médiocrement et souvent peu arqué ; ses scrobes commen- 


(1) C. longulus, Mexique; fallax, Colombie ; nasalis, rufus, Brésil; Schœnh. 
Cureul. VILL, 2, p. 285. — Aj.: C. impressicollis, Nouka-Hiva; subcaudatus, 
Pumilio, Taïty ; L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool, 1849, p. 556. 


(2) P. flum, L, Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 558; Tuïty. 


340 CURGULIONIDES. 


gant très en avant, brusquement arquées, parfois (ferrugineus) effa- 
cées près de leur base. — Antennes au plus médiocres, assez vo- 
bustes; scape graduellement en massue, empiétant au moins sur les 
yeux, les dépassant souvent en arrière; funicule de 7 articles : 4-2 
allongés, celui-là le plus long, 3-7 très-courts, transversaux, parfois 
subperfoliés; massue grosse, ovale, rarement oblongue, plus ou 
moins compacte et veloutée, — Yeux médiocres, latéraux, déprimés, 
brièvement ovales, transversaux. — Prothorax plus long que large, 
au plus médiocrement convexe, légèrement arrondi sur les côtés, 
brièvement et brusquement rétréci en avant, tronqué ou bisinué à sa 
base, souvent largement et longitudinalement impressionné en des- 
sus. — Ecusson petit, de forme variable. — Elytres allongées, paral- 
lèles, médiocrement convexes ou subdéprimées en dessus, à peine 
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules 
rectangulaires. — Pattes assez courtes et assez robustes; les anté- 
rieures en général assez fortement séparées; cuisses comprimées, for- 
tement en massue; les postérieures beaucoup plus courtes que l'ab- 
domen ; jambes comprimées, onguiculées en griffe au bout; tarses 
courts, grèles, linéaires, à article 4 aussi long que 1-3 réunis; ses 
crochets petits, grèles. — Saillie intercoxale très-large, arrondie en 
avant. — Mésosternum assez large. — Corps allongé, linéaire, glabre, 
rarement cilié. 


Tel que l’a composé Schæœnherr, ce genre est le plus riche en es- 
pèces {1) de la Tribu actuelle, mais elles présentent de telles difté- 
rences sous le rapport du rostre surtout, qu'il me paraît difficile de 
le laisser dans l’état où il est en ce moment. Ses espèces sont répan- 
dues sur toute la surface du globe, mais plus abondantes en Amérique 


(1) Ilen mentionne (Cureul. VIIE, 2, p. 266) 56, auxquelles on a ajouté, de 
puis, les suivantes : Esp. africaines : C. pertusicollis, læsicollis, 3. Thoms. Ar- 
chiv. entom. I, p. 14#; Gabon. — Esp. indiennes : C. hebes, quadrimacula, 
F, Walker, Ann. a. Mag. cf nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 218; Ceylan; le 107 est rap- 
porté avec doute au genre, — Esp. de la Polynésie : C. encaustus, L. Fairm. 
Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 554; Tonga-Tabou. — insularis, Bohem. Voy. 
d. l'Eugénie; Col. p. 149; île St-Joseph. — holomelas, Montrouz. Ann. d. 1. 
Soc, entom. 1860, p. 911; Nouvelle-Calédonie. — Esp. de l’Amér. du Sud: 
C. bipunctatus, Blanch. in d'Orb, Voy.; Entom. p. 204; Corrientes. — cœsus, 
arcuatus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 137; Pérou.— castaneus, Blanch. in Gay, 
Hist. d. Chile; Zool. V, p. 424; Chili. — canus, nilidus, nigroriceus, casta- 
neus (castuneus? Blanch.), Philippi, Stettin. entom. Zeit. 1864, p. 372; mème 
pays. — Esp. de l’Amér. du Nord : C. scrubiculatus, . L. Le Conte, Procecd. 
of the Acad. of Philad, 1859, p. 285; Nouveau-Mexique. — californicus, 
Motsch. Bull. Mose. 1845, 1, p. 99. 

Il est remarquable que les Avrchipels de Madère et des Canaries, si riches en 
Cossonides, ne possèdent aucune espèce de ce genre; du moins il n’en est pas 
question dans les nombreux travaux de M. Wollaston sur la faune entomolo- 
gique de ces Îles, 


COSSONIDES VRAIS. 341 


qu'ailleurs, et leur livrée, noire ou ferrugineuse, offre rarement un 
mélange de ces deux couleurs. Leur sculpture, très-variable sur le 
prothorax, consiste sur les élytres en stries ponctuées, plus rarement 
en rangées régulières de points enfoncés; dans le premier cas, les 
intervalles entre les stries sont souvent assez eonvexes, mais toujours 
étroits, 


MESITES. 
Scnoena., Curcul., IV, p. 1043. 


Mâles : Rostre assez long, médiocrement robuste, subeylindrique 
dans sa moitié basilaire, plus ou moins, mais en général assez faible- 
ment élargi en avant, souvent renflé au niveau de l'insertion des an- 
tennes; ses scrobes commençant dans son milieu, rapidement diri- 
gées sous lui. — Antennes des Cossoxus, avec la massue plus petite, 
ovale ou oblongo-ovale, non veloutée, — Pattes antérieures forte- 
ment séparées; 4° article des tarses tantôt pas plus, tantôt (par ex. 
euphorbiæ) plus large que 3, dans ce dernier cas, triangulaire et non 
bilobé. — Le surplus comme chez les Cossoxus. 

Femelles : Rostre plus court, un peu dilaté tout-à-fait à sa base, 
grêle et cylindrique en avant; ses scrobes basilaires, très-courtes. — 
Antennes notablement moins longues, avec leur scape en général plus 
fortement renflé au bout. 


Ces insectes sont de la taille des Cossonus de seconde grandeur, 
assez rarement plus petits et leur ressemblent sous le rapport de la 
livrée et de la seulpture. Sauf une espèce (Tardyi) qui habite les 
parties occidentales de l'Augleterre, ils sont propres à l'Europe aus- 
trale, à Madère et à l'archipel des Canaries. 

M. Wollaston, qui en a découvert plusieurs espèces intéressantes 
dans ces îles dit qu’elles y multiplient extrèmement et sont répan- 
dues depuis les bords de la mer jusqu'au sommet des montagnes. 
Les unes se trouvent principalement dans les Euphorbes en décom- 
position, les autres sous les écorces et dans les troncs vermoulus des 
lauriers. Ce savant entomologiste divise le genre en deux sections. 

Les espèces de la première sont plus ou moins déprimées, parallèles, 
et leurs cuisses sont inermes (1). 

Celles de la seconde sont légèrement fusiformes, leurs élytres étant 


(1) M. Tardyi, Angleterre; pallidipennis, Europe mér.; cunipes, France 
mér. Schœnh. loc. cit, et VIN, 2, p. 276. — Aj. : M. cribratus, L. Fairm. Aun. 
d. 1, Soc. entom. 1856, p. 542; Bosphore (côte d’Asie).— aquitanus, L. Fairm. 
Aun, d, 1. Soc. entom. 1859, Bull. p. LIN; France mér. (Arcachon) (pallidi- 
pennis, Perris, ibid. 1856, p. 251). — euphorbiæ, maderensis, Wollast. Ius. 
Maderens. p. 318; Madère. — complanatus, persimilis, proæimus, Wollast. 
Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 401; Canaries. Cette section contient 
les plus grandes espèces du genre. 


342 CURCULIONIDES, 


plus convexes, graduellement rétrécies en arrière, et leurs cuisses 
sont faiblement et obtusément dentées.en dessous (1), 


PHLOEOPHAGUS. 
Senoenu., Curcul., IV, p. 1047 (2), 


Genre extrêmement voisin des RayNcozus qui suivent, et n’en dif- 
férant rigoureusement que par les antennes autrement faites. 

Antennes sensiblement plus grêles; scape empiétant plus ou moins 
sur les yeux; funicule à articles 1-2 allongés, celui-là le plus long et 
le plus gros, 3-7 moins serrés et moins épaissis peu à peu; massue 
plus forte, oblongo-ovale, à articles plus distincts; le 4° de grandeur 
normale. 


A quoi on peut encore ajouter que le rostre est généralement moins 
robuste et moins distinct de la tête, que le prothorax est un peu plus 
fortement arrondi sur les côtés, enfin que les élytres ontune tendance 
à devenir convexes et oblongues. Mais ces caractères, peu importants 
par eux-mêmes, ne sont pas étrangers aux RaHyNcoLus. Quoique bien 
moins nombreux (3) que ces derniers, ces insectes ont une distribu= 
tion géographique aussi étendue. 

Il existe à Madère un petit groupe d'espèces, caractéristiques de 
cette île en fait de Cossonides, qui se font remarquer par leur forme 
oblongo-ovale, leurs téguments parfaitement lisses, leur écusson à 
peine distinct et souvent nul, enfin par leurs élytres en général sou- 
dées ; mais, sauf ces particularités qui leur donnent une physionomie 
spéciale, elles présentent tous les caractères essentiels des PaLoro- 
PHAGUS. M. Wollaston, après les avoir séparées de ces derniers, sous 
le nom générique de CauLorruris, à fini en dernier lieu (4), par re- 


(1) M. fusiformis, pubipennis, Wollast. Trans. of the entom. Soc, Ser, 2, V, 
p. 405, avec deux figures de la 1re, pl. 19, f. 7,9. 

(2) Syn. CauLorruris, Wolast. Ins, Maderens. p. 308. 

(3) Schœnh, (Cureul. VIIL, 2, p. 278) en décrit 12 espèces, dont il faut re 
trancher l’uncipes de l’Europe méridionale, type du genre Corasrer, et pro- 
bablement le pallidus, de l'Amérique du Nord, qu’il n’y comprenait qu’avec 
doute.— Aj. : Esp. européennes : P. gracilis, Rosenh. Die Thier. Andal. p. 300; 
Espagne mér. — aterrimus, Hampe, Stettin. entom. Zeit. 1850, p. 356; Croa- 
tie. — Esp. de Madère et des îles Canaries : Rhyncolus tenax, sulcipennis, 
Wollast. Ins. Maderens. p. 307; Madère, M. Wollaston (Trans, of the entom. 
Soc. Ser. 2, V, p: 369) a, depuis, rapporté ces deux espèces, ainsi que la sui- 
vante, au genre aciuél, — Rhynch. calvus, Wollast, Ann. a. Mag. of nat. Hist. 
Ser. 3, V, p. 448; même pays. — P. caulium, laurineus, affinis, Simplicipes, 
piceus, Wollast. Trans, of the entom. Soc. loc. cit. p. 370; Canaries. — Esp. 
de la Nouvelle-Calédsnie : P. nitidulus, rufipennis, depressus, Montrouz, Ann, 
d. 1. Soc, entom, 1860, p. 911 (an huj. gener.?). 

(4) Voyez ses observations à ce sujet dans les Trans, of the entom. Soc, loc. 
cit, p. 377. 


COSSONIDES VRAIS. 343 


connaître, en.termes à peu près explicites, qu'elles devraient leur 
être réunies. Toutes ont été découvertes par ce savant entomolo- 
giste (1). 

RHYNCOLUS. 


(Creurz.) Genmar, Magaz. I, p. 340. 


Tète grosse, saillante ; rostre le plus souvent pas plus long qu'elle 
ettrès-robuste, parfois un peu plus allongé et plus grèle, cylindrique, 
souvent un peu déprimé, droit ou peu s'en faut; ses scrobes étroites, 
commençant au-delà de son milieu, obliques ou arquées.— Antennes 
en général insérées entre la base et le milieu du rostre, très-countes, 
assez robustes; scape en massue au bout, n’empiétant pas sur les yeux; 
funicule de 7 articles: 1 allongé, subturbiné, 2-7 très-courts, grossissant 
peu à peu; massue petite, ovale ou oblongo-ovale; son 4% article plus 
ou moins long, en cône renversé, les autres très-courts, SPONgIeux. — 
Yeux au plus médiocres, souvent petits, déprimés, arrondis ou ovales. 
—Prothorax allongé, cylindrique, souvent un peu conique, faiblement 
arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très- 
petit, variable.—Elytres allongées, cylindriques, parfois un peu dépri- 
nées, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le protho- 
rax et tronquées à leur base.—Pattes courtes, les antérieures faiblement 
séparées ; cuisses robustes, brièvement pédonculées à leur base, com- 
primées et larges dans leur milieu, arquées en dessus; jambes droites, 
comprimées, fortement onguiculées en griffe au bout; tarses courts, 
filiformes, à articles 3 rarement (par ex. chloropus, elongatus) plus 
large que les précédents, mais non bilobé, 4 long et grêle; ses crochets 
très-petits.—Saillie intercoxale large, arrondie en avant.—Mésosternum 
étroit, linéaire.— Corps allongé, parallèle, plus ou moins cylindrique. 


Après les Cossonus, ce genre est le plus riche en espèces (2) de la 


(1) C: lacertosus, lucifugus, impius, terebrans, Chevrolati, opacus, conici- 
colis, Wollast. Ins. Maderens. p. 309. 

(2) Aux 30 espèces mentionnées par Schænherr (Cureul. IV, p. 1058 et VIN, 
9, p. 280), aj. : Esp. européennes ; R. orassirostris, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. 
Lion. d, Lyon, Sér. 2, IV, p. 147; France mér. (Landes). — sérangulatus, Ed. 
Perris. ibid. 18592, p. 182; même pays. — pilosus, Bach, Stettin. entom. Zeit, 
1854. p. 361; Ostende. — cribripennis, Graells, Mem, d. 1 Commis. p. el 
Map. geol. d. Esp, 1855, p. 88, pl 5, f. 3; Espagne. — angustus, L. Fairm. 
Ann. d, 1. Soc. entom. 1859, Bull. p. 164; France mér. (Hyères) et Algérie. — 
filum, Rey et Muls. in Muls. Opusc. entom. IX, p. 42; Hyères. — Esp. du Cau- 
case: R. Schœænherri, Hochhuth, Bull. Mose. 1847, n° 2, p. 580. — Esp. de 
l'Algérie : R, simus, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1861, p. 155; Algérie ; rap- 
porté avec doute au genre. — Esp. des iles Canaries : R. crassirostris (nomen 
mut.), Wollast. Trans. of the entom, Soc. Ser. 2, p. 307, pl. 18, f. 3. — Esp. 
de l’Amér, du Nord : R. dorsalis, Californie ; angularis, Colorado; J. L. Le 
Conte, Proceed, of the Acad, of Philad, 4858, p. 81. — Esp. de la Polynésie : 


344 CURCULIONIDES, 


Tribu. Comme ces derniers, elles sont répandues sur toute la surface 
du globe. Toutes sont petites et varient beaucoup sous le rapport de 
la longueur et de la gracilité de leur forme générale. Leur livrée 
passe du noir au ferrugineux, avec les nuances intermédiaires; sauf 
sur les élytres, qui sont plus ou moins fortement striées-ponctuées, 
elles sont couvertes de points enfoncés, en général assez gros et serrés, 


HEXARTHRUM. 
WoLrasr., Ann. a, Mag. of nat, Hist. Ser. 3, V, p. 448 (1). 


Mèmes caractères que les RayNcorus ; avec les différences sui- 
vantes : 

Rostre très-court, épais, arrondi aux angles, graduellement atté- 
nué en avant; ses scrobes profondes, droites et aboutissant vers le 
milieu des yeux.— Antennes médianes, très-courtes et très-robustes ; 
scape fortement en massue au bout 3 funicule de 6 articles : 4 gros, 
allongé, obconique, 2-6 courts, serrés, mais grossissant à peine; 
massue forte, subglobuleuse, compacte. — Tarses à article 3 filiforme 
comme 1-2. — Saillie mésosternale médiocrement large. 


C'est le seul genre de Cossonides vrais dont le funicule antennaire 
ne compte que six articles, ce qui le rend très-facile à reconnaître. 
L'unique espèce (2) qui le compose à complétement le facies des 
RaYNCOLUS, au point que, dans l'origine, M. Wollaston l'avait placée 
parmi eux#Par suite de la grosseur et de la brièveté de son rostre, 
elle fait le passage entre eux et les deux genres suivants qui prennent 
de plus en plus le facies des Scolytides. Cet insecte est originaire de 
Madère et vit dans le bois en décomposition, 


EREMOTES. 
Wocrasr., Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 364 (3). 


Tête épaisse, cylindrique, saillante ; rostre plus court et un pôu 
plus étroit qu’elle, peu à peu et légèrement atténué en avant; ses 
scrobes profondes, brusquement arquées et rapprochées en dessous. 
— Antennes submédianes, à peine plus longues que la tête et le 
rostre réunis, robustes ; scape graduellement en massue, empiétant 


R. hispidulus, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p. 558 ; Taïty. — longu- 
lus, gracilis, Bohem, Voy. d. l'Eugén.; Col. p. 149; îles Sandwich, — longi- 
collis, brachyrhinus, Montrouz. Ann. d. 1, Soc. entom. 1860, p. 913; Nouvelle- 
Calédonie. 

(1) Syn. Ruyncozus, Wollast. ibid. Ser. 3, IL, p. 410; olim. 


(2) Rhync. capitulum, Wollast. loc. cit. Ser. 3, IL, p. 410 (Hex. compressum, 
Wollast. ibid, Ser. 3, Y, p. 448) ; figuré dars les Trans. of the entom, Soc. 
Ser. 2, V, pl. 18, f. 2. 


(3) Syn. Hyzuneus, Brullé in Webb et Berthel, Canar,; Entom, p. 71. 


COSSONIDES VRAIS. 345 


un peu sur les yeux; funicule de 7 articles: 4 plus long et plus 
gros que les suivants, obconique, 2 très-court, 3-7 courts, transver- 
saux, grossissant un peu; mâssue assez petite, ovale, acuminée, sub- 
compacte. — Yeux médiocres, ovales, longitudinaux, légèrement 
convexes. — Prothorax allongé, cylindrico-obeonique, tronqué à ses 
deux extrémités. — Ecusson très-petit, arrondi en arrière. — Elytres 
allongées, cylindriques, subverticalement déclives en arrière, pas 
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes mé- 
diocres, assez robustes, les antérieures faiblement séparées ; cuisses 
assez fortement en massue; jambes légèrement élargies et ongui- 
culées au bout, avec leur angle interne mucroné ; tarses courts, fili- 
formes, à articles 4 allongé ainsi que 4, celui-ci et ses crochets très- 
grèles. — Saillie intercoxale large, subarrondie en avant. — Méso- 
sternum étroit. — Corps allongé, cylindrique, inégal, glabre. 


Genre très-intéressant ainsi que le suivant, en ce que tous deux 
sont encore plus voisins des Scolytides que tous les Cossonides connus 
jusqu'ici. En effet le rostre, déjà épais et court chez beaucoup de 
PaLŒopnAGus, l’est tellement ici, qu'à proprement parler il ne cons- 
titue plus qu’une sorte de museau. Sous ce rapport, ces insectes ne 
sont donc plus des Curculionides ; mais d'un autre côté, leurs organes 
buccaux et la structure de leurs pattes prouvent qu'ils ne sont que 
deux formes de transition entre ces derniers et la famille suivante. 

Cette analogie intime a trompé M. Brullé, qui, le premier, a décrit 
l'espèce typique du genre, sous le nom de Hylurgus crassicornis (1). 
Elle est de la taille des Cossonus de seconde grandeur, noire, forte- 
ment ponctuée, avec les élytres largement sillonnées ; les sillons sont 
comme crénelés et les intervalles entre eux costiformes, minces et 
tranchants. Suivant M. Wollaston, elle habite les lieux élevés de la 
plupart des iles Canaries et n’est pas commune. On la trouve exclu- 
sivement sous les écorces et dans les troncs en décomposition du 
Pinus canariensis. 


STENOSCELIS. 
Wozrasr., The Journ. of Entom. I, p. 141. 


Tête grosse, subglobuleuse, renflée en dessous, saillante ; rostre 
un peu plus étroit qu’elle, excessivement court; ses scrobes petites, 
latérales, subfovéiformes, basilaires. — Antennes extrêmement cour- 
tes, robustes ; scape graduellement en massue, atteignant le bord an- 
térieur des yeux ; funicule de 7 articles : 4 un peu allongé, beaucoup 
plus gros que les suivants, ceux-ci fortement transversaux, grossis- 


(1) Figurée par M, Wollaston, loc. cit. pl. 18, f. 1. Ce savant entomologiste 
Conserve, sur l'identité de cet insecte avec celui décrit par M. Brullé, quelques 
légers doutes qui ne sont très-probablement pas fondés, 


346 CURCULIONIDES. 


sant peu à peu; massue assez grosse, subglobuleuse, visiblement 
articulée. — Veux assez grands, déprimés, oblongs, transversaux, — 
Prothorax un peu plus long que large, régulièrement cylindrique, 
tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, triangulaire. — 
Elytres allongées, cylindriques, verticalement déclives en arrière, 
pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes 
courtes, médiocrement robustes ; les antérieures faiblement écartées; 
cuisses comprimées, subfusiformes; jambes comprimées, droites, for- 
tement onguiculées au bout; tarses très-grôles, filiformes, à article 4 
beaucoup plus long que 1-3 réunis; ses crochets très-faibles, — 
Saillie intercoxale médiocrement large, arrondie en avant. — Méso- 
sternum étroit. — Corps allongé, cylindrique, inégal, glabre. 


Ce genre est encore plus voisin des Scolytides que le précédent, et 
doit, par conséquent, terminer la Famille des Curculionides. Au pre- 
mier coup-d'œil, on prendrait pour un Hyzasres le petit insecte (1) 
du Cap qui en forme le type. Il est d’un noix brillant, densément 
ponctué, avec les élytres rugueuses et finement striées; en arrière, 
les rugosités se convertissent peu à peu en aspérités sur les inter- 
valles entre les stries, sculpture qui rappelle celle d'un grand nombre 
de Scolytides. 

Note. 


Le genre suivant, brièvement défini par M. Wollaston, semble être 
une forme ambiguë très-voisine des RayncoLus et des PHLŒOPHAGUS 
et qui devra probablement être réunie à l’un ou l’autre de ces deux 
genres. Dans un travail plus récent (2), M. Wollaston a émis l'opinion 
que c’est plutôt dans le second qu'il devra se fondre. La définition 
qu’il en a donnée se borne au peu de mots qui suivent. 


CAULOPHILUS. 
WoLLasT., Îns. Maderens. p. 315, 


Rostre assez long, subarqué. — Antennes et pattes comme chez les 
Caurorruris, celles-là un peu plus robustes. — Yeux grands, arron- 
dis. — Prothorax arrondi sur les côtés.— Ecusson distinct, subarrondi. 
— Elytres parallèles, profondément sillonnées. — Corps linéaire, dé- 
primé, sculpté, glabre. ’ 

L'espèce (3) sur laquelle le genre a été fondé et qui est très-petite, 
n'est connue que par un seul exemplaire, trouvé par M. Wollaston 
dans l’île de Madère. 

Quant au genre suivant du même auteur, et que j'ai sous les yeux; 


- (1) S. Aylastoides, Wollast. loc. cit, p. 142, pl. 11, f. 1. 
(2) Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 368. 
(3) C. sculpturatus, Wollast. loc. cit. pl. VI, f. 4, 


— 


COBSONIDES VRAIS. 347 


on trouvera plus bas les raisons qui s'opposent à ce qu'il puisse être 
compris dans la Tribu actuelle, 


. ONYCHOLIPS, 
Wozast.; Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, V, p. 389. 


Tète médiocre, peu convexe en dessus, renflée en dessous; rostre 
beaucoup plus court qu'elle, transversal, quadrangulaire; ses scrobes 
profondes, courtes, arquées, subverticales.— Antennes excessivement 
courtes, robustes ; scape enfoui dans la serobe où il est inséré; funi- 
cule de 7 articles : 4-2 allongés et très-gros, celui-ci le plus long, 3-7 
très-courts, grossissant peu à peu, mais légèrement; massue forte, 
globoso-ovale, compacte. — Yeux nuls. — Prothorax transversal, 
médiocrement convexe, fortement arrondi sur les côtés, un peu ré- 
tréci en avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson petit, 
triangulaire. — Elytres assez convexes, brièvement ovales, fortement 
rétrécies en arrière dans leurs deux tiers postérieurs, un peu plus 
larges que le prothorax et à peiné échancrées en arc à leur base, — 
Pattes courtes, les antérieures notablement plus que les autres; leurs 
hanches cylindriques, saillantes, subcontiguës; leurs cuisses oblongo- 
ovales; leurs jambes comprimées, étroites, un peu élargies au côté 
interne dans leur milieu, prolongées en une longue saillie grêle, 
arquée, à la base de laquelle est inséré le tarse; cuisses intermé- 
diaires et postérieures comprimées, oblongo-ovales, celles-ci plus ro- 
bustes ; jambes des mêmes paires graduellement élargies, les posté- 
rieures sinuées et âpres en dehors, dilatées au bout, avec leurs angles 
interne et externe dentiformes; tarses antérieurs grèles, filiformes, 
sans crochets ; les quatre postérieurs à articles 4 à peine distinct, 2-3 
triangulaires, déprimés, avec leurs angles prolongés antérieurement 
en de longues lanières, 4 étroit, parallèle, divisé au bout en deux 
lobes parallèles et sans crochets. — Les trois segments intermédiaires 
de l'abdomen très-courts, égaux, séparés du 4 par une suture recti- 
ligne ; saillie intercoxale assez large, très-courte, tronquée en avant. 
— Métasternum de longueur médiocre. — Saillie mésosternale très- 
Courte, étroite, pénétrant à peine entre les hanches intermédiaires. 
— Corps ovale, inégal, hérissé de longs cils. 

M. Wollaston a accompagné la longue et excellente exposition 
qu'il a donnée des caractères de ce geure qu'il appelle, avec raison, 
monstrueux, des motifs qui l'ont engagé à le placer parmi les Cos- 
sonides. Il tient, en effet, à ces derniers par ses antennes, et la forme 
de son rostre non plus que la structure de ses tarses, ne seraient pas 
des motifs suffisants, à la rigueur, pour l'en exclure. Il a en même 
temps les habitudes fouisseuses et arénicoles des PENTATEMNUS. Mais, 
outre que l'espèce qui en forme le type a assez bien le facies d'une 
PHALERIA, il me paraît impossible d'admettre qu'un Gossonide puisse 


348 CURCULIONIDES. 


avoir les trois segments intermédiaires de l’abdomen très-courts et 
égaux entre eux, sans quoi, cette exception une fois admise, on fini- 
rait par iutroduire dans le groupe actuel une foule d'éléments étran- 
gers, comme Schænherr, par exemple, l’a fait pour les Byrsopsides, 
Dans mon opinion, cette raison est décisive pour démontrer que cet 
insecte appartient à un tout autre groupe que celui-ci; mais quel est 
ce groupe ? C’est ce que, dans l’état actuel de la science, il n’est pas 
possible de déterminer (1). 

L'espèce en question (2) est petite et d’un jaune ferrugineux, avec 
le sommet du rostre noir; elle est variolée plutôt que ponctuée sur 
le prothorax et ses élytres, qui sont un peu rugueuses, présentent des 
sillons la plupart effacés à la base de ces organes. Elle habite plusieurs 
des îles Canaries et vit dans le sable des bords de la mer, au pied 
des buissons, en compagnie du Pentatemnus arenarius; mais elle est 
plus rare que ce dernier. 


({) On peut seulement émettre quelques conjectures à cet égard. Il existeun 
genre anormal dont l’espèce unique a beaucoup de rapports avec celui-ci par 
sa forme générale, sa livrée, ses habitudes arénicoles, ses pattes aberrantes, et 
même par ses antennes, qui sont réellement des antennes de Cossonides, en un 
mot !e genre Empuiastes de Mannerheim, Très-incertain sur Ja place qu’il doit 
occuper, je l'ai classé (Tome VI, p. 511) provisoirement à côlé des AMALACTUS, 
avec lesquels il n’a pas d’autres rapports que des jambes postérieures caver- 
peuses. D'un autre côté, M. Wollaston m'a communiqué, comme étant voisin 
des Ruyncozus , un petit insecte de l'Australie qui ressemble de très-près, sous 
le rapport du facies, à l'Onycholips bifurcatus, et qui, selon toutes les appa- 
rences, a les mêmes mœurs que lui. Eufin je possède plusieurs exemplaires 
d’une espèce inédite de Montevideo qui est dans le même cas. Cela prouve 
qu’il existe tout un groupe de Curculionides aréuicoles et fouisseurs, que leurs 
habitudes dérobent aisément aux recherches, et dont on ne cocuait encore que 
les espèces dont il s’agit en ce moment. Quand on en aura découvert un 
plus grand nombre, on pourra s’éclairer sur leurs analogies, et, par suite, sur 
celles du genre actuel. 


(2) 0. bifurcatus, Wollast, loc. cit. p. 394, pl, 19, f. 2. 


FAMILLE LXIIT 


SCOLYTIDES !! 


Tète de forme variable, terminée par un court museau souvent 
presque nul. — Menton æaillant, en général reçu à sa base dans une 
échancrure du sous-menton; la languette située derrière lui et dé- 
passant où non son bord antérieur: — Mâchoires munies d'un seul 
lobe (TESSEROCERUS excepté). — Palpes très-courts; les Jabiaux de 
1 à 3, les maxillaires de 3 à 4 articles. — Mandibules rarement sail- 
lantes, arquées à leur extrémité, le plus souvent larges, et plus ou 
moins denticulées au côté interne. — Antennes insérées sur les côtés 
du museau ou entre les yeux et les mandibules (PnLorormBus excep- 
té), courtes, coudées, de 3 à 12 articles apparents, les derniers for- 
mant une massue de forme variable, parfois pectinés. — Yeux va- 
riables, en général grands et transversaux. — Pronotum le plus 
- souvent confondu avec les flancs du prothorax.— Hanches antérieures 
contiguës ou non, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière, les pos- 
térieures transversales; jambes comprimées, presque toujours denti- 
culées sur leur tranche externe ; tarses subpentamères, non spongieux 
en dessous, filiformes; leur 3° article entier ou bilobé, mais jamais 
très-élargi. — Abdomen composé de cinq segments. 


Les Scolytides constituent le dernier reste de cet ensemble hétéro- 
gène d'espèces que Latreille avait réunies sous le nom de Xylophages 
el que les progrès de la science ont obligé de disséminer dans des 


(1) La Société royale des Sciences de Liège a mis depuis peu sous presse la 
première partie d’une Monographie de cette Famille, due à M. le docteur Cha- 
puis, lun des auteurs du Catalogue des larves des Coléoptères. Ce travail, 
qu'accompagnent d’admirables figures représentant toutes les espèces, ne con- 
cerne que les Platypides. Ce qui en est imprimé au moment où j'écris, le reste 
du manuscrit et les planches m'ont servi pour mon propre travail. Pour les Sco- 
Iylides proprement dits, M Uhapuis a eu l'extrême obligeance de mettre à ma 
disposition ses préparations des organes buccaux, ses dessins et ses notes. C'est 
sur Ces matériaux, qui doivent iuspirer au lecteur la plus entière confiance, que 
je m'appuie lorsque je me trouve en désaccord sur certains points avec les au- 
teurs les plus accrédités, notamment pour ce qui concerne les parties de la 
bouche ot le nombre des articles du funicule antennaire, 


300 SCOLYTIDES. 

familles différentes, ainsi qu'on l'a vu précédemment. Les auteurs 
les plus récents ne sont pas d'accord sur le nom qu’ils donnent à ces 
insectes (1); celui de Scolytides, emprunté au plus ancien de leurs 
genres (Scozvrus), créé par Geoffroy, me paraît avoir un droit incon- 
tostable à la préférence. 

Une autre question plus grave est celle de savoir s'ils doivent for- 
mer une famille distincte ou être réunis à la précédente, comme l’a fait 
Erichson (2). Leurs rapports avec les derniers genres de Curculionides 
sont, en effet, si intimes, tant à l’état parfait que sous celui de larve, 
que si l'on prend les deux familles dans leur totalité, il est impos- 
sible de découvrir un seul caractère qui les sépare nettement. Cepen- 
dant si l’on considère que dans celle-ci le caractère essentiel des Cur- 
culionides, c'est-à-dire un véritable rostre, fait constamment défaut (3), 
l'homogénéité de ses espèces au double point de vue de l’organi- 
sation et des habitudes, et le rôle spétial qu'elles jouent dans la na- 
ture, il semble préférable de la regarder comme un type particulier, 
rattaché seulement à celui des Curculionides par quelques-unes de 
ces transitions qu’on rencontre à chaque pas. 


(1) Is sont encore souvent désignés sous ceux de Xylophages (Ratzeburg, 
Schaum, Perris, Eichhoff), Bostrichides ou Bostrichins (Erichson, Gerstæcker), 
et Tomicides (par ex. Wollaston). Le premier de ces noms a un sens trop gé- 
néral; il convient à une foule d'insectes de différents ordres, et a l’inconvénient 
de rappeler le groupe établi sous le même nom par Latreille, Le second est 
inadmissible, les Bosrrienus appartenant à une toute autre famille que celle-ci; 
voyez tome IV, p. 533. Quant au dernier, il suffit de faire remarquer combien 
le genre Towrcus de Latreille est postérieur au genre ScoLyrus de Geoffroy. Le 
nom de Scolytides, employé pour la première fois, à ce que je crois, par 
M. Westwood (An Introd,. ete. I, p. 350), est donc sans aucun doute celui que 
doivent porter ces insectes. 

(2) C’est en 1842 (Wiegm. Archiv, I, p. 373) qu'Erichson à opéré cette réu- 
nion, qu'il a toujours conservée depuis, dans ses Gomptes-Rendus entomologi- 
ques insérés dans le même recueil. Elle n’est pas encore généralement admise, 
bien que des auteurs d’un grand poids, notamment M. Ed. Perris (Ann, d. 1. 
Soc. entom. 1856, p. 437), y aient donné leur assentiment. 

(3) Les auteurs en attribuent généralement un à la plupart de ces insectes, 
mais arbitrairement. Jusqu'ici, personne n’a essayé de déterminer la différence 
qui sépare un vostre d’un museau. C’est, en effet, une question qui n’est pas 
facile à résoudre ni en théorie ni dans la pratique. Si l’on applique le premier 
de ces noms à la partie de la tête qui fait saillie en avant des yeux, qu’elle soit 
courte ou non, lorsqu'elle porte les antennes, et que celles-ci sont contiguës aux 
yeux, alors il faut dire qu’une foule de Coléoptères (par ex. les Mélolonthides, 
Cétonides, OEdemérides, etc.) à qui on refuse un rostre, en possèdent réelle- 
ment un. Si, au contraire, on exige, comme caractère essentiel de ce dernier 
qu’il soit plus étroit que la tête, plus ou moins long, et qu'il porte les antennes 
à distance des yeux, alors non-seulement tous les Scolytides, mais un grand 
nombre d’Anthribides et les Bruchides, à qui on a coutume d’en assigoer un, 
en sont certainement privés et ne possèdent qu'un museau. 


SCOLYTIDES. J51 


La forme allongée et plus ou moins cylindrique prédomine chez les 
Scolytides. Leur tête, toujours fort courte, n’est complétement déga- 
gée du prothorax que chez les Platypides. Chez les autres elle affecte 
deux formes différentes. Tantôt (Hylésinides) elle est visible d’en haut, 
déprimée ou concave sur le front et terminée par un museau bien 
distinct, tantôt subglobuleuse, avec un museau tellement court qu'on 
peut dire qu'il n'existe pas. Dans ce dernier cas il est de règle qu’elle 
soit, comme celle des Bostrichides, surplombée par le prothorax; mais 
il est rare (par ex. AMPHIGRANUS) que ce dernier puisse la recevoir en 
entier dans son intérieur. 

Par suite de la brièveté et de la grosseur du rostre, ou de son 
absence, la cavité buccale et les parties qu’elle contient sont aussi 
développées que chez le commun des Coléoptères et reprennent ici 
une importance qu'elles avaient perdue chez les Curculionides. 
L'étude approfondie dont elles ont été l’objet (1) et le rôle qu’elles 
jouent dans la caractéristique des genres, rendent nécessaires quelques 
détails. Comme la bouche est à son maximum de complication chez 
les Platypides, ce sont eux qu’il convient de prendre pour point de 
comparaison. 

Chez ces insectes, le cadre buccal est très-ample et se prolonge à sa 
base en une fissure étroite qui entame plus ou moins le dessous de 
la tête. À partir de cette base on observe les parties suivantes : 4° une 
pièce basilaire qui se moule sur la base du cadre buccal et affecte par 
conséquent la forme d’un triangle ou d’un cœur aigu à son sommet, 
Elle est souvent confondue avec : 2° une pièce prébasilaire ou le sous 
menton qui est situé au-devant d'elle. Ce dernier varie beaucoup 
sous le rapport de la forme, mais présente très-souvent dans son 
milieu une échancrure où se loge la base de la pièce suivante ou : 
d° le menlon qui est également très-variable. A sa face interne est 
accolée : 4° la languette, mais qui n'est représentée chez les Platypides 
dont il s’agit en ce moment que par une carène longitudinale qui dé- 
passe à peine ou pas du tout le bord antérieur du menton. Comme 
chez les Curculionides le corps des mâckoires ne se compose que d’une 
seule pièce munie au côté interne d’un lobe unique correspondant au 
mando des autres Coléoptères; chez les TESsSEROCERUS seuls il s'y 
ajoute un lobe externe grêle. Les palpes labiaux et maxillaires sont 
courts, robustes, avec leur dernier article grèle et généralement très- 
petit. Ils sont insérés bout à bout, les premiers avec le menton, les 
seconds avec le corps des mächoires. Les mandibules ne nécessitent 
aucune observation, Enfin le labre est tantôt visible, tantôt rétracté 
sous l’épistome, 


(1) Le plus récent et le seul travail qui entre dans de grands détails à cet 
égard, est celui de M. Eichhof, intitulé : « Ueber die Mundtheïle und die Füh- 
lrbildung der europæischen Xylophagi sensu stricto.» Berlin, entom, Zcitschr. 
VIIL, 1864, p. 17. 


352 SCOLYTIDES. 


Chez les Scolytides vrais, la pièce prébasilaire est confondue avec le 
cadre buccal dont le bord postérieur est, par suite, échancré en arc 
ou coupé presque carrément. Le menton est resté distinct et a con- 
servé en général son échancrure médiane. La languette est libre en 
partie, membraneuse et dépasse toujours le bord antérieur du men- 
ton. Elle varie beaucoup sous le rapport de la largeur ainsi que de 
la forme et prend naissance à la base, ou au milieu, parfois à la par- 
tie autérieure de ce dernier. Le labre est toujours indistinct. Sauf le 
nombre des articles des palpes, les autres parties sont faites comme 
chez les Platypides (1). , 

Les antennes varient encore plus que chez les Cureulionides, tout 
en étant construites sur un plan analogue. On ne peut pas dire ici 
qu'elles sont composées d’un nombre normal d'articles, ce qui vient, 
d'une part, de la réduction énorme que peuventsubir ceux du funicule, 
d'autre part de la fusion fréquente de ceux de la massue en une masse 
plus où moins compacte. Un petit nombre de genres (par ex. Hyras- 
T£s) possèdent douze articles bien distincts, comme les Cureulionides, 
leur funicule en ayant sept et la massue quatre. A l'extrémité op- 
posée se trouvent les CorrayLus qui n’en ont que trois en tout, y 


(1) Cette description des organes buccaux diffère, à quelques égards, de 
celle donuée par M, Eichhoff. Ainsi, ce savant entomologiste ne parle nas de la 
pièce basilaire qui, en effet, n’est pas distincte chez les espèces européennes. 
Il appelle menton la pièce prébasilaire ou le sous-menton, et Je vrai menton 
est pour lui la partie fulcrale (pars fulcralis) de la lèvre inférieure. IL insiste 
beaucoup sur ce que les palpes labiaux et maxillaires n’auraient jamais que 
trois articles, en quoi il a raison pour les Scolytides vrais ; mais chez les Pla- 
typides, il y en a réellement quatre aux maxilluires et leur nombre varie aux 
palpos labiaux. — Erichson, dans son travail (Wiegm. Archiv, 1836, L, p. 45) 
indiqué plus bas, se contente, en exposant les caractères des genres, de men- 
tionner le menton sous le nom de labiwm. 1i dit mème positivement (p. 61), à 
propos du genre Hyporaenemus, que la languette n’existe chez aucun Scoly- 
tide. 

D'un antre côté, il n’est pas difficile de ramener cette structure de la bouche 
des Scolytides à celle qni existe chez les Curculionides phanérognathes. Los 
mâchoires, les palpes maxillaires et les palpes labiaux sout identiques. Mais 
chez ces Curculionides, la pièce basilaire et le sous-menton sont non-seule- 
ment confondus ensemble, mals encore avec la partie inférieure de la tête, ct 
ce que J'ai appelé sous-menton, peut-être à tort, n'est pas autre chose que le 
bord antérieur de celle-ci ou, ce qui revient au même, le bord postérieur du 
cadre buccal. Le pédoncule dont il est pourvu n’est qu’une saiilie accessoire 
qui manque chez tous les Scolytides sans exception. La forme mise de côté, 
le menton et la languette se comportent comme chez ces derniers. Le premier 
porte, à son extrémité, les palpes labiaux et a derrière lui la seconde qui le dé- 
borde plus ou moins. Il est inutile de parler des mandibules et du labre. Que 
l’on supprime ou rarcourcisse le pédoncule du sous-menton, qu'on élargisse en 
mème temps le menton au point derecouvrirles mâchoiros, et l’on a la bouche 
d’un Gurculionidg adélognathe, 


SCOLY PIDES. 353 


compris le scape. Entre ces limites, tous les nombres intermédiaires 
existent. 

Parmi les autres organes, les jambes et les tarses seuls méritent un 
mot d'observation. Les premières sont toujours comprimées, plus où 
moins arquées sur leur bord externe, et en général denticulées sur ce 
dernier, mais non toujours fortement élargies de leur base à leur ex- 
trémité; chez les Ampmicranus et les CorrayLus, elles sont étroites et 
presque parallèles dans toute leur longueur. Quant aux tarses, ce 
sont ceux des Cossonides, leur 3° article étant, comme chez ces der- 
niers, tantôt entier, tantôt légèrement élargi et échancré ou bilobé; 
le 4° est toujours très-grand et muni de crochets bien développés. 
Le petit nœud qui existe à sa base et qui représente le 4° article des 


Pentamères est très-distinct chez les Platypides et quelques Scolytides - 


vrais. On peut donc dire, avec M. Chapuis (1), que les premiers ont 
cinq articles aux tarses; cependant, comme celui dontil s'agit con- 
serve sa petitesse relative, il semble plus-exact encore de dire que ces 
insectes sont des Subpentamères plus voisins que les autres des vrais 
Pentamères. 

À part un seul genre (Camrrocerus), les couleurs métalliques sont 
étrangères aux Scolytides. Le noir ou le ferrugineux, avec leurs 
nuances intermédiaires, rarement le testacé (ApHanarraRuM), font les 
frais de leur livrée, et ces couleurs sont le plus souvent uniformes. 

Ces insectes sont les Xylophages par excellence de l'ordre des Co- 
léoptères. Sauf deux espèces (Hylesinus trifolii, Tomicus Kaltenbachii) 
qui, dit-on, vivent dans les plantes herbacées, toutes les autres ha- 
bitent exclusivement les végétaux ligneux. C'est par conséquent surtout 
dans les forêts, et pendant leur premier état, qu’elles exercent leurs 
ravages qui ont lieu quelquefois sur la plus vaste échelle. Aussi sont- 
ce de tous les Coléoptères, ceux dont les mœurs ont été le plussoigneu- 
sement étudiées et dont-on a décritle plus grand nombre de larves (2). 


(1) Mon. d. Platyp. p. 16 et 22. 

(2) Les travaux dont ces insectes ont été l’objet, au point de vue de l’éco- 
nomie forestière, sont extrèmement nombreux. Le pius important est toujours 
le grand ouvrage de M. Ratzeburg « Die Forstinsekten, etc., I, Die Kæfer, 
p.156,» avec de belles et nombreuses figures dés espèces, ainsi que des gale- 
ries qu’elles creusent dans le bois. Cet ouvrage n'a pas été traduit en français. 
Un autre, du même auteur (Die Waldwerderber und ihre Feinde, elc., in-8v; 


Berlin, 1841), l’a été par le comte de Corberon, sous le titre de : « Les Hyloph 


thires et leurs eunemis, etc, ; in-8°; Nordhausen, 1842. Cette traduction est 
connue en France par la réimpression qui en a été faite, en 1846, dans le 
« Manuel du destructeur des animaux nuisibles » publié par l'éditeur Roret. 
— Un supplément à ces deux ouvrages, indispensable à consulter, est l’excel- 
lente «Histoire des insectes du pin maritime, » de M. Ed. Perris. La partie qui 
concerne les Scolytides a paru daus les Auu. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 173. 
Quant aux larves en particulier, celles de (ous les genres européens sont 


Coléoptères. Tome VII. 23 


354 SCOLYTIDES. 


De même que les insectes parfaits, ces dernières appartiennent à 
deux types distincts, quoique très-voisins, dont le premier est repré- 
senté par celles des Scolytides vrais. Ces larves sont complétement 
semblables à celles des Curculionides les plus normales. Comme 
celles-ci, elles sont apodes et privées d’yeux; leur corps, recourbé en 
arc, présente en dessus des bourrelets transversaux très-apparents, des 
mamelons thoraciques tenant lieu de pattes, des hourrelets latéraux 
plus ou moins prononcés, et il est en outre couvert de petites aspé- 
rités. La tête est médiocre, arrondie, et pourvue d'antennes très-cour- 
tes, au plus de deux articles et logées dans de petites cavités. Les 
palpes labiaux et maxillaires sont très-réduits et composés de deux 
articles seulement. Les parties les plus variables de la bouche sont 
les mandibules, qui sont plus ou moins robustes. Lesmodifications, 
peu sensibles, que présentent ces larves, sont en harmonie avec la 
forme des galeries qu'elles creusent et la nature du tissu ligneux 
dans lequel celles-ci sont pratiquées. C’est dans l’intérieur de ces ga- 
leries qu’elles accomplissent leurs métamorphoses, qui sont en géné- 
ral remarquables par la rapidité avec laquelle elles ont lieu. 

Le second des types en question n’est jusqu'ici connu que par la 
larve du Platypus cylindrus (1). Avec les caractères généraux des 
précédentes, elle en diffère par son corps cylindrique, plus droit, sa 
tête plus forte et plus saillante, enfin par la forme du dernier seg- 
ment abdominal, qui est coupé obliquement et terminé par une 
petite épine cornée. 

En outre de leurs rapports avec les Curculionides, les Scolytides 
paraissent, au premier coup-d'œil, en avoir de plus intimes encore 
avec les Bostrichides, Un grand nombre d’entre eux, les Tomicides, 
ont un facies presque identique avec celui des Bosrricaus et genres 
voisins, sans parler de la similitude des mœurs. Mais les Bostrichides 
ont constamment deux lobes aux mâchoires; c'est le 1°, et non le 4° 
article de leurs tarses, qui est le plus petit de tous, et leurs larves 
sont très-différentes de celles qui viennent d'être sommairement dé- 
crites. Il n'y a donc entre les deux familles qu'une-simple analogie, 
mais portée aussi loin que possible sous le rapport du facies. 


connues, et leur trop grand nombre m'interdit d’en donner la liste, pour la- 
quelle on peut consulter Chapuis et Caudèze, Mém. d. 1. Soc. d. sc. d. Liège, 
VI, p. 568. Depuis l’apparition de leur travail et de celui de M. Ed. Perris, 
où n’en a publié aucune, que je sache. — La question, si débattue, de savoir 
si les Scolytides attaquent ou non exclusivement les arbres plus ou moins mü- 
ladifs, a donné lieu à la publication &’une notice de M. Wallace, d'autant plus 
intéressante qu’elle concerne les espèces des Archipels indiens. Elle est inti- 
tulée : « Note on the habits of Scolytidæand Bosinchidæ » Trans. ofthe eulom. 
Soc. Ser. 2, V, p. 218. L'auteur se prononce pour la première de ces opinions. 

{1) Ratzeb. Die Forstins. I, p. 188, pl. 14, f. 28-32 ; Perris, Ann, d. Sc. nat. 
Sér. 2, X1V, p. 89, pl. 3, f. 19-24. 


SCOLYTIDES. 355 


L'histoire systématique de celle-ci peut se résumer en peu de mots. 
Linné n'avait pas distingué des Dermesres les espèces qu'il en con- 
naissait. Geoffroy (1), le premier, établit sur l'une d'elles le genre 
ScozyTUs, nom que Herbst changea plus tard en celui d’Eccopro- 
6ASTER, en créant en même temps le genre PLaryPus (2). Quant à 
Fabricius (3), ces insectes figurent dans ses ouvrages, en partié sous 
lo nom de Bosrricaus, emprunté à Geoflroyet détourné de son actep- 
tion primitive, en partie sous celui d'ApatE en même témps que des 
Bostrichides, tandis que la plupart de ces derniers sont devenus! 
des Scozvrus. Cette transposition de noms, que rien ne justifie, a 
créé une confusion dont les effets se font encore sentir en ce mo- 
ment, bien que Latreille (4) y ait remédié depuis longtemps en 
créant le genre Tomicus pour recevoir les Bosrricaus de Fabricius. 
Les choses étaient dans cet état lorsqu’en 1836 Erichson donna une 
impulsion nouvelle à l'étude de ces insectes, en publiant une révision 
de leurs genres (5) dans laquelle il en établit un assez grand nombre 
de nouveaux. Les derniers travaux dont la famille ait été l'objet sont 
celui de M. Eichhoff mentionné plus haut, lequel ne concerne que les 
espèces européennes, et la Monographie des Platypides de M. Cha- 
puis, en ce moment sous presse. La plupart des genres établis en de- 
hors de ces divers travaux sont dus à M. Wollaston, ainsi qu'on le 
verra plus loin. Il est impossible d'estimer actuellement le nombre to- 
tal des espèces de la famille, mais si l’on en juge par celui des Pla- 
typides, il doit être considérable (6). 

Erichson à réparti ces insectes dans trois groupes d'égale valeur : 
les Hylésinides, les Scolytides proprement dits et les Platypides. Mais 
ces derniers ont un rang supérieur à celui qu'il leur assignait et équi- 
valent à eux seuls aux deux premiers des groupes en question. La 
famille se divise par conséquent en deux tribus très-naturelles. 


1. Tarses à art, 1 beaucoup plus court que 2-4 réunis. SCOLYTIDES VRAIS, 
IT. _—— aussi long — _ PLATYPIDES. 


(1) Hisé. d, Ins, d. env. d. Paris, 1, p. 309. 

(2) Die Kæfer, V, p. 124 et 129. 

(3) Syst. EL. IL, p. 378 (Apaxe) et 384 (Bosrnicaus). 

(4) Considér, génér. etc., p. 224. 

(5) « Systematische Auseinandersetzung der Familie der Borkenkæfer (Bos- 
tichidæ) » Wiegm. Archiv, 1836, I, p. 45. 

(6) M. Chapuis décrit 202 espèces de Platypides, dont 193 sont nouvelles, Le 
dernier Catalogue des Coléoptères d'Europe publié par M. Schaum, en 1862, 
contient 95 Scolytides vrais. En supposant que ces derniers existent dans Ja 
même proportion que les Platypides, leur nombre total dépasserait 3009, et 
celui de la famille entière serait d'environ 3300. 


356 SCOLYTIDES. 


TRIBU I. 
SCOLYTIDES VRAIS. 


Tête de forme variable, engagée dans le prothorax, souvent recou- 
verte par lui et invisible d'en haut. — Languette libre, au moins en 
partie, et dépassant le menton en avant. — Palpes labiaux et maxil- 
laires de trois articles. — Labre indistinct. — Prothorax non rétréci 
ou échancré sur les côtés pour la réception des cuisses antérieures, 
largement et profondément échancré sur son bord antéro-inférieur. 
— Hanches antérieures plus ou moins saillantes, non obliques 
(Euromus excepté), les postérieures tranversalement ovalaires; 1° ar- 
ticle des tarses beaucoup plus petit que les suivants réunis. — Epi- 
sternums mésothoraciques très-rarement (Scozyrus) grands. 


Ces insectes sont beaucoup moins homogènes que les Platypides, et 
l'on pourrait ajouter à la formule qui précède de nombreux caractères. 

Ainsi, rien de plus variable ici que les antennes, leur funicule 
comptant de un à sept articles et leur massue étant tantôt distinote- 
ment articulée, tantôt lamelliforme et compacte, parfois mème pec- 
tinée ou flabellée. Les yeux finement granulés chez toutes les espèces 
européennes, le sont très-fortement dans quelques genres exotiques. 
Le prothorax, de forme très-variable, est pourvu, dans certains cas 
(par ex. Dramenus, Cawprocerus), de vives arêtes latérales qui sépa- 
rent son pronotum de ses flancs. Jamais, sauf chez les Scozyrus, 
son bord postérieur et inférieur n’est fortement bi-échancré, ce qui 
vient de la petitesse relative des épisternums mésothoraciques. A 
part les Camprocerus et les Scoryrus, les élytres sont constamment 
pourvues d'une déclivité postérieure arrondie ou plus ou moîns ex- 
cavée. Leur base est tantôt coupée verticalement (Tomicides), tantôt 
taillée en biseau, et alors recouvre un peu celle du prothorax (Hylésini- 
des). Les jambes peuvent être âpres ourugueuses sur leurface externe, 
mais ne présententjamais ces carènes ou ces tubercules qui sontconstants 
sur celles des Platypides. Comme chez ces derniers, la grandeur rela- 
tive des segments de l'abdomen n'est soumise à aucune règle fixe; 
mais sa saillie intercoxale, à de rares exceptions près (CAMPTOCERUS, 
Dramerus) est toujours en triangle étroit et très-aigu. Enfin le méta- 
sternum, au lieu d’être toujours très-allongé, devient parfois très- 
court. 

Ces modifications ne permettent pas de réunir ces insectes dans un 
seul groupe. Les six qui suivent me paraissent nécessaires pour l'é= 
partir convenablement les 32 genres qui composent la tribu. Trois 
d'entre eux (Camptocérides, Eutomides, Phlæotrupides) sont exotiques; 
les autres ont la plupart de leurs représentants en Europe. 


HYLÉSINIDES. 357 


LL Abdomen de forme normale. 
a Tête non globuleuse, visible d’en haut au repos, 
b Yeux finement grauulés. 
Prouotum confondu avec les flancs du prothorax. HIYLÉSINIDES. 


— distinct des —— CAMPTOCÉRIDES. 
bb Yeux fortement granulés. 
Pronotum distinct des flancs du prothorax. Eurompes. 
— confondu avec les _— PuLOEOTRUPIDES. 
aa Tète globuleuse (1), le plus souvent invisible d’en | 
haut. Tomicipes. 
Il, Abdomen retroussé à partir du 2° segment. SCOLYTIDES VRAIS. 


GROUPE I. Hylésinides 


Tète non globuleuse, pourvue d'un museau distinct, visible d'en 
haut. — Funicule des antennes de 7 à 5 articles; leur massue 
distinctement articulée (Porveraraus excepté).—Yeux finement gra- 
nulés.—Pronotum confondu avec les flancs du prothorax.—Elytres 
taillées en biseau à leur base. — 3° article des tarses presque tou- 
jours échancré ou bilubé. — Abdomen normal. — Métasternum plus 
ou moins allongé ; ses épisternums étroits. 

Ce groupe contient les espèces qui ont le plus de rapport avec les 
Cossonides ; il doit par conséquent être placé en tête de la famille. 
Les genres qui le composent sont au nombre de neuf, tous, à l'ex- 
ception des PHLOEOPHTHORUS, représentés en Europe. 


1. arses à art. 3 échancré ou bilobé; massue des antennes 
distinctement articulée. 
a  Massue antennaire ovalo ou subglobuleuse, serrée. 


b Funicule — de 7 art. : Hylastes. 
bb — _ de6 — 
Art. 3 des tarses échancré : Hylurgus. 
—— . bilobé: Blastophagus. 


bbb Funicule antennaire de 5 art. 
Art. 1 des tarses allongé, 3 bilobé : Dendr'oclonus. 
— très-court, 3 à peine échancré : Carphoborus. 
aa Massue antennaire allongée. 
Ses articles serrés; funicule de 7 art.: Hylesinus. 
- lächement unis; funicule de 5 art. : Phlæophthorus. 
aaa Mossue antennaire flabellée; funieule de 5 art. : Phlæotribus. 
Il, Tarses à art. 3 entier; massue antennaire compücte ; 
funicule de 5 art,: Polygraphus. 


(1) LesCnxpruneus seuls s'éloignent plus ou moins de cette forme, mais les 
* deux articles de leur funicule antenpaire, nombre qui leur est exclusivement 
propre, les distinguent des ospèces des quatre premiers groupes. 


368: SCOLYTIDES, 


HYLASTES. + 
Enicus, in Wirew. 4rchiv, 1836, 1, p. 47 (1).. 


Menton assez long, peu à peu et légèrement élargi en avant, avec 
son bord antérieur un peu anguleux dans son centre ; languette nais- 
sant de sa base, parallèle, beaucoup plus étroite que lui; 49 article 
des palpes labiaux grand, les deux suivants très-petits. — Lobe des 
mächoires large, arqué et cilié au côté interné, aigu au bout , dé- 
passant les palpes; ceux-ci à articles graduellement plus courts. — 
Mandibules peu saillantes. — Tête à front vertical; son museau un 
peu plus étroit qu'elle. — Scape des antennes allongé, terminé en 
massue oblongo-ovale; funicule de 7 articles : 4-2 allongés, gros, ce- 
lui-là le plus long, 3-7 transversaux, peu à peu élargis; massue forte, 
ovale, comprimée, distinctement quadriarticulée. — Yeux petits, 
oblongs, transversaux. — Prothorax allongé, cylindrique, coupé obli- 
quement en avant, carrément en arrière ; prosternum assez fortement 
excavé. — Ecusson très-petit, triangulaire. — Elytres allongées, Cy- 
lindriques, s’arrondissant pour former leur déclivité postérieure, pas 
plus larges que le prothorax et tronquées en avant. — Pattes médio- 
cres, assez robustes; hanches antérieures contiguës; cuisses subli- 
néaires ; jambes triangulaires, assez larges, dentées en scie sur leur 
bord externe; tarses courts; leurs crochets très-petits. — Les trois 
segments intermédiaires de l'abdomen courts, égaux, le 5° grand. — 
Episternums métathoraciques étroits. — Saillie mésosternale étroite. — 
Corps cylindrique ou oblongo-cylindrique. 


Par suite de la forme générale et en particulier de celle du museau, 
ce genre et le suivant sont, de toute la famille, ceux qui se rappro- 
chent le plus des derniers genres des Cossonides, surtout des Rayw- 
coLus, EremoTEs et Srexosceuis. Les éspèces de celui-ci sont au plus 
de taille médiocre et généralement petites. Elles sont criblées de 
gros points enfoncés sur le prothorax et fortement striées-ponctuées 
sur les élytres; les intervalles entre les stries sont plus ou moins 
convexes, parfois en partie carénés, et en général assez fortement 
ridés. 

Erichson a divisé le genre en deux sections naturelles et générale- 
ment adoptées. Celles de la première (2) ont le mésosternum tron- 
qué en avant, et le 3° article des tarses cordiforme, et non ou à peine 


(1) Syn. Bosrnicuus Payk., Herbst, P. W. J. Müller.— HvLesinus Fab., Gyll., 
Duflschm. 

(2) &richson en cite 9 espèces, dont 7 européennes : H. ater Payk. (pini- 
perda Fab., Herbst; chloropus Duftschm), brunneus, cunicularius, lineuris, 
corticiperda, attenuatus Er., angustatus Herbst, opacus Er., et 1 de l'Amér. 
du Nord, porculus Er. — Aj. : H. variolosus, Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 
1856, p. 229; France;(Landes). 


HYLÉSINIDES. 359 


élargi ; chez celles de la seconde (1), le mésosternum forme en avant 
une courte saillie en cône obtus, et l'article en question des tarses 
est bilobé. 

En dehors de l’Europe, le genre n’a encore été rencontré qu’à Ma- 
dère, aux îles Canaries et dans l'Amérique du Nord. 


HYLURGUS. 
Larn., Gen. Crust, elns. IL, p. 274 (2). 


Ce genre ne diffère des Hyzastes que par les caractères sui- 
vants * 

Menton à peine plus long que large antérieurement, peu à peu et 
très-fortement rétréci à sa base, largement arrondi en avant. — Lobe 
des mâchoires beaucoup plus étroit que leur corps, pas plus long que 
le palpe, sinué en dedans près de son extrémité; celle-ci obtuse. — 
Museau très-court. — Funicule antennaire de 6 articles : 1-2 plus 
longs et plus épais que les suivants, 1 le plus gros et plus court, 3-6 
fortement transversaux et graduellement plus larges; massue briè- 
vement ovalaire, à peine comprimée, distinctement et transversale- 
ment quadriarticulée. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — 
Prosternum plus long, moins excavé. — Ecusson enfoui, peu distinct. 
— 3° article des tarses pas plus large que 2, échancré. — Mésoster- 
num semi-vertical, rétréci et tronqué en arrière. — Corps cylin- 
drique. 

Dans son état actuel, le genre ne comprend que l’espèce sur la- 
quelle Latreille l’a fondé dans l'origine, l'Hylesinus ligniperda de 
Fabricius (3), insecte commun dans les forêts de pins de toute l'Eu- 
rope. Il est un peu plus grand que l’Hylaster aler, et en diffère par 
sa sculpture, son prothorax étant assez finement rugoso-ponctué et 
caréné sur la ligne médiane; ses élytres sont rugueuses, faiblement 


(1) H. decumanus Er. (crenatus Panz.), palliatus Gyll. (marginatus Duft.; 
angustatus var., Herbst); tous deux d'Europe. — Aj. : Bostr. trifolit, P. W. 
J. Müller, Mém. d.1. Soc d. dépt. d. Mont-Tonnerre, I, 1803, p. 47. 

J'ignore à laquelle de ces sections appartiennent les espèces suivantes : H. 
clavus, Wollast. Ins. Maderens. p. 3054 Madère. — Lowei, De Paiva, Ann. a. 
Mag. of nat. Hist. Ser. 3, VILL, p. 211; Ténéritfe. — subcostulatus, cristatus, 
Manneru. Bull. Mosc. 1853, II, p. 239; Amér. russe. — rugipennis (Hylurg.), 
Mannerh. ibid. 1843, p. 297; même pays. 

É (2) Syn. Hyzesinus Fab., Duft. — Scocvrus Oliv. — Bosrnienus Herbst, 
anz. 1 

(3) Syst. EL II, p. 391 (Bostr. elongatus Herbst, flavipes Panz.). — Il y à 
dans les auteurs récents, trois espèces rapportées au genre, mais qui ont be- 
soin d’être revues : H. longulus, Kolen. Melet. entom. II, p. 38; Russie mér.— 
determinans, concinnulus, K. Walker, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IN, 
p. 260; Ceylan, : 


360 SCOLYTIDES. 


striées, sauf à leur extrémité qui est couverte de courts cils jaunes et 
brillants; dans ce point, la strie la plus voisine de la suture est plus 
profonde que les autres, surtout chez le mâle. 


BLASTOPHAGUS. ; 
Ercanorr, Berlin. entom. Zeilchr. NU, p. 25 (1). 


Genre démembré des DeNprocroxus d’Erichson et qui est, en effet, 
plus voisin des HyLurçus, dont il diffère principalement par les or- 
ganes buccaux et le 3° article des tarses. 

Menton allongé, parallèle, légèrement anguleux dans son milieu en 
avant ; languette oblongo-ovale, naissant de sa base, aussi large que 
lui dans son milieu; lobe des mâchoires large, arqué au côté in- 
terne, acuminé au bout, ne dépassant pas les palpes. — Palpes la- 
biaux et maxillaires pareils, à articles 4 beaucoup plus long que 2, 3 
très-petit, aciculaire. — Funicule antennaire également de 6 arti- 
cles (2), mais les quatre derniers presque d’égale grosseur; massue 
plus forte, oblongo-ovale, du reste pareille. — Prothorax moins long, 
un peu atténué en avant. — 3e article des tarses légèrement élargi et 
bilobé. — 2° segment abdominal plus long que chacun des deux sui- 
vants. — Le surplus comme chez les HyLurGus. 


Le type du genre est le Dermestes piniperda de Linné (3), l'une 
des espèces de la famille les plus communes et les plus nuisibles. 
Ses téguments brillants, dont la couleur varie du brun rougeàtre au 
noir, ses élytres à peine sillonnées et couvertes de petites aspérités 
sur leur déclivité postérieure, le font distinguer de suite des espèces 
des deux genres précédents qui sont toutes plus ou moins ternes. Il 
a pour congénères deux autres espèces qui me sont inconnues (4). 


DENDROCTONUS. 
Enicus. in Wiecu. Archiv, 1836, I, p. 52 (5). 


Menton fortement comprimé latéralement, plus long que large, vu 


(1) Syn. Denmesres Linné. — Hyresiwus Fab., Gyll., Duft., Hartig, Bach. — 
Bosrricuus Herbst, Panz. — Denrrocronus Erichs. — Hyzurcus Schaum, Gre- 

nier. — Hycastes L. Redteub, 
= (2) Erichson ne leuren assigne que cinq, par le fait seul d’avoir compris les 
espèces du genre parmi les Dexrrocronus; il y en à réellement six, comme le 
dit M. Eichhof. . 

(3) (Hyles. abietinus et testaceus Fab., Bostr. testaceus Herbst, Panz.) 

(4) Hyles. minor, Hertig, Forstl. u. forst-naturwiss. Conversat.-Lexic. (in-8°, 
Berlin, 1834), p. 413. — Hyl. hederæ, F. Schmidt, Stettin. entom. Zeit. 1843, 
p- 108; douteux au point de vue générique. 

(5) Syn. Bosricnus Kugell., Herbst, Payk. — Hyresinus Gyll., Duft. — Sco- 
LYTUS Oliv, : 


HYLÉSINIDES. 361 


de face, avec ses côtés légèrement arrondis, sa moitié basilaire con- 
cave, ses angles antérieurs saillants en dehors, et son bord antérieur 
un peu anguleux dans son milieu; languette naissant de son milieu, 
formant une carène très-saillante ; palpes labiaux longs et grêles, à 
articles { plus grand que les deux suivants réunis, 3 très-grèle. — 
Lobe des mâchoires large, oblongo-ovale, n'atteignant que le sommet 
du 1° article des palpes maxillaires ; ceux-ci médiocres, à articles 4-2 
subégaux. — Tête courte, verticale sur le frout; son museau aussi 
large qu’elle, fortement transversal. — Scape des antennes en massue 
allongée; funicule de 5 articles : 1-2 allongés, celui-ci le plus 
grand, 3-5 graduellement plus courts et plus larges ; massue grande, 
comprimée, suborbiculaire, distinctement et transversalement qua- 
driarticulée. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax 
transversal, cylindrique, un peu atténué en avant, avec son bord an- 
térieur sinué dans son milieu, tronqué à sa base; prosternum très- 
court, concave. — Elytres allongées, cylindriques, arrondies sur leur 
déelivité postérieure, un peu plus larges que le prothorax et tron- 
quées à leur base. — Pattes robustes; hanches antérieures conti- 
guës; cuisses larges, arquées sur leur bord inférieur; jambes mé- 
diocrement et peu à peu élargies, denticulées en dehors et à leur 
extrémité ; tarses à articles 1 plus long que les deux suivants réunis, 
3 un peu élargi, bilobé. — 2° segment abdominal presque aussi 
long que 3-4 réunis. — Episternums métathoraciques étroits. — 
Saillie mésosternale assez large, triangulaire, inclinée, — Corps cy- 
lindrique. 

Des cinq espèces comprises dans ce genre par Erichson, trois (pini- 
perda, minor, minimus) en ont été retirées par M. Eichhoff. Des deux 
autres, l'une (micans Kugell.) est européenne, l’autre (terebrans Oliv.) 
est propre à l'Amérique du Nord. La première est le plus grand Sco- 
lytide que possède l'Europe, mais elle est plus particulièrement pro- 
pre aux parties froides et tempérées de ce continent. Sa livrée est 
celle des espèces précédentes, et sous le rapport de la sculpture 
des téguments, elle ressemble beaucoup au Blastophagus piniperda. 
Outre sa forme plus svelte, le mâle se distingue de la femelle, qui est 
opaque, par ses téguments brillants et moins rugueux (1). Un petit 
nombre d’autres espèces ont été décrites plus récemment (2). 


(1) Pour des détails sur les mœurs de cet insecte, voyez Kollar, Verhandl. d. 
Zool.-Bot. Ver. in Wien, VIII, 1858, p. 23. M. Ed. Perris ne le mentionne pas 
Parmi ceux qui attaquent le pin maritime. 


(2) D, juniperi, Dœbuer, Berlin. entom. Zeitchr. IV, p. 260; Wurtemberg. 
— valens, Californie; similis, Orégon; J. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the 
Pacif, Oc. IX: Append. I, p. 59. 


302 SCOLYTIDES, 


CARPHOBORUS. 
Ercauorr, Berlin. entom. Zeitschr. VIIL, p.27 (1), 


Genre voisin des Dexprocronus, dont Erichson ne l’avait pas séparé. 
Il en diffère par les particularités suivantes : 

Menton allongé, graduellement élargi en avant, un peu anguleux 
au milieu de son bord antérieur. — Palpes labiaux et maxillaires 
semblables, courts, à article 4 un peu plus long que 2; les seconds 
atteignant le sommet des lobes des mâchoires. — Funicule antennaire 
également de 5 articles, mais dont le 1% seul est allongé; massue 
cylindrico-ovale, non comprimée. — Tarses à articles 1 beaucoup 
plus court que 2, 3 non élargi, échanceré. 


L'espèce typique (2) est un très-petit insecte de forme grêle et oy- 
lindrique, d’un noir mat, presque lisse sur le prothorax et criblé sur 
les élytres de points enfoncés formant des rangées subcontiguës. Il 
paraît être répandu dans la plus grande partie de l'Europe. Le Den- 
droctonus pilosus de M. Ratzeburg (3) est probablement une seconde 
espèce du genre. 

HYLESINUS, 


Fas., Syst. El, II, p. 390 (4). 


Menton large, cordiforme, très-étroit à sa base, anguleux dans son 
milieu en avant; languette plus étroite que lui, naissant à quelque 
distance de sa base, myrtiforme, aiguë en avant; palpes labiaux à 
article 1 plus long que 2-3 réunis. — Lobes des mâchoires assez lar- 
ges, cultriformes, plus longs que les palpes maxillaires; ceux-ci courts, 
à articles décroissant graduellement. — Mandibules peu saillantes.— 
Tête courte, à front vezxtical ; son museau très-court, aussi large qu'elle. 
— Scape des antennes fortement et graduellement en massue; funi- 
cule de 7 articles : 1-2 allongés, celui-là plus long et plus gros, 3-7 
transversaux, grossissant très-peu; massue aussi longue que le funicule, 
forte, oblongue, obtuse au bout, distinctement quadriarticulée.—Yeux 
étroits, allongés, transversaux. — Prothorax convexe, transversal, ré- 
tréci et coupé obliquement en avant, plus ou moins bisinué à sa 
base. — Ecusson enfoui, peu distinct. — Elytres plus ou moins al- 
longées, cylindriques ou eylindrico-ovales, arrondies sur leur déclivité 
postérieure, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. 
— Pattes médiocrement robustes; hanches antérieures faiblement 
séparées; cuisses linéaires; jambes médiocrement larges, arquées et 


(1) Syn: Hyresinus Fab. — Denprocronus Erichs. 

(2) Hyles. minimus, Fab. Syst. EL. II, p. 395. 

(3) Die Forstins. I, p. 218, pl. VIL, fig. 4. 

(4) Syn. Lerisonus, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 193. 


HYLÉSINIDES. 363 


denticulées sur leur tranche externe; tarses à articles 4 un peu plus 
long que 2, 3 élargi, bilobé. — 2° segment abdominal presque aussi 
long que 3-4 réunis. — Episternums métathoraciques assez larges. — 
Mésosternum médiocrement large, subhorizontal, triangulaire, tron- 
qué en avant, — Corps cylindrique ou oblongo-ovale. 


Ce genre, dans lequel Fabricius avait réuni la plupart des espèces 
de la Tribu actuelle à lui connues, est resté, après l'épuration qu'il a 
subie, un des plus riches en espèces de celle-ci (1). Elles sont, à l'ex 
ception d'une seule (crenatus), toutes petites, mais ont une livrée 
plus variée que celle des autres Scolytidesen général. A en juger par 
les descriptions des auteurs, elles sont répandues sur une grande-par- 
tie du globe. 

Les Lerisomus de Kirby, dont il n'avait fait qu'un sous-genre des 
Apare, doivent rentrer dans le genre actuel. Il en décrit trois espè- 
ces (2) des parties boréales de l'Amérique du Nord, 


PHLOEOPHTHORUS. 
WozLasr., Ins. Maderens. p. 299. 


Menton allongé, graduellement élargi et anguleux dans son milieu 
en avant; languette naissant en avant de son milieu, oblongo-ovale ; 
palpes labiaux plus longs que les maxillaires, à article 4 plus grand 
que 2. — Lobes des mâchoires assez larges, arqués au côté in- 
terne, obtusément acuminés au bout, ne dépassant pas les palpes 
maxillaires; ceux-ci très-courts, à articles 1-2 suhégaux. — Tôte 
courte, convexe sur le vertex, à front subvertical; son museau très- 
court et un peu plus étroit qu’elle. —Antennes relativement assez lon- 
gues; Scape peu robuste, un peu arqué, graduellement en massue; 


(1) Lei viennent les espèces suivantes de Fabricius : H. crenatus, oleiperda, 
l'avini (var. H. varius, melanocephahis, Anthribus pubescens Fab. sec. Erich- 
son), et vitfatus; pour quelques détails sur le second, voyez Boyer de Fousco- 
lombe, Ana. d, 1. Soc. entom. 1840, p.104. — Aj. : Esp. d'Europe : 4. thuiæ, 
Aubei, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, Bull. p. LXXVIT; France 
(Landes). — vestitus, Muls. et Rey, Ans. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér, 2, VII, 
p.340; France (Hyères).—Kraatsii, Eichhoff, Berlin. entom. Zeitchr. VIII, p. 30 
(vestitus M. et R. sec. Kraatz, ibid. p. 31); Hongrie.—Esp. de la Russie mér. : 
H. brevicollis, Kolenati, Melet. entom. LI, p. 38. — Esp. africaines : H. pusil- 
lus, Gerstæck. in Peters, Reis. n. Mozamb.; Entom. p. 318; Zambèze. — ele- 
gans, 3, Thoms. Arch. entom. IF, p. 145; Gabon. — Esp. des Indes or. : H. 
Curvifer, despectus, F. Walker, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, I, p. 260; 
Ceylan, — Esp. de l’Amér. du Nord : A. Aystriæ, J. L. Le Conte, Proceed. of 
the Acad. of Philad. X, p. 81; nebulosus, XI, p. 285; Californie, — Esp. de 
ES du Sud : H. humilis, Blanch. iu Gay, Hist. de Chile; Zool. V, p. 427; 

hili. 

(2) L. rufipennis, nigriceps, brevicornis, Kirby, loc. cit. 


364 SCOLYTIDES. 


funicule de 5 articles : 1 plus épais que le scape, allongé, oboonique, 
2-5 grèles, décroissant et grossissant peu à peu; massue grande, for- 
mée de 3 articles lâchement unis et égaux : 1-2 subobconiques, 3 
oblongo-ovale, acuminé. — Veux étroits, allongés, transversaux — 
Prothorax transversal, cylindrique, légèrement atténué en avant, 
tronqué à sa base; son bord antérieur coupé un peu obliquement. — 
Ecusson indistinct. — Elytres assez allongées, cylindriques; leur dé- 
clivité postérieure arrondie.—Pattes médiocrement robustes ; cuisses 
linéaires ; jambes graduellement élargies, denticulées en dehors; leur 
angle terminal interne saillant; tarses à articles 4-2 subégaux, 3 un 
peu élargi, bilobé. — Corps cylindrique. 


Genre très-distinct par la structure de la massue antennaire qui lui 
est exclusivement propre dans la Tribu actuelle. Il a pour type un 
petit insecte (1) découvert par M. Wollaston, à Madère, où il parait 
être fort rare. Sa livrée est d’un noir peu brillant et voilée en partie 
par de petits poils jaunäâtres couchés. Les exemplaires que j'en ai 
sous les yeux sont collés sur du papier; de là les quelques lacunes 
qui existent dans la formule qui précède. 


PHLOEOTRIBUS. 
Larn. Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 50 @). 


Menton aussi large que long, fortement élargi et arrondi aux angles 
en avant, avec son bord antérieur anguleux dans son milieu; lan- 
guette naissant de sa base, large, oblongo-ovale; palpes labiaux à 
amiele { plus long que les deux suivants réunis. — Lobes des mâ- 
choires grands, en triangle allongé, dépassant fortement les palpes 
maxillaires; ceux-ci courts, à articles décroissant graduellement. — 
Mandibules peu saillantes. — Tète courte; son museau fortement 
transversal, un peu plus étroit qu'elle. — Antennes insérées sur lé 
front au bord interne des yeux; svape très-loug, peu à peu en massue; 
fuvicule de 5 articles : 4 presque aussi long que 2-5 réunis, ceux-ci 
transversaux, presque de même diamètre; massue formée de 3 arti- 
cles prolongés chacun intérieurement en une longue lamelle; ces 
lamelles d’égale longueur. — Yeux étroits, allongés, transversaux, — 


(1) P. perfoliatus, Wollast. loc. cit. p. 301, pl. 6, £. 1.—M. Eichhoff (Berlin. 
entom. Zeitschr. VILLE, p. 28), sans avoir vu cet insecto ni même l'ouvrage dans 
lequel il est décrit, lui donne pour congénères l’Hylesinus spartii de M. Nœrd- 
linger (Nachtr. z. Ratzeb. Forstins., p. 78; Polygraphus tarsalis, Fœrster, 
Yerhandl. d. Ver. d, preuss. Rheinl. VIIL, p. 38), etle Curculio rhododactylus 
de Marsham (Ertom. Brit. p. 262; figuré dans Ratzob. Die Forstins. I, pl. 7, 
f, 13); mais les antennes de ces deux insectes sont tout-à-fait différentes et ils 
n’appartiennent évidemment pas au genre. 

(2) Latreille a constamment écrit : PacororriBus, construction vicieuse. =— 
Syn, Hyzesnus Fab, — Saorvrus Oliv. 


HYLÉSINIDES. 365 


Prothorax convexe, fortement transversal, un peu rétréci et oblique- 
ment tronqué en avant, coupé carrément à sa base, avec un lobe 
médian triangulaire et saillant. — Ecusson petit, en triangle eurvi- 
ligne. — Elytres assez courtes, cylindriques, avec leur déclivité pos- 
térieure arrondie, pas plus larges que le prothorax et conjointement 
échancrées à leur base. — Pattes médiocrement robustes; hanches 
antérieures faiblement séparées ; cuisses linéaires; jambes médiocre- 
ment larges, arquées et denticulées sur leur tranche externe ; tarses 
à articles 1-2 égaux, 3 non élargi, échancré. — Segments intermé- 
diaires de l’abdomen égaux. — Episternums métathoraciques étroits. 
— Saillie mésosternale triangulaire, inclinée. — Corps cylindrique. 


Le mode d'insertion des antennes et la forme de la massue anten- 
uaire sont essentiellement propres à ce genre et le rendent très- 
tranché. 11 n’y en a jusqu'ici qu'une seule espèce de décrite, l'Hylesinus 
oleæ Fab., petit insecte répandu dans toutes les parties de la région 
méditerranéenne où l’on cultive l'olivier et l'un des principaux en- 
nemis de cet arbre (1). Il est d’un noir mat, avec les antennes ferru- 
gineuses, revêtu d'une faible pubescence couchée et finement rugueux 
sur toute sa surface en dessus; ses élytres sont à peine distinctement 
striées: 11 y en a dans les collections quelques espèces américaines 
inédites (2). 

POLYGRAPHUS. 


Entcus. in Wiecm. Archiv, 1836, I, p. 57 (3). 


Menton allongé, étroit, graduellement élargi et coupé obliquement 
de chaque côté en avant; languette naissaut près de son extrémité, 
tès-courte, étroite, oblongo-ovale; palpes labiaux à articles 1 plus 
grand que 2. — Lobes des mâchoires larges, fortement arrondis au 
côté interne, terminés par un crochet recourbé en avant, aussi long 
que les palpes maxillaires; ceux-ci pareils aux labiaux. — Mandibules 
courtes, tridentées au bout. — Tète médiocre, transversale, verticale 
en avant ; son museau extrèmement court. — Antennes courtes; scape 
en massue allongée, droit; funicule de 5 articles (4) : 1-2 allongés, 


({) Pour quelques détails sur ses mœurs, voyez Boyer de Fonscolombe, Ann. 
d, 1, Soc, entom. 1840, p. 106. ; 

(2) Dejean (Cat. é&. 3, p. 331) en mentionne deux : americanus de l'Amé- 
rique du Nord, et willosulus de Cuyenne. J'ai le second sous les yeux, wpsi 
qu'une troisième espèce du Mexique, cunnue dans quelques collections de 
Paris, sous le nom de mexicanus. Celui-ci, à part sa forme ovale, possède tous 
les caractères du genre; le villosulus présente dans la structure de ses an- 
tenues, quelques différences qui seront peut-êlre regardées comme ayant une 
Yaieur générique. à 

(3) Syn. Denwesses Linné. — Hyzesinus Fab. — Ecconrocasren Gyll. 

(4) Erichson ainsi que MM. Ratzebürg, L. Redtenbacher et Bach ne lui en 


366 SCOLYTIDES. 


obconiques, subégaux, celui-là plus gros, 3-5 transversaux, graduel- 
lement plus larges; massue compacte, comprimée, brièvement ovale. 
— Yeux médiocres, ovales, transversaux. — Prothorax transversal, 
cylindrique, un peu rétréci en avant, sinué au milieu de son bord 
antérieur, très-faiblement bisinué à sa base; prosternum excessive- 
ment court en avant. — Ecusson indistinct. — Elytres assez longues, 
subcylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus 
larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc à leur base. 
— Pattes médiocrement robustes; cuisses en ovale allongé; jambes 
faiblement élargies, très-finement denticulées en dehors, inermes au 
bout; tarses filiformes, à articles 1-3 égaux, 3 entier. — Les trois 
segments intermédiaires de l'abdomen très-courts, égaux. — Epister- 
nums métathoraciques étroits. — Saillie mésosternale lamelliforme, 
subverticale, soudée au métasternum, peu distincte. — Corps allongé, 
subeylindrique. 


L'espèce typique (pubescens Linn.; Ec. polygraphus Gyl.) est euro- 
péenne, petite, et a assez le facies d’un Axosru. Elle varie du jaune 
ferrugineux au brun rougeûtre, est très-finement rugueuse sur toute 
sa surface en dessus, et ses téguments sont voilés par une fine pubes- 
cence grisâtre et couchée. On en connait une seconde espèce de l’A- 
mérique du Nord (1). 


GROUPE II, Camptocérides. 


Tête non globuleuse, pourvue d'un museau distinct et visible d'en 
haut. — Funicule des antennes de 7 articles ; leur massue compacte, 
comprimée. — Yeux finement granulés. — Pronotum séparé des flancs 
du prothorax par des arêtes latérales. — Elytres taillées en biseau à 
leur base. — 3° article des tarses variable. — Abdomen normal. — 
Métasternum très-court; ses épisternums larges. 


Erichson n'avait pas séparé des Hylésinides les deux genres qui 
composent ce groupe; 1nais ils en diffèrent par des caractères trop 
nombreux pour leur rester associés. Tous deux sont exotiques et, sous 
le rapport du facies, ne ressemblent à aucun genre des Scolytides 
européens. Ils sont même très-éloignés l’un de l'autre à cet égard, 
mais sont réunis par les particularités qui précèdent. 


I. Hanches antér, très-fortement séparées : Diamerus. 
Il. —— médiocrement —  : Camplocerus. 


assignent que quatre, M. Eichhoff (Berlin, entom. Zeitschr. VIII, p, 33) a déjà 
relevé cette erreur. 


(1) P. saginatus, Mannerh, Bull. Mosc. 1853, II, p. 237; Amér. russe. 


CAMFTOCÉRIDES. 367 


DIAMERUS. 
Ertcus. in Wisem. Archiv, 1836, L, p. 57. 


Menton étroit, trois fois au moins aussi long que large, faiblement 
et peu à peu rétréci en avant, avec son bord antérieur tronqué; lan- 
guette naissant à quelque distance de sa base, aussi large que lui, 
oblongo-ovale et le dépassant fortement ; palpes labiaux courts, à ar- 
ticles 4 très-gros et long, en cône renversé, 2 fortement transversal, 
‘3 très-petit et grêle. — Lobe des mächoires large, en fer de hache, 
faiblement arqué et cilié sur son bord interne, avec son angle anté- 
rieur Saillant et ne dépassant pas les palpes maxillaires; ceux-ci 
courts, à articles décroissant graduellement, le 3° très-grêle. — Man- 
dibules médiocrement saillantes, munies d’une forte dent avant leur 
sommet. — Tête courte, à front vertical; son museau très-court, 
tronqué en avant et un peu saillant dans son milieu. — Scape des 
antennes long, en massue arquée; funicule de7 articles (1) : 4 allongé, 
obconique, épais, 2-7 décroissant graduellement, 7 très-court; massue 
plus grande que le funicule, presque en carré long, très-obtuse ou 
tronquée au bout.— Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax 
convexe, transversal, peu rétréci et coupé presque carrément en 
avant, légèrement bisinué en arrière ; ses arêtes latérales un peu in- 
complètes en avant; prosternum très-échancré en avant, formant 
entre les hanches antérieures une lame quadrangulaire, fortement 
transversale et subverticale. — Ecusson enfoui, peu distinct. — Ely- 
tres convexes, brièvement ovales, à peine plus larges que le prothorax 
et conjointement, mais faiblement échancrées à leur base; leurs épi- 
pleures échancrées en arc à leur base. — Pattes assez robustes; cuisses 
linéaires; jambes médiocrement larges, denticulées en dehors, munies 
au bout de deux éperons, dont l’externe plus fort et crachu; les pos- 
térieures canaliculées sur leur face interne ; tarses filiformes, à article 
1 un peu plus long que 2. — Segments intermédiaires de l'abdomen 
courts, égaux. — Saillie mésosternale lamelliforme, fortement trans- 
versale, subverticale. — Corps convexe, brièvement ovale. 


Erichson n’a exposé que les caractères les plus saillants de ce genre 
singulier, l’un des plus tranchés de la famille. Îl a pour type l'Hyle- 
sinus hispidus de Klug (2), insecte de Madagascar, de la taille des 
exemplaires moyens de l'Hylesinus crenatus d'Europe, mais de forme 
plus courte. 11 varie du brun rougeâtre au noir profond; son pro- 
thorax est finement rugueux, et ses élytres, qui sont assez fortement 


(1) Erichson ne lui assigne que six articles, le 7° Ini ayant sans doute échappé 
par suite de sa brièveté. No pouvant pas non plus sacrifier l’unique exem- 
plaire qu’il avait à sa disposition, il n’a rien dit des parties de la bouche. 

(2) Ins, v, Madag. p, 114. 


368 SCOLYTIDES. 


sillonnées, avec les intervalles entre les stries plans et ponctués, 
sont couvertes en arrière d'écailles jaunâtres formant une grande 
tache mal arrêtée. C'est le seul genre de Scolytides qui possède cette 
sorte de vestiture (1). 


CAMPTOCERUS, 
(Des.) Larn., Règn. anim. éd. 2, V, p. 91. 


Mûles : Menton large, en triangle renversé, coupé obliquement de 
chaque côté en avant; languette oblongo-ovale, plus étroite que lui; 
palpes labiaux robustes, divergents, à articles 4 grand, épais, 2 anti- 
culé obliquement avec lui, transversal, 3 petit et grèle. — Lobe des 
mâchoires oblong, rétréci et arrondi en avant, dépassant les palpes 
maxillaires; ceux-ci courts, à articles décroissant graduellement, 3 très- 
petit. — Tête largement et profondément concave sur le front et le 
museau ; la concavité villeuse sur le premier ; son museau plus étroit 
qu'elle, assez long, quadrangulaire. — Scape des antennes en massue 
allongée; funicule de 7 articles : 1-2 allongés, obconiques, celui-là le 
plus long, 3-7 graduellement plus courts et plus larges, 2-7 munis 
au côté interne d’un long filet grèle, arqué, très-aigu au bout et 
cilié sur sés bords; massue suborbiculaire. — Yeux étroits, allongés, 
transversaux. — Prothorax transversal, cylindrique, tronqué en ar- 
rière, coupé presque carrément en avant; prosternum médiocrement 
large et lamelliforme entre les hanches antérieures. — Ecusson assez 
grand, en triangle curviligne transversal. — Elytres assez courtes, 
cylindrico-ovales, à peine déclives en arrière, pas plus larges que le 
prothorax et tronquées à leur base. — Pattes robustes, comprimées; 
cuisses linéaires; jambes assez larges, subparallèles, tranchantes et 
inermes en dehors; leur angle externe fortement onguiculé en griffe; 
tarses à articles 4 plus long que 2, 3 élargi et bilobé. — Abdomen 
convexe; son 2° segment aussi long que 3-4 réunis, anguleux à ses 
extrémités, ainsi que 3; saillie intercoxale assez large, parallèle, ar- 
rondie en avant. — Saillie mésosternale assez large, subhorizontale, 
triangulaire, à sommet dirigé en avant. — Corps subovale, convexe. 

Femelles : Front vertical, non excavé. — Funicule antennaire sans 
filets accessoires. — Taille plus grande que celle des màles. 


Insectes propres aux parties chaudes de l'Amérique du Sud, préseu- 
tant un ensemble de caractères remarquables et qui leur est propre, 
sans parler de leur facies qui ne ressemble à celui de nuls autres 
Scolytides. Les espèces connues, au nombre de cinq, ont toutes été 


(1) Le genre existe aussi au Sénégal. M. Chapuis m’a communiqué deux 
exemplaires d’une espèce inédite de ce pays, qui présentent ce bizarre carac= 
tère, que leur élytre droite est munie, sur sa déclivité postérieure, d’une très: 
forte épine dont l'éytre gauche ne présente aucun vestige, 


EUTOMIDES. 369 


décrites par Fabricius qui les avait placées parmi les HyLesinys (4). 
Une seule (æneipennis), originaire de Cayenne et assez commune 
dans les collections, est remarquable par sa taille assez grande et la 
couleur bronzée de ses élytres ; tout le reste de son corps est d'un 
noir brillant, Je n’en ai pas vu d'autres. 


GROUPE III. Eutomides. 


Tète non globuleuse, visible d'en haut, munie d'un très-court mu- 
seau. — Funicule des antennes de 3 &rticles, leur massue de 7, pec- 
tinée. — Yeux très-fortement granulés. — Pronotum séparé des flancs 
du prothorax par des arêtes latérales. — 39 article des tarses à peine 
échancré. — Abdomen normal, — Métasternum court, ses épister- 
nums très-étroits. 


Dans la dernière édition du Catalogue de Dejean, il se trouve un 
genre Euromus, placé immédiatement à la suite des PHLŒOTRIBUS, par 
suite sans donte de l’analogie que sa massue antennaire a avec celle 
de ces derniers. Mais c'est un type tout-à-fait distinct et qui diffère de 
tous les autres Scolytides, non-seulement par l’ensemble des carac- 
tères qui précèdent, mais encore par une forme de museau qui lui est 
propre, ainsi qu'on va le voir. Il doit dès lors constituer un groupe 
séparé. 

EUTOMUS. 


Des, Cat. éd. 3, p. 331 (2). 


Tète transversale, médiocrement convexe ; son museau coupé obli- 
quement de chaque côté, transversalement bituberculé ; épistome ver- 
tical, triangulaire. — Scape des antennes atteignant le milieu des 
yeux, fortement renflé au bout ; funicule antennaire à article 4 plus 
gros et plus long que 2-3 réunis; ceux-ci courts, égaux; massue 
à articles 1-2 dentés, en triangle aigu, 3-6 longuement pectinés, 
7 transversalement oblongo-ovale. — Yeux assez saillants, gros, 
oblongo-ovales, transversaux. — Prothorax transversal, droit ebtran- 
chant sur les côtés, arrondi dans son milieu à sa base, coupé presque 
carrément en avant; prosternum très-court en avant, très-étroit et 
comprimé entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, en 
triangle curviligne. — Elytres assez convexes et assez allongées, pa- 
rallèles, arrondies et verticalement déclives en arrière. — Paites mé- 
diocrement robustes; cuisses linéaires ; jambes peu à peu et faible- 


(1) 4. œneipennis, fasciatus, gibbus, suturalis, niger, Fab. Syst. EL. Il, 
p. 392. 

(2) Il ya déjà un genre Eurowa parmi les Carabiques (voyez tome I, p.192), 
que j'ai regardé comme synonyme des CarENuM. Si on le conserve, celuici 
devra naturellement recevoir un autre nom. 


Coléoptères. Teme VII. 24 


370 SCOLYTIDES.: 


ment élargies, inermes en déhors et au bout; tarses filiformes, à 
article { un peu plus long que 2. — 2° et ‘3° segments abdominaux 
assez longs, égaux, # très-court. — Saillie mésosternale étroite, 
rhomboïdale; inclinée et aiguë en arrière. — Corps oblong, cylin- 
drique. 

L'insecte inédit qui présente cette singulière réunion de caractères, 
a été découvert autrefois par moi à Cayenne, retrouvé, depuis, en 
Colombie, et figure dans le Catalogue de Dejean sous le nom de mi- 
crographus que je lui avais imposé (1). Ses yeux fortement granulés, 
comme ceux des PHLœornuPes ét des PaLæoponus qui suivent, sa 
massue antennaire éncore plus anormale que celle des PazæorriBus, 
son pronotum séparé des flancs du prothorax par de vives arêtes, la 
grandeur relative destrois segments intermédiaires de l'abdomen, ete., 
en font un des types les plus tranchés de la Famille; mais, sous le 
rapport du facies;il ne présente rien de rerharquable et ressemble de 
très-près à l'Hylesinus crenatus d'Europe. 

Les deux exemplaires que j'ai à ma disposition sont probablement 
des mâles ; il est possible que, de même que chez les CAMProcERus, 
la femelle ait des antennes simples. Ces exemplaires ne m'apparte- 
nant pas, je n'ai pas pu examiner les parties de la bouche. 


GRouPE IV. Phiæotrupides. 


Tète non globuleuse, visible d'en haut, pourvue d'un museau 
distinct. — Funicule des antennes de7 articles (2) ; leur massue arti- 
culée. — Yeux très-fortement granulés. — Pronotum confondu avec 
les flancs du prothorax. — Elytres taillées en biseau à leur base, — 
3° article des tarses bilobé. — Abdomen normal. — Métasternum ex- 
trèmement court; ses épisternums très-larges. 


Je retire du goupe des Hylésinides, dans lequel Erichson les avait 
compris, ses deux genres PHLæornuprs et Pazæoporus. La formule 
qui précède justifie suffisamment leur érection en un groupe parli- 

Li 


(1) £. micrographus, Brunneus, oris partibus, antennis pedibusque dilu- 
tioribus ; capite prothoraceque subtilissime alutaceis, elytris late sulcatis, sulcis 
vix rugosis, interstitiis anguste el argute costatis. Long. 4 mil. 

Il existe à Madagascar un insecte qui, au point de vue générique, ne diffère 
du précédent que par l'absence de tubereules sur le museau et l’existence d’une 
longue épine à l'angle externe des jambes intermédixires. On peut le laisser 
daus le geure actuel où il formera une simple section. 

E. madagascariensis. Brunneus, oris partibus, antennis pedibusque dilutio- 
ribus; capite rugoso, prothorace coufluecter scrobiculato, elytris late suleatis, 
sulcis uniseriatim tuberculatis, interstitiis anguste et argute coslatis. Long.\4 
mill. 

(2} Erichson n’assigne que six articles à ces organes dans les deux genres qui 
composent le groupe ; il y en a sept en réalité. 


PHLŒOTRUPIDES. 371 


culier. Leurs espèces sont propres à l'Amérique du Sud, et remar- 
quables par leur grande taille, surtout celles du premier, 


I. Jambes fortement canaliculées sur leur face intérne : Phitotrupes. 
IL — à peine concaves —— : Phlæoborus. 


PHLOEOTRUPES. 
Encns. in Wie, Archiv, 1836, I, p. 58. 


Menton très-allongé, fortement rétréci à sa base, graduellement 
élargi et un peu arrondi sur les côtés en avant, avec son bord anté- 
rieur légèrement, anguleux dans son milieu ; languette naissant un 
peu en deçà de son milieu, en-fer de lance, aiguë en avant ; palpes 
labiaux à articles 4 plus long que 2, 3 assez long et grêle. — Lobes 
des mâchoires étroits, acuminés au bout, beaucoup plus courts que 
les palpes maxillaires ; ceux-ci à articles 4 court, 2 fortement trans- 
versal, cupuliforme, 3 allongé, cylindrique, tronqué au bout. — Man- 
dibules saillantes, larges, arquées en dehors, festonnées au côté in- 
terne. — Tête assez saillante ; son museau très-court, presque aussi 
large qu’elle, déprimé, sinué en avant.— Scape des antennes arqué, 
graduellement en massue ; funicule à articles 1-2 un peu allongés, 
celui-là plus gros, 3-7 peu à peu élargis; massue suborbiculaire, 
comprimée, très-distinctement quadriarticulée. — Yeux étroits, très- 
allongés, transversaux. — Prothorax régulièrement convexe, trans- 
versal, droit sur les côtés, faiblement bisinué à sa base, avec un lobe 


médian étroit, tronqué en avant. — Ecusson assez grand, triangu- 
laire. — Elytres convexes, ovales ou oblongues, subverticalement 


déclives en arrière, un peu plus larges que le prothorax et tronquées 
à leur base ; leurs épipleures brusquement élargies et sinuées immé- 
diatement après leur milieu. — Pattes très-robustes ; hanches anté- 
rieures très-saillantes, assez fortement séparées; cuisses larges, ar- 
quées sur leur bord inférieur; jambes très-fortement triangulaires, 
profondément canalieulées sur leur face interne, convexes et couvertes 
d'aspérités sur leur face externe, denticulées sur leur bord externe et 
à leur extrémité ; tarses à articles 4-2 courts, égaux. — Les trois seg- 
ments intermédiaires de l'abdomen égaux. — Saillie mésosternale 
subverticale, fortement transversale. — Corps ovale ou subeylin- 
drique. 

Ce genre comprend les plus grands Scolytides connus, la taille de 
ses espèces dépassant quelquefois six lignes, avec un facies très- 
massif, mais voisin de celui de la plupart des Hyzesinus. On n’a en- 
core publié que les deux (grandis, procerus) du Brésil décrites par 
Erichson. Elles sont d'un noir profond assez brillant, ponctuées, 
mais peu densément, sur le prothorax, et fortement striées sur les 
élytres, avec les intervalles entre les stries convexes et plus ou moins 
ridés, 


312 SCOLXTIDES. 


PHLOEOBORUS. 
Encns. in Wiecw. Archiv, 1836, I, p. 54. 


Menton très-allongé, étroit, en triangle renversé, anguleux dans 
son milieu en avant; languette naissant dans son milieu, étroite, en 
triangle allongé et aigu; palpes labiaux assez longs, à articles égaux : 
3 très-grèle. — Lobes des mâchoires étroits, parallèles, arqués en 
dedans à leur extrémité, beaucoup plus courts que les palpes maxil- 
laires; ceux-ci à articles 1-2 égaux. — Mandibules plus ou moins 
saillantes, larges, arquées au bout. — Tête assez courte, convexe ; 
museau très-court, tronqué en avant. — Scape des antennes robuste, 
arqué, peu à peu en massue ; leur funicule à articles 1-2 allongés, 
celui-là plus gros et un peu plus long, 3-7 graduellement et forte- 
ment élargis ; massue forte, oblongo-ovale, acuminée, distinctement 
quadriarticulée. — Yeux étroits, fortement transversaux, rapprochés, 
parfois subeontigus sur le front. — Prothorax, écusson et élytres des 
PaLæorrures ; le premier seulement un peu atténué en avant. — 
Pattes assez robustes ; hanches antérieures faiblement écartées, par- 
fois subcontiguës; jambes peu à peu et médiocrement élargies, 
denticulées sur leur tranche ‘externe, à peine concaves sur leur face 
interne ; tarses à article 1 sensiblement plus long que 2. — Seg- 
ments abdominaux des PazæorRures. — Saillie mésosternale incli- 
née, triangulaire, médiocrement large.—Corps cylindrique, rarement 
subovale. 

On doit également à Erichson la connaissance de toutes les espèces 
jusqu'ici décrites (rudis, scaber, asper) de ce genre. Elles viennent 
immédiatement après les PaLæorrupes sous le rapport de la grandeur, 
mais leur livrée est généralement d'un noir rougeâtre mat et leur 
sculpture est plus forte, ainsi que l'indiquent les noms qu'elles ont 
reçus. L'Amérique du Sud intertropicale est également leur patrie. 


Groupe V. Tomiocides, 


Tète subglobuleuse (Caypruneus excepté), n'ayant qu'un vestige 
de museau, presque toujours invisible d'en haut. — Funicule des an- 
tennes de 5 à 4 articles ; leur massue en général compacte ou faible- 
ment articulée. — Yeux finement granulés. — Pronotum confondu 
avec les flancs du prothorax. — Elytres coupées verticalement à leur 
base. — Hanches antérieures toujours contiguës; 3° article des tarses 
jamais échaneré ou’bilubé., — Abdomen normal. — Métasternum plus 
ou moins long; ses épisternums étroits. 

Le facies, variable dans les groupes précédents, est très-constant 
dans celui-ci. Tontes ses espèces ressemblent à des Bostrichides et 


TOMICIDES. 373 


rattachent par conséquent la famille actuelle à ces derniers. Ses genres 
se sont considérablement accrus depuis le travail d'Erichson et sont 
en ce moment au nombre de 46, dont un peu plus du tiers sont 
étrangers à l'Europe. 


JL. Tète non globuleuse; funicule antennaire de 2 art.: Crypturgus. 
II. — subglobuleuse, 
A Massue antennaire plane ou convexe sur 865 deux faces. 
a Tête imparfaitement rétractile dans le prothorax. 
b  Funicule antennaire de 3 articles. 
c Ses art, 2-3 égaux, bien distincts: Hypothenemus. 
ce Son 3e art. peu distinct ou plus court que 2. 
Massue antennaire articulée : Aplanarthrum. 
—— compacte : Triotemnus. 
bb Funicule antennaire de 4 articles. 
d Art. 3 des tarses très-court : Liparthrum. 
dd —1-3 — éganx. 
e Yeux profondément échancrés. 
Massue antennaire mucronée au bout : Trypodendron. 
—— arrondie —  : Xyloterus. 
ee Yeuxentiers: Cryphalus. 
bbb Funicule antennaire de 5 articles. 
f Tarses à art. 3 plus fung que les autres : Hypoborus. 
ff _ égal aux précédents. 
g Déclivité postér. des élytres rarement un peu impressionnée. 
h Art. 1 des palpes labiaux beaucoup plus grand que 2. 
Menton allongé, largement sinué do chaque côté : Xyleborus. 
— assez long, faiblement élargi en avant : Dryocætes. 
— en triangle allongé, très-étroit à sa base : Pytiophthorus. 
hh Art. 2. des palpes labiaux plus grand que 1 : Thamnurgus. 
gg Déclivité postér. des élytres plus ou moins excavée : Tomicus. 
aa Tète complétement rétractile dans le prothorax : Amphicranus. 
B Massne antennaire très-grande, orbiculaire, concave sur Sa 
face interne : Corthylus. 


CRYPTURGUS. 


Enens. in Waecw. Archiv, 1836, I, p. 60 (1). 
Menton allongé, peu à peu élargi en avant, avec son bord anté- 
rieur coupé obliquement de chaque côté; languette courte, naissant 


près de son sommet, en forme de lancette; palpes labiaux à articles 
décroissant graduellement. — Lobes des mächoires étroits en avant, 


4) Syn. Bosraicaus Herbst, Gyllenh. 


374 SCOLYTIDES, 


arrondis au bout, presque aussi longs que les palpes maxillaires ; 
ceux-ci très-couris, à articles 1-2 égaux, transversaux, 3 aussi long 
qu'eux réunis. — Mandibules à peine saillantes. — Tôte très-courte, 
à front vertical. — Antennes courtes; scape en massue allongée; 
funicule de 2 articles : 4 gros, obconique, 2 de mème forme, mais 
beaucoup plus court et plus grêle ; massue compacte, comprimée, 
ovale. — Yeux étroits, allongés, transversaux. — Prothorax cylin- 
drique, coupé obliquement et arrondi dans son milieu en avant, sub- 
tronqué à sa base.— Ecusson ponctiforme, à peine distinet.— Elyÿtres 
allongées, cylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, 16- 
gèrement échancrées à leur base. — Pattes médiocrement robustes ; 
jambes comprimées, arrondies sur leurs deux bords, denticulées 
extérieurement ; tarses courts, filiformes, à articles 1-3 égaux (1). — 
Corps grêle, cylindrique. 

On n’en connait que deux très-petites espèces (cinereus Herbst, pu- 
sillus Gyll.) d'Europe, répandues dans Ja plus grande partie de ce 
continent. Elles sont d’un noir brillant et criblées de points enfoncés 
sur le prothorax, plus gros sur les élytres et y formant des rangées 
très-serrées et peu distinctes. Le genre est éminemment distinct par 
son funicule antennaire de deux articles seulement. 


HYPOTHENEMUS. 


Wesrw. Trans. of the entom. Soc. I, p. 34. 


Menton allongé, parallèle; palpes labiaux à articles 4-2 égaux, 3 
très-petit et grêle. — Lobes des mâchoires larges, en fer de hache 
oblique, dépassant fortement les palpes maxillaires; ceux-ci très-pe- 
tits, à articles 1-2 égaux.— Tête complétement recouverte par le pro- 
thorax. — Scape des antennes flexueux à sa base, en massue allongée ; 
funicule de 3 articles : 1 très-gros, assez allongé, cupuliforme, 2-2 
fortement transversaux, égaux: massue très-grande, comprimée, 
ovale, présentant des vestiges de sutures transversales. — Prothorax 
transversal, voûté, rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant, 
arrondi et obtusément denticulé. — Elytres cylindriques, arrondies 
sur leur déclivité postérieure. — Jambes comprimées, denticulées en 
dehors à leur extrémité; tarses filiformes, à articles 1-3 égaux. — 
Corps cylindrique. 

Ces caractères sont empruntés à M. Westwood, qui a fondé ce genre 
sur un très-petit insecte (2/5 ligne) trouvé en Angleterre dans la cou- 
verture d'un livre et que per$onne n'a revu depuis, de sorte qu'il 
n'est pas certain qu'il soit indigène de l'Europe (2). Sa livrée est d'un 


(1) Je n'ai à ma disposition, des deux espèces du genre, que des exemplaires 
collés sur du papier et ne puis rien dire des parties omises dans cette formule. 
(2) 4. eruditus, Westw. loc, cit. pl. 7, f, 1; avec des détails. 


TOMICIDES: 376 


noir brunâtre, avec les antennes et les pattes plus claires et le pro- 
thorax fauve; des poils fins et redressés revêtent partout ses tégu- 
ments, 


APHANARTHRUNI. 
Worzasr., /ns. Maderens. p.292. 


Menton allongé, oblong, brièvement et fortement rétréci à sa base, 
arrondi en avant; languette naïssant de sa base, aussi large que 
celle-ci, arrondie sur les côtés, puis rétrécie en une longue tige grêle 
et aiguë au bout; palpes labiaux à articles 1-2 égaux, 3 grêle. — 
Lobes des mâchoires larges, séeuriformes, avec leur angle antérieur 
aigu et atteignant presque le sommet des palpes maxillaires; ceux-Ci 
très-courts. — Mandibules peu saillantes. — Scape des antennes en 
massue allongée, un peu arqué; funicule de 3 articles (1) : 4 allongé, 
très-gros, obconique, 2-3 extrèmement petits, 3 parfois indistinct; 
massue oblongo-ovale, comprimée, triarticulée, les sutures de sépara- 
tion transversales, — Yeux transversaux, fortement échancrés en 
avant. — Prothorax plus long que large, voûté en avant, avec son 
bord antérieur saillant, arrondi, en général finement tuberculeux et 


recouvrant la tête, très-faiblement bisinué à sa base. — Ecusson 
ponctiforme, presque indistinct. — Elytres médiocrement allongées, 


cylindriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas plus larges 
que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocrement 
robustes; ouisses linéaires; jambes peu élargies à leur extrémité, 
denticulées en dehors; tarses très-grèles, filiformes, à articles 1-3 
égaux. — Corps cylindrique. 

Genre propre aux archipels de Madère et des Canaries, où il à été 
découvert par M. Wollaston. Ses espèces, dont les plus grandes dé- 
passent à peine deux millimètres de long, vivent exclusivement dans 
les tiges décomposées des Euphorbes et Y pullulent souvent à un 
degré extraordiuaire. Leur livrée offre, chez presque toutes, un mé- 
lange de testacé et de brunâtre, avec prédominance tantôt de l'une 
de ces couleurs, tantôt de l'autre;.et leurs téguments sont toujours 
finément pubescents. A l'espèce” unique (euphorbiæ) découverte par 
lui, dans l'origine, à Madère, M. Wollaston a ajouté, depuis, onze 
autres pour la plupart propres aux Îles Canaries (2). 


(1) Tel est le nombre trouvé par M. Wollastor chez l'espèce (euphorbiæ) 
primitive du genre, et qui existe chez une autre (Jubæ) que M. Chapuis a bien 
voulu disséquer pour moi. Depuis, M. Wollaston (Trans. of the eutom. Soc. 
Ser. 3, I, p. 165), chez quelques-unes des îles Canaries qu’il ne nomme pas, n’a 
plustrouvé que deux articles, même cu examipant les antennes avec un puissant 
microscope, 

(2) Voyez son travail intitulé : «On the Aphanarthra of the Canary Islands » 
dans les Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser: 3, V,p. 163, Neuf espèces y sont décrites: 


376 SCOLYTIDES. 


TRIOTEMNUS. 
Wozrasr, Cat. of canar. Col. p. 264. 


M. Wollaston n'assigne à ce genre, pour le distinguer des Apnanan- 
THRUM, auxquels il ressemble pour tout le reste, que les trois carac- 
tères suivants : 

Funicule des antennes très-distinctement composé de 3 articles; 
leur massue compacte, sans aucun vestige de séparation et compri- 
mée. — Elytres un peu rétuses à leur extrémité. 


Il ne comprend qu’une très-petite espèce (2 mill.) dont un seul 
exemplaire a été trouvé dans l'île de Gomère, l’une des Cänaries, et 
que M. Wollaston nomme subretusus. Elle est finement pubescente, 
comme les APHANARTHRUM, mais sa livrée est d’un noir brunâtre bril- 
lant, et non en partie testacée comme celle de ces derniers. 


LIPARTHRUM. 
WoLzasr., ns. Maderens. p. 294 (1). 


Mentou en triangle renversé ; palpes labiaux assez longs, à articles 
égaux, 3 grêle. —- Lobes des mâchoires très-larges, en fer de hache 
arrondi au côté interne, aussi long que les palpes Maxillaires; ceux-ci 
petits. — Mandibules assez saillantes. — Scape des antennes en mas- 
sue allongée, un peu arquée; funicule de 4 articles : 1 gros, sub- 
turbiné, 2-3 très-petits, subglobuleux, # fortement transversal ; Mas- 
sue grande, oblongo-ovale, très-obsolètement articulée. — Prothorax 
ample, convexe, recouvrant la tête ; son bord antérieur le plus sou- 
vent muni de très-petits tubereules, — Pattes très-courles, peu ro- 
bustes ; cuisses linéaires ; jambes tomprimées, légèrement dilatées au 
bout, les antérieures inermes, les quatre postérieures quadridentées 
en dehors à leur extrémité ; toutes prolongées en une saillie allon- 
gée et très-robuste aux antérieures, plus petite et plus grêle aux 
quatre autres; tarses à articles 1-2 subégaux, entiers, 3 très-petit. — 
Corps cylindrique. + 

Je n'ai vu aucune espèce de ce genre, lout-à-fait distinct de tous 
ceux de la Famille par la structure de ses tarses, dont le 3° article 


À. luridum, Jubæ, canariense, bicinclum, bicolor , affine, piscatorium, gia- 
drum, pusillum. — Dans un autre Mémoire, non moins intéressant que le 
précédent, et intitulé : «On the Euphorbia-irfesting Coleoptera of the Canary Is- 
lands » (Trans of the entom. Soc. Ser. 3, 1, p. 136), M. Wollaston a décrit de 
nouveau toutes ces espèces, plus (p. 167) une nouvelle, sous le nom de arma- 
um. — concolor, Wollast. Cat. of canar. Col. p. 263. 

(1) M. Wollaston avait écrit primitivement Lexarrurun; il a légèrement mo- 
difié ce nom dans son Cat. of canar. Col. p. 265. 


TOMICILES. 371 


joue le rôle du petit nœud qui existe à la base du 4° dans toutes les 
autres espèces de Scolytides. Ses espèces (1) sont aussi petites que les 
APHANARTERUM, et également propres à l’île de Madère et aux Canaries, 
où elles ont été découvertes par M. Wollaston. 


TRYPODENDRON. 
Sreen., JL, of Brit. Entom. WI, p. 354 (2). 


Menton très-allongé, graduellement élargi en avant, anguleux au mi- 
lieu de son bord antérieur ; languette naissant dans son milieu, très- 
étroite, un peu atténuée en avant ; palpes labiaux à articles 1-2 assez 
longs, égaux, 3 très-petit. — Lobe des mâchoires large, fortement ar- 
rondi au côté interne, rétréci et acuminé en avant, aussi long que les 
palpes maxillaires ; ceux-ci à articles 1-2 transversaux, égaux, 3 très- 
grêle. —Mandibules très-courtes.— Scape des antennes en massue al- 
longée dans sa moitié terminale ; funicule de 4 articles : 4 beaucoup 
plus long et plus gros que les suivants, ceux-ci transversaux, peu à 
peu mais assez faiblement élargis ; massue compacte, oblongo-ovale, 
prolongée à son sommet interne en un petit mucro. — Yeux oblongo- 
ovales, transversaux, profondément échancrés. — Prothorax trans- 
versal, très-convexe, couvert de petites aspérités, surtout en avant, 
avec son bord antérieur saillant et arrondi, tronqué à sa base. — 
Ecusson médiocre, en triangle rectiligne. — Elytres allongées, cylin- 
driques, arrondies sur leur ééclivité postérieure, pas plus larges que 
le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes médiocrement 
robustes; cuisses sublinéaires; jambes comprimées, arrondies et fine- 
ment denticulées en dehors; tarses filiformes, à articles 4-3 subégaux. 
— 2° segment abdominal un peu plus long que chacun des deux sui- 
vants. — Saillie mésosternale assez étroite, triangulaire, subverticale. 
— Corps allongé, cylindrique. 

Les deux sexes diffèrent en ce que le mâle a la tête concavye, tandis 
que celle de la femelle est convexe. 

Erichson n’a fait aucune mention de ce genre dans sa révision de 
la Famille et a compris l'espèce (domesticus Linn.) qui en forme le 
type, dans son genre XyLorerus. M. Eichhoff (3) a imité son silence 
en faisant toutefois observer que ce dernier genre pourrait en former 


(1) L. mandibulare, Lituberculatum, curtum, artemisiæ, Wollast. Ins. Ma- 
derens. p. 295. — inarmatum, Wollast. Aun, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, V, 
P. 364; Canaries. — Lowei, Wollast. Trans. of the entom. Soc. Ser. 3, I, 
p. 174; Canaries. 
= (2 Syn. Denmesres Linn.—Apare Fab., Payk.—Bosrricuus Oliv., Gylleuh., 

atzeh, 


(3) Berlin. entom. Zoitschr. VII, p. 36. 


378 SCOLYTIDES. 


deux, mesure qui a été adoptée par M. G. Thomson (1) et à laquelle 
je crois devoir me conformer. 

L'insecte en question est en ce moment le seul qui puisse rentrer 
dans le genre. Il est de taille assez petite, d'un noir assez brillant, 
avec les élytres d'un rouge testacé plus ou moins clair; mais leurs 
bords latéraux et leur suture, sur une moindre largeur, sont d'un 
noir brunâtre, livrée analogue à celle des Xyrorerus. On le trouve 
dans la plus grande partie de l'Europe. 


XYLOTERUS, 
Entous. in Wie. Archiv, 1, p. 60 (2). 


Mèmes caractères que les TryroneNpron, sauf les deux partieulari- 
tés suivantes : 

Menton beaucoup plus court, parallèle sur les côtés, anguleux au 
milieu de son bord antérieur ; languette très-courte, naissant près de 
son bord antérieur, pareille, sé reste, à celle des TRYPODENDRON, — 
Massue antennaire également compacte et comprimée, mais réguliè- 
rement arrondie à son extrémité. 


Le type du genre est le Bostrichus lineatus d'Olivier, insecte aussi 
répandu que le Trypodendron domesticwm, mais notablement plus 
petit et de forme un peu moins allongée. Sa sculpture est la même, 
mais sa livrée est un peu différente et plus variée, les pattes, le pro- 
thorax et les élytres étant d’un jaune ferrugineux plus ou moins vif; 
le second est orné de trois taches noires de grandeur très-variable, 
et les secondes, outre la suture, présentent chacune deux bandes de 
même couleur, n'atteignant pas, en général, leur extrémité : l’une 
sublatérale, l'autre médiane, Ce système de coloration se reproduit 
chez les autres espèces qui sont connues (3), en sus de celle dont il 
s'agit. 

CRYPHALUS. 
Enicus. in Wiecm. Archiv, 1836, 1, p. 34 (4). 


Menton allongé, graduellement élargi et subarrondi en avant; 
languette beaucoup plus étroite que lui, arrondie en avant; palpes 
labiaux à articles décroissant graduellement. — Lobes des mâchoires 


(1) Skandinay. Col. I, p. 146. 

(2) Syo. Bosrricuus Oliv., Gyllenh., Adams. — Apare Kirby. 

(3) Bostr. 5-lineatus, Adams, Mém, d. 1. Soc. d. Nat. d. Mosc, V, p. 912; 
Russie, — X. quercus, Eichhof, Berlin, entom. Zeitscbr. VIII, p. 881 ; AÏ- 
lemagne, Tyrol. — Ap. bivittata, Kirby, Faun. Boreal.-Amer. p. 192; Amér- 
boréale. 

(4) Syn. Envororus, G. Thoms. Skandinav, Col. I, p. 147, — Apate Fab. 
— Bosrricuus Gyll., Ratzeb., Nœrdling. 


TOMICIPES. 379 


larges, arrondis au côté interne, acuminés en avant et un peu plus 
courts que les palpes maxillaires; ceux-ci à articles 4-2 transversaux, 
égaux, 3 grêle, assez long. — Mandibules courtes. — Scape des an- 
teunes en massue allongée ; funicule de 4 articles : 4 gros, allongé, 
subpyriforme, 2-4 transversaux, grossissant à peine; massue com- 
primée, ovale, présentant de fines sutures de forme variable, —Yeux 
allongés, étroits, transversaux, — Prothorax transversal, voté, cou- 
vert d'aspérités ou de crêtes transversales, rétréci et arrondi en avant, 
tès-faiblement bisinué à sa base, — Ecusson très-petit, variable. — 
Elytres cyhndriques, arrondies sur leur déclivité postérieure, pas 
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes mé- 
diocrement robustes; cuisses linéaires ; jambes arquées et finement 
denticulées sur leur bord externe; tarses à articles 1-3 égaux. — Corps 
cylindrique, hérissé de poils fins et en même temps un peu écailleux 
chez la plupart. 

Erichson et M. Eichhoff (1) ne font pas mention d’une différence 
qui existe dans la massue antennaire et qui permet de diviser le genre 
en deux Sections. 

Dans la première, ayant pour type le Bostr, asperatus de Gyllen- 
hall (2), elle présente des sutures transversales qui la font paraître 
articulée. Dans la seconde, comprenant les Apate tiliæ et fagi de Fa- 
bricius (3), ces sutures affectent la forme d'arc de cercle, sont plus 
fines et lui donnent un aspect imbriqué. C'est de cette dernière que 
M. G. Thomson à fait un genre distinct sous le nom d'Eroronus (4). 

Ces insectes sont tous très-petits et les fines écailles qui forment 
souvent une partie de leur vestiture, contribuent à les faire recon- 
naître. Ceux qui précèdent sont européens. 


HYPOBORUS. 
Eros, in Wiecx. Archiv, 1836, I, p. 62. 


Organes buccaux des CryPnaLus, avec les deux 14% articles des 
palpes labiaux allongés et égaux. — Scape des antennes en massue 
allongée ; funicule de 5 articles : 4 allongé, gros, obconique, 2 de 
même forme, mais plus grêle et plus court, 3 et 5 fortement trans- 


(1) Berlin. entom. Zeitschr. VIII, p. 34. 

(2) Ins. Suee. IL, p. 368. 

(3) Syst. EI. II, p. 383. 

(4) ignore à laquelle de ces sections appartiennent les espèces suivantes qui 
font également partie du genre : Bostr, abietis, piceæ, Linodulus et proba- 
blement granulatus, Ratzeb. Die Forstins. 1, p. 198. — B, fagi, Nœrdling. 
Nèchträg. z. Ratzeb. Forstins. p. 26.—C. striatulus, Mannerh. Bull, Mosc. 1853, 
IL, p.235; Amér. russe. — aspericollis, Wollast, Ann. a. Mag. of nat. Hist. 
Ser, 3, V, p, 365; Madère. ; 


380 SCOLYTIDES. 


versaux, 4 beaucoup plus étroit, court, obconique ; massue ovale, 
comprimée, quadriarticulée, ses sutures très-fines, transversales, — 
Yeux allongés, étroits, transversaux. — Prothorax convexe, transver- 
sal, rétréci en avant, tronqué à sa base, sans aspérités en dessus, — 
Ecusson à peine distinct. — Elytres cyiindriques, arrondies sur leur 
déclivité postérieure, pas plus larges que le prothorax et subtronquées 
à leur base. — Pattes peu robustes ; cuisses linéaires; jambes arquées 
et à peine distinctement crénelées en dehors, avec leur angle externe 
finement onguiculé ; tarses à article 3 un peu plus long que chacun 
des précédents. — Corps cylindrique, pubescent. 


Erichson a fondé ce genre sur un insecte inédit (ficus Er.) du midi 
de la France, où il attaque les tiges du figuier. Récemment M. Aubé 
en a fait connaitre deux autres espèces (1) du même pays. Tous trois 
figurent parmi les plus petits Scolytides. 


XYLEBORUS. 


Etcunorr, Berlin. entom. Zeitschr. VIX, p. 37. 


Ce genre et les trois suivants sont des démembrements des Tomr- 
eus (2), tels que les avait laissés Erichson. Ils ont par conséquent, 
comme ces derniers, cinq articles au funicule des antennes, mais ont 
cela de commun que les sutures de leur massue anteunaire ne sont 
jamais (pour autant que je sache) onduleuses, et que leurs mâles 
n’ont pas les élytres excavées en arrière, mais arrondies où un peu 
déprimées sur leur déclivité comme chez les femelles. Les caractères 
qui les distinguent des Tomicus et les uns des autres, résident prin- 
cipalement dans les organes buccaux qui doivent dès-lors figurer 
en première ligne dans les formules génériques. Ceux qui n'y sont 
pas mentionnés ne diffèrent en rien d’essentiel de ceux des Tom 
CUS. 

Menton allongé, étroit, longuement et légèrement sinué.de chaque 
côté, un peu arrondi à sa base, peu à peu élargi en avant, avec son 
bord antérieur un peu anguleux; languette naissant vers son tiers 
antérieur, étroite, oblongo-ovale, aiguë au bout; palpes labiaux à 
articles 4 très-grand, renflé, villeux, 2 fortement transversal, 3 très- 
petit, aciculaire. — Lobes des mâchoires très-larges, en fer de hache 
oblique, et munis de longs cils flexueux et serrés au côté interne, 
acuminé en avant et atteignant presque le sommet des palpes maxil- 
laires ; ceux-ci à articles 1-2 transversaux, 3 grèle, aussi long qu'eux 
réunis, — Massue antennaire médiocre, ovalaire, distinetement arti- 


(1) H. mori, genistæ, Aubé, Ann. d. 1. Soc. entom. 1862, p. 388; France 
(Var); le Ler vit sur Je mürier blanc, le 2e sur le Genista horrida. 

(2) Is correspondent presque exactement aux sections que M. Ratzeburg 
(Die Forstins. 1, p. 169) a établies dans ces derniers. : 


TOMICIDES. 381 


eulée. — Prothorax en général finement àpre en avant. — Les trois 
qers articles des tarses égaux. — Corps cylindrique. 


Le genre a pour type le Tomicus monographus Fab. et les espèces 
qui lui ressemblent (1), insectes de taille plus ou moins petite, allon- 
gée, régulièrement cylindrique, en général finement villeux, et dont 
les deux sexes ont la môme forme générale (2). M. Eichhoff y com- 
prend aussi le T. dispar Fab., espèce remarquable par les différences 
profondes qui existent entre les deux sexes; mais il reconnait que 
cet insecte devra probablement former, par la suite, un genre 
distinct. ; 

DRYOCOETES. 


Eicunorr, Berlin. enlom. Zeïtschr. VIII, p. 38. 


Menton à peine du double plus long que large, graduellement 
élargi en avant, anguleux au milieu de son bord antérieur; lan- 
guette naissant près de sa base, étroite, subparallèle et arrondie en 
avant. — Lobes des mâchoires de même forme que chez les XyLEBo- 
nus, mais un peu moins larges et munis de courts cils sur leur bord 
interne. 

Le surplus des caractères est pareil à ce qui existe dans le genre 
précédent, ainsi que le facies. Les espèces sont toutes très-petites (3). 


PYTIOPHTHORUS. 
Eicunorr, Berlin. entom. Zeitschr. VIIT, p. 39. 


Menton (4) allongé, fortement et peu à peu élargi en avant; lan- 


(1) Bostr. dryographus, Saæeseni, eurygraphus, Pfeilii, Ratzeb. Die 
Forstins. [, p. 203; tons figurés pl. 12, ainsi que le monographus et le dispar. 

(2) Ou peu s’en faut, à la différence du dispar, dont le mâle est cylindrique, 
tandis que !a femelle a les élytres subglobuleuses et déprimées sur le dis- 
que. Dans ce genre, les mâles sont en général beaucoup plus rares que leurs 
femelles. Ratzebürg, par exemple, n’a pas connu celui du Saæesenii que 
M. Wissmann (Stettin. entom. Zcit. 1846, p. 24) a publié plus tare. Quelque- 
fois (par ex. dryographus, monographus) ce sexe se distingue par une dépres- 
sion du prothorax accompagnée d’une petite saillie tubereuleuse; mais cela 
n'est pas constant. 

(3) Types : Bustr. autographus Kügel. (villosus Gyll.), cryptographus 
Kügel., vilusus Fab., Ratzob. Die Forstins. I, p. 194; pour une bonne figure 
du mäle du second, voyez Tieffenb. Berlin. entom. Zcitschr. IV, pl. 6, f. 10.— 
B. dactyliperda, Fab. Syst. El. If, p. 387; d'Afrique, mais souvent importé en 
Exrope avec les fruits du datticr.—B. alni, Georg, Stettin. entom. Zeit. 1856, 
p. 59. r 

(4) Le sous-menton présente, du moins chez le ramulorum Perris, une 
forme spéciale dont M. Eichhoff ne parle pas. [est plus long que large, et les 
deux dents qui limitent son échancrure antérieure sont très-allongées, très- 
trêles et embrassent le menton dans je tiers de sa base, 


382 SCOLYTIDES. 


guette naissant de sa base, étroite, parallèle, assez aiguë ‘en avant. 
— Lobes des mächoires médiocrement larges, brièvement ciliés sur 
leur bord interne qui est obliquement coupé, acuminés au bout, — 
Massue antennaire ovale, très-distinotement quadriarticulée. 


Les espèces sont encore plus pelites que la plupart de celles des 
deux genres précédents, plus grèles et parfaitement cylindriques (4). 


THAMNURGUS. 
Ercauorr, Berlin. entom. Zeitschr. VIII, p. 40. 


Menton médiocrement allongé, peu à peu et fortement élargi en 
avant, avec son bord antérieur coupé obliquement de chaque côté ; 
languette naissant à peu de distance de son sommet, courte, étroite, 
arrondie en avant; palpes labiaux à articles 2 plus long que 4, 
3 grêle, aussi long que ce dernier. — Lobes des mâchoires en fer de 
hache oblique, brièvement cilié sur son bord interne, dépassant les 
palpes maxillaires ; ceux-ci très-courts, à articles 4-2 transversaux, 
égaux. — Funicule des antennes à article 2 plus long que dans les 
trois genres précédents; massue suborbiculaire, faiblement articulée; 
son it article très-grand. 


On n'en connait que deux petites espèces (2), de forme très-allon- 
gée, grêle et cylindrique. Leurs mâles se reconnaissent à deux dé- 
pressions que présente la déclivité postérieure de leurs élytres. 


TOMICUS. 
Larr., Considér. génér. ete., p. 224 (3). 


Menton (4) quatre fois au moins aussi long que sa plus grande lar- 
geur, arrondi dans son tiers basilaire, puis rétréci et ensuite peu à 
peu élargi en avant, avec son bord antérieur coupé très-vbliquement 
de chaque côté et formant un triangle aigu ; languette naissant près 
de son milieu, d'abord aussi large que lui, puis fortement rétrécie 


(1) Bostr. micrographus Gyll. (pityographus Ratzeb.), Lichtensteinii, 
Ratzeb. Die Forstius. I, p. 197. Selon M. Eichhofl, le Tomicus samulorum de 
M. Ed. Perris (Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 191) ne diffère pas du pre- 
mier. 

(2) Bostr. Kaltenbachii, Bach, Kæferfaun. d. Nord-u.-Mitteldeutsehl. HE, 
p. 130; Provinces rhénanes. —B. euphorbiæ, Küster, Die Kæf, Europ, H, 395 
Raguse. — Le Tomicuscoryli de M. Ed. Perris (Aon. d, 1. Soc. entom. 1865; 
Bull. p. 77) apyartient peul-êlre également au genre, 

(3) Syn. Bosrnicuus Fab., Gyll., Ericks., L. Redtenb., Eichhof, etc. 

(4) Le sous-menton à beaucoup d'aualogie avec celui des Pymopuriorus; il 
esten carré plus long que jarge, mais les dents qui limitent son échancrure 
sont courtes, 


TOMICIDÉS. 383 


en avant, arrondie au bout; palpes Jabiaux à articles 4-2 très-gros, 
surtout celui-ci, subégaux, 3 très-court et très-grêle, — Lobes des 
mächoires très-larges, en forme de S irrégulière et muni de cils rigi- 
des sur leur bord interne, atténués en avant et aussi longs que les 
palpes maxillaires; ceux-ci très-courts, à articles 1-2 fortement trans- 
versaux et égaux. — Mandibules courtes. — Scape des antennes en 
massue allongée; funicule de 5 articles : 1-2 allongés, obconiques, 
celui-là un peu plus long et plus gros, 3-5 transversaux, égaux, peu à 
peu élargis ; massue assez petite, faiblement articulée ; les sutures 
plus où iwoins arquées où flexueuses. — Yeux médiocres, étroits, 
sinués en avant, transversaux et un peu obliques.—Prothorax allongé, 
cylindrique, brièvement rétréci en avant, avec son bord antérieur 
largement arrondi, ainsi que sa base. — Ecusson petit, plus ou moins 
allongé. — Elytres cylindriques, plus ou moins largement excavées 
à leur extrémité, avec les bords de l'excavation dentelés, — Pattes 
médiocrement robustes; cuisses linéaires; jambes finement denticu- 
les en dehors, plus fortement à leur extrémité ; tarses à articles 4-3 
égaux. — Les trois segments intermédiaires de l'abdomen subégaux. 
— Corps cylindrique. 


Les espèces (1) sont, pour la plupart, notablement plus grandes 
que celles des quatre genres précédents, plus où moins hérissées de 
poils fins, et leur livrée varie du jaune ferrugineux au noir brunâtre 


(1) Celles de la 4re division de Ratzeburg (Die Forstins. L, p. 169): B, typo- 
graphus Lio., s/enographus Dufts., laricis Fab. bispinus R., curvidens Germ., 
chalcographus Linn., bidens Fab., tous d'Europe. 

[y a, dans les auteurs récents, nn certain nombre d'espèces européennes 
où exoliques, décrites sous les noms de Bosrricuys ou Tomicus, et que je ne 
sais auxquels des genres qui précèdent rapporter, à savoir: Esp. européennes: 
B. delphint, Roseuh. D, Thicr. Andalus. p. 902; Espagne mér. — B,. aini, 
Reyet Muls. in Muis. Opusc. entom. VIL, p. 111; France. — T. decolor, Boield. 
Ann. 4. }, Suc. entom. 1859, p. 473; France, — T. oblitus, Ed. Perris, ibid. 
1862, p. 218; France mér. (Landes).—Esp. de la Russie mér. : B. Ratseburgii, 
Bulmerincquii, Kolenati, Melet, entom. IT, p. 38. — Esp. de la Sibérie : 
T.subelongatus, Motsch. in Schrenck, Reise im Amur-Land. U, p.155; Daourie. 
— Esp. de Madère : T. Dohrnüi, Wollast. Ins. Maderens. p: 290. — 7, erosus, 
Perforans, Wollast. Cat. of Madeir. Col. p. 95. — Esp. des Canaries : T. no- 
bilis, Wollast. Ann. a. Mag. of nai. Hist. Ser. 3, IX, p. 4#1.—Esp. de l’Amér. 
du Nord : B, pubipennis, J. L. Le Conte, Rep. on a railr. to the Pacif, Oc; 
Append. 1, p. 59; Californie. — B: jalappæ, Letzner, Abbaudi. d. Schless. 
Gessellsch. 1848; Ber. p. 13; Mexique. — Esp. de l'Amér, du Sud : B: plu- 
meriæ, Nœrdling. Nachträg, z. Ratzeb, Forstins. P. 74; Venezuela, — T, lon- 
gipennis, Blanch. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. V, p. 429 ; Chili. — Esp. de Cey- 
lan : B, mutilutus, vertens, moderatus, testaceus, exiguus, F. Walker, Ann. 
à. Mag. of nat. Hist, Svr. 3, I, p. 260.— Esp, de l'Australie : B. Sydeianus, 
Nœrdiing. Nachträg. z. Ratzeb, Forstins. p. 75. — Esp. de la Polynésie : 
B. Duponti, Montrouz. Aun. d. 1. Soc. entom, 1860, p. 265; Nouvelle-Calédonie. 
— D, Jerrugineus, Bohem. Voy. d. l'Eugén.; Entom. p. 88; iles Keolings. 


384 SCOLYTIDES. 


assez brillant. Ainsi épuré, le genre, indépendamment de la structure 
des organes buccaux, ne comprend que des espèces reconnaissables à 
J’excavation terminale des élytres, qui est en général plus prononcée 
chez lesmäles, maisne disparaîtjamais complétement chez les femelles, 


AMPHICRANUS. 
Enious. in Wiecm., Arckiv, 1836, I, v. 63 (1). 


Menton médiocrement allongé, fortement élargi et arrondi aux an- 
gles en avant, avec son bord antérieur coupé obliquement de chaque 
côté; languette naissant à quelque distance de sa base, assez large, 
lanciforme, aiguë en avant; palpes labiaux à articles 1-2 très-ro- 
bustes, transversaux, égaux, 3 très-grèle et petit.—Lobes des mächoi- 
res larges, arrondis, sinueux et ciliés au côté interne, rétrécis et obtus 
au bout, notablement plus longs que les palpes maxillaires; ceux-ci 
à articles 1-2 fortement transversaux, 3 cylindrique, grèle, plus long 
que 1-2 réunis. — Mandibules extrèmement courtes. — Tète entière- 
meut rétractile dans la cavité prothoracique. — Scape des antennes 
dépassant fortement les yeux en arrière, assez brusquement en mas- 
sue au bout; funicule de 3 articles (2) : 4 gros, allongé, obconique, 
2 de même forme, transversal, 3 très-court et très-large ; massue très- 
grande, ovale, comprimée, compacte, avec quelques fines sutures ar- 
quées et obliques.—Yeux assez fortement granulés, grands, oblongo- 
ovales, transversaux.—Prothorax allongé, cylindrique, verticalement 
déclive en avant, avec son ouverture antérieure très-grande et ho- 
rizontale, tonqué à sa base. — Ecusson médiocre, triangulaire, — 
Elytres assez courtes, occupées en majeure partie par une très-grande 
et profonde excavation dentée sur ses bords, tronquées à leur base. 
— Cuisses comprimées, très-larges, légèrement ovales; jambes assez 
étroites, dentées en dehors, avec leur angle externe onguiculé; tar- 
ses à article { plus grand que chacun des deux suivants. — Les trois 
segments intermédiaires de l'abdomen subégaux. — Corps cylindri- 
que, glabre, brillant. 

Genre très-distinct, composé de deux belles espèces du Brésil, de la 
taille des plus grands exemplaires du Tomicus stenographus'"d Europe. 
L'une d'elles (thoracicus Er.), type du genre, est d'un noir brillant, 
avec la tôte et le prothorax d’un rouge ferrugineux; l'autre, sur la- 
quelle M. Guérin-Méneville a fondé son genre PrezornopaLus et qu'il & 
nommée nilidulus, est d'un noir uniforme. Aucun Tomreus n'a les 
élytres aussi longuement excavées que ces insectes et leur prothorax 


(1) Syn. Prezonnoparus, Guérin-Ménev. Revue zool. 1838, p. 107. 


(2) Erichson ne leur en assigne que deux; le 3° est, en effet, très-petit et 
contigu à la massue; mais comme il est giabre, il se distingue très-nettement 
de cette dernière qui est pubescente, 


SCOLYTIDES VRAIS. 385 


est transversalement rugueux sur sa partie antérieure, Je n'ai vu de 
chacun d'eux qu’un exemplaire que je crois du sexe mâle. 


CORTHYLUS. 
Entcus, in Wiecm. Archiv, 1836, I, p. 64 (1). 


Menton grêle, allongé, graduellement élargi et rhomboïdal à ses 
deux extrémités; languette naissant de sa base, étroite, comprimée, 
aiguë au bout; palpes labiaux assez longs, à articles 1-2 très-gros, 
celui-là obconique, un peu plus long que celui-ci, 3 très-petit. — Lo- 
bes des mâchoires larges, fortement arqués et brièvement ciliés sur 
leur bord interne, recourbés en dehors et bifides à leur extrémité, 
dépassant à peine les palpes maxillaires; ceux-ci à articles 1-2 forte- 
ment transversaux, 3 plus long qu'eux réunis, grôle et cylindrique. 
— Mandibules très-courtes. — Scape des antennes robuste, déprimé, 
peu à peu élargi en avant; funicule d'un seul article assez gros et 
obconique; massue très-grande, orbiculaire, concave sur sa face in- 
terne, munie d’un long faisceau de poils, arqué, aigu au bout, naissant 
de son extrémité externe et dirigé en dedans (2), quadriarticulée; ses 
sutures en arc de cercle. — Yeux assez grands, oblongo-ovales, trans- 
versaux. — Prothorax allongé, subeylindrique, rétréci à partir du 
tiers de sa base, avec son bord antérieur sinué dans son milieu, tron- 
qué en arrière. — Ecusson médiocre, triangulaire. — Elytres cylin- 
driques, impressionnées, et un peu tuberculeuses à leur extrémité. 
— Cuisses assez larges, oblongo-ovales ; jambes étroites, denticulées 
en dehors; tarses à article 4 plus long que les suivants. — Corps cy- 
lindrique. 

La structure singulière des antennes fait de ce genre un des plus 
tranchés de la Tribu actuelle. Par la forme de son menton, il a aussi 
de grands rapports avec les Tomicus dont ses espèces ont le facies, 
Elles sont américaines et au nombre de trois en ce moment (3). 


GRouPE VI. Soolytides vrais, 
Tète globoso-ovale, presque privée de museau, plus ou moins 
visible d'en haut. — Funicule des antennes de 7 articles; leur mas- 


(1) Syn. Bosrricnus Fab,, Say. 

(2) Ce faisceau, dont Erichson ne parle pas, peut s'appliquer contre la mas- 
sue antennaire et devient alors invisible. Peut-être est-il propre au €. fascia- 
lus, la seule espèce du genre que j'aie à ma disposition, ou n’est-ce qu'un ca- 
ractère sexuel. . 

(3) Bostr. compressicornis, Fab. Syst. EL. II, p. 388; Brésil. — R, fascia= 
lus, Say, Journ, of the Acad. of Philad, V, p. 255; Etats-Unis. — C. soutel- 
laris, T. L. Le Conte, Rep. on a raülr. to the Pacif. Oc.; Append. I, p. 59; Ca- 
lifornie. 


Coléoptères. Tome VII. . 25 


386 SCOLYTIDES. 


sue compacte. — Yeux finement granulés. — Pronotum séparé des 
flancs du prothorax par de fines arètes latérales, un peu abrégées en 
avant. — Elytres coupées verticalement à leur base, tronquées et 
sans déclivité postérieure en arrière. — 32 article des tarses bilobé,— 
Abdomen retroussé à partir du 2° segment inclusivement. — Méta- 
sternum convexe, peu allongé; ses épisternums assez larges. 


A l'exemple d’Erichson, le genre Scozvrus de Geoffroy est généra- 
lement placé parmi ceux du groupe des Hylésinides. Mais je crois, 
avec M. G. Thomson (1), qu'il a des titres plus que suffisants pour con 
stituer un groupe à part. Outre que ses espèces ont un fucies très-dif- 
férent de celui de tous les autres Scolytides, aucun de ces derniers ne 
présente l’ensemble des caractères qui précèdent. Le plus remarqua- 
ble est sans contredit la forme de l'abdomen, qui rappelle celle qui 
existe chez plusieurs Zygopides de la famille précédente. Quant à 
l'absence de déclivité postérieure aux élytres, il y a quelque chose 
d’approchant chez les Camprocerus. 


SCOLYTUS. 
Grorrr., /ns. d, envir. 4. Paris, I, p. 309 (2). 


Menton assez large, cordiforme, un peu saillant etarrondi au milieu 
de son bord antérieur; languette naissant près de sa base, médio- 
crement large, oblongue et aiguë en avant; palpes labiaux à articles 
4 plus grand que 2, 3 très-petit. — Lobes des mâchoires en fer de 
hache oblique, un peu plus courts que les palpes maxillaires; ceux- 
ci courts, à articles 1-2 décroissant graduellement, 3 très-grêle. — 
Mandibules assez saillantes. — Antennes courtes, leur scape brus- 
quement élargi au bout; funicule de 7 articles (3) : 1-2 allongés, 
surtout celui-là, 3-7 transversaux, grossissant à peine; massue plus 
grande que le funicule, en carré long arrondi en avant. — Yeux 
étroits, très-allongés, un peu sinués en dedans, transversaux, — Pro- 
thorax convexe, transversal ou non, un peu rétréci et coupé carré- 
ment en avant, ainsi qu'à sa base; prosternum triangulaire et assez 
étroit entre les hanches antérieures. — Ecusson assez grand, en 
triangle rectiligne. — Elytres un peu plus longues que le prothorax, 
peu ou médiocrement convexes, parallèles. — Pattes assez robustess. 
cuisses linéaires; jambes parallèles, inermes en dehors, avec leur 


(1) Skandinav. Col. I, p. 147. 

(2) Syn. Eccorrocasrer, Herbst, Die Kæfer, V, p. 124; Gyll., Erichson. — 
Corrocaster, Dig. Magaz. VI, p. 321. — Bosrnicenus Fab., Panz, — HyLESINUS 
Fab. 

(3) M. Eichhoff (Berlin. entom. Zeitschr. VII, p. 34) critique, avec raison, 
MM. Ratzebürg et L. Redtenbacher pour ne leur avoir attribué que six arlicles; 
Erichson à commis la même erreur, * 


PLATYPIDES. 387 


angle terminal externe onguiculé; tarses à articles 1-2 égaux, 3 élargi, 
bilobé, — 2° segment abdominal aussi long que 3-4 réunis. — Saillie 
mésosternale médiocrement large, subverticale, rétrécie et tronquée 


en arrière, soudée au métasternum, souvent sans suture apparente. 
— Corps subeylindrique. 


Les mâles, outre leur taille en général plus petité, se distinguent 
des femelles par leur tête moins forte, moins convexe et un peu 
soyeuse sur le front, leurs mandibules moins épaisses, et une im- 
pression plus ou moins marquée que présente leur dernier segment 
abdominal. Un petit tubercule qui existe parfois au milieu du bord 
postérieur des 3° ct 4° segments, est un caractère spécifique et non 
sexuel. 

La livrée de ces insectes est d'un noir plus ou moins brun et pas- 
sant au rougeàtre, parfois ferrugineuse; leur prothorax est lisse ou 
finement ponctué, et leurs élytres, qui sont un peu rugueuses, sont 
couvertes de nombreuses stries peu profondes, serrées et ponctuées. 


Les espèces connues du genre sont toutes européennes, sauf une 
seule (1). 


TRIBU II. 
PLATYPIDES. 


Tête dégagée du prothorax, verticale ou oblique en avant. — Lan- 
guelte représentée par une carèñe de la face postérieure du menton. 
— Palpes labiaux de un à trois, les mäxillaires de quatre articles. — 
Labre en général distinct. — Anténnes de six articles apparents, dont 
quatre au fanicule; leur massue en forme de palette compacte et 
tomenteuse. — Prothorax muni sur ses flancs d'excavations pour 
la réception des cuisses antérieures, très-souvent sinué où échancré 
sur les côtés du pronotum ; prosternum non ou faiblement échancré 
en avant ; son bord postérieur profondément bisinué. — Hanches an- 
térieures très-grosses, ovoïdes, obliques; tarses longs; leur 1% arti- 
cle au moins aussi grand que les suivants réunis, le 3° toujours en- 
tier. — Métasternum très-allongé. — Episternums mésothoraciques 
très-grands, arrondis en avant, remontant entre le prothorax et les 
élytres. ‘ 


(1) Celles mentionnées dans le Catalogue de M. Schaum (éd. 2, 1862, p. 100) 
sont au nombre de 12 que voici avec la synonymie qu’il leur assigne : S. Ratze- 
burgü, Jans. The entom. Ann. 4856, p. 87 (destructor Ratz.), destructor 
Oliv. (Hyl. scolytus Fab.), pygmœus Herbst, intricatus Ratz. (pygmœus Gyil.), 
mullistriatus Marsh., ulmi Redtenb., pruni Ratz. (Var.? pyri Ratzeb.), rugu- 
losus Ratz. (aiæmorrhous Schmidberg.), carpini Er., castaneus Ratz., ärmatus 
Comol., noæius Ratz. — Aj. : Ec. amygdali, Guérin-Ménev. Ann, d, 1. Soc. 
entom, 1847, Bull. p. XLVIL; France mér. (Provence). — Ze, assimilis, Bohem. 
Voy. de l’Eugén.; Entom, p, 88; Buenos-Ayres. 


388 SCOLYTIDES. 


Cette formule suffit pour justifier l'assertion émise plus haut que 
les Platypides ne peuvent pas prendré place parmi les Scolytides 
proprement dits, à titre de simple groupe. Ils sont plus homogènes 
que ces derniers SOUS le rapport du facies, tous étant allongés et, sauf 
quelques PLATYPUS, régulièrement cylindriques. La mème constance 
se fait remarquer dans quelques autres caractères non mentionnés 
parmi ceux qui précèdent. Ainsi, jamais leur prothorax n’est exacle- 
ment contigu aux élytres, ni ces dernières taillées en biseau à leur 
base. Les pattes varient peu et ne sont que d’un faible secours pour 
la classification. Sauf chez les Drapus, les antérieures sont constarn- 
ment contiguës et un peu plus fortes que les autres, avec les cuisses 
oblongo-ovales, comprimées, anguleuses en dessous, les jambes gra- 
duellement élargies, terminées par une saillie interne, plus ou moins 
allongées et munies sur leur face externe de carènes obliques ou de 
tubercules, parfois des unes et des autres en même temps. Les pattes 
intermédiaires sont construites sur le mème plan, mais moins robustes, 
et leurs cuisses, de forme linéaire, sont canaliculées en dessous. Il en 
est de même aux pattes postérieures; seulement leurs jambes sont en 
général plus larges que les autres, privées de carènes sur leur face 
externe, et leur bord terminal est échanceré pour la réception du tarse. 
À toutes les pattes, l’article terminal de ce dernier est très-développé, 
ainsi que ses crochets. Les segments intermédiaires de l'abdomen sont 
très-fréquemment arqués à leurs extrémités et sa saillie intercoxale est 
en triangle étroit et très-aigu au bout. Enfin les épisternums méla- 
thoraciques sont toujours assez larges. 

. D'un autre côté, les caractères sexuels, en général peu prononcés 
® chez les Scolytides vrais, ont ici une grande importance et augnen- 
tent beaucoup les difficultés de l’étude de ces insectes (1). Ils peuvent 
exister sur la presque totalité des organes, mais le plus constant etle 
plus apparent de tous se trouve à l'extrémité des élytres qui est plus 
ou moius simple chez les mâles, tandis que chez les femelles elle est 
tronquée, déprimée ou excavée et en mème temps épineuse ou, au 
moins, tubereuleuse. Le scape des antennes, les élytres au point de 
vue de leur sculpture, puis le dernier segment abdominal, sont en- 
suite les parties qui sont le plus souvent modifiées selon les sexes. 

La distribution géographique des Platypides est très-différente de 
celle des Scolytides vrais. Deux de leurs espèces seulement habitent 
l'Europe; les autres sont, pour la plupart, propres à l'Amérique et 
aux Indes orientales. 


(1) On trouvera, sous ce rapport, les renscignements les plus minutieux dans 
ja Monographie de M. Chapuis. Un des principaux mérites de son travail, est 
J'habileté avec laquelle il a su déterminer les deux sexes des espèces, toutes les 
fois qu'il les avait à sa disposition, c’est-à-dire dans la très-grande majorité des 
cas. 


PLATYPIDES, 389 


Les genres PLaryeus Herbst et Tessenocerus Saund. étaient jusqu’à 
ce jour les seuls établis sur ces insectes. M. Chapuis en à créé sept 
autres dont un seul (Cnossorarsus) est assez riche en espèces. Après 
examen fait sur la nature, je n'ai rien trouvé à y changer, et cette 
partie de mon travail n’est, à proprement parler, que l'analyse du 
sien, 


1.  Palpes max, membraneux, très-gros ; leurs articles embottés les uns dans 
les autres. 
Pygidium en partie découvert dans les deux sexes : Crossotarsus. 
— en entier recouvert — : Platypus. 
II. Palpes max. cornés, cylindriques. 
a  Hanches antérieures contiguës. 
b Yeux oblongo-ovales, transversaux, séparés en dessous: Tesserocerus. 
bb — fortement granulés, très-allongés, contigus inférieurement,. 
Prothorax à peine sinué sur les côtés : Spathidicerus. 
—  échancré — : Periommatus. 
bbb Yeux finement granulés, arrondis. 
© Menton transversalement orbicülaire : Symmerus, 


cc — oblong, 
Prothorax échancré sur les côtés : Mitosoma. 
_— à peine sinué —  : Cenocephalus. 


aa Hanches antérieures fortement séparées : Diapus. 
Genre incertæ sedis : Genyocerus. 


CROSSOTARSUS. 
Cuaruis, Mon. d. Platyp. p. 44. 


Mûles : Sous-menton transversal, semi-cireulaire; menton en trian- 
gle renversé, un peu arrondi sur les côtés en avant, rarement (cin- 
cinnatus) fusiforme et tronqué en avant, ou (barbatus) largement 
cordiforme ; palpes labiaux d'un seul article grêle et allongé. — Un 
seul lobe aux mâchoires obliquement trangulaire, dépassant à peine 
les palpes maxillaires; ceux-ci très-grands, membraneux, déprimés, 
à articles 4 très-grand, 3-4 emboîtés les uns dans les autres, 4 très- 
petit. — Mandibules courtes, munies d'une forte dent un peu avant 
leur sommet. — Labre très-court. — Tête aussi large que le protho- 
rax, souvent concave et munie de carinules ou de faisceaux de poils. 
— Scape des antennes de forme très-variable (1); leur funicule à arti= 


(t) Chez environ le tiers des espèces, celles que M. Chapuis nomme les Cros- 
soransus proprement dits (Wallacei, Lecontei, Bonvouloiri, etc.), il est très- 
développé et, comme chez les T'Essenocenus, se prolonge au-delà de l'insertion 
du funicule. Quand il est faible ot de forme linéaire, avec le funicule inséré à 
son extrémité, il est ordinairement pareil dans les deux sexes. 


390 SCOLYTIDES, 


cles 4 subglobuleux, 2 obconique, aussi long que lui, 3-4 transver- 
saux ; massue ovale ou oblongo-ovale. — Yeux médiocres, finemenit 
granulés, brièvement ovales, assez saillants. — Prothorax transver- 
sal ou non, peu convexe, subquadrangulaire, tronqué où un peu 
arrondi en avant, bisinué à sa base, avec son lobé médian étroit et 
aigu, fortement sinué de chaque côté. — Ecusson en triangle aigu. 
— Elytres relativement assez courtes, légèrement déclives et entières 
en arrière, laissant en grande partie le pygidium libre. — Pattes 
antérieures et postérieures subcontiguës ou contiguës; les hanches 
des secondes prolongées au côté interne en une lame quadrangu- 
laire; tarses à article 4 aussi long que les suivants réunis, compri- 
més; celui des postérieurs muni sur sa tranche externe d’une ran- 
gée de cils courts et rigides. — Abdomen beaucoup plus court que 
le métasternum, sur le même niveau que lui; ses trois segments 
intermédiaires arqués à leurs extrémités. — Métasternum relative- 
ment très-allongé. — Saillie mésosternale courte, triangulaire, un 
peu inclinée. - 

Femelles : Sous-menton transversel, trapéziforme; menton beau- 
coup plus petit que celui des mâles, quadrangulaire et arrondi aux 
angles; palpes maxillaires moins développés, mais faits de même. — 
Tète plane en avant. — Scape des antennes plus court et plus simple 
que celui des mâles. — Elytres sans déclivité et épineuses à leur ex- 
trémité. — Pattes plus robustes que celles des mâles; la face externe 
des jambes antérieures toujours pluricarénée. — Abdomen plus ou 
moins retroussé dès sa base, parfois presque verticalement; ses seg- 
ments intermédiaires plus fortement arqués et en même temps élargis 
à leurs extrémités, 

Outre ces différences sexuelles qui sont les plus constantes, il en 
existe un grand nombre d'autres, mais qui varient selon les espèces 
ou les groupes d'espèces. 

Ges insectes ne peuvent être confondus qu'avec les PLarypus, les 
seuls de la Tribu actuelle qui aient, comme eux, des palpes maxil- 
laires membraneux et très-développés. Ils en diffèrent principalement 
par leurs organes buccaux, et leur pygidium en grande partie dé- 
couvert. Les autres caractères sont très-variables, ainsi que la sculp- 
ture des téguments et le facies. Leurs espèces, assez nombreuses (1), 
sont en général de grande taille et, pour la plupart, propres aux ar- 
chipels ou au continent indiens; quelques-unes seulement, plus ou 
moins aberrantes, habitent l'Afrique. 


(1) M. Chapuis en mentionne 29, dont 3 seulement étaient déjà connues, 
savoir : Plat. Wallacei, Thoms. (Archiv. entom. I, p. 343), de Malaccaet Bor- 
neo; minaz F, Walker (Ann. a. Mag, of nat. Hist. Ser. 3, IL, p. 286), de Cey- 
lan, et externedentatus L. Fairm. (Rev. et Mag. d. Zool. 1850, p. 51), de Taïty. 
Il les répartit dans dix groupes, 


PLATYPIDES, 391 


PLATYPUS, 
Henssr, Die Kœfer, V, p. 128 (1). 


Mâles : Sous-menton semi-cireulaire; menton tantôt brièvement 
ovoïde et tronqué en avant, tantôt linéaire et allongé, jamais rétréci 
à sa base; palpes labiaux de deux articles : 2 grêle et un peu plus 
long que 1. — Un seul lobe aux mächoires très-allongé, un peu 
tordu sur lui-même et prolongé extérieurement en une longue et 
étroite lanière munie de longs cils ; palpes maxillaires des Crosso- 
TARSUS. — Mandibules courtes, munies intérieurement de deux dents 
molaires. — Labre très-court, peu apparent, — Tête un peu plus 
large que le prothorax, plane ou légèrement concave en avant. — 
Scape des antennes assez grand, de forme très-variable, mais por- 
tant toujours le funicule à son extrémité; celui-ci à articles 1-2 
obconiques, un peu plus longs que 3-4, ces derniers transversaux ; 
massue ovalaire. Yeux finement granulés, assez grands, ovales où 
oblongo-ovales, subverticaux, assez saillants, parfois un peu sinués 
en avant. — Prothorax très-rarement transversal, cylindrique, ou un 
peu déprimé en dessus, pareil, du reste, à celui des CROSSOTARSUS.— 
Ecusson enfoui, en triangle allongé et aigu. — Elytres allongées, cy- 
lindriques, déelives en arrière et recouvrant en entier, ou peu s'en 

. faut, le pygidium, parfois (par ex. Latreillei, Parryi, contractus, ete.) 
atténuées et prolongées à leur extrémité. — Pattes des CRrossoTaR- 
sus, avec le 1% article des tarses postérieurs presque toujours pris- 
matique; — Abdomen, métasternum et saillie mésosternale des mêmes. 

Femelles : Elles diffèrent moins de leurs mâles que celles du genre 
précédent, et s’en distinguent, au premier coup-d'œil, par la forme 
et les épines de la partie postérieure des élytres. Leur abdomen n'est 
que faiblement ou pas du tout retroussé, et la sculpture de leurs 
jambes est, comme de coutume, plus prononcée que dans le sexe en 
question. Leurs organes buccaux ne sont pas faits comme ceux des 
Crossoransus du même sexe, le sous-menton n'étant pas échaneré 
en avant, et le menton relativement plus grand que celui des mâles; 
sa forme est celle d’un carré arrondi aux angles. 


Ce genre est à la fois le plus riche en espèces de la Tribu (2), celui 


(1) Syn. Cvuinora, Duftschm., Faun, Austr, II, p. 87. .— Bosrricnus Fab. 
— Scozyrus Oliv. 

(2) M. Chapuis (Loc. cit. p.106) en décrit 148 qu'il répartit dans 21 groupes, 
dont les caractères les plus apparents sont empruntés à la seulpture des 
élytres. Parmi ces espèces, huit seulement étaient connues : Bosfrich. cylin- 
drus, Fab, £ntom, syst. IL, p. 364; Europe. — P. oæyurus, L. Duf. Exeurs, 
d. L. vallée d'Ossau, p. 91; Pyrénées. -— Scol. flavicornis, Oliv. Entom. IV, 
78, p. 4, pl. 1, f. 1; Amér. du Nord. — Bostr. parallelus, Fab. Syst. EL I, 
p. 384; Brésil, — P, Poyei, Guérin-Ménev. Icon; Ins, p. 183; Guba, —- sud- 


392 SCOLYTIDES. 


dont la distribution géographique est la plus étendue et le seul qui 
ait des représentants en Europe, cette partie du globe en possédant 
deux espèces, dont l'une (eylindrus) anciennement connue, en forme le 
type. Il est répandu dans toutes les régions du globe, mais c’est dans 
l'Amérique intertropicale qu’il acquiert son plus grand dévelop- 
pement. 


TESSEROCERUS. 
SauND., Trans. of the entom. Soc. I, p. 155 (1). 
= 


Mâles : Sous-menton confondu avec la pièce basilaire; menton 
subquadrangulaire, arrondi aux angles, légèrement échancré en avant 
et surmonté d’une pièce palpigère simple à sa base, bifide au bout ; 
palpes labiaux de 3 articles : 4-2 très-courts, 3 un peu plus long, 
obtus au bout, — Deux lobos aux mâchoires ; l'externe très-petit, aigu 
et cilié ; l’interne plus grand, coupé obliquement ; palpes maxillaires 
cornés, cylindriques, à articles 4 très-grand, cilié en dedans, 2-3 
transversaux, 4 grêle, un peu plus long. — Mandibules courtes, fai- 
blement bidentées en dedans. — Labre fortement transversal, — 
Tête un peu moins large que le prothorax, arrondie au point de jonc- 
tion du vertex et du front; celui-ci rarement (par ex. insignis) con- 
cave. — Scape des antennes variable, prolongé au-delà de l'insertion 
du funicule; celui-ci à articles 1-2 obconiques, 3-4 cylindriques ; 


massue ovale, glabre à sa base sur une faible étendue, — Yeux fine-* 


ment granulés chez presque tous, oblongo-ovales, peu saillants, 
transversaux. — Prothorax allongé, médiocrement convexe, paral- 
lèle, à peine ou non sinué sur les côtés, coupé carrément à ses 
deux extrémités. — Ecusson très-petit, variable. — Elytres allongées, 
recouvrant en entier le pygidium, ou peu s’en faut, tronquées, ré- 
tuses et tuberculeuses à leur extrémité. — Pattes des précédents, avec 
les hanches postérieures non prolongées à leur extrémité interne et 
séparées. — Abdomen horizontal, convexe ; son 2° segment très- 
court sur la ligne médiane, élargi et arqué à ses extrémités. — Mé- 
tasternum un peu plus long seulement que l'abdomen. — Saillie mé- 
sosternale des précédents. 

Femelles : Elles ont conservé, avec quelques différences, tous les 
caractères essentiels des mâles, y compris le mode d'insertion du fu- 
nicule des antennes sur le scape, et s'en distinguent principalement 


costatus, Jacq.-Dus. ir Ramon d. 1, Sagra, Hist. fisic. etc., d. Cuba, VIL, p. 238. 
— solidus, F. Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, I, p. 286; Ceylan. 
— longipennis Montrouz. Ann. d. l. Soc. entom. 1861, p. 265; N. Calédonie. 


(1) Syn. Damicenus, Spinola in Guérin-Ménev., Mag. d. Zool.; Ins. 1839, 


? 
pl. 3; nom reconnu par le second de ces auteurs, comme s'appliquant au genre 


actuel fondé antérieurement par M. Saunders ét cité comme synonyme de 
Tessenocenus. 


PLATYPIDES. 393 


par leur dernier segment abdominal échancré, puis par l’excavation 
terminale des élytres qui est plus profonde, entourée d’épines plus 
saillantes et glabre. 


Le dernier genre de la Tribu qui soit riche en espèces, quoique 
bien moins que les deux précédents (1). Elles sont exclusivement 
propres à l'Amérique du Sud et pourraient être confondues avec les 
Crossorarsus mâles, dont le funicule des antennes est inséré à dis- 
tance du sommet du scape ; mais la structure des palpes maxillaires 
et l'absence de sinus sur les bords latéraux du prothorax sont plus 
que suffisants pour faire éviter cette erreur, 


SPATHIDICERUS. 
Cuaruis, Mon. à. Platyp. 


Mäles : Sous-menton soudé à la pièce basilaire; menton arrondi, un 
peu atténué et échancré à angle aigu en avant, surmonté de pièces 
palpigères soudées ensemble dans toute leur longueur; palpes la- 
biaux de trois articles : 1-2 égaux, 3 très-petit, subglobuleux. — Un 
seul lobe aux mâchoires très-allongé et coupé obliquement en de- 
dans ; palpes maxillaires cylindriques, cornés, à articles { plus gros 
que les suivants, 2-3 subégaux, 4 plus court qu'eux, grêle. — Man- 
dibules très-saillantes, déprimées, lamelliformes, recourbées en haut, 
prolongées en dehors à leur extrémité en une forte saillie perpendi- 
culaire à leur axe et redressée (2). — Labre à peine distinct. — Tête 
très-saillante, à front oblique, un peu convexe et continuant la courbe 
du vertex. — Antennes relativement longues ; scape très-grand, ar- 
qué, orné de faisceaux de longs poils, prolongé au-delà de l'insertion 
du funicule : celui-ci à articles 1-2 très-allongés, 3-4 courts ; massue 
subquadrangulaire, arrondie aux angles, offrant un petit espace glabre 
à sa base, — Yeux fortement granulés, déprimés, étroits, transver- 
saux, contigus en dessous. — Prothorax allongé, médiocrement con- 
vexe, subparallèle, longuement et faiblement sinué sur les côtés, à 
peine bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, linéaire et vertical. — 
Elytres très-allongées, recouvrant en entier le pygidium, obliquement 
tronquées, rétuses et épineuses à leur extrémité. — Pattes des précé- 
dents, avec les hanches postérieures non prolongées au côté interne et 


(1) M. Chapuis (Mon. d. Platyp.) en décrit 15 qu’il divise en trois groupes, 
et dont 11 sont nouvelles. Celles décrites avant son travail sont : T. iasignis, 
Saund., loc. cit. pl. 14, f. 6 (Q bihamatus, Guérin-Ménev. Rev. zool. 1838, 
P. 106); Brésil mér. — relusus (Q affinis G.-M.), Mexique; inermis, Cayenne; 
Guérin-Ménev. ibid. — procer (Platypus), Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 138; 
Pérou. 

(2) Cette forme remarquable des mandibules est peut-être spécifique, et 


propre au mâle du S. Thomsonti, le seul des deux espèces du genre qui soit 
connu, 


s 


394 SCOLYTIDES: 


les tarses très-allongés, à articles cylindriques et noueux au bout, = 
Abdomen horizontal ; ses trois segments intermédiaires fortement 
arqués à leur extrémité. — Métasternum très-long. — Saillie méso- 
sternale assez large, triangulaire, subhorizontale. 

Femelles : On n'en connaît qu'une seule que je n'ai pas vue, 
D'après ce qu'en dit M. Chapuis, elle aurait des mandibules courtes, 
des antennes simples, à funicule inséré au sommet du scape et les 
yeux un peu séparés en dessous, sans parler des différences accoutu- 
mées dans la sculpture destéguments. ; 

Genre établi sur deux espèces de grande taille, l’une (Thomson) 
propre aux archipels indiens et dont le mâle seul est connu, l'autre 
(insignis) de la Nouvelle-Guinée, dont les collections ne renferment, 
au contraire, que la femelle. Il a des rapports évidents avec les Trs- 
SEROCERUS de l'Amérique, mais s’en distingue par d’assez nombreux 
caractères dont le plus saillant est la forme des yeux. 


PERIOMMATUS. 
Cuapuis, Mon. d. Platyp. 


Femelle : Menton oblong, profondément échancré en avant, sur- 
monté de pièces palpigères soudées dans toute leur longueur ; palpes 
labiaux de trois articles, très-petits. — Palpes maxillaires cornés, 
cylindriques, à articles À très-grand, 2-3 transversaux, 4 très-petit.— 
Mandibules très-courtes, obtuses. — Labre indistinct. — Tète de la 
largeur du prothorax, convexe et arrondie sur le vertex, verticale en 
avant. — Scape des antennes graduellement en massue, déprimé, ne 
dépassant pas les yeux en arrière ; funicule inséré bout à bout avec 
lui; ses articles très-courts, peu distincts; massue subeireulaire, ayant 
de chaque côté à sa base un grand espace glabre. — Yeux fortement 
granulés, transversaux, profondément échancrés en avant, subconti- 
gus en dessous. — Prothorax très-allongé, subeylindrique, fortement 
échanceré de chaque côté vers son tiers basilaire, faiblement bisinué à 
sa base.— Ecusson enfoui, très-petit.— Elytres très-allongées, recou- 
vrant le pygidium, tronquées, rétuses et épineuses à leur extrémité. 
— Pattes normales, avec les hanches postérieures non prolongées au 
côté interne et les tarses à articles cylindriques et ciliés. — Abdomen 
horizontal, subdéprimé; ses segments intermédiaires à peine arqués 
à leurs extrémités; le 4° subéchancré au bout. — Métasternum très- 
allongé. — Saillie mésosternale très-courte, triangulaire, 

Le mäle est inconnu; mais ces caractères suffisent pour montrer 
que le genre est également voisin des TesseROCERUS qu'il représente 
dans l’Afrique australe, d’où est originaire l'unique espèce (longicollis) 
qui le compose. C’est le seul, avec le précédent, qui ait des yeux à 
la fois fortement granulés et contigus en dessous, mais ici ils sont 


PLATYPIDES. 395 


échancrés, tandis que leur bord antérieur est entier chez les Sparar- 
micerus. Cet insecte est l'un des Platypides les plus grèles et les plus 
allongés que l’on connaisse. 


SYMMERUS, 
Cuarus, Mon. d. Platyp. 


Femelle : Sous-menton soudé à la pièce basilaire; menton suboir- 
culaire, un peu transversal, échancré en avant, surmonté de pièces 
palpigères soudées à leur base, libres en avant; palpes labiaux de 
trois articles : 1-2 très-courts, égaux, 3 plus long, grèle. — Palpes 
maxillaires cornés, cylindriques, à articles 1 plus grand que les sui- 
vants réunis, 2-3 très-courts, 4 plus long, grêle.—Mandibules courtes, 
faiblement dentées.sur leur bord interne. — Labre distinct, forte- 
ment transversal. — Tête un peu moins large que le prothorax, à 
front coupé obliquement et concave en avant. — Antennes courtes; 
scape aussi long que le funicule et la massue réunis, graduellement 
en massue; funicule à articles 1-2 obconiques, assez longs, 3-4 très- 
* courts; massue brièvement ovale, cornée sur une petite étendue à sa 
base. — Yeux finement granulés, arrondis, assez gros et assez sail- 
lants. — Prothorax allongé, peu convexe, subparallèle, entier sur les 
côtés, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, enfoui. — 
Elytres recouvrant le pygidium, s’arrondissant pour former leur dé- 
clivité postérieure; celle-ci subverticale, tuberculeuse sur sa partie 
supérieure. — Pattes normales, avec les hanches antérieures extrême- 
ment grosses et saillantes, les postérieures sans prolongement à leur 
sommet interne et les articles des tarses cylindriques et ciliés. — Ab- 
domen horizontal, convexe; ses segments intermédiaires un peu arqués 
à leurs extrémités. — Métasternum très-long. — Saillie mésosternale 
large, courte, arrondie en arrière. 

L'unique espèce (tuberculatus) du genre est originaire de la côte de 
Guinée et connue par un seul exemplaire qui me paraît, comme à 
M. Chapuis, être une femelle. C’est le seul cas, parmi les Platypides, 
de l'absence, chez ce sexe, d'une excavation accompagnée d'épines à 
l'extrémité des élytres. 


MITOSOMA. 
Cuavuis, Mon. d. Platyp. 


Femelle : Sous-menton confondu avec la pièce basilaire; menton 
un peu plus long que large, échancré en avant, surmonté de pièces 
palpigères soudées ensemble dans toute leur longueur et portant de 
tès-petits palpes triarticulés. — Un seul lobe aux mächoires; palpes 
Maxillaires à articles 1 très-grand, 2-3 très-courts, 4 encore plus petit, 
grêle. — Mandibules courtes, trigones, aiguës au bout. — Labre à 


396 SCOLYTIDES, 


peine distinct. — Tête un peu plus large que le prothorax, à front 
convexe, vertical et continuant la courbe du vertex. — Scape des an- 
tennes sublinéaire, un peu élargi à son extrémité ; funicule à articles 
tous très-petits; massue ovalaire, glabre sur une très-petite étendue 
à sa base.— Yeux finement granulés, arrondis, un peu saillants. — Pro- 
thorax allongé, médiocrement convexe, largement échancré en arc 
de chaque côté, tronqué à sa base. — Ecusson à peine distinct, = 
Elytres recouvrant le pygidium, obliquement tronquées à leur ex- 
trémité, la troncature munie de nombreuses (10) et très-longues 
épines aiguës au bout. — Pattes normales, avec les hanches posté- 
rieures non prolongées à leur sommet interne et le 1® article des 
{arses de la même paire comprimé et brièvement cilié sur son bord 


externe. — Abdomen horizontal; ses quatre 1 segments égaux, 
le 5 grand, muni d'une petite fossette transversale. — Métasternum 
allongé. — Saillie mésosternale triangulaire, horizontale. — Mäle 
inconnu. 


Ce genre est surtout voisin des CENOCEPHALUS qui suivent et ne s'en 
distingue que par la forme de la tête, les échancrures très-distinctes 
des côtés du prothorax et l'armature de l'extrémité des élytres chez 
le sexe femelle; sous ce dernier rapport, les Drapus seuls peuvent lui 
être comparés. L'espèce (crenulatum) qui en forme le type est de pe- 
tite taille et propre à Madagascar. 


CENOCEPHALUS. 
Cuaruis, Mon. d. Platyp. 


Mâle : Sous-menton confondu avec la pièce basilaire ; menton plus 
long que large, fortement atténué à sa base, échancré en avant, sur- 
monté de longues pièces palpigères soudées à leur base et portant de 
petits palpes triarticulés. — Un seul lobe aux mâchoires, allongé et 
tronqué obliquement au côté interne; palpes maxillaires cornés, cy- 
lindriques, à articles 4 très-grand, 2-3 très-courts, 4 grèle, aussi 
long qu'eux réunis, — Mandibules courtes, obtuses au bout. — La- 
bre à peine distinct. — Tête un peu plus large que le prothorax, 
profondément concave en avant. — Antennes courtes; scape faible- 
ment en massue ; funicule articulé bout à bout avec lui, à articles 
tous très-courts; massue brièvement ovalaire, présentant sur cha- 
eune de ses faces, à sa base, un espace glabre. — Yeux finement 
granulés, peu convexes, assez gros, arrondis. — Prothorax allongé, 
peu convexe, légèrement rétréci en arrière, très-faiblement sinué 
de chaque coûté, à peine bisinué à sa base. — Ecusson très-petit, 
eufoui. — Elytres recouvrant le pygidium, s'arrondissant pour for- 
mer leur déclivité postérieure; celle-ci subverticale. — Pattes nor- 
males, avec les hanches postérieures non prolongées à leur extrémité 
interne et les tarses subeylindriques et ciliés.— Abdomen horizontal; 


PLATYPIDES. 397 


ses segments intermédiaires à peine arqués à leurs extrémités. — 
Métasternum très-long. — Saillie mésosternale en triangle aigu, 
horizontal. 

Femelle : Tête médiocrement concave en avant. — Elytres obli- 
quement tronquées à leur extrémité; la troncature un peu concave, 
épineuse sur ses bords et dans son milieu. 

Ce genre se réduit également à une espèce (thoracicus) originaire 
du Brésil (Rio Janeiro, Sainte-Catherine). 


DIAPUS. 
Cuaruis, Mon. d. Platyp. 


Mäle : Sous-menton distinct, transversalement triangulaire ; menton 
suborbiculaire, légèrement échancré en avant, surmonté de pièces 
palpigères soudées dans toute leur longueur et portant de petits 
palpes biarticulés. — Un seul lobe aux mâchoires, allongé et tronqué 
obliquement à son extrémité; palpes maxillaires à articles 1 très- 
grand, 2-3 fortement transversaux, 4 plus long et grêle. — Mandi- 
bules légèrement saillantes, aiguës au bout.— Labre très-court, cilié. 
— Tôte un peu plus large que le prothorax, verticale en avant, pro- 
longée en un court museau quadrangulaire. — Antennes insérées 
supérieurement sur les bords latéraux du front; scape de longueur 
médiocre, parfois (quadrispinosus) très-grand, grossissant peu à peu 
et déprimé ; funicule articulé bout à bout avec lui, à articles 1-2 
oblongs, 2-3 très-courts; massue oblongo-ovale, munie de chaque 
côté, à sa base, d'un petit espace glabre. — Yeux finement granulés, 
médiocres, subarrondis. — Prothurax plus long que large, peu con- 
vexe, largement et fortement échancré avant son milieu sur les cô- 
tés, à peine bisinué à sa base. — Ecusson bien distinct, en triangle 
aigu. — Elytres recouvrant le pygidium, arrondies sur leur déclivité 
postérieure. — Hanches antérieures fortement séparées, divergentes 
en avant et atteignant le bord antérieur du prosternum; cuisses et 
jambes normales; tarses très-longs, le 4% article des postérieurs 
fortement comprimé, longuement cilié sur son bord externe. — 
Abdomen horizontal; ses segments intermédiaires arqués à leurs 
extrémités. — Métasternum allongé. — Saillie mésosternale triaugu- 
laire, horizontale. 


Femelle : Elytres tronquées à leur extrémité, la troncature sut- 
montée d'épines horizontales très-longues et aiguës. — Abdomen 
largement tronqué et concave à partir du 4° segment. 


Le museau dont la tète est pourvue, le mode d'insertion des an- 
tennes et la non contiguité des hanches antérieures font de ce genre 
un type à part parmi tous les Platypides. M. Chapuis en décrit qua- 
te espèces (quadrispinatus, molossus, quinquespinatus, pusillus) du 


398 SCOLYTIDES. 


continent indien et de ses archipels. Toutes, sauf la première, sont 
de très-petite taille. 


Note. 


Le genre suivant serait, suivant, M. de Motschoulsky sou auteur, 
voisin des PLarypus et des TESSEROCERUS. Il semble, en effet, en avoir 
la tête; mais la structure de ses antennes, qui formerait une exception 
unique parmi Jes Platypides, me fait croire, comme à M. Chapuis, 
qu'il ne peut prendre place parmi eux. Ses tarses eux-mêmes ne 
paraissent pas présenter, dans la longueur de leur 4e article, un des 
caractères les plus importants de la Tribu actuelle. 


GENYOCERUS. 
De Morscu. Ktud. entom. VII, p. 68. 


Mandibules saillantes, très-étroites, recourbées en forme de crochets, 
— Tête fasciculée en avant, subcarénée sur le front. — Antennes 
comprimées, de 11 articles : { allongé, 2-8 très-petits, renflés à leur 
extrémité; massue grande, triarticulée. — Yeux saillants. — Pro- 
thorax allongé, subeylindrique, légèrement rétréci en avant. — Ecus- 
son oblong. — Elytres allongées, tronquées en arrière, ne recouvrant 
pas tout-à-fait l'abdomen. — Pattes déprimées ; hanches antérieures 
grandes; cuisses de la même paire dilatées; jambes crénelées en de- 
hors, munies à leur extrémité d’un onglet recourbé ; tarses très-longs, 
et très-grèles, filiformes, à articles 1 de la longueur de la jambe, 2-3 
de moitié plus courts, 4 très-petit, 5 égal au 3°, — Corps allongé, 
parallèle, subeylindrique. 


Les deux espèces que décrit M. de Mostchoulsky sont petites et ori- 
ginaires, l’une du continent indien, l'autre du Japon (1) 


“ 


(1) G. albipennis, Motsch. loc, cit. pl. f, 18, avec des détails; continent in- 
dien. — adustipennis, Motsch. ibid. IX, p. 19; Japon. 


FAMILLE LXIV. 


BRENTHIDES. 


Tête prolongée en un rostre horizontal, ou peu s’en faut, de lon- 
gueur variable, rarement réduit à un court museau, portant à son 
extrémité les organes buccaux. — Menton en général très-grand et 
recouvrant la languette, les mâchoires et leurs palpes. — Mandibules 
variables. — Labre nul. — Antennes insérées sur le rostre, droites, 
de onze, très-rarement (ULocerus) de neuf articles. — Yeux arrondis. 
— Pronotum confondu avec les flancs du prothorax ; celui-ci impar- 
faitement où non contigu aux élytres. — Hanches antérieures rare- 
ment contiguës, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière ; tarses en 
général spongieux en dessous, subpentamères, avec un petit nœud 
distinct à la base du 4° article, le 32 aussi souvent entier que biobé ; 
crochets toujours libres et simples. — Abdomen composé de cinq 
segments; les deux premiers (Nornocasrer excepté) très-allongés, 
confondus ensemble, ou séparés par de fines sutures superficielles ; 
les deux suivants courts et égaux ou subégaux. — Corps toujours 
allongé, très-souvent linéaire et très-étroit, 


Comparée à celle des Cureulionides, cette formule ne contient au- 
une particularité qui soit, rigoureusement parlant, étrangère à ces 
derniers. Mais la combinaison des caractères ayant autant d'impor- 
tance que chacun d’eux pris isolément, surtout quand elle persiste 
chez un grand nombre d'espèces, il n'y a pas à douter que les Bren- 
thides aient autant de droits à former une famille distincte que les 
Curculionides eux-mêmes, auxquels ils sont encore souvent réunis à 
l'heure qu’il est, 

Lu tête et le rostre de ces insectes sont le plus souvent tout d'une 
venue, de sorte qu'il n'existe d'autre séparation entre eux qu’une ligne 
imaginaire passant immédiatement au-devant des yeux. La première, 
en général cylindrique ou peu à peu rétrécie en arrière, est, à quel- 
ques exceptions près (Némocéphalides, Ozon£CERUS, ete.), unie au pro- 
thorax par un col bulbiforme, dont elle est séparée par un étrangle- 
ment plus où moins profond. Quant au rostre, son développement 


400 BRENTHIDES. 


présente d'énormes différences selon les espèces et le sexe. Il existe 
même deux genres (SEBASIUS, APRosrOMA) chez lesquels il est si court, 
qu'il mérite à peine le nom de museau ; chez un grand nombre d’au- 
tres (par ex. URoPTERUS, ITHysTENUS), il acquiert, au contraire, une 
longueur démesurée. Entre ces deux extrèmes, tous les passages exis- 
tent. Ses scrobes sont grandes, fovéiformes, latérales (SEBASIUS ex- 
cepté), très-variables sous le rapport de la situation, et le divisent 
en deux parties que, pour plus de clarté et par suite des différences 
qu'elles présentent presque constamment, il est convenable de décrire 
à part. La partie basilaire est, en effet, dans l’immense majorité des 
cas, plus robuste que l’antérieure et limitée en avant par un renfle- 
ment qui porte les antennes. L'antérieure est constamment filiforme 
chez les femelles et un petit nombre de mâles (GYNANDRORHYNCHUS, 
CroceraLus); la règle générale est que chez ces derniers, elle soit 
plus ou moins dilatée et déprimée en avant. 

Les organes buccaux des Brenthides n'ont pas encore été étudiés 
en détail (1) et ne sont que d'un médiocre intérêt au point de vue 
systématique. Leur caractère le plus général est l'absence constante 
du labre. Les mandibules, toujours courtes chez les femelles, ne se 
développent que chez les mâles de quelques genres (par ex. ARRHE- 
Nopes), mais sont sujettes à de si fortes variations individuelles, sous 
le rapport de la grandeur et de la forme, que les caractères spécifi- 
ques qu’elles fournissent ne peuvent être employés qu'avec la plus 
grande réserve. Les autres parties varient selon les sexes. 

Chez les mâles, dans la grande majorité des cas, le cadre buccal plus 
ou moins concave et en général sans aucune trace d'un pédoncule, est 
occupé par une grande pièce concave également et qui cache entière- 
ment la languette, les mächoires et les palpes. Cette pièce, qui est le 
plus souvent oblongo-ovale, rarement transversale, parfois brusque- 
ment repliée dans l'intérieur de la cavité buccale, correspond évi- 
demment au menton des Curculionides (2), et les espèces, qui l'ont 
ainsi faite, aux Curculionides adélognathes. Si l’on suppose mainte- 


(1) Olivier (Entom. V, 84, p.429, pl. 1, f.1 a-e) les a décrits le premier, mais 
d'une manière générale et d’après les femelles seulement. La description qu'en 
donne Latreille (Gener. Crust. et Ins. I, p. 242) est, au contraire, empruntée 
aux mâlos et probablement à celui du Brenthus anchorago. Après ces deux au- 
teurs, M. Westwood (Trans. of the entom. Soc. V, p. 207, et An Introd. etc., 
I, p. 334) est le seul, à ma connaissance, qui en ait dit quelques mots. 

(2) C'est elle qui a fait dire à M. Westwood (An Introd. etc, I, p: 334, 
note) : « Je n'ai pas pu m’assurer de la véritable structure des organes Jabiaux 
qui sont recouverts par une grande plaque lunulée, comme chez les Anthribi- 
des. » Contre son habitude, ce savant entomologiste n’est pas ici dans le xrüi: 
La plaque lunulée des Anthribides est, comme on le verra plus loin, l’analogu® 
de ce que j'ai appelé « le pédoneule du sous-menton » chez les Curculionides, 
et elle porte le menton entre ses branches. 


BRENTHIDES. 401 


nant que ce menton, tout en continuant de recouvrir la languette et 
ses palpes, est porté par un pédoncule et s’est un peu rétréci latéra- 
lement, de façon à rendre visibles les mâchoires, on aura ce qui 
existe chez un assez grand nombre de Céocéphalides (par ex. Hor- 
mocerus retliculatus, Rhyticephalus brevicollis, la plupart des Pra- 
ZOCNEMIS, etc.), c'est-à-dire la bouche d'un Curculionide phanérog- 
pathe. Dans ces deux cas, la languette est rudimentaire et les 
mâchoires sont pareilles à celles des Curculionides, qui les ont à 
l'état le plus simple, c’est-à-dire formées d'une tige grêle portant les 
palpes à son extrémité. g 

Chez les femelles et les mâles à rostre filiforme au bout, comme le 
leur, la cavité buccale est une fissure allongée et étroite. Le menton 
a pris nécessairement la même forme, mais, autant qu'on en peut 
juger sans dissection, il laisse en général la languette à découvert, et 
les palpes maxillaires le débordent en avant, même quand il recouvre 
les mâchoires. 

Ï suit de là que la bouche de ces insectes a Ja plus intime analogie 
avec celle des Curculionides et qu'ils se divisent, comme ces der- 
uiers, en Adélognathes et Phanérognathes. Mais comme cette divi- 
sion ne conduit ici à rien de satisfaisant, il s'ensuit en même temps 
que les organes buccaux ne sont d'aucun secours pour la classifica- 
tion; aussi, sauf les mandibules, n’en sera-t-il pas question dans ce 
travail. 

Le nombre normal des articles des antennes étant de onze, COns- 
üitue un des principaux caractères qui distinguent les Brenthides des 
Curculionides, chez qui il est de douze. Les ULocenus seuls n’en ont 
que neuf, par suite de la fusion des trois derniers, Ces organes sont 
toujours insérés plus près de la base du rostre chez les femelles que 
chez les mâles, et les caractères génériques qu'on peut en tirer sont 
loin d'avoir la même fixité que chez les Curculionides. Sauf chez les 
Héphébocérides, où ils envahissent la majeure partie de la tête, les 
yeux sont constamment latéraux et en général médiocres. Le prothorax 
n'affecte que deux formes principales : il est tantôt ovalaire, conique, 
où subfnsiforme et saus sillon sur la ligne médiane, tantôt elliptique 
ou rétréci en avant, déprimé et canaliculé en dessus. Son bord anté- 
rieur ne présente jamais le plus léger vestige de lobes oculaires ni 
d'échancrure en dessous ; le postérieur est presque toujours resserré 
à sa base sur une très-faible étendue, avec un sillon circulaire suivi 
d'un rebord ou bourrelet. Les élytres, à une seule exception près 
(Nornocasrer), ne sont pas plus larges que le milieu du prothorax; 
leur sculpture fournit souvent de bons caractères génériques. 

Les hanches antérieures et intermédiaires sont globuleuses et plus 
Où moins saillantes; malgré l'étroitesse du corps, les postérieures 
sont toujours transversalement ovalaires. Les jambes antérieures, à 
Moins qu'elles ne soient extrèmement grèles, sont constamment élar- 


Coléoplères. Tome VII. 26 


402 BRENTHIDES. 


gies au bout, avec une excavation au côté interne, qui remonte 
plus ou moins le long du mème bord et divise leur extrémité en deux 
saillies dentiformes. Aux quatre postérieures, leur extrémité est tron- 
quée et munie de une à trois petites épines dirigées dans l’axe de la 
jambe, et qui sont assez souvent obsolètes. 

L'allongement et la fusion des deux premiers segments abdomi- 
naux souffre une exception remarquable dans un genre nouveau 
(Nornocasrer) chez lequel ces segments ne sont pas plus longs que 
les autres, et ont leurs sutures très-marquées. Jamais les segments 
intermédiaires ne sont arqués à leur extrémité. À part quelques Ta- 
phrodérides qui en possèdent une assez large, la saillie intercoxale 
est plus ou moins étroite, avec son extrémité aiguë ou arrondie. Le 
métasternum est constamment très-allongé, ainsi que ses épisternums 
qui sont étroits et parallèles ; ses épimères sont invisibles. Celles du 
mésosternum sont obliques, très-aiguës à leur extrémité externe, 
mais jämais ascendantes ; enfin, la saillie mésosternale est étroite et 
inclinée en arrière. 

Les téguments des Brenthides sont le plus souvent glabres, et leur 
livrée, quand elle n’est pas uniforme, consiste généralement sur les 
élytres en linéoles fauves ou d'un rouge ferrugineux, ayant un as- 
pect calleux, d'inégales grandeurs, et formant, par leur réunion, des 
bandes ou des taches maculaires sur un fond noir ou brunâtre, des- 
sin dont il n’y à pas un seul exemple parmi les Curculionides, 

Sauf quelques Taphrodérides, et peut-être les Ulocérides, dont les 
deux sexes diffèrent peu, les caractères sexuels sont très-prononcés et 
très-constants chez ces insectes. Outre les différences dans la forme 
du rostre et l'insertion des antennes dont il a été question plus haut, 
les femelles ont les antennes plus courtes que les mâles, les pattes 
plus égales entre elles, et les saillies dont l'extrémité des élytres est 
souvent munie chez ces derniers, disparaissent chez elles ou sont 
beaucoup moins prononcécs. Il en résulte que, de mème que chez 
quelques Carabiques et les Lucanides en général, les caractères des 
genres sont empruntés presque exclusivement aux mâles. 

Les habitudes des Brenthides, à l'état parfait, sont celles des Co- 
léoptères xylophages en général, et viennent à l'appui de leur sépa- 
ration d'avec les Cureulionides. Toutes les espèces, sans exception, 
que j'ai observées en Amérique, vivent sous les écorces sèches ou à 
demi-décomposées et s’y trouvent quelquefois rassemblées par cen- 
taines ; quelques-unes (ArRuENoDES, TRACHELIZUS) aiment à s'enfon- 
cer dans le bois en décomposition. On les rencontre aussi quelquefois 


grimpant contre le tronc des arbres, d'où elles se laissent tomber: 


quand on veut les saisir. Par suite de la mobilité de leur prothorax 
sur le pédoncule du mésosternum, cette partie du corps et leur long 
rosire tombent sur le plan de position à chaque pas qu'elles font. Les 
mâles, en marchant, agitent sans cesse leurs antennes à la façon de 


BRENTHIDES, 403 


certaines Tenthrédines ou des Ichneumonides. Quoique pourvus d'ailes 
en général, les deux sexes n'en font jamais usage. 


Deux larves seulement ont été décrites Jusqu'ici comme appartenant 
à la Famille, celle de l'Arrhenodes maxillosus par W. Harris (1), et 
celle d'une espèce indéterminée, par M. De Motschoulsky (2). Toutes 
deux s'éloignent tellement des larves des Curculionides, avec qui les 
Brenthides ont de si intimes rapports à l'état parfait, que de nou- 
velles observations sont nécessaires avant de se prononcer à leur 
égard (3). 

À part une seule espèce (Amorphocephalus coronatus) qui habite 
l'Europe méridionale, les Brenthides sont tous exotiques. Pendant 
longtemps on à pu croire, d'après les collections, qu'ils étaient plus 
nombreux en Amérique que partout ailleurs. Mais les découvertes 
récentes tendent à prouver que, de même que pour les Anthribides, 
la Malaisie, tant continentale qu'insulaire, et l’Indo-Chine l’emportent 
à cet égard sur le nouveau continent. L'Australie boréale en possède 
quelques espèces. Madagascar est remarquablement riche en formes 
qui lui sont propres et très-supérieur, sous ce rapport, à l'Afrique. : 
Autant qu'on peut en juger à défaut d’une monographie de ces in- 
sectes, le nombre de leurs espèces existant dans les collections, est' 
d'environ 600. ‘ 

L'histoire scientifique de la Famille est des plus simples. Linné 
avait compris ses espèces dans les Curcurio. En 1787, Fabricius (4) 
les en retira et fonda sur elles le genre BRenraus. À partir de ce mo- 
ment jusqu'à l'apparition des travaux de Schænherr, la publication 
de quelques espèces nouvelles par N.T. Lund (5) en 1802, et la créa- 
tion du genre Urocenus par Dalmann (6), en 1824, sont les seuls 


(1) Ins. of Massachuss. éd. 1 et 2, p. 60, et éd, 3, p. 68. 

(2) Etud. entom. Ans. V, p. 41. 

(3) Erichson (Archiv, 1843, IL, p. 208) pense que la larve décrite par Harris 
est celle d’un Elatéride ou, peut-être, de quelque Colydien. MM. Candèze et 
Chapuis (Mém. d. 1. Soc. d. sc. d, Liège, VUX, p. 196) la regardent également 
comme appartenant à la première de ces denx familles, dont elle présente, en 
effet, tous les caractères essentiels. Cependant, Harris entre dans des détails 
tellement circonstanciés sur la ponte de la femelle, la nature des galeries que 
creuse cette larve et sur la nymphe, qu'il est difficile d'admettre qu'il se soit 
trompé à ce point, ainsi que les observateurs qu'il cite comme ayant vu avant 
lui les faite qu’il rapporte. 

Quant à la larve décrite par M. De Motschoulsky, elle provenait de Vene- 
zuela, et il ne la donne que comme étant probablement celle d’un ARRHENODES. 
Ïl'avoue qu'au premier abord, il l'avait prise pour celle de quelque Diptère, 
D’après sa description, elle n’a aucun rapport avec celle publiée par Harris, 

(4) Mantis. Ins. II, p. 95. 

(5) Nov. Act. Upsal, V, p. 54. 

(6) Ephemerid, entom. p. 25. 


404 BRENTHIDES: 


progrès que fasse la connaissance de ces insectes. Depuis Schœnherr, 
les travaux de quelque étendue qu’il y ait lieu de mentionner ici se 
réduisent à un Mémoire, déjà ancien, de M. Chevrolat, sur les espèces 
de Madagascar (1), et à un autre, récent, de M. Pascoe sur celles des 
Indes orientales (2). 

La place que doit occuper la Famille est naturellement l’objet de 
grandes divergences d'opinion parmi les auteurs contemporains. Les 
uns (3), à l'exemple de Latreille et de Schœnherr, la comprennent 
parmi les Cureulionides, tandis que les autres (4) la regardent comme 
en étant distincte. Je crois, avec l’un de ces derniers, M. Jekel, 
que c’est une Famille de transition qui rattache les Curculionides 
aux Xylophages, en prenant ce mot dans sa plus vaste acception, 
mais qui ne peut pas être très-séparée des premiers, comme l'a fait 
M. Imhoff. 

Schœnherr a fait du genre Urocerus de Dalmann, le type d'une 
Famille particulière, celle des Ulocérides, mais complétement à tort, 
ainsi qu’on le verra plus loin. Il duffère si peu des autres Brenthides, 
que c'est à peine s'il a des titres suffisants pour constituer une Tribu 
à part dans ces derniers. 


I. Antennes de 11 art., de forme régulière. BRENTHIDES VRAIS. 
IL, _— 9, rarement de 11 art., diflormes. ULocéRipEs. 
TRIBU I. 


BRENTHIDES VRAIS. 


Antennes constamment de onze articles, de forme régulière, va- 
riables sous le rapport de la vestiture, mais jamais hérissées de grosses 
écailles furfuracées. 


Schœnherr n’a mentionné que 23 genres dans cette Tribu, y com- 
pris ceux qu'il n'avait pas vus en nature, et il n'a établi aucune divi- 
sion parmi eux. Tous ceux qui sont riches en espèces contienneut des 
éléments étrangers qu'il m'a paru nécessaire d’en exclure ; de là un 


() « Note surles Brenthides de Madagascar » Revue zool., 1839, p. 172. 

2) « Notes on the Brenthidæ. » The Journ. of Entom. I, p. 388. 

(3) De Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p.293. — L. Redtenb. Faun. austr. éd. 
2, p. 695. 

(4) Schaum, Cat. Col. Europ. ed. 2, p. 101. — Jekel, Ins. Saunders.; Col. 
p. 197. — Imholf, Vers. ein. Einführ, in d. Stud. d. Col. II, p. 159. L'opinion 
de M. Imhof' est nouvelle et digne d'attention. La 9e section qu’il établit dans 
l'ordre des Coléoptères, sous le nom de «Baculicornia, » comprend les familles 
suivantes qui sont, en ce moment, plus où moins séparées les unes des autres, 
à savoir les Colydiens, Cryptophagides, Cucujides, Rhysodides, Brenthides, 
Parandrides et Hypocéphalides. 


BRENTHIDES VRAIS. 405 


assez grand nombre de genres nouveaux que j'ai cru devoir Établir. 
Parmi la foule de ceux inédits que renferment les collections, plu- 
sieurs m'ont semblé assez intéressants poursen exposer les caractères. 
Réunis à ceux qui ont été établis depuis-Schœnherr, ils s'élèvent à 
55, répartis dans douze groupes, dont les caractères sommaires sont 
exposés dans le Tableau synoptique suivant (1). 


I, Prothorax fortement comprimé en avant et souvent 
excavé pour la réception des pattesantérieures. 


Antennes courtes, robustes, en partie au moins 


moniliformes. 1. TAPHRODÉRIDES. 
— longues, grèles, à articles subcylindri- 


ques. 2. ISCHNOMÉRIDES. 
IT. Prothorax non comprimé en avant. « 
A Antennes au plus médiocres (2), souvent robus- 
tes et terminées par une massue, très-ra- 
rement insérées plus près du sommet du 
rostre que de son milieu. . 
a  Prothorax ovalaire ou conique, convexe etsans 
sillon en dessus (3), ou n’en ayant qu’un 
peu profond. 
b Tête transversale, où un peu plus longue que 


large. 
Mandibules courtes; antennes souvent en 
massue,. 4. TRACHÉLIZIDES. 
— saillantes; — sans — 5. ARRHÉNODIDES. 
bb Tète très-allongée, cylindrique, ridée trans- 
versalement, 8. EUTRACHÉLIDES. 


a a Prothorax déprimé et canaliculé en dessus (4). 

ce Rostre en cône allongé à sa base, continu 
aveclatète; celle-ci en cône renversé 
ou subquadrangulaire et assez con- 


exe. 9. BRENTHIDES VRAIS. 
ce — cylindrique ou quadrangulaire à sa 
base. 
Tête courte, tronquée à sa base. 10. CÉOCÉPHALIDES. 
— plus où moins longue, resserrée et 
non tronquée à sa base, 11. Némocépnazipes. 


(1) Ce tableau est rédigé uniquement d’après le sexe mâle et il en est de 
même de Lous ceux qui suivent. J'ai essayé d’en faire autant pour l’autre sexe, 
mais après d'inutiles efforts, j’ai 616 obligé de renoncer à celte lentative. 

(2) Elles sont assez longues chez les EurnacneLus et surtout chez les Acna- 
Tus; les premiers se distinguent des espèces de la section B par la longueur 
extraordinaire de leur tête et les rides dont elle est couverte, les seconds cons- 
tituent un genre de transition. 

(3) Sauf chez les TracHeLIzus. 

(4) Excepté chez un très-petit nombre de BrenrTuus, 


406 : BRENTHIDES, 


B Antennes longues, grêles, filiformes ou gétacées. 
d Antennes médianesou submédianes. 
* Yeux très-gros, ‘ ccupant la majeure partie 
de latète. 3. Hépuépocénies, 
— de grosseur normale. 6. BÉLOPHÉRIDES, 
dd Antennes très-antérieures. 
Tarses robustes, à art, 1 à peine aussi long ; 
que 2-3 réunis. 7. BÉLORaYNCHIDES. 
— grèles — plus long que 
2-3 réunis, 12. ITHYSTÉNIDES. 


GROUPE J, Taphrodérides, 


Tête de forme variable; rostre au plus médiocre, souvent très- 
court, — Mandibules non saillantes (ANISOGNATHUS ' excepté). — An- 
tennes courtes; les articles basilaires de leur funicule transversaux 
et serrés, les trois ou quatre derniers formant une petite massue plus 
ou moins distincte et perfoliée. — Prothorax conique ou oblongo- 
ovalaire, sans sillon en dessus, longuement et fortement comprimé 
en avant ; la partie comprimée plus ou moins excavée pour la récep- 
tion des cuisses antérieures, — Jambes comprimées, larges, beaucoup 
plus courtes que les cuisses ; 3° article des tarses entier. — Corps de 
forme variable. 


La forme particulière du prothorax fait reconnaitre ces insectes au 
premier conp-d'œil. Elle ne leur est cependant pas exclusivement 
propre, car elle se retrouve dans le groupe suivant des Ischnomé- 
rides, mais associée à quelques autres caractères qui n'existent pas 
ici. Après cette partie du corps, le rostre est celle qui a été le plus 
fortement modifiée. Il est tellement court dans deux genres (CaLo- 
DROMUS, Zem1oses) qu'il ne mérite que le nom de museau (1). Les 
espèces de ces mêmes genres et celles d’un troisième (CypHAGoGus) 
ont perdu le facies propre à la Famille pour prendre celui.des Anthi- 
cides. Il ne paraît pas, en mème temps, y avoir de différences sensibles 
entre leurs sexes, tandis que chez les TAPHRoDeREs et les ANISOGNA- 
raus, le rostre affecte, chez les femelles, la forme grêle et cylindrique 
qui est caractéristique de ce sexe chez les Brenthides en général. 
Un autre caractère propre aux trois genres dont il s’agit en ce mo- 
ment, est la situation de leurs pattes antérieures qui sont insérées 
exactement à égale distance des bords antérieur et postérieur du pro- 
sternum. Chez les Tapmropenes et les AxIsoGNATœuS, elles sont seule- 


(1) Ce museau lui-même semble ne pas exister chez les APRosTOMA de 
M. Guérin-Méneville, genre qui m'est inconnu et que, par cette raison, j'ai dû 
reléguer hors rang à la fin du groupe. 


TAPHRODÉRIDES, 407 


ment placées à une assez grande distance de la base de ce dernier. 
La brièveté des jambes, indiquée plus haut, se retrouve dans le groupe 
suivant et même chez quelques Némocéphalides. En somme ces in- 
sectes, par suite de l'imperfection du rostre de la plupart d’entre 
eux, rattachent la Famille aux derniers genres des Curculionides 
et aux Scolytides. À ce titre, ils me paraissent devoir être placés à 
sa tôte. 

Sauf les TAPHRODERES, qui sont américains, ils appartiennent à 
l'ancien continent, où ils sont répandus dans l'Afrique australe, à 
Madagascar et aux Indes orientales. Schœnherr n’a connu que deux 
(Cazopromus, TAPHRODERES) des six genres qui suivent. 


I. Cuisses postér. atteignant au moins l'extrémité de l’abdomen, 
le dépassant en général assez fortement. 


a Rostre extrèmement court, souvent transversal. 
b  Tarses postér. à art, 1 presque aussi long que le corps : Calodromus. 
bb — _— de longueur normale. 
Antennes insérées sur les côtés du rostre : Zemioses. 
_ à la face supérieure — : Sebasius. 
aa Rostre au moins aussi long que la tête : Cyphagogus. 
IT. Cuisses postér. beaucoup plus courtes que l'abdomen, 
Tête très-allongée, cylindrique : Anisognathus, 
— transversale : Taphroderes, 
Genre incertæ sedis : Aprostoma. 


CALODROMUS. 
GuÉRiN-MÉNEv, Mag. d. Zool.; Ins. 1832, pl. 34. 


Mâle : Tète convexe, graduellement rétrécie en arrière, sans col 
distinct ; rostre à peine plus long que large, parallèle, assez fortement 
échanceré au bout; ses scrobes profondes, brièvement ovales. — Au- 
tennes assez robustes, à articles 4 brièvementovalaire, 9-11 plus gros 
que 2-8, formant une massue peu serrée, 9-10 transversaux, carrés, 
11 oblong. — Yeux médiocres, arrondis, peu saillants. — Prothorax 
très-allongé, convexe, oblongo-ovale dans un peu plus de sa moitié 
basilaire, très-fortement comprimé et presque tranchant en avant, 
trouqué et finement rebordé à sa base.—Elytres un peu plus longues 
que le prothorax, parallèles, subdéprimées en dessus, subverticalement 
déclives en arrière. — Pattes antérieures insérées au milieu du pro- 
sternum ; cuisses de la même paire oblongo-ovales, fortement échan- 
crées en dessous près de leur sommet, les autres pédonculées à leur 
base, très-renflées au bout, surtout les postérieures, celles-ci dépas- 
sant longuement l'abdomen ; les quatre jambes antérieures graduel- 
lement élargies, échancrées à leur base interne, les postérieures forte- 
ment transversales, toutes épineuses au bout; tarses antérieurs et 


408 BRENTHIDES. 


intermédiaires courts, finement villeux en dessous, à articles 4-3 
égaux chez ceux-là, le 19 de ceux-ci plus long que 1-2 réunis, forte- 
ment comprimé et arqué en dessus; le 1°" des postérieurs presque 
aussi long que le corps, dilaté et échancré en dehors à sa base, grêle 
et prolongé en une saillie terminée par une touffe de poils, muni 
avant son milieu d'une épine externe ; les articles suivants insérés à 
la base de la saillie en question. — Les deux 1° segments abdomi- 
naux êt le métasternum étroitement canaliculés. — Corps glabre. 

Femelle : Elle ne diffère du mâle que par la forme du {* article 
des tarses postérieurs qui est un peu moins allongé, lamelliforme 
dans toute son étendue, subparallèle et tronqué au bout; le reste 
du tarse-est inséré bout à bout sur lui près de son angle interne. 


Le développement monstrueux qu’a pris le 1% article des tarses 
postérieurs, aux dépens de la jambe avec laquelle il s'articule, rend 
difficile à comprendre comment la locomotion de l'insecte n’en est 
pas fortement gènée. Rien n'indique dans son facies qu'il jouisse de 
la faculté saltatoire. 

Le genre ne comprend qu'une petite espèce (1) des Indes orientales 
qui est en entier d’un jaune ferrugineux brillant et lisse partout, sauf 
sur les élytres qui sont finement et régulièrement striées, avec les 
stries imponctuées et leurs intervalles médiocrement saillants. 


ZEMIOSES. 
Pascor, The Journ. of Entom. 1, p. 394. 


Tète assez convexe, carrée, tronquée en arrière et munie d’un col 
bulbiforme ; rostre très-court, en carré transversal ou non, plus ou 
moins échancré au bout. — Antennes des CALOpROMUS. — Yeux 
grands, arrondis, médiocrement saillants.— Prothorax allongé, renflé 
latéralement dans sa moitié basilaire, comprimé, mais large en dessus 
dans sa moitié antérieure, rétréci et muni d'un fin rebord à sa base. 
— Elytres plus ou moins allongées, assez convexes, un peu dépri- 
mées sur la suture, obliquement déclives en arrière. — Pattes courtes, 
les antérieures insérées au milieu du prosternum ; cuisses compri- 
mées, les antérieures très-larges et ovales, les quatre postérieures 
pédonculées, ne dépassant pas l'abdomen, leur pédoncule lamelli- 
forme ; jambes comprimées, de longueur variable, quoique toujours 
courtes; tarses spongieux en dessous, à articles 1-3 courts, égaux ; les 
postérieurs plus robustes que les autres, leur 4° article très-gros, 


(1) C. Mellyi, Guérin-Ménev. loc. cit., avec beaucoup de détails; M. Guérin- 
Méneville n’a connu que le mâle, MM. Boheman (Act. Holmiens, 1837, tab. 
VI, . 1-4) et Westwood (The Cabin. of or. Entom. pl. XV, f. 4-5) ont donné, 
depuis, de beiles figures des deux sexes. L’Aabitat de cet insecte parait ètre 
assez étendu; l’exemplaire qui à servi à M. Guérin-Méneville provenait de la 
côte de Coromandel, ceux figurés par M. Westwood des tles Philippines. 


TAPHRODÉRIDES. 409 


avec ses crochets courts et grêles. — Abdomen et métasternum des 
CALODROMUS. — Corps partiellement pubescent et écailleux. 


Je ne trouve aucune différence sexuelle chez les exemplaires, en 
petit nombre, que j'ai sous les yeux. 

M. Pascoe a fondé le genre sur un insecte de Natal, de la taille du 
Calodromus Mellyi et dont la sculpture des élytres se rapproche de 
celle des CyrHacocus. J'en ai à ma disposition une seconde espèce 
du mème pays (1), parfaitement distincte. 


SEBASIUS. 


Les caractères suivants sont les seuls qui séparent ce genre nouveau 
des ZEMI0SES. 


Rostre extrèmement court, profondément échancré en avant. — 
Antennes insérées à sa face supérieure dans de grandes scrobes irré- 
gulières, séparées par une étroite cloison médiane ; leur massue plus 
longue et déprimée, à articles 4-2 carrés, 3 notablement plus grand, 
acuminé au bout. — Jambes postérieures plus longues que les autres; 
tarses grêles, à article 4 plus long que les suivants; les postérieurs 
pareils aux quatre antérieurs. — Métasternum et les deux 4°" seg- 
ments abdominaux largement, mais faiblement excavés; saillie in- 
tercoxale un peu plus longue, largement arrondie en avant. — Corps 
glabre. 


Le mode d'insertion des antennes est sans autre exemple dans la 
Famille et ne permet pas de réunir ce genre aux Zewioses. L'es- 
pèce (2) sur laquelle je l’établis a le facies de ces derniers, mais elle 
ést notablement plus grande et originaire de Madagascar. 


(1) Cette espèce rend nécessaire une nouvelle définition de celle de M. Pascoe. 

Z. porcatus Pascoe. Obesior, piceo-rufus magis minusve nigrescens, rostro 
transverso fortiter emarginato, prothorace lævi lateribus sparsim piloso, elytris 
coslalis, costis uniseriatim squamosis, interstitiis duobus internis vix punctatis, 
reliquis cluthratis, Long. 7, lat. 2 mil. 

Z. cancellatus. Gracilis, piceo-rufus, rostro latitudine haud brevior apice 
vix emarginato, prothorace longiori, lævi, lateribus pubescente, elytris pone su- 
turam late cancellatis, extus striato-puncetatis interstitiis angustis, iuterno ma- 
gis eicvato squainisque crassis erectis vestito. Long, 7, lat. 1 mill. — M. A. 
Deyrolle m'a communiqué cet insecte comme provenant de la Martinique; 
mais cet habitat est sans aucun doute inexact, et je ne doute pas qu'il soit de 
l'Afrique australe, 

(2) S. Deyrollei. Ater nitidus, capite prothoraceque impunctatis, hoc dorso 
subtiliter sulcato, elytris subeylindricis apice breviter coujuuctim mucrouatis, 
juxta suturam sulco profundiore exarats, disco simpliciter striatis, interstitiis 
planis minute punctulatis. Long. 11 lat. 2 mill. — Coll, de M. A. Deyrolle. 


410 BRENTHIDES, = 


CYPHAGOGUS. 
Parny, Trans. of the entom. Soc. V,p. 182 (1). 


Tète convexe, graduellement rétrécie en arrière , tronquée à sa 
base et munie d’un col bulbiforme ; rostre continu avec elle et aussi 
long, régulièrement conique à sa base; sa partie antérieure plus 
courte, déprimée, tronquée et légèrement.échancrée au bout. — An- 
tennes des précédents. — Yeux médiocres, arrondis, déprimés. — 
Prothorax presque aussi long que la tête et le rostre réunis, parais- 
sant, vu en dessus, comme divisé en deux parties : une postérieure 
formant plus des deux tiers de sa longueur, régulièrement oblongo- 
ovale, tranchante et un peu relevée en avant, une antérieure très- 
fortement rétrécie et présentant sur les côtés deux sillons obliques 
partant des pattes antérieures ; la première munie à sa base d'un 
bourrelet très-distinct. — Elytres à peine plus longues que le pro- 
thorax, subeylindriques, un peu aplanies à leur base, s'arrondissant 
pour former leur déclivité postérieure. — Pattes antérieures et inter- 
médiaires courtes, surtout celles-ci; celles-là insérées au milieu du 
prosternum ; cuisses pédonculées, les antérieures et les postérieures 
fortement en massue au bout, celles-ci dépassant l'abdomen, les in- 
termédiaires plus faibles; jambes courtes, graduellement élargies, un 
peu arrondies en dehors, obliquement tronquées au bout, avec leur 
angle interne épineux; tarses médiocres, les postérieurs un peu plus 
longs et plus robustes que les autres ; tous finement villeux en des- 
sous, à article 4 plus loug que les suivants, le 3° entier. — Corps 
glabre ou hérissé de poils fins. 


Par suite de la forme de leur rostre, ces insectes ne peuvent ètre 
confondus avec aucun de ceux qui précèdent. Ils ne sont pas moins 
distinets des TaPHRoDEREs, auxquels avait été réunie la première 
de leurs espèces qui ait été décrite (2). Depuis celle-ci, une seule a été 
publiée (3), mais il y en a dans les collections au moins deux ou trois 
inédites. Toutes sont d'un noir uniforme, en général peu brillant 
et, sous le rapport dela sculpture de leurs téguments, ont de grands 
rapports avec les Zemoses. Le genre est propre aux Indes orien- 
tales (4). 


(1) Syn. Taranoneres, Westw. The Cabin, of or. Entom. pl. 15, — Caro- 
promus, J. Thoms. A:chiv. entom. I, p. 119. 

(2) T. Whitei, Westiw. loc. cit.; iles Philippines, 

(3) C. Westwoodiü, Parry, loc. cit. pl. 18, f. 9; Ceylan. Selon M. Pascoe 
(The Journ. of Entom. I, p. 394, note), le Calodromus cyrtotrachelus de 
M.J. Thomson (loc. cit.), quoique provenant de Borneo, serait identique avec 
cet insecte. 

(4) M. Pascoe (The Journ. of Entom. IL, p. 48) a décrit, sous le nom de Cy- 


TAPHRODÉRIDES, ait 


ANISOGNATHUS,. 


Mèmes caractères que les TAPHRODERES qui suivent, avec les diffé- 
rences suivantes : 

Mâle : Mandibules lamelliformes, comprimées, irrégulières ; la 
droite médiocrement longue, faiblement arquée, échancrée au bout, 
munie sur sa tranche supérieure d’une forte saillie dirigée horizon- 
talement en arrière ; la gauche beaucoup plus grande, arquée, échan- 
crée à son extrémité et à sa base en dessus. — Tôte presque aussi 
longue que le prothorax, cylindrique, très-faiblement rétrécie à sa 
base; rostre continu avec la tête, très-court, obliquement tronqué 
en avant, la troncature occupée par deux grandes excavations. — 
Antennes insérées près du bord postérieur de cette troncature et à 
une courte distance des yeux. — 1% article des quatre tarses posté- 
rieurs grêle, comprimé. 

Femelle : Mandibules très-courtes, en tenailles, égales, échancrées 
au bout. — Tête un peu plus courte, légèrement arrondie sur les 
côtés; rostre un peu moins long qu'elle, cylindrique en avant de 
l'insertion des antennes, qui sont insérées à la même distance des 
yeux que chez le mâle. 


Les caractères génériques des Brenthides étant, comme il a été dit 
plus haut, empruntés principalement au sexe mâle, on ne peut laisser 
parmi les Tapuroneres la singulière espèce de Natal que M. West- 
wood à décrite sous le nom de T. distortus (1). La tête du mâle 
et, à un moindre degré, celle de la femelle, sont trop différentes de 
celle des vrais Tapuroperes. Le rostre, de son côté, ressemble, par 
sa brièveté et les deux excavations dont il est muni, à celui des Sepa- 
sius. La forme bizarre des mandibules, dans le même sexe, n’est pas 
due à une anomalie, comme on pourraitJe croire; ces organes étaient 
pareils dans les six exemplaires que j'ai vus, quoiqu'ils fussent de 
grandeur très-différente, M. Westwood a déjà fait la même observa- 
tion. Pour les autres caractères non mentionnés dans la formule du 
genre, cet insecte, qui est d'assez grande taille, ne diffère pas des Ta- 
PHRODERES. 


TAPHRODERES. 


Scnoenx. Curcul. Disp. meth., p.72. 


Mûles : Tète transversale, subcylindrique, tronquée en arrière; son 
col subbulbiforme ; rostre continu avec elle et beaucoup plus long, 
conique jusqu'à l'insertion des antennes, rétréci en avant de celles-ci, 


Phag. advena, un insecte de Natal; mais, d’après sa deseription, ce doit être 
un ZEMiosEs où quelque forme voisine, 
(1) Trans. of the entom. Soc, V, p. 206, pl. 22, f. 3; avec des détails. 


412 BRENTHIDES. 


déprimé, plus ou moins élargi et tronqué au bout.— Mandibules peu 
saillantes, tantôt arquées, aiguës au bout, et laissant un vide entre 
elles, tantôt droites, triquètres et, dans ce cas, plus courtes. — An- 
tennes insérées un peu au-delà du milieu du rostre, médiocres, ro- 
bustes, déprimées, à articles 4 pyriforme ou obconique, plus long 
que les suivants, 2-8 transversaux, de forme variable, 9-11 plus gros, 
formant une massue perfoliée (1), 41 plus grand, en général acuminé 
äu bout.—Yeux médiocres, peu convexes, brièvement ovalaires, lon- 
gitudinaux. — Prothorax très-allongé, parallèle ou légèrement ova- 
laire dans sa moitié basilaire, fortement rétréci et longuement excavé 
sur les côtés en avant, tronqué et assez finement rebordé à sa base, 
— Elytres un peu plus longues que le prothorax, parallèles, oblique- 
ment impressionnées près de leur extrémité ; celle-ci conjointement 
et plus ou moins fortement échancrée. — Pattes courtes, compri- 
mées ; les antérieures situées à une médiocre distance de sa base; 
cuisses brièvement pédonculées, les postérieures plus courtes que les 
deux 1°" segments abdominaux, moins larges que les quatre anté- 
rieures, celles-ci fortement arquées en dessus; jambes courtes, larges, 
échancrées ou obliquement rétrécies à leur base interne, tronquées 
au bout, avec leur angle interne épineux ; tarses imparfaitement ci- 
liés en dessous; le 44 article des intermédiaires et des postérieurs 
au moins aussi long que la jambe, comprimé, parallélogrammique, 
2-3 courts, noueux au bout. — Les deux 1° segments abdominaux 
quadrangulaires, canaliculés sur la ligne médiane; les suivants placés 
à un autre niveau que le leur. — Métasternum comprimé sur les 
côtés. — Corps très-allongé, glabre. 

Femelles : Schænherr n’en parle pas; autant que j'en puis juger 
par celles que j'ai sous les yeux, elles ne diffèrent des mâles que par 
les points suivants : Rostre plus grèle, cylindrique, parfois un peu 
déprimé au bout. — Mandibules toujours courtes et triquètres. — 
Extrémité des élytres moins échancrée. — Jambes et 1% article des 
larses notablement moins larges. — Je ne trouve aucune différence 
dans le point d'insertion des antennes. 


Epuré des espèces de l’ancien continent qu'on y avait comprises, 
ce genre est exclusivement propre à l'Amérique, et parait être con- 
finé dans les parties chaudes de celle du Sud. Il pourrait former 
dans la Tribu, avec le précédent, un groupe particulier caractérisé 
par l'insertion des pattes antérieures, la brièveté des cuissés posté- 
rieures, la forme quadrangulaire de l'abdomen, et la constance de la 
seulpture des élytres. Chez toutes les espèces connues, sans exception, 
ces organes ne présentent qu'un seul sillon très-marqué, situé près 


(1) Quelquefois (brevipes) le 8e article paraît prendre part à su formation et 
j'ai sous les yeux des espèces, que je crois inédites, chez lesquelles on ne Sau- 
rait préciser le point où elle commence, 


TAPHRODÉRIDES. 413 


de la suture qui est plus ou moins relevée ; le reste de leur surface 
est lisse ou présente des rangées régulières de petits points superfi- 
ciels. Leurs téguments sont toujours brillants et leur livrée est en 
général d'un noir profond, ayant une tendance à passer au rouge 
ferrugineux ; assez souvent il s’y ajoute, sur les élytres, quelques 
taches de cette dernière nuance. 

Ces insectes sont bien moins communs en Amérique que la plupart 
des autres Brenthides et ne se rencontrent même que rarement. Les 
espèces décrites ne s'élèvent en ce moment qu'à cinq (1); mais il y 
en a dans les collections beaucoup d'inédites, parmi lesquelles plu- 
sieurs d’une gracilité extrème. 


Note. 


Je n'ai pas vu le genre suivant, et sa formule que voici est em- 
pruntée, tant à celle donnée par M. Guérin-Méneville qu'à sa descrip- 
tion de l’espèce. 

APROSTOMA. 


Guérix-Ménev. Revue zo0l. 1839, p. 171. 


Tète carrée, courte, profondément échancrée à sa partie supérieure 
en avant. — Bouche non avancée; palpes très-visibles (2), terminés 
par un article en fer de hache. — Antennes insérées en avant et au- 
dessous des yeux, filiformes, légèrement en scie, avec les quatre der- 
niers articles plus longs, à peu près comme chez les CaLonromus.— 
Prothorax au moins trois fois plus long que la tête, comprimé sur les 
côtés. — Elytres deux fois plus longues que le prothorax, étroites et 
parallèles. — Pattes courtes; tarses plus de deux fois plus longs que 
la jambe, leur 4° article plus long que les trois suivants réunis. 

Malgré la forme insolite du dernier article des palpes, je suis porté 
à croire que ce genre a été établi sur la femelle d'un insecte très- 
voisin des ANISGGNATRUS et qui n'en diffère même que peu, généri- 
quement parlant. La patrie de l'espèce typique (filum G. M.) vient à 
l'appui de cette opinion ; elle est en effet originaire de Madagascar. 
M. Guérin-Méneville la décrit comme étant très-grèle (long. 12, larg. 
1 mill.), cylindrique, d'un noir luisant et lisse sur la tête et le pro- 
thorax ; ses élytres sont finement striées et terminées en arrière par 


(1) Schœnherr (Gureul. V, p. 573) n’en à connu que trois : T. érevipes, 
Brésil; seæmaculatus, tle St.-Vincent; foveatus Fab., Cayenne? —Aj. : T. strio- 
latus (brevipes, var.?), Imhoff, Gener. Curcul. pars 1; Brésil, — quadrisigna- 
tus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p.127; Pérou. 

(2) Les maxillaires probablement. Ce caractère n’est pas aussi singulier qu'il 
le parait de prime abord; les palpes en queslion sont en partie visibles chez 
quelques Céocéphalides et Ithysténides ; mais lu forme qu'aflecte ici leur der- 
nier article est quelque chose de tout-à-fait insolite dans la fanille, 


414 BRENTHIDES. 


des carènes élevées, dont les deux supérieures sont plus saillantes 
que les latérales et circonscrivent un espace aplani et sillonné,. 


GROUPE II. Ischnomérides. 


Tête allongée, cylindrique ; rostre assez long, médiocrement ro- 
buste. — Mandibules non saillantes, — Antennes longues, grêles ; les 


articles basilaires de leur funicule obconiques, les derniers cylindri- 


ques. — Prothorax conique, sillonné en dessus, longuement com- 
primé en avant. — Pattes longues ; jambes comprimées, beaucoup 
plus courtes que les cuisses; tarses à 3° article entier.— Corps allongé 
et svelte. 


A un prothorax pareil à celui des Taphrodérides et à la forme grêle 
des TAPHRODERES, ces insectes réunissent des antennes et des pattes 
qui ressemblent à celles des Ithysténides. Chez les TAPHRODERES les 
plus étroits, ces parties sont, au contraire, remarquables par le con- 
traste que leur brièveté fait avec la forme générale du corps. Il y a 
par conséquent ici un type particulier qui ne doit pas être confondu 
avec le précédent. Le groupe, du reste, se réduit, à l'heure qu'il est, 
au genre suivant qui est propre à Madagascar. 


ISCHNOMERUS. 
Sciognn. Curcul., V, p. 571 (1). 


Mâle : Tète très-allongée, cylindrique, tronquée à sa base, munie 
d’un col bulbiforme ; rostre d’un tiers au moins plus long qu'elle; 
sa partie basilaire plus longue que l’antérieure, cylindrique, légère- 
ment atténuée en avant, faiblement renflée au niveau des antennes 
l'antérieure de même forme, déprimée et légèrement élargie en avant. 
— Antennes insérées un peu au-delà du milieu du rostre, atteignant 
presque la base du prothorax, à articles 1-8 obconiques, 1 allongé, 
2 court, les suivants longs, subégaux, 9-11 plus grands, cylindriques, 
veloutés, 11 atténué au bout, — Yeux très-distants du prothorax, 
petits, arrondis, peu convexes. — Prothorax presque aussi long que 
la tète et le rostre réunis, peu à peu atténué dans ses deux tiers an- 
térieurs, déprimé et canaliculé en dessus, fortement comprimé sur 
les côtés à partir des pattes antérieures. — Elytres allongées, subcy- 
lindriques, un peu déprimées sur le disque, fortement sillonnées de 
chaque côté de la suture, arrondies au bout, avec leur angle sutural 
brièvement épineux. — Pattes longues et peu robustes, les antérieu- 
res plus robustes, mais pas beaucoup plus longues que les autres; 
cuisses comprimées, sublinéaires, finement dentées en dessous, les 


(1) Syn. Auraconores, Chevrol. Rev. zool. 1839, p. 182; simple nom généri- 
que, sans accompagnement de caractères. 


HÉPHÉBOCÉRIDES. 415 


postérieures atteignant presque le sommet des élytres ; jambes très- 
courtes, comprimées, un peu sinueuses en dedans, l'angle terminal 
externe des antérieures à peine denté; tarses courts, spongieux en 
dessous, à articles 1 plus long que 2, 3 entier. — Abdomen finement 
et vaguement sillonné à sa base; son dernier segment concave, — 
Corps glabre. 

Femelle : Je ne la connais pas plus que SchϾnherr; M. Chevrolat, 
qui l’a eue à sa disposition, se contente de dire que l'angle sutural 
de ses élytres est privé d'épine. 

Schænherr et M. Chevrolat ont signalé les rapports de ce genre 


avec les TapmRoDEREs. Il ne comprend qu'une espèce (1) de Madagas- 
car, d'assez grande taille et d'un noir profond et brillant, 


GROUPE III. Héphébocérides. 


Tête globuleuse, occupée en très-grande partie par les yeux; ros- 
te au plus médiocre. — Mandibules non saillantes. — Antennes lon- 
gues et grèles, à articles tous cylindriques ou obconiques, sauf les 
derniers, sans massue terminale. — Prothorax de forme variable, 
non où finement sillonné en dessus. — Pattes médiocres ; Cuisses 
inermes, les postérieures n'atteignant pas les élytres ; jambes de lon- 
gueur et de forme normales ; 32 article des tarses entier ou bilobé.— 
Corps médiocrement allongé. 

A partir de ce groupe, la forme du prothorax propre aux deux pré- 
védents disparaît sans retour. Celui-ci est essentiellement caractérisé 
par l'énorme développement qu'ont pris les yeux, la forme de la tête 
et la longueur, ainsi que la gracilité des antennes, Ces trois particu- 
larités le séparent du suivant, avec lequel il a beaucoup de rapports 
par la petite taille de ses espèces et leur facies général. II ne com- 
prend que les deux genres suivants, dont le premier est propre aux 
Indes orientales et le second à l'Amérique du Sud. 


I. Jambes antérieures très-fortement dentées : Jonthocerus, ” 
LR = — inermes : Hephebocerus. 


IONTHOCERUS. 


Tête trisillonnée en arrière, séparée par un sillon de son col, celui- 
G étroit, subbulbiforme; rostre un peu plus long qu'elle, robuste, 
subquadrangulaire, trisillonné en dessus; sa partie basilaire plus lon- 
sue que l’antérieure, occupée sur les côtés par des scrobes larges et 
profondes, un peu renflée entre les antennes; l'antérieure fléchie, 


(1) L. linearis, Schœnh. loc. cit. p. 572 (Au. immotus, Ghevrol. loc. cit.)— 
L'Ischnomerus erytlroderes de M. Imhoif (Gener. Cureul. pars 1) appartient 
#4 groupe des Ithysténides, comme on le verra plus loin, 


416 BRENTHIDES. 


un peu déprimée et tronquée en avant. — Antennes insérées sur le 
tiers antérieur du rostre, presque aussi longues que le corps, héris- 
sées de très-longs poils fins et abondants, à articles 1-2 plus courts 
que les suivants, obconiques, celui-là assez gros, 3-10 allongés, cylin. 
driques, subégaux, 11 de mème forme, plus long.—Yeux très-rappro- 
chés en dessus, sauf en arrière, assez fortement séparés en dessous. 
— Prothorax oblongo-ovalaire, lisse, faiblement sillonné sur la ligne 
médiane, étranglé près de son bord antérieur, faiblement rétréci et 
sans bourrelet transversal à sa base. — Elytres allongées, très-dé- 
primées, parallèles, isolément et un peu obliquement tronquées à 
leur extrémité. — Pattes peu robustes; cuisses comprimées, fusi- 
formes, subpédoneulées à leur base; jambes presque droites, les an- 
térieures munies en dedans d’une grande dent recourbée; tarses 
courts et grèles, villeux en dessous, à articles 4-3 décroissant graduel- 
lement, celui-ci entier, 4 court, ainsi que ses crochets, — Corps 
glabre. 


À en juger par la forme du rostre et la longueur des antennes, 
‘l'exemplaire unique d’après lequel a été rédigée cette formule, est 
très-probablement un mâle. 

Le genre est très-distinet et a pour type un petit insecte (1) de 
Ceylan, l’une des intéressantes découvertes de M. Nietner. 


HEPHEBOCERUS. 
Sonoenu. Curcul., I, p.501 (2). 


Mâles : Tête séparée par un sillon de son col, celui-ci bulbiforme; 
rostre deux fois au moins aussi long qu'elle, médiocrement robuste, 
ses deux parties presque égales : la basilaire subquadrangulaire, sil- 
lonn'e en dessus et à sa face inférieure, le sillon sur celle-ci prolongé 
sur la partie antérieure; cette dernière grêle, cylindrique et lisse. — 
Antennes médianes, hérissées de poils fins, atteignant la base du pro- 
thorax, à articles 1-10 obconiques, celui-là plus gros, 11 aussi long 
que 9-10 réunis, cylindrique, atténué en avant. — Yeux fortement 
granulés, faiblement séparés en dessus et en dessous. — Prothorax 
allongé, cylindrique, faiblement retréci en avant, un peu resserré ou 
impressionné de chaque côté près de san bord antérieur, non rétréci et 
muni d'un double bourrelet à sa base. — Elytres médiocrement con- 
vexes, sensiblement plus larges que le prothorax et un peu échancrées 


(1) . crematus. Rufo-ferrugineus nitidus, capite cum rostro, antennis ely- 
trorumque dimidia parte postica uigris, pedibus piceo-rulis ; prothorace lævi 
dorso tenuiter sulcato; elytris opacis, simpliciter striatis, striis externis postice 
tautum conspicuis, utrinque basi pone suturam profundius bisuleatis. Long: 
cum rostr, : 7 mill. Hab. ius. Taprobana, 


(2) Syn. Brexraus pars, Schœnh. Curcul. 1, p. 355; olim. 


TRACHÉLIZIDES. 417 


à leur base, avec les épaules subcalleuses, fortement déclives en ar- 
rière, avec leur angle externe déprimé et saïllant. — Pattes assez 
longues, les antérieures plus que les autres; cuisses pédonculées à 
leur base; jambes droites, inermes en dedans; tarses assez grêles, 
villeux en dessous, à articles 4 plus long que 2, 3 bilobé. — Abdo- 
men superficiellement et longitudinalement excavé à sa base. — Corps 
glabre ou hérissé de longs poils très-fins. 

Femelles : Elles ne diffèrent des mâles que par la partie basilaire de 
leur rostre un peu plus courte, d'où il suit que l'insertion des an- 


tennes est plus basilaire, et par leur abdomen sans excavation lon- 
gitudinale. 


Les espèces de ce genre sont propres à l'Amérique du Sud et de la 
taille des CEROBATES du groupe suivant. Toutes ont des téguments 
très-brillants, avec les élytres lisses et munies d’un sillon simple de 
chaque côté de la suture. Elles sont peu nombreuses (1). 


GROUPE IV. Trachélizides. 


Tête le plus souvent transversale, au maximum un peu plus lon- 
gue que large; rostre au plus médiocre. — Mandibules saillantes ou 
non. — Antennes courtes ou médiocres, à articles basilaires monili- 
formes ou obconiques, les derniers formant ou non une petite mas- 
sue. — Prothorax de forme variable, sillonné ou non en dessus. — 
Pattes médiocres; cuisses inermes, les postérieures atteignant, sans la 
dépasser, l'extrémité du 2° segment abdominal; 3° article des tarses 
en général entier. — Corps médiocrement allongé. 


Les espèces de ce groupe sont presque toutes de petite taille, 
comme celles du précédent, jamais très-grandes, et leur livrée est 
également dépourvue de ces linéoles jaunes qui ornent les élytres 
des Arrhénodides qui viennent à leur suite. Elles sont médiocrement 
nombreuses, mais présentent des caractères assez variés pour former 
en ce moment sept genres. L'un d'eux (AmorPHocePHALUS) offre un 
intérêt particulier, comme étant jusqu'ici le seul représentant de la 
famille en Europe. Les autres sont disséminés dans l’ancien et le 
nouveau continents; un seul (TRACHELIZUS) leur est commun à tous 
deux. 

L. Jambes antér. très-fortement dentées au côté interne. 
Antennes sans massue distincte : Cerobutes. 


— terminées par une massue de 3 art. : S{ereodermus. 
ÎL, Jambes antér. inermes en dedans. 


a Antennes terminées par une massue de 3 art. 


(1) Schænherr (Cureul. V, p. 502) n’en mentionne que deux (nanus, boaps) 
du Brésil. — Aj. : H. hirtellus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 126; Pérou. 


Coléaptères. Tome VII. 27 


418 BRENTHIDES. 
Tête transversale; yeux voisins de sa base : Trachelisus. 
— encarrélong; — distants —  : Miolispa. 


aa Antennes sans massue distincte. 
b Rostre de grosseur médiocre et de forme régulière : Cordus. 
bb —  très-robuste, difforme. 
Tête transversale, irrégulièrement excavée : Amorphocephalus. 
— équilatérale, convexe, sillonnée entre 
les yeux : Symmorphocerus. 


Genre incertæ sedis : Diastrophus. 


CEROBATES. 
Seuoenu. Curcul., V, p. 487 (1). 


Schænherr a altéré ce genre en y comprenant une espèce améri- 
caine (pygmæus) qui ne peut pas y rentrer. Tel qu’il est exposé ici, il 
appartient exclusivement à l’ancien continent. 

Mâles : Tôte subtransversale, convexe, lisse, un peu rétrécie, tron- 
quée et triangulairement échancrée en arrière, séparée par un pro- 
fond étranglement de son col; celui-ci bulbiforme; rostre court, 
robuste, faiblement arqué; sa partie basilaire plus longue et plus 
épaisse que l'antérieure, subquadrangulaire, arrondie aux angles, 
sillonnée en dessus, renflée au niveau des antennes; l’antérieure un 
peu déprimée, lisse et faiblement élargie en avant. — Antennes in- 
sérées plus ou moins au-delà (parfois fort peu) du milieu du rostre, 
peu ou médiocrement robustes, à article 1 plus gros et plus long que 
les suivants, en cône renversé; les 44 du funicule obconiques, les 
suivants subeylindriques ou ovalaires, tous lächement unis; le 11° al- 
longé, cylindrique, obtus au bout. — Yeux voisins de la base de la 
tète, finement granulés, gros, arrondis, assez convexes. — Prothorax 
allongé, subfusiforme, entier ou étroitement sillonné en dessus, pro- 
fondément étranglé près de son bord antérieur, muni d’un faible sil- 
lon transversal à sa base. —- Elytres déprimées, avec la suture relevée 
et aplanie, obliquement déclives, impressionnées et arrondies au 
bout. — Pattes courtes, subégales, les antérieures subcontiguës ; cuis- 
ses brièvement pédonculées, les antérieures très-grosses ; jambes de 
la même paire muniés en dedans d’une très-forte dent crochue (2) 
avec leur dent terminale externe courte, les autres rétrécies à leur 
base; tarses presque glabres en dessous, courts, à articles 1-3 égaux, 
3 entier. — Abdomen canaliculé sur ses deux 1° segments. — Corps 
déprimé, glabre. 


(1) Syn. Annugnones, Schœnh, Cureul, 1, p. 332; olim. — Bnenruus Fab. 

(2) Cette dent égale en longueur, ou peu s’en faut, le sommet de la jambe, 
de sorte que cette dernière paraît être très-profondément échancrée dans sû 
moitié terminale interne, 


TRACHÉLIZIDES. 419 
Femelles : Schœnherr dit n’én avoir vu aucune; de mon côté, parmi 
les exemplaires assez nombreux que j'ai à ma disposition, je n’en 


vois pas qu'on puisse regarder avec certitude comme appartenant à 
ce sexe. Il est possible qu’il ne diffère pas du sexe mâle. 


Le genre est répandu dans les archipels indiens et en Afrique. Ses 
espèces, peu nombreuses (1), sont toutes petites et ressemblent par- 
fois à des BreNrnus en miniature. Leurs élytres sont, comme cela 
est de règle dans le groupe actuel, autrement strices dans le Voisi- 
nage de la suture que sur le reste de leur surface. 


STEREODERMUS (2. 


Genre très-voisin des CEroBATESs, mais bien distinct par les carac- 
tères suivants : 

Antennes robustes, terminées par une massue de trois articles 
ovalaires, notablement plus gros que les précédents : 1-2 égaux, 
3 plus allongé. — Yeux fortement granulés. — Prothorax déprimé, 
profondément sillouné dans toute sa longueur en dessus, les hords 
du sillon arrondis. — Les deux 1° segments abdominaux occupés 


par une large et profonde excavation. — Différences sexuelles in- 
connues. 


Il à pour type et espèce unique le Cerobates pyymœus de Schœn- 
herr, insecte du Mexique, un peu plus grand que le Cer. sulcatus 
de l'Afrique australe, de forme plus massive et d’un brun rougetre 
peu brillant, Chacune de ses élytres présente une côte saïllante entre 
laquelle et la suture, qui est aussi élevée qu'elle, se trouvent deux 
stries simples, sculpture qui n'existe chez aucun CERoBATES de l’an- 
cien continent. De même que pour ces derniers, tous les exemplaires 
que j'en ai vus semblaient appartenir au même sexe. 


TRACHELIZUS. 
Sonoënn, Curcul., IV, p. 489 (3). 


Mâles : Tête transversale, munie d’une grande impression en des- 
sus, plus ou moins fortement tronquée en arrière, la troncature sou- 


(1) Schœnherr (loc. cit. p. 488)n’en a connu que deux : fristriatus Fab., des 
archipels indiens, et sulcatus Schh., de l'Afrique australe ; ce dernier s’est ré- 
pandu dans quelques collections sous le nom de Brenthus villipennis Buhem. 
— Aj.: C.acicutatus, F. Walker, Ann. à. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 262; 
Ceylan. — debilis, sulcirostris, J. Thoms. Archiv. entom. IL, p. 118, Gabon; 
le second est probablement identique avec le sulcatus Schh. 

(2) Syn. Ceropates, Schœnh. Curcul. V, p. 489. — AnnuENoDEs, Schœnh. 
ibid. E, p. 333: olim. 


(3) Syn. Annuenopes Schœnh.; olim. — Brenruus Fab. 


420 BRENTHIDES. 


vent triangulaire ; son col gros, bulbiforme; rostre au plus médiocre, 
robuste, quadrangulaire; sa partie basilaire bisillonnée en dessus 
de chaque côté, pourvue latéralement de scrobes larges, profondes, 
rectilignes et atteignant les yeux, convexe et sillonnée en avant; 
l'antévieure à peine plus longue, non ou faiblement élargie et tron- 
quée au bout, sillonnée en dessus et canaliculée sur les côtés. — 
Antennes insérées un peu en deçà du milieu du rostre, médiocres, 
robustes, à articles 4 plus gros et notablement plus long que les sui- 
vants, en cône renversé, 2-8 moniliformes ou subeylindriques, per- 
foliés, 9-11 un peu plus gros et formant une massue distincte, 11 plus 
long, fortement atténué en avant. — Yeux très-voisins de la base de 
la tête, très-gros, arrondis et saillants. — Prothorax oblongo-ovalaire, 
convexe, muni à sa base d'un simple bourrelet précédé d’un sillon 
circulaire, étroitement canaliculé en dessus, tantôt dans presque toute 
sa longueur, tantôt à sa base seulement. — Elytres médiocrement 
allongées, subeylindriques et un peu déprimées sur la ligne médiane, 
obliquement déelives et arrondies à leur extrémité. — Pattes courtes, 
subégales ; cuisses pédonculées à leur base; jambes droites, tantôt 
étroites, tantôt (par ex. ferrugineus) assez fortement et peu à peu 
élargies; tarses courts, en partie villeux en dessous, à article 3 en- 
tier. — Abdomen canaliculé à sa base. — Corps robuste, glabre. 

Femelles : Rostre plus court; sa partie antérieure plus grèle, cy- 
lindrique, un peu déprimée, canaliculée sur les côtés seulement à sa 
base. — Abdomen non canaliculé. 


Quoique de taille médiocre, ces insectes figurent parmi les plus 
grands du groupe, et ce sont en même temps les plus nombreux (1). 
Je ne connais qu'une petite partie des espèces dont Schænherr fait 
mention. À en juger par ses descriptions et celles que j'ai vues, toutes, 
sauf une seule (Vasseletii) du Mexique, ont sur les élytres une strie 
bien marquée de chaque côté de la suture, tandis que le reste de la 
surface de ces organes est lisse ou faiblement strié-ponctué. Il y à 
de ces insectes à Madagascar, dans les archipels indiens et en Améri- 
que ; dans ce dernier pays, ils sont répandus du Brésil aux Antilles 
et au Mexique. 


(1) Schœnherr (loc. cit. p. 491) en mentionne 13 espèces qu'il divise en deux 
sections dont la première, qui est de beaucoup la plus nombreuse, comprend 
celles qui ont le prothorax fortement canaliculé dans la plus grande partie de 
sa longueur (bisulcatus Fab., Java; ferrugineus, clavicornis, Brésil; turgidi- 
rostris, Mexique; etc.), et la seconde, celles chez lesquelles il ne l’est qu'à Sa 
base et mème faiblement ; toutes les espèces (sulcirostris, dorsalis, notatus) 
sont brésiliennes.—Aj. : T. Victoris, lyratus, B. Perroud, Mélang. entom. IV, 
p.92; Nouvelle-Calédonie. 


TRACHÉLIZIDES, 421 


MIOLISPA. & ré 
Pascos, The Journ. of Entom. 4, p. 395. 


Je ne connais pas le type de ce genre, mais j'ai sous les yeux quel- 
ques autres espèces qui lui appartiennent et qui me permettent d'en 
exposer les caractères en les généralisant plus que ne l'a fait M. Pas- 
coe, qui semble n’en avoir connu qu’une seule. : 

_Mâles : Tète quadrangulaire, un peu'plus longue que large, con- 
vexe, tronquée en arrière, avec un col subbulbiforme; rostre d’un 
tiers environ plus long qu’elle, assez robuste; ses deux parties pres- 
que d'égale grandeur : la basilaire subquadrangulaire, occupée sur 
les côtés par les scrobes qui sont larges et profondes, uni- ou trisil- 
lonnée en dessus, légèrement dilatée au niveau des antennes; l’anté- 
rieure un peu déprimée, lisse, élargie en avant, unisillonnée en des- 
sus. — Mandibules assez saillantes, fortement arquées. — Antennes 
insérées vers le milieu du rostre, plus ou moins robustes, atteignant 
au maximum le milieu du prothorax, à articles 4-8 obconiques, ce- 
Jui-là plus gros et plus long, les autres égaux (1), 9-11 plus gros, for- 
mant une massue perfoliée, 9-10 arrondis ou transversaux, 11 ovoïde, 
acuminé au bout. — Yeux très-distants du prothorax, médiocres, ar- 
rondis, assez convexes. — Prothorax lisse, allongé, oblongo-ovale, 
_ rétréci en avant, muni à sa base d'un étroit bourrelet simple. — 
- Elytres de forme variable, arrondies ou tronquées à leur extrémité. 
— Pattes médiocres, robustes, surtout les antérieures qui sont plus 
longues que les autres; cuisses pédonculées ; jambes comprimées, les 
antérieures renflées au côté interne près de leur base; leur dent ter- 
minale externe médiocre ; tarses courts, robustes, à articles 1-2 subé- 
gaux, 3 plus large, seul spongieux en dessous, subbilobé ou bilobé. 
— Abdomen longitudinalement excavé à sa base. — Corps allongé, 
glabre. 

Femelles : Je n’en ai vu aucune; M. Pascoe garde également le si- 
lence à leur égard. 

Ces insectes sont petits et propres aux archipels indiens et à la 
Polynésie. Leurs élytres sont régulièrement striées sur toute leur 
surface, avec les stries voisines de la suture imponctuées. Mais ces 
organes affectent deux formes différentes qui pourraient servir à di- 
viser le genre en deux sections. Dans l’une d'elles ils sont de forme 
normale, c’est-à-dire subeylindriques, et l'espèce (suturalis) décrite 
par M. Pascoe, laquelle est originaire des Moluques, en constituerait 
le type. Dans l'autre, ils sont très-plans en dessus, et leur déclivité 


(1) Chez l'espèce typique, leur 2e article est recourbé en dehors et fortement 
échancré en dedans près de sa base. Ce caractère est simplement spécifique et 
peut-être propre au mâle, 


422 : BRENTHIDES. 


postérieure étant oblique et très-longue, leur donne un facies parti- 
culier. Les espèces sont toutes inédites; j'en connais deux propres 
aux iles Fidji (Polynésie), 
S CORDUS. 
ScnoEexn. Mantis see Curcul. p. 10. 


Mûles : Tète brièvement ovale, convexe, trisillonnée en dessus, 
non tronquée en arrière; son col subbulbiforme; rostre à peine plus 
long qu'elle; sa partie basilaire plus longue que l’antérieure, épaisse, 
subquadrangulaire, trisillonnée en dessus, convexe et fortement di- 
latée en avant; l'antérieure en carré subtransversal, sillonnée en des- 
sus, tronquée en avant. — Mandibules déprimées, légèrement sail- 
lantes. — Antennes insérées au-delà du milieu du rostre, robustes, 
n'atteignant pas la base du prothorax, à articles 1-3 obconiques, ce- 
lui-à plus long et plus gros, 4-10 cylindriques, perfoliés, 11 beau- 
coup plus long, atténué au bout.—Yeux médians, gros, subarrondis, 
assez saillants. — Prothorax lisse, allongé, cylindrique, très-l6gère- 
ment arrondi sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités, finement 
rebordé à sa base. — Elytres planes sur le disque, obliquement dé- 
clives et isolément triangulaires à leur extrémité, — Pattes assez 
longues, subégales; cuisses pédonculées ; jambes arrondies, les ant(- 
rieures arquées à leur extrémité, avec leur angle terminal externe eu 
forme d'oreillette courte ; tarses non spongieux en dessous, à articles 
1-2 égaux, 3 un peu plus large, entier. — Abdomen longitudinale- 
ment excavé à sa base. — Corps allongé, déprimé, glabre. 

Femelles : Rostre un peu plus court; sa partie basilaire moins al- 
longée, l'antérieure cylindrique. — Abdomen sans excavation longi- 
tudinale. 

Schænherr à fondé ce genre sur un insecte alors inédit qu’il nom- 
mait hospes et dont il ignorait la patrie, mais qui est australien et que 
Germar (1) a décrit, depuis, sous le même nom, en faisant en même 
temps connaitre la femelle dont Schænherr n'avait pas parlé. Cet in- 
secte estde taille médiocre et d’un brun ferrugineux ; ses élytres sont 
canaliculées sur la suture qui est aplanie et présentent de chaque 
côté de celle-ci deux stries simples; le reste de leur surface est pres- 
que lisse. Le genre est parfaitement distinct. 


AMORPHOCEPHALUS. 
Scuoenu. Curcul., V, p.485 (2). 
Mâles : Tète transversale, concave, formant une courte orbite en 


dedans des yeux, de forme variable en arrière ; rostre court, robuste, 


(1) Linonæa entom, IE, p. 209. 


(2) Syn. Honwocenus (pars), Schœnh, Gureul. Disp. meth. p. 70; olim. — 
Brenruus Lair., Germar, Guérin-Ménev., etc, 


: 


TRACHÉLIZIDES. 425 


difforme, divisé par des incisions latérales en trois parties, dont la 
médiane porte en avant les antennes; l’antérieure étroitement échan- 
crée dans son milieu en avant, formant en dessous une sorte de dis- 
que anguleux sur les c6tés. — Mandibules assez saillantes, robustes, 
un peu difformes, inégales, brusquement arquées et bifides au bout.— 
Antennes courtes, robustes, à articles { plus gros et plus long que les 
suivants, pyriforme, 2-10 moniliformes ou cylindriques, perfoliés, 
11 plus ou moins allongé, cylindrique, acuminé au bout. — Yeux 
assez gros, transversaux (coronatus) ou (œustralis) arrondis, — Pro- 
thorax allongé, rétréci dans son quart basilaire, conico-fusiforme en 
avant, tronqué et finement rebordé à sa base. — Elytres allongées, 
parallèles, planes en dessus, impressionnées avant leur extrémité; 
leur déclivité postérieure arrondie et oblique. — Pattes médiocres, 
robustes, les antérieures subcontiguës à leur base; cuisses et jambes 
comprimées ; les premières subpédonculées à leur base, assez forte- 
ment en massue, les quatre antérieures des secondes presque droites, 
bisinuées en dedans, les postérieures de forme variable, toutes inermes 
au bout; tarses brièvement ciliés en dessous; les quatre antérieurs 
à articles 4-3 courts, subégaux, renflés au bout, le 4% des postérieurs 
plus long que les suivants, le 3° de tous entier; crochets médiocres. 
— Abdomen canaliculé. — Saillie mésosternale étroite, en triangle 
aigu. — Corps glabre. 

Femelles : Tète un peu plus petite que celle des mâles, du reste 
pareille; rostre plus court, large et difforme à sa base, grèle, cylin- 
drique, un peu comprimé et légèrement redressé en avant. — Man- 
dibules courtes, triquètres, droites. — Antennes insérées au bord an- 
térieur de la partie basilaire du rostre. 

On n'a décrit jusqu'ici qu'une seule espèce de ce genre, le Brenthus 
coronatus de Germar (1), insecte très-intéressant, le seul représen- 
tant de la famille en Europe, où il n’a encore été rencontré que dans 
la péninsule italique et en Illyrie, mais dont l'habitat s'étend jus- 
qu'en Nubie. J'ai dù modifier un peu les caractères du genre pour 
y faire entrer une seconde espèce (2) propre à l'Australie, qui diffère 


(1) Reise n. Dalmat. p. 247, pl. 11, f. 8, ® ; le mâle est figuré dans Jacquel.- 
Duv. Gener. d. Col d'Europ. pl. 4, f. 19, mais assez médiocrement pour ce qui 
concerne la tête. 

(2) Afin de mieux faire sentir les caractères des deux espèces, voici les dia- 
gnoses de leurs mâles ; la taille de toutes deux est pareille. 

coronatus. Obseure ferrugineus; capite postice truncato, pone oculos utrin- 
que profonde suleato, sublus inermi, rostro basi disco triangulari prœdito, 
apice ante antennas brevissimo, deplanato; antennis articulis 2-10 monilifor- 
mibus, remotis; prothorace lævi, basi tautum dense punctulato; elytris apice 
conjunetim subrotundatis, sat profunde sulcatis, interstitiis deplanatis, læ- 
vibus. 

australis. Ater, femoribus apice ferrugineis; capite postice haud truucato, 


424 BRENTHIDES. 


de la précédente par la sculpture de sa tête, la structure de ses an- 
tennes et quelques autres caractères. 


SYMMORPHOCERUS. 


ScHoENn. Mantis. sec. Curcul., p. 8. 


Genre extrêmement voisin des AMORPHOCEPHALUS et qui n'en diffère 
que par la forme de la tête; je ne l'adopte qu’en hésitant. 

Mâles : Tète en carré transversal ou non, tronquée en arrière à 
une plus ou moins grande distance des yeux, pourvue d’un col court 
et à peine bulbiforme, convexe, déclive en avant, munie sur le front 
d'une carène tranchante s'étendant sur la base du rostre où elle se 
prolonge, en se bifurquant, jusqu’à l'insertion des antennes; rostre 
très-voisin de celui des AMORPHOCEPHALUS. — Antennes des mêmes, 
avec les articles 3-10 cylindriques, non ou faiblement perfoliés. 

Femelles : Tète et base du rostre comme chez les mâles; la moitié 
antérieure du dernier, en avant de l'insertion des antennes, cylin- 
drique et droite. 


Pour tout le reste, y compris la livrée et la sculpture des tégu- 
ments, il n’y a pas de différence essentielle avec le genre précé- 
dent. 

Schænherr a fondé celui-ci sur un insecte inédit de Natal qu'il 
nomme monlicola et dont il n'a connu que le mâle; du moins il ne 
parle pas de l’autre sexe. Mais il y a longtemps qu’Olivier a décrit, 
sous le nom de Brenthus frontalis (1), la femelle d’une autre espèce 
du genre à laquelle il a donné Surinam pour patrie, tandis qu'elle 
est originaire de la côte de Guinte. Ces deux insectes, que j'ai sous les 
yeux, sont à peine spécifiquement distincts. 


Note. 


M. Perroud a placé le genre suivant dans le voisinage des ARRHE- 
NODES, mais il me parait plus probable qu'il appartient au groupe 
actuel et doit être classé non loin des Miozispa. En tout état de choses 
il est très-distinet. 


inter oculos trisulcalo, subtus processu corniformi instructo; rostro basi con- 
cavo, declivi, apice ante antennas sat elongato; antennis articulis 3-10 cylin- 
dricis, minus perfoliatis; prothorace sat dense punctato; elytris apice truncatis, 
late sulcatis, sulcis uniseriatim punctatis, intérstitiis argute carinatis, Hab. 
Australia bor. (Moreton Bay). 


(1) Entom. V, 84, p. 434, pl. 2, f. 14; Schœnherr (Cureul. I, p. 334) a cité 
cel insecte parmi les Brenthides qu’il n’avait pas vus et en le rapportant au 
genre ARRHENODES, 


ARRHÉNOPIDES. 425 


DIASTROPHUS. 
Pennour, Mélang. entom., IV, p. 96. 


Tète allongée, en cône renversé, séparée par un sillon transversal de 
son col ; celui-ci bulbiforme ; rostre continu avec elle et de la même 
longueur, en carré un peu allongé, échancré en avant et profondé- 
ment canaliculé en dessus. — Antennes insérées au sommet du rostre 
età sa partie supérieure, courtes, robustes, à articles 1-8 moniliformes, 
9-10 un peu plus gros, subovalaires, 14 presque aussi long qu'eux 
réunis, atténué en avant. — Yeux petits, arrondis, médiocrement 
saillants. — Prothorax en cône allongé, du double plus long que la 
tôte et le rostre réunis, transversalement déprimé près de son bord 
antérieur, rebordé à sa base. — Elytres allongées, un peu déprimées 
en dessus, conjointement arrondies à leur extrémité. — Pattes 
courtes; cuisses comprimées, renflées à leur extrémité, les antérieures 
munies d'une dent en dessous et d’une autre en dessus près de leur 
base; jambes courtes, comprimées, élargies, surtout les antérieures, 
de leur base à leur extrémité, les antérieures terminées par deux dents 
aiguës; tarses à articles 4 aussi long que les deux suivants réunis, 
comprimé et lamelliforme aux quatre postérieurs, 3 bilobé, court et 
presque en entier caché par 2. — Abdomen longitudinalement excavé 
à sa base. 


Le type du genre est un très-petit insecte (9 mill. rostre compris) 
de la Nouvelle-Calédonie, que M. Perroud nomme planitarsis. Cette 
taille exiguë est déjà une forte présomption que ce n'est pas un Atr- 
rhénodide. Il ne tient à ce groupe que par ses cuisses dentées en des- 
sous et sa livrée. La forme de sa tête et de son rostre doit lui donner 
un facies de CyrnacoGus. Ses deux caractères les plus saillants sont 
l'insertion terminale de ses antennes et l’occultation du 3° article de 
ses tarses, 


Groupe V. Arrhénodides. 


Tète transversale ou légèrement allongée; rostre de longueur et 
grosseur variables, dilaté à son extrémité. — Mandibules plus ou 
moins saillantes. — Antennes médiocres (1), filiformes, leur dernier 
article plus long que les précédents, atténué au bout. — Prothorax 
conique ou ovalaire, convexe, très-rarement sillonné en dessus. — 
Pattes médiocres, robustes; cuisses dentées en dessous; les posté- 
ricures ne dépassant pas ou que très-peu le bord postérieur du 2° seg- 


(1) Une seule espèce (4. {urbatus, Schœnh. Cureul, f, p. 317) de Haïty, fait 
exception à cet égard, ses antennes étant très-allongées; mais je crois qu’elle 
serait mieux placée dans les Bélophérides où, du reste, elle formerait égale- 
went une exception par suite du développement de ses mandibules. 


426 * BRENTHIDES. 


ment abdominal; tarses à article 3 bilobé, — Corps médiocrement 
allongé, assez massif, 


Ce groupe est composé exclusivement des ARRHENODES de Schœn- 
herr qui me paraissent ne pas pouvoir rester tels qu'ils sont consti- 
tués en ce moment. Déjà M. Pascoe en a distrait quelques espèces des 
Indes orientales, sous le nom générique d'OrycHonEs ; mais ce com- 
mencement d'épuration ne suffit pas encore et j'ai cru devoir la por 
ter plus loin en établissant quelques genres nouveaux sur les formes 
les plus saillantes. 

Ces insectes sont presque tous de grande taille et ont un facies par- 
ticulier qui ne se retrouve que chez les Bélophorides qui suivent, mais 
associé chez ces derniers à des antennes autrement faites. Ce sont, 
avec les Eutrachélides, les seuls de tous les Brenthides qui suivent 
dont les mandibules sont plus ou moins saillantes chez les mâles (1), 
Leurs élytres, médiocrement allongées, subeylindriques ou dépri- 
mées en dessus, n'ont jamais la région suturale canaliculée; toute 
leur surface est régulièrement strite ou présente des rangées ré- 
gulières de points enfoncés; les stries seulement qui avoisinent la 
suture sont imponctuées et la plus interne est souvent plus accusée 
que les autres. Toutes les espèces, sauf une seule (anthracinus) ont 
ces organes ornés de lignes ou de linéoles d’un aspect calleux et qui 
forment habituellement des bandes ou des taches maculaires. Mais le 
plus souvent cette livrée est accompagnée, surtout chez les espèces 
américaines, d’une opacité des téguments qui en diminue l'effet. 

Les régions chaudes de l'Amérique sont riches en Arrhénodides; il 
y en à aussi beaucoup aux Indes orientales, surtout dans leurs archi- 
pels, tandis que l'Afrique en possède très-peu. L'extrème limite au 
nord du groupe est la Palestine, où une espèce a été découverte dans 
ces dernières années. 

I. Rostre court, robuste, inégal en dessus; sa partie antérieure s'élargissant ru- 
pidement et fortement à partir de sa base. 


a Tête allongée, très-grosse, subeylindrique ; yeux petits, 
très-distants de sa base : Prophthalmus. 


aa  — transversale. 
b  Cuisses comprimées etlamelliformes à leur base : Beryrhynchus. 
bb —  grêles et cylindriques _ 


Tête élargie et très-plane sur les côtés en arrière; ses 
angles postérieurs formant une sorte d’oreillette 
arroniie; tégumonts opaques : Arrhenodes. 

— non élargie en arrière; ses angles postérieurs ef- 
facés ; téguments très-brillants : £upsalis. 


(1) L y a de grandes différences à cet égard dans la même espèce, selon la 
taille des individus ; plus elle est à l’état normal, plus les mandibules ont pris 
le développement que comporte l'espèce. 


ARRHÉNODIDES, 427 


II. Rostre allongé ; sa partie antérieure dilatée seulement à son extrémité. 
Tête plus ou moins allongée, carrément tronquée en arrière; 
yeux distants de sa base : Zstenorhinus. , Fr 
— très-courte, triangulaire, échancrée en arrière ; ses angles 
postérieurs épineux ; yeux très-voisins de sa base : Orychodes. 


PROPHTHALMUS (1). 


Mâles : Tête grosse, allongée, cylindrique, souvent peu à peu et 
légèrement atténuée en avant, tronquée à sa base et munie d’un col 
court, transversalement convexe; rostre très-robuste, aussi large que 
la tête et subeylindrique dans sa moitié ou son tiers basilaire, plus 
ou moins calleux latéralement au-dessus des antennes, déprimé en 
avant et dilaté à Son extrémité, avec son bord antérieur trisinué ou 
échancré dans son milieu (2). — Mandibules saillantes, robustes, 
droites, arquées au bout, pluridentées au côté interne (3).—Antennes 
médiocres, assez robustes, à articies 1 gros, pyriforme, 2-8 subégaux, 
noueux au bout, 9-10 un peu plus grands, oblongs, 11 aussi long 
que 8-10 réunis, cylindrique, acuminé au bout.—Yeux très-distants 
du prothorax, petits, arrondis, saillants. — Prothorax un peu plus 
long qué large, fortement élargi et arrondi sur les côtés en arrière, 
brièvement et fortementrétréci à sa base, avec un double bourrelet, 
— Elytres médiocrement allongées, parallèles, planes sur le disque, 
fortement (éclives et tronquées à leur extrémité. — Pattes courtes ; 
les antérieures médiocrement écartées; leurs trochanters un peu sail- 
lants et terminés par une touffe de poils; leurs cuisses très-robustes, 
atténuées, comprimées, larges ot difformes à la base, très-grosses et 
fortement dentées en dessous; les autres moins fortes, armées d'une 
dent plus petite; jambes villeuses en dedans; les antérieures plus ro- 
bustes, un peu flexueuses, munies en dehors d’une forte épine subapi- 
cale, les autres presque droites, tronquées et brièvement épineuses au 
bout; tarses spongieux en dessous, à articles 1-2 noueux au bout, 
celui-là un peu plus grand. — Abdomen plus ou moins concave à sa 
base. — Corps glabre ou non. 

Femelles : Elles diffèrent beaucoup plus de leurs mâles, sous le 
rapport de la tête, que celles des genres suivants. — Tète petite, for- 
tement transversale, bilobée en arrière, munie d’un col épais et bul- 


(1) Syn. Arnnenopgs Schœnbh. — Brenraus Fab. 

(2) I varie selon la taille des exemplaires ot devient d'autant plus court et 
plus large qu'ils sont plus grands, Il y en a chez lesqnels sa longueur ne dé- 
passe pas celle de la tête, tandis que chez ceux de moyenne ou petite dimen- 
sion, il est beaucoup plus long que cette dernière. 

(3) Telle est leur forme la plus ordinaire; mais chez les grands exemplaires 
dont il vient d’être question, elles sont plus ou moins arquées en demi-cerele 
et circonscrivent un grand espace vide, 


428 BRENTHIDES. 


biforme ; rostre carré et sillonné en dessus à sa base, filiforme et en 
général arqué dans le reste de sa longueur. — Antennes insérées sur 
les côtés antérieurs de la partie dilatée du rostre. — Cuisses anté- 
rieures simplement pédonculées à leur base. 


Les espèces de ce genre appartiennent aux Indes orientales et se 
distinguent immédiatement de toutes celles qui suivent par la gros- 
seur et la forme de leur tête chez les mâles. Elles sont de grande 
taille et peuvent se diviser en deux sections. 

Dans la première, ayant pour type l’Ar. longirostris de Schœn- 
herr (1), le prothorax est étranglé à peu de distance de son bord 
antérieur et présente, sur la ligne médiane, un étroit mais profond 
sillon. Dans l'espèce en question, la seule qui soit décrite en ce mo- 
ment, à ma connaissance, cette partie du corps, la tète et le rostre 
sont criblés de gros points enfoncés confluents et écailleux ; mais il y 
en à où ils sont lisses (2). 

Dans la seconde, le prothorax ne présente aucune trace d'étran- 
glement à sa partie antérieure, ni de sillon sur la ligne médiane, 
Aucune des espèces que j'ai vues n'était ponctuée comme le longi- 
rostris. Schænherr n’a connu également qu’une espèce de cette sec- 
tion (3). 

BARYRHYNCHUS (4). 


Mèmes caractères que les PrornrnaLmus, avec les différences sui- 
vantes : 

Mâles : Tète fortement transversale, subeylindrique ; rostre tronqué 
en avant, muni dans toute sa longueur d’une excavation en triangle 
renversé, limitée latéralement par deux arêtes bien distinctes.—Man- 
dibules peu saillantes, obliques au repos. — Prothorax plus allongé, 
moins renflé en arrière, ne présentant jamais d’étranglement antérieur 
ni de sillon médian. — Jambes antérieures munies en dedans d'un 
renflement parfois subdentiforme. 

Femelles : Elles ressemblent beaucoup à celles du genre précédent, 
mais sont cependant assez faciles à en distinguer par leur tête plus 
régulière, semblable en petit à celle des mâles, et en ce que la partie 


(1) Cureul, I, p. 323 ; de Java. 

(2) J'en possède une belle espèce de l’Assam, dont voici la diagnose du 
mâle : 

P. potens. Nitidus, piceo-rufus, elytris femorumque apice dilutioribus, rostro 
lævi, basi sulcato, ante antennas interdum excavato ; capite prothoraceque ad 
latera opacis, ubique impunctatis; elytris profunde sulcatis (sulcis 1-2 a suturi 
angustis, impunctalis, interetiliis planis, reliquis latioribus, transversim Cari- 
patis, interstitiis costatis); singulo lineolis binis (altera baseos, altera apicali) 
vittisque totidem transversis, fulvo-sanguineis. Long. 20-32 mill. 

(3) B. tridentatus Fab. ; Schœnb. Cureul. J, p. 322; Archipels indiens. 

(4) Syn. Arnuenones Schœnh. 


ARRHÉNODIDES. 429 


basilaire et élargie de leur rostre présente, entre les antennes, une 
petite crête transversale, ou deux faibles tubercules disposés de même. 

Ces insectes ont le facies massif des PROPHTHALMUS, mais paraissent 
moins allongés, par suite de la brièveté de leur tête; ils habitent éga- 
lement les Indes orientales, surtout leurs archipels. Je n’en connais 
aueun qui ait la tête et le prothorax rugueux ; mais, sous le rapport 
de la vestiture, ils se divisent en deux sections, les uns (1), et ce sont 
les plus nombreux, étant plus ou moins densément saupoudrés d'é- 
cailles grisâtres, tandis que les autres (2) sont glabres. Le genre est 
assez riche en espèces, mais la plupart sont inédites. 


ARRHENODES. 
Senognu. Curcul. Disp. meth., p. 70. 


Mâles : Tète fortement transversale, plus ou moins rétrécie en 
avant, tronquée et le plus souvent échancrée en arc postérieurement, 
très-aplanie sur les côtés, avec ses angles postérieurs formant une 
sorte d’oreillette arrondie, munie d’un col court, non bulbiforme ; 
rostre au plus médiocre, de grosseur variable, mais en général très- 
robuste, quadrangulaire à sa base, et muni en dessus d’une excava- 
tion carénée sur ses bords, souvent prolongée en arrière sur le front,, 
calleux de chaque côté au-dessus de l'insertion des antennes, rétréci 
au-devant de celles-ci, puis fortement dilaté, avec son bord antérieur 
non ou faiblement échancré, muni en dessus d’une excavaltion conti- 
nuant en général celle de sa base. — Mandibules plus ou moins sail- 
lantes, inermes, ou faiblement dentées en dedans, circonscrivant chez 
la plupart un espace vide. — Antennes médianes, atteignant rare- 
ment la base du prothorax, robustes, à articles 4 plus gros et plus 
long que les suivants, en cône renversé, 2-10 subégaux, de forme va- 
viable, 414 allongé, atténué au bout. — Yeux grands, médiocrement 
convexes, arrondis.—Prothorax lisse, formant un ovoïde peu allongé, 
atténué en avant, brièvement et fortement rétréci à sa base.—Elytres 
tronquées à leur extrémité, avec’ leur angle externe souvent denti- 
forme ou épineux. — Pattes antérieures assez fortement séparées, 
plus longues et plus robustes que les autres; cuisses pédonculées, 
grèles et arrondies à leur base, munies d’une petite dent en dessous; 
jambes antérieures légèrement arquées, pourvues en dedans d'une 
saillie médiane ou d’une dent; tarses spongieux en dessous, à ar- 
ticle 4 un peu plus long que 2.—Abdomen longitudinalement exCavé 
ou aplani à sa base, — Corps glabre ; téguments mals. 


(1) A. latirostris, Schœnh. Cureul, [, p. 322, Sq.; des Archipels indiens; 
très-commun à Java. 

(2) À. dehiscens, Schœnb. loc. cit, I, p. 324; Borneo. — miles, Schœnh. ibid. 
VIN, 2, p. 372; Hymalaia, Assam. L'A. truncatus, Schœnbh. ibid, V, p. 479, 
appartient probablement aussi au genre et à celte division; il est du Bengale. 


#30 BRENTHIDES, 


Femelles : Tète transversale, comme celle des mâles, mais sensi- 
blement plus petite et moins abruptement tronquée à sa base ; rostre 
épaissi à sa base, comprimé, rétréci en avant, faiblement sillonné ou 
non en dessus, filiforme en avant des antennes. — Celles-ci insérées 
sur les côtés antérieurs de sa base. — Jambes antérieurès en général 
moins fortement dentées, parfois inermes en dedans. 


Les caractères qui précèdent sont empruntés exclusivement à une 
partie des ARRHENODES américains dé Schænherr (1). Il y en a aussi 
dans l’ancien continent (2), mais il n’en a décrit aucun, et, Moi- 
même, je ne les: connais, pour la plupart, que par leurs femelles. 
Tous ceux que j'ai sous les yeux ont des téguments brillants, comme 
ceux des Eupsaris qui suivent, ce qui ne serait pas un obstacle à ce 
qu'on les laissât dans le genre, ce caractère n'ayant qu'une impor- 
tance secondaire. Il est possible, du reste, que ces espèces, quand 
elles auront été étudiées, obligent de réunir le genre suivant à 
celui-ci. 

EUPSALIS (3). 


Mâles : Tète plus ou moins transversale et convexe, non élargie en 
arrière et avec ses angles postérieurs indistincts, du reste de forme 
variable ; rostre très-court et très-robuste, ses deux parties d’égale : 
longueur, excavées en dessus ; l’antérieure très-fortement élargie 
en avant, avec son bord antérieur échaneré. — Mandibules très-sail- 
lantes, circonserivant un grand espace vide. — Elytres non épineuses 
à leur extrémité. — Téguments très-brillants. — Le surplus comme 
chez les ARRHENODES. 

Femelles : Elles se distinguent sans peine de celles des ARRHENODES 
par leur tête, pareille à celle de leurs mâles, la portion basilaire de 
leur rostre plus courte et le poli de leurs téguments. 


Il n'y à encore, à ma connaissance, que trois espèces de ce genre 
qui soient décrites, et elles peuvent former deux sections distinctes. 


(1) À: periæltus, dispar, gnatho, denticollis, vitticollis, angulicollis, ex- 
sertus, Brésil ou Guyane; fluvolineatus , Mexique ; transversesignalus, orna- 
tus, lineatus, Colombie; Schærh. Cureul. V, p. 469. — Depuis Schœntgrr on 
n’a décrit, en fait d'ARRHENODES américains, que les deux espèces suivantes : 
A. elegans, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 126; Pérou. — zanthozonatus, Tekel, 
Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 356; Amér. centrale. Celui-ci parait 
appartenir au genre actuel ; je n’en suis pas certain pour le premier. 

(2) Les suivantes, qui me sont toutes inconvues, existent dans les auteurs : 
A. unicolor, punclatus, Montrouz, Faun. d, l'ile Wood. p.39 ; Nouvelle-Galé- 
donie. — approzimans, facilis, F. Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, 
HI, p. 262; Ceylan. — gabonicus, opacus, medioximus, gentilis, forficatus, 
J. Thoms. Archiv, entom. II, p.116, Gabon. — Reichei, L. Fairm. Ann. d. L 
Soc. entom, 1859; Bullet. p. 164; Palestine. 


(3) Syn. Annnenones Schœnb., Klug, Gory. — Brenruus Oliv. 


ARRHÉNODIDES. 431 


Dans l'une, ne comprenant qu'une espèce de l'Amérique du Nord, le 
Brenthus maæillosus d'Olivier (1), la tête est transversale, non rétrécie 
et faiblement tronquée en arrière. Dans l’autre, elle est presque aussi 
longue que large, ovalaire et séparée de son col par un simple sillon 
circulaire. Ses espèces sont africaines (2). 


ESTENORHINUS. 


Ce genre comprend tous les Arrnenones de Schœænherr dont la tète 
et le rostre sont construits de la manière suivante : 


Tète pareille à celle des ArRHENODES, mais plus petite, au moins 
aussi longue que large ; rostre plus allongé et moins robuste; sa partie 
basilaire subeylindrique, rarement quadrangulaire, parfois longitu- 
dinalement, mais faiblement canaliculée en dessus, jamais excavée, 
l'antérieure en général quadrangulaire, et présentant la même sculp- 
ture, plus ou moins fortement dilatée en avant; son bord antérieur 
presque toujours fortement échancré. — Yeux distants de la base de 
la tète. 


Les femelles ont la tète moins allongée que celle des mâles, mais 
plus que les ArrHENODES de leur sexe ; pour peu que cette partie du 
corps se raccourcisse, on ne peut presque plus les distinguer de ces 
dernières. 

Les espèces typiques sont américaines et ont la livrée mate des 
Arruenoves. Toutes celles que Schænherr a décrites (3) ont, sauf une 
seule (4), le rostre médiocrement allongé, très-fortement dilaté au 
bout, avec les mandibules très-saillantes. Mais il y en a dans les col- 

‘lections d’autres, inédites à ma connaissance, qui, sans avoir la tèle 
plus allongée que les précédentes, ont le rostre notablement plus 
grêle, brièvement et faiblement dilaté à son extrémité, avec les man- 
dibules très-courtes, en un mot, très-voisin de celui des ORYCHODES 


(1) Schœnh. Cureul. I, p. 326. 


(2) À. vulsellatus, Schœnh. Cureul, L, p.325 ; répandu de la côte de Guinée 
à Natal, — anthracinus, Klug, Ins. v. Madag. p. 106; remarquable par sa li- 
vrée d’un noir brillant uniforme, mais ayant parfois sur chaque élytre, aux 
trois quarts de sa longueur, une pelite tache jaune punetiforme; les exemplaires 
qui la possèdent ont été décrits par Gory (in Guérin-Ménev. Rev. zool. 1839, 
p. 328) sous le nom d’Ar. bipunclatus: 

(3) À. forficatus, Brésil; designatus, Colombie; monilifer, Cayenne; forci- 
piligerus, Guba; Schœnh. Curcul, V, p. 466. 

(4) À. Faldermanni, Schœænh. loc. cit. p, 483; c’est l’A. singularis de Dejean, 
Cat. 64. 3, p. 264; l'A. corniger de Schænherr (loc. cit. p. 484) me parait n’en 
ètre qu’uno variété de petite taille. Get insecte, remarquable par la longueur de 
son rostre et la corne dont la tèle du male est armée en dessous, a les mandi- 
bules saillantes des espèces citées dans la note qui précède, 


\ 


432 BRENTHIDES. 


qui suivent. Ce sont ces espèces qui m'ont principalement déterminé 
à établir le genre, et peut-être devront-elles seules y rester. Tel que 
je le comprends, il est aux ARRHENODES ce que, par exemple, les Né- 
mocéphalides sont aux Céocéphalides. 

Il y a aux Indes orientales quelques espèces qui me paraissent de- 
voir en faire partie (1). s 


ORYCHODES. 
Pascoe, The Journ. of Entom., 1, p. 389 (2). 


Mâles : Tète très-fortement transversale, tronquée et échancrée eu 
arc de cercle postérieurement, avec les angles de la troncature den- 
tiformes, munie d'un col très-court, non bulbiforme ; rostre allongé, 
médiocrement robuste, quadrangulaire; sa partie basilaire épaissie, 
canaliculée en dessus, transversalement convexe entre les antennes; 
l’antérieure un peu plus longue, granuleuse en dessus et denti- 
culée en dessous, faiblement et transversalement dilatée au bout, 
avec son bord antérieur largement échancré. — Mandibules courtes, 
transversales au repos. — Antennes insérées un peu en deçà du mi- 
lieu du rostre, pareilles à celles des ARRHENODES. — Yeux assez forte- 
ment granulés, grands, occupant presque en entier les côtés de la 
tête. — Prothorax en cône allongé, brièvement rétréci à sa base, 
avec un bourrelet transversalement sillonné. — Elytres des ARRHE- 
NODES, arrondies en arrière. — Pattes antérieures fortement séparées 
à leur base, plus longues et plus robustes que les autres ; cuisses pé- 
donculées et cylindriques à leur base, les antérieures armées en des- 
sous d’une dent plus robuste que les quatre autres; jambes de la 
mème paire fortement arquées, dentées au côté interne ; tarses des 
ARRHENODES. — Abdomen canaliculé à sa base. — Corps glabre, 
brillant. e 

Femelles : Tête tronquée plus carrément en arrière, avec les angles 
de la troncature moins saillants ; partie basilaire du rostre courte, 
épaissie, fovéolée en dessus, plus fortement convexe entre les an- 
tennes, l’antérieure filiforme. — Prothorax oblongo-ovale, plus court. 


(1) Elles diffèrent des espèces américaines par leurs téguments assez bril- 
lauts eten même tempssaupoudrés d’écailles, leur prothoraxrugueux, et la forme 
de leur rostre. Il est très-allongé, du même diamètre dans la plus grande partie 
de sa longueur, âpre et se dilate brusquement au bout, de chaque côté, en un 
aileron triangulaire, aigu et un peu redressé; sa partie antérieure est parfois 
munie d’épines latérales ; enfin, les mandibules sont très-peu saillantes. M. West- 
wood (The Cabin. of or. Entom. pl. XV, f. 1) a décrit et figuré, sous le nom 
d’Arrhenodes xiphias, le mâle d’une belle espèce de l’île du Prince de Galles. 
C’est la seule espèce publiée jusqu'ici ; j’en connais deux autres de la presqu'ile 
malaise. 


(2) Syn. Annugxopes Schænh., Boisduv, — Brenraus Fab., Herbst, 


BÉLOPHÉRIDES. 433 


— Jambes antérieures faiblement arquées, bisinuées et inermes en 
dedans. 


M. Pascoe a retiré, avec raison, ces insectes des ARRHENODES, parmi 
lesquels Schœnherr les avait compris. Outre les caractères qui précè- 
dent, ils en diffèrent encore par la sculpture de leurs élytres qui ne sont 
pas fortement striées-ponctuées sur toute leur surface, comme chez 
cès derniers, mais présentent seulement quelques sillons imponctués 
dans le voisinage de la suture, et en dehors de ces sillons des rangées 
de petits points enfoncés superficiels et qui sont même parfois com- 
plétement absentes. ; 

Le genre est propre aux Indes orientales, surtout à leurs archi- 
pels, et aux parties occidentales de la Polynésie. Il a pour type le 
B. serrirostris de Fabricius (1), insecte commun à Java, Sumatra, etc. 
Les collections en contiennent un assez grand nombre d'espèces iné- 
dites. 


Groupe VI. Bélophérides. 


Tête courte ou légèrement allongée ; rostre long, peu robuste, mé- 
diocrement ou à peine dilaté à son extrémité. — Mandibules très- 
courtes. — Antennes allongées, grèles, filiformes; leur dernier article 
plus long que les précédents, atténué au bout. — Prothorax conique 
ou ovalaire, convexe, sans aucune trace d'un sillon en dessus. — 
Pattes assez longues ; cuisses dentées en dessous ; les postérieures ne 
dépassant pas le bord postérieur du 2° segment abdominal ; 3° article 
des tarses bilobé. — Corps plus ou moins allongé. 


11 y a un passage presque insensible entre ce groupe et le précé- 
dent. Je crois cependant devoir l'admettre, la longueur relative et la 
gracilité de leurs antennes donnant à ses espèces un facies particu- 
lier. Le rostre des mâles a beaucoup de ressemblance avec celui des 
ESTENORHINUS où des Onycnopes et, quand cela n’a pas lieu, diffère 
à peine de celui des femelles. Sous le rapport de la taille et de la 
sculpture des téguments, ces insectes ne diffèrent pas des Arrhéno- 
dides. Des trois genres qu'ils constituent, le premier est propre aux 
Indes orientales et à la Polynésie, les deux autres à l'Amérique. 

I. Rostre dilaté à son extrémité. 
Sa dilatation en triangle allongé : Ectocemus. 
—: très-courte, transversale : Belopherus. 
Il. Rostre non ou à peine dilaté au bout : Raphirhynchus. 


(1) Syst. EL IE, p. 553; Schœnb. Curcul. 1, p. 327. — Aj.: À. digramma, 
Boisduv. Faun. d. l'Océan. IL, p. 311, pl. 7, f.23, d'; Nouvelle-Guinée. — 
0. pictus, Pascoc, loc. ciL.; Moluques (Batchian). 

Le Belopherus pogonocerus de M. Montrouzier (Faun. d. l'ile Wood, p. 37) 
appartient probablement au genre, à en juger par la description. 


Coléoptères. Tome VII. 28 


434 BRENTHIDES. 


L ECTOCEMUS. 
PascoE, The Journ. of Entom., I, p. 388 (1). 


Mâles : Tête subtransversale, assez convexe, un peu élargie et dé- 
clive en arrière, séparée de son col par un sillon circulaire ; col non 
bulbiforme ; rostre assez long ; sa partie basilaire un peu plus longue 
que l'antérieure, cylindrico-conique ou cylindrique, âpre, étroite- 
ment canaliculée en dessus, un peu élargie au niveau des antennes ; 
l'antérienre quadrangulaire, rebordée et plus ou mains denticulée 
sur les côtés, brusquement étranglée à peu de distance des antennes, 
puis formant peu à peu une dilatation en triangle allongé et renversé, 
rebordée latéralement, à angles antérieurs aigus, et faiblement échan- 
crée au milieu de son bord antérieur, — Antennes insérées un peu 
au-delà du milieu du rostre, atteignant au moins le milieu des ély- 
tres, grêles, à articles { gros, allongé, en cône renversé, 2-3 obconi- 
ques, 4-10 cylindriques, longs, 11 plus grand. — Yeux assez gros et 
assez saillants, — Prothorax en cône allongé, étrauglé et muni d'un 
bourrelet à sa base. — Elytres obliquement déclives, tronquées ou 
isolément échancrées au bout. — Pattes antérieures plus longues et 
plus robustes que les autres, assez fortement séparées ; cuisses à 
peine pédonculées, les antérieures fortement, les autres finement 
dentées en dessous ; jambes légèrement flexueuses, très-brièvement 
dentées au bout; tarses spongieux en dessous, à article 1 un peu 
allongé. — Abdomen non canaliculé à sa base. — Corps glabre 
ou non. 

Femelles : Tète des mâles; rostre épaissi à sa base sur une courte 
étendue, cylindrique, transversalement convexe et subtuberculeux 
entre les antennes, filiforme en avant de celles-ci. — Antennes plus 
courtes, empiétant seulement un peu sur la base des élytres. 


M. Montrouzier a, le premier, fondé ce genre, mais en lui impo- 
sant un nom qui n’était pas disponible et qui doit céder le pas à celui 
qu'il a reçu de M. Pascoe qui, croyant le genre nouveau, l'a établi 
une seconde fois. 

ses espèces sont propres à la Malaisie et aux parties voisines de la 
Polynésie, où, par suite de la forme de leur rostre chez les mâles et 
de la longueur de leurs anteanes, elles représentent les BELOPHERUS 
des Antilles. Mais leur facies et la couleur du fond de leur livrée sont 
autres et ressemblent à ceux des ARRHENODES, avec cette différence 
que leurs téguments sont toujours plus où moins brillants. Il n'y en 


(1) Syn. Mecacenus, Montrouz, Faun. d, l’île Woodl. p. 36; nom employé, 
depuis longtemps, par Audinet-Serville, avec la désinence féminine, pour un 
genre de Longicornes. 


BÉLOPHÉRIDES. 436 


a encore que deux de décrites (1); j'en connais quatre autres et il est 
probable qu’elles sont nombreuses. 


BELOPHERUS. 
Senoenx. Curcul. I, p. 334 (2). 


Mâles : Tète oblongue, cylindrique, tronquée en arrière, munie 
d’un col subbulbiforme ; rostre long, médiocrement robuste, couvert 
d'aspérités ; sa partie basilaîte en général beaucoup plus longue que 
l'antérieure ; toutes deux de forme variable et séparées par un ren- 
flement subglobuleux portant les antennes; l'antérieure brusquement 
dilatée au bout en deux ailerons petits, triangulaires et aigus, avec 
son bord antérieur tronqué ou arrondi. — Antennes insérées vers lé 
tiers antérieur du rostre, atteignant au maximum la base du protho- 
rax, grêles, à articles 4 gros, allongé, en massue, 2 beaucoup plus court 
que les suivants, noueux au bout, ainsi que 3-7 ou 3-8, les suivants 
cylindriques, 11 un peu plus long que 10, faiblement atténué au 
bout. — Yeux distants de la base de la tête, grands, arrondis, médio- 
crement convexes. — Prothorax allongé, ovalaire, fortement rétréci 
en avant, muni (Schænherri excepté) d'une ou plusieurs petites dents 
de chaque côté, fortement resserré et muni d’un bourrelet transver- 
salement strié à sa base. — Elytres subeylindriques, arrondies ou 
tronquées au bout, avec leurs angles externes épineux. — Pattes mé- 
diocrement robustes, les antérieures notablement plus longues que les 
autres ; cuisses de la même paire assez longuement, les quatre pos- 
térieures finement denutées en dessous ; jambes antérieures munies 
d'une dent médiane en dedans; tarses spongieux en dessous, à articles 
4 assez allongé, 4 très-grand. — Abdomen non ou très-vaguement 
canaliculé à sa base. — Corps allongé, glabre. 

Femelles : Rostre plus court; sa partie basilaire épaissie sur une 
faible étendue, cylindrique, renflée entre les antennes, l’antérieure 
filiforme. — Antennes un peu plus longues que le prothorax. — 
Celui-ci ovoïdo-conique, inerme sur les côtés. — Pattes antérieures 
moins longues, leurs cuisses parfois inermes. 

Jusqu'ici ce genre paraît exclusivement propre aux grandes An- 
tilles. I1 se compose d’un petit nombre de belles espèces (3) de grande 


(1) Meg. decemmaculatus, Montrouz. loc. cit.; Nouvelle-Calédonie, — 
E. Wullacei, Pascoe, loc. cit.; Moluques (Batchian). 

(2) Syn. Arnugnones (pars) Schœnh.; olim. — Baenruus Fab., Oliv. 

(3) On n'a encore publié que les cinq (nasutus Fub., maculatus O1., militaris 
O1., spinosus O1., Schænherrii Mannerh.) mentionnées par Schænherr, Curcul. 
V, p. 507. Eu voici une nouvelle totalement différente des précédentes par la 
sculpture de son prothorax. 


B. strigicollis. Mas : Fusco-æneus, rostro basi triquetri, extrorsum quadrato, 


436 BRENTHIDES. 


taille, de forme plus svelte que les ArrHeNones et différentes de 
toutes celles qui précèdent par leur livrée d’un bronzé obscur et 
plus ou moins brillant; leurs élytres, du reste, sont ornées des taches 
ordinaires. 

RAPHIRHYNCHUS. 


(Cuevnoz.) Scuoenu. Cwrcul., V, p. 504 (1): 


Mâles : Tète convexe, subquadrangulaire, tronquée en arrière, mu- 
nie d'un col court et bulbiforme ; rostre plus court que le prothorax, 
sa partie basilaire un peu moins longue que l'antérieure, épaissie, 
cylindrique, canaliculée en dessus, renflée au niveau des antennes; 
l'antérieure grêle, quadrangulaire, parallèle, rarement (par ex. scobi- 
nirostris) un peu élargie au bout; ses bords latéraux plus ou moins 
marginés et parfois denticulés. — Antennes insérées un peu en deçà 
du milieu du rostre, grêles, filiformes, ou légèrement épaissies au 
bout, atteignant au moins le milieu des élytres ; leurs articles basi- 
laires obconiques, les autres cylindriques : 4 plus gros que les autres, 
10 plus long que les précédents, non atténué au bout. — Yeux dis- 
tants de la base de la tête, gros, assez convexes, arrondis.—Prothorax 
très-lisse, en cône allongé, fortement rétréci à sa base, avec un bour- 
relet sillonné transversalement. — Elytres planes sur le disque, obli- 
quement déclives et impressionnées en arrière, tronquées au bout, avec 
leurs angles externes dentiformes, plus rarement épineux. — Pattes 
assez longues, les antérieures plus que les autres et plus robustes ; 
cuisses pédonculées à leur base, sauf parfois les antérieures, dentées 
en dessous; jambes antérieures munies d’une saillie interne avant 
leur milieu; leur dent terminale externe en général très-forte et cro- 
chue; tarses assez longs, à articles 1 aussi grand que 2-3 réunis, 3 
seul densément spongieux en dessous. — Abdomen non ou vague- 
ment canaliculé à sa base. — Corps glabre, à téguments très-bril- 
lants. 

Femelles : Par suite de la gracilité du rostre chez les mâles, on les 
confond, au premier coup-d’œil, avec ces derniers. Maïs en y regar- 
dant de plus près, on voit que leur rostre est plus court que le leur, 
avec sa partie antérieure filiforme, comme de coutume. Leurs an- 
tennes sont aussi plus courtes et atteignent à peine, au maximum, la 
base du prothorax. Enfin, selon la règle ordinaire, leurs pattes anté- 
rieures sont relativement moins allongées. 


undique fortiter asperato, ante antennas lateribus spinoso; prothorace elongato, 
oblongo-ovali, trausversim dense strigoso, lateribus inermi; elytris subtiliter 
strialo-punelatis, striis externis medio deletis, quadrifariam fulvo-lineatis, 
apice rotundatis, augulo exteriore longius spinoso. Long. cum rostr. 24 mill. 
Fœm, ignota, — Hab. ins Cuba, 

(1) Sy. Nemonmnus (pars), Schœnh. Cureul. Disp. meth, p.71.—ARRHENODES 
(pars), Schœnh. Cureul, I, p. 328, — Brent uus Fab, 


BÉLORHYNCHIDES. 437 


Ces insectes sont évidemment voisins des BELOPHERUS, près des- 
quels Schœnherr les a placés. Is s'en rapprochent non-seulement par 
la longueur de leurs antennes, mais encore par leur livrée, qui est 
d'un bronzé obseur, et le poli de leurs téguments ; cependant leur 
facies est plus voisin de celui de certains Arrmenopes femelles. Ils 
sont également américains et répandus depuis le Brésil jusqu'au 
Mexique inclusivement. Les quatre espèces (1) mentionnées par Schœn- 
herr sont les seules qui jusqu'ici aient été décrites ; il y en a un plus 
grand nombre d'inédites dans les collections. 


Groupe VII Bélorhynchides. 


Tête cylindrique, médiocrement allongée; rostre très-long, à coupe 
transversale trapéziforme à sa base; sa partie antérieure très-courte. 
_ Mandibules non saillantes. — Antennes longues, grèles, filiformes ; 
leurs articles basilaires noueux au bout. — Prothorax ovalaire, con- 
vexe, sans sillon en dessus. — Pattes longues ; cuisses inermes en 
dessous ; tarses assez allongés, déprimés, à articles 4 aussi long que 
2-3 réunis, 3 bilobé. — Corps allongé, à téguments mats en dessus. 


Ce groupe ne contient qu’une forme isolée, l’une des plus remar- 
quables qui existent parmi les Brenthides, le genre BELORAYNCHUS de 
Latreille. On pourrait définir en deux mots son unique espèce : un 
ARRHENODES pourvu d'un rostre et d'antennes qui, par leur forme et 
leur longueur, rappellent celles des Ithysténides. Mais il est impos- 
sible de l'introduire parmi ces derniers, avec lesquels elle forme, par 
son facies, le contraste le plus choquant. Je crois que sa place est 
celle que lui a assignée Schœnherr, c'est-à-dire dans le voisinage des 
BeLopgerus. Comme ces derniers, cet insecte est américain. 


BELORHYNCHUS. 
Larn. Fam. nat. d. Règn. anim., p. 390 (2). 


Môle . Tête un peu plus longue que large, séparée par un assez 
profond sillon circulaire de son col, celui-ci bulbiforme ; rostre très- 
allongé ; sa partie basilaire cinq fois au moins plus longue que l'an- 
térieure, robuste, âpre, comprimée, trapéziforme, terminée par une 
petite gibbosité lisse entre les antennes, plane et trisillonnée en des- 
sous; l’antérieure lisse, très-courte, subarrondie, atténuée en avant, 
formant avec la précédente un angle ouvert. — Antennes très-anté- 


(1) R. nitidicollis (de la Guadeloupe, selon Schœnherr ; mes exemplaires 
proviennent de la Colombie); longimanus Fab., Brésil ; signifer, Mexique; 
scobinirostris, Brésil; Schœænh. Cureul. V, p. 505. 

(2) Syn. Nemorinus (pars), Schœnh. Cureul, Disp. meth. p. 71. — BRENTHUS 
Fab., Oliv., Herbst. 


438 BRENTHIDES, 


rieures, empiétant un peu sur les élytres, à articles 4 médiocre, gros, 
en cône arqué, 2 très-court, pyriforme, 3-8 allongés, un peu noueux 
au bout, 9-11 cylindriques, veloutés, 11 à peine atténué au bout, — 
Yeux très-gros, arrondis et saillants. — Prothorax en ovoïde allongé, 
atténué en avant, lisse, sans rétrécissement brusque ni bourrelet à 
sa base. — Elytres subeylindriques, déprimées sur le disque, tron- 
quées en arrière, avec leurs angles externes dentiformes et redressés, 
— Pattes antérieures très-longnes, médiocrement séparées; cuisses 
en massue allongée, subpédonculées à leur base, les postérieures un 
peu plus longues que le 2e segment abdominal ; jambes antérieures 
comprimées, arquées à leur extrémité, avec leur dent terminale ex- 
terne assez longue et crochue, les autrés arrondies et droites ; tarses 
assez longs, spongieux en dessous. — Abdomen un peu comprimé - 
latéralement, canaliculé à sa base. — Corps très-allongé, glabre. 

Femelle : Tète transversale ; rostre de moitié moins long que celui 
du mâle; sa partie basilaire courte, comprimée, brusquement dé- 
clive en avant, l’antérieure filiforme. — Antennes atteignant seule- 
ment le milieu du prothorax. — Pattes antérieures beaucoup moins 
longues. 


On n’en connaît qu’une espèce (1) du Brésil, de très-grande taille, 
et qui, par suite de la forme singulière du rostre chez son mâle, est 
sans analogue réel dans la famille. Ses élytres, tant sous le rapport 
de la livrée que sous celui de la sculpture, ne diffèrent pas de celles 
des ARRHENODES. 


GROUPE VIII. Eutrachélides. 


Tête extrémement allongée, cylindrique ; rostre long, dilaté à son 
extrémité. — Mandibules assez säillantes, — Antennes médiocres, fili- 
formes, leur dernier article plus long que les précédents, cylindri- 
que. — Prothorax convexe, brièvement ovalaire, fortement rétréci 
à ses deux extrémités, sans sillon en dessus. — Pattes assez longues ; 
cuisses dentées en dessous, les postérieures n'atteignant pas l’extré- 
mité de l'abdomen; 3e article des tarses bilobé, — Corps allongé, 
robuste. 


Sans la forme de sa tête, qui ressemble à celle des RHYTICEPHALUS 
du groupe des Céocéphalides, Je genre EUTRACHELUS, qui constitue à 
lui seul ce groupe, ne mériterait pas d’être séparé des Arrhénodides, 
dont il possède tous les caractères essentiels, y compris la sculpture 
des téguments et la livrée. Ses Tapports avec eux sont par conséquent 
de même nature que ceux des BeLorayNenus. 


(1) Brent, curvidens Fab. (@ 8. Myrmecophaga Herbst), Schœnh. Curcul, 1 
p. 341. 


D PE 
bre ‘sas 


BRENTHIDES VRAIS. as 


EUTRACHELUS. 
Larr. Fam. nal.d. Règn. anim., p. 389, 


Mûle : Tôte au moins aussi longue que le prothorax, transversale- 
ment ridée, non rétrécie ni tronquée à sa base et munie d'un col non 
bulbiforme; rostre d’un tiers environ plus long qu'elle, robuste, 
âpre et assez arqué; sa partie basilaire plus courte que l'antérieure, 
subeylindrique, reuflée latéralement au niveau des antennes; l'anté- 
rieure anguleuse, graduellement et fortement élargie au bout, avec 
son bord antérieur étroitement échancré en arc dans son milieu. — 
Mandibules robustes, bifides au bout. — Antennes insérées un peu 
en deçà du milieu du rostre, peu robustes, n'atteignant pas la base du 
prothorax, à articles 1 plus gros que les suivants, en cône renversé, 
9-3 obconiques, plus courts que 4-6 qui sont de mème forme, 7-11 
cylindriques. — Yeux très-distants du prothorax, petits, arrondis, 
assez saillants. — Elytres subcylindriques, obliquement déclives et 
impressionnées en arrière, un peu déhiscentes et anguleuses à leur 
extrémité. — Pattes robustes, surtout les antérieures ; cuisses pédon- 
culées à leur base, munies d’une petite dent en dessous; jambes 
subarrondies, droites, les antérieures finement dentées en dedans 
avant leur milieu; tarses spongieux en dessous, peu robustes, à arti- 
cle 4 presque aussi long que 2-3 réunis. — Abdomen aplani et fine- 
ment sillonné sur la ligne médiane. — Corps allongé, glabre. 

Femelle : Tète un peu plus longue que large, en cône régulier ; 
rostre beaucoup plus court que celui du mâle, épaissi et continuant 
la tête dans son quart basilaire, comprimé sur les côtés et finement 
sillonné en dessus, filiforme en avant. — Antennes atteignant presque 
la base du prothorax. — Celui-ci plus court. — Pattes antérieures pas 
beaucoup plus longues que les autres; jambes de la même paire 
inermes en dedans. 


Ce genre ne comprend qu'une seule espèce (1) de Java, qui, à la 
forme robuste des Arraeopes et à leur livrée, réunit la taille la plus 
grande qu’on connaisse dans la famille. Il existe, sous ce rapport, 
des différencestrès-prononcées entre les exemplaires, comme chez tous 
les Brenthides en général, mais il y en a du sexe mâle qui atteignent, 
y compris le rostre, jusqu'à 70 millimètres de longueur et mème au- 
delà. 

GrourE IX. Brenthides vrais, 


Tète de forme variable, transversale ou non, jamais régulièrement 
cylindrique; rostre continu avec elle, au moins médiocre, en cône 
allongé à sa base, faiblement ou brièvement dilaté au bout. — Man- 


(1) E. Temminckii (Latr.), Schænh. Cureul. I, p. 337. 


1440 BRENTHIDES. 


“dibules rarement un peu saillantes. — Antennes courtes, au plus et 
parfois seulement médiocres, robustes, filiformes ou grossissant peu à 
peu, plus ou moins perfoliées, leurs articles basilaires obconiques ou 
moniliformes. — Prothorax très-rarement conique et sans sillon, le 
plus souvent déprimé et canaliculé en dessus. — Pattes courtes ou 
médiocres; cuisses dentées en dessous, les postérieures ne dépassant 
jamais le 2° segment abdominal, souvent plus courtes ; tarses courts, 
à articles 1-2 égaux ou subégaux, 3 bilobé. — Corps plus ou moins 
allongé, déprimé, à téguments brillants. 


A partir de ce groupe commencent les Brenthides qui, à quelques 
rares exceptions près, ont le prothorax allongé, déprimé et canaliculé 
en dessus. Ils sont nombreux et constituent plusieurs types distincts 
qu’on ne parvient à limiter assez rigoureusement qu’en tenant un 
compte exact des formes de la tête, du rostre, des antennes et des 
tarses. Ceux que je réunis ici et qui ont pour type les BrenrHus tels 
que les a limités Schœænherr, ne peuvent être confondus qu'avec les 
Céocéphalides qui suivent, avec lesquels ils ont en commun des an- 
tennes courtes, robustes, et des tarses courts à articles 1-2 égaux, Ils 
s’en distinguent par la forme conique du rostre à sa base, le 32 arti- 
cle de leurs tarses bilobé, leur sculpture et leur livrée qui sont pa- 
reils à celles des espèces des quatre groupes précédents, enfin par leur 
habitat qui est exclusivement américain, tandis que les Céocéphalides 
sont tous propres à l’ancien continent. Ces insectes ne forment que les 
trois genres suivants : 


I. Tête transversale, à peine tronquée en arrière : Clæoderes. 
II. — plus longue que large, 

— pérallèle : Cephalobarus. 

— rétrécie en arrière : Brenthus. 


CLÆODERES. 


Scnoenx. Curcul., I, p. 362. 


Mâles : Tête fortement transversale, subeylindrique, pourvue à sa 
base d’un large lobe médian, séparée par un sillon assez profond de 


son Col, celui-ci bulbiforme; rostre à peine aussi long que le pro-. 


thorax; sa partie basilaire notablement plus longue que l’antérieure, 
robuste, régulièrement conique, sillonnée en avant, renflée et sillon- 
née entre les antennes; l’antérieure beaucoup moins grosse, un peu 
arquée, quadrangulaire, âpre en dessus, brusquement dilatée en 
avant, avec son bord antérieur légèrement échancré. — Mandibules 
courtes, circonscrivant en général un léger vide. — Antennes insé- 
rées vers le tiers antérieur du rostre, assez longues, robustes, grossis- 
sant peu à peu, déprimées et ciliées à leur extrémité, à articles 4-6 
obconiques et brillants, 1 allongé, très-gros, pyriforme, 2-3 plus 


BRENTHIDES VRAIS. 441 


courts que les suivants, 7-14 subeylindriques, opaques, 11 plus grand 
que les autres, obtus au bout.— Yeux assez gros, arrondis, médiocre- 
ment convexes. — Prothorax très-allongé, conique, un peu déprimé 
et finement sillonné en dessus (le sillon parfois obsolète), brusque- 
ment rétréci et muni d’un bourrelet déprimé à sa base. — Elytres à 
peine plus longues que le prothorax, subparallèles, très-planes en 
dessus, arrondies ou subtronquées à leur extrémité.—Pattes robustes, 
les antérieures plus longues et plus fortes que les autres; cuisses en 
massue allongée, non pédonculées à leur base; jambes antérieures 
comprimées, fortement arquées et en même temps sinueuses, mu- 
nies d’une forte dent interne, infra-médiane; la terminale externe 
remplacée par une large saillie. obtuse au bout; les autres jambes 
subarrondies, presque droites, inermes; tarses spongieux en dessous, 
robustes, à articles 1-2 subégaux, concaves en dessus, 4 plus ou moins 
comprimé. — Les deux 1°" segments abdominaux non canaliculés. 
— Corps allongé, glabre. 

Femelles : Rostre plus court; sa partie basilaire beaucoup moins 
longue que l’antérieure, quadrangulaire, renflée et bituberculée 
entre les antennes, l’antérieure filiforme. — Antennes non déprimées 
à leur extrémité. — Prothorax plus court et moins déprimé en dessus; 
son sillon médian obsolète. — Jambes antérieures moins fortement 
arquées, avec leur dent interne plus faible; 4° article des tarses non 
ou à peine comprimé. 


Les espèces (1) de ce genre sont peu nombreuses et d'assez grande 
taille. La sculpture de leurs élytres est complétement semblable à celle 
des Brentaus, et toutes ont sur chacun de ces organes une ligne 
jaune discoïdale, entière ou interrompue, parfois accompagnée d’une 
linéole de même couleur, latérale et médiane. 


CEPHALOBARUS. 
Scnoenx. Curcul., V, p. 517. 


Mâle : Tête assez allongée, parallèle, médiocrement convexe, for- 
tement tronquée à sa base et séparée par un profond étranglement 
de son col; celui-ci bulbiforme; rostre long et robuste, ses deux par- 
ties d'égale grandeur : la basilaire conique, déprimée, sillonnée en 
dessus, renflée et bituberceuleuse au niveau des antennes ; l’antérieure 
subquadrangulaire, arrondie aux angles, canaliculée latéralement et 
sillonnée en dessus à sa base, assez fortement dilatée au bout, avec 
son bord antérieur trisinué en avant. — Mandibules assez saillantes, 
arquées, unidentées dans leur milieu en dedans, obtuses au bout. — 


(1) On ne connaît que les trois mentionnées par Schœnherr : C. raduliros- 
tris, Brésil; meæicanus, Colombie et Mexique; biserrirostris, Mexique ; Gur- 
cul, V, p. 523. 


442 BRENTHIDES. 


Antennes médianes, courtes, grossissant peu à peu, hérissées de longs 
poils, à articles 1-5 obconiques, lisses, brillants, 6-10 transversaux, 
déprimés, perfoliés, ponctués, 11 plus long, conique et aigu au bout, 
— Yeux distants de la base de la tête, très-petits, arrondis. — Pro. 
thorax allongé, conique, déprimé et sillonné en dessus dans toute ça 
longueur, brièvement et fortement rétréci, mais sans bourrelet à sa 
base. — Elytres allongées, parallèles, très-déprimées, arrondies à 
leur extrémité. — Pattes courtes, subégales, les antérieures plus ro- 
bustes que les autres; cuisses comprimées, très-larges, très-briève- 
ment pédonculées à leur base, les postérieures ne dépassant pas 
l'extrémité du 4% segment àbdominal ; jambes comprimées, sinuées 
à leur base en dedans, les antérieures en mème temps à leur extré- 
mité; tarses à articles 1-2 noueux au bout, celui-là presque glabre 
en dessous. — Les deux 1°" segments abdominaux étroitement cana- 
liculés dans toute leur longueur.— Corps très-allongé, déprimé, glabre. 

Femelle : Tète transversale, assez convexe ; rostre court; sa partie 
basilaire moins longue que l'antérieure, robuste, conique, sillonnée 
en dessus, divisée à son extrémité en deux lobes coniques et diver- 
gents. — Anteunes plus courtes, à articles intermédiaires plus moni- 
liformes. — Yeux plus gros. — Pattes moins robustes. 


La seule espèce connue (1) est un très-grand insecte de Colombie, 
le géant des Brenthides de l'Amérique, les grands exemplaires mâles 
n'ayant pas moins de 65 millimètres de longueur. La tête et le pro- 
thorax sont lisses et la sculpture des élytres consiste en sillons fins, 
mais bien marqués, très-réguliers et imponctués. Le mâle est ordi- 
nairement tout noir, tandis que la femelle a des taches jaunes sur les 
élytres et les cuisses ferrugineuses (2). 

Cet insecte a de nombreux rapports avec les CLÆODERES, mais s'en 
distingue par des caractères importants, ne fût-ce que par la briè- 
veté des cuisses postérieures qui sont de longueur normale chez 
ceux-là. 

BRENTHUS. 


Fas., Mantis. Ins., I, p. 95. 


Môles : Tète en général médiocrement allongée, convexe, plus ou 
moins rétrécie et tronquée en arrière, avec un profond étranglement 
circulaire; son col court et bulbiforme; rostre (3) plus ou moins long, 


(1) C. macrocephalus Schænh.; nom spécifique assez mal imaginé; c'est le 
rostre et non la tête qui est de grandeur remarquable. 

(2) M. Montrouzier (Faun. d. l'ile Woodl. p. 37) a décrit, sous le nom de Ce- 
phalobarus pumilus, un insecte de la Nouvelle-Calédonie, qui n’a évidemment 
rien de cominun avec le genre. D’après la description, il est assez probable 
qu'il appartient au groupe des Trachélizides. 

(3) L’anchorago diffère de toutes les autres espèces du genre par la longueur 


BRENTHIDES VRAIS, 448 


au plus médiocrement robuste; ses deux parties d’égale longueur : 
la basilaire conique, puis renflée et convexe entre les antennes; l’an- 
térieure un peu arquée, quadrangulaire ou arrondie, graduellement 
et en général faiblement élargie au bout. — Mandibules peu sail- 
lantes, circonscrivant chez quelques-uns seulement un espace vide. 
— Antennes médianes, atteignant à peine, chez la plupart, le protho- 
rax, robustes, grossissant peu à peu, plus rarement filiformes; leurs 
articles basilaires obconiques, avec le 14 plus long et plus gros que 
les autres, les suivants cylindriques, souvent hérissés de cils, le 14e 
plus long que 10, atténué en avant. — Prothorax allongé, atténué 
en avant, le plus souvent déprimé et profondément canaliculé, con- 
vexe, conique et sans sillon chez un petit nombre (calcar, Pyctes, 
lineicollis), brusquement rétréci et rarement muni d'un bourrelet à sa 
base. — Elytres plus longues que le prothorax, déprimées et planes 
en dessus, appendiculées ou non à leur extrémité.—Pattes médiocres, 
les antérieures un peu plus longues et plus robustes que les autres ; 
cuisses brièvement pédonculées à leur base, les postérieures attei- 
gnant ou non le sommet du 2° segment abdominal ; jambes compri- 
mées, les antérieures anguleuses, festonnées ou dentées dans leur 
milieu en dedans; tarses spongieux en dessous, à articles 1-3 courts, 
égaux. — Les deux 1°" segments abdominaux longitudinalement ex- 
cavés. — Corps allongé, glabre. 

Femelles : Quelle que soit la forme de la tête et du rostre chez les 
mäles, elles diffèrent fort peu les unes des autres sous ces deux rap- 
ports. La première est toujours plus courte et moins rétrécie en ar- 
rière que celle du sexe en question; le second est également plus 
court et sa partie antérieure est filiforme, la basilaire est restée 
régulièrement conique. Quand les mäles ont les élytres prolon- 
gées en arrière, cet appendice disparaît ici ou n'est que rudimen- 
taire. 


Je retranche de ce genre toutes les espèces étrangères à l'Amérique 
que Schœnherr y a comprises, ainsi que celles de cette dernière par- 
tie du globe qui ont la tête petite, cylindrique et au moins un peu 
plus longue que large, ou les NemocernaLus de Latreille. Réduit de 
la sorte, il ne lui reste qu’un peu plus de la moitié des espèces qu’il 
contient en ce moment et, mème dans cet état, il est médiocrement 
homogène et finira probablement par être divisé (1). 


et la gracilité du sien; sa partie antérieure est trois fois plus courte que la ba- 
silaire, ce qui a rendu antérieure l'insertion des antennes. 

(1) Les sections que Schœænberr a établies dans le genre sont naturelles, mais 
me paraissent devoir être classées dans un ordre inverse de celui qu’il leur a 
assigné, selon qu’elles se rapprochent de plus en plus des Némocéphalides. 


A  Prothorax régulièrement conique, sans sillon en dessus. —Les espèces 
ont re rostre plus court et plus dilaté au bout que les suivantes, les 


444 BRENTHIDES, 


Groure X. Céocéphalides. 


Tête de longueur variable, tronquée en arrière; rostre cylindrique 
ou subquadrangulaire à sa base, en général peu robuste et faible- 
ment dilaté au bout. — Antennes au plus médiocres, filiformes oulé- 
gèrement épaissies au bout; les articles basilaires de leur funicule 
moniliformes, transversaux ou obconiques. — Prothorax déprimé et 
canaliculé en dessus. — Pattes courtes chez la plupart, rarement 
assez longues; tarses à articles { au maximum un peu plus long que 
2, 3 entier ou bilobé. — Corps presque toujours très-allongé. 


Ce groupe a pour type le genre CrocepHazus de Schænherr et 
comprend toutes les espèces de la famille qui possèdent une orga- 
nisation analogue. J'ai indiqué plus haut en quoi il se distingue des 
Brenthides vrais qui précèdent. Il est encore plus voisin des Némo- 
céphalides qui suivent, car le seul caractère essentiel qui l’en sépare 
consiste én ce que la tête de ces derniers n’est séparée de son col que 
par un étranglement souvent très-superficiel, tandis qu'ici elle est 
tronquée à Sa base. Or, cette troncature est parfois si faible (par 
ex. PrazocNEMIS), qu'il faut y regarder de près pour reconnaître au- 
quel des deux groupes appartiennent les espèces qui sont dans ce 
cas (1). Aussi Schænherr en a-t-il placé plusieurs parmi les Newo- 


élytres sans appendice caudal, et les cuisses postérieures de la lon- 
gueur du 2e segment abdominal : B. calcar, Pyctes, lineicollis. 

B  Prothorax oblongo-elliptique, déprimé et canaliculé en dessus. 

a Elytres sans appendice caudal dans les deux sexes. Ici viennent les es- 
pèces 5-14 de Schœænherr (difficilis, mexicanus, turbatus, etc.). On 
pourrait les subdiviser selon que les ouisses postérieures atteignent 
(par ex. : bidentatus) ou n’atteignent pas (par ex. : furbatus) le 
sommet du 2e segment abdominal. C’est à cette division qu’appar- 
tiennent le très-petit nombre d’espèces décrites depuis Schænherr, 
savoir : B. approzimatus, ruber, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 126; 
Pérou. 

au Elytres munies d’un appendice caudal. 

Rostre et prothorax extrèmement allongés; le second longuement 
rétréci dans son milieu; cuisses postérieures atteignant le sommet 
du 2° segment abdominal : B. anchorago. 

Rostre et prothorax de forme normale; cuisses postérieures n'attei- 
gnant pas le sommet du 2e segment abdominal : B. deplanatus, 
canaliculatus. 

Le Br. Douei de la Nouvelle-Calédonie, décrit par M. Montrouzier (Ann. d. 
1. Soc. entom. 1860, p. 874), est très-voisin des espèces de ce groupe par 80 
facies et sa livrée, mais c’est un Céocéphalide qui devra former un genre pro- 
pre, dont la place sera non loin des Uroprerus. 

(1) D’après cela, le parti le plus naturel à prendre semble être de réunir les 


CÉOCÉPHALIDES. 445 


cepHALUS, genre qui n'était pour lui qu'une division des BReN- 
THUS. 

La livrée habituelle des espèces des cinq groupes précédents a dis- 
paru presque complétement chez les Céocéphalides; à peine en 
trouve-t-on parmi eux trois ou quatre exemples. La leur est en gé- 
néral uniforme et plus souvent noire ou d’un bronzé obscur que fer- 
rugineuse. La sculpture de leurs élytres varie plus que dans les au- 
tres groupes de la famille et présente parfois (par ex. HoRMOCERUS) 
une disposition qui n'existe pas ailleurs. 

Jusqu'ici l'Amérique ne paraît posséder aucun représentant du 
groupe. Il est répandu depuis le continent africain jusque dans la 
Polynésie et paraît remplacer, dans ces diverses régions, les Bren- 
thides vrais qui y font défaut, : 


I. Tète excessivement allongée, cylindrique et ridée : Rhyticephalus. 
I, — au plus médiocrement allongée, souvent transversale, 
a  Elytres denticulées à leur base; tête fortement — 
Rostre grêle, à peine dilaté au bout : Hormocerus. 
— robuste, fortement — et muni de deux saillies 
verticales flanquantle cadre buccal : P{erygostomus. 
— — dilaté entre les antennes etson sommet: Rhinopteryz. 
aa Elytres non denticulées à leur base. 
b Cuisses dentées. 
ec Segments abdominaux subégaux, séparés par des sutures très- 
marquées : Nothogaster. 
ce —_ — de forme normale. 
Rostre filiforme en avant dans les deux sexes; cuisses grèles à leur 
base. 
Scape des antennes très-long, atteignant les 
yeux : Gynandrorhynchus. 
_— — médiocre, restant loin des yeux : Ceocephalus. 
dd Rostre faiblement, mais distinctement dilaté au bout; cuisses 
fortement comprimées et lamelliformes à leur base : Piasocnemis. 
bb Cuisses inermes. 
Élytres non où médiocrement appendiculées au bout; corps glabre. 
Jambes cylindriques : Storeosomus. 
ff — comprimées, les postérieures parfois très-larges. 


deux groupes en un seul. Mais on verra plus loin que les Némocéphalides en- 
tratneraient à leur tour les Ithysténides avec lesquels ils se confondent presque 
insensiblement par un genre (Acnarus) de transition. Le résultat définitif de 
la réunion dont il s’agit serait done de confondre, dans le même ensemble, 
des formes aussi différentes que lea RuyricepmaLus, par exemple, et les Iruys- 
TENUS (Lepronnyncuus Guérin-Ménev.), ce qui n’est évidemment pas admis- 
sible, 


446 BRENTHIDES. 
Funicule antennaire à art. basilaires transversaux ou 
- moniliformes: Schisotrachelus. 
s = '_ obconiques : Eubactrus. 


ee Elytres longnement appendiculées; corps revêtu d’un 
euduit : Uropierus. 
Genres incertæ sedis : Phacecerus, Temnolaimus. 


RHYTICEPHALUS. 
(Cuevroz.) Scaoenu. Curcul., V, p. 520 (1). 


Mâles : Tète au moins aussi longue que le prothorax, cylindrique, 
finement plissée en travers, tronquée à sa base, avec un profond 
sillon transversal; son col bulbiforme; rostre à peine aussi long que 
la tête; sa partie basilaire cylindrico-conique, un peu renflée au ni- 
veau des antennes; l'antérieure plus courte, cylindrique à sa base, 
déprimée et élargie en avant, avec son bord antérieur siaué dans son 
milieu. — Antennes insérées au-delà du milieu du rostre, un peu plus 
longues que sa partie antérieure, à articles 1 plus long et plus gros 
que les suivants, obconique comme eux, 2-8 égaux, 9-10 de même 
forme, un peu plus épais, perfoliés, 11 plus long, cylindrique, obtus 
au bout. — Yeux très-distants du prothorax, assez gros, arrondis, 
médiocrement convexes. — Prothorax en ellipse très-allongée, rétréci 
en avant, déprimé, fortement canaliculé sur la ligne médiane, tron- 
qué et finement rebordé en arrière. — Elytres plus courtes que le 
prothorax et la tête réunis, déprimées, parallèles, subtronquées et 
inermes en arrière, profondément sillonnées de chaque côté de la 
suture. — Pattes courtes, les antérieures plus longues et plus ro- 
bustes que les autres, leurs cuisses pédonculées à leur base, dentées 
en dessous ; les autres inermes, les postérieures n'atteignant que le 
sommet du 1° segment abdominal; jambes assez robustes, comprimées, 
sinuées en dedans. à leur base, la dent terminale des antérieures 
médiocre; tarses courts, villeux en dessous, à articles { un peu plus 
long que 2, 3 entier. — Les deux 1° segments abdominaux forte- 
ment excavés dans toute leur longueur. — Corps très-allongé, glabre, 
brillant. 

Femelles : Tète et rostre réunis beaucoup plus courts que le pro- 
thorax; la première transversale, élargie et fortement tronquée en 
arrière; la partie basilaire du second plus courte que l'antérieure, 
conique, renflée au niveau des antennes, l’antérieure cylindrique. — 
Prothorax plus court, du reste pareil. — Pattes notablement plus 
robustes; cuisses antérieures armées d'une très-forte dent; jambes 
de la même paire fortement échancrées à leur base interne. — Corps 
moins allongé, presque mat. 


(1) Syn. Iscuyromenus, Imhoff, Gener. Curcul, pars I. 


CÉOCÉPHALIDES. 447 


Le type du genre est un très-grand insecte (4) de Madagascar qui 
atteint jusqu'à 55 millim. de longueur, mais qui est sujet à devenir 
de moitié plus petit. A part sa tête, ses antennes plus courtes et ses 
pattes plus robustes, son facies et la sculpture de ses élytres sont pa- 
reils à ceux dés CEoCEPHALUS. On en a décrit deux autres espèces qui 
me sont inconnues (2). 


HORMOCERUS. 
ScnoEnx. Curcul. Disp. meth., p. 70 (3). 


Mâles : Tête transversale, un peu élargie, tronquée et brièvement 
échancrée en triangle à sa base, munie d’un col bulbiforme précédé 
d'un sillon très marqué ; rostre un peu plus court que le prothorax, 
médiocrement robuste, divisé en deux parties égales : la basilaire un 
peu épaissie, quadrangulaire, faiblement sillonnée en dessus, renflée 
au niveau des antennes, l'antérieure cylindrique, déprimée et très- 
légèrement élargie au bout. — Antennes médianes, courtes, au plus 
médiocres, plus où moins robustes, à articles 4 obconique, allongé, 
?-8 variables, obconiques ou transversaux, perfoliés, les 3 ou 4 der- 
niers formant une massue plus ou moins distincte, 11 ovoïde, acu- 
miné au bout. — Yeux assez gros, arrondis, assez saillants. — Pro- 
thorax très-allongé, déprimé et profondément canaliculé en dessus, 
graduellement rétréci en avant, un peu resserré avant son bord an- 
térieur, très-brièvement rétréci et transversalement sillonné à sa 
base. — Elytres allongées, parallèles, déprimées, munies à leur ex- 
trémité d’un appendice commun en forme d’aileron arrondi et re- 
bordé, échancrées en arc et plus ou moins dentées (4) à leur base ; 
leur sculpture consistant en quelques côtes dont les intervalles larges 
sont cloisonnés, avec la suture aplanie. — Pattes médiocres, sub- 
égales (5); cuisses en massue allongée, dentées en dessous (6); jambes 


(1) R.brevicornis, Schænh. loc. cit. p. 521; l’Ischyromerus madagascariensis 
de M. Iml:off (loc. cit.) lui est identique-et a été établi sur de très-pelits exera- 
plaires. 

(2) R. aulaconotus, Chevrol. Rev. zcol. 1839, p. 175; Madagascar, — occipi- 
lalis, T. Thoms. Archiv. entom. If, p. 119; Gabon; je doute que cet insecte 
äppartienne au genre, 

(3) Syn. Ceocepuarus (pars), Schænh. Cureul. I, p. 360 et V, p. 513. 

(4 Ces dents ne sont pas autre chose que l'extrémité antérieure des côtes 
des élytres qui se prolongent en avant, 

(5) Chez tontes les espèces que j'ai sous les yeux, je remarque que les han- 
ches antérieures et intermédiaires sont tronquées, gläbres et brillantes au côté 
interne, tandis qu’en dehors elles sont convexes et recouvertes d’un enduit 
Comme le reste du corps, quand cet enduit existe sur ce dernier. Rien de 
Pareil ne s’observe chez les autres espèces de la famille, sauf dans le genre 
suivant, 


(6) La dent, bien distincte à toutes les pattes cher les H. reticulatus et 


448 BRENTHIDES. 


comprimées, assez larges, sinuées à leur base en dedans ; les anté- 
rieures finement dentées au côté interne en deçà de leur milieu, leur 
éperon terminal externe court; tarses courts, presque glabres en des- 
sous, à articles 1-3 égaux, 3 entier. — Les deux 1°* segments abdo- 
minaux largement aplanis dans toute leur longueur. — Corps revêtu 
d'un enduit plus ou moins abondant. 

Femelles : Rostre notablement plus court que celui des mâles, mais 
avec ses deux parties conservant presque les mêmes proportions re- 
latives : la basilaire à peine sillonnée en dessus, l’antérieure filiforme. 
— Prothorax relativement plus court. — Elytres sans appendices ter- 
minaux, conjointement arrondies à leur extrémité. — Toutes les 
cuisses, ainsi que les jambes antérieures, inermes. 


Schænherr, en créant son sous-genre Hormocerus, lui avait donné 
pour type le Brenthus reticulatus de Fabricius. Plus tard, il a converti 
ce nom en celui de CEOCEPHALUS, en comprenant sous cette nouvelle 
dénomination un certain nombre d’espèces qui sont trop différentes 
pour pouvoir rester associées ensemble. Dans cet état de choses, il mo 
paraît nécessaire d’en extraire avant tout celles qui ressemblent au 
B. reticulatus, en leur restituant leur nom générique primitif. 

Ainsi constitués, ces insectes forment un ensemble très-naturel, par 
leur forme générale, l'enduit qui recouvre plus ou moins leurs tégu- 
ments, et la sculpture de leurs élytres. Tous sont de taille fort au- 
dessus de la moyenne, et la plupart très-grands. Ils sont propres aux 
Indes orientales et peu nombreux (1). 


PTERYGOSTOMUS (2). 


Ce genre ne diffère des Honmocerus que par les particularités sui- 
vantes : 

Mûle : Tête coupée carrément en arrière; rostre médiocre, robuste, 
fortement dilaté à son extrémité, avec son bord antérieur épaissi, ar- 
rondi et muni sur les côtés de deux ailerons triangulaires, verticaux, 
limitant latéralement le cadre buccal. — Antennes à article 1 plus 


Dehanii, est obsolète aux antérieures chez le scrobicollis, et manque partout 
chez quelques espèces inédites , de taille relativement petite , que J'ai SOUS les 
yeux. 

(1) Outre le Br. reticulatus de Fabricius (Syst. El. II, p. 552), insecte très= 
commun dans les iles de la Sonde, quelques-unes des Moluques et les parties 
avoisinantes du Continent indien, le genre comprend les deux CEOGEPHALUS 
suivants de Schœnherr : Dehanii de Java (Cureul. 1, p. 360), et scrobicollis des 
îles Philippines (ibid. VILL, 2, p. 373). Les collections en contiennent, à mi 
connaissance, trois ou quatre autres nouvelles, et il est très-probable qu'il 
faut rapporter ic le Ceoc. laticollis de la Nouvelle-Calédonie décrit par M. Per- 
roud, Mélang. entom. IV, p. 90. 

(2) Syn. CrocermaLus, Chevrol. Rev. Zool, 1839, p. 179. 


CÉOCÉPHALIDES. 449 


grand, aussi long que les trois suivants réunis ; les trois derniers for- 
mant une massue perfoliée bien distincte. — Elytres tronquées à leur 
extrémité, avec leurs angles externes arrondis. — Quisses-inermes. 

Femelle : Elle m'estinconnue; suivant M. Chevrolat, elle ne diffère 
pas beaucoup de celle de l'Hormocerus reliculatus. 


Le genre à pour type le Ceocephalus opacus de M. Chevrolat, in- 
secte originaire de Madagascar, où il représente les Hormocenus qui 
n'y ont pas été rencontrés jusqu'ici. Sa sculpture est absolument pa- 
reille à celle de ces derniers, mais l’enduit qui recouvre ceux-ci est 
presque nul chez lui, du moins chez les exemplaires que j'ai sous 
les yeux. Sa taille est relativement médiocre. 


RHINOPTERYX (1). 


Genre également voisin des Hormocerus et n’en différant que par 
les caractères suivants : 

Mâle : Rostre médiocre, robuste, sillonné en dessus; sa partie basi- 
laire conique, séparée par un rétrécissement de sa portion intra-an- 
tennaire qui est élargie ; l’antérieure dilatée dans ses deux tiers basi- 
laires et canaliculée en dessus de chaque côté, puis resserrée et 
graduellement élargie en avant, avec son bord antérieur tronqué; la 
partie dilatée présentant en dessous une grande concavité divisée en 
deux parties par une carène prolongée jusqu'à la base du rostre. — 
Antennes robustes, à articles 2-8 transversaux, cylindriques, égaux, 
perfoliés, 411 brièvement ovalaire. — Prothorax plus court et moins 
rétréci en avant. — Elytres calleuses avant leur extrémité, celle-ci 
conjointement arrondie. — Cuisses et jambes antérieures inermes. 
— Corps relativement moins allongé que chez les Hormocenus, revètu 
d'un enduit épais. d 

Femelle : Elle se distingue uniquement du mâle par son rostre plus 
court et filiforme en avant des antennes : sa partie basilaire est éga- 
lement conique. 


La sculpture des élytres est absolument pareille à celle qui existe 
chez les Honmocenus, avec cette différence peu importante que la dent 
externe de la base de ces organes est très-saillante. 

L'unique espèce du genre est le Ceoc. foveipennis de M. J. Thom- 
son (2), insecte de la côte occidentale d'Afrique, où il est répandu 
depuis Sierra Leone jusqu'au Gabon exclusivement. Il est à peine de 
la taille des plus petits exemplaires femelles de l'Hormocerus reli- 
culatus et de forme plus massive. 


(1) Syn. CrocrenaLus, J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 119. 
(2) Il est inscrit dans quelques collections de Paris sous le nom de Ceoce- 
Phalus latinasus Chevrol. 


Coléoptères. Tome VII. 29 


450 BRENTHIDES. 


NOTHOGASTER. 


La femelle de l'espèce typique de ce genre m’est seule connue; maïs 
il est si tranché que l'examen de l’autre sexe n'est pas nécessaire 
pour le reconnaître. 

Femelle : Tête transversale, tronquée en arrière, avec un sillon 
circulaire assez profond; son col subbulbiforme; rostre médiocre, de 
grosseur égale partout, cylindrique et comprimé sur les côtés; sa 
partie basilaire sensiblement plus courte que l’antérieure, à peine 
renflée au niveau des antennes. — Celles-ci médiocres, grossissant peu 
à peu, à articles 1 allongé, 2 court, 3-9 obconiques, égaux, 10 arrondi, 
11 un péu plus long, en cône obtus, — Yeux gros, arrondis, assez 
convexes. — Prothorax oblongo-ovale, atténué en avant, un peu dé- 
primé et fortement canaliculé en dessus. — Elytres un peu plus lon- 
gues que lui, parallèles, largement arrondies en arrière, plus larges 
que le prothorax et échanerées en arc à leur base. — Pattes courtes 
et robustes (1); cuisses fortement en massue, brièvement pédonculées 
à leur base, dentées en dessous; jambes comprimées, légèrement 
arquées, presque inermes au bout; tarses spongieux en dessous, à 
articles 1-2 courts, égaux, 3 fortement bilobé. — Segments abdomi- 
naux d'égale longueur et séparés entre eux par des sutures recti- 
lignes très-marquées. — Corps oblongo-ovale (non compris le rostre), 
glabre. 

Cet insecte manque, comme on le voit, d’un des principaux carac- 
tères des Brenthides, la soudure et l'allongement des deux 1 segments 
abdominaux. Aucune espèce de la famille n'a, en même temps, le 
corps relativement aussi court et aussi large. Enfin, il n’y a pas jus- 
qu'à la sculpture de ses élytres qui ne lui soit propre. Pour tout le 
reste, sauf le 39 article de ses tarses, c’est évidemment un Céoct- 
phalide, et je crois devoir le laisser provisoirement dans le groupe 
actuel, malgré ses titres à en former un à part. 

Je n'ai vu de l'espèce (2) sur laquelle il est établi qu’un exem- 
plaire que j'ai trouvé, sans nom et sans désignation de patrie, dans 
la collection de M. A. Deyrolle. D'après son facies, il est probablement 
de Madagascar. 

GYNANDRORHYNCHUS. 


Mâle : Tète subtransversale, subquadrangulaire, sillonnée en des- 
sus, tronquée et légèrement échancrée à sa base, séparée de son col 


(1) Les antérieures seules sont conservées chez lexemplaire que j'ai à ma 
disposition. 

(2) N. paradoæus. Ater, nitidissimus, capite, rostro prothoraceque subtilis< 
sime punctulatis, elytris lævibus, pone suturam profunde sulcatis, sulcis pune= 
tatis, disco trifariam striatis, striis punctatis ac postice abbreviatis. Loug. cum 
rostr. 15 mill. 


CÉOGÉPHALIDES. A51 


par un sillon très-marqué; col bulbiforme; rostre médiocre, droit, 
ses deux parties égales; la basilaire robuste, quadrangulaire, un peu 
élargie à sa base, très-renflée au niveau des antennes; l’antérieure 
grêle, filiforme. — Antennes médianes, assez robustes, atteignant 
presque la base du prothorax, subbrisées, à articles 4 très-allongé, 
empiétant sur les yeux, grossissant peu à peu, 2-8 cylindracés, serrés 
(2-3 plus courts que les autres), 9-11 aussi longs, légèrement ova- 
laires, 11 plus grand que 10. — Yeux assez gros, convexes, arrondis. 
— Prothorax oblongo-ovale, resserré à sa partie antérieure, muni 
d'un simple bourrelet à sa base, étroitement canaliculé en dessus. — 
Elytres déprimées sur le disque, isolément triangulaires à leur ex- 
trémité, régulièrement striées. — Pattes assez longues, subégales ; 
cuisses en massue allongée, non pédonculées à leur base, dentées en 
dessous, les postérieures aussi longues que le 2° segment abdominal; 
jambes arrondies, légèrement flexueuses ; tarses assez longs, soyeux 
en dessous, à articles 1 un peu allongé, 3 entier. — Les deux 19% seg- 
ments abdominaux aplanis sur la ligne médiane. — Corps allongé, 
revêtu partout sans exception d'un enduit fin. 

Femelle : Rostre pareil à celui du mâle, avec la partie antérieure 
plus longue que la basilaire. — Antennes grossissant légèrement à 
leur extrémité, à article 1 beaucoup plus court, atteignant seulement 
le bord antérieur des yeux. — Le surplus exactement comme chez le 
mâle. 

La forme grèle et filiforme de la partie antérieure du rostre dans 
les deux sexes, la structure toute particulière des antennes, surtout 
chez le mâle, l'enduit très-fin qui, chez les exemplaires bien conservés, 
revêt le corps tout entier, à la seule exception de la partie antérieure 
du rostre, constituent un ensemble de caractères qui séparent nette- 
ment ce genre du suivant avec lequel il a des rapports réels, notam- 
ment par la sculpture des élytres. Il ne comprend jusqu'ici qu'une 
espèce (1) rapportée de la Guinée portugaise par M. Bocandé. 


CEOCEPHALUS. 
Scnoënu. Curcul, I, p. 357 (2). 


Mâles : Tète transversale, assez convexe, tronquée en arrière et sé- 
parée par un sillon peu profond de son col; celui-ci bulbiforme; 
rostre de longueur variable; sa partie basilaire comprimée sur les 


(1) G. Bocandei. Ater, opacus, rostro extrorsum, elytro singulo maculis dua- 
bus elongatis femorumque annulo subapicali, obscure sanguincis; prothorace 
Subliliter punctulato (maris polius poroso), elytris striatis, striis externis punc= 
tätis, internis simplicibus. Long. cum rostr. 13-15 mill. 

Var. Totus ater vel in partibus supra allatis vix sanguineus, 

(2) Syn. Bnenraus Fab., Oliv. — Cenrnornonus pars, Chevrol. 


) 


452 ( BRENTHIDES. 


côtés, arrondie en dessus, renflée au niveau des antennes; l’anté- 
rieure filiforme, un peu arquée. — Antennes plus où moins courtes, 
grossissant peu à peu, mais faiblement, à article 4 un peu allongé, 
les suivants obeoniques ou transversaux, quelques-uns des derniers 
moniliformes, 41 plus long que 10, ovalaire, atténué en avant. — 
Yeux assez gros et assez saillants, arrondis. — Prothorax oblongo- 
ovale, déprimé, atténué en avant, brièvement rétréci et muni d'un 
bourrelet à sa base, canaliculé en dessus. — Elytres médiocrement 
allongées, subeylindriques, plus ou moins déprimées sur la suture, 
arrondies à leur extrémité, régulièrement striées partout. — Pattes 
courtes, robustes ; cuisses fortement en massue, pédonculées à leur 
base, le pédoncule étroit et subarrondi, dentées en dessous; jambes 
un peu comprimées, légèrement bisinuées au côté interne, à peine 
mucronées au bout; tarses imparfaitement spongieux en dessous, à 
articles 1-3 très-courts, égaux, 3 entier ou très-faiblement bilobé. — 
Les deux 4° segments abdominaux vaguement ou à peine concaves 
sur la ligne médiane. — Corps glabre ou non. 

Femelles : Elles ne se distinguent des mâles que par la partie basi- 
laire de leur rostre un peu plus courte. 


De toutes les espèces que Schœnherr a comprises dans son genre 
CrocrrALus, deux seulement me paraissent devoir y rester, le Bren- 
thus depressus de Fabricius (1) et le B. picipes d'Olivier (2). Ces in- 
sectes sont, avec les GyNaNDRoRHyNGnUs qui précèdent, les seuls du 
groupe qui aient le rostre filiforme au bout dans les deux sexes, et 
les derniers avec les Prazocxemis qui suivent, dont les cuisses soient 
dentées en dessous. Leurs espèces, de taille moyenne et dont la livrée 
varie, sont propres à l'Afrique et à Madagascar (3). 


(1) Syst. El. IT, p. 552; Schœnh., Cureul. p. 515. 

(2) Entom. V, 84, p. 442; Schœnh. loc. cit. I, p. 356. 

(3) Même tel qu'il est restreint ici, le genre n’est pas rigoureusement ho= 
mogène et peut se sous-diviser en deux sections : 

I. Rostre des mâles médiocre et assez robuste; antennes courtes, à articles 
1 très-gros, en cône renversé, 2-10 transversaux, perfoliés, 11 brièvement 
ovalaire ; élytres ponctuées-striées ; corps revêtu d’un enduit furfuracé : C. de- 
pressus Fab. ; Guinée. 

II. Rostre des deux sexes assez long, peu robuste; antennes médiocres, peu 
robustes, articles 1 assez allongé, noueux au bout, 2-8 obconiques, non perfo- 
liés, 9-10 moniliformes, un peu plus gros, ainsi que 11, celui-ci en toupie ren- 
versés; élytres striées-ponctuées, avec les intervalles entre les stries étroits 
et saillants ; corps glabre : C. picipes Oliv —Cenrroph curvirostris, Chevrol. 
Rev. zool. 1839, p. 181. Tous deux de Madagascar, où le premier est très-com- 
mun. 

Le Ceoc. cavus de M. F, Walker (Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, I 
p. 262) ne parait pas appartenir au geure actuel ; il est de Ceylan. 


CÉOCÉPHALIDES. 463 


PIAZOCNEMIS (1). 


Mûles : Tôte au moins aussi longue que large, souvent plus longue, 
jamais très-allongée, cylindrique, faiblement tronquée en arrière, avec 
un sillon superficiel, parfois presque obsolète; rostre long, peu robuste, 
ses deux parties subégales; la basilaire plus épaisse, comprimée et 
parfois canaliculée latéralement, arrondie en dessus, faiblement ren- 
fée au niveau des antennes ; l’antérieure plus grêle, de mème forme, 
un peu arquée, légèrement élargie et déprimée au bout. — Antennes 
submédianes, assez longues, médiocrement robustes, grossissant peu à 
peu, à articles 1 allongé, 2-8 obconiques ou noueux au bout, graduel- 
lement plus longs, 9-10 plus gros, subeylindriques, 11 assez allongé, 
atténué au bout.—Yeux médiocres, arrondis, peu saillants.— Prothorax 
en cône très-allongé, un peu déprimé et sillonné en dessus, muni d'un 
simple bourrelet à sa base. — Elytres très-allongées, plus ou moins 
déprimées sur le disque, tronquées, avec leur angle externe denti- 
forme, ou isolément triangulaires au bout, striées près de la suture, 
le reste de leur surface lisse ou superficiellement ponctué en stries. 
— Pattes longues et assez robustes ; cuisses dentées en dessous, les an- 
térieures en massue ovalaire, les autres en massue allongée, toutes 
rétrécies, fortement comprimées et lamelliformes à leur base, les 
postérieures aussi longues, ou peu s’en faut, que le 2° segment ab- 
dominal ; tarses relativement assez longs, spongieux en dessous, à 
articles À plus long que 2, 3 bilobé. — Les deux 1°" segments ab- 
dominaux fortement canaliculés. — Corps très-allongé, glabre. 

Femelles : Partie antérieure du rostre plus longue que la basilaire, 
filiforme. — Elytres coupées carrément à leur extrémité, avec leurs 
angles externes arrondis. — Abdomen non canaliculé. 


Schœnherr a placé ceux de ces insectes qu'il à connus parmi les 
Brenraus (section des NemocernaLus), et M. Chevrolat à fondé sur eux 
son genre CENrroPnorus, dont je n'ai pas pu conserver le nom déjà 
employé. Ils se distinguent essentiellement des CEOCEPHALUS qui sont 
les seuls du groupe actuel avec lesquels on puisse les confondre par 
leur tête non transversale ; leurs cuisses non pédoneulées et lamelli- 
formes à leur base, l'allongement du 1® article de leurs antennes et 
la sculpture de leurs élytres. 

Ce sont de beaux et, pour la plupart, de grands insectes, ordinai- 
rement d'un noir profond et assez brillant, ayant parfois quelques 
reflets d’un bronzé obseur, ou en partie opaque et d’un aspect velouté. 
Tousjusqu'icisontpropres à Madagascar et médiocrement nombreux (2). 


(1) Syn. Brevruus Oliv., Schænh., Klug. — CEnrrornonus (pars), Chevrol. 
Revue zool. 1839, p. 180; nom employé, deux ans auparavant, par J. Müller et 
Henle pour un genre de poissons Sélaciens. 

(2) Les espèces de couleur noire sont très-voisines et très-difficiles à distin- 


A54 BRENTHIDES. 


STOREOSOMUS (1). 


Mêmes caractères que les Piazocnemis, sauf les différences sui- 
vantes : 

Mâles : Tôte plus allongée, plus fortement tronquée et fissile en 
arrière, avec un sillon transversal plus marqué.— Elytres brièvement 
appendiculées à leur extrémité. — Cuisses pédoneulées, grêles et ar- 
rondies à leur base, inermes. 

Femelles : Pareiïlles aux mâles, avec la tête et le rostre, surtout ce 
dernier, plus courts, sa partie antérieure filiforme. 


Le jacies, les antennes, la sculpture des élytres, etc., sont sem- 
blables à ceux du genre précédent. Celui-ci est propre à Madagascar, 
ainsi qu'à l'Afrique, et ne compte jusqu'ici que deux espèces qui 
soient décrites (2). 

SCHIZOTRACHELUS. 


Mâles : Tète au moins aussi longue que large, cylindrique ou sub- 
quadrangulaire, tronquée et fissile ou excavée en arrière, séparée de 
son col par un sillon bien marqué; col bulbiforme; rostre assez long, 


guer les unes des autres. La plus anciennement décrite est le Br. striatulus 
Oliv. Entom. V, 84, p. 441, pl. 2, f. 13; Olivier n’a connu que la 9; le œ'est 
le Centroph. compressipes Chevrol, loc. cit. p. 181. Parmi les suivantes,-plu- 
sieurs font probablement double emploi : Br. bicicornis, atratus (Q holoseri- 
ceofasciatus, Schœnh. Curcul. V, p.551), nigritus, Klug, Ins. v. Madag. p.107. 
— encaustus, Schænb. loc. cit. p. 552. — Eu voici une nouvelle qui est remar- 
quable par ses couleurs métalliques. 

P. dives. Mas. Obseure æneus, pedibus nigris, Supra cupreo purpureoque 
micans, capite prothoraceque impunctatis, illo longiori, postice haud truncato, 
leviter constricto ; elytris juxta suturam bisulcatis, disco obsolete punctato- 
striatis. Long. eum rostr, 24 mill. — © ignota. 

La tête n’étant pas tronquée à sa base, comme on le voit par cette diagnose, 
cet insecte n’est pas même, à la rigueur, un Céocéphalide; mais il appartient 
si évidemment, par tout le reste de son organisation, au genre actuel, qu'il est 
impossible, de le placer ailleurs. La troncature de la tête est très-faible chez 
toutes les espèces du genre, mais elles sont si voisines des SrorEosomus qui 
suivent, qu’on ne peut les eu éloigner ; or, ces derniers sont bien des Céocépha- 
lides. 

Le Centrophorus rufescens de M.3. Thomson (Archiv. entom. II, p- 120), in- 
secte originaire du Gabon, semble ne pouvoir rentrer ni dans le genre actuel, 
ni parmi les C£ocepnaLus, tels qu’ils sont restreints plus haut. 

(1) Syn. Brenraus? Chevrol, — CEocernarus Imhoff. 

(2) Br. decollatus, Chevrol. Rev. zool. 1839, p. 179 ; Madagascar; on pour- 
rait en faire une section à part caractérisée par la brièveté des cuisses posté- 
rieures qui ne dépassent pas le 1er segment abdominal ; dans l'espèce suivante 
elles restent seulement à quelque distance du sommet du 2e, — Ceoc. Rissü, 
Imh, Gener. Cureul. pars 1; Guinée, 


CÉOCÉPHALIDES, 455 


médiocrement robuste ; sa partie basilaire un peu plus longue que 
l'antérieure, cylindrique ou un peu atténuée en avant, renflée et 
non ou à peine sillonnée entre les antennes, l’antérieure plus grêle, 
plus ou moins élargie au bout. — Antennes un peu antérieures, 
courtes, robustes, grossissant légèrement à leur extrémité, à articles 
1 très-gros, turbiné ou obconique, 2-10 transversaux, cylindriques. 
ou moniliformes, perfoliés, 11 ovalaire, atténué en avant. — Yeux 
médiocres, arrondis, peu saillants. — Prothorax oblongo-elliptique, 
déprimé et canaliculé en dessus, muni d’un sillon transversal et d’un 
bourrelet à sa base, — Elytres allongées, déprimées sur le disque, 
parfois brièvement appendiculées au bout, sillonnées près de la su- 
ture, ponctuées en rangées régulières sur le reste de leur surface. — 
Pattes courtes, au plus médiocres ; cuisses brièvement pédonculées à 
leur base, inermes, les postérieures atteignant, ou peu s'en faut, le 
sommet du 2° segment abdominal ; jambes comprimées, frangées de 
courts poils en dedans, brièvement épineuses au bout; tarses spon- 
gieux en dessous, à articles 1-3 courts, égaux, 3 entier. — Les deux 
4e segments abdominaux canaliculés. — Corps allongé, étroit, glabre, 
brillant. 

Femelles : Tète en carré subéquilatéral ou transversal ; la partie 
antérieure du rostre un peu plus longue que la basilaire, filiforme 
et légèrement arquée. — Les deux 1° segments abdominaux con- 
vexes, non canaliculés, 

Schænherr n’a connu aucune des espèces de ce genre, quoiqu'elles 
soient nombreuses, et une seule, à ma connaissance, le Ceocephalus 
consobrinus de Dejean (1), est mentionnée par les autres auteurs. 
La Malaisie, en prenant ce mot dans sa plus vaste acception, paraît 
former le centre de leur habitat, mais il y en à aussi dans l'Australie 
et la Polynésie occidentale. Ce sont des insectes de taille au moins 
médiocre, de forme svelte, ayant la sculpture des élytres propre à la 
plupart des Céocéphalides, mais dont la livrée, très-simple, est d'un 
rouge ferrugineux ou d'un noir brillant, avec les nuances intermé- 
diaires. Ces deux couleurs paraissent être très-sujettes à passer de 
l'une à l'autre dans la même espèce (2). 


(1) Cat. 6d. 3, p. 266. 

(2) Celles que j'ai sous les yeux, au nombre d’une dizaine, se répartissent 
dans deux sections dont voici les caractères avec quelques exemples à l'appui, 
empruntés exclusivement au sexe mâle. 

I. Tôte en carré subéquilatéral, largement excavée à sa partie postérieure ; 
jtmbes médiocrement larges, bisinuées au côté interne. 

S. brevicaudatus Ater, nitidus, fronte vostrique parte postica suleatis; 
prothorace valde elongato, lateribus parum profunde varioloso ; elytris pone 
suturam canaliculatis ac sulcatis disco punctatostrialis, apice appendiculo brevi 
deplanato forcipitiformi auctis. Long. cum rostr. 22 mill. Hab. ins, Java, 

S. madens. Ferrugineus, nitidus, rostro basi supra et lateribus sulcato, pro- 


456 BRENTHIDES. 


à EUBACTRUS. 


Mâles : Tète oblongue, convexe, plus ou moins rétrécie et tronquée 
en arrière, séparée par un sillon profond de son col, celui-ci bulbi- 
forme ; rostre très-allongé, peu robuste, sillonné en dessus dans toute 
sa longueur ; sa partie basilaire plus longue et un peu plus robuste 
que l'antérieure ; celle-ci quadrangulaire et médiocrement dilatée aw 
bout.—Antennes à peine médiocres, assez robustes, à articles basilaires 
obconiques ou noueux au bout : 1 plus gros et plus long que les sui- 
vants; 11 plus long que 10, atténué en avant.—Yeux médiocres, arron- 
dis, assez saillants. — Prothorax très-allongé, graduellement rétréci en 
avant, déprimé et profondément canaliculé en dessus, muni d'un bour- 
relet à sa base. — Elytres très-allongées, déprimées en dessus, sillon- 
nées près de la suture, ponctuées en stries sur le reste de leur surface. — 
— Pattes médiocres, les antérieures plus robustes et plus longues que 
les autres; cuisses pédonculées à leur base, inermes; les postérieures 
notablement plus courtes que le 2° segment abdominal; jambes com- 
primées, droites; tarses spongieux en dessous, courts, à articles 1-3 
subégaux, 3 entier. — Corps très-allongé, svelte, glabre, 

Femelles : Rostre notablement plus court; ses deux parties égales : 
la basilaire variant comme chez les mâles, l’antérieure filiforme. — 
Antennes plus courtes ; les articles 2-10 de leur funicule submonili- 


thorace valde elongato, lateribus parum profunde varioloso ; elytris pone sutu- 
ram canaliculalis ac sulcatis, disco sat profunde punctato-striatis, apice appen- 
diculo brevi deplanato subforcipitiformi auelis, fascia brevi vel macula 
communi nigra poñe medium ornatis. Long. 16-20 mill. Hab. Malacca. — In- 
terdum variat elytris omnino ferrugineis. 

S. consobrinus Dej. Niger elytris pedibusque rufescentibus, interdum om- 
nino piceus, nitidus, fronte foveula oblonga inseulpta, rostro basi cylindrico; 
prothorace modice elongato, lateribus vix subtiliter punctulato ; elytris pone 
suturam canaliculatis ac sulcatis, dorso parum profonde punctato-striatis, 
apice breviter explaualis ac conjuuctim rotuüdatis. Long. cum rostr. 16 mill. 
Hab. ins. Java. 

IT. Tête oblongue, fissile ou étroitement échancrée à sa partie postérieures 
jambes postérieures très-larges, les autres moins, toutes brièvement et forte- 
ment sinuées à leur base interne, 

Dans cette division, la partie antérieure du rostre est relativement plus courte 
et un peu plus dilatée à son extrémité que dans la précédente, 

S. camerutus, Piceo-rnfescens, nitidus, rostro basi cylindrico; capite lon- 
giore prothoraceque lateribus sat grosse punctatis; elytris pone suturam cana- 
liculatis ac sulcatis, disco profunde punctato-striatis, apice breviter ac singu- 
latim explanatis. Long. cum rostr, 20-23 mill. Habit, Malacca. 

S. dichious. Rufo-ferrugineus, rostro extrorsum, antennis pedibusque ni- 
gris, nitidissimus, capite prothoraceque impuactatis; elytris pone suturam ta- 
näliculatis ac suleatis, disco obsolete punctalo-striatis, apice truncatis, angulis 
externis rotundatis. Long. cum rostr, 16-22 mill. Habit, in Australia bor. (Mo- 
reton Bay). à 


CÉOCÉPHALIDES. 457 


formes. — Elytres non appendiculées à leur extrémité. — Abdomen 
convexe à sa base. 

Je ne connais de ce genre nouveau que des espèces des Moluques 
orientales et de la Polynésie. Elles sont faciles à distinguer des Scni- 
ZOTRACHELUS qui précèdent par leur forme plus allongée, plus svelte, 
et leurs antennes autrement faites, tandis que leur rostre sillonné 
en dessus, leur tête non cylindrique et un peu rétrécie en arrière, 
enfin leurs cuisses postérieures sensiblement plus longues, les sépa- 
rent des Urorrerus, dont elles ont la forme très-allongée et les an- 
tennes (1). 


UROPTERUS. 
Larr. Fam. nat. d. Règn. anim., p. 389. 


Mâles : Tète à peine plus longue que large, tronquée et un peu 
échancrée en arrière, séparée de son col par un sillon profond ; col 
bulbiforme ; rostre très-allongé, peu robuste, cylindrique ; sa partie 
basilaire notablement plus longue que l’antérieure, à peine renflée 
au niveau des anténnes ; l’antérieure légèrement dilatée et déprimée 
au bout. — Antennes courtes, médiocrement robustes, subfiliformes, 
à articles 1-8 obconiques, celui-là plus gros, 9-10 subarrondis, perfo- 
liés, 11 ovalaire, conique et aigu en avant. — Yeux assez petits et 
assez saillants. — Prothorax très-allongé, légèrement rétréci antérieu- 
rement et un peu resserré avant son bord antérieur, faiblement re- 
bordé à sa base, déprimé et canaliculé en dessus.—Elytres allongées, 
déprimées en dessus, largement canaliculées de chaque côté de la 
suture, prolongées en un appendice commun très-long et concave en 
dessus. — Pattes courtes, médiocrement robustes, les antérieures 
plus longues et plus fortes que les autres ; cuisses pédonculées à leur 
base, inermes, les postérieures dépassant à peine le 1 segment ab- 


(1) On peut les répartir dans deux sections dont la première rattache le 
genre aux SCHiZOTRACHELUS et la seconde est plus voisine des Unoprerus, Je 
me boruerai à citer un exemple des mâles de chacune d'elles. 

I. Tète largement excavée à sa partie postérieure; abdomen non canaliculé 
à sa base. 

LE. semiæneus. Æneo-rufescens, nitidus, rostro longiori, quadralo, lateribus 
sulcato ; prothorace præsertim basi punctato; elytris apice truncatis carinaque 
margipali instructis, Long. cum rostr 30-35 mill. Hab. ins. Fidji (Polynesia). 

Il, Tète non excavée en arrière ; les deux 1ers segments abdominaux canali- 
culés. 

E. tripartitus. Ater, capite prothoraceque rufis, lævibus, rostro minus elon- 
gato basi cylindrico extrorgum ante antennos quadrato; elytris processu me- 
diocri subtus concavo apice truncato, auctis. Long. cum rostr, 20-22 mill. 
Hab. in Moluecis (Gilulo). 

ya, duns les collections, plusieurs espèces de ces deux sections provenant 
de Ceram, Batchian, ete. 


458 BRENTHIDES. 


dominal ; jambes arrondies, presque inermes au bout; tarses spon- 
gieux en dessous, à articles { un peu plus long que 2, 3 entier. — 
Corps extrêmement allongé et svelte, recouvert d’un enduit. — Fe- 
melles inconnues. 


Le type du genre est un très-grand insecte de l’île de la Réunion, 
mentionné depuis longtemps, mais non décrit, par Latreille, sous le 
nom de Brenthus caudatus (1). Schænherr, qui en à fait un Crocr- 
PHALUS, a décrit, à sa suite, deux autres espèces qui me sont incon= 
nues et qui lui sont très-probablement congénères (2). Ces insectes 
rappellent les Brexraus à élytres appendiculées en arrière, mais 
sont encore plus voisins des ZeropnLœus placés en tête du groupe 


suivant. 
Note. 


Schænherr a placé le genre suivant, qui m'est inconnu, immédiate- 
ment à la suite des BreNtaus ; d'après la forme de la tête, c'est sans 
aucun doute un genre de Céocéphalides. 


PHACECERUS. 
Scnoenn. Curcul. V, p.554. 


Mâle : Tète courte, cylindrique, tronquée et étranglée à sa base ; 
son col bulbiforme, enfoncé dans le prothorax; rostre droit, contigu 
à la tête, un peu plus long que le prothorax, conique à sa base, plus 
étroit au-delà de l'insertion des antennes, puis peu à peu élargi à 
son extrémité. — Antennes à peine plus longues que le prothorax, 
robustes, grossissant légèrement à leur extrémité, à articles 4 briève- 
ment obconique, 2-10 lenticulaires, 11 subovyale, acuminé au bout. 
—Yeux petits, peu convexes.—Prothorax en ovale allongé, tronqué et 
rebordé à sa base, peu convexe et canaliculé en dessus. — Elytres du 
double plus longues que lui, linéaires, subdéprimées en dessus, pro- 
longées à leur extrémité en un long appendice caudiforme, obtus au 
bout. — Pattes allongées, robustes; cuisses médiocrement en mas- 
sue, inermes ; jambes droites, subarrondies, munies au bout d’un 
court et assez robuste crochet; tarses subcylindriques, spongieux en 
dessous. — Corps allongé, linéaire, glabre. 


D'après la description, l’unique espèce (olivaceus) du genre a com- 
plétement le facies des Prazocnemis et des Srorrosomus, mais, d'après 


(1) I y à une médiocre figure du mâle dans les planches du « Règne ani- 
mal » de Cuvier; voyez la 2e édition de cet ouvrage, pl. 13, £. 7. 

(2) €. appendiculatus, Schœnh. Cureul. 1, p. 358; Schœnherr ignorait sa 
patrie ; il doit être de Madagascar ou de l'ile de la Réunion, D’après la forme de 
son rostre atténué en avant et sa livrée, il n’est pas impossible que ce soit la 
femelle du caudatus. — codicillus, Schænh. ibid. V, p, 512; tle de la Réu- 
nion. 


NÉMOCÉPHALIDES. , 459 


Ja structure de ses antennes, se rapproche également des Scmizorna= 
cueLus ; C'est entre ces deux derniers genres qu'est probablement sa 
place. Elle est propre à Madagascar, ot d’un bronzé obscur à reflets 
olivâtres (1). 

Quant au genre suivant, je suis très-porté à croire qu’il est voisin 
des STOREOSOMUS. 


TEMNOLAIMUS. 
CnevroL, Revue 3001., 1839, p. 177. 


Tête en toupie allongée, étranglée cireulairement à sa base ; rostre 
cylindrique, grêle, presque droit, coudé et renflé au-delà du milieu. 
— Antennes insérées sur le renflement du rostre, à articles 4 gros, 
2 un peu plus petit, tous deux lisses, 3-8 ponctués, ovalaires, excepté 
le 3°, qui est long et épais, 4-8 graduellement plus courts et plus 
minces, 9-11 veloutés, 9-10 presque aussi longs que 1, 11 de la même 
grandeur que 3, terminé en pointe mousse. — Yeux arrondis, mé- 
diocrement saillants. — Prothorax oblong, tronqué à ses deux extré- 
mités, assez profondément sillonné en dessus. — Elytres allongées, 
parallèles, fortement comprimées et bi-épineuses à leur extrémité. — 
Pattes grèles, simples ; cuisses renflées et étranglées près des genoux; 
tarses assez longs, à article 3 étroitement bilobé. 

M. Chevrolat n’en décrit qu'une espèce de Madagascar, d'assez 
grande taille et qu'il nomme æneicollis. I présume n’en connaître que 
la femelle, mais d'après l'insertion des antennes, indiquée dans la 
formule qui précède, il est probable que c’est le mâle qu’il à eu sous 
les yeux. 


GROUPE XI, Némovcéphalides. 


Tête plus ou moins allongée, cylindrique, légèrement resserrée en 
arrière; rostre cylindrique ou subquadrangulaire ; sa partie basi- 
lire presque toujours notablement plus longue que l’antérieure, 
celle-ci médiocrement dilatée au bout. — Mandibules non ou faible- 
ment saillantes. — Antennes courtes ou médiocres (quelques Acrarus 
exceptés), filiformes. — Prothorax canaliculé en dessus. — Pattes au 
plus médiocres ; cuisses inermes en dessous; tarses à articles 4 au 
maximum et rarement aussi long que 2-3 réunis, 3 le plus souvent 
bilobé. — Corps très-allongé. 

J'ai dit plus haut que ce groupe ne différait du précédent que par 
l'absence de troncature à la partie postérieure de la tête. Ses premiers 
£enres ont les antennes et les tarses courts des Céocéphalides. Dans le 


(1) Le Brenthus ? planicaudatus àe M. Chevrolat (Revue zool. 4839, p. 179), 
insecte également originaire de Madagascar, est probablement une seconde es- 
pèce du genre. 


460 BRENTHIDES. 


dernier (Acrarus), les uns ou les autres s’allongent, sans que jamais le 
40 article des seconds devienne plus long que les deux articles sui- 
vants réunis. Ce caractère est le seul qui sépare ce genre des Ithysté- 
nides qui suivent. 

Les espèces actuellement connues du groupe sont propres à Mada- 
gascar et à l'Amérique. Elles sont médiocrement nombreuses et ren= 
trent dans les quatre genres suivants. 


I. Elytres très-planes, régulièrement ponctuées en stries, 
appendiculées au bout : Zetophlœus. 
II. — en général subeylindriques, canaliculées le long de la suture, 
a Tète obconique, à peine resserrée à sa base ; élytres 
appendiculées au bout : Amerismus. 
aa — cylindrique, resserrée à sa base; élytres bi-épineuses ou 
inermes à leur extrémité. 
Antennes et tarses courts ; ceux-ci à art. 1-3 
égaux : Nemocephalus. 
_ longues, subsétacées ou médiocres, mais alors 
le 1er art. des tarses plus long que le 2e : Acralus, 


ZETOPHLOEUS (1). 


Mâles : Tète assez allongée, cylindrique, faiblement resserrée à sa 
base, avec un col subbulbiforme; rostre quatre fois au moins plus 
long qu'elle; sa partie basilaire sensiblement plus longue que l’an- 
térieure, cylindrique, peu à peu et légèrement atténuée en avant; 
l'antérieure quadrangulaire, faiblement élargie au bout.—Antennes à 
peine médiocres, assez robustes, à articles 1 obconique, gros, 2-3 plus 
courts, de mème forme (pugionatus) ou (guttifer) cylindriques, 4-8 
moniliformes, perfoliés, 9-11 allongés, cylindriques, 14 atténué en 
avant.— Yeux médiocres, assez saillants. — Prothorax oblongo-ellip- 
tique, atténué en avant, étroitement rebordé à sa base, déprimé et 
canaliculé en dessus. — Elytres allongées, déprimées et très-planes 
en dessus, appendiculées à leur extrémité, ponctuées-striées ou striées- 
ponctuées sur toute leur surface, non canaliculées près de la suture. 
— Pattes médiocres, robustes ; cuisses pédonculées à leur base, les 
postérieures plus courtes que le 2° segment abdominal ; tarses spon- 
gieux en dessous, à articles 1 un peu plus long que 2, 3 bilobé. — 
Les deux 1° segments abdominaux canaliculés ou non. — Corps 
glabre. 

Femelles : Rostre plus court, sa partie antérieure un peu plus lon- 
gue que la basilaire, filiforme. — Elytres non appendiculées à l'ex- 
trémité. 


Je ne connais jusqu'ici que deux espèces de Madagascar qui ren- 


(1) Syo, Bagnruus Chevrol., Schœph. 


NÉMOCÉPHALIDES. 46! 


trent dans ce genre : l’une (4) de très-grande taille, et dont le mâle 
a les élytres prolongées en une longue saillie commune ; l'autre (2), 
au contraire, petite, et chez laquelle les élytres, dans le sexe en 
question, se terminent chacune par un court appendice. Malgré cette 
différence de grandeur, ces insectes présentent les mèmes caractères 
génériques, c'est-à-dire des antennes construites sur un plan parti- 
eulier, une sculpture des élytres qui leur est propre dans le groupe 
actuel, des téguments peu brillants et une livrée analogue à celle des 
BRENTHUS. 


AMERISMUS (3). 


Mâle : Tète médiocrement allongée, légèrement conique, à peine 
resserrée en arrière et sans col distinct ; rostre allongé, peu robuste, 
légèrement arqué ; sa partie basilaire notablement plus longue que 
l'antérieure, continue avec la tête et conique en arrière, puis cylin- 
drique, assez renflée entre les antennes ; l'antérieure subquadrangu- 
laire, faiblement dilatée au bout. — Antennes médiocres, grossissant 
peu à peu, à articles basilaires obconiques : 4 plus gros que les sui- 
vants, 2-8 décroissant peu à peu, 3 plus long que les autres, 9-10 sub- 
cylindriques, plus gros et plus longs, 11 allongé, atténué en avant. — 
Prothorax oblongo-ovalaire, atténué en avant, à peine rebordé à sa 
base, un peu déprimé et médiocrement canaliculé en dessus.—Elytres 
allongées, appendiculées en arrière, déprimées sur le disque, canalicu- 
lées de chaque côté de la suture, ponctuées en stries sur le reste de leur 
surface.—Le surplus comme chez les ZeropaLogus.—Femelle inconnue. 


Genre également propre à Madagascar, et ayant pour type un in- 
secte que M. Chevrolat a compris, avec doute, dans ses OZODECERUS, 
sous le nom de cavicaudatus, mais qui n’a de commun avec ces der- 
niers que la forme de la tète. Il est assez grand, d’un bronzé obscur 
uniforme, presque mat, et la saillie qui termine ses élytres est com- 
mune, assez courte, concave en dessus et arrondie au bout. 


(1) Brenth. pugionatus, Chevrol. Revue zo0l. 1839, p. 178. Le màle atteint 
Jusqu'à 60 mill. de longueur, y compris le rostre et l’appendice caudal des 
élytres. M. Chevrolat pense à tort que cet insecte est identique avec l’Uropte- 
rus caudatus de Latreille; ce dernier ne l’a pas connu non plus que Schœn- 
herr. 

() Br. guttifer, Schænh. Cureul. V, p. 548; Schœnherr n’a connu que la 
femelle ; le mâle n’a pas le rostre beaucoup plus dilaté que le sien au bout, Au 
premier coup-d’œil, cet insecte parait congénère du Brenthus Douei Montrouz. 
de la Nouvelle-Calédonie (voyez plus haut, p. 444, note); mais ce dernier est 
un Céocéphalide. ' 

(3) Syn. Ozopecerus? Chevrol. Revue zool, 1839, p. 176. 


462 BRENTHIDES. 


NEMOCEPHALUS. 
Larr. Diction. class. d'Hist. nat., XIV, p. 693 (1). 


Mûles : Tète allongée, cylindrique, séparée de son col par un sillon 
circulaire en général peu marqué; col subbulbiforme ; rostre de 
grosseur et longueur variables, sa partie basilaire toujours plus longue 
que l’antérieure (2), cylindrique, rarement sillonnée en dessus ; l’an- 
térieure plus ou moins dilatée au bout. —'Mandibules un peu sail- 
lantes, arquées. — Antennes médiocres, assez robustes, à articles ba- 
silaires obconiques : 1 notablement plus long et plus gros que les 
suivants, ceux-ci en général devenant peu à peu ovalaires ou sub- 
moniliformes, 11 ovalaire, atténué en avant. — Yeux assez gros, 
médiocrement convexes. — Prothorax allongé, graduellement rétréci 
en avant, muni d'un sillon circulaire, souvent interrompu, près de 
sa base, — Elytres allongées, déprimées sur le disque, canaliculées 
près de la suture, conjointement arrondies ou subtronquées au bout, 
rarement acuminées et déhiscentes. — Pattes médiocres, robustes ; 
cuisses fortement en massue, les postérieures atteignant, ou peu s’en 
faut, le sommet du 2° segment abdominal; tarses robustes, spon- 
gieux en dessous, à articles 1-3 courts, égaux ou subégaux, presque 
toujours munis d’une fossette en dessus, 3 entier ou faiblement bilobé. 
— Les deux 1% segments abdominaux canaliculés ou au moins un 
peu excavés sur la ligne médiane. — Corps très-allongé, glabre. 

Femelles : Tète plus courte que celle des mâles, ainsi que le rostre; 
la partie basilaire de celui-ci au plus égale à l'antérieure, souvent 
plus courte, celle-ci filiforme. — Les deux 1°"° segments abdominaux 
convexes, non sillonnés. 

Les deux caractères essentiels de ce genre, tel que je le comprends, 
sont la brièveté et l'égalité des trois premiers articles des tarses, puis 
la longueur médiocre des antennes et la forme courte et ovalaire de 
leur dernier article. Le rostre est si variable qu’on ne peut en tirer 
aucun parti. Toute espèce, par conséquent, qui ne présente pas 
rigoureusement les deux caractères en question doit être exclue du 
genre et reportée dans le suivant. Toutes celles que Schænherr y a 
comprises et qui me sont connues (3) peuvent y rester, moins le gut- 


(1) Syn. Brenruus (section des Nemocerwazus), SchϾnh. Curcul, V, p. 541. 

(2) Il y a sous ce rapport, ainsi que sous celui de sa grosseur e£ de celle de 
la tête, des différences énormes entre les espèces, Chez l’obtusus, par exemple, 
la partie basilaire est près de quatre fois aussi longue que l’antérieure, chez le 
sesquistriatus à peine trois fois, tandis que chez le glabratus et surtout le cla- 
vipes, elle ne l’est pas deux fois. Plus le rostre est grêle et allongé, plus la dif- 
férence entre ses deux parties est considérable, Elle n’est pas, du reste, cons- 
tante dans la même espèce et dépend de Ja taille des exemplaires, 


(3) 1 n’en a décrit que sept (abstraction faite du guttifer) dont je n'ai que 


NÉMOCÉPHALIDES. 403 


tifer de Madagascar qui, ainsi qu'on l’a vu plus haut, appartient au 
genre ZETOPHLOEUS. 

Ces insectes sont propres à l'Amérique, où ils sont répandus de- 
puis le Brésil méridional jusqu'au Mexique inclusivement. Il y en a 
un grand nombre d’inédits dans les collections. 


ACRATUS (1). 


-. Genre intermédiaire entre les Nemocrrnazus et les TERAMOCERUS 
du groupe des [thysténides. En prenant pour point de comparaison 
les premiers, ses caractères différentiels se réduisent aux suivants : 

ûles : Antennes en général plus longues (2), plus ou moins séta- 
cées, rarement filiformes, à articles 1-8 obconiques ou noueux au 
bout, 9-10 cylindriques, plus longs, 11 plus grand que 10, atténué 
én avant. — Pattes moins robustes, surtout les jambes; tarses plus 
longs, déprimés, à articles 4 au maximum aussi long que 2-3 réunis, 
3 bilobé, rarement entier. — Les deux 1° segments abdominaux 
non canaliculés ni excavés. 

Femelles : Elles sont à leurs mâles ce que celles des NemocEPHALUS 
sont aux leurs. 


Le rostre varie comme celui des NemocepnaLus, et les élytres sont 
assez souvent épineuses aux angles externes de leur extrémité. La 
forme générale est ordinairement plus étroite et plus svelte que chez 
ces derniers, mais ce caractère souffre d'assez nombreuses exceptions. 

Le genre a pour type le Brenthus suturalis de Fabricius et de 


quatre à ma disposition. Je remarque que celles (sesquistriatus, obtusus) chez 
qui le rostre est très-long et à partie antérieure très-courte, ont en même 
temps les cuisses très-rétrécies à leur base, tandis que celles (glabratus, cla- 
vipes) dont le rostre est relativement court et robuste ont les cuisses pareilles à 
celles des Prazocnemis du groupe des Céocéphalides, c’est-à-dire fortement 
comprimées et lamelliformes dans le point en question. Ce caractère est sur- 
tout prononcé aux postérieures. Il y a à une section particulière, sinon un 
genre distinct, à établir parmi ces insectes. 

Les Nemocephaius planicollis et spinirostris de Ceylan décrits par M. F. 
Walker (Aun. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IN, p. 262) sont très-probablement 
des Ithysténides. 

(1) Syn, Brenraus et Tenamocenus (pars) Schœnh. 

(2) Chez quelques espèces inédites, elles diffèrent à peine de celles des Nento= 
CEPIALUS, mais les tarses, conservant leur longueur relative normale, mon- 
trent que ces espèces rentrent dans le genre actuel. Il y a, au contraire, d’au- 
tres espèces (par ex. farsatus) chez qui les tarses sont, à très-peu de chose 
près, pareils à ceux du genre précédent, mais alors ce sont les antennes qui 
s’allongent et deviennent sétacées. La réunion de ces deux caractères n’est, 
par conséquent, pas indispensable pour qu'une espèce appartienne au genre 
actuel; ils se suppléent l'un l’autre. . 


464 BRENTHIDES. 


Schœnherr (4) ; mais comprend en outre une partie des TERAMOCERUS 
de ce dernier auteur (2). Ses espèces sont exclusivement américaines, 
comme celles du genre précédent, et il y en a au moins autant d'iné- 
dites que Schœnherr en à décrit. 


GRouPE XII. Ithysténides. 


Tète plus ou moins allongée, cylindrique ou rétrécie en arrière, 
parfois atténuée en avant, tronquée ou simplement resserrée à sa 
base ; rostre cylindrique ou quadrangulaire, sa partie basilaire tou= 
jours beaucoup plus longue que l’antérieure ; celle-ci très-courte, — 
Mandibules non saillantes. — Antennes longues, grèles, filiformes où 
sétacées. — Prothorax canalieulé ou non en dessus. — Pattes plus où 
moins longues et grêles; cuisses inermes en dessous ; tarses à articles 
4 plus long que 2-3 réunis, 3 bilobé, rarement entier. — Corps très- 
allongé. ? 

C'est dans ce groupe que se trouvent les formes les plus grèles de 
la famille. Les précédents n'offrent rien qu'on puisse comparer, sous 
ce rapport, aux TERAMOCERUS, Iraysrenus, etc. Le rostre est, quant 
à la longueur relative de ses deux parties, construit sur le même 
plan que celui des BeLorayNCuus, c’est-à-dire que sa partie anté- 
rieure ne paraît souvent être qu'un court appendice de la basilaire, 
Les antennes et les tarses ont participé à cet allongement, et c'est 
dans ces parties que se trouvent les deux caractères essentiels de ces 
insectes : tous réunissent à des antennes grèles et longues des tarses 
dont le 4 article est au moins un peu plus long que les deux sui- 
vants pris ensemble. Les Acrarus qui terminent les Némocéphalides 
et les rattachent au groupe actuel, ne présentent que l’une ou l’autre 
de ces deux particularités. 

Sous tous les autres rapports, à savoir la forme de la tête, la pré- 
sence ou l'absence d’un sillon sur le prothorax, la sculpture des 
élytres, la vestiture des téguments et la livrée, les Ithysténides va- 
rient beaucoup. 

Leurs formes typiques habitent la Malaisie et les parties avoisi- 
nantes de la Polynésie. Hors de là, ils ne sont représentés qu'à Mada- 
gascar par les Ozopgcerus et dans l'Amérique intertropicale par les 
TERAMOCERUS. 


(1) Fab Syst. EL. II, p. 546; Schœnh. Cureul. I, p. 354. Il est assez diMile 
de comprendre pourquoi Schœnherr, au lieu de le laisser dans les Nemoce- 
pHALus, à l'exemple de Dejean (Cat. éd. 3, p. 266), l’a compris dans une autre 
section des Brenruus. Cet insecte est le type d’ur groupe particulier, dont les 
espèces se font remarquer par leur livrée qui est en partie, au moins, d'un 
beau vert clair et métallique, espèces assez nombreuses, mais toutes, à l’ex= 
ception de celle-ci, inédites. 

(2) T. acutipennis, lævigalus, badius, lœvis, tursatus, plumirosiris, inter- 
ruptelineatus, subfasciatus, Schœnh, Curcul. V, p. 562. 


NÉMOCÉPHALIDES. 465 
I. Elytres canaliculées le long de la suture, lisses ou superficiel- 
lement ponctuécs en stries sur le reste de leur surface. 

a Guisses postér. atteignant au maximum le sommet du 

2e segment abdominal. 
b Elytres et abdomen parallèles, 

Prothorax déprimé et canaliculé en dessus : Teramocerus. 

_— convexe, non — : Ozodecerus. 


db Elytres et ablomen fortement resserrés dans leur 
milieu : Bulbogaster. 


aa Cuisses postér. dépassant le 2e segment abdominal et 
souvent les élytres : Ahystenus. 


Il. Elytres régulièrement striées ou ponctuées, non MENT 
le long de la suture. ‘ 


€  Proihorax canaliculé en dessus; corps non écailleux. 
d Tête à peine resserrée à sa base, presque sans col 
distinct : Lasiorhynchus. 


dd — tronquée — munie d’un — 
Funicule antennaire à art, 2 plus court que 3 : Prodector. 
_ —# aussilong — : Heleroplites. 


ce Prothorax non canaliculé en dessus; corps écailleux : Diurus. 


TERAMOCERUS. 
Scuoenu. Curcul. V, p. 556. 


Mâles : Tète tantôt (par ex. punctirostris) très-allongée et parfaite- 
ment cylindrique, tantôt (par ex. Mannerheimii, eæilis) plus courte 
et en cône renversé, plus ou moins resserrée à sa base; sun col sub- 
bulbiforme ; rostre de longueur variable; sa partie basilaire au moins 
trois fois plus longue que l’antérieure, cylindrique ou arrondie aux 
angles ; l’antérieure plus ou moins dilatée en avant. — Antennes 
longues (1) et très-grèles, tiliformes ou sétacées, à articles basilaires 
obconiques ou noueux au bout : 2 sensiblement plus court que 3, 
9-11 plus longs que les autres, 11 atténué en avant. — Yeux gros, 
arrondis, assez saillants. — Prothorax très-allongé, rétréci en avant, 
déprimé et canaliculé en dessus, à peine resserré à sa base. — Ely- 
tres très-allongées, inermes ou brièvement mucronées en dehors au 
bout, canaliculées le long de la suture, lisses ou finement ponctuées 
en stries sur le disque. — Pattes médiocres pour le groupe actuel; 
cuisses pédonculées à leur base, les postérieures atteignant rare- 
ment le sommet du 2° segment abdominal; jambes très-grèles, 
subarrondies ; tarses à articles 1 au minimum de moitié plus long 


(1) Elles sont relativement médiocres chez l’ezilis, et vont même en grossis= 
sant légèrement à leur extrémité; c’est la soule espèce, à ma connaissance, 
qui présente cette exception. 


Coléoptères. Tome VII. 30 


466 BRENTHIDES. 


que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Les deux 1° segments abdominaux non 
canaliculés. — Corps très-allongé et très-étroit, glabre. 

Femelles : Rostre beaucoup plus court; ses deux parties égales 
ou peu s’en faut : la basilaire beaucoup plus robuste que l’antérieure, 
celle-ci grêle, filiforme. — Antennes notablement plus courtes, du 
reste pareilles. 

Ce genre représente en Amérique les IraysrENus des Indes orien- 
tales et n’en ‘diffère même que bien peu. Il est presque superflu 
d'ajouter que ses espèces sont non moins voisines des ACRATUS qui 
terminent le groupe précédent, et c’est principalement pour conserver 
ce rapport que je lestplace en tête de celui-ci. Schœænherr ayant pris 
l’une d’entre elles (janthinus) pour type de son genre TERAMOCERUS, 
c'est à elles que ce nom doit rester (1). : 

Leur tète, comme on peut le voir, est construite d'après deux plans 
différents, mais ce caractère perd de son importance par suite des pas- 
sages qui existent entre eux. 


OZODECERUS. 
Cuevroz. Rev. 3001., 1839, p. 175. 


Mâles : Tète médiocrement allongée, robuste, atténuée en avant, 
cylindrico-conique, sans rétrécissement ni col en arrière; rostre 
allongé, peu robuste, continu avec la tête et légèrement conique à 
sa base, puis cylindrique, fortement renflé au niveau des antennes; 
sa partie antérieure très-courte, légèrement élargie en avant. — An- 
tennes très-longues et très-grèles, pareilles, du reste, à celles des 
TERAMOCERUS. — Yeux assez grands, peu convexes. — Prothorax 
oblongo-ovalaire, atténué en avant, convexe et non canaliculé en 
dessus, brièvement resserré et sans bourrelet à sa base. — Elytres 
subeylindriques, déprimées sur le disque, canaliculées le long de la 
suture, lisses ou très-finement ponctuées en stries sur le reste de leur 
surface, isolément prolongées à leur extrémité en une tige grêle. — 
Pattes assez longues ; cuisses antérieures robustes et brièvement pé- 
donculées à leur base, les autres plus faibles, presque graduellement 
en massue, les postérieures un peu plus courtes que le 2° segment 
abdominal; jambes subarrondies ; tarsés à articles 4 un peu plus long 
que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Les deux 1% segments abdominaux 
convexes, non canaliculés, — Corps allongé, glabre. 

Femelles : Rostre plus court, sa partie basilaire en cône allongé, 
un peu moins longue que l’antérieure, celle-ci grèle, filiforme. — 
Antennes de moitié plus courtes, terminées (du moins chez le forficu- 
latus) par une massue allongée et déprimée de trois articles. — 
Elytres isolément et brièvement mucronées à leur'extrémité. 


(4) T. janthinus, Mannerheimii, gracilis, exilis, punctirostris, Schænh. 
loc. cit. p. 558; tous du Brésil. 


NÉMOCÉPHALIDES. 467 


Des trois espèces (forficulatus, rugicollis, tricuspidatus) que décrit 
M. Chevrolat, la première seule m’est connue. Les saillies qui termi- 
nent ses élytres et qui se retrouvent chez la seconde, rappellent celles 
des Diurus par leur gracilité. Elles seraient absentes chez la troi- 
sième, d'après la description qu'en donne M. Chevrolat, mais je crois 
qu'il n’a décrit que la femelle. ‘ 

Ces insectes sont propres à Madagascar, de grande taille et d'un 
bronzé obscur et peu brillant, ou noirs. Par suite de la forme 
de leur tête, ils représentent ici les Amerismus du groupe précé- 
dent, | 

BULBOGASTER. 


Genre voisin des Iraysrenus qui suivent et dont il diffère par les 
particularités qui suivent : 

Mâle : Prothorax en cône régulier, convexe, sans aucune trace de 
dépression ni de sillon en dessus. — Elytres fortement et largement 
resserrées dans leur milieu, leur partie postérieure oblongo-ovale. — 
Cuisses postérieures n’atteignant pas, à beaucoup près, l'extrémité 
du 2° segment abdominal ; 3° article des tarses très-petit, entier. — 
Abdomen cylindrique à-sa base, renflé, très-convexe et bulbiforme 
en arrière. — Corps très-brillant. 

Femelle : Pareille aux femelles des Iravsrenus, sauf les différences 
qui précèdent. 


La forme singulière des élytres donne à l'unique espèce (1) du 
genre une physionomie dont il n'y a pas d'autré exemple connu 
parmi les Brenthides, et qui rappelle assez bien celle des Crenosroma 
dé la famille des Cicindélides. Par suite de son prothorax non cana- 
liculé en dessus, elle fait le passage entre les Ozoprcerus et les Iruvs- 
TENUS, Mais est plus voisine de ceux-ci. J’en ai vu quatre exemplaires 
provenant des îles Fidji (Polynésie), 


ITHYSTENUS. 
Pascue, The Journ. of Enlom., I, p. 390 (2). 


Mâles : Tète très-allongée, en cône renversé, tronquée, avec un 
sillon bien marqué à sa base ; son col court, bulbiforme; rostre deux 
fois et demie à trois fois plus long qu'elle; sa partie basilaire qua- 
drangulaire, sillonnée ou non en dessus, äpre en dessous et sur les 
côtés, renflée entre les antennes; l'antérieure très-courte, graduelle- 


(1) B. ctenostomoides. Mas : OEneo-cupreus, nitidissimus, impunetatus, ely= 
tris juxta suturamsimpliciter unisulcatis, spina apicali (@) conica, vix arcuala, 
(@) breviore, dentiformi, armatis, Long: cum rostr. @ 25 mill., © 11 mill. 

(2) Syn. LerronnyNclius, Guérin-Mnev. Voy. d, 1. Coq.; Entom. p, 110 
(1830); nom appliqué, un an auparavant, par Clift à des Reptiles. 


468 BRENTHIDES. 


ment élargie et tronquée en avant. — Antennes longues, grèles, 
subsétacées, empiétaut plus ou moins sur le prothorax, à articles 
1 allongé, gros et pyriforme, 2-8 longs, un peu noueux au bout, 9-11 
plus longs, cylindriques, 11 arrondi au bout. — Yeux grands, arron- 
dis, peu convexes.— Prothorax en cône très-allongé, déprimé et pro- 
fondément sillonné en dessus, muni d'un sillon circulaire et d’un 
bourrelet à sa base. — Elytres très-allongées, linéaires, canaliculées 
le long de la suture, tronquées à leur extrémité avec leurs angles 
externes brièvement mucronés. — Pattes très-longues et très-grèles; 
cuisses en massue seulement à leur’ extrémité, les postérieures attei- 
gnant au moins le sommet de l'abdomen; jambes plus ou moins 
comprimées, bidentées au bout; tarses très-longs, spongieux en 
dessous, avec une ligne médiane glabre, à articles 1 beaucoup 
plus long que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Abdomen non canaliculé. — 
Corps glabre. 

Femelles : Tète et rostre plus courts; la partie basilaire de celui-ci 
formant la moitié de sa longueur, épaissie, subeylindrique, sillonnée 
en dessus ; l'antérieure filiforme.— Antennes médianes, plus courtes, 
à articles 3 plus long que les suivants, {1 aussi long que 9-10 réunis. 
— Prothorax plus court, oblongo-ovale. — Elytres isolément échan- 
crées à leur extrémité. 


Pendant longtemps on n'a connu que l'espèce (1) sur laquelle 
M. Guérin-Méneville a fondé le genre, en lui donnant un nom qui 
n’était plus disponible. Dans ces derniers temps leur nombre s'est 
augmenté dans les collections, mais quelques-unes seulement ont été 
récemment décrites (2). Jusqu'ici le genre paraît être exclusivement 
propre aux Moluques, à la Nouvelle-Guinée et aux régions voisines 
de la Polynésie. 

Il est très-homogène; ses espèces sont de grande taille pour la 
plupart, d'un noir profond ou d'un bronzé obscur médiocrement 
brillants, mais chez la plupart les élytres sont ornées, à peu de dis- 
tance de la suture, d’une ou deux lignes jaunes longitudinales, en 
général abrégées en arrière ; la sculpture de ces organes consiste en 
deux sillons simples qui longent la suture et en dehors desquels il 


(1) L. angustatus, Guérin-Ménev. loc. cit. pl. 6, f. 12; Nouvelle-Guinée. 

(2) L. curvidens, Guerinii, Montrouz. Faun. d. l'ile Wooëll. p. 38; Nouvelle- 
Calédonie. — 7. Wallacei, Mysol; frontalis, Îles Arou; fumosus, lineuris, 
Batchian; ophiopsis, Nouvelle-Guinée ; Pascoe, Joc. cit. La dernière de ces en 
pèces se distingue de toutes les autres par une gibbosité dont son prothorax est 
pourvu en dessus, à quelque distance de son bord antérieur; je doute qu'elle 
apparlienne au genre. 

J'ai sous les yeux deux belles espèces inédites de la Polynésie chez lesquelles 
les cuisses postérieures dépasseut très-fortement les élytres, el dont les 
jambes de la mème puire sont très-cemprimées, Leurs mâles atteignent, Y 
compris le rostre, jusqu’à 50 millim. de longueur. 


NÉMOCÉPHALIDES. 469 


n'ya plus que des rangées régulières de petits points enfoncés. 
Jamais, chez les mâles, l'angle externe du sommet des élytres ne se 
prolonge, comme chez les Drurus, en une tige d’une longueur déme- 
surée. 

LASIORHYNCHUS (1). 


Mâle : Tôte allongée, parfaitement cylindrique, à peine resserrée 
en arrière, sans col distinct ; rostre continu avec elle, presque aussi 
long que le corps; sa partie basilaire cylindrico-conique, fortement 
renflée au niveau des antennes, l’antérieure très-courte, déprimée, 
graduellement élargie en avant. — Antennes un peu plus courtes 
que la première, très-grêles, velues, à articles { gros, en massue, les 
suivants subégaux, 2-8 noueux au bout, 9-11 cylindriques. — Yeux 
médiocres, saillants. — Prothorax très-allongé, presque régulièrement 
conique, peu déprimé et étroitement canaliculé en dessus, finement 
rebordé à sa base. — Elytres parallèles dans leurs deux tiers anté- 
rieurs, puis graduellement rétrécies et prolongées en une saillie com- 
mune, concave en dessous, comprimée à sa base, élargie ettronquée 
au bout, très-planes en dessus et régulièrement ponctuées-striées, 
— Pattes très-longues; cuisses en massue allongée, brièvement 
pédonculées à leur base, les postérieures atteignant presque l'extré- 
mité de l'abdomen ; jambes subarrondies ; tarses à articles 1 nota-" 
blement pluslong que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Les deux 1°°° segments 
abdominaux et le métasternum canaliculés. — Corps allongé, par- 
tiellement pubescent. 

Femelle : Beaucoup plus courte que le mâle dans toutes ses par- 
ties. — Rostre un peu plus long que le prothorax : sa partie basi- 
laire conique, plus courte que l’antérieure, celle-ci filiforme, légère- 
ment redressée au bout. — Antennes n’atteignant pas tout-à-fait la 
base du prothorax. — Celui-ci oblongo-ovalaire, atténué en avant, à 
peine sillonné en dessus. — Elytres conjointement et obtusément 
acuminées à leur extrémité, — Les deux 4* segments abdominaux 
convexes, non canaliculés. 


Ce genre et les trois suivants se distinguent de ceux qui précèdent 
par la sculpture régulière de leurs élytres et la vestiture de leurs 
téguments qui consiste presque toujours en poils ou en écailles. 

Celui-ci ne contient qu’une belle et rare espèce dont Fabricius et 
Olivier ont, depuis longtemps, décrit le mâle, sous le nom de Bren- 
thus barbicornis (2), et la femelle, sous celui de B. assimilis (3). 


(1) Syn. Brenraus Fab., Oliv., Herbst. — TERAMOGERUS pars, Schœnh. — Ne- 
MOCEPHALUS Latr. 

(2) Fab. Syst. El. II, p. 545. Olivier (Entom. V, p. 84) a figuré deux fois 
le mâle, d’abord (pl. I, £. 5 a) d'après un grand exemplaire, puis (pl. IL, f. 5 à) 
d’après un petit. 

(3) Fab. loc, cit. p. 546; Oliv. loc. cit, pl. 2, f. 6. 


"410 BRENTHIDES, 


Schœnherr, qui n'a connu en nature que le second de , ces sexes, l'a 
placé parmi les TERAMOCERUS (4). ; 

Cet insecte, originaire de la Nouvelle-Zélande où il vit, dit-on, sur 
le Damara australis , est d’un noir mat sujet à passer au brun rou- 
geâtre et présente sur les élytres six taches disposées par paires, assez 
mal limitées, d'un rouge ferrugineux et qui, parfois, se détachent fai- 
blement sur la couleur du fond. Il est partout revêtu de poils peu 
abondants, couchés et sublanugineux, sauf sur les élytres; la ponc- 
tuation de ces organes est assez fine et très-régulière. Le mâle, qui 
égale sous le rapport de la taille les plus grands Iraysrenus, a le 
dessous du rostre garni, dans toute son étendue, de poils longs et 
fins de couleur noire, 


. PRODECTUR. 
s Pascor, The Journ. of Entom., I, p. 392. 


Mâle : Tête allongée, cylindrique, un peu déprimée, tronquée et 
échancrée à sa base, séparée par un sillon très-marqué de son col; 
celui-ci bulbiforme; rostre un peu moins long que celui des Lasro- 
RHYNCHUS, du reste pareil. — Antennes des mêmes, avec les trois der- 
niers articles plus longs, cylindriques, le dernier dtténué au bout, le 
2° notablement plus court que le 3°. — Prothorax allongé, oblongo- 
elliptique, atténué en avant, déprimé et largement, mais peu pro- 
fondément canaliculé en dessus, muni d’un sillon transversal et 
d'un bourrelet à sa base. — Elytres des LASIORHYNCHUS, terminées par 
une longue saillie (2) commune, lancéolée et 'concave en dessous. — 
Pattes des LastorayNcnus, avec les quatre dernières cuisses graduel- 
lement en massue, et les postérieures ne dépassant pas le 2° segment 
abdominal. — Ce segment, le 1% et le métasternum canaliculés. — 
Corps très-allongé, partiellement pubescent. 

Femelle : Rostre beaucoup plus court ; ses deux parties égales : la 
basilaire quadrangulaire, l'antérieure filiforme.— Antennes médiocres, 
leurs trois derniers articles formant une massue allongée. — Elytres 
brièvement et isolément mucronées à leur extrémité. — Abdomen 
convexe, non canaliculé. 


Genre très-voisin des Diurus qui suivent, et qui ne s’en distingue 
que par le rostre plus fortement dilaté au bout chez les mâles, le 
prothorax canaliculé sur la ligne médiane, la forme de la saillie 
caudale des élytres dans le sexe en question, enfin les cuisses distinc- 
tement, quoique assez faiblement pédonculées. Il est également très- 
rapproché des LastoRHYNCHUS ; sa tête tout autrement faite est prin- 
cipalement ce qui l’en sépare. £ 


(1) Schœnh, Cureul. Y, p. 565. 


(2) Chez les exemplaires qui la présentent à son maximum de développement, 
cette saillie est presque de la longueur des élytres, 


NÉMOCÉPHALIDES. 471 


Il a pour type une grande et belle espèce (laminatus Pasc.) de 
Menado (Célèbes), d’un noir mat, revètue partout de poils blancs rares 
et couchés qui, en se condensant, forment une raie de chaque 
côté de la suture, et une autre un peu plus large sur les côtés du 
corps: 


HETEROPLITES (1). ‘ 


Genre encore plus voisin des Drurus que le précédent, mais en dif- 
férant par les particularités suivantes : 

Mûles : Funicule antennaire à article 2 aussi long que 3. — Protho- 
rax déprimé et canaliculé en dessus. — Corps glabre ou revêtu d'une 
sorte d'enduit. — Femelles inconnues. 


Le premier de ces caractères, les cuisses linéaires et n'atteignant 
pas le sommet du 2° segment abdominal, enfin l'absence de poils sur 
le corps, distinguent ces insectes des PRODECTOR. 

Is sont inférieurs, sous le rapport de la taille, aux Drurus, encore 
plus grèles que ces derniers, et la longueur de la partie antérieure du 
rostre, celle de leurs antennes, ainsi que la forme de la saillie caudale 
des élytres, varie dans chaque espèce. J'en connais trois, dont une 
seule, originaire des îles Philippines, est décrite en ce moment (2). 
Les deux autres sont de Java ou des Moluques. 


DIURUS. 
(Der.) Pascor, The Journ. of Entom., I. p. 392 (3). 


Mûles : Tôte allongée, cylindrique, tronquée en arrière et séparée 
par un sillon très-marqué de son col ; celui-ci bulbiforme; rostre très- 
long; sa partie basilaire graduellement, mais faiblement atténuée en 
avant, arrondie en dessous, plane et sillonnée en dessus; l’antérieure 
très-courte, à peine dilatée en avant. — Antennes empiétant un peu 
sur le prothorax, filiformes, garnies de poils squammiformes, à articles 
1 assez allongé, plus gros que les suivants, 2 beaucoup plus court que 
3, obconique, 3-10 allongés, cylindriques, 11 plus long, atténué en 


(1) Syn. Teramocenus (pars) Schœnh. — Iscunowenus, Imhoff, Gener. Cur- 
cul. pars I; genre non caractérisé et dont le nom était déjà employé par Schœn- 
herr dans la famille actuelle ; voyez plus haut, p. 414. 

(2) Teram. erythroderes, Schœænh. Cureul. Ÿ, p. 564; Westw. The Cabin. 
ofor, Entom, pl. 15, f. 2; (Ischnom. id. Imh. loc. cit.). Chez cette espèce, les 
appendices des angles externes du sommet des élytres sont aussi courts que 
ceux des Iruvsrenus. L'une des deux espèces inédites dont il est question dans 
le texte, les a aussi longs et aussi grèles que les Diunus; chez l’autre ils sont 
médiocres, lamelliformes et tordus sur eux-mêmes. Les antennes ne varient 
guère moins. 

(3) Syn. Geoceræauus, Guérin-Ménev., Schænb. 


472 BRENTHIDES. 

avant. — Yeux médiocres, arrondis, assez convexes. — Prothorax en 
cône allongé, un peu resserré avant son extrémité, sans rebord à sa 
base, ni sillon en dessus. — Elytres allongées, planes et non canalicu- 
lées le long de la suture, régulièrement striées-ponctuées, isolément 
prolongées au bout en une tige longue et grêle. — Pattes assez lon- 
gues, peu robustes; euisses graduellement en massue, les posté- 
rieures sublinéaires, n'atteignant pas tout-à-fait le sommet du 2° Seg= 
ment abdominal; jambes arrondies ; tarses relativement médiocres, à 
articles 4 un peu plus long que 2-3 réunis, 3 bilobé. — Les deux 
1° segments abdominaux non canaliculés. — Corps très-allongé, par- 
tout revêtu d'écailles paléacées. 

Femelles : Rostre beaucoup plus court; ses deux parties de gran- 
deur relative variable, l’antérieure filiforme, — Antennes de moitié 
moins longues; leurs trois derniers articles formant parfois une mas- 
sue allongée. — Elytres terminées par deux épines robustes et aiguës 
au bout, de forme variable. 


Il y à longtemps que Dejean (1) a mentionné ce genre, mais les 
caractères n’en ont été exposés que récemment par M. Pascoe. Il a 
pour type un insecte que Schœænherr à décrit le premier, en le pla- 

: Gant parmi les CeocepHALus (2),et qui est répandu dans les îles de la 
Sonde, quelques-unes des Moluques et la Presqu'île malaise. Une 
seconde, originaire de Bornéo, a été depuis, publiée par M. Pascoe (3). 
J'en connais deux autres originaires des mèmes régions. 

Ces insectes sont les seuls du groupe actuel qui soient revètus 
d'écailles, et ce caractère suffirait à lui seul pour les faire reconnaitre. 
Ces écailles, de couleur variable selon les espèces et parfois dans la 
mème espèce, tantôt garnissent densément le corps, tantôt laissent 
voir la couleur des téguments. La livrée est uniforme ou consiste en 
bandes longitudinales souvent peu apparentes. 

Le genre, d'une part, est très-voisin des deux précédents, et d'autre 
part à une analogie pronontée avec les ULocerus qui suivent. C'est 
ce qui m'a engagé à la placer à la fin de la tribu actuelle. 


(1) Cat. éd. 2, p. 244, 

(2) C. furcillatus (turcillatus par suite d’une faute d'impression), Schœænh. 
Curcul, 1, p. 359. M. Westwood (The Cabin. of or. Entom. pl. 15, f,3)a 
donné une très-belle figure du mâle, sous le nom de D. forcipatus ; la fe- 
melle a été figurée par M. Guérin-Méuevilie, Icon. ; Ins. pl. 38, f. 6. 

(3) D. dispar, Pascoe, The Journ, of Eutom. I, p. 393. Le mäle, selon 
M. Pascoe, ne peut pas se distinguer, par aucun caractère certain, du furctlla- 
tus du mème sexe, mais la femelle serait différente de celle.de ce dernier par 
ses antennes insérées près de l'extrémité du rostre, Ce mode d'insertion me 
porte à croire que cetle soi-disant femelle n’est qu’un mâle dont ies épiues 
terminales des élÿtres avaient perdu leur longueur ordinaire, 


ULOCÉRIDES. 473 


TRIBU II. 
ULOCÉRIDES. 


Antennes composées de neuf, rarement de onze articles apparents, 
plus ou moins difformes et hérissées de grosses écailles furfuracées. 


Le genre ULocenus de Dalmann, que Schænherr n’a jamais com- 
pris dans les Brenthides (1), en est, au contraire, si voisin, que j'hé- 
site à le placer dans une tribu à part. On comprend cependant que 
Schænherr ait pris ce parti à son égard, toutes les espèces améri- 
caines qu'il à connues n'ayant que neuf articles apparents aux 
antennes. Mais il existe à Madagascar un genre nouveau dont j’ex- 
pose plus bas les caractères, qui, avec le facies et la vestiture des 
Usocerus américains, a des antennes de onze articles dont les trois 
derniers forment une massue plus distincte peut-être que celle des 
Brenthides de la tribu précédente, chez qui il en existe une. Ce genre 
met à néant la seule raison plausible qu’on pourrait alléguer en 
faveur de l'opinion de Schænherr. La difformité des antennes de ces 
insectes, les grosses écailles dont elles sont hérissées, la couche épaisse 
d’enduit mélangé d'écailles semblables, qui revêt tous leurs organes, 
sauf l'extrémité du rostre, ne sont pas, en effet, des motifs suffisants 
pour autoriser à en faire une famille à part. 

Les caractères sexuels paraissent moins prononcés chez ces insectes 
que chez les Brenthides proprement dits; du moins chez les assez 
nombreux exemplaires que j'ai sous les yeux, je ne trouve de dif- 
férences sensibles ni dans le rostre ni dans les antennes. 

Les deux genres dont il vient d'être question sont les seuls qui 
composent en ce moment la tribu. 


I. Antennes de 11 articles : Pholidochlamys. 
IT, —_ 9 —  : Ulocerus. 


PHOLIDOCHLAMYS. 


Tête médiocrement allongée, cylindrique, coupée carrément en 
arrière ; rostre robuste, allongé ; sa partie basilaire cylindrique, fine- 


(1) Dans l’origine (Curcul. Disp. moth. p. 75), il avait fondé sur lui seul sa 
division des Ulocérides en l’intercalant entre celles des Cylades et des Oxy- 
rhynchides. Depuis, il a toujours conservé à cette division la même place, mais 
en y ajoutant les Erisus qu'il avait primitivement classés dans les Brachycéri- 
des. Parmi les auteurs récents, M. De Castelnau (Hist. nat. d. Col. II, p. 296) 
est le premier qui ait réuni ces insectes aux Brenthides. M. Imhoff (Vers. ein. 
Einführ in d. Stud, d. Coleopt. II, p. 168) en foit la 3e section de la famille 
du même nom dans laquelle, à l'exemple de Latreille, il comprend les CyLas. 
M. Jekel (Ins. Saunders.; Col. p. 156) est également d'opinion qu'ils doivent 
faire partie des Brenthides. 


ATÀ BRENTHIDES, 


ment sillonnée en dessus, l'antérieure déprimée, sinuée latéralement 
et carénée en dessus dans les 3/4 de sa longueur, cylindrique au bout; 
lèvre inférieure des scrobes fortement dilatée en dehors. — Antennes 
médiocres, de 41 articles très-distincts, dont les huit 1° écailleux 
et les trois derniers veloutés : 1 très-gros, en. cône recourbé, 2-4 
turbinés, très-resserrés à leur base (3 plus large que les autres), 5-8 plus 
étroits, obconiques, 9-11 cylindriques, formant une massue allongée 
et perfoliée, 11 plus long, atténué en avant. — Prothorax allongé, 
campanuliforme, fortement étranglé près de son bord antérieur, si- 
nué de chaque côté avant sa base; celie-ci largement échancrée en 
arc de cercle. — Elytres entamées à leur base par une échancrure 
commune de même forme. — Pattes robustes; cuisses fortement en 
massue, pédonculées à leur base ; hanches antérieures légèrement sé- 
parées; jambes de la même paire arquées, longuement élargies au 
côté interne; tarses à articles 3 beaucoup plus long et plus large 
que 2, 4 grand, de forme normale; ses crochets très-développés. — 
Le surpius comme chez les ULOCERUS. 


On voit par cette formule qu'à la structure des antennes très-diffé- 
rentes de celles des Urocerus, s'ajoutent plusieurs caractères qui ont 
plus qu'une valeur spécifique, notamment l’échancrure commune 
de la base des élytres, le pédoncule dont les cuisses sont munies à 
leur base et la grandeur du 4 article des tarses. Le genre parait 
donc très-distinet. Il est en outre propre à Madagascar et ne con- 
tient qu’une grande espèce (1) dont je n'ai vu qu'un exemplaire. 


ULOCERUS. 
Dazm. Ephemer. entom., p. 25 (2). 


Tête au plus médiocrement allongée, cylindrique ou obconique, 
sillonnée en dessus, tronquée et très-souvent triangulairement échan- 
crée à sa base, séparée de son col par un profond étranglement ; col 
bulbiforme, enfoui dans le prothorax ; rostre plus ou moins long; sa 
partie’ basilaire formant environ les 2/3 de sa longueur, carrée, sil- 
lonnée en dessus, élargie au niveau des antennes; l’antérieure de 
même forme ou cylindrique. —Antennes courtes, robustes, de 9 arti- 
cles : 1 allongé, obconique, 2 turbiné, plus court que 3, celui-ci en 
général plus long et souvent plus large que les suivants, 4-8 trans- 


(1) P. madagascariensis. Ater cinereo irroratus, antennarum articulis 5-8, 
elytrorum apice pedibusque sordide cinereis, tibiis nigro-annulatis; elytris 
grosse ac profunde seriatim scrobiculatis, transversim (prϾsertim postice) ru- 
gosis, singulo ante apicem fasciculis duobus vix discretis tuberculoque præ&- 
dito, apice ipso bituberculatis, tuberculo interiore majori. Long. cum roslr, 
28 mill. — Collection de M. A. Deyrolle, 

(2) Syn. Granronr, Latr, Diction. class, d'Hist. nat, XV, p. 593. 


ULOCÉRIDES. 475 


versaux, subcylindriques, perfoliés, 9 ovalaire, tronqué à sa base, 
parfois subarticulé, toujours de couleur noire. — Yeux assez grands, 
parfois médiocres, brièvement ovalaires ou arrondis(4). — Prothorax 
allongé , assez convexe, inégal en déssus , subparallèle dans ses 
deux tiers basilaires, puis fortement rétréci et resserré avant son bord 
antérieur, coupé carrément à sa base, avec ses angles postérieurs assez 
saillants.— Elytres allongées, parallèles, peu convexes en dessus, sub- 
verticalement déclives et tronquées en arrière, avec leurs angles 
externes plus ou moins épineux; chacune d'elles isolément saillaute 
à sa base. — Pattes assez longues; hanches antérieures contiguës; 
cuisses presque graduellement en massue, rarement subpédonculées 
à leur base ; jambes comprimées ; tarses à articles { un peu plus 
long que 2, 3 assez court, étroitement bilobé, 4 médiocre, renflé et 
comprimé en avant, ses crochets petits. — Corps allongé, revêtu 
d'un épais enduit et d'écaiïlles furfuracées. j 


Ces insectes sont répandus dans toutes les parties chaudes de l’A- 
mérique, mais, à la différence de la plupart des Brenthides de cette 
partie du globe, elles multiplient très-peu et sont par conséquent 
rares. Les collections cependant en contiennent beaucoup plus que 
n'en à connu Schœnherr, qui n'en à décrit que quatre (2). La plu- 
part sont de taille moyenne ou au dessus; parmi les petites il en 
est qui se font remarquer par la gracilité de leur forme générale. 


(1) Dans toutes Ie$ espèces, ils sont entourés d’un cercle d’un noir brillant 
qui ne présente, même avec les plus fortes loupes, aucune trace de cornées, 
tandis que ces dernières, quoique fines, sont très-apparentes au centre de ces 
organes. Ce caractère existe également chez le Pholidochlamys madagasca- 
riensis. 

(2) U. laceratus, immundus, Dalm. loc. cit.; squalidus, pannosus, SchϾnh. 
Cureul. V,p. 588; tous du Brésil.— Aj. : U. tetraurus, Imhoff, Gener. Cureul, 
pars 1; Buenos-Ayres. Cet habitat me parait douteux ; pendant les trois longs 
séjours que j'ai faits dans ce pays, je n’y ai pas vu de Brenthides. Montevideo 
forme l’extréme limite sud de la famille, et elle n’y est même que très-pauvre- 
ment représentée. 


FAMILLE LXV. 


ANTHRIBIDES. 


Tête prolongée en un rostre tantôt allongé, tantôt très-court, tou- 
jours plus ou moins robuste. — Sous-mentonmuni d'un grand etlarge 
pédoncule cordiforme ou subquadrangulaire, bilobé et logeant en- 
tre ses lobes le menton et la languette. — Màchoires bilobées; leurs 
lobes étroits, linéaires, arrondis au bout et finement ciliés. — Palpes 
filiformes : les labiaux de trois, les maxillaires de quatre articles; le 
dernier de tous allongé, atténué au bout. — Mandibules plus ou moins 
saillantes, déprimées, élargies et denticulées à leur base, arquées et 
aiguës à leur extrémité. — Labre distinct, arrondi et cilié en avant. — 
Antennes insérées sur le rostre, droites, de onze articles, terminées 
par une massue de trois à cinq articles, parfois filiformes, — Yeux 
grands, entiers ou échancrés. — Prothorax muni en dessus d’une 
carène transversale anté-basilaire ou basilaire, remontant sur ses 
côtés. — Hanches antérieures et intermédiaires subglobuleuses ; les 
premières faiblement separées, leurs cavités cotyloïdes fermées en 
arrière; les postérieures fortement transversales ; jambes tronquées 
au bout, jamais mucronées ou onguiculées; tarses de quatre amti- 
cles, le 3° presque toujours très-petit et enfoui entre les lobes du 2°; 
crochets libres, munis d’une dent en dessous. — Abdomen composé 
de cinq segments subégaux; son pygidium découvert; sa saillie 
intercoxale en triangle étroit et acuminé en avant. 


De mème que les Brenthides, ces insectes sont encore aujourd'hui 
regardés par un assez grand nombre d'auteurs comme n'étant qu'un 
type particulier de Curculionides. Les observations qui suivent feront 
ressortir les caractères qui les séparent de ces derniers, et les titres 
qu'ils ont à constituer une famille distincte. 

Jamais leur tête n’est subglobuleuse, ni rétrécie en arrière des yeux, 
ni séparée du rostre par un sillon transversal, ainsi que cela s'observe , 
si fréquemment chez les Cureulionides. Jamais non plus leur rostre 
ne devient grèle et filiforme comme chez un si grand nombre de ces 
derniers ; il est toujours plus ou moins robuste, mais varie, du reste, 
considérablement sous le rapport de la forme. D'abord (Phlæotragi- 


ANTHRIBIDES. 477 


des, Mécocérides, etc.) allongé et plus étroit à sa base que la tête, 
son diamètre ne tarde pas (par ex. Tropidérides vrais) à égaler celui 
de cette dernière; il devient en même temps parallèle, déprimé, et 
finit rapidement par être court, au point que ce n’est plus que par ana- 
logie qu'on peut lui conserver le nom de rostre; il mériterait plutôt 
celui de museau (1). Les formes qu’affectent ses scrobes se réduisent 
au fond à deux : tantôt ce sont des fossettes de grandeur très-varia- 
ble et en général irrégulières, tantôt des sillons qui se prolongent 
sous lui. Quant à leur position, on peut également les rapporter à 
deux types principaux. Dans la grande majorité des espèces, elles 
sont latérales et alors terminales ou contigües aux yeux, avec les 
passages intermédiaires. Chez les autres, elles sont situées à la face 
supérieure du rostre et ordinairement dans le voisinage immédiat 
des yeux. 

Le développement qu'a pris le pédoncule du sous-menton (2) et sa 
forme particulière sont éminemment caractéristiques de la famille. I 
est d'autant plus transversal que le rostre est plus court, et ses lobes 
varient assez; mais il n’y a, du reste, aucun parti à en tirer au point 
de vue générique et il en est de même des organes buccaux. Le men- 
ton est petit, souvent en partie caché par le pédoncule, entier ou 
échancré en avant, et porte les palpes labiaux. La languette, dans 
toutes les espèces où je lai examinée, est divisée en deux lobes 
grèles, divergents et ciliés. Les mâchoires sont constamment visibles 
à leur base entre le pédoncule et les bords du cadre buccal. Les mo- 
difications que subissent leurs palpes sont insignifiantes comme celles 
des palpes labiaux (3). Les mandibules sont surtout saillantes chez les 


(1) Ceci est évident, surtout pour celui des BRACHYTARSUS dont la tête, briè- 
vement rhomboïdale, ne présente pas le plus léger vestige d’un rostre. Ces 
insectes donnent par conséquent lieu, sous ce rapport, aux mêmes observa- 
tions que les Scolgtides. Voyez plus haut, p. 350, note 3. 

(2) Ce pédoneule a presque toujours été pris pour le menton, tandis qu’il 
correspond manifestement à celui qui existe chez la plupart des Gurculionides. 
Latreille, dans le plus exact de ses ouvrages (Gener. Crust. et Ans. I, p. 237), 
Olivier (Eutom. IV, 80, p. 2) et, récemment, M.L. Redtenbacher(Faun. Austr. 
éd, 2, p. 676) dans la description qu’il a donnée des organes buccaux du Pla- 
tyrhinus latirostris, sont tombés dans celle erreur. 11 eu résulte qu'ils ont ap- 
pliqué le nom de languette au menton et à la languette réunis. Je ne trouve 
que Jacquelin-Duval (Gener. d, Col. d'Eur.; Curcul, p. 5, note) qui, chez le 
même PLaryamnus, ait distingué ces parties du pédoncule qu'il appelle « une 
pièce fortement cordiforme. » Mais la figure qu’il en donne (ibid. pl, 2, f. 8 
a-b) ost très-incomplète et ne représente que la languette, ses palpes et une 
partie du pédoncule en question. 

(3) Chez les Bracuyransus seuls les palpes sont plus courts, relativement 
plus robustes que de coutume, et les deux articles intermédiaires de ceux des 
mächoires sont devenus transversaux. Voyez la figure qu'a donnée Jacquelin- 
Duval (loc, cit. pl. 1, f. 4b) de ceux du B. scubrosus. — L. Dufour (Ann. d. 


478 ANTHRIBIDES. 


espèces dont le rostre est aplati et en même temps tronqué au bout 
(par ex. Lirocenus, PLaryraNus, surtout NessrarA). Enfin le labre 
est toujours très-apparent, mais varie peu; il est presque toujours 
arrondi en avant. J 
L'insertion des antennes étant nécessairement déterminée par la 
situation des serobes, a été indiquée plus haut. De tous les organes 
ce sont, avec le rostre, ceux qui sont sujets aux modifications les plus 
fortes. Celles des mâles sont assez souvent (Phlæotragides, Mécocé- 
rides, Xenocérides) beaucoup plus longues que le corps, tandis que 
dans certains genres (par ex. EceLonerus), c’est à peine si, dans les 
deux sexes, elles le sont plus que la tête et le rostre réunis; mais 
constamment celles des femelles sont plus courtes que celles des 
mâles (1). 11 n’y a qu'une seule exception connue (2) au nombre des 
articles de ces organes, qui est de onze, comme on l’a vu plus haut. 
Les entomologistes me paraissent n'avoir pas attaché assez d’impor- 
tance à la carène transversale dont le prothorax est pourvu. Les 
caractères qu'elle fournit ont souvent une valeur générique et sont 
même parfois propres à des groupes supérieurs aux genres. On péut 
l'appeler carène antérieure, attendu qu'en arrière d'elle il en existé - 
généralement une autre qui doit naturellement recevoir le nom de 
carène postérieure. Celle-ci, qui n'a qu'une importance secondaire ét 
qu'on peut négliger, ne se prolonge jamais le long des côtés du pro- 
thorax. L'autre, au contraire, le fait presque toujours plus où moins, 
et il n’est pas rare qu’elle en atteigne le bord antérieur, ou peu s'en 
faut. La longueur de sa portion remontante, la manière dont elle se 
comporte à ses extrémités, selon qu'elle forme une courbe où un 
angle droit, mais surtout ses rapports avec la base du prothorax, sont 


1. Soc. entom. 1843, p. 319, pl. XI, n° I, f. 13) n’ayant pas pu découvrir les 
palpes maxillaires du Choragus Sheppardi, est resté dans le doute sur leur 
existence. Je crois les voir très-distinctement et ne leur trouve rien de particu- 
lier. Ce que ce savant entomologiste appelle l’épistome chez le mème insecte 
est, sans aucun doute, le labre. 


(1) Il existe une cause de variation autre que le sexe, qui mérite d’être si 
gnalée. Les Anthribides présentent souvent dé grandes différences sous le 
rapport de la taille dans la même espèce. Les grands exemplaires ont les an= 
tennes relativement beaucoup plus longues que les petits. Il faut faire attens 
tion à cola, afin de ne pas ériger ces derniers en espèces distincies, ou les 
prendre pour des femelles, comme cela cst arrivé quelquefois. 


(2) Dans le genre Dosornena de M. Pascoe (The Journ. of Entom.I, p.331): 
Mais peut-être vaudrait-il mieux considérer le {2e article comme un faux arti- 
cle analogue à celui qui existe dans plusieurs familles. Je suis d'autant plus 
porté à le croire, que chez les espèces à antennes en massue, le 110 parait 
assez souvent en former deux, sa portion terminale étant plus ou moins rétrécie 
et ayant un autre aspect que la basilaire, sans qu'il existe de suture entre 
elles. 


. ANTHRIBIDES. 479 


autant de particularités dont il est nécessaire de tenir un compte 
exact. Elle est assez souvent située au tiers basilaire du prothorax, où 
même plus avant, mais peu à peu elle se rapproche du bord posté- 
rieur de ce dernier et finit (Basitropides, BracayTarsus, etc.) par se 
confondre complétement avec lui. Elle paraît alors ne pas exister (1), 
mais l’analogie oblige d'admettre qu'elle est simplement devenue 
basilaire, d’anté-basilaire qu’elle était auparavant. 

L'écusson est généralement petit et au plus médiocre. Les élytres 
laissent constamment le pygidium à découvert, et chez toutes les 
espèces dont la carène prothoracique est anté-basilaire, leur base est 
munie d'un rebord plus où moins large. Très-variables sous le rap- 
port de leur longueur, les pattes ont ceci de remarquable, qu'à une 
seule exception près (quelques PacLæopmzus), les cuisses ne sont 
jamais dentées ni leurs jambes onguiculées ou mucronées au bout. 

La petitesse du 3° article des tarses et sa réception entre les lobes 
du 2° ne souffrent qu'un très-petit nombre d'exceptions ; il en est de 
même de la présence de la dent des crochets. 

La même constance de formes s’observe dans les autres parties du 
corps; le pygidium, le métasternum sous le rapport de sa longueur, 
et la saillie mésosternale sont les seulés qui varient un peu. Les 
épisternums métathoraciques sont généralement larges, surtout en 
avant. Les épimères du mésothorax sont constamment linéaires, 
obliques et interposées entre le métasternum et les élytres, sans jamais 
devenir ascendantes. Les épisternums qu’elles accompagnent restent 
constamment médiocres et forment un triangle régulier dont le som- 
met est dirigé en arrière. 

La vestiture des Anthribides consiste exclusivement en poils; chez 
aucun d'entre eux il n'existe de véritables écailles. -Leur livrée, en gé- 
néral assez sombre, est assez souvent uniforme ou consiste en taches 
ne formant très-fréquemment qu'un dessin nuageux. On ne connaît 
jusqu'ici parmi eux que deux genres (ACANTHOPYGUS, BYTHOPROTUS) 
dont les espèces aient les téguments ornés de couleurs métalliques. 


(1) Surtout lorsque sa portion remontante atteint le bord antérieur du pro: 
thorax, comme cela a lieu, par exemple, chez la plupart des BracayTARsus. 
Dans ce cas, le prothorax ressemble complétement à celui des Coléoptères chez 
lesquels le pronotum est limité latéralement par une arête plus où moins pro- 
noncée, et s’est ainsi que le décrivent Schœnherr et les auteurs en général. Je 
crois néanmoins que, dans la famille actuelle, il vaut mieux admettre que la 
Carène en question existe toujours et a seulement changé de place. 

Le fait suivant vient à l'appui de cette opinion. Si l’on écarte des élytres le 
prothorax, on aperçoit souvent sur son bord postérieur, qui est coupé verti- 
calement, des vestiges de là carène postérieure, ce qui ne se voit pas chez les 
autres Coléoptères. M. Jekel est, jusqu'ici, le seul auteur qui ait bien compris 
ces changements de position de la carène antérieure, Il a fondé sur une espèce, 
Chez qui elle est basilaive, son genre’ Basrrnoris, qu’on trouvera plus loin 
copstituant le type d’un groupe particulier. ” 


480 ANTHRIBIDES. 


Les caractères sexuels de ces insectes, très-prononcés chez les uns, 
peu apparents chez les autres, portent d'abord sur la taille qui, à 
l'inverse de ce qui a lieu chez les Curculionides, est constamment 
plusiforte chez les mâles que chez les femelles, sur la brièveté rela- 
tive du rostre chez ces dernières, ce qui est encore l'opposé de ce qui 
existe chez les Cureulionides, mais surtout sur les antennes et les 
pattes antérieures. Chez un grand nombre d'espèces, les antennes 
paraissent être de même longueur dans les deux sexes, mais, en y 
regardant de près, on trouve toujours que celles des mâles sont un 
peu plus grandes. Très-souvent la différence qui existe, sous ce rap- 
port, entre eux et leurs femelles est énorme. 

A l'état parfait, les Anthribides se trouvent sur le bois mort, les 
troncs des arbres, les agarics, plus rarement sur les feuilles et les 
fleurs. La plupart ont des allures lourdes ; quelques-uns sont, au con- 
traire, très-agiles et prennent leur vol avec la plus grande facilité (1); 
plusieurs {par ex. ARÆOCERUS, CHoRAGUS) jouissent de la faculté sal- 
tatoire. 

Celles de leurs larves qui sont décrites en ce moment, ne s'élèvent 
qu'à cinq et appartiennent, en suivant l'ordre systématique, aux 
genres Craroparis (2), Bracayransus (3), AræocERUS (4) et Co- 
rAGus (5). Leur organisation générale est si voisine de celle des larves 
des Curculionides, qu’une description s'appliquant à toutes serait 
superflue. Elles sont constamment privées de stemmates et ne possè- 
dent que de faibles rudiments d'antennes qui sont même parfois 
(Bracavrarsus, CHorAGus) absents. Deux d'entre elles (CRATOPARS, 


(1) Ce qu’on sait, à cet égard, des espèses exotiques, se réduit au peu que 
j'ai dit autrefois (Ang. d. Scienc. nat. XXI, 1830, p. 158) des habitudes de 
celles du Brésil. 


(2) C. lunatus, Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc, d, Liège, VII, 
p. 540; ses mœurs sent inconnues. 


(3) B. scabrosus, Frisch, Deutschl. Ins. IX, p. 37, fig. XX, XXI; Latr. Hist. 
nat. d. Crust. ct d. Ins. XI, p. 37; Vallot, Ann. d. Sc. nat. XIII, p. 68; 
Leunis, Stettin. entom. Zeit. 1842, p. 190, — varius, Ratzeb. Die Forstins. I, 
p. 119, pl. 4, f. 6 Bet 6 G; Nœrdilinger, Stettin, entom. Zeit, 1848, p. 230. 


(4) À. fasciculatus De Geer (coffeæ Fab.), H. Lucas, Ann. d.1., Soc. entom. 
1861, p. 399; vit dans les rameaux d’une espèce de gingembre, les graines du 
cacuo, du café, et probablement aux dépens de plusieurs autres plantes. 


(5) C. Sheppardi, L. Dufour, Ann. d. 1. Soc. entom. 1843, p. 314, pl. 11, 
no I, f. 1-3; dans les branches mortes et à moitié décomposées de l'aubé- 

iue. 
3 En outre de ces espèces, j'ai sous les yeux la description et la figure de la 
larve d’une espèce nouvelle de Taorinenes de Ceylan, que M. Candèze a reçué 
de M. Nietner et, qu’à ma prière, il a bien voulu examiner. Elle n’a ni ocelles, 
ni antennes, ni pattes, et ressemble complétement à celle d’un Curculio= 
uide. 


: ANTHRIBIDES. 481 


ARÆOCERUS) ont des pattes assez développées (1); chez les autres elles 
sont remplacées par des pseudopodes thoraciques très-contractiles. 
L'existence de ces pattes n'étant pas constante, il n'existe aucun 
caractère absolu qui distingue ces larves de celles des Curculionides. 
Celles dont les mœurs sont connues vivent, pour la plupart, à l'inté- 
rieur des branches ou des graines des végétaux et y subissent leur 
métamorphose. Par une exception bien remarquable, celles des Bra- 
cayrARsus habitent des coques formées par la peau desséchée des 
Coccus femelles, sans qu’on sache encore d’une manière certaine si 
elles sont ou non parasites de ces insectes (2). 

Les Anthribides sont beaucoup plus nombreux qu'on ne le croit 
généralement. Le nombre de leurs espèces existant dans les collec- 
tions ne peut guère s’estimer à moins de 800 (3), dont plus des deux 
tiers sont inédites. Leur distribution géographique est tout autre que 
celle des Curculionides. Ce n'est plus ici l'Amérique, mais la Malaisie 
qui à une incontestable supériorité sur le reste du globe (4). En 
Europe la famille n’est représentée que par six genres comprenant 
ensemble un peu plus d’une vingtaine d'espèces. 

Les points les plus essentiels de son histoire se réduisent aux sui- 
vants. Geoffroy (5)est le premier qui ait employé le nom d’ANTHRIBUS, 
mais en l'appliquant à des insectes très-différents ; sur les sept es- 
pèces décrites par lui, trois seulement appartiennent à la famille ac- 
tuelle. Afin d’obvier à cette confusion, Olivier (6), en 1788, proposa 


(1) D’après un passage de M. Ratzeburg (loc. cit. p. 115), la larve de l’An- 
thribus albinus en aurait également de courtes. 

(2) M. Nœrdlinger (loc. cit.) est le seul auteur qui se soit prononcé pour l’af- 
firmative. Il fait observer, à l'appui de son opinion, que la larve du BacuyTar- 
sus est si volumineuse, et le Coccus qui la renferme si complétement vidé de 
son contenu, qu'il est impossible que les jeunes des deux espèces puissent 
vivre côte à côte. 

(3) M. Pascoe (Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3,1V, p. 327) le porte à 1200 et 
M. Jekel (Ins. Saunders.; Col, I, p.38) à 1000 environ. Sans avoir aueun moyen 
rigoureux de contrôler ces deux évaluations, elles me paraissent un peu trop éle- 
vées. Schœnherr, y compris les espèces des anciens auteurs qu’il n'avait pas 
vues, en mentionne 183. Depuis l’apparition de son ouvrage, on en a publié 
environ 80. Les genres se sont accrus dans une proportion plus grande encore, 
Déduction faite des doubles emplois, au lieu des 40 qu’a connus Schœænherr, 
j'en mentionne 91, parmi lesquels un assez grand nombre sont nouveaux. J'au- 
rais pu en créer bien davantage, les collections Gtant remplies d’espèces 
inédites qui ne peuvent rentrer dans aucun de ceux compris dans mon travail. 

(4) M. Wallace, à ce que nous apprend M. Pascoe (loc. cil.), en a recueilli, 
dans cette partie du monde, pas moins de 400 espèces. 

() Hist. d. Ins. à. envir, d. Paris, I, p. 306; les trois espèces qu'il a 
connues correspondent aux Plalyrhinus latirostris, Brachytarsus scabrosus 
et B. varius. 


(6) Encycl. méthod.; Ins, VIL, p. 601. 
Coléoptères. Tome VII. 3! 


482 ANTHRIBIDLS. 


d'imposer à ces dernières le nom de MACROCEPRALUS qui, quelque 
temps auparavant, ayant été donné par Swederus (1) à un genre 
d'Hémiptères, n’a pas pu être adopté. Fabricius, après avoir d'abord 
dispersé ces insectes parmi les Curculionides, les Longicornes, etc., 
finit, en 1792 (2), par les réunir sous le nom d'ANTHRIBUS qui leur 
est définitivement resté, bien que, plus tard, Hellwig (3)ait proposé 
de lui substituer celui de Prarysrowos, et Thunberg (4) celui d'An- 
pLycerus. Sauf le genre PLaryrainus, créé par Clairville (5), et qui 
n’a été adopté qu'assez tard, aucun n’a été proposé jusqu'à l'appari- 
tion des travaux de Schœænherr. Ceux qui ont été fondés depuis cette 
époque sont assez nombreux et, pour la plupart, dus à M. Pascoe (6). 

Quant à la place que les Anthribides doivent occuper dans la mé- 
thode, les opinions qui se partagent en ce moment les entomologistes 
se réduisent à trois. Les uns, à l'exemple de Latreille, dans ses der- 
niers ouvrages (7), et de SchϾnherr, ne les regardent que comme un 
groupe particulier des Curculionides (8). D'autres, adoptant l'opinion 
primitive de Latreille (9), les réunissent aux Brucaus dans une fa- 
mille à part-(10). Enfin un seul, M. Jekel (11),a émis récemment cette 
idée que ces insectes doivent à eux seuls former une famille distincte, 
en quoi je suis complétement de son avis (12). 


(1) Nov. Act. Holmiens. VIII. 

(2) Entom. systemat. I, p. 375. 

(3) In Schneid. Neuest. Mag. d. Entom. p. 393. 

(4) Nov. Act. Upsal. VIT. 

(5) Entom. helvét. I, p. 112. 

(6) Ils s'élèvent à 26 et ont presque tous pour types des espèces recueillies 
par M. Wallace dans la Malaisie. La plupart d’entre eux m'ont été communi- 
qués par M. Pascoe avec une obligeance dont je ne saurais trop le remer- 
cier. 

(7) Règr. anim. ed. 1, LIL, p. 323; Fam. nat. p. 386; Règne anim, éd. 2, 
V, p. 71. Le vaste groupe que Latreilie nomme Rhynchophores, dans ces trois 
ouvrages, correspond exactement aux Gureulionides de Schænherr. 

(8) Voyez Jacquel.-Duv. Gener. d. Col. d’Eur.; Cureul. p, 3. — Bach, 
Kæferfaun. d. Nord-u.-Mitteldeutschl, IL, p. 151. — G. Thoms. Skandin, Col. 
I, p. 138. — Schaum, Cat. Col. Europ. ed. 2, p. 83. — Grenier, Cat. d. Col. 
d, France, p. 50. 

(9) Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 53; Hist. nat, à. Crust. et d. Ins. XI, 
p. 32; Gencr. Crust. et Ins. I, p. 236; Consid. génér. p. 218. Dans ces trois 
derniers ouvrages Latreille, donnant bien à tort la prépondérance aux Brucuus, 
nomme Bruchelæ la famille qu’il étabiit sur ce genre et les Anruripus. Ce 
nom à été reproduit dans le même sens, par M. Gerstæcker, dans ses derniers 
Comptes-rendus entomologiques. P 

(10) L. Redtenb. Faun. austr, ed. 2, p. 669. Ce savant entomologiste com- 
prend en outre, dans cette famille, les Dyonrmnyneuus, RuiNomacenr et NEMONYX. 
= Jmhoff, Vers. ein. Einfübr. in d, Stud. d, Col. p. 200. 

(11) Ins. Saunders.; Col. I, p. 37. 

(12) Los Anthribides diffèrent essentiellement des Cureulionides par la forme 


ANTHKIBIDES. 483 


La classification suivante à pour point de départ, comme celle de 
SchϾnherr, le mode d'insertion des antennes, mais c'est tout ce 
qu'elle a de commun avec la sienne. Le caractère en question est 
assez important pour qu'il soit nécessaire de diviser la famille en 
deux légions. 


I. Antennes insérées sur les côtés du rostre. À. PLEUROCÈRES. 
Il. — — à sa face supérieure près des yeux. À. ANOGÈRES. 


LÉGION I. 


ANTHRIBIDES PLEUROCÈRES. 


Antennes Insérées sur les côtés du rostre, très-rarement en dessus, 
mais alors les scrobes de ce dernier très-grandes et occupant la ma- 
jeure partie de sa face supérieure. 

L'exception au mode d'insertion des antennes n’a lieu que dans un 
petit groupe composé de deux genres seulement, celui des Apolec- 
tides. Il se rapproche par là-des Anthribides anocères; mais tandis 
que chez ces derniers les serobes rostrales sont très-petites, arrondies 
et contiguës aux yeux, elles ont conservé dans le groupe en question 
la grandeur et la forme irrégulière qu'elles affectent presque cons- 
tamment chez les pleurocères. 

Cette légion comprend les deux tiers de la famille et presque toutes 
les espèces de cette dernière qui sont remarquables soit par leur 
taille, soit par la longueur de leurs antennes chez les mâles. Schœn- 
herr l’a divisée en deux groupes d'égale valeur, selon que les serobes 
rostrales sont sulciformes ou fovéiformes, ce qui l’a conduit à un 
arrangement peu naturel. On en obtient un beaucoup plus satisfai- 
sant en prenant pour point de départ la situation de la carène anté- 
rieure du prothorax. Les deux groupes ou tribus auxquelles on 
arrive par là peuvent recevoir les noms suivants, qui expriment très- 
bien si cette carène est distincte de la base du prothorax ou confon- 
due avec elle. 


I. Carène antérieure du prothorax anté-basilaire, TROPIDÉRIDES. 
II, — _— basilaire. BasirRopipes 


du pédoncule de leur sous-menton, leur labre {toujours distinct et le nombre 
des articles de leurs antennes qui est de onze au lieu de douze. Si l'on ajoute 
à cela la structure de leurs tarses, la carène dont leur prothorax est le plus 
souvent pourvu, les proportions relatives de leurs segments abdominaux, leurs 
caractères sexuels qui sont, comme on l’a vu plus haut, l'inverse de ceux des 
Cureuliouides, enfin leur facies, je ne vois pas ce qu'on peut exiger de plus 
pour admettre qu’ils constituent un type spécial, type dont l'existence était né- 
cessaire pour remplir l'intervalle qui, saus eux, resterait inoccupé entre les 
Curculionides et les Bruchides. Quant à ces derniers, ce sont, ainsi qu'on le 
verra plus low, des insectes beaucoup plüs voisins des Chrysomélides que de 
coux-ci. 


484 ANTHRIBIDES. 


TRIBU LI. 
TROPIDÉRIDES. 


Carène antérieure du prothorax plus ou moins éloignée du bord 
postérieur de ce dernier, 


La carène postérieure du prothorax n’a, comme je l'ai dit précé- 
demment, qu'une importance secondaire; elle n'est pas toujours 
présente ni constante dans sa forme chez les espèces d'un mème 
genre. Dès lors, bien qu'on puisse en tirer parti dans un certain nom- 
bre de cas, j'ai ru devoir renoncer complétement à son emploi. 
Toutes les fois par conséquent qu'il s'agit plus bas de la carène pro- 
thoracique, sans désignation plus précise, c'est de l'antérieure qu'il 
est question. 

On n’a choix, pour base de l’arrangement systématique des nom- 
breux genres de cette tribu, qu'entre les quatre parties suivantes : le 
rostre considéré au point de vue de sa forme générale, les serobes 
rostrales, les antennes et les yeux. Après un mür examen, le rostre 
m'a paru mériter la préférence (4); c’est lui, en effet, qui contribue 
en grande partie à donner aux espèces la physionomie qui leur est 
propre. Les formes très-variées qu’il affecte rentrent en dernière ana- 
lyse, dans deux types fondamentaux et assez nettement limités. Mais 
telle estla multiplicité des modifications que subit l’organisation des 
Anthribides, qu’en combinant les caractères qu'il fournit avec ceux 
empruntés aux trois autres parties indiquées plus haut, j'ai dû sous- 
diviser la tribu en pas moins de dix-sept groupes secondaires dont 
plusieurs mêmes ne sont que médiocrement homogènes. Le tableau 
suivant contribuera à les faire reconnaître, autant que cela est pos- 
sible. 


I, Rostre plus étroit à sa base que la tête, élargi en 
avant, très-rarement aussi large qu’elle et 
parallèle, mais alors subeylindrique. 

A. — épais, anguleux ou subanguleux à sa base, en 
général échancré au bout, avec ses scrobes 
terminales. 

a Yeux brièvement ovales ou arrondis. 


(1) 11 suffit de considérer où les serobes, puis les yeux employés en première 
ligne par Schœuherr, l'ont conduit, pour apprécier la valeur systématique de 
ces parties. Les serobes, par exemple, l'ont amené à intercaler entre les Pry- 
cuopenes et les Puzogornaus, deux genres extrêmement voisins, huit autres 
genres qui sont très-dilférents de ces insectes. Quant aux antennes, leur variä= 
bilité est excessive, et comme elle est presque toujours sexuelle, il en vésul- 
terait, en les prenant pour base, que dans un grand nombre de genres les 
femelles appartiendraient à d’autres groupes que leurs mâles. 


2 TROPIDÉRIDES. 
b  Scrobes rostrales de forme variable, jamais 
nettement arrondies, 
© Corps très-allongé, cylindrique ou déprimé. 
ce oblong ou oblongo-ovale. 
Antennes à art. 1plus long que 2, rarement 
égal à lui. 


court 

bb Scrobesrostralesnettement arrondies ou ovales. 

aa Yeux oblongo-ovales, longitudinaux. 
Scrobes rostrales fovéiformes, 

sulciformes. 

B. Rostre déprimé, plan en dessus, tronqué, rarement 
sioué au bout; ses scrobes non terminales chez 
presque tous. 

Yeux très-grands, plus ou moins rapprochés sur le 
front, 


de grandeur normale, latéraux. 


IT. Rostre aussi large à sa base que la tête, très-rare= 
ment dilaté à son extrémité. 
A. Serobes rostrales fovéiformes. 

d Rostre peu épais, plan en dessus; ses scrobes 
presque toujours recouvertes par ses bords 
latéraux. 

e Yeux entiers. 

« Tète et rustre normaux, . 

formant ensemble un triangle 

vertical à sommet dirigé en 
bas, 


— — 


ee Yeux échancrés. 
Scrobes rostrales petites, basilaires, contiguës 

aux yeux, 

grandes, médianes, irrégn- 

lières, 

da Rostre plus ou moins épois, très-court; ses 
scrobes découvertes. 

f Antennes très-longues et très-grêles ; leur mas- 
sue peu distincte, 

g. Yeux entiers. 
Scrobes rostrales supérieures, 

latérales. 


gg Yeux échancrés. | 
ff Antennes très-robustes, au plus médiocres; 
leur massue distincte. 
B. Scrobes rostrales sulciformes, verticales ou très-obli- 
ques. 


485 


PHLOEOTRAGIDES, 


Mécocénipes. 
ToPHOCÉRIDES, 
DiSCOTÉNIDES, 


ISCHNOCÉRIDES, 
SINTORIDES, 


ACORYNIDES, 
PHLOROPHILIDES, 


TROFIDÉRIDES VRAIS. 


ZYcËNonipes. 


PROSCOPORHINIDES. 


CoRnRHÉCÉRIDES. 


APOLECTIDES. 
DÉCATAPHANIDES. 
XÉNOCÉRIDES. 


XYLINADIDES. 


ECÉLONÉRIDES. 


486 ANTARIBIDES. 


GROUPE I. Phlæotragides. 


Rostre épais, plus étroit à sa base que la tête (CERAMBYRAYNCHUS 
excepté), plus ou moins allongé, anguleux ou arrondi à sa base, dilaté 
(CeramsyrayNéus excepté) et souvent fortement échancré au bout; ses 
scrobes sulciformes ou fovéiformes, découvertes, latérales, terminales 
et ouvertes (1). — Antennes de longueur variable; celles des mâles 
très-souvent plus longues que le corps; leur 1° article plus court que 
le 2° ; leur massue dans les deux sexes lâche, faible et parfois peu 
distincte. — Yeux grands, entiers, brièvement ovales ou arrondis, 
latéraux. — Carène du prothorax assez fortement anté-basilaire, 
arquée, rarement obtusément anguleuse à ses extrémités. — Corps 
allongé, subeylindrique ou déprimé. 


Ce groupe comprend tous les Anthribides pleurocères dont l’orga- 
nisation se rapproche de celle des PazororraGus et des PrYCHODERES, 
ses deux genres les plus connus. Une taille toujours au-dessus de la 
moyenne, un rostre robuste, sensiblement et souvent beaucoup plus 
long que large, un prothorax ovale ou oblong, dont la carène est 
plus ou moins fortement anté-basilaire, des antennes de Céramby- 
cides chez les males, enfin des pattes dont les antérieures n’ont 
qu’une faible tendance à s’allonger plus que les autres, tels sont les 
principaux caractères qui le distinguent des groupes qui suivent (2). 
Il est très-homogène, malgré la différence qui existe dans les scrobes 
rostrales de ses genres ; les deux formes qu’elles affectent ne peuvent 
servir qu'à assigner à ces derniers leurs places respectives près les 
uns des autres et n’autorisent pas à les classer dans des groupes dif- 
férents, comme l’a fait Schænherr. De même que chez tous les An- 
thribides dont les màles ont des antennes de Cérambycides, ces orga- 
nes, dans le sexe en question, varient, sous le rapport de la longueur, 
selon la taille des individus, sans que, du reste, ils se raccourcissent 
au point de ressembler à ce qu'ils sont chez les femelles. Il est es- 
sentiel de ne pas perdre de vue cette remarque qui a déjà été faite 
dans les Généralités de la famille, afin de ne pas établir de fausses 
espèces sur des mâles de petite taille. 


(1) Ce dernier mot signifie que la lèvre inférieure des scrobes ne se porte 
pas en haut et, par conséquent, ne rétrécit pas leur ouverture, ainsi que cela 
a lieu chez les Mécocérides avec lesqueis les Phlæotragides ont de nombreux 
rapports. 

(2) Presque tous se retrouvent chez les Décataphanides, et j'ai longtemps 
hésité si je ne placerais pas ces insectes dans le groupe actuel, Mais l’impor- 
tance, qu’à tort où à raison, j'attribue à la forme du rostre, ne m’a pag permis 
d'introduire dans ce dernier des insectes qui ont cette partie du corps en 
forme de curré équilatéral. Dès lors, je me suis décidé à les laisser dans le voi- 
sinage des Xénocérides avec lesquels ils ont aussi des repports évidents. 


PHLŒOTRAGIDES. 481 


Les Phlæotragides sont disséminés en Amérique, en Afrique, aux 
Indes orientales et dans la Polynésie. Ils se répartissent dans les cinq 
genres suivants : 


I. Scrobes rostrales suleiformes. 
Angle terminal interne des jambes antér. dentiforme : Phlæopemon. 
— _ _ inerme : Pfychoderes. 
IT, Scrobes rostrales fovéiformes. 
a. Rostre très-distinctement dilaté au bout. 
Tête plus longue que large; élytres déprimées : Tribotropis. 
— transversale ; élytres subeylindriques : Phlæotragus. 
aa Rostre cylindrique; tête plus longue que large; élytres 
subeylindriques : Cerambyrhynchus. 


PHLOEOPEMON. 
Scnoenn, Curcul, V, p. 159 (1). 


Mâle : Tête plus longue que large; rostre un peu plus long et 
plus étroit qu’elle, anguleux, tricaréné en dessus, muni d'un sillon 
au-devant de chaque œil, graduellement élargi et assez fortement 
échancré au bout; ses scrobes sulciformes, obliques, assez profondes. 
— Antennes médiocrement robustes, dépassant un peu le milieu des 
élytres, à articles { court, 2-8 allongés, noueux au bout, 2 moins 
long que les autres, 9-11 formant une massue distinete, médiocre, 
lâche; 10 plus court que les autres, 11 fusiforme, longuement atté- 
nué et aigu au bout. — Yeux assez finement granulés, grands, subar- 
rondis, convexes. — Prothorax un peu plus long que large, non dé- 
primé sur le disque, régulièrement arrondi sur les côtés, tronqué à 
ses deux extrémités; sa carène droite, entière, arrondie à ses extré- 
mités et remontant un peu au-delà de son milieu sur les côtés. — 
Ecusson petit, orbiculaire. — Elytres allongées, parallèles, cylin- 
driques, légèrement déprimées sur le disque, s'arrondissant pour 
former leur déclivité postérieure, à peine plus larges que le prothorax 
et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — 
Pattes assez courtes, égales; cuisses en massue, les postérieures plus 
courtes que l'abdomen; jambes droites ; l'angle terminal interne des 
antérieures dentiforme; tarses à articles 4-2 subégaux, 3 enfoui ; la 
dent des crochets très-courte, submédiane. — Pygidium subtrans- 
versal, largement arrondi à son extrémité. — Métasternum allongé ; 
ses épisternums élargis en avant, subparallèles en arrière, — Saillie 
mésosternale médiocrement large, inclinée et arrondie en arrière. — 
Corps allongé, cylindrique, densément pubescent, 

Femelle : Je ne l'ai pas vue; selon Schœnherr, qui a fondé sur 


(1) Syn. Xyztanes, Schœnh. Gureul. I, p. 181; olim. 


488 ANTHRIBIDES. 


elle le genre, sans connaître le mâle, elle ne différerait de ce dernier, 


d'après la description qu'il en donne, que par ses antennes qui attei- 
gnent à peine la base du prothorax. 


Le type du genre est l'Anthribus acuticornis de Fabricius, insecte 
de Java et Sumatra, réunissant aux caractères des PrYCHODERES qui 
suivent, la forme cylindrique des Parororracus. Son rôstre et sa 
livrée ont beaucoup d'analogie avec ceux du Ptychod. tricostifrons, et 
il est de la taille des exemplaires moyens de cette espèce. Le carac- 
tère le plus apparent qui le distingue du premier des genres en ques- 
tion réside dans la forme de l'angle terminal interne des jambes anté- 
rieures, Cet insecte est d’une grande rareté dans les collections. 


PTYCHODERES. 
SonoENx. Curcul. I, p. 120 (1). 


Môles : Tête plus longue que large, prolongée en arrière des yeux; 
rostre plus étroit et plus long qu’elle, subanguleux, plan et au moins 
tricaréné en dessus, graduellement dilaté et fortement échaneré au 
bout; ses scrobes sulciformes, obliquement dirigées en dessous. — 
Antennes grêles, de longueur très-variable selon les espèces et les 
individus, parfois plus longues que le corps, atteignant au moins la 
base des élytres, à articles 1 très-court, ovale, 2-8 allongés, noueux au 
bout, 2 plus court que les autres, 9-11 formant une massue peu 
apparente, déprimée, lâche, 41 plus ou moins acuminé. — Yeux assez 
fortement granulés, grands, brièvement ovales, convexes. — Prothorax 
plus long que large, oblongo-ovale, déprimé et largement excavé en 
dessus, tronqué en avant; sa carène antérieure presque droite, sou- 
vent interrompue dans son milieu, obtusément anguleuse à ses 
extrémités, remontant sur les côtés à peu de distance du bord anté- 
rieur; la postérieure nulle ou peu saillante, — Ecusson variable. — 
Elytres très-allongées, parallèles ou peu à peu rétrécies en arrière, 
largement déprimées sur le disque, verticalement déclives en arrière 
et le plus souvent calleuses au sommet de leur déclivité, un peu 
plus larges que le prothorax et tronquées ou faiblement échancrées à 
leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, subé- 
gales; cuisses en massue, les postérieures notablement plus courtes 
que l'abdomen ; jambes droites, légèrement élargies à leur extrémité; 
tarses à articles 1-2 subégaux, 3 twès-petit; dent des crochets voi- 
sine de leur base, arquée. — Pygidium carré, arrondi aux angles. — 
Métasternum allongé, ses épisternums larges en avant, subparallèles 
en arrière, — Mésosternum assez large, incliné, fortement arrondi en 
arrière, — Corps allongé, déprimé, densément pubescent. 


(1) Syn. Hvrsecornorts, Jekel, Ins. Saunders. I, p. 65, — ParotorTrAGus pars, 
Schœnh, 


PHLŒOTRAGIDES. 489 


Femelles : Rostre un peu plus court. — Antennes atteignant au 
maximum la carène antérieure du prothorax, terminées par une mas- 
sue bien distincte formée par les trois derniers articles : 1-2 noueux 
au bout ou subpyriformes, celui-là en général le plus long, 3 plus ou 
moins atténué en avant. 


Genre répandu dans toutes les parties chaudes de l'Amérique, 
depuis le Brésil méridional jusqu'au Mexique, et qui y représente, 
avec le suivant, les Pacorornacus de l'Afrique. Ses espèces présentent 
dans le rostre et ses scrobes quelques légères différences qui permet- 
tent de les diviser en deux sections : 

Les PryCHODERES VRAIS, qui ont les scrobes en question nettement 
accusées, prolongées assez loin en arrière, et les côtés du rostre munis 
de deux carènes obliques, médiocrement ou peu distinctes. Ils corres- 
pondent aux Prycnoperes de Schænherr (1); 

Et les Hypseorroris de M. Jekel, chez lesquels les scrobes sont plus 
courtes, moins marquées, parfois en partie obsolètes, et dont le rostre 
est muni de chaque côté de deux carèges longitudinales très-pronon- 
cées (2). Le type est le Phlæotragus annulicornis de Schœnherr (3). 


(4) 11 en mentionne (Cureul. V, p. 156) 4 espèces : elongatus, virgatus, vi- 
ridanus, de Cayenne ou du Brésil ; tricostifrons, du Mexique. Le Macrocepha- 
lus cinereus d'Olivier (Entom. IV, 80, p. 4, pl. 1, f.2ab), insecte des Indes 
orientales, qu’il regarde comme identique avec le vigatus, est certainement 
tout autre chose qu’un Prycaoneres et probablement un AncyLorroris. Schœn- 
berr rapporte également au genre, mais avec doute, le M. variegatus du même 
auteur (ibid. pl. 1, £. 1); c'est un insecte africain du genre Mecocenus ; Olivier 
n'a connu que la femelle. — M. Jekel (ins. Saunders. [, p. 41) a publié une ré- 
vision ou, plutôt, une monographie du genre dans laquelle il décrit les espèces 
nouvelles qui suivent : P. depressus, Brésil ; columhianus, Colombie ; callosus, 
Cayenne; mivtus, même pays et Brésil; antiquus, obsoletus, Brésil ;-plus le 
Macrocephalus nebulosus d'Olivier (loc. cit. p. 5, pl. 1, f. 3 a-c), espèce de 
Cayenne passée sous silence par Schœnherr, 


(2) M. Jekel, à ces deux caractères, ajoute un grand nombre de petites dif- 
férences empruntées au nombre et à la direction des carènes rostrales, à la 
longueur relative des antennes et de leurs articles, à celle des pattes, eto., 
Mais auxquelles je ne saurais attribuer une valeur générique, non plus qu'à 
celles mentionnées dans le texte, 


(3) Curoul, V, p. 181. — Aj. : H. Batesü, Jekel, loc. cit. p. 66; Amazones. 

Il existe à Java un bel insecte, le P/ychod. orientalis de Dejean (Cat. éd. a, 
P. 256), auquel je trouve à peine des caractères suffisants pour le séparer du 
£enre actuel. Sous le rapport de la taille et de la forme générale, il ressemble 
au Tribotropis pustulatus de Cayenne, mais est plus étroit et plus svelte 
que celte espèce. Le mâle, seul sexe que je connaisse, n’a qu'une fine carène 
médiane sur le rostre, les antennes notablement plus longues que le Corps, re 
lativement assez robustes, avec les articles 3-8 de leur funicule finement villeux 
en dessous, les yeux un peu plus longs que ceux des espèces américaines, 
enfin, les jambes antérieures graduellement épaissies et arquées à leur extrémité. 


490 ANTHRIBIDES 


Ces insectes sont tous de grande taille, mais très-sujets à varier sous 
ce rapport, surtout les mâles, et la plupart se ressemblent tellement 
qu’il est difficile de les distinguer les uns des autres. Leur livrée en 
dessus ne présente qu'un mélange confus de gris ou de jaune et de 
noir sur lequel se détache souvent une bande latérale noirâtre ou 
brune à laquelle adhèrent intérieurement quelques taches de même 
couleur, Chez deux espèces seulement (viridanus, annulicornis) le 
fond de cette livrée est vert. 

La plupart des espèces du genre sont communes en Amérique. 
Elles se trouvent sur les troncs d'arbres, sont lentes dans leurs mou- 
vements et se laissent tomber à l'approche du danger. 


. TRIBOTROPIS. 
H. Jexez, Ins. Saunders; Col. I, p, 68 (1). 


Genre extrêmement voisin du précédent, dont il ne diffère essen- 
tiellement que par les deux caractères qui suivent : 

Rostre sans carènes sur ses côtés, n’en ayant en dessus que trois en 
général peu marquées et parfois presque obsolètes; ses scrobes fovéi- 
formes, nullement prolongées en dessous. 


Il comprend tous les PacororraGus américains de Schœnherr, moins 
l'annulicornis reporté dans le genre précédent. Ses espèces, peu 
nombreuses, ont une livrée analogue à celle des PrycHopenes, et, 
comme ces derniers, varient beaucoup sous le rapport de la taille, de 
la longueur des antennes, de la forme de leur massue, etc. (2). 


Si l’on conserve cet insecte dans le genre, malgré son habitat, sa formule spé- 
cifique serait : 

P. crientalis. Niger, pube lutescente obsitus, antennis griseo-annulatis, pro- 
thorace valde elongato, transversim rugoso ; elytris depressis, poslice gradatim 
attenuatis, ante apicem haud callosis, striatis, striis granosis, lutescente longi- 
tudinaliter ac dense Hopsti, lineis externis interruptis. Mas. Long. 22 mill. 
Hab. ins. Java, 

(1) Syn. Puzoornacus pars, Schœnh.— Prycnoneres pars, Dej. Cat. éd. 3, 
p: 256. 


(2) M. Jekel, s'appuyant sur ces différences, a réparti ces insectes dans quatre 
divisions auxquelles il a imposé des noms, et dont les caractères minutieux sont 
difficiles à exposer en peu de mots. 

Trisornons vrais. Antennes des 'atteignant le milieu des élytres, celles des 
@ le milieu du prothorax; la massue des 1ers très-allongée et aiguë au bout. 
— Carène antérieure du prothorax ne remontant pas au-delà de son milieu sur 
les côtés. — Elytres calleuses au sommet de leur déclivité. — Mésosternum 
muni d’une petite saillie conique. Type: P.prasinatus Schh. (Ptychod, bical- 
losus, Blanch, in d'Orb. Voy.; Entom. p. 200, pl. 16, £. 1). 

Ecrarornoris, Antennes des @ une demi-fois plus longues que le corps, 
celles des © atteignant la base du prothorax; lamassue des 1ers excessivement 
grêle et allongée. — Carène antérieure du prothorax remontant très-loin en 


PHLŒOTRAGIDES. 491 


PHLOEOTRAGUS. 


ScHognu, Curcul. I, p. 119. 


Mâles : Tète transversale, à peine prolongée en arrière des yeux; 
rostre notablement plus long qu’elle, plus ou moins impressionné et 
finement canaliculé sur la ligne médiane, sansscarènes en dessus ni 
sur les côtés, subarrondi ou déprimé aux angles; scrobes fovéiformes. 
—Antennes plus robustes que dans les genres précédents, un peu plus 
longues que le corps, leurs trois derniers articles formant une massue 
extrèémement allongée, étroite, déprimte et très-aiguë au bout. — 
Elytres toujours parallèles, en forme de cylindre un peu déprimé, 
s'arrondissant pour former leur déclivité postérieure qui est verticale, 
jamais calleuses au sommet de cette dernière. — Mésosternum large, 
incliné en arrière, anguleux. — Le surplus comme dans les deux 
genres précédents. 

Femelles : Rostre plus court. — Antennes dépassant légèrement le 
prothorax ; leurs trois derniers articles formant une massue assez 
forte, serrée, un peu déprimée et assez aiguë au bout. 


Défini en ces termes, ce genre ne comprend que des espèces afri- 
caines. Les Trisorroris, que SchϾnherr y avait compris (1), en sont 
sans aucun doute extrèmement voisins; mais leur habitat différent, 
réuni aux particularités exposées plus haut, me parait autoriser suffi- 
samment leur exclusion. 


avant sur les côtés. — Elytres calleuses au sommet de leur déclivité, — Méso- 
sternum incliné en arrière, Deux esp. nouvelles : conicicollis, Cuyenne; punctu- 
latus, patrie douteuse. 

Tnoryeus. Antennes des G' plus d’une demi-fois aussi longues que le corps, 
celles des © dépassant la base du prothorax; la massue des 1ers extrêmement 
longue, étroite. — Carène &ntérieure du prothorax ne remontant pas au-delà 
de son milieu sur les côtés, — Elytres à peine calleuses au sommet de leur dé- 
clivité. — Pygidium muri d’une carène longitudinale très-saillaute, — Méso- 
sternum des Triporroris vrais. Une esp. nouvelle : T. speciosus, Colombie. 

SreNomeropus. Antennes des Troriryqus. — Yeux plus rapprochés sur le 
front que chez les précédents.— Carène postérieure du prothorax ne remontant 
pas sur les côtés à la moitié de la longueur de ce dernier. — Elytres rétrécies 
en arrière, non calleuses et obliquement déclives à leur extrémité. — Mésuster- 
num incliné en arrière, Une esp. : S. pustulatus Fab., Schh,; Cayenne, . 

(1) Après avoir ainsi constitué le genre, la forme des serobes rostrales, qu’il 
avait prise pour base de sa classification, l'avait conduit à le séparer fortement 
des Prycuonures. Les Phlæotragides américains se trouvaient ainsi répartis 
dans des groupes différents. Dejcan (Cat. 6d. 3, p. 256) était beaucoup plus 
dans le vrai en les réunissant tous dans le genre Prycuoneres, M..Gerstæcker 
(Wiegm. Archiv. 1856, II, p. 191) va même plus loin et pense .que tous ces 
insectes, tant de l’ancien que du nouveau continent, doivent rentrer dans un 
£&enre unique, Si leur distribution géographique était la même, je pencherais 


492 ANTHRIBIDES. 


Les ParororraGus présentent dans quelques-unes de leurs parties, 
notamment dans la forme de la carène antérieure du prothorax, quel- 
ques différences qui pourront servir à les diviser en sections. Leur 
facies et leur livrée sont, à de rares exceptions près, très-homogènes.: 
La dernière est encore plus confuse que celle des Phlæotagides 
américains, et le vert sombre en forme ordinairement le fond. Celles 
de leurs espèces qui’ sont décrites en ce moment proviennent de la 
côte occidentale d'Afrique, de Natal et de Madagascar (1). I yena 
dans les collections un assez grand nombre d'inédites, originaires, 
pour la plupart, de la première de ces régions. 


CERAMBYRHYNCHUS. 
Monrrouz. Faune d, l'ile Woodl., p, 42. 


Mâle : Tète plus longue que large, tomenteuse en dessous; rostre 
pas plus long et aussi large qu’elle, arrondi aux angles, parallèle, 
faiblement sinué à son extrémité ; ses scrobes terminales, très-gran- 
des, latérales, arrondies. — Antennes du double de la longueur du 
corps, à articles 1-2 courts, subégaux, 3-9 très-allongés, surtout 8-9, 
10-11 très-courts, formant une petite et faible massue, 11 obconi- 
que. — Yeux finement granulés, médiocres, arrondis, assez saillants, 
— Prothorax un peu plus long que large, graduellement rétréci dans 
ses deux tiers antérieurs ; sa carène un peu arquée, remontant sur 


les côtés jusqu'à moitié de sa longueur. — Ecusson en triangle eur- 
viligne. — Elytres médiocrement allongées, oblongo-cylindriques, 


un peu plus larges que le prothorax et échancrées en are à leur 
base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues, subégales; 
cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen ; tarses courts, à ar- 
ticles 4 un peu plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent des 
crochets peu saillante, voisine de leur base. — Pygidium carré, lar- 
gement arrondi en arrière, — Métasternum médiocrement long; ses 
épisternums assez étroits, élargis en avant, parallèles dans le reste 
de leur longueur. — Saillie mésosternale de largeur médiocre, un 
peu inclinée, parallèle, anguleuse à son extrémité. — Corps allongé, 
subeylindrique, revètu d’une sorte d’enduit. 

Femelle : Tète glabre en dessous. — Antennes un peu plus lon- 
gues que le prothorax, terminées par une massue formée par l’extré- 


volontiers vers cette opinion. Mais la différence qu’ils présentent sous ce Tape 
port étant corroborée par un facies distinet et quelques caractères assez précis, 


je crois, avec M. Jekel (ns. Saunders. I, p. 38), qu’il est plus convenable de les 
séparer. 


(1) Schœnherr (Cureul. V, p. 174) n’en a connu que cinq: heros Fab., gigas 
Fab., Guinée; albicans, Madagascar; hottentotus, varicolor, Afrique mér. — 


Aj. : P. sparsutus, subfasciculatus, brevis, J. Thomns. Arch. entom. II, p. 110; 
Gabon. 


MÉCOCÉRIDES. 493 - 


mité du 9° article et les deux derniers ; ceux-ci déprimés, courts et 
égaux comme chez le mâle, 14 arrondi au bout. 


Genre très-tranché et remarquable surtout par la composition dif- 
férente de la massue antennaire dans les deux sexes. Celle des mâles 
ne compte que deux articles, le 9° ne présentant aucune trace de 
dilatation à son extrémité, tandis que chez la femelle il concourt par 
son extrémité à la former. Le rostre également forme une exception 
dans ce groupe et a les plus grands rapports avec celui des Acan- 
THoPyGUS mentionnés plus bas, si ce n'est qu'il n’est pas échancré au 
bout. 

L'espèce unique (1) qui forme le type du genre est de la taille des 
PuLOEOTRAGUS de moyenne grandeur et à un facies très-Voisin du 
leur. Elle est originaire des îles Fidji (Polynésie), 


GRrouPE II, Mécocérides. 


Rostre épais, plus étroit à sa base que la tète, plus ou moins allongé, 
anguleux où arrondi à sa base, dilaté et le plus souvent échancré 
au bout; ses scrobes arquées ou flexueuses, rarement fovéiformes, 
rétrécies en avant par leur lèvre inférieure qui est redressée. — 
Antennes de longueur variable; celles des mâles très-souvent plus 
longues que le corps ; leur 22 article beaucoup plus court que le 4 
(Eucicas excepté); leur massue dans les deux sexes, grêle, très-lâche 
et peu distincte. — Yeux grands, entiers, subarrondis. — Carène du 
prothorax fortement anté-basilaire, arquée à ses extrémités. — Corps 
de forme variable, jamais cylindrique ou linéaire. 

Ces insectes, voisins des Phlæotragides, en diffèrent essentielle- 
ment par les caractères qui suivent. En premier lieu leur forme gé- 
nérale est plus courte, plus massive, et leur donne un facies tout 
autre. Ensuite les deux premiers articles de leurs antennes n’ont 
plus conservé les mèmes proportions relatives; le 1% s’est considéra- 
blement allongé, tandis que le 2° est devenu très-court. Les Eucicas 
font seuls exception à cet égard, sans ressembler pour cela aux 
Phlæotragides; chez eux les deux articles en question ne présentent 
pas une grande différence sous le rapport de la grandeur. En troi- 
sième lieu, le rétrécissement des serobes rostrales, par suite du re- 


(1) C. Schœnherri, Montrouz. loc. cit. La description qu’en donne M. Mont- 
rouzier est trop courte et paraît avoir été faite d’après des exemplaires en 
partie déflorés. La formule spécifique qui suit, rédigée d’après des exemplaires 
Parfaitement frais, ne sera dès lors pas inutile. 

Ater subtus indumento albido dense obtectus, supra atro maculatus et linea- 
ls, antennis pedibusque albo-anpulatis; prothorace sparsim granuloso, elytris 
Subtiliter striatis, basi inordinate (@) vel subseriatim (Q) minute tuberculatis. 
Long. (rostr. exclus.) 12-16 mill. Des collections de M. Roclofs, à Bruxelles, et 
de M. J. Thomson, à Paris. 


49% ANTHRIBIDES. 


dressement de leur lèvre inférieure, est caractéristique de ce groupe; 
on n’observe rien de pareil dans le reste de la Famille. Il est peu 
prononcé chez les Eugicas, mais très-apparent chez les autres es- 
pèces. Les scrobes affectent ici, en réalité, trois formes différentes : 
fovéiformes chez les seuls Mecorroris, elles sont courtes et arquées 
chez les Mecocerus, tandis que chez les Euciças et les Paysoprerus, 
elles sont flexueuses et se prolongent plus ou moins sous le rostre en 
s’affaiblissant. Enfin, sauf dans un seul cas (Puxsoprerus), les pattes 
antérieures, au lieu d'être égales entre elles dans les deux sexes, 
s'allongent plus ou moins chez les mâles. À ces caractères principaux 
on peut encore ajouter que la livrée de ces insectes n'a aucun rap- 
port avec celle des Phlæotragides, et que chez quelques-uns d'entre 
eux (Mécocerus, Paysoprenrus), les yeux, au lieu d’être parallèles 
comme dans le groupe précédent, sont visiblement obliques et con- 
vergent en avant, ce qui retrécit la partie antérieure du front. 


Les Mécocérides ne le cèdent pas, sous le rapport de la taille, aux 
Phlæotragides; c'est même parmi eux que se trouvent les plus 
grands et les plus massifs des Anthribides connus. Sauf quelques 
Mecocerus qui sont africains, ils habitent le continent indien et 
ses archipels, sans paraître dépasser à l’est la Nouvelle-Guinée. 


I. Carève du prothorax remontant très en avant sur les côtés. 
Rostre faiblement sinué au bout : Eugigas. 
— fortement échancré — : Mecotropis. 
II. Carène du prothorax remontant faiblement sur les côtés. 
Elytres de forme régulière : Mecocerus. 
— élargies et gibbeuses en arrière : Physopterus. 


EUGIGAS. 
J. Tuous. Archiv. entom., 1, p. 434 (1). 


Mäles : Tète plus longue que large, fortement prolongée en arrière 
des yeux; rostre aussi long qu'elle, très-robuste, graduellement 
élargi en avant, arrondi aux angles, finement caréné en dessus, tri- 
sinué au bout; ses serobes flexueuses, un peu prolongées sous le 
rostre (2). — Antennes un peu moins longues que le corps, gréles, à 
articles 4 cylindrique ou obconique, un peu plus court que 2, celui- 
ci de moitié plus court que les suivants, 3-8 ailongés, noueux au 
bout, 9-11 formant une massue allongée, étroite, déprimée, parfois 


(1) Syn. Doricuocera, Gray in Griffith’s anim. Kingd. ; Ins. II, p. 65; nom 
précédemment employé par Latreille pour des Diptères de la famille des Mus- 
cides. 

(2) Ainsi que je l'ai dit dans les généralités du groupe, elles sont moins ré- 
trécies en avant que dans les trois genres qui suivent et même, à vrai dire, 
presque à l’état normal. 


MÉCOCÉRIDES. 495 


presque nullé, 11 acuminé au bout. — Yeux latéraux, finement 
granulés, convexes, brièvement ovales. — Prothorax allongé, déprimé 
sur le disque, oblongo-ovale, tronqué en avant; sa carène antérieure 
légèrement arquée, remontant sur les côtés jusque près du bord 
antérieur, la postérieure nulle. — Ecusson presque carré, arrondi 
en arrière, — Elytres assez convexes, déprimées sur la suture, assez 
allongées, parallèles dans leurs deux tiers antérieurs, non calleuses 
avant leur extrémité, beaucoup plus larges que le prothorax et fai- 
blement échancrées à leur base, avec les épaules subcalleuses. — 
Pattes longues, les antérieures un peu plus que les autres; cuisses 
médiocrement en massue; les postérieures plus courtes que l'abdo- 
men; tarses à articles 4 un peu plus long que 2, 3 enfoui; la dent 
des crochets très-petite, submédiane, verticale, — Métasternum 
allongé; ses épisternums élargis en avant. — Mésosternum trian- 
gulaire, allongé, incliné en arrière. — Corps allongé, densément pu- 
bescent. 

Femelles : Rostre plus court. — Antennes plus robustes, atteignant 
à peine la base du prothorax, leurs articles 4-8 subégaux, obconi- 
ques, celui-là plus gros, 9-11 formant une massue bien distincte, peu 
allongée et assez lâche. — Pattes subégales. 


L'espèce de Javasur laquelle ce genre a été fondé, sous le nom de 
DoLICHOGERA, n’a pas encore été décrite (1); deux autres (2) ont été, 
dans ces dernières années, publiées par M. J. Thomson. Ces trois in- 
sectes figurent parmi les plus grands Anthribides connus et ont une 
livrée analogue qui consiste, sur les élytres en, raies longitudinales 
blanchâtres sur un fond variable, interrompues par des linéoles 
noires. 

Au premier coup-d'œil le genre paraît beaucoup plus voisin des 
Mecocenus qu'il ne l'est réellement. Il en diffère par la forme de ses 
serobes rostrales, ses yeux, ses carènes prothoraciques et la longueur 
relative des deux 1% articles de ses antennes qui est à peu près la 
même que chez les Phlæotragides. Sous ce dernier rapport il fait le 
passage entre le groupe précédent et celui-ci. 


MECOTROPIS. 


Mâle : Tête plus longue que large, prolongée en arrière des yeux ; 
tostre plus étroit et plus long qu'elle, anguleux, muni en dessus d'un 
sillon étroit et prolongé surle front, brusquement dilaté à son extré- 


(1) Elle est simplement figurée loc. cit. pl. 49, f. 1, sous le nom de Dot, 
Childreni; je la possède depuis longtemps et l'ai vue dans plusieurs collections. 
Comme le Mecocerus gazella, dont elle a la livrée, elle est sujette à devenir 
d'un gris uniforme et à perdre presque complétement son dessin. 

(2) £. Schœnherri, Îles Arou; goliathus, Java; J. Thomson, loc. cit. p. 435; 
le mâle du premier est figuré pl. 17, f. 1, la femelle du second ibid, f. 2. 


496 ANTHRIBIDES. 


mité, la dilatation concave en dessus et triangulairement échancrée 
au bout; ses scrobes étroites en avant, arquées. — Antennes de la 
longueur du corps, médiocrement robustes, à articles 1 graduelle- 
ment en massue, 2 beaucoup plus court que lui, noueux au bout 
ainsi que 3-6, 3 plus long que les suivants, 4-8 égaux, 9-11 formant 
une massue très-longue et très-étroile, acuminée au bout. — Yeux 
finement granulés, latéraux, arrondis, très-convexes.— Prothorax du 
double plus long que large, cylindrique, légèrement arrondi sur les 
côtés, faiblement bisinué à sa base ; sa carène presque droite, remon- 
tant sur les côtés très-près du bord antérieur. — Ecusson quadran- 
gulaire.— Elytres assez allongées, parallèles dans leur deux tiers an- 
térieurs, un peu plus larges que le prothorax et légèrement échan- 
crées à leur base, avec les épaules arrondies. — Pattes longues et 
grèles, les antérieures beaucoup plus que les autres ; tarses grèles, à 
articles 4 et 2 très-allongés, 3 très-petit, enfoui; dent des crochets 
submédiane et arquée. — Pygidium largement arrondi en arrière. — 
Métasternum médiocrement allongé ; ses épisternums larges en avant, 
graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large, 
faiblement inclinée, en triangle curviligne allongé. — Corps assez 
long et assez étroit, très-finement pubescent. 

Femelle : Rostre beaucoup plus court; ses serobes situées à la 
base de sa dilatation terminale, fovéiformes, vaguement limitées. — 
Antennes atteignant la base du prothorax, à articles 2 à peine plus 
court que 1, 9-11 formant graduellement une massue assez forte, sub- 
obtuse au bout. — Prothorax plus court. — Pattes antérieures un 
peu plus longues seulement que les autres. 


Le type de ce genre nouveau est un assez grand insecte (l) de 
Ceylan qui m'a 616 communiqué par M. C. À. Dohrn, sous le nom 
de Mecotarsus glaucus, mais qui n'appartient évidemment pas à ce 
genre de Schænherr, d'après les caractères qu'il lui assigne. Il en 
diffère surtout par son rostre, son prothorax et la carène de ce der- 
nier. 

MECOCERUS. 
Scuoenu,. Curcul. 1, p. 115 (2). 


Mâles : Tête au moins aussi longue que large ; rostre plus long et 
notablement plus étroit qu’elle à sa base, subquadrangulaire, bica- 


(1) M. bipunctatus. Ater, undique subtilifer griseo-pubescens, antennis ante 
clavam tarsorumque articulis 1 et 3 albo-annulatis, prothorace lævi, elytris vix 
sulcatis, singulo macula parva subrotunda ante medium, atro-velutina. Long. 
(costr. exclus.) mar, 15m., fœm. 11m, Hob. ins. Taprobana. 

(2) Syn. Acanruormonax, Gaede in Guérin-Ménev. Mag. d. Zool.; Ins. 1832, 
pl. 15; ce nom a paru la mème année que celui imposé au genre par Schœn= 
berr, mais est postérieur de quelques mois à ce dernier. 


MÉCOCÉRIDES. 497 


réné en dessus, fortement et brusquement dilaté au bout et sinué ou 
tronqué au milieu de son bord antérieur; ses scrobes étroites, arquées 
et graduellement effacées en arrière. — Antennes de deux à trois fois 
aussi longues que le corps, très-grèles, à articles 4 plus ou: moins al- 
Jlongé, en massue au bout, 2 trois fois au moins plus court que lui, 
3-8 très-allongés, noueux au bout, 9-11 formant une massue très- 
étroite, très-longue, acuminée au bout. — Yeux finement granulés, 
très-grands et très-convexes, oblongo-ovales et plus ou.moins con- 
vergents en avant. — Prothorax un peu plus long que large , assez 
convexe, fortement rétréci dans ses deux tiers antérieurs, moins en 
arrière ; sa carène antérieure presque droite, remontant très-peu sur 
les côtés. — Ecusson très-petit, en triangle rectiligne aigu, — Elytres 
médiocrement allongées, assez convexes, subparallèles ou légèrement 
rétrécies en arrière, non calleuses avant leur extrémité, un peu plus 
larges que le prothorax et médiocrement échancrées à leur base, avec 
les épaules calleuses. — Pattes longues, les antérieures plus que les 
autres ; cuisses médiocrement en massue, les postérieures atteignant 
l'extrémité de l'abdomen; jambes sublinéaires; tarses à articles 4 
beaucoup plus long que 2, 3 enfoui ; la dent des crochets subbasi- 
laire et oblique. — Métasternum plus où moins allongé ; ses épister- 
nums extrèmement larges en avant. —Saillie mésosternale déclive où 
subverticale, médiocrement rétrécie et largement arrondie en arrière. 
— Corps oblong, finement pubescent. 

Femelles : Rostre plus court. — Antennes dépassant légèrement la 
base du prothorax, à article 2 relativement moins court ; les trois der- 
piers formant une massue allongée, déprimée, arquée au bout. — 
Pattes subégales. — Prothorax toujours inerme. 


Genre propre aux Indes orientales et à la côte occidentale d'Afrique. 
Des trois espèces décrites par Schœnherr, deux, originaires de Mada- 
gascar, lui sont étrangères (1). Toutes ses espèces sont de grande 
taille, surtout celle (gaxella) qui en forme le type, mais la livrée de 
chacune d'elles varie, de sorte qu'on n'en peut rien dire de général. 
Elles se répartissent naturellement dans deux sections. 

Chez le plus petit nombre, le prothorax des mâles est armé en 
dessous de deux épines arquées, aiguës, dirigées en avant et accom- 
pagnées d’une excavation plus ou moins profonde (2); chez les autres, 
celte partie du corps est inerme (3). 


(1) M. Audouini, mœstificus, Schænh. Cureul. V, p. 184. Le premier est un 
Genus, le second est voisin des Eczesanis de M. Pascoe, mais cependant peut 
à peine rentrer dans ce genre, 

(2) M. gazella, Schœnh. loc. cit, p.116 (Acanth. longicornis, Gaede, loc. 
cit); Java. — Aj.: M, disparipes, Imholf, Gener. Cureul. pars L Guinée. — 
Mnisechii, tigrinus, J. Thoms, Archiv, entom. Il, p.106, pl. 3,f, 7,5; Gabon. 

(3) M. Wallacei, simulator, Pascoe, Ann. a. Mag, of nat. Hist. Ser. 3, V, 


Coléoptères. Tome VII. 32 


498 ANTHRIBIDES. 


PHYSOPTERUS (1). 


Mûle : Tète pas plus longue que large; rostre plus étroit et plus 
long qu'elle, anguleux, profondément sillonné en dessus dans son mi- 
lieu, brusquement dilaté en avant, avec son bord antérieur assez for- 
tement échancré en triangle curviligne; ses scrobes étroites en avant, 
arquées et prolongées sous. lui. — Antennes un peu plus longues que 
le corps, à articles 4 fortement renflé et en massue ovoïde à son 
sommet, 2 très-court, noueux àu bout, 3-8 très-allongés, noueux au 
bout, 9 aussi long, renflé à son extrémité et formant avec 10 et 41 
une massue allongée, étroite, longuement acuminée. — Yeux, fine- 
ment granulés, grands, brièvement ovales, convexes, un peu conver- 
gents en avant. — Prothorax plus long que large, cylindrique; sa 
carène très-éloignée de sa base et remontant à peine sur les côtés, — 
Ecusson ovale. — Elytres courtes, graduellement et fortement élar- 
gies en arrière, avec leur déclivité postérieure très-longue et verti- 
cale, pas plus larges que le prothorax et échancrées à leur base; 
leurs épaules nulles. — Pattes médiocres, égales; œuisses postérieures 
atteignant l'extrémité de l'abdomen; tarses à articles 1 un peu plus 
long que 2, celui-ci déprimé, 3 assez grand, enfoui; la dent des 
crochets médiane, petite. — Pygidium vertical, en triangle cuxvili- 
gne.— Métasternum très-court; ses épisternums très-larges, parallèles, 
— Saillie mésosternale assez large, inclinée, parallèle, arrondie: en 
arrière. — Corps oblong, élargi et gibbeux envarrière. 

Femelle : Elle ne m'est pas bien connue. D’après un exemplaire de 
petite taille que j'ai sous les yeux et que je suppose appartenir à ce 
sexe, elle ne différerait du mâle que par ses antennes un peu plus 
courtes que le corps; mais cette détermination est douteuse. 

Par sa forme générale, l'espèce typique et unique (2) de ce genre 
s'éloigne considérablement de toutes celles de ce groupe, mais elle 
lui appartient sans aucun doute, comme l’a pensé M. Guérin-Méne- 
ville, qui l'a placée simplement dans les Mecocenus. Elle est originaire 

> 


p. 43; Borneo. — insignis, maculosus, Ceram; allectus, Camboge ; Paso, 
The Journ. of Entom. I, p. 329. — inermis, J. Thoms. loc, cit. p: 107; 
Gabon. 

M. J. Thomson (ibid. I, p. 436) a, en outre, rapporté au genre, avec doué, 
deux éspèces (pantherinus, parvulus) des îles Arou. La première m'est in- 
connue; la seconde appartient au genre Arorecra dé M. Pascoc. 

On a vu plus haut (p, 489, note 1) que le Macrocephalus variegatus d'Oli- 
vier, rapporté par Schœnherr aux Prycuongres, est très-probablement un ME- 
cocerus ; c’est aussi lopinion de M. Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist, loc. cit., 
p. 44; cet insecte est d’Amboine. 

(1) Syn. Mecocerus, Guérin-Ménev. in Deless, Souv. d’un Voy, dans l'Inde; 
Entom. p. 51. 


(2) Mec. gibbosus, Guérin-Ménev. loc, cit, 


TOFHODÉRIDES. 499 


du Decan, de taille moyenne et revètue d’une couche aséez dense de 
poils ferrugineux sur laquelle se détachent, chez les exemplaires bien 
conservés, un grand nombre de très-petits points blancs. 


Groupe III. Tophodérides. 


Rostre épais, plus étroit à sa base que la tête, dilaté et légèrement 
échancré dans son milieu à son extrémité ;'ses scrobes sulciformes, — 
Antennes médiocres dans les deux sexes, terminées par une massue 
bien distincte et plus ou moins compacte. — Yeux grands, latéraux, 
subarrondis. — Carène du prothorax assez fortement anté-basilaire, 
anguleuse à ses extrémités. — Corps ovale ou oblong. 


Le genre Topmonenes de Schœnherr compose à lui seul ce groupe. 
Je ne trouve dans la section actuelle, à laquelle il appartient incontes- 
tablement, aucun autre genre qui puisse lui être associé. Si sa ca- 
rène prothoracique était basilaire, c'est près des Craroparis qu'il de- 
vrait être placé, quelques-unes de ses espèces ayant la plus grande 
ressemblance avec certains de ces derniers. Il est propre à Madagas- 
car et à la Cafrerie. 


TOPHODERES. 
Senoenu. Curcul., V, p. 150 (1). 


Mâles : Tête plus longue que large; rostre un peu plus long qu’elle, 
très-robuste, arrondi aux angles, finement unicaréné en dessus, for- 
tement élargi en avant. — Antennes ne dépassant que peu la base 
des élytres, parfois les atteignant à peine, médiocrement robustes, à 
articles 4 gros, assez court, oblongo-ovale, 2 un peu plus long que 
lui, noueux au bout, ainsi que 3-8, ceux-ci allongés (surtout 3), 9-11 
formant une assez forte massue déprimée, 9 allongé, 40-11 subégaux, 
celui-ci obtus au bout. — Yeux assez finement granulés, convexes, sub- 
arrondis, — Prothorax plus où moins transversal, peu ou assez con- 
vexe, le plus souvent muni sur les côtés de deux tubercules coniques 
dirigés en avant, fortement rétréci antérieurement, faiblement bisi- 
nué à sa base; sa carène flexueuse, plus rarement rectiligne, remon- 
tant à angle droit sur les côtés, jusqu'au niveau des tubercules 
latéraux. — Ecusson variable. — Elytres médiocrement ou peu con- 
vexes, oblongues ou subovales, parallèles sur les côtés, largement 
arrondies en arrière, tantôt (frenatus, ferrugatus) débordant plus ou 
moins le prothorax, tantôt (stigma) pas plus larges que lui, plus ou 
moins échancrées à leur base, — Pattes longues, les antérieures plus 
que les autres; cuisses graduellement en massue, les postérieures 


(1) Syn. Urenosomus, Schœnh. Gureul, V, p. 203. — Anrumous, Klug, Ins. 
v. Madag. p. 102. 


500 ANTHRIBIDES 


atteignant l'extrémité de l'abdomen; tarses à articles À un peu plus 
long que 2, 3 à moitié libre; la dent des crochets submédiane, 
oblique. — Pygidium en triangle curviligne transversal. — Méta- 
sternum court; ses épisternums très-larges en avant. — Saillie méso- 
sternale large, verticale, concave en avant, parfois (s£igma) munie 
d’une saillie triangulaire dirigée antérieurement. — Corps oblongo- 
ovale, inégal, densément pubescent. 

Femelles : Plus petites que les mâles. — Rostre sensiblement plus 
court. — Antennes ne dépassant qu'à peine ou non la base du pro- 
thorax. — Celui-ci paraboliquement arrondi sur les côtés, rétréci en 
avant, n'ayant que des vestiges, parfois obsolètes, des tubercules 
latéraux. — Pattes plus courtes, subégales. 


Cette formule est rédigée d’après les espèces que Schænherr à. 
comprises dans son genre TOPHODERES ; mais il faut y ajouter celles 
sur lesquelles il a fondé celui qu'il à nommé Urerosomus, attendu 
qu'elles ne diffèrent des précédentes qu'en ce qu'elles ressemblent 
aux femelles de celles-ci, leur prothorax étant privé de tubereules 
latéraux. Schœænherr ne s'est pas aperçu que leurs scrobes rostrales 
sont également sulciformes (1) et non simplement oblongues, comme 
il Je dit. On peut dès lors établir deux sections dans le genre, selon 
que le prothorax est tuberculeux chez les mâles (2) ou inerme dans 
les deux sexes (3). 

Quelques-unes des espèces (frenalus, ferrugatus) de la première 
sont de très-grande taille, et les autres plus'que de grandeur moyenne; 
celles de la seconde sont plus petites. Toutes présentent sur le pro- 
thorax et les élytres des tubercules de grosseur variable et parfois 
fasciculés. Leur livrée varie, mais en général a une analogie pronon- 
cée avec celle des AnruriBus exotiques ou de quelques CRATOPARIS, 


Groupe IV. Discoténides. 


Rostre court, robuste, arrondi aux angles, aussi large que la tête à 
sa base, parallèle ou à peine élargi en avant; ses scrobes fovéiformes, 
terminales, très-grandes, découvertes. — Antennes de longueur va- 
riable, parfois plus longues que le corps, terminées par une massue 
bien distincte de trois ou quatre articles. — Yeux arrondis, entiers, — 


(1) J'ai vu dans la collection de M. Chevrolat les exemplaires mêmes qui 
ont élé décrits par lui, et me suis assuré que leurs scrobes sont ainsi faites. 

(2) T. frenatus, funebris, ferrugatus, stigma (King), Schænh. loc. cit.; Ma- 
dagascar. Ces quatre espèces doivent ètre réduites à trois, le funebris n'étant 
certainement que la femelle du Preis comme le soupçonnait déjà Klug; le 
male du stigma n’a pas encore ét# décrit. Cette espèce et le frenatus ont élé 
figurés par Klug, loc. cit. pl. 4, f. 7 et 8. — Le T. fasciculosus de la Cafrerie, 
que décrit Schœnherr, m'est inconnu. 

(3) Uter. verrucosus O]., thoracicus, Schænh, loc. cit. p. 204; Madagascar. 


DISCOTÉNIDES. 501 


Carène du prothorax en arc de cercle, subbasilaire dans son milieu. 
— Corps oblong. 


La forme exceptionnelle du rostre, signalée plus haut dans le 
genre CERAMBYRHYNCHUS du groupe des Phlæotragides, se reproduit 
ici, mais associée à une forme générale, à des antennes et à une 
carène prothoracique qui n’ont rien de commun avec celles du genre 
en question. Cette combinaison de caractères n'existe que dans les 
deux genres suivants qui paraissent, au premier coup-d'œil, très-dif- 
férents l’un de l’autre; mais quand on les étudie de près, on voit 
qu'ils ont en commun, outre les particularités qui viennent d'être 
mentionnées, un prothorax oblong et des pattes allongées, dont les 
antérieures sont notablement plus grandes que les autres chez les 
mäles. Le tout réuni constitue un type spécial et isolé. L'un des 
genres en question est propre à la Nouvelle-Calédonie, l'autre au 
Brésil. 


L. Massue antennaire de 3 articles : Acanthopygus. 
IL. _— — 4 —  : Discotenes. 
Genre incertæ sedis : Rythoprotus, 


ACANTHOPYGUS. 
(Lucas) Monrrouz, Ann. d. l. Soc. enlom., 1860, p. 869. 


Mûles : Tète aussi large que longue; rostre à peine plus long 
qu'elle, tricaréné en dessus; ses scrobes ovales. — Antennes de la 
longueur de la moitié du corps, à articles 1 assez court, cylindrique, 
2 de mème longueur, obeonique, 3 très-allongé, un peu déprimé, 
4-8 plus courts, grèles, noueux au bout, 9-11 formant une Mmassue 
médiocre, 9 en cône renversé, 10-11 égaux, celui-ci acuminé au 
bout, — Prothorax plus long que large, légèrement convexe, un 
peu arrondi sur les côtés, rétréci en avant; sa carène remontant sur 
les côtés jusqu’à très-peu de distance du bord antérieur, — Ecusson 
très-petit, transversal. — Elytres régulièrement oblongues, médiocre- 
ment conyexes, non calleuses avant leur extrémité, à peine plus 
larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, im- 
pressionnées en dedans des épaules ; celles-ci calleuses. — Pattes 
assez longues; surtout les äntérieures ; cuisses fortement en Mmassue, 
les postérieures aussi longues que l'abdomen; tarses à articles 1 du 
double plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets petite, sub- 
médiane. — Dernier segment abdominal armé, sur son bord posté- 
rieur, de deux dents triangulaires et aiguës; pygidium en triangle 
eurviligne, — Métasternum médiocrement long, ses épisternums 
tuès-larges en avant, subparallèles en arrière. —-Saillie mésosternale 
assez large, verticale en avant, horizontale entre les hanches inter- 
médiaires.— Corps oblong. 


502 ANTHRIBIDES. 


Femelles : Antennes n’atteignant pas la base du prothorax; le dernier 
article de leur massue obtus. — Pattes subégales. 


Genre tout-à-fait remarquable, découvert à la Nouvelle-Calédonie 
par M. Montrouzier qui n’en à pas trouvé moins de cinq espèces (1) 
très-distinctes les unes des autres et dont j'ai vu quatre dans la collec- 
tion de M. Doué à Paris. Toutes sont de grande taille et ont un facies 
qui ne ressemble à celui d'aucun autre genre d’Anthribides. C'est 
égälement le seul de la famille, avec les Byrmoprorus, dans lequel il 
existe parfois (metallicus, griseus) des couleurs métalliques ; l’une de 
ses espèces (melullicus) est surtout remarquable sous ce rapport et 
n'a rien à envier aux plus brillants Goléoptères. La livrée qui revêt ce 
fond n’a, du reste, rien qui attire les regards, et consiste tantôt en 
uné couche uniforme de poils grisâtres, tantôt en lignes longitudi- 
nales ou en points de même couleur. Les deux épines dont le der- 
nier segment abdominal est muni, existent aussi bien chez les 
femelles que chez les mâles. « 


DISCOTENES. 


Imnorr, Gener. Curcul. pars I. 


Mâle : Tête plus longue que large; rostre subeylindrique , briève- 
ment déprimé en ayant, avec son bord antérieur légèrement échancré 
en arc; ses scrobes arrondies, nettement limitées. — Antennes presque 
de moitié plus longues que le corps, grèêles, à articles 1 médiocre, 
gros, subovale, 2 petit, renflé au bout, 3-8 ‘allongés, subégaux, 
noueux à leur extrémité, 8 élargi au bout et formant avec 9-11 qui 
sont transversaux, une massue déprimée et compacte. — Yeux rela- 
tivement petits, arrondis, saillants. — Prothorax allongé, oblongo. 
ovale, régulièrement convexe; sa carène remontant sur les côtés à 
moitié de leur longueur. — Ecusson petit, arrondi. — Elytres aussi 
longues que la tête et le prothorax réunis, parallèles, planes sur le 
disque, s’arrondissant pour former leur déclivité postérieure, un peu 
plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base. — 
Pattes longues et grêles, les antérieures beaucoup plus grandes que 
les autres; cuisses pédouculées à leur base, renflées et fusiformes 
dans le reste de leur longueur, les postérieures un peu plus courtes 
que l'abdomen; jambes droites ; tarses cylindriques, à articles 4 très- 
long (surtout aux antérieurs), 2 beaucoup plus court, 3 très-petit, 
enfoui; la dent des crochets placée avant leur milieu. — Pygidium en 
triangle curviligne. — Métasternum médiocrement long; ses épister- 
nums de largeur moyenne, retrécis en arrière. — Saillie mésosternale 
en triangle allongé, inclinée, — Corps oblong, finement pubescent. 


(1) A. metallicus, griseus, cinctus, rubricollis, albopunctatus, Montrouz. 
loc. cit,; la femelle du premier est figurée pl, 7, f. 9, 


DISCOTÉNIDES. 503 


Femelle : Rostre plus court, déprimé en dessus, par suite moins 
cylindrique. — Antennes arrivant à la moitié des élytres ; leur massue 
large, ovale, brusquement formée, le 8° article n'étant pas allongé 
comme chez le mäle. — Pattes antérieures relativement moins 
longues. 

M. Imhoff n'a connu et figuré que ce dernier sexe. L'espèce (cælebs) 
du Brésil sur laquelle il a fondé le genre, varie beaucoup, comme 
tous les Anthribides, sous le rapport de la taille; les plus grands 
exemplaires mâles ont à peine huit mill. delong, les plus petits, sur- 
tout parmi les femelles, sont d’un tiers moins grands. Cet insecte est 
revêtu d'une fine pubescence très-caduque, grisâtre en dessous, noire 
et variée de gris en dessus, avec le tiers postérieur des élytres d'un 
jeune ochracé, une large bande grise, transversale près de leur base, 
et deux rangées longitudinales de points blancs près de leurs bords 
latéraux; le prothorax est orné de deux taches oblongues, jaunes. 
Mais par suite de la caducité de la pubescence, il est rare de rencontrer 
des exemplaires qui présentent au complet ce dessin assez compliqué. 
Cet insecte, d’ailleurs, est peu répandu dans les collections. 


Note. 


Le genre suivant me paraît appartenir au groupe actuel et ètre 
très-voisin, quoique bien distinct, des AcanrnopyGus. La formule 
que j'en donne est empruntée à la fois, à celle assez courte rédigée 
par M. Pascce, à sa description de l'espèce et à un dessin au trait de 
cette derrière qu'il a eu l'obligeance de m'envoyer. 


BYTHOPROTUS. 
Pascoe, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser, 3, IX, p. 466. 


Tète saillante, subconique ; rostre suballongé, bicaréné en dessus, 
échancré au bout. — Antennes de la longueur environ de la moitié 
du corps, insérées dans une grande et profonde fossette terminale, à 
articles 4 court, renflé, 2 presque aussi long, obconique, 3 trois fois 
plus, 4-8 quatre fois plus longs que ce dernier, tous, excepté le 1°, 
comprimés et sillonnés sur leurs deux faces ; les trois derniers, pris en- 
semble, pas plus longs que le 3° et à peine plus épais que les précé- 
dents. — Veux grands, latéraux, saillants et arrondis. — Prothorax 
plus long que large, très-peu convexe, arrondi sur les côtés, rétréci 
dans son tiers antérieur; sa carène subbasilaire, arquée à ses extré- 
mités et remontant sur les côtés jusqu'au boïd antérieur. — Elytres 
peu convexes, oblongo-ovales, arrondies aux épaules.—Patteslongues, 
les antérieures notablement plus que lés autres; euisses postérieures 
plus courtes que l'abdomen; tarses à artioles 4 très-allongé, 3 petit, 
enfoui; crochets profondément bifides. — Dernier segmeñt abdominal 
muni d'une forte dent de chaque côté. — Prosternum et mésoster- 
num élevés, contigus. — Corps oblong. 


a 


504 ANTHRIBIDES. 


Tous les caractères essentiels des ACANTHOPYGuS, y compris le der- 
nier segment abdominal bidenté , se retrouvent dans cette formule; 
mais elle en contient un, à savoir la contiguité du prosternum et du 
mésosternum, qui est étranger à tous les autres Anthribides, sans 
exception, et-qui est le seul essentiel qui sépare le genre des Acan- 
rHopyGeus. L'unique espèce (lineatus) qui le compose a la taille et la 
forme générale de ces derniers; sa livrée, d’un noir légèrement bril- 
lant, présente, comme la leur, des reflets métalliques et consiste, 
comme celle de l’Ac. griseus, en lignes blanches longitudinales sur 
le prothorax et les élytres. Enfin, pour dernière analogie, la patrie de 
cet insecte est presque la même que celle des AcanrroPyqus. Il a été, 
en effet, découvert par feu Mac-Gillivray dans l'île Aneiteoum, l’une 
des Nouvelles-Hébrides. 


GROUPE V, Ischnocérides, 


Rostre médiocrement épais, plus étroit à sa base que la tête, 
allongé, anguleux à sa base, élargi en avant, avec son bord antérieur 
tronqué et à peine sinué ou échancré; ses scrobes terminales, ar- 
quées ou oblongues, découvertes. — Antennes grèles, très-rarement 
plus longues que le corps chez les mâles, terminées (AncyLornoris 
excepté) dans les deux sexes par une massue de trois articles. — Yeux 
relativement médiocres ou petits, assez fortement granulés, allongés, 
longitudivaux. — Carène prothoracique de forme et de pbsition va- 
riables, mais ne remontant jamais au-delà du milieu des côtés. — 
Corps allongé, oblong ou subeylindrique. à 

Parmi les genres de cette Tribu, à rostre plus étroit que la tête, il 
s'en trouve un certain nombre qui se font remarquer par la forme 
allongée, longitudinale et la grosseur souvent relativement moins 
grande de leurs yeux, à quoi s'ajoute un rostre plus faible que dans 
les groupes précédents. Aucun d’entre eux n’a les scrobes fovéiformes 
dans le sens rigoureux du mot; chez les uns elles sont oblongues, ar- 
quées ou flexueuses, mais courtes; chez les autres elles sont sulciformes 
et se prolongent sous Je rostre. Le groupe actuel comprend les espèces 
qui possèdent la première de ces deux formes. Pour le surplus, c'est- 
à-dire pour la forme générale, la carène prothoracique et, à un moin- 
dre degré; les antennes, ces insectes diffèrent notablement; mais les 
caractères qui précèdent m'ont paru‘suflisants pour les laisser asso- 
ciés ensemble. 

Des cinq genres suivants qu'ils ‘constituent, deux sont propres à 
l'Amérique, les autres aux archipels indiens et à l'Australie. 


J. Saillie mésosternale de largeur normale, 
a  Carène prothoracique fortement anté-basilaire ; corps oblong. 
Dernier segment abdominal de forme normale : Jschnocerus. 


ISCHNOCÉRIDES. 505 


Dernier segment abdominal en carré transversal : Dinocentrus, 
aa Carène prothoracique subbasilaire; corps sub- 
cylindrique : Xylopæmon. 
II. Saillie mésosternale très-étroite, linéaire. 
Art. 3 des tarses grand, complétement libre : Ancylotropis. 
— très-petit, enfoui : Genethila. 


ISCHNOCERUS. 
Scuoenu, Curcul., V, p. 191 (1). 


Mâles : Tête un peu plus ou pas plus longue que large; rostre plus 
long et notablement plus étroit qu’elle, médiocrement épais, suban- 
guleux, plan en dessus, fortement dilaté en avant, avec son bord 
antérieur à peine sinué dans son milieu; ses serobes irrégulièrement 
ovales, obliques. — Antennes atteignant presque l'extrémité des 6ly- 
tres, à articles 1 gros, oblongo-ovale, 2-8 très-grèles, allongés, noueux 
au bout, parfois un peu arqués, 9-11 formant une petite massue 
oblongue, déprimée; 9 aussi long que les deux suivants réunis, 11 
obtus au bout. — Yeux médiocres, très-allongés. — Prothorax sensi- 
blement plus long que large, peu convexe, arrondi ef muni sur les 
côtés, en deçà de son milieu, d'un petit tubercule, rétréci en avant; 
sa carène distante de la base, droite, obtusément anguleuse à ses ex- 
trémités ; sa partie remontante arquée et aboutissant dans les tuber- 
cules latéraux. — Ecusson carré ou subarrondi. — Elytres assez allon- 
gées, planes sur le disque, parallèles, tuberculeuses avant leur 
extrémité, verticalement déclives en arrière, un peu plus larges que 
le prothorax et rectilignes à leur base, avec les épaules calleuses. — 
Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres; cuisses for- 
tement en massue, les postérieures un peu plus courtes que l’abdo- 
men; jambes linéaires; tarses à articles 4 notablement plus long que 
2, 3 enfoui; la dent des crochets submédiane, arquée. — Pygidium 
en triangle curviligne. — Métasternum allongé ; ses épisternums obli- 
quement élargis en avant. — Saillie mésosternale assez large, inclinée 
en arrière , fortement arrondie au bout. — Corps oblong, inégal, 
densément pubescent. 

Femelles : Rostre un peu plus court et plus robuste. — Antennes 
atteignant à peine la base du prothorax. — Yeux plus courts. — 
Pattes moins longues, plus robustes, égales. 

Schœnherr a décrit quatre espèces de ce genre : deux propres à 
l'Amérique et deux de l'Afrique australe (2). Je ne connais pas ces 
dernières, mais j'ai peine à croire que le genre existe à la fois dans ces 
deux pays, et c'est des espèces américaines qu'il s’agit uniquement ici. 


(4) Syn. Meconemus, Imhoff, Gener. Carcul. pars I. 


(2) I. infuscatus, Mexique; spiculosus, Cap; SchϾnh. loc. cit. V, p. 192; 
mustelinus, Colombie; fasciculalus, Natal ; ibid, VIII, 2, p. 348. 


506 ANTHRIBIDES. 


Ce sont des insectes de taille moyenne et revêtus de poils assez , 
longs et un peu lanugineux. La plupart sont munis, sur le prothorax 
et les élytres, de petits tubercules dont quelques-uns sont fascioulés, 
Leur livrée consiste en un mélange de blanc, de jaune et de noir ne 
formant qu'un dessin confus. Ils se ressemblent beaucoup et sont dif- 
ficiles à distinguer les uns des autres. Les collections en contiennent 
quelques espèces inédites, qui “ni presques toutes, originaires de 
la Colombie. 


DINOCENTRUS (1). 


Mûles : Tête aussi longue que large; rostre du double plus long 
et un peu plus étroit qu’elle, anguleux, presque plan et finement 
tricaréné en dessus, graduellement élargi à son extrémité, avec son 
bord antérieur largement et très-faiblement échancré en arc de cer- 
cle ; ses serobes oblongues, arquées. — Antennes de la longueur des 
3/4 du corps, à articles 4 gros, subeylindrique, court, les suivants 
grêles, noueux au bout, 2 plus court que 3, celui-ci et 4-8 décrois- 
sant graduellement, 9-14 formant une massue oblongue, déprimée, 
assez large, 9 aussi long que 10-41 réunis, rétréci à sa base, 11 ovale, 
acuminé au bout. — Yeux petits, allongés. — Prothorax plus long 
que large, subeylindrique, fortement tuberculeux en dessus et sur les 
côtés; sa carène située très en avant de sa base, très-fine, peu dis- 
tincte, flexueuse, interrompue dans son milieu et se terminant dans 
les tubercules latéraux. — Ecusson oblong. — Elytres médiocrement 
allongées, subparallèles, planes sur le disque, tuberculeuses, subverti- 
calement déclives en arrière, débordant fortement le prothorax à leur 
base, avec les épaules calleuses. — Pattes médiocres, les antérieures 
un peu plus longues que les autres ; cuisses fortement en massue, 
pédoneulées à leur base ; tarses à articles 4 un peu plus long que 2, 
3 en partie libre; la dent des crothets petite, médiane. — Dernier 
segment abdominal en carré transversal, échancré en arc, avec ses an- 
gles postérieurs dentiformes; pygidium subquadrangulaire, arrondi 


en arrière. — Métasternum long; ses épisternums très-larges, gra- 
duellement: rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez étroite, 
allongée, inclinée en arrière. — Corps oblong, densément pubes- 
cent. 

Femelles : Rostre plus court. — Antennes un peu plus longues que 
le prothorax. — Yeux moins allongés et plus convexes — Pattes 


plus courtes. — Dernier segment abdominal coupé carrément à son 
extrémité, ainsi que le pygidium. 

Genre jusqu’à présent propre au Chili et composé de deux jolies 
espèces de taille moyenne que M. Blanchard a placées parmi les 


(1) Syn. Srenocenvs, Blanch, in Gay, Hist, d, Chile; Zool. V, p. 299. 


ISCHNOCÉRIDES. 507 


SreNOCERUS (1), mais qui n'ont rien de commun avec ce genre, et 
sont, ainsi que l’a dit M. Jekel (2), voisines des Iscanocerus, dont 
elle diffèrent néanmoins par des caractères essentiels. 

La livrée de ces insectes est d'un jaune rembruni par places, qui 
rappelle la couleur de certaines écorces. Outre un fort tubercule de 
chaque côté, leur prothorax en a, non loin de son bord antérieur, 
trois disposés transversalement et dont le médian est le plus gros. 
Les élytres ont chacune, près de leur base, une callosité très-saillante, 
comprimée, et au sommet de leur déclivité postérieure, un grand tu- 
bercule en cône allongé, parfois accompagné en dessous d’un autre 
beaucoup plus petit, 


XYLOPOEMON,. 


Mâle : Tête plus longue que large ; rostre plus Gtroit à sa base et 
pas plus long qu'elle, anguleux, graduellement élargi en avant, plan 
en dessus, avec son bord antérieur à peine sinué; ses scrobes 
oblongo-ovales, obliques. — Antennes un peu plus longues que la 
moitié du corps, à articles 1 assez courtet assez gros, obconique, 2-8 
grêles, à peine noueux au bout, allongés, subégaux, 9 plus court, 
élargi au bout et formant avec 10-14 une massue oblongue, assez 
serrée, 14 acuminé au bout. — Yeux assez grands, faiblement con- 
vergents en avant. — Prothorax subtransversal, médiocrement con- 
vexe, graduellement rétréci dans sa moitié antérieure; sa carène sub- 
basilaire, rectiligne, remontant à angle droit sur les côtés. — Ecusson 
transversal. — Elytres assez allongées, cylindriques, un peu dépri- 
mes, à peine plus larges que le prothorax et, tronquées à leur base, 
avec les épaules arrondies. — Pattes médiocres, subégales; cuisses 
postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; tarses à articles 4 
de moitié plus long que 2, 3 très-petit, complétement enfoui; la 
dent des crochets submédiane , arquée. — Pygidium assez petit, en 
triangle curviligne. — Métasternum de longueur médiocre ; ses épi- 
Stermums larges, subparallèles, dilatés en avant, — Saillie mésoster- 
nale assez large, inclinée en arrière, arrondie à son extrémité. — 


(1) S. fuberculosus, signatipes, Blanch. loc. cit.;le premier.est figuré pl. 22, 
f. 2, avec des détails inexacts pour ce qui concerne le 2e article des tarses, re- 
présenté à tort comme tout-à-fait libre. — Deux autres espèces (Sten. postica- 
lis, lineola), sans aucun doute congénères des précédentes, ont été, depuis, 
décrites par M. Philippi, Stett. entom, Zeit. 1864, p. 361. Elles sont précédées 
de la description d’un Stenorhynchus quadrinotatus qui est évidemment un 
Anthribide; mais je ne vois pas ce que ce peut être. Il n’y a pas de genre du 
nom de SreNonuyncuus dans la famille actuelle.—M. Blanchard a placé, dans ce 
même genre STENOGERUS, deux autres insectes (asperatus, minulus) qui lui sont 
totalement étrangers, et dont il sora question plus loin. 


(2) Ins. Saunders. ; Col. I, p. 116. 


508 ANTHRIBIDES. 


Corps allongé, subeylindrique, finement pubestent. — Femelle in- 
connue. 


La carène du prothorax est assez voisine de la base de ce dernier 
pour que ce genre paraisse, au premier coup-d'œil, appartenir à la 
Tribu des Basitropides. Mais outre qu'elle n’est pas complétement 
basilaire, ainsi que cela a lieu chez ceux-ci, tout le reste de l'organi- 
sation montre que ce genre appartient au groupe actuel. Il a pour 
type un insecte (1) d'assez grande taille, originaire des Moluques (?) 
et qui m'a été communiqué par M. A. Deyrolle sous les noms géné- 
rique et spécifique que je lui ai conservés, e 


ANCYLOTROPIS. 
H. Jerez, Ins. Saunders.; Col., I, p. 94, 


Mâle : Tète plus longue que large, un peu atténuée en avant; 
rostre plus long et sensiblement plus étroit qu’elle, quadrangulaire, 
plan et finement caréné en dessus, brusquement dilaté en avant, 
avec son bord antérieur largement et faiblement échancré; ses scro- 
bes courtes, longitudinales ou obliques. — Antennes très-grèles, pres- 
que de la longueur du corps, à articles 4 assez gros, en Massue ar- 
quée, plus court que 2, 2-8 allongés, à peine noueux au bout, 
9-11 égaux aux précédents et un peu plus épais, ne formant pas une 
vraie massue. — Yeux assez petits, très-aliongés. — Prothorax allongé, 
peu convexe, faiblement arrondi sur les côtés, atténué et déclive en 
avant ; sa carène antérieure rapprochée de sa base dans son milieu, 
en are de cercle, et remontant faiblement sur les côtés. — Ecusson 
presque carré. — Elytres allongées, parallèles, planes sur le disque, 
verticales en arrière, pluritubereulées au sommet de leur déclivité, 
un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en arc 
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, gra- 
duellement plus courtes; cuisses médiocrement en massue, les pos- 
térieures moins longues que l'abdomen ; tarses à articles 1 notable- 
ment plus long que 2, 3 entièrement libre, un peu plus large que 2 
et fendu jusqu’à sa base ; la dent des crochets basilaire, très-grande, . 
oblique et faisant paraître ces organes bifides. — Pygidium en trian- 
gle curviligne. — Métasternum allongé; ses épisternums assez larges 
en avant. — Saillie mésosternale très-étroite, linéaire, fortement 
inclinée en arrière. — Corps allongé, finement pubescent. — Femelle 
inconnue. 


Le genre est tout-à-fait remarquable par le dégagement du 3° ar- 
ticle de ses tarses et leurs crochets bifides. Il a pour type une grande 


(1) X. lateralis. Niger, subtus griseo-pubescens, supra pube fusca flavoque 
variegata sat dense obsitus; elytris rugosis, subtiliter striatis, singulis macula 
maxima, laterali, nigra ornatis. — Long. (rostr. exclus.) 11 mill. 


ISCHNOCÉRIDES. 509 


espèce (Waterhousei Jek.) de l'Australie (Hunter River), grisâtre et 
variée de brun avec la tête, y compris le rostre, la partie antérieure 
du prothorax et le sommet, des élytres d'un jaune nankin; trois ca- 
rènes longitudinales et obtuses se voient sur son prothorax (1). 


GENETHILA. 
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 41. 


Femel!e : Tète plus longue que large; rostre un peu plus étroit et 
sensiblement plus long qu'elle, parallèle, puis un peu élargi en 
avant, très-plan en dessus, avec son bord antérieur faiblement 
échancré en are dans son milieu; ses scrobes oblongues, obliques. — 
Antennes un peu plus longues que le prothorax, assez robustes, à ar- 
ticles noueux au bout : 1-8 subégaux, 9-11 formant une massue 
oblongue, assez large, médiocrement serrée, obtuse au bout. — Yeux 
petits, très-allongés. — Prothorax beaucoup plus long que large, 
régulièrement convexe et comme arqué en dessus, graduellement 
rétréci en avant ; sa carène voisine de sa base; rectiligne, subangu- 
leuse à ses extrémités et remontant au tiers de la longueur des côtés. 
— Ecusson subovale. — Elytres allongées, cylindriques, verticales 
en arrière, pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, 
avec les épaules rectangulaires. — Pattes médiocres, subégales ; 
cuisses antérieures très-fortement en massue, les autres moins; les 
postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 
1 de moitié plus long que 2, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets 
submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum 
allongé; ses épisternums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale 
très-étroite, linéaire, fortement inclinée en arrière. — Corps allongé, 
cylindrique, pubescent. 

L'exemplaire que j'ai à ma disposition est sans aucun doute une 
femelle. Le mâle a probablement les antennes faites comme celles des 
AncyLorropts du même sexe. Les deux genres sont en effet extrème- 
ment voisins (2); mais, abstraction faite des antennes, ils sont aisés 


(1) J'ai sous les yeux deux exemplaires mâles d’une seconde espèce du genre, 
qui m'ont été communiqués par M. Richl {*). Elle est du double plus grande 
que celle décrite par M. Jekel. Ses antennes sont notablement plus longues que 
le corps, et ses tarses, qui sont déprimés, ont leur 3° article très-grand, très- 
large et cordiforme. Comme chez le Waterhousei, l'extrémité des élytres est 
jaunâtre, mais le reste du corps est d’une autre couleur. À part les caractères 
ci-dessus, qui ne sont que spécifiques , elle est parfaitement conforme àla for- 
mule du genre. . 

(2) M. Pascoe signale lui-même leur affinité, et fait valoir principalement 

{*). L'un de ces exemplaires est indiqué comme étant de la Nouvelle-Guinée, 


l'autre comme de Timor; mais tous deux sont probablement du premier de ces 
pays. 


#10 ANTHRIBIDES. 


à distinguer l’un de l’autre par la forme très-différente de la carène 
du prothorax et’ du 5 article des tarses. La G. relusa, type de 
celui-ci, est un très-petit insecte en comparaison de l’Ancyl. Water- 
housei. Sa livrée, très-voisine de celle de ce dernier, est d’un gris 
uniforme, avec la partie postérieure des élytres blanche; le sommet de 
leur déclivité est muni également d’une rangée transversale de petits 
tubercules ; une bande très-cblique, étroite ; blanche, se voit sur 
chacune d'elles un peu avant leur milieu. Pour dernière ressem- 


blance, cet insecte est également propre à l'Australie (Moreton 
Bay). 


GROUPE VI. Sintorides. $ 

Rostre médiocrement robuste, plus étroit à sa base que la tête, 
allongé, anguleux, fortement dilaté et tronqué en avant ; ses sorobes 
sulciformes, obliquement prolongées sous lui. — Antennes plus 
courtes que le corps chez les mâles, terminées dans les deux sexes par 
une massue généralement faible. — Yeux finement granulés, de 
grandeur normale, allongés et longitudinaux. — Carène du prothorax 
voisine de la base de ce dernier, arquée, arrondie à ses extrémités et 
remontant à peine jusqu'au milieu des côtés. — Saillie mésoster- 
nale large, subquadrangulaire et inclinée en arrière. 

Ce groupe ne diffère du précédent que par les scrobes qui sont 
sulciformes, les. yeux un peu plus gros et finement granulés, enfin 
par la forme générale de ses espèces, qui ne ressemblent à aucune 
de celles des Ischnocérides. 11 ne contient que les deux genres suivants 
qui sont propres aux archipels indiens. 


I. Pattes grêles; jambes arrondies, finement pubeséentes : Sintor. 
I. — robustes; —  comprimées, densément ciliées : Idiopus. 


SINTOR. 
Scnoenu: Curcul., N, p. 148. 


Mâle : Tête plus longue que large: rostre du double plus long et 
presque de moitié plus étroit qu’elle, canaliculé et bicaréné en des- 
sus, fortement élargi, tronqué et à peine sinué en avant. — An- 
tennes un peu plus longues que la moitié du corps, à articles 18r0$, 
cylindrique, 2 un peu plus long, fortement noueux au bout, ainsi 
que 3-9, celui-là le plus long, 10-11 formant, avec le sommet de 9, 
une massue lâche et assez courte, 41 oblong, obtusément acuminé au 
bout, — Prothorax plus long que large, peu convexe, graduellement 


comme caractère distinotif, la strüoture différente des antennes. Mais si, comme 
je le crois, cette différence est purement sexuelle, ce caractère n'a aucune ya- 
leur, aussi longtemps que les femelles des ANcyLoTRopIs ne seront pas connues. 


SINTORIDES, 511 


rétréci en avant, [légèrement bisinué à sa base. — Ecusson carré. 
— Elytres diocrement allongées, planes, triangulaires, un peu 
plus larges que le prothorax et légèrement trisinuées à leur base, avec 
leurs épaules un peu dilatées et arrondies. — Pattes antérieures no- 
tablement plus longues que les autres; cuisses en massue fusiforme, 
les postérieures aussi longues que l'abdomen; jambes cylindriques ; 
tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 à moitié enfoui; la 
dent des crochets très-petite, submédiane, verticale. — Pygidium en 
triangle subrectiligne, prolongé en une saillie aiguë, caréné sur la 
ligne médiane. — Métasternum assez long, ses épisternums larges, 
subparallèles. — Corps oblongo-elliptique, très-finement pubes- 
cent. 7. 

Femelle : Antennes atteignant la base du prothorax, à articles 2-8 
allongés, 3 plus long que les autres, 9-10 formant une massue un 
peu plus large que celle du mâle. — Pattes subégales. — Pygidium 
arrondi à son extrémité, non caréné, 


L'unique espèce (quadrilineatus Schh.) du genre est originaire de 
Sumatra et assez grande. Sur un fond d'un brun carmélite foncé, elle 
est ornée de fines raies blanches longitudinales, au nombre de trois 
sur le prothorax et de deux sur chaque élytre, dont l’interne est abré- 
gée en avant; chez le mâle, une raie de même couleur, qui couvre la 
suture en avant, se divise à son extrémité postérieure et rejoint la 
raie interne en question ; chez la femelle elle est divisée dès sa base 
et chacune de ses branches est arquée (1). 


IDIOPUS. 


Mâle : Tête plus longue que‘large; rostre de moitié plus long et 
plus étroit qu’elle, plan et tricaréné en dessus, graduellement élargi 
en avant, avec son bord antérieur à peine sinué. — Antennes très- 
grèles, un peu plus longues que la moitié du corps, à articles 1-2 
courts, celui-à plus gros et subeylindrique, 3-8 très-allongés, dé- 
croissant graduellement, 9-14 formant une massue allongée, assez 


(1) I existe dans les collections, et je possède moi-même depuis longtemps, 
un bel insecte de Java, dont je ne connais que la femelle, et qui me parait pou 
voir rentrer dans ce genre. Il ne diffère, en effet, de la femelle du S. quadri- 
lineatus que par les caractères suivants, qui me paraissent à peine génériques : 
Rostre unicaréné en dessus. — Massue antennaire plus grande et plus large. — 
Elytres plus larges à leur base, avec les épaules plus saillantes et anguleuses, 
munies chacune, près de leur base, d’un très-fort tubercule obtus et comprimé. 
En voici la formule spécifique : 

S. bicallosus. Niger vel obscure rufescens, pube ochraceo-lutea dense ves- 
titus, rostre carinato capitcque line longitudinali, prothorace quatuor, elytris 
fasciis tribus transversis valde dilaceratis, abdomine utrinque linea punctorum 
duplici, subdenudatis; elytris pone basin tuberculo valido, denudato instructis. 
Long. (rostr. exclus.) 13-15 miil. Habit. ins. Java, 


512 ANTHRIBIDES. 


étroite, 10 plus court que 9 et que 11, celui-ci acuminé. — Yeux à 
peine convergents en avant.— Prothorax aussi long que large, peu à 
peu rétréci en avant, médiocrement convexe. — Ecusson petit, carré, 
— Elytres assez courtes, subparallèles, planes en dessus, à peine plus 
larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules 
obtuses. — Pattes assez langues, subégales, robustes, surtout les pos- 
térieures ; cuisses postérieures un peu plus longues que l'abdomen, 
leurs jambes fortement comprimées et densément ciliées, les autres 
plus étroites ; tarses ciliés également, à articles 1 plus long que 2, 
comprimé aux postérieurs, 3 petit, enfoui; la dent des crochets mé- 
diane, très-petite. — Pygidium triangulaire, arrondi au bout. — 
Métasternum court, ses épisternums larges, graduellement rétrécis 
en arrière, — Corps large, quadrato-ovale. — Femelle inconnue. 


Le type du genre (1) est originaire des Célèbes et m'a été commu 
niqué par M. Riehl de Cassel. Il est de la taille des plus grands 
Lirocerus et ressemble aux espèces de ce genre qui sont déprimées 
en dessus, mais ses caractères généraux sont ceux du groupe actuel, 


GRoupE VII, Acorynides. 


Mandibules minces, médiocrement arquées, saillantes. — Rostre 
déprimé, peu épais, plus étroit à sa base que la tète (Genus excepté), 
plus ou moins allongé, élargi ct tronqué en avant; ses serobes pres- 
que toujours petites, foyéiformes, situées à une plus ou moins'grande 
distance de son sommet. — Antennes de longueur variable, terminées 
par une massue très-faible, lâche, parfois nulle. — Yeux occupant 
en général une grande partie de la tête et rapprochés en avant. — 
Carène du prothorax fortement anté-basilaire, arrondie à ses extré- 
mités et remontant au plus à la moitié de la longueur des côtés. — 
Saillie mésosternaie très-large , en carré transversal, plus rarement 
équilatéral, faiblement ou non inclinée en arrière. 


Un des groupes les plus tranchés de la section actuelle et immédia- 
tement reconnaissable au grand développement des yeux et à leur 
rapprochement sur le front. Même lorsqu'ils sont assez écartés, ce qui 
est très-rare, ces organes ne sont pas pour cela latéraux comme dans 
les groupes qui précèdent. Les autres caractères exposés plus haut ne 
sont pas particuliers à ces insectes. Leurs mandibules et leur rostre, 
avec la situation de ses serobes, se retrouvent chez un assez grand 
nombre des Phlæophilides qui suivent, D'un autre côté leurs an- 
tennes et leur carène prothoracique n’affectent aucune forme qui leur 
soit propre. Mais ce sont les seuls qui présentent la réunion des 


(1) 1. striga. Ater, atro-pubescens, prothorace Jævi, elytris subliliter striatis, 
interstitiis nonnihil convexis, linea communi baseos singuloque puncto infra 
mediura, albis. Long. (rostr, exclus.) 12m, > 


# ACORYNIDES. b13 


caractères qui précèdent. Ils sont propres aux Indes orientales et à 
Madagascar, 


I. Rostre un peu plus étroit que la tête, élargi seulement à son extrémité, 
parfois subparallèle, 
Massue antennaire des G' à art. 2 très-court : Acorynus. 
= — _— assez long : Lilocerus. 
I. Rostre aussi large que la tête, brusquement et quadrangulai- 
rement dilaté dars sa moitié antérieure : Cedus. 
Genre incertæ sedis : Mecotarsus. 


ACORYNUS., 
Scnoena. Curcul., 1, p. 123. 


Mâle : Tète un pou plus large que longue, convexe, faisant saillie 
au dessus du rostre; celui-ci formant avec elle un angle ouvert, 
presque aussi large à sa base, assez long, parallèle, médiocrement 
dilaté au bout, fortement tricaréné en dessus; ses serobes grandes, 
brièvement arquées (1). — Antennes de la longueur de la moitié du 
corps, à articles À assez gros, en massue, les suivants grèles, un peu 
déprimés : 2 presque aussi long que 1, 3-8 allongés, noueux au 
bout, 9-11 formant une longue et faible massue cylindrique, 10 très- 
court. — Yeux très-grands, très-rapprochés en avant. — Prothorax 
presque aussi long que large, rétréci et subconique dans ses deux 
tiers antérieurs, bisinué à sa base ; sa carène légèrement arquée, à 
convexité postérieure, arrondie à ses extrémités, remontant à peine 
jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson petit, transversal, arrondi 
en arrière. — Elytres peu convexes, graduellement rétrécies en ar- 
rière, un peu plus larges que le prothorax et isolément saillantes à 
leur base, avec les épaules calleuses. — Pattes assez longues, subé- 
gales; cuisses fusiformes, les postérieures presque aussi longues que 
l'abdomen; tarses à articles 1 beaucoup plus long que 2, 3 enfoui ; 
la dent des crochets submédiane. — Métasternum médiocrement al- 
lougé ; ses épisternums larges, graduellement rétrécis en arrière. — 
Sullie mésosternale transversale. — Corps oblong, subelliptique, fine- 
meut pubescent, 

Femelle : Elle diffère peu du mâle; son rostre est seulement un 
peu moins robuste, et ses antennes sont un peùu plus courtes, avec 
leur massue plus épaisse ; son 2° article est de grandeur normale. 

La formule qui précède a été rédigée uniquement d'après l'A. 
sulcirostris de Schœnherr, ne connaissant pas deux autres espèces qui 


(1) Un sillon qui en part se porte jusqu'à l'extrémité du rostre et les fail pa= 
raîlre terminales; mais, en y regardant de près, on voit que ce sillon n'en fait 
pas partie et qu’elles sont situées, comme dans le reste du groupe, à la base de 
là dilatation du vostre. 


Coléoptéres. Tome VII. 33 


b14 ANTHRIBIDES. . 
ont été décrites dans ces derniers temps par M. Pascoe (1). Celle qu'a 
connue Schænherr.est un grand insecte de Java, d’un jaune livide en 
dessous et sur les pattes, d'un brun noirâtre en dessus, maculé de 
jaune sur le prothorax et couvert sur les élytres d’une multitude de 
linéoles et de petites taches disposées en séries longitudinales, et pa- 
raissant former des bandes irrégulières et transversales. Ces derniers 


organes sont assez fortement striés. 
LITOCERUS. 


Scuoenu. Curcul., I, p. 125. 


Genre excessivement voisin des AcCORYNUS (2) et que je ne conserve 
qu'avec hésitation et provisoirement. Les deux caractères suivants, 
dont le premier est sexuel et le second bien léger, sont les seuls que 
je parvienne à découvrir pour l'en distinguer. IL est probable qu'il 
y a des passages qui leur enlèvent le peu d'importance qu'ils ont. 

9 article de la massue antennaire des mâles un peu plus court 
seulement que les deux autres. — Prothorax moins long ; sa carène 
plus distante de sa base, plus ou moins arquée, à convexité dirigée 
en avant ou en haut (3). 

Le rostre est très-variable, et ses modifications paraissent plutôt 
propres à diviser le genre en sections qu'à avoir une valeur généri- 
que (4). La forme générale est tantôt pareille à celle des ACORYNUS, 
tantôt oblongue et plus convexe. Les pattes sont en général plus 
sveltes et leurs cuisses postérieures dépassent parfois un peu l’abdo- 
men. La taille est en général inférieure à celle des Acorynus et le 
plus souvent assez petite. La livrée est élégante, très-variée, et, par 
suite de sa complication dans la majeure partie des cas, parait peu 
stable chez les individus d'une même espèce. 

Le genre est riche en espèces et principalement propre aux Indes 
orientales, où il est répandu depuis Ceylan jusqu’à la Nouvelle-Calé- 


(1) 4. rustious, Bornéo ; amabilis, îles Arou; Pascoe, Ann. a. Magaz. of nat. 
Hist. Ser. 3, IV, p. 331. — J'ai sous les yeux un insecte de Bornéo quo m'a 
communiqué M. C. A. Dorbn, comme étant une nouvelle espèce de Lirocenus, 
et qui, à la livrée et au prothorax de ces derniers, réunit tous les caractères 
essentiels du genre actuel, si ce n’est que son rostre est moins épais. 

(2) Schœnberr, après les avoir placés à côté l’un de l’autre, à fini (Cureul. V, 
p. 186 et 194) par les séparer, en intercalant entre eux les Mecoransus, Laco- 
pEzus et Iseuvocenus. En comparant les caractères qu'il leur assigne, on voit 
qu'ils se bornent à un seul de quelque valeur, celui qui existe dans la structure 
de la massue antennaire cliez les mèles. 

(3) C’est quelque chose d’analogue à ce qui existe chez les Camprowroris et 
genres voisins du groupe des Tropidérides vrais. 

(4) Parmi les nombreuses espèces que j'ai sous les yeux, mais qui sont toutes 


ACORYNIDES. LE] 


donie inclusivement. Il y èn a également quelques-unes en Afri- 
que (1). 

i CEDUS, 

(Warenu.) Pascoë, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 37 (2). 


Mâles : Tète fortement transversale, à front vertical, ainsi que le 
rostre (3); celui-ci du double plus long et aussi large qu'elle à sa 
base, brusquement et quadrangulairement dilaté dans sa moitié an- 
térieure, très-plan en dessus, ses scrobes situées à la base de la dilata- 
tion, un peu supérieures, petites. — Antennes trois fois au moins aussi 
longues que le corps , à articles 1 très-allongé, en massue au bout, 2 
près de trois fois plus court, 3-9 plus longs que 1 (surtout 6-8), ne for- 
mant pas de massue distincte, 10 très-court, 41 très-long, acuminé 
au bout. — Yeux très-grands, subarrondis, médiocrement convexes, 
rapprochés sur le front. — Prothorax très-fortement transversal, ré- 
tréci dans ses deux tiers antérieurs, bisinué à sa base ; sa carène anté- 
rieure très-distante de sa base, légèrement flexueuse.— Ecusson carré. 
— Elytres courtes, peu convexes en dessus, graduellement et faible- 
ment rétrécies en arrière, notablement plus larges que le prothorax et 
fortement trisinuées à leur base, avec les épaules obtusés. — Pattes 


nouvelles ou indéterminées, il en est chez lesquelles il ressemble compléte- 
ment, sauf une épaisseur moindre, à celui des Aconynus; les trois carènes de 
sa face supérieure sont aussi marquées que chez ces derniers. Peu à peu ces 
carènes s'oblitèrent, sans que sa forme change notablement. Mais parmi celles 
où elles ont disparu, il s’en trouve deux chez lesquelles le rostre est très-al- 
longé, très-déprimé, beaucoup plus étroit que la tête à sa base et fortement 
élargi au bout. Au milieu de ces changements, les serobes varient à peine. 
Elles sont petites et très-éloignées du sommet du rostre chez Jes mâles surtout, 
Peut-être est-ce là que se trouve la différence la plus essentielle entre ces in- 
sectes et les Aconynus. Il y a enfin, chez quelques petites espèces, dont j'ai 
des mâles ou des femelles à ma disposition, des yeux plus petits que de cou- 
tume et plus fortement séparés sur le front, mais sans être devenus latéraux. 

(1) Esp. des Indes or.: Schœnherr n’en à connu qu'une (histrio) de Java. Les 
Macrocephalus maculatus et fuliginosus d'Olivier (Entom. IV, 80, p. 11, pl. 
2, f, 13 et 14) qu'il rapporte au genre, sans les avoir vus, lui appartiennent 
sans aucun doute. — Aj. : L. mœstus, figuratus, sellatus, Pascoe, Ann. a. 
Magaz. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 330; Bornéo. — orosus, pictus, Bornéo; 
litigiosus, perplezus, Nouvelle-Guinée; divergens, marginellus, Macassar; 
passerinus, Bornéo; Pascoe, ibid. V, p. 45. — Esp. de la Nouvelle-Calédonie : 
Stenocerus Dufouri, Montrouz. Ann. d, 1. Soc. enlom. 1860, p. 867. — Esp. 
africaine : L. fiicornis, J. Thoms. Archiv. eutom. II, p. 108 ; Gabon. 

(2) Syn. Byasrus, Pascoe, loc. cit, p. 38. 

(3) Le front ne fait pas la plus légère saillie en avant de la base du rostre, 
tous deux élant exactement dans le même plan vertical, D’après cela, ces in- 
sccles ne doivent pouvoir imprimer à leur rostre que des mouvements très- 
peu étendus en avant et en arrière. 


516 ANTHRIBIDES. 


assez longues, les antérieures plus que les autres; cuisses fortement 
en massue, les postérieures dépassant un peu l'abdomen; jambes 
arrondies; tarses à articles 1 très-allongé, 3 petit, enfoui; la dent des 
crochets petite, submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — 
Métasteraum court, convexe; ses épisternums extrèmement larges 
en avant, rétrécis en arrière. —Saillie mésosternale verticale, en carré 
du double plus large que long. — Corps court, très-finement pubes- 
cent. 


Les exemplaires d’après lesquels cette formule a été rédigée sont 
sans aucun doute des mâles : je n'en ai pas vu d'autres et M. Pascoe 
ne parle pas des femelles. 

Il décrit deux espèces du genre dont une seule (tuberculatus), de 
Singapore, m'est connue. C’est un insecte de taille médiocre, d'un 
noir profond, un peu soyeux, et dont les élytres présentent chacune 
deux tubercules : l’antérieur, voisin de la base, très-saillant et forte- 
ment comprimé; le postérieur, situé un peu après le milieu, beau- 
coup plus petit et obtusément conique. Le 8° et le 9° articles des an- 
tennes sont blancs. - 

L'autre espèce (guttatus) est un peu plus grande, d'un noir profond, 
avec le front blanc et de nombreuses petites taches cendrées sur le 
prothorax et les élytres. Elle est originaire de Bornéo. Par suite de 
l'absence de tubercules sur ses élytres, cet insecte fait le passage avec 
le genre Bvasrus de M. Pascoe, établi sur un exemplaire femeile 
d'un insecte (cephalotes) de Bornéo qui à tous les caractères du genre 
actuel, avec des antennes atteignant seulement la base du prothorax 
et terminées par une massue oblongue et compacte, de trois articles, 
ainsi que des yeux un peu séparés sur le front. Son rostre, notamment, 
est absolument pareil à celui du Ced. tuberculatus. La connaissance 
des femelles des CEpys et celle du mâle de cet insecte décideront si 
ce dernier constitue réellement un genre à part (1). 


Note. 


Je suis porté à croire que le genre suivant, placé par Schœnberr 
immédiatement à la suite des Lirocerus, appartient en effet au 
groupe actuel, malgré ses yeux non rapprochés sur le front (2). On à 


(1) J'ai dit plus haut (p. 497, note 1) que le Mecocerus Audouini de Schœn- 
herr appartient au genre actuel, Il n’en diffère, en effet, génériquement par- 
laot, qu'en ce que le front est un peu suillant, que le 2e article de la massue 
antennaire, au lieu d'être très-cuurt est de longueur normale; enfin, que les 
élytres sont plus allongées et plus parallèles; tout le reste est conforme à la 
forraule générique des Ceous. Cet insecte me parait, d’après cela, ne devoir 
former qu’une section parmi ces derniers. 

(2) J'ai trouvé dans les collections de Paris plusieurs espèces inédites, éti- 
quetées comme appartenant à ce genre, mais vérificution faite de leurs carac- 
tères, elles ne pouvaient pas y rentrer. 


PHLŒOPHILIDES. 17 


vu plus haut que même parmi les Lirocenus, il y à des espèces qui 
ont ces organes sensiblement écartés. 


MECOTARSUS, \ 
Scenoenu. Curcul., V, p. 186. 


Rostre penché, un peu plus étroit et à peine plus long que la 
tête, subdéprimé et plan en dessus, graduellement élargi et tronqué 
en avant; ses serobes courtes, profondes. — Antennes insérées vers 
l'extrémité du rostre, presque de la longueur du corps, très-grèles, à 
articles 4-2 courts, en massue, 3-8 très-allongés, noueux au bout, 
égaux; la massue allongée, faible, comprimée; ses articles peu dis- 
tants. — Yeux sublatéraux, ovales, médiocrement convexes. — Pro- 
thorax un peu plus court que la largeur de sa base, celle-ci bisinuée, 
avec ses angles saillants en arrière et aigus, fortement et graduelle- 
ment rétréci en avant, muni d’une carène près de son bord postérieur 
et sur ses côtés en arrière. — Ecusson arrondi, un peu saillant. — 
Elytres trois fois plus longues que le prothorax et pas plus larges que 
lui en avant, oblongo-subovales, peu convexes, obtusément anguleuses 
aux épaules, conjointement et obtusément arrondies en arrière, — 
Pygidium court, demi-cireulaire. — Pattes longues, assez robustes, 
les antérieures un peu plus grandes que les autres; cuisses médiocre- 
ment en massue; jambes droites; tarses antérieurs à article 1 .ex- 
cessivement long, sublinéaire, grossissant peu à peu à son extrémité; 
le dernier très-grand; ses crochets sillonnés, unidentés en dessous. 

L'espèce unique (Rosenschældi) que décrit Schænherr est origi- 
naire de Madagascar, assez grande, variée de blanc sur un fond 
brun, et munie à la base de chaque élytre d'un tubereule obloug. Il 
est évident, d'après la formule qui précède, qu'il n'a connu que le 
mâle. 

Grourz VIII. Phlæophilides, 


Rostre déprimé (1), plus étroit à sa base que la tète, plus ou moins 
long et large, presque toujours caréné ou sillonné en dessus dans 
son milieu, dilaté et tronqué ou faiblement échancré au bout; ses 
scrobes terminales ou non, fovéiformes , découvertes. — Antennes le 
plus souvent courtes dans les deux sexes, terminées par une massue 
bien distincte, de trois, très-rarement de quatre articles, plus où moins 
compacte (SrENOCERUS excepté). — Yeux finement granulés, entiers, 
latéraux, oblongs ou ovales. — Carène prothoracique variable, ne 
remontant jamais beaucoup au-delà du milieu des côtés. 

Ces insectes sont les derniers de la Tribu actuelle dont le rostre 


(1) Sauf chez les PaLogopuius où il à conservé une certaine épaisseur. 


518 ANTHRIBIDES. 


soit à la fois déprimé et élargi au bout. Les seuls, parmi ceux qui 
précèdent, avec lesquels on puisse les confondre, sont les Sintorides 
et les Litocérides. Ils diffèrent des premiers par leurs serobes ros- 
trales fovéiformes, des seconds par leurs yeux latéraux, fortement 
séparés, et par la structure de leurs antennes. Ceux d’entre eux dont 
le rostre est faiblement élargi en avant pourraient être aisément pris 
pour des Tropidérides vrais. On évitera cette méprise en faisant 
attention aux scrobes rostrales qui, chez ces derniers, sont recou- 
vertes par une sorte d'orbite plus ou moins saillante que le rostre 
envoie au-dessus d'elles, tandis qu'ici, cette orbite n’existant pas, 
elles sont complétement à découvert et, par suite, visibles pour peu 
qu'on cesse d'examiner le rostre d’en haut. 

Le groupe est étranger à l'Europe, comme les précédents, et ré- 
pandu très au loin, car il est représenté en Amérique, en Afrique, à 
Madagascar, aux Indes orientales et dans l'Australie. Les neuf genres 
qu'il contient peuvent se reconnaître aux caractères suivants : 


I. Corps plusou moins court, au plus oblong ; élytres convexes, 
rarement déprimées sur le disque. 
a Antennes non hérissées de longs pois; leur massue plus 
ou moins compacte, 
b  Rostre assez épais, silionné au-devant des yeux : Phæophilus. 
bd —  très-déprimé, non _ _ 
€ Massue antennaire de 3 articles. 


d Carène du prothorax très-éloignée de Ja base de ce dernier, 
fortement arrondie à ses extrémités : Diastalotropis. 


dd —  médiocrement anté-basilaire, anguleuse ou 
subanguleuse à ses extrémités. 


e Jambes routes ou en partie seulement comprimées. 

Jambes toutes comprimées, surtout Les posté- 
rieures : Eczesaris. 
— antérieures seules comprimées : Ethneca. 

ee Jambes toutes arrondies : Plintheria. 

ec Massue antennaire de 4 articles : Phæocrotes. 

aa Antennes hérissées de poils fins; leur massue 
très-lâche : Sfenocerus. 

IL. Corps allongé, svelte ; élytres très-déprimées, presque sans 
déclivité postérieure, 


Antennes plus courtes que le prothorax dans les deux 
sexes : Gymnognathus. 

— plus longues que le prothorax dans les deux 
sexes : Analoles. : 


Genres incertæ sedis : Systellorhynchus, Esocus, Mycteis, Tetragonopterus. 


PELŒOPHILIDES. 510 


PHLOEOPHILUS. 
Scaoena. Curcul., I, p. 156. 


Mûle : Tôte aussi longue que large; rostre d’un tiers environ plus 
long qu’elle, robuste, muni au-devant de chaque œil d'un large sil- 
lon, plan et finement sillonné en dessus, médiocrement élargi en 
avant, avec son bord antérieur très-faiblement échancré; ses scrobès 
subterminales, irrégulières. — Antennes atteignant à peine la base des 
élytres, assez robustes, à articles 1-8 subégaux, noueux au bout (sauf 
1-8 qui sont obconiques), 4 plus gros que les autres, 9-11 formant 
une massue oblongue, assez large, déprimée et compacte. — Yeux 
médiocres, assez convexes, oblongo-ovales et un peu convergents en 
avant. — Prothorax transversal, déprimé au milieu du disque, rÉ- 
tréci dans ses deux tiers antérieurs; sa carène très-distante de sa 
base, droite, fortement arrondie à ses extrémités et remontant fai- 
blement sur les côtés. — Ecusson très-petit, enfoui. — Elytres assez 
convexes, oblongues, s’arrondissant pour former leur déclivité posté- 
rieure, un peu plus larges que le prothorax et à peine trisinuées à 
leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues, subé- 
gales; hanches antérieures assez fortement séparées; cuisses forte- 
ment en massue, les intermédiaires munies d’une petite dent mé- 
diane; les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; tarses 
à articles 1 un peu plus grand que 2, 3 petit, enfoui; la dent des 
crochets située avant leur milieu, oblique. — Pygidium en triangle 
curviligne. — Métasternum médiocrement long; ses épisternums lar- 
ges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale large, 
verticale, tronquée à son extrémité. — Corps oblong, massif, fine- 
ment pubescent. 

Femelle : Elle ne diffère du mâle que par ses antennes un tant soit 
peu plus courtes et ses cuisses intermédiaires inermes. 


Schœnherr a fondé ce genre sur un insecte du Bengale qu'il nomme 
agrestis, qu'il dit être de la taille de l’Anthribus albinus et qui 
m'est inconnu. Plus tard (1} il lui a adjoint une espèce (suloifrons) 
de la côte occidentale d'Afrique et d'après lequel a été rédigée la for- 
mule qui précède. Il est possible que ces deux insectes ne soient réel- 
lement pas congénères. Celui dont il s'agit ici est remarquable par la 
dent bien distincte dont les cuisses intermédiaires sont armées chez le 
mâle, particularité, du reste, qui pourrait bien n'être que spécifique, 
et par l'écartement de ses hanches antérieures, caractère excessive- 
ment rare dans la Famille et qui ne se retrouve que chez un petit 
nombre d’Anthribides vrais. Cet insecte est d'assez grande taille et sa 


(1) Cureul. V, p. 194. 


520 ANTHRIBIDES. 


livrée offre un mélange confus de noir et de gris, sur lequel se déta- 
chent quelques points noirs (1). 


DIASTATOTROPIS. 


Genre voisin des PaLoropæiLus et n’en différant que par la forme du 
rostre et des antennes, et la subcontiguité des hanches antérieures. 

Rostre très-déprimé, un peu plus long que la tête, fortement et 
peu à peu élargi en avant, muni en dessus d’une fine carène mé- 
diane remontant sur le front; son bord antérieur coupé obliquement 
de chaque côté et échancré en are dans son milieu; ses scrobes 
étroites, non terminales. — Antennes grèles, dépassant à peine la 
carène du prothorax, à articles 1-2 médiocres, subégaux ou 2 plus 
long, 3 plus grand que les suivants, 4-8 décroissant graduellement, 
9-11 formant une massue oblongo-ovale, large, très-déprimée et 
compacte, 9 en triangle allongé, 10 transversal, 41 ovale et obtus au 
bout. — Hanches antérieures étroitement séparées. 


Les exemplaires que j'ai sous les yeux sont probablement des fe- 
melles; il est possible que, de même que chez les PazæopniLus, les 
mâles n’en diffèrent que par leurs antennes un peu plus longues. 

Le genre comprend deux belles espèces (2) de Madagascar, rappor- 
tées autrefois de ce pays par J.Goudot, et qu'on trouve parfois asso- 
ciées dans les collections aux Paroropnizus. Elles sont un peu plus 
grandes que ces derniers, mais de forme plus svelte, et leur livrée 
est beaucoup plus remarquable. 


ECZESARIS, 
PagcoE, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 330. 


Tête aussi longue que large; rostre déprimé, plus long et un peu 
moins large qu'elle à sa base, élargi en avant, plan et tricaréné en 
dessus, avec son bord antérieur tronqué ; ses scrobes antérieures, for- 


(1) Il existe au Gabon un insecte que j'ai vu, dans quelques collections, as- 
socié à celui-ci comme étant sa femelle, mais qui, avec un facies très-voisin, 
en diffère par un si grand nombre de points essentiéls, qu'il ne peut pas être 
compris dans Je même genre. En effet, son rostre est parallèle, arrondi aux 
angles et sans trace de sillon au-devant des yeux, ses antennes un peu autre= 
ment faites, sa carène du prothorax beauroup plus rapprochée de la base de ce 
dernier, et ses hanches antérieures très-faiblement séparées. Je n’en connais, 
du reste, que la femelle; peut-être le mâle en diffère-t-il. 

(2) D. tigrinus. Oblongus, subtus niger, supra umbrinus, prothorace macu= 
lis magnis duabus, elytro singulo sex, atris, 1llo lævi his subtiliter punctato- 
strialis. Long. (rostr. exclus.) 10, 12m, 

D. irroratus. Oblongus, niger, capite thoraceque vittis duabus, elytris ma= 
cula intra humeros punctisque numerosis, tibiis tarsisque, albo-tomentosis: 
Long. præcedentis. 


PHLŒOPHILIDES. 521 


mant un court et profond sillon un peu oblique. — Antennes un peu 
plus longues que la moitié du corps, à articles 1-2 gros, obconiques, 
celui-ci de beaucoup le plus court, les suivants très-grêles, noueux au 
bout, 3 très-allongé, 4-8 plus courts, égaux, 9-14 formant une mas- 
sue assez allongée, déprimée, médiocrement large, serrée, 11 plus 
long et aigu au bout. — Yeux grands, convexes, ovales, lonsitudinaux. 
— Prothorax légèrement transversal, conique, sa carène antérieure 
assez distante de sa base, rectitigne, subanguleuse à ses extrémités 
et remontant faiblement sur les côtés. — Ecusson en triangle curvi- 
ligne transversal. — Elytres peu allongées, subparallèles, assez con- 
vexes et déprimées sur le disque, à peine plus larges que le protho- 
rax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. — 
Patfes médiocres, robustes; cuisses subfusiformes, les postérieures un 
peu plus courtes que l'abdomen; jambes comprimées, les intermé- 
diaires linéaires, les autres fortement et peu à peu élargies à leur 
extrémité; tarses médiocres, à articles { beaucoup plus long que 
2, 3 très-petit, enfoui; la dent des crochets médiane, à peine dis- 
tincte. — Pygidium presque carré, subéquilatéral. — Métasternum 
court, ses épisternums très-larges en avant, graduellement rétrecis en 
arrière. — Saillie mésosternale verticale, en carré plus long que 
large. — Corps médiocrement allongé, finement pubescent. 

La forme des jambes, forme extrèmement rare dans la famille, 
constitue le caractère le plus apparent de ce genre bien distinct. Il 
ne comprend qu'une espèce (atomaria) des îles Arou, plus grande et 
notablement plus large que le Tropideres albirostris d'Europe. Sa 
livrée consiste en une multitude de petites taches d’un jaune d’ocre 
sur un fond noir. L’unique exemplaire que j'ai sous les yeux est pro- 
bablement un mâle. 


ETHNECA. 
Pascor, Ann. a, Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 40. 


Tête aussi large que longue; rostre un peu plus étroit et un peu 
plus long qu’elle, médiocrement déprimé, légèrement élargi eu avant, 
plan en dessus, avec son bord antérieur coupé obliquement de cha- 
que côté et légèrement échancré dans son milieu; ses sorobes sub- 
terminales, petites, obliques. — Antennes dépassant un peu le mi- 
lieu du prothorax, à articles 4-2 assez gros, ovales, celui-ci le plus 
court, 3-8 grèles, noueux au bout, décroissant graduellement, 9-11 
formant une petite massue oblongue, déprimée, compacte, 10 plus 
grand que les autres, 11 arrondi au bout. — Yeux très-grands, assez 
convexes, arrondis. — Prothorax presque aussi long que large, coni- 
que; sa carène assez distante de sa base, droite, anguleuse à ses ex- 
témités, remontant jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson assez 
grand, arrondi. — Élytres courtes, subparallèles, assez convexes, un 


522 ANTHRIBIDES. 


peu plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les 
épaules arrondies. — Pattes médiocres, robustes, les antérieures un 
peu plus longues que les autres; cuisses comprimées, fusiformes, les 
postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; jambes antérieures 
comprimées, graduellement et fortement élargies à leur extrémité, les 
autres arrondies ; tarses à articles 4 de moitié plus long que 2, 3 petit, 
enfoui ; la dent des crochets médiane, arquée. — Pygidium en trian- 
gle curviligne. — Métasternum court; ses épisternums larges, paral- 
lèles. — Saillie mésosternale assez large, en triangle curviligne, ver- 
ticale. — Corps subovale, massif, pubescent,. 


L'unique espèce (Bakewellii) du genre est de la taille des grands 
exemplaires du Brachylarsus scabrosus, et sa livrée a quelque ana- 
logie avec celle de ce dernier, ses élytres, sur un fond varié de noir | 
et de gris, étant ornées de petites taches carrées, d'un jaune d'ocre, 
formant une marqueterie régulière. Cet insecte est originaire de 
l'Australie (Melbourne). J'ignore le sexe de l'exemplaire que j'ai reçu 
de M. Pascoe, mais d'après la brièveté de ses antennes, ce doit être 
une femelle. 

PLINTHERIA. 


Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3,1V, p. 435. 


Mâle : Tête aussi longue que large ; front subvertical ; rostre sen- 
siblement plus étroit qu'elle à sa base et notablement plus long, gra- 
duellement rétréci dans son milieu, puis élargi en avant, plan en 
dessus, avec son bord antérieur légèrement sinué ; ses scrobes termi- 
nales, petites, ovales. — Antennes très-grèles, un peu plus longues 
que le corps, à articles noueux au bout: 1-2 plus courts que les au- 
tres, subégaux, 3-8 très-allongés, décroissant graduellement, 9-11 
formant une massue oblongue, large, compacte, déprimée, obtuse au 
bout, — Yeux grands, très-convexes, subarrondis. — Prothorax trans- 
versal, conique, sa carène assez distante de sa base, légèrement ar- 
quée et flexueuse, subanguleuse à ses extrémités et remontant jus- 
qu'au milieu des côtés. — Ecusson subarrondi. — Elytres médiocre- 
ment allongées, planes sur le disque, parallèles, à peine plus larges 
que le prothorax et très-faïblement échancrées à leur base, avec les 
épaules obtuses. — Pattes assez longues, les antérieures plus que les 
autres ; cuisses postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; 
jambes arrondies ; tarses à articles { beaucoup plus long que 2, 3 très- 
petit, enfoui; la dent des crochets voisine de leur extrémité, arquée. 
— Pygidium en triangle curviligne allongé. — Métasternum médio- 
crement allongé; ses épisternums larges, subparallèles (1). — Corps 
oblong, pubescent. 


(1) L'exemplaire que j'ai à ma disposition étant collé sur du papier, sa 
saillie mésosternale est invisible. 


PHLŒOPHILIDES, 623 


D'après la longueur des antennes, l’exemplaire queM. Pascoe a bien 
voulu me communiquer est sans aucun doute un mâle ; lui-même ne 
dit rien de la femelle. L'espèce (luctuosa) sur laquelle il a fondé 
le genre estoriginaire de la Nouvelle-Guinée, d'un tiers plus petite 
que le Tropideres albirostris, noire et couverte en dessus.de nom- 
breuses taches d'un gris cendré en partie confluentes. 


PHÆOCROTES. 
Pascor, Ann. a. Mag.of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 42. 


Tête aussi longue que large ; rostre déprimé, pas plus long et sen- 
siblement plus étroit qu’elle, faiblement élargi au bout, plan en 
dessus, avec son bord antérieur tronqué ; ses scrobes subterminales, 
ovales. — Antennes très-grêles, de la longueur des deux tiers du 
corps, à articles 1 assez long, brusquementrenflé au bout, 2 très-court, 
3-7 allongés, noueux au bout, 8-14 formant une massue oblongue, 
assez large, déprimée, compacte, obtuse à son extrémité, 8 triangulaire, 
plus long que les suivants. — Yeux grands, assez convexes, ovales, lon- 
gitudinaux. — Prothorax transversal, subeylindrique; sa carène médio- 
crement distante de sa base, droite, sinuée dans son milieu, subangu- 
leuse à ses extrémités et remontant faiblement sur les côtés. — Ecusson 
ponctiforme, à peine distinct. — Elytres courtes, subcylindriques, pas 
plus larges que le prothorax et faiblement échancrées en avant, avec 
les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses en massue, les pos- 
térieures sensiblement plus courtes que l'abdomen ; jambes arrondies ; 
tarses à articles { du double plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent 
des crochets très-petite. — Pygidium carré, arrondi en arrière. — Mé- 
tasternum court; ses épisternums assez larges, parallèles. — Corps 
oblong, subeylindrique, pubescent, les poils sublanugineux. 


Genre établi sur un petit insecte (porcellus) de l'ile Gélèbes, infé- 
rieur, sous le rapport de la taille, au Tropideres niveirostris, etrevètu 
en entier d’une pubescence grisâtre uniforme. La massue de ses an- 
tennes, composée de quatre articles, le distingue essentiellement dans 
le groupe actuel. Le sexe de l’exemplaire que j'ai sous les yeux 
m'est inconnu. Je présume que c'est un mâle. 


STENOCERUS. 
Scnoënu. Curcul. Disp. meth., p. 39. 


Mâles : Tète au moins aussi longue que large; rostre plus long et 
plus étroit qu'elle à sa base, plan et caréné en dessus, fortement 
dilaté en avant, avec son bord antérieur faiblement trisinué; ses 
Scrobes assez distantes de son sommet, étroites, oblongues. — An- 
tennes atteignant ou dépassant un peu la base du prothorax, grêles, 
hérissées de longs poils fins, à articles 1 très-court, 2 beaucoup plus 


524 ANTHRIBIDES. 


long, en massue au bout, 3-8 allongés, noueux au bout, plus ou 
moins déprimés, 3-4 (surtout 3) plus grands que les autres, 9-11 for- 
mant une petite massue allongée, très-lâche, 9 long, 10 ovale, 44 
longuement acuminé au bout. — Yeux très-grands, convexes, oblon- 
go-ovales, un peu convergents en avant. — Prothorax transversal, 
plus ou moins excavé sur le disque, fortement rétréci en avant; sa 
carène peu distante de sa base dans son milieu, flexueuse, saillante et 
arrondie à ses extrémités, remontant au-delà du milieu des côtés et 
souvent terminée par une saillie. — Ecusson assez grand, carré ou en 
triangle curviligne. — Elytres médiocrement allongtes, planes sur le 
disque, parallèles ou peu à peu rétrécies en arrière, un peu plus 
larges que le prothorax et chacune à peine arrondie à sa base, avec 
les épaules obtuses. — Pattes médiocres, subégales; cuisses forte- 
ment en massue; les postérieures aussi longues que l'abdomen; 
jambes arrondies; tarses à articles 1 notablement plus long que 2, 
8 très-petit, enfoui; la dent des crochets submédiane, petite, arquée, 
— Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum médiocrement 
allongé, ses épisternums très-larges, un peu rétrécis en arrière. — 
Saillie mésosternale large, verticale, de forme variable (1). — Corps 
massif, oblong ou oblongo-ovale, pubescent. 

Femelles : Outre leur taille moins forte, elles se reconnaissent à 
leurs antennes un tant soit peu plus courtes que celles de leurs mâles. 

Le genre est exclusivement américain (2) et répandu depuis le Brésil 
jusqu'au Mexique inclusivement. La plupart de ses espèces sont de 
grande taille et les plus petites descendent à peine au-dessous de la 
moyenne. La plupart d'entre elles ont une livrée analogue à celle 
des Prycnoperes et, comme pour ces derniers, il en résulte qu'elles 
sont d’une détermination très-difficile. Schœnherr n’en a connu que 
trois (3), mais ce nombre est aujourd’hui plus que triplé (4). 


(1) Elle se présente dans trois conditions différentes. Chez la plupart des es- 
pèces elle est coupée carrément à son extrémité; parfois (par ex. varipes) son 
sommet est largement arrondi, un peu rétréci el recourbé en arrièro. Enfin, 
chez le fulvipes, type du genre, ele est concave sur sa face antérieure, et son 
extrémilé, qui est épaissie, se recourbe en avant, 

(2) Toutes les espèces étrangères à l'Amérique qu'on à comprises dans le 
genre, doivent en être exelues et constituer plusieurs genres nouveaux, tels que: 
S. collaris, Schœnh. Cureul. I, p. 169; Java. — Garno!i, Boisduv. Faun.de 
l’Océan.; Entom. IE, p. 298; Nouvelle-Guinée. — quadrituberculalus, plali- 
pennis, macrophthalmus, punctatus, Montrouz. Faun. d. l’île Woodl. p. 40; 
Nouvelle-Calédonie. Jai dit plus haut (p. 515, note 1) que le S. Dufourii du 
même auteur et-du même pays était un Lirocenus. 

(3) S. fulvitaris Germ., frontalis, varipes, Schœnh, loc. cit. V, p: 196; 
tous du Brésil. : 

(4) Voyezla monographie du genre publiée par M. H. Jekel dans les Ins. Saun- 
ders.; Col. I, p. 100. Ce savant entomologiste en mentionne 12 espèces, qu’il 


FHLŒOPHILIDES 525 


GYMNOGNATHUS. 
Scnoexu. Curcul. Disp. meth., p. 37. 


Mâles * Tète de longueur variable, en général plus longue que 
Jarge, plus ou moins convexe entre les yeux; rostre tantôt sensible- 
ment, tantôt à peine plus long, toujours uu peu plus étroit qu'elle à 
sa base, déprimé, plan et caréné en dessus, dilaté en avant, avec son 
bord antérieur sinué dans son milieu; ses scrobes oblongues, obli- 
ques, situées plus ou moins loin de son extrémité. — Antennes un 
peu plus longues que la tête et le rostre réunis, à articles 1-2 plus 
gros que les suivants, celui-ci le plus long, 3-8 de longueur variable, 
3 le plus grand de tous, 6-8 parfois très-courts, 9-11 formant une 
massue assez large, oblongue, déprimée, serrée, 40 plus long que les 
suivants, 11 très-obtus au bout.— Yeux très-grands, convexes, ovales, 
non convergents. — Prothorax plus long que large, conique, sou- 
ent déprimé sur la ligne médiane, plus ou moins fortement bisinué 
à sa base, avec un lobe médian assez large ; sa carène antérieure peu 
distante de sa base, rectiligne ou un peu flexueuse, remontant à 
angle droit sur les côtés, à peu près à la moitié de leur longueur. — 
Ecusson assez grand, de forme variable. — Elytres plus ou moins 
allongées, très-déprimées sur le disque, graduellement rétrécies en 
arrière où subparallèles, un peu plus larges que le prothorax et cha- 
cune isolément arrondie à sa base, avec les épaules obtuses.— Pattes 
assez longues, les antérieures plus que les autres; cuisses posté- 
rieures un peu plus courtes que l'abdomen ; jambes arrondies; tarses 
à articles 1 notablement plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent 
des crochets petite, submédiane. — Pygidium plus où moins long, 
graduellement rétréci et tronqué au bout, avec ses angles terminaux 
souvent aigus ou épineux ({), caréné ou non sur la ligne médiane. 


répartit dans trois sections, basées sur la forme générale du corps et les pro- 
portions relatives du prothorax et des élytres. Je crois que les modifications 
de la saillie mésosternale, dontil ne parle pas, fourpiraient dans ce but des ca- 
ractères plus faciles à saisir. Les espèces nouvelles qui figurent dans ce travail 
sont : S. festudo, Cayenne; longulus, migratorius, Brésil; mexicanus, Mexi- 
que ; amazon®æ, Cayenne, Amazones; {essellatus, brunescens, Colombie; ver- 
licalis, Brésil; angulicollis, Blanchardi, Colombie; à quoi il faut ajouter : S. 
nigrotessellatus, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 200, pl. 16, f. 2; Bolivia. 
— velatus, aspis, Erichs. Archiv, 1817, 1, p.125; Pérou. 

Les S. asperatus, mirutus, tuberculosus, signatipes du Chili, décrits par 
M Blanchard (in Gay, Hist. d. Chile; Zoel. V, p.298) n'appartiennent pas au 
genre, Les deux derniers, ainsi qu'on l’a vu plus haut, conslituent le genre 
Dinocenraus du groupe des Ischnocérides. Selon M. Jekel (loc. cit. p. 116), l'us- 
Peratus est voisin des Engpagures, et le minutus des Troripenes. 

(1) Je possède une espèce inédite de Cayenne, chez laquelle ces épines, qui 
Sont latérales, appartiennent au dernier segment abdominal, comme celles qui 
existent chez les ACANTHOPYeUS. } 


526 ANTHRIBIDES. 


— Métasternum de longueur variable; ses épisternums très-larges, 
légèrement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large, 
verticale, plus ou moins recourbée en arrière, et largement arron- 
die à son extrémité. — Corps allengé, svelte, très-finement pubes- 
cent. 

Femelles : Celles dont les mâles ont le pygidium épineux se dis- 
tinguent sans peine de ces derniers en ce qu'il est inerme chez elles. 
Pour les autres, les caractères sexuels sont incertains et me paraissent 
consister en ce que le rostre est un peu plus court; les antennes ne 
présentent pas de différences bien sensibles. 


Insectes de taille rarement au-dessus ou au-dessous dela moyenne, 
de forme élégante, mais d’une détermination difficile par suite des 
modifications que présente le dessin dontils sont ornés et la caducité 
des poils très-fins auxquels il est dû. La plupart des exemplaires exis- 
tant dans les collections sont plus ou moins déflorés. Ce dessin consiste 
en bandes grises ou blanchâtres sur le rostre et le prothorax, et sur 
les élytres en une ou plusieurs taches de forme plus ou moins compli- 
quée. Parfois, surtout sur le rostre, les couleurs en question sont 
remplacées par du rouge de cinabre. 

Le genre est répandu depuis le Brésil méridional jusqu'au Mexique. 
Il y en a un assez grand nombre d'espèces inédites ou incertaines 
dans les collections (1). 


ANALOTES. 
Scnoenx. Curcul., V, p. 198. 


Genre extrêmement voisin des GymNonArTaus qui précèdent, au 
point que, abstraction faite des antennes, l'œil le plus exercé ne pour- 
rait pas le distinguer de ces derniers. 

Mâle : Antennes presque du double plus longues que le prothorax, 
grèles, à articles 1 assez gros, subeylindrique, 2 très-court, 3-9 al- 
longés, subégaux, 9 renflé à son extrémité et formant avec 10-11 une 
massue très-étroite et allongée. 

Femelle : Antennes dépassant un peu le prothorax, les articles de 
leur funicule aplatis : 2-3 un peu plus longs que 4-8, 9-11 formant 
une massue assez large et serrée, obtuse au bout, 10 plus grand que 
les deux suivants. 


L'unique espèce (discoideus Schh.) du genre est brésilienne, et sans 
ses antennes, prendrait place parmi les Gymnocnaraus de forme mé- 
diocrement allongée , à prothorax fortement bisinué à sa base et 


) Schœnherr (Cureul. V, p. 200) n’en à connu que cinq espèces (Fahræi, 
ophiopsis, ancora, dorsonotatus, signatus) du Brésil. — Aj. : G. decorus, B. 
Perroud, Mélang. entom. IE, p. 18; Brésil, — vicinus, H. Jekel, Ins. Saun- 
ders.; Col. I, p. 117; Guyanc (Para). 


PALŒOPHILIDES. 27 


dont le pygidium n’est pas très-allongé et ne présente rien de par- 
tioulier chez les mâles. Sa livrée ressemble de près à celle du G. 
ancora. 

Note. 

Je suis dans la plus grande incertitude sur la place que doivent 
occuper les quatre genres suivants qui me sont inconnus en nature, 
surtout pour le dernier d’entre eux. Il y a seulement quelques pro- 
babilités qu'ils appartiennent au groupe actuel, plutôt qu'à tout 
autre. ; 

SYSTELLORHYNCHUS, 


Brancu. in Gay, Hisé. d. Chile; Zool., V, p. 301. 


Tête assez petite; rostre plus long qu’elle, rétréci à sa base, un 
peu élargi à son extrémité (1) et excavé en dessus. — ‘Antennes 
de longueur médiocre, assez robustes, insérées un peu au-delà du 
milieu du rostre, à articles à peu près égaux, le 4 et le 32 seule- 
ment un tant soit peu plus longs que les autres; les trois derniers 
à peine plus épais que les précédents. — Yeux globuleux, — Pro- 
thorax plan, presque conique ; sa carène très-fortement anté-basi- 
lire, arquée et ne remontant pas sur les côtés, — Ecusson petit, 
tiangulaire. — Elytres courtes, parallèles, largement arrondies à leur 
extrémité, notablement plus larges à leur base que le prothorax, avec 
les épaules obtuses. — Pattes médiocres, égales ; cuisses peu ren- 
fées. — Corps assez court. 


Le type du genre est un petit insecte (2) du Chili, revêtu d’une 
pubescence brune, avec les côtés du rostre bordés d’une ligne blan- 
che, le prothorax muni à sa partie postérieure d'une petite tache 
d'un gris jaunâtre et les élytres blanchâtres à leur extrémité ; ces 
organes présentent chacun deux gros tubereules à leur base, un plus 
petit dans leur milieu et trois, disposés en triangle, avant leur som- 
met. 

La formule que M. Blanchard à donnée du genre ne contient pas 
quelques caractères essentiels, entre autres la forme de la carène 
prothoracique ; j'y ai suppléé en m'’aidant de la figure qu'il a publiée 
de l'espèce. 

ESOCUS. 


Pascog, Ann. a. Mag. ofnat. Hist., Ser. 3, IV, p. 436. 


Tête assez large en avant, rétrécie au-devant des yeux; rostre de 
longueur médiocre, légèrement dilaté et entier en avant, muni en 
dessus d'une courte carène médiane ; ses scrobes superficielles, si- 


(1) La figure le représente comme brusquement dilaté en avant, avec les 
änteunes insérées à la base de Ja dilatation. 


(2) S. posticalis, Blanch. loc. cit. p.302, Col, pl. 28, f. 1, avec des détails. 


528 ANTHRIBIDES. 


tuées à la base de la partie dilatée. — Antennes courtes, à articles 1-2 
épais, subégaux, 3 plus long, 4-8 décroissant rapidement, 9-11 for- 
mant une courte et large massue compacte. — Yeux écartés, sail- 
lants, oblongs, entiers. — Prothorax rétréci en avant, graduellement 
élargi à sa base; sa carène subbasilaire, brièvement recourbée à ses 
extrémités. — Ecusson petit, transversal, arroudi en arrière. — 
Elytres plus larges que le prothorax, subgibbeuses à leur base. — 
Pattes médiocrement longues; tarses à article 4 aussi long que les 
suivants réunis. 


Ce genre me parait voisin des Punrmerta. Il ne comprend qu'une 
petite espèce (lachrymans) de Bornéo, noire et ornée de petites ta- 
ches allongées, blanches. 


MYCTEIS. 
Pascoz, Ann. a. Mag. of. nat. Hist.,Ser. 3, V, p. 44. 


Tête étroite ; rostre allongé, rétréci: dans son milieu, graduelle- 
ment dilaté et entier au bout; ses serobes oblongues, superficielles, 
submédianes. — Antennes courtes, à article 4 pluslong que 2, renflé, 
les suivants du funicule grèles; massue médiocrement épaisse; ses 
articles atténués à leur base. — Yeux rapprochés, arrondis, entiers, 
— Prothorax transversal, rétréci antérieurement, légèrement arrondi 
sur les côtés; sa carène subbasilaire, recourbée en avant sur les 
côtés. — Ecusson transversal, subtriangulaire. — Elytres élargies 
à leur base. — Pattes médiocres, les antérieures plus longues que les 
autres ; 9° article des tarses plus grand que les suivants réunis. — 
Saillie mésosternale courte, transversale. 


M. Pascoe en décrit deux espèces de taille moyenne : l'une (mar- 
ginicollis) des îles Philippines, l'autre (frenatus) de Bornéo. Le 
genre me semble devoir ètre placé à côté des PLINTHERIA, comme le 
précédent. 

TETRAGONOPTERUS. 


B. Pennou», Mélang. entom., IV, p, 83. 


Mâle : Mandibules fortes, saillantes. — Rostre de la largeur de la tète 
à sa base, plus long que large, élargi de sa base à son extrémité, 
déprimé et faiblement caréné en dessus, tronqué et légèrement 
échancré dans son milieu au bout; ses serobes subterminales, pro- 
fundes et arrondies. — Antennes de la longueur des 3/4 du corps, 
très-grèles, à articles { petit, ovalaire, 2 un peu plus long, en mas- 
sue, 3-7 filiformes, un peu noueux au bout, 8 en cône renversé, 
subcomprimé, 7-14 formant une large massue ovale. — Youx laté- 
raux, saillants, longitudinaux, ovalaires. — Prothorax transversal, 
réréci en avant, avec son bord antérieur saillant, arrondi sur les 
côtés en arrière, faiblement bisivué à sa base, celle-ci légèrement ræ 


 TROPIDÉRIDES YRAIS. 529 


bordée (1). — Ecusson ponctiforme. — Elytres en carré allongé, pla- 
nes en dessus, un peu convexement déclives sur les côtés et en ar- 
rière, pauci-épineuses. — Pygidium vertical, arrondi à son extré- 
mité. — Pattes peu robustes, allongées ; cuisses épaissies dans leur 
milieu; jambes droites, cylindriques ; tarses à articles 4 aussi long 
que les suivants réunis, 3 enfoui. 

Femelle : Rostre plus fortement élargi à son extrémité. — An- 
tennes insérées dans son milieu, de la longueur de la moitié du corps; 
leur massue plus faible. 


M. Perroud place ce genre entre les Iscanocenrus et les SrENOCERUS, 
genres qui, pour moi, appartiennent à deux groupes {rès-différents. 
L'espèce (Vescoi) qu'il décrit est de taille médiocre et propre à la 
Nouvelle-Calédonie. Son facies, comme il le dit, doit ètre très-voisin 
de celui du Phlæops platypennis, insecte du même pays qu'on trou- 
vera dans la Tribu suivante. 


GROUPE IX. Tropidérides vrais. 


Rostre aussi large que la tête à sa base, déprimé, parallèle, ra- 
rement caréné en dessus ettronqué au bont; ses scrobes fovéiformes, 
grandes, en général placées sous ses bords latéraux, et distantes de 
son sommet. — Antennes rarement plus longues que le prothorax 
dans les deux sexes, terminées par une massue de trois articles. — 
Yeux entiers, latéraux, très-souvent ohbliques et convergents en avant. 
— Carène du prothorax de forme variable, remontant très-rarement 
au-delà du milieu des côtés. — Corps oblong ou ovale. 

Le rostre affecte dans ce groupe une forme inconnue dans les pré- 
cédents, et dont celui du Platyrhinus latirostris d'Europe peut donner 
une idée exacte. Quelques rares exceptions existent sous ce rapport. 
Ainsi il est dilaté en avant chez un certain nombre de TRoPiberes, 
élargi à sa base chez les Sysrazrocerus, anguleux sur les côtés chez 
une espèce de NessrarA (N. didyma), enfin renflé dans sa moitié basi- 
laire chez les Hucus ; mais, sauf dans le premier de ces genres, ces 
modifications ne le ramènent pas à aucune des formes qui existent 
dans les groupes précédents. Par suite de leur position, ses scrobes 
sont invisibles d'en haut, mème lorsqu'elles ne sont pas, à propre- 
ment parler, recouvertes par ses bords latéraux, ce qui n'a lieu que 
chez les Lacorezus. Les ExrpreuTes sont les seuls chez qui elles sont 
découvertes. Elles sont le plus souvent situées à une assez grande 
distance du sommet du rostre, sans que, pour cela, les antennes 


(1) Ce caraetère et le silence que garde M. Perroud sur la carène antérieure 
du prothorax, rendent probable que cette dernière est basilaire. Le genre ap- 
partiendrait alors à la Tribu des Basitropides, mais il ne peut rentrer daus au- 
cun des groupes que j'y ai établis. 


Coléoptères. Tome VII. 34 


Ed 


830 ANTHRIBIDES. + 


soient contiguës aux yeux. Dans la majeure partie des cas, ces organes : 
sont plus courts que le prothorax chez les mâles comme chez les 
femelles, qui diffèrent par conséquent à peine sous ce rapport, ainsi 
que cela a lieu chez beaucoup de Phlæophilides. 

Ce groupe est, de toute la famille, celui qui est le plus riche en 
espèces. Parmi les douze”genres suivants dans lesquels sont provi- 
soirement réparties ces dernières, trois (PLATYRIINUS, TROPIDERES, 
Exenreures) existent en Europe. 


T. Carène du prothorax rectiligne, ou flexueuse, ou décrivant un arc 
à convexité postérieure (1). 
a Rostre brusquement ()"ou peu à peu (®) élargi à sa 
base : Systaltocerus. 
aa — parallèle, très-rarement élargi au bout ou angu- 
leux latéralement. 
D  Prothorax anguleux latéralement, plus ou moins déprimé 
en dessus. 
Rostre sans carène en dessus; yeux pelits, munis 
d’une orbite : Platyrhinus. 
— tricaréné en dessus; yeux grands, sans 
orbite : Phlænps. 
6 Prothorax non anguleux latéralement, plus ou moins convexe. 
€  Massue antennaire médiocre, assez large, jamais très-läche. 
d Yeux oblongo-ovales, convexes, munis d’une orbite, 
obiiques : S/raboscopus. 
dd — de grosseur et de forme variables, sans orbites. 
Antennes à art. 3-8 décroissant, 4-2 plus gros : Tropideres. 
— — 2-8 subégaux, 1 très-court : Enedreutes. 
ce Massue antenvaire allongée, grêle et lâche. 
Antennes hérissées de longs poils fins : Nessiara. 
_ non — : Apatenia. 
II. Carène du prothorax décrivant une courbe à convexité antérieure. 
e Yeux très-finement granulés. 
Rostre en carré transversal : Hypseus. 
— renflé à sa base, carré en avant : Hucus. 
ee Yeux assez fortement granulés. 
Jambes et Larses robustes, ciliés : Lagopezus. 
_ —  grêles, finement pubescents : Camptotropis. 


(1) Chez une seule espèce de Troriperes (sepicola), la convexité de celte ca- 
rène est dirigée en avant, comme dans les quatre derniers genres mentionnés 
dans ce tableau. Get insecte se distingue sans peine des Hypseus el des Hucus 
par sa massue antennaire courte et compacte, et des Lacorezus ainsi que des 
Camerornuris par la brièveté de ses antennes. 


TROPIDÉRIDES VRAIS. 531 


SYSTALTOCERUS. 


Iwnorr, Gener. Curcul. pars I (1). 


Mâle : Tète et rostre verticaux, très-plans; la première transver- 
sale ; le second trois fois aussi long qu’elle et de la même largeur 
dans sa moitié basilaire, fortement rétréci et subparallèle en avant, 
avec son bord antérieur tronqué ; ses scrobes submédianes, recou- 
vertes par la partie dilatée, formant un sillon arqué et dirigé en avant. 
— Antennes un peu plus longues que le corps, assez robustes, à 
articles 1 assez long, oblongo-ovale et plus gros que les suivants, 
2 très-court, obconique, 3-11 allongés, déprimés, graduellement et 
faiblement élargis, 11 acuminé au bout. — Yeux finement granulés, 
grands, convexes, brièvement ovales et transversaux. — Prothorax 
transversal, cylindrique ; sa carène très-distante de sa base, un peu 
flexueuse, remontant à angle droit un peu au-delà du milieu des 
côtés. — Ecusson tranversalement ovale. — Elytres médiocrement 
allongées, planes, subparallèles, chacune d'elles légèrement arrondie 
à sa base, avec les épaules arrondies. — Pattes assez longues, les an- 
térieures un peu plus que les autres ; cuisses fortement en massue, les 
postérieures de la longueur de l'abdomen ; jambes arrondies ; tarses 
à articles 4 beaucoup plus long que 2, 3 très-petit, enfoui; la dent 
des crochets submédiane, arquée. — Pygidium allongé, graduelle- 
ment rétréci, arrondi au bout, — Métasternum médiocrement allongé, 
ses épisternums très-larges, subparallèles. — Saillie mésosternale 
triangulaire, largement arrondie au bout, inclinée en arrière. 

Femelle : Rostre graduellement rétréci en avant, bisinué de cha- 
que côté. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, s élar- 
gissant peu à peu à partir du 5° article. — Pattes antérieures pas 
plus longues que les autres. 

On n’en connait qu'une très-jolie espèce (platyrhinus Imh.) de 

Cayenne, de taille moyenne et dont la livrée est de mème nature 
que celle des Gymnogxaraus. Elle est d'un brun assez foncé, avec la 
tête, le rostre et l'extrémité de la suture des élytres d'un rouge de 
cinabre ; des bandes ou des taches d’un gris cendré se voient sur 
toutes les parties du corps. 
‘ À ne consulter que ce dessin et la forme générale, le genre est ma- 
nifestement, sauf les antennes, très-voisin des GYMNOGNATHUS, mais 
la structure de son rostre exige qu'il soit placé dans le groupe actuel 
qu'il rattache au précédent, 


(1) Syn. Sysrezrocenus, Dej. Cat. éd. 3, p. 258, 


RL l'eir 


532 ANTHRIBIDES. 


PLATYRHINUS. 


Cramv. Entomol. helvét., I, p. 112. 


Tête transversale, avec le front vertical et continu, avec le rostre ; 
celui-ci parallèle, subtransversal , tronqué en avant; ses scrobes 
médianes, très-grandes et profondes. — Antennes atteignant à peine 
le milieu du prothorax, assez robustes, à articles 1-2 plus gros que 
les autres, celui-à oblongo-ovale, celui-ci plus court, subpyriforme, 
3-4 allongés, obconiques, celui-là le plus long, 5-8 plus courts, de 
même forme, décroissant graduellement, 9-11 formant une massue 
oblongue, médiocrement serrée, obtuse au bout. — Yeux petits, laté- 
raux, brièvement réniformes et surmontés d'une orbite très-distinete, 
— Prothorax transversal, déprimé et rugueux en dessus, anguleux 
fatéraiement, légèrement bisinué à sa base; sa carène arquée, 
flexueuse, interrompue dans son milieu et peu distante de la base 
dans ce point, s’arrondissant obliquement à ses extrémités et remon- 
tant jusqu’au milieu des bords latéraux.— Ecusson rétréci en avant, 
largement arrondi en arrière. — Elytres assez allongées, parallèles, 
déprimées sur le disque, verticalement déelives en arrière et calleuses 
au sommet de leur déclivité, plus larges que le prothorax et trisinuées 
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses 
fortement en massue, les postérieures aussi longues que l'abdomen; 
jambes faiblement comprimées ; tarses à articles 1 à peine plus long 
que 2, 3 assez grand, enfoui ; la dent des crochets submédiane, ar- 
quée. — Pygidium largement arrondi en arrière. — Métasternum 
assez allongé ; ses épisternums très-larges, un peu rétrécis en arrière. 
— Saillie mésosternale très-large, verticale en avant, horizontale et 
tronquée en arrière, — Corps oblong, très-finement pubescent. 

Les deux sexes diffèrent à peine ; la femelle est un peu plus étroite 
que le mäle et ses antennes sont encore un peu plus courtes. 

Schænherr à altéré ce genre en y introduisant deux espèces (1) du 
Brésil qui lui sont étrangères. Il ne doit comprendre que l'Anthribus 
latirostris des anciens auteurs sur lequel Clairville l’a fondé dans 
l'origine. Jusqu'ici on n’a découvert aucune autre forme qui puisse 
être associée à cet insecte, le seul Anthribide de grande taille que pos- 
sède l'Europe et l'un des plus remarquables de la Famille, mais, du 
reste, trop connu pour nécessiter de plus amples observations. 


(1) P. spiculosus, aculeatus, Schænh. Cureul. I, p. 168, et V, p. 231. Gyl- 
lenhall, qui a décrit le premier, avait déjà fait observer qu'il peut à peine ren= 
trer dans le genre. Provisoirement, je place ces deux insectes dans le genre 
Srnagoscopus mentionné plus bas, mais on jugera probablement plus tard 
qu’ils peuvent en former un distinct. 


TROPIDÉRIDES VRAIS, 533 


PHLOEOPS (1). 


Tête aussi longue que large, assez convexe entre les yeux; rostre 
un peu plus long que large, sillonné dans toute sa longueur au-de- 
vant des yeux, tricaréné en dessus; la carène médiane remontant jus- 
que sur le vertex, très-faiblement trisinué en avant; ses serobes sub- 
médianes, grandes, irrégulières. — Antennes des PLATYRHINUS avec la 
massue lâche, à articles 1-2 en cône renversé, 11 ovoïde. — Yeux 
finement granulés, grands, oblongo-ovales, très-saillants, faiblement 
obliques. — Prothorax transversal, un peu déprimé sur la ligne mé- 
diane, brusquement rétréei et obconique dans sa moitié antérieure; 
sa carène médiocrement distante de sa base, un peu flexueuse, an- 
guleuse à ses extrémités, s'arrêtant un peu au-delà du milieu des 
côtés en formant une saillie. — Ecusson petit, en triangle curviligne. 
— Elytres parallélogrammiques, déprimées et très-planes en dessus, 
verticalement déclives en arrière et tuberculeuses au sommet de leur 
déclivité, un peu plus larges que le prothorax et chacune faiblement 
arrondie à sa base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres, 
subégales; cuisses fusiformes, les postérieures plus courtes que l’ab- 
domen; tarses à articles 1 de moitié plus long que 2, 3 petit, enfoui; 
la dent des crochets submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. 
— Métasternum court; ses épisternums larges, subparallèles. — Sail- 
lie mésosternale carrée, verticale. 

Genre voisin des SrrABoscoPus qui suivent et tenant encore aux 
PLaryræNus par la forme de son prothorax et celle déprimée de ses 
élytres; il s'éloigne des uns et des autres par la structure de son rostre. 

Le type est le Stenocerus platypennis de M. Montrouzier, insecte de 
l'archipel de la Nouvelle-Calédonie, commun dans l'ile Woodlark, 
selon ce zélé entomologiste. Il est un peu plus petit que le Platyrhi- 
rinus latirostris, proportionnellement plus large, et sa livrée rappelle 
la couleur de certaines écorces (2). Les deux sexes présentent les 
mêmes différences que dans le genre précédent. 


STRABOSCOPUS. 


Rostre des PLATYRHINUS, mais moins continu avec le front. — An- 
tennes des mêmes, terminées par une massue assez large, médiocre- 
ment serrée. — Yeux très-grands, latéraux, convexes, oblongo-ovales, 
fortement obliques, rétrécissant beaucoup le front en avant et sur- 
montés d'une courte orbite. — Prothorax transversal ou plus long 


(1) Syn. Srenocenus pars, Montrouz. Faune d. l'ile Wood. p. 40, 

(2) Les Stenocerus quadrituberculatus et macrophihalmus, que décrit en 
même temps M. Montrouzier, sont probablement des Phlæophilides, à en juger 
par leur rostre , qu'il dit être élargi en avant, 


b34 ANTHRIBIDES. 


que large, non déprimé en dessus ; sa carène variable. — Elytres mé- 
diocrement convexes, oblongo-ovales. — Saillie mésosternale large, 
subverticale ou verticale. — Le surplus comme dans les deux genres 
précédents. 


La création de ce genre me paraît nécessaire pour classer conve- 
nablement un certain nombre d'espèces qui ne rentrent bien ni dans 
les deux genres précédents ni parmi les Tropiperes. C’est probable- 
ment avec ces derniers que Schænherr eût placé, s’il en eût eu con- 
naissance , celles que j'ai spécialement en vue. Ce sont des insectes 
propres aux Indes orientales ou à l'Amérique, la plupart de grande 
taille et qui, à en juger par les collections, finiront par devenir quel- 
que jour très-nombreux (1). 


(1) Parmi celles que j'ai sous les yeux, j'en choisis trois belles, dont voici les 
diagnoses. On peut les diviser en deux sections d’après la situation et la forme 
de la carène prothoracique. 

A. Carène du prothorax médiocrement anté-basilaire, rectiligne ou légère- 
ment flexueuse, 

S, Riehlii. Oblongo-ovatus, subtus cum capite prothoraceque pube cervina 
obsitus; rostro tenuiter carinato, prothorace transverso, fere a basi conico, ni- 
gro-reliculato; elytris modice convexis, subtiliter striatis, rufotomentosis, ni- 
gro cervindque variegalis. Long. (rostr. exclus.) 12 mill. Ceylan, — J'ai vu 
dans quelques collections cet insecte étiqueté comme appartenant au genre 
Dexproroenon de Schœnlierr, avec lequel il n’a aucun rapport. 

S. sanguinipes. Oblongus, ater, pube concolori obsitus, abdomine lateribus 
albo-maculato, femoribns basi tibiisque medio rulis; rostro tenuiter carinato ; 
prothorace elongato, lateribus modice rotundato-ampliato, antice albo-bipune- 
tato ; elytris dorso subdepressis, irregulariter plicatis, subtiliter striato-puneta- 
tis, singulis pr'ope medium puneto albo. Long. (rostr. exelus.) 14 mill. Assam. 

B. Carène du prothorax plus anté-basilaire, rectiligne et fortement ärquée à 
ses extrémités. 

S. orbitalis. Oblonçus, ater, pube subtili fusco-umbrina undique obsitus, 
oculis linea tenui albida cireumcinctis; rostro haud carinato; prothorace clon- 
gato a medio ad apicem attenuato; elytris dorso subdepressis, apice lateribus- 
que minute remoteque flavopunetatis, obsolete striatis, interstiliis postice præ- 
sertim carinatis tuberculisque validis compressis (antico solitario, reliquis oblique 
trifariam digestis) instructis. Long. (rostr. exclus.) 16 mill. Mexico. 

C’est à la suite de cet insecte que pourront être placés les Platyrhinus spi- 
culosus et aculeatus de Schœnherr, mentionnés plus haut. Son Tropideres 
asper (Cureul. [, p. 150) du Brésil, en est voisin par son facies, mais s’en éloi- 
gne par quelques caractères, entreautres par sa carène prothoracique, qui est 
la plus anté-basilaire qui existe peut-être dans la famille, et si fine qu'on à 
peine à l’apercevoir chez certains individus. — Le Macrocephalus tuberculatus 
d'Olivier (Entom. IV, 80, p. 10, pl. I, f, 11), resté inconnu à Schœnherr, doit 
également venir ici. ILest de Haïty, où M. Sallé l'a retrouvé, et uon d'Afrique, 
comme le dit Olivier, 


UT , 


TROPIDÉRIDES VAAIS, 535 


TROPIDERES. 
ScHoenx. Curcul. Disp, meth, p, 35. 


Ce genre, composé exclusivement de petites espèces (1), me paraît 
pouvoir difficilement rester tel qu'il est composé en ce moment. Dans 
cet état je ne trouve pour le distinguer des trois précédents, dont il 
est très-voisin par la brièveté dans les deux sexes et la structure de 
ses antennes, que les deux particularités suivantes : 

Massue anteunaire à articles serrés. — Yeux de grandeur et de 
forme très-variable, moins convexes et moins allongés que chez les 
Pazorors et les SrraBoscopus, sans orbite en dessus et ne rétrécissant 
jamais beaucoup le front en avant. 


Le rostre et la carène du prothorax ne peuvent servir à caractéri- 
ser le genre. Le premier est tantôt assez allongé et visiblement élargi au 
bout, quoique moins que chez la plupart des Phlæophilides, tantôt en 
carré équilatéral ou peu s’en faut (2); la seconde est très-variable sous 
le rapport de la forme et de la situation (3); celle-ci en général est 
fortement anté-basilaire. 

Ce genre est un des plus riches de la famille et celui qui a la distri- 
bution géographique la plus étendue, ses espèces étant répandues sur 
la plus grande partie du globe (4). Il y en a un grand nombre d'iné- 
dites dans les collections. 


(1) Quand on en a retranché l’asper, la seule espèce d'assez grande taille que 
Schæœnherr y ait comprise et dont il vient d’être question. 

(2) Schænherr (Cureul. V, p. 206) s’est, comme on le sait, servi de ce carac- 
tère pour diviser le genre en deux sections, qui ont toutes Geux des représen- 
tants en Europe. L'albirostris, type du genre, est celui de la première, le ni- 
veirostris, celui de la seconde, - 

(3) Rien que parmi les espèces européennes, on observe plusieurs formes 
différentes que Schœnherr a pris soin, contre son habitude, de mentionner, 
pour la plupart, dans ses descriptions spécifiques. La plus anormale est celle 
propre au sepicola; sa carène décrit une courbe à convexité antérieure aussi 
prononcée que dans les genres Hypseus et Hucus mentionnés plus bas. 

(4) Aux 21 espèces mentionnées par Schænherr (Curoul. V, p. 206), aj. : 
Esp. européennes : T. eurtirostris, Muls. et Rey, Aun. d. 1. Soc. Linn. de 
Lyon, VIL, p. 338; France. — maculosus, Muls. et Rey in Muls. Opusc. entom. 
IX, p. 1; même pays. — inornatus, Bach, Kæferfaun. d. Nord-u.-Mitteldeut- 
schl. II, p. 168; Cassel. — Esp. de l’île Maurice : T. fessellatus, Bohem. Voy. 
d. l'Eugénie; Entom. p. 115.—Esp. de Ceylan : T. fragilis, F. Walker, Ann. 
a. Mag. of nat. Hist. Sur. 3, IV, p. 220. — Esp. de la Tasmanie : 7. musivus, 
albuginosus, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 184. — Esp. de la Polynésie : T. lu 
natus, L. Fairm. Rev. et Magaz. d. Zool. 1849, p+ 459; Taïty. — Esp. de 
l'Amér, du Sud : T. parvulus, Blaneh. in Gay, Hist. d. Chile; Zool, V, p. 303, 
Chili. 

L’Anthribus 4-notatus de Say (Journ. of the Acad, of Philad. V, p.249) est, 


536 ANTHRIBIDES. 


x: ENEDREUTES. 
Senoenu. Curcul., V, p.215 (1). 


Tète aussi longue que large; rostre en carré équilatéral, plan en 
dessus, tronqué en avant; ses scrobes médianes, latérales, non re- 
couvertes, petites, subarrondies. — Antennes de la longueur de la moi- 
tié du corps, très-grèles, à articles 4 très-court, 2-8 subégaux, obco- 
niques, 9-11 formant une massue allongée, étroite, assez serrée, 
dbtuse au bout. — Yeux finement granulés, petits, arrondis, médio- 
crement convexes et latéraux. — Prothorax transversal, subeylindri- 
que; sa carène distante de sa base, faiblement arquée, remontant à 
peine sur les côtés. — Ecusson carré. — Elytres assez allongées, mé- 
diocrement convexes, parallèles, un peu plus larges que le prothorax 
et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules subcalleuses. 
— Pattes médiocres; cuisses postérieures un peu plus courtes que 
l'abdomen; jambes arrondies; tarses à articles 4 notablement plus 
long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets médiane, oblique. — 
Pygidium en triangle curviligne transversal. — Métasternum court; 
ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésosternale mé- 
diocrement large, verticale, rétrécie et tronquée en arrière. — Corps 
allongé, revètu d'une fine pubescence sublanugineuse. 

Je ne connais pas bien les sexes de ces insectes et présume seule- 
ment que cette formule s'applique aux mâles. 

Le type du genre (hilaris) a 6té découvert aux environs de Tours 
par M. Chevrolat et figure parmi les plus petits Anthribides connus. 
Sa livrée est d'un jaune ferrugineux, rembruni cà et là sur toutes 
les parties du corps. Il est resté rare dans les collections. Dans ces 
derniers temps on en à décrit une seconde espèce (2), qui s’en éloigne 
à quelques égards et qui a été prise aux environs de Paris et dans les 
Landes. 

Par suite de ses scrobes rostrales découvertes, le genre est tout-à- 
fait anormal dans le groupe actuel; mais c'est le seul dans lequel on 
puisse le placer. 


selon M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of Philad, VIE, p. 218), ‘denti- 
que avec le Macrocephalus bimaculatus d'Olivier et appartient au genre actuel. 
Cette espèce était restée inconnue à Schœnherr. 

(1) Schœnherr à écrit ENEDREYTES; j'adopte la forme généralement admise 
aujourd’hui. 

(2) E oxyacanthæ, Ch. Briss. in Grenier, Cat. d. Col. d. France, p. 95. 
Cet insecte diffère de l’hilaris par son rostre échancré en avant, scs yeux rap- 
prochés sur le front, ses antennes un peu autrement faites, et la carène de son 
prothorax fortement bisinuée. Mais il a conservé le caractère qui sépare essen- 
tiellement le genre des Tropipgnes, à savoir la longueur des antennes. 


TROPIDÉRIDES VRAIS. 537 


NESSIARIA. 
Pascor, The Journ. of entom., I, p. 60 (1). 


Tête plus longue que large, plus où moins convexe entre les 
yeux; rostre au moins aussi large qu'elle, très-déprimé, tranchant 
sur ses bords latéraux, caréné ou non en dessus, de forme variable (2); 
ses scrobes très-grandes, vaguement limitées. — Antennes atteignant 
au maximum les deux tiers du prothorax, hérissées de poils fins, à 
articles 1-2 plus gros que les autres, celui-là en massue allongée et 
arquée, celui-ci très-court, subturbiné, 3-8 très-grèles, subégaux ou 
3-4 plus longs que les autres, 9-11 formant une massue très-grêle, 
déprimée!, peu serrée ou très-lâche, 14 obtus au bout. — Yeux fine- 
ment granulés, extrêmement grands et très-convexes, oblongo-ovales, 
convergents et médiocrement séparés en avant. — Prothorax au 
moins aussi long que large, cylindrique ou peu à peu rétréci en 
avant; sa carène assez distante de la base, rectiligne et remontant à 
angle droit sur les côtés, à moitié ou aux deux tiers de leur longueur. 
— Ecusson petit, arrondi. — Elytres de longueur variable, paral- 
lèles ou légèrement arrondies sur les côtés, plus ou moins planes en 
dessus, un peu plus larges que le prothorax et faiblement sinuées à 
leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes médiocres; cuisses fusi- 
formes, les postérieures ne dépassant pas ou que très-peu l’abdo- 
men; jambes arrondies; tarses à articles { du double environ plus 
long que 2, 3 à moitié enfoui; la dent des crochets subbasilaire. — 
Pygidium en triangle curviligne, caréné (centralis) ou non (didyma). 
— Métasternum médiocrement allongé; ses épisternums larges, peu à 
peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale subverticele, carrée. 
— Corps allongé, finement pubescent. 

Je ne connais pas bien les différences sexuelles, les quatre exem- 
plaires que j'ai sous les yeux me paraissant constituer autant d’es- 
pèces distinctes. 

Geure singulier et dont les espèces ont un facies étranger à ce- 
lui de tous les autres Anthribides. Celles que j'ai vues sont d'un 


(1) Syn. Nessra, Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IV, p. 329, olim; 
nom déjà employé pour des Sauriens, — M. Pascoe (The Journ. of Entom., loc. 
cit.) dit qu'il soupçonne que ce genre est identique avec le genre DENDRoPOE- 
MON de Schœnherr, mais ce dernier appartient au groupe des Ecélonérides et 
correspond au genre Denprornocus de M. Jekel. 

(2) Il affecte deux formes qui, bien que très-dilférentes, ne paraissent pas 
avoir une valeur générique. Dans l’une, propre à la didyma et peut-être au 
mâle seui, il est transversal, plus large que la tète, hexagone, échancré en 
avant ainsi que sur ses côtés antérieurs, et muni, au point de séparation de 
ceux-ci avec les côtés postérieurs, d’une où deux dents triangulaires. Dans 
l'autre, qui est la forme normale, il est en carré transversal ou non. 


538 ANTHRIBIDES. 


jaune ferrugineux et revètues de poils fins de la même couleur ou 
légèrement grisâtres, avec les jambes et les tarses hérissés de poils 
fins et courts. Sur ce fond se détachent quelques bandes longitudi- 
uales brunâtres, fortement interrompues et (didyma) accompagnées 
d'une tache blanche postmédiane sur chaque élytre, ou (centrals) 
remplacées sur ces organes par une tache médiane d'un noir velouté, 
Ces insectes sont propres aux archipels indiens et à la Nouvelle-Gui- 
née; ils paraissent être assez nombreux (1). 


APATENIA. 
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 434. 


Tête à peine aussi large que longue ; rostre en carré un peu plus long 
que large, non continu avec lefront, plan et caréné en dessus, tronqué 
en avant; ses scrobes très-grandes, irrégulières. — Antennes attei- 
gnant le milieu du prothorax, à articles 1-2 assez gros, celui-ci de 
beaucoup le plus court, subturbiné, 3-6 très-grèles, noueux au bout, 
allongés, 7-8 plus courts, obconiques, 9-11 formant une massue assez 
étroite, très-lâche, 9-10 subégaux, triangulaires, 11 ovale. — Yeux 
finement granulés, très-grands, convexes, oblongs, convergents ‘en 
avant. — Prothorax transversal, conique; sa carène médiocrement 
distante de sa base, rectiligne, remontant à angle droit jusqu'au 
milieu des côtés. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres 
oblongues, parallèles, peu convexes, débordant légèrement le pro- 
thorax et chacune un peu saillante à sa base, avec les épaules arron- 
dies. — Pattes médiocres; cuisses fusiformes, les postérieures un 
peu plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies ; tarses à articles 1 
du double plus long que 2, 3 très-petit, enfouiÿ la dent des cro- 
chets submédiane. —. Pygidium en triangle curviligne allongé. — 
Métasternum court; ses épisternums larges, graduellement rétrécis 
en arrière. — Saillie mésosternale verticale, en carré transversal. — 
Corps oblong, finement pubescent. g 


Je n'ai vu qu'un exemplaire de l'unique espèce (viduata) du genre 
et ne sais quel est son sexe. Il est du double plus grand que le Tro- 
pideres albirostris, d'un noir glacé de cendré, avec deux grandes 
taches d'un noir velouté à la partie antérieure du prothorax, une 


(1) Outre les deux mentionnées dans le texte, et qui sont de Bornéo, il y en 
a deux autres de décrits : N. flanata, Pascoe, The Journ. of Entom. [, p. 60, 
pl. 2, f. 1; Moluques (Batchien) ; à en juger par la figure, cette espèce parait 
très-différente des autres, notamment par la carène antérieure de son protho= 
rax, qui est fortement arquée au lieu d'être rectiligne. Je doute qu'elle appar- 
tienne au genre. — scelesta, Pascoc, ibid. p. 334; Nouvelle-Guinée. 

Le Macrocephalus transversus d'Olivier (Entom. IV, 80, p. 10, pl. I, f. 12 
ab) est très-probablement une espèce du genre, bien que le dessinateur ait 
figuré les antennes comme insérées à la face supérieure du rostre. 


TROPIDÉRIDES VRAIS. 539 


autre sur chaque élytre près de son milieu, et quelques petits points 
de mème couleur sur ces deux organes ; un gros point arrondi d’un 
jaune doré et soyeux existe en outre au milieu de la base du pro- 
thorax ; sa patrie est l'ile de Bornéo. 

Le genre est très-voisin des Tropineres, mais bien distinct par la 
structure |de la base de la massue antennaire, 


HYPSEUS. 
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser, 3, V, p. 39. 


Tête plus large que longue ; rostre transversal, très-déprimé, plan 
en-dessus, tronqué en avant ; ses serobes très-grandes, irrégulières. — 
Antennes atteignant le milieu du prothorax, à articles 1-2 assez gros, 
celui-ci un peu plus long, turbiné, les suivants très-grèles, 3-6 allongés, 
noueux au bout, 7-8 plus courts, obconiques, 9-11 subégaux, formant 
une massue assez large, lâche, allongée, 41 oblongo-ovale. — Yeux 
finement granulés, grands, convexes, oblongs et convergents en avant. 
— Prothorax transversal, conique ; sa carène en arc de cercle à con- 
vexité antérieure, remontant à angle droit à la moitié des côtés. — 
Ecusson très-petit, arrondi. — Elytres peu conyexes, oblongues, à 
peine plus larges que le prothorax et échancrées sous l'écusson à leur 
base, avec les épaules obtüses. — Pattes assez longues; cuisses en 
massue, les postérieures un peu plus courtes que l'abdomen; jambes 
arrondies ; tarses à articles À beaucoup plus long que 2, 3 petit, en- 
foui; la dent des crochets voisine de leur extrémité. — Pygidium en 
triangle curviligne. — Métasternum médiocrement long; ses épister- 
nums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale verticale, en carré 
transversal. — Corps oblong, finement pubescent. 

Genre très-voisin des APArENIA et qui n’en diffère que par son 
rostre beaucoup plus court et la forme de sa carène prothoracique; il 
mérite à peine d'en être séparé. Il ne comprend également qu'une 
seule espèce (fascicularis) de Bornéo, de petite taille, variée de roux 
obseur et de brunâtre, avec de petites taches d'un noir velouté sur le 
prothorax et les élytres; ces dernières ont chacune dans leur milieu 
une linéole blanche, longitudinale et oblique. Je ne connais pas le 
sexe du seul exemplaire que j'ai sous les yeux. 


HUCUS, 
PascoE, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser, 3, IV, p. 436. 


Tête fortement renflée en dessous et sur les côtés, ce renflement 
envahissant la moitié basilaire du rostre; celui-ci n'ayant de libre 
que sa moitié terminale qui forme un carré transversal plan en des- 
sus; ses scrobes petites, situées immédiatement en arrière des angles 
postérieurs de cette partie dilatée et faiblement recouvertes. — An- 


540 ANTHRIBIDES. 


tennes à peine plus longues quelle prothorax, à articles 1-2 assez gros, 

_subégaux, 3-8 très-grêles, celui-là plus long que les suivants qui 
décroissent successivement, 9-11 subégaux, formant une massue 
étroite, lâche et subobtuse au bout. — Yeux finement granulés, très- 
grands, transversalement ovales et rapprochés sur le front.— Pro- 
thorax fortement transversal, régulièrement conique, bisinué à sa 
base; sa carène médiocrement distante de cette dernière, à convexité 
antérieure, remontant à angle droit presque aux deux tiers des côtés, 
— Ecusson très-court, fortement transversal. — Elytres assez con- 
vexes, régulièrement oblongo-ovales, pas plus larges que le prothorax 
et faiblement échanerées à leur base, avec les épaules obtuses. — 
Pattes assez longues, égales; cuisses en massue, les postérieures un 
peu plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 1 trois fois plus 
long que 2, 3 petit, enfoui. — Pygidium en triangle curviligne al- 
longé. — Métasternum court ; ses épisternums larges, rétrécis en ar- 
rière. — Corps oblong, finement pubescent. 


La forme singulière de la tête et du rostre est sans autre exemple 
dans la famille. J'ignore si elle est propre à l’un des sexes seulement, 
n'ayant vu de l'unique espèce (melanostoma) du genre que l'exem- 
plaire qui m'a été communiqué par M. F. Pascoe. C'est un petit insecte 
de la grandeur de l'Aræocerus coffeæ, et qui, sur un fond rougeûtre, 
est orné d’un grand nombre de taches et de linéoles d’un gris cendré. 
Bornéo est sa patrie. 

LAGOPEZUS. 


(Der.) Scuoenu. Curcul., V, p. 189. 


Mûles : Tôte aussi longue que large; rostre à peine plus long qu’elle, 
très-faiblement élargi en avant, plan et impressionné en dessus, avec 
son bord antérieur légèrement sinué dans son milieu; ses scrobes 
subterminales, très-grandes, ovales. — Antennes un peu plus longues 
que le corps, à articles 4 gros, court, oblong, 2-8 allongés, noueux 
au bout, 3et8 beaucoup plus longs que les autres, 9-11 formant une 
massue oblongue, assez large et assez serrée, hérissée de poils fins, 
médiocre, 114 ovale. — Yeux fortement granulés, très-grands, assez 
convexes, oblongo-ovales et un peu convergents en avant. — Pro- 
thorax aussi long que large, rétréci d’arrière en avant, bisinué en 
arc à sa base, avec ses angles postérieurs recourbés en arrière et un 
large lobe médian; sa carène en arc de cercle à convexité antérieure, 
très-rapprochée des angles postérieurs, puis remontant à angle droit 
sur les côtés, à peu de distance du bord antérieur. — Ecusson petit, 
subquadrangulaire. — Elytres médiocrement allongées, déprimées 
sur le disque, parallèles, calleuses avant leur extrémité, pas plus 
larges que le prothorax et chacune isolément saillante à sa base, avec 
les épaules subcalleuses. — Pattes assez courtes, robustes; cuisses 
fortement en massue; jambes antérieures comprimées, les autres ar- 


TROPIDÉRIDES VRAIS. 541 


rondies; toutes graduellement élargies et hérissées de cils rigides 
ainsi que les tarses; ceux-ci courts, à articles 4 de moitié plus grand 
que 2, 3 cordiforme, en grande partie libre ; la dent des crochets 
submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum 
court ; ses épisternums larges, graduellement rétrécis en arrière. — 
Saillie mésosternale large, concave, un peu inclinée en arrière, large- 
ment arrondie au bout. — Corps oblong, inégal, finement pubescent. 

Femelles : Antennes un peu plus longues que le prothorax ; leurs 
articles ayant les mêmes proportions relatives que chez les mâles. 

Il existe dans les collections deux espèces de ce genre dont une 
seule, l'Anthribus tenuicornis de Fabricius, est décrite (1). Elle est de 
taille moyenne, d'un noir matun peu lustré, et couverte en dessus de 
faibles callosités revôtues de poils d’un noir plus profond qui leur 
donne un aspect velouté ; chacune de ses élytres présente à sa base 
un gros tubercule obtus et plus ou moins bifide. Cet insecte est ré- 
pandu depuis Cayenne, où il n’est pas rare, jusqu’en Colombie et au 
Pérou ; j'en ai des exemplaires provenant des environs de Moyabamba. 


CAMPTOTROPIS. 
H, Jekec, Ins. Saunders.; Col. I, p. 136 (2). 


Mâles : Tète plus longue que large ; rostre un peu plus long qu'elle, 
très-plan en dessus, avec son bord antérieur légèrement échancré en 
are dans son milieu; ses scrobes médianes, très-grandes et profondes. 
— Antennes de la longueur des deux tiers du corps, à articles 1-2 
assez gros, celui-là ovale, celui-ci plus long, obconique, 3-8 très- 
grêles, noueux au bout, 3 le plus long, 8 le plus court de tous, 9-11 
formant une massue assez étroite, peu serrée, 9 en triangle allongé, 
11 ovale, subaigu au bout. — Yeux fortement granulés, très-grands, 
assez convexes, latéraux et un peu convergents en avant. — Pro- 
thorax transversal, convexe, rétréci en avant, légèrement arrondi dans 
son milieu sur les côtés, bisinué à sa base, avec ses angles posté- 
rieurs arqués, dirigés en arrière, et un lobe médian très-faible ; sa 
carène pareille à celle des Lacorezus. — Ecusson oblong. — Elytres 
courtes, très-convexes, subovales, pas plus larges que le prothorax et 


(1) Fab, Syst. El. IT, p. 407; Schœnb. loc. vil. p. 190. — L'autre espèce, le 
L. hirtipes de Dejean (Cat. éd. 3, p. 297) est plus petite, d’un noir profond et 
mat, avec les élytres occupées en grande partie par une tache d’un brun fer- 
rugineux foncé ; les callosités de la base de ces organes forment une crète 
très-saillante, et celles qui se trouvent au sommet de leur déclivité posté- 
rieure sont converties chacune en up tubereule conique, Cet insecte est du 
Brésil. 

(2) Le genre parait correspondre aux Connuecenus de Dejean (Cat. éd. 3, 
p.256), du moins en partie. Les quatre espèces qu'il mentionne sont encore 
inédites, et probablement toutes ne sont pas exactement congénères. 


542 ANTHRIBIDES. 


chacune isolément arrondie à sa base, avec les épaules arrondies 
également.— Pattes courtes, égales; cuisses fortement en massue,iles 
postérieures de la longueur de l'abdomen; jambes arrondies; tarses 
assez courts, robustes, à articles 4 de moitié plus long que 2,3 en 
partie libre ; la dent des crochets sabmédiane, courte. — Pygidium 
en triangle curviligne. — Métasternum court; ses épisternums larges 
en avant, peu à peu et fortement rétrécis en arrière. —= Saillie mé- 
sosternale assez large, subverticale, largement arrondie en arrière. 
— Corps ovale, densément pubescent. 

Femelles : Antennes pas tout-à-fait de la longueur de la moitié du 
corps. 

Insectes propres à l'Amérique du Sud et ressemblant à des Craro- 
paris de seconde grandeur et de forme convexe. Comme celles de ces 
derniers, leurs élytres sont assez fortement striées, avec les intervalles 
entre les stries tantôt alternativement convexes, tantôt plans, et 
chacun de ces organes présente à peu de distince de sa base une cal: 
losité obtuse. 11 n'y a de décrites en ce moment que les deux espèces 
publiées par M. Jekel : l’une (gracilicornis), de Cayenne, l'autre (Lris- 
lis) du Brésil. Chacune d'elles à sa livrée propre. 


Groupe X. Zygénodides. 


Tète formant avec le rostre un triangle vertical très-plan en avant, 
à sommet dirigé en bas; les angles de sa base prolongés obliquement 
en deux saillies comprimées et portant les yeux à leur extrémité; 
scrobes petites, situées à la base du rostre ét recouvertes. — Antennes 
longues, capillaires, terminées par une massue grêle de trois articles. 
— Yeux entiers, finement granulés. — Carène du prothorax très-for- 
tement anté-basilaire, arrondie à ses extrémités et remontant à peine 
sur les côtés. — Corps brièvement oblong. 

J'emprunte le nom de ce groupe au genre ZycæNopes de M. Pascoc, 
établi par ce savant entomologiste sur un insecte très-singulier de 
Bornéo, et dans lequel il a compris, plus tard, une autre espèce de 
Natal présentant les mêmes caractères. Mais antérieurement Schœænherr 
avait fondé un genre Execuesops sur un insecte de ce dernier pays, 
dont il n’a pas donné la description, mais qui, selon toutes les proba- 
bilités, est le même que celui connu de M. Pascoe. Dès lors, Si, 
comme tout porte à le croire, les deux genres sont identiques, le nom 
proposé par Schœnbherr a la priorité. ? 

On ne connaît encore, sans aucun doute, que des mâles de ces in- 
sectes, dont la tête, bizarrement conformte, rappelle celle des ACHIAS 
de l'ordre des Diptères. C’est là le seul caractère qui les distingue 
.des Tropidérides vrais, auxquels ils devront être réunis si, comme 
cela est probable, celle des femelles est à l'état normal. 

Gonre incortæ sedis : Exechesops. 


ZYGÉNODIDES. s43 


ZYGÆNODES. 
PaSCor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 328. 


Mâle : Tète très-grande, le triangle formé par elle et le rostre sinué 
sur les côtés et tronqué en avant, débordant le Corps. — Antennes 
un peu plus longues que ce dernier, à articles 4 assez gros, court, ob- 
conique, 2 plus court et moins gros, 3-8 très-grèles, capillaires, allon- 
gés, 3 un peu plus grand que les autres, 9-11 subégaux, formant une 
massue grêle, allongée, acuminée au bout. — Yeux oblongs , occu- 
pant en entier le sommet des lobes de la tête. — Prothorax fortement 
transversal, médiocrement convexe, arrondi en are de cercle anté- 
rieurement; sa carène un peu fléchie à ses extrémités. — Ecusson 
transversal, arrondi en arrière. — Elytres courtes, assez convexes, 
parallèles, largement arrondies en arrière, à peine plus larges que le 
prothorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules ar- 
rondies. — Pattes assez longues; cuisses fusiformes; les postérieures 


, plus courtes que l'abdomen; jambes arrondies; tarses à articles 4 


beaucoup plus long que 2, celui-ci tronqué au bout, 3 petit, libre; la 
dent des crochets voisine de leur extrémité, arquée. — Pygidium en 
tiangle curviligne allongé. — Métasternum court ; ses épisternums 
très-larges, un peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale large, 
inclinée en arrière, tronquée au bout. — Corps assez court, subpa- 
rallèle, finement pubescent. 


L'espèce typique (Wollastoni) de ce singulier genre est originaire de 
Bornéo, de taille médiocre et, sauf sa tête, ressemble à un Tropine- 
RES. Sa tête, le dessous de son corps et ses pattes sont blancs; en des- 
sus elle est noire et élégamment ornée d'une multitude de petites 
taches blanches. Depuis, M. Pascoe en a décrit une seconde 1) de 
Natal et il ajoute qu'il en connaît deux autres des Indes orientales. 


Note. 


En comparant les caractères suivants, empruntés à Schœnherr, à 
ceux du genre qui précède, on peut aisément s'assurer qu'il n'ya 
aucune différence essentielle entre eux. 


EXECHESOPS. 


SCHOENH. Mantis. sec.Curcul., p. 4. 


Tête transversale, rétuse, prolongée supérieurement, de chaque 
côté, on une sorte de corne suballongée et cylindrique au sommet de 
laquelle se trouve l'œil; rostre à peine plus court et un peu plus 
étroit que la tête, atténué à son extrémité, déprimé en dessus, avec 
son bord antérieur échancré en arc. — Antennes à peine plus longues 


(1) Z. monstrosus, Pascoe, The Journ. of Entom. I, p. 333. 


544 ANTHRIBIDES. 


que le corps, grêles, insérées dans des fossettes irrégulières et laté- 
rales de la base du rostre, à articles 1-2 courts, subobconiques, 3 assez 
allongé, comprimé, 4-8 allongés, un peu épaissis au bout, égaux; 
leur massue oblongue, linéaire, à articles subécartés. — Yeux arron- 
dis, faiblement échancrés inférieurement, médiocrement convexes (1). 
— Prothorax transversal, à peine bisinué à sa base, légèrement ar- 
rondi sur les côtés près de son milieu, de moitié plus étroit en avant, 
avec son bord antérieur saillant et arrondi, muni avant sa base d'une 
carène presque droite. — Ecusson transversal, arrondi en arrière, un 
peu saillant. — Elytres à peine plus larges que le prothorax dans son 
milieu et plus du double plus longues que lui, conjointement subé- 
chancrées à leur base, obtusément anguleuses aux épaules, droites sur 
les côtés, conjointement arrondies en arrière, peu convexes. — Pygi- 
dium fléchi, subtrigone, arrondi à son extrémité. — Pattes médiocres, 
subégales. — Corps oblong. 


Schœnherr nomme quadrituberculatus l'espèce de Natal, type du 
genre; elle est probablement identique avec le Zygænodes monstrosus 
de M. Pascoe. 


Groupe XI. Proscoporhinides. 


Tête de grandeur variable selon le sexe, verticale et très-plane en 
avant; rostre continu avec elle, aussi large à sa base, parallèle; ses 
scrobes petites, recouvertes, basilaires et contiguës aux yeux. — An- 
tennes beaucoup plus longues que le corps, capillaires, terminées par 
une faible massue de trois articles. — Yeux fortement échancrés. — 
Prothorax très-court; sa carène médiocrement anté-basilaire, un peu 
flexueuse, anguleuse à ses extrémités, remontant jusqu'au milieu des 
côtés. — Corps court, subcylindrique. 


Comme le précédent, ce groupe ne contient qu'un seul genre qui, 
de mème que les Zyeænopes, doit être considéré comme une forme 
aberrante des Tropidérides vrais, mais encore plus prononcée. En 
effet, il s'éloigne des Tropidérides en question, non-seulement par le 
développement qu'a pris la tête chez les mâles, mais surtout par la 
contiguité des scrobes rostrales avec les yeux et l'échancrure très- 
prononcée qui entame ces derniers, comme chez les Corrhécérides 
qui suivent. Cette contiguité ne provient pas de la brièveté du rostre; 
il est, au contraire, plus long que chez la plupart des Tropidérides 
vrais. Ces divers caractères mis de côté, l'unique espèce du groupe se 
rapproche des ZYGÆNODES par sa forme générale, l’extrème gracilité 
de ses antennes et surtout la brièveté de son prothorax et la saillie 


(1) Les supports des yeux étant cylindriques, ces organes on dù nécessaire= 
ment être arrondis; chez les Zycoënopes ils sont ovales, leurs supports étant 
comprimés. Il n’y a là qu’une différence spécifique. 


PROSCOPORHINIDES. 545 


que fait son bord antérieur. Elle constitue le genre suivant dont les 
caractères ont été assez imparfaitement formulés par son auteur. 


Genre incertæ sedis : Anthribisomus. 


PROSCOPORHINUS. 
Monrrouz. Ann. d. L, Soc. entom., 1860, p. 868. 


Mâle : Tète et rostre très-grands, la première fortement transversale, 
avec son vertex tranchant et denticulé ; le second près de quatre 
fois aussi long qu’elle, muni de chaque côté d'une saillie anguleuse 
contiguë aux yeux et recouvrant ses serobes, peu à peu et faiblement 
élargi en avant, avec son bord antérieur coupé obliquement de cha- 
que côté et fortement échancré en are dans son milieu. — Anten- 
nes (1) cinq fois environ aussi longues que le corps, à articles 4 assez 
long, gros, très-fortement renflé en massue et arqué, 2 très-court, 
obconique, 3-4 allongés, noueux au bout, ainsi que les suivants, 5-9 
notablement plus longs, 9 graduellement épaissi au bout et formant 
avec 10-11 une massue linéaire et grêle. — Yeux subcontigus au 
prothorax, médiocres, ovales, peu convexes, placés dans: l'axe du 
rostre et recouverts d’une orbite qui les rend invisibles de face, — 
Prothorax très-court, subeylindrique, graduellement élargi en avant, 
avec son bord antérieur saillant et largement arrondi, bisinué à sa 
base ; sa carène assez fortement anté-basilaire, flexueuse, anguleuse 
à ses extrémités et remontant jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson 
petit, subarrondi. — Elytres du double plus longues que le protho- 
rax, convexes, parallèles, largement arrondies en arrière, pas plus 
larges que le prothorax à leur base, avec les épaules rectangulaires. 
— Pattes médiocres, les antérieures notablement plus longues que 
les autres; cuisses en massue, les postérieures pas plus longues que 
l'abdomen; tarses à articles 4 du double plus long que 2, 3 très-petit, 
enfoui; la dent des crochets peu distincte. — Pygidium en triangle 
curviligne. — Saillie mésosternale étroite, triangulaire , inclinée. — 
Corps brièvement oblong. 

Femelle : Tête et rostre de grandeur normale, la première arrondie 
sur le vertex ; le second à peine du double plus long qu’elle, paral- 
lèle, avec son bord antérieur médiocrement échancré dans son milieu. 
— Antennes une fois et demie plus longues que le corps, à article 
1 beaucoup moins gros et moins long que chez le mâle, turbiné ; 
leur massue oblongue, relativement assez large.— Yeux plus grands, 
complétement à découvert, transversaux et médiocrement séparés sur 
le vertex. — Pattes subégales. 


(1) M. Montrouzier leur assigne douze articles, mais il n’y en a que onze, 
comme de coutume, I aura sans doute pris le sommet épaissi du 9% pour un 
article à part. 


Coléoptères. Tome VII. 35 


546 ANTHRIBIDES. 


L'unique espèce (Amyoti Montrous.) est originaire de la Nouvelle- 
Calédonie (île d'Art), où elle estextrèmement rare, selon M. Montrou- 
zier. La femelle est de la taille des grands exemplaires de l'Aræoce- 
rus coffeæ, le mâle est d’un quart plus grand et plus massif. Tous 
deux sont d’un gris blanchâtre, avec les élytres cendrées et marque- 
tées de petites taches brunâtres peu apparentes. Ces organes sont 
finement striés et présentent chacun deux dépressions obliques assez 
distinctes chez la femelle, superficielles chez le mâle, du moins chez 
les deux exemplaires que j'ai à ma disposition. M. Montrouzier n'a 
parlé que du second de ces sexes (4). > 


Note. 


Le genre suivant me paraît appartenir au groupe actuel, ainsi 
que l'indique l’ensemble de ses caractères, et en particulier, l'insertion 
de ses antennes et ses yeux échancrés. Seulement il aurait été établi 
sur une femelle. IL est mème possible qu'il doive être réuni aux 
PROSCOPORHINUS. 

ANTHRIBISOMUS. 


B. Pennoun, Mélang. entom., IV, p. 87. 


Tête et rostre verticaux, déprimés en avant; celui-ci aussi large 
que la tête à sa base, légèrement élargi, puis coupé obliquement de 
chaque côté, avec son bord antérieur échancré. — Antennes insérées 
sur les côtés du rostre au-devant des yeux, plus de trois fois aussi 
longues que le corps, très-grèles, à articles 1 gros, subcylindrique, 
2 de même longueur, mais plus mince et renflé au bout, 3-7 allon- 
gés, filiformes, graduellement plus longs à partir du 5°, 8 plus court, 
9 encore moins long, formant avec 10-11 une massue grèle et com- 
primée. — Yeux peu saillants, transversaux et échancrés en avant. 
— Prothorax transversal, un peu rétréci en avant, avec son bord an- 
térieur avancé en arc sur la tête, bisinué à sa base; sa carène 
flexueuse, remontant sur les côtés jusqu'à la moitié de sa longueur. 
— Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres convexes, subova- 
laires, faiblement bisinuées et rebordées à leur base, munies chacune 
d’une gibbosité basilaire. — Pygidium allongé, arrondi en arrière ; 
pattes peu robustes, les antérieures plus grandes que les autres; 
cuisses renflées; jambes cylindriques. 

L'espèce typique (tessellatus Perr.) est également originaire de la 
Nouvelle-Calédonie et, sous le rapport de la livrée, a les plus grands 


rapports avec le Proscoporhinus Amyoli, mais elle est plus grande. 


(1) Il a connu la femelle, mais il à hésité à la rapporter à son mâle, L’exem- 
plaire que j'ai sous les yeux porte une étiquette de sa main, où elle est indi- 
quée, avec un point d'interrogation, comme appartenant à l'espèce. Il ne peut y 
avoir le plus léger doute à cet égard, 


CORRHÉCÉRIDES. 547 


GROUPE XII, Corrhécérides. é 


Rostre aussi large que la tête, déprimé, en carré transversal, par- 
fois arrondi où tronqué obliquement aux angles antérieurs; ses scro- 
bes fovéiformes, très-grandes, recouvertes (Ormiseus excepté). — 
Antennes atteignant au plus la base du prothorax, terminées par une 
massue de trois articles. — Yeux grands, obliques, convergents en 
avant, plus ou moins échancrés. — Carène du prothorax en général 
voisine de sa base, remontant au maximum à moitié de la longueur 
des côtés, — Corps de forme variable. 


Ges insectes sont les derniers de la Tribu actuelle qui aient le ros- 
tre construit sur le même plan que celui des Tropidérides vrais ; 
seulement sa brièveté qui est constante, fait que ses scrobes occupent 
la majeure partie de ses côtés; son bord antérieur est également 
beaucoup plus souvent échancré. Il n’y aurait pas de motifs suffisants 
pour séparer leurs espèces du groupe en question si leurs yeux n'é- 
taient pas échancrés. Ils le sont souvent fort peu et il faut y regarder 
de près pour ne pas confondre les espèces qui sont dans ce cas avec 
les Tropidérides dont il s'agit. 

Le groupe ne comprend que les cinq genres suivants, dont trois 
sont propres à l'Amérique et les deux autres aux Indes orientales. 


I. Antennes hérissées de longs poils fins; leur massue allongée 
et lâche. 


Massue antennaire très-étroite, linéaire : Habrissus. 
— plus large, déprimée : Corrhecerus. 
Il. Antennes glabres; leur massue serrée. 


a  Rostre arrondi ou obliquement tronqué aux angles 
antérieurs : Phænithon. 
aa — rectangulaire. 
Carène prothoracique rectiligne : Phaulimia. 
_— _ en arc de cercle : Ormiscus. 


Genres incertæ sedis : Camaroderes, Nerlhomma. 


HABRISSUS. 
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 432. 


Tête plus longue que large, arrondie et subverticale en avant ; rose 
tre fortement transversal, parallèle, tricaréné en dessus à sa base, 
la carène médiane remontant sur le front, les latérales aboutissant 
aux yeux ; son bord antérieur faiblement sinué ; ses scrobes recou- 
vertes, grandes, subarrondies ou (pilicornis) transversales. — An: 
tennes à peine plus longues que le prothorax, hérissées de longs poils 
fins, à articles 1-2 gros, celui-là subeylindrique, celui-ci subglobu= 


548 . ANTHRIBIDES. 


Jeux, 3-8 très-grôles, capillaires, 3 beaucoup plus long que les sui- 


vamts, ceux-ci égaux, 9-11 égaux, formant une massue très-6troite, 
linéaire et très-lâche. — Yeux très-finement granulés, très-grands, 
convexes, rapprochés sur le front en avant, très-faiblement et obli- 
quement échancrés sur leur bord inférieur. — Prothorax aussi long 
que large , conique ; sa carène antérieure assez distante de sa base, 
droite, subanguleuse ou arrondie à ses extrémités et remontant très- 
peu sur les côtés. — Ecusson subarrondi. — Elytres assez convexes, 
assez allongées, faiblement arrondies sur les côtés, débordant légère- 
ment le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocres; 
cuisses subfusiformes, les postérieures plus courtes que l'abdomen; 
jambes arrondies; tarses longs, à articles 4 deux fois au moins aussi 
grand que 2, 3 petit, enfoui ; la dent des crochets submédiane. — 
Pygidium quadrangulaire, saillant, graduellement rétréci en arrière, 
— Métasternum assez allongé; ses épisternums très-larges en avant, 
peu à peu rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale parfois un peu 
inclinée en arrière à son extrémité. — Corps oblong, finement pu- 
bescent. 

Genre voisin des Corrnecenus qui suivent et qui les représente 
aux Indes orientales et dans les Moluques. Il n’en diffère guère que 
par l'allongement du 39 article des antennes, la gracilité de leur mas- 
sue et la situation, ainsi que la forme des carènes du prothorax. Ses 
espèces sont de taille moyenne et ont une livrée analogue à celle des 
Conraecerus ; deux sont décrites en ce moment (1). 


CORRHECERUS. 
Scuoenn. Curcul. Disp. meth., p. 40 (2). 


Tête au moins aussi longue que large, arrondie et déclive sur le 
front ; rostre plus court qu’elle, fortement transversal, arrondi sur les 
côtés, muni en dessus d’une carène médiane remontant sur le front, 


(1) H. pilicornis, Pascoe, loc. cit; îles Arou. — omadioides, Pastoe, The 
Journ. of Entom. 1, p. 59; Singapore. 

M. C. A. Dobrn m'en a communiqué, sous le nom générique de HABnocE- 
RASTES, qui paraît être de la création de M. Waterhouse, une troisième espèce 
qui ne diffère des précédentes que par l'ahgle terminal interne de ses jambes 
jutérmédiaires qui est dentiforme, caractère purement spécifique ou peut-dtre 
sexuel. 

H. sellifer Dohrn. Niger, sublus grisco-supra fuscopubeseens, antennis ob= 
seure ferrugineis, tibiis larsisque apice atris; élytris subtiliter strialis, ponc 
medium fascia communi iudetérminata apiceque griseo-pubescentibus. Long. 
(rostr, exclus.) 42 mill. — Patrie inconnue, muis probablement de quelqu'un 
des Moluques. 

(2) Syu. Nesormueuus, Dej. Cat. 6d. 3, p, 256; Imhoff, Gener. Gureul. 
pars I, ï 


CORRHÉCÉRIDES, 549 


plus ou moins échaneré dans son milieu en avant; ses scrobes recou- 
vertes, très-grandes, irrégulières. — Antennes atteignant au maxi- 
mum le tiers des élytres, hérissées de longs poils fins, à articles 1-2 
glabres, assez gros, celui-là subeylindrique, celui-ci beaucoup plus 
court, obconique, 3-8 très-grôles, décroissant graduellement, 9-11 
formant une massue allongée, déprimée, de largeur variable et très- 
Jäche. — Yeux très-grands, convexes, ovales, convergents et médio- 
crement séparés en avant, plus où moins échancrés sur leur bord an- 
térieur. — Prothorax un peu moins large que long, en général 
convexe, rarement (pilicornis) déprimé sur le disque, rétréci en avant, 
un peu arrondi sur les côtés; sa carène subbasilaire, de forme varia- 
ble à ses extrémités, remontant au maximum jusqu'au milieu de la 
longueur des côtés. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres 
allongées, parallèles, plus ou moins convexes, parfois (pilicornis) dé- 
primées sur le disque. — Pattes médiocres, subégales; cuisses en 
imassue, les postérieures de la longueur, ou peu s'en faut, de l'abdo- 
men ; jambes arrondies; tarses à articles 1 notablement plus long 
que 2, 3 en partie libre; la dent des crochets petite, médiane, — 
Pygidium variable. — Métasternum allongé; ses épisternums larges 
en avant, peu à peu rétrécis en arrière.— Saillie mésosternale varia- 
ble, — Corps allongé, finement pubescent. 

Les femelles diffèrent à peine des mâles par leurs antennes un tant 
soit peu plus courtes. Mais chez deux espèces (pilicornis, barbicornis), 
elles en sont distinetes par un caractère très-prononcé ; leur pygidium 
est simplement convexe, tandis que celui des males est fortement 
caréné et terminé par un mucro assez saillant (1). 

Le genre est propre à l'Amérique du Sud, et ses espèces ont été di- 
visées par Schænherr en deux sections qui mériteraient peut-être de 
former autant de genres. Dans toutes deux, le bord postérieur du 
prothorax est coupé verticalement ; mais ce bord et la carène protho- 
racique varient. 

Dans la première, le bord dont il s'agit est distinetement bisiqué ; 
la carène lui est parallèle dans toute son étendue et forme un angle 
droit à ses extrémités; enfin, par suite de la forme de la base du pro- 
thorax, les élytres sont chacune un peu saillantes et arrondies à leur 
base (2). 


(1) Schœnherr a regardé ce caractère comme spécifique, ce qui prouve qu'il 
n'avait vu que des mâles. Il est possible, du reste, qu'il existe aussi chez 
les autres espèces dont on n'aurait alors décrit, jusqu'à présent, que des fe- 
melles, 

(2) C. flaccidus Schh., pubicornis Fab.; Schœnh, Cureul. V, p. 254; Brésil. 
— Aj. : C. Hector, Jekel, Ins. Saunders.; Col. I, p: 151; Amazones, — J'i- 
gnore si le C. Jekelii de M. F. Pascoe (Ann. a. Mag. of nat, Hist. Ser. 3, ÈV, 
p. 329) appartient à cette section ou à la suivante ; il est du Para, 

Le C. minutus de M Blanchard (in Gay, Hist. d. Chile ; Zool. V, p. 204; 


550 ANTHRIBIDES. 


Dans la seconde, le prothorax est coupé carrément en arrière; sa 
carène antérieure s’écarte de son bord postérieur à ses extrémités et 
s'arrondit pour remonter en avant; les élytres sont tronquées à leur 
base. C'estsur une espèce de ce groupe que Dejean a fondé son genre 
Nemorricaus, adopté par M. Imhoff (1). 

Les CorRHECERUS sont au moins de taille moyenne et leur livrée 
ne forme jamais qu'un dessin nuageux, mais variable selon les 
espèces. 


PHÆNITHON. 
Scnoenn. Curcul. Disp. meth., p. 37. 


Tête au moins aussi longue que large, subverticale en avant ; ros- 
tre au moins du double plus large que long, Souvent caréné en des- 
sus, avec son bord antérieur arrondi où tronqué obliquement aux 
angles et échancré ou sinué dans son milieu ; ses scrobes recouvertes, 
grandes, irrégulières, verticales et un peu prolongées inférieurement, 
— Antennes un peu plus longues que le rostre et la tête réunis, assez 
robustes, à articles 4 plus gros et plus court que les suivants, 2-8 noueux 
au bout ou obconiques, décroissant graduellement, 9-41 formant une 
assez grande massue déprimée, obtuse au bout et serrée. — Yeux très- 
grands, en général très-convexes, brièvement ovales, légèrement Tap- 
prochés sur le front en avant, étroitement échancrés sur leur bord 
antérieur. — Prothorax tantôt (par ex. costatus, figuratus) aussi long 
que large et déprimé sur le disque, tantôt (leopardinus, semigriseus) 
transversal et convexe, plus ou moins rétréci en avant; sa carène 
voisine de la base, légèrement arquée, arrondie à ses extrémités et 
remontant faiblement sur les côtés. — Elytres plus où moins courtes, 
déprimées ou légèrement convexes, isolément arrondies en arrière, à 
peine plus larges que le prothorax et chacune arrondie à sa base, avec 
les épaules obtuses. — Pygidium le plus souvent allongé, graduelle- 
ment rétréci et arrondi au bout, en triangle curviligne chez quelques- 
uns. — Pattes médiocres ou assez longues; cuisses fortement en mas- 
sue, les postérieures rarement (par ex. figuratus) plus longues que 


Col. pl. 23, f. 3), n’ayant pas les antennes hérissées de poils, est certaine- 
ment étranger au genre, 


(1) Cette section ne comprend jusqu'ici queles Anthribus pilicornis et barbi- 
cornis de Fabricius (Schænh. Cureul. V,p. 255). Le second est convexe, comme 
les espèces de la section précédente, Le premier, qui est, au contraire, très-dé- 
primé, et qui a le facies d’un Prycuonenres, est le type du genre Nemorri- 
cuus et identique avec le N. indistinctus de Dejean et de M. Imhoff. Outre sa 
forme générale, cet insecte diffère des autres espèces par ses antennes plus 
courtes chez les deux sexes, et surtout par son mésosternum qui est vertical 
en avant, horizontal en arrière et prolongé antérieurement en une forte saillie 
triangulaire. Si ce caractère lui est propre, ce: que j'ignore, n’ayant pas vu toutes 
les espèces du genre, le genre Nemornicnus pourrait être conservé. 


GORRHÉCÉRIDES. . 551 


l'abdomen; jambes arrondies, les antérieures parfois (leopardinus) 
comprimées et fortement élargies en avant; tarses allongés, à articles 
4 beaucoup plus grand que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets 
submédiane. — Métasternum court; ses épisternums extrêmement 
larges en avant, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie méso- 
sternale large, verticale, du reste de forme variable (4). — Corps 
oblong ou court, finement pubescent. 


Les caractères sexuels sont peu apparents et ne paraissent-pas ré- 
sider dans les antennes, mais plutôt dans les pattes que je trouve plus 
courtes et plus égales entre elles chez quelques exemplaires qui se- 
raient alors des femelles. 

Il résulte de la formule qui précède que ces insectes sont peu ho- 
mogènes sous le rapport du facies (2). Les uns, en effet, dont le semi- 
griseus est le type, sont courts et assez convexes, tandis que les autres 
(costatus et espèces voisines) sont plus allongés et déprimés en des- 
sus. Mais comme il y a tous les passages éntre ces deux extrêmes, le 
genre ne parait pas susceptible d’être divisé. Les plus grandes de ses 
espèces (coslatus, figuratus, etc.) sont de taille un peu au-dessus de 
la moyenne, les plus petites descendent presque, sous ce rapport, au 
niveau du Tropideres centromaculatus d'Europe. Leur livrée varie et 
ne forme presque jamais un dessin régulier ; parfois (figuratus) elle 
ressemble de très-près à celle des Gymnocnaraus. Le genre est propre 
à l'Amérique du Sud et au Mexique (3). 


PHAULIMIA. 
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 437. 


Tête moins longue que large; rostre en carré transversal, plan et 


(1) En général, elle est plane et légèrement recourbée en arrière à son ex- 
trémité; parfois (leopardinus), tout en conservant cette courbure, elle devient 
concave en avant. Chez le figuratus, la portion recourbée s'agrandit notabie- 
ment, et chez le cosfatus et espèces voisines, elle se renfle un peu en avant, 
de façon à rendre concave la portion verticale, 

(2) Schænherr (Gurcul. I, p. 158, et V, p. 257) les a divisés en deux sections, 
dans la première desquelles le corps est oblongo-subovale, avec le pygidium 
grand, oblong et saillant, tandis que dans la seconde le corps est brièvement 
subovale, avec le pygidium médiocre, semi-arrondi ot subpenché ; mais ces ca- 
ractères ne sont pas exacts. Le semigriseus, par exemple, que Schœnherr 
place dans la seconde de ces sections, a le pygidium tout aussi allongé que 
chez les espèces de la première. D'un autre côté, j'ai sous Les yeux deux espèces 
inédites qui, avec un corps assez allongé, ont le pygidium court. Si l'ou veut 
absolument diviser le genre en sections, il vaudrait mieux, je crois, employer 
dans ce but les wodifications de la saillie mésosternale, 

(3) Aux 15 esp. mentionnées par Schænherr (Gureul. V, p. 257), aj. : P. 
albosparsus, Imhoff, Gener. Cureul. pars 1; Brésil, — bajulus, Cayenne; ir- 
roratus, Amazone; mediocris, N...; H. Jekel, Ins. Saund.; Col. 1, p. 142. 


552 ANTHRIBIDAS. ' 


tronqué en avant; ses scrobes recouvertes, médianes, ovales, médio- 
cres et peu profondes. — Antennes atteignant le milieu du prothorax, 
à articles 1-2 plus gros que les suivants, subégaux, 3-8 très-grèles, 
décroissant graduellement, 9-14 égaux, formant une massue allon- 
gée, lâche et assez étroite, 41 ovoïde et acuminé au bout. — Yeux 
allongés, convexes, médiocrement séparés éh avant, très-faiblement 
échancrés sur leur bord inférieur. — Prothorax transversal, cylindri- 
que; sa carène assez rapprochée de sa base, rectiligne et remontant à 
angle droit jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson très-petit, transyer- 
sal. — Elytres courtes, cylindrico-ovales, pas plus larges que le pro- 
thorax et légèrement trisinuées à leur base, avec les épaules obtuses, 
— Pattes médiocres; cuisses fusiformes, les postérieures beaucoup 
plus courtes que l’abdomen ; jambes arrondies; tarses assez longs, à 
articles 4 beaucoup plus grand que 2, 8 petit, enfoui. — Pygidium 
en triangle curviligne, — Métasternum court, ses épisternums assez 
larges, subparallèles. — Saillie mésosternale verticale, en carré un peu 
plus long que large. — Corps subeylindrique, finement pubescent. 


L'unique espèce (ephippiata) du genre est originaire de Bornéo et 
de moitié plus petite que le Cratoparis centromaculatus d'Europe, 
dont elle à la forme subeylindrique, mais elle est beaucoup plus 
courte. Sa livrée est d'un jaune-roux, avec de nombreuses taches 
d’un brun rougeâtre plus apparentes sur le prothorax que sur les ély- 
tres; ces dernières sont ornées à leur base d’une assez grande tache 
de cette dernière nuance, commune et en carré long. Je ne connais 
pas le sexe de l'exemplaire que j'ai à ma disposition. 

Les yeux sont si faiblement échancrés chez cet insecte, qu'il vau- 
drait peut-être mieux le placer parmi les Tropidérides vrais. 


ORMISCUS. 
Warenn., Ann. a. Mag. of nat. Hist., XVI, p. 37. 


Tête aussi longue que iarge, verticale; rostre en carré transversal, 
tronqué en avant; ses scrobes oceupant en entier ses côtés, non recou- 
vertes, contiguës aux yeux. — Antennes atteignant à peine la base du 
prothorax, à articles 4-2plus gros que les autres, celui-là obconique, 
celui-ci subglobuleux, 3-8 décroissant graduellement , 9-44 formant 
brusquement une petite massue oblongo-ovale et compacte. — Yeux 
assez petits, médiocrement convexes, lrès-obliques et échancrés en 
dessous. — Prothorax transversal, assez convexe, légèrement coni- 
que; sa carène voisine de sa base, fortement en arc de cercle et ne 
remontant pas sur les côtés. — Ecusson à peine distinct, ponctiforme. 
— Elytres médiocrement allongées, subparallèles, presque planes en 
dessus, verticalement déclives en arrière, un peu plus larges que le 
prothorax et à peine sinuées à leur base, avec les épaules obtuses. — 
Pattes courtes ; cuisses en massue, les postérieures plus courtes que 


CORRHÉCÉRIDES. * 553 


l'abdomen; jambes arrondies; tarses courts, à articles À un peu plus 
long que ?, 3 petit, enfoui; crochets inconnus. — Pygidium subqua- 
drangulaire, arrondi en arrière. — Métasternum court; ses épister- 
nums larges en avant, fortement rétrécis en arrière. — Saillie méta- 
sternale verticale, large, rétrécie et arrondie à son extrémité. 


L'espèce unique (variegatus Waterh.) du genre est un très-petit in- 
secte de la taille du Choragus Sheppardi, d'un noir brunâtre et tacheté 
de testacé sur les élytres, livrée qui doit être très-sujette à varier. Il 
provient de l'ile Charles, une des Gallapagos, où M. Darwin l’a pris 
en fauchant dans les herbes (1). 


Note. 


Les deux genres suivants me paraissent ne pas pouvoir ètre placés 
ailleurs que dans le groupe actuel. 


CAMARODERES. 


JekeL, Ins. Saunders.; Col. I, p. 85. 


La formule que M. Jekel consacre à ce genre est excessivement lon- 
gue et minutieuse; je la réduis à ses points essentiels. 

Tête (rostre compris) transversale, subverticale, enfoncée dans le 
prothorax jusqu'aux yeux; rostre extrêmement court, arrondi sur les 
côtés et en avant, avec son bord antérieur échancré; ses scrobes recou- 
vertes, contiguës aux yeux, arrondies, puis un peu prolongées infé- 
rieurement. — Antennes beaucoup plus courtes que le prothorax, 
grèles, à articles 1-2 plus gros que les suivants, celui-là oblong, 
celui-ci subglobuleux, 3-5 subeylindriques, décroissant peu à peu, 
6-8 plus courts, transversaux, 8 contigu à la massue; celle-ci briève- 
ment ovale, large, déprimée; ses articles transversaux, le dernier 
arrondi au bout. — Yeux grands, peu convexes, en grande partie 
supérieurs, étroitement échancrés en avant. —Prothorax transversal, 
très-convexe, surtout en avant, légèrement arrondi sur les côtés, ré- 
tréci en avant, faiblement bisinué à sa base; sa carène voisine de 
cette dernière, surtout dans son milieu, obtusément anguleuse à ses 
extrémités, et remontant très-peu sur les côtés. — Ecusson relative- 
ment grand, triangulaire. — Elytres convexes, un peu plus longues 
que larges, subparallèles, isolément et obtusément arrondies à leur 
extrémité, débordant légèrement le prothorax à leur base. — Pattes 
assez courtes, peu robustes, les postérieures un peu plus longues que 
les autres; cuisses fortement en massue; tarses presque aussi longs 


(1) M. Jekel m'a communiqué, sous le nom de En{omops brunneus, un in- 
secte de Colombie, encore plus petit que celui-ci, et qui mé paraît appartenir 
au même genre; ses yeux seulement sont plus arrondis. Malheureusement les 
antennes manquent dans l’exemplaire que j'ai sous les yeux. 


554 ANTHRIBIDES. 


que les jambes, à articles 4 du double plus long que 2, 3 petit, en- 
foui; la dent des crochets médiane. — Pygidium oblongo-subco- 
nique, étroitement arrondi à son extrémité. — Corps en carré sub- 
oyale, finement pubescent. , 


Ces caractères sont ceux des PHÆnirnon de la seconde division de 
Schænherr, avec des antennes un peu autrement faites, et un pro- 
thorax plus convexe, L'espèce (viduus) du Para que décrit M. Jeke] 
a une livrée analogue à celle propre aux PHæÆNITHoN en question. Je 
doute qu'elle doive former plus qu’une section parmi ces derniers. 


NERTHOMMA. | 
PascoE, Ann. e. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 42. 


Tête assez petite, presque carrée; rostre court, subéchancré au bout, 
— Antennes à peine plus longues que le corps, insérées dans une ca- 
vité arrondie près des yeux, à articles 1-2 courts, renflés, 3-8 grêles, 
allongés, 9-11 formant une massue grêle et lâche. — Yeux très-grands, 
rapprochés en dessus, largement échancrés inférieurement. — Pro- 
thorax subquadrangulaire, un peu convexe; sa carène assez distante 
de sa base, arquée à ses extrémités et remontant très-peu sur les côtés, 
— Elytres médiocrement convexes, légèrement arrondies sur les côtés. 
— Pattes médiocres; 1°" article des tarses plus long que les autres 
pris ensemble. — Corps oblongo-ovale. 


Ce genre me parait voisin des Praurimra. Il ne comprend qu'une 
petite espèce (sictica) de Bornéo, revêtue d'une pubescence d’un 
brun rougeâtre et marbrée de gris sur le prothorax et les élytres. 


Groupe XIII. Apolectides. 


Rostre médiocrement épais, aussi large que la tête, fortement trans- 
versal, échaneré en avant; ses serobes supérieures, très-grandes et 
séparées par un intervalle plus ou moins faible, — Antennes très- 
longues et très-grèles, sans massue distincte dans les deux sexes, — 
Yeux finement granulés, latéraux, arrondis, très-convexes, entiers. — 
Carèue du prothorax fortement arquée, subbasilaire dans son milieu, 
remontant sur les côtés à moitié de leur longueur. — Corps al- 
longé. 

A ne consulter que la situation des serobes, ce groupe appartien- 
drait à la Légion suivante. Mais dans cette dernière, ces fossettes sont 
très-petites et voisines des yeux, tandis qu'ici elles sont, au contraire, 
très-grandes et occupent la majeure partie de la face supérieure du 
rostre. À ce caractère s'ajoutent des antennes pareilles à celles des 
Décataphanides qui suivent. Dès-lors, c'est près de ceux-ci que ces 
insectes doivent être placés. Ils sont propres aux divers archipels de 


APOLECTIDES. 555 


l'Océan indien et sont tous, pour le moment, réunis dans le genre 
ApoLEcrA de M, Pascoe. 


Genre incertæ sedis : Anocerastes. 


APOLECTA. ! 
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 431 (4). 


Mâles : Tête plus longue que large, plus ou moins prolongée en ar- 
rière des yeux, convexe et finement carénée entre ceux-ci; rostre 
placé sur un plan inférieur à eile. — Antennes de trois à cinq fois 
aussi longues que le corps, à articles 4 gros, assez long et arqué, les 
suivants extrèmement grôles, glabres, noueux au bout, sauf les trois 
derniers, 2 beaucoup plus court que 1, 3-9 s'allongeant graduelle- 
ment, 10-11 plus courts, veloutés, cylindriques, subégaux (2). — Pro- 
thorax plus long que large, peu convexe, légèrement arrondi sur les 
côtes, un peu rétréci en avant. — Ecusson variable, — Elytres allon- 
gées, planes surle disque, parallèles dans leurs trois quarts antérieurs, 
non calleuses avant leurs extrémités, un peu plus larges que le pro- 
thorax et faiblement échancrées à leur base, avec les épaules obtuses. 
— Pattes longues, les antérieures un peu plus que les autres; cuisses 
assez fortement en massue, subpédoneulées à leur base; tarses à arti- 
cles 1 plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets subbasilaire, 


oblique. — Métasternum allongé, ses épisternums médiocrement 
larges, graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale 


médiocrement large, inelinée en arrière. — Corps très-finement pu- 
bescent. 

Femelles : Les deux seules que j'aie vues avaient les antennes de 
moitié environ plus longues que le corps, mais faites, du reste, comme 
celles des mâles. 

Les espèces ont une distribution géographique très-étendue. On en 
a de l'île Maurice, de Ceylan, Java, Bornéo et des îles Arou; mais 
jusqu'ici un petit nombre seulement ont été décrites (3); jen ai vu 
une demi-douzaine d'autres. Ce sont des insectes de taille au moins 
moyenne, dont la livrée varie beaucoup, mais consiste le plus sou- 
vent en bandes blanches sur le prothorax et les élytres, forment un 
dessin qui rappelle celui des XENOCERUS. 


(1) Syn. Lerronemus, Dej. Cat. 64.3, p. 256. — Mecocenus? (pars), I. 
Thoms. Archiv, entom. I, p. 436. — J'ai vu également le genre inscrit dans 
quelques collections sous le nom de Cerasromma Watertiouse, qui, à ma con- 
vaissance, n’a jamais 6té publié. 


(2) Souvent ces deux articles, et parfois en même temps le 9e, se confon- 
dent entre eux de telle sorte qu'il est difficile de les distinguer. Les antennes 
Paraissent alors être composées seulement de dix ou de neuf articles. 

(3) À. gracillima, Pascoe, loc. cit. p. 431; Singapore. — fucata, Pascue, The 
journ, of Eutom. I, p. 329; Moluques (Ceram).— Mecoc. parvulus, 3. Thoms. 
loc. cit.; îles Arou. 


556 ANTHRIBIDES. 


Note. 


Le genre suivant ne m'est pas connu en nature; mais si la situation 
de ses scrobes rostrales est exactement indiquée, il doit sans aucun 
doute être associé au précédent. 


ANOCERASTES. 


Imnorr, Gener. Curcul. pars (1). 


Mâle : Tète plus longue que large, renflée en arrière des yeux; 
rostre aussi long qu'elle, un peu élargi et échancré en avant; ses 
scrobes supérieures et antérieures. — Antennes plus de deux fois aussi 
longues que le corps, grèles, à articles À assez gros, en Massue, 2 très- 
court, 3-8 allongés (surtout 3 et 8), noueux au bout, 9-11 formant 
une massue très-longue, étroite, déprimée et longuement acuminée 
au bout, 40 très-court.—Yeux latéraux, grands, convexes, arrondis. — 
Prothorax plus long que large, arrondi sur les côtés, resserré en 
avant, rétréci et largement exeavé sur ses flancs à sa base. — Elytres 
allongées, planes en dessus, non calleuses avant leur extrémité, un peu 
plus larges que le prothorax à leur base, avec les épaules arrondies. — 
Pattes longues, subégales ; tarses à articles { beaucoup plus long que 
2, 3 enfoui. — Corps allongé, finement pubescent. 

Femelle : Antennes de la longueur du corps; leurs articles ayantles 
mêmes proportions relatives que chez le mâle. 

M. Imhoff n’en décrit qu'une espèce (lepidus) de la côte de Guinée, 
d'assez grande taille, d'un brun carmélite et ornée sur les élytres 
d'assez nombreuses taches blanches. 


e Groups XIV. Décatapnanides, 


Rostre court et très-épais, aussi large que la tête, quadrangulaire, 
échancré en avant ; ses scrobes très-grandes, fovéiformes, découver- 
tes, occupant la plus grande partie de ses côtés. — Antennes très- 
longues, souvent sans massue distincte chez les mâles. —- Yeux laté- 
raux, grands, convexes, arrondis, entiers. — Carène du prothorax 
assez fortement anté-basilaire, rectiligne, anguleuse à ses extrémités 
et remontant sur les côtés à peu de distance du bord antérieur. — 
Corps très-allongé, subeylindrique. 

Abstraction faite du rostre et de ses scrobes, ces insectes présentent, 
jusques et y compris la livrée, tous les caractères des PHLŒOTRAGUS: 
C'est donc près de ces derniers que parait ètre leur place naturelle. 
Mais ayant pris la forme du rostre pour base de la classification de la 


(1) M. Imhoff a écrit ANAcERASTEs, mais C’est sur son invitation mème que je 
change légèrement ce nom. 


DÉCATAPHANIDES. 557 


Tribu actuelle, je suis obligé de les rapprocher des XENOCERUS, avec 
lesquels leur rostre, leurs antennes, leur carène prothoracique et 
même leur forme générale, leur donnent aussi des rapports réels. Ils 
sont propres à à l'Afrique et ne constituent que les deux genres sui- 
vauts qui sont à peine distincts l'un de l’autre. 


I. Yeux assez fortement granulés ; prothorax oblongo-ovale : Decataphanes. 
I. — finement — ; _— en carré long : Deuterocrales. 


DECATAPHANES, 


lunorr, Gener. Curcul. pars I. 


Mâies : Tète aussi longue que large, un peu prolongée en arrière 
des yeux ; rostre un peu plus long que large, transversalement im- 
pressionné à sa base, déelive, concave et fortement échancré en avant. 
— Antennes très-variables sous le rapport de la grandeur (1), à arti- 
cles 4 oblongo-uvale, 9-10 très-allongés, noueux au bout, 3-4 plus 
grands que les autres, 11 longuement acuminé au bout, formant avec 
10 une massue très-grèle, parfois complétement nulle. — Prothorax 
plus long que large, déprimé en dessus, oblongo-ovale, tronqué en 
avant; sa carène interrompue dans son milieu, — Ecusson transver- 
sal, arrondi en arrière. — Elytres allongées, parallèles, subeylindri- 
ques, légèrement déprimées sur le disque, non calleuses au sommet de 
leur déclivité, brièvement épineuses à l'angle sutural, sensiblement 
plus larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épau- 
les subcalleuses. — Pattes plus ou moins longues; cuisses en massue, 
les postérieures de la longueur de l'abdomen; jambes grèles, droites, 
tarses à articles 4 notablement plus long que 2,3 en grande partie 
enfoui; la dent des crochets basilaire, oblique. — Métasternum allon- 
gé, ses épisternums très-larges en avant, assez étroits et subparallèles 
en arrière. — Corps allongé, densément pubescent. 

Femelles : Rostre plus court. — Antennes n'atleignant pas la base 
du prothorax, à articles 2-8 obconiques, 9-11 formant une massue 
médiocre, oblongue, serrée, — Pattes plus courtes, 

A part leur rostre, leurs antennes plus grêles et leurs pattes plus 
longues , ces insectes ont complétement le facies des PaLæorraGus, 


(1) Dans les grands exemplaires elles ont jusqu'à trois fois la longueur du 
corps; chez les plus petits elles sont seulement un peu plus longues que lui. 
C’est chez les premiers que leurs articles 3-4 sont plus grands que les autres ; 
chez les seconds c’est le 2e qui est le plus long. M. imholf a bien voulu me si 
gnaler une erreur qu'il a commise à ce sujet, L’exemplaire qu'il à figuré 
comme étant la femelle dn D. gracilis, est un de ces mâles de petite taille; la 
vraie femelle de cette espèce présente les mûmes earatlères que celle du 
D. pictus. 11 faut, par conséquent, supprimer les deux sections établies dans le 
genre par ce savant entomologiste, d’après les soi-disant différences qu'au- 
raient présentées les femelles de ces deux insectes. 


558 ANTHRIBIDES. 


ainsi que je l'ai dit plus haut. Ils sont, comme-ceux-ci, originaires de 
la côte de Guinée, et l'on ne connaît que les deux espèces (gracilis, 
pictus) publiées par M. Imhofr. : 


DEUTEROCRATES. 


lunorr, Gener. Curcul. pars I (1). 


Genre à peine distinct des DecaTapHanes et que je n’adopte qu'avec 
hésitation. Il n’en diffère que par les caractères suivants : 

Mâles : Yeux plus finement granulés. — Prothorax en os long, 
brusquement et brièvement rétréci en avant. 

Femelles : Antennes filiformes, de la longueur du corps. 


Il résulte de là, qu'à part la forme du prothorax il n'y a aucune 
différence essentielle entre les mâles et ceux des DECATAPHANES. Les 
femelles seules auraient ces organes autrement faits, mais il reste à 
savoir si ces femelles ne seraient pas des mâles de petite taille. Dans 
l'affirmative le genre devrait tout au plus former une section du pré- 
cédent. Je n'ai vu qu'un exemplaire que je crois appartenir à ce sexe 
et ne saurais décider cette question. 

L'unique espèce (nebulosus) que décrit M. Imhoff est de la côte de 
Guinée et ressemble complétement à un Decararnanes. Le Xenocerus 
gabonicus de M. J. Thomson est une seconde espèce du genre, plus 
grande que la précédente et d'un gris cendré presque uniforme. 
Comme son nom l'indique, elle est du Gabon (2). 


Groups XV. Xénocérides. 


Rostre très-épais, très-court, aussi large que la tête, quadrangu- 
laire, profondément échancré en demi-cerele au milieu de son bord 
antérieur; ses scrobes très-grandes, découvertes, occupant presque 
en entier ses bords latéraux. — Antennes très-longues chez les mâles, 
courtes chez les femelles, sans massue proprement dite. — Yeux 
finement granulés, grands, transversaux, en fer à cheval. — Carène 
du prothorax distante de sa base, légèrement arquée, anguleuse à ses 
extrémités, remontant sur les côtés à peu de distance du bord an- 
térieur., — Corps allongé. 


Groupe voisin des Décataphanides et qui les représente aux Indes 
orientales, dans la Malaisie et la Polynésie, où il est confiné. Il ne s’en 
distingue essentiellement que par la profonde échancrure de ses yeux 
et le facies particulier de ses espèces. Elles sont toutes réunies dans 
le genre suivant. 


(1) Syn. Xeocenus, J. Thoms. Archiv. entom. Il, p. 109. 
(2) Une troisième, de la Guinée portugaise, a été décrite par M. Jekel (Ins. 
Saunders.; Col. I, p. 98) sous le nom de D, griseopiclus. 


\ 


XÉNOCÉRIDES. 559 


XENOCERUS. 
Scnoenx. Curcul., I, p. 117 (1). 


Mâles : Tète aussi large que longue, le plus souvent bicarénée 
sur la ligne médiane; rostre plus court qu'elle, transversal, plus ou 
moins inégal en dessus. — Antennes de deux et demie à cinq fois 
aussi longues que le corps, à articles 4 très-court, ovale, 2 et 4-9 
très-allongés (3 quatre fois au moins plus court que 2), 10 beaucoup 
plus court que 9 et que 41, celui-ci longuement acuminé. — Pro- 
thorax plus long que large, médiocrement convexe, parfois (par ex. 
semiluctuosus) déprimé sur le disque, subparallèle ou légèrement 
arrondi sur les côtés, brièvement rétréci à ses deux extrémités. — 
Ecusson variable. — Elytres allongées, planes sur le disque, paral- 
lèles dans leurs trois quarts antérieurs , non calleuses avant leur ex- 
trémité, un peu plus larges que le prothorax et faiblement échancrées 
à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes assez longues et assez 
robustes, subégales ; cuisses en massue; tarses à articles 1 beaucoup 
plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets basilaire, petite. — 
Mésosternum allongé; ses épisternums élargis en avant, subparallèles 
dans le reste de leur longueur. — Corps finement pubescent. i 

Femelles : Antennes de la longueur environ de la moitié du corps, 
plus robustes, cylindracées, densément pubescentes (2), à articles 3, 7 
et 8 plus courts que les autres, 9-11 ne formant pas de massue, 11 
long, graduellement atténué en avant et aigu au bout. 


L'un des plus beaux genres de la famille et en même temps des 
plus variables sous le rapport de la taille, de la longueur des anten- 
nes et même de la livrée. Cette dernière consiste en taches ou en 
bandes blanches sur un fond tantôt noir, tantôt d'un jaune verdâtre 
päle, et les antennes sont le plus souvent annelées de blanc. Parfois 
(par. ex. semiluctuosus) les femelles ont un dessin qui ne ressemble 
nullement à celui de leurs mâles. 

Ces insectes sont de grande ou au moins de moyenne taille et sont 
propres au continent indien, à ses archipels et aux parties avoisi- 
nantes de la Polynésie (3). 


(1) Syn. Goma Fab, — Anranipus Hombr. ot Jaquio. 

(2) Celles des mâles sont ordinairement glabres; mais assez souvent leurs 
articles 2-5 sont densément revètus de poils fins, courts, redressés, et le 2e est 
en même temps flexueux. 

(3) Aux trois espèces (saperdoides, cylindricollis , llagellatus) de Java dé- 
crites par SchϾnherr (Cureul. V, p. 238), aj. : X, semiluctuosus, Blanch. Voy. 
au pôle sud; Entom. p. 193, pl. 13, f. 1-2, ©’, 9; Amboine.—speracerus, an- 
thriboides, Montrouz. Faun. d. l'ile Woodl, p. 44; Nouvelle-Calédonie. — /a- 
œymans, À. Thoms. Archiv. entom. I, p. 438, pl. 17,f. 3 ; iles Arou. — insie 
guis, Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, LV, p. 328; Amboine; equestris, 


560 ANTHRIBIDES. 


Groure XVI. Xylinadidei. 


Rostre très-épais, aussi large à sa base que la tête, au plus aussi 
long que large, quadrangulaire, échancré ou non au milieu de son 
bord antérieur; ses serobes occupant presque entièrement ses côtés, dé- 
couvertes, arrondies, nettement limitées. — Antennes très-robustes, 
au maximum de la longueur des deux tiers du corps, de forme varia- 
ble, terminées par une massue de trois ou cinq articles. — Yeux for- 
tement granulés, médiocres, très-saillants, transversaux, plus ou 
moins échancrés. — Carène du prothorax assez distante de la base de 
ce dernier, arquée, ahguleuse à ses extrémités, atteignant presque sur 
les côtés le bord antérieur. — Saillie mésosternale étroite, en triangle 
allongé et aigu, fortement inclinée en arrière. — Corps allongé, sub- 
cylindrique. 

Le genre Xyziwapes est un des plus tranchés qui existent dans la 
Famille. A une forme générale pareille à celle des PaLœoTRAGus, il 
réunit le rostre des Décataphanides ; mais en même temps il s'éloigne 
fortement de ces insectes par ses yeux et ses antennes. Aucun Anthri- 
bide n’en possède d’aussi robustes que ces dernières. Elles varient en 
même temps sous le rapport de la massue qui les termine et qui est 
tantôt assez allongée et peu distincte du funicule (par ex. Westermanni, 
atricornis), tantôt brièvement ovale, très-grosse et très-compacte 
(quelques espèces nouvelles d'Afrique), mais visiblement composée de 
trois articles seulement. Il est possible qu'il y ait des passages entre 
ces deux formes et l’on peut les laisser provisoirement ensemble. 
Mais il en existe, chez une espèce inédite des Indes orientales, une 
troisième, tellement différente qu’elle me paraît mériter de former un 
genre à part. Ces insectes sont propres à l'Afrique et aux Indes orien- 
tales. 


I. Massue antennaire de 5 art., longue et très-large : Dasycorynus. 
I, — — 3 — oblongue ou brièvement ovale : Xylinades, 


DASYCORYNUS. 


Ce genre ne diffère absolument des XyziNADES que par la forme 
des antennes. Les deux exemplaires que j'ai sous les yeux me parais- 
sent être des mâles. 

Antennes de la longueur environ des deux tiers du corps, très-ro- 
bustes, à articles 1-2 courts, subégaux, celui-là cylindrique, celui-ci 
obconique, 3-6 allongés, noueux au bout, égaux, 7-9 plus courts, 
triangulaires, égaux, 40 fortement transversal et un peu plus étroit, 


Îles Arou; deletus, fimbriatus, variabilis, Bornéo; ibid. V, p. 35. — anguli- 
fer, revocans, F. Walker, ibid. AU, p. 262; Ceylan. 


XYLINADIDES. 561 


11 allongé, graduellement rétréci et largement arrondi au bout; les 
articles 6-10 et le sommet du 5° garnis en dessous de poils fins, longs, 
serrés et sublanugineux. ‘ 


L'espèce (1) qui présente ces singuliers caractères est originaire de 
Timor et de la taille des grands exemplaires du Xylinades Wester- 
manni de Java, mais encore plus robuste que ce dernier. Sa livrée est 
celle propre à toutes les espèces du groupe. 


XYLINADES. 
Larr., Famil. nat,, p. 387. 


Mâles : Tête transversale; rostre plan et plurisillonné en dessus. — 
Antennes très-robustes, de longueur variable, atteignant au maxi- 
mum le milieu des élytres, à articles 1 court, ovale, 2-8 tantôt ré- 
gulièrement obconiques, tantôt noueux au bout, 9-11 formant une 
massue de forme variable. — Prothorax plus long que large, plus ou 
moins convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement rétréci 
en avant. — Ecusson presque indistinct. — Elytres allongées, paral- 
lèles, subeylindriques, plus ou moins déprimées, s'arrondissant pour 
former leur déclivité postérieure, un peu plus larges que le protho- 
rax, largement et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules 
rectangulaires, où un peu échancrées dans leur milieu, avec les 
épaules arrondies. — Pattes médiocres, robustes; cuisses fortement 
en massue, les postérieures plus courtes que l'abdomen; jambes 
comprimées, quadrangulaires, un peu élargies à leur extrémité; 
tarses à articles 1-2 subégaux, 3 enfoui ; la dent des crochets petite, 
submédiane. — Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum 
allongé; ses épisternums assez étroits, élargis en avant, subparallèles 
dans le reste de leur longueur. — Saillie mésosternale assez étroite, 
triangulaire, inclinée en arrière. — Corps allongé, subeylindrique, 
densément pubescent. 

Femelles: Elles ne se distinguent des mâles que par leurs antenres 
qui sont plus courtes et atteignent au maximum là base du protho- 
rax, du moins chez les espèces que j'ai à ma disposition. 

Ces insectes sont pour la plupart de grande taille ; leur livrée a la 
plus grande analogie avec celle des PazæorraGus, mais leur sculp- 
ture est assez différente. Sauf de rares exceptions, leur prothorax est 
couvert de granules ou de petites crôtes transversales, et les sillons 
peu profonds que présentent les élytres sont occupés par de petits 


(1) D. Riehlii. Elongatus, subtus ochraceus supra fusco ochraceoque varie- 
gatus; prothorace disperse tuberculato, elytris subtiliter striatis, striis internis 
reliquis basi tantum remote tuberculatis, ventris lateribus et medio fusco-ma- 
culatis. Long. (rostro exclus.) 25 mill, Hab. ins. Timor. 


Coléoptères. Tome VII. 36 


562 ANTHRIBIDES. 


tubercules arrondis, ou des cloisons, tantôt très-rapprochés, tantôt plus 
ou moins espacés. 

Le genre, ainsi que je l'ai dit plus haut, est propre aux Indes orien- 
tales et à l'Afrique (1). Schœnherr n’en a connu qu'un petit nombre 
d'espèces (2) ; il y en a dans les collections beaucoup d'inédites. 


Groupe XVII. Evcélonérides. 


Rostre médiocrement épais, aussi large que la tête à sa base, plan 
en dessus, quadrangulaire, équilatéral ou transversal, tantôt entier, 
tantôt échancré au bout; ses serobes suleiformes, verticales ou obli- 
ques. — Antennes au plus médiocres, terminées par une massue de 
trois ou quatre articles. — Yeux plus ou moins fortement granulés, 
entiers, latéraux. — Carène du prothorax en général très-distante de 
la base de ce dernier et arquée, remontant plus ou moins loin sur les 
côtés. — Saillie mésosternalemédiocrement large, de forme variable, 
— Corps allongé. 

Les scrobes rostrales qui, dans les dix groupes qui précèdent, étaient 
restées constamment fovéiformes, redeviennent ici suloiformes; en 
même temps, par suite de la brièveté du rostre, au lieu d'être très- 
obliques, comme chez les Mécocérides et les Sintorides, par exemple, 
elles sont verticales et voisines des yeux. Ce n’est que chez les 
CriroTenoN que cette direction s'altère un peu. Ces insectes ont con- 
servé la forme allongée des espèces des quatre derniers groupes qui 
précèdent ; mais, sauf les Gaimorenon, ils sont beaucoup plus petits. 
La plupart d'entre eux, surtout les Ecezonerus et les DENDROTROGUS, 
ressemblent de si près aux Basimropis placés en tête de la Tribu sui- 
vante, que sans la situation et la forme différentes de leur carène 
prothoracique, il serait à peine possible de les en distinguer. Le 
groupe, par conséquent, doit terminer la Tribu actuelle. 

Les quatre genres qu’il contient sont disséminés en Afrique, aux 
Indes orientales et dans l'Australie. 


I. Massue antennaire très-allongée, linéaire et lâche : Chirotenon. 


Il. — _— plus où moins courte et large, compacte, 
a Ses articles au nombre de 4 : Eucorynus. 
Pre = 3. ' 


Antennes plus longues que le prothorax; rostre 
échancré : Dendrotrogus. 
— courtes que le prothorax; rosire 
entiér : Ecelonerus. 


(1) Schœnberr (Cureul. V, p.232) en décrit une.espèce (Pertyr) soi-disant 
du Brésil, Ou elle n’apparlient pas au genre, ou il y a erreur au sujet de son 
habitat. 

(2) Aux six espèces (abstraction faite du Per{yi) mentionnées par Schœnherr 


ECÉLONÉRIDES. 363 


CHIROTENON. 
Imnorr, Gener. Cureul, pars I (1). 


Mâles : Tête aussi longue qué large, convexe entre les yeux; rostre 
situé sur un plan inférieur à elle, transversal, caréné en dessus; à 
peine sinué en avant; ses scrobes médianes, obliques.— Antennes de 
la longueur de la moitié du corps, grêles, à articles 4 très-court, 2-8 
obconiques, celui-là un peu plus court, 9-11 formant une massue al- 
longée, grêle, cylindrique, à articles subégaux. — Yeux très-grands, 
convexes, longitudinaux, un peu convergents en avant, — Prothorax 
plus long que large, déprimé en dessus, graduellement rétréci dans 
ses trois quarts antérieurs ; sa carène très-distante de sa base, faible- 
ment arquée, arrondie à ses extrémités et remontant à peine sur les 
côtés. — Ecusson très-petit, arrondi. — Elytres allongées, subparal- 
lèles, subeylindriques et un peu déprimées sur la suture, non cal- 
leuses avant leur extrémité, un peu plus larges que le prothorax et à 
peine échancrées à leur base, avec les épaules obliquement, arrondies. 
— Pattes longues, les antérieures beaucoup plus que les autres 3cuis- 
ses postérieures atteignant le sommet de l’abdomen ; jambes grèles ; 
tarses à articles 4 beaucoup plus long que 2, 3 très-petit, enfoui ; la 
dent des crochets subbasilaire, oblique, aiguë. — Métasternum mé- 
diocrement long ; ses épisternums larges en avant, subparallèles en ar- 
rière.— Mésosternum en triangle curviligne allongé, déclive. — Corps 
subcylindrique, finement pubescent. 

Femelles : Antennes dépassant à peine la base du prothorax, à ar- 
ticles 3-4 plus longs que les autres; leur massue plus forte et moins 
régulièrement cylindrique. — Pattes antérieures un peu plus longues 
seulement que les autres. 


Le facies est très-voisin de celui des PaLororrAGus, ainsi que la 
taille de l'espèce (adustum) sur laquelle a été fondé le genre. Sa livrée 
est d’un gris cendré, plus ou moins varié de brun selon les individus. 
Elle est de la côte de Guinée. 

Le genre Ecrarorarsus de Schœnherr, établi sur une espèce inédite 
de Natal qu'il nomme longimanus, ne diffère de celui-ci que par des 
caractères manifestement spécifiques. Les antennes des deux sexes 
sont un peu plus courtes, leur massue est un peu déprimée, et les 
épaules des élytres sont calleuses. Cet insecte est plus grand que 
l'adustum, et sa livrée est celle de la plupart des PaororraGus, si ce 


(loc. cit.), dont trois (Wesfermanni, nodicornis, Hopei) de Java et trois (atri- 
cornis, maculipes, lanuginosus) d'Afrique, aj. : Esp. africaine : X, similli- 
mus, J. Thoms. Archiv. entom. II, p. 112; Gabon. — Esp. indienne : X, indi- 
gnus, F. Walker, Ann, a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, IL, p.261; Ceylan. 


(1) Syn. Ecratoransus, Schœnh. Mantis. sec. Cureul. p. 2, 


564 ANTHRIBIDES. 


n’est que ses élytres présentent, au-delà de leur milieu, une grande 
tache blanche transversale. 


EUCORYNUS. 
Scnoenu. Curcul. Disp. meth:, p. 41. 


Mâle : Tôte plus longue que large ; rostre à peine aussi long qu’elle, 
équilatéral, tronqué en avant ; ses scrobes verticales. — Antennes un 
peu plus courtes que la moitié du corps, robustes, à articles 4-7 ob- 
coniques, subégaux, 8-11 formant une massue déprimée, oblongo- 
ovale, serrée, 41 arrondi au bout. — Yeux médiocres, assez con- 
vexes, subarrondis. — Prothorax plus long que large, médiocrement 
convexe, régulièrement arrondi sur les côtés ; sa carène arquée, un 
peu flexueuse, rapprochée de la base dans son milieu, arrondie à ses 
extrémités, et remontant à peine jusqu'au milieu des côtés. — Ecusson 
très-petit, arrondi. — Elytres assez allongées, cylindriques, un peu 
déprimées, débordant légèrement le prothorax et largement échancrées 
en arc à leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes, 
robustes; cuisses fortement en massue, les postérieures notablement 
plus courtes que l'abdomen ; jambes un peu comprimées; tarses à 
articles 4 à peine plus long que 2, 3 en partie libre;la dent des cro- 
chets voisine de leur sommet, oblique. — Pygidium en triangle eur- 
viligne, transversal. — Métasternum allongé; ses épisternums médio- 
crement larges, subparallèles. — Saillie mésosternale assez large, 
subparallèle, inclinée en arrière. — Corps allongé, subeylindrique, 
finement pubescent. 

La femelle ne m'est pas bien connue, et c'est même arbitrairement 
que je regarde comme des mâles les exemplaires d'après lesquels à 
été rédigée la formule qui précède, et qui est conforme à celle de 
Schœnherr. Peut-être les deux sexes sont-ils semblables. 

Le type du genre est l’Anthribus crassicornis de Fabricius, insecte 
de taille moyenne, propre à Java et Sumatra. Sa livrée consiste en 
de nombreuses petites taches d'un blanc jaunâtre sur un fond d'un 
noir mat, eten une bande transversale ét post-médiane de même cou- 
leur, sur chaque élytre, bande très-variable selon les exemplaires. Les 
collections en renferment plusieurs autres originaires du continent 
indien, de ses archipels et de la Nouvelle-Guinée (1). 


DENDROTROGUS. 
H. Jekez, /ns. Saunders.; Col., 1, p. 80 (2). 
'ète aussi longue que large; rostre subtransversal, tronqué et 
(1) £. Stevensii, Nouvelle-Guinée, setulosus, Philippines; Pascoe, Ann, a. 
Magaz. of nat, Hist. Ser. 3, IV, p. 433. — colligendus, colligens, F. Walker, 
ibid, Ser. 3, II, p. 261; Ceylan. 
(2) Syn. Déxproreuon, Schœnh. Cureul. V, p. 161. 


ECÉLONÉRIDES. 565 


étroitement échancré dans son milieu en avant ; ses scrobes verticales. 
— Antennes atteignant la base du prothorax, assez robustes, à arti- 
cles 4 très-court, 2-8 allongés, faiblement noueux au bout, décrois- 
sant graduellement, 9-14 formant une assez grande et large massue 
déprimée, subperfoliée, 9-10 égaux, 11 triangulaire. — Yeux grands, 
convexes, oblongo-ovales, latéraux. — Prothorax médiocrement con- 
vexe, plus long que large, légèrement arrondi sur les côtés, rétréci 
en avant; sa carène antérieure très-distante de sa base, arquée, an- 
guleuse à ses extrémités, remontant sur les côtés jusque près du 
bord antérieur, la postérieure nulle. — Ecusson petit, ovale, trans- 
versal. —Elytres allongées, en forme de cylindre déprimé, plus larges 
que le prothorax et largement, mais faiblement échancrées en arc à 
leur base, avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes ; 
cuisses fortement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes 
que l’abdomen; jambes un peu comprimées ; tarses à articles 4-2 
subégaux, 3 très-petit, enfoui ; la dent des crochets subbasilaire, obli- 
que.— Pygidium transversal, en triangle curviligne. — Métasternum 
allongé, ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésoster- 
nale assez large, rhomboïdale, inclinée en arrière. — Corps allongé, 
subeylindrique, pubescent,. à 


Tous les exemplaires que j'ai vus étant pareils, je ne connais pas 
bien les caractères sexuels ; il est probable qu'ils sont peu prononcés. 

Schænherr à fondé, le premier, le genre sur l'Anthribus perfolii- 
cornis de Fabricius, mais en lui imposant le nom de DENDROPEMON, 
qui, étant déjà employé poux des Lamellicornes coprophages (1), ne 
peut pas être conservé. Dans ces derniers temps M. Jekel, le croyant 
nouveau, l’a créé, une seconde fois, sous celui de DENDROTROGUS, 
sur une espèce (hypocrila), dont il ignorait la patrie, mais qui est de 
Ceylan. 

Ces insectes ressemblent de très-près aux Eucorvnus, abstraction 
faite de leurs antennes, et, quand ils ont perdu ces organes, on ne 
peut guère les en distinguer qu'à leur carène prothoracique qui est 
plus fortement anté-basilaire. Leur analogie avec les ECELONERUS 
qui suivent est tout aussi évidente pour ce qui concerne la livrée. 
Outre les deux espèces ci-dessus, qui sont les seules décrites, il y en 
a plusieurs dans les collections, originaires des archipels indiens. 


ECELONERUS. 
Senoenu. Curcul., V, p.163. 


Mâles : Tôte aussi longue que large; rostre transversal, plan en 
dessus, à peine sinué en avant; ses scrobes un peu recouvertes, 
transversales. — Antennes dépassant un peu le milieu du prothorax, 


(1) Voyez tome II, p. 102. 


566 ANTHRIBIDES. 


assez robustes, à articles 4 très-court, 2-8 allongés, un peu noueux au 
bout, 3 le plus long de tous, 4-8 décroissant successivement, 9-11 
formant une petite massue déprimée, ovale, serrée, obtuso au bout, 
— Yeux grands, oblongo-ovales, convexes, latéraux. — Prothorax 
plus long que large, peu convexe, graduellement rétréci et tronqué 
en avant; sa carène distante de sa base, arquée, anguleuse à ses 
extrémités et s'arrêtant avant le milieu des côtés. — Ecusson trans- 
versal, arrondi aux angles. — Elytres allongées, cylindriques, un 
peu déprimées, sensiblement plus larges que le prothorax et large- 
ment échancrées à leur base, avec les épaules obtuses.  — ‘Pattes 
courtes, égales; cuisses fortement en massue, les postérieures beau- 
coup plus courtes que l'abdomen; tarses à articles 4 ün peu plus 
long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets médiane, oblique, — 
Pygidium en triangle curviligne, transversal. — Métasternum médio- 
crement allongé; ses épisternums larges, subparallèles. — (Saillie 
mésosternale assez large, rhomboïdale, inclinée en arrière. — Corps 
allongé, subcylindrique, pubescent. 

Femelles : Elles diffèrent à peine des mâles ; leurs antennes sont 
seulement un tant soit peu plus courtes. 


Genre propre à l'Australie et composé en ce moment de trois 
espèces (1) de taille moyenne, blanches en dessous, noires et variées 
en dessus de blanc et de jaune d’ocre. Cette dernière couleur forme 
sur les élytres deux bandes transversales mal limitées et plus ou 
moins apparentes. 


TRIBU II. 
BASITROPIDES. 


Carène antérieure du prothorax confondue avec le bord postérieur 
de ce dernier et remontant à angle droit sur ses côtés. 

Les exceptions que présente ce caractère sont très-peu nombreuses 
et purement spécifiques, c’est-à-dire n'existent que chez quelques es- 
pèces dont les congénères sont, sous ce rapport, à l'état normal, par 
exemple chez certains Craroparis. Mais dans ce cas la portion du 
prothorax qu'on aperçoit en arrière de la carène est toujours extrè- 
mement étroite. Les BLagerus sont les seuls chez lesquels cette der- 
nière est arrondie à ses extrémités ; partout ailleurs elle est anguleuse. 
Jamais ici le rostre ne prend cette forme allongée et rétrécie à sa 
base, qu'il affecte dans les premiers groupes de la Tribu précédente. 
Son diamètre égale toujours celui de la tête, et il est rare qu'il soit 
plus long que large. Les antennes ne sont jamais non plus démesu- 


(1) E. subfasciatus, insularis, Schœnh. loc. cit.—Aj.: E. albopictus, Pascoe, 
The Journ, of Entom. I, p. 5-8 (Moreton-Bay), ! 


BASITROPIDES VRAIS. 567 


rément allongées, et la règle générale est que les yeux soient échan- 
crés. Enfin il n’y a ici que des espèces ou petites, ou dont la taille 
est, au maximum, un peu au-dessus de la moyenne. 

Ces insectes sont bien moins nombreux que les Tropidérides, mais 
aussi variables dans leur organisation que ces derniers, etconstituent 
quatre groupes. 


I. Rostre parallèle. 
a  Corpsallongé, cylindrique. 
Scrobes rostrales sulciformes, recouvertes. BASITROPIDES VRAIS. 
_— —  fovéiformes(1), découvertes. Eucompes, 
aa. Corps oblong ou ovale; scrobes rostrales fovéi- 


formes. ANTHRIBIDES VRAIS. 
II. Rostre très-court, coupé obliquement de chaque côté; 
scrobes rostrales sulciformes. BRACHVTARSIDES. 


GRouPE I. Basitropides vrais, 


Rostre carré, un peu moins long que large, médiocrement épais, 
tronqué en avant; ses scrobes sulciformes, subverticales, recouvertes. 
— Antennes courtes ou médiocres, assez robustes, terminées par 
une large massue de quatre ou cinq articles. — Yeux finement gra- 
nulés, latéraux, brièvement ovales, entiers. — Carène du prothorax 
remontant sur les côtés à peu de distance du bord antérieur. — Corps 
allongé, cylindrique et un peu déprimé. 

Ces insectes représentent les Ecélonérides dans-la Tribu actuelle. 
Ils sont en même temps très-voisins des Eugonides qui suivent, mais 
en diffèrent essentiellement par la forme de leur rostre et leurs scro- 
bes qui sont recouvertes. Leurs espèces sont propres à l'Afrique, aux 
Indes orientales, à l'Australie, et ne constituent que les deux genres 
suivants : 


I. Antennes à art. 2-7 subégaux : Basitropis. 
IL — — 3-4 allongés : Gynundrocerus. 


BASITROPIS. 
H, Jekec, Ins. Saunders.; Col. 1, p. 90. 


Mûles : Tète plus longue que large; rostre transversal, finement 
caréné en dessus. — Antennes un peu plus longues que la moitié du 
prothorax, robustes, à articles 4 gros, ovale, 2-5 obconiques, subé- 
gaux, 6-8 graduellement transversaux, 9-11 formant une massue 
déprimée, large, oblongue, assez serrée, à articles subégaux, 14 trian- 
gulaire, arrondi au bout. — Prothorax plus long que large, médio- 


(1) Saufchez les Euaonus. 


568 ANTHRIBIDES. 


crement convexe, légèrement arrondi sur les côtés, brièvement rétréci 
en avant et tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson très-petit, vas 
riable. — Elytres allongées, cylindriques, plus ou moins déprimées, 
pas plus larges que le prothorax et largement, mais faiblement échan- 
crées à leur base, avec les épaules rectangulaires, — Pattes courtes ; 
robustes ; cuisses fortement en massue ; tarses à articles 1-2 subégaux, 
3 enfoui ; la dent des crochets submédiane, assez longue, oblique. — 
Pygidium en triangle curviligne. — Métasternum médiocrement 
allongé ; ses épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésoster- 
nale' en triangle aigu, recourbée en arrière. — Corps allongé, pubes- 
cent. 

Femelles : Elles ne diffèrent qu'à peine des mâles par leurs antennes 
un peu plus courtes. 


Les espèces sont propres aux Indes orientales et à l'Australie, de 
taille médiocre et marbrées en dessus de jaune d'ocre sur un fond 
noir; parfois la première de ces couleurs forme sur les élytres une 
ou deux bandes transversales. I n'y en a jusqu'ici qu’un petit nombre 
de décrites (1). 


GYNANDROCERUS (2). 


Ce genre ne diffère absolument des Basrrnoris que par la struc- 
ture des antennes qui présentent cette particularité insolite que le 
nombre des articles de leur massue n’est pas le même dans les deux 
sexes. 


Mâle : Antennes un peu plus longues que le prothorax, à articles 
2-3 notablement plus longs que les suivants du funicule; leur mas- 
sue formée par les cinq derniers, très-large et très-serrée. 

Femelle : Antennes un peu plus courtes que le prothorax; leur 
massue beaucoup plus étroite que celle du mâle et formée par les 
quatre derniers articles. 


Cos deux caractères, corroborés par un habitat tout différent, me 
paraissent suffisants pour séparer ce genre des BAsITROPIS. L'unique 
espèce (3) qui le compose est un peu plus grande que ces derniers, et 
originaire de la côte de Guinée. 


(1) B. nitidicutis, Jekel, loc. cit. p. 92; Ceylan. — peregrinus, ingratus, 
Australie (Port Essington); mucidus, Bornéo; Pascoe, Ann.\a. Magaz of nat. 
Hist. Ser, 3, IV, p. 432.— solitarius, Pascoe, The Journ, of Entom. I, p. 61; 
Australie. 

(2) Le genre paraît avoir été fondé par M. Jekel, qui ne l’a publié nulle part, 
sous le nom de PLaryconynus, déjà employé pour un genre de Chrysomélides 
du groupe des Eumolpides. 

(3) G. antennalis. Elongatus, subtus griseo-pubescens, supra fusco-marmo- 
ratus, antennis griseo-annulatis, clava atra, apice albo; elytris subtilissime 
Striato-punctatis, Long. (rostro exclus.) 10-14 mill. Habit. Africa occ. 


RUGONIDES, 569" 


GROUPE II. Eugonides. 


Rostre épais, très-court, plan en dessus, échancré en avant ; ses 
scrobes fovéiformes (Euconus excepté), occupant en entier ses côtés, 
empiétant un peu sur sa face supérieure, et contiguëËs aux Yeux. — 
Antennes de longueur variable, terminées par une large massue de 
trois à cinq articles. — Yeux plus ou moins fortement granulés, 
grands, transversaux, échancrés. — Carène du prothorax remontant 
sur les côtés au-delà du milieu de leur longueur. — Corps allongé, 
cylindrique. 

Un rostre remarquable par son extrème brièveté et une forme gé- 
nérale tout-à-fait cylindrique, tels sont les deux caractères, dont le 
premier seul à une importance réelle, qui distinguent ce groupe du 
précédent. On pourrait y ajouter la forme des scrobes, si elle ne souf- 
frait pas une exception chez les Euconus, mais ces insectes appar- 
tiennent si manifestement à ce groupe, qu'à moins d'en établir un 
pour eux seuls, il n’est pas possible de les placer ailleurs qu'ici. 

Les Eugonides sont les derniers Basitropides dont le corps affecte 
la forme cylindrique. Ils sont de taille assez grande ou moyenne et 
constituent les quatre genres suivants, lesquels sont disséminés en 
Amérique, en Afrique, aux Indes orientales et dans les parages de la 
Nouvelle-Guinée. 


I. Antennes plus longues que le prothorax dans les deux sexes. 
Massue antennaire de 4 articles : Polycorynus. 
— _— D — : Aneurhinus. 
IT. Antennes plus courtes que le prothorax dans les deux sexes. 
Scrobes rostrales sulciformes : Eugonus. 
— _— fovéiformes : Ozotomerus. 


POLYCORYNUS. 
Scnoenxu. Curcul. V, p. 267. 


Mâle (1) : Tète transversale; rostre beaucoup plus large que long, 
assez fortement échancré en triangle au bout; ses scrobes irrégulière 
ment ovales. — Antennes presque aussi longues que le corps, assez 
robustes, à articles 1 gros, en massue arquée, aussi long que 3, 2 très- 
court, obconique, 3-7 allongés, noueux au bout (5-8 munis de chaque 
côté, à leur extrémité, d'une petite saillie fasciculée), 8-11 formant 
une massue allongée, large, déprimte, serrée, pubescente en des- 
sous, 8 le plus long, 11 acuminé au bout. — Yeux assez finement 


(1) Schœænherr ne l’a pas connu, et lon doit à M, Imhoff (Gener. Cureul. 
pars [) d’avoir publié ses caractères. 


570 ANTHRIBIDES. 


granulés, fortement échancrés. — Prothorax beaucoup plus long que 
large, un peu déprimé sur le disque, légèrement arrondi sur les côtés, 
coupé obliquement et muni de chaque côté, en avant, d'une très-petite 
dent; sa carène remontant sur les côtés un peu au-delà de leur mi- 
lieu. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres allongées, cylin- 
driques, à peine plus larges que le prothorax et tronquées en avant, 
avec les épaules rectangulaires. — Pattes courtes, robustes; cuisses 
fortement en massue, les postérieures plus courtes que l'abdomen; 
tarses à articles {À un peu plus grand que 2, 3 enfoui, assez grand; 
la dent des crochets placée entre leur milieu et leur extrémité, pe- 
tite, oblique. — Métasternum allongé; ses épisternums extrêmement 
larges en avant, rétrécis en arrière, sinués au côté interne. — Saillie 
mésosternale assez large, en triangle aigu. — Corps allongé, cylin- 
drique, assez densément pubescent. 

Femelle : Antennes atteignant à peine la base du ME leurs 
articles 5-8 simples à leur extrémité. 

On n’en connaît qu'une espèce, l’Anthribus compressicornis de Fa- 
bricius , assez grand insecte de la côte de Guinée, varié de noir sur 
un fond d’un blanc grisâtre. 


ANEURHINUS, 
J. Tnows., Archiv. entom. IE, p. 114. 


Mèmes caractères que les Pozycorwnus , sauf les différences sui- 
vantes : 

Rostre légèrement échancré dans son milieu en avant. — Antennes 
des mâles à peine de la longueur de la moitié du corps; leur funicule 
à article 4 beaucoup plus long que les autres; leur massue allongée, 
composée de cinq articles; les articles 5-8 sans sallies dentiformes à 
leur extrémité. 

La femelle m'est inconnue, mais n’a probablement pas les an- 
tennes plus longues que celles du Polycorynus compressicornis de 
son sexe. 

M. Imhoff, qui a connu une espèce de ce genre qu'il a figurée et 
brièvement décrite, sous le nom de pantherinus, n’en a fait qu'une 
section particulière des Pozycorynus. Elle est originaire de la côte 
de Guinée. M. 3. Thomson en a publié depuis, une autre (1) du Ga- 
bon que j'ai sous les yeux et qui pourrait bien être la même que la 
précédente. Toutes deux ont une livrée analogue à celle du Polyco- 
Tynus compressicornis. 

Le genre est aux PorycoryNus ce que les GynanprocEnus, du 
groupe des Basitropides, sont aux Basrrroris. 


(1) À. variegatus, 3. Thoms, loc. cit, pl. 2, f. 4, @. 


EUGONIDES, 571 


EUGONUS. 
Sooenu. Curcul., 1, p. 144 (1). 


Mâles : Tète fortement transversale; rostre trois fois au moins 
aussi large que long, un peu arrondi et étroitement, mais assez pro- 
fondément échancré en are au milieu de son bord antérieur; ses 
serobes étroites, contiguëüs aux yeux, verticales et fortement prolon- 
gées sous lui. — Antennes de la longueur des deux tiers du protho- 
rax, médiocrement robustes, à articles obconiques : 4 très-court, 2 
un peu plus long que les suivants, 3-8 égaux, 9-11 formant une mas- 
sue allongée, lâche, médiocrement large, 10 plus court que les deux 
autres, 41 acuminé au bout, — Yeux contigus au prothorax, très-for- 
tement granulés, largement sinués en avant. — Prothorax à peine ou 
un peu plus long que large, cylindrique, avec son bord antérieur 
coupé obliquement, largement échancré en are sur son bord antéro- 
inférieur; sa carène remontant sur les côtés au niveau du bord an- 
térieur (2). — Ecusson petit, carré, un peu transversal. — Elytres 
médiocrement allongées, cylindriques, à peine plus larges que le pro- 
thorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — 
Pattes courtes, robustes, subégales; les quatre cuisses antérieures 
graduellement en massue, les postérieures rétrécies à leur base, un 
peu plus courtes que l’abdomen; tarses à articles 1-2 égaux, 3 en- 
foui; la dent des crochets médiane, arquée. — Pygidium en triangle 
curviligne. — Métasternum assez allongé, ses épisternums parallèles. 
— Saillie mésosternale transversalement dilatée à son extrémité. — 
Corps cylindrique, pubescent. 

Femelles : Leurs antennes un peu plus courtes et dont la massue 
est un peu plus forte et plus serrée, les distinguent seules des mâles, 


Insectes propres à l'Amérique, de taille moyenne et marbrés en 
dessus de blanc ou de gris jaunâtre sur un fond noir. Au premier 
coup-d'æil, on les prendrait plutôt pour des Clérides ou des Bostri- 
chides que pour des Anthribides, Il n'y a encore de décrites que les 
deux espèces (3) publiées par Schænherr. - 


(1) Syn. Semmarocueizus, Dej. Cat. éd. 3, p. 258. 


(2) Elle dépasse légèrement ce bord chez le subcylindricus, en y formant 
de chaque côté une petite saillie dentiforme ; chez le virgatus cette saillie est 
plus forte, calleuse et redressée, 


(3) E.virgatus, Brésil; subcylindricus, Mexique; Schœnh. Gureul. le. cit, 
p. 145, et V, p. 171, 


57 ANTHRIBIDES. 


OZOTOMERUS. 
B. Pernoun, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Ser. 2, I, p. 406 (1). 


Mâles : Tête aussi longue que large; rostre excessivement court; 
ses scrobes subarrondies. — Antennes dépassant à peine le milieu du 
prothorax, robustes, à articles 4 très-court; 2 du double plus long 
que 3 et obconique comme lui, 4 beaucoup plus grand, très-gros, dé- 
primé et dilaté au côté interne, 5-8 très-courts, obconiques, égaux, 
9-11 formant une massue assez large et assez serrée, oblongo-ovale, 
subacuminée au bout. — Yeux assez fortement granulés, étroitement 
échancrés en avant. — Prothorax presque aussi long que large, ey- 
lindrique; son bord antérieur largement saillant et arrondi en avant, 
muni d’une petite saillie dentiforme de chaque côté; sa carène re- 
montant à angle droit jusqu'aux deux tiers environ de sa longueur.— 
Ecusson très-petit, transversal, arrondi en arrière, parfois (Water- 
housei) nul. — Elytres allongées, cylindriques, un peu plus larges 
que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules arrondies. 
— Pattes courtes, assez robustes; hanches antérieures contiguës; 
cuisses graduellement en massue, les postérieures beaucoup plus 
courtes que l'abdomen ; tarses à articles { plus long que ?, 3 très petit, 
enfoui ; la dent des crochets médiane, très-petite. — Pygidium en 
triangle curviligne (2). — Métasternum assez allongé, ses épisternums 
subparallèles. — Saillie mésosternale large, triangulaire , verticale, 
recourbée en arrière à son extrémité. — Corps allongé, cylindrique, 
densément pubescent. È 


MM. Perroud et Pascoe ne parlent pas des femelles et je ne les 
connais pas plus qu'eux. Il est probable qu’elles diffèrent des mâles 
par le 4° article de leurs antennes, simple ou moins gros et moins 
dilaté. 

Ces insectes, remarquables par la forme singulière de leurs an- 
teunes, ont complétement le facies des Eucoxus et leur taille. L'es- 
pèce (maculosus) décrite par M. Perroud habite les environs de Cal- 
cutta et la côte de Coromandel. Depuis, M. Pascoe a fondé son genre 
Drrteza sur une autre provenant des îles Arou et qu'il nomme Wa- 
terhousei; mais ce genre ne diffère absolument en rien de celui-ci (3). 


(1) Syn. Dirrgza, Pscoe, Ann, a. Magaz. of nat. Hist. Ser. 5, IV, p. 331. 

(2) M. Pascoe assigne au Waterhousei six segments abdominaux; mais cel 
insecte, que j'ai sous les yeux, n’en à que cinq comme tous les Anthribides, 

(3) Le genre OEnecenus de M. Montrouzier (Fanne de l'ile Woodl. p. 46, et 
Anu, d. 1. Soc. entom. 1860, p 872) est aussi, très-probablement, le mème 
que celui-ci. Seulement, d'après les caractères qui lui sont assignés, ce serait 
le 3e et non le 4e article de ses antennes qui serait beaucoup plus grand que 
les autres, et M. Montrouzier ajoute que la massue est formée de quatre ar- 


ANTHRIBIDES VRAIS. 573 


La livrée de ces deux insectes consiste en un mélange confus de roux, 
de noir et de brun, sur lequel se détachent plus ou moins nettement 
deux bandes blanches, l’une voisine de la base des élytres, l’autre 
occupant le sommet de ces organes. 


GROUPE II. Anthribides vrais. 
“ 


Rostre plus ou moins épais, parallèle ou subparallèle, tantôt plus 
long que large ou équilatéral, tantôt transversal, plan en dessus; ses 
scrobes fovéiformes, latérales, découvertes, rarement un peu recou- 
vertes. — Antennes de forme et de longueur variables. — Yeux échan- 
crés ou au moins sinués. — Carène du prothorax remontant plus où 
moins sur les côtés. — Corps oblong ou subovale. 

La forme générale du corps suffit à elle seule pour distinguer ce 
groupe des deux précédents. Il diffère en outre des Basitropides vrais 
par la forme des serobes et des Eugonides, chez la plupart desquels 
elles sont fovéiformes, en ce qu’elles n'empiètent pas sur la face su- 
rieure du rostre. 

C'est le groupe de la Tribu actuelle le plus riche en espèces. Elles 
sont répandues sur tout le globe et constituent les douze genres sui- 
vants, dont deux (AxrexBus, CraroPARIS) ont des représentants en Eu- 
rope. 


1, Hanches antérieures ässez fortement séparées; rostre 
échancré à son extrémité. 


a Rostre beaucoup plus long que large. 

Yeux faibiement échancrés : Anthribus. 

— très-fortement — : Toxonolus. 
aa Rostre fortement transversal : Phlæobius. 
Il. Hanches antérieures très-faiblement séparées; rostre entier, 
ou légèrement sinué à son extrémité. 

b  Massue antennaire plus ou moius large et serrée. 
ce Antennes plus courtes que le prothorax ; leur massue de 3 art, 


d  Carène du prothorax atteignant sur les côtés son bord 
antérieur. 


Saillie mésosternale en triangle curviligne : Penestica. 
— — carré transversal : Piænia. 
dd Carène du prothorax ne dépassant pas le milieu de ses côtés. 
Yeux petits, déprimés : Trigonorhinus. 
— grands, convexes : Craloparis. 


tièles peu distincts. Mais ces différences sont peut-être le résultat d’une erreur 
d'observation où simplement spécifiques. Du reste, le nom du genre ne pour- 
rait pas ètre conservé, ayant déjà été employé par MM. Kollar et L. Redtenba- 
cher (in Hügels Kaschmir, IV, 2, p. 596) pour un geure de Gallérucides. 


574 ANTHRIBIDES. 


cc Antennes beaucoup plus longues que le prothorax; leur 
massue de 4 art. : Piesocorynus. 

bb Massue antennaire allongée, grèle et très-làche, 

e Antennes plus longues que le corps. 

f  Carène du prothorax atteignant sur les côtés son bord 

antérieur : Protædus. 

ff _— _ ne dépassant pas le milieu de ses côtés. 

Tarses à art. 3 grand, presque libre : Dœothena. 
— — petit, enfoui : Exillis. 

ee Antennes un peu plus longues que le prothorax; la carène 

de ce dernier remontant à peine sur les côtés : Blaberus. 
Genres incertæ sedis : Perablops, Dinema, Rhinobrachys. 


ANTHRIBUS. 
GEorrn., ns. d, envir. d. Paris, 1, p. 306 (1). 


Schæpherr a confondu, en dernier lieu, plusieurs genres distincts 
dans celui-ci (2), et en a rendu une définition précise impossible. La 
formule qui suit est empruntée exclusivement à l'A. albinus d'Eu- 
rope, qu'on peut en regarder comme le type, et aux espèces qui Jui 
ressemblent. 

Mâles : Tète plus longue que large; rostre aussi long qu'elle, légè- 
rement et peu à peu élargi en avant, avec son bord antérieur forte- 
mentet triangulairement échanceré; ses scrobes distantes des yeux, très- 
profondes, subarrondies. — Antennes de la longueur du corps; 
robustes, à articles 4 très-gros, subovale, plus long que 2, celui-ci 
très-court, 3-8 allongés, subégaux, 9-11 formant une massue allou- 
gée, 10 plus court que 9 et 11, celui-ci longuement acuminé. — 
Yeux finement granulés, latéraux, assez petits et assez convexes, sub- 
arrondis, faiblement échancrés en avant. — Prothorax aussi long que 
large, convexe, arrondi sur les côtés, rétréci dans son tiers antérieur; 
sa carène remontant jusqu’au milieu des côtés. — Ecusson subarrondi. 
— Elytres médiocrement allongées, assez convexes, déprimées sur le 


(1) Geoffroy n’a pas connu l’espèce actuellement typique du genre, l'Anthri- 
bus albinus d'Europe. 


(2) Primitivement (Cureul. Disp. meth. p. 32 et 36), il l’avait divisé en deux 
(Axramus et Purosopius) qu’il avait même assez fortement séparés. Plus 
tard (Cureul, I, p. 129) il a réuni ces deux genres en un seul ( ANTHRIBUS) 
qu'il a divisé en deux sections auxquelles il n’a pas assigné de caractères, se 
contentant de les désigner sous les noms de Anthribi genuini et Anthribi 
spurii. Mais l’on voit par ses descriptions qu’il les basait uniquement sur la 
forme de la: massue antennaire, sans tenir compte de celle du rostre ct des 
yeux. Enfin, en dernier lieu (Cureul, V, p. 240), il à supprimé ces sections en 
disposant les espèces du genre dans un autre ordre, 


ANTHRIBIDES VRAIS. 575 


disque, calleuses avant leur extrémité, un peu plus larges que le pro- 
thorax et échancrées en arc à leur base, avec les épaules rectangu- 
laires. — Pattes médiocres, subégales; hanches antériéures assez for- 
tement séparées; cuisses en massue, les postérieures notablement 
plus courtes que l'abdomen; tarses médiocres, à articles 1 de moitié 
plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets submédiane. — 
Pygidium en triangle curviligne transversal. — Métasternum court; 
ses épisternums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale large, 
verticale, en carré subtransversal. — Corps oblong, finement pubes- 
cent, 

Femelles : Antennes atteignant à peine la base du prothorax, à ar- 
ticles 2-8 allongés, 3 un peu plus long que les autres, 8 plus gros, 
9-11 formant une massue médiocre, serrée, 40 court, subconique et 
assez aigu. 


Ainsi restreint, ce genre se distingü® des deux suivants par la réu- 


nion des caractères que voici : la longueur du rostre, la forme du 
front qui n’est nullement rétréci par les yeux, la petitesse de ceux-ci 
et leur faible échancrure , enfin, par le facies dû principalement à ce 
que le prothorax est sensiblement débordé à sa base par les élytres, et 
que ces dernières ne sont pas régulièrement cylindriques. 

Parmi les espèces décrites par Schœnherr, je n’en vois, avec certi- 
tude, aucune qui puisse être associée à l'Anthribus albinus, mais j'en 
ai sous les yeux plusieurs des Indes orientales que je crois inédites, 
et qui appartiennent au genre. L'espèce européenne est trop connue 
pour qu'il soit nécessaire d'entrer dans aucun détail à son égard. 

L’intervalle assez grand qui sépare les hanches antérieures chez ces 
insectes est un caractère qui n’a pas encore été signalé, et qui ne se 
retrouve que dans les deux genres suivants. 


TOXONOTUS. 


Mèmes caractères que les AnrariBus, sauf les points suivants : 


Mâles: Rostre concave en avant. — Antennes beaucoup plus lon- 
gues que le corps, à articles 2 plus long que 1 et plus court de moitié 
environ que les suivants, noueux au bout comme eux, 3-9 très-al- 
longés et subégaux, 10-11 un peu plus courts et plus épais, formant à 
peine une massue, 11 aigu au bout. — Yeux un peu plus grands, 
réniformes et fortement granulés. — Prothorax transversal, convexe, 
fortement rétréci dans sa moitié antérieure, légèrement bisinué à sa 
base. — Elytres allongées, parallèles, régulièrement convexes, pas 
plus larges que le prothorax à leur base. — Pattes longues, les anté- 
rieures plus que les autres; 1% article des tarses terminé en dessus 
par une longue épine aiguë. — Saillie mésosternale assez étroite, en 
carré long. — Corps allongé, arqué en dessus. 


0 


576 ANTHRIBIDES. 


Femelles : Antennes un peu plus longues que le prothorax, à arti- 
cles 2-8 subégaux, 9-11 formant une massue médiocre, assez serrée, 
9 en triangle allongé, 11 brièvement ovale. — Pattes plus courtes, 
subégales ; 1° article des tarses sans épine au bout. 


Je ne connais jusqu'ici que l'Anthribus fascicularis de Schœn- 
herr (1), espèce originaire de Cuba, qui rentre dans ce genre. On voit 
par la formule qui précède, qu'avec un rostre allongé comme celui 
des Anrarius, il diffère de ces derniers par des caractères importants 
et un facies tout-à-fait autre. Cet insecte varie considérablement sous 
le rapport de la taille; les grands exemplaires mâles égalent l’Anthri- 
bus albinus, les petites femelles sont des deux tiers moins grandes. 
L'épine dont le 1° article de tous les tarses est armé chez le mâle, 
constitue un caractère singulier, et qui a été omis par Schænherr. 


PHLOEOBIUS. 
Scnozënu. Curcul. Disp, meth., p. 36. 


Ce genre ne diffère également des AnrHrIBuS que par les caractères 
qui suivent : 

Mâles: Tète rétrécie en avant par les yeux; rostre beaucoup plus 
court qu'elle, fortement transversal, impressionné en dessus, avec 
son bord antérieur fortement échancré ; ses scrobes occupant presque 
en entier ses bords latéraux, contiguës aux yeux. — Antennes plus 
longues que le corps, à articles 1 très-gros, subovale, 2 beaucoup plus 
petit, 3-8 allongés, noueux au bout, 3 notablement plus long que les 
autres, 9-11 formant une massue allongée, lâche, de forme variable. 
— Yeux fortement granulés, très-grands, en fer à cheval, trans- 
versaux, rapprochés sur le front. — Prothorax transversal, convexe, 
rétréci dans un peu plus de son tiers antérieur, parallèle en arrière, 
tronqué ou faiblement bisinué à sa base. — Elytres assez allongées, 
convexes, parallèles, pas plus larges que le prothorax à leur base. — 
Pattes médiocres, subégales. — Corps subeylindrique, un peu dé- 
primé. 

Femelles: Antennes dépassant un peu le prothorax, à articles 2-8 
allongés, noueux au bout, 3-4 plus longs que les autres, 9-11 formant 
une massue plus ou moins large, sérrée, obtuse au bout. 

Ce genre s'éloigne considérablement des deux précédents par la 
forme de son rostre et de ses yeux qui ont la plus intime ana- 
logie avec ceux des Pxoenrron. D'un autre côté, il se rattache aux AN- 
rariBus et aux Toxonorus par la largeur relative du prosternum 
entre les hanches antérieures, et doit rester près d'eux. Il se partage 
en deux sections. 


(1) Cureul. I, p. 132. 


ANTHRIBIDES VRAIS: 577 


Les espèces (1) de la première ont la forme arquée du Toxonotus 
fascicularis, et le dernier article de la massue antennaire des mâles, 
tout en variant sous le rapport de la forme, est de longueur ordinaire. 

Celles de la seconde sont simplement cylindriques et un peu dé- 
primées ; l’article en question, dans le mème sexe, est extrêmement 
allongé, longuement atténué et très-aigu au bout; les deux précé- 
dents sont eux-mêmes très-étroits, de sorte que c'est à peine si la 
massue existe (2). 


PENESTICA, 
Pascoe, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, 1V, p. 332. 


Tète aussi longue que large; rostre presque aussi large qu’elle, 
transversal, avec son bord antérieur largement sinué ; ses serobes un 
peu recouvertes, très-grandes, contiguës aux yeux, irrégulières. — 
Antennes un peu plus longues que la tête et le rostre réunis, robustes, 
à articles obconiques : 1-3 allongés, subégaux, 4-8 plus courts, décrois- 
sant graduellement, 9-11 formant une massue presque aussi longue 
que le funicule, très-large et compacte (3), 11 plus grand que lesau- 
tres, largement arrondi au bout. — Yeux assez fortement granulés, 
assez fortement échancrés, très-convexes en arrière, légèrement obli- 
ques. — Prothorax subtransversal, convexe, coupé un peu oblique- 
ment de chaque côté en avant, légèrement bisinué à sa base ; sa ca- 
rène remontant sur les côtés jusqu’au bord antérieur. — Ecusson 
arrondi. — Elytres courtes, convexes, subovales, pas plus larges que 
le prothorax et faiblement sinuées à leur base.— Pattes courtes, assez 
robustes; cuisses fortement en massue, les postérieures beaucoup 
plus courtes que l'abdomen ; tarses assez longs, à articles 1-2 subé- 
gaux, 8 très-petit, enfoui ; la dent des crochets placée au-devant de 


(1) A. ailernans Wiedem., longicornis Fab., des Indes or,; griseus Fab., de 
l’Australie; Schærh. Cureul. I, p. 130, 

(2) A. nigroungulatus Schh., des Indes or.; compressicornis Fab.; de la 
Guinée; Schœnh. loc. cit. Schœænherr n’a connu que la femelle du second. Les 
autres espèces décrites par lui (loc, cit. V, p. 241 sq.), et non citées ici, me 
sont inconnues. 

Toutes les espèces d'Anrnripus, récemment publiées, me paraissent appartenir 
au genre actuel, à savoir : À. arciferus, Blanch. Voy. au pôle sud; Entom. 
p. 195; îles Arou, — apicalis, F. Walker, Ann. a. Mag. of nat. Hist. Ser. 3, 
IL, p. 262 ; Ceylan. — Wallacei, Pascoe, ibid. V, p. 47; iles Arou. —subpeni- 
cillatus, albopygialis, 3. Thoms. Archiv. entom. Il, p.113; Gabon. 

(3) M. Pascoe l'indique comme étant « quelque peu dilatée. » L’exemplaire 
qu'il a eu l’obligeance de me communiquer n’a qu’une seule antenne complète, 
et encore est-elle raccommodée. Mais comme elle s'accorde pour les couleurs 
avec la description que donne M. Pascoe de ces organes, je ne pense pas qu'il 
y ait eu ici substitution de l'antenne d’une autre espèce. 


Coléoptères. Tome VII. 37 


578 ANTHRIBIDES. \ 


leur milieu. — Pygidium en triangle curviligne assez aigu. — Mé- 
tasternum très-court ; ses épisternums très-larges en avant, graduel- 
lement rétrécisen arrière. — Saillie mésosternale large, subverticale, 
un peu rétrécie et subarrondie en arrière, — Corps massif, subovale, 
densément pubescent. 


M. Pascoe n’en décrit qu'une espèce (inepta) des îles Arou. Elle est 
de la taille des plus grands exemplaires du Tropideres albirostris, 
mais beaucoup plus massive que ce dernier. Sa livrée offre un mé- 
lange de blanc, de gris, de jaune et de noir, avec quelques taches de 
cette dernière couleur. Je ne connais pas le sexe de l’individu que 
j'ai sous les yeux. 


PIOENIA. 
Pascor, The Journ. of Entom., 1, p. 332, 


Tête transversale ; rostre aussi large qu'elle, extrêmement court, 
faiblement sinué en avant ; ses scrobes légèrement recouvertes, conti- 
Buës aux yeux, ovales. — Antennes à peine plus longues que la tête 
et le rostre réunis, à articles 1-2 plus gros et un peu plus longs que 
les suivants, obconiques, 3 presque aussi grand, 4-8 très-courts, dé- 
croissant graduellement, 9-11 formant une massue oblongo-ovale, 
déprimée, compacte, obtuse au bout. — Yeux finement granulés, 
grands, assez convexes, empiétant faiblement sur le front, étroitement 
échancrés en avant, —Prothorax transversal, convexe, avec ses angles 
antérieurs fortement rabattus, paraboliquement arrondi sur les côtés, 
faiblement bisinué à sa base; sa carène remontant à angle droit sur 
les côtés, dans toute leur étendue, et tranchante. — Ecusson linéaire, 
transversal. — Elytres très-courtes, convexes, subovales, pas plus 
larges que le prothorax et échancrées en arc à leur base. — Pattes 
courtes ; cuisses peu à peu et fortement en massue, les postérieures 
un peu plus courtes que l’abdomen ; jambes arrondies; tarses à arti- 
cles { un peu plus grand que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets 
subbasilaire. — Pygidium assez allongé, peu à peu rétréci et arrondi 
au bout. — Métasternum court; ses épisternums larges, subparallèles, 
— Saillie mésosternale en carré transversal, verticale, — Corps court, 
subovale, finement pubescent, — Sexe inconnu. 


Le type du genre (saginala) est un petit insecte de Bornéo, moins 
grand, plus court et beaucoup plus convexe que le Phæniton semi- 
griseus du Brésil. Il est d’un blanc grisâtre en dessous et moucheté 
de la même couleur, sur un fond noir en dessus. 

Le genre est voisin des PENESrICA, mais s'en distingue par son 
rostre encore plus court, ses antennes autrement faites et la forme de 
sa saillie mésosternale. 


ANTHRIBIDES VRAIS. 579 


TRIGONORHINUS. 
Wocrasr., Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, VIL, p. 102. 


Tête transversale; rostre beaucoup plus large que long, plan en 
dessus, légèrement et peu à peu atténué en avant, avec son bord an- 
térieur saillant dans son milieu et arrondi; ses scrobes un peu recou- 
vertes, occupant en entier ses côtés et contiguës aux yeux. — Antennes 
atteignant à peine la moitié du prothorax, à articles 1-2 assez gros, 
celui-là plus long, obconique, celui-ci subovoïde, 3-9 courts, décrois- 
sant graduellement, 9-11 formant une massue oblongo-ovale, assez 
large et serrée. — Yeux petits, latéraux, déprimés, réniformes, trans- 
versaux. — Prothorax presque aussi long que large, régulièrement 
convexe, atténué dans sa moitié antérieure, avec son bord antérieur 
coupé très-obliquement et largement arrondi, faiblement bisinué à sa 
base ; sa carène remontant légèrement sur les côtés. — Ecusson très- 
petit, subarrondi. — Elytres de moitié plus longues que le prothorax, 
convexes, parallèles, largement arrondies en arrière, à peine plus 
larges que le prothorax et subtronquées à leur base. — Pattes médio- 
cres, subégales; cuisses en massue, les postérieures un peu plus 
courtes que l'abdomen ; tarses à articles À un peu plus long que 2, 
3 petit, en partie libre; la dent des crochets basilaire, peu dis- 
tincte. — Pygidium en triangle curviligne, assez convexe. — Mé- 
tcternum court, ses épisternums assez larges, subparallèles. — Corps 
ob.ung, subcylindrique. 


De ces caractères, les plus saillants sont la forme du rostre, la pe- 
titesse des yeux et leur aplatissement, puis la troncature extrème- 
ment oblique du bord antérieur du prothorax. 

Le genre ne comprend qu’une petite espèce (pardalis Wollast.) de 
l'ile Saint-Vincent (Cap-Vert), d'un gris jaunâtre et ornée en dessus, 
tant sur le prothorax que sur les élytres, d’une multitude de petites 
taches noires. M. Wollaston dit avoir vu un insecte des environs de 
Blidah en Algérie, qui lui a pafu identique avec celui-ci. 


CRATOPARIS. 
Sonoexx. Curcul., V, p. 217 (1). 


Tête transversale ou non; rostre au maximum aussi long que large, 
parallèle ou légèrement arrondi sur les côtés, tronqué où un peu 
sinué en avant; ses serobes grandes, irrégulières, en général conti- 
guës aux yeux, — Antennes notablement plus courtes que le pro- 


(8) Syn. Euranuus, Schœnh. Curenl. Disp. meth, p. 36, olim; nom déjà em- 
ployé avec la désinence féminine, pour des Lamellicornes. Voyez tome Ill, 
p. 119. 


580 ANTHRIBIDES. 


thorax, assez robustes, à articles 1-2 un peu plus gros que les autres, 
celui-ci de beaucoup le plus petit, 3-8 allongés, noueux au bout, 
décroissant plus ou moins régulièrement, 3 plus grand que les au- 
tres, 9-11 formant une massue allongée, déprimée, médiocrement 
serrée et obtuse au bout. — Yeux fortement granulés, grands, con- 
vexes, un peu transversaux, entourant légèrement le front (4) et fai- 
blement échancrés. — Prothorax aussi long que large, rétréci en 
avant, avec ses côtés antérieurs fortement rabattus, légèrement bisi- 
nué en arc, parfois (par ex. ligris, lapirus) tronqué à sa base ; sa 
carène (2) remontant jusqu’au milieu des côtés. — Ecusson petit, de 
forme variable. — ÆElytres médiocrement allongées, assez convexes 
ou déprimées sur le disque, parallèles, calleuses ou non avant leur 
extrémité, à peine ou pas plus larges que le prothorax à leur base, 
avec les épaules obtuses ou rectangulaires. — Pattes médiocres, sub- 
égales; cuisses postérieures un peu plus courtes que l'abdomen ; 
tarses à articles 4 au moins aussi long que 2, 3 en général un peu 
libre; la dent des crochets variable. — Métasternum médiocrement 
allongé; ses épisternums de largeur variable, rétrécis en arrière. — 
Saillie mésosternale le plus souvent large, de forme variable (3). — 
Corps oblong. 


Genre le plus riche en espèces, après les TROPIDERES, et, comme ces 
derniers, répandu sur la plus grande partie du globe , mais nulle 
part mieux représenté que dans l'Amérique du Sud. C’est de cette 
partie du monde que proviennent le petit nombre (tigris, lapirus, 
equestris et plusieurs inédites) d'espèces de grande taille et remar- 
quables par leur livrée qu'il contient. Les autres sont au plus de 
moyenne grandeur et n'ont rien qui attire les regards. La sculp- 
ture des téguments ne varie pas moins que leur livrée, de sorte 
qu'il est impossible d'en donner une idée en peu de mots (4). 


(1) Chez les petites espèces (par ex. centromaculatus), ces organes sont 
assez petits, médiocrement convexes, arrondis et complétement latéraux. 


(2) Exceptionnellement (par ex. equesffs), une légère portion de la base se 
voit en arrière de cette carène, mème lorsque le prothorax est exactement con- 
tigu aux élytres. 

{3) Chez trois espèces du Brésil ({igris, lapirus, leopardus) que j'ai sous 
les yeux, cette saillie est large, verticale, et son extrémité libre se recourbe 
brusquement en une forte saillie triangulaire ou conique, dirigée en avant. 
Elles doivent, à tout le moins, former une section particulière, sinon un genre 
nouveau. Chez les autres espèces, la saillie mésosternale est moins large, et 
tout en restant verticale, elle à une plus ou moins grande tendance à se re- 
courber en arrière, et son extrémité est généralement arrondie. 

(4) Schœrherr (Cureul. V, p. 217) en mentionne 19 espèces, qu’il divise en 
deux sections très-vaguement caractérisées, selon que les élytres sont subcon- 
vexes où déprimées. Aj.: C. tapirus, Imholf, Gener. Gureul. pars 1; Cayenne, 


ANTHRIBIDES VRAIS, 581 


PIEZOCORYNUS. 
Scnoën. Curcul., V, p. 250. 


Mâle : Tête aussi longue que large; rostre en carré équilatéral, 
faiblement bisinué en avant ; ses scrobes médianes, subarrondies. — 
Antennes un peu plus longues que le corps, assez robustes, à articles 
4 très-court, 2-7 allongés, noueux au bout, 2 plus court que les au- 
tres, 8-11 formant une massue large, allongée, obtuse au bout, 8 
beaucoup plus long que les suivants, 10 court, transversal. — Yeux 
fortement granulés, oblongo-ovales, convexes, obliques, médiocre- 
ment séparés en avant, largement sinués sur leur bord antérieur. — 
Prothorax peu convexe, transversal, subparallèle, brièvement rétréci 
en avant, légèrement échancré en arc à sa base; sa carène remon- 
tant à angle droit jusqu'à peu de distance du bord antérieur. — 
Ecusson en carré long. — Elytres médiocrement allongées, paral- 
lèles, planes en dessus, verticalement déclives en arrière, pas plus 
larges que le prothorax et tronquées à leur base, avec les épaules 
obtuses. — Pattes courtes; cuisses très-fortement en massue, les pos- 
térieures de la longueur de l'abdomen; tarses à articles 4 un peu 
plus long que 2, 3 assez grand, un peu libre; la dent des crochets 
voisine de leur extrémité. — Pygidium en triangle curviligne. — 
Métasternum assez court; ses épisternums larges, graduellement ré- 


trécis en arrière. — Saillie mésosternale large, verticale, un peu 
rétrécie et tronquée au bout. — Corps oblong, finement pubes- 
cent. 


Femelle : Antennes de la longueur de la moitié du corps. —Schæn- 
herr n’a connu que ce sexe. 


L'unique espèce (dispar) du genre a le facies des CraToparis de 
forme déprimée ou des Lacorezus, et leur ressemble sous le rapport 
de la taille. Elle est noire, marquetée de fauve, et porte sur les ély- 
tres une grande tache discoïdale qui varie du blanc grisâtre au fer- 
rugineux foncé. La massue antennaire, composée de quatre articles, 
distingue très-bien le genre de tous ceux du groupe actuel. Cet in- 
secte habite la Guyane et le nord du Brésil. 


PROTÆDUS. 
Pascor, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 39. 


Mâle : Tète transversale; rostre en carré aussi long que large, 


— pardalis, Rio Negro; leopardus, Brésil ; Sallei, Colombie; Ajax, Amazone ; 
torquatus, Mexique ; Jekel, Ins. Saunders.; Col. I, p. 118. 

M. 3. Thomson (Archiv.entom. II, p. 113) a placé, avec doute, dans le genre, 
un C. parvirostris du Gabon. 


582 ANTHRIBIDES, : 


tronqué en avant; ses scrobes grandes et contiguës aux yeux. — 
Autennes du double plus longues que le corps, à articles À très-gros, 
triangulairement dilaté au.côté interne, 2-8 grêles, allongés, 2 un 
peu plus court que les autres, 9-11 aussi longs et un peu plus épais, 
formant à peine une massue, 41 acuminé au bout. — Yeux finement 
granulés, médiocres, assez convexes, subarrondis, faiblement sinués 
en ayant. — Prothorax transversal, convexe, faiblement bisinué à sa 
base; sa carène remontant à angle droit jusqu’au bord antérieur, et 
tranchante, — Ecusson à peine distinct. — Elytres médiocrement 
allongées, cylindriques, pas plus larges que le prothorax et à peine 
sinuées à leur base. — Pattes assez longues, les antérieures un peu 
plus que les autres; cuisses fortement en massue, les postérieures 
atteignant l'extrémité de l'abdomen; tarses à articles 1 du double 
plus long que 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets forte, basi- 
laire. — Pygidium en trapèze allongé. — Métasternum court; ses 
épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésosternale large, 
verticale, un peu rétrécie en arrière. — Corps oblong,subeylindrique. 

Femelle : Je ne la connais pas. M. Pascoe dit que ses antennes 
sont moins longues que celles du mâle, sans préciser leur longueur, 
et que leur 4% article a conservé la forme caractéristique qu’il a chez 
ce dernier, mais est un peu moins gros; leur massue est aussi un 
peu plus faible. 

L’unique espèce (mærens) du genre est originaire des Moluques 
(Batchian), de la taille de l’'Aræocerus coffeæ, noire et variée de blanc 
partout; cette couleur occupe en entier la tête et les bords latéraux 
du prothorax. 


DOEOTHENA. 


Pascor, The Journ. of Entom. 1, p. 331. 


Mâle : Tête transversale ; rostre extrèmement court, quatre fois aussi 
large que long, parallèle, tronqué en avant ; ses scrobes arrondies, 
contiguës aux yeux.— Antennes beaucoup plus longues que le corps, 
de 12 articles : 1-2 assez gros, très-courts, celui-là le plus long, fusi- 
forme, celui-ci turbiné, 3-9 très-grèles, capillaires, longs, subégaux, 
9 graduellement épaissi et formant avec 10-12 une massue très-grôle; 
ces derniers courts, égaux, 12 aigu au bout. — Yeux grands, en fer 
à cheval, latéraux, faiblement convergents en avant. — Prothorax 
transversal, convexe, faiblement bisinué à sa base ; sa carène remon- 
tant sur les côtés, au milieu de leur longueur, — Ecusson très-petit. 
— Elytres convexes, oblongo-ovales, à peine plus larges que le pro- 
thorax et tronquées à leur base, avec les épaules rectangulaires. — 
Pattes assez longues et assez robustes; cuisses fusiformes, les posté- 
rieures un peu plus courtes que l’abdomen ; jambes intermédiaires 
un peu renflées en dedans avant leur milieu; tarses à articles 4 pres- 


ANTHRIBIDES VRAIS. 583 


que du double plus long que 2, celui-ci en triangle renversé, 3 encore 
plus large, grand, en majeure partie libre; la dent des crochets voi- 
sine de leur extrémité, saillante. — Pygidium graduellement atténué 
et arrondi au bout. — Métasternum court; ses épisternums larges, 
subparallèles. — Corps oblong. \ 


L'exemplaire unique auquel a été empruntée cette formule est sans 
aucun doute un mâle ; la femelle a probablement les tarses moins di- 
latés. Ce caractère, l'extrême brièveté du rostre et les antennes com- 
posées distinctement de douze articles, constituent les caractères 
essentiels du genre. Il ne comprend qu'une espèce (platypoda) de la 
Nouvelle-Guinée, très-semblable, de prime ‘abord, au Protædus moœ- 
rens et couvert, comme lui, en dessus, de mouchetures blanches}sur 
un fond d’un brun noirâtre. 


EXILLIS. 
Pascoz, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, V, p. 43. 


Mûle : Tète aussi longue que large; rostre transversal , tronqué en 
avant; ses scrobes médiocres, contiguës aux yeux et empiétant légè- 
rement sur le front. — Antennes trois fois environ aussi longues 
que le corps, à articles 1-2 plus gros que les autres , 3-8 capilläires, 
noueux au bout, très-allongés, égaux, 9 aussi long, un peu épañssi à 
son extrémité et formant avec 40-11, qui sont beaucoup plus courts, 
une massue très-grèle et très-lâche. — Yeux finement granulés, 
assez petits, médiocrement convexes, latéraux et obliques, réniformes. 
— Prothorax subtransversal, légèrement conique; sa carène subfecti- 
ligne, remontant à angle droit sur les côtés à moitié de leur longueur. 
— Ecusson très-petit, en triangle curviligne.— Elytres médiocrement 
allongées, cylindriques, pas plus larges que le prothorax et très- 
légèrement échancrées en arc à leur base, avec les épaules obtuses. 
— Pattes médiocres, peu robustes ; cuisses subfusiformes, les posté- 
rieures sensiblement plus courtes que l'abdomen ; jambes arrondies ; 
tarses à articles 4 plus Jong que les suivants réunis, 3 enfoui ; cro- 
chets petits, leur dent basilaire. — Pygidium en triangle ourvili- 
gne. — Métasternum: médiocrement allongé ; ses épisternums assez 
étroits, parallèles. — Corps cylindrique. — Femelle inconnue. # 


Chez aucun Anthribide (sauf les Apozecra), les antennes ne sont, 
relativement à la longueur du corps, aussi grandes que dans ce genre, 
du moins chez les mâles, car c'est à ce sexe qu'appartient certaine- 
ment l'unique exemplaire que j'ai sous les yeux, de l'espèce (longi- 
cornis) qui en forme le type. Get insecte, originaire de Bornéo, est 
de la taille des plus petits individus de l’Aræocerus coffeæ, d’un brun 
rougeûtre et revêtu d’une très-fine pubescence d'un gris uniforme, 


4% 


584 ANTHRIBIDES. 


BLABERUS. 
Sconoenu. Curcul., V, p. 248. 


Tête enfoncée jusqu'aux yeux dans le prothorax, transversalement 
convexe entre les yeux; jrostre transversal, arrondi sur les côtés et 
aux angles antérieurs, entier en avant; ses scrobes faiblement re- 
couvertes, médiocres, ovales. — Antennes un peu plus longues que 
le prothorax, à articles obconiques : 1-2 à peine plus gros que les 
autres, celui-ci le plus court, 3-8 décroissant graduellement, 9-11 
formant une massue allongée, assez large et lâche, 10 allongé, 41 
ovalaire, assez aigu au bout. — Yeux finement granulés, médiocres, 
assez convexes, subarrondis, avec leur bord antérieur légèrement si- 
. nué. — Prothorax transversal, convexe, légèrement arrondi sur les 
côtés; sa carène arrondie à ses extrémités et remontant à peine sur 
les côtés. — Ecusson en carré long. — Elytres courtes, convexes, pa- 
rallèles, verticalement déclives en arrière, pas plus larges que le 
prothorax et subtronquées à leur base, avec les épaules un peu cal- 
leuses. — Pattes assez longues, les antérieures plus que les autres; 
cuisses comprimées, graduellement en massue, les postérieures attei- 
gnant l'extrémité de l'abdomen ; tarses à articles 4 du double plus 
longique 2, 3 petit, enfoui; la dent des crochets submédiane. — Py- 
gidium grand, vertical, en triangle largement arrondi à son extré- 
mités — Métasternum court; ses épisternums larges, parallèles. — 
Saillie mésosternale large, verticale, un peu rétrécie et largement 
arrondie à son extrémité. — Corps court, subparallèle, densément 
pubegcent. 

Ce genre ne comprend qu'une espèce (fallaæ Schh.) de Natal, de la 
taille des individus moyens du Brachytarsus scabrosus d'Europe. Elle 
esten entier revêtue d'une,pubescence grisâtre, sublanugineuse, fond 
sur lequel se détachent d'assez nombreuses petites taches d'un noir 
profond. 

Les caractères sexuels de cet insecte ne mé sont pas bien connus. 
L'exemplaire que j'ai sous les yeux me paraît, d'après la longueur 
relative de ses pattes antérieures, être un mâle. 


: Note. 
Les genres suivants, qui me sont inconnus, appartiennent, selon 
toutes les probabilités, au groupe actuel. 
PARABLOPS. 


Scnoenx, Curcul., V, p. 251. 


Rostre de moitié plus court que la tête et à peine plus étroit 
qu'elle à sa base, graduellement rétréci et légèrement échancré en 


ANTHRIBIDES VRAIS. 585 


avant, subréfléchi sur les côtés. — Antennes insérées dans des fos- 
settes irrégulières, sous les côtés du rostre, à peine aussi longues que 
la tête et le prothorax réunis, à articles 4-2 assez gros, les suivants 
plus grêles, obconiques, égaux ; massue oblongue, grêle, non dépri- 
mée , ses articles un peu écartés, le dernier obtus au bout. — Yeux 
grands, obliques, peu distants sur le front, plus rapprochés en des- 
sous, peu convexes, légèrement échancrés. — Prothorax peu con- 
vexe, un peu plus long que large, faiblement arrondi sur les côtés, 
un peu rétréci en avant, avec son bord antérieur saillant et arrondi, 
légèrement bisinué à sa base ; celle-ci munie, ainsi que les côtés, 
d’une ligne saillante. — Ecusson petit, subarrondi. — Elytres peu 
convexes, allongées, parallèles, un peu plus larges que le prothorax 
et tronquées à leur base. — Pygidium oblique, arrondi à son extré- 
milé. — Pattes médiocres, assez robustes, subégales; cuisses médio- 
crement en massue, — Corps oblong, linéaire. 

Schænherr n'en décrit qu'une très-petite espèce (pauper) du Cap, 
noire, passant au ferrugineux par places, et revêtue d’une fine pu- 
bescence grise, peu abondante. Le genre me paraît voisin des BLa- 
BERUS. 


DINENA. 
L. Fan. Rev. et Mag. d. Zool., 1849, p. 457. 


Tête perpendiculaire, à sommet bombé et front saillant; rostre 
large, légèrement relevé sur les côtés. — Yeux médiocres, rénifor- 
mes, éloignés l’un de l’autre. — Antennes deux fois et demie aussi 
longues que le corps chez le mâle, très-fines et légèrement épaissies 
vers l'extrémité; pas plus longues que le corps chez la femelle et 
plus épaissies à l'extrémmté. Mâle : 1% article claviforme, presque 
aussi long que la tête, 2 moitié plus petit, 3 aussi long que 1-2 réu- 
nis, 4 aussi long que 2-3 réunis, 5 un peu plus grand que #4, 6-9 
diminuant peu à peu de longueur, 10-11 pas plus longs ensemble 
que 9, 11 terminé par une petite pointe qui semble former un 12° av- 
ticle. — Prothorax un peu plus large que long, arrondi sur les côtés, 
rétréci en avant et en arrière, convexe, ayant en arrière deux im- 
pressions obliques fortement arquées. — Elytres convexes, deux fois 
aussi longues et plus larges que le prothorax, droites sur les côtés, 
arrondies à l'extrémité, à stries bien marquées et fortement ponc- 
tuées. — Pattes grêles ; cuisses légèrement épaissies dans leur milieu; 
jambes minces, inermes ; 1% article des tarses aussi long que les 
deux suivants réunis. — Corps petit, court, presque cylindrique. 

Selon M. L. Fairmaire, ce genre serait très-voisin des MECOCERUS, 
mais on ne voit rien dans la formule précédente qui justifie cette opi= 
nion. Il n'y est pas question des serobes, et le silence gardé sur la 
carène du prothorax montre qu'elle n'existe pas et que dès-lors le 


586 ANTHRIBIDES. 


genre appartient aux Basitropides. Enfin, la très-potite taille (2 mill.1/2) 
de l'espèce (fiicornis) qui le compose vient encore à l'appui de cette 
façon de voir. Get insecte, originaire de Taïty, où il est rare, me pa- 
raît une forme voisine des Proræpus et des Dœornens; il est d'un 
gris pâle et tacheté de gris plus foncé sur les élytres. 

Les remarques qui précèdent s'appliquent également au genre 
suivant : 


RHINOBRACHYS. 
L. Faim, Rev. el Mag. d. Zool., 1849, p. 458. 


Tête assez grosse; rostre plat, court, légèrement déprimé au milieu, 
presque arrondi à l'extrémité. — Yeux petits. — Antennes insérées 
presque à l'extrémité du rostre, un peu en dessus, sans toMietles ; un 
peu plus longues que la moitié du corps, à articles 1 gros, renflé, 
2 plus petit, gros et renflé, 3-9 presque égaux, filiformes, en triangle 
très-allongé, 10-44 plus larges et plus épais; toutes les articulations 
poilues. — Prothorax un peu plus long que large, fortement arrondi 
sur les côtés, au milieu, un peu plus rétréci en avant qu'en ar- 
rière. — Elytrès à peine. plus longues que le prothorax et le rostre 
réuuis, un peu plus larges que le premier, droites sur les côtés, peu 
convexes, tronquées au bout, — Pattes courtes, robustes ; cuisses 
renflées, surtout les antérieures. 

L'espèce type (asperulus) est aussi petite (2 mill. 1/3) que le 
Dinema filicornis et également originaire de Taïty. Elle est d'un 
brun pâle, finement àpre sur la tête et le prothorax, et revètue sur 
tout le corps d’une pubescence très-courte et peu serrée. 


Groupe IV. Brachytarsides. 


Rostre épais, très-court, coupé obliquement de chaque côté, trapé- 
ziforme, plan en dessus; ses scrobes sulciformes, contiguës aux yeux, 
verticales, recouvertes. — Antennes courtes, terminées par une petite 
massue de trois articles. — Yeux finement granulés, entiers. — 
Carène du prothorax remontant plus ou moins loin sur les côtés: — 
Corps très-court. 


Les scrobes rostrales sulciformes des Basitropides vrais reparaissent 
ici, mais associées à un rostre où plutôt à un museau tout-à-fait dif- 
férent de celui qui existe dans le reste de la Famille, et à une forme 
générale des plus courtes. La réunion de ces trois caractères est propre; 
dans la Tribu actuelle, au seul genre BRACHYTARSUS, et exige qu'ik 


constitue un groupe à part. à 


BRACHYTARSIDES. 587 


BRACHYTARSUS. 


Scnoens. Curcul. Disp. meth., p. 88. 


Tête transversale, verticale; rostre tronqué en ayant; ses scrobes 
occupant en entier ses côtés, et très-rapprochées en dessous. — An- 
tennes un peu plus longues que la tête et le rostre réunis, assez 
robustes, à articles 1-2 plus gros que les suivants, subégaux, 3-8 très- 
courts, serrés, 9-41 formant une massue oblongue, assez large et 
compacte. — Yeux médiocres, latéraux et assez convexes. — Protho- 
rax transversal, convexe, rétréci en avant, avec son bord antérieur 
plus ou moins saillant, bisinué à sa base, avec un lobe médian très- 
large et arrondi, rarement (par ex. obsoletus) coupé presque carré- 
ment; ses angles postérieurs aigus, tantôt (scabrosus, varius) prolon- 
gés en arrière, tantôt (par ex. fessellatus) droits ; sa carène variable 
sur les côtés (1). — Ecusson très-petit. — Elytres courtes, convexes, 
subparallèles où un peu arrondies latéralement, pas plus larges que 
le prothorax à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes, 
robustes, comprimées; cuisses en massue, les postérieures moins 
longues que l'abdomen; tarses courts, assez larges, à articles 1-2 
subégaux, 3 enfoui; la dent des crochets très-petite. — Pygidium en 
triangle curviligne transversal. — Métasternum court; ses épister- 
nums larges, parallèles. — Saillie mésosternale assez large, verticale, 
en triangle curviligne. — Corps brièvement ou oblongo-ovale, pubes- 
cent. 


Le genre se compose d’un petit nombre d'espèces (2) propres à 


(1) Elle se comporte de deux façons différentes, dont le scabrosus et le va- 
rius peuvent être regardés comme les types. Chez le premier elle est complète 
latéralement, très-saillante, de sorte que les flancs du prothorax sont séparés 
du pronotum par une arête tranchante. Chez le second elle est moins prononcée 
et remonte à peine jusqu’au milieu des côtés du prothorax. Ce caractère pour- 
rait servir à diviser le genre en deux sections de préférence à ceux emprun- 
tés aux yeux et aux angles postérieurs du prothorax, dont Schænherr s’est 
servi. 

(2) Schœænherr (Gureul. V, p. 166) en mentionne sept espèces, dont six seu- 
lement appartiennent au genre. Il les divise en ‘deux sections : A. Yeux le plus 
souvent très-saillants; angles postérieurs du prothorax saillants en arrière et 
acuminés : B. scabrosus Fab., varius Fab. ; d'Europe.—.B: Yeux médiocrement 
où peu saillants; angles postérieurs du prothorax presque droits : B. lessella- 
lus Schh.; d'Europe ; sricticus, ohsoletus, brevis Schb.; des Etats-Unis. — Aj. 
à la première : B. nebulosus, Küster, Die Kæfer. Eurup. XX, 91; Allemagne. — 
Pulicarius, Bohem. Voy. de l'Eugénie; Entom. p. 115; Rio-Janeiro. 

La septième espèce décrite par Schœnherr, l'Anthribus bostrichoides de P. 
W. J. Müller (in Germar, Magaz. IV, p. 188) est un Coracus, ainsi que 
M. Schaum (Stettin, entom, Zeit, 1845, p. 88) l'a fait voir depuis longtemps. 


588 ANTHRIBIDES. 


l'Europe ou à l'Amérique, et dont la livrée consiste ordinairement en 
une sorte de marqueterie formée par de petites taches noires qui 
se détachent plus ou moins nettement sur un fond de couleur va- 
riable. L'une d'elles (scabrosus) est commune dans le premner de ces 
pays. 

Les deux sexes de ces insectes ne présentent pas de différences bien 
sensibles. 


LÉGION II. 


ANTHRIBIDES ANOCÈRES. 


Antennes insérées à la face supérieure du rostre, très-rarement 
sur le front ; scrobes rostrales petites, arrondies ou ovales. 


De ces deux modes d'insertion des antennes, le premier est le mode 
normal. Le second n'existe que dans un seul genre (XENORCHESTES), 
et encore y a-t-il quelques doutes à cet égard, ainsi qu'on le verra 
plus loin. Le rostre est constamment aussi large que la tète, court 
et largement tronqué en avant. Les antennes varient, et fournis- 
sent des caractères de même valeur que dans la légion précédente. 
Les yeux sont plus souvent entiers qu’échancrés. La carène du protho- 
rax est basilaire, sauf dans deux genres, les CARANISTES, chez qui elle 
est légèrement, mais visiblement distincte du bord postérieur, et les 
Noroxexus, où elle est placée très en avant. 

Ces insectes sont tous de petite taille; plusieurs d’entre eux ont 
des allures très-agiles et jouissent de la faculté saltatoire. Les diffé- 
rences qu'ils présentent dans l'insertion de leurs antennes exigent 
qu'ils soient répartis dans deux Tribus distinctes. 


I. Antennes insérées sur le rostre. ARÆOCÉRIDES, 
IT. — _— le front. XÉNORCHESTIDES, 
TRIBU I. 

ARÆOCÉRIDES. 


Antennes insérées à la face supérieure du rostre, contiguës aux 
yeux. 


La carène du prothorax affectant deux situations très-différentes 
chez ces insectes, il y a lieu d'établir deux groupes dans cette 
Tribu. 

I. Carène prothoracique basilaire ou subbasilaire. ARÆOCGÉRIDES VRAIS. 
I. — — antébasilaire. NOTIOXÉNIDES. 


ARÆOGÉRIDES VRAIS. 589 


GROUPE I. Aræovcérides vrais. 


Carène du prothorax basilaire, très-rarement (Caranistes) subbasi- 
laire. 


Dans le premier de ces deux cas cette carène est toujours angu- 
leuse à ses extrémités, dans le second celles-ci décrivent une courbe. 
Elle est en général remarquable par la brièveté de sa portion remon- 
tante, qui jamais ne dépasse le milieu des côtés du prohorax. 

Le groupe se compose des six genres suivants, dont un seul (Cno- 
RAGUS) est propre à l'Europe. Un autre (ARÆOGERUS) qui est presque 
cosmopolite, s'y rencontre accidentellement. 


I. Carène prothoracique arrondie à ses extrémités : Caranistes. 
IL. — — anguleuse _— 
a  Tarses larges, à art. 3 grand, libre : Aræocorynus. 
aa —  grèles, — petit, enfoui. 
Antennes notablement plus longues que le prothorax. 
Yeux médiocres, ovales, peu saillants : 4ræocerus. 
— grands, arrondis, très- —  : Misthosima. 


bb Antennes un peu plus longues que le prothorax. 
Front rétréci par les yeux à sa base : Dysnos. 
— parallèle dans toute sa longueur : Choragus. 


CARANISTES. 
Scan. Curcul., V, p. 270. 


Mâles : Tête aussi lon£ue que large; front plan et vertical ; rostre 
notablement plus court qu'elle, avec son bord antérieur tronqué. — 
Antennes un peu plus longues que le corps, à articles 1-2 assez gros, 
celui-là turbiné, celui-ci subglobuleux, 3-8 très-grèles, allongés, 9-11 
formant une massue oblongue, assez large, médiocrement serrée, 
subacuminée au bout. — Yeux très-grands et très-convexes, ovales 
et entiers. — Prothorax transversal, conique; sa carène antérieure 
faiblement antébasilaire, arquée à ses extrémités et remontant très-peu 
sur les côtés. — Ecusson arrondi. — Elytres médiocrement allon- 
gées, peu convexes, subparallèles dans leurs deux tiers antérieurs, pas 
plus larges que le prothorax et faiblement échancrées à leur base, 
avec les épaules arrondies. — Pygidium en cône allongé. — Pattes 
assez longues, peu robustes; cuisses fusiformes, les postérieures aussi 
longues que l'abdomen ; tarses à articles 4 très-allongé, 2 petit, en- 
foui ; la dent des crochets submédiane. — Métasternum assez allongé ; 
ses épisternums larges, subparallèles. — Saillie mésosternale assez 


590 ANTHRIBIDES, À 


large, en triangle allongé et déclive. — Corps oblong, finement pu- " 
bescent.. 

Femelles : Je ne connais que celle du linealus ; elle ne diffère du 
mâle que par ses antennes de la longueur environ de la moitié du 
corps. 


Genre aisé à distinguer de tous ceux de ce groupe, rien qu'à la 
forme à la carène prothoracique à ses extrémités et à la brièveté de 
sa parti remontante. Jusqu'ici, il paraît propre à Madagascar, ainsi 
qu'aux. s Maurice et de la Réunion. Ses espèces sont peu nom- 
breuse  }). 


ARÆOCORYNUS. 
H. Jerez, Ins. Saunders.; Col., I, p. 150. 


Ce genre, voisin des ARÆOCERUS qui suivent, ne s’en distingue que 
par les points suivants : 

Pattes beaucoup plus robustes ; jambes sue et peu à peu 
élargies à leur extrémité ; les antérieures un peu arquées, âpres en 
dedans, leur angle terminal interne prolongé en une dent perpendi- 
culaire à leur axe, assez longue et aiguë ; tarses courts et larges, sur- 
tout les antérieurs, à articles { un peu plus long que 2, 3 presque 
entièrement libre, grand, transversal ; la dent des crochets très-sail- 
lante et les faisant paraître bifides. — Pygidium en triangle allongé 
et aigu. — Saillie mésosternale verticale, en carré transversal. 


L'insecte (Cumingii) des Philippines qui constitue le type du genre 
est beaucoup plus grand qu'aucun Arxocerus et plus robuste dans 
toutes ses parties. Je crois avoir sous les yeux les deux sexes et ne 
trouve pas de différence entre eux. L'exemplaire que je regarde comme 
une femelle est seulement plus petit que celui qui me parait être un 
mâle, ainsi que cela a lieu ordinairement des la famille. 


ARÆOCERUS. 
Sonoenu. Curcul., V, p. 273 (2). 


Tête au moins aussi longue que large ; rostre un peu moins large 
qu'elle, extrèmement court, plan en dessus, avec son bord antérieur 
tronqué. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, à arti- 
cles 1-2 plus gros que les autres, celui-là subeylindrique, celui-ci 
beaucoup plus court, obconique, 3-8 grèles, obconiques, 3-4 plus 
longs que les suivants, ceux-ci décroissant graduellement, 9-11 égaux; 


(1) Aux deux (lineatus, languidus) décrites par Schænherr, aj. : C. varie- 
gatus, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entom. p. 116; île Maurice, 

(2) Syn. Anæcenus, Schœnh. Cureul, Disp, meth, p, 40; olim. — ARÆOSARUS, 
F. Walker, Ann. a. Magaz. of nat. Hist. Ser. 3, III, p. 262. 


Ca  cd 


ARÆOCÉRIDES VRAIS. 591 


formant une massue allongée, grêle et très-lâche. — Yeux finement 
granulés, assez grands, médiocrement convexes, ovales, entiers, — 
Prothorax transversal où non, peu convexe, légèrement arrondi sur 
les côtés et retréci en avant, faiblement bisinué à sa base ; Sa carène 
remontant à angle droit jusqu'au tiers environ de la longueur des 
côtés. — Ecusson très-petit. — Elytres peu convexes, médiocrement 
allongées, subparallèles ou légèrement ovales, pas plus larges que le 
prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec les épaules ob- 
tuses. — Pattes assez longues, peu robustes; cuisses subfusiformes, 
les postérieures de la longueur de l'abdomen; tavses à articles 1 du 
double plus long que 2, 3 enfoui; la dent des crochets très-petite, 
submédiane. — Pygidium en triangle curviligne assez allongé, — 
Métasternum court, ses épisternums assez larges, graduellement ré- 
trécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large, en triangle al- 
longé, déclive. — Corps oblong ou subovale, finement pubescent. 


A en juger par les exemplaires que j'ai sous les yeux, je ne trouve 
aucune différence sensible entre les deux sexes. 

Le genre se compose de quelques petites espèces originaires des 
Indes orientales, et qui, probablement, se développent toutes dans les 
semences de divers arbres, comme le fusciculatus dont il a été ques- 
tion dans les généralités de la famille, et jouissent, comme lui, de la 
faculté saltatoire qu’il possède à un haut degré (1). On a vu précé- 
demment que cet insecte, transporté par le commerce avec les grai- 
nes dont se nourrit sa larve, est aujourd’hui répandu dans la plupart 
des régions chaudes du globe, et qu’il est éclos plus d’une fois en 
Europe. 

MISTHOSIMA. 


PascoE, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IN, p. 434. 


Mâle : Tête aussi longue que large; rostre un peu plus étroit qu’elle, 
médiocrement transversal, plan en dessus, tronqué en avant. — An- 
tennes de la longueur des deux tiers du corps, à articles 1-2 assez 
gros, celui-là obconique, celui-ci plus court, ovalaire, 3-8 très-grêles, 
capillaires, 9-11 égaux, formant une massue grêle et très-lâche. — 
Yeux finement granulés, subarrondis, extrêmement convexes, entiers. 
— Prothorax assez convexe, transversal, arrondi sur les côtés en avant, 
faiblement bisinué à sa base; sa carène anguleuse à ses extrémités et 
remontant sur les côtés à peine au tiers de leur longueur, — Ecusson 
très-petit, transversal. — Elytres oblongues, assez convexes, pas plus 


(1) SchϾnherr (loc. cit.) en mentionne 5 esp. : 4. simulalus, fasciculatus 
De Geer (sous lenom de coffeæ Fab.), suturalis, fallaxw, rhodopus; pour la syno- 
nymie de la seconde, voyez H. Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1861, p. 404. — 
Aj.: A. intangens, bifoveatus, F. Walker, Anp. a, Magaz, of nat. Hist. Ser. 3, 
I, p. 262; Ceylan. — rufipes, areolatus, Pascoe, ibid. V, p. 438; Bornéo. 


592 ANTHRIBIDES : 


larges que le prothorax et légèrement sinuées à leur base, avec les 
épaules arrondies. — Pattes longues, surtout les antérieures, grèles; 
cuisses fusiformes, les postérieures de la longueur de l'abdomen; jambes 
arrondies; tarses à articles 1 très-allongé, 2 petit, enfoui; la dent des 
crochets basilaire, aiguë. — Pygidium en triangle curviligne al- 
longé. — Métasternum court ; ses épisternums médiocrement larges, 
graduellement rétrécis en arrière. — Saillie mésosternale assez large, 
entriangle largementarrondi à son extrémité, déclive.— Corps oblong. 


M. Pascoe en décrit deux petites espèces (mera, marmorea) de Bor- 
néo, dont la seconde seule m'est connue. D'après la longueur de ses 
antennes, je regarde comme étant un mâle, l’exemplaire que j'en ai 
sous les yeux. 

DYSNOS: 


Pascog, Ann. a. Mag. of nat. Hist., Ser. 3, IV, p. 438. 


Tête transversale; front déprime et vertical; rostre presque aussi 
large qu’elle, fortement transversal, plan en dessus, avec son bord 
antérieur sinué. — Antennes un peu plus longues que le prothorax, 
à articles 1-2 assez gros, obconiques, celui-là plus long et arqué, 3-8 
capillaires, décroissant graduellement, 9-11 formant une massue grêle, 
allongée et très-làche. — Yeux finement granulés, grands, médiocre- 
ment convexes, oblongs, obliques, dirigés en arrière, Un peu rap- 
prochés en dessus. — Prothorax plus long que large, cylindrique, 
tronqué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et formés par les 
extrémités de sa carène, qui remonte à peine en avant. — Ecusson à 
peine distinct. — Elytres courtes, cylindrico-ovales, pas plus larges 
que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes médiocres, assez 
robustes, les antérieures un peu plus longues que les autres ; cuisses 
fusiformes, les postérieures atteignant presque l’extrémité de l'abdo- 
men ; tarses assez courts, à articles 4 du double plus long que 2, 
3 très-petit, enfoui; la dent des crochets antérieure, aiguë. — Pygi- 
dium vertical, en triangle subrectiligne. — Métasternum court, ses 
épisternums assez larges, parallèles. — Saillie mésosternale large, in- 
clinée en arrière, arrondie à son extrémité. — Corps cylindrique. 

Genre créé primitivement sur un petit insecte (auricomus) des îles 
Arou qu'on prendrait, au premier coup-d'œil, pour un Scolytide. Ses 
yeux dirigés obliquement en arrière, tandis qu'ils le sont ordinaire- 
ment en avant chez les autres Anthribides, sa carène prothoracique 
presque privée de sa portion ascendante en font un type particulier. 
IL est noir et recouvert en dessus d’une sorte de réseau formé par de 
très-petits poils grisâtres ayant un léger reflet doré. Depuis, M. Pascoe 
en a publié une seconde espèce (1) des Moluques (Batchian). 


(1) D. semiaureus, Pascoe, The Journ. of Entom. 1,p. 59. 


ARÆOCÉRIDES. s93 


Je n'ai vu qu'un exemplaire du premier de ces insectes, et reste 
dans l'incertitude au sujet de son sexe. 


CHORAGUS. “ 
Kimpy, Linn. Trans., XII, p. 448 (1). 


Mûles : Tête aussi longue que large; front vertical; rostre un peu 
plus étroit qu’elle, fortement transversal, plan en dessus, très-légère- 
ment arrondi en avant. — Antennes un peu plus longues que le 
prothorax, à articles 1-2 relativement très-gros, subégaux, obconiques, 
3-8 de même forme, très-grèles et très-courts, 9-11 égaux, for- 
mant une massue peu robuste et lâche, 11 ovoïde. — Yeux finement 
granulés, médiocrement convexes, oblongs, transversaux, entiers. — 
Prothorax subtransversal, convexe, un peu rétréci en avant et faible- 
ment arrondi sur les côtés, tronqué à sa base; sa carène ne remon- 
tant pas sur les côtés. — Ecusson très-petit, ponctiforme. — Elytres 
médiocrement allongées, subeylindriques, pas plus larges que le pro- 
thorax et un peu échancrées à leur base. — Pattes courtes; cuisses 
assez fortement en massue, les postérieures beaucoup plus courtes 
que l'abdomen; tarses à articles 4 notablement plus long que 2, 3 
petit, enfoui; la dent des crochets submédiane. — Pygidium en par- 
tie recouvert par les élytres, en triangle plus long que large. — Mé- 
tasternum court; ses épisternums très-larges en avant, étroits et 
subparallèles en arrière. — Saillie mésosternale assez étroite, paral- 
lèle et verticale. — Corps cylindrique, presque glabre. 

Femelles : Antennes à peine de la longueur du prothorax. 

On n’en connaît que deux espèces (2) d'Europe qui sont, avec les 
Onmiscus, les plus petits Anthribides décrits jusqu'à ce jour. Toutes 
deux sont d’un brun rougeâtre plus ou moins clair. L'une d’elles 
(Sheppardi) possède la faculté saltatoire encore à un plus haut degré 
que l’Aræocerus fasciculatus. 


Groupe II. Notioxénides. 


Carène du prothorax éloignée de la base de ce dernier, arquée et 
ne remontant pas sur les côtés. 

Cette carène est très-fine, peu distincte au premier coup-d'œil, et, 
d'après M. Wollaston, serait remplacée dans l'une (Bewicki) des deux 
seules espèces que contient le groupe, par un sillon transversal. Les 


(1) Syn. Azricopus, Villa, Col. Europ. duplet. p. 35. — BRACHYTARSUS pars, 
Schœnh. 

(2) C. Sheppardi, Kirby, loc. cit. pl. 22, f.14(Anthrib. bustrichoides P. W. 
3. Müller). — piceus, Schaum, Stetlin. entom. Zeit. 1845, p. 88 (Brachyl. Los- 
trichoides, Schænh. Gureul. V, p. 169). 


Coléoptères. Tome VII. 38 


594 ANTHRIBIDES. | 


serobes rostrales sont iusérées un peu plus en arrière que chez les 
Aræocérides vrais, et un examen superficiel pourrait faire croire 
qu'elles sont placées sur le front; mais en y regardant de près on 
voit qu'elles appartiennent réellement au rostre dont l'extrême briè- 
veté est la cause de leur position plus en arrière que de coutume, Le 
groupe ne contient que le genre suivant. 


NOTIOXENUS. 
Wozrasr., The Journ. of Entom. 1, p. 212. 


Tète transversale; rostre excessivement court, aussi large qu'elle, 
tronqué en avant. — Antennes à peine plus longues que le protho- 
rax, à articles 1-2 plus gros que les autres, celui-là plus long, dé- 
primé et arqué, celui-ci obconique, 3-8 de cette dernière forme, sub- 
égaux, 9-11 égaux, formant une petite massue assez lâche, 9-10 
triangulaires, 11 subarrondi. — Yeux fortement granulés, médiocres, 
peu saillants, arrondis et entiers. — Prothorax plus long que large, 
convexe, rétréci en avant, régulièrement et légèrement arrondi sur 
les côtés, tronqué à sa base. — Ecusson à peine distinct. — Elytres 
convexes, régulièrement ovales, isolément arrondies à leur extrémité, 
pas plus larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes 
courtes, médiocrement robustes, comprimées ; cuisses en massue, les 
postérieures beaucoup moins longües que l'abdomen ; tarses courts, 
à articles 1 du double plus long que 2, 3 entièrement libre, plus 
long que ce dernier; crochets petits, subappendiculés. — Pygidium 
vertical, en triangle curviligne. — Métasternum très-court, ses épi- 
sternums étroits, parallèles. — Corps oblongo-ovale, presque glabre 
(rufopictus) où (Bewickii) revêtu d'une pubescence caduque. 

M. Wollaston décrit de ce genre remarquable deux espèces de pe- 
tite taille, originaires de l'île Sainte-Hélène. Toutes deux ont complé- 
tement perdu le facies propre aux Anthribides et ressemblent à des 
OTIORHYNCHUS où, mieux encore, à des LAPAROCERUS du groupe des 
ArLantis, comme le dit M. Wollaston. 

L'un (Bewickü) de ces insectes est d’un brun noirâtre uniforme, 
imponctué et orné de petites mouchetures grises sur un fond bru- 
nâtre; l'autre (rufopictus) est presque glabre, d'un noir brunâtre bril- 
lant, et ses élytres, qui sont fortement stiées-ponctuces, présentent 
d'assez nombreuses linéoles ou taches d'un rouge sanguin dont les 
plus grandes forment, tout-à-fait à leur base, une bande transversale 
irrégulière. Celui-ci m'est seul connu et j'ignore le sexe de l'exem- 
plaire que M. Wollaston à bien voulu me communiquer. 


XÉNORCHESTIDES. 595 


TRIBU IT. 


XÉNORCHESTIDES. ÿ 
Antennes insérées sur le front, distantes des yeux et rapprochées 
entre elles. Era 


Je n'ai pas vu l'espèce unique du genre sur lequel est établie cette 
Tribu. M. Wollaston, son auteur, l’a placée parmi les Anthribides et, 
d'après la formule et les figures qu'il en donne, tous ses caractères 
sont ceux de la famille actuelle, sauf l'insertion des antennes (4) et 
l'absence de dent aux crochets des tarses. Ce dernier caractère a peu 
d'importance, mais il n’en est pas de même du premier qui est étran- 
ger aux Anthribides comme aux Bruchides. Il y a donc ici une dévia- 
tion remarquable et unique à l'un des caractères les plus importants 
de la famille actuelle, 


XENORCHESTES. 


WozLasr., ns, Maderens., p. 417, 


Mâle : Tète transversale; rostre aussi large qu'elle, très-court, plan 
en dessus, légèrement arrondi en avant. — Antennes un peu plus 
longues que la moitié du corps, à articles 4-2 plus longs et notable- 
ment plus gros que les suivants, celui-là arqué, 3-8 obconiques, sub- 
égaux, 9-11 formant une massue oblongue, peu serrée. — Yeux la- 
téraux, oblongs, peu convexes. — Prothorax transversal, convexe, 
graduellement rétréci en avant, un peu arrondi à sa base. — Ecus- 
son nul. — Elytres brièvement ovales, très-convexes, obliquement, 
isolément et faiblement tronquées à leur extrémité, de la largeur du 
prothorax à leur base et exactement appliquées contre lui. — Pattes 
médiocres, les antérieures plus longues que les autres; cuisses posté- 


(1) J'ai quelques doutes que cette insertion soit réellement frontale, quoique 
M, Wollaston le dise positivement dans son texte. Dans la figure qu'il donne 
(Ins. maderens. pl. 8, f. 8) de lespèce, les antennes sont placées exactement 
sur la limite du.front et du rostre, comme chez les NOTIOXENUS, et il serait 
très-possible qu’elles appartinssent à ce dernier; l'anomalie qu'elles présentent 
se réduirait alors à ce qu’elles sont éloignées des yeux. 

Quant aux parties de la bouche, M. Wollaston a pris, comme cela est arrivé 
si souvent, le pédoncule du sous-menton pour le menton; cela ressort évidem- 
ment de son texte comparé à la figure qu’il a donnée des organes buccaux 
(loc. cit. f. 8 d). Le menton et la languette s’y voient distinctement tous deux, 
mais le pédoncule n’étant pas représenté en entier, on ne saurait dire s’il est 
cordiforme, comme de coutume ; le texte se tait à cet égard. Cette pièce pré- 
sente cette particularité que sou échancrure antérieure est munie dans son 
fond d’une assez longue fissure. 


596 ANTHRIBIDES, 


rieures de la longueur de l'abdomen ; tarses à articles 1 plus long que 
2, surtout aux antérieurs, 3 enfoui; crochets sans dent. — Corps 
brièvement ovale, très-convexe, un peu comprimé latéralement, gla- 
bre, aptère. 

Femelle : Selon M. Wollaston, elle ne diffère du mâle que par ses 
antennes un peu plus courtes et ses pattes plus égales entre elles. 


Le type (1) de ce genre anormal est un très-petit insecte de 2 1/2 
mill. de long au maximum, découvert par M. Wollaston dans les 
forêts de l’île de Madère situées à une moyenne ou grande élévation. 
On le trouve dans les lieux humides, sous les écorces à moitié décom- 
posées, mais il est très-rare. Il jouit également de la faculté saltatoive, 
quoique à un faible degré. Sa livrée est d’un noir brillant présentant 
parfois des reflets d’un vert bronzé, avec la base des antennes et 
les pattes plus ou moins ferrugineuses. Les femelles sont, comme 
cela est de règle dans la famille, moins grandes que les mâles, et les 
petits exemplaires de ce sexe ont, à ce que dit M. Wollaston, une 
singulière ressemblance avec les individus de couleur obscure de la 
puce commune. 


(1) G. saltitans, Wollast. loc. cit. p. 418, pl. VILL, f. 8. 


FAMILLE LXVI 


BRUCHIDES. 


Tète penchée, terminée par un museau médiocre et tronqué en 
avant, très-souvent rétrécie en arrière. — Sous-menton muni d’un 
large pédoncule en général transversal et portant le menton. — Ce- 
lui-ci de la largeur du pédoncule, fortement transversal, plus ou 
moins et rectangulairement échancré. — Languette grande, en partie 
coriace, bilobée ou fissile, — Deux lobes aux mâchoires, ciliés et 
inermes. — Palpes filiformes ; les labiaux de trois, les maxillaires de 
quatre articles, le dernier de tous subeylindrique ou légèrement ova- 
laive. — Mandibules médiocres, larges, déprimées, arquées et munies 
au côté interne d'une membrane ciliée, parfois nulle. — Labre dis- 
tinct, transversal, arrondi et cilié en avant. — Antennes insérées à 
découvert au-devant et près des yeux, plus rarement sur les côtés du 
museau, de onze articles, subperfoliées, dentées en scie ou pectinées, 
“arement terminées par une massue de trois articles. — Yeux grands, 
échancrés. — Pronotum du prothorax tranchant sur les côtés ou sé- 
paré par une suture des flancs de ce dernier. — Hanches antérieures 
variables, leurs cavités cotyloïdes fermées en arrière; les intermé- 
diaires subglobuleuses; les postérieures fortement transversales, fai- 
blement séparées ; tarses spoagieux en dessous, de quatre articles, le 
3e bilobé; crochets appendieulés. — Abdomen de cinq segments; le 
premier plus leng que les autres, avec sa saillie intercoxale étroite et 
plus où moins aiguë en avant; pygidium découvert. 

IL est universellement admis que l'organisation de ces insectes est 
extrèmement voisine de celle des Anthribides; aussi, depuis La- 
treille inelusivement, sont-ils toujours placés côte à côte avec ces 
derniers. Cependant, en comparant la formule qui précède avec celle 
des Anthribides, on y voit plusieurs caractères importants qui sont 
étrangers à ceux-ci et qui annoncent l'apparition d'un autre type. Ils 
portent sur quelques-uns des organes buccaux, la structure des an- 
tennes et la liberté constante du 3° article des tarses; à quoi l'on 
pourrait encore ajouter la présence fréquente ici d'épines au sommet 
des jambes, ou la saillie aiguë que forme leur angle terminal in- 


598 BRUCHIDES. 


terne (1). Ce sont les parties de la bouche qui doivent surtout attirer 
l'attention, car à elles seules elles suffisent pour prouver ce que j'ai 
dit plus haut (2), à savoir, que les Bruchides sont beaucoup plus voi- 
sins des Chrysomélides que de la famille précédente. 


En effet, au lieu d’un pédoncule du sous-menton bilobé et lo- 
geant entre ses lobes le menton et la languette qui sont constam- 
ment petits, ces deux dernières pièces sont ici bien développées, 
libres, et exactement de la largeur du pédoncule en question, qui 
lui-même est entier et plus ou moins quadrangulaire. Or, cette forme 
est exactement celle que ces parties affectent chez les Chrysomélides, 
Si, en outre, on compare le reste de l’organisation de ces dernières 
à celle des Bruchides , il y a une difficulté très-sérieuse et peut-ôtre 
insoluble, à découvrir quelque caractère qui les distingue l’une de 
l’autre, etla preuve c'est qu'il existe quelques genres qui ont été 
ballotés entre ces deux familles et dont la place n’est pas encore dé- 
finitivement fixée (3). 


L'examen des premiers états des Bruchides ne jette qu'un jour 
imparfait sur cette question. Rien en effet ne s’oppose à cé que les 
larves de ces insectes prennent place parmi celles des Chrysomélides 
qui varient extrêmement sous le double rapport des formes et des ha- 
bitudes ; elles y formeraient simplement une catégorie de plus. 

Ces larves, dont beaucoup d'auteurs ont parlé, mais dont on ne 
possède parle fait, qu'un petit nombre de descriptions réellement 


(1) Les Unonon, genre de transition, ont les antennes et les jambes des An- 
thribides, mais sont des Bruchides par leurs organes buccaux, 


(2) P. 483, note. 


(3) Ces genres sont: Carvornacus Mac-Leay, Ruævus Fischer de Waldh. et 
Drapnanors Schœnh. (Raynenosromis Lacord.). Le premier a 6t6 mis par Dejean 
(Cat. éd. 3, p. 253) en tête de la famille actuelle, les deux autres y ont été 
également compris par leurs auteurs. Dans ma « Monographie des Coléoptères 
subpentamères phytophages » où j'ai eu à trailer de ces trois genres, je me 
suis efforcé de démontrer qu’ils appartiennent aux Chrysomélides, Je viens de 
les examiner de nouveau, €t ne trouve plus ma première opinion à leur égard 
aussi bien fondée, On peut dire de tous trois qu’ils diffèrent des Bruchides 
par leurs antennes filiformes et leur pygidium recouvert. Mais si l’on étend la 
question à Ja famille entière des Chrysomélides, ces deux caractères n’ont plus 
aucune valeur. Elle comprend, en effet, beaucoup d’espèces (Mégalopides, Cly- 
thrides) qui ont les antennes dentées en scie, et quelques-unes (par ex. GarLe- 
RUGA) chez lesquelles les élytres ne recouvrent pas le pygidium. Ces deux par= 
ticularités mises de côté, je ne parviens pas à en découvrir une seule qu'on 
puisse invoquer comme formant une limite entre les deux familles. Au reste, 
les passages qui existent entre toutes colles des Tétramères montrent que, de 
mème que les Hétéromères, cette immense multitude d'insectes constitue un 
tout parfaitement naturel une fois qu'on en à exclu la plupart des anciens Xy- 
lophages de Latreille, 


BRUCHIDES. 599 


sciéntifiques (4), sont courtes, charnues, blanches, glabres où peu 
s'en faut, arquées. et présentent, en somme, tous les traits essentiels 
de celles des Guroulionides et des Anthribides, Comme chez ces der- 
nières l'existence des stemmates et des pattes n’est pas constante chez 
elles (2), et leurs antennes, qui sont excessivement courtes; sè compo- 
sent au plus de deux articles dont le dormier est sétiforme. Leurs 
segments thoraciques et abdominaux présentent dé nombreux bour- 
relets transversaux, et de chaque côté du corps il en existe un, longi- 
tudinal, sur lequel sont situés les stigmatos. 

Toutes ces larves, sans exceptiôn, vivent aux dépens des graines de 
plantes appartenant principalement à la famille des Léguminéuses. 
En Europe les fèves, les lentilles et les pois sont surtout l’objet de 
leurs attaques. Dans les régions intertropicales, les grandes espèces 
paraissent rechercher de préférence les fruits à enveloppe ligneuse de 
diverses espèces de palmiers. Les femelles do ces insectes déposent 
leurs œufs à la surfice des gousses encore tendres et dans lesquelles 
les larves pénètrent sans difficulté. Chaque graine nourrit tantôt 
(pisi, lentis, granarius) plusieurs, tantôt (gonagra) une seule larve (3). 


(1) La meilleure est celle qu'a publiée M. Eldité de la larve du Bruchus gona- 
gra dans son travail intitulé : « Bruchus (Caryoborus) gonagra, Fab. und seine 
Entwickelung in der Cassia» in-40, 12 p., 1 pl. n. Kænigsberg, 1860, — Long- 
temps auparavant, Germar (Mag. d. Entom. IL, p. 1, pl.1) avait donné, sous le 
nom de ruficornis, celle du Car. curvipes; elle vit dans les fruits du Bactris 
minor. — Quant au Br. pisi, l’espèce commune d'Europe, là seule description 
assez satisfaisante qu’on en ait est celle due à M. Letzver dans les Jahresber. d. 
Schless, Gesellsch. 1854, p. 79. — Br. lentis, Heeger, Sitzungsber. d. Wien. 
Akad. XXXIV, p. 215, pl. 1. 

Sauf Germar, tous les auteurs cités par MM. Chapuis el Candèze (Mém, d. 1. 
Soc. d. Sc. d. Liège, VILL, p. 538) n'ont parlé de ces larves que sommairement 
et principalement au point de vue de leurs habitudes. M. Blanchard, en par- 
ticulier (Hist. nat. d. Ins. pl. 10, f. 6, 7), à figuré celle d’une espèce (Pachy- 
merus Pandani) de Madagascar. Depuis cette époque quelques notices sur ce 
sujet ont été publiées. Voyez surtout celle de Kollar intitulée : « Ueber den 
Haushalt der Erbsenkæfers, Bruchus pisi » Verhandl. d. Zool.-botan. Ver. in 
Wien, 1858, p. 421.— Lucas « Sur les habitudes du Spermophagus fasciatus » 
Aun. d. I. Soc. entom. 1858, p. XXVIII. — Quelques détails intéressants sur 
plusieuts grandes espèces exotiques se trouvent aussi dans les Proceed. of the 
entom, Soc, of Lond. 1861, p. 113. 

(2) M. Elditt a trouvé trois stemmates, disposés à la file, de chaque côté de la 
tète, chez la larve du B. gonagra, el M, Heeger deux chez celle du B, lentis ; 
les autres auteurs ne parlent pas d® ces organes. Quant aux pattes, qui sont 
toujours très-courtes, elles paraissent n’ekister que chez les grandes espèces : 
MM. Letzner et Hoeger disent positivement qu’elles sont absentes chez les 
larves des B, pisi et lentis. 

(3) M. Heeger (loc. ci£.) a fait cette observation intéressante, que la larve du 
B. lentis, après avoir consommé une graine de lentille, s’il ne s’en trouve pas 
une autre disponible dans la même gousse, abandonne cette dernière et s'in- 


600 BRUCHIDES. 


Ces dernières subissent, en général, leurs métamorphoses dans l'in- 
térieur des graines et sans prendre aucune précaution, mais parfois 
aussi elles se transforment en dehors de la graine qu’elles habitaient 
et s’enveloppent d'un cocon formé en partie de leurs excréments. 
L'insecte parfait, après son éclosion, n’a plus qu'à pratiquer une 
ouverture dans l'enveloppe externe des graines pour se trouver en 
liberté; mais, dans nos climats, sa sortie dépend de la saison ; si elle 
est trop avancée il attend, pour sortir, le printemps suivant. Il résulte 
de ces habitudes que ces insectes sont très-sujets à être transportés 
au loin par l’homme, et que plusieurs d’entre eux, notamment le 
B. pisi, sont devenus cosmopolites. 

L'histoire scientifique de ces insectes a été exposée plus haut en 
même temps que celle des Anthribides. On a vu que tantôt on les a 
associés à ces derniers en en formant une famille distincte, tantôt 
on les a compris avec eux, parmi les Curculionides. M. Jekel (1) est 
le seul qui jusqu'ici ait émis l'opinion qu'ils doivent être isolés et 
constituer une famille à eux seuls. La mienne, du moins en ce mo- 
ment, est qu’on finira par les réunir à celle des Chrysomélides où ils 
formeront un groupe de même valeur que ceux des Sagrides, Crio- 
cérides, Mégalopides, ete. Si je n’opère pas cette réunion, c’est uni- 
quement pour ne pas trop heurter l'opinion générale. 

Les Bruchides sont nombreux, mais leur organisation étant infini- 
ment. plus homogène que celle des Anthribides, leurs genres se ré- 
duisent en ce moment à quatre dont un (CaryoPEMON) ne me paraît 
même pas admissible, du moins provisoirement. Néanmoins il ya 
deux types bien distincts chez ces insectes et qui exigent la division 
de la famille en deux Tribus. 


I. Antennes terminées par une massue de 3 articles, Uroponripes, 
1I. —  Subperfoliées, dentées ou pectinées. BRUCHIDES vais, 
TRIBU I. 
URODONTIDES. 


Antennes insérées sur les côtés et sous un léger rebord du museau, 
près des yeux, terminées par une massue de trois articles. — Pro- 
notum arrondi latéralement et séparé des flancs du prothorax par 
une fine suture placée plus ou moins bas. — Hanches antérieures 


troduit dans une autre pour y vivre, Pour effectuer cette migration, elle choisit, 
après le coucher du soleil, un moment où l'air est calme, sé laisse tomber à 
terre et, à défaut des pattes dont elle est privée, se sert de ses mandibules pour 
ramper eur le sol jusqu’à ce qu’elle ait atteint son nouveau domicile, Deux 
#raines lui suffisent pour atteindre son entier développement, 

(1) Ins. Saunders,; Col. I pNt, 


URODONTIDES. 601 


petites, globuleuses, le prosternum entre elles plan; jambes inermes 
au bout. 


Ces insectes ont conservé une grande partie des caractères des An- 
thribides et font, par conséquent, le passage entre eux et la famille 
actuelle à laquelle ils appartiennent par leurs organes buccaux. Ils 
ne constituent que le genre suivant. 


| URODON. 
Scnoswn. Cureul. Disp. meth., p. 31 (1). 


Tête enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux, sans col en ar- 
rière, plane sur le front; son museau en carré subéquilatéral, an- 
guleux, planen-dessus. — Antennes dépassant à peine le milieu du 
prothorax, assez robustes, à articles 1-2 plus gros que les suivants, 
celui-là le plus long, 3-5 subobconiques, 6-8 très-courts, transver- 
saux, 9-14 formant une assez forte massue oblongue, déprimée et 
légèrement perfolite, 41 arrondi ou obtus au bout. — Yeux médio- 
cres, finement granulés, ovales, peu saillants, étroitement échancrés 
en avant (2). — Prothorax plus long que large, régulièrement con- 
vexe, un peu rétréci en avant, avec son bord antérieur coupé obli- 
quement, largement lobé au milieu de sa base; celle-ci rarement 
subtronquée. — Ecusson très-petit. — Elytres oblongues, parallèles, 
médiocrement convexes, isolément arrondies à leur extrémité, nota- 
blement plus larges que le prothorax et légèrement échancrées dans 
leur milieu à leur base, avec les épaules obtuses. — Pattes courtes ; 
cuisses subpédoneulées à leur base, fortement en massue, surtout les 
postérieures; jambes droites; tarses étroits, à articles 1 un peu plus 
long que 2, 3 déhordant peu le 2°, 4 médiocre; crochets petits. — 
Pygidium en triangle assez long, peu convexe. — Métasternum assez 
court ; ses épisternums médiocrement larges, parallèles.— Saillie mé- 
sosternale assez étroite, légèrement inclinée, tronquée à son sommet. 
— Corps oblong, finement pubescent. 


Petits insectes très-homogènes sous le rapport de la livrée, tous 
étant uniformément revêtus de poils très-fins, d’un gris plus ou 
moins clair, sur un fond noir; les antennes et les pattes sont seule- 
ment sujettes à devenir, en totalité ou en partie, d'un jaune ferrugi- 
neux. Les espèces d'Europe se trouvent sur diverses fleurs, mais plus 
particulièrement sur les résédas, et parfois abondamment. En dehors 


(1) Syn. Brucuus Fab., Oliv. — ANTHRIBUS Fab., Latr., Germ., ete, — CLe- 
rus Gcoffr. — Brucneza Megerl, 

(2) Et non pas entiers, comme l’a constamment dit Schœnkerr, imitant en 
cela ses prédécesseurs. Cette petite erreur a déjà été relevée par Jacquelin- 
Duval, Gener, d. Col. d'Europ.; Cureul. p. 3. 


602 BRUCHIDES, 


de ce continent et de l'Asie, toutes celles décrites jusqu'ici appartien- 
nent à l'Afrique (1). | 


TRIBU IL. 
BRUCHIDES VRAIS. 


Antennes insérées à la partie supérieure du rostre, immédiatement 
au-devant des yeux, de forme variable, mais jamais terminées en 
massue. — Pronotum tranchant sur les côtés. == Hanches antérieures 
grosses, ovalaires ou transversales; le prosternum entre elles saillant 
et arqué ; jambes épineuses à leur extrémité ou ayant leur angle 
terminal interne aigu. 


Les deux genres qui composent ce groupe se reconnaissent au ca- 
ractèré suivant : 


1. Hanches postérieures larges, empiétant sur le 1er segment 
abdominal : Spermophagus. 

IL. — _ étroites, laissant à découvert le 1er 
segmeut abdominal : Bruchus. 


SPERMOPHAGUS,. 
(Sreven) Scuoenn., Cureul., IV, p. 102. 


Mèmes caractères que les Brucuus proprement dits, avec les diffé- 
rences suivantes : 
Tête sans colen arrière, — Antennes toujours légèrement en scie 


(2) Schœnherr (Curcul. V, p. 142) les à divisées en deux sections basées sur 
la présence ou l'absence do différences sexuelles. Dans la première, composée 
exclusivement d'espèces européennes, au nombre de quatre (rufipes, concolor, 
Pygmœus, suluralis), les mâles ont le derniersegment abdominal impressionné à 
son extrémité, avec les bords de l’excavation prolongés en deux fortes saillies gé- 
néralemeut simples, plus rarement (parex, suluralis) bifides; celui des femelles 
ne présento rien de particulier. Dans la seconde, ce segment est mutique dans 
les deux sexes, mais le pygidium des mâles est un peu recourbé en dessous à 
son extrémité, et une fiue suture semble en détacher une petite pièce transver- 
salement elliptique; celui des femelles est à l'état normal. Les cinq espèces 
(vermiculatus, rotundicollis, vestitus, pelliceus, lili) décrites par Schœnherr 
sont toutes de l'Afrique australe, 

Aj.: Esp.européennes : U, conformis, Suffr. Stetlin. entom. Zeit. 1845, p. 98; 
confondu par Schœnherr avec le suturalis. — argentalus, Küster, Die Kæf. 
Europ. XII, 91; albidus, canus, parallelus, XI, 82-84; Espagne (Cartha- 
gène). — eryngit, Ch. Bris. d. Barnev. in Gren. Cat. d. Col. d, France, p. 93; 
France mér. — Esp. de l'Algérie : U. testaceipes, Reiche, Ann. d. }, Soc. 
entom, 1861, p. 91. 

L'Ur, Vieillardi de M. Montrouzier (Ann. d, 1. Soc, entom. 1860, p. 873) 
paraît être un Aræocenus; il est de la Nouvelle-Calédonie. 


BRUCHIDES VRAIS. 603 


où subperfoliées. — Prothorax constamment trapéziforme, avec ses 
angles antérieurs largement rabattus et sa base munie d'un large 
lobe médian, — Ecusson en général allongé. — Hanches postérieures 
très-grandes (1), recouvrant largement le 1° segment abdominal, for- 
tement arrondies sur leur bord postérieur ; jambes de la mème paire 
armées sur leur troncature de deux longues épines d'inégale gran- 
deur et divergentes; 4% article des tarses postérieurs très-long, plus 
ou moins arqué, le 3° court. — Corps ovale ou obiongo-ovale, peu 
convexe et médiocrement épais. 

Par suite de leurs rapports avec les espèces placées en tète du 
genre suivant, les SPenmopnAGus mé paraissent devoir être classés 
avant ce dernier plutôt qu'à sa suite, comme on le fait généralement, 
à l'exemple de Schœænherr (2). Ils sont médiocrement nombreux et 
répandus sur la plus grande partie du globe (3). 


BRUCHUS. 
Liné, Syst. Natur., ed, 12, II, p. 604 (4). 


Tête penchée, subrhomboïdale, de longueur variable, terminée par 
un museau plus ou moins long et tronqué, souvent carénée longi- 
tudinalement en dessus, munie d’un col en arrière. — Antennes au 
plus de la longueur des deux tiers du corps, en général robustes, 
déprimées, perfoliées, en scie où pectinées sur une partie variable de 
leur longueur. — Yeux grands, convexes, réniformes ou en fer à 
cheval, souvent rapprochés en dessus à leur partie antérieure. — 
Prothorax transversal, conique on trapéziforme, avec ses angles anté- 


(1) Schœnherr et, avec lui, la plupart des auteurs les appellent : « lames 
pectorales, » expressions évidemment impropres. 

(2) Si on les laisse à la suite des Bnucuus, les sections établies parmi ces 
derniers doivent être placées dans un ordre inverse de celui que j’ai suivi d’a- 
près Schœnherr et disposées ainsi: Canvoponus, CanyoPemonN, PacuyMERUS et 
BRUCHUS VRAIS. : 

(3) Aux 21 espèces connues de Schænherr (Cureul. V, p. 133), aj. : Esp. eu- 
ropéennes : S. sulcifrons, Dalmatie; euphorbiæ, Monténégro; Küster, Die 
Kæf. Europ. XV, 52, 54. — Esp. américaines : S. lupinus, Erichs. in Schomb. 
Guyana, 11, p. 567 ; Guyane anglaise. — Saphoræ, Blanch. in Gay, Hist. d. 
Chile ; Zool. V, p. 295; Chili. — simulatus, Jacquel.-Duv. in Ramon de la Sa- 
gra, Hist. fisic. etc. d. Cuba, VII, p. 70; Cuba. — Saillei, Haïty; virens, 
Cayenne ; reticulatus, Brésil; Jekel, Ins. Saunders.; Col. 1, p. 30. — Esp. in- 
diennes et polynésiennes : S. fessellatus, Motsch. Etud. entom. VII, p. 97; 
Birmanie. — termaculatus, Montrouz. Ann. d. 1. Soc. entom. 1860, p. 867; 
Nouvelle-Calédonie. 

(4) Syn. Pacaymenus, Latr, Fam. nat. d. Règn. anim, p. 386 ; ce genre, dans 
la pensée de Latreille, comprenait en même temps le suivant. — CARYEDON 
(Steven), Schænh. Cureul. Dispos.meth. p. 29; olim. — Caryononus (CanYeDon), 
Schœnh. Gureul, I, p. 92. — Canvoremon , H. Jekel, Ins. Saunders.; Col. 1, 
p. 25, — Myrasiis Geoffr, — Lanta Scop. 


604 BRUCHIDES. 


rieurs rabattus, bisinué à sa base et muni d’un large lobe médian. 
— Ecusson variable, assez grand chez la plupart. — Elytres planes 
ou légèrement convexes, en carré plus ou moins long, à peine plus 
. larges que le prothorax et légèrement échancrées à leur base, avec 
les épaules calleuses ou obtuses, parfois nulles. — Pattes postérieures 
plus longues et plus robustes que les autres ; leurs hanches étroites, 
arrondies sur leur bord postérieur et laissant le 1 segment ab- 
dominal libre ; leurs cuisses très-souvent dentées et parfois en même 
temps crénelées en dessous ; leurs jambes ayant leur troncature ter- 
minale brièvement uni-épineuse ou leur angle interne saillant et 
aigu ; tarses de longueur variable, — Pygidium, segments abdomi- 
naux, métasternum et saillie mésosternale de forme variable ; épi- 
sternums métathoraciques larges, parallèles. — Corps court, plus ra- 
rement oblong, pubescent,. , 

Je conserve ce genre, tel que l’a établi Schœænherr, les deux genres 
Pacuymerus et CaryoBorus qu'on à voulu établir à ses dépens, me 
paraissant, comme à lui, n'avoir, dans l'état actuel de la science, 
qu'une valeur de sections. Un troisième (CAryopemoN), proposé dans 
°ces derniers temps par M. Jekel, est dans le même cas (1). En effet, 
ces insectes sont très-variables sous tous les rapports, et une révision 
générale de leurs espèces décidera seule de la validité des genres en 
question. Provisoirement donc elles se répartissent dans les quatre 
sections suivantes. 

Les BrucHus vRaIS se reconnaissent à leurs cuisses postérieures 
médiocrement grosses, non ovales, dentées ou non, et à leurs jambes 
de la mème paire droites, tronquées au bout, et munies sur leur 
troncature d’une courte épine dirigée dans le sens de leur axe et 
qui est souvent accompagnée d’une à trois autres plus petites. Les 
antennes varient beaucoup et les yeux sont én général finement 
granulés. Toutes les espèces sont plus ou moins courtes et médiocre- 
ment épaisses. C'est le groupe le plus nombreux, et la presque tota- 
lité des espèces européennes en font partie (2). 


(1) Ce qui ne veut pas dire qu’une étude approfondie du genre ne permettra 
pas dele diviser en plusieurs; le grand nombre de ces espèces rend même 
ceite mesure désirable, On pourra se servir, dans ce but, de plusieurs carac- 
tères négligés par Schœnherr, notamment de la granulation des yeux, très- 
forte chez certaines espèces et très-fine chez les autres, puis de la forme du 
métasternum, qui, tantôt s’avance entre les hanches intermédiaires et repousse 
en avant la saillie mésosternale, tantôt ne présente rien de particulier. Peut- 
être également sera-t-il possible de tirer parti d'une sorte de repli lamelli- 
forme qui longe, de chaque côté, le premier segment abdominal, et se pro- 
longe en avant au côté externe des épisternums métathoraciques, Ce repli 
varie assez sous le rapport de la largeur, et son bord interne est parfois ca= 
réné dans sa partie antérieure. 

(2) Schœnherr (Curcul. Y, p. 2) en mentionne ex visu 186 espèces aux- 


BRUCHIDES VRAIS. 605 


Dans les trois sections suivantes les cuisses postérieures sont extrè- 
mement grosses, ovoïdes, dentées et souvent en même temps créne- 
lées en dessous ; les jambes de la même paire contractiles et arquées, 
avec leur extrémité oblique et plus ou moins aiguë. 

Les Pacuymenus, à un corps court et assez épais, réunissent des 
antennes de longueur moyenne, subperfoliées ou en scie, et des yeux 
fortement granulés. Leurs espèces, médiocrement nombreuses, sont 
toutes exotiques et, pour la plupart, propres à l'Amérique du Sud (1). 


quelles on a, depuis, ajouté les suivantes : Esp. européennes : B. magnicornis 
(dispar 9?) Küster, Die Kæf. Europ. II, 36; Dalmatie. — oblongus, Sardaigne; 
exiguus, Andalousie ; Rosenh. Die Thier. Andal. p. 239. — albomaculatus, 
Graells, Mem. d. 1. Commis. p. el map. geol. à. Espan. Au. 1855, p. 78, pl. 4, 
f. 7; Madrid.—plagiatus, Reiche, Ann. d. 1. Soc. entom. 1857, p. 649; Grèce. 
— canaliculatus, ulicis, tessellatus, Muls. et Rey in Muls. Opuse. entom. VI, 
p. 10 sq.; France mér. — republicanus, Jekel, Ins. Suunders. ; Col. 1, p. 10; 
Corfou. — On ne peut mentionner que pour mémoire, 17 esp. de la Sicile et 
de l'Italie mér. dont M. Blanchard à publié de courtes diagnoses dans les 
Ann, d, 1. Soc. entom. 1844, Bull. p. LXXXII. — Esp. africaines : B. plum- 
beus, flavescens, Lucas, Explor. de l'Algér.; Entom, p. 402. — subellipticus, 
lichenicola, Wollast. Ins. maderens. p. #20; Madère. — terminatus, floricola, 
antennatus, Wollast. Catal. of Canar. Coleopt. p. 381; Canaries. — Esp. asiati- 
ques : B. signatus, L. Redtenb. in Russeg. Reise, p. 987; Syrie. — quadri- 
plagiatus, Motsch. Bull. Mosc. 1839, p. 97 (Q) et 1840, p. 185 (o”); Orenbourg. 
— tuberculatus, Bohemani, Gyllenhalii, Hochh. ibid. 1847, I, p. 453; Cau- 
case. — incipiens, Kolenat. ibid. 1858, I, p. 116; Caucase. — Esp. des Indes 
or. et de Chine : B. biguttatus, Blanch. in Jaquem. Voy. Zool.; Cache- 
mire. — obliquus , Jelelii, glaber, nigrosinuatus , Alibert, Rev. zool. 1847, 
p. 14; Chine. — minimus, Birmans ; minutissimus , Bengale; Motsch. Etud. 
entom. VII, p. 97. — figuratus, increlus, decretus, F. Walker, Ann. a. Mag. 
of nat. Hist. Ser. 3, II, p. 261; Ceylan. — Esp. de l’Amér. du Nord: B. pau- 
perculus, J.L. Le Conte, Rep. on a. railr. tothe Pacif. Oc. IX, p.52; Californie. 
— uniformis, prosopis, desertorum, J. L. Le Conte; Proceed. of the Acad. of 
Philad. X, 1858, p. 77; Rio-Colorado. — fantillus, Motsch. Etud. entom. VII, 
p.98; Panama. — ramicornis, californicus, Bohem. Voy. d. l’Eugénie; Entom. 
p. 112; Californie. — Esp. des Antilles et de l’Amér, du Sud : B. eulophus, 
testudinarius, tabidus, jaspideus, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 124; Pérou. — 
ramicornis, Erichs. in Schomb. Guyana, INT, p. 567; Guyane. — laficornis, 
picluratlus, melanocephalus, conspurcatus, poverus, leucogaster, ferruginei- 
pennis, elegans, Blanch, in Gay, Hist. de Chile; Zool. V, p.288; Chili,— Jam, 
Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1858, Bull. p. CCXXX; Quito.— luculen- 
tus, Pérou; obtusus, Montevideo; funebris, Rio; atomarius, Chili; pulicarius, 
Rio; Bohem. Voy. d. l'Eugénie ; Entom. p.112.—Batesii, Amazones ; capreolus, 
Saundersii, Brésil; dominicanus, Haïty; oblectus, Buenos-Ayres; paleatus, 
Brésil; Jekel, Ins. Saunders.; Col. 1, p. 2. — pauperculus, egenus, scutellaris, 
bicolor, pyrrhomelas, rufulus, obseurus, Philippi, Stettin. entom. Zeit, 1864, 
p. 358; Chili. 

(1) Schœnherr (loc. cit. p. 114) en décrit 20; aj. : P. quadridens, incrusla- 
tus, plagicornis, Jekel, Ins. Saunders.; Col, [, p. 17; Colombie et Brésil. 


506 BRUCHIDES VRAIS. 


L'espèce (1) des Indes orientales sur laquelle M. Jekel a fondé sou 
gente CARYOPEMON ne s'en distingue guère que par sa forme géné- 
rale moins courte, sa tôte très-allongée et ses yeux finement gra- 
nulés. 

Enfin les Carvosonus sont caractérisés ‘par uno forme générale 
moins robuste que celle des précédénts, oblongo-ovalé, des antennes 
plus longues et des élytres qui empiètent légèrement sur le pygidium. 
La granulation de leurs yeux varie, mais est en général très-forte, À 
une seule exception près (2) ils sont aussi étrangers à l’Europe, et 
c'est parmi eux que se trouvent les géants (curvipes, nucleorum, 
Bactris) du genre (3): 

Les caractères sexuels des Brucaus sont tantôt presque nuls, tantôt 
assez apparents, mais très-variables. Ils portent principalement sur 
les antennes, les jambes intermédiaires et la forme du pygidium (4). 


Note. 


Le genre suivant, d'une nature extrèmement ambiguë, semble tenir 
à la fois des Scolytides et des Anthribides, sans pouvoir rentrer natu- 
rellement dans l’une ou l'autre de ces deux familles, M. Westwood, 
qui l’a fondé, s’est contenté de dire, en peu de mots, que e’était un 
genre anormal, à affinités douteuses, mais qui lui paraissait néan- 
moins voisin des Anthribides. M. Wollaston, le seul auteur qui en 
ait parlé depuis, en à fait une famille distincte qu'il à placée à la 
suite des Bruchides, en exposant les perplexités qu'il éprouvait au 
sujet de cet insecte (5). La formule suivante est empruntée à celles 
données par ces savants entomologistes, 


(1) C. hyeroglyphious, Jekel, loc. cit. p. 27, pl. 1, f.3. Il y en a dans les 
collections quelques autres espèces de Siam et Malaca, mais toutes ne sont pas 
aussi allongées que le type du genre. 

(2) ©. Germari, Küster, Die Kæf. Europ. IL, 37; Dalmatie. 

(3) Aux 14esp. mentionnées par Schœnherr (loc. cit. p. 126), aj. : C: indus, 
Motsch. Etud, entom. VII, p. 98; Indes or. 

(4) MM. Mulsant et Rey, dans un travail intitulé : « Etudes sur les Coléop- 
tères du genre Bnuouvs, qui se trouvent en France » et qui contient 55 es- 
pèces, ont donné de nombreuses indications sur ces caractères ; voyez Muls. 
Opuse. entom. VIIL, p. 1, 

M. Herrich-Schæffer (in Panzers Deutschl. Insekt. Heft 172) a publié, sous 
forme de tableau synoptique, un arrangement autre que celui de Schœnherr, 
des espèces européennes du genre. Dans le même cahier et dans le suivant se 
trouvent des tableaux analogues que j'ai, par mégarde, omis de citer et qui 
concernent les genres Ruvcutres, Arion, CLeonus, Gronors, Mymrops, PuiNrHus 
et Moryres. 

(9) Catal. of Canar. Col, p. 384, Je ue puis mieux faire que de reproduire en 
entier ce qu'en dit M. Wollaston : «Les aflivités de ce genre très-anormal, qui 
n'ont pas été discutées par M. le professeur Westwood, sont extrêmement difi- 


BRUCHIDES VRAIS. 607 


AGLYCYDERES, 
Wes1w., Proceed. of the entom. Soc., 1863, p. 179, 


Lèvre inférieure arrondie, cornée, fortement ciliée. — Mächoires 
à lobes subtriangulaires, munies au côté interne de cils rigides et 
arqués. — Palpes labiaux très-petits, coniques; les maxillaires 
très-courts, épais, à articles 1-3 extrèmement courts. — Mandibules 
robustes, courtes, subtriangulaires, obtusément tridentées au côté in- 
terne. — Tête déprimée; celle des mâles très-large, munie au-devant 
de chaque œil d’une corne saillante, et en arrière d’un col étroit; celle 
des femelles triangulaire, tronquée en avant. — Antennes droites, 
grèles, filiformes, de 44 articles : le 4% un peu allongé et assez épais, 
le 11° en ovale allongé.— Yeux petits, arrondis, très-saillants chez les 
males. — Prothorax presque carré, arrondi sur les côtés, profondé- 
ment canaliculé en dessus. — Pattes courtes, épaisses, peu distantes 
à leur base, surtout les postérieures; tarses très-courts, de quatre 
articles : 1-2 subbilobés, 3 très-petit, 4 plus grand, longuement en 
massue; ses crochets simples. — Corps oblong, subdéprimé, forte- 
ment écailleux et hispide. 


Le type du genre (setifer Westw.) est un pelit insecte (4, 1 1/3 lign.) 
découvert par M. Wollaston aux îles Canaries et qui parait répandu 
dans la plus grande partie de cet archipel. Il vit en société sous les 
écorces et dans les tiges décomposées des Euphorbes. 


ciles à établir, etce n’est pas sans la plus grande hésitation que je lui assigne cette 
place. En effet, quoique à beaucoup d’égards il se rapproche des Anthribides, 
cependant la structure de ses organes buceaux (comme le montrent ses man- 
dibules et ses màchoires triangulaires, ainsi que ses palpes courts, épais et coni- 
ques) est, à ne pouvoir s'y méprendre, celle des groupes de Xylophages sub- 
rhyncophores (par exemple Hyrasres, ete.) qui sont placés à l'extrémité 
opposée des Cureulionides, D’un autre côté, toute son organisation externe, 
notamment celie des antennes, l’éloigne complétement de ces dernières formes 
et de leurs pareilles, tandis que ses tarses composés de quatre articles, dont le 
dernier est excessivement petit, rendent ses rapports encore plus douteux. En 
somme, il me parait combiner les caractères des groupes extrèmes des Rhyn- 
cophores (ayant pour représentants les Hylésinides et les Anthribides) avec 
ceux de certains genres de Colydiens (tels que Sannormium et Diopgsma) chez 
lesquels le corps est hispide et les tarses sont quadriarticulés. Néanmoins, n’o- 
sant pas le rapporter positivement aux Anthribides, j'ai été obligé de le placer 
dans une famille à part. » 


PRES su 
F3 Te 
= SEE Et 


ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


%- 


CURCULIONIDES. 
TOME VI. 


Dans les généralités de cette famille (1), j'ai prêté à tort à M. Gers- 
tæcker l'opinion que lesmodifications des segments abdominaux ne 
peuvent servir qu'à établir des sections parmi les espèces. Ce savant 
entomologiste dit (2), au contraire, qu’elles ont une valeur géné- 
rique, 


TRIBU II. 
BRACHYDEÉRIDES. 
PRYPNUS, p. 137. 


A la synonymie de ce genre ajoutez : Nxpazts, Casteln., Hist. nat. 
d. Ins., IE, p. 300. Ce nom est proposé en remplacement de celui de 
Carrerus déjà employé pour des Carabiques. 


TRIBU XXV. 
CYBÉBIDES, p. 539. 


J'ai commis une erreur en excluant de cette tribu le genre Tanaos 
de Schænherr et en disant qu'il devait ètre reporté dans le voisinage 
des Cossonides. Les crochets de ses tarses, qui sont appendiculés, ses 
antennes droites et ses autres caractères montrent qu'il appartient au 
groupe actuel qui doit reprendre le nom de Tanaonides que lui a 
imposé Schænherr, et reste composé des quatre genres qu'il a connus. 
Le tableau synoptique que j'en ai donné ne comprenant que deux 
d’entre eux, il ne sera pas inopportun de le remplacer par le suivant : 


I. Corps convexe en arrière, très-utténué en avant, apioniforme. 
a Manches interméd, contiguës : Apiemonus. 
aa — — légèrement séparées. 
Cuisses pédonculées à leur base : Cybebus. 
—  fusiformes : Mecolenus. 
IT. Corps allongé, régülièrement oblongo-ovele : Tanaos. 


(1) P. 12, note 2, 
(2) Stettin. entom. Zeit. 1860, p. 391. 


Coléoptères. Tome VII. 39 


610 ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


TANAOS. 
Scnoenu. Curcul., II, p. 169 (1). 


Tête tres alone en arrière des yeux, subeylindrique; rostre 
plus court et continu avec elle, mais un peu plus étroit, tronqué en 
avant; ses scrobes commencant presque dans son milieu, très-obli- 
ques, subcontiguës en dessous et restant loin des yeux. — Antennes 
à peine plus longues que la tête et le rostre réunis, droites ou légè- 
rement arquées, assez robustes; scape très-court, atténué à sa base; 
funicule à articles 1-7 plus courts que lui, obconiques, subégaux ; 
massue assez petite, ovale, articulée. — Yeux médiocres, brièvement 
ovales, déprimés. — Prothorax un peu plus long que large, peu 
convexe, légèrement atténué en avant, tronqué à ses deux extré- 
mités. — Ecusson petit, arrondi en arrière. — Elytres médiocrement 
convexes, oblongues, rétrécies dans leur tiers postérieur, pas plus 
larges que le prothorax et tronquées à leur base. — Pattes courtes, 
robustes; hanches intermédiaires légèrement séparées; cuisses sub- 
ovalaires, comprimées ainsi que les jambes; celles-ci subparallèles ; 
tarses courts, assez larges, spongieux en dessous, à article 4 dépassant 
peu les lobes du 3°. — Saillie intercoxale assez large, ogivale. — Mé- 
tasternum allongé. — Corps allongé, régulièrement atténué à ses 
deux extrémités, glabre. 


Ces insectes sont de taille moyenne et leur livrée varie du noir 
brunâtre au jaune ferrugineux uniforme, ou distribué par grandes 
masses. Leur tète et leur prothorax sont finement ponctués; leurs 
élytres présentent des sillons très-marqués, cloisonnés, et dont les in- 
tervalles forment des côtes arrondies. On ne connaît que les trois es- 
pèces de l'Afrique australe mentionnées par Schænherr (2). 


La liste que j'ai donnée (p. 620) des genres qui me sont restés in= 
connus, sans que je voie quelle peut être leur place, doit être aug- 
mentée des trois suivants : 


Terapopus, Schœnh. Cureul. VII, 2, p. 430. Schœnherr classe ce 
genre parmi les Byrsopsides, entre les Eupaces et les PERIEGES. 
Mais, d'après les tarses spongieux en dessous qu'il lui attribue, il 
est probable qu'il est étranger à ce groupe. Il à pour type un petit 
insecte (hollentotus) du Cap de la taille du Thylacites pilosus. 

Omoines, Bohem. Voy. d: l'Eugén.; Entom.; p. 132. Genre établi sur 
un très-pelit insecte (humeralis, pl. 2, f. 5) du Ghili; M. Boheman 
le place près des ANrnoxomus. Un exemplaire mutilé, qu'il a bien 


{1) Syn, Avion, Thunb. Nov. Act. Upsal. VII, p. 118. 
(2) T. sanguineus Thunb., fallar, bicolor, Sshœnh., Curcul, V, p. 451. 


ADDITIONS ET CORRECTIONS. 611 


voulu me communiquer, ne m'a pas suffi pour reconnaître si cette 
analogie est fondée. 


ScuœnnerriA, Blanch. Voy. au pôle sud; Entom. p. 254. Selon 
M: Blanchard, ce genre serait voisin des Mrcopus, mais il ajoute 
qu’il diffère de ces derniers par la forme de presque toutes ses 
parties; on ne voit pas, dès-lors, sur quoi repose cette analogie. Il 
ne comprend qu’une petite espèce (brevipennis, loc. cit. pl. 14, 
f. 15) de l’île Vanikoro (Polynésie). 


Les changemens que j'ai apportés à la méthode de Schænherr ont 
donné lieu à la publication de deux Mémoires relatifs à la classifi- 
cation des Curculionides : l'un dû à M. Kraatz (1), l’autre à M. Je- 
kel (2). Ces deux savants entomologiques ne sont d'accord, à ce 
sujet, ni avéc moi, ni entre eux. Ce n’est pas ici le lieu d'entamer 
sur cette question une discussion pour laquelle, du reste, le temps et 
la volonté me font également défaut. Je me bornerai à dire, pour ce 
qui concerne M. Kraatz, que, selon lui, la longueur relative du scape 
des antennes fournit les véritables bases d’un arrangement naturel 
de ces insectes, idée qu'il développe longuement, mais en emprun- 
tant presque exelusivement ses preuves à l'appui aux espèces euro- 
péennes. Quant à M. Jekel, ses vues sont beaucoup plus compliquées, 
mais leur exposition exigerait par cela même trop de place, et je suis 
obligé de renvoyer le lecteur à son travail. 

Aussi longtemps que ces idées, et celles qui pourront encore se 
produire, n'auront pas été appliquées à tous les genres de la famille, 
comme je l’ai fait des miennes, il sera prématuré de se prononcer sur 
leur valeur. En attendant cette époque, probablement très-6loignée, 
la classification des Cureulionides est sortie de la faussæ voie dans 
laquelle elle était engagée, et, pour le moment, c’est R l'essentiel. 


(1) « Grundzüge eines natürlichen Systems der Rüsselkæfer, » Berlin. entom. 
Zeitschr. VII, 1864, p. 154. —Voyez aussi (ibid. p. 239), sur ce sujet, quel- 
ques observations de M. De Kiesenwetter. 

(2) « Recherches sur la classification naturelle des Curculionides. » Ann, d, 1. 
Soc. entom, 1864, p. 537. 


. FIN DU TOME SEPTIÈME. 


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TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES 


FAMILLES, TRIBUS ET GENRES 
GOMPRIS DANS CE VOLUME. 


ADACODIUS TT NB Aneurhinuss.1 4. "1870 
Acalles:. #4, nul Anisognathus, . . . . . . . 411 


Acallopistus. =. 1,00 23 Anocerastes., ..….., 11.5. 1588 
Acantharhinus. . . . . . . 293 Anomocerus. , . . . . .. 133 
Acanthinomerus,. . . . . . 326 Anom@æoarthria.. . . . , . 9234 
Acanthopygus. . . . . .. 501 ANTHRIBIDES. . . . . .. 476 
Acanthothorax. . . . . . . 496 | Anthribisomus, , . . . : . 546 
AGENTS Ne moe eetes 64 ANTRNDUS =. rte TA 
ACICHEMISE. 0 31 ANTLIARHINIDES, , . « . . . 180 
ACDPNUS 2.5, IS 513 Antliarhinus. . . . . . , . 482 
ACTALUSI OR. 5e 1468 Aonychus. 6.41%. ,2.0Mtd 
Ædemonus, 1.1, 14121. 1: 448 1) EP Eu LV 
Aglycideres. « . . . . . 607 | Aparoprion.. . ... "2". 329 
AIDITOR pre atee ele verve fe 5 ApRtADIA ete ITS 
ANCIDIDRS. 2, Ms sc 14 Aphanartrum.. , , . . , . 975 
AIdOnuS tra Merci 130 Aphiocephalus, . , . . .. 277 
ATHCOpUSS 593 Aphioramphus, . , . , .. 36 
AMBIUSS save era ns 16e 209 AnDlentgrseusrerte tire Bb] 
Amaurorhinus. . . , . .. 324 Apostasimerus. . , , , , . 242 
AMETDINUS.../....... 42 Apotomorhinus.. . . . .. 226 
AMEPISS. he cons eme 4 APTOSTOMAsree Poe eee 113 
Amerismus.. . , ,. . . . 461 Arachnobas, "1. JET. 159 
AMOTDAIUS SN ee. tele 265 Arachnopus.. . .... .1.129459 
Amorphocephalus.. . . .. A22 ATBCerus. 2.2. 14 ….. «590 
Amorphocerus, . . . 4 .!, 335 | ARÆOCÉRIDES. . . . . , . . 588 
Amphicranus.. . . . . . . 384 ATBOCETUS. .. ln. IN 590 
Anaballne er RO Aræocorynus,. , . . . . . 390 
Anacerastes, , . . + . +. 556 | Aræosarus. . . . , 122,1, 71590 
ATAICISE M en 97 ATCNATIAS + 2 te de MES TALIS 
ARLON ce à - 0. 526 Arrhenodes.... .. 4. ., 429 


Ancylotropis. , . , . . . . 508 | Arthrostenus.. . . . , .. 62 


614 


Arthrostomus., . . 


Aularhinus.. . . 
Axinophorus. , . 


BARIDIIDES, , , « » 


Baridius. . . . . 
Baris, «+ . , 
Barycerus. , 
Barymerus.. . . 
Baryrhynchus. . 
Barystethus.. . . 
BASITROPIDES. . . 
Basitropis. . . . 


Belopherus.. . . . 


Belopœus. . . . 
Belorhinus. . . . 
Belorhynchus.. . 
Blaberus.. . . 


Blastophagus.. . . 
Bothrobatys. . . . . 


Brachycnemis.. . 
Brachytarsus.. . 
BRENTHIDES. . 


BRENTHIDES VRAIS. . 


Brenthus.. . . . 


BRUCHIDES. 
BRUCHIDES VRAIS. 
BruChUR 
Bulbifer. . . . . 


Bulbogaster. . . . 


Byastus. . . .. 
Bythoprotus. 


Calandra.. . . . 
CALANDRIDES, . . 
Callinotus. . , . 


Calodromus.. . . . . 


Camaroderes.. . 


CAMAROTIDES. , . . 


Camarotus.. . . 
Camptocerus. . . 
Camptorhinus. . 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


_.... 


nee ie 


ni ho 0) 


Sade ue 


Pages. 
179 
75 
297 


| 
| 


Camptotropis.. . .« . 


CAMPYLOSCÉLIDES. 
Campyloscelus. . 
Caranistes. . . 
Carphoborus, . 
Caryedon.. . . 
Caryoborus.e … » 
Caryopemon. . . 


Catapycnus.. .# . 


Catapyges.…. « . 


Catolethrus..…" #" . . 


Caulophilus.. 
Caulotrupis.. . . 
Cedus. . . 


CCE ET 


Cenocephalus.. . . 


Centrinus. . 


Centrophorus. : . 


Ceocephalus. . . 
Cephalobarus.. . 


Cerambyrhynchus.. . . . 


Cercidocerus. . . 


Cerobates ment RE 
CEUTORHYNCHIDES. + « «+ « « 


Ceutorhynchidius. 


Ceutorhynchus.. . . . . . 
Chætectetorus. . . . . 


Chalcodermus. . 
Chærorhinus.. . 
CHOLIDES.. . 
CROlUB 65 ere 
Choragus.. , . . 


Cidnorhinus. . . . . , 


Cladione. . . . . 
Clæoderes. . . . 
Cleogonus. . . 

Cleopus. . . . 
Cnemargus.. « ; 


Cnemecælus. . . « . . . . 


Caæliodes.. . . . 


Cœlogaster,. . . . 


Cœlosternus. . . 
Coleomerus.. . 


Collabismus. . , . . 


Colobodes. . . . . 


Conocephalus. . . 


Conoderes. . . . . 


Conophorus... . 


Li 
+ 


à 4 
à 


A 


“on ILLES, TRIBUS ÊT GENRES. 


Conoproctus, . . . . , , . 9255 DIRBUR Se sm enr s 

Conotrachelus. , . . , . . 54 DIGSTATOPIS 1 
Coptogaster.. . . . . . , . 386 Diastrophus.. . . . . . ,. 
GoOpiUTUS NS eue | Diem un. 


Corus tard Dinocentrus. . . . . . .. 
Corrhecerus. . . . , , . . 548 | Dinorhopala. . . . , . .. 
CONMDPINR ENT E, à som 385 | Dionychus. . : ., . . ,. 
Corynephorus. . . , . 84 DIONMENUS Sms cu sai 


Coryssopus.. . . . ... .. 163 DIDIER er eee 
Cossonipes. . . . . , . . . 319 | Discotenes. : . . . . . . . 
GOSSONUS. 1252 +00. 000 | MDiürusse ts 2 2, . 
Cotastens een 330 | Dœothena. . , . . . . .. 
Craspedotus. . . . . . . . 189 | Dolichocera.. . . . . . .. 
Cratopaniss 5.04... 2970 Dryocætes. . . ....,,. 
Cratosomus.. . . . . . . . 145 | Dryophthorus. . . . . . 
Crepidotus. . . . . . . . . 284 | Dysnos.. . . ., 
Crossotarsus. . . . . . . . 389 

Cryphalus. . . . . nee 20918 E 
CRYPTORHYNGHIDES., . « . . 48 

Cryptorhynchus, . . . . . 121 | Xccoptogaster.. . . . . .. 
Cryptungusss., ch 978 Ecelünerus......142 
CURCULIONIDES (Surre)., , 1 Echinoderd.. . .. «nt. 
Cyamobolus. . , . . . . . 110 | Ectatorhinus. . . . . . .. 
Cylindra.. . . ..,. . .. 391 | Ectatotropis. . . . . , .. 


Cylindrocerus.. . . : .,.. 235 Ectocemus. . . . . cer 
Cylindrocorynus. . . . .. 125 | Eczesaris.. . . . . . .… 


Cylloramphus. . , . . . . 63 | Elattocerus.. . . . . . .. 
Cyphagogus. . . . . . . . 410 | Elasmorhinus.. . . . . . 
Cyphirhinus. « .« . .. + » 2925 ÉRIDIeUTUS RE rte 
Cyphorhynchus. . . . . : . 4 | Enedreutes.. , . . . , . 


Cyrlomon. . . . . . . . . 161 | Enedreytes.. . . . . . .. 
CYttorhinns "52,7. 0202 HUE RE RS 
Cyrtotrachelus, . . . . . . 271 EPIPÉDINES: 2e re non 
Epipedorhinus. . ., . . .. 

D Epipedusis. + «+. ° 


, EDINOV Eee. 1 NIUE 
Dactylocrepis.. . . . .. . 258 ENOMOICS retro. ee 
Damicerus us seu 392 Ernoporus... . + , ,. 2. 


Dasycorynus. . . . . . +. 560 ENOCUS RE IA 7, à DID 
Decataphanes.. . . . . . . 557 Estenorhinus.. . . . . .. 
Dendroctonus.. . . . . . . 860 ÉADNECA eee re detre LOTS 
Dendropemon.. . . . . . . 564 EUPaGIrus... 1", ue 
Dendrotrogus.. . . ... .. 564 EUbnic HO. rte 
DÉRÉLOMIDES. . . . . . , . 9 Encalus:.."., te 
DÉTOUR eus sets 10 EUCOLYAUS. Ne 
Desmidophorus.. , . , . . 55 EUDÉRIDES. . , 


Diamerus.. . . +0.0.1.007 Eudereds en" 2 


616 TABLE ALPHABÉTIQUE LE 


Pages. 
Eugigas. + . : . . . . . . 494  Hucus. . . , . .. + 
Eugnoristus. . . . : . + . 298 Hybomorphus. : . . . . 
Eugonus.. . . . « . « . . D71 » Hybophorus. . . : . . . . 
Eumycterus. . . . . . . . 231 Hydaticus.. =... + 
Euparia. . « « . + . « «+. D19  Hylastes. . . . . . . . . 
Eupsalis. . , : , . « . . « 430  Hylesinus: 4 + 4 « +." : 
Purtinir es va NU, a ODA MO HOT EUSeR en a ver mme +p 
Eurhinus.. + : . « + «+ « +221 Hypoborus.. . « «+ : « 
Euscepes.: + + « « +. + +000 Hyposarothra.. . . +: . . 


Euthyrhinus. . . . . . . . ind Hypothenemus. , . . . . . 
Eutomus. * + « . . . « «+ 369 Hypselotropis. . CU DR Ten 


EUTOxUS. + « Ro HVDSPUS rue een MES 
Eutrachelus.. . . . « .« . . 439 Hypsophorus. . . . + . . . 
Exechesops.. . . . . . . « D43 | 
Ertlisnas nr Pie Rien 1 C7 


G | Idiopus: + « 4... +. fl 

| Jonthocerus:. . . . . . . . 44 

Gasterocercus.. . . . .« . . 118 Ischnocerus. : . . . . . . 505 

Cénethilas 0. Mn 80) Ischnomerus.. . . + . . . 414 

Genyocerus.. . . . « « : « 998  Ischyromerns.. . . : + «+ M6 

Glochinorhinus.. . . . . : 103 IsoRnyYNGHIDES. . . . . . . 172 
Gorguss à ne mena Isorhynchus. » » = RNCS 

Guioperus, . + «+ + «+ « « : 18 Ihyporus: + 1.0 OT 

GYMNÉTRIDES. . . « - |. «6 Ithystenus. . . . . .« . : . 467 
Gymnetron.. « « « « + + » 7 


Gymnognathus.,. . . . . . 525 ! L 
Gynandrocerus.. . . . « : 968 
Gynandrorhynchus. . : + 450 Læmosaccus. . . . » . . + 13 
Lagopezus. - + "4" 17 540 
H Lasiorhynchus. . . ; . . : 469 


Lechriops. . + . + «+ +1: #M49 
Hibrissusi rs... 02047 Leipommata. . . + 4 « . 333 
Hadroplontus.. . : . + + : 198 | Lembodes. , . . . . : . : 99 
HAPLONYCIDES:. % « + 200246 LÉMOSACIDES. .6s .. . . 12 
Haplonyx.. . . « « 017 Lepisomus. , . . , » + "302 
Harpacterus. . . . . . + . 315 Leptobaris: + « 21060247 
Hemideres. + «te. 195 | Lepfonemus.. … . , . 29088 
Hemigaster.. . « , . + . "154 Leptorhynchus. . . . . + 407 
Hephebocerus.. . . « . . « 416 | Leptoschoinus. . . : # . : 237 
Heteropus. . . . . + « + + 318 tthous: 2.525 2 MINIER 
Heterotoxus. « « . … « . . 283 Liparthrum. . . , . + . . 376 
Hexarthrum. . « . .« .« . . 4 Lispodemus. . . .: 1.24 


Homalonotus.. : « » … aranin | AD ItOCénUA Ar nue 3008 | 
Hoplitopales. . . . . . .. 29 | Litodactylus. . . . . : «1 205 | 
Hoploparoæus.. . , . « . + 23 | Litomerus. . . ..... . + : 43 | 
Hormocerus. . « . . . « . 447 Litorhynchus.. . . … «+ + 278 


Litosomus. . . . . 
Liturgus.. . « « . 


Loboderes, . . . 
Lobops.. . . . . 
Lobotrachelus. . 
Lophocephala. . . 
Lymantes. . . . 


DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES. 617 
Fages 

CE Misthosima.. . , . + . « . 591 
dr Milorhynchus. , . . . . . . 182 


Mitosoma.. . . .« . . . « . 395 
Mitrephorus, . .mw. . « . 61 
Mononychus. . . . . . . . 193 
MVOOIS Rs ee Nas oo 


LEO OUT OM N 
NAT alens s» croi) 
M NaHan 0 ue eue UD 
Mb on Re Nemocephalus. . . . . . . 462 


Macrocheirus.. ,. 


Macromerus. . . 


Macrorhinus. . . . 


Madarus. . . . .« . . 


Nemotrichus. . . . . . . . 548 
Nerthomma.. . . . . . . . 004 
NERTHOPIDES. . . , « + + »« 19 
Nerthopsr. 1. ST TS 


NOTE enr . «+ 240 

Mantes à 2 2e Den re Se 
M Haiopus Nessiara., .. . .. 597 

3 Dr er dun Nettarhinuss..... 1...) 
Mechistocerus.. , . . .« . . y 

k Nothogaster.. . , . . . . . 450 
Mecistostylus.. . . . . . . No benne 594 
MÉPOCETUS. te «+. MU. RS OR CE 
Mecocorynus. , . « « . 
Mecomastyx: : : . . . . . o 
Meconemus.. : : ... « O0AIUR MN Men 80 
Mecopus. : : . "0. Odontocorynus.. . « . . . 228 
Mecotarsus.. , . . Odontoderes.. . . . . . A4 
Mecotropis. . + + . . « - Œdecerus.. « « « - + UT 
Mecysmoderes, . . . . Ommatolampus.. . . . , . 278 
Megacerus. ; . « . s « Omoidéss su + eee M O10 


Megacetes. . . . 
Megaproctus. . . 
Megops…. . + . 


Melanterius.. , . . 


Melchus. . : . « : » 
MÉNÉMACHIDES.. . « 


Menemachus. . . 
Mesites.. « » . : 
Mesocordylus.. . 


Mesoxenus. . , : . . 


Metadupus.,. . . . 
Miarus.s 1... 


Micrelus.. … 
Microstrates, . . 


Microstylus.. . , . 


Microxylobius.. . . . . 


Onchoscelis.. . . . . . . . 119 
Oncorhinus. . . + . . « + . 229 
Onycholips.. . . . . « .. 347 
Oodemas.. * + . « . . . | 328 
Oplocnemus.. . … +... . 31 
(OP CN A en Le 
OrmiISCUSs. en. . + 552 
Orobitiss Mr - ue 7À 
Orthognathus.. . . . . . . 311 
Orychodes. . . . . , . . . 4932 
Otidognathus.. . . . . . . 213 
Oxyopisthen. . . . . . . . 282 
OXYDYBUS etats ie ee MU 
OXYRHYNCHIDES, « « « « « .« 808 
Oxyrhynchus.. . . . « . . :309 
Ozodecerus.. . . . . . . . 466 


MIOlispa. sr con Ozotomergs. | . . « .,.. 572 


Coléoptères. 


Tome 


618 TABLE ALPHABÉTIQUE 


pP 


PaNDYONNE ER Er D 
Pachymerus. 28, , ,. .. 


Pachyrhinus. , . .. V2, 
PENDIOUS 0. ae 
PATOptes es... US #, 
Pantoteles. mn Ken 
PANTOTÉLIDES::5 des 0e 
Ranablops..…..": 2, Fo 


Parallelosomus. , . , , .. 
BERNOMUS Sn se à 
Glenn en re e, 
Fellophorus..., 4 . 
Penestica.. . .. . , Re 


Pentatemnus. . . . .. Y 
PETITE BUS... 5 à 


Periommatus.. . … . . . 
POAIdRUG ee Eros 
Phacecerus.. . s 
RhACETONYNES". 7... 1... 
Phacelobarus.. . PRE 
Bhænithon.#. . +,+".1a. 
Phænomerus, . : + , Là. 
BhBOCrOtES:: , 1 , ue 
Phaulimia. . . . . . Cr 
RBIBORIUB 7% eee ee 
Phlæoborus. . . . 
Phlœæopemon.. , : . ... à 
Phlæophagus.. . . . . , . 
BOIEOphUUS.. 2.194 
Phlæophthorus.. , . , .. 
PRIS. es PE 
ARIŒATINUS ER ete 
Phlæotrupes. . . .. 
Pholidochlamys.. . . . 
Physomerus.. . . ., dri 
PHYEOPTOCIUS +1 mdise 
Physopterus. . . . , . . 
Plysotonuss ste st ae 
BAVIODIUS TL eh 
PiAZOPNEMIS. he 


Pages. 


Piesorhopalus. . . . . . . 
mir CHLORE 9 


Plagyocorynus, . , . . . . 
PIGIYMENUS.. 7 Mn 
Platyonyx. . . .. 


PXAMYRIDES se ee ter atr 
RIAEYRUE Se 4 er 
Platyrhinus.. . . . . Sete 
PMNheNRs rt Te 


POIVCONYNUSEE mes sn 
Polyderces.."s… à « «ne 
Polygraphus.. . . .. . . 
ROIIOpHUS M rent 
ROQDRALUS, er See 
BOTOPEETUB Ne Leone cel 
Roffhetess; st. mrer. 
Poteriophorus. , . . . . 
Pustimerus "vi se 
Prodector.. + ‘ rs 
PÉUOCES 7, mers AUEU 
Prophthalmus. , , . . ,. 
Proscoporhinus., . : « , . 
RIOLOU US; lens rus sde 
Protoceriuss.s,. ça 
PUNOPAIUS Ms Pret 
Esophold-e covers 
Pseudocholus.. , , , . . 
Pseudomus.. "1e 
Psilorhinus., . . , . CA 
PRÉROCOLIDES., , , , « 
BIbrOGOLUS.- à 7 mme 
Dteraplectus. ,, ,". 
Pterygostomus. , , . , , : 
Péychodenes, 7 ,, 50,10 
PUCNONUS.5 57 » er sure 
R\laruss "2, . 
PYROPIDES. : , . , . » 
BIOS SCT ie 
Pytiophorus, , . , , , it 


RAMPHIDES. . , , « « Pr à 
ROMnOURE 2 
Raphirhynchus.. . , , , . 
Raymondia.. . . . . . .. 


Rhadinocerus.. , 


LUE ar MT es te 
Rhinastus. 
Rhinobrachys.. . 
Rhinochenus. . , 
Rhinoncus, , « ; 
Rhinopteryx. . . 
Rhinusa. . . ., 
Rhyephenes. lc 
Rhyncophorus. , 
Rhyncodes. . , , 
Rhyncolus. , , . 
Rhyssomatus.. . 


Rhyticephalus. . . . 


Rhytidosomus. . 


Rutidosoma.. . . . 


Ryssematus., . , 


Scambus.. .. . 
Schimatocheilus. . 
Schizotrachelus.. 
Schænherria, . . 
Sclerocardius.. . 
SCOLYTIDES. . . 
SCOLYTIDES VRAIS. 


SCOÏVÉDE I... 
Sebasius, 7 


SITES ee ee 
SIPALIDES,, « + » 


SIDA ee are 


Sitophilus. , . . 
Solenosternus.. . 
Sophrorhinus.. . 
Spathidicerus.. . 
Spermophagus. . 


Sphadasmus. . . . . 


Sphænocorynus.. 
Sphæncgnathus. . 
Sphenophorus. . 
«Sporus.. . ... . 


Slenocarus. . . . . 


Stenocerus.. . , 


Slenometopus, . . . . 


Stenoscelis,, . 
SIENOLIS RE 


À PTE UMA 10 


pr 


DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRÈS. 


Pages. 
174 
316 

34 
586 
130 


Stercodermus.. . . 
Storeosomus. . . . 
NITAUNE TR: 
STROMBOSCÉRIDES. « 
Stromboscerus. , . 


Strongylopterus. , . 


Strongylotes. . . . 
Symmerus.. , . . 
Symmorphocerus, . 
Sympiezopus.  , 
Sympiezoscelus.. . 
Syntaliborhynchus.. 
Systaltocerus.. . . 
Syslellorerus. . :. 
Systellorhynchus. . 


T 


TACHYGONIDES.. . 


Tachygonus. . « . . 


Tachycpus. . . . . 
LANB ONE EE 
Taphroderes. . . , 
Tapinotus, . , . . 
TOITEUS nn 


Temnolaimus., . , , 


Teramocerus. , . . 
Terapopus. . . . . 
Tesserocerus. . . 
Tetragonops. . . . 
Tetragonopterus. . 


Thamiocolus. , . . . 


Thamnurgus.. , . 
TIMOR ES EURE 
TOMICUSS + mes 


Tophoderes.. , . . ,,. 
Torneuma. 
Torneutes. , . , . , 


Toxonotus. ., , , . 


Toxorhinus.. , , , . . 


Trachelizus.. . . . 
Trachymerus , . . 


LTABOPUS AM. 


Traphecorynus.. . 


TROUS ee rondes 


Tribotropis.. . , . 


Trigonopterus. . . . 


620 TABLE ALPHABÉTIQUE DES 


Trigonorhinus. x; « . . . 
Trigonotarsus, : , , . . 
Triotemnus.. « « ; .« : 


Tropideres. «+, . 
TROPIDÉRIDES., « « « » + » 
TrOPIDUQUE Le de 


MENDBEUS ES + éme see 


TEXPÉTIDES ane ete rames 


Trypodendron. . . . . . 


MYIOUES ARLES use 


ULOCÉRIDES.515 © à « + 


Ulodennsss 6 0 tee 
ULOMASCIDES. « , « « « e - 
Ulomascus. . + 5 « . .« + + 


URODONTIDES, , « « + + . 


FIN DE 


Pages. 
«+ 579 
. 288 
« 976 
535 


FAILLES, TRIBUS ET GENRES. 


Uropterus. 
Uterosomus.. 


Xenocerus. . 


7 À RE ST De 


X 


. 
ns | 


Xenorchestes. 


Xerodermus. 
Xyleborus. . 
Xylinades. . 
Xylopemon.…. 
Xyloterus.. . 


Zemioses.. . 


Zetophlœus.. , 
Zygænodes.. . 
ZXGOPIDES. . . . 


Zygops.. . . 


LA TABLE ALPHABÉTIQUE. 


————_—_—_————— 


BAR-SUR-SEINE, — IMP. SAILLARD. 


« PPON 


tu plus le même à mon 
qu'à présent? pourquoi 
la même que je l'ai coa- 
êmes balles, des mêmes 
avec la même corde que 
tient en commun. Nous 
e, la même bourse, les 
he. Aujourd’hui le banc 
ous fimes nos mutuelles 
loi-même, tu me fuis, tu 
> un étranger pour toi. 
n te fais à toi-même. Ce 
une superbe partie de 
x te cherchait de tous 
me apercu dans la cour. 
tis pour la promenade et 
oi, tu ne m'as pas même 
ue dit-on dans le petit 
de même que s'ilétait 

e toujours Félix, comme 
me mère que lui. Ah!si 
+ comme je gémis! je 
sommeil. Il à’en est 
evoi ; car tu parais jouir 
we n'est pas même chan- 
1e trouver à la récréation 
‘apporté un cent de mar- 
: touché. Je veux quetu 
, mon cher ami, et tout 


t712.( Net F.,) 


5 ) 


mn amêime temps attaque le 


Réponse de l'élève de la pension *** à l’élève 
LL LS 


du collége ***. 


Mon cher ami, je sais qu'il est beau, fort beau 
même de pouvoir se dire collégien. Mais si la vie 
de collége a ses charmes, celle de la pension n’est 
pas sans agrément. C’est le bonheur qu'il faut 
chercher, et je crois lavoir trouvé. Tu m'as plus 
d’une fois rempli de surprise. Est-ce ainsi que tu 
me parlais pendant les vacances. C'était la liberté, 
l'indépendance que tu aïmais, et te voilà en cage! 
J'y suis aussi, il est vrai ; mais quelle différence! 
ce n'est pas que je me plaigne, mais c'est qu'au 
contraire je sens que le moins malheureux de nous 
deux n'est pas toi. Quoique jusqu'à présent tu l'aies 
toujours emporté sur ton ami dans tes études, ce 
m'est pas à dire pour cela qu'il fut un mauvais 
septième. En arrivant à la pension, ce qui m'a été 
le plus ntile, c’est la complaisance du chef lui- 
même de l'établissement qui s'est fait un plaisir 
de maider. Ce qui t'étonnera , c'est que je 
suis maintenant un des premiers de la classe, et 
ce que j'espère, c'est que j'aurai un prix de thème. 
Nous suivons les cours du collége Charlemagne. 
C'est se tromper que de croire que les études 
d’un collége soient meilleures que celles d'un autre. 
Ce dont personne ne doute, c'est que l'émulation 
seule est cause de tous lessuccès, ét ce qui ne te 
surprendra pas, c'est que nous avons {ous le plus 
grand désir de faire honneur à notre pensios. Ce 
serait mentir que d'avancer que notre nourriture 


« (248 ) 


La vérité obtint une grace dont ie. nntres. par leur 


de sagacitésque : vous 62, AVEZ VOS ROME en 
facilement qu'il faut faire chaque chose en temps 
et lieu, et que c’est être mauvais élève quede vou 


loir toujours marcher en sens mverse avec le règle- 
ment du collége dont vous ayez l'honneur de faire 


partie. 
$ 623,(N,etF,) 


DES ADVERBES, 


Que adverbe, que de désir, ne que, que entre deux 
négations, que d’admiration. 


$ 470, 471, 472, 473, 474 475, (V.) 
Maître Job et ses ânes. 


Allons, mes ânes, que tardez-vous? que nevenez 
vous auprès de moi? que n’accourez-vous à la voix 
du maître qui vous appelle? Mes chers petits ânes, 
il faut partir. Que ne suis-je déjà à la ferme. Je 
sens l'odeur de la soupe aux choux qu'on mange 
peut-être sans moi. Que ne puis-je en avoir ma 
part? Que je voudrais boire un verre de cet excel- 
lent cidre dont ma grand'mère raffole ! que lui a-t-il 
coûté, ce cidre? que n'en äi-je un baril à ma dis- 
position ! Mais, allons donc, mes ânes! ne craign° 
vous pas que nous n'arrivions trop tard. Ains’ 
lait maître Job, le garcon le plus sot, ler” 


ile « 


Zoologie générale (Supplément à 
Buffon), par M. H. GEOFFROY RL, 
pas de l’Institut, professeur au Mu- 

+séum. 


Cétacés, par M. F, CuvEr, membre 
de l’Institut, professeur au Muséum. 


Reptiles, par M. C. Duméaiz, mem- 
bre de l'Institut, professeur à la Faculté 
de Médecine et au Muséum, et M. Br- 
BRON, aide-naturaliste au Muséum, Pro- 
fesseur d'histoire naturelle, 

Poissons, ju M. Aug. Duménir, 

rofesseur à la Faculté de médecine etau 
uséum. 

ÆEntomologle (Introduction à [lE- 
tude de a M. Th. LACORDAIRE, pro- 
fesseur à l'Université de Liége, 

ansectes Coléoptères, par M. Th. 
Laconpaine, professeur à l'Université de 
Liège ct M. Gars, membre de l’Acadé- 
mie royale de Belgique. 

Hnsectes @rthoptères, par M. Av- 
DINET-SERVILLE, membre de la Société 
Entomologique. 

xnsectes mémiptères, par MA. 

xor et SERVILLE, membres de la So- 
ciété Entomologique. à 

Hnsectes Lépidoptères, par MM. 
Borspuvaz et GUËNÉE, membres de la So- 
ciété Entomologique. 

insectes Névroptères, par M. 
Rawsur, membre de la Société Entomo- 
logique. ù 

nsectes Hyménoptères, par 
M. LEPELLETIER DE ST-l'ARGEAU, membre 
de la Société Entomologique, ct M. A. 
Brusré, doyen de la Faculté des Sciences 
de Dijon. 6 

Ensectes miptères, par M, Mac- 
Quanr, recteur dn Muséum de Lille, 


DIVISION DE L’OUVRAGE 


et Noms des Collaborateurs. 


— 


Aptères (Arachnides, SHOrRDE 
etc.), par M. WALkENAER, membre da 
l'Institut, et M. P. GeRvAIS, professeur 
à la Faculté des Sciences de Paris. 

Crustacés, par M. Mizne-Enwanos, 
membre de l'Institut, professeur au Mu- 
séum: 

Mollusques (En préparation). 


Helminthes, par M.DuyARnIN, doyen 
de la Faculté des Sciences de Rennes, 
Annelés marins et d'eau douce, 
parM.De QuaraerAGes, membre de l'Ins- 
titut, professeur au Muséum, et M. LÉON 
VaïzrANr, professeur d'histoire naturelle, 
Zoophytes Acalèphes, par M.LEs- 
Son, correspondant de l’Institut, phar- 
macien en chef de la marine, à Rochefort. 
Zoophytes Échinodermes, D 
M. DuyarpiN, doyen de la Faculté des 
Sciences de Rennes, et M. HuPÉ, aide-na- 


:turaliste au Muséum, 


æoophytes Corailliaires, par 
M. Mrene-Enwarps, membre de Ÿ'msti- 
tut, professeur au Muséum', ét M, J. 
HaAIME, aide-naturaliste au Muséum. 

Æoophytes Enfusoires, par M. Du- 
JARDIN, doyen de la Faculté des Sciences 
de Rennes. 

Botanique (Introduction à l'Etude 
de la), par M. DE CANDOLLE, professeur 
d'histoire naturelle à. Genève. 

Végétaux Phanérogames, par 
M. Spacu, aide-naturaliste au Muséum, 

Végétaux @ryptogames (£n pré- 
paralion). > 

Géologie, par M. Huor, membre de 
plusieurs Sociétés savantes. 

Minéralogie, par M. DELAFOSSE, 
membre de lMnstitut, professeur au Mu 
séum et à la Faculté des Sciences de Paris, 


Prix du texte (Chaque volume d'environ 500 pages) : 


Pour les souscripteurs à toute la collection : 6 fr. 
Pour les acquéreurs par parties séparées : Tfr. 


Le prix des volumes imprimés sur papier grand-raisin (format des 
planches) est double de celui des volumes imprimés sur papier carré vergé. 


Prix des planches : 


Chaque livraison d'environ 40 planches noires : 


3 fr. 50 
coloriées : ThiTe 


Les personnes qui veulent souscrire pour toute la Collection peuvent 
prendre par partie séparée jusqu'à ce qu’elles soient au courant de tout ce 


qui a paru. 


Bar-sur-Seine, = Imp. SAILLARD. 


CONSERVATION 
REVIEW SR nes 


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