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Full text of "Histoire naturelle des insectes : genera des coleopteres, ou expose methodique et critique de tous les genres proposes jusqu'ici dans cet ordre d'insects"

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Date Due #6 


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RETURN TO 
ENTOMOLOGY LIBRARY 
Cornell University 
Ithaca, N. Y. 


Cornell University Libra 


ET 


COLLECTION 


SUITES À BUFFON 


FORMANT 


AVEC LES ŒUVRES DE CET AUTEUR 


UN 


COURS COMPLET D'HISTOIRE NATURELLE 


PUBLIÉES AVEC LA COLLABORATION 


de Membres de l'Institut de France, 
de Professeurs du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, 
et de diverses Facultés, 
de Membres de la Société Entomologique de France, ete. 


2690 — 


INSECTES GOLÉOPTÈRES 


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PARIS 
RORET, LIBRAIRE-ÉDITEUR 
RUE HAUTEFEUILLE, 12. 


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( 134 ) 

vous conduira toujours dans le séntier de l'hon- 
neur. Le domestique que vous m'avez envoyé a 
perdu la lettre dont vous l'aviez chargé , et ï ne 
s'est plus souvenu de ce que vous lui aviez dit ; 
mais j'irai vous voir bientôt et vous m'instruirez 
de tout ce qui m'intéresse. J'aime les enfants labo- 
rieux et toujours je les aimerai, toujours je les fa- 
voriserai; je leur donnerai les éloges et les récom- 
penses dont ils sont dignes. Je vous dois le prix 
d’un manteau, je vous le paierai ; jamais je n'ai 
nié mes dettes , je les ai toujours au contraire ac- 
quittées exactement. Iuformez-vous à tous cenx 
qui me connaissent, ils vousle diront. Les richesses 
et les dignités sont communément nuisibles aux 
hommes , elle les rendent orgueilleux : l'adversité 
au contraire leur est utile , elle les rend sages. Les 
plaisirs innocents peuventseuls laisser une joie pu- 
re dans l'âme. Tout ce qui la souille , l'attriste et 
et la noircit, 


$ 547 (N.ctF.) 


Vidi tuam domunt et illius pulchritudinem miratus 
sum. Res est gravissima, huic operam dabo. 


6 333 et 334 (V.) 


Un homme qui a su vaincre ses passions el y 
mettre un frein a remporté la plus belle de toutes 
les victoires. L'excellence des sens vient de la na- 
ture ; mais l'art et l'habitude peuvent y ajouter un 
plus grand degré de perfection. Des pays autrefois 
contigus à la mer en sont aujourd'hui fort éloignés, 
nous pourrions citer, par exemple, Aigues-Mortes 
et Ravenne, J'ai lu le petit ouvrage que vous m a- 


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Qui implorera vain. 
vous le demande , 
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Quid a, 


Vous ne m'avez 
départ , mon cher 
pas le plaisir que j 
donc promptement 
rez en obtenir le pa 
Lails sur vous et sur 
vous ? À quoi cons 
lisez-vous ? Qu'étud 
passez une grande 
ner votre instructio 
distraire dans votre 
de la santé de votr 
malade ? Que boit 
lui être favorable. 
l'intérêt que je lui 
pondu à toutes m 


-rai des choses qui 


Allez porter ce pi 
dez-vous ; que vou 
Les moments sont 
ti quand vous arriy 
rai le prix de votre 
drez. Vous êtes déj 
sion ! Qu'avez-vous 
té vos propres expl 
EN I 7 D, ., 


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HISTOIRE NATURELLE 


__ INSECTES 
COLÉOPTÈRES 
IV. 


HISTOIRE NATURELLE 


DES 


INSECTES. 


sh 


GENERA 


DES 


COLÉOPTERES 


ou 


| EXPOSÉ MÉTHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JUSQU'ICL 
DANS GET ORDRE D'INSECTES, 


PAR 4 
M. Th. LACORDAIRE, 4 


Ghevalier de l'Ordre de Léopold, Professeur de Zoologie et d'Anatomie éomparée 
à l’Université de Liège, Membre associé de l'Académie des sciences et beles-lettres 
de Belgique, etc, etc. 


TOME QUATRIÈME 


CONTENANT 


LES FAMILLES DES BUPRESTIDES, THROSCIDES, EUCNÉMIDES, ÉLATÉRIDES, 
GÉBRIONIDES, CÉROPHYTIDES, RHIPIGÉRIDES, DASCYLLIDES, MALACODERMES, CLÉRIDES, 
LYMÉXYLONES, GUPÉSIDES, PTINIORES, BOSTRICHIDES ET CISSIDES. 


PARIS 


LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, 
RUE HAUTEFEUILLE, 12. 


1857. 
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VEDETTE ENS SEA 


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GENERA 


DES 


- COLÉOPTÈRES. 


FAMILLE XXXIL. 


BUPRESTIDES. 


Bouche inférieure, — Languette sans paraglosses, souvent cachée der- 


rière le menton. — Deux lobes aux mâchoires , inermes, lamelliformes: 


et ciliés. — Antennes de onze articles, dentées en scie. — Tête très- 
courte, verlicale, enfonie dans le prothorax jusqu'aux yeux. — Pattes 
courtes; cavités cotyloïdes antérieures largement ouvertes en arrière ; 
hanches antérieures et intermédiaires globuleuses, leurs trochantins très- 
apparents ; les postérieures lamelliformes, canaliculées sur leur bord 
postérieur ; tarses pentamères ; leurs quatre premiers articles pourvus de 
lamelles membraneuses en dessous. — Abdomen composé de cinq seg- 
ments en dessous ; les deux premiers soudés ensemble. — Prosternum 


terminé par une saillie plane, reçue dans une cavité sternale et fixe dans 
celte dernière. 


Avec cette famille commence une suite considérable d'espèces que 
Latreille avait, dans ses derniers travaux, réunies sous le nom commun 
de Serricornes et qu'il avait partagées en plusieurs sections, dont la pre- 
mière, celle des Sternoxes, était divisée à son tour en deux tribus : celle 
des Buprestides et celle des Elatérides (1). De ces deux tribus, la première 


(1) Voyez le Règne anim. éd, 2. IV, p. 42, sq. Ce n’est qu'en 1825 que La- 
treille (Famill. nat, p. 246) a employé le nom de Serricornes. Celui de. Ster- 
noxes ést beaucoup plus ancien et remonte jusqu’à son Hist. nat, d. Crust, et 


Coléoptères. Tome IV. 1 
& 


a BUPRESTIDES. 


est la plus naturelle, à ce point que jamais on n’y a introduit aucun 
élément étranger, tandis qu'aujourd'hui même les limites de la seconde 
ne sont pas encore parfaitement fixées. 

Les Buprestides constituent en effet un des groupes les plus homogènes 
des Coléoptères. Leür corps, plus ou moins allongé, rarement (Tracnys) 
très-court, est d'une rigidité remarquable, la tête, très-peu mobile, étant 
engagée en partie dans le prothorax qui, lui-même, à quelques excep- 
tions près (plusieurs Chrysobothrides), est appliqué exactement contre 
l'arrière-tronc et fixe. La solidité des téguments, qui est générale chez 
ces insectes, augmente encore celle rigidité due à l'intime connexion 
des deux parties en question. 

Par suite de cette position de la tête, les organes buccaux sont infé- 
rieurs, très-courts et en même temps d'un volume comparativement 
petit. Cette famille est une de celles où ces organes n'ont plus leur valeur 
systématique ordivaire. Les modifications qu'ils éprouvent ou sont insi- 
gnifiantes, ou ont lieu dans un même genre naturel sous Lous les autres 
rapports. Aussi ne les verra-t-on figurer que très-accessoirement dans 
la classification exposée à la suite de ces généralités. 

Le menton est corné, mais souvent sa partie antérieure devient sim- 
plement coriace et de couleur testacée. Ses formes se réduisent au fond 
à trois : tantôt il est très-court, un peu rétréci et coupé carrément, avec 
son bord antérieur assez souvent tridenté, mais faiblement (par exemple 
Chalcophorides) ; lantôt presque en carré transversal (la plupart des 
Stigmodérides); tantôt enfin triangulaire ( Chrysobothrides, Agrilides, 
etc.) La languette plutôt coriace que membraneuse, parfois cornée et 
épaisse (Becronora), est située derrière lui et très-souvent invisible. 
Elle est trilobée, trigone ou tronquée en avant et ne possède aucun ves- 
tige de paraglosses. Les supports des palpes labiaux la flanquent de 
chaque côté, et ces palpes eux-mêmes, qui sont très-courls, ne semblent 
le plus souvent composés que de deux articles, quoiqu'en réalité il ÿ en 
ait toujours trois, mais dont le premier est souvent réduit presque à rien. 

Des deux lobes des mâchoires l'interne est le plus petit et en triangle 
aigu ou lancéolé; l'externe varie un peu plus ; sa forme la plus constante 
est celle d’une lame dilatée au bout et arrondie en dehors. Les palpes 
maxillaires ne semblent très-souvent aussi composés que de trois articles, 
le premier étant, comme celui des labiaux, très-petit. Les mandibules 
n'affectent que deux formes : ou elles sont très-épaisses, arrondies en 
dehors, concaves au côté interne, avec une ou deux petites dents sur ce 
bord, et tronquées à leur extrémité ; ou elles sont amincies en dedans et, 
par suile, plus ou moins tranchantes. Quant au labre, ilest généralement 
transversal et légèrement échancré ; celui de la plupart des Stigmo- 


à. ns. IX, p. 5. M. Westwood (An. Intr. to the mod. classif. of Is. I, p. 178 
et 223) a changé le premier en colui de Pmocenata, et le second en celui de 
MacRoSTERNI, 


BUPRESTIDES. 3 


dérides est seul plus long que large, rétréci et légèrement fendu en 
avant (1). Là 

Les antennes sont médiocres et même assez courtes. Le point où elles 
commencent à être dentées varie du 3e au 6e et même au 7° article; 
ces différences peuvent être employées, mais non toujours, dans la ca-- 
ractéristique des genres, Jamais ces Organes ne sont flabellés ni même 
peclinés, comme cela a lieu si souvent chez les Elatérides. Mais si leur 
forme n'a qu'une importance médiocre, il n’en est pas de même de deux 
autres Caractères qu'ils présentent et sur lesquels il est nécessaire de 
s'arrêter un instant , attendu qu'ils servent de base à la classification 
que j'ai cru devoir suivre. 

Le plus important, qui a été signalé par Erichson (2), mais dont l'ap- 
plication n’a pas été faite jusqu'ici, consiste dans la situation des pores 
signalés par ce savant entomologiste dans les antennes des insectes en 
général et qu'il regarde comme des organes olfactifs. Ces pores qui 
n'occupent jamais qu'un plus ou moins grand nombre des articles, sont 
ordinairement invisibles, cachés qu'ils sont par des poils très-fins et 
d’un aspect velouté. Mais ici ils sont, sauf dans un seul cas (Julodides), 
parfaitement distincts et se présentent dans trois conditions différentes, 
comme l’a dit Erichson. . 

Dans la première, ils sont diffus et recouverts par des poils très-fins, 
d’un aspect hydrofuge, analogues à ceux qui existent, Par exemple, chez 
les Parnides ; 

Dans la seconde, ils sont également diffus et occupent les faces su- * 
périeure et inférieure (parfois en même temps la tranche interne) des 
articles ; 

Enfin, dans la troisième, ils sont concentrés sur chaque article dans 
une petite dépression (fossette-porifère)située-tantôt sur la tranche in- 
terne (fossettes porifères nternes), lantôt à la face inférieure elantérieure 
(fossettes porifères inférieures), tantôt enfin sur la troncature antérieure 
(fossettes porifères terminales) de ce dernier (5). 


(1) Très-souvent cet organe présente en dessus une ligne longitudinale qui, 
dans beaucoup de cas, se divise antérieurement en deux branches, lesquelles se 
rendent sur ses côtés. Il en résulte alors qu’il est divisé en trois aires : deux 
latérales grandes et une antérieure petite et trigone. Les deux aires latérales 
sont fréquemment de couleurs métalliques et simulent deux plaques qui se- 
raient superposées à l'organe, Cette particularité n’a aucune valeur générique. 

(2) De fabrica et usu antennarum in Insectis, p. 7, fig. Det E, 1-3. 

(3) Erichson n’a signalé que les fossettes porifères inférieures. IL semblerait 
dès-lors que la troisième de ces catégories devrait être divisée en trois; mais 
il existe quelques passages qui, sans Ôter à ces trois positions différentes toute 
leur importance, les rendent parfois d’un emploi sujet à contestation; ce qui 
n'empêche pas qu’elles soient très-utiles pour caractériser les groupes infé- 
rieurs aux tribus. 

Je n’examine pas la question de savoir si ces pores antennaires sont réelle- 


4 BUPRESTIDES. 


C'est dans ces pores que se trouve la clef de la classification de la fa- 
mille, puis dans le second des caractères annoncés plus haut, à savoir 
le mode d'insertion des antennes, mode qui est aussi variable ici qu'il 
est fixe chez les Phroscides, les Eucnémides et les Elatérides. Ces or- 
ganes sont en effet insérés dans des cavités (cayités antennaires) dont la 
grandeur, la forme, la situation et les rapports avec l'épistome(1) éprou- 
vent de nombreuses modifications sur lesquelles il me paraît inutile de 
m'étendre en ce moment (2). J'ajouterai seulement qu’en dehors ou en 
avant, ces cavités se prolongent en un sillon plus ou moins distinct, lon- 
geant le bord inférieur des yeux, et dans lequel les antennes logent leur 
premier article lorsque, pendant la contraction, elles se replient en 
arrière. ; : 

Au-dessus de chacune des cavités antennaires et même dans leur in- 
térieur, lorsqu'elles sont très-grandes (par ex. PsxcoprerA), on observe 
fréquemment une petite fossette arrondie renfermant un tubercule éga- 
lement arrondi. Ces tubercules frontaux, ainsi que je les appellerai, 
ne sont qu'un simple accident de sculpture et ne sont pas toujours con- 
stants dans les espèces d’un même genre; mais leur fréquence n’en est 
pas moins un fait assez remarquable (3). 


Les yeux des Buprestides sont toujours fort grands, allongés et occu- 

pent en grande partie les côtés de la tête; mais les Chrysobothrides 
ont les seuls chez lesquels ils sont souvent très-rapprochés sur le vertex. 

#” Le prothorax ne présente de digne de remarque que l'existence chez 


quelques Agrilides et la plupart des Trachydes, de deux sillons dans les- 
quels se logent les antennes au repos (4). 


ment des organes olfactifs, comme le pense Erichson; cela importe peu au 
point de vue systématique. Leur étude est des plus faciles et n’exige aucune 
préparation; il suffit d’une bonne loupe. 

(1) Ici, comme dans tous les Sternoxes, sans aucune exception, l’épistome 
n’est jamais séparé du front par une suture distincte. 

(2) A la rigueur, il faudrait distinguer de ces cavités antennaires les cavilés 
cotyloïdes dans lesquelles, comme dans tous les insectes, est reçu le premier 
article des antennes; ce sont deux choses très-distinctes. Toutefois, pour plus 
de brièveté, je n'ai pas cru devoir faire cette différence, la confusion étant peu 
à craindre ; de sorte que ces expressions, par exemple, cavités antennaires très- 
petites, arrondies, signifient que dans ce cas les cavités cotyloïdes existent 
seules, tandis que celles-ci : cavités antennaires grandes ou ouvertes veulent 
dire que chacune de ces cavités est logée dans une autre qui s'étend plus ou 
moins loin autour d’elle. 

(3) Ces tubercules n’ont été signalés que par M. J. L. Le Conte (Proceed. of 
the Acad. of Philad. 1854, p. 83). À ce sujet cet habile entomologiste se de- 
mande si ce ne sont pas des ocelles ou des organes auditifs. Leur facies et 
surtout lirrégularité de leur existence me paraissent s'opposer à ce que cette 
question soit résolue par l'afirmative. 


(4) Ces sillons antennaires qui existent non-seulement ‘dans la famille ac- 


BUPRESTIDES. 5 


‘Jusqu'ici on a pris l'écusson pour point de départ de la classification 
de la famille; mais il est loin d’avoir cette importance. El manque chez 
un assez grand nombre d'espèces; dans la plupart des autres il est fort 
pet. Ce n’est guère que chez les Chrysobotbrides et les Agrilides qu'il 
arrive à un développement assez considérable. Les élytres ne recou- 
vrent guère que le dos de l'arrière-corps. Leurs épipleures sont par 
conséquent très-étroites ou plutôt n'existent qu’à la base de ces organes ; 
en arrière elles sont limitées par un sinus plus ou moins prononcé, Il 
est commun que les élytres soient denticulées sur leurs bords latéraux 
postérieurs ou épineuses à leur extrémité. 

La présence constante des trochantins des deux premières paires de 
pattes (1) est un fait de quelque importance en ce qu’elle constitue un des 
principaux caractères qui distinguent la famille de celle des Elatérides. 
Les jambes sont toutes terminées par deux éperons très-pelils, égaux 
et dont l'existence ne souffre pas d'exception, Les lamelles qui garnis- 
sent le dessous des quatre premiers articles des tarses ne-sont sujettes à 
manquer en partie que dans deux groupes, les Chrysobothrides et les 
Agrilides. Chez les premiers, il n'y en a pas quelquefois sous l'article 
basilaireet même sous le suivant; parmi les seconds, il existe un genre 
(Srenocasren) qui n’en a que sous le pénullième. Ces lamelles varient 
beaucoup sous le rapport de la grandeur et sont parfois très-réduites. 
Les crochets des tarses ne sont dentés ou appendiculés que chez les. 
Agrilides, les Trachydes et dans le genre Sponsor. Il n’existe de slylet 
onguéal ou onychium chez aucune espèce. 

L'abdomen, comme le porte la formule diagnostique de la famille, ne 
compte normalement que cinq segments ventraux. Mais chez un assez 
grandnombre de mâles on en voit deux autres plus ou moins rétractiles 
et qui sont des annexes des organes génitaux. Ils manquent, sauf quel- 
ques exceptions, chez les femelles, ou bien elles n’en ont qu'un. 


tuelle, mais encore dans les trois suivantes, se forment de trois manières essen- 
tiellement différentes, à chacune desquelles il convient dès-lors d’assigner des 
noms distincts. Je les appellerai : È 

Sillons prosternaux lorsqu'ils ne sont qu’un élargissement de ces deux sil- 
lons (sutures prosternales) qui limitent le prosternum de chaque côté et le 
séparent des flancs du prothorax; 

Sillons marginaux lorsque ce sont des rainures creusées à la partie supé- 
rieure des flancs du prothorax, immédiatement au-dessous du pronotum ; 

Enfin Sillons médians quand ils sont situés entre les deux points ci-dessus. 

Les deux premières de ces formes existent seules chez les Buprestides ; toutes 
trois sont représentées chez les Eucnémides et les Elatérides. 3 

(1) Presque tonjours les hanches postérieures présentent, à quelque distance 
de leur extrémité externe, un finillon longitudinal qui les divise en deux 
portions d’inégale: grandeur. L’extêtne, occupant la même place relative que 
“4 trochantins antérieurs et intermédiaires, pourrait bien représenter ces 
pièces. 


6 BUPRESTIDES. 


La cavité sternale dans laquelle pénètre la saillie duprosternum pré- 
sente trois combinaisons différentes quant à la part que prennent à sa 
formation le mésosternum et le métasternum. C'est encore là un des 
caractères qu'on a négligés dans la famille et qui vient en troisième ligne 
après ceux empruntés aux antennes. Personne n’ignore que les Bupres- 
tides ne présentent aucune trace de la faculté saltatoire. Les épimères 
métathoraciques ne manquent que chez plusieurs Chrysobotbrides où 
elles sont recouvertes par les angles antérieurs du premier segment 
abdominal, étun certain nombre d'A grilides chez lesquels une saillie des 
hanches postérieures remplit le même rôle. 

Les deux sexes ne sont que peu ou nullement différents l’un de l’autre, 
et, quand ils le sont, c'est constamment à l'extrémité de l'abdomen que 
se trouvent leurs caractères distinctifs. 

Les Buprestides sont de très-beaux insectes auxquels la richesse de 
leur livrée a valu, dans la plupart des langues de l'Europe, des noms 
équivalents à celui de Richards qui leur a été donné en français. À 
part quelques-uns, la plupart de petile taille, qui vivent sur les fleurs, 
on les rencontre ordinairement sur les troncs des arbres, les bois abattus, 
plus rarement sur les feuilles. Leur démarche est très-lente ; mais en 
plein soleil ils déploient dans leur vol et dans tous leurs mouvements 
beaucoup de vivacité. Quand on veut les saisir, ils se laissent tomber et 
simulent la mort pendant quelque temps. Ce sont, du reste, des insectes 
plus particulièrement propres aux pays chauds. Les régions froides et 
tempérées des deux continents n’en possèdent qu'un petit nombre dont 
les plus grands ne sont pas beaucoup au-dessus de la taille moyenne. 
Les espèces connues s'élèvent en ce moment à environ 1,200. 

Leurs larves, ignorées il y a une vingtaine d'années (1), sont aujour- 
d'hui très-bien connues, du moins pour ce qui concerne celles d'Europe. 
Jusque dans ces derniers temps elles semblaient être très-bomogènes ; 
mais la découverte récente de celles de deux espèces d'Agrilides et de 
Trachydes oblige de les répartir dans deux catégories. Ë 

La première, comprenant les formes typiques, admet quelques dis- 
tinctions secondaires. Celles de ses espèces qu'on peut regarder comme 
tout-à-fait normales (2) présentent les caractères suivants : 


(1) Jusque-là on avait regardé comme appartenant au Buprestis gigantea 
la larve figurée par mademoiselle Mérian ({ns. Surinam. pl. 50) et reproduite à 
cetitre par MM. De Castelnau et Gory, Mon. 1; Buprestis, pl. 1. Il suffit d’y jeter 
ün coup-d’œil pour voir que c’est celle de quelque grande espèce de Lamellicorne, 
probablement d’un Dynastide, — J'ai dit précédemment (Tome IL, p. 45, 
note 2) qu'une larve du Brésil, figurée par M. Westwood, comme celle du Bu- 
prestis attenuata, était celle d’un Passa où peut-être d’un Longicorne, 

Pour une description générale des trs la famille, voyez Erichson, Ar- 
chiv, 1841, p. 82; où Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liége, VID, 
p. 470. 


(2) Les suivantes sont celles dont on possède des descriptions complètes ou 


CR RRORR., L L 


BUPRESTIDES. À 


Leur corps cylindrique ou déprimé, et remarquable paf sa longueu 
el sa gracililé, s'élargit brusquement dans la région prôthoraciqué, ce 
qui lui donne, selon les expressions très-exactes de MM. L. Dufour ét 
Ed. Perris, la forme d'un pilon. La tête est petite et nettement divisée 
en deux portions : l'une, postérieure, revêtue de Léguments membraneüx 
et invaginée dans le prothorax; l’autre, antérieure, cornée (1). Elle ne 
présente aucun vestige de stemmates et porte deux courtes antennes 
composées de deux ou trois articles : Je premier charnu et plus ou moins 
rétractile, le dernier globuleux et très-petit. La bouche se compose : 
d'un menton grand, charnu, portant une languette coriace privée de 
palpes, mais présentant à sa face inférieure deux bourrelets allongés, 
quelquefois réunis par un sillon transversal et paraissant représenter ces 
organes ; deux mâchoires très-peliles, recouvertes par le menton ét 
portant un lobe cilié et un palpe biarticulé ; deux courtes mandibules 
. dures et oblusément dentées à leur extrémité ; enfin d'un labre coriace 
occupant l'intervalle qui sépare les mandibules. Les deux segments 
thoraciques qui suivent le prothorax, sont plus étroits que ce dernier, 
un peü plus larges que les suivants et ne présentent aucun vestige de 
pattes. Les segments abdominaux, au nombre de neuf, comme de cou- 
tume, sont de longueurs inégales et présentent ordiriairement chacun 
un sillon transversal assez marqué. A l’extrémité du neuvième se trouve 
une saillie simulant un dixième segment et au sommet de laquelle est une 
fente anale longitudinale. Il y a neuf paires de stigmates arrondis, la 


au moins des figures : Chalcophora mariana, Ratzeb. Die Forstins. I, p. 59, 
pl. 2,f. 11; Loew, Stettin. ent. Zeit. 1841, p. 34, pl.1, f. 9, avec des délaïls 
anatomiques; Pecchioli, Magaz. d. Zool.; Ins. 1843, pl. 120, f. 1-5; Lucas, 
Ann. d. 1. Soc. Entom. Sér. 2,11, ps 315— Chalc. Fabricii, Bertoloni, Noÿ. 
Comment. Acad, Bonon. V, p. 87, pl. 8; De Casteln. et Gory, Mon. a Bupr. I, 
Chalcophora, pl. 3, £. 2. — Dicerca coslicollis, Chapuis et Candèze, loc. cit. 
p-. 474. — Dic. berolinensis, Westw. An Introd. etc. I, p. 230, f. 28, n648-9. 
— Pœcilonola rutilans, Chapuis et Candèze, loc. cit. p. 475, pl. 4, £. 6. — 
Chrysobothris chrysostigma, L. Dufour, Ann. d. Se. nat. Sér. 2, XIV, p. 1f, 
Pl. 33, f. 6-10. — Antamia quadripuñctata, Ratzeb. loc. cit. I, p. 52. — 
Anth. manca, Ed. Perris, Anh. d. 1. Soc. Linn. d. Bordeaux, XI. 

Pour les auteurs non cités dans cette note et ès espèces sur lesquelles on n’a 
que des renseignements plus ou moins vagues, voyez Chapuis et Candège, 
loc. cit. à 


(1) Cette invagination et cette division de la tête en deux parties ont donné 
lieu à une erreur assez difficile à comprendre. Deux auteurs, MM. Loew et 
Ratzeburg (loc. cit.), ont regardé sa portion charnue comme appartenant au 
prothorax, qui aurait été ainsi composé de deux segments. Un troisième, 
M. Goureau (Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, I, p. 26), allant plus loin, à considéré 
18 prothorax entiér comme étant la tête, et la portion cornée de cette dernière 
Comyne représentant le chaperon. Ges deux opinions, réfutées principalement 
par Erichson, M. L. Dufour et M. Ed. Perris, ne sont rappelées ici qu’à titre de 
documents historiques. 


8 BUPRESTIDES. 


première située latéralement au milieu ou plus ou moins près du bord 
antérieur du mésothorax, parfois dans le pli qui le sépare du prothorax; 
les huit autres paires placées plus haut sur les huit premiers segments 
de l'abdomen et visibles seulement quand on regarde ces segments d'en 
haut (1). Les téguments de ces larves sont glabres ou revêtus seulement 
de quelques poils épars ; ceux des deux derniers segments thoraciques 
et de l'abdomen sont membraneux ; le prothorax seul est pourvu en des- 
sus et en dessous d’une plaque subcornée ; la supérieure présente deux 
lignes saillantes, d’on tissu plus solide et convergentes. 

Dans le cours de la transformation en nymphe, le corps de ces larves 
se raccourcit extraordinairement en comparaison de ce qu'il était dans 
l'origine ; à part cela, sous ce nouvel état, les Buprestides ne présenta 
rien de particulier. 

Les larves des AGnicus (2) ne s'écartent du type qui vient d'être dé- 
crit qu'en ce que leur saillie anale se prolonge en deux pièces cornées 
latérales et diversement dentées, selon les espèces. 

Celle de la Sternocera chrysis dont on ne connaît, il est vrai, que le 
jeune âge (5), commence à s'éloigner sensiblement de ce type, son corps 
s’atténuant graduellement en arrière et étant revêlu de longs poils, sur- 
tout sur les côtés. 

La seconde catégorie ne comprend jusqu'ici que les larves des deux 
espèces suivantes. 

L'une d'elles, celle de la Diphucrania auriflua Hope, de l'Australie, 
décrite par M. Saunders (4), ne se rattache plus aux précédentes que 


(1} La position des stigmates, surtout de la paire thoracique, a été l'objet 
d’une discussion entre MM. L. Dufour et Goureau (Ann. d. Sc. nat. Sér. 2, I, 
p.253, 257, et Il, p. 441 et 253). Ce qu’on a de plus complet sur cette ques- 
tion, est ce qui en a été dit par M. Ed. Perris dans son travail, cité plus bas, sur 
les larves des Acnizus. Mais M. Ratzeburg (loc. cit.) avait déjà antérieurement 
décrit et figuré ces organes avec son exactitude ordinaire. 

(2) Ce sontles premières qui aient été bien connues, et l’on en a déjà décrit 
un assez grand nombre : A. Aubei, Aubé, Ann. d.1. Soc. ent. VI, p.189, pl.8, 
f. 6; reproduite dans Casteln. et Gory, Mon. LI, Agrilus, pl. 5, f. 1. — 4. no- 
civus, Ratzeb. Die Forstins. I, p. 56, pl. 2, f. 7, et dans le texte (p. 54-57) {e- 
nuis, angustulus, biguttatusi(cette dernière a été également décrite par M. Gou- 
reau, Ann. d, 1. Soc. ent. Sér. 2, I, p.23, pl. 2, n° 4, f. 1-4). La larve privée 
de saillie anale que M. Ratzeburg avait primitivement décrite (loc. cit. p. 56 
et 63, pl. 2, f. 8) comme étant celle de l’A. fagi, a été depuis reconnue par 
lui comme n'appartenant pas à cette espèce, mais probablement au Chrysobo- 
thris affinis; dès lors l’exception qu’elle formait tombe d’elle-mème. — À. de- 
rasofasoiatus, viridipennis, 6-gullatus, cinctus, Ed. Perris, Mém. d. l’Acad. 
& Lyon; Scienc. Nouv. Sér. I, p. 108; avec des figures dans le texte. 

(3) De Casteln. ét Gory, loc. cit. I, Sternocera, pl, 1; un œuf est figuré à 
côté de la larve. Antérieurement, M, Guérin-Méneville (Revue Zool.1839, p. 260) 
avait déjà décrit les œufs de cette espèce. 


(4) Voyez son Mémoire intitulé : « On the gall formed by Diphucrania au- 


BUPRESTIDES. 9 


par l'absence des pattes. Son corps est tout d'une venue, presque cylin- 
drique, et le prothorax, bien loin d'être plus volumineux que les autres 
segments, est, ainsi que le mésothorax, plus court et plus étroit que le 
métathorax. Celui-ci, sous ce rapport, ressemble aux huit premiers seg- 
ments abdominaux. Le 9° de ceux-ci est plus court, arrondi en arrière 
et pourvu d'une saillie anale légèrement bifide. 

La seconde, celle de la Trachys nana que M. Heeger a fait connaître 
il y a peu de temps (1), semble appartenir à une toute autre famille que 
celle-ci. La tête est dégagée du prothorax et porte. de chaque côté un 
œil réniforme, Le prothorax est sensiblement plus court et plus étroit 
que le mésothorax. À partir de ce dernier jusqu'à l'extrémité du corps, 
tous les segments vont en se rétrécissant graduellement et avec rapidité : 
ils sont en outre fortement arrondis et séparés par de profondes inci- 
sions sur les côtés. Chacun d'eux est pourvu, tant en dessus qu'en des- 
sous, d’un écusson corné et de deux verrues latérales et ciliées. Mais le 
caractère le plus remarquable peut-être de cette larve consiste dans la 
présence des pattes qui sont très-écarlées à leur naissance et composées 
de deux articles dont le dernier est muni d'un onglet corné. 

Quant aux habitudes de ces larves, toutes celles d'Europe qui sont 
conformes au type, y compris celles des Aemizus, vivent entre l'écorce 
et le bois d'arbres d'espèces très-variées, en recherchant de préférence 
ceux frappés de mort ou atteints de maladie. Elles creusent soit dans 
l'écorce, soit dans l'aubier ou dans le bois même, des galeries remar- 
quables par leurs sinuosités chez celles des Acrizus, et le moment de 
leur transformation arrivé, elles se changent en nymphe dans une cellule 
située d'autant plus profondément que la nymphe a plus à redouter les 
influences atmosphériques. 

Les deux espèces mentionnées en dernier lieu ont des habitudes très- * 
différentes. La larve de la Diphucrania auriflua détermine sur les ra- 
meaux de la Pultenæa stipularis aux dépens de laquelle elle vit, la 
formation de galles ligneuses d'un tissu spongieux qu'elle habite jusqu'à 
sa transformation en insecte parfait. Celle de la Trachys nana ronge le 
parenchyme des feuilles du Convolvulus arvensis et finit par s’y con- 
struire une loge où elle subit sa métamorphose, genre de vie*qui expli- 
que la présence chez elle des yeux et des pattes. 

Les analogies de ces larves avec celles des Longicornes, surtout avec 
celles des Lamiaires qui sont également apodes, ont frappé tous les ob- 
servateurs. Elles ont des rapports encore plus prononcés avec les larves 
de la famille suivante, les Eucnémides, tandis qu’elles n’en ont que fort 
peu avec celles des Elatérides. 


riflua Hope, a species of Buprostidæ. » Trans. of the ent. Soc. V, p. 27, pl. 2, 
f. 5-9, Cette espèce de M. Hope m’est inconnue et je ne sache pas qu’elle soit 
décrite, Comme le genre Dirucrania de Dejean est relégué dans la synonymie, 
elle appartient aux Etnow, genre du groupe des Agrilides. 


(1) Sitzungsber. d. Wiener Akad. VII, 1851, p. 209, pl. 5, £. 11. 


10 BUPRESTIDES, 


La famille correspond au genre Borresris de Linné. Dalman, le pre- 
mier (1), essaya de le diviser et, prenant pour point de départ l'écusson, 
y établit un grand nombre de groupes auxquels il s'abstint de donner dés 
noms. Eschscholtz (2) en détacha ensuite quelques genres qu'il carac- 
térisa en peu de mots. Après lui, Solier, dans un travail spécial (5), ex- 
posa en détail les caractères de ces genres et en fonda plusieurs autres. 
Peu de temps après, MM. De Castelnau*el Gory commencèrent la pu- 
blication d’une Monographie de la famille (4) dans laquelle toutes les 
espèces à eux connues sont figurées et que Gory compléta plus tard en ÿ 
ajoutant un supplément. Si l'on ajoute à cela un mémoire étendu de 
Mannerheim (5), et une Centurie d'espèces publiées par M. Chevrolat (6), 
on aura tous les travaux essentiels dont ces insecles ont été l'objet. 

La classification suivante a pour base, ainsi que je l'ai dit plus haut, 
les pores antennaires. Les modifications qu'ils éprouvent donnent lieu à 
l'établissement des trois tribus suivantes : 


}. Pores antennaires diffus. 

— cachés par une pubescence d'aspect hydrofuge. JuLopines. 

— visibles et occupant les deux faces des articles. CHALCOPHORIDES. 
I. Ces pores concentrés dans une fossette sur chaque article. BuPRESTIDES VRAIS, 


TRIBU I. 
JULODIDES. 


Pores antennaires diffus, cachés par une fine pubescence d'aspect 
bydrofuge. — Antennes insérées loin du bord antérieur de l'épistome; 


(1) In Schœnherr, Syn. Ins. Ill; Append. p. 126. 

(2) Zool. Atlas, Heft I, p. 8. 

(3) « Essai sur les Buprestides; » Ann. d. 1. Soc. ent. II, p. 261. Depuis, 
Solier, dans l’ouvrage de M. Gay sur le Chili, a fondé un assez grand nombre 
de genres nouveaux, la plupart inadmissibles. Les types m'ont été communi- 
qués par le Muséum d'Histoire naturelle de Paris, auquel ils appartiennent en 
ce moment. : 

(4) Elle forme une partie du tome Let les tomes IL et IV de leur « Histoire 
näturelle des Coléoptères. » C’est un grand travail, mais qui laisse beaucoup à 
désirer sous tous les rapports, Le texte n’a aucune valeur scientifique ot ne peut 
jamais être cité avec sécurité, à moins qu’il ne s’agisse d’espèces bien connues. 
Je me suis presque abstenu, dans les pages suivantes, de toutes remarques sur 
cet ouvrage; c’eut été à n’en pas finir. 

(5) « Énumération des Buprestides et description de quelques nouvelles es- 
pèces de cette tribu de la famille des Sternoxes de la collection de M. le comte 
Mannerheim. » Bullet. de Moscou, 1837, no 8, p. 3. 1 né s’y trouve aucun genre 
nouveau, et les caractères de ceux admis par l’auteur n’y sont pas exposés. 

(6) Dans Silberm. Revue ent, V, p. 41. 


JULODIDES. 11 


leurs cavités médiocres, bien limitées. — Point d'écusson. — Cavité 
sternale formée en entier par le mésosternum. 


La fine pubescence qui revêt les articles dilatés des antennes est pro» 
pre à ces insectes dans la famille. Elle recouvre en entier toute la partie 
dilatée de ces articles, ne laissant de libre que leur bord externe. Il 
faut par conséquent l'enlever pour apercevoir les pores qui sont très- 
petits. La formation de la cavité sternale par le mésosternum seul est 
une autre particularité fort rare dans la famille et qui ne se retrouve 
que dans un petit nombre de genres de Buprestides vrais, constituant le 
groupe des Polycestides. L'absence de l’écusson, une forme plus ou 
moins conico-ovalaire, par suile un facies très-massif, achèvent de faire 
reconnaitre sans peine les deux genres qui composent la tribu. Tous 
deux sont propres à l’ancien continent. 


1. Une forte saillie sternale : S{ernocera. 
Il. Point de — Julodis. 


STERNOCERA. 
Escuscu. Zool. Atlas, Heft I, p. 8. 


Menton subtriangulaire. — Languette trilobée.— Dernier article des 
palpes ovalaire, obtus. — Mandibules très-épaisses, concaves au côté 
interne. —Labre quadrangulaire, légèrement échancré. — Fête non ou 
peu concave ; épistome tantôt fortement, tantôt faiblement échancré, — 
Yeux médiocres, peu saillants, latéraux. — Antennes à articles 1 en 
massue arquée, 2 court, obconique, 3 allongé, subeylindrique, 4 nota- 
blement plus court, obconique, 5-10 fortement dentés en scie aiguë, 
transversaux, 11 échancré au bout. — Prothorax transversal, convexe, 
rétréci en avant, bisinué à sa base; son lobe médian étroit et aigu, — 
Elytres allongées, cylindrico-coniques. — Hanches postérieures subpa- 
rallèles, triangulairement dilatées au côté interne ; tarses assez longs; 
leurs articles très -larges et très-déprimés, subégaux ; les quatre 1ers 
trigones, le 5° en carré oblong. — Métasternum et mésosternum pro- 
longés en une forte saillie obconique ou cunéiforme. — Prosternum plas 
ou moins concave. — Corps conico-cylindrique. 


La présence d'une saillie sternale distingue éminemment ce genre de 
tous ceux de Ja famille. Ses espèces sont de grande taille, de couleurs 
assez variées, quoique le plus souvent métalliques, et souvent ornées sur 
les élytres et l'abdomen d'impressions en forme de fossettes ou de sillons 
et remplies de poils {omenteux. Toutes ont le prothorax criblé de gros 
points enfoncés, parfois confluents, et leurs élytres présentent chacune 
à leur extrémité, chez la plupart, de deux à trois dents distantes ; chez les 
autres cette extrémité est simplement sinuée. Je ne trouve de tubercules 
frontaux chez aucune d'elles. 


12 DUPRESTIDES. 


Les deux sexes ne paraissent pas différer entre eux ; les femelles sont 
seulement plus massives que les mâles. 

Ces insectes sont propres aux parties chaudes de l'Afrique et des 
Indes orientales ; on en a déjà décrit une vingtaine (1). 


JULODIS. 
Escusca. Zoo!.. Atlas, Heft I, p. 9. 


Menton fortement transversal, entier ou faiblement échancré. — Lan- 
guetle trilobée. — Dernier article des palpes subeylindrique ou un 
peu obconique. — Mandibules robustes, épaisses, concaves intérieure- 
ment.— Tête plane ou légèrement concave ; épistome sinué ou échancré, 
parfois muni d'une dent médiane. — Yeux médiocres, peu saillants, la- 
téraux, — Antennes assez grêles, à articles 1 en massue arquée2 court, 
obconique, 3 allongé, déprimé ou subcylindrique , 4 plus court, 5-10 
dentés.en scie aiguë, transversaux, 14 tronqué ou subéchancré. — Pro- 
thorax et élytres des Srennocera ; celles-ci seulement toujours inermes 
à leur extrémité.—Hanches postérieures des mêmes ; tarses assez longs, 
tantôt larges et déprimés, tantôt plus étroits (2) ; les quatre 16rs articles 
subégaux, plus ou moins trigones, le 5° en carré long. — Mésosternum 
de forme variable, généralement très-court et oblique ou subvertical (3). 


(1) Quinze sont décrits par MM. De Castelnau et Gory (Mon. I et IV, Suppl. 
p.1): S. irregularis, Latr., de Nubie et du Sénégal ; castanea, du Sénégal; ster- 
nicornis Linné, chrysidioides C. et G., chrysis Linn. (var. Brahmina Chevrol. 
in Silberm. Rev. ent. V, p. 46); nitidicollis C. et G., basalis C. et G., unicolor 
Casteln. orientalis Herbst, lœvigata O1.,rugosipennis C. et G., des Indes Or.; 
interrupta Fab. du Sénégal; dissimilis C. et G., Diardi C. et G., des Indes Or,; 
Orissa Buquet, de l'Afrique mér.- 

Aj. 5. liturata (Orissa var.?), feläspathica, À. White, Ann. and Mag. of nat. 
Hist. XII, p. 266; du Congo. — canifica, Erichs. Archiv, 1843, I, p. 223; du 
Congo.—luctifera, monacha, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 644; 
Mozambique. — dasypleuros, Kollar u. L. Redtenb, in Hügels Kaschmir, IV, 2, 
p. 504; de l'Himalaya. 

(2) Ces organes varient beaucoup; il y a des espèces nombreuses (par ex. 
œquinoctialis, arabica, etc.) chez lesquelles ils sont proportionnellement plus 
larges que ceux des Srenvocera, surtout Chez les mâles; mais, en général, là 
contraire a lieu. Nulle part les quatre 1ers articles né sont plus étroits et plus 
rétrécis à leur base que chez le Clowei. 

(3) Aucun auteur n’a signalé cette forme particulière du mésosternum qui 
paraît propre à ces insectes et qui rappelle ce qui existe chez beaucoup d’Ela- 
férides. [1 en est très-peu parmi eux (par ex. nafalensis) qui aient cet organe 
de niveau avec le métathorax, comme de coutume. Sa forme ordinaire est celle 
d’une lame oblique, présentant une cavité pour la réception de la saillie pros- 
ternale; chez plusieurs (par ex. Clouei) cette lame est, à très-peu de chose près, 
verticale. Dans quelques petites espèces (lasios, Gnaphalon) le mésosternum 
est confondu sans suture apparente avec lo métasternum, 


JULODIDES. 13 


— Prosternum étroit, caréné chez la plupart. — Corps conico-cylin- 
drique. 


Ces insectes reproduisent les formes générales des SrennocerA dont 
ils ne se distinguent essentiellement que par la forme de leur menton 
et surtout de leur mésosternum. Seulement ils sont en général un peu 
moins grands, et quelques-uns même (/asios, Gnaphalon) sont de taille 
médiocre ou assez petite. Abstraction faite de quelques passages, on 
pourrait les répartir dans plusieurs groupes d’après la sculpture et la 
vestiture de leurs téguments qui sont plus ou moins velus. 


Dans une nombreuse série d'espèces presque exclusivement propres 
à l'Afrique australe et aux parties chaudes de l'Asie, le corps est criblé 
en dessus de points enfoncés confluents, et les élytres ornées de longs 
poils disposés en faisceaux ou de fossettes remplies d'un duvet lomen- 
teux (1), fossettes qui sont rarement remplacées par des bandes trans- 
versales irrégulières et interrompues (2). 

D'autres appartenant à l'Afrique intertropicale et à la Faune médi- 
terranéenne, avec des téguments en général moins rugueux, présentent 
sur les élytres des sillons plus ou moins marqués, plus ou moins régu- 
liers et garnis de poils couchés ou redressés (3). 


Enfin on peut encore mettre à part quelques petites espèces du Cap 
hérissées de poils fins et dont les élytres finement rugueuses présentent 
un petit nombre de côtes régulières et plus ou moinsabrégées poslérieu- 
rement (4). 


Sauf quelques exceptions, ces insectes sont en entier, ou au moins en 
dessus, de couleurs métalliques uniformes, mais sujeltes à passer au bleu 
ou au violet. Leurs caractères sexuels ne paraissent pas plus prononcés 
que ceux des Srennocera (5), et comme ces derniers ils sont privés de 
tubercules frontaux. 


(1) Les espèces munies de poils fasciculés paraissent propres à l'Afrique aus- 
trale, telles que cirrosa Schœnh., hirsuta Herbst, fascicularis Linné, lasios 
Herbst, etc.; celles où ces poils sont courts, au nord de l’Afrique et à l’Asie : 
par ex. æquinoctialis O1. du Sénégal et de Nubie, variolaris Fab. de Sibé- 
rie, ete. Mais entre ces deux sections il y à des passages insensibleé 

(2) J. Clouei, Buquet, Revue Zoo!. 1843, p. 22, et Ann. d. 1. Soc. ent. 1843, 
pl. 4, I, £. 1; de l'ile Socotora. 

(3) Parmi les espèces à pubescence fine, peu abondante, couchée et à sillons 
des élytres peu marqués, voyez J. Caillaudi Latr., de Nubie et du Sénégal; 
spectabilis C. et G., pollinosa KI. d’Arabie, etc.; parmi celles à sillons des 
élytres bien marqués et remplis de poils redressés : J. onorpodi Fab., d’Espagne; 
albopilosa Chevrol., d’Algérie, ete. 

(4) J. hirta Linné, tomentosa, Gnaphalon Hexbst, . 

(5) Il y a bien dans la forme du dernier segment abdominal quelques légères 
différences. Simplement arrondi ou tronqué sur une faible étendue dans la 
plupart des espèces, il est plus ou moins échancré chez le cirrosa et espèces 
voisines; mais ces différences sont spécifiques et non sexuelles. 


44 BUPRESTIDES. 


Le genre est riche en espèces (1) et confiné dans les regions qui vien- 
nent d'être.indiquées. Parmi ces dernières, l'Afrique australe occupe le 
premier rang. Au dire des Lémoins oculaires, ces insectes multiplient 
beaucoup et se trouvent souvent réunis en sociétés nombreuses sur les 
broussailles ou les graminées. 


TRIBU II. 
CHALCOPHORIDES. 


Pores antennaires diffus, à découvert; occupant les deux faces des 
arlicles sur lesquels ils existent. 


Cette tribu se compose d'un nombre considérable de belles espèces 
parmi lesquelles figurent les plus grands Buprestides connus. . 

Leurs pores antennaires sont parfaitement visibles, à l'exception des 
Eucaroma chez lesquels la plupart des articles des antennes sont re- 
vêtus de poils assez longs, abondants et couchés, mais qui sont d'une 
toute autre nature que la fine pubescence hydrofuge des Julodides, de 
sorte que ce genre peut à peine être regardé comme formant sous ce 
rapport une exceplion. 

Il n'y a aucun parti à Lirer des organes buccaux de ces insectes. Le 
menton est Loujours fortement transversal, souvent coriace en avant, et 
son bord antérieur, qui est largement tronqué, présente souvent un 
double sinus d'où résultent trois petitesdents plusou moins distinctes. De 
leur côté, les mandibules sont constamment très-robustes et concaves au 
côté interne. Il ne sera par conséquent question dans les caractères des 
geures que des légères modifications qu'éprouvent le dernier article des 
palpes maxillaires et le labre. De son côté, le métasternum est toujours 
tronqué ou arrondi en avant et forme le fond de la cavité sternale, qui 
est complétée latéralement par le mésosternum ; je ne connais aucune 
exception à cet égard. 


(1) La Monographie de MM. De Castelnau et Gory (Tomes I et IV, Suppl. 
p. 7) en contient 63 espèces, dont un assez grand nombre ne sont très-pro- 
bablement que de simples variétés. Les suivantes ont été passées par eux 
sous silence ou ont été publiées depuis l'apparition de leur travail : Bupr. fim- 
briata, Klug, Symb. phy$. Ins. I, pl. 1, fe 1; Dongola. — J. Verreaurii (Klugi 
G.et G.), sulcicollis (hottentota C. et G.), lucidicollis (tomentosa Herbst), Chevrol. 
in Silberm. Rev. ent. V, p. 47; Cap. — Setifensis Lucas, Rev. z00l. 1844, 
p. 49 et Explor. d. l'Algér.; Ent. p. 134, pl. 14, f. 1; Algérie. — natalensis, - 
vittipennis, Bohem. Ins. Caffr. I, p. 299 ; Natal. — splendens, Klug, Monatsber. 
d. Berlin. Acad. 1855, p. 644; Mozambique. Roffii, Sturm, Catal. éd. 1843, 
p- 328, pl. 1, f. 5; Palestine. — intricata, sulcata, L. Redtenb, in Russeg. 
Reiso, I, p. 982, Tab. A, f. 10, 11; Syrie, — Zablodtskii, Motsch. Bull. Mosc. 
1845, L, p. 333; Perse. 


CHALCOPHORIDES. 15 


Mais sous d’autres rapports, ces insectes varient assez pour qu'il soit 
convenable deëles répartir dans trois sections qui ne me päraissent 
pas avoir la valéur de Sous-Tribus, mais seulement celle de simples 
groupes. 


I. {er art. des tarses postér. plus long que le 2e. 
Écusson indistinct. CurYSOCHROÏDES. 
— distinct. CHALCOPHORIDES VRAIS. 
IL. 10 art . des tarses postér. pas plus long que le 2e. PsiLoprémpes, 


GROUPE I. Chrysochroïdes. 


Antennes porifères à partir du 4° article chez la plupart ; leurs cavités 
d'insertion petites, au plus médiocres. — Point d'écusson. — 1er article 
des tarses postérieurs plus long que le suivant. 


L'absence de l’écusson sépare bier moins ces insectes des autres Chal- 
cophorides (1) que l’ensemble des caractères qui précèdent. L'existence, 
par exemple, des pores sur lé 4e article des antennes (sauf chez les 
Cynr4) est une particularité qui leur est exclusivement propre. Leur 
mésosternum, à l'exception des mêmes Cyr et de quelques Carxso- 
caro, affecte une forme particulière. Ses branches, après avoir formé 
les côtés de la cavité sternale, au lieu d’être brusquement ascendantes, 
sont simplement obliques et parfois subhorizontales. Chez la plupart des 
Sreraspis elles se terminent même en pointe. Quant aux cavités anten- 
naires, elles sont généralement médiocres, ou si elles deviennént assez 
grandes (Srerasris), il s'en faut de beaucoup que, sous cerapport, elles 
ressemblent à celles des Psiloptérides. 

Les Chrysochroïdes sont propres à l'Afrique, aux Indes orientales et 
à l'Australie. Presque tous sont de magnifiques insectes. 


I. Antennes dentées à partir du 3e article : Sferaspis. 
I — — &æ — - 
Les art. dentés au moins aussi larges que longs : Catoæantha, Chrysochroa. 
—— tous très-allongés : Cyria. 


STERASPIS. 
(Der.) Sorten, Ann. d. !. Soc. entom. II, p. 267. 


Dernier article des palpes cylindrique. — Labre plus ou moins forte 
ment échancré. — Tête excavée dans toute sa longueur ; ses bords la- 
téraux formant une crête au-dessus des cavités antennaires; celles-ci 


(1) 11 manque, comme on le verra plus loin, chez quelques espèces de Chal= 
ophorides vrais, 


» 


LI 


16 , BUPRESTIDES. 


assez largement ouvertes, trigones ; épistome échancré. — Yeux grands, 
assez convexes, médiocrement écartés en dessus. — Anfennes robustes, 
à articles { médiocre, renflé, 2 très-court, 3-11 fortement dentés, les 
dents aiguës ; le dernier tronqué. — Prothorax peu convexe, transver- 
sal, largement mais faiblement lobé à sa base. — Elytres régulièrement 
rétrécies à partir de leur base, épineuses à l’angle sutural, parfois den- 
liculées à leur extrémité. — Hanches postérieures étroites, coupées 
plus ou moins obliquement en arrière ; tarses assez larges, leur 4er ar- 
ticle allongé aux quatre postérieurs, les trois suivants fortement cordi- 
formes, le 5e ovale et tronqué en avant. — Mésosternum séparé du 
métasternum par une suture ; ses branches latérales larges, non ascen- 
dantes, presque toujours terminées en pointe. — Prosternum plan, bi- 
sillonné chez la plupart. — Epimères métathoraciques de forme variable. 
— Corps allongé, épais, peu convexe en dessus. 


Le caractère essentiel du genre réside non-seulement dans la forme 
des antennes, ainsi que l’a dit M. Spinola (1), mais encore dans celle 
de leurs cavités. Les branches latérales du mésosternum en fourniraient 
un autre assez important, si la dent qui les termine ne souffrait pas quel- 
ques exceptions (par ex. brevicornis). Je ne trouve chez aucune espèce 
le moindre vestige de tubercules frontaux. Les mâles ont leur 5° arceau 
ventral échancré, avec une plaque anale; chez les femelles, l'arceau en 
question est sinué ou étroitement échancré, parfois (speciosa) en même 
temps bidenté. 

Les Srenasris sont de grande taille, d’un facies robuste et difficiles à 
distinguer spécifiquement par suite de l'homogénéité de la sculpture de 
leurs téguments et de leurs couleurs: Presque tous sont fortement ru- 
gueux en dessus, et tous d'un beau vert métallique sujet à passer au 
bleu, au vert doré, ou au rouge cuivreux ; une bordure latérale de cette 
dernière nuance orne quelquefois leurs élytres, et le dessous de leur 
corps est ordinairement.voilé par une couche épaisse d'une matière 
pulvérulente jaune ou blanchâtre. Les espèces actuellement décrites ne 
s'élèvent qu'à huit (2) disséminées en Afrique. 


(1) Voyez son travail intitulé : « Essai sur les espèces des genres STERASPIS 
et AcwÆopera » dans les Ann. d. 1. Soc. ent. VIL, p. 303. 


(2) Dont six mentionnées par MM. De Castelnau et Gory (Mon. I, Chrysochroa, 
p. 22) savoir : speciosa KI., de Nubie; scabra F., triangularis C. et G., du 
Sénégal ; squamosa K1., d'Egypte et de Nubie; semigranosa Sol., brevicornis 
GC. et G., du Sénégal. — Aj. S. guineensis, Géhin, Bull. d. 1. Soc. d'Hist. nat. 
d. 1. Mosel. 1855, pl. 2, f. 4; de la Guinée Portugaise. — æruginosa, Klug, 
Monatsber. d. Berlin. Acad, 1855, p. 645; Mozambique. 


CHALCOPHORIDES, 17 


CATOXANTHA. 
(Der.) Souten, Ann. d. 1. Soc. entom. IE, p. 266. 


Dernier article des palpes cylindrique et tronqué au bout. — Labre 
profondément échancré. — Téte ct épistome variables ; cavilés anten- 
paires arrondies; leur bord supérieur un peu relevé. — Antennes glabres, 
à articles { en massue arquée, 2 court, obconique, 3 de même forme, à 
peine du double plus long, 4-10 dentés en scie, obliques, aussi longs que 
larges, 11 tronqué au bout. — Yeux grands, médiocrement distants en 
dessus, convexes , surtout chez les mâles. — Prothorax peu convexe, 
brusquement rétréci dans sa moitié antérieure, largement lobé à sa base; 
le lobe arrondi. — Elytres très-amples, sinuées avant leur milieu, puis 
élargies et de nouveau rétrécies en arrière, inermes sur leurs bords 
postérieurs, sauf une épine suturale, tronquées obliquement aux épaules, 
avec une petite dent au bout de la troncature. — Hanches postérieures 
tronquées obliquement en arrière , dilatées et arrondies en avant au 
côté interne ; tarses antérieurs assez couris et larges, les autres graduel- 
lement pluslongs et plus étroits ; leur 42 article, surtout aux postérieurs, 
allongé , le 5e de tous long. — Branches du mésosternum larges, non 
ascendantes, tronquées au bout. — Saillie prosternale plane. — Epimères 
métathoraciques assez grandes, obliques. — Corps allongé, plan ou 
médiocrement convexe, glabre. 


Ce genre comprend quelques très-grandes et magnifiques espèces des 
Indes orientales, d'un facies particulier etremarquables par leur système 
de coloration. Toutes ont en effet l'abdomen et au moins une parlie du 
métathorax d’un blanc jaunâtre avec une tache transversale de même 
couleur sur chaque élytre, un peu au-delà de son milieu; les autres 
parties sont d'un vert ou d’un pourpre métallique. 

Les mâles ont sept arceaux visibles à l'abdomen, dont les deux avant- 
derniers plus ou moins échancrés; le dernier est très-grand, mais ne 
présente rien de particulier chez les femelles. Les tubercules frontaux 
manquent à toutes les espèces (1). 

Malgré leur petit nombre, ces insectes se répartissent dans deux 
sections bien distinctes : la première comprenant le bicolor type du genre, 
la seconde les autres espèces (2). 


(1) Le bicolor seul présente, à une assez grande distance en arrière des an- 
tennes, une fossette bien marquée, mais sans tubercule. 

(2) Ces sections peuvent se caractériser ainsi : 1e Tête profondément sillonnée ; 
épistome fortement bilobé; élytres finement rugueuses avec quelques lignes 
élevées peu distinctes; saillie métasternale arrondie en avant; corps assez 
convexe : C. bicolor, Fab,; GC. et G. Mon. 1, Chrysochroa, pl. 1, f. 1; de 
Java. — giganteus (Elater), Schaller, Act. Halens, 1783, p. 304, pl. 1, f.5; de 


Coléoptères. Tome IV. 2 


18 BUPRESTIDES. 


CHRYSOCHROA. 
Sozren, Ann, d. &: Soc. entom. Il, p. 270 (1). 


Ce genre ne diffère du précédent que par les caractères qui suivent : 


Dernier article des palpes ovalaire ou obconique, non tronqué au 
bout. — 3° article des antennes beaucoup plus long (en général près de 
trois fois aussi grand) que le 2°. — Prothorax presque carré ou gra- 
duellement rétréci en avant, jamais brusquement atténué dans sa moitié 
antérieure. — Elytres régulièrement rétrécies de leur base à leur extré- 
mité, très-souvent dentées sur leurs bords latéraux postérieurs. 


Ces caractères sont bienlégers, et dans toute autre famille que celle-ci 
seraient à peine admissibles. Cependant le facies de ces insectes est 
assez différent de celui des Curysocaroa pour que-le genre puisse être, 
à la rigueur, admis. Il est également subdivisible en deux sections, entre 
lesquelles, il est vrai, il y a des passages. 

Les Carysocunoa proprement dites sont de forme en général très- 
allongée, assez convexes, avec les antennes peu robustes et médiocre- 

* ment dentées, la tête plus ou moins concave et en même temps fortement 
sillonnée, et le lobe du prothorax large et arrondi chez la plupart. Ce 
sont presque tous de grands insectes d’un vert doré éclatant avec des 
bandes ou des taches d'un rouge de feu. Chez quelques-uns, cette riche 
parure est relevée par des bandes ou des taches d'un jaune testacé, 
parfois bleues (2). 


Tranquebar; espèce douteuse; M. Guérin-Méneville (Revue Zool. 1847, p. 5) la 
rapporte au bjcolor; suivant Erichson (Archiv, 1848, IL, p. 83), qui à examiné 
l’exemplaire même décrit par Schaller, elle en serait distincte. — Bupr. Da-. 
leni, van der Hoeven, Tijdschr. v. nat. Gesch. e. Physiol. IV; de Java. 

20 Tête un peu concave avec l’épistome simplement échancré; élytres ayant 
des lignes élevées saillantes avec les intervalles entre elles assez fortement ru- 
gueux; saillie métasternale tronquée en avant; corps large et déprimé ; 
C. opulenta, Gory, Mag. d. Zool. Ins. 1832, pl. 17 (Boisduvali Doj.); de Java. 
— purpurea, À. White, Ann, and Mag. of nat. Hist. XIL, p. 342; des iles Phi- 
lippuwes. 

(1) Syn. Aceura C. et G, Mon. I, Chrysochroa, pr 5, 

(2) MM. De Castelnau et Gory ont divisé ces insectes en deux sections, selon 
que les élytres sont pluridentées le long de leur bord externe en arrière (ful- 
gida F., ignita L., fulminans F.,etc.), ou tronquées à leur extrémité avec une 
ou deux épines au plus (ocellata, vittata, aurata F., etc.). Une division meil- 
leure pourrait être établie sur les formes de la saillie métasternale, qui est 
acuminée (Edwardsii, chinensis), ou arrondie (viftata), ou tronquée (la plupart 
des espèces) en avant, en mettant en seconde ligne les dentelures des élytres. 

Aux 26 espèces de ce groupe décrites par les auteurs ci-dessus, a. : C. Ed- 
vardsi, Hope, Trans. of the Linn. Soc. XIX, p. 109, pl. 10, £. #; du Sil- 
het. — assamensis, Guérin-Ménev, Revue Zool. 1847, p. 6; de l'Assam, — 


CHALCOPHORIDES. 19 


Les Acerra de MM. De Castelnau et Gory sont plus courtes, plus dé- . 
primées, avec la tête peu ou point concave ; mais leur caractère princi- 
pal réside dans les antennes qui sont plus robustes et fortement pectinées, 
avec leurs articles dentés plus transversaux et plus serrés ; leur protho- 
rax est aussi plus étroitement lobé à sa base, et leur taille médiocre pour 
ce genre (1). ; 

Il y a des espèces de ces deux groupes aux Indes orientales et en 
Afrique; mais le premier de ce pays en possède infiniment plus que 
l'autre. Les différences sexuelles sont les mêmes que chez les Curyso- 
CHROA. 


CYRIA. 
(Senv.) Sozien, Ann. d. L. Soc. entom. IL, p. 249. 


Dernier article des palpes maxillaires légèrement sécuriforme.— Labre 
transversal, faiblement échancré en avant. — Tête plane; épistome 
échancré en demi-cercle; cavités anlennaires arrondies, — Antennes 
longues, gréles, à peine dentées à partir du %e article; celui-ci ct les 
suivants très-allongés, le 3e du double plus long que le 2e, — Yeux des 
Cunysocnnoa. — Prothorax presque carré, peu convexe, muni d'un 
bourrelet latéral, assez largement lobé au milieu de sa base. — Elytres 
allongées, rétrécies en arrière de leur milieu, sinuées au niveau des 
hanches postérieures: le sinus précédé d’une petite dent.— Tarses assez 
grêles, à articles. intermédiaires fortement trigones : le 4er des quatre 
postérieurs allongé, le 5e de tous long. — Métasternum et mésoslernum 
confondus ensemble ; les branches latérales de celui-ci verticales. — 
Saillie prosternale plane. — Corps allongé, médiocrement convexe, el- 
liptico-cunéiforme. 

Le genre est voisin des Curysocmnoa, mais suffisamment distinct par 
ses antennes, le dernier article des palpes maxillaires, etc. Ila pour type 
le Bupr. imperalis de Fabricius » &rand et bel insecte de l'Australie, 
Commun dans les collections. Deux autres espèces sont en outre con- 
nues (2). Ces insectes sont d'un noir brillant, comme vernissé, pubescents 
en dessous, très-glabres en dessus et ornés de bandes d'un beau jaune, 


sujettes à manquer. Ils sont pourvus de tubercules frontaux, mais assez 
peu apparents. 


Caroli, Perroud, Ann. d, 1. Soc. Linn, d. Lyon, Nouv. Sér. I, p. 395; du Mala- 
bar. — amplipennis, ambigua, Bohem. Ins. Caflrar. I, p. 311; de Natal; la 
Première appartient probablement à la section suivante, ; 

(1) c. pectinicornis, C. et G. loc. cit.; du Malabar. — Petelii, de Natal.; 
Shivah (indiqué à tort comme de Bombay ; il est du Sénégal et de Natal.) C. et 
G. loc cit. IV, Suppl. p. 51. 

(2) c. australis Boisd.; C. et G. Mon. loc. cit. P, 20; cette espèce et l'impe- 
rialis oùt les élytresuni-épineuses à leur extrémité ; elles sont bi-6pineuses chez 
la suivante, — vittigera Hope, C. et G. loc. cit. p. 21. 


20 RUPRESTIDES. 


Gaovre I. Chalcophorides vrais. 


Cavités antennaires médiocres. — Un écusson. —Acr article des tarses 
postérieurs plus long que le suivant. 


Les espèces de ce groupe se distinguent immédiatement des Chryso- 
chroïdes par la présence de l'écusson, bien que cet organe manque 
exceptionnellement chez deux ou trois d'entre elles. Leurs cavités anten- 
naires sont, à part les CurySESTHES, assez ouvertes, mais bien moins 
que chez les Psiloptérides, et ne se prolongent jamais au côlé interne. 
Toutes les espèces qui me sont connues présentent des différences 
sexuelles et sont privées de tubercules frontaux. 

Leurs genres sont peu nombreux et pour la plupart américains ; un 
seul (CnaLcornorA) est propre aux deux continents.et a des représen- 
tants en Europe. 


L. Pores antennaires recouverts par des poils villeux : Euchroma. 
U. _— visibles. . 
a  Prothorax sillonné ou présentant des callosités : Chalcophora. 
aa — sans sillons ni — 
b Tarses assez longs. 
Leurs art. 2-4 assez larges et déprimés : Halecia. 
— 1-4 fortement comprimés : Pelecopselaphus. 


üb Tarses courts, très-déprimés, formant une palette triangulaire : 
Chrysesthes. 


EUCHROMA. 
(Senv.) Soutien, Ann. d. l. Soc. entom. IL, p. 284. 


Dernier article des palpes sécuriforme.—Labre transversal, échancré. 
— Tête assez allongée, plane; cavités antennaires petites, arrondies, 
situées loin du bord antérieur de l’épistome; celui-ci échancré: — An- 
tennes robustes, à articles 1 gros et médiocre, 2 court, obconique, 
3plus long, triangulaire, 4-10 villeux, fortement dentés en scie aiguë, 
transversaux, 44 tronqué au bout. — Yeux grands, médiocrement dis- 
tants eur le vertex.— Prothorax transversal, arrondi sur les côtés avec 
les antérieurs très-déclives, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson 
petit, en cœur renversé. — Elytres allongées, assez convexes, graduel- 
lement rétrécies en arrière, échancrées et bi-épineuses à l'angle sutural. 
— Hanches postérieures tronquées obliquement en arrière ; Larses mé- 
diocrement larges ; leurs quatre {es articles fortement trigones, munis 
de grandes lamelles qui les débordent, le 5° assez long et grêle. — Mé- 
sosternum séparé du métasternum par une suture très-fine, — Proster- 


CHALCOPHORIDES, 21 


num renflé sur les côtés en avant ; sa saillie plane, parfois munie d'un 
sillon médian. — Corps allongé, très-épais, médiocrement convexe en 
dessus. 


Le type du genre est le Bupr. giganteaL., insecte du Brésil, très-com- 
œmun dans les collections, inférieur aux seuls Caroxanrua sous lerap= 
port de la grandeur, mais de formes beaucoup plus robustes. Une 
seconde espèce de Colombie et du Mexique (1) a été découverte il ya 
déjà assez longtemps. Toutes deux varient du vert au rouge cuivreux 
avec deux grands espaces d'un bleu d'acier foncé sur le prothorax. Ce 
dernier est très-finement ponctué, tandis que les élytres sont couvertes 
de.points enfoncés et de rides confluentes, parmi lesquelles on distingue 
quelques lignes élevées assez régulières. Pendant la vie, leurs téguments 
sont revêlus , surtout en dessous , d’une abondante efflorescence d'un 
beau jaune. : 

Outre leurs tarses un peu plus larges, les mâles se distinguent des fe- 
melles par leur 5e segment abdominal dont le bord postérieur est en- 
tamé par une forte échancrure large (gégantea), ou ovale (columbica), 
tandis que chez ces dernières l'échancrure est faible et étroite. Les 
deux sexes ont un 6e segment visible et dont la forme varie dans les 
deux espèces, chez les mâles ; celui des femelles est étroitement sinué. 

La plupart des auteurs placent ces insectes dans le voisinage des 
Sligmodérides, à cause de l'allongement de leur Lête; mais en réalité 
ils n'ont rien de commun avec ce groupe. 


CHALCOPHORA. 
(Senv.) Soutien, Ann. d. L. Soc. entom. II, p. 278 (2). 


Dernier article des palpes maxillaires de forme et de longueur va- 
riables.— Labre plus ou moins échancré. — Tête sillonnée et excavée; 
épistome en général fortement échancré ; cavités antennaires médiocres. 
— Antennes longues et peu robustes, à articles 1 allongé, grossissant 
graduellement, 2 très-court, 3 aussi long que les suivants; ceux-ci plus 
longs que larges, faiblement et obtusément dentés. — Yeux assez sail- 
Jants, distants sur le vertex.— Prothorax carré ou trapézoïdal, largement 
lobé à sa base; le lobe arrondi. — Ecusson très-pelit (5), quadrangu- 
laire, — Elytres allongées , rétrécies et denticulées en arrière sur les 
côtés chez presque tous. — Hanches postérieures coupées très-oblique: 
mént en arrière ; tarses de largeur variable ; le 4° article aussi long au 


(1) E. columbica, Mannerh. Bull. Mosc. 1837, no 8, p. 31 (B. Goliath C. et 
G. Mon. I, Buprestis, pl. 1, f. 1). 


(2) Syn. Cunysonewa, Gasteln. et Gory, Mon, I. — Evipss (Cunysonewa), Déj. 
Cat. éd. 3, p. 87. 


(3) Je n’en trouve aucune trace chez les C. japonica et quadrifoueata. 


22 BUPRESTIDES, 


moins que les deux suivants réunis, les trois suivants graduellement plus 
courts. — 12 segment abdominal aplani dans son milieu, souvent ca- 
paliculé ainsi que le métasternum.— Prosternum plan, sillonné. — Corps 
allongé, peu épais. 


Je réunis dans ce genre les Cnazcopnona des auteurs et les Canyso- 
peMA de MM. De Castelnau et Gory, ne parvenant pas à trouver entre 
eux de limites appréciables (1). Indépendamment de l'absence des ca- 
ractères, il existe, sous le rapport de la forme générale et de la sculpture 
des téguments, des passages si insensibles, qu'il est absolument impos- 
sible de donner une définition quelconque des deux genres en question, 
quand on les isole l’un de l'autre. ; 

Les cavités antennaires de ces insectes sont plus grandes que dans 
les genres suivants et même plus ou moins trigones ; mais comme elles 
ne sont nullement prolongées au côté interne, on ne peut pas dire qu’elles 
sont réellement ouvertes. Tous ceux qui me sont connus présentent des 
différences sexuelles semblables ; les femelles ont le 5° segment abdomi- 
pal entier, chez les mâles il est fortement échancré : le 6°, quand on 
peut l'apercevoir, l’est moins, et le 7° forme une plaque anale souvent 
tomenteuse à son extrémité. 

Ces insectes sont tous au-dessus de la taille moyenne, de couleur 
métallique et pour la plupart remarquables par les sillons ou les fossettes 
dont Jeur prothorax est muni. Ceux qu'on désigne ordinairement, sous 
le nom de Cnarcopnora sont plus particulièrement propres à l'Europe, 
à la Faune méditerranéenne, à l'Afrique et à l'Amérique du Nord. Les 
CanysonemaA habitent, à quelques exceptions près, les divers Archipels 
indiens, et ce sont presque tous de magnifiques insectes rares et très- 
recherchés dans les collections (2). 


(1) En s’en rapportant aux auteurs, on pourrait croire qu’il y en a une dans 
le dernier article des palpes maxillaires qu’ils décrivent chez les GHarcopnora, 
comme plus court que le troisième et de forme conique, tandis qu’il serait 
plus long et cylindrique chez les Canxsopema. La première de ces formes existe 
en effet chez les Chalc. mariana, virginica et japonica; mais chez le Fabricit, 
le stigmatica, le quadrifoveata, ete., les deux articles sont égaux; en outre, 
dans les deux premières de ces espèces le dernier est subovalaire, tandis que 
dans la dernière il est légèrement sécuriforme. , 

(2) Voici un aperçu sommaire, avec quelques types à l'appui, des divisions 
qu'on pourrait établir dans le genre. Il est bien entendu qu'entre la plupart 
d’entre elles il existe des espèces de transition. 

I. Prosternum bisillonné; métasternum et premier segment abdominal ca 
naliculés; prothorax et élytres munis de côtes longitudinales planes et luisantes, 
dont les intervalles sont corrodés, 

a Un écusson; élytres médioérement atténuées et non ou faiblement denti- 
pulées en arrière ; corps déprimé : C. mariana L., d'Europe; virginica Drury 
(virginiensis Herbst, C. et G.), des Etats-Unis. : 

b Point d’écusson; élytres fortement atténuées et distinctement denticulé 
on arrière; corps assez convexe : C. japonica, G. et G.; du Japon. 


CHALCOPHORIDES. 23 


HALECIA. 
DE Casrec. et Gony, Mon. 1; Buprestis, p. 108 (1). 


Dernier article des palpes maxillaires subeylindrique et tronqué au 
bout. — Labre transversal, faiblement échancré ou entier. — Tête plane 
ou légèrement concave, rarement sillonnée; épistome échancré ; cavités 


IL. Prosternum unisillonné; métasternum et {er segment abdominal faible- 
ment canaliculés, le plus souvent plans. 

A. Corps large, déprimé ; prothorax sans côtes, sillonné sur la ligne médiane, 

- souvent corrodé sur les côtés; élytres médiocrement atténuées, simplement ru- 
gueuses où ponctuées avec quelques lignes saillantes et chacune deux ou trois 
impressions. \ 

a Un écusson; élytres à peine dénticulées : C. Fabricit Rossi, d'Italie ; stig- 
matica Schœnh, (quadrinotata Klug), Lefeburei C: et G., d'Orient. 

d Point d’écusson; élytres denticulées : C. quadrifoveata C. et G., de Mada- 
gascar. 0 

B. Corps plus ou moins convexe; prothorax trapézoïde, rugueux ou ponctué; 
élytres fortement atténuées et denticulées en arrière. Espèces indiennes. 

& Prothorax sans fossettes. 

Elytres sans côtes ni sillons : €. Sonnerali, philippinensis, eæimia C. et G. 
Elytres avec des côtes et des sillons : C. sumptuosa, helopioides C. et G. 

& Prothorax bi- ou multifovéolé. 

Elytres sans côtes ni sillons, sauf parfois à leur base : C. smaragdula F., 
radians C. et G. 
Elytres munies de fossettes et de dépressions allongées avec ou sans sil- 

lons : C. aurifera, Lotlini, arrogans C. et G. 

C. Corps svelte, médiocrement convexe ; prothorax carré; élytres fovéolées, 
très-fortement atténuées et un peu relevées en arrière; der segment abdo- 
minal très-convexe; sa portion aplanie plus ou moins saillante en arrière : 
C. pistor C. et G. 

Aux espèces décrites par MM. De Castelnau et Gory, aj.: Chalc. quadrioculata, 
L. Redtenb. in Russeg. Reise, p. 993; de Syrie. — Chalc. quadrimaculata, 
L. Redtenb. Denskrift. d. K. Akad. in Wien, L; de Perse. — Buprest. cam- 

. pestris, Say, Journ. ofthe Acad. of Philad. IL, p.165; des Etats-Unis. — 

Chalc. Langeri, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1853, p. 308; de la Louisianne.— 

Chrysod. dichroma, Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p.92; de Java. — Chalc. 

primaria, de Madagascar; confluens, du Cap; Chevrol. ibid. p. 57. — Chrys. 
- 4 dimbata, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 645; Mozambique. — 
Chrysod. Tayautit, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1847, p. 7; des tles Marquises. — 
Chrysod. gigas, Hope, Trans. of the ent, Soc. IV, p. 208; de l'Australie. 

Le Chrysodema pubiventris C. et G. (Mon. I, Chrysod. pl. 3, f. 14; Evides 
strigosa Dej.), du Sénégal et de Natal, doit former un genre à part caractérisé 
Par ses antermes courtes, dont les articles sont transversaux à partir du cin- 
quième, ses yeux volumineux, faiblement séparés sur le vertex, et secondaires 
ment par son prothorax sans sillon et son 1er segment abdominal non aplani. 


(1) Syn. Acawrna C. et G. loc. cit. I. — Prisriprena (Hazecxa), Dej. Cat. éd. 3, 
p.88. — Pnionoruona (Acanrma), Dej. ibid. p. 89. 


24 BUPRESTIDES, 


antennaires médiocres. — Antennes assez longues, peu robustes, à ar- 
ticles { médiocre, en massue au bout, 2 court, obconique, 3 notablement 
plus long que lui, et les suivants faiblement dentés en scie obluse, dé- 
croissant graduellement. — Yeux légèrement saillants, distants sur le 
verlex. — Prothorax transversal, un peu rétréci en avant, légèrement 
bisinué à sa base, sillonné en dessus au moins sur la ligne médiane. — 
Ecusson petit, subquadrangulaire ou trapéziforme. — Elytres allongées, 
sinuées sur les côlés avant leur milieu, très-rétrécies et denticulécs sur 
les côtés en arrière, acuminées et spiniformes à leur extrémité, — 
Hanches postérieures assez étroites, coupées très obliquement en arrière; 
tarses grêles; le {er article des postérieurs en général très-allungé, les 
trois suivants déprimés et décroissant graduellement à toutes les pattes.— 
er segment abdominal non aplani.-- Prosternum plan ou un peuconvexe, 
sans sillons.—Corps assez allongé, peu épais et subdéprimé en dessus. 


Genre très-voisin des Cuarcopnora du groupe des Cnnysopema et 
qui représente ces insectes en Amérique. Ses espèces n’en diffèrent 
même que par des caractères assez faibles, à savoir leur tête non ou 
peu concave, leur {er segment abdominal non aplani, et leur prosternum 
sans sillons. Mais leurs caractères sexuels ne sont pas les mêmes : les 
mâles ont simplement le 5° segment abdominal faiblement sinué ou 
échancré, avec une plaque anale peu saillante ; celui des femelles est 
tronqué ou obtusément arrondi. 

MM. De Castelnau et Gory ont fortement séparé ces insectes. Leurs 
Hacecra (Prisriprena Dej.) dont ils n’ont fait qu'une division du genre 
Buvnesris, ont les élytres couvertes de sillons flexueux, en partie inter- 
rompus avec des fossettes irrégulières dont le fond est corrodé, et le 
prothorax presque toujours muni d'un seul sillon médian. Ce sont eux 
qui représentent d'une manière frappante certaines Gnrysopema, el il est 
singulier que celte analogie ait échappé à tous les auteurs. Le Pure 
blanda de Fabricius est le Lype de ce groupe (1). 

Les Acanrua (Prionoruona Dej.)des mêmes n’en diffèrent qu’ en ce 
que leurs téguments sont lisses en dessus, que les fossettes de leurs 
élytres sont plus nombreuses, mieux limitées et, par suite de l'absence 
des sillons, plus apparentes, enfin que leur prothorax est muni de trois 
sillons. Le type est le Bupr. octopunctata de Fabricius (2). 


(1) Syst. EL. IE, p. 196. Outre cette espèce, MM. C. et G. (loc. cit. et IV, 
Suppl. p. 111) en décrivent 12 esp. qui paraissent toutes appartenir réelle- 
ment au genre.— Aj. Prist. subsimilis, Mannerh. Bull. Mosc. 1837, no 8, p. 42; 
du Brésil. — Prist. sobrina (blanda var.), senatoria, sexfoveata, angulosa, 
Chevrol, in Silberm. Revue ent. V, p. 61. 


(2) Syst. EL. IL, p. 199. Deux autres espèces seulement sont décrites : iridea, 
Mannerh, loc. cit. p. 42 (Jousselini C. et G.; Prist. plagiata Chevrol. loc. cit. 


p. 62); — decim-impressa, Chevrol. ibid. p.63. Ces insectes sont de Cayenne ek 
du nord du Brésil. 


CHALCOPHORIDES. 25 


Ces insectes sont tous ornés de couleurs métalliques, mais moins 
éclatantes que celles des Canysonema ; leur taille est aussi en général 
un peu moins grande. Comme tant de Buprestides, ils sont recouverts 
pendant la vie d'une efflorescence jaune plus ou moins abondante. Sauf 
une espèce (nétidicollis G. et G.) de Haïty, ils sont propres aux parties 
chaudes et tempérées de l'Amérique du Sud. 


PELECOPSELAPHUS. 
SoLter, Ann. d. L. Soc. entom. WI, p. 286 (1). 


Genre voisin du précédent, dont il ne diffère que par les particularités 
suivantes : 

Palpes maxillaires plus robustes ; leur dernier article triangulaire, — 
Antennes plus courtes, dentées en scie aiguë à partir du 4e article; 
celui-ci et les suivants transversaux. — Yeux un peu rapprochés sur le 
vertex. — Elytres cunéiformes, — Les quatre 4ers articles de tous les 
tarses fortement comprimés, surloul aux palles postérieures. 


Ce dernier caractère, très-rare dans la tribu actuelle , suffirait à lui 
seul pour faire reconnaître ce genre que tous les auteurs ne distinguent 
pas du süivant qui a, comme on va le voir, les Larses construits Sur un 
plan tout opposé. Ces insectes se distinguent en outre des Hazecra par 
leur forme beaucoup plus étroite et presque cunéiforme, leurs élytres 
présentant un pelil nombre d'assez larges sillons effacés à la base et 
dont les intervalles sont fortement costiformes, enfin par leurs caractères 
sexuels, les mâles ayant le 5° segment abdominal profondément échan- 
cré avec les deux lobes qui en résultent épineux ; celui des femelles est 
largement échancré. 

Je n'en connais qu'une espèce, le Bupr. depressa de Fabricius (2), 
insecte des parties intertropicales du Brésil, commun dans Les collections. 


CHRYSESTHES. 
(Senv.) Socien, Ann. d. L. Soc. entom. II, p. 290. 


Labre profondément échancré en demi-cercle, presque semi-lunaire.— 
Cavités antennaires très-pelites, arrondies. — Tarses courts, déprimés, 
s'élargissant graduellement ; le 1° des postérieurs pas beaucoup plus 
long que le 2°. 


(1) Syn. Cunysssrnes pars, Mannerh., Dej. 

(2) Syst. EL. WI, p. 194 (angularis Schœnh., C. et G.). MM. De Castelnau ot 
Gory (Mon. I, Buprestis, p. 152 et IV, Suppl. p. 122) ayant réuni ces insectes 
aux CunYSESTHES, je ne saurais dire auquel des deux genres le petit nombre 
des espèces qu'ils déerivent appartient. Un seul, l'ambigua, me parait rentrer 
dans celui-ci, 


26 BUPRESTIDES. 


Pour tout le reste, ces insectes ne diffèrent pas des Pececopsera- 
eaus ; seulement, outre des sillons plus réguliers, la plupart sont ornés 
sur les élytres de fossettes dorées. La structure de leurs tarses qui 
les rapproche de plusieurs des Psiloptérides qui suivent, me paraît 
exiger leur séparation du genre précédent. Je n’en connais que trois es- 
pèces (1). 


GROUPE III. Psiloptérides. 


Cavités antennaires très-grandes, trigones, ouvertes au côté interne: 
— Un écusson. — 1er article des tarses postérieurs pas plus long que le 
suivant. 

Les cavités antennaires arrivent dans ce groupe à leur maximum de 
grandeur; sous ce rapport il n’y a aucune exception. Ce caractère, com- 
biné avec la brièvelé relative da {er article des tarses postérieurs, dis- 
tingue ces insectes de tous les autres Chalcophorides: Il s’y ajoute en 
sus quelques autres particularités qui indiquent que ce groupe est réel- 
lement naturel. 

Ainsi les tubercules frontaux, qui existent presque toujours, sont con- 
stamment situés dans l'intérieur même des cavités antennaires, au-dessus 
et un peu en dehors de la base des antennes. Je ne connais qu’une seule 
espèce, la Psiloptera (Polybothris) erosa, dont les élytres soient denti- 
culées le long de leurs bords latéraux en arrière; chez les autres elles 
le sont seulement à leur extrémité, ou bien celle-ci est inerme. Enfin, 
hormis un seul cas (Lalipalpis pisana), il n'existe pas de caractères 
sexuels à l'abdomen. 

Les pores antennaires sont assez variables sous le rapport de la surface 
qu'ils occupent ; mais toujours ils existent sur les deux faces des articles, 
bien que parfois ils semblent être exclusivement situés sur la tranche de 
ces derniers; cette tranche est en outre souvent spongieuse (2). 

Ces insectes sont, pour la plupart, de grande taille et répandus sur la 
plus grande partie du globe. Ils ne forment que les quatre genres 
suivants : 


(1) C. gymnopleura, Perty, Del. anim art. Brasil. p. 18, pl. 4, f. 8 (impressi- 
colis Sol. loc. cit.), du Brésil; par la sculpture de ses élytres, cette espèce fait 
le passage avec les PececopseLaraus. — fripunctata Linné, Fab., OI., C, et G.s 
de Cayenne. — Lanieri, Chevrol. Rev. Zool. 1838, p. 280; de Cuba. 


(2) En outre des pores proprement dits, il existe chez les PsiLoprEnA , 
tantôt à la face supérieure des articles seulement, tantôt sur leurs deux faces, 
une petite fossette qu’il ne faut pas confondre avec les pores en question. 
Quand il y en a deux, elles se correspondent en général exactement; mais 
parfois (par ex. Psil. regia) la supérieure est au milieu, l’infériéure près 
du sommet de l’article, Ces fossettes sont remplacées chez un assez grand nom- 
bre d’espèces par un sillon parallèle au bord interne des articles. 


CHALCOPHORIDES. 27 


I. Des tubercules frontaux situés dans les cavités antennaires. 
a Tarses médiocrement larges. 
Abdomen simple dans les deux sexes.: Psiloptera. 
— différent — Latipalpis. 
aa Tarses très-larges : Capnodis. 
II. Point de tubercules frontaux : Cyphosoma. 


PSILOPTERA. 
(Senv.) Sorter, Ann. d. 1, Soc. entom. I. p. 283 (1). 


Dernier article des palpes maxillaires plus ou moins triangulaire, — 
Tête médiocrement concave, très-rarement sillonnée, rugueuse; épistome 
largement el en général peu échancré. — Antennes de longueur variable, 
à articles 1 gros et peu allongé, 2-3 courts, égaux ou@hégaux, obconiques, 
&-5 de même forme (5 parfois anguleux à son extrémité), notablement 
plus longs, égaux, 6-10 médiocrement dentés, de forme variable, au 
moins aussi longs que larges. — Yeux assez saillants, légèrement rap- 
prochés sur le vertex. — Prothorax de forme très-variable. — Ecusson 
quadrangulaire ou trapéziforme, — Elytres polymorphes , non denti- 
culées sur les côtés en arrière. — Hanches postérieures plus ou moins 
brusquement dilatées au côté interne ; la partie dilatée échancrée ou si- 
nuée; larses assez longs et assez larges : leur dernier article déprimé. 
— 1% segment abdominal plan sur la ligne médiane. — Prosternum 
plan, bi-sillonné chez presque tous. 


Genre nombreux, répandu dans l'ancien et le nouveau continents, et 
remarquable par les formes variées qu'affectent ses espèces. On l'a di- 
visé en plusieurs qui sont, comme tant d'autres de la famille actuelle, 
établis sur des caractères flottants et vagues, sans en excepler ceux 
qu'on à cru pouvoir emprunter aux antennes (2). Dès lors, pas plus que 
pour les Caarcornona, il n’est possible de donner de ces genres une 
définition précise. 

Le nom de PsicoprerA, que je crois devoir étendre à tous ces insectes, 


(1) Syn. Peroms (leg: ), Ecrinoconta, Lawrenis (Dej.), Porvrorunis (Dej.), 
Apareux, Spinol. Ann. d. 1. Soc. ent. VI, p. 110 sq. — Hiproweras, Gasteln. et 
Gory, Mon. 1, Buprestis, p. 92. — AURIGEN (Perormis), Casteln. et Gory, Mon. 
II. — LariraLris (pars) Solier. 

(2) Tout en affectant une structure assez constante dans chacun des genres 
en question, il se trouve dans presque tous des espèces qui s'écartent du type 
commun. Ainsi, par exemple, les Psicoprera proprement dites ont généra- 
lement les antennes dentées à partir du 6 article; mais chez plusieurs 
{cribrosa et espèces voisines) elles le sont manifestement à partir du 56; 
Àl en est même (colaris) dont on peut dire à volonté qu’elles le sont à partir 
du 5e ou du 6e. Les Pozynormus, qui sont en règle générale conformées à cet 
égard comme les Psicoprena, présentent des exceptions analogues; chez plu- 


28 DUPRESTIDES. 


a été appliqué à des espèces américaines pour la plupart et dont les 
autres sont de l'Afrique australe et de Java. Toutes ont le prothorax 
plus ou moins trapézoïde, rugueux en dessus, les éiytres sinuées sur leg 
côtés avant leur milieu, fortement rétrécies à leur extrémité et sillonnées, 
avec les intervalles entre les sillons presque toujours interrompus. Les 
unes ont leurs élytres bi-épineuses au bout (1), chez les autres elles sont 
simplement échancrées. Celles-ci se raccourcissent peu à peu et finis- 
sent par ressembler à certaines Dicenca ou à des Lampgris (2). C'est 
sur l’une d'elles de forme insolite que M. Spinola a fondé son genre 
Ecrimoconia (5). 

Les Porysornmus paraissent jusqu'ici exclusivement propres à Mada- 


sieurs, dont le scapularis Guérin-Ménev. peut Otre regardé comme le type, 
la scie antennaire comraence de la manière la plus évidente au 5e article. Le 
2e et le 3° éprouvent modifications de même nature sous le rapport de leur 
longueur relative. C’est donc bien à tort que M. Spinola, dans un travail où il 
est question d’une partie de ces insectes (« Sur un groupe de Buprestides » 
Ann. d, 1. Soc. ent. loc. cit. p. 101; voyez le Tab. syn. p. 105), a cru trouver 
dans ces organes des caractères génériques suffisants. 

(1) Ces espèces se divisent en deux groupes d’après la forme du proster- 
num. Chez quelques-unes (collaris, attenuata, etc ), les deux sillons de cet or- 
gane sont, en outre, remplacés par deux rangées irrégulières de gros points 
enfoncés. 

@ Prosternum formant une saillie en avant : par ex. P. collaris F., equestris 
O1. (regia C. et G.); de Cayenne; inconstabilis Perty, assimilis G. et G.; du Brésil. 
b Prosternum sans saillie en avant : par ex. P. dives G. et G., du Brésil. 

(2) Quelques-unes (P. Pertyi, cribrosa CG. et G., du Brésil, ete.) sont de 
grande taille, la majeure partie de grandeur moyenne. C’est parmi celles-ci 
que plusieurs prennent insensiblement le facies des Dicenca, surtout une iné- 
dite du Brésil, connue, dans les collections de Paris où elle est commune, sous 
le nom d’invariabilis Gory. — Pour la ressemblance de ces insectes avec les 
Lawreris, comparez entre elles, par ex. la Ps. hirtomaculata Herbst, du Pérou 
avec la Lamp. bioculata O1. de l'Afrique australe, — Le Bupr. mexicana 
C. et G., sur lequel MM. De Castelnau et Gory ont fondé leur 5e division 
des Buprésris qu'il ont nommée IirromeLas, est également voisin de cette 
Psil. hirtomaculata, surtout par la forme de sa tête. 

(3) Le type est l’Ect. Buquelii Spin., du Chili et non de Cayenne, comme 
le dit M. Spinolu; c’est le B. Dufourii C. et G. Le Latipalpis Decaisnei de So- 
lier (in Gay, Hist. de Chile; Zool, IV, Col. pl. 12, £. 9) en est à peine une lé- 
gère variété; jai entre les mains l’exemplaire même qu'il a figuré. Get insecte 
est remarquable par son prothorax de forme carrée, présentant en dessus une 
grande dépression et dont les angles postérieurs sont assez saillants, ainsi que 
par ses élytres largement aplanies tout le long de la suture. Du reste il a tous 


les caractères des PsiLoptena, et son facies singulier est bien peu de chose auprès! 


de ce qui existe parmi les Pozynorums. J'ajouterai cependant que son proster+ 
aum n'offre aucune trace de sillons ; mais il n’y a pas là de quoi fonder un geure: 

Aux 47 esp. de Psinoprera décrites par MM. De Castelnau et Gory, aj. Bupr. 
argyrophora, Perty, Del, anim. art, Brasil. p. 19, pl. 4, f. 12, — Lampetis 


{4 


CHALCOPHORIDES. Rs 29 
gascar. Ce nom leur a été donné à cause des fossettes que présentent 
presque constamment leurs élytres, fossettes très-variables sous tous 
les rapports et qui sont parfois remplies de poils tomenteux ; les élytres 
sont en même temps plus ou moins striées, et le prosternum légèrement 
échancré en avant chez la plupart. Quant à la forme générale, on peut 
établir un premier groupe, le plus nombreux de tous, avec celles de 
leurs espèces qui, d'abord voisines sous cerapport des Psrcoprera, s'é- 
largissent peu à peu au point de devenir presque orbiculaires (1), chan- 
gement qui est accompagné de l'élargissement graduel des épipleures 
de leurs élytres qui s'étendent jusqu'à l'extrémité de ces organes. Ces 
espèces ont les élytres fortement àrronäies aux épaules. Quelques-ünes, 
également assez voisines des Psizoprera, mais qui ont leurs angles hu- 
méraux saillants, constituent le genre Arareum de M. Spinola (2). Dans 
un troisième groupe, toujours de forme oblongo-elliptique, le prothorax 
ge dilate antérieurement de chaque côté en une forte oreillette (5). 
Enfiu, quelques espèces de taille moindre que les autres peuvent être 
mises de côté ; l'une d'elles (4) reproduit presque complètement les 
formes de la Pœcilonola conspersa d'Europe. 


chloris, cacica, de Colombie; famula (eques Herbst), de la Guyane anglaise; 
polymita, du Mexique; Psil. humerosa, de Cayenne, flliola, du Brésil; Che- 
vrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 58. 

(1) Les espèces suivantes, choisies parmi beaucoup d’autres, suffisent pour 
donner une idée de ces modifications graduelles dans la forme générale : P. zi- 
velta K1., navicularis CG. et G., coliciata Guérin-Ménov. (cassidea KI.), fle- 
sus K1., pleuronectes E1., cupreonotata et Bernieri C. et G. Il est remarquable 
que ce soit parmi ces dernières espèces de forme très-large que les deux 
Âers articles des tarses s’allongent, et que le 10 surpasse le 2e en grandeur. 
Celles de forme plus étroite ont ces organes pareils à ceux des Psizoprena. Mais 
comme cet allongement s'opère peu à peu, il n’y à pas plus de parti à en tirer 
que de la forme générale elle-même.— Une autre espèce de ce groupe (P. erosa 
Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 68; alata GC. et G. loc. cit. pl. 19, f, 99) 
se distingue entre toutés par ses élytres ovales-elliptiques, dilatées à leur base 
en guise d’ailerons, échancrées en arrière de cette dilatation et très-fortement 
dentées sur les côtés en arrière. C’est, à ma connaissance, la seule du genre où 
ces organes ne soient pas inermes. 


(2) M. Spinola ajoute pour second caractère essentiel que l'espèce de carène 
formée de chaque côté par les bords du pronotum n'arrive pas jusqu'à la partie 
antérieure de cet organe. Mais il y a des passages insensibles entre ces insectes 
et les autres espèces. Le type de ce genre est le Bupr. Luczotii Guérin-Mé- 
nev. (calceata K1.);le B. amorpha C. et G. devrait y rentrer également. 


(3) B. Zygœæna KI. (Goryi Guérin-Ménev.) et dilatata OI. 


(4) B.-stellaris Guérin-Ménev. (œneomaculata KI). À ce groupe appar- 
tiennent encore les B. Chevrolatii Guérin-Ménev. (chalcochrysea KI.) et cir- 
cumdata C. et G. 


MM. De Castelnau et Gory n’ont pas séparé les-Pozvnomanis des PsiLOprERA ; 


30 " BUPRESTIDES. 

Je ne saurais dire en quoi, pris dans leur ensemble, les Lamperis dif- 
fèrent des Psiorrena à élytres non prolongées en arrière et simple- 
ment échancrées au bout. Ces organes sont seulement plus régulière- 
ment striés, et il est rare que leurs côtes soient interrompues (1). Ces 
insectes sont africains et indiens. 

Ils se confondent insensiblement avec les Peroris d'Europe et d’AI- 
gérie (2) qui n’en diffèrent que par leur forme plus courte et en ce que 
leurs téguments sont criblés de points enfoncés, sans sillons ni côtes sur 
les élytres (5). 

Rien ne prouve mieux que ces insectes l'inanité des genres établis 
d'après le facies dans la famille actuelle. 


LATIPALPIS. 
(So.) Sri. Ann. d. 1. Soc. entom. NI, p. 107. 


Organes buccaux des PsiLoprera. — Têle plane; épistome largement 
échancré en demi-cercle. — Antennes dentées à partir du 4° article ; le 
3° aussi long que ce dernier et deux fois plus que le 2. — Yeux mé- 
diocres, peu saillants, très-distants sur le vertex. — Prothorax transver- 
sal, légèrement rétréci près de sa base ; celle-ci étroitement lobée dans 
son milieu. — Ecusson en carré transversal. — Elytres subparallèles 
dans leurs deux tiers antérieurs, fortement rétrécies en arrière, échan- 
crées au bout. — Pattes des PsiLoprera. — 1° segment abdominal fai- 
blement canaliculé ; le 5° échancré chez les mâles, entier chez les 


les esp. suivantes ont été décrites depuis eux : P. aurocyanea, Coquer. Ann. 
d. I. Soc. ent. 1848, p. 276, pl. 6, f. 1. — auroclavata, pyropyga, Coquer. 
ibid. 1852, p. 359, pl. 9, f. 4, 5. 

(1) Par ex. chez le L. bioculata O1., type du genre. Cette espèce et l’exoph- 
thalma Guérin-Ménev. (chalybeata K1.) sont un peu plus cylindriques que les 
autres. — Plusieurs espèces, que je crois appartenir à ce groupe, ont été décrites 
dans ces derniers Lemps : Bupr. viridiazurea, À. White, Ann. of nat. Hist. XU, 
p. 267; du Congo. — B. albicincta, Reiche in Galin. Voy. en Abyssin. Zool. 
p. 282, pl. 17, f. 2; d’Abyssinie (Lampetis Schimperi, Roth in Wiegm. Ar- 
chiv, 1851, 1, p. 119). — B. calamitosa, gregaria, quadriareolata, suspecta, 
viridimarginala, insidiosa, amicta, vana, Bohem. Ins. Caffrar. 1, p. 315; de 
Naial. — Bupr. perspicillata, amaurotica, proxima, ophthalmica, consobrina, 
pupillata,pyritosa, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 645; Mozambique. 

(2) P. lugubris F., de l’Europe or. et des parties voisines de l'Asie; tarsata F., 
de l'Algérie {Voyez dans le Bullet. d. 1. Soc. entom. 1891, p. cxvin, le fait 
curieux d’un exemplaire de cet insecte trouvé en France dans le département 
de l'Indre). Ces deux espèces, types du genre, me sont seules connues en 
nature. 


(3) Comparez par ex. le Per. tarsata au Lampetis limbalis Illig,, de Guinée 


et de Natal. Il est impossible de découvrir entre eux la moindre différence 
ayant une valeur générique. 


CHALCOPHORIDES, 31 


e. 
femelles (1). — Prosternum plan, bi-sillonné. — Corps peu convexe, 
assez large. 


Solier avait fait de son genre Laripazris (2) un magasin d'espèces 
hétérogènes. M. Spinola l’a restreint en lui donnant pour type le Bupr. 
pisana (5) d'Italie, mesure qui me paraît convenable. Ainsi rectifié, le 
genre est extrêmement voisin des Psrcoprera dont il ne mériterait pas 
d'être séparé, sans la structure un peu différente de ses antennes et la 
présence de caractères sexuels. C’est le seul du groupe actuel où ces 
caractères existent. 

Les auteurs récents s'accordent à placer cet insecte parmi les Drcerca, 
où la disposilion de ses pores antennaires ne permet pas qu'il reste. Je 
ne connais, comme M. Spinola, pas d'autre espèce qui puisse lui être 
associée ; mais ilest probable que parmi les Dicenca, telles qu'elles exis- 
tent aujourd'hui dans les collections, plusieurs devront prendre place dans 
le genre, ces insectes n'étant nullement homogènes (4). 


CAPNODIS. 
Escuseu. Zoo!. Atlas, Heft I, p. 9. 


Les deux derniers articles des palpes labiaux épais, subégaux, le der- 
nier subtrigone, carré ou ovale. — Labre carré ou transversal, entier 
ou sinué en avant. — Tête plane ; épistome court, échancré. — An- 
tennes courtes, à articles 1 médiocre, très-gros, ovalaire, 2-3 courts, 
obeoniques , égaux ou non, 4 de longueur variable, 5-11 dilatés (5-6 
trigones, 7-11 carrés). — Veux grands, peu convexes, distants sur le 
verlex. — Prothorax transversal, fortement rétréci à sa base avec ses 
côtés antérieurs dilatés, plus larges que les élytres et très-arrondis, 
muni d’une profonde fossette en arrière, largement arrondi au milieu de 


(4) M. Spinola (loc. cit. p. 105) dit que l'abdomen est tronqué chez les mâles 
etbidenté chez les femelles; peut-être a-t-il raison. Cependant, comme il est 
de règle dans la famille actuelle que les caractères sexuels existent principale- 
ment dans le premier de ces sexes, j'ai cru devoir adopter l'opinion inverse. 

(2) Ann, d. 1.Soc. ent. Il, p. 287. 

(3) Rossi, Faun, etruse, II, p. 101 (B. plana O1.). 

(4) I faut déjà en séparer deux espèces qu’on place généralement parmi eux : 
le Bupr. cuprea de Linné (metallica O1) et le Bupr. (Dicerca) Westermanni 
C. et G. (Mon. I, Buprestis, p. 95, pl. 24, £. 129). Ces insectes sont plus voi- 
sins des Carnopis que du genre actuel, et si leur prothorax était plus dilaté 
en avant, ils ne devraient pas être séparés des prémiers. Leur caractère le plus 
apparent consiste en ce que leur prosternum est échancré en avant, comme 
chez beaucoup de Pozysorums, et présente dans ce point un bourrelet trans- 
versal limité en an par un profond sillon. Le genre qu'ils doivent former 
existe dans la collection de M. de Laferté-Sénecterre sous le nom de QEnr- 
STERNA. 


32 BUPRESTIDES, ‘aÿ. 


sa base. — Ecusson pelit, variable, — Elytres médiocres, subparallèles 
en avant, fortement rélrécies dans leur tiers postérieur, un peu pro- 
longées et arrondies à leur extrémilé. — Pattes robustes ; tarses larges, 
débordant leurs lamelles ; leurs articles 1-3 subégaux, échancrés au 
bout, # profondément bilobé et embrassant fortement le 5e ; celui-ci dé- 
primé, carré ouoblongo-ovale.—Mésosternum et mélasternum distincts. 
— Prostérnum large, plan, bi-sillonné chez la plupart. — Corps peu al- 
longé, robuste, médiocrement convexe. 

La forme de leur prothorax, réunie à la brièveté relative de leur 
corps et à la sculpture de leurs téguments, donne à ces insectes un 
facies particulier qui les fait reconnaître sans peine. Leur couleur varie 
du noir bronzé au cuivreux obscur que relèvent parfois sur le prothorax 
et lesélytres des espaces corrodès remplis d'écailles blanches. Chez tous, 
le prothorax présente un plus où moins grand nombre de callosités lui- 
santes ; les é'ytres sont finement rugueuses ou poncluées avec des rangées 
de points enfoncés, plus rarement avec des sillons disposés régulièrement, 
Enfin les téguments sont en outre remarquables chez presque tous par 
leur solidité. : 

Les Carnonis sont de grande taille pour la plupart et propres à l'Eu- 
rope lempérée, au nord de l'Afrique et aux parties occidentales de 
l'Asie. On en a déjà décrilune douzaine d'espèces, mais qui doivent être 
beaucoup réduites (1). 


CYPHOSOMA. 
Mannenu, Bull. d. Mosc. 1837, n° 8, p. 94 (2). 


Genre voisin des Carnovis et n’en différant que par les faibles parti- 
cularités suivantes : 

Prothorax uniformément convexe, moins fortement dilaté en avant et 
par suite débordant un peu moins les élytres, — Celles-ci moins allon- 
gées, rélrécies en arrrière sur une moindre étendue ef nullement pro- 


(1) C. cariosa Fab., tencbrionis L. (var. œrea G, et G.), tenebricosa OI., 
de la Faune méditerranéenne; #iliaris K1., carbonaria KI. (var. Lefebvre, 
anthracina G. et G.), porosu KI. (var. Mannerheimii C. et G.), G. et G: 
Mon. Il, Capnodis, — Aj. C. lugens, (Dahl) Küster, Die Kæf. Europ. V, 52 
{tenebricosa var.?), de Dalmatie, — ecisa, Ménétr. Ins. de Lehm. p. 28, pl.2, 
f. 2; de Turcoménie. — hypocrita, Géhin, Bullet, d, 1. Soc. d'Hist, nat, d. 1, 
Mosel. 1855, pl. 2, f. 2; de Syrie. 


(2) Syn. Cxpronora, Dej. Cut. 6d. 3, p. 89; nom employé antérieurement avec 
la désinence masculine par M. Guérin-Méneville (Voy. d..1. Coq.; Ent. p. 102) 
pour un genre de Ténébrionides. — Corcuzus C. ét G n. 1.; M. L. Dufour 
avait auparavant (Ann. d. Sc. nat. XXV, p. 289) nommé ainsi un genre d’A- 
rachnides trachéennes. 


mm v 


BUPRESTIDES VRAIS. z 33 


longées. — Tarses un peu plus étroits, — Corps plas court et un peu 
plus convexe, elliptico-ovale, | 


En dehors de ces caractères, je n’en trouve absolument aucun ni dans 
Ja bouche ni dans la forme de la tête, ni dans celle des antennes (elles 
sont complètement semblables à celles du Capnodis lenebricosa), ni 
même dans la sculpture des téguments qui est très-voisine de celle du 
genre précédent. C'est par conséquent un genre qui ne repose que sur 
le facies et que je n'adopte qu'en hésitant. 

Ces insectes sont de taille médiocre, de couleur bronzée ou Ccuivreuse 
uniforme, avec un sillon longitudinai et pubescent sûr chaque élytre. Hs 
sont propres à l'Asie et au Nord de l'Afrique (1). 


' 


TRIBU II. 
BUPRESTIDES VRAIS. : 


Pores antennaires concentrés dans une fossette sur chacun des articles 
qui en sont pourvus. 


Cette tribu est beaucoup plus riche en espèces que les précédentes, et, 
en Prenant pour point de départ la position des fossettes porifères qui 
sont tantôt inférieures, tantôt terminales ou situées sur la tranche interne 
des articles des antennes, il semble au premier aspect qu'il serait conve- 
nable de la diviser en trois groupes. Mais comme il existe en outre dans 
le mode d'insertion des antennes, la forme de l’écusson, la structure de 
la cavité sternale et les crochets des larses, des particularités impor- 
tantes dont il est nécessaire de tenir compte, ces trois groupes ne suf- 
firaient pas pour exprimer les modifications qu'éprouvent ces insectes, 
et leur nombre me paraît devoir être porté à sept. 


I. Ecusson plus ou moins petit, non régulièrement trian- 
gulaire ni transversal et acuminé en arrière (2). 


Cavité sternale formée par le métasternum et le méso- 


sternum. Burnesrines vnars. 


Cavilé sternale formée par le métasternum presque seul, STIGMODÉRIDES. 
— mésosternum seul. Pozxcesrines, 


(1) C: sibirica Fab, (tartarica Pallas ; var. Cœc. euphraticus C. etG.; var.? re- 
Panda Fald.); répandu depuis la Sibérie jusqu’en Perse. — Lauxoniæ, Chevrol. 
in Silb. Rev. ent. V, p. 56 (Buqueti C. et G.; var. gravidus C. et G.); de 
l'Algérie — teter C. et G., loc. cit.; de Nubie? Cette espèce m'est inconnue et 
je ne la rapporte au genre qu'avec doute. 


(2): Unseul genre: (Casraura) du groupe dés Stigmodérides: fait exception à 
cet égard, 


Coléoptères, Tome IV. 3 


4 BUPRESTIDES. 


I. Ecusson en général assez grand, régulièrement triangu- 
laire, ou transversal et acuminé en arrière. 


a Crochets des tarses simples. < 
Cavités antennaires trigones, terminales. _ SPHÉNOPTÉRIDES. 


— arrondies, frontales, rétrécis- 
sant l’épistome à sa base. CunYS0BOTHRIDES. 


aa Crochets des tarses dentés ou appendiculés. 
Tarses de longueur normale, AGRILIDES. 
—  très-courts.: TRAGHYDES. 


GROUPE I. Buprestides vrais. 


Cavités antennaires variables. — Fossettes porifères des antennes 
tantôt inférieures, tantôt tefminales. — Un écusson au plus médiocre, 
jamais triangulaire ni acuminé en arrière, — Cavité sternale formée 
dans son fond par le métasternum, latéralement par le mésoslernum, —= 
Menton fortement transversal, arrondi en avant (1). 


Cet ensemble de caractères s'applique à la moitié environ des genres 
de la tribu actuelle. On pourrait même, à la rigueur, diviser le groupe 
en deux, d'après la situation des fossettes porifères des antennes qui sont 
tantôt inférieures, tantôt terminales; mais comme aucune modification 
essentielle dans les autres organes ne s'associe à celle-ci, elle me paraît 
bonne seulement pour assigner aux genres leur place respective, 

Les cavités antennaires varient sensiblement chez ces insectes, mais 
sans jamais affecter les formes propres aux Sligmodérides, Chrysobo- 
thrides, etc. Leurs organes buccaux ne nécessitent aucune remarque 
particulière en dehors des formules génériques qui suivent, 

Les Buprestides vrais sont en général inférieurs aux précédents sous 
le rapport de la laille; beaucoup même (Puænors, AnrnaxiA, elc.) sont 
petits. Dans la majeure partie des cas, leur livrée est, comme de cou- 
tume, de couleur métallique. Sur les quinze genres qu'ils forment, six 
(Drcenca, PorciLonorA, Burnesris, Pazxors, MucanoPuica, AN- 
æmaxiA) existent en Europe; le plus grand nombre des autres sont 
australiens. 


L ‘Fossettes porifères dos antennes inférieures, au moins en partie. 


a Dernier art. des palpes max. légèrement triangulaire : Dicerca, 
Pœcilonota. 


aa Dernier art, des palpes max. fortement sécuriforme. 


(1) Celui des Curis fait seul exception et ressemble à celui des Stigmodé- 
rides. La forme que cet organe affecte dans les cinq derniers groupes n'existe 
jamais ici. 


BUPRESTIDES VRAIS. TA 


Cavités antennaires médiocres, flexueuses : Nascio. 
— * petites, arrondies : Epistomentis. 
aaa Dernier article des palpes max. cylindrique ou ovalaire, 
Prothorax non trilobé en arrière : Buprestis. 
—  trilobé —  Bulis, Asthrœus. 
“IE. Fossettes porifères des anténnes terminales. 
d Art. 1 des tarses postér. notablement plus court que 2-3 réunis. 
Antennes dentées à partir du 3e article : Bubastes. 
— — 6e — Euryspilus. 
bb Æ Art. 1 des tarses postér. au moins aussi long que 2-3 réunis. 
©  Tôte.plane ou légèrement convexe. 
d Cavités antenn. terminales, recouvertes : Cynira, Melobasis. 
dd — petites, arrondies, découvertes. 
e Prothorax distinctement bisinué à sa base. 
Cavités antenn. largement closes en avant : Phœnops. 
— très-étroitement — Melanophila. 
ee  Prothorax coupé carrément en arrière : Anthazxia, 
cc Tète concave ou longitudinalement excayée : Curis. 


‘DICERCA. 
Escusen, Zoo!. Atlas, Heft I, p. 9 (1). 


Dernier article des palpes maxillaires légèrement (riangulaire. — La- 
bre en carré transversal, faiblement échancré. — Tête plane, rugueuse ; 
épistome échancré dans son milieu; cavités anfennaires grandes, trigones, 
contenant des tubercules frontaux, — Antennes peu allongées, à articles 

‘1 gros et court, 2-3 courts, subégaux, obconiques, 4 plus long, de même 
forme ou trigone, 5-11 dentés en scie assez aiguë, subtransversaux ; 
fosseltes porifères inférieures. — Veux peu saillants, distants en des- 
sus. — Prothorax transversal, trapéziforme, souvent un peu rétréci en 
arrière, faiblement et largement bisinué à sa base. — Ecusson petit, 
quadrangulaire, transversal où arrondi. — Elytres plus où moins allon- : 
gées, peu convexes, fortement rétrécies et en général prolongées en 
arrière avec leur extrémité uni- ou bidentéé. — Hanches postérieures 
obliquement tronquées en arrière, souvent échancrées au-dessus des 
trochanters ; 4er article des tarses postérieurs à peine plus long que le 2e; 


() Eschschol(z, par suite sans doute d’un lapsus calami ou d’une faute ty- 
Pographique, a écrit Dicenea, mot qui n’a pas de sens; le nom du genre a pour 
racine à deux et HÉPROGÇ queue, par allusion au prolongement des élytres. — 
Syn. Srenuns, Kirby, Fauna Bor. Amer. P. 454. — Larivarris pars, Sol. 


36 BUPRESTIDES, 


les trois suivants décroissant peu à peu, le 5° déprimé. — Prosternum, 
métasternum.et en général le 1° segment abdominal largement cana- 
liculés. — Corps allongé, elliptico-cunéiforme, peu convexe. 


Ce genre rattache la tribu actuelle aux Psiloptérides, par suite de la 
forme des cavités antennaires qui sont complètement semblables à celles 
de ces derniers. Ses espèces sont de taille assez grande, d'un facies peu 
robuste, d'un bronzé cuivreux uniforme et criblées de points enfoncés, 
avec les élytres régulièrement sillonnées et souvent comme corrodées 
cà et là. Une fine pubescence revêt à peine leur corps en dessous. 

Les deux sexes ont le dernier segment abdominal uni- ou bi-échancré, 
mais plus fortement chez les mâles où il présente souvent en outre dans 
sa moitié postérieure deux carènes que, je ne trouve chez aucune des 
femelles à moi connues. 

Ces insectes sont plus particulièrement propres à l'hémisphère boréal 
dans les deux continents, et l'Amérique du Nord en possède plus à elle 
seule que les autres pays pris ensemble (1): La plupart des espèces afri- 
gaines qu'on leur à associées appartiennent à d’autres genres. 

# 
POECILONOTA. 


Escset. Zoo!. Atlas, Heft I, p. 9 (2). 


Ce genre est extrêmement voisin des Drcenrca et ne s’en éloigne que 
par les faibles particularités suivantes : 

Cavités antennaires moins profondes. — 3° article des antennes pres- 
que du double plus long que le 2 ; le 4° concourant toujours à la forma- 
tion de la scie antennaire.— Ecusson plus grand, fortement transversal, 
rétréci en avant, tronqué ou anguleux dans son milieu en arrière. — 
Elytres rétrécies, mais nullement prolongées à leur extrémité. — Pros- 
ternum plan. 


(1) Toutes les espèces d'Europe (mæsta F., quadrilineata Merbst, œnea 
Linn., oerolinensis F.) ont les élytres plus ou moins prolongées en “arrière, 
mais parmi celles de l'Amérique du Nord il en est quelques-unes (par ex. consi- 
milis C. et G.) chez qui elles le sont à peine. À toutes celles mentionnées par 
MM. De Castelnau et Gory (Mon. I, Buprestis, p. 93, et IV, Suppl., p. 106), 
aj. Bupr. ballimoriensis, americana, Herbst, die Kæfer, IX, p. 99 et 107. — 
B. cyanipes, Say, Journ. of the Acad. of Philad. I, p.168. — B: thureura, 
Say, New. Spec. of Ins. of Louis. p. 3. — Sten. tenebrosa, tenebrica, Kirby, 
loc. cit. p. 195. — D. aurichalcea, parumpunctala, chrysea; indistincla, mo= 
ditor, impressifrons, ferrea, consobrina, gracilipes, Melsheim. Proceed, of the 
Acad. of Philad. I, p.4142. — Woodhousii, J.-L. Le Conte, ibid. VI, p. 67. 
Toutes ces espèces sont des parties centrales et atlantiques de l’Amériquo du 
Nord. 

(2) Syn. Lawpna (Meg.), Laconn, Faune ent. d. env. d. Paris, 1, p. 595. — 
Casraua C. et G., Mon, I, Buprestis,p. 114, ot AV, Suppl. p. 115.— Lamiras 
pis pars, 50]. 


BUPRESTIDES VRAIS. 37 


Toutes les espèces, sauf une (gentilis C. et G.) des Indes orientales, 
sont propres aux Faunes méditerranéenne, européenne et asiatique; 
elles forment deux divisions. 

L'une, ne comprenant que le Bupr. plebeja de Fabricius (1), rattache 
le genre aux Drcenca dont cet insecte reproduit la forme générale (moins 
le prolongement des élytres), la couleur, la sculpture des téguments et 
même en parlie le métasternum et le 1er segment abdominal cana- 
liculés. 

Dans l’autre, le corps est plus étroit, plus parallèle et déprimé en des- 
sus, le prosternum moins plan; le métasternum et le 4er segment ab- 
dominal ne présentent aucune trace de sillon. Toutes les espèces sont 
d'un beau vert doré, ordinairement relevé par deux bandes latérales d'un 
rouge cuivreux el ornées de taches bleuâtres (festiva) ou d'une sorte de 
marqueterie noire (rulilans). Elles figurent, sous ce rapport, parmi les 
plus belles de la famille (2). 

Les caractères sexuels sont les mêmes que chez les Drcenca dont le 
dernier segment de l'abdomen est échancré. 

Dejean, Solier et MM. De Castelnau et Gory ont, par une méprise 
qu'on ne s'explique pas bien, transporté le rom imposé à ces insectes 
par Eschscholtz, à un genre du groupe des Stigmodérides (3). 


(1) Gen. Ins. Mant. p. 236 (rustica Herbst, conspersa Gyll.); de presque 
toute l’Europe. Solier (Ann. d. L. Soc. ent. IL, p. 289) cite un B. conspersa de 
Fabricius; mais il n’y à pas d'espèces de ce nom dans cet auteur, et comme il 
lui attribue un écusson suborbiculaire, cet insecte ne peut être le mème que le 
conspersa de Gyllenhall. 


(2) D’après leur système de coloration et même leur taille, les espèces peu- 
vent se subdiviser en deux sections: l’une comprenant les plus grandes et ayant 
le rutilans Fab. pour type; l’autre les plus petites et dont le type est le festiva 
Linn, : | 

A la première appartiennent les B. Solieri C. et G. (rutilans var.?), de 
l'Algérie; limbata Gebler, de la Mongolie; decipiens Dej. (limbata €. et G.), 
de la Russie mér.; et deux belles espèces de Ja Mongolie, décrites par Manner- 
heim (Bull. Mosc. 1852, II, p. 276) sous les noms de P. pretiosa et nobilissima. 
C'est d'après cet auteur que je regarde le Zimbata de Gcbler comme distinct 
du decipiens de Dejean. 

À la seconde : B. gentilis C. et G., des Indes orientales ; bella G. et G., de 
l'Asie mineure (festiva var.?). 

J'ignore à laquelle de ces sections appartient la Castalia14-maculata Bohem. 
Ios. Caffr. I, p. 314, dont le système de coloration semblo s'éloigner beaucoup 
de celui des autres espèces (an huj. gener.?). 


(3) Eschsthol{z ne cite sous son genre PorciLonora que los Bupr. conspersa 
etrulilans; dès-lors on ne comprend pas qu'une méprise ait été possible. 


38 “BUPRESTIDES. 


NASCIO. 
De Casreun. et Gonx, Mon. d. Bupr. I (1): 


Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme, oblique. 
— Labre très-court, arrondi en avant. — Tête plane sur le front, avec 
une excavation transversale au bas du verlex ; épistome échancré ; ca- 
vités antennaires médiocres, difformes, flexueuses, surmontées d'une 
petite crête recouvrant un très-gros tubercule frontal. — Antennes lon- 
gucs et très-grêles, à articles 4 assez gros , en massue, 2 médiocre, 
obconique, 3-4 allongés, égaux, 5-11 faiblement dentés, décroissant 
graduellement, 11 tronqué au bout; fosseltes porifères inférieures. — 
Yeux médiocres, peu saillants, latéraux. — Prothorax transversal, con- 
vexe, couvert d’excavations en dessus, rétréci en arrière avec ses angles 
postérieurs aigus, à peine bisinué à sa base. — Ecusson grand, trapézi- 
forme, concave. — Elytres parallèles dans les deux liers de leur lon- 
gueur, fortement rétrécies et inermes sur les côtés en arrière, planes 
sur le disque. — Pattes assez robustes ; ‘hanches postérieures étroites, 
rectilignes en arrière, élargies dans leur moitié interne ; {et article des 
tarses postérieurs aussi long que les deux suivants réunis, 2 lrigone, 
3-4 cordiformes, 3 médiocre. — Prosternum large, plan. — Corps mé- 
diocrement allongé. 


L'un des genres remarquables de la famille et qu’on croirait, au pre- 
mier abord, appartenir au groupe des Agrilides et devoir être placé 
dans le voisinage des Amornpnosoma, mais qui fait en réalité partie de 
celui-ci, comme le prouvent le mode d'insertion de ses antennes et la 
situation de leurs fossettes porifères. 

Il ne comprend jusqu'ici qu'une espèce de l'Australie (2), de taille. 
moyenne, à téguments finement àpres en dessus, d'un bronzé obscur 
avec les élytres jaunes et couvertes de taches brunâtres, parmi lesquelles 
deux très-grandes occupent leur milieu : ces organes sont ponctués en 
stries et présentent chacun une côte flexueuse assez saillante, non loin 
de la suture. Les deux sexes sont semblables. Ce bel insecte est médio= 
crement commun dans les collections, Ù 


EPISTOMENTIS. 
Souxenr in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 479. 


Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme, oblique. 
— Labre assez saillant, arrondi et étroitement échancré en avant, — 


(1) Syn. Genonna, Dej. Cat. éd. 3, p. 89. 


(2) Bupr. vetusta, Boisduv. Faune d. l’Océan., II, p. 85; figuré dans C.etG. 
loc. cit. 


BUPRESTIDES VRAIS. 39 


Téte faiblement concave; épistome coupé carrément au niveau des cavités 
antennaires (1); celles-ci petites, arrondies,. ouvertes en avant. — An- 
tennes longues et gréles, à articles { en massue allongée, 2 court, ob- 
conique, 3 du double au moins plus long, 4-11 très-faiblement dentés, 
beaucoup plus longs que larges; fosseltes porifères inférieures. — Yeux 
grands, un peu rapprochés en dessus, — Prothorax en carré transversal, 
légèrement bisinuë à sa base; sgn lobe médian large et arrondi. — 
Ecusson à peine visible, enfoui, n'entamant pas la base des élytres. — 
Celles-ci allongées, rétrécies dans leur tiers postérieur, inermes sur 
les côtés, échancrées et bi-épineuses à leur extrémité. — Pattes grêles; 
hanches postérieures coupées obliquement en arrière ; tarses longs; le 
1er article des postérieurs aussi long que les trois suivants réunis, sub- 
cylindrique ainsi que 2, 3-4 graduellement plus courts, 5 long et grêle. 
— Abdomen caréné sur la ligne médiane. — Métasternum et mésoster- 
num confondus. — Prosternum plan. — Corps allongé, déprimé. 


Genre établi sur une espèce du Chili que MM. De Castelnau et Gory 
ont placée parmi les Canysocunoa (2), probablement par suite de la 
forme de l’écusson, mais qui n'a absolument rien de commun avec eux. 

C’est un bel insecte, d'assez grande taille, noir, pubescent en dessous, 
glabre et brillant en dessus, avec les élytres très-régulièrement striées, 
rougeälres avecune bordure latérale d'un beau jaune et une courte bande 
noire, oblique et terminale sur chacune d'elles; son prothorax est bordé 
de jaune comme les élytres avec une raie médiane de même couleur. 
Les tubereules frontaux sont très-apparents et situés immédiatement 
au-dessus des cavités antennaires. Le sell exemplaire que j'aie à ma 
disposition me paraît être une femelle; son 5° segment abdominal est 
largement, mais médiocrement échancré. 

Il suffirait de modifier un peu les caractères du genre pour y faire 
entrer une autre espèce du Chili que Solier a décrite sous le nom de Bu- 
preslis Gaudichaudii (3). 


(1) Solier le décrit comme étant «membraneux et subtrapéziforme. » I a 
pris pour l’épistome la membrane d’attache du labre qui faisait fortement sail- 
lie au-devant de la tête dans l’exemplaire examiné par lui, exemplaire que j'ai 
sous les yeux, ‘étiqueté de sa main. Cet accident, qui est déterminé par les 
convulsions qui ont lieu au moment de la mort, est fréquent chez les Bupres- 
tides. 


(2) Chrys. picta Mon. IV, Suppl. p. 64, pl. 12, f. 64; Solier l’a figurée de 
nouvean, loc. cit. Col. pl. 12, £. 1. 


(3) Loc. cit. p. 498, Col. pl. 12, f. 8. Cet insecte reproduit complètement, avee 
une taille dé moitié plus petite, la forme générale, la sculpture des téguments, 
les antennes, l’épistome, en un mot tous les caractères essentiels de l'£p. pic{a, 
moins deux : au lieu d’être sécuriforme, le dernier article de ses palpes maxil- 
laires est cylindrique, et son écusson est bien distinct et ponctiforme. Mais les 
organes buccaux et l’écusson fournissent des caractères si incertains chez les 


40 BUPRESTIDES, 


BUPRESTIS, 
Lin, Syst. nat. ed. 12, I, 2, p. 659 (1). 


Dernier article des palpes maxillaires subeylindrique ou subovalaire, 
fortement tronqué au bout. — Labre quadrangulaire ou transversale- 
ment ovale, entier, parfois faiblement échancré (2). — Tête plane ; épis- 
tome très-court, tronqué ou un peu échancré ; cavités antennaires mé- 
diocres, arrondies, étroitement fermées en avant. — Antennes grêles, 
en général assez longues, à articles { médiocre, en massue, 2 court, ob- 
conique, 3 de même forme, aussi long que les suivants, ceux-ci faible- 
ment dentés, plus longs que larges ; fosseltes porifères inférieures. — 
Yeux peu saillants, distants sur le vertex. — Prothorax fortement trans- 
versal, régulièrement convexe, rétréci en avant, à peine bisinué à sa 
base. — Ecusson assez grand, cordiforme ou suborbiculaire. — Elytres 
allongées, peu convexes, rétrécies dans leur tiers postérieur et inermes 
sur les côtés, — Hanches postérieures assez étroites, coupées plus où 
moins obliquement en arrière; 4er article des tarses postérieurs au 
moins aussi long que les deux suivants réunis, ceux-ci et le 4e cordi- 
formes, le 5° grêle. — Métasternum et mésosternum distincts, le 4° 
échancré en avant. — Prosternum plan. — Corps allongé, subdéprimé. 


Le nom de Burnesnis, supprimé par quelques entomologistes, con- 
servé, mais appliqué par d’autres à des espèces génériquement distinctes, 
me paraît ne pouvoir, sous aucun prétexte, disparaitre de la nomencla- 
ture entomologique (3). Je crois devoir l’appliquer à des espèces dont 


Buprestides, que ce n’est peut-être pas là un obstacle réel à ce que cet insecte 
soit introduit dans le genre actuel. J’ajouterai que son système de coloration 
est tont-à-fait analogue à celui décrit dans le texte. 

(1) Syn. Ancyrocuema, Eschsch. Zool. Atlas, Heft I, p. 9. — EuRYTHYREA, 
(Serv.) Lacord. Faune ent. d. env. d. Paris, I, p. 593. — Anorus, Kirby, Faun. 
Bor. Amer. p. 151. 

(2) Cet organe varie beaucoup et est très-sujet à ce que sa membrane d’at- 
tache déborde l’épistome, après la mort, comme chez les Episromenris. Dans la 
plupart des AncyLocuema il est de couleur testacée et présente en dessus deux 
plaques en forme de triangle curviligne, peu apparentes chez nos espèces euro- 
péennes où elles sont de la même nuance que le fond, mais qui tranchent for- 
tement sur ce fond chez plusieurs espèces de l'Amérique du Nord (par ex. 
striata F., Boscii C. et G.), où elles sont de couleur métallique. J'ai déjà 
parlé plus haut (p. 3, note 1) de ces plaques. 

(3) Dejean et, à son exemple, M. L. Redtenbacher (Fauna austr,; Die Kæfer) 
ne l'ont pas admis, mesure contre laquelle on ne saurait trop protester, car.elle 
ne tend à rien moins qu’à faire successivement disparaître tous les noms deg 
anciens auteurs. Mais à quelles espèces le nom de Bupresnis doit-il être con- 
servé? Si l’on prend pour typescelle que Linné ou Fabricius ont placée.en tôte 


BUPRESTIDES VRAIS. mA 


l'Europe possède plusieurs et que tous les auteurs, sans exception, qui 
se sont occupés des Buprestides, ont connues. Elles ont été réparties 
dans deux genres entre lesquels je ne parviens pas à découvrir la 
moindre différence ayant une valeur générique. 

Toutes ont une forme générale analogue, le prothorax criblé de points 
enfoncés sans sillon médian, des élytres ponctuées, plus ou moinsrégu- 
lièrement striées, arrondies ou légèrement tronquées à leur extrémité, 
le 5° segment tronqué chez les mâles avec les angles de la troncature 
souvent dentiformes, simplement tronqué ou peu arrondi.chez les fe- 
melles, etc. Les différences entre les deux genres ne portent en réalité 
que sur les points suivants : 

Les AncycocneinA d'Eschscholtz ont en général le prothorax règu- 
lièrement rétréci en avant (i) avec les angles postérieurs souvent aigus, 
et chez la plupart de leurs mâles, les jambes antérieures sont robustes, 
un peu arquées, largement échancrées en dedans et terminées à leur som- 
met interne par une forte saillie dirigée en arrière. Plusieurs d'entre 
elles ont la tête et les élytres ornées de taches jaunes, sur un fond noi- 
râtre ou bleu. La livrée des autres est métallique, mais uniforme et ra- 
rement brillante. C'est un groupe nombreux et répandu sur la plus 
grande partie du globe, surtout dans l'hémisphère boréal (2). 

Les Eurvruyrea de M. Serville ontle prothorax arrondi sur les côtés; 


du genre, ce sera pour le premier l'Euchroma gigantea, pour le second une 
Gunysocunoa (C. unidentata). Esehscholtz, Solier et MM. De Castelnauet Gory, 
qui ont conservé le genre Burresris, en ont fait un magasin d'espèces disparates 
dans lequel il est par conséquent permis de choisir. On wie saurait mieux faire, 
je crois, que de le restreindre à celles que Solier a placées en tête, c’est-à-dire 
aux AncyLoc#erra d'Eschscholtz. Les Euryruyrea de Serville que je leur réunis 
étaient égalemement des Bupresnis pour Solier. C’est, du reste, ainsi que l’en- 
tendent la plupart des auteurs les plus récents. 

(1) I y a des exceptions à cet égard ; par exemple chez l'A. consularis C. et G. 
de l'Amérique du Nord, il est fortement rétréci dans sa moitié antérieure et 
légèrement anguleux en arrière de ce rétrécissement. 

(2) B. cupressi C. et G., punclata F., octomaculata Pall. (novemmacu- 
lata L.), maculata F., octoguttata L., d'Europe, etc. — Aux esp. mentionnées 
par MM. C. et G. (Mon. 1; Buprestis, p, 125, et IV, Suppl. p. 117), aj. Esp. de 
l'Algérie: Bupr. Levaillanti (sanguinea ? Fab.) Douei, mauritanica, Lucas, Ex- 
plor. d. Algér.; Ent. p. 149.— Bellemarei, Lucas, Ann. d. I. Soc. ent. 1853, 
Bull. p. cxvur.— Esp. de l’Amér. du Nord : Anopl. paganorum, Nutalli, Kirby, 
loc. cit. p. 152.— B. maculiventris, Say in Long’s Exped. IE, p.272. — B. con- 
fluenta, Say, Journ. of the Acad. of Philad. HI, p. 159.— B. ultramarina, Say, 
Trans. of the Amer. phil. Soc. VI, p. 160. — geranii, characteristica, Harris, 
The New Engl. Farmer, 1829, p. 8. — B. Langiüi, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, 
p.237. — B. inconstans, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. Il, p.146. . 
— À. adjecta, lauta, radians, placida, J.-L. Le Conte, Proceed. of the Acad. 
of Philad. 1854, p. 17; dé Y'Oregon. — Esp. de la Guadeloupe : Anc. Lhermi= 
seri, Chevrol. in Silberm. Rer. ent. V, p. 68. 


42 BUPRESTIDES. 


leurs mâles ne présentent rien de particulier aux jambes antérieures, 
et les espèces en pelit nombre actuellement décrites sont d'un vert doré 
éclatant relevé par des reflets d'un rouge cuivreux. Leurs espèces pa- 
raissent propres à l'Europe et aux parties avoisinantes de l'Asie (1). 

Les différences sexuelles sont par conséquent tout ce qui sépare ces 
insectes; mais ce n'est pas là un caractère générique suffisant dans la 
famille actuelle. 


BULIS. 


DE Casrez. et Gony, Mon. d. Buprest. I. 


Dernier article des palpes maxillaires subovalaire, obtus au bout. — 
Labre transversal, légèrement échancré.— Tête plane ; épistome échan- 
cré en demi-cercle ; cavités antennaires assez grandes, superficielles, 
en triangle curviligne, assez étroitement closes en avant; fossettes 
porifères inférieures. — Antennes grêles, à articles 1 allongé ct renflé 
au bout, 2-3 plus courts, obconiques, 4-10 en triangle allongé, 11 ova- 
laire. — Yeux distants sur le vertex. — Prothorax transversal, rétréci 
en avant, fortement trilobé à sa base; les lobes aigus. — Ecusson poncti- 
forme, enfoui. — Elytres allongées, cunéiformes, sinuées avant leur 
milieu, pénétrant dans la base du prothorax, épineuses à leur extrémité 
externe. — Pattes peu robustes; hanches postérieures à peine élargies 
au côté interne, sinuées ; 19° article des tarses postérieurs un peu plus 
long que les deux suivants réunis, le 5e grêle et médiocre. — Méso- 
steroum très-court ; métasternum largement échancré. — Saillie pros- 
ternale large, plane. — Corps allongé, cunéiforme. 


Genre intermédiaire entre les Bupresris du groupe des AncyLocHEIRA 
et les Asrunævus qui suivent, voisin des premiers par son facies, des 
seconds par l’ensemble de ses caractères et surtout la forme de son 
prothorax. 

Le Bupr. bivil{ala de Fabricius (2) qui en est le type, ressemble 
beaucoup à certaines Ancyrocmerna par la sculpture de ses téguments 
et son système de coloration. Ilest d'un brun rougeâtre à reflets métalli- 


(1) MM. De Castelnau et Gory (loc. cit. I, p. 150) n’en décrivent que trois esp.: 
B. micans F., austriaca L., d'Europe, et scutellaris O1. qu’ils indiquent 
comme de l’Amér. du Sud, mais qui est plus probablement des Indes or. 
Germar (Stettin. ent. Zeit. 1845, p. 227), dans une notice sur les espèces euro- 
péennes, exprime l'opinion que le B. carniolica Herbst, qu’ils ont réuni à l’au- 
striaca, forme une espèce distincte, — Aj. également Zur. oblita, Falderm. 
Faun. ent. Transce. I, p. 145. 

L’écusson présente deux formes chez ces insectes : il est tantôt arrondi (mi- 
cans, oblita), tantôt transversal (austriaca, carniolica); celui des ANCYLOGHEIRA 
n’affecte jamais, à ma connaissance, la seconde de ces formes. 


(2) Syst. El. LL, p.186; C. et G. loc. cit. pl. 1, f. 1. 


BUPRESTIDES VRAIS. 43 


ques, tacheté de jaune sur la tête, et ses élytres sont ornées de deux li- 
gnes longitudinales de même couleur, l'une marginale, l'autre voisine 
de la suture; ces organes sont fortement striéé avec les intervalles costi- 
formes. Une autre espèce (1), privée de dessin, a été décrite par MM. De 
Castelnau et Gory. Ces insectes sont de taille moyenne et originaires 
de l'Afrique australe. 


ASTHRÆUS. 


De Casrern, et Gony, Mon. d. Bupr. I. 


Dernier article des palpes maxillaires subovalaire, oblus au bout. — 
Labre transversal, légèrement échancré. — Tête plane ; épistome très- 
court, largement échancré en demi-cercle ; cavités antennaires petites, 
arrondies, largement closes en avant.— Antennes longues et grêles, à ar- 
ticles 4 allongé, renflé au bout, 2 court, obconique, 3 plus long que les 
suivants ; ceux-ci subégaux, déprimés, un peu élargis à leur extrémité, 
à peine dentés ; fossettes porifères inférieures. — Yeux grands, distants 
sur le vertex. — Prothorax transversal, convexe, légèrement arrondi 
sur les côtés, rétréci en avant, profondément trilobé à sa base; les lobes 
très-aigus. — Ecusson ponctiforme, à peine visible. — Elytres assez 
convexes, pénétrant à leur base dans le prothorax, graduellement ré- 
trécies en arrière et terminées en une pointe aiguë, échancrée en de- 
hors. — Pattes assez robustes; hanches postérieures étroites, coupées 
obliquement en arrière ; tarses longs, peu robustes ; le 4er article de tous 
comprimé, presque aussi long que les trois suivants réunis, le 5° grêle 
et médiocre.— Métasternum largement et faiblement échancré en avant; 
mésosternum très-court. — Prosternum large, plan. — Corps assez 
convexe, rétréci à ses deux extrémités, surtout en arrière. 


Ces caractères sont voisins, comme on le voit, de ceux des Buzrs, mais 
la forme générale du corps es@ifférente. Le genre ne comprend qu'une 
espèce (2) de l'Australie, de taille moyenne, villeuse, sauf sur les élytres, 
et dont le système de coloration se rapproche également de celui des 
Burresuis du groupe des AncyLocuerrA. Elle est en effet d'un bronzé 
cuivreux avec les élytres d'un violet brillant et ornées chacune de sept 
taches d'un beau jaune. Ces organes sont couverts de fines côtes tran- 
chantes dont les intervalles sont ponctués et rugueux. Le 5° segment 
abdominal est arrondi dans les deux exemplaires que j'ai sous les yeux, 
bien qu'ils semblent être de sexes différents. Get insecte est peu répan- 
du dans les collections. 


(1) B. varians, loc. cit. pl. 1, f. 2. 
(2) A. flavopictus G. et G. loc. cit. pl. 1, f. 1. 


A4 BUPRESTIDES. 


BUBASTES. 


De Casrern. et Gonv, Mon. d. Bupr. I. 


Dernier article des palpes maxillaires ovalaire. — Tête courte, plane 
en avant; épistome large et très-court, légèrement arrondi et étroite- 
ment échancré dans son milieu; cavités antennaires médiocres, irrégu- 
lières, étroitementcloses en avant.—Antennes assez robustes, médiocres, 
à articles { assez gros, 2très-court, obconique, 3 allongé, renflé au bout, 
4-10 assez larges, dentés, 11 en ovale court; fossettes porifères termi- 
nales. — Yeux distants sur le vertex. — Prothorax transversal, subcy- 
lindrique, bisinué en arc de cercle à sa base. — Ecusson pelit, carré. 
— Elytres cylindrico-coniques, bi-épineuses au bout. — Pattes assez 
robustes; hanches postérieures coupées paraboliquement en arrière; 
42 article des tarses postérieurs un peu plus court que les deux suivants 
réunis. — Métasternum subtronqué en avant. — Mésosternum assez 
long ; ses branches parallèles. — Prosternum un peu convexe ; sa saillie 
postérieure courte, large, plane. 


La seule espèce connue (1) ressemble beaucoup, sous Je rapport de la 
forme générale-et de la taille, à la Psiloptera cuprea du Cap. Elle est 
en entier d’un vert bleuâtre uniforme, médiocrement brillant en dessus, 
par suite des points enfoncés très-serrés dont ses téguments sont criblés; 
ses élytres présentent des stries peu marquées. L'Australie est sa patrie. 


EURYSPILUS (2). 


Dernier article des palpes maxillaires brièvement ovalaire. — Tête 
courte, plane ; épistome assez brillant, fortement échancré en demi-cer- 
cle; cavités antennaires médiocres, étroitement closes en avant.—An- 
teones (5) courtes, gréles, glabres, à amggles 1 en massue, 2 globuleux, 
3 allongé, 4-5 courts, obconiques, égaux, 6-10 carrés;-égaux, obtusé- 
ment dentés ; fossettes porifères terminales.— Yeux ovalaires, latéraux, 
— Prothorax un peu transversal, parfaitement cylindrique, largement 
lobé au milieu de sa base. — Ecusson petit, cordiforme. — Elytres al- 
longées, cunéiformes , un peu échancrées au bout. — Hanches posté- 
rieures à peine élargies en dedans, arrondies au côté externe ; 1°" article 


(1) B. sphenoida GC. et G., loc. cit, pl. 1, f. 1. 

(2) Syn. Eunypra C. et G., Mon. d. Buprest. Il; nom appliqué depuis long- 
temps à des Lépidoptères, par Hübner, et à des Acalèphes, par Eschscholtz. 

(3) MM. De Castelnau et Gory disent qu’au repos elles sont reçues dans.un 
petit sillon placé sous le prothorax; il n’y en a pas le moindre vestige. La 
description qu’ils donnent en même temps de ces organes («antennes de onze 
articles égaux et grenus ») n’a rien de commun non plus avec la réalité. 


BUPRESTIDES VRAIS. 45 


des tarses postérieurs presque aussi long que les deux suivants réunis, 
trigone, grêle à sa base ainsi que ceux-ci et le 4e ; crochets courts, di- 
variqués, droits et renflés à leur base, arqués et très-gréles à leur extré- 
mité. — Métasternum échancré en ayant. — Mésosternum long; ses 
branches horizontales. — Saillie prosternale plane, à bords parallèles. 
— Corps allongé, svelte, cunéiforme en arrière. 


MM. De Castelnau et Gory ont placé ce genre parmi les Agrilides 
avec lesquels il n’a pas d’autres rapports que la situation des fossettes 
porifères des antennes et la forme allongée et étroite de l'unique es- 
pèce de l'Australie qu'il comprend jusqu'ici. C’estun insecte du groupe 
actuel, voisin par sa forme générale des Busasres, quoique beaucoup 
plus svelte, mais bien distinct, ne fût-ce que par la structure de ses 
antennes. 

Cet insecte, qui estl'Agrilus chalcodes de M .Hope (1), aenviron cinq 
lignes de long, est d'un bronzé cuivreux uniforme, rugueux, mais fine- 
ment, sur toute sa surface supérieure, et présente sur chaque élytre 
quatre côtes flexueuses assez saillantes. 


CINYRA. 
De Casrezn. et Gony, Mon. 1; Buprestis, p. 157 (2). 


Dernier article des palpes maxillaires subeylindrique. — Labre en 
carré transversal, faiblement échancré, — Tête plane, souvent impres- 
sionnée au bas du front; épistome très-court, fortement échancré; cavités 
antennaires tout-à-fait antérieures, trigones, recouvertes.par.le front. 
Antennes grêles, assez longues, à articles { médiocre, 2 court, obconique, 
3 allongé, subcylindrique, 4-14 à peine dentés, décroissant peu,à peu; 
fossettes porilères terminales. — Yeux gros, assez saillants, plus ou 
moins rapprochés sur le vertex. — Prothorax transversal, parallèle.sur 
les côtés ou rétréci en avant, faiblement bisinuëé à sa base. — Ecusson 
petit, de forme variable. — Elytres allongées, rétrécies et presque tou, 
jours inermes dans leur tiers postérieur, échancrées et bidentées au bout. 
— Pattes peu robustes; hanches postérieures coupées très-obliquement 
en arrière. — Tarses assez longs ; les postérieurs à articles 1 subcylindri- 
que, notablement plus long que 2, celui-ci de même forme, 3 trigone, 
4 plus court, fortement bilobé, 5 médiocre, assez grêle. — Métasternum 
et mésosternum distincts ; celui-là arrondi en avant, celui-ci embrassant 
fortement le prosternum.— Ce dernier plan. — Corps allongé, peu con- 
vexe, svelle. 


Genre comprenant un pelit nombre d’espèces de taille moyenne, re- 
marquables par leur forme étroite, allongée, et dont quelques-unes 


(1) Synops. of Austral. Buprest. p. 12. 
(2) Syn. Lepria, Dej. Cat. éd. 3, p. 89, 


46 BUPRESTIDES, 


rivalisentpresque, sous ce rapport, avec les Agrilides. Leurs couleurs et 
la sculpture de leurs téguments varient assez, mais la plupart sont re- 
vêlues d’une riche livrée de couleur métallique et présentent des côtes 
sur les élytres et parfois en même temps sur le prothorax. 

MM. De Castelnau et Gory n'ont compris dans le genre que des espèces 
américaines (1), mais il faut, à ce que je crois, y reporter au moins une 
espèce des Indes orientales (2) qu'ils ont placée dans leur genre Ara- 
zuRA (MEcAnNoPuILA). 

À en juger par les espèces que j'ai*entre les mains, les deux sexes de 
ces insectes ont le 5° segment abdominal échancré, mais plus fortement 
Chez les mâles que chez les femelles. » 


MELOBASIS. 
De Casmezn. et Gorx, Mon. L; Buprestis, p. 118 (3). 


Dernier article des palpes maxillaires cylindrique. — Labre arrondi 
et étroitement échancré en avant, sillonné sur la ligne médiane. — Téte 
courte, légèrement et uniformément convexe chez la plupart ;épistome 
très-court, rélréci et échancré; cavités antennaires médiocres, termi- 
nales, recouvertes par le front. — Antennes assez longues, à articles 1 
grêle et allongé, 2-3 obconiques, plus ou moins inégaux, 4-11 faiblement 
dentés, à peine plus longs que larges; fossettes porifères terminales. — 
Yeux allongés, très-distants sur le vertex. — Prothorax transversal, 
subcylindrique, presque droit sur les côtés, légèrement bisinué à sa base, 
avec ses angles postérieurs droits et aigus. — Ecusson petit, suborbi- 
culaire. — Elytres cunéiformes, déprimées, denticulées en arrière, — 
Hanches postérieures étroites, coupées un peu ohliquement en arrière; 
tarses grêles ; les quatre 4r8 articles des postérieurs décroissant graduel- 
lement, le 5e assez court. —Métasternum et mésosternum distincts ; le 
fer arrondi ou tronqué en avant.— Prosternum plan.— Corps déprimé. 


Ce genre est exclusivement propre à l'Australie, et toutes ses espèces, 
de taille assez petite, sont remarquables par la richesse de leur livrée 
qui consiste en taches ou bandes de couleur métallique sur un fond de 


(1) G. sulcifera, de Cayenne ; elongata, ventralis, arcuata, du Brésil ; COStU= 
lata (polystigma Chevrol. in Silberm. Revue ent. V, p. 78), du Mexique ; ery- 
thropus, de l'Amér. du Nord; voy. loc. cit. et IV, Suppl. p. 126. Toutes ces 
espèces paraissent appartenir réellement au genre; mais il faut y ajouter le 
Bupr. corrusca Fab. (Syst. El. [1, p. 189), de la Jamaïque, que ces auteurs 
n'ont pas connu. Il ne diffère des autres espèces que par le dernier article de 
ses palpes maxillaires, qui est distinctement triangulaire, caractère qui, dans la 
famille actuelle, n’a pas, quand il estisolé, une valeur générique. 

(2) À. auricollis, C. et G. loc. cit. IL, Apatura, .7, pl. 2, f. 12. Je trouve à 
cet insecte tous les caractères du genre actuel. 


@) Syn. Asropapra, Dej. Cat. éd. 3, p. 90. 


BUPRESTIDES VRAIS. 47 


même nature; ce dessin ne disparaît complètement que chez un petit 
nombre d’entre elles. Celles décrites s'élèvent en ce moment à un peu 
plus d'une quinzaine (1). 


PHÆNOPS. 
(Mec.) Der. Cat. éd. 3, p. 89. 


Mêmes caractères que les Mecanormica qui suivent, ÉTSn 
d'un seul que voici : 

Cavités antennaires très-petites, arrondies, situées à une grande dis- 
tance du bord antérieur de l’épistome. 


Jene connais que le Bupr. Larda de Fabricius (2) qui puisse rentrer 
dans ce genre, auquel on peut réserver le nom de Paæwors proposé par 
Megerle et adopté, à tort, par Dejean et plusieurs auteurs récents, 
pour les vraies MeranopmicA. C'est parmi ces dernières que tous les 
entomologistes, sans exception, placent cet insecte, mais ses cavités an- 
tennaires sont trop différentes des leurs pour qu'il puisse leur être as- 
socié. Sa tête plus courte et plus convexe, ses élytres non denticulées 
sur les côtés en arrière, enfin l'absence des différences sexuelles (sauf 
erreur), peuvent être signalées comme d’autres caraclères dislinctifs, 
mais très-secondaires. Cette espèce de pelite taille et en entier d'un bleu 
uniforme, plus ou moins verdâtre, est répandue dans la plus grande 
partie de l'Europe. ” ,, 


MELANOPHILA. 
Escuscu. Zoo!. Atlas, Heft I, p. 9 (3). 


Dernier article des palpes maxillaires subeylindrique el tronqué. — 
Labre transversal, légèrement échancré. — Tête plane; épistome très- 
court, étroit, échancré en demi-cercle ; cavités anlennaires médiocres, 
de niveau avec l'épistome, étroitement closes en avant. — Antennes mé- 


(1) Aux 12 décrites par MM. De Castelnau et Gory, aj. M. hypocrita, prisca, 
Erichs, Archiv, 1842, I, p. 135.— Bupr. simpleæ, suaveola, Germar, Linnæa 
entom. HI, p. 175. 

(2} Syst. El. Il, p. 209. Quelques pages plus loin (p. 216) , Fabricius l’a re- 
produit sous le nom de cyanea. 

(3) Syn. Tracuverenis et Oxxergnis, Kirby, Faun. Bor. amer. p. 158 et 160; 
des deux espèces que Kirby comprend dans le premier de ces genres, l’une 
(Drummondi) appartient au genre actuel; l'autre (umbellatarum) est une An- 
THAXIA. — Aparura (pars), G. et G., Mon. II; nom déjà employé par Fabricius 
pour des Lépidoptères diurnes; dans leur supplément (IV, p. 73),,ces auteurs 
ont adopté lo nom imposé au genre par Eschscholtz, sans prévenir le lecteur 
qu’il avait celui d’Aparuna pour synonyme.— Diana, Cet G,; Mon. E, Buprestis, 
P: 155. — Anazampis (Diana), Dej. Cat. éd. 3, p. 83. 


48 . BUPRESTIDES, 


diocres, à article { allongé, en massue, 2 court, obconique, 3 plus long que 
lui et les suivants ; ceux-ci faiblement dentés, plus longsique larges, dé- 
croissant graduellement : fosseltes porifères terminales (1). — Yeux al- 
longés, peu saillants, distants sur le vertex.— Prothorax transversal, peu 
convexe, légèrement rétréci en arrière, faiblement bisinué à sa base. —« 
Ecusson petit, de forme variable. — Elytres médiocrement allongées, 
subdéprimées, rétrécies el finement denticulées en arrière, arrondies 
ou spiniformes à leur extrémité. — Hanches postérieures coupées très- 
obliquement en arrière ; tarses grêles, à articles 4 très-allongé, 2:3 tri- 
gones, 4 cordiforme, 5 grêle.—Métasternum et mésosternum distincts ; 
celui-là arrondi en avant, — Prosternum plan. — Corps elliptico-ovale 
chez la plupart, subdéprimé. 


Insectes de taille médiocre ou petite et, dans ce dernier cas, ressem- 
blant parfois (par ex. ëmmaculata C. et G., longipes Say) beaucoup à 
certaines ANTHAXIA. 

Les espèces typiques sont de forme assez courte, de couleurs assez 
variées, pour la plupart ornées sur les élytres de taches jaunes le plus sou- 
vent arrondies, et ces organes sont ou inermes ou finement denticulés sur 
les côtés en arrière (2). Mais il existe en Amérique, principalement dans 
celle du Sud, d'autres espèces de taille un peu plus forte, de forme plus 
allongée, constamment de couleurs métalliques et dont les élytres, plus 
distinctement denticulées, présentent en général quelques impressions 
assez grandes, mais peu profondes el souygnt assez mal limitées. Ce 
sont les Drawa de MM. De Castelnau et Gory, qui en ont fait une section 
de leur genre Burresris (5). Entre elles et les espèces précédentes il 
existe les passages les plus insensibles. 


(1) Ces fossettes sont très-petites et assez difficiles à découvrir; elles sont 
situées comme je l'indique, mais s'étendent parfois un peu au-delà de la tron- 
cature des articles. 

(2) Esp. à élytres tachetées : M. decostigma KF., d'Europe; discopunclata 
Fald., de la Mongolie; Drummondi Kirby, oclospilota, notala, croceosignata 
C. et G., de l’Amér. du Nord, cte. — Esp. à élytres sans taches; les unes ont 
ces organes inermes: par ex, M. appendiculata F., d'Europe; decolorala G.et G., 
de l'Arnér. bor.; viridiobscura, inflammata C. et G., de Cayenne; etc. Chez 
les autres, ils sont spiniformes à leur extrémité : par ex. M. immaculala G:et G., 
longipes, Say, de l’Amér. bor., cuspidala Klug, du Sénégal; atra C. et G., de 
Cayenne, ete. 

(3) D. œncipennis, dentipennis, obliquata, inornata du Brésil; cayennensis 
(Melanophila guyanensis, Chevrol. in Silb. Rev: entom. V, p. 49), de Cayenne, 
Voy. G. et G., loc. cit. et IV, Suppl. p. 124. 

Aux espèces mentionnées par ces auteurs, aj, Esp: d'Europe: M. æqualis, 
Mannerh. Bull. Mose. 1837, no 8, p.71; de Dalmatie. — Esp. de Syrie : M. con- 
sobrina, Chevrol. Rev. et Mag, d. Zool. 1854, p. 395.— Esp. de Natal : Phæn. 
ligubrina,Bohem, Ins. Caffrar, FL, p, 325.— Esp. de l’Amér. du Nord : Bupr, 
Harrisii, Hentz, Journ. of the Acad. of Philad. V, p. 378 (an potins AnrraxiA ?)4 


BUPRESTIDES VRAIS. 49 


Les deux sexes ne paraissent pas différer sensiblement chez cesinsectes; 
tous deux ont le dernier segment abdominal échancré, sinué ou entier. 

Les MezAnoPmiLA proprement dites sont plusparticulièrement propres 
aux parties froides et tempérées de l'hémisphère boréal dans l'ancien et 
le nouveau continent. 


ANTHAXIA. 
Escusen, Zoo, Atlas, Heft I, p. 9 (1). 


Dernier article des palpes maxillaires cylindrique ou subovalaire. — 
Labre en général transversal, sinué en avant, souvent muni d’un sillon 
médian. — Tête très-courte, pas plus longue que large, plane ou fai- 
blement convexe ; épistome très-court, échancré:; cavités antenräires 
petites, arrondies, antérieures, étroitement closes en avant. — Antennes 
courtes et grêles chez presque tous, dentées à partir du 4° article ; le 20 
et le 3° obconiques, subégaux; fossettes porifères terminales. — Yeux 
allougés, peu saillants, rarement un peu rapprochés en dessus. — 
Prothorax plus ou moins quadrangulaire, un peu arrondi sur les côtés, 
coupé presque carrément à sa base. — Ecusson plan, en triangle curvi- 
ligne acuminé en arrière.—Ælytres planes, en général courtes, de forme 
variable, arrondies à leur extrémité, inermes ou très-finement denticulées 
sur les côtés en arrière. — 1° article des tarses postérieurs allongé, 
2 de moïtié plus court, 3-4 subégaux, trigones ou cordiformes ; le 5e 
médiocre. — Métasternum tronqué en avant, ses épimères recouvertes 
en dehors; leur portion interne très-petite, trigone. — Prosternum 
plan, assez fortement tridenté en arrière, — Corps déprimé en déssus, 
en général court. 


Insectes de petite taille pour la plupart, parfois, mais rarement, de 
grandeur moyenne, et ornés de couleurs variables, mais le plus souvent 
métalliques. Solier en a détaché, sur des espèces isolées, deux genres 
qui ne me paraissent pas admissibles, bien que l’un d'eux soit généra- 
lement adopté par les entomologistes. 

Gelui qu'il a nommé Craromenus est établi sur la plus grande espèce 
que possède l'Europe, mais seulement dans ses parties méridionales, le 
Bupr. cyanicornis de Fabricius (2). Son caractère principal consiste en 


— M. œncola, metallica, Melsheim. Procced of the Acad. of Philad. IL, p. 146. 
— M. luteosignata (croceosignata? C. et G.), Ziegler, ibid. p. 267. — Phœn. mi- 
randus, 3. L. Le Conte, ibid. 1854, p. 83.— Esp. du Brésil : M. chrysoloma, 
Prasina, Mannerh. Bull. Mosc. 1837, n° 8, p. 72. — Esp. de la Guyane : Phœn. 
subouprea, Erichs. in Schomb, Guyana, LL, p. 557. 

(1) Syn. Crarowenus, Solier, Ann. d. ]. Soc. entom. LL, p. 295. — Tricono- 
PHORUS, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 495. 

(2) Syst. EL LE, p. 207 (Q B. trochilus, Fab. Entom. syst, Il, p. 203). — 


Coléoptères. Tome IV. 4 


50 BUPRESTIDES. 


ce que les cuisses postérieures sont renflées chez les mâles (41), à quoi 
s'ajoutent le corps allongé et cunéiforme de cet insecte et ses antennes 
plus longues et notablement plus robustes que dans les autres espèces. 

Le second, qu'il appelle Triconopnorus, ne diffère absolument des 
AnrmaxiA ordinaires que par son menton acuminé dans son milieu. 
L'unique espèce du Chili (2) qui le compose, est plus grande que les 
espèces européennes, tout en ayant la même forme, et varie du cui- 
vreux au vert doré. 

Les autres espèces sont nombreuses, surtout dans l'hémisphère bo- 
réal de l'ancien continent. Il y en a quelques-unes dans l'Amérique du 
Nord, au Chili, dans l'Afrique australe, mais point dans les régions in- 
tertropicales du globe, sauf trois ou quatre de la Sénégambie, des Indes 
orientales et des Antilles (5). 

. A part quelques-unes qui ont le dernier segment abdominal légère- 
ment échancré, les deux sexes l'ont arrondi ou subtronqué. 


On en connaît deux autres espèces de la Russie mér. : C. sifta, adoæus (Steven), 
Küster, die Kæfer Europ. XXIV, 75, 76. 


(1) Sont-ce les mâles ou les femelles qui ont les cuisses postérieures renflées ? 
Suivant quelques auteurs (Schœnherr, Motschoulsky, Küster), ce serait le second 
de ces sexes; suivant d’autres (G. et G., Solier, etc.), ce serait le premier. Une 
troisième opinion est celle de M. L. Redtenbacher (Faun. austr.; die Kæfer, 
p. 282), d’après qui, chez le cyanicornis, ces organes seraient tantôt renflés, 
tantôt, mais rarement, simples chez les mâles, et toujours simples chez les fe- 
melles. Les exemplaires à cuisses renflées de cette espèce que je possède sont 
positivement des mâles. La variabilité de cé caractère montre son peu d’impor- 
tance. 


() T. angulosus, Sol. loc. cit. p.496; Col. pl. 12, 2.7: 


(3) Aux espèces décrites par MM. De Castelnau et Gory (Mon. II, et IV, Suppl. 
p. 283), aj. Esp. européennes : 4. praticola, De Laferté, Rev. Zool. 1841, p. 49 
(umbellatarum CG. et G.; nee Fab.); France — istriana, Rosenh. Beitr. z. In- 
sektenf. Europ., I, p. 13 (morio F. var.?) — basalis, Küster, die Kæf. Europ. XI, 
29; Hanakii (aurulenta var.?), semi-cuprea , variipennis , granulata , an- 
gulicollis, angulata , œneiventris, XXII; ducens, XXIV, 66. — Esp. asiati- 
ques : À. auriceps, Ménetr. Ins. de Lehm. p. 29, pl. 2, £. 4; Turcoménie. — 
ephippiata, L. Redtenb. Denskrift. d. Wien. Acad. I; Perse. — Esp. afri- 
caines : À. vittaticollis, Lucas. Rev. Zool. 1844, p. 89 (ferulæ Gené); d'Algérie. 
— chlorocephala (inculta G. et G. ©), fulgidipennis, rugicollis, luctuosa, 
Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 155.— facialis, Erichs. Archiv, 1843, I, 
p. 224; Angola. — denticulata, Roth in Wiegm. Archiv, 1851, L, p. 119; Abys- 
sinie. — impleæa, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 328; Natal. — Esp. de l’Amér. du 
nord; À. gracilis, scoriacea, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. IE, 
p- 148. — Esp. de Haïty : À. quadrala, Buquet, Rev. Zool. 1841, p. 194 (an 
huj. gener.?) — Esp. du Chili : À. marginicollis, Solier in Gay, loc. cit. LV, 
p. 902. 


1 


BUPRESTIDES YRAIS. 51 


CURIS. 
DE CasreLn. et Gonv, Mon. IL; Stigmodera, p. 47 (1). 


Menton grand, rétréci et arrondi en avant.—Dernier article des palpes 
maxillaires subovalaire. — Labre allongé, rétréci et fendu en avant, par- 
couru par un sillon médian, — Tête longitudinalement excavée ; épistome 
court, échancré ; cavités antennaires petites, antérieures, très-étroite- 
ment closes en avant. — Antennes assez longues, à articles 1 assez 
grand, 2-3 obconiques, subégaux ou inégaux, 4-11 faiblement dentés, 
transversaux ou non ; fossettes porifères terminales, — Yeux grands, 
allongés, légèrement rapprochés en dessus. — Prothorax transversal, 
légèrement arrondi sur les côtés en avant, faiblement bisinué à sa base. 
— Ecusson petit, plan, cordiforme,— Elytres subdéprimées, rétrécies et 
finement denticulées latéralement en arrière, arrondies à leur extrémité. 
— 1% article des tarses postérieurs notablement plus long que le %, le 
3e{trigone , le 4e plus petit, échancré, le 3e médiocre; crochets munis 
d'une petite dent obtuse à leur base. — Métasternum légèrement échan- 
cré en avant ; ses épimères découvertes, linéaires , obliques ; branches 
du mésosternumallongées, parallèles. — Prosternum large, fortement 
tridenté en arrière. 


Ce genre fait le passage du groupe actuel aux Stigmodérides, parmi 
lesquelles MM. De Castelnau et Gory l'ont placé, à titre de section, et 
dont il a en effet le labre , les mandibules et le menton. Mais outre que 
ses espèces ont le facies si caractéristique des ANTHaxIA, il suffit d'exa- 
miner son métasternum pour voir qu'il ne peut rentrer parmi les Slig- 
modérides (2). 

L'espèce sur laquelle il a été établi est propre à l'Australie, mais je 
crois qu'il faut lui en adjoindre une du Chili qu’on place généralement 
parmi les Anrmax1A et sur laquelle Solier a fondé son genre Cxcinpro- 
pnora. Les légères différences qui les séparent ne me paraissent avoir 
qu’une valeur de section. 

La première (3) a la tête allongée, les yeux médiocrement saillants, 


(1) Syn. Secacis, Dej. Cat. éd. 3, p. 89. — CyLinprornona, Solier in Gay, 
Hist. de Chile; Zool. IV, p. 502. — Anruaxia Hope, G. et G., Dej. 

(2) Dans l'espèce type de l'Australie il est soudé intimement au mésosternum; 
mais, en le regardant sous un certain jour, on aperçoit distinctement la très- 
line suture qui le sépare de ce dernier; cette suture est très-apparente dans 
l'espèce chilienne. Chez toutes deux on voit qu’à l'opposé de ce qui existe chez 
les Stigmodérides, le mésosternum forme la presque totalité de la cavité desti- 
née à recevoir le prosternum; de plus l’échancrure du métasternum n’a aucun 
rapport de forme avec celle de ces dernières. 


(3) Bupr. caloptera, Boisduv. Faun. d. l'Océan. U, p. 93 (Anthaæia dives Hope). 


82 x DUPRESTIDES. 


le 3° article des antennes plus long que le 2, et le 1er article des tarses 
postérieurs deux fois plus grand que le 2. 

Dans la seconde (1), la tête est plus courte, quoique toujours plus 
longue que large, les arüicles 2-3 des antennes sont subègaux, et le 
4er article des tarses postérieurs d’un tiers seulement plus long que le PL 

Au total, le genre diffère des AnrmaxiA par la forme de sa tête, les 
organes buccaux plus saillants, les épimères métathoraciques plus 
grandes et le métasternum échancré en avant. La taille de ses espèces 
surpasse de beaucoup celle des Anrmax14, et elles sont revêtues d'une 
livrée plus brillante que celle de ces dernières. Je ne trouve aucune 
différence entre les deux sexes. 


Groupe II. Stigmodérides. 


Cavités antennaires situées près des yeux (CasraLra excepté), petites, 
largement closes en avant par l'épistome; fossettes porifères inférieures 
(Cazonema excepté). — Tête prolongée chez la plupart en un museau 
plus ou moins saillant. — Ecusson assez grand, plan, cordiforme ou ar- 
rondi chez presque tous. — Métasternum largement et fortement 
échancré en avânt, formant presque à lui seul la cavité sternale. 


Ce dernier caractère n’est pas exclusivement propre à ces insectes ; 
on le retrouve chez les Agrilides et les Trachydes, mais associé à d’au- 
tres particularités tellement différentes de celles qui existent ici, que 
Y'erreur n’est pas possible, C’est faute de l'avoir connu, que les entomo- 
logistes ont séparé ces insectes les uns des autres ou leur ont associé 
des espèces qui leur sont étrangères (2). 

L’allongement de la tête en avant des yeux existe chez un grand nom- 
bre de Stigmodérides, mais il s'en faut de beaucoup que ce caractère 
ait la valeur qu'on lui a attribuée. Non-seulement il manque dans plu- 
sieurs genres, mais encore il peut être présent ou absent dans les espèces 
d'un même genre (par ex. ST1G6MODERA). 

Les organes buccaux s’allongent en même temps que la tête. Cepen- 
dant, même quand celle-ci ne le fait pas, le menton est généralement 
remarquable par sa grandeur ; mais sa forme varie un peu. Dans la 
plupart des cas il est arrondi sur les côtés et plus ou moins tronqué en 


Les Cur, Peronii G. et G. et aurifera Hope, rapportés à ce genre par MM. De 
Castelnau et Gory, me sont inconnus. 

(1) C. bella Guérin-Ménev., @. et G.— L'Anthaæia concinna Germar, C. et G:, 
que Solier rapporte à ce genre CYLINDROPHORA, est une Anruaxra. Toute son 
organisation est celle de ces dernières, saufle labre qui est fait comme dans le 
génre actuel. ; 

(2) Cest ainsi, par exemple, que MM. De Castelnau ét Gory placent parmi 
les Agrilides les genres Casrauta, HyPERANTHA, ZEMINA, et à côté des BupresTis 
le genre SricmopEraA. I] est impossible de voir un assemblage plus hétérogène. 


BUPRESTIDES VRAIS. 53 


avant. Le lobe externe des mächoires est bien développé, et assez 
souvent pénicillé chez lés Srremonera, Les mandibules sont amincies et 
en général dentées, mais faiblement, au côté interne. Enfin le labre est, 
à quelques exceptions près, en triangle curviligne ou ogival, légère- 
ment fendu en avant et parcouru en dessus par un sillon longitudinal. 

Ces insectes ont tous, sansexception, un facées particulier fort différent 
de celui des autres Buprestides et dû, enpartie, à leur système de colo- 
ration. Outre que beaucoup d’entre eux sont privés de couleurs métal- 
liques, il est rare que leurs élytres ne soient pas ornées de taches ou 
de bandes jaunes : souvent même ces organes ont pour fond cette 
nuance. 

La distribution géographique du groupe est intéressante. Sauf les 
CasraLrA qui sont répandues dans le continent indien et ses divers ar- 
chipels, toutes les autres espèces sont propres à l'Australie ou à l'Amé- 
rique du Sud, | 


I.  Écusson petit, en triangle très-allongé et très-aigu: Casfalia. 
D. — assez grand, plan, cordiforme ou subarrondi. 
a Antennes dentées à partir du 5e article. 
Élytres non ou à peine lobées à la base de leurs épipleures : Hyperantha. 
— brusquement lobées à la base de leurs épipleures : Zemine, 
Dactylozodes. 
aa Antennes dentées à partir du 4 article : Stigmodera, Calodema. 


CASTALIA. 
De CastEeLn. et Gony, Mon. d. Bupr. I (1). 


Menton assez grand, en triangle curviligne transversal. — Dernier 
article des palpes maxillaires en cône renversé et tronqué au bout. — 
Labre transversal, échancré. — Tête plane ; épistome très-court, sinué 
dans son milieu; cavités antennaires légèrement ouvertes, obliques, 
étroitement closes en avant, surmontées d’une petite orbite; point de 
tubercules frontaux. — Antennes insérées à quelque distance des 
yeux, pareilles à celles des HyperAnTHA. — Yeux grands, peu sail- 
lants, légèrement rapprochés en dessus. — Prothorax transversal, de la 
largeur des élytres, arrondi sur les côtés, rétréci en avant, non rebordé 
et bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus, mais non sail- 


(1) Après avoir imposé ce nom de Casrazta à une division de leur genre Br- 
PRESTIS, correspondant aux PosciLonorTa d’Eschscholtz, MM. De Castelnau et 
Gory, par une inadyertance peu justifiable, l'ont appliqué aux insectes actuels. 
Comme il est disponible, il doit leur rester de préférence au suivant qui n'a ja- 


mais été publié avec accompagnement de caractères. — Srnicoprera, Dej. Cat. 
éd. 3, p. 89. 


54 BUPRESTIDES. 


lants. — Ecusson très-grêle, en triangle allongé et très-aigu. — Elytres 
allongées, subparallèles, fortement sillonnées, largement arrondies et 
denticulées au bout. —Tarses assez grêles ; le 40r article des postérieurs 
médiocre, le 3e et le 4° égaux, cordiformes, — Dernier segment abdomi- 
nal cordiforme, terminé par une dent aiguë. — Prosternum légèrement 
renflé en avant. — Corps allongé, peu épais, glabre. 


Genre représentant dans l’ancien continent les HyrgranrmA de l'A- 
mérique du Sud. Il en est très-voisin, mais bien distinct, comme de tous 
les autres genres de ce groupe, par la forme de son écusson. L'insertion 
de ses antennes, ses tarses autrement faits, l'absence de pubescence, 
sont ensuite les principales particularités qui le distinguent de ces in- 
sectes. ; 

Il ne comprend qu’un petit nombre d'espèces de grande taille, de 
couleur bleue ou vert foncé et souvent ornées d’une grande tache rouge 
sur chaque élytre (1) ; elles sont propres à l'Australie et aux Archipels 
indiens. 


HYPERANTHA. 
(Gisrz.) Mannenn. Bull. de Mosc. 1837, no 8, p. 99 (2). 


Menton grand, transversal, arrondi sur les côtés et en avant, parfois 
échancré.— Dernier article des palpes maxillaires subovalaire. — Labre 
assez saillant, entier. — Tête plus ou moins pelite, plane ; épistome 
largement et très-faiblement échancré ; cavités antennaires petites, sub- 
arrondies, assez largement closes en avant. — Antennes insérées près 
des yeux, courtes, à articles 4 gros, médiocre, 2-4 courts, subégaux, 
5-11 obtusément dentés, transversaux.— Yeux très-grands, médiocre- 
ment saillants, non rapprochés en dessus. — Prothorax transversal, de 
Ja largeur des élytres postérieurement, rétréci et bisinué en avant, non 
rebordé et largementlobé à sa base, avec ses angles postérieurs aigus. 
— Ecusson assez grand, plan, cordiforme , souvent acuminé en ar- 
rière.— Elytres allongées, de forme variable, non ou à peine lobées à la 
base de leurs épipleures. — Tarses assez robustes, comprimés; leurs 
articles trigones : 4 un peu plus long que les suivants, 2-4 égaux. 
— Dernier segment abdominal largement arrondi ou tronqué, étroi- 
tement échancré dans son milieu; ses angles, quand il est tronqué, 


(1) C. bimaculata L.; répandu depuis l'Australie jusqu'aux Îles Philippines; 
bipustulata Boisd., de l'Australie; impustulata C. et G., du même pays. Voyez 
G. et G., loc. cit. et LV, Suppl. p. 189. Leur C. metallica du Cap est à revoir 


quant au genre, — Aj. Str.obsoleta, inornata, Ghevrol. Rev. Zool. 1841, p. 221; 
des îles Philippines. 


(2) Syn. PorciLonora, Solier, Ann, d. ]. Soc. ent. II, p.298; C, et G. Mon. Il 
et IV, Suppl. p. 191. 


BUPRESTIDES VRAIS, 55 


souvent spiniformes. — Flancs du prothorax plus ou moins convexes. 
— Corps allongé, finement lanugineux, sauf sur les élytres. 


Très-beaux insectes, exclusivement propres aux régions intertropicales 
de l'Amérique du Sud, de forme tantôt large et graduellement rétrécie en 
arrière (type : Langsdorfit), tantôt étroite et cylindrico-conique (type : 
interrogationis) avec tous les passages intermédiaires. Dans le premier 
cas, le prothorax embrasse fortement la base des élytres avec ses angles 
postérieurs ; celles-ci sont sillonnées, arrondies et multidentées à leur 
extrémité, comme chez les Srricorrena ; le prosternum est renflé à sa 
base, avec son bord antérieur épaissi. Dans le second, les angles posté- 
rieurs du premier de ces organes ne sont nullement prolongés ; les 
élytres sont faiblement sillonnées, tronquées et bi-épineuses en arrière 
avec la troncature denticulée ; enfin le prosternum est plan et même un 
peu concave. 

Quant au système de coloration, toutes les espèces ont en dessus le 
prothorax d’un beau jaune de soufre avec une ou plusieurs taches noires 
ou bronzées ; les élytres sont parfois de la même couleur ou noires et 
variées de noir, de rouge et de blanc; chez plusieurs elles sont d’un 
beau rouge cerise uniforme. 

Le dernier segment abdominal paraît ne pas ‘différer dans les deux 
sexes. Les tubercules frontaux sont absents comme chez les Casra- 
LIA (1). 

ZEMINA. 


DE CasreLn. et Gory, Mon. d. Bupr. Il (2). 


Menton variable (3).— Palpes velus ; le dernier article dés maxillaires 
ovalaire ou globoso-ovale. — Tête, antennes et yeux des HyPERANTHA. 


(1) On a trop multiplié les espèces de ce genre; on peut les établir de la 
manière suivante : B. testacea, Fab. Syst. El. II, p. 196 (laticollis G. et G.). 
— terminalis C. et G. — Langsdorfi, Klug, Entom. Brasil. Spec. secund, 
pl. 40, £. 3 (speculifera Perty, C. et G.).— aulica, Klug, loc. cit. (var. orna- 
ticollis C. et G.).— trigonalis, trinotata, Chevrol. in Silb. Rev. ent. V, p. 81; 
Menetriesii Mannerh.) — interrogationis, Klug, loc. cit. pl. 40, f. 4. — sangui- 
nosa Mannerh. loc. cit. — decorata G. et G. — scita C. et G. Toutes du Brésil, 
sauf la dernière qui est de Cayenne. 

Depuis la Monographie de MM. C. et G., les trois espèces suivantes ont été 
publiées : H. vittaticollis, stigmaticollis, Desmar. Ann. d. 1. Soc. ent. 1843, 
p. 19, pl. 1, no 1, f. 1, 2; la première de Colombie, la seconde de Cordova 
(Tucuman). — hœmorrhoa, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1851, p. 348; de 
Venezuela. - 

(2) Syn. Lasronora, Dej. Cat. 64, 3, p. 94. Je ne suis pas certain que ce genre 
soit le même que celui-ci. D’après la description que donne Mannerheim (Bull. 
Mosc. 1837, no 8, p. 102) de l’unique espèce du Brésil (L. quadrifasciata) que 
Dejean y comprenait, il semble plutôt correspondre aux DacTrYL0Z0DEs. 


(3) Cet organe que MM. De Castelnau et Gory décrivent comme « très-grand, 


56 BUPRESTIDES. 


— Prothorax transversal, dela largeur des élytres, légèrement arrondi 
sur les côtés, bisinué en avant, rebordé et très-largement, mais faiblement 
lobé à sa base, avecses angles postérieurs non saillants. — Ecusson des 
HyperanraA.—ÆElytres brusquement et assez fortement lobées à la base 
de leurs épipleures, sinuées avant leur milieu, médiocrement rétrécies 
en arrière, avec leur extrémité obtuse et pluridentée. — Tarses non ou 
à peine comprimés, à articles 4 aussi long que les deux suivants réunis, 
2-3 égaux, trigones, 4 cordiforme. — 8° segment abdominal largement 
arrondi à son extrémité, entier. — Corps finement velu sur toute sa sur- 
face. — Les autres caractères comme chez les HypenanrmaA. 


Le facies de ces insectes diffère sensiblement de celui des HyperAN- 
Taa et se rapproche de celui des Srimopsra américaines; mais en 
réalité ils ne se distinguent du premier de ces'genres que par des ca- 
ractères assez faibles ; à savoir la saillie des épipleures des élytres, leurs 
tarses un peu autrement faits et l'intégrité de leur dernier segment ab- 
dominal. Ils sont, du reste, aussi homogènes que les Hyperanrma le 
sont peu sous le rapport de la forme, de la sculpture des tégaments et 
des couleurs. Tous sont d'un vert bronzé avec des bandes ou des taches 
d'un rouge fauve sur les élytres ; ces organes sont munis de côtes plus 
ou moins saillantes dont les intervalles sont fortement ponctués. 

Leur distribution géographique dans l'Amérique du Sud, d'où ils sont 
également originaires, n’est pas non plus tout-à-fait la même que celle 
du genre précédent. Il y en a peu dans les régions intertropicales de ce 
continent, et leur nombre augmente à mesure qu'on se rapproche du 
Chili; il en existe même jusqu’en Patagonie (1). 


DACTYLOZODES. 


Crevros. in Sizperm. Revue entom, VW, p. 79. 


Mêmes caractères que les Zemina, sauf les points suivants : 

Tarses courts, pareils à toutes les pattes, à articles un peu plus long 
que chacun des trois suivants, 2-3 égaux, noueux, tronqués en avant, 
D aussi long que les précédents pris ensemble. 


échancré en avant et arrondi sur les côtés », affecte, en effet, cette forme chez 
quelques espèces; mais chez d’autres il est entier et arrondi en avant, avec 
tous les passages entre ces deux formes. 

(1) Voyez C. et G. loc. cit. et IV, Suppl. p, 195. Ils en décrivent 14 espèces 
dont un certain nombre doivent probablement être reportées parmi les Dacry- 
LOZODES et même parmi les Srremonena : leur Z,. cupricollis, qu’ils indiquent 
avec doute comme des Indes orientales, est du Chili. — Aj. Z. quadrisonala, 
Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 150; de Corrientes, — minor, rubronotata, 
Rouletii, depressa, Montagnei, Rouletii, Solier in Gay, Hist. d. Chile.; Zool. [V, 
p. 484; du Chili, — præclara, Perroud, Ann. d. 1. Soc. Lion. d. Lyon, Nouv. 
Sér, 1, p. 396; patrie non indiquée. 


BUPRESTIDES VRAIS. 57 


Pour tout le reste, ces insectes ne diffèrent en rien des Zewina avec 
lesquelles MM. De Castelnau et Gory ont confondu l'espèce qu'ils ont 
connue. Mais ce caractère me paraît suffire pour les isoler. Il n’y a que 
les Trachydes qui aient des tarses relativement aussi courts, et la forme 
de leurs articles est sans autre exemple dans la famille. Je ne connais 
que les deux espèces de Patagonie (1) décrites par M. Chevrolat qui 
puissent rentrer dans ce genre; mais parmi les Zewuna des auteurs il 
y en a probablement plusieurs qui doivent en faire partie. 


STIGMODERA. 
“Escuseu. Zool. Atlas, Heîft I, p. 9 (2). 


Organes buccaux variables. — Tête graduellement prolongée anté- 
rieurement en un museau plus ou moins long ; cavités antennaires des 
trois genres précédents. — Antennes insérées près des yeux, de lon- 
gueur variable, dentées à partir du 4° article ; le 3° rarement égal au2, 
en général plus long. — Prothorax de forme variable ; le lobe médian 
de sa base arrondi ou anguleux, jamais tronqué ; ses angles antérieurs 
jamais non plus très-saillants. — Ecusson des trois genres précédents. — 
Elytres variables , légèrement et graduellement lobées à la base de leurs 
épipleures. — ef article des tarses postérieurs plus long que le 2e, mais 
jamais du double ; celui-ci et le 3° subégaux, le 4° de grandeur variable. 
— Prosternum plan chez la plupart, caréné et prolongé en avant chez 
un petit nombre, 


Lorsqu'on a mis de côté les espèces des quatre genres précédents, il 
en reste un nombre très-considérable, polymorphes, de couleurs variées, 
mais assez homogènes sous le rapport de la sculpture des téguments. 
Tous leurs organes se modifient si insensiblement qu'après l'étude la plus 
attentive, je ne vois aucun moyen de caractériser, même approximative- 
ment, les genres dans lesquels on a proposédeles répartir. Un seul caractère 
reste constant, à savoir le point de départ de la scie antennaire qui com- 
mence au 4e article et non au 5°, comme dans les quatre genres qui pré- 
cèdent. Le prolongement antérieur de la tête, qu’on regarde générale- 
ment comme letrait distinctif de ces insectes, n'a qu'une valeur illusoire. 

Dans cet état de choses, je ne vois d'autre parti à prendre que de grou- 
per ces insectes d’après leur distribution géographique. Les uns sont 

(1) D. alternans, tetrasonus, Chevrol. loc. cit.; la première est la Zem. pu- 
dibunda C. et G. Mon. Il, pl. 2, f. 9; le nom qu’elle a reçu de M. Chevrolat a 
la priorité. 

(2) Syn. Conocnarua, Eschsch. loc. cit.— Tnemocnarua, Solier, Ann. d, I. Soc. 
ent. IL, p. 291. — Prrmscus, Solier in Gay, Hist. d. Chile, Zool.; IV, p.491. — 
Casmanna C. et G. Mon. If, Stigmodera, p. 22. — Pouxennowa, Dej. Cat. éd. 3, 
P. 89. — Meraxvmonrta, Parry, Trans. of the ent. Soc. V, p. 82. 


58 BUPRESTIDES. 


confinés dans l'Amérique du Sud, les antres dans l'Australie. Dans les 
espèces de chacun de ces pays, on observe cette gradation insensible 
dans la formation du museau dont: il a été question plus haut, et quel- 
ques-unes qui ont le prosternum saillant en avant. 

Les espèces américaines doivent étre placées en tête comme faisant 
suite à celles des trois genres précédents. ; 


Eschscholtz donnait le nom de SriémoneraA à toutes celles dont le . 


prosternum est simple ; mais dans ces limites elles varient beaucoup. 

Un premier groupe assez nombreux, au Brésil surtout, comprend des 
espèces allongées, plus ou moins déprimées en dessus, à museau et la- 
bre courts ou médiocres, prothorax trapézoïde, impressionné au miliey 
de sa base et au-dessus des angles postérieurs, élytres glabres, finement 
striées, uni- ou bi-épineuses à leur extrémité, en général faiblement 
denticulées sur les côtés et dont le système de coloration consiste en 
bandes ou en taches jaunes sur un fond vert ou bleu, et vice versa (1). 
C’est sur l’une d'elles, originaire du Chili et qui ne présente pas d'autre 
caractère que son labre transversal, qu'a été établi le genre Pirmiscus 
de Solier (2). * 

Les autres, à prosternum semblable, n’ayant donné lieu à l’établisse- 
ment d'aucun genre, ne nécessitent pas de remarques particulières. Plu- 

"sieurs, dans le nombre, se font remarquer par les côtes saillantes dont 
leurs élytres sont munies, côtes dont les intervalles sont très-rugueux (3), 
et ce caractère est accompagné chez quelques-unes d’une villosité abon- 
dante quirecouvre parfois le corps entier. Il en est même dans ce groupe 
qui ressemblent à certaines PsiLoprerA (4) américaines. 

Les Conocxarua d'Eschschollz sont caractérisées non-seulement par 
leur prosternum bombé et envoyant une forte saillie en avant, mais en- 
core par la longueur de leur museau et de leur labre; leur prothorax 
fortement trapézoïde, non impressionné en dessus ; leurs élytres régu- 


(1) Bupr.. insignis Perty, vetusta, compta, superba, Percheroni, ete. G. et G. 
Le museau s’allonge insensiblement dans ce groupe et finit par devenir assez 
prononcé dans les grandes espèces, telles que S. patricia, magnifica, comes, 
fasciata, sonata, G. et G., etc. 3 

(2) P. viridiventris, Sol. loc. cit.; Col. pl. 12, f. 5. Cet insecte ne me paraît 
être qu’une variété du Bupr. chiliensis, Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. 
p. 66, ou C. et G. Mon. Il, Stigmodera, p. 67, pl. 15, f. 84. Son labre a si peu 
de valeur comme caractère générique, qu’on le retrouve presque exactement pa- 
reil dans des espèces appartenant à un groupe fort différent de celui-ci, par ex. 
chez les Bupr. parallelogramma et vulnerata Perty. 

(3) S. auricollis, Mannerh., C. et G., de Haïty; Mac-Leyai Donov., vulnerata 
Perty, du Brésil; la S. granulata Dej. C. et G. n’en est. qu’une variété de pe- 
tite taille. : 

(4) S: hamatifera C. et G.; du Brésil. Au premier coup-d’æil on prendrait 
cet insecte pour une PsrLorrera très-voisine de la P. attenuata du même pays; 
mais il appartient réellement au genre actuel. 


BUPRESTIDES VRAIS. 59 


lièrement striées; leur forme large, enfin leurs téguments glabres par- 
tout (1). Ce sont de magnifiques insectes qui pourraient former un genre 
à part si d'autres espèces qui présentent tous leurs caractères n'avaient 
pas le prosternum simple (2). 

Les espèces australiennes ont cela de commun que leurs élytres ne 
sont jamais, à ma connaissance, denticulées sur leurs bords latéraux en 
arrière, ni même toujours épineuses à leur extrémité. Toutes étaient 
des Srxéwonera pour Eschscholtz. 

Solier a réservé ce nom à des espèces de forme plus ou moins courte 
et convexe, d'un faces robuste, à museau court, et labre médiocrement 
saillant, à prothorax régulièremênt convexe, arrondi sur les côtés et 
rélréci en avant, enfin à élytres en général criblées de gros points en- 
foncés et même d'excavations (3). 

C’est sur un insecte (4) qui paraît très-voisin de ce groupe, mais dont 
le prosternum envoie une forte saillie conique en avant, que M. Parry 
a fondé son genre MeraxyMORPHA. 

Le nom de TnemocnaTua a été imposé par Solier à des espèces de 
forme allohgée et subparallèle, d’un facies également robuste, dont le 
museau et le labre sont plus longs que dans le groupe précédent ; à pro- 
thorax arrondi sur les côtés, mais à peine rétréci en avant ; à élytres 
régulièrement et assez fortement sillonnées, jaunes ou rouges, et ornées 
chez la plupart de bandes transversales vertes ou bleues; enfin dont les 
crochets des tarses sont fortement arqués dès leur naissance et ordinai- 
rement munis d’une dent basilaire en dessous (5). 


(1) S. amœna K1., equestris F., 1ris, hœmorrhoïdalis O1., pretiosissima, 
Chevrol. in Silb. Rev. entom. V, p. 57 (imperator CG. et G.), etc.; tous du 
Brésil. Une belle esp. nouvelle de ce groupe est la Con.clara, Erichs. in Schomb. 
Guyana, Il, p. 556; de la Guyane anglaise; elle est voisine de l'amϾna. 

(2) Par ex. S. eæcellens KI1., consimilis C. et G.; du Brésil. 

MM. De Castelnau et Gory, dans leurs descriptions des espèces de ce groupe, 
ne mentionnent jamais la forme du prosternum, ce qui est réellement incom- 
préhensible. 

Depuis leur travail, les SriewonErA américaines sont restées stationnaires. Je 
ne vois à y ajouter, outre l'Zris d'Olivier et la clara d’Erichson citées plus 
haut, que l'espèce suivante : S. Thoreyi, Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, 
p. 107, et Rev. Zool. 1838, p. 55; du Brésil. Ê 

(3) Ce groupe comprend deux types : l’un composé d’espèces courtes, ova- 
laires et à élytres criblées de gros points (S. macularia Donov., Jaquinoti 
Boisd., cancellata Donov. etc.); l’autre, d'espèces allongées, à élytres striées : 
S. grandis Donov., flavocincta, Goryi Hope, etc.; ce dernier se rapproche 
beaucoup des THEMOGNATHA. 

(4) M. Grayi, Parry, loc. cit. pl. 11, £. 7; avec une forme très-voisine de celle 
de la S. Jaquinoti, cet insecte a les élytres striées, mais moins fortement que 
chez la grandis et espèces du même type. 


(5) S. variabilis, suturalis Donov., rufipennis Kirby, etc. 


- 


60 DUPRESTIDES. 


Tous ces insectes sont, à quelques exceptions près, de grande taille, et 
leur tête est plane ainsi que celle des SrxemonsrA américaines. 

Après les avoir mis de côté, il en reste un grand nombre de petite ou 
moyenne grandeur, qui sont les Casrranina de MM. De Castelnau et 
Gory, oules PorycanowaA de Dejean. Leur tête est longitudinalement ex- 
cavée ou au moins sillonnée ; leur museau et leur labre saillants ; pour le 
surplus elles rappellent souvent d'une manière frappante les Srremo- 
DERA américaines du premier groupe, par leur forme déprimée, la sculp- 
ture de leurs élytres et leur système de coloration (1). 

Toutes les espèces de ce genre qui me sont connues, présentent au- 
dessus de chaque cavité antennaire, une petite fossette ont le fond est 
lisse et brillant ; il est très-rare qu’elle renferme un tubercule. 

Chez toutes également les différences sexuelles sont peu prononcées; 
les deux sexes ont le dernier segment abdominal ou tronqué ou arrondi, 
rarement échancré, et, dans ce dernier cas, plus fortement chez les 
mâles que chez les femelles. 


CALODEMA F 
De Casre. et Gorx, Mon. Il; Stigmodera, p. 70. 


Museau saillant.— Labre allongé, acuminé, parcouru en dessus par un 
sillon médian. — Antennes assez longues, dentées à partir du 4 articles 
les articles de la scie plus longs que larges ; leurs fosseltes porifères si- 
tuées sur leur tranche interne ; le 1° aussi long que les deux suivants 
réunis, le 3° un peu pluslong que le 2. — Yeux des SriëmOopERA, sur- 
montés d'une fossette lisse. — Prothorax ample, convexe sur la ligne 
médiane, relevé et arrondi sur les côtés antérieurs , fortement bisinué 


(1) C’est le groupe le plus nombreux; MM. De Castelnau et Gory en décri- 
vent 40 esp., et il y en a encore beaucoup d’autres dans les collections. 

En dehors de leur Monographie, les Sricmopera australiennes qui existent 
dans les auteurs sont les suivantes , mais beaucoup ne sont probablement que 
des variétés : Bupr. cruciata Fab.,O1.— Bupr. Kingii, Mac-Leay in King's Surv. 
of the coasts of Austral. I, p. 441. — S. gratiosa, Ghevrol. Rev. Zool. 1843, 
p.201. — S. elegantula, erythrura, À. White in Stoke’s Journ. in Austral. I, 
p. 507. — S, funerea, conspicillata, À. White, Ann. and Ma. of nat. Hist. 
XI, p. 344. — S. virginea, Erichs. Archiv, 1842, 1, p. 135.—$, Fortnumi, 
Con. Bremei, coccinata, S. Parryi, Guerinii, Hope, Trans. of the entom. Soc. 
IV, p. 102. — S$. signaticollis, Mitchellii, sanguinosa, hæmatica, Parryi, 
cyanura, Hoffmanseggii, perplexa, assimilis, Adelaidæ, purpurea, hilaris, 
Saundersii, Stricklandi, Hope, ibid. p. 209 et 220. — S. smaragdina, santho- 
Dilosa, vegela, colorata, media, delectabilis, Hope, ibid. p. 283. — S. cruen- 
tata, Them. trifasciata, Murray, Ann. d.1. Soc. ent. Sér. 2, X,p. 253, pl. 4, 
n°1,f.1,2.— 5. Vescoi (lisez Vesconis), Them. heros, Stevensii, Chevrolatit, 
flavipennis, elegans, Cast. rubrocincta, splendida, Géhin, Bull. d. l. Soc. 
d’Hist. nat, d. 1. Mosel. 1855, pl. 1 et 2. 


BUPRESTIDES VRAIS. 61 


en avant, avec ses angles antérieurs assez saillants, muni à sa base d'on 
1obe médian assez saillant, étroit et tronqué.—Ecusson en cœur allongé. 
—Elytres oblongo-elliptiques, convexes.—Tarses postérieurs allongés, 
à articles 4 comprimé, du double plus long que 2qui est de même forme, 
3 plus court que celui-ci, échancré, 4 court, fortement bilobé, 5 très- 
long, déprimé. — Prosternum excessivement proëéminent, plan, élargi 
et tridenté en arrière, envoyant en avant une forte saillie. — Corps 
glabre. 


De tous ces caractères, un seul, la situation des fossettes porifères 
des antennes, m'engage à séparer ce genre des SriGmonerA parmi les- 
quelles MM. De Castelnau et Gory l'ont compris à titre de simple section, 
Son museau et son prosternum ne font qu'exagérer ce qui existe chez 
plusieurs espèces du genre précédent, et ses tarses postérieurs, quoique 
assez différents, n’ont pas à eux seuls une valeur générique suffisante. 

Il ne comprend jusqu'ici qu'un grand et magnifique insecte de l’Aus- 
tralie (1), d'un vert doré éclatant avec une grande tache d’un rouge san- 
guin de chaque côté du prothorax, tache visible en dessous aussi bien 
qu'en dessus, et les élytres d’un beau jaune fauve, clair et uniforme. 
Ces organes ne présentent pour toute sculpture que des rangées nom- 
breuses et régulières de petits points enfoncés ; une petite épine se voit 
à une assez grande distance de leur angle sutural. 


Groupe III. Polycestides. 


Cavités antennaires variables. — Fossettes porifères terminales. — 
Ecusson petit, jamais triangulaire ni transversal et acuminé en arrière, 
parfois nul. — Cavité sternale formée en entier par le mésosternum. — 
Menton grand, triangulaire. — Dernier article des palpes ovalaire. 


Je comprends dans ce groupe un certain nombre de genres qui réunis- 
sent à un écusson fait comme on le voit dans cette formule, une cavité 
sternale à la formation de laquelle le métasternum ne concourt en rien (2), 
ce qui n'existe en dehors d'eux que chez les Julodides. Ils se distinguent 
en outre des deux groupes précédents par la grandeur de leur menton, 
et des trois qui suivent par la forme de leur écusson et celle de leurs 
cavités antennaires. 


(1) Stigmodera Kirbyi, Hope, Synops. of Austral. Buprest. p. 2; depuis 
M. Hope en a donné une très-belle figure dans son Goleopt. Man. part. 3, pl. 1. 
MM. De Castelnau et Gory (loc. cit. pl. 16, £. 88) ont changé à tort le nom de 
Vespèce en celui de Cal. regalis. 

(2) Les AcwxonerA ayant le mésosternum en général plus profondément 
échancré que les autres genres, il en résulte chez elles que parfois cette échan- 
crure qui est triangulaire arrive jusqu’à la base de cet organe. Le métasternum 
se trouve ainsi, à la rigueur, concourir à la formation de la cavité sternale, 
mais sur une si minime étendue que ce n’est réellement pas une exception. 


62 BUPRESTIDES. 


Du reste ces insectes diffèrent beaucoup entre eux sous le rapport du 
facies ; mais ils resteraient Lout aussi isolés si on les dispersait parmi 
les autres Buprestides vrais. 

Les cinq genres qu'ils forment sont, à l'exception des Prosima et des 
AcuxonerA, étrangers à l'Europe. 


I.  Écusson distinct. 
a Parapleures métathoraciques découvertes. 
Crochets des tarses simples : Polycesta, Acherusia. 
— dentés à leur base : Sponsor. 


aa Parapleures métathoraciques recouvertes par la base des épipleures des 
élytres : Plosima. 


I. Écusson nul : Acmæodera. 


POLYCESTA. 
(Senv.) Soie, Ann. de la Soc. entom. IL, p. 281 (1). 


Tête plane ; épistome très-court, sinué ou tronqué en avant ; cavités 
antennaires petites, arrondies, étroitement closes antérieurement. — 
Antennes assez longues, à articles 4 médiocre, 2 globuleux ou obconi- 
que, 3-7 variables, 8-10 obtusément dentés, plus petits et plus serrés 
que les autres.— Yeux médiocres, allongés, peu convexes, légèrement 
rapprochés en dessus.— Prothorax fortement transversal, plus ou moins 
anguleux sur les côtés, puis tronqué obliquement de chaque côté en 
avant, faiblement bisinué à sa base, souvent déprimé ou excavé sur le 
disque. — Ecusson ponctiforme, trigone. — Elytres variables , courtes 
ou médiocres, chez la plupart sinuées sur les côtés en avant, fortement 
rétrécies et paucidentées latéralement en arrière.—Hanches postérieures 
presque droites én arrière, dilatées au côté interne ; tarses médiocres, 
pareils à toutes les pattes, à articles  médiocrement allongé, 2-3 trigones, 
égaux, 4 plus large, 5 obconique. — Branches du mésosternum larges 
et divergentes. — Prosternum large, plan; sa saillie postérieure lar- 
gement arrondie en arrière. 

Les espèces typiques de ce genre sont propres à l'Amérique et ré- 
pandues depuis le Mexique et les Antilles jusqu’au Chili inclusivement. 
Celles de l’ancien continent qu’on leur a associées (2) ne me sont pas con- 
nues, mais je doute qu'elles doivent rester dans le genre. 

Ces insectes sont pour la plupart assez grands, peu allongés, d'un 
facies assez robuste, et criblés de gros points enfoncés qui, sur les éiy- 
tres, se changent en excavations qui font paraître ces organes comme 


(1) Syn. Newapnonus, Solier, in Gay, Hist. d. Chile; Zool?, IV, p. 490. 
c? Au nombre de deux : Bupr. ægyptiaca Linné, d'Égypte; et P. Hgrina 
C. et G., de Madagascar. 


Ù BUPRESTIDES VRAIS. 63 


gaufrés et sont souvent accompagnées de côtessaillantes assezrégulières. 
Leur couleur, plus ou moins uniforme, varie du bronzé cuivreux obscur 
et mat au bleu mélangé de vert doré (1); mais quelques espèces sont plus 
allongées, plus parallèles, déprimées et ont les élytres moins gauffrées 
et même simplement sillonnées et ponctuées dans les sillons (2). 

Les antennes varient presque dans chaque espèce, et c’est sur une du 
Chili, où elles paraissent singulières quand on ne les compare pas à 
celles des autres, que Solier a établi son genre Nemapnonus (3). 

Les tubercules frontaux manquent constamment, et les deux sexes ne 
paraissent pas différer entre eux; du moins tous les exemplaires mâles 
et femelles que j'ai examinés avaient le dernier segment abdominal entier 
ou légèrement sinuë. . 


ACHERUSIA. 


DE CasreLn. et Gory, Mon. d. Bupr. I. 


Tête plane; épistome court, largement échancré en demi-cercle; ca- 
vités antennaires subterminales, petites, très-élroitement closes en 
avant. — Antennes grêles, glabres, à articles 1 médiocre, 2 aussi gros, 
subglobuleux, 3-4 allongés, égaux, un peu renflés au bout, 6-10 obtusé- 
ment dentés, 14 ovalaire. — Yeux très-allongés, distants en dessus. — 


(1) P. porcata, Fab. Syst. El. I, p. 199, des Antilles; — depressa, Linné, 
Fab. Mant. 1, p. 533, du même pays; lasynonymie de cette espèce et de la précé- 
dente est dans une confusion inextricable.—Karakera, Chevrol. in Silberm. Rev. 
ent. V, p. 54 (porcata C. et G.), de la Guadeloupe. — Thomæ, Chevrol. ibid. 
p.55 (depressa C. et G.); de l'ile Saint-Thomas. — Cubæ, Chevrol. ibid. p.55; 
de Cuba. — Montezuma, Velasco, du Mexique ; brasiliensis, du Brésil; C. et G. 
Mon. IL. — excavata, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 149; de Bolivia. 

(2) Je fais ici principalement allusion à une espèce inédite de la Jamaïque, qui 
figure dans le Catalogue des Buprestides du Museum britannique, sous le nom de 
Jamaïcensis. Au premier coup-d'œil on la prendrait pour une EURYTHYREA voi- 
sine de la micans d'Europe; mais elle appartient réellement au genre actuel. 

(3) Dans la plupart des espèces ces organes sont plus ou moins manifeste- 
ment dentés à partir du 4 artiele qui est, ainsi que les trois suivants, plus long 
que large et.en triangle oblique, tandis que les quatre derniers sont plus courts 
et transversaux. Dans le genre Nemapnorus les articles 3-5 sont allongés, égaux 
et linéaires ; la scie ne commence qu’au 6e, et celui-ci ainsi que les suivants sont 
tous plus longs que larges, tout en décroissant graduellement. Dans toute autra 
famille que celle-ci ce caractère serait générique; mais ici je ne saurais lui ac- 
corder cette valeur. Solier ajoute, il est vrai, que le menton est en carré trans- 
versal, arrondi aux angles et dépassé par la languette qui est triangulaire. Au- 
tant que j'en puis juger sans dissection, il se trompe; le menton est carré à sa 
base et coupé obliquement de chaque côté en avant, forme voisine de celle qu'il 
affecte dans les autres espèces’ Le Nemaphorus costatus (loc. cit.; Col. pl. 12, 
f. 4) est un bel insecte d’un bleu clair, à demi-mat, et dont la sculpture des 
élytres rappelle celle de ces organes chez la Stigmodera auricollis Mannerh. 


64 BUPRESTIDES. 


Prothorax transversal, convexe, légèrement arrondi sur les côtés, coupé 
paraboliquement de chaque côté, à sa base. — Ecusson petit, orbicu- 
laire, enfoui. — Elytres courtes, convexes, sinuées sur les côtés, trans- 
versalement déprimées avant leur milieu, inermes et arrondies au bout. 
— Pattes courtes et robustes; hanches postérieures largement sinuées 
en arrière ; articles des tarses noueux, les quatre 4ers décroissant gra- 
duellement ; crochets simples. — Branches du mésosternum larges et 
divergentes. — Prosternum un peu convexe; sa saillie postérieure très- 
courte, très-large, parallèle, largement arrondie au bout, — Corps 
court, épais. 


Genre très-distinct et composé d'une seule espèce de l'Australie (1), 
qui nese rattache à aucune autre de la famille par son facies. Elle est de 
taille moyenne, d’un violet foncé uniforme et revêtue en dessous d’une 
épaisse couche de poils blancs. Ses élytres présentent des sillons flexueux 
assez profonds et assez fortement ponctués. 

Dans l'unique exemplaire que j'ai à ma disposition le dernier segment 
abdominal se rétrécit graduellement, au point de former une épine très- 
aiguë ; j'ignore si c’est un caractère sexuel ou spécifique. 


SPONSOR. , 
DE Casrgrn. et Gory, Mon. d. Bupr. U (2). 


Tête régulièrement convexe; épistome trés-court, échancré en demi- 
cercle ; cavités antennaires petites, arrondies, subterminales, très-étroi- 
tement closes en avant. — Antennes peu robustes, à articles 4 très-al- 
longé et assez gréle, 2 court, obconique, 3 long, subeylindrique, 4-10. 
dentés en scie subobtuse, 11 ovale; fossettes porifères situées sur la tron- 
cature des articles. — Yeux allongés, distants en dessus. — Prothorax 
fortement transversal, convexe, arrondi sur les côtés et en demi-cercle 
à sa base; celle-ci aussi large que celle des élytres, — Ecusson de 
grandeur variable. — Elytres convexes, courtes, elliptico-ovales, fine- 
ment denticulées à leur extrémité. — Hanches postérieures coupées 
carrément en arrière; larses courts, à articles trigones ; le 4°r aussi long 
que les trois suivants réunis, ceux-ci décroissant graduellement ; crochets 
fortement dentés à leur base. — Mésosternum formant une lame trans- 
versale, échancrée en demi-cercle en avant, et séparant fortement le 
métasternum de la saillie prosternale ; celle-ci très-courte, large, paral- 
lèle, arrondie au bout. — Corps elliptico-ovale. 


L'un des genres les plus tranchés de la famille entière. Ses espèces 
{i) A. Chüldreni G. et G. loc. cit. pl. 1, f. 1; ces auteurs ignoraient la patrie 


de l'espèce. 
(2) Syn. Oowonpa, Dej. Cat, éd, 3, p. 94. 


BUPRESTIDES VRAIS, _ 65 


ressemblent plutôt aux Corvuszres et genres voisins de la famille des 
Dytiscides qu'à des Buprestides. Elles.sont au plus de moyenne taille, 
parfois très-petites, de couleur métallique ou noire brillante, et en même 
temps revêlues pour la plupart d'une fine pubescence assez rare et 
redressée,. 

Dans aucun genre du groupe le mésosternum ne s’interpose aussi 
largement entre la saillie prosternale et le métasternum. Mais ce n’est 
que dans les grandes espèces (conveus, splendidus) qu'il est distinct 
de ce dernier par une suture très-apparente ; dans les petites (par ex : 
Desjardinsiè, parvulus, cœrulescens ) il est intimement confondu avec 
lui. D'un autre côté, celles-ci ont la base du prothorax couverte de fines 
stries très-serrées, comme chez les Prosima qui suivent, tandis que ces 
stries manquent chez les premières. 

Ces insectes intéressants sont jusqu'ici exclusivement propres à l'ile 
Maurice où il paraît qu'on les rencontre sur les feuilles des arbustes, 
dans les haies. On en connaît sept espèces en ce moment (1). Toutes 
celles”que j'ai sous les yeux ont le dernier segment abdominal simple- 
ment arrondi. 


PTOSIMA. 
(Senv.) SOLIER, Ann. de la Soc. entom. IL, p. 277. . 


Tête légèrement convexe; épistome assez fortement échancré en 
avant, avec ses lobes latéraux largement arrondis; cavités antennaires 
médiocres, transversales. — Antennes courtes, assez robustes, à articles 
1 très-long, renflé au bout, 2-3 obconiques, plus courts, subégaux, 4-11 
transversaux, oblusément dentés en scie. — Prothorax de la largeur 
des élytres, transversal, renflé en avant, déprimé sur le disque, coupé 
carrément et finement strié à sa base. — Ecusson petit, ovale. — Ely- 
tres allongées, conico-cylindriques ; leurs épipleures fortement lobées à 
leur base et recouvrant les parapleures métathoraciques. — Pattes mé- 
diocres ; fiches postérieures coupées presque carrément en arrière; 
tarses assez courts ; le 1° article des postérieurs aussi long que les deux 
suivants réunis ; crochets robustes, renflés à leur base, appendiculés (2). 
— Mésosternum assez long, fortement échancré. — Prosternum légès 
rement convexe; sa saillie postérieure large, parallèle, arrondie au bout. 
— Corps cylindrico-cunéiforme. # 

Je ne connais que le Bupr. novemmaculata de Fabricius, joli insecté 


Li 


(1) S. convexus, C. et G. loc. cit. pl. 1, f. 1; indiqué à tort comme de l’Amé- 
rique. — splendens, ovalis, Desjardinsii, pinguis, œneus, cœrulescens, par- 
vulus, Guérin-Ménev. Rev.Zool. 1840, p. 357, et C. et G. loc, cit., IV, Suppl. 
P. 319, pl. 53 et 54, 

(2) Tous les auteurs ont passé ce caractère sous silence, bien qu’il soit très= 
apparent. 


Coléoptères. Tome IV. 5 


66 BUPRESTIDES. 


bien connu des entomologistes et répandu dans toute l’Europe méridio= 
nale, qui rentre dans ce genre. Les autres espèces qu'on lui a associées 
ont besoin d'être revues sous ce rapport (1). Solier est le seul auteur, 
à mon avis, qui ait saisi ses analogies en le plaçant immédiatement à la 
suite des Acwæongra. Il est, en effet, voisin de ces insectes dont il ne 
diffère essentiellement que par ses épipleures lobées à leur base, les 
crochets de ses tarses, ses cavités antennaires moins transversales, et la 
présence d’un écusson. 


ACMÆODERA. 
Escuscu. Zoo!. Atlas, Heft I, p. 9. 


Tête plane ou un peu convexe ; épistome très-court, fortement rétréci 
à sa base par les cavités antennaires ; celles-ci transversales, subréni- 
formes et découvertes.—Yeux grands, peu convexes, distants en dessus. 
— Antennes courtes, grêles, à articles { assez long, en massue arquée, 
9-4 subégaux, obconiques ou pyriformes, 5-10 Serrés, transversaux, for- 
mant une scie à dents obtuses ou aiguës. — Prothorax fortement trans- 
versal, souvent plus large que les élytres, coupé carrément à sa base; 
celle-ci finement striée dans toute sa longueur. — Elytres de forme 
variable, denticulées en arrière, souvent échantrées latéralement près de 
leur base. — Paties courtes ; tarses grêles ; leur 5e article presque aussi 
long que kes précédents réunis, — Métasternum de longueur variable, 
triangulairement échancré. — Prosternum large, plan ou légèrement 
convexe. — Parapleures métathoraciques étroites ; leurs épimères in- 
distinctes. — Corps de forme variable, finement velu chez presque tous. 


Les entomologistes placent ce genre, d'un accord unanime, à la suite 
des Srsnvocena et des Juronis ; mais la situation des fossettes porifères 
des antennes suffit pour démontrer qu'il n'a rien de commun avec ces 
insectes, si ce n'est une ressemblance trompeuse dans la forme générale 
de la plupart de ses espèces, qui sont plus ou moins cylinMiqués, La 


(1) De toutes celles décrites par MM. De Castelnau et Gory (amabüis, des In- 
des or.; éndica, des îles Philippines; planata, du Chili; luctuosa, de l’Amér. 
du Nord, etirrorata de V'Amér. du Sud; Mon. d, Bupr. Let IV, Suppl. p. 71); 
une seule, la planata, m'est connue en nature. Elle appartient au genre actuel 
par tous ses caractères essentiels, mais d’un autre côté en diffère notablement 
par ses cavités antennaires larges et arrondies, son épistome largement et très- 
faiblement échancré, ses antennes longues, très-grêles, denfées seulement à 
partir du 5e article, et ses crochets des tafses simples. Elle doit dès-lors former 
un nouveau genre à côté de celui-ci,  . 

M. Chevrolat (in Silberm. Rev. ent. V, p. 53) a placé, avec doute, cet insecte 
parmi les Sriemopera, sous le nom S. Gayi. Solier (in Gay, Hist. d. Chile; Zool. 
Col. pl. 12, f. 6) l'a figuré une seconde fois, après MM. De Castelnau et Gory, en 
lui conservant le nom de Plosima planata. 


BUPRESTIDES VRAIS. 67 


* structure de la cavité sternale montre en même Lemps que sa place est 
dans le groupe actuel. J'ajouterai que la forme de son épistome est un 
acheminement à ce qui existe chez les Agrilides et les Trachydes. 

Ces insectes sont de pelite taille , de couleurs très-variées et souvent 
ornés de taches ou de bandes formant un dessin élégant. Les deux sexes 
ne paraissent pas différer l’un de l’autre, et une partie seulement des 
espèces possède des tubercules frontaux (1). 

Les échancrures latérales des élytres signalées plus haut, recevant 
les épisternums métathoraciques, ceux-ci, dans ce cas, s'élargissent en 
s’arrondissant en dehors, tout en restant toujours plus étroits que chez 
les autres Buprestides. M. Spinola (2), qui, le premier, a signalé ces 
échancrures, s’en est servi pour diviser le genre en deux sections ; mais 
comme ce caractère sépare des espèces d'ailleurs voisines, il semble 
préférable d'employer dans le même but, comme l'ont fait MM. De Cas- 
telnau et Gory, là forme générale du corps qui est construit d’après 
trois types suffisamment tranchés. 

Ges insectes sont, pour la plupart, grégaires et très-nombreux, sur- 
tout dans les parties chaudes de l’ancien continent. I Y en a aussi dans 
le nouveau, mais, sauf quelques espèces de Colombie et du Chili, ils 
paraissent étrangers à l'Amérique du Sud (3). 


(1) Je n’en trouve chez aucune des espèces européennes, et çà et là seule- 
ment parmi les exotiques, telles que À. flavomarginata, chrysoloma, polita, etc; 
des espèces voisines de celles-ci n’en ont pas. 

(2) Voyez son travail cité plus haut, p. 16 , note 1. Depuis (Rev. Zool. 1841, 
p. 92), M. Spinola à publié des observations sur quelques espèces décrites par 
Gory dans son Supplément à la Monographie des Buprestides. 

(3) 80 espèces sont mentionnées par MM. De Castelnau et Gory (Mon, I et IV, 
Suppl. p. 27). Les trois divisions du genre auxquelles il est fait allusion dans 
le texte sont les suivantes : 

1° Corps un peu déprimé en dessus et cunéiforme. Elle comprend des es- 
pèces exclusivement américaines et la plupart remarquables par leur système 
de coloration : A. cruentata O1., de Haity; flavomarginata Gray, laterulis 
Chevrol., du Mexique; volvutus Fab., de Colombie, ête, 

2° Corps cylindrique. C’est le groupe le plus nombreux et dans lequel ren- 
{rent toutes les espèces européennes; les autres sont africaines ou asiatiques ; 
l'Amérique et les Indes orientales en sont presque dépourvues : À. {æniata Fab. F 
Quadrifasciata Rossi, 8-guttata Herbst, adspersula Ilig, n d'Europe et 
d'Algérie. 

30 Corps déprimé et arqué; élytres plus ou moins conve: 
auécs latéralement avant leur milieu, Les espèces sont propre 
au continent indien : 4. gibbosa Fab., du Cap; elevata, 
aurifera C. et G., du Bengale, ete. 

Àj. Esp. de l'Espagne mér. : Rupr. convolvuli, Wall, Reise n. Span, I, 
P+ 59 (an huj, gen.?) — Esp. de l'Algérie : 4. postverta, Buquet, Ann. d. 1. Soc. 
entom. IX, p. 394 (pulchra F. var.) — mauritanica, tristis, multipunclata, 
melanosoma, flavopunctata, rubromaculato, flavovittata, Lucas, Rev. Zool. 


ur base, si- 
l'Afrique et 
polita Klug, de Nubie; 


68 BUPRESTIDES, 


Grovwre IV. Sphénoptérides. 


Cavités antennaires très-grandes, 


trigones, terminales. — Epistome 


placé sur un plan inférieur à celui du front ; celui-ci souvent limité par 
une ligne saillante flexueuse, — Fosseltes porifères des antennes ler- 
minales. — Ecusson transversal, muni en arrière d'une pointe aiguë. — 
Cavité sternale formée dans son fond par le métasternum, latéralement 
par le mésosternum ; ces deux organes intimement confondus ensem- 
ble (1). — Menton grand, triangulaire. — Dernier article des palpes 


ovalaire. 


Je ne trouve éette combinaison de caractères que dans le seul genre 
SpnenorrerA. Elle est assez remarquable, surtout pour ce qui concerne 
les cavités antennaires qui ont la plus intime analogie avec celles des 
Psiloptérides, mais qui sont plus terminales et ne contiennent pas de 


tubercules frontaux. 


Ces insectes ne pouvant dès:lors être associés à aucuns de ceux de la 
tribu actuelle, on est obligé de les constituer en un groupe à part. 


SPHENOPTERA. 


(Des.) Solier, Ann. d. Z. Soc. entom. IL, p. 299 (2). 


Tête plane; épistome dépassant à peine les cavités antennaires, étroit, 
échancré en demi-cercle. — Antennes à articles gros, médiocre, 2-4 
de longueur variable (3), celui-ci plus ou moins trigone, 5-11 dentés, 


1844, p. 87, et Explor. de l’Algér.; Entom. p. 135. — flavonotata, affinis, rufo- 
marginata , trifoveolata, coarclala cyanipennis , Lucas, ibid. p. 137 sq. — 
Esp. d’Abyssinie : À. grandis, Guérin-Ménev. in Lefebvr. Voy. en Abyssin. Zool. 
p. 274, Ins. pl. IL, £. 1. — Ésp. de Natal : A. albovillosa, aurolimbata , lu- 
teopicla, signifera, hieroglyphica, inscripla, grata, Wahlbergii, Bohem.., Ins. 


Caffr. I, p. 301.— excellens, consobrina, 


Kilug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, 


p.644; Mozambique. — Esp. de Syrie : À. chrysanihemi, Chevrol. Rev.et Mag. 
d. Zool.1854, p.394, pl. 6, £. 2.— Esp. de l’Amér. du Nord: À. variegata, 3. L. Le 
Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. 1852, p. 67; du Territoire du Missouri, 


M. Hope (Trans. of the ent. Soc. IV, 


p. 217) a décrit, sous les noms d’Ac- 


mæodera no ,et melanosticla, deux espèces de l’Australie qui sont des Agri- 
lides et probablement des AMORPHOSOMA. 


cavité sternä 
pant un grand 


S-lors qu’il n’est pas possible de constater la structure de la 
cela est vrai dans la majeure partie des cas, Mais en exami- 
nombre d'exemplaires on finit par en trouver chez lesquels on 


distingue une très-fine suture qui sépare le mésosternum du métasternum, et 
fon voit alors que le premier, complètement réduit à ses branches latérales, 
formé dans toute leur étendue les côtés de la cavité sternale. 

(2) Syn. Evacora, C. et G. Mon. d. Bupr. Il. : 

(3) L y a presque toutes les combinaisons possibles de grandeur relative en: 


D 


« 


BUPRÉSTIDES VRAIS. 69 


plus ou moins carrés. — Yeux de grosseur variable, distants sur le 
vertex. — Prothorax tantôt transversal, tantôt allongé, en général tra- 
pézoïde ou carré, bisinué en avant et à sa base; le lobe de celle-ci 
large et tronqué, — Elytres cunéiformes ou elliptiques, plus où moins 
longues. — Hanches postérieures assez étroites, dilatées au côté interne; 
tarses peu robustes ; le 4er arlicle des postérieurs presque aussi long que 
les deux suivants réanis. — Prosternum plan, sans sillons. — Corps 
oblongo-elliplique ou cunéiforme. 


Ce genre est nombreux et presque exclusivement propre à l'Afrique, 
à la Faune méditerranéenne et à l'Asie ; deux ou trois espèces seule- 
ment sont indiquées dans les auteurs comme originaires des Indes 
orientales et de l'Australie. Presque toutes sont d'un bronzé cuivreux 
uniforme et glabres, sauf quelques poils blanchâtres en dessous. Leurs 
élytres sont généralement sillonnées, au moins à leur partie postérieure, 
et lantôt arrondies à leur extrémité, tantôt munies de une à quatre dents 
inégales. Dans la plupart des cas le prothorax est parcouru par deux ou 
trois sillons longitudinaux. 

Les espèces typiques sont plus ou moins allongées et régulièrement 
cunéiformes ou oblongo-elliptiques (1). MM. De Castelnau el Gory en 
ont séparé sous le nom d'Evacona, d'autres de forme différente et qui . 
ressemblent soit à certaines Anrnaxta, soit à certaines CurysoBoTänis, 
ou bien qui ont un facies spécial (amorpha). Mais je cherche inutile- 
ment, en dehors de ce facies, sur quoi ce genre repose. Les espèces 
sont de l'Afrique australe et des Indes orientales (2). 

Les Srnexorrena sont au plus de moyenne taille pour la famille, et 
leurs caractères sexuels paraissent être nuls. 


tre ces trois articles, et cela sans égard pour la forme plus ou moins allongée 
du corps; mais chez aucune espèce, à ma connaissance, le 3 n’est plus court 
que le 2e, comme le dit Solier. Les antennes sont, à proprement parler, dentées 
à partir tantôt du 4, tantôt du 5° article; le premier cas est le plus commun. 

(1) Aux 78 esp. décrites par MM. De Castelnau et Gory (Mon. d. Bupr. EL, et 
IV, Suppl. p. 302), aj. Esp. européenne : S. carduorum (geminata? Illig.), 
Chevrol. Rev. Zool.1840, p. 14; de Galice.—Esp. africaines : S. Pharia, Chevrol. 
in Silberm. Rev. ent. V, p. 77; Egypte. — viftaticollis, Lucas, Explor. de 
l’Algér.; Entom. p. 158. —mucronata, corrugata, disjuncta, fallax, gentilis, 
trepida, tantilla, Bohem. Ans. Caffrar. I, p. 332; Natal. — Esp. asiatiques : 
S. somchetica, Kolenati, Melet. entom, V, p. 34; Caucase. — chalybea, Mé- 
nétr. Ins. 4. Lehm. p. 30; Turcoménie — derrugata, L. Redtenb., Denskr. d. 
Wien. Akad, I. ; Perse. — Popovit, insidiosa, laticollis, egena, Mannerh. Bull. 
Mosc. 1852, II, p. 280; Mongolie — subcostata, Muls. Mém. d, l’Acad. d. 
Lyon. Scienc. Nouv. Sér. L, p. 187; Turquie. 

(2) Depuis lés 11 espèces décrités par MM. De Castelnau et Gory, on n’a pu- 
blié que les deux suivantes : £. depilata, impressicollis, Bohem., Ins. Caffrar. E, 
P: 329; Natal. 


70 BUPRESTIDES, 


GROUPE V. Chrysobothrides, 


Antennes insérées sur le front, à une distance notable des yeux, dans 
des cavités arrondies de grandeur variable et rétrécissant fortement l’é- 
pistome à sa base; leur 3 article très-allongé ; fossettes porifères en 
général situées sur la tranche interne des articles. — Yeux fortement 
rapprochés sur le vertex chez presque tous. — Ecusson plus ou moins 
grand, en triangle aigu ou transversal et acuminé en arrière. —Elytres 
plus ou moins lobées à leur base et pénétrant dans celle du prothorax. 
— 4e article des tarses très-court, souvent rudimentaire. — Cavité ster- 
nale formée latéralement par le mésosternum, dans son fond par le 
mélasternum, 


Ce groupe est un des plus tranchés de la famille. Ses espèces ont un 
facies particulier dû à la brièveté de leur tête qui est comme tronquée 
en avant et souvent concave sur le front, à leur prothorax qui recoit à 
sa base les lobes qu’envoient en avant les élytres ou est séparé de ces 
dernières par un vide anguleux de chaque côté, à leur écusson, enfin à 
leurs téguments glabres, de couleur métallique, et très-souvent munis 
de fossettes sur les élytres.et parfois en même temps sur le prothorax. 

Les antennes ne varient pas et ne peuvent être employées au point 
de vue systématique. Elles sont constamment courtes, assez robustes, 
un peu alténuées à leur extrémité et dentées à partir du 4e article ; le 
er égale en longueur le 3, et le 2° est très-court et obconique. Les 
fosseltes porifères commencent sur le #° ; elles sont grandes et occupent 
en entier le bord interne des articles ; il est rare qu'elles soient situées 
sur leur face inférieure (1). Sauf chez les Curysosormnis, les cavités 
antennaires sont très-grandes et toujours complètement découvertes. 
Je ne connais aucune espèce qui possède des lubercules frontaux, soit 
au-dessus d'elles, soit dans leur intérieur. 

Les organes buccaux varient peu. Le menton est assez grand, qua- 
drangulaire et coriace en avant. La languette le dépasse toujours ; chez 
les petites espèces elle est coriace et membraneuse; chez les grandes 
(BezionorA, CoconoGasren) cornée, assez épaisse et parfois (Becronora) 
renflée et spongieuse au bout. Les mandibules sont lamelleuses au côté 


(1) Je dois ajouter que chez une espèce d’Acrenones de Cayenne (4. nobilis 
C. et G.), commune dans les collections, les fossettes porifères manquent com- 
plètement et les pores sont disposés comme obez les Chalcophorides. C'est la 
seule du groupe, à ma connaissance, qui présente une pareille exception. Chez 
un assez grand nombre de Carysoporais la tranche interne des articles porifères 
prend un aspect vésiculeux et devient même chez quelques espèces de l’'Améri- 
que du Nord (par ex. planata CG. et G. et surtout dentipes Germar), d'un rouge 
fauve. Mais les fossettes sont à leur place ordinaire, seulement parfois plus pes 
tites que de coutume, 


BUPRESTIDES VRAIS. 71 


interne. Le 2e article des palpes maxillaires est toujours très-grand, et 
le 4° notablement plus court que le 3e. 

Ces insectes sont, avec les Srenocasrer du groupe des Agrilides, les 
seuls de la famille chez lesquels plusieurs des lamelles des tarses soient 
sujettes à s’atrophier. Cela a lieu surtout sur le 4er article el assez sou- 
vent en outre sur le 3°. Ces lamelles, sur les autres articles, sont pres- 
que toujours remarquables par leur longueur. 

Les angles postérieurs des segments abdominaux sont souvent sail- 
lants et très-aigus, de sorte que l'abdomen est alors dentelé en scie sur 
les côtés. 

La part relative que le mésosternum et le métasternum prennent à la 
formation de la cavité sternale, varie assez : chez les Canysoporamis, 
par exemple, le second ne forme plus en général qu’une petite partie 
de son fond, tandis que chez les Becronora où elle est très-profonde, 
c’est lui qui la forme presque entier, et le mésosternum se borne à com- 
pléter ses côtés en avant. Les branches de ce dernier sont toujours très- 
larges et parfois même transversales, Le prosternum de son côté est 
remarquable par la largeur et l'élargissement en arrière de sa saillie 
postérieure, ainsi que par le développement des trois dents qui la 
terminent. 


Des quatre genres qui composent legroupe, un seul (Carysororams) 
est représenté en Europe. 


I.  Cavités antennaires très-grandes. 
a 3e art. des tarses divisé en deux lobes longs et grêles. 
Ecusson très-grand; métasternum profondément échancré : Belionota. 
bn potit; — entier : Actenodes. 
aa 3e art. des tarses tronqué obliquement : Colobogaster. 
II. Cavités antennaires petites ou nulles : CArysobothris. 


BELIONOTA. 
Escnscn. Zoo!. Atlas, Heft I, p. 9. 


Cavités antennaires très-grandes; épistome coupé carrément, par- 
fois (canaliculalæ) muni d'üne petite dent médiane. —— Yeux faible- 
ment séparés sur le vertex.— Prothorax court, rétréci en avant, bisinué 
à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et son lobe médian large, 
court et tronqué ; un vide, anguleux de chaque côté entre lui et les ély- 
tres. — Ecusson de la longueur au moins du quart de ces dernières, en 
triangle très-allongé et très-aigu. — Elytres allongées, déprimées, cu- 
néiformes, anguleuses à leur base interne, inermes sur les côtés en ar= 
rière, épineuses à l'angle sutural. — Cuisses antérieures simples ; 
{article des tarses postérieurs non comprimé et médiocrement long, le 
3e profondément divisé en deux lobes grêles, le 4° enfoui entre ceslobes 


72 BUPRESTIDES. 


et très-court ; les lamelles des deux premiers nulles ou très-petiles. — 
Abdomen denticulé latéralement, canalicalé dans toute sa longueur ; son 
be segment largement tronqué et bi-épineux. — Métasternum profon- 
dément et angulairement échancré ; branches du mésosternum transver- 
sales, arrondies en avant. — Prosternum très-large, renflé en avant, 
plan et élargi en arrière, tridenté au bout, les dents égales. — Corps 
allongé, déprimé. 


Ce genre est essentiellement distinct de tous ceux qui suivent par son 
métaslernum qui forme en grande partie la cavité destinée à recevoir 
la saillie prosternale. Il ne comprend qu'un petit nombre d'espèces 
de grande taille, propres à l'ancien continent. Toutes ont près des 
angles postérieurs du prothorax une forte impression transversale, 
rarement (linealipennis) accompagnée d'une autre pareille dans le 
voisinage des antérieurs. Leurs élytres ne présentent jamais de ces 
fossetles si communes dans les genres suivants, mais seulement quel- 
ques lignes saillantes sur un fond finement ponctué. 

Le type du genre est le Bupr. scutellaris de Fabricius (4), insecte ré- 
pandu dans la plus grande partiedes Indes orientales. Les autres espèces 
habitent les mêmes contrées, Madagascar et l'Afrique (2). 

En règle générale, les mâles ne différent pas de leurs femelles; mais 
quelquefois (Westermanni C. et G.) ils s'en distinguent par leur pénul- 
tième segment abdominal fortement impressionné et leurs cuisses pos- 
térieures très-volumineuses êt arquées. 


ACTENODES, 
Des, Cat. éd. 2, p. 80. 


Prothorax très-court, séparé des élytres de chaqué côté par un vide 
anguleux ; son lobe médian basilaire, large, très-court et arrondi. — 
Ecusson petit, en triangle rectiligne très-aigu. — Elytres de forme va- 
riable, rarement denticulées en arrière sur les côtés. — Cuisses anté- 


(1) Syst. EL. IL, p. 203. MM. De Castelnau et Gory (Mon. I) lui rapportent 
les Bupr. prasina Thunb., pyrotis Illig et sagittaria Eschsch.; mais il est 
probable qu'ils confondent sous le nom de scutellaris plusieurs espèces réelle- 
ment distinctes, quoique très-voisines. Chez l’un des exemplaires de ma collec- 
tion, originaire de Java, il existe à la face supérieure des art. 4-11 des antennes 
une fossette porifère oblongue, aussi distincte que celle de la face opposée, 
fossette dont je ne trouve aucune trace dans d’autres exemplaires provenant 
üu Bengale, de Ceylan et des iles Philippines. 

- (2) B. lineatipennis Solier, du Sénégal; Westermanni C. et G. (7 femo- 
rata Guérin-Ménev.), de la Guinée; sumptuosa C. et G., stigma F., de Java; 
canaliculata F. (punctata Silberm.), de Madagascar. Voy. C. et G. loc. cit. et 
IV, Suppl. p. 487.—Aj. B. Bohemanni, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 326; de Natal.— 
reticulata, nervosa, Klug, Monatsber, d. Borlin. Acad. 1855, p. 449; Mozambique. 


BUPRESTIDES VRAIS. 73 


rieures tantôt simples, tantôt renflées, canaliculées surleur bord inférieur; 
tarses des Becronora. — Abdomen non canaliculé surla ligne médiane, 
en général faiblement denticulé latéralement. — Métasternum faible- 
ment échancré ; mésosternum long; ses branches arquées en dehors à 
angle droit.—Prosternum plan en avant, tridenté en arrière; ses dents de 
longueur variable. — Les autres caractères comme chez les Becronora. 


Les caractères de ce genre n'ont jamais été exposés, et je les men- 
tionne par exception. Son admission est en effet indispensable et, en 
confondant ses espèces avec les Canvsosormmis, MM. De Castelnau et 
Gory se sont mis dans l'impossiblité de caractériser nettement ces der- 
niers (1). Les Acrenoÿes en diffèrent essentiellement par la gran- 
deur de leurs cavités antennaires, leurs yeux subcontigus sur le vertex 
et leurs tarses construits sur le même plan que ceux des BezroNorA. 
C'est manifestement à côté de ceux-ci qu'ils doivent être placés. 

Tous sont américains, de taille rarement au-dessus de la moyenne, en 
général fortement rétrécis eu arrière et pour la plupart ornés de bandes 
ou de fossettes de couleurs métalliques très-brillantes. Je n'en connais 
aucune espèce dont les téguments soient rugueux en dessus comme cela 
est si fréquent chez les Canvsonormus, et pas davantage dont le pro- 
thorax embrasse les lobes antérieurs des élytres. 

Les caractères sexuels se rapprochent de ceux des Berronora, le 5° 
segment abdominal élant tronqué chez les mâles et les femelles ; seule- 
ment les angles de la troncature sont rarement spiniformes. 


COLOBOGASTER. 
Souien, Ann. d. L. Soc. entom. IL, p. 308. 


Cavités antennaires très-grandes ; épistome plus ou moins échancré. 
— Yeux plus écartés sur le vertex que dans les deux genres précédents. 
— Prothorax trilobé à sa base ; le lobe médian, saillant, tronqué; lès 
latéraux embrassant les lobes antérieurs des élytres. — Ecusson mé- 
diocre ou petit, en triangle allongé et très-aigu (2). — Elytres de forme 


(1) Mon: II et IV, Suppl. p. 157. Rapportez ici leurs Chrys. chalybeitarsis, 
ünicolor, costipennis, auronofata, fulgurata (calcarata Chevrol.), Lebasii, Hi- 
larii, marmorata (cyanura Ghevrol.), regularis, nobilis, aurolineata (Goryi 
Mannerh.), Adonis, versicolor, intermedia, fulminata, signata, dilatata, cur- 
vicollis, Buquelii, et probablement plusieurs autres encore. Toutes ces es- 
pèces sont des diverses parties de l'Amérique du Sud intertropicale et du Mexi- 
que; le genre parait jusqu'ici étranger à l'Amérique du Nord. 

(2) Chez le C. quadridentatus F., en arrière du véritable écusson, il existe 
une saillie très-grêle et très-allongée, séparée de lui par une suture distincte. 
La dissection montre que c’est l’écusson du métathorax ou métascutellum, et 
que ces espèces ont ainsi deux écussons visibles, particularité qui ne se repro- 
duit, à ma connaissance, que dans les Chlamydes du genro Drasris (Voy. La- 


74 BUPRESTIDES. 


variable, fortement lobées à leur base. — Jambes antérieures et sou- 
vent les intermédiaires arquées à leur base; tarses comprimés ; leur 
4er article médiocre, le 3e tronqué ou très-faiblement échancré et n'en- 
veloppant pas le 4e, celui-ci très-court. — Abdomen fortement denti- 
culé sur les côtés, tronqué ou échancré à son extrémité, avec ses angles 
épineux. — Mésosternum large ; ses branches arrondies en avant. — 
Prosternum très-large, plus ou moins renflé en avant, élargi et faible 
ment tridenté en arrière; les dents subégales. 


Ces insectes présentent un mélange des caractères des deux genres 
précédents et de ceux des Carysopormmis: maisils sont plus voisins de 
ces derniers, dont ils ne devraient pas être séparés, sans la grandeur de 
Jeurs cavités antennaires. La troncature du lobe médian de leur protho- 
rax ne suffirait pas pour cela et encore moins la forme du 3° article de 
leurs tarses dont on a exagéré outre mesure la différence avec celui deg 
Cunysosormnis {1). 

Leurs espèces sont américaines, à deux ou trois exceptions près, et 

peuvent se partager en deux sections, 
. Celles de la première sont pour la plupart de grande taille, assez 
semblables sous le rapport de la forme générale aux Bez1owora et carac- 
térisées par leurs cuisses antérieures inermes, les deux 1° articles de 
leurs tarses presque toujours garnis de lamelles en dessous, et leur mé- 
tasternum souvent un peu échancré (2). 

Dans la seconde les cuisses antérieures sont munies d'une dent ou 
d’une saillie obluse en dessous, les lamelles du 4er et parfois du 29 ar- 
ticle des tarses nulles ou très-petites, et le métasternum non ou à peine 
échancré (3). 


Les deux sexes ne semblent pas différer entre eux. Leur dernier seg- 


cord. Mon. d. Col. Phytoph. II, p. 645), mais qui néanmoins, dans le cas ac- 
tuel, ne me paraît pas avoir une valeur générique. 

(1) Elle consiste uniquement en ce que chez les Canysonornris qui ont l’ar- 
ticle en question toujours échancré, quoique faiblement, les angles de l’échan- 
crure sont légèrement, et parfois à peine, saillants, Il y a loin de là aux lobes 
grêles et très-allongés dont cet article est pourvu chez les Berxonora et les Ac- 
TENODES, ; 

(2) C. viridicollis C. et G., cayennensis Herbst, quadridentata F.; de 
Cayenne ; cyanitarsis, Hopei C. et G., du Brésil, ete, Voy. C. et G., Mon. II et 
IV, Suppl. p. 143. — Aj. C. celsa, Erichs. in Schomb. Guyana, ILE, p. 557; de 
la Guyane anglaise. 

(3) C. sempunctata®., de Cayenne; consanguinea, rubromaculata G. et (CA 
du Brésil; senegalensis C. et G., du Sénégal; viridinotata C. et G. , de Java, etc. 
Voyez C. et G.loc. cit. — Aj. C. duplicata, maculiventris, fronticornts, Chevrol. 
in Silberm, Rev. ent. V, p. 73. 

Les Bupr.triloba de Cayenne ct nigrita du Sénégal, décrits par Olivier (En- 
tom. II, 32, p. 37 et 40), appartiennent très-probablement au genre, et le pre 
mier semble devoir rentrer dans la première section, 


BUPRESTIDES VRAIS. 75 


ment abdominal, en outre de ses deux épines latérales, en a parfois une 
troisième au milieu, et il est souvent bicaréné inférieurement. 

Les tégumenf de ces insectes ne sont jamais rugueux en dessus, et 
leurs élytres présentent lrès-souvent des fossettes. 


CHRYSOBOTHRIS. 
Escuscu. Zoo!. Atlas, Heft I, p. 9 (1). 


Cavités antennaires très-petites, fermées, arrondies ou subtransver- 
sales ; épistome échancré dans son milieu, arrondi sur les côtés. — Yeux 
moins rapprochés en dessus que dans les genres précédents, parfois 
largement séparés. — Prothorax de forme variable, court, bisinué à sa 
base; son lobe médian arrondi ou anguleux. — Ecusson petit, en 
triangle transversal. — Elytres médiocrement lobées à leur base, iner- 
mes ou finement denticulées sur les côtés en arrière. — Cuisses anté- 
rieures renflées et fortement dentées en dessous; tarses comprimés ; le 
Ar article des postérieurs long, le 3° légèrement et obliquement échan- 
cré; ses angles antérieurs un peu saillants ; le #2 très-court. — Abdo- 
men à peine ou non dentelé latéralement. — Métasternum tronqué, rare- 
ment sinué en avant; branches du mésosternum formant un angle droit. 
— Prosternum large, plan, tridenté en arrière; la dent médiane plus 
longue en général que les autres. 


La petitesse des cavités antennaires constitue le caractère essentiel de 
ces insectes, puis en seconde ligne pongueur du {er article des tarses 
postérieurs : quant au 3e de tous, je viens de dire qu'il ne diffère que 
très-peu de celui des CocoroGasrer. 

Le genre est nombreux et ses espèces ont un facées très-varié dans 
lequel la sculpture des téguments et le système de coloration jouçgnt un 
grand rôle; mais les transitions insensibles qui existent entre elles ren- 
dent très-difficile leur division en groupes secondaires. Il y a de ces 
insectes dans toutes les régions du globe ; l'Europe en possède trois es- 
pèces dont deux connues depuis longtemps (2). 


(1) Syn. Onowromus, Kirby, Faun. Bor. Amer. p. 156. Ce nom est em- 
prunté À un caractère illusoire, quoi qu’en dise Kirby dans sa diagnose de ce 
genre, oir une dent qui existerait aux épaules des élytres. [1 n’y en a au- 


cune trace, du moins dans toutes les espèces à moi connues; les callosités hu- 
mérales sont simplement un peu épaissies. 

(2): ©: chrysostigma Linn., affinis F., Solieri C. et G.; les deux premiers 
répandus depuis la Sibérie jusque dans le nord de l'Afrique, le 3° de ce der- 
nier pays et de l’Europe moyenne et tempérée. Le C. pini de M. Klingelhæffer 
(Stettin. ent. Zeit. 1845, p. 347) n’en diffère pas. 

Pour les autres espèces du genre, voyez G. et G. Mon. IE, et IV, Suppl. p. 157%; 
déduction faite des Acrenopes, ces auteurs en décrivent 766. — Àj. Esp. asia- 
tique : C. hexastigma, Mannerh. Bull. Mosc. 1837, n° 8, p. 78; Turcoménie.— 


76 BUPRESTIDES. 


Les deux sexes des Canvsosornmrs ont l'extrémité de l'abdomen plus 
ou moins tronquée ou (par ex. chrysostigma, affinis | échancrée chez 
les mâles et tronquée chez les femelles ; ce dernier cas parait le plus 
commun. La troncalure est bi- ou tridentée, mais en général très-briè- 
vement. 


Groups VI. Agrilides. L 


Antennes insérées sur le front à une distance notable des yeux, dans 
des cavités très-grandes, rétrécissant fortement l'épistome.à sa base ; 
leurs fossettes porifères terminales. — Ecusson médiocre, en triangle 
recliligne où transversal ‘et acuminé en arrière (1). — Crochets des 
tarses dentés ou appendiculés. — Cavité sternale formée presque en to- 
talité par le métasternum ; les branches du mésosternum très-courtes, 
à peine distinctes. — Menton grand, triangulaire. 


A cet ensernble de caractères très-tranché et qui sépare nettement ces 
insectes de tous ceux qui précèdent, il faut ajouter les particularités 
suivantes : 

Leur corps est généralement étroit et linéaire. Souvent les organes 
buccaux paraissent comme rétractés, par suite de la saillie que fait le 
cadre buccal. Les mandibules sont épaisses et concaves au côté interne. 
Les antennes sont toujours courtes, glabres, gréles, faiblement dentées, et 
leur 2° article est souvent plus grand que le 3e, à l'inverse de ce qui a lieu 
dans le reste de la famille (2). Parfois (Raæsosceuis) ces organes sont 
recus dans des sillons Re prothorax, semblables à ceux qui 
existent chez plusieurs Eucnémides. Les tubercules frontaux manquent 
constamment. Les élytres sont fréquemment débordées latéralement par 
l'abdomen. Dans la plupart des genres les hanches antérieures sont 
échancrées en avant par le métasternum, d'où résulte à leur extrémité 


Esp. d. Indes or.? Bupr. quadrimaculata, Fab. Syst. El. IL, p. 208. — Esp. de 
l’Abyssinie : C. pantochlora, Guérin-Ménev. in Lefebvr. Voy. en Abyssin. Zool. 
p.276, pl. 11, f. 2. — Esp. d. l’Amér. bor. : Bupr. frontalis, Fab. Syst. El. I, 
p.199. — Odont. trinervia (dentipes? Germ.), proxima, Kirby loc. cit. p. 157. 
— Bupr. sexguttata, Say, Journ. of the Avad. of Philad. I, p. 161. —#B. acor- 
nis, Say, Trans. of the Amer. phil. Soc. VI, p. 159. — C. calcaratawpunctatà, 
* strangulata, viridiceps, rugosiceps, Melsheim. Proceed. of the Aca Philad. 

IE, p. 146. — Esp. de l’Amér. russe : C. cicatricosa, Motsch. Etud. entom. 
re ann. p.77. — Esp. des Antilles : C. fraterna, Mannërh. loc. cit. p. 75; de 
Puertorico. — Esp. de l’Amér. d. Sud : C.emarginatocollis, Blanch. in d'Orb. 
Voy.; Entom. p. 148, pl. 9, f. 5; du pays des Chiquitos. — Esp. de l'Australie : 
C: australasiæ, Hope, Trans. of the ent. Soc: IV, p. 216. 

(1) Le genre Masrocenius fait exception à cet égard; son écusson est en 
triangle curviligne. 

(2) Partout MM. De Castelnau et Gory assignent à ces organes un second ar- 
ticle très-court, ce qui ne s'explique pas. 


BUPRESTIDES VRAIS. 71 


externe une saillie qui embrasse ce dernier en dehors en recouvrant 
ses épimères. De son côté, leur bord postérieur est plus ou moins échan- 
cré, de telle sorte que son angle externe est aussi saillant que l'interne, 

Les différences sexuelles paraissent être nulles dans toutes les espèces; 
le dernier segment abdominal est arrondi, plus rarement sinué, dans les 
deux sexes. 


Les Agrilides sont répandus partout et forment, quant aux espèces, le 
groupe de la famille le mieux représenté en Europe, bien que cette 
partie du monde ne possède que les deux genres Conæpus et AcriLus. 

On peut, en prenant pour point de départ les tarses, répartir les neuf 
genres qui suivent de la manière suivante : 

1. 1er art. des tarses postér. beaucoup plus court que les trois suivants réunis. 
a  Prothorax sans sillons antennaires. 
b  Cuisses postérieures simples. 
€  Prothorax muni en dessus de deux carènes latérales allongées. 
Écusson en triangle régulier : thon. 
— transversal et acuminé en arrière : Cisseis. 
ce Prothorax muni en dessus de deux courtes carènes latérales, 
Écusson transversal et acuminé en arrière : Coræbus. 
— en triangle régulier : Discoderes. 
aa Prothorax pourvu de sillons antennaires : RhϾboscelis. 
bb Cuisses postérieures renflées : Pseudagrilus. 
Il. Tarses grêles; leur {er art. allongé. 
ä Des lamelles sous le 4° art. des tarses seul : Sfenogaster. ” 


dd — les quatre 1ers articles, 
Prothorax lobé à sa base : Agrilus. 

—  tronqué — Mastogenius. 
ETHON. 


De Casreun. et Gonx, Mon. d. Bupr. Il. 


Dernier article des palpes maxillaires allongé, ovalaire. — Tête peu 
saillante, excavée et profondément sillonnée dans toute sa longueur ; 
épistome très-fortement rétréci à sa base. — Yeux gros, saillants, dis- 
tants en dessus. — Antennes à articles 2 au moins aussi long que 3, 
&-11 dentés en scie subobtuse.—Prothorax penché, transversal, un peu 
rétréci en avant, muni de chaque côté en dessus d'une carène flexueuse 
partant des angles postérieurs et atteignant presque son bord antérieur; 
son lobe basilaire très-saillant et tronqué. — Ecusson assez grand, en 
triangle rectiligne régulier. — Elytres oblongo-elliptiques, planes, ar- 
rondies et inerimés a bout. — Pattes assez gréles; 42 article des tarses 


78 BUPRESTIDES. 


postérieurs aussi long que 2-3 réünis ; crochets dentés à leur base. — 
Métasternum au plus médiocrement échancré en avant; branches du 
mésosternum à peine dislincles. — Prosternum tronqué en avant; sa 
saillie postérieure large, plane, parallèle, arrondie au bout. — Corps en 
général large et déprimé. 


La forme de la tête et celle de l'écusson rendent ce genre aisé à re 
connaître parmi tous les Agrilides à tarses courts. IL se compose d'un 
petit nombre d'espèces de l'Australie, de couleurs métalliques plus ou 
moins cuivreuses et souvent ornées de petites taches ou de bandes 
flexueuses formées par des poils de nuances variables. On en voit sou- 
vent de confondus dans les collections avec les Cxssgrs dont ils diffèrent 
essentiellement par les deux caractères indiqués plus haut (1). 


CISSEIS. 
De CasTeun. et Gony, Mon. de Bupr. U (). 


Dernier article des palpes maxillaires assez robuste, subcylindrique et 
tronqué au bout. — Tête courte, plane ou médiocrement concave ; front 
souvent séparé par une Carène transversale de lépistome; celui-ci for- 
tement rétrécirà sa base par les cavités antennaires, échancré en avant. 
— Antennes courtes, à articles 4 gros, 2-3 obconiques, de longueur re- 
Jative variable, 4-11 dentés, carrés, sauf le 4° qui est trigone. — Yeux 
médiocres, ovalaires, distants en dessus. — Prothorax transversal, assez 
convexe, muni à sa base d’un lobe médian large, tronqué et d'une lon- 
gue carène latérale de chaque côté en dessus. — Ecusson. médiocre, 
transversal à sa base, fortement acuminé en arrière: — Elytres oblon- 
gues, peu convexes, arrondies à leur extrémité et finement denticulées 
en arrière. — Tarses des Ernon, avec les crochets appendiculés. — 
Métasternum fortement et largement échancré endemi-cercle; branches 
du mésosternum très-courtes. — Prosternum large, plan, tronqué en 
avant. > 


Josectes également de l'Australie, très-voisins des Conæpus qui sui- 
vent, surtout des €. undatus et rubi d'Europe. Les seuls caractères 
qui les en distinguent sont la longueur des carènes latérales du protho- 
rax, leur métasternum plus horizontal et plus fortement échancré, enfin 
le 1° article de leurs larses postérieurs relativement plus court. 


(1) MM. De Castelnau et Gory eux-mêmes, tout en créant le genre, ne l'ont 
pas bien compris. L'espèce qu’ils ont placée en tête, le Bupr. leucosticla de 
Kirby, est un Cisseis, et il est probable que parmi les six autres (bicolor, mar- 
moreum C. et G., fissiceps Kirby, affine C. et G., scabiosum Boisduv., viride 
C.et G.) qu'ils ont décrites, il en est d’autres qui sont dans le même cas. — 
Aj. E. nubeculoswm, chalcopterum, notulatum, Germar, Linn. ent. I, p. 176. 

(2) Syn. Drraucrama Dej. Cat. 6d. 3, p. 92; sous ce nom Dejean compre- 
nait en même temps les Ermon. — Burnesris Boisduv., Guérin-Ménev. 


\ * BUPRESTIDES VRAIS. 79 


. MM. De Castelnau et Gory qui les ont placés, bien à tort, dans leur 
groupe des Anthaxides, se laisent sur la forme des crochets de leurs 
tarses, qu’ils gpt cru dès-lors simples, mais qui sont faits comme je l'in- 


dique. On n’en a décrit aucune espèce depuis les six mentionnées par 
ces auteurs (1). 


CORÆBUS. 
DE Casreu. et Gony, Mon. d. Bupr, IL. 


Dernier article des palpes maxillaires plus ou moins trigone. — Tête 
courte, peu profondément sillonnée ; épistome fortement rétréci par les 
cavités antennaires, faiblement échancré en avant. — Antennes courtes, 
dentées en scie aiguë à partir du 49 article ; le 3° égal au 2° ou un peu 
plus court. — Yeux médiocres, peu saillants, très-distants en dessus. — 
Prothorax transversal, assez convexe sur le disque, muni à sa base d'un 
lobe médian large et arrondi, et d'une courte carène arquée de chaque 
côté en dessus. — Ecusson médiocre, transversal, rétréci et {rès-aigu 
en arrière. — Elytres oblongues, rétrécies, arrondies et finement den- 
ticulées à leur extrémité. — Tarses partout semblables, courts: leurs 
quatre 1% articles comprimés, égaux, trigones ; crochets un peu soudés 
à leur base, fendus au bout, la division inférieure plus courte, — Mé- 
tasternum incliné et faiblement échancré en avant.— Prosternum large, 
assez convexe, tronqué en avant, obtusément acuminé en arrière. 


Ce genre, dans lequel MM. de Castelnau et Gory ont compris des 
éléments divers (2), me paraît devoir être néduit aux espèces voisines 
des Bupr. undata et rubi F., d'Europe, qui en sont pour moi les Lypes. 
Dans ces limites il est très-voisin des Crsseis; ses espèces ont une forme 
analogue et des élytres ornées de bandes flexueuses formées par une 
fine pubescence blanche; mais elles en diffèrent essentiellement par leurs 
larses et la faible échancrure de leur métasternum. : 

Si l’on y ajoute, comme on le fait généralement, le Bupr. elata F. de 


(1) C: 12-guttata Guérin-Ménev., albbsparsa, stigmata C. et G., irrorata 
Hope, marmorata C. et G., cupripennis Guérin-Ménev.; à quoi il faut ajouter, 
comme on vient de le voir, l'Ethon leucostictum G. et G. 

(2) Ils y ont placé des espèces (par ex. le Bupr. mucoreus Klug, du Brésil) 
qui ont les tarses gries et allongés, avec le 1er article des postérieurs très- 
grand, comme chez les'AcniLus. 

Depuis la Monographie de ces auteurs, les Conæpus suivants ont été publiés; 
il est probable que plusieurs n’appartiennent pas au genre. Esp. d'Europe: 
C. pruinosus, subfasciatus, Küster, die Kæf. Europ. V, 53, 54; robustus, par- 
vulus, chalybœus, XXIV, 62-64; tous de L'Europe or. et mér. — Esp. d'Algérie : 
C. fulgidicolis, Lucas, Explor. d.J'Algér.; Entom. p. 153. — Esp. de Natal : 
C. albopunctatus, callosicolis, parellinus, psittacus, cœsareus, purpuratus, 
Contubernalis, fraternus, Bohem. Ins. Caffrar. 1, p. 347.— Esp. de l’Austra= 
lie: C. chrysopygius, Germar, Linnæa entom, IL, p. 178. 


80 BUPRESTIDES. 


l'Europe australe, il faut modifier un peu la formule générique qui pré- 
cède pour ce qui concerne le prosternum, cet organe étant, chez cette 
espèce, muni en avant d'une mentonnière distincte. Cet igsecte et ceux 
qui l’avoisinent formeraientalors dans le genreuneseclion particulière (4). 


DISCODERES. 


CuevroL. in Sixserm. Rev. entom. V,p. 83 (2). 


Genre très-voisin des Coræsus et qui n’en diffère essentiellement 
qu'en ce que les antennes ne sont dentées qu'à partir du 5e article, les 
trois précédents étant égaux, obconiques ou globuleux. Ses espèces sont 
polymorphes, et ce n’est que comme caractères secondaires et sujets à 
quelques exceptions, qu'on peut ajouter à celui qui précède les suivants: 

Tête souvent excavée et en même temps tuberculée. — Prothorax 
également tuberculé; son lobe médian coupé carrément. — Ecusson 
plus grand que celui des Coræus, en triangle rectiligne allongé et très- 
aigu. — Tarses plus robustes ; leur 1% article un peu plus long que cha- 
cun des deux suivants ; leurs crochets appendiculés (3), 


Ainsi constitué le genre comprend tous les Amorpnosoma de MM. De 
Castelnau et Gory, qui ont le {tr article des tarses à peine plus long que 
le suivant. Le Bupr. exasperata de Schænherr (4) peut en être regardé 
comme le type. Ces insectes paraissent propres à l'ancien continent, 
particulièrement à l'Afrique australe, à Madagascar, aux Indes orien- 
tales et à l'Australie (5) ; du moins c’est de ces pays que proviennent 


(1) M. Chevrolat (in Silberm. Rev. entom. V, p. 102) a décrit sous le nom 
de Polyonychus mucidus un insecte du Bengale que MM. de Castelnau et Gory 
ont publié depuis sous le nom de Cor. Smei, et qui présente tous les caractères 
essentiels du Bupr. elata. On pourrait adopter ce genre dont M. Chevrolat n’a 
pas exposé les caractères, et le différencier des Conæpus par la présence d’une 
mentonnière au prosternum et l’échancrure distincte et triangulaire du méta- 
sternum. La plupart des CorÆgus actuellement connus rentreraient dans ce 
genre, à supposer toutefois qu’il n’y ait pas des passages qui le rendent inad- 
missible. 

(2) Syn. Amornpnosoma pars, C. et G. Mon. II. 

(3) M. Chevrolat les indique à tort comme étant simples. 

(4) Syn. Ins. IT; Append. p. 124. M. Chevrolat a donné pour type au genre 
l’Agrilus Salzmanni Solier (Anvo. d. 1. Soc. entom.'Il, p. 303), dont MM. de 
Castelnau et Gory ont fait un Coræeus. Je ne le connais pas; s’il a les tarses 
faits comme dans le genre actuel il devra en effet y rester, L'emasperata a été 
cité par M. Chevrolat comme devant en faire partie. 

(5) C'est à ce litre que je rapporte ici les espèces suivantes d’AMORPHOSOMA 
décrites en dehors de la Monographie des Buprestides : À. fasciatum, Guérin- 
Ménev. Rev. Zool. 1840, p. 328; du Bengale, —{asmanicum, Germar, Linnæa 
entom. HE, p. 179; de la Tasmanie. — spectrum, denticollis, capucina, deruta, 
vidua, immunita, acutipennis, cornutæ, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 339; de Natal. 


BUPRESTIDES VRAIS. 81 


toutes les espèces qui me sont connues. Les espèces américaines que 
les deux auteurs ci-dessus leur ont associées ont les tarses tout autre- 
ment faits et doivent en être séparées. ; 


RHÆBOSCELIS. 


* Cuevroz. in Siunenu. Rev. entom. V, p. 103 (1). 


Dernier article des palpes maxillaires subovalaire et tronqué. — Tête 
médiocre ou petite, convexe et canaliculée en avant; épistome très- 
fortement rétréci à sa base, échancré antérieurement. — Antennes à 
articles 1 renflé, 2 presque aussi gros, subovoïde, 3-3 très-gréles, al- 
longés, cylindriques, subégaux, 6-11 dentés en scie oblique et aiguë. — 
Yeux assez grands, peu convexes, distants en dessus. — Prothorax plus 
ou moins trapéziforme, muni àsa base d’un lobe médian large, arrondi, 
et sur ses flancs de sillons marginaux. — Ecusson assez grand, subqua- 
drangulaire en avant, muni d’une épine très-aiguë en arrière. — Elytres 
allongées, planes en dessus, arrondies et inermes à leur extrémité. — 
Pattes assez longues et grêles ; les quatre 4ers articles de tous les tarses 
très-courts, égaux, trigones, comprimés, munis de lamelles très-appa- 
rentes; le 5° grand, ses crochets épais, fendus au bout: les divisions 
latérales êt égales. — Métasternum légèrement échancré en avant. — 
Prosternum large, pourvu d'une très-courte mentonnière.— Corps étroit, 
arqué en dessus. 


La forme de la tête, celle des antennes et surtout la présence de sil- 
lons antennaires sur les flancs du prothorax, caractère qui est signalé 
ici pour la première fois, distinguent, au premier coup-d'œil, ce genre 
de tous les précédents. Sauf une espèce de l'Amérique du Nord (2) qui 


m'est inconnue et qui ne lui appartient peut-être pas, il est propre au . 


Brésil et se compose d’un petit nombre d'espèces d'assez grande taille 
pour ce groupe, d'un beau bleu passant au vert doréou au violet et quel- 
quefois relevé par des reflets cuivreux éclatants (5). 


(1) Syn. Euenus, De Casteln. et Gory, Mon. IL; nôm déjà employé par Mei- 
gen pour des Diptères, et par Kirby pour des Hémiptères. 


(2) Bupr. ignara, Fab. Syst. EL. IL, p. 211 ; c’est le B. cogitans de Weber, 
Obs. entom. p.75 et de Say, Trans. of te amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p.164; 
ce dernier nom a la priorité. 


() R. imperator C. et G., violaceus C. et G.., chryselytrus Perty, purpureus 
Ghevrol. (longipes C. et G.), chalybæus C. et G. loc. cit. et IV, Suppl. p. 275. 


Coléoptères. Tome IV. 6 


Fe 


NX 


82 BUPRESTIDES, 


PSEUDAGRILUS. 


De Casreun. in Sizvenm. Rev. entom. NI, p.165. 


Dernier article des palpes maxillaires légèrement ovalaire. — Labre 
allongé, étroit, arrondi en avant. — Tête arrondie. — Antennes à ar- 
ticles 4 le plus long de tous, 2 obconique, 3-10 dentés en scie, plus longs 
que larges, 11 subovalaire et oblique. — Yeux assez grands, un peu 
allongés. — Prothorax arrondi latéralement. — Ecusson triangulaire.— 
Elytres allongées. — Pattes moyennes ; cuisses postérieures renflées, 
surtout chez les mâles ; les quatre Ârs articles des tarses à peu près 
égaux, le 5° allongé ; leurs crochets uuidentés. — Corps allongé, sub- 
cylindrique. 


M. De Castelnau a caractérisé simplement ce genre, qui m'est inconnu, 
par la forme des cuisses postérieures. Une formule plus satisfaisante, 
quoique encore incomplète, en a été donnée depuis dans la Monographie 
des Buprestides, et c'est à elle que j'emprunte celle que je donne. Il pa- 
raît assez distinct non-seulement par le renflement des cuisses posté- 
rieures, mais encore*par les antennes dentées à partir du 3e article. Le 
type est un petit insecte de l'intérieur du Sénégal (1), orné des couleurs 
les plus éclatantes et fort rare dans les collections. On:en a décrit deux 
autres espèces d’'Abyssinie (2). 


STENOGASTER. 
Sorier, Ann. d. L. Soc. entom. II, p. 305, 


Palpes maxillaires très-courts ; leur dernier article fronqué au bout. 
— Tête un peu concave et inégale ; épistome médiocrement rétréci à sa 
base, échancré en avant. — Antennes assez robustes, à articles 1 mé- 
diocre , 2-4 obconiques, égaux, 5-11 dentés en scie assez aiguë, trans- 
versaux. — Veux assé grands, médiocrement saillants, distants en 
dessus. — Prothorax court, inégal en dessus, fortementet angulairement 
bi-sinué à sa base, avec son lobe médian tronqué. — Ecusson assez 
grand, variable, très-acuminé en arrière. — Elytres allongées , planes 
sur le disque, régulièrement rétrécies d'avant en arrière, arrondies et 
finement denticulées au bout; leur base pénélrant dans les sinus de ? 
celle du prothorax. — Manches postérieures échancrées par le méta- 
sternum ; tarses grèles, comprimés; leur 4° article seul muni d'une lon- 
gue lamelle, lés autres ciliés ; le 12: des postérieurs allongé ; crochets 
robustes, fortement fendus; la division interne courte. — Métasteranum 


(1) P. splendidus, De Gasteln. loc. cit.; et G. et G. Mon. I, pl. 1. 
@) P. granulosus, sonutus, Roth in Wiegm. Archiv, 1851, L, p. 119. 


BUPRESTIDES VRAIS. 83 


angulairement et fortement échaacré en avant. — Prosternum très-plan, 
tronqué antérieurement. — Corps allongé, déprimé, cunéiforme. 


Le caractère essentiel de ce genre réside dans l'absence des lamelles 
sous les trois premiers articles des tarses ; c'est le seul parmi les Bu- 
prestides qui soit dans ce cas, Ses espèces, assez nombreuses (1), sont 
répandues dans les diverses parties de l'Amérique du Sud et an Mexique. 
Leur couleur est en général d’un bronzé assez brillant, plus ou moins 
clair ou obscur, et le dessus de leur-corps est marbré de taches irrégu- 
lières formées par des poils d'un blanc grisâtre. Celle qui forme le type 


du genre, le Bupr. linearis Linné, est un insecte des plus communs à 
Cayenne. 


AGRILUS. 
(Mec.) Cunnis, Brit, Entom. IL, p. 67 (2. 


Dernier article des palpes maxillaires ovalaire. — Tête courte, de 
sculpture variable ; épistome. en général médiocrement rétréci à sa 
base. — Antennes dentées à partir du 4° article, le 3 et le 2e subégaux, 
obconiques. — Yeux assez grands, peu saillants, distants en dessus. — 
Prothorax transversal, muni à sa base d'un lobe médian large, pea 
saillant et tronqué. — Elÿtres allongées-et presque toujours débordées 
par l'abdomen dans ou avant leur milieu, — Tarses grêles, à articles 1 
très-allongé, comprimé, 2-4 décroissant graduellement ; leurs crochets 
fendus au bout, à divisions inégales, — Métasternum angulairement et 
médiocrement échancré en avant. — Prosternum plan, muni d’une 
mentonnière en général très-prononcée. 


Je réunis dans ce genre tout le reste des Agrilides à 4er article des 
tarses postérieurs allongé. Il ne peut par conséquent être confondu qu'a- 
vec les SrenoGasrer qui précèdent et les Masrocenivs qui suivent; 
mais il est facile à distinguer des premiers par da présence d'une lamelle 
sous les quatre 4er articles des tarses et d'une mentonnière au proster- 
num; des seconds par Son prothôrax lobé à sa base, 

Dans ceslimites c’est un groupe aussi Lbolymorphe que les PsiLorrera 
et qui comprend, outre tous les AcmiLus à moi connus de MM. De Cas- 
telnau et Gory, leurs AmorpnosomA américains (5) et quelques-uns de 


(1) Auxd0 esp, décrites par MM. C. et G. (Mon. ILet IV, p. 201),.aj. Sé. nu- 
bilus, de Colombie ; urinus; du Brésil; Mannerb. Bull. Mosc. 1837, no 8,p. 104. 
— diffusus, furciventris, Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 87; du Brésil. — 
palleolatus, MOrOSUS, bitæniatus, anguslus, incertus, Catharinæ, fossulatus, 
Ghevrol. Col. d. Mexiq., Cent. IT; Mexique. 

(2) Syn. Anonposoma et CorÆpus pars, C. et G. Mon. II. 


(3) M. De Castelnau, Je.créateur du genre Amorrnosom (in Silberm. Rev. 


entom, IL, p. 166), lui avait donné pour types deux espèces brésiliennes, les 


84 BUPRESTIDES. 


leurs Conænvs du même pays (1). On applique ordinairement le premier 
de ces noms à des espèces dont la tête est plus ou moins excavée et hé- 
rissée de tubercules ainsi que le prothorax: Mais entre elles et celles 
de nos espèces edropéennes qui ont ces deux parties les plus simplesil 
y a tous les passages imaginables. ,” 

Les Acmzus européens sont pour la plupart des insectes de taille au 
plus médiocre, de forme linéaire et gréle, à têle verticale, plane sur le 
front, à prothorax assez régulièrement cylindrique et à élytres arron- 
dies à leur extrémité. Il s’en trouve de semblables dans presque toutes 
les parties du globe. Mais parmi les espèces exotiques, surtout celles 
de l'Amérique intertropicale, il y en a de formes très-variées et parfois 
bizarres. 

Le genre est un des plusnombreux de la famille et répandu partout. 
Ses espèces, à de rares exceptions près, sont de couleurs métalliques et 
souvent ornées sur les élytres, les flancs et l'abdomen , un peu moins 
souvent sur le prothorax, de taches formées par des poils de nuances 
variables (2). 


Bupr. ponicillata et hydropica King, en ajoutant qu’il y comprenait également 
une espèce du Cap qu'il ne nomme pas. Ce n’est que plus tard qu’il a, de 
concert avec Gory, altéré le genre.en yÿ introduisant des espèces de l’ancien 
continent. Mais dans l'intervalle, M. Chevrolat avait établi sur ces dernières son 
genre DiscopERES qu’on à vu plus haut. ‘ 

(1) Par ex. Cor. mucoreus Klug, du Brésil. Cet insecte présente tous les ca- 
ractères et le facies des deux espèces citées dans la note précédente. 

(2) Aux nombreuses espèces décrites par MM. De Castelnau et Gory (loc. cit. 
Il et IV, Suppl. p. 207), aj. Esp. européennés : A. mendax, Sahlbergii, Man- 
nerh. Bull, Mosc. 1837, ne 8, p. 111. — fenuis, cyanescens (Cyareus ? Get G.), 
nocivus, fagi, betuleti, integerrimus, Ratzeb. Die Forstins. I, p.60. — Roberti | 
{linearis F.), Chevrol. in Silberm. Rev.entom. V, p. 89.—capreæ (distinguendus 
C. et G.), Chevrol. Rev. Zool: 1838, p. 56.— Lifilei, Curtis, Ann. of nat. Hist. 
V, p. 365. — convexicollis, cupreus, aurichalceus, bicolor, quercinus, L. Red- 
tenb. Foun. Austr.; Die Kæf. p. 285. — Esp. d. 1. Russie mér. : À. latifrons, 
Mannerh. loc. cit. p. 114. — Esp. africaines : Bupr. lilurula, Klug, Symb. 
phys. V, pl. 1, £. 13; de Nubie, — A. discolor (ferrugineoguttatus G. et G.; 
nec Herbst), hastiolatus, subsignatus, debilis, cyanimus, beryllinus, mendicus, : 
sulcifrons, tenellus, pygmœus, cuspidatus; cylindricollis, Bohem. Ins. Caffrar. 
1, p. 354; de Natal. — falcipes, exilis, Roth in Wiegm. Archiv, 1851, I, p. 119; 
d’Abyssinie. — Esp. d'Arabie : Bupr. purpurala, descita, Klug, Symbol. phys+ 
V, pl. 1, f. 12, 14. — Esp, indienne : A. caschmiriensis, Kollar u. L: Redtenb . 
in Hügels Kaschmir, IV, 2, p. 505. — Esp. do la Polynésie : À. indignus, fissi- 
frons, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1849, p: 353; le premier de Taïty, le 
second de Tonga-Tabou. — humerosus, L. Fairm. ibid. 1850, p. 182. 

Esp. des États-Unis : B. quercata, Fab. Syst. El. Il, p. 216. — B. bili- 
neata, Weber, Obs. entom. p. 74 (A. bivittatus Kirby ; flavolineatus et auro- 
lineatus C. et G.) — B. lateralis, granulala, geminala, Say, Journ. of the 
Acad, of Philad. Ul, p. 160 sq. — B. arcuata, polita, Say, Ann, of tho Lyc. of 
New-York, 1, p. 249 sq. — À. fallaz, pultillus, otiosus, Say, Trans. of the 


BUPRESTIDES VRAIS. 85. 


MASTOGENIUS. 
Sorier in Gay, Hist. de Chile; Zool. IV, p. 507. 


Dernier article des palpes maxillaires subovalaire, assez long et tron- 
quê au bout (1). — Tête courte, verticale, plane, avec une fossette sur 
le front ; PERNER médiocrement rétréci à sa base. — Antennes à ar= 
ticles 1-2 gros, 3-4 subeylindriques , 5-10 brièvement dentés en scie. 
— Yeux médiocres, allongés, distants en dessus. — Prothorax trans- 
versal, droit sur les côtés, coupé carrémentgà sa base, régulièrement et 
faiblement convexe. — Ecusson petif, en triangle curviligne. — Elytres 
allongées, déprimées. — Pattes grêles ; 4° article des tarses postérieurs 
médiocrement allongé ; crochets appendiculés. — Métasternum assez 
fortement et triangulairement échancré en avant. — Prosternum large, 
tronqué antérieurement. 


Genre établi sur un petit insecte (2) du Chili, de moins de deux lignes 
de long et qui, au premier coup-d'œil, a plutôt l'aspect de certains Da- 
sxres que d’un Buprestide, mais qui est en réalité, comme l'a très-bien 
vu Solier, voisin des Acrius, dont il se distingue par son prothorax 
tronqué en arrière, son écusson, ses antennes dentées à partir seulement 
du 5e article et la structure de ses tarses. Cet insecte est en entier d’un 
noir uniforme, peu brillant et glabre. 


amer. Philos. Soc. VI, p. 163. — wittaticollis, Randall, Boston Journ. of nat. 
Hist. IL, p. 38. — quadri-impressus, Zicgler, Proceed of the Acad. of Philad, 
IL, p. 257. — Esp. du Mexique : À. prionurus , propinquus , brunnipennis, 
aureus (perlucidus G. et G.), cavatus, Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 95. 
— furcillatus, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. I; sulcatulus, tœniatus, atripen- 
nis, cerinoguttatus, chalcoderes, basalis, Cent. II. — blandulus, Guérin 
Ménev. Rev. Zool. 1844, p. 256. — Esp. de Colombie : À. aculeipennis, ine- 
ditus, Chevrol. in Silb. loc. cit. p. 94 sq. — Esp. de Cayenne : À. cyanipennis, 
selipes (chrysocephalus G. et G.), Ghevrol. loc. cit. p. 92. — Esp. du Brésil : 
Bupr. tuberculata, hydropica, Klug, Entom. brasil. Specim. sec. pl. 40, 
£. 9, 11. — Amorphos. hirundo, pisciformis, Agr. spinamajor (spiniger 
C. et G.), 10-notatus (furcatipennis C. et G.), languidus (longulus GC. et G.), 
Pulverosus, pruinosus, versicolor, fasciolatus, Ghevrol. loc. cit. p. 85. — 
caudatus, subuliformis, nanulus, Mannerh. Bull. Mosc. 1837, n9 8, p. 108 sq. 
— Esp. de Bolivia : À. spinosus, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 153. — Esp. 
de Buenos-Ayres et de Patagonie : A. ater, rugosicollis, Blanch. ibid. p. 154. — 
Grqutulus, Mannerh. loc. cit. p. 109. — Esp. du Chili: 4. sylcipennis, Solier 
in Gay, Hist, d, Chile; Zool. IV, p. 505. 

(1) Solier décrit le Air comme étant « mammiforme, avec les angles de 
sa base obliquement tronqués», expressions qui feraient croire que cet organo 
est convexe et même tuberculeux sur sa face externe. La réalité est qu'il ne 
diffère absolument en rien de celui des autres Agrilides. 


(2) M. paralletus, Solier loc. cit. Col. pl. 12, £. 13. 


86 BUPRESTIDES. 


Groupe VIL Trachydes, 


Antennes insérées sur le front, à une distance notable des yeux, dans 
des cavités très-grandes, rétrécissant fortement l'épistome à sa base ; 
leurs .fosseltes porifères terminales. — Ecusson triangulaire, — Tarses 
très-courts; leurs crochets dentés ou appendiculés. — Métasternum 
formant presque en entier la cavité sternale; branches du mésosternum 
presque nulles. — Menton grand, triangulaire. 


Ce petit groupe est très-vbisin des Agrilides et ne saurait même, à la 
rigueur, en être distingué par des caractères précis, quand on ne tient 
compte que de ceux fournis par l’élat parfait. Mais à l'état de larve ses 
espèces sont si profondément différentes de celles du groupe précédent, 
ainsi qu'on l’a vu plus haut, qu'il me paraît nécessaire d'exprimer ces 
différences dans la classification en faisant un groupe à part de ces 
insectes. 

La plupart des particularités que présentent les Agrilides se retrou- 
vent chez eux etne demandent dès-lors aucune remarque nouvelle, si 
ce n’est de signaler l'extrême brièvelé des tarses qui est constante dans 
toutes les espèces. El suffit d'y ajouter que tous sont de petite taille et 
que, sauf les Apnanisricus qui sont aussi allongés et aussi grêles que 
les Acnrcus les plus linéaires, presque tous sont remarquables par la 
brièveté de leur forme. 

Ils rentrent dans les trois genres suivants, dont un seul (Bracnys) est 
étranger à l'Europe. 


I. Antennes reçues au repos dans des sillons prothoraciques : Brachys, 
U. _— libres au repos. 


Corps très-court, trigone : Trachys. 
— très-allongé, linéaire : Aphanisticus. 


BRACHYS. 
(Der.) Soien, Ann. d. 1. Sac. entom. IL, p. 312 (1). 


Dernier article des palpes maxillaires ovalaire et acuminé au bout. — 
Tête petite, plus ou moinssaillante, le plus souvent non sillonnée; épistome 
fortement rétréci à sa base, échancré en avant.— Antennes reçues au re- 
pos dans des sillons marginaux du prothorax, courtes, à article 1-2 gros, 
3-5 gréles, subovalaires, 6-8 obtusément et brièvement dentés en scie. 
— Yeux médiocres, peu saillants, latéraux. — Prothorax court, plus ou 


(1) Syn. Pacysemezus et Tarmnocenvs, Solier loc. cit. p. 313 et 314. — 
Meronus, Say, Trans. of the amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 164. — Livs, 
Dej. Cat. 6d. 3, p. 94. 


BUPRISTIDES VRAIS. 87 


moins trapéziforme. — Ecusson triangulaire. — Elytres de forme va- 
riable. — Pattes courtes et contraciles; cuisses canaliculées en dessous ; 
tarses tantôt libres, lantôt reçus dans un sillon du bord externe des 
jambes, courts, à articles 1-4 égaux, 5 court ; ses crochets uridentés 
à leur base. —*Métasternum diversement échancré en avant. — Pro- 
sternum large, tronqué antérieurement, — Corps cunéiforme, elliptico- 
ovale ou suborbiculaire. 


Petits insectes propres à l'Amérique où ils paraissent répandus à peu 
près partout et représenter les Tracuys de l’ancien continent qui y 
manquent. On en a fait plusieurs genres dans chacun desquels.on 
trouve des espèces de forme variable et qui reposent principalement 
sur des modifications du prothorax, de l'écusson, des jambes, etc. Mais 
ces modifications s’effacant d’une espèce à l’autre ne paraissent pas avoir 
une valeur générique suffisante. 

Les Bracays vrais, en prenant pour type, comme l’a fait Solier, le 
Trachys tessellata F. de l'Amérique du Nord, ont le prothorax forte- 
ment bisinué à sa base, avec le lobe médian échancré, l'écusson médiocre 
et les jambes linéaires. 

Les Tarnnocenus du même, avec un lobe médian du prothorax et des 
jambes semblables, ont le prosternum convexe, pourvu d'une courte 
mentonnière en avant, l’écusson brusquement rétréci en arrière et les 
crochets des tarses épaissis et brièvement soudés à leur base, mais privés 
de dents en dessous. Le type est le Brachys alboguttata Mannerh., éga- 
lement de l'Amérique du Nord. 

Say a fondé son genre Meronius sur une espèce du même pays (4) 
qui ne diffère essentiellement des Bracnys vrais quê par son prothorax 
coupé presque carrément à sa base et la grandeur de son écusson. 

Les Pacayscneros de Solier, dont le type est une espèce brésilienne 
(P. scutellatus Sol.), ne s’en distinguent qu'en ce que leurs jambes sont 
larges, subtriangulaires et tronquées obliquement à leur extrémité, 

Quant au genre Lius de Dejean, ce n’est qu'un mélange d'espèces des 
quatre précédents avec les passages intermédiaires. 

Les couleurs des Bracnys sont généralement métalliques ; plusieurs 
sont d'un beau bleu, quelques-uns noirs. Leur taille est ordinairement 
un peu plus grande que celle des Tracnys qui suivent (2).. 


(1) M. purpureus, Say, loc. cit. Il faut y ajouter sa Trachys ovata, Ann. of 
the Lyc. of New-York, 1, p. 252. MM. De Castelnau et Gory ne paraissent pas 
avoir eu connaissance de ces deux espèces. 

(2) Pour les espèces du genre Voy. C. et G. Mon. II et IV, Suppl. p. 327. 
Us en ont décrit 42 auxquelles il faut ajouter : Br. scapulosa, Lius deplanatus, 
Ghevrol. in Silberm. Rev. entom. V, p. 104. 3 


4 me. “il CRT OT tt LA PE nn ot 4 


88 BUPRESTIDES. 


| TRACHYS. 
Fas. Syst. El. IL, p. 218. 


Dernier article des palpes maxillaires globoso-ovale, tronqué au bout. 
— Tête petite, plus ou moins concave ; épistome peu rétréci à sa base, 
échancré en avant. — Antennes des Bnacnys, mais non reçues au re- 
pos dans des sillons prothoraciques. — Yeux gros, saillants, rapprochés 
inférieurement. — Prothorax très-court , rétréci en avant, bisinué ou 
quadrisinué à sa base ; son lobe médian très-prononcé, triangulaire, — 
Ecussontrigone, très-petit, parfois à peine visible. —Elytres très-courtes, 
elliptico-triangulaires. — Pattes contracliles ; jambes linéaires ; tarses 
libres au repos, pareils à ceux des Bnacnys. — Métasternum très-large, 
assez fortement échancré en demi-cercle antérieurement, — Prosternum 


un peu convexe, arrondi en arrière, un peu saillant dans son milieu en 
avant. — Corps court. 


L'absence de sillons prothoraciques pour la réception des antennes au 
repos distingue essentiellement ce genre des Bnacuys dont ses espèces 
ont la forme courte; son épistome faiblement rétréci à sa base et la pe- 
titesse de son écusson ne viennent qu’en seconde ligne. Il se compose 
en ce moment d'une vingtaine d'espèces dont l'Europe possède plu- 


sieurs ; Jes autres se trouvent en Afrique, à Madagascar et aux Indes 
orientales (1). 


APHANISTICUS. 
L1 L 
Lan. Règne anim. 6d. 2, IV, p. 448 (2)- 


Palpes très-courts ; le dernier article des maxillaires en ovale allongé 
et acuminé au bout. — Labre quadraugulaire, entier. — Tête très-sail- 
lante, coupée obliquement d'avant en arrière, profondément canaliculée; 


(1) Voyez De Casteln. et Gory, Mon. II et IV, Suppl. p. 350; les espèces eu- 
ropéennes sont : T, minuta Linn., pygmæa Fab. (var. pumila C. et G.), pumila 
Tlig. (intermedia Ramb., C. et G.), nana Fab., œnea Mannerh., froglodytes 
Schœnh, (friangularis Boisd. et Lac.). Je corrige la synonymie de la pygmæa 
et de la pumila, d’après une note de MM. Jacquelin-Duval et Lareynie, Ann. 
d. 1. Soc. ent. 1852, p. 727. —-Aj, T. Pandellei, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. 
ent. 1852, p. 79; des Pyrénées. — phiyctænodes  Kolenati, Melet. entom. V, 
p. 35; Russie mér. — 7. coracina, incerta, puberula, timida, lucidula, eva- 
nescens, Bohem. Ins. Caffrar. I, p.366; dé Natal. 

(2) Syn. Gonropnrmazwa, Chevrol. in Silberm. Rev. ent. V, p. 106; genre non 
caractérisé, établi sur une espèce dé Madagascar, mentionnée dans la note sui- 
vante, dont la tête est comme divisée en deux cornes qui ont, pour ainsi dire, 


porté les yeux en avant. Ce n’est qu’une exagération de ce qui existe dans les 
autres espèces. : 
. 


BUPRESTIDES VRAIS. 89 


épistome très-fortement rétréci à sa base, échancré en ayant.—Antennes 
très-rapprochëes à leur base, reçues au repos, à leur base, dans un pro- 
fond sillon parallèle aux yeux; courtes, à arlicles 1-2 ; gros, 3-7 très-courts, 
subglobuleux, 8-11 dentés en scie. — Yeux grands, oblongs, distants 
en dessus, rapprochés inférieurement. — Prothorax tantôt presque 
carré, tantôt transversal et rétréci en avant, plus ou moins bisinué à sa 
base. — Ecusson très-pelit, triangulaire, — Elytres allongées, sinuées 
sur les côtés, — Pattes courtes et contractiles; cuisses larges , tran- 
chantes et canaliculées en dessous ; tarses très-courts ; leurs quatre 
4975 articles triangulaires, égaux, le 5e allongé ; crochets unidentés à 
leur base. — Métasternum très-large, faiblement échancré en avant. — 
Prosternum a large, tronqué antérieurement. — Corps étroit, plus ou 
moins allongé. 


Par suite de leur forme générale, ces insectes se distinguent sans 
peine des précédents. Les plus grands ont à peine deux lignes de long, 
et leurs téguments, de couleur métallique ou noirs, sont glabres. On en 
connaît déjà une quinzaine d'espèces (1) répandues en Europe, en Afri- 
que, à Madagascar, dans l'Australie et au Mexique; il ne paraît pas 
jusqu'ici y en avoir aux États-Unis (2). 


(1) Dont six mentionnées par MM. De Castelnau et Gory (Mon. IL et IN, 
Suppl. p. 355) : À. bicornutus (Goniophthalma mitrata, Chevrol. loc. cit), 
Goudotii, ater G. et G., de Madagascar; emarginatus F., pusillus Herbst, O1., 
Lamotei Guérin-Ménev., d'Europe, — Aj. À. angustulus, pygmœus, Lucas, 
Explor. de l’Algér.; Entom. p. 160; de l'Algérie. — parvulus, delicatulus, in- 
sculptus, pullus, pumilio, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 370; de Natal. — canali- 
culatus, Germar, Linn. entom. I, p. 180; de l'Australie. — impressus, exi- 
guus, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. IL; Mexique. 

(2) À moins qu'il ne faille rapporter au genre le Trachys gracilis de Say 
(Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 258), comme le fait, mais avec doute, 
M. Melsheimer dans son Cat. of the deser, Col. of the Unit. Stat. p. 66. Cela 
est en effet douteux, d’après la description de Say. 


ones Lendie É 


FAMILLE XXXIII. 


THROSCIDES. 


Bouche inférieure. — Languette sans paraglosses. — Deux lobes aux 
mâchoires, inermes, l’interne très-petit.—Tête verticale, rétractile dans 
le prothorax. — Antennes de onze articles, reçues au rèépos dans des 
sillons prothoraciques. — Pattes courtes, contractiles ; cavités cotyloïdes 
antérieures étroitement ouvertes en arrière; hanches antérieures et 
intermédiaires globuleuses, sans trochantins; les postérieures lamelli- 
formes, canaliculées sur leur bord postérieur ; tarses pentamères ; un ou 
plusieurs de leurs articles munis de lamelles en dessous, — Abdomen 
composé de cinq segments ventraux; le cinquième plus grand que les 
autres. — Prosternum muni en avant d’une mentonnière ; sa saillie pos- 
térieure plane, reçue et fixe dans une cavité sternale. 


Petite famille intermédiaire entre les Buprestides et les deux qui sui- 
vent, celles des Eucnémides et des Élatérides. Ses espèces se rattachent 
aux premiers par l'intime connexion du prothorax avec l’arrière-corps, 
Ja forme plane de leur saillie prosternale et l’absence de la faculté sal- 
tatoire (1). Cette même saillie, l'insertion des antennes et la présence 
d'une mentonnière au prosternum les distinguent des Eucnémides qui 
sont également privés de la faculté en question. Quant aux Élatérides 


(1) Fait-elle réellement défaut chez ces insectes? Je puis répondre par l’af- 
firmative pour les Lissomus que j'ai très-souvent observés vivants au Brésil et à 
Cayenne où plusieurs espècessont communes. Quant aux Tunoscus, la chose est 
plus douteuse. Il existe dans les « Entomologische Hefte » (II, p. 113) une note 
anonyme dans laquelle les sauts qu’exécute l'espèce commune d'Europe sont 
décrits avec le plus grand détail; et de son côté Gyllenhall (ns, Suec. I, 
p. 159) dit en parlaut du même insecte : « Tactus antennas pedesque retrahit, 
sed dorso impositus saltare potest uti Elateres. » Malgré ces témoignages pré- 
cis, le fait reste encore incertain, et l’opinion de M. Westwood (An Introd, etc. 
I, p. 234) qui nie la faculté saltatoire de cet insecte, est la plus probable. La 
rigidité de son corps.et la forme de sa saillie prosternale rendent en effet dif- 
ficile à comprendre comment il pourrait sauter. Au surplus, s’il le fait réelle- 
ment, c’est une preuve de plus que ce n’est qu’un Sternoxe aberrant. 


THROSCIDES. 91 


dont elles se rapprochent beaucoup par leur forme générale, la fxité de 
leur prothorax suffit pour®qu'on ne puisse lesconfondre avéc eux. 

En outre de ces analogies, ces insectes ont des rapports nombreux 
avec les Byrrhiens ; mais ceux-ci ont les hanches antérieures fortement 
transversales et les intermédiaires ovalaires (1), tandis qu'ici ces hanches 
sont toutes globuleuses comme chez tous les Sternoxes. * 

Les deux genres qui composent la famille différent essentiellement 
entre eux par la structure de leurs antennes : celles des Tnnoscus sont 
de véritables antennes de Clavicornes, tandis que celles des Lrssomus sont 
construites sur le même plan que celles des Sternoxes. Mais quand on 
a mis de côté ces organes on ne trouve plus dans les deux genres qu’une 
organisation complètement identique pour toutes les parties essentielles. 

Ainsi les antennes sont insérées, comme chez les Élatérides, près des 
yeux dans des fossetes situées sous le bord antérieur du front. Les par- 
ties de la bouche sont pelites comme dans la famille en question. Le 
menton est replié dans l’intérieur de la cavité buccale, et muni en avant 
d’une saillie triangulaire ; la languette est membraneuse et le dépasse 
légèrement; le lobe externe des mâchoires est corné et cilié, l'interne 
semble presque n’être qu'un appendice de sa base chez les Tanoscus ; 
chez les Lissomus il est un peu plus grand. Les mandibules sont courtes, 
grêles, très-arquées, simples et aiguës au bout, avec une petite frange 
de poils au côté interne, Enfin le labre est assez saillant et transversal 
avec son bord antérieur arrondi. D'après cela, ces organes ne servent 
à rien au point de vuessystématique. 

Pour les autres organes, il suffira d'ajouter que les hanches posté- 
rieures sont très-étroites, du même diamètre dans toute leur étendue et 
hors d'état de loger au repos les cuisses de la même paire; que lors 
de leur contraction les pattes antérieures seules sont reçues dans des 
cavités spéciales, et que les tarsés de toutes restent libres ; que les pa- 
rapleures métathoraciques sont étroites, à bords parallèles et simples; 
enfin que les sillons qui reçoivent les antennes au repos sont formés par 
l’écartement des bords des sutures prosternales. 

Jusqu'ici la distribution géographique de ces insectes est très-simple ; 
on n’en a encore trouvé qu'en Europe et en Amérique. 


{t) Je ne me suis pas exprimé avec assez de force dans la formule caracté- 
ristique des Byrrhiens, en disant que leurs hanches antérieures élaïent ova- 
laires et les intermédiaires subarrondies. J'aurais dù, pour être dans le vrai, 
employer les expressions dont je me sers en ce moment. C'est parce que les 
GneLonARIUM ont ces hanches ainsi faites qu'ils appartiennent à la famille en 
question et non pas à celle-ci dans laquelle ils devraient rentrer sans-cela. 

Indépendamment de ces hanches, les Byrrhiens diffèrent encore des Throsci- 
des par leur prothorax voûté en dessous de chaque côté et dépourvu de sillons 
pour la réception des antennes, leur mésosternum en forme de bande trans- 
versale plane et recevant à lui seul la saillie prosternale, leur forme générale 
courte et globoso=ovale, etc. 


92: ‘ THROSCIDES. 


Leur histoire scientifique est, au contraire, assez compliquée, surtout 
celle des Tanoscus qu'on a ballotés tour à tour des Élatérides aux Byr- 
rhiens, et vice versä (1). Aujourd'hui même la question n’est pas en- 
core fixée : seulement les auteurs les plus récents s'accordent à placer 
la famille à la suite de celle des Byrrhiens (2), opinion que je ne 
saurais partager. Quant aux Lissomus, ils ont toujours accompagné le” 
genre en question dans ses divers déplacements. L’érection de ces in- 
sectes en une famille propre est due à Erichson (5), et cette mesure est 
généralement adoptée. 

Les deux genres qui la composent devraient, à la rigueur, former 
deux tribus distinctes; mais pour plus de brièvelé, je crois devoir ne 
pas faire usage ici de ces divisions secondaires. 


I. Antennes terminées par une massue de 3 articles : Throscus. 
IL — dentées en scie à partir du 32 — Lissomus. 


THROSCUS. 
Lam. Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 42 (4). 


Tête assez convexe ; cavités antennaires petites, ne rétrécissant pas 
l’épistome ; celui-ci arrondi en avant. — Yeux assez grands, subarron- 
dis. — Antennes pénétrant au repos dans des sillons prosternaux droits, 
recevant leurs articles moins la massue; celle-ci logée à découvert dans 
une fosselte transversale de la base du prothorax; leurs articles 1 gros, 
grand et arqué, 2 presque aussi gros, mais beaucoup plus court, 3-5 
gréles et égaux, 6-8 plus larges que longs, 9-11 formant brusquement 


(1) Latreïlle, pour m’en tenir à un seul exemple, après avoir d’abord (Pré- 
ois, etc, p. 42, et Hist. nat. d. Ins. IX, p. 40) placé ce genre près des ELATER, 
puis (Gener. Crust. et Ins. IE, p. 36) parmi les Byrrhiens, a fini en 1825 (Fam. 
natur. p. 249) par le reporter définitivement parmi ses Sternoxes en le 
mettant d’abord parmi les Élatérides. Mais dans son travail posthume sur 
la famille en question (Ann. d. 1. Soc. ent. III, p. 134) il a établi une tribu 
des Cérophytides dans laqueile le genre figure avec les Lissomus, CHeLo- 
NARIUM, CRyprosToma et CERoPHYTUM, assemblage qui n’est rien moins que 
naturel. 

(2) Voyez L. Redtenb. Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 230; le Catalogue des Col. 
d'Eur. et d’Algér. de M. Gaubil, p. 77, et celui des Col. de l’Amér. du Nord 
par M. Melsheimer, p. 49. 

{3) In Agass. Nomencl. entom.; Col. p. XII. M. De Castelnau (Hist. nat. d. Ins. }, 
p. 228) avait déjà établi auparavant un groupe des Throscites; mais ce n’était 
pour lui qu'une division des Eucnémides. Latreille lui a emprunté exactement 
ce groupe en lui donnant le nom de Cérophytides, comme on vient de le voir. 
Erichson n’a, du reste, exposé nulle part les caractères de la famille. 


(4) Syn. Trixaeus, Kugell, in Schneid. N. Mag. d. Entom. p. 535. — ELaren 
Lioné, Fab., Oliv., Herbst. — Derwesres Payk., Ilig., Panz. 


THROSCIDES. 93 


une grosse massue lâche et obtusément dentée au côte interne. — Pro- 
thorax rétréci et arrondi en avant, bi-échancré à sa base; ses angles 
postérieurs saillants et embrassant les épaules des élytres. — Ecusson 
fortement transversal, arrondi à sa base. — Elytres allongées, légère- 
ment rétrécies en arrière. — Trochanters de toutes les pattes courts; 
tarses filiformes; leur 4er article aussi long que les trois suivants réunis, 
le 3e muni d'une courte lamelle en dessous, le 4° bilobé ; croghets sim- 
ples. — Saillie prosternale plane, sillonnée près de ses bords latéraux. 
— Corps allongé, peu convexe. 


Ces insectes sont de petite taille, et par leur couleur, la sculpture et 
la vestiture de leurs téguments, rappellent complètement la plupart des 
Élatérides de nos pays dont ils sont déjà si voisins par leur forme. On 
en connaît en ce moment cinq espèces, dont trois d'Europe (1). Celle 
(dermestoides) qui constitue le type du genre, paraît se trouver dans 
toute l'étendue de ce continent et n'est pas rare dans beaucoup d'’en- 
droits. Ses stations sont très-variées ; on la rencontre sur les fleurs, les 
feuilles des plantes basses, le bois mort, à la racine des plantes, ou sim- 
plement sur le sol. 


| LISSOMUS. 


Dazu. Ephemer. entom. p. 13 (2}e 


Tête presque plane; cavités antennaires rétrécissant plus ou moins 
l'épistome ; celui-ci coupé carrément en avant. — Veux médiocres, 
ovales. — Antennes reçues en entier au repos dans des sillons pro- 
* thoraciques, à articles 4 gros, allongé et arqué, 2-3 subégaux, courts, 
obconiques ou subtrigones, 4-10 fortement dentés en.scie aiguë, 11 sub- 
arrondi.— Prothorax assez convexe, trapézoïde, bi-sinué à sa base; son 
lobe médian plus ou moins large et échancré en demi-cercle ; ses angles 
postérieurs embrassant les épaules desrélytres. — Ecusson assez grand, 
brièvement ovale. — Elytres elliplico-ovales ou oblongues, assez con- 
vexes, leurs épaules un peu saillantes.—Trochanters de toutes les pattes 
allongés, placés dans l’axe des cuisses ; tarses à articles { aussi long 
que les trois suivants, finement tomenteux en dessous, 2-4 courts, 
égaux, munis chacun d'une lamelle saillante; crochets munis en des- 


(1) Esp. d'Europe : 7. dermestoides Linné (adstrictor Fab.) — elateroides, 
Pusillus, Héer, Faun. Col/helvet, I, p. 443. — Esp. de l’île de Madère : Triæ. 
gracüis, Wollast. ns, Maderens. p. 237. — Esp. de l’Amér. du Nord: T. con- 
strictor, Say, Trans. of the amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 189. 

(2) Syn. Lussones, Latr. Fam. nat. d. Règn. anim, p. 248; olim. — Drargres 
(Meg.), L. Redtenb. Faun. Austr.; Die Kæf. p. 290; cet auteur est le seul qui 
ait exposé les caractères de ce genre mentionné dès 1821 par Dejean dans son 
Catal. éd, I, p. 34, — ELarer Fab., Panz., Say, Randall, 


94 THROSCIDES. 


sous d’ane pelite dent à leur base. — Saillie prosternale légèrement 
convexe. — Corps elliplico- ou oblongo-ovale. 


En outre de leurs antennes, de la forme de leurs sillons prothoraciques 
et de l'allongement de leurs trochanters, ces insectes se distinguent des 
Tuanoseus par le poli et l'éclat de leurs téguments qui, à de très-rares 
exceplions (par ex.bifloccosus), sont complètement glabres. Leur forme 
varie ass@g, et par transitions insensibles passe de celle d'un ovale court 
et large à celle d'une ellipse allongée, Quelques caractères se modifient 
en même lemps que la forme change et que la taille diminue. 

Dans les grandes espèces, et elles ne dépassent pas la taille moyenne, 
les cavités antennaires sont bien développées et rétrécissent fortement 
l'épistome, sans que celui-ci soit dilaté en avant comme chez les Eucné- 
mides ; le lobe médian du prothorax est en même temps assez large et 
très-distinctement échancré en demi-cercle. 

Chez les petites, quoique avec quelques exceptions, les cavités an- 
tennaires sont petites, ne rétrécissent qu'à peine l’épistome, et le lobe 
du prothorax est très- faiblement échancré. C’est à cette catégorie qu'ap- 
partient l'unique espèce (1) du genre, qui setrouve dans les parties orien- 
tales de l'Europe et sur laquelle a été établi le genre Dnaveres que 
Latreille, Esehscholtz, M. De Castelnau , elc. n'ont pas admis, et avec 
raison, | . 

Les mœurs de celle espèce ne me sont pas bien connues. Quant aux Lis- 
somus américains, (ous ceux que j'ai eu occasion d'observer se trouvent 
sur les, broussailles ouvles feuilles des plantes basses et parfois en quan- 
tités considérables. On en a déjà décrit plus d'une quinzaine répandues 
depuis l'Amérique du Nord jusque dans les parties méridionales du 
Brésil (2). 


(1) Elat. equestris, Fab. Syst. El. II, p. 244 (Elat. cinctus Panz.). 

(2) Esp. du Brésil : L. punctulatus, foveolatus, Dalm. loc. cit. p. 14. — cri- 
bratus, Eschsche. in Thon, Entom. Arch. I, 1, p. 31.— Esp. dé Bolivia : E. ebe- 
ninus, Blanch: in d'Orp. Voy.; Entom. p. 145. — Esp. de: Cayenne : Zlat. lævi- 
gatus, Fab. Syst. "EL I p.225 (patrie douteuse). — bifloccosus, hirticollis, 
sanguineus, signalipennis, bimaculatus, Casteln. in Silberm: Rev: entom. HE, 
p. 179, — Visignatus, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1838, p. 14 (bifloccosus Cas- 
teln.). — Esp de Haïty: L. bicolor, Casteln. loc. tit. p.180. — Esp. du Mexi- 
que : L. bicolor, Ghevrol. Col. d. Mex. Cent. Il, fase. 8 — flavipennis, Guérin- 
Ménev. Rev. Zool. 1844, p. 297.— Esp, de l'Amér, du Nord : Elat. geminatus, 
Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 264. — Ælat. basalis, Randall, Bos- 
ton Journ. of nat. Hist, IF, p; 9. — L. nitidus, Melsheim. Proveed. of the Acad. 
of Philad, I, p. 149. 


FAMILLE XXXIV. 


EUCNÉMIDES. 


Bouche inférieure. — Languette sans paraglosses, entière. — Deux 
lobes aux mâchoires; l’externe manquant parfois. — Labre presque 
toujours indistinct. — Tête verticale ; épistome rétréci à sa base par les 
cavités antennaires, trapéziforme. — Antennes insérées sur le front, de 
onze articles, variables. — Pattes non fouisseuses; cavités cotyloïdes 
des antérieures largement ouvertes en arrière ; hanches des deux pre- 
mières paires globuleuses ; les postérieures lamellilormes, canaliculées 
en arrièré ; trochantins partout nuls; éperons des jambes très - pelits, 
parfois absents; tarses pentamères, lamelligères ou non. — Abdomen 
composé de cinq segments distincts. — Saillie prosternale plus ou moins 
reçue dans une cavité mésosternale et pouvant jouer librement dans cette 
dernière. . 


La distinction entre cette famille et les deux précédentes ne souffre 
aucune difficulté. Mais les entomologistes semblent avoir moins bien saisi 
les caractères qui la séparent des Élatérides qui suivent. : 4 

Après avoir mis à partle genre Peroruors qui estintermédiaire entre 
les deux familles, celle-ci est esseslicllement caractérisée par la situa- 
tion des antennes qui sont insérées sur le front au bord interne des yeux 
et dont les cavités rétrécissent plus ou moins l'épistome qui, dans l'im- 
mense majorité des cas, affecte la forme d'un trapèze régulier. En de- 
hors de cette particularité il n'y a rien. qui distingue absolument les deux 
familles; seulement Lels caractères qui ne sont qu'exceptionnels chez 
les Élatérides forment ici la règle générale. 

Ainsi le cdrps de ces insectes affecte fréquemment une forme cylindri- 
que ou conique. Leur tête, constamment verticale, est plus rétractée dans 
le prothorax qui est souvent voûté en avant pour! a recevoir. Il en ré- 
sulle que, quoique le prosternum soit dépourvu de mentonnière en avant 
ou n'en ait qu'une très-courte (par ex. Genaroconys), les organes buc- 
caux sont moins apparents que ceux des Élatérides, ou même complète- 
ment invisibles. IIS sonL encore plus réduits que chez ces derniers, mais 
construits sur le même plan, et n'offrent pas plus de ressources pour la 


\ 


TES 


96 EUCNÉMIDES. 


classification (1). Leurs différences esseñlielles consistent dans l'absence 
du labre qui n’est distinet que chez quelques Prenoransus, puis en ce 
que les mandibules ne prennent jamais la forme de tenailles, que le lobe 
externe des mâchoires est sujet à s’atrophier (Preroransus, GaLna, 
CeraroGonxs), enfin que le dernier article de leurs palpes éprouve des, 
modifications plus variées. 

Les yeux sont en général plus petits que ceux des Élatérides. Les 
antennes présentent les mêmes modifications dans leurs formes et sont 
assez souvent reçues dans des sillons du prothorax. Ce dernier est plus 
exactement appliqué contre l’arrière-corps et ne semble dans aucun cas 
pouvoir se prêter à l'exercice de la faculté saltatoire. Souvent la carène 
qui limite son pronotum de chaque côté descend assez bas sur ses flancs. 
Les paltes sont parfois ou plus robustes et plus courtes (par ex. HyLo- 
cmAREs), où plus grêles (Taarors, EmAtoN, etc.) que celles des Éla- 
térides. L'abdomen ne présente pas plus de caractères sexuels que chez 
ces derniers. Enfin la livrée de ces insectes offre ceci de particulier que, 
sauf quelques Payzrocenus inédits, aucune de leurs espèces n’est ornée 
de couleurs métalliques. 

Mais l'analogie entre les deux familles n’existe plus sous leurs pre- 
miers états, autant qu’on en peut juger par la larve du Melasis bupres- 
toides, la seule qui soit connue en ce moment (2). Cette larve est très- 
différente de ceile des Élatérides, tandis qu’elle est très-voisine de celles 
des Buprestides dont elle nese distingue même essentiellement que par 
la structure de ses organes buccaux et sa tête d’une seule pièce. 

Comme les larves des Buprestides, elle est allongée, linéaire et brusque- 
ment élargie à sa partie antérieure, avec la tête petite, semi-cornée et 
rétractée dans le premier segment thoracique qui est échancré pour la 
recevoir. À sa parlie antérieure cette dernière est pourvue d’un épistome 
sub-trapéziforme en avant duquel se trouve le labre qui forme un segment 
de cercle. Les autres organes buccaux ne consistent qu’en une paire de 
mandibules courtes, robustes, arquées en dehors, bifides à leur extré- 
milé, el une plaque cornée, large et un peu rétractile, qui semble re- 
présenter à la fois les mâchoires dont il n’y a aucun vestige et le menton. 
Cette plaque, dont le bord antérieur est divisé en cinq lobes très-courts 


(1) La bouche de ces insectes ne m’est pas bien connue, attendu que tous 
leurs genres étant plus ou moins rares, surtout les exotiques, je n’ai pu dissé- 
quer qu’un très-petit nombre de leurs espèces. On trouve à peine quelques ren- 
seignements à ce sujet dans les auteurs, 

(2) Erichson (Archiv, 1841, I, p. 84) en a donné, le premier, une description 
dans laquelle il nie, à tort, l'existence des antennes; elle a été reproduite par 
MM. Chapuis et Candèze dans les Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liége, VI, p. 478, 
pl. 4, £. 7. — La plus complète est due à M. Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. 
Sér. 2, V; p. 541, pl. 9, n° 1, £. 1-5. — Voyez aussi Guérin-Méneyille, ibid. 
Sér. 2, I, p. 172, pl. 5, f. 1-2 (description incomplète pour les parties de la 
bouche), et Nœrdlinger, Stettin. entom. Zeit. 1848, p. 224, pl. 1, f. 1-2. 


EUCNÉMIDES, 97 


et inégaux, est précédée d'une petite languette semi- membraneuse; tri- 
fide-en avant et dépourvue de palpes. Les yeux manquent compiè 
Les antennes sonËtrès-courtes, entièrement rétractiles el compos 

trois articles. Le prothorax ésEtrès- large, déprimé, et prése le en avant, 
tant en dessus qu ’end us, deux traits Re re 

de chacan desquels part un trait semblable dirigé en MES es d 
segments thoraciquesssuivants sont transversaüx, ex Eotha lus q + 
le métathorax; il n°ÿ à aucune trace, de pattes. pou les sc gl nts à kr 2 
dominaux, au nombre de neuf, sont de même diaîn re, allongés, sub- 
cylindriques et, sauf le dernier qui est arrondi à son extrémité, munis 
d'un pli transversal près de leur bord antérieur. Lesstigmates sont au 
nombre de neuf paires dont la première est située ré dübbord an- 
térieur du mésothorax, la seconde un peu plus, loin de ce bord sur le 
premier segment abdominal, les autres: plus en arrière encore sur les 
sept segments abdominaux shivants HE 10 

Cette larve, qui est blanche et revêtue d’une peau fine, creuse dans le 
bois récemment mort de divers arbres, notamment. du chataignier, de 
J'aulne et du bouleau, des galeries larges et irrégulières, à parois nelte- 
ment. taillées, dans lesquelles ‘elle se retourne quand Je moment de sa 
métamor phose est arrivé. Elle arrondit ensuite dans le point ot res- 

cr phéfune portion de sa galerie. Huit à dix jours suffisent, selon 
ME Ed° Pernis, pour la formation de l'insecte parfait; mais ce 1 n 'est que 
beaucoup plus tard qu'il prénd son essor. 
e tà l'entrée n même desgaleries où ils ont subi leur métamorphose, 
où dans leur voisin es qu'on tx “trouve ordinairemenieles _Eucnémides, 
-trèS-rarement sur Jés feuilles et jamais sur les fleurs; } ourrait bien 
“quenla, plupart, peut-être tous, fussent nocturnes, ce*qui expliquerait’ 
po on les rencontre si rarement. 
Fe IUy & ces insectes. dans toules les parties du globe; sur les 27 
genres qu'ils forment, en ce moment , le tiers ont à eprésentants en 
Europe; la plapart des autres sont américains. 

Pendant longtemps la famille wa été composée que du seul genre 
M&casis de Fabricius auquel Abréns ajouta plus tard lé genre Evcxemis 
dont Mannerheim a donné en 1823 une monographie (1). L'histoire scien- 
tifique de ces insectes est, du reste, intimement mélée à celle des Bu- 
prestides, des Élatérides et des Cébrionidés parmi lesquels ils ont été - 
souvent compris, soit en Lotalité, soit partiellement ; quelques auteurs 
récents ne les séparent même pas encore des seconds (2). Ge-n’est que 


(1) Eucnemis, ingectorum genus monographice tractatum tronibstne il- 
lustratum. in-80, 36 p. avec 2 pl. col; St-Pétersbourg, 1823. Ge travail ne 
contient que onze espèces dont ‘il faut môme retrancher la première (gigas) 
qui est un Élatéride. 1 y en à un extrait étendu dans les Ann. d. Se. nat. II, 
1824, p. 426, pl.27 


(2) Voyez L. Redtenbacher, Faun. Austr.; Die Kéæfer, p. 289; et J. L. Le 
Cüléoptèves. ‘Tome’ IV. 7 


98 EUCNÉMIDES, 


dans son travail posthume sur les Sternoxes que Latreille (1) les a con- 
stitués en un groupe à part équivalent aux deux familles en question, 
en quoi il a été imité par M. De Castelnau (2), qui a établi en même 
temps beaucoup de genres nouveaux parmices insectes. Les nombreuses 
erreurs matérielles commises par cet auteur Onbété corrigées par M. 
Guérin-Méneville (3), qui a rendu un service 1 à la science en les 
signalant. Depuis lors, la famille n’a été l'objet d'auêun travail général, 
M. 3. L. Le Conte (4) a seulement donné une bol monographie des 
espèces des Etats-Unis. ë 

Ces insectes me paraissent devoir être répartis dans les trois groupes 
suivants, au second desquels ils appartiennent presque tous. 


Y . 
I.  Epistome continuant diréctement le front, trapéziforme. 


o ‘8 
Carènes marginales! dub pronotum et sutures proster- 
nes parallèles etlargement séparées dans toute leur 
longueur. MÉLASIDES. 


. % 
Ces carènes et ces sutures convergentes et réunies en 
avant. d EUCNÉMIDES VRAIS. 


» 
II. Epistome placé sur un plan inférieur à celui du front, : 
scutiforme. PÉROTHÔPIDES.N " 
LS ù PhD 


Conte, Trans. of thé Amer. Phil. Sc. New Ser. X, p. 410: — Eschse tz éga- 


lement (in Thon, entom. Arch. IL, 1, p. 35, et Silberm. Rov.sentom. AV; ta- 


bleau) n'avait pas séparé ces insectes des Élatérides = "n TE 


(t) Ann. d. 1. Soc. ent. IL, p. 122. Dans ses premiers ouvrages (Hist. nat.d. 


Ins. IX, p.74; Gener. Crust. et Ins. 1, p. 247; Considér. génér. p.69), Latreille 


place le genre Mezasis, le seul existant alors, dans sa/famillé des Stennoxes, 


entre les Burresris etiles Exaren. Dans la*4re édition du, Règne animal (I, 
p. 229), où cette famille est divisée pour la premières fois en deux tribus, ce 


genre, toujours unique, figure parmi les Buprestides Dans Jes Famnat Au 
Règo. anim. (p. 247) ily est encore compris ayec les Gazpa et les PHYLLOCERUS, 
tandis que les Eucnews et les NEmATODES sont inscrits parmi les Élatérides: La- 
treille a conservé cet arrangement dans la 2e édition du Règne animal (IV, 


p. 448), en reportant seulement les GazsA dans les Elatérides, Ces variations 
et bien d’autres encore qu'il a fait éprouver à sa classificationsdes Stérnoxes, 
montrent qu'il n'avait pas des idées très-nettes sur la composition etl’arrange- 
ment de ce groupe. #4 POS "+ 

@) Dans Silberm. Rev. ent. I, p. 167; et Hist. nat. d. Col. I, 22. 


(3) « Revue-critique de la Tribu des Eucnémides » Ann. d. 1. Soc. entom. 
Sér. 2, I, p. 163. RE 


(4) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p412: M. J. L. Le Conte 
ne fait de ces insectes qu’une division des Élatérides. 


. « 


À 


"+ 


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\ 


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4 


ET Bee na À 
MÉLASIDES. 99 . 
A er 


: ñ , « 
# TRIBU-L. 
rs MÉLASIDES: ' 


1 


# {a y À à 
Tête verticale ; épistome trapéziforme, continuant directement le 
front. — Carènes marginales du pronotum et {sutures prosternales pa- 
rallèles et largement séparées dans toute Jeur longueur. 


I est de règlerchez les Eucnémides que les carènes marginales du 
pronolum et les sutures prosternales" convergent et se réunissent en 
avant, Les deux genres MeLAsis et Taanors font seuls exception à cet 
égard, ainsi que l’a fait/remarquer lepremier M. J. L. Le Conte. Ce 
curactère me paraît d'une assez grande valeur pour que j'adopte la . 
tribu actuelle établie par ce savant entomologiste (1). Les deux genres 
en question ne présentent, dureste, rien qui les distingue du surplus 
de la famille. Leurssespèces sont propres à l'hémisphère boréal dans 


les deux continents.” 


« + 


4. Jambes comprimées et larges : Melasis. 
U.  —  gréles: Tharops” 


MELASIS: 
Ou, Entom. U, n° 30, 


Dernier article des palpes ovoïde et.déprimé. — Tête assez grosse, 
enfoncée dans le prothorax, ün peu convexe ; épistome faiblement ré 
lréci à sa base, échancré en avant dans son milieu et sur les côtés. — 
Y eux petits, ovales, peu saillants. — Antennes à fer article long, gros 
el arqué, 2-3 très-courts, subégaux, 4-11 fortement et graduellement 
flabellés chez les mâles, pectinés chez les femelles. — Prothorax trans- 
versal, subcylindrique, droit sur les côtés, graduellement rétréci en ar- 
rière; avec ses angles, Surtout les postérieurs, saillants : ceux-ci aigus, 
lé antérieurs arrondis. — Ecusson en carré long. — Elytres allongées, 
cylindriques. — Pattes fortement comprimées et larges, surtout chez les 
mâles; hanches postérieures largement dilatées et tronquées au côté in- 
terne; leurs trochanters grands, en triangle curviligne; cuisses de la 
même paire brièŸement ovales ; tarses courts, comprimés ; leur 4er ar- 
ticle allongé, les autres graduellement plus courts et moins larges. — 
Dernier segment abdominal caréné, mucroné à son extrémité. — Saillie 
Prosternale arrondie en arrière des hanches antérieures.—Corpsallongé, 
cylindrique. 


(1) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 410. 


RS : | “+8 


100 | EUCNÉMIDES. 
) EUCNÉMIDES 


_Le type du genre (1) est un insecte de taillesmoyenne pour cette fa- 
mille, noir, avec les antennes .eb és «pales sujettes à passer äu jaune 
ferrugineux, finement rugueux partout et ayant les élytres régulière- 
ment striées: Il se trouve ordinairement dans le bois en décomposition 
et est répandu dans toute l'Europe, mais assez rare partout. Les mâles 
sont.en général beaucoup plus petits que les femelles. 

{y en a au Mexique et ‘dans l'Amérique: du Nord deux autres, 
espèces (2). : Far - ele à 


we 
+ THAROPS. 
De CASTELN. in Sicnerr. Revue entom. I, pe168 (3). 


Dernier article des palpes ovoide.—Tèête régulièrement convexe ; épis 
tome assez fortement rétréci à sa base, tronqué en avant- — Yeux mé- 
= diocres, brièvement ovales. — Antennes: à articles 1 gros et allongé, 
Strès-court, 3 allongé, obéonique ousubtrigone, 4-11 flabellés chez les 
mâles, avec leurs rameaux grèles, longs et égaux, pectinés chez les fe- 
melles. — Proth ibeylindrique ; à peine rétréti en arrière ; ses 
angles postérieurs ment saillants, les antérieurs nuls. —Ecusson 
ovale. — Elytrés très-allongées; subeylindriques. — Paites longues et 
grêles ; hanches postérieures dilatées au ea inierne en une, grande 
lame carrée; tarses intermédiaires eb postérieurs à articles 4 très-long , 
2-3 graduellement plus courts, # petit, subbilobé. — Dernier segment 
abdominal faiblement carénésetrnon mucroné au bout. — Prosternum 
légèrement arrondi en aÿant; sa Saillie postérieure courte, arrondie en 
arrière des hanches antérieures. — Corps allongé, atténué enarrière. 


M. De Castélnauet moi avons établi presque en même temps ce genre 
sur un insecte (4) de la taille du-Measis buprestoides, découvert primi- 


(1) Elater buprestoides;Linné; Systenat. I, p.656(Me1. flabellicomnis Fab., 
Panz.). Le Mel. elateroides de Gyllenball (Ins: Suec. IV, p. 366) parait n’en 
être qu'une variété. | 

@) M. rufipalpis, Chevrol. Col. d. Mexiq. CentIl, ne 193:—pectinicornis 
M nur cad. of Philad: I, pe 148. Suivant M: J. L. 8 
Conte (Trans. of the*Amer. Phil: Soc New Ser, X,.p. 411), il faut\également 
placer ici l'Eucnemis quadricollis de Say (ibid. VI, p. 486). M. Melsheimer 
(Cat. of the descr. Col: of.the Unit. Stat. p.67) le rapporte, au contraire, au 
genre Newarones dé Latreille. Mais cette espèce n'ayant ps été retrouvée de- 
puis que Say l’a décrite, ces deux opinions ne peuvent être que douteuses. 

(3) Syn. Jsouumis, Lacord. Faune ent, d. env. d. Paris, I, p. 622. — Nemaz 
roves, W. Redtenb. Quæd. Gen. et Spec: Col. Arch. Austr. p. 9. — Merasis et 
Rs ‘2 2 

(4) T. me 1soides Casteln. loc. cit. (Isorh. Lepaigei Lac.; Nemat. strepens W. 
Redtenb.). La ariété fauve dont il est question dans le texte figure dans le 
Cataloguëé de! Dejean!(éd? 3; pe 96):sous le nom deNematodes flavescens, et'cû 


EUCNÉMIDES VRAIS. 101 


tivement en France et retrouvé depuis dans diverses parties de l'Alle- 
magne; mais fort rare partout. Cet insecte, voisin des MxLasi1s par ses 
antennes el le large intervalle qui sépare en avant leSCarènes marginales 
du prothorax des’sutures prosternales, endiffère beaucoup parsespattes. 
Sa forme générale n’est pas non plus la méme; ilest plus déprimé en 
dessus el sensiblement attenué en arrière. Quantsà son système de co- 
loration, il varie du noir brunâtre äu jaune férrugineux avec les passages 
° 0e n 2. 4 te 7x . 
intermédiaires. El y en a également deux autres espèces dans l'Améri- 
que du Nord (1) que j'ai sous les yeux et qui présentent identiquement 
les mêmes caractères que letype européen: 


TRIBU IL. 
EUCNÉMIDES VRAIS. es 


TéteVerticaie ; épistome trapéziforme, continuant directement le front. 


- a 
— Carènes marginales du pronotum et suturés prostérnalés convergentes 
étréunies en avant. : 5 


Cette tribu qui contient la presque totalité des genres de la famille ne 
nécessite aucune remarque prise J'ai pris pour point de départ 
déssa classification la présence sou l'absence de sillons prothoragiques 
pour la réceplion dés antennes au repos , puis celle de lamelles sous les 
tarses.Le second de ces caractères qui chez s Élatérides ne-conduit 
qu'à désinésultats artificiels, est ici trécllemt nt naturel. Il n'existe, du 
reste, Quédans un petit nombre de genres et il est assez intéressant de 
remarquer que tous sont pourvus de sillons, r horaci LT 

Les genres qui terminent la tribu ( :0N, ErtPHanIs, Puvcro- 
cenus, CEnaroGonys ele.) s'éloignent considérablement/des autres par 
leur facies, surtont les CxraroGonxs. Mais: ca <a 
tentif, je n'ai pu trouver le moindre vestige de caractères qui permissent 

“d'en faire un groupe à part. Ce sont ces genres qui, pourla plupart, ont 
été placés parmi les Cébrionides, avec lesquels ils ant ie donna 
1° MAntennes reçues au repos dans déstsillons prosternäux : Plerotañsus. é 
by ie = LE mürginaux. 

a. Des lamelles sous les tarses: RE 


- quine seine pas, c’est qu’elle est séparée de son Jar quatorze genres. 
Dejean avait placé à sa suite le Thar. ruficornis menti riné dans la note sui- 
yante, sous lé nom, de Nom. Seribittatus. Pour compléter Ja confusion, ces 
deux espèces sontassociées à l'Hypocælus procerulus. Ÿ 

(1) Melasis ruficornis, Say, Journ. of the Acad. of Philad. IL, pe 166: — 
Eucnem. obliquus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 187. 


EUCNÉMIDES. 


b Jambes très-larges : Galbela. 
bb — faiblement ou non élargies. 

Epistome assez fortement rétréci à sa base © Galba. 

—+ “à peine — Dendrocharis. 

aa Point de lamelles sous les tarses. 
C Antennes flabellées : Galhodema. 
cc _ en scie ou perfoliées. 

Tarses reçus äu repos dans des sillons. du conps : Gastraulacus. 

— libres : Eucnemis. 

cec Antennes cylindriques : Fornaæ, Eucalosoma. 


LE. Antennes libres au repos. 


d Pronotum muni au moins de deux carènes latérales: Microrhagus, 
Hylochares. 


dd  Pronotum muni d’une seule carène marginale. 

e Prosteraum sans mentonnière. 

f Article 4 des palpes max. beaucoup plus grand que 8. 
g Antennes à articles 4-8 peu différents des suivants. 

h — cylindriques. 

î Leur 3e article plus long que le 2e. 

k Pénultième artiele des tarses bilobé : Calyptocerus. 
kk — — entier, 


Prosternum fortement sillonné le long de son bordantérieur : Eu- 
dorus, Anelastes. | 


Prosternum faiblement ou non sillonné Je long. de, son bord anté- 
rieur : Nematodes, Hypocælus. 
ii Articles 2-3 des antennes très-courts, égaux : Xylobius: 
hh Antennes dentées : Harminius. 


gg “Articles 4-5 des antennes plus courts que les suivants “Emathion, 
Piestocera. 


994 Articles 48 des antennes plus courts que les suivants: Phlegon. 
ECO ne "1 — _— Epiphanis: 
ff — À déspalpés max. à peine plus long que 3: 
Antennes dés Clabellécs à partir du 4 art,s Phyllocerus. 
Ge — _— 3e — Cephalodendron. 
ee . Prosternum muni d’une courte mentonnière : CERAENE 
Genres incertæ sedis : Scython, Basodonta, w 


EUCNÉMIDES VRAIS. 103 


PTEROTARSUS. 


Escuscn. in Sizvenm. Rev. entom. IV; Tableau AL ‘ 


Dernier article des palpes maxillaires en fer de hache oblique. — 
Mandibules peu épaisses. — Labre’plus on moins distinct: — Fête sub- 
déprimée et souvent sillonnée sur le front; épistome assez f0 tement ré- 
tréci à sa base ; cavités antennaires arrondies, grandes. — Yeux petits 
ou médiocres, arrondis. — Antennes reçues au repos:dans de profonds 
sillons prosternaux convergents et aboutissant à la base de la saillie du 
prosternum (2); à articles { grand, robuste, arqué, 2-3'obconiques, sub- 
égaux ou non, 4-11 courts, fortement flabellés, les rameaux grêles. — 
Prothorax transversal, suheylindriquey bi-échancré en arc de cercle à 
sa base et embrassant fortement les élytreg.. — Eco PM, 
oblong. — Elytres cylindriques ou cylindrico-coniques, largeme cet for- 
tement lobées à la base de leurs épipleures, acuminées au bout.— Pattes 

.contractiles ; hanches postérieures subtronquées en arrière, avec leurs 
angles interne et externe saillants; cuisses fortes, comprimées ; Jambes 
plus ou moins lamelliformes, arquées et tranchantes.en-dehors, munies 
sur leur face interne d'un large sillon triangulaire pour la [réception des 
tarses ; les trois 405 articles de ceux-ci munis de longues lamelles : {aussi 
grand que 2-4 réunis, ceux-ci courts, égaux, 5 très-long; crochels assez 
grands, simples. — Mésosternum très-court, déclive, — Pro stérnum 


Fe tronqué en avant ; sa saillie postérieure assez longue, droite, "sillonnée le 
, long de ses bords. — Dernier segment .abdominal "rétréci et mucroné 
À au bout, = Corps cylindrique ou cylindrico=coniquess 


Le plus remarquable genre de la famille par l'ens ses caraè- 
“ères, surtout par la forme des sillons prosternaux#Les antennes ne pa- 
— raissent pas différer selon les sexes; les individus assez nombreux que 

"j'ai vus les avaient tous fortement flabellées, et aucun auteur n'en’cite 

comme les ayant simplement pectinées ou en scie, ainsi quecela a lieu 

chez les femelles des Eucnémides dont les mâles*ont cés organes ra- 

| ssl rée de ces insectes n’est pas non plusuniformeel sombre Comme 

cellede Ja plupart dessantres espèces de la famille ; mais les couleurs 

di" sont ornés en général, varient beaucoup, cefqui rend dou- 
sa f 


M, 


LAPS 4 0 


(Sim. MxaSis, Dal. Anle entom p. 55: CE 
73 At _ (2) On n'apassassez remarqué la direction de ces sillons. Dans tous les au- 
n tres genres d’ jucnémides sans exception, ils vont aboutir postérieurement en 
dehors des hanches antérieures, tandis qu'ici ils. le font au côté interne de ces 


- organes. Les deux Slops latéraux que présente la saillie prosternale n'en sont 
que,la continuation, re 


5 


A PTE Le Re EP PR ER PS Mn . 2 D SR +. 


: = à 2 
< i 
: » 
# s à 
. + 


104 EUCNÉMIDES. 


teuses quelques-unes des espèces décrites (1). ARE sont propres à à 
l'Amérique du Sud. 


3 GALBELLA. 
‘ M : 
: Wesrw. The Cabin. of or. Entom. p. 83. 


_. n'a caractérisé ce genre qu’en très-peu de mots,etj'ai 
ë la formule qui suit d'après la figure qu'il a VApuee du dessous 


du cor “de l'espèce sur laquelle il est établi. 


Anten ; de au te dans des sillons marginaux du prothorax, à 
articl s 1 ellement renflé et arqué, 2 très-court, 3-11 
denté ce Héthorax transversal, de la largeur des élytres à sa 
base, a A et rétréci en avant ; ses angles postérieurs 


nonssaill ne me. pit. -ovales. — Pattes robustes, contractiles; 
hanche | po érieurés étroites, faiblement et graduellement dilatées au 
côté interne: cuisses larges, les ‘antérieures reçues au repos dans de 
oxcAvatIONS du prothorax ; jambes lamelliformes, arrondies en 
Lu 
arses courts, leurs quatre 4ers articles munis de longues la- 
es es; le {er des postérieurs aussi long que les trois suivants 
Ê is, ‘ceu ei égaux; crochets brusquement arqués , dentés à leur 
AE ds ter " segment abdominal aussi long que les suivants pris ensem- 
ésosternum (peut-être métasternum) saïllant, plan, légèrement 
ne Aueré»qu bout et recevant l'extrémité de la saillie prosternale: = 


ct res Sont fort remarquables, el il se pourrait bien qu’au lieu 
nmeparticulière de la famille actuelle, ce genre appartint 
. En attendant, je ne puis le placer qu'à la a suit des 

sus €! dés. Gazsa, comme le fait M. Westwood. L'espèc 


w Mebtutéroutata, Dalm:. loc, cit,; du Brésil. — P. histrio, Guérin-M 
d. Régn: an. Ins. pl. 12, f. 2; du Brésil. C’est l'espèce Ja plus varial 
cro s que M. Güérin-Méneville ui rapporte avec raison les P. {estaceu 
ensissde M. De. Castelnau; quant au bimaculatus du même aute 
léquelilest porté à en faire demême st une espèce très-distinc - 


oula us, Esci scholtzii, De Casteln: in Si . Rev. entom. IT, p.4 
sil; sil; Dour! 1 ure du premier, vOyez dérs Trans. orthe ent. 
1.1. —rugo , E ch. in d’Orb. Voy.; Entom.. 


 — Walckenc i, Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. ent. Sér, ?, | 
ur e. Cette espècers’éloigne Fe. ob 


son épis! ome qui n t nulle ent rétréci 
tellement, qi Lire ps i faille a \ 


. nériqu >: 1138 CA Lee 

(2) Céla serait certain ni 
*rieure du fro nt, tagons ê 
FREE | 


EUCNÉMUDES VRAIS. 105 


qui le compose est un petit insecte des Indes orientales, de deux lignes 
et demie de long, d'un bleu violet brillant et couvert de petits points 
enfoncés, disposés en rangées nombreuses et irrégulières sur les élytres. 


GALBA. 
(Esonseu.) Guérin-Ménev. Voy. d. L. Con. ; Entom. p. 68. 


Mandibules très-épaisses, tronquées et échancrées au bout, entière- 
ment rétractées dans la cavité buccale et cachant les palpes. — Tête lé. 
gèrement convexe ; épistome assez fortement rétréci à sa base, réguliè- 
rement trapériforme. — Antennes reçues au repos dans de profonds 
sillons marginaux du prothorax, à articles 4 grand, arqué et caréné en 
dehors, 2 très-court, 3 allongé, déprimé et prolongé à son sommet in- 
térn®, 4-10 flabellés, leurs lamelles assez larges. — Prothorax plus ou 
moins voûté en-avant. — Hanches intermédiaires coupées obliquement 
en dehors, triangulaires au côté interne ; jambes légèrement et graduel- 
lemént élargies, munies au côté interne, près de leur tranche dorsale, 
d'un étroit sillon pour la réception des tarses ; ceux-ci grêles ; le fer ar-s 
ticle des postérieurs aussi long au moins que les trois suivants réunis ; 
ces derniers pourvus de longues lamelles en dessous. — Les autres ca- 
ractères comme chez les PAOTANEUE. 


s 


M. Guérin-Méneville a le premier exposé les caractères de ce genre 
fondé par Eschscholtz (1), sans désignation d'aucune espèce en particu- 
lier. Eatreille et M. De Castelnau, qui en ont également fait mention, 
l'avaient tous deux détourné de son acception primitive (2). 

Il a pour type quelques espèces des Indes orientales, dont deux séule- 

* ment sontdécrites en ce moment (5). Elles égalent, sous le rapport de 


(1) Dans Silberm.Rev.entom. IV; Tableau. ’ 
(2) Les espèces que ces deux auteurs y rapportent n'ayant pointde lamelles » 
sous les tarses ne peuvent y rentrer#Latreille pour sa part a deux genres Garpa 
très-différents; le premier (Règne anim. 6d. 2, IV, p. 451) a été fo par lui 
sur des espèces brésiliennes inédites; le second (Aon. ï 1. U I, 
P. 132) correspond au genre GastTRaULAGUs mentionné p is asQuant aux 
Garva de M. De Castelnau, c’est un mélange d'espèces don 
» =  Exammron. Pour plus de détails à ce sujet, voyez Guérih-Ménev. 


entom. Sér. 2; Ep: 190. 
., Voy. d. 1. Coq. loc“itr; 
3, a détails (Gatbo 
0 


(3 G. marmorata, Giérin- 
| Icon. d. see 1 4% p 
[5 Casteln.) ; Nouvelle: 


k, velle-Guinée. = Chr a, Hope, Trans. e entôm. Soc: 
en: p.14, pl. 4, #8 ag; de Ch a environs de Canton. J'ai vu une espèce 
x = très-voisine énantidemava ct dans Taq esitrois lamelles des tarses sont 
bien dév a &pas sous 16.4 > article. dans la figure ë 
vor M 0 de inoise, quifait ainsi e passas 
Cr 4 YU ‘rapport ave k S SJ : 
. Jamelles ne constitue ille actuelle un cata 
dl F5 nérique. | À 
Fe Sr # 
“A 
Lee. vs d F4 + 
4 


106 EUCNÉMIDES. 


la taille, les Prenoransus, mais leur forme est moins régulièrement coni- 
co-cylindrique ; Loutes deux sont ornées de couleurs vives dues en partie 
à des poils soyeux à reflets satinés. 

Il y a dans les collections quelques espèces des mêmes contrées qui, 
avec des caractères pareils, ont les antennes simplement dentées à partir 
du 4° article et les lamelles des tarses beaucoup plus courtes. M. Gué- 
rin-Méneville a associé provisoirement l’une d'elles (1) au genre actuel. 
Il y aura lieu d'examiner si elles doivent y rester à titre de section ou 
former un genre à part. En admettant que les antennes n'ont pas plus 
d'importance ici que parmi les Élatérides, la première de ces alternd- 
tives ne serait pas douteuse. 


DENDROCHARIS. 
Guérm-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, 1, p. 193. 


Ce sont des Gaza américaines qui différent de celles de l’ancien con- 
tinent par les caractères qui suivent : 


andibules peu épaisses, aminties et aiguës au bout. — Tête plus lon- 
gue que large, très-légèrement convexe ; épistome très-court, à peine 
rétréci à sa base, faiblement arrondi en avant. — Antennes à articles 
1 médiocre, 2 très-court, 3-10 fortement dentés, subtransversaux, 41 
ovale. — Hanches postérieures presque de même largeur dans toute 
leur étendue, largement et obliquement échancrées en arrière ; jambes 
légèrement élargies el arquées en dehors, surtout les antérieures, munies 
sur leur face interne d’un sillon bien distinct pour la réception des 
tarses ; ceux-ci courts et grêles ; leurs articles 2-4 munis d’une courte 
lamelle, le 5° presque aussi long que les précédents réunis. — Proster- 
num court ; sa saillie postérieure petite et aiguë au bout. — Corps al- 
longé, presque cylindrique. 


L'unique caractère assigné par M. Guérin-Méneville à ce genre pour 
le distitiguer des Gazsa était la présence du sillon des jambes destiné 
à loger les tarses au repos. Mais ces sillons ne sont pas complètement 
absents chez Garra, comme je l'ai dit plus haut, et la différence n’est 
pas Granÿe € entre les jambes dans les deux genres. Les véritables carac- 
tères quiles séparent résident dans l'épistome, les antennes et secon- 
dairement.dansMles mandibules, les tarses et le prosternum, 

Je ne ssnnais que les deux spèces qu'adécrites. Guérin -Mène- 
ville ). Toutes deux sont de grande tai lé, d’ un-brun noirâtre € et entiè- 
rement revêlues d'une nu as à reflets soyeux. 

SE Lions, ‘SE = + 
(1) °G. muting, Dej. Cat, éd. F: p: 95. La -lamelle du 4 article des tarses es t 
2 réduite presque à1 dans toutes- les me ces de es j'ai. xues. 

ADS Fankarit Etats-Unis; yoina, de Colombie; la première. 

est figurée au trait 


F 


x + 


ec des qi loc, citenl6, f. pq La E 63 qui ne LE 


Mt ol 


# 


EUCNÈMIDES VRAIS. 107 
à < 
GALBODEMA. ; ra 
De CasreLn. in Sivsenm. Rev. entom. IL, p. 175. : Tex 


Dernier article" d palpes en triangle plus long que large. — Tête 
légèrement convei épistome fortement rétréci à sa base, arrondi en 
avant. — Antennesrecues au repos dans de très-larges et profonds sil- 
lons RES prothorax, à articles { long et arqué, 2 très-court, 
3-11 flabellés; leurs rameaux assez longs et assez larges. — Prothorax 
transversal, convexe, un peu rétréci en ayant, bi-échancré à sa base, 
avec ses angles postérieurs longs et aigus. — Ecusson oblongo-ovale. — 
Elytres allongées, subcylindriques, un peu déprimées, subacuminées au 
bout. — Han postérieures dilatées graduellement en une très-grande 
lame triangulaire; tarses longs, à articles À très-allongé, cylindrique; 
2 beaucoup plus court, de même forme, 3 trigone, 4 cordiforme, pu- 
bescent en dessous, 5 médiocre; crochets appeñdiculés. — Dernier seg- 
ment abdominal acuminé et submucroné au bout. — Saillie prosternale 
courte, comprimée, — Corps allongé, oblongo-cylindrique. 


M. DeiCastelnau à compris dans ce genre trois espèces qui forment 
autant de genres distincts (1). El ne doit y rester que celle (Wannerhei- 
mi) qu'il a placée en tête et qui a été regardée comme le type du genre 
par M. GuérinMéneville, qui en a en même temps donné une figure 


x 


"avéc des détail . Cet insecte, originaire de l'Australie, est tout-à-fait 


remarquable par la largeur des sillon marginaux de son prothorax qui 
envahissent la plus grande partie des flancs de cet organe. Sa taille est 
grande, sa couleur d'un rougeâtre uniforme, et sestéguments sont revé- 
tus d’une fine pubescence grisâtre sans aucun reflet soyeux. 


GASTRAULACUS. 
TAENENN: Ann. d. 1, Soc. entom. Sér. 2, E, p. 188 (ER 


=: ou article des palpes maxillaires ovoïde. — Tête ns à moins 
conve épistome médiocreent rétréci à sa base, replié en avant, 


sl voi a moitié d’une des jambes antérieures exagère Sn la lar- 
Fe "à organe et les dentelures dônt il est muni sur sa franche externe. 

) La marmorata estle type du genr@GALpa, comme on l’a vu plus haut.— 
on Tlabellicornis de Javardoit former un genre à part, immédiatement à à la suites 


< a DEDrorERapot elle se distingue par l’äbsence.des lamelles aux tarses, son 
É . … fpistome très-forte ment rétréci ; sa base et ses antennes flahelléess — En re- 
4 Dr F4 UE un Son Hist. nat. d. Col. 1, p- 227, x De 
+ larmorata. + 
A, (2) Ann. oc: he -- aps qu pl: 6, f. 55-59. M. cuët nsMéneville à * 
Bet la ne Fnis dans le genre. £ 

LU Syn. Gaums, Latr Ann. d. I. Soc. entôm. ID, p. 132. # 

3 

| 3 è Æ 
; à 


LCR Le ii des €, de dE CS CARE SC Sd à ie an + 
/ ‘ 1 


408 RUCNÉMIDES. * 


avec son bord antérieur tronqué (atratus), ou tridenté (Leprieurit). — 
« assez grands, ovalaires (1)}.—Anitennes robustes, reçues au repos. 
‘de profonds sillons marginaux du prothorax, à articles { gros, 
allongé, en massue arquée, 2 court, obconique, 3-4 de longueur variable, 
5-10-transversaux, perfoliés, 11 obliquement t é. — Prothorax + 
transversal, très-convexe, à peine bisinué à sa base/avec ses angles pos- 
térieurs largement arrondis (atratus), ou simplementôbtus (Leprieurit). 
— Ecusson arrondi en arrière. — Elytres berne cylindrico-coni- 
ques. — Pattes courtes; hanches postérieures larges, formant une 
grande lame triangulaire, recouvrant les cuisses; Larses reçus au repos 
dans deux sillons longitudinaux et médians du métathorax, les posté- 
rieurs dans des sillons analogues de l'abdomen (2); leur 4erarticle aussi 


long que les autres réunis, les trois suivants courts, tr gradyel- 4 


lement.—Mésosternum court, déclive. — Prosternum ué en ayant ; 
sa saillie postérieure horizontale, de forme variable. 


Latreille a établi ce genre remarquable, sur un insecte inédit du Bré- 
sil, nommé par lui bisulcatus et dont on ne possède eñcore énce moment 
aucune description. M. Guérin-Méneville, qui ne paraît pas l'avoir vu : 
plus que moi, a exposé les caractères du genre d'après deux dutres es- 
pèces que j'ai sous les yeux (5), et a en même temps changé le nomde 
Gaza que Latreille Jui avait donné à tort. Ces deux espèces présentent. 
quelques différences importantes, notamment dans Yeux, mis qui 
néanmoins ne me paraissent pas avoir une valeur que. #2 


| 


système de coloration est plus simple; ils sont d’un noir profond 

‘diocrement brillant ; leurs tégumentis sont assez rugueux, et leurs € 

assez régulièrement striées. à u$ 
EUCNEMIS. < 


? Aurens, Nov. Act, Halens. 1, 2, p. 40 (4). À Ÿ 


ire cs 
nier article des palpes, surtout des labiaux, sécurifon : 
(rès- convexe en"avant gépistome plus oumoins fort 


présonfoten our à la à : 


ssette triangulaire dont. 
n Fr 


La 2 


: 
EUGNÉMIDES. VRAIS. 109 e. 


à sa base, échancré en avant. — Yeux petits, arrondis. — Antennesre- 
. çuesau tepos'tlans'des sillons marginaux du prothorax, à articles { grand, 
robuste, 2 très-court, 3 assez allongé, 4-11 cher dentés ou pec- 
tinés. — Prothorax transversal, graduellement rétréct en avant, assez 
convexe ; ses angles postérieurs embrassant la base des élytres.—Ecüs-" ” 
son en lriangle curviligne. — Elytres de forme variable, rétrécies gra- 
duellement en arrière. — Pattes courtes ; hanches postérieures dilatées 
enune grande lame triangulaire recouvrant les trochanters ; cuisses assez 
fortes; jambes et tarses grêles, ceux-ci courts ; leur 1er article plus 
long que les suivants, le 4° entier, rarement un peu bilobé. — Saillie 
prosternale courte, en triangle aigu, recouvrant en général le mésoster- 
num sans y pénétrer. — Corps oblongo-elliptique ou subcylindrique. 


J'ai modifié un peu les caractères du genre, tels que les a exposés 
M. Guérin-Méneville (1), pour y faire entrer, à limitation de M. J. L. 
Lé Conte (2), deux espèces de l'Amérique du Nord (clypealus, amænti- 
cornis) qui ont le dernier article des tarses légèrement bilobé et dont 
l'une (amænicornis) a en outre les antennes fortement pectinées. El me 
paraîl, comme à lui, que ces deux caractères isolés n’ont qu'une valeur 
de section. & . 

Le genre est riche en espèces et paraitrépand® sur tout le globe, aussi 
bien dans les pays froids que dans les régions intertropitalès. Ses espèces 
varient assez sous le rapport de l'épistomeÿ"de la profondeurdes sillons 
marginaux du prothorax, de la configuration du dérnien$egment abdo- 

» minal, etc. Quelques-unes (Wäcardi, ortentalis), ont Ja saillesila forme 
». "conico-cylindrique et, L abdomen mucroné à l’extrémilé des” Preno- 
ue “rAnsustet des Gta ; d'aûtres, inédites, ont le facies. 
plus grand nombre ressemblent # l'espèce typique du 
cinus d'Europe, mais lui:Sot pour er plupagt inf ri 
port dela/taille (3). * "° à 

Au miliéu dé tpûtes cês sous ces insect n'ont 

livrée unifornie d'un noir profonds où brunâtre, Fe voilée 
seulement'chez és grandes éspèces parure pubescence très fine, mais 

| as$e  dense..hes espèces déçuites s'élèvent en ce” coment. ä une dou- 
FRE Ci(4)s CEE È BE tp à | 


(t).Ann. al Soc. ent. Sir. 2 1, p. 186. ; 

(2) Procced. of the Acad. of Philad: VI, p. 48. rs 

(3). Parmi ces petites espètos'il y enta toute une sérié/ pour la plupart amé- 
ricaines, qui se font remarquer par leur épistome {rès-fortement rétréci à sa. 
base, FA nent trapéziforme et séparé du front par une petite carène qui 
s'étend de chaque côté au-dessus des cavités antennaires. Ce caractère est im- 
portant en cequ'il aide à comprendre la forme anormale de l’épistome des 
PEnornops. une des espèces en question n’est décrite en ce moment à ma 
connaissance; ON peut. en regarder comme 1 type VE. FANS de Dejean 
(capucinus Villa}, originaire de la Lombardie. 

(4) Esp. européennes : E. capucinus, Abrens loc. cit, pl. 11, f. 7-9, et Man- 


# 


Lars 


110 EUCNÉMIDES. 


4 
FORNAX. La” à 


De CaSTern. in Sixsenm. Rev, entom. IL, p. 172 (1). 
> . 

Dernier article des palpes sécuriforme, subquadranguloire ou forte- 
ment transversal. — Tête petite, régulièrement convexe; épistome for- 
tement rétréci à sa base, — Yeux médiocres, subarrondis. — Antennes 
plus longues que le prothorax, reçues au repos dans des sillons margi- 
naux assez larges de ce dernier, à articles { allongé et cylindrique, 
21rès-court, 3-4 variables, 5-10 allongés, subégaux, à peine dentés àleur 
sommet, 11 en général plus long, acuminé au bout. — Prothorax plus 
ou moins transversal et convexe en avant, un peu arrondi et rétréci sur 
les côtés antérieurs; ses angles postérieurs courts et embrassant les 
élytres. — Ecusson en carré long. — Elytres allongées, graduellement 
rétrécies en arrière. — Pattes longues et grêles; hanches postérieures 
formant une très-grande lame triangulaire; tarses antérieurs médiocres, 
les autres longs et gréles, à articles { aussi long que les trois suivants 
réunis, 2 encore assez long, 3+beaucoup plus.court, 4 variable, 5 mé- 
diocre (2); crachets variables. — Saillie prostérnale médiocre, acumi- 
née en arrière#un peu fléchie au bout. -— Corps allongé, peu ou médio- 
crement convexe, un peu arqué et rélréci en arrière. 

1 à : + - + ù à 

perh, Mon, pl: 1, f.9-10/— Feisthamelii, Graells, Ann. d. 1. Soc."entom.1847, r 

p- 307, pl. 4, £. 1-5; de Catalogne. — Emyi, Rouëet, Mém. d. l’Acad. d. Di, 
ion, Sér. 2, 1855ÿ"Scionc. p. 193; destenyirons deDijons— Esp. de Natal #: x 
Es granulipennis, contractus, Bohem. Ins. Caffrarel} p#874. — Espade Javas u 
Galba Wicardi, orientalis, Casteln. loc: cit — Esp. des Molüques 2%. Con + 
color, Hombr. et Jaquin. Voy. au Pôle sud; Entom. p. 924 Col. pl. 6,145 
Ternate. — Esp. de lAmér. du Nord :.Elat* clypeatus, Say, AnnVof thé Lyc. 
of New-York, I, p. 266. ME. amœnicomnis, Say, Trans, oftho ‘Amer. Phil, . 
Soc. New Ser. VI, p. 189. — Esp. de"Cayenné : Æx fulvicomnis, fobéolatus, | 
Guérin-Méneville, Ann. d..1. Soc. entom. Sér. 2, p.187. 08 00 ME À 

MGuérin-Ménevilleémet l'opinion que les Eucn. sericatus. dé RioNanelro 
et monilis de l'Amérique du-Nord (?) décrits par Mannerheim(Mon. p. 218 
pl.1, £.7-8, et p.26, pl. 2, Ê. 1) appartiennent probablement te genre, ainsi » | 
que l'Elater triangularis de Say.Lespre tunsFonvax, le second m'ést VA 
inconnu, et l’on trouvera plus bas le dérniér parmi Jes Mrenonmacus. Il est dou- * 
teux également qu'il faille rapporter ici lÆucn. subrufa de M. Randall, Boston 
Journ. of nat. Hist: I, p. 38. . 

(1) Syn. Dinmaeus, Eschsch. in Silberm.Rev. entom. IV, Tableau ; le genre 
Dinnaeus de M. De Castelnau n’a rien de commun avec eelui-ci et correspond 
au genre Micnonmacus. —Onxcuoon, Newifan, the ent. Mag. V, p. 383.—Isan- 
Tunus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p, 48. — Gaza 
pars, Casteln: — Eucnens Say. — Hyrocmanes Melsheim. 12 

(2) M. De Castelnau assigne à fort des lamelles à leurs trois articles intermé- 
diaires; il n’y en à aucune trace. 


# 


ë fl 


 ” S 
EUCNÉMIDES VRAIS. 111 


Genre assez riche en espèces, pour la plupart d’assez grande taille et 
d'un noir brunâtreuniforme sujet à passer au rougeâtre et voilé par une 
fine pubescence couchée. Il est ... (sanguineosignatus) que cette 
livrée monotone soit relevée pamdes taches d'un rouge sanguin. 

Les antennes et les tarses présentent quelques modifications dont on 
pourra Se“servir pour diviser le genre en sections. 

La plupart des espèces ont le 3e article des antennes à peine ou pas 
plus longique le.4°, le pénultième article des tarses bilobé et les crochets 
des tarses appendiculés. =. 

D'autres, avec des tarses. semblables, ont le 3° article des antennes 
plus long quelle suivant. C’est sur l’une d'elles (orchesides), de l'Amé- 
rique du Nord, que M. Newman avait établi son genre Onvcropon. 

Eofin il en est en très-petit nombre qui, avecdes antennes à articles 3-4 
égaux, ont le pénullième article des tarses entier et les crochets de ces 
organes simples. Elles correspondent au genre Isarranus de M. J. L. 
Le Conte que ce savant enlomologiste à lui-même supprimé plus tard (1). 

Les Fonyax sont en grande partie américains ; on en a décrit une 
espèce de Madagascar qui est réellement de ce pays, et les collectionsen 
contiennent quelques-uns inédits du Sénégal et de Java (2). 


EUCALOSOMA. 
De CasTELN, Hist. ra. Col.ï, p. 223 (3). 


Dernier article des palpes sécuriforme. — Tête petiteÿ convexe ; épis- 
tome médiocrement rétréci à sa base, arrondi en avant. — Antennes 
robustes, cylindriques, plus longues quêrle prothorax, reçues au repos 
dans des sillons marginaux assez larges et médiocrement profonds de” 
ce dernier (4), à articles L assez long, arqué, 2 très-court, 4-11 subégaux, 
celui-ci obtus au bout. — Prothorax subtrausversal » un‘peu rétréci et 


(1) Trans. of the Amier. Phil. 80e. NewiSer."X, p. 417. | 

(2) Esp. de l’Amér. du Sud. ruficolis, Casteln. locencit.; Cayenne. "— 
Eucn. sericatus, Mannerh. Mon. Eten. p. 24, pl. 1,1 7-8 (R. grandis Guérin-® 
Ménev.); Brésil: — Æ. Sanguineosignatus deMColombie;mopifeæ de Cayenne 
Chevrolatii du Brésil, Guérin-Ménév. Ann. d. 1. Soc. ent. Sér. 2, I, p. 184. — 
morio, Erichs. Archiv, 1847, I, p.75; Pérou. — Esp. du Mexique : F. obrutus, 
Petitit, Guérin-Ménev. loc, cit. p. 183. — Esp. de l'Amér. du Nord : Euon. cy- 
lindricollis, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 188. — Onych. 
orchesides, Newm. The entom. Mag. V, p. 384. — Hyloch? bkolor, Dirhag. 
badius (Var.? Dirh. rufipes, Melsheim. ibid. p. 150) Melsheim. Proceed. of the 
Acad, of Phil, IT, p. 149,— A, striatus, Is. spretus, S. L. Le Conte, ibid. VI, 
p.47. — Esp. de Madagascar : Galba madagascariensis, Casteln. in Silberm, 
Rev. ent. LI. p. 173. 

(3) Syn. Rmemabhonus, Doj. Cat. éd. 3, p. 95. 


(4 Ges sillons, quoique très-apparents, ont échappé à M. De Castelnau sil 
assigne au genre des antennes libres. ï 


= —— RE 


112 A à F \ 
arrondi sur les côtés en avant, régulièrement convexe, impressionné dé 
chaque côté à sa base, avecses angles postérieurs longs'et aigus. —Ecus- 

son oblongo-ovale. — Elytres allongées , médiocrement convexes, lar- 
gement et assez fortement lobées à la base de leurs épipleures, graduel- 
lement rétrécies dans leur tiers postérieur. — Hanches ieures 
dilatées en une grande lame triangulaire; les quatre tarses pa rieurs 

longs et grêles, à articles { très-allongé, 2-3 décroissant gradü 
4 cordiforme, petit, 5 court ; crochets appendiculés. — Dernie men 
abdominal oblusément arrondi au bout. — Saillie prosternale droite, 
plane, arrondie en arrière. — Corps oblong, médiocrement convexe. 


Genre établi sur une belle espèce du Brésil (1), très-différente de tous 
les autres Eucnémides par son facies, mais quise distingue des Fonnax 
plutôt par là que par aucun caractère bien positif. Du moinsyle seul es- 
sentiel que je puisse découvrir consiste dans la dilatation de la base des 
épipleures des élytres. 

Cet insecte d'assez grande taille a un système de coloration particulier. 
JL est noir avec le dessous, les bords latéraux et des bandes submarginales 
du prothorax, lesquelles se continuent plus où moins loin sur les élytres, 
d'un beau jaune ; les hanches et les cuisses des pattes sont de la même 
nuance ; du reste, ce dessin varie beaucoup. Une fine pubescence de la 
couleur des parties qu'elle recouvrelle revêt en entier. 


æ 


” | MICRORHAGUS. 


’ 
= 


Esenson. in Sizpenn. Rev. entom. IV ; Tableau (2). 


Dérniér.article des palpes sécuriforme. — Tête courte, convexe ; épis- 
torne fortement rétréci à sa base, plus ou. moins replié en dessous. — 
Antennes beaucoup plüs longues que le prothofax” reçues aurepos dans 
des'sillons médians superficiels’ des flares du prothorax; #articles 1 long, 
cylindrique, 2*très-court, 3 plus longs jui 5: suivant, 4-10 subégaux, 
tantôt Habellés où pectinés chez les mâles, et'en scie ehez les femelles, 
Mantôtenseie ou subcylindriques dansles deux-sexes. — Prothoraxtrans- 
re Ne A: AR ayant, avec ses anglespostérieurs mé- 
. diocres et car nés en { Ë | muni de deux catènes latérales, dont la 
plus externe placée en dess us parallèlement à la suture-prosternale de 
son côté (3). — Ecusson variable. — Elytres allongées, graduellement 


(1) Æ. versicolor, Casteln. loe. cit, (R. bilineatus Dej,); M: Guérin-Méneville 
(Ann: d 1. Soc. ent. Ser. 2, I, p. 36-38) en a donné une figure au trait accom- 
pag éede quelques détailsæt faite d’après un petit exemplaire, 

(2) Syn. Dmnacus, Latr. Ann. d, 1. Soc. entom. II, p. 130: — Eucnems 
Mannerh., Say, Harris, Villa. — Eraren Fab., Payk., Gyllenh., Say: 

(3) Mscraitplusexactencore de dire que cet ergane possède de chaque côté trois 
carènes : une supérieure, submarginale, partant des angles postérieurs et à la- 
quelle correspond une autre partant du bord antérieur, souvent contournée, ne 


EUCNÉMIDES VRAIS. 113 


rétrécies en arrière. — Pattes médiocres ; hanches postérieures élar- 
gies au côté interne en une lame carrée ou subtrigone, médiocrement 
large ; tarses grêles ; le 4% article des quatre postérieurs aussi long que 
2-4 réunis, celui-ci bilobé, le 5e assez Court.—Säaillie prosternale trigone, 
presque droite. — Corps allongé, atténué en arrière, peu convexe. 


Le caractère essentiel de ce genre réside dans les carènes plus multi- 
pliées que de coutume dont le prothorax est muni de chaque côté et d'où 
résulte la formation, sous chacun de ses flancs, des faibles sillons où se 
logent les antennes lorsqu'elles se contractent. Toute espèce qui ne pos- 
sède pas des sillons ainsi faits me paraît devoir être exclue du genre (1), 
sans quoi il n’est plus possible de le caractériser. 

Quant aux antennes, elles varient beaucoup, camme on le voit dans la 
formule générique qui précède, et peuvent servir à diviser le genre en 
deux sections ayant pour types, l’une le M. pygmœus chez qui elles sont 
flabellées chez les mâles, l'autre le Sahlbergi dont les deux sexes ont 
ces organes très-faiblement en scie. Entre ces deux formes il y a des 
passages (2). 

Les MicronnAGus sont de petits insectespour la plupart voisins, sous 
le rapport de la forme générale, de l'Eucnemis capucinus d'Europe. 
Leur livrée toujours uniforme varie du noir au jauneferrugineux. Jusqu'à 
présent ils paraissent propres à l'Europe et à l'Amérique du Nord (3). 


rejoignant jamais la précédente et manquant parfois (par ex. Pygmœus) ; une 
seconde latérale, droite ou flexueuse > rarement interrompue ; une marginale 
placée très-près de la suture prosternale de son côté, parfaitement parallèle à 
celle-ci et par conséquent droitécomme elle. L'espace qu’elles limitent ne mé- 
rite pas, à proprement parler, le nom de sillon et n’a rien de commun avec 
les véritables sillons marginaux des Gazva, Eucnems, Fonnax, etc. Certains 
HyLocmarEs sont les seuls qui présentent quelque chose d’analogue; mais chez 
eux ces sillons sont irréguliers, comme on le verra plus bas. Il faut ajouter que 
chez les Mrcnonmacus les sillons en question sont toujours lisses et brillants. 


(1) J'entends parler ici spécialement du Melasis spondyloides de Germar 
(Faun, Ins. Europ. XI, 5), espèce de l’Europe orientale qu'on place parfois ici, 
à tort, dans les collections. Il doit former un genre à part que j'ai vu inscrit 
dans la riche collection de M. De Laferté-Senecterre sous le nom de Orwo. 


(2) Dans quelques collections les espèces de cette seconde section forment 
un genre à part sous le nom d'Hypocoezus qui ne peut leur rester. Si l'on tient 
à les isoler, on pourrait leur donner celui de Dinmaçus qui est actuellement dis- 
Ponible, 

I faut peut-être rapporter également ici le Dirhagus nitidus des environs 
de Naples, décrit par M. A. Costa, Ann. degl. Aspir. nat. Ser.ŒI, p. 101, et 
Je Dirh, Cylindricollis, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 376; de Natal. 


() Esp. européennes : Ztar. Pygmœus Payk. Fab., Mannerh. Mon. Euen. 
P. 30, pl. 2, f. 4-6 ; de toute l’'Europe.— Zen. Sahlbergi, Mannerh. ibid. p. 27, 
Pl. 2 f. 3 — Eucn. elaterinus, Nilla, Col. Europ. Dupl. p°62. — m. lepidus, 
Rosenh. Beitr, z. Insektenf, Europ. I, p. 14.— M. longicornis, Hampe, Verhandi. 

Coléoptères. Tome IV. 7 8 


LD 
se 


… 


114 EVCNÉMIDES. 


HYLOCHARES. : 
Larr. Ann. d. 1. Soc. entom. WI, p. 127 (1). 


Dernier article des palpes sécuriforme. — Tête plane sur le front ; 
épistome médiocrement rétréci à sa base, parfois arrondi ou bisinué en 
avant. — Yeux médiocres, ovalaires:— Antennes à peine plus longues 
que Le prothorax, à articles { gros, allongé et arqué, 2 court, ébconique, 
3-10 obconiques, subtransversaux, 14 ovoïde. — Prothorax transversal, 
voüté en avant, déclive en arrière ; ses angles postérieurs courts et ro- 
bustes. — Ecusson en carré long. — Elytres médiocrement allongées, 
cylindrico-coniques, subdéprimées en dessus, — Pattes médiocres et 
robustes ; hanches postérieures élargies dans leur moitié interne en une 
lame transversale médiocrement large, sinuée ou échancrée ; cuisses 
robustes: tarses médiocres ; le 4%.article des quatre postérieurs aussi 
long que les trois suivants réunis, le 2e el le 3e assez longs, subégaux, 
le 4e très-court, entier ; crochets très-petits et simples. — Prosternum | 
largement échancré en avant ; sa saillie postérieure assez longue et grêle. 
— Dernier segment abdominal obtus ou largement arrondi à son extré- 
mité, impressionné dans son milieu ou sur les côtés. 


Latreille (2) a confondu ce genre avec les Hyrocorcus d'Eschscholtz 
qui en sont très-distincts et qu'on trouvera plus loin. Al est ici exposé 
tel que l’a restreint M. Guérin - Méneville (5) et a pour type l'Zucn. 
cruentatusde Mannerheim (4), espèce Lrès-rare de la Finlande que je n’ai 
pu parvenir à me procurer. Toutes les a@tres espèces décrites me sont 
connues (5), et c’est d’après elles que je donne le caractère du genre. 

Ce sont des insectes de forme médiocrement allongée et qui seraient 
régulièrement conico-cylindriques s'ils n'étaient pas un peu déprimés 
sur les élytres. Tous sont d'un noirbrunâtre ou rougeûtre, faiblement 
pubescents, plus où moins rugueux et sillonnés sur les élytres, Ges or- 


d. Zool.-Bot. Ver. in Wien, L, p. 160: — M. chypeatus, Hampe, Stettin. entom: 
Zeit: 1852, p. 350. — Esp. de l’Amér. du nord : Æl. triangularis, Say, Trans. 
of the Améer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 189. — M. imperfectus, subsinuatus 
(Eucn. triangularis Harris), J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Phil. VI, 
p. 48. $ 

(1) Syn. Armris, Dej. Cat. éd. 3, p. 95; l'espèce de Cayenne (4. ambula- 
tor), sur<laquelle Dejean a établi ce genre, est encore inédite. — Hyrocoecus, 
Dej. ibid. p. 96.— Eucneaus Casteln, — Merasis Say. 

(2) Ann. d8 1. Soc. entom. III, p. 127. 

(3) Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, I, p. 175. 

(4) Mon. Eucn. p. 16, pl. 3, f. 1-4: Get insecte n'existe, que je sache, dans 
aucune collection de France. : 

(5) Sauf L'AyleMelasinus de Latreille (loc. cit.); mais, d’après ce qu'il en 
dit, il esbplusqueéprobable qu'il n'appartient pas au genre. 

AR 


he 


. 


EUCNÉMIDES VRAIS. 115 


ganes ont l'angle-sutural un peu épineux, et il y a des espèces arnéri- 
caines (par ex. subdcutus, Lañieri) chez lesquelles ces épines s’allongent | 

un peu et sont redressées. Les caractères du genre résident principale- 

ment dans la structure des palles et celle des antennes. er 

Dans quelques espèces le prothorax se rapproche de celui des Mrcro- 

“RHAGUS.SOUS le rapport des carènes dont il est muni latéralement "mais 
ce caractère s’efface graduellement et il n'y a aucun parti à ef tiren (1), * 

| Jusqu'ici ces insectes paraissent confinés en Europe, au Sénégal et 
mdans lès deux Amériques (2). Pa 
ie 


CALYPTOCERUS (3). 
Guéran-Ménev. Ann, d. L Soc. enfom. Sév. 2, I, p« 177. “ 


en S n Tr . 
Ce genre ne m'est Pas Connu en nature; d'après la description etes f- 

gures qu'endonne M. Guérin-Ménéville, il parait voisin des Hy LOCHARES, 

mais ne posséder qu'une seule carène marginale au prothorax. ! 


Dernier article des palpes maxillaires grand, ovoïde, un peu excavé 
au côté interne. — Tête cachée daos l'intérieur du prothorax ; Pa 1, 
légèrement caréné dans son milieu, — Antennes cylindriques, grossis- 
sant peu à peu à partir du 4° article, puis allénuées à leur extrémité® le 
3° beaucoup plus long que'le 2, — Prothorax fortement voûté en avant. 
— Tarses plus larges que ceux des Hycocuanes ; leur 4e article plus 
fortement bilobé. — Corps épais, conico-cylindrique, qi a 


Le genre ne comprend qu'une belle espèce (4) de Cayenne, de taille 
moyenne, noire, {rès-rugueuse, avec les élytres striées el ornées d’une 
bande transversale couleur de rouille et un peu dilatée sur la suture, * 


(1) L’Hyl. alticollis Villa, d'Europe, est le séul qui ait ces carènes au com- 
plet; seulement la marginale est fortement arrondie au tôtéinterne et limité 
avec la suture prosternale de son côté un espace triangulaire à sommets 
en avant. Dans les autres espèces il ne reste plus que là latérale et lamiar 
male; la première est plus où moins eflacte En avant, la secondeen arrière. et ; 
les sutures prosternales sont à peine distinctes. Quand il existe une dépression 
Pour la réception des antennes, c'est sur ces dépressions mêmes, où à leuncôté 
interne, qu’elle existe. Tont cela est fort différent de ce qui existe chezes Mr- 
CRORHAGUS, Mais prouve cependant que les deux genres sont voisins, 

(2) Esp. européennes : Au cruentatus aj. H, buprestoides Rossi (inéditbar- 
ticollis Villa, unicotor Latr.); Italie, France mér, — Esp. du Sénégal : Bucn. 
Sencgalensis, Casteln. in Silberm. Rev. entom. I, N° — Esp. den’Amér. 
du Nord Melasis nigricornis, Say, JournMtof he À + 0f Philad. II, pe 165. 

— Esp. dan Mexique : Hyl, Mmelasinus, Latr. Ann. d. 1. Soc. ent. INT, p. 128.— 
subacutus, Guérin-Ménev. ibid. Sér. 2, 1, p. 176.— Esp. de Cuba : 4. Lanieri, 
Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1838, p. 279. 

(8) IL est à regretter que ce nom (xx)dnre je cache et #Épas corne) ait été 
dommé à un insecte dont les antennes sont complètement libres. ; 

(DCE Leboucherii, Guérin-Ménev. loc. cit. pl. 5, f. 8-14, 


ç 


du Ver it” RPM, As 


116 EUCNÉMIDES. 


En EUDORUS. 


De Casreun. in Sizpenm. Rev. enfom. ll, p. 168. 


Dernier article des palpes sécuriforme. — Tête assez grande, peu 
convexe ; épistome assez fortement rétréci à sa base, fléchi. — Antennes 
à peine aussi longues que le prothorax, robustes, ciliées, cylindriques, 
grossissant graduellement, à articles 4 gros et médiocre, 2 très-court, 
3 plus long, 4-10 subégaux, serrés, 11 plus long, arqué et arrondi a 
bout. — Prothôrax transversal, régulièrement convexe, légèrement ar- 
rondi sur les côtés en avant, bisinuéà sa base, avec ses angles postérieurs 
courts et aigus. — Ecusson carré. — Elytres médiocrement allongées, 
peu convexes, parallèles et arrondies à leur extrémité. — Pattes courtes 
et robustes ; hanches postérieures médiocrement élargies en triangle 
curviligne ; tarses très-grêles, graduellement atténués, à articles 1-4 dé- 
croissant graduellement, le 4° entier. — Prosternum muni d'un sillon 
étroit et profond le long de son bord antérieur ; sa saillie postérieure 
ci , trigone et plane. — Corps oblong, subparallèle, médiocrement 
convexe. 

M. De Castelnau n'a fait que proposer ce genre après avoir placé 
avec doute l'unique espèce de Java qui le compose (1) parmi les SILENUS 

. dé Latreille ( ANELASTES Kirby). C'est en effet de ces derniers qu'il se 
rapproche, eLnon pas des Hycocnares auxquels l'a comparé M. Guérin- 
Méneville. Cet insecte, très-rare dans les collections, est de moyenne 
grandeur, en entier d’un noir brunâtre médiocrement brillant et revêtu 
d'une courte pubescence redressée d'un jaunâtre vif. : 


ANELASTES. 
King, Trans, of the Linn. Sec. XI, p. 384 (2). 


jer article des palpes sécuriforme. — Tête légèrement et régu- 
ièrement convexe ; épistome fortement rétréci à sa base, déprimé en 
avant. — Veux médiocres, ovalaires. — Antennes courtes, filiformes, 
à articles 4 assez long et graduellement renflé, 2 très-court, 3 allongé, 
obcônique, 4-8transversaux, subeupuliformes, 9-10 globuleux,,1 { briè- 
vement gra — Prothorax transversal, régulièrement convexe, ar- 
rohdi sur les côtés en avant; ses angles postérieurs courts et un peu 
divergents.— Ecusson allongé. — Elytres oblongues, peu à peu et mé- 
diocrement rétréciesten arrière, terminées par une courte.pointe. — 


{1) Z. javanicus, Casteln. loc. cit.; figuré au trait, avec une amtenne grossie, 
par M. Guérin-Méneville, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, I, pl. 5, f. 6-7. 

(2) Sy. Senus, Latr, Ann. d. 1. Soc. entom. HI, p. 128. — AGRIOTES Par, 
Dej. Cat. éd. 3, p. 108. 


sil 


L 2 LL: b. : 
. 
à 5 
ee. - vrais. #7 
Pattes Fo médiocrement robuste hanches postérieures très- Anis 


dans leur moilié externe, brusquement dilatées intérieurementsen une 
lame médiocre, en carré transversal ; les quatretarses postérieurs gré grêles 
et comprimés ; leurs quatre 4°" articles décroissant RQ ESS 
liés à leur sommet en dessous; crochets petits, AE 4: 2 ; 
Prostérnum tronqué en avant, avec un sillon bien Ba gi 

bord antérieur; sa saillie postérieure arrondie en arrièré des 
antérieures. — Corps oblong, médiocrement convexe. . : @ 


La place de ce genre a été méconnue par la plupart des au 8 (1), 
bien qu'il ne puisse y avoir le plus léger doute qu’il apparti Ja fa- | 
mille actuelle. Ses espèces ont un facies intermédiaire entre celui 
des autres Eucnémides et celui des Élatérides du genre AGkIOTES, in? 
en connaît en ce moment quatre dont deux de l'Amérique d 2), 
une de l'Algérie (s) et une inédite d'Espagne (4). Ce sont des nsectes 
de taille au plus moyenné, d’un jaune ferrugineux.0 L 'un  brugnoirâtre, 


presque ‘glabres, ‘finement ‘rugueux st régulièrement striés sur les 
élytres. * 


« *NEMATODES. 
Larr. Fam. nâturs p. 248 (5). 


Dernier article des pâlpes sécuriforme. — Tête régulièrement convexe ; 
épistome fortement rétréci à sa base, replié en dessous. — Yeux mé- 
diocres, subarrondis.—Antennes à peine plus longues que le prothorax, 
à articles 1 assez allongé, un peu arqué, 2 court, obconique, 3 plus long 
que les suivants, cylindrique, 4-10 déprimés, plus’ larges que les précé- 
dents, subégaux, 11 ovoïde, acuminé au bout. — Prothorax plus Long 
que large, subparallèle, un peu déprimé en dessus ; ses angles posté- 
rieurs courts et embrassant les épaules des élytres: — Ecusson préique 


(1) Kirby l’a placé parmi les Cébrionides. Latreille (loc. cit.) après l'avoir 
d’abord mis parmi les Eucnémides en ayant l'espèce typique sous les yeux, l’a 
reproduit (ibid. p. 165) d’après Kirby, en les classant comme ce dermer. De- 
jean (loc. cit.) et M. Guérin-Méneville (Ann, d. 1. Soc. ent. Sér. 2, I, p. 177) 
l'ont mis parmi les Élatérides. Enfin le dernier auteur qui en ait parlé, M. J.-L, 
Le Conte (Trans. of the Amer, Phil. Soc. New Ser. X, p. 413), lui a assigné, 
à mon avis, sa véritable place en le plaçant dans la famille actuelle, tamédiar 
tement à côté des Hyrocmanes. 

(2) 4. Druryi, Kirby, loc. cit. pl. 21, f. 2 (Silenus brunneus Latr,; FA 
tardus Dej.); commun dans les Etats-Unis du Sud. — Latreillei, J.-L, Le Conte, 
Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 47; de Californie et du Mexique. 

(3) À. barbarus, Lucas, Explor. de l’Algér.; Entom. p. 167, pl. 16, £. 16. 

(4) Elle provient des environs de Barcelone etsfigure dans trs collec- 
tions sous le nom d’A. Zanszit; sa taille est de beaucoup inférieure à celle des 
précédentes. 


(5) Syn. Hxrocozuus, Dejean, Cat. éd. 3, p. 96. 


* 


118 EE. "EUCNÉMIDES, à 


caftése Elytres très-allongées , Afiductement atténuées d'avaht en 
acrière , peu convexes, — Pattes Courtes et robustes; hanches posté- 
rieures dilatées en une grande lamé triangulaire ; cuisses robustes ; 
tarses des deux dernières paires comprimés, à articles 4 aussi long que 
les'trois : uivantsréanis, 2-3 décroissant graduellement, 4 très-coùrt, sub- 
bilabé ; crochets simples. — Dernier segment abdominal acuminé à son 
ou —"Prostemium faiblement arrondi en avant: sa saillie poslé- 
e entriangle court'et aigu. — Corps très-allongé, déprimé. 

A l'exempléde M.Guérin-Méneville (1) et de M. L.Redtenbacher (2), 
1ype à ce genre, comme Latreille l’a toujours fait, l'Eta- 
ter filum de Eabricius (5), bien que la plupart des auteurs modernes, 
par üne transposition de nom que rien ne justifie, placent cet insecte 
parmis Hypococus d'Eschscholtz'et composent le genre NemArones 
dapeaie Latreille n’y a jamais comprises. 3 

TL een question estremarquable par la gracilité de son corps ; sa 
couleur estd’un noir uniforme, avec les pattes et les antennes rouge 
tres (4). Elle paraît propre aux parties orientales et au midi de l'Europey 


HYPOCOELUS. 


Escnson. in Sispenx. Rev. entom. IV; Tableau (5). 


Genrestrès-voisin des Nemaropes et n'en différant que par les carac- 
tères qui suivent : 

Antennes notablement plus longues que le prothorax, à articles 4-10 
carrés, subtransversaux, 11 allongé, cylindrique, obtus au bout.—Pattes 
unspeu Pluslongues et un peu.moins robustes; le {trarticle des quatre 
postérieurs aussi long que les trois suivants'réunis, le 4e entier. — Der- 
nier segment abdominal largement arrondi à son extrémité. — Une va- 
gue dépression longitudinale sur chacun des flancs du prothorax (6).— 
Corps allongé, oblongo-elliptique. 


(1) Ann. d. 1. Soc. ént. Sér. 2, I, p. 174. 

(2) Faun. Austr.; Die Kæf. p. 292. 

(3) Syst. EL. IL, p. 240; et Mannerh. Mon. Eucn. p. 33, pl. 2, f. 10-11. 

(4) L’Eucnemis nigriceps de Mannerheim (Mon: Euen. p. 3, pl. 2, f. 12), 
espèce originaire de la Georgie russe, appartient très-probablement au genre, 
corfime le. pensent Eschscholtz et M. Guérin-Méneville. 

(5) Syn. Hyzocnares pars, Latr. Ann. d. 1. Soc. entora, I, p. 127.— Newa- 
ropes, Dej. Cat. éd. 3, p. 96. ‘ = 

(6) C'est ce qui a engagé Mannerheim à placer l'espèce typique du genre 
dans sa sous-division des Eucxemis à prothorax canaliculé en dessous pour la 
réception.des antennes. Mais ces sillons ne sont limités ni par les carènés mar- 


ginales du pronotum ni par les sutures prosternales et ne ressemhlént pas. 


même à ceux des Micnonuacus et des HyLocnanes, 


CN 


EUCNÉMIDES VRAIS. - 119 


. Latreille, comme on l’a vu plus, haut , n’avait fait de ce genre qu'ane 
section de ses Hyzocnanes dont il est très-différent. L'espèce typique, . 
l'Eucrem. procerulus de Manuerheim (1) est un petit insecte répandu 
depuis la Finlande en Autriche et voisin, sous le rapport du facies, de 
l’Eucnem. eapucinus, Comme chez ce dernier, son prothorax est rétréci 
en avant ; mais dans ces dernières années M. Mæklin en a fait connaître 
une autre (2), découverte par lui en Finlande, chez laquelle cette.partie 
du corps est presque carrée el qui se rapproche ainsi davaitage du 
Nematodes filum. 


XYLOBIUS. 
. Larn. Ann. d@. L. Soc. entom. XL, p. 124 (3). 


Dernier article des palpes subovale et déprimé, — Tête convexe ; 
épistome très-fortement rétréci à sa base, fléchi en dessous. — Yeux 
subarrondis. — Antennes assez robustes, cylindriques, plus longues que 
le prothorax, à articles 1 allongé, cylindrique, 2-3 très-courts, celui-là 
obconique, celui-ci transversal, 4-10 plus longs, égaux, submoniliformes, 
11 allongé, oblongo-ovoïde. — Prothorax fortement transversal, subey- 
lindrique, un peu rétréci à sa base, avec ses angles postérieurs saillants 
et carénés en dessus. — Elytres médiocrement allongées, subeylindri- 
ques. — Pattes courtes, assez robustes; hanches postérieures faible- 
ment dilatées au côte interne ; cuisses renflées ; tarses courts, à articles 
obconiques, un peu comprimés, le 4er un pec plus long que le suivant, 
= le 4e très-court, subbilobé. — Saillie prosternale grêle et aiguë. — Der- 
nier segment abdominal arrondi à son extrémité. — Corps médiocrement 
allongé, subcylindrique, légèrement déprimé. 


On n’en connaît qu’une petite espèce (4) répandue dans toute l'Europe 
froide et tempérée, mais fort rare partout. Elle est'presque glabre et 
d'un noir brillant, avec les élytres en Lotalité ou en partie, les antennes 
et les pattes, d'un jaune ferrugineux. Il y en a des variétés entièrement 
noires ou ferrugineuses. 


(1) Mon. Eucnem. p. 32, pl. 2, f. 7-8. 

(2) Æ. attenuatus, Mekle Bull. Mosc. 1845, II, p: 547. 

(3) Syn. Xyzovmicus, Mannerh. Mon. Eucnem#p."14-note; nom sans ac- 
compagnement de caractères, déjà employé par Later un genre d’An= 
thicides et adopté à tort par Eschscholtz. —" XYLOECUS Serv., Dej., Lacord. 
Faune ent. d. env. d. Paris, 1, p. 627. — ELaren Fab. Gyll., Herbst, etc. 

(4) Elater alni Fab. etc., Mannerh, Mon. Eucnem. p. 18, pl. 1, f. 5, 6 (Elat. 
corticalis Payk.; Var. Elat. testaceus Horbst.) 


* 


a ne 


se. 


l 


120 : . EUCNÉMIDES, 


à HARMINIUS. 
L. Farnu. Ann. d. l. Soc. entom. Sér. 2, X, p. 81. 


Antennes dentées à partir du 4e article ; le 29 et le 3e courts, aussi longs, 
pris ensemble, que le 1°".—Prothorax transversal, convexe, un peu élargi 
en avañl,; ses angles postérieurs saillants en arrière, carénés en dessus. 
— Ecusson oblong, arrondi en arrière, — Elytres à peine plus étroites 
que le prothorax, peu à peu rétrécies en arrière, arrondies à leur extré- 
mité. — Pattes longues, grêles ; hanches postérieures ne recouvrant 
que la base des cuisses ; ‘tarses gréles, un peu plus longs que les jam- 
bes; leurs trois 191 articles décroissant graduellement, — Corps épais, 
allongé, subparallèle. 


-J'emprunte ces caractères à M. L. Fairmaire qui a fondé ce genre sur 
une espèce (castaneus) de Sicile, longue de 42 millim., d'un brun mar- 
ron uniforme, revêtue d’une fine pubescence d’un jaune grisâtre, et qu'il 
dit avoir le facies des Hyrocoecus et des Hycocnanes, en même temps 
qu'elle se rattache aux XyLomius par la brièveté des articles 2-3 de ses 
antennes. Je ne vois pas bien, d’après ces caractères, quelle peut être 
la véritable place du genre et ne le mets ici que provisoirement. 


EMATHION. 
De Casrezn. in SiLbERM. Rev. entom. IN, p. 171 (1). 


Dernier article des palpes ovoïde. .— Tête peu convexe sur le front ; 
épistome fortement rétréci à sa base. — Yeux médiocres, subovales. — 
Antennes médiocres, grossissant peu à peu à leur extrémité, subgéni- 
culées, à articles 4 très-allongé, linéaire, 2 très-court, 3 allongé, 4-5 plus 
courts que les suivants, subglobuleux, 6-10 obconiques ou carrés, subé- 
gaux ou non, 11 plus ou moins allongé, acuminé au bout. — Prothorax 
de longueur variable, transversal ou non, aussi large que la base des 
élytres, à bords subparallèles, plus ou moins voüté en avant, déprimé en 
arrière, souvent impressionné ou fovéolé, bisinué à sa base, avec ses 
angles postérieurs courts et aigus. — Ecusson assez long, arrondi en 
arrière. — Elytres allongées, cunéiformes, rarement subeylindriques.— 
Pattes longues etugrêles ; banches postérieures rapidement dilatées en 
une grande lame riangulaire ; tarses antérieurs assez courts, les autres 
très-longs, à articles 4 notablement plus long que les suivants réunis, 
2-3 égaux, 4 court, légèrement bilobé; crochets très-grêles. — Dernier 


(1) Syn. Srenocernarus, Eschsch. in Silberm, Rev. entom. IV, Tableau; 
Dej. Cat. éd. 3, p. 96. — Gazra pars, De Casteln. loc. cit. p. 174. — Eucvems 
Say. — Eriwuans pars, J. L: Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, 
p. 46; olim. 


# M iuons VRAIS. 121 


segment abdominal presque toujours mucroné au bout. — Prosternum 
tronqué en avant; sa saillie postérieure en triangle aigu. 


Genre mal caractérisé par M. De Castelnau qui lui assigne des sillons 
prothoraciques pour la réception des antennes au repos, bien qu'il n'y 
en ait aucun vestige. Ses espèces sont, à quelques exceptions près, de 
taille assez grande pour la famille et constamment d’un noir brunâtre 

niforme et revêtues d'une fine pubescence jaunâtre qui souvent passe au 
Wave doré sur le prothorax. L’allongement des six derniers articles des 
ntennes varie selon les espèces, el ces articles sont en général un peu 
plus larges chez les mâles que chez les femelles. C'est ce caractère qui 
m'a engagé à placer ces insectes près des Pucecon et des Errpmanis, 
bien qu’ils en soient très-éloignés par leur forme générale, ce qui a déjà 
été fait par M. J.-L. Le Conte. Les fossettes du prothorax sont peu 
nombreuses et situées ordinairement à sa base. Les téguments de ces 
insectes sontfinement chagrinés, et jamais leurs élytres ne sont sillonnées. 
Le genre est propre aux deux Amériques, et l'on en a‘déjà décrit huit 
espèces (1). Il y en a encorë au moins autant d'inédites dans les collec- 


tions. " 
* Li PIESTOCERA. 
à 2 


& 
à Perry; Del. anim. art. Brasil. p. 23. 


PL 


Castelnau (2); mai l'ayant pas vu en nature, je suis obligé de 


l'admettre provisoirement. M. Perty lui assigne les caractères qui sui- 
vent : 


c Je doute à peine de dre de ce genre avec les Emarmion deM. De 


‘ 


Antennes du double plus longues que la tête et le prothorax réunis, 
à articles 1 allongé, anguleux, 2 très-petit, 3-10 un peu élargis, dépri- 
més, tronqués au bout, 11 Ds long, lancéolé., — Yeux hémisphériques. 
— Prothorax presque carré, globuleux en dessus, échancré à sa base, 


”.muavec ses angles postérieurs saillants. — Pattes médiocres, grêles ; han- 
Lo postérieures dilatées en lames les recouvrant; cuisses comprimées, 
peu robustes ; jambes grêles, assez longues ; tarses antérieurs cour 
| . marticles { subeylindrique, 2-3 courts, trigones, échancrés, 4 cordiforme ; 


LE 

= (1) Esp. de l’Amér. du Sud : E: cylindricum, Galba Leprieurii, Casteln. loc. 

” cit. p. 171 ot 194; Cayenne. — Æ. cuneatum, Buquelii, Guérin-Ménev. Ann. 

d,1, Soc. entom. Sér. 2, I, p. 179; le premier.de Bahia, le second de Colom- 

bie. — Esp. du Mexique : Galba meæicana, Casteln. loc. cit. p. 174.— Esp. de 

l’'Amér. du Nord : Eucn. frontosus (Bpiphanis canaliculatus 3. L. Le Conte, 

loc. cit.), atropos, Say, Trans. of the Aimer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 187. 

— Em. penetrans, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 47. 

(2) Si M. Perty avait signalé la brièveté relative des articles 4-5 des antennes 

qui est caractéristique des Emammon, l'identité deÿ deux genres serait établie. 
Peut-être a-t-il omis ce caractère par mégarde. 


À Cl “ethnie he nl “mn td 


122 EUCNÉMIDES À IN È 


les autres plus longs que leurs jambes respectives, à articles { allongé, 
2-3 décroissant graduellement, 4 très-court, trigone ; crochets simples. 
* L'espèce du Brésil (1) que décrit M. Perty est de la taille des grands 
Emarmion de ce pays (5 4/, ligne), brunâtre, à reflets soyeux, avec la 
tête et le prothorax revêtus d’une pubescence jaune. + 

Il est inutile d'ajouter que si les deux genres en question sont identi- 
ques, le nom de M. Perty devra avoir la préférence sur celui d'EmArmroN. 


PHLEGON. L-1 


De Cases. Hist. nat. 4. Col. I, p: 254 (2). 


Dernier article des palpes triangulaire. — Tête peu convexe ; épistome 
fortement rétréci à sa base, incliné en avant'et entier. — Yeux gros, 
arrondis et saillants. — Antennes plus longues que le prothorax, à ar- 
ticles 1 grand, robuste et arqué, 2 court, obconique, 3 du double plus 
long, 4-8 courts, subégaux, 9-11 trois fois plus longs et déprimés, le 
dernier acuminé. — Prothorax transversal, convexe en avant, arrondi 
et rétréci antérieurement; ses angles postérieurs très-saillants et em- 
brassant les épaules des élytres. — gun en carré long. — Elytres 
allongées q assez convexes, sinuées aVant leur milieu et légèrement ré- 
trécies au bout.—Pattes longues ; hanches Posté" Mfosgraduellené 
fortement dilatées dans leur moitié interne en une lame carrée, tn 


versale et sinuée sur son bord postérieur; 4° -article des, tarses allongé; 


les trois suivants décroissant graduellement le 4 échancré ; dernier 
segment abdominal arrondi au bout. — Proste tronqué Me. de 
avec un étroit rebord ; sa saillie postérieure large, courte et arrondie au 
bout. ; 


A partir de ce genre inclusivement, tous les Eucnémides qui. suivent 
ont perdu le facies propre à la famille, sans qu'il m'ait été possible, comme 
je l'ai dit plus haut, de découvrir un caractère quelconque qui permit 


de les placer dans une tribu à part. Ceux-ci ont pris la forme des Éla-. 


térides en général. Ce sont des insectes d’un brun rougeâtre uniforme, 
re s d'une fine pubescence couchée, médiocrement abondante, et don! 
les“élytrés.sont régulièrement striées. 


M. De Castelnau a placé le genre parmi les Cébrionides et l’a fondé » 


sur une espèce de Cayenne (P. Buquetii), longue:d'environ sept lignes, 
et dont le petit nombre d'exemplaires existants dansles collections, les. 
quels sont, peut-être des mâles, ont leurs deux'avant-derniers articles 
des antennes munis d'un rameau assez long. 

Depuis, M. J. L. Le Conte a | à son genre Euryrrycnus sur . 


(1) P. diroæoides loc. cit. pl. 5, f. 11. 


(2) Syn. Eunyerxcuus, 3. L:Le Conte, Procced, of the Acad. of Philad Vis. 
p. 46. — Evcneus Say. * ”, 


ges YRAIS. 123 


l'Eucnemis heterocerus de Say (1), rare insecte des Etats-Unis qui 
ne diffère du précédent que par l'absence des rameaux antennaires 
dont il vient d'être question. Ce caractère a si peu de valeur, que j'ai 
sous les yeux une troisième espèce, inédite (2), beaucoup plus grande 
que les précédentes et qui tient le milieu entre elles, les deux avant- 
derniers articles de ses antennes étant munis d'une forte saillie à leur 


sel interne. = 
‘après cela, l'identité des deux genres ne saurait étre mise en doute. 
Il reste seulement à déterminer avec exactitude les différences qui 
peuvent exister dans les antennes, selon les sexes. ® 


a - 


EPIPHANIS. 
Escuscx. Zoo!. Atlas, Heft 1, p. 10: 


Dernier article des palpes légèrement sécuriforme. —"éte assez con- 
vexe/smunie sur le haut du front d'un tubercule comprimé chez le mâle, 
d'une petite carène Chez la femelle; épistome assez fortement rétréci à 
sa base. — Yeux arrondis , médiocrement saillants. — Antennes assez 
longues, filiformes, à articles 1 allongé , cylindrique, 2 très-tourt, 3 un 


peu plus long que les suivants, 4-7 courts, subtransversaux, égaux, - 


8-11 allongés, subégaux; le dernier ovoïde, acuminé à son extrémité. — 
Prothorax transversal, peu convexe, plus ou môins arrondi et rétréci en 
avant sur les côtés ; ses angles postérieurs courts, embrassant la base 
des élytres. — Ecusson oblong. — Elytres allongées, peu convexes. — 
Pattes assez longues, peu robustes; hanches postérieures dilatées brus- 
quement dans leur moitié interne en une grande lame carrée ; tarses 
grêles, à articles 4 de la longueur des trois suivants réunis, 2-4 décrois- 
sant graduellement, 4 entier ; crochets petits, appendiculés. — Proster- 
pum convexe, tronqué en avant; sa saillie postérieure courte, large, un 
“peu arrondie en arrière des hanches antérieures. — Corps oblong, peu” 
convexe. 


Eschscholtz a fondé ce genre sur un insecte (3) trouvé par lui volant 
à l'entour d'un pin dans l'ile Sitkha. Pendant longtemps il a été d’une ex: 


cessive rareté dans les collections: mais dans ces dernières années il est » 


devenu un peu plüs commun. Sa taille est médiocre, sà couleur d'un. 
brun noirâtre passant au rougeûtre sur les élytres, avec les antennes et 
les pattes plus claires; ses téguments sont en entier revêtus d’une fine 
pubescence grise: Outre son tubercule frontal, le mâle diffère de Ja fe- 


(1) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VE, p. 186. 

(2) Cette espèce qui maëté communiquée par MM, Chevrolat et De Laferté- 
Senccterre, sous le nom d'Euryptychus herculéanus, est de Californie. Qel- 
ques exemplaires ont près d’un pouce de long, 


(3) Æ. cornutus, Eschsch. loc. cit, pl. 4, f, 6. 


» 


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# 
7 


+. 


124 EUCNÈMIDES, 


melle par ses antennes proportionnellement un peu plus longues , ses 
élytres rétrécies en arrière et sa taille de moitié ou d'un tiers moins 
forte. Sous le rapport du facies, cet insecte a quelques rapports avec 
certaines PriconacryLa. 
Récemment le genre s'est enrichi d'une seconde espèce (1) découverte 
aux environs de New-York. 
e ? 


PHYLLOCERUS. 
Der.) Encycl. méth.; Ins. X, p. 116. 


* 


Palpes rigidules, ciliés, leur dernier article ovalaire ; celui des maxil- 
laires à peine plus long que le 3e. — Tête déprimée sur le front ; épis- 
tome faiblement rétréci à sa base, sinué de chaque côté en avant. — 
Antennes médiocres; celles des mâles à articles 1 long et robuste, 2 très- 
court, obconique, 3 en cône très-allongé, 4-10 égaux, anguleux à leur 
sommet externe, émettant un rameau assez long en dedans, 11 très-al- 
longé, divisé presque jusqu'à sa base en deux rameaux parallèles, égâux ; 
celles des femelles à articles 2-3 allongés, égaux, 4-5 plus courts, an- 
guleux à leur sommet; les autres dentés en scie et graduellement plus 
courts. — Yeux assez grands, ovalaires. — Prothorax transversal, ré- 
gulièrement rétréci en avant, bi-échancré en arc de cercle à sa base; 
ses angles postérieurs très-aigus. — Ecusson oblong, arrondi postérieü- 
rement. — Elytres allongées, graduellement rétrécies en arrière. — 
Pattes longues ; hanches postérieures élargies dans leur moitié interne 
en une lame transversale sinuée ; tarses allongés, leurs articles 1-4 dé- 
croissant graduellement, 5 long; crochets grands, simples. — Saillie 
prosternale cunéiforme. — Corps allongé, cunéiforme, médiocrement 
convexe. 


Genre établisur un assez rare insecte, P. flavipennis (2), de l'Europe 
australe, découvert primitivement en Dalmatie par Dejean et retrouvé 
depuis dans l'Italie méridionale et en Sicile. Sa taille est assez grande 
pour la famille actuelle et il a plutôt le facées de certains Cesnro mâles 
que d'un Eucnémide, El est finement pubescent partout et sujet à varier 
sous le rapport des couleurs. Les exemplaires normaux sont noirs avec 

Nes élytres d'un fauve testacé; d'autres entièrementide celte dernière 
nuance ou noirs (3). Les femelles semblent surtout sujettes à ces mo- 
difications. 


\ 


(1) Æ. cristatus, J. L. Le Conte, Procced. of the Acad. of Philad. VE, p. 46, 
et Trans. of the Amer. Phil. Soc, New Ser. X, p. 415. 

(2) Figuré dans Germar, Faun. Ins. Europ. XXI, 3 mâle, 4 femelles 

(3) M. Guérin-Méneville, dans une notice sur le genre (Rev. Zool. 1838, p.12), 
a fait de la"variété noire une espèce distincte, sous le nom de P. Spinolæ. De 


puis, il l’a figurée, ainsi que le type, dans le Disiton. pittor. d'Hist. nat. plu 
498, f. 3-4, 


nl existe à Madagascar plusieurs belles espèces té par leur couleur 


& 


NE Li GNT pre — PE CE - 


1 


ÿ EUCNÉMIDES VRAIS. 125 


CEPHALODENDRON. 
Larn. Ann. d. !. Soc. entom. I, p. 166. 


Genre extrêmement voisin des Payccocenus et n'en différant que par 
la structure des antennes chez les mâles, le seul sexe qui me soit connu. 


Antennes notablement plus longues que le prothorax, à articles 1 gros, 
en massue arquée, 2 très-court, 3-10 longs, cylindriques, renflés à leur 
extrémité, égaux, émettant chacun à leur base un long rameau grêle et 
velu, 11 profondément fendu en deux rameaux semblables. 


Le corps est un peu plus court et, par suite, plus large que celui des 
PuyLuocenus, mais, du reste, pareil. L'unique espèce du genre, le 
C. ramicorne. (1), est un rare insecte de l'Afrique australe, entièrement 
semblable pour la pubescence et la sculpture des téguments au Phyl- 
locerus flavipennis et qui parait, comme lui, sujet à varier sous le 
rapport des couleurs (2). 

Latreille avait placé le genre, ainsi que leprécédent, parmi les Cébrio- 
nides ; M. De Castelnau l’a reporté avec raison dans la famille actuelle. 


CERATOGONYS. 


Penry, Del. anim. art. Brasil. p. 24 (3). 


Male : Palpes très-robustes ; leur dernier article très-fortement et 
obliquement sécuriforme. — Mandibules simples et très-aiguës au bout. 
— Tête convexe ; épistome fortement rétréci à sa base, canaliculé, di- 


d’un bronzé obscur ou bleue, qui me*paraissent devoir rentrer dans ce genre, 
dont elles ne différent que par la structure de leurs antennes chez les mâles. 
Le 3e article de ces organes, au lieu d'être simple, est fourchu à son extrémité, 
et dans les suivants, sauf le dernier, la dent terminale externe est allongée au 
point de ressembler à un rameau, ce qui fait que les antennes paraissent bi- 
flabellées. Ce serait à tort, je pense, qu'on voudrait faire un genre à part de 
ces insectes , tout le reste de leur organisation étant pareil à celle des Payz- 
LOGERUS ; le dernier article de leurs palpes est seulerñent déprimé et légèrement 
triangulaire. 

(1) Décrit brièvement par M. De Castelnau in Silberm. Rev. entom. UN, p. 170, : 
et Hist. nat. d. Col. I, p. 227. 

(2) Sur les trois exemplaires qui existent dans la riche collection de M. De 
Laferté-Senocterre, deux sont en entier d’un noir plombé; le troisième à les ély- 
tres (sauf à leur extrémité), les jambes et les tarses d’un jaune testacé. Ce sa- 
vant entomologiste en a fait une espèce à part, sous le nom de prœuslum, mais 
ce n’est très-certainement qu'une variété. 

(3) Syn. Cnyprosroma, Latr. Fam. nat. p. 348; nom employé plusieurs an- 
nées auparavant (1817) par De Blainville pour des Mollusques gastéropodes. 


126 ébcxtiiose. FA 


laté et déprimé en avant, avec son bord antérieur arrondi. — Veux mé: 
diocres. ovalaires. — Antennes longues, robustes, subgéniculées, à ar- 
ticles 1 long, en massue arquée, caréné au côté interne, muni en dehors, 
près de son sommet, d’un pelit tubercule seligère, 2 très-court, inséré 
très-obliquement sur le précédent, 3 long, muni à sa base en dehors 
d’une longue dent cylindrique, 4 court, cbconique, 5-10 filiformes, tron- 
qués obliquement au bout, 11 beaucoup plus long que 10. — Prothorax 
transversal, arrondi et rétréci sur les côtés en avant, convexe sur le dis- 
que, déclive et impressionné en arrière, bi-échancré à sa base, avec 
ses angles postérieurs longs, aigus et arqués. — Ecusson oblongo-ovale. 
— Elytres assez allongées, parallèles, largement arrondies en arrière, 
. Peu convexes. — Pattes médiocres; hanches postérieures obliques en 
dehors, assez larges et échancrées au côté interne ; tarses ciliés, graduel- 
lement rétrécis, à articles 4 aussi long que 2-4, ceux-ci décroissant peu à 
peu:— Prosternum muni d’une courte mentonnière arrondie, un peu 
renversée. 


Femelle : Antennes à articles 3 inerme, 4-9 croissant successivement, 
mais peu, 10-11 plus courts, celui-ci obtusément acuminé au bout. 


Ce genre, parfaitement normal sous le rapport des cavités antennaires 
et de l’épistome, est encore plus aberrant que les deux précédents sous 
celui du facies. Au premier coup-d'œil, ses espèces paraissent plutôt ap- 
partenir au groupe des Chrysomélines qu'à celui des Sternoxes el res- 
semblent beaucoup à certaines Galérucides exoliques du genre CorcomerA 
de Dejean. Mais il appartient incontestablement à la famille actuelle, et 
non à celle des Cébrionides où l'a fait entrer M. Perty. 

Il a pour type l'Elater spinicornis de Fabricius (1), espèce originaire 
de Cayenne où je l'ai quelquefois rencontrée sur les feuilles dans les bois. 
Une secoïde du Brésil a été décrite par M. Perty (2). Ce sont les deux 
Seules publiées jusqu'ici; maïs il y en a dans les collections trois autres 
des mêmes pays et de Colombie. 

Ces insectes sont de taille moyenne, finement pubescents partout, d'un 
noir bleuâtre et ont au moius le prothorax et Ii base des cuisses d’un 
rouge ferrugineux ; leurs élytres sontfinement rugueuses el régulière- 
ment sillonnées. Tous sont rares dans les collections. 


Note. 
Les deux genres suivants ne me sont pas connus. en nature ; tnais il 


n'est pas douteux qu'ils appartiennent à cette tribu. 


(1) Syst. EL. AL, p! 235; figuré par M. Guérin-Méneville, sous ie nom de Cryp- 
tostoma denticorne, dans Icon. du Règne anim, Is. pl 12,19; , 


(2) C: rufithorax, le, oit., pl. 5, f. 12. 


me . ET EE ie et Ve S de OPEN EE de 


EUCNÉMIDES VRAIS. 127 


SCYTHON. ù F 


DE Casrezn. in Sivenw. Rev. entom. II, p. 169 (1). 

Palpes épais; leur dernier article sécuriforme.—Tèête grande, arrondie. 
= Antennes à articles { grand, 2 trèsscourt, 3 long, triangulaire, 4-10 
fortement dentés en scie, 14 ovalaire. = Yeux un peu transversaux. — 
Prothorax très-convexe, arrondi en avant, angles postérieurs prolongés 
et aigus. — Ecusson carré, — Elytres assez longues, un peu arrondies 
à leur extrémité. — Pattes moyennés ; tarses subégaux ; les antérieurs 
à articles 1 assez long, 2-3 triangulaires, 4 bilobé ; les autres à articles 
1 le plus grand de tous, 2 plus long que les deux suivants réunis, 4 bi- 
lobé ; crochets gréles, arqués. — Corps cylindrique, assez épais. 


Il manque à celte formule un .caractère essentiel ; la forme des 
banches postérieures. Le genre ne comprend qu'une espèce (2) de la 
Nouvelle-Guinée, d'environ cinq lignes de long, finement pubescente 
et d'un brun rougeâtre avec les élytres noires et striées. 


BASODONTA. 


Wesrw. in Guérn-Ménev. Spec. et Icon. d. An. art. Fasc. IL, n°8. 


Palpes très-courts, épais ; leur dernier article grand, sécuriforme, — 
Tête saillante, large, avec l'espace situé entre l'insertion des antennes 
canaliculé; chaperon transversal ; son bord antérieur un peu arrondi, 
couvrant le labre. — Antennes avancées, comprimées, épaisses, à ar- 
ticles 4 coupé obliquement au bout, muni en arrière d'une petite épine, 
2 petit, courbé, 3 aussi long que 1, 4 de moitié plus petit que 3, 
6-8 égaux, un.peu plus longs que #, 9 presque du double plus long que 8, 
10-11 plus petits. — Prothorax presque conique, tronqué en avant, avec 
ses angles postérieurs recourbés, aigus. — Ecusson petit, arrondi. — 
Elytres à côtés presque parallèles, arrondies au‘bont.—Prostérnum sail- 
lant en arrière, robuste el aigu, ayant son extrémité reçue dans un canal 
du mésosternum.— Pattes grêles etsimples ; tarses sans pelotes. 


Ces caractères sont tellement semblables à ceux des Genaroconys fe- 
melles, qu'ilestextrèmement probable que c'est sur un exemplaire de ce 


() Et Hist. nat. d. ns. p. 224; dans cet ouvrage, M. De Castelnau a changé 
1e nom du genre en celui de Scuxron. — Syn. Cnyrroëme, Boisd, Faune de 
l'Océan. I, p. 101; sans accompagnement de caractères, 

(2) S. bicolor, De Casteln. loc. cit; décrit et figuré sous lenom de, Crypto- 
Chilemelanoptera par M. Boisduval, loc. cit. pl. VE, f. 9. A cette figure est jointe 
celle grossie d’une antenne dont Ja forme n’a aueun rapport avec celle que 
M. De Castelnau assigne à ces organes. C'est principalement cette circonstance 
qui rend nécessaire une révision du genre. 


Æ 


128 EUCNÉMIDES. 


sexe, appartenant au genre en question ou à un genre très-voisin; que 
celui-ci a été fondé, Mais M. Westwood n'étant pas entré dans des dé- 
tails suffisants sur l'épistome et ayant omis la forme des hanches posté- 
rieures, j'ai dû provisoirement le regarder comme distinct. 

L'espèce sur laquelle il a été établi (1).est originaire de la Nouvelle- 
Grenade et paraît ressembler complètement pour la taille et la forme 
générale aux Cenaroconys, maisselle s’en-éloigne un peu par son système 
de coloration ; elle est fauve, awec les antennes, les jambes et les tarses 
noirs. 


TRIBU IL. 
PÉROTHOPIDES. 


Tête penchée; épistome placé sur un plan inférieur à celui du front ; 
le bord antérieur de celui-ci carénê.—Carènes marginales du pronotum 
et sutures prosternales convergentes et réunies en avant. 


Eschscholtz (2), en établissantsongenre Perornors, l'avait placé parmi 
les Élatérides entre les Craronyeuus (ses Mecanorus) et les Drcrony- 
caus. Erichson (5), le premier qui en ait exposé les caractères avec dé- 
tails, tout en le conservant dans la même famille, penchait à le mettre 
dans celle des Cébrionides. Le troisième et dernier auteur qui s’en soit 
occupé, M. 3. L. Le Conte (4), l'a associé aux Cenornyrum dans son 
groupe des Cérophytides. Je crois, pour ma part, que c’est une forme 
aberrante d'Eucnémides, rattachant ces derniers aux Élatérides. 

On a vu plus haut (5) qu’il existe des Evenrans dont l’épistome, tout en 
continuant le front, est séparé de ce dernier par une carène transversale 
qui s'étend d’une des cavités antennaires à l’autre. Si l’on suppose que 
cette carène est devenue anguleuse en avant, qu’elle recouvre l’inser- 
tion des antennes qui sont très-rapprochées à leur base, et que Fépistome, 
au lieu de continuer le front, a été brusquement.déprimé et s’est étendu 
comme un vaste bouclier horizontal, sur le labre et les mandibules, on 
aura la tête d'un Pernornors, avec cette différence que chez ce dernier 
elle est simplement penchée, et non verticale. On peut, en un mot, se 
la représenter comme celle d'un Élatéride à front caréné à laquelle on 
aurait ajouté un épistome d'Eucnémide modifié comme il vient d’être 
dit. J’ajouterai que le facies de ces insectes est plutôt celui des Parecon 
mentionnés plus haut que celui des Élatérides. Ils sont propres à l'Amé- 
rique du Nord. 


(1) D. nigricornis, loc. cit,, avec une figure accompagnée de détails. 
(2) In Sitberm. Rev. ent. IV; Tableau. 

(3) In Germar, Zeitschr, IL, p. 116. 

(4) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 421. 

(5) P. 109, note 3. 


L. 


-# 
PÉROTHOPIDES. 
. ” 
HER 
sous) MS in Grhoh, Zaischr. IL, p. 116. 
: Languette petite, divisée en deux lobes gréles. — Mandibules simples 


elaiguës à leur exti émité. — Déruier article 
 sécurifôrnie, — Antennes ra 
assez robustes, ( a sa; à articles 
conique, médiocres, 3 plus long. 
10-11 Nr urts, célui- Sum e 
à arrondis. = Praiorss J 
peu rétréci ensavant, arrondi es 
Fer ie aigus et ün + divergents 5: —Ecu 
— Elytres assez allôngèes, médiocremet 
liers D \érieur, — Pattes as longuës « 
rs dilatées dans. VS 1 


es palpes très-fortément 
plus longues-que.le prothorax, 
1 Lgros ét'en cône allongé, 2 ob- 
les Suivants, 4-9" égaux, 
= Yeux médiocres, 
FRS un 


récies dans leur 
s'; hanches pos- 
transversale, 


dé dd graduellement, I itien; crochets là 
Prosternum Sillonné le long dés bord anterieur ,celu -ci renversé : 
à Saillie postérieure arrondie en deh s des ‘hanches postérieures, mu- 
cronée à son au _ Cp oblong, médiocrement convexe. 
Le type 3È genre (1) sci] isecte 6 


e taille moyennes ui paraît assez 


commun dans les arties” set aus s E nis. Il est 
d'un noir assez br ne el mue né pübescence môlle 
.  etcouchée; ses élytres sont régolièrement st * Il y en a en Californie 


une seconde “espèce inédite el de moitié ph grande. 
x" 


(1) Etater Mucidus, Gyhlenh, sushi Sy, hs. Mod nrend, p.133 (Etat. 
unicolor: > Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I my 256; Var. Eucnemis musci- 


dus; Say, Trans. -of the Amer. Phil. Soc. New Sen sys p. 186). | # 
(2) P, cervinus Eschsch. sDej. Cat. éd, 3, p: 99» + 4 
. ms > OR St pu Ù Ms A S 3 
f, 114 , PE et 
5 re PE LS 
n di: ‘à 
- * D, 1 
Là : ; 
” 
“4 


Coléptères. Tome IV. “9 


Ê err - M A 
-échan HQnE arsés.cilié en des us, à ‘ar récis à leur : 
EE) Pr à » ped plus To üg q M un elui-ci et les deux sui 


La 
Pi : 


FAMILLE XXXV.. 


er 


er dE: + eat 


comprimée, 8e Mouv 
elle y pénètre. 


emént dans uné cavité du mésosternum quand 

Les limites de cette famille, la plus considérable de l'ancien/groupe 
des Sternoxes de Latreille, n’ont jamais été bien fixées, ainsi que je l'ai 
dit précédemment. Si d'une part jen exclus les Eucnémides, d'autre” 
part j'y comprends plusieurs genres qu'on-élasse” généralement parmi 
les Cébrionides, et, constituée de la sorte, on peut lui assignér les ca-. 
ractères différentiels que voici : 

Elle se distingue des Buprestides par l'absence des trochantins à tou- 
tes les pattes; des Dhroscides, par la forme.et la mobilité de la saillie pros- 
Lernale dans la Cavilé dy mésostennum ; des Eucnémides, par la présence 
du labre et le mode d'insertion des antennes; enfin des Cébrionides, par 
la forme linéaire des jambes et la pelitesse des éperons qui les termi- 
nent (1). 


(1) La faculté saltatoirequ’on à souvent donnée comme particulière à ces 
insectes est un caractère complètement illusoire. Les conditions dont elle dé- 
pend, c’est-à-dire la mobilité du prothorax sur L'arrière-corps, la form de la 
cavité mésostérnale et celle de la saillie du prosternum, varient à un degré 
extraordinaire. Beaucoup d'espèces sous ces trois points de vue ressemblent en- 


sans paraglosses: = Deux 


L 


sr 


ARS +. in 4 


a, ÉLATÉRIDES, : 131 
i@. & ER ei FE de, 
La tête dés Élatérides est souvent petite , au plus médiocre et rare- 


ment (par ex. AGR10T£S, Abnastus) verticale, En avant, lé front tantôt 


forme un repli perpendi aire (plaque nasale) plus ou moins épais, tan- 
tôt est déprime, comme dans les CGoléoptères en général, sans présenter 
en avant une {ranche bien"distinété, Dans ‘le premier cas il offre frès- 
souvent une Saillie-horizontäle qui débc de plus où moins le repli nasäl, 


et il est dit alors caréné, selo l'expression employée par Eschscholtz (4). 


Bien qu'il y ait des passages presque insensibles d'une de ces formes à 
l'autre, on est.obligé de tenir compte de ce. caractère et il joue un rôle 


> important ee tribu de la famille, celle des Élatéridesiyrais. 


La bouche mestmécessairement inférieure, que lorsque la tête est 
verticale. Ses partiesne soft plus développées que chez les Eucnémides 
el ne varient presque pas. : à 

Le menton est carré, trapéziforme ou arrondi en avant. La languette 
le dépasse Ho notablement son bord antérieur varie comme celui 
du menton et présente seulement chez un grand « de genres une 
fissure médiane. Au devant de la langi élte se D | pre 
composés de trois articles, sans compr leurs supports; lesmaxillaires 
en comptent quatre, comme de coutume. Ces organes sont courts; sur- 
tout les labiaux et ne’s’allongent d'une’manière assez notable que chez 
les Campsosrennus et surtout lés Oxynoptérides. Le dernier article de 
Lous esbplus où moins sécugiforme, sauf dans”quelques genres (par ex. 
Cycinpronenus, PLasrocenvs, Evrnysanius), où il dévient ovalaire ou 
subeylindrique, Lessmâchoires ne présentent rien de. ne Les 
mandibules affectent deux formes, l'une normale, l'autre exceptionnelle 
et pareille à celle qui est de règle chez les Cébrionides. Dans la première 
ces organes Sont courts et graduellement en demi-cercle; dans l'autre ils 
sont plus longs, droits » Puis recourbés brusquement dans leur moitié 

; » 
üèrement aux Euonémides ou aux Cébrionides et ne peuvent probablement pas 
plus sauter que ces derniers. Quant à cette faculté considérée au point de vue 
physiologique, cette question ne saurait trouver place ‘dans un ouvrage de la 
nature. de celui-ci. Bien qu’elle ait été souvent traitée, elle#n?est.pas encore 

Complètement éclaircie. Voyez notamment Geoffroy, Ins. d. envir. d. Paris, I, 

D: 129; De Géer,,Mém. IV, p. 141; Olivier, Entom. If, no 31, p. 2; Strauss- 

Durckheim, Anatom. du Melolontha vulgaris, P. 192; Burmoister, Handb. 

d, Entom. I, p. 489; Lacordaire, Introd. à l’'Entom. II, p. 294, et Erichson in 
Germar, Zeitschr. Il, p. 279; c’est à ce dernier qu'est dû céqu'on à de mieux 

Sur ce sujet, Comme l’a.dit Germar (Linnæa entom. I, p. 148 ), il n'y à point 

d'indices extérieurs infailli les qui puissent faire préjuger l'énergie avec laquelle 

les diverses espèces peuvênt sauter, et ilest probable que la disposition des 
muscles du thorax joue ici le principal rôle, 

. (1) Cette expression "est assez peu exacte, car dans l’acception ordinaire du 
mot une Carène suppose une saillie verticale. Il est extrémement rare qu'il y 
“en aitune de celle nature chez les Élatérides, et certains TErrALOBUS sont même 

FFE les seuls qui en présentent des exemples, 


+ 


* 


u d ee M ;” De " 5 € LT 
% = ** 
3 + 
# » À 
432 % * ÉLATÉRIDES. 


, ee à LS : 5 
terminale (par ex: Oxvxorrenus, Dicronyeuus ). Le labre est presque 
toujours bien développé el en même: temps ârrondien avant. Il oyag 
que deux gènres (Per, Hxronesis ) chez qui il'est court aa point 

d'être assez difficile à voir, et un seul (PsaSrocenus) où son existence 
est douteuse. . $ 


— sérées immédiatement en avant du bord antérieur des yeux, et rién n’est 
plus commun, qu'il 
va ongent en se rétrécissant au côté interne , sans que, néanmoins, 


nidés sont les seuls chez lesquels lés antennes sé 16g6nbrau repos dans 
des sillons prosternaux. Mais chez la plupart des émirhipides et les 
Maccozerrros, les angles rentrants qui séparent la mentonnière du 
prosternum des”angles antérieurs du prothôrax, sont plus profonds en 
es que leurs bords deyiennént parallèles, et se prolongent à 
. une courte distance en, longeant en dehors les sutures prosternales, ” 
“Chez les EtrnemwS, tes canaux prothoraciques, c’est ainsi que je les 
appellérai, se prolongent presqué jusqu'aux pattes antérieures. Jamaistil 
n'existe de ces Sillons marginaux qu'on observe Chez quelques Bu- # 
prestidésæet Eucnémides. F "à 

Quant'aux antennes elles-nfêmes; elles varient extraordinairement et 
ne fournissent que rarement des caractères génériques (1). Des espèces 
‘congénères ge” à les avoir simplement déntées ou pectinées,flabellées 
etmémebiflabellées. . 

A une seule exception près (Hemrors), les yeux sont grands, arrondis, 
mais en général médiocrement convexes. Ce n'est que dans le groupe 
des Campylides qui fait le passage des espèces typiques aux Cébrionides, 
et cà et là dans un petit nombre de genres (par ex« Prryopros, quelques 
Arnovs); que ces organes sont dégagés du prothorax et plus ou moins 
globuleux. : 

. Le prothorax est en général plus mobile sur le pédoncule du méso- 
thorax que celui des Eucnémides, et cette mobilité est favorisée par la 
déclivité assembrusque de sa base et celle du bord antéri desélytres, 
-déclivilé qhi, toutefois, est loin d'être constante, car il ÿ a des genres 
(par ex. CHALCOLEIDIUS) où elle a complèteinent disparu. La base elle- 
même présente dans son milieu deux courtes saillies ou une échancrure 
(Héwmiors, PLegprosrennus). Ses angles postérieurs embrassentplus où 
moins la bases élytres et sont, en règle générale, carénés en dessus. 


(1) Leur vestiture subit également.des modifications extrémément nombreuses 
et qui sont non-seulement spécifiques, mais assez souvent (par ex. GRATONY- 
nus) sexuelles. Toutefois, comme les pores de ces"organes restent toujours 
diffus, il n°y à pas plus de parti à en tirer que dans les Coléoptères onigénéral 


’ai essayé de e,faire ec suis promptement aperçu qugje modifications” » 
ne conduisaient à rien desatisfaisant. 


in 


toi J Te: LE be ES Us à 

: » « # 

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| . ” à ” r 277 
+ FE : u “ 


ÉLATÉR . « ‘ 133 | 
Ÿ En dessous, le long dubord Rte. Ve de chaque côtéun sil» 
lon qui recoit les cuisses antérieures quand les pattes'se contractent (sil= 
lons fémoraux), et chez quelques Agrypnides du genre Lacon il ya en 
avant un autre sillon oblique destiné à loger alors les tarses (sillons 
tarsaux). La mentonnière du‘prosternum manque dansun groupe entier, 
celui des Campylides, et plusieurs Ternazonus ; dans les autres espèces 


elle varie beaucoup; nulle part elle n'est aussi prononcée que chez les » 
SEMIOT US. à RE es FE E 

L'écusson ne manque. jamais et reste touon Mb dioer den forme 
normale est.celle d'un ovale allongé. Son seul caractère presque con- 
Slant est d'être logé dans une-.dépréssion trèstmarquée de la base des 
élytres. + | 

Ces dernières sont de la largeur du prothorax en ayant où un peu 
plus étroites, généralement très-allongées- et plus: ou moins rétrécies en 
arrière. Leur extrémité est fréquemitent spiniforme, plus rarement 
échancrée. : #2." LEE, , 

Les pattes sont eSsentiellement faites corame celles des trôis familles 
précédentes, Les hanchésintermédiairés lez quelques CampyLus. ces 
mêmes hanches et les antérieures chez les PLasrocEnus, sont conico- 
cylindriques et non plus, globuleuses. Ce sont les deux seules exceptions 
connues à leur forme normale. Les secondes sont presque ou {out-à- 
fait contiguës chez les Campylides, ce qui vient de, ce que la saillie an- 
térieure du métastérnum, au lieu d’être arrondie ou tronquée en avant 
comme de coutume, est très-étroite et très-aiguë, Ce caractère, malgré 
son insignifiance apparente, a une impôrtance réelle, attendu que c'est 
un caractère de Cébrionides. Les tarses varient au point qu'il est impos- 
sible d'en rien dire de général. I suffira de remarquer qu'il est extré- 
mement rare (Meranrno) qu'ils soient dilatés, et que la présence ou 
l'absence, bien plutôt quéle nombre des lamelles dont ils sont souvent 
munis en dessous, à une valeur générique (1). 

Il est de règle que les épisternums mélathoraciques soient étroits, 
parallèles, et que leurs épimères soient à peine distinctes. Les Tétralo- 
bides sont les seuls chez lesquels les uns ct les autres s’élargissent nota- 
blement. Une seconde exception existe Chez les Oxynoptérides, mais 
pour les épimères seulement, leurs épisternums étant à peu près à l'état 
normal. Il a été dit plus haut que la cavité du méSosternum et la saillie 
Prosternale subissaient des modifications sans fin. 

Les habitudes des Élatérides sont assez variées. La plupart se trou- 
“ent sur les fleurs et les feuilles ; d'autres, tels que la plupart des Agryp- 
nides, plusieurs ELarer, etc., sous les écorces; et parmi les petites 


(1) 1 n’est pas toujours facile de constater la présence de ces appendices et 
l'on reste parfois dans le doute sur leur existence. Cela. a.litu quand les pe= 
lotes dont l6s tarses sont souvent munis en dessous. se détachent légèrement 
à leur extrémité des articles qui les portent. Le * 


. 


4% 


134 | ” ÉLATÉRIDES. 


espèces, il en est, notamment les C PTONYPAUS, qui sont épigées ; plu: + 


sieurs sont nocturñes ou crépusculaires (1): Quant à leur régime on a 


quelques observations qui tendent à prouver que, dans certains cas du 


moins, il serait carnivore (2). Lorsqu'on veut les saisir, ces insectes se 
laissent tomber en contractant leurs pattes, et si à la suite de leur chute, 
ils se-trouvent renversés sur Je dos , c’est alors gris font usage de leur 
faculig salthtoire. "M°"%, #72 w. PU, FEU 
Leurs larves GO “Hn déjà un assez gjaud nombre (5) consti- 
4 | 


(1) M. Ed. Perris (Ann. d. 1: Soc: entom. Sér. 3, Il,p. 159) a 1e premier 
attiré l'attention sur ce fait cite aveg raison les Pynopnonus "de l'Amérique 
qu’on ne voit jamais en mouvement qu'à l'arrivée dé”la nuit, et parmi lès es- 
pèces de nos pays, l'Adelôceraatomaria, les Athious rufus et rhombeus ot les 
Elater sanguineus et crocatus: Beaucoup d'autres encore ont sans doute dés 
habitudes analogues: : \ $ 

(2) Voyez Laboulbène, Ann. d. 1 "oc. entom. Sér. 2, VE Bullet. p. XXXNU; 
et Kawall, Stettin. entom. Zeit. 1856, p. 128. 

(3) M. Lutas (Ann. d. 1, Soc entom. Sér. 2, X, p. 261) a donné une liste 
assez complète de toutes celles observées jusqu'en 1852: — Pour des détails 
généraux sûr ces Laïves, voyez Erichson, Archiv, 1841, 1, p. 85; et Chapuiset 
Candèzé, Mém. d. 1. Soc. d. 86. d. Liége, VI, p. 480. — Les meilleurés des- 
criptions qu'on en ait sont celles données par M. Ed. Perris des espèces indi- 
quées plus bas, Gelles connues actuellement sont les suivantes dass l'ordre 
systématique : . 7 

Agrypnus fuscipes, Lequien, Magaz. d. Zool. Ins. 1831, pl: 41; donnée 
comme celle de l’Anthia semgutlata du Bengale; figure reproduite par 
MM. Brullé, Hist. nat. d. Ins. IV, pl. X, £. 2, et Westwood, An Introd: to the 
mod, classif. ofIns. L, p. 67, f. 2, no8.— Adelocera atomaria, Lucas, loc. cit. 
p- 268, pl. IV, no 2, f. 1 ad; Perris, Ann. d. le Soc. ent. Sér: 3, Il, p. 140, 
pl. 5, f, 238-232. — Ad. varia, Blissou, ibid. Sér. 2, IV, p. 65, pl. Il, no 1, £. 2. 
— Lacon murinus, Westwood, An Introd. ete., 1 p.283, f. 24, n° 21; Blan- 
chard, Règn. anim. illustr. Ins. pl. 15, f. 7 a. — Alaus oculatus, Chapuis et 
Candèze, loc. cit. p. 482, pl. 5, f. 3. — AL. nobilis, Sallé, Ann. d. 1. Soc. entom. 
Sér. 3, U, p. 264, pl. 14, f. 1 6-4. — Athous undulatus, De Géer, Mém. IV, 
pl. 5, £. 23.— Ath. rhombeus, L. Dufour, Ann. d. Sc. nat. Sér2, XIV, p. 41, 
pl. 3, B £. 1; Pernis, loc. cit. p. 146, pl. 5, £. 243-246; Curtis, ibid. Sér: 3, I, 
p. 417, pl. 13, n° 3, £. 1. — Ath. hirtus, Chapuis et Gandèze, loc. cit. p. 484, 
pl. V, £. 1.— Ath. rufus, Perris, loc: cit. p. 143, pl. 5, f. 233-242. — Limo- 
nius Bructeri, Giraud, Vérhandi. d. Zool.-Bot. Ver in Wienÿ FE, p. 97. — 
Cratonychus niger, Bouchié, Naturg. d. Ins. p.186, pl. 8, £. 33. — Orat. ru- 
fipes, Bouché, ibid p.185, pl. 8, £. 32; Perris, loc. cit. p. 134, pl. 5, f. 219-227. 
— Elater sanguineus, Bouché, loc: cit. p. 185; Perris, loc. cit. p. 148, pl. 5, 
£. 247-253. — El, fulvipennis, Bouché, loc. cit: p. 183, pl. 8, f. 23. — El. po- 
morum, Curtis) Ano. d. 1. Soc. entom. Sér. 3, I, p. 42, pl. HE, n° 3, f. 1; 
Heeger, Sitzungsber. d, Wien. Akad. XIV, 1855, p..33,pl. 3. — Ludius ferru- 
gineus, Blisson, Ann. d. |. Soc. entom. Sér. 2, IV, p. 65, pl. LI, n°1, £. 1. — 
Agriotes segetis, De Géer, Mém. V, p. 397, pl. 12, f. 4. — Agr. lineatus, De 
Géer, ibid. IV, p. 455, pl: 5, f 23-25; Bouché, loc. cit. p. 186, pl. VU, f. 34. 
— Agr. sputator, Kollar, F 10 d. schædi. Ens. p, 149. — Campylus meso= 
melas, Chapuis et Candèze, loc, cit. p. 486, pl. 5, £. 2. 


è 


PEUT RC” ÉLATÉRIDES, ti rl … 135 
tuent un type spécial, surtont pour les par ies de la bouche. Toutes sont 
à Erarer, Lu- 


vus, Aëniores, ele.), tantôt plus ou moins déprimées ALAUS} Agryp- 
nides, Arnous) et revêtu ss sur les segments qui suivent la tête, d'écus- 
sons cornés un peu plus étroits en dessous qu'en dessus, La tête, de 
forme variable, est également cornée, plane Sin peu concave en des- 
sus, avec son bord antérieur sinueux ef sans épistome distinct. Parmi les 
organes buccaux le labre manque (1). Les mandi ules sont médiocres, 
simples au bout, munies d’une dent médiane interne et concaves-à leur 
base en dehors. Les mâchoires et le menton, logés dans une profonde 
échancrure de la face inférieure dé la tête, sont allongés et soudés en- 
semble dans Loute leur longueur. Au sommet des premières se trou- 
vent deux petits lobes, l'interne simple, l'externe A ciicnts, et un 
palpé de trois articles ; au sommet du le un Me NS 
de palpes bi-articulés. Il n'y a point de stemmates (2).Les antennes, in- 
sérées près de la base des mandibules , sont courtes et composées de 
quatre articles, dont le premier est rétractile et le second Strmonté d'un 
petit article supplémentaire. Les segments thoraciques ne diffèrent pas 
des segments abdominaux, sauf le prothorax qui est un peu plus long 
que les autres. Les pattes qu'ils portent sont courtes, robustes, rap- 
prochées et formées de trois pièces dont la dernière est munie d’un 
crochet simple. Le dernier segment abdominal est en général plus grand 


-allongées, tantôt grêles ds où man 
Ê 


que les autres, plus corné et affecte des formes très-variées et souvent 
bizarres, mais qui se rapportent à! deu “types, selon qu'il est divisé en 


deux saillies dentelées sur leurs bords (ALAüs, Acnyewus, Lacon, etc.), 
où entier (ELarer, Lunivs, AGnror#s, etc.). Sous lui se trouve un pro- 
longement anal qui est large et muni de que crochets cornés chez les 
Agrypnides, obconique et inerme dans les autres espèces. Les stigmates 
rte nombre Ro peut fees LEE Ve Les PS | 10 
saux, la‘première sur le mésothorax, les autres sur les huit premiers 
segments abdominaux. x d 

Sous le rapport de la forme générale, ces larves ont une très-grande 
ressemblance avec celles des TeNenr10, connues vulgairement sous le 
nom de Vers de farine. Mais cette ressemblance n’est que superficielle, 
la tête et les organes buccaux de ces derniers étant très-différents. La 
plupart vivent dans le bois vermonlu” et détomposé de diverses espèces 
d'arbres, se nourrissant de ces détritus et des larves qui s'y trouvent, 


(1) Selon M. Heeger (loc: cit.), ily en aurait un chez la larve de l'Elater po- 
Morum ; M. Curtis, qui l'a décrite également, n’en parle pass 


(2) M. Heeger en assigne un de chaque côté à l'espèce citée dans la note 
précédente; il serait situé à la base des antennes. M. Ed. Perris (loc. cit, p. 154) 
qui en a parlé également d’une manière générale, les regarde comme de sim- 
ples tubercules. En tout cas ces ocelles, s'ils existent réellement, paraissent être 
Propres aux Eraren et aux CRaTONYCEUS. 


% 
F 


+ 

4136 . BLATÉRIDES. £ 

Celles des AGRIOTES € no obahlement de plusieurs autres encore sont 
phylophages és les RÉ Gnoé des chiite, des. plantes fourra- 
gères et des ui les rend se très-nuisibles. On ne sait 


rien de AL e re de ce es er élal; elle paraît varier de un 

à trois et même EN Oac le moment de la métamorphose est 

arrivé, les larves de la première catégorie se PHent une niche dans : 
les matières où elles ont vécu. Lesrnymphes ne présentent de particu- 

lier que quelques : soies rigides dont elles sont munies. sur divers points 

du prothorax et à l'extrémité de l'abdomen. ‘ 

Les Élatérides sont répandus dans toutes les régions du globe. La 
plupart sont revêlus d'une livrée uniforme, brunâtre ou noire, que 
voilent en partie des poils gris où jaanâtres couchés, ou des écailles. 
Mais il n’en manque pas qui sont ornés de.couleurs métalliques, et dans 
le nombre, quelques-uns. (par ex. Campsosrennus) rivalisent sous ce 
rapport avec les: Buprestides. Les collections en contiennent environ 
3000: espèces dont un tiers à peine sont décrites. 

La famille correspond à l'ancien genre ELarer de Linné, qui n'a ‘été 
érigé qu'assez tard par Latreille (1) en une tribu particulière dans sa 
famille des Sternoxes: Eschscholiz (2) est le premier qui ait essayé, en 
1829, de le diviser, Fe co prenant les Eucnémides. Quelques années 
plus tard il refondit ce travail sous la forme d'un tableau synoptique qui 
n’a été publié qu'après sa mort par M. De Castelnau (3), à qui il l'avait 
“communiqué. Dans l'intervalle avait paru un travail posthume de La- 
treille (4) sur les Sternoxes en général, sauf les Buprestides. Les der- 
biers auteurs qui se sont occupés ( de ces insectes, sont Germar (5) et 
Erichson (6) qui se sont contentés d'établir parmi eux quelques grou- 


(1) Règne anim. éd. 1, IL, p. 230. : 

(2) Dan Thon, Entom. Archiv, I, 4, p. 31: Ge travail contient 33 genres, non 
compris les Eucnémides, Eschscholtz, avait pris pour point de départ la pré- 
sence ou l'absence de lamelles sousles tarses, puistcelles dewdentelures aux cro= 
chets de ces organes, et, en dernier lieu, la forme du front, selon qu'il est 
caréné ou non en avant. Ces bases l'ont conduit à un arr animent complète- 
ment artificiel. 

(3) Revue entom. de Silberm. IV; le He des genres est porté à 44 dans 
ce tableau, et Jeur classification repose sur les mêmes caractères qu SUPER 
vant. 

(4) Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 113. On voit par divers passages de ce 
Mémoire que Latreille avait eu connaissance du trayail' posthume d'Eschscholtz 
dont il à été question en dernier lieu. 

(5) Sauf une Monographie des Cawpyzus qui a paru dans la Linnæa entom. 
1, p. 147ÿ Germr, a publié ses divers Mémoires sur les Élatérides dans sa 
Zeitschr, f. d, Entom. sous les titres suivants : Ueber die Elateriden mit hæuti- 
gen Anhængen der l'arsenglicder, I, p.193. — Bemerkungen über Elateriden, 
IL, p. 241 et 4395 IV, p. 43 et V, p. 133. 

(6) Ces travaux d’Erichson consistent en plusieurs Monographies qui ont 


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où raduis La des ça aux protho= : 


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Mioratiques très-pous. ” 7e ve $ LE 4 +, + 
xatin et métastémnän distinets: * *; we Lo 0 
Modus bifides, PNEU RE e pire ee MétañiGriDEsEN à 
+ * simples! - cs aheg 
dd mn En de con- 
> fondu Ve +2 pe CARRE à 
ce. Epimèros r mésothoraciques plus où nioins. grändes: Oxnories. + 
bb Mésostértunt déclive; ses bords rarement saillants. # eco 
rt Parapleures métathoraciques larges! QD ES. 18 
Li — étroites. da RUE VRAIS. : 
es goal zu, ren pr, DR sans. bois FRANS AS 
, Me ‘é ” : » à. ? 


toutes paru He le même revuvil que ab de Germar; ; où les trouva, indi- 
quées plus loin. “TES d'A UE 

(1) & Révision of the Elateridæ # the Ent Stat » » Trans. o ie Feat 
Phile Soc. New Ser: X, p- 405. 

(2) Les difficultés de nos ta dueiont ordinairement pour | aus: Ja 
grande homogénéité des espèces. Jef elles proviennent de l'extrême Yariabilité 
de tous les organes (sauf les parties: de Ja bouche) réunie à une forme géné- 
rale qui, au contraire, ne se modifie que dans dès limites très-restreiates. En 
étudiant les travaux de Germar et d'Erichson, cités plus haut, on voit que 
tous deux ont désespéré de la classification de ces insectes.!Le second a exprimé 
ailleurs (Archiv, 1845, IL, p. 90) le vœu qu'on découvrit enfin quelques carac= 
tères nouveaux qui permissent.de l'établir sur des bases rationnelles, Plusieurs, 
mois d’un travail assidu m’autorisent à dire que ces caractères n'existent pas 
et qu’on les cherchera en vain. Il faudra dès-lors que la tradition süpplée à 
l'impuissance de la science. 

Du reste, l'un des auteurs du «Catalogue des Larves des Coléoptères » que 


J.L. a, ont ia ar es les espèces de 
4 un ii compl lai sur des s entièrement 


*? 


. 


A Le 


"138 Sarétioks. 
| © mm Ex 
Er * tes AGRYPNIDES. < 
TE LE 


Én 


à Fes ec eu repos dans ‘des FA res BtE — Tête pen- 
ée, plus ou moins concave ; front peu qu et non caréné en avant. 
— “ga échancrées au 


Tarses revélus en dessous de 
-poils formant une brosse continue ou dés pelottes, parfois munis de 


2 lamell “> Mpoieraum dé “0 — Mentonnière du prosternum très- 


salt 


Phée 
L'existence de sillons prosternaux; pour la réception | des antennes 
au repos, fait de ce groupe le mieux caractérisé de la famille, el il est 
en même temps-assez homogène. Ainsi, la têle quis est presque carrée, 
vue d'en aut el plas où moins côncave dans, sa/p rtie antérieure, yarie 
à ce dans sa forme. Les« organes buceaux sont complètement à l'état 
al, c’est-à-dire que le dernier ârlicle des palpes est sécuriforme, 
ba mangdibules courtes, et le Jabre : arrondi - ea nt. La brosse de poils 
qui revêt.les tarsés en dessous est très-appare te chez les grandes et 
les moyennes espèces; chez.les petites, elle est remplacée. par une fine 
villosité. . Enfi in,sauf chez quelques Lacon exotiques. (par exs nodifer), 
les. sutares s prostérnales sont Isis rexilignes et plus ou moins obli- 

ques. 

Les Ar Pridés n'ont rien de fixe sous É rapport de la grandeur; 
les uns rivalisent-presque avec les plus grandes espèces de la famille, 
les autres sont assez petits ; la plupart de taille moyenne. Il y a de ces 
insectes dans Loutes les parties du globe; mais, bien qu'assez nom= 
breux, lous rentrent jusqu'ici dans les cinq genres suivants :: … 


L  Tarsee sans lamelles. 
… Sillons prosternaux entiérs :  Agrüpnus, Adelocera. 
— fermés en arrière : Lacon 
II. Tarses munis de lamelles. 
Sillons prosternaux fermés en arrière : Tylotarsus. 


= — entiers: - Diobitarsus: 


j'ai déjà si souvent cilé, M. le docteur Candèze, est à la veille de publier une 
Monographie de ces insectes pour laquelle il à reçu des matériaux immenses: 
L'étude approfondie qu’il en a faite est une farantie que la science comptera 
dans ce travail un bon ouvrage de plus, 


dédie Shosidié. HER d'he < 29 ee D 
ét ri : Re 7 ” 


À ; +, a < 139 
Fe 2 É % 


ï . anis 3 


Re TaonEntom. Auch. XL, 1, p. 32 (1). 


ri Tête pl “moins. conca ve en avan 
“rondi Der — Anténèé 
è tie Ars “entconet 
ge peu so faut, 4-1 10 tua 
* ‘faux article bien dist 
le disque ; ses coté dr s\ 
ses’angles stérieurs di 
loin vant près des Fords 1 Le 
‘ médian obliquesen. né Lu 
sexes, réécies dans Teurtiers: pa rieur, r'ég ner 
: Paltes assez | ongues; h es post “ es graduell ement 
dedans : les von fersärticles dre 2 ace CL 
nis de. rer dessous. = Mt de ni ét mes er 
ù Û d; ste 
us sac ernale drôite AE LA base— 
iers. |=—IGorps convexe, jimais € écailleux. 


“Insectes de grand el FN taille, add itofme, brühe*ou 

_ noire, en Fax A iSetatantot glabres, tantôt Eu d'une 

fine pubescen couchée” be t l'importance (ox lle 
est nulle, mais qui leur est exclusiveme 


c 
cp Qpre parmi et té 
rides, les fait reconnaitre san sans pêiné, à En la prolongation de | a 


rène dés Hales __. A dou ; A FR à une trenlaine d'es- 
” pècet As “ emen Lontété. décrites. 
Hess se tn ae ne que les élytres Sonten- 
4 lières @) ou ée À A nd 
. Le genreest principalem < n AE Lan ebal Indës Orient 
SLR ; deux espèces seulemen ta été DS ca EN A à du 
+ : à RU NS 2% + 


2 14 

(1) Syn. Anaunus, Casteln, Hit. Se k p 937: nom a anté- 
rieurement par M: _Burmcister {Nos Act: nat. La et “SA Sue p. 294) 
pour un genre d’ Hémiptères exati Que. « 

(2) A. fuscipes, Fab., + Syst. EI. IE, p. A; ee RTS —noto odonta, Latr. 
in Caillaud, Voy: à Méroé, Ins. p. 5, pl. 58, f. 6 (senegalensis Casteln., Dej.) ; 
Nubie, Sénégal. — luridus, Fab. Syst. EL IL, p. 222; du Bengale® Saillei, 
Schottii, Y. 1 Le Conte, Trans. of the Amer, philos. Soc. New Sor. X , p. 491; 
levier de la Louisianne, | le 25 du Nouveau Mexique. : 


(3) A. tomentosus, Fab. loc, cit. p. 22; des iles pape + 


D es 


Fr 


+ 140  -— 


" + 
ADELOGERA. ‘ 


a 
Larn. Règn.. anim. éd. an P. 451 ss 


” Tétemédiocre, arrondies ironquéc de chaque côté en ant, plane 
ou faiblement contave eSSust — Antennes plus ou moins courtes, 
peu robi su LFÈS-S0 ent éesià leur extrémité ; à articles grand - 
et robuste, 2 trè long ousplus long que 4, celui-ci et. 
5-10 médi rèémeüt € éralob! lusémentdentés, souvent plus largesy. 
._queslongss 11 ovale, aÿa arement un vestige d'on faux. article. — 
Ér re plus. longique large chez Ja plupart, dé- 

às base, ayecyses afgles postérieurs médiocres et divergents. — 
que, ovales arrondi en arrière souvent sinué sur. des côtés: 
le forme variable, souyent déprimées sur le disque. — Paites 
= bin peu robustes; hanches postérieures. subitementelmé: iocrement 
dilatées da r moitié intemne ;arses comprimés ;. leurs quatre 1ers 
articles munis de brosses ou finément velus.en.dessous/; le der au moins: 
aussi long.queiles deux suivants-réanis. —Mésost m séparé du mé- - » 
Ne, + üne sutur .: disinete, rade, roile. 

rostérnaux entièrs; sillons CRE EME) général arapuds: 

FA dés sillons larsaux, + * es ; 


Aïnst Caractérisé, cegenre ne contient plus qu'epirti ds “espèces 
qu'yavait comprises Eschscholtz eLest exposé ici, à peude chose près, 
telquel'asmodifié Germar(2).Alse distingue. dés AënxPNus principale- 
mént en d'une car ën elon Ro rm du ee 


SE D + 


non lamellés. en dessous. | TE à = { 
(1) Sÿn, ARRET Hit in Tin, Rs Me 1, p.192. En 

De Casteln. in Silberm. Rev entom. "Av, p. 11: M. De Castelnau ne citants 

comme types dece &ënre qu'il à très-mal caractérisé, que les Elater atomarius,* 4 

varius et fasciatus de Fabricius, il | correspond : exactement à be "ee Après F L 

l'avoir “ainsi “fondé, il gas plus r arlé dans : ses “ouvrages subséquents êta 4 

simplement reporté p ri les. AcRY Es its “espèces que je viens de, 

citer; voyez son His 8 déns. L, p. 247. 
(2) Zeïtschr. £. 4. Entom, I, p. 255. Latreille (loc. cit.) avait RER» par ss 

placer ce genre parmi les Éuenémides, en lui assignant pour caractère "essentiel 

la présence sous le prothorax de sillons fémoraux. Plu tard {Ann. d. ]. Soc. 

entom, HU, p.143) il a fait des silons tarsaux la marqué distinctivé du genre; 

mais, comme l’a fait voir Germar, ces dérrders n'ont aucune valeur génériques" 

Très-prononcés par ex. chez l'Adelocera marmorata des États-Unis, on n’en 

voit plus que de faibles vestiges à peine distincts chez la pennata du même 

pays, la lepidoptera du Nord de l’Europe, etc., puis ils disparaissent complète= 

ment. Les espèces où ils manquent avaient été laissées par Latreille parmi les 

AGRYPNUS. 


r “ * à 
. 2e AGRYPNIDES. y : 14 
. Dans ces limites contient Storm assez différentes,ventre les- 
quelles toutefois il y a des passages. es espèces.qu'on peut appeler 
typiques (atomria, fascial rta, etc.) sont allongées; déprimées en 
dessus, avec le prothorax plus'ou moins sillonné dans son milieu et par- 
fois bossué çà et là ; touts mos espèces européennes rentrént dans cette 
catégorie. Mais parmi les exotiques il en We qui ont la forme large et 
courte des Lacon, Tandis que d'autres se rapprochent des AGnxpNus. 
Lés Anecocera sont en général de taille enne et revélues de 
à . ” + “, À] Fe 
poils squammiformes ou de véritables scaille Ma e plus souvent 
“des marbrures irrégulières # à quelques exceptidns:près, leur livrée est 
sombre. El y en a dans toutes les parties du globe et partout leurs habi- 
tudes paraissent êtreles mêmes. On res sous les écorces, dans le 


boïs en décomposition, parfois sous les Diérres (1). # 
% 
LACON. ? 


(DE CasreLn.) German, Zeitschr. f. d. Entom. Il, p. 16002). . 
. 


2 Gére voisin des Avecocera et n'éfi différant que par les ce 
qui suivent : : # 


& * 
Articles 2-3 des antennes notablement plus courts que 4, de longueur 


relative Variable; le dernier sans faux article, tronqué ou échancré au 
bout. pe othorax plus où moins transversal, bisinué à sa base avec un 


(1) Esp. européennes : El.-atomarius, fasciatus Linné, Fab., Olim,, ete. — 
El. varius (quercus Herbst) Fab. Syst, El. IL, p. 229. — El:conSpersus, lepi- 
dopterus, Gyllenh. Ins. Suec. I, p: 377 sq. — Esp. africainés : Agrypn. infus- 

» catus, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 647; Mozambique. — Esp. de 
l'Amér. du Nord : El. marmoratüs {discoideus Weber, cruentus O1.), Fab. 10€. 
cit. p. 227. — EI. impressicollis; Say, Aûn. ofthe Lyc. of New-York, I, p.260 
(Ad. senilis Gérmar; Var, El. lepturus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. 
New Ser. VI, p. 182). — auroratus, avitus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. 

“loc. cit. p. 181 sq. — Esp. de Taïty : A. squalida, L. Fairm. Revwet Mag. d. 
Z6ol. 1849, p. 359. ;. s 

M. L, Fäirmaire (ibid.) décrit en outre, sous le nom d’Ad. pruinosa, une es- 
pèce de la Polynésie qui figure dans le Catalogue de Dejean sous célui d’A- 

“grypnus modestus Mac-Leay. Cette espèce est tout-à-fait cosmopolite, et il y en 
& dans lés collections des exemplaires de l'Australie, de Java, du Sénégalides 
Antilles, de Cayenne.et de Colombie. 

LE. ruber de Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 20, pl. V, £. 1 (Adel. brasi- 
Liensis Casteln.) et Ad. Chabannii Guérin-Ménev. Icon.; ns, p. 40, mi. 12, 
£. 4 (Alaus flammula , Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 136, pl. 8, f.5), tous 
deux du Brésil, me paraissent devoir former un genre à part, leur mésosters 
num étant horizontal, à bords asséz saillants et séparé du métasternum par 
un sillony très-distinct. Céenre doit être placé immédiatement après celui-ci. 


(2) Syn. Acnvexus Eschsch., Falderm., Ménétr., Casteln., Hope, King. — 


ApeLoGena pars Latr., Casteln., Guérin-Ménev., J. Le Conte. 
à 


1 


L 


RER 


Sn 


122 ÉLATÉRIDES, à < 


côurt lobe médian échancré ; aies postérieurs courts, rarement 
carénés en dessus. — Elytreséonvex s, oblongo-ovales, rarement sub- 
parallèles. — Hanêhes postérieures graduellement élangies en dedans: 
_ Sillons prosternaux fermés en arrière Corps toujours convexe. 

ba fermetère des sillons prosternaux emvarfière fait reconnaître sans : 
peine ces insectes; ellé se retrouvé chez les TyLoransus qui suiÿent, 
mais associée à des tarseSflamellés qui n'existent pas ici? Il en résulte 
qua les deux genres les antennes ne Deuren rec qu'en se 
recourbant dans’une aile de leur longueur. “RES : 

Les”Lacon se distiiguent en outre des ADkrocena par leur formé plus 
large et toujours convexe. Leur système de col ration est également plus 


yarié, et Jeur vestiture pa Ent À Mages poils fins et très-courts. 


Quelques espèces, principalement de ascar (par ex. nodifer), se 
font remarquer par leur prothorax fortement tuberculé en dessus et si- 
nué Sur les côtés. Chez plusieurs le prothorax, outre ses sillons fémo- 
raux, possède des sillons Larsaux, mais ils s’affaiblissent, puis disparais-. 
se t chezlle plus grand nombre comme chez les AnecocerA. HF 
Le genre est beaucoup plus nombreux que le précédent, et les, co 
léctions en renferment près d'une centaine d'espèces. Deux se 
existent en Europe; la pläpart des autres se trouvent à Madagascar et 
aux Indes orientales. Il yena, du reste, dans toutes les régions-du 
globe(1). 3 
(1) Esp. européennes : L. murinus, Linné, Fab.; Germar (Zeitschr.Jl, p. 264) 
dit en ayoirreçu un exemplaire du Cap. — Kokeilii, Küster, Die Kæfer Europ. 
IL, 6 (murinus var.?); de la Carinthie. — Esp. de la Russie mér. : L. creni- 
collis, Ménétr. Cat. rais. p:156.— Esp. de Perse : L. ovalis, Germar, Ins, Spec. 
nov. p. 49. — Esp. des Indes or. : L. muticus, Herbst, Die Kæfer, X, p. 93, 
L 166, £. 10; d’Arabie selon Germar, loc. cit. — brachychœtus, Kollar u. 


+ 


 L.-Redtenb. in Hügels Kaschmir, IV, 2,p#506. — Esp. de la Nouv. Guinée :* 


L. tristis, Hombr. et Jaquin. Voy. au Pôle Sud, p. 86, pl. 6, f. 8. — Esp. de 
l'Australie : L. caliginosus, Boisduv. Faune d. l'Océan. I, p. 105. — hurtilis, 
Erichs. Anchiv, 1842, I, p. 136. — Esp. de Madagascar : L. nodifer, vestilus, 
irroralus, porosus, crenatus (terreñus Germar), interpunctatus Klug, Ins. 
v. Madag. p. 64. — turbidus, mustelinus, Germar, Zeitschr. Il, p°263; le se- 
cond est indiqué à tort comme de Siam. — Esp. de Natal : Z. amplicollis, 
Pœnulatus, parcus, decipiens, troglodytes, nanus, Bohem: Ins. Caffrar. D: 
. 414. — Esp. de PAmér. du Nord : L. obtectus, Say, Trans. of the Amer.… 
* Phil. Soc. VI, p. 181. — rectangularis, Say, Ann.of the, Lyc. of New-York, I, 
p. 263. — brevicornis, mucoreus, curtus, 3, L. Le Conte; Travs, ofthe Amer 
Phil, Soc. X, p.491. k 
Le Lacon cribratus de M. Blanchard (in d'Orb, Voy.; Entom, p. 144) espèce. 
de Bolivia, doit former le type d’un genre propre. ; é 
4 


à F 204 


" 


Rien 2 PS + ST SAS =... Hé 
é S BR — - 
TE 
# 7% 
ee = 143 


+ Re rar 1 UN TE 
| démon 4 d. Entom. IH, pur AT w 
% : F d s: 
Ce sont des Läcok entie r 
ge ce genre par. à 
Pé ullième article des re cordiforme, muni d'une lam 
tonnière du prosternum séparée du [ d gane par ut 
transversà ee. £ L es 


Commiéscaractères “accessoires on feut-ajonter que les antennes sont 
un peu plus longues eL{ont leur derni 


l'y article acuminé; et que le pro- 
thorax est ordinaireme plus long qüe large (2) RER 
LOCERA, Avec ses angles toujours cn -sai 
AR n'en à connu qu'une espèce, ; ae évite en se 4 
qu 


mo Je "Conoderus cuspidatus dé Klug t ori 
Madagascar, et sera parila forte saillié des Rrles nté e 
son prothorax qui sont en même te ès’aigus ; mais y en a 
les collections une dixaine d’autres nt du même pays que dote côte 
occidentale d'Afrique et des Indes orientäles. 
10 + DILOBITARS 


Larn. Ann. d. l. Soc. Sd Up. É: “a 
Ÿ 


Ce genre est aux Aogoc De que les TyLoransus,sont à md 
c'est-à- -dire qu'avec lous les caractères esseñtiels de ces’insecte 
pèces ont les larses munis de lamelles. 


Come. les donne elles sont plus ou  … allongées, déprimées 
en dessus, ave rothorax plus long que largé; des gumerils rugueux 
et revêtus d’écai 1 s formant des marbrures. Elles vari du restessous 
lé rapport du facies, et c'est surWl'une d'elles (tra iable par sa 
forme extrémement allongée, Le deux crêles au- -dessus des cavités 
antennaires et son prothorax bituberculé en avant, que batreille a établi 


(1) Syn. CONdErvs, Klug, Ins.v. Madag. p. 66. 

(2) I est telidans l'espèce typique; mais parmi les espèces inédites il en est 
plusieurs chez lesquelles il ressemble; sous ce rapport, à celuides Lacon. 

5 Klug, loc. cit. Tab. I, f. 3; Germar l’a cru nouveau êt lui a conservé le 

e cinctipes qu'il porte dans” le Catalogue de Dejean, éd 3, p. 99. 

"ae bidens, Fab. Bt. El. 1, p. 227 (Dil. tuberculatus Latr. loc. ait; 

dus macrothora ps Cat:); de toutes les parties chaudes de l'Amérique 
(l 
L'Agry Ypnus lignarius du Catalogue de Dejéan, espèce commune à noie: 


Ayres, appartient à ce genre; ses FRS ont deux lamelles comme ceux du 
bidens. 


+ 


PR © ; + - 
16 # Hatem. . 
+ 
- Je genre. A. ail an petite Tamelle sous le 3e et le 4e.a “de ses 
tarses. Une autre (1) décrite par r et-de forme éga t anor- 
malé, quoique à un moindre dent n’en à qu au 49 anicle. e sont les 


Pers tes na 
paraissent exclus: remênt pepe aux régions intertropi- 


x. MÉANAGTIDES. | : » 


Tes échancrées is" extrémités Rs courtes chez la 
. “plu art, libre sau es. — Tête penchag pins ‘où moins con- 
êtu 


cave e “2 onts aféné. — Tarsesrev en dessous poils 
rts, formant ou nondes pelo — Mésosternum allongé, à bords 
llants, horizontal ou déclivé, aré du métasternum par une suture 
# très-distincte. — Mentonnière du prosteruum saillante. ” "4 | 


+ “rétablissement de cette Mtribu me paraît nécessaire pour isoler quel- 
sg enres qui se rapprochent des Hémirhipides et des RE lois 
‘ ui s sui\ vent par la structure de leur mésosternum, mais qui s’en disti 
p: rleu nandibules échancrées au bout comme chez les Agryp- 
… nides avec lesquels leurs antennes libr au repos ne permeltent pas de 
es CO fondre. C'est par conséquent u groupe intermédiaire entre celle 
{ba € les deux-nommées en premier lieu. L dou GE 
Ces insectes sont tous de grande taille gb les trois genres QUE cons- 
tituent ont chacun un fagées qui leur esLpropre. Ils sont en outre ispersés 
auloin sur le glôbe, lun étant confiné à Madagascar, le second 


l'Amérique, du Nord le dernier au EaRs \ SAS 
Lol - + 


> 


L. UT hor iontal, - 


Tarses fortément dilatés, munis de pelottes en dessous : : Melantho. 
— comprimés, üniformément villeux : Melanactes. È 
1. Méosteñnum déclive, saillant à sa base : Tibionema: 


(1) Di. pétiginbsus, Germar, Zeitschr. HI, p. 246,1pl. L 3; du Brésil. Ger- 
mar (ibid. p. 439) a plus tard réuni cétle espèce aux AveLocHrs, mais provi- 
soirement. ni : 3 Se À 


+ » é ? : 


+ 


MÉLANACTIDES, ù 145 


MELANTHO. 
Dé Casfux. in SiLnbrt. Rev. entôm. IV, p. 10 (1): 
F TR 
Palpes maxillaires robustes, — 
cn je 


maxill es. abre très-court. —Téte carrée, lar- 
gement excavée en dessus ; me dantérieur peu épais, coupé carré. 
ment et arrondi RAT — An ennes plus courtes que le prothorax, 
robustes, de onze articles :4r médiocrement gros et arqué, 2 très-court, 
3 beaucoup plus long, obconique ou trigone, 410 assez fortement den 
tés, plus longs que larges, {1 plus long, muni d'un faux article peu 
(costicollis) où bien (Kugëi) distinct. — Prothorax très-allongé, subpa- 
rallèle, convexe et obtusément caréné sur la ligne médiane: ses angles 
postérieurs médiocres, aigus et à peine divergents. — Ecussor oblong 
et oblique. — Elytres allongées, peu convexes él médiocrement rétré- 
cies en arrière. — Pattes robustes; hanches postérieures graduellement 
élargies en dedans; tarses larges, à articles { entriangle allongé, 2-3 trian- 
gulaires et: transversaux, 4 fortement cordiforme, tous munis en des- 
sous d'une brosse de poils serrés à surface plane (2), 5 robuste et dé- 
primé. — Mésosternum très-allongé; les bords de sa cavité parallèles 
et tranchants, — Mentonnière du prosternum arrondie; sa saillie pos- 
térieure presque droite ; sutures prosternales rectilignes. 


Genre établi sur deux grandes espèces de Madagascar (3), ayant assez 
le facies de certains Azaus. Ils sont aisés à reconnaître par suite de la 
fornie insolite de leurs tarses ; les brosses de ces organes sont aussi par- 
faites que celles quiexistent chez tant de Carabiques mâles. Ces insectes 
sont d'un noir brunâtre ou foncé, régulièrement mais peu profondément 
striés sur les élytres, et en entier revêtus d'une fine pubescence grhe 
qui voile à peine la couleur de leurs téguments, F 


(1) Syn. Crerrcarpus, Dej. Cat. éd. 3, p. 108. 


(2) M. De Castelnau commet une grave erreur en disant qu’ils sont munis 
en dessous de «prolongements membraneux;» il n’y en a pas la moindre 
trace. Il n’est pas plus dans le vrai quand il décrit les mandibules comme très- 
avancées; ces organes sont faits à cet égard comme chez les Elatérides en gé- 
néral, 


(3) M. Klugii (Cr.miles Dej.), costicollis Casteln. loc. cit.; je crois que ces deux 
espèces n’en font qu’une, dont la première est la femelle et la secondele mâle. 

I y à dans les collections un grand insecte inédit de Colombie, dont les 
tarses sont encore plus dilatés que dans le genre actuel, hérissés de poils et 
en même temps munis de trois larges lamelles en dessous. 


Coléoptéressn, Tome IV. 10 


é 


146 ÉLATÉRIDES. 


MELANACTES. 
J,L. Le Conre, Trans. of. the Amer. Phil, S 1e Ser. X, p. 4% (1). 
# i 
a 


En 


; | 
re assez saillant, arrondi en à vant. — Tête tr rsale, concave 
à sa partie antérieure; front coupé uenens laque côlé ; son 
bord antérieur peu épais et arrondi; cavités antennaires grandes, tri- 
gones. — Yeux médiocres, — Antennes rar ent un peu plus longues 
que le prothorax, de onze articles : 4 médiocre, en cône arqué, 2 court, 
obconique, 3 de même forme, beaucoup plus long, 4-10 triangulaires et 
plus ou moins dentés, 11 ovalaire et divisé en deux par une fine suture. 
— Prothorax au moins aussi long que large, peu convexe, rebordé laté- 
ralement; ses angles postérieurs médiocres, aigus, dirigés en arrière, 
carénés. — Elytres allongées, peu convexes, médiocrement rétrécies 
dans lenr tiers postérieur et obtuses au bout. — Hanches postérieures 
peu à peu et médiocrement élargies au côté interne ; tarses longs, com- 
primés ; leurs quatre {£" articles en cône renversé, garnis de poils courts 
et denses en dessous ; le 4°r aussi long que les deux suivants réunis; 
ceux-ci et le 4e décroissant graduellement. — Mésosternum séparé du 
métasternum par un sillon très-marqué ; ses bords divergents. — Men- 
tonnière très-avancée et arrondie; sa saillie postérieure arquée au boul ; 
sutures prosternales un peu flexueuses. 


Les espèces de ce genre sont, à l'exemple de Dejean, généralement 
comprises dans les collections parmi les Luorus (Conymurres de cet ou- 
vrage); et, ce quirevient au même, Germar les a placées parmi les Pnrs- 
mLopuus. Je crois que M. J. L. Le Conte a eu raison de les en retirer 
et*d'en former un genre à part, qu'il a rapproché des Azaus. Leur tête, 
quoique voisine de celle des Ludiides, n’a pas tout-à-fait la même forme, 
et leur facies, leur grande taille et surtout leur mésosternum, les éloi- 
gnent beaucoup du groupe en question. 

Ce sont des insectes allongès, subparallèles, sauf en arrière, assez 
larges, peu convexes, entièrement glabres et d'un noir profond plus ou 
moins brillant. La plupart ont leurs élytres finement ponctuées en stries; 
chez quelques-uns elles sont fortement sillonnées, et parmi ceux-ci il ec 
est (par ex. momo) qui ressemblentbeaucoup, au premier coup-d'œil, à 
des Carabiques du genre Fenonta, notamment à la F. melanaria. 

Le genre parait jusqu'ici propre à l'Amérique du Nord. Il y en a 
sépt espèces de décrites en ce moment (a). , 

+ 

(1) Syn. Prsmcoruus pars, Germar, Zeitschr. IV, p. 84 — Lunius Dj. 

(2) El. piceus De Gecr (lœvigatus F., Pristilophus femoralis Melsheim). — 
El. morio Fab.Mlacunosus F.) — Mel, procerus, densus, puncticollis, consors, 
J. L. Le Conte, lüe. cit, — Prist. Reichei, Germar, loc. cit. 


MÉLANACTIDES. 147 
à 
TIBIONEMA. 


vous , 


Souier in Gay, Hist. de Chile; Zool. V, p: 30 (1). 


LA 
. 


? > 
Labre très-court, tronqué en avant. — Mandibules échancrées au 
bout (2). — Tête grande, carrée en dessus, plane, excavée antérieure- 
. ment ; front paraboliquement arrondi, médiocrement caréné en av: ; 
plaque nasale assez épaisse, fortement transversale. — Yeux saillants. 


— Antennes plus longues que le prothorax, de douze’ articlés: 1 mé- 


diocre, très-gros, 2-3 obconiques, courts, inégauk, 4-10 larges, allongés, 
faiblement dentés, 11 plus étroit, 12 simulant ün faux article, — Pro- 
thorax carré, largement déprimé sur le disque; ses anglesipostérieurs 
assez longs, dirigés en arrière, fortement carénés. — Ecusson oblongo- 
Ovale. — Ælytres larges, rétréèies en arrière, très-lañgement.dé es 
sur le disque. — Hanches postérieures peu à peu et faiblement. es 
en dedans ; tarses longs et comprimés, leurs articles 3-4 renflés e munis 


# 


d'une cupule arrondie en dessous; le 19 des postérieurs aussi long que. 


les deux suivants, le 4° entièrement libre, — Métasternum etmésoster- 
num séparés par un large intervalle: le 4er convexe, muni d'une saillie 
courte et obluse en avant: le second très-allongé, déclive, avec son 
sommet saillant. — Mentonnière du proslernum avancée, très'arrondie ; 
sa saillie postérieure longue, un peu fléchie; sutures prosternales rectili- 
gnes. — Corps déprimé. 


Ce genre est facilement reconnaissable aux caractères qui précèdent, 
Surtout à la formerdu métasternum et du mésosternum. M. Guérin-Méne- 
villebme paraît avoir exagéré les analogies de l'unique espèce qui le 
Compose (3) en la plaçant parmi les ALaus. C'est un bel et assez grand 
insecte du Chili, d'un noir profond et presque mat, avec l'abdomen d'un 
rouge ferrugineux. Ses téguments, sauf quelques poils peu distinets sous 
le prothorax, sont complètement glabres. 


(1) Syn. Araus, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1838; Voy. d. 1. Favor. 
p. 21. ‘ 


Nota. IL est possible que ce genre corresponde à celui qu’Esthscholtz Rev. . 


entom, d, Silberm. IV; tableau) à nommé Oxvecemivs ét dont aucune espèce 
n'est décrite en ce moment; Dejean (Cat, éd. 3, p. 101) en mentionne seul une 
“du Brésil sous le nom d’O, nigriceps. Les caractères qu'Eschscholtz lui assigne 
sont les suivants : « Tarsi laminio destituti; ungues simplices; carina frontalis 
argula; laminæ pectorales Janceolatæ ; tarsi pilosi vel setosipsternum pectorale 
eleyatum. » Ce dernier s’appliquerait très-bien au Genre actuel; mais dans le 
doute j'ai dû conserver le mom de Solier. 

(2) Solier les indique à tort comme Simples; ila passé également sous silence. 
h forme si caractéristique du métasternum et du Mmésosternum. 

(3) 41. abdominalis, Guérin-Ménev. loc. cit. pl. 228, f, 3 (Tib. rufiventris, 
Solier, 106: oit.; Col. pl. 14, f.7). 


148 ÉLATÉRIDES. 
e : 


PRIBU I. 
LU #2 HÉMIRBIPIDES. 


A 

ndibules simples à leur extrémité. — Antennes courtes, souvent 
reçues au repos dansdes canaux prothoraciques, fréquemment flabellées ” 
chez les mâles. — Tête penchée, plus où moins concave en avant: front 

“non caténé. — Tarseshrevélus en dessous de poils courts formant une 
brosse continue. -- Mésosternum horizontal, allongé et à bords saillants 
chez presque tous, séparè du métasternum par une suture distincte. $ 


cc roupe est le seul, avec le suivant, dans Jequel il existe chez cer- 
tainesréspèces de te canaux prothoraciques dont j'ai parlé dans les gé- 
néralités dela famille. Il présente, en outre de la simplicité des mandi- 
bules, deux caractères constants qui sont : un labre très-court et des 
“antennes qui ne dépassent jamais la base du prothorax, quand elles sont 
repliéés en arrière. Le mésosternum qui le distingue essentiellement 
des Chalcolépidiides, souffre, au contraire, quelques exceptions ; il est 
déelive chez quelques ALaus et chez les Eurnemus ; la suture qui le 
sépare du mélasternum reste seule toujours distincte. 

Ces insècles sont tous remarquables, soit par leur forme, soit par leur 
taille, soit enfin par leurs couleurs. Sur les quatre genrés qu'ils forment, 
un (Azaus) est répandu à la fois dans l'ancien et lenouveau continent ; un 
autre (Hewmmipos) est propre x celui-ci, les deux réstants, à celui-là; 
mais, sauf une seule espèce (Alaus Pareyssii), tous sont étrangers à 


l'Europe. 


L Canaux prothoraciques nuls : Hemirhipus. 
Le — — distincts. 
# Ces canaux très-longs : Euphemus. 
aa — très-courts. 
Antennes de 12 art. chez les ©, de 11 chez les Q : Ctenicera. 
— 2. 11 — dans les deux sexes : Alaus. 


+ 


vw 


HEMIRHIPUS, La 


Esonscu. il Tuow, Entom. Arch. IL, 1, p. 32. 


Tête presque plane ; front épais et coupé carrément presque au niveau 
des cavités antennaires. — Yeux médiocres. — Antennes beaucoup plus 
courtes que le prothorax, de douze articles dans les deux sexes : À gros, 
en cône long etarqué; 2-3 très-courts, obconiques, celui-ci ayant son 
angle interne plus ou moins prolongé, 4-10 flabéllés chez les mâles, ° 


— 


HÉMINRHAPIDES . - 149 


pectinés chez les femelles"12 plus long querles précédents Prothorax Li 
allongé, convexe, presque droit sur les côtés; ses angles pt ru 3 
reclilignes , longuement carénés en dessus. — Elytr ongées , de 
forme variable. — Hanches postérieures brusquement gies au côté 
interne en une lame transversale; 1e" article des tarses po: térieurs au 
moins aussiblong que les deux suivants réunis. — Mésosternum horizon- 
tal ou un peu déclive; ses branches plus ou moins arquées LS a 
nière du prosternum fortement arrondie en avant; sulures prostérnales 
subflexueuses. , E + 

Insectes américains de grande ou moyenne taille, de couleurs variées, 
fs ou moins pubescents sur toute leur surface, et tantôt médiocrement 
(lineatus, fascicularis), tantôt fortement (trilineatus) rétrécis en arrière. 
Le nombre des articles des antennes dans les deux sexes et l'absénce 
complète de:canaux prothoraciques, constituent leurs deux caractères les 
plus apparents. Les femelles ont l'abdomentronqué et garni d'une brosse 
de poils commedans les deux genres suivants, 

Onn’en a encore publié que trois espèces qui peuvent se répartir dans 
deux sections, selon que l'écusson est suborbiculaire, très-épais en avant 
et horizontal (1), ou oblongo-ovale et oblique (2). 


EUPHEMUS. 2 
De Casreux.“insSirsenme Rev. entom. IV, p. 7. 


Tête légèrement çoncaye en avant ; son bord antérieur peu épais et 
faiblement arrondi. — Antennes ré£ues'auwrepos dans de larges, longs 
et profonds canaux prothoraciques, courtes, très-robustes, de onze ar- 
ticles dads les deux sexes: 2 æourt;sobconique, 3-11 bi-flabellés chez les 
mâles, leurs rameaux longs.étugréles ; 3-4 trigones, b.11 peclinés et 
serrés chez 16s femelles. —Prothorax assez allongé, convexe, sillonné 
Sur la ligne médianey presque droit sur les côtés avecses angles posté- 
rieurs courts, un peu divergentset non carénés.—Ecusson oblique, carré, 
arrondi en arrière. — Elytres allongées, subparallèles, arrondies en ar- 
rière, médiocrement convexess— Pattes grêles; hanches postérieurés 
graduellement élargies au côté interne ; 4er article des tarses présque 
aussi long que les trois suivants réunis. — Mésosternum oblique ; ses 


(1) El, lineatus Fab.; figurédans Olivier, Entom. IL, n° 81, pl. 3,'f. 20; et 
Herbst, Die Kæfer, ple 158, f. 10; du Brésil et commun daps les collections. 
C’est Là plus grande espèce du genre et celle qui a le mésosternum le plus long 
et le plus horizontal. $ 

(2) Hem. trilineatus, Casteln. in Silberm. Rev. entom. IV, p. 12; du Brésil; 
après l'avoir décrit sous ce nom, M.De Castelnau l'a reproduit sous celui do 
Tuinquesignatus dans son Hist. nat. d. Ins. 1, p. 284. — fascicularis Fab, 
(Hem. venosus Casteln. in Silbérm. loc. cit.); répandu depuis lo Brésil jusque 
dans les parties moyennes dés États-Unis. ; 


" 


Lt | 


à 4 L « * » , + Le. Fr 


150 | ÉLATÉÈRIDES: 
bords no th 


. — Mentonnière du proslernum assez courte, ar- 
ures proslernales concaves, — Corps subparallèle, 


änaux prothoraciques et la structure desantennes chez 

ire qui ressemble à celle qui existe chez I&8 TerraLo- 

prend qu'une belle espèce du Sénégal, dont les anciens 

onnû que la femelle (1). C’est un insecte de taille moyenne, 

t le prothorax dans les deux sexes est d’un gris foncé avec quatre 

taches noires, tandis que les élytres sont fasciées transversalement " 
ces deux couleurs chez la femelle, et noires avec quatre ou six tachiés 

grises chez le mâle. Le dernier segment abdominal des premières est 

tronqué et fasciculé. 

* a 


CTENICERA. 
Larn. Règne anim. éd. 2, IV, p. 454 (2). 


e ñ 

Tête courte, assez ou peu conçave, coupée obliquement ie 

côté en avan, avec son bord antérieur assez épais et tronqué. — An- 

tennes courtes, reçues à leur base au repos dans de courts canaux pro- 

thoraciques, médiocresfde douze articles chez les mâles, de onze chez 

les femelles, flabelléesdans les deux sexes, à partir du #9, avec le dernier 

élargi et échancré au bout ;le 2° très-court, le 32plus grand, trigone. 

— Prothorax très-allongé, convexe, caréné sur la ligne médiane, fai- 

blement échancré antérieurement,» légèrement ‘arqué sur les côtés en 

avec ses angles postérieurs médiocres , un peu divergents et for- 

tem arénés. — Ecusson verticalÿ en carré long. — Elyÿtres un peu 
gues que le prothorax et la tête réüinis, médiocrement convexes, 

graduellement rétrécies eharrière, réguliè ement striées. — Pattes mé- 

diocres ; hanches postérieures datlemel _ élargies, au “côté interne; 
4% article des tarsés aussi long que les deux suivants réunis. — Méso- 
sternumhorizontal, allongé; ses bords saillants. — Mentonnière du pro - 
stérnum largement arrrondie ; sutures prosternales rectilignes… 


A, Oo v osé j 
ces insectes ont de grands Fapports avec les ALAUS qui suivent, mais 


(1) Et. quadriaculatus, Fab. Syst EL IL, p. 22#; Oliv. Entom. II, no 31, 
pl. 38, £. 79 (EL. fasciatus,Drury Ilustr. Iapl.M7, £: 2; Casteln. loc. cit}. 
Le mâle est l'Hemirhipus HéSsei de Dejean, Cat. éd3,-p. 101. 

(2) Latreille, après avoir établi ce genre dansé Règne animal, l’a passé sous 
silence dans son travail posthume sur la famille. Il y avait compris, outre le 
nobilis cité plus bas, les El. pectinicornis, cupreus et hœmätodes des auteurs 
dont il a fait ensuite des Convunitesdans e travailuen, question. Germar 
{Zeitschr. II, p. 269) estile premier qui ait restreint le genre tel qu'il est ex- 
posé ici. —Syn. louis pars, Casteln. in Silberm. Rey.entom. IV, p. 8. — He- 
xnereus Dej. 1. - HORS | 


# ae 
LU 151 


: 


s'en distinguent sans peine a structure de leurs antennes, leur 


écusson vertical et la brièveté relative de leur arrière-tronc quine forme 
qu'un peu plus de la moitié de la longueur totale du corps. On n’en 
connaît que deux belles espèces (1) de Madagascar, d’un beau rouge de 
cinabre en dessus avec des bandes ou des taches noires sur le prôthorax 
Ne. élytres; en dessous leurs téguments sont uniformément revétus de 
petits poils squammiformes, 


ALAUS. 
# , Escuscn. in Ton, Entom. Arch. Il, 1, p. 33 (2). 


Tête des CrenrcerA. — Antennes reçues au repos dans de courts 
canaux prothoraciques, de onze articles dans les deux sexes : 1 long, en 
cône arqué, 2 court, obconique, 3 de longueur variable, 4-10 dentés 
dans les deux sexes ou flabellés chez les mâles, 11 échancré à son ex- 
trémité en dedans ou muni d’un faux article plus ou moins distinct. — 
Prothorax en général plus long que large, parallèle ou arrondi sur les 
côtés ; ses angles postérieurs courts, divergents, aigus et faiblement 
carénés. — Ecusson et élytres variables. — Hanches postérieures tantôt 
graduellement, tantôt assez brusquement, mais toujours peu élargies au 
côté interne; tarses des Crenicera. — Mésosternun horizontal ou dé- 
clive avec les passages intermédiaires, — Mentonnière du prosternum 
arrondie ou sublronquée ; sutures prosternales rectilignes ou légèrement 
convexes. 


Eschscholtz a fondé ce genre sur deux belles espèces de l'Amérique 
du Nord, anciennement connues, auxquelles sont venues s'adjoindre, 
depuis, dans les collectiors, un grand nombre d’autres pour la plu- 
part originaires de l'ancien continent. M. De Castelnau a fondé sor 
quelques-unes de ces dernières les deux genres Iemis et CALAIS, sur 
des caractères sans valeur aucune, surtout pour ce qui concerne le se- 
cond. 

Au milien des modifications qu'éprouve leur forme générale, ces in- 
sectes, à quelques exceptions près, conservent un facies commun, dif- 
ficile à exprimer et dû en grande partie à leur système de colorafion, 
Consislant en un dessin nuageux, formé par des poils fins couchés et 
plus ou moins squammiformes. Mais quand on cherche des caractères 
Slables, il n’y en a pas ; tous s'altèrent insensiblement, jusqu'à ceux em- 
Pruntés à la forme des mandibules qui sont échancrées dans quelques 


(1) C. nobitis , IMig. in Wiedem. Archiv, I, 2, p. 116 (Æ1. bicruciatus, Latre 
où, cit. pl. XVIII, £..3) — insignis, Klug, Ins. v. Madag. p. 63, pl. 8, £. 1. 

(2) Syn. Irms, Carats, Casteln, in Silberm. Rev. ent. IV, p. 7,9; siJ'on 
conserve le premier de ces genres, son nom devra être changé, Leach l'ayant 
appliqué longtemps auparavant à des Crustacés. — AcRypNus pars, Germar, 


+ 


È 


152 — $ 
espèces (1), et aux canaux prothoraciques qui disparaissent complète- 
ment chez quelques autres (2). 

On peut les répartir provisoirement dans deux sections, selon que l'ab- 
domen est largementtronqué au bout et pénicillé chez les femelles ou . 
arrondi dans les deux sexes. d k 

“Les Lemis appartiennent à la première. Ce sont de grands inse e 
Madagascar qui ont les antennes flabellées chez les mâles, largement 
et obtusément dentées chez les femelles, à partir du 4° article ; les ély- 
tres rétrècies et entières à leur extrémité; lé mésosternum hofizôntal, 
enfin le corps convexe et arqué en dessus (3). 

Les Cazaïs en diffèrent uniquement par leurs antennes simplement 
dentées dans les deux sexes, etleur mésosternum très-souvent, mais non 
toujours, déclive. Leurs autres caractères n'ont rien de fixe. Ainsi beau- 
coup ont le disque du prothorax muni en arrière d’une saillie, les ély- 
tres échancrées à leur extrémité et la forme générale des [rms; mais 
plusieurs , sous ce dernier rapport, ne diffèrent pas des ALaus proprement 
dits. Leurs espèces appartiennent à l'ancien continent (4). 


(1) Ges espèces sont inédites; l’Alaus Reichei de Dejean (Cat. 6d. 3, p. 101) 
est du nombre; elles sont, du reste, peu nombreuses. 

(2) Ces dernières sont américaines, et il y en a cinq en ce moment dans les 
collections : Zphis glauca, Casteln. loc. cit.; répandu depuis Cayenne jusqu’au 
Mexique. — Æ. ophthalmicus, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 21, pl. 5, f. 4; 
du Brésil. — El. tricolor, Oliv. Entom. Il, ne 34, pl. 5, f. 49 (Alaus maculatus 
Dej.); de Haïty.— Alaus nobilis, Sallé, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 3, IL, p. 262, 
pl. 14, f. 1; du même pays. — La cinquième espèce, qui est inédite, est l’Alaus 
patricius Dej., de Cuba. 

Chacune de ces espèces a un facies particulier, et leurs antennes n’ont rien de 
constant dans leur forme. Elles sont flabellées chez les mâles de l’Zphis glauca 
et de l’Alaus patricius, tandis qu’elles sont simplement dentées chez les autres 
espèces. — De son côté, l'E. ophthalmicus de Perty ressemble tellement ; 
au premier coup-d’œil, à l’Adelocera Chabannii, qu'on croirait qu’il n’enest 
qu’une simple variété. Germar (Zeitschr. I, p. 229) en a fait un MonocrEePIDAUS, 
bien qu'il n'ait point de lamelles sous les tarses. 

Ces espèces me paraissent proùver la nécessité de réunir en un seul genre, 
comme je le fais, les Jeuis, les CaLais et les ALAUS. 

(3) El. madagascariensis, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent. I, p. 385, pl. 12, B f. 2. 
—Iph. triocellata, Goudotii, Casteln. loc. cit. Ces trois espèces ont sur le pro- 
thorax une grande tache d’un noir velouté, cerclée de blanc ou de fauve et di- 
viséeen deux par la carène médiane qui est de cette dernière couleur, 

(4) Esp. des Indes or, : El. speciosus Linné, Fab., Ol.; de Ceylan. — 
El. lacteus Fab.; de Java. — El. mœrens (nom. mutand.), sculptus, sordidus, 
Westw, The Cabin, of or. Entom. p. 72, pl. 35, f. 7-9; les deux premiers du 

© Bengale, le dernier de Ceylan. — Esp. de Natal : Agrypn. mœrens, Germar, 
Zeïtschr. II, p. 254. — A1. caffer, truncatipennis, Bohem. Ins. Caftr. I, p.390. 
— Esp. du Sénégal : Cal. senegalensis, sinuosicollis, Casteln. loc. cit.— Esp. de 
Crimée : El. Pareyssii, Steven, Bull. Mosc. 1829, p. 285 (El. Goryi, Sy, 
Mag. d. Zool. Ins. 1832, pl. 30). 


Là 


7 


CHALCOLÉPIDIIDES. 153 


Les Acaus vrais d'Eschscholtz, qui constituent la seconde os ont 
les antennes dentées également dans les deux sexes, mais le 3e article 
est prolongé à son sommet interne et notablement plus long que le 2e ; 
leur . est horizontal comme celui des Jems, leurs élytres 
arrondies X leur sommet, et leur corps très-allongé et parallèle. Tous 
ont le prothorax orné d'une tache noire ocellée (1). 


TRIBU IV. 
CHALCOLÉPIDIIDES. * L 


è 

Métasternum et mésosternum confondus ensemble ; celui-là formant 
le fond de la cavité sternale, celui-ci ses côtés ; ce dernier horizontal et 
en général très-allongé. — Mandibules variables. "Tête penchée, plus 
ou moins concave : son bord antérieur variable. — Antennes parfois re- 
ques au repos dans de courts cafaux prothoraciques. — Tarses munis de 
brosses en dessous ou de lamelles. — Mentonnière du prosternum très- 
saillante chez la plupart. 


Ce groupe est au reste des Elatérides, quant à la structure de la ca-. 
vité sternale, ce que les Buprestides vrais et les Stigmodérides sont aux, 
autres Buprestides. Tout en étant intimement soudés entre eux, le méso- 
sternum et le métasternum sont en général séparés par une très-fine su- 
ture qui permet de reconnaitre que le second, quiest plus saillant et 
plus étroit que de coutume, forme le fond et même parfois une pelite 
partie des côtés de la cavité en question. De son côté, le mésosternum est 
parfaitement horizontal et ses branches ne sont pas tranchantes, mais 
planes ou légèrement arrondies. Le tout ressemble à une fourche dont 
le métasternum formerait le manche. 

C'est là le caractère essentiel de ces inse ‘tes et qui ne permet de Jes 
associer à aucun autre groupe de la famille. Leur prothorax présente 
en outre une particularité dont il faut tenir compte : au lieu d'être brus- 
quement déclive en arrière, la base de cet organe est plane et continue 
avec la base des élytres. Les CnaLcoLerinivs présentent cette disposition 
au plus haut degré; elle est un peu moins prononcée chez les Semorus, 
et sous ce rapport les CAMrsosrennus ne diffèrent que peu du reste de 
la famille. 

Pour le surplus, les trois genres qui viennent d'être nommés, et qui 
constituent à eux seuls la tribu, présentent des différences notables. Les 
Cnarcoueproyus se rattachent manifestement aux Hémirhipides, el les 
CampsosrenNus aux Oxynoptérides qui suivent. Quant aux SEMLOTUS, 


(1) EI, oculatus Linné, Fab., OL. (var. El. luscus F., lusciosus, Hope, Cas- 
teln.) — myops Fab. (tuscus OL., Herbst, Palis.-Beauv.). 


15% ÉLATÉRIDES, 


ils férnb un genre qui serait isolé si leur cavité sternale ne révélait pas 
: leurs véritables analogies. 
Le premier et le second de ces genres sont américains, le troisième 
est propre aux Indes orientales. 


L Des canaux prothoraciques : Chalcolepidius. 
I. Point de — 


Tarses munis de lamelles : Semiotus. 


— sans = Campsosternus. 
" CHALCOLEPIDIUS. 
"2 Esonsen. in Tuon, Entom. Arch. U, 1, p. 33. . 
, 


Mandibules simples. — Tête plus ou moins concave, avec les crètes 
antennaires un peu saillantes; son bord antérieur assez épais, tronqué ; 
ses angles arrondis. — Antennes reçües au repos dans de courts ca- 
naux prothoraciques, au plus médiocres, peu robustes, de onze articles 

% dans les deux sexes : 2 très-petit, 3 de grandeur variable, 4-10 dentés, 
plus longs que larges, très-rarement flabellés, 11 long, terminé par un 
+ court faux article. — Prothorax ample, allongé, subparallèle ou rétréci 
en avant, plan à sa base; ses angles très-courts, presque droits ; les 
antérieurs peu saillants. — Ecusson en général horizontal, en triangle à 
sommet dirigé en avant et échancré, — Elytres amples, oblongues ou 
oblongo-ovales, régulièrement convexes, striées, avec les intervalles en- 
tre les stries souvent costiformes. — Pattes peu robustes ; hanches pos- 
térieures graduellement élargies au côté interne; les quatre 1ers articles 
des tarses décroissant graduellement, le 5° long. — Branches du mé- 
Sosternum légèrement arquées. — Mentonnière du prosternum large- _ 
+ ment arrondie, parfois subtronquée; sutures prosternales fortement 
flexueuses, convexes en dehors dans leur moitié antérieure. 


m 


L'un des plus beaux genres et des plus distincts de la famille («). II 
tient encore de près aux Hémirhipides par la présence des canaux pro- 
thoraciques, le labre, les mandibules et la nature des différences sexuel- 
les. Les femelles ont en effet, comme celles des Hémirhipides, le der- 
nier Segment abdominal largement tronquêet garni d'une brosse dé 
cils. De leur côté, les mâles présentent, sous le dernier article des tar- 
ses et au côté interne des jambes antérieures, au moins une double ran- 
gée de cils. 

Un autre caractère sexuel permet d'établir deux sections parmi ces 
insectes, mais Lrès-inégales quant au nombre des espèces. 


(1) Voyez la monographie qu’en a donnée Erichson dans Germar, Zeitschr. 
I, p. 77. 


+ sum marié 


CHALCOLÉPIDIIDES, 155 


Dans la première, aan contient qu’une seule (1) de l'Amérique 
du Nord, les antennes sont flabellées chez les mâles et pectinées chez 
les femelles. ù 

Les autres espèces ont les antennes simplement dentées dans les 
deux sexes; elles se subdivisent selon que l'écusson est replié vertica- 
lement dans sa moilié antérieure (2), ou horizontal dans toute son 
étendue (3). 

Ces insectes sont répandus dans toute l'Amérique intertropicale, et 
dans les régions chaudes de l'Amérique du Nord. Ceux que j'ai obser- 


vés à Cayenne et au Brésil se trouvent sur les feuilles des arbustes. 


Tous sont de grande taille, d'un facies robuste et ornés de couleurs en 
général uniformes, souvent métalliques et dues soit à des poils couchés, 
soit à de petites écailles. 


SEMIOTUS. 
Escnson. in Tnon, Enfom. Arch. IL, 1, p. 31 (4). 


Mandibules échancrées au bout. — Tête médiocre, subhorizontale, en 
général fortement excavée et munie de deux fortes épines très-aiguës 
et dirigées en avant; front assez épais et souvent caréné en avant. — 
Antennes de longueur variable, de onze articles : { gros, en cône arqué, 
2 très-court, 3-10 plus longs que larges, dentés dans les deux sexes, 


4. 

(1) El. viridipilis, Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 277; des parties 
méridionales des États-Unis. Erichson (loc. cit. p. 85) l'a cru du Brésil et l'a 
décrit sous le nom de prasinus ; c’est également le Ch. olivaceus du Catalogue 

Dejean. Des antennes presque flabellées existent aussi chez le smaragdinus 

ü nouveau Mexique mentionné plus bas. 


(2) Esp. du Mexique : C. Desmaretsii, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent. I, fase. 
8 (procerus Er.) — attenuatus Erichs. loc. cit. p. 86. — Esp. de la Nouv. Gre- 
pade : ©. Erichsonti, gossipiatus, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1844, p. 17. 


(3) Espèces de toutes les parties chaudes de l’Amér. du Sud : C. porcatus 
Linn. Fab. (virens Fab., O1., Herbst; striatus Lin., O1., Eschsch.) —limbatus, 
Eschsch: loc. cit. (porcatus O1., Herbst; striatus Fab.) — xonatus, Eschsch. 
loc. cit. (var. smaragdulus Eschsch.; costatus Dej.) — Herbstii, Erichs. loc. 
cit. p. 82 (sulcatus Herbst).— Esp. de Colombie : C. Bomplandii, Guérin-Mé- 
nev. loc. cit. p. 17. — Fabricii, Erichs. loc. cit. p. 83. — Esp. du Mexique : 
C#Eschscholtsii, Lafargei, Silbermani (sericeus Er.), Chevrol. loc, cit. Gent: 
IL, fasc. 8, — approximatus, pruinosus, Erichs. loc. cit. p. 82 sq. — Esp. des 
Etats-Unis : C. Webbii, smaragdinus, J. L. Le Conte, Proceed. ôfithe Acad. 
of Philad. VI, 223; du Nouveau Mexique. — Esp. des Antilles& C. sulcatus 
Fab®— obscurus, Casteln. in Silberm. Rev. ent. IV, p. 13: 


(4) Syn. Pencazzus, Encycl. méth. Ins. X, p. 594, nom employé antérieure 
ment par M. Mac-Leay pour un genre de Carabiques. —Eucawrrus, Gheyrol. 
Col. 4, Mexiq. Cent. I. 


L 


156 ÉLATÉRIDES. » 


assez souvent pectinés ou flabellés (1), le 14e muni d'un faux article sou- 
vent à peine distinct. — Prothorax en général très-allongé (2), muni 
d'un bourrelet plus où moins épais sur les côtés et sinué à la base de 
ceux-ci ; ses angles postérieurs aigus et médiocrement divergents; les 
antérieurs saillants et obtus chez la plupart. — Ecusson médiocre, de 
forme variable, logé dans une ‘dépression commune et bien limitée deg 
élytres. — Celles-ci assez convexes, très-allongées, fortement et gra- 
duellement rélrécies en arrière chez presque tous.— Pattes médiocres; 
hanches postérieures peu à peu élargies en dedans; tarses comprimés, 

à articles 1 asséz long, 2-4 courts, échancrés; les trois {ers is d'une. 
ee en dessous (5).— Mésosternum très-allongé : sa cavité étroite, 
profonde, un peu évasée. — Mentonnière du prosternum très-saillante, 
largement arrondie ; sa saillie postérieure droite; sutures prosternales 
subrectilignes ou convexes en dehors. 


Ces insectes figurent parmi.les plus remarquables des Elatérides." 
Leurs formes élancées. et élégantes, leurs tégaments presque toujours 
entièrement glabres et brillants au point de paraitre comme vernissés ; 
enfin, un système de coloration qui leur est propre; les font reconnaître 
sans peine. La plupart sont d'un beau jaune plus ou moins fauve, avec 
des bandes ou des raies longitudinales noires sur le prothorax et les 
élytres. Ilest très-rare que ces dernières soient sillonnées ; la règle 
est qu'elles présentent des rangées très-régulières de petits points en- 
foncés, presque toujours entourés d'une auréole fuligineuse et conime 
translucide, Le 

Les mâles se distinguent de leurs femelles par leur dernier segment 
abdominal entier, tandis qu'il est sinué ou échancré chez ces dernières. 
Quelques-uns ont en outre, sur ce même segment, deux ee 
ovales et pubescentes, mais il y à des espèces où les femelles les p 
sèdent aussi, et beaucoup d'autres où elles manquent dans les deux 
sexes, de sorte que ce caractère n’est sexuel qu'exceptionnellement. 

Le genre Eucawrrus de M. Chevrolat ne repose sur rien de solide, 
Ses espèces ont seulement leurs élytres bi-épineuses à leur extrémité (4), 

(1) Ge caractère n’est plus ici, comme de coutume, l'apanage des mâles äl 
existe dans les deux sexes et à un degré égal; mais pas plus que chez les 
Azaus, ete. il n'a une valeur générique. 

(2) Chez quelques espèces inédites de Colombie il est fortement transversal. 
(3) Trois espèces nouvelles également de Colombie (conicicollis, capucin 
nigricollis Cand.) en sont dépourvues sous le {tr article et n’en ont par consé- 
quent que deux en tout, — Latreille (Ann. d. 1. Soc. entom. HI, p. 140, note) 
cite, sous le nom de dorsalis, une espèce du Mexique et qui aurait, suiva ui, 
quatre lamelles, le dernier article en étant pourvu, Si, comme cela est pl a 

probable, celte espèce est identique avec l'Eucamptus cuspidatus Qhevro 
Latreille s'ést trompé; elle n’en a que trois. 
(4) Le type de ce genre, l'E. cuspidatus Chevrol. (loc. eit.) du Mexique, et una 
L 


« 


CHALCOLÉPIDIIDES. 157 
e 


tandis que chez les autres ces organes se terminent par une seule 
épine (). 2 

Les Semiorus sont essentiellement américains et répandus depuis le 
Chili jusqu'au Mexique inclusivement. Les collections en contiennent 
une quarantaine d'espèces dont plus de la moitié sont inédites. 


Pr ù A CAMPSOSTERNUS. 


e : e 


Lan. Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 141. 


ou subéchancrées au bout. — Habre saillant, arrondi en avant. — Tête 
excavée en dessus, coupée obliquement de chaque côté en avant, avec 
son bord antérieur déprimé au niveau du labre. — Antennes plus ou 
moins allongées, déprimées, ati, à leur extrémité, de onze arti- 
cles : 2 court, 3 presque aussi long que #, celui-ci et les suivants allon- 
gés, à peine Pen terminé par un faux article peu apparent. — 
Prothorax subtransversal, ou plus long que large, plus ou moins con- 
vexe sur le disque, muni d'un bourrelet sur les côtés; ceux-ci présque 
droits en arrière et arrondis en avant; ses angles postérieurs saillants, 
divergents et brièvement carénés. — Ecusson transversal, horizontal, 
de forme variable, — EÆlytres assez convexes, en ellipse très-allongée 
et terminées en pointe aiguë, rarement échancrées au bout. — Pattes 
assez longues; hanches postérieures*brusquement élargies en dedans; 
tarses gréles, très-comprimés, leurs quatre {ers articles décroissant gra- 
duellement. — Mésosternum à bords divergents. — Mentonnière du 
prosternum médiocre, arrondie ; sutures prosternales un peu concaves. 


Palpes maxillaires en général 4 allüngés. — Mandibules cité 


Grands et beaux insectes, propres aux Andes orientales, rivalisant 
pour la plupart avec les Buprestides, par leurs couleurs métalliques qui 
varient du bronzé obseur au vert doré le plus éclatant, et sont unifor- 
mes, sauf chez un petit nombre (par ex. Dohrnti), où les bords laté- 

LI 


autre espèce de Colombie, l'E. imperialis, de M. Guérin-Méneville (Revue Zool. 
184%, p. 15), ont le chaperon muni en avant d’une forte épine médiane. Mais 
i y à au Chili une espèce (E. lufeipennis, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins: 
1838, pl. 228, f. 2) qui, avec des élytres également bi-épineuses, a le front ar- 
rondi et très-épais en avant. 

(1) Et. distinotus Herbst (inermis, Kivby, Linn. Trans. XII, p.383); du Brésil. 
— El, ligneus Linn., Fab., Ol; de toute l'Amérique intertropicale. — El. su- 
turalis (angulatus Drury), furcatus Fabs Herbst; de la Guyane. — El. inter 
medius Hérbst (cornutus Kirby, Germ.); du Brésil. — Sem. angusticollis, de 
Rio-Jäneiro; conveivollis, sanguinicollis, fulvicollis, de Bolivia; Blanch. in 
d'Orb. Voy.; Entom. p. 127.— rogalis, Iigeri, Schaümit, Seladonius, Linneï, 
Germarii, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 184%, p. 16; de la Nouvelle Grenade, — 
Speciosus, tœniatus, virgatus, Erichis. Archiv, 1847, I, p. 75; du Pérou. — 
affinis, striatus, Guérin-Ménev. Verhäül. d. Zool-Bot, Ver, in Wien, V, 
p. 278; du Pérou. d 


158 ÉLATÉRIDES. 


raux du prothorax sont d'un beau rouge sanguin. Presque tous son: 
entièrement glabres, les autres simplement revétus de poils fins, peu 
abondants et caduques. Sauf chez un seul (Latreillei Guérin-Ménev.), 
dont les élytres sont sillonnées, ces organes sont finement chagrinés. 
Par suite de la longueur des palpes maxillaires, et même celle des 
mandibules, qui sont plus saillantes que dans, les deux, genresiprécé- 
dents, celui-ci a des rapports manifestes avee A à et 
peut être considéré comme rattachant le groupe actuel au suivant. 
Ces insectes sont assez nombreux; les collections ‘én renferment près. 
ne trentaine dont plus de la moitié sont décrits (1). 


TRIBU, V: 


OXYNOPTÉRIDES. 
+. 


Palpes allongés, surtout les maxillaires, — Mandibules simples, sail- 
lantes chez la plupart, brusquement récourbées en tenailles. — Téte 
penchée ; front déprimé et non caréné en avant, — Antennes très-sou- 
vent flabellées.chez les mâles. — Tarses sans lamelles. — Mentonnière 
du prosternum médiocre. — Mésosternum et métasteroum distinets le 
premier de forme variable, — Epimères métathoraciques le plus sou- 
vent grandes. 


Cette tribu correspond à une partie du groupe d'Elatérides établi par 
M. Hope sous le nom de Phyllophorides (2), et a pour type spécial son 
genre Oxvnorrerus, près duquel vient se placer un autre (MecaLo- 
rurpis) qui en est très-voisin. Réduite à ces seuls éléments, elle estpar- 
faitement naturelle. La longueur des palpes de ces insectes, la forte 
saillie et la simplicité de leurs mandibules, la grandeur de leurs épimères 
mélathoraciques, enfin, leur cavité sternale, di le mélasternum con- 


(1) ñ en a deux monographies : l’une de M. Hope (Ann. and Mag. of nat. 
Hist. VII, p. 453), l'autre de Germar dans sa Zoitschr. LV, p. 99; celle-ci COn= 
tient 17 esp. dans l'ordre suivant : C. fulgens Fab. (awratus Drur.), de Chine; 
type du genre; sumluosus Hope, de Manille; aureolus Hope, dé. Singapore; 
Cantori Hope, de l’Assam; Latreillei Güérin-Ménev., de Cochinclie; WAt- 
soni, smaragdinus Hope, de Madras; Delesserti Guérin-Ménev. , du plateau des 
Nilgherries; Duponti Hope, du Malabar ; rosicolor Hope, de Java; Proteus 
Hope, de Manille; Sephensii Hope Goendauss Herbst), du Népaul; Leachii 
Hope, de: Singapore ; Æschscholtzii Hope, de Manille 3 vutilans Chevrol., de 
Manille; violatus Germ., du Bengale; foveolatus Germ., du Malabar. 

Depuis, les suivantes ont été publiées: C. Templetonii, de Ceylan; Dohrnii, 
del’Assam; Hopei, de la côte de Tenässerim ; Westw. The cabin, of or. Entom. 
P: 71, pl. 35, f. 1, 2,4; la figure 3 représente le Stephensii. 

(2): « Monographi of the Colcopterous Family Phyllophoridæ » Proceeds of 
the Zool. Soc. 1842, p. 73. 


« 
“ 


OXYNOPTÉRIDES, 159 


stitue le fond, forment un ensemble de caractères qui leur est exclusi- 
vement propre. Mais l’on est obligé de leur associer deux autres genres 
(Becropnonus, PecrocerA), chez lesquels, parmi les caractères qui pré- 
cèdent, les, uns se sont affaiblis et les autres ont disparu complètement. 
Mais c'est là un inconvénient qui se présente presque à chaque pas dans 
la famille. = 

Les Oxynoptérides sont propres aux Indes orientales et à l'Afrique. 
Leurs espèces typiques rivalisent, sous le rapport de la taille, avec les 
Tétralobïdes ; les plus petites sont au moins de moyenne grandeur, 


I.  Epimères métathoraciques grandes. 


Art. 3-7 des antennes des mâles plus longs que larges : Oxynopterus, 


— — transversaux : Megalorhipis. 
IL. Epimères métathoraciques petites. 


Antennes des mâles flabellées : Pectocera. 
— à peine dentées dans les deux sexes : Beliophorus. 


Genre incertæ sedis : Lep{ophyllus. - : 


OXYNOPTERUS, & Le 


Hors, Proceed. of the Zool. Soc. 1842, p. 77 (1). 


Tête fortement excavée, un peu rétrécie et tronquée en avant: ca- » 
vilés anlennaires surmontées d'une crête saillante. — Yeux très-gros, 
en partie engagés dans le prothorax. — Antennes assez longues, de 11 
arlicles : celles des mâles à articles 1 très-gros, pyriforme, 2 très-court, 
3-6 médiocres, obconiques, 7-10 plus longs, déprimés, croissant gra- 
duellement, tous munis, à partir du 3°, d'une très-longue et ge 
melle, 11 très-long, lamelliforme, implanté au sommet du 10°; celles 
des femelles à articles allongés et dentés à partir du 30. — Prothorax 
transversal, convexe sur le disque, rebordé latéralement, avec ses côtés 
antérieurs fortement arrondis, échancré en demi-cercle en avant; ses 
angles postérieurs saillants, üivergents, un peu arqués et non carénés. 
— Ecusson cordiforme, échancré en avant. — Elytres amples, sinuées 
avant leur milieu, fortement rétrécies en arrière et terminées par une 
épine suturale, — Hanches postérieures peu à peu élargies en dedans; 
larses à articles 1 plus long que 2-4, ceux-ci subégaux. — Mésosternum 
allongé, horizontal ; le métasternum formant le fond de sa cavité.— Men- 
lonnière du prosternum médiocre, largement arrondie; sa saillie pos- 
térieure droite ; sutures prosternales subrectilignes. — Parapleures mé- 
lathoraciques assez larges; leurs épimères grandes. 


(1) Syn. Berrornonus pars, Eschsch. in Thon, Entom. Archiv, 1, 15 p: 34, et 
Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. IL, p. 147. 
+ 


2 


\&, 


160 ÉLATÈRIDES. 


L'ET mücrônatus d'Olivier est le Lype de cè genre remarquahle, qui 
a de grands rapports avec les Teérnazonus par la taille gigantesque de 
ses espèces et quelques caractères importants, notamrhent la gratideur 
des épimères mélathoraciques, mais qui en diffère beaucoup par les 
mandiboles, les palpes, la forme de la tête, la structure de la cavité 
sternale et la forme générale du corps, qui est très-voisine de celle des 
CAMPSOSTERNUS. 

Ces insectes sont d'un brun-rougeätre clair et uniforme, oilé tant 
en dessus qu’en dessous par des poils fins, couchés, un peu téogneut 
sur le prothorax, et dont la couleur varie du gris cendré au jaunâtre. 
Leurs téguments sont finement rugueux, Sans aucune trace de sillons 
sur les élytres. 

Je crois le genre propre aux Indes orientales (1), et que l'espèce 
africaine (2).qu’y a comprise M. Hope appartientprobablement au genre 
suivant, ce qu'on ne saurait décider sans l'avoir vue en nature, attendu 
que M. Hope. a passé sous silence la forme dessarticles intermédiaires 


k à antennes: 


: MEGALORHIPIS (3). 
” 

Genretrès-voisin des Oxynorrerus, et qui n’en diffère que par le 
caractère suivant (4): 

Antennes flabellées, seulement à partir du 4 article ; les articles 3-6 

: très-courts, transversaux, cupuliformes, les suivants obconiques et s’al- 
* Jongeant graduellement. 

Les rameaux de ces organes sont absolument faits comme chez les 
Oxvnorrenus mâles ;: chez les femelles, les antennes ne diffèrent pas 
de celles des Oxynoprenus du même sexe. Pour tout le reste, sans 
excéplion, il n’y a aucune différence entre les deux genres, et peut-être 
celui-ci ne deyrait-il former qu'une section du précédent. M. Bohemann 
quia créé le genre, sous le nom d'Ecasmocenus, n’en ‘décrit qu'une 
espèce qu'il nomme validicornis ; elle est répandue depuis la Séné- 
gambie jusqu'à Natal. 


(1) 11 comprend en ce moment les quatre espèces suivantes; mais comme 

ces insectes sont extrêmement voisins les uns des autres, il y aura peut-être 

« lieu de les réduire : El. mucronatus, Oliv. Journ. d’hist. nat. I, p. 262, pl. 14, 
f. 1; mâle. — Audouini, Cummingii, javanus, Hope, loc. cit.; pour une belle 
figure du Cummingii mâle, voy. Westw. The Gabin. of or. Entom. pl. 35, 
f. 5. Cette espèce est des iles Philippines, les autres du continent indien et 
des Îles de la Sonde. 

(2) O. latipennis, loc. cit.; de la côte de Guinée. 

(3) Syn. Ecaswocenus, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 381; nom employé deux 
ans auparavant par M. J. L. Le Conte (Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 13) 
pour un genre dé Clérides. A 

(4) M. Bohemann indique les palpes labiaux comme beaucoup plus longs que 


OXYNOPTÉRIDES. 161 
PECTOCERA. 
*. Hors, Proceed. of the Zool. Soc. 1842, p. 79. 


Palpes maxillaires et mandibules des Oxynorrenus. — Labre très- 
saillant, arrondi en avant. — Tête médiocre, entièrement dégagée du 


“prothôrax, profondément excayéesur le front; celui-ci brusquement 


rétréci et subvertical. — Antennes des mâles de la‘longueur des deux 
tiers du corps, de onzetarlicles : { gros, en cône arqué, 2 court, turbiné, 
3-10 subeylindriques, égaux, munis chacun au côté interne (1) d'un ra- 
meau long et grêle, 14 déprimé, du double plus long que chacun des 
précédents. — Yeux très-gros, subglobuleux, dégagés du prothorax.— 
Celui-ci un peu plus étroit que les élytres, un peurconvéxe, en carré 
plus long que large, tronqué en avant, un peu élargi à sa base, avec ses 
angles postérieurs très-saillants et très-divergents. —"Ecusson presque 
carré, oblique.— Elytres très-allongées, médiocrement convexes, paral- 
lèles dans leurs: deux tiers antérieurs, rétrécies en arrière, mucronées 
à l'angle sutural. — Pattes assez longues et gréles ; hanches postérieures 
graduellement élargies en dedans ; tarses longs, leurs quaire {ers arti- 
cles décroissant'successivement.—Mésosternum déclie, formant en en- 
lier la cavité sternale. — Mentonnière du prosternum courte et large, 
transyersalement convexe; sa, saillie postérieure fléchie. — Epimères 
morue presque nulles. Æ : : 


Je n'ai vu que des mâles de ce genre remarquable, Au premier coup- 
d'œil ses espèces ressemblent assez aux Imarismus de la famille des Té- 
nébrionides, elles sont seulement notablement plus grandes. Mais un 
examen plus attentif révèle qu'elles sont en réalité voisines des Oxy- 
NoPrERUs qui précèdent, comme l'a pensé M. Hope. 

Ces insectes"sont d'assez grande taille, maisétroits, el entièrement 
revêtus de poils fins couchés, formant un dessin nuageux en dessus. On 
n'en connaît que deux.espèces de l’Hindostan (2). 


les maxillaires, tandis que c’êst l'inverse ; ‘mais il y a là manifesferhent un 
simple lapsus calami. ù J 
(1) Dans trois mâles du Canfori que j’aisous les yeux, ces rameaux sont si- 


tués au côté externedes articles en question, mais cette forme insolite test cer- 


lainement le résultat d’une torsion qu'auront éprouvée les antennes au moment 
de la mort. Dans la figure citée plus bas du Mellyi qu'a donnée M. Westwood, 
ainsi que dans un quatrième exemplaire du Candori que j’ai à ma disposition, 
la situation de ces rameaux est à l’état normal. 

(2) P. Cantori, de Assam; Melyi, des environs de Simla dans l'Himalaya; 


Hope, loc. cit.; pour une figure du second, voyez Westwood, The Cabin. of or. 
Entom. pl. 35, £, G. 


Coléoptères. Tome IV. 11 


162 ÉLATÉRIDES. 


BELIOPHORUS. 
(Esouscu.) German, Zeifschr. f. d. Entom,. IV, p. 48. 


Palpesmaxillaires el mandibules de forme normale, mais peu allongés. 
— Téte presque carrée en dessus, un peu concave antérienrement ; 
front déprimé et légèrement arrondi en ayant. — Yeux assez gros. 
Antennes un peu plus longues que le prothorax, de onze articles : 
À assez long, en massue arquée, Zeourt, obconique, 3-10 plus longs que 
larges, faiblement dentés, 11 muni d'un faux article à peine distinet.. 
— Prothorax transversal, convexe sur le disque, finement rebordé sur 
les côLés, qui sont arrondis en avant; ses angles postérieurs longs,-aigus; 
carénés, embrassant fortement les élytres. — Ecusson ovale. — M 6 
allongées,. assez convexes, plus larges dans leur milieu,*peu à peu et L 
médiocrement rétrécies en arrière. —Hanches postérieures très*étroités- 
dans plus de leur moitié externe, brusquement élargies intérieurement 
en une lame trapéziforme,échancrée; larses longs, filiformes, compris 
més, densément velus en dessous; le {er article des postérieurs aussi 
longèque les deux suivants réunis; ceux-ci et le 4e décroissant graduel- 
lement. — Mésosternum oblique, formant en entier la cayité sterwale. 
— Prosternum convexe ; sa mentonnière courte ; sa saillie poslérieure 
très-fléchie; sutures prosternales concaves, — Æpimères métathoraci- 
ques médiocres. . e 


On doit à Germar d'avoir fait connaître en détail ce genre qu'Eschs- 
choltz avait non-seulement à peine caractérisé, mais dans lequel il avait 
réuni trois espèces disparates (1). D'un autre Côté, il avait micux saisi ses 
analogies que Germar qui l'a placé dans le voisinage des Lunivus, avec 
lesquels il n’a que des rapports généraux et éloignés. 

Le B. cebrionoides, type du genre, présente, mais affaiblis, les carac- 
tères principaux du groupe actuel, dans les-palpess les mandibules et 
les épimères mélathoraciques. Il reproduit même assez bien en petit la 
forme générale des Oxynorrenus, Si ce n’est que ses élytres ne sont pas 
épineuses en arrière. lest de taille au-dessus de la moyenne, d'un brun- 
marron brillant, glabre, avec les élytres sillonnées. Gest un insecte ori- 
ginaire du Cap et très-rare dans les collections. » 

Il existe une autre espèce de Natal, de moitié plus petite, comprise 
par M. Bohemann parmi les Diacanraus (2), el qui me paraît appartenir * 
aussi à ce genre, bien que les curactères de la tribu se soient eucore da- 
vantage affaiblis chez elle: W 


(1) In Thon, Entom. Archiv, I, 1 p. 44. Les trois espèces en question sont : 
l'Eucnemis gigas de Mannerheim, qui constitue le genre Æmrus qu'on trou- 
vera plus loin parmi les Elatérides vrais; l’Oxynoplerus mucronatus, et le 
Bel. cebrionoides mentionné dans le texte. 


(2) Diac. viduus, Bohem, Ins. Caffrar. I, p. 410. 


TÉTRALOBIDES. 163 


Note. 


Le genre suivant de M. Hope appartient très-probablement au groupe 
actuel, mais les caractères suivants que lui assigne cel auteur, sont si'in- 
complets qu'il est impossible, en les compärant à ceux du genre Oxyno- 
eTeRUs, (els qu'illles a’ exposés, de voir en quoi ils en diflèrent. Il est 
très- possible que le genre soit le même que celui fondé par M. Bohe= 
mann sous le'nom d'ELasmocenus que j'ai dû changer en celui de Me- 
GALORgIPIS. Dans l'affirmative, le nom deM. Hope aurait la priorité. 


LEPTOPHYLLUS. 
Ho, Proceed. of the Zool. Soc. 184, p 79. 


Tête presque carrée , échancrée en avant. — Antennes de onze’ar- 
ticles : 1 grand, 2 subtrigone, les huit suivants presque égaux et lamel- 
lés, le 118 trois fois plus grand. — Prothorax ayant ses angles antérieurs" 
arrondis etdes postérieurs aigus, rebordé et caréné latéralement. — Ely- 
tres acuminées en arrière. — Crochets des larses presque égaux. 


La seule espèce (L. Strachani) décrite par M. Hope est un grand in- 
secte de lascôté de Guinée, Complètement semblable, d'après la descrip- 
lion qu'il en donne, à un Oxynorrenus. Il renvoie le lecteur à une 
figure qu'en aurait donnée M:Westwood avec des détails, figure qui n'a 


jamais été publiée à ma connaissance. 


D 
El 


TRIBU, VI. 
+ 


TÉTRALOBIDES. » : 


. 

Parapleures métathoraciques très-larges; leurs épimères grandes. — 
Mandibules dentées*avant leur extrémité. — Tété penchée ; .front non- 
caréné, très-épais en avant, formant une plaque nasale enrgénéral aussi 
haute que large. — Antennes très-fortement flabellées chez les mâles. 
— Tarses munis de pelottes et de lamelles en dessous. — Mentonnière 
du prosternum courte, parfois presque nulle. — Mésosternum déclive, 
distinel du métasternum. à 


Ce groupe serait complètement isolé dans la famille partsuite du'dé- 
veloppement qu'ont pris chez ses espèces les parapleures métathora - 
ciques, s'il n'y avait pas quelque chose d'approchant chez les Oxyno- 
PTERUS, Mais pour les épimères seulement, les parapleures étant restées 
chez ces derniers presquerà l'état normal. La formule qui précède 
prouve suffisamment que ces insectes ne sauraient rester associés aux 
Oxynoptérides; elle contient tout ce qu'ils offrent d’essentiel, 


154 + ÉLATÉRIDES. 


Tous sont de taille gigantesque et seraient encore, à ce point de vue, 
isolés parmi les autrés Elatérides siles Oxvnorrenus et les MecaLo- 
mms n'existaientpassIls sont également particuliers à l'anciercontinent, 
mais jusqu'ici paraïssent n’exister qu’en Afrique etrdans l'Australie. 

Les deux genres qu’ils forment sont très-voisins l'un de l’autre, et il 
conviendrait peut-être mieuxde les réunir. : 


I. Dernier art. des palpes maxa fortement sécuriforme : Tet#alobus. 
II. — — en cûre renversé : Charilophyllus. 


TETRALOBUS. 
Encycl. méth. Ins. X, p. 594 (1). 


Dernier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme. — Tête 
petile, plus où moins excavée en avant, avec son bord auto rebordé 
dans son milieu, raremént (par ex. œuricomus) plane. — Yeux très- 
gränds, arrondis, assez saillants. — Antennes à articles f-en massue 
arquée, 4-11 transversaux, émettant chez les mâles un trésdongéiarge 
rameau; 4-10 dentés en stie aiguë ou obtuse chez les femelles, 11 al- 
longé, déprimé, avec un fauxarticle arrondi au bout.—Prothorax trans- 
versal, arrondi sur les côtés et médiocrement rétréci en avant, avec son 
bord antérieur largement échancré, muni au milieu. de sa base d’un lobe 
tronqué ;»ses’angles postérieurs divergents, horizontaux, plus ou moins 
recourbés en dedans au bout, carénés où non. — Ecusson assez grand, 
incliné, en triangle-curviligne, eñ”’général allongé. — Elytres de la lar- 
geur du prothorax à leur base, rétrécies dans leur tiers postérieur et 
arrondies au bout.— Pattes médiocres et robustes ; hanches postérieures 
médiocfément élargies et sinuées dans Jeur moitié interne; tarses com- 
primés ; leurs quatre 4618 articles munis de lamelles médiocres, celle du 
fer rudifentaire ; celui-ci présque égal aux trois suivants aux quatre 
pattes postérieures. — Prosteraum large et plan en avant avec sa men- 

- tonuière arrondie ou tronquée ; sa saillie postérieure droite et robuste 
sutures prostérnales un peu flexueuses. — Corps allongé et assez con- 
vexe. 


Les grandes espèces de ce beau genre atteignent jusqu'à près de trois 
pouces de long; les plus petites ont la moitié de cette dimension. Toutes 
sont d'un noir où d'un brun rougeâtre uniforme etrevêtues d'une pubes- 
cence grise où jaunâtre, qui tantôt voile complètement leurs téguments, 
tantôt est très-fine et caduque. 

L'Elater flabellicornis de Linné, qui estle type du genre, et les espèces 

- voisines appartiennent à la première de ces catégories et se distinguent 
en outre par leur prothorax convexe seulement dans son milieu et plan sur 


(1) Syn. PigzornyeLus pars, Hope, Proceed. of the Zool, Soc. 1842, p. 76. 


. tt RS a 7 à hp: Rce- wir hate, | mt 2 


TÉTRALOBIDES. 165 


ses bords, la régularité des rameaux antennaires des mâles, leursélytres 
épineuses à l'angle sutural et leur corps assézfoflement atténué en arrière. 

Chez les espèces de la secondecatégorie (parex. Schuckardi, Spencei), 
le prothorax est régulièrement convexe, les élytres inermes à l'angle su- 
tural, le corps parallèle, et dans la plupart les rameaux des antennes des 
mâles présentent au côté interne un long sinus assez profond. . 

Parmi les unes et les autres il en est dont les élytres sont, par excep- 
tion, plus ou moins distinctement, mais en général faiblement sillonnées. 

Sauf trois espèces de l'Australie, le genré est propre aux parlies 


moyennes et australes de l'Afrique. On en a déjà décrit près d'une wing- 
taine (1). 


à CHARITOPHYLLUS (2). 


Mêmes caractères queles Ternacopus, sauflesparticularités suivantes: » 

Dernier article des palpes maxillaires en cône renversé et un peu dé- 
primé. — Elytres encore plus allongées, subparallèles, non épineuses à 
l'angle sutural. — Hanches postérieures graduellement etfaiblement 
élargies au côté interne. — Prosternum convexe; sa saillie postérieure 
grêle, arquée et villeuse. 


Ges caractères sont assez faibles, et j'hésite à séparer ce genre du 
précédent. Il ne comprend que l'Ælater gigas de Fabricius (3), rare in- 
secte de la côte de Guinée, de la taille des plus grands Ternazonus, mais 
plus étroit, plus parallèle, d’un brun rougeâtre, finement pubescent 
partout, avec les élytres chagrinées et#couvertes de sillons réguliers” 
dontles intervalles sont costiformes. EL 


(1) Esp. africaines: T. flabellicornis, Linné, Fab.; figuré dans Oliv. Entom. 
IL, 31, pl. 3, f. 28; Herbst, Die Kæfer, pl. 157, £. 1; Drury, Exot. Ins, I, 
pl. 47, f. 1. Olivier et M. De Castelnau l’indiquent à tort comme des Indes or:; * 
il est de la côte occidentale d'Afrique (cinereus, Gory, Ann. d. 1. Soc. ent, H, 
p. 220, pl. 4, f. 1).— Goryi, Duponti, Savagei, Parryi, auricomus, Piesophyl- 
lus Schuchkardi, Spencei, Hope, Proceed, of the Zool. Soc. 1842, p. 73; de Sé- 
négambie et Guinée, sauf le Parryi qui est de Nubie. Les deux derniers que 
j'aisous les yeux, appartiennent réellement au genre actuel et non aux Prezo- 
RHYLLUS, — subsulcatus, Hopei, rotundifrons, Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1847, 
P. 53, et in Lefebvr. Voy. en Abyssin. Zool. p. 278, pl. 2, {. 3-5; Abyssinie. 
— heros, Polyphemus, bifoveolatus, Bohem. Ins. Caffrar, I, p. 377; Natal. — 
Rondani, Bertol. Nov. Comment. Acad. Bonon. X, p:.#24, Tab. X, f. 1; Mo- 
zambique. — Esp. de l'Australie : T. australasiæ, Gory/Ann. d. 1. Soc: ent. 
V, p. 513. — Forinumi, Manglesit, Hope, loc. cit. p. 74 & 

(2) Syn. Puxzcormonus, Hope, Proceed. of the Zool. Soc. 1842%p. 73; nom 
employé antérieurement sous cette forme ou avec la désinence féminine pour 
des Mammifères (Gray), des Crustacés (Milne Edwards), des Onthoptères (Thun- 
berg), des Diptères (Macquart) et des Echinodermes (Grube). 

(3) Syst. El. I, p. 221. On n’a pas de figure du mâle; M. De Castelnau (Hist. 
nat. d. Ins. I, pl. 16, f. 10) en a donné une médiocre de la femelle. 


dt 


F. 
LR 


E 
\ « 
166 ÉLATÉRIDES. 
e ie à 
TRIBU VII. 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 


Mandibules presque toujours fendues où échancrées au bout. — Tête 
penchée ou verticale; front souvent caréné en avant, — Antennes libres 
au repos, plus longues que le prothorax, rarement flabellées chez les 
mâles. — Tarses revêtus d’une vestilure variable en dessous, consistant 

» généralement en une fine villosité, souvent lameliés. —Mésosternum 
déclive, très-rarement horizontal, toujours distinct da métasternum ; 
celui-ci non acuminé en avant; ses parapleures étroites. 


Cetle tribu comprend la majeure partie des espèces de la famille. 
C'est à elle que s'applique spécialement ce que j'ai dit plus haut des 
obstacles presque insurmontables que présente la classification des 
Élatérides. La formule qui précède n'apporte aucune idée bien nette à 
l'esprit sur les caractères propres à ces insectes, et il est dès lors né- 
cessaire de la complèter par un court exposé de leurs caractèresiné- 
galifs. ci 

Ils diffèrent des Agrypuides par l'absence de sillons prothoraciques 
pour la réception des antennes au repos ; des Chalcolépidides en ce que 


- leur mésosternum n'est pas intimement soudé au métasternum ; des 


#Oxynoptérides par la briéveté de leurs palpes et de leurs mandibules ; 
des Tétralobides par l'étroitesseset la forme de leurs parapleures méta- 
thoraciques ; enfin des Campylides qui suivent par leur métasternum non 
acüminé en avant, ce qui fait que l’écartement de leurs hanches inter- 
médiaires est à l'état normal. Il est plus difficile d'exprimer en peu de 
mots ce qui les distingue des Hémirhipides, attendu que ces derniers 
présentent quelques exceptions à la forme caractéristique de leur mé- 
Soslernum et que celte forme se trouve dans un genre (OnTrnosrernus) 
du groupe actuel, et que quelques autres (Arracrosomvus, PoñfAcaiLivs, 
etc.) présentent quelque chose qui en approche, Mais si l’on fait abstrac- 
tion de ces cus exceptionnels, c'est dans cel organe que se trouve la 
Séparation entre les deux tribus. 

Les lamelles des tarses qu'Eschscholtz a pris pour base de la classifi- 
cation des Élatérides en général, ne conduiraient ici qu'à des résultats 
peu naturels. J'ai donné la préférence à la forme du front, selon qu'il est 
caréné où non en avant, C’est un caractère parfois douteux et qui brise 
dans certains cas les analogies, mais moins que le précédent; d'ailleurs 
il m'a été impossible d'en découvrir un autre. On obtient ainsi deux 
groupes à peu près également riches en espèces et qui ne me paraissent 
pas faire directement suile l’un à l’autre, mais être plutôt parallèles. Les 


ER 0 orge Menton 


. r, ä 
ss qui se trouvent à la fin de, chacund'eux. se restembent a 


| 6, 


ra. : x 2 
=. en avant; sa plaque nasale d'épaisseur paroles ù 

Led 

L.- 

A > 


‘ 


ÉLATÈRIDES VRAIS. 


aucoup sous le rapport de la formetde la tête. e = 
Front Æ 4 n ÉvarÉRDES vRus. Ÿ 
ri sans carène. ‘ Lupnpss. 


» 


GROUPE 1. “Élatérides vrais. \ 


son oblongo-ovale, rarement ovale, jamais régulièrement cordiforme. » % 
Tarses munis de lamelles. Den. de 
a  Sutures prosternales concaves. : 
b  Prothorax ayant un tubercule redressé à sa base : Pope + 
6b . — sans _ 
€ Antennes plus courtes que le prothorax : Æmidius. 
cc — plus longues _— 


_d Prothorax muni de deux appendices à sa base : Lobederus. - 
dd _ sans _ —_ # 


4 


e Hanches postér. étroites, graduellement élargies. 
Mésosternum déclive; ses bords déprifhés : Heterocrepidius. 


— vertical;  — tranchants : Afractosomus, Poma- 
chilius. +” . 


ee Hanches postér. brusquement et fortement élargies en dedans. 
Front fortement caréné; plaque nasale très-épaisse : Physorhinus. 


— faiblement — — peu — Anchastus, Bra- 
chycrepis. 


aa Sutures prosternales rectilignes. 
Une seule lamelle aux tarses : Monocrepidius. 
Deux ou trois — ” Pityobius, Pedetes. 
Tarses sans lamelles. : 
; f Hanches postér. étroites, graduellement élargies. 
” Crochets des tarses simples : Afhous, Limonius. 3 


LAS 


— —  pectinés: Cratonychus. 
ff Hanches postér. brusquement élargies en dedans. 


h 4e article des tarses dégagé, cordiforie. Ft | 
Prothorax beaucoup plus large que lestélytres : Pachyderes: ; 
— de largeur normale : Eudactylus, Æolus. 
hh 4$ article des tarses filiforme : Elater, Cryptohypnus. 


168 ÉLATÉRIDES, . 

I. Ecusson régulièrement cordiformes + ù ++ 

Pa Saïllie prosternale de longueur formale : Cardiotarsus: CAE, 
_— courte, cunéiforme : Cardiophorus. ' 


Genres incertæ sedis : Crepidophorus, OŒEdostethus, Coptostethus. s 


+ 
r “Re: 
; Es wi 
Hope, Proceed. of the Zool. Soc. 1842, p. 76 (1). 


Tête excavée à sa partie antérieure : front un peu rétréci, é 
et non rebordé en avant; plaque nasale très-haute, carrée. = - Yeux 
très-gros.—Antennes assez longues, déprimées, de douze articles : 4 en 
massue arquée, 2-3 transversaux, égaux, larges, avec leur angle interne 
très-saillant chez les mâles, plus étroits et dentés chez les femelles, 
11-12 allongés et subégaux dans les deux sexes.— Prothorax plus long 
que large, convexe, muni à sa base d’un tubercule retroussé, avec ses 
angles postérieurs robustes, aigus, divergents, un peu relevés et caré- 
nés. — Ecusson oblique, allongé. — Elytres convexes, rétrécies, briè- 
vement déhiscentes et terminées par une épine en arrière. — Pattes 
assez longues ; hanches postérieures étroites, à peine dilatées en de- 
dans; tarses médiocres, à article 4 comprimé, presque aussi long que 
2-3 aux postérieurs. — Mésosternum enfoncé, recouvert par le méta- 
sternum ; sa cavité basilaire et horizontale. — Prosternum assez con- 
vexe, très-rugueux ; sa meñlonnière assez saillante, saaillie postérieure 
très-gréle; sutures prosternales flexueuses, longées en dehors par un 
sillon assez large et assez profond. 


Ce genre rattache, de la manière la plus frappante, le groupe actuel 
aux Télralobides, dont il ne diffère essentiellement que par l'étroitesse 
des parapleures métathoraciques et les antennes non flabellées chez les 
mâles, Aux caractères qui précèdent, il faut ajoüter que le mélaster- 
num présente en avant un profond sillon en’forme de V renversé, et 
sur la ligne médiane, en arrière, un autre longitudinal aussi prononcé ; 
que les angles rentrants qui séparent la mentonnière du prosternum 
des angles antérieurs du prothorax, ont la forme d’un canal prothoraci- 
que, Sans paraître en remplir le rôle, les sillons qui longent les sütures 
prosternales étant disposés de telle sorte qu'ils ne peuvent pas loger les 
antennes au repos. * ” ‘ 

M. Hope l'a établi sur un insecte de Madagascar (2), de la taille d'un 
TsrnaLorus de moyenne grandeur, à élytres finement sillonnées et pro- 


(1) Syn. Terraronus, Casteln. in Silberm, Rev. entom. IV, p. 12. 

(2) Probustus, oc. cit.; décrit antérieurement par M. De Castelnau (loc. 
cit.) sous le nom de, Zletralobus macrocerus. — Il y a dans les colleétions une 
seconde espèce du genre, originaire du Sénégal, très-distincte et que j'ai vue « 
inscrite à tort comme étant le Piez. Schuckardi de M. Hope. 


ÉLATÉRIDES VRAIS. Lu 
pe à gr en entier d'une fine pubescence jaunâtre. Mais il lui 
a associé, à tort, deux espèces de la côte occidentale d'Afrique, qui sont 
de vrais TerraLosus, comme on l'a vu plus haut. : 

ÆMIDIUS. | 
Lurn. Ann. d. L. Soc. entom. IL, p. 157 (1). 


LA 


Tête. carrée en dessus, légèrement concave en avant; front un peu 
arrondi et assez fortement caréné en avant; plaque nasale aussi haute 
que large (mâle), ou transversale (femelle). — Yeux grands, arrondis. 
— Antennes un peu plus courtes que le prothorax, de onze articles : 
1 en massue arqüée, 2-3 très-inégaux chez les mâles, subégaux chez les 
femelles, 4.10 plus larges et plus fortement dentés chez ceux-là, {1 al- 
longé et acuminé dans les deux sexes. — Prothorax un peu plus long 
que large, convexe; ses angles postérieurs assez longs, aigus, dirigés 
en arrière et carénés. — Ecusson allongé, obtusément acuminé en ar- 
rière. — Elytres assez longues, convexes, rétrécies et inermes posté 
rieurement. — Pattes des Prezopayzcus, avec une lamelle seulement 
sous les trois 4er8 articles. — Mésosternum déclive, sa cavité à bords di- 
vergents.— Prosternum convexe; sa mentonnière avancée et arrondie, 
sa saillie postérieure fortement comprimée, subhorizontale ; Sutures 
prosternales un peu concaves. # | 


L'Eucnemis gigas de Mannerbeim (2) constitue à lui seul ce genre 
voisin mais bien distinct du précédent, et qui n'a absolument aucun 
rapport avec les Eucnémides, parmi lesquels on ne comprend pas bien 
que Mannerheim l'ait placé. Sa forme générale est presque la même 
que celle des Prezopnycius, mais il est de moitié au moins plus petit, 
d'un bron marron plus ou moins rougeâtre et revêtu d'une très-fine 
pubescence grise, peu apparente; ses élytres sont très-régulièrement 
Sillonnées, mais plus chez la femelle que chez le mâle, et les sillons 
sont assez fortement ponctués. Get insecte est originaire de l'Afrique 
australe, fort rare dans les collections, et jusqu'ici sans congénère. 


LOBEDERUS. 
Guémn-Minev. Mag. d. Zool. Ins. 1831, pl: 9. 


Palpes robustes, leur dernier article sécuriforme. — Mandibules fai- 
blement unidentées avant leur sommet. — Labre saillant (5), en demi- 


(1) Syn. Evenewrs, Mannerh. Mon. Eucnemid. p. 14. — Beuornonus pars, 
Eschsch. in Thon, Entom. Arch. I, 1, p. 34. 
(2) Loc. cit. Tab. I, f, 1, 2. d 


(3) Et non pas « très-petit et caché par la saillie du chaperon, » comme le 


170 : ÉLATÉRIDES. 


cercle. — Tête petite, sillonnée sur la ligne médiane et un peuexcavée 
à sa partie antérieure; front elliptiquement arrondi et fortement caréné 
en avant; plaque nasale très-épaisse, presque aussi haute que large.— 
Yeux grands, arrondis. — Antennes déprimées chez les mâles, filifor- 
mes chez les femelles, de onze articles : { arqué, 2 court, obconique, 
3-10 allongés et à peine dentés (mâles), transversaux, subégaux (femel- 
les), 11 plus long, arrondi au bout. — Prothorax fortement transversal, 
paraboliquement arrondi sur les côtés, bisinué en avant, médiocrement 
convexe; ses angles postérieurs non saillants, arrondis, précédés chacun 
en dedans d'un appendice ovalaire, enchassé dans une échancrure de 
la base. — Ecusson brièvement ovale. — Elytres allongées, parallèles, 
arrondies en arrière, médiocrement convexes. — Pattes médiocres; 
hanches postérieures dilatées dans leur moitié interne et terminées par 
une assez forte dent; tarses assez courts, comprimés, ciliés partout, à 
articles 1-4 décroissant graduellement, le 3° muni d’une lamelle,.— 
Mésosternum déclive; sa cavité sublinéaire, profonde. — Mentonnière 
du prosternum-très-saillante, fortement sillonnée en travers, à sa base, 
et fléchie; saillie prosternale courte, inclinée, carénée; sutures proster- 
nales concaves. 


De tous les genres d'Elatérides, celui-ci est le plus singulier; il ne 
se rattache directement à aucun autre et semble même, au premier 
aspect, ne pas appartenir à la famille, M. Guérin - Méneville n'a connu 
que la femelle, et ne parle pas de la lamelle des tarses, qui est à peine 
visible chez elle, tandis qu’elle est très-apparente chez le mâle. Il n’y a 
aucun rapport entre les antennes des deux sexes, comme on le voit dans 
la formule qui précède; celles des mâles sont, en outre, sensiblement 
plus longues que celles des femelles. 

Le genre ne comprend jusqu'ici que l'Æl. appendiculatus de 
M. Perty (1), rare insecte de la province de Saint-Paul, au Brésil, 
d’ässez grande taille, d'un brun rougeûtre, revêtu d’une pubescence 
jaanâtre assez abondante et régulièrement strié sur les élytres. 


HETEROCREPIDIUS. 
Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1838; Foy. d. L. Favor. p. 24 (2). 


Tête régulièrement convexe ou un peu impressionnée à sa partie an- 
térieure ; front arrondi et plus ou moins caréné en avant; plaque nasale 


dit M: Guérin-Méneville; ses dimensions sont les mêmes que chez le commun 
des Elatérides, 

(1) Del. anim. art. Brasil. p. 21, pl. 5. f. 5; M. Guérin-Méneville, qui Pa 
décrit presque en même temps que M. Perty, l’a nommé L. molinicornis, nom 
qui ne convient qu’à la femelle. Latreille (Ann. d. 1. Soc. entom. If, p. 148) 
s’est trompé sur la patrie de cet insecte en l’indiquant comme de Java, 


@) Sy. Dicnermius, Eschsch. io Thon., Entom, Archiv, IL, 1, p. 31. —Di- 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 171 


en général épaisse; fossettes antennaires arrondies et distantes chez 

” presque tous. — Antennes longues, de onze articles: { médiocre, gros, 
2 très-court, obconique, 3 de longueur variable, allongés, non ou 
faiblement dentés, très-rarement flabellés chez les mâles, 11 plus long 
que les précédents, à faux article nul ou peu distinct. — Prothorax de 
forme variable; ses angles postérieurs médiocres, en général carénés. 
— Ecusson oblongo-ovale. — Elytres plus ou moins allongées et rétré- 
cies en arrière, arrondies à leur extrémité. — Hanches postérieures 
obliquement tronquées en arrière et peu à peu dilatées en une lame 
trigone, rarement transversale, el sinuée, avec une dent terminale in- 
terne; tarses médiocres ou assez longs, munis d'une à trois lamelles 
en dessous; le er article des postérieurs au moins aussi long que les 
trois suivants réunis, le 4 entier. — Mésosternum déclive, — Saillie 
prosternale plus ou moins arquée owfléchie; sutures prosternales con- 
caves en dehors, 


Cet ensemble de caractères s'applique à un grand nombre d'espèces 
étrangères, sauf une seule (fulvus), à l'Europe, polymorphes et va- 
riant tellement sous le rapport de la tête, de la carène frontale, des 
antennes, etc., que je crois devoir réunir en un seul les genres dans les- 
quels on les a réparties, Ces genres ont été presque tous fondés sur le 
nombre des lamelles qui existent sous les tarses et nommés d'après ce 
nombre. Parmi ces noms, il en est un créé par M: Guérin-Méneville, 
qui convient très-bien au genre tel que je l’entends, et je suis, d'après 
cela, obligé de le prendre, bien qu'il ne soit pas le plus ancien. 

En partant du nombre des lamelles en question, on doit meltre en 
tête de ces insectes quelques espèces de l'Amérique du Sud qui en ont 
sous les trois premiers articles des tarses el qui constituent le genre 
Triecasmus (1) de M. Blanchard, sans présenter rien de particulier. 

Dans le genre Braura de M. J. L. Le Conte, établi sur une espèce 
(B. cauta) des Etats-Unis, remarquable par sa forme cylindrique, il y 
a également trois lamelles, mais elles sont siluées sous les articles 2-4 


des tarses. LA 
Le plus grand nombre n’a que deux lamelles situées sous leS 2e et 3e 


PROPUS, Herenopus (Herenocreriprus) Germar, Zeitschr. I, p. 215, 217; le se- 
cond de ces noms avait déjà été employé antérieurement pour des Orthoptères 
(Palissot-Beauvois), des Reptiles (Fitzinger), des Mammifères (Jourdan), des 
Hémiptères (Spinola), et, depuis Germar, on l'a encore reproduit plusieurs fois. 
— Cyarnonena, Triscasmus, Blanch. in d’Orb. Voy. Entom. p. 130 et 131. — 
Porrunnius, Germar, Faun. Ins. Europ. XXIV, 7.— Braura, J. L. Le Conte, 
Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 472. 

(1) T. varians, Blanch.; du pays des Chiquitos. Dans les collections ces in- 
sectes sont confondus avec les Dicrerinius, et ilÿfen a plusieurs dans le‘der- 
nier Catalogue de Dejean, par ex. son D. hœmatopus, du Brésil. J'en connais 
une demi-douzaine d'autres du même pays, de Cayenne, du Mexique, etc. ; 
Ja plupart sont d’assez grande taille, 


172 ÉLATÉRIDES: 

: 
articles des tarses, et Eschscholtz les comprenait tous sous le nom de 
Drcrepinius que ar (1) a restreint à des espèces également améri-## 


caines (2), dont latplaque nasale est triangulaire, excavée, dont les ca= 
vités antennaires, à l'inverse de ce qui existe dans toutes les autres es: 
pèces, sont largement ouvertes, transversales, enfin dont les antennes 
sont flabellées chez les mâles. Mais je crois avec M. J. L. Le Conte’ (3) 
que le premier de ces caractères n'a qu'une valeur de section, et que le 
dernier est insignifiant. 

Les Cvarnonera de M. Blanchard ne diffèrent de ces Drcneprnrus 
d'Eschscholtz que par leur grande taille, la hauteur de leur plaque na- 
sale qui est carrée, et leurs élytres très-allongées, régulièrement et for- 
tement rétrécies en arrière et épineuses à l'angle sutural (4). 

Les Diprnopus de Germar sont également des Dricnerrmius d'un facies 
particulier dû à leurs élytres très-fortement et rapidement rétrécies en 
arrière, embrassées à leur base par les angles postérieurs du prothorax 
qui sont recourbés, à quoi il faut ajouter que la carène frontale a com- 
plètement disparu, tout en laissant la plaque nasale d’une épaisseur or- 
dinaire (6). 

Les Herenocnermmivs vrais (Hereropus Germar) sont essentiellement 
caractérisés en ce que leurs quatre tarses antérieurs ont une lamelle 


sous le 2e et le 39 article, tandis qu aux postérieurs le 3°article seul en 
est pourvu (6). 


(1) Zeitschr, I, p. 213. 


(2) Dipectinicornis (ambiguus Dej.), Eschsch. loc. cit.; du Brésil. — El. 
ramicornis, Paliss.-Beauv. Ins. d’Afr. et d’Arér. p. 10, pl. 2, f. 3; des deux 
Amériques, — El. binus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VE, 
p. 178; de l’Amér. du Nord. 

(3) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 178. Si l’on conserve le 
genre ainsi limité, il faudra en faire un nouveau avec toutes les espèces à plaque 
nasale de forme ordinaire. — Les Dicnepmius décrits, tels que les entendait 
Eschscholtz, sont les suivants : Esp. de l’Amér. du Sud : D. castaneus, macu- 
licollis, fuscescens, magnicornis, unicolor, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. 
p. 13294es quatre premiers du pays des Chiquitos, le dernier de Corrientes. — 
flabellifer, planicollis, anguinus, Erichs. Archiv, 1847, I, p: 77; du Pérou. — 
porosus, chloropterus, atricornis, Erichs. in Schomb. Guyana, I, p. 558; de 
la Guyane anglaise, — Esp. de l’Amér. du Nord : El. soleatus , Say, Trans: of 
the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 176. — D. ferreus, simpleæ, J. L. Le 
Conte, ibid. X, p. 178. — Esp. africaines : D. punclicollis, apiculatus, liti tigio- 
sus, interstitialis, puberulus, Bohem. Ins. Caffraru], p. 384; Natal. — Du, 
bilus, adsperulus, Klug, Monatsber. d. Berlin, Acad. 1855, p. 647; de Mozams 
bique. — Esp. de la Polynésie : D. Tastui, Le Guillou, Rev. Zool. 184. 221; 
de Hamoa. 

(4) C. longicornis, Blanch. loc: cit. pl. VIH, £. 10. J'en connaiswune seconde 
espèce de Cayenne, encore plus grande etutrés-distincte. 

(©) Elwpemus, brasilianus, Germar, Ins, Spec. nov. p:55. 

(6) Æ. crocipes, Germar, Ins. Spec. nov. p. 41; du Brésil. — Heten. pici- 


Te | 


ÉLATÉRIDES VRAIS. * 173 


Enfin, le genre Ponrumniüs de Germar ne comprend qu'une petite 


espèce (1) de l'Autriche, dont le 39 article des tarses est seul lamellé. 
nombre lefrapproche des Monoërerrprus, mais chez ces derniers c'est 
sous le 4° ns ue la lamelle est située, et de plus leurs sutures pros- 
ternales sont r EDnes et non pas concaves. + 

Une révision approfondie de toutes les espèces décidera si quelques- 
uns dé ceswenres éritent d’être conservés. 

L'Amérique, surtout celle du Sud, est très-riche en espèces de ce 
genre. Au milieu de toutes les modifications de taille et de for. elles 
éprouvent, elles ont celade commun que lebr livrée*est d'u innoi- 
râtre ou d’un fauve uniforme, sans présenter jamais auêun d sin d’une 
autre couleur, et que leurs téguments sont revêtus d'une pubestencergri- 
sâtre, assez abondante chez la plupart d’entre elles. 

LS 


ATRACTOSOMUS (2). 

Labre transversal, sinué ou éghancré en avant. — Téte petite, régu- 
lièrement convexe ; front arrondiÿnon ou à peine caréné en ayant ; pla- 
que nasale assez épaisse, transversale, — Antennes beaucoup lon- 
gues que le prothorax (mâles), ou + plus longues mes ae 
arlicles : 1 médiocre, arqué, 2 court, obconique, 4-10 allongés, fäïblement 
ou à peine dentés, subégaux, 11 plus long. — Prothorax transversal, 
trapéziforme, aplanià sa base; ses angles postérieurs médiocres, aigus, 
dirigés en re amet carénés.— Ecusson en ovale allongé. —Ely- 
tresmédiocrement convexes, régulièrement oblongo-elliptiques.—Pattes 
assez courtes #hanches postérieuresrélargies dans leur moitié interne en 
une lamestransversale sinuée en arrière ; tarses médiocres , assez ro- 
bustes; leurs articles 2-3 munis d'une lamellé ; le 1@& des postérieurs 
aussi long que les trois suivants, le 5° {fès-pelit, entier. —Mésosternum 
horizontal, ses branches un peu divergentes. — Mentonnière duproster- 
num assez courte; sa saillie postérieure droite ; sulüres'proslernales con- 
cavessen dehors. — Corps allongé,.sublusifürme. y ert | 

, D 

* L'horizontalité du mésosternum êt la forme droite: de la saillie pros- 

* , à ES “4 2: À k 

pes, Gérmar, Zcitschr, Joc. cit. p. M8, — Heter. ventralis, Guérin-Ménev. loc. 

cit. pl. 229, f. 1 ac du Pérou: Dansycetté. espèce il y a un vestige d’une la- 

melle sous le 4er article des quatre tarses antériours ; elle est exagénée dans la 

figure 1 c qui représente. un, de,ces tarsessgrossi. Germar indique également à 

tort le dernier article des palpes maxillaires comme étant ovoide dans des: deux 
espèces décrites par luis ilest faiblement, mais distinctement sécuriforme. 

(1) EL. futvus, W. Redtenb. Quæd, Gener. et Spec. Arch. Austr. p. 11; fi- 
Buré dans Germar, Faun. Ins. Europ. loc. cit. M. L. Redtenbacher (Faun. 
Austr.; Die Kæfer, p. 293) en a fait un Monocnermius. 


(2) Syn. Arnacrongs, Germar, Zeitschr, 1,.p. 219; nom déjà employé par 
Gravenhorst pour des Hyménoptères, 


4 


4 


174 # ÉLATÉRIDES. 


ternale qui en est la conséquence;wconstituent les deux principaux garac- 
tères de ce genre. Ses espèces ont en outre un facies particulier dù à 
l'aplanissement. du prothorax à sa base et à leur corps atténué à ses 
deux extrémités. Toutes sont de taille moyenne, revêlues d'une fine pus» 
bescence lanugineusé, et sont en dessus d'un beau fauve plus ou moins w 
rougeâtre, sauf l' = À ité des élytres qui est parfois noire ; ces organes" 
sont finement striés. IL n'y en a encore qu'une espète (flavæcens Ger- 
mar) du Brésil de décrite ; ruaïs les collections en renferment plusieurs 
autres (4), 

T Ge faisanteplus attention au facies qu'aux caractères positifs 
du genre, y a introduit deux autres espèces (comosus , lulescens) du 
même pds, qui, ayant le front fortement caréné, le mésosternum 
oblique et la saillie prosternale CES doivent en être exclues (2). 


POMACHILIUS. 


Escuson. in Tuow, Entom. Arch. IL, 1, p. 31 (3). 

& F 
Tételégèrement convexe; front largement arrondi et à peine caréné 
en avaüt; plaque nasale fortementlransversale; cavités antennaires ar- 

» rondies.— Yeux médiôeres, assez saillants. — Antennes longues, grêles, 
filiformes, de onze articles : 1 long, peu robuste, 2-3 un peu plus courts 
que les suivants, 4-10 égaux, obconiques, 11 aussi long, ovalaire. — 
Prôthorax allongé, subparallèle; ses angles postérieursmédiocres, aigus, 
subdivergents. — Ecusson oblongo- ovale. — Elytres allongées, graduel- 
lement rétrécies dans leur moitié postérieure, échanerées et plus ou 
moins bi- -épineuses à leur extrémité. — Pattes grêles ; hanches posté- 
rieures peu à peu et médiocrement élargies en dedans ; 1°f article des 
tarses poslérieurs"aussi long que. les suivants réunis, le 3e cordiforme, 
muni d'une lamelle,, le 4e très-court, entier. — Mésosternum à bords 
saillants, droit, puis coupé verticalement, sa cavité verticale occupant 
toute sa hauteur. — Mentonnière du prôsternum médiocre; sassaillie 
postérieure cunéiforme, courle, droite ; sutures prosternales concaves. 


Insectes d'assez pelile taille, de forme plusou moins/svelte ebdont le 

“système defcoloraliôn consiste en taches noires sur un fond d'un fauve 
_ Lestacé, ou vice vers? Ils tranchent assez fortement sur les espèces qui 

précèdent et qui suivent,"et dans une méthode réellement naturelle ne 


i à RT* " 
(1) Par exemple, les Dicrepidius semiluteus et pubescens de Dejean, Cat. 
éd. 3, p. 97. : , 
(2) Elles “doivent rentrer parmi les HerERocREPIDIUS ou dans ce genre nou- 
veau dont j'ai parlé plus haut (p. 172, note 3). Il en est de mème de l’Afracto- 
des collaris de Natal, décrit par M. Bohemann, Ins. Caffrar. I, p. 395, et ds 
VA. cavifrons, Erichs. Archiv, 1843, I, p. 224; d’Angola. 


(3) Voyez aussi Germar, Zeitschr. I, p. 232. 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 175 


devraient pas être éloignés des Cosmesus qu'on trouvera L plus bas. Mais 
en attendant que cette méthode soit trouvée, leurs tarses Jamellés et la 


forme de leur mésosternum obligent de les placer à la suile des ATRac- 


rosomus. La briéveté de leur saillie prosternale leur donne également 
des rapports réels avec les Canniopnonus; elle est seulemert un peu 
plus longue que chéz ces derniers. 

L'Amérique du Sud est la patrie de ces insectes ; ; il y en a un assez 
grand nombre ‘dans, es colleclions, mais deux espèces seules sont dé- 
criles à l'heure qu'il'est QE 


PHYSORHINUS. A 
sommet) GErMAR, Zitstlwr. f. d. Et p. 244. 


Tête au moins aussi longte que large, régulièrement convexe ; front 
très-arrondi et (rès-Tôftementtafénié ent avant; plaque nasale épaisse; 
un peu transvétsale. —Antennes assez robustes, plus longues que le 
prothorax, de “onzë articles : 1 médiocre, arquüé, 2-3.très-Courts, égaux, 
4-11 allongés “égaux. faiblement "ou non dentésÿ 4 oblus au bout. — 
Re | moins aussinlong que large, rapéziformes médiocrément 
convexe ; s angles, siérieurs assez longs, dirigés "en arrière, Carénés 
ou noneff dessus. — EcuSson effhovale allongé. — Elytres oblongo-el- 
liptiqües, arqu es en dessus. — Pattes courtes, assez robustes ; hanches 
postérieures. dilatées’ en une très- grande lameltrapézoïde, échanrée en 
arrière ; éperons des jambes assez longs ; 3e article des tärses qui 
d'üne lamelles le 1°" des postérieurs aussi long que les peus 
réunis, le A®très-petil; crochets courts et grêles. — Mésotterntes 4 
clive. — Mentonnière du proslé lérnum assez-avancée ; sa saillie posté- 
rieure un peu fléchie;- re rois faiblement concaves. — 
Corps atténué àrses deux ‘extrèm % où = a 


Ce soie se distingue entre tous Ceux, du groupe actuel pat la gran= 
deur des lames coxâles “postérieures , la forme de la-tête, la grandeur 
relative des éperons terminaux des jambes, caractères qui ne permet- 
tent pas de le confondre avec les Powacurcius et les MoNocnerrDrus 
qui n'ont également qu'une lamelle aux tarses. e 

Ses espèces sont de taille médiocre, de couleurs assez variées et pré- 
sentent ce caractère singulier que leur tête est constamment d'un beau 
jaune (2) : du moins je ne connais aucune exception sous ce rapport 


(1) El. subfasciatus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 50; du Brésil. — P. nigri- 
ceps, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 77; du Pérou. 

(2) Erichson (Archiv, 1842, IL, p. 166) semblait disposé à admettre que cette 
partie du corps était phosphorescente; mais son facies est trop différent de ce= 
lui des vésicules lumineuses des Pyropnonus pour que cette opinion ait quelque 
probabilité, 


Fé 


|A. 


476 ÉLATÉRIDES, 


es dix quime sont connues. Trois seulementysont décrites en ce 
_momer armé lesquelles une anciennement connue, l'Etat. erythro- 
sephatus de Fabricius, forme le type du genre. Ces insectes sont des 


différèntes parties de l'Amérique du Sud et du Mexique (1). 


ANCHASTUS. 


4 


» . ES - 
DJ. L. Le Cowre, fais. of the Amer. Phil. Soo. N. Ser. X, p. 459. 


Tête courte, régulièrement convexe ; front légèrement caréné et ar- 
rondi en avant : plaque nasale fortémenttransversale. — Antennes mé- 
diocres, de onze articles : { assez court, en massue arquée, 2-3 plus 
courts que les suivantshinégaux, 4-10 faiblement et obtusément dentès.— 
Prothorax de forme AR ses angles postérieurs allongés, rectilignes 
et carènés en dessus. — Ecusson oblongo-ovale, — Elytres. variables. 
— Hanches postérieures brusquement élargies en une grandelame qua- 
dranguläre, terminée au côté interne par une courte dent; tarses gré- 
les, filiformes, finement*pubescents,, à article 4 des postérieurs aussi 
1e üelesitrois suivants, 3 et4 courts, surtout celui-ci, 3'müni à toutes 
les ès d'une Jamelle fie et allongéeglcrochets pelitset grêles. 
— Mésosternüm déclive. — Lentonnière du prostérnum assez avancée ; 
sa saïllie postérieure fortement fléchie; sutures prosternales concayes. 


Sans la forme des hanches postérieures, ce gènre pourhaibrentrer sim- 
plement parmi les Herenocrépnrus, mais ces organes le-rapprothent 
des Paysoramus, tout en étant moinsssaillants ét d'une autre forme que 
chez ces dérniers."Il en diffère en‘oütre beaucoup par lasforme de là 
tête qui ressemble à celle des Erarsmet gènres voisins. 

* : M.J, L. Le Conte n'y comprénd que deux espèces (2) d’un facies rès- 
différent. L’une*(digilatus) de Pensylvanie estde taille moyenne, allon- 
gée, attenuée à ses deux extrémités 'et ressemble.assez à unÆvonemis. 


(1) Et.erythrocephalus, Fab. Syst. El. If, p. 241 (EL. flaviceps, Perty, Del. 
an. art. Brasil. p. 21, pl. 5, £. 2; Phys. id. Blanch. in d’Orb. Voy. Entom. 
pl: 8, f. 7)5 de toutes les parties chaudes de l’Amér: du Sud:=— æanthocepha- 
lus, Germar, loc. cit. p. 245, pl. 1, f. 4; du Brésil, — vi, Germar, ibid. 
p. 439; du Mexique. - 

Une quatrième espèce serait le Phys. galapagoensis de M. Waterhouse (Ann. 
of nat. Hist, XVI, p. 25), mais ce savant éntomologiste ne le rapporte lui- 
même au genre qu'avec quelque doute, Ainsi que’ son nom l'indique, il est ori- 
ginaire des îles Gallapagos. à 

Klug (Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 647) a décrit un Phys. dubius 
de Mozambique; mais je doute qu’il y ait de ces insectes ailleurs qu’en Amé- 
rique. 

(2) 11 émet l'opinion que peut-être les Cryplohypnus cinereipennis et pube- 
rulus, Mannerh. (Bull. Mosc. 1843, p. 240), de Californie, appartiennent au 
genre. Eschschol{z avait fait du premier un Monocrermius. 


être compté comme un ar 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 177 


L'autre (recedens) de Californie est plus petite , déprimée, assez large 


et subparallèle. Toutes deux sont d’un brun noirâtre et finement pubes- 
cenles. s 


BRACHYCREPIS, 
3. L. Lx Conre, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 460. 


Ce genre ne m’est pas connu en nature, mais, d'après les caractères 
que lui assigne M. J. L. Le Conte, il me paraît s'éloigner peu du pré- 
cédent. Ses différences porteraient sur les points suivants : 


Antennes fortement dentées, à articles 2 petit, 3 égal au suivant, — 


Angles postérieurs du prothorax bi-carénés. — Lamelle du 3e article . 
des tarses très-courte. 


M. J. L. Le Conte ajoute encore une légère différence dans la forme 
des hanches postérieures dont l'angle externe est distinct, tandis qu’il est 
arrondi chez les Ancmasrus : mais ce caractère paraît bien faible ainsi 
que les précédents. Le genre ne comprend qu'une espèce (B. bicarina- 
tus) de la Géorgie, de taille médiocre, d'an brun marron, avec les an- 
tennes et les pattes d’un fauve testacé. 


MONOCREPIDIUS. | 
Escnson, in Tuon, Entom. Arch. IE, 1, p. 31 (1). À 


LI 

Tête tantôt plane et mêmeun peu concave, tantôt régulièrement con- 
vexe ; front coupé carrément ou arrondi en avant, légèrement ou à peine 
caréné ; plaque nasale au plus médiocrement épaisse, fortement trans- 
versale. — Antennes dépassant plus ou moins le prothorax, de onze 
articles : 1 médiocre, 2-3 variables, le plus souvent obconiques et plus 
courts que les suivants, 4-11 allongés, subégaux, faiblement dentés , le 
dernier souvent muni d'un faux article (2).— Prothorax rarement trans- 
versal, souvent allongé , arrondi sur les côtés, rétréci avant ses angles 
postérieurs; ceux-ci en général assez longs, subdivergents et carénés 
en dessus. — Ecusson oblongo-ovule. — Elytres de forme variable. — 
Hanches postérieures obliques en dehors, dilatées au côté interne en 
une lame transversale échancrée au-dessus des trochanters ; {er article 
des tarses postérieurs aussi long que les quatre suivants, le 4° dégagé, 
échancré. et muni d'une lamelle, — Mésosternum déclive, — Menton- 


(1) Syn. Cononenus Eschsch. loc. cit. — Oomronus pars, Guérin-Ménev., 
Melsheim. 
(2) Germar (Zeitschr. 1, p. 222) assigne à ces organes douze articles. Il y a en 
effet des espèces chez lesquelles le faux article est assez développé pour devoir 
ticle à part, Mais il diminue peu à peu et finit par 
disparaître complètement. 


Coléoptères. Tome IV. 12 


78 ÉLATÉRIDES. 


nière du Prosternum médiocrement prononcée; sa saillie postérieure 
un peu fléchie; sutures prosternales rectilignes, obliques. 


Tel qu'il est constitué en ce moment dans les auteurs et les col- 
lections, ce genre, très-riche en espèces, n'admet pas d'autre définition 
que la présence d'une lamelle sous le 4e article des tarses, puis, comme 
carattère secondaire, la direction rectiligne des sutures du prosternum. 
Il comprend en effet des espèces de grande ou très-petite taille, de 
formes extrémement variées, de couleurs non moins diverses, et qui ne 
sont reliées ensemble que par l'unité de la lamelle en question (1). Un 
examen approfondi de toutes les espèces démontrera s'il doit étre divisé 
en plusieurs. 

Eschscholtz en avait retranché sous le nom de Conoperus, un certain 
nombre de (orme allongée, remarquables par leur prothorax beaucoup 
plus long que large, graduellement rétréci d’arrière en avant, leurs ély- 
tres épineuses à leur extrémité et leur forme déprimée ou médiocre- 
ment convexe (2). Germar n’a pas admis ce geure, et il y a en effet les 
passages les plus insensibles entre ses espèces et celles qui sont les plus 
courtes. 

Les Monocrgriius paraissent répandus sur la plus grande partie du 
globe, mais l'Amérique occupe, sous ce rapport, le premier rang. Il y 

£& a fort peu en dehors de ce continent (5). 


«(t) M. 3. L. Le Conte, dans son travail sur les Élatérides de l'Amérique du 
Nord (Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 484), comprend dans le 
genre des espèces qui sont privées de cette lamelle (El. circumscriptus, Germar, 
Ins. Spec. nov. p. 46; El. dorsalis, Say, Journ. of the Acad. of Philad. I, 
p. 167; Mon. comis, livens, amabilis, lepidus, Lec. loc. cit.). Cette mesure 
peut être convenable quand on se borne aux espèces des États-Unis, mais si on 
l’étend à toutes celles qui existent dans les collections, je ne vois plus comment 
le genre pourrait être caractérisé. 

(2) Eschscholtz lui donne pour type VE. malleatus, Germar, Ins. Spec. nov. 
p. 50 et en décrit trois espèces nouvelles : C. fuscofasciatus, discolor, latera- 
lis, tous du Brésil. Il y en a beautoup d’autres dans les auteurs et les col- 
lections. 

(3) Esp. des Etats-Unis : El. lividus, De Géer, Mém. IV, p. 162, pl. 18, f. 13 
(castanipes Herbst, lobatus Say, Germar). — El. vespertinus, Fab#Syst. El. 
li, p. 240 (finitimus Say, serotinus Germar). — El. auritus, Herbst, Die Kæfer, 
X, p. 145 (0ophorus crassicollis Melsheim.) — El. bellus, Say, Journ. of the 
Acad. of Philad. HE, p. 168. — Mon. aversus, suturalis, sordidus, blandulus, 
3. L. Le Conte, loc. cit. p. 482. — Mon. cinereipennis, Eschsch. in Thon, loc. 
cit.; Californie. — Esp. du Mexique : Con. apicalis, Chevrol. Col. d. Mexiq- 
Cent. IL, fase. 8.—Esp. de l'Amér. du Sud: El. geminalus, soalaris, Germar, 
Ins. Spec. nov. p. 43, 47; Brésil. — El. mucronatus, Perty, Del. anim. artic. 
Brasil. p.22, pl. 5, f. 9 (Con. fuscofasciatus? Eschsch. ; Mon. pugionatus Ger- 
mar).— M. ternarius, abbreviatus, stigmosus, dimidiatus, asininus, caninus, 
troglodytes, Germar, Zeïitschr. [, p. 229; Brésil. — M. confusus, de Bolivia 
oblongo-punctatus, de Patagonie; rubrescens, de Bolivia; Blanch. in d'Orb. 


s ÉLATÉRIDES VRAIS. 179 


PITYOBIUS. 
J. L. Le Conre, Trans. of {he Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 428. 


Tête graîfde, carrée en dessus, excavée antérieurement ; front coupé 
carrément et fortement caréné ; plaque nasale épaisse, transversale, — 
Yeux gros, globuleux, presque dégagés du prothorax. — Antennes lon- 
gues, grêles, à articles À assez long, en massue, 2-3 courts, subégaux, 
4-10 cylindriques, allongés, égaux , longuement bi-pectinés chez les 
mâles, faiblement dentés chez les femelles, 41 plus long, simple. — Pro- 
thorax allongé, subparallèle sur les côtés; ses angles postérieurs assez 
longs, épineux au bout, divergents, finement carénés. — Ecusson oblon- 
go-ovale. — Elytres allongées, rétrécies à leur extrémité. — Hanches 
postérieures graduellement élargies au côté interne ; tarses à articles 
2-4 munis de courtes lamelles ; le {er des postérieurs aussi long que les 
deux suivants, — Mésosternum déclive. — Mentonnière du prosternum 
courte ; sa saillie postérieure longue, droite; sutures prosternales recti- 
lignes. . 


Genre très-voisin des Peneres ct des Aruous qui suivent, mais qui 
me paraîl suffisamment distinct des uns et des autres par la forme très- 
rare des antennes chez les mâles et celle des angles postérieurs du pro- 
thorax ; la présence de lamelles sous les tarses le sépare des seconds; le 
nombre de ces lamelles, des premiers. Il ne comprend qu'une assez 
grande et rare espèce (1) des Etats-Unis, plus allongée et plus parallèle 
que les Arnous, entièrement noire, finement pubescente et qui se trouve, 
à ce qu’il paraît, dans les forêts de pins. 


Voy.; Entom, p.135.— M. apiatus, sticlious, repandus, Erichs. Archiv, 1847, 1, 
p. 178; Pérou.— Oophorus Laurentii, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1838; 
Voy. d.1. Favor. p. 23; Pérou.—M. proletarius, Erichs. in Schomb. Guyana, IL, 
p.958; Guyane anglaise. — Esp. africaine : £, plancus, Erichs. Archi, 1843, I, 
p.224; Angola.—Esp. de l'Australie : El. australasiæ, Boisduv. Faun. d.l’Océan, 
D, p. 104— mr. sulcicollis, Eschsch. in Thon, loc. cit.—M. cerdo, tabidus, fa- 
brilis, rutilicornis, fuscicornis, Erichs, Archiv, 1842, I, p. 136. — Leluti, Cor- 
dieri, Le Guillou, Rev. Zool. 1844, p. 220.— M. cinereus, Hombr. etJaquin. Voy. 
au Pôle Sud; Entom. p. 84, pl. 6, f. 6. — Esp. de la Polynésie : M. pallipes, 
Eschsch. in Thon, loc. cit.; Taïty. — M. Chasali, Le Guillou, Rev. Zool. 1844, 
L 220; Nouka-Hiva. — M. rufangulus, sericans, L. Fairm. ibid. 1849, p. 355 A 

aity. 

(1) P. anguinus, S. L. Le Conte, loc. cit.; c'est l'Athous anguinus du dernier 
Catalogue de Dejean. 2° 


180 ÉLATÉRIDES. 


_ PEDETES. 
Kiney, Faun. Bor. Amer. p. 145 (1). 


Ce sont des Arruous dont les articles 2-3 des tarses sgnt munis de 
courtes lamelles. 


Pour le surplus, tous les autres caractères sont identiques, sauf les 
angles postérieurs du prothorax qui sont parfois un peu plus longs et 
plus aigus. On voit par les espèces européennes citées par Kirby, que 
dans sa pensée ce genre comprenait en même temps les Araous, et c'est 
M. J.L. Le Conte qui l’a restreint tel que je le présente ici. Les seules 
espèces qui lui appartiennent authentiquement sont celles de l'Amérique 
du Nord signalées par ce savant entomologiste (2). 


ATHOUS. 
Escnsen. in Tuon, Entom. Arch. Il, 1 p. 33 (3). 


Tête assez grande, tantôt plane, tanfôt déprimée à sa partie antérieure; 
front largement arrondi ou coupé carrément en avant; plaque nasale de 
hauteur et de forme variables. — Yeux grands et assez saillants, sou- 
vent en grande partie dégagés du prothorax. — Antennes longues, de 
onze articles : 4 médiocrement long et robuste, 2 obconique, plus ou 
moins court, 4-11 allongés, non ou faiblement dentés. — Prothorax au 
moins aussi long que large ; ses angles postérieurs en général courts et 
robustes, carénés ou non. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres allon- 
gées, légèrement rétrécies en arrière. — Hanches postérieures graduel- 
lement et faiblement élargies en arrière ; tarses de structure variable en 
dessous, le 49r article des postérieurs plus long que les deux suivants 
réunis, le 5° de longueur variable, dégagé. — Mésosternum déclive. — 


(1) Syn. Arnous et LImonIus pars, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. 
U, p. 154 sq. 

(2) 2. Brigthwelli, Kirby, loc. cit. p. 146 (Athous oblongicollis et arcticollis, 
Melsheim. loc. cit. p. 155). — El. scapularis, acanthus, Say, Trans. of the 
Amer. Phil, Soc. New Ser. VI, p. 178. — El. cucullatus, Say, Ann. of the 
Lyc. of New-York, I, p. 264 (Ah. hypoleucus, procericollis, strigatus, Melsh. 
loc. cit. p. 154 sq.). — P. fossularis, equestris, 3. L. Le Conte, Trans, of the 
Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 426. — Limonius posticus, Melsheim. Joc. 
cit. p. 158. 

Tous les Dicrerinrus-des auteurs, dont les sutures prosternales sont droites 
étnon concaves en dehors, doivent, à ce que je pense, être rapportés ici, que 
fes Jamelles de leurs tarses soïéht courtes ou bien développées. Parmi ceux 
mentionnés plus haut (p. 172, note 3), il en est probablement plusieurs qui sont 
dans ce cas. 

(3) Syn. Anaranorus, Steph. Ti. of Brit. Entom. Ii — Escusenorrza, Casteln. 
Hist. nat. d. Ins. 1, p. 232; genre établi uniquement sur l’Ath, rhombeus. 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 181 


Mentonnière du prosternum en général assez grande ; sa saillie posté- 
rieure fléchie ; sutures prosternales rectilignes. — Corps allongé. 


Ce genre est un de ceux qui prouvent le mieux le peu de ressources 
que présentent les tarses pour la classification dans la famille actuelle. 
Dans ses grandes espèces (par ex. rufus, rhombeus, etc.), leurs articles 
2-4 sont fortement rétrécis à leur base, très-renflés en dessous et mu- 
nis de pelotes très-apparentes (1); puis ces deux caractères s’effacent 
insensiblement et l'on finit par arriver à des espèces ( ferruginosus, 
inunctus, etc.) chez lesquelles ces organes sont simplement filiformes et 
revêtus inférieurement d'une fine villosité. Chez celles en petit nombre 
(rufus, angusticollis) dont la tête est déprimée en avant, cette partie 
du corps ressemble assez à ce qu'elle est chez les Araus, mais néan- 
moins sa carène frontale reste plus apparente que chez ces derniers. 

Les Arnous sont tous de forme allongée, finement pubescents et, sauf 
quelques-uns (undulatus, triundulatus, rhombeus) qui sont ornés de 
bandes flexueuses transversales sur les élÿtres, leur livrée est uniforme ; 
les plus petits sont de moyenne taille. Les mâles diffèrent assez souvent 
de leurs femelles par leurs couleurs plus claires, leur pubescence plus 
fine ou quelques modifications dans la forme générale du corps, et même 
dans celle du front qui est moins déprimé en avant et, par suite, plus 
fortement caréné. Dans nos pays, ces insectes se trouvent sur les plantes 
et les feuilles des arbres. 

Le genre est riche en espèces, principalement dans les régions froides 
et tempérées de l'hémisphère boréal. Hors de là, l'Amérique du Sud 
parait seule en posséder quelques-unes , mais qui sont encore inédites 
en Ce Ouen (z;, 


(1) Parfois, au moins dans l’un des sexes, la femelle, ces pelotes deviennent 
de véritables lamelles sur le 2e et le 3e articles; l’hirfus en offre un exemple. 
D’après cela on pourrait supprimer 16 genre Pepgres qui ne diffère de celui-ci 
que par ce caractère. ; à 

(2) Les Catalogues les plus récents en mentionnent pour l’Europe seule plus 
de 50 espèces dont à peine le tiers sont décrites ; celles inscrites dans les an- 
ciens auteurs sont les Etat. undulatus De Géer (trifasciatus Herbst}), rufus, 
viltatus (subfuscus? Gyl.) hæ@morrhoidalis (ruficaudis Gyll., analis Herbst}, 
bongicollis (marginatus Payk., marginellus Herbst), 4-maculatus Fab.; hirtus 
(aterrimus Fab., niger O1), serutator (testaceus Payk.) Herbst; rhombeus 
Oliv.; inunctus, parvulus Panz.; bifasciatus Gyllenh.; affinis Payk.; proce- 
fus Illig. — Aj. Esp. d'Europe : À. difformis (circumductus Ménétr.), leuco- 
Phœus, crassicollis (Dej.), Lacord. Faun. ent. d. env. d. Par. I, p. 640. — 
Mulilatus, Rosenh. Beitr. z. Insektenf. Europ. p. 15. — suturanigra; Chevrol, 
Rev. Zoo. 1840, p. 15 — foveolatus, Hampe, Stettin. entom. Zeit. 1850, p. 351. 
— ACUlUS, villiger, frigidus, melunoderes, sylvaticus, tomentosus, pallens, 
flavescens, herbigradus, castanescens, semipallens, Mulsant, Opusc. entom, 
fasc. VI, p. 20. — Esp. de Sibérie : 4. cinereofasciatus, infuscatus, Eschsch. ir 
Thon, loc, cit. — Gebleri, Mannerh. Bull. Mosc. 1847, I, p. 412. — dauricus, Se- 


182 ÉLATÉRIDES, 


“LIMONIUS. 


Esouseu. in TnoN, Entom. Archiv. IL, 1, p. 33 (1). 


Tête plane ou un peu convexe; front en général arrondi, parfois (par 
ex. nigripes) tronqué en avant ; sa carène frontale tantôt très-distincte, 
tantôt très-faible (/ychrodes), parfois (bipustulatus) nulle.— Yeux mé- 
diocres, peu saillants. — Antennes médiocres chez la plupart, de onze 
articles : 4 assez court, cylindrique, 2 très-court, obconique, 3 de lon- 
gueur variable, 4-10 dentés ou obconiques, 11 ovalaire, pas beaucoup 
plus long que le précédent. — Prothorax au moins aussi long que large, 
convexe ; ses angles postérieurs courts, non divergents. — Ecusson 
oblongo-ovale. — Elytres médiocrement allongées , rétrécies dans leur 
tiers postérieur, — Hanches postérieures étroites, graduellement élar- 
gies en dedans; tarses filiformes, grêles; leur fer article jamais du dou- 
ble, parfois guère plus long que le 2, le 4° libre. — Mésosternum dé- 
elive. — Mentonnière du prosternum assez avancée ; sa saillie postérieure 

fortement fléchie ; sutures prosternales rectilignes. 


J'ai rédigé cette formule avec l'intention de conserver le genre tel qu'il 
est généralement admis dans les auteurs et les collections, mais l'on peut 
voir combien elle est vague pour ce qui concerne la tête et lesantennes ; 
celle d'Eschscholtz est peu exacte, et si on la suivait à la rigueur il ne 
resterait plus dans le genre qu'une très-petite partie des espèces qu'on 
y comprend actuellement (2). 

Ces insectes sont au plus de moyenne taille et ressemblent beaucoup 


aux Canpropnorus mentionnés plus bas. Leur livrée est d'un noir, d’un 


bronzé ou d’un violet obscur uniforme, très-rarement (bipustulatus) 
relevé par une petite tache rouge sur chaque élytre; une fine pubescence 
les revêt en entier. Les espèces européennes se trouvent pour la plu- 
part sur les feuilles des végétaux. 


dakovii, Mannerh. ibid, 1852, IL, p. 292. — Esp. de l’Amér. Russe: À. rufiventris, 
Éschsch. Entomogr. p. 71.— ferruginosus, Eschsch. in Thon, loc. cit.— #riun- 
dulatus, Mannerh, Bullet. Mose. 1853, no 3, p. 222. — Esp. des Etats-Unis : E1. 
discalceatus, Saÿ, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VL, p. 89.— À. re- 
fleæœus, vittiger, bicolor, 3. L. Le Conte, ibid. X, p. 427. 

(1) Syn. Gawemnus, J, L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New 
Ser. X, p. 435. — Aproransus pars, Steph., Curtis. — Convmprres pars, Mels- 
heim, 

(2) Les caractères qu’il lui assigne sont ainsi conçus : « Carina frontalis elata; 
tarsorum articulus basalis sequenti parum brevior; antennarum articulus se- 
cundus et tertius minimi. » Le premier est vrai dans la plupart des cas; le se- 
cond ne s'applique à aucune espèce connue, et, parmi les espèces européennes, 
i n’y a guère que le mirutus à qui le dernier convienne exactement. Cela 
n’empèche pas Eschscholtz de citer, comme rentrant dans le genre, presque 
toutes les espèces européennes, 


ÉLATÉRIDES VRAIS, 183 


Le genre Gawerinus de M. J. L. Le Conte ne semble différer de ce- 
lai-ci que par d'assez faibles caractères, consistant en ce que le dernier 
article des antennes est du double plus long que le précédent et le {er ar- 
ticle des tarses unpeu plus grand que le second. On peut d'autant mieux 
le faire entrer dans celui-ci, que ce dernier n'a pas de limites réelles. 
L’El. armus de Say (1) en ëst le type. 

Dans son état actuel, ce genre est presque exclusivement propre à 
l'Europe et à l'Amérique du Nord (2), 


CRATONYCHUS. 
(Des.) Laconr. Faun. ent. d. env. d. Paris, I, p. 631 (3). 


Tête plane ou légèrement convexe ; front arrondi et plus ou moins 
caréné en avant; plaque nasale fortement transversale. — Antennes 
médiocres, de onze articles : { médiocre, un peu arqué, 2-3 obconiques, 
de longueur variable, plus courts que les suivants, 4-10 en général fai- 
blement dentés, 11 ovalaire. — Yeux grands, arrondis. — Prothorax 
de longueur variable, rétréci en avant; ses angles postérieurs de lon- 
gueur médiocre, dirigés en arrière, carénés. — Ecusson oblongo-ovale. 


(1) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VE, p. 435. M. J. L. Le Conte 
cite comme en étant peut-être congénère, l'EL. stigma de Herbst, Die Kæfer, 
X, p. 86. Dejean avait placé cet insecte simplement dans le genre actuel. 

(2) lei se rapportent, pour les espèces d'Europe anciennement connues, les 
Elat. cylindricus Paykull; nigripes, longulus Gylenh.; bipustulatus, Bruc- 
teri (minutus Payk.) Fab.; parvulus (mus [lig.) Panz.; lythrodes, rubripes 
Germar, minutus Linné; violaceus P. W. J. Müller, — Aj. Esp. Européenne: 
Aplot. maritimus, Curtis, Ann. and Mag. of mat. Hist. V, p. 278; d'An- 
gleterre, — Esp. de l’'Amér. du Nord : Æ1. basilaris, auripilis, cylindri- 
formis (cylindrifonmis? Herbst; Lim. hirticollis Melsheim.), Say, Journ, of 
the Acad. of Philad. I, p. 172. — E7. quercinus, plebeius (Lim. metallescens 
Melsheim.), Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 262. — ET. ectypus, ago- 
nus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 167, 171. — Co- 
rymbit. insterstitialis, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. IL, p. 215. 
— L. definitus, Ziegler, ibid. p. 268. — L. pubicollis, mirus, aurifer, confu- 
sus, œnescens, œger, semiœneus, subauratus, pilosus, hispidus, dubitans, 
canus, anceps, infernus, vagus, estriatus, %. L. Le Conte, Trans. of the Amer. 
Phil. Soc. New Ser. X, p. 429. — Esp. de Natal : ZL. silaceus, Bohem. Ins. 
Caffrar. I, p. 394. — Esp. de la Nouv. Zélande : L. sealandicus, À. White, Voy. 
of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 6. 

(3) Syn. Mecanorus, Eschsch. in Thon, Entom. Archiv, IL, 1, p. 42; nom déjà 
employé par Dejean pour des Carabiques. — Penmecus (Dillwyn), Steph. Il. of 
Brit. Entom. HU, p. 263. — Crenonyenus Melsheim. — Dans les deux dernières 
éditions du Catalogue de Dejean, figure également un genre Grenonyenus établi 
par lui sur l'Etater marmorosus de Palissot-Beauvois, insecte de Haïty qui 
m'est inconnu. 11 est probable que ce n’est qu’un GraToNYonus de forme un peu 
différente des autres. — Priopus, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 251. 


184 ÉLATÉRIDES, 


— Elytres allongées, graduellement rétrécies en arrière. — Hanches 
postérieures peu à peu et faiblement élargies en dedans, échancrées au- 
dessus des trochanters ; tarses à articles À aussilong au moins queles deux 
suivants, ceux-ci décroissant graduellement, 3 de longueur variable, dé- 
gagé, rarement échancré; crochets élargis et pectinés dans la plus 
grande partie de leur longueur. — Mésosternum déclive. — Menton- 
nière du prosternum assez courte, arrondie ; sa saillie postérieure lon- 
gue, fléchie; sutures prosternales subrectilignes, — Corps allongé. 


Ce genre est, avec les Synarrus, les Canniopmonus et les AbRAsTus, 
le seul de la famille dont les crochets des tarses soient pectinés. Il se 
distingue des premiers par l'absence des lamelles sous les tarses, des 
seconds par la forme de son écusson, et desftroisièmes par le dernier 
article de ses palpes qui est sécuriforme. Ses espèces sont pour la plu- 
part de taille moyenne, de couleur uniforme et revêtues d’une fine pu- 
bescence couchée. 

Comme dans les Arnous, les mâles diffèrent quelquefois de leurs fe- 
melles par leur forme moins lourde et moins massive, leurs antennes plus 
robustes et plus villeuses, leur couleur moins foncée, leurs tégumentsmoins 
pubescents, et plus souvent encore par leur taille beaucoup plus petite. 

Le genre est riche en espèces, mais seulement dans l'hémisphère bo- 
réal, Lant dans le nouveau que dans l'ancien continent. Celles d'Europe 
sont des insectes crépusculaires qui, pendant le jour, se réfugient sous 
les écorces ou dans l’intérieur des troncs vermoulus (1). 


(1) Voyez la monographie du genre qu'a donnée Erichson in Germar, Zeitschr. 
I, p. 89; elle contient 40 esp., y compris quatre qu'il n'avait pas vues en 
pature. Parmi celles qui se trouvent en Europe, on peut regarder comme les 
types du genre les E1. niger Fab, (aterrimus O1), brunnipes Germar, casta- 
nipes Payk, (fulvipes Gyllenh., obscurus F.), rufipes Herbst (© fulvipes H.), 
tous plus ou moins communs. Parmi les espèces exotiques, deux, les C. por- 
rectus Er. de Borneo et prominens Er. (porrectifrons Dej.) de Java, se font 
rénarquer par la saillie de leur carène frontale qui rappelle, en l’exagérant 
encore, celle de la plupart des Puysonmnus. 

Au travail ci-dessus d’Erichson, aj. Esp. d'Europe : C. longipennis, Küster, 
Die Kæfer Europ. XIV, 25; fristis, cinerascens, fascioularis, XXII. — am- 
Dlithoraæ, aspericollis, sulcicollis, Mulsant, Opusc, entom. fase. VI. — Esp. 
africaines : C. mauritanieus, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 162, pl. 16, 
f.6.— africanus, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 409. — Esp. de l’Amér. du Nord: 
El. corticinus, Say, Journ. of tho Acad. of Philad. I, p. 174.— El. cinereus 
(Crat. laticollis Er.; Cten. sphenoïdalis, ochraceipennis, El. fissilis, Harris), ir 
sipiens, pertinaz, tenax, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, 
p. 183. — Cien. testaceus (angustatus Er.), depressus, parumpunctatus, Me= 
lan. ignobilis, glandicolor, paradozus, Melsheim. Proceed. of the Acad. of 
Phil. I, p. 151. — Crat. longulus, macer, cuneatus, incertus, secretus, tra- 
pezoideus, tœnicollis, Leonardi, scrobicollis, inœquatiis, eœuberans, verberans, 
emissus, infaustus, cribulosus, dubius, oregonensis, longulus (double emploi), 
sagittarius, S. L. Le Conte, Trens. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 473. 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 185 


PACHYDERES. 
(Guérn-Ménev.) Larn. Ann. d. l. Soc. entom. LI, p. 149. 
Téte carrée en dessus, faiblement excavée; front légèrement arrondi 


et assez fortement caréné ; plaque nasale assez épaisse. — Yeux grands, 
arrondis. — Antennes médiocres, de onze articles : { gros, un peu ar- 


* qué, 2très-court, 3-10 longs, cylindriques, égaux, émettant chacun un 


assez long rameau rétréci à sa base, 11 plusallongé, déprimé, muni d'un 
faux article. — Prothorax notablement plus large que les élytres, rétréci 
en avant, médiocrement convexe; ses angles postérieurs très-grands, 
divergents et carénés. — Ecusson oblong. — Elytres peu convexes, gra- 
duellement rétrécies en arrière. — Pattes grêles ; hanches postérieures 
élargies en carré transversal; tarses médiocres; les postérieurs à arti- 
cles 1 presque aussi long que 2-4, 2-3 trigones, # cordiforme; les trois 
derniers finement velus en dessous. — Mésosternum long, subhorizon- 
tal, excavé dans toute sa longueur ; ses branches très-minces. — Men- 
tonnière du prosternum assez avancée ; sa saillie postérieure très-longue 
et grêle ; sillons prosternaux rectilignes. 


La forme bizarre du prothorax, qui n’est qu’une exagération de celle 
qu'il affecte ordinairement, constitue, avecle mésosternum, le caractère 
essentiel de ce genre. Il ne comprend qu'une rare espèce (1) du Bengale, 
de taille moyenne, noire, avec le prothorax d'un beau rouge clair; les 
élytres sont sujettes à être en entier ou en partie de cette couleur; elles 
sont striées, et les téguments très-finement villeux. s 

La formule qui précède ne concerne que le mâle; je n'ai vu aucun 
exemplaire de l’autre sexe. 


EUDACTYLUS. 
Sauré, Ann. d. l. Soc. entom. Sér. 3, I, p. 266. 


Tête plane ; front arrondi, faiblement ou à peine caréné ; plaque na- 
sale fortement transversale ; cavités antennaires arrondies, très-distantes. 
— Yeux médiocres. — Antennes médiocres, pagfois assez courtes, as- 
sez robustes, de onze articles : { assez gros, obconiques, égaux, 
4-10 déprimés, plus ou moins dentés, 11 surmonté d’un faux article court, 
mais bien distinct. — Prothorax de longueur et de forme variables; ses 
angles postérieurs saillants, aigus, divergerits et longuement carénés en 
dessus (2), — Elytres de longueur variable, médiocrement rétrécies en 


(1) P. ruficolis, Guérin-Ménev. Icon, du Règne anim. Ins. pl. 12, f. 5, ad. 
(2) Dans l'espèce typique il existe un fort tubereule conique au milieu de sa 
base; quelques autres en conservent des traces plus ou moins distinctes; mais 


186 ÉLATÉRIDES, 


arrière. — Hanches postérieures brusquement dilatées dans leur moitié 
postérieure en une lame transversale étroite ; 1° article des tarses pos- 
térieurs rarement aussi long que les trois suivants réunis; ceux-ci dé- 
primés, graduellement élargis, 2 échancré au bout, 3-4 bilobés. — Mé- 
sosternum médiocrement déclive, sa cavité très-large avec ses bords 
tranchants. — Mentonnière du prosternum courte, souvent presque 
nulle et subtronquée ; sa saillie postérieure droite, robuste ; sutures pro- 
sternales rectilignes. 


M. Sallé a fondé ce genre sur une belle espèce (1) découverte par Ini 
à Haïty. Il y en a depuis longtemps plusieurs autres des diverses parties 
de l'Amérique du Sud et des Antilles, dans les collections où, à limitation 
de Dejean, elles sont réunies aux Æous d'Eschscholtz qui suivent. Elles 
en sont bien distinctes par leurs antennes plus courtes, plus larges et 
munies d'un faux article, l'étroitesse de leurs lames coxales et la struc- 
ture de leurs tarses. 

Ce sont des insectes de taille rarement un peu au-dessus ou au-des- 
sous de la moyenne, de forme tantôt assez large, comme l'espèce typi- 
que, tantôt svelle, et remarquables par leur système de coloration qui 
varie, du reste, dans chaque espèce, au point qu'il est impossible d'en 
rien dire de général. 


ÆOLUS, 
Escuscn. in Tuon, Entom. Arch. IL, 1, p. 33. 


Tête légèrement convexe; front arrondi et médiocrement carèné en 
avant ; plaque nasale fortement transversale ; cavités antennaires arron- 
dies, très-distantes. — Yeux médiocres. — Antennes plus ou moins lon- 
gues, faiblement dentées, de onze articles : 1 assez long, médiocrement 
robuste, 2-3 très-courts, obconiques, égaux, 4-10 allongés, subégaux, 
11 aussi long, ovale. — Prothorax plus long que large, subparallèle ; ses 
angles postérieurs longs, aigus, dirigés en arrière, longuement carénés. 
— Elytres graduellement rétrécies en arrière, arrondies à leur extrémité. 
— Hanches postérieures dilatées dans leur moitié interne en une lame 
transversale, assez large, sinuée ou échancrée en arrière; {er article des 
tarses postérieurs aussi long que les trois suivants, cylindrique ainsi que 
ceux-ci, le 4° de tougilobé. — Mésosternum déclive ; ses bords tran- 
chants. — Mentonnière du prosternum courte, sa saillie postérieure 
droite, fortement comprimée ; sutures prosternales droites. 


dans la plupart il a complètement disparu. C’est par conséquent un caractère 
spécifique. 

(1) £. Wapleri, Salé, loc. cit. p. 267, pl. 14, f. 2. J'en connais neuf autres 
espèces, toutes inédites. L'une d'elles est l'Æolus cyanipennis, Dejean (Cat. 
éd. 3, p. 103), de Cuba; elle s'éloigne fortement des autres espèces par sa 
forme courte et large, tout en appartenant réellement au genre. 


ÉLATÉRIDES VRAIS, 187 


Insectes de taille au plus moyenne, souvent assez petite, ayant beau- 
coup de rapport avec les Eater par la plupart de leurs caractères 
comme par leur forme générale, mais s’en distinguant aisément par la 
structure du dernier articlé"de leurs tarses. Leur système de coloration 
est d’une constance remarquable ; ils consistent en taches, linéoles ou 
bandes noires sur un fond jaune, ou vice vers. Il y en a dans les col- 
lections beaucoup pour la plugart américains, mais très-peu sont décrits. 
Le genre existe également en Afrique etmême en Europe (1). 


ELATER: 
Lié, Syst. Nat. ed. 12, LL, p. 651 (2). 


Tête plus ou moins petite, régulièrement convexe ; front en général 
paraboliquement arrondi et subanguleux dans son milieu, avec les ca- 
vités antennaires grandes et rétrécissant la plaque nasale. — Yeux mé- 
diocres, — Antennes ne dépassant pas beaucoup le prothorax et dentées 
chez la plupart, de onze articles : 1 médiocre, les autres variables. — 
Prothorax au moins aussi long que large, généralement assez convexe 
et rétréci en avant; ses angles postérieurs médiocres, dirigés en arrière 
et presque toujours fortement carénés. — Hanches postérieures dilatées 
dans leur moitié interne en une lame transversale, sinuée en arrière 
et terminée par une dent plus ou moins forte; tarses grêles, parfaite- 
ment filiformes , ciliés ou finement villeux en dessous ; leur {er article 
aussi long que les deux suivants, ‘le 4° entier. — Mésosternum déclive, 
— Mentonnière médiocrement avancée chez la plupart; sa saillie pos- 
térieure plus ou moins fléchie ; sulures prosternales variables. 


De ces caractères trois seulement sont essentiels, à savoir : la formede 
la tête, celle des lames coxales postérieures et celle des tarses. Toute 
espèce du groupe actuel qui les possède tous trois, en même Lemps qu'un 
écusson oblongo-ovale, rentre pour moi dans'le geure, quels que puis- 
sent être d'ailleurs son fucies et les modifications que subissent les an- 


(1) Esp. d'Europe : EL. crucifer, Rossi, Faun. etruse. I, p. 183; répandu de- 
Puis l'Italie jusque dans la Russie mér. — Esp. africaine : Æ. inscriplus, 
Erichs. Archiv, 1843, I, p. 225; Angola. — Esp. américaines : EL. scriplus, 
Fab. Syst. El. IL, p. 244; du Brésil; type du genre — El. nigromaculatus, 
Drapiez, Ann, gén. d. Sc. phys. I, p. 271, pl. 42, f. 2; de Cayenne. — Æ. cal 
lisonus, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 1838; Voy. d.1. Favor. p. 24, pl.229, 
f. 2; du Pérou. 


(2) Syn. Anrenus, (Meg.) Dej. Cat. 6d. 2, p. 92.— MeLANOXANTHUS, Eschsch. 
in Silberm, Revue Zool. IV; Tableau. — Herenoneres, Latr. Ann. d. 1. Soc. 
éntom. II, p. 155.— IseuNones, Germar, Zeïtschr. V,p. 180. — DeroMECUS, 


nous Mecornorax, Solier in Gay, Histor. d. Chile; Zool. , p.11, 
2, 


ÈS 


188 ÊLATÉRIDES. 


tenines (1). Dans ces limites, il ne peut être confondu qu'avec les Arnovs, 
les Limonivs, les Eupacryzus et les Æocvs : il se distingue des deux 
premiers par ses hanches postérieures, et des deux derniers par la sim- 
plicité du pénullième article des tarses. , 

Même en se bornant à celles de l'Europe, les espèces que les auteurs 
les plus récents y comprennent d'un commun accord se divisent en deux 
sections, passant insensiblement de l'une à l’autre, et qui conduisent 
graduellement chacune à quelques-uns dés genres cilès en synonymie. 

La première (2) se compose d'espèces à antennes médiocres, très-dis- 
tinctement dentées à partir du 4° article, dont les sutures prosternales 
sont concaves et dont le corps est assez large ; la plupart sont en même 
temps noires avec les élytres en totalité ou en partie d'un beau rouge 
ou d’un jaune clair. 

A elle se rattachent directement les genres Iscunonss de Germar et 
Mecanoxanruus d'Eschscholtz. 

Le premier, composé de l'E. sanguinicollis de Panzer (5), ne diffère 
des espèces en question que par ses antennes plus longues, plus forte- 
ment dentées, mais à partir du 3 article. 

Le second, ayant pour type l'EZ. melanocephalus Fab. (4) des Indes 
orientales, est uniquement caractérisé par ses lames coxales postérieures 
un peu moins larges que de coutume et ses sutures prosternales droites. 

La seconde section comprend des espèces à antennes plus longues, 
plus grêles, à peine ou non dentées, dont les sutures prosternales sont 
rectilignes et dont le corps, plus étroit et plus svelte, est souvent en en- 
tier d’un noir profond (5). Elle conduit aux genres suivants qui, tous, 
ont des antennes analogues. 


(1) La vestiture des tarses n'offre pas plus de ressources pour la classifica- 
tion. Chez les espèces typiques elle ne consiste qu’en quelques cils peu serrés, 
puis graduellement ces organes se revêtent d’une villosité très-fine et très- 
courte qui ne forme jamais ni pelotes ni une brosse proprement dites. 

(2) Types: El. sanguineus, Prœustus, crocatus, elongatulus, ephippium, etc., 
d'Europe. 

(>) Faun. Ins. Germ. VI, 12. Germar a plus tard (Faun. Ins. Europ. XXIV, 6) 
réuni à ce genre Iscunopes son ÆL. acuticornis (Is. Spec. nov. p. 57), en quoi 
il a été suivi par M. L. Redtenbacher (Faun. Austr,; Die Kæfer, p. 304). Mais 
comme ce dernier a le 30 article des tarses muni d’une lamelle, cette réunion 
me semble forcée et je crois que cet insecte doit former un genre nouveau 
qu'on pourrait placer après les Ancrasrus et les Bnacuycrerris dont la tête 
ressemble à la sienne. : 

(4) Syst. EL. IL, p. 239; et Oliv. Entom. II, n° 31, pl. 4, f. 36. Les caractères 
assignés par Eschscholtz à ce genre sont peu exacts, et Germar (Zeitschr. V, 
p- 191) les a exposés de nouveau, Il est, du reste, si peu distinct de celui-ci 
que Germar en a compris une espèce dans ce dernier, son Ampedus semifla- 
vus (loc. cit. p. 163) ; de l'Australie, Une troisième est le Mel. 4-gultatus Erichs. 
(Archiv, 1842, I, p. 139), du même pays. 

(5) Le passage entre les deux sections a lieu par les Et. Megerlei, nigri- 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 189 


Celui que Latreille a nommé Herenoperes (1), sans cette structure 
des antennes, appartiendrait au premier groupe dont il ne diffère que 
par son prothorax plus ample que de coutume, un peu dilaté au-dessus 
des angles postérieurs et muni à sa base d'un lubercule médian. 

Quant aux genres Deromecus (2), Mecornonax (3) el GRammorno- 
rus (4) de Solier, que j'ai sous les yeux, tous trois ont en commun des 
antennes très-grêles, composées d'articles obconiques, avec le 28 et le3e 
peu différents des suivants ; un prothorax plus long et plus parallèle 
que celui des précédents, et des élytres plus rétrécies en arrière, ce qui 
leur donne un facies particulier assez voisin de celui des Arnovs. Seu- 
lement, chez les deux premiers les sutures prosternales sont concaves, 
tandis qu'elles sont rectilignes chez le troisième. Les caractères distinc- 
tifs que leur assigne Solier consistent en modifications de la lèvre infé- 
rieure qui n’ont aucune valeur générique dans la famille actuelle, et quel- 
ques différences dans la grandeur relative des articles des antennes 
et des tarses. 

La plupart des Ecarer habitent l'hémisphère boréal dans les deux 
continents. Les espèces d'Europe se trouvent sur les feuilles on les 
fleurs des végétaux, peut-être plus fréquemment encore sous les écorces 
ou dans le détritus des arbres vermoulus (5). 


nus, ete., qui conduisent aux Æ?. fibialis, anthracinus et espèces voisines chez 
lesquelles les antennes ont complètement cessé d’être denjées. Il y à d’autres 
espèces (par ex. nigerrimus) qui, avec ces organes aussi dentés que dans la 
première section, ont les sutures prosternales rectilignes. 


(1) Latreille a fondé ce genre sur une espèce inédite du Sénégal qu'il ap- 
pelle fuseus et que je ne connais pas. Les caractères qu’il lui assigne s’appli- 
quent parfaitement à EL. complanatus, King (lus. v. Madag. p. 67),et c'est 
d’après ce dernier que je parle du genre, 


(2) D. angustatus, filicornis, attenuatus, vulgaris, rubricollis, thoracicus, 
parallelus, Solier, loc. cit.; du Chili. Il y a dans les collections un assez grand 
nombre d'espèces de l'Amérique du Sud qui rentrent. dans ce genre ct les deux 
suivants. 

(3) M. castaneipennis, Sol. loc. cit. p. 22, Col. pl: 13, £. 12. 


(4) G. rufipennis, Sol. loc. cit. p. 21, Col. pl. 13, f. 11. 

(5) Voyez la Monographie que Germar a donnée (Zeitschr. V, p. 153) du genre 
auquel il conserve le nom d’Amrenus. Elle contient #1 esp. décrites ex visu, 
savoir : Esp. d'Europe : Æl. sanguineus L., dythropterus Steph. (cinnabeni- 
nus? Eschsch.) ephippium F., prœustus F., pomorum Gcofr. (elongatulus 
Zett., ferrugatus Casteln.), crocatus Geoffr. (erubescens? Eschsch.); baltea- 
tus L.. elongatutus F., elegantulus Herhst (adustus Eschsch., austriacus Gas- 
téln.), tristis L., sinuatus: Germ., erythrogonus P. W. J. Müller (aurifus 
Schh,), Megerlei Castèln., brunnicornis Germ., scrofa Germ., obsidianus 
Germ., nigrinus Payk. (pilosulus Herbst), subcarinatus Germ., lugens W. Red- 
tenb., cribrarius Germ.=— Esp. de l'Amér. bor. : El. sanguinipennis Say, phœæ= 
nicopterus Germ., apicatus Say (melanopygus Germ.), pullus Germ., limbalis 


190 . ÉLATÉRIDES. 


CRYPTOHYPNUS. 


Escason. in SiLBen. Rev. entom. IV; Tableau (1). 


Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme ou subovalaire. — 
Tête courte et large, légèrement convexe; front plus ou moins paraboli- 
quement arrondi et tranchant en avant ; plaque nasale nulle : fossettes 
antennaires en triangle aigu. — Yeux médiocres, — Antennes en gé- 
néral médiocres, filiformes, de onze articles : 1 gros et plus ou moins 
allongé, 2 court, 3-10 obconiques, subégaux, 11 ovalaire, — Prothorax 
transversal ou un peu plus long que large, arrondi sur les côtés dans 
son milieu; ses angles postérieurs courts, le plus souvent carénés, — 
Ecusson brièvement ovale ou ovale-oblong, tronqué à sa base. — Ely- 
tres courtes, subparallèles et largement arrondies en arrière, rarement 
plus allongées et atténuées postérieurement. — Hanches postérieures 
assez brusquement et fortement élargies dans leur moitié interne ; tarses 
médiocres, ciliés, filiformes ; leurs articles 1-4 décroissant graduellement. 


Herbst, discoideus F., linteus Say (lugubris Pal.-Beauv. , Germ.), militaris Har- 
vis, migricollis Herbst, œanthomus Germ., obliquus Say (scitulus Germ.), pusio 
Germ., ruflabris Germ., concinnus Germ.., rubricollis Herbst (verticinus Say), 
collaris Say, nigricans Germ. (testaceipes Melsh.), pedalis Germ. (rufipes? 
Pal.-Beany.).— Esp. de Sitkha : Æ. carbonicolor Eschsch.— Esp. du Brésil : 
El. dorsiger Germ. 

Aj. Esp. d'Europe : El. rufitarsus, Desvign. in Newm. The Entom. p. 326; 
d'Angleterre. — Amp. Chalusii, Guérin-Ménev. Rev. 2001. 1847, p. 7 (E. 4-si- 
gnatus Schh.) — Amp. ruficeps, melanurus, Mulsant, Opusc. entom, fase. VI, 
p. 29 et 199. — Esp. de la Sibérie : Amp. suturalis, Gebler, Bull. d. l'Acad, d, 
St.-Pétersb. I, p. 99. — Amp. basalis, Mannerh., Bull. Mosc. 1852, II, p. 291. 
— Esp. de l'Amér. du Nord : Et. mivtus, Herbst, Die Kæfer, X, p. 54. — 
rubricus, Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p. 261. — areolatus » Say, 
Journ. of the Acad, of Philad. IL, p. 167. — semicinctus ; Randall, Boston 
Journ. of nat. Hist. I, p. 10. — humeralis, impolitus, hepaticus, fuscatus, 
ursulus, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. Il, p. 159 et 213. — tur- 
bulentus, læsus, Sayi (oblessus Say), vitiosus, luctuosus, socer, molestus, la- 
Custris, fusculus, deletus, miniipennis, palans, luteolus, protervus, stigmosus, 
J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil, Soc. New Ser. X, p. 463. Suivant 
l’auteur, l'Aphanobius Sturmii de Germar (Zeitschr, V, p. 188) appartient aussi 
au genre. 

Les Ampepus suivants de la côte de Guinée sont douteux quant au genre : 
A. Savagei, cyanocephalus, auripennis, Iris, cyanicollis, auricollis, Hope, 

n. and Mag. of nat. Hist. X, p. 365, — perpulcher, Westw. ibid. VIE, 
p. 205. 

(1) Syn: Hxrozrmnus, Eschsch. in Thon, Entom. Archiv, IL, 1, p. 33; olim; 
nom déjà employé par Dejean pour des Carabiques. — Drasrenius, Eschsch. 
ibid. — Oopnonus, Eschsch. in Silberm. loc. cit. — Hyevowus, Steph. Il. of 
Brit. Entom. LI. — Monocnermius pars, J. L. Le Conte ; Trans. of the Amer. 
Phil. Soc. New Ser. X, p. 484. 


1,8, 
* 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 191 


— Mésosternum déclive. — Mentonnière du prosternum avancée, re- 
couvrant la bouche en dessous ; sa saillie postérieure courte et robuste ; 
sutures prosternales rectilignes ou légèrement convexes en dehors. 


C'est dans ce genre que se trouvent les plus petits Élatérides con- 
nus. Ses plus grandes espèces atteignent au plus et rarement quatre 
lignes de long, etparmi les petites il en est (par ex. minulissimus, lili- 
pulanus) quin'ont pas plus d'une demi-ligne. Leur livrée est ordinai- 
rement d'un noir où d'un fauve uniforme, mais il n'est pas rare qu'elle 
présente un mélange assez élégant de ces deux couleurs. 

Eschscholtz avait partagé le genre en trois, d’après des caractères de, 
trop faible valeur pour que cette division soit admissible. 

Il réservait le nom de Cryrroaypnus aux espèces (1) dont le dernier 
article des palpés est distinctement sécuriforme et l’écusson en ovale 
très-court et presque arrondi ; celui d'Ovrnonus à celles qui, à des pal- 
pes semblables, réunissent un écusson un peu plus allongé (2); enfin ses 
Drasrenus élaient caractérisés par un écusson également oblongo- 
ovale, le dernier article des palpes subovalaire et des jambes garnies de 
courts cils sur leur tranche externe (5), à quoi l’on peut ajouter que les 
angles postérieurs de leur prothorax sont plus longs que dans les es- 
pèces précédentes. Germar, qui a donné une monographie de ces in- 
sectes (4), me parait avoir eu raison de réunir ces lrois genres en un 
seul, attendu qu'il ÿ a des passages insensibles entre eux. 


(1) Types : El. riparius, 4-pustulatus F., rivularis Gyll. ete.; d'Europe. 

(2) Eschscholtz n’en a cité aucune espèce en particulier. On peut se faire 
une idée de l'état dans lequel se trouve la classification des Élatérides dans les 
collections, en voyant comment Dejean avait composé ce genre Oornonus dans 
la sienne (Cat. 6d. 3, p.105). Germar, qui l’a eue entre les mains, nous apprend 
(Zeitschr. V, p.136) que les O. elegans et amœænus sont des Æorus; les blan- 
dus, dilectus, gentilis, des Monoererius ; le bistrigatus un Dororivs, le deli- 
catulus un AwPepus, enfin que les érinotatus et quadrilineatus appartiennent 
à un genre à faire, Il en est à peu près de même pour la plupart des espèces 
exotiques de la famille dans toutes les collections qui me sont passées sous les 
yeux. 

(3) Type: D. bimaculatus F., d'Europe; triangularis Eschsch.; de Manille. 

(4 Zeitschr, V, loc, cit, Ce travail contient 29 espèces, plus un certain nom- 
bre mentionnées dans les auteurs et que Germar n'avait pas vues en nature. 
ll divise le genre en deux sections. 

A. Ecusson large; 1er article des antennes turbiné : C. Ayperboreus Gyl. 
(planatus Esthsch.), riparius F., rivularius Gyll. (riparius Panr.), curtus 
Germ., pulchellus L., 4-pustulatus F. (quadrum Gyll.), tetagraphus Germ. 
(ä-pustulatus Payk., 4-guttatus Casteln.), dermestoides Herbst (4-pistulatus 
var. Gyll.), lapidicola, minutissimus, liliputanus Germ., d'Europe; litforalis, 
bicolor Eschsch., du Kamtschatcka; nocturnus Eschsch., de Sitka; silaceipes 
Germ., de VAmér. bor.; ochreatus, bilæsus Germ., du Brésil. 

B. Ecusson ovale; 1er article des antennes fusiforme : C. bimaculatus k; 


192 ÉLATÉRIDES. 


Les Cryrronyenus habitent plus particulièrement l'hémisphère bo- 
réal et ont des mœurs fort différentes de celles des autres Élatérides. 
On ne les trouve que sous les mousses, les pierres et principalement 
dans le sable aux bords des eaux courantes. : 


. 


CARDIOTARSUS. 


Escuscu. in Siupenm. Rev: entom. IV ; Tableau. 


Mêmes caractères que les Carpiopmonus qui suivent, sauf les deux 
“points suivants : 


Penultième article des tarses aussi grand que le précédent et cordi- 
forme.— Saillie prosternale de longueur normale et fléchie. ; 


Tout le reste est semblable à ce qui existe chez les GanproPnonus, y 
compris la disparition des bords du pronotum de chaque côté ; seule- 
ment il n'y à aucune trace des sutures qui, dans le genre suivant, le sé- 
pare des parapleures prothoraciques. Le genre paraît propre à l'Afri- 
que, où il est répandu depuis le Sénégal jusqu'au Cap. Ses espèces res- 
semblent beaucoup, sousle rapport de la forme, aa Cardiophorus equiseti 
d'Europe, mais elles sont beaucoup plus grandes, d’un brun noir ou rou- 


atricapillus Germ., d'Europe; Rossi Germ., de la Russie mér.; figuratus, 
grisescens, musculus Germ., d'Egypte; #riangularis Eschsch., de Manille; cir- 
cumscriplus Germ., dorsalis, bellus Say, de l'Amér. bor.; Saulcii, Gaudichau- 
dii Guérin-Ménev., du Pérou. 

Ge sont les espèces de l'Amérique du Nord appartenant à cette section que 
M. J, L. Le Conte (loc. cit.) a reportées parmi les Monocrerpius , mesure que je 
ne saurais adopter. Ce savant entomologiste ne laisse dans le genre actuel que 
les espèces qui ont les sutures prosternales un peu convexes en dehors et les 
tarses plus hérissés de cils que les autres. » 

Aux espèces ci-dessus décrites par Germar, aj. Esp. d'Europe : C. flavipes, 
Aubé, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, VII, p. 338. — C. pallipes, Küster, Die 
Kæfer, Europ. XV, 19; cru, quadrisignatus, XVHI, 15, 46. — C. consobrinus, 
gracilis, Mulsant, Opusc. entom. fase, VI, p. 30. — Esp. africaines: Oophor. 
algirinus, Lucas, Explor. de l'Algérie; Entom., p. 166. — Oophor. flavono- 
tatus , effusus, Bohem. Ins. Caffrar, 1, p. 407; Natal. — Esp. de la Sibérie : 
C: canaliculatus, Gebler, Bull. Mosc. 1841, p. 583. — C. depressus, gibbus, 
rufescens, Gebler, ibid, 1847, IL, p. 412. — Esp. de l’Amér. russe : C. limbatus, 
Mannerh. Bull. Mosc. 1852, 1, p. 327. — Esp. de Californie et des Etats-Unis 
C. puberulus, Mannerh. ibid. 1843, p. 240. — El. exiguus (pulchellus? L.), 
Randall, Boston, Journ. of nat. Hist, IL, p. 35. — Æ1. pectoralis, Say, Trans. of 
the Amer. Phil. ‘Soc. New Ser. VI, p. 173. — C. guttatulus, obliquatulus, 
Melsheïm. Proceed. of the Acad. of Philad. IL, p. 214. — Monocr. comis, li- 
vens, amabilis, lepidus, C. lacustris, piscescens, tumescens, squalidus, orna= 
tus, striatulus, futilis, inops, 3. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. 
New Ser. X, p. 484 sq. — Esp. de la Nouvelle-Zélande : Drast. nigellus, 
A. White, Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 7. — Esp. de Taïty : Ooph. 
gnstabilis, L. Fairm. Revue et Mag. d. Zool. 1849, p. 357. 


… ÉLATÉRIDES VRAIS. 193 


geâtre uniforme et revêtues d'une pubescence grise plus ou moins abon- 
dante, Mais il n’y en a jusqu'ici aucune de décrite, à ma connaissance ; 
ue d'elles figure seulement dans le dernier Catalogue de Dejean sons 
le nom de C. capensis. Les collections en contiennent cinq à six autres, 


CARDIOPHORUS. | 
Esonsenin Tuon, Entom. Arch. IL, 1, p. 34 (Se 


Tête légèrement convexe ; front paraboliquement ‘arrondi chez pres- 
que tous, plus ou moins caréné ; plaque nasale transversale. — Yeux 
médiocres. — Antennes assez longues, simples, rarement un peu dentées, 
de onze articles : 1 médiocre, gros, ovalaire, 2 court, obconique, 4-41 sub- 
égaux, le dernier ovalaire. — Prothorax le plus souvent transversal, 
convexe, arrondi sur les côtés, avec les bords du pronôtum complète- 
ment effacés et arrondis chez la plupart, bi-sinué en arë de cercle à sa 
base. — Ecusson en cœur régulier, acuminé en arrière; étroitement 
échancré en avant. — Elytres assez courtes, rétrécies el arrondies à 
leur extrémité. — Hanches postérieures presque nulles endehors, brus- 
quement et fortement dilatées au côté interne ; 1er article des tarses pas 
beaucoup plus où pas plus long quelle 2, le 4esimpl ez le plusgrand 
nombre, légèrement cordiforme ou très-court chez autres et alors 
muni d'une lamelle; crochets variables. — Mésosternum vertical, ses 
bords parfois saillants en avant: —Parapleures du-prosternum très-sou- 
vent séparées du pronotum par une. fine suture ; sa mentonnière assez 
saillante ; sa saillie postérieure très-courte, cunéiforme; sutures pros- 
ternales en général concaves. . ë 


La briéveté de la saillie prosternale, combinée avecla forme de l’écus- 
son et celle des hanches postérieures, distingue essentiellement ces in- 
sectes des autres Élatérides. Ils présentent en outre plusieurs particularités 
qui, bien que souffrant quelques exceptions, leur sont exclusivement 
propres, à savoir la disparition de cette carène tranchante qui termine 
le pronotum sur les côtés dans la famille actuelle, et son remplacement 
par une suture qui limite ce dernier en dessous. Les-crochets des tarses 
sont très-variables chez ces insectes, et si l'on n’avait égard qu'aux mo- 
difications qu'ils éprouvent, il faudrait diviser le genre en plusieurs. 
mais il est manifeste qu'ici ce caractère n'a qu’une valeur de sections. 

Parmi les genres cités en synonymie, deux seulement nécessitent un 
mot d'observation. 

Je ne connais pas plus qu'Erichson les deux espèces du Brésil (ephip- 
Piger, tibialis) sur lesquelles Eschschollz a établi son genre Apropus 


(1) Syn. Avropus, Eschsch. loc. cit. p. 42, — Dicronvenus, Brullé, Expédg 


d. Morée; Entom. p. 138. — CALODERUS €t APLOTARSUS (pars), Steph. IL of 
Brit. Entom. II, 5 


Coléoptères. Tome IV. 13 


194 ÉLATÉRIDES. 


qu'il dit lui-même être voisin de celui-ci et auquel il assigne pour tous 
caractères des crochets des tarses pectinés, des angles postérieurs du 
prothorax très-courts et des élytres munies d'une carène latérale. Je 
crois qu'Erichson a eu raison de le réunir à celui-ci. 

Quant aux deux autres espèces de Morée que M. Brullé a ranporlées 
au genre Drcronvonus d'Eschscholtz (1), il n°y a pas à douter que ce 
sont de vrais Carpropnonus, comme l'a dit Germar (2), et qui n’ont rien 
de commun avec le genre en question, ainsi qu'on le verra plus bas. 

Les CAnoropnonus ont pourla plupart, par leur forme générale, des 
rapports réels avec les Caypronxenus. Ce sont presque tous d'assez pe- 
tits insectes, peu allongés et dont les élytres contrastent par leur faible 
eonvexité avec le prothorax qui est toujours plus ou moins renflé en des- 
sus. Leur livrée est habituellement d'un noir ou d'un fauve uniforme, 
mais plusieurs (par ex. thoracicus, ruficollis, discicollis) ont le protho- 
rax en totalité ou en partie d'un béau rouge sanguin ; d'autres (par ex. 
biguttatus) ont des taches de cette couleur sur les élytres. Dans nos 
climats ces insectes vivent principalement sur les fleurs. 

Le genre a une distribution géographique très-étendue, et le nombre 
de ses espèces décrites s'élève à près de 140 (5). 


Note. 


Les trois genres suivants, surtout les deux premiers, semblent apparte- 
nir au groupe actuel, - 


(1) D. obesus, messenicus, Brullé} loc. cit, pl. 35, £. 7, 8. 

(2) Zeitschr. V,.p. 249, note. Germar a en même temps donné les carac- 
tères du genre Dicronycuus sur, une espèce du Brésil qu'il nomme apicalis. 
Erichson l’a rapportée également au genre actuel, et elle figure sous ce nom 
dans la note suivante. ’ 

(3) Erichson (in Germar, Zeitschr. I, p.279), dans une monographie, qui n6 
comprend que celles existant au Muséum d'Histoire naturelle de Berlin, en a 
décrit 109 qu’il répartit dans les sections suivantes : 

I. Pénultième article des tarses simple. 

1: Crochets des tarses simples : 54 esp. parmi lesquelles C. thoracicus F., 
. discicollis Herbst, ruficollis L., ulcerosus, argiolus Gené, 6-punctatus Ilig. 

(signatus OL), bipunctatus, biguttatus F. etc.; d'Europe, 

2. Crochets des tarses munis d’une dent médiane : 20 esp.: C. cinereus 
Herbst (pilosus Payk., Weberi Wall), equiseti Herbst (fliformis Rossi), ru- 
bripes Germar (Q Polluz Germar), testaceus Fab. (var. fugax F.), ete.; d'Eu- 
rope. 

8. Crochets des tarses fendus au bout (Dicronycnus? Eschsch.) : 7 esp. de 
PAmér, du Sud : C. effusus, oblitus, ligatus, relictus, du Brésil; diopéricus, 
exoletus, attenuatus Er., de Colombie. . 

4. Crochets des tarses tridentés :5 esp. de l’Amér. du Sud : C. longicollis, 
du Brésil; plagiatus, du Para, cayennensis, de Cayenne; axillaris, patrie non 
indiquée. 

5. Crochets des tarses pectinés (Apropus Eschsch.) : 9 esp. américaines : 


ÉLATÉRIDES VRAIS, 195 
| | CREPDOPHORUS. 44 
Murs. et Guicsen. in Mots. Opusc. entom. Fase. 2, p. 189. 
sx 5 AP + ARTE k Lu 


É s et à ss “ DES É : 
La formule assignée à ce genre par ses auteurs est excessivement 
longue et surchargée de détails sans valeur générique. Réduite à ses 


points essentiels, elle peut s'établir ainsi + 


Mandibules simples au bout. — Téte concave à sa partie antérieure; 


front obtusément arrondi et caréné en avant.—Antennes médiocres, de 


onze articles : 4 obconique, à peine’plus long que4, 2 petit, globuleux, 


3-10 déprimés, fortement dentés, 11 plus long que 40, subfiliforme, 
“muni d’un faux article. — Prothorax plus long que large, subparallèle: 


dans ses trois'quarts postérieurs ; ses. angles postérieurs saillants et obtus. 

— Ecusson subcordiforme, plus long que large. — Elytres de moitié au 

moins plus longues que le prothorax. — Hanches postérieures graduel- 

lement élargies au-côté interne; tarses à articles 2-3 avancés chacun sous 
AEà + +. avé. + 


C. pruinosus, concolor, lateralis,sbasalis, spadiceus, decumanus, linearis, 
campylinus, du Mexique; agrestis, du’ Brésil, 
= II. Pénultième article des tarses müni d’une lamélle. 

1. Crochets des tarses simplest 3 esp. africainest.©. dorsalis Er., du Cap; 
tabidus Er., vitellinus Klug, de Madagascar. 


- 2. Crochets des tarses munis d’une dent#médiane : 9 esp. de divers pays . 


C: brunneicollis Er., de l'ile Maurice; dispilus Klug, de Madagascar; placidus, 
troglodytes (Monocrepidius id. Germar), hepaticus, præco, infimus, incons- 
piouus, A-vulneratus Er.\de l’'Amér. du Sud. AE 

3. 1Crothets des tarses fendus au bout : 2 esp. de l’Amér. du Sud : C. sordi- 
dus Er., de Bahia; debilis Er, de Colombie. 

Aj. : Esp. d'Europe : C. formosus, Curtis, Ann. and Mag. of nat. Hist. Y, 
p. 278; Angleterre. — pictus, Germar, Faun. Ins. Europ: XXII, 6; Turquio. 
— curtulus, Mulsant,"Opuse. entom. fasc. VI, p. 197; de France. — Esp. 
asiatique : C. cyanipennis, Muls.et Wachanr, Mém. de l’Acad. de Lyon, Nour. 
Sér.; Sc, Il, p. 2; Caramanie, — Esp. indiennes + ©. vicinus, consentaneus , 
Kollar, u. L.Redtenb. in Hügels Kaschmir, IV, 2, p. 507 ; Cachemire. — 
Esp africaines : C. 6-maculatus, Lucas, Explor. d. l’Algér, p. 164. — abdo- 
minqlis, Aubé; Ann: d. 1. S00.ent: Sér. 2, VIII, p. 337; Algérie. — fulvicor- 
nis, Erichs, Archiv, 1843, 1, p. 225; Angola. — byssinus; conveæicollis, ve- 
tustus, binotatus, suturalis, prϾmorsus, seriesetulosus, carinicollis, Bohem. 
Is. Caffrar I, p. 396; Natal. — fœniatus, vestitus, lateritius, rufescens, Klug, 
Monatsber, d. Berlin. Acad. 1855, p. 647; Mozambique. — Esp. de J’Amér. du 
Nord : El, cardisce, Say, Journ. of the Acad. of Philad. UE, p.169. — Et. cu- 
riatus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VL, p. 173 (areolatus 
Er.). — C. amictus (erythropus Er.) , Melsheim. Proceed. of the Acad. of 
Phil. IE, p. 158. — C. saturninus, Dejeanii (conveæus Er.), tumidicollis, con- 
verulus, tenebrosus, obscurus, robustus, sufflatus, inanus, transfugus, 
J.L. Le Conte, Trans. ofthe Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 497. — Esp. du 


ser : CS elegans, pallipes, depressus, Solier in Gay, Hist. de Chile; Zool. Y, 
p: 16. 


496 ÉLATÉRIDES. 


l'article suivant en forme de sole membraneuse (1), le 4er des postérieurs 
aussi long que les deux suivants réunis. — Cavité mésosternale pro- 
fonde ; ses bords parallèles dans leurs deux tiers antérieurs. — Men- 
tonnière du prosternum saillante, arrondie en avant. at %. 
Le type du genre (C. anthracinus) est répandu dans diverses parties 
de la Erance, et MM. Mulsant et Guillebeau soupconnent que c'est |! Ame 
pedus anthracènus de Dejean; mais ce dernier est beaucoup plus petit 
que l’inseote qu'ils décrivent et présente des caractères différents. Si. 
celui-ci possède réellement des lamelles sous les tarses, il.est- probable … 


qu'il doit rentrer parmi les HerEnocRepIDius. # » 


OEDOSTETHUS. 
J. L. Le Core, Trans. of the Amier: Phil. Soc. New Ser. X, p. 489 


“it 


° Front plan, semi-cireulaire et Caréné: — Labre arrondi en avant.— 
Mandibules un peu saillantes, obtuses au bout. — Antennes assez lon- 
gues, à peine dentées, à articles { obconique, médiocre, 3 du double 
pluslong que? et pas pius court que le,suivant, {lsaigu äu bout, sans 
faux article. —"ÆProthorax plus long que large, convexe,arrondi.sur les 
côtés ; ses angles postérieurs pelitswdivergents. — Hanchies postérieures 
élargies presque subitement au côléinterne ; tarses allongés, très-grêles; 
leurs articles 4-4 décroissant graduellement; crochets munis d’une forte 
dent médiane. — Mésosternum déclive. — Mentonnière du prosteroum 
très-courte, sa saillie postérieure droite; sutures prosternales un peu 
convexes en dehors. 


M. J. L. Le Conte place ce genre à la suite des 
dont il paraît en effet très-voisin. Il nescoñtient qu'une petite espèce 
(0. femoralis). de forme cylindrique ,‘d'an noir brunâtre avec les deux 
4ors articles des antennes et les pattes fauves: Elle se trouve dans les 
parties boréales des Etats-Unis. 


COPTOSTETHUS. x : ré 
Wourasr. {ns. Maderens. p: CARTE Ce ' 


Dernier articlew des palpes maxillaires subfusiforme, oblifuement! tron- | 
qué au bout. — Mandibules robustes, très- -aiguës au bout, avec une dent 
avant leur sommet, — Antennes de la longueur destrois quarts du corps, 

à articles { robuste, 2 subglobuleux, 3-11 obconiques , subégaux. — 


(1) Gos expressions, que je copie textuellement, ne sont pas sufisamment 
claires. Dans une foule d'Élatérides, les deux ou trois 1ers articles des tarses 
empiètent un peu sur l’article qui suit chacun d’eux, sans qu’il existe pour cela 
des lamelles. Si peu d'espèces européennes possèdent. de ces dernières, que je 
douterais volontiers qu'il en existe dans le genre actuel. 


ti 


ARE nt AE Er | 0e 
. Ce génre, comme le dit M.) 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 197 


+" LAN + e 
Prothorax ample, transversal, rétréci en avant et à sa base, arrondi sur 
les côtés, convexe; ses angles postérieurs très-saillants. — Elytres 
courtes, régulièrement ovales. — Pattes longues ; tarses filiformes , al- 
longés ; leurs articles 124 décroissant peu à peu, 5 très-long. — Pros- 
ternum saillant en avant; sa saillie postérieure très-aiguë, reçue dans 
une cavité du mésosternum. — Corps aptère. 


SE Li à 


ollaston semblé également voisin des: 


.… Cnvpronvenus, quoique l'absence de détails sur la forme du front laisse 
_ dans le doute à cet égard. On ne voit pas non plus par la formule qui 


précède, ce qui lui a välu le nom qui lui a été imposé. 
_ Àl a pour type une petite espèce de moins de deux lignes de long (1), 


de forme large et subovale; d'un noir brunâtre avec un léger refletbronzé, 
et revêtue partout de longs poils redressés. Malgré sa petite taille ; elle 


est très-intéressante au point de vue géographique, car c’est la seule 
espèce d'Élatéride découverte jusqu'ici à Madère, où-elle est très-rare. 
M. Wollaston n’en a rencontré que deux exemplaires, sous des pierres, 
dans une caverne basaltiqué de l'ile Porto-Santo. 


GROUPE II. Ludiides. 


Front non caréné en avant et fortement déprimé chez presque tous ; 


plaque nasale nulle. 


IL Tête penchée, en général plane ou un peu concave. 
À  Tarses munis de lamelles, 
a Front dépassant à peine les cavités antennaires ; labre normal. 
Articles 2-3 des tarses munis dé lamelles : Asaphes. 
— 34 1 — — Dima. 
— 4 _ _ Penia. 


aa Front dépassant fortement les cavités antennaires; labre à peino dis- 
tinct; 3 lamelles aux tarses. - 


Prothorax en cay g; ses angles antér. très-saillants : AUotrius. 
— normal ; — très-courts : Hypodesis. 
B Tarses sans lamelles. « 
b  Labre cordiforme, échancré en avant : Cardiorhinus. 
bb — non cordiforme. 
© Front subvertical dans sa moitié antérieure : Tomicephalus. 
0C —  déprimé et plus ou moins plan. 


d Prothorax muni de vésicules phosphorescentes : Pyrophorus. > 
dd — sans — 


+ (1).C. femoratus, Wollast. loc. cit, ph IL, f. 8. 


198 ÉLATÉRIDES. 


e  Mésosternum horizontal, à bords saillants : Orfhostethus, 
ee — déclive, à bords déprimés, 
f Hanches postér. brusquement élargies en dedans : Ludius. 
ff — graduellement — 
Mésosternum déclive; ses bords déprimés : Corymbites. 
_ vertical; — tranchants : Crepidomenus. 


II. Tête courte, verticale, convexe; bouche inférieure. 


g Dernier article des palpes max. sécuriformez 
h  Mésosternum à bords tranchants : Cosmesuse 


hh _ —  déprimés, 
à Crochets des tarses pectinés : Synaptus. 
ii _ simplese 
%  Carène latérale du prothorax fléchie en avant : Agriotes. 
kk _— — continues 
Point de lamelles aux tarses : Sericosomus. 
Une — sous leur 4 article : Acroniopus. 


gg Dernier artiele des palpes max. acuminé : Adrastus. 


Genres incertæ sedis : Ovipalpus, Nemasoma, Anacantha, Podonema,, 
Genomecus, Somanecus, Amblygnathus, Dysmorphognathus, Pleono- 
mus, Trichophorus. 


ASAPHES. 


Kiney, Faun. Bor.-Amerd p. 146 (1)4 


Tête carrée vue d'en haut, légèrement concave à sa partie’antérieure; 
front assez épais, largement arrondi en avant au niveau des cavités an- 
tennaires ; celles-ci trigones, ouvertes. — Yeux gros et assez saillants. 
— Antennes longues, déprimées, de onze @ticles : 1 en massue arquée, 
2 court, obconique, 3 de même forme, mais plüslong, rarement trigone, 
4-10 allongés, non ‘ou à peine {dentés, 41 muni d'un faux article. — 
Prothorax en général presque équilatéral, convexe ; ses angles posté- 
rieurs courts, robustes, dirigés en arrière, carénés ou non. — Ecusson 
oblongo-ovale. — Elytres assez allongées, médiocrement lrétrécies et 
arrondies en arrière. — Hanches postérieures coupées obliquement en 
dehors, médiocrement} élargies en dedans, terminées par une dent 
robuste; 42 article des tarses’ postérieurs aussi long que 2-3 réunis, 
ceux-ci subtrigones, spongieux endessous et munis d'uge courte lamelle; 
4 court, de même forme, — Mésosternum déclive. — Mentonnière du 


! (1) Syn. Hewicrerwius, Germar, Zeïtschr. I, p. 212: — Arxous Melsheimd 


: L: ny - M 
ÉLATÉRIDES +. : 199 
prosternum avancée ; sa saillie postérieure longue, fléchie ; sutures pros- 
ternales reclilignes. 


#7 


Kirby, en créant ce genre, n’ ’en a fait qu’une division de ses part 
qui appartiennent au groupe précédent par la forme de leur tête, ainsi 
qu'on l'a vu plus haut, et Germar, ne l'ayant pas reconnu dans Kirby, 
l'a créé de nouveau sous le nomd’Hewrenepibius. C’est, avec les Dim, 
Je seul du groupe actuel qui ait deux lamelles sous les tarses, mais elles 
sont tout autrement situées chez ces dernières. Parfois (par ex. memno- 
nius) il existe sous leur 4er article une pelotte qui simule une 3° lamelle. 

Ces insectes sont en général de taille un peu au-dessus de la moyenne, 
d'un facies lourd et ontune livrée brunâtre uniforme, que relèvent 
rarement (@neolus) quelques reflets métalliques. Jusqu'ici ils paraissent 
propres à l'Amérique du Nord (1). 

DIMAS ES OPMEE sé 


(Ziecr.) Escascg. in SILBERM. Rev. entom. IV; Tableau. 


Tête carrée, très-légèrement concave ; son bord antérieur peu épais, 
arrondi au niveau des cavités antennaires; celles-ci petites. — Antennes 
assez robustes, de la longueur de la moitié du corps, de onze articles : 
1 assez gros et arqué, 2-3 obconiques, presque aussi longs que les sui- 
vants, 4-10 à peine dentés, 44 sans faux article. — Prothorax transver- 
sal, assez convexe, régulièrement arrondi sur les côtés, avec ses angles 
postérieurs courts, très-aigus et divergents ou non. — Ecusson suborbi- 
culaire, horizontal.— Elytres ovales, rebordées sur les côtés, assez con- 
vexes. — Pattes assez longues; hanches postérieures très-étroites en 
dehors, tantôt subitement et triangulairement (elateraides), tantôt gra- 


(1) M. J.L. Le Conte (Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 212), 
à qui l’on doit une connaïssance plus exacte du genre, y rapporte les espèces 
suivantes qu’il divise en deux sections. 

I. mL postérieurs du prothorax carénés : El. memnonius, Herbst, Die 
Kæfer, X, p. 29, pl. 160, £. 10 (As. ruficornis, Kirby, loc. cit.). ZE, hemipo- 
dus, Say, Ann. of the Lyc. of New-York, I, p: 254. — El. baridius (Hemicre 
Thomasi, Germer, loc. dit.), decoloratus, Say, Trans. of the Amer. Phil. Soc. 
New Ser. VI, p. 176, 180. — Ath. œneolus, Melsheim. Proceed. of the Acad. 
Of Philad. II, p. 156 ( © œreus, Melsheïm. ibid.). —A. morio, indistinctus, 
J. L. Le Conte, loc. cit. 

I. Angles postérieurs du prothorax non carénés : El. bilobatus, Say, Transs 
of the Amer. Phil. Soc. loc cit. p. 174, — Ath. melanophthalmus, cavifrons, 
AU loc. cit. p. 184. — À. fener, consentaneus, planatus, J. L. Le Conte, 
oc. cit, 

M. Blanchard (in d’Orb. Voy.; Entom. p. 132, pl. VII, f. 6) a décrit un 
Hemicrepidius ruficollis de Bolivia qui m'est inconnu, mais qui, d'après la 
figure qu'il en donne, ne semble pas appartenir au genre actuels 


200 2 farines, | 

duellement (dalmatina) dilatées au côté ‘interne; tarses comprimés, à 
articles { assez allongé, finement tomenteux en “dessous, 3-4 trigones, 
munis d’une petite lamelle (1), 4 de même forme, dégagé. — Mésoster- 
num très-court, subyertical ou déclive; ses bords tranchants et très-diver- 
gents.—Mentonnière du prosternumlarge et peu saillante ; sa saillie pos- 
térieure arquée; sutures prosternales rectilignes. — Corps court, large 
et convexe. 


Les deux ‘espèces (2) de ce genre ont un facies tout particulier, dû à 
leur forme plus courte relativement que celle d'aucun autre Élatéride. 
Elles sont de moyenne taille, glabres, sauf quelques poils fins et peu ap- 
parents en dessous, et d'un brun noirâtre assez brillant; l'une d'elles 
(dalmatina) a la suture et les bords latéraux des élytres d'un fauve tes- 
tacé; elle ne paraît pas avoir été rencontrée jusqu'ici hors de la Dalma-, 
tie; l'autre (elgteroëdes), découverte primitivement dans le même pays, 
toute en même temps quelques autres parties de l'Autriche. 


PENIA. 


De Casrec. in Sicserm. Rev. entom. IV, p: 11. 


Tête des Dima. — Antennes de la longueur des deux tiers du corps, 
grêles, filiformes, de onze articles : { gros et arqué, 2 obconiqne, de 
moitié plus court que les suivants, 4-10 égaux, non dentés, {1 sans faux 
article, — Prothorax subtransversal, médiocrement convexe, largement 
et fortement échancré en avant, régulièrement arrondi sur les côtés, 
échancré au milieu de sa base, avec ses angles postérieurs très-courts 
et un peu relevés. — Ecusson brièvement ovale; acuminé en arrière. — 
Elytres courtes, parallèles et assez convexes dans leurs deux tiers an- 
térieurs, rétrécies et déclives en arrière. — Pattes longues; hanches 
postérieures brusquement élargies dans leur moitié interne ; tarses longs 
et grêles, à peine tomenteux en dessous, à articles 1 long, 2-3 décrois- 
sant graduellement, 4 petit, muni d’une lamelle longue et grêle (3). — 
Mésosternum subvertical; sa tranche inférieure dépassant un peu le ni- 
veau du mélasternum ; sa cavité grande, à bords divergents. — Proster- 
num large; sa saillie postérieure brusquement rétrécie et arquée ; sa 
mentonnière assez saillante; sulures proslernales rectilignes. 


(1) Germar (Zeitsohr. I, p.233), qui, le premier, a donné d’une manière dé- 

taillée les caractères du genre, n’assigne une lamelle qu’au 4 article ; le 3cen 
-aréellemént une, comme la dit M. L. Redtenbacher (Faun. Austr,; Die Kæf. 

p: 293); elle est sculement très-petite et assez difficile à voir. 

(2) D: elateroides (Ziegl.), Toussaint-Charpentier, Horæ entom. pl. 6, f. 8; 
cet auteur, à qui on attribue parfois la création du genre, n’en à pas exposé 
lès caractères. — dalmatina, Küster, Die Kæfer Europ. I, 13. 

(3) M. De Castelnau dit à tort que le 3e article en possède également uné; 
je n’en trouve aucune trace. 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 201 


Au premier coup d'œil, l'espèce typique (P. Eschscholtzii Hope) de 
- ce genre semble ne pas être un Élatéride, mais bien un Carabique du 
genre Nesnia. Toutefois, malgré ce facies trompeur,elle est voisine des 
Drua, comme l'a très-bien va M, De Castelnau, C'est un insecte de taille 
moyenne, d'un noir assez brillant, mais voilé par des poils roussâtres 
couchés, médiocrement abondants et caduques. Le mâle, outre sa taille 
plus petite etsa forme un peu moins convexe, se distingue de la femelle 
par la présence sous le prothorax de deux fossetles assez grandes, ovales 
et obliques. 
Cet insecte, peu répandu daus les collections, est originaire du Népaul. 
J'en ai vu d'assez nombreux exemplaires, et.j'en connais une seconde 
espèce plus grande et quiprovient du même pays. 


ALLOTRIUS. 
DE CaSmEuN, Hist, nat. d. Col. I, p, 231 (1). 


Tête large, subverticale, fortement rétractée dans leprothorax, plane; 
front déprimé, prolongé au-devant des cavités'antennaires, rétréci par 
celles-ci, tronqué en avant. — Antennes peu robustes, devlalongueur du 
prothorax, dévonzérarticles #1 gros et arqué, 2-3 obconiques;, celui-ci un 
peu plus long, 440 dentés, plus longs que larges, 11 surmonté d'un faux 
article. — Prothoraxen carré long, appliqué exactement contre la base 
des“élytres, faiblement convéxesur le disque, carrément échancré en 
avant, avecses’angles saillantstet arrondis au bout, les postérieurs non 
divergents el très-aigus. — Ecusson ovale. — Elytres allongées , rétré- 
cies graduellement dans leur tiers postérieure—Paltes courtes, grêles ; 
hanches postérieures étroites, peusà-peuret faiblement élargies en de- 
dans ; tarses médiocres, hérissés delongs poils, à articles {-2comprimés, 
celui-là le plus long, 3:trigone, 4 cordiforme, munis l'un et l'autre, ainsi 
que 2, d'une longue lamelle. — Mésosternum subhorizontal ; sa cavité 
grande, évasée en avant. — Mentonnière du prosternum grande et ar- 
quée ; sa saillie postérieure longue et fléchie ; sutures prosternales rec- 
tilignes. 


Genre singulier, composé d’une seule espèce de Java (4. quadricollis 
Casteln.), allongée, subparallèle, sauf en arrière, et d’un facies qui ne res- 
semble à celüi d'aucun autre Élatéride. Elle est assez grande, d'un brun 
rougeâtre brillant, marbré de noir, et la pubescence grisätre dont elle 
estrevétue, formé des bandes transversales etirrégulières sur les élytres. 


(1) Syn. Senononra, Casteln. in Siülberm. Revue entom. IV, p. 12; olii® 
“près avoir proposé ce nom pour le genre, sans exposer les caractères de ce 
dernier, M. De Castelnau lui a substitué celui d’Arcornius. Il avait en même 
temps, dans l’origine, placé l’espèce, avec doute, parmi les SEMIOTUS. 


_ médioere, Zobconique, 3.de même form 


ET à Land 2 A 1 7 
L” s- 
Tête presque plane ; front raquette au ni 


antennaires, se prolongeñntifortement en avant de ces 
primé, sans bord antérieur visible et recouvrant L presqu e 


insérées à découvert: de longu 


4-10 obtusément ét faiblerhent ps ra n 

— Yeux médiocres. — Prothorax transve 

postérieurs unpeu‘arq ués ét carénés. 

tres mé jocrement allongées , rétrécies "ans Jeur® à 

Hanches stérieures étroites, peu à peuet faible 

4er artic pre nostéridts aussi long qui es troi 

ceux-ci décroissant graduellement, munis nm. 

etl ; Courtes sur le 2.— M ésoSternum lé ement 

tonnière duMprostérnum très-prononcée, recoüfoée en d 

lie posté re un peu fléchie ; sutures prosterna es n peu ( 
À 


Genrestrès- remarquable par la forme du front, 
naires et la petitesse du labre, caractère >s qui lui dé “an | 
réels avec les Euchémides (1), donts te s'élo ge 
talement par leur facies qui estconi èlement pareil 
RHINUS, avec cette seule différence qu'elles. nt re 


d'une pubescence cou ez abondante. Il y en au 

a eue a les collect ps ; ; mais aucune | écrite en c 
moment. Celle que ille a eue sous les yeux e antle genre et 

qu'il nomme H. sericea, , estun insecte de oyenne Fra noir. en des- 1 
sous, d'un beau rouge sanguin en dessus, revê u d’une pub scene soyeuse 

de même couleur, et qui parait ns à varier ae sous. ces deux ; 
rapports. A ET ip à T4 _ ee pe à - 


(1) Au prémier aspect, on croirait qu'il TRS dans cette famille; mais 
en y rod de près on voit que Ja tête n’est que celle des Corywprres mo- 
difiée, le front s’avançan us'que chez ces derniers, et les cavités antennaires 
manquant en dessus de cette saillie qui les recouvre ordinairement, Ces cavités 
ne sont pas fortement, mais très-faiblement transversales, et il y a des espèces 
où elles sont complètement arrondies. Au total, cette forme n’est qu’une exagé- 
ration de celle qui existe chez les CARDIORHINOS qui suivent. 


, 


1 
a F r 
€ 0 PL h: ne F . F à 
PO PE cARDIORENUS. 2 1 r 
+ CRE ç ) 2 ; RE: 
ren scusow. in Tuon, Entom. Arch. IL; 1, p. 34. p JP 
RUUAS tes * » 
Lee nt, cordiforme, arrondi et fendu dans son ii a nt + ” 
— Tête plane ou très=légèremnt convexe ; front rétréci, LT ant, à 


Ja longue »prothorax,1de onze articles : { médiocrement gros, 2très-, cn 
court, Ssubeylindrique, allongé, 4-10 faiblement dentés, 11 muni d'un 
appendice peu distinct, ou nul, — Prothorax un peu plus long que large, 
en généraltrès-convexe#arrondi sur les côtés en avant ; ses angles pos- pe 
térieurs robustes” cCarénés et divergents. — Ecusson oblongo-ovale, acuss, » 
miné en arrière — Elytres allongées, graduellement et fortement ré- 7 
trécies en arrière” = Pattes grêlès; hanches postérieures peu à peuet | 
faiblefftent élargies en dedans ; tarses filiformes, finement ciliés ou ve- e 
lus ; leurs'articles 1-4 décroissant graduellement. — Mésosternum verli= 
cal, terminé par/un tubercule plus ou moins prononcé ; les bords desa 
cavité très- divérgents: —"Méñtonnière du prosternumtrès-saillante, 
arquée ; sa saillie postérie | 


mg an e ement tronqué. — Antennes gréles, au moinsde =. 


eure fléchie ; sutures prosternales concaves., 


Indépendamment de la téine de leur labre et de leur més sternum, | 
ces insectes ontun facées particulier, constant , qui les fait reconnaître 
sans peine. Tous sont allongés, sveltes, finement pubescents et ont les 
élytres très-régulièrement et fortement striées, avec les stries occupées 
par des points enfoncés contigus, es tartes ls moins costi- 
formes. La plupart sont noirs, avec les bords du protht rax rouges ou 
fauves, et des bandes longitudinales de cette dernière couleur sur les 
élytres. Cet ensemble de caractères en fait un des genres les plussna- 
turels des Élatérides.  % æ + fee à De 

Leurs espèces sont propres à l'Amérique du Sud et, à quelques ex- 
ceptions près, habitent le Brésil, La plupart multiplient beaucoup et se 
trouvent en abondance sur les plantes basses (1). ‘ 

(1) C. bilineatus, Fab., Hexbst; de la Guyane. — rufilateris, Eschsch. En- 
tomogr. éd: Leq. p. 68 (vulneratus, contaminatus, Germar); du Brésil, — pla- 
diatus, cireumcinctus, frenatus, acuminatus, German, Ins. Spec. noy.p. 51; : : 
du Brésil, — seminiger, sagittalis, attenuatus (plagiatus? Germ.), suturalis, 
bilineatus (circumoinctus Germ.), biguttatus, azillaris, humeralis, rufescens, 
testaceus, Eschsch. in Thon, loc. cit.; du Brésil. — castaneipennis, piciventris, 
antennalis (testaceus? Eschsch.), Germar, Zeitschr. IV, p. 95; du Brésil. — 
hypocrita, Erichs. in Schomb, Guyana, I, p. 558; de la Guyane anglaise. 


SE - 
ÿ de 
; . 
+ = dl à 
a PP. 
re TURC CT, NS LED UE 
D : L"#  TOMICEPHALUS: Se 


» 


à "| . Dm. dl Soc. en 1, pe 146 (1 pe 


ac 
Foie. 


L ° Vins Sn 
Ko Ts: front tombant subverticalement dans sa mi tiéantéricare. 


Antennes robustes, plustlongues quede prothorax, de onze arlicles : 
1 pet allongé, gros, 2 très-court, 3 trois fois plus long, obconique, 4-10 


; leurs 


ternales rectilignes.… MES + 20 


en dessus. Elle est répandue dans la plus grande partie du Brésil et en 
Colombie, . 


PYROPHORUS: ? 
Luc. Mag, d. Gesellsch. nat. Freund. #. Berl.A, p.141 (3). . = 


Tête de grosseur variable, presque carrée en dessus et plus ou moins 
concave ; front tronqué ou un peu arrondi en avant, avec son bord an- 


« térieur en général assez épais ; fossetles antennaires pelites, subarron- 


dies. — Yeux très-gros. — Antennes de longueur variable, de onze ar- 
ticles ; 1 assez long, en cône arqué, 2 court, obconique , 3 variable, 
4-10 dentés ou non, {1 muni d'un faux article. — Prothorax transversal 


(4) Et Germar, Zeitschr, IV, p. 50. — Syn. Mecaënewius, Eschsch. in Sil- 
berm: IV, talfeau; Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 239. Ù 

(2) Meg. sanguinicollis, Casteln., Germ. loc. cit. 

(3) Syn. Snxpnus, Becania, De Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 236. — Hye- 
Si0PuTHALMUS, Latr, Ann. d. 1. Soc. entom. M, p. 145, — Pranornonus, Solier 
in Gay, Hist. de Chile; Zool. V, p. 26. 


6 


TT. 


non lé tre Éd 


n.' + 4223 


ée ou lâche ; le Pari den pos érieurs aussi 

nsnifants tébnis;-ceux-ci et le re dt gi uel- 

er déelive ; sa cavité médiocre —Me ï ière 
noées. sa saillie postérieure fléchie; TL Eh À 


| ”, # + dé 
apparence, l'un des plus tranchés de. famille, mais 


prouvent le mieux l'excessive LE ariabifit édes organes 
“# Il n'y a, eneffet, rien tant chez. c ces ne es 
e e des vésieul hosphorescentes (1), 


atiel.. Les.uns figurent parmi les. plus g sf ÉI 
e, leur couleur et leurwestiture, ser Tapp F' L 
des Onrnosreruus, que, sans les vésicules en question et} 
I num, on nesaurait les en L distinguer; d autres sont tout an ps & 
de taille moyenne : Le reste varie Le nême proportion. On ne Sau- : 
rail dès-lors @ en rien dire de général, à moins d'entrer dans des détails 
infnis. 

M. De Castelnau qui, à l'imitation de ses prédécesseurs, a divisé ces 
insectes en plusieurs groupes el qui en admet trois, à cru devoir en 


sur imposer des noms particuliers. Il suffira de dire ici que 
Gi 


(BecaniA) correspond au genre Hyrsxormemaumus de. La- 
ane se font remarquer par la grosseur et la saillie ex= 
: de leurs yeux, qui débordent fortement le prothorax: Mais 
les espèces:chez lesquelles ces organes, quoique toujours 
8 eusaillants, il y alles passages les plus insensibles. pe 
ae genre Pnawornonus de Solier, établi sur quelques petites T 
espèces du Ghili, son caractère essentiel consiste dans la simplicité des 
mandibules ; mais déja Germar (2) avait signalé qu ‘elles sont telles chez. ve 
d'autres espèces , du Brésil, et que ce caractère n'a aucune valeur, 

Les Pyrorn us sont exclusivement proprés à l'Amérique et répan- 
dus depuis les parties. moyennes.des États-Unis j jusqu ’à Buenos-Ayres 
et au Chili. LL LE a S.à les collections au moins une centaine LL 


(1) J'ai sous les syeux deux espèces inédites, voisines par leurs.caractères des 


me À: de Latreille et qui sont. tement privées de ces ÉSi- " 
“oules ; 


(2) Zeitsoh, IE, p. 4 Comme Je fait remarquer Germar, ces organes sont très 
rarement bifides à leur extrémité. Celle-ci est ordinairement simple et présente 


en arrière une échancrure tea résulte | e une dent submédiane qui disparait par= 
fois complètement. 


er la 
dE Attuns que 1 D quil: 
onnée Germar oc. cit. p. 1) « 
Fi contient 69 esp D. décrites ex visu, plus 104 
en divise ces SA de la manière suivan got 
. Antennes plus courtes que IT] prothorax ; vésie les p p | 
marginales. — 1. “ons ete visibles ement en dess # 


ny pris Ger tilucus Iig., Eschsch.), nocrilu 
FA -È nt isible Le es a. 2 


s en dessus et en d 

4 ; phosph ns, G te. 

gueur du ppt ax où plus lo 

no a vésicules phosphorescentes 8 r' 
cle desantennes égal au 2e: P, ignitus F° inctus 

obscuralus, fulgidusiGerm., etos — 39 e5 ele-de $ 

18 Ne que le 2e : P. luminosus Hig. rhone C 

inatus Eschsch, Le 


NI. 2 article des antennes petit, “noueux, “ 3e large, 
au 4 : P. parallelus, luculentus, ignifer, pyraustes, l'acifer 


IV. Anteïnes de la longueur du prothorax, brièvement € 
phosphorescentes postérieures. — 1. Tète manifestement pl S 
prothorax ;-celui-ci arrondi antérieurement sur les côtés et échanc 
P. ocellatus Germ., Janus Herbst, phosphoreus L, D ne 
e 2: Tête assez grande, un peu plus étroite que le prothorax; 
”troniqué ou bisinué én avant : P. diffusus Germ. > Speculaton, 
. observator Germ., etc. — 3. Tête grande, saillante : yeux dé 
dé rax; celui-ci court; son bord antérieur saillant dans son 


erm., buphthalmus Eschsch., microspilus Germ.,!raninus! 
“Æhalmus Guérin-Ménev.). 


» oi Resp. mentionnées dans ce travail aj.: P. elongatus, Pecaiss 
Us, 


‘ 


Les ngustus, fulvotomentosus, quadraticollis, rubripes, cr 
bicollis, depressicollis, planicollis, cephalotes, Blanch 

Entom. p. 137; de Bolivia et du Brésil. — Phanophor. paral 

latatus, Solier, loc. cit. p- 27; du Chili. 


j (2) Pour les habitudes de ces insectes, voyez ta 
à ‘ns. d’Afr. et d'Amér. p. 77. — Curtis, Zool. Joürn.… 
va Bo: qe ZX, p. 57, ‘et Jntrod. à l'Entom- Il, 


il, p. 5. — Gosse , D. and qe, E 
fé cote” 0 à & la meilleure de . 


À sm A Fe 


SR “A Que CU 
ri rs ER: , ne LS 3 


| PALIER 207 


nent (mé le) ou faibler ment.(fe- 
1 ron t dépr imé, arrondi et dépas- 
s cavité ires en ava - Yeux gros. — 
a. ongueu U re hor AX;° ë icle 

bE’etii 21 Court, obco NIQUE ; 5 

long # "440 l a et “fortém nent Te is . muni d'un faux article. — 
Prothors allongé, à peine rétréci e far nt; ses angles postérieurs sail- 
ns » non div ner : = E Ecus M -oyale. — Elytres 

FE frteme 


a 


Ar rement a ge ae Etre leur 
ve; angle s He a Pre M jostérieures co ent 
2 ons, Ê ia en dedans une ame ieies cé e par une 
F; tar S garnis s en dessous de poils fins et Fee + le 49 arti- 
ne rs"aussi long que les deux suivants réhnis ; “ceux-ci et 
le e décroissant graduellement. — Mésosternum mn. puis coupé 
k er — Mentonnière du prosternum avancée ;. aillie posté- 
rieure longue, droite, brusquement atténuée à son ee mité ; | ‘ce 

* prosternales Subrectilignes. — Corps allongé, assez convexe", 


: Le t ype du genre est un grand insecte des États- Unis et dt Mexique, 
A LS Germar parmi les APHANOmIUS d'Eschscholtz, sous le nom 
d'A. infuscatus, que lui avait imposé Dejean (2), mais qui diffère essen- 
tiellement des vrais APmAnomws par la forme de son mésosternum, et 
qui doit dès-lors recevoir un nom générique nouveau, Celui ae je pro- 
‘pose est emprunté à cet organe. 

Cet insecte qui égale presque, sous le rapport de la taie, les plus 
. EE Pyropnonus, leur ressemble également par sa livrée d'un noir 
uniforme ét voilée par des poils d'un jaune roussâtre, mais il est plus 
Ortement älténué en arrière, ce qui lui donne un favies différent. Je ne 
lui connais qu l'un He Lu congénère (3). : 


“TA 


LT ER " ” LUDIUS. 

+ | Larn. Fam. nat. p. 349 (4). 
… Tête légèrement convexe front déprimé, plus ou moins prolongé äu- 
devant des cavités antennaires, coupé obliquement de chaque côté ou 
sarrondl cavités antennaires trigones. x Yeux assez gros. — An- 


(1 Syn. TER Germar, Zeïtschr. V, p. 183, et'J. L. Le Conte, Trans, 
of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 492. 


(2) M. Melsheimer (Proçeed. of the Acad. of Philad. II, pi 216) l'a placé 
avec doute parmi les Prismicopus, sous le nom de P. sordidusy 


(3) L'Aphanobius corvinus de Germar (loc. cit.}, espèce de Golombie, pres- 
que aussi grande que l'infuscatus. 


(4) Sy. Aranontus pars, Eschsch, in Thon, Entom. Archiv, IL, 1, p. 3. — 


208 ÉLATÉRIDES, 


tennes rarement plas longues que le prothorax, de onze articles : {ven 
cône un peu arqué, 2 court, obconique, 3 de forme et longueur variables, 
3-10 plus ou moins dentès, 44 muni d'un faux article. — Prothorax en 
général transversal, assez convexe; ses angles postérieurs robustes, : 
subdivergents et carénés. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres gra- 
duellement et fortement rétrécies en arrière, obtuses au bout.— Hanches 
postérieures coupées obliquement en dehors, élargies dans leur moitié 
interne en une assez large lame sinuée-et terminée par une forte dent; 
tarses filiformes, munis en"dessous"d’une fine pubescence spongieuse; 
le 4 article des postérieurs aussi long quesles"deux suivants réunis; 
ceux-ciet le 4° décroissant graduellement: — Mésosternum.déclive; sa 
saillie postérieure presque droites Sutures prosternales concaves: 


La synonymié de ce genre est assez confuse. Latreille l'a établi en lui 
donnant pour type l'E. ferrugineus d'Europe, Quelques années après, 
Eschscholtz fonda. son genre Armanoius, en citant troissespèces, en 
tête desquellessse trouve l'E/. hepaticus de Germar, dont les caractères 
sont absoluméntidentiques avec ceux de l'espèce européenne en ques- 
tion (1). Germar, augmentant la confusion, a fait de ce genre Arra= 
NoBiUS Unmagasin d'espèces disparates, parmi lesquelles, plusieurs ap= 
partiennent auvgenre actuel (2)., Dans l'intervalle, Eschscholtz avait 
fondé sur le ferrugineus (5) son genre STEATODERUS qui correspond 
exactement aux Eunavs de Latreille. Enfin, en dernier lieu, M.J.L. Le 
Conte a pris El:hepatious pour type de son genre Cricmus. Or, tous 
ces insectes, ainsi que ceux cités en note, présentent identiquement les 
mêmes Caractères génériques. Îls se distingaent essentiellement de toug 


Srearonenus, Eschsch.-in Silberm. Rev. ent. IV, Tableau. —GRiGmus; J. L.Le 
Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc, New Ser.X; p.408: — Cannonmnus ms 
Solier in Gay, Hist..de, Chile; Zool. V, p. 32. —ÆEcmnus pars, Dej. 

(1) Des deux autres espèces que cite Eschscholtz, l’une, simplem Germs du 
Brésil "est un, Craronyeuus; l’autre, nouvelle, longicolisy de Manille,"m'est 
inconnue, 

(2) Des onzevespèces que:Germar y comprend, trois indiquées plus: bas-ren= 
trent dans le genre actuel; 'nfuscatustet le corvinus sont des ORTHOSTETHUS; 
le Sturmii est un Erarer; le pubescens doit former un genre à part, son més 
taSternum étant saillant et son mésosternum vertical; le flabellatus de aa; 
Vacutipennis et le-vanus de l'ile Maurice, ainsi que le Thoreyi du Brésil, me 
sont inconnus; maisilest bien probable qu'ils constituent unsou deux types 
distincts. En résumé, le nomigénérique d'Arnanonrus doit rester au longicollis 
d'Eschscholtz cité plus haut etaux espèces qui lui ressemblent; mais je ne 
saurais en rien dire, n'ayant pas cet insecte à ma disposition. 

(3) N avait omis primitivement, dans les Archives de Thon; de citer cet in- 
secte parmi ceux qu'il comprenait dans Jes Lunius. Maïs en lui donnant; dans 
la Revue entomologique de Silbermann, le nom générique de STBATODERUS; il 
détournait le genre Lumius de Latreille de son acception primitive, ce qui ne 
saurait être admis. 


ÉLATÉRIDES. VRAIS. 209 


ceux qui précèdent et qui suivent, par la concavité de leurs sutures pno- 
sternales, combinée avec la forme des hanches. postérieures. 

Ainsi conçu, le genre est plus homogène sous le rapport des formes; 
que ne le sont ordinairement les Élatérides. La plus massive de ses 
espèces est l'El, férrugineus; les aûtres se rapprochent beaucoup, 
sous ce rapport, de l'E. Theseus, autre espèce d'Europe; quelques-uns 
ressemblent complètement en petit aux Onrnosreruvs. 

Ces insectes sont tous au-dessus de là taille moyenne, sans devenir 
lrès-grands; leur livrée (decorus exceplé)est uniforme, noire, brune ou 
ferrugineuse. La pubescence qui revét leurs téguments n'est assez serrée 
que chez ceux qu’on avait placés à tort parmi les APmanorus. 

Le genre est répandü en Europe, dans l'Amérique da Nord et dans 
celle du Sud, jusqu'au Chili inclusivement (1). 


CORYMBITES. €: 
Larn. Ann. d. 1. Soc. entom. TE, p: 150 (2). 


Tête plane ou légèrement concave à sa partie antérieure; front plus 
ou moins déprimé en avant, souvent sans trace de bord antérieur, ar- 
rondi ou’tronqué obliquement de chaque côté cavités: antennaires pe- 
lites, distantes. — Yeux médiocres ou petits. == Antennès de longueur 
et de forme variables, de onzé' articles : le 127 médiocre, le 2e court, 
obconique, lé 14° muni d’un faux article plus ou moins distinet: — Pro- 
thorax allongé ou transversal: ses angles postérieurs en général ro- 
busles, non divergents et carénés en dessus, — Ecusson oblongo-ovale. 
— Elytres de forme variable, — Hanches postérieures graduellement 
el faiblement: élargies au côté interne, terminées par une courte dent; 
larses filiformes, finement spongieux:ou ciliés ên dessous dans toute leur 
longueur, où seulement spongieux à leur sommet; le 4er article deg 
postérieurs plus long que le %, chez presque lous, celui-ci et les deux 


({) Esp. d'Europe ? Z, ferrugineus, Linn. Fab., ete. — Theseus, Germar, 
Reise n. Dalmat. p. 218, pl. 10, f. 5; de là Dalmatie; Dejean l'a placé parmi 
les Ecnnus. — Esp. de l’'Amér. dieNord : El. hepaticus, Germar, Ins. Spec. 
NOV. p. 43, — 1. abruptus (Lud: coracinus Germ.), attenuatus, Say, Ann. of 
the Lye. of New-York, I, p. 233 et 257. — Crigm. texanus, J. L. Le Conte, 
loc. cit. ps 454. — Esp..de l’Amér, du Sud : Aphan. velutinus, du Brésil; se- 
{osus, de Colombie ; Germar, Zeitschr. IV, p. 184. —Esp. du Chili : L. deco- 
rus, Gormar, ibid! p, 48 (Cardiorhinus granulosus, Solier, loc. cit. pl. 14. £, 8). 

(2) Syn. Lunrus, Eschsch. in Thon, Entom. Archiv, IL, 1, p. 34. — Crem- 
ERA pars, Latr, Règn. anim. éd. 2, IV, p. 454. — PrisriLoruus pars, PRosrer- 
NON pars, Diacanrnus, Latr. Ann. d. 1. Soc. entom. HI, p. 151. — Serarosomus, 
Steph. 111. of Brit, Entoms I; p. 182. — Arnonsrus, Kirby, Faun. Bor.-Amer. 
p. 149, — Dracanrua, Benresa, OLorerus, Solier in Gay, Hist. de Chile ; Zool. 


V D: 23, 24,34 — Amnicroptenus, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil: 
Soc, New Ser. X, p. 454. 


Coléoptères. Tome IV. 14 


PT ee 


210 ÉLATÉRIDES. 


- suivants décroissant graduellement. — Mésosternum déclive. — Saillie 
prosternale plus où moins fléchie ; sutures prosternales reclilignes, très- 
_ rarement coneaves. é à » L 
Genre le plus riche en espèces de touté la famille, qu'on a divisé 
en plusieurs sans limites appréciables, même quand on se borne aux.es- 
pèces européennes, et qui supporte pas un instant l'examen lors- 
_qu'on tient compte des esp es exotiques. Il me paraît indispensable 
de le rétablir, comme l'a fait récemment M. J. L. Le Conte, tel que 
Eschscholtz l'avait fondé dans l’origine sous le nom de Lunrvs. 
Plusieurs organes, notamment le front et les antennes, varient consi- 
dérablement che 


ces insectes, ainsi, que le facies général, mais toutes 
ces différences et d’autres éncore S’effacent par degrés insensibles. Les 
genres cités en synonymie peuvent se répartir dûns deux sections d'après : 
la forme des De Listes (1). 

Dans la première ces sutures sont rectilignes. Elle comprend tous les 
genres en question, moins un, 

Les auteurs les plus récents réservent le nom de CorvmniTes à des 
espèces de forme plus ou moins allongée etnétnécie en arrière, peu con- 
vexes et dont les.antennes sont dentées partir du 3° article, avec le 11° 
pourvu ou non d'un faux art le, peu apparent quand il existe, Les plus 
nombreux, où les anciennes Crenicera de Latreille; ont ces organes en 
général assez longs, flabellés chez les mâles’el dentés ou subpectinés 
chez lés femelles, à partir du Æ%article (2); chez les autres ils sont sim- 
plement dentés dans les deux sexes (5). 

Les PrsnLcopnusene diffèrent essentiellement des espèces de cette 


(1) Plusieurs de ces genres né figurent pas, pour plus de brièveté, dans 
le texte qui suit, — Celui que Latreille a nommé Prasmroruus est absolu- 
ment incompréhensible, Des deux espèces quil y comprend, l’une, alter- 
nans Germar, est uneMonocrerimius; l'autre, melancholicus EF, est un, 
Diacanruus. — Ses Prosrenxon ne sont qu’un mélange de quelques-uns de ces 
mêmes Diacanruus avec des Limomus. = Les Diacanthus œneus et cruciatus 
d'Europe constituent le genre SeLarosomus de Slephens. — Enfin c'est encore 
sur un Dracanruus de l'Amérique du Nord (œripennis) que Kirby a fondé son 
genre APHOTISTUS. : 

() Types : El. aulicus Panz. (far. signatus Panz.), castaneus, pectinicor- 
nis Lin. cupreus, @ruginosuss hœmatodes Fab. d'Europe et beaucoup d’autres 
étrangères à ce pays. Dans cé groupe le front Slabaisse obliquement, s’avance 
notablement au-delà des cavités antennaires, etason bord antérieur, qui. est 
largement tronqué, ne présente aueune épaisseur, andis que dans ln groupe 
suivant il est beaucoup plus court, arrondirpri auvniveau des cavitésen 
question et un peu épais; mais ces deux formes" ssent: insensiblèment de 
l'une à l’autre. NS ‘Ad sl : 

(3) Cette section est très-nombreuse aussi, mais faiblement représentée on 
Europe parles Z/. lessellatus Linn., Fab. (var? assimilis Gyll.), affinis Payk. 
et quercus Gy\. (pallipes Payk.). , 


ÉLATÉRIDES VRAIS. -211 


seconde section qu'en ce que le 3e article de fêurs antennes est obconi- 
que comme le 2e, mais sensiblement plus long que ce dernier @. 

A leur suite me parait devoir être placé le genre OLorezus de Solier, 
qui n’en diffère que par la forme parallèle de ses espèces, lebrs an- 
tennes moins dentées et dont le 3 article n'esbguère plus long que le 2; 


Latreïlle donnait le nom de Diacanruus à des espèl 
tennes, plus ou moins courtes, sont composées d’afli 
avec le 2° et le 3° plus étroit, celui-ci plus long qüt 
11° brièvement ovalaire, sans faux article distinct, Ë 
nombre qui se font remarquer par leur forme robuste (4); mais chez 
les autres ce facies s’aflaiblit et finit par ressembler à celui des Corvw- 
Bires de la seconde section (3). Plusieurs de ces dernières ont en outre 
les antennes manifestement dentées. 

Immédiatement à la suite de ces Dracanrnus doit se placer le genre 
BronesrA de‘Solier, qui n'en diffère qu'en ce que les 2° et 3° articles de 
ses antennes sont courts et égaux. Ses espèces sont chiliennes (6). 


(1) On assigne encore à ces insectes un faux article très-distin@t aux antennes 
et une mentonnière du proslernum très-saillante. Mais le premier n'est en 
réalité guère plus apparent que chez plusieurs Conymprres, et il y &des Dracan- 
THUS qui ont la seconde presque aussi prononcée. ” 

Le type du genre est ET. insitivus, Germar, Ins. Spec. nov. p* 44 (El. de- 
pressus Fischer de Waldh.), de l'Europe orientale, Germar (Zeitschr. IV, p. 82) 
a donné une monographie de ce genre dans lequel il à compris, comme on l’a 
vu plus haut (p.144) les Meranacres. Les espèces décrites dans. ce travail sont: 
P. sericans, servus, pellos Germ., du Cap famulus Germ., de Sicile; meso- 
Chrous, marginicollis Germ., sagitticollis (Ludius), Eschsch., Sitkha. — Aj.: 
P:montanus, Rosenh. Beitr, z, Insektenf. Europ.p. 15; du Tyrol. — frisut- 
catus, Erichs. Archiv, 1849, I, p. 39; de la Tasmanie ; malgré son facies assez 
différent de celui des autres espèces, ce bel insecte me parait né pas pouvoir 
être distrait du genre.— impurus, Germar, Lifinwa entom, I, p. 180 ; de l’Aus- 
lralie, — attenuatus, rubripennis, Bohem, Ins. Caflrar. L, p. 411; de Natal, 

(2) Solier en décrif deux : O femoralis et anguslus;, je ne connais que le 
second. Dans cet insecte le: front est très-plan ; déprimé et largement'arrondi 
en avant. Pour le surplus, il ressemble singulièrement à l'Ectinus aterrimus 
d'Europe, lequel est de son côté tellement voisin du genre actuel, que je suis 
tenté de l'y placer, malgré la forme un peu différente de sa tôte, 

(3) D. nigra, loc. cit, p. 24; Col. pl” 14, f. 1. 

(4) Tels que lès Z1. œneus, latusWab, (germanus O1.), rugosus Germ. (con- 
fluens Gebléï), ete., d'Europe. 

(®) El. melanchoticus Fab,, cruciatus Linn., holosericeus Fab., et surtout 
Mmetallicus Payk. et espèces voisines, d'Europe également. 

(6) B. impressicollis, punclatosulcata, loc. cit. p. 25; jé ne connais que la 


à 


242 ÉLATÉRIDES. 
LL 


Ba seconde section ne comprend que le. genre ATRAGTOPTERUS de 
M. J. L. Le Conte, auquel ce savant entomologiste n'assigne que deux 
caractères essentiels : des sutures prosternales Concaves etle 4°r article 
des tarses pas plus long que le 2e. Le premier ne me paraît pas avoir 
une valeur générique daus un genre tel que celui-ci; le second se re- 
trouve chez quelques-unes des espèces précédentes (1). 

Les Convwmires abondent dans les parties froides et tempérées de 
l'hémisphère boréal; hors de là il y en a fort peu, et les régions inter- 
tropicales des deux continents paraissent en être presque dépourvues. 


En Europe ces insectes se trouvent sur les fleurs et les feuilles des 
plantes: ; béaucoup d'entre eux, notamment ceux du groupe des 
Dracan cherchent les graminées. Leurs couleurs sont assez 


première; elle a complètement le facies des Dracantuus de la seconde sec- 
‘tion. 

4) Le Diac. cruciatus, par exemple, est dans ce cas, ainsi que le D. costalis 

ik du nord de l'Europe. Ce dernier à en outreyses sutures prosternales con- 
caves. De plus, sa forme générale, qui est large et déprimée, diffère complète- 
ment de celle des Arnacroprenus de l'Amérique du Nord, qui sont des insectes 
allongés el fusiformes, voisins pan leur facies des Acriores du groupe des Do- 
Loris. M. 3, L. Le Conte comprend dans ce genre les espèces suivantes : 
El. viridanus. (sublucens Randall), silaceus, Say, Ann. of the Lyc. of New= 
York, I, p. 250 et 260. — À. fusiformis, umbraticus, J. L. Le Conte, loc. cit., 
p. 454et 505. 

(2) L'impossibilité où je suis de rapporter exactement à chacun des genres 
quiprécèdent, les espèces décrites dans les auteurs, m’oblige à les réunir dans 
une seule liste. 

Esp. d'Europe; à celles mentionnées dans les notes précédentes, aj. : El, cinc- 
tus, Payk. Faun. Suec. INT, p. 10. — El. hæmopterus, lg. Mag. VI, p. 13. — 
El. guttatus; Germ. Faun. Ins. Europ. XXE, 5. — El. pyrenœus, Toussaint- 
Charp. Horæ entom. p. 100%— Cor. sulphuripennis, croaticus, Diac. chryso- 
oomus, gravidus, Milo, amplicollis, Germ. Zeitschr. IV, p. 55 sq.— El. Heyeri, 
Saxesen, Isis, 1848, p. 808. — Diac. bifasciatus, Küster, Die Kæfer Europ. 
X, 38. — Diac. micans, Mulsant, Opuse. entom. fase. VI, p. 31. 

Esp. de Ja Russie mér. : El. saginatus (latus var.) falpestris, caucasicus, 
Ménétr® Cat. rais. p. 155. — Lud. Eschscholtzii, profugus, Fald. Faun. ent, 
Transcauc. L, p. 173. — Diae. nubilipennis, globicollis, Germ. Zoitschr. IV, 
p. 69 et 79. 

Esp. de la Sibérie : El. seriçeus, Fisch, d. Waldh. Entom. d. 1. Russie, IL, 
p- 203, pl. 23, f. 9. — Luds uncinatus, altaicus, Eschsch, in Thon, Entom. 
Archiv, IL, 1, p. 34. — El. Bœberi (4-pustulatus Fisch. d, W.), sibiricus (ery- 
thropus Kisch. d. W.), Germ. Ins. Spec. nov: p. 51 et 58. — El. anæius, 
Gebler, Bull. d. l’Acad. d. St.-Pétersb. 1843, 1, p. 38. — Cor. Pippingskældi, 
Diac. spretus, punctatissimus, lævicollis, nigrila, singularis, Manuerh. Bull. 
Mosc. 1852, LL, p. 285. k 

Esp. de PAmér. russe, de l'Orégon et de Californie : Lud: volitans, umbr 


ÉLATÉRIDES VRAIS. 13 


2 


*. CREPIDOMENUS. 
Enous. Arch. 1842, I, p. 140. 


Genre très-voisin des CorvmBfres proprement dits, et n’en différant 
que par les deux particularités suivantes : 


Articles 3-4 des tarses égaux, cordiformes, revétus en dessous de 
poils courts et serrés, formant une mpelotte (1); les deux 1ers fine- 
ment pubescents dans toute leur longueur. — Mésosternum vertical, » à 
bords saillants ; sa cavité large et occupant toute sa hauteur. 


Pour le surplus, ces insectes ressemblent complètement aux Cor. pec= 


cola, resplendens, diversicolor, Eschsth. in Thon, loc. cit., p. 34. — ÆEl/lo- 
batus, Eschsch. Entom. p. 69. — Diac. angusticollis, serricornis, Mannerh. 
Bull. Mosc. 1843, p. 241. — Cor. spectabilis, Mannerh. ibid, 1852, I, p. 328. 
— Diac. decoratus, pañvicollis, Mannerh. ibid. 1853, n° 3, p. 229. — Cor. 
caricinus, rupestris, Diac. bombycinus, leucaspis, glaucus, Germ. Zeitschr. 
IV, p. 63. — Cor. nubilus, carbo, lateralis, conjungens, nubilipennis, festivus, 
obscurus, cribrosus, maurus, telum, semiluteus, jaculus, angularis, 3. L Le 
Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser, X, p. 438. 

Esp. des autres parties de l'Amér. du Nord : Æ!. œthiops, cylindriformis, 
pyrrhos (pyrrhicus Haldem., Athous vagans, æqualis Melsheim.), Herbst, 
Die Kæfer, X, p.70 sq. — El. vernalis, Hentz, Journ. of the Acad. of Philad. V, 
p. 374. — El. hamatus, fallax, hyeroglyphicus, sulcicollis, Say, Trans. of the 
Amer. Phi. Soc. New Ser. VI, p. 170.—E1. inflatus, rotundicollis, apressifrons 
(Cor. cylindriformis Germ.; Q El. brevicornis Say, Cor. parallelopipedus 
Germ.), Say, Boston Journ. of nat. Hist. II, p. 258. — Æl. œrarius (Racinei 
Chevrol.), appressus (mirificus Lec.), triundulatus, Randall. ibid. LE, p. 7:— 
Ctenicerus Kendalli (El. anchorago Rand), Aphotistus œripennis (El. appro- 
vinquans Rand.), Kirby, Faun. Bor.-Amer. p.149. — Diac. splendens, Ziegler, 
Procéed. of the Acad. of Philad. Il, p. #4. — Cor. atropwrpureus, hirticollis, | 
interstilialis, Diac. signaticolis, Campylus? bivittatus, Melsheïm. ibid, LE, 
p. 215. — Cor. rubidipennis, propola, furcifer, nitidulus, aratus, pulcher, 
Crassus, triviltatus, divaricatus, spinosus, insidiosus, falsificus, meñdaz, 
J. L. Le Conte, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 437. — Diac. 
acutipennis, medianus, corporosus, submetallicus, sticticus, russicollis, Gorm. 
Zeïtschr. LV, p. 70. 

Esp. du Bengale : El. fuscipénnis, Blanch. in Jäquem. Voy. d. l'Inde. — 
Cor. viridis, Germar, Zeitschr. IV, p. 61. 

Esp. de l'Australie : Lud. ramifer, Eschsch. in Thon, loc. cit. p. 34 (El. 
Huntéri, Boisduy. Faun. de l'Océan. IL, p. 107, pl. 6, f. 10). 

Esp. de Ja N. Zélande : Cfenicerus punclithoraz, lœvithoraxz, A. White, 
Voy. of the Ereb. and. Terr.; Entom. p. 7. 

(1) Erichson décrit ces pelottes comme étant de courtes lamelles; mais comme 
elles ne se détachent nullement des articles qui les portent, on ne saurait, sans 
abuser des termes, leur donner ce nom. 


EECE 74 


7 


214 # ÉLATÉRIDES. 


tinicornis d'Europe et espèces voisines ; seulement leurs antennes sont 
simplement et assez faiblement deñtéeslls paraissent propres à la Tas- 
manie, et jusqu'ici on n'a publié que les trois décrits par Erichson (1). 


COSMESUS, 


Escuscu. in Tnow, Entom. Arch. Il, 4, p. 33. 


Tête courte, subverticale, régulièrement convexe; front arrondi en 
avant, caréné au-dessus des cavités antennaires ; celles-ci trigones, trans- 
versales (2). — Antennes assez longues, grêles, de onze articles : { mé- 
diocrement robuste, subeylindrique, 2-3 obconiques, subégaux, 4-10 
plus longs, de même forme ou un peu*déprimés, 11 ovalaire, sans faux, 
article, — Yeux médiocres. — Prothorax allongé, subparallèle; ses 
angles postérieurs longs, rectilignes, carénès en dessus. — Ecusson 
oblongo-ovale: — Elytres allongées, graduellement rétrécies en ar- 
rière, échancrées ou isolément acuminées à leur extrémité. — Pattes 
longues et grêles ; hanches postérieures dilatées dans leur moitié interne 
en une assez grande lame trapéziforme, échancrée au-dessus des tro- 
chanters; tarses longs; le 1er article des postérieurs aussi long que les 
trois suivants réunis ; le 4 court, dégagé. — Mésosternum déclive ou 
subvertical; ses bords tranchants, — Mentonnière du prosternum assez 
saillante; sa saillie postérieure fléchie; sutures prosternales concaves. 


Ainsi que je l'ai dit plus haut, ce genre est très-voisin des Powacur- 
Lius du groupe précédent, mais il appartient à celui-ci par suite de l’ab- 
sence de la carène frontale, Ses hanches postérieures fortement dilatées 
et l'absence de lamelles sous les tarses le séparent du genre en question. 

Ses espèces sont, du reste, comme les Pomacarcivs, de forme étroite, 
svelte, et leur système de coloration consiste également en bandes ou 
taches noires sur un fond testacé ou vice versä. L'espèce (bilineatus) 
des environs de Rio-Janeiro, que Eschscholtz a fait connaître, est en ce 


moment la seule décrite, à ce que je sache, mais il y en a un assez: 


grand nombre d'inédites dans les collections. 


(1) C. fulgidus, decoratus, tœniatus, Erichs. loc. cit. 


(2) Eschscholtz ajoute aux caractères du genre, que le labre est « grand et 
voûté. » Cela est vrai pour l'espèce qu'il a décrite et plusieurs autres que j'ai 
sous les yeux. Les mandibules sont en même temps d’une épaisseur remar- 
quable à leur base : mais ces deux caractères s’affaiblissent chez d’autres, et il 
en est chez lesquelles ces deux organes sont à l’état normal, 


ÉLATÉRIDES VRAIS 215 


"Pas 
a CSN. 
: Mc in Ton, Ento . Arë. I, 1. 32 (1). 


Tête pelite, assez convexe, subverlicale; front plan, non caréné, 
rétréci et tronqué en avant; cavités antennaires grandes. — Yeux mé- 
diocres, non saillants. — Anténnes grêles, ssez longues, de onze ar- 
ticles : 4 assez long, gross cylindriques 2-10/en € ne renversé, crois- 
sant graduellement, 11 ovalaire, alténué à sa base, — Prothorax plus 
long que large; ses angles postérieurs médiocres, dirigés en arrière. — 
Ecusson oblongo-ovale. — Elytres aliongées, graduellement rétrécies 
en arrière. — Hanches postérieures étroites, peu à peu élargies en de- 
dans, échancrées au-dessus des trochanters ; tarses filiformes ; le 1€ ar- 
ticle des postérieurs aussi long que les trois suivants, le 3° muni d’une 
longue lamelle, le 4° court, le 5° très-long; crochets pectinés dans pres- 
que toute leur longueur: — Mésosternum déclive. — Mentonnière du 
prosternum médiocre; sa saillie postérieure large, un peu fléchie; su- 
tures prosternales rectilignés, un peu ouvertes en avant. 


Le type du genre, l'ET. filéformis de Fabricius (2), est un insecte très- 
voisin, sous-fousiles rapports, de certains AGriores (par ex. À. pilosus), 
mais bien distinct par la forme des crochets de ses tarses. Il est ré- 
pandu dans toute l'Europe moyenne et méridionale, et se trouve ordi- 
nairement sous les pierres. On en a décrit deux autres espèces (5) des 
régions transcaucasiennes, qui n’en sont peut-être que. de simples va 
riétés. 


AGRIOTES, 
Esouson. in Tion, Pntom. Arch. I, 1, p. 34 (4). g 


Tête courte, subvérlicale, légèrement convexe ; front rétrèci par les 
cavilés anfennaires, un peu prolongé au-devant d'elles et coupé carré 
ment, — Antennes médiocres, de onze articles : 4 gros, médiocre, subey- 
lindriqhe, 2-3"obconiques, plus courts que les suivants, inégaux, 4-10 0b- 
coniques ou très-faiblement dentés, 11 sans faux article. — Yeux 


s CS 

(1) Eschscholtz a employé presque simultanément ce nom de SyNAPrus, d'a- 
bord pour le genre actuel, puis, avec la désinence féminine, pour un genré 
d’Echinodermes de la famille des Holothurides; je crois que dans cette der- 
nière acception il à la priorité. — Pour les caractères détaillés du genre, 
voyez Germar, Zeitschr. I, p. 235. ; 

(2) Syst. EL. JL, p. 235 (Æ. cinereus Illig., unguliserris Schœnh.). 

(3) S. erivanus, gurgistanus, Falderm, Faun. entom. Transe. I, p. 160. 

(4) Syn. Ecnnus, Eschsch. loc. cit. — Cararmacus, Stephl. of Brit. Ertom, 
I, p. 185. — Doromus pars, J. L. Le Conte. 


« 


PP PER 


216 ÉLATÉRIDES. 


médiocres. — Prothorax au moins aussi long que large, en général as- 
sez convexe; ses carènes latérales léchies en dessous dans leur moitié 
antérieure et invisibles d'en haut (1); ses angles postérieurs médiocres, 
subrectilignes, faib! it carénés chez la plupart. — ÆEcusson oblongo- 
ovale.— Elytres plus ou moins allongées et rétréciesten arrière.— Han- 
ches postérieures coupées obliquement en dehors, médiocrement élar- 
gies au côté interne; tarses filiformes, finement pubescents en dessous, 
leurs articles 4-4 décroissant graduellement. — Mentonnière du pro- 
steñnum courte ; sa saillie postérieure fléchie; sutures prosternales recti- 
lignes ou subrectilignes. 


La plus grande confusion règne dans lés auteurs récents au sujet des 
genres Acriores, Ecrinus, Serious et Dozormus d'Eschscholtz (a). Je 
crois, pour ce qui me concerne, qu'on peut les réduire à deux suffisam- 
ment distincts pour être conservés. Les Acriores, réunis aux Ecrnus, 
me paraissent constiluer un groupe nalurel, séparé des Serious réunis 
aux Dororus par la forme des carènes latérales du prothorax et la rec- 
titude des sutures prosternales. Je ne connais du moins aucune espèce 
qui fasse le passage entre ces deux formes, 


Eschscholtz et, à son exemple, les auteurs les plus récents ne distin- 
guent les deux genres en queslion que par les antennes: celles des 
AGniotess (3) sont composées, à partir dû 4e au 40° inclusivement, d’ar- 
ticles obconiques, tandis que chez les Ecrinus (4), ces articles sont 


(1) Eschscholtz les indique à tort comme absentes dans leur milieu ; elles sont 
telles que je l'indique. Latreille avait déjà relevé cette erreur. 

(2) Les auteurs de Faunes locales européennes adoptent généralement ces 
quatre genres. Latreille (Ann. d. 1, Soc. ent. III, p. 159), après avoir dit que 
leurs caractères s’effacent tellement qu’il est presque impossible de fixer Les li- 
mites de chacun d’eux, conserve les deux genres Ecrnus et AgRiores en réunis- 
sant aux premiers non-seulement les Sericus et les Docorius, mais encore une 
espèce du second, l’A. sputator. Le dernier auteur qui se soit occupé de ces 
insectes, M. J. L. Le Conte (Trans: of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, 
p. 455), réunit les quatre genres en un seul auquel il donne le nom de DoLo- 
PIUS qu'il a remplacé plus tard (ibid. p. 505) par celui d’Acmorss. 

(3) Esp. d'Europe : El. pilosus (obscurus O1, vilis Illig.). — obscurus Gyll. 
(variabilis Paÿk., Fab.). — segetis Bierkand.; Gyll. (ineatus L., striatus F). 
— graminicola L. Redtenb. (fusculus, gilvellus Dej.). — sputator L. (variabilis 
Herbst). — flavicornis Panz. — À. nudus, piceolus, Küster, Die Kæfer Europ. 
XXV. — Esp. de la Russie mér. : À. Karabachensis, Kolenati,. Melet. entom. 
Y, p. 39. ” - 

(4) EL. aterrimus L. (atratus Hlig., nigrinus Herbst); type du genre. — 
Æ.æanthodon, jucundus, Mærkel, Stettin. Bntom. Zeit. 1847, p.79.—subæneus, 
W. Redtenb. Gener. quæd. et Spec. Archid. Austr. p: 12; tous d'Europe: 

Les espèces du genre actuel et du suivant, que possède l'Amérique du Nord, 
ayant été réunies par M. J. L, Le Conte, ainsi que je J'ai dit plus hauût, il est 
difficile d’en faire la répartition. Ce sont les suivantes : El. mancus, Say, Pro= 


à ÉLATÉRIDES VRAIS. 217 


très-légèrement triangulaires, différence sans-aucune valeur, Dans les 
deux genres, les articles 2-3 sont obconiques, assez longs et sübégaux. 
Il est vrai que les AGnxotes typiques (pilosus, segelis, spulator) ont ua 
facies assez différent de celui des Ecrinus, par suite desleur forme plus 
convexe et plus cylindrique, mais des uns aux autres il y a les passages 
les plus insensibles. 

Le genre est médiocrement riche en espèces et paraît propre à l'hé- 
misphère boréal dans les déux continents. Celles d'Europe se {trouvent 
sur les fleurs et les plantes basses. 


SERICOSOMUS. 
(Der) L. Renrens. Faun. Austr.; Die Koœfer, p. 311 (1). 


Genre très-voisin des Acniores et n'en différant qu'en ce que la ca- 
rène latérale des côtés du prothorax est rectiligne, visible d'en ‘haut 
dans toute son étendue, et que les sutures prosternales sont assez forte- 
ment concaves. 


Eschscholtz a divisé le genre en deux d'après la forme des antennes 
et des hanches postérieures. Chez les Serrcosomus, les premières sont à 
peine aussi longues que le prothorax, faiblement dentées, avec leurs 
articles 2-3 très-courts, obconiques et égaux, et les secondes, faible- 
ment et peu à peu élargies au côté interne (2); Landis que chez les Doco- 
P1us, les premières sont allongées, composées d'articles obconiques dont 
les 2° et 3e sont plus courts que les autres et subégaux, et les secondes 
un peu plus brusquement élargies au côté interne (5). La forme du 
Corps est en même temps un peu plus linéaire dans le second de ces 
genres que dans le premier. 


ceed. of the Acad, of Philad. A, p. 171 (E1. obesus Harris ; Agr. truncatus, 
slriatulus Melsheïm.). — Æl. bigeminatus, Randall, Boston Journ. of nat. 
Hist. I, p. 37. — Agr. pubescens, Dolop. oblongicollis, isabellinus, Melsheim. 
Proceed. of the Acad. of Philad. I, p. 217. — Dol. collaris, fucosus, avulsus, 
Sordidus, stabilis, limosus, pauper, subustus, J. L. Le Conte, loc. cit. 

(1) Syn, Sericus, Eschsch. in Thon, Entom, Archiv, IL, 1, p. 34; nom em- 
ployé antérieurement par M. Mac-Leay, avec la désinence féminine, pour un 
Senre de Lamellicornes, de la tribu des Mélolonthides; voyez Tome IL, p. 205. 
dl Doors, Eschsch. loc. cit. — Ecrnus pars, Latr. — Docorrus pars, J. L. Le 

nte. 

() El. ürunneus Linné, Herbst, Fab. — F1. fugaæ Fab. Gÿll. — 5. tibialis, 
L: Redtenb, loc, cit. Cet auteur émet l'opinion que ces trois espèces n’en sont 
Eat a qu’une seule dont le fibialis serait le mâle et les deux autres la fe- 
melle. ‘ 

(3) El. marginatus Linné, Herbst (4. sticticus Panz.), d'Europe. — #udis, 
Küster, Die Kæfer Europ. XIV, 34; du même pays. — marginipennis, Lucas, 
Explor. de l’Algér.; Entom. p. 168; de l'Algérie. — sellatus, Mannerh, Bull. 
Mosc. 1852, IL, p. 168; de Sitkha. 


218 ÉLATÉRIDES. 5 PF 


Je: is. indiquer comme appartenant authen ment au genre, 
qu es espèces européennes citées en note, Ce sont des insectes au plus . 
de moyenne taille, d'un fauve testacé passant au fuligineux où au bru- 
nâtre, et revêtus d'une fine pubescence. On les trouve sur les fleurs. * 


ACRONIOPUS. 
Entens. Arch. 1844, IL, p. 175 (1). 


Tête courte, subverlicale, convexe ou presque plane; front dépassant 
à peine les cavités antennaires, arrondi, parfois (furvus) faiblement ca- 
réné. — Yeux assez petits. — Antennes tantôt un peu plus, tantôt moins 
longues que le prothorax, filiformes, de onze articles : 1 médiocre, gros, 
suboyalaire, 2-3 courts, obconiques, subégaux, 4-10 plus larges, sub- 
transversaux, {1 ovalaire, sans faux article. — Prothorax transversal 
ou subéquilatéral, assez convexe ; ses carènes marginales régulières ; ses 
angles postérieurs courts, rectilignes. — Ecusson ovale. — Elytres al- 
longées, graduellement et régulièrement rétrécies en arrière;sun peu 
arquées en dessus. — Hanches postérieures dilatées brusquement au 
côté interne en une lame presque carrée et échancrée; tarses grêles ; 
le 4erarticle des postérieurs aussi long que kes deux suivants réunis, 
le 4eWrès-court, subéchancré, muni d’une courte lamelle. — Méoster- 
num déclive. — Mentonnière du prosternum médiocre; sa saillie posté- 
rieure fléchie ; sutures prosternales subrectilignes. d 


Erichson a fondé ce genre sur quelques espèces de la Tasmanie (2), 
dont les plus grandes sont à peine de taille moyenne, et dont il asignalé 
l’analogie avec les Sericosomus du groupe des Dozorrvs. Elles me pa- 
raissent, en effet, voisines de ce genre, mais se raltacher en même 
temps aux Annasrus par la présence d’une lamelle sous les tarses. Tou- 
tefois leur facies est assez différent et se rapproche beauçoup de celui 
des Eucxeus. Leur livrée varie du noir au fauve uniforme. pe 

« Ve 


ADRASTUS. 
Escusen, in Tuon, Entom. Arch. I, 1, p. 35 (3). 


Dernier article des palpes maxillaires ovalaire et acuminé, celui des 
labiaux sécuriforme, — Tête courte, subverticale, convexe; frontdé: 
passant un peu les cavités anlennaires, tantôt tronqué, tantôt subacu- 
miné. — Yeux médiocres, — Antennes assez longues, en général grêles, 


LU 
(1) Syn. Arecorus, Erichs. ibid. 1849, I, p. 142; olim. Erichson a changé ce 
nom appliqué antérieurement à des Reptiles par MM. Duméril et Bibron. 


(2) À. furvus, lucidus, humilis, infimus, Erichs. loc. cit. 
(3) Syn. Esraesorus, Eschsch. loc, cit. p. 32. 


ÉLATÈRIDES VRAIS. 219 


de onze articles : À assez gros et cylindrique, 2 très-court, obconique 
ou subglobuleux, 3 plus long, obconiqué, 4-10 plus ôu moins, en général 
faiblement dentés, 11 sans fa article. Prothorax transversal ou non, 
assez convexe, ses carènes latérales fléchiesprès dé‘leur base et invi- 
sibles d'en haut; ses angles’ postérieurs médiocres, aigus, reclilignes, 
non carénés. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres graduellement ré- 
trécies en arrière. — Hanches postérieures coupées obliquement en de- 
hors, assez larges en dedans ; tarses grêles; le 4er article des postérieurs 
aussi long au moins que les deux suivants, le 3e et le 4° tantôt simples, 
tantôt trigones, tous deux ou celui-ci seulement munis d'une courte la- 
melle (1); crochets des tarses finement pectinés. — Mésosterfiur eclive. 
— Prosternum convexe; sa mentonnière courte; sa saillie postérieure 
un peu fléchie; sutures prosternales concaves. 


Petits insectes, semblables pour la forme aux Senrcosomus du groupe 
des Docorius et tenant aux AGriores par la forme des carènes laté- 
rales de leur prothorax, mais très-distincts des uns et des autres par le 
dernier article de leurs palpes maxillaires et les crochets de leurs tarses. 
Is se divisent naturellement en deux sections, selon que les tarses sont. 
pourvus (2) ou non (3) de lamelles. Le genre Esrnesopus d'Eshscholtz 
correspond très-probablement à la première, comme le pense Erich- 
son (4). 


Jusqu'ici les espèces décrites sont propres à l'Europe, à l'Amérique 


du Nord et au Mexique. gx 
(1) Erichson, qui a donné (in Germar, ZeitsChr, une monogra- 
phie du genre, ne signale cette lamelle qu’au 4 4 destarses. Il y en a 


manifestement deux chez le ferminatus d'Europe. M. JL. 
of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 458) assigne é£alement ce nombre 
aux espèces de l'Amérique du Nord. 

(2) Esp. d'Europe : 4. terminatus, Er. loc. cit.; Eur. or. — rutilipennis, 
Dig. Mag. VI, p. 6; Portugal. — Esp. de l’'Amér. du Nord : El. recticollis, Say, 
Journ. of the Acad. of Philad. IE, p. 168 (4. pumilus Er.). — A. testaceus, 
Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. IL, p: 219, — Les El. inquinatus et 
quietus de Say (Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. VI, p. 175 et 484) 
appartiennent aussi très-probablement au genre, selon M. Le Conte. — Esp. 
du Mexique : À. eruciellus, prœcoæ, Er. loc. cit. — Esp. des Antilles: À. fus- 
cuus, de Cuba; prœvius, de Haïty; Er. loc. cit. 

(3) Toutes les espèces sont européennes, et Erichson mentionne les suivantes : 
A. avillaris Er. — limbatus Fab. — pallens Fab. (limbatus Herbst; var. lim- 
batus Payk., pusillus Herbst). — luteipennis, lacertosus, humilis Er. — late- 
ralis Herbst, — pusillus Fab. (nanus Herbst). 

J'ignore à laquelle de ces deux sections appartiennent les deux esp. sui- 
vantes : 4. bicolor, Lucas, Explor. de l'Algér.; Entom. p. 169; d'Algérie. — 
A. piceus, Ménétr, Ins. rec. par Lehm. p. 35; de Turcoménie. 

(# Eschscholtz n’en décrit qu'une espèce des environs de Rio-Janciro, qu’il 
nomme £. castaneus, + 


220 ÉLATÉRIDES. 


« ®Note. 7 


Dans la partie TS de M. Gay, sur le Chili, 
Solier n'a pas établi moins de seize genres nouveaux parmi les Étaté- 
rides peu nombreux qu'il a décrits. Sur ce nombre, huit seulegient me 
sont connus en nature, et je n’en ai trouvé qu'un seul (TislonemaA) qui 
me parût méritersd’étre conservé. Les huit autres fondés, comme les 
précédents, principalement sur les modifications des organes buccaux, 
4 absolument méconnaissables, comme on peut en juger par leurs for- 

que je traduis textuellement. [l est seulement probable qu ’ils ap- 
per au groupe actuel plutôt qu'à celui des Élatérides vrais. 


OVIPALPUS. 
Sozisr in Gay, Hist. de Chile; Zoo!l. V, p. 9. 


Menton transversal, à peine trapéziforme, presque carré. — Dernier 
article des palpes ovalaire. — Mandibules bidentées à leur extrémité. 
— Antennes dentées, à articles 2-3 petits, nodiformes, — Ecusson 
oblong, subovalaire, — Corps filiforme (1). 


NEMASOMA. 


Csoiren, loc. ci. p. 10 
AA OLTER, loc. cit. p. 10. 


Menton pe tome: — Mandibules bidentées à leur «ex- 
trémité. — Dernier artic le des palpes oblong, sécuriferme. —"Labre 
transversal, presque carré, arrondi sur les côtés. — Antennes subfili- 
formes, à articles 2 oblong, 3 beaucoup plus long, 4-10 conico-ovalaires, 
subégaux, 11 ovalairé, aigu au bout (2). 


ANACANTHA (3). 
Socien, loc. cit. p. 18. 


Menton transversal, trapéziforme, fortement tronqué en avant. — 
Mandibules bidentées au bout. — Palpes maxillaires allongés, leur der- 
nier article oblong, sécuriforme, — Labre transversal, rétréci et obtus 
en avant. — Antennes larges, dentées; leur 2 article court, transvér- 


(1) 0. pubescens, pl. 13, f. 8 a-g. 
(2) N. sulcatum, pl. 13, f. 4'a-g. 


(3) Nom employé antérieurement avec la désinence masculine, d’abord par 


par M. Ehrenberg pour des Poissons, puis par M. Audinet-Serville pour des 
Longicornes. 


v ; : 

ÉLATÉRIDES VRAIS. 221 

sal, le 3° oblong, conique, le dernier oblongo- ovale:— Prothorax oblong, 

carré; ses angles postérieurs non épineux. — Ecusson suboblong, par 
rallèle, arrondi en arrière. — — Corps parallèle, obtus postérieurement (1). 


PODONEMA. 
SoLten, loc. cit. p.19. 

Dernier article des palpes court, fortement sécuriforme. — Mandi- 
bulés bidentées au bout. — Antennes filiformes, article 2 oblong, pres- 
que égal au 3°; le dernier rétréci à son extrémité. — Prothorax oblong, 
parallèle. — Corps plus ou moinsrétréci en arrière. — Ecusson oblong, 
parallèle, arrondi en arrière (2). 

dd 
GENOMECUS. 
Soie, loc. cit. p. 29. 

Menton subtransversal, trapéziform andibules sys à leur 
extrémité, ‘aiguës. — Dernier article pes ovalaire, uriforme 
(sic). — Labre transversal, arqué en avant: — Antennes dentées, à ar- 
ticles 2-3 noueux ; le dernier fortement rétréei à son extrémité. — ris 


son oblong; parallèle, arrondi en arrière. — Corps oblong, ovalaire (5). 
g; para g 
2e. 
: SOMANECUS. 
SoLiEn, loc. cit. p, 33. ñ 


Mandibules simples et aiguës au bout. — Palpes maxillaires allongés ; 
leur dernier que fortement sécuriforme. — Antennes subdentées, à 
articles 2-3 oblongs, subégaux et égaux au 4° ; le dernier ovalaire, — 

- Ecusson oblong, subovalaire. — Corps filiforme, parallèle (4). 


AMBLYGNATHUS (5). 


Soir, loc, cit. p. 36. 


Menton transversal, nm à — Mandibules entières etobtuses 
à leur extrémité. — Palpes courts; leur dernier arlicle fortement sécuri- 


(1) 4: sulcicollis, pl. 13, fig. 9 
(2) P. impressum, pl. 18, f110. 
(3) G. ruficollis, pl. 15, f. 6. 

(4 S. parallelus, pl. 14, f. 9. 


Q Nom déjà employé par Dejean pour des: Carahiques; voyez Tome I, 
p. 266. 


222 ÉLATÉRIDES. ® 

forme, — Labre transversal, rétréci en avant. — Antennes filiformes ?: 
leurs articles 2-3 courts, coniques, subégaux. — Ecusson oblong, paral- 
lèle; aïgu en arrière, — Corps déprimé, parallèle (1). 


DYSMORPHOGNATHUS. 


SoLien, loc. cit. p. 37. 


Menton transversal, rétréci el échancré en avant, — Mandibules en- 
tières et fortement tronquées au bout. — Dernier article des palpes tor- 
tement sécuriforme. = Labre transversal, arrondi en avant. — An enries 
subdentées ; leurs articles 2-3 plus étroits que les autres, petits, subey- 


lindriques. — Ecusson subcaréné (2). 
Les deux genres suivants me sont également inconnus. 


PLEONOMUS. 
Ménérr. Ins. rec. par Lehm. p. 32. 


? Fi h , 0 

» Labre ur. large t légèrement échancré. — Mañdibules 
robustes, arquées, unidentée dedans. — Palpes filiformes, à articlés 
égaux; le dernier obliquement tronqué au bout. — Ment 


court, tron- 
xé.æ— Tête assez large, impressionnée sur le fr l 


1er gros, pyriforme, le 29 très-court, les suivants allongés, subeylindri- 
ques, graduellement atténués. — Prothorax à peine plus long que large, 
subeylindrique, ses angles postérieurs très-petits, saillants en dehors, ai- 
gus; prosternum laissant la bouche à découvert. — Elytres très-longues, 
linéaires. Pattes grêles, allongées ; tarses aussi longs que les jambes; 
leurs articles comprimés, densément ciliés en dessous, à articles 2-3 sub- 
égaux, 3-4 décroissant graduellement, le 5e de la longueur du 3°; cro- 
chets arqués simples. 


Le type du genre (5) est un insecte de taille moyenne, très-allongé et 
étroit, en entier de couleur testacée et recueilli par Lehmann aux envi- 
rons de Bokhara. M. Ménétriés regarde le genre comme voisin des Cam- 
rxLus ; Loutefois je crois qu'il appartient à un groupe différent, représenté 
dans les collections par un certain nombre d'espèces inédites de l'Eu- 
rope australe, du Cap, de Madagascar et des Indes-Orientales, qui, toutes, 
ont perda le facies des Élatérides autant que les CampxLus, mais qui 
diffèrent de ce genre par la présence d'une mentonnière au proster- 


(1) 4. abdominalis, pl. 14, f. 11. 
(2) D. fuscus, pl. 14, f. 12. 
(3) P. lereticollis, Ménétr. loc. cit. pl. 2, f. 6. , 


Ÿ 


CAMPYLIDES, 223 


num (1). Ce sont des insectes très-difficiles à classer, mais qui.me pa- 
raissent cependant ne pas pouvoir être beaucoup éloignés des Ammous. 


» 


TRICHOPHORUS (2). 


Muzs. et Gop. in Murs. Opusc. entom. Fasc. 2, p. 181. 


Epistome avancé en ogive obtuse, — Antennes plus longues que le 
prothorax, de onze articles : À assez gros, subcylindrique, 2-3 très-courts, 
subégaux, 4-10 fortement dentés, plus longs que larges, {{ un peu plus 
long que 10, étroit et parallèle. — Prothorax plus long que larges ses 
angles postérieurs très-saillants, munis à leur extrémité externe d'umap- 
pendice filiforme et corné, dirigé en dehors. — Ecusson oblongo-ayale. 
— Elytres rétrécies graduellement dans leur moitié postérieure: — Han- 
ches*postérieures peu à peu élargies au côté interne ; tarses filiformes, 
àarlicles 1-4 décroissant graduellement, le 3° muni d'une courtespelotte 
en dessous. — Mentonnière du prosternum oblusément tronquée ; sa 
saillie postérieure parallèle. 


J'extrais ces Caractères de la longue formülé consacrée au genre par 
MM. Mulsañt etGodart, qui se taisent sur ses analogies. J'ignore où il 
doit être placé et soupçonne seulement, par suite de la forme de l'épis- 
tome, qu'il appartient aux Ludiides. Il ne comprend qu'une espèce de 
ie médiocre, d'un fauve testacé et découverte aux environs de Nar- 
bonne. 


TRIBU VI. 
CAMPYLIDES. 


Dernier äflicle des palpes maxillaires souvent ovalaire ou subcylin- 
drique. — Mandibules saillantes, droites à leur base et brusquement 
recourbées au bout chez le plus grand nombre. — Yeux le plus souvent 
dégagés du prothorax et saillants. — Hanches intermédiaires contiguës 
ou subcontiguës ; tarses finement pubescents, dépourvus de lamelles, — 
Métasternum acuminé en avant. — Mésosternum déclive, souvent en- 
foui. Los 


(1) C’est sur lune d'elles, originaire du Portugal, que Dejean (Cat. éd. 3, 
P+ 106) a établi son genre Macnones (M. striatus). — Il faut probanlement 
aussi y rapporter l'insecte de la Mongolie que Faldermann (Col, ab, ill. Bun- 
gio, etc., p.78, pl.3, f. 9) a décrit et figuré sous le nom de Serropalpus spi- 
nicollis, et ques. De Motschoulsky (Bull. Mose. 1845, I, pl. 35). a placé parmi 
les Arnous, M. Ménétriés (loc. cit.), qui a vu dans le Muséum de l’Académie de 
St-Pétersbourg l'exemplaire unique décrit par ces deux auteurs, regarde l’es- 
pèce comme pouvant rentrer dans le genre acfel. 

(2) MM. A. Serville et Temminek ont déjà appliqué ce nom, le premier à des 
Longicornes, le second à des Oiseaux. 


Sn Srom- 


29% ÉLATÉIIDES, 


ape avoir mis de côté les genres qui composent les groupes précé- 
dents, il en reste un certain nombre qui ne peuvent rentrer dans aucun 
de ces derniers el qui se rapprochent plus ou moins des Cébrionides, 
parmi lesquels la plupart d'entreeux ont élé placés par plusieurs au- 
teurs. 

Les caractères qui les rattachent à la famille en question sont en pre- 
mière ligne le rétrécissement du métasternum en avant et la contiguité 
des hanches intermédiaires qui en est la conséquence, deux particularités 
qui sont constantes ; puis l'absence complète de la mentonnière du pro- 
sternum dont.on ne retrouve un vestige que chez les Hemrors, Les autres, 
c'est-à-dire les mandibules en forme de tenäilles, le dégagement des 
yeux et leur saillie, enfin la forme subcylindrique du dernier article des 
palpes, sont tous sujets à des exceptions plus où moins nombreuses. 

Pour tout dire, en un mot, ces insectes seraient des Cébrionidesslils 
avaient des jambes fouisseuses et armées d'éperons bien développés." 

Du reste, ils varient beaucoup sous le rapport du facies, et àtee point 
de vue constituent “plusieurs types distincts; mais c’est inutilement que 
j'ai cherché des caractères qui permissent d'ériger ces types en groupes 
à part. C'est dès-lors arbitrairement que j'ai emprunté au genre Cam- 
PyLUs le nom que j'ai donné à la tribu; ce genre e$t, au contraire, un 
dés plus isolés et n’a sur les autres que l'avantäge d'être mieux connu. 

Les dix qui suivent sont disséminés au loin sur le globe, et aucun 
d'eux n’est riche en espèces. Il est digne de remarque que pas un seul 
d'entre eux n’a des représentants dans l'Amérique du Sud, si riche 
d’ailleurs en Élatérides. 


L Dernier article des palpes max. distinctement sécuriforme. 
a Front caréné; plaque nasale distincte. 
Mandibules saillantes, brusquement arquées : Dicronychuss 
_— courtes, graduellement — Campylus. 
aa Front déprimé; plaque nasale nulle. 
D Labre fendu ou échancré, 
Yeux médiocres, arrondis : Plectroste-nus. 
— petits, ovalaires : Hemiops. 
bb Labre entier : Œstodes. 
IT. Dernier article des palpes max. oyalaire. 
Mandibules fissiles au bout : Cylindroderus. 
— simples — Macromalocera. 
II. Dernier article des palpes max. subcylindrique. 
€  Mandibules médiocres, assez robustes. 
Antennes de 11 articles : Plastocerus. 
_ 12 — Euthysanius, 
cc Mandibules allongées, grèles : Aphricus. 
Genre incertæ sedis : Isosoma. 


1" 


CAMPYLIDES, à 


te à 
SA à € a LÉ. 
DICRONYCHUS. 1 “EG 


(Escuscu.) De Casreun. Hist. nat. d. Col. k, p. 2 


Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. = 1 
assez ou médiocrement saillantes, brusquement rec es 
moitié antérieure, simples au bout, — Tête assez gra peu con- 
cave en avant; front largement arrondi, sübtronqué, faiblement caréné; 
plaque nasale épaisse, transversale, — Yeux gros, assez saillants. — An- 
tennes longues, de douze (serraticornis) ou onze (senegalensis) arti- 
cles (1): 1 médiocre, gros, 2 très-court, obconique, 4-10 plus ou moins 
dentés, plus longs que larges. — Prothorax au moins aussi long que 
large, convexe, droit sur les côtés et un peu rétréci en avant ; ses angles 
Déslérieurs robustes, non divergents, carénés. — Ecusson oblongo-ovale. 
— Elytres allongées, assez convexes, rétrécies dans leur tiers postérieur 
etarrondies au bout. — Pattes assez robustes ; hänches intermédiaires 
subcontiguës ; les postérieures graduellement et tantôt (sernaticornis) 
faiblement, tantôt (senegalensis) très-fortement dilatées au côté interne ;. 
larses filiformes, comprimés, à arlicles 1-4 décroissant peu à peu; cro- 
chets robustes, bifides au bout. — Mésosternum déclive sa cavité pe=" 
lite, n'occupant que sa base, — Mentonnière du prosternum presque 
(serralicornis) où tout-à-fait (senegalensis) nulle; sa saillie postérieure 
très-fléchie ; sutures prosternales fortement concaves en dehors. — Corps 
allongé, assez convexe. s de à 


Eschscholtz a fondé son genre Dicronvenus, säns désignériles in- 
sectes qu'il y rapportait et en ne lui attribuant pas d'autres caractères 
que d’avoir les tarses privés de lamelles, e les,cro hets\de ces organes 
bifides à eur extrémité. Cette vague formule conviénità des tinsect s 
très-différents ; aussi presque au même moment M  Brullé et Germar 
appliquaient#le nom en question à des Élatérides du gente CARbrorno- 
aus (2), et M. De Castelnau aux deux espèces du Sénégal citées plus haut, 
et dont l’une (serraticornis) est mentionnée dans le dernier Catalogue de 
Dejean. Dès-lors c'est incontestablement à ces dernières"que le nom du 
genre doit rester. 

Le facies de ces insectes se rapproche beaucoup de celui de certains 
Craronyenvs, tandis que par leurs mandibules, la conti 1 leurs 
banches intermédiaires, l'absence de mentonnière au prosiérnum, ils res- 
semblent aux Cébrionides, Le mâle de l’un d'eux (serralicornis) à 


(1) Chez le serraticornis le 12 article est aussi long, mais beaucoup plus 
grêle que le 11e, et tout aussi séparé de lui que celui-ci l’est lui-même des pré- 


cédents, tandis que chez le senegalensis ce n’est plus qu'un faux article à peine 
distinct du 11e. 


(2) Voyez plus haut, p. 194. 
Coléoptères. Tome IV. 15 


4 &e ÉLATÉRIDES. 


même, comme les Paysonacryzus du même sexe, le dernier segment 
abdominal fortement rétréci et sinué de chaque côté dans sa moitié pos- * 
LR 
ces en question sont de taille un peu au-dessus de la 
n— ne, noires, avec les téguments finement pubescents et les ély- 
tres assez fortement striées. Je connais plusieurs insectes inédits de 
’Afrique at aus i, ayec des caractères semblables aux leurs, ont les 
crochets des tar EL Mnles, ce qui démontre le peu de valeur générique 
de ce caractère. 
CANPYLUS. . 


Fiscu. n£ Wazou. Entomogr. d. l. Russ. IL, p. 453 (1). 


Dernier artiele des palpes maxillaires légèrement sécuriforme. —Man- 
dibules courtes, épaisses, arquées dès leur base, bifides au bout. — Tête 
large, légèrement rétrécie en arrière, excavée à sa partie antérieure; 
front plus ou moins fortement caréné et rebordé ; plaque sd épaisse; 
cavités antennaires arrondies (2). — Yeux globuieux, entièrement dé- 
gagés.— Antennes en général médiocres, de onze articles : 1 peu al- 
longé, obconique, 2 très-court, 3-10 dentés ou pectinés chez les mâles, 

” dentés chez les femelles, 11 sans faux article. — Prothorax petit, plus 
long que large où transversal, un peu rétréci en avant ; ses angles pos- 
térieurs cour(s, aigus et divergents. — Ecusson ovale ou assez allongé. 
— Elytrés allongées, linéaires. — Pattes très-grêles ; hanches intermé- 
diaires coniques ; les postérieures étroites, un peu dilatées à leur extré- 
mité interne ; tarses filiformes ; le {er article des postérieurs presque 
aussi long que les trois suivants réunis, ceux-ci décroissant graduelle- 
ment, — Cavité mésosternäl plus ou moins enfouie, grande, rhom- 
boïdale. — Sutures rosternales rectilignes. — Corps allongé, linéaire. 


Ce genre, pu, se compose d'un nombre assez restreint d'es- 
pèces, dont quelques- unes (par ex. boreälis) ressemblent beaucoup à 
certains Amnous, mais dont les autres ont un facies particulier très-dif- 
férent de celui des autres Élatérides et dû à leur forme linéaire et dé- 
primée. Les deux sexes ou l’un d'eux seulement, ordinairement le mâle, 
ont parfois unsixième segment abdominal distinct, et en outre, dans cer- 
tains cas (par ex. lénearis), diffèrent assez par leur forme et leur sys- 
tème de coloration pour paraitre constituer des espèces distinctes. 


(4) Syn. Exornrmazuus, Latr. Fam. nat, p.249: 

(2) Cette forme de la tête se modifie assez fortement chez l'El. homalisinus 
d'Iliger (I : VI, p. 14), petite espèce de l’Europe méridionale qu’on pren- 
drait, aufprémier coup-d’œil, pour un Lycus. Les cavités antennaires, qui sont 
très-grandes, rétrécissent la plaque nasale au point qu’elle est plus hautesque 
large et que le front paraît acuminé en avant, Malgré cela je ne crois pas que 
cet insecte doive être retiré du genre, 


CAMPYLIDES, 


"On ne comprend pas bientqu’avec les caractères qui le ) 
ces insectes n'aient jamais été placés parmi les Cébrionit s, comme la 
plupart de ceux du groupe actuel: ils le méritaient toi autant que ces 
derniers. | & r 

Les CawryLus sont répandus en Europe, en Asie dans l'Amérique 
du Nord et dans l'Afrique australe ; on en connaît en ce moment une 
dizaine d'espèces (1). Celles d'Europe se trouvent sur les feuilles et les 
fleurs, particulièrement sur celles de l'aubépine. . 


PLECTROSTERNUS (2). 


“ % + 
Dernier article des palpes maxillaires a — Mandibules as- 
sez saillantes, robustes, arquées dans leur moitié terminale et fendues 
au bout. — Labre en carré transversal, divisé par une étroite fissure 
dans son milieu, — Tête concave à sa partie antérieure: front peu épais 
et largement arrondi en avant.— Yeux médiocres, dégagés, arrondis et 
assez Saillants. — Antennes plus longues (mâles) ou pas plus longues 
(femelles) que le prothorax, de douze articles : {sen massue allongée et 
arquée, 2 obconique, très-court, 3 de même forme, un peu plus long, 
4-M pectinés chez les mâles, fortement dentés chez les femelles, 
12 long et grêle chez ceux-là, ovale chez celles-ci. — Prothorax trans- 
versal, trapéziforme, convexe, déclive en arrière, carrément échancré 
au milieu de sa base et muni d’un court sillon assez loin de sés angles 
postérieurs; ceux-ci très-courts. — Ecusson oblongo-oyale.. — Elytres 
allongées, rétrécies dans leur tiers postérieur. — Pattes assez robustes ; 
hanches postérieures graduellement élargies en dedans: jambes com- 
primées, sublinéaires, planes sur Leur tranche externe; larses munis en 
dessous d'une brosse continue de poils fins, à articles 1-4 décroissant 
graduellement, 5 long, muni d’un onychiam bien distinct; crochets ro- 
À 


(1) Voyez la Monographie qu’en a donnée Germar-dans la Linnæa entom. je 
P. 147; elle contient huit espèces : C. denticollis Fab Hérbst, ete. (El. rubens 
Panz., pyrrhopterus Fab., Oliv.); de l'Europe tempérée. — Jinearis L. ( Qme- 
somelas L.; var. © livens F.); de toute l’Europe; pour la synonymie très-em- 
brouillée de cette espèce, voyez Schmidt, Stettin. ent, Zeit. 1840; p. 35; Ahrens, 
ibid. p. 138; Erichs. ibid. 1841, p. 6; et Lepaige, Ann. d.1, Soc. entom. 1845, 
Bull. p. XII; Germar ne cite pas le livens. — denticornis Kirby (Camp. fla- 
vinasus, Melsheim, Proceed. of the Acad. of Philad. II, p. 9); Amér, du Nord. 
— Sahlbergii, varians Germ., variabilis Eschsch., flavipes Germ.; ge la Si- 
bérie or. — borealis Payk.; du nord de l'Europe. ” à 

Aj.: Esp. de la Mingrélie : C. parallelicollis, Aubé, Ann. d. 1, Soc. ent: Sér. A 
VIII, p. 336. — Esp. de Natal : C. longicornis, misellus, Bohem. Ins. ; $ 
L, p.392. — Esp. de l’Amér, du Nord : El productus, Randall, Boston Journ. 
of nat. Hist, Il, p. 8. "a À DS 

(2) Syn. Oxvsrennts, Latr, Ann. d. 1. Soc. entom. IE, p. 164; nom déjà eme 
Ployé pour un genre de la famille des Histériens; voyez Tome IL, p.251. 


e À 
bustes. — Mésosternum court, évasé dès sa base. — Prosternum coñ- 
cave, arron( en avant; sa saillie postérieure droite, robuste, courte, 
comprimée, cunéiforme, terminée inférieurement par un mucro; su 
tures prosternales goncaves. 


ÉLATÉRIDES. 


Ce genre elle suivant ont perdu complètement le facies des Élatérides, 
sans prendre toutefois celui des Cébrionides, parmi lesquels Latreille a 
placé celui-ci en le créant sous le nom d'Oxvsrennus. L'un et l'autre 
sont privés des deux caractères essentiels de cette dernière famille, 
c’est-à-dire d’avoir des pattes fouisseuses et les jambes terminées par 
des éperons bien développés. Ces organes existent dans celui-ci; ils sont 
même assez robustes, mais pas plus longs que chez le-commun des Éla- 
térides. . . 

Latreille a compris trois espèces dans le genre, dont une seule est dé- 
crite en ce moment, l'El. crassus de Schænherr (1), que je ne connais 
pas et qui, d'après la description, me parait différer sensiblement de 
celle inédite que j'ai prise pour type, et que Latreille a nommée Oxyst. 
rufus. C’est un grand insecte des Indes-Orientales, rare dansiles col- 
lections, d'un rouge de laque brillant, avec les antennes, les jambes et les 
larses noirs; ses élytres sont sillonnées, et les sillons occupés par de 
nombreux pelits points noirs, disposés presque sans ordre. La femelle 
alteint parfois jusqu'à quinze lignes de long; le mâle est ordinairement 
de moitié plus petit. 


ee HEMILOPS. 


(Escnson). De Casreun. in SiLBERM. Rev. entom. IV, p. 15. 


Dernier article des palpes maxillaires sécuriforme. — Mandibules 
saillantes, droites à leur base, arquées et sinuées en dedans à leur ex- 
trémité. = Labre transversal, échancré; ses lobes arrondis. — Tête 
plane; front déprimé, rétréei, obtusément arrondi et dépassant forte- 
ment les cavités anténhäires. — Anténnes plus longues que le prothorax, 
peu robustes, à articles { médiocre, en massue arquée, 2 très-court, 
3 allongé, 4-10 plus longs que larges, dentés en scie lâche et obtuse, 
44 en cônérétiversé, muni d'un faux article petit et conique. — Yeux 
petits, dégagés, OWälaires. — Prothorax transversal, très-convexe et lé- 
gèrement rétréci envavant, carrément échaneré à sa base, muni d'une 
courte carène en dedans et assez loin de ses angles postérieurs; ceux-ci 
très-coûirts et divergents. — Ecusson oblongo-ovale, échancré en avant, 
— Elyures allongées, assez convexes, rétrécies en arrière. — Pattes as- 
sez longues, peu robustes; hanches postérieures brusquement dilatées 
au côté interne en une lame subtriangulaire; tarses longs; leurs quatre 
ders articles décroissant graduellement, ciliés ou munis de peloites en 


(1) Syn. Ins. UT; Append: p. 135, 


CUS 


CAMPMLIDES. 229 
dessous: le be Nr long, avec un nyian distinct; crochets grands. — 
nd ssez long; sa cavité grande el profonde, — Prosternum 
large et cônvexe en avant, muni d'une courte mentonnière; sa saillie 
postérieure fortement déprimée en arrière des hanches postérieures et 
très-aiguë au bout ; sutures proslernales concaves. 


M. De Castelnau a placé ce genre parmi les Cébrionides, et Ger 

mar (1) qui, depuis, en a donné les caractères avec plus de détails et 
d'exaclitude, l'a mis dans le voisinage des Convmp1res ou, en d'autres 
termes, dans le groupe des Ludiides, Ses rapports Te s avec le pré- 
cédent ne me permettent pas d'adopter ni l’une ni l'autre de ces opinions. 
Les différences entre lesdeux genres portent principalement sur la tête, 
les antennes, les yeux quine ressemblent à ceux d'aucun mutre Élaté- 
ride, la saillie prosternale, etc. ap. Re 

Ces insectes sont un peu plus petits que IéMPlec{mosternus rufus et 
plus cylindriques. Tous sont d'un beau jaune de brôme médiocrement 
brillant, avec#les antennes et les pattes parfois noires ou brunâtres. Une 
villosité très-fine et redressée revêt au moins leur tête et leur protho- 
rax, et leurs élytrés sont assez régulièrement sillonnées. On en connait 
en ce moment trois espèces originaires des Indes-Orientales (2). 


OESTODES. Es « 
—. ° Dr à 
J. L. Le Conre, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p.424. 


Dernier article des palpes maxillaires fortement sécurilorme. =Man- 
dibules courtes, arquées dès leur base, simples au bout. — Tête sub- 
verticale, plane; front déprimé, rétréci par les cavités ntennaires et 
tronqué en avant. — Yeux médiocres, un peu engag “le: protho- 
rax. — Antennes longues, déprimées, de onze articles : { gros, peual- 
longé, 2 très-court, obconique, 3-10 faiblement dentés, M plus long, 
acuminé. = Prothorax plus long que large, assez convexe, légè ent 
arrondi sur les Bqés; ses angles postérieurs aigus, rectilignes, D nt 
carénés, — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres allongées, rétrècies dans 
leur tiers postérieur. — Häncbes postérieures étroites ; tarses assez longs, 
Qgerett pubescents en dessous; le {tr article des postérieurs un peu: 


n Leitschr, 7 51. Gérmar a Éloient décrit de nouveau les deux es- 
pèces déjà publiées M. De Castelnau et sans citer cet auteur. 4 


(2) A. flavus (uteus Germar), nignipes, Castelñ. oc. cit. M: De Castélnau a 
{ransposé li patrie de ces ue il indiqué le premier comme étant-de la 
Chine et la seconde de Java. Cest l'invérse qui est vrai, à moins, ce qui est pos- 
sible, que celui-là ne 86 trouve ‘dans ces deux pays à lafois, Depuis (Hist. nat. 
d. Col. I, p. 254), il l'adécrit de nouveau sous le nom de He plana. — chi- 
nensis, Germar, loc. cit. p.58. 


ne 


Sd. à d 


230 gg. 


plus long que le 2, celui-ci et les suivants décroissantigra uellement, 
— Mésosternum subvertical.— Saillie prosternale repliée en arrière des 
hanches antérieures; sutures prosternales concaves. à 


Ce genre ne comprend que deux petites espèces (1) de l'Amérique 


duNord, dont le fäcies n'a rien qui les éloigne beaucoup des Élatérides 


ordinaires, mais qui cependant me paraissent devoirérentrer dans le 
groupe actuel par suite de l'absence complète de la méntonnière du 
prosternum et de la forme du métasternum qui est conformé comme 
dans les genres qui précèdent et qui suivent, quoique un, peu moins 
acuminé en avant. Toutes deux sont allongées, gréles, “d'un noir assez 
brillant; l’une d'elles (tenuicollis) a les élylrés testacées; chez l'autre 
(graciliformis) il n'y a que les pattes, le bord et lés angles postérieurs 
du prothorax qui soient de cette couleur. 3 e 
À | 


CYLINDRODERUS. [ * 


Escnscn, in Sixpenm. Rev. entom. IV; Tableau (2). 


Dernier article des, palpes ovalaire et obtus au bout. — Mandibules 
médiocres, robustes, brusquement recourbées dans leur moitié Lermi- 
vale et fissiles au bout. — Labre en carré transversal. — Tête plane; 
front déprimé, assez saillantau “devant des cavités antennaires et tron- 
qué.— Yeux assez gros et assez saillants. — Antennes de la longueur 
des trois quarts (mäles) ou des deux tiers (femelles) du corps, linéaires, 
déprimées, velues, de onze articles : 4 gros, ovalaire, 2-3 très-courts, 
subégaux, 4-10 croissant graduellement, {1 plus long. — Prothorax al- 
longé, parallèles ses angles postérieurs aigus, divergents. — Ecusson 
ovale, acüminétemtarrière. — Elytres allongées, parallèles, subdépri- 
mées. — Marches postérieures brusquement élargies aufcôté interne 
en une lame presque carrée; tarses longs, filiformes, finement ciliés; 
leurs articles 1-4décroissant graduellement. — Mésosternüm déclive; 
sacavité sternale peu profonde, basilaire; saillie postérieure duproster- 
num repliée verticalement et mucronée au bout; sutures prosternales 


concaves, — Corps allongé, linéaire. 


A 


Genre établisur le Cebrio femoratus de Germar, insecte du Brésil, 
remarquable par-sa forme allongée, parfaitementparallèle, et lalon-# 
gueur de ses antennes, surtout chez les mâles. Je l'ai souvent rencontré 
aux environs de Rio-Janeiro, où il n'est pas rare; il vit sureles plantes 
basses, et se trouve communément en société avec d'autres espèces de 

a e. Lie 4 > ; 

(1) Et. graciliformis, tenuis, Randall, Boston Journ. of nat. Hist. IL, 

p. 13, 14. 2 | Ô 


(2) Syn. Cepnio, Germar, Ins. Spec. nov. p. 61. 


F4 


CAMEYLIDES, 231 
6 


la famille. Il est de moyenne taille, d'un noir bronzé, avec la base des 
élytres et les cuisses fauves (1). - " 


” à 
MACROMALOCERA. 


esrw.) Hore, Trans. of the eñtom. Soe. 1, p.13. 
(W ) 9 : fil se % 0 

Dernier article des palpes ovalaire et tronqué au bout. — Mandibules 
simples ; très-aiguës. — Labre en demi-cerdle, saillant dans son mi- 
lieu. —"Añtennes plus longues que le corps, déprimées, de douze ar- 
ticles 3 gros, 2-3 très-pelits, égaux, celui-ciempiétant un peu sur la 
base du suivant, 4-10 allongés, égaux, munis d’une petite. ë à leur 
sommet interne, 11 aussi long, subacuminé au bout. — Prothorax al- 
longé, paralèle ses angles postérieurs courts, divergents. — Elytres 
très-longues, subparallèles, arrondies en arrière.— Pa s très-allongées; 
tarses plus longs que les jambes, filiformes ; leurs articl s 1-4 décroissant 


graduellement. — Saillie prosternale aiguë, reçue dans une cavité du 
mésosternum. 


Ce genre ne m'est pas connu en nature et j'expose ses caractères 
d'après M, Hope, en y ajoutant quelques traits empruntés à Ja figure, 
accompagnée de détails, qu'il a donnée d'une des espèces. Ce sont d'as- 
sez grands insectes, propres à l'Australie, qui ressemblent beaucoup aux 
Cruinpnonenus de l'Amérique pour la forme générale; mais dans la fa- 
mille actuelle cette ressemblance ne signifie absolument rien, et ce n’est 
que provisoirement que je les place près du genre en question. M:Hope 
en décrit deux espèces (2). D'après la longueur de leurs antennes, il 
est probable qu'il n'en connaissait ages mâles. M. Westwood(5) nous 
apprend en effet que celles des femelles sont Me de courtes. 


É si Le. 

(1) Latreille {An d. 1. Soc. entom. I, p. 163), qui a placé cet insecte parmi 
lesyGébrionides, semble avoir eu une autre espèce sous les yen, tant la descrip= 
lion qu'il donne des antennes est peu conforme àla réalité. Suivant lui, leur. 
3 article est un peu plus court que le 2e (c’est l’invers® qui a lieu), et la plu- 
parbdes articles, surtout les derniers, seraientmpeu allongés. Hs sont, au contraire, 
très-longs et croisSent graduellement, comme je le dis dans le texte. $ 


(2) M. cenamboides, Cænosa,Moc. cit.; le premier est figuré, pl. 1, £°3 ae. — 
Le Cylindroderus corrigiolatus ae Gérmar (Linn,entom. I, p. 181), qui est 
également de l'Australie, appartient probäblément au genre. 

(3) An Introd. to the mod."clässif of ns. I, p. 241. 


LL 


232 ÉLATÉRIDES. 
+ 


F4 PLASTOCERUS. + 
(Scuauw) J. L. Le Core, Trans.of. the Amer. Phil. Soc. New Ser.X, p. 502 (1). 


Dernier article des palpes*subeylindrique, tronqué au bout. — Man- 
dibules courtes, quéesidès leur base, simples à leur extrémité. — La- 
bre nul (2). — "Tête uñ peu concave; front déclive à partir de l'inser- 
tion des antennes, fortement saillant au-devant d'elles et faiblement 
arrondien avant. — Yeux dégagés, subglobuleux. — Antenties'insérées 
au côté interne des yeux, longues, grêles, de onze articles : médiocre, 
aqué, 2 cour, 3-10-croissant peu à peu et émettant près de leur 
sommet l ng etigréle rameau, 11 plus long que 10 et linéaire, — 
Prothorax z convexe, un peu rétréci en avant, légèrement arrondi 
au milieu de sa base, avec ses angles postérieurs aigus, très-divergents 
et.un peu relevés. — Ecusson brièvement ovale, — Élytres allongées, 
flexibles, subparallèles, arrondies au bout. — Pattes grèles; les quatre 
hanches antérieures coniques, un peu saillantes, subcontiguës; tarses 
longs, à articles 4-4 décroissant successivement ; crochets longs et grêles. 
— Mésosternum petit, enfoui; sa cavité presque nulle. — Prosternum 

“tronqué en avant;,.sa saillie postérieure très-étroile, lamelliforme et flé- 
chie; sutures prosternales rectilignes etobliques. 


Le type du genre est la Callérhipis angulosa de Germar, insecte dé- 
couverl primitivement par M. Friwaldsky, dans la Turquie européenne, 
et retrouvé depuis däns l'Asie-Mineure. Le genre a paru pour la pre: 
mière fois, en 1852 dans le Catalogue des Coléoptères d'Europe, que 
publie annuellement la Société entomologique’ deSteltin, mais les carac- 
tères en ont été donnés seulement par M. J. L. Le Cône, d'après une 
espèce de Californie (P. Schaumii Lec.) qu'il avait reçue de M. Schaum, 
comme élantexactement congénère avec l'espèce typique. C'est sur celle- 
ci que j'ai rédigé la formule générique qui précède. L'unique. exem- 
plaire que j'aie vu parait être un mâle; la femelle n’a pas encore été 
écrite, et j'igncre coment ses antennes sont faites. 

Céb'insecte n'a rien de comtun avec les Caccmuris, parmi lesquels 
Germar l'amplacésilest, au premier coup-d'œil, yoisinèdes CampyLus ét 
ressemble méme assez au C. denticonnis. Néanmoins, para forme de 
son front, l'insertion de ses antennes, la Saillie de ses hanches antérieures 
et intermédiaires, enfin l'extrême petilessé de sa cavité sternale, ce 


(1) Syn. Cazciumis, Germar, Faun. Ins. Europ. XXII, 5. 

(2) M. J. L. Le Conte décrit le labre comme étant soudé avec le front dont 
il est séparé par une suture transvérsale. On voit en eflet cette suture, quoi- 
qu’elle soit peu apparente, mais je doute que la pièce qui se trouve en avant 
d’elle soit le labre: chez aucune espèce de la famille cet organe n’a ni cette 
forme ni cette dimension. 


, heu 


CAMPYLIDES. 233 


n'est réellement plus un Élatéride, et il doit être considéré comme une 
des formes lé plus aberrantes de la famille, Il est d'un noir assez bril- 
lant, avec les élytres d'un fauve testacé et sculptées comme celles des 
Campylus linedris et denticornis. L'espèce américaine m'est inconnue. 
M. J. L. Le Cünte a placé ce geure, ainsi que les deux suivants, parmi 
les Cébrionides. 


EUTHYSANIUS. 


J. L. Le Core, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 502. 


Dernier article des palpes maxillaires cylindrique. — Mandibules mé- 
diocres, simples et aiguës au bout, dentées dans leur milieu. — Labre 
court, subsinué en avant. — Tête presque plane; front subvertical, non 


caréné. — Yeux saillants, dégagés. — Antennes villosules, de douze ar- 


ticles : 1 égal aux deux suivants, 2 court, 3 un peu plus long, 4:11 crois- 
sant graduellement, émettant près de leur sommet un long rameau 
grêle, 12 cylindrique, de moitié plus court que le rameau de 11, — Pro- 
thorax aussi long que large, un peu rétréci en avant, largement et si- 
nueusement arrondi sur les côtés; ses angles postérieurs longs, aigus et 
très-divergents. — Elytres allongées. — Hanches postérieures étroites, 
graduellement élargies en dedans; tarses longs, pubescents, à articles 
4-4 décroissant successivement. — Prosternum à peine arrondi en avant, 
mucroné en arrière; sutures prosternales obliques, reclilignes. 


Ces caractères sont empruntés à M. J. L. Le Conte, qui a établi ce 
genre sur un assez grand insecte découvert par lui en Californie, et 


L LE . . 
qu'il nomme Æ. lautus. Ils sont, comme le dit ce savant entomologiste, 


très-voisins de ceux des PLasrocerus, dont le genre ne diffère essen- 
tiellement que par-la structure des antennes, la forme du front et celle 
des mandibules qui sont plus saillantes, Cet insecte est en entier d'un 
brun marron, finement pubescent partout, et ses élytres sont un peu 
rugueuses et vaguement sillonnées (1). 


APHRICUS. 
J.L, Le Conre, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser, X, p. 501. 


Dernier article des palpes à peine dilaté. — Mandibules longues, 
grêles, falciformes. — Labre très-court, caché sous le front. — Tête 


(1) N y à dans la collection de M. De Laferté-Senecterre un insecterégale- 
mentde Californie, à qui tous ces caractères s’ap iquent parfaitement, si ce n'est 
que Je front est plan, déprimé,ssans trace de p aqué nasale, et que le 12e ar- 
ticle des antennes est aussi long que le raïneau du {ie. La description que 
M: J. L. Le Conte donne de l'espèce, et qui a été faite d'après un soul exem- 
plaire, lui convient aussi très-bien* Serait-6e le mälo? 


234 ÉLATÉRIDES, 


concave; front caréné en avant. — Yeux dégagés, médiocrement sail- 
lants. — Antennes à peine dentées; leurs articles 2-3 réunis, égaux au 4e, 
— Prothorax aussi long que large, convexe, arrondi sur les côtés, sans 
carène latérale ; ses angles postérieurs très-divergents. — Ecusson échan- 
cré en avant, acuminé en arrière, — Elytres allongées, parallèles. — 
Hanches intermédiaires un peu distantes ; les postérieures très-obliques, 
graduellement élargies au côté interne ; tarses longs, pubescents, à ar- 
ticles 1-4 subégaux. — Mésosternum enfoui, légèrement concave. — 
Prosternum tronqué en avant ; sa saillie postérieure arrondie en arrière 
des hanches antérieures. 2 


Je ne connais pas plus ce genre qee le précédent, mais, d'après les 
caractères qui précèdent, il est évident qu'il appartient au groupe actuel. 
M. J. L. Le Conte l’a fondé sur un petit insecte dont il n'a trouvé qu'un 
exemplaire en Californie, et qu'il dit ressembler à un Canprormonus de 
forme grêle et cylindrique. Il est en entier d’un brun marron, et revêtu 
d'une fine pubescences grise, avec les élytres ponctuées en stries. Ce sa- 
vant entomologiste le nomme À. californicus. 


Note. 


Faldermann ayant placé le genre suivant, qui m'est inconnu, parmi 
les Cébrionides, il est très-probable qu'il doit rentrer dans la tribu ac- 
tuelle, et non dans la famille en question, dont la forme de ses jambes 
l'éloigne complètement, 


ISOSOMA. 
FaLoerm. Faun. entom. Transcauc. 1, p. 181. d 


z 

Palpes à articles égaux, subeylindriques; le dernier un peu arrondi 
à son extrémité. — Mandibules robustes, non saillantes, — Tête subflé- 
chie, triangulairement impressionnée sur le front. — Antennes courtes, 
à arlicles 4 plus grand que les autres, subcylindrique, 2 court, nodi- 
forme, 3-4 plus longs, subeylindriques, 5-10 graduellement plus courts, 
comprimés, réniformes, le dernier subcordiforme. — Prothorax à peine 
plus large que long, un peu rétréci en avant, profondément bisinué à 
sa base, avec ses angles aigus. — Elytres quatre fois plus longues que 
le prothorax, subatténuées en arrière. — Pattes gréles; articles des tar- 
ses comprimés, cylindriques. — Prosternam tronqué en avant, sa saillie 
postérieure légèrement proéminente entre les pattes antérieures. 


Le genre ne comprend qu’une assez grande espèce (I. elateroïde) de 
la Russie Transcaucasie ne, subcylindrique, atlénuée à/Ses deux ex- 
trémités, brunâtre et'avec les élytres fortement sillonnées.X me sémble, 
d'après la description, qu’elle doit avoisiner de près ces Dicronycuus ” 
à crochets des tarses simples dont j'ai parlé plus haut.  E 
4 


+ LI 


FAMILLE XXXVL. 


CÉBRIONIDES. 


Bouche rarement inférieure. — Languette sans paraglosses. — Un 
ou deux lobes aux mâchoires, inermes. — Mandibules saillantes, en te- 
nailles. — Labre distinct. = Tête perñchée chez la plupart. — Antennes 
de onze articles, filiformes, insérées sous un rebord du front, près des 
yeux. — Paltes fouisseuses ; cavités cotyloïdes des antérieures ouvertes; 
hanches inter eore Me Len dires globuleuses, celles-ci subconti- 
guës; trochantins nuls; jambes dilatées, leurs éperons bien développés; 
tarses pentamères, parfois munis de lamelles. — Abdomen composé de 
ciny à six segments, tous distincts. — Prosternum sans mentonnière; sa 
saillie postérieure recourbée en arrière des hanches antérieures et plus 
ou moins reçue dans une cavité mésosternale. e 


Ces insectes peuvent se définir en deux mots des Élatérides privés de 
la faculté saltatoire et dont les pattes ont élé organisées pour fouir. Au 
lieu d’être linéaires et pourvues d'éperonsatrès-petits et sujets à dispa- 
raître, leurs jambes, surtout les quatre antérieures, sont plus ou moins 
larges, triangulaires et armées d'éperons très-apparents. 

Cette définition exclut de la famille tous ces genres d'Eucnémides et 
d'Élatérides qu'on y a compris à tort et qui rendent impossible de pré- 
ciser ses limites. Si l'on met de côté cette forme particulière des paltes 
qui impliquent des" abitudes autres que celles des deux familles en 
question, il ne resté plus rien qui distingue essentiellèment ces insectes 
@e ces dernières. C'est là, par conséquent, le caractère unique”quilles 
sèpare de celles-ci, comme c’est la forme des cayités antennaires qui dif- 


féréncie un Eucnémide d'un Élatéride. RAR? 

. Mai pas plus que ces derniers, les Cébrionidesné for ent, dans ces 
linites, un ensemble parfaitement homogène. Ils mi À à deux 
{pes distincts, l’on représenté par le genre PHYSODAGTYLUS, quiles 
ratlache aux Élatérides, l'autre par le genre Cemmo, qui à une tendance 
manifeste vers les Malacodermes. Les quelques détails nécessaires pour 


“ 


236 CÉBRIONIDES. 


compléter la formule inscrite plus haut, trouveront ieux leur place en 
tête de chacane des tribus que forment ces types, qu ici même. 
Abstraction faite des genres introduits mal à propos dans la famille, 
son histoire scientifique se réduit à peu de chose. Il aubira de rappeler 
que Latreille, après avoir dans l'origine placé le genre Cesno parmi ses 
Sternoxes (1), puis parmi les Malacodermes (2), a fini par revenir à sa 
première opinion, en lui adjoignant le genre PaysopacryLus (3). M. De 
Castelnau (4) a fait de tous deux des Malacodermes. Enfin, le dernier 
auteur qui se soit occupé de ces insectes, M. J. L. Le Conte (5), n’a re- 
ë : : ces ra 
gardé la famille que comme une simple division des Élatérides. 


I. Abdomen composé de cinq segments. PHYsSODACTYLIDES. 
AI. _— six — CÉBRIONIDES VRAIS. 
TRIBU I. 

” #, 
PHYSODACTYLIDES. 


Sexes semblables. — Palpes courts et assezsrobustes. — Cinq seg- 
ments abdominaux. — Épisternums rnétatforaciMes étroits, parallèles ; 
leurs épimères presque nulles, — Téguments solides. 


Ce groupe se compose d'un pelit nombre d'espèces rares dans les col- 
lections, disséminées dans l’ancien (6) et le nouveau continent, et dont 
quelques-unes, appartenant à ce dernier, ont seules été décrites jusqu'à 
présent. Toutes ont des rapports intimes avec les derniers genres des 
Élatérides dont elles ne différent que par leurs pattes qui sont encore 
plus fouisseuses que celles des Cesmio. 

Les organes buccaux de cs insectes (7) s'éloignent, à quelques égards, 


(1) Gener. Crust. et Ins. I, p. 251. 

(2) Règne anim, éd. 1, JL, p. 284, et Fam. nat. p. 350. 

3) am. d. 1. Soc. entom. JL, p. 164. 

(4) Mn Bilberm, Revue entom. IV, p.14, et Hist. nat.d. Col. I, p. 252, 
(5) Trâns. of the-Amer: Phil, Soc. New Ser.X, p. 500: € 

(6) D yen à au Sénégal et dans l'Afrique australe ME également 
ibexiste des espèces inédites, voisines des Paxsopac LUS et "qu “devront pro 
bablèment former des genres nouveaux. : DE pere 

(7) Je. n'ai examiné que ceux du Physodactylus Besoli. M: Porty; 
décrits d'après le Pavel n’apas vu la languette qui est complèteme l 
blable à ce 8 Cenios Il assigne également deux lobes aux müchoires ; 
mi gere ‘il donne de ces organes n’en porte qu'un US 
comme contourné ù lui-même, ce qui n’est cer! nement pas ion 


normale, 


+ 


PHYSODACTYLIDES, 237 


de ceux de ces derniers. Le menton est fortement transversal; les man- 
dibules sont moins saillantes, recourhées à angle droit et ne circonseri- 
vent pas un espace vide entre elles; enfin les mâchoires n'ont qu'un 
seul lobe assez grand, arqué et finement cilié. 

On n’a aucun renseignement sur les habitudes de ces insectes; mais, 
d'après la structure de leurs pattes, il est probable qu'ils doivent vivre 
habituellement dans le détritus des arbres en décomposition (1). 


PHYSODACTYLUS. 


Fiscuer pe Wazow. Lettre sur le Physodactyle; in-18, Moscou, 1823 (2). 


Dernier article des palpes légèrement sécuriforme. — Mandibules 
médiocrement saillantes, brusquement arquées. — Tête verticale, plane, 
carrée; épistome tronqué en avant, arrondi aux angles, assez épais el 
caréné. — Antennes assez courtes, à articles { médiocre et gros, 2-3 
courts, égaux, pyriformes, 4-10 transversaux, subperfoliés, 11 ovalaire. 
— Yeux gros, arrondis, en partie engagés dans le prothorax. — Celui- 
ci transversal, légèrement rétréci en avant, assez conyexe; ses angles 
postérieurs médiocres, dirigés en arrière. — Ecusson oblongo-ovale, — 
Elytres allongées, assez convexes, graduellement rétrécies en arrière. 
— Pattes courtes, robustes; hanches postérieures dilatées en: carré 
long au côté interne; trochanters de la même paire très-gros, ovalaires ; 
cuisses renflées, surtout les postérieures, canaliculées en dessous; les 
quatre jambes antérieures comprimées et un peu arquées, les posté- 
rieures droites, plus longues, évasées au bout; tarses très-grêles ; leurs 
trois 4€r$ articles triangulaires, très-grêles à leur base, munis chacun 
d'une longue lamelle ; le 4° très-petit, cylindrique. — Abdomen présen- 
tant de chaque côté, à sa base, une longue et large excavation pour la 
réception des pattes postérieures. — Saillie prosternale verticale en ar- 
rière des hanches antérieures, engageant sa pointe dans une fissure ba- 
silaire du mésosternum. | 


Ces insectes sont de taille moyenne ou un peu au-dessus, presque 
glabres supérieurement, villeux sur la poitrine et l'abdomen, avec les 
pattes plus ou moins ciliées et épineuses. Des trois espèces connues, deux 
(Henningii, clavipes) sont d'un noir brillant, avec le prothorax ferrugi- 


(1) J'ai vu des exemplaires de l'Henningii et du Besckii aux téguments des- 
quels adhéraient des fragments de détritus ligneux, ce qui vient à l’appuide cette 
supposition. 

(2) Un extrait de ce petit écrit, avec la reproduction de la planche qui L'ac- 
compagne, a été donné dans les Ann. d. Se. nat. II, p.448, pl. 27, B, f. 1-6. 
Fischer de Waldheim a, de son côté, reproduit les caractères du genre ayec la 
planche en question dans les Mém. d. 1. Soc. imp. d. nat. d. Moscou, VI, p. 804, 
pl. 25. — Syn. Dneranius, Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 24. 


238 CÉBRIONIDES. 


neux; la troisième (Beskit), plus petite et plus voisine des Élatérides par 
son facies, est en entier de cette dernière couleur; toutes trois ont les 
élytres fortement et régulièrement striées. Elles sont propres au Brésil 
et fort rares dans les collections (1). 
Le genre Dneranius de M. Perty est identique avec celui-ci, comme 
lui-même l’a reconnu plus tard (2). u 


TRIBU II. 
CÉBRIONIDES VRAIS. 


Sexes dissemblables. — Palpes longs, grêles et rigidules. — Six seg- 
ments abdominaux (5). — Episternums métathoraciques graduellement 
rétrécis et acuminés en arrière; leurs “RLDÈFES plus ou moins grandes. 
— Téguments flexibles. 


En outre de la forme des palpes, la bouche présente une particularité 
plus importante et étrangère aux Puysonacrycus aussi bien qu ’aux 
Élatérides. Son plafond est tapissé par une lame membraneuse qui dé- 
borde le labre en avant, recouvre même un peu la base des mandibules, 
et dont le bord antérieur est arrondi aux angles et plus ou moins échan- 
cré dans son milieu, ce qui le fait paraître bilobé (4). Pour le surplus, 
on n'observe dans l'appareil buccal rien qui ne se retrouve dans plu- 
sieurs genres de la famille en question, Les mandibules ne sont pas tou- 
jours saillantes au point qu'il existe un vide entre elles et sont arquées, 
non à angle droit, mais presque en demi-cercle. Les mächoires ont 
deux lobes, dont l'interne petit, trigone, l'externe assez grêle, arqué et 
terminé par un pinceau de poils. Le menton est en carré transversal, 
arrondi aux angles et entier ou sinué en avant. La languette est fort pe- 
tite et dépasse à peine les supports des palpes labiaux; elle est carrée, 
avec son bord antérieur fortement cilié. 

Parmi les autres particularités qui distinguent ces insectes des Élaté- 


(1) P. Henningii, Fischer d. Waldh, loc. cit. — Drep. clavipes, Perty, loc. 
cit. pl. 5, f. 13, avec des détails (Henningüi?) — P, Beskii, Mannerh. Act. Soc. 
Scienc. Fennic. 1840, p. 93. 

(2} Loc. cit. p. 213. Mannerheim (loc. cit.) a émis l'opinion que ce genre de 
M. Perty différait de celui-ci; mais le doute à cet égard n’est pas possible. 

(3) Quelques auteurs en côhptent sept; mais iln’y en a réellement que six. 
Le soi-disant septième est le dernier arceau dofsal qui engaine en partie le 
dernier arceau ventral chez les mâles et le recouvre simplement chez les fe- 
melles, 

(nette lame, qui a échappé à tous les auteurs, correspond probablement 
à ces deux lamelles qu'Erichson a signalées chez les Lamellicornes etauXquelles 
il a donné le nom de Parachilia. Noyez Tome IN, p. 51, note. 


CÉBRIONIDES VRAIS. 239 


rides, les plus remarquables sont : la brièveté de leur prosternum en 
avant, des hanches antérieures, la grosseur de celles-ci, Ja largeur de 
l'ouverture que présentent en arrière leurs cavités cotyloïdes, mais sur- 
tout la forte dissemblance qui existe entre les deux sexes et qui, dans 
l'origine, les a fait regarder comme appartenant non-seulement à des 
espèces, mais à des genres distincts. Les femelles sont plus robustes 
dans toutes leurs parties que les mâles, aptères, et leurs élytres ne re- 
couvrent qu'imparfaitement l'abdomen. Leurs antennes sont en même 
temps aussi différentes que possible de celles de ces derniers. 

Ainsi privées d'ailes, ces femelles ne pouvaient avoir les mêmes babi- 
tudes que les mâles (1). Olivier avait fait connaître depuis longtemps que 
ceux-ci n'apparaissent qu'à la suite des pluies, surtout le soir, et qu’on 
les voit alors voler brusquement et avec impétuosité de côté et d'autre. 
On sait maintenant que les deux sexes, après avoir passé leurs premiers 
élals dans le sein de la terre, ont besoin, pour en sortir, après leur dé- 
veloppement définitif, que celle-ci soit humectée, après quoi les mâles 
apparaissent alors en grand nombre, tandis que les femelles restent 
dans le sol à la surface duquel elles ne présentent que la partie posté- 
rieure de leur corps, attendant dans cette position les approches des 
mâles qui volent à leur recherche et se précipitent en grand nombre 
dans les endroits où elles se trouvent. L'apparition de ces insectes a lieu 
principalement en automne et varie, quant à son moment, selon l'état 
sec ou pluvieux de l'atmosphère. Ainsi que M, Graells l'a démontré, 
lorsque la terre est ramollie par des pluies continues, ils se montrent 
successivement comme les autres insectes. 

Les métamorphoses des Crsrmio n'ont été également dévoilées que 
dans ces derniers temps (2). 

La larve du C. gigas, la seule connue en ce moment, est encore plus 


(1) Voyez: Olivier, Entom. IL, no 30 bis. — Farines, Mém. d. 1. Soc, Linn. 
d. Bordeaux, IV. — Audouin, Diction. classig. d'Hist. nat. II, p. 292, et Ann. 
d. 1. Soc. entom. I; Bull. p. LXVI. — Mittre, Rev. Zool. 1839, p. 55. — 
Graells, Ann, d, 1, Soc. entom. 1837, p. 93, et 1851, p. 10.—M. Guérin-Méneville 
est le premier qui ait observé, dès 1812, l'acouplement du Cebrio gigas, et 
c'est d’après lui qu'Audouin, à qui il avait communiqué ses observations, en à 
parlé dans le Dict. classiq. d’Hist, nat. loc, cit., article Cébrion. 


(2) M. Lucciari (Ann. d. 1. Soc. entom. 1845; Bull. p. CXI) paraît avoir le 
premier découvert la nymphe d’une espèce indéterminée. La série complète des 
divers états du C. gigas a été ensuite observée par M. Lefébure de Cérisy dont 
le travail, remis entre les mains de M. Guérin-Méneville, a été communiqué 
Par ce dernier à. l’Académie des Sciences de Paris (Comptes-rendus, XXXVI, 
1853, p. 223), puis, avec les matériaux qui l’accompagnaient, à MM. Chapuis et 
Caudèze, qui ont les premiers publié la description détaillée de la larve (Mém. 
d. 1. Soc, d. Se, de Liége, VIII, p: 488, p. V, f. 4, a-g). Depuis, M. Lefébure 
de Cérisy à donné au public son travail in eætenso, sous le titre de « Observa= 
cu sur les Métamorphoses du genre Cemio.» Rev. et Magaz. d. Zool., 1853, 
D. 214, pl. 7. 


240 CÉRRIONIDES. 


allongée que celle des Élatérides, parfaitement cylindrique et tout d'uné 
venue. Sa tête, entièrement cornée, légèrement convexe, penchée, pate 
tiellement enfoncée dans le prothorax, est dépourvue d'épistome etprè- 
sente en dessus deux carènes transversales, flexueuses, en avant une 
saillie aiguë, et de chaque côté une autre obtuse et couverle de poils 
d’un jaune doré. Le labre est absent. Les autres organes buccaux con- 
sistent en deux mandibules minces, larges, excavées en dessus, forté- 
ment arquées, munies en dedans d'une dent médiane et à leur base de 
deux rangées de longs poils ; deux mâchoires dont la pièce cardinale, al- 
longée, est soudée au menton dans toute sa longueur, terminées par deux 
lobes libres, l'interne simple, l'externe bi-articulé, et portant des palpes 
de quatre articles ; enfin un menton corné, allongé, suivi d'une languette 
de même nature, munié de deux palpes bi-articulés. Il n’y a point de 
stemmates. Comme celles des Élatérides, les antennes sont insérées près 
des mandibules et peuvent se loger dans un canal du bord externe de 
ces dernières. Le prothorax est plus long que les deux segments tho- 
raciques suivants, tronqué obliquement en dessus, d’arrière en avant, et 
sa partie inférieure s’avance notablement sous la tête. La membrane 
qui le réunit dans ce point à celle-ci est susceptible de se gonfler quand 
Ja larve relève la tête, au point de former une sorte de goitre. En des- 
sus, le prothorax est revêlu presque en entier d'un écusson lisse, en 
dessous d'un écusson médian, ridé, étroit et séparé des bords latéraux 
par deux sillons. Le mésothorax et le métathorax sont courts et revêtus 
en dessous d’écussons encore assez étroits ; en dessus l'écusson du pre- 
mier est lisse, celui du second muni de quatre carènes transversales, 
flexueuses. Les pattes sont rapprochées de la ligne médiane, très-épi- 
neuses et courtes, surtout la première paire qui est rapprochée du bord 
postérieur du prothorax; elles se composent de quatre pièces dont la 
dernière est munie d'un crochet petit et simple. Les neuf segments ab- 
dominaux sont revêtus d'écussons résistants, un peu plus étroits en des- 
sous qu’en dessus ; celui du premier est caréné comme l'écusson dorsal 
da métathorax. Ces segments sont égaux entre eux, sauf le dernier qui 
est beaucoup plus long que les autres, arrondi et dépourvu de prolon- 
gement anal. Les stigmates sont ovalaires et, comme de coutume, au 
nombre de neuf paires ; ils sont situés près du bord antérieur des écus- 
sons dorsaux, le premier sur le métathorax, les autres sur les huit pre- 
miers segments de l'abdomen. 

Ces larves ont ainsi en commun avec celles des Élatérides : l'absence 
de l’épistome et du labre, la soudure des mâchoires avec le menton, le 
lobe bi- articulé des premières, la privation des ocelles et la réception 
au repos des antennes dans une coulisse externe des mandibules. Elles 
en diffèrent par la forme du prothorax, la membrane exsertile qui existe 
entre lui et la tête, l'insertion des pattes, l'atrophie de leur première 
paire, enfin l'absence de prolongement anal, sans parler d'autres carac- 
tères moins importants. 


CÉBRIONIDES VRAIS. 241 


Elles vivent dans les terrains secs et paraissent se nourrir des racines 
. des végétaux. II leur faut plusieurs années, peut-être trois, pour opérer 
toute leur croissance, et, quand celle-ci est terminée, elles se pratiquent 
dans la terre une loge destinée à prolégér la nymphe. 

Leach est le seul qui ait publié jusqu'ici un travail monographique 
sur ces insectes (1). Comme ses prédécesseurs, il n'a Pas su rapporter 
il a connues à leurs mâles et a de plus commis l'erreur 
grave de n’attribuer que quatre articles aux tarses postérieurs, bien qu'il 
y en ait cinq très-apparents. L'ancien genre Cesrio et un autre que 
M.J.L. Le Conte en a récemment séparé, composent à eux seuls la tribu. 


I. Jambes antérieures entières : Cebrio. 
Il. — échancrées en dehors : Scaptolenus. 


CEBRIO. 
Ouiv. Entom. IL, no 30 bis (2). 


Mâles : Dernier article des palpes légèrement sécuriforme ou oblongo- 
Ovale. — Mandibules arrondies en demi-cercle. — Labre entier ou lar- 
gement échancré. — Tête Presque carrée en dessus, légèrement con- 
vexe ou plane ; front déprimé et tronqué ou faiblement arrondi en avant. 
_— Yeux gros, globuleux, libres. — Antennes au moins de la longueur 
de la moitié du Corps, à articles 1 médiocre, en massue arquée, 2-3 
très-courts, égaux, 4-10 allongés, linéaires, subégaux, parfois un peu 
dentés en scie à leur sommet, 11 surmonté d'un faux article grêle. — 
Prothorax Presque toujours fortement transversal, rétréci en avant, avec 
son bord antérieur saillant et arrondi dans son milieu, médiocrement 
convexe; ses angles postérieurs de longueur variable, au plus médiocres, 
lrès-aigus et divergents. — Ecusson oblongo-ovale. — Elytres peu à 
peu rétrécies en arrière, sinuées sur les côtés avant leur milieu, arquées 
en dessus à leur base, — Pattes longues. — Hanches postérieures élargies, 
dans leur moitié interne, en une lame transversale, sinuée en arrière; 
Cuisses et jambes assez robustes: les quatre antérieures de celles-ci 
8raduellement élargies, avec leur angle apical externe saillant: les épe- 
Tons de toutes médiocres ; tarses filiformes, pubescents en dessous, leurs 
articles 1-4 graduellement plus courts. — 8e segment abdominal tron- 


(1) Zool. Journ. 1, p. 33. Voyez sur ce travail une note critique de Dejean 
dans Férussae, Bull. d. Sc. nat. 1824, IL, .p, 103. ; 

(2) Syn. Hawmonia, Latr. Règn. anim. éd. LL, p. 235. — Ananesresa, Boscra, 
Tes, Duuenuna , BroNGNiaRTIA , Leach, Zool. Journ. 1, p. 35 sq.; les trois 
Premiers de ces genres sont établis sur des mâles ; les deux derniers, ainsi que 
le genre Hawmonra de Latroille, adopté par Leach, le sont sur des femelles. — 
SELENODON (Anauesresa), Latr, Ann. d. 1. Soc. entom. UL, p. 163. — Tnicono- 
DERUS, Chevrol. in Guérin-Ménev. Inconogr.; Ins. p. 43; nom déjà employé poitr 
des Orthoptères Par M. Gray, et des Hyménoptères par M, Westwood. 


Coléoptères. Tome IV. 16 


RE 


242 CÉBRIONIDES. 


qué au bout, le 6 conique, — Saillie prosternale fortement fléchie en 
arrière des hanches antérieures. — Corps oblong, ailé. 

Femelles : Antennes plus courtes que la tête, y compris les mandi- 
bules, à articles 2 très-court, 3 plus long, obconique, 4-10 déprimés, 
transversaux, graduellement plus larges, perfoliés, 11 brièvement ova- 
Jaire. — Elytres moins longues que l'abdomen, plus ou moins débiscen- 
tes et isolément arrondies au bout. — Pattes beaucoup plus robustes 
que celles des mâles; tarses plus courts que les jambes, ciliés en des- 
sous, à articles 1-4 trigones, décroissant peu à peu, 5 très-long et ro- 
buste. — 6° segment abdominal triangulaire. — Corps aptère. 


Les Crsrio sont des insectes de taillé au moins moyenne, et dont le 
système de coloration se borne à deux nuances, le jaune ferrugineux et 
le noir brunâtre, tantôt seuls, tantôt combinés de différentes manières, 
mais ne formant jamais un dessin. Les mâles sont revétus en entier 
d'une fine pubescence courte sur les élytres, plus ou moins abondante 
et villeuse sur le reste du corps: Les femelles à qui, par suite de leur 
genre de vie, celte vestiture eut été inutile, sont glabres ou peu s'en faut. 

Les genres que Leach a établis sur ce dernier sexe ne nécessitent au- 
cune observation. Les autres sont basés principalement sur d'insigni- 
fautes modifications des articles des palpes et des antennes. L'un d’eux, 
ANALESTESA, ayant pour type le C. bicolor de l'Amérique du Nord, ne 
mérite un instant d'attention que parce qu'il a été reproduit plus tard 
par Latreille sous le nom de Sezenonon. Ses mandibules plus saillantes 
que dans la plupart des autres espèces, le 3° article de ses antennes 
sensiblement plus long que le 9e, son prothorax presque carré, et son 
corps plus parallèle et plus déprimé que de coutume, sont tout ce qui le 
distingue. 

Quant à celui que M. Chevrolat a proposé, sous le nom de Tri6oN0- 
penus, pour le C. fuscus de Fabricius, les seuls caractères qui lui sont 
assignés portent sur les palpes qui sont plus courts et le prothorax qui 
est triangulaire. 

Le genre parait propre jusqu'ici à la Faune méditerranéenne, à l'A- 
frique australe, à l'Amérique du Nord, y compris le Mexique, et à l'Aus- 
tralie. On en a déjà décrit vingt-cinq espèces (1); mais comme elles sont 
très-voisines les unes des autres pour la plupart, plusieurs devront sans 
doute être supprimées. 


(1) Esp. de l'Europe mér. : C. gigas (© longicornis O1., promelus Leach; 
Q brevicornis Ol;, Hammonia Latreillei Leach), ruficollis (o Fabricii 
Leach, santhomerus Hoffmans.; © Ham. melanocephala Leach), Fab. Syst. EI. 
I, p. 14. — festaceus, Casteln, Hist. nat. d. Col. I, p. 253 (ruficollis? F).— 
suturalis, Boisduv. Faun. de l'Océan. IL, p. 112.—strictus, Gené, Ins. Sardin: 
fase. I, p. 17, pl. L, f. 8. — Carenoi (lisez Carenonis), Graells, Ann. d. 1. 500: 
ent. 1847, p. 306, pl. 4, n° 1, f. 4 D, et 1851, pl. 1, £.1 9. — rufifrons, 
Graells, ibid. 1851, p. 13, pl. 1, £. 207.— Dufouri, Amorii, Graells, Mém. 
d. V'Acad. de Madrid; Scienc. U, p. 111, pl. 8, f. 4-5 d'— Benedicti, L- Fairm. 


CÉBRIONIDES VRAIS, . 43 


SCAPTOLENUS. 
3. L. Lx Cowre, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 504. 


Mâles : Palpes très-longs. — Mandibules circonscrivant un grand es- 
pace vide. — 3° article des antennes plus long que le 2, — Angles pos- 
térieurs du prothorax prolongés en une longue épine aiguë. — Jambes 
antérieures largement et fortement échancrées en dehors, avec leur angle 
apical très-saillant, ce qui les fait paraître bi-dentées; les éperons de 
toutes très-grands ; tarses très-longs, — bo segment abdominal tronqué. 
— Le surplus comme chez les Ceprro. 


Les caractères essentiels de ce genre sont la forme des jambes anté- 
rieures, la longueur des éperons qui les terminent, ainsi que les deux 
autres paires, et la forme du 5° segment abdominal; les autres ne sont 
que secondaires. ; 

Il est établi sur quelques espèces du Mexique, dont deux seulement 
sont décrites et qui affectent deux formes différentes : l'une, le Cebria 
femoralis de M. Chevrolat (1), ressemble au €. ruficollis d'Europe, 
mais est plus rétrécie en arrière et hérissée de longs poils; l’autre, le 
C. Chevrolatii de M. Guérin-Méneville (2), a la forme parallèle et la ves- 
Liture peu abondante du C. bicolor des Etats-Unis. J'en connais deux au- 
tres espèces voisines du premier, Les femelles de ces insectes n'ont pas 
encore élé découvertes. 


Ann. d. 1. Soc. ent. 1849, p. 420. — Moises, L. Fairm. ibid. 1852, p. 82. — 
neapolitanus ©, fuscatus d', A. Costa, Ann. degl. Aspir. natur. Ser. 1, IL, 
p: 137. — Esp. de l’Asie mineure : €. nigricollis, Casteln, in Silberm. Rev. 
ent. IV, p. 16. — Esp. de l'Algérie : C. abdominalis, Casteln. Hist. nat. à. Col. 
I, p. 253. — Guyonii, Guérin-Ménev. Rev. Zoo. 1844, p. 403. — barbarus, 
dimidiatus, attenuatus, melanocephalus, numidicus, nigricans, Lucas, Explor. 
d. l’Algér.; Entom. p. 170. — Esp. de l'Afrique mér. : C. fuscus, Fab. Syst. 
EL. I, p. 14.— pallens, Bohem. Ins. Caffrar. L, p. 421.— Esp. des États-Unis : 
C. bicolor, Fab. Syst. El. IL, p. 14, et Palis.-Beauv. Ins. dAfriq. et d'Amér. 
P. 8, pl. 7, £. 2. — simpleæ, confusus, J. L. Le Conte, Trans. of the Amer, 
Phil. Soc. New Ser. X, p. 503. — Esp. de l'Australie : C. rubripennis, Guérin- 
Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 70. 

Dans cette liste ne figurent pas les espèces suivantes, décrites par Leach g 
toutes ont besoin d’être revues, notamment celles de l'Amérique du Nord, dont 
M. J. L. Le Conte n’a pas parlé : Analestesa testacea (patrie inconnue); Boscia 
Dicea, Punclata, olivacea, glabra, minuta, de l'Amér. du Nord; Cebrio morio, 
d'Espagne ; Dumerilia pulchra, du Cap; Brongniartia atra, d'Algérie. 

(1) Col. à. Mexiq. Cent. I, fase. 8, n° 200; cette espèce est répandue jus- 
que dans le Texas. 


@) Rovue Zool, 1844, p. 255, et Mag. d. Zool.; Ins. pl. 145: 


FAMILLE XXXVII. 


CÉROPHYTIDES. 


Bouche inférieure, — Languette sans paraglosses. — Deux lobes aux 
mächoires, inermes. — Labre indistinct. — Tèle petite, penchée, rétrac- 
tile. — Antennes insérées sur une saillie du front entre les yeux, de 
onze articles, flabellées chez les mâles, dentées chez les femelles. — 
Cavités cotyloïdes des pattes antérieures étroitement ouvertes en arrière; 
hanches antérieures et intermédiaires petites, globuleuses, leurs tro- 
chantins nuls; les postérieures lamelliformes, planes, rétrécies de de- 
hors en dedans, non canaliculées en arrière; tarses pentamères. — Ab- 
domen composé de cinq segments, tous distincts. — Prosternum muni 
d'une mentonnière en avant ; sa saillie postérieure imparfaitement reçue 
dans une petite cavité mésosternale. 


Cette famille, la dernière de celles établies aux dépens des Sternoxes 
de Latreille, ne comprend que son genre CEroPHYTum. 

On place généralement ces insectes parmi les Eucnémides; mais la 
forme de leur tête et le mode d'insertion des antennes ne permettent 
absolument pas ce rapprochement. La première a la plus grande analo- 
gie avec celle des Rhipicérides et en particulier avec celle des Zenoa ; 
les secondes ne sont insérées comme dans aucune des familles qui pré- 
cèdent. Un caractère plus important encore se trouve dans la forme des 
hanches postérieures, qui sont de simples lames enfouies dans leurs ca- 
vités cotyloïdes, au niveau des segments de l'abdomen, et sur lesquelles 
ge meuvent les cuisses de la même paire, au lieu d'être reçues au repos 
dans un canal de leur bord postérieur. Cette structure est étrangère 
non-seulement aux Sternoxes, mais à tous les Malacodermes de Latreille, 
sans aucune exception. Elle suffirait à elle seule pour motiver l'établis- 
sement d'une famille à part. ; 

D'un autre côté, les Cenoenyrum se rapprochent des Eucnémides par 
la réduction de leurs organes buccaux et l'absence du Jabre, mais s'en 
éloignent par la présence au prosternum d'une mentonnière aussi dis- 
tincte que chez beaucoup d'Élatérides. Ils peuvent sauter comme ces 


CÉROPHYTIDES. 245 


derniers, mais non à laide du mécanisme propre aux Sternoxes. C'est 
en rapprochant du prothorax les pattes antérieures, puis les débandant 
d’une manière subite, qu'ils sont lancés à une plus ou moins grande hau- 
teur. Cette particularité, observée par M. Haldeman (1) chez l'espèce 
américaine du genre, doit se retrouver dans celle d'Europe, chez la- 
quelle on ne l’a pas encore signalée. 

Avec un assemblage aussi insolite de caractères, les Cenoenyrum ont 
dû naturellement causer quelques perplexités aux Entomologistes. La- 
treille, après les avoir d’abord placés parmi les Buprestides (2), puis 
parmi les Élatérides (5), a fini (4) par en faire un groupe de ses Ster- 
noxes équivalant à ces deux familles et aux Eucnémides. On a vu plus 
baut les genres hétérogènes qu'il leur associait. En dernier lieu, 
M... L. Le Conte (5) les a réunis aux Perornops et en a fait une section 
des Eucnémides, groupe qui n’est pour lui qu'une sous-famille des Éla- 
térides. Antérieurement (6) il avait émis l'opinion que ces insectes doi- 
vent rentrer parmi les Cébrionides. 


CEROPHYTUM. 
Larn. Gen. Crust. et Ins. IN, p. 375 (7). 


Palpes robustes; leur dernier article plus grand que les précédents, 
fortement sécuriforme. — Tête petite, repliée verticalement presque 
dans sa moilié antérieure, avec une saillie carénée à la base du repli. — 
Yeux médiocres, subarrondis et saillants. — Antennes longues, à arti- 
cles 1 allongé, gros, subcylindrique, 2 transversal, 4-10 subégaux, en- 
voyant à leur base interne chez les mâles un long rameau claviforme, 
obtusément dentés chez les femelles, 11 très-allongé et dirigé en dedans 
chez ceux-là, oblongo-ovale et longitudinal chez celles-ci. — Prothorax 
transversal, convexe, arrondi et rétréci sur les côtés en avant; ses an- 
gles postérieurs courts et divergents. — Ecusson en triangle curviligne. 
— Elytres un peu plus larges que le prothorax, médiocrement convexes, 
subparallèles et légèrement rétrécies en arrière. — Pattes assez longues, 


({)Proceed. of the Acad, of Philad, III, p. 150, 


(2) Règne anim. 6d. 1, I, p. 229, et Fam. nat. p. 247. Dans ses ouvrages an= 
{érieurs, où Latreille n’avait pas encore divisé ses Sternoxes en Buprestides et 

latérides, le genre Cenoruyrum, associé aux Mezasis, suit immédiatement les 
Burnesris, ce qui revient au même, 


(3) Règne anim. éd. 2, IV, p. 453. 

(4) Ann. d. 1. Soc. entom. III, p. 133. 

(5) Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser, X, p. 420. 
(6) Proceed. of the Acad. of Philad, VI, p. 229. 


(7) Syn. Cnona, Haldem: Proceed. of the Acad. of Philad. IL, p. 150, — 
Merasis, Latr, Hist, nat. d. Crust. et d, Ins. IX, p. 76. 


Pas o go où 


946 CÉROPHYTIDES. 


trochanters des intermédiaires et des postérieurs allongés, placés dans 
l'axe des cuisses; celles-ci assez robustes, linéaires; tarses médiocres, 
leur 4er article allongé, surtout aux postérieurs, le 4° court, cordiforme ; 
crochets pectinés. — Corps oblong, subparallèle. 


Ce genre remarquable se compose en ce moment de deux espèces, 
l'une d'Europe (1) qui en forme le type, l'autre (2) de l'Amérique du 
Nord, toutes deux de taille médiocre, noires, presque glabres, pone- 
tuées, avec les élytres rugueuses et régulièrement striées. Ce sont des 
insectes rares et qui se trouvent sur les troncs des arbres ou dans leur 
intérieur. > 

C’est sur la femelle de la seconde que M. Haldeman a établi son 
genre Cnorea, qu'il a reconnu lui-même, plus tard (5), être identique 
‘avec celui-ci. 


(1) C. elateroides, Latr. loc. at.; figuré dans Guérin-Ménev. Icon. Ins. pl. 12, 
1. 6. 

(2) C. pulsator, Haldem. loc, cit., et 3. L. Le Conte, ibid. VI, p. 230, et 
Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser. X, p. 421. 

(2) Proceed. of the Acad. of Philad. IL, p. 348. 


FAMILLE XXXVIIT. 


RHIPICÉRIDES. 


Menton corné, — Languette petite, sans paraglosses, dépassant fai- 
blement le menton, — Un seul, rarement deux lobes aux mâchoires, 
lamelliformes. — Mandibules en tenailles, plus ou moins saillantes, — 
Labre pelit, en général soudé à l'épistome. — Antennes insérées au 
bord antérieur et interne des yeux, de onze articles, flabellées ou pec- 
tinées chez les mâles. — Hanches antérieures et intermédiaires conico- 
cylindriques, saillantes ; les cavités cotyloïdes des antérieures très-large- 
ment ouvertes en arrière; leur trochantins grands et transversaux; 
hanches postérieures canaliculées postérieurement; tarses pentamères ; 
leur 5° article pourvu d’un onychium très-développé et sétigère. — Pa- 
rapleures métathoraciques en général extrêmement larges. — Cinq, ra- 
rement six segments abdominaux, tous distincts. 


Famille très-naturelle, caractérisée par l'existence simultanée de han- 
ches antérieures et intermédiaires conico-cylindriques, de trochantins 
antérieurs très-apparents et d'on onychium au pénultième article dés 
tarses. Cette combinaison de caractères lui est exclusivement propre et 
la sépare nettement des Malacodermes proprement dits, avec lesquels 
elle est généralement confondue. 

Les téguments de ces insectes présentent la même solidité que dans 
les deux familles précédentes. Leur tête est plus ou moins saillante, 
simplement penchée, cylindracée ou obconique et souvent renflée à sa 
base, Elle est généralement munie à la partie antérieure du front de 
deux tubercules servant à l'insertion des antennes et qui sont fréquem- 
ment réunis entre eux par une carène transversale; en avant l’épistome 
devient subitement vertical ou s’abaisse par une pente rapide. 

Le labre est soudé avec ce dernier-dans la plupart des espèces et, par 
suite, peu distinct. Sauf chez les Cazcimmmis et les ZenoA, les mandi- 
bules sont très-saillantes et ont beaucoup de rapports avec celles des 
Cébrionides, tout en présentant des différences essentielles. Elles sont 
plus larges, plus robustes, toujours brusquement gecourbées à leur ex- 


248 RHIPICÉRIDES. 


trémité qui est lisse, {andis que la base est pubescente ou rugueuse; 
en dedans, près de leur base, il existe au moins une dent. Quant aux 
autres organes buccaux, les Cazcinurers ont seules deux lobes aux mà- 
choires; la languette ne varie pas, et le menton n’est guère plus stable 
dans sa forme que celui des Sternoxes. 

Les yeux sont constamment situés à une distance notable du prothorax. 
Les antennes sont de longueur en général médiocres, et il n’est pas sûr 
que dans tous les genres elles soient flabellées seulement chez les mâles. 
Par une exception très-rare chez les Coléoptères, celles des RarpicerA 
comptent plus de onze articles et en ont quelquefois près de quarante. 
Le prothorax est toujours transversal et obconique ou trapéziforme. Les 
élytres sont un peu plus larges que lui à leur base et de forme variable; 
elles recouvrent des ailes bien développées. 

Les pattes sont de longueur normale et ambulatoires. Les hanches an- 
térieures sont souvent contiguës et jamais notablement distantes. Les 
postérieures sont très-épaisses, fort étroites en dehors et brusquement 
dilatées au côté interne en une lame carrée. Les jambes sont terminées 
par deux éperons de longueur médiocre, mais robustes, sauf chez les 
Cacrimmrris où ils sont aussi réduits que ceux des Élatérides. Les 
mêmes et les Zenoa sont les seuls dont les tarses soient dépourvus de 
lamelles. Ces dernières existent en général aux quatre tarses antérieurs 
et diffèrent de celles des Sternoxes en ce qu'elles sont doubles. 


Le métasternum est ample et envoie entre les hanches intermédiaires 
une saillie assez prononcée et aiguë; ses parapleures sont remarquables 
par leur extrême largeur et le développement de leurs épimères. Le 
mésosternum varie assez, mais ne présente jamais aucun vestige de 
cavité pour la réception de la saillie prosternale qui manque d'ailleurs 
souvent et qui, même à son maximum de développement, ne forme qu’un 
mince filet enfoui entre les hanches antérieures. 

Les Rhipicérides sont tous exotiques et, pour la plupart, très-rares 
dans les collections. Le peu de renseignements qu'on a sur leurs habi- 
tudes trouvera sa place plus loin; on n’en possède aucun sur leurs pre- 
miers élats. 

L’établissement de la famille est d'une date assez récente et dû à 
Latreille dans son travail posthume sur les Serricornes (1), où elle figure 
comme une section de ces derniers équivalente aux Sternoxes. Anté- 
rieurement (2), il avait constamment placé ces insectes parmi les Cé- 
brionides. M. De Castelnau en a donné une monographie (3) dont tous 
les genres et les espèces ont été revus avec soin par M. Guérin-Méne- 


(1) Ann. d. 1, Soc. entom. III, p. 167. 


(2)sRègne anim. éd. 1, IL, p. 235; Fam, nat.p. 350; et Règne anim. éd. 2, 
IV, p. 459. . 


(3) Ann. d. 1. Soc. entom, I, p. 225. 


RHIPICÉRIDES. 249 


ville (1) dans ces dernières années. Ce sont les seuls travaux généraux 
dont ce groupe ait été l’objet. Il ne comprend que les six genres qui 


suivent. 
I. Tarses sans lamelles. 
Antennes flabellées chez les mâles : Calirhipis. 
— subpectinées — Zenoa. 
II. Tarses pourvus de lamelles. 
a Antennes de plus de onze articles : Rhipicera. 


aa — seulement de — 
Leurs articles 3-10 fortement transversaux : Sandalus, Chamoerhipis. 
— — obconiques : Plyocerus. 
CALLIRHIPIS, 


LarTR. Règn. anim. éd. 2, IV, p. 459 (2). 


Menton de forme variable. — Deux lobes aux mâchoires subégaux, 
aigus et pénicillés. — Palpes médiocrement robustes; le dernier article 
des maxillaires oblongo-ovale, acuminé, celui des labiaux ovalaire, plus 
obtus.— Mandibules courtes, très-épaisses, rugueuses, sauf à leur pointe; 
celle-ci précédée d'une dent. — Labre libre, fortement transversal, en- 
tier. — Tête de longueur variable, munie ou non d'une saillie transver- 
sale à la base de l'épistome; celui-ci le plus souvent oblique. -— Yeux 
gros et saillants, le plus souvent contigus au prothorax. — Antennes mé- 
diocres, de onze articles : 4 grand, en massue arquée, 2 très-court, 3-10 
obconiques, graduellement atténués, flabellés; leurs rameaux grêles, 
graduellement plus longs, 41 linéaire, très-long. — Prothorax transver- 
sal, fortement rétréci d'arrière en avant, sans carène marginale, dé- 
primé en arrière, plus ou moins convexe en avant, faiblement bi-sinué à 
sa base. — Ecusson suborbiculaire. — Elytres plus ou moins allongées, 
en général subeylindriques.— Pattes assez longues; tarses cylindriques, 
ciliés, à articles 1 de longueur variable, 2-4 égaux, le plus souvent courts, 
Strès-long; crochets fortement arqués. — Parapleures métathoraciqueg 
médiocrement larges; leurs épimères petites. — Saillie prosternale 
presque nulle, rejoignant entre les hanches antérieures une saillie da 
mésosternum. — Six segments abdominaux. 


 Indépendamment de l'absence des lamelles sous les tarses, ce genre 
diffère des suivants (ZenoA excepté) par un si grand nombre de particu- 


larités, notamment dans les organes buccaux, qu'il conviendrait peut- 
être d'en former une tribu à part. 


Je n'ai pas été plus heureux que M. De Castelnau dans la détermina- 


(1) Spec. et Iconogr. génér. d. Anim. artic. fase. 1 et 2. 
@) Syn. Siwranus, Blanch. Voy. au Pôle Sud ; Entom. texte, p. 82. 


nés 2 eo Di. 2. 


nt + Me à er 20 À mme PR ER EE ET Pen à D EN 2e ET, TPM 


250 RHIPICÉRIDES. 


tion des sexes de ces insectes. Tous les exemplaires que j'ai vus, en assez 
grand nombre, avaient les antennes également flabellées (1) et six seg- 
ments à l'abdomen. Deux petites saillies cornées qu'on observe chez 
quelques espèces américaines, au bord antérieur du prosternum (2), et 
que cet entomologiste était porté à regarder comme propres à l'un des 
sexes, existent aussi bien chez les femelles que chez les mâles. 

Les Cazzimmreis sont de beaux insectes, tous au-dessus de la taille 
moyenne, très-variables sous le rapport du facies, de la sculpture des té- 
guments et même des couleurs; cependant, sous ce dernier rapport, la 
plapart ne présentent qu'une livrée uniforme d’un noir tantôt foncé, 
tantôt brunâtre ou d’un brun ferrugineux. Le plus grand nombre égale- 
ment ont quelques lignes saillantes sur les élytres. 

Il y a de ces insectes aux Indes orientales, dans l'Australie et dans les 


régions intertropicales de l'Amérique ; on en a même découvert récem- 


ment une espèce en Syrie. Tous sont plus ou moins rares dans les col- 
lections (3). 


(1) Parmi les espèces citées plus bas, il en est deux (C. castaneus et Simianus 
bicolor) dont les femelles sont indiquées comme ayant ces organes simplement 
pectinés. 

(2) Ces saillies ne sont pas des dépendances du prosternum, mais bien ces 
deux piliers destinés à soutenir la tête en dessous et que M. Strauss-Durckheim 
(Anatom. du Melolontha vulgaris, p. 75) a nommés pièces jugulaires. Elles 
existent chez tous les Coléoptères, surtout ceux dont la tête est engagée dans 
le prothorax. Les seules espèces du genre actuel où elles deviennent ainsi ap- 
parentes, sont, à ma connaissance, les C. bicolor, scapularis, Hoodii et Laporte. 
M. Saunders, en décrivant le Hoodii, a également parlé de ces saillies,, mais 
sans reconnaitre leur véritable nature. M. De Castelnau (Hist. nat. d. Col. I, 
p. 256) a proposé pour les espèces qui présentent ce caractère, un genre à part, 
sous le nom de CELanoniA, genre parfaitement superflu. 

(3) M. De Castelnau (Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 244) en a décrit 14 espèces 
qu’il a divisées en deux sections, l’une comprenant celles de l’ancien, l’autre 
celles du nouveau continent. Mais les caractères qu’il assigne à ces sections sont 
assez vagues et médiocrement exacts. Depuis, on en a décrit quelques autres 
qui sont intercalées dans la liste suivante : 

Esp. de l’ancien continent : C. Dejeanii,, Latr. Guérin-Méner. Iconogr. Ins. 
pl. 13, f. 6, et Noy. d. 1. Coq.; Entom. pl. 2, f. 4; type du genre; Amboine et 
Java. — javanica, orientalis, Casteln. loc. cit.; Java. — ruficornis, Gray in 
Griffith, Anim. Kingd. Ins. I, p. 366, pl. 39, £. 2; Australie. — Templetonii, 
Championiüi, Westw. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, LL, p. 234, pl. 12, f. 4 
et 2; Ceylan. — castaneus, Hombr. et Jaquin. Voy. au Pôle Sud; Entom. 
p.81; Col. pl. 6, f. 5; Nouvelle-Guinée. — Blanchei, Chevrol. Rev. et Mag. d. 
Zool. 1854, p. 396, pl. 6, f. 4; Syrie (Beyrouth). 

Esp. du nouveau continent: C. Latreillei Casteln.; Brésil. — Lacordairei, 
Lherminiert, brunnea Casteln.; Guadeloupe — westita Casteln.; Mexique. — 
Goryi, Guérin-Ménev. Icon. ns. pl. 13, £. 5; Brésil. — Childreni, Gray in Grif- 
fith, loc. cit. p. 365, pl. 39, f. 1; Brésil. — bicolor, scapularis Casteln.; Brésil. 
— chilensis Casteln.; Chili. — Hoodit, Saundérs, Trans. of the entom.. Soc. L, 


EE RE TN CE 


RAIPICÉRIDES 251 


Je ne vois rien dans les caractères assignés par M. Blanchard à son 
genre Simranvs, qui le distingue de celui-ci. La seule différence con- 
sisterait en ce que la tête serait presque droite et complètement dégagée 
du prothorax. Il y a d’autres espèces, surtout parmi celles d'Amérique 
(par ex. bicolor), où il en est de même. Ce genre a été établi sur un 
exemplaire femelle d’une espèce découverte dans l’île Céram (1). 


ZENOA. 
Say, Boston Journ. of nàt. Hist. I, p. 153. 


Antennes robustes, subpectinées chez les mâles, obtusément dentées 
chez les femelles à partir du 3° article. — Abdomen composé de cinq 
segments. 


Pour le surplus, ce genre ne diffère en rien des Cazzrrmrris, et je 
ne l’adopte qu’en hésitant. Say l’a proposé en peu de mots pour un in- 
secte de l'Amérique du Nord, qu'il venait de rapporter avec doute au 
genre Sanpazus, sous le nom de S. brunneus, et qui n'est pas autre 
chose que le Welasis picea de Palissot-Beauvois (2). Ne connaissant pas 
les Cacrinmiris, Say le trouvait fort différent des Sanparus auxquels 
il le comparait, mais il est si voisin des premières qu'on pourrait sans 
inconvénient le leur adjoindre en en formant une section à part. 

Cet insecte à la forme assez courte de certaines Cacrinmreys in- 
diennes ; il est d'un noir brunâtre assez brillant, et ses élytres, qui sont 
rugueuses, présentent quelques lignes élevées. Say dit l'avoir pris sous 
des.écorces d'arbres en voie de décomposition, 


RHIPICERA. 
Larr. Règn. anim. 64. 2, I, p. 235 (3). 


Menton triangulaire, arrondi ou acuminé en avant. — Palpes robus- 
tes, leur dernier article ovalaire où subeylindrique. — Mandibules ro- 


p. 151, pl. 14, £. 3; Montevideo. — Laportei, Hope, ibid, IV, p. 181, pl. 15, £. 1; 
Colombie. 

(1) S. bicolor, loc. cit. Col. pl. 6, £. 3; la planche porte Calirhipis bicolor; 
ce nom devra être changé, étant déjà employé, comme on vient de le voir. 

(2) Ins. d'Afriq. et d’Amér. p. 7, pl. 7, f. 1. Le Z. vulnerata de M. J. L. Le 
Gonte (Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2,1, p. 89) n’en est qu’une vâriété 
à tache rougeâtre sur le prothorax, comme ce savant entomologiste l’a, depuis 
(Proceed. of the Acad. of Philad, MI, p. 229), reconnu lui-même. 

M. Guérin-Méneville m'a communiqué, sous le nom de Callirhipis unicosta- 
lus, une seconde espèce du genre, provenant de la Colombie. 

(3) Syn. Pouvromus, Dalm, Nov. Act. Holmiens. I, 1819, p. 120, et Anal. en- 
tora. p. 18. — Pryocenus, Hoffmans. in Wiedem, Zool. Magaz. I, 1, p. 28. — 
Hispa Fab., Drury. — Prius Fab., Herbst. : 


“ 


252 RHIPICÉRIDES. 


bustes, saillantes, droites, puis arquées et simples au bout, munies d'une 
dent interne à leur base. — Labre peu distinct, soudé à l'épistome. — 
Tête obconique ou cylindracée en arrière des yeux, carénée transver- 
salement au niveau du bord antérieur de ceux-ci; épistome vertical. — 
Antennes insérées sur deux saillies, médiocres, de plus de onze articles: 
1 grand et arqué, 2 très-court, simple; les autres très-courts aussi, 
flabellés en éventail chez les mâles, pectinés chez les femelles, — 
Yeux assez gros et saillants. — Prothorax transversal, rétréci en avant, 
plus ou moins convexe, bisinué à sa base, — Ecusson orbiculaire ou en 
triangle curviligne, très-court. — Elytres allongées, cylindracées, rétré- 
cies dans leur tiers postérieur, — Pattes assez robustes; tarses médio- 
cres, à articles 1-4 trigones, échancrés, graduellement plus courts, mu- 
nis de lamelles, 5 allongé; crochets robustes. — Métasternum rétrécr 
et saillant en avant; ses parapleures très-larges, leurs épisternums ré- 
trécis d'avant en arrière, — Mésosternum et prosternum variables. — 
Corps épais, en général subeylindrique. 


Le nombre insolite des articles des antennes distingue éminemment 
ce genre du reste de la famille; il varie selon les espèces et est toujours 
moindre chez les femelles que chez les mâles (1). Le mésosternum pré- 
sente aussi quelques différences, mais qui sont simplement spécifiques. 
De plus importantes existent dans d'autres organes, et M. Guérin-Mé- 
neville s'en est servi pour diviser le genre en trois sections auxquelles 
il a donné des noms. 

Les RurpicerA proprement dites ont le corps subeylindrique, les ra- 
meaux antennaires très-longs chez les mâles, le dernier article des 
palpes ovalaire et les lamelles des tarses Loutes bien développées. Les 
espèces sont américaines (2). 

Avec une forme générale et des antennes semblables, les Acarno- 


(1) Ces articles sont si courts et si serrés, surtout les terminaux, qu'il n’est 
pas facile de s'assurer exactement de leur nombre, M. Guérin-Méneville (Spec: 
et Icon. d. Anim. artic. fase. 1), le seul auteur qui lait fait entrer dans la ca- 
ractéristique du genre, en assigne de 16 à 40 aux mâles, et se borne à dire pour 
les femelles qu’elles en ont moins. Je trouve les chiffres suivants dans les es 
pèces que j'ai sous les yeux : marginata : mâle, 33, fem. 23 (M. De Castelnau 
en assigne 35 au mâle, 21 à la fem.; Dalmann, 23 à cette dernière); Dalmanni: 
mâle, 27, fem. 20; femorata : mâle, 37, fem. 23; myslacina : mâle, 25; vetusla: 
mâle, 49. Il est probable, du reste, que, de même que chez les Pronus, ces 
nombres sont sujets à varier un peu dans la même espèce, et que dès-lors ils 
ne sont pas rigoureusement spécifiques. 

(2) R. marginata, Kirby, Trans. of the Lion. Soc. XIE, p. 385, pl. 11, f. 3. 
M. Guérin-Méneville cite à tort Latreille (loc. cit.) au sujet de cette espèce; 
il n’en a pas parlé. — Dalmanni, Westw. in Drury, Ilustr. éd. 2, p. 74 (Pol. 
femoratus Dalm.). — cyanea, Guérin-Ménev. Iconogr.; Ins. p. 44, pl. 13, f. 7. 
— abdominalis, Klug, Entom. Brasil. Specim. sec. p. 12. Toutes des. diverses 
parties du Brésil. 


tr :hmbbidit (3 © MÉÉMRSESRESREERESS 
F 


RHIPICÉRIDES, 253 


æmpis ont le dernier article des palpes subcylindrique, tronqué au 
bout, et les lamelles du 1° article des tarses beaucoup plus petites que 
les suivantes. La Nouvelle-Hollande est leur patrie (1). 

La troisième section, celle des Ocrconmipis, ne comprend qu’une es- 
pèce (2) également australienne et remarquable par sa forme courte et 
robuste, et la dilatation de ses tarses dont toutes les lamelles sont gran- 
des ; le dernier article de ses palpes est ovalaire comme dans la pre- 
mière section. 

Ces insectes sont par conséquent propres à l'Amérique du Sud et à 
l'Australie. Ils sont d'assez grande taille, de couleurs variées, et leurs 
habitudes sont peu connues. On n’a rien ajouté à ce que j'ai dit il ya 
déjà longtemps (5) de celles de la marginata, l'espèce commune du Bré- 
sil, qu’on trouve çà et là sur les feuilles dans les bois et sur les plantes 
basses. Les femelles sont beaucoup plus rares que leurs mäles dans les 
collections. 


SANDALUS. 
Knocn, Neue Beytr. 3. Inseklenk. p. 131 (4). 


Menton en triangle curviligne ou ovale. — Palpes très-robustes; der- 
nier article des maxillaires brièvement ovalaire, celui des labiaux 
oblongo-ovale, — Mandibules robustes, saillantes, brusquement ar- 
quées et lisses en avant, munies d'une dent obtuse à leur base interne, 
— Labre très-petit, soudé à l'épistome. — Tête subcylindrique et un 
peu renflée en arrière des yeux, munie de tubercules antennaires; épis- 
tome vertical. — Yeux gros et saillants chez les mâles, plus petits chez 
les femelles. — Antennes médiocres, de onze articles : 4 en massue ar- 
quée, 2 transversal, 3-11 très-courts, prolongés en un rameau large et 
aussi long que l'antenne chez les mâles, pectinés chez les femelles. — 
Prothorax transversal, convexe, rétréci en avant, bisinué à sa base, 
muni d'une carène marginale oblique el excavé sur ses flancs. — Ecus- 
son suborbiculaire.— Elytres cylindrico-ovales. — Pattes robustes ; tar- 
ses déprimés, surtout chez les mâles, à articles 4-4 trigones, échancrés, 


(1) R. femorata, Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 458. — Reichei, 
Guërin-Ménev., loc. cit. — mystacina (Hispa), Fab. Syst. Entom, p. 70. — 
Druryi, Westw. in Drury, loc. cit, p. 72, pl. 48, f. 7 (Hispa mystacina Drury). 
— attenuata, pumilio, Westw. Ann. and Mag. of nat. Hist. XI, p. 66. 

(2) R. vetusta, Gory, in Guérin-Ménev. Iconogr.; Ins. p. 44 (R. brunnea, 
Westw. loc. cit.).— Aj.: R. tessellata, Westw. Trans. of the ent. Soc. Ser. 2, 
I, p. 236, pl. 19, f. 1 a-d. 

(3) Ann. d. 1. Soc. entom. III, 232. 

(4) Syn. Merasis, Fab. Entom. syst. IV, p. 445.— Pryocenus, Thunb. Nov. 
Act. Holmiens, XXVU, p. 5. — Micronniris, Guérin-Ménev. Mag. d. Zool. Ins. 
1831, pl. 1. — Mecanummis, Casteln. Ann, d. 1. Soc. entom. HI, p.266, note.— 
Rumicena pars, Casteln. ibid, p. 236, et Newman, The entom. Magaz. V, p, 383. 


RE 2 


254 RHIPICÉRIDES. 


munis de lamelles; celle du 1% très-courte; le 5° presque aussi long 
que les précédents réunis ; crochets robustes. — Mésosternum rétréci 
et prolongé en avant; saillie prosternale presque nulle. — Parapleu- 
res métathoraciques très-larges, leurs épisternums rétrécis en arrière. 
— Corps épais, oblongo-ovale ou cylindracé. 


Knoch n’a connu que les femelles des deux espèces (petrophya, ni- 
ger) de l'Amérique du Nord, sur lesquelles il a fondé ce genre, qui a 
été dans la plus grande confusion jusqu'à ce que M. Guérin-Méneville 
eût débrouillé sa synonymie dans une bonne monographie qu'il en a 
donnée (1). 

Ces insectes ne diffèrent essentiellement des Rarr1cerA que par leurs 
antennes. Leur taille et leurs formes générales sont les mêmes, mais 
leur livrée est plus modeste; tous sont d’un brun noirâtre, sujet à pas- 
ser au rufescent, rarement d'un noir à reflets bleus, et les deux sexes 
ne se ressemblent pas toujours sous ce rapport. Leurs mœurs ne sont 
pas mieux connues que celles des Ruxricera, et, d'après le peu qu'on 
en sait (2), paraissent semblables à celles de ces dernières. 

Jusqu'ici le genre est propre aux deux Amériques et à l'Afrique 
australe. On en a déjà décrit onze espèces qui sont toutes, sans excep- 
tion, extrêmement rares dans les collections (5). 


CHAMÆRHIPIS. $ 
Larn. Ann. d. l. Soc. entom. IL, p. 169 (4). 


Menton subovale. — Palpes robustes; leur dernier article oblongo- 
ovale. — Mandibules saillantes, droites et pubescentes à leur base, 
brusquement arquées, glabres et simples à leur extrémité, sans dent 


(1) Spec. et Icon. d. Anim. art. fase. 1, n°2. 

(2) Say (Boston Journ. of nat. Hist, I, p. 152) rapporte avoir pris souvent le 
petrophya sur les fleurs d'une plante résineuse, commune dans les prairies du 
Missouri. Melsheimer avait trouvé sous des pierres les deux femelles publiées 
par Knoch. 

(3) M. Guérin-Méneville (loc. cit.) n’en a connu que cinq. esp. de l’Amér. du 
Nord : $, niger, Knoch, loc. cit. ® (g'Rhip. rufipennis Latr.; © S. Knochii 
Guér.). — petrophya Knoch, @ (Q Rhip. fulva Casteln. Rhip. Proserpina 
Newm.). — Esp. de Colombie : S. Goudotii, Guérin-Ménev. loc. cit. @.— 
Esp. du Brésil: S. brunneus (Piyocerus et Megarhipis) Casteln. loc. cit. — 
Esp. du Cap: S. mystacinus (Melasis), Fab., loc. cit. (Ptyocerus mystaci- 
nus Thunb. et Casteln.; Microrhipis Dumerilii Guér.). 

Àj.: S. rubidus (niger œ), brevicollis (petrophya ® ?) Melsheim. Proceed. 
of the Acad. of Philad. II, p. 220; de l'Amér. du Nord. — scabricollis, Hal- 
dem. ibid. VI, p: 363; mème pays. — Sichelii, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. en 
tom. 1852, p. 693, pl. 11, no 5; Brésil. — punctulatus, costipennis, Bohem. 
Ins: Caffrar. 1, p. 423; Natal. 

(4 Syn. Eunmris, De Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. I, p. 258. 


pére co éd à vies RÉ es TS : dé À LATE 


RHIPICÉRIDES. 255 


interne. — Labre triangulaire, soudé à l’épistome. — Tête renflée en 
arrière des yeux, sillonnée et munie de deux gros tubercules antennai- 
res; épistome vertical, — Antennes médiocres, de onze articles : { très- 
gros, en cône arqué, 2 fortement transyersal, plus large en dedans qu’en 
dehors, 3-11 extrêmement courts, envoyant au côté interne un long et 
large rameau à bords parallèles; ces rameaux égaux. — Yeux très- 

os el très-saillants. — Prothorax transversal, un peu rétréci et arrondi 
en avant, sinué sur les côlés avec une carène marginale, bi-sinué à sa 
base. — Ecusson suborbiculaire. — Elytres oblongues, atténuées dans 
leur tiers postérieur. — Pattes médiocrement robustes; tarses assez 
courts, cylindriques, à articles 1-4 courts, subégaux, munis de lamelles 
rudimentaires, surtout sous les deux 495; le 5e presque aussi long qu'eux 
tous. — Mésosternum rhomboïdal; saillie prosternale presque nulle. 
— Parapleures métathoraciques très- -larges; leurs épisternums de forme 
ovale, — Corps assez allongé. 


Ce genre est extrêmement voisin des Sanpazus et n’en diffère que 
par la structure des tarses, la grosseur des yeux et les lamelles anten- 
naires des mâles, qui sont. plus longuesæt plus égales entre elles, carac- 
tères de peu d'importance. Il se compose en ce moment de deux es- 
pèces africaines (1), dè taille moyenne, d’un gris de fer uniforme, avec 
les antennes fauves, et dont les élytres présentent quelques côtes fines 
et saillantes. Elles sont tout aussi rares que les Sanpazus et l'on n’en 
connait que les mâles. 


PTYOCERUS. 
De CasTeLN. Ann. d. 1. Soc. entom. IL, p. 260 (2). 


Menton carré, arrondi aux angles. — Mandibules robustes, saillantes, 
droites et pubescentes à leur base, brusquement arquées et glabres au 
bout, uni-ou bi-dentées au côté interne. — Labre petit, peu distinct. — 
Tête assez allongée, carénée transversalement, avec deux tubercules 
médiocres entre les yeux ; épistome vertical en avant. — Antennes de 
onze articles : À gros, en cône arqué, 2 transversal, 3-11 obconiques, 
graduellement allongés et atténués, émettant chacun un rameau beau- 
coup plus court que l'antenne; ces rameaux à bords non parallèles, 

+ 

(1) C. senegalensis, Casteln. loc. cit.; figuré avec des détails par M. Guérin- 
Méneville, Spec. et Icon. d. Anim. art. fase. 2, n° 7 (C. ophthalmicus, Latr. 
loc. cit,; sans description); du Sénégal. — natalensis, Bohem. Ins. Caffrar. I, 
422; de Natal. 

(2) Syn. Demonocus Klug; nom de collections. M. Guérin-Méneville l’a ap- 
pliqué à l’une des deux sections qu'il a établies dans le genre sur une espèce 
(capensis) qui a les palpes un peu plus grêles que les autres; mais la diffé- 
rence est bien peu de chose. 


ES nn ED RÉ 


256 ù RMPICÉRIDES. 


disposés en éventail. — Yeux gros, très-saillants. — Prothorax trans- 
versal, obconique, faiblement bi-sinué à sa base. — Elytres allongées, 
rétrécies dans leur quart postérieur. — Pattes longues et grêles ; tarses 
à articles 1-4 obconiques, munis de doubles lamelles médiocres; le 5e de 
longueur moyenne, — Mésosternum incliné en arrière; saillie proster- 
nale presque nulle. — Parapleures métathoraciques très-larges ; leurs 
épisternums rétrécis en arrière. — Corps allongé, médiocrement ro- 
buste. Li 


Ce genre n'a rien de commun avec ceux établis sous le même nom par 
Hoffmansegg et Thunberg (1). Il ne comprend également qu'une partie 
des espèces qu'y avait fait entrer M. De Castelnau; en un mot, il est 
exposé ici tel que l'a constitué M. Guérin-Méneville (2). Les quatre es- 
pèces du Cap (3) qui le composent en ce moment, se distinguent sans peine 
de tous les autres Rhipicérides à tarses lamellés, par leur forme plus 
svelte, la gracilité plus grande de toutes leurs parties et leur système 
de coloration. Toutes sont revêlues en entier de poils blanchâtres ou 
jaunâtres, et la plupart ont leurs élytres ornées de lignes longitudinales 
brunes, interrompues par des espaces blancs. Ces lignes sont situées 
sur les côtes dont les élytres sont pourvues, comme chez les Caamzærur- 
ris. Les femelles de ces insectes ne sont pas encore connues. 


(1) Voyez plus haut, p. 251, note 3, et p. 254, note 4. 
(2) Spec. et Icon. d. Anim. art. fase. 2, n° 5. 


(3) P. attenuatus, Goryi, Casteln. loc. cit. — nebulosus, capensis, Guérin- 
Ménev., loc. cit. 


FAMILLE XXXIK  * 


” + RS : 


DASCYLLIDES. 


# + 

Menton corné. — Languette grande; membraneuse. L 
aux mâchoires, inermes (Eucrnerus excepté). — Mandibules courtes. — 
Antennat ré immédiatement au-devant des yeux, de onze articles. 
— Hanches antérieures et intermédiaires variables; les cavités coty- 
loïdes des premières ouvertes en arrière ; les postérieures ransvers s, 
canaliculées sur leur bord postérieur; des trochantins diversement si-. 
tués, rarement nuls ; tarses pentamères ou subpentamères. — Mésoster- 
num el prosternum variables. — Cinq segments ventraux à l'abdomen, 
tous distincts. 


Après avoir mis de côté les Rhipicérides qui précèdent, il reste en- 
core, avant d'arriver aux Malacodermes, proprement dits (Lycides, Té- 
léphorides, etc.), un certain nombre de genres qui n’ont que des rap- 
ports douteux avec ces insecles, et qui doivent par conséquentren être 
séparés. On a déjà proposé de les répartir dans trois familles distinctes, 


_ celles des Atopides ou Dascyllides, des Cyphonides et des Colobodéri- 


des (1). Mais quand on étudie de près leur organisation, surtout celle 
} q P Es ” 


(1) La famille des Atopides est de la création de M. De Castelnau dans la 
Revue entom. de Silberm. IV, p. 21, puis dans son Hist. nêt. d. Col. 1, p. 257. 


Dans le premier de ces ouvrages, il n’y comprenait que Jes Aro etles Pera- 
LON; dans le second il ajoute à cés genres les PriLopactyLA de nt il à ait fait 
précédemment (in Silberm. loc. cit.) une famille distincte: M. Güérin-Me eville, 


Qui a adopté (Revue Zool. 1843, p. 193) ce groupe des Atop us le nom 
de Dascyllides, y comprend tous les genres de la famille actuelle dont la lèvre 
inférieure est laciniée. Is sont au nombre de sept, parmi lesquels deux seule- 
ment (Dasoyzrus, CLADoTOMA) étaient déjà connus, — La famille des Cypho- 
nides à été établie, dès 1829, par Stephens (Syst. Cat. of Brit, Ins. p. 128) pour 
recevoir les genres Cxenon, Sunres, Evcnerus et Eupnu: Elle est générale- 
ment adoptée, bien que quelques auteurs, notamment M: L. Redtenbacher 
(Faun. Austr.; Die Kæfor, p. 314), la réunissent la précédénte.— Quant à la 
famille des Colobodérides, fondéeen 1847 par Erichson (Archi, 847,1, p. 174), 


Coléoptères. Tome IV. 17 


258 DASCYLLIDES. 


de-leurs segments thoraciques et de leurs*pattés, on voit que ces trois 
familles sont loin,de suffire, et qu'il er vil ques pour expri- 
mer convenablement lés divers types d! xès lesquels ont été construits 
ces insectes. Néanmoins,.la eréation denouyelles familles étant une me- 
sure à laquelle onfne doitrecourir qu'à lasxdernière extrémité, je crois 
devoir les réunir provisoirement en une seule. 

Les téguments des Dascyllides sont en général de consistance nor- 
male, el non pas trè “minces et presque membraneux comme ceux de 
la plupart des vrais Mur Leur forme générale ne ressemble 
pas non plus à celle de ces derniers; elle est au plus oblorigue, souvent 
ovale, elliptique ou.naviculaire® ; 

Leur tête est au plus médiocre, libre, penchée et rétrécie au-devant 
des yeux en un museau plus ou moins court, rarement (Evcrnerus) cu- 
néiforme, Dans le plusigrand nombre d’entre eux, l'épistome est séparé 
da front par un sillon recliligne. 

Parmi les organes buccaux, le labre ne manque que cliez les Anre- 
matopus; il recouvre ordinairement la plus, grande partie sets parfois 
(Cwxo6LossA) la tôtalité des mandibules. Les deux lobes destmächoires 
et la languette présentent ce caractère singulier d’être souvent divisés en 
plusieurs lobes allongés, grêles, aigus au bout et ciliés. Ces lobes peu- 


‘ventaller jusqu'à quatre aux mâchoires, et jusqu'à huit (Ocroczossa) à 


la languette, Mais quelque remarquable que soit celte structure, elle ne 
conduit pas à ün arrangement naturel de la famille (1). 

L'insertion des antennes ne varie pas. Ces organes sont généralement 
trèslongs ét ges Bree mais il y a quelques exceptions à cette forme; 
ils sont par exemple pareils à ceux des Élatérides chez les Licas. Ja- 
mais ils ne sont munis d'un faux article terminal. Les yeux sont mé- 
diocrés et arrondis, sauf chez les Eusrra, où ils s'agrandissent et sont 
transVérsaux. L'écusson ne manque jamais. à 

Sous ces divers points de vue, ces insectes sont assez homogènes. C'est 
dans la structure des pattes que se trouvent en premier lieu les diffé 
rences notables qui distinguent entre eux leurs divers types. Ainsi les 
hanches antérieures d'abord (Arremarorus, Licuas) fortement transver- 
salés*et complètement enfouies dans leurs cavités colyloïdes; commen: 
cent (Dasowzzus, etc.) par devenir saillantes dans leur moitié interne,, 
puis finissent (Bnanyroma, Tuemius, CnxocLossa, elc.) par être tout- 
à-fait conico-eylindriques, en présentant des passages entre ces diverses 

N 


? qui l’a placée éntre les Chrysoméliés et les Érotyliens, je renvoie à ce que 


j'enaÿdit précédémment (Tome II, p. 488, note) à propos du genre CHELoMa- 
RIUM. - 

(1) On la retrouye en elfet chezles Dascyllides vrais, les Ptilodactylides et 
les Eupniäet, si on la prenait pour point de départ, il faudrait réunir tous,06s 
groupes en un seul, après avoir exclu dessdeux premiers plusieurs genres Ô eZ 
lesquels.elle d'existépas et qu'on serait obligé de réunir, contre toutes les ana 
logies, dans ün groupe commun. 


DASCYLLIDES, 259 


formes. Les intermédiaires subissent des modifications analogues. Les 
postérieures, de leur côté, sont construites d’après trois types différents, 
Elles sont ou étroites dans toute leur étendue (Arremarorus, Licnas), 
ou linéaires dans plus de leur moitié externe, puis brusquement dilatées 
en une lame carrée (la plupart des espèces), ou enfin (Evenerus) con- 
verties tout entières en une très-grande lame trigone. Quant aux tro- 
chantins, il y en a un aux hanches antérieures dans la majorité des cas, 
et il est le plus souvent trèg-apparent. Les Evonxrus n'en ont qu'aux 
hanches intermédiaires, et je n’ai pu en découvrir nulle part chez les Eu- 
sriA. Les Eucnerus sont également les seuls qui aient des éperons 
bien développés aux jambes. Quant aux tarses, outre les variations 
nombreuses qu'ils présentent, il y a un groupe enlier, celui des Ptilo- 
dactylides (les Colobodérides d'Erichson) où le pénultième n'est pas plus 
grand que chez les Coléoptères subpentamères. L'onychium de l’article 
onguéal est très-apparent dans le seul genre Lrcnas, maïs il diffère’ de 
celui des Rhipicérides qu'il égale en longueur, en ce qu'il n’a que deux 
soies terminales (1). 

Le mésosternum et le prosternum varient tout autant que les pattes. 
Le premier, notamment, conserve encore pendant longtemps une ca- 
vité distincte. Sous ce rapport, comme sous celui du prosternum, les 
ARTEeMArorus ressemblent aux Buprestides, et les Licnas à une foule 
d'Élatérides. Enfin les parapleures métathoraciques sont assez larges et 
plus ou moins parallèles, mais leurs épimères sont petites, sauf chez les 
Licuas. 

Il résulte de ces détails que la famille devra probablement plus tard 
être divisée en plusieurs. Il le faudrait même dès ce moment si l'on 
n'avait égard qu'aux trois larves qu'on en connaît, car elles appartien- 
nent à trois types bien distincts, tant sous le rapport des formes que 
sous celui des habitudes ; ce sont celles des DascycLus, des ELopes et 
des Evcrnerus. On ne saurait, par conséquent, en rien dire de général, 
et l'on trouvera leurs descriptions plus loin. 

A l’état parfait, ces insectes ont également des mœurs différentes, 
Comme on le verra par la suite. A l'exclusion d'une seule espèce de 
Dascy£Lus qui est indienne, ils paraissent propres à l'Europe, l'Afrique 
et l'Amérique. 

Pour ce qui concerne leur histoire scientifique, il y a peu à ajouter 
aux détails qui figurent en tête de ces généralités. Depuis Latreille, leur 
élude était restée presque stationnaire, et c'est à M. Guërin-Méneville 
que sont dus en grande partie les progrès qu'elle a faits dans ces der- 


(1) Les très-petits onychiums des autres espèces de la famille sont également 
terminés par deux soies. C’est une preuve de plus que les Licmas, malgré la 
longueur de cet appendice, ne sont pas des Rhipicérides, comme j'étais d’ubord 
tenté de le croire. Ils s’en éloignent, du reste, complètement par la forme de 
leurs hanches antérieures et intermédiaires. 


260 - DASCYLLIDES, 


nières années (1). Plusrécemment, M. J. L. Le Conte (2) a consacré 
un travail intéressant à celles de leurs espèces qui habitent l'Amérique 
du Nord. 


Les cinq gronpes dans lesquels ils me paraissent devoir être répartis 
sont les suivants : 


I. Mésosternum plan, recevant à poste fixe le prosternum. ARTÉMATOPIDES. 
D. — incliné, souvent concave, negecevant pas 
ou que très-imparfaitement le prosternum. 
a  Hanches postérieures de grandeur normale, 


Pénultième article des tarses très-distinct. DASCYLLIDES VRAIS. 
_ _ rudimentaire. PrILODACTYLIDES. 
aa Hanches postérieures extrêmement grandes. EucINÉTIDES.. 


II. Mésosternum carré, plan, rejoint par le prosternum. EUuBRIADES. 


TRIBU I. 
ARTÉMATOPIDES. 


Languette et lobes des mâchoires non laciniés. — Labre et épistome 
indistincts. — Hanches antérieures transversales, enfouies; leurs tro- 
chantins très-grands ; les intermédiaires globuleuses, les postérieures 
très-étroites, faiblement élargies au côté interne, — Prosternum com- 
primé latéralement, plan sur la ligne médiane ; sa saillie postérieure 
reçue à poste Gxe dans une profonde cavité du mésosternum. — Celui- 
ci horizontal ; ses branches larges et divergentes. 


Le genre Arremaropus de M. Perty rentre seul dans ce premier 
groupe. C’est un des plus anormaux de la famille, surtout par la struc- 
ture de son prosternum et de son mésosternum, qui ressemblent com- 
plètement à ceux des Buprestides. C’est le seul également chez lequel 
le labre soit indistinct. La forme des hanches des trois paires de pattes 
lui serait également propre s’il n’y avait pas quelque chose de sembla- 
ble chez les Lacs, placé en tête de la tribu suivante. 


(1) Voyez son Mémoire intitulé : « Note sur un groupe naturel ou une pe- 
tite tribu de la famille des Malacodermes. » Revue Zool. 1843, p. 193; et s0n 
Spec. et Icon. des Amim. artic., passim. 


(2) « Synopsis of the Atopidæ, Rhipiceridæ and Cyphonidæ of the United 
States.» Proceed. of the Acad, of Philad, VI, p. 350, 


ARTÉMATOPIDES. . 261 


ARTEMATOPUS. 


Perry, Del. anim. artic. Brasil., p. 115 (1). 


Menton transversal, tronqué en avant, avec ses angles arrondis, — 
Languette transversalement cordiforme, bilobée ; ses deux lobes large- 
ment arrondis.— Lobes des mâchoires grêles, pénicillés. — Palpes 
maxillaires à 2e article long, 4 obliquement sécuriforme: le dernier des 
labiaux légèrement triangulaire. — Mandibules courtes, dentées avant 
leur extrémité. — Tête courte, plane, formant en avant un museau un 
peu plus étroit que le front, anguleux sur les côtes à sa base, arrondi à 
son extrémité. — Yeux grands, à moitié engagés dans le prothorax. — 
Antennes très-longues, grêles, velues, à articles 4 médiocre, assez gros, 
2 très-court, 3-10 subégaux, filiformes ou un peu anguleux à leur som- 
met, 1f aussi long. — Prothorax fortement transversal et rétréci en 
avant, subrectiligne sur ses bords latéraux, faiblement et largement 
lobé à sa base. — Ecusson triangulaire. — Elytres elliptiques ou 
brièvement ovales, convexes. — Paites médiocres et assez robustes ; 
éperons des jambes obsolètes; tarses plus courts que les jambes, ciliés, 
à articles 1 aussi long que les trois suivants, 2-3 subégaux, en cône 


renversé, 4 court, tous trois munis d’une grande lamelle, 5 très-long et 
grêle. 


Ces insectes, propres à l'Amérique, sont pour la plupart de la taille 
des Dascvzzus d'Europe, et d'une aussi difficile étude que les Eropes 
du même pays, leur livrée étant, comme chez ces dernières, d’un brun 
noirâtre où d’un fauve testacé uniformes, sujets à varier dans la même 
espèce et à prendre les nuances intermédiaires entre ces deux cou- 
leurs, Leurs téguments sont aussi résistants que chez le commun des 
Coléoptères et entièrement revétus d'une villosité redressée et entre- 
mélée de poils plus longs. Tous ont les élytres régulièrement striées, 
avec les stries poncluées. Il y en a un assez grand nombre dans les 
collections, dont très-peu seulement sont décrits (2). 


(1) Syn. Larnus, De Castel. Hist. nat. d. Col. I, p. 258. — Ericynrus, Dej. 
Cat. 6d. 3, p.109. s 


(2) Atongicomnis, Perty, loc, cit; pl. 22, f. 16; du Brésil. — Lair. sulca= 
lus, du Brésilsmmarmoratus, affinis, de Cayenne; Casteln. loc, cit. — Art. 
tenuicornis; 1chs. in Schomb. Guyana, IL, p. 559; de la Guyane anglaise. 


«ii à so ds 


“un palpe triarliculé.sLa lèvre inférieure, coriace égaleme 
-uñ menton lransversal et une languette carrée qui parait formée par la 


262 DASCYLLIDES 


TRIBU a 


DASCYLLIDES VRAIS. 


Languette et lobes des mâchoires souvent laciniés. — Labre et épis- 
tome distincts, — Hanches antérieures et intermédiaires variables; les 
postérieures (Licmas excepté) brusquement élargies ‘au côté interne; 
pénullième article des tarses très-distinct. — Saillie prosternale très- 
étroile, souvent visible en arrière des hanches antérieures, — Méso- 
sternum concave chez la plupart. 


Cette tribu correspond à la fois aux Atopides et aux Cyphonides des 
auteurs. Je ne trouve entre ces insectes aucunes différences qui aient 
une valeur plus que générique. Aussi est-ce bien moins d'après des ca- 
ractères solides qu’on les a séparés que d’après leur facies, les premiers 
étant de forme plus ou moins oblongue, tandis que les seconds, outre 
leur taille plus petite, sont plus courts et plus ovales. 

On reconnaîtra, du reste, sans peine les espèces de cette triba aux 
caractères négatifs que voici. Ils diffèrent des Artématopides et des Eu- 
briades par la structure de leur prosternum et de leur mésosternum; 
des Ptilodactylides par leurs tarses distinctement pentamères; enfin des 
Eucinétides par leurs hanches postérieures de grandeur ordinaire. 

Deux des trois larves connues de la famille appartiennent à ce 
groupe. Elles sont aussi différentes que possible, malgré les analogies 
que présentent entre eux les insectes parfaits. C’est à Erichson qu'on 
doit la connaissance de toutes deux. 

Celle du Dascyllus cervinus (1) est remarquable par sa forme courte 
‘et déprimée, et sa tête pareille à celle des larves de Lamellicornes, mais 
plus grosse, relativement au corps, et dépourvue d’un épistome distinct. 
Le labre est soudé à sa partie antérieure et ferme la bouche en avant. 
Les mandibules, qui le débordent un peu, tant sur les côtés qu'antérieu- 
rement, sont robustes, un peu arquées et armées de deux dents internes, 
l’une subterminale, l’autre médiane, très-saillante et bifide. Les mà- 
choires se composent d'un cardo transversal et d’une tige portant à son 
extrémité deux lobes coriaces, assez longs, crochus, bifides au bout, ét 
nt, Co Ponsiste en 


réunion des Supports des palpes qui se seraient soudés ensemble; ces 
palpes eux-mêmes comptent deux articles. Les stemmates sont absents. 


(1) Erichs. Archiv, 1841, I, p. 88; description reproduite par MM. Chapuis 
et Candèze dansle Mém. d. 1. Soc, d. Sc. de Liège, VII, p. 492. Onn’a pas de 
figure de cette larve. 


Je 


DASCYLLIDES VRAIS. 263 


Les antennes, qui sont insérées immédiatement À ase des mandi- 
bules, comptent quatre articles; dont les deux intermédiaires son.allo 
gés. Il n'y aspasyde différence sensible entre les segments thorac 
et ceux de l’abdomen. Les paltes qu'ils portent sont. assez lot 
leurs hanches sont dirigées en dedans, et leur extrémité terminée p 
un seul*trochet. Les segments abdominaux sont très-courts et proté gé 
en dessus par des écussons cornés ; le dernier seul est plus allongé, ar- 
rondi en arrière et sans prolongement anal. Les neuf paires ordinaires 
de stigmates sont situées, la première à la face inférieure du mésotho- 
rax, les autres sur les côtés des écussons des huit premiers segments 
abdominaux. Le corps est hérissé de poils très-longs, distants-êt disposés 
en rangées régulières. da 

Cette larve vit en terre et se nourrit sans aucun doute‘des racines 
des plantes, que ses organes buccaux la rendent très-apte à ronger. On 
ne sait rien de ses transformations ultérieures. ” 

Celles des Eropes (1) sont ovales, graduellement atténuées en arrière 
et ressemblent beaucoup à celles des Sizrma. Leur tôle est un peu incli- 
née, arrondie, rétrécie au niveau des antennes, avéc l’épistome séparé 
du front par une carène transversale. Le labre est échancré en avantet 
muni de deux saillies spiniformes dirigées l’une vers l’autre. Les man- 
dibules sont triangulaires, arquées en dehors, ciliées en dedans, sauf à 
leur extrémité, et munies à leur base d’une dent molaire membraneuse. 
Les mâchoires sont coriaces et terminées par deux lobes fixes, forte- 
ment ciliés et dont l'interne esbtrès-petit; leurs palpes se composent de 
quatre articles filiformes. Le menton, très-grand et en triangle curvi- 
ligne, recouvre presque en entier la tête en dessoüs: La anguelte,*si= 
tuée derrière lui, est large, échancrée en avant et munie, au milieu de 
l'échancrure, d’une petite pièce-cornée terminée par quatre épines; ses 
paraglosses sont soudées latéralement avec élle, et les sutures sônt in- 
diquées par deux rangées de cils. Les palpes labiaux comptent deux ar- 
ticles. Les antennes sont insérées sur les côtés de la tête, sétacées et 
presque aussi longues que la moitié du, corps; leur 4er article est pyri- 
forme, le 2 plus long et cylindrique; celui-ci porte une tige formée 
d'une quarantaine de petits articles. Le prothorax est plus grand que 
les deux segments thoraciques suivants, lesquels sont pareils à ceux de 
l'abdomen, Les pates sont assez courtes ; leurs hanches sont transver- 
Sales, logées dans des dépressions, et le-tarse est représenté par un cro- 
chet simple. Les segments abdominaux sont revêtus d'une peau coriace 
qui les déborde fortement sür les ôtés; le dernier est dépourvu de pro- 
longement anale" : 


Ces larves, qui sont aquatiques, rampent lentement sur les pierres et 


(1) Erichs, Archi, 1847, 1, p. 281; description générale. MM. Chapuis et 
Candèze: ont donné une figure accompagnée de détails de la. larve de l'Æod. 
pallidus, loc, cit. pins fa5, 


26% DASCYLLIDES. 
les plantes ; leurnourriture paraît étre exclusivement végétale. Erichson 
n'a pas pu leur découvrir desstigmates; il pense qu'ils se: remplacés 
> ane rangée de sept lamellès membraneuses disposées’en arc de cer- 
cle Sur le bord de l'ouverture anale. Une bulle d'air enveloppe cet appa- 
reil, dont la fonction n’est guère douteuse. Les métamorphoses de ces 
larves n'ont pas encore été observées. ” 
- Cette tribu est la plus nombreuse de la famille; l'Europe possède trois 
(Dascyzcus, Ecopes, Scrnres) des treize genres qui suivent : 
I.  Tarses filiformes, sans lamelles; leur 4 article entier. 
- æ Onychiums des tarses très-grands : Lichas. 
aa — très-petits. 
b Antennes fortément dentées : Sfenocolus. 
bb —  fiiformes. 
©  Mandibules arquées, bidentées et dépassant le labre, 
) Crochets des tarses simples : Anchytarsus. 
_— péctinés: Odontonyæ. 
» ce Mandibules lamelliformes, cachées sous le labre : Cneoglossa. 
IL Tarses pourvus de lamelles. 
. d Ces lamelles existant sous leurs trois frs articles. 
Mandibules simples : Octoglossa. 
— dentées près de leur sommet : Dascyllus. 
dd Des lamelles au 4e article des tarses soul : Therius. 
LI. Tarses sans lamelles, leur 4 article bilobé. 
Pattes postérièures ambulatoires : Elodes. 
+ saltatoires : Scirtes. 
Genres incertæ sedis : Ectopria, Eurea, Atopida. 
TE LICHAS. 
| PE: Wesrw. Trans. of the entom." Soc. Ser. 2, LI, p. 237 (1). 
Ke + # 
Menton transversal, demi=circulaire en avant. — Languette grande, 
évasée et échancrée; ses lobes arrondis et divergents. — Lobe interne 
des mâchoires arqué et aigu; l’externe/subarticulé, large et tronqué au 
bout. — Dernier article des palpes maxillaires obliquement acuminé, 


celui des labiaux subsécuriforme. — Mandibules courtes, arquées et 
obliquement tronquées au bout, dilatées à leur base interne. — Labre 


transversal, faiblement arrondi en avant. — Tête médiocre, plane, épis- 
tome rétrécipar les cavités antennaires à sa base, triangulaire. — An- 


({) Le nom de Licxas devra être changé, Dalman (K. Vetensk. Acad. Hand- 
ling. 1826, p. 278) l'ayant déjà appliqué à un genre de Trilobites. 


DASCYLLIDES VRAIS. 265 


tennes plus longues que la moitié du corps, robustes, à articles 4 mé- 
diocre, déprimé et arqué, 2 très-court, 3-10 fortement dentés, plus 

longs que larges, 11 un peu échancré. — Yeux grands, arrondis, en 
partie engagés dans le prothorax. — Celui-ci court, rétréci en avant, 
légèrement bisinué à sa base. — Ecusson arrondi en arrière, tronqué à 
sa base. — Elytres de la largeur du prothorax en avant, allongées, 
obiongo-elliptiques et arquées en dessus. — Pattes médiocres; hanches 
postérieures peu à peu élargies en dedans; tarses comprimés, à articles 
1-4 décroissant graduellement, 5 très-grand, muni d’un long onychium. 
— Parapleures métathoraciques larges, parallèles; leurs épimères gran- 
dos. — Mésosternum oblique, présentant une cavité assez profonde, à 
bords divergents. — Saillie prosternale fléchie, lancéolée et reçue dans 
la cavité mésosternale, 


M. Westwood a placé ce genre parmi les Élatérides, en ajoutant qu'il 
le regardait comme plus voisin des Atopides et des Cébrionides. El tient 
en effet aux premiers par ses antennes, sa saillie prosternale et sa ca- 
vité mésosternale, et aux Rhipicérides par l’onychium très-apparent 
dont le dernier article de ses tarses est muni; mais par l’ensemble de 
ses caractères il appartient manifestement à la famille actuelle qu’il rat- 
tache aux deux qui viennent d’être indiquées. 

L'espèce unique (1) dont il se compose est un assez grand inseole ori- 
ginaire de Hong-Kong, d'un brun rougeître et revêtu d’une pubescence 
grisâtre, dénudée par places sur les élytres qui sont faiblement sillon- 
nées; ses antennes sont d'un noir profond. Les exemplaires examinés 
par M. Westwood avaient été pris sur une espèce de Camélia. J'ai vu 
les deux sêxes et n'ai trouvé aucune différence entre eux; la femelle est 
seulement plus grande et plus massive que le mâle. l 


STENOCOLUS. 
°J. L. Le Conre, Proceed. of the Acad. of Philad. NI, p. 228. 


Je ne connais pas ce genre en nature; les caractères qui suivent sont 
empruntésà la formule générique que lui assigne M. J. L. Le Conte, 
combinée avec la description qu'il donne de l'espèce lypique. 


Palpes maxillaires assez courts, cylindriques. — Mandibules entières 
à leur extrémité. — Labre transversal, arrondi en avant. — Epistome 
distinct, membraneux antérieurement. — Antennes allongées, fortement 
dentées chez les mâles, faiblement chez les femelles; leur 2° article 
très-pelit, — Yeux arrondis. — Prothorax fortement transversal, très- 
rétréci en avant, subanguleux sur les côtés, bisinué et transversalement 
impressionné à sa base; ses angles postérieurs aigus. — Ecusson ar- 


(1) L: funebris, Westw. loc. cit. pl. 12, £. 3 a-g. 


PE. _ Re 


* 


266 DASCYLLIDES. | 


rondi. — Elytres allongées, rétrécies en arrière. — Tarses longs et 
grêles; leur 1° article un peu allongé, le 5e aussi long que les trois 
précédents réunis; crochets médiocres et simples. — Mésosternum con- 
cave. — Saillie prosternale prolongée en arrière. — Corps allongé, at- 
ténué à ses deux extrémités, parallèle dans son milieu. 


M. J. L. Le Conte signale l’affinité de ce genre avec les Ancayrar- 
sus; il me paraît encore plus voisin des Licwas. L'unique espèce (scu- 
tellaris) qui le compose est longue de plus de six lignes, d’un brun 
noirâtre, rugueuse sur les élytres, et revêtue d’une fine pubescence d’un 
brun sale partout, sauf sur l’écusson où elle est blanche. Elle a été dé- 
couverte en Californie dans la vallée du Sacramento. 


ANCHYTARSUS. 


Guérin-Ménev. Spec, et Icon. d. An. artic, n° 15 (1). 


Menton transversal, trapéziforme. — Languette large, divisée en qua- 
tre lobes aigus, ciliés, médiocres, subégaux et.disposés par paires. — 
Lobes des mächoires arrondis au bout ; l’externe plus long que l'interne. 
— Dernier article des palpes, surtout celui des maxillaires, fortement 
sécuriforme. — Mandibules arquées, bidentées au bout. — Labre sail- 
lant, arrondi en avant. — Tôte enfoncée dans le prothorax jusqu'aux 
yeux. — Antennes allongées, filiformes, à articles 4 médiocre, assez 
gros, 2 court, 3 plus long, # plus grand que les suivants; ceux-ci dé- 
croissant légèrement, — Prothorax transversal, arrondi sur les côtés, 
coupé presque carrément en arrière. — Ecusson en triangle*curviligne. 
— Elytres oblongues, parallèles, arrondies en arrière, — Pattes peu ro- 
bustes; tarses médiocres, filiformes, à articles 1 allongé, 2-4 courts, dé- 
croissant successivement, à aussi long que le 1°"; crochets simples. — 
Mésosternum très-étroit, présentant une fissure. — Saillie prosternale 
très-grêle, dépassant un peu les hanches antérieures. — Corps oblong, 
parallèle, médiocrement convexe. 


La seule espèce connue (2) est un insecte de l'Amérique du Nord, 
très-voisin des DascyLius par sa forme générale, mais de moitié plus 
petit. Il est entier d'un noir brillant, revêtu d’une fine pubescence de 
même couleur, avec les pattes et les antennes sujettes à devenir d'un 
fauve plus ou moins clair; le dessous du corps passe aussi quelquefois 
au rouge obscur. M. Guérin-Méneville n’a pas connu ces variétés el à 
donné l'espèce comme nouvelle, bien qu'elle eùt déjà été décrite deux 
fois par MM. Melsheimer et Ziegler. 


(1) Syn. Arora, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad, II, pa, _ 
Ezoves, Ziegler, ibid. p. 269. 


(2) Atopa bicolor, Melsheim. loc, cit. (Elod. debitis Liegl., Anch. tes GM). 


DASCYLLIDES VRAIS. 967 


ODONTONYX. 
Guérin-Ménev. Spec. et Icon. d. An. artic. no 14 (1). 


Languette divisée en quatre lobes aigus et ciliés ; les externes plus 
longs qué les internes. — Lobe externe des mâchoïres divisé en deux 
lobes semblables, l’interne simple. — Palpes maxillaires beaucoup plus 
longs que-les labiaux ; le dernier article de tous fortement sécuriforme. 
— Mandibules arquées, bidentées au bout. — Labre arrondi en avant. 
— Tête médiocre, fortement penchée. — Antennes allongées, à articles 
1 médiocre, assez gros, 2 très-court, obconique, les suivants allongés, 
subégaux, très-légèrement en scie. — Yeux saillants, médiocres, tou- 
chant presque le prothorax. — Celui-ci transversal, fortement rétrêci 
en avant, faiblement bi-sinué à sa base. — Ecusson en triangle curvi- 
_ ligne. — Elytres obiongues, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes 
assez robustes; tarses filiformes, à articles 4 notablement plus long que 
les suivants, 2-4 courts, décroissant graduellement, 5 aussi long que les 
trois suivants réunis ; crochets dentés en scie dans toute leur longueur. 


Ces caractères sont empruntés à M. Guérin-Méneville. Le genre est 
établi sur un insecte (2) assez commun dans la Pensylvanie, de la taille 
des Dasczrus, noir, avec l'écusson et le prothorax d'un rouge sanguin 
rosé; celui-ci présente deux grandes taches noires. Le corps entier est 
revêtu d’une fine pubescence grise. La structure des crochets des tarses 
distingue essentiellement ce genre de tous les autres Dascyllides. 


CNEOGLOSSA. 


Guérin-Ménev. Spec. et Icon. d. An. artic. no 36. 


Menton trapéziforme, largement échancré en avant. — Languette di- 
visée en deux lobes grêles, longs, aigus et ciliés. — Lobe interne des 
mâchoires très-court et grêle, l’externe divisé en deux lobes pareils à 
ceux de la languette. — Dernier article des palpes labiaux allongé, tron- 
qué obliquement dans sa moitié interne; les maxillaires graduellement 
alténués, à articles 2 long, 3 court, # plus long que 2, fusiforme et acu- 
miné., — Mandibules rudimentaires, lamelliformes, ovales, cachées sous 
le labre. — Celui-ci arrondi en avant. — Tête petite, fortement rétrécie 
antérieurement en un museau grêle. — Yeux relativement assez gros. 


(1) N y a déjà un genre Ononrowyx de Stephens parmi les Carabiques 
(Voyez tome I, p. 343), mais comme il est synonyme des PrisronacryLa, ce 
nom est disponible. — Syn. Dasyres, Germar, Ins. Spec. nov. p. 76. — ArTopa, 
Melsheim. Procced. of the Acad. of Philad. Il, p. 220. 


(2) O. trivittis Germar, loc. cit. (At. ornata Melsheim,; Od. ornata G. M; 
Alopa ornaticollis Dej D 5 


268 © DASCYLLIDES. 


— Antennes allongées, légèrement dentées à partir du 4 article; le 
2e très-court. — Prothorax transversal, demi-circulaire en avant, bisinué 
à sa base, avèc ses angles postérieurs aigus. — Ecusson en triangle rec- 
tiligne. — Elytres assez courtes, subparallèles, arrondies en arrière. — 
Pattes médiocres; hanches postérieures très-saillantes au côté interne, 
‘étroites et arrondies en dehors; les quatre antérieures contiguës ; tarses 
filiformes, à articles 1-4 décroissant graduellement ; crochets simples.— 
Mésosternum à peine distinct, — Saillie prosternale nulle. — Corps 
ovale, subparallèle, 


L’un des genres les plus remarquables de la tribu par la structure de 
ses organes buccaux, la pelitesse et la forme de sa tête. 11 ne comprend 
qu'une petite espèce (C. collaris) de Colombie, à téguments minces et 
flexibles, finement velue et noire, avec les bords du prothorax large- 
ment fauves. Au premier coup-d'œil on la prendrait pour une Brapy- 
ToMA où une ArrogLossA, genres de la tribu des Ptilodactylides, avec 
lesquels elle n'a que des rapports généraux. 


OCTOGLOSSA. 


Guéni-Ménev. Spec. et Icon. d. An. artic. n° 11. 


Menton grand, trapéziforme. — Languette divisée en huit lobes iné- 
gaux, aigus et ciliés. — Mächoires allongées, terminées par quatre 
lobes décroissant de dehors en dedans, l'externe surmonté d'un appen- 
dice grêle. — Palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux, 
à articles 2 très-allongé, 3-4 subègaux, sécuriformes, celui-ci sinué en 
dehors; le 3° des labiaux très-large et comme bifurqué. — Mandibules 
saillantes, droites, puis arquées, simples au bout, dilatées à leur base 
interne. — Labre transversal, arrondi en avant et acuminé dans son mi- 
lieu. — Tête médiocre, assez saillante, plane. — Yeux dégagés, globu- 
leux. — Antennes presque de la longueur des deux tiers du corps, à 
articles 4 médiocre, gros, en cône arqué, 2 très-court, 3 plus long que 
4-11, ceux-ci subégaux, un peu déprimés, avec leur angle terminal in- 
Lerne légèrement saillant, — Prothorax très-court, fortement rétréci en 
avant, avec ses côtés paraboliquement arrondis, bi-sinué à sa base; ses 
angles postérieurs très-obtus. — Ecusson suborbiculaire. — Elytres un 
peu plus larges que le prothorax, allongées, parallèles, rétrécies posté 
rieurement, — Pattes longues; tarses médiocres, hérissés de cils, à ar- 
ticles 1 trigone, aussi long que les trois suivants, 2-3 dilatés, très-rétré- 
cis à leur base, fortement échancrés en avant et munis d’une grande 
lamelle, 4 de même forme, enchassé dans le 3e, 5° long et robuste. — 
Mésosternum étroit, présentant une longue fissure. — Saillie prosternale 
très-gréle, dépassant les hanches antérieures. — Corps allongé, parallèle, 
médiocrement convexe. 


La division de la languette est portée à son maximum dans ce genre, 


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Ps 


DASCŸYLLIDES VRAIS, 269 


le plus remarquable de la famille par ce caractère, la forme de ses 
palpes et la taille de l'unique espèce (1) qui le compose. Elle atteint 
jusqu’à près de dix lignes de long; sa couleur est d’un jaune fauve, pas- 
sant au roussâtre sur les élytres, avec des reflets violacés; les antennes, 
les jambes et les tarses sont noirs. Une fine pubescence la revêt en en- 
tier. Les mâles se distinguent des femelles par leur 5° segment abdomi- 
nal échancré et laissant voir dans l’échancrure une portion du 6e seg- 
ment. 

JT. Goudot a découvert cet insecte remarquable aux environs d'Ibague, 
dans la Nouvelle-Grenade. On le trouve, mais peu communément, vo- 
lant, à l'entrée de la nuit, aux alentours des plants de maïs en fleur. 


DASCYLLUS. 
Larn. Préc. d. car. génér. d. Ins. p. 43 (2). 


Menton allongé, rétréci et tronqué en avant. — Languette large, di- 
visée en quatre lobes aigus et ciliés. — Lobe externe des mâchoires di- 
visé en deux lobes semblables, l’interne simple. — Dernier article des 
palpes labiaux subsécuriforme, celui des maxillaires légèrement trian- 
gulaire. — Mandibules assez saillantes, arquées et simples à leur extré- 
mité ; celle#ci Précédée d'une petite dent. — Labre arrondi en avant.— 
Tête penchée; épistome arrondi en avant. — Yeux médiocres, assez 
saillants. — Antennes de la longueur de la moitié du corps, filiformes, 
à articles 1 court, assez gros, cylindrique, 2 très-court, obconique, 
3-11 allongés, égaux. — Prothorax transversal, légèrement rétréci en 
avant, largement et faiblement lobé à sa base. — Ecusson en triangle 
curviligne. — Elytres oblongues, parallèles, arrondies en arrière. — 
Pattes médiocres ; tarses médiocres, à article { triangulaire, épais, pres- 
que entier, muni d'une lamelle rudimentaire, 2-4 déprimés, trigones, 
bifides, pourvus d’une lamelle bilobée, 5 médiocre, robuste.— Mésoster- 
num allongé, très-étroit, présentant une fissure dans toute sa longueur. 
— Saillie prosternale très-étroite, dépassant un peu les hanches anté- 
rieures. — Corps oblong, parallèle, médiocrement convexe. 


Je restitue à ce genre, avec Lamarck et MM. Curtis et Guérin-Méne- 
ville, le nom que lui a imposé Latreille et qui est antérieur à celui 
d'Arora de Paykull, qu'ont adopté la majorité des entomologistes. 

11 se compose d'un petit nombre d'espèces (3) disséminées dans les 


(1) O. femoralis, Guérin-Ménev. loc. cit. avec une figure et de nombreux 
détails. 

(2) Syn. Arora, Payk. Faun. Suec. II, p. 116. — Peraow, Schœnh. Gen. et 
Spec. Qureul. I, p. 102; sans caractères. — Cunysomera Linné. — Prius 
De Géer. — Cisreca Fab.; olim. — CryrrocernaLus Petagna, — Cniocens 
Marsh, — Bnucnus Wiedem. 


(3) Voyez la monographie qu’en a donnée M. Guérin-Méneville, Spec. et Icon. 


Te PPS | SPP Te QU du F-2 Pat Pr PO CR D. 


270 $ DASCYLLIDES, 


parties froides et tempérées de l'ancien et du nouveau continent, de 
taille moyenne, brunâtres ou ferrugineuses, et dont les téguments sont 
entièrement voilés par une fine pubescence couchée, grise ou fauve. 
Celles d'Europe sont des insectes printanniers qui se trouvent sur les 
fleurs et les feuilles des buissons, parfois à la racine des plantes dont 
leurs larves ont vécu, mais qui ne sont jamais bien communs. Les mâles 
se distinguent des femelles par leur dernier segment abdominal légère- 
ment atténué en arrière, Landis qu'il est largement arrondi chez ces 
dernières. 

IL existé une espèce de Java, le Bruchus fulvulus de Wiedemann (1), 
qui, avec un facies complètement semblable à celui des espèces typi- 
ques, s’en éloigne par son menton régulièrement triangulaire, ses man- 
dibules dilatées supérieurement en un disque assez grand et ses tarses 
beaucoup plus larges. Schoenherr a proposé d'en former un genre à 
part sous le nom de P£raLon, genre qui a été adopté par M. De Castel- 
nau. Mais je crois, avec M. Guérin-Méneville, qu'il suffit d'en faire une 
simple section dans le genre actuel. 


. THERIUS. 


Guoérin-Ménev. Spec. et Icon. d. An, artic. n0w4, 


Menton trapéziforme.— Languette grande, évasée, bilobée; ses lobes 
arrondis. — Lobes des mâchoires inégaux; l’externe un peu plus long 
que l'interne et fortement cilié au bout. — Dernier article des palpes 
maxillaires obliquement, celui des labiaux transversalement sécuri- 
forme. — Mandibules larges, bidentées au bout, la dent terminale 
bifide. — Labre plus ou moins saillant, arrondi en avant. — Tête pen- 
chée, courte. — Yeux médiocres, subarrondis, un peu saillants. — An- 
tennes allongées, filiformes, à articles { médiocrement gros et long, 2 très- 
court, 3 tantôt beaucoup plus, tantôt pas plus long que le précédent, les 
suivants égaux.— Prothorax transversal, régulièrement convexe, un peu 
rétréci en avant, arrondi sur les côtés, faiblement bisinué à sa base. — 
Ecusson en triangle curviligne.— Elytres allongées, parallèles. Pattes 


d. Anim. art. fase. 4, n° 13. Elle contient cinq espèces : D. cervinus Lioné, 
cinereus Fab., de toute l’Europe ; elongatus Falderm., de l'Europe or.; mela- 
nophthalmus G. M, de V'Amér. du Nord; longicornis(Westw.) du Népaul. Les 
trois espèces européennes sont excessivement.voisines les unes des autres, Sur- 
tout les deux premières, et je doute beaucoup que celles-ci puissent être sépa- 
rées. Quant à l’elongata, dont j'ai plusieurs exemplaires sous les yeux, sa lé- 
gitimité spécifique me paraît plus probable. — Esp. douteuse : Atopa livida 
Fab. Syst. EL. II, p. 16; de la Terre de Feu. n 


(1) Zool. Magaz. I, 3, p. 173 ; figuré par M. De Castelnau, Hist. nat. d. Col. 
L, pl. 17, f. 1. U est bion possible que le disque des mandibules soit un carac- 
. tère propre au mâle, 


DASCYLLIDES VRAIS. 971 


assez robustes ; tarses médiocres, à articles obconiques : { plus long que 
les suivants, 2-3 subégaux, 4 court, bilobé, muni d'une grande lamelle 
tronquée. — Mésosternum présentant une petite fissure. — Saillie pros- 
ternale presque nulle, — Corps oblong ou oblongo-ovale, peu convexe. 


Genre hien distinct par la structure de ses tarses et dont les espèces, 
assez pareilles aux Dascyrius sous le rapport de la forme, sont de 
moitié plus petites. Le fond de leur livrée est d’un,noir assez brillant, 
avec les élytres, les antennes et les pattes sojeltio devenir fauves; 
une très-fine pubescence couchée revêt leurs téguments. Elles sont pro- 
pres à l’Afrique australe. M. Guérin-Méneville, qui en a fait connaître 
quatre espèces, les répartit dans deux sections : 

Les Tnenius proprement à corps parallèle, 3e article des antennes 
beaucoup plus long que le 2, et dernier article des palpes labiaux trian- 
gulaire (1); et les Taeriomrus à corps en ovale allongé, 32 article des 
antennes pas plus long que le 2°, et dernier article des palpes labiaux 
semilunaire (7. rugatus). 


» 


ELODES. 
Larr. Préc, d. car. génér. d. Ins. p. 44 (2). 


Menton en carré long, tronqué ou arrondi en avant. — Languette 
étroite, assez saïllante, arrondie en avant, parfois sinuée dans son mi- 
lieu. — Lobesdes mächoires lamelliformes, étroits, tronqués et ciliés 
au bout, l'externe plus long. — Palpes assez robustes; les maxillaires 
assez longs ; leur 4° article oblongo-ovoïde, acuminé ; les labiaux courts, 
à article 2 trois fois plus long que 1, obliquement acuminé, 3 implanté 
vers le milieu du précédent, subovalaire et tronqué au bout. — Mandi- 
bules simples, arquées et très-aiguës. — Labre assez grand, transver- 
sal. — Tête courte, penchée, rétrécie antérieurement. — Yeux médio - 
cres.— Antennes grêles, de la longueur au moins de la moitié du corps, 
à articles 1 gros, médiocre, 2-3 de longueur variable, 4-11 subégaux, 
obconiques où légèrement en scie. — Prothorax fortement transversal, 
rélréci en avant, arrondi sur les côtés, semi-circulaire ou bisinué à sa 
base. — Ecusson en triangle curviligne. — Elytres plus larges que le 
prothorax, ovales ou elliptiques. — Pattes au plus moyennes; hanches 
postérieures réduites à une grande lame interne en triangle curviligne; 
tarses médiocres, un peu déprimés, à article { plus long que les autres, 


(1) T. suturalis, luridipennis, fulvipes, loc. cit.; le premier est figuré avec 
des détails. 

(2) Syn. Gypnon, Payk. Faun. Suec. Il, p. 117; nom postérieur de deux ans 
à celui de Latreillo. — Sacones, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Phi- 
Rad. VI, p. 356. — Cunysomera Linné. — Gazcenuca Fab. — Cisrera Fab., 
OL., Panz, — Canrmans Thunb, — CnxprocermaLus et Cocenis Marsh. 


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272 DASCYLLIDES, 


2-3 décroissant graduellement, 4 fortement bilobé, 5 robuste, assez court, 
— Mésosternum très-étroit, présentant une cavité linéaire. — Saillie 
prosternale grêle, dépassant les hanches antérieures. — Corps ovale ou 
elliptique, pubescent. 


Les Ezopes sont de petits insectes à téguments minces et flexibles, 
dont la couleur est sujette à varier du brun noirâtre au jaune testacé 
dans la même espèce, et qui changent en outre d'aspect selon que leur 
pubescence, que le plus léger frottement fait disparaître, est intacte ou 
non. Aussi la plus grande confusion régnait-elle dans les auteurs au 
sujet de leurs espèces, avant que M. Guérin-Méneville établit leurs ca- 
ractères distinctifs sur la longueur relative de quelques-uns des articles 
des antennes, et non sur la forme générale du‘corps, comme on l'avait 
fait jusque-là (1). 

Depuis son travail, M. 3. L. Le Conte a séparé du genre, sous le nom 
de Sacones, quelques espèces de l'Amérique du Nord (2) dont lexpro- 
thorax, arrondi en avant, recouvre la tête. Mais, comme celte Cite da 
corps varie beaucoup dans sa forme et que pour lout le reste ces es- 


(1) Spec. et Icon. d: Anim. art. fasc, 3, no 9; pour la synonymie très-com- 
priquée dé la plupart des espèces, voyez cet ouvrage. M. Guérin-Méneville di- 
vise le genre de la manière suivante : 

I. Article 3 des antennes aussi long que 2. — A. Ces deux articles d’égale 
grosseur : 2. livida Fab., d'Europe; marginicolis (Lampyris ruficollis Say, 
Elod. fragilis Ziegl.), collaris, obscura G.-N., de PAmér. duNord.— B. 3e ar- 
ticle plus grêle que le 2 : E. variabilis Thunb., d'Europe et de l’Amér. du 
Nord; coarctata Payk., des mèmes pays; combusta G.-M., du Cap; brasiliensis 
G.-M., du Brésil; padi Linn., d'Europe. 

II. Article 3 dès antennes plus court que le 2e : El. marginata Fab., d’Eu- 
rope; fuscipennis G.-M., discoidea Say, de l’Amér, du Nord; serricornis 
P. W. J. Müller, Paykullii G.-M., defleæicollis P. W. 3. Müller, pallida Fab., 
Genei G.-M., d'Europe. 

L'auteur cite en outre les espèces suivantes qu’il n’a pas vues : El. australis 
Er., de la Tasmanie; patagonica Curtis, de Patagonie; fuscipes Kirby, de 
Amérique du Nord; africana Castelnau, du Sénégal; ochracea; angulosa , 
dubia Stephens, d'Angleterre. 

Aj. : Esp. européennes : Cyph. Bohemanni, Mannerh. Bull. Mose. 1844, 1, . 
p. 196; de Finlande. —patlidutus Bohem. K. Vetensk. Acad. Handling. 1850, 
p. 240; de Suède.—Esp. du Caucase : Cyph. gratiosus, Kolenati, Melet. entom. 
V, p. 40.— Esp. de Natal : Æl. caffer, marginipennis, Bohem. Ins. Caffrar, I, 
p. 425. — Esp. du Chili : Cyph. lunatum, obliquatum, collare, maculicorne, 
Lestaceum, parvum, obscurum, maculatum, luteolineatum, El. Roussellii, ve- 
lutinus, Solier in Gay, Hist. de Chile; Zool. IV, p. 455.— Esp. de l'Amér. du 
Nord : El. concinna, pallipes, picea, punclata, nebulosa, modesta, pusilla, bi- 
color, 3. L. Le Conte, Proceed of the Acad. of Philad. VI, p. 353. 


… (2) E. pulchella, fuscipennis (Nycteus? thoracicus Melsheim), thoracica, 
Guérin-Ménev. loc. cit, 


DASCYLLIDES VRAIS, 273 


pèces ne présentent rien de particulier, cette coupe générique me pa- 
raît superflue. 

Ces insectës vivent sur les plantes qui croissent au bord des eaux et 
dans les prairies hamides; ils recherchent l'ombre, et leur démarthe est 
en général peu agile. Il y en a probablement dans la plupart des ré- 
gions du globe, mais jusqu'ici les espèces connues appartiennent à l'Eu- 
rope, à l'Afrique et aux deux Amériques. 


SCIRTES. 
Luc. Magaz. NV], p. 301 (1). 


Mêmes caractères que les Econss, sauf les différences suivantes : 

Dernier article des palpes labiaux conique. — Mandibules lamelli- 
formes, triangulaires, subobtuses à leur extrémité. —3s article des an- 
tennes plus court et plus grêle que le 2°, — Lames des hanches posté- 
rieures médiocres; cuisses de la même paire très-larges, brièvement 
ovales ettrès-épaisses; jambes postérieures terminées par deux éperons, 
dont l’interne presque aussi long que le 1% article du tarse. 


Ces insectes sont, à proprement parler, des ELoves pourvues de paltes 
postérieures pareilles à celles des Azrica; ils sautent avec autant de force 
que ces dernières. On les trouve sur les feuilles des plantes et des ar- 
brisseaux, dans les mêmes lieux que les Econes. Leurs espèces sont 

. moins nombreuses et ont une distribution géographique, à peu de chose 
près, aussi étendue (2). 


Note. 


M. J. L. Le Conte place parmi les Atopides les deux genres suivants, 
fondés par lui. Je ne puis que me conformer à son opinion, ne les con- 
naissant pas.en.nature; mais l'insertion des antennes et la forme du 
front me font douter que leur place soit dans la tribu actüelle. 


LU 

(1) Syn. Seyrres Latr. — Cunysomeza Linné. — Gauzenuca Fab. — ALricA 
Pauz. — Cyruon Payk., Fab. 

(2) M. Guérin-Méneville (Spec. ot Icon: d. Anim. artic. n° 3) en a publié une 
Monographie qui contient 10 espèces vues par lui, plus quelques-unes dou- 
teuses. Les premières sont : $. hœmisphæricus Linn., orbicularis Pänz., d'Eu- 
Tope; fibialis, suturalis G.-M., de l'Amér. bor., vaxiegatus G.-M., de Cayenne ; 
ligneus Blanch., de Bolivia; picta Fab., des Indes or.; prϞstus G.-M., de Bo- 
Livia ; senegalensis, Bremei G.-M., du Sénégal. — Les esp. douteuses : S, lividus 
G.-., de l'ile Maurice (décrit d’après un exemplaire privé de ses pattes posté 
rieures) et les Cyphon orbiculatus, compressicornis, fasciatus, testaceus, de- 
Pressus, Fab. Syst. El. 1, p. 503; de l'Amérique. 

Aj.: Esp. de l’Amér. du Nord : S. californicus, Motsch. Bull. Mosc. 1844, 1, 
p. 35. — lateralis, J, L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p: 356 
(suburalis Liegler). — Esp. de la Guyane : S. pallens, adspersus, fasciatellus, 
Erichs. in Schomh, Guyana, IL, p. 559, 


Coléoptères. ‘Tome IV. 18 


Ve" ET 7. 


274 DASCYLLIDES. 


ECTOPRIA. 
J. L. Le Conre, Pr'oceed. of the Acad. of Philad. NI, p. 351 (1). 


Antennes rapprochées à leur base, allongées, à articles 1 gros, 2-3 très- 
petits, 4-10 triangulaires, graduellement atténués, 11 ovalaire. — Front 
étroit, allongé. — Labre arrondi, recouvrant les mandibules. — Palpes 
filiformes; les maxillaires longs, les labiaux assez courts. — Prothorax 
transversal, trapézilorme, avec tous ses angles aigus. — Pattes grêles; 
éperons terminaux des jambes obsolètes; tarses filiformes; leurs arti- 
cles 1 et 5 allongés, égalant 2-4 réunis, ceux-ci décroissant graduelle- 
ment. — Mésosternum concave. —Saillie prosternale prolongée posté- 
rieurement. — Corps court, convexe et rétréci en avant. 


Ce genre a peut-être quelque analogie avec les Cneoczossa et de- 
vrait alors être placé à leur suite. Il a pour type l'Eubria thoracica de 
M. Ziegler, petit insecte pubescent, noir, avec les bords latéraux du 
prothorax et les pattes fauves, qui vit sur les plantes, au bord des 
eaux, dans la Géorgie et la Pensylvanie. M. J. L, Le Conte en décrit 
deux autres espèces ({ibialis, larsalis). 


EUREA. 
J. L. Le Conre, loc. cit. p. 354 (2). 


Antennes rapprochées à leur base, à articles { cylindrique, 2 petit, 
arrondi (3). — Front rétréci, fléchi, échancré à son extrémité. — Labre 
arrondi, cachant les mandibules. — Palpés cylindriques, les maxillaires 
allongés. -- Tête petite et penchée, — Prothorax très-court, fortement 
rétréci en avant, largement arrondi sur les côtés, avec ses angles posté- 
rieurs aigus, — Pattes grêles ; éperons Lerminaux des jambes obsolètes ; 
tarses à articles { allongé, 2-4 courts, munis de courtes lamelles en 
dessous, 5 aussi long que les trois précédents réunis. — Mésosternum 
à peine concave. — Saillie prosternale prolongée en arrière. — Corps 
très-large, presque carré et médiocrement convexe. 


M. J. L. Le Conte place ce genre immédiatement à la suite des Das- 
ev£zus, dont il se rapproche en effet par ses tarses. La seule espèce 
qu'il contient est de pelite taille, revêtue d'une pubescence cendrée, 
noire, avec les tarses fauves et le prosternum testacé; elle est originaire 
de la Pensylvanie, où elle paraît très-rare. M. Melsheimer l'avait placée, 


(1) Syn. Eusnu, Ziegler, Proceed. of the Acad. of Philad, IL, p. 269, 
(2) Syu. Eupnia, Melsheimer, Proceed. of the Acad. of Philad. II, p. 222. 


(3) Les articles suivants manquaient dans l’exemplaire examiné par M. J. L. 
Le Conte. 


PTILODACTYLIDESS 275 


avec doute, parmi les Euenra, sous le nom d'E. nervosa, emprunté à 
que'ques lignes saillantes, subréticulées, que présentent ses élytres. 

Le genre suivant, de M. A. White, n'étant basé que sur des carac- 
tères incomplets, on ne saurait non plus lui assigner sa place définitive. 
L'auteur dit qu’il est très-voisin des Aropa. 

3 


* 


ATOPIDA, 
A: Wire, Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 8. 


Mandibules saillantes, graduellement arrondies au dehors.—Antennes 
très-longues, filiformes, à articles 4 un peu épaissi et déprimé, 2 petit et 
arrondi; les suivants subégaux, légèrement renflés à leur sommet. — 
Yeux assez gros et saillants. — Tête presque aussi large que le protho- 
rax. — Celui-ci un peu plus large en avant qu'en arrière, mais non 
aussi large que les élytres, transversal, avec ses angles antérieurs aigus 
et les postérieurs arrondis. — Ecusson arrondi, acuminé en arrière. — 
Elytres très-allongées, parallèles, arrondies aux épaules et à leur extré- 
mité.— Pattes médiocres; bord externe des jambes tranchant. 


L'espèce typique (4. Castanea) est de la taille des Dascyzrus, d'un 
brun marron foncé, avec les antennes et les paltes testacées ; la Nouvelle- 
Zélande est sa patrie. 


TRIBU I. 
PTILODACTYLIDES. 


Languette et lobes des mäâchoires laciniés ou non. — Labre et épis- 
tome distincts. — Hanches antérieures et intermédiaires variables, les 
postérieures brusquement dilatées au côté interne ; pénultième article 
des tarses très-pelit. — Saillie prosternale et mésoslernum variables : 
la première toujours très-étroile, parfois nulle. 


Cette tribu ne diffère de la précédente que par la structure des tar- 
ses, qui sont, comme je l'ai dit plus haut, ceux des Coléoptères subpen- 
lamères, quant à l'atrophie de leur 4 article, mais non toutefois quant 
à la forme du 3e, qui, tout en étant bilobé, n’est Pas construit sur le même 
plan que chez ces derniers. 

On a vu aussi précédemment (1) qu’Erichson est le fondateur de ce 
groupe, el que se basant à la fois sur les tarses et sur les premiers états 
de ces insectes, il les avait placés dans le voisinage des Érotyliens. Mais, 
d'une part, il y a déjà tant d'exceptions à la structure des tarses parmi 
les Pentamères, que celle-ci ne me parait pas avoir plus de valeur que 
celles qui ont déjà passé sous les yeux du lecteur; et, en second lieu, les 


(1) Supra, p. 257, note. 


276 . DASCYLLIDES. 


Jarves connues.des Dascyllides sont si différentes les unes des autres, 
que, provisoirement du moins, il n'y a aucun parti à en tirer. Pour ce 
qui est du nom de Colobodérides, imposé à ce groupe par Erichson, il 
ne saurait être conservé, le geure Cocosonera de Klug étant relégué 
dans la Synonymie. 

Sauf les Dæmon, qui sont propres à Madagascar, les Ptilodactylides 
habitent l'Amérique. Erichson semble avoir connu quelques-unes de 
leurs larves ; mais, jusqu'ici aucune n’a été décrite. 


EL  Languette laciniée. 
Tarses sans lamelles; antennes flabellées : Cladotoma. 
— lamellés; — filiformes : Bradytoma . 
HU. Lauguette non laciniée. 
a  Tarses lamellés : Aploglossa. 
aa — sans lamelles. 
Leurs crochets simples : Dæmon. 
_— appendiculés : Péilodactyla. 


CLADOTOMA. 
Wesrw. Mag. of Zool. and Bot. IV, p. 254 (1). 


Menton trapéziforme. — Languette divisée en quatre lobes aigus, ci- 
liés et inégaux. — Lobe interne des mâchoires lancéolé, l’externe divisé 
en quatre lobes pareils à ceux de la languette, décroissant de dehors en 
dedans.— Palpes labiaux à articles 2-3 égaux, celui-ci oblongo-ovale, 
tronqué au bout ; les maxillaires à articles 2 et 4 allongés, ce dernier 
sécuriforme, tronqué très-obliquement. — Mandibules arquées, biden- 
tées au bout, — Labre assez saillant, transversal et tronqué en avant: 
— Tête courte, très-penchée, engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux: 
— Ceux-ci gros et saillants. — Antennes assez longues, à articles 1 mé- 
diocre, 2 très-court, 3-10 filiformes, égaux, émettant chacun à leur base 
un rameau aplati, dilaté et arrondi au bout, 11 simple. — Prothorax 
fortement transversal, rétréci el très-convexe en avant, faiblement bi - 
sinué à sa base. —Æcusson en triangle curviligne. — Elytres oblongo- 
ovales, rétrécies en arrière. — Pattes médiocres ; tarses médiocres, à 
articles 1 allongé, subeylindrique, 2 de même forme, beaucoup plus 
court, 3 large, fortement bilobé, 5 aussi long que le Aer; crochets simples. 
— 5e segment abdominal échancré de chaque côté (ovalis) ou à son ex- 
trémité (thoracica). — Mésosternum concave. — Saillie prosternale dé- 
passant un peu les hanches antérieures. — Corps oblongo-ovale. 


Ce genre et le suivant reproduisent dans cette tribu la forme de la 


(1) Syn. Czapow, Dej. Cat. éd. 3, p. 109. 


- 


PTILODACTYLIDES. 277 


languette si commune chez les Dascyllides vrais. Les deux espèces (1) 
dont celui-ci se compose sont propres à l'Amérique du Sud, de la taille 
des DascyLus, finement pubescentes et noires, avec le prothorax et les 
pattes fauves chez l'une d'elles (thoracica). Toutes deux sont très-rares 
dans les collections. Leurs femelles ne sont pas encore connues ; il est 
probable que, comme celles des PrironacryLa, elles ont des antennes 
filiformes ou légèrement dentées. 


BRADYTOMA. 


GuériN-Ménev. Spec. et Icon. d. An. artic. n5 10 (2). 

Menton transversal, arrondi en avant. — Languette divisée en qua- 
tre lobes aigus et ciliés ; les externes plus courts-que les autres.— Deux 
lobes aux mâchoires : l'interne très-large, tronqué et muni en dedans 
d’une rangée de cils raides, l’externe étroit, bi-articulé, tronqué et cilié 
en avant. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement triangu- 
laire, celui dés labiaux sécuriforme.— Mandibules médiocres, arquées, 
bifides au bout. — Labre grand, arrondi en avant. — Tête médiocre, 
assez courte. — Antennes de la longueur des deux tiers du: corps, fili- 
formes, à articles 4 médiocre, arqué, 2 très-court, 3-10 égaux, obconi- 
ques, 11 oblong (3). — Yeux assez gros, arrondis et saillants, à peine 
dégagés du prothorax.— Celui-ci fortement transversal, rétréci en avant, 
avec ses côtés antérieurs rabattus, un peu convexe en ayant, plan en 
arrière, largement lobé au milieu de sa base. — Ecusson brièvement 
cordiforme, tronqué en avant. — Elytres un peu plus larges que le 
prothorax, oblongo-ovales. — Pattes assez longues ; larses médiocres, 
à articles { plus long que les trois suivants, 2-3 fortement triangulaires, 
mynis d'une grande lamelle, 5 assez grand. — Saillie prosternale pres- 
que nulle, rejoignant, entre les hanches antérieures, une saillie analogue 
du mésosternum. — Corps oblongo-ovale, 


Genre établi: sur l'Atopa aurita de Dejean, insecte de là taille des 
DascycLus, répandu depuis la province de Rio-Janeiro jusque sur les 
bords de la Plata. Il est d’un noir assez brillant, avec le prothorax 
jaune et orné en dessus d'une grande tache noire médiane, Ses tégu- 
ments, un peu plus flexibles que ceux des DascyLuus, sont revêtus 

«Partout de poils courts et redressés. Les deux sexes sont semblables. 
M.Guérin-Méneville en a donné une bonne figure accompagnée de détails. 


(1) C: ovalis, Westw. loc. cit., pl: 7, fig. 3, et Guérin-Ménev. Spec. et Icon, 
d. Anim. art, no 12, avec des détails (Cladon flabellicorne Dej,); du Brésil. 
— thoracica, Guerin-Ménev. loc. cit.; de Cayenne: 

(2) Syn. Arors, Déj. Cat, 64. 3, p: 109, 

() M. Guérin-Ménéville indique ces organes comme étant en scie; la figure 
qu’il en donne est plus exacte et les représente tels que je les indique. 


; RS CU CR 


278 DASCYLLIDES. 


APLOGLOSSA. 
ns. Spec. et Icon. d. An. artic. no 33 (1). 


Genre très-voisin des Branyrowa et n’en différant que par la forme 
de la languette et les faibles particularités suivantes : 

Languelte large, simple, présentant deux courtes saillies dans son 
milieu. — Lobes des mâchoires tous deux larges et arqués au bout; 
l'interne ayant sa partie recourbée très-large et ciliée, celle de l’externe 
plus étroite. — Têle un peu plus dégagée du prothorax. — Corps un 
peu plus allongé. 


La texture et la vestiture des téguments, ainsi que le système de co- 
loration, sont pareils. M. Guërin-Méneville en décrit trois espèces (2), 
découvertes par M. Sallé, en Colombie et à Guatimala. Ces insectes se 
trouvent cachés pendant le jour sous les feuilles des plantes basses dans 
les forêts et semblent être crépusculaires. 

Le genre Brrraycera d'Erichson est, sans aucun doute, identique 
avec celui-ci ou avec les Branyrowa, question qui ne pourra être dé- 
cidée que lorsqu'on connaîtra ses organes buccaux dont Erichson n’a 
pas parlé (3). L'espèce (B. lyciformis) du Pérou, sur laquelle il a été 
fondé, a complètement le facies et le système de coloration indiqués 
plus haut. 


DÆMON. 


De CasreLn. in Sicserm. Rev. entom. IV, p. 24 (4). 


Menton en carré transversal. — Languette grande, évasée et étroitement 
échancrée en avant; ses lobes largement arrondis.— Lobes des mâchoi- 
res subovales, égaux et ciliés. — Palpes maxillaires à articles 2 lrès- 
long, 4 sécuriforme, ainsi que le 3° des labiaux.— Mandibules arquées, 
simples et aiguës au bout. — Labre transversal, arrondi en avant, — 
Tête penchée, courte. — Antennes au moins de la longueur du corps, 
filiformes, gréles, à articles 4 médiocre, assez gros, 2 court, 3-11 allon- 
gés, subégaux. — Veux médiocres, assez saillants. — Prothorax Irans- 


(1) Syn.? Brrruycra, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 175; depuis (ibid. 1848, HI, 
p:. 102), Erichson a ajouté quelques détails, mais pas encore suflisants, aux ca- 
ractères très-brefs qu’il avait assignés à ce genre. 

(2) 4. Saillei, marginata, des environs de Caracas; la première est, figurée 
avec des détails. — Collaris, de Guatimala(Izabal). 

(3) La création de ce genre d’Erichson est antérieure (1847) à celle du genre 
actuel et postérieure à celle du genre Branyroma, Il où Re conséquent, Sy 
nonyme de celui-ci et a la priorité sur celui-là. F4 


(4) Syn. Cozoronena, Klug in Wiegm, Archiv, 1838, I, p. 67. 


PTILODACTYLIDES, 279 


versal, rétréci en avant, arrondi sur les côtés, finement denticulé et bi- 
sinué à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et un peu arqués. — 
Ecusson en triangle curviligne, — Elytres oblongues ou ovales, graduel. 
lement rétrécies en arrière, parfois (mucronala) acuminées. — Pattes 
très-longues, surtout les postérieures, gréles ; tarses médiocres, à arti- 
cles 1 cylindrique, allongé, 2 &e même forme, court, 3 bilobé, 5 long; 
crochets simples.—Mésosternum plan.— Saillie prosternale très-étroite. 
— Corps allongé ou oblongo-ovale, peu convexe. 


Les espèces de ce genre ont la plus grande analogie, sous le rapport 


du facies et de leurs principaux caractères, avec les PrironacryLA amé- 


ricaines qu’elles représentent manifestement à Madagascar, leur patrie. 
Elles en diffèrent principalement par leurs organes buccaux, leurs an- 
tennes, qui ne sont jamais flabellées, et leurs crochets des tarses simples. 
Comme les Prironacryca , elles sont pubescentes et ne présentent 
pour tout système de coloration que le noir brunâtre et le fauve testacé 
diversement combinés et sujets à varier dans chaque espèce. Ces in- 
sectes sont peu communs dans les collections, et n'ayant pu en dissé- 
quer aucun, j'ai emprunté ce que je dis des organes buccaux, à Klug, 
qui a aussi créé le genre, sous le nom de CororonerA, mais deux ans 
après M. De Castelnau. Des cinq espèces qu'il a décrites, plusieurs font 
double emploi avec les trois publiées par.ce dernier (1). 


PTILODACTYLA. 
(Des.) Larrn. Règne anim. 64. 2, IV, p. 461 (2). 


Menton transversal, arrondi et tronqué en avant.—Languette grande, 
évasée, fortement bilobée ; ses lobes arrondis. — Lobes des mâchoires 


(1) C’est après avoir décrit ces trois’espèces sous les noms de Pfilodactyla 
madagascariensis, gigas et linearis, que M. De Castelnau a proposé d’en faire 
un genre à part, dont il a donné assez longuement les caractères. Celles dé- 
crites par Klug sont : C. ovata (gigas Casteln.), elongata (linearis ? Casteln.), 
mucronata, nilida, striata. — Erichson a passé sous silence ce genre Dæmon 
dans le « Nomenclator zoologicus » de M. Agassiz. 

(2) On attribue généralement la création de ce genre à Iliger (Mag. VI, 
P. 342). Erichson seul (in Agass. Nomencl. zool.; Coleopt. p. 139) a fait remar- 
quer que les caractères qu’assigne l’auteur allemand à ses PriLopacryLa ne 
conviennent nullement aux insectes que Dejean, Latreille, M. De Castelnau, ete., 
appellent ainsi. Voici en effet comment Illiger s’exprime : « Corps pareil à 
celui des Ecarer, y compris le prothorax et la tête; antennes munies au côté 
interne de huit longues saillies velues, dirigées extérieurement en forme de 
queue ; des lamelles sous les tarses. » I1 est certain que ces caractères ne peu- 
vent s'appliquer aux insectes dont il s’agit ici, et d’un autre côté que peut être 
Cette P{il. elaterina au Brésil, que cite Illiger sans la décrire, et que l’on ad- 
met presque généralement comme étant la même que la PyrochFoa nitida de 


»_ æ” te he as _- - tal sé Es À de. dé 


280 DASCYLLIDES, 


subégaux; l'externe linéaire, l’interne lancéolé. — Dernier article des 
palpes maxillaires obliquement subsécuriforme, celui des labiaux ova- 
laire et accuminé. — Mandibules fortement arquées, simples au bout. 
— Labre transversal, tronqué ou arrondi en avant. — Tête courte, en- 
gagée dans le prothorax jusqu'aux yeux. — Ceux-ci assez grands, mé- 
diocrement convexes. — Antennes très-allongées et très-gréles, filifor- 
mes, à arlicles 4 gros et médiocre, 2 très-court, 3-10 allongés, égaux, 
émettant chacun à leur base un rameau cylindrique ou ovalaire et mé- 
diocre chez les mâles; simples et légèrement dentés chez les femelles, 
11 simple dans les deux sexes. — Prothorax transversal, fortement ré- 


tréci et un peu convexe en avant, avec son bord antérieur largement, 


saillant et arrondi, faiblement bisinué à sa base. — Ecusson brièvement 
cordiforme. — Elytres assez courtes, ovales, peu convexes. — Pattes 
longues et gréles; hanches postérieures dilatées au côté interne en une 
lame trigone; tarses beaucoup plus courts que les jambes, à articles 
1 allongé, surtout aux postérieurs, 2-3 courts, bilobés, 5 médiocre; cro- 


chets appendiculés, — Mésosternum caréné sur la ligne médiane. — 


Saillie prosternale très-courte.— Corps ovale, peu convexe. 


BiLes Prironacryza sont des insectes américains de taille assez petite 
et dont. la livrée n’a rien de remarquable, toutes étant d'un brun noirâtre 
ou d'un fauve testacé, avec les nuances intermédiaires. Leurs espèces 
sont nombreuses, surtout dans l'Amérique du Sud, mais jusqu'ici peu 
ont été décrites (1). Ainsi que je l'ai fait connaître (2), elles vivent sur 
les feuilles, à la surface desquelles elles marchent lentement, et d'où elles 
se laissent tomber à la moindre apparence de danger ; mais elles volent 
assez bien. Quand on les saisit, elles simulent la mort en fléchissant leurs 
antennes et ramenant leurs paltes contre le corps. 


De Géer, type du genre actuel? Erichson regarde le genre d'Illiger comme sy- 
nonyme des Prenotansus de la famille des Eucnémides, opinion qui me paraît 
avoir besoin de preuves avant d’être adoptéo. 


(1) Esp. de l’'Amér. du Sud: P. nitida, De Géer, Mém. V, p. 227, pl. 13, 
£. 63 de Cayenne. — ornata, du Brésil; sericea, castanea, nitens, Lacordai- 
rei, de Cayenne; elongata, de Colombie; Casteln. in Siberm. Rev. ent. IV, 
p.21.— decumana, obesa, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 175; du Pérou. — Esp. 
de l’Amér. du Nord: Ptil. elaterina, Guérin-Ménev. Icon. Ins. p. 45, pl. 14, 
f.. 9. — Atopa fusca, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. IE, p. 224; 
de l'Amérique du Nord. 


(2) Ann. d. Sc. nat, XX, p. 243. 


EUCINÉTIDES. 281 


TRIBU IV. 
EUCINÉTIDES. 


Languette et lobes des mâchoires non laciniés. — Labre et épistome 
distincts. — Hanches antérieures transversales, les intermédiaires ova- 
laires, toutes enfouies ; les premières dépourvues de trochantins, les se- 
condes en ayant un; les postérieures formant une très-grande lame 
triangulaire, recouvrant en partie les cuisses et soudée en avant au mé- 
tasternum. — Celui-ci très-étroit, rhomboïdal dans son milieu, rétréci de 
chaque côté. — Saillie prosternale nulle. — Mésosternum déclive, sans 
cavité. _— 


C’est bien moins la grandeur insolite des hanches, que la situation des 
trochantins et la forme du métasternum qui m'engage à former un 
groupe à part avec le genre Evcrnerus de Germar. Le métasternum est 
des plus remarquables, et rappelle complètement celui des Dytiscides 
vrais, à quelques différences de détail près. {l est assez singulier que 
cette analogie n'ait frappé jusqu'ici aucun des auteurs qui se sont oc- 
cupés de ces insectes. 

On connaît une de leurs larves, celle de l'£uc. meridionalis, qui a été 
décrite par M. Ed. Perris (1). Elle constitue un type particulier, tout 
en étant plus voisine des larves des Arora que de celles des ELopes, 
et elle diffère notablement de ces dernières par ses habitudes. 

Elle vit en effet sous les écorces, les souches ou les pièces de bois gi- 
sans sur le sol, partout, en un mot, où se développent des byssus et au- 
tres cryptogames inférieures dont elle fait sa nourriture et dans lesquel- 
les elle ne s'enfonce pas, bien qu'elle craigne la lumière. C'est dans les 
mêmes lieux que l'insecte parfait dépose ses œufs à l'automne ; leur 
éclosion n’a lieu qu’au printemps. 

Cette larve est allongée, atténuée à ses deux extrémités, surtout en 
arrière, et assez convexe en dessus. La tête, séparée du premier seg- 
ment thoracique par un étranglement très-sensible, est presque triangu- 
laire et présente deux fossettes sur le front; l'épistome est distinct de ce 
dernier. La houche se compose : d’un labre assez grand, légèrement 
échancré ; deux mandibules courtes, larges et bidentées au bout; deux 
mâchoires munies d’un seul lobe court, en dehors duquel se trouve un 
palpe lriarticulé ; enfin d’une lèvre inférieure assez allongée, échancrée 
en ayant et pourvue de palpes composés de deux articles. Sur les côtés de 
la tête, sous l'insertion des antennes, se voit de chaque côté un groupe 
de sept ocelles, disposés sur trois rangs irréguliers. Les antennes se 


(1) Ann, d. 1. Soc. entom. Sér. 2, IX, p. 48, pl. M, no 5, f. 26-36. 


: L Ps OC + ln us, TE 


282 DASCYLLIDES. 


composent de quatre articles, dont les trois premiers sont courts et le 
4° très-long et fourchu à son extrémité. Le prothorax est plus allongé 
que les autres segments qui vont en se rétrécissant graduellement jus- 
qu'au dernier de l'abdomen qui a la forme d'un mamelon. Les pattes 
sont formées de quatre articles et terminées par un crochel en cône 
droit. Tout le long du corps, en dessus, règnent six rangées de mame- 
lons, quatre dorsales et deux latérales, d’où partent de longs poils re- 
dressés. D'autres poils très-courts, sauf sur les quatre pénullièmes seg- 
ments abdominaux, où ils s’allongent et deviennent plus nombreux, 
revêtent le dessous du corps et facilitent la progression de la larve. Les 
neuf paires de stigmates sont très-difficiles à voir et situées, la première 
près du bord antérieur du mésothorax, les autres au tiers antérieur des 
huit premiers segments abdominaux. 

Cette larve est du nombre de celles qui, avant de se changer en 
nymphe, se fixent au plan de position par leur dernier segment auquel 
reste attachée leur peau ramassée en un paquet chiffonné. La nymphe 
elle-même esthérissée, sur presque toutes les parties de son corps, de 
longues soies épaisses, charnues et qui présentent, au microscope, de 
petites épines dirigées vers leur extrémité (1). 


bâ gi EUCINETUS. 
(Senugrr.) Genmar, Magas. d. Entom. I, p. 255 (2). 


Menton en carré légèrement transversal.— Languette large, arrondie 
aux angles antérieurs, largement sinuée dans son milieu. — Lobes des 
mâchoires saillants, subégaux, arrondis et ciliés au bout; l'interne ter- 
miné par un fort crochet corné. — Dernier article des palpes labiaux 
ovoïde, celui des maxillaires cylindrique, puis fortement atténué au bout, 
— Mandibules courtes, élargies à leur base, grêles, arquées et bifides à 
leur extrémité, munies d'une lamelle médiane en dedans.—Labre trans- 
versal, arrondi en avant. — Tête verticale, prolongée en un museau 
conique. — Yeux médiocres, peu saillants. — Antennes médiocres, fili- 
formes, à articles 1 assez court, 2 plus long que les suivants; ceux-ci 
subégaux. — Prothorax très-petit, fortement rétréci en avant, large- 
ment arrondi à sa base, avec ses angles postérieurs aigus.— Ecusson en 
triangle rectiligne. — Elytres amples, naviculaires ou ovales, assez con- 
vexes, — Paltes médiocres; jambes graduellement élargies, leurs épe- 
rons assez longs; larses aussi longs qu'elles, graduellement atténués, à 


(1) M. 3. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 357) rapporte 
avoir trouvé en Californie, sous des écorces, quelques nymphes de l’espèce qu'il 
a nommée infumarus ; elles étaient hérissées de longues épines sur le thorax, 
le long de la ligne médiane de l'abdomen et sur ses bords latéraux. 

(2) Syn. Nycreus, Latr. Règne anim. éd. 2, IV, p. 462. — HawaxoBIUM, 
Duftschm. Faun. Austr. I, p. 79. 


EUBRIADES. 283 


articles 1-4 décroissant régulièrement, 5 médiocre: crochets gréles et 
simples. — Corps naviculaire ou ovale-elliptique. 


Ces insectes remarquables, malgré leur petite taille qui ne dépasse 
pas celle des Ezones et des Scies, se trouvent dans les mêmes lieux 
que leurs larves, et sur les haies dans les prairies humides. Leur sys- 
tème de coloration et leur vestiture ne diffèrent pas de celles des espè- 
ces des deux genres cités plus haut. On en connait en ce moment cinq 
espèces d'Europe, de Madère et de l'Amérique du Nord (1). 


TRIBU V. 
EUBRIADES. 


Languette laciniée.— Lobes des mâchoires simples. — Labre et épis- 
tome distincts. — Hanches antérieures et intermédiaires transversales, 
enfouies, sans trôchantins; les postérieures peu à peu et faiblement 
élargies au côlé interne. — Mésosternum plan, carré. — Saillie pros- 
ternale plane, large, graduellement rétrécie en arrière, rejoignant le 
mésosternum. 


La forme du mésosternum et du prosternum, combinée avec l’absence 
des trochantins, distingue essentiellement cette tribu, qui ne comprend 
que le genre suivant, lequel jusqu'ici paraît être exclusivement euro- 
péen. 


EUBRIA. 
(Daux) German, Mag. d. Entom. IL, p. 239. 


Menton transversal, subirapéziforme. — Languette divisée en qua- . 


tre (2) lobes grêles, aigus et ciliés; les deux externes plus courts 
que les autres. — Lobes des mâchoires très-petits, ciliés, l'interne à 
peine distinct. — Dernier article des palpes labiaux triangulaire; le 2e 


(1) Esp. d'Europe : £. hœmorrhoidalis, Germar. loc. cit. et Faun. 1ns. Europ. 
V, 11; Guérin-Ménev. Spec. et Icon. d. Anim. art. n° 4, avec des détails (Nyct. 
hœmorrhous Latr., Casteln.); se trouve aussi aux États-Unis.— meridionalis, 
Casteln. in Silberm. Rev. ent. IV, p. 25 (Nyct. hispanicus et teslaceus Dej.).— 
Esp. de Madère : £. ovum, Wollast. Ins. Maderens. p. 242. — Esp. de V'Amér. 
du Nord : Z. infumatus,. de Californie; morio, de l’Alabama; J. L. Le Conte, 
Proceed. of the Acad, of Philad, VI, p. 356. 

(2) AL L. Redtenbacher (Fauna Austr.; Die Kæfer, p. 317), le seul auteur 
qui écrit les parties de la bouche, dit que la languette est trilobée, mais 
il ajoute en note qu'il croit avoir vu le lobe médian fendu chez un exemplaire. 


Je vois cet organe distinctement quadrifide dans les deux préparations que j'a 
sous les yeux, 


284 DASCYLLIDES. 


des maxillaires aussi long que les deux suivants réunis, le 4e cylindri- 
que et tronqué au bout (1).— Mandibules triangulaires, cornées en de- 
hors, coriæes intérieurement, obtusément acuminées au bout. — Labre 
cachant les mandibules, arrondi en avant.— Tête courte, très-penchée, 
rétrécie antérieurement en un petit museau triangulaire.—Yeux grands, 
{ransversaux, saillants. — Antennes presque de la longueur des deux 
tiers du corps, à articles { médiocre, cylindrique, 2 très-court, 3-10 
triangulaires, dentés, 11 oblong. — Prothorax fortement transversal, 
rétréci en avant, arrondi sur les côtés, coupé presque carrément à sa 
base. — Ecusson en triangle curviligne, — Elytres brièvement ovales, 
largement arrondies à leur extrémité. — Pattes grêles, longues, con- 
tractiles ; tarses médiocres, filiformes, à articles 1 assez allongé, 2-4 dé- 
croissant graduellement, 5 médiocre ; crochets simples. — Corps briè- 
vement ovale, convexe, 


On voit, d'après ces caractères, que ce genre forme un type tout-àfait 
à part, qui ne peut être associé à aucun des précédents. Îlne comprend 
jusqu'ici qu'un petit insecte (2) qui vit sur les plantes aquatiques dans 
la plus grande partie de l'Europe, mais qui paraît assez rare partout. 
Ses téguments sont plus solides que ceux des autres espèces de la fa- 
mille et revêtus d’une fine pubescence grise; sa couleur est d'un noir 
assez brillant, passant souvent au rougeûtre, surtout sur les élytres, qui 
présentent quelques sillons fortement marqués, imponctués et dont le 
plus interne est très-court. 


(1) IL existe au sommet du dernier article des quatre palpes, trois petites épi- 
nes signalées également par M. L. Redtenbacher, qui se demande si elles ne 
seraient pas mobiles. C’est une question difficile à décider sur des exemplaires 
morts. 


(2) E. palustris, Germar, loc. cit. et Faun. Ins. Europ. IV, 3; Guérin-Ménev. 
Iconogr.; Ins. pl. 13, f. 12 ab. 


FAMILLE XL. 


MALACODERMES. 


Menton souvent peu distinct. — Languette coriace ou membraneuse, 
sans paraglosses., — Deux lobes aux mâchoires lamelliformes et ciliés ; 
l'interne manquant parfois.— Palpes labiaux de trois, les maxillaires de 
quatre articles. — Mandibules courtes. — Yeux presque toujours en- 
tiers.—Antennes de onze, rarement de dix ou dousé articles, de forme 
très-variable, — Hanches antérieures et intermédiaires conico-cylindri- 
ques ; les trochantins des premières loujours distincts, ceux des secon- 
des quelquefois invisibles; les postérieures transversales, prolongées au 
côté interne en une saillie conique, non recouvertes au repos par les 
cuisses de la même paire ; jambes presque toujours sans éperons ter- 
minaux; larses pentamères, les antérieurs tétramères chez quelques 
mâles, tous sans lamelles en dessous. — Sept ou six segments ventraux 
à l'abdomen, libres, — Téguments en général minces et flexibles. 


Après avoir retiré des Malacodermes de Latreille, les Dascyllides, 
Rhipicérides, Cébrionides et même plusieurs Élatérides qu'il y avait 
compris, il y reste encore un nombre très-considérable d'espèces qui me 
paraissent pouvoir.rester associées ensemble, bien qu'il y'ait quelques rai- 
sons plausibles à faire valoir pour les répartir dans des familles distinc- 
tes, comme l'ont fait les auteurs les plus récents (1). 

Le nom de Malacodermes convient très-bien à l'immense majorité 


(1) Is varient beaucoup entre eux sur le nombre de ces familles qu'ils ad- 
mettent, Ainsi Erichson (in Agass. Nomencel. z0ol.; Coleopt. et in Wicgm. Ar- 
chiv, 1847, I, p. 79 sq.) en reconnaît quatre, celles des Lampyrides, Lycides, 
Téléphorides et Mélyrides. M. L. Redtenbacher (Faun. Austr.; Die Kæfer, 
P. 33) réunit les trois premières en une seule et conserve la dernière. Enfin 
M. J. L. Le Conte associe les Lampyrides aux Téléphorides (Proceed. of the 
Acad, of Philad, V, p. 331) et maintient à l’état de familles à part les Lycides 
(Journ. of the Acad. of Philad. Ser. 2, 1, p. 73) et les Mélyrides (Proceed. loc, 
cit. VI, p. 163). Ces divergences d'opinion prouvent combien ces insectes sont 
voisins, Ce sont elles et les passages qui existent entre ces familles qui m'ont 
décidé, après quelques hésitations, à fondre ces dernières en une seule. 


286 MALACODERMES. 


de ces insectes, mais non à tous. Il en est un certain nombre, surtout 
parmi les Mélyrides (par ex. Mezynis), dont les téguments, sans être 
très-solides, sont de consistance normale; ce sont surtout les organes 
buccaux en partie, les élytres et l'abdomen. qui sont sujets à devenir 
ainsi submembraneux, et il en résulte parfois pour les premiers et le 
troisième quelques difficultés d'observation. 

C'est à cela qu'est due la grande tendance que le menton et la lan- 
guette ont à perdre la limite qui les sépare. Le premier parail souvent 
composé de deux parties, dont l’antérieure correspond sans aucun doute 
à l'une de ces deux pièces intermédiaires entre lui et la languette, qui 
ont été signalées précédemment chez les Slapbyliniens et dans quelques 
autres familles. Les palpes labiaux sont insérés au-devant de la lan- 
guette, à laquelle leurs supports sont accolés. Des deux lobes des mâ- 
choires, l'interne est constamment plus court et plus grêle que l’externe : 
il disparait même complètement chez la plupart des Lycides, des Lam- 
pyrides et des Drilides ; son absence n’est qu'accidentelle dans les autres 
groupes. Les mandibules sont toujours courtes et ne débordent que fai- 
blement, ou pas du tout, le labre au repos. Elles sont remarquables par 
leur gracilité dans fes deux premiers des groupes qui viennent d'être 
nommés, et plus souvent bifides à leur extrémité que simples dans le 
reste de la famille. Le labre est indistinct dans presque tous les Télépho- 
rides, et sa présence n'est constante que chez les Mélyrides. 

La tête est très-sujette à être recouverte, soit en totalité (Lampyrides), 
soit en parlie (Lycides, la plupart des Téléphorides), par le prothorax qui 
s’avance plus ou moins au-dessus d'elle. Sa forme est très-variable, et, 
jusqu’à un certain point, caractéristique des diverses tribus. Les yeux 
ne deviennent très-volumineux que chez la plupart des Lampyrides et 
les Prionocérides ; ces derniers sont les seuls qui les aient échancrés. 

Les antennes éprouvent de nombreuses modifications et, en général, 
ne fournissent pas de bons caractères génériques. Elles peuvent en effet 
être filiformes, dentées, pectinées et même flabellées dans un même 
genre, el souvent elles diffèrent selon les sexes. Leur mode d'insertion a, 
au contraire, une grande importance et sert en partie de base à la classi- 
fication de la famille, selon qu'il a lieu sur le front (Lycides, Lampyri- 
des, Téléphorides) ou sur les côtés du museau, en avant des yeux (Dri- 
lides, Mélyrides). Leur plus ou moins d'écartement, dans le premier de 
ces cas, est également un caractère d'une assez grande valeur. 

Outre la saillie qu'il envoie fréquemment au-dessus de Ja tête, le pro- 
notum du prothorax se prolonge au-delà des parapleures de cette partie 
du corps qu’il déborde par conséquent de chaque côté, sans en être ja- 
mais séparé par une suture, Chez les Mélyrides et quelques Télépho- 
rides et Lycides, celte arête est très-courte, parfois même (Cazocuro- 
Mus, quelques Srzis) complètement nulle. Mais, chez les Lycides vrais 
et les Lampyrides, les bords latéraux du pronotum sont saillants, au 
point de paraître foliacés, et les parapleures prothoraciques forment de 


e MALACODERMES. 287 


chaque côté une lame verticale qui s'applique assez lâchement sur les 
hanches antérieures. C'est ainsi que se forme, chez beaucoup de Lam- 
pyrides, cette cavité close latéralement dans laquelle leur tête se loge en 
entier. Chez plusieurs Malthinides, le pronotum se recourbe en dessous 
etentre immédiatement en contact avec les hanches antérieures. Partout, 
à une seule exception près (Homaursus), le prosternum est réduit à un 
mince filet transversal qui envoie une courte saillie médiane, laquelle ne 
s'interpose pas, ou que très-imparfailement, entre les hanches en ques- 
tion. 

Les élytres n’embrassent que faiblement l'abdomen ou le recouvrent 
simplement, en le débordant plus ou moins. Par suite de leur mollesse, 
elles sont sujettes à se déformer chez quelques Lampyrides, presque 
tous les Téléphorides et un petit nombre de Mélyrides. Dans les mêmes 
groupes, il se trouve plusieurs genres (Lampwms, Pnencones, les Mal- 
thinides, etc.) dans lesquels elles sont plus ou moins abrégées, soit dans 
les deux sexes, soit chez les mâles seulement. Les ailes inférieures ne 
se replient pas alors sous elles, mais continuent à recouvrir le dos de 
l'abdomen, à moins que ces organes ne soient absents, comme il y en a 
quelques exemples chez les Téléphorides et les Malachiides. 

Les patles des Malacodermes sont en général assez longues. Les han- 
ches antérieures sont loujours contiguës, et leurs trochantins très-appa- 
rents; les intermédiaires sont couchées et contiguës également, sauf 
chez les Lycides; mais leurs trochantins semblent manquer dans un 
certain nombre d'espèces des divers groupes. Comme dans les familles 
précédentes, les hanches postérieures sont prolongées au côté interne, et 
pendant leurs mouvements en avant, les cuisses de la même paire s’ap- 
pliquent contre leur bord postérieur, qui n’est jamais canaliculé et ne‘ 
peut dès-lors les loger. Les trochanters sont placés dans l’axe des cuisses 
chez les Lycides seulement. Dans ce même groupe, ainsi que chez les 
Lampyrides, les cuisses et les jambes sont comprimées et plus ou moins 
Canaliculées sur leurs deux faces. Les dernières sont privées d'éperons 
terminaux, à l'exception de quelques Lampyris (notamment PyGoLAm- 
ris) chez lesquels il y en a d'assez distincts. Quelques mâles de Mala- 
chiüdes sont les seuls où le nombre des articles des tarses éprouve une 
réduction aux pattes antérieures. Chez plusieurs Dasytides (CnaLcas, 
Asryus, surtout Pececopuonus), le premier à toutes les palles se rac- 
Courcit considérablement et fournit un caractère important pour la clas- 
Sification de ces insectes. Ces organes, sauf un seul genre (ConpyLors) 
qui w’est inconnu en nature, ne sont jamais munis de lamelles en des- 
sous ; ceux des grandes espèces de Lycides et de Lampyrides le sont de 
pelottes ; partout ailleurs ils sont simplement velus ou ciliés. Leurs cro- 
Chets sont tantôt simples, tantôt bidentés à leur extrémité; entre ceux 
des Malachüdes il existe deux appendices membraneux et libres; ceux 
des Dasvres sont munis chacun en dessous d'une lamelle de même na- 
lure, sujelle toutefois à disparaître chez quelques espèces. 


288 MALACODERMES. ce 


L'abdomen se compose en dessous de sept segments, sauf chez les 
Howaxrsus, les Dasytides et cà et là dans les autres groupes (1). Les 
deux derniers varient à un degré extraordinaire, selon les sexes et leg 
espèces, particulièrement chez les Lampyrides et les Téléphorides. Chez 
ceux-là il est presque de règle que la plupart d’entre eux débordent la- 
téralement ceux qui les suivent, et que leurs angles postérieurs soient 
saillants, ce qui fait paraître l'abdomen comme frangé et même lacinié 
sur ses bords, 

C’est au grand développement de cette partie du corps et des élytres, 
que lés Malacodermes doivent l'ampleur de l’arrière-tronc, relativement 
à la tête et au prothorax pris ensemble, qui les caractérise presque tous, 
Leur métathorax est en effet assez court, et leur mésosternum l’est au 
point que les pattes intermédiaires touchent les antérieures. Les épis- 
ternums du premier sont larges, fortement rétrécies en arrière et flan- 

quées en dehors par les épimères qui remontent fort loin en avant. 
” Quant au second, ce n’est que chez les Lycides que sa portion centrale 
ou le mesopectus s’interpose plus ou moins largement entre les ban- 
ches intermédiaires. 

Les stigmates prothoraciques sont visibles chez presque tous les Ly- 
eides et les Lampyrides; ils sont même très-fréquemment tubuleux et 
saillants chez les premiers. On les aperçoit encore chez un certain 
nombre de Téléphorides, puis ils disparaissent dans le reste de la fa- 
mille. 

Les différences sexuelles sont très-prononcées chez un grand nom- 
bre de ces insectes et portent sur les deux derniers segments abdomi- 
naux, les antennes, les élytres, les ailes inférieures et les tarses de la 
première paire de pattes. LeS femelles des Lampynis et des Dricus 
vont encore plus loin ; elles ont été comme frappées d’un arrêt de dé- 
veloppement el ont conservé la forme de larves. 

À moins qu'ils ne soient aptères, les Malacodermes sont essentielle- 
ment floricoles ou se trouvent sur les feuilles. Leur régime passe pour 
être carnassier, mais on a certainement trop généralisé cette assertion 
en l’étendant à toutes les espèces. Leur distribution géographique varie 
selon leurs tribus, et les détails à ce sujet seront mieux placés en tête 
de ces dernières. 

Sous leurs premiers états, ces insectes ont entre eux des rapports de 
même nature qu’à l'état parfait, c’est-à-dire que, tout en ayant un air de 


(1) M. L. Redtenbacher (Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 33 et 34) ne lui assi- 
gne que six segments chez tous les Malacodermes en général. J'en trouve par- 
tout sept, à quelques rares exceptions près, chez les Eycides, les Lampyrides, 
les Téléphorides et les Drilides, sans garantir toutefois ce chiffre d’une ma- 
nière absolue, la déformation que subit souvent l'abdomen, en se desséchant 
après la mort, ou les poils abondants dont il est revêtu, étant deux causes d’er- 
reur difliciles à éviter. 


k L] 


Lycines. 289 


parénté, leurs larves présentent deS différences assez sensibles. Hl est 
. dès-lors plus convenable de décrire à part celles de chaque tribu. 

L'établissement de la famille remonte aux premiers Uavaux de La-. 
treille (1) qui, jusqu’à la fin de &a carrière, a varié sans cesse sur les 
éléments qu'il y faisait entrer. Dans l'origine (2), il y avait compris jus- 
qu'aux Lyméxylones et au genre Cures, et, quant à l'état où il l’a laissée, 
il ressort assez de ce que j'en ai dit, à diverses reprises, en traitant les 
familles précédentes, pour que j'aie à y revenir en ce moment. Jusqu'ici 
elle n’a été l’objet d'aucun travail d'ensemble, C’est un pe d’une 
étude très-ardue et dans lequel tout est à faire, sauf pour le chiides, 
qu'Erichson a débrouillés avec sa supériorité accoutamée. Dans l'état ac- 
tuel des choses, ses espèces ne paraissent devoir être réparties que dans 
les cinq tribus suivantes : 


S " 
I. Antennes insérées sur le front ou à la base du roëtre en dessus. 
a  Hanches intermédiaires distantes. Lyces. Hi 
aa — — ConupuËs, Aya 
Antennes plus où moins contiguës, à LawpynDES, 
‘a — — dislantes. . TÉLÉPHORIDES. 
Il. Anternes insérées latéralement au-devant des yeux. 
Episfôme indistinct. Drixines. 
— distinct. MéÉLYRIDES. 
: " 
= TRIBU I. 


» LYCIDES. # 
® . 
Li 


Antennes insérées supérieurement entre les yeux ou € avant, pres- 
que toujours subcontiguës. — Mandibules inermes. —'T othanters pla- 
cès danslaxe des cuisses. 


Cette tribu serait très-homogène sans deux genres qui obligent de 
réduire sa définition au petit nombre de caractères qui précèdent et 


qui sont les seuls qui ne disparaissent jamais. L'un de ce enres, qui 
# exotique (Cazocanomvs), se rapproche des ééphaes 


Howazisus), européen, est tellement aberrant, qu'il devrait former une 


tribu à part et s'éloigne même, à quelques égards, de tous les Malaco- 
dermes. 


M. à . . 
Les Lycides présentent par conséquent. trois types très-distinets et 
doivent être répartis dans. autant de sous-tribus. 


(#)-Hist. nat, d. Crust, et 4, Ins. IX, p. 77, 
(2) Loc. cit. et Gener. Crustet Ins. I, p. 252. 


Coléoptères, Tome IV. 19 


44 el 


* 
LA 
290 2 MALACODERMES, 
1.  Téte recouverte par le prothoraxs LYCIDES VRAIS. 
I. — dégagée du — 
Abdomen de sept segments. . CALOGHROMIDES. 
— Raix….— = s HoMaLISIDES. 


Sous-Trisu 1. Lycidés vrais. 


Mandibules très-gréles, petites. — Labre distinct. — Tête recouverte 
par le p ax. — Antennes plus où moins larges, très-souvent den- 
tées où flabellées. — Prothorax petit, rétréci en ayant, foliacé sur les 
côtés, fovéolé ou aréolé en dessus. — Pattes comprimées ; hanches in- 


termédiaires distantes. — Prosternumitrès-court, — Abdomen de sept 


segments en dessous, 


Les Lycides vrais sont de beaux insectes, d'un facies particulier dû 
à la petitesse de leur tête et de leur prothorax, l'ampleur de leurs élytres 
et la sculpture de ces deux dernières parties. 

Leur tête affecte Armes différentes qui influent sur les organes 
buccaëx etl'insertion dés antennes. Dans la moitié des genres, elle est 
plane, où peu s'en faut, sur le front et prolongée en un rosire; cylindrique 


ou conique, tantôt grêle, tantôt plus où moins robuste. Dans le reste 


des genres, le front est vertical, très-souvent convexe ou renflé à sa par- 
tie supérieure, et au-devant des yeux, on ne voit qu'un courb et larg 
museau qui est même le plus souvent réduit presque à rien. : 

Quand il existe un rostre, les organes buccaux qui occupent son 
extrémité sont hécessairement lrès-réduits, surtout les mandibules, dont 
on a même nié l'existence chez les Lycous, comme on le verra plus loin. 
Mais, méuiéslorsque ce rostre n'existe pas, ces organes sont péu déve- 
loppés. Lementon varie un peu; la languette est très-petite el semble 
flanquée parles palpes ldbiaux; ceux-ci, ainsi que les palpes maxillai- 
res, sont généralement très-épais, et leur dernier article est plus ou moins 
sécuriforme ; les mandibules sont très-grêles, arrondies et dépassent à 
peine le labre; celui-ci ne manque jamais. "+ 

és antennes, quand le rostre manque, sont insérées sur le front, 

entre les yeux; dans le cas contraire, tantôt comme dans le cas précé- 
dent (Ponnoôsroma, Merrionuyneus), fantôt en avant des yeux, à la 
base même durrostreAGes organes sont généralement contigus ou 
s'en faut (1). be 

Les élytres sont très-minces et recouvrent lâchement T'abdomen 
qu'elles débor toujours latéralement ; elles vont presque toujours en 
s'élargissant de la base à leupepénné daEgroent des formes bizarres 

. } F2. 0 ‘in = 


Lu » % 
(1) Je ne connais qu’une espèce d ur de rostre, que je rois 

inédite et être le Lycus apicalis de Dejean (Cat, 6d. 3, p: 111), qui ait ces orga= 

nes insérés tout près des yeux et, par suite, très-écartése ) 


æ 


rs ie ge 5 RE ele CS “Cor À Qc | db Qi 


LYCIDES, 291 ‘æ 


che es mâles de quelques Lxovus africains, Leur sculpture tan 


sposilion dont il n’y a que deux autre exemples (Eza r 0... +” É 


IS 


dans le reste de la famille. EIé consiste en lignes 
nombreuses, régulières et accompagnées d'un réseau s 
ou tr Serrées, avec leurs intervalles ponctués ou fovéolés. <_ 9 


- 
niérieures et intermédiaires sont moins allongées que à s 
ésautres Malacodermes, L’écartement des sobiles 


ME sosternummen partie au métasternum, qui s’in- 
les. Les ui ls jambes sont constamment can: 
deux faces. Les es sont courts, déprimés, el leur + : 


Ont pourvus en dessous de pelottes dont on retrouve 3 
es plus petites espèces ; le 4e est bilobé; quant aux 


crochets, ils sont rs simples. "a - 
L'abdomen t présent rien de particulier et semble peuvarier, selon = 
les sèxe ; 0 ier segment est allongé ou largement arrondi, et ce: APT 
deux formes 1 araissent être plutôt spécifiques que sexuelles. s. 2 LE 
Les Lycus se trouvent sur les fleurs, les broussailles et $ plaisent + 
pour la arts les bois. Tous ceux exotiques et indigènes que j'ai. : 


» F L © # » Ha vs r + 
eu l’oceasion d'6 server, simulent la mort lorsqu'on les saisit, en con- ee : 
tractant LL paltes et fléchissant leurs antennes. On n’a pas dé ren. 


nn préciswsur leur régime, qui probablement est de nature ° 
Li 
7. * 


[4 


végétal fgjblesse de leurs organes buccaux semble du moins l' 
diquer. Se - à : 
Une seule de leurs larves, celle du Dictyopterus sangui 

rope; 4 connue en € RTE ; 
le est allongée, très-déprimée et revêtue de téguments coriaces. I 
lête est cornée, très-pelite, saillante, transversal t sans aucuhé tra 
d'épistome ni de labre. Les mandibules sont extrêmement gréles, légè- 
rement arquées, très-acérées et prennent naissance sous le chaperon, 
très-près l'une de l’autre, de sorte qu'elles peuvent se porter en dehors, … 
mais non se rapprocher, Les”mäâchoires sont libres et consistént en une. 
lige cylindrique, dép urvue de lobes et terminée par un palpe de trois 
articles, Là lèvre inférieure est petite, d’une seule pièce el porte des 


(1) Latreille (Règne anim. Éd, 2,1V; p. 464)ren a, le premier, dit quelques 
mots, On en a dome dest ons dues à Erichison (Archiv, 1841, 1, p. 93) 
et à M. Ed. Peffis (Ann. d, 1. 806. entom. Sér IV, p. 343, pl. 9, £ 5 ad). 
ir Chapuis et Caudèrd![Mém di J. Soc. d. Sc. d. Liège, EL, p.600, pl. 5, 
f%8) ont reproduit cette dernière. ” 

Erichson (loc. cit. 1847, L'p: 279) décrit, en outre, longuemenbun ve 
de Mozambique, rapportée pär M-Péters'êt qu’il croit appartenir au ee. 
tuel Elle%’éloigne cependant beaucoup de celle*du Dit sanguinels 
Par les parties de la Houchié, les poils dont 6] est hérissé 4 Sete en ce 
que les angles postérieurs dés arceaux ventr ux de son abdomên sé prolongent 
en saillies cylindriques, dirigées enarrière et en bas, saillies qui paraissent être 

®S Organes passifs du mouvement, comme le dit Erichson. ki 


PO 
 * 


292 MALACODERMES. 
gr de deux articles. Les antennes sont insérées sr le ôtés anté- 
+ 


… rieurs de la tête 4 composées de deux articles, le.4er très-court, le 
9e allongé et 4 


un petit ocelle. Le prothorax est un peu plus lo autres 
segments thoraciques. Les pattes sont compos : pièces et 
terminées par un onglet. Les segments abdomin a zifonmes 
et présentent de chaque côté un hourrelet, sauf derni st plus 


long que les autres et terminé parsdeux crochets; un-peu ourbés en 
dedans; sous lui se trouve un prolongement anal:charnu, conique et ré- 
tractile. La première paire de stigmates est si ée 

rieur du mésothorax, les huit autres paires un LA 


également blanchâtres. Cette larve vit sous les écorcesdes chênes morts 
où elle fait la chasse aux diverses larves qui s'y trouvent. On n'a pas 
encore observé ses métamorphoses. :ué 


4 ‘Ainsique le fait observer Erichson, elle a beaucoup de rapports avec, 


Celles des Lampyrides, mais en diffère essentiellement par sa tête mon 
rétractile, la structure de ses mandibules, ses mächoires privées de lobes 
et la fusion de la languette avec le menton. #2 "= 
"Les Lycides vrais sont très-peu nombreux en dehors des régions 
: des du globe; dans ces dernières il y ema partout; M 2 AS ce 
jort, l'Amérique et l'Afrique occupent le premier rang. Un seu de 
- Iéurs genres (Dicrxorreus) existe en Europe. 4 se 
Lifné n'avait pa istingué ces insectes des Lameyms. Dès ses,pre- 
miefs travaux, Fabricius les en sépara sous le nom de Lyeus. Latreille, 
à son lour, en retira le genre Dicrvorrerus. En 1830, M, Guérin- 
- Méneville a publié un tableau synoptique desigenres qu'iladmettait dans 
. ce groupe (1), tableau qui devait être suivi d'un mémoire détaillé dont 
Ja publication n'a pas eu lieu: Depuis cette époque, il, n'a paru sur ces 
insectes qu'un seul travail de quelque importance, une Monographie 
des espèces de l'Amérique du Nord, par M. J. L. Le Conte (2). 


I. Tête prolongée en form e rostret 1 - K- 
RES CN T# 
“a. \ntennestinsérées à, a base de ce jer. se 
4. Leurs derniers articles aussi longs que les précédents : Lycus, 
Dictyoprerus. ___ 


Le 


“a ge ” € "+ \ 
(1) Voy. d. lGoq.; Entom, p. 71. La plupant des genres mentionnés, dans 
ce tableau sont établis sans indication d'aucune espèce, et danse nombre il 
s'en trouve trois Ua oMA, JCOPTORHINUS, Oponrocerus) dont je ne saurais 
rien dire. , 
(2) Dans ses « Fragmenta entomologicar » Journ. of the Acad. of Philad. 
Ser. 2, I, p. 78. 


LYCIDES, ed 


à M Lours derniers articles plus courts que les précédents : Celiasis. 
aa Antennes insérées sur le front : Porrosloma, Metriorhynchus. * « 

I. Tête terminée par un très-court museau : Calopteron. 

D. —* sans museau: + 


14 
£. Ù ) ; 
b Antéunes flabellées Cœnia, ds 
LES ” dentées. s HV & 


Ye ärticle des palpes max. ovalaire : Emplectus. 


. | 
it 2e , sécuriforme : Eros. Les 
, À . à À 
ee 
S . LYCUS. LA 
vo 7 | L2 
ve “ Far. Mant. Ins. I, p. 163." g z 
ace, vu cs cu 
Tête prolongée ‘ii rostre grêle, plus ou ns co et plus 
long que le vertex et le front réunis, — Menton linéaire, es assez 


grêles : leur dernier article médiocrement sécuriforme. — Mandibules 
courtes, parfois rudimentaires, droites ou légèrement arquées au bout (1). 
— Labre grand, arrondi en avant. — Antennes insérées à la base du 
rosire, à articles { médiocre, gros, cylindrique, 2 très-court, transver- 
sal, 3 duMdouble au moins plus long que le suivarit, 4.10 larges, décrois- 
sant peu "peu, faiblement dentés, 11 plus long. — Yeux médiocres. — 


ad va (Archiv, 1842, I, p. #00, note), le genre se distinguerait 
des au vides par les mandibules qui seraient complètement atrophiées 
comme "chez les Lépidoptères. Cette assertion ne me parait pas exacte. Ces or- 
ganes sont en €ffèt très-petitSfchez beaucoup d'espèces, surtout celles dont les 
mâles ont les élytres dilatées ; mais ils ne manquent jamais en réalité, et il y 
en a beaucoup chez lesquelles ils sont aussi longs que le labre, ou peu s'en faut. 
Is existent aussi très-distinctement chez. le Dictyoplerus cardinalis auquel 
Erichson les refuse, . 

Il ajoute dans cette note quela longueur relative du rostre n’est pas un ca- 
ractère générique dans ces insectes, et que les trois genres qui en possèdent un 
se divisent chacun en deux sections, dans l’une desquelles cet organe est long, 
tandis que dans l’autre il est court. En conséquence il dispose ces genres de la 
manière suivante : 

Lyous : Mandibules atrophiées. A. Rostre long; les Lycus proprement dits. 
B. Rostre court #Zygistopterus cardinalis Dey. etc. . 

Lxcisrorrenus : Mandibules distinctes ; antennes insérées à la base du rostre. 
A. Rostre long: Lyc. succinctus Latr. B. Rostre court : L. sanguineus K. 

Ponnosroma : Mandibules distinctes ; antennes insérées sur le front. A. Rostre 
long : Lyc. rufipennis F. B. Rostre court : genre METRIORHINGHUS Guérin-Mé6- 
neville, à 

Le caractère emprunté aux mandibules. étant sans valeur, comme on yient de 
le voir, il n’y aurait, dans les idées d'Erichson, aucune raison pourfiétpas 
air les Lycus aux Dicrxorrenus. D'un autre côté, je ne trouve pas*depass 
entre les espèces à rostre long et celles à rostre court. Je ne saurais dès-lors 
adopter la façon de voitide cet éminent entomclogiste. 


@ 


4 MALACODERMES. 


* Prothorax trapéziformé où presque carré, rarement aréolé Mur? 

ses-bords latéraux relevés. = Ecusson triangulaire, arrondi en arrière, 

— Elytres variables. — Hanches intermédiaires’ fortement® séparées ; 

cuisses et jambes larges; articles{-2 des tarses triangulaires, 3-échan-. 
crés, égaux, — Sfigmates prothoraciques plus'ou moins-tubhleux. 

La forme durrostre, ; e d'insertion des antennessetlalongueur 

de leur 3° article constituent les trois caractères essentielsde.césgenre. 


à " 


La sculpture des élytres est moins constante.quédans.la plupart de ceux 


+ qui suivent. Mais, sous le rapport: de lasformeÿelles permettent de di- 


viser le genre en deux sections. 4 
Dans un groupe assez nombreux et qui parait jusqu'ici exclusivement 
propre à l'Afrique, elles se dilatent che#les mâlesset affectent souvent 
des formes ire, nd que les Pr ont simples: 
Dans ondes elles sont semblablés dans les deux sexes, pa- 
rallèles ou plus souvent encore élargies en arrière (1). : 


…(1) Les espèces de ces deux sections sont dans la plus grandemonfusion, sur- 
tout celles de la première, dont les mâles varient beaucoup tant sous le rapport 
de la forme que sous celui dès couleurs, tandis que les femelles sont beaucoup 
We constantes sous ces deux points de vue. M. Guérin-Ménexille ligue Zool. 
1847 


dus Dej. Cat.); du Sénégal et d’Abyssinie. — foliaceus, yn. ns. HE; 
Append. p. 26, pl. 5, f. 4 d' (senegalensis Casteln.; ©” trabétus, oblitus, di- 
versus, © adustus, Dej.); des mêmes pays. — Bremei, G.-M. Rev. Zool. loc. 
cit.et in Lefebvr. loc. cit. pl. 3, f. 7-9 @'Q ; d'Abyssinie. —lalissimus, Lin. 
Sgen. ed. 2,1, p. 646; Oliv. Entom. Il, 29, pl. 1, £. 2 (non dans 1 texte); 
du Cap.— Fabricii, G.-M. loc. cit. (utissimus F.); de Sierra Leone. — præ- 
nn morsus,Schænh. loc. cit. p. 250 (Q latissimus Schœnh.; Var. Q melanurus 
"Schœnh.); de la Sénégambie. —hamatus, elevatus, G.-M. in Lefebvr. loc. cit., 
pl 3, f. 12. 13; d’Abyssinie. # 
" Aÿ.:L. humerosus, ampliatus, constrictus, scrobicollis; Bohem, Ins. Caffrar. 
I, p. 429; de Natal. — cuspidatus, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, 
p. 648; de Mozambique. — dissimilis, Bertoloi, Comment. Acad. Bonon. À, 
1849, p. 413, pl. 9, f.5, ABo'9 ; même pays. — L. melanurus, Hombr. et 
Jaquin. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 74; pl. 6, f. 2; de Singapore. — succinc= 
tus, Latr. in Humb. et Bompl. Observ. d. Zool. 1, p. 177, pl. 17, f. 2; de Co- 
lombie et du Pérou (Dicéyoplerus regalis, Buquet, Rev. Zoo!. 1842, p. 6); De- 
jean Va placé à tort parmi ses Lucsrorrends; c'est ‘un véritable Lycus. — 
L. semiustus, Schœnherri, loripés, Ghévrol. Col. du Mexiq. Cent. I, fasc. 5, 6,7. 
ygistoptéPuS lateratis, MelShéim. Proceed. of the Acad. of Philad. U, 
“cs États-Unis moyens et du Sud. 
ris rosträta Linné, Lycus palliatus, cristatus Fab., L. corniger, 
réla $, Palliolatus, dentipes, sihualus, termina hœnh., des diverses 
parties de l'Afrique, paraissent appartenir aussi, dmoins pour la plupart, 
au genré. 


amp 


| LYCIDES. É 295 
\ , : RE, 2e 

La prnpart des Lyovs africains ; ily'en aÿ aussi, sé eu, aux 
Indes Orientales et en Amériquedepuïs la Colombie‘ in ent jus- 
Que dans les parties moyennes des Etats-Unis. À 


a DICTYOPTERUS. 


Lan. Règne anim, &d. AV, p. 464 (1). 
” Je v 2 > 


Tête rélnécie en un museau robuste, de form 
longueur duvertex et du front réunis, — Qi 
avec les mandibules d'autant plus arquées 
— Antennes insérées àfla base de ce dernie 
légèrement dentées; leurs articles 2-3 de K 
thorax aréolé ou non. — Elytres, graduellement 
rarement linéairés. — Hanches intermédiaires tant ‘tn-. 


Lycus. « f& 


Latreilleyen fondant ce genre, lui a donné pour type le 
news d'Europe, et c’est tout-à-fait à tort que les auteurs më 
la synonymie ont adopté le genre Dors, Part pa 
la même espèce. Maïs à côté de cette espèce européen 
guesr plusieurs exotiques, dont un petit nombre seulemeni 
et qui obligent de diviser le genre en deux sections. ". 

La première, ayant pour type le Lyc. lineïcollis Chevrt 
Mexique, a pour caractères : Rostre assez long, co e; palpe 
bustes ; antennes assez larges, à articles 2+fortement transversal 
tablement plus long que 4 ; hanches intermédiaires Fr s 
Elle fait manifestement le passage avec les Lycus, et ait c 
un genre à part. 2 " % 

La seconde, ou les Drervoprents vrais, peut se caractéfiet ainsi : 
Rostre court, subparallèle, tronqué au bout; palpes grêles; antennes 
médiocrement larges, à articles 2 os Le long q large, 3 pas 
beaucoup plus grand que 4; hanches intermédiaires médiocrement sé 


nt décrites 


C4 


0 
s, 
er 


(1) Latreille a écrit Dicryoprera; mais il vaüt mieux, je crois, donner à ce 
nom la désinence masculine, comme l'a fait M. Guérin=Mé; le (Voy. d. 1. 
Coq.; Entom. p. 71).— Syn. Lvasrortenus, Dej. Cat ( 
Ann d.Sc. phys. et nat. de Lyon, L,p. 79; Erichs., 


- (2) Col. a. Mexiq. Cent. I, fase. 7 (Lygistopt. card g 
M: Buquet, qui donne au genre Dicrxortenus le senssq Al a ici, en à décrit 
"(Rev. Zool. 1842, p. 6) cinq esp. de l’ fie du Sud; ‘une d'elles (regalis) 
est, Comme on l’a vu plus hant, le Lyc. succinctu Latr,, et il est bien possible 
que parmi les quatre autrés, Lane “à so alenent des Lyeus; ce sont: 


D. trifasciatus, imperialis, humeralis, de Colombie; quadricostatus, du Brésil. 


4 
296 MALACODERMES. 


pañées. Outre le Lyc. sanguineus d'Europe, elle ne comprend, à ma 
connaissance;qu'une espèce d'ange Nord (1). ! 

Ainsi cp le genre ne se distingue des Lycus que par la briès 
veté relative etsla iayorute du rostre. " 


CELIASIS. 
De CasreLn. Hist. nat. d. Col. I, p. 263. 
DR. 
Tête comme dans la première division des Drcrxoprenus.—Antennes 
insérées à la base d u rostre, un peu écartées à leur base, très-longues, 
cf 


‘ Le 


imées à articles @robconique, presque aussi large que long, 3 aussi 
long que #, su ulaire, 4-6 allongés, atténués à leurs deux extré- 
ités, 7-11 n0 nt plus courts, subégaux, Contournés.— Prothorax 


que dans les deux genres précédents, dureste semblables, — Segments 


Ni oi fortement dentés sur les côtés. 


«Genre & i sur une grande et rare espèce (mérabilis Casteln.), de 


Golombie, remarquable par la forme de ses pattes et surtout celle des 


assez courte et grêle; il se tait sur les pattes dans les deux sexes. Le 
mâle que j us les yeux a les élytres graduellement élargies en ar- 
rière el'elles enveloppent lâchement l'abdomen comme une sorte de 
fourreau; celles de la femelle seraient parallèles, selon M. De Castelnau. 
Ce“bel insecte est d'un noir assez brillant, avec les élytres d’un rouge 
Ko. et tachetées de noir bleuâtre. J'en connais une seconde &s= 
pèceun peu plus petite, du même pays. 


à ss ut vu que le mâle. M. De Castelnau dit que la femelle est 


# 
# PORROSTOMA. 


De Casrern. in Sizeerm. Rev. entom. IV, p. 26. 


Tête prolongée en un rostre gréle, cylindrique, plus long que le ver- 
tex et le front réunis. — Organes buccaux des Lycus. — Antennes in- 
sérées sur le front, assez larges, à articles 2 à peine dislinct, 3 un peu 
plus long que.lé-Suivant, 4-10 subpectinés chez les mâles, dentés chez 
les femelles. fes orax trapéziforme, aréolé en dessus. — Ecusson 


carré, échancré en arrière. — Elytres subparallèles. — Hanchés inter- 


. médiaires fortement écartées; tarses des Lycus. 


Le genre a pour type une espèce de l'Australie que M. De Castelnau 


(1) D. substriatus Dej., S-L. Le Conte, Journ. of the Acad, of Philad. Ser.2, 


1 p. 74. ’ 


Le me ue... 


LYCIDES. 297 


croyait, à tort, être le Lyc. rufipennis de Fabricius, et qui, depuis, a été 
décrite par Erichson, sous le nom de Por. erythropterum (1). Elle est 
de moyenne taille, très-plane, noire, avec les élytres d'un rouge fauve ; 
ces dernières présentent des lignes élevées, dont les intervalles sont 
gauffrés. 

Ces insectes ne diffèrent essentiellement des Lycus que par le mode 
d'insertion de leurs antennes, qui est frontal et non préoculaire. 


METRIORHYNCHUS. 
Guénn-Ménev. Voy. d. l. Cog.; Entom. p. 72. 


Ces insectes sont aux Ponnosroma ce que les Drcryoprenus sont aux 
Lyavs, en d'autres termes ils n’en diffèrent que par la brièveté relative 
de leur rostre. Il est probable qu'ils présentent entre eux quelques dif- 
férences analogues à celles qui existent parmi les Dicrxorrenus; mais 
je ne puis entrer dans aucun détail à cet égard, attendu qu'ils sont rares 
dans les collections, et ue je n’en ai vu qu'un seul, le ru/ipennis Fab. 


Les espèces décrites sont propres à l'Australie et à la Nouvelle-Gui- 
née (2). 


Avec ce genre finissent les Lycides qui ont la tête prolongée en un 
rostre, 


CALOPTERON. 


(De CasTeLn.) Guéniv-Ménev. Voy. d. L. Cog.; Entom. p.72 (3). 


Tête en partie recouverte par le prothorax, verticale en avant, ét 
prolongée au-devant des yeux en un très-court et large museau. — 
Menton carré, transversal ou équilatéral. — Palpes plus ou moins ro- 
bustes, leur dernier article sécuriforme, — Mandibules fortement ar- 
quées.— Labre transversal, légèrement échancré. — Antennes insérées 


(1) Archiv, 1842, 1, p. 144. — Les Lyc. septemcavus et rhipidium de 
M. Mac-Leay (in King's Narrat. of a Surv. of the Coasts of Austral. II, Append. 
p. 442) appartienneut probablement aussi à ce genre, quoique dans leurs des- 
criptions il ne soit pas fait mention de la présence du rostre. 


(2) Esp. de la Nouvelle-Guinée : Lyc. {horacicus, Fab. Syst. EL. IT, p. 117 (an 
hüj/géner?) — M. parallelus, ephippiger, funestus, Guérin-Ménev. loc. cit.— 
Esp. de l'Australie : Lyc. rufipennis, Fab. loc. cit. p. 114. — M. marginatus, 
discoideus, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 145. 

Les Lyc. atratus Fab: de l'Australie; analis, pallidus, ochraceus Schœnh. 
(Syn. Ins. Il; Append. p. 30 sq.), des Indes Orientales, me paraissent appar- 
tenir également au genre. 


(3) Syn. Drenaeus, Newm, The entom. Mag. V, p. 380. — Cuanacrus, Dej. 
Cat. éd. 3, p. 112, — Dierxorrena Perty. — Homaisus Germar. 


mo dl 


| 


298 MALACODERMES. 


sur le front, longues, plus ou moins larges et dentées, s'élargissant gra- 
duellement à leur extrémité; leur 2e article fortement transversal, peu 
distinct, le 3 plus court que le 4e, parfois presque aussi long. — Pro 
thorax rétréci et arrondi en avant sur les côtés, avec son bor “antérieur 
‘souvent saillant dans son milieu; ses angles postérieurs aigustet sail= 
lants. — Ecusson et élytres variables, — Hanches intermédiaires plus 
ou moins largement séparées ; articles 1-2 des tarses trigones, 2-3 core 
diformes, égaux. 


Ce genre est le plus nombreux de la sous-tribu. Ses espèces abon- 
dent surtout en Amérique et varient beaucoup sous le rapport de la 
taille et de la forme, les unes égalant en grandeur les plus grands Ly- 
cus, les autres étant aussi petites que les Eros d'Europe, avec les passa- 
ges intermédiaires. Beaucoup sont remarquables par la forte dilatation 
de leurs élytres en arrière, qui a lieu tantôt brusquement, tantôt péu à 
peu; mais, celte forme s’affaiblit graduellement, et un assez grand nom- 
bre de petites espèces sont presque parallèles. 

Le prothorax de ces insectes est divisé par uhe carène médiane lon- 
gitudinale et n'est jamais, à ma connaissance, aréolé. Leurs élytres pré- 
sentent loujours, au contraire, des lignes élevées, avec un réseat 
interstitiel. Leur dessin consiste ordinairement en bandes jaunes trans- 
versales, sur un fond noir ou bleu, et vice versd. 


Le genre existe aussi dans l'Afrique australe et en Australie; il y en 
a plus de cent espèces dans les collections, mais dont la plus petite par- 
lie sont décrites (1). ° 


(1) Esp. de l’Amér. du Nord : Lyc. reticulatus, Fab. Syst. EL. IL, p. 111. — 
Lyc. terminalis, Say, Journ. of the Acad, of Philad. TL, p. 178. — Digr. ty- 
pica (Char. nobilis Dej.), dorsalis (Char. duplicatus Haldem., inquinatus Dej.), 
Newm. loc. cit. — Digr. affinis, apicalis, 3. L. Le Conte, Journ. of the Acad. 
of Philad. Ser. 2, I, p.75. — Esp. des Antilles : Zyc. bicolor Fab.; Oliv. Entom. 
1, 29, pl. 1, f. 9; Haïty, Cuba. — Esp.'de l’'Amér. du Sud : Cantharis serrata 
Linné, Syst. nat. ed. 12, LL, p. 649 (Lyc. serratus Fab., Oliv.); de Cayenne.— 
Lyc. fasciatus, tricolor, de Cayenne; limbatus, du Brésil; Fab. Syst. El. IL, 
p.112sq. —C. brasiliense, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 262.— Dict. picipen- 
nis; Perty, Del. anim. art. Brasil. p. 27, pl. f. 4; Brésil. — Homal. apicalis, 
Germar, Ins. Spec. nov. p. 62 (an potius Enos?); Brésil. — Cal. flavipes, 
Blanch. in d'Orb. Voy.; Enlom. p. 126; Bolivia. — Esp, africaines : Cal, nofa- 
bilis, ruficollis, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 437. — Esp. de l'Australie : Lyc. aus- 
tralis, Boisduv., Faune de l'Océan. IE, p. 119. — Esp. de la Nouvelle-Güinée : 
Lyc. dorycus, dichroma, Boisduv. ibid, p. 118 sq. — Lyc. Bremit, G Le 
Guillou, Rev. Zool, 1844, p. 221. : 

Ces espèces australiennes et de la Nouvelle-Guinée sont douteuses quant au 
genre. — Le Lyc. militaris Schœnh. (Syn. Ins. Ils Append. p. 30), de patrie 
inconnue, rentre peut-être ici, ainsi que son Z. canaliculatus de Sierra-Leone; 
son flabellatus du même pays pourrait bien être une Coënra. — Je suis dans 
la même incertitude sur les espèces suivantes décrites”dans le Voy. au Pôle 
Sud; Entom. p. 76, pl. 9: Z, rufoslernalis, de la Nouvel inée ; flavicans, 
des Îles Arrow; latipes, de l'ile Ceram; pilosicornis de Mindanao. 


5 


LYCIDES. 299 


CÆNIA. " 
New. The entom. Magaz. NV, p. 381 (1). 


Tête sans museau. — Organes buccaux des CaroPpreron, avec le 
dernier article des palpes faiblement sécuriforme. — Antenñes insérées 
sur le front, longues, plus ou moins larges, à articles 2 très-court, peu 
distinct, 3-10 subégaux, triangulaires et flabellés. — Les autres carac- 
tères comme chez les CALOPTERON. 


Ce genre ne diffère du précédent que par ses antennes flabellées ; il 


varie également sous le rapport de la forme générale, et, d'après ce ca- 


ractère, ainsi que d'après la manière dont naissent les rameaux des an- 
tennes, M. Newmann, qui l'a établi uniquement sur des espèces de 
l'Amérique du Nord, l'a divisé en deux. vw 

Il réserve lemom de Cænra aux espèces dont les élytres sont forte- 
ment élargies en"arrière et dont les rameaux antennaires sont grêles et 
naissent du milieu des articles (2), tandis que les Ceceres sont de forme 
linéaire et ont les antennes flabellées à la base des rameaux (5). 

11 y a à Madagascar des espèces (4) les unes larges, les autres linéai- 


res el chez lesquelles les rameaux en question naissent du sommet des” 


articles. Elles prouvent que ce caractère n'a aucune valeur et ne peut 
servir qu'à diviser le genre en sections. 

Ces insectes sont d'assez petite taille pour la tribu et ont la sculpture 
des élytres et le système de coloration des CacopreRoN, 


CLADOPHORUS. 
Guénin-Ménev, Voy. d. l. Cog.; Enffêm. p. 76. 


Antennes très-longues, très-grêles, filiformes, velues, à articles 2 très- 
court, 3-10 égaux, émettant chacun à leur base (ruficollis), ou à leur 
extrémité (suturalis), un rameau beaucoup plus long qu'eux, linéaire et 
velu, {1 au moins aussi long que les deux précédents réunis, — Pro- 
thorax aréolé. — Corps linéaire, très-allongé. 


Ces insectes pourraient être ‘définis des Cænxa, ayant des antennes 

pareilles à celles des Paexcopes de la tribu des Téléphorides. Ils sont 
& 

(1) Syn. Ceveres, Newm. loc. cit. p. 381. — Dicrvorrena Klug. 

(2) Lyc. dimidiatus, Fab. Syst. El. IL, p. 111 (Cæn. scapularis Newm.). Il 
y en a dans les egllections quelques espèces inédites du Brésil. 

(3) C. basalis (M. Newman Pa pris pour le marginellus Fab., qui appartient 
au genre Enos), mysfacina, tabida, J. L. Le Conte, Journ. of the Acad, of 
Philad.Ser. 2, [, p. 76. 

(4) Dict. angulata, torquata, Klug, Ins. von Madag. p. 68, pl. 3, f. 4-3. 


300 MALACODERMES. ; 


de taille médiocre et propres à la Nouvelle-Guinée. On n’a encore pu- 
blié que les espèces décrites par M. Gutrin-Méneville (1). 


EMPLECTUS. 
Encus. Archiv, 1847, I, p. 82. 


us = 2% 


Ce genre ne diffère des Eros qui suivent, que par ses palpes maxil- 
laires allongés, très-robustes, et dont le dernier article, très-large à sa 
base, se rétrécit en une pointe aiguë et plus ou moins arquée en de- 
dans. 


Il se compose de quelques petites espèces (2) de l'Amérique du Sud, 
pius ou moins linéaires, à prothorax non aréolé chez celles qui me sont 
connues et dont les élytres sont, comme dans les genres précédents, 
munies de lignes élevées et gaufrées dans les intervalles. 


EROS. # 
New. The entom. Magaz. v,?. 382 (3). 


Tête en partie recouverte par le prothorax, sans museau.— Antennes 
filiformes ou plus ou moins comprimées et dentées; leur 2° article obco- 
nique ou pyriforme, au moins au$si long que large, le 3° de longueur et 
de forme variables, les suivants égaux. — Prothorax aréolé en dessus, 
tantôt presque carré, tantôt rétréci et arrondi en ayant, ses angles pos- 
térieurs en général non saillants. — Elytres linéaires chez la plupart. 
— Hanches intermédiaires médiocrement ou peu écartées ; Larses de 
longueur variable, à articles 1-3 plus ou moins triangulaires, 4 échancré. 


D'après cette définition, ce genre se distingue des trois précédents, 
qui sont, comme lui, dépourvus de museau, par la structure de ses an- 


(1) C. formosus (dimidiatus loc. cit. Ins. pl. 11, £. 9), suturalis, ruficollis 
(Lyc. crocicollis Boisduv.), Guérin-Ménev. loc. cit. 

Le geure Cranornorus de M. Gray n’a rien de commun avec celui-ci ; ilap- 
partient à la tribu suivante des Lampyrides et correspond au genre Erura 
Casteln. 

(2) Erichson y rapporte les Zyc. diaphanus, limbatus (regardé par tous les 
auteurs comme un CALoPrERON), pectinatüs;-flabellicornis de Fabricius, et en 
a décrit deux espèces nouvelles : Z. bimactlatus loc. cit., du Pérou; et E. des- 
mocerus, in Schomb, Guyana, I, p. 560, de la Guyane anglaise. 

(2) Syn. Ananuyneuus, Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Eñtom. p. 72. M. Gué- 
rin-Méneville ne cite aucune espèce à l'appui de ce genre mais, d’après les 
caractères qu'il lui assigne, il est manifestement identique avec celui-ci. — 
Pyrorrenus, Mulsant, Ann. d. Sc. nat. et phys. de Lyon, I, p. 81. — Dicryo- 
pren où Dicryoprenus Latr., Muls., Erichs., Blanch., L. Redtenb., Mannerb.— 
Omazisus, Germar, Say, Randall, ete. 


LYCIDES. 301 


tenines, dont le 2e article est fait comme il est dit plus haut, Pour le sur- 
plus, ces organes varient beaucoup ; complètement filiformes chez les 
espèces européennes et quelques-unes de l'Amérique du Nord, ils s'é- 
largissent peu à peu et dans quelques-unes de ce dernier pays (/ascivus, 
sollicitus, vilis) finissent par devenir très-larges et fortement dentés. 
Leur 3° article ne varie pas moins ; dans le plus grand nombre des cas, 
il est beaucoup plus court que le 4e et du double plus grand que le 2°; 
une seule espèce d'Europe (afjinis) ne l’a pas plus long que ce der- 
nier, et c'est sur ce seul caractère que M. Mulsant en a fait un genre à 
part, sous le nom de Pyroprenus. 8 
Ces insectes sont au plus de taille moyenne; quelques-uns sont très- 
petits. Leurs élytres présentent chacune de quatre à neuf lignes êle- 
ées, aec des points enfoncés intermédiaires, sur un simple ou double 
.. Fans : 
* & ME Aù ger par les collections, le genre serait répandu sur la plus grande 
ve. parti u globe, mais nulle part mieux representé.que dans l'Amérique 
. du d. C'est à ce pays qu'appartiennent le plus grand nombre des 
espèces décrites (1). 


é 


Sous-Trisu I. Calochromides. 


Mandibules assez robustes et assez saillantes: — Labre indistinct. — 
Tête entièrement dégagée du prothorax; son épistome saillant. — An- 
tennes filiformes et déprimées. — Prothorax non foliacé latéralement, 
— Pattes comprimées; hanches intermédiaires médiocrement distan- 
tes. — Prosternum très-court. — Abdomen de sept segments en des- 
sous, 


(1) Esp. européennes : Lyc. aurora, mini Fab. Syst. El. IE, p. 116 sq. 
— affinis, Payk. Faun. Suec. IL, p. 176. — Dict. rubens, flavescens, L. Red- 
tenb. Faun. Austr. p. 318. — Dict. hybrida, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. 88. 
— Dict. Cosnardi, Chevrol, in Guérin-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 46.— Esp. 
des États-Unis : Lyc. humeralis (Omal. obliquus Say, thoracicus Rand.), mar- 
ginellus, Fab. Syst. EI. IL, p. 111 et 118.— Om. crenatus, Germar, Ins. Spec. 
nov. p. 61 (Om, cruciatus Rand.; Er. alatus? Newm.).— Lyc. modestus, ca- 
naliculatus, Om. coccinatus (var. mundus Say), sculptilis, Say, Boston Journ. 
of nat, Hist. I, p. 153.—ÆEr.prœfectus, lictor, alatus,'oblitus, Newm. loc. cit. 
— Dict. floralis, nanus, trilineatus, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. 
IL, p. 302. — Er. oblitus (oblitus? Newm.), ncertus, timidus, œger, socius, 
mollis (lictor? Newm.), minutus, lascivus, sollicitus , vilis, J. L. Le Conte, 
Joura. of the Acad. of Philad. Ser. 2, 1, p. 78.—Esp. de l'ile Sitkha : Dict. ha- 
malus, simplicipes, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, p. 243. — Esp. du Mexique: 
Dye. obliquus, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 154, — Esp. de l’Amér. 
du Sud : Dict. phalerata, melanura, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 125; 
Bolivia. — Dict. crocatus, decoratus, Evichs. Archi, 1847, 1, p. 82; Pérou. 
— Esp. de la Polynésie : Dict. woodlarkianus, Montrouz. Ann. d.1. Soc. d’A- 
gric. d. Lyon, Sér. 2, VU, p. 16; de l'ile Woodlark (Océanie). 


LE 


302 MALACODERMES, 


Le genre Carocunomus de M. Guérin-Méneville, genre peu connu 
des entomologistes, forme à lui seul ce groupe. Ses caractères sont à 
la fois ceux d'un Lycide et d'un Téléphoride. Il tient aux premiers par 
l'insertion des antennes, leur forme et la structure des pattes; aux se- 
conds par son épistome, ses organes buccaux et la forme du prothorax 
qui laisse la tête à découvert. Il est par conséquent assez difficile de 
décider dans lequel de ces deux groupes il doit être placé. Néanmoins 
je crois que ses rapports avec celui-ci doivent avoir la prépondérance, 
C'est un de ces genres de transition qui m'ont engagé à conserver la fa- 
mille desMalacodermes de Latreille. 


- 


CALOCHROMUS. | 


: " 

Guénin-MÉNEv. Ann. d. 1. Soc. entom. IL, p. 158. # 
KE 

* 


PR 

Palpes courts et Dern robustes; de derñier articl 
ment triangulaire efobliquement tronqué au bout. — Mandibul sez 
saillantes, déprimées, élargies à leur base en dedans, arquées, iner- 
mes, très-aiguës au bout, — Tête courte, entièrement dégagée ; front 


vertical, bituberculé igépistome coupé carrément, avec une saillie mé- 


diane, quadrangulaire et arrondie en avant (1), — Yeux médiocres, 
arrondis, saillants. — Antennes insérées sur des tubercules frontaux, 
contiguës, à articles 1 très-grand, très-épais, en cône renversé, 2 très- 
court, 3-6 allongés, déprimés, égaux (2). — Prothorax en carré transver- 
sal, non-foliacé et un peu renflé latéralement, tronqué en avant, faible- 
ment échancré à sa base. — Elytres très-allongées, légèrement élargies 
en arrière, vaguement sillonnées. — Pattes assez longues ; tarses à arti- 
cles 1-4 décroissant graduellement; celui-ci cordiforme, entier; cro- 
chets simples, 


Le facies de l'anique espèce (3) qui compose le genre est ambigu 
comme ses caractères. Par ses formes, elle se rapproche des Télépho- 
rides ; mais son système de coloration est plutôt celui d’un Lycide. Elle 
est en effet d’un bleu d'acier foncé, avec le prothorax en dessus et le 
quart antérieur des élytres d’un rouge fauve. Elle est de taille moyenne 
et originaire de la Nouvelle-Guinée. 


(1) M. Guérin-Méneville a pris cette saillie pour le labre; mais elle appar- 
tient incontestablement à l’épistome dont il n’y à pas Je moindre vestige de 
suture qui l'en sépare, 

(2) Les autres articles manquent dans l’exemplaire que j'ai sous Jes yeux et 
qui est le même que celui figuré par M. Guérin-Méneville, à l'obligeancé dé qu 
j'en dois la communication. , 


(3) C. glaucoptérus, Guérin-Ménev. loc. cit, p. 159, pl. VII, B. f. 1-5. 


D 


ne 


ET. ue lens 


: LYCIDES. 303 


Sous-Trieu III. _Homalisides. 


Mandibules très-courtes, assez épaisses à leur base.— Labre distinct. 
— Tête dégagée du prothorax.— Antennes filiformes.— Prothorax non 
foliacé ; son pronotum simplement terminé sur les côtés par une arête 
tranchante.— Pattes grêles; jambes arrondies; hanches intermédiaires 
presque contiguës. — Prosternum du double seulement plus large que 
long. — Abdomen de six segments. 


Le genre Homaz:us.des auteurs est un des plus anormaux de la fa- 
mille, et devrait, à larigueur, y former une tribu distincte, Il s'éloigne 
notamment de toutes les espèces connues de cette dernière, sans attr ne 
exception, par la grandeur de son prosternum qui, en se dévé 
a rêtréci beaucoup les cavités cotyloïdes des pattes antérieures à 
leurs trochantips presque invisibles. Le surplus de ses caractères est 
un mélange de ceux de Ja plupart des autres tribus qui suivent. Ainsi, 
il appartient aux Lycides par la forme de la tête, la contiguité des an- 
tennes, la position des trochanters dan l'axe des cuisses et la sculpture 
des élytres; aux Téléphorides par sa tête dégagée du prothorax et la 
forme des jambes ; enfin, aux lyrides par le nombre des segments 
abdominaux. J'ajouterai de plus que ses espèces, surtout l'A. suturalis, 
ont le facies de certaines Hisra. 


: HOMALISUS. 
Georrr. Hist. d. Ins. d. envir. d. Paris, 1, p. 179 (1). 


Tête petite, découverte, horizontale, avec le front vertical et très- 
court, sans museau. — Palpes labiaux très-courts; leur dernier article 
brièvement ovalaire, celui des maxillaires sécuriforme. — Antennes 
insérées sur le front, subcontiguës, longues, grêles, filiformes; leurs 
articles "2-3 très-courts, obconiques, égaux, les suivants ailongés, de 
même grandeur. — Prothorax presque carré; ses angles postérieurs 
aigus, légèrement saillants, —Elytres parallèles, très-planes, débordant 
faiblement l'abdomen. — Pattes médiocres ; tarses grêles, à articles 1-3 
filiformes, décroissant graduellement, 4 échancré. — Sligmates protho- 
raciques indistincts. — Corps allongé, parallèle, très-déprimé. 

Ces insectes sont de taille médiocre, noirs, avec les élytres d'un rouge 
Sanguin plus où moins vif. Ils sont propres à l'Europe, et l'on en connaît 
en ce moment Re (2). 


(1) Geoffroy a écrit Owarisus; ce nom a été rectifié par Iliger, Magaz. VI, 
D. 341. $ 

(2) O. suturatis auctor.; type du genre.— sanguinipennis, Küster, Die Kæfer 
Europ. VI, 31. — Victoris, Mulsant, Opuse, entom. fas® I, p. 79. 


PA 2 TEE 


304 MALACODERMES, 


TRIBU IE. 
LAMPYRIDES. 


LI 
Antennes insérées sur le front, subcontiguës ou peu distantes, — 
Palpes en général très-robustes. — Mandibules très-grêles et simples. 
— Tête recouverte chez presque tous par le prothorax. — Celui-ci fo- 
liacé sur les côtés, très-souvent prolongé et Su "4 ou ogival en avant, 
— Pattes comprimées ; hanches intermédiaires @ontiguës ; trochanters 
placés au côté interne des cuisses ; 4° article des tarses bilobé. — Ab- 
de sept, très-rarement de six segments, pourvu d'un appareil 
orescent chez la plupart. 


Avec un facies (ort différent de celui des Lycides, les Lampyrides ont 
conservé un grand nombre des caractères de ces insectes, mais avec 
certaines modifications qui n'existent pas chez ces derniers, 

Leurs organes buccaux varient aussi sous le rapport du développe- 
ment, non parce que la tête est sujette à s’allonger en un rostre, mais 
selon le volume des yeux. Ils sont fort réduits quand ceux-ci envahis- 
sent la Lête presque en entier (LamrŸnis, etc.) ; danse cas contraire, 
ils forment un court museau qui a beaucoup d'analogie avec celui des 
CaLorreron, mais qui est. généralement plus étroit et un peu plus sail- 
lant. La lèvre inférieure et les mâchoires ne diffèrent pas de celles des 
Lycides. Les mandibules affectent la même forme que chez ces derniers 
(sauf chez quelques Prorunis); elles sont seulement sujettes à s'allon- 
ger un peu, mais rarement. Le labre est également distinct (1), à l'excep- 
tion des Pnoruris, où il est caché sous lépistome, et d'un très-pelit 
nombre d'espèces où son existence donne lieu à quelque doute. Les 
palpes seuls diffèrent notablement de ceux de la famille précédente. 
Les labiaux sont fort courts, bien moins robustes que les maxillaires, et 
Ja règle est que leur dernier article soit très-fortement transversal et 
plus ou moins échancré sur son bord antérieur. Les maxillaires sont 
presque toujours extrêmement épais; leurs 2e et 4e articles sont plus 
longs que les autres, surtout celui-ci, qui est arqué en dehors, plan ou 
concave au côlé interne et acuminé au bout. 

La tête, sauf chez les Luciolides, est fortement recouverte par le pro- 
thorax. Sa forme dépend, en grande partie, du volume des yeux, qui 

LL 

(1) M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of Philad, V, p. 331) assigne à 
ces insectes entre autres caractères, celui d’avoir le labre recouvert; mais Je ne 
saurais partager l'opinion de ce savant entomologiste. Les Lampyrides ont l'é- 
pistome confondu avec le front, comme les Lycos et les Téléphorides, et la 
pièce très=distincte dans l'immense majorité du cas, qui existe en avant dece 
dernier, ne peut être que le labre dont elle à complètémentl’aspect. 


LAMPYRIDES, 305 


sont généralement plus gros que ceux des Lycides, surtout chez les 
mâles. Elle est presque globuleuse lorsqu'ils sont très-développés (Prro- 
mnus, AspinosomaA, surtout LampniGera et Lameynis), plus ou moins 
déprimée lersqu'’ils sont médiocres, mais toujours fort courte. Celle des 
Puoruris, qui est un peu plus allongée et rétrécie en arrière, a une 
ressemblance assez prononcée avec celle des Tecepmorus. | 

Les antennes sont insérées tout près des yeux, dans des cavités géné- 
ralement fort grandes, et leur plus ou moins d'écartement ou de conti- 
guilé dépend de la largeur du front, qui elle-même est subordonnée au 
volume des yeux. Ces organes varient beaucoup et affectent souvent des 
formes très-élégantes. Ils jouent un rôle important dans la classification 
de la tribu. : 

Sauf dans le cas où il ne recouvre qu'imparfaitement la tête (Lucio- 
lides), le prothorax a la forme d’un bouclierdemi-cireulaire ou elliptique 
en avant et largement foliacé dans cette direction et sur les côtés. El 
p’est pas rare qu'il présente à sa partie antérieure deux espaces vitrés 
et transparents, tantôt nettement limités, tantôt à bords mal définis (1). 
L'écusson ne varie pas; il est toujours assez grand'et en triangle allongé, 
tronqué ou arrondi en arrière. 

À l'exception des Pnospnænus, les mâles sont toujours ailés; mais 
dans un groupe entier, celui des Lampyrides vrais, les femelles sont 
complètement privées d'ailes et ne possèdent que des rudiments d’ély- 
tres qui manquent même chez plusieurs. Ces femelles, qui ont l'aspect 
de larves, présentent en outre plusieurs particularités dont il sera ques- 
tion plus loin, Les élytres, quand elles existent, affectent deux formes 
principales : celle d'un bouclier elliptique ou ovale, débordant plus ou 
moins l'abdomen, ou bien elles sont parallèles comme celles de la gé- 
néralité des Téléphorides. De même que chez ces derniers, elles sont 
finement rugueuses. 

Les pattes ne diffèrent de celles des Lycides que par la contiguité des 
hanches intermédiaires, la présence accidentelle de courts éperons à 
l'extrémité des jambes (2), et la grandeur du 4e article des tarses, qui 
est, sauf quelques rares exceptions, divisé jusqu’à sa base en deux lo- 
bes, entre lesquels le pénultième article est assez souvent presque com- 
plèlement enfoui. 


(1) M. Goureau (Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, II, p. 350) a émis l'opinion 
qu'ils ont pour but de permettre à ces insectes de voir en dessus. Mais comme 
ils manquent le plus souvent et qu’on observe tous les passages entre ceux qui 
sont suffisamment transparents, pour admettre le passage de la lumière et ceux 
qui sont presque opaques, cette façon de voir, empruntée aux causes finales, 
serait diflicile x justifier. Assez souvent les lames qui limitent latéralement la 
cavité dans laquelle est logée la tête, lames formées par les parapleures pro- 
thoraciques, sont à demi-translucides. 


(2) Les Puorums sont les seuls, et encore pas tous, chez lesquels ceux des 
Jambes postérieures deviennent assez longs. 


Coléoptères. Tome IV. 20 


44 


el” ro 


LL 


306 MALACODERMES. 


Le nombre typique des segments abdominaux est de sept (excepté 
chez les Lucroca qui n’en ont que six), auxquels s'ajoute presque con- 
stamment chez les mâles un huilième segment plus étroit et en général 
très-distinet. Chez les femelles, ce segment supplémentaire n'existe que 
très-exceptionnellement. Dans les deux sexes, surtout chez les mâles, le 
dernier arceau dorsal subit de nombreuses modifications et déborde sou- 
vent en arrière les segments ventraux (1). Enfin, toujours chez les mâles, 
l'abdomen est fréquemment dentelé ou lacinié latéralement. 

On à coutume de placer au premier rang, parmi les caractères des 
Lampyrides, l'appareil phosphorescent dont leur abdomen est le siège, 
et qui leur a valu de tout temps une sorte de célébrité. Mais, si son im- 
portance est grande, physiologiquement parlant (2), l'étude de ces in- 
sectes prouve qu'au point de vue systématique il ne peut servir qu'à 
très-peu de chose. Non-seulement il manque complètement chez un 
assez grand nombre d'espèces (par ex. Eccycnnra); mais, dans une foule 
de cas, soit dans les deux sexes, soit chez l’un d'eux seulement, ses li- 
mites sont sivaguesiet si incertaines qu'il est impossible de préciser avec 
exactitude les segments abdominaux qu'il occupe (3); à quoi il faut 
ajouter qu'il varie beaucoup dans les espèces d’un même genre mani- 
festement naturel. 


(1) Les modifications de cessegments sont principalement sexuelles et assez 
souvent spécifiques. Elles pourront servir à grouper les espèces d’un même 
genre, mais je ne crois pas qu’elles aient la valeur générique que leur ont ré- 
cemment donnée M. De Moischoulsky et M. J: L. Le Conte. Je ne les ai pas fait 
entrer dans les formules des genres. Lorsque j'en parle, j'appelle, pour plus de 
brièveté, dans les deux sexes : le dernier en dessous, arceau anal; le pénul- 
tième, arceau pré-anal; le dernier en dessus, arceau pygidial; enfin le huitième 
segment des mâles, arceau génital. 

(2) Les recherches sur cet appareil sont nombreuses. On en trouvera une ana- 
lyse bien faite dans Westwood, An Introd. to the mod. class. of Ins. I, p. 249. 
Parmi celles non mentionnées dans cet ouvrage, les plus importantes sont 
celles de Matteuci surle Lampyris italica, consignées dans ses « Leçons sur I. 
phénom. phys. d. corps vivants», p. 151, et en extrait dans les Comptes-rendus 
de l’Acad. d. Sc. 1843, XVII, p. 309. Pour la structure de l'appareil en ques- 
tion dans le même insecte, voyez aussi Peters in Müllers Archiv, 1841, p. 229. 

(3) On éprouve cette difficulté même en étudiant ces insectes à l'état vivant, 
ainsi que j'en ai fait souvent l'expérience sur les nombreuses espèces que j'ai 
observées en Amérique. Elle est encore plus grande après leur mort, surtout 
chez les espèces dont l'abdomen est d’un blanc jaunâtre comme l'appareil lu- 
mineux lui-même. Aussi dans la pratique est-on à chaque instant dans l’em- 
barras. J'insiste sur ce point, parce que le dernier auteur qui s’est occupé do ces 
insectes, M. De Motschoulsky, a précisément pris ces organes pour point de dé- 
part de sa classification, après la tête et les élytres, ce qui £a condait d’abord à 
multiplier les genres au-delà de toute mesure, puis à disperser souyent très- 
loin les unes des autres, des espèces évidemment congénères, sans parler des 
erreurs matérielles qu’il à commises sur la position ou l'existence de l'appareil 
en question. 


LAMPYRIDES. 307 


Personne n'ignore que les Lampyrides sont des insectes crépuscu- 
laires ou nocturnes (1), et que, pendant le jour, ils se tiennent en repos, 
cachés sous les feuilles ou dans le gazon. L'illumination brillante qu'ils 
produisent, surtout dans les régions intertropicales, lorsqu’à l'entrée de 
la nuit ils sortent en grand nombre de leurs retraites, pour volliger dans 
les airs ou se disperser sur les plantes, a été cent fois décrite, et a même 
inspiré les poètes. Sous leur dernière forme, ils vivent de substances 
végélales et, comme pour les Lycides, il est bien possible que plusieurs 
d’entre eux ne prennent aucune nourriture. On a cru pendant longtemps 
que leurs larves étaient également phytophages ; mais il est avéré au- 
jourd'hui qu’elles sont, au contraire, extrémement carnassières et qu’elles 
se nourrissent particulièrement de Mollusques terrestres (2). 


Quatre d’entre elles, dont une seule exotique, sont connues en ce 
moment (5), et leurs caractères généraux peuvent se résumer ainsi: 


Leur corps, toujours très-déprimé, mais de forme et de largeur va- 
riables, est recouvert, tant en dessus qu’en dessous, de plaques cornées 
qui deviennent très-solides par la dessiccation. Les supérieures sont par- 
courues par un sillon médian superficiel; celles de l'abdomen (sauf par- 
fois sur les deux derniers segments) sont partagées en trois parties pres- 


(1) Le Phosphænus hemipterus d'Europe fait cependant exception à cet 
égard, comme on le verra plus loin. 

(2) Maille est le premier qui ait fait connaître les véritables habitudes de ces 
larves, dans un Mémoire anonyme publié dans le Bullet. d. 1. Soc: philomat., 
février 1826, et en extrait dans les Ann. d. Sc. nat. VII, p. 353, et Férussac, 
Bullet. d. Sc. nat. VIX, p. 296. : 

(3) Lampÿris noctiluca, De Géer, Mém, d, V'Acad. d. Sc. d. Paris; Mém. d. 
Say. étrang. Il, 1755, p. 621, pl. 9; il a reproduit cette description dans ses 
Mém. IV, p. 36, pl. 1, f. 24-33. — Luciola italicay De Géer, Mém. IV, p. 55; 
très-courte description. — Phosphænus hemipterus, P. W. 3. Müller in lig. 
Magaz. IV, p. 182. — Aspidosoma candelaria, Goureau, Ann. d. 1. Soc. entom. 
Sér. 2, 1, p. 345, pl. 7, IL, £. 1-6. — Pour une description générale, voyez 
Erichs. Archiv, 1841, I, p. 90, et Chapuis et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d, Se. d. 
Liége, VILL, p. 497. 

ll existe en outre dans les collections ou dans les auteurs plusieurs larves qui 
appartiennent plus où moins certainement à cette tribu. — J'envai sous les 
yeux une de Ceylan, de forme très-grèle, qui me paraît être celle de quelque 
Lucoa. — M. Westwood (An. Introd. ete. I, p. 247, £. 26, n° 1) en a figuré une 
de Valparaiso, qui est certainement aussi celle d’un Lampyride. — Deux autres 
très-singulières, de Java, dont l’une a 6té figurée depuis longtemps par M. Perty 
(Col. Indiæ or. pl, 1, £. 8,9; voyez aussi Westwood, loc, cit. p. 254, £. 27, no 1), 
et l'autre publiée par M. Westwood (loc. cit. p. 259, f. 28, n° 1), sont plus dou- 
teuses. M. Westwood pense que ce sont des larves de Lycides; suivant Erichson, 
ce serait celles de quélques Lampyrides. Toutes deux présentent une anomalie 
remarquable : au lieu de neuf paires de stigmates seulement, elles en ont dix, 
dont une est située sur le métathorax; mais celle-ci est-elle réellement une dé- 
Pendance de l'appareil respiratoire? ; 


308 MALACODERMES. 


que égales, par deux sillons très-prononcés. La têle est très-petite, 
horizontale, complètement retirée dans le prothorax et, en outre, comme 
invaginée dans un-repli membraneux qui cache les organes buccaux, 
Ceux-ci sont privés de labre et se composent : de deux mandibules 
grêles, arquées et très-aiguës; deux mâchoires terminées par un lobe 
grêle, cilié, bi-articulé et portant des palpes de trois articles, dont le {er 
est gros, cylindrique, le 2° Lrès-court, le 3° court et très-grêle; enfin, 
d’un menton sans languette, flanqué de deux pièces palpigères portant 
les palpes labiaux de deux articles, dont le second'est aciculé. De chaque 
côlé de la tête, se voit un ocelle arrondi et assez gros, en avant duquel 
sont insérées de courtes antennes dirigées en avant et composées de 
trois articles, dont le dernier est très-court. Les trois segments thoraci- 
ques ne sont pas plus larges que ceux de l'abdomen, mais plus longs, 
surtout le prothorax qui s’avance au-dessus de la tête en un bouclier 
arrondi antérieurement, comme à l’état parfait. L'abdomen s’alténue 
graduellement en arrière, et son dernier segment, qui varie, est nourvu 
d’un prolongement anal peu saillant (1). Les pattes sont très-robustes et 
composées d'une grande hanche transversale et appliquée contre le 
corps, d'un trochanter court, d'une cuisse assez longue, d’une jambe 
courte et d'un onglet représentant le tarse. Les neuf paires de stigmates 
sont situées inférieurement, à quelque distance des bords latéraux (2), 
la première sur le mésothorax, les autres sur les huit premiers seg- 
ments abdominaux. 

En Europe, ces larves passent l'hiver sous cette forme et achèvent 
leur développement au retour de la belle saison. De Géer a fait connaitre 
une particularité intéressante de la mue qui précède leur transformation 
en nymphe. Leur peau, au lieu de se fendre snoérténrens cr la li- 
gne médiane du thorax, comme cela est de règle, le fait de chaque côté 
de cette partie du corps, et c'est par la large ouverture qui en résulte 
que la larve extrait sa tête et son abdomen. La durée de l’état de nym- 
phe est fort courte et ne se prolonge pas au-delà d’une huitaine de jours. 
Les nymphes des mâles ne présentent rien de particulier, tandis que celles 
des femelles aptères conservent la forme de la larve (3). 


(1) Maille (loc. cit.) a fait connaître que la larve du Lampyris noctiluca fait 
sortir à volonté de ce prolongement une houpe de sept à huit filets blanes dont 
elle se sert pour nettoyer sespattes et les parties antérieures de son corps lors- 
qu’elles sont souillées par les débris des Mollusques dont elle vit. M. Goureau 
(loc. cit.) a retrouvé cet appareil chez la larve de l’Aspidosoma candelaria, et 
il est probable qu’il existe chez toutes celles de la tribu. 

(2) Suivant M. Goureau (loc, cit.), chez la larve de l’Aspidosoma candelaria, 
ils sont situés au sommet des angles des segments abdominaux qui font saillie 
sur les côtés. 


(3) Voyez la figure que De Géer (Mém. IV, pl. 1, f, 26) a donnée de la nym- 
phe femelle du L. noctiluca. 


ii DR PR : a+ . PET. 


LAMPYRIDES. 309 


L'Amérique est particulièrement riche en Lampyrides; elle en pos- 
sède à elle seule plus que toutes les autres régions du globe prises en- 
semble. En Europe, la tribu n’est représentée que par les trois genres 
Lamevmus, Paoseuænus et Lucroca, LiAfrique, les Indes orientales et 
l'Australie ne sont guère mieux partagées qu'elle sous ce rapport. 

Geoffroy est le premier qui ait isolé ces insectes sous le nom de Lam- 
pxms, Mais en les associant ä-des Téléphorides et des Mélyrides du 
groupe des Malachiides, confusion que Linné conserva et que fit cesser 
Fabricius. Sauf la création d'un petit nombre de coupes génériques. 
pour des espèces exotiques par Hoffmansegg (Amyperes) et M. R. Gray 
(Cazvrrocernarus, Mecazornrmazmus), le genre était resté intact, 
lorsqu'en 1833 M. De Castelnau en fit l'objet d'un travail spécial (1), 
dans lequel il porta à vingt le nombre des divisions, tant génériques que 
sous-génériques. Récemment, M. De Motschoulsky a repris ce sujet et 
augmenté considérablement le nombre des genres (2); quelque temps 
auparavant, M. J. L. Le Conte avait publié une Monographie des espè- 
ces d'une partie de l'Amérique du Nord (3). 

La classification de ces insectes présente de grandes diffiltés, et, 
sauf ses bases, que je crois bonnes, la suivante ne peut être considérée 
que comme un essai tout-à-fait provisoire. 


L Tête complètement recouverte par le prothorax, LAMPYRIDES VRAIS. 
I. — jimparfaitement — Luciozies. 


Sous-Triu I. Lampyrides vrais. 


Tête très-courte, sans aucune trace de col en arrière, fortement re- 
couverte par le prothorax et en général entièrement rétractile dans la 
cavité de ce dernier. 


La majeure partie des espèces appartient à cette sous-tribu. Elle se 
divise en deux groupes naturels, selon que les deux sexes sont ailés ou 
non, caractère qui est accompagné d'une différence prononcée dans la 
forme des antennes. 


L Des ailes et des élytres complètes dans les deux sexes. Luciporines. 
IL. Ailes nulles et élytres rudimentaires chez les femelles & 
au moins. LAMPYRIDES VRAIS. 


(1) « Essai d’une révision du genre Laweyris. » Ann. d. 1. Soc. entom. NH, 
p. 122. , 

(2) Etud. entom. Ann. I, p. 25. Le nombre des genres admis par M. De Mot- 
schoulsky s'élève à 64. Je n’ai pu conserver que deux (Crarosomus, LamPR1GERA) 
de ceux qu'il a créés, et parmi les autres il en est quatre (SrRoNcyLOMoRPEUs, 
Lyenacnis, Cassomoneaus, PLaryLawpis) dont je ne saurais rien dire. 


(3) « Synopsis of the Lampyridæ of temperate North-America. » Proceed. of 
the Acad. of Philad. V, p. 331. 


ee - de us RE 2 2 ondes ont, te "Ut A" PORTER RES 
Le 


310 MALACODERMES. 


GROUPE I. Lucidotides. 


Des ailes et des élytres complètes dans les deux sexes. — Antennes 
au moins de la longueur du prothorax, en général beaucoup plus lon- 
gues. 


Ce groupe est entièrement exotique, plus riche en espèces que les au 
tres réunis, et c’est à lui que s'applique spécialement ce que j'ai dit plus 
haut des difficultés que présente la classification des Lampyrides. La 
majeure partie de ses genres sont remarquables par le développement 
de leurs antennes, qui sont ou très-larges ou flabellées, au moins dans 
l'un des sexes et souvent chez tous deux. Mais, dans les derniers genres, 
ces organes s'affaiblissent considérablement, en même temps que les yeux 
grossissent, surtout chez les mâles, double caractère qui est un ache-: 
minement manifeste vers ce qui existe dans le groupe suivant. 

Les antennes forment dès-lors le point de départ naturel pour l’ar- 


rangement des genres qui suivent. 


LE Antennes flabellées, pectinées ou au moins subdentées ; leur 2e article très= 
court, transversai. 


Antennes de onze articles. 

—  flabellées, en général dans les deux sexés. 
Leurs rameaux plus ou moins larges, droits. 
Antennes biflabellées (c*) ou bidentées (Q): Lamprocera. 
dd —  uniflabellées. 

Élytres non subulées : Hyas, Cladodes. 
—  subulées presque dès leur base : Dryplelytra. 

ce Rameaux antennaires très-grôles, contournés. 
Antennes biflabellées : Calyptocephalus. 

—  uniflabellées : Ethra. 


bb Antennes larges, dentées ou pectinées, parfois flabellées : Lucernuta, 
Lueidota. 


aa Antennes de douze articles. 
1e Le 1er beaucoup plus grand que le 2e : Aecton. 
— petit ainsi que le 2e : Phausis. 


I. Antennes grèles, jamais dentées ni flabellées; leur 2 article au moins aussi 
long que large, obconique : Photinus, Cratosomus, Aspidosoma, 


SR oO œ 


LAMPYRIDES, 311 


LAMPROCERA. 
De CasreLN. Ann. d. 1. Soc. entom. IX, p. 129 (1). 


Palpes maxillaires très-robustes ; leur dernier article plus long que les 
précédents réunis, — Têle entièrement rétractile dans la cavité protho- 
racique; front: large et plan. — Yeux médiocres. — Antennes subcon- 
tiguës, de longueur variable, de onze articles : 4 très-gros et très-renflé, 
2 très-Court, 3-40 bi-flabellés chez les mâles, bi-pectinés chez les fe- 
melles, à rameaux assez larges, 11 plus long que les précédents, lamel- 
liforme, — Prothorax transversal, triangulaire, plus ou moins acuminé 
et saillant en avant, rebordé partout, sauf à sa base; celle-ci coupée 
carrément, avec ses angles arrondis, — Elytres très-amples, oblongo- 
ouelliptico-ovales, présentant en avant, à quelque distance de leur bord 
latéral, un sillon droit ou arquêé. — Pattes robustes; jambes larges, ca- 
naliculées sur leurs deux faces; tarses munis de peloltes en dessous; 
le4%article de la longueur des deux suivants réunis, le 4e très-robuste, 
recevant complètement le be entre ses lobes; crochels courts, forts et 
très-arqués.— Abdomen faiblement lobé latéralement à son extrémité, 
chez les mâles. — Appareil phosphorescent peu développé. 


Grands et beaux insectes, propres à l'Amérique du Sud et remarqua- 
bles par la structure de leurs antennes. Les deux rangées que forment 
leurs rameaux sont parfois (Latreëillei) presque d'égale longueur, mais 
en règle générale l'interne est beaucoup plus courte que l’externe, et, 
daps certains cas, fort réduite. 

Dans les deux sexes l'arceau pygidial.est grand, presque carré et plus 
ou moins échancré au bout; l'anal. est fortement, échancré également 
chez les mâles et triangulaire chez les femelles; le génital des premiers 
est petit, . 

M. De Castelnau a réparti dans deux genres qu'il a fortement séparés, 
les deux seules espèces qu'il ait connues et qui doivent, à mon avis, ne 
former que deux sections d'un genre vraiment naturel, comme Dejean 
l'avait pensé. | 

Ses Lamprocera, ayant pour type le Lamp. Latreillei de Kirby (2), 
ontle corps moins large el moins court: que dans la section suivante, 
les antennes notablement plus longues que le prothorax (5), très-longue- 
ment flabellées chez les mâles, avec les rameaux égaux. L'espèce typique 


(1) Syn. Lucio, Casteln. loc. cit. p. 135. — SeLas (LawProcERaA et Lucio) Dej. 
Cat. éd. 3, p. 113. — Howausus Perty, Sturm. 

(2) Trans of the Linn. Soc. XII, p. 387, pl: XXI, f. 4, 0” (Homal, grandis, 
Sturm, Catal. éd. 1826, p. 58, pl. 1, £. 5 o’). 

(2) Ce caractère est purement spécifique ; j'ai sous les yeux la femelle d’une 
espèce inédite chez laquelle ces organes sont à peine aussi longs que chez les 
Lucio du même sexe. 


312 MALACODERMES, 


a une tache lumineuse sur le milieu du 5° segment abdominal chez les 
mâles (1) ; deux peu apparentes et parfüis invisibles existent sur les côtés 
du segment anal chez les femelles. Les espèces qui me sont connues 
ont des taches ou des bandes longitudinales fauves sur les élytres, avec 
le prothorax fauve et diversement maculé de noir (2). 


M. De Castelnau a fondé son genre Lucio sur la femelle d'une es- 
pèce (5) dont l'abdomen est fauve en entier, mais dont l'appareil phos- 
phorescent est en réalité pareil à celui des femelles de la section précé- 
dente. Dans les autres espèces, inédites ou non (4), l'abdomen est'noir, 
Aucun mâle de cette section n'a encore été décrit ni figuré. Les an- 
tennes de ce sexe ne diffèrent de celles des LawpnocerA, qu’en ce que 
leurs rameaux sont plus courts (quoïque toujours très-développés) et 
plus ou moins inégaux. Son appareil lumineux consiste en deux taches 
latérales situées sur l’arceau anal ; le bord postérieur du pré-anal sem- 
ble être phosphorescent dans certains cas, Ces insectes sont plus larges 
que les Lampnocera et sculiformes. Tous ceux connus sont d'un noir 
profond, avec le bord antérieur du prothorax fauve dans son milieu. 
L'espèce décrite par M. De Castelnau présente seule, au milieu de 


chaque élytre, une très-petite bande maculaire et transversale de même 
couleur. 


(1) Cette tache est très-apparente et nettement limitée dans les nombreux 
exemplaires que j'ai sous les yeux. On ne s'explique pas dès-lors que M. De 


Motschoulsky ait placé le genre dans sa section des Lampyrides sans appareil , 
phosphorescent. 


(2) Une seconde espèce de cette section est la Lamproc. trimaculata, Motsch. 
Etud. entom, 2° ann. p. 2, © ; du Brésil comme la Latreillei. J'en connais deux 
autres nouvelles du même pays. — Les Lamprocera flavofasciata et flavoqua- 
drata de M, Blanchard (in d’Urb. Voy.; Entom. p. 123, pl. 7, f. 1,2) sont très- 
probablement, d’après leur facies, des femelles du même genre, et c’est par mé- 
garde, sans doute, que cet auteur décrit leurs antennes comme étant uniden- 
tées; elles sont visiblement bidentées dans les figures citées. 


(3) L. abdominalis, Casteln. loc. cit. ; j'ai soûs les yeux l’exemplaire même sur 
lequel le genre a été fondé. La description que donne des antennes M. De Cas- 
telnau est inexacte. 


(4) La seule décrite est l'Homal. blattinus, Perty, Del. anim. art. Brasil. 
pl. 26, f. 1. M. Perty n’a connu que la femelle; je l'ai, ainsi que son mâle, en- 
tre les mains. — Le Selas testudinaria de Dejean (loc. cit.) doit être rapporté 
ici. — Je soupçonne également que c’est sur une femelle de ce groupe qu'a 
été établi le genre Lycnvacris de M. De Motschoulsky (Etud, entom. {re ann. 


p. 33), qui ne comprond qu’une espèce (L. triguttula, ibid. 2° ann. p. 11); du 
Brésil? 


pit" des es. nc hd, + st 


LAMPYRIDES. 313 


HYAS. 
DE CastELN. Ann. d. l. Soc. entom. IL, p. 134 (1). 


Genre très-voisin des Lamenocena et n’en différant que par les deux 
caractères qui suivent : 


Articles 3-10 des antennes triangulaires et émettant chacun un assez 
long et large rameau chez les mâles, fortement dentés ou subpectinés 
chez les femelles. — Dernier article des tarses moins robuste et en 
partie dégagé du lobe du pénultième. 


Ces insectes ont les plus intimes rapports de forme avec les Lampno- 
cerA du groupe des Lucio; ils sont seulement encore plus larges, plus 
scutiformes et moins convexes. Les anneaux terminaux de l'abdomen 
et l'appareil lumineux sont construits d’après le même type que chez ces 
derniers ; le second est.de même habituellement invisible chez les fe- 
melles. 


Les Hyas sont également propres à l'Amérique du Sud. Leur taille 
est un peu inférieure à celle des Lamenocera, et la plupart sont assez 
difficiles à distinguer entre eux. Tous sont en effet d'un jaune testacé 
en dessus, avec des taches noires sur le prothorax et les élytres, ou 


vice vers. Il n'y en a encore, à ma connaissance, que quatre de dé- 
crits (2). 


CLADODES. 
Souter in Gay, Hist. d. Chile; Zoo!, IN, p. 444 (3). 


Palpes maxillaires assez robustes; leur dernier article de forme nor- 
male, plus court que les précédents réunis. = Tête rentrant en grande 
partie dans l'intérieur du prothorax ; front large.— Yeux médiocres.— 
Antennes subcontiguës, médiocres, de onze articles: { renflé en massue, 
2 très-court, 3-10 subcylindriques, flabellés en éventail, leurs rameaux 
plus ou moins larges, subégaux, 11 allongé, lamelliforme. — Protho- 
rax aussi long que large chez la plupart, ogival et parfois saillant et acu- 
miné en avant, largement rebordé sur les côtés; sa base légèrement 


(1) Syn. Auce, Dej. Cat. éd. 3, p. 113. 


(2) Lamp. flabellata (Auge Olivieri Dej.), guttata (flabellata var.?) Fab. Syst. 
EL. I, p.106; Cayenne. — JL. denticornis (A. Panxeri Dej.), Germar, Ins. Spec. 
nov, p. 67; Brésil. — L. scissiventris, Perty, Del. Anim. art. Brasil. p. 26, pl. 6, 
£. 2; même pays; M. De Castelnau (Hist. nat. d. Col. E, p. 266) le confond à 
tort avec le précédent. 

() Syn. Ruremornenus, Solier, loc. cit. p. 442. —Nycrocnerts, Motsch. Etud. 
entom, 116 ann. p.33; nom postérieur d'environ trois ans à ceux de Dr 
Ncrocuans, Dej. Cat. éd. 3, p. 113. 


314% MABACODERMES, 


échancrée en arc de cercle, avec ses angles aigus, mais non saillants. — 
Elytres oblongo-oväles où graduellement élargies en arrière, — Pattes 
médiocrement robustes; tarses munis de pelottes en dessous; le 1° ar 
ticle des postérieurs au moins aussi long que les suivants réunis, le 4e ne 
recevant qu'à moitié le 5e. — Abdomen fortement lobé sur les côtés, 
tantôt dans toute sa longueur, tantôt à son extrémité seulement, 


Solier, qui n’a connu que deux espèces chiliennes de ce genre, les a 
placées dans deux genres distincts basés sur la forme du dernier article 
des palpes maxillaires. I réservait le nom de CLanopes à celle chez qui 
cet article est conique, et celui de Ruseipornonus à celle chez qui il est 
sécuriforme (1), tout en convenant que ces deux genres devraient à la 
rigueur n’en former qu'un. Cet article, en effet, varie presque dans 
chaque espèce et ne saurait à lui seul avoir une valeur générique. 

Quoique j'aie vu un assez grand nombre de ces insectes, je n'ai ren- 
contré parmi eux aucun exemplaire qui parut être femelle, de sorte que 
je ne saurais rien dire de ce sexe. Mais je suis très-porté à croire que 
ses antennes ne diffèrent pas de celles des mâles et qu'il ne se distingue 
de ces derniers que par la forme des segments terminaux de l'abdomen 
et, peut-élre, par les organes de phosphorescence. 

Ceux-ci, dans tous les individus mâles que j'ai sous les yeux, consis- 
tent en deux petites taches latérales situées sur l'arceau anal. Ce der- 
nier est court et muni d'une longue et étroite saillie médiane ; le géni= 
tal est conique et allongé, le pygidial plus ou moiñs trilobé. 

Ces insectes propres, comme les précédents, à l'Amérique du Sud, 
sont d'assez grande taille, de form® variable, et leurs couleurs se bor- 
nent au noir, au fauve et au banc testacé, mais combinés d'une manière 
différente dans chaque espècé. Leurs antennes sont fortement flabellées, 
sauf dans une seule espèce (Demoulinii) chez laquelle leurs rameaux 
sont de longueur médiocre. En ce moment ciuq espèces seulement sont 
décrites (2). 


DRYPTELYTRA. 
DE CasTELN. Ann. d. !. Soc. entom. IL, p. 128. 


Palpes courts et peu robustes; leur dernier article médiocrement sé- 
curiforme, — Tête courte, entièrement rétractile dans le prothorax ; 
front assez large. — Yeux assez gros. — Antennes contiguës, courtes, 


{1} Solier se trompait; cet article n’est pas sécuriforme, mais seulement plus 
large que de coutume et tronqué inférieurement au lieu de l’être sur son bord 
interne. 

(2) CI. flabellatus, Solier, loc. cit, p. 445, Col. pl. 11, f. 2; du Chili, ainsi 
que le suivant. — Rhip, ater, Solier, ibid. p. 443, Gol. pl. 11, f. 1. — Nyct. 
Demoulinii, flabellicornis, lamellicornis (Nyct. Lacordairei Dej.), Motseh. Etud: 
entom. 2€ ann. p. 10; du Brésil. J'en connais trois autres espèces inédites. 


LAMPYRIDES. 315 


graduellement et fortement atlénuées, de onze articles : 2 à peine dis- 
tinct, 3-10 transversaux, puis s’allongeant peu à peu, flabellés en éven- 
tail; leurs rameaux larges, égaux, aussi longs que l'antenne entière. 
Prothorax transversal, arrondi et un peu anguleux en avant, coupé car- 
rément en arrière, avec ses angles postérieurs arrondis, largement fo- 
liacé et relevé sur les côtés, — Elytres linéaires, subulées à peu de dis- 
tance de leur base et laissant les ailes inférieures à découvert entre 
elles. — Pattes longues et grêles; {ef article des tarses aussi long que 
les suivants réunis ; le 4e recevant en partie le 5e; ses lobes grêles. — 
Les trois pénultièmes arceaux dorsaux de l'abdomen très-fortement lo- 
bés sur les côtés. — Corps allongé, parallèle, plan. 


La forme des élytres suffit à elle seule pour faire reconnaitre ce genre, 
voisin, du reste, des CLanopes par l'ensemble de ses caractères. Il ne 
comprend qu'une rare espèce (1) de Cayenne, dont j'ai, le premier, rap- 
porté dans le temps quelques exemplaires. Cet insecte est de taille 
moyenne, d’un beau jaune, avec le sommet des rameaux antennaires et 
les élytres d’un noir brunâtre; celles-ci sont rugueuses, sans lignes sail- 
lantés et étroitement bordées de jaune dans toute leur longueur. Les 
deux exemplaires que j'ai sous les yeux sont des mâles. 

Leurs organes lumineux occupent les bords latéraux des arceaux pré- 
anal et anal. Celui-ci est court, bisinué; l’anal (rès-allongé et conique ; 
le pygidial assez court et fortement trilobé. Tous, par conséquent, res- 
semblent à ceux des CraAnopes. 


CALYPTOCEPHALUS. 
GnaŸ in Grirrirm, Anim. Kingd.; Ins. X, p. 370 (2). 


Palpes médiocrement robustes ; leur dernier article assez court, ovale 
et acuminé ou légèrement sécuriforme. — Tête entièrement rétractile 
dans le prothorax; front large. — Veux assez grands, peu saillants. — 
Antennes contiguës, longues, très-grêles, graduellement atténuées, de 
onze articles : { en cône renversé, 2 très-court, 3-10 allongés, émettant 
chacun, dans les deux sexes, deux très-longs rameaux grêles et contour 
nés sur eux-mêmes, 11 pareil à ces rameaux, — Prothorax plus long 
que large, fortement rétréci et souvent acuminé en avant, faiblement 
rebordé sur les côtés, à peine échancré à sa base, avec les angles de 
celle-ci obtus, — Elytres allongées, subparallèles, — Pattes longues et 


(1) D. cayennensis, Casteln. loc. cit.; c’est le Nyctocharis phyllogasten de 
Dejean, Cat. éd. 3, p. 113. 

(2) Syn. Psinoczapus, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 121. —PozLaGLa- 
sis, Newm, The entom. Magaz. V, p. 382. M. J. L. Le Conte (Proceed. of the 
Acad, of Philad, V, p. 822) a remplacé ce nom mal fait par celui de Posxcra- 
SI, — Acrenisra pars, Dej. Cat. 64. 3, p. 118. 


316 MALACODERMES. 


gréles, mais toujours comprimées ; 4®r article des tarses aussi long que 
les suivants réunis ; le 4° petit, recevant complètement le 5°; crochets 
petits et simples: — Abdomen fortement lobé latéralement chez les 
mâles. — Corps allongé, subparallèle. 


Ces insectes diffèrent de tous les précédents, non-seulement par leurs 
antennes, mais par leur forme générale qui est très-voisine de celle des 
Tecrenonus. L'arceau génital chez les mâles est subeylindrique et très- 
allongé ; l'anal est tronqué dans le même sexe, et triangulaire chez les 
femelles; le pygidial largement échancré dans les deux sexes. L'appa- 
reil lumineux est nul ou occupe les côtés de l'anneau anal (1), dans les 
espèces qui me sont connues. 

Le genre PsiLoczanus de M. Blanchard est complètement identique 
avec celui-ci. M. Newman a établi celui qu'il a nommé PorLacLAgIs 
sur le Lamp. bifaria de Say (2), qui ne s'éloigne des espèces ordinaires 
qu'en ce que ses rameaux antennaires sont beaucoup plus courts, 
caractère qui n’est manifestement pas générique. 

Les CarverocepnaLus sont américains et, sauf l'espèce dont il vient 
d'être question, propres à l'Amérique du Sud. Leur taille est moyenne, 
et le noir, diversement combiné avec le fauve, forme leur livrée (3). 


ETHRA. 
De Casreun. Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 133 (4). 


Ce sont des CazvrrocepmaLus dont les rameaux antennaires ne for- 
ment qu'une seule rangée au côté interne. 


Tout le reste est semblable, sauf quelques différences spécifiques 
dans la forme des derniers segments de l'abdomen. Ainsi, l'anal des 
mâles est parfois échancré, leur génital est plus court, et le pygidial, 
dans les deux sexes, est tantôt tronqué, tantôt légèrement trilobé, par- 


(1) Je n’en vois aucune trace dans les deux sexes du fosciatus, du Goryi et 
du fhoracicus. Il est, au contraire, très-apparent chez le mâle du slipulicornis 
où il occupe, sauf un étroit espace médian, le segment indiqué. 

(2) Boston Journ. of nat. Hist. 1, p. 157 (Pollacl.ovata Newm.). 

(3) C. fasciatus, Gray, loc. cit. pl. 39, f. 5; Guyane axglaise.— Goryi (Acten. 
unifasciata Dej.), {horacicus (4. melanoptera Dej.), Casteln. Ann. d. 1. Soc. 
entom. I, p. 130; Cayenne. — Psil. miütoderus, Blanch. loc. cit. p. 122; du 
pays des Chiquitos. — C, stipulicornis (Act. festiva Dej.), Motsch. Etud. en- 
tom. Ann. Il, p. 9; Brésil. 

(4) Syn. Cranornorus, Gray in Griffith, Anim, Kingd. ; Ins. I, p. 371; nom 
employé antérieurement par M. Guérin-Méneville pour un genre de Lycides; 
Voyez plus haut, p. 299, — Eucranisus (CLanopuonus), Westw. an Introd. to 
the mod. classif. of Ins. I, p. 257. — Acrenisra pars, Dej. Cat. éd. 3, p. 113. 
— Vesta, Casteln. loc. cit. p. 132, 


Vs. tn Slt dite me LL fé em lue nee D : M 7: 


LAMPYRIDES. 317 


fois même arrondi. L'appareil lumineux manque de même assez fré- 
quemment, 

Les espèces typiques sont propres à l'Amérique du Sud (1); maisil 
existe à Java une espèce (2) de plus grande taille qui n'en diffère 
que par ses rameaux antennairés de moitié plus courts, et en ce que 
l'arceau anal des mâles est muni d'une longue épine médiane. M. De 
Castelnau en a fait, sous le nom de Vesra, un genre à part, qui ne me 
paraît bon qu’à former une section dans celui-ci, comme les Porcacra- 
sis de M. Newmann le font parmi les Carvprocermarus. Depuis, 
M. Blanchard a appliqué ce nom de Vesra à des espèces américaines ; 
mais celui d'Erara doit avoir la préférence, M. De Castelnau l'ayant 
proposé pour les espèces du même pays. 


LUCERNUTA, 
DE CASTELN. Ann. d. l. Soc. entom. Il, p. 143. 


» | 
Palpes robustes; leur dernier article de forme normale. — Tête en- 
tièrement rétractile dans le prothorax; front large et plan. — Yeux as- 
sez gros chez les mâles. — Antennes subcoutiguës, de la longueur de la 
moitié du corps, robustes, de onze articles : { gros, obconique, 2 trans- 
versal, 3-10 allongés, larges, un peu anguleu leur sommet, 11 de 
même longueur, arrondi au bout. — Prothorax transversal, demi-cireu- 
laire en avant, fortement rebordé, sauf à sa base qui est coupée presque 
carrément, muni en avant de deux taches vitrées, nettement limitées.— 
Elytres régulièrement ovales, rebordées latéralement. — Pattes robus- 
tes; 1er article des tarses aussi long que les deux suivants réunis, le 4° 
grand, recevant en grande partie le b°; crochets simples. — Abdomen 
fortement iobé sur les côtés en arrière. — Corps large, ovale. 


M. De Castelnau n'a fait de ce genre qu'une division des Pnormus 
qu'on trouvera plus loin, et y a compris des espèces qui ne sauraient 
resler associées. Je n’y laisse, avec M. De Motschoulschy (5), que les 
deux qu'il a placées en Lête (4). Ce sont de grands insectes du Brésil, 
très-voisins des Lucinora, mais qui en diffèrent par leur abdomen lobé 


(1) Clad. marginatus, Gray, loc. cit. pl. 39, f. 4 (Acten. mystacina Deij.); 
Brésil. — Æ. lateralis, interrupta, Casteln. loc. cit.; Brésil. — Vesta cineti- 
collis, du Chili; gratiosa, du pays des Chiquitos; Blanch. in d’Orb. Voy.; 
Entom. p. 122, pl. VIL, f. 4, 5. — E. awillaris, Motsch. Etud. entom. Anv. LL, 
p. 8; Brésil. — L'Actenista cacica de Dejean (toc. cit.) appartient aussi au genre. 

(2) Vesta Chevrolatii, Gasteln. loc. cit. p. 1%. L'exemplaire mâle, qui a servi 
à M. De Castelnau, m'a été obligeamment communiqué par M. Chevrolat. 

(3) Etud. entom. Ann. I, p. 39. 

(4) Lamp. Savignyi, Kirby, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 388. — L. fe- 
nestrata, Germar, 1ns. Spec. nov. p. 66 (Savignyi var?). 

I existe dans les collections quelques espèces inédites des Indes-Orientales et 


318 MALACODERMES. 


latéralement, les taches vitrées de leur prothorax et, caractère qui n'a 
qu'une faible importance, par leurs antennes plus courtes. Ces deux 
espèces sont noires, avec les bords latéraux du prothorax et une bande 
marginale sur chaque élytre, blanchâtres, système de coloration très- 
commun chez les Lucrora. 

Les organes lumineux occupent les trois derniers segments abdomi- 
naux, L'arceau génital des mâles est conique, leur anal étroit et légère- 
ment échancré, celui des femelles triangulaire ; dans les deux sexes, le 
pygidial est largement et faiblement échancré, 


LUCIDOTA. 
De Casrezn. Ann. d. 1. Soc. entom. IX, p. 136 (1). 


Palpes robustes ; leur dernier article de forme normale. — Tête des 
Lucennura. — Yeux médiocres dans les deux sexes. — Antennes très- 
longues, surtout chez les mâles, de onze articles : 1 gros, arqué, 2 très- 
court, 3-10 larges, triangulaires, assez souvent flabellés, au moins den- 
tés. — Prothorax de longueur variable, en général rétréci et saillant, 
parfois semi-circulaire en avant, rebordé latéralement, légèrement 
échancré en arc de e ou bi-sinué à sa base, rarement muni de ta- 
ches vitrées en avant; celles-ci jamais nettement limitées. — Elytres 
presque toujours allongées el parallèles. — 4er article des tarses de Ja 
longueur des deux suivants réunis, le 4e recevant plus ou moins com- 
plèlement le 5°, — Segments abdominaux simples; leurs angles parfois 
aigus et un peu saillants, mais à proprement parler non lobés chez les 
mâles. — Corps allongé et parallèle, rarement oblongo-ovale, 


Genre riche en espèces et essentiellement caractérisé par la longueur 
et la forme plus ou moins large des antennes, qui sont, du reste, extré- 
mement variables, même à ces deux points de vue. Il y a des espèces 
(par ex. flabellicornis) chez qui elles sont fortement flabellées, tandis 
que chez d'autres elles sont faiblement dentées ; mais, entre ces deux 
extrêmes, on trouve les passages les plus insensibles, de sorte que ces 
modifications sont presque spécifiques. Les femelles ne semblent diffé- 
rer nullement où que très-peu de leurs mâles à cet égard, du moins chez 
les espèces qui me sont connues. 

02 
de la Chine, beaucoup plus petites que les précédentes, de couleurs autres, 
mais qui en présentent tous les caractères essentiels et qui devront leur être 
associées, Aueune ne figure, à ma connaissance, dans le catalogue de Dejean, 
ni n’est décrite. 

(1) Syn. Lycununis, Dej. Cat. 6d. 3, p. 113. — Lyonvunis, Trizvounia, Di- 
Lyon, Mesozameis, LxcuNocasten, Pseupozxcnunts, PacnyLyeunra, Lucnora, 
Motsch. Etud. entom. 17e ann. p.28 sq. — Luoennura J. L, Le Conte. — Py- 
RAGTOMENA Solier, 


LAMPYRIDES. 319 


Tout le reste ne varie pas moins chez ces insectes, et les huit genres 
dans lesquels les a répartis M. De Motschoulsky sont loin de suflire pour 
exprimer toutes les modifications que subissent leurs organes de phos- 
phorescence et leurs derniers segments abdominaux (1). De tous ces 
genres, deux (Lycanunis, LycanoGasren) dont les espèces ont l'abdo- 
men assez fortement lobé latéralementichez les mâles, pourraient seuls 
être conservés, en les fondant en un seul, s'il n’y avait pas des transi- 
tions à cet égard entre eux et les autres. 

Les Luciora paraissent étre répandues dans presque toute l'étendue 


(1) Je ne saurais donner l'analyse de ces genres, fante d’une précision suffi 
sante dans les caractères qui leur sont assignés. Six d’entre eux sont placés dans 
une division caractérisée par la présence de faibles taches phosphorescentes sur 
le premier segment abdominal ou sur le prothorax (je ne connais aucun Lam- 
pyride qui soit dans l’un ou l’autre de ces deux cas), et partagée en sous-sec- 
tions de la manière suivante : 

À. Prothorax pourvu de taches translucides. 


Lyeuvons. Type: L. Klugüi, Motsch. loc. cit. Il, p. 104; du Brésil. — Le 
Lamp. atra Fab. (Entom. Syst. IL, p. 101; laticornis Fab. Syst. EL. IL, p. 100; 
Lychn. morio Melsheim.), de l'Amérique du Nord, que M. de M. lui donne pour 
congénère, avec doute il est vrai, n’a aucune trace de taches translucides sur 
le prothorax. 

B. Prothorax sans taches translucides. (Sur les cinq genres qui suivent, deux, 
les Mesozamris et les LxeNocasren, en possèdent.) 

a. Des taches phosphorescentes sur le milieu du 5e segment abdominal, au 
moins dans l’un des sexes. 

Tricyennia. Type : Homalisus mœstus, Perty, Del. Anim. art. Brasil. p. 27, 
pl. 6, f. 5; du Brésil, — T. ruficollis, du Brésil; flavipes, de Cayenne; Motsch, 
loc. cit. Il, p. 6 

Disyounia : D. basalis, ruficollis, Motsch. loc. cit. IL, p. 7; du Brésil. 

Mesorawris. Type : L. flabellicornis, Fab. Syst. El. IL, p. 107; du Brésil.— 
pectinicornis, Motseli. loc, cit. II, p. 7; du même pays. 

Lyeuvocaster. Type : Lamp. appendiculata, Germar, Ins. Spec. nov. p: 65; 
du Brésil. — cinctus, dilaticornis, angustatus, Motsch. loc. cit. IL, p. 8; du 
même pays. Les caractères de ces espèces ne s'accordent pas bien avec ceux de 
l'espèce typique. 

aa. 5e segment abdominal sans taches phosphorescentes; un vestige de ces 
taches sur le dernier seulement. 

Pseunoryeununs. Types : P. vittata, suturalis, Motsch. loc, cit, IL, p. 9; de 
Colombie. J'ai sous les yeux dix exemplaires de ces espèces et ne leur vois 
aucun vestige d'appareil lumineux. 

Les deux genres qui suivent sont séparés des précédents par dix-sept autres 
&enres, et l’un de l’autre par les Paomnus. Ils sont placés dans une division ca- 
raclérisée par la présence de taches phosphorescentes sur les deux derniers 
segmems abdominaux. 

Pacuyixeuna, Type : P. lunatæ, Motsch. loc. cit, II, p. 41; du Brésil. 

Lucinora. Type : L. Banonii (depressicornis Dej.), Casteln. Ann. d. 1. Soc. 
ent. Il, p. 137; de Cayenne. c 


320 MALACODERMES, 


de l'Amérique. Leur taille varie beaucoup, mais est, en général, au- 
dessus de la moyenne. La grande majorité d'entre elles sont noires, avec 
les bords latéraux du prothorax et une bande submarginale, sur chaque 
élytre, de couleur blanche (1), 


ALECTON. 
DE CasTezn. Ann. d. 1. Soc. entom. Il, p. 135. 


Palpes maxillaires courts et très-robustes, leur dernier article briève- 
ment conique, acuminé. — Tête entièrement rétractile dans le pro- 
thorax ; front large, plan, — Yeux médiocres. — Antennes courtes, 
très-robustes, de douze articles : 4 très-gros, obconique, 2 fortement 
transversal, 3 plus long que 4-10; ceux-ci transversaux, serrés, subim- 
briqués, fortement dentés au côté interne, 11 plus long, en cône ren- 
versé, 12 petit, oblus au bout. — Prothorax aussi long que large, rétréci 
et saillant en avant, légèrement échancré en arc de cercle à sa base. — 
Elytres à peine plus larges que le prothorax, très-régulièrement ovales, 
largement arrondies en arrière. — Pattes courtes et robustes ; le 4er ar- 
ticle des tarses presque aussi long que les trois suivants réunis, le 4e 
court et étroit, recevant incomplètement le 5°, — Abdomen médiocre 
ment lobé sur ses bords chez les mäles. — Corps régulièrement ovale, 
à téguments assez solides. 


L'un des meilleurs genres de la tribu. I ne comprend jusqu'ici qu'une 
rare espèce de l’île de Cuba (4. dorsalis Casteln.), de taille moyenne et 
voisine pour la forme de certaines Cassia européennes (par ex. C. mur- 
rœa). Elle est d'un beau jaune orangé, avec une grande tache commune 
et discoïdale, d'un noir profond sur les élytres, et qui occupe en entier la 
base de ces organes. Les quatre derniers articles des antennes sont de 
la même couleur. € 

Je n'ai vu que l’exemplaire mâle de la collection de M. Chevyrolat, sur 
lequel M. De Castelnau a établi le genre. Son appareil lumineux est 
nul (2). 


(1) Aux espèces mentionnées dans la note précédente, aj. : Esp. de l’Amér. 
du Sud, : L. compressicornis, Fab. Syst. EL. II, p. 103. — Z. thoracica, Oliv. 
Entom. Il, 28, p, 27, pl. 3, f, 29 ab (an huj. gener?). — L. phyllocera, 
Wiedem. in Germar, Mag. IV, p. 22; Brésil. — Lucid. thoracica (nec Oliv.), 
de Cayenne; limbata, modesta, antennata, du Brésil; Casteln. Ann. d. 1. Soc. 
entom. IE, p. 137. — Lucid. elongata, Blanch. in d'Orb. Voy.; Entom. p. 121, 
pl. 7, f. 3; du Brésil, — Esp, de l'Amér. du Nord : Lucernuta tarda, punc- 
tata, Y. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. V, p. 332. 

Solier (in Gay, Hist. de Chile; Zool. IV, p. 446) a décrit neuf espèces de PY- 
RACTOMENA, du Chili, sous les noms de compressicorne, vicinum, lugubre, bi- 
notatum, fissicolle et brevicolle; toutes me sont connues et appartiennent au 
genre actuel. 


(2) Je n’en vois du moins aucune träce ; mais comme l'abdomen est entière- 


LAMPYRIDES, 321 


PHAUSIS. 
J. L. Le Core, Proceed. of the Acad. of Philad. V, p, 337. 
 : .& A 
Je n’ai pas vu ce genre en nature et ne peux que reproduire les ca- 
ractères que lui assigne M. J. L. Le Conte. 


Antennes de douze articles, courtes, dentées, com ées; leurs ar- » 
ticles 1-2 petits, le dernier subulé, très-petit, à peine distinct. — Palpess 
très-courts. — 4e article des tarses court, bilobé, le 5° long ; crochets 
simples.— Les trois derniers articles de l'abdomen phosphorescents. — 
Le dernier arcéau dorsal échancré. + 


a 


Il me paraît, d'après cette formule, que le genre est voisin du précé- 
dent, quoique Dejean ait placé parmi les Lamevrus l'unique espèce qui 
le compose, le Lamp. reliculala de Say (1). Aucun Lawpyris propre- 
ment dit n’a des antennes faites comme il est dit plus haut, Cet insecte 
se trouve dans la Géorgie où il est rare, à ce que dit M. J. L. Le 
Conte. 


PHOTINUS. 
» DE CasteLN. Ann. d. !. Soc. | p. 141 (2). 


Palpes robustes; leur dernier article de forme normale. — Tête en 
entier rétraclile danis le prothorax; front plus ou moins large” plan. — 
Yeux souvent plus gros chez les mâles que chez les femelles.— Anten- 
nes un peu distantes, généralement médiocres, subfiliformes ou com- 
primées, ällénuées à leur extrémité, de onze mr peu ro 
cône renversé, 2 aussi long que large, obconique, 3:11 
Prothorax tantôt demi-cireulaire, tantôt anguleux en avant 
faiblementrehordé sur ne rarement muni de. 
en avant; ces dernières jimais nettement limitées.= 
variable, —.Pattes plus ou moins robustes, compr 
tarses postérieurs au moins aussi long que les d 
5e presque entièrement reçu entre les lobes dusp 


circonstance, J 
(1) Jotmn. of the Acad, of Philad. V, p. 163 (Lamp. brevicomnis De). 
be 1. ERvrunozve Eruirocampis, Macrozampis, LAMPRODES, PHOTINUS, 
Rono CALLOPISMA, aus (Dej.), Motsch, Etud. entom. Ann. I, p. 36 
sq —ÆErryena (Dej.), J. L. Le Conte, Proceed, of the Acad. of Philad. V, 
P: 933, — Pyronx6x (Eusyounna), Mots oë. cit, p. 28. — Pyrecromena (Dej.), 
J. L. Le Conte, loc. cit. p. 336. —. GTOSOMA à Motsch, Loc. 


ment fauve, il est possible que leur 2 la M 


cit, p. 38. £ : 
Coléoptères. Tome IV. ä& A 


322 MALACODERMES. 


Ce genre, tel qu'il est établi ici, correspond non-seulement aux Pno- 
minus Casteln., mais encore Wie Me et PrnacromenaA de Dejean, 
in parvenant pas, abstraction faite"de l'appareil phosphorescent et des 

derniers segments de l'abdomen qui varient comme de coutume, à trouver 

que ces insectes autre Qsenue des différences dans la forme géné- 

ale qui passent insensiblement les unes dans les autres. Ainsi constitué, 

il se distingue de tous les genres qui précèdent, par la forme des anten- 

nes dont le 2 icle n’est pas transversal, et des deux suivants par 
$ l'absence d'u nt à la base des crochets des tarses. 

Les huit premiers genres cilés dans la synonymie ont été créés par 

4. de Motschoulsky, aux dépens des Pycocamris de Dejean, et disper- 

sés par lui, pour la plupart, à de grandes distances, d'après leurs organes 

lumineux. On peut QppEor d'une manière plus naturelle dans l'or- 
- dre suivant. 
… A part atifftues exceptions, ses MacnoLAmrIs comprennent les plus 
grandes espèces du genre (4). Elles ont, sous le rapport de la forme et 
des couleurs, la plus grande analogie avec les Lucidota flabellicornis, 
dilaticornis, ele. En règle générale, leurs deux pénultièmes segments 
abdominaux sont phosphorescents dans les deux sexes. 

Les Ecrrrocammis n’en diffèrent que par leur taille beaucoup plus pe- 
tite. Leur appareil de phosphorescence occupe les mêmes segments et 
est sujet aux mêmes variations (2). 8 

Les Lampnones (5) sont des Ecrirozamp1s qui ont les trois derniers 
ME phosphorescents, caractère illusoire, car il se re- 
trouve chez quelqués espèces des deux groupes précédents. 

L'espèce unique (4) à laquelle M. de schoulsky réserve le nom 
de Pnonnus æ- de ces EccrroLamBtS que par des antennes plus 
ongues que de coutume. 


ongée et inscrite dans quel es 18 collections deParis, gouble 
jüstissima Bug. M. de M. décrit encore : M. cincta, velulina, 
ala, longula, du Brésil. —Lés Lamp. lunifera et truncata 
éd. Leq. p. 52) originaires du Brésil, appartiennent 
que les Pyg. infuscata, tœniata (luniferaf Eschsch.), 
Dalis, (truncata? Eschsch.), etc., de Dejean.—Les trois 
dominaux sont souvent phosphorescents chez us 
l’antépénultième seul le soit, et plus particulièrement chez 
offre un ga dans ce dernier sexe. ; 


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(3) M. de M. ne rapporte à ce groupe que 1 Tab ue S. 
nov.p. 63; de Buenos-Ayres; et le . Latr. in Humb. et Bompl, 
. d. Zool. I, p. 205, 2, f. 3. Le premier seul m’est connu. < 

(4) Lamy. mn. a" Ios. I, Append. p. 21; des Antilles. 


pe IT PS pe le 


LAMPYRIDES. 323 


* 

Les trois groupes qui suivent, composés, comme les deux précédents, 
d'espèces de taille médiocre ou petite, auraient ceci de commun, qu'un 
seul déleurs segments abdominaux serait phosphorescent. 

Chez les PycoLampis (1) et les Envrnnorycnnra (2), ce segment serait 


l’antépénullième, et chez les Rosopus (3) le dernier. 


Les plus grands de ces insectes reproduisent la forme générale et le 
système de coloration des Lucinora ; les plus pelits varient sous ces deux 
rapports. Ils sont encore plus nombreux que les espèces du genre en ques- 
tion (4). Leurs derniers segments abdominaux varient comme l'appareil 
lumineux lui-même. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, l'ar- 
ceau pygidial est arrondi et sinué chez les mâles, largement arrondi et 
bisinuéachez les femelles; l’anal court et échancré chez les premiers, 
triangulaire et échancré chez les secondes; enfin, le génital des mâles 
petit et conique, 


(1) M. de M. a placé ces insectes près des Mecarornrmacuus et des AMYDETES, 
c’est-à-dire parmi les Lampyrides qui ont la tête imparfaitement recouverte. I 
est vrai que chez certaines espèces (par ex. Pad à le prothorax est un 
tant soit peu moinssaillant que de coutume, mais chez les autres (par ex. ful- 
gida), il est sous ce rapport parfaitement à l’état normal. Ce groupe parait propre 
aux Antilles, notamment à Cuba et à Haïty. Ses espèces sont toutes de forme 
assez large et d’un rouge fauve en dessus, avec la partie postérieure des élytres 
et souvent une tache à la base de ces organes, noires. Les types sont : les Photin. 
5-notatus et 4-maculatus, Casteln. Hist, nat. d. Col. I, p. 269; Lamp. fulgida 
Oliv. Entom. Il, 28, p. 16, et Pyg. interrupta, Motsch. loc. cit. IL, p. 24, 

Le Pyg. blanda de Dejean, petite espèce du Brésil que M. de M. place dans 
ce groupe, à les deux derniers segments abdominaux phosphorescents et le fa- 
cies d’une ELrirorawris. 

(2) Je ne vois absolument pas en quoi ce prétendu genre diffère des Pyco- 
LAMPIS, quoique M. de M. l’en ait fortement séparé ; il n’en décrit ne es- 
pèce dont je crois qu'il n’a vu que la femelle : £. dimidiatipennis Mannerh.; 
des Antilles. -- 

(3) Type et unique espèce : R. roseicollis, Motsch, loc. cit. p. 42; de Porto- 

ico. 


probable d’autres encore mentionnées dans les auteurs, me paraissent ap- 
partenir au genre : Esp. de l’Amér. du Sud : L. marginata Linné, Fab, Oliv.; 
Brésils— L. -obscura Fab., Oliv.; Terre de Feu, — J. caliginosa, livida;occi- 
dentalis, Oliv. Entom. I, 28, p. 20 sq.; Cayenne.— L: albilatera, Schœnh. Syn. 
Ins. IN; Append, p. 21; Brésil. — L. roseimaculata, pallidicollis, signaticot- 
Us, fulvipes, ornaticollis,roseicollis, linearis, parallela, lineola , l'uliginosas tris- 
tis, parva, gracilis, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 112.— Esp. des Antilles: 
L. dorsalis, Schœænh. loc. cit. p. 24.— Esp. de l'Amér. ord : L. scintillans, 
Say, Journ. of the Acad. of Philad. V, p. 163; M. de Molsthüulsky en a fait un 
Macnozawprs ; mais l'espèce qu’il a décrite sous ce nom ne me parait pas la même 
que celle de Say. — Phot. ardens, casta, margiñella, punctulata, consangui- 
m4, Obscurella, lincella, vittigera, 3. L. Le Conte, Procced. of the Acad. of 
Philad, Y, p. 336. 


* % 


(4) Outre : espèces citées dans les notes qui précèdent, les suivantes et. 


 


324 MALACODERMES. 


Les Erzveanra de Dejean, telles que les a restreintes M. J. L. Le 
Conte, seraient essentiellement caractérisées par l'absence de l'appareil 
phosphorescënt (1); mais ce caractère se retrouve cà et là chez quel- 
ques espèces inédites des groupes précédents. Leur abdomen ne diffère 
de ce qui vient d’être dit plus haut qu'en ce que l'arceau pygidial des 
mâles est largement tronqué. Quelques espèces sont courtes, elliptico- 
ovales et assez convexes (2), les autres allongées (5). Les premières sont 
seules des EzcyeuxrA pour M. de Motschoulsky; les secondes sont ses 
Pyroryea. Ces insectes sont au plus de taille moyenne. 

Enfin, les Pyrecromena (4) de Dejean et de M. J. L. Le Conte com- 
prennent quelques petites espèces de l'Amérique du Nord et des An- 
tilles, de forme déprimée’et régulièrement oblongo-ovales, à Léguments 
assez solides, et dont les deux pénultièmes, parfois les trois derniers seg- 
ments abdominaux, sont phosphorescents. L'arceau pygidial est échancré 
chez les mâles, arrondi chez les femelles, l'anal des premiers court et 
échancré, celui des secondes en triangle très-allongé. Toutes les espèces 
sont d'un brun nojrâtre sur les élytres, avec la suture et une étroite 
bande marginale d'un blanc jaunâtré; le prothorax est de cette dernière 
nuance, plus ou moins bordé de noir, avec une tache médiane de même 
couleur et tentée de rouge pâle latéralement (5). : 

Le genre Pynecrosoma de M. de Motschoulsky, en supposant exacts 
les caractères qui lui sont assignés, ne diffère du précédent qu'en ce 


(1) Les espèces que Dejean y avait comprises (Cat. 6d. 3, p. 114) sont les 
unes privées, les autres pourvues de cet appareil, et forment un assemblage hé- 
térogène auquel il est impossible d’assigner aucun caractère précis. 

(2) Lamp. corrusca Linné, Fab., Oliv. (Pyractomena fenestralis, Melsheim. 
Proceed. of the Acad, of Philad. IL, p. 304). — El. autumnalis, Melsheim. ibid. 
p. 308. — tacustris, 3. L. Le Conte, ibid. V, p. 334. — El. californica; lati- 
pennis, lateralis, albilatera, Motsch. loc. cit. IL p. 3. Toutes des diverses par- 
lies de l'Amérique du Nord. 

(3) Lamp. nigricans, Say, Journ. of the Acad. of Philad. II, p. 179. — 
L. decipiens, Harris, Trans. of the nat hist. Soc. of Hartford, I, p. 74. — 
El. minuta, 3. L. Lo Conte, Proceed. of the Acad. of Philad, V, p. 333. 
Pyr. tarda, Motseh. loc. cit. If, p. 4. Également de l’'Amériqu Nord, sauf 
la dernière qui est du Brésil. 

(% Erichson, dans sa Faune des Coléoptères du Pérou (Archiv, 1847,:1, 
p. 80), dit que lescrochets des tarses sont bifides dans ce genre. Chez toutes 
les espèces que ji vues, ces organes étaient simples. Celle (interrupla) que 
décrit Erichson paraît, par sa forme et ses couleurs, appartenir réellement au 
genre où élle formerait dès-lors le type d’une section à park, à moins qu'on 
n’en fasse un genre nouveau. 

(5) Esp. des EtatS-Unis : Lamp. angulata, Say, Journ. of the Acad of Phi- 
lad. V, p. 162 (Z. lucifera Melsheïm.). — L. borealis, Randall, Boston Journ. 
of nat. Hist. II, p. 16. — P: angustata, linearis, J. L. Le Conte, Proceed. of 
the Acad. of Philad. V, p. 336. — Esp. du Mexique : P, dorsalis, Motsch. 
loc. cit. II, p. 38. — Esp. des Antilles : P. vitticollis (bilineata Dej.), Motsch: 
ibid. 

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LAMPYRIDES, 395 


que l'arceau pygidial de l'unique espèce (versicolor Metsch.) de l'Amé- sé 
rique du Nord, qui le compose, sërait arrondi au bout. 

Les Paorinus sont tous américains et forment l’un des genres les 
plus riches en espèces de la tribu actuelle. Il ÿ en à beaucoup d’inédits 
dans les collections. 


CRATOMOMORPHUS. à 


De Morson. Etud. entom, Ann. 1, p. 25 (1). 


Palpes robustes ; leur dernier article de forme normale.— Yeux très- 
gros, envahissant presque toute la tête chez les mâles. — Antennes un 
peu plus longues que le prothorax, grêles, atténuées à leur extrémité, 
légèrement comprimées, de onze articles : { allongé, médiocrement ro- 
buste, en cône renversé, régulier, 2 obconique, plus long que large, 3-4 
de longueur variable, les suivants subégaux. — Prothorax ample, aussi 
long que large, demi-circulaire ou elliptique en avant, coupé presque 
carrément à sa base, rebordé en avant et sur les côtés, muni à sa partie 
antérieure de deux taches vitrées, subréniformes et nettement limitées. 
— Elytres de forme variable, largement foliacées sur les côtés à leur 
base.— Tarses médiocres, à articles 1 aussi long que les deux suivants 
réunis, # long, robuste, recevant presque en entier le 5°; crochets ro- 
bustes, fortement arqués, munis d'une courte dent à leur base. — Les 
trois ou quatre arceaux de l’abdomen lobés latéralement. 


Ce genre ne peut être confondu qu'avec les Aspinosoma qui suivent, 
dont il est voisin par la grosseur des yeux dans les deux sexes. Il s’en 
distingue par l'abdomen lobé latéralement, au moins chez les mâles, la 
présence d’une dent courte, mais bien distincte, aux crochets des tarses, 
dans toutes les espèces qui me sont connues; enfin, mais secondaire- 
ment, par la forme et la netteté des taches vitrées du prothorax. 

Ses espèces sont les unes (par ex. splendida, diaphana) de très- pranide 
taille, les autres au moins de grandeur moyenne. Leur appareil de 
phosphorescence né varie pas et occupe les deux pénullièmes segments 
abdominaux. On peut les diviser en plusieurs sections d’après la forme 
des arceaux terminaux de l'abdomen chez les mâles (2). Le genre est 
propre à l'Amérique du Sud. 


(1) Syn. Promnus pars, Casteln. — Pycocawprs et Nycropnanes pars, Dej. 


(2) L. Arceau pygidial fortement trilobé dans les deux sexes; le lobe médian 
très-large; arceau anal profondément échancré chez les mâles, coupé presque 
carrément chez les femelles, muni chez les uns et les autres d’une tige médiane 
grêle et très-longue : Lamp. splendida, Drury, Ulustr. D, p. 75, pl. 50, f. 2 
{L. gigantéa Schœnh.; Phot. Fabricii Casteln.); du Brésil. — L. diaphana, 
Germar, Ins. Spec. nov. p. 64 (Pygol. Linnei Dej.); de Buenos-Ayres. Le Phof. 


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326 à MALACODERMES, 


ASPIDOSOMA. 


DE Casrezn. Ann. d, 1. Soc. èntom. M. p. 145 (1). 


Palpes robustes ; leur dernier article de forme normale. — Yeux des 
mâles très-gros, sans être subcontigus sur le front; ceux des femelles 
de grandeur ordinaire, — Antennes très-rarement de la longueur de la 
moilié du corps, filiformes, un peu atténuées à leur extrémité, de onze 
articles : { allongé, peu robuste, en cône renversé, 2 obconique, au 
moins aussi long que large; les suivants subègaüx. — Prothorax trans- 
versal, fortement rétréci et plus ou moins acuminé en avant, convexe 
sur le disque à sa base; celle-ci presque toujours un peu saillante dans 
son milieu et oblique sur les côtés; muni à sa partie antérieure de deux 
taches translucides. diffuses, peu distinctes, souvent nulles. — Elytres 
plus ou moins convexes, tantôt dilatées à leur base et fortement rétré- 
cies en arrière, tantôt ovales.— Pattes courtes et assez robustes ; 447 ar- 


albomarginatus Gasteln. (Hist. nat. d. Col. I, p. 268), du même pays, ne paraît” 


pas, d’après la description, en différer. 

II. Arceau pygidial bisinué ; l'anal grand, allongé, rétréci à son extrémité en 
une saillie large et assez longue. Une espèce inédite du Brésil, le Pygol. dis- 
tincta Dej. ou Dejeanii Gory, de quelques collections. Je ne connais que l’un 
des sexes, sans être sûr que ce soit le mâle ou la femelle. : 

UN. Arceau pygidial des mâles fortement et presque carrément échancré, 
ses lobes larges et arrondis; celui des femelles bisinué; arceau anal des premiers 
largement et triangulairèément échancré, celui des femelles triangulaire et acu- 
miné au bout. Une espèce inédite de Colombie, connue dans les collections sous 
le nom de pallescens Guérin-Ménev. (Cratom. fuscipennis? Motsch. Etud. en- 
tom. Ann. If, p. 33). ’ 

Les espèces de ces trois sections sont toutes de grande taille. Celles de la 
suivante ont le facies et le système de coloration de certaines AsPrposoMA 
(Nycroruanes Dej.), avec lesquelles on les trouve en général confondues dans 
les collections. 

IV. Arceau pygidial trilobé dans les deux sexes; l’anal grand, trilobé chez 
les mâles, tronqué chez les femelles. Je n’en connais que des espèces iné- 
dites parmi lesquelles figurent les Nyctophanes chrysophthalma et fuscata de 
Dejean. — Les Lamp. concolor et cossyphina de Perty (Del. anim. art. Brasil: 
p.27, pl. 6, f. 7,8), du Brésil, doivent peut-être venir ici, quoique l’auteur ne 
parle pas des taches vitrées du prothorax et dise qu’ils ne possèdent pas d’or- 
ganes de phosphorescence. J'en dirai autant du Lamp. dorsalis Schœnh (Syn. 
os. II; Append. p. 24), de l'ile St-Barthélemy, aux Antilles. 


(1) M, De Castelnau à écrit Asrisoa ; je crois devoir modifier légèrement ce 
nom pour le mettre d'accord avec les règles de l’étymologie. — Syn. Nycro- 
puanes, Dej. Cat. éd. p. 114. M. De Motschoulsky (Etud. entom. Ann. I, p. 34) 
à adopté ce nom, celui de M. De Castelnau ayant, selon lui, déjà été employé, 
ce qui n’est pas à. ma connuissance, 


md : 
LAMPYRIDES# 327 
ticle des tarses aussi long que les deux ts réunis, le 4 récevant 


presque en entier le b°; ses lobes en général assez larges. — Segments 
abdominaux non lobés latéralement. — Corps scutiforme. 


Lesespèces typiques (par ex, maculuta, hespera), c'est-à-dire qui 
ont les élytres très-dilatées à leur base et fortement rétrécies en arrière, 
ont un facies qui les fait reconnaitre aisément. Mais, insensiblement, 
cette forme s’altère, devient oblongo-ovale, et l’on finit par arriver à des 
espèces simplement oblongues qui ressemblent complètement à certai 
nes Cassipa (1). 

L'appareil de phosphorescence, qui occupe en général la totalité des 


_ deux pénultièmes segments abdominaux, semble s'étendre quelquefdis 


beaucoup plus loin, surtout lorsque l'abdomen est d’un blanc jaunâtre, * 


et il y a dans certaines espèces (par ex. hespera) des individus chez les- 
quels il paraît remonter jusqu’au premier segment. Les bords latéraux 
de l’arceau anal des mâles et ceux du dernier des femelles présentent 
en outre, très-souvent deux taches qui ont toute l’apparence d'appartest 
nir à l'appareil en question. ; 

Quant à l'abdomen, l’arceau pygidial est tronqué ou sinué dans les 
deux sexes ; l’anal court et échancré chez les mâles, triangulaire et ar- 
rondi au bout chez les femelles. 

Ges insectes descendent rarement au-dessous de la taille moyenne et 
ne la dépassent jamais beaucoup. La plupart sont de couleur testacée 
ou brunâtre et ont leurs élytres ornées de lignes longitudinales plus 
pâles que le fond ; une tache de même nature existe souvent au bord 
externe de ces organes; elle est quelquefois remplacée par une ou deux 
taches brunâtres. Une autre, plus ou moins brunâtre et teintée dérouge, 
occupe ordinairement la base ou la totalité du disque du prothorax. 

Le genre est riche en espèces et répandu depuis le Mexique jusqu'à 
Buenos-Ayres (2). 


(1) Aucune espèce ne devient oblongue et parallèle, et il + UR du 
genre quelques-unes ainsi faites que Dejean y avait comprises à tort, par ex. ses 
Nyct. hypocrita et subhyalina. Ce sont des PuomNus faisant partie du groupe 
des Errirocawmis de M. De Motschoulsky. cet 

(2) Esp. de l’Amér. du Sud : Lamp. hespera, ignita, Linné, Syst. nat, ed. 12, 
Î, p. 644. — L. maculata, lateralis, Fab. Syst. EL. Il, p. 106. — £. pallida, 
Oliv. Entom. IL, 28, p. 16, pl. 2, f. 10, — L. lineata, Schœnh. Syn. lus. I; 
Append. p. 23 (Var. Nyct. elongata Dej.). — L. signifera, Eschsch. Entom. 
éd. Lequien, p. 55. — Asp. dilatatum, Casteln. Hist. nat. d. Col. L, ps 260: — 
L. concoloripennis, Blanch. in d’OrbWoy.; Entom. p. 110. — 4. cahdelaria, 
Reïche, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. ® IL, p. 353, — À. grossa, Erichs. "Ar: 
Chiv, 1847, I, p. 81, — Nyct. vitula, pellucida, lineolata, bisignata, 6-puño- 
tata, impressipennis, Bremei, palliata, nitida, cassidea, Motsch. Etud. entom. 
Ann, IL, p. 11. — Esp. du Mexique : A. polizona, Cheyrol. Col. d. Mexiq. 
Cent. I, fase, 3, 


4 


* 


re 


+ 


328 ET 


GROUPE II. Lampyrides vrais. 


Ailes inférieures et élytres nulles ou rudimentaires chez les femelles, 
et parfois chez les mâles. — Antennes (Pnosrnænus exceplé) grêles et 
plus courtes que le prothorax. — Yeux des mâles envahissant presque 

atoujours la plus grande partie de la tête. — Femelles larviformes. 


L'absence des ailes chez les femelles et l’atrophie plus ou moins com- 
plète de leurs élytres ne souffrent aucune exception. L'existence des 
premières et le développement normal des secondes en éprouvent une 

" dans les mâles du genre Pnosenænus, qui s'éloignent en outre forte- 
ment des autres Lampyrides vrais par la longueur de leurs antennes et 
la petitesse de leurs yeux. 

Quand on a mis de côté ce genre exceptionnel, qui ne comprend, du 

ste, que deux petites espèces, il ne reste plus, pour ce qui concerne 
les mâles, que des insectes d'un facies parfaitement homogène et qui, 
même lorsque leurs femelles sont inconnues, se distinguent sans peine 
des Luciolides par la brièveté et la gracilité de leurs antennes, ainsi qu'à 
l'énorme volume de leurs yeux. Tous sont de taille moyenne, subpa- 
rallèles et revêtus d'une livrée uniforme d’un testacé flavescent ou bru- 
nâtre, avec une teinte générale plus ou moins livide, 

Quant aux femelles, leur ressemblance avec les larves de la fa= 
mille est telle que les auteurs s'y sont quelquefois trompés et les ont 
confondues avec ces dernières, et réciproquement (1). Elles ont, en 
effet, Oûtre la forme générale, conservé ces deux sillons qui partagent 
en trois aires les écussons ventraux de l'abdomen; mais elles sont 
très-faciles à reconnaître aux proportions différentes de leurs segments 
thoraciques et à la structure de leurs pattes, de leurs antennes et de leurs 
yeux, qui ñ8 ressemblent en rien à ceux des larves. Ces organes sont 
faits comme ceux des mâles, à l'exception des yeux, qui sont beaucoup 
plus petits que chez ces derniérs, Jamais ces femelles n’ont aucun vestige 
d’ailes, et les rudiments d'élytres qu’elles possèdent peuvent disparaitre 
complètement (2). J'ajouterai enfin, qu’en règle générale, elles jouissent 
& un plus haut degré que leurs mâles de la faculté phosphorescente. 

Sauf une ou deux éspèces inédites, ces insectes sont propres à l'an- 
cien continent. Tous rentrent dans les troïs genres qui suivent : 


1) Une erreur plus forte est celle cômmise par Panzer (Faun. Ins, Germ., 
pl. 7 cd), qui a figuré une larve dé Silphides comme étant la femelle du 
Lampyris noctiluca. 


(2) Je ñe connais les femelles. que des Lamp. noctiluca, splendida ot Zen- 
Keri. La première n’a aucun vestige d’élytres, ainsi que P. W. J. Müller (Hlig. 
Magaz. IV, p. 188) l’a fait connaître il y a longtemps; il y enaun rudiment 
dans les deux autres. Ce caractère, du reste, n’a aucune importance. 


LAMPYRIDES, 329 


JL Aüles et élytres entières chez les mâles. 
Articles terminaux des antennes légèrement en scie : Ldmprigera. 
_— — filiformes : Lampyris. 
I. Ailes nullés ét élytres incomplètes chez les mâles: Phosphænus. 


LAMPRIGERA. 
Morsen. Etud. entom. Ann. I, p. 47. 


+ 


Méles : Palpes robustes ; leur dernier article glabre et de forme nor- 
male. — Mandibules très-saillantes. — Front profondément canaliculé. 
— Yeux très-gros, contigus en dessous, faiblement séparés sur le front. 
— Antennes plus courtes que la tête, de onze articles : 1 très-gros, ob- 
conique, 2 aussi gros et aussi long, cylindrique, 3 plus court que #, ob- 
conique, 5-10 peu à peu plus courts et atténués, légèrement en scie, 
41 de forme variable (1).— Prothorax transversal, convexe Sur le disque, 
demi-circulaire en avant, largement rebordé, sauf à sa base; celle-ci 
largement échancrée, avec ses angles saillants et arrondis. — Elytres 
allongées, subparallèles, arrondies en arrière, — Pattes gréles; 4°r ar- 
ticle des tarses aussi long que 9.3 réunis, 4 court, non bilobé, 5 long, 
entièrement libre. — Abdomen très-fortement et largement lobé sur les 
côtés. — Corps allongé, large, subparallèle, légèrement convexe. 


Quoique les femelles me soient inconnues , comme à M, de Mot- 
schoulsky, je n'hésite pas à rapporter, avec lui,ce genre au groupe ac” 
tuel. Il est principalement, et même presque uniquement,caraclérisé par 
la forme singulière de ses antennes, mais ses espèces sont beaucoup 
plus grandes et proportionnellement plus larges que toutes celles des 
Lameyms qui suivent. Leurs téguments sont également moins flexibles, 
et elles ne présentent ni nervures sur les élytres, ni taches vitrées à la 
partie antérieure du prothorax. 

Je suis dans l'incertitude sur les organes lumineux ; ils Semblent oc- 
cuper tous les segments abdominaux, sans exception, chez quelques 
exemplaires, et seulement les deux avant-derniers et les trois derniers 
chez d’autres. 

L'arceau pygidial est grand; caréné en dessus, et bilobé, avec ses lo- 
bes larges et arrondis; l’anal triangulaire et sinué de chaque côté ; le 
génital court et bifide. 

Ces insectes sont propres aux Indes orientales ; j'en connais trois es- 
pèces dont deux seulement sont décrites er ce moment (2). 


(1) Chez le Boyei, type du genre, il est terminé par deux pointes aiguës ; 
une espèce inédite, que j'ai sous les yeux, n’en à qu’une seule, accompagnée 
d’un très-court appendice cylindrique; chez le nepalensis les deux saillies sont 
très-courtes, droites et subégales. Ce caractère est par conséquent à la fois gé- 
nérique et spécifique. 


(2) L. Boyei, Motsch loc. cit. HI, p. 23; de Sumatra. — Lamp. népalensis, 


(5 


-330 MALACODERMES. 


LA LAMPYRIS. 
GEorrn. Hist. d. Ins. d. envir. d. Paris, I, p. 165 (1). 


Mâles : Palpes courts et robustes; leur dernier article brièvement co- 
nique où ovalaire, — Yeux très-gros, conligus en dessous, faiblement 
séparés sur le front. — Antennes au plus de la longueur du prothorax, 
légèrement atténuées à leur extrémité et un peu moins à leur base, de 
Onze arlicles : 1 assez gros et obconique, 2-3 de longueur relative va- 
riable, 4-11 subégaux. — Prothorax rarement transversal, demi-cireu- 
laire et avec ou sans taches vitrées en avant, rebordé, sauf à sa base : 
celle-ci. coupée carrément ou légèrement échancrée, avec ses angles 
postérieurs saillants ou non. — Elytres flexibles, allongées, parallèles, 
planes. — Pattes gréles; 1er article des tarses de longueur variable, le 
4° court, non bilobé, le 5e plus ou moins libre ; crochets simples.— Ab- 
domen fortement lobé latéralement chez presque tous.—Corps allongé, 
subparallèle. : 


Indépendamment des modificatiuns que ces insectes bien connus pré- 
sentent, comme les autres Lampyrides, dans la situation de leurs orga- 
pes lumineux et la forme de leurs derniers segments abdominaux, il y 
en a quelques autres dans leurs antennes, la présence ou l'absence de 
taches vitrées sur le prothorax, etc. M. de Motschoulsky s’en est servi 
pour diviser le genre en six, qui ne me paraissent tout au plus avoir 
qu’une valeur de sections. 

Dans la plupart, le 2 article des antennes est beaucoup plus court que 
le 3°, lequel est un peu plus long que le 4°, 

Les Drapnanes se reconnaissent aux deux taches vitrées que présente 
leur prothorax ; à leur abdomen à peine lobé latéralement et à leur ap- 
Pareil lumineux occupant les deux pénullièmes segments abdominaux. 
Leur arceau pygidial est largement arrondi au bout, l’anal à peine sinué, 
le génital long et subcylindrique. Ils paraissent propres aux Indes 
orientales (2). 

Les Lycuneprvs me sont inconnus, mais semblent n’en différer que 
par leur abdomen lobé latéralement et leur arceau anal échancré (3). 

Les Lampronsres sont privés de taches prothoraciques translucides ; 


Hope in Gray, Zool. Miscell, fase. L p.26; de Java et du Bengale. M. De Mot- 
schoulsky, qui n’a pas connu cette espèce, l’a rapportée, avec doute, à son 
genre DiAPHANES que j'ai réuni aux Lampynis. 

(1) Syn. Drapmanes, Lycuxemus, LAMPRONETES, Lawpnorouus, Lawpyris, Law- 
PROZA, Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 44. 

(2) D. luniger (L. parallela Dej.), indicus, Motsch. loc. cit. IL, p. 15; du 
Bengale. 


(3) L. adustus, Motsch. loc cit. II, p. 16; de Java. 


RS NÉE id 


* 

LAMPYRIDES. " 341 
eur abdomen est fortement lobé latéralement et comme lacinié; leur 
arceau pygidial arrondi ou subtronqué, l'anal tronqué et le génital à 
peine distinct, Quant à leur appareil lumineux, il ne saurait se reconnai- 
tre après la mort; il semble occuper la plupart des segments abdomi- 
naux (1). 

M. de Motschoulsky n’en distingue ses Lamproromus que par leur 
forme plus courte, leur abdomen moins lobé latéralement et leur arceau 
pygidial un peu échancré (2). 

Il réserve le nom de Lampynmis aux L. noctiluca d'Europe et espèces 
voisines, qui ont deux petites taches vitrées à la partie antérieure du pro- 
thorax, l'abdomen lobé, l'arceau pygidial faiblement trilobé, ainsi que 
l’anal et le génital. Suivant lui, la plupart de leurs segments abdominaux 
seraient phosphorescents, mais je ne leur trouve de taches lumineuses 
que sur les deux derniers. 

La deuxième section, caractérisée par la longueur du 2e article des 
antennes qui égale presque le 3e, ne comprend que le genre Law- 
rromzA, ayant pour type le L. splendidula d'Europe. Ces insectes ont 
une grande tache vitrée à la partie antérieure du prothorax, l'abdomen 
lobé à son extrémité, l’arceau pygidial échancré, l'anal sinué et le géni- 
tal assez saillant. Deux taches phosphorescentes se voient sur leurs deux 
derniers segments abdominaux. 


Les Lampyms décrits appartiennent tous à l'ancien continent, dans 
toute l'étendue duquel ils paraissent être répandus ; mais ils ne sont pas 
absolument étrangers à l'Amérique ; j'en possède une espèce inédite de 
Colombie. Tous sont très-homogènes sous le rapport du facies et du 
système de coloration; qui sont pareils à ceux des espèces européennes. 
On en connait une quarantaine (3). 


(1) Types : Lamp. maurilanica et Zenckeri des auteurs. Dans la première de 
ces espèces, l'appareil phosphorescent semble n’exister que sur les côtés de J’ar- 
ceau anal ; dans la seconde, sur les bords de tous les segments abdominaux. C'est 
un de ces cas nombreux où, comméje l'ai dit plus haut, on ne sait à quoi s’en 
tenir sur cette question. 

(2) Type: L. orientalis, Falderm. Faun. entom. Transc. I, p. 184, pl. 6, 
£.6,79'Q ; de la Russie mér. 

(3) Esp. d'Europe : L. noctiluca, splendidula Linné, Fab., Oliv., ete. — 
Zenckeri, Germ. Reise in Dalmat. p. 211, pl. 10, f. 1-3. — antiqua, Brullé, 
Expéd, d. Morée ; Entom. p. 143, pl. 35, f. 12. — Germari, Küster, Die Kæf. 
Europ. I, 17. — Sencki, Foulq. de Villar. Ann. d. 1. Soc. entom. IL, p.352. — 
Mulsantii, Kiesenwett. Stettin. entom. Zeit. 1850, p. 224; et Ann. d. I. Soc. 
entom. 1851, p. 587. — lusitanica, longipennis, Motsch. loc. cit. IL, p. 19: — 
Esp. asiatiques : L. libani, Casteln., Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 139; Syrie. 
— sibirica, Gebler, Bull, Mose. 1847, IL, p. 429. — Lamproneles membranacea, 
anguslata, caspica, Lamprotomus caucasicus, Lampyris depressiuscula, Cos= 
talis, cincta, limbata, brevicollis, Motsch. loc, cit. p. 16; Russie mér. — Lam- 
Pronetes lobata, Lampyris thoracica, obscurella Motsch. loc. cit p. 8; Mon- 


332 MALACODERMES. 


PHOSPHÆNUS. 
De CasreLN. Ann. d. 1. Soc. entom. IL, p. 138 (1). 


Mâles : Palpes courts et très-robustes ; le dernier article des maxil- 
laires très-gros, subtriangulaire. — Yeux petits. — Antennes de la lon- 
gueur de la moitié du corps, robustes, filiformes, un peu comprimées, 
de onze articles : { obconique, 2 très-court, 3-11 subégaux.— Prothorax 
plus long que large, subogival en avant, très-légèrement échancré à sa 
base, avec ses angles postérieurs non saillants. — Elytres courtes, un 
peu atténuées, arrondies et déhiscentes à leur extrémité; ailes nulles, 
— Pattes robustes; tarses courts, à articles 1-3 décroissant graduelle- 
ment, 4 non lobé, 5 gros, en partie dégagé; crochets petits et simples.— 
Abdomen légèrement lobé sur les côtés en arrière. — Corps allongé, 
subparallèle. * 


La femelle de l'espèce typique (2) du genre est extrêmement rare et 
y'a encore été décrite, à ma connaissance, que par P.W. J. Müller (3), 
qui a publié d'excellentes observations sur cet insecte. Elle est notable- 
ment plus grande que le mâle et en diffère par l'absence complète des 
élytres, dont elle ne possède pas le plus léger vestige, et ses ‘antennes, 
qui sont à peine de la longueur du prothorax et dont les articles sont 
encore plus serrés. 

Par suite de l'impossibilité où il est de voler, les habitudes du mâle 
ne sont pas les mêmes que celles des autres Lampyrides européens. Il 
se tient en repos la nuit et se met en quête de sa femelle pendant le 
jour. On le trouve à terre ou sur les plantes basses à la surface des- 
quelles il chemine lentement. La lumière qu'il émet provient de deux 
points phosphorescents situés sur le pénultième segment abdominal qui 
est jaune, ainsi que le dernier arceau ventral et le pygidial; celui-là est 


golie. — Esp. des Indes or. : L. marginella, Hope in Gray, Zool. Miscell, fase. 
I, p. 26; Bengale. — Esp. de l'Australie : L. Bremeri, Le Guillou, Revue Z0ol, 
1844, p. 223 (an huj. gener?).—Esp. africaines : L. mauritanica Linné, Fab., 
Oliv.— Dyluatia, Casteln., Hist. nat. d. Col. I. p. 267; figuré in Lefebvr, Voy. 
en Abyssin. Ins. pl. 3, f. 14, 15; d’Abyssinie et du Cap. — marginipennis , 
nigripennis, discicollis, natalensis, fuscipennis, troglodytes, Bohem. Ins. 
Caffrar, I, p. 439; de Natal. — fuscipennis, Guérin-Ménev. in Lefebvr. loc, cit. 
p.300; Ins. pl. 3, f. 16; d’Abyssinie. — phosphorea, Roth in Wiegm. Archiv, 
1851, 1, p.120 (Dyluatia?); mème pays.— Lampronetes nigripennis, Motsch. 
loc. cit. II, p. 17; du Cap. 

(1) Syn. Grorvnis, Dej. Cat. éd. 3, p. 116. 

(2) Lamp. hemiptera, Fab. Entom. Syst. IL, p. 103; Oliv. Entom. Il, 28, 
pl: 3, f. 25. 

(2) « Beïtræge zur Naturgeschichte dos Lampyris hemiptera Fab.» Ilig. 
Magaz, IV, p. 175. 


LAMPYRIDES. 333 


légèrement trilobé, celui-ci tronqué; le reste du corps est d'un noir bru- 
nâtre. On ne sait pas si la femelle possède un appareil de phosphores- 
cence. 

Cet insecte est répandu dans la plus grande parlie de l'Europe. M.de 
Motschoulsky a décrit une seconde espèce du genre (1). 


Sous-Trieu II. Luciolides. 


Tête imparfaitement recouverte par le prothorax. — Des ailes et des 
élytres complètes dans les deux sexes. 45 


La visibilité de la tête en dessus chez ces insectes lient à deux causes 
essentiellement différentes : chez les Amvperes, Mecacoparmazmus et 
LucroA, à la brièveté du prothorax; chez les Puorunis, à ce qu'elle 
s’allonge postérieurement en un col plus où moins long, tandis que le 
prothorax est resté à peu près à l'état normal. Il n’y aurait pas là un 
motif suffisant pour partager la sous-tribu en deux groupes ; mais ils'y 
ajoute un caractère plus important emprunté au labre qui, dans les trois 
premiers genres nommés plus haut, est distinct, comme de coutume, 
tandis qu'il a disparu dans le dernier par suite derl'agrandissement de 
l’épistome. - 


I. Tête courte, sans col; labre distinct. Lucto1pES VRAIS. 
Ï. — allongée, munie d’un col; labre indistinct. PHoTuRIDES, 


Groupe I. Luoiolides vrais. 


Tête courte; sans col en arrière. — Labre distinct. dd 


Sauf la brièveté du prothorax, qui laisse la tête en partie à découvert, 
ces insectes ont conservé tous les caractères essentiels de la sous-tribu 
qui précède. Seulement, sur les trois genres qu'ils constituent, deux 
présentent chacun une particularité dont il n'y a pas d'exemple dans cette 
dernière ; l'un (Amvperes) ayant environ quarante articles aux antennes, 
l'autre (Lucroca) ne possédant que six segments abdominaux, sans comp- 
ter l’arceau génital chez les mâles. y 

Le genre nommé en dernier lieu est propre à l'ancien continent; les 
deux autres sont américains. F1 


I. Antennes flabellées; sept. segments à l'abdomen. ‘ F 
— composées d'environ 40 articles : Amydetes. 
—  — de 11 articles : Megalophthalmus. 

1. —  fiiformes; six segments à l’abdomen : Luciola. 


(1) 2. brachypterus, Motsch, Etud. entom. IL, p. 23; de la Pologne et de 
la Russié occidentale. 


334 MALACODERMES. 


AMYDETES, 
(Horrmans.). ILuic. Magax. NI, p. 342. 


Palpes nrédiocrement robustes ; leur dernier article ovalaire. — Téte 
à moilié découverte; front large, plan. — Yeux gros et saillants. — 
Antennes médiocres, composées d’au moins quarante articles, flabellées 
en éventail à partir du 3; leurs rameaux longs, étroits et finement 
villeux. — Prothorax fortement transversal, plus ou moins rétréci et 
saillant en avant, bisinué à sa base, avec ses angles postérieurs arqués. 
— Elytres submembraneuses, allongées, subparallèles, munies de ner- 
vures saillantes. — Pattes grêles ; {er article des tarses plus long que 
les trois suivants réunis, le 4° court, le 5° en grande partie libre. — Ab- 
domen non lobé sur les côtés. — Corps subparallèle. 


Les espèces de ce genre sont au reste de la tribu ce que les Rurer- 
cerA Sont aux autres Rhipicérides, Le nombre des articles de leurs an- 
tennes est encore plus difficile à déterminer d'une manière exacte que 
chez ces dernières, et je n'ai jamais pu réussir à le faire; mais il ne pa- 
rail pas être au-dessous de ce qui est dit plus haut. Je ne connais pas 
bien les deux sexes ; les exemplaires assez nombreux que j'ai vus étaient 
tous pareils dans chaque espèce, tant sous le rapport des antennes que 
sous celui des segments Lerminaux de l'abdomen. 

Parmi ces derniers, l’arceau pygidial est tantôt tronqué, tantôt ar- 
rondi et faiblement bisinué, l’anal tronqué et parfois muni d'une faible 
saillie dans son milieu, le génital assez saillant. L'appareil lumireux ec- 
“ge en entier les trois derniers segments abdominaux, 

es AmYDETES sont propres à l'Amérique du Sudiet peu communs 
dans les collections. Leur taille est moyenne, et leurs couleurs n’ont rien 
de remarquable ; tous sont d'un testacé fuligineux ou d’un noir branätre. 
On en connait en ce moment quatre espèces (1). 
4ù 

(1) ZLamp. plumicornis, Latr. in Humb. et Bompl. Obs. d. Zool..1, p. 156, 
pl. 16, £. 4; de Colombie et au Mexique, — Am. apicalis, Germar, Ins. Spec. 
nov. p. 67: du Brésil. — 4m. Vigorsiü, Westw. Zool. Journ. V, p. 64; pl. d. 
Suppl. 41, £. 2 (plumicornis? Latr.) ; du Pérou. — 4m. prœusta, Blanch. in 
d'Orb. Voy.; Entom. p. 124,spl. 7, f. 8; de Montevideo (apicalis? Germ.). — 
Am. füucata, Motsch. Etud. ebtom, Ann. IL, p. 25; du Brésil; Ste-Catherine. 


Illigér avait fondé le Benre sur une espèce du Brésil qu'il nommait fasti- 
giata, mais qu’il n’a pas décrite. 


+ 


. , 


LAMPYRIDES. 335 


MEGALOPHTHALMUS. 
R. Gray in Grrrirw’s Anim. Kinga.; Ins. 1, p. 371 (1). 


Palpes assez robustes; leur dernier article brièvement ovalaire. — 
Tête imparfailement découverte; front large et plan. — Yeux médio- 
cres. — Antennes courtes, de onze articles : { grand, très-gros, forte- 
ment élargi au bout, 2 à peine distinct, 3-11 très-courts et très-serrés, 
émettant chacun un rameau beaucoup plus long que l'antenne et ré- 
tréci à sa base; ces rameaux égaux. — Prothorax fortement lransver- 
sal, un peu saillant dans son milieu en avant, bisinué à sa base, avec ses 
angles postérieurs arqués, largement rebordé antérieurement et sur les 
côtés. — Elytres allongées, subparallèles, à nervures très-saillantes, — 
Pattes grêles; 1°° article des tarses au moins aussi long que les deux 
suivants réunis, le 4° ne recevant que la base du 5°; crochets simples. 
— Abdomen fortement lobé latéralement. —’ Appareil de phospho- 
rescence occupant les deux derniers segments abdominaux. — Corps 
subparallèle. 


Le nom imposé à ce genre par M. Gray est à regretter, car ces in- 
sectes n’ont pas les yeux plus développés que le commun des Lampyri- 
des. Ils sont pour la plupart moins grands que les Amyperes avec les- 
quels ils ont beaucoup de rapport. De tous les Lampyrides, ce sont ceux 
qui ont les nervures des élytres les plus prononcées; chez quelques-uns 
elles forment de véritables côtes, qui sont minces, tranchantes et en- 
tières, ou peu s’en faut. La plupart sont d'un brun noïirâtre mat, sauf 
sur le prothorax qui est sujet à devenir jaune ou blanchâtre. 

Je ne connais que des mâles; leur arceau pygidial est trilobé ou 
simplement bisinué, l'anal tronqué ou légèrement échancré, le génital 
court. Les espèces connues, au nombre de sept (2), sontide l'Amérique 
du Sud. 


LUCIOLA. 
DE Casrezn. Ann. d. l. Soc. entom. IL, p. 146 (3). 


Palpes courts, assez robustes; leur dernier article de forme normale. 
— Tête en grande partie découverte; front plan ou concave. — Yeux 


(1) Syn. Rannora, Dej. Cat. éd, 3, p. 113. 

(2) M. Benneti, Gray, loc. cit; de Colombie. — melanurus, du Pérou; cos- 
latus, de Colombie; Casteln. Ann. d, 1. Soc. entom. IL, p. 131. — collaris, 
Guérin-Ménev. Rev. Zool. 1843, p. 17; de Colombie, — gentilis, obsoletus, 
Blanch.-in d’Orb. Voy.; Entom. p. 123, pl. 7, f. 6-7; de Corrientes.— ciactus, 
Motsch. Etud. entom. Ann. Il, p. 25; de Colombie. 

() Syn. Decoryrus, Decorzeurus, Cunros, Cozornor:a (Dei), Luciora, 
Motsch. Etud. entom. Ann, I, p. 50 sq. 


336 MALACODERMES. 


gros et saillants chez les mâles, sans envahir le front, médiocres chez 
les femelles. — Antennes plus où moins courtes, gréles, filiformes, gra 
duellement atténuées, de onze articles : { peu robuste, en cône ren- 
versé, 2? obconique, plus long que large, 3-11. de même forme, subégaux. 
— Prothorax fortement transversal, en général arqué et étroitement 
rebordé sur les côtés, rétréci et tronqué ou arrondi en avant, bisinué et 
largement déprimé à sa base, avec ses angles postérieurs saillants et ar- 
qués; rarement quadrangulaire. — Elytres allongées, oblongo-ovales 
ou parallèles. — Pattes courtes; 1° article des tarses au moins aussi 
long que les deux suivants réunis, # assez court, recevant plus ou 
moins le 5e; crochets petits, simples, très-rarement (par ex. mehadien- 
sis) munis d'une très-pelite dent médiane. — Abdomen composé de six 
segments (plus un segment anal chez les mâles), non lobé sur les côtés. 
— Corps allongé, parallèle ou oblongo-ovale, légèrement convexe. 


Insectes aisément reconnaissables à la brièveté de leur prothorax qui, 
à de rares exceptions près, est en même temps d’une forme particu- 
lière décrite plus haut. La tête, dont il ne recouvre qu’une faible partie, 
ne diffère pas de celle des Lampyrides précédents et s'éloigne par con- 
séquent beaucoup de celles des Pnorunis, qui est tout aussi dégagée du 
prothorax. Je ne leur trouve que six segments abdominaux, dont le pre- 
mier est même en général très-court et visible seulement sur les côtés. 
L’arceau pygidial et le pré-anal varient un peu, comme de coutume, et 
M. de Motschoulsky s'est servi non-seulement de ce caractère et des 
modifications de l'appareil de phosphorescence, mais encore de quelques 
insignifiantes variations dans la forme générale, celle du prothorax, 
la longueur relative des articles des larses, des antennes, etc., pour 
diviser le genre en cinq, dont les caractères, réduits à leurs points es- 
sentiels, seraient selon lui, les suivants : 

Chez les deux premiers l'appareil phosphorescent occuperait seule 
ment les deux derniers segments abdominaux. 

Les Decopyrus sont caractérisés par leur prothorax en croissant, et 
leur arceau pygidial triangulaire et arrondi; ils se réduisent à une es- 
pèce de l'Afrique australe (1). 

Une seule également (2), originaire de Mozambique, compose le 
genre Decorceurus qui ne diffère essentiellement du précédent qu'en 
ce que le prothorax est en Carré transversal, et l’arceau pygidial prolongé 
dans son milieu en une lame obtuse. 

Dans les trois genres suivants, les trois derniers segments abdomi- 
naux seraient lumineux (3). 


(1) D. Dreger Dej., Motsch. loc. cit. ILE, p. 26. 
(2) D. fuscus, Motsch. ibid. p. 47. 


(3) Cela est exact pour les Cozoromsa, telles que les entend M. de M:; j'i- 
gnore ce qui en est pour les Curros qui me sont inconnus; quant aux LuCI0LA, 


LAMPŸRIDES. 337 


Les Cunros ont le prothorax transversal, canaliculé sur la ligne mé- 
diane et bi-impressionné à sa‘bâse, l'arceau pygidial arrondi et l'anal 
fortement échancré dans son milieu. La seule espèce connue (1) est de 
la Mongolie. 

Les CocormoriA sont essentiellement caractérisées par leur arceau 
pygidial échancré et l’anal trifide, avec la division médiane plus longue 
que les latérales et fendue presque jusqu'à sa base: leur prothorax est 
presque carré et inégal en dessus. Elles se bornent également à une 
seule espèce (2) de Manille. 

Enfin les Lucroca ont le prothorax à l'état normal, l'arceau pygidial 
arrondi et l'anal échancré dans son milieu. M. de Motschoulsky y com- 
prend tout le reste des espèces du genre en leur donnant pour type la 
L. pedemontana. 

Ces insectes sont au plus detailletioyenne, et leur livrée se réduit à 
deux couleurs, le noir brunâtre et le fauve testacé ou le jaune ferrugi- 
neux ; l’une ou l’autre de ces deux nuances en forme le fond. Sauf une 
espèce indiquée comme de l'Amérique du Nord et qui n’en est peut-être 
pas, ils sont étrangers à l'Amérique et répandus dans toutes les parties 
chaudes de l’ancien continent, y compris l'Europe australe. Les espèces 
décrites s'élèvent déjà à près d’une cinquantaine (3). 


cela n’est vrai que pour les mâles qui ont un segment anal additionne}, lequel 
est phosphorescent comme les deux qui le précèdent ; chez les femelles il n’y 
a que les deux derniers segments qui soient lumineux. 

(1) C: mongolicus, Motsch. loc. cit. p. 47. 

(2) Lamp. prœusta, Eschsch. Entomogr. éd. Lequien, p. 57. 

(3) Aux espèces précédentes, aj. celles qui suivent : plusieurs d’entre elles 
ont un habitat très-6tendu qui empêche de préciser exactement leur patrie, 

sp. de l’Europe mér. et or. : Lamp. italica Linné, De Géer, Toussaint-Char- 
É. Hor. entom. pl. 6, £. 5 o, 6 ©. — Lamp. lusitanica, Toussaint-Char- 
pent. loc. cit. pl. 6, f. 4 (italica Fab.). — Col. mehadiensis, Falderm. Faun. 
entom. Transc. I, p.185. — Col. ilyrica, Küster, Die Kæfer Europ. IX, 29.— 
Luc. minuta, obtusangula, suturalis, pedemontana, Motsch. Etud. entom. I, 
p. 51 sq. — Luc. grœæca, Casteln. loc. cit. p. 147. — Esp. de la Russie mér. : 
Luc. collaris, mingrelica, caucasica, pontica, Motsch. loc. cit. p. 51. — Esp. 
de l’Asie-Mineure : Col. maculicolis, Muls. et Wachanr. Mém. de l’Acad: 4. Lyon, 
Sér. 2, Il; Science. p. 3. — Esp. africaines : Lamp. capensis Fab., Oliv. Entom. 
IL, 98, pl. 2, f: 17. — Luc. discicolis, puncticollis, melamura, Casteln. loc. cit. 
D. 148; Sénégal. — Co. bimaculicollis, caffra, fuscula, puraila, Bohem. ns. 
Caffrar, 1, p. 445; Natal. — Luc. emoléta, Motseh. loc. cit. IL, p. 49; Mozam- 
bique. — Luc. Obscuripennis, cisleloides, bimaculata, cincticollis, exigua, Klüg, 
Monatsber. à. Berlin. Acad. 1855, p. 648; même pays. — Luc. lucernula, 
Riche in Galin. Voy.en Abyssin.; Zool. p. 285; Abyssinie. — Esp. de Mada- 
Bascar : Lamp. madagascariensis, Guérin-Ménev. Mag: d. Zool.; Ins. 1834, 
pl:22. — Luc. Goudotii, Castéln. loc. cit. p. 150. — Esp. de Chine : Lamp. 
Chinensis, Binné, Syst, nat. IL, p! 645 (vespertina ? Fab.).— Col. flavida, Hope, 
Trans. of the entom. Soc: IV, p. 10. —-Esp. du continent indien et des iles de 


Coléoptères. Tome IV. 22 


338 MALACODERMES. 


GrouPE II. Photurides, 


Téte rétrécie en arrière. — Labre indistinct. 


Ces deux caractères ne se rencontrent que dans le seul genre Paoxc- 
ris, et comme tous deux sont des caractères de Téléphorides, il s'ensuit 
que ce genre forme le trait d'union entre ceux-ci et les Lampyrides. 
Ses espèces ont en outre les antennes longues, sétacées, les pattes grêles, 
non comprimées, et le facies général des premiers. D'un autre côté, leurs 
yeux en général volumineux, et leurs organes buccaux, sont comme chez 
les seconds. Je ne parle pas de leur appareil lumineux, attendu que ce 
caractère n’est pas absolument étranger aux Téléphorides. 


PHOTURIS. 
(Des) J. L. Le Conre, Proceed. of the Acad. of Philad. V, p. 337 (1). 


Tête médiocrement allongée ou courte, rétrécie en arrière, penchée ; 
front plus ou moins large, plan. — Yeux de grosseur au moins médio- 
cre. — Antennes assez longues, le plus souvent très-grêles et sélacées, 
de onze articles : { en cône renversé, 2-3 de longueur relative variable, 
4 souvent plus long que les suivants, ceux-ci subégaux. — Prothorax 
transversal ou non, demi-circulaire en avant, largement foliacé, sauf à 
sa base ; les angles de celle-ci plus ou moins saillants. — Elytres molles, 
subparallèles chez la plupart, plus rarement ovales. — Pattes longues et 
grêles ; hanches postérieures très-saillantes au côté interne; 4er article 
des tarses postérieurs au moins aussi long que les deux suivants réunis, 
le 4° très-long, profondément divisé en deux lobes gréles, le 5° long, 
en partie libre ; crochets simples ou bifides au bout. — Abdomen non 
lobé sur les côtés. — Corps allongé, parallèle ou ovale, plan. 


la Sonde : Luc. vittata, Casteln. loc. cit. p. 150. — Luc. testacea, circumdala, 
indica, cruciata, Motsch. loc. cit. LL, p. 48 sq. — Esp. du Japon : Lamp. ja- 
ponica Thunb., Fab., Oliv. Entom. IL, 28, pl. 2, f. 18; elle se trouve aussi à 
Java, à Madagascar et au Cap. — Esp. des îles Philippines : Lamp. apicalis, 
Eschsch. Entomogr. éd. Lequien, p. 58.— Esp. de la Papouasie et de la Polyné- 
sie : Luc. australis (Nouvelle-Irlande), marginipennis (Offak), ruficollis (Nou- 
velle-Guinée), Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom. p. 74. — Luc. limbata, 
plagiata, Hombr. et Jaquin. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 73, pl. 16, f. 1, et 
pl. 5, £. 15; des Îles Salomon. — Esp. de l'Australie : Zamp. striata, australis, 
Fab. Syst. El. I, p. 103; Fabricius indique à tort la première comme de la Po- 
lynésie.— Esp. de l’Amér. du Nord : Luc. maculicollis, Casteln. loc. cit. p. 148. 
(1) Syn. Tecermorowes, De Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. II, p. 144; nom 
mal fait et que M. J. L. Le Conte me paraît avoir repoussé avec raison; M. De 
Castelnau l’a d’ailleurs écrit en français. — Pnorunis, Pyrocaster, BiGELLONY- 
cuA, TrupLonyena, BLatromorpuA, TELEPHOROIDES , PLATYSTES, DRYPTOMORPHA ; 
Motsch. Etud. entom. Ann. I, p. 53 sq. — Terrazveunra, Motsch. ibid. p. 38. 


LAMPYRIDES, 339 


Ces insecles sont de taille au moins moyenne, de couleurs très-variées 
et, comme les Tecermonus, dont ils sont les représentants parmi les 
Lampyrides, présentent dans la structure des crochets de leurs tarses, 
des différences qui ne me paraissent pas plus que chez ces derniers avoir 
une valeur générique. En prenent les modifications de ces organes pour 
base, on oblient trois seclions. 


Les uns ont les crochets en question simples, les yeux médiocres, les 
antennes un peu plus robustes que dans les deux groupes suivants, avec 
le 2° article de moitié ou d'un tiers plus court que le 3°, Ceux qui ont 
les deux pénullièmes segments abdominaux lumineux, sont seuls des 
Paorunis (1) pour M. de Motschoulsky; quand l'appareil de phospho- 
rescence occupe les trois derniers segments, ce sont pour lui des Pyro- 
GASTER (2). : 

Dans une seconde section, la plus nombreuse de toutes, le crochet ex- 
terne de tous les larses est fendu à son extrémité et l'interne simple. 
Tous ont les antennes très-grêles, avec le 2 article de ces organes pres- 
que aussi long ou aussi long que le 3°, et les yeux plus développés que 
dans la section suivante. Plusieurs les ont même très-volumineux, et 
dans ce cas le front devient plus ou moins concave, tandis qu'il est plat, 
comme de coutume, dans les autres. 

Il y en a qui ont les trois pénultièmes segments abdominaux lumi- 
neux; ce sont des Tripconycua (5), BLarromonpna (4) et Tecerno- 
RoIDEs (5) pour M. de Motschoulsky, genres établis sur le facies plutôt 
que sur des caractères réels et qui ne se prêtent que difficilement à l’a- 


(1) M. de M. (loc. cit. I, p. 56) place en tête de ce genre le Lamp. lunifera 
d’Eschscholtz que j'ai rapporté au Pnomnus; voyez plus haut, p. 322, note 1. 
— Lamp. filicornis, mœsta (ambigua Dej.), Germar, Ins. Spec. nov. p. 64; du 
Brésil. La seconde n’a qu’une tache phosphorescente sur l'antépénultième seg- 
mént abdominal et devrait par conséquent, dans la méthode de M. de M., for- 
mer un genre à part. — Homalisus lelephorinus, Perty, Delect. anim. art. 
Brasil. p. 27, pl. 6, f. 3, du Brésil, — cotumbina, de Colombie ; hectica (bigut- 
tata Dej.), du Brésil; Motsch, loc. cit.—Les Phot. decorata, cervina, limbata, 
Consentanea, etc. de Dejean, appartiennent à ce groupe. s 

(2) P. grylloides, dilatatus, Motsch. ibid. p. 57; du Brésil. — Le Phof. in- 
lermedia de Dejean vient ici. j 

(3) T. vittipennis, de Colombie; despecta, de l'Amér. mér.; Motsch. ibid. 
p. 59. ) 

(%) B. lateralis, Motsch. ibid. p. 59; du Brésil. 

(5) Le type de ce genre est le Lamp. pensylvanica, De Géer, Mém. IN p.52, 
Pl. 17, f. 8 (Lamp. versicolor Fab.), de l'Amér. bor.; M. de M. (loc. cit. p. 59) 
ne décrit que la variété que Dejean a nommée Phot. lineatocollis. — Tel. vit- 
tigera (pensylvanica var.?), do l'Amér. bor.; occidentalis (nec Oliv.), de Cayenne 
et du Brésil, fruticola, pallida, du Brésil; Motsch. loc. cit. — Phot. frontalis, 
nos Congener, 3. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. V, p. 337; des 

tats-Unis, 


eds mmûe— 7-48 CS PONTS 
TS 


340 MALACODERMES. 


nalyse. Il en est de même de ses PLarysres (1) et de ses Drvpromonr- 
pa (2) qui comprennent les espèces dont les deux pénultièmes seg- 
ments abdominaux sont phosphorescents. - ‘ 

Enfin, dans la troisième section tous les crochets des tarses sont fen- 
dus à leur extrémité. Ses espèces sont peu nombreuses et ont les trois 
derniers segments abdominaux phosphorescents et les antennes faites 
comme dans la section précédente; ceux qui me sont connus ont les 
yeux fort gros. Ces insectes sont les BicezLonycna (5) de M. de Mots- 
choulsky. i 

Quant au dernier genre mentionné en synonymie, celui des Terra- 
LxCHNIA, il est fondé sur le Telephoroides blattoides de M. De Castel- 
wau, que M. de Motschoulsky dit n'avoir pas vu, et l'unique caractère 
qui lui est assigné consiste en ce que, d'après M. De Castelnau, les qua- 
tre derniers segments de l'abdomen seraient phosphorescents. 

L'appareil lumineux varie peu chez ces insectes et occupe les deux 
pénullièmes ou les trois derniers segments abdominaux, L'arceau pygi- 
dial est triangulaire ou arrondi dans les deux sexes, l’anal triangulaire 
chez les femelles, tronqué chez les mâles, le génital de ceux-ci peu dé- 
veloppé et plus ou moins conique. 

Les Paoruris sont propres à l'Amérique, et il paraît y en avoir dans 
toute l'étendue de ce continent. Les collections en renferment un grand 
nombre d'inédits (4). 


Note. 


Je ne me fais aucune idée de ce que peut être le genre suivant et ne 
vois même pas bien s'il appartient à la tribu actuelle ou à celle des Ly- 
cydes. 


(1) P. axillaris, Motsch. loc. cit. p. 61; du Brésil. 


(2) D. lätefasciata (Phot. annuliventris Dej.) Motsch. loc. cit. p. 61; de Co- 
lombie. L’antépénultième segment est seul lumineux dans cette espèce, et non 
pas les deux pénullièmes, comme le dit M. de M. — Le Tel, ycoides Castéln. 
(Ann. d. 1. Soc. entom. Il, p. 145), du Brésil, qu'il rapporte avec doute à ce genre, 
a les crochets des tarses simples, les deux pénultièmes segments abdominaux 
lumineux et est par conséquent un de ses Pnorunis. 


(3) Le Lamp. albilatera Schœnh. (Syn. Ins. II; Append. p. 21) du Brésil, 
que M. de M. met en tète du genre, figure plus haut parmi les Puorinus, auxr 
quels je crois qu'il appartient. Voyez p. 323, note 4. — B. deleta, de Co- 
lombie ; lividipennis, melanura, du Brésil; Motsch. loc. cit. p. 58. 

(4) Indépendamment de celles mentionnées dans les notes précédentes, je ne 
connais d'espèces décrites que les suivantes : P. cincticollis, Erichs. Archiv, 
1847, 1, p. 81; du Pérou. — rubicunda, Erichs. in Schomb. Guyana, ll, 
p. 559; de la Guyane anglaise. 


TÉLÉPHORIDES. 341 


LYCOIDES. 
Monrrouz. Ann, d. 1. Soc. d'Agric. d. Lyon, Sér. 2, VII, p. 78. 


Caractères généraux des Lampyrides. — Corselet convexe, presque 
globuleux. — Antennes ayant le 2° et le 3e articles beaucoup plus courts 
que les suivants; ceux-ci en dents de scie. — Aspect général des Lycus. 


La forme du prothorax est tellement étrangère à tous les Malacoder- 
mes connus, qu'il est bien possible que le genre n'appartienne pas à 
celte famille. M. Montrouzier l’a établi sur un insecte (L. chrysomelas) 
de l'ile Woodlark (Polynésie), d'un jaune doré, avec la tête et l'extrémité 
des élytres noires, 


TRIBU TX. 
TÉLÉPHORIDES. 


Antennes insérées sur le front, plus ou moins distantes. — Labre in- 
distinct. — Tête découverte; épistome confondu avec le front. — Pattes 
grêles, non comprimées ; hanches intermédiaires contiguës; trochanters 
situés au côté interne des cuisses ; 4e article des tarses bilobé chez pres- 
que tous. — Abdomen de sept segments. 


Ainsi qu'on l’a vu plus haut, la plupart des auteurs récents ne sépa- 
rent pas ces insectes des Lampyrides. Le genre Paoruris, dont il a été 
question en dernier lieu, établit en effet une transition presque insen- 
sible entre les deux groupes; mais si l'on en fait abstraction, il reste dans 
celui-ci une masse considérable d'espèces trop différentes des Lampy= 
rides par leur facies, pour leur rester associées. 

La tête des Téléphorides, quelle que soit sa longueur, conserve tou- 
jours ses deux caractères distinctifs, à savoir son rétrécissement en at- 
rière des yeux et son épistome semblable à une sorte de bouclier qui 
recouvre plus où moins les mandibules lorsqu'elles sont au repos. Dans 
la plupart des espèces, notamment chez celles où son col est fort al- 
longé, (Pnexcones, Cnauzrocnaraus, Popasnus, elc.), elle est rhom- 
boïdale et simplement penchée. Dans un petit nombre de cas où elle est 
fort courte (par ex. Tcnrayurus), son front tombe verticalement en fai- 
Saut un angle presque droit avec le vertex. L'épistome de son côté varie 
assez; il est même sujet (PsiLonayNcrus) à s’allonger au point de former 
une sorte de rostre, comme chez certains Lycides. 

En outre de l'absence du labre, les organes buccaux diffèrent de ceux, 
des Lampyrides par, quelques particularités. Les, mandibules n'ont plug 
Celle forme grêle et arrondie qu'elles affectent chez ces derniers, Elles. 
Sont Loujours déprimées à leur base, plus longues,et parfois bifides au 


} 


A de nd ESS 


342 MALACODERMES. 


bout ou dentées au côté interne. Les palpes sont plus où moins grêles, 
et dans aucun cas leur dernier article ne prend cette forme caractéri- 
stique qui est de règle dans la tribu précédente. Les mâchoires sont sou- 
vent remarquabies par la grandeur et la grosseur de leur tige. Chez les 
espèces où cela a lieu, la lèvre inférieure a en même temps de la ten= 
dance à s’allonger. 

Le point d'insertion des antennes et leur plus ou moins d'écartement 
sont très-variables. Ces organes sont assez longs et généralement grêles 
et filiformes ou sétacés ; les exceptions à cet égard sont médiocrement 
nombreuses (PnenGopes et genres voisins, Pocemius, Dysmonpnocerus, 
PAcaymesrA). 

Le prothorax n’est presque jamais foliacé sur les côtés; son pro- 
notum est simplement séparé des parapleures par une carêne (ran- 
chante, qui est très-émoussée chez la plupart des Srcis el manque com- 
plètement dans un petit nombre de genres (par ex. Icarmyunus ) chez 
lesquels le pronotum se recourbe latéralement pour embrasser les flancs - 
du prothorax. 

Sauf chez un petit nombre de Cnaurrocnaraus du Brésil, les élytres 
ne débordent jamais notablement les côtés du corps. Mais il n’est pas 
rare (Pæencones, Mazrminus, etc.) qu’elles soient plus ou moins cour- 
tes, et dans ce cas, subulées. Les pattes et l'abdomen ne présentent 
rien de particulier ; ce dernier n’est dans aucun cas lobé ou lacinié laté- 
ralement. Ses deux derniers segments, dans lesquels résident principa- 
lement les caractères sexuels, affectent des formes très-variées et par- 
fois (Mazraopes) très-compliquées (1). 

Les Téléphorides fréquentent les fleurs et les feuilles; leur livrée, as- 
sez insignifiante chez la plupart, présente quelquefois des nuances mé- 
talliques inconnues chez les Lampyrides. A quelques exceptions près 
qu'on signale chez certains Cnauriognaruus, ce sont, du moins les Te- 
Lernorus, des insectes très-carnassiers qui s'attaquent même aux indi- 
vidus de leur propre espèce. 

On ne connait encore bien de leurs larves que celles de plusieurs 
Tezernonus (2). Elles ont beaucoup d'analogie avec celles des Lampy- 
rides par la présence d'un seul stemmate de chaque côté de la tête, la 


(1) Ces segments n’ayant pas été employés, comme chez les Lampyrides, 
pour établir des genres, il m’a paru inutile de parler de leurs modifications. 

(2) 7. fuscus, De Géer, Mém. IV, pl. 66, pl. 2, £. 5-9; Blanchard in Guérin- 
Ménev. Magaz. d. Zool. Ins. 1836, pl. 168, f. 3; Westwood. Ar Introd., etc. , 
p. 256, pl. 27, nos 16-19. — Jividus, Blanch, loc. cit. f. 1,2. — rufus, Waterh. 
Traps. of the entom. Soc. I, p. 31, pl. 3, £. 3. — Poùr une description géné- 
rale, voyez Erichson, Archiv, 1841, [, p. 94, et Chapuis et Candèze, Mém. d: 1. 
Soc. d. Sc. de Liège, VII, p. 501. 

Une description sommaire a 6té donnée par M: Hammerschmid (De Ins. 
Agricult. damnos. p. 25) de la larve du Afalthinus biguttatus. Elle ressemble 
pour tous les points essentiels aux précédentes. 


TÉLÈPHORIDES, 343 


fusion de l'épistome avec le front et l'absence du labre; mais leurs for- 
mes sont plus normales, leurs téguments au plus coriacés et revétus 
d’on très-fin duvet velouté, qui ne manque que sur la partie antérieure 
de la tête; enfin, leur couleur est d'un noir profond que relèvent quel- 
quefois des taches rouges ou blanchätres. 

Leur corps est allongé, subparallèle et assez épais. La tête est cornée, 
plane sur ses deux faces, avec la bouche dirigée en avant. Les mandi- 
bules sont longues, en forme de tenailles et armées d’une forte dent 
médiane au côté interne. Les mâchoires flanquent la languette et sont 
articulées avec elle dans une échancrure du dessous de la tête; leur 
lige est bien développée et terminée par un seul lobe articulé, Les pal- 
pes maxillaires se composent de trois articles : le 1er grand et épais, le 
2e très-petit, rétractile dans l’intérieur du précédent, le 3° gréle et aci- 
culé. La lèvre inférieure semble réduite à un menton carré et charau, 
accompagné de deux pièces membraneuses soudées entre elles à leur 
base, et qui portent les palpes labiaux. Ceux-ci n’ont que deux articles, 
dont le 1° est gros et le dernier pareil à celui des palpes maxillaires. 
Les antennes sont articulées sur les côtés de la tête, immédiatement en 
arrière des mandibules ; leurs articles sont au nombre de trois, dont le 
2e porte à son sommet une petite pièce articulaire, placée à côté du 
dernier article qui est grêle et aciculé. En arrière, et tout près de ces 
organes, se voit un ocelle assez gros et transversalement elliptique. Les 
segments thoraciques ne diffèrent pas de ceux de l'abdomen; le dernier 
de ceux-ci est muni inférieurement d'un prolongement anal en forme 
de cupule. Les pattes sont médiocres et composées : d'une hanche trans- 
versalement dirigée en arrière, d’une cuisse et d'une jambe plus longues 
et subègales, et d'un article tarsal terminé par un onglet. La première 
paire de stigmates est située en dessous entre le prothorax et le méso- 
thorax; les huit autres le sont à la partie inférieure et latérale des huit 

. premiers segments abdominaux. 

Les habitudes carnassières des insectes parfaits se retrouvent chez 
ces larves. Elles vivent sous terre; mais on les rencontre parfois hors de 
leur retraite, se jetant avec avidité sur les insectes, les larves, les lom- 
brics et autres petits animaux qui se trouvent à leur portée. Elles pas- 
sent la mauvaise saison sous cette forme, et l'on a signalé depuis long- 
temps leur apparition accidentelle en grand nombre, à la surface de la 
neige, principalement dans le nord et dans les régions montagneuses de 
l’Europe. Il est probable, comme l'a dit De Géer, que ces apparitions 
sont dues à des tempêtes pendant lesquelles des. vents violents auraient 
enlevé ces larves et les auraient transportées au loin (1). 


(1) M. Blanchard (loc. cit.) rejette cette explication et attribue l'apparition 
de ces larves à la nécessité où elles sont, lorsque la neige couvre la terre, de 
venir chercher à la surface du sol, l'air qui leur manque. Mais s’il en était 
ainsi, ces apparitions devraient être un phénomène régulier qui se reproduirait 


nr née dr ee Le 5 7 0.0 0 FÉES 


34 MALACODERMES, 


Cette tribu est aussi riche en espèces que les deux précédentes réu- 
nies, et de toutes célles des Malacodermes elle est la mieux représentée 
en Europe. Quant aux genres qui la composent, l'Amérique a de beau- 
coup la supériorité sur les autres régions du globe, 

Elle n’a encore êté abordée dans son ensemble par aucun auteur, et 
tous ses genres, à l'exception des Tecepnonus, PaeNcones et Mazrur- 
«us, sont de création plus ou moins récente. Bien qu'ils soient aussi nom- 
breux que ceux des Lampyrides, ils ne se prétent pas à être répartis 
dans des groupes secondaires. 


I. Antennes bi-flabellées; élytres plus ou moins courtes et subulées. 
a Abdomen phosphorescent : Phengodes. 
aa — non  — 
Rameaux antennaires distiques : Bæoscelis. 
_— unilatéraux : Mastinocerus. 
Il. Antennes non flabellées. 
b Elytres recouvrant en entier l'abdomen. 
€ Antennes insérées sur des tubercules frontaux : Tylocerus. 
(2 — — directement sur le front. 
d Tète prolongée en un long et étroit museau : Psilorhynchus. 
dd Museau court et large. 
e Dernier article des palpes sécuriforme. 
Prothorax non échancré latéralement. 


Articles 2-5 des antennes de longueur normale : Chauliognathus, 
Podabrus, Telephorus. 


Articles 2-5 des antennes très-courts : Dysmorphocerus. 
ff Prothorax échancré latéralement, 

Antennes plus ou moins dentées : Silis, Polemius. . 

— robustes, fusiformes : Pachymesia. 

ee Dernier article des palpes ovalaire. 

Celui des antennes de longueur normale : Oontelus. 

_ très-petit, en forme de bouton : Ætattoderes. 

bb Elytres recouvrant impatfaitement l'abdomen. 
9 Dernier article des palpes sécuriforme. 

Mandibulés dentées : Ichthyurus, Lobetus. 

— inermes : Trypherus. 

9g Dernier article des palpes ovalaire et acuminé. 


chaque hiver, tandis qu’elles sont peu communes. Le dernier auteur qui ait si- 
gnalé un fait de cegenre, M, Tyzenhaus (Revue et Mag. d:Zool. 1849, p. 72); 
adopte l'opinion de De Géer. 


TÉLÉPHORIDES . 345 
h Des ailes inférieures, 


î Antennes déprimées et dentées : Tytthonyæ, Molychnus. 
ii  —  filiformes. 
‘ Mandibules dentées : Malthinus. 
— inermes : Malthodes. 
hh Point d'ailes inférieures : Podistra. 
Genres incertæ sedis: Malthesis, Malthopterus, Biurus (1). 


PHENGODES. 
(Horrmans.) Ivtic. Magaz. VI, p. 341. 


Menton très-petit, en carré transversal. — Languette un peu évasée 
et échancrée en avant. — Mâchoires robustes, cylindriques, surmontées 
d'un article plus court et plus étroit. — Palpes grêles ; les labiaux beau- 
coup plus courts que les maxillaires, ayant leurs supports libres; leur 
dernier article fusiforme ; les maxillaires insérés bout à bout sur les 
mächoires, parfois aussi lôngs que la tête; leur dernier article subeylin- 
drique et tronqué au bout. — Mandibules assez longues, grêles, arquées 
dès leur base et aiguës au bout: — Tête petite, entièrement découverte; 
front bituberculeux, subvertical eo ayant; épistome rétréci et couvrant les 
mandibules au repos. — Yeux très-gros, globuleux. — Antennes très- 
grêles et très-longues, de onze articles : 1 gros et long, en cône ren- 
versé, 2 (rès-court, 3-10 envoyant de leur base deux rameaux linéaires, 
opposés, villeux, contournés sur eux-mêmes (2), {{ pareil à ces rameaux, 
mais plus long. — Prothorax transversal, rétréci dans sa moilié anté- 
rieure, sinué au milieu de sa base, assez convexe sur le disque. — 
Ecusson carré, arrondi aux angles postérieurs, échancré en arrière. — 
Elytres à peine aussi longues que la moilié de l'abdomen et subulées 
dans leur moitié postérieure.— Palles grêles, assez longues; tarses sub- 
cylindriques, aussi longs que les jambes; leurs articles 4-3 décroissant 
graduellement, 4 petit, entier? crochets grêles.— Les deux derniers seg- 
ments abdominaux phosphorescents. 


Ce dernier caractère a engagé tous les auteurs, sans exception, qui 
se sont occupés de ces insectes, à les placer parmi les Lampyrides. Mais, 


(1) Solier (in Gay, Hist. de Chile; Zool. IV, p. 430) à placé dans cette tribu, 
qu’il confond avec celle des Dasytides, deux insectes du Chili sur lesquels il a 
établi son genre Mecorsecarnus. Ces insectes sont des hétéromères du groupe 
des OEdémérides. Plus tard, dans le mème ouvrage (V, p. 252), en traitant les 
Hétéromères, Solier a fondé sur une autre espèce, congénère avec les précé- 
dentes, son genré Cycconenus qu'il a placé dans un groupe nommé par lui 
Leptodéroides. 

(2 3. Goudot (Revue Zool. 1843, p. 17) nous apprend que pendant Ja ie, 
lorsque ces insectes volent, ces rameaux-sont étalés en ligne droite, et que leur 
rocoquevillement est l'effet de la dessiccation. 


346 MALACODERMES. 


la forme de leur tête, le mode d'insertion de leurs antennes, leurs orga- 
nes buccaux, surtout la gracilité et la longueur de leurs palpes maxillai- 
res, prouvent, de la manière la plus évidente, qu'ils appartiennent au 
groupe actuel. De même qu'il y a des Lampyrides non lumineux, rien 
ne s'oppose, en sens inverse, à ce qu'il y ait des Téléphorides qui le 
soient. Quant aux antennes, qui sont très-semblables à celles des Lam- 
pyrides du genre GaryeroceemaLus, elles se retrouvent dans le genre 
suivant, qui n’est pas lumineux, et, dès-lors, il n’y a rien à conclure de 
leur forme. 

A en juger par les exemplaires que j'ai sous les yeux, les femelles 
ont les antennes aussi rameuses que les mâles, mais plus courtes, leurs 
yeux plus rapprochés en dessous, et leur dernier segment abdominal est 
étroitement échancré, tandis qu'il l'est largement chez les premiers. 
Mais peut-être ces deux caractères sont-ils spécifiques et non sexuels. 

Olivier a, le premier, fait connaître, sous le nom de Lampyris plu- 
mosa (1), une espèce originaire des parties moyennes et australes des 
Etats-Unis, où elle est commune pendant un court moment de l'au- 
tomne, et pénètre souvent, le soir, dans l’intérieur des maisons où l'at- 
tire la lumière (2). On en connaît six autres espèces de l'Amérique du 
Sud (5). 


BOEOSCELIS. 


SPINOLA in OscuLan, Explcraz. del. Region. equator. éd. 2, p. 203. 


Menton plan, en carré transversal. — Palpes filiformes ; les maxillaires 
du double plus longs que les labiaux, de cinq articles (4), le dernier 
très-court, globuleux ; les labiaux de quatre articles (4), les deux derniers 
monililormes. — Mandibules presque de la longueur de la tête, grêles, 
très-aiguës au bout, en forme de tenailles, ne se touchant au repos que 
par leur sommet. — Tête moyenne, découverte, horizontale; épistome 
déclive, sillonné longitudinalement, avec son bord antérieur subéchancré. 
— Yeux très-gros, globuleux, saillants. — AMhtennes distantes, insérées 


(1) Entom. IL, n° 28, p. 17, pl. 3, f. 27 (P. festaceus, Leach, Zool. Journ. 
L p. 44). 

(2) Voyez Say, Boston Journ. of nat. Hist. L, p. 157. 

(3) P. flavicollis, Leach, Zool. Journ. I, p. 45; Pérou. — pulchella, Roulinii, 
Guérin-Ménev. Revue Zoo]. 1843, p. 17; Nouvelle-Grenade.— Orbignyi, Blanch. 
in d'Orb. Voy.; Entom. p. 125, pl. 7, f. 9; Bolivia. — cincinnata, floccosa, 
Erichs. Archiv, 1857, 1, p. 79; Pérou. 

(4) M. Spinola compte, sans aucun doute, parmi les articles des palpes 
maxillaires, cette pièce que j'ai dit surmonter la tige des mâchoires chez les 
PHENGODES; je crois qu'il vaut mieux la considérer comme la palpigére qui à 
été déplacée de sa situation ordinaire au côté externe de la tige. L'article 
supplémentaire qu'il assigne aux labiaux n’est évidemment pas autre chose que 
les supports de ces organes, qui sont libres ici comme chez les PHENGODES. 


TÉLÉPHORIDES. 347 


au milieu du front sur des tubercules, de onze articles : { court, épais, 


2-10 subégaux, grêles, émettant chacun à leur extrémité deux longs 
rameaux filiformes, 11 beaucoup plus long que les précédents, pareil 
aux rameaux en queslion.— Prothorax trapéziforme, convexe dans son 
milieu, dilaté en arrière, avec ses bords latéraux foliacés et plans. — 


‘ Ecusson en triangle allongé.— Elytres ne couvrant que le dos du thorax, 


subulées presque à partir de l'écusson. — Pattes grêles, de grandeurs 
inégales ; tarses filiformes; les quatre postérieurs plus longs que leurs 
jambes respectives; leurs arlicles 1-5 décroissant graduellement. 


D'après ces caractères, ce genre est manifestement voisin des Pnex- 
sopes, comme le dit M. Spinola. Il semble même n’en différer que par 
les articles terminaux des palpes, les mandibules plus saillantes et l’ab- 
sence de la propriété lumineuse. Il prouve, en outre, que les Pnen- 
6opes appartiennent au groupe actuel et non aux Lampyrides. L'unique 
espèce qui le compose (B. Osculalii) a été recueillie par M. Osculati sur 
les bords du Rio Napo; elle est de la taille des Paencopes, et d'un tes- 
tacé rougeätre, avec les antennes, les élytres et les tarses d'un brun 
foncé. 


MASTINOCERUS. 
Souxer in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 440. 


Palpes courts; le dernier article des labiaux cylindrique, celui des 
maxillaires ovalaire; tous tronqués au bout. — Mandibules médiocres, 
simples, arquées et aiguës.—Tête petite, entièrement dégagée, rélrécie 
en arrière, terminée en avant par un court museau obtus, — Yeux mé- 
diocres, arrondis et assez saillants. — Antennes insérées en avant et au 
niveau de leur bord interne, assez longues, filiformes, de onze articles : 
4 assez gros et court, turbiné, 2-3 courts, obcôniques, 4-9 allongés, 
égaux, émeltant chacun, au côté interne et à leur base, deux longs ra- 
meaux lamelliformes et ciliés, 10 court, renflé en dehors et échancré au 
bout, 11 divisé jusqu'à sa base en deux rameaux pareils aux précédents. 
— Prothorax en carré transversal, avec ses angles, surtout les posté- 
rieuts, arrondis. — Ecusson allongé et arrondi en arrière. — Elytres 
recouvrant les trois quarts de l'abdomen, subulées et déhiscentes dans 
leur tiers postérieur, convexes à leur base, avec leur portion rétrécie 
déprimée. — Pattes assez robustes; tarses presque aussi longs que les 
jambes, à articles 1-3 décroissant graduellement, 4 petit, cordiforme, non 
bilobé; crochets simples. 


Je n'ai à ma disposition, de ce singulier insecte (Q }, qu'un exemplaire 
mutilé des antennes, et je décris ces organes d'après Solier ; leur forme 
est d’une des plus bizarres qui existent parmi les Coléoptères. Ils sont 


(1) M. brevipennis, Solier, loc. cit. p. 441, pl. 9; f. 11 ad. 


348 MALACODERMES, 


insérés très-près des côtés du museau, et, par suite, plus distants que 
chez les autres Téléphorides. Cet insecte, découvert au Chili, par 
M. Gay, est de taille médiocre, d'un noir brunâtre mat, avec la tête 
ferrugineuse, et finement velu partout. s: 


TYLOCERUS. 
Darm. Anal. entom. p. 57 (1). 


Menton allongé, tronqué ou arrondi en avant, — Languette très- 
courte, — Deux lobes aux mâchoires courts, assez épais et ciliés. — Der- 
nierarlicle des palpes labiaux triangulaire, subéquilatéral, celui des maxil- 
laires en triangle allongé. —Mandibules simples. — Tête dégagée, un peu 
rétrécie en arrière, munie de deux tubercules antennaires subcontigus, 
ou distants sur le front, terminée par un large et assez long museau. — 
Yeux de grandeur variable. — Antennes au moins de la longueur du 
corps, plus ou moins robustes, selon les sexes, de onze articles : 1 long, 
très-gros, ovalaire ou en cône renversé, 2 au moins aussi long que 3-10 
pris isolément; ceux: ci obconiques, grossissant peu à peu, {1 plus grand 
et plus épais, arrondi au bout. — Prothorax transversal, marginé en 
avant et sur les, côtés; ses angles postérieurs distincts, les antérieurs 
arrondis. — Ecusson en triangle tronqué au bout. — Elytres allongées, 
flexibles. — Pattes longues ou médiocres; tarses plus courts que les 
jambes, à articles 1-2 décroissant graduellement, 3 plus court, triangu- 
laire, 4 cordiforme, entier; crochets simples. — Corps allongé, 


Les antennes, qui forment le caractère le plus apparent de ces in- 
sectes, varient dans chaque espèce et sont plus robustes chez les mâles 
que chez les femelles. On peut, d'après ce caractère et quelques autres, 
diviser le genre en deux sections dont on a fait autant de genres dis- 
tinets : 

Les Tycocenus vrais qui ont les tubercules frontaux prononcés, 
assez distants, les antennes médiocrement rohustes, parfois même pas! 
plus fortes que celles des Teceenonus, et les yeux comme chez ces der- 
niers. L'espèce typique est des Antilles, les autres habitent les Indes 
orientales (2). 


(1) Syn. Amsorerus, Hope in Royle’s Himalaya ; Ins. — Connyrocena, Guérin- 
Ménev. Voy: d. 1. Co.; Entom. pl. 2, f. 6, et Icon. d. Règne anim. pl. 14, £: 12; 
le texte dans ces deux ouvrages porte le nom de Dalman. — Xanrmesra, Dej. 
Cat. éd. 3, p. 118. 

(2) T. crassicornis, Dalm. loc. cit.; l’exemplaire de Dalman provenait de la Ja 
maïque; celui que j’ai sous les yeux et qui correspond exactement à la descrip- 
tion de cet auteur, est de l'ile St.-Barthélemy. — antennatus, Guérin-Ménev. 
Voy. d. 1. Goq.; Entom. p. 77; de l'ile Bourou. — Canthar. pectoralis, Fab. 
Syst. I, p. 302; de Java et Sumatra. 


TÉLÉPHORIDES. 349 


Etles Anisorezus Hope, qui ont les tubercules frontaux très-saillants, 
subcontigus, les antennes très-robustes, terminées par un article très- 
gros chez les mâles, et les yeux petits et peu convexes. On n’en con- 
naît qu'une espèce du continent indien (1). 

Ces insectes sont de la taille des Tecepmonrus de moyenne grandeur, 
et l'espèce décrite par Dalman ressemble tout-à-fait au T. fuscus d'Eu- 
rope; toutes les autres sont d'un fauve testacé, avec les antennes, les 
tarses et une tache sur chaque élytre, d'un noir brunâtre. 


PSILORHYNCHUS. 
Branou, in d'Or. Voy.; Entom. p. 104 (2). 


Je n'ai pas vu ce genre, caractérisé un peu trop brièvement par 
M. Blanchard, qui s'exprime dans les termes suivants : 


Tête une fois plus étroite à sa base que le prothorax, rétrêécie en un 
long museau au-dessous des yeux et au-dessus de l'insertion des anten- 
nes. — Mandibules longues et très-étroiles, ainsi que les mâchoires. — 
Palpes maxillaires assez longs, à dernier article ovoïde; les labiaux courts 
et terminés par un article de même forme.—Antlennes très-rapprochées 
à leur insertion (3), grêles, filiformes, un peu moins longues que le 
corps. — Prothorax presque conique, beaucoup plus étroit en avant 
qu’en arrière. — Elytres flexibles’ — Pattes un peu aplalies ; leur pé- 
nullième article très-court et profondément bilobé. 


M. Blanchard n’en décrit qu'une petite espèce (P. bifascicatus) dé- 
couverte par M. d'Orbigny dans la province de Corrientes, Elle est d'un 
jaune roussâtre, ayec la tête, les antennes, la base et l'extrémité des 
élytres d'un noir brunâtre. 


(1) À. bimaculatus, Hope, loc. cit.; déerit et figuré par Kollar u: L: Red- 
tenb. in Hügels Kaschmir, IV, 2, p. 911, p. 24, f. 1; du nord du Bengale. 


(2) 11 faudra changer ce nom de PsiLoRnyNenus, M. Mac-Clelland l'ayant im- 
posé plusieurs années auparavant à des Poissons. 


(3) Le rapprochement des antennes semblerait devoir exclure le genre du 
groupe des Téléphorides, Mais comme elle n'est qu'une conséquence de leur 
insertion sur le museau mème, il n’y a pas là une exception réelle. J'ai rapporté 
autrefois de Cayenne un insecte inscrit dans le Catalogue de Dejean (éd. 3, 
p. 118) sous le nom de Calianthia rostrata, qui a beaucoup de rapport avec 
celui-ci par la longueur de son rostre; les antennes sont insérées à sa base et 
également très-rapprochées. Toutefois il ne saurait rentrer dans le genre ac- 
tuel, dont il s'éloigne par plusieurs caractères importants. 


350 MALACODERMES, 


CHAULIOGNATHUS. 
Henrz, Trans. of the Amer. Phil. Soc. New Ser, II, p. 460 (1). 


Menton très-allongé, subparallèle, arrondi en avant et souvent con- 
fondu avec la languette; celle-ci saillante, plus ou moins ogivale.— Mi- 
choires allongées, terminées par deux lobes charnus; l’externe grêle, 
l'interne gros et arrondi au bout (2).— Palpes labiaux courts, robustes: 
leur dernier article plus ou moins dilaté ; les maxillaires beaucoup plus 
longs ; leur 4e article en fer de hache allongé, à bord interne paraboli- 
que. — Mandibules simples, arquées et fortement croisées au repos.— 
Tête en partie recouverte, atténuée en arrière; épistome prolongé en 
un museau de longueur variable, assez souvent coriace et fendu dans 
son milieu en avant.— Yeux médiocres, subarrondis, assez saillants.— 
Antennes de la longueur au moins de la moitié du corps, grêles, filifor- 
mes ou un peu déprimées, de onze arlicles : le 2 très-court, le 3° en 
général moins long que les suivants.—Prothorax presque toujours trans- 
versal, carré, arrondi en avant, souvent largement échancré à sa base, 
avec ses angles postérieurs arrondis, — Ecusson en triangle rectiligne, 
tronqué au bout. — Elytres de forme variable, le plus souvent parallè- 
les, souvent isolément arrondies à leur extrémité et un peu déhiscentes. 
—Pattes longues ; tarses plus courts que les jambes, à articles { allongé, 
4 divisé en deux grands lobes tronqués au bout ; crochets simples, par- 
fois munis d’une dent très-obtuse à leur base. 


D'après cette définition, ce genre ne diffère essentiellement des T+- 
LEPHORUS que par la têle plus allongée, pourvue d'un museau plus sail- 
lant, ce qui a entrainé, comme conséquence, l’a“ongement des organes 


(1) Syn. Carcranrmia, Dej. Cat. éd. 3,p. 19.— Caxrnanonema, Casteln, Hist. 
nat. d. Col. I, p. 276. — Tezsrnonus Latr., Germar, Perty, Chevrol. 

(2) M. Hentz (loc. cit.) a signalé chez deux espèces de l'Amérique du Nord 
mentionnées plus bas, les Can{har. marginata et bimaculata F., une particu- 
larité curieuse qui probablement se retrouve à des degrés divers chez les au- 
tres espèces. Elle consiste en ce que le lobe externe des mâchoires est suscep- 
tible de s’allonger sous la forme d’un filet charnu, sétiforme et velu, qui chez 
la bimaculata:est deux fois plus long que le corps de Ja mâchoire. En outre, ces 
deux espèces ne sont nullement carnassières, mais vivent exclusivement sur les 
fleurs. M. Westwood (An Introd. ete., I, p. 259, f. 28, n°5 2, 3) a figuré la tête 
et une mâchoire grossie de la marginala. — M. Hentz ajoute que cette espèce 
possède, comme les Mazacmius, une paire de vésicules sur les côtés du second 
segment abdominal. Il est probable d’après cela que le genre CHAULIOGNATAUS 
devra être limité à ces deux espèces, auquel cas les autres pourront porter ce- 
lui de GarzraNruA proposé par Dejean. Je dois dire cependant que j'ai sous les 
yeux des exemplaires de plusieurs espèces brésiliennes chez lesquels les deux 
lobes des mâchoires, tout desséchés qu’ils sont, dépassent notablement l’épis- 
tome. 


DT, 
‘ 


TÉLÉPHORIDES. 351 


buceaux, notamment de la lèvre inférieure et des mächoires (1). On peut 
ajouter comme caractère secondaire, des téguments plus solides en gé- 
néral que ceux des TeLermonvs, souvent glabres, et une livrée plus va- 
riée que celle de ces derniers, quoique formée presque exclusivement 
de deux couleurs. 

I contient, du reste, des formes assez variées et dont plusieurs de- 
vront probablement en être exclues (2). 

Le genre Canrnanonema de M. De Castelnau doit, au contraire, lui 
être réuni. Il a été établi sur une espèce de l'Amérique du Nord(C, mar- 
ginipennis Casteln.), (rès-voisine de celle (Telephor. pensylvanicus De 
Géer) du même pays, qui a servi de type à M. Hentz. 

Ces insectes paraissent exclusivement propres à l'Amérique; il y en 
a peu dans celle du Nord, tandis qu'ils abondent dans les régions inter- 
tropicales de celle du Sud. On n’a, jusqu'à présent, à peine décrit que 
la sixième partie de celles qui existent dans les collections (3). 


(1) D’après mon savant ami, M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of 
Philad. V, p. 338), il y aurait un caractère plus positif entre les deux genres. 
Il divise les Téléphorides en deux sections basées sur la longueur relative du 
2e article des antennes. A la première, dans laquelle il est très-petit, appar- 
tiennent les Cuaucroenaruus ; à la seconde, où il est plus développé, les Tece- 
pHorus. Mais ce caractère est illusoire. Il existe une foule de ces derniers, sur- 
tout parmi les exotiques (par ex. tous ceux du Chili décrits par Solier), qui ont 
cet article aussi petit que dans le genre actuel. 

(2) Parmi celles qui s'éloignent le plus du type, on remarque surtout cer- 
taines espèces brésiliennes (par ex. dilatipennis Dej.) dont les élytres sont très- 
fortement dilatées sur les côtés dans leur milieu et épineuses à l’angle sutural 
chez les mâles; d’autres, inédites, qui ressemblent à des Lycus; enfin d’autres 
(par ex. seriptus Germar) dont les cuisses, surtout les postérieures, sont très- 
grosses, et parfois denticulées en dessous, dans le même sexe, caractère qui 
semble coïncider avec un développement extraordinaire du 72 arceau ventral 
de l'abdomen qui affecte la forme d’une grande valve convexe en dessous. Dans 
les autres espèces, les caractères sexuels sont moins apparents et très-variables. 

(3) Esp. de l’Amér. du Nord: Teleph. pensyluanicus, De Géer, Mém. IV, pl. 17, 
f. 15 (Canth. bimaculata K.)— Canth. marginata, Fab. Syst. El. I, p. 298. — 
Chaul. Hentsii, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad, V, p. 338; des 
Etats atlantiques de l'Union américaine, ainsi que les deux précédentes, — 
Chaul. diseus, scutellaris, 3. L. Le Conte, ibid. VE, p. 230; Nouveau Mexique. — 
Tel. tripartitus, Ghevrol. Col, du Mexiq. Gent, II, fase. 5. — Esp. de l’Amér. du 
Sud: Tel. scriptus, de Buenos-Ayres,rhombicus, fallaz, du Brésil; Germar, Ins. 
Spoc. nov. p. 68. — Tel. tuctuosus, Latr. in Humb. in Bompl. Obs. d, Zool. E, 
p.222, pl. 23, f. 4; Pérou. — Tel. anthomelas, fenestratus, Perty, Del. Anim. 
art. Brasil. p. 28, pl. 6, f. 9, 10; Brésil. — Canth. inuncta, Erichs. Nov. act. 
Acad. nat. Cur. XVI, Suppl. I, p.357; Pérou. — Chaul. plagiatus, du Brésil; 
signaticollis, ochraceus, de Bolivia; pallens, cireumdatus, sulcaticollis, graci- 
lis, du Brésil; Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 103.— Call. cinguliventris, 
labida, tenuis, hamata, implicita, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 83; Pérou. — 
Chaul. magellanicus, bi-oculutus, Blanch. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 69, 
Pl. 5, f. 6, 7; Détroit de Magellan. 


352 MALACODERMES. 


PODABRUS. 
(Fison. ne Warpu.) Wesrw. An. Introd. ete., Il; Gener. Synops. p. 27 (1). 


Menton en carré transversal. — Languette de même forme ou arron- 
die en avant.— Deux lobes aux mâchoires subégaux et charnus.— Der- 
nier article des palpes sécuriforme ou triangulaire. — Mandibules iner- , 
mes.—Tête entièrement découverte,rhomboïdale, très-rétrécie en arrière, 
terminée par un large museau; épistome largement arrondi. — Yeux 
médiocres, arrondis, assez saillants. — Antennes filiformes, assez lon- 
gues ; leur 2e article aussi long, ou peu s’en faut, que le 3°.— Prothorax 
carré, presque toujours transversal, entier et souvent arrondi sur les 
côtés, en général largement échancré à sa base, plus ou moins foliacé et 
relevé latéralement. — Ecusson triangulaire. — Elytres flexibles, allon- 
gées, recouvrant l'abdomen. — Pattes grêles ; tarses plus courts que les 
jambes, à articles 1-#décroissant graduellement, 5 bilobé ; crochets fen- 
dus au bout ou dentés à leur base, — Corps allongé, flexible. 


Ces insectes ressemblent complètement aux Tecermonus, mais s'en 
distinguent facilement à la forme de leur tête, sur le col de laquelle le 
prothorax applique exactement son bord antérieur, comme chez les 
Paencoves, 

La grande majorité des espèces ont les crochets des tarses fendus 
à leur extrémité (2). C’est sur l'uned'elles (3) que Kirby avait fondé son 
sous-genre Bracaynorus, auquel il n'assignait pas d'autres caractères 


(1) Fischer de Waldheim n’a fait que mentionner le nom du genre dans son 
Entomogr. d. L Russie, 1; Genres d. {ns. p. 36. M. Westwood en a le premier 
exposé les caractères, mais très-brièvement. Ils l'ont été depuis avec un peu 
plus de détails par M. J. L. Le Conte, Procced. of the Acad. of Philad. V, 
p. 343. — Syn. Mavrnacus, Bracuynorus, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 247et 
249. — Ruaconvoa Eschsch.— Canrrans Linné, Payk., Gyllenh. Fab., Say, etc. 

(2) Esp. européennes et asiatiques : Canfhar. alpina, Payk. Faun. Suec. I, 
P. 259 (Canth. rubens Fab.; Var? C. lateralis Linné, sec. Erichs. in Germar, 
Zeitschr. IV, p. 367.—P. nigriventris, de Volhynie; vittatus, de la Grande Tar- 
larie; lunulatus, de la Russie mér.; flavipes, de Turcoménie; Fischer de Waldh. 

. Bull. d. Moscou, 1844, T, p. 33, — banaticus, Rosenh. Beitr. z. Insektenf. Eu- 
rop. p. 17. — Esp. de l’Amér. du Nord : Canth. diadema, brunnicollis, Fab. 
Syst. EL. L, p. 298. — Rhagon. piniphila, Eschsch. Bull. d. Moscou, 1820, p. 69; 
Sitkba. — Canth. modesta, basilaris, Say, Journ. of the Acad. of Philad. HE, 
p. 179 sq. — C. lomentosa, Say, ibid. V, p. 165 (Pod. rufiolus Melsheim.).— 
C. tricostata, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 158. — P. rugosulus, 
JL: Le Conte in Agass. Lake Super. p. 229.— P, flavicollis, discoidèus, prui- 
nosus, Comes, frater, puncticollis (nomen mutand.) J. L. Le Conte, Proceed. of 
the Acad. of Philad. V, p. 343. 

(3) B. Bennetüi, Kirby loc. cit.; c’est la Canth. tricostata Say, citée plus 
haut, 


TÉLÉPHORIDES. 353 


que d'avoir le prothorax tralersal et échancré, tant en avant qu’en 
arrière. 

Chez les autres, ces crochets sont dentés à leur base, ou plutôt appen- 
diculés. Kirby en avait également séparé quelques-unes, en en formant 
son genre Macrnacus, dont l'unique caractère résidait dans le dernier 
article des palpes moins dilaté que de coutume (1). 

Les Ponasrus paraissent être confinés dans les régions froides et 
tempérées de l'hémisphère boréal; ceux d'Europe habitent plus parti- 
culièrement les régions montagneuses. 


TELEPHORUS. 
SexÆrrer, Elem. entom. Tab. 123 (2). 


Menton en carré subéquilatéral ou non. — Languette épaisse, ciliée, 
tronquée ou arrondie en avant. — Deux lobes aux mâchoires, charnus ; 
l'externe gros, arrondi au bout, l’interne plus grêle et acuminé. — 
Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des maxillaires 
obliquement sécuriforme. — Mandibules inermes, arquées, aiguës au 
bout, — Tête presque entièrement dégagée, rétrécie en arrière, termi- 
née par un large museau plus ou moins saillant. — Yeux médiocres.— 
Antennes de longueur variable, filiformes où un peu déprimées; leur 
1% article en cône arqué, médiocrement gros, le 2 de longueur varia- 
ble, tantôt très-court, tantôt plus long que le 3e, avec tous les degrés in- 
termédiaires. — Prothorax de forme variable, le plus souvent transver- 
sal, marginé sur ses bords latéraux, avec ses angles plus ou moins 
arrondis, — Elytres un peu plus larges que le prothorax, allongées, 
parallèles. — Pattes longues ; Larses plus courts que les jambes, fili- 
formes ou déprimés (5); leur 4e article bilobé; crochets très-variables. 
— Corps + déprimé. 


De tous les genres de Malacodermes, celui-ci est le plus riche en es- 
pèces. On l’a divisé en trois, basés exclusivement sur la forme des cro- 


(1) Mallh. puncticolii ginellus, 3. L. Le Conte in Agass. loc. cit.), 
lœvicollis, Kirby, loc. cit. ang une troisième espèce (mandibularis) 
qu'on trouvera plus loin par a les Derepnonus. — Pod. punctatus, puberulus, 


J. L.Le Conte in Agass. loc. p.229, — cavicollis, J. L. Le Conte, Proceed. 
of the Acad. of Philad: Va ; de Californie. — Les espèces européennes 
de la première section. ne m + connues, il est possible que quel- 
ques-unes appartiennent à cell j.. 

(2) Syn. ES Linné Syst. “À éd. 1, 1735. — Cicinpeca pars, Geoffroy, 
Ins..d. envir. d. Paris, [, p. 169. — RHAGONYCnA, Eschsch. Bull. d. Moscou, 
1830, p. 64. — ANCYSTRONYCHA, Mærkel, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, IX, 
p. 589, … 

(3) Ils le sont à un très-haut degré chez la C. nepalensis Hope, surtout aux 
pales antérieures ; leur 4e article est cordiforme et fortement échancré. 


Coléoplères. Tome IV. 23 


RO nn 


354 Res à 

chets des tarses dont l'armature varie beaucoup, et qui n'étant appuyés 

sur aucun autre caractère sérieux ne me paraissent, comme à M. J. EL, 

Le Conte (1), propres qu'à le répartir en sections. Une révision com- 
lète des espèces est en outre nécessaire pour s'assurer de l’exaclitude 

des formes assignées à ces organes, exactitude qui donne lieu à quelques 

doutes. 

Les auteurs les plus récents réservent le nom de TeLepnonus aux es- 
pèces qui ont l'externe de ces crochets à loutes les pattes fortement 
denté à sa base chez les femelles, plus faiblement chez les mâles (2). 

Le genre Ancysrnonyema de M. Mærkel n’en diffère qu'en ce que, 
dans le premier de ces sexés, celle dént est très-forte el spiniforme (5). 

Longtemps auparavant, Eschscholtz avait séparé, sous le nom de 
Ruaconycua, les espèces dont tous les crochets sont appendiculés et 
paraissent comme fendus à leur extrémité (4). 

Les Tecernonus sont répandus sur toute la surface du globe, mais 
plus nombreux dans les régions froides et tempérées de l'hémisphère 
boréal que partout ailleurs. On en à décrit déjà plus de 230 espèces, mais 
avec d'assez nombreux doubles emplois (5). ‘ 


(1) Proceed. of the Acad. of Philad. V, p. 340. M. Le Conte partage le genre 
en trois sections : 1° crochets externes des tarses postérieurs dentés à leur 
base : C. rotundicollis, bilineata Say, etc. Cette division qui, d’après cela, est 
privée de dents au crochet externe des tarses antérieurs, ne parait pas avoir de 
représentants en Europe; 2° crochets simples à tous les tarses : T'. brevicollis, 
undulatus Lec.; 30 tous les crochets des tarses dentés, le plus souvent presque 
fendus. Elle correspond au genre Ruagonyema d’Eschscholtz. 


(2) Types : Canthar. obscura, lateralis, fusca, livida Linné; C. tristis, dis- 
par, pellucida, nigricans, rufa Fab.; Teleph. thoracicus Oliv.; C. pilosa, as- 
Similis Payk.; C. clypeata (nivea Panzer), etc.; tous d’Eur 4 

(3) M. Mærkel n’y rapporte que les Canthar. ubdomi lab., violacea 
Payk. et une nouvelle espèce de la Corinthie; Tel. consobrinus Mærk, loc. cit. 
Suivant lui, la €, occipitalis de M. Rosenhauer (Beitr. z. Insektenf. Europ. I, 
p. 18) doit être rapportée à l’une ou à l'autre des deux premières de ces 


espèces. | RP EU ’ 
(4) Les té sont : Canthar. testacea, atra Linné; C. melanura, pallida 
(pallipes F.) Fab.; Tel. fuscicornis Oliv. (C: | Panz.), C. paludosa 


Fallén, etc.; d'Europe. és 
(5) Aux espèces mentionnées d 
péennes : Canth. analis, hœmorrhoïidalis; rufi 
1, p. 295 sq.— C. lapponica, Gyllenh. ns. d, p. XV. —C. rus- 
lica (T. fuseus O1.), elongata, paludosa, fla iturata; Fallén, Mon. 
Canthar. p. 9 sq. — C. discoidea, Ahrens, Nova Act, Halens IL, 2, p. 12, f. 26: 
ec. annulata, Mannerh. in Hümmel, Essais entom. IV, p. 28. — Tel 
CUS, fulvipennis, ovalis, nivalis, Germar, Ins. Spec. nov. p. 68. — 2 
Curtis, Brit. Entom. pl. 215, — T. affinis, ater (nec Linné), flavilabn 
Fallén), marginatus, ochropus, cantianus, confinis, Steph. I. of Brit. Eutom. 
LE, p. 294; nigrifrons, maculicollis, griseipennis, V, p. A5. — T. œfhiops 


lentes, aj.: Esp. euro- 


, pulicaria, Fab. Syst. El. 


TÉLÉPHORIDES. 355 


DYSMORPHOCERUS. 
SoLier in Gay, Hist. d, Chile; Zool. IV, p. 451. 


Mâle : Menton carré, largement, mais faiblement échancré sur ses 
côtés et en avant, — Languelte saïllante, carrée, entière. — Dernier ar- 
ticle des palpes Jabiaux triangulaire; celui des maxillaires en fer, de 


{paludosa? Gylenh.), wnicolor (pilosa? Payk.) Curtis, Ann. and Mag. of nat. 
Hist. V, p. 279.— C. nigriceps, Wattl, Isis. 1838, p. 270. — C. prœcoæ, Géné, 
Ins. Sardin. fase. I, p.18, pl. 1, £. 9; Genei, inculla, chlorotica, fasc. IL, p. 15, 
pl. 1, f. 9-11. — Rhagon. fugax, C. Schœnherri, figurata, Mannerh. Bull. 
Moscou, 1843, p. 89. — C. melanoceros (barbara? Fab.), denticollis, Schum- 
mel, Arbeit. d. Schlesisch. Gesellsch. 1843, p. 193.— €. rufotestacea, Letzner, 
ibid. 1844, p. 72; sudelica, rufescens, 1846, p. 75. — C. nigripes, W. Red- 
tenb. Quæd. Gen. et Spec. Arch. Austr, p. 13. — C. hospes, pagana, Rosenh, 
Beitr. z. Insektenf. Europ. p. 17. — Rhag. atricapilla, Kiesenwet, Stettin. 
Entom. Zeit. 1850, p. 244. — T. xanfholoma, albomarginatus, fibulatus, li- 
neatus, brevicornis, ustulatus, prolitus, sulcifrons, fissicollis, Rhag. puncti- 
pennis, boops, Redtenbacheri (nivalis Redt.), planicollis, concolor, Mærkelit, 
maculicollis, quadricollis, morio, Kiesenwet. et Mærkel, Ann. d. 1. Soc. entom. 
1851, p. 590. — C. cordicollis, semiflava, viduata, Küster, Die Kæfer Europ. 
XVI, 61, 69, 71. 

Esp. de l’Europe or. et de l’Asie occ. : C. oculata, translucida, Steven, Bull. 
Moscou, éd. Lequien, p. 172; Russie mér, — Q. rugicollis, æantholoma, Ge- 
bler, ibid. p.252; Russie mér. — C.rufimana, fœtida, pygmea, vitticollis, M6- 
nétr. Catal. rais. p. 161; Russie mér. — C. signata, brevipennis, funesta, 
Pulchra, cyanipennis, terminata, unicolor, Falderm. Faun. entom. Transc. E, 
p. 186; Russie mér, — T. discicollis, nigritarsis, libialis, sulcicollis, bicolor, 
decolorans, ephippiger, femoralis, Brullé, Expéd. d. Morée; Entom. p. 144, 
pl. 36; Grèce. — C. melanoscelis, Kolenati, Melet. entom. V, p: ; Russie 
mér. — f, fuscipes, Lucas, Revue et Mag. d. Zool. 1853, p. 569; Candie. — 
T. apicalis, melaspis, Ghevrol. ibid. 1854, p. 399; Syrie. — T. nigritarsis, 
Muls. et Wachanr, Mém. d. l'Acad. d. Lyon; Sc. Nouv. Sér. IT, p. 3; Turquie 
d'Asie. 

Esp. de la Sibérie : C.. Bylonii, Mannerh. Bull. Moscou, 1849, I, p. 231. — 
C. daurica, Mannerh. ibid. 1852, II, p. 294. 

Esp. du continent et des archipels indiens et de Chine : C, lugubris, Am- 
“boine; flavicollis, Sumatra; flavipes, Chine; melanocephala, Bengale; dimi- 
diata, Ceylan; Fab. Syst. El. I, p.297 sq.— C. basilanis, Wiedem. Zool. Magaz. 
IL, 1, p, 70; Java. — C. nepalensis, Hope in Gray, Zool. Miscell. 1, p. 28; Né- 
paul. — T. prœustus, Nouv. Guinée; acutipennis, ile Bourou ; Schœfferi, Nouv. 
Irlande ; Guérin-Ménev. Voy. d. 1. Coq.; Entom, p. 76.— C. cœruleomaculata, 
Kollar u. L. Redtenb. in Hügels Kaschmir, IV, 2, p. 509, pl. 23, f. 8; Cache- 
mire, — 7, insularis, Bornéo; flavifemoralis, Mindanao; Blanch. Voy. au 
Pôle Sud; Entom. p. 66, pl. 5, £. 2, 3. 


Esp. de l'Australie et de la Polynésie : T. pulchellus, Mac-Leay in King's 
Survey of the coasts of Austral. Il; Append.p. 442. — C. australis, vaniko- 


Se PLU PS TE 


356 MALACODERMES, 


hache allongé, — Mandibules arquées, bifides à leur extrémité. — Tête 
assez courte, dégagée, un peu rétrécie en arrière ; épistome arrondi en 
avant. — Yeux petits, arrondis, assez saillants, — Antennes assez lon- 
gués, de onze articles : À robuste, assez long, subpyriforme, 2-5 trans- 
versaux, très-serrés, à peine distinots, s’élargissant graduellement et for- 
mant par leur réunion un cône renversé plus épais que le 19° article, 


rensis, Boisduv. Faune de l'Océan. IE, p. 133. — T. tricolor, pictus, Casteln., 
Hist. d. Col. I, p.275. — C. nobilitata, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 146: 


Esp. africaines : C. viridescens, Cap; C. barbara, Algérie; Fab. Syst. EL.I, 
p. 295. — C. picta, Wiedem. in Germar, Mag. IV, p. 126; Cap. — C. co- 
lona, Erichs. in Wagners Algier. I, p. 169. — T. soutellaris, mauritanicus, 
fossulatus, geniculatus, Lucas, Explor. d. l’Algér. Entom. p. 186. — T. deus- 
us, Reiche in Galin. Voy. en Abyssin. Zool. p. 247, pl. 17,f 6.— C. emar- 
ginata, apicalis, witticollis, caffra, verticalis, cir cumdata, nigrina, Bohem, 
Ans. Calfrar. 1, p. 451; Natal. 

Esp, de l’Amér. du Nord : C. carolina, vittata, Fab. Syst. EL I, p.296; Etats- 
Unis. — C. angulata, framini (Tel. nigrilus, Le Conte in Agass. Lake Super. 
p. 229; Malthacus mandibularis, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 248), bilineata, 
Say, Journ. of the Acad. of Philad. II, p. 180 sq. — C. rotundicollis, ligata, 
jactata (T. nigriceps, Lec. loc. cit.), Say, ibid. V, p. 165 sq. — C. invalida, 
Say, Boston Journ. of nat. Hist. 1, p. 158. — T. luteicollis, Germar, Ins. Spec. 
nov. p. 70,— T, Curlisii, Westwoodii, Samouellii, Kirby, Faun. Bor.-Amer. 
p. 246. — T. tibialis, consors, lautus, grandicollis, de Californie; fidelis, du 
Nouv. Mexique; collaris, du Missouri; divisus, de Californie; impressus, lu- 
berculatus, brevicollis, undulatus, Sayi, cruralis, marginellus, excavatus, 
imbecillis, longulus, pusillus, vilis, des Etats-Unis atlantiques; J. L. Le Conte, 
Proceed. of the Acad. of Philad. V, p. 340, — T. rectus, Melsheim. ibid. H, 
p. 305. — T. tripartitus, Chevrol. Col. d. Mexiq. Cent, Il, fasc. 5; Mexique. 
— C. cembricola, Eschsch. Entomogr. éd. Lequien, p. 63; Amér. russe. — 
Rhag. sericata, binodula, Mannerh. Bull. Mosc, 1846, n° 2, p. 911; Sitkha. — 
Rhag- anthracina, Mannerh. ibid. 1853, n° 3, p. 233; Amér, russe. 


Esp des Antilles et de l’Amér. du Sud : C. limbata, Jamaïque; smaragdula, 
nigripennis, Brésil; Fab. Syst. EL, I, p, 296.—T. sinuatus, Brésil; nigricornis, 
Buenos-Ayres; Germar, Ins. Spec. nov. p. 67. — C. transversa, Eschsch. 
Entomogr. éd. Lequien, p. 62; Brésil. — T. cyanomelas, Perty, Del. Anim. art. 
Brasil. p. 28, pl. 6,f. 11.—T. adustus, interruptus, cinctus,marginicollis, chaly- 
bœus, terminalis, marginipennis, rubrosignatus, Gaudichaudii, Casteln. Hist. 
nat. d. Col. 1, p. 271; Brésil; quelques-uns sont probablement des CnauL10- 
GNATHUS. — T. chilonsle; dilaticornis, du Chili; #ransversalis, du Brésil; Gué- 
rin-Ménev. Voy. d, 1: Coq.; Entom. p. 76. — T!. luteus, flaviventris, du Bré- 
sil; ruficeps, janthinipennis, de Bolivia; denticornis, de Montevideo; Blanch. 
in d’Orb. Voy.; Entom. p. 105, — T. magellanicus, Le Guillou, Revue Zool. 
1844, p. 223. — C. himaculivollis, marginicollis, abdominalis, variabilis, ni- 
gripennis, pyrocéphala, crassicornis, nodicornis, collaris, longicornis, seutel- 
laris, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 434; Chili. — ©. macroplera, 
hyacinthina, curtula, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 83; Pérou. 

Pour des détails sur les espèces de la collection de Fabricius, voy. Sulfrian, 
Stettin. entom. Zeit. 1856, p. 248. 


TÉLÉPHORIDES, 357 


6 aussi long que ce cône, plus large, difforme, excavé au côté externe, 
7-11 allongés, subégaux et graduellement atténués, — Prothorax trans- 
versal, arrondi sur les côlés, y compris ses angles. — Elytres molles, 
allongées, parallèles, planes. — Pattes médiocres; tarses un peu plus 


courts que les jambes, à articles 1-3 décroissant graduellement, 4 bilobé; 
crochets médiocres, simples, S 


Femelle : Elle ne “ce + que par ses antennes à articles 4 


moins gros que chez ce , 2-5 très-dislincts, courts, en cône ren- 
versé et grossissant graduellément, 6 cylindrique, un peu plus court et 
plus robuste que les suivants; ceux-ci sont comme chez le mâle. 


Solier s’est mépris complètement sur la place de ce genre remar- 
quable en le placant parmi les Lampyrides, avec lesquels il n'a rien de 
commun. L'espèce unique (1) qui le compose a complètement le facies 
et les caractères des Teceemonus, sauf pour les antennes qui sont des 
plus singulières, surtout chez les mâles. Cet insecte est de taille moyenne 


et tout noir, avec deux grandes taches d'un blanc jaunâtre sur le pro- 
thorax. 


SILIS. 
(Mecene) Latr, Réagianim. éd. 2, IV, p. 471 (2). 


Dernier article des palpes médiocrement ou à peine sécuriforme. — 
Deux lobes aux mächoires : l'interne très-petit. — Mandibules grêles, 
très aiguës, parfois (nétidula) munies, vers leur milieu, d’une petite 
échancrure. — Tête enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux, rétré- 
cie en arrière; épistome très-court. — Yeux médiocres, arrondis, assez 
saillants: — Antennes de longueur et de forme variables, faiblement ou 
fortement dentées, ou filiformes: leur 2° article beaucoup plus petit que 
le 3°, souvent très-court. — Prothorax de forme très-variable, diverse- 
ment denté ou échancré sur les côtés, surtout au voisinage des angles 
postérieurs, en général muni sous ces derniers, chez les mâles, d'un ap- 
pendice corné; celui des femelles inerme ou faiblement sinué.—Elytres 
molles, allongées, recouvrant en entier l'abdomen. — Paltes grêles ; 
larses plus courts que les jambes, leur dernier article bilobé ; crochets 
Simples ou légèrement dilatés à leur base. 


(1) D. Blanchardii, Sol. loc. cit, Col. pl. 11, f. 4; cette figure ne donne 
qu'une idée trè8-fausse de l’insecte dont les élytres, étant molles, sont sujettes 
à. 50 déformer comme celles des Teueruonus. C’est d’après un exemplaire où 
elles étaient telles que Solier a fait cette figure. Celle (4) qui représente une 
antenne äu mâle grossie n’est pas plus satisfaisante. 

(2) On attribue assez volontiers à Toussaint-Charpentier l'exposition des ca 
Tactères de ce genre, qui a été mentionné, pour Ja première fois, en 1821, par 
Dejean dans son Catalogue éd. I, p. 37; mais à tort; l’auteur allemand en a 
seulement décrit deux espèces citées plus bas. 


358 MALACODERMES. 


Le caractère distinctif de ce genre réside essentiellement dans la 
forme du prothorax chez les mâles (1); les femelles, chez qui celte partie 
du corps est simple ou ne présente qu'un faible vestige de ce qui existé 
chez ces derniers, sont de véritables Tecepnonus. Parmi celles actuel- 
lement connues, une seule (nitidula) se distingue en outre de son mâle 
par sa forme beaucoup plus courte, son système de coloration différent 
et l'atrophie de ses ailes inférieures (2). Maïs, en général, à part le pro- 
thorax, les deux sexes ne paraissent passdifférer l'un de l’autre. Quant 
aux antennes de ces insectes, ce n’est qu'exceplionnellement qu'elles 
sont fortement dentées en scie (3) ; le plus souvent elles le sont à peine 
ou simplement filiformes. 

Sauf quelques espèces exotiques, qui sont aussi grandes que les Te- 
LEPnonus de moyenne taille, les Sicis sont généralement assez petites. 
A en juger par les collections, qui en contiennent plus d’une trentaine, 
il yen a dans la plupart des régions du globe; mais toutes les espèces 
décrites jusqu'ici appartiennent à l'Europe et aux deux Amériques (4). 


(1) 1 faudra dès-lors y rapporter quelques TELEPHORUS des auteurs, tels que, 
par exemple, les Cantharis madagascariensis et senegalensis de Dejean, Cat. 
éd. 3, p. 119 sq. - 


(2) Voyez sur cet insecte qui passe pourdässez rare, une notice intéressante 
du docteur Schmidt dans la Stettin. entom. Zeit. 1830, p. 130. Il vit exclusi- 
vement sur le myrtille ét paraît de la fin de mai au 10 juin. Les femelles, qui 
sont aptères, ne peuvent que grimper lentement sur cet arbrisseau, tandis que 
les mâles, qui sont six fois plus nombreux, s’y abattent bn grand nombre pour 
s’accoupler avec elles. : 


(3) Je ne connais que la bidentata de l'Amérique du Nord qui soit dans ce 
cas. Il existe dans les collections une espèce inédite (S. pectinicornis Guérin- 
Ménev.) du Bengale chez laquelle ces organes sont fortement flabellés. 


(4) Esp. européennes : Canth. ruficollis, nitidula Q; (7 Sil. spinicollis, 
Touss.-Charpent. Horæ entom. p. 194; Telephor. eæcisus, Germar, Ins. Spec. 
nov. p. 71), Fab. Syst. El. I, p:. 299, 303. — Canth. torquata, Gyllenh. Ins, 
Suec. IV, p. 340. — S, rubricollis, Touss.-Charpent. loc. cit., p. 195, pl. 6, 
f. 7. — Esp. de la Sibérie : S. sexdentata, Mannerh. Bull. Mose. 1852, U, 
p. 295. — Esp. de l'Amér. du Nord: $. pallida, Mannerh. Bull. Mosc. 1843, 
p. 246; Sitkha. — Canth. bidentata, Say, Journ. of the Acad. of Philad. V, 
p. 169 (Si. lepida Dej.). — S. longicornis, difficilis, 3. L. Le Conte in Agass. 
Lake Super. p. 230. — S. pallens, J. L. Le Conte, Procced. of the Acad. of 
Philad. V, p. 399. — Esp. de l'Amér. du Sud : S.marginalis, Guérin-Ménev. 
Voy. d. 1, Coq.; Entom. p. 77; Brésil mér. — $.plana, armaicollis, simplici- 
éollis, de Bolivia; pallens, l@ta, amœna, du Brésil; Blanch. in d'Orb: Voy:; 
Entom. p.107.—S$. tricolor, Guérin-Ménev. Icon. d. Règn. anim. p. A7, pl: 14, 
1. 10; Brésil. — La Canthar. incisa de Wiedemann (Zogl. Magaz. I, 1, P: 71); 
espèce du Cap, appartient probablement aussi au genre. 


TÉLÉPHORIDES. 359 


POLEMIUS. 
J. L, Le Core, Proceed. of the Acad. of Philad. V, p. 338. 


Dernier article des palpes triangulaire. — Antennes comprimées, en 
scie ; leur 2e article très-pelit, le 3° pas plus court que les suivants, — 
Bords latéraux du prothorax incisés dans leur milieu. — Crochets des 
tarses simples ; les externes des postérieurs dilatés à leur base, 


Je n'ai vu aucune des espèces de l'Amérique du Nord (1) sur les- 
quelles ce genre a été élabli; mais j'en connais une demi-douzaine 
d'autres inédites, originaires de la Colombie, et qu’on peut y faire en- 
trer en modifiant un peu ses caractères. Au premier coup-d’œil, toutes 

essemblent étonnamment à des Lwcus sous tous les rapports. La plu- 
part ont le prothorax incisé latéralement, mais chez quelques-unes on 
pe voit aucune trace de ce caractère. Chez aucune les crochets des tarses 
ne sont faits comme le porte la formule qui précède ; ils sont dentés à 
leur base à toutes les pattes. Si ces insectes ne peuvent rentrer dans le 
genre, ils doivent du moins en former un tout à côté, 


PACHYMESIA. 


Wesrw. in Guérnn-Ménev. con. d. Anim. artic. fase. 8, no 35, 


Menton et languelte arrondis en avant, — Deux lobes aux mâchoires, 
lamelliformes, courts et ciliés.— Dernier article des palpes sécuriforme, 
surtout celui des maxillaires. — Mandibules grêles, arquées et aiguës. 
— Tête pelite, un peu penchée, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux 
yeux ; épistome saillant dans son milieu et légèrement échancré.— An- 
tennes un peu moins longues que le corps, fusiformes, de onze articles : 
2-3 plus courts que 4, subégaux, 4-8 plus gros et plus longs qu'eux, 
9-11 grêles et filformes. — Prothorax transversal, arrondi en avant, 
profondément incisé sur les côtés dans son milieu, avec une échancrure 
plus petite aux angles postérieurs, — Ecusson arrondi. — Elytres allon- 
gées, subparallèles, tronquées au bout, avec une petite épine à l'angle 
sutural, — Pattes médiocres ; tarses plus courts que les jambes, à arti- 
cles 1-3 subégaux, légèrement cordiformes, # plus court, de même forme, 
excavé en dessus et arrondi à son extrémité, 5 presque aussilong que les 
précédents réunis; crochets simples.— Corps allongé, assez épais et mou. 


Genre manifestement voisin des Siuis, comme le dit M. Westwood, et 
qui n'en diffère essentiellement qûe par la structure de ses antennes et 


(1) Canthar. laticornis, Say, Journ, of the Acad. of Philad, Y, p. 168 (Te- 
lephor. dubius, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad, Il, p. 304). — 


P. limbatus, inoÿus, 3. L. Le Conte, loc. cit, Tous des parties atlantiques des 
Etats-Unis. 


360 MALACODERMES. 


de ses tarses. Il a pour type un petit insecte (P. éncisa) du Brésil, d'un 
rouge fauve, avec les élytres jaunes et les antennes noires dans leur 
moitié terminale. 


OONTELUS. 
Sozter in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 428. 


Dernier article des palpes labiaux brièvement, celui des maxillaires 
longuement ovalaire et acaminé.— Mandibules arquées, aiguës, munies 
d’une dent triangulaire avant leur milieu.— Tête engagée presque jus- 
qu'aux yeux, rétrécie en arrière, terminée par un très-court museau.— 
Yeux médiocres, arrondis, assez saillants. —Antennes longues, filiformes, 
de onze articles : le 2e beaucoup plus court que les suivants, ceux-ci 
subégaux. — Prothorax fortement transversal, avec ses angles, surtout 
les postérieurs, arrondis.— Elytres allongées, parallèles.—Pattes grêles; 
tarses beaucoup plus courts que les jambes, quoique assez longs ; à ar- 
ticles 1 long, 2-3 plus courts, 4 bilobé; crochets simples. 


Ce genre ne comprend que deux très -pelites espèces (1) du Chili, 
mais très-distinctes par la structure de leurs palpes et celle des mandi- 
bules (2). L'une d'elles (rugosipennis) a les élytres finement rugueuses ; 
chez l’autre(reticulatus) leur sculpture ressemble à celle de beaucoup 
de Lycides de petite taille, c’est-à-dire qu’elles sont comme gauffréess 
Malgré cela, elles sont réellement congénères. Ces insectes ont le même 
système de coloration que la plupart des Tezepnonus. 


ELATTODERES. 
BLancu. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 71. 


Palpes médiocres ; leur dernier article ovalaire et obtus au bout. — 
Mandibules très-petites, arquées et aiguës. — Tête très-petite et extré- 
mement courte. — Antennes de la longweur des deux tiers du corps, 
filiformes; leur er article renflé en massue, le 2° très-court, les suivants 
allongés, subégaux, sauf le dernier, qui est extrêmement petit et en forme 
de bouton pointu.— Prothorax très-petit, plus étroit que la tête, trans- 
versal, avec ses bords latéraux arrondis et formant un petit angle ren- 
trant près du bord postérieur.— Ecusson étroit, allongé. — Elytres une 
fois plus larges que le prothorax, parallèles et arrondies au bout.—Pattes 


(1) O.reticulatus, rugosipennis, Soliéf, loc. cit,; le premier est figuré pl. 9, 
f.6ah. 

(2) Elles ne le seraient-pas moins par celle de leurs mâchoires, si la figure 
que donne Solier (loc. cit. f. 6d) de l’une de celle du reticulatus était exacte. 
Ces organes ressembleraient complètement aux mâchoires des Carabiques en 
général, ce qui n’est nullement admissible parmi les Malacodermes. 


TÉLÉPHORIDES. 361 


grêles, médiocrement allongées ; 4er article des tarses presque aussi long 
que les quatre autres réunis; le 3° et le 4° extrêmement courts et 
échancrés. 


J'emprunte ces caractères à M. Blanchard, qui a établi ce genre sur 
un petit insecte (1) du Détroit de Magellan, que je n'ai pas vu. C’est en- 
core une forme voisine des Suis, mais bien distincte par la structure des 
palpes, du dernier article des antennes et des deux pénullièmes articles 
des tarses. D'un autre côté, cet insecte se rapproche des OonreLus de 
Solier par la sculpture deses élytres, qui ressemble complètement à elle 
des Lycides du genre Enos. Il est brunâtre, avec le prothorax d'un 
rouge fauve ei orné de trois laches noires. 


ICHTHYURUS. 


Wesrw. The Cabin. of or. Entom. p. 83. 


Palpes robustes ; leur dernier article aussi grand que les précédents 
réunis, en fer de hache fortement transversal et inséré sur le pénultième 
article par une de ses extrémités. —Mandibules gréles, arquées, aiguës, 
bidentées au côté interne. — Tête courte, rétrécie en arrière; front 
vertical; épistome largement arrondi. — Yeux grands, transversaux, 
médiocrement saillants. — Antennes insérées tout près de leur bord in- 
terne, assez longues, sétacées, de onze articles : { le plus grand de tous, 
en cône arqué, 2 très-court, 3-41 allongés, subégaux.—Prothorax trans- 
versal, fortement arrondi en avant et sur les côtés; ceux-ci verticaux, 
embrassant les parapleures avec une carène limitant ce repli. — Ecus- 
son assez grand, en triangle allongé et tronqué au bout. — Elÿtres re- 
couvrant à peine la base de l'abdomen, isolément rétrécies et arrondies 
à leur extrémité. — Pattes longues, surtout les postérieures ; tarses 
beaucoup plus courts que les jambes, à articles 1 assez long, 2 plus 
court, 3 très-pelit, 4 bilobé, 5 assez court; crochets verticaux, très-for- 
lement appendiculés (2).— Dernier segment ventral ampullacé ; le der- 
nier des dorsaux grand, avec ses angles prolongés en deux fortes sail- 
lies coniques dans les deux sexes. 


Les mâles diffèrent des femelles par leurs pattes intermédiaires, dont 
les cuisses sont plus ou moins bizarrement difformes et les tibias rac- 
courcis ; celles des femelles ne présentent rien de particulier. 

Avec ce genre commence une suite d'espèces Loutes voisines des an- 
ciens Macrenus de Latreille, et qui, ainsi que l’a dit M. Kiesenwetter, 


(1) E. maculicollis, loc. cit.; (Silis mac. sur la pl. 5, £. 8). 


@) M. Westwood se tait sur ces organes, et M. de Motschoulsky (Etud. en- 
tem. Ann. , p. 14) les indique comme étant simples. Peut-être varient-ils se- 
lon les sexes ou selon les espèces. 


362 MALACODERMES. 


auteur d'un bon travail sur ces insectes (1), sont des Teléphorides dégra- 
dés, sans présenter aucun caractère qui autorise à en faire un groupe à part, 

Les Icnrayunus sont les plus grands de ces insectes, et leur système 
de coloration se réduit au jaune et au noir diversement combinés selon 
les espèces. M. Westwood en décrit quatre (2) des Indes orientales et 
de la côte occidentale d'Afrique. Toutes sont fort rares dans les collec- 
tions; je n’en ai vu aucune, et la formule générique qui précède a êté 
rédigée, en partie d'après la femelle d’une cinquième espèce originaire 


de Singapore, en partie d'après le texte du savant entomologiste an- 
glais. , É 


LOBETUS. 


Kisenwer. Linnæa entom. VII, p. 244 (3). 


Mâle : Dernier article des palpes labiaux triangulaire, celui des ma- 
zillaires en fer de hache parabolique. — Mandibules grêles, arquées, 
aiguës et inermes en dedans. — Tête débordant le prothorax, fortement 
rétrécie en arrière, concave sur le front et terminée par un très-court 
museau : épistome rétréci et échancré dans son milieu. —Yeux subova- 
laires, assez saillants. — Antennes de la longueur du corps, de onze ar- 
ticles : 4 grand, arqué, renflé et comme vésiculeux à son extrémité, 2-3 
cylindriques, subégaux, 4-8 plus longs, de même forme, 9-11 plus grands 
et difformes. — Prothorax en carré allongé, arrondi à sa base. — Elytres 
recouvrant le tiers de l’arrière-tronc, obliquement tronquées au côté in- 
terne dans leur moitié postérieure. — Pattes grêles, les postérieures 
très-longues ; tarses plus courts que les jambes, à articles 4 très-allongé, 
2 moitié moins long, 3 très-court, 4 fortement bilobé, 5 médiocre; cro- 
chets simples. — Corps linéaire, allongé. 

Femelle : M. Kiesenwelter ne l'a pas connue, Elle ne diffère du mâle 
que par ses antennes de la longueur seulement des deux tiers du corps, 
complètement fliformes, et ses paltes postérieures d'un quart environ 
Plus courtes. 


Le type du genre (4) est originaire de Colombie, aux environs de Ca- 
raccas, où il se trouve dans les endroits marécageux, sur les feuilles d'une 
espèce d'Arum. C'est un insecte de taille supérieure aux plus grands 
Macrenus d'Europe, jaune, avec la tête, les antennes en partie, les 
élytres, les jambes et les tarses, noirs. 


(1) «Beitræge zu einer Monographie des Malthinen.» Linnæa entom. VII, 
p. 239. 


{2) I. lateralis, de Java; costalis, basalis, de Moulmein; discoidalis, de 
Sierra-Leone ; les deux premiers sont figurés pl. 41, f. 2, 3. 


(3) Le genre figure dans quelques collections de Paris sous le nom de STREP- 
moroMA, que lui à imposé M. Guérin-Méneville et qui n’a jamais été. publié 


(4) L. torticollis, Kiesenwet. loc. cit. p. 245, pl. 4, f. 1 qd. 


TÉLÉPHORIDES, 363 


TRYPHERUS. 
J. L. Le Conre, Proceed. of the Acad. of Philad. V, p. 346 (1). 


Dernier article des palpes sécuriforme.—Mandibules simples, arquées 
et aiguës. — Tête assez fortement rétrécie en arrière, concave sur le 
vertex et le haut du front, celui-ci vertical ; épistome très-court, large- 
ment arrondi.—Yeux gros, arrondis et saillants. —Antennes médiocres, 
insérées près du bord interne des yeux, assez robustes, à articles 1 mé- 
diocrement gros, en cône allongé et arqué, 2 aussi long que les suivants; 
ceux-ci subégaux.— Prothorax fortement transversal, arrondi de toutes 
parts, avec ses côtés tombants, — Elytres courtes, plus longues que lar- 
ges chez les mâles, transversales chez les femelles, légèrement déhis- 
cenies et largement arrondies à leur extrémité. — Pattes grêles; tarses 
beaucoup plus courts que les jambes, à articles 1 allongé, 2 de moitié 
plus court, 3 très-petit, Æ profondément bilobé ; erochets fortement dila- 
tés et contigus à leur base (2); la dilatation arrondie. 


Ce genre, qui a en commun avec les Lorerus des palpes à dernier 
article sécuriforme, s’en distingue essentiellement par les antennes et 
les crochets des tarses. Il ne comprend qu'une espèce (5) commune dâns 
la plus grande partie des Etats-Unis, plus large que la plupart des Maz- 
THINUS, par suile de forme plus robuste, et agréablement variée de jaune 
et de brunâtre. 


TYTTHONYX. 
J. L. Le Cowre, Proceed. of the Acad. of Philad: N, p. 347. 


Dernier article des palpes brièvement ovalaire et aigu au bout. — 
Mandibules simples et aiguës. — Tête courte, enfoncée dans le protho- 
rax presque jusqu'aux yeux, convexe sur de vertex; front subyvertical ; 
épistome largement arrondi. —Yeux assez petits, arrondis et médiocre- 
ments saillants. — Antennes médiocres, assez larges et dentées en scie 
à partir du 3° article, le 2 très-court, obconique, le 4er médiocre, en 
cône renversé. — Prothorax fortement transversal, tronqué en avant, 
droit sur les côtés, légèrement arrondi à sa base. — Elytres recouvrant 
à moitié l'abdomen, rétrécies et déhiscentes dans leur moitié postérieure, 
arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres; tarses plus courts que 


(1) Syn. Lvcerus, Kiesenwet. Linnæa entom: VIE, p. 246. — MoLoncnus, Say 
in Longs Exped. Hi, p. 192. — Maurumus Germar, Say. 

(2) Suivant M. Le Conte, ces organes seraient simples, et il existerait entre 
eux un onychium large et arrondi, Je les vois tels que je l'indique, en quoi je 
Suis d'accord aveo M. Kiesenwetter. ; 

(3) Malthin. latipennis, Germar, Yns. Spec. nov. p. 72 (Ho?. marginalis, Say, 
loc. cit.; Malthin. id. Say, Boston Journ. of nat. Hist. 1, p. 160). 


364 MALACODERMES. 


les jambes, assez robustes, à articles 1 allongé, 2-4 courts, celui-ci bi- 
lobé, 5 court; crochets petits, entiers. 


Genre très-tranché et ne comprenant que le Lampyris erythroce- 
phala de Fabricius (1), insecte des parties moyennes et australes des 
Etats-Unis, d'un noir profond et mat, avec la partie postérieure de la 
tête et l’épistome, d’un beau jaune. 


MOLYCHNUS. 
DE Morson. Etud. entom. Ann. I, p. 5. 


Dernier article des palpes renflé, un peu recourbé et acuminé. — 
Tête à peine élargie en avant, — Yeux peu saillants. — Antennes à ar- 
ticles aplatis comme chez les Lycus : 1 plus grêle et plus long que 3, 
2 très-court, transversal, 3 aussi long que large, 4 presque deux fois 
Plus long que 3, mais de la même largeur ; les suivants de la longueur 
du +, s’amincissant vers l'extrémité.— Prothorax en carré transversal, 
faiblement élargi en arrière. — Ecusson triangulaire. — Elytres de la 
longueur du corps. — 4er article des tarses allongé. 


Malgré ce qui manque à cette formule, que je reproduis textuelle- 
ment, elle suffit pour faire voir que par la forme de la tête et des an- 
tennes ce genre doit être placé à côté des Tyrrmonyx. Il ne comprend 
qu'une espèce de Colombie (M. collaris), de la taille du Matthinus biqut» 
tulus d'Europe, mais dont le prothorax est plus large, et dont les ély- 
tres sont rugueuses et coriaces. Il est noirâtre, avec les deux derniers 
articles des antennes, le prothorax et les pattes plus ou moins leslacés 
et le dernier segment abdominal d'un jaune soufre. 


MALTHINUS. 
Lan. Generz Crust. et Ins. 1, p. 261 (2). 


Dernier article des palpes plus long que le précédent, ovalaire et 
acuminëé au bout. —Mandibules assez robustes, munies d'une forte dent 
près de leur extrémité. — Tête large, rhomboïdale, fortement rétrécie 
en arrière ; front plan, épistome largement arrondi ou obtusément an- 
guleux en avant. — Yeux médiocres, arrondis et assez saillants. — An- 
tennes insérées sur le front, à quelque distance des yeux, longues, gré- 
les, souvent subsétacées, à articles 1 long et renflé à son extrémité, 
2-3 plus courts que les suivants, subégaux. — Prothorax de forme varia- 
ble, en général plus bng que large, toujours notablement plus étroit que 
la tête. — Ecusson triangulaire, fortement tronqué en arrière. — Elytres 


(1) Syst. El. IL, p. 105 (Malthin. serraticornis, Melsheim. Proceed: of the 
Acad. of Philad. If, p. 305). 


(2) Syn. Teueruonus Oliv. — Canruans Linné, Fab., Payk,, Gyllenh., etc. 


TÉLÉPHORIDES. 365 


le plus souvent pas beaucoup plus courtes que l'abdomen, déhiscentes à 
leur extrémité. — Pattes grêles ; tarses plus courts que les jambes, à 
articles { long, 2 de moitié plus court, 3 petit, 4 bilobé; crochets assez 
longs, simples. — Corps linéaire, mou. 


Ainsi restreint, ce genre ne comprend plus que des espèces en géné- 
ral plus grandes que les Mazrnopes qui suivent et qui, en Europe du 
moins, sont un peu plus rares, tout en ayant les mêmes habitudes. 
Quelques-unes (seriepunctatus, fasciatus, elc.) ont la ponctuation de 
leurs élytres distinctement disposée en stries; dans le plus grand nom- 


bre elle est confuse. Celles décrites actuellement sont propres à l'Eu- 


rope, à l'Asie occidentale et à l'Amérique du Nord (1). 


MALTHODES. 
Kiesenwer. Linnæa entom. NII, p. 265 (2). 


Ce genre ne diffère des Mazranos que par les particularités sui- 
yvantes : 


Mandibules inermes. — Tête plus petite, moins large, légèrement et 
régulièrement convexe, en général médiocrement rétrécie en arrière. — 
Yeux plus gros et plus saillants. — Antennes insérées près du bord in 
terne des yeux; leur 2 article de longueur variable. — Elytres plus 
courtes, ne recouvrant guère que les deux tiers de l'abdomen (3). 


(1) M. Kiesenwetter (loc. cit. p. 250) en mentionne 14, dont la première 
(conspicuus, de la Mésopotamie), ayant l’article terminal des palpes surmonté 
d’un petit appendice, et les crochets des tarses dentés à leur base, doit, comme 
i le pense, former un genre à part. Les autres sont : M. seriepunctatus K., de 
la France mér.; fasciatus O1. d'Europe; balleatus Suffr. du nord de l'Allemagne; 
glabellus K. (fasciatus? Redtenb.), de Saxe et d'Autriche; flaveolus Payk. (im- 
munis Steph.), minimus O1., flavus Latr., de toute l’Europe; aæillarisK., de 
l'Asie mineure ; bilineatus K., du midi de la France; incanus K., de Turquie; 
biguttulus Linné (collaris Latr.), d'Europe; raphidiceps K., de Turquie; serip- 
lus K., de la Catalogne. 

Aj.: Esp. d'Europe: M. crassicornis, Mæklin, Bull. Mosc. 1846, I, p. 179; Fin- 
lande, —robustus, de la Russie mér.; dubius, de Turquie ; lateralis, de Crimée û 
lituratus, de Cadix; longipennis, de Saxe; Motsch. Etud. éntom. Ann. I, p. 4.— 
Esp. de la Sibérie : M. analis, Gebler, Bull. d. l’'Acad. d. St-Pétersb. 1843, I, 
p.38. — Esp. de l'Algérie : M. longipennis, pulchellus, Lucas, Explor. d. l’AL- 
gér. Entom. p. 177. — Esp. de l’Amér. du Nord : M. eæilis, Melsheim. Proceed. 
of the Acad. of Philad. IE, p. 305. — occipitalis, difficilis, niger, transversus, 
Concavus, fragilis, fusculus, parvulus, J. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. 
Of Philad. V, p. 345. La plupart des espèces qui précèdent sont très-probable- 
ment des MALTHODES. 


(2) Syn. Harazonerus, Motsch. Etud. entom. Ann. L, p. 6. — TELePHoRus ou 
Canrnaris Auctor. 


(3) Une seule espèce de Dalmatie (sinuatocollis K.) les a aussi longues que 
le corps; mais peut-être n’appartient-elle pas au genres 
LI 


Lt di RE Un = TER 


366 MALACODERMES. 


Ces insectes sont les plus dégradés de tous les Téléphorides, sous le 
rapport de la taille et de la mollesse des téguments. La première n'excède 
pas, chez la plupart, deux lignes de long et descend parfois au-dessous ; 
les seconds offrent si peu de consistance, que la conservation de ces in- 
sectes dans les collections est assez difficile. Les derniers segments ab- 
dominaux, déjà fort remarquables dans les genres précédents, sont ici 
encore plus développés dans la plupart.des cas et affectent les formes 
les plus singulières (1). 

Ce genre est plus nombreux que les Macrmnus et habite les mêmes 
pays ; mais presque toutes celles de ses espèces qui sont décrites appar- 
tiennent à l'Europe (2). 


PODISTRA. 
DE Morscu. Bullet. d. Mosc. 1839, p. 78. 


Menton échancré, avec une dent très-faible dans l'échancrure. — 
Dernier article des palpes aussi grand que les précédents réunis, fusi- 
forme et aigu au bout. — Deux lobes aux mächoires, arqués et très- 
ciliés, l'interne plus petit. — Mandibules inermes et arquées. — Tête 
transversale, rétrécie en arrière. — Yeux ovalaires. — Antennes insé- 
rées sur le front, longues, de onze articles en scie et égaux, sauf le 20 
qui est très-court, — Elytres très-courtes, allénuées à leur base, rétré- 
cies et déhiscentes en arrière; ailes inférieures nulles. — Pattes assez 
longues, à artices 1 rhomboïdal, 2-3 triangulaires, 4 fortement cordi- 
forme, 5 gréle; crochets bifides, renflés el étranglés à leur base. — Ab- 
domen allongé, dilaté latéralement chez les femelles, 


(1) M. Kiensenwetter est entré dans de longs et intéressants détails sur ces 
segments et sur l'appareil génital externe dans les deux sexes; il a consacré 
une planche entière (loc. cit, pl. 2) à représenter leurs formes les plus sail- 
lantes. 

(2) 37 esp., non comprisle sizuatocollis, sont mentionnées par M. Kiesenwet- 
ter, savoir : M. sanguinolentus Lin. (C. minima L., Fab.; sanguinicollis Schh.; 
ruficollis Latr.), marginatus Latr. (T. biguttatus O1), helveticus K., pelluci- 
dus K., modestus K., mysticus K., trifurcatus K., lautus K., atramentarius K., 
guttifer K., alpicola K., spretus K., chelifer K., dispar Germ., flavoguttatus K. 
{minimus Steph), debilis K., bifurcatus K., maurus K., misellus K., fibu- 
latus K., profanus K,, hexacanthus K , laciniatus K., procerulus K., nigel- 
lus K., prodigiosus K., siculus K., quadrispinus K., brevicollis Payk., spatthi- 
fer K., pulicarius Redtenb, (dimidiatocollis Rosenh.), Aamatus K., lobatus K., 
forcipifer K., subsericeus K., d'Europe; fulvicollis K., des Etats-Unis; validi- 
cornis K., d'Europe. 

Aj.: Hapalod. brachythoraæ, croceicollis, cinctellus, d'Europe; sulphurigut- 
tatus, curtipennis, de la Géorgie russe; auritus, sardous, d'Europe; unicolor, 
de la Géorgie russe; angusticollis, obscuricollis, ventralis, alpinus, morio, viri- 
diventris, ditutus, d'Europe; pumilus, de Crimée; Motsch. Elud. entom. Ann. 
1,p.7.— M. Kiesonwetteri, Wollast. Ins. Maderens, p. 243; de lle de Ma- 
dère. © à 


TÉLÉPHORIDES. 367 


. En créant ce genre, dônt je lui emprunte les caractères, M. de Mots- 
choalsky exprimait l'opinion que sa place était entre les Lamevnis et les 
Tecepnonus. Depuis (1), il l'a reporté dans les Malthinides, en le met- 
tant à la suite des Icuryunus Westw. et de son propre genre Bivrus. 

L'espèce unique (2), qui constitue le genre, est de très-petite taille et 
habite les endroits arides des Alpes du Caucase, dans le voisinage des 
neiges, là où toute végétation a disparu. Elle est assez agile et se cache 
sous les débris du sol, 


Note. 


Les trois genres suivants, dé M. de Motschoulsky, ne sont pas assez 
rigoureusement Caractérisès pour qu'on puisse leur assigner leur rang 
d'une manière certaine (3). 


MALTHESIS. 
De Morscu. Etud. entom. Ann. I, p. 1. 


Tête plus large que le prothorax.— 1°" article des antennes plus long 
que les deux suivants réunis, 2 très-court, 3 trois fois plus long que 2, 
& moitié plus long que 3. — Prothorax plan, presque carré, tronqué 
obliquement aux angles antérieurs. — Ecusson carré. — Elytres plus 
larges que le prothorax, longues, un peu rétrécies en arrière. — Ailes 
dépassant les élytres. — Crochets des larses simples. — Segment pygi- 
dial renflé en globe. — Forme voisine de quelques Longicornes du 
groupe des Sténoptérides. 


La forme du dernier article des palpes n'étant pas indiquée dans cette 
formule, on ne saurait dire si le genre avoisine les Loserus ou les Mac- 
maunus. Il ne comprend qu’une espèce (M. ater) de Colombie, d'un 
noir mat, avec les bords des segments abdominaux jaunes, 


MALTHOPTERUS, 
De Morscu. Etud. entom. Ann. I, p. 2. 


Dernier article des palpes allongé, fortement subuliforme. — Tête 
un peu inclinée. — Antennes presque de la longueur du corps, à arti- 
cles 1 plus long que 2-3 réunis, celui-ci trois fois plus long que 2, 


(1) Etud, entom. U, p. 14. 

(2) P. alpina, Motsch. Bull, Mose. loc, cit. p. 79, pl. V, £. g-Gvu, 

(3) M. De Motschoulsky (Etud. entom. Il, p. 77) mentionne, sous le nom de 
Nasronyena, un quatrième genre dont il se borne à dire que l'espèce unique 
{brachyptera) a le prothorax des Ruaconvena, des élytres trois fois plus courtes 
que l'abdomen qui ést épais, point d'ailes inférieures ot les crochets des tarses 
fendus. Get insecto est des Alpes du Caucase. 


368 MALACODERMES. 


4 presque deux fois plus long que 3, les suivants pareils à 4, — Yeux 
visibles par-dessus le prothorax, — Celui-ci fortement saillant en avant. 
— Elytres longues, — Crochets des tarses simples. 


Genre probablement voisin des Macrmæinus ou des Marrnopes, selon 
que les mandibules sont dentées ou non. L'unique espèce (M. pallidus) 
de Colombie qui le compose, est d'un testacé très-pâle, avec le sommet 
des élytres d'un jaune soufré. Sa taille est deux fois plus grande que 
celle du Malthinus biguttatus d'Europe. 


BIURUS (1). 
De Morscu. Etud. entom. Ann. I, p. 13. 


Palpes maxillaires allongés, à article { presque aussi long que le 
dernier, mais moins large; celui-ci ovalaire, de la longueur des deux 
intermédiaires réunis qui sont triangulaires. — Antennes longues, séta- 
cées, à article 4 plus court que 2-3 réunis.—Prothorax pareil à celui des 
Ruaconycna ; ses côtés latéraux inclinés; ses bords relevés, ainsi qu'une 
carène longitudinale sur le milieu du premier (sic). — Elytres recou- 
vrant à peine le mésothorax. — Crochets des tarses simples. — Dernier 
segment abdominal fourchu à son extrémité, de consistance cornée. 


M. de Moutschoulsky place ce genre à côté des Icarayunus de 
M. Westwood; le dernier segment abdominal est, en effet, pareil à 
celui de ces insectes; mais ils ont le dernier article des palpes maxil- 
laires sécuriforme, tandis qu'ici il est ovalaire. Sans cela, je croirais 
volontiers que les deux genres sont identiques. Celui-ci ne conlient 
qu’une espèce (apécalis) d'Abyssinie. 


TRIBU IV. 


DRILIDES. 


Antennes insérées sur les côtés du museau, immédiatement en avant 
des yeux, presque toujours dentées ou flabellées. — Labre distinct, — 
Tête découverte; épistome confondu avec le front. — Hanches inter- 
médiaires contiguës ; trochanters situés au côté interne des cuisses ; 
4e article des tarses rarement bilobé. — Abdomen de sept, rarement 
de six segments. 

Le mode d'insertion des antennes distingue nettement ces insectes 
de tous ceux qui précèdent. Al leur est commun avec les Mélyrides qui 


(1) Nom hybride et qui, sous sa forme régulière (Diunus), a déjà été em- 
ployé pour des Cureulionides par Schœnherr, Gen. et Spec. Curcul. V, p. 910. 


DRILIDES. 369 


suivent; mais ceux-ci ont constamment l'épistome séparé du front par 
une suture, tandis qu'ici il est intimement confondu avec ce dernier, 
comme dans les trois tribus précédentes. 

La tribu se compose d'un petit nombre de genres rares dans les col- 
lections et peu connus des entomologistes, saut les Drrcus et les Maza- 
cocAster. Tous diffèrent des autres Malacodermes par leur facies et ont 
un air de parenté manifeste. 

Ce sont des insectes d'assez petite taille, de forme courte, ovale, ou 
subparallèle et dont les téguments ont la même flexibilité que chez les 
Malacodermes ordinaires, à l'exception des MaLacocasren, qui les ont 
un peu plus solides que de coutume. 

Leurs organes buccaux ne présentent de particulier que l'absence 
presque constante du lobe interne des mâchoires, qui n’existe que chez 
les SeasrA, et les dimensions énormes que prend le dernier article de 
tous les palpes, chez les Euceusis, dans les deux sexes, Les mandibules 
affectent la même forme que chez les Réléphorides et sont aussi souvent 


bifides au bout ou dentées en dedans que simples. 


La tête est très-courte, le plus souvent enfoncée dans le prothorax 
jusqu'aux yeux ; elle présente à peine, et seulement dans deux genres 
(Secasra, Euceusis), un vestige de museau, le bord antérieur du front 
étant habituellement tronqué au niveau des yeux. Ces derniers sont 
médiocres, ainsi que les antennes, qui varient presque dans chaque 
genre sous le rapport de la forme. 

Le prothorax est toujours fortement transversal et nullement foliacé 
sur les côtés. Les élytres recouvrent l'abdomen en entier, sans jamais 
le déborder latéralement. Elles manquent, ainsi que les ailes inférieu- 
res, chez les femelles des Drizus, qui sont en même temps larviformes 
comme celles des Lampynmis. 

Les pattes sont assez courtes et remarquables par la brièveté de la 
saillie interne de leurs hanches postérieures ; leurs tarses sont simple- 
ment villeux où finement ciliés en dessous, et leurs crochets toujours 
simples. Les différences que présentent l'abdomen seront signalées dans 
chaque genre. Je ne trouve les stigmates prothoraciques apparents què 
chez les MaracoGasren, où ils sont tubuleux comme chez beaucoup de 
Lycides et de Lampyrides. 

Les Durus sont les seuls dont on connaisse les premiers états (1). 
Leurs larves, comme celles des trois tribus précédentes, n'ont point de 


(1) D. flavescens, Mielzinsky, Ann. d. Se. nat. I, p. 67, pl. 7, f. 1, 2, 3; Des- 
marels, ibid, IE, p. 257. Les descriptions de ces deux auteurs sont très-suc- 
cinctes, peu exactes, et contiennent même quelques erreurs. Tous deux refusent 
des stemmates à cette larve, el Desmarets lui assigne des pattes excessivement 
Courtes, — mauritanicus, Lucas, Explor, d. l’Algér.; Entom. p. 179, pl. 17, 
£..9-9 s: bonne description, — Celle que je donne dans le texte est empruntée 
Principalement à la larve du D. flavescens, d'après deux exemplaires desséchés, 
mais bien conservés, que j’ai à ma disposition, 


Coléoptères. ‘Tome IV. 24 


370 MALACODERMES. 


labre et ne possèdent qu'un seul ocelle de chaque côté de la Lête, mais 
leur épistome est distinct, Sous le rapport des habitudes, elles ont beau- 
coup d’analogie avec celles des Lampynis, mais, du reste, constituent 
un type spécial. s 

Ces larves sont allongées, assez charnues, faiblement et graduelle- 
ment atténuées en arrière et hérissées de longs poils serrés sur l'abdo- 
men, plus rares en avant, et qui manquent presque sur la ligne médiane 
en dessous. Leur tête est cornée, dégagée du prothorax, horizontale, en 
carré transversal et concave à sa partie antérieure; deux sillons obliques 
limitent latéralement cette dépression. Une fine suture en sépare l'épis- 
tome, qui est saillant et arrondi en avant (1). En dessous, la plaque sous- 
céphalique présente deux profonds sillons longitudinaux et parallèles. 
La bouche se compose : de deux robustes mandibules simples, très-ar- 
quées et fortement croisées au repos; deux mâchoires fortes, cylindri- 
ques, sans lobes et terminées par un court et épais palpe de forme coni- 
que ; d’un menton corné, transversal, portant des palpes composés de 
deux articles (2), dont le terminal très-grêle ; enfin, d’une courte lan- 
guelle. Les antennes sont insérées aux angles antérieurs de la tête, sur 
des tubercules creux dans lesquels elles paraissent pouvoir se retirer en 
partie. Elles sont formées de deux articles, dont le {er est obconique et 
plus court que le 2, qui est aciculé. En arrière de ces organes, et à 
leur niveau, il existe un petit ocelle. Les trois segments thoraciques 
sont transversaux et peu différents ; les angles postérieurs des deux 
derniers se prolongent seulement en un court tubercule hérissé de longs 
poils. Les pattes sont assez longues, gréles et composées : d’une han- 
che transversale, d'un court trochanter, d'une cuisse plus courte et plus 
robuste que la jambe qui la suit, et d'un petit onglet tenant lieu de 
tarse. Les segments abdominaux ne diffèrent de ceux du prothorax 
qu'en ce que les saillies de leurs angles postérieurs sont plus prononcées, 
vont en s’allongeant d’avant en arrière, et qu'il ÿ en a deux rangées 
de chaque côté. Le dernier segment, beaucoup plus étroit que les pré- 
cédents, en est seul dépourvu et profondément divisé en deux lobes 
cylindriques. Sous lui se trouve un anus transversal, susceptible de s'al. 
longer en une sorte de ventouse, et qui sert à la larve à se cramponner 
sur la coquille des Mollusques qu'elle attaque. Deux rangées longitudi- 
nales eL parallèles d'enfoncement pea profonds, qui existent sous l'ab- 


(1) M. Lucas (loc. cit.) décrit cette pièce, chez la larve du D. mauritanicus, 
comme élant le labre; « la lèvre supérieure; dit-il, est beaucoup plus large que 
longue, avec la partie antérieure fortement échancrée..» Puis il ajoute : «Cette 
lèvre est dépendante de la tête, c’est-à-dire qu'il n’y à pas d’articulation qui la 
distingue de cètte dernière.» Cette absence d’articulation me paraît prouver 
qu’il ne s'agib pas ici du labre. En tout état de choses, ces larves différeraient 
de celles des trois tribus précédentes par la présence ou de cet organe ou d8 
l'épistome. 

(2) Ces palpes, selon M. Lucas, ne seraient composés que d'un seul article: 


DRILIDES, 371 


domen, semblent pouvoir servir à quelque usage pendant la locomotion. 
La première paire de stigmates est située presque sous les angles anté- 
rieurs du mésothorax, les buit autres sur les côtés des huit premiers 
segments abdominaux, entre les deux rangées des saillies dont ils sont 
munis latéralement. . 

Ges larves sont vivement et diversement colorées, selon les espèces. 
Elles sont très-carnassières, mais attaquent exclusivement les Mollus- 
ques icrrestres pourvus de coquille. Celle du D. flavescens dévore l'Helim 
nanoralis, celle du D. maurétanicus le Cyclostoma Volzianum. Toutes 
deux ont l'habitude de fermer, avec la dépouille qu'elles réjeltent lors 
de la mue, l'ouverture de la coquille dont elles sont occupées à dé- 
truire l'habitant. 

On ne connaît bien, du reste, jusqu'ici, que les larves des femelles ; 
celles des mâles n'ont pas encore été publiées. La nymphe du D. flaves- 
cens femelle a été longuement décrite par Desmarets (1). Comme celle 
des Lampynis du même sexe, elle reproduit naturellement les formes de 
l'insecte parfait. 

Les genres des Drilides sont éparpillés au loin sur le globe; l'Europe, 
pour sa part, en possède deux (Drazus, Maracocasren) qui lui sont 
communs avec l'Asie et l'Afrique; les autres sont disséminés dans ce 
dernier continent, aux Indes orientales et au Chili. 

Cette petite tribu n’a pas d'histoire scientifique, et les genres qui la 
composent se bornent aux, cinq suivants : 


I. Mandibules bifides au bout et dentées au côté interne, 
a Antennes simplement dentées ou pectinées, parfois subfiliformes. 
Lèvre infér. logée dans une échancrure du sous-menton : Malaco- 
gaster. 
Lèvre infér. non logée dans une échancrure du sous-menton : Drilus. 
aa Antennes fortement flabellées : Cosmocerus. 
I. Mandibules inermes; antennes flabellées au moins chez les d. 
Dernier art. des palpes de grandeur normale : Selasia. 
— — plus grand que la tête : Zugeusis. 
Genre incertæ sedis : Dodecatoma. 


MALACOGASTER. 
Bassi, Mag. d. Zool.; Ins. 1832, pl. 99 (2). 


Menton et languette coriaces, logés dans une profonde échancrure du 
Sous-menton; le premier très-pelit, la seconde transversale, tronquée 
en avant. — Un seul lobe aux mâchoires, très-court, inerme et velu. — 


(1) Loc. cit. p. 261, pl. 15, f. 1, 2; la figure 3 représente la dépouille de la 
Dymphe mâle donnée par Audouin. 


(2) Syn. Greninrow, Dej. Cat. éd. 3, p. 117. 


372 MALACODERMES. 


Palpes robustes; leur dernier article en cône obtus. — Mardibules ro- 
buostes, munies d’une faible dent assez loin de leur sommet. Labre 
transversal, un peu concave, largement arrondi en avant.—Téle large, 
courte, subverticale ; épistome tronqué au niveau des antennes. XYeux 
dégagés du prothorax, médiocres, ovalaires, assez saillants.—Antènnes 
médiocres, de onze articles : 1 gros, court, en cône renversé, 246 mème 
forme, petit, 3-10 égaux, dentés, transversaux, 11 obliquement ovale — 
Prothorax presque carré, médiocrement convexe, tronqué en avant, 
faiblement arrondi à sa base, avec ses angles postérieurs aigus et rele- 
vés. — Ecusson médiocre, en triangle subcurviligne. — Elytres un peu 
plus larges que le prothorax, subparallèles, médiocrement allongées, 
isolément arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres, assez robus- 
tes; larses un peu comprimés, villosules en dessous; leurs articles 1-4 
décroissant graduellement; celui-ci cordiforme, entier; crochets assez 
longs et grêles. — Sept segments abdominaux. — Corps assez court, 
parallèle, peu convexe. 


Le type du genre est un insecte (1) de taille moyenne, découvert par 
M. Bassi en Sicile, et retrouvé depuis en Sardaigne, en Espagne et dans 
l'Algérie. Les exemplaires nombreux qui me sont passés entre les 
mains, avaient tous un huitième segment abdominal très-grand, formant 
une lame allongée, convexe en dessous, et étaient par conséquent des 
mâles. La femelle n'existe, que je sache, dans aucune collection. Il est 
très-possible, comme le soupçonne M. Bassi#qu'elle soit aptère, comme 
celle des Dricus, et possède des habitudes analogues. Une seconde es- 
pèce (2) du genre a été découverte en Syrie. 


DRILUS. 
Ouiv. Entom. II, 23 (3). 


Mâles : Menton et languelte cornés; le premier triangulaire, la se- 
conde très-petile, tronquée en avant. — Lobe unique des mâchoires 
très-court, velu. — Palpes robustes; les labiaux courts et ciliés; leur 
dernier article brièvement conique; celui des maxillaires en cône al- 
longé. — Mandibules arquées, aiguës à leur extrémité, avec une forte 
dent en arrière de celle-ci. — Labre très-court, rétréci et échancré en 
avant. — Tête pelite; front subvertical ; épistome rétréci et tronqué en 
avant. — Yeux médiocres, arrondis, peu saillants. — Antennes médio- 


(1) M. Passerinii, Bassr, loc. cil. avec des détails; (Cten. thoracicum Dej.). 

(2) M. adustus, Chevrol. Rev. et Mag. d. Zool. 1854, p. 398, pl. 6, £.5. IL 
existe dans les collections une troisième espèce de l'Algérie. 

(3) Syn. Cocuzxocronus, Mielzinsky, An. d. Se. nat. I, 1824, p. 74. — Pn- 
na Geoffr., Fab., Panz. ete. — Dasvres Schœnh. — Mezvnis Oliv. — HisPA 

ossi. 


'h 


DRILIDES. 373 


cre’, de onze arlicles, plus ou moins pectinées ou dentées (1); leur 4er 
gücle gros et pyriforme, le 2e très-court, obconique. — Prothorax 
transversal, un peu rétréci en avant; ses bords latéraux un peu flexueux 
et relevés en arrière. — Ecusson en triangle rectiligne. — Elytres un 
peu plus larges que le prothorax, élargies en arrière ou subparallèles, 
flexibles et pubescentes. — Pattes médiocres, peu robustes ; Larses ci- 
liés; leurs articles 1-4 décroissant graduellement; celui-ci cordiforme, 
faiblement échancré (2); crochets grêles.— Sept segments abdominaux. 
— Corps oblongo-ovale, finement pubescent. 


Femelles (5) : Corps aptère, larviforme, composé, non compris la tête, 
de douze segments imbriqués en dessus; ceux du lhorax simples, ceux 
de l'abdomen festonnés latéralement, moins le dernier; celui-ci très-petit, 
divisé en deux corps cylindroïdes hérissés de poils et terminé par un 
pelit appendice grêle et mobile. —Antennes courtes, moniliformes, de dix 
articles (4), dont le dernier aciculaire.—Pattes très-écartées à leur base; 
tarses grêles, leur dernier article plus long que les précédents réunis. 


Ces femelles sont plusieurs fois aussi volumineuses que les mâles et 
n'ont rien de commun avec eux sous le rapport de leur système de co- 


(1) Elles varient presque dans chaque espèce sous ce rapport. Par exemple 
elles sont décidément pectinées, à partir du 4 article, chez le flavescens, assez 
fortement dentées chez le pectinatus, plus faiblement chez le maurilanicus, les 
seules espèces que j'aie sous les yeux. 

(2) Les auteurs l’indiquent généralement comme étant bilobé ; il est simple- 
ment cordiforme et creusé à sa partie supérieure pour la réception du dernier 
article. 

(3) Trois ont déjà été observées sans qu’on ait encore une description rigou- 
reusement exacte d'aucune d’entre elles. Ce sont celles des D. flavescens, Miel- 
zinsky, Ann. d. Sc. nat. I, p. 75, pl. 7, f. 6-8, avec des détails (sous le nom de 
Cochleoctonus vorax). — mauritanicus, Lucas, Explor. d. l'Algér.; Entom. 
p. 177, pl. 17, f. 8-8a, également avec des détails. — pectinatus, Motsch. 
Bull. d. Moscou, 1839, p. 81, pl. V, £. A1 -Gv (sous le nom de D. ater). 

M. Westwood fait observer (An Introd. to the mod. class. of Ins. I, p. 252, 
note) que Réaumur a connu la première de ces femelles, et, en effet, ce n'est guère 
qu’à elle que peut s’appliquer le passage suivant de son Histoire des Gallin- 
sectes (Mém. IV, p. 30) : « Dans l’histoire des Scarabés j'aurai occasion d’en faire 
connaitre un qui est si petit par rapport à la femelle à laquelle il se joint, que 
Y'assortiment de l’un avec l’autre doit paraître aussi singulier qu’il le serait de 
Yoir un taureau aussi petit qu'un mouton, on même qu’un lièvre, s’accoupler 
avec la plus grande vache. Ce très-petit scarabé a des ailes et des fourreaux 
d'ailes écailleux; sa grosse femelle n’a aucun vestige d'ailes ot de fourreaux 
d'ailes ; le dessus de son corps est membraneux et à découvert. » 

(4) M. Mielzinsky (loc. cit.) n’assigne que sept articles à celles du D. /laves- 
cens; mais la figure grossie qu'il donne de l’une d'elles (ibid. pl. 7, fig. 9) en 
porte dix, et ce nombre a été reconnu par Audouin (ibid. I, p. 444). De son 
côté, M. Lucas n’en signale également que sept chez le mauritanicus femelle. 
Peut-être y a-t-il des variations à cet égard, sélon les espèces. 


374 MALACODERMES. 


loration, qui consiste en taches noires sur un fond d’un jaune plus ou 
moins foncé. Parvenues à l’état parfait, elles abandonnent les Helix, dans 
la coquille desquels elles se sont développées, et se réfugient sous lés 
pierres, les feuilles tombées, ou rampent lentement sur le sol. Les 
mâles se trouvent sur les broussailles et les arbres. 

Les Drius paraissent confinés jusqu'ici en Europe, dans l'Asie octi- 
dentale et en Afrique. On en connait sept espèces actuellement (4). 


COSMOCERUS. 
Sorer in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 476. 


Menton et languette très-petits; celle-ci évasée et tronquée en avant. 
— Un seul lobe aux mâchoires allongé, dilaté au bout et finement velu. 
— Palpes gréles; le dernier arlicle de tous fusiforme, — Mandibules 
robustes, assez larges, saillantes, droites, puis arquées au bout, munies 
d’une dent médiane bifide. — Labre transversal, entier. — Tête entiè- 
rement dégagée, subverticale, transversale; front presque plan; épistome 
extrêmement court, angulairement échancré. — Yeux latéraux, gros, 
globuleux et très-saillants. — Antennes assez longues, de onze articles : 
1 assez long, en massue arquée et très-grêle à sa base, 2 court, obco- 
nique, 3 aussi long que 1, arqué et angulairement dilaté au côté interne, 
4-10 courts, émeltant chacun un très-long rameau grêle et presque 
glabre, 11 pareil à ces rameaux. — Prothorax fortement transversal, 
très-rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs effacés. — Ecusson 
trigone, tronqué en arrière. — Elytres plus larges que la base du pro® 
thorax, allongées, subparallèles.— Pattes longues et gréles ; tarses aussi 
longs que les jambes, filiformes, à articles 1-3 décroissant graduellement, 
& petit, un peu échancré ; crochets grêles. — Corps oblong, peu convéxe: 


Solier a fait de ce genre une famille à part qu'il a placée à la suite 
des Anobiüdes. Je lui trouve tous les caractères essentiels des Drilides: 
Les exemplaires que j'ai à ma disposition ayant tous l'abdomen mutilé, 
je ne saurais indiquer le nombre des segments de cette partie du 
corps. : 

Le genre ne comprend qu'une petile espèce (2), assez semblable, 


(1) D. flavescens Fab., Panz. Faun. Ins. Germ. II, 8 (Péilinus); de toute 
l'Europe tempérée et mér. — floralis (Melyris), Oliv. Entom. II, n° 21, p. 10, 
pl. 1, f. 2 (pectinatus var?); Europe. — pectinatus (Dasytes?), Schænh. Syn: 
Ins. Il; Append. p. 12 (D. afer, Dej. Audouin, loc. cit. p. 459, pl. 15, f. 23); 
de l’Europe or. — fulvicollis, Audouin, ibid. p. 460, pl. 15, f. 24; de Dalmatie. 
—concolor, Ahrens, Nov. Act. Halens. I, 2, p.13, pl. 1, f. 4 d.— mauritani- 
êus, Lucas, Revue Zool. 1842, p. 386, et Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 176, 
pl. 17, f. 7; dés environs d'Oran. — fuseulus, Bohem. Ins. Caffrar. L p. 4505 
Natal. 


(2) €. cinereus, Solier, loc. cit. Col. pl. 11, f. 13, avec dès détails. 


DRILIDES. 375 


sous le rapport du factes, à quelques Dasvres américains, à téguments 
de consistance assez solide, et revétue en entier d'ane pubescence fine 
et serrée, d’un gris cendré. Trois lignes faiblement saillantes se voient 
sur chacune de ses élytres et se réunissent assez loin de l'extrémité de 
ces dernières. Elle habite les provinces nord du Chili et fréquente les 
endroits secs et arides, à ce que dit Solier. 


SELASIA. 


De Case. in SiLpenm. Revue entom. IV, p. 19. 


Menton et languette paraissant confondus ensemble et formant une 
plaque transversale sinuée dans son milieu. — Mâchoires terminées par 
deux lobes membranéux ét ciliés au bout. — Palpes robustes ; les la- 
biaux courts, à dernier article obtus; les maxillaires plus longs, leur 
dernier article variable. — Mandibules assez robustes, semi -lunaires, 
fortement bifides à leur extrémité. — Labre transversal, arrondi en 
avant. — Tête entièrement dégagée, penchée, plane sur le front; épis- 
tome rétréci en un très-court museau, —Veux grands, arrondis, assez 
saillants. — Antennes médiocres, de onze articles : 1 épais, en cône 
arqué, 2 à peine distinct, 3 grand, envoyant une fûrte dent aiguë au côté 
interne, 4-10 coùrts, émettant chacun un long rameau de grandeur va- 
riable, 11 pareil à ces rameaux. — Prothorax en carré transversal, avec 
ses angles postérieurs saillants, peu convexe en dessus. — Ecusson en 
triangle rectiligne. — Elytres molles, à peine plus larges que le pro- 
thorax, subparallèles. — Pattes médiocres, simples; larses plus courts 
que les jambes, à articles 1-3 décroissant graduellement, # petit, sub- 
bilobé, 5 long et grèle ; crochets petits. — Sept segments abdominaux ; 
le dernier en cône tronqué et trilobé au bout (1).— Corps eourt, un peu 
déprimé. : 

M. De Castelnau a placé ce genre parmi les Rhipicérides, avec les- 
quels il n’a de commun que la forme des antennes. Il manque, entre 
autres points, d'un des caractères les plus essentiels de cette famille, 
la présence d'un onychium entre les crochets des tarses, et le facies 
de ses espèces est tout-à-fait différent de celui de ces insectes. Toute 
leur organisation les rapproche des Drilides, parmi lesquels je les place 
sans hésitation. 

Le type du genre est un très-rare insecte du Sénégal, dont on ne 
connaît qu'un seul exemplaire dans les collections de Paris. M. Guérin- 
Méneville, qui a donné une très-bonne notice sur le genre (2), y a ajouté 


(1) M. Guérin-Méneville, qui a figuré l'abdomen en dessous, représento à tort 
&es lobes comme divisés jusqu'à Ta base du segment; ils sont simplement ter- 
minaux eten même temps très-courts. 


(2) Spec et.Icon. 4. Anim. artic. fasc, 2, no 6. 


376 MALACODERMES, 


une seconde espèce de Sierra Leone, en y faisant en outre entrer, dans 
une section à part, un insecte des Indes Orientales qu'il avait reçu de 
M. Westwood, sous le nom générique d'Euprisra, en quoi il me paraît 
avoir eu raison, la seule différence qui existe entre les deux genres 
portant sur le dernier article des palpes maxillaires, qui est tronqué 
chez les SeLAstA proprement dites (1) et atténué à son extrémité chez 
les Evprizra (2). 

Ces insectes sont d'assez petite taille et ont quelque ressemblance de 
forme avec les Mazacocasren. Il est probable qu'on ne connaît encore 
que des mâles. ; 


EUGEUSIS. 
Wesrw. Trans. of the entom. Soc. Ser. 2, IL, p. 238, 


Mâle : Menton petit, en carré transversal. — Languette arrondie en 
avant. — Mâchoires faibles, leur lobe unique très-petit. — Palpes ro- 
bustes, égaux; leur dernier article formant une grande lame oblongue, 
arrondie, plus longue que la tête et le prothorax réunis; les autres ob- 
coniques. — Mandibules gréies, arquées, simples, très-aiguës, croisées 
au repos. — Labre saillant, demi-circulaire.—Tête médiocre, penchée, 
plane sur le front ; épistome rétréci et tronqué en avant. — Yeux mé- 
diocres, arrondis. — Antennes longues, grêles, de onze articles : 4 mé- 
diocre, en cône renversé, 2 très-court, 3-10 envoyant à leur extrémité 
un rameau grêle, assez long et velu, 11 allongé. — Prothorax trans- 
versal, un peu rétréci en avant, sinué de chaque côté à sa base: ses an- 
gles postérieurs courts et échancrés. — Ecusson en triangle subéquila- 
téral.— Elytres oblongo-ovales, de la largeur du prothorax à leur base. 
— Pattes assez courtes et assez robustes; tarses à articles 4 plus long 
que chacun des suivants, 2-4 décroissant graduellement, 8 bilobé; cro- 
chets gréles. 


Femelle: M. Westwood ne l'a pas connue. Elle ne diffère du mâle 
que par ses antennes moins longues et composées d'articles courts, sub- 
égaux, obconiques, à partir du 2°; les deux 1°" sont comme chez le 
mâle. 


La forme extraordinaire des palpes distingue éminemment ce genre; 
il n’y a sous ce rapport aucune différence entre les deux sexes. Il a été 
établi sur un insecte (3) assez pelit qui, au premier aspect, ressemble 
beaucoup à certaines Cocopnoria du groupe des Lampyrides, pour la 


(1) S. rhipiceroides, Casteln. loc. cit. et Guérin-Ménev. loc. cit. £. 1-10; du 
Sénégal. J'ai sous les yeux l’exemplaire, appartenant à M. Buquet, qui a servi 
à ces deux auteurs. — wnicolor, Guérin-Ménev. loc. cit.; Sierra Leone. 

(2) S. decipiens, Guérin-Ménev. loc. cit. f. 11-17; Indes Orientales. 

(3) £. palpator, Westw. loc. cit, pl. 12, £. 5, avec des détails. 


DRILIDES, 371 


_ forme générale et le système de coloration. Le mâle décrit par M.West- 
wood provenait de Ceylan; mais l'espèce se trouve aussi aux environs 
de Calcutta. 

Le genre me parait ne pas pouvoir être placé ailleurs que dans le 
groupe actuel, en quoi je diffère de M. Westwood, qui le regarde comme 
voisin des Sizis du groupe des Téléphorides. 


Note. 


Le genre suivant me paraît être une forme particulière de Drilides. 
En le créant, M. Westwood s’est tu sur la place qu'il doit occuper, et je 
ne saurais partager l'opinion de M. Schaum, qui pense qu'il doit ren- 
trer parmi les Rhipicérides (1). 


DODECATOMAS 


Wesrw. in Guénin-MÉnev. Icon. d. Anim. artic. fase. 6, no 16. 


Menton très-court. — Languetle un peu membraneuse, ainsi que les 
mâchoires. — Celles-ci épaisses, oblongues, terminées par un petit lobe 
subconique et cilié. — Palpes labiaux très-courts ; leur dernier article 
un peu plus grand, tronqué au bout; les maxillaires assez courts et 
assez épais, à articles subégaux, avez le dernier un peu pointu.— Man- 
dibules grêles, en forme de tenailles, inermes.— Labre court, transverse. 
— Tête étroite, petite, — Yeux grands, arrondis et latéraux: — Anten- 
nes courtes, de 12 articles, pectintes du 3° au 11°(2); leurs rameaux peu 
allongés. — Prothorax transversal, rétréci en avant, arrondi sur les 
côlés, sinué au milieu de sa base, avec ses angles postérieurs aigus. — 
Ecusson triangulaire. — Elytres plus larges que le prothorax à leur 
base, graduellement rétrécies et légèrement déhiscentes en arrière. — 
Pattes courtes; jambes et tarses simples; les quatre 4ers articles de 
ceux-ci décroissant graduellement, le 4° entier. — Corps oblong et dé- 
primé, Le 


L'unique espèce du genre (D. bicolor) est un petit insecte originaire 
du Decan, jaune, avec la tête et les deux tiers postérieurs des élytres 
noirs ; ces dernières présentent chacune trois côtes saillantes. 


(1) Wiegmanns Archiv, 1850, I, p. 165. L'absence complète des onychium 


démontre, comme pour les SeLasia, qu'il ne peut être introduit dans cette fa- 
mille. 


(2) Dans son texte, M. Westwrood dit qu’elles ne le sont qu’à partir du 5°; 
mais la figure qu'il en donne les représente telles que je l'indique. 


378 MALACODERMES. 


TRIBU V. 
MÉLYRIDES. 


Antennes insérées sur les côtés du museau, en avant des yeux (Ma- 
LACHIUS excepté), en général dentées. — Labre distinct, — Tête décou- 
verte; épistome séparé du front par une suture, souvent coriace ou 
membraneux. — Hanches intermédiaires contiguës ; trochanters situés 
au côté interne des cuisses ; tarses filiformes; leur 4e article presque 
toujours entier. — Abdomen composé de six segments. 


Je ne trouve d'autre caractère différentiel permanent entre ces in- 
sectes et les Drilides, qui ont les antennes insérées de même, que la pré- 
sence de l’épistome (1), et entore est-il si réduit chez les petites'espèces, 
surtout chez. les Malachiides, qu'il y a parfois doute sur son existence. 
Les autres caractères mentionnés dans la formule qui précède, ou subis- 
sent quelques exceplions, ou se retrouvent accidentellement dans les 
autres groupes de la famille. C’est ainsi que parmi les Malachiides il y 
a deux genres (Lempnaus, Carpnunus) chez lesquels le pénultième arti- 
cle des tarses est bilobé, et qu’on a vu plus haut an certain nombre d'au- 
tres genres où l'abdomen ne comptait en dessous que six segments. 

Ces insectes ont la languette entière, plus rarement bilobée, et deux 
lobes aux mâchoires. Leurs mandibules sont le plus souvent bifides ou 
dentées à leur extrémité, et leur forme varie selon celle de la tête, qui 
est courte et munie d’un petit museau chez les Malachiides et quelques 
Mélyrides vrais (Daswres, Amaunonia), allongée et terminée par un 
museau plus ou moins long dans le reste de ce dernier groupe et les 
Prionocérides. Les yeux sont échancrés chez ces derniers seulement. 
Les antennes sont très-rarement flabellées, très-souvent, au contraire, 
dentées, et chez les mâles de quelques Malachiides(Cocrors, Larus, ete.) 
quelques-uns de leurs articles basilaires prennent un volume et des for- 
mes insolites. Dans plusieurs genres du même groupe (APALocHAUS, 
Cozrors, Larvs), leur 2° article est rudimentaire et logé dans le sommet 
du 1er, de sorte que ces organes ne sont réellement composés que de 
dix articles. 


(1) Erichson (Entomogr, p. 46) a, le premier, signalé l'importance de cette 
pièce chez les Malachiides; mais il ajoute, ce que je ne comprends pas bien, 
qu’elle ne correspond pas exactement au «clypeus » de Fabricius et desiau- 
teurs en général. Elle varie beaucoup sous le rapport de sa consistance et assez 
souvent paraît composée de deux parties : une bagilaire cornée ou coriace,et 
une antérieure membraneuse. Cette dernière, en la considérant comme une 
pièce distincte, et non comme une simple frange ou bordure, serait, comme le 
dit M.J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 165), l’analogue 
de celle que Kirby a nommée rhinarium chez les Necrornonus. 


MÉLYRIDES. 379 


Les parapleures prothoraciques étant très-obliques, le pronotum les 
déborde fortement sur les côtés, sans être, dans la stricte acception du 
mot, foliacé. Les élytres en font autant relativement à l'abdomen, sur- 
tout chez la plupart des Mélyrides vrais, et dans un de leurs genres 
(Craccas) elles prennent des dimensions et des formes encore plus sin- 
gulières que chez les Lycus mâles. Ce n’est que parmi les Malachiides 
qu'il se trouve des genres qui ont ces organes très-courts, tout en con- 
servant des ailes inférieures entières (Lempnus, Canpuunus), ou qui 
sont privés de ces dernières en conservant des élytres de longueur nor- 
male (Trocors, Cocores). 

En outre de leur forme signalée plus haut, les tarses présentent quel- 
ques particularités dignes d'attention, telles que l'existence, presque 
constante, chez les Malachiides, fréquente chez les Mélyrides vrais, 
d'une lamelle membraneuse sous chacun de leurs érochets ; la dispari- 
tion d'un de leurs articles aux tarses antérieurs de quelques Malachii- 
des mâles (Tnroccops, Corores); enfin la brièveté relative du 4er à 
tous les tarses, chez la plupart des Mélyrides vrais, ce qui est un carac- 
tère de Clérides. 

L'abdomen ne présente rien de particulier. Son sixième segment est, 
en général, petit, Je ne trouve les stigmates prothoraciques distincts 
chez aucune espèce. 

Les Mélyrides dépassent rarement (Cwaucas, quelques Asryzus) d'une 
manière notable la taille moyenne, et beaucoup d'entre eux sont petits. 
Ce sont les mieux partagés des Malacodermes, sous le rapport des cou- 
leurs, la livrée de la plupart d'entre eux étant très-élégante. Leurs 
espèces sont aussi nombreuses que celles des Téléphorides, mais sont 
plus multipliées dans les régions tempérées du globe que sous les tro- 
piques. 

Les premiers genres de la tribu, c'est-à-dire les Malachiides, la rat- 
lachent manifestement aux Téléphorides, tandis que les derniers ont 
une tendance non moins évidente vers les Clérides. 

Cette dernière analogie est encore plus forte entre les larves des 
deux groupes. Elles ont effectivement en commun : la fusion plus ou 
moins prononcée des mâchoires avec le menton; le labre et l'épistome 
distincts; plus d'un ocelle de chaque côté de la tête; enfin, le dernier 
Segment abdominal terminé par deux pointes cornées. Celles de la tribu 
acluelle seront décrites en détail plus loin, 

Ces larves sont éminemment carnassières, mais ne s’attaquent plus 
aux Mollusques terrestres, comme celles des Lampvrus et des Drizus, 
hi ne se creusent pas une retraile dans le sol, comme celles des Tece- 
PHonus, Elles vivent sous les écorces, dans le détritus des arbres ver- 
Moulus, le chaume des toits, et font la chasse aux larves et aux petits 
insectes qui habitent les mêmes lieux. 

A l'état parfait, le régime des Mélyrides est moins certain. On les 
régarde généralement comme des insectes carnassiers; mais il est plus 


380 MALACODPRMES, 


probable qu'ils se nourrissent des parties les plus tendres des fleurs sur 
lesquelles on les trouve presque exclusivement (1). 

La tribu a pour types les anciens genres Macacruus, Mezvnis de 
Fabricius et Dasyres de Paykull, Elle n’a encore été l'objet d'aucune 
monographie générale. Les espèces de l'Amérique du Nord ont été ré- 
cemment élucidées par M. J. L, Le Conte (2). 

Les trois que qui viennent d'être nommés appartiennent à deux 
types secondaires distincts; un troisième est formé par le geure Paro- 
nocenus de M. Perly. On les reconnaitra aux caractères suivants : 


I. Yeux entiers, 
Des vésicules exsertiles au prothorax et à l’abdo- 


men, MALACHIDES. 
Ces vésicules absentes. MÉLYRIDES VRAIS. 
IL. Youx échancrés. PRIONOCÉRIDES. 


Sous-Tripu I. Malachiides, 


Yeux entiers. — Des vésicules exsertiles au prothorax et à l’abdo- 
men. — Tête courte. — Mandibules bidentées à leur extrémité. — Des 
lamelles membraneuses et plus ou moins libres sous les crochets des 
larses. 


Le caractère le plus singulier de ces insectes est l'existence des vé- 
sicules exsertiles dont Loutes leurs espèces semblent pourvues. Ces co- 
cardes, ainsi que les ont appelées quelques anciens auteurs francais, 
sont des appendices d'apparence charnue ou membraneuse, plus où 
moins déchiquetées sur leurs bords, d'un volume ordinairement consi- 
dérable et de couleur rouge ou orangée. Celles du prothorax sont situées 
près du bord antérieur de cette partie du corps, immédiatement en 
avant et en dehors des trochantins de la première paire de pattes, dans 
une cavité triangulaire ordinairement très-apparente; les autres sur les 
côtés de l'abdomen, derrière les hanches postérieures. L'usage de ces 
organes n'est pas encore bien connu (5). 


(1) M. Ed. Perris (Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, p. 599) dit positivement 
qu’il n’a jamais vu un Malachiide s’attaquant à une substance animale quelcon- 
que. De mon côté, j'en puis aflirmer autant des nombreuses espèces de Mély- 
rides vrais que j'ai observées en Amérique. 

(2) « Catalogue of the Melyrides of the United States, with Descriptions of 
new Species. » Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 163. 

(3) Voyez Westwood, An. Introd. ete., I, p. 259. Trois conjectures ont ét 
émises à cet égard. Suivant M. Curtis, ces vésicules serviraient à modifier la po 
santeur spécifique de ces insectes pendant le vol. MM. Kirby et Spence pensent 
qu’elles sont destinées à effrayer leurs ennemis par leur apparition subite. Quant 


ne. 


MÉLYRIDES. 38t 


Les plus grands Malachiides sont à peine de taille moyenne et beau- 
coup sont petits. Ce sont de jolis insectes ornés de couleurs vives, à té- 
guments flexibles, peu velus, et qui, pour la plupart, apparaissent prin- 
cipalement au printemps. Les différences entre les deux sexes sont 
extrêmement variées et portent sur la forme de la tête, celle des an- 
tennes, les élytres qui sont, chez certains mâles, comme chiffonnées ou 
appendiculées à leur extrémité, les tarses et l'abdomen. 

Deux de leurs larves, celles du Malachius œneus (1) et de l’Antho- 
comus lateralis (2), ont été décrites par M. E. Perris. Elles ont la plus 
intime ressemblance et peuvent indifféremment servir de type. 

La première est allongée, subparallèle, faiblement convexe tant en 
dessous qu’en dessus, revétue d'une peau mince, sauf sur la tête, et mu- 
nie partout de poils courts, fins et assez serrés. La lête est cornée, dé- 
primée, à peine plus longue que large, marquée de deux fins sillons 
convergents et de plusieurs fossettes longitudinales ; l’épistome est très- 
court, linéaire. La bouche se compose : d’un labre transversal et velu; 
deux fortes mandibules, bidentées avant leur extrémité; deux mächoires 
assez robustes, en partie soudées avec le menton, terminées par un lobe 
court, cilié, et portant des palpes de trois articles; enfin d’un menton 
un peu arrondi en avant; les palpes labiaux sont composés de deux ar- 
ticles. Les antennes en comptent quatre dont le dernier, beaucoup plus 
grêle que les autres et surmonté d’un long poil, est accompagné d'un 
court appendice conique. En arrière de ces organes se trouvent quatre 
ocelles, dont trois disposés sur une ligne transversale, et le 4°, qui est 
plus gros, isolé sous ceux-ci. Le prothorax est un peu plus long que les 
deux autres segmetils thoraciques, qui sont pareils aux huit premiers 
segments abdominaux ; le dernier de ceux-ci est corné, échancré, et ter- 
miné par deux pointes cornées, un peu recourbées en haut; sous lai il 
existe un prolongement anal, charnu et rétractile. Les pattes sont lon- 
gues, velues, surtout les jambes, et terminées par un onglet tenant lieu 
de tarse. La première paire de stigmates est située près du bord anté- 
rieur du mésothorax, les huit autres au tiers antérieur des huit 1ers seg- 
ments de l'abdomen. 

Cette larve est d'un rose pâle, avec la têle et ses divers organes ferru- 
gineux, ainsi que les pattes; elle a été observée dans le chaume des toits 
else métamorphose dans les lieux ou elle a vécu. La nymphe est de 
couleur rosée, hérissée de quelques poils sur le vertex, les bords du pro- 


à M. Westwood, il est porté à croire qu’elles font partie d’un appareil qui émet, 
dans le même but, une odeur désagréable. Cette dernière opinion parait la 
plus probable, 

(1) Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, X, 1852, p. 591, pl. 15, n°1, 
£. 1-8; MM. Chapuis et Candèze (Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liége, VIII, p. 503) 
ont reproduit une partie de cette description. 

(2) Ed, Perris, loc. cit, Sér. 3, Il, 1854, p. 593, pl. 18, f. 254-259. 


382 MALACODERMES. 


thorax et les flancs de l'abdomen; celui-ci est terminé par deux longues 
papilles un peu divergentes. L'insecte parfait éclôt au bout de quinze à 
vingt jours. 

La larve de l'Anthocomus lateralis vit sous les écorces des jeunes 
pins et ne diffère de la précédente que par sa taille plus petite eL de lé- 
gères modifications dans les proportions relalives de la têté, des articles 
des antennes, et dans la couleur de certaines parties. La nymphe est pa- 
reille. 

Depuis la bonne monographie qu'Erichson a publiée de ce groupe (1), 
on n'y à ajouté qu'un pelit nombre de genres nouveaux, dont la plupart 
me sont restés inconnus en nature el que je n’ai pas pu faire entrer dans 
le cadre tracé par cet excellent entomologiste. La classification suivante 
n’est guère que la reproduction de la sienne. 


T. Antennes de dix articles apparents, le 2e étant rudiméntaire. 
Dernier art, des palpes sécuriforme : Apalochrus. 
_ _ cylindrique : Collops, Laius. 
IL. Antennes de 11 articles. 
@ —  insérées sur le front : Malachius. 
aa — — sur les côtés du museau, 
b Point de lamelles onguéales : Brachidia. 
bb Des — 
ce Tous les articles des tarses entiers. 
Tarses antér. de 5 art. dans les deux sexes. 


e Le 2e des antér. prolongé chez les © : lops, Pecteropus, Attalus, 
Hedybius. 


ee Lo 2e des antér. non prolongé chez les c. 


4e art. des palpes max. non sécuriforme : Anfhocomus, Ebgeus, Cha- 
ropus, Atelestus. 


4e art. des palpes max. sécuriforme : Chalicorus. 
dd Tarses antér. de 4 art. seulement chez les mâles. 
4sart, des palpes max. ovalaire : Troglops. 


— — sécuriforme : Colotes. 
ce 39 art. des tarses bilobé : Lemphus. 
ccc 4 — — Carphurus. 


Genres incertæ sedis : Acletus, Microlipus. 


{1} « Die Malachien d. K, Sammlung in Berlin. » Entomogr. p. 44. 


MÉLYRIDES. 383 


APALOCHRUS. 
Enicus. Entomogr. p. 50. 


Languette cornée, tronquée en avant. — Dernier article des palpes 
labiaux assez faiblement, celui des maxillaires plus fortement sécuri- 
forme. — Labre transversal, tronqué en avant. — Epistome corné, for- 
tement transversal. — Antennes insérées à quelque distance en avant 
des yeux, médiocres, de dix articles, en général assez robustes et fili- 
formes, avec leur 2° article un peu plus long que les suivants, parfois 
(flabellicornis, pectinicornis) flabellées chez les mâles, et dentées chez 
les femelles. — Prothorax transversal, arrondi de toutes parts. — Ely- 
tres assez allongées, parallèles, conjointement arrondies à leur extré- 
mité. — Pattes assez robustes; tarses finement villeux en dessous, de 
cinq articles dans les deux sexes : 1-2 allongés, subégaux, 2-3 décrois- 
sant graduellement , 5 assez long; lamelles onguéales courtes. — Seg- 
ments abdominaux cornés. 


Ces insectes figurent pour la plupart parmi les plus grands Malachiides. 
Les mâles se distinguent des femelles en ce que le 2° article de leurs 
larses antérieurs se prolonge supérieurement en une saillie qui em- 
piète sur l’article suivant; leurs quatre jambes antérieures, ou une de 

leurs paires, sont en outre parfois épaissies et plus ou moins difformes. 

Le genre est peu nombreux et propre à l’ancien continent. Deux de 
ses espèces habitent l'Europe, les autres sont africaines et indiennes (1). 


COLLOPS, 
Ericus. Entomogr. p. 54 (2). 


Languèlte cornée, petite, coupée carrément en avant. — Dernier ar- 
licle des palpes cylindrique et tronqué au bout. — Labre transversal, 
avec son bord antérieur tronqué. — Epistome coriace chez la plupart, 
fortement transversal. — Antennes insérées latéralement à l'extrémité 


(1) Malach. lœtus, Fab. Syst. El. L, p. 305 (Cantharis fasciata, Fab. Entom. 
Syst. L, p. 218); Java, Sumatra, Bengale, — À. variegatus, Russie mér.; fes- 
tivus, Sénégal; flabellicornis, Egypte; pectinicornis, Russie mér.; azureus, 
Guinéo; femoralis, Europe or.; Erichs. loc. cit. p. 52. 

Aj.: A. nobilis, Erichs. Archiv, 1843, L, p. 226; Angola. — sumfuosus, 
Bohem. Ins. Caffrar. 1, p. 458; Cafrerie. — Erichsonii, Roth in Wiegm. Archiv, 
1851, I, p. 120; Abyssinio, — flavolimbatus, Mulsant et Rey, Ann, d. 1. Soc. 
Linn. d, Lyon, Sér. 2, L, p. 6; France mér. 

() Syn. Mecargurenus, Westwood, Trans. of the Lion. Soc. XVI, p. 678 et 
Trans. otthe entom. Soc, I, p. 98. — Cenocowa, Fab, Entom. Syst. IL, p. 88. 
— Paussus, Fab. Syst, El, IL, p. 75. — Maracmus Say. 


384 MALACODERMES. 


du museau, médiocres, assez robustes, de dix articles : 1-2 simples chez 
les femelles, chez les mâles 1 gros, allongé et en massue, 2 dilaté, dif- 
forme, diversement excavé ; les suivants, dans les deux sexes, courts, ob- 
coniques ou légèrement triangulaires. — Yeux petits, subovalaires, — 
Prothorax transversal, en général tronqué en avant, droit sur les côtés 
antérieurs et largement arrondi en arrière. — Elytres assez courtes, 
conjointement: arrondies en arrière. — Pattes médiocres, assez robus- 
tes: larses peu allongés, finement villeux en dessous, les antérieurs de 
quatre articles chez les mâles ; les trois ou quatre fers décroissant gra- 
duellement, le 4° long; lamelles onguéales courtes. — Abdomen mem- 
“braneux, avec deux plaques cornées sur chaque segment ; le dernier 
entièrement corné. 


M. Westwood a créé, le premier, ce genre sous le nom de Mrca- 
peUTERUS; mais comme il y comprenait en même temps les Laius qui 
suivent, et que de plus ce n’est pas le second article des antennes, le- 
quel est indistinct, qui est dilaté chez les mâles, Erichson, se basant sur 
ces deux raisons, a supprimé ce nom pour lui substituer celui de Cor- 
Lors qui est aujourd’hui admis par les auteurs en petit nombre qui se 
sont occupés de ces insectes. 

Les CozLors sont moins allongés que les APaLocanus et, par suite, de 
forme un peu plus massive. Ils sont propres à l'Amérique et nombreux 
dans celle du Nord: dans celle du Sud ils ne paraissent pas s'étendre, 
plus loin que la Colombie. Une vingtaine d'espèces sont décrites dans les 
auteurs (1). < 


LAIUS. 
Guérw-Ménev. Voy. d. l. Cog.; Entom. p. 78 (2). 


Genre extrêmement voisin des Cocors et qui n’en diffère essentiel- 
lement qu'en ce que les tarses antérieurs sont composés de cinq articles 


dans les deux sexes. 


(1) Erichson en décrit 14 dans l’ordre suivant : C. bipunclatus Say, aulicus 
Er., nigriceps Say, eximius Er., tricolor Say, de l’Amér. du Nord; honestus 
Er., des bords de l’Orénoque ; geminus Er., de Venezuela; 4-maculatus Fab. 
(Paussus ruficollis Fab.), de l’Amér. du Nord; histrio Mannerh., de Californie; 
decorus Er, du Mexique; ludicrus Er., de Haïty; blandus Er., du Mexique; 
vittatus Say (Megadeut. Haworthi Westw.), de PAmér. du Nord; Lebasii Er., 
de Colombie. 

Aj.: C. marginicollis, cribrosus, marginellus, de Californie; punctatus, 
confluens, punctulatus, du Missouri ; 3. L. Le Conte, Procced. ofthe Acad. of 
Philad. VI, p. 164. — balteatus, J. L. Le Conte, ibid. p. 226; du Mexique. 

(2) Syn. Paussus, Fab. Syst. EL. IL, p. 75. — MEGADEUTERUS, Westw. loc. cit. 
— Erichson (Entomogr. p. 46) pense que le genre Diccopicerus de Latreille 
(Règne anim. éd. 2, IV, p. 475, note) doit probablement être réuni à celui-ci, 
et que c’est par suite d’un lapsus calami que Latreille dit que les antennes, qui 


MÉLYRIDES. ; 385 


M. Guérin-Méneville l'a établi sur une espèce de la Nouvelle-Hol- 
lande dont il n'a connu que la femelle (1). Depuis, Erichson en a décrit 
plusieurs autres des Indes Orientales et d'Afrique (2). Ces insectes re- 
présentent par conséquent les CocLors dans l’ancien continent. 


MALACHIUS. 
Fas. Syst. Entom. p. 207 (3). 


Languette submembraneuse, quadrangulaire. — Dernier article des 
palpes acuminé. — Labre transversal, légèrement arrondi en avant. — 
Tête de forme variable chez les mâles, souvent munie de tubercules ou 
de fossettes sur le front; épistome grand, un peu rétréci et arrondi eh 
avant, corné, avec sa parlie antérieure souvent coriace, —Antennes in- 
sérées à la partie antérieure du front, plus ou moins distantes, médio- 
cres, de onze articles distincts, très-variables, surtout chez les mâles.— 
Prothorax en général transversal et arrondi sur les côtés. — Elytres al- 
longées, parallèles, souvent impressionnées ou chiffonnées à leur extré- 
mité chez les mâles; ailes inférieures manquant parfois chez les fe- 
melles. — Pattes assez longues et grêles ; tarses assez allongés, finement 
tomenteux en dessous, de cinq articles partout : 1-2 subégaux, 3-4 plus 
courts et décroissant graduellement, 5 médiocre; crochets et leurs la- 
melles variables. — Segments abdominaux membraneux, 


Le mode d'insertion des antennes est exclusivement propre à ce 
genre et le fait distinguer sans peine de tous ceux qui précèdent et qui 
suivent. C’est même là son caractère le plus essentiel, car tous les or- 


‘sont composées de dix articles, ont les deux derniers plus gros que les autres 


et globuleux. Je crois qu'il se trompe, Latreille ayant placé ce genre près des 
Pececoruonus, dans sa dernière division des Mélyrides qui-ont, entre autres ca- 
ractères, le 1er article des tarses très-court, ce qui n’a lieu parmi les Malaco- 
dermes que dans la sous-tribu suivante. Du reste ce genre Diccortcerus étant 
fondé sur un insecte inédit dont la patrie n’est pas même indiquée, il n’y a pas 
lieu d’en tenir compte. 

(1) L. cyaneus, loc. cit. pl. 2, f. 10; le mâle que j'ai sous les yeux a été décrit 
depuis par M. Boisduval (Faune entom. de l'Océan. II, p. 136) sous le nom de 
Malachius heterocerus. 1 a les jambes antérieures renflées à leur base, Cet 
insecto semble très-voisin, mais cependant distinct du Paussus flavicornis de 
Fabricius (loc. cit.) dont Java est la patrie. 

(2) L. venustus, d'Egypte; pictus, de Java; balteatus, de Siam ; Æguttatus, 
bi-guttutus, de Singapore ; Erichs. Entomogr. p. 63. — Aj. : Malach. bellulus, 
Boisduy. loc. cit.; Australie, — L. frisignatus, Germar, Linnæa entom. HE, 
P. 182; même pays. 

(3) Syn. Cenarisres, Fischer de Waïldh. Bull. Mosc. 1844, I, p. 35. — CLa- 
es Motsch. Etud. entom. II, p. 32. — Axmoransus, Cynrosus, Motsch. 
ibid. p, 55. 


Coléoptères. Tome LV. 25 


ns tds à cmd. | 5 


386 ; MALACODERMES. 


ganes, notamment la tête, l'extrémité des élytres et surtout les antennes, 
varient presque dans chaque espèce (1). On a établi sur ces modifica.- 
tions quatre genres qui ne sauraient en aucune façon être conservés, 

Ainsi les Ceranisres de Fischer de Waldheim ont chez les mâles le 
front tuberculé et le 5e article des antennes difforme (2). 

Les CLanorricus de M. de Motschoulsky comprennent les espèces 
dont les élytres chez les mâles sont plissées et pourvues de saillie à leur 
extrémité (5). 

Ses Axinoransus celles dont les mâles ont les deux 4ers articles des 
tarses antérieurs plus gros que les suivants et le 2° des antennes 
petit (4). 

Enfin ses Cynrosus celles chez qui les mâles ont le 2e article des tarses 
antérieurs fortement élargi, le 3° allongé, et dont les élytres sont sim- 
ples au bout dans les deux sexes, mais élargies chez les fernelles (5). 

Les Macacmivs ont en général la forme EL." des APALOCHRUS ; 
quelques-uns figurent parmi les plus grandes espèces de la tribu, les 
autres parmi les petites. Leurs espèces sont principalement propres à 
l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Depuis le travail d'Erichson, quelques-unes 
ont été découvertes dans l'Amérique du Nord (6) 


(1) Voyez à ce sujet une notice de Dejean intitulée : « Note sur les diffé- 
rences sexuelles des Maracurus d'Europe. » Ann. d. 1. Soc. entom. IX, p. 205, 

(2) Types : M. bipustulatus Linn. Fab.; de toute l'Europe. — cornutus, Ge- 
bler in Hummel, Essais entom. IV, p. 47; de la Sibérie. 

(3) Type : M. marginalis Dej., Er.; du midi de la France. 

(4) Trois espèces nouvelles de l'Asie mineure : A. strigicollis, antennatus, 
anguslatus, Motsch. loc. cit. 

(5). Une espèce également nouvelle de l'Algérie : C. nidicornis Motsch. 

(6) Erichson en a décrit 32 esp. qu’il répartit de la manière suivante : 

I. Crochets des tarses assez longs; leurs lamelles grêles, un peu plus courtes 
qu'eux. 3e article des palpes maxillaires aussi long que le 2e et le 4e. Des ailes 
inférieures dans les deux sexes. 

a Sommet des élytres simple dans les deux sexes : M. œneus Lion, Fab., 
scutellaris Er. (M. œneus var. Ilig.), d'Europe; erythropterus Er., Méscpota- 
mie; coccineus Er., carnifeæ Er., Constantinople; rubidus Er., Europe; flabel- 
latus Er., Turquie; bipustulatus Linn. Fab., lusitanicus Er., dilaticornis, den- 
tifrons Er., Europe; cornutus Gebler, faustus Er, Sibérie; sardous Er., viridis 
Fab., O1. (bipustulatus var. Nig.), Europe; conformis Er., Mésopotamie. 

b Elytres chiffonnées à leur extrémité chez les mâles : M. rufus Fab., OI. 
marginellus Fab., O1, (bipustulatus var. Ilig.) geniculatus Germar (annula- 
tus Gebler), elegans Oliv:, spinipennis Germar, parilis Er., spinosus Er., cœ@- 
ruleus Er., affinis Ménétr., d'Europe; le 3e et le dernier se trouvent également 
en Sibérie, 

IL. Crochets des tarses petits; leurs lamelles aussi longues qu'eux. 3° article 
des palpes maxillaires de moitié plus court que le 4e. 

a Des ailes dans les deux sexes. Elytres chiffonnées à leur extrémité chez 


— d 


MÉLYRIDES. 387 


BRACHIDIA. 
Sozter in Gay, Hist. d. Chile: Zoo!. IV, p. 433. 


Palpes assez robustes; le dernier des labiaux triangulaire, celui des 
maxillaires fortement sécuriforme. — Labre transversal, arrondi en 
avant, — Tête lerminée par un museau court, fortement tronqué au 
bout; épistome membraneux, court. — Antennes assez longues, insé- 
rées sur les côtés et près de l'extrémité du museau, filiformes, de onze 
articles : le {er assez long, graduellement renflé et arqué, les suivants 
subégaux. — Prothorax transversal, fortement arrondi sur les côtés et 
aux angles postérieurs,  Elytres un peu plus larges que le prothorax, 
courtes, subovales et assez convexes. — Pattes médiocres ; tarses de 
cinq articles : 1 allongé, 2-3 plus courts, décroissant graduellement, 
4 très-brièvement cordiforme, non bilobé (1); crochets petits ; leurs la- 
melles indistinctes. — Segments abdominaux entièrement cornés. 


Je ne crois pas me tromper en plaçant ce genre parmi les Malachides, 
malgré l'absence des lamelles onguéales et quoique je ne sois pas sûr 
qu'il possède des vésicules prothoraciques et abdominales, Pour tout le 
reste, il présente toute l’organisation propre au groupe el n'est certai- 


les mâles : M. pulicarius Fab., O1, marginalis Er., rubricollis OL., d’Eu- 
rope. 

b Point d'ailes chez les femelles. Elytres impressionnées et muniés d’une 
saillie à leur extrémité chez les mâles. M. ruficollis Fab. (termin Mé- 
nétr.), d'Europe. er 

ce Point d'ailes chez les femelles. Elytres simples à leur extrémité dans les 
deux sexes : M. cyanipennis Er., longicollis Er. flavilabris Wattl, d’Europe. 

Aj. : Esp. européennes : M. inornatus, Küster, Die Kæfer Europ. VI, 38.— 
bicornis, A. Costa, Ann. degli Aspir. nat. Ser. 2, I, p. 103. — limbifer, Kie- 
senwet. Stettin, ent. Zeit. 1850, p. 224. — Cyanescens, Muls. et Rey, Mém. d. 
l'Acad. d. Sc. d, Lyon, Sér. 2, IL, p. 219. — fallaz, Strubing, Stettin. entom. 
leit. 1854, p. 198 (rubidus Er.). — Esp. d. 1. Russie mér. et de l'Asie mi- 
neure : M. ephippiger, L. Redtenb. in Rüssegers Reise, [, p. 983. — miniatus, 
bulbifer, duplicatus, nigripes, Kolenati, Melet, entom. V, p. 43. — maculiven- 
fris, Chevrol. Revue et Magaz. d. Zool, 1854, p. 400, — viridanus, Muls. et 
Wachanr. Mém, d. l’Acad. d, Se. d. Lyon, loc. cit. p. 4. — Esp. de la Sibérie : 
M. reflexicollis, Gebler, Bull. d. l'Acad, d. St.-Pétersb, 1, p. 38; fulvicollis, 
ibid, IL, p. 99, — Esp. africaines : M. insignis, Buquet, Revue Zool. 1840, 
P. 242; Algérie. — Mmarginicollis, maurilanicus, angusticollis, Lucas, Explor. 
d. l'Algér. 3 Entom. p. 191. — Erichsonii, caffer, cœrulescens, triplagiatus, 
2Manulus, consobrinus, bimaculatus, Bohem. Ins. Caffrar. 1, p. 459; Natal. — 
Pulchellus, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 648; Mozambique. — 
Esp. de l'ile de Madère : M, militaris, Wollast. Ins, Mader. p.245. — Esp. de 
Californie : M. auritus, longiceps, 3. L. Le Conte, Procced. of the Acad. of 
Philad, VI, p. 165. 


(1) Solier l'indique à tort comme bilobé. 


388 MALACODERMES, 


nement pas voisin des Tezeenonus, comme le dit Solier. Il ne comprend 
qu'une assez petite espèce (1) du Chili, ayant un peu le facies d'une Gaz- 
LerucA, d'un vert foncé bleuâtre, avec les élytres d’un beau bleu et le 
prothorax fauve. Les collections renferment plusieurs espèces inédites 
de l'Amérique du Sud, qui présentent le même facies, un système de 
coloration identique et les mêmes caractères, si ce n’est que leurs an- 
tennes sont plus ou moins dentées en scie. 


ILLOPS. 
Enicus. Entomogr. p. 87. 


Dernier article des palpes maxillaires cylindrique et tronqué au bout, 
— Labre recouvrant entièrement les mandibules.=— Epistome de moitié 
plus court que le labre, coriace. — Antennes insérées sur les côtés du 
museau, de onze articles : 4 légèrement allongé, 2-4 courts, 5-6 dilatés 
chez les mâles, 7-11 gréles, médiocrement allongés. — Prothorax sub- 
transversal, un peu rétréci et arrondi en arrière, légèrement saillant au 
milieu de son bord antérieur. — Elytres convexes, arrondies à leur ex- 
trémité. — Tarses de cinq articles, le 2° des antérieurs un peu pro- 
longé en dessus chez les mâles; crochets assez robustes, leurs lamelles 
aussi longues qu'eux. — Ahdomen entièrement corné. 


Erichson a fondé ce genre sur une espèce (corniculatus) du Cap dont 
il n'avait à sa disposition qu’un exemplaire mâle. Outre les caractères 
sexuels indiqués dans la formule qui précède, ce sexe qui m'est inconnu 
est remarquable par la forme singulière de sa tête, qui est profondément 
excavée entre les yeux, munie en avant de cinq petits tubercules aigus, 
et brusquement renflée sur le vertex, avec ce renflement divisé en deux 
lobes fléchis et portant chacun un fascicule de poils jaunes. La femelle, 
que j'ai sous les yeux, ne présente rien de particulier dans cette partie 
du corps, non plus que dans ses antennes et ses larses. 

Le genre ne se distingue guère des Mazacmius que par l'insertion 
des antennes et l'abdomen entièrement corné. 


PECTEROPUS. 
Wozrast. Ins. Maderens. p. 245. 


Languette membraneuse, allongée, tronquée en avant. — Palpes la- 
biaux robustes, leur dernier article conico-fusiforme, tronqué au boul ; 
les maxillaires médiocres où allongés, leur dernier article long, fusi- 
forme, obtus au bout. — Labre transversal, à péine coriace, muni d'une 
bordure membraneuse en avant. — Tête oblongue ou subarrondie ; 


(1) B. ruficollis, Sol. loc. cit, Col. pl, 10, £. 9 ae, 


MÉLYRIDES. 389 


épistome membraneux, transversal. — Antennes insérées sur les côtés 
du museau, à quelque distance des yeux, assez longues, surtout chez 
les mâles, filiformes, de onze articles: le 2 court, les suivants subégaux. 
— Prothorax transversal ou non, arrordi sur les côtés et aux angles 
postérieurs, tronqué en avant, — Elytres allongées, parallèles, arron- 
dies à leur extrémité.— Pattes longues, grêles; tarses de cinq articles: 
les quatre fers coupés un peu obliquement à leur extrémité; les anté= 
rieurs des mâles ayant leur 2 article prolongé supérieurement en une 
longue saillie concave et pectinée en dessous, atteignant l'extrémité 
du 3°; celui-ci allongé, le 4e court; le 5° dans les deux sexes très-long, 
fortement en massue; crochets longs et robustes; leurs lamelles courtes. 


Ce genre, dont j'emprunte les caractères à la formule 


ATTALUS. 


Enicus, Entomogr. p.89. #* 


Languette coriace, fortement arrondie en avant. — Palpes labiaux 
très-courts; le dernier article des maxillaires allongé, fusiforme et tron- 
qué au bout. — Labre transversal, légèrement arrondi en avant. — 
Epistome coriace, transversal et tronqué en avant. — Antennes insérées 
sur les côtés du museau, filiformes ou faiblement dentées, de onze ar- 
ticles: le 2 plus petit que les suivants, ceux-ci subégaux. — Prothorax 
de longueur variable, arrondi en arrière. — Elytres de longueur varia- 
ble, arrondies à leur extrémité. — Pattes grêles; tarses de cinq articles 
dans les deux sexes; le 2 prolongé en dessus chez les mâles en une 
taillie qui recouvre les deux suivants; crochets courts; leurs lamelles 
aussi longues qu'eux. — Abdomen entièrement corné. 


Ces insectes sont de très-petite taille, aucun d'entre eux n'alteignant 
à une taille de deux lignes. Les mâles sont plus allongé que les fe- 
melles, plus sveltes, et leurs antennes sont plus longues. Le genre est 


peu nombreux et propre à l'Europe australe, au nord de l'Afrique et à 
la Tasmanie (2). 


(1) P. maderensis, rugosus, rostratus ; de Madère (le 1er et le 3e sont figu- 
rés pl. 4, £. 7,9, avec des détails); pellucidus, de Ténériffe; Wollast. loc. cit. 
P. 247. : 

@) 4. lusitanicus, erythroderus, luxurians, dalmatinus, sicanus, Etichs! 
loc, cit.; tous des parties mér. de l'Europe. — Aj.: A. nigricollis, Küster, Die 


390 MALACODERMES. 


HEDYBIUS, 
Enicus. Entomogr. p. 92. 


Languelte coriace, arrondie en avant, plus ou moins sinuée sur les 
côtés et au milieu de son bord antérieur. — Dernier article des palpes 

ongé, fusiforme et tronqué au bout. — Labre fortement transversal, 
entier, avec ses angles antérieurs arrondis. — Epistome coriace, trans- 
versal. — Antennes insérées sur les côtés du museau, filiformes ou fai- 
blement dentées; leur 2 article plus court que les suivants. — Protho- 
rax {ransw sal, arrondi sur les côtés et en arrière. — Elytres un peu 


plus larg lui, médiocrement allongées, arrondies en arrière, — 
Pattes Sy Larses finement velus en dessous, de cinq articles dans 
les deux 8; le 9e des antérieurs chez les mâles faisant le plus sou- 
vent n pe saillie sur le 3°: crochets médiocres, leurs lamelles aussi 
longues c . — Segments abdominaux entièrement cornés. 


ns 8 à 

Genre exclusivement propre à l'Afrique (1) et dont Erichson n'a 
connu que des espèces du Cap, mais il y en a aussi dans diverses autres 
parties de ce continent. Presque toutes, sont d'assez grande taille pour 
cette tribu, et le plus grand nombre bleues, avec le prothorax et la par- 
tie antérieure de la tête parfois fauves ou-blanchâtres (2). 


ANTHOCOMUS. 
Encus. Entomogr. p. 97. 


Languette coriace, arrondie en avant, — Dernier article des palpes 
plus ou moins acuminé. — Labre très-court, arrondi et tronqué en 
avant. — Tête terminée par un court museau triangulaire ; épistome 
coriace, fortement transversal, — Antennes insérées immédiatement au 
devant des yeux, de onze articles, filiformes ou faiblement dentées, ra- 
rement pectinées chez les mâles. — Prothorax de longueur variable, en 
général quadrangulaire, avec ses angles arrondis.—Elytres simples dans 


Kæfer Euro .1, 20; de Dalmatie; Genei, XIII, 13; de Sardaigne, — maculi- 
collis, Tir. de l’Algér.; Entom. p. 194; Algérie. — barbarus, Motsch. 
Etud. entom. Ann. I, p. 55; Algérie. — abdominalis, Erichs. Archiv, 1842; 
E, p. 147; Tasmanie. 

(1) M. de Motschoulsky (Etud. entom. Ann. If, p. 56) a décrit un H. scutel= 
laris, de Colombie ; mais il n'appartient probablement pas au genre. 

(2) Hoculatus Thunb., plagiocephalus Er., erosus Er., bimaculatus Er., 
coriaceus Er., collaris Thunb., cypeolus Er., smaragdulus Er., elongatus Er. 
loc. cit. — Aj. : H. formosus, Reïche in Galin. Voy. en Abyssin ; Zool. p. 290, 
pl, 17, f. 8; Abyssinie. —varicornis, cavifrons, Bohem. Ins, Caffrar. 1, p. 467; 
Natal. - 


MÉLYRIDES. À 391 


les deux sexes, parfoisimpressionnées au bo mâles, — Pattes 
très-grêles ; larses présque glabres en dess inq articles ; cro- 
chets assez petits; leurs lam elles aussi longues qu'eux. — Abdomen 
corné, avec le bord DhEreue de la plupart de ses segments Mn 
étroitement coriace. 


Les Anraocomus se distinguent des genres qui précèd 


dominaux en partie coriaces contribuent également à les" 
naître. Ils sont nombreux, tous de petite taille, de forme en £ 

e, et sont répandus en Europe, dans le sud de l'Afrique et 
e Rüu. Nord (1). 


énnes et tarses antérieurs simples dans Ne sexes, 

sionnées à leur extrémité chez les mâles : À. sanÿüinolentus Fab 
Fab. (fasciatus var, et 4-pustulatus Illig.), fasciatus Fab. (Meloe Gt 
Var. Malach. regalis Touss.-Charpent.), d'Europe; otiosus Er. (Eri 
suivant M. Le Conte, cette espèce n'est pas le véritable otiosus de Say, 
Va cru Erichson ; ce dernter appartient à la 3° section), de l’Amér, du Nord. 

IT. Antennes DéUTEe chez les mâles, dentées chez les femelles, Elytre 
pressionnées au bout chez les premiers. Le 2e article de leurs tarses antérieurs 
recouvrant les deux suivants : À. cardiac Linn. (pedicularius Linn., Fab.), 
du nord de l’Europe. 

IT. Antennes et extrémité des élytres simples dans les deux sexes. 2e ar= 
ticle des tarses antérieurs des mâles recouvrant les deux suivants : 

a Prothorax au moins aussi long que large : À: lateralis Er. (Canthar. mi- 
nima Rossi), jacosus! Er., æmulus Er., sericans Er., parietariæ Er., lobatus 
O1., coarctatus Er., consriclus Er., ulicis Er., amictus Er., analiSPauz., la- 
lis Er,, pallidutus Er.; d’ Europe. ENTER 

b Prothorax ER également arrondi sur les côtés et en “arrière®: 5 
4. circumscriptus Say, atripennis Er. (ofiosus Say; Var, Mal. nigripennis Say, 
sec. Lec.), crminaus Say, stigma Er., seine desEtats-Unis; byssinus 


dinidiatus Er., %e Cuba; seurra Er. # 
Er., du Mexique ; ; granularis Er., des Et 
de Colombie. 

Aj. : Esp. européennes : A. féstivus 
Austr. p. 14. — parallelus, Küster, Die 
senwet. Stettin. Entom. Zeit. 1850, p. 224: — 
LL, p. 56. — Esp. de Syrie : A. bicinctus, Cheyro Mag. d. Zool. 1854, 
P. 401. — Esp. de Natal : A. ramicornis, coronatus, disjunctus, Bohem. Ins. 
Calfrar. L, p: 469. — Esp. deW’Amér. du Nord: Mal. flavilabris (cœruleus 
Randall), ‘Saÿ Journ. of the Acad, of Philad. V, p. 169. — 4. rufifrons, late 
l'alis, cinctus, difficilis, lobatus, basalis, J: L. Le Conte, Procced. of the Acad, 
of Philud. NL, p. 165. y 


+ YA 


t Spec. Arch. 
- pictus, Kio 
entom. Ann. 


+. 


392 MALACODERMES. 


.  EBÆUS. 


Enicus. Entomogr. p. 113. 


4 


ecoriace, triangulaire. — Dernier article des palpés labiaux 

acuminé, celui des maxillaires plus obtus. — Labre très-court, coupé 
= Tête terminée par un museau court; épistome très-forte- 
sversal, coriace, — Antennes médiocres, insérées sur les côtés 
du museau, faiblement et obtusément dentées; leur 1° article plus 
court que les suivants, le {°° à peine renflé au bout.— Prothorax à peine 

ETS . ñ 24 
plus étroit où aussi large que les élytres, transversal, TE 
‘côtés et en arrière. — Elytres impressionnées et bi-appendiculées" nn s 
à Ds + vel + n PA FATAL, 

ales, simples et arrondies chez les femelles à leur extrémité, — Patles 
s; tarses presque glabres en dessous, de cinq articles: le 2° des 
rieurs coupé obligent de dehors en dedans chez les mâles; cro- 


peits, un peu plus longs que leurs lamelles. — Segments abdomi- 
entièrement cornés. 


" 


… Insectes de la taille des Anrmocomvus et qui ne s’en distinguent que 
par des caractères bien légers. Jusqu'ici ils paraissent propres à l'Eu- 
rope, au nord de l'Afrique et à l'Amérique du Nord (1). 


CHAROPUS. 
Entcus. Entomogr. p. 119. 


Languette membraneuse, arrondie en ayant. — Dernier article des 
‘palpes maxillaires allongé et acuminé, — Lie court, tronqué en avant. 
— Tête terminée par un court museau ; épistome membraneux, à peine 
distinct. — Antennes insérées sur les côtés du museau, gréles, filiformes, 
de onze articles : le 40 médiocre, peu épaissi au bout, le 2e un pea plus 
court que les suivants. Prothorax de longueur variable, arrondi sûr 
les côtés en ar 8 variables selon les sexes. — Pattes 
ieures un peu arquées ; tarses de cinq 
ix, 3-4 plus courts, inégaux; crochets 


Sfus Gyllenh.), flavicornis Er., cœrules- 
cens Er., appendiculatus Er, thoracicus Fab., humilis Er., collanis Er.., flavi- 
In », flavipes Fab. (prœustus Fab.; productus OI.), d'Eu- 

ay, des Etats-Unis ; Erichs. loc. cit. 
Aj. : Esp. d'Europe :Æ% alpinus, Giraud, Verhandi. d. Zool.-Bot. Ver. in 
Wien. I, p. 131. — perspicillatus, Bremi-Wolf, Stettin. entom. Zeit. 1855, 
p. 199. — Esp. de l'Algérie : Æ, affinis, tristis, Lucas, Explor. de l’Algér:; 
Entom. p. 193, — Esp. de l'Amér. du Nord : Mal. pusilus, Say, Journ. of the 
Acad. of Philad. V, p. 170. — Mal, minutus, Melsheim. Proceed. of the Acad. 


of Philad II, p. 305.— E. morulus, bicolor, oblitus, submarginatus, S. L. Le 
Conte, ibid. VI, p. 167. 26 d 


_ . - 
« 


MÉLYRIDES. 393 


courts, un peu plus longs que leur lamelles. — Segments abdominaux 
entièrement cornés. 


Les deux sexes sont très-différents par suite de la forme de leurs 
élytres. Celles des mâles sont un peu plus larges que le prothorax, sub- 
parallèles el munies près de l'angle sutural d’un petit appendice coriace; 
ce sexe est en outre ailé. Les femeiles sont, au contraire, privées d'ailes 
inférieures, et leurs élytres qui ne débordent pas le prothorax à leur 
base, se renflent graduellement en arrière sans recouvrir complètement 
l'abdomen, et même en étant paris chupcru) beaucoup plus 
courtes que lui, 5 

Ce sont de très-petits insectes, dont les plus grands n’ont guère 
qu’une ligne et demie de long, et qu'on n’a rencontré jusqu'ici qu'en 
Europe, en Asie et dans le sud de l'Afrique (1). 


Le 


ATELESTUS. 
Enous. Entomogr. p. 122. 


Dernier article des palpes maxillaires allongé, fusiforme et tronqué 
au bout. — Labre court, coupé carrément en avant. — Tête terminée 
par un court museau fortement rétréci; épistome membraneux, à peine 
visible. — Antennes insérées sur les côtés du museau, assez robustes, 
filiformes, de onze articles : le 2e plus court que les suivants, ceux-ci 
croissant peu à peu. — Prothorax presque aussi long que large, rétréci 
en arrière, arrondi sur sés côlés en avant. — Elytres ne recouvrant que 
la base de l'abdomen dans les deux sexes. — Pattes grêles; jambes 
postérieures légèrement arquées; larses finement velus en dessous, de 
cinq articles: le 4er des antérieurs des mâles un peu allongé, avec son 
extrémité dilatée en dehors et en dessous; les autres larses à articles 
1-2 subégaux” 3-4 plus courts, décroissant graduellement; crochets pe- 
tits, à peine plus longs que leurs lamelles. — Abdomen corné lant en 
dessous qu’en dessus dans sa portion découverte. 


Le type du genre est un petit insecte (4. hemipterus Er.) du midi 
de la France. La tête du mâle présente trois fosseltes profondes, dispo 
sées transversalement entre les yeux, et une quatrième transversale en- 
tre les antennes, tandis que celle de la femelle est légèrement déprimée, 
avec un faible sillon longitudinal. L'article basilaire des tarses anté- 
tieurs du premier est en outre un peu allongé el dilaté de façon à re- 
couvrir en dehors et en dessous l'articulation du 2? article. Une seconde 


{1} Erichson en décrit 5 espèces: C. pallipes O1. (flavipes Payk.), concolor 
Fab., rotundatus Er., d'Europe; scitulus Er., de la Mésopotamie; punciatus 
Er., d'Europe. — Aj. : C. nl uter, Die Kæfer Europ. XVII, 18; de Sar- 
daigne. — docilis, grañdicollis;.Saginatus, Kiesenwet. Ann. d. 1. Soc. entom. 
1851, p. 619; Eur, mér.— brachypterus, Bohem. Ins. Caffr. I, p. 472; de Natal. 


394 MALACODERMES. 


espèce européenne du genre a été publiée par M. Küster, et, de son 
côté, M. 3. L. Le Conte en a décrit plusieurs de l'Amérique du Nord (1), 


CHALICORUS. 
Excns. Entomogr. p. 124. 


Dernier article des palpes maxillaires en fer de hache allongé. — 
Labre très-court, tronqué en avant. — Têle terminée par un museau 
assez long; épistome à pen. — Antennes insérées sur les côtés 
et à l'extrémité du museau a longueur du corps, grêles, filiformes, 
de onze articles : À assez grosset peu allongé, 2-3 plos courts que les 
suivants, celui-ci profondément échancré à sa base, 4-11 croissant peu 
à peu. — Prothorax un peu plus étroit que les élytres, rétréci à sa base, 
arrondi en avant, convexe à sa pa tie antérieure. — Elytres parallèles, 
arrondies en arrière. — Pattes longues'et grêles ; tarses de cinq articles: 
les quatre 1ers décroissant graduellement ; crochets très-pelits et faibles, 
un peu plus grands que leurs lamelles. — Segments abdominaux entiè- 
rement cornés, 


Ces caractères ne concernent que le sexe mâle, le seul qu'ait connu 
Erichson. Il ajoute dans sa description de l'espèce (C. vinulus), que la 
Lêle est convexe en arrière, pourvue d'une grande fossette lunulée sur 
le front, puis transversalement impressionnée à sa partie antérieure. Ce 
petit insecte est originaire du Cap. Depuis, M. Bohemann en a décrit 
plusieurs autres espèces de Natal (2). 


TROGLOPS. 
Encns. Entomogr. p. 125. 


LR LL 


L1 - 
Languelte membraneuse, arrondie en avant. — Dernier article des 


palpes ovalaire et tronqué au bout. — Labre ceurt, coupé carrément en 
ayant.— Tête terminée par un museau court et fortement rétréci; épis- 
tomemembraneux, à peine visible, — Antennes insérées sur les côtés et 
à l'extrémité du museau, assez longues, grêles, filiformes, de onze ar= 
* Licles: le 2° plus court que les suivants, ceux-ci croissant peu à peu, — 


(1) 4. Zrichsonii, Küster, Die Kæfer Europ. 1, 20; de Dalmatie. —. basalis, 
abdominalis, collaris, 3. L. Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VE, 
p. 168; de Californie, Ces trois espèces doivent former une section à part, les 
mâles ayant le 2° article des tarses antérieurs obliquement prolongé en dessus 
jusqu’à l'extrémité du 3e, 

(2) C. rnyrmecodes, albifrons, albilabris, Gollaris, Bobem. Ins. Caflrar. I, 
p. 475. M. Bohemaun, sans indiquer aucun sexe en particulier, décrit la tte 
de ces quatre espèces comme étant grande, arrondie.et sans sculpture sur le 
front. Il n'aura peut-être eu que des femelles à sa disposition. 


MÉLYRIDES. 395 


Prothorax plus ou moins fortement rétréci en arrière, arrondi sur ses 
côtés antérieurs, — Elytres variables selon les sexes. — Pattes gréles; 
tarses antérieurs de quatre articles chez les mâles et simples; les autres 
à articles 1-2 subégaux, 3-4 plus courts, décroissant graduellement; cro- 
chets petits, à peine plus longs que leurs lamelles. — Segments abdo- 
minaux entièrement cornés. 


Les deux sexes diffèrent entre eux comme ceux des Cnanorus. Même 
quand tous deux sont ailés, ce qui n’a lieu que chez une seule espèce 
(albicans), les mâles sont beaucoup plus allongés et plus parallèles ; leur 
tête est en outre plus large et plus où moins impressionnée sur le front. 
Les femelles aptères ont leurs élytres renflées et ventrues comme celles 
du genre en question. ‘ 

Ces insectes ne sont pas plus grands que ceux des trois genres qui 
précèdent et propres à l'Europe et à l'Afrique. Erichson n’en a connu 
que des espèces du premier de ces pays (1). 


COLOTES. 
Encus. Entomogr. p. 129. 


Languette membraneuse, triangulaire. — Dernier article des palpes 
labiaux acuminé et tronqué au bout; celui des maxillaires fortement sé- 
euriforme. — Labre fortement transversal, coupé carrément en avant. 
— Tôte terminée par un museau très-court el fortement rétréci ; épis- 
tome membraneux, peu distinct. — Antennes insérées sur les côtés et 
à l'extrémité du museau, grêles, filiformes, de onze articles : le 2° court, 
les suivants subégaux. — Prothorax transversal, plusétroit que les ély- 
tres, arrondi sur les côtés et'aux angles postérieurs, tronqué à sa base. 
— Elytres plus ou moins amples, subovales et convexes.— Pattes grêles; 
tarses faiblement tomenteux en dessous; les antérieurs de quatre arli- 
cles chez les mâles, les autres à articles 1-2 égaux, 3-4 décroissant gra- 
duellement; crochets petits, un peu plus longs que leurs lamelles. — 
Segments abdominaux entièrement cornés. 


Les femelles sont tantôt ailées, tantôt aptères ({rinotatus, rubripes), 
sans diflérer beaucoup de leurs mâles sous le rapport de la forme géné- 
rale, du moins chez les espèces qui me sont connues, Le genre se dis- 
tingue sans peine des précédents par la forme du dernier article des 
palpes maxillaires. 11 ne contient également que de très-pelites espèces 
répandues en Europe et en Afrique (2). 


(1) T. albicans Lin. (angulatus Kab., cephalotes O1.), silo Er., capitatus Er., 
verticalis Er., marginatus Wall, brevis Er. — Aj.: Esp. européenne : T. lim 
batus, Mink, Stettin. entom. Zeit. 1853, p. 59,— Esp. d'Abyssinie: T. lufeus, 
Megacephalus, signatus, Roth in Wiegm, Archiv, 1851, E, p. 120. 


(2) Trois seulement ont été connues d'Erichson et décrites pour la première 


L | 


396 MALACODERMES, 


LEMPHUS. 
Enicas. Entomogr. p.131. 


Dernier article des palpes maxillaires acuminé. — Labre transversal, 
coupé carrément en avant. — Tête oblongue ; épistome membraneux, 
transversal. — Antennes insérées sur les côlés et près du bord antérieur 
de la tête, courtes, de onze articles, légèrement dentées à partir du 5°.— 
Prothorax transversal, arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs, 
— Elytres ne recouvrant que la base de l'abdomen; ailes inférieures 
bien développées. — Tarses à articles { médiocre, 2-3 très-courts, celni- 
ci bilobé et finement velu en dessous ainsi que le précédent, 4 très-petit, 
enfoui entre les lobes du 3, et à peine distinct; crochets petits, leurs 
lamelles de moitié plus courtes qu'eux. — Segments abdominaux cornés. 


Ce genre a pour type une espèce (mancus) de Venezuela qu'Erich- 
son dit avoir complètement le facies de l'Anthocomus byssinus d'Europe 
et dont il n’a eu à sa disposition que deux exemplaires femelles.. Ses 
tarses, qui sont faits comme ceux des Chrysomélines, porteraient à croire 
qu'il n'appartient pas aux Malachiides, mais ses autres caractères ne 
permettent pas le doute à cet égard. Depuis, Erichson en a décrit une 
seconde espèce du Pérou (1). 


CARPHURUS. 
Enicus. Entomogr. p. 132. 


Mûles : Dernier article des palpes maxillaires petit, subulé. — Labre 
petit, un peu plus large que long, légèrement arrondi en avant. — Tête 
plus large que le prothorax, souvent fovéolée sur le front; épistome 
très-court,— Yeux gros ou médiocres, globuleux. — Antennes insérées 
sur les côtés antérieurs du museau, allongées, plus ou moins fortement 
dentées en scie. — Prothorax plus étroit que les élytres, plus long que 
large, un peu rétréci en arrière, fortement arrondi en avant et aux an 
gles antérieurs. — Elytres recouvrant à peine Je thorax; ailes inférieu- 
res bien développées. — Tarses de cinq articles: 1 très-allongé, 3-4 
très-courts, finement tomenteux en dessous, celui-ci bilobé, — Crochets 
assez petits, leurs lamelles de moitié plus courtes qu'eux, — Abdomen 
corné, allongé. 


fois par lui : C. trinotatus, obsoletus, d'Europe; albilateris, du Cap. — Aj. : 
Esp. européennes : C, nigripennis, Küster, Die Kæfer Europ. XII, 18. — 
daveti, rubripes, Jacquel.-Duval, Ann. d. 1. Soc. entom. 1852, p. 706.— sufu- 
ralis, Motseh. Etud. entom. Ann. Il, p. 56. — Esp. africaines : C: nobilis, 
unifasciatus, Bohem. Ins. Caffrar, 1, p. 473; Natal. — cinctus, Motsch. loc. cit. 
p. 56; Egypte. 

(2) L. fulratus; Erichs. Archiv, 1847, L, p. 84. 


MÉLYRIDES. 397 


Femelles : Tôte plus étroite que le prothorax. — Antennes médiocres, 
filiformes. — Prothorax pas plus long que large, rétréci en arrière et 
parfois aussi en avant. — Abdomen élargi. 


La forme du dernier article des palpes maxillaires et la structure des 
tarses rendent ce genre aussi tranché que le précédent. Ses espèce 
égalent, sous le rapport de la taille, les Macacurus de grandeur moyenne. 
Elles sont propres aux Indes-Orientales et à l'Australie (1). 


Note. 


Etant incertain sur la place à assigner aux trois genres suivants dans 
la série de ceux qui précèdent, il m'a paru plus convenable de les mettre 
à part. 


CONDYLOPS. 


Kozgan u. L. Renrens. Denskr. d. Wien. Acad. 1 (2). 


Languette arrondie à son extrémité, un peu plus courte que ses pal- 
pes. — Palpes filiformes; le dernier article des maxillaires acuminé et 
tronqué au bout, — Labre transversal, arrondi en avant et couvrant les 
mandibules. — Tête trigone; front excavé, muni de cinq tübercules 
chez les mâles; épistome égalant le labre en longueur, transversalement 
impressionné dans son milieu, — Yeux saillants. — Antennes insérées 
en avant des yeux, de onze articles, flabellées chez les mâles, pectinées 
chez les femelles. — Tarses de cinq articles; leurs lamelles onguéales 
grêles. — Segments abdominaux cornés, membraneux dans leur milieu. 


Outre ses antennes pectinées, la femelle diffère du mâle par ses yeux 
moins saillants, son front non tuberculé et son système de coloration qui 
n'est pas tout-à-fait le même. 

Le genre ne comprend qu'une très-petite espèce (C. Erichsonti) de 
la Perse méridionale, noire, avec un dessin fauve compliqué. 


ACLETUS,. 
J. L. Le Conre, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 167. 


Palpes maxillaires courts, leur 4° article acuminé au bout. — Labre 
petit, transversal. — Epistome très-court, indistinct. — Antennes de 


(1) C. dispar, luteolus, Erichs. loc. cit.; de l'ile Bintam dans le golfe de Sin- 
gapore.— Aj. : C. brevipennis, cervicalis, Germar, Linnæa entom. Il, p. 183; 
Australie, — transparipennis (sic), nigripennis, Motsch. Etud. entom. Ann. I, 
P: 4; Indes or, 5 

(2) Je n’ai à ma diposition qu’un exemplaire du tirage à part du Mémoire 
dans lequel a paru ce genre. 


398 MALACODERMES, 


onze articles, pectinées chez les mâles. — Prothorax fortement trans- 
versal, à peine plus large que la tête, ayant tous ses angles arrondis. — 
Elytres un peu plus larges que le. prothorax, non impressionnées à leur 
trémité, — 1° article des tarses antérieurs des mâles inférieur, le 
es oblique. — Segments abdominaux entièrement cornés. 


“M. J. L. Le Conte place ce genre à la suite des Esævs. Il n’en décrit 
qu'une petite espèce (nigrellus) des bords du lac Supérieur, qu'il dit 
ressembler un peu à un Mazrminus, mais avec des élytres un peu plus 
allongées. 


MICROLIPUS. 
J. L. Le Conre, Loc. cit. p. 168. 


Palpes maxillaires courts, robustes ; leur 4° article conique. — Labre 
carré, subarrondi en avant. — Tête aussi large que le prothorax, forte- 
ment rétrécie en avant des yeux. — Ceux-ci saillants. — Antennes de 
onze articles, allongées, légèrement en scie. — Prothorax à peine trans- 
versal, ayant ses angles arrondis. — Elytres simples à leur extrémité 
dans les deux sexes. — Les quatre fers articles des tarses antérieurs 
brièvement lobés en dessous. — Segments abdominaux entièrement 
cornés, — Corps allongé, linéaire. 


La structure des tarses antérieurs, si par les lobes dont ils sont pour- 
vus M. J. L. Le Conte entend des lamelles, me ferait presque douter 
que ce genre appartient aux Malachiides. II ne comprend qu’une petite 
espèce (laticeps) de Californie. 


Sous-Trigu Il. Mélyrides vrais. 


Yeux entiers. — Tête tantôt courte, tantôt allongée. — Crochets des 
tarses bordés en dessous d’une membrane fixe, assez souvent absente. 


Ce groupe a pour types les genres Mecvris de Fabricius et DasyTes 
de Paykull. Ses espèces ont un facies différent de celui des Malachiides, 
et leurs caractères sont moins fixes que ceux de ces derniers. 

Ainsi, leur languette est presque aussi souvent bilobée qu'entière, et, 
dans la plupart des cas, leurs mandibules sont inermes. Leur tête n’est 
courle el Lerminée par un petit museau que dans les trois genres placés 
en tête de la sous-tribu (Dasxres, Docrcnosoma, AmauronrA). Elle s’al- 
Jonge chez les autres et finit par présenter un museau assez long pour 
mériter le nom de rostre. IL est digne de remarque que cette dernière 
forme coïncide, en général, avec la brièveté relative ou absolue du 4er 
article des tarses, qui est alors plas court que le 2e et plus ou moins re- 
couvert par la base de celui-ci. Les élytres ne sont jamais abrégées, et, 
sauf chez les Cmarcas, ne diffèrent pas selon les sexes; il n'y a non 


MÉLYRIDES, 399 


plus aucun exemple de l'absence des ailes inférieures. Enfin, ces in- 
sectes sont, en général, plus grands, plus oblongs, et surtout plus hé- 
rissés de poils que les Malachiides. 

Les rapports et les différences qui existent à l’état parfait entre les deux 
groupes, se retrouvent avec une valeur égale dans leurs larves, autant 
qu'on en peut juger, pour celui-ci, par les larves d'un petit nombre de 
Dasyres, les seules que l'on connaisse (1). Elles sont teHlement voisines 
de celles des Mazaemivs, qu'il suffira de signaler leurs caractères diffé- 
rentiels, qui se réduisent aux suivants. 

Leur corps, au lieu d’être parallèle, s'élargit peu à peu en arrière, 
et les poils dont il est revêtu sont plus longs et plus abondants; leurs 
mandibules sont simples, et leurs stemmates au nombre de cingide cha 
que côté, dont trois placés sur la même ligne et les deux autres au- 
dessous. Ce dernier caractère les rapproche des larves des Clérides. 
Les nymphes ne diffèrent en rien de celles des Maracmws. 

Ces larves vivent sous les écorces ou dans l’intérieur des arbres ver- 
moulus. Leurs couleurs sont moins remarquables que celles des Mala- 
chiides ; elles sont simplement blanchâtres, avec des taches brunes. 

Les neuf genres qui composent ce groupe me paraissent devoir être 
classés de la manière suivante. Les trois premiers seuls ont des reprè- 
sentants en Europe. 2 


I. {er art. des tarses au moins aussi long que le 2e. 


Dernier art, des palpes max. fusiforme : Dasytes, Dolichosoma. 
_ _ sécuriforme : Amawronia. 


I. {er art. des tarses notablement plus court que le 2e. 
a Dernier art. des palpes non sécuriforme. 
bd Art. 4-10 des antennes plus longs que larges, lâchement unis. 
€ :Mandibules inermes. sa, 
Elytres très-amples, plus ou moins difformes chez les QG : Chalcas. 
— de grandeur et de forme normales : Astylus. 
ce Mandibules bidentées au bout : Melyrosoma. 
bb Art. 4-10 des antennes transversaux, plus ou moins serrés. P 
Crochets des tarses simples : Melyris. 
— — fortement dentés : Ar{hrobrachus. 
aa Dernier art. des paipes sécuriforme : Pelecophorus. 
Genre incertæ sedis : Anthodromius. 


() D. serricornis Parreys, Isis, 1834, p. 716; Waterhouse, The entom. 
Magaz, IL, p. 375, pl. 10, £ 1, 2; figure reproduite par M. Westwood, An In- 
trod. ete. I, p. 260, f. 28, nes 22, 23, et MM. Chapuis et Candèze, Mém. d. I. 
Soc. d. Sc. d. Liége, VUX, pl. 6, f. 1. — flavipes, Ed. Perris, Ann. d. 1. Soc. 
entom, Sér. 3, 11, p. 599, pl. 18, f. 260-268; cette description est la seule 
Susan: nent détaillée. 


400 MALACODERMES. 


DASYTES. 
Pawx. Faun. Suec. 11, p. 156 (1). 


Menton transversal; languette saillante, échancrée ou entière en avant, 
— Deux lobes aux mâchoires; l’externe corné, élargi et cilié, l'interne 
beaucoup plus petit et plus étroit, submembraneux. — Dernier article 
des palpes fusiforme et tronqué. — Mandibules assez larges, le plus 
souvent bidentées au bout, avec leur bord interne simple; celui-ci par- 
fois finement denticulé. — Labre assez saillant et arrondi en avant. — 
Tête courte, plus ou moins rétrécie en arrière, terminée par un très- 
court museau triangulaire ; épistome coriace, transversal. — Antennes 
de longueur et de forme variables, en général plus ou moins dentées à 
partir du 3e ou 4e article. —Yeux médiocres, assez saillants. —Prothorax 
trausversal chez la plupart, arrondi où anguleux sur les côtés, (ronqué 
en avant et à sa base. — Elytres à peine plus larges que le prothorax, 
plus ou moins allongées, peu convexes, rarement subeylindriques. — 
Pattes gréles, longues ou médiocres ; larges à articles au moins aussi 
long que 2, celui-ci et 3-4 subégaux ou décroissant peu à peu; cro- 
chets tantôt élargis à leur base, tantôt munis en dessous d'une lamelle 
membraneuse, manquant parfois à l'un des deux.— Corps plus ou moins 
velu. 


Les Dasyres ne peuvent être confondus qu'avec les deux genres sui- 
vants, les seuls-du groupe actuel qui aient, comme eux, le {er article des” 
tarses de longueur normale. Ils se distinguent des AwauroniA, en ce 
que le dérnier article de leurs palpes maxillaires n’est pas sécuriforme, 
et des DocicnosomA, par l'absence d'un crochet corné au lobe externe 
des mâchoires. C'est un groupe très-riche en espèces et qui a résisté 
jusqu'à présent aux tentatives, peu sérieuses, il est vrai, qui ont été 
faites pour le diviser en plusieurs genres. 

Celui nommé Exrcopus par Stephens est établi sur des caractères pro- 
pres aux mâles. Dans ce sexe le 4° article des tarses antérieurs est très- 
robuste et prolongé supérieurement en une forte apophyse ; aux pattes 
postérieures les cuisses sont renflées, les jambes grosses et fortement 
arquées, le 1% article des tarses prolongé en une très-forte saillie, et le 


(1) Syn. Arcocnemus, Encopus, Stephens, Il. of Brit. Entom. III, p. 317 sq. 
— Evonius, Divaues, Danacea, Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 31.— 
Dermaroma, ANrnoxenus, Lasius, Macnopocon, Motseh. Bull. d. Moscou, 1845, 
I, p. 37; genres très-vaguement caractérisés; le dernier, établi sur une espèce 
inédite, m’est complètement inconnu. — Coswocomus, Küster, Die Kæfer Eu- 
rop. XI, 10; Psicormnx, XXI, 9; genres non caractérisés; le premier est men- 
tionné dans le texte; le second a pour type le D. protensus Gené, de Sardai- 
gne.— Denmesres Linné. — Hispa Fab, — Mezvris Oliv. — Lacria Panz, — 
Cicinpeca Geoffr. 


aid 
$  mécyines. 401 
2e démesurément allongé ; dans les deux sexes les antennes sont grêles 
et faiblement dentées. Ces insectes sont allongés, très-velus, etles mâles 
sont notablement plus grands que les femelles (1). 
Les ArLocnEMus du mémerauteur (DrvacesCasteln.) se reconnaissent 
: A 1 : L «24 : 
au dernier article de leurs palpes un peu plus aigu que de coutume, à 
leurs anténnes courtes dont les articles 4-10 sont graduellement élargis, 
“transversaux et très-serrés ; enfin, à la brièveLé de leurs tarses. Ils sont 
assez courts, larges et très-velüs aussi (2). 

Les Danacea Casteln. (Dermaroma Motsch., Cosmiocomus Küster) 
comprennent des espèces à prothorax assez long, sensiblement plus 
étroit quella tête et les élytres, et plus ou moins. anguleux sur les côtés ; à 
antennes courtes, gréles et dont les articles obconiques grossissent peu 
ävpeu, Ce sont de petits insectes dont les téguments sont assez solides et 
revêtus d'une pubescence fine et couchée (5). 

"Quant aux Enovrvus Casteln. (ANTHOxENUS Motsch.) et aux Lasius 
Motsch. (DasvresCasteln., Steph.) ils ont en commun des antennes assez 
longues, dentées en scie, le corps très-velu, et ne diffèrent que par la 
forme générale, les premiers (4) étant simplement oblongs et assez lar- 
ges, tandis que les seconds (5) sont plus où moins allongés et sveltes. 

La livrée des Dasyres est, en général, uniforme et brille souvent du 
plus riche éclat métallique. On les trouve, parfois abondamment, sur les 
fleurs. Leur distribution géographique présente quelques particularités 
intéressantes. [ls abondent dans lés régions voisines de la Méditerranée; 
hors delà, VAfrique et les Indes Orientales n’en ont: fourni jusqu'ici 
aucune espèce, et deux seulement ont été signalées dans l'Australie. En 
Amérique ils ne sont assez nombreux qu'aû Chili et dans les régions voi- 
sines de l'Océan Pacifique. Les espèces décrites s'élèvent déjà à plus 
de 130 (6). 


(1) D. hirtus, d'Europe; armatus, d'Algérie. Il y en a dans les collections 
une grande espèce d'Espagne, inédite, à ma connaissance, et remarquable par 
l'énormité de l’apophyse du 1er article des tarses postérieurs. 

(2) D. floralis, bipustulatus, quadripustulatus, etc’, d'Europe. Les antennes 
deyces insectes ressemblent complètement à celles des Arrnropracuus de So- 
lier mentionnés plus bas. Le genre me paraît assez distinct et pourrait être 
adopté. 

() Type : D. pallipes, d'Europe. 

(4) D. villosus, suhœneus, niger, ete., d'Europe. 

(5) D. nobilis, cœruleus, similis, ete. d'Europe. 

(6) Esp. d'Europe : Derm. hirtus, Linné, Syst. nat. Il, p. 563 (afer F.). — 
Hispa bipustulata, quadripustulatayFab. Syst. El. IL, p. 59. — Das. scutella- 
ris, niger (Mel. villosa OL), flavipes (plumbea Illig.), cæruleus, nigricornis, 
Fab, ibid. p. 71.— Mel. floralis, œneus, flavipes, O1. Entom. 21, p. 11, pl. 8, 
f. 13-16. — nobilis, Hlig. Die Kæfer Preuss. p.309 (cyaneus OI., viridis Rossi). 
— D. fusculus, pallipes (Lagr. flavipes Pauz.; Lagr. livida? Fab.), Ilig. 
Magar. 1, p. 82. — femoralis (nigricornis var.?) Ilig. ibid. VE, p. 302. — ru- 


Coléoptères. Tome IV. 26 


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VE ee UE A Les. sa 
on {rat rsal ; languette memb Ÿ e, arron a) qi 
Deux courts 10 es pénicillés aux mâchoires; l'externe co ni exté- 


bidus,Schœnb. Syo. Ins. Il; Appénd. p.13. — rufitarsis, arsalis, Sahl 
Fennic. L, p. 113. — obscurus, chalconotus, Germar, Reise n. gone 
p. 209. — punctatus, chalybœus, Germar, Ins. Speë. nov. p. 77. 
serricornis, Steph. Il: ANR 2 mL, p. 320. — lucidulus, cœlatu 
brarius, sorratus, $ iatubus, 4 sümilis, Brullé, ÆExpé | 
Entom. p. 150. — profensus, imperialis ; Gené, Ins. Sa 

1.40, 11; cinctus, VU. , D. 17, pl. 2, f. 4, 5==bselos 
Waltl, Reise n. Spen. EL, p. 61: — ciliatus, Graells, Ann 


] erylhromelus, cœrulescens, XXIN. —pini, ser- 
ratus, m4: A Faun: Austr.; Die Kæfer, p. 335. — scaber, virens, Suffrian 
Stettin. ent 


» 
F3 


im. Zeit, 1843, ps 334. 


Esp. de la Russie mér., de Syrie et de Perse: D. chalyheus, cinereus, Mé- À 


Transcauc. I, p: 204 — pyrrhostoma, santhocnemus, Kolenati, Me 
V, p.45. — vulpinus, L:Redtenbain Russeg. Reise, p. 984. _—t 


nétr. Cat: rais..p. 164 — incognitus, hirsutulus, Falderm. im 
Li 


Kollar u:L. Redtenb. Denskrift. d. Wien. Acad. I. 
Esp. de la Sibérie : D. pilosus, Germar, Ins. Spec. nov. p. 75: — ant 


rus, analis, Gebler in Ledeb. Reïses Ans. p. 89: — analis (nec Gebler), Fischel à 
. vi 


d. Waldh. Bull. Mose. 1844, I, p. 38. .: FES 
Esp. africaines : D. hæmorrhoidalis ; metallicus, œneus, Fab, Syst. EL 
p. 72; Algérie. — Mm0ri0, Schœnh. Syn. Ins. A; Append. p. 11; Algérie, — 
smaragdinus, variegatus, maurilanicus, nigromaculutus, armalus, Ge 
cus, chlorosoma, pectinicornis, distinctus, Luças, Explor. d. L .; Entom. 


2 # 
Ke 


p. 195; Algérie. — cylindraceus, Roth. in Wiegm. Archiv, 1891, I, pe 121; 


Abyssinie. — ilustris, Wollast. Ins. Maderens. p. 252; de l'ile de D Cds 

Esp. américaines: D. foveicollis, Kirby, Faun. Bor.-Amer. p. 243; Can 
— fuscus, suturaliss is, sordidus, griseus, brevicornis, Squalidus, 
œnescens, constrictus, rotundicullis, difficilis, de Californie; senilis, de Ne- 
braska; obscurellus, luteipes, pusillus, de Californie; erythrop) , du Nouveau 
Mexique ; basalis, cribratus, de la Géorgie; J. L. Le Gonterocdud. of the 
Acad. of Philad. VI, p. 169. — flavomarginatus, de Bolivia; æanthunus, de 
Montevideo, Blanch. in d'Orb. Voy:; Entom: p. 100 (an potius Asryzus?): — 
obscurus, Subæneus, rufipes, Luteusÿmarginipennis, hæmorrhoidulis; binota- 
tus, maculicollis, impressus, elegans, Gayi,tibialis, Giraudei, Salsei, Derbe- 
si, Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 119; Chili. + 

Esp. de PAustralie et de l'Océanie : D. nigricans, fuscipennis, Hope, Trans: 
of the entom, Soc- IV, p. 105; Australie. — minutus, Boisduy. Faun. d. l'0- 
céan. Il, p. 137; Océanie. , 

(1) Syn. Tuzvus, Creutzer, Entom. Versuch.p. 121,— DasxTes Fab. 


MÉLYRIDES. 403 
rieurement à son extrémité d'une petite saillie, l'interne membrèneux; 


très-petit, — Dernier article des palpes labiaux fusiforme, tronqué au 
bout, © des maxillaires oya et acuminé, — ibules larges, 
arquées à leur extrémité; er de. — Labre't rsal, légère- 


ment échancré en avant. — Tête Reneo homboïdale. — Yeux pe- 


lits et Saillants. — Antenn ( , gréles, trs) gere ant 
CE cie, de onze Fe es : Fe éd is, 2-5 assez 
stix, "| s longs, 11"0ve de 
a Fe très- allongées, parallèles, Misolément acuminées 
xtrémité. — Pattes médiocres, ‘gréles; articles 1-4 des tars 
ssan ellement ; crochets élargis dans leur moitié basilair 
= Corps très- alloggé, linéaire, finement pubestent. 

On n’en connaît qu'une espèce, le Dasytes linearis de Fabricius (Gt), 
insecte répandu daps la plussgrande partie de LEurope et aisément re- 
connaissable à sa forme trèssallongée et frès-gréle, mais séparé des 
Dasvres uniquement par la for lobe externe des mâchoiresIlest 
possible que lorsque les nn à de ces derniers auront'élé exas 


minésdans un plus grand nombre d'espèces, celte forme se relrouve 
chez | quelques-uns d'entre eux. É 


ée AUROMA Fe 
 Wesrw. Trans. WE à rl Soc. IT, p. 174. 


on trés. soul languette membraneuse, one avant. pe 
obes pénici ës ux mâchoi resa — 2 Ai arlicle des palpes la= 
1x à maxillires très-grand, 4 
ent sécuriforme, — Mandibules trigones; bifi au bout.— L 
if, 4 gc:son | bord antérieur coriace et arrondi: — Tête, ycom} ss 
un peu plus large que le prothorax. — Antennes courtes, de 
rlicles : 1 médioère, en cône arqué, 2 court, 3-10 ob 
nt peu à peu, 11 ae = Prothorax presque carré, légé 
en avant, arrondi au postérieurs? — Elytres à peine, 
ie es rothorax, méga allongées, subparallèles et ar- 
int Étrémité, — édiocres; tar$es articles 1-4 dé- 
croissant ‘Fra leurs crochets munis chacun d'une Jamelle en 
— Corps velu. 


M: >. u 
ressort de c ormule que ce FA qui m'est inconnu en na- 


e, ne ee nt ue p sur du dernier article des 
ph LE LU) Canin I compose est un très-pelit 
Le Fi une ae |. B, d un noir ! bronzé, avec les pattes fau- 
es, et La été découvert dans! l (Les de Corfou. è 


& St 11 IL, p: 73 (Tilus Ans. Grêutz. loc. cit. pl. 3. #95). on 
(2) 4. subænea; Westw. loc. cit, p. 175, pl. 14, £. 10 a-e. 


D 4 L 


404 MALACODBRMES. 
| 7, + HAL e 
je BLancu. Hist. hat d. Ins. I, p. 53. 


Ménton carré ; langueltewsaillante, dyste à son extrémité e deux 
lobes assez étroits et divérgentss — Machoires allongées, ternir oi 


x 


un seul lobe cori fortement cilié. — Dernier article des p 
biaux ovalaire, s'maxillaires subeylin e ou subfosiform 
4er de tous très-pi "M dIEules re TéRtrenre ar 


fléchie en dessous, plane ou peu convexe sur le front, dont tu-de 
vant des yeux en un assez long museau; épistome An à — Veux 
médiocres, arrondis, pen saillant$.— Antennes médiocres, assez robustes, 
de onze articles : 4 épais, en cône arqué, 2 de moitiéplus pelit, obconi- 
que, longé, de m tonne, 4-10 dentés en scie, 11 ovalaire, échan- 
cré en dedans et acuminé au Vs cu an, penché, subtransversal, 


npeurétréci et tronqué ou bi=s en avant, arrondi aux côtés, con- 
v ur le disque, avec ses bord 


téräux un peu relevés. — Ælyl 
frès-amples, el forme variable selon les espèces, fortement si 


antérieurement dans les deux + es, — Pattes assez longues et à 
robustes, RUE tarses àfar 


biistes: endus au bout. — Pénultième segment abdominal forteme ent 
échancré chez les mâles, le 6° formant une grande palettem 

oyale, carénéer surdlà ligne médiane; ces segments variables 
melles (1). 


Genre ‘très- singer, comprenant les x. grands et les 
quables.de tous les Mélyrides, parmi lesquels ils représentent, 
de plus yariées et plus bizarres, les Lvous africains à 
dila Ces orgânes, chez les mâles, sont tantôt plans sur e dis 
tantôt comme voûtés, et leurs bords latéräüx s'arrondissent pour See 
plier en dessous. Ceux des mel, autre leur largeur bien moins 
grande, sont plus où moins conv leur repli latéral est précédé 
d’une cârène; ils présentent en outre ordinairement des enfoncements 
et des saillies qui n'existent pas ou qu 'enestige dans l’autre sexe. Mais 
dans tous deux le système de coloration, qui cris {oujours en nuan- 

Let 

(1) M. Le Fairmaire, dans sa graphie du genre, citée plus ba Ds 


voir reconnu que cinq segments; j'en trouve six cominé" dans'les à es 
codermes. Chez les femelles, le pénultième est beaucoup plus grand que le les au- 
tres et entier ou faiblementssinué, mais il varie sous le rapport de Ja forme ; 


le dernier est oblongo-ovale comme celui des mâles, seulement beaucoup plus 
petit. 


| 


MÉLYRIDES, 405 


ces vives et variées, est identique. Le cor temédiocrement velu, et 
parfois même les élytres sont Ro L 

Ces insectes sont uñe de ces intéressantes découvertes entomt loBiques 
qui ont étëfaites en Colombie-dans les vingt dernières année But 
seule, toutes les espèces conndes, au nombre de douze (1), sont origi- 
paires de celte partie de l'Amérique du Sud. 


s ASTYLUS. 


DE Casrern. in Sivserm. Rèvue entom. IV, p. 32 (2). 


Organes buccaux, tête et yeux des Cmaccas. — Antennes plus lon- 
gues que la têtes et Te prothorax réunis, de onze articles : 4 rôbusle, en 
cône arqué, 2 court, obconique, 3 de même forme, plus long que les 
suivant$, 4-10 filiformes ou légèrement dentés en scie, 11 ovalaire, acu- 
miné au bout, le plus: souvent entier. — Prothorax transversal, assez 
convexe, arrondi el étroitement rebordé sur les côtés, tronqué en avant, 
tronqué/ou “sinué de chaque côté de sa base; celle-ci sinuée dans son 
milieu. — Élytres à peine plus larges que le prothorax, plus ou moins 
convexes, subparallèles dans les deux tiers de leur longueur, oblique- 
ment arroñdies à leur extrémité, parfois très-légèrement déhiscentes.— 
Pattes longues; jambes arrondies; 1er article des tarses beaucoup plus 
court que le 2e, celui-ci et 3-4 décroissant graduellement, 5 long; cro- 
chets robustes, fendus au bout. — Corps en général très-velu, sauf 
parfois sur les élytres. : 


Ces insectes représentent dans l'Amérique du Sud les Dasvxes, qui y 
sont très-peu nombreux, comme on l’a vu plus haut, et même presque 
étrangers à ses parties intertropicales. Sauf quelques rares exceptions, 
ils sont de beaucoup supérieurs pour lataille aux Dasvres, et leur livrée 
est aussi variée et aussiélégante que celle de ces derniers est uniforme, 
Leurs habitudes sont, du reste, les mêmes. 

Solier acréé de nouveau le genre, sous le nom de MecoccossA, sur 
deux grandes espèces du Chili restées inconnues à M. De Castelnau et 
quin'élaient pas même nouvelles quand il les a publiées, M. Guérin- 
Méneville les ayant déjà décrités en les rapportant, avec raison, au genre 


(1) Onze sont décrites dans une Monographie que? 
du genre dans les Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 5, | a 
& paru dans Ja Revue Zool. 1847, p. 408 : C. cya atocollis, lateralis, 
trabcatus, Bremei, unicolor, humeralis, fumatus, obesus, lugubris, G-plagia- 
tus L. Fairm.; le trabeatus avait déjà été décrit brièvement et figuré sous le 
nom de Dasyte à tunique, par M: Brullé, Hist nat. d. Ins.; Col, p. 161, pl: 9, 
£.6 @'; M. L. Fairmaire a omis cette citation. — Aj.: C. turgidus, Erichs. in 
Schomb, Guyana, IL, p. 560; de la Guyane anglaise. 

(2)»Syn. Mecoczossa, Solièr in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 426. — Da 
SYTES Auct, — Meuvris O1., Erichs. N 


» 


406 MALACODERMES. 

actuel (1)* Elles ne présentent en effet rien qui autorise à les séparer 
énériquement des autr É | fs, ‘hr 

: et ve 
eg E . VÉLO L es Fe 
2 ns LT 0 Maderens. p. 253. "* ; 


Languette saillante, bilobée. — Mâchoires des Merynis qui suivent, 
— Dernier article des palpes fusiforme, acuminé”au bout. — Mandi- 
bules larges, arqutes et bidentées à leur exwémité. — Labre fortement 
transversal, membraneux et arrondi en avant. — Tête oblongue, atté- 
nuée en arrière, terminée par un court museau; épistome court,mem- 
braneux.— Yeux médiocres, distants du prothorax, ärrondis ét saillants, 
— Antennes. plus longues que la tête et le prothora chez les”mäles, 
plus courtes chez les femelles, de onze articles : À peù der is, 
subpyriforme, 2 moins gros, plus court, obconique, 3 pas plus long, 
grêle, 440 dentés en scie aiguë et lâchement unis, 11 ovale. — Protho- 
rax fortement transversal, arrondi sur les côtés et aux angles = Ely- 
tres allongées, médiocrement convexes, subparallèles, obliquement ar: 
rondies dans leur tiers postérieur, — Paites longues, très-grêles ; tarses 
plus courts que les jambes, à articles 1 à peine visible en dessus ki 
2-4 égaux, 5 allongé; crochets longs, fortément fendus, au bout. — Tés 
guments de consistance normale, 2" 


Petits insectes, voisins des Mgzyrus par la sculpture dés élytres.qui 
sont rugueuses et présentent également chacune trois lignes. élevées 
quoique peu saillantes, mais qui n’en ont plus le facies. Les caractères 
qui les sépareni de ce genre sont nombreux et portent principalement 


(1) 4. trifasciatus (Mec, rugosa, Solier, loc. cit. Col. pl. 10, f. 5a@ 9), Gayi 
(Mec. affinis Sok), Guérin-Ménev. Icon. d. Règ. anim.; Ins. texté p 495 
deux espèces ne s’éloignent des autres que par la ponctuation beaucoup plus 
forte de leursélytres, surtout chez le trifasciatus, et en ce que le 6°/segment 
abdominal des mâles est divisé en deuxxobustes crochets. Mais ces, deux carac- 
tères ne sont pas génériques. " , 

Desautres Asryuus actuellement connus ,sont les suivants : Das. linealus, 
Fab. Syst. Ele I, p.72; Brésil. —,D. rubripennis, Latr. in Humb. et Bompl. 
Obs. d. Zool. I, p. 478, pl. 17, f. 3-4; Pérou. — D, quadrilineatus, variega- 
dus, Germar, Ins.. nov: p. 76; Brésil. — D, Antis, cyanerythrus, 6ema- 
culatus, Perty, Del. anim art. Brasil. p: 29, pl. 6, f. 13-14; Brésil. — Di splene 

…didus, bifasciatus, Casteln® Hist. nat. d. Col,/ 1, p. 280; Brésil. — D. flavor 
Lasciatus (Antis Perty}; rubrofasciatus, atromaculatus "du Brésil; vittaticollis, 
de Bolivia; cincticallis, de WUruguay; Blanch, -in d'Orb. Voy.; Entom. p. 96: 
= Mel. Bomplandi, quadritæniata, læta, Exichs. Archiv, 1847, 1, p. 24; 
Pérou. : . 

(2) La figure 2 f de la pl: 5, qui représente un des tarses grossis de l'an 
smisiæ, est inexacte, l’article en question y étant aussi long au moins quenle 2; 


le texte est conforme à la réalité. 
L] 


ês $ L& d : : 
PAR 7 », au 
“sur les mandil bule cs ta fotrd vs des antennes, celle du pro- 
4 ‘ax crochets des ! lollaston en décrit * deux es- 
e €de Madère al que j'ai sous les 
: à ns 1 un bru an noirâtre uniforme; l'une die (ocea* 
— nicum) est glabr a io) pement velue, Ces insectes 
: Hi À 3 
à RSR 1 De sy er SR Li 
L' FA HE L. 2 
"DS & , 
+ LÉ a À F ke 1 Er tom. nue (2). Lu 
Le "= EL #4 Ai - fl 3. + 


“aie carré ot ub 2 forme ; bg saillante, bilobée. — 
Deux lobes aux m choires, pénicillés ; ne assez grand et assez 


large, l'interne pe "4 mp Dar article des palpes subeylindri- 
que, HE ndibules larges, arquées à leur 
extrémité, jt — Labre Dh de sie arrondi en avant, — Tôte 
fléchie, de long riable, terminée par un museau cunéiforme, plus 
ou moins. allongé. = ennes presque toujours plus. courtes. que le 
AnonEs de onze articles :4peu allongé, épais, | ie renversé, 
court, obconique, 3 long, au bout, 4- déprime À Tansyersaux, 
Mutés en scie, plus où moins serrés, 11 ovale el acuminé. —Yeux mé- 
« diocres, en général transversaux, peu saillants. — Prothorax plus ou 
ansversal, convexe, rebordé sur les côtés, du. reste de forme 
le. — Ecusson en carré tran —Ælytres un peu plus larges 
 prothorax, allongées, RES rallèles ou oblongo-ovales, 
- rebordées latéralement, ayant chac e troi lignes saillantes, — Pattes 
assez. urtes, FC assez rob: resque-aussi longs que 
les EE dessus, 2-4 subégaux, 
à presque Ra TE ue les pr "crochets longs, peu ar- 
qués, simples. —Téguments de co nsi tance normale. 


Ce génre a été LT ue nimec cle teen ongle 
Afrique australe, le M are He à dont il 


Re ps 

s'est. augmenté depuis s en Pntes de celles- à plusieur égards, 
de sorte qu'elle reste comme isolée dans 5 genre, qui» "ALIAS natu- 
réellement en trois DE Ve: 


EL 


à 8 À 
{1} M. aceanicum, artemisiæ, Woll. loe, cit. pl. % Là, 2. : à 
(2) Syn. vera, Fab, Syst. Eutom. p. 126. " 4 
43) E Prothorax rétréci en avant, paraboliquement APN A côtés qui 
* sont rebordés ainsi que le bord antérieur, muni d’une carène de ei côté 
en dessus.» BG. # re ” 

a Antennes gréles, Jchement dentées en scie; pattes longues et peu ro- 
bustes; corps oblongo-ovale,. médiocrement et régulièrement convexe : M. vi- 
ridis, Fab. Syst. EL 1, p. 311; du Cap. #4 

b Antennes courtes, plus ou moins robustes; leurs articles dentés en scie ser- 
rée; pattes courtes, assez fortes; corps parällèle, convexe; bords latéraux des 


$ LL % 
108 MALACODERMES. ET 
Les Mecvnis sont, à quelques exceplions près, d'assez grande taille 


pour Ja tribu actuelle, en général peu velus, surtouL supérieurement, et , 
les intervalles entre les côtes de leurs”élytres sont criblés de points en- 
foncés on tubereuleux. Leurs couleurs, Loujours uniformes, sauf sur l'ab- 
domen et les pattes, qui sont sujets àudevenir d'un rouge fauve, varient 
du vert au bleu et au noir plombé. i 4 ARBRE NT 

Je ne trouve pas d'autre caractère pour distinguer de ces insectes les 
Zxura de Fabricius, que l'existence chez celles-ci d'une dent presque. 
obsolète aux crochets de leurs tarses, à quelque distance de leur extré=. 
mité. Leur tête varie de même sous le rappontde la longueur ; leurs an" 
tennes sont plus ou moins lâchement dentées en scie; le prothorax est: 
complètement identique avec celui de la majorité des Meuyms et pré- 
sente de même en dessus deux carènes latérales ; les élytres ont égale- 
ment chacune trois lignes saïllantés; seulement, elles s'arrondissent pour 
embrasser le tronc, au lieu d'être subverticales : enfin, les pattes n'of- 
frent pas la plus minime différence. D'après cela, ce genre, bien que gt- 
néralement adopté, me parail inadmissible. El se compose en ce moment 
de trois espèces décrites (1). . 

Les Merymis sont pour la plupart africains: les autres habitent Iés 


parties occidentales de l'Asie et l'Europe australe. 
# 


élytres subyerticaux : M. abdominalis, du Sénégal ; bicolor, d'Egypte et d’A- 
rabie; lineata (ciliata O1.) du Cap; Fab. loc. cit. — corrosa, festiva, peclora- 
lis, fulvipes, Reiche in Galin. Voy.. entAbyssin.; Zool. p. 291, pl. 18, f 1-3;" 
Abyssinie. — hæmorrhoidalis; onychina (corrosa Reiche), œruginosa (pecto- 
ralis R.), Roth. in Wiegms Archi, 1851, p: 121; Abyssinie. — olivacea, 
Guérin-Ménev. in Lefebvr: Voy: en Abyssin. Zool. p. 303, pl. 2, £. 9. — rufi- 
ventris, natalensis, sulcicollis, Bohem, ns. Caffrar. I, p. 279; Natal. à 

I. Prothorax fortement transversal, tronqué en avänt, arrondi et rebordé 
sur les côtés; antennes peu robustes, lchiement dentées; corps parallèle, eon= 
vexe : M. andalusiaca, Waltl, Reise nach Span. Il,.p. 62 (Opatrum granula- 
tum? Fab. loc. cit. p. 118); du midi de l'Espagne et d'Algérie. — rubripes, 
Lucas, Explor. d. l'Algér.; Entom. p. 201, pl. 20, f. 1; d'Algérie. — Le M.ni- 


. gra, Fab. loc, cit, p. 311, de Tanger, appartient probablement aussi à cette 
section. 


(1) Zooblonga, Fab. Syst. El. IL, p. 22; de l'Europe australe, du nord/de 
l'Afrique et de Syrie; les auteurs s'accordent à dire qu’elle se trouve dans 
l'intérieur des maisons: — versicolor, Chevrol. it Guériü-Ménev. Icon. d. Règn. 
anim.; Ins. texte p. 50; Syrie. — scutellaris, Mulsant, Mém. d. l’Acad. d. Lyon, 
Sér. 2, Scienc. I, p. 190; d'Algérie, aux environs de Biskara. — Uno quatrième 
espèce de Syrie existe dans les collections, sous le nom de Z. rostrata Erichs. 


AL 


LAS ! 22 


- le fléchie, cd ans 
yeux, large, terminée par un museau*quädran- 
né diocre ; _épistome coriace, transversal. — Yeuxtgros, arroñ 
» saillants. pus ples courtes que le prolhorax, 

Me rites: À api bconique, 2 court, 3 plus long, tous 
0 s’élargiss nt | raduellement et formant une sorte 
déprimée, à articles très- serrés lus ende- 
orax transversal, convexe, rétréci Fos gn u 
nué à sa base, avec ses angles postérieu 
é. — Elytres : assez courtes, oblongo-ova 


dans, 11 vi 1 = 
moins “sai 
“distincts: 


ne cat e assleur milieu Pattes courtes et assez robustes ne 2 
moins longs qu ques 1 à peine distinct, 2-4 subégaux, 
5 allongé ez 15. rfement dentés'avant leur ga 


Lis assez solides. 
ecte uen ndè sa avec les HS groupe 
à ixA. Mat deutt crochets des tar 

eu plus courte, leurs ye plusigros, leurs M es à'ar ds 
LETLS plus serrés, l' carènes s rot , et celle dé 
Eu llantes sur le nt ciblées de points 


enfoncés. L' un d'eux: ( ou te $) ressemble de très-près aux Da- 
syles bù latus et A-p d’ Europe; mais la ‘du {er 
le Med ES, avec 


article des tarses distinguees ssen Rs 
lesquels M. Blanc ss l'a conf + CisEljan ag © Len eg à 
une espèce, l'a ré nie aux ZxGra Li 
Les s.S ge fa, le médiocre, de ft larg 
que les Dasvres, de co “ui jariées as à ès-suje > m 
difier, et plus ou moins. ve. "4 TRE re jusqu'i r patrie 
exclusive Q vs 5e "ER 
(1) Syn. ds Casteln. in É re sm 1 IV, p. eo Dastrs, 
Blanch. in. d'Orb. Voy.; Entom. p. 99. 


(2) Zyg. flavipennis, Casteln. loc. cit. pa PP cit.; Aréhr. 


Perl 


CR 


varians Sol.).— Das. mœstus, Blanch, loc. cit. p. 100. — À bialis (flavipen- 
nis var), ipennis (mæstus var.?), rufipennis, nigromaculatus, Mn 
natus, lim , Sol. loc. cit. pl. 9, £. 1 s LS et 2 (Li au à 

ayec des détails. 


34 


LL 


#10 MALAGODERMES. 
dr AS in , 
D | PELECOPHORES. 
(Dei) Litne Régne anim. éd. 2, IV, D: 475 (1). 


Languette membraneuse, bilobée. — Deux lobes aux mächoïres, pé- 
nicillés, l'intérne petitvet gréles— Derniérarliele deswpalpes Tabiaux 
triangulaire, celui des maxillaires obliquement sécuriforme, — Mandi- 
bules larges, arquées et légèrement bifides à leur extrémité. — Labre 
transVérsal, membraneux-et arrondi en avant. — Méte “courte, large, 
enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux, presque dépourvue demu- 
seau; épistome lrès-court, membrançux.—Yeux gros, arrondis et assez 
saillant&: — Antennes plus longues que le prothorax, gréles, de onze 
articles : 1 médiocre, en cône arqué, 2 plus court que 3, tous deux0b- 
coniques, ainsi que 4, 5-10 graduellement élangiswet, assez âchement 
denlés en scie, 11 ovale. — Prothorax transversal faiblement. arrondi 
sur les côtés, tronqué env avant, très-légèrementbisinué à,sa base. — 
Elytres pas plus larges que le prothorax; plustoumoins allongées, sub 
parallèles. — Pattes médiocres ; cuisses assez robustes, surlout lesan- 
térieures; tarses très-courts, à articlest.à peinemwisible en dessous; 
indistinet en dessus, 2-4 égaux, 5 longs crochets-simples, munis chacun 
d'une lamelle en dessous. — Corps oblong. 


Le genre se distingue essentiellement de tous les Mélyridesàmer ar- 
ticle.des tarses très-court, par la forme de ses palpes: Ilse composeide 
quelques petites espèces, voisines, pour la forme, de la plupart des Da 
svres el ornées de bandes et de‘taches jaunâtres, très-sujeltes à varier, 
sur un fond-noir où d'un bronzé obscur. On n’en a encore rencontré qu'a 
l'ile Maurice et à celle de la Réunion; deux Seulement sont décrites en 
ce moment (2). 

Note. 


Le genre suivant appartient, sans aucun, doute, au groupe actuel, 
mais là longueur relative du 1erarticle de ses tarses n'étant pas indiquée, 
je ne vois pas bien quelle place il doit y occuper. Probablement, sil 
est voisin des Dasyx£s, dont il ne semble guère différer que par la forme 
des antennes. 


(1) Syn. Noroxus, Gyllenh. in Schœnh. Syn. Ins. IE, p: 53, note, 


(2) Not: Higeri, Gyllenh: loc. cit. — P. nigrolineatus, Guérin-Ménev. leon. 
d. Règn, anim. Ins.; texte p. 51, pl. 16, f. 6 ad. 


bé dt à UNE NE... che sh ‘nie. i. oi, 1 ÉPE s LE Mes pe. To D 3 ETES 


mévrnrs. ail 


2.) 
. ANTHODROMIUS. 


Kozzan u. L. Renrens. Denskrift. d. Wien. Acad. 1. 
Languette bisinnée à son extrémité, avec ses angles 
cillés. — Deux lobes aux mâchoires ; rire 
base de l'externe; celui-ci court, large, sübméml 
bout. — Palpes filiformes, — Mandibulés bifides- leur € 
Labre transversal, arrondi en avant, — Tête retirée dan is l'int 
prothorax ; épistome membraneux, aussi long que le labre. 
insérées près du bord antérieur des yeux, de ônze artie 
niers formant une massue brièvement dentée, cu 
Abdomen composé de six segments ; l'anal pelit. 3 


L'unique espèce (4. vartabilis) qui composewle* genre 
insecte du midi de la Perse, noir, varié de ferrugineux et velu tai 
que son nom l'indique, le dessin que forment cest couleurs est Lt 
variable. . s : 


Sous-Trisu HE.  Prionocérides.! 4 à 


; ‘ 4 
Yeux grands, échancrés. — Tête allongée, terminée par «un museau 
cunéiforme. — Crochets des tarses simples, sans lamelles membra- 


neuses. Le 
Ce groupée impr que deux genres exotiques, qu'omdéfinirait . 
assez bien en disant que ce sont des ME ne pris la Lête, les 
| RS certaines espèces de Nacenves Üe la famille des OEdi 
rides. A part cela, les deuxsseuls desleurs organes qui nécessitent ue 
remarque, sont le prothorax et les tarses. Le prpaquadageni ne 
déborde nullement les parapleures, qui sont remarquables par leur peu 
de largeur; il en.est simplement/séparé de chaque côté par une arête 
qui n’est même pas très-vive. Quant aux tarses, , rapprochent de 


ceux des ou genres du groupe précédent, en de que leur 4°" article 


est un peu recouvert par le 29, mais sans être plus Mt 
s 


“On ne sait rien des premiers états de ces insectes. Ils sont 


2 
. 


aux Indes-Orientales et à l'Afrique. 


É. ” 


PL] Fr, 
“ C1 
in , 
| ; %% 
. ÉÉo 
À pe >. 
ÿ * + ur Pate 


rs 


(2 
1 


— 


#3 


412 MALACODERMES, 


PRIONOCERUS. 
PerTY, Col, Indiæ orient. p. XXXUI (1). 


Menton corné, allongé ; languette submembraneuse, bilobée. — Pal- 
pes assez robustes “. » dernier article des labiaux triangulaire ; les maxil- 
s-long, 3 très-court, #4 en fer de hache allongé et 


laires à a er 
ne 2 52.2 : ; à : 
oblique. — es assez larges, légèrement arquées, denticulées 


ayant leur sommet. en dedans. — Labre en carré subéquilatéral, arrondi 


en avant. — Téte enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux, terminée 


par un assez Jong museau quadrangulaire; épistome corné, presque 
aussi long, que le labre. — Yeux très-gros et saillants, rapprochés en 
ond S et échancrés ên avant: — Antennes plus longues que 
«de onze articles : { médiocre, en cône renversé, 2 très- 
Nique, 3.de même forme, allongé, 4:10 s'élargissant peu à 
peu et dentés en scie, 11 ovalaire et échancré au côté interne, — Pro- 
thorax plus long que large, un peu rétrécià sa base, légèrement arrondi 
sur les côtés, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson arrondi en ar- 
rière. — Elytres plus larges que le prothorax, allongées, subparallèles, 
peu convexes.— Pattes longues, peu robustes; tarses presque aussilongs 
que les jambes, à articles { un peu plus court que 2, celui-ci et 3-4 dé- 
croissant graduellement, 5 assez long; crochets grêles, simples. — Corps 
allongé, à téguments flexibles, peu velus. 


L'analogie, signalée plus haut, entre ces insectes et les NacenDes, 
subsiste même pour les couleurs chez la plapart, qui sont fauves en 
dessus, avec la tête, le sommet des élytres el les pattes en partie noirs; 
quelques-uns sont d'unbeau Bleu, avec le prothorax et les élytres fau- 
ves ; dans l'espèce typique (cæruleipennis), le corps entier est bleu 
l'exception des élytres. 11 y a de,ces insectes aux Indes-Orientales et 
danses régionsintertropicales de l'Afrique (2). 


- IDGIA, S 
” DE CaSTELN. in SizBErM. Rev. entom. IV, p. 27 (3). 
s 


“ : 
er. “. : ÿ . 
Les caractères de ce genre sont absolument identiques avec ceux des 
Prionocenus, sauf pour lès antennes, qui sont plus longues que chez 


(1) Syn. Evrpuyra pars, Dej. Cat. éd. 3, p. 123. 

(2) P. cœruleipennis, Perty loc. cit. pl. 4, f.4; figuré aussi par M. Guérin- 
Méneville dans Bellanger, Voy..aux, 0r.,Z0ol. pl: SRE cbarts Dej.); 
de Java. —?senegalensis, Castéln. nat. d. Col. J, p. 275 (Ep: melanura 
Dej.); du Sénégal. Trois autres espèces inédites de Java du Ba 1n0 SODÉ 
connués.| 1 Le M 

(3) Syn: Denowwa, Kollar u. L. Redtenb: in Hügels Kasthmir, IV, 2, p. 51 
— Erieavra pars; Dej. loc. cit. 


+ 16 OEdémérides du genre Dryors et les Cistélides. El a oublié les. 
2 


F 3 

æ MÉLYRIDES. M3 
ces derni iformes, avec leurs articles 2très-court, 3.40/sub Gaux, 
11 plos lo précédents, acuminé et plus où échancré au 
côlé inter. ” 


% 


as que ce caractère unique sufise "pour Le 


Je ne 
deux gent, rien n'étant plus fréquent chez les Malacôdermes € 
néral que de rencontrer, dans un même genre, des! espèces à antennes 
filiformes et d'autres qui ont ces organes dentés et me pectinés. Les 
Ip6tA ont la même distribution: géographique que 1 RIONOCERUS, et 
leurs espèces décrites s'élèvent à‘trois en ce mom 


Note. 


e + 
Des deux genres suivants, le premier appartient Plus que Probal - 
mént au groupe actuel ; cela est plus douteux our le second. Tous deux 
m'élant également inconnus en nature, je dois mê borner à reproduire 
leurs caractères. ” , e 


DIPROSOPUS. sn » . s 
« ‘2 & 
AN, Mém. d. l'Acad. d, Lyon, Sér. 2; Soienc. 1, p. 209. 


“Bouche prolongée en un museau aussi Jong que l’e 
treMashase des añtennes et le bord postérieur d 


biaux à dernier article tronqué ; les maxillair 
à que les mâchoires, à dernier article presq 
ib 


nétrécies à leur extrémité. —Yeux globuleux, latéraux, pres- 
sürie front.— Prothorax un peu plus Tong que large, sub- 
biculaire, sillonné transversalement emavantet endarrière. — iles 
lus larges que le prothorax, subparallèles dans leur tiers antérieur, 
exibles. — Pattes allongées; pénullième article des tarses simple. — 
bdomen de dix (3) arceaux, le dernier plus petit. 


e coulis 


M. Mulsant a signalé les analogies de Ce genre avec les ere 
10- 


(1) M. De Castelnau dit que cet article n’est pas échancré ét il donne ce ca- 
ractère comme séparant ces insectes des Prionocenus; la réalité est qu'il est 
fait comme je l'indique; seulement, comme il est plus long et plus grèle que 
daus ce dernier genre, il serait encore plus exact de dire qu’il est arqué. 

(2). terminata, Casteln. loc. cit. p.28; dn Sénégal. — fulvicollis, Reiche 


. in Galin. Voy. en Abyssin.; Zool. p. 286, pl. 17, f. 5 a-e; d’Abyssinie. — Der. 


] 


“sp 


-Melanura, Kollar u. L. Redtenb. loc: cit. p. 512, pl. 25, £. 6; du Cachemire. 
(3) y à là incontestablement une faute d'impression et c’est simiqu'il faut 


* lire. On remarquera cè nombre des segments abdominaux, qui est le mème que 


chez tous les Mélyrides. 


is de Ni 
u genre en 


Tét ée d RE saillante.—Yeux médiocres, réniformes.- 
; ci ès ge s, à peine pie Me la moitié du 
rticles. — Prothorax subeordiforme, tronqué en arrière. — Ely- 
se € Ad ré 


tres plus larges que Je prothorax; munies chacune de 
Tarses de cinq articles, le 4 bilobé. : 


Ce st principalement ce qui me donne des doutes 


abli le FARPEgEAeOL de ces derniers. Eïlesest Jon 
ddéssus dans samoitié antérieure, noire 
i d'un beau ‘bleu* Cet insecte est originaire 


FAMILLE XLL 


«Le 


 CLÉRIDES. 


#- 


Menton carré où trapéziformeschezMpresque 1ôus: languette mem- 
braneuse, parfois coriace, sans paraglosses. — Deux lobes aux machoi- 
res, lamelliformes et ciliés. — Palpes labiaux Souvent plus longs que les 
maxillaires; leur dernier article sécuriformé chez Ja plupart. — Epis- 
tome distinct, coriace où submembraneux en avant. — Yeux très-gé- 
néralement échancrés.—Antennes de onze articles, rarement de moins, 
flabellées, dentéss ou terminées en massue. — Hanches antérieures co- 
nico-cyliadriques, médiocrement saillantes, les intermédiaires plus cour- 
tes, subglobuleuses, un peu distantess les trochantins des unes et des 
autres en général distincts; les postérieures transversales, énfoncées, 
recouvertes par les cuisses de la même paire; larses pentamères ou té- 
tramères, pourvus de lamelles en dessous : leur dernier article au moins 
bilcbé.— Abdomen composé en dessous de cinq ou six segments, tous 
libres. "T4 sicit 


ITR 
Les rapports entre ces/insectes et les Malacodermes sont assez étroits 
pour que beaucoup d'auteurs n’en aient fait qu'une section de ces der- 
niers, à l'imitation de Latreille (2): D'un autre côté, chez les auteurs 
les plus récents qui.en font une famille distincte, on né voit pas bien, 
d'après les caractères qu'ils assignent à celle-ci, quels sont ceux fon- 
damentaux et absolus qui la séparent de la précédente. 

Ces caractères me paraissent être au nombre de deux : la présence 
chez les Clérides de lamelles sous les articles des tarses et la forme de 
leurs hanches postérieures qui n'a pas encore élé signalée. Les pre- 
mières peuvent être très-réduites, peu visibles même (par ex: CALEN- 


(1) Dans l'origine, Latreille (Histsnat: de Crust. et d. Ins. IX, p. 139; Gener. 
Crust. et Ins: 1, p. 269; Considér, génére p. 174) avait fait de ces insectes une 
famille équivalente à celles des Sternoxes et des Malacodenmes; puis (Règne 
anim. éd. 1, IÏI, p. 253) il plaça cette famille en tête des Clavicornes. C’est 
dans ses «Familles naturelles » (p. 253) qu'il l’a reportée dans les Malacoder- 
mes (‘1 il Pa laissée en dernier lieu (Règne anim. éd. ®, p. 475). Elle y est res- 


tée ju: 1waux derniers travaux exclusivement dont elle a été l'objet, 
12 


M6 CLÈRIDES, 


pyma), Maisne mañquent jamais complètement (1). Les secondes sont 
étrangères à tous Jes Malacodermes à moi conpus, sans exceplion, et 
seraient identiques avec celles des Cérophytides, si elles étaient un peu 
plus planes et plus enfouies. 

Si, en outre, on néglige momentanément les exceptions qui se trou- 
vent'ici, comme partout, on-observeun grand nombre devdifférences 
entre ces insectes elles Malacodermes, Z 

En premierlieu, leurs téguments sont plus, solides,-et leur facies est 
fort différent de celui des Mélyrides, le seul groupe de la famille pré- 
cédente qui contienné des ‘espèces susceptibles d'être confondues ayec 
eux (2). Leur corps est'en effet plus allongé, plus cylindrique, ebson as- 
pect général est surtout modifié par la forme du prothorax quivest pres- 
questoujours, notablement plussétroit à sa base que les élytres. Leur 
tête se rapproche de celle-des Mélyrides par la présence constante et la 
structure de l'épistome ; mais il est très-rare (CALENDymA, CnaLcicue- 
aus, la plupartides Trucnoves) qu'elle affecte la forme de celle des 
Cmaucas, Asrycus, Prronocenus, etes Elle-est le plus souvent ovalaire, 
assez convexe, et sujette à prendre une forme spéciale. Celle, par exem- 
ple, des Denors et des Cywionus rappelle d'une manière frappante la 
tête des TemnoctiA de la famille des Trogositaires; ailleurs (Hxnwo- 
cena, Letupra, ALLeLwDEA) elle ressemble "à celle d'un grand nombre 
de Cicindélètes. : 

Parmi les organes buccaux, les palpes sont remarquables en ce que; 
à l'inverse de ce qui a lieu dans la généralité des Coléoptères, les labiaux 
sont plus grands que les maxillaires, Ce n'est que chez les derniers Éño- 
pliides que ces organes reprennent peu à peu leurs proportions relali- 
ves ordinaires. La règle est que leur dernier article soit en fer de 
hache, et ce sont les maxillaires* qui ont la plus forte tendance à perdre 
cette forme. Les autres parties de la bouche ne présentent rien qui mê- 
rite une mention particulière. + 

Les Hydnocérides sont les seuls dont lesyeux ne soient pas échan- 
crés. Leur échancrure est antérieure, sauf chez les-Phyllobénides, où 
elle oceupe leur bord interne (3): Ges onganesssont généralement assez 


(1) 1 n'existe dans les auteurs que deux genres récents (STENOMERA Lucas et 
Acnems Lec.) chez lesquels cés lamelles feraientsentièrement, défaut. Mais le 
premier doit rentrer parmi les Ptiniores,et jedoutequene/second appartienn® 
à la famille actuelle, 

(2) Les Convneres, les Necrontaset surtout les Norosrenus ressemblent beau- 
coup plusieurs Dasvres, les CaLENDYMA aux PRMONOCERUS, etc. 

(3) Ce caractère signalé par M. Spinola et sur lequel il a fondé son groupe 
des Phyllobénides, n’est cependant pas sans quelque éncertituder Dans certai- 
nes espèces (par ex. Chariessa mamicornis), ou ne saurait guère dire si l’é- 
chanérure est antérieure ou interne. Mais ces cas sont très-rares et purement 
spécifiques. C’eêt ainsi que chez la Chartessa veslita cette échancrure est déci- 
dément antérieure, 


CLÉRIDES, M7 


grands, et chez les Omaorvus et les Srrearrum sont très-rapprochés sur 
le vertex. 


Quand les échancrures oculaires sont antérieures, l'insertion des an- 
tennes a lieu exactement comme chez les Mélyrides; elle remonte un 
peu sur le front dans le cas contraire. Ces organes varient trop pour 
qu'on puisse en rien dire de général, si ce n’est qu'il est tout-à-fait 
exceptionnel (par ex: Deresrenus) qu'ils soient filiformes, et que c'est 
chez les Énopliides que la massue qui les termine ordinairement prend 
les dimensions et les formes les plus remarquables. 

Chez les Malacodermes, presque sans aucune exception, le pronotam 
est séparé des parapleures prothoraciques par les arêtes qui terminent 
ses bords latéraux. El n'en est pas loujours de même chez les Clérides, et 
celte différence dans la structure de leur prothorax est d'autant plus 
digne d'attention, qu'elle est en rapport intime avec la composition des 
lrses et sert de base, en même temps que cette dernière, à la division 
de la famille en deux tribus. 

Dans Ja plus nombreuse, celle des Clérides vrais, il y a fusion com- 
plète entre le pronotum et les parapleures prothoraciques, de sorte que 
les côtés da prothorax présentent une surface continue et plus ou moins 
arrondie. Dans la seconde, au contraire, celle des Énopliides, ces para- 
pleures sont distinctes par suite de la présence des arêtes latérales du 
pronotum. Ces dernières ne sont pas toujours également saillantes, mais 
elles ne manquent jamais (1), 

L'écusson est constamment peu développé, transversal-ou en triangle 
curviligne, et il n’y à aucun parti à en tirèr. Les élytres, outre leur plus 
grande largeur que la base du prothorax (2), sont sujettes (PLarynor- 
TERA, CHARIESSA, quelques Peconium, etc.) à se dilater en arrière et 
alors à ne plus embrasser qu'imparfaitement l'abdomen. 


Les pattes, sauf les hanches postérieures et les tarses, sont construites 


(1) Cette double structure a été signalée par M. Spinolà (Mon. d. Clérit. I, 
P: 34); seulement les termes dont il sé sert pour l’exprimer sont différents de 
Ceux que je viens d'employer. Dans la première, le prothorax se compose pour 
lui de deux pièces : le tergum et le prostérnuni; dans la seconde, de quatre 
Pièces : le tergum, les épistérnums et le prostérnum. Erichson (Archiv, 1847, Il, 
D: 22) lui a reproché, à cette occasion, d’avoir pris les trochantins antérieurs 
Pour les épistérhums prothoraciques, mais ce reproëhe n’est pas fondé. La des- 
Ciplon détaillée qu'il donné dé ces dernières piècés prouve à l'évidence que 
c'est bien d’elles qu'il a voulu parler, Ce qui à probablèment induit Erichson en 
etreur, c’est qué M. Spinola dit ailleurs (loc, cit. p. 39) que les trochantins 
n'existent pas, en quoi il se trompe, comme on le verra plus loin. 

(2) Comme la plupart de ceux de ces insectes, ce caractère est sujet à excep- 
tion; chez les DozocoLLerus et les AuLeLipra, les élytres se rétrécissent en avant 
et ne sont pas plus larges que la basé du prothorax, bien que celui-ci soit at- 
ténté on arrière, comme de coutume. 


Coléoptères. Tome IV. : 27 


418 CLÉRIDES, 


sur le même plan que celles des Malacodermes ; comme chez ceux-ci, 
leurs trochantins antérieurs et intermédiaires sont sujets à disparaître (1). 
Quant aux tarses, ils se présentent dans deux conditions différentes. 
Dans la majeure partie des espèces, leurs articles sont au nombre de 
cinq; chez les autres on n’en trouve plus que quatre, le pénullième 
s'étant atrophié comme chez les Curculionides, Longicornes, ele. Mais, 
ce que jusqu'ici personne n’a remarqué, c'est que chacune de ces deux 
catégories se divise en deux sections, selon que l’article basilaire est 
libre et visible en dessus, ou recouvert par l’article suivant et plus ou 
moins rudimentaire.Ce qui est encore plus remarquable, c'est que toutes 
les espèces manifestement pentamères ont le pronotum du prothorax 
confondu avec les parapleures, tandis que cette fusion n'a pas lieu chez 
celles qui sont tétramères, et cela sans aucune exception. Ïl est évi- 
dent, dès-lors, que c'est dans ce double caractère que se trouve le point 
de départ de la classification de la famille (2). 


Dans la majorité des cas, on ne trouve que cinq arceaux ventraux à 
l'abdomen. Il y aurait là un excellent caractère pour distinguer ces in- 
sectes des Malacodermes, qui en ont constamment au moins six, si l'on ne 
rencontrait pas çà et là, parmi eux, des espèces qui présentent ce der- 
nier nombre, sans que celte particularité soit générique. C'est dans celte 
partie du corps que résident presque exclusivement les caractères 
sexuels qui manquent, du resle, très-souvent. 


Les couleurs vives et très-variées, dont la plupart des Clérides sont 


(1) Ces pièces paraissent ne manquer jamais chez les Énopliides; du moins 
les ai-je toujours rencontrées dans toutes les espèces de ce groupe que j'ai vues, 
même les plus petites Mais je les ai cherchées vainement chez un assez grand 
nombre de Clérides vrais. Ce sont les antérieures surtout qui sont sujettes à dis- 
paraître; les intermédiairesfont rarement défaut, Leur absence n’est qu'un carac- 
tère spécifique, car il y a des genres (par ex. CLERus) où la majeure partie des 
espèces en ont, tanäis que quelques-unes en sont dépourvues. 

{2) J'ai le regret d’être, sur ce point fondamental, en désaccord complet avec 
M. Spinola qui, s’écartant de la voie suivie par ses prédécesseurs, a disserté 
longuement (Mon. d. Cérit. 1, p. 41) pour démontrer que le nombre des articles 
des tarses n’est ici, selon ses expressions, qu’un caractère purement artificiel et 
du dernier degré. Toute l'argumentation de ce savant entomologiste pèche par 
la base, attendu qu’il n’a pas connu l’atrophie du pénultième article de ces or- 
ganes chez les espèces tétramères ni la relation qui existe entre cet état de 
choses et la structure du prothorax. Ce qu’il faudrait prouver, c’est que ces deux 
particularités si remarquables sont sans valeur aucune. — Je ne trouve pas non 
plus fondés sur la nature les deux groupes dans lesquels M. Spinola répartit s68 
Clérides cléroïdes, groupes dans le premier desquels il y aurait cinq articles 
distincts à tous les tarses, tandis que dans le second les tarses postérieurs n'en 
présenteraient que quatre. Dans toute la famille, sans aucune exception à moi 
connue, les tarses se comportent de même, quané au nombre de leurs articles, 
à toutes les pattes. Au surplus, les erreurs au sujet de ces organes chez les Clé- 
rides abondent dans les auteurs, et parmi les figures surtout qui en ont été 
données, une foule sont étrangères à la réalité. » 


[ 


CLÉRIDES, M9 


ornés, en font de très-beaux insectes. Un assez grand nombre d’entre 
eux n'ont pas les téguments plus solides que les Malacodermes, et ja- 
mais ces téguments ne sont complètement glabres. A l'état parfait, ces 


insectes fréquentent les fleurs, mais on les rencontre peut-être encore 


plus souvent sur le bois mort, les troncs des arbres, les écorces, au 
moment où ils viennent d'éclore, ou lorsqu'ils vaquent aux soins que 
réclame la conservation de leur postérité. 

Sous leur premièreÿforme ils sont aussi carnassiers que les Malaco- 
dermes. Celles de leurs larves qui sont connues en ce moment peu- 
vent, au point de vue de leurs habitudes, se partager en trois caté- 
gories : 

1° Celles des Trichodes alvearius et apiarius (1), qui vivent, la pre- 
mière dans les nids des abeilles maçonnes, la seconde dans les ruches 
de l'abeille domestique; 

20 Celles du plus grand nombre des espèces (2) qui habitent sous les 
écorces les galeries creusées par des larves lignivores dont elles font 
leur proie ; E 

30 Celles des Necnosra et Corvneres (3) qui rongent les cadavres, 
les pelleteries, en un mot les substances animales mortes. 

L'intime analogie qui existe entre ces larves et celles des Maa- 


(1) Pour la première, voyez Schæffer, Abhandi. d. ns. LL, pl. V, f. 6; sans 
description; Réaumur, Mém. VI, p. 81, pl. 8, £ 9 (la figure 10, qui est censée 
représenter l’insecte parfait, est celle du T. apiarus) ; Westwood, An In- 
trod. etc., T, p. 263, f. 29, nos 9-11. Elle vit principalement dans les nids de 
la Megachile muraria, mais déroge parfois à ses habitudes; M. Ed. Perris (Ann. 
d.1. Soc. entom. 1854, p. 611) l’a trouvée-sous l'écorce du Pin maritime. — 
Pour la seconde on n’a que l’ancienne figure qu’en a donnée Swammerdam, 
Bibl. nat. pl. 36, f. 3, et point de description. J. Sturm (Deutschl. Ins. XI, 
p. 25) à mêlé son histoire avec celle de la précédente. 


(2) On n’a publié que les sept espèces suivantes : Tillus unifasciatus, Ed. Per- 
ris, Ann. d. 1. Soc. entom. 1847, p. 32, pl. 1, no 11, £. 6-11. — Thanasimus for- 
micarius, Ratzeburg, Die Forstins. I, p. 35, pl. 1, £. 7; Erichson, Archiv, 1851, I, 
p. 96; Ed. Perris, Ann. d. ]. Soc. entom. 1854, p. 602, pl. 15, f. 269-275. — 
Than. quadrimaculatus, Ed. Perris, ibid. p. 607, pl. 18, f. 276.— Thaneroclerus 
Buguetii, A. Lefebvre, Ann. d. 1. Soc. entom. IV, p. 577, pl. 16, f. 1 ab; trou- 
Yée desséchée dans des boîtes d'insectes venant des Indes-Orientales et doublées 
avec le bois des racines de l’Eschinomena paludosa. M. Westwood (loc. cit.), 
qui a eu entre les mains l’exemplaire décrit par M. Lefebvre, a corrigé quel- 
ques inexactitudes échappées à ce dernier.— Opilus mollis, Waterhouse, Trans. 
of the entom. Soc. I, p. 30, pl. 5, £. 1 a-k; Ed. Perris, loc. cit. 1854, p. 608, 
pl. 18, £. 277-283. — Opil. domesticus, Chapuis et Candèze, Mém, d. 1. Soc. 
d. Sc. d. Liège, VII, p. 506, pl. 6, £. 2. — Tarsostenus univittatus, Ed. 
Perris, ibid. X, p. 238, pl. 90, f, 20-28. 

(8) Necrobia ruficollis, Westw. An Introd. ete., I, p. 266, f. 29, n° 17; sans 
description; Hegeer, Isis, 1848, p. 974, pl. 8. — Coryneles violaceus, Curtis, 
Brit. Entomol. pl. 351; quelques mots relatifs au cocon de la nymphe. 


OR RAS ae 


420 CLÉRIDES, 


cmus et des Dasyres a été signalée plus haut. Elles se ressemblent 
aussi tellement entre elles, qu'une même description est applicable à 
toutes. : 

Leur corps est allongé, charnu, plus ou moins déprimé, linéaire ou 
atténué en avant et velu, La tête est cornée, horizontale ; l'épistome 
distinct et avec la bouche dirigée en avant. Celle-ci se compose d'un 
labre; deux mandibules arquées et simptes; deux mâchoires entièrement 
soudées au menton, pourvues d'un seul lobe court et portant des palpes 
de trois articles ; d'une petite languette entière ou échancrée et munie de 
palpes de deux articles. Les antennes en comptent quatre, dont les deux 
premiers sont rétractiles, et le dernier très-grêle est accompagné d'un 
petit article supplémentaire placé à côté de lui. Les ocelles sont de cha: 
que côté au nombre de cinq (1), disposés sur deux rangs obliques, le 
supérieur de trois, l'inférieur de deux. Les trois segments thoraciques 
diffèrent peu de ceux de l'abdomen; le prothorax est muni en dessus 
d'un grand écusson corné semi-circulaire; le mésothorax et le méta- 
thorax, de deux petites plaques triangulaires de même nature. Les huit 
premiers segments abdominaux présentent chacun trois bourrelels la- 
téraux plus ou moins apparents, et en dessus deux boursoufflures ré- 
tractiles, paraissant pouvoir aider à la locomotion. Le dernier est corné 
et terminé par deux saillies redressées ; en dessous il est pourvu d'un 
prolongement anal rétractile et servant à la progression. Les pattes sont 
médiocres, dirigées en dehors et composées de cinq pièces, dout la der- 
nière est un onglet simple et corné. La première paire de stigmatesest 
située près du bord antérieur du mésothorax, les huit autres au tiers 
antérieur-des côtés.des huit premiers segments abdominaux. 

La plupart de ces larves sont vivement colorées en rouge plus ou 
moins vif, et toutes, avant de subir leurs métamorphoses, parais- 
sent se renfermer dans une coque qui, chez plusieurs, a l'aspect de la 
soie, 

La famille se compose, en ce moment, d'environ 450 espèces, dont 
près de la moitié sont américaines. Les autres sont répandues sur tout 
le globe et, dans le nombre, qnelques -unes, appartenant aux genres 
Conyweres et Necropra, sont cosmopolites dans toute l'acception du 
mot. 

Geoffroy (2) est le premier qui ait isolé quelques-uns de ces insectes 
sous le nom de Ccenvs; avant lui, ils étaient disséminés parmi les Ar- 
reLapus, Dermesres, etc. Le nombre de leurs genres est encore peu 


(i) Selon M. Ed. Perris, la larve du Tillus unifasciatus n’en aurait qu'un 
seul de chaque côté. M. Lefebvre attribue le même nombre à celle du Thane-= 
roclerus Buquetii; mais M. Westwood nous apprend qu'il a pris pour ces 0[r 
ganes la base des antennes dont les autres articles étaient brisés, et que cette 
larve possède plusieurs stemmates très-petits dont il n'indique pas le nombre. 


(2) Hist. d. Ins. d. envir. d. Paris, I, p. 303. 


_ ses et en d'nE ve à 


cLÉRIDES, Port 


considérable dans les travaux de Latreille mentionnés plus haut, M. De 
Castelnau l'augmenta de plusieurs dans une révision qu'il fit de la fa- 
mille (1). Peu de temps après, Klug (2) et M. Spinola (3) puouèrent 


{1) Dans Silberm. Revue entom. IV, p. 83. 

(2) « Versuch einer systematischen Bestimmung und Auseinandersetzung 
der Gattungen und Arten der Clerii. » Mém. de l’Acad. de Berlin, 18#, 
p. 259, avec 2 pl. col. Dans ce travail, Klug est parti du nombre des articles 
des tarses, et il est le premier qui ait reconnu que les espèces étramères doi- 
vent d’être telles à l'atrophie du quatrième. 

(3) Essai monographique sur les Clérites; 2 vol. in-8v avec un Atläs de 47 
pl, col. Gênes, 1844. — Afin que le lecteur puisse mieux saisir les modifica- 
tions que j’ai cru devoir faire à cet important travail, je vais en donner une 

, analyse sommaire, M. Spinola divise les Clérides en quatre Sous-Familles*de la 
manière suivante : 

SOUS-FAMILLE I. CLérinES cLéROines, Prothorax formé de deux pièces : le 
tergum et le prosternum. — Elytres subparallèles, embrassant l'abdomen. 
— Antennes insérées en avant des yeux. 

1. Cinq articles à tous les tarses. 

Antennes terminées par une scie de 4 à 9 articles : Cylidrus, Denops, 
Tillus, Perilypus, Callitheres, Priocera, Avina. 

Antennes filiformes ou moniliformes, grossissant insensiblement : Rulokiun, 
Systenoderes, Colyphus, Cymatodera, 

Antennes terminées par une massue déprimée de trois ie : : Xylo- 
tretus. 

II. Quatre articles seulement aux tarses postérieurs. : 

Antennes terminées par une scie de 4 à 9 articles : Tillicera, Tenerus, 
Serriger. 

Antennes filiformes ou moniliformes, grossissant peu à peu : Omadius, 
Stigmatium, Thanasimus, Natalis, Thaneroclerus, Trogodendron, No- 
toœus. 

Antennes terminées par une massue déprimée de 3 à 4 articles : Oleste= 
rus, Scrobiger, Clerus, Chalciclerus, Yliotis, Zenithicola, Tarsoste- 
nus, Eburiphora, Trichodes, Aulicus, Platyclerus, Phloiocopus, Eno- 
plium, Pelonium, Apolopha, Monophylla. 

SOUS-FAMILLE I. Czénwes nypnoctnoïnes. Prothorax et élytres comme 
chez les Clérides cléroïdes. — Yeux entiers ou échancrés en dedans. — An- 
tennes insérées à leur côté interne. 

Yeux distinctement échancrés : Phyllob@nus, Epiphlœus , Plocamocéra , 
Ichnea. 

Yeux entiers : Zvenus, Lémidia, Elipotoma, Hydnocera. 

SOUS-FAMILLE HI. CLérEs PLATYNOPTÉROÏDES. Prothorax comme chèz les 
Clérides cléroïdes, — Elytrès n’embrassant pas l'abdomen. 

Erymanthus, Platynoptera, Pitycera. 

SOUS-FAMILLE IV. Czénmes convrénoïipes. Prothorax composé de quatre 
pièces : le tergum, les épisternums et le prosternum. 

Ryparus, Lebasiella, Orthoyleura, Chariessa, Notostenus, Corynetes, 
Neorobia, Opetiopalpus. 


422 CLÈRIDES. 


presque simultanément deux monographies de ces insectes. La confu- 
sion qui en est résultée dans la synonymie des espèces a été éclaircie 
par M. A. White (1). Depuis cette époque, le travail le plus important 
dont ils aient été l'objet est dû à M. J. L. Le Conte (2). 

D'après les principes exposés plus haut, la famille ne me paraît divi- 
sible qu’en deux tribus. 


, 


E Cinq articles aux tarses; pronotum. confondu avec les 


parapleures du prothorax. CLÉRIDES VRAIS, 
Il. Quatre articles aux tarses; pronotum distinct des pa-. 
rapleures du prothorax. ; Énorznves. 
$ TRIBU I. 


CLÉRIDES VRAIS. 


Cinq articles aux tarses; le premier souvent rudimentaire et recou- 
vert par le deuxième, — Pronotum et parapleures du prothorax con- 
fondus ensemble. 


Cette tribu correspond aux trois premières Sous-familles de M. Spi- 
nola, moins un certain nombre de genres que j'ai dû, par suite de la 
structure de leurs tarses et de leur prothorax, reporter dans la suivante, 
Elle comprend par conséquent la majeure partie des espèces de la fa- 
mille. Je trouve qu’elle se subdivise d’une manière naturelle en quatre 
groupes, d'après les modifications qu'éprouvent le premier article des 
tarses, les yeux et le mode d'insertion des antennes. 


JL. 1er art. des tarses dégagé, visible en dessus. Tuxuwes. 
II. — recouvert [par le 2e, souvent rudi- 
mentaire. 
Yeux échancrés en avant, CLÉRIDES VRAIS: 
— — au côté interne. PrYLLOBÉNIDES. 
— entiers. HypNOcÉRIDES. 


(1) Coleopt. of the Brit. Museum, Part, IV; Cleridæ; in-80, London 1849. 
Cet ouvrage contient non-seulement les espèces existant au Muséum britan- 
nique, mais toutes celles mentionnées dans les auteurs à l’époque de son appa- 
rition. 

(2) « Synopsis of the Coleopterous Insects of the group Cleridæ which inhabit 
the United States. » Ann, of the Lyc. of New-York, V, p. 9. 


CLÉRIDES VRAIS, 123 


Groupe I. Tillides. 


Premier article des tarses dégagé et visible en dessus.—Yeux échan- 
crés en avant. — Antennes insérées immédiatement en avant de leur 
échancrure. Ÿ 


Cette première division des Clérides pentamères est la seule, parmi 
les Clérides vrais, dans laquelle la massue antennaire se comporte par- 
fois comme chez la plupart des Énoplides, c'est-à-dire prenne ‘des di- 
mensions três-grandes ; elle peut envahir tous les articles de ces orga- 
nes, moins les trois premiers. Il est également assez remarquable que 
chez pas un seul des genres quila composent, les palpes soient terminés 
par un article semblable; le dernier des maxillaires est constamment 
ovoïde ou subcylindrique, et celui des labiaux plas où moins sécuriforme. 
De ces genres, qui soïft au hombre de dix, deux seulement (Denors, 
Tizus) ont des représentants en Europe. 


I. Tête allongée, parallèle sur les côtés. 
a  Palpes longs et grêles; le 3e art. des labiaux faiblement sécuriforme, 
Labre indistinct : Cylidrus. 
— distinct : Denops. 


aa Palpes médiocres; le 3e art. des labiaux fortement sécuriforme : Phi- 
localus. 


IL. Tête ovalaire. 
b Antennes de dix articles : Elasmocerus. 
db — onze — 
€ Yeux finement granulés. 
d Antennes flabellées : Cladiscus. 
dd — plus ou moins en scie, 
e  Labre entier : Tillus. 
ge — échancré, x 
f  Cuisses postér. plus longues que l'abdomen : Perilypus. 
ff _— courtes — 
Yeux déprimés, subréniformes : Pallenis. 
— saillants, arrondis : Stenocylidrus. 
cc Yeux fortement granulés, saillants : Cymatodera, 
Geure incertæ sedis : Bostrichoides. 


de mtfà 


424 CLÉRIDES, 


CYLIDRUS, 
LaTr, Fam. nat. p. 354. 


Menton transversal, faiblement échancré. — Languelte aussi large 
que lui, courte, entière, — Palpes grêles, longs, subégaux; le dernier 
article des maxillaires légèrement ovalaire et tronqué au bout ; celui des 
labiaux graduellement élargi, faiblement sécuriforme, — Mandibules 
longues, croisées au repos, munies d'une dent basilaire interne. — La- 
bre indistinct, caché sous l'épistome. — Tête grande, allongée, subpa- 
rallèle, convexe en dessus ; épistome crénelé ou denté en avant. — 
Yeux très-distants du prothorax, déprimés, transversaux, échancrés en 
ayant. — Antennes assez longues, de onze articles : 4 médiocre, obco- 
nique, 2-6 ou 2-5 grêles, obconiques ; les autres déprimés, graduelle- 
ment élargis, plus ou moins dentés en dedanê, le dernier arrondi au 
bout. — Prothorax en cône régulier renversé. — Elytres à peine aussi 
longues que le prothorax et la tête réunis, parallèles, un peu plus cour- 
tes que l'abdomen. — Pattes courtes: cuisses robustes, surtout les pos- 


térieures qui sont plus courtes que l'abdomen; jambes linéaires ; larses 


assez longs, comprimés; les quatre {ers articles munis d’une lamelle 
peu; distincte sur le 4e : 1-2 subégaux, 2-3 beaucoup plus courts, 
égaux, 6 très-long ; crochets robustes, appendiculés; leur portion ter- 
minale munie d'une petite dent aiguë. — Corps allongé, subcylindrique,. 


A ces caractères très-tranchés s'ajoutent des téguments assez solides, 
brillants, à peine voilés par de longs poils fins redressés et peu abon- 
dants, enfin l’absence complète de stries sur les élytres. Le genre vompte 
en ce moment huit espèces répandues depuis l'Afrique jusque dans la Po- 
lynésie (4). Elles sont de taille moyenne ou assez petite et de couleurs 
variées, mais toujours distribuées par grandes masses. On prendrait la 


plupart, au premier coup-d’æil, pour des Trogositaires du genre Tew- 
NOCHILA. 


(1) C: cyaneus Fab., Oliv., Klug, Spin. Clérit. pl. 1, f. 3; répandu à Ma- 
dagascar, à l'ile Maurice et au Bengale ; type du genre. — Vescoi, L, Fairm. 
Rev. et Magaz. d. Zool. 1849, p. 361 ; Taïity. — Buquetii, Guérin-Ménev. 
Icon; Ins. pl. 15, f. 12; Spin. Clérit. pl. 1, £. 1; Sénégal. — nigrinus, 
A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 48; Tasmanie. — férrugineus, Bohem. 
Ins. Caffrar. f, p. 583; Natal. — fasciatus, Casteln., Spin. Clérit. pl. 1, f. 2 
(Var. abdominalis Klug); Madagascar, — balleatus, Klug, Clerid. pl. 2, £. 1; 
Afriquesmér. — villosus, Montrouz. Ann. d. 1, Soc. d’Agricult,, etc., de Lyon, 
Sér. 2, VIL, p. 17; îles Woodlark et San Cristoyal (Polynésie). 


CLÉRIDES VRAIS. 425 


DENOPS. | 
Fiscten pe Wazpn. Bullet. d, Mosc. 1829, p. 65 (1). 


Mêmes caractères que les CyLipnus, sauf les différences suivantes : 


Mandibules plus larges, bidentées au côté interne. — Labre distinct, 
fortement transversal, largemeut et légèrement échancré, — Articles 
3-4 des tarses seuls munis d'une lamelle. 


On n'en connaît qu’une espèce (2) qui paraît répandue presque tott 
autour du bassin de la Méditerranée et qui s’avance même jusque sur 
les bords du Rhin (5). Elle estun peu plus petite que les Cyciprus, 
plus cylindrique, d'un rouge sanguin, avec l’arrière-tronc noir et les 
élytres traversées par une bande blanche. 

L'un des deux sexes, la femelle, à ce que je crois, a le dernier seg- 
ment abdominal terminé par des épines latérales et aiguës, tandis que, 
dans l’autre, il est simplement tronqué au bout. 


PHILOCALUS. 
KLuc, Abhandl. d. Berlin. Acad. 1842, p. 281. 


Je n'ai vu aucune espèce de ce genre, dont M. Klug n'a fait qu'une 
division des Truüs, et j'en expose les caractères d'après ceux très- 
courts qu'il en donne et l'espèce qu'il a figurée. 

Dernier article des palpes labiaux fortement sécuriforme; celui des 
maxillaires subcylindrique. — Labre bilobé. — Tête saillante, subpa- 
rallèle sur les côtés. — Yeux médiocres, subarrondis, saillants. — An- 
tennes s'élargissant graduellement à partir du 4° article, faiblement et 
obtusément dentées à leur extrémité ; leur dernier article plus grand que 
les précédents. — Prothorax allongé, graduellement et faiblement ré- 
tréci en arrière, comprimé sur les côtés. — Elytres ne formant guère 
que la moitié du corps, parallèles, arrondies à leur extrémité. — Pattes 
médiocres, assez robustes; cuisses postérieures beaucoup plus courtes 


(1) La création de ce genre est attribuée à tort, par tous les auteurs, à Steven. 
Avant d'en donner les caractères dans. le Recueil cité plus haut, Fischer de 
Waldheim l'avait proposé dans le Catal. Mus. Mosq. ll, p. 44. — Tinvus Gené, 
Toussaint-Charpent, — Cyzipnus Klug, Lucas. 


() D. personatus Gené; Spin. Clérit. pl. 1, £. 4 ab (T. albofasciatus, Tous- 
Saint-Charpent. Horæ entom. p. 198, pl. 6, f. 3; D. longicollis Fischer de 
Waldh.; Cytidrus agilis, Lucas, Ann, d. I. Soc. entom. Sér. 2, I, Bull. p. XXV). 

(3) L’exemplaire figuré par Toussaint-Charpentier provenait des environs de 
Neuwied. Depuis, l'espèce a été rencontrée près de Mayence; voyez Sulrian, 
Stettin: entom. Zeit. 1843, p. 123. 


426 CLÉRIDES. 


que l'abdomen ; tarses déprimés ; leurs crochets manis d'une petite dent 
avant leur extrémité. 


A en juger par l'espèce figurée, ces insectes ressembleraient beau 
coup au Denops personalus, mais seraient moins cylindriques. Leur 
tête est fortement ponctuée, leur prothorax plus ou moins rugueux, et 
leurs élytres sont criblées dans les deux tiers de leur longueur de gros 
points enfoncés ou plutôt d’excavations. Leur système de coloration a 
la plus grande analogie avec celui du Denops personatus ; comme chez 
ce dernier, leurs élytres sont traversées, près de leur milieu, par une 
bande blanche. Aux deux espèces du Cap, décrites par M. Klug, 
M. Bohemann en a ajouté récemment une troisième de Natal (1). 


ELASMOCERUS. 
J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 13 (2). 


Mâles : Menton carré. — Languette entière. — Dernier article des 
palpes labiaux transversalement sécuriforme, celui des maxillaires cy- 
lindrique. — Mandibules très-courtes. — Labre transversal, un peu ar- 
rondi en avant. — Tête courte, très-obtuse en avant. — Yeux assez 
grands, déprimés, réniformes, fortement échancrés, presque divisés en 
deux. — Antennes de dix articles : 1 médiocre, 2 très-court, 3-9 s'élar- 
gissant graduellement, 10 lamelliforme, aussi grand que les précédents 
réunis. — Prothorax allongé, régulièrement cylindrique, — Elytres un 
peu plus larges que lui, allongées, légèrement arquées sur leurs bords 
latéraux. — Pattes gréles; cuisses postérieures beaucoup plus courtes 
que l'abdomen; tarses grêles ; leur 1£r article aussi long que les deux 
suivants réunis, ceux-ci et le 4e déprimés, bifides, munis d'une petite 
lamelle entière, le 5e médiocre; crochets fortement arqués, bidentés à 
leur base. — Corps allongé, subcylindrique, finement pubescent. 

Femelles : Elles diffèrent des mâles en ce que le dernier article des 
antennes n'est pas beaucoup plus long que le pénultième, et que les 
quatre avant-derniers sont dilatés et triangulaires. 


Ce genre fournit un des exemples les plus frappants des rapports qui 
existent entre les larses et la structure du prothorax. Ses espèces ont 
un facies d'Énopliides et ressemblent surtout de près aux ORTHOPLEURA; 
mais leurs tarses ont cing articles distincts en dessus, et en consé- 
quence le pronotum est intimement confondu avec les parapleures pro- 
thoraciques. 


(1) P. succinctus, zonatus, Klug, loc. cit.; le premier est figuré pl. 2, £. 1. 
— formosus, Bohem, Ins. Caffr. I, p. 484. 

(2) Syn. Macnoreuus, Klug, Clerid. p. 274; il y avait déjà antérieurement 
un genre MacnoteL1A de M. Westwood parmi les Hyménoptères. — MonorayLLa, 
Spin. Clérit. 1, p. 384; nom employé longtemps auparavant par Leach, avec 
la désinence masculine, pour un genre de Chéiroptères, — Tirzus Say. 


cLéRIDES VRAIS. 427 » 


Elles sont au nombre de deux et propres à l'Amérique du Nord (1). 
Leur taille est assez petite, leur couleur noire, avec l'abdomen et le 
prothorax fauves; ce dernier est orné d’une tache médiane noire; les 
élytres sont finement rugueuses, sans aucune trace de stries. 

Il y à en Afrique quelques espèces qui me sont inconnues el qui pa- 
raissent appartenir au genre (2). 


CLADISCUS. 


Cnevroz. Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, I, p. 33. 


Dernier article des palpes labiaux en fer de hache transversal et obli- 
que; celui des maxillaires filiforme et tronqué au bout. — Mandibules 
courtes. — Labre transversal, entier. — Tête brièvement ovalaire, — 
Yeux réniformes, transversaux, assez saillants. — Antennes médio- 
cres, de onze articles : { pyriforme, 2 très-court, 3-10 cylindriques, 
émettant chacun à leur base un rameau grêle et assez long, 11 allongé, 
dilaté au côté interne. — Prothorax très-allongé, rétréci en arrière et 
étranglé près de sa base ; celle-ci munie d'un bourrelet. — Elytres très- 
allongées, parallèles, subeylindriques. — Pattes médiocres; cuisses 
postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; jambes antérieures 
un peu arquées et ‘élargies avant leur extrémité; larses comprimés; 
leurs trois 1ers articles munis de courtes lamelles : 4-2 égaux, entiers, 
3-4 plus courts, échancrés, 5 médiocre; crochets courts, épaissis, bifides 
à leur extrémité. — Corps très-allongé. 


Les caractères de ce genre n'ont pas été donnés par M. Chevrolat. Je 
les expose d'après l'espèce des Philippines (sanguäënicollis) sur laquelle 
il l'a établi. Depuis on en a décrit plusieurs espèces du Bengale qui me 
sont inconnues et qui paraissent s’en éloigner, à quelques égards (5). 


(1) Tillus terminatus, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 160; Klug, 
loc. cit. pl. 2, f. 4; Spin. pl. 6, f. 3. — Mon. megatoma, Spiu. loc. cit. I, 
P.,385, pl. 28, f. 5. 

(2) Tel est le Macrotelus uniformis des bords de la Gambie, décrit par 
M. Westwood, Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 37, pl. 24, f. 9. — Une se- 
conde, établie sur un exemplaire femelle (Wacrot.? subnotatus) et originaire du 
Cap, est en outre rapportée par lui avec doute au genre. — Cet habile ento- 
mologiste fait observer en même temps que le Tillus compressicornis Klug, 
du même pays, pourrait bien être la femelle d’une espèce voisine du Macrot. 
uniformis. 

(3) C. Prinseppii, longipennis, A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 51; 
le second a eté figuré par M. Westwood, Proceed. of the Zool. Soc. 1852, pl. 24, 
f. 1. — Parrianus, bipectinatus, Westw. ibid. p. 39, pl. 24, £. 2, 3. 

D'après les descriptions, ces insectes diffèrent du type par leurs antennes 
dont les articles pectinés sont déprimés et triangulaires, et par les crochets de 
leurs tarses munis d’une large dent aiguë à leur base, avec leur extrémité sim 


428 CLÉRIDES. 


Le premier aflicle des tarses est parfaitement distinet en dessus, et 
je ne saurais partager l'opinion de M. A. White, qui a placé le genre 
entre les Tizricena et les Tenenus, qui appartiennent, les premières 
au groupe des Clérides vrais, les seconds à la tribu des Enopliüdes. 

Ces insectes sont d'assez grande taille et remarquables par la graci- 
lité de leur forme générale. Leurs élytres sont criblées de gros points 
enfoncés, disposés en rangées régulières, effacées seulement à leur ex- 
trémité et dont les intervalles sont parfois assez saillants. Comme de 
coutume, leurs téguments sont finement velus, et leur système de colo- 
ration trop variable pour en rien dire de général. 


TILLUS. 
Ouiv. Entom. IL, no 22 (1). 


Menton transversal, presque entier. — Languette plus où moins échan- 
crée. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement ovoïde, celui 
des labiaux très-grand, en triangle transversal et un peu oblique. — 
Mandibules robustes, bidentées au bout. — Labre grand, transversal, 
arrondi en avant. — Tête ovalaire. — Yeux assez grands, médiocrement 
saillauts, assez fortement échancrés en avant. — Antennes médiocres, 
de onze articles, terminées par une massue en scie ou pectinée, de qua 
tre à neuf articles; le dernier ovalaire et acuminé, — Prothorax plus 
long que large, tantôt graduellement (par ex. elongatus), tantôt brus- 
quement (par ex. éransversalis) rétréci en arrière. — Elytres plus lar- 
ges: que le prothorax, plus où moins allongées, subparallèles, arrondies 
en arrière. — Pattes médiocres; cuisses postérieures plus courtes que 
l'abdomen; tarses déprimés ou assez gréles; leurs quatre 1ers articles 
munis de lamelles souvent très-réduites sur le 19 : 4 au moins aussi 
grand que chacun des suivants, 2-4 égaux, bilobés, 5 médiocre ; crochets 
fortement appendiculés à leur base et munis d'une dent avant leur som- 
met. — Corps finement pubescent. 


La massue antennaire varie beaucoup sous le rapport de la forme-et, 


ple. L'un d'eux (bipectinatus) diffère en même temps des autres par ses an 
tennes bipectinées et son prothorax régulièrement cylindrique, caractères quiy 
du resle, ne seraient pas suflisants, dans la famille actuelle, pour lexelure du 
genre. 

I est extrêmement probable que le T'illus pectinicornis Klug (Clerid. p. 270; 
pl: 2,.f. 2) dont les antennes sont également bipectinées, mais qui a le protho- 
rax à l'état normal, appartient à ce genre. Klug, qui ne connaissait pas exac= 
tement sa patrie, a pensé qu'il provenait de l'Amérique du Nord; il y a lieu 
de supposer qu’il est, au contraire, des Indes orientales. 

(1) Syn. Tivromea, De Casteln. Ann. d. 1. Soc. entom. I, p. 398. — Cunw* 
s0MELA Linné. — Lacnia Fab., Panz., Herbst. — Onyprocsenasus Gmelin, #* 
Czenus Oliv., Rossi, Toussaint-Charpent., etc. 


ru hi 
‘ 


CLÉRIDES VRAIS. 429 


au point de vue du nombre des articles qui entrent dans sa composition, 
se présente dans trois conditions différentes, selon qu'elle en compte 
neuf (1), huit (2) ou sept (3); ce dernier chiffre est le plus commun. 

Le genre Troinea de M. De Castelnau repose en partie sw une 
erreur matérielle. Ses espèces n'auraient, suivant lui, que six articles à 
la massue antennaire, tandis qu'elles en possèdent réellement huit ou 
sept (4). Les autres caractères que lui assigne M: De Castelnau, à sa- 
voir : le 49 article des palpes maxillaires plus long, le prothorax étranglé 
en arrière et les élytres non élargies postérieurement, sont simplement 
spécifiques. 

Quoique médiocrement nombreux, les Tiszus sont répandus sur la 
plus grande partie du globe. Les espèces décrites s'élèvent à une ving- 
taine en ce moment (5). 


(1) T. elongatus Linné; de presque toute l’Europe et souvent figuré. Pour 
sa synonymie qui est très-compliquée, voyez Klug, Clerid. p. 268. Il adopte 
l'opinion d’après laquelle le Tillus ambulans Fab, etc., en.serait le mâle: Sui- 
vant M. Spinola (Clérit. I, p. 95, et IE, p. 122), ce ne serait qu’une variété plus 
fréquente chez les mâles, mais dont les femelles offrent parfois des exemples. 

(2) T. unifasciatus Fab., Sturm, Deutschl. Ins. XI, pl. 227, f. 68; Spin. 
Clérit. pl. 2, f. 4; Europe centrale et mér. 

(G) T. collaris, Spin. Clérit. I, p. 98, pl. 2, f. 6; Amér. hor. —rubricollis, 
Guérin-Ménev. Icon; Ins. pl. 15, f. 8 (senegalensis Casteln.; pubescens Casteln.; 
Spin. Clérit, pl. 3, f. 3); Sénégal. — succinctus, Spin. ibid. p. 100, pl. 3, f. 4; 
Indes or. — fransversalis, Toussaint-Charpent. Horæ entom. p. 199; pl. 6, f. 2; 
Spin. locscit, pl. 14, f. 4 (Cler. myrmecodes Oliv., Rossi); de la Faune médi- 
terranéenne. 

(4) Les types sont : T. unifasciatus et rubricollis; celui-ci sous le nom de 
senegalensis. 

(») Les espèces citées dans les notes précédentes sont celles mentionnées 
par M. Spinola.— Aj. : Esp. d'Europe : T. pallidipennis, Bielz, Verhandl. d, 
Hermaunst. Ver. I, p. 179; Transylvanie. — Esp. de la Russie mér.: T. ru 
brofasciatus, Kolenati, Meletem. entom, V, p. 46. — Esp. africaines: T. com- 
Pressicornis, Klug, Clerid. p. 273, pl. 2, f. 3; Cap; pour cette espèce, voyez plus 
haut p. 427, note 2.— elegans, Roth in Wiegm. Archiv, 1851, I, p. 122; Abys- 
Sinie, — Afzelii, Westw. Procced. of the Zool. Soc. 1852, p. 38, pl. 24, £. 7; 
Sierra-Leone, — Esp. des Indes or. : T. notatus, Klug, loc. cit, p. 276. — pici- 
Pennis, bifasciellus, des tles Philippines; distinctus, de Java; A. White, Clerid, 
Of the Brit. Mus. p. 48. — Esp. de l'Australie : Clér. carus, Newm. The Ento- 
Mol, p. 15.— hüiaris, A. White, loc. cit.; placé parmi les OriLus et figuré par 
M. Westwood, loc. cit. p. 50, pl. 26, f. 12. — dux, Westw. ibid. p. 46, pl: 24, 
f. 11. — Esp. des îles Mariannes : ?. bipartitus, Hombr. et Jaquin. Voy. au 
Pôle Sud ; Entom. p. 59, pl. 4, f. 43; Guam. — Esp. de la Polynésie : T. bal 
leatus, L. Kairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1850, p. 184; Tonga-Tabou. — Esp. 
de l’Amér. du Sud : T. elegans, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 85; Pérou. 

M. Montrouzier (Ann, d: 1. Soc. d'Agric..ete., de, Lyon, Sér: 2, VIL, p. 18) 
place avec doute dans le genre un Ti4. variegatus de l'ile Woodlark, 


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430 CLÉRIDES. 


PERILYPUS. 
Sr. Mond. Clérit. I, p. 103. 


Organes buccaux, tête et yeux des Tizzus. — Antennes terminées 
par une massue en scie de huit articles. — Prothorax transversal, dilaté 
et arrondi sur les côtés, fortement rétréci à sa base. — Elytres allon- 
gées, parallèles, arrondies à leur extrémité. — Pattes longues; cuisses 
postérieures dépassant les élytres en arrière; tarses des Tizcus, avec 
leurs crochets bifides à leur extrémité. 


Il résulte de cette formule, extraite de celle donnée par M. Spinola, 
que ce genre ne diffère des Tizzus que par la longueur des cuisses pos- 
térieures et la forme des crochets des tarses. Il ne comprend qu'une pe- 
tite espèce (1) du Nouveau Mexique et de Californie, noire et revêélue 
d’une fine pubescence redressée, de même couleur. 


PALLENIS. 


De Casrern. in SiLBErM. Rev. entom. 1V, p. 39 (2). 


Menton en carré transversal, — Dernier article des palpes labiaux 
fortement sécuriforme, transversal; celui des maxillaires ovoïde et ob- 
tus. — Mandibules robustes, bifides à leur extrémité. — Labre en carré 
transversal, largement échancré en avant. — Têle brièvement ovalaire; 
épistome tronqué en avant. — Yeux déprimés, obliques, échancrés en 
arc de cercle sur leur bord antérieur- — Antennes assez longues, de 
onze articles : À assez gros, en massue arquée, 2-3 ou 2-6 obconiques, 
les suivants déprimés, triangulaires, graduellement élargis, le dernier 
ovale, plus grand que les autres. — Prothorax plus long que large, plus 
ou moins rétréci et étranglé à sa base, avec un bourrelet, — Elylres 
allongées, parallèles ou rétrécies, et prolongées en arrière. — Pattes 
médiocres; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que l'abdomen; 
les trois 4ers articles des tarses munis de lamelles : 1-2 des posté- 
rieurs plus longs que les suivants, subégaux, comprimés ou non, 34 
déprimés, transversaux, bifides, 5 aussi long que le 4e; crochets 
assez longs, appendiculés ; leur portion basilaire dentiforme en avant. 
— Corps allongé. 


M. De Castelnau, qui n’a connu que deux espèces de ce genre, les a 
placées dans deux genres différents (Jonamvs, PALLENIS) que M. Spinola 


‘ a réunis, avec raison, en un seul, en leur substituant le nom de Cazut- 


(1) P. carbonarius, Spin. loc. cit. p. 105, pl. 5, £. 4. 
(2) Syn. Jopamus, Gasteln. loc, cit. p. 38. — CazzrruenEs (Dej.), Spin. Clérit. 
I, p. 105. — TiLLUS Klug. 


ce “érudit 2 TP 0 dr ei pe 6 - Le à (EE LD C2. OR AT CES 


CLÉRIDES VRAIS. 431 


TBERES Créé par Dejean; mais le droit de priorité exige que l'un de 
ceux proposés par M. De Castelnau suit conservé. 

La seule ‘différence essentielle qui existe entre ses Jonamus (1) et ses 
PALLENIS (2) consiste en ce que chez ceux-là les antennes sont notable- 
blement moins larges que chez ceux-ci, et que le point où elles commen- 
cent à être visiblement dentées varie du 6° (acutipennis) au 7° (bicolor) 
article, au lieu du 4°. Les premiers sont en outre de forme plus svelte, 
et leurs élytres sont rétrécies et prolongées en arrière, tandis qu'elles 
sont arrondies chez les seconds. 

Ces insectes sont de moyenne taille, ornés de couleurs variées et pro- 
pres au continent africain et à Madagascar. 


STENOCYLIDRUS. 
Srin. Mon. d. Clérit. Il, p.129 (3). 


Dernier article des palpes labiaux très-grand, transversalement sé- 
curiforme, le pénullième grêle et très-long ; le dernier des maxillaires 
allongé, grêle, subcylindrique et tronqué au bout. — Labre saillant, 
carré et légèrement échancré. — Tête ovalaire. — Yeux médiocres, 
saillants, arrondis et étroitement échancrés en avant. — Antennes mé- 
diocres, de onze articles : { assez gros, subcylindrique, 2 très-court, ob- 
conique, 3-10 subtransversaux, s'élargissant graduellement, mais peu, 
11 du double plus long, plus gros, ovalaire () ou arrondi au bout(@). 
—Prothorax allongé, brusquement (azureus) ou graduellement (elegans) 
rétréci en arrière.— Elytres allongées, parallèles et arrondies en arrière 
(azureus) ou graduellement rétrécies et acuminées postérieurement 
(elegans). — Pattes médiocres, peu robustes; cuisses postérieures no- 
tablement plus courtes que l'abdomen ; tarses grêles, à articles 1-2 al- 
longés, comprimés, munis de lamelles peu distinctes, 3-4 déprimés, bi- 
fides, avec leurs lamelles plus longues, 5 médiocre; crochets munis 
d'une petite dent près de leur base, — Corps allongé. 


(1) J. acutipennis, Casteln. loc, cit., Klug, Spin. Glérit. pl. 4, f. 1.— C. bi- 
color, Spin. ibid. I, p. 127, pl. 46, f. 7; de Madagascar, ainsi que le précédent. 

(2) M. Spinola n’en a connu que deux espèces : P. tricolor Casteln., Klug, 
Spin. pl. 3, f. 6; de Madagascar. — ZLouvelii, Spin. Clérit. I, p. 111, pl. 3, 
f. 5; du Sénégal. — Aj. : Ti. aulicus, viduus, Klug, Clerid. p. 277 sq.; de 
Madagascar. — Pal. speciosa, misella, Bohem. Ins. Caffrar. 1, p. 488. 

Le Tillus novemmaculatus décrit par M. Hope (Trans of the entom. Soc. 
1, p.54, p. 7, £. 6) d’après un exemplaire renfermé dans un fragment de 
gomme animé, semble appartenir au genre, comme le pense M. Spinola. D’a- 
Près la figure citée, ses antennes sont faites comme celles des Jopamus. 

(8: Syn. Xyzomrus, Spin. Revue Zool. 1841, p.72, olim.; nom déjà employé 
de Litreille pour un genre d'Eucnémides; voyez plus haut, p. 119. — Tivvus 

lug. 


432 CLÉRIDES. 


On n'en connaît que deux espèces (4) de Madagascar, de taille 
moyenne, de couleur bleue, au moins sur les élytres, qui portent en 
outre plusieurs taches arrondies, formées par des poils blancs couthés, 
taches sujettes à varier et qui ont donné lieu à l'établissement de quel- 
ques espèces nominales. Tout le corps est revêtu de poils fins, gris- 
tres etredressés. La sculpture des élytres consiste en rangées régulières 
de points enfoncés, effacées en arrière, 

Le mâle de l'une (azureus) des espèces en question a le dernier seg- 
ment abdominal. assez fortement échancré; chez la femelle de toutes 
deux il est arrondi. 

A la suite de ce genre, M. A. White (2) établit, sans en donner les 
caractères, deux genres nouveaux, sur des espèces de Klug, qu'il ne 
paraîl pas avoir vues en nature. L'un d'eux, Srenoccenus (5), ne me 
paraît différer en rien de celui-ci; l’autre, Trccoccenvs (4), ne semble 
s’en distinguer qu'en ce que les articles des tarses sont également lar- 
ges. Ces insectes sont aussi de Madagascar, 


CYMATODERA. 
(Hors) G. R. Gray in Grre, Anim. Kingd.; Ins. L, p. 375 (5). 


Menton quadrangulaire. — Languette entière. — Dernier article des 
palpes labiaux fortement sécuriforme, oblique ou subéquilatéral ; celui 
des maxillaires subeylindrique ou un peu déprimé, obtus au bout, — 
Mandibules robustes, dentées au côté interne avant leur sommet. — 
Labre court, largement échancré. — Yeux transversaux, saillants, for- 
tement granulés, faiblement et largement échancrés. — Antennes lon- 
gues, filiformes, de onze articles : { gros, en cône renversé, 2-16 obco- 
niques, parfois subcylindriques, 11 ovalaire et acuminé. — Prothorax 
allongé, graduellement et fortement rétréci en arrière, souvent con- 
tracté à quelque distance de sa base. — Elytres plus ou moins longues, 
parallèles, arrondies en arrière. — Pattes médiocres, assez robustes; 
cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen; les quatre 4ers articles 
des tarses pourvus de courtes lamelles, souvent obsolètes sur le 1: 


(1) Ti. azureus, Klug, Ins. v. Madag. p.70, pl. 3. f. 6 @; Spin. Clérit, 
pl 7, f. 20" (Var @' Til. venustus; Q longulus, pulchellus, Klug, Clerid: 
p.279 sq.).— $. elegans, Spin. loc. cit. p. 130, pl. 6, £. 1. 

(2) Clerid. of the Brit. Mus. p. 6. 

(8) il: fastigiatus, Kluy, Clerid. p. 280, pl: 1, f. 1. D’après la figure et la 
description, cette espèce présente tous les caractères du genre actuel, y com- 
pris le système de coloration: Les élytres sont seulement fortement atténnées 
en arrière; mais il y à déjà une tendance vers cette forme chez le S.:elegans. 

(4): Til. auricomus, Klug, loc. cit. p. 280, 

(5) Syn. Piiocera Say: — Tiizus Saÿ, Klug. 


CLÉRIDES VRAIS. 433 


1-2 égaux, fortement rétrécis à leur base, 3-4 plus courts, déprimés, 
bifides, 5 aussi long que 3-4 réunis; crochets appendiculés, munis d'une 


dent aiguë près de leur sommet. — Corps plus ou moins long, déprimé 
ou subcylindrique. 


La structure des antennes forme le caractère le plus apparent de ce 
genre et le distingue très-bien de tous ceux de ce groupe. Il n'y en a 
également aucun parmi ces derniers qui aient les cinq articles des tarses 
aussi apparents. Il se compose d'un assez grand nombre d'espèces pres- 
que toutes propres à l'Amérique, et dont les unes (par ex. Hopei) fi- 
gurent parmi les plus grands Clérides connus, tandis que les autres 
(par ex. longicornis) sont assez petites ; mais Ja taille de la plupart est 
au-dessus de la moyenne. ; 

La livrée de ces insectes est moins brillante que celle de la plapart 
des espèces de la tribu; elle se réduit chez tous au brunâtre et au 
fauve, ou au testacé, diversement combinés. Leurs élytres présentent 
constamment des rangées régulières de points enfoncés, et leur pubes- 
cence n'offre rien de particulier (1). 


Note. 


Le genre suivant est trop imparfaitement caractérisé pour qu'on puisse 
déterminer sa place. 


BOSTRICHOIDES. 
Monrrouz. Ann. d. 1. Soc. d'Agric. etc., d. Lyon, Sér. 2, VII, p. 17. 


Tarses de cinq articles. — Quatre palpes. — Antennes grossissant in- 
sensiblement, terminées par une massue de quatre ou cinq articles, 


(1) C. Hopei, Gray, loc. cit. pl. 48, f. 1; Spin. Clérit. pl. 9, f. 5; Mexique. 
— Ibidioides, Spin. loc. cit. IE, p. 124, pl, 47, £. 1; Brésil. — marmorata Klug; 
Spin. pl. 9, f. 4 (undata dans le texte, I, p. 141); Mexique. — Zœta, Spin. loc. 
cit. pl. 10, £. 2; Colombie. — pulchella, À. White, Clerid. of the Brit, Mus. 
p. 50; Colombie. — prolira Klug; Spin. pl. 10, f. 2 (modesta dans le texte, 1, 
p. 144). — conflagrata, Klug, loc. cit. p. 272; Colombie. — undulata, Say, 
Journ. of the Acad. of Philad. V, p. 174 (longicollis, Spin. pl. 10, £. 1; Var. 
Cym. Boscii Chevrol.); Etats-Unis. — cylindricollis, Ghevrol. Col. d. Mexiq. 
Cent. 1; Spin. pl. 10, f. 3; Mexique. — inornata, Say, Boston Journ. of nat. 
Hist. I, p. 161; Etats-Unis. — angustata, Spin. I, p. 149, pl. 7, £. 1 ; Cali- 
fornie. — cingulata, Klug, loc. cit. p. 273; Afrique mér. — pallidipennis, 
discoidalis, Ghevrol. in Guérin-Méney. Mag. d. Zool.; Ins. 1843; Col. du Mexiq. 
P. 8, 10; Mexique. 

A toutes ces espèces mentionnées par M. A. White (loc. cit. p. 8), aj. les 
Suivantes de l'Amérique du Nord : Tillus bicolor, Say, Journ. of the Acad. of 
Pilad, V, p. 174. — Cym. brunnea, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Phi- 
ad. IL, p.306. — C. fenera, longicornis, J. L. Le Conte, Ann. of the Lyc. of 
ARE 01 V, p. 14 sq. — fuscula, punctata, S. L. Le Conte, ibid. p. 212; Ca- 
ifornie. 


Coléoptères. Tome IV. 28 


434 CLÉRIDES. 
écartées à leur base, insérées au-devant des yeux.—Yeux entiers, ova- 
les.—Tête, corselet et abdomen de la même largeur ; le second allongé, 
les dernières tronquées au bout. — Corps linéaire. 


M. Montrouzier ajoute que l'espèce unique (B. angustatus), de l'ile 
Woodlark, sur laquelle il a fondé ce genre, placé par lui dans la famille 
actuelle, a le facies d'un Bosrnrenus. Elle est toute noire, avec les ély- 
tres tronquées et bidentées au bout. Ge dernier caractère, réuni à l'ab- 
sence d'échancrure aux yeux, rend très-douteux que cet insecte soit 
un Cléride. 


GRouPE II, Clérides vrais, 


Premier article des tarses recouvert par le deuxième, plus ou moins 
rudimentaire. —Yeux échancrés en avant. — Antennes insérées immé- 
diatement en avant de leur échancrure. 


La majeure partie des espèces de la famille rentrent dans ce groupe. 
On s’étonnera probablement d'y voir figurer certains genres, tels que les 
Priocera et les AxiNA, qui sont généralement regardés comme étant 
des Clérides pentamères normaux. Mais un examen attentif, et qui n’est 
pas toujours sans difficultés (1), m'a convaincu que le 4er article de leurs 
tarses n’est que très-peu, ou pas du tout, visible supérieurement, et que 
ce qui a induit les entomologistes en erreur, c’est qu'il est plus déve- 
loppé inférieurement que dans les autres genres du groupe. 

La classification de ces insectes présente des obstacles sérieux. La 
forme des antennes, que M. Spinola a prise pour point de départ, l'a 
conduit à séparer plus ou moins fortement les genres qui ont le plus 
d’aflinités entre eux. L’arrangement que j'ai adopté diffère notablement 
du sien, 

L'Europe ne possède que cinq (Orrcus, Tuanasimus, CLenus, Tar- 
sosrenus, Tricaopes) des 29 genres qui suivent. 


I. Yeux fortement granulés, gros et saillants. 
æ Antennes en scie à partir du 3% article. 
Palpes labiaux seuls sécuriformes : Priocera. 
Les quatre palpes _ Axina. 


(1) L'erreur est presque inévitable dans un grand nombre de cas si l'on se 
contente d'examiner les tarses en dessous et latéralement; souvent alors le 
4er article paraît aussi long que le 2° et complètement dégagé. C’est principa- 
lement en dessus qu’il faut étudier ces organes, et en suivant avec attention 
leur 22 article jusqu’à sa base, on voit qu’il s’insère soit tout-à-fait sur celle 
du précédent, soit en laissant une petite portion de cette base à découvert. I 
va de soi que l'erreur est d'autant plus facile que le 1er article est plus grand, 
comme chez les Priocera et les AxiNA par exemple, tandis qu'elle est moins à 
craindre quand il est rudimentaire, comme dans la majeure partie des genres. 


CLÉRIDES VRAIS. 435 


aa Antennes grossissant peu à peu; leurs art, 9-11 légèrement en 
massue, x 


2 
Leur dernier art. très-grand, surtont chez les mâles : Phlæocopus. 
— de longueur normale : Opilus, Natalis. 
ll, Yeux finement granulés, de forme variable, 
b Antennes en scie. 


Palpes labiaux seuls sécuriformes : Tillicera. 


Les quatre palpes — Serriger. 
bb Antennes formant une massue lamelliforme, à partir du 4 art. : Pla- 
cocerus. 


bbb Antennes terminées par une massue triarticulée ou grossissant peu à 
peu, très-rarement filiformes. 


© Yeux latéraux, fortement séparés sur le vertex. 
d Lobe externe des màchoires court et large. 
e Palpes labiaux seuls sécuriformes. 
f  Elytres rétrécies en avant; point d'ailes inférieures : Dozocolletas. 
ff  — plus larges que le prothorax; des ailes. 
g Antennes filiformes, sans massue distincte : Derestenus. 
gg. — terminées par une massue de trois articles. 
h  Massue antenn., à articles lâchement unis: Cleronomus, Thanasimus, 
hh  — — — serrés. 

Tarses de longueur normale, déprimés : Clerus. 

— très-courts, filiformes : Thaneroclerus. 

ee Palpes labiaux et maxillaires sécuriformes. 
îi  Massue antenn. ne formant pas un triangle régulier. 
k  Mésosternum horizontal. 
4 Crochets des tarses simples. 
m Hanches antér. assez fortement séparées : Platyclerus. 
mm — subcontiguës. 

Massue antenn. brusquement formée : Aulicus, Tarsostenus. 


— graduellement —  Trogodendron. «. 
ll Crochets des tarses dentés à leur base : Scrobiger. 
UT 4 appendiculés. - 


Cuisses postér. dépassant les élytres : Olesterus. 
— plus courtes que les élytres : Eburiphora. 
kk Mésosternum vertical à sa base : Zenithicola. 
ÿi Massue antennaire en triangle régulier. 
Elytres dilatées en arrière : Erymanthus. 
— subparallèles : Trichodes. 


436 ; CLÉRIDES, 


dd Lobe externe des mâchoires très-allongé et grêle. 
n Antennes grossissant peu à peu à partir du 7e art. : Calendyma. 
nn — terminées par une petite massue de trois articles. 
Tête allongée, front déclive, de largeur normale : Eleale. 
; — courte — vertical, large : Epiclines. 
ce Yeux très-grands, rapprochés sur le vertex. 
1er art. des tarses très-court, à peine visible : Stigmatium. 
— bien distinct : Omadius. 


PRIOCERA. 
Kmay, Trans. of the Linn. Soc. XIE, p. 389 (1). 


Menton en carré transversal, coriace en avant. — Languelte bilobée; 
ses lobes arrondis. — Dernier article des palpes labiaux très-grand, en 
fer de hache oblique, presque aussi long que large; celui des maxil- 
laires allongé, déprimé et obtus au bout. — Mandibules robustes, échan- 
crées avant leur sommet.— Labre court, échancré ou subbilobé. — Tête 
brièvement ovalaire, — Yeux gros, saillants, fortement granulés, sub- 
arrondis, assez fortement échancrés en avant.—Antennes assez longues, 
de onze articles : { en cône renversé et arqué, 2 court, obconique, 3de 
même forme, du double plus long, 3-10 plûs ou moins larges, triangu- 
laires et formant une scie lâche, {1 ovalaire, obtus. — Prothorax en 
cône irrégulier renversé, contracté près de sa base. — Elytres nota- 
blement plus larges que le prothorax à leur base, longues, subcylindri- 
ques, arrondies ou épineuses au bout. — Pattes robustes ; cuisses anté- 
rieures renflées au bout, les postérieures plus courtes que l'abdomen; 
jambes munies d'un sillon términal externe ; tarses courts, déprimés; 
leurs quatre 168 articles pourvus de grandes lamelles : À grand, un peu 
visible à sa base, échancré ainsi que 2, 3-#bifides, 5 aussi long que tous 
réunis; crochets grands, munis d’une.très-petite dent basilaire.—Corps 
allongé, subcylindrique. 


Genre très-distinct, el rattachant le groupe actuel aux Tillides, par 
suite de la grandeur du {er article des tarses qui est un peu visible à sa 
base. La plupart de ses espèces sont de grande taille, toutes à téguments 
solides, brillants, et ornées de couleurs vives et variées. Leurs paltes 
sont généralement hérissées de longs pots Gns, qui deviennent plus ra- 
res sur les autres parties du corps. Le sillon bien marqué qui se voit à 
l'extrémité de leurs jambes, au côté externe, paraît destiné, comme le 
fait observer M. Spinola, à recevoir en de certains moments le premier 
arlicle des tarses. 


(1) Syn. CLenus Fab. — Orizus Newm. — Tizcus Casteln., Blanch. — Ti 
NASIMUS Chevrol. 


CLÉRIDES VRAIS. 437 


Ces insectes sont propres aux parties-chaudes de l'Amérique ; on en 
connaît une dixaine en ce moment (1). 


AXINA. 
Kinpy, Trans. of the Linn. Soc. XII, p. 389. 


Dernier article des palpes maxillaires et labiaux en triangle subéqui- 
latéral. — Fossette terminale externe des jambes très-courte, subob- 
solèle. à 


Les autres caractères sont complètement pareils à ceux des Prrocera. 
Ce genre ne comprend en ce moment que deux espèces du Brésil qui 
ont également tout-à-fait le facies de celles du genre précédent, qui sont 
de forme régulièrement cylindrique (2). 


PHLOEOCOPUS. 


GuÉriN-MéNEv. Zcon. d. Règn. anim.; Ins. p. 54 (3). 


Menton en carré transversal. — Languette bilobée. — Dernier article 
des palpes labiaux et maxillaires très-grand, en triangle subéquilatéral. 
— Mandibules munies d'une petite dent avant leur sommet. — Labre 
subbilobé ; ses lobes arrondis. — Tête ovalaire. — Yeux grands, assez 
saillants, fortement granulés, subarrondis, médiocrement échansrés. — 
Antennes assez longues et peu robustes, de onze articles : { médiocre- 
ment gros, 2-5 obconiques, subégaux, 6-8 de même forme, plus courts, 
9:10 un peu élargis, transversaux, 11 lamelliforme, de longueur variable, 
mais toujours plus grand que les deux précédents réunis. — Prothorax 
ovoïide, tronqué en avant, étranglé et rebordé à sa base. Elytres allon- 


(1) P. variegata, Kirby, loc. cit. p. 392, pl. 21, f. 7; Spin. Clérit. pl. 4, 
1.2; Brésil. — pustulata, Spin. ibid. I, p. 118, pl. 4, £. 4; Mexique. — trino- 
tata, Klug, Clerid. p. 283; Colombie. — Opil. castaneus, Newm., The entom. 
Magaz. V, p. 380 (Pr. rufescens, Spin. loc. cit. p. 119, pl. 4, £. 3; Prioc.? ma- 
culata Ziegler); Brésil et Amér. du Nord.— Cler. spinosus, Fab. Syst. El. I, 
p.280 (Pr. decorata, Spin. I, p. 120; Til, seæpunctatus Casteln.) ; Brésil. — 
D. Miersiana, A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 49; Brésil. — Thanas. 
Marginicollis, cincliventris, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom. Sér. 2, I, p. 31; 
Brésil. — Til. abdominalis, Blanch, in d'Orb. Voy.; Entom. p. 91, pl. 6, £. 5; 
du pays des Guarayos. — P. bispinosa, Klug, Clerid. p. 284 (Reichei, Spin. 
pl. 18, f. 2); Colombie. 

(2) 4. analis, Kirby, loc, cit. p. 391, pl. 21, £. 6; Spin. Clérit. pl. 5, f. 2. 
— seæmaculata, Spin. ibid. I, p. 124, pl. 5, f. 3. 

(3) M. Guérin-Méneville a écrit Puzorocopus; malgré l'avis contraire de 
M. Spinola (Clérit. I, p. 336, note 32), je ne vois aucun inconvénient à rame- 
ner ce nom aux règles de l’étymologie. — Syn. Orizus Klug. 


438 CLÉRIDES. 


gées, cylindriques, arrondies en arrière. — Pattes méäiocres; cuisses 
postérieures un peu plus courtes que l'extrémité des élytres; article 
basilaire des tarses très-court; les trois {ers munis de larges lamelles 
tronquées : 4 plus long que chacun des suivants, 2-3 égaux, rétrécis à 
leur base, bilobés, 4 médiocre ; crochets simples. — Corps allongé, sub- 
cylindrique, pubescent. ; 


L’allongement remarquable du dernier article des antennes est à la 
fois un caractère spécifique et sexuel. Chez les femelles il est beaucoup 
plus court que chez les mâles, et dans le nombre il en est (par ex. Bu- 
queti) chez lesquelles il n’est guère plus grand que les deux précédents 
réunis, tandis que chez les mâles qui me sont connus il forme au moins le 
quart de la longueur totale de l'antenne. Les yeux fortement granulés de 
ces insectes les rapprochent des deux genres précédents, ainsi que des 
Opus et des Narazs, dont il est aisé de les distinguer. Leurs élyMes 
sont criblées, dans environ les deux tiers de leur longueur, de gros 
points enfoncés, très-serrés, disposés en rangées assez régulières, et qui 
deviennent confus en arrière. Leur système de coloration n’a rien de 
fixe, et leur taille est au-dessus de la moyenne. 

Dans l’état actuel des collections, le genre paraît propre au continent 
africain, à Madagascar et à l'Arabie (1). 


OPILUS. 
Larn. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. IX, p. 148 (2). 


Menton carré ou trapéziforme. — Languette bilobée; ses lobes di- 
vergents. — Dernier article des palpes labiaux grand, en triangle sub- 
équilatéral, celui des maxillaires plus petit, en fer de hache allongé. — 
Mandibules munies d'une dent avant leur sommet.— Labre transversal, 
échancré. — Tête ovalaire. — Veux gros, saillants, fortement granulés, 
faiblement échancrés. — Antennes peu ou assez robustes, de onze arti- 
cles : 1 médiocrement gros, 2-8 obconiques, décroissant un peu et gra- 
düéllement, 9-11 un peu plus gros, formant une petite massue; le der- 
bier plus grand, obliquement ovoïde ou tronquêé au bout. — Prothoräx 


(1)_P. tricolor, Guérin-Ménév. loc. cit.; Spin. loc. cit. pl. 17, £. 1 (Opit. in- 
terruplus Klug); Sénégal. — Op. basalis, Klug, Clerid. p. 323; Arabie. — 
P. Guerinii, À. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 61 (#ricolor Q ?); Afrique. 
— Buquetii, Spin. loc. cit. 1, p. 340, p. 18, £. 3; Sénégal. — Op. suberosus, 
Kilg, loc. cit. p. 324; Madagascar. — Aj. : P. consobrinus, flavonotatus, P0- 
hem. Ins. Caffrar. [, p. 508; Natal. 

(2) Syn. Noroxus, Fab. Syst. Entom. p. 158; nom employé auparavant par 
Geoffroy pour un genre d’Anthicides et adopté à tort pour celui-ci par Panzer, - 
Gyllénhall, Sturm, Dejean, êtc., et en dernier lieu par M. Spinola. — CLERus 
Oliv., Herbst, Niger, ete. — Arterapus Linné. — Eurocus, Ilig. Mages. V, 
p. 341; nom sans accompagnement de caractères. 


CLÉRIDES VRAIS. 439 


au moins aussi long que large, subcylindrique ou ovoïde, déprimé et iné- 
gal en dessus, rebordé à sa base.— Elytres très-allongées, planes sur 
le disque, graduellement élargies et arrondies en arrière. — Pattes mé- 
diocres, assez robustes; cuisses postérieures sensiblement plus courles 
que l'abdomen; 4er arlicle des tarses très-court, les trois suivants munis 
de lamelles échancrées; 2 des postérieurs allongé et comprimé, 3-4 égaux, 
très-rétrécis à leur base, bilobés; crochets assez grands, simples. — 
Corps allongé, déprimé, pubescent. 


Un des genres les plus tranchés de la famille, par suite de la forme 
générale du corps, et en même temps un des plus homogènes sous le 
rapport des couleurs. À l’exception de deux (6-notatus, pulcher) dont le 
fond de la livrée est d’un beau bleu, toutes les espèces ne présentent, 
pour tont système de coloration, que le brun noirâtre et le fauve tes- 
tacé assez brillant et diversement combinés. La sculpture des élytres con- 
siste également chez toutes en gros points enfoncés, disposés régulière- 
ment, sauf en arrière, où ils deviennent plus ou moins confus. Quelques- 
uns de ces insectes figurent parmi les plus grands Clérides; les autres 
sont de taille moyenne. 

Le genre est exclusivement propre à l'ancien continent, et parait ré- 
pandu dans toutes ses parties (1). 


(1) 0. tristis, Klug, Clerid. p. 324; Spin. Clérit. pl. 19, £. 2; Madagascar. 
— Buquetii, Spin. ibid. I, p. 217, pl. 16, £. 5; Afrique. — dorsalis, Lucas, 
Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 203, pl. 20, f. 3; Algérie. — gigas, Casteln. in 
Süberm. Rev. ent. IV, p. 42; Spin. pl. 19, £. 1 (/ropicus Klug); Sénégal et 
Sennaar. — obscurus, Klug, loc. cit. p. 323; Afrique mér. — Dregei, Spin. 
loc. cit. p. 220, pl. 19, f. 3. Cap. — Ferreti, Reiche in Galin.Voy. en Abyssin.; 
Zool. p. 296; Abyssinie. — mollis Linn., Fab.; Spin. pl. 19, f. 4; Europe; les 
0. domesticus Sturm, tœniatus Klug, pallidus Oliv., germanus Chevrol., ad- 
mis comme des espèces distinctes par M. A. White, paraissent n’en être que 
des variétés. — frontalis, Kiug, loc. cit. p. 321 (Var. cruentatus Spin. {hora- 
cicus Klug) ; Turquie européenne. — congruus, Newm. The Entomol. p. 365; 
Australie. — subfasciatus, castaneipennis, du Bengale; apicalis, de l’Austra- 
lie; unicolor, des Indes or.; ruficornis (patrie inconnue) ; mœrens, ephippiger, 
seænotatus, pulcher, de l'Australie; A, White, Clerid, of the Brit. Mus. p. 56; 
figurés en partie par M. Westwood, Proceed. of the Zool. Soc. 1852, ol. 25, 26. 
— sordidus, Westw. ibid., p. 42, pl. 26, f. 9; Indes or. 

Le Notoæus helvolus de Dalman (Anal. entom. p. 56), espèce du Brésil qu'on 
a perdue de vue, n'appartient certainement pas au genre actuel et me paraît 
être un PELONIUX. 


440 CLÉRIDES. 


NATALIS. 


De CasreLn. in SiLBErm. Rev. entom. IV, p. 40 (1). 


Genre à peine distinct des Orizus et qui n'en diffère qu'en ce que le 
dernier article des palpes maxillaires, au lieu d’être en fer de hache, est 
simplement déprimé et légèrement triangulaire ; puis, comme caractère 
très-secondaire, en ce que les lamelles des tarses sont entières et non 
échancrées. 


Tout le reste est pareil à ce qui existe chez les Orxcus; seulement 
dans les trois espèces décrites jusqu'ici, le corps entier est d'un brun 
noirâtre, peu brillant, sans taches jaunes ou testacées. Elles varient pour 
la taille, comme les Orizus; l'une d'elles (porcata) est le plus grand 
Cléride que l'on connaisse. Ces trois espèces sont disséminées au loin 
sur le globe (2). 


TILLICERA. 
SIN. Mon. d. Clérit. 1, p. 157. 


Palpes labiaux deux fois plus longs que les maxillaires ; leur dernier 
article très-grand, en triangle plus long que large; celui des maxillaires 
subcylindrique. — Mandibules robustes, munies d’une dent près de leur 
extrémité. — Labre transversal, échancré en avant.—Yeux médiocres, 
saillants, fortement échancrés en -demi-cercle. — Antennes assez lon- 
gues, de onze articles : 4-10 triangulaires, serrés, croissant graduelle- 
ment, fortement dentés en scie, 11 de la longueur des deux précédents, 
ovale et obus au bout. — Prothorax transversal, déprimé et un peu ré- 
tréci en avant, brusquement étranglé et fortement rebordé à sa base.— 
Elytres beaucoup plus larges que la base du prothorax, parallèles, ar- 
rondies en arrière, — Pattes gréles, médiocres ; cuisses postérieures un 
peu plus courtes que les élytres; les articles 2-4 des larses munis de 
lamelles bilobées, sauf au 2° des postérieurs; ce dernier mince et com- 
primé, les deux suivants courts, larges, bilobés; crochets appendiculés. 
— Corps pâralièle, pubescent. 


Ces caractères sont empruntés à M. Spinola. L'espèce unique de 
Java (5), sur laquelle il:a fondé ce genre, est de taille médiocre et a le 
facies d'un CLenus. Ses élytres sont fortement ponctuées en stries dans 

(1) Syn. Noroxus, Fab. Syst. EL. I, p. 287. 

(2) N. porcata, Fab. loc. cit.; Spin. Clérit., pl. 16, f. 2; Australie. — cri- 
bricollis, Spin. ibid. I, p. 203, pl. 16, £. 4; Nouvelle-Guinée. — Laplacei, Cas- 
teln. loc. cit.; Spin. pl. 16, £. 3; et Solier in Gay, Hist. d. Chile; Zool. Col. 
pl. 9, f. 8; Chili. 

(3) T. javana, Spin. loc. cit. p. 160, pl. 12, £. 2. 


CLÉRIDES VRAIS. 4 


les trois quarts de leur longueur. Cet insecte est noir, avec le prothorax 
et la base des élytres rouges ; ces dernières sont ornées sur leur partie 
noire de trois taches veloutées, dont la première blanche, les deuxau- 
tres de la couleur du fond. 

MM. A. White et Westwood en ont décrit une seconde espèce (1) de 
la côte de Tenasserim, qui s'écarte un peu de la précédente par ses 
palpes labiaux à dernier article transversalement sécuriforme, el ses 
cuisses postérieures plus courtes, mais qui, néanmoins, semble apparte- 
nir réellement au genre. 


SERRIGER. 
Sri. Mon.-d. Ciérit. I, p.170. 


Genre voisin des Tizuicera et présentant les différences suivantes : 

Dernier article des palpes labiaux et maxillaires en triangle subéqui- 
latéral; celui des premiers un peu plus grand que celui des seconds. — 
Pattes courtes et robustes; tarses plus larges; le 2° des postérieurs 
muni, comme les deux suivants, d'une lamelle bilobée; crochets épais, 
profondément bifides à leur extrémité. — Corps plus court. 


Je ne connais pas non plus l'insecte du Mexique (2) sur lequel a été 
établi le genre; mais j'ai à ma disposition une autre espèce du même 
pays qui en est voisine et conforme aux caractères qui précèdent. Une, 
troisième a été décrite par M. A. White (3). Ces insectes sont à peine 
de taille moyenne, pubescents et ponctués sur les élytres comme les Tic- 
uicenA ; leur système de coloration varie. 


PLACOCERUS. 
Kiuc, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1857, p. 122 (4). 


Je n'ai pas vule rare et singulier insecte qui forme ce genre, el j'em- 
prunte les caractères de ce dernier à Klug, en m'aidant de la figure qui 
les accompagne. - 


(1) T. chalybea, A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 51 et Westw. Proceed. 
of the Zool. Soc. 1852, p. 41, pl. 24, f. 5. — Le premier de ces auteurs (loc. 
cit.) rapporte en outre, avec doute, au genre une espèce du nord du Bengale 
qu'il aomme mulillæcolor. 

(2) S. Reichei, Spin. Loc. cit. p. 171, pl. 12, f. 3; cette figure n’est nulle- 
ment conforme à la description. de l'espèce. 

(3) S. Coffini, Clerid. of the Brit. Mus. p. 53; du Mexique également. 

(4) Syn. Prycorrenus, Klug, ibid. 1842, p. 317. Après avoir imposé au genre 
le nom que j'ai conservé, Klug lui a substitué celui-ci, mais à tort, attendu 
qu’en 1802 Meigen avait déjà fondé un genre PrycuoprERA parmi les Diptères. 


442 CLÉRIDES, 


Palpes labiaux très-longs, leur dernier article en triangle allongé; 
celui des maxillaires cylindrique.— Labre assez fortement échancré. — 
Yeux assez grands, saillants, légèrement échancrés.—Antennes de onze 
articles :  obconique, 2-3 de même forme, plus courts; les suivants 
* très-fortement élargis, transversaux, sauf le dernier qui est plus long 
et arrondi au bout, serrés, formant ensemble une grande lame un peu 
plus large dans son milieu.—Prothorax subtransversal, rétréci en avant, 
arrondi sur les côtés en arrière. — Elytres courtes, un peu dilatées et 
arrondies postérieurement, assez fortement sillonnées, avec les sillons 
transversalement ponctués. — Pattes médiocres; cuisses postérieures 
notablement plus courtes que l'abdomen; tarses des CLenus. 


Ce n'est que dans le groupe des Énopliides qu'on trouverait des an- 
tennes ayant quelque analogie avec celles décrites dans cette formule: 
mais la structure des tarses montre que le genre appartient, sans aucun 
doute, au groupe actuel; Klug l'a placé immédiatement à la suite des 
Ccenvs. L'espèce sur laquelle il l’a établi est de la taille de ces derniers 
et noire, avec la partie postérieure de la tête, le prothorax et la moitié 
basilaire des élytres, d’un beau jaune. Le Muséum de Berlin l’a reçue 
de la Caffrerie (1). 


, DOZOCOLLETUS. 
Cuevror. Revue Zool. 1842, p. 278 (2). 


Dernier article des palpes labiaux transversalement sécuriforme ; celui 
des maxillaires subeylindrique. — Labre échancré. — Tête forte, sail- 
lante. — Yeux médiocres, arrondis, convexes, assez fortement échan- 
crés. — Antennes assez courtes, grossissant graduellement, avec leurs 
trois derniers articles plus larges que les autres, le dernier plus long 
que les deux précédents réunis, — Prothorax un peu plus long que 
large, fortement rétréci et un peu rebordé à sa base, impressionné en 
avant. — Elytres rétrécies antérieurement et pas plus larges que la 
base du prothorax, graduellement élargies et renflées en arrière, ponc- 
tuées en stries. — Pattes médiocres ; cuisses postérieures plus courtes 
que l'abdomen; tarses des Ccenvs ; crochets simples. — Corps aptère, 
finement pubescent. 


L'absence des ailes inférieures est un fait sans autre exemple parmi 
les Clérides. La forme générale n'est pas moins étrangère à ces der- 
niers et donne à ces insectes une ressemblance réelle avec les Creno- 


(1) P. dimidiatus, Klug. Clerid. p. 316, pl. 1, f, 5. 

(2) Syn. Pezoronus, Klug, Clerid. p. 311; dès 1812 Uliger avait déjà imposé 
ce nom à un genre de Perruches australiennes, J'ai du dès-lors donner la pré- 
férence à celui proposé par M. Chevrolat, bien qu’il ne soit pas accompagné de 
caractères, 


_ 


CLÉRIDES VRAIS. 143 


sromA de la famille des Cicindélètes, ainsi que l'a dit M. Chevrolat. 
Néanmoins, ils appartiennent sans aucun doute au groupe actuel, car 
Klug n’en avait fait qu'une section du genre CLerus. L'espèce qu'il a 
décrite (1) est un petit insecte de la Caffrerie, noir, avec trois bandes 
blanches sur les élytres : la première basilaire, longitudinale, la seconde 
médiane et transversale, la dernière oblique et voisine de l'extrémité. 
M. Bohemann en a publié depuis deux autres (2) du même pays, tout 
aussi petites et de couleur testacée, avec la tête el le prothorax noirs ou 
brunâtres. 

C'est à ces deux auteurs que j'ai emprunté les caractères du genre, 
n'ayant vu aucun de ces insectes, qui sont très-rares dans les collec- 
tions. 


DERESTENUS. 
Cnevror. Mag. d. Zool. Ins. 1843; Col. d. Mexiq. p. 13. 


Dernier article des palpes labiaux très-grand, en fer de hache trans- 
versalement oblique; celui des maxillaires grêle et acuminé. — Labre 
échancré. — Tête ovalaire. — Yeux médiocres, assez saillants, subar- 
rondis, étroitement échancrés en demi-cercle. — Antennes courtes, 
médiocrement robustes, de onze articles : 1 pas beaucoup plus long, mais 
plus gros que les suivants, 2-10 grossissant très-légèrement et décrois- 
sant peu à peu, serrés, {1 plus long, mais pas plus large que les deux 
précédents.—Prothorax transversal, un peu rétréci et subtubuleux dans 
son tiers antérieur, subparallèle sur les côtés, muni d'un rebord à sa base. 
—Elytres oblongo-ovales.—Pattes assez courtes et peu robustes ; cuisses 
postérieures n'atteignant pas l'extrémité de l'abdomen; article basi- 
laire des tarses bien distinct (3); les trois 4°! munis de lamelles 
échanerées : 1 allongé, 2-3 bilobés, 4 médiocre; crochets appendiculés ; 
leur portion basilaire dentiforme.— Corps médiocrement allongé, oblong, 
finement et densément villeux. 


Genre ambigu, composé d'une espèce (4) du Mexique, ayant le facies, 
la sculpture des téguments de certaines OnraorceurA du groupe des 
Énopliides dont l’excluent son prothorax et ses tarses qui sont faits 
comme dans celui-ci. 

Cet insecte est de la grandeur des CLerus, d'un brun varié de testacé 
sur le dessous du corps et les pattes, avec le prothorax rougeälre, orné 


(1) Pez. coarctatus, Klug, loc. cit. pl. 1, f. 3. 

(2) Pez. discophorus, puberulus, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 490. 

(3) Cet article n’est nullement distinct en dessus, et la figure que M. Chevro- 
lat a donnée d’un des tarses (loc. cit. pl. 108, £. 1b) et qui les représente pa- 
reils à ceux des Tillides, est tout-à-fait fautive. 


(4) D. quadrilineatus, Ghovrol. loe. cit. pl. 108, 1ab. 


44% CLÉRIDES, 


d'une tache médiane noire, et les élytres d’on brun clair; leur bord [a- 
téral el une ligne longeant la suture sont testacés. Je n'ai vu que l'exem- 
plaire sur lequel M. Chevrolat a fondé le genre, et qu'il a figuré. 


CLERONOMUS. 
Kiuc, Abhandl. d. Berlin. Acad. 1842, p. 282 (1). 


Menton carré, transversal.— Languette bilobée ; ses lobes divergents. 
— Dernier article des palpes labiaux très-grand, en fer de hache allongé, 
très-oblique et fortement rétréci à sa base; celui des maxillaires subcy- 
lindrique. — Labre fortement échancré, subbilobé, — Tête brièvement 
ovalaire. — Yeux médiocres, assez saillants, assez fortement et étroite- 
ment échancrés en demi-cercle. — Antennes peu robustes, de onze ar- 
ticles : 1 en massue arquée, 2-8 obconiques, 9:11 un peu plus épais que 
les précédents, formant une petite massue assez lâche, le dernier plus 
grand, acuminé. — Prothorax subtransversal, étroitement rétréci et re- 
bordé à sa base, un peu rétréci en avant, avec un sillon transversal pa- 
rallèle au bord antérieur. — Elytres peu allongées, légèrement con- 
vexes, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes assez gréles; cuisses 
postérieures presque aussi longues que l'abdomen; 4% article des tarses 
bien distinct en dessous ; les trois suivants munis de courtes lamelles 
tronquées : 2 allongé, comprimé, 3-4 bilobés, 5 médiocre ; crochets ap- 
pendiculés, leur portion basilaire dentiforme. — Corps finement pubes- 
cent. 


Klug et M. Spinola se sont mépris au sujet du nombre des articles des 
tarses; il n'y en a que quatre (et non pas cinq) de visibles en dessus, 
comme ils le disent {2}. Tous les caractères essentiels de ces insectes 
sont ceux des Tuanasimus qui suivent, mais leur facies est différent, 
Cela tient à leur prothorax un peu autrement fait, et à ce que leurs té- 
&uments sont beaucoup moins velus, plus brillants et plus lisses; leurs 
élytres notamment sont simplement rugueuses et le plus souvent sans 
aucune trace de points enfoncés. Enfin, leur système de coloration, qui 
est assez varié, n'a rien de commun avec celui du genre en question. Il 
résulte de 1 que c'est une coupe établie sur le facies plutôt que sur des 
caractères précis. 

Les genres Pnoxivs, de M. Chevrolat, et Cocyeuus, de M. Spinola, 
correspondent exactement à celui-ci. Je ne vois pas non plus en quoi en 


(1) Syn. Pronius, Chevrol. Mag. de Zocl. Ins. 1843; Col. d. Mexiq. p. 11. 
— Corvruus, Spinel. Mon. d. Clérit. I, p. 133. — SYSTENODERES, Spin. ibid, 
p. 130. 

(2) M. Chevrolat qui a figuré les tarses du Phonius sanguinipennis (loc. cit. 
pl. 107, f. 1bc), a commis la même erreur que Klug et M. Spinola. J'ai sous 
les yeux l’exemplaire même qui a servi pour ces figures. 


CLÉRIDES VRAIS. 445 
| 


diffère celui que le second de ces savants entomologistes a fonde sous le 
nom de Sysrenoperes (1). é 

Les Crenonomus ne sont pas plus grands que les Taanasimus et les 
Genus dont ils sont si voisins, Leurs espèces décrites jusqu'ici sont ori- 
ginaires de Californie, du Mexique et de Colombie (2). 


THANASIMUS, 
Larr. Gener. Crust. et Ins. I, p. 270 (3). 


Ce genre ne diffère absolument des Ccenus qui suivent que par les 
antenres dont les trois articles terminaux forment une massue peu dis- 
tincte des articles précédents et plus ou moins lâche, en un mot pareille 
à celle des Ccenowomws, dont il vient d'être question (4). Tout le reste, 
sans aucune exception, est pareil dans les deux genres, quand on d're- 
tranché de celui-ci quelques espèces qui me paraissent ne pas, devoir y 
rester (5). 


(1) M. Spinolx convient lui-même que ces insectes sont très-voisins de ses 
Couvrnus. Des quatre caractères différentiels qu’il leur assigne, trois (le corps 
plus large et plus court; le prothorax brusquement rétréci en arrière; les la- 
melles des deux 1ers articles des tarses rudimentaires) n’ont manifestement pas 
une valeur générique; lé quatrième (crochets des tarses inermes) n’est pas 
exact; tes organes sont tout aussi dentés à leur base que chez les Coyraus. 

(2) Cler. bimaculatus, Klug, loc. cit., pl. 2, £. 5; du Mexique (indiqué à tort 
comme. du Cap dans le Catalogue des Clérides du Muséum britannique). — 
Phon. sanguinipennis, Chevrol. loc. cit., pl. 107; même pays. — Col. signati- 
collis, Spin. pl. 5, f. 5; de Californie, ainsi que les deux suivants. — C. cincti- 
pennis, Spin. pl. 5, f. 6. — C. rufipennis, Spin. pl. 9, f: 2. — C: terminalis, 
Spin. pl. 9, £. 13 Colombie. — C. interceptus, Spin. pl. 9, f. 3; Californie. — 
Syst. amænus, Spin. pl. 7, £. 1, 2; Mexique. — S. viridipennis, Spin. pl. 7, 
£. 3; Colombie. — Clerus cyanipennis, Klug, Clerid. p. 307; Mexique. 

(3) Syn. Cuenowes, Schæff. Elem. Entom, Tab. 137.— Arreragus Linné, etc. 
— Denwestes, Bosrmicnus Schrank. 

(4) Suivant M. Spinola (Clérit. 1, p. 183 et 237), il y aurait, en outre des 
antennes, une autre différence entre les deux genres : chez les Tnanasnus les 
crochets des tarses seraient presque toujours simples, tandis qu’ils seraient très- 
rarement tels chez les Genus; mais cette assertion n’est exacte que pour les 
espèces mentionnées dans la note suivante, qui ont en effet ces organes simples. 
Dans tous les vrais Tanasimus üs sont appendiculés comme ceux des CLERUS; 
seulement leur partie basilaire est rarement dentiforme. 

(5) Les suivantes seules me sont connues en nature : 7. mitis Klug (Ver- 
reaucii, Spin. pl. 16, f. 1); du Cap. — marmoratus Klug (chinensis Fab., ca- 
pensis, Spin. pl. 15, f 2); Gap. — Notoæus? sobrinus (marmoratus var.?), 
Chevrol. Revue Zool. 1842, p. 277; Cap. (les Notoæus? versicolor, obsoletus, 
apicalis, fasciolatus, virescens, latus, Ghevrol. ibid., semblent également devoir 
venir ici; ils sont aussi du Cap). — impressus, Spinola in Gay, Hist. d. Chile; 
Zool.1V, pl. 393, Col. pl. 9, f. 4; du Chili. Toutes ces espèces, et probablement 
encore plusieurs autres parmi celles mentionnées plus bas, outre leurs crochets 


dot EEE M rene 


446 CLÉRIDES. 


Sous le nom de Taanasimus, Latreille comprenait à la fois les insec- 
tes dont il s'agit ici et les Cuenus. M. Spinola est le premier qui ait di- 
visé ce genre en deux et restreint le premier de ces noms à une partie 
des espèces auxquelles Latreille l'appliquait. Les deux genres sont sivoi- 
sins, que ce n’est qu'avec répugnance que j'adopte son opinion (4). 

Les Taanasimus sont bien moins nombreux que les CLenus et répan- 
dus dans l'ancien continent et l'Amérique du Nord (2). 


CLERUS. 
Georrr. Ins. d. env. d. Paris, p. 303 (3). 


Menton trapéziforme ou en carré transversal. — Languette bilobée ; 
ses lobes divergents. — Dernier article des palpes labiaux très-grand, 


des tarses simples, ont la forme allongée et cylindrique, les yeux fortement 
granulés et le système de coloration des Axina et de certaines Priocena. Elles 
doivent par conséquent former dans le groupe actuel un genre propre qui me 
paraît devoir être placé près des Oricus et des Nararis. 

(1) J’entre encore moins dans les vues de M. Spinola lorsqu'il intercale jus- 
qu’à six genres (Naraus, TuanerocLenus, Tnocopenpron, Noroxus, OLESTERUS, 
Scrogicer) entre les Tranasmus et les CLerus. M. J. L. Le Conte (Ann. of the 
Lyc. of New-York, V, p. 19) est beaucoup plus prêt d’un arrangement naturel 
lorsqu'il les réunit en un seul; mais je crois qu’il va un peu trop loin en leur 
associant les THANEROCLERUS. 

(2) Les espèces authentiques du genre peuvent se partager en deux divisions : 

A. Yeux grands, un peu rapprochés sur le front (Klug a réuni cette division 
aux STiGMATIUN) : T. mulillarius, Linné, Fab., Oliv. ete.; Spin. pl. 17, f. 4; de 
toute l’Europe. 

B. Yeux assez petits, latéraux : T. formicarius auctor. (Var. Cler. rufipes 
Hoppe, Klug; femoralis Zetterst.), même pays.— quadrimaculatus Fab., Panz. 
Spin. pl. 15, f. 3, même pays. — Les suivantes sont de l'Amérique du Nord: 
Cler. trifasciatus, Say, Journ. of the Acad. of Philad. V, p. 175. — dubius, 
Fab. Syst. EL. I, p. 280 (T. ruficeps, Spin. pl. 14, £. 2). — undatulus, Say, 
Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 163. — nubilus, Klug, Clerid p. 386 (T. abdo- 
minalis Kirby). 

Les espèces qui suivent me paraissent avoir besoin d’être revues avant d'être 
admises définitivement dans le genre: Notoæus indicus, Fab. Syst. EL. I, p. 288; 
des Indes selon Fabricius, du Cap selon M. A. White. — T!. pictus, Spin. loc. cit. 
1, p. 194, pl. 15, f. 1; des Indes or.; cette espèce se distingue des autres par 
ses yeux plus gros et fortement granulés. — 7, columbicus, Spin. Clérit. I, 
p. 195, pl. 18, f. 4; de Colombie. — T. accinctus, acerbus, confusus, Newm., 
The Entomol. p 364; de l'Australie. — T. capicola, Westw. Proceed. of the 
ZoolSoc. 1852, p. 38; Cap. — irregularis, Westw. ibid. pl. 25, f. 4; même 
pays. — sellatus, Westw. ibid. p. 42, pl. 25, f. 8; Indes or. — anfhicoides 
(White) Westw. ibid. p. 43, pl. 27, £. 8 (pictus? Spin.); Ceylan, — subscutel- 
laris, Westx. ibid. p. 44, pl. 25, f. 6; Indes or. — cursorius, Westw. ibid. 
p: 53, pl. 25, f.5; Australie. 


(3) Syn. Tuanasius Latr. — Arrerapus Linné, etc. 


CLÉRIDES VRAIS. 447 


transversalement et obliquement sécuriforme, celui des maxillaires sub. 
cylindrique ou légèrement ovoïde. — Mandibules bifides à leur extré- 
mité. — Labre échancré. — Tête ovalaire, souvent renflée sur le vertex. 
—Yeux au plus médiocres, peu saillants, assez fortement échancrés. — 
Antennes plus ou moins courtes, de onze articles : { en cône arqué, 
2.5 cylindriques ou obconiques, décroissant plus ou moins, 6-8 plus 
courts, obconiques, un peu plus larges, 9-11 formant une petite massue 
serrée, le dernier plus grand, obliquement tronqué ou obtus. — Pro- 
thorax transversal, subtubuleux en avant, avec une dépression triangu- 
laire en dessus, souvent renflé sur les côtés, étroilement rétréci êt 
rebordé à sa base (1). — Elytres courtes, plus larges que Ja base du 
prothorax, parallèles et arrondies en arrière. — Pattes moyennes, assez 
robustes ; cuisses postérieures atteignant presque le sommet des élytres; 
tr article des tarses très-court; les trois suivants munis de lamelles 
échancrées ; 2 médiocre, 3-4 déprimés, bilobés, 5 médiocre; crochets 
äppendiculés ; leur portion basilaire en général dentiforme au bout. — 
Corps court, assez convexe ou déprimé, pubescent. 


Geoffroy n’a en réalité décrit aucune espèce de ce genre (2), et c’est 
Fabricius qui, le premier, a donné au nom de Gzerus l'acception qu'il a 
ici, en comprenant dans ce genre plusieurs espèces qui ne lui appar- 
tiennent pas. Il y a là, rigoureusement parlant, une atteinte au droit de 
priorité, mais dont la réparation entraînerait plus d'inconvénients que 
d'avantages. 


Les Ccenus forment le groupe le plus nombreux et l’un des plus 
répandus de la famille, Aucun d'eux n’est au-dessus de la taille moyenne, 
et il est rare qu'ils soient très-pelits. Leurs couleurs sont très-variées et 
forment en général un dessin élégant, dans lequel des poils couchés et 
de nuances autres que les téguments, entrent souvent pour une partie. 
Ils sont plus constants sous le rapport de la sculpture de leurs élÿtres. 
Chez presque tous, ces organes sont simplement rugueux, et quand ils 


(1) Je ne connais que le C. nitidus Chevrol., mentionné plus bas, qui fasse 
exception à cette forme. Son prothorax en cône renversé, long et très-régulier, 
réuni à ses téguments complètement lisses, l’éloigne du reste du genre auquel 
il appartient par ses antennes. 


() Des quatre espèces qu’il comprend dans le genre, la première est un Trt- 
Gtopes, la seconde une Necropra, la troisième un Orrus; la dernière est étran- 
gère à la famille. D’après cela, Latreille, à partir du « Genera Crustaceorum 
et Insectorum », a appliqué, dans tous ses ouvrages, le nom de CLERUS aux 
Tricuones de Herbst, et donné celui de Tnanasimus aux insectes dont il s’a- 
git en ce moment. Si l’on adopte son dpinion, le nom de TRICHODES, si an- 
cien et si convenable, doit disparaître de la nomenclature entomologique, à 
moins qu'à limitation de Dejean, on ne supprime celui de CLERUS, ce qui n’est 
pas admissible. Il vaut mieux, ce me semble, s’en tenir au parti que j'ai adopté, 
en me conforimant à co qu’a fait M. Spinola. 


448 CLÉRIDES. 


présentent des sillons ou des points enfoncés, disposés en rangées régu- 
lières, cela ne s'observe qu’à leur base et sur une faible étendue. 

L'Europe ne possède qu'une espèce (brevicollis) du genre, propre 
à la Hongrie. Nulle part il n’est aussi richement représenté qu'en Amé- 
rique. L'Afrique, les Indes orientales et l'Australie en ont aussi un 
certain nombre d'espèces. Celles décrites s'élèvent à près d’une cen- 
laine (1). 


(1) M. A. White (Clerid. of the Brit. Mus. p. 20) en énumère 66, dont la 
dernière (anthicoides Westw.) parait plutôt être un Tnanasimus. En voici la 
liste avec quelques légères corrections dans la synonymie. 

C. nitidus, Chevrol. Revue Zool. 1843, p. 24 (lœvigatus, Spin. pl. 21, f. 1; 
Var. nebulosus, Spin. pl. 21, f. 2); Mexique et Colombie. — flavosignatus, 
Spin. pl. 21, f. 3; Brésil. — bilobus, Spin. pl. 21, f. 4; Brésil. — miniatus, 
Spin. pl. 47, £. 2; Brésil. — sobrinus, Casteln. in Silberm. Rev. ent. IV, p.45; 
Spin. pl. 22, f. #4; Brésil. —erythropus, Klug, Clerid. p.304 Brésil.—comptus, 
Klug, ibid. p. 304; Brésil. — planonotatus, Casteln, loc. cit, IV, p. 45 (pu- 
chellus Klug, Spin. pl. 22, f. 2; obliquefasciatus Chevrol.); Brésil. — artifeæ, 
Spin. pl. 22, f. 3; Cayenne. — distinctus, Spin. pl. 22, f. 6; Brésil. — pu- 
sillus, Klug, loc. cit, p. 306, Spin. pl. 22, f. 1 (arcuatus, Spin. 1, p. 245); 
Brésil, Colombie. — mysticus, Klug, loc. cit. p. 300; Spin. pl. 22, f. 5 (anti- 
quus, Spin. I, p. 246); Brésil. — crabronarius, Spin. pl. 23, f. 1; Amér, | 
bor. — mexicanus, Casteln. loc, cit, IV, p. 44; Spin. pl. 27, f. 2; Mexique.— 
venator, Chevrol. Mag. d. Zool. Ins. 1843; Col. d. Mexiq. p. 18 (mexicanus 
var. B, Spin. pl. 23, f. 2) ; Mexique. — annulatus, Eschsch. Entomogr. p. 50 
(variegatus, Spin. pl. 23, f. 4); Brésil. — decussatus, Klug, loc. cit. p. 296; 
Spin. pl. 25, f. 1 (Hæœpfneri, Spin. I, p. 256); Mexique. — versicolor, Casteln. 
loc. cit. p: 45, Spin. pl. 26, £. 6) (Var. cruentatus, Spin. pl. 26, f. 5; scenicus, 
jucundus Klug; miniaceus, Blanch.); Brésil. — minutus, Blanch. in d’Orb. 
Voy.; Entom. p. 90, pl. 6, £. 4; Buenos-Ayres, — nigriventris, Blanch. ibid. 
p. 90, pl. 6, f. 3; Corrientes. — triplagiatus, Blanch. ibid. p. 90, pl. 6, £. 3; 
Brésil, — ichneumoneus Fab., Klug, Spin. pl. 24, f. 3 (rufus Oliv., Spin. EL, 
p: 252); Amér. bor. — bombycinus, Chevrol. Col. d. Mexiq. Gent. I; Spin. 
pl. 24, f. 1 (œneicollis, Spih. 1, p. 254); Mexique. — lunatus Sturm, Spin. 
pl. 24, f. 2; Amér. bor. — xonatus, Klug, loc. cit. p. 297 (abdominalis Che- 
vrol.); Mexique.— Colombiæ, Spin. pl. 46, f. 6; Colombie. — varius, Klug, 
loc. cit. p. 296; Mexique. — ornatus, Spin. pl. 25, f. 2; Mexique. — Laportei, 
Guérin-Ménev.; Spin. pl. 26, f. 4; Mexique. — nigrocinctus, Klug, loc. cit. 
p. 294 (Var. bicinctus, Spin. pl. 24, f. 4); Mexique. — ruficollis, Castèln. loc. 
cit. AV, p. 45; Spin. pl. 26, £. 2; Cayenne. — lœtus, Klug, loc. cit. p. 301; 
Mexique. — tricolor, Casteln. loc. cit. p. 46; Spin. pl. 24, f. 6. — cinereopülo- 
sus, Blanch, in d'Orb. loc. cit. p. 91; Brésil. — nigripes, Say, Journ. of the 
Acad. of Philad, I, p. 191; Spin. pl. 25, £. 3 (Var. rufiventris, Spin. pl. 23, 
f. 3; dubius, Spin. pl. 25, f. 4); Amér. bor. —trifasciatus, Say, loc. cit. p. 379 
{nigripes var. A. White); Amér, bor. — rosmarus, Say, loc. cit. p.190, 
Klug ; Amér. bor. — Fischeri, Spin. pl. 25, f. 6; Perse. — brevicollis, Spin. 
I, p. 266, pl. 25, f. 6; Hongrie. — angustus, J. L. Le Conte, Ann. of 
the Lyc. of. New-York, V, p. 21 (ocwlatus, Spin. pl. 26, f. 1); Amér. bor. 
— trogositoides, Spin. 1, p. 269, pl. 27, f. 1; Mexique. — sphegeus, Fab, 
O1., Spin. pl. 27, f. 4; Amér, bor. — arachnodes, Klug, loc. cit. p. 299; Spin 


CLÉRIDES VRAIS, 449 


THANEROCLERUS. 
Spin. Revue Zool. 1841, p. 73 (1). 


Palpes courts, subégaux; le dernier article des labiaux légèrement 
triangulaire; celui des maxillaires un peu déprimé et tronqué au bout. 
— Mandibules robustes, bifides à leur extrémité. — Labre transversal, 
entier. — Tête ovalaire, assez allongée, uniformément convexe.—Yeux 
petits, transversaux, peu saillants, à peine échancrés. — Antennes cour- 
tes, de onze arlicles : 1 médiocre, gros, 2-8 obconiques ou subeylindri- 
ques, subégaux, 9-11 formant une petite massue assez serrée, le der- 
nier arrondi ou acuminé au bout. — Prothorax plus long que large, 
déprimé et sans traces de sillons transversaux en dessus, presque gra- 
duellement rétréci en arrière. — Elytres courtes, parallèles, arrondies 

. L 
pl. 8, f. 2; Amér. bor. — luscus, Klug, loc. cit. p. 299. — viduus, Klug, loc: 
cit. p. 297; Spin. pl. 27, f. 3 (erythrogaster, Spin. I, p. 272); Amér. bor. — 
prœustus, Klug, loc. cit., p. 298; Mexique. — signatus, Klug, loc. cit. p. 301; 
Spin. pl. 23, f. 5 (bisignatus, Spin. I, p. 272; Var. vulneratus Klug); Mexique. 
—longulus, Spin. pl. 46, f. 8; Chili. — tibialis, Klug, loc. cit. p. 302; Brésil. 
— lepidus, Klug, loc. cit. p. 302; Brésil. — maculicollis, Spin. p. 23, f. 7 (an 
huj. gener.?); Mexique. — thoracicus Oliv. (nec Say); Spin. pi. 26, f. 3 (mo- 
nflis Melsheim); Amér. bor. — gambiensis, Casteln. loc. cit, LV, p. 46; Spin. 
pl: 24, f. 5; Sénégal. — Silbermanni, quadrinotatus, assimilis, nigromacula- 
tus, sebra, Chevrol. Mag. de Zool. loc. cit. 1843, p. 17 sq.; Mexique. — sert- 
cans, du Mexique; holosericeus, de Californie; latecinctus, du Brésil; guttulus, 
de l’Australie; A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 58. — Lacordairei, Spin: 
pl. 36, f. 6; Brésil. — crassus, Newm., The Entomol. p.15; Australie. — cru- 
ciatus, Mac-Leay in King's Surv. of the coasts of Austral. II, p. 442; Au- 
stralie. 

Aj.: C, nigrifrons, Say, Journ. of the Acad. of Philad. IE, p. 190; Amer. 
Bor. — quadrisignatus, oculatus, undatulus, Say, Boston Journ. of the nat. 
Hist., 1, p. 162; même pays. — eximius, Mannerh. Bull. Mosc 1843, p. 248; 
trouvé à bord d’un navire allant de Californie dans l’Amér. du Sud. — analis, 
cordifer, truncatus, 3: L. Le Conte, Ann, of the Lye. of New-York, V. p. 20; 
Amér, bor. —rufescens, J. L. Le Conte, ibid. p. 212; Californie. — Spinolæ, 
J. L, Le Conte, Proceed. of the Acad. of Philad. VI, p. 226; Mexique. — den- 
ticollis, Spin. in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 407; Chili. — lugubris, aæil- 
laris, Erichs. Archiv, 1847, I, p. 85; Pérou. — signifer, ludicrus, amictus, 
nodicollis, sexnotatus, equestris, amenulus, quadrioculatus, natalensis, di- 
chrous, inœqualicollis, gracilis, neglectus, mutabilis, Bohem. Ins. Caffrar. I, 
P. 492: — sanguinalis, Westw. Proceed. of thé Zool. Soc. 1852, p. 36, pl. 25, 
f.7; Natal. — Bengala, Westw. ibid. p. 41, pl. 25, f. 11; Bengale.—postfca- 
lis, Westw. ibid: p. 42, pl. 25, f. 12; Indes or.— sebratus, Wéstw. ibid. p. 43, 
pl: 26, f. 11; Indes or. — ventralis, Wéstw. ibid. p. 51; Australie. — sepul- 
cralis, Westw. ibid. p. 52, pl. 25, f. 9; Australié. 

" (1) Syn: Czerus, A. Lefebvre, Say, Klug, J. L. Le Conte, — Thanasius 
ewm. 


Coléoptères. Tome IV. 29 


Des re RP RÉ En Le ne —— 


460 CLÉRIDES, 


en arrière.— Pattes courtes; cuisses renflées, les postérieures beaucoup 
moins longues que l'abdomen; tarses très-courts, les antérieurs dépri- 
més, les autres cylindriques ; leur 4er article à peine distinct, 2 un peu 
plas long que 3-4 et à peine échancré au bout; ceux-ci pourvus de très. 
petites lamelles, le 5° plus long que les précédents réunis; crochets sim- 
ples.— Corps peu allongé, faiblement pubescent. 


Genre composé de quelques petites espèces ayant le facies de cer- 
tains CLenus, mais bien distinctes de ceux-ci par la structure de leurs 
tarses qui sont plus courts que dans aucun autre genre de Clérides, et 
plusieurs autres particularités secondaires. La sculpture des téguments 
n’est pas non plus la même que chez les Cuenus; le prothorax et les 
élytres sont couverts de points enfoncés, confluents sur le premier, plus 
gros et non confondus sur les secondes. Les deux espèces lypiques sont 
d'un beau rouge clair, avec le prothorax d'un brun rougeâtre ; l'une est 
des Indes orientales, l'autre de l'Amérique (1). On leur a adjoint deux 
autres qui me sont inconnues (2). 


PLATYCLERUS. 
Snix. Revue Zoo. 1841, p. 75 (3). 


Palpes subégaux; leur dernier article semblable, en triangle allongé. 
— Labre saillant, échancré. — Tête courte, large, subverticale. —VYeux 
assez gros, médiocrement saillants, ovalaires, étroitement échancrés en 
demi-cerele, -— Antennes courtes, de onze articles : 1 épais, cylindrique, 
2-8 de même forme, grêle, décroissant à partir du 4°, 9-11 formant une 
pelite massue assez lâche, le dernier ovoïde. — Prothorax transversal, 
arrondi sur les côtés et fortement rétréci en arrière. — Elytres cour- 
tes, parallèles, arrondies en arrière, très-déprimées en dessus.— Pattes 
médiocres; hanches antérieures et intermédiaires subglobuleuses, sail- 
lantes ; cuisses renflées, surtout les antérieures, les postérieures attei- 
gnant presque le sommet des élytres; larses courts; leur 4er article très- 
petit, les trois suivants munis de lamelles échancrées : 2 comprimé, plus 
court que 3-4 réunis, ceux-ci bifides au bout, 5 assez long, grêle; cro- 
chets simples. — Prosternum assez large entre les hanches antérieures. 
— Corps parallèle, très-déprimé, pubescent. 


(1) Cler. Puquetii, A. Lefebvre, Anny d. 1, Soc. entom. IV, p. 577, pl. 16, 
f. 4; Spin. pl. 17, Ÿ: 3; des Indes orientales. — Cler. sanguineus, Say, Bos- 
tou Journ. of nat. Hist. I, p. 162; Spin. pl. 17, f. 2; de l’Amér. bor. 

(2) M. A. White (Clerid. of the Brit. Mus.) rapporte ici le Thanas. accinclus 
Newm. in The Entomol. p. 368, de l'Australie ; et, avec doute, le Cler. dérmes= 
toides, Klug, Clerid. p. 310; de l'Arabie. 

(3) Et Mon. d. Clérit. L, p. 332. — Syn. Czenus, Casteln. in Silberm. Revue 
entom. IV, p. 46. 


CLÉRIDES VRAIS, Û 451 


De tous les Clérides, ceux-ci sont les plus déprimés. Cette forme, 
réunie à celle des quatre hanches antérieures et du prosternum, qui est 
sensiblement plus large que dans le reste de la famille, les fait recon- 
naître sans peine, Ce sont d'assez petits insectes de Madagascar, rugueux 
en dessus, surtout à la base des élytres, et d’un noir presque mat; lun 
d'eux (planatus) a les élytres traversées par une large bande d'un 
blanc jaunâtre et déchirée sur ses bords. On n’en connait que deux es- 
pèces (1). 


AULICUS. 
Srin. Revue Zool. 1841, p. 74 (2). 


Menton subtrapéziforme. —. Languette saillante, légèrement échan- 
crée; ses lobes arrondis. — Dernier article des palpes labiaux en trian- 
gle subéquilatéral, celui des maxillaires en triangle allongé. — Mandi- 
bules munies d'une petite dent submédiane. — Labre échancré.— Tête 
ovalaire, assez courte. — Yeux médiocres, ovalaires, assez fortement 
échancrés. — Antennes courtes, de onze articles : 4 épais, subcylindri- 
que, 2 presque aussi gros, court, obconique, 3-8 cylindriques, décrois- 
sant graduellement, 9:11 formant une petile massue médiocrement 
serrée, le dernier presque aussi long que les. deux précédents réunis, 
subovoïde. — Prothorax aussi long que large, renflé sur les côtés, 
fortement rétréci et rebordé à sa base, muni en dessus d'un ‘sillon 
antérieur transversal. — Elytres courtes, subparallèles, arrondies en 
arrière. — Pattes médiocres; cuisses postérieures un peu plus cour- 
ts que l'abdomen; tarses des deux paires antérieures déprimés, les 
postérieurs longs el plus grêles; le {er article de tous bien distinct , les 
trois suivants munis + ver un peu échancrées : 2 des postérieurs 
allongé, 3-4 déprimés, s, 5 médiocre; crochets simples. — Corps 
peu allongé, déprimé, pubescent. 

Le type du genre (5) est un insecte de l'Australie, très semblable à 
certains Ccenus de forme déprimée, mais facile à distinguer de ces in- 
sectes par la structure de ses palpes et des erochets.de ses tarses. Ses 
élytres sont criblées de gros points enfoncés, Lout-à-faït confluents chez 
quelques aus, plus discrets chez d'autres. Son système de colora: 
tion, toujours uniforme, varie tellement, qu'il ne semble point envavoir 
qui lui soit propre. J'en ai sous les yeux des exemplaires d'un bronzé 
obseur ou clair, d'autres d'un rouge cuivreux ou d'un beau bleu, avec 
les nuances intermédiaires; ces derniers ont les paltes d'ua rouge fauve. 


(1) Cler. planatus, Casteln. loc. cit., Spin. pl. 28, £. 4. — elongatus, Spin. 
Clérit. LH, p. 145, pl. 46, f. 2. 

(2) Et Mon. d. Clérit. I, p. 328#%— Syn. Muisca, Spin. ibid, IL, p. 147. — 
— Cienus Newm. — Noroxus Boisduy, — OnLus À. Wbite. 

() Cler. instabilis, Newm. The Entom. p. 15; Spin. pl. 28, fig. 1. 


452 + CLÉRIDES: 


Ibysen a dans la Nouvelle-Zélande, une aütre qui paratl’ aussi aësez 
variable (4): È 

M:Spinôla, qui n'arconnuique la première de ces espèces, lüt'a as: 
sociér um insecterda! Méxique’(2)-quit paraît appartenir réellément’aw 
geire, malgré son! f«cies un peu différent: 

Son-genre Morsca:! estétabli sur uñe aütre”espèce (3) de Colombié? 
commeril ne luisassignespasid'autres caractères différentiels qued’avoir 
le dernier article de tous les palpes «moins visiblement large que long, »t 
tandis qu'il serait « aussi large ouplus large que long » chez les AuLrcus 
(ce qui n’est vrai que pour les labiaux), je ne pense pas que ce genre 
puisse être adopté. 


TARSOSTENUS. 
Sri, Mon. d: Clérit. 1, p: 287. 


Palpes subégaux, leur dernierarticle en triangle allongé et oblique= 
ment tronqué au bout; celui des labiaux un peu plus large que celui 
des maxillaires. — Mandibules: simples à leur extrémité. — Labré 
échancré. — Tête ovalaire, assez allongée. — Yeux médiocres, réni- 
formes, largement échancrès. — Antennes courtes, grêles, de onze ar- 
ticles :1 peu allongé, gros, 2-8 graduellement plus courts et plus larges, 
9-11 formant une massue médiocre et peu serrée, le dernier ovalaire et 
beaucoup plus grand que chacun des deux précédents. — Prothorax al: 
longé, peu convexe, légèrement rétréci d'avant en arrière. — Elytres 
très-allongées, parallèles; arrondies en arrière.— Paltes médiocres; cuis- 
ses postérieures assez fortes et beaucoup plus courtes que l'abdomen: 
tarses antérieurs courts, déprimés, les’autres longs, grêles; leur 1°" article 
assez distinct; les trois suivants CU très-courtes lamelles entières: 
2 aussi long que les deux suivants réuffis, ceux-ci courts, bilobés, 5 long: 
crochets simples. — Corps linéaire, grêle, finement pubescent, 


Le Clerus univitiatus de Rossi (4), l'une des espèces de la famille 
les plus petites et les plus allongées, est le type et paraît étre la seule 
qui puisse rentrer dans ce genre. On en a décrit deux autres\de l’Afri- 
que australe el de l'Amérique du Nord que j'ai sous les yeux, el aux- 
quelles je ne puis trouver aucunes différences essentielles (5). Ge petit 


(1) Not. pantomelas, Boisduv. Faune de l’Océan., Il, p. 138; Spin. pl. 6, 
f. 14; A. White, Voy. of the Ereb. and Terr.; Entom. p. 8. 

(2) À. Nero, Spin. Clérit. I, p. 331, pl. 28, f. 1. 

(3) MAbitæniata, Spin. loc. cit. pl! 46, f, 4. 

(4) Faun. etrusc,; Mant, I, p. 44. 

(5)' Ces deux espècés sont lé Tar$: succinctus, Chevrol. Rev. Zool. 1842, 
p. 277, de l'Afrique austräle, décrit depuis par M. Bohemann (Ins. Caffrar. I, 
p. 508) comme éfint'identique avé l'espèce européenne; et l'Opilus albofäs- 


CLÉRIDES VRAIS. 453 


insecte, découvert primilivement en-Iialie, et qui.se, trouve également 
dans plusieurs contrées de l'Europe moyenne, serait ainsi en partie 
cosmopolite. Il.est d'un noir brunâtre assez brillant, et ses élyires, 
poncluées en stries rès-serrées, sont traversées, un peu au-delà de leur 
milieu, par uñe, bande blanche ou jaunâtre. 


TROGODENDRON. 
Guérin-Méney. Icon. d. Règne anim.; Ins. p. 53 (1). 


Menton en carré transversal.—Languette bilobée ; ses lobes arrondis 
et divergents. — Dernier article des palpes labiaux transversalement 
sécuriforme; celui des, maxillaires en fer de hache allongé. — Mandi- 
bules robustes, assez longues, munies d'une petite dent avant leur som: 
met. — Labre transversal, légèrement échancré. — Tête ovalaire, — 
Antennes courtes, robustes, de onze articles : cylindrique, 2-5 obco- 
niques, plus longs que larges, 6-8 de même forme, transversaux, 9-11 plus 
larges, formant graduellement une massue aplatie (2); le dernier beau- 
coup plus grand que les autres, obliquement arrondi au bout, — Yeux 
grands, réniformes, largement et fortement échancrés, — Prothorax 
régulièrement ovoïde, tronqué en avant, élranglé à sa base; celle-ci 
plane, — Elytres médiocrement allongées, cylindriques, notablement 
plus larges que la base du prothorax, arrondies, en arrière. — Palles 
robustes ; cuisses postérieures un peu plus courtes que les élytres, légè- 
rement arquées; {arses médiocres; article { de tous peu distinct; les 
trois suivants munis de larges lamelles échancrés : 2 des postérieurs al- 
longé et comprimé, 3-4 égaux, rétrécis en arrière, bilobés, 5 assez long; 
crochets grands et simples. — Corps cylindrique, pubescent. 


Le type du genre (5) est l'un des plus grands et des plus beaux Clé- 
rides connus, C'est un insecte de forme robuste, noir, avec les antennes 


ciatus, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. IE, p. 306, des Etats-Unis. 
M. J. L. Le Conte (Ann. ofthe Lyc. of New-York, V, p: 17) l'a conservé comme 
une espèce à part. 

* Le Tarsostenus xonatus du Moy. au Pôle sud (Entom. p. 62, pl. 4, f. 14), 
espèce originaire de l'Australie, n'appartient certainement pas au genre, à en 
juger d'après la description et la figure : c’est probablement un EraLe. 

(1) Syn. Czenus Schrébers, Newm.— Xanrnocenos pars, Newm.— Tnicnopes 

hœnh. 

(2) Ces organes sont manifestement construits sur le même type que eelles 
des Scnoricer qui suivent, La seule différence consiste'en ce que‘chez ces'der- 
aiers les troisiarticles: terminaux sont un tant :soit "peu: brusquement élargis. 
L est réellement impossible de placer [ès deux genres dans deux sections /diffé- 
fentes basées sur les antennes, comme l’a fait. M. Spinola. 


(3) Cler. fasciculatus, Schrebers, Trans. of the Linn, Soc:VI, p.495; pl. 20, 
1.6; Spin. Clérit:pl. 18,'f. 1. 


'Y Va — VE Puch. / 7) PAST 
. = 


454 CLÉRIDES. 


d’un beau jaune, comme celles des Scronréer. Ses élytres sont criblées 
dans plus de leur moilié antérieure d'excavations serrées, régulière- 
ment disposées, et munies chacune près de leur base d'un tubercule fas- 
ciculé. Une large bande d'unsnoir velouté et limitée en avant par un liseré 
blanchâtre, succède à ces excavations ; le sommet des élytres est rugueux 
et revêlu de poils gris chatoyant. Ce bel insecte est de l'Australie, et 
commun dans les collections. 

Une seconde espèce du même pays a été décrite par M. Newman (1); 
mais elle me paraît n'être qu'une variété de la précédente. 


SCROBIGER. 
SpiN. Mon. d. Clérit. I, p. 230. 


Menton presque carré.— Languette échancrée.— Dernier article des 
palpes labiaux subtransversalement sécuriforme, celui des maxillaires en 
fer de hache allongé et arrondi au bout.— Mandibules assez saillantes, 
munies d’une dent submédiane. — Labre échancré. — Tête assez forte- 
ment prolongée uu-devant des yeux. — Ceux-ci assez grands, médio- 
crement saillants, subovalaires, assez fortement échancrés. — Antennes 
courtes, robustes, de onze articles : 1 cylindrique, 2-6 obcouiques, 
7-8 élargis, 9-11 beaucoup plus grands que les précédents, presque 
carrés, formant une massue déprimée et serrée; le dernier muni d'un 
faux article largement tronqué. — Prothorax plus long que large, ré- 
trééi en avant, étranglé et rebordé à sa base, renflé et arrondi sur les 
côtés, fortement impressionné en dessus entre ces deux renflements. — 
Elytres allongées, parallèles, planes en dessus, couvertes de profondes 
excavations. — Pattes assez longues; cuisses postérieures fusiformes, 
un peu plus courtes que les.élytres ; article 4 des tarses très-court à 
toutes les pattes, le 2° dés postérieurs allongé, comprimé, muni, ainsi 
que les deux suivants, d’une lamelle bilobée; ceux-ci assez longs, bi- 
lobés au bout, le 8° médiocrez; crochets assez grands, munis d'une pe- 
tite dent à leur base. — Corps allongé, linéaire. PRET PS1 


Ce genre estétabli sur une belle espèce de l'Australie (2), qui parait, 
au premier coup-d'œil, très-distincte des FrocopenproN, par suite de. sa 
forme allongée, déprimée en dessus et de lassculpture de ses téguments. 
Mais il existe des espèces du même pays, que n’a-pas connues, M.{Spi- 
nola (5), et qui sont intermédiaires entre elle et le Trog. fasciculatum, 


(1) Cler: honestus, Newm., The Entomol. p. 16. 
nn) Cler. splendidus, "Newm. The Eutom. p. 15 (Scrob. Reichei, Spin: loc. 
cit. pl. 14, f. 1). La F” 

(3) L'une d’elles est le Xanthocerus idoneus de M. Newman (loc. cit. p. 363). 
Sa taille, sa forme générale, la sculpture de ses téguments et son système de 
coloration tiennent exactement le milieu entre le Serobiger splendidus et le 


CLÉRIDES VRAIS. 455 


à tel point que les limites entre ce genre et le précèdent ont presque 
disparu. Il est probable que tous deux devront étre réunis quelque 
jour. Ù 
Le Scr. splendidus, type de celui-ci, est d’un bronzé obscur très- 
brillant, avec les antennes el les tarses d'un beau jaune; ses élytres sont 
traversées par deux bandes : l’antérieure jaune, la postérieure formée 
par des poils blancs; la première est sujette à disparaitre. Cet insecte 
est de taille moyenne et assez commun dans les collections. 


OLESTERUS. 
Srin. Mon. d. Clérit. 1, p. 226. 


Dernier article des palpes labiaux et maxillaires très-grand, oblique- 
ment et transversalement sécuriforme, arrondi sur son bord antérieur. 
— Labre transversal, entier.—Yeux transversaux, peu saillants, échan- 
crés en demi-cercle.— Antennes assez courtes, de onze articles : 4 sub- 
cylindrique, 2 court, cylindrique, gréle, 3-8 de même forme, décrois- 
sant graduellement, 9-11 formant une massue allongée, déprimée, en 
scie, le dernier obliquement ovale. —“Prothorax subtransversal, régu- 
lièrement convexe, arrondi en avant, étranglé à sa base. — Elytres pa- 
rallèles, convexes, arrondies en arrière. — Pattes assez longues, surtout 
les postérieures, leurs cuisses dépassant les élytres en arrière ; tarses 
larges, courts et déprimés; leur 4er article rudimentaire, peu distinct, 
les trois suivants munis de larges lamelles faiblement échancrées: cro- 
chets appendiculés.— Prosternum largement et profondément échancré 
en avant; sa saillie postérieure très-étroite, élargie en arrière des han- 
__ches antérieures en une petite lame reçue dans une dépression du mé- 
sosternum (1).— Corps parallèle, pubescent. 


Je ne connais pas l'espèce (2) de l'Australie sur laquelle M, Spinola a 
fondé ce genre; mais, d'après la description et la figure qu'il en donne, 
elle a complètement le facies d'un Troconenpron et il ressort de la 


Trogodendron fasciculatum; seulement il a le prothorax fait comme le pre- 
mier, L'intervalle entre ces deux espèce est presque entièrement comblé par 
une autre espèce que j'ai sous les soul que je crois inédite. Ces quatre in- 
sectes ne sont évidemment que des modifications graduelles d’un même type. 

(1) Ce caractère est moins remarquable qu’il ne paraît l'être et me semble 
d'avoir qu’une médiocre importance. Rien n’est plus fréquent chez les Coléop- 
tères en général dont les hanches antérieures sont subcontiguës, que de voir la 
Saillie prosternale se dilater en arrière d'elles en une petite plaque de forme 
variable. La famille actuelle en offre une multitude d'exemples. Que cette pla- 
que soit ensuite en rapport avec une petite dépression du mésostérnum, cela 
D’est pas très-rare (Voyez par ex. la Nafalis porcata), et je ne puis voir là un 
Caractère réellement générique. 


(2) O. australis, Spin. loc. cit. p. 229, pl. 20, f. 2. 


un 


456 CLÉRIDES. 


formule qui précède, qu'elle ne diffère essentiellement de ce genre que 
par la structure des palpes, des antennes et des pattes. La sculpture des 
élytres est la même que celle du Trog. fasciculalum; on y retrouve jus- 
qu'à ces tubercules que ces dernières présentent près de leur base. 
Quant aux couleurs, l'insecte est noir, avec la partie postérieure des ély- 
tres revêtue de poils rouges; en avant de ces poils se voit, sur chacun de 
ces organes, une étroite bande transversale d'un blanc d'ivoire. 

D'après cet ensemble de caractères, je crois que ce genre doit être 
placé inimédiatement à côté des deux précédents. 


EBURIPHORA. 
Sein. Revue Zool. 1841, p. 74 (1). 


Dernier article de tous les palpes en triangle très-grand, subéquila- 
téral; celui des labiaux un peu plus large que celui des maxillaires. 
Labre bilobé ; ses lobes arrondis. — Tête ovalaire. — Yeux petits, peu 
saillants, largement et faiblement échancrés. — Antennes médiocres, de 
onze articles : 1 épais, subcylindrique, 2-8 cylindriques, décroissant à 
partir du 4°, 9-11 formant une petite massue allongée, légèrement en 
scie, le dernier un peu plus grand que le précédent, ovalaire. — Pro- 
thorax aussi long que large, droit sur les côtés en ayant, arrondi en ar- 
rière, fortement rétréci et rebordé à sa base, muni d'un sillon anguleux 
en avant. — Elytres allongées, parallèles, arrondies en arrière.—Paltes 
médiocres ; cuisses antérieures renflées, les postérieures plus courtes 
que l'abdomen; larses courts; leur {er article peu distinct, les trois sui- 
vants munis de lamelles échancrées : 2 pas beaucoup plus long que les : 
suivants, triangulaire, 3-4 déprimés, bilobés, 5 aussi long que le {®; 
crochets appendiculés, leur portion basilaire dentiforme.— Corps allongé, 
pubescent. 


La seule espèce connue (2) est originaire de Madagascar, de taille 
médiocre et ressemble, au premier coup-d'œil, à un Orizvs. Elle est d'un 
brun pâle, passant quelquefois au testacé, en dessous, d'un brun noi- 
râtre variant.sur les élytres; ces dernières sont remarquables: par deux 
callosités d’un blanc d'ivoire qu'elles présentent : l’une ponetiforme 
avant, l'autre en forme de lunule un peu après leur milieuCes organes 
ont chacun neuf rangées de gros points enfoncés, partant de leur'base 


“et'abrègées à des distances inégales en arrière. 


(1) Et Mon. d. Clérit., I, p. 290. — Syn. Orius Klug. 


(2) Opil.callosus, Klug, Clerid. p. 325 (Ebur. Reichei, Spin. loc. citeple 20, 
f. 3). 


CLÉRIDES VRAIS. 457 


ZENITHICOLA. 
Spin. Revue Zool. 1841, p. 74. 


Menton carré. — Languette à peine distincte. — Palpes subégaux ; 
leur dernier article en triangle plus long que large.— Mandibules sim- 
ples. — Labre assez saillant, légèrement échancré, — Tête ovalaire. — 
Yeux assez grands, médiocrement convexes, fortement échancrés en 
triangle. — Antennes courtes, de onze articles : { épais, 2-8 cylindri- 
ques, décroissant graduellement, 9-11 formant une assez forte massue 
déprimée; le dernier tronqué au bout. — Prothorax subtransversal, 
convexe, rétréci en avant, avec un sillon anguleux en dessus, renflé sur 
les côtés, fortement rétréci et tronqué en arrière. — Elytrés courtes, 
larges, convexes en avant, subparallèles ou un peu rétrécies en arrière, 
largement arrondies à leur extrémité, — Pattes médiocres, robusles; 
cuisses postérieures atteignant le sommet des élytres; tarses déprimés, 
leur 1° article à peine visible; les trois suivants munis de lamelles en- 
tières : 2 des postérieurs allongé, 3-4 bilobés, 5 médiocre et aplati; Cro- 
chets grands, simples.— Mésosternum prolongé postérieurement en une 
lige verticale dépassant le niveau du métathorax (1).— Corps large, con- 
yexe, pubescent. 


Je ne trouve pas le genre aussi voisin des PxLus (Yuiomis) que le dit 
M. Spinola, attendu que ce dernier appartient à la tribu des Énopliüdes. 
Celui-ci est essentiellement distinct de tous les Clérides par la structure 
de son mésosternum. Ses espèces sont en même temps les plus courtes 
et les plus larges de la famille. Elles sont en petit nombre (2) et propres 
à l’Australie. Leurs couleurs sont variables, mais toutes sont remarqua- 
bles par la sculpture de leurs élytres dont la moitié antérieure est cri- 
blée de gros points enfoncés, tandis que la postérieure est très-lisse. 
L'une d'elles (obesa) présente en même temps une forte callosité à la 
base de chacun de ces organes. 


ERYMANTHUS: 
Kcuc, Abhandl. d. Berlin. Acad. 1842, p. 327. 


Menton subtrapéziforme. — Languette fortement bilobée ; ses lobes 
divergents. — Dernier article des palpes labiaux en cône renversé, peu 


(1) M. Spinola (Clérit. L,.p. 285) ne parle pas de cette tige; mais par une 
sorte de compensation il décrit le mésosternum comme envoyant en avant une 
saillie qui pénètre dans une échancrure du prosteruum. Je ne parviens pas à 
découvrir rien de pareil. 

() Z. australis, Spin., Clérit. 1, p. 286, pl. 28, f. 2. — obesa, A. White in 
Stoke’s Voy. in Austral.; Append. pl. 1, f. 9. — fuigens, Chevrol. Ann. d, I. Soc. 
entom. 1843, p. 41. 


ce 2 ÈS 


nn RL RP el AT ee à IT TE EE 


458 CLÉRIDES. 


rétréci à sa base, fortement tronqué au bout ; celui des maxillaires en fer 
de hache allongé. — Mandibules arquées en dehors, droites et légère- 
ment denticulées au côté interne. — Labre largement et fortement 
échancré. — Tête ovalaire, assez longue. — Yeux médiocres, transver- 
saux, largement échancrés.— Antennes assez courtes, de onze articles : 
{ gros, obconique, 2-8 décroissant et grossissant peu À peu, 9-11 for- 
mant une massue assez serrée en triangle renversé ; le dernier plus 
grand que chacun des deux précédents, arrondi au bout. — Prothorax 
subcylindrique, muni d’un sillon anguleux à quelque distance de son 
bord antérieur. — Elytres plus larges que le prothorax, parallèles en 
avant, dilatées et écartées de l'abdomen dans leur moitié postérieure — 
Paltes médiocres; cuisses antérieures très-renflées, munies de deux 
rangées de cils en dessous ; les autres moins fortes, les postérieures no- 
tablement plus courtes que l'abdomen; les quatre jambes antérieures 
arquées; Larses courts, déprimés ; leur 4er article à peine distinct (1); les 
trois suivants bifides, munis de lamelles entières; 3 médiocre ; crochets 
munis d'une petite dent à leur base. — Corps médiocrement allongé, 
pubescent et inégal en dessus. 


Je n'ai à ma disposition qu'un exemplaire incomplet du rare insecte 
du Cap (2) qui forme le type de ce genre, et j'emprunte en partie à Klug 
et à M. Spinola ce que je dis des organes buccaux. Le second de ces 
auteurs a placé le genre dans le groupe, des Énoplides el à côté des 
Prarynoprera, avec lesquelles il n'a d'autres rapports que la manière 
imparfaite dont les élytres embrassent l'abdomen. Cet insecte se rap- 
proche de certains Peconium par son facies. Al est de taille moyenne, 
d'un jaune roussâtre et tacheté de noir sur le prothorax et les élytres. 
Sur ces dernières ces taches sont formées par des fascicules de poils. 
Ces organes sont ponctués en stries dans leur moitié antérieure et pré- 
sentent en outre des callosités luisantes qui, en arrière, sont remplacées 
par des tubercules. 

M. Westwood en à décrit une seconde espèce (3) de la côte de Guinée, 
dont le prothorax est luberculeux comme les élytres et qui s'éloigne de 
l'espèce typique en ce que ces dernières sont à peine dilatées en arrière, 
preuve que ce caräclère n’a nullement l'importance que lui a donnée 
M. Spinola. 


(1) Klug et M. Spinola n’assignent que quatre articles à ces organes; mais 
Particle basilaire existe réellement et ressemble tout-à-fait à celui de la plu- 
part des Tricnones, auxquels Klug le refusait également. 

(2) E. gemmatus, Klug, loc. cit. pl. 1, f. 6; Spin. Clérit. pl. 41, f. 5. 

(3) E. horridus, Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1859, p. 35, pl. 24, £. 12; 
du cap Palmas. — Aj. : E. variolatus, De Brème, Ann. d. 1. Sot. entom. 
1844, p. 294, pl. 7,f. 7; Sénégal. — Relxebuth, de la Sénégambie® vesuviodes, 
de la côte de Guinée; J. Thompson, Rev. et Mag. d. Zool. 1856, pl. 5, f. 2-4. 


CLÉRIDES VRAIS. 459 


TRICHODES. 
Henssr, Die Kæfer, IV, p. 154 (1). 


Menton plus ou moins carré.— Languette évasée, entière on un peu 
échancrée en avant.— Palpes subégaux ; leur dernier article en triangle 
généralement subéquilatéral aux labiaux, allongé aux maxillaires, — 
Mandibules assez saillantes, faiblement deutées près de leur milieu, — 
Labre saillant, presque carré, entier ou faiblement échancré. — Tête 
ovalaire. — Yeux médiocres, transversaux, peu saillants, fortement et 
triangulairement échancrés.—Antennes courtes, de onze articles : { long, 
en cône arqué, 2-8 décroissant graduellement en grossissant un peu, 
9-11 formant une massue triangulaire, déprimée et tronquée au bout.— 
Prothorax en cône renversé, souvent muni d'un sillon parallèlement au 
bord antérieur.— Elytres allongées, subparallèles, plus ou moins dépri- 
mées en dessus. — Pattes robustes; cuisses postérieures plus courtes 
que l'abdomen ; tarses longs; leur {°° article très-court, peu distinel ; 
les {rois suivants muuis de lamelles tronquées où un peu échancrées : 
2 des quatre postérieurs cylindrique, allongé, 3-4 déprimés, bilobés, 
btrès-long; crochets grands, munis d'une petile dent obluse à leur base. 
— Corps allongé, très-velu. 


L'un des plus beaux genres de la famille et des plus homogènes. Ses 
espèces, dont les plus petites sont au moins de taille moyenne, ont la plus 
grande analogie entre elles sous le rapport des formes el des couleurs. 
Leur corps est d'un bleu ou d'un vert brillant, et leurs élytres, criblées 
de points enfoncés, sans aucun vestige de stries, sont fasciées où lachées 
de rouge ou de jaune sur un fond de la nuance du corps, ou vice versd. 
Cette livrée, qui est très-sujelte à varier, a donné lieu à l'établissement 
d'un grand nombre d'espèces nominales. 

Chez les mâles de quelques espèces (par ex: amnios, crabronifor- 
mis, elc.), les pattes postérieures prennent un développement insolite ; 
kurs cuisses sont très-renflées, leurs jambes fortement arquées en de- 
dans, et l’éperon qui termine ces dernières s’allonge el devient crocha, 
M. Hope a établi sur ce caractère son genre PacuvsceLis que personne 
n'a admis, et avec raison. ; 

La majeure partie des Tricnopes sont propres à la Faune méditerra- 
néenne : hors de là on n’en a trouvé qu’en Sibérie, à l'extrémité de l'Afri- 
que et dans l'Amérique du Nord (2). 


(1) Syn. Pacuysezuts, Hope, The Coleopt. Man. Jl,p. 139. — Cugnus Auctor. 
(2) Le Catalogue des Clérides du Muséum britannique en contient 25 espèces 
dans l'ordre suivant : T. octopunctatus Fab. Oliv., Spin. pl. 29, f. 2; Europe 
mér, —umbellatarum O1., Schœnh.; Spin. pl. 29, £. 3; Algérie. — Dahlii Del : 
Spin. pl. 29, f. 4; Italie, Espagne. — alvearius Fab.; Spin. pl. 29, f. 5; Europe. 


. at ma - FCO SPAS 


460 CLÉRIDES. 
CALENDYMA. 
z Des. Cat. éd.2, p. 111 (1). 


Menton allongé, rétréci en avant, — Languette bilobée ; ses lobes 
étroits et divergents. — Lobe externe des mâchoires très-allongé,Wi- 
néaire, alténué au bout, frangé au côté interne à son extrémité; l'in 
terne très-court. — Dernier article des palpes maxillaires légèrement 
ovalaire et tronqué au bout; celui des labiaux en: fer de hache un peu 
allongé. — Mandibules munies d'une petite dent submédiane. — Labre 
transversal, arrondi aux angles, à peine sinué en avant. — Tête assez 
Saillante, formant un museau carré en avant des yeux ; front plan, dé- 
clive. — Yeux médiocres, transversaux, réniformes. — Antennes assez 
courles, de onze articles : 1 peu allongé, épais, 2 très-court, 3-4 obconi- 
ques, allongés, 5-6 courts, triangulaires, 7-11 formant peu à peu une 
massue allongée, médiocrement serrée; le dernier rétréci et obtus au 
bout. — Prothorax aussi long que large, peu convexe, arrondi sur les 


—affinis Dej.; Spin. pl. 29, f. 6; Egypte. — apiarius Linné, Fab.; Spin. 
pl. 30, f. 2 (Var. corallinus Fald.) ; Europe. — apivorus Germar ; Spin. pl. 80, 
f. 4 (Nutalli Say) ; Amér. bor. — crabroniformis Fab. Ol.; Spin. pl. 30, f. 3 
(lepidus Brullé, zebra Falderm.); Europ. mér. — laminatus, Chevrol. Ann. 
d: 1. Soc. entom. 1843, p. 40; Anatolie. — angustus, Chevrol. ibid. p. 41; 
Amadan. — nobilis, Klug, Clerid. p. 335; Spin. pl. 30, f. 5 (sanguineosigna- 
lus, Spin. I, p. 311); Orient. — Lafertei, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. entom. 1843, 
p- 39; Turquie. — favarius Ilig., Sturm; Spin. pl. 31, £. 1 (Var. punotatus, 
insignis Steven, obliquatus Brullé); Europe mér.— Carcelii, Chevrol, loc. cit. 
1843, p. 39; Anatolie, — viridifusciatus, Chevrol. ibid. p. 40; Orient, — sy- 
riacus Dej.; Spin. I, p. 316 (Olivieri Spin. pl. 30, f. 6); Syrie. — Olivier, 
Guérin-Ménev. Icon.; Ins. pl. 16, f. 16; Perse. — Nutalli Kirby, Spin. pl. 31, 
f.2, Amér. bor.; Missouri. — leucopsideus O1; Spin. pl. 31, f. 3; Europe mér. 
— aulicus, Spin. pl. 31, f. 4; Afrique mér, — amnios Fab., Oliv.; Spin. pl. 32, 
£: 1 (Var, sipylus Fab., Oliv.) ; Faune méditerranéenne, — bi-fasciatus Fab, 
OL; Spin. pl. 32, f. 2; Californie, — Douglasianus, Hartwegianus, À White, 
Clerid. ofithe Brit. Mus. p. 60; Californie, — ornatus Say, Spin. pl. 31, f.5; 
Amér. bor. ; 
- Aj.: T. awillaris, Fischer de Waldh. Bull, Mose. 1844, I, p. 39; de la Son- 
garie. 
(1) Syn. Pozvcaon, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 282. Avant d'imposence 
nom au genre actuel, M. De Castelnau (in Silberm. Revue entom. {V, p. 30) 
l'avait appliqué à un autre de la famille des Ptiniores établi depuis par M. Cur- 
tis sous celui d’Exors (Merarcus Dej.) qui est postérieur de plusieurs années. 
Ce derniersgenre doit dès-lors conserver ce nom de Pozycaon, et c'est à tort 
que M. Spinola (in Gay, Hist. d. Chile; Zool. p. 381) l’a assigné à celui-ci. 
«Dans cet état de choses il ne reste plus. qu’à adopter pour ce dernier le:nom 
Proposé par Dejean, en conservant à l'espèce celui qu’elle a reçu de-M: De 
Castelnau. 


CLÉRIDES VRAIS. 461 


côtés, rélréci et rebordé à sa base. — Elytres allongées, planes, subpa- 
rallèles, arrondies en arrière, — Pattes moyennes ; cuisses postérieures 
un peu plus courtes que l'abdomen ; tarses longs; leurs quatre 4ers arti- 
cles munis de petites lamelles entières : 4 très-distinct, un peu visible en 
dessus à sa base (1), 2-4 subégaux, bilobés, 4 long ; crochets simples. 
— Corps allongé, déprimé, villeux. 


Tous les auteurs qui ont parlé de ce genre l'ont mis dans les Mély- 
rides (2), sauf M. Spinola qui, en le classant parmi les Clérides, lui a, 
dans mon opinion, assigné sa véritable place. La présence de lamelles 
sous ses larses, lamelles très-petites, il est vrai, mais néanmoins distinc- 
tés, la forme de ses hanches postérieures et la structure de ses anten- 
nes, ne laissent pour moi aucune place au doute sur cette question. 

Ses espèces ont en outre, sous le rapport des couleurs, l'analogie la 
plus évidente avec les Tricuones qu’elles représentent au Chili. On en 
connaît en ce moment deux d'assez grande taille (3). 


ELEALE. 
Newm. The Entomol. p. 36 (4). 


Menton allongé, triangulaire en avant.—Languette bilobée; ses lobes 
arrondis. — Lobes des mâchoires grêles, linéaires; l'externe beaucoup 
plus long que l’autre. — Dernier article des palpes labiaux transversa- 
lement sécuriforme, celui des maxillaires cylindrique. — Mandibules 
munies d’une dent avant leur extrémité.—Labre court, entier ou un peu 
échancré. — Tête oblique, très-plane sur le front, prolongée antérieu- 
rement en un museau plus ou moins long. —Yeux ovalaires, assez sail- 
lants, étroitement et profondément. échancrés, — Antennes courtés, de 
onze articles : 4 médiocre, subcylindrique, 2très-petit, 3:5 obconiques, 
les suivants grossissant graduellement ; les trois derniers plus gros que 


(1) Au:premier coup-d’œil, et si l’on se contente de regarder’ les tarsés laté® 
ralement, on croit leur voir cinq articles tous libres; mais lorsqu'on les exa 
mine attentivement en dessus, on découvre que leur 2e article recouvre 16: der, 
sauf une légère partie de sa base, en unimot que la structure de'ces organes! 


st; sauf une minime différence; la même que dans toutes les espèces du groüpe 
actuel. 


(2) Le dernier est M: Schaum qui, en rendant compte (Wicgm. Archiv, 1852, 
IL, p. 178) de l'ouvrage de M! Gay sur le Chili, a repürté le genre, ainsi que 
les Ericuines, parmi les Mélyrides. Malgré une autorité d'aussi grand poids, je 
persiste"à partager l'avis de M: Spinola: 

(8) Polyé: chiliensis, Castel: loc. cit.; Spinola in Gay, loc. cit. Col. pl. 9 
f.la-f, — Pol, œquipunctatus, Spins ibid. p. 386. 

(4) Syn. Xyzornerus, Guérin-Ménev. Icon. d. Règn. anim.; Ins. texte, p, 52 
et Spin. Clérit. I, p. 151. — Xanrnoceros pars, Newm. loc. cit. p. 363, — 
Cuaucieuenus, Spin. loc. cit. I, p. 278. 


NN HU 


462 CLÉRIDES. 


les autres ; le 41° muni d'un faux article peu distinct. — Prothorax plus 
ou moins allongé, déprimé eh dessus, arrondi sur les côtés, rétréci en 
avant et à sa base. — Elytres allongées, parallèles, arrondies en arrière, 
très-planes en dessus, criblées de points enfoncés confluents. — Pattes 
longues; cuisses postérieures un peu plus courtes que les élytres ; tarses 
à articles 2-4 munis de courtes lamelles échancrées : 1 très-distinct, un 
peu visible en dessus à sa base, 2 allongé, comprimé, 3-4 déprimés, bi- 
lobés, 5 assez long; crochets divariqués, munis d'une petite dent obtuse 


_à leur base (1).— Corps allongé, linéaire. 


Ce que je viens de dire des tarses des CALENDyMA s'applique égale- 
ment à ce genre. Il correspond aux Cnazcrccenus de M. Spinola et aux 
XyLorernus de M. Guérin-Méneville. Je ne trouve aucune différente 
essentielle entre ces derniers, bien que le premier de ces auteurs les ait : 
placés à une grande distance les uns des autres. Outre leur organisation 
buccale qui est identique, tous ont la même forme de la tête, qui leur 
est particulière, des élytres sculptées de la même façon, une même pa- 
trie, etc. Ils sont, en outre, très-voisins des Cazenpyma, dont ils ne se 
distinguent essentiellement que par leur forme beaucoup plus étroite 
et quelques différences dans la structure de leurs antennes et de leurs 
tarses. 

_ Ces insectes sont propres à l'Australie, et assez difficiles, pour la plu: 
part, à distinguer entre eux par suite de l’uniformité de leur taille, de 
leur système de coloration et de la sculpture de leurs téguments. Tous 
sont de grandeur moyenne et de couleur métallique, variant dans la 
même espèce du vert doré au bronzé obscur. Un seul (pulcher) a les 
élytres traversées par une bande médiane d'un fauve orangé (2). 


(1) M. Spinola assigne à tort des crochets simples à ces insectes; la dent 
dont ces organes sont munis à leur base, est petite, mais néanmoins bien dis- 
tincte. 


(2) El. aspera, Newm. loc. cit. (El. rugosa, Newm. ibid. p. 364; Chalc. 
unicolor, Spin. loc. cit. pl. 21, f.5).—Xyl. viridis, Guérin-Ménev. loc. oit.; Spin. 
pl. 6, f. 2.— Xyl. scrobiculatus, Spin. 1, p. 156 (/oveolatus, Spin. pl. 15, £. 4). 
— Xyl. Reichei, Spin. I, p. 155, pl. 7, £. 3.— Cler. obscurus, Newm. loc. cit. 
p.16. — Xanthoc. simple, Newm. ibid, p. 363 (Xy. leucaspis, Germar, Lion. 
entom. INT, p. 186). — Chalc. intricatus Klug, Spin. loc. cit. IL, p. 141, pl. 15, 
f. 4.—Xanthoc.pulcher, Newm. ibid. p. 364. (Chatc. bimaculatus, Spin. I, p.281, 
pl. 20, f. 1). — Pour le Xanthoceros idoneus de M. Newman (loc. cit. p. 363) 
que M. A. White (Clerid, of the Brit, Mus. p. 10) comprend dans ce genre, 
voyez plus haut p.454, note 3. 

À toutes ces espèces mentionnées par cel auteur, aj.: Xyl. emcavatus, 
Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 46, pl. 24. f. 10. — chrysideus, 
Westw, ibid. p. 50. 


+ 
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CLÉRIDES VRAIS. 463 


EPICLINES. 


Cuevroz. in Guér-Ménev. Icon.; Ins. texte, p. 49 (1). 


Menton trapéziforme. — Languette bilobée. — Dernier article des 
palpes labiaux grand, transversalement sécuriforme ; celui des maxillai- 
res subeylindrique.—Lube externe des mâchoires très-grêle et allongé. 
— Mandibules simples (?) — Labre transversal, entier. — Tête courte ; 
front subvertical, très-large. — Yeux petits, saillants, subarrondis, fai- 
blement et étroitement échancrés. — Antennes médiocres, gréles, de 
onze articles : 1 renflé, 2 court, 3-8 subcylindriques, décroissant à par- 
tir du 5° ou du 60, 9-11 formant une petite massue plus ou moins lâche, 
le dernier ovoïde et acuminé. — Prothorax plus ou moins allongé, sub- 
cylindrique, souvent un peu renflé sur les côtés en avant, avec un sillon 
peu marqué et transversal parallèlement à son bord antérieur.—Elytres 
plus larges que le prothorax, allongées, parallèles, arrondies au bout 
(aculipennis excepté), planes. — Pattes peu robustes; cuisses posté- 
rieures atteignant, ou peu s’en faut, le sommet des élytres; tarses sub- 
filiformes ; leur tr article bien distinct, les trois suivants munis de petites 
lamelles subéchancrées : 2 allongé, 3-4 bilobés au bout, 5 médiocre; 
crochets appendiculés. — Abdomen relativement court.— Corps allongé, 
parallèle, pubescent. 


La plus grande confusion règne au sujet de ces insectes parmi les 
auteurs, en petit nombre, qui s’en sont occupés. L'espèce (2) typique 
du genre a été placée, par la plupart d’entre eux, parmi les Mélyrides (3). 
Celles découvertes postérieurement ont élé érigées par M. Blanchard 
en un genre propre, sous le nom d'Eurymerorum, qu'il a converti plus 
tard en celui d'Eurycranus. M. Spinola, conservant le genre EPrccines, 
a classé ces Eunycranus parmi les Tuanasimus. Enfin, M. A. White, 
adoptant à la fois le genre Erxczines et le genre Eurxmeropum, a placé 
le premier à la suite des Gymaropera, et le second immédiatement après 
les Hynnocera (4). | 

Pour moi, ces insectes appartiennent incontestablement à"la famille 


(1) Syn. Eunyweroruw, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 92; olim; il y 
avait déjà un genre Eurymeroron d’Eschscholtz dans la famille des Ténébrioni- 
des. — Eunycranus (Eurymeropu), Blanch, Hist. d. Ins. Il, p. 84. — Trana- 
sinus, Spinol. in Gay, Hist d. Chile; Zool. p. 392. ” 

(2) £. Gayi, Ghevrol. loc. cit.; figuré par M. Guérin-Méneville, Mag. d: Zool.; 
Ins. 1838; Voy. d. 1. Fayor. p. 41, pl. 231, f. 1; et Blanch. in d’Orb. loc. cit. 
PL. 6, £. 6. A * 

(3) Voyez Chevrolat, loc. cit.; Erichson in Agassiz, Nomenclat. Zool.; Col. 
p. 63; et Blanch. in d’Urb, loc, cit. p. 95. 

(4) Clerid. of the Brit. Mus. p. 9 et 42. 


464 CLÈRIDES. 


actuelle et au même genre. Ge qui a trompé les auteurs qui précèdent, 
c’est que les Erxcuines paraissent, au premier coup-d'œil, avoir cinq 
articles aux tarses, tandis que les Éurycranus n'en ont manifestement 
que quatre de’ mobiles: Mais, en y regardant de près, on voit que, 
comme dans plusieurs genres du groupe actuel, l’article basilaire de ces 
organes est seulement plus développé et plus épais chez les premiérs 
que chez les seconds, ce qui fait qu'il est plus distinct, tout en étant 
presque aussi recouvert par l’article suivant, 

Ces insectes paraissent, jusqu’à présent, propres au Chili. Ils sont de 
taille assez petite, de forme svelte, et leur facies se rapproche un peu 
de celui des Hypnocera. Leurs élytres, assez molles, sont finement 
rugueuses et présentent très-rarement des traces de stries. Enfin, leurs 
couleurs, qui sont assez variées sans être jamais bien brillantes, parais: 
sent être extrêmement sujettes à se modifier dans la même espèce (1). 


STIGMATIUM. 
G. R. Gray in Grurrirws Anim. Kingd.; Ins. I, p. 375. 


Menton presque carré. — Languette bilobée. — Palpes labiaux 
longs; leur dernier article en fer de hache très-allongé et très-grèle à 
sa base; les maxillaires courts, leur dernier article subcylindrique. — 
Mandibules assez saillantes. — Labre échancré ou bilobé, — Téte ova- 
laire, assez courte.—Yeux grands, rapprochés sur le front, subarrondis, 
saillants, assez fortement échancrés. — Antennes médiocres, grêles, de 
onze articles : 1 en cône renversé, 2 très-court; les suivants, à partir 
du 4e ou du 5e, s’élargissant peu à peu, de forme variable (2), le der- 
nier plus long, acuminé. — Prothorax subtransversal, muni d'un sillon 
curviligne un peu avant son milieu, renflé en arrière de ce sillon, puis 
étroitement étranglé et rebordé à sa base. — Elytres plus larges que 
cetté dernière, médiocrement longues, parallèles, plus où moins acumi- 
nées en arrière. — Pattes médiocres et robustes; cuisses fortes, surtout 
les postérieures ; celles-ci alteignant le bord postérieur des élytres; tar- 
ses déprimés; leur {er article très-court, les trois suivants munis de la- 
melles échancrées : 2 des postérieurs allongé et comprimé, 3-4 bilobés, 
4 assez long et grêle; crochets dentés à leur base.— Prosternum forte- 
ment échañcré en avant. — Corps pubescent: 


(1) Epicl. basalis, Blanch. in d’Orb. loc. cit. p. 96: figuré dans Gay, Hist. 
d. Chile; Zool. Col. pl. 9, f. 2° — Eurym. maculatum, pallens (maculatum 
var:?), fülvipes, Blanch: loc. cit, p. 92, pl. 6, f! 8, 7: — Epicl: puncticollis, 
tristis, Spin: in Gay, loc. cit. p. 389. — Thänas. substriatus, acutipennis, ebur- 
neocinctus, Gayi, nudatus, costicollis, prasinus, Spin. ibid. p. 394; le quä- 
trièmelet le dernier sont figurés pl. 9, £. 5 et 7: 

(2) Ces organes varient comme chez les Owanivs, c’est-à-dire presque dans 
chaque espèce. ‘ 


CLÉRIDES VRAIS. 465 


Genre très-voisin des Owanius qui suivent.et dont il se distingue 
par le moindre développement des yeux, des pattes plus robustes, la 
pelitesse de l’article basilaire des tarses et la forme différente du pro- 
thorax. Ses espèces sont moins allongées et pour la plupart ressem- 
blent complètement, sous le rapport du facies, au Thanasimus mutil= 
larius d'Europe; dont elles ont à peu près la taille. Elles reproduisent, 
du reste, le système de coloration des Owanrus; mais leur habitat est 
un peu plus étendu; il y en a non-seulement aux Andes orientales et 
dans l'Australie, mais encore au Sénégal et dans l'Afrique australe, On 
en a déjà publié une dixaine (1). 


OMADIUS. 


De CasreLn. in Sixneñm. Revue entom. IV, p. 48. 


Menton trapéziforme. — Langüette bilobée. — Palpes labiaux beau- 
coup plus grands que les maxillaires; leur dernier article en fer de hache 
très-allongé, très-gréle à sa base; celui des maxillaires subcylindrique. 
— Mandibules simples. — Labre échaucré ou bilobé. — Téte courte. — 
Yeux très-grands, étroitement séparés sur le front, subarrondis, sail- 
lants, assez fortement échancrés. — Antennes courtes, grêles, de onze 
articles : 1 en cône renversé, 2 très-court; les suivants, à partir du 3*ou 
du #e, s'élargissant ou se raccourcissant peu à peu, les trois ou quatre 
derniers formant une massue lâche; le 11° beaucoup plus long, oblongo- 
ovale, — Prothorax subcylindrique, avec un sillon transversal vers son 
liers antérieur et un autre près de sa base; celle-ci rebordée.— Elytres 
plus larges que lui, allongées, parallèles, acuminées en arrière, un peu 
déprimées en dessus. — Pattes longues et grêles; cuisses postérieures 
alteignant presque l'extrémité des élytres; turses allongés, les antérieurs 
déprimés, les autres cylindriques ; leur {er article assez long, les trois 
süivants munis de lamelles échancrées : 2 long, 3-4 plus courts, sub- 
égaux, échancrés au bout, 5-plus long que chacun d'eux; crochets ap= 
pendiculés: — Corps allongé, pubescent. 


Ces insectes se distinguent entre tous les Clérides par le faible inter- 
valle qui sépare les yeux en avant, de sorte que le front ne forme plus 
qu'une bande verticale à bords parallèles. La structure de leurs palpes 
labiaux, la pointe plus ou moins aiguë que forme chacune de leurs 
élÿtres en arrière, la longueur et la gracilité de leurs pattes, sont en ou- 


(1) S. cicindeloides, Gray, loe, cit. pl. 48, f. 2; Spin: pl. 18, £ 4; Java. — 
Gilberti, de l'Australie; nafalense, de Natal; speculare, de l'Australie; ruf- 
ventre, de l’'Assam.; elaphoides, de Ceylan; A! White, Glerid, of the Brit. Mus: 
P: 53; les deux derniers ont été figurés par M! Westwood, Proceed. of the Zools 
Soc. 1852, pl. 26, f. 5, 6. — nebuliferum, Westw. ibid. p. 36, pl. 26, #. 4; 
Natal. — dorsiger, Westw. ibid. p: 37, pl. 26, £. 8; Sierra-Leone. 


Coléoptères. Tome IV. 30 


466 . CLÉRIDES. 


tre autant de caractères qui achèvent de leur donner une physionomie 
propre, voisine, du reste, de celle des Payccosænus, dans la plupart 
des cas, ce qui m'a engagé à les mettre à la fin du groupe actuel, La 
pubescence qui revêt leur corps en entier est en partie couchée sur les 
élytres, et présente, chez la plupart, des reflets satinés. Ces organes 
sont régulièrement striés el ponclués dans la majeure partie de leur 
longueur. Enfin, leur système de coloration consiste en bandes ou taches : 
noires, sur un fond de nuance variable, et ce dessin a souvent un aspect 
nuageux. La plupart sont d'assez grande taille. 

Le genre est propre aux Indes orientales et à l'Australie, On en con- 
nait neuf espèces en ce moment (1). 


GRourE HI. Phyllobénides. 


Premier article des tarses recouvert par le deuxième, rudimentaire.— 
Yeux échancrés au côté interne. — Antennes insérées sur le front. 


Ce petit groupe correspond à la première division des Clérides hyd- 
nocéroïdes de M. Spinola, moins les Icnea qui sont des Énoplides. 
Ainsi épuré, il est très-naturel, et ses espèces seraient isolées dans la 
famille, si les Omapxus qui précèdent ne les rattachaient pas aux Clé- 
rides vrais. Elles sont propres à l'Amérique et ne forment que les trois 
genres suivants : 


L Dernier art. de tous les palpes sécuriforme : Phyllobænus. 
ui. — des palpes labiaux seuls —  Epiphlœus, Plocemocera. 


PHYLLOBÆNUS. 
Sein. Afon. d. Clérit. IL, p. 1 (2). 


Dernier article des palpes en triangle très-allongé; celui des labiaux 
un peu plus large que celui des maxillaires. — Labre submembraneux, 
en carré transversal. — Tête courte; front large, plan et vertical. — 
Yeux grands, saillants, fortement granulés, largement échancrés au côté 
interne, réniformes. — Antennes insérées au niveau du bord inférieur 
de leur échancrure, courtes, de onze articles : 1 long, en cône arqué, 


(1) O. indicus, Casteln. loc. cit.; Spin. pl. 13, f. 1 (Cler. prolicus Klug); Îles 
de la Sonde et Philippines. — trifasciatus, Casteln. loc. cit.; Spin. pl. 13. Ê. 3 
(Cler. modestus Klug) ; Java. — Kamellianus, À. White, Clerid. of the Brit. 
Mus. p. 53; îles Philippines. — nebulosus, Klug, Clerid. p. 288; Spin. pl. 15, 
f. 6; Java. — bifasciatus, Casteln. loc. cit. Spin. pl. 13, £. 2; Ceylan. — 87 
diofasciatus, Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 44, pl. 26, f. 1; Ben- 
gale. — olivaceus, Westw. ibid. pl. 26, f. 3; île du Prince de Galles. —prast 
nus, Wesbw. ibid. p. 53, pl. 26, f. 2; Australie. 


(2) Syn. Enorziux Say, Klug. — Orizus Melshoim. 


CLÉRIDES YRANS. 467 


2 aussi gros, beaucoup plus court, 3-8 obconiques, décroissant et s'é- 
largissant peu à peu, 9-11 formant brusquement une massue aussi lon- 
gue que les sept précédents, large, déprimée, le dernier ovale, — Pro- 
thorax subeylindrique. — Elytres de même forme, allongées, arrondies 
en arrière. — Pattes assez grêles ; cuisses postérieures plus courtes que 
l'abdomen ; tarses courts, leurs articles 2-4 munis de lamelles peu dis- 
tinctes : 2 triangulaire, ‘peu allongé, 3-4 bifides; crochets fortement 
appendiculés, leur portion basilaire dentiforme. — Corps cylindrique, 
pubescent. : 


Ce genre n'a rien de commun avec celui que Dejean avait fondé sous 
le même nom et qui est synonyme des HypnocerA. M. Spinola l’a éta- 
bli sur une espèce des États-Unis qu'il*a cru nouvelle, mais que Say 
avait décrite depuis longtemps sous le nom d'Enoplium dislocatum (1). 
C'est un petit insecte noir, avec les élytres ornées de deux bandes trans- 
versales jaunes, l’une basilaire en arc de cercle, l'autre submédiane et 
transversale, et d'une tache subterminale de même couleur. Ces organes 
sont régulièrement ponctués en stries dans presque toute leur lon- 
gueur, 


EPIPHLOEUS. 
(Der.) Sri. Revue x001. 1841, p. 76 (2). 


Menton arrondi ou acuminé en avant. — Languette bifide ; ses lobes 
grêles. — Palpes subégaux, filiformes, leur dernier article cylindrique 
ou légèrement obconique. — Mandibules larges, droites et tranchantes 
au côlé interne, arquées en dehors. — Labre submembraneux, forte- 
ment échancré. — Téte courte; front vertical, large, carré. — Yeux 
grands, allongés, médiocrement saillants, rapprochés sur le vertex, for- 
tement échancrés en dedans; l'échancrure formant un angle droit ou 
oblique (3). — Antennes insérées presque au niveau du bord inférieur 
des yeux, très-courtes, de onze articles : 4 très-grand, robuste, arqué, 
2 assez gros, subglobuleux, 3-8 courts, très-serrés, décroissant et s'é- 
paississant graduellement, 9-11 brusquement dilatés, déprimés et for- 
mant une massue de forme variable et un peu en scie, le dernier ovale 
où tronqué. — Prothorax transversal, subeylindrique, un peu rétréci 
en arrière, lransversalement sillonné en dessus et en avant, — Elytres 
allongées, subdéprimées, légèrement arrondies sur les côtés. — Pattes 
médiocres ; cuisses assez robustes, les postérieures un peu plus courtes 


(1) Say, Journ. of the Acad. of Philad. V, p. 176 (Phyll. transversalis, Spin. 
Pl. 40, f. 6; Opilus? distrophus, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. 
IL, p. 306; Enopl. distrophum, Klug, Clerid. p. 374). 

(2) Et Mon. d. Clérit. LL, p. 5. — Enoruvux Klug. de 

(3) Dans les deux cas ces organes sont comme divisés en deux parties : une 
supérieure transversale ou oblique, et une inférieure longitudinalo; celle-ci est 
constamment beaucoup plus grande que l’autre, 


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468 CLÉRIDES. 


que l'abdomen; les quatre tarses antérieurs courts et déprimés, les pos- . 
térieurs longs et filiformes, à articles 2 très-allongé, 3:4 graduellement 
plus courts, bifides au bout, tous munis de pelites lamelles entières; 
crochets appendiculès. — Corps allongé, un peu déprimé, pubescent: 


Petits insecles propres aux parties les plus chaudes de l'Amérique 
du Sud, ne présentant pour tout système de coloration que le noir bru- 
nâtre et le fauve testacé, variant dans chaque espèce et formant souvent 
des taches ou des bandes sur les élytres. Ces organes sont plus ou moins 
ponctués en avant el finement rugueux en arrière. 

À en juger par l'E. 12-maculatus que j'ai souvent rencontré à 
Cayenne, ces insectes sont essentiellement ligniperdes et criblent de 
leurs trous les branches ou le tronc des arbres morts où maladifs. En 
plein soleil leur vol est très-agile. Il y en a dans les auteurs une dou- 
zaine d'espèces (1). 


PLOCAMOCERA. 
Sein. Mon. d. Clérit. WU, p. 17. 


. Ce genre ne diffère des EprmLorus que par la structure de ses an- 
tennes dont la massue est plus grande, hérissée de longs cils sur ses 
deux bords, avec ses deux 1ers articles plus longs que larges, triangu- 
laires, et le dernier très-allongé et cultriforme. Les yeux sont entamés 
également par une échancrure oblique, mais plus étroite et plus pro- 
fonde que chez les ErrpaLogus. 


Ce dernier caractère n’a qu'une faible importance. Celui emprunté 
aux antennes me paraît avoir à peine une valeur générique, et je crois 
que le genre ne devrait former qu'une simple section dans le précédent. 
Ilne comprend qu'une espèce (2) des environs de Carthagène en Co- 
lombie. 


{1} M. A. White (Clerid. of the Brit. Mus. p. 37) en énumère 14; mais il 
faut'en retrancher le pantherinus et le distrophus qui correspond, comme: on 
vient de le:voir, au Phyllobænus dislocatus. — Enopl. 12-maoulatum, Klug, 
Clerid: p. 3703; Spin. pl. 42, f. 1 (En. pantherinum, CGhevrol. Ann d. 1, Soc: 
ent. 1843, p. 35); Cayenne, — Æn. nubilum, Klug, loc, cit. p. 370, pl, 2, f.15; 
Brésil. — En. mucoreum, Klug, ibid. p. 371; Brésil. — En. fasciatum, Klug, 
ibid. (Ep. mucoreus Q ? Spin.); Brésil. — Buquetii, Spin. Clérit. IL, p.10; 
Cayenne. — ornatus, Spin. ibid. Il, p. 12; Cayenne, — En. variegatum, 
Klug, loc: cit. p, 372 (Ep tomentosus, Spin, Joc. cit, p. 13); Para. — En. spe- 
culum, Klug, ibid. p. 372; Brésil, — En. balleatum, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. 
entom. 1843, p. 36. — Zp, marginellus, Spin, loc. cit. IL, p. 15, pl. 42, f. 2; 
Cayenne. — Ep. humeralis, Spin. ibid, p. 16, pl. 38, £. 5; Cayenne. — En. $e- 
riceum, Klug, loëncit., p. 373, pl. 2, f. 16; Brésil. 

Aj. : Ep. byssinus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 86; Pérou. 

(2) P. sericella, Spin. loc. cit. p. 19, pl. 38, f£. 4. 


CLÉRIDES VRAIS. 469 


GROUPE IV, Hydnocérides, 


Premier article des tarses recouvert par le deuxième, rudimentaire, 
— Yeux entiers, — Antennes insérées sur le front près de leur bord in- 
férieur. 


Le facies de ces insectes est encore plus tranché que celui des Phyl- 
lobénides. Leur front large et vertical, leurs geux saillants et débordant 
le prothorax, leurs pattes longues et grêles, les feraient prendre, au 
premier aspect, pour des Cicindélètes. Mais de même que les Phyllo- 
bénides , ils ont leurs analogues parmi les Clérides vrais dans les Eer- 
cuines dont la plupart leur ressemblent beaucoup. Il y a de ces insectes 
dans l’ancien et le nouveau continent, mais rien qui s’en rapproche en 
Europe. 


L  Elytres plus larges que le prothorax à leur base. 

& Antennes de onze articles. 

bd —  filiformes, sans massue distincte : Evenus. 

bb — terminées par une massue, 

Massue antennaire de 3 art. , üllongée : Lemidia. 
_ 2? — en forme de bouton : Hydnocera. 

aa Antennes de huit articles, les trois derniers en massue : Ellipotoma. 

I Elytres pas plus larges que le prothorax à leur base : AUelidea. 


EVENUS. 


De Casmenn, in Siupenm. Revue entom. IV, p. 41. 


Palpes labiaux trois fois plus longs que les maxillaires ; leur dernier 
article en fer de hache très-allongé et grêle à sa base: celui des maxil- 
aires cylindrique. — Labre saillant, entier. — Tête grande, rétrècie en 
arrière, concave sur le front. — Yeux très-grands, très-saillants, trans- 
versaux et entiers. — Antennes très-courtes, de onze articles : 4 épais, 
assez long et arqué, 3-11 obconiques, s’élargissant graduellement sans 
former de massue, le dernier ovoïde. — Prothorax étroit, allongé, rétréci 
En avant et à sa base, déprimé à sa partie antérieure. — Elytres beau- 
Coup plus larges que la base du prothorax, très-allongées, parallèles, 
arrondies à leur extrémité. — Pattes longues et grêles, surtout les pos- 
térieures; leurs cuisses dépassant un peu le sommet des élytres ; leurs 
jambes droites, les quatre antérieures un peu arquées; larses longs et 
8rêles; leurs deux pénullièmes articles seuls munis de lamelles entières: 
1 cylindrique, court, 2 de même forme, plus long, 3-4 déprimés et bi- 
fides, 5 médiocre; crochets simples, largés et coutts, — Corps très-al- 
longé et grêle, finement pübgytent. 


ire 


170 CLÉRIDES. 


Une petite espèce (1) de Madagascar, fort rare dans les collections et 
que je n'ai pas vue, compose ce genre remarquable dont j'emprunte les 
£aractères à la formule détaillée qu’en a donnée M. Spinola (2). D'après 
la description et la figure qu'il en donne, elle reproduit de très-près les 
formes des Cozcvrs de la familie des Cicindélètes. Cet insecte est d'un 
fauve testacé, avec les épaules des élytres et deux bandes transversales 
sur ces organes, l’une un peu avant leur milieu, l’autre à quelque dis- 
tance de leur sommet, d’uy noir brunûtre. 


LEMIDIA. 
Sri. Revue Zool. 1841, p. 75 (3). 


Genre extrémement voisin des HyonocenA qui suivent et n'en diffé- 
rant que par la massue des antennes, qui est composée de trois articles 
rapprochés, mais bien distincts, dont les deux 1ers égaux, subtrausver- 
saux, le dernier un peu plus long et ovoide. 


Comme chez plusieurs Hypwocera, les yeux présentent en avant un 
vestige d'échancrure, quoique M. Spinola dise qu'il n'y en a aucune 
trace. Il s’est trompé également sur la structure des tarses, en ne leur 
assignant que quatre articles; le rudiment du premier est parfaitement 
visible en dessous. Les autres minimes différences qu'il énumère n'ont 
aucune valeur générique. 

Il n’en a connu qu'une seule espèce, l'Hydnocera nilens de M. New- 
man (4), petit insecte de la Tasmanie, d’un noir brillant, avec les pattes 
fauves et la face, la base des élytres sur une faible étendue et deux 
bandes obliques sur les élytres, l'une médiane, l'autre subapicale, d'un 
jaune saumon. Mais il faut, à ce que je crois, rapporter au genre plu- 
sieurs Hypnocena de l'Australie et du Cap, décrites dans ces derniers 
temps (5). Ces insectes représenteraient ainsi dans ces pays les Hypvo- 
cerA qui sont exclusivement américaines. 


(1) Æ. fliformis, Casteln. loc. cit.; Spin. pl. 28, f. 2. 
- (2) Mon. d. Clérit. IL, p. 28. 

(3) Et Mon. d. Clérit. IL, p. 32. — Syn. Hypnocers Newm. — Crenus Klug. 

(4) In The Entomol. p. 36; figurée dans Klug, Clerid. pl. II, f. 8; Spin. 
Clérit., pl. 38, £. 1; Hombr. et Jaquin. Voy. au Pôle Sud; Entom. pl. 4, £. 19. 

(5) H. pectoralis, flavovaria, flavolineata, tasmanica, picla, A. White, 
Clerid. of the Brit. Mus. p. 61; de l'Australie; les trois premières ont été figu- 
rées par M. Westwood, Proceed. of the Zool. Soc. 1852, pl. 27, f. 1, 3et 6. 
— exilis, Westw. ibid. p. 48, pl. 27, f. 4. — reversa, Westw. ibid. pl. 21, 
f. 5. 
M. Westwood décrit en outre deux espèces de l'Australie qu’il rapporte aux 
Lemon : L. festiva, ibid. p. 47, pl. 25, f. 3. —corallipennis, ibid. p. 47, pl. 25, 
f. 2 (Clerus? hilaris, Newm. The Zool. p. GXIX). 

Dans toutes ces figures les tarses sont représentés comme composés de cinq 


CLÉRIDES VRAIS, : A71 


HYDNOCERA. 


News. The entom. Magaz. N, p. 379 (1). 


Dernier article des palpes labiaux très-grand, transversalement sécu- 
riforme, inséré par son extrémité interne sur le 2°; celui des maxillaires 
subcylindrique ou atténué au bout. — Mandibules munies d’une dent 
avant leur sommet. — Labre saillant, arrondi ou échancré en avant. — 
Tête très-courte; front large, vertical. — Yeux assez grands, saillants, 
ovalaires, transversaux, entiers ou présentant à leur extrémité anté- 
rieure, un peu en dedans, un faible vestige d'échancrure. — Antennes 
trèscourtes, de onze arlicles : { épais, obconique, 2 très-court, 3-9 d'a- 
bord cylindriques, puis décroissant et grossissant peu à peu, 10 formant 
un bouton ovalaire terminé par le 14° qui est à peine distinct. — Pro- 
thorax plus long que large, subeylindrique et plus ou moins anguleux la 
téralement avant son milieu. — Elytres notablement plus larges que le 
prothorax à leur base, médiocrement allongées, parallèles ou rétrécies 
et parfois abrégées en arrière, planes en dessus. — Pattes longues et 
gréles; cuisses postérieures dépassant un peu le sommet des élytres; 
article basilaire des tarses court, les trois suivants munis de lamelles 
entières : 4 des postérieurs long et comprimé, 2-3 déprimés, bifides; 
crochets appendiculés, leur portion basilaire dentiforme. — Corps étroit, 
parallèle ou rétréci en arrière, finement pubescent. 


Le caractère essentiel du genre réside dans la massue antennaire 
dont l’article terminal est si court, que souvent on a quelque peine à le 
distinguer; c'est le seul de la famille qui lait ainsi faite. Ces insectes 
sont de petite taille, et leur couleur ordinaire est d’un bronzè obscur;ou 
bleuâtre, avec les pattes, les antennes et la face souvent testacés ou 
fauves; il est assez fréquent que les élytres présentent des taches fde 


articles également distincts; mais je ne doute pas que le premier n'ait été exa- 
géré et figuré à tort comme visible en dessus, 

M. Newman (The Entomol. p. 37 et 365) a rapporté aussi avec doute aux 
Hypnocena, sous les noms de H.? malthinus et conferta, deux insectes de l’'Au- 
stralie qui très-probablement doivent venir ici. 

Enfin, à en juger par la figure et la description qu’en a données M, Westwood 
(loc. cit. p. 52, pl. 25, £. 1), on ne voit pas trop en quoi diffère de toutes celles 
qui précèdent, une dernière espèce australienne que M. A. White (Clerid. of the 
Brit. Mus. p. 40) place immédiatement à la suite des Lewinia, sous le nom de 
Hoplocierus biaculeatus; ses élytres ont seulement la suture épineuse. 

Quant aux espèces africaines, la seule décrite en ce moment est l’Hydnocera 
Punotipennis de M. Bohemann, Ins. Caffrar. L, p. 511; Natal.} 


(1) Syn. Payzcopænus, Dej. Cat. éd. 3, p. 127. — Cuenus Germar, Say, Klug} 
— Tuxano Chevrol. — TricHopes Say. 


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472 GLÉRIDES. 


cette couleur. Ces organes sont toujours ponctués sans ordre et parfois 
carénés longitudinalement (bicarinata), ou finement denticulés au bout 
(serrata). Les espèces dont les mœurs sont connues vivent sur les 
feuilles et sont très-agiles. - 

Les Hypvocena sont essentiellement propres à l'Amérique et répan- 
dues depuis les États-Unis jusqu’au Brésil (1). 


ELLIPOTOMA. 
Sri. Mon. d. Clérit. XL, p. 36. 


Bernier article des palpes Jabiaux très-grand, sécariforme ; celui des 
maxillaires cylindrique et tronqué au bout. — Tête courte; front ver- 
tical. —Yeux très-gros, saillants, rapprochés en dessus, ovalaires, trans- 
versaux, entiers, avec un vestige d’échancrure près de leur bord anté- 
rieur, — Antennes courtes, de huit articles apparents : 4 long, épais, 
arqué, 2-4 obconiques, subégaux, 5 un peu plus grand que 4, triangu- 
Jaire, présentant deux sutures transversales, 6-8 formant brusquement 
une massue large, un peu en scie, obtuse, le dernier oblongo-ovale, — 
Prothorax allongé, cylindrique.— Elytres plus larges que le prothorax, 
très-longues, cylindriques, arrondies en arrière. — Pattes médiocres; 
cuisses assez robustes, les postérieures beaucoup plus courtes que l'ab- 
domen; tarses de quatre articles, le 3° seul muni d’une lamelle : 1 aussi 


(1) Abstraction faite des espèces de l'Australie, que j'ai reportées plus haut 
dans le genre Lemmia, M. A. White en 6numère 18 dans celui-ci, savoir : 
H. bicarinata, Spin. pl. 39, f. 1; Brésil. — attenuata, Klug, Clerid. p. 312, 
pl: 1, £. 4; Brésil. — livida, Klug, ibid. p. 313; Brésil. — Aumeralis, Germar, 
Ins. Spec. nov. p. 80; Spin. pl. 39, £. 2 (Var. H. rufipes, Newm. Mag. of nat. 
Hist. New Ser. IV, p. 363; A. White); Amér. bor. — basalis, Klug, loc. cit. 
p. 312; Colombie, — pallidipennis, Say, Journ. of the Acad, of Philad, VW, 
p. 176 (serrata Newm. The Entom. p. 380; Spin. pl. 39, f. 4; A. White); 
Amér. bor.— cincta, Spin. pl. 39, f. 5; Cayenne. — Trichodes verticalis, Say, 
Boston Journ of nat. Hist. I, p. 64 (suturalis Klug, Spin. pl. 39, f. 6; A. Wite; 
limb, pin, loc. cit. IL, p. 49); Amér. bor. — fenella, Klug, loc. cit.p: 814 
Mexique, — Theano cruciata, Chevrol. Ann. d. 1, Soc. entom. 1843, p. 38; 
Colombie, — curtipennis (brachyptera Klug, lineatocollis, Spin. pl. 40, f. 1; 
ægra, Newm. Magaz. of nat. Hist. New Ser. IV, p. 364); Amér. bor. — brebis 
pennis, Spin. pl. 39, f. 3; Colombie. — Sleniformis Klug, Spin. pl. 40, f. 2 
(Subœnea, Spin. loc. cit, p. 51); Amér. bor. — azurea, Spin. pl. 40, f. 3; Co- 
1ombie. — unifasciata, Say, Journ. of the Acad, of Philad. V, p. 176 (punctat@, 
Spin. pl. 40, f. 4; A. Whitc); Amér. bor. — J'ai corrigé la synonymie dés 
espèces de ce dernier pays d’après M, I. L. Le Conte. ñ 

Aj. : H. longicollis, Ziegler, Proceed. of the Acad. of Philad, IL, p. 44; Etats- 
Unis. — tricondylæ, difficilis, cyanescens, pubescens, tabida, 3. L. Le Conte, 
Ann. of the Lyc..of New-York, V, p. 26; même pays. — scabra, discoidea, 
bicolor, 3. L. Le Conte, ibid. p. 213; Californie. 


CLÉRIDES VRAIS. 473 


long que 2-3 réunis, presque entier, 3 seul bilôbé; crochets simples. — 
Corps très-allongé, cylindrique, pubescent. 


Genre établi sur un petit insecte de Colombie (1) qui m'est inconnu, 
mais qui paraît très-dislinct de tous ceux de ce groupe par la ‘structure 
de ses antennes et la brièveté de ses cuissses postérieures. La massue 
qui termine les premières ressemble complètement à celle des Pavcco- 
sænus. Cet insecte est d’un noir brunâtre, avec une tache blanchâtre à 
peu près au milieu de chaque élytre. Ces dernières sont fortement ponc- 
tuées en stries dans presque toute leur longueur. 


ALLELIDEA. 
Warerx. Trans. of the entom. Soc. AI, p. 198. 


Ce genre, tout aussi remarquable que le précédent, ne m'est pas plus 
connu. D'après la formule et la figure de l'espèce typique qu'en a données 
M. Waterhouse, on peut lui assigner les caractères suivants : 


Languette échancrée ; ses lobes largement arrondis. — Dernier article 
des palpes labiaux fortement et obliquement sécuriforme. — Mandibules 
munies d'une petite dent avant leur extrémité. — Labre transversal, ar- 
rondi en avant. — Yeux médiocres, saillants, entiers. — Tête plus 
large que le prothorax, rétrécie en arrière; front vertical. — Antennes 
très-courtes, grossissant graduellement; leurs trois articles terminaux un 
peu plus gros que les autres. — Prothorax allongé, subcylindrique, ur 
peu renflé immédiatement avant son milieu. — Elytres pas plus larges 
que le prothorax à leur base, allongées graduellement et légèrémentren- 
flées en arrière. — Pattes longues et gréles; cuisses postérieures un 
peu plus courtes que l'abdomen; larses de cinq articles : 1 pas plus 
long que les suivants, entier, 2-4 bilobés (2), 8 médiocre; crochets ap- 
pendiculés, — Corps allongé. 


M. Watcrhouse a placé le genre parmi les Mélyrides en le disant 
noisin des Dasvæes. Mais, d'après l'analogie qu'il a avec ceux qui pré- 
cèdent, on ne saurait douter qu'il appartient au groupe actuel et que ce 
savant entomologiste n’a pas bien saisi la structure réelle des tarses. 

De même que l'Evenus filiformis reproduit les formes des Coccymis, 
l'Allelidea ctenostomotles (5), unique espèce du genre, rappelle d'une 
manière frappante celles des Grenosroma. C’est un pelil insecte de 
l'Australie, de la taille des Hypxnocera, d'un noirbronzé, ayec le labre, 


(1) Æ. tenuifonmis, Spin. loc. cit. p. 38, pl. 40, £. 5. 

(2) M. Waterhouse ne parle pas des lamelles; mais da figure grossie qu'il 
donne de Fun des tarses montre qu’il en existe sous les trois articles en ques- 
tion, 

(3) Waterh. loc. cit.p. 194, pl. 17,.f. 1 a-f. 


A7à CLÉRIDES. 


les antennes et trois taches (l'une basilaire, la seconde submédiane, la 
dernière subterminale) testacées sur les élytres. Ces organes ont des 
rangées régulières de points enfoncés, et la tête ainsi que le prothorax 
sont fortement ponctués. 


TRIBU II. 
ÉNOPLIIDES. 


Tarses composés de quatre articles seulement, par suite de l’atro- 
phie du quatrième. — Pronotum séparé des parapleures du prothorax 
par une arête plus ou moins saillante de chaque côté. 


Cette arête est très-apparente dans la majorité des espèces et parfois 
(par ex. Tenervs, Orrnorzeura) elle est placée tellement bas que le 
pronotum forme un peu plus de la moitié du prothorax, et que les pa- 
rapleures, refoulées en dessous, sont devenues horizontales au lieu d'être 
obliquement verticales, ce qui est leur position typique, comme dans le 
commun des Coléoptères. Dans certains cas (par ex. Pyzus, la plupart 
des Peconium), on croirait, au premier abord, qu'elles sont confondues 
avec le pronotum; mais, en y regardant de près, on retrouve leurs arêtes 
de séparation qui sont moins saillantes que de coutume et quelquefois 
effacées en partie. En un mot, parmi les espèces que j'ai examinées, 
je n’en ai pas rencontré une seule qui en fut privée. 

J'ai dit, dans les généralités de la famille, que ces espèces tétramères 
se divisaient, comme les Clérides vrais, en deux sections, selon que le {er 
article de leurs tarses était visible en dessus ou recouvert par le deu- 
xième. La division de la tribu en deux groupes semblerait dès-lors net- 
tement indiquée. Mais, ainsi que j'ai déjà eu plusieurs fois l’occasion 
de le faire remarquer, les caractères ne conservent pas la même valeur 
partout, et les résultats peu naturels auxquels conduit celui-ci, indiquent 
qu'il ne saurait être mis au.premier rang (1). Les antennes donnent 
Jieu à un arrangement de beaucoup préférable et doivent dès-lors servir 
de point de départ. ” 

Les éléments de cette tribu ont été,dispersés par M. Spinola dans les 
quatre sous-familles qu'il a établies parmi les Clérides. Il ne s'est pas 
aperçu que tous possédaient la structure du prothorax exclusivement 
assignée par lui à la dernière, celle des Corynétoïdes. 


(1) 11 obligerait de placer les genres Prosymus, Norosrenus et LARICOBIUS 
qui ont le {er article des tarseswisible en dessus, avant les Enorziun et les Or- 
THOPLEURA, chez qui il est recouvert par le 2e, Ces deux genres se trouveraient 
ainsi séparés des Cantessa, Peconum, etc., dont ils sont manifestement voi- 
sins. 


ÉNOPLIIDES. 475 


J. Antennes terminées par une massue lamelliforme ou 
en scie, très-souvent plus grande que le reste de l’or- 
gane. ÉNOPLODES WRAIS. 


II. Antennes terminées par une petite massue de trois ar- 
ticles. ConynÉTIDES. 


Groupe IL. Énopliides vrais. 


Antennes terminées par une massue lamelliforme ou en scie, très- 
souvent plus grande que le reste de l'organe. 


Cette forme et ce grand développement de la massue antennaire ne 
sont pas exclusivement propres à ces insectes; on la retrouve chez un 
certain nombre de Clérides vrais, notamment les Ecasmocenus et les 
Pracocerus. Mais il n'est pas moins remarquable que l'une et l’autre 
soient si fréquents chez les Énopliides. On les retrouve en effet dans 
huit des dix-sept genres qui composent la tribu. 

Sur ces huit genres qui suivent, l'Europe en a deux (Enorziuw, On- 
THOPLEURA) en Commun avec l'Amérique; cinq sont propres à celle-ci; 
le dernier (Tenenus) est répandu en Afrique, aux Indes orientales et 
dans l’Australie. 


EL {er article des tarses dégagé, visible en dessus. 
a Massue antennaire de 8 articles : Tenerus. 
aa — de 3 articles. 
b Antennes de onze articles. 
c Leurs articles 2-8 ou 3-8 très-courts, en partie peu distincts. 
Yeux échancrés au côté interne : JChnea. * 
—_ en avant : Platynoptera. 
ce Leurs articles 2-8 obconiques, très-distincts : Chariessa, Pelonium. 
bb Antennes de huit articles : Apolopha. 
D. 1er article des tarses recouvert par le 2e. 
Dernier art. des palpes non ou à peine sécuriforme : Orfhopleura. 
— sécuriforme : Enoplium. 


TENERUS. 


DE CasreLn. in Sispenm. Revue entom. IV, p. 43 (1). 


: Menton anguleux en avant. — Langueite étroitement échancrée; ses 
lobes arrondis. — Dernier article de tous les palpes cylindrique. — 
Mandibules munies d'une petite dent avant leur sommet. — Labre très- 


(1) Syn. Cyusrus, Klug, Clerid, p. 354; nom postérieur de plusieurs années 
à éelui proposé par M. De Castelnau. 


476 ‘GLÉRIDES. . 


court, peu distinct, — Tête courte, très-obtuse «en avant. — Vieux-assez 
grands, peu saillants, profondément échancrés. — Antennes de Onze ar. 
ticles : { en cône arqué, 2-3 obconiques, 4-10 larges, triangulaires, 41 plus 
grand, ovale. — Prothorax transversal, régulièrement cylindrique, = 
Elytres à peine plus larges que lui, allongées, cylindriques, arrondies en 
arrière. — Pattes courtes, assez robustes; cuisses postérieures beaucoup 
plus courtes que l'abdomen ; tarses courts, munis de lamelles tronquées 
sous leurs trois Les articles: 1 épais, trigone, 2-3 égaux, bilobés, 4 court: 
crochets appendiculés, leur portion tbasilaire dentiforme, la terminale 
très-arquée. — Corps médiocrement allongé, cylindrique, robuste, pu- 
bescent. 


Genre très-distinct, placé par M. Spinola entre les Tizcroera elles 
SenniGen, mais qui appartient au groupe actuel, comme l'a très-bien 
vu’ Klug, qui l’a placé immédiatement avant les ExopLrum, en lui donnant 
le nom de Cyzisrus. Ses espèces ont un fucies particulier, un système'de 
coloration variable, et leurs élytres, finement ponctuées, présentent 
souvent quelques lignes saillantes, sculpture très-rare dans la famille, 

On en connaît en ce moment une dixaine d'espèces disséminées en 
Afrique, aux Indes orientales et dans l'Australie (1). 


ICHNEA. 


De Casrein. in Scpenm. Revue entom. IV, p. 55. 


Palpes subégaux, gréles, filiformes; leur dernier article cylindrique 
où acuminé,— Mandibules inermes au côté interne. — Labre échancré, 
— Tête petite, assez courte, déclive, — Yeux grands, assez saillants, 
fortement échancrés au côté interne.—Antennes assez longues, de onze 
articles : 1 gros, long et arqué, 2 très-court, obconique, 3-8 déprimés, 
transversaux, plus ou moins confondus ensemble, surtout les trois der- 
niers (2), 9-11 larges, formant à eux seuls les trois quarts de l'antenne. 


(1) T. cyanopterus, Spin. Clérit. I, p. 165, pl. 8, £. 4; Manille. — fermina- 
tus, Spinpi 165, pl. 12, £. 1; (variabilis Klug); Cap. — pichus Castéln.; Spin. 
p. 166, pl. 11, f. 4; Sénégal. — lineatocollis, Spin. p. 167, pl. 7,f. 4; Séné- 
gal. — prœustus Casteln.; Spin. p. 167, pl. 11, f. 2; Java et iles Philippines. 
— signaticollis Casteln.; Spin. p. 468, pl. 1, £. 3; Java et Bengale. — bima-. 
Culatus Casteln,; Spin. p. 169, pl. 11. £. 1; Cap. — bifasciatus, Spin. p. 169, 
pl. 11, f. 5 (uariabilis Klug) ; Cap. — cingalensis, de Ceylan; abbreviatus, de 
l'Australie; A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p.02. 

(2) M: De Castelnau n’assigné que huit articles à ces organes, et M. Spinolà 
(Mon. d: Clérit. IL, p. 30) hésite à leur en accorder onze, Je trouve ce norabré 
dans tous les exemplaires que j'ai sous les yeux. Les trois derniers des articles 
3-8 ont non-seulement une plus grande tendance à se confondre, mais constam- 
ment ils diminuent graduellement de largeur, detelle sorte que le 8° n’estipas 
beaucoup plus large que long, 


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ÉNOPLIIDES. . ET 


«  —Prothorax plus long que large, subcylindrique, parfois un peu rétréci 
en avant.— Elytres allongées, tantôt subparallèles, tantôt graduellement , 
élargies en arrière. — Pattes longues et grêles; cuisses comprimées, les: 
postérieures beaucoup plus courtes que les élytres; tarses grêles, à art 
tieles { allongé, cylindrique, 2 de même forme, plus court, tous deux 
sans lamelles, 3 bifide, muni d'une lamelle allongée et entière, 4 mé- 
diocre ; crochets des tarses appendiculés.— Abdomen notablement plus 
court que les élytres. — Corps de forme variable, pubescent. 


M. De Castelnau a fondé ce genre sur une espèce du Brésil (/ycoides) 
qui a la plus grande ressemblance, sous le rapport de la forme, des cou- 
leurs et de la sculpture des élytres, avec quelques Lycides américains 
du genre Cacorreron. Celles qu’on lui a associées depuis en diffèrent 
sous ces différents points dé vue, mais présentent les mêmes caractères 
essentiels. Ces caractères sont fort tranchés et résident principalement 
dans les palpes, les yeux, les antennes et les tarses. Le genre est peu 
nombreux jusqu'ici et semble répandu dans la plus grande partie de 
l'Amérique (1): Il paraît que ces espèces vivent sur les feuilles. 


PLATYNOPTERA. 


Cuevros. in Sixpenn. Revue entom. Il, 2, n° 18 (2). 


Palpes labiaux plus longs que les maxillaires ; le dernier article de 
tous plus ou moins sécuriforme (5). — Mandibules assez saillantes. — 
Labre légèrement échancré.—Téête assez courte; front déclive.—Yeux 


(1) M. A. White (Clerid. of the Brit, Müs. p. 38) porte leur nombre à sept, 
dont il y a au moins deux (divisa,.calceata) à retrancher..— I. lycoides, Cas- 
teln. loc. cit.; Spin. pl. 37, f. 3, avec trois variétés f. 4, 5, 6 (Enopl. melanu- 
rum, Klug, Clerid. pl. 2, f. 12; @ E. laterale, Klug, pl. 2, f. 13; prœustum, 
Klug, pl. 1, f. 14); Brésil et Colombie. — enoplioides, Spin. Clérit. LE, p. 163, 
pl. 37, f. 1 et 2 (En. opacum, Klug, loc. cit. p. 377; I. divisa, Chevrol. Ann. d, 
1. Soc. entom. 1843, p. 37; Var. En. marginellum, Klug, loc. cit. p. 376); 
Cayenne, Colombie. — En. suturale, Klug, loc. cit. p. 378, pl. 1, f. 15 (eno- 
plioides var.?) Brésil. — En. aterrimum, Klug, loc. cit. p: 378 (enoplioides 
var. ?); Mexique. — dimidiatipennis, Spin. loc. cit. p. 162, pl. 46, f. 1; Colom- 
bië: — VI. calceata Chevrol. (Ann. d: 1. Soc. ent. loc. cit.) du” Brésil a les 
yeux fortement granulés, échänicrés en avant, trois lamelles aux tarses et l’ab- 
domen aussi long que les élytres. Si elle ne constitue pas un genre nouveau, 
elle forme à tout le moins une division tranchée dans celui-ci, 

Auxespèces ci-dessus, aj: ; Ænopl. laticorne, Say; Boston Journ: of nat: Hist. 
IF p: 164: 

(2) Sÿn. Pyricena, Spin. Mon, d‘ Clérit. IL, p. 69: 

(3) Cet article semble varier dans chaque espèce. Chez la Zyciformis il est 
transversalement sécuriforme aux labiaux et en triangle allongé aux maxillai- 
res, tandis que chez la lycoidesi il affecte-cette dernière fürme aux uns et aux 
autres. Ces deux/espèces sont lès seules que ÿaieràlma disposition. 


478 CLÉRIDES. 


grands, médiocrement saillants, assez fortement granulés, profondé- 
ment échancrés, presque en fer à cheval, — Antennes plus où moins 
longues, de onze articles : 1 gros, long et arqué, 2-8 courts, monilifor- = 
mes ou brièvement obconiques, très-velus, 9-11 formant une grande 
massue lamelliforme, plus longue que le reste de l'antenne, à articles 
allongés, surtout le dernier; les deux fers émettant parfois (par ex. ly- 
coides) un assez long rameau partant de leur base.—Prothorax allongé, 
subcylindrique ou un peu rétréci en avant, — Elytres amples, n’em- 
brassant pas l'abdomen, tantôt planes et graduellement dilatées en ar- 
rière, tantôt plus convexes et largement ovales. — Pattes longues et 
peu robustes; cuisses postérieures beaucoup plus courtes que les ély- 
tres; tarses courts, déprimés, leurs trois 4ers articles munis de lamelles 
entières : { plus long que chacun des suivants, triangulaire, entier, 2-3 bi- 
fides, 4 médiocre; crochets appendiculés ou munis d'une petite dent à 
leur base. 


Les espèces ont encore à un plus haut degré que les Ienwea, le fdcies 
des Lyeus; pour la plupart d'entre elles, l'illusion est complète. Elles 
sont plus grandes que celles du genre précédent et également améri- 
caines (1). 

Le genre Pyricera de M. Spinola ne diffère de celui-ci qu'en ce que 
les articles 3-6 des antennes sont serrés au point de ne paraître en for- 
mer qu'un seul (2), de sorte que ces organes semblent n'en avoir en 
tout que neuf. Je ne puis voir là qu'un caractère spécifique, comme 
chez les Icunea. L'espèce unique de ce genre est brésilienne (3). 


CHARIESSA. 
Perry, Del. anim. art. Brasil. p. 109 (4). 


Menton en trapèze allongé. — Languette bilobée; ses lobes diver- 
gents.— Palpes robustes, subégaux ; leur dernier article en triangle un 
peu plus long que large. — Mandibules munies d'une dent avant leur 


(1) 2. Iyciformis, Chevrol. loc. cit. pl. 30; Brésil; M. A. White (Clerid, of 
the Brit. Mus. p. 43) a confondu cette espèce avec la lycoides. — Duponti, 
Spin. Clérit. I, p. 64, pl. 41, f. 4; Mexique. — Goryi, Casteln. in Silberm. 
Rev. entom. IV, p. 54; Spin. pl. 41, f. 1; Cayenne. — lycoides, Spin. loc. cit. 
p. 67, pl. 41, f. 2; Colombie. — vitticeps, Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. 
p. 95; Brésil. 

(2) M. Spinola ajoute une autre différence dont je ne saisis pas bien l’impor-, 
tance. Chez les PLarynorrera le pli transversal des ailes inférieures, quand elles 
sont au repos, se trouve au niveau ou en arrière de l’extrémité des élytres, 
tandis que chez les Pyricena ce pli ne dépasse pas le troisième arceau ventral 
de l'abdomen. 

(3) P. Duponti, Spin. loc. cit., p. 71, pl. 41, f. 3. 

(4 Syn. Bracurmorenus, Chevrol., Col. du Mexiq. Cent. LE, ne 150; nom 


it EM NÉE de ce » È Le, Tes s d — 


ÉNOPLIIDESS 479 


sommet. — Labre échancré. — Tête assez forte, brièvement ovale, in- 
clinée; front un peu convexe, — Yeux grands, transversaux, peu con- 
vexes, presque en fer à cheval. — Antennes médiocres, robustes, de 
onze articles : { assez long, arqué, 2-8 obconiques, décroissant graduel- 
lement, 9-11 formant une large massue aussi longue au moins que le 
reste de l’antenne, et dont les deux 1 articles ont leur angle interne 
plus ou moins prolongé. — Prothorax transversal, cylindrique, légère- 
ment rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs largement arrondis, 
— Elytres courtes, convexes, élargies et embrassant imparfaitement 
l'abdomen en arrière. — Pattes robustes ; cuisses postérieures un peu 
plus courtes que l'abdomen; tarses déprimés; leurs trois 4ers articles 
fortement rétrécis en arrière, munis de lamelles entières, subégaux; 
4 médiocre; crochets simples. — Prosternum fortement échancré en 
demi-cercle en avant. — Corps court, finement pubescent. 


M. Perty, trompé par les tarses tétramères de ces insectes, a placé 
parmi les Gallérucides l'espèce (ramäicornis) qu'il a décrite, et qui res- 
semble en effet beaucoup à certaines Coscomera du Brésil, sous le rap- 
port de la forme générale et surtout des couleurs. Elle est d'un beau 
bleu assez brillant, avec le dessous du corps et les paites d'un rouge 
fauve; ses élytres, finement granuleuses, sont traversées par deux 
bandes blanches, l’une tout-à-fait basilaire, l’autre submédiane. Dans la 
seconde espèce connue (vestila), ces bandes sont remplacées par une 
grande tache d'un noir bleuâtre velouté sur chacun de ces organes (1). 
L'une et l'autre sont d'assez grande taille et très-rares dans les collections. 

D'après des renseignements transmis à M. Chevrolat, la ©. vestita est 
très-carnassière et attaque toute espèce d'insectes. 


PELONIUM. 
Son. Mon. d. Clérit. 1, p. 347 (2). 


Organes buccaux des Cnanressa, avec le dernier article des palpes 
en triangle tantôt plus long que large, tantôt subéquilaléral, rarement 
transversal. — Tête, yeux et antennes des mêmes; la massue de ces 
dernières seulement, relativement plus courte et moins large, avec ses 


sans accompagnement de caractères. — Corynetes, Casteln. in Silberm. Rey. 
entom, IV, p. 50. — Exorziux Klug. 

(1) C. ramicornis, Perty, loc. cit., pl. 22, f. 3; Spin. pl. 45, £. 1; Brésil. — 
Brachym. vestitus, Chevrol. loc. cit.; Klug, Clerid. pl. 1, £. 10; Spin. pl. 45, 
1.2 (Coryr. spectabilis Casteln.); Mexique. 

(2) Syn. Lasionera, G. R. Gray in Griffith’s Anim. Kingd.; Ins. pl. 48; il 
n’est pas question de ce nom dans le texte, — Pmxuyra, Casteln. in Silberm, 
Revue entom, IV, p. 53. —‘Enorzum Say, Klug, Casteln, Blanch. etc. — CLr- 
nus Casteln. — PriocerA Ziegler. — Orizus Hope. — Lameyris Forster. 


AE PE UE sl nn 2 | d- 


480 A CLÉRIDES: 


deux 18 articles ayant très-rarement leurs angles internes prolongés 
en rameaux. — Prothorax en général allongé, rétréci en arrière, dilaté 
ou tüuberculeux sur les côtés, à quelque distance de sa base, souventiné- 
gal en dessus (1).— Elytres variables, — Pattes des Cnariessa, le plus 
souvent-moins robustes dans toutes leurs parties, y compris les tarses ; 
crochets simples, parfois dentés à leur base. — Corps très-variable de 
forme, de sculpture et de vestiture. 


Comparée à celle des Cmarressa, cette formule n'en diffère, comme 
on le voit, en rien d'essentiel. Les deux genres sont en effet tellement 
voisins, en prenant celui-ci tel qu'il est composé en'ce moment, qué je 
suis’ hors d'état d'indiquer ce qui les distingue l’un de l’autre, bien que 
M Spinola ait intercalé quinze autres genres entre eux (2). 

Il ya peu de genres, parmi les Coléoptères, qui soit composé d'élé: 
ments plus hétérogènes, au premier coup-d'œil, que celui-ci. C’est'au 
point qu'il n’est que rigoureusement exact de dire que ses espèces n’ont, 
sous le rapport de la taille, des formes, des couleurs, en un mot du fa- 
cies, rien qui leur soit propre. Dès-lors, il est absolument impossible d’é- 
mettre à leur égard aucune proposition générale. 

L'une d’elles (Kirbyi) qu'on prendrait de prime-abord pour un Czx- 
rus de grande taille, et qui est l’une des plus belles et des plus rares, 
est le type du genre Lasionena de M. G. R. Gray, 

M. De Castelnau a fondé celui qu'il a nommé Prixmyra sur une autre 
(helopioïdes) qui ressemble, à s'y méprendre, à certaines espèces de 
SrenocuiA, genre du groupe des Hélopides. | 

Malgré celte extrême variabilité sous tous les rapports, ou plutôt à 
cause de celle variabilité, je ne crois pas que ces insectes puissent être 
subdivisés ; en dehors du factes, on ne trouverait pas de caractères pour 
asseoir les genres dans lesquels on les répartirait; le mieux serait de 
les réunir aux Cnaniessa. Ils sont nombreux et exclusivement propres 
à l'Amérique (3). 


(1) I y a des espèces, telles que le pilosum et espèces voisines, chez lesquelles 
il réssemble complètement à celui des CHARIESSA. 

(2) Une dés plus graves erreurs commises par ce savant entomologiste, est 
d’avoir placé les Enoprium, Peconium et AroLorna dans la section de ses Clé- 
rides cléroïdes qui auraient cinq articles à tous les tarses, dont le 1er rudimen- 
taire aux postérieurs. Ces organes sont faits comme chez les autres Énopliides. 
En comparant lés PEcovium aux Enorcron, M: Spinola ne’s’est pas aperçu du 
seul caractère essentiel qui sépare ces deux génres, à savoir que chez le setonil 
le 1e article des tarses est recouvert par le 2°, tandis-que dans lever cet arti- 
cle estcomplètement libre,-comme chez les Cnamessn. 

(3) 39 espèces sont mentionnées dans le Catälogue’ des Clérides du Muséum 
britannique (pe 33); dont il faut rétrancher au moins une (punctatissimum)|qui 
estuné OnrnonteurA; plusieurs autres, parmi cellesique M: AwWhite n'a pas 
vues, sont probablément dans le même casi — P: lampyroidés, Spin: Clérite 
p. 349, plhi38,2f: 65 Colombie: — Zuctuosum, Spin: ibidaps 351, ple 28, L 6; 


ÉNOPLIIDES. 481 


APOLOPHA. 
Srin. Revue Zoo!. 1841, p. 75 (1). 


Les caractères qui suivent sont empruntés à M. Spinola, le genre ne 
m'élant pas connu en nature. 


Dernier article des palpes en triangle allongé et tronqué en ligne 


droite; celui des labiaux un peu plus large que celni des maxillaires.— - 


Labre transversal, échancré, — Tête ovalaire, penchée, cylindrique en 


Cayenne. — suturale, Spin. ibid. p, 352, pl. 35, f.2; Brésil. — flavolimbatum, 
Spin. ibid. p. 354, pl. 35, f. 5; Brésil. — Lampyris pilosa, Forster, Ins. nov. 
Spec. p. 49; Spin. pl. 33, f. 2 (Var. Enopl. marginatum, onustum Say); Amér. 
bor. — En. amœænum, Guérin-Ménev. Icon; Ins. texte p. 55 (P. fasciculatum 
Spin. pl. 36, £. 3); Brésil, Patagonie. — En. Cyameomaculatum, Blanch. in 
d’Orb. Voy.; Entom. p. 94, pl. 6, f. 9 (En. fasciculatum? Klug, Clerid. pl. 4, 
f. 12); Brésil, — En. scoparium, Klug, ibid. p. 365 (Var. E. fugax, leuco- 
phœum Klug; amœnum var.?) ; Brésil. — En. niveum, Chevrol. Ann. d. 1. Soc. 
entom. 1843, p. 35; Brésil. — En. decorum, Klug, loc. cit. p. 364, pl. 1, f. 11; 
Brésil. — P. venustum, Spin. loc. cit. p. 360, pl. 35, f. 4 (En. venustum Hal- 
dem.; Priocera albomaoula Ziegler); Amér. bor. — P. amabile, Spin. ibid., 
p. 362, pl. 33, f. 1; Colombie. — Cer. oculatus, Say, Boston Journ. of nat. 
Hist. I, p. 163 (P. marginipenne, Spin. pl. 35, £. 6); Amér. hor. — crinitum, 
Klug, loc. cit. p. 369; Spin. pl. 33, £. 7 (P, collare, Spin. I, p.364) ; Colombie. 
— quadrisignatum, Spin. loc. cit. p. 365, pl. 33, f. 3; Colombie, — humerale, 
Spin. ibid. p. 366, pl. 35,8 33; Brésil, — soutellatum, Spin. ibid. IE, p. 156; 
Brésil. — festaceum, Spin. ibid. IL, p.158, pl. 47, f. 6; Pérou, Brésil. — va- 
riabile, Spin. ibid. I, p. 367, pl. 36, f. 5; Brésil, Colombie. — prœustum, Spin. 
ibid. I, p. 368, pl. 36, f. 2; Magellanie. — seminigrum, Chevrol. Ann. d. 1, 
Soc. entom. 1843, p. 34; Colombie. — En. viridipenne, Kirby, Trans. of the 
Linn. Soc. XII, p. 393; Spin. pl. 35, f. 1; Brésil. — Opil. auripennis, Hope, 
Trans. of the Zool. Soc. I, p. 95, pl. 13, £. 5: Brésil. — Lasiod. Kirbyi, Gray in* 
Griffith, loc. cit. I, p. 376, pl. 48, £. 3; Brésil. — En. semnotatum, Klug, loc. 
cit. p. 368 ; Brésil. —nigrosignatum, Spin. loc. cit. I, p. 371, pl. 34, £. 6; Co- 
lombie. — Buquetit, Spin. ibid. IL, p. 125, pl. 46, £. 3; Colombie. — galleru- 
Coides, Spin. ibid. I, p. 372, pl. 39, £. 2; Cayenne. — Cler. trifasciatus, Cas- 
teln. in Silberm, Rev. entom. IV, p. 47; Spin. pl. 34, £. 3 (P. cleroides, Spin. I, 
P.374; Var. En. rufipes Klug) ; Brésil. — En. lituratum, Kirby, Trans. of the 
Linn, Soc. XII, p. 393; Spin, pl. 34, ©. 1 (En. liberatum Casteln.); Brésil. — 
Pulchellum, Spin. loc. cit. I, p. 377, pl. 34, f. 3 (Philhyra helopioides Casteln:); 
Brésil, — En. hirtulum, Klug, loc. cit. p. 367; Spin. pl. 33, £. 5 (cribripenne, 
Spin. I, p. 379); Brésil. — apicale, Spin. loc. cit. II, p. 155, pl. 47, f. 4; Bré- 
Si. — vittatum, Spin. ibid., IL, p. 159, pl. 47, f. 3; Brésil. — En. ornatum, 
Klug, loc. cit. p 363, pl 2, À 11: Brésil, — fimbriolatum, Ghevrol: ibid, 
P: 35; Brésil. — En. lerminatum, Blanch: in d'Orb. loc: cit. p, 94; Brésil. — 
En. obsoletum, Blanch. ibid. p. 95; Bolivia. 

Ai. : En. fasciatum, 3. L. Le Conte, Ann. of the Lyc: of New-York, V, p.214; 
Californie.» 

(1) Et Mon. à, Clérit. p. 381. 


Coléoptères. Tome IV. 31 


482 CLÉRIDES. 


arrière; front renflé et longitudinalement caréné en avant. — Yeux 
ovalaires, transversaux, échancrés en avant. — Antennes de huit (4) ar- 
ticles : À assez grand, obconique, 2-5 courts, obconiques et déprimés, 
décroissant et grossissant peu à peu, 6-8 formant une large massue 
dentée en scie et deux fois au moins plus longue que le reste de l'antenne, 
— Prothorax allongé, subcylindrique. — Elytres allongées, parallèles, 
puis légèrement élargies en arrière, arrondies à leur extrémité. —Pattes 
médiocres, gréles; cuisses postérieures un peu plus courtes que l’ab- 
domen; tarses de quatre articles, les trois 1ers munis de lamelles en- 
tières : 1 des postérieurs beaucoup plus long que les deux suivants réu- 
nis, ceux-ci bilobés ; crochets largement appendiculés.— Corps allongé, 
pubescent,. 


La structure des antennes rend ce genre un des plus distincts de la 
tribu ; c’est, en effet, le seul chez lequel le nombre des articles de ces or- 
- ganes soit aussi réduit. D'un autre côté, en supposant exacte la des- 
cription des tarses, c'est le seul, avec ïes deux précédents, parmi les 
Énopliüdes, qui ait leur 1°° article entièrement libre. Il ne se compose 
que d’une petite espèce (2) de Colombie, qui semble avoir complètement 
le facies de certains Pezonium, et n'a rien de remarquable sous le rap- 
port des couleurs. 


ORTHOPLEURA. 


Sp. Mon. d. Clérit. II, p. 80 (3). 

Palpes subégaux; leur dernier article cylindrique et déprimé, parfois 
(punctatissimum) très-légèrement sécuriforme. — Mandibules munies 
d’une dent avant leur sommet. — Labre échancré. — Tête brièvement 

sovalaire, légèrement convexe. — Yeux grands, peu convexes, plus ou 
moins fortement granulés, ovalaires, fortement échancrés en avant. — 
Antennes de orize articles : 4 en cône renversé, 2-8 décroissant gra- 
duellement, bien distincts, 9-11 formant une massue plus longue que le 
reste de l'antenne, et dont les deux 4ers articles ont leur angle interne 
plus où moins prolongé. — Prothorax au moins aussi long que large, 
cylindrique, ou un peu rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs 
arrondis; ses parapleures refouléesen dessous et horizontales.—Elytres 
allongées, légèrement arroudies sur les côtés. — Pattes assez courtes : 
der article des tarses recouvert par le 2°, celui-ci et le 3° bifides au bout 


(1) Il y'a désaccord à ce sujet entre le texte et les deux figures grossies 
(pl. 36, f. 104) que M. Spinola donne de ces organes ; dans ces dernières les 
articles sont au nombre de neuf. 

(2) À. Reïchei, Spin. Clérit., p. 383, pl. 36, f. 1. 

(3) Syn. Tauuus Fab. — Convneres Fab. — Enorzium Latr., Say, Sturm, 
Chevrol. etc. 


ÉNOPLIIDES. 483 


et munis de courtes lamelles entières, le 4° presque aussi long que les 
précédents réunis; crochets appendiculés, leur portion basilaire forte- 
ment dentiforme (1). — Corps allongé, finement pubescent. 


Ce genre se distingue des Enorzium, dont il a la structure des tarses, 
par la forme de ses palpes, celle des articles 2-8 des antennes et celle 
du prothorax. Cette dernière, toutefois, à laquelle M. Spinola a em- 
prunté le nom qu'il a donné à ces insectes, n'a pas toute l'importance 
qu'il lui a donnée; les LepasreLLa ont celte partie faite de même, et il y 
en a des exemples parmi les PeLonium (par ex. pilosum). Ce n'est, en 
un mot, que Ja forme propre aux Énoplides en général, et qui est ici 
exagérée. 

Les OrrnopceurA sont de taille moyenne et ne sont, en ce moment, 
qu’au nombre de trois, dont une d'Europe et deux de l'Amérique du 
Nord (2). 


ENOPLIUM. 
Larn. Hist. nat. d. Crust. et à. Ins. IX, p. 146 (3). 


Palpes subégaux; leur dernier article en triangle plus allongé aux 
maxillaires qu'aux labiaux.—Mandibules armées d’une pelite dent avant 
leur sommet. — Labre échancré. — Tête assez peite, ovalaire, déclive. 
—Yeux petits, assez saillants, transversaux, largement et faiblement 
échancrés en avant. — Antennes de onze (?) articles (4) : 1 en cône ren- 
versé, 2 presque aussi gros, obconique, 3-5 courts, décroissant et s'é- 
paississant peu à peu, 6-8 transversaux, presque confondus, 9-11 dila- 
tés, formant une massue beaucoup plus longue que le reste de l'antenne 
et dont les deux 4ers articles ont leur angle interne prolongé en rameau. 


(1) M. Spinola assigne à tort des crochets simples à l'O. sanguinicolis; ils 
sont, au contraire, plus fortement dentés peut-être que dans les autres espèces. 

(2) Esp. d'Europe: Coryn. sanguinicollis, Fab. Syst. EL., p. I, 287 (Tillus We- 
beri, Fab. ibid. p. 282; Enopl. dulce, Ledoux, Ann. d. 1. Soc. entom. LL, p. 474, 
pl. 17»); figuré en outre dans Sturm, Deutschl. Ins. XI, pl. 233, et Spin. Clé- 
rit. pl. 42, £ 5. — Esp. de l’Amér, du Nord: Ti4. damicornis, Fab. loc. cit. 
p. 282; Spin. pl. 42, £. 4 (Enopl. thoracicum, Say, Journ. of the Acad. of 
Philad. LL, p. 188). — En. punctatissimum, Chevrol., Ann. d. 1. Soc. entom. 
1843, p. 34 (Orth. quadraticollis, Spin. loc. cit. Il, p. 167, pl 32, f. 4; En. 
bimaculatum, Melsheim. Proceed. of the Acad, of Philad, IL, p. 307); des Etats- 
Unis et du Mexique. 

(3) Syn. Ticus Hellw., Fab., Oliv. — Dermesres Rossi. — Denmesromnes 
Schæff, 

(4) M. Spinola leur assigne, sans hésiter, onze articles, et M. J.L. Le Conte 
{Aun, of the Lye. of New-York, V, p. 31) seulement dix, Je trouve le premier 
de'ces nombres chez l’espèce européenne, et reste dans l'incertitude à cet égard 
Pour celle des Etats-Unis. Au total, les antennes de ces insectes ressemblent, 
sous ce rapport, à celles des Icunea et des PLATYNOPTERA, 


484 CLÉRIDES. 


— Prothorax au moins aussi long que large, cylindrique, déprimé; avec 
ses angles postérieurs arrondis, —Elytres de longueur variable.—Pattes 
médiocres ; tarses gréles ; leur 1° article recouvert par le 2e, celui-ci 
allongé et muni, ainsi que 2 qui est bilobé, d’une lamelle entière; le 4e 
assez long; crochets appendiculés (1). — Corps finement pubescent, de 
forme variable. 


Tel que l’a réduit M. Spinola, ce genre ne comprend plus que deux 
espèces, très-différentes sous le rapport de la forme et des couleurs, 
mais qui, malgré cela, sont réellement congénères. L'une d'Europe 
(dentatum), qui en forme le type, est un assez petit insecte de forme 
parallèle, médiocrement allongée; et noir, avec les élytres testacées ; l'au- 
tre, des Etats-Unis (quadridentatum) est plus courte, plas large, noire 
également, avec les élytres d'un beau rouge et portant chacune deux 
points noirs (2). 


Groupe II. Corynétides. 


Antennes terminées par une petite massue de trois articles et non 
lamelliforme. 


Le facies propre à la famille s’altère sensiblement chez ces insectes. 
11 n’est, en effet, pas un seul d’entre eux dont la vue réveille immédia- 
tement l'idée des formes typiques des Clérides. Presque tous également 
sont de petite taille. La tendance que les palpes maxillaires manifestaient 
déjà chez plusieurs Énopliides vrais à reprendre leur prédominance sur 
les labiaux, au point de vue de la longueur, devient ici la règle générale. 
Enfin, c'est dans ce groupe que se trouvent les seules espèces de Clé- 
rides qui, à l’état parfait, soient saprophages. 

A ces divers titres, les Corynétides doivent être placés à la fin de la 
famille. Ls forment, à l'heure qu'il est,-huit genres, dont trois (Lanr- 
comus, Convneres, NecromiA) ont des représentants en Europe. 


1 Premier art. des tarses dégagé et visible en dessus. 
a Yeux fortement granulés. 
Cuisses non caraliculées en dessous : Pylus, 
—  canaliculées _ = Prosyminus. 


(1) Suivant M. Spinola, ils seraient simples chez V'En. dentatum, mais cette 
assertion n’est pas exacte. Ils sont réellement appendiculés; seulement leur 
position basilaire n’est pas dentiforme, comme chez le quadripunctatum: 

(2) Esp. européenne : Derm. dentatus, Rossi, Faun. etrusce. I, p. 34, pl. à, 
1:25; on en aen outre d'assez nombreuses figures; (Till. serraticornis Fab. 
Oliv. ; En. serrat: Latr., Panzer, Klug, Spin. pl. 33, f. 4). — Esp: des Etats- 
Unis: Zn. quadripunctatum, Say, Journ. of the Acad, of Philad. LL, p: 188, 
Spio. pl. 34, f45. 


ÉNOPLIIDES, 485 
aa Yeux finement granulés, 
Dernier art, des palpes max. triangulaire : Nofostenus. 
—_ — cylindrique : Laricobius. 
— _ acuminé : Lebasiella. 
A. Premier art. des tarses plus ou moins recouvert par le 2, 
Dernier art. des palpes triangulaire : Corynetes. 


— ovalaire et tronqué : Necrobia. 
—_ acuminé : Opetiopalpus. 
PYLUS. 


New. The Entomol. p. 35 (1). 


Menton presque carré. — Langueite entière. — Palpes subégaux; 
leur dernier article médiocrement grand, en triangle équilatéral aux la- 
biaux, allongé aux maxillaires. — Mandibules munies d'une dent sub. 
médiane. — Labre échancré, — Tête ovalaire, assez courte. — Yeux 
grands, saillants, fortement granulés, faiblement et étroitement échan- 
crés en demi-cercle, — Antennes courtes, de onze articles : 1 gros, QE 
lindrique, 2 court, obconique, 3 allongé, 4-8 de la même forme que le 2», 
9-11 formant brusquement une petite massue à articles égaux, le der- 
nier arrondi au bout.— Prothorax aussi long que large, subeylindrique, 
tuberculé dans son milieu. — Elytres médiocrement longues, parallèles, 
arrondies en arrière, déprimées sur le disque. — Pattes médiocres, 
assez robustes; cuisses postérieures plus courtes que l'abdomen; tar- 
ses (2) déprimés; leurs trois fers articles munis de lamelles tronquées : 
1 plus court que 2-3 réunis; 4 médiocre; crochets simples. — Corps 
assez court, légèrement pubescent. 


L'espèce typique (3) de ce genre s'éloigne beaucoup des autres Cory- 
nélides par son facies et se rapproche, à cet égard, de l'Aulicus ênsta- 
bilis mentionné plus haut, Mais ses tarses composés de quatre articles 
et son pronolum limité latéralement par une ligne saillante bien distincte, 
prouvent qu’elle appartient réellement au groupe actuel. Cet insecte est 
de la taille des CLerus, d’un beau jaune en dessous, y compris les pattes 


(1) Syn. Yuomis, Spin. Revue Zool. 1841, p. 74 et Mon. d. Clérit. E, p. 282. 
— Tricnopes Klug. 


(2) M. Spinola (Clérit. loc. cit.) dit que ces organes sont faits comme ceux 
des CnaLcicLenus, c'est-à-dire composés de cinq articles distincts aux quatre 
tarses antérieurs, et de quatre aux postérieurs. Ils ne présentent en réalité que 
quatre articles à toutes les pattes, avec un petit nœud à la base du 4°, comme 
chez les autres Corynétides. 


(3) P. fatuus, Newm. loc. cit. (Y1. Passerinit, Spin. loc. cit. I, p. 283, ochro- 
pus, pl. 28, f. 3; Trich. ochropus, Klug, Clerid. p. 341, pl. 2, f. 10). 


ot 


486 CLÈRIDES. 


etles antennes, d'un noir brunâtre en dessus, avec des rangées régulières 
et entières de gros points enfoncés sur les élytres. 

Cet insecte est de l'Australie, ainsi que deux autres espèces décrites 
par M. Newman (1), et qui me sont inconnues. 


PROSYMNUS. 


De Casrern. in Super. Revue entom. IV, p. 51 (2). 


Palpes maxillaires plus grands que les labiaux; teur dernier article 
en triangle allongé, celui des labiaux de même forme, mais plus petit, 
— Mandibules inermes en dedans, leur extrémité obtuse. — Labre 
submembraneux, échancré. — Tête courte et large; front subvertical.— 
Yeux médiocres, fortement granulés, réniformes et assez saillants. —An: 
tennes de onze articles : 1 grand, épais et arqué, 2-8 obconiques, dé- 
croissant peu à peu, 9-11 formant une massue assez lâche, allongée, à 
dernier article plus grand que chacun des deux précédents et arrondi 
au bout. — Prothorax transversal, peu convexe, arrondi sur les côtès et 
aux angles. — Elytres courtes, parallèles, arrondies en arrière.—Pattes 
médiocres, robustes; cuisses munies en dessous, dans presque toute 
leur longueur, d'un canal recevant les jambes au repos, les postérieures 
plus courtes que l'abdomen; jambes tranchantes sur leur bord posté- 
rieur ; les trois 4ers articles des tarses égaux, triangulaires, tronqués au 
bout, munis de lamelles entières, le 4° aussi long que les trois précé- 
dents réunis; crochets appendiculés, leur portion basilaire dentiforme. 
— Corps court, convexe, fortement tomenteux. 


Je restitue à ce genre le nom que lui a imposé M. De Castelnau, plu- 
sieurs années avant que M. Spinola le fonda de nouveau sous celui de 
Rypanus que Dejean avait déjà appliqué à un genre de Lamellicornes 
du groupe des Aphodiides (3). Avec des formes voisines de celles des Co- 
ayneres et des NecrontA, l'unique espèce (4) du Sénégal qui le com- 
pose, s’en écarte par la structure de ses tarses, dont le premier article 
est dégagé et la rapproche davantage des Norosrenus et des Larrconus, 
près desquels elle me paraît devoir être placée. Cet insecte est de taille 
au plus médiocre, noir en dessous, bronzé en dessus et revêtu de poils 
redressés, serrés et abondants.sur le prothorax et les élytres, qui sont 
fortement ponctués. 


(1) P. bicinctus, Newm. loc. cit. p. 364. — anfhicoides, ibid. p. 402. 

(2) Syn. Ryeanus, Spin. Mon. d. Clérit., Il, p. 73. 

(3) Voyez Tome IL, p. 118 

(4) P,cribripennis, Casteln. loc. cit. (Ryp. tomentosus, Spin. loc. cit. p. 76, 
pl. 41, f. 6). 


ÉNOPLIIDES. 487 


NOTOSTENUS. / 
(Der) Spin. Mon. d. Clérit. Il, p. 89 (1). 


Menton en trapèze allongé. — Languette échancrée. — Palpes sub- 
égaux ; le dernier article des labiaux très-légèrement ovalaire et arrondi 
au bout; celui des maxillaires faiblement triangulaire et tronqué, — 
Mandibules munies d'une petite dent avant leur sommet.—Labre trans- 
versal, sinué en avant. — Tête ovalaire, penchée. —Yeux petits, trans- 
versaux, peu saillants, faiblement échancrés. — Antennes de onze arti- 
cles : 1 épais, en cône renversé, 2-3 obconiques, inégaux, 4-8 courts, 
graduellement plus épais, 9-11 formant une massue étroite, allongée, à 
articles bien distincts, le dernier arrondi au bout. — Prothorax un peu 
plus long que large, légèrement arrondi sur les côtés et à sa base, dé- 
primé sur.le disque. — Elytres très-allongées, parallèles, arrondies en 
arrière.—Pattes médiocres et assez robustes; cuisses postérieures beau- 
coup plus courtes que l'abdomen; les trois 1ers articles des tarses munis 
de lamelles, subégaux : 1 entier, 2-3 cordiformes, bilobés, 4 médiocre; 
crochets appendiculés. — Corps allongé, finement villeux. 


On n’en connait que deux espèces du Cap (2) qui pourraient bien 
n'être que des variétés l’une de l’autre. Toutes deux ressemblent com- 
plètement à des Dasyres, au premier abord, et, sans la présence des la- 
melles sous les tarses el de cinq segments ventraux à l'abdomen, appar- 
liendraient à ce groupe. Elles sont de taille médiocre, finement rugueuses 
sur toute leur surface et d'un vert bronzé brillant, passant au bleu. 


LARICOBIUS. 
Rosenx. Zwey n. Kœfergatt. p. 5. 


Menton trapéziforme. — Languette courte, tronquée en avant, avec 
une pelite saillie pénicillée à chacun de ses angles. — Dernier article 
des palpes labiaux grand, ovalaire et tronqué au bout; celui des ma- 
xillaires cylindrique, un peu acuminé. — Lobes des mâchoires cor- 
nés, gréles, terminés en griffes. — Mandibules subbifides à leur ex- 
trémité. — Labre transversal, à peine sinué en avant. — Tête petite, 
penchée, brièvement ovalaire, inégale. — Yeux petits, peu saillants, lé- 
gèrement échancrés. — Antennes de onze articles : 4 épais, médiocre, 
2-8 décroissant peu à peu, 9-11 formant une petite massue allongée, 
assez serrée, dont le dernier article est plus grand que chacun des deux 


(1) Syn. Anoprum Thunb. — Conyneres Klug, Sturm. 

(2) An. viride, cœruleum, Thunb. Nov. Spec. Ins. L, 9, 10; J. Sturm a fi- 
guré le premier dans son Catal. éd. 1826, pl. 4, no 34; voyez aussi Spinola, 
loc. cit. pl. 42, f. 3; le second lui est resté inconnu. 


458 * CLÉRIDES, 


précédents et largement arrondi au bout.—Prothorax pelit, transversal, 
arrondi à sa base, y compris ses angles postérieurs. — Elytres amples, 
convexes, parallèles, arrondies. en arrière.— Pattes courtes ; cuisses pos- 
térieures moins longues que l'abdomen; tarses très-courts, à articles 
{ triangulaire, 2-3 bilobés, munis de très-petites lamelles, # médiocre; 
crochets simples, — Corps ovale, convexe, pubescent. 


L'unique espèce (1) qui compose ce genre est la plus petite connue 
de la famille, sa longueur dépassant à peine une ligne au maximum. La 
petitesse relative de sa tête et de son prothorax lui donnent un faces 
étranger aux autres Clérides. Les NrcrosrA seraient encore le genre 
dont elle se rapprocherait le plus, mais le premier article de ses larses 
complètement libre oblige de la placer près des Norosrenus. Elle est 
d'un noir brunâtre, avec deux larges bandes testacées, qui, parlant de 
la base des élytres, se réunissent ér arrière. Ces organes sont couverts 
de points enfoncés, très-marqués et disposés en séries régulières ; d'au: 
tres, encore plus gros et épars, se voient sur le prothorax. 

Cet insecte, intéressant malgré sa petite taille, a été découvert par 
M. Rosenhauer dans les montagnes du Tyrol; il parait vivre exclusive: 
ment sur les pins. 


LEBASIELLA . 
Sri. Mon. d. Clérit., IL p. 77. 


Palpes subégaux; leur dernier article déprimé, graduellement rétréci 
de sa base à son sommet. — Labre fortement échancré. — Tête courte, 
légèrement convexe, subverlicale. — Yeux médiocres, arrondis, très- 
distinctement échancrés. — Antennes de onze articles : 4 allongé, en 
massue arquée, 2-8 obconiques, courts, 9-11 formant une massue aussi 
longue qu'eux, lâche, à dernier article beaucoup plus long que chacun 
des deux précédents, ceux-ci un peu plus longs que larges (2), très- 
obtusément en scie.— Prothorax subtransversal, cylindrique, arrondi à 
sa base, y compris les angles postérieurs; ses parapleures inférieures et 
horizontales.—Elytres courtes, parallèles ou légèrement oyalaires, lar- 
gement arrondies en arrière. — Pattes médiocres; cuisses postérieures 
notablement plus courtes que les élytres ; tarses médiocres, à articles À 
plus long que 2, entier, 2-3 bilobé; lamelle de celui-là rudimentaire, de 
celui-ci bilobée, 4 assez long; crochets des tarses appendiculés.—Corps 
court, assez convexe, très-finement pubescent. 

Ces insectes s'éloignent des autres Corynétides par la grandeur de 


(1) L. Erichsonii, Rosenh. loc. cit. p. 7, avec une figure accompagnée do 
nombreux détails. 

(2) M. Spinola décrit les articles de cette massue comme trois fois au moins 
plus longs que larges, ce qui serait déjà une exagération pour le dernier, et ca 
qui est tout-à-fait incxact pour les deux premiers. 


ÉNOPLIIDES. 489 


leur massue antennaire et la forme de leur prothorax, qui ressemble 
complètement à celui des Onrnopreura. Peut-être seraient-ils mieux 
placés parmi les Énopliides vrais; mais, en out cas, ils peuvent être 
considérés comme raltachant le groupe en question à celui-ci." 

Les deux espèces connues (1) sont américaines, de pelite taille et 
d'un rouge fauve, avec les élytres d'un noir bleuâtre; ces organes 
sont criblés de petits points enfoncés qui les font paraître finement ru- 
gueux. 


CORYNETES. 
Herpsr, Die Kæfer, IV, p. 148 (2). 


Menton subtrapéziforme. — Languette tronquée et faiblement sinuée 
en avant.— Palpes maxillaires un peu plus grands qué les labiaux; leur 
dernier article en triangle allongé, celui des seconds en triangle plus 
équilatéral. — Mandibules munies d’une petite dent avant leur sommet, 
— Labre fortement et largement échancré, — Tête courte, légèrement 
convexe. — Yeux médiocres, un peu saillants, assez fortement granulés, 
transversaux, largement échancrés. — Antennes courtes, de onze arti- 
cles : 1 long et épais, en cône renversé, 2-8 obconiques, 9:11 formant 
une massue assez épaisse, subperfoliée, dont les deux ers articles sont 
transversaux et le 3° de forme variable, en général tronqué. — Protho- 
rax transversal, unifofmément convexe, rétréci en arrière, arrondi ou si- 
pué sur les côtés, plus ou moins rétréci en arrière. — Elytres courtes, 
subparallèles, arrondies postérieurement. — Patles médiocres; cuisses 
postérieures un peu plus courtes que l’abdomen; tarses courts; leur 4er 
article imparfaitement recouvert par le 2e; celui-ci presque entier, muni, 
ainsi que le 3 qui est bilobé, d’une lamelle entière; le 4e assez long; 
erochets appendiculés, leur portion terminale très-courte. —Corps court, 
assez convexe, en général peu pubescent. 

Genre composé d'un petit nombre d'espèces de l'ancien continent, 


(1) Enoplium lepidum, Klug, Clerid, p. 359; Spin. pl. 43, f. 1 (Leb. ery- 
fhrodera, Spin. loc. cit. p. 70); de Cuba, selon Klug; de Colombie, selon 
M. Spinola; je crois que le second de ces habitat est le véritable. — Corynetes 
marginellus, Chevrol, Ann. d. 1. Soc. entom. 1843, p. 42; de Californie? 

Les Corynetes discolor et pallipes de Klug (Clerid. p. 353), espèces du Mexi- 
que laissées par M. A. White (Clerid. of the Brit, Mus, p: 45) dans les Cory- 
NETes, bien que Klug leur assigne des palpes terminés par un article cylindri- 
que, sont très-probablement des LEnAsteLLA. — J'hésite à y rapporter la Lebas. 
varipennis du Chili décrite par M. Spinola in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IV, 
P: 409, Col. pl. 9, f. 10; elle s'éloigne considérablement des espèces typiques 
par son facies. 


(2) Herbst a écrit Konvweres. — Syn. CLenus De Geer, Marsham, ete. — Na- 
GROBIA Latr., Oliv., Guérin-Ménev. — Arrecapus Laichart, — DERMESTES 
Schrank, Rossi, Panser. 


tree ne ne | STE 


490 CLÉRIDES. 


sauf une du Chili, et ayant pour type le Clerus cæruleus de De Géer, 
insecte plus particulièrement propre à l'Europe boréale et tempérée, et 
dont la synonymie est dans une confusion presque inextricable (1). Leg 
autres egpèces habitent l'Afrique et l'Australie. 

À en juger par l'espèce européenne, ces insectes, sous tous leurs 
états, recherchent moins les substances animales que les NecromrA. On 
rencontre bien l'espèce en question dans les cadavres, mais il n’est pas 
rare de la trouver dans l’intérieur des maisons et même sur les fleurs, 
Les deux genres ont, du reste, la plus intime analogie sous tous les rap- 
ports, sauf pour la distribution géographique; mais celui-ci est moins 
nombreux (2). 


NECROBIA, 
Larn. Préc. d. car. gén. d. Ins. p. 35 (3). 


Les caractères sont les mêmes que ceux des Convneres, sauf les deux 
points suivants : 

Dernier article des palpes allongé, légèrement ovalaire et tronqué au 
bout. — Massue antennaire plus grande, plus déprimée, en triangle ren: 


(1) Quoique Klug (Clerid. p. 343) l'ait débrouillée longuement et péremptoi- 
rement, les trois auteurs les plus récents, MM. Spinola, L. Redtenbacher et 
A. White, ont persisté à regarder comme étant cet insecte le Corynetes viola- 
ceus de Paykull (Ins. Suec. I, p. 175). I faut qu’ils n’aient pas jeté les yeux 
sur la description de cet auteur qui décrit les palpes de cette espèce comme 
étant filiformes et tronqués à l’extrémité, caractère qui ne peut manifestement 
s’appliquer qu’à une Necropia. 

(2) Déduction faite des Cor. discolor et pallipes de Klüg, qui sont très-pro- 
bablement des LeBasieLLA, il ne reste plus que les suivantes dans le Catalo- 
gue des Clérides du Muséum britannique, et même deux sont douteuses, — 
scabripennis, Spin. Clérit. IL, p. 94, pl. 43, f. 2; Sénégal. — analis, Klug, 


Clerid. p. 348, Spin. pl. 43, £. 3 (pallicornis, Spin. loc. cit. p. 95; abdominalis? 


Fab.) ; Sénégal, Caffrerie. — pectoralis, Klug, ibid. pl. 1, f. 7; Caffrerie. — 
Cler. cœruleus, De Géer, Mém. V, p. 163, pl. 5, f. 13, 14, Klug (Cor. viola- 
ceus Spin., L, Redtenb., White, etc.) ; Europe bor. et moyenne; il y en à de 
nombreuses figures, dont les deux meilleures me paraissent être celles deM.Cur- 
tis, Brit. Entom. VIIL, pl. 351, et de M. Spinola, loc. cit. pl, 43, f. 4, en sup- 
posant toutefois pour cette dernière qu’elle s'applique bien à l’espèce. — r'ufi- 
cornis ,F. Sturm, Deutschl. Ins. XI, p. 42, pt. 232 pr; Allemagne. — pusillus, 
Klug, loc. cit. p. 347; Sardaigne (cæruleus var?) — geniculatus, Klug, ibid, 
(cæruleus var.); même pays. — semistriatus, Spin. loc. cit., p. 98, pl. 43, 
f, 5; Cap. 

Aj. : C. bituberculatus, mystious, varicolor, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 512; 
Natal. — compactus, Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 1852, p. 54, pl. 27, 
f. 7; Australie ou Indes or. — ovatus, Spin. in Gay, Hist, d, Chile; Zool. IV, 
p. 411, pl. 9, f. 11; du Chili. 

(3) Même synonymie que celle des Coryneres. M. Spinola est le premier qui 


ÉNOPLIIDES. 491 


versé et à articles plus serrés; les deux 4ers transversaux, très-rarement 
(bicolor) aussi longs que larges, le dernier tronqué ou arrondi au bout. 


Ces insectes bien connus sont de petite taille, presque glabres à la vue 
simple, ponctués, avec les points disposés en rangées assez régulières 
sur les élytres, sauf à leur extrémité; et à l'exception d’une seule espèce 
(pinguës) qui est ornée sur ces organes de deux bandes blanches trans- 
versales, très-étroites, leur système de coloration est des plus simples. 
Les uns sont en entier d'un vert bleuâtre; chez les autres, les élytres 
sont seules de cette couleur; le reste du corps est d'un rouge fauve, plus 
ou moing vif. : 

Les NecrosrA paraissent vivre exclusivement de substances animales 
desséchées de toute sorte, et c’est probablement à cette cause qu'est due 
la diffusion des trois espèces européennes les plus communes (rufipes, 
ruficollis, violacea), dont les deux premières sont aujourd'hui répandues 
sur tout le globe, et la troisième s’est propagée en Asie et dans l'Amé- 
rique du Nord. Les espèces connues s'élèvent en ce moment à huit (1). 


ait séparé les deux genres que les entomologistes réunissaient en un seul, auquel 
les uns donnaient le nom plus ancien de Corvneres, les autres celui de Necro- 
Ba. Cependant, presque au même moment où il publiait sa monographie de 
la famille, les caractères distinctifs des deux genres étaient signalés par M. Suf- 
frian dans la Stettin. entom. Zeit. 1844, p. 27. 


.. (1) N. rufipes De Géer, Oliv., Fab,, Spin. pl. 42, f. 6; de tout le globe. — 

ruficollis Oliv., Fab., Latr., Spin. pl. 43, f. 6; aussi répandue que la précé- 
dente. — violacea Linné, Fab., Oliv., Payk., Spin. pl. 44, f. 1 (Cler. quadra 
Marsh.; Cler. chalybeus Sturm) ; Europe, Asie, Amér. bor. — tibialis, Spin. 
Clérit. IL, p. 107, pl. 44, f. 2; Cap. — defunctorum, Waltl, Reise n. Span. II, 
p. 63; Andalousie. — Cor. ater, Klug, Clerid. p. 353; Afrique austr. — bi- 
color, Casteln, in Silberm. Revue entom. IV, p.52; Espagne. — pinguis, 
A. White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 63, et Westw. Proceed. of the Zool. Soc. 
1852, pl. 27, f. 10; Tasmanie. 

Outre ces espèces, en existe deux trouvées dans des momies égyptiennes. 
L'une a été décrite, sous le nom de N. mumiarum, par M. Hope, dans l’ou- 
vrage de M. Pettigrew sur les momies , que je n’ai jamais vu. L’autre est men- 
tionnée sans description, sous le nom de Corynetes glaber, dans un Mémoire 
de Champollion-Figeac, inséré dans le Magasin encyclopédique de Millin, année 
1814, II, p. 41. ‘ 

La Necr. eximia de MM, A. White et Westwood (A. White, loe. cit. et Westw. 
loc. cit. pl. 27, f. 12), belle espèce de l'Australie, brillant des couleurs les 
plus éclatantes, est un CLenus, comme le soupçonnait le second de ces au- 
teurs, 


492 CLÉRIDES, 


OPETIOPALPUS, 
Sri. Mon. d, Clérit. I, p. 110 (1). 


La différence essentielle entre ce genre et les NecnosrA se réduit à 
ce que le dernier article des palpes, surtout des maxillaires, est subulé 
et aussi large à sa base que le précédent. 


À ce caractère s'ajoutent quelques particularités, du moins dans les 
espèces que j'ai sous les yeux. La massue antennaire est intermédiaire 
pour la forme entre celle des deux genres précédents. Les yeux sont 
plus petits, plus fortement granulés, et leur échancrure à peine distincte, 
Enfo le prothorax est plus court et arrondi à sa base, y compris leg 
angles de celle-ci (2). Pour le surplus, ces insectes reproduisent les for- 
mes et les couleurs des Necrosra, et leurs habitudes doivent être pa- 
reilles, 

Le type du genre est le Clerus sculelluris de Panzer, petit insecte 
répandu dans l'Europe méridionale et orientale, et en Afrique jusqu'au 
Sénégal inclusivement. Les autres espèces sont de l'Afrique australe, 
des Indes orientales et de l'Amérique du Nord (3). 


Note. 


Indépendamment des genres qui précèdent, il en existe dans les au: 
teurs six autres qui me sont inconnus en nature. Les entomologistes 
qui les ont établis indiquent bien le nombre des articles de leurs larses, 
mais l'erreur est si facile au sujet de ces organes, qu'il est probable 
que les indications qu'ils en donnent sont fautives pour la plupart. D'un 
autre côté, tous se taisent sur la structure du prothorax. Dans l'incerti- 
tude où je suis sur ces deux points indispensables, je n'ai pas osé rap- 
porter ces genres à aucun des groupes qui précèdent, et ne puis que 
reproduire leurs caractères, eu émetlant quelques conjectures sur la 
place qu'ils doivent probablement occuper, Ce sont les suivants d'après 
la date de leur publication. 


(1) Syn. Crenus Panzer, — Conyneres Billberg, Klug. 

(2) Cette forme du prothorax n’est pas complètement étrangère aux Necro- 
BA ; elle existe chez la NN, bicolor. 

(3) M. Spinola n’en a connu que quatre : 0, auricollis, Spin, loc. cit. p. til, 
pl. 45, f. 3; Cap. — Cler. scutellaris, Panzer, Faun. Ins. Germ. XXXVIN, 19; 
Europe mér. et Afrique. — lucidus, Spin. loc. cit. p. 113, pl. 45, £. 5; Etats 
Unis. — Cor. collaris, Billb. in Schœnh. Syn. Ins. LI, p. 51 (Var. Cor. rubri 
collis Klug); Cap. 

Aj. : O. caffer, rudis, livens, Bohem. Ins. Caffrar. I, p. 516; Natal. —0be- 
sus, À White, Clerid. of the Brit. Mus. p. 63, et Westw. Proceed. of the Zool. 
Soc. 1852, p. 46, pl. 27, f. 11; Indes or, 


ÉNOPLIHDES. 493 


THEANO. 


DE CasreLx. in Siznen. Revue entom. IV, p. 51. 


Antennes courtes, à deux 1215 articles égaux, grenus, assez gros, le 
30 grêle, les cinq suivants assez grêles, triangulaires, les trois derniers 
formant une massue renflée, ovalaire, un peu arrondie, — Palpes à der- 
nier article sécuriforme, pointu (1). — Tarses à {tr article conique; les 
trois suivants courts, élargis, bifides, munis de pelottes prolongées (1). 
— Corps court. — Tête très-large. — Yeux très-saillants. — Corselet 
beaucoup plus étroit que la tête, arrondi sur les côtés. — Elytres un 
peu allongées. — Cuisses postérieures dépassant un peu l'extrémité de 
l'abdomen. 


L'ensemble de ces caractères, en les supposant exacts, réveille l’idée 
d’un genre appartenant au groupe des Hydnocérides, conjecture que 
rendent en outre probable la très-pelite taille (une demi-ligne) de l'es- 
pèce de Colombie (T. pusilla) décrite par M. De Castelnau, et son sys- 
tème de coloration. Elle est en effet noire en dessous, brunâtre en des- 
sus, avec deux grandes taches jaunes sur chaque élytre; ces organes, 
ainsi que le reste des téguments, sont fortement ponctués, 


DUPONTIELLA. 
Sri. Mon. d. Clérit. I], p. 468. 


Palpes labiaux pas plus grands que les maxillaires ; leur dernier ar- 
ticle ovale et déprimé, celui des maxillaires ovalaire et obtus au bout. 
— MandibuleS robustes, assez saillantes, légèrement arquées, aiguës au 
bout, tranchantes et denticulées au côté interne. — Labre fortement et 
triangulairement échancré, — Tête très-grande, saillante; front légère- 
ment concave; épistome rétréci et échancré en avant. — Yeux petits, 
déprimés, ovales, longitudinaux, avec leur bord antérieur échancré. — 
Antennes insérées au-devant des yeux, médiocres, de onze articles : 
1 épais, obconique, 2-8 de même forme, plus grêles, subégaux, sauf le 
3% qui est un peu plus long que les autres, 9-11 formant une massue 
léprimée, assez lâche et dentée en seie. — Prothorax en cône allongé, 
fortement rétréci en arrière. — Elytres plus larges que lui, parallèles, 
arrondies à leur extrémité. — Pattes médiocres; cuisses postérieures 
beaucoup plus courtes que l'abdomen; tarses filiformes, de cinq articles : 


(1) Ceci implique qu'il y a cinqarticles aux tarses, le dernier, dont il n'est 
pas fait mention, n'ayant jamais de lamelles. Or, M. De Castelnau, dans le ta- 
bleau synoptique qu’il donne (loc. cit. p. 34) des genres de la famille, place 
celui-ci dans son groupe des Corynétides caractérisé par des tarses composés de 
buatre articles seulement. 


494 CLÉRIDES, 


1-4 égaux, entiers, finement villeux en dessous et sans lamelles; cro- 
chets simples. 

M. Spinola n’a pas compris ce genre parmi les Clérides, et je ne vois 
pas plus que lui dans quelle famille il doit rentrer. En admettant qu'il 
y ait des Clérides privés de lamelles aux tarses et ayant ceux-ci filifor- 
mes, c’est encore dans celle-ci qu'il semble le moins mal placé. Toute : 
l'organisation de l’unique espèce (1) qui le compose, son facies et même 
son système de coloration, sont ceux d'un Cléride; sartête notamment 
et sa forme générale ressemblent à celles des Cyriprus et des Dexors. 

Cet insecte, originaire de Colombie, est de petite taille, d'un noir 
passant çà et là au rougeätre, avec quelques callosités et des bandes on- 
dulées sur les élytres, blanches. 


/ EMMEPUS. 
De Morse. Bullet. d. Mosc. 1845, I, p. 41. 


Dernier article des palpes labiaux très-grand, en fer de hache ; celui 
des maxillaires petit et sécuriforme. — Tête transversale. — Yeux sail- 
lants. — Antennes courtes, de onze articles ; les deux premiers plus 
grands que les suivants, les deux derniers fortement renflés, formant 
une massue arrondie. — Prothorax allongé, anguleux latéralement. — 
Elytres plus larges que le prothorax, beaucoup plus courtes que l’abdo- 
men, rétrécies en arrière et déhiscentes. — Ailes inférieures recouvrant 
l'abdomen. — Tarses pentamères; leurs quatre 4978 articles munis de la 
melles. 


Quoique cette formule générique soit incomplète, et que les tarses y 
soient indiqués comme composés de cinq articles, on ñe saurait mé- 
connaître dans ce genre une forme particulière du groupe des Hydno- 
cérides, remarquable surtout par la structure des élytres, qui n’est qu'une 
exagéralion de ce qui existe déjà en vestige chez plusieurs Hypnocera. 
M. De Motschoulsky n'a su à queile famille le rapporter. 

L'espèce (2) sur laquelle il l'a établi a été découverte par lui aux en- 


(1) D. ichneumonoides, Spin. loc. cit. p. 170, pl, 12, f. 4, — M. Spinola 
lui associe avec doute une seconde espèce de Colombie (D. fasciatella loc. vil. 
p. 172, pl. 8, f. 5), dont il n’a eu qu’un exemplaire mutilé à sa disposition. 
Ce savant entomologiste semble disposé (p. 172) à placer ces insectes parmi 
les Trogositaires. Ils ont en effet une certaine ressemblance de forme avec les 
TemNocmiLa américaines. Mais cette ressemblance ne prouve rien ; elle est encore 
plus prononcée chez les Cyziprus et les Denors. Pour démontrer son peu de 
valeur, il suffit de rappeler que les Trogositaires ont le 1er article des tarses 
très-réduit, et que leurs hanches antérieures et intermédiaires sont ovalaires 
et transversales, à 


(2) E. arundinis, Motsch, loc. cit. p. 42, pl. 3, f. 1, avec beaucoup de 
détails. 


ÉNOPLIIDES. ” 49b 


virons de Gourief, sur les bords de Ja mer Caspienne, où elle vit sur les 
roseaux. Sa taille est assez grande (3 !/, lign.) pour une Hydnocéride, 
et elle est noirâtre, avec les bords des élytres, les pattes, les antennes et 
les parties de la bouche, jaunes. 


RHADALUS. 
J. L, Le Conte, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 212. 


Palpes maxillaires allongés, leur dernier article fortement dilaté; les 
labiaux courts, à peine dilatés. — Labre arrondi en avant. — Yeux 
grands, convexes, à peine échancrés. — Anterines allongées, dentées 
enscie. — Prothorax du double plus large que long, fortement arrondi 
et légèrement rebordé sur les côtés. — Elytres pas plus larges que le 
prothorax.— Tarses grêles,; leurs quatre Îers articles subégaux, munis 
de courtes lamelles, le dernier plus long; crochets aigus, appendiculés. 
— Corps mou, pubescent. , 


D'après ces caractères, ce genre doit probablement rentrer dans le 
groupe des Tillides. El ne comprend qu’une espèce ({estaceus) de taille 
médiocre, découverte én Californie sur les bords du Rio Colorado, par 
M. J. L. Le Conte, et qui est en entier de couleur testacée. 


ACREPIS. 
J. L. Le ConTE, Ann. of the Lyc. of New-York, V, p. 213. 


Dernier article des palpes ovalaire; les labiaux très-courts. — Labre 
petit, à peine distinct. — Yeux saillants, à peine échancrés en avant. — 
Antennes courtes, de dix articles : 7-10 plus grands que les autres, là- 
chement unis, à peine comprimés. — Prothorax subglobuleux, rétréci, 
tronqué et rebordé en arrière. — Elytres pas plus larges que le protho- 
rax, parallèles, cylindriques. — Tarses de quatre articles, filiformes, 
saus lamelles; crochets simples. 

La forme des tarses donne lieu aux mêmes objections que pour les 
DuronneLca, à l'introduction de ce genre parmi les Clérides. I! ne se 
compose également que d’une espèce (A. maculata) de Californie, de 
grandeur moyenne, et d’un noir brunâtre brillant, avec trois Laches blan- 
ches sur chaque élytre, l’une humérale, la seconde médiane, la dernière 
en forme de lunule et voisine de l'extrémité. 


PRIONOPHORUS. 
BLancu. Voy. au Pôle Sud; Entom. p. 64. 


Palpes courts, leur dernier article conique et pointu. — Mandibales 
courtes, trancharifès, terminées en pointe aiguë. — Tête courte, très- 


LL Céioi USE TU 


496 CLÈRIDES. 


enfoncée dans le prothorax. — Antennes plus longues que la tête et le 
prothorax réunis, à articles 4 assez court et épais, 2 très-petit, 3 aussi 
long que 1, les autres élargis et en dents de scie assez fortes. — Pro- 
thorax aussi large que long, arrondi sur les côtés. — Elytres allongées, 
parallèles, arrondies au bout. — Pattes courtes; cuisses peu renflécs: 
tarses larges. — Corps long, cylindrique, 


Selon M. Blanchard, ce genre est voisin des Tenerus; mais il faudrait 
connaître la stracture du prothorax et des tarses pour savoir si celte as- 
sertion est exacte, L'espèce (1) sur laquelle il a été fondé est originaire 
de la Nouvelle-Guinée, assez petite, d’un rouge fauve, avec les antennes, 
le sommet des mandibules et les élytres, noirs. 


(1) C. bicoltr, Blanch. loc. ot. ; Col. pl. 5, f. 16. 


‘* + Re. LA 


FAMILLE XLII. 


Fe à 
LYMÉXYLONES. 


Menton et languette petits ; le premier corné, la seconde coriace, en- 
tière. — Deux lobes aux mâchoires petits, lamelliformes et ciliés. — 
Palpes robustes; les maxillaires très-développés, pendants et flabellés 
chez les mâles. — Tête découverte, suborbiculaire, rétrécie en arrière. 
— Antennes de onze articles, insérées au bord antérieur et un peu en 
dessous des yeux.— Hanches antérieures et intermédiaires très-Jongues, 
cylindriques, cekes-ci contiguës et couchées; les trochantins de celles-là 
distincts ; les postérieures transversalement obliques, épaisses, prolon- 
gées au côté interne en une forte saillie conique; jambes sans éperons 
terminaux ; tarses pentamères, longs et très-grêles.— Abdomen de cinq 
à sept segments en dessous, tous libres. —Métasternum très-long, coupé 
obliquement de chaque côté en arrière. 


Petite famille tenant encore d'assez près aux Malacodermes par la 
forme des hanches des trois paires de pattes, la présence des trochan- 
ins antérieurs, le nombre variable des segments abdominaux et le peu 
de solidité du dermatosquelette, aux Clérides, par la forme cylindrique 
du corps, mais ne se laissent associer naturellement-ni aux uns ni aux 
autres, non plus qu'aux Pliniores qui suivent. 

Les trois genres qui la composent ont la plus intime analogie, au point 
que leurs organes buccaux et leurs pattes ne peuvent plus servir à les 
différencier entre eux. 

Leurs espèces sont toutes très-allongées et plus ou moins eylindri- 
ques. Leur tête, entièrement dégagée du prothorax, est assez fortement, 
mais non brusquement rétrécie en arrière. Les yeux l'envahissent par- 
fois (Arracrocenus) en dessus, au point de ne laisser de libre que cette 
espèce de col. 

Les organes buccaux sont essentiellement construits sur le même 
Plan, Le menton est carré; la languette tronquée (HyLorcerus) ou acu- 
minée (LymexyLon) en avant. Les palpes labiaux sont insérés au-devant 
d'elle sur le menton, courts et composés de trois articles, dont le der- 
Mer, obconique ou un peu déprimé, est plus grand que les autres dans 


Coléoptères. Tome IV. 32 


498 LYMÉXYLONES. 


les deux sexes. Les mâchoires sont également courtes, et les deux petits 
lobes qui les terminent paraissent bi-articulés chez les mâles. Les pal- 
pes maxillaires se composentde quatre arlicles (1), tous simples chez les 
femelles, affectant chez les males, outre des dimensions beaucoup plus 
fortes, les formes les plus singulières et variables selon les espèces. Ils 
portent, en effet, une toufle d’appendices branchus très-compliqués et 
qui sont une dépendance du 3° article, lequel est plus développé que les 
5 (2). Les mandibules sont courtes, larges, arquées, simples ou 
éc on au bout ; le labre est très-petit. Tous ces organes ne varient 
pas assez pour figurer dans les caractères des genres. 

Le prothorax est plus ou moins cylindrique, et une arête distincte, 
mais peu saillante, sépare de chaque côté son pronotum de ses para- 
pleures. Les élytres ne sont, chez les ATRACTOCERUS, que de simples 
écailles cachant à peine les deux derniers segments thoraciques ; chez 
les autres espèces, elles recouvrent entièrement l'abdomen, maïs en 
l'embrassant faiblement sur les côtés. Dans le premier cas, les ailes 
inférieures, comme celles des Orthoptères, se plissent simplement en 
éventail au repos: dans le second, elles ne présentent qu'un seul repli 
près de leur extrémité. 

Les hanches des quatre premières paires de pattes sont remarquables 
par leur grosseur et leur longueur. Les antérieures sont tantôt forte- 
ment séparées (ArAcrocenus), {aritôt contiguës (LymexyLon), avec les 
passages intermédiaires. Les tarses ne présentent aucune différence es- 
éentielle dans toutes les espèces ; leur 4er article est très-allongé, les {rois 
suivants décroissent peu à peu, le 5° s’allonge de nouveau, et ses cro- 
chets, sauf chez quelques Arracrocenus, sont très-pelits et simples. 

La variabilité du nombre des segments abdominaux me parait être 
générique. Les parapleures métathoraciques sont faites comme chez 
les Malacodermes, c'est-à-dire larges, avec les épisternums rétrécis d'a- 
vant en arrière et flanqués en dehors par les épimères qui sont égale- 
ment triangulaires-et remontent fort loin en avant. Le mésosternum est 
assez long, déclive en avant et caché par les hanches intermédiaires. 
Le prosternum est large et en partie membraneux chez les ArRAGTO- 
cenus; celui des Hycorcerus et des LymexyLon est étroit et corné; 
mais jamais il ne se prolonge postérieurement en une saillie. 

Les Lyméxylones sont peu nombreux, mais leur distribution géogra- 


(1) 3. Sturm (Deutschl. Ins. XI, p. 65, pl. 235 £. m) décrit et figure ceux de 
l'Hylœcetus dermestoides comme n’ayant que trois articles, et cette assertion 
a été reproduite, peut-être d’après lui, par M. Ratzeburg (Die Forstins. I, p.39). 
J'en trouve quatre dont le premier très-court, comme chez les LYMEXYLON: 

(2) 11 est fort difficile de s'assurer du point d@ départ et de la forme de ces 
appendices sur des exemplaires desséchés. Les»seules figures qui en donnent 
une idée nette sont celles que M. Westwood (An Introd. to the mod. class: of 
Ins. 1) a publiées des palpes du Lymeæylon navale (p. 269, £. 30, no 17) ct de 
l'Atractocerus brasiliensis (p.276, £. 31, n° 2). 


Te DS ENT 


LYMÉXYLONES. 499 


phique est {rès-étendue, Deux de leurs genres (MyLorcerus, Lymexy- 
LoN) semblent jusqu'ici propres aux régions froides et tempérées du 
globe, tandis que les espèces du troisième (ArrAcrocerus) sont dissé- 
minées dans la plupart des parties chaudes des deux continents. Sauf 
quelques-uns du Brésil, qui vivent dans les bolels, ainsi que je l'ai fait 
connaitre (1), ces insectes sont essentiellement ligniperdes et deviennent 
très-nuisibles quand ils multiplient beaucoup, ce qui, du reste, n'a lieu 
que pour un seul d’entre eux, le Lymexylon navale (), qui doit son 
nom aux ravages qu'il fait parfois dans les bois destinés aux construc- 
lions maritimes. 

L'érection de ces insectes en une famille distincte est justifiée par 
leurs larves quisont une physionomie et des caractères qui leur sont 
propres. On en connaît depuis assez longlemps deux, celles de l'Hy- 
lœcelus dermestoides (5) et du Lymexylon navale (4), sans en avoir en- 
core une description minutieuse, surtout pour ce qui concerne leurs or- 
ganes buccaux, leurs antennes et leurs pattes. 

La première est allongée, cylindrique, recourbée en arrière el revé- 
tue d'une peau mince, mais rendue âpre sur le prothorax par de nom- 
breuses peliles épines qui existent également sur les sept à huit pre- 
miers segments abdominaux, où elles deviennent plus rares et forment 
des rangées transversales. Sa tête est pelite, cornée, subglobuleuse et 
rétractile dans le premier segment thoracique, qui est (rès-renflé en 
dessus et la recouvre en guise de capuchon. Selon M. Ratzeburg, ses 
organes buccaux sont lrès-voisins de ceux des larves d'Anosum. Le 
labre est plus corné el plus anguleux que chez ces dernières; les mâ- 
choires n’ont qu'un seul lobe qui est corné et portent un petit palpe 
qui ne dépasse pas ce dernier; les palpes labiaux ne se composent que 
de deux articles. Les stemmates sont absents. Les segments thoraciques 
portent {rois paires de paltes et sont transversaux ainsi que ceux de l'ab- 
domen. Le dernier de ceux-ci se prolonge supérieurement en une très- 


(1) Ann. d. Sc. nat. KX, p. 251. Ces espèces sont inédites et doivent former 
un genre nouveau, comme on le verra plus loin. 

(2) Pour les dégâts causés par cette espèce, voyez Ratzeburg, Die Forstins. 
lp. 42. 

(3) "Sühellenberg est le premier qui ait représenté la larve et la pymphe 
(Entom. Beytr. pl. 1, £. 6-10), mais sans les décrire; la figure qu’il a donnée de 
là première à été reproduite par M. Westwood, ar Introd.'ete., I, p. 269, f. 30, 
00 23, — J, Sturm à figuré également l’une et l’autre sans les décrire assez 
longuement (Deutschl. Ins. XL, p. 67, pl. 235, f. N-n0). — La description qu’en 
donne M. Ratzeburg (Die Forstins. I, p. 40, pl. 2, f. 26 BG) n’est guère plus 
détaillée. — M. Harris (ns. of Massachuss, éd. 2, p. 50) a dit quelques mots 
Seulement des larves de l’'Hyl. americanus et du Lym. sericeumn. 

(4) 3. Sturm. loc. cit. p. 71. — Ratzeburg, loc. cit. p. 41, pl. 2, f. 23 58; 
Copiée dans Westwood, an.Introd. etc. > I, £. 30, no 19, — Westwood, Garden. 
Cbron. 1850, p. 671. 


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sh dite th. à 


Le. 


500 LYMÉXYLONES. 


longue saillie conique, terminée par deux petits crochets cornés et pré- 
sentant sur ses côtés des aspérités de même nature. Sous lui se trouve 
un prolongement anal. La première paire des stigmates est placée infé- 
rieurement sur la limite du prothorax et du mésothorax ; les huit autres 
sur les flanos des huit premiers segments abdominaux. 

La larve du Lymexylon navale est encore plus grêle et plus allon- 
gée que la précédente, et sa peau est plus lisse. Ses segments thoraci- 
ques et abdominaux sont plus larges que longs, et le dernier de ceux-ci 
se renfle en une sorte d'ampoule arrondie en arrière. La première 
paire de ses stigmales est située à la partie postérieure du prothorax. 

Ces larves attaquent les arbres abattus ou encore debout, mais plus 
ou moins malades, et y creusent des galeries horizontales, souvent pro 
fondes de plusieurs pouces, dont elles élargissent l'entrée au moment de 
se changer en nymphe, afin d'assurer une sortie facile à l'insecte par- 
fait. Elles paraissent se nourrir exclusivement du bois qu'elles rongent. 
Les nymphes sont allongées et sveltes comme les insectes parfaits. 

Latreille, dans ses premiers travaux (1), avait placé simplement ces 
insectes dans la famille des Malacodermes. Plus tard, lorsqu'il divisa 
celle-ci en plusieurs tribus, les Lyméxylones formèrent, sous le nom 
de Lime-Bois ou Xylotrogues, une de ces dernières que Latreille plaça 
d'abord entre les Clérides et les Pliniores (2), puis à la suite de ces der- 
niers (3). La plupart des auteurs récents en font une famille distincte, 
sans être d'accord sur la place qu'ils assignent à celle-ci (4). 

Outre l’analogie, indiquée plus haut, que ces insectes ont avec les 
Malacodermes, ils en présentent une autre, signalée par M.Westwood (#) 
et qui me parait également très-réelle ; c’est celle qu'il ont avec les Mé- 
landryades. On retrouve en effet chez ceux-ci des habitudes semblables 
et quelques genres (MecaxpnyA, Sernopaceus, etc.) dont les palpes 
maxillaires sont dentés en scie. 


1. Abdomen de six ou sept segments. 
Elytres très-courtes, squammiformes : Atractocerus. 
— recouvrant l'abdomen : Hylæcetus. 
II. Abdomen de cinq segments : Lymeæylon. 


(1) Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. IX, p. 132 et Gener. Crust. F4 1, 
p. 266. ] 

(2) Règne anim. éd. 1, p. 251, et Fam. natur. p. 354. 

(3) Règne anim. éd. 2, IV, p. 485. , 

(4) Brichson ne la séparait pas des Ptiniores; voyez Agass. Nomencl. Zool.; 
Colcopt. p. 95.— M. L. Redtenbacher, qui en fait une famille à part (Faun. 
Austr.; Die Kæfer, p. 36), place celle-ci entre sa famille des Anobii et celle 
des Bostrychi (Scolytides). — Antérieurement, M. Westwood (An Introd, etc., 
II, Gener. Synops. p. 29) avait mis ces insectes entre les Ptiniores et ses Bostri- 
chides (Arare, Bostricnus, etc.). 

(5) An Introd, ete., 1, p. 274. 


LYMÉXYLONES. 501 


ATRACTOCERUS. 
Pauiss.-Brauv. Magaz. eñcycl. 1802 (1). 


Mandibules robustes, pubescentes, sauf à leur pointe, échancrées à 
leur extrémité, parfois tubereuleuses au côté externe. — Yeux très- 
gros, fortement granulés, échancrés en avant, envahissant la tête en 
dessus, sauf sur le vertex, largement séparés en dessous. — Antennes 
insérées sous une saillie lamelliforme, courtes, robustes, fusiformes, 
parfois légèrement dentées; leur dernier article surmonté d'un appen- 
dice grêle, conique et très-aigu. — Prothorax transversal, subcylindri- 
que, avec ses angles émoussés, tronqué en avant et à sa base; celle-ci 
précédée d'une carène flexueuse. — Elytres très-courtes, squammifor- 
mes, variables. — Ailes inférieures plus courtes que l'abdomen, plissées 
en éventail au repos, tronquées obliquement de dedans en dehors à leur 
extrémité; celle-ci aiguë. — Hanches antérieures fortement séparées.— 
Abdomen déprimé, de six segments; le dernier plus grand que les au- 
tres, caréné sur la ligne médiane, arrondi et bisinué au bout. — Pro- 
sternum plus ou moins membraneux. 


Ces insectes ont plutôt le facies de certains Névroptères (2) que des 
Coléoptères. Ils sont beaucoup plus grands que les Hyrorcerus et les 
LymexYLow, quoique très-sujets à varier sous ce rapport, surtout les 
mâles. Leur distribution géographique est presque aussi remarquable 
que leur forme. Leurs espèces, dont il y a une huitaine dans les collec- 
tions, sont disséminées, pour ainsi dire une à une, dans la plupart des 
régions chaudes de l'ancien et du nouveau continent, Toutes sont d'un 


noir brunâtre ou d’un jaune testacé à peu près uniforme, On ne sait rien 


de précis sur leurs mœurs, J'ai pris autrefois, au Brésil, quelques exem- 
plaires de l'espèce commune de ce pays (4. brasiliensis), volligeant le 
soir dans l'intérieur des maisons, où la lumière les avait allirés (5). 

Outre la forme de leurs palpes maxillaires, les mâles diffèrent des fe- 
melles par la présence d'un septième segment abdominal plus ou moins 
pelil. On a déjà décrit sept espèces du genre (4). 


(1) Syn. Macnocaster, Thunb. Gœtting. Gel. Anzcig. 1805, XXIX, p. 281; 
Magaz. encycl. 1805, V, p. 166; et Illig. Magaz. V, p. 247. — Necypauis, Can- 
THaniS Linné. — LymexyLon Fab. 

(2) Notamment des genres Conypaus, Cuauriones, etc. Leurs ailes inférieu- 
res ressemblent aussi d’une [manière frappante, sous le rapport de la forme, à 
celles du Gryllotalpa vulgaris. 

(3) Voy. Ann. d. Se, nat. XX, p. 251. . 

(4) 4. necydaloides, Latr. Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. IX, p. 137 (Necyd. 
brevicurnis Linné ; Lym. abbreviatum Fab.; Macrog. id. Thunb.); de la côte 
de Guinée; type du genre. — brasiliensis, Lepellet. de St.-Farg. et À. Serv. 
Encyel. méth, Ins. X, p. 309 (4. diprerum, Perty, Del. anim, Art. Brasil. 


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502 LYMÉXYLONES. 


HYLOECETUS. 
Latr. Gener. Orust. et.Ins. 1, p. 266 (1). 


Mandibules médiocrement robustes, pubescentes à leur base, aiguës 
au bout, à peine dentées au côté interne. — Tête penchée, suborbicus 
laire, rétrécie en arrière. — Yeux médiocres, latéraux, arrondis, fine- 
ment granulés; un ocelle au milieu du front (2). — Antennes courtes, 
robustes, déprimées, fusiformes, à articles 2 court, obconique, 3-10 den: 
tés, serrés, 11 ovalaire, acuminé, — Prothorax transversal, subcylindri- 
que, tronqué en avant et à sa base, — Elytres recouvrant l'abdomen, 
parallèles, acuminées à leur.extrémité, finement pubescentes.—Hanches 
antérieures distantes. — Abdomen de six segments, le dernier petit, 
ogival, — Prosternum corné. 


Le type du genre (5) est un insecte commun dans le nord de l’Eu- 
rope, un peu moins dans l'Europe centrale et qui attaque diverses espè- 
ces d'arbres, notamment le chêne, le bouleau et le pin, sans être pré- 
cisément très-nuisible. Le mâle, plus rare que la femelle et beaucoup 
plus petit, est à l’état normal d'un brun noirâtre, avec les pattes et les 
élytres d’un rouge fauve ; celles-ci ont leur extrémité noire sur une fai- 


p- 25, pl. 5, f. 16; dipterorum, Casteln. Hist. nat. d, Col. I, p. 290); Brésil. 
— madagascariensis, de Madagascar; emarginatus, de Java; Latreillei (d'a- 
près un exemplaire renfermé dans de la gomme animé); Casteln. in Silberm. 
Revue entom. IV, p, 59. — africanus, Bohem. Ins. Caffrar. L, p. 519; Natal, 
— frontalis, Klug, Monatsber. d, Berlin. Acad. 1855, p. 648; Mozambique: 
Nora. Un lapsus calami s’est glissé plus haut dans les généralités de la fa 
” mille des Staphyliniens, Tome I, p. 17, note; au lieu de Hyrogcerus, lisez: 
ATRACTOCERUS. 


(1) Syn. LwmexyLon Fab., Oliv, Gyllenh., etc. — Canrmants, Mecog Linné. 
— Honia Fab, — Dincæa Panzer, — Erarenowes, Sch@ff, Element. Entom. 
Tab. 139. — Lyrra Herbst. 


(2) M. Harris (Ins. of Massachuss. p. 51) est le seul auteur qui ait parlé de 
cet organe découvert par lui chez l’H. americanus. J. Sturm l'avait déjà figuré 
chez le mâle de l'espèce européenne (Deutschl, Ins. pl, 235, f, CG), mais sans 
en rien dire dans son texte. Erichson (Archiv, 1844, IL, p,, 182), en rendant 
compte de l'espèce publiée par M. Harris et qu’il ne connalssait pas en nature; 
a émis l'opinion que ce caractère paraissait l’exelure du genre HyLoscetus, en 
quoi il s’est trompé, commeon le voit. Reste néanmoins la question de savoir, 
si cet ocelle en est réellement un; il me paraît en avoir tout-à-fait l'apparence, 


(3) H_ dermestoides Linné, Fab., Oliv. Latr., Gyllenh,, etc. (o? Lym. pro- 
boscideum Fab., Panz. Schellenb. ., ote.; Var. @' Lym. morio Fab.; marci 
Linné, Oliv.; barbatum, Pauz., Schellenb.). Il y en a de nombreuses figures; 
les méilleures sont celles que J. Sturm a données des deux sexes, loc, cit. pl, 295, 
avec beaucoup de détails. 


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LYMÉXYLONES. 503 


ble étendue ; la femelle est d'un rouge fauve, avec la poitrine, la base 
de l'abdomen et le sommet des élytres, noirs. 

Le genre comprend en oûtre trois autres espèces de l'Amérique du 
Nord et de Java (1); mais la formule qui précède en exclut quelques 
espèces inédites du Brésil (2) qu'on y comprend, à tort, dans les col- 
lections. 


LYMEXYLON. 
Fas. Syst. Entom. p. 204 (3). 


Méêmes caractères que les Hycogcervs, sauf les différences sui 
yantes : 


Yeux gros et saillants, surtout chez les mâles, étroitement échancrés 
en ayant, assez fortement séparés sur le front, surtout chez les femelles. 
— Point d'ocelle frontal. — Antennes grêles, plus longues que le pro- 
thorax, filiformes, à articles 2-3 courts, 4.10 obconiques, 11 acuminé au 
bout, — Prothorax allongé, un peu rétréci en avant et arrondi sur son 
bord antérieur. — Elytres molles, un peu plus courtes que l'abdomen. 
— Hanches antérieures contiguës. — Abdomen composé en dessous de 
cinq segments. — Prosternum corné. 


Ce genre a également pour type un insecte (4) de l'Europe boréale 
et moyenne, mais beaucoup plus commun que l’Hylæcetus dermestoi- 
des, et qui cause parfois dans les forêts ou les chantiers des dommages 


(1) Esp. de l’'Amér. du Nord : H. lugubris, Say; Boston Journ, of nat. Hist. 
I, p. 166. — americanus, Harris, Ins. of Massach. p. 51. — Esp. de Java: 
H. javanicus, Chevrol. in Guérin-Ménev. Icon. d. Règn. anim.; Ins. texte, 
p. 57, pl. 16, £. 9. 

(2) J'entends parler des Hyl. brasiliensis et cylindricus de Dejean (Cat. éd. 3, 
p. 128). Tous deux ayant les yeux énormes et fortement granulés des Arnac- 
TOCERUS (ils sont contigus sur le front chez les mâles, un peu séparés chez 
les femelles), réunis au prothorax allongé des LyMExYLON, ne sauraient rester 
parmi les Hycogcerus. Ils forment manifestement un genre intermédiaire en- 
tre ces derniers et les ATRACTOCERUS. 

(3) Syn. Cazozymus, Thunb. Charact. Gener. Ins. ed. Meyer, p. 26. — Can- 
THARIS Linné, — Prenopnorus Herbst. 

(4) L. navale Linné, Fab., Oliv. etc. (Var. @' L. flavipes Fab.). Parmi les 
nombreuses figures qu’on a de cet insecte, les meilleures sont celles de Sturm, 
Deutsch]. Ins. XI, pl. 234 d'9, avec des détails, et de M. Curtis, Brit. Entom. 
pl. 382. 

Il y a dans le nord de l’Europe une autre espèce (Lym. flabellicorne, 
Schneid, N. Magaz. d. Entom. p. 109, note; Panzer, Faun. Ins. Germ. XUI, 
10; Udmann, Ins. Spec. nov. Tab. I, f. 4) qui, si on la laisse dans le genre, 
obligera d’en modifier les caractères pour ce qui regardé les antennes, ces or- 
£anes étant chez elle fortement flabellés et munis à leur base interne d’un 
appendice foliacég 


504 LYMÉXYLONES. 


sérieux. Bien qu'il attaque divers arbres, il donne en général la préfé- 
rence au chêne. Sa taille est plus petite que celle de l’H. dermestoides, 
et les deux sexes varient comme chez ce dernier, sous le rapport des cou- 
leurs. Le mâle est brunâtre, avec la base des élytres, l'abdomen et les 
pattes jaunes ; la femelle, de cette dernière nuance, avec la tête, le bord 
extérieur et le sommet des élytres, brunâtres. 

* Deux espèces exotiques du genre ont été décrites : l’une de l'Améri- 
que du Nord, l’autre de l'Australie (1). 


(1) L. sericeum, Harris, Ins. of Massachus. p. 52 ; de l'Amérique du Nord. = 
australe, Erichs. Archiv, 1842, I, p. 147; Tasmanie. 


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FAMILLE XL, 


CUPÉSIDES. 


Cette famille ne comprend que le genre Curxs de Fabricius, l'un des 
plus ambigus qui existent parmi les Coléoptères. Au premier coup- 
d'œil, ses espèces paraissent voisines des Cucusus et genres voisins, dont 
elles ont la forme très-déprimée et surtout la tête. Mais leur bouche 
autrement faite, la forme et le mode d'insertion de leurs antennes, la 
structure de leurs pattes, leurs téguments fortement écailleux (capilata 


excepté), montrent qu’il y a là une simple analogie, et non une affinité 
réelle. 


Une fois les Cucujides mis de côté, on ne sait plus guère à quoi com- 
parer ces insectes (1), Néanmoins, en procédant par voie d'exclusion, 
on arrive à ce résullat que c'est encore avec les Prius, qui figurent en 
tête de la famille suivante, qu'ils ont le plus de rapport. 

On retrouve en effet dans les deux genres,des antennes très-sembla- 
bles sous le rapport de la forme et de l'insertion, une tête tuberculée, 
des jambes sans éperons terminaux, des tarses très-distinctement pen- 
lamères et construits sur le même plan, enfin une vestiture des tégu- 
ments analogue. J'ajouterai que, bien qu'on ne sache rien de précis 
sur les habitudes des Covss, il paraît, d'après une note de Say (2) sur 
l'une de leurs espèces (cènerea) qu'il dit être commune dans les vicilleg 
maisons construites en bois, que ce sont, comme la plupart des Pti- 
niores, des insectes ligniperdes. 

Toutefois, ces analogies sont contrebalancées par des différences no- 
tables, et il faudra, pour assigner une place définitive à ces insectes, que 
leurs premiers états soient connus. En attendant, le meilleur parti à 
prendre me paraît être d’en faire une famille distincte, 


(1) Les rapports que Latreille avait cru leur trouver avec les Ruvsopes qu'il 
à placés à côté d’eux dans ses derniers ouvrages, .ne supportent pas le plus l6- 
8er examen. Il n’y a rien de commun entre les deux genres. 

(2) Boston Journ. of nat, Hist, [, p. 168. 


506 CUPÉSIDES. 


Cette famille occupe ici la même place que Latreille avait assignée au 
genre Cures, qu'il avait classé, dans ses derniers ouvrages, immédiate- 
ment à côté des Lyméxylones (1). 


CUPES. 
Fas. Syst. El. IL, p. 66 (2). 


Organes buccaux (3) logès dans une profonde échancrure quadran- 
gulaire du sous-menton. — Menton rentrant, subtransversal, triangu- 
laire et tronqué au bout; languette très-petite, divisée en deux lobes 
grêles et pénicillés. — Deux lobes aux mâchoires, l’externe corné, en 
crochet, l’interne petit, coriace, pénicillé. — Palpes labiaux de trois ar- 
ticles : { très-petit, 2 allongé, 3 subovalaire; les maxillaires de quatre 
articles : {-2très-courts, 3 allongé, 4 aussi long, légèrement triangulaire. 
— Mandibules courtes, robustes, arquées et simples au bout, parfois 
(Latreillei) munies d'une grosse saillie à leur base en dehors (4). — 
Labre transversal, très-court, tronqué et cilié en avant. — Tête petite, 
trigone, brusquement rétrécie postérieurement en un col très-court, 
sillonnée, divisée supérieurement en plusieurs gros tubercules. —Yeux 
latéraux, médiocres, arrondis, assez saillants. — Antennes insérées à la 
partie antérieure du front, un peu distantes, assez longues et robustes, 
de onze articles : 1 très-robuste, de forme variable, 2 court, obconique, 
3-10 allongés, subégaux, cylindriques (capitata) ou (Batreëllei) \égère- 
ment en scie, 14 plus long. — Prothorax transversal où non, caréné 
sur la ligne médiane, brusquement rétréci en avant, variable pour le 
surplus.— Ecussontrès-petit, ponctiforme, saillant,— Elytres allongées, 
subparallèles ou élargies en arrière, plus larges que le prothorax, dé- 


(1): Cest à partir de la 1re édition du Règne animal (I, p. 251) que La- 
treille a adopté ce parti. Dans le Gener. Crust. et Ins. (E, p. 254), ces insectes 
figurent entre les Exopes et les Duus, et antérieurement dans lHist, nats de 
Crust. et.d. Ins. (IX, p. 84) entre les Howmausus et les, Lycus. Les auteurs qui 
se sont occupés du genre ont adopté en général la dernière opinion de Las 
treille. Seul, Erichson en est revenu à ce qu’il avait fait en premier lieu, en le 
mettant, mais avee doute, parmi les Mélyr dés, place qui ne lui appartient cer- 
tainement pas. 

(2) Syn. Hispa, Fab. Suppl. Entom. Syst, p. 117; olim. 

(3) Fabricius les a exposés d’après une communication assez détaillée que 
lui avait faite Latréïlle sur ceux de la C: capitata. Je n'ai pas pu disséquer cette 
espèce et je les donne d'affrès le Latreillei du Chili. Ni l’un ni l’autre de ces 
deux auteurs n’a parlé des mâchoires. 

(4) Latreille les indique comme divisées en deux lobes chez la capifata où, 
autant'que je puis le voir säns dissection, ellesme paraissent simples. Solier 
dit que celles de la Zatreillei sont dentées au côté interne ; Je ne vois aucune 
trace de ces dents. : : 


CUP ÉSIDES. 507 


primées, très-planes, avec leurs côtés verticaux. — Pattes assez courtes, 
contractiles; hanches antérieures globuleuses, un peu distantes ; les in- 
termédiaires contiguës; carrées, déprimées ; les postérieures contiguës, 
transversales, étroites, dilatées triangulairement à leur sommet interne, 
couvrant les cuisses au repos; celles-ci comprimées ; jambes subarron- 
dies, un peu flexueuses, sans éperons terminaux ; tarses médiocres, 
spongieux en dessous, de cinq articles : 4 allongé, 2-4 décroissant gra- 
duellement, celui-ci subbilobé, 5 grêle, médiocre; crochets petits. — Ab- 
domen de cinq articles ; le dernier plus grand que les autres, oblongo- 
ovale. —Prosternum muni d’une saillie postérieure assez étroite, repo- 
sant sur le mésosternum; celui-ci plan, presque carré. Parapleures 
métathoraciques étroites, sans épimères distinctes. — Corps allongé, dé- 
primé, très-plat en dessous, villeux ou revêtu d'un.enduit squammiforme. 


Ces insectes remarquables sont très-homogènes sous Le rapport de la 
grandeur, de la sculpture de leurs téguments et même de leur système 
de coloration. Tous sont un peu au-dessus de la taille moyenne, ont leurs 
élytres munies de côtes plus ou moins nombreuses, dont les intervalles 
sont ponclués ou comme gaufrés, et, sauf une espèce (capitata) qui est 
noire, avec la tête rougcâtre, sont revêtus d'écailles d'un blanc jaunätre, 
tellement serrées qu’elles imitent une sorte d’enduit, avec des taches 
brunâtres plus ou moins distinctes sur les élytres. 

Les espèces décrites s'élèvent en ce moment à six, dont quatre sont 
propres à l'Amérique du Nord, une au Chili, la dernière aux îles Phi- 
lippines (1). Mais il est à craindre qu'il n'y ait quelques doubles emplois 
parmi celles du premier de ces pays. 


(1) Esp. de l’Amér. du Nord : ©. capituta, Fab. loc. cit.; figuré, mais 
médiocrement, par Latreille, Gener. Crust. et Ins. I, pl. 8, f. 2; et Coquebert, 
Iustr. Ins. IL, pl. 30, f. 1. — concolor, Westw. Zool. Journ. V, p. 440, — 
cinerea, Say, Boston Journ. of nat. Hist. I, p. 167; M. De Castelnau (Hist. nat. 
d. Col. I, p. 292) a décrit sous le mème nom, et sans citer Say, une espèce qui 
parait être la même que celle-ci. — frilineata, Melsheim. Proceed. of the 
Acad. of Philad, Il, p. 310, — Esp. du Chili : C: Latreilei, Solier in Gay, 
Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 466, Col. pl. 11, f. 9 a-h. — Esp. des Philippines : 
C. mucida, Chevrol.in Guérin-Ménev. Icon, d. Règne anim; Ins. p. 58. 


FAMILLE XLIV. 


PTINIORES. 


Menton corné; languette membraneuse ou coriace, sans paraglosses. 
— Deux lobes aux mâchoires lamelliformes et ciliés. — Tête recouverte 
par le prothorax, souvent rétractile dans son intérieur, invisible d'en 
haut. — Antennes de onze à neuf articles, de forme variable. — 
Hanches antérieures et intermédiaires cylindriques ou subovalaires, 
peu saillantes, subcontiguës ou contiguës, sans trochantins distincts; 
les postérieures transversales, non ou à peine dilatées à leur extré- 
milé interne; trochanters situés dans l'axe des cuisses; éperons ter- 
minaux des jambes à peine distincts ou nuls; tarses pentamères; leurs 
deux 1ers articles subégaux. — Abdomen composé en dessous de cinq 
segments; le premier pas plus long que les autres. 


Je conserve celle famille, telle que l'a établie Latreille (1), en lui 
donnant comme lui pour types les anciens genres Prius et Anomium. 
Les auteurs récents me paraissent l'avoir altérée en y faisant entrer les 
Bostrichides et les Cissides, sans être, du reste, d'accord entre eux sur 
sa composition (2). 

Restreint aux deux genres en question et à leurs analogues, ce groupe 


(1) A partir de l'Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. IX, p. 158, dans laquelle il 
a établi la famille, Latreille n’a jamais varié à cet égard; jamais non plus il n’ÿ 
a introduit aucun élément étranger. 

(2) Voyez notamment L. Redtenbacher, Faun. Austr. Die Kæfer, p. 340; et 
Erichson in Agassiz, Nomenclat. Zool., passim. Le premier établit deux fa- 
milles, celle des Pfini corresffondant à la tribu des Ptinides et celle des Anobit 
dans laquelle il fait entrer les Anoprum, les Bosrnicnus et les Cis. Erichson, 
au contraire, fait des Cis une famille à part et comprend parmi les Ptiniores 
les Prius, les Anomiux et les Bosrricuus. Ces deux savants entomologistes n8 
sont pas moins en désaccord au sujet des Lyméxylones qu'Erichson réunit aux 
Ptiniores, tandis que M. L. Redtenbacher en fait une famille distincte, en quoi 
1 me paraît avoir complètement raison. 


. 


PTINIORES. 509 


se compose de petits insectes affectant des formes variables, quoique le 
plus souvent cylindriques, à téguments solides, en général pubescents, 
et ayant cela de commun que leur tête, qui est ovalaire et sans épis- 
tome distinct, est plus ou moins rétraclile et peut souvent rentrer dans 
l'intérieur du prothorax, qui lui forme alors comme une sorte de ca- 
puchon. 

Les organes buccaux sont peu développés et construits sur le même 
plan. La languette dépasse plus ou moins le menton et est souvent 
échancréeou bilobée. Les palpes labiaux sont insérés au-devant d'elle, 
courts et composés de trois articles ; les maxillaires en comptent quatre; 
ilest rare que le dernier de tous sait sécuriforme. Des deux lobes des 
mâchoires, l'interne est le plus petit et souvent réduit presque à rien. 
Les mandibules sont courtes, robustes, et le plus souvent bidentées à 
leur extrémité. Le labre, à une seule exception près (Dysgs), est tou- 
jours distinct. 

Les antennes sont insérées de deux manières différentes : sur le 
front chez les Ptinides, immédiatement au bord antérieur des yeux 
chez les Anobiides. Elles varient trop pour qu'on puisse en dire rien 
de général, si ce n’est que lorsqu'elles sont terminées par une massue, 
cette dernière ne compte jamais ni plus ni moins de trois articles. Les 
yeux sont médiocres, presque toujours arrondis et constamment entiers. 
Le prothorax se comporte de deux manières différentes sur un point 
important : chez les Plinides son pronotum est continu avec lé para- 
pleures, tandis que chez les Anobiides il en est séparé de chaque côté 
par une arête tranchante. L'écusson, quoique très-petit, manque rare- 
ment (Mezium). Les élytres recouvrent Loujours complètement l’abdo- 
men et l’embrassent parfois (Mezium, Gispium) très-fortement. " 

Les hanches antérieures sont un peu plus saillantes ehez les Anobiides 
que chez les Plinides ; leurs cavités cotyloïdes sont toujours ouvertes en 
arrière ; les intermédiaires ont une assez forte tendance à devenir glo- 
buleuses. Les trochantins, dont il existe au moins une paire dans toutes 
les familles précédentes, à partir des Buprestides, font ici complètement 
défaut, circonstance digse d'attention et qui suflirait à elle seule pour 
démontrer que ces insectes n'ont pas avec les Malacodermes les rap- 
ports que Latreille et d'autres auteurs ont cru leur trouver (1). Leurs 
pates sont constamment contractiles, les jambes inermes sur leur tranche 
externe, les tarses courts, très-distinctement pentamères, et leurs cro- 
chets toujours simples. 

Comme chez tous les Coléoptères dont la tête est rétractile, le pro- 
sternum est échancré et très-court; sa saillie postérieure, quand il en 
possède une, ce qui est assez rare, est très-étroile et ne dépasse pas 
les hanches antérieures en arrière. Le mésosternum est incliné en avant 


(1) Dans la plupart de ses ouvrages, notamment dans les derniers, les Pti- 
piores n'étaient, pour Latreille, qu'une tribu des Malacodermes. 


510 PTINIORES, 


et s'interpose étroitement entre les hanches intermédiaires. Les para- 
pleures mélathoraciques sont étroites, avec leurs épimères indistinctes, 

Les couleurs des Pliniores n’ont rien de remarquable, et les dessins 
médiocrement variés qu'on observe chez quelques espèces sont dus'atx 
poils dont leurs tégumenits sont revêtus. À l’état parfait, ces insectes'e 
sont pas très-nuisibles, mais il n’en est pas de même de leurs larves 
dont plusieurs exercent leurs ravages jusque dans l’intérieur de nos 
maisons. 

Ces larves ont une ressemblance assez prononcée avec celles des Las 
mellicornes et sont très-homogènes entre elles. Les mieux connues 
sont celles des Anosrum (1) et des Doncarowa (2); celles-là peuvent 
servir de type. 

Leur corps court, blanc et charna, est renflé en avant, recourbé en 
arrière comme celui des larves des Lamellicornes, et entièrement re- 
vêtu de petits poils très-fins, Leur tête, à demi-cornée, lisse et arron- 
die, est relativement très-petite. La bouche se compose : d’un labre sail- 
Jant et arrondi en avant; de mandibules courtes, arquées, tri- ou qua- 
dridentées à leur extrémité interne; de mâchoires assez épaisses, 
terminées par un seul lobe allongé, robuste et dont le sommet est armé 
de spinules entremélées de poils; elles portent des palpes de trois ar- 
ticles égaux; enfin d’une petite lèvre inférieure, arrondie en avant et 
dont les palpes ne comptent que deux articles. Près de la base de cha- 
que mañdibule il existe une fossette arrondie, contenant une antenne 
excessivement petile et composée au moins de deux articles (5). À côté 
d'elle se trouve un œil sphérique et très-pelit. Les segments thoraciques 
et abdominaux sont difficiles à distinguer entre eux, par suite des plis 
fins ét transversaux dont ils sont couverts. A partir du mélathorax jus- 
qu'au sixième segment abdominal, au moins, ils sont munis de spinules 
en général nombreuses et sans ordre, parfois (s{rialum) disposées sr 
un seul rang transversal. Les patles sont assez longues, hérissées de 
longs poils et composées de quatre articles. Le dernier segment de 


(1) Les meilleures descriptions qu’on en ait sont celles des 4. fessellatum 
par M. Ratzeburg, Die Forstins. 1, p. 45, pl. 2, f. 19»; abietis et, striatum 
par M. Rouzet, Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, p. 305, pl. 9, n°1, 1-7; mais sur- 
tout celles des À. molle, abielis, longicorne et pertinaæ par M. Ed. Perris, ibid. 
1854, p. 622, pl. 18, f. 284-289. — Pour les autres auteurs, voyez Chapuis et 
Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 509. 

(2) D. dresdensis, Bovistæ, Entom.Hefte, IL, p. 96 et 100; très-courtes 
descriptions. — rubens, Giraud, Verhandl. d. Zool.-Bot. Ver. in Wien, L, p. 14: 
— rubens, flavicornis, Letzner, Arbeit. d. Schlesisch. Gesellsch. 1853, p. 177. 

(3) La découverte des antennes et des yeux, non-seulement chez les larves 
de ce genre, mais encore chez celles des Prius et des Doncaroma, est due à 
M. Ed. Perris; voyez loc. cit. p. 634 sq. Avant ce très-habile et savant obser- 
vateur, les auteurs s’äccordaient pour refuser ces organes à toutes les larves 
des Ptiniores. 


ni A lcdai ns ee - pété 07 ne =", LÉ nn, 
es 2 
Ÿ ’ 


PTINIORES, 511 


l'abdomen est plus ou moins arrondi à son extrémité et présente en 
dessous un sillon longitudinal renfermant un petit mamelon anal rétrac- 
tile. La première paire de stigmates est située latéralement près du bord 
postérieur du prothorax, les autres près du bord añtérieur des huit pre- 
miers segments abdominaux. 

La plupart de ces larves attaquent le bois mort encore sur pied, plus 
rarement (molle) les jeunes tiges el les pousses des arbres vivants ; 
d'autres (perlinax) perforent nos meubles, les planches et les lambris 
de nos maisons ; quelques-unes (paniceum, villosum) ravagent les bi- 
bliothèques, les archives et les herbiers. Celles qui sent ligniperdes 
creusent leurs galeries dans l'écorce sans aller ordinairement plus loin, 
et, quand le moment de leur métamorphose est venu, se renferment 
dans une coque formée de la vermoulure du bois. Selon M. Ed. Perris, 
toutes les phases de leur développement s'accomplissent dans le cours 
d'une seule année, et non pas de trois ou quatre, comme le croyait 
M. Ratzeburg. L'accouplement entre les deux sexes a lieu presque im- 
médiatement après leur naissance, la femelle restant dans la galérie où 
elle est éclose, tandis que le mâle est em dehors. 

Les larves des Doncaroma ressemblent tellement aux précédentes, 
qu’on ne saurait, d’après les descriptions des auteurs, signaler la plus 
légère différence entre elles et ces dernières. Elles vivent dans les sou- 
ches ou les racines de divers arbres, notamment du chêne, ou dans les 
champignons ligneux, et se métamorphosent également dans une coque. 

Quant à celles des Ptinides dont on en connaît deux appartenant aux 
genres Heposra et Prinus (1), bien que l’une d'elles (Pinus fur) ait 
été mentionnée par un assez grand nombre d'auteurs, on n’en a pas de 
description assez rigoureuse pour pouvoir apprécier les caractères qui 
les distinguent des précédentes, avec lesquelles elles ont la plus intime 
analogie. 


L Antennes insérées sur le front : Prinipes. 
ll. _— — au bord antérieur des yeux : ANopnnes, 


(1) Hedobia imperialis, Bouché, Naturg. d. Ins. p. 187. — Plinus fur; on 
n’en a que d'anciennes descriptions dues à Goedart, De Géer, Meineckens et 
Goeze, qui toutes laissent beaucoup à désirer. La meilleure est encore celle de 
De Géer, Mém. IV, p. 234, pl. 9, f. 1-3; Latreille l’a reproduite en entier dans 
son Hist. nat. d. Crust. et d. Ins. IX, p.164. Pour les autres auteurs ci-dessus, 
voyez Chapuis et Candèze, Mém. d. 1, Soc. d. Sc. d. Liège, VIII, p. 509. 


b12 PTINIORES. 


TRIBU 1. 
PTINIDES. 


Antennes de onze articles, insérées sur le front, filiformes. — Pro- 
notum continu avec les parapleures prothoraciques. 


Le premier de ces caractères distingue essentiellement ces insectes 
des Anobiides. Le second leur serait également propre s'il n’y avait 
pas parmi ces derniers deux genres (Cazymwanerus, Dysipes) chez les- 


quels il se reproduit. 
Une bonne monographie de ce groupe, due à M. Boïeldieu, et dont 
il n’a paru encore qu'une partie, se publie au moment où j'écris (1). 


I.  Elytres de forme variable, ponctuées et pubescentes. 

a Articles 3-4 des tarses transversaux, spongieux en dessous : Hedobia. 

aa — cylindriques, villeux _— 

Prothorax plus ou moins étranglé en arrière : Ptinus. 
— non rétréci — Trigonogenius. 
LL. Elytres ampullacées, très-lisses et très-glabres. 
Prothorax pubescent, ne continuant pas la courbe des élytres : Mezium. 
— glabre, continuant — — Gibbium. 
Genre incertæ sedis : Trachelus. 


HEDOBIA. 


(Ziecuer) Larr. Règne anim. 64, 2, IV, p. 482, note. 


Mêmes caractères que les Prius qui suivent, sauf les différences que 
voici : 

Menton légèrement échancré, ses angles obtus; languette fortement 
pubescente sur sa face externe. — 12 article des palpes maxillaires 
très-petit, le dernier un peu élargi au bout. — Labre petit, en triangle 
à sommet obus. — Antennes distantes, insérées immédiatement au 
bord antéro-interne dés yeux, aussi longues que le corps. — Tarses à 
articles { allongé, 2 de moitié plus court, 3-4 transversaux, échancrés, 
5 épais, {riangulaire; crochets très-pelits. 


(1) « Monographie des Ptiniores. » Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 285 et 487; 
avec des figures représentant la plupart des espèces. Le prodrome de ce tra- 
vail, contenant la liste des espèces, avec les diagnoses des nouvelles, à paru 
dens le même recueil, année 1854, Bullet. p. LXX VII. 


PTINIDES, 513 


"De ces caractères, les seuls importants sont le mode d'insertion des an- 
teunes et la structure des tarses. Les organes buccaux ne sont'pas assez 
connus chez les Prinvs pour qu’on puisse avoir une grande confiance 
dans les minimes particularités différentielles qu'ils présentent ici. Le 
prothorax de ces insectes affecte une forme particulière qu’on ne re- 
trouve pas chez les Praus. Il est un peu plus étroit que les élytres, 
nullement rétréci en arrière et présente-äksa partie postérieure en des- 
sus une sorte de gros tubercule comprimé latéralement. La forme gé- 
nérale du corps est plus ou moins allongée et cylindrique dans les deux 


sexes. 

Les HepovrA sont plus grandes que la plupart des Privs. if es- 
pèces, au nombre de trois (1), sont européennes et se trouvent à l'état 
parfait sur les fleurs. 


% 


= PTINUS. 
Linvé, Syst.mat. ed. 12, II, p. 566 (2). 


Menton transversal, légèrement échancré ; ses engles antérieurs plus 
ou moins aigus; languette faiblement échancrée et ciliée en avant. — 
{er article des palpes maxillaires un peu allongé et arqué, le dernier 
Jong, fusiforme et aigu au bout; celui des labiaux de même forme. — 
Mandibules robustes, triangulaires, arquées et simples au bout, munies 
d'une petite dent interne avant leur milieu. — Labre transversal, ar- 
rondi et cilié en avant. — Tête libre au repos; épistome triangulaire. 
— Yeux médiocres, arrondis, assez saillants. — Antennes insérées sur 
le front, rapprochées, filiformes, à articles 1 gros, 2:3 plus courts que 
les suivants; ceux-ci cylindriques chez les mâles, plus courts et plus 
épais chez les femelles. — Prothorax transversal ou non, rétréci en 
arrière, très-souvent muni de tubercules ou de touffes de poils redressés. 
— Ecusson en triangle curviligne ou rectiligne. — Elytres variables, 
selon les espèces et les sexes. — Pattes longues et grèles, surtout chez 
les mâles; hanches antérieures contiguës ou subcontiguës, les intermé- 
diaires peu distantes; jambes amincies à leur base, surtout chez les 
mâles ; tarses à articles 1 allongé, 2-4 décroissant peu à peu, celui-ci 
parfois échancré, 5 long et grêle; crochets médiocres. — Corps en 
général pubescent ou villeux. 


(1) Æ. pubescens Fab.; J. Sturm, Deutsch. Ins, XIL, pl. 246, f. aN. — im- 
perialis Linné, Fab., Oliv. etc.; on n’en a de figure récente, à ma connaissance, 
que celle de M. Brullé, Hist. d. Ins, Col, pl. 8, £ 4. — regalis, Duftschm. 
Faun. Austr. IL, p. 61; Touss.-Charpent. Horæ entom. Tab. 5, f. 4; Sturm, 
loc. cit., £. 00. 

ne) Syn. Niprus, Boield. Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 290. Au moment 
Où j'écris, M. Boïeldieu n’a pas encore exposé complètement les caractères du 
Senre. — Brucaus Geoffroy. 


Coléoptères. Tome IV. 33 


514 PTINIORES. 


Le génre est nombreux (1) et ses espèces varient beaucoup sousile 
rapport de la forme générale. Le plus souvent les mâles sont cylindri- 
ques et allongés, tandis que les femelles sont plus ou moins ovales; 
chez les espèces de ‘forme globuleuse (par ex. hololeucus), les deux 
sexes sont semblables ou peu s’en faut, Un assez grand nombre de fe- 
melles sont aptères, ce quisn’existe jamais, que je sache, chez les 
mâles. D 4“ 

M. Boïeldieu a slparé du genre, sous le nom de Niervs, quelques es- 


(1) Esp. an à fur, Linné, loc. cit. (germanus Fab.; Var. latro, 
striatus Fab.; testaceus Oliv.; élavipes Panzer; longipes Rossi). —rufipes (ger- 
manus Payk.; © elegans Fab), crenatus (minutus Ilig., Panz.), Fab. Syst. El, 
I, p. 324.— bidens, rufipes, Oliv. Entom. IL, 17, p. 8.— sexpunctatus, Panzer, 
Naturf. XXIV, p. 11, pl. 1, f. 16. — variegatus, Rossi, Faun. etrusc.; Mantis. 
I, p. 20. lusitanus, dilophus, sycophanta, globulus, [lig. Magaz. VE, p. 21. 
— brunneus, nitidus, pallipes (pilosus Germar), pallidus, Duftschm. Faun. 
Austr, IL, p. 65. — ornatus, P: W. 3. Müllérin Germar, Magaz. IV, p. 218.— 
. italicus, Aragona, De quibusd, Col. Ital. noŸ. p. 17. — nigripennis, Comolli, 

De Col. provine. Novoc. p.18. —rufus, Brullé, Expéd. d, Morée ; Zool. p. 157. 
— raptor, bicinctus, fuscus, pusillus, dubius,#coarcticollis, hirtellus, subpilo- 
sus, 3. Sturm, Deutsch]. Ins. XIE, p. 53, pl. 260 sq. — salinus, Schilling, Ver- 
handi. d. Schlessisch. Gesellsch. 1843, p. 175.— irroratus, Kiesenwet. Ann, d. 
1. Soc. entom. 1851, p. 622.— Duvali, Lareynie, ibid. 1853, p. 127. — pallia- 
tus, Perris, Mém. d. l’'Acad. d. Lyon; Scienc. Sér. 2, I, p. 465. — Oli, Bremi, 
Stettin. Entom. Zeit. 1855, p. 329. — alpinus, farinosus, phlomidis, Aubei, 
intermedius, frigidus, Boïeld. Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, Bullet, p. LXXVII. 

Esp. de la Russie mér. : P, quadrisignatus, Ménétr. Cat. rais. p. 265. — 
hololeucus, seæsignatus, Falderm. Faun. entom. Transe. I, p. 214, pl. 7, . 
f. 6, 9. 

Esp. africaines : P. rufus, fossulalus, mauritanicus, rotundicollis, carina- 
tus, gibbicollis, obesus, hirticollis, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 207. 
— scutcllaris, Bohem. Ins. Caffrar. L, p. 520; Natal. — advena, Dawsoni, 
pinguis, orbatus, nodulus, pilula, albopictus, longicornis, fragilis, Wollast. 
Ins. Maderens. p. 261; Madère. — pulverulentus, de la Hawte-Egypte; foveo- 
latus, abbreviatus, pulchellus, d'Algérie; Boïeld. Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, 
Bullet. p. LXXVIIL. 

Esp. de Madagasear et Bourbon: P. nobilis, Boïeld. ibid. p. LXXXII. 

Esp. des Indes or. : P. nigerrimus, Boïeld, ibid. p. LAXXIIT. 

Esp. de la Tasmanie : P. exulans, Brichs. Archiv, 1842, I, p. 147. 

Esp. de la Nouvelle-Zélande : P. suturalis, minutus, À. White, Voy. of the 
Ereb. and Terr.; Entom. p. 8. . 

Esp. de l'Amér. du Nord : P. humeralis, Say, Boston Journ. of nat. Hist. 1, 
p. 165. — quadrimaculatus, frontalis, bimaculatus, Melsheim. Proceed. of 
the Acad. of Philad. IL, p. 308. 

Esp. de l’Amér. du Sud : P. spinicollis , sulcatus , elegans, Solier in Gay, 
Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 461; Chili. — fascicularis, Erichs. Archiv, 1847, 
1, p. 86; Pérou. — {omentosus, de Colombie; albosculellatus, du Chili; bivit- 
tatus, du Brésil; Boïeld. loc, cit. p. LXXX. 


PTINIDES, 515 


pèces (1) qui se distinguent des autres par les angles antérieurs du 
menton arrondi et leur labre largement échancré. Mais comme je ne 
trouve à celles qui me sont connues pas d'autres différences avec les 
espèces ordinaires, ce genre me paraît tout au plus propre à former 
une section. 

A J'état parfait, les Privos se trouvent dans les stations les plus va- 
riées, mais non sur les fleurs et les végétaux en général. Plusieurs 
se rencontrent fréquemment dans l'intérieur des maisons, et parmi 
eux il en est un (fur Linn.), le plus commun de tous, qui est, avec 
l'Anthrenus musæorum, un des plus grands fléaux des collections d’his- 
toire naturelle. 


TRIGONOGENIUS. 
Sozer in Gay, Hist. d, Chile; Zool. IV, p. 464. 


Menton triangulaire; languette entière. — Palpes et mandibules des 
Ponus. — Labre petit, transversal, échancré et cilié. — Lêle reçue 
dans le prothorax lors de la contraction. — Antennes assez distantes, 
plus courtes et plus robustes que celles des Prinus. — Prothorax non 
rétréci en arrière, canaliculé sur la ligne médiane, avec deux renfle- 
ments latéraux et antérieurs. — Ecusson indistinct. — Elytres subglo- 
buleuses. — Pattes courtes; hanches antérieures et intermédiaires 
assez fortement séparées, subglobuleuses; cuisses allénuées à leur 
base; jambes comprimées, graduellement élargies à leur extrémité ; 
articles 1-4 des larses décroissant peu à peu. — Prosternum et méso- 
sternum triangulaires ; le premier dépassant le niveau des hanches an- 
térieures et plan, s'appuyant sur le second en arrière... 


Solier n’a fait de ce genre qu'une simple section des Prinus; mais il 
est évident que ses caractères out une plus grande valeur que celle qu'il 
leur a assignée. Je ne connais que l'espèce (2) du Chili qu'il a décrite; 
M. Boïeldieu en a décrit plusieurs autres (5) de l’ancien et du nouveau 
continent, et il est très-probable qu'il faut leur adjoindre presque loutes 
les espèces de Pinus de l’ile de Madère dont M. Wollaston a fait une 
section à part sous le nom de Spnærious (4). Le genre serait ainsi as- 
sez nombreux et répandu très-au loin. 


(1) P. hololeucus Falderm., globulus Ilig. et une espèce nouvelle de Sicile : 
elongatus Boïeld. Ces trois espèces ont le prothorax dépourvu de tubercules 
et de poils en toufles, ce qui leur donne un aspect un peu différent de celui des 
autres Prius; mais ce n’est pas là un caractère générique sufisant. 

(@) T. globulum, Sol. loc. cit.; Col. pl. 11, £. 7 a-[. C 

(3) T. squalidus, du Chili et de la Nouvelle-Grenade ; prinoides, de Tanger ; 
gibbioides, d'Italie, de Sicile et d'Algérie; niveus, d'Algérie; emiguus, du Por- 
tugal; Boïeld. Ann, d, 1. Soc. entom. 1854, Bullet, p. LXXXII. 

(4) Ptin. Dawsoni, pinguis, ete.; Voyez plus haut, p. 514, note. 


516 PTINIORES, 


MEZIUM. 
(Leacu) Curris, Brit. Entom. V, pl. 292. 


Genre voisin des Gremium qui suivent et dont il se distingue par leg 
caractères suivant(s : 


Tête revêtue de poils squammiformes denses. — Antennes plus 
courtes, à dernier article ovoïde et acuminé. — Prothorax encore plus 
pubescent que la tête, transversal, sillonné et tuberculeux en dessus, 
présentant un étroit et profond sillon transversal à sa base; celle-ci 
coupée carrément. — Pattes plus courtes; trochanters postérieurs un 
peu plus longs seulement que chez les Prinus. 


Pour le surplus, ces insectes reproduisent les formes singulières des 
Gismium; leurs élytres, tout aussi lisses et brillantes, sont seulement plus 
comprimées latéralement; on les trouve également dans les mêmes 
conditions. L'espèce typique, le Ptinus sulcatus de Fabricius (1), est ré- 
pandue dans une grande partie de l'Europe tempérée et a déjà été si- 
gnalée comme importée en Algérie et dans l'ile de Madère; il est pro- 
bable qu’elle se répandra plus loin. On en a décrit une autre espèce de 
l'Amérique (2). 


GIBBIUM. 
Scorout, Introd. ad Hist. nat. p. 505 (3). 


Menton triangulaire, étroit, allongé ; languette petite, entière, ci- 
liée. — 1er article des palpes maxillaires grêle, assez long et arqué, le 
dernier fusiforme et acuminé ; celui des labiaux ovalaire. — Mandibules 
larges, arquées, munies d’une petite dent près de leur base. — Labre 
transversal, fortement échaneré et cilié. — Tête penchée, oblongo-ovale, 
striée latéralement.— Yeux très-petits, oblongo-ovales, déprimés. — 
Antennes distantes, de la longueur des trois quarts du corps, atténuées 
à leur extrémité, à articles 4 épais, obconique, 2 plus long que lui et 
les suivants, 4-10 subégaux, 11 plus long, acuminé au bout. — Protho- 
rax très-court, continuant la courbe des élytres, conique, avec sa base 
tronquée de chaque côté et aiguë dans son milieu. — Ecusson nul, — 


(1) Syst. El. I, p. 327, figuré dans Curtis, loc, cit., et J. Sturm, Deutsch]. 
Ins. XIL, pl. 248 (Gibbium hirticolle Casteln.). 

(2) Gib. americanum, Casteln. Hist. nat. d, Col. I, p. 297; du Pérou. Le 
Gibbium bicolor de Dejean (Cat. 6d. 3, p. 130), indiqué comme de PAmér. du 
Nord, me paraît être le même. Je n’en trouve aucune mention dans lés écrits 
des entomologistes américains. , 

(3) Syn. Scorias, Czenpinski, Gener. Regn. anim. (Diss. in-80, 122 p. Vien- 
næ, 1778), p. 51. — Pranus Linné, Fab., Oliv. etc, — Brucuus Geoffroy. 


PTINIDES. 517 


Elytres très-amples, ampullacées, un peu comprimées latéralement, 
très-lisses, soudées; point d'ailes inférieures. — Les rois paires de 
pattes contiguës, allongées ; trochanters postérieurs presque aussi longs 
que les cuisses ; celles-ci atténuées à leur base; jambes postérieures ar- 
quées, frangées au côté interne ; tarses courts, à articles 1-4 décrois- 
sant graduellement, 4 dégagé ; crochets très-grêles. 


L'une des formes les plus singülières qui existent parmi les Coléop- 
tères. Ces insectes sont d’un noir ou d'un rouge brunâtre très-brillant et 
glabres, sauf les antennes, les pattes ét l'abdomen, qui sont revétus de 
poils squammiformes jaunâtres et très-serrés. Leurs élytres embrassent 
si fortement le tronc, que celui-ci, en dessous, est très-étroit, Ainsi qui 
l'a dit, la forme et la couleur du corps le font ressembler, quand les an- 
tennes et les pattes sont contractées, à une gouttelette de sang desséché. 

Le G. scotias (1), type du genre, est un insecte originaire de l’Eu- 
rope, mais devenu presque cosmopolite. On le trouve assez communé- 
nément dans l'intérieur des'habitations, où il vit de toutes sortes de sub- 
stances animales desséchées. Il y en a dans les auteurs deux autres 
espèces de l'Amérique (2). 


s Note, 


Solier place immédiatement à la suite des Pranus le genre suivant, 
fondé par lui sur un petit insecte du Chili dont j'ai] sous les yeux un 
exemplaire provenant de sa propre collection. Cet exemplaire est mu- 
tilé ; mais il en reste assez pour voir qu’il n’a absolument rien de com- 
mun avec les Pliniores, sans que je -puisse dire dans quelle famille il 
doit rentrer. IlLme permet de donner‘les caractères du genre uu peu 
plus longuement que ne l'a fait Solier. g 


TRACHELUS. 
Sotien in Gay, Hist. d. Chile; Zool. IN, p. 465. 


Palpes maxillaires allongés; leur dernier ar cle 
obliquement sécuriforme. — Mandibules larges, à 
au bout, dentées avant leur sommet et cachées pa 
légèrement arrondi en avant. — Tête subtransyérse 


‘assez fortement et 
quées etutrès-aiguës 


(1) Fab. Syst. El. I, p, 327 (Scor. psylloides Czenp.; Plin. apterus Gmel.); 
on en a de nombreuses figures; les meilleures sont celles de M. Curtis; Brit. 
Entom. VI, p. 342, et de J. Sturm, Deutsch], Ins, XII, pl. 247. 

(2) G.æquinoctiale, de Colombie; Chevrolatii, des îles Canariès et de Cuba; 
Boïeld. Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, Bullet. p. LXXXIV. 


Le pre à fée fl L +. Dr re st ne odibl EI 


518 3 PTINIORES: 


transversal, tronqué en arrière, légèrement rétréci en avant. — Ecusson 
très-pelit, en triangle rectiligne transversal. — Elytres allongées, peu 
convexes, rétrécies et subtronqgaées à leur extrémité. — Pattes longues; 
cuisses comprimées et assez larges ; jambes et tarses grêles ; ceux-ci à 
articles { long, 2-3 courts, 4 pelit, échancré, 5 assez long ; crochets petits. 
— Abdomen de cinq segments; le .peu plus long que les autres, 


Le type du genre (1) ressemble assez aux Byrunus et n’a qu'un peu 
plus d’une ligne de long. Il estsen entier d'un rufescent un peu rem- 
bruni en dessous et revêtu d’une fine pubescence couchée, plus abon- 
dante en dessus qu'end essous. 


TRIBUS IT. 
ANOBIIDES. 


Antennes de onze, dix ou neuf articles, insérées au bord antérieur 
des yeux, dentées, flabellées ou Lerminées par une massue. — Prono- 
tum distinct des parapleures prolhoraciques chez presque tous. 


Les Anobides varient sous le rapport de la forme comme les.Plini- 
des. Leur corps, de cylisdrique qu'il est chez la plupart d'entre eux, 
devient peu à peu très-court etmême presque globuleux (quelques Don- 
cAromA). À mesure que ce changement s'opère, la faculté qu'ont ces 
insecles de contracter leur tête et leurs pattes, en simulant la mort, de- 
vient plus prononcée, et il n est (Caronama, Cazymmaperus) qui la 
possèdent à un aussi haut degré que les Byrrhiens et les CuELona- 
mm. La livrée de ces insectes est encore plus mods que celle des 
Piinides et ne présente presque jamais les dessins qu'on observe assez 
souvent chez ces derniers. 

La tribu se compose des onze genres suivants; les trois derniers seuls 
n’ont pas de représentants en Europe. 


L Antennesen inées brusquement en massue, de onze articles chez 
presque : 
a Leurs trois derniers articles très-allongés. 


Le + Léur tige formée de 8 articles : Anobiums 
Lis — 7 — Oligomerus. 
aa Leurs articles 3-10 ou 4-10 dentés en scie. 
 ÿ Mandibüles non dilatées à leur base. 
c Dernier article des palpes sécuriforme : Trypopitys. 
ec _— non — 
Antennes dentées dans les deux sexes : Ochina. 


(1) T. modestus, Solier, loc. cit. Col. pl. 11, f. 8 a-f. 


ANOBIIDES. 519 : 
Antennes fläbellées (@') ou dentées (Q) : Péilinus. 
bb Mandibules dilatées à leur base : Xyletinus. mn 
II. Antennes de dix ou neuf articles; les trois derniers brusquement dilaté 
en massue. 


d Pronotum distinct des parapleures prothoraciques. 
Yeux finement granulés : Dorcatoma. 


— fortement — Catorama. 
dd Pronotum continu avec les parapleures prothoraciques. 
Corps court, ovalaire, très-contractile : O@ haderus. 
— allongé peu — Dysides. 


Genre incertæ sedis : Pachotelus. 


ANOBIUM. 
Far, Syst. Entom. p. 62 (1). 


Menton transversal, plus ou moins trapéziforme ; languette évasée et 
bilobée en avant. — Dernier article des palpes labiaux un peu élargi au 
bout et fortement tronqué, celui des maxillaires subfusiforme.— Mandi- 
bules larges, arrondies au côté externe en avant, bidentées à leur extré- 
mité. — Labre transversal, entier et cilié en avant, — Tête courte, 
fléchie, le plus souvent invisible d'en haut, enfoncée dans le prothorax 
jusqu'aux yeux. — Ceux-ci arrondis, saillants. — Antennes de Ion- 
gueur variable, de onze articles : 1 épais, en cône arqué, 2 un peu moins 
gros, court, obconique, 3-8 très-courts, serrès,-obconiques ou transver- 
saux, 9-40 formant une massue très-lâche, au moins aussi longue que la 
tige, souvent beaucoup plus longue, surtout chez les mâles, à dernier 
article plus long que les autres. — Prothorax en général transversal, 
convexe, rebordé et tranchant sur les côtés, ayant son bord antérieur 
largement saillant et arrondi, bi-sinué à sa base, avec ses angles posté- 
rieurs fortement arrondis. — Ecusson petit. — Elytres allongées, plus 
ou moins eylindriques. — Pattes médiocres, en général assez robustes; 
tarses à articles 4-4 décroissant graduellement, 5 épais; crochets petits. 
— Corps plus ou moins cylindrique et pubescent, rarement glabre. 


Genre le plus nombreux de là tribu et plus particulièrement propre 
aux régions froides et tempérées dans les deux hémisphères. On n’en 
connaît du moins jusqu'ici aueune espèce habitant exclusivement les con- 
trées intertropicales. Plusieurs figurent en Europe parmi nos insectes 
les plus nuisibles, à l'état de larves. Les insectes parfans se trouvent 


(1) Syn. Dnvoemuus, Chevrol. Magaz. d. Zool.; Ins.1832, pl. 3. — XEsro- 
sun, Prionrun, Motsch, Bull. Mosc. 1845, 1, p. 35; genres établis sur la scul- 
pure des élytres et ayant pour types : 16 "premier l’4. fessellatum, le second 
PA. castaneum. — Byrnuus Geoffroy. — Denmesres, Prius Linné: 


520 PTINIORES. 


dans le voisinage des substances où ces dernières ont vécu, et quelques- 
uns en même temps sur les fleurs. Leur habitude de simuler la mort 
au moindre danger, l'obstination avec laquelle ils persistent dans cet 
état, enfin le bruit que plusieurs d’entre eux (stréatum, tessellatum, etc.) 
produisent en frappant le bois avec leurs mandibules, sont des faits si 
connus qu'ils méritent à peine qu'on les rappelle, 

A L'exemple des auteurs les plus récents, je crois que le genre Dryo- 
ræizus de M, Chevrolat, établi sur l'A. pusillum de Gyllenhall (1), ne 
mérite pas d'être conservé. Cet insecte ne se distingue des autres que 
par sa lête vtbament plus large que le prothorax chez le mâle, ce 
qui est dû à la grosseur des yeux, et ses antennes qui, dans le même 
sexe, sont aussi longues que le corps, par suite de la grandeur de leurs 
trois derniers articles. La femelle ne diffère des autres espèces que par 
sa tête dont la largeur égale celle du prothorax. 

On a déjà décrit plus de 60 espèces du genre, dont un peu moins de la 
moitié se trouvent en Europe (2). 


(1) Ins. Suec. I, p. 294 (Dryoph. anobioïdes Chevrol.; le mâle). Voyez sur ce 
genre une notice de M. Westwood, dans l’Entom. Magaz. HE, p. 112. 


(2) Pour les espèces européennes, voyez principalement J. Sturm, Deutsch]. 

Ins. XI, p. 102, pl. 239-243, et L. Redtenbacher, Faun. Austr. Die Kæfer, p.344. 
Le premier en décrit 23 dont il faut retrancher le brunneum ; le second 15, y 
compris le pusillum, mentionné dans la note précédente. — Celles antérieures 
non mentionnées dans ces deux ouvrages et celles décrites depuis sont : À. fri- 
color, bidentatum, lœvigatum, Oliv. Entom. I, 16, p. 10 sq. — hirtum, rufum, 
Iig. Magaz. VL, p. 19. — cornicularium, striatellum, Beck, Baierisch. Insenk- 
tenf. p. 14, pl. 3, £. 16, 47. — costafum , Aragona, De quibusd. Col, Ital. nov. 
p. 17. — crenulatum, Casteln. Hist, nat, d, Col. I, p. 293. — morio, Villa, Col. 
Europ. dupl. p. 48. — angusticolle, Ratzeb. Die Forst. I, p. 48.— gentile, Ro- 
senh. Beitr. z. Insektenf, Europ. I, p. 21. — parallelum, nanum, Küster, Die 
Kæfer, Europ. XIX, 39, 45. — excisum, explanatum, Mannerh. Bull. Mosc. 
1843, p. 93. — longicolle, compressicolle, rugicolle, Muls. et Rey, Ann. d, L. 
Soc. Linn. d, Lyon, Sér. 2, I, p. 12. ” 
Esp. de la Russie mér. : A. variegatum, Ménétr: Cat, rais. p. 166. — Esp. 
africaines : À. villosum (paniceum var.?), Brullé in Webb et Berthel. Canar.; 
Entom. p. 60; Canaries. — velatum, ptilinoides, Wollast. Ins. Maderens. 
p. 276; Madère. — gibbicolle, Bohem. Ins. Caffrar. 1, p. 521. — Esp. de l’A= 
mér. du Nord : 4. carinatum, Say, Journsof the Acad. of Philad. HI, p. 187. 
— gibbosum, bistriatum, notatum, tenuiStriatum, Say, ibid. V, p. 1% — 
foveatum, Kirby, Faun. Bor.-Amer, p. 190. — peltatum, Harris, Trans. of th6 
nät, S00. of Hartford, 1, p. 75. — convexifrons, sericans, obesum, errans, 
Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. I, p. 309. — Esp. du Mexique : 
4. imperator, Casteln. in Silberm. Revue entom. IV, p. 58. — Esp. du Chili : 
A. angulare, Erichs. Noy. Act. Acad. nat. Cur. XVI, Suppl. E, p. 233. — Spi- 
nolæ, sulcatum, acutangulum, nigrum, fumosum, oblongum, cylindricum, lu- 
natum, Solier in Gay, Hist. de Chile; Zool. IV, p. 469. — Esp. de la Nou- 
velle-Zélande : À, tricostellum, A. White, Voy. of the Ereb. and Terror; 
Entom. p. 8. 


ANOBIIDES, 521 


OLIGOMERUS. 
L. Reprens. Faun, Austr.; Die Kaæfer, p. 341. 


Organes buccaux des Taypopirys qui suivent, avec le dernier ar- 
ticle des palpes maxillaires cylindrique.— Antennes de dix articles, par 
suite de l'absence de l’un de ceux intermédiaires entre le 2e et la mas- 
sue. — Les autres caractères comme chez les Anomium. 


L'Anobium brunneum d'Olivier (1) rentre seul dans ce genre qui est 
intermédiaire entre le précédent et les Tryporirys qui suivent. Cet in- 
secte, de forme allongée et cylindrique, se trouve dans la plus grande 
partie de l’Europe, maïs en général peu communément. 


TRYPOPITYS. 
L. Reptenr. Faun,. Austr.: Die Kæfer, p. 346. 


Menton fortement transversal, trapéziforme ; languette profondément 
échancrée en avant; ses lobes prolongés en deux saillies gréles, ci- 
liées, atteignant le sommet du 2 article des palpes labiaux. — Le 
dernier article de ceux-ci et des maxillaires sécuriforme. — Antennes 
de onze articles; 3-10 dentés, triangufaires, aussi larges que longs, 
11 en ovale allongé. — Le surplus comme chez les Axomium. 


Genre ayant pour type lAnob. serricolle de Duftschmid (2), insecte de 
l'Allemagne centrale, de la taille des plus grands Anomrum et voisin, en 
particulier, de l'A. denticorne, par suite de la présence, comme chez ce 
dernier, d'une petite dent de chaque côté de la base du prothorax. Il y 
en a dans l'Amérique du Nord une seconde espèce (3). 


OCHINA. 
(Zior.) J. Srunm, Deutschl, Ins. XI, p. 91 (4). 


Genre également très-voisin des Anosrum et n’en différant que par la 
structure des antennes et des tarses. 

Antennes grêles, longues, de onze articles : { épais, en cône arqué, 
2 moins gros et plus court, subturbiné, 3 allongé, subcylindrique, 4-10 al- 
longés également et légèrement en scie, 11 plus long que chacun d'eux, 


(1) Entom. IL, 16, p. 8, pl. 2, f. 6 ab; J. Sturm, Deutsch]. Ins. XI, pl. 239, 
avec beaucoup de détails; les figures « et € qui représentent les antennes gros- 
sies, portent à tort onze articles. 


(2) Faun. Austr. IE, p. 50. 
(3) Xyletinus sericeus, Say, Journ. of the Acad, of Philad. V, p, 71. 
(4) Syn. Prumus, P. W.J. Müller in Germar, Magaz. LV, p. 193. 


b22 PTINIORES, 


subeylindrique. — Tarses grêles, leur 4er article aussi long que les sui- 
yants réunis, — Corps oblongo=ovale, finement pubescent. 


L'espèce typique (1) est répandue dans tonte l’Europe tempérée et 
paraît se trouver exclusivement sur le lierre dans le bois duquel vit sa 
larve. Une seconde espèce du même pays existe dans les autours (2), 


PTILINUS3 


Georrroy, Hist, d, Ins. d. env. d. Paris, 1, p. 64. 


Menton transversal ; languette divisée en deux lobes gréles, allongés, 
ciliés, atteignant le 2° article des palpes labiaux. — Lobe interne des 
mâchoires très-pelil, peu distinct. — Dernier article des palpes ovalaire 
et acuminé au bout, — Mandibules larges, arquées et bidentées au 
bout, — Labre très-court, linéaire. — Tête courte, penchée. — Yeux 
petits, arrondis, peu saillants. — Antennes médiocres, de onze articles : 
1 épais, pyriforme, 2 très-court, 3 des mâles triangulaire, avec une 
forte saillie interne, 4-10 fortement flabellés, leurs rameaux longs et 
grêles, 44 émettant deux rameaux semblables, dans le même sexe; 
3-10 pectinés chez les femelles. — Prothorax convexe, transversal, 
tronqué à sa base, un peu saillant en ayant. — Ecusson petit, carré. — 
Elytres pas plus larges que le prothorax, allongées, cylindriques. — 
Pattes médiocres; tarses de la longueur des jambes, peu robustes, à 
articles 4 aussi long que les trois suivants réunis, 2 de moitié plus court, 
3-4 courts, un peu prolongés inférieurement, 5 court, épais; crochets 
petits. — Corps presque glabre,. 


Genre voisin aussi des Anomrum (5), mais bien distinct par la structure 
des antennes, celle des tarses et la forme plus régulièrement cylindrique 
de ses espèces. Elles vivent exclusivement dans le bois mort qu'elles 
percent de petits trous arrondis comme celles des Anomium ligniperdes. 
On en connaît en ce moment une quinzaine, dont celle (pectinicornis) 
qui forme le type du genre, est commune en Europe (4). 


(1) O. hederæ, P. M, J. Müller, loc. cit.; J. Sturm, loc. cit. p. 95, pl. 238, 
f. a=\, , 

(2) O. sanguinicollis, 3. Sturm, loc. cit. p. 97, pl. 238, f. o-0.— M. Melsheis 
mer (Proceed. of the Acad, of Philad. IE, p. 309) » décrit un insecte de l’'Amé-' 
rique du Nord, qu’il place avec doute jar genre, sous le nom de O.? nigra. 

(3) M. Wollaston (Ins. Maderens. p. 284) le place parmi les Cissides; mais 
je ne vois plus alors quels caractères généraux on pourrait dans ce cas assigner 
à ces derniers. La structure seule des tarses suffit pour démontrer que ces in= 
sectes sont des Anobiides; de plus leurs organes buccaux sont les mêmes que 
ceux des Oricomenus et des Tryporrrys. 

(4) Esp. d'Europe : P. pectinicornis Linné (Var. flavescens Casteln.), cos- 
tatus Gyllenh.; figuré tous deux dans J. Sturm, Deutschl. Ins. pl. 236, avec 


ANOBIIDES. 523 


XYLETINUS. 
Larn. Règne anirn. 6a. 2, IN, p. 483 (1). 


Menton aussi long que large, triangulaire; languette profondément 
échancrée ; ses lobes étroits. — Derrier article des palpes sécuriforme. 
— Mandibules minces, larges, fortement arrondies et tranchantes en 
dehors, dilatées à-leur base, bidentées à leur extrémité. — Labre trans- 
versal, entier et cilié en avant. — Tête courte; épistome légèrement 
échancré. — Yeux médiocres, arrondis, peu saillants. — Antennes de 
onze articles : 4 gros, arqué, très-renflé au bout, 2 obconique, 3 trian- 
gulaire, 4-10 fortement dentés, aussi larges que longs, 11 allongé. — 
Prothorax transversal, convexe, fortement rétréci en avant, finement 
rebordë sur les côtés, légèrement bisinuëé à sa base. — Ecusson petit, 
en triangle curviligne. — Elytres oblongo-ovales, assez convexes, pas 
plus larges que le prothorax à leur base, le plus souvent striées. — 
Pattes assez courtes, fortement rétractiles ; tarses assez robustes, à ar- 
ticles 1 de la longueur des deux suivants, 2-4 décroissant graduellement, 
échancrés, 5 peu saillant; crochets petits. — Corps ovalaire, arqué en 
dessus, presque glabre. 


Avec ce genre commencent les Anobiides de forme courte, à tête et 
paltes éminemment rétractiles, et dont les mandibules se font souvent 
remarquer par leur largeur, la dilatation et la minceur de leur tranche 
externe. Ses espèces ne présentent, du reste, rien de particulier dans 
leurs habitudes. On en a décrit déjà une quinzaine originaires de l'Eu- 
rope, l'Asie et l'Amérique (2). 
beaucoup de détails peu exacts pour ce qui concerne les màchoires et la lan- 
guette. —bucephalus, lœvis, hœmorrhoidalis, Iig. Magaz. VI, p. 16. — cy- 
lindricus, Germar, Reise n. Dalmat. ed. 2, p. 202. — impressifrons, Küster, 
Die Kæfer Europ. IX, 42; Montenegro. — aspericollis, Muls. et Wachaor. 
Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, [, p. 5; Sicile. — Esp. de la Russie mér. : 
P. grandicollis , aspericollis Ménétr. Cat. rais. p. 165. — Esp. du Sénégal : 
P. denticornis, Casteln. Hist. nat. d. Col. I, p. 205.— Esp. de l’île de Madère : 
P, cylindripennis, Wollast: Ins. Maderens. p. 285. — Esp. de l'Amér. du Nord: 
P. ruficornis, serricollis, Say, Journ. of the Acad. of Philad. HI, p. 186..— 
bicotor, Melsheim. Proceed. of the Acad. of Philad. I, p. 308. 

(1) Sy. Prunus Fab., Gyllenh., P. W. J. Müller, Germar, ete. 

@) Esp. européennes : X. peclinatus Fab. Gyllenh., Sturm, ete. — afer, 
Panz, Faun. Ins. Europ. XXXV, 9 (serraius F.).—laiicollis, lestaceus, Duftschm. 
Faun. Austr. II, p. 46. — niger, P. W. J. Müller in Germar, Magaz. IV, p. 191 
(murinus Sturm; hederæ L, Dufour, Ann. d. I. Soc. entom. Sér. 2, I, p. 321); 
pour des figures de cette espèce et .des deux précédentes, voyez J. Stuom, 
Deutschl. Ins. XI, pl. 237. — flavipes, villosus, Casteln. Hist..nat. à. Col. EL, 
p. 295, — ornatus, Germar, Faun. Ins. Europ. XXII, 2. — rufithoraæ, sub- 


te ant) 
E, 


524 PTINIORES. 


DORCATOMA. 
Henosr, Die Kæfer, IV, p. 103 (1). 


Menton transversal, trapéziforme ; languette divisée en deux lobes 
grêles et ciliés. — Dernier article des palpes labiaux assez fortement 
triangulaire ; celui des maxillaires un peu élargi et tronqué au bout. — 
Mandibules larges, non dilatées en dehors, bidentées'à leur extrémité. 
— Labre court, entier et cilié. — Tête médiocre, suborbiculaire; front 
tronqué ou légèrement échancré en avant. — Yeux assez grands, peu 
saillants, finement granulés. — Antennes de dix ou neuf {2) articles: 
1 très-gros, triangulaire, 2 assez épais, obcenique ou subglobuleux, les 
quatre ou cinq suivants très-courts et très-serrés ; les trois derniers for- 
mant une grande massue lâche, beaucoup plus longue que la tige, à ar- 
ticles 1-2 fortement triangulaires, 3 oblongo-ovale. — Prothorax pen- 
ché, transversal, convexe, rétréci d’arrière en avant, bisinué à sa base. 
— Ecusson en triangle curviligne. — Elytres convexes, ovales ou oblon- 
80-ovales, un peu comprimées latéralement, non striées. — Pattes mé- 
diocres, peu robustes : tarses très-courts, à articles 1-4 serrés, décrois- 
sant graduellement, 5 en partie dégagé; crochets petits. — Corps 
revêlu d’une fine pubescence, assez souvent sublanugineuse. 


Petits insectes qui ne peuvent être confondus en Europe qu'avec les 
XvLemnus, dont ils se distinguent immédiatement par Ja forme de leurs 
antennes, Quelques-uns (par ex. Bovistæ) s'éloignent des habitudes or- 


rotundatus, Lareynie, Ann. d. 1. Soc. entom. 1853, p. 129, — Esp. asiati- 
ques : X. pallens, Germar, Ins. Spec. nov. p. 79 3 Crimée.— discolor, Falderm. 
Nouv. Mém, d. 1. Soc. d. Nat. d. Moscou, VI, p. 5; Caucase. — formosus, 
Mannerh. Bull, Mosc. 1849, 1, p. 232; Sibérie. — Esp, des Antilles : X. cas= 
taneus, Casteln. loc. cit. p. 295. — Esp. du Pérou : X. bombycinus, Erichs. 
Archiv, 1847, I, p. 86. 

J. Sturm (Catal. ed. 1826, p. 99, pl. 1, £. 7) a décrit un Xylet. flabellicor- 
nis, de l'Amérique du Nord, qui n’appartient certainement, pas à ce genre ni 
même à la famille des Ptiniores. 

(1) Syn. SennocEnus, Kugel, in Schneid. N. Magaz. p. 486. — Prunus Fab, 
— DenuEsres Panzer. — Anogrum Hlig. + 

(2) Les articles intermédiaires entre le 2e et la massue sont si courts, qu’il 
est fort difficile de. les compter. Herbst, qui a figuré grossies (loc. cit. pl: 39 
f. 8b) les antennes de la dresdense, neleur assigne que neuf articles. J. Sturm 
(Deutsch. Ins, XIE, p. 1) en donne onze à toutes les espèces en général; 
M, L. Redtenbacher (Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 351), dix à la dresdense; 
M. Giraud (Verhandi, d, Zoo! -Bot. in Wien, I, p. 14), huit à la rubens, De 
nouvelles observations faites sur toutes les espèces décideront de ce qui en esf 
réellement. Mais ce qui paraît probable, c’est que le nombre de ces articles est 
spécifique et, non sexuel, comme l’a dit M, Guérin-Méneville, Revue et Mag, d 
Zoo!. 1850, p. 436. 


ANOBYIDES, 525 


dinaires des Anobiides, en ce qu’on les trouve exclusivement dans lés 
bolets et les champignons. En outre de l’Europe, il ÿ à de ces insectes 
en Afrique et dans l'Amérique du Nord; une douzaine ont déjà été 
décrits (1). 


CATORAMA. 
Guénin-Ménev. Rev. et Magaz. à. Zool. 1850, p. 431 @. 


Organes buccaux des XyLerinus, avec les mandibules encore plus 
larges et plus dilatées en dehors. — Tête suborbiculaire, arrondie, dé- 
primée et légèrement sinuée dans son milieu en avant. — Yeux gros, 
peu saillants, fortement granulés. — Antennes assez robustes, de dix 
articles : 1 très-gros, triangulaire, enchâssé au repos dans une dépres- 
sion du bord interne des yeux, 2 obconique, 3-7 plus courts, très-serrés, 
décroissant graduellement, 8-10 formant nne grosse massue, lâche et 
plus longue que la tige. — Prothorax convexe, transversal, penché, for- 
tement et régulièrement rétréci en avant, bisinué à $4 base, avec son 
lobe médian large et arrondi. — Ecusson en triangle curviligne. — Ely- 
tres convexes, elliptico- ou oblongo-ovales. — Pattes courtes, compri- 
mées; jambes tranchantes extérieurement ; tarses robustes, plus courts 
que les jambes, à articles { aussi long que les trois suivants réunie, 
2-4 courts, échancrés, 5 épais, à péine dégagé ; crochets petits. — Corps 
très-finement pubescent ou glabre. 


Genre très-voisin des Dorcarowa, dont il se distingue principalement 
par la forme de sa tête, ses yeux fortement granulés, la forme de la 
massue antennaire et ses pattes plus robustes dans loutes leurs parties 
et autrement faites. Ses espèces possèdent également la faculté con- 
tractile à un haut degré. 

L'espèce typique ({abaci) a été rencontrée à Paris par M. Guérin- 
Méneville dans des cigarres provenant de Cuba. Depuis (5), ce savant 


(1) Pour les esp. européennes, voyez la monographie qu’en ont donnée les 
auteurs des Entomol. Hefte, II, p. 93, pl. 3, f. 10-12; et J. Sturm, Deutschl. 
Ins. XII. Ces deux ouvrages en contiennent cinq : D. dresdensis Herbst 
(Serroc. striatus Kugel.; Dorc. bistriata Payk.; Derm. serra Pan.) ; type du 
genre; Bovistæ, rubens, Entom. Heft ; chrysomelina (dresdensis Fab.), affinis 
Sturm. — Aj. : Esp. d'Europe : D. susmeshausense, Beck, Baierisch. Insekten- 
faun. p. 15, pl. 4, f 18. — strialopunctatum, meridionale, hederæ, Casteln. 
Hist. nat. d. Col. I, p. 294. — Esp. de Natal : D. nigrinum, Bohem. Ins. Caf- 
frar, I, p. 522. — Esp. de l’'Amér. du Nord : D. bicolor, Germar, Ins. Spec. 
nov. p. 79. — oculata, Say, in Long’s Expedit. I, p. 273. — similis, Say, 
Boston Journ. of nat. Hist. 1, p. 166. 

(2) Syn.? Truconvaus, Waterh. Trans. of the entom. Soc. V; Proceed. 
p: LXVII. 

(3) Ann. d. 1. Soc. entom. 1851, Bullet. p. GXV: — I est extrèmement pro- 
bable, d’après la description, que la Dorcätoma custanea de Gylenhall (in 


Rod 


526 PHINIORES. 


entomologiste en a signalé, sans les décrire, deux autres espèces dé- 
couvertes à Haïly par M. Sallé, l’une (palmarum) dans une espèce de 
palmier, l’autre (Salleë) dans les gousses d’un arbre voisin du caroubier. 

Je crois, sans en avoir la certitude complète, que c'est à ce genre, et 
non aux Doncaroma, comme le pense M. Schaum (1), qu'il faut rap- 
porter le genre Tricorynus de M. Waterhouse, établi sur une espèce 
(zeæ) de la Barbade, dont la larve vit dans l'intérieur des grains du 
maïs el devient parfois très-nuisible. Dans l’affirmative, le nom proposé 
par le savant entomologiste anglais aurait la priorité. 

Les CaroramaA remplaceraient ainsi les Dorcaroma dans les Antilles 
et probablement dans les autres régions de l'Amérique intertropicale, 
Les deux genres sont peu différents, et l’on découvrira probablement des 
espèces intermédiaires qui obligeront de les réunir. 


CALYMMADERUS. 
SoLier in Gay, Higt. d. Chile; Zool2IV, p. 472. 


Mâle . Menton trapéziforme; languette évasée, bilobée; ses lobes 
assez étroits et divergents. — Dernier article des palpes labiaux forte- 
ment sécuriforme, celui des maxillaires en triangle allongé. — Mandi- 
bules des deux genres précédents. — Labre très-pelit, étroit, transver- 
sal, cilié en avant.— Tête oblongo-ovale.— Yeux grands, peu saillants, 
finement granulés. — Antennes de dix articles : À très-épais, triangu- 
laire, reçu au repos dans une dépression, 2 obconique, 3 triangulaire, 
saillant au côté interne, 4-5 transversaux, 6-7 très-courls et très-serrés, 
8-10 formant une grande et forte massue beaucoup plus longue que la 
tige, à articles 1 très-grand, oblong, 2-3 plus courts, pris ensemble, 
que 1, plus étroits et subégaux.— Prothorax aussi long que large, cüculli- 
forme, graduellement et fortement rétréci de sa base en avant; son pro- 
notum non caréné sur les côlés, se recourbant en dessous'et atteignant 
presque les hanches antérieures.— Ecusson curviligne, acuminé en ar- 
rière. — KElytres convexes, oblongo-ovales. — Pattes médiocrement , 
robustes; tarses plus courts que les jambes, à articles 4 aussi long que 
les deux suivants réunis, 2-4 subégaux, courts, échancrés, 5 épais, en 
partie dégagé. — Métasternum envoyant en avant une courte saillie 
bifide. — Corps épais, convexe, très-finement pubescent. 

Femelle : Tête plus courte que chez le mâle. — Antennes à articles 
3-7 transversaux; leur massue aussi longue, mais formée de trois arti- 
cles subégaux, légèrement en scie à leur extrémité, surtout les deux 
premiers. — Prothorax transversal, 


Schœnh. Syn. Ins. IL, p. 114), laquelle est originaire de l’tle Saint-Barthelemy 
aux Antilles, appartient à ce genre. 
(1) In Wiegm. Archiv, 1850, IL, p. 168. 


« 


ANOBIIDES. 527 


Les mâles de ce genre intéressant ont une ressemblance assez pro- 
noncée avec les Caeconanium; les femelles se rapprochent davantage 
des espèces un peu oblongues de Caronawa et de Dorcaroma. Solier a 
très-bien reconnu sa place en le mettant dans le voisinage des Axo- 
mium ; mais il n’a pas remarqué la forme particulière da pronotum qui 
l'éloigne beaucoup de tous les genres qui précèdent et lui assigne un 
rang à part dans la tribu actuelle. J'ai sous les yeux les trois espèces 
du Chili qu'il a décrites (1); la plus grande n’a que deux lignes de 
long. 

: DYSIDES. 


[Penry, Del. anim. art. Brasil. p. 113. 


Menton transversal, coupé un peu obliquement de chaque côté en 
avant, subanguleux dans son milieu, — Dernier. article des palpes fusi- 
forme et tronqué au bout. — Mandibules robustes, pubescentes, un peu 
saillantes, arquées à leur extrémité, droites el concaves au côté interne; 
la gauche bidentée au bout. — Labre indistinct. — Tête découverte, en- 
foncée dans le prothorax jusqu'aux yeux, presque carrée; épistôme 
déprimé, étroitement échancré en avant, — Yeux subglobuteux. — 
Antennes très-courtes, de. neuf articles : { allongé, gros, obconique, 
2 plus long que les suivants, 3-6 très-courts et très-serrés, 7-9 formant 
une massue lâche plus longue que la tige, à articles 1-2 triangulaires, 
3 ovale. — Prothorax transversal, tuberculeux, déprimé et rétréci en 
avant, tronqué à ses deux extrémités. — Ecusson en carré long. — 
Elytres un peu plas larges que le prothorax, médiocrement allongées, 
parallèles, arrondies au bout, convexes el déprimées en dessus. — Pattes 
médiocres ; hanches antérieures contiguës ; jambes étroites, légèrement 
comprimées ; leurs éperons petils; tarses courts, à articles 1-4 décrois- 
sant graduellement; 5 assez long; crochets assez robustes, divariqués. 
— Corps pubescent. 


Ce genre, peu connu des entomologistes, Lient à la fois par son faces 
des Anobides et des Bostrichides. M. Guérin-Méneville (2) l'a placé 
parmi ceux-ci, mais je crois, d'après la structure de ses tarses, qu’il ap- 
partién{ plutôt aux premiers. M. Perty le regardait comme aussi voisin 
des Clérides que des Pliniores et comme formant le passage entre ces 


(1) C. capucinus, drevicollis, minutus, Solier, loc. cit. p. 473; le premier est 
figuré Col. pl. 11, f. 11, avec des détails. 

Ges insectes sont une des découvertes de M. Gay au Chili. A l'un des exem- 
plaires du brevicollis que j'ai à ma disposition, se trouve annexée une note de 
sa man, dans laquelle il est dit que cet insecte simule la mort avec autant d’o- 
piniâtreté que les ANOBIUM, el même, après avoir été piqué [d’une épingle, per- 
siste longtemps à contracter sa tète et ses pattes. 

() Ann. d. 1. Soc. entom, 1845, Bullet. p. XVII. 


ee ES SR Te SE SE 
Éd: 


528 PTINIORES. 


deux familles ; il me paraît être intermédiaire entre celle-ci et les Bos- 
trichides. 

Le rare insecte (1) sur lequel il a été fondé est très-grand (6 lignes) 
pour un Anobiide, d’un brun rafescent, très-inégal sur le prothorax, fi- 
nement rugueux sur les élytres, et recouvert partout d'une fine pubes- 
cence, plus dense sur la tête et le prothorax que sur le reste du corps. 
L'exemplaire décrit par M. Perty avait été pris dans la province de 
Piauhy au Brésil; celui dont je dois la communication à l'obligeance de 
M. Guérin-Méneville provient de Bolivia. 


Note. 


Le genre suivant de Solier me semble, comme il l'a pensé, apparte- 
nir à la tribu actuelle et pourrait bien être voisin des Tnyroprrys. 


PACHOTELUS. 


SOLIER in GAY, Hist. d. Chile; Zool. IV, p. 474. 


Dernier article des palpes labiaux ovalaire et acuminé au bout: celui 
des maxillaires allongé et cylindrique. — Mandibules larges, arquées et 
tridentées à leur extrémité. — Labre fortement transversal, arrondi en 
avant. — Antennes de dix articles : le 4r allongé, en massue, les six 
suivants obconiques et inégaux, le 7° plus court que les autres, les trois 
derniers formant une massue très-allongée et très-lâche. — Prothorax 
un peu rétréci à sa base. — #t/article des tarses petit et subbilobé. 


Les antennes, d'après la figure qu’en donne Solier, ont complètement 
Ja forme caractéristique qu’elles affectent chez les Anomiumr et suppléent 
ainsi à l'insuffisance de cette formule générique. Le genre se compose 
de deux espèces du Chili qui n'ont qu'une ligne de long (2). 


Je reste dans l'incertitude sur les analogies du genre suivant, out en 


penchant vers l'opinion des auteurs qui l’ont mis en dernier lieu dans 
le voisinage des Anorum. 


(1) D. obscurus, Perty, loc. cit. pl. 22, f. 44. M. Wéstwood en a donné éga- 
lement une figure accompagnée de nombreux détails dans le Magaz. d, Zool.; 
Ins. 1835, pl. 123. IL regarde aussi le genre comme voisin des Psoa et des 
APATE. 


(2) P. bicolor, fuscus, Solier, loc. cit; le premier est figuré avec des détails, 
Col. pl. 11, f. 12 a-g. 


ANOBIIDES. 529 


SPHINDUS. 


(MEcenLe) CnevroL. in Sizpenm. Revue entom. I, part. 2, n° 8 (1). 


Menton trapéziforme (2). — Dernier article des palpes cylindrique et 


tronqué au bout. — Mandjbules robustes, légèrement saillantes, bi- 


dentées à leur extrémité. — Labre transversal, faiblement échancré et ‘ 


cilié en ayant. — Tête courte, terminée par un pelit museau quadran- 
gulaire; épistome séparé du front par un sillon transversal bien distinct. 
—Yeux assez gros, subglobuleux. — Antennes de dix articles : 1 gros, 
en cône arqué, 2 encore assez épais, obconique, 3 grêle, allongé, 
4-7 courts, grossissant peu à peu, 8-10 formant une grosse massue 
perfoliée de la longueur de la tige, àarticles 1 subglobuleux, 2 trans- 
versal, 3 allongé, subeylindrique et arrondi au bout.— Prothorax trans- 
versal, assez convexe, un peu arrondi sur les côlés, tronqué en avant 
et à sa base. — Ecusson triangulaire. — Elytres de la largeur du pro- 
thorax, assez courtes, subcylindriques, largement arrondies à leur extré- 
mité. — Pattes médiocres; tarses (3) plus courts que les jambes, à ar- 
ticles 1-4 subégaux, 5 aussi long que les précédents réunis; crochets 
petits. — Corps court, subeylindrique, finement pubescent. 


La place que doit occuper ce genre a été l'objet presque d'autant 
d'avis différents qu’il y a d'auteurs qui l'ont connu (4). On est tenté, au 
premier aspect, de classer parmi les Mycétophagides ou les Cissides, 
l'unique espèce (5) qui le compose, mais la structure de ses tarses ne 
permet pas ce rapprochement. Ilne reste plus après cela que leS Año- 
biides dont elle s'éloigne sensiblement par son facies, la structure-de 


(1) Syn. Coniopmaeus, Mink, Stettin. entom. Zeit. 1853, p. 58. — Nirinura, 
Gyllenh. Ins. Suec. I, p. 243. 

(2) Je ne puis rien dire de la languette et des mächoires, ayant perdu, avant 
de les examiner, les préparations que j’en avais faites avec les exemplaires que 
je possédais. 

(3) M. Chevrolat n’assigne que quatre articles aux postérieurs; j’en trouve 
cinq partout, comme M. Mink. # 

(4) MM. Chevrolat et L. Redtenbacher, le regardant comme hétéromère, l'ont 
classé, le premier à côté des Ternarowa, le second (Faun. Austr.; Die Kæfer, 
P. 865) entre les Puyceruus et les Penraryzzus. Dejean (Cat. éd. 3, p. 335) 
l'avait mis immédiatement à la suite des Cris. M. Gaubil (Cat. d. Col. d'Eu- 
rop. p. 71) le regarde comme un Cryptophagide, Dans la dernière édition du 
Catalogue des Coléoptères d'Europe, publiée en 1856 par la Société entomo- 
logique de Stettin, il figure (p. 52) à la fin de la famille des Ptinides, à la 
Suite des Lyerus et’ des Psoa. Enfin M. Mink, qui l'a fondé de nouveau sous 
le nom de Comornacus, et M. Kraatz (Stettin. entom. Zeit. 1853, p. 106), qui a 
Signalé ce double emploi, l'ont mis tous deux parmi les Anobiides. 

(5) Nit. dubia, Gylenh. loc. cit. (S. Gyllenhallii, Chevrol. loc. cit. avec une 
figure accompagnée de détails). 


Coléoptères. Tome IV. 34 


PT | 


Per 


> 


530 PTINIORES. 


sa tête, son genre de vie et ses premiers états. C'est en un mot un de 
ces insectes ambigus qui servent de liens entre plusieurs familles et qui 
me semble intermédiaire entre les trois qui viennent d'être nommées, 

Le S! dubius est un petit insecte d'un brun noirâtre plus ou moins 
varié de ferrugineux, finement strié sur les élytres et revêlu de poils 
fins couchés et roussâtres. Il paraît répandu dans la plus grande partie 
de l'Europe et vit dans plusieurs champignons de la famille des Lyco- 
pérdiacés (Reticularia ‘hortensis, Lycogala miniala), dont la chair, 
d'abord pulpeuse, se convertit plus tard en une poussière très-fine. 

Sa larve, dont on doit une description complète à M. Ed. Perris (1), 
se nourrit aux dépens des mêmes végétaux. Elle est assez allongée, 
oblongo -elliptique, peu convexe en dessus el de consistance plutôt 
charnue que coriace. Sa tête est un peu déprimée, subdiscoïdale, avec 
lessutures dela plaque sus-céphalique très-distinctes. Le labre est demi- 
circulaire et cilié emavant; les mandibules sont courtes, larges, arquées 
et bifides à leur extrémité; les mâchoires assez fortes, Lerminées par un 
lobe large, arrondi et muni intérieurement de cils spiniformes; leurs pal: 
pes se composent de trois articles, dont le 2e est le plus grand; le men: 
ton est subcorné, la lèvre inférieure échancrée et pourvue de palpes de 
deux articles. Les äntennes en comptent quatre, dont le 1° est court, 
épais et un peu rétractile, le 2° plus grêle et un peu plus long, le 3° du 
double plüsflong que celui-ci, le 4e court, obconique et surmonté d'un 
long poil. Sous ces organes se voient de chaque côté six ocelles divisés 
en deux groupes de trois, l’un supérieur, l'autre inférieur. Le prothorax 
est plus grand que les deux autres segments thoraciques el un peu ré- 
iréci en avant. Tous trois portent une paire de pattes médiocres et hé- 
rissées de quelques soies. Les segments abdominaux sont plus larges 
que long$ et munis de chaque côté d'un petit bourrelet; le dernier, un 
peu plus étroit que les-autres, est légèrement échancré et porte en des- 
sous un court prolongement anal charnü el rétractile, Les neuf paires 
de stigmates sont situées, la première près du bord postérieur du pro- 
thorax, les autres au quart antérieur des huit premiers segments abdo- 
minaux. 

Le corps est d'un blanchätre livide, avec, la tête, le dessus du pro- 
thorax et du derfier segment abdominal, d'un noir luisant, Sur la pre- 
mière, le long des flancs et äd'extrémité du corps, se voient d'assez 
longs poilssd'autres, plus courts, forment plusieurs rangées longitudi- 
nales en dessus et en dessous. Quand sa croissance est terminée, la 
lärve s'enfonce en terre pour y subir sa métamorphose. 

Ainsi que le fait observer M, Ed. Perris, ses anälôgies sont multiples" 
comme cêlles de linsecte parfait et ne jettent aucun jour sur la place 
que ce dernier doit occuper, 


= % " 
(1) Mém. d. 1. Soc. d. Se. de Liège, Xÿp. 251, pl. 5, Ê. 56-63. M. Cheyro- 
jat (loc. cit.) l'avait déjà figurée et imparfaitement décrite d’après un 0x0m- 
plaire desséché. Led 


FAMILLE XLV. 


ee — 


BOSTRICHIDES. 


Menton corné; languelte membraneuse ou coriace, sans paraglosses. 
— Deux [lobes aux mâchoires, lamelliformes et ciliés. — Tête le plus 
souvent recouverte par le prothorax et invisible d’en haut. — Antennes 
de onze à neuf articles, dont les trois derniers en massue, insérées au 
bord antérieur des yeux. — Pronotum et parapleures du prothorax 
confondus ensemble. — Hanches antérieures grosses, globuleuses ou 
ovalaires, un peu saillantes ; les intermédiaires globuleuses; les posté- 
rieures transversales, souvent recouvertes en dehors par les parapleures 
métathoraciques ; éperons terminaux des jambes bien développés, au 
moins aux antérieures ; larses pentamères, leur {er article très-petit, le 
2e et le 5° très-grands. — Abdomen composé en dessous de cinq seg- 
mens ; le 4er plus grand que les autres. 


Ces insectes ont les plus grands rapports avec les Pliniores, surtout 
avec les Anobiides. Plusieurs auteurs récents les réunissent même à ces 
derniers (1); mais ils me paraissent présenter des caractères très-suffi- 
sants pour former une famille à part. Ces caractères résident principa- 
lement dans les tarses, puis dans un grand nombre de différences se- 
condaires que voici. 

Leur corps est, à une seule exception près (Pso4), toujours parfaite- 
ment cylindrique, revêtu de téguments plus solides que ceux des Pui- 
niores, et glabre en dessus dans la majeure partie des cas. La tête doit 
son invisibililé; quand on regarde ces insectes d'en haut, non pas à ce 
qu'elle est rétractile dans l'intérieur du prothorax, mais à ce que ce 
dernier, qui est très-convexe, la surplombe en quelque sorte el à ce 
qu'elle même est fortement penchée. Elle est plus ou moins grosse, 
Ovalaire ou subcylindrique et à, en somme, la plus intime analogie avec 
celle de beaucoup de Scolytides. Les Pocycaon, Exorrornes el Psoa 
sont les seuls genres chez lesquels le prothorax la laisse complètement 
à découvert. 


(1) Voyez plus haut, p. 508, note 2. 


D'OR) CR RC US "ot RCE 


532 BOSTRICHIDES, 


Les organes buccaux ne nécessitent aucune remarque particulière, si 

ce n’est qu'ils sont plus robustes (surtout les mandibules) que ceux des 

. Ptiniores et souvent velus, ce qui est encore un caractère de Scoly- 
tides. 

Les yeux sont médiocres, arrondis ou subovalaires, assez saillants et 
constamment dégagés du prothorax, à une grande distance duquel ils 
sont même souvent placés. Les antennes sont assez robustes et leur 
massue ne varie que dans sa longueur relative avec celle des antennes, 
Il n'y a jamais aucune trace de séparation entre le pronotum et les pa- 
rapleures du prothorax, qui est très-souvent muni de lubercules, de pe- 
tites épines ou d’aspérités à sa partie antérieure. Les élytres sont très- 
souvent tronquées à leur extrémité, avec la troncature pourvue de 
saillies très-variables et caractéristiques des espèces. 

Quant aux pattes, les hanches antérieures sont remarquables par leur 
volume dans toutes les espèces; elles sont contiguës, sauf chez les Po- 
LycAoN, et leurs cavités cotyloïdes sont ouvertes en arrière. Les inter- 
médiaires sont moins grosses, enfouies el un peu séparées par une 
étroite saillie qu'envoie entre elles le mésosternum. Les postérieures 
sont recouvertes dans près de leur moitié externe par les parapleures 
métathoraciques dans Loutes les espèces dont la tête est invisible en 
dessus. Les trochanters sont internes et non situés dans l'axe des cuisses 
comme chez les Ptiniores. Les jambes sont fréquemment denticulées en 
dehors; dans les grandes espèces leurs éperons terminaux sont bien 
développés à toutes les pattes, dans les petites seulement aux antérieures, 
et l'interne est plus ou moins crochu. Les tarses sont distinctement 
composés de cinq articles (1), et il y a lieu de s'étonner que Latreille ait 
placé ces insectes parmi les Tétramères. Ils sont médiocrement allongés, 
comprimés, velus et, même quand ils se raccourcissent (Duxonerus, 
Ruizover rm), leur 4er article conserve loujours sa petitesse relative. 
Au sommet du dernier il existe, dans la plupart des espèces, un onychium 
surmonté de plusieurs soies; mais comme il disparaît chez les petiles, 
on ne peut le regarder comme caractéristique de la famille. 

Les segments thoraciques en dessous ne diffèrent pas de ceux des 
Püniores; les parapleures métathoraciques sont seulement remarqua- 
bles par leur largeur. 

Les Bostrichides sont des insectes essentiellement ligniperdes, et 
parmi les espèces exotiques il en est de très-grandes qui doivent faire 
beaucoup de tort aux arbres qu'elles attaquent. Celles d'Europe étant 
plus petites et ne multipliant pas beaucoup, nous n'avons que médiocre- 


(1) Les Psoa n’en ont que quatre, selon tous les auteurs, et cela est vrai. 
Cependant je vois dans quelques exemplaires du P. viennensis une très-fine el 
superficielle suture qui sépare du {er article une petite portion basilaire qui 
correspond au {tr article des autres espèces. L’exception que forment ces in- 
sectes serait dès-lors plutôt apparente que réelle. f 


BOSTRICHIDES. 533 


ment à nous plaindre de leurs ravages (1). À de rares exceptions près, 
tous sont d’un noir uniforme. EC 

Les rapports et les différences qu'ils ont à l'état parfait ave@ les Pui- 
niores se retrouvent au même degré entre les larves des deux fa- 
milles (2). Leur forme générale surtoutest pareille, de sorte qu'il suf- 
fira d'indiquer les caractères qui les distinguent. 

Les deux seuls qui soient réellement essentiels sont la présence, 
chez celles des Bostrichides, d'antennes de quatre articles et l'absence 
complète des yeux. Leur corps est en outre moins ridé transversale- 
ment, ce qui rend ses segments plus distincts; ses rides s'effacent même 
entièrement à sa partie postérieure, Il est privé de spinules en dessus et 
n'a des poils que sur les trois derniers segments abdominaux. Ces lar- 
ves se changent en nymphe au milieu des détritus des galeries qu'elles 
ont creusées, sans se renfermer dans une coque, comme le font celles 
des Pliniores. F 

En outre de leur analogie avec ces derniers, les Bostrichides en pré- 
sentent deux autres non moins évidentes avec les Clérides et les Scoly- 
tides. Leurs larses sont en effet construits comme chez beaucoup d’'es- 
pèces des premiers, ainsi que l'a fait remarquer Erichson (5), et, quant 
aux seconds, la chose est tellement évidente qu’elle n’a pas besoin d'être 
démontrée. 

La famille a pour type l'ancien genre Bosrricnvs établi par Geoffroy 
sur le Dermestes capucinus de Linné. Longlemps après, Fabricius eut 
le tort d'appliquer ce nom à des Scolytides en lui substituant celui 
d’Apare, qui devrait par conséquent disparaître de la nomenclature ento- 
mologique, si M. Guérin-Méneville, dans une nouvelle classification de 
ce groupe proposée par lui (4), n'avait pas conservé les deux noms, en 
appliquant celui de Fabricius à des espèces qui diffèrent du type de Geof- 
froy par des caractères assez importants. Ce travail est le seul général 
dont ces insectes aient été récemment l’objet. J'ai conservé presque 
tous les genres qui y sont mentionnés, mais en les disposant dans un 
autre ordre. 


(4) La plus nuisible parait être le B. sexdentatus d'Olivier, dont la larve vit 
dans les sarments de la vigne; dans certaines années elle nuit beaucoup aux 
vignobles du midi de l’Europe. Pour ce qui la concerne en particulier, voyez 
entre autres un Mémoire de M. Kollar dans les Denschrift. d. Wien. Acad. I. 

(2) Les meilleures descriptions qu’on en ait sont celles des Apate capucina,sex- 
dentata, sinuata et Dufourii, données par M. Ed. Perris dans les Ann. d. 1. Soc. 
entom. 1850, p. 555, pl. 16, f. 1-14. — La première avait déjà été décrite par 
M. Ratzeburg, Die Forstins. 1, p. 231, pl. 14, £. 33. — M. Lucas a fait connaître 
celles des À. francisca et dactyliperda dans l’Explor. d. l'Algér.; Entom. p. 462 
et 464, pl. 39, f. 5aet 1h, 

G) In Wiegmaons Archiv, 1836, I, p. 46. 

(4) Ann. d. 1. Soc. entom. 1845, Sér. 2, D; Bullet. p. XVI. Ce travail ne 
consiste qu’en un simple tableau synoptique. 


QU + 
L | 
4 


534 BOSTRICHIDES, 


I Tête dégagée du prothorax. 
"a Antennes de 11 articles : Polycaon. 
aa  — 10 — 
1er article des tarses distinct : Exopioides. 


_— — nul: Psoa. 
IL Tête cachée par le prothorax, invisible d’en haut. 
b Art. 1-2 des antennes plus longs qne ceux de la tige. 
© Massue antennaire plus courte que la tige, en scie : Apate. 
ce — — longue _— 
d Antennes de 10 articles. 
Leur massue perfoliée, serrée : Sinoæylon: 
_ lâche : Xylopertha. 
dd Antènnes de 9 art.; leur massue perfoliée : Enneadesmus . 
bb Art. 1-2 des antennes plus courts que la tige. 
Tarses de grandeur normale, leur 2 art. allongé : Bostrichus. 
— courts, ainsi que leur 2e article : Dinoderus, Rhizopertha. 


POLYCAON. 


De Casrern. in Sizserm. Revue entom. IV, p. 30 (1). 


Menton fortement transversal, rétréci et largement échancré en avant; 
languette bilobée. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire, celui 
des maxillaires subfusiforme; tous deux tronqués au bout. — Mandi- 
bules robustes, larges, arquées en dehors; la gauche bifide à son extré- 
mité. — Labre court, arrondi, plus ou moins sinué et cilié en avant. — 
Tête découverte, allongée, tantôt régulièrement convexe, tantôt excavée 
en dessus. — Yeux plus ou moins distants du prothorax, assez gros, 
subglobuleux, saillants. — Antennes pas plus longues que la tête, de 
onze articles + À gros, obconique, 2 presque aussi épais, beaucoup plus 
court, 3 petit, 4-8 graduellement plus courts, 9-11 formant'une massue 
lâché, plüs courte que le funicule, à articles 1-2 sübtrigones, 3 oblongo- 
ovale. — Pfothorax transversal, médiocrement convexe, rétréci en àr- 


(1) Syn. Psoa, Erichs. Nov. Act. Acad. nat. Curios. XVI, Suppl. I, p. 390. — 
Exors, Curtis, Trans. of the Linn. Soc, XVIII, p. 203. — HeTERARTERON, Gué- 
rin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1845, Bullet. p. XVII, et Icon. d. Règne 
anim.; Ins. texte, p. 186. — AuLæocnemis, J. L. Le Conte, Procced of the Acad. 
of Philad. 1853, p. 232; pour ce genre rapporté dans l’origine aux Trogosi- 
taires par M. J. L. Le Conte, voyez Tame If, p. 572. — Mecarcus, Dej. Cat. 
éd. 2. p. 334. 


6 


d— 


BOSTRICHIDES. 535 


rière, tronquè en avant et à sa base. — Ecusson en triangle curviligne. 
— Elytres un peu plus larges que le prothorax, allongées, cylindriques. 
— Pattes médiocres ; hanches antérieures un peu séparéés; jambes an- 
térieures triangulaires, denticulées en dehors, terminées par un fort 
éperon crochu ; 49r article {des tarses très-court, mais distinct: le Be 


pourvu d'un onychium. — Corps allongé, plus ou moins villeux. + 


Insectes américains d'assez grande ou moyenne taille, ayant la forme 
générale des Bosrricnus et divisibles en plusieurs sections de la ma- 
nière suivante : 


Les espèces typiques ont la tête régulièrement convexe, sans tuber- 
cules, ainsi que le prothorax, les élytres régulièrement arrondies à leur 
extrémité et le corps médiocrement villeux. On n’en a encore décrit 
qu'une seule (1) commune au Chili; mais il y en a plusieurs de Colom- 
bie et du Mexique dans les collections. 


L'espèce (Stoutii) de Californie sur laquelle M. J. L. Le Conte avait 
établi un moment son genre Arcæocnemis, avec des élytres faites de 
même, a la tête forfement concave sur le front, et la poitrine très- 
velue. 


Enfin les Herenarrunon de M. Güérin-Méneville, d'après les carac- 
tères sommaires qu'il leur assigne, ne semblent différer des espèces ty- 
piques que par leurs élÿtres tronquées obliquement à leur extrémité, 
avec les bords de cette troncature carénés, et leurs paltes antérieures 
plus robustes (2). 


J'ai exposé plus haut (p. 460) les. motifs qui exigent que. l'on con- 
serve au genre le nom de Pocycaon, qui lui a été imposé par M. De 
Castelnau. 


(1) P. chiliensis, Casteln. loc. cit, (Psoa id. Erichs. loc. cit. pl, 39, f. 4; 
Ex. Bevani, Curtis, loc. cit. pl. 15, £. F; Ex: chiliensis, Blanch. in Gay, Hist. 
d. Chile, Z0ol.; Col. pl. 26, f. 6). 


(2) M. Guérin-Ménéville denne pour type à ce genre le Bostrichus femoralis 
de Fabricius et d'Olivier (Entom. IV, n°77, p. 9, pl. 3, f. 16 ab) et en décrit 
(Iconogr. loc. cit.) une espèce nouvelle (4. truncatus) de la Guyane anglaise. 
— IL est probable, comme ille pense, que l’Apdte gonagra, Fab. Syst, El. I, 
p. 380, des Antilles appartient aussi à ce génre. 

Je possède unginsecte inédit du Mexique qui établit un passage insensible 
“entreces HerenaRruron et les espèces typiques. Ses élytrés sont tronquées très- 
obliquement, avec un simple vestige de carène le‘longdu bord externe de la 
troncature, et ses pattes antérieurés sont pareilles à celles du P, chiliensis. 


LS 


#36 BOSTRICHIDES. 


EXOPIOIDES. 
Guénn-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom 1845, Bullet. p. XVII (1). 


M. Guérin-Méneviile n'assigne pas d’autres caractères à ce genre que 
d’avoir dix articles aux antennes comme les Psoa; mais la description 

u'il donne de l'unique espèce (2) sur lagaelle il l’a établi contient plu- 
sieurs traits qui peuvent contribuer à le faire reconnaitre. 


Prothorax beaucoup plus long que large, rétréci en arrière et_plus 
étroit que les élytres. — Celles-ci parallèles, très-allongées, assez brus- 
quement déclives en arrière, pointues, avec le bord externe de la dé- 
clivité tranchant, ayant chacune près de leur milieu une côte abrégée 
en avant. — Pattes antérieures plus fortes que les autres, aplaties; 
leurs jambes fort courtes, terminées par un fort éperon recourbé, den- 
ticulées sur leur tranche externe. 


D'après cela, ce genre ne semble différer des Pocycaon, notamment 
de ceux du groupe des HererartaroN, que par un article de moins aux 
antennes. 


PSOA. 
Henesr, Die Kæfer, VAL, p. 214 (3). 


Menton petit, transversal, arrondi en avant ; languette faiblement si- 
nuée. — Dernier article des palpes subovalaire et tronqué au bout. — 
Mandibules courtes, robustes, inermes, aiguës à leur extrémité, — La- 
bre indistinet. — Tête découverte, graduellement rétrécie en arrière ; 
épistome déprimé, arrondi ou échancré en avant. — Yeux arrondis, 
assez gros et assez saillants, — Antennes plus longues que la tête, de 
dix articles : 1 gros, médiocre, obconique, 2 court, un peu plus épais 
que les suivants, 3-7 courts, subégaux, 8-10 larges, déprimés, formant 
une massue lâche, aussi longue que le funicule. — Prothorax transver- 
sal, carré ou légèrement rétréci en arrière. — ÆEcusson triangulaire, 
tronqué au bout. — Elytres allongées, subeylindriques ou subdéprimées, 
parallèles. — Pattes longues et grêles; hanches antérieures contiguës; 
jambes subarrondies; tarses plus longs qu'elles, tétramères, le 4er ar- 


® 

(1) Voyez aussi son Icon. d, Règne anim.; Ins. texte, p. 187, où il a donné 
quelques détails sur le genre en changeant en celui que j'ai adopté, le nom 
d’Exorsowes qu'il lui avait imposé dans l'origine. 

(2) £. carinatus, Iconogr, loc. cit.; de Bolivia. —Les Psoa rufipes de Boli- 
via, et gracilipes de Corrientes, décrits par M. Blanchard (in d’Orb. Voy.; En- 
tom. p. 205, pl. 19, fig. 3 et 5), me paraissent appartenir à ce genre plutôt 
qu'aux PoLycaon. 

(3) Syn. Srenomera, Lucas, Ann. d. 1. Soc. entom. 1850, p. 38. — DERMES- 
TEs Rossi. 


BOSTRICHIDES. 537 


ticle étant indistinct, le 5e sans onychium. — Corps allongé, finemen 
villeux. 


Insectes fort différents des autres Bostrichides par leur facies, mais 
appartenant incontestablement à ce groupe, comme lous les auteurs 
l'ont reconnu. Cette différence dans leur facies tient moins à leur forme 
déprimée qu'à leur système de coloration, qui, dans les trois espèces 
connues (1), est d'un vert bronzé, avec les élytres d'un rouge de cinabre 
plus ou moins vif. 

Il existe en Algérie une quatrième espèce (2) sur laquelle M. Lucas a 
fondé son genre SrenomerA, qu'il a placé parmi les Clérides. Il lui as- 
signe onze articles aux antennes, mais je ne parviens pas à en voir plus 
de dix (5), et pour tout le reste les caractères sont identiques (4). Seu- 
lement, cet insecte est un peu plus petit et plus villeux que les espèces 
européennes, et sa couleur est d'un noir brunâtre, avec deux taches à 
la partie antérieure des élytres, la suture et les bords latéraux de ces 
organes fauves. : 

Les Psoa sont de laille en général assez grande et ont les mêmes ha- 
bitudes que les autres espèces de la famille. 


APATE. 


1 Fas. Syst. Entom. p. 54 (5). 


Organes buccaux plus ou moins villeux.— Menton triangulaire, trans- 
versal ; languette évasée et sinuée en avant. — Dernier article des pal- 
pes subcylindrique et tronqué au bout; celui des labiaux plus court que 
celui des maxillaires. — Mandibules simples à leur extrémité, munies 
d’une petite dent médiane interne. — Labre assez saillant, transversal, 
tronqué ou légèrement arrondi en avant. — Tête subeylindrique, allon- 
gée; épistome en général muni d’une dent médiane. — Yeux distants du 


(1) P. viennensis, Herbst, loc. cit. pl. 109, £. 54; Panz. Faun. Ins. Germ. 
XCVI, 33; Autriche. — ifalica, Dej. Cat. éd. 3, p. 334 (Dermestes dubius, Rossi, 
Mantis. 1, p. 17); ltalie. — Herbstiüi, Küster, Die Kæfer Europ. IX, 4; Italie 
mér. 

(2) Stenom. Blanchardii, Lucas, loc. cit. p. 41, pl. 1, n° 1 a-e. 

(3) Les articles 3-7 sont très-serrés et presque confondus ensemble, du 
moins dans les deux exemplaires que j'ai à ma disposition. En admettant même 
qu’il y en eût onze, je ne crois pas qu'il y ait là un motif suffisant pour faire 
de cet insecte un genre à part. 

(4) ls ne le seraient pas, s’il était vrai que le labre est distinct et échancré, 
comme le dit M. Lucas. Mais je ne puis découvrir aucune trace de cet organe ; 
ce que M. Lucas regarde comme tel, est le bord antérieur de l’épistome qui est 
en effet échancré, tandis que dans les autres espèces il est légèrement arrondi. 

(5) Syn. Lienirerpa, Pallas, Spicil. Zool. Ins. p. 7. 


Lier 


Te AR, ORNE 


538 BOSTRICHIDES. 


prothorax, arrondis, saillants. — Antennes de dix articles : 4-2 au moins 
aussi longs que les cinq suivants, celui-ci allongé, 3-7 transversaux, ser- 
rés, graduellement plus larges; massue plus courte que la tige; ses ar- 
ticles transversaux, fortement en scie. — Prothorax transversal, con- 
vexe, plus ou moins tuberculeux ou âpre en avant, souvent muni de 
chaque côté en avant d'une épine recourhée; ses angles arrondis. — 
Ecusson en triangle tronqué au bout. — Elytres allongées, cylindriques, 
tronquées et dentées à leur extrémité chez la plupart. — Jambes tantôt 
denticulées, tantôt inermes sur leur tranche externe; l'éperon des an- 
térieures fort et crochu; tarses normaux, leur 5e article pourvu d'un 
onychium, 


Ce genre, ainsi restreint par M. Guérin-Méneville, comprend les plus 
grandes espèces de la famille (terebrans, monacha), et les autres ne des- 
cendent pas au-dessous de la taille moyenne. Plusieurs ont sur le front 
une plaque de poils roux redressés, qui peut-être est propre aux mâles, 
et qui manque ou n'existe que très-rarement dans les genres qui sui- 
vent. Il y a de ces insectes en Europe, en Afrique et dans l'Amérique 
du Sud (1). 


SINOXYLON. 
Durrscum. Faun. Austr. IL, p. 86 (2). 


Labre petit, fortement arrondi et cilié en avant. — Epistome coupé 
carrément à sa partie antérieure. — Antennes de dix articles : 1-2 plus 
longs que les cinq suivants ; leur massue plus grande que la tige, forte- 
ment en scie.— Elytres courtes, tronquées et dentées en arrière.—Jam- 
bes antérieures légèrement denticulées. — Corps assez court. — Le 
reste comme chez les Apare. 


Le type du genre est le Sinodendron muricatum de Fabricius, pe- 
tite espèce répandue dans une grande partie de l’Europe (3). 


(1) Types : A. ferebrans, Pallas, loc. cit. pl. 1, f.3; O1. Entom. IN, n° 77, 
pl. 1, f. 4 (4. muricata Fab.); d'Afrique et d'Amérique. — monacha, O1, loc. 
cit. p. 7, pl. 2, f. 9; du Sénégal. — francisca, Fab. Syst. EI. Il, p. 379 
(Q carmelita Fab.; Var. À. rufiventris Lucas); d'Algérie, — Lignip. congener, 
Cylindrus, Gerstæck. Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 268; Mozambique. 

(2). Syn. Tryroczanus, Guérin-Ménev. Ann. d. 1. Soc. entom. 1845, Bullet. 
p. XVII. — Sixonenpron Fab. 

(3) Fab. Syst. EL. Il, p. 377 (Bostr. bispinosus, Oliv. Entom. IV, n° 77, 
p: 11, pl. 2, f. 15). — Le Sin. unidentatum Fab. des Indes orientales et le 
Bostr. sexdentatus Oliv., du midi de l’Europe, appartiennent aussi au genre, " 
selon M. Guérin-Méneville. — S. conigerum, Gerstæck. Monatsber d. Berlin. 
Acad, 1855, p. 268, 


BOSTRICHIDES. 539 


/ XYLOPERTHA. 
Guérin-Ménev. Ann. d, !, Soc. entom. 1845, Bullet. p. XVH. 


Genre voisin des Sinoxyzon, et n’en différant que par la massue 
antennaire plus ou moins lâche et faiblement ou non en scie. 


Les espèces (1) sont de petile Laille et peu allongées, comme celles 
des deux genres précédents. Dans le nombre il en est (/ongicornts) 
qui se font remarquer par la longueur de leurs antennes. 


ENNEADESMUS. 


Muzsanr, Mém. d. l'Acad. d. Lyon, Sér. 2, Scienc. 1, p. 208. 


Ce genre ne diffère du précédent que par ses antennes composées 
de neuf articles seulement, l’un de ceux compris entre le 2e et la mas- 
sue ayant disparu. Cette dernière est plus développée que celle des Sr- 
NOXYLON, et un peu moins en scie. 


Il ne comprend jusqu'ici que le Bostrichus trispinosus d'Olivier (2), 
décrit par cet auteur comme provenant de la Mésopotamie et retrouvé 
depuis dans le midi de la France. 


BOSTRICHUS. 


Grorrroy, Hist. d. Ins. d. env. d. Paris, 1, p. 381. 


Tête assez petite, subovalaire, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux 
Yeux; épistome en général légèrement échancré. — Antennes de dix 
articles : 4-2 moins longs que les cinq suivants, celui-ci obconique, 
court; leur massue rarement aussi longue que la tige, non dentée, 
lâche ou assez serrée.—Prothorax souvent muni en avant de deux cor- 
nes redressées ou non. — Jambes antérieures le plus souvent inermes 


en dehors. — Corps allongé, subcylindrique ou un peu déprimé en 
dessus. 


Dans ces limites, ce genre ne comprend plus que des espèces voisines 


(1) Types : Ap. sinuata, d'Europe; minuta, de la Nouvelle-Zélande; Fab. 
Syst. EL IL, p. 381; pour une figure du premier, voyez Germar, Faun. Ins. 
Europe, XX, 10; Zongicornis, de Haïty; Oliv. Entom. IV, 77, p. 15, pl. 3, f. 18. 
— On en a décrit dans ces derniers temps quelques espèces nouvelles : X. ap- 
pendiculata, Lucas, Explor. d. l’Algér.; Entom. p. 466; Algérie. — prœmorsa, 
Erichs. Archiv, 1847, I, p. 87; Pérou. — sericea, Muls. et Wachanr. Mém. de 
l'Acad, d. Lyon. Sér. 2, Scienc. IL, p. 14; Caramanie. 

(2) Entom. loc, cit. p. 16, pl. 3,f. 19 abc. 


« OT 27 . SA ni TE SRE 
per T7 L'ILE 5 4 , Re ER SE — 


540 


du Dermestes capucinus Linné (1), d'Europe, l'une des plus remar- 
quables de la tribu. Après les Apare, il comprend les plus grandes de 
celle dernière. Ces insectes varient beaucoup sous le rapport des cou- 
leurs, de la forme du prothorax, de celle des élytres qui sont le plus 
souvent arrondies et inermes à leur extrémité. Quelques-uns, propres À 
l'Amérique (plicata Guérin-Ménev., inæqualis Dej.), se distinguent 
entre tous par leur couleur d'un gris cendré, varié de blanchätre, leur 
prothorax bicornu en avant, leurs téguments tuberculeux en dessus et 
leurs élytres munies de côtes saillantes. Le genre parait répandu sur 
tout le globe, à en juger par les collections. 


BOSTRICHIDES. 


DINODERUS. 
STerg. À. Man. of Brit. Col. p. 203. 


Mêmes caractères que les Bosrricaus, avec la massue antennaire 
plus longue que la tige et les tarses courts et robustes, mais conser- 
vant les mêmes proportions dans la longueur relative de leurs arti- 
cles. 


Le genre ne comprend Jusqu'ici que deux petites et rares espèces (2) 
de l'Europe boréale, dont l’une (substriala) a èté retrouvée en Autri- 
che et en Angleterre. Toutes deux sont allongées, subcylindriques, un 
peu déprimées, avec les élytres arrondies à leur extrémité, 


(4) Syst. nat. ed. 12, IL, p. 562; Fab. O1. etc.; il y en a de nombreuses fi- 
gures au premier rang desquelles doit être placée celle de M, Curtis, Brit. 
Entom. VI, pl. 271. — Ici viennent encore : Ap. varia, Ilig. Magaz. I, p. 172 
(gallica Panzer, Dufourii Latr.); du midi de l’Europe. — Zuctuosa, Oliv. En- 
tom. IV, 77, p. 8, pl. 1, f. 6 (Var. nigriventris Lucas); du même pays et 
d'Algérie. — cornuta, Oliv. ibid. p. 7, pl. 1,1. 5; de Madagascar et de L'ile de 
Ja Réunion. — bicornuta, Latr. in Humb. et Bompl. Obs. d. Zool. IL, p. 65, 
pl: 34, f.6; du Pérou. — Plicata, Guérin-Ménev. Icon ; Ins. texte, p. 185; de 
Colombie. 


(2) Apate substriata, elongata, Payk. Faun. Suec. IL, p. 142; figurés tous 
deux dans Germar, Faun. Ins. Europ. XX, 11, 12. M. Asmuss (Ann. d. 1. Soc. 
entom. 1836, p. 625) a publié une notice tendant à prouver que ces deux es- 
pèces n’en font qu’une, dont la première serait la femelle, et la seconde le 
mâle. Mais comme il n’a pas observé leur accouplement, cette assertion n’est 
qu'à l’état de probabilité, — Stephens (loc. cit. p.204) en décrit une troisième 
espèce (ocellaris) qui paraît avoir été trouvée en Angleterre dans des barriques 
de sucre, et qui dès-lors est très-probablement exotique. 


BOSTRICHIDES. 541 


RHIZOPERTHA. 
Sreru. JU, of Brit. Entom. I, p. 354 (1). 


Menton transversal, légèrement arrondi en avant; languette allongée, 
entière, très-velue au bout, — Dernier article des palpes labiaux assez 
long, subfusiforme, celui des maxillaires très-allongé, cylindrique et 
acuminé au bout. — Mandibules larges, fortement dentées, munies 
d’une dent interne, presque obsolète, près de leur sommet. — Labre 
saillant, tronqué de chaque côté en avant et cilié, — Tête courte, re- 
couverte. — Antennes de dix articles : 1-2 épais, celui-ci plus court, 
3-7 très-petils et très-serrés, égaux, 8-10 formant une grande massue 
lâche et en scie. — Prothorax subglobuleux, rugueux et tuberculé en 
avant. — Elytres allongées, cylindriques, ponctuées en stries, oblique- 
ment déclives à leur extrémité.— Pattes courtes; jambes munies en de- 
hors de denticules espacés ; tarses à articles 4 à peine visible en dessus, 
2-4 très-courts, subégaux, 5 très-long ; crochets petits. — Corps allongé, 
cylindrique. 


Le facies du petit insecte ()'qui constitue ce genre est complètement 
celui d’un Bostrichide; mais ses tarses sont absolument pareils à ceux 
des Cissides, et c'est dans ce groupe qu'il a été placé récemment par 
M. Wollaston (3), On le trouve dans l'intérieur des maisons, où il se 


(1) Syn. SinonenproN, Fab. Entom. Syst.; Suppl. V, p. 156. 
(2) Sinod. pusillum, Fab. loc. cit. 
(3) Ins. Maderens. p. 286. 


Nota. Indépendamment des espèces citées à l'appui des genres qui précèdent, 
les suivantes, que-je ne sais pas exactement auxquels de ces derniers il faut 
rapporter, existent dans les auteurs, sans préjudice de celles décrites par Fa- 
bricius et Olivier, qui ne sont pas comprises parmi elles. La patrie qui leur est 
assignée ne doit pas être prise trop à la lettre, les Bostrichides en général ayant 
une forte tendance au cosmopolitisme, 

Esp. européennes : Apate prœusta, Germar, Reise n. Dalmat. ed, II, p. 226, 
pl. 8, f. 10-12: — Chevrieri, Villa, Col. Europ. duplet. p. 49; Lombardie, — 
Esp. de la Russie mér. : À. aterrima, Falderm. Faun. entom. Transc. I, 
p. 250. — Esp. africaines : À. flavipes, Illig. Magaz. I, p. 171; Algérie. — 
A. humeralis, Lucas, Explor. d. l'Algér.; Entom, p.463 ; même pays. — À. pro- 
ducta, tonsa, crinitarsis, Imhoff, Verhandl. d. nat. Gesellsch, in Basel, V, 
p. 176; Guinée. — Esp. de Chine : À. rejectu, rufu, Hope, Trans. of the entom. 
Soc. IV, p. 16. — Esp. de l'Australie : A. collaris, Erichs. Archiv, 1842, I, 
p. 148. — A. obsipa, Germar, Linnæa, entom. HI, p. 242. — Esp. de la Nou- 
velle-Guinée : À. religiosa, Boisduy. Faun. d. l'Océan. II, p. 460. — Esp. de 


Taïty : A. castanoptera, L. Fairm. Revue et Magaz, d. Zool. 1850, p. 50. —- 


Esp. de l’Amér, du Nord : À. serricollis (hamata? Fab.), aspericollis, Germar, 
Is. Spec. nov. p. 464. — A. bicornis, Weber, Obs. entom, p. 91. — 4. bi- 


542 BOSTRICHIDES. 


comporte, au point de vue du régime, comme les Prinus. Ainsi que 
plusieurs de ces derniers, il.est devenu en partie cosmopolite; mais sa 
patrie primitive parait être le nord de l'Europe. 


cofnis (bicornis? Weber), bicaudatus, basilaris, Say, Journ. of the Acad. of 
Philad. IL, p. 319; punctatus, V, p. 258, — Esp. de l'Amér, du Sud : 4. wn- 
cinata, Germar, Ins. Spec. nov. p. 463; Brésil. — À. furcata, Perty, Del. 
anim. art. Brasil. p. 83, pl. 16, f. 15; Brésil. — À. fossulata, de Corrientes; 
serrata, de Bolivia; Blanch. in d’Orb. Voy.; Entom. p. 204. — Bostrichus pe- 
regrinus, eremila, curtulus, scabratus, Erichs. Archiv, 1847, 1, p. 87; Pérou. 
— B. pulvinatus, mystax, robustus, vilis, humeralis, Blanch. in Gay, Hist. d. 
Chile; Zool. V, p. 431 ; Chili. 


L 


FAMILLE XLVI. 


CISSIDES. 


Menton corné ; languette variable, sans paraglosses. — Deux lobes 
aux mâchoires, lamelliformes et ciliés. — Tête le plus souvent très- 
courte, recouverte par le prothorax et rétractile dans l'intérieur de ce 
dernier.— Antennes de onze à huit articles, insérées au bord antérieur 
des yeux, terminées par une massue de trois, très-rarement (Lwerus) de 
deux articles. — Pronotum séparé de chaque côté des parapleures pro- 
thoraciques par une arête tranchante. — Hanches antérieures et inter- 
médiaires globuleuses et enfouies; les premières parfois subcylindriques 
et légèrement saillantes; les postérieures transversales ; éperons termi- 
naux des jambes nuls; larses composés de quatre,, très-rarement de 
cinq articless le 4er toujours très-petit, peu distinct; le dernier long.— 
Abdomen composé en dessous de cinq segments; le 49° plus long que 
les autres. : 


Les Cissides sont de petits insectes d'une forme en général régu- 
lièrement cylindrique, de couleurs uniformes, variant du brun noirâtre 
au jaune ferrugineux, criblés de petits points enfoncés sur les élytres 
et glabres ou finement pubescents. 

Leur tête, plus ou moins rétractile dans l’intérieur du prothorax qui 
l'embrasse lâchement et envoie au-dessus d'elle une large saillie de son 
bord antérieur, est courte, large, arrondie et souvent rebordée en avant, 
surtout chez les espèces dont le front est concave. Une très-fine suture 
en sépare un court épistome parfois invisible. Par suite du rebord ap- 
térieur dont il vient d'être question, les organes buccaux sont placés 
sur umplan inférieur à celui du front. El n'y a rien à en dire en dehors 
de la formule qui précède, si ce n'est que les mandibules sont assez ro - 
bustes, le labre toujours distinct, et que, pris dans leur ensemble, ces 
vrganes Sont peu développés. 

Les yeux sont médiocres, arrondis et assez saillants; les antennes 
grèles, éourtes, avec leur massue peurobuste et au moins de la longueur 
de la tige. Leprothorax est très-régulièrement cylindrique, tronqué et 


544 CISSIDES. 


exactement de la largeur des élytres à sa base; la saillie de son bord 
antérieur varie beaucoup sous le rapport de la forme. L’écusson est 
très-pelit, mais toujours distinct. Les élytres sont médiocrement allon- 
gées et même souvent courtes; leur extrémité est toujours fortement. 
arrondie. 

Les pattes sont courtes; les cavités cotyloïdes des hanches antérieu- 
res ouvertes en arrière, ces hanches elles-mêmes contiguës, un peu va- 
riables dans leur forme, comme on l'a vu plus haut, tandis que les in- 
termédiaires sont constamment globuleuses. Les jambes sont assez 
souvent denticulées en dehors et privées d’éperons terminaux. Les En- 
DECATOMUS ont seuls cinq articles aux tarses, et chez les mâles seule- 
ment; les autres espèces n’en ont que quatre; les trois ou quatre pre- 
miers sont très-courts, subégaux, finement villeux en dessous, et, pris 
ensemble, n'égalent pas en longueur le cinquième qui est muni de deux 
crochets simples. 

L'abdomen est court; son {er segment est un peu plus long que le 
2e, qui lui-même est un peu plus grand que chacun des deux suivants. 
La brièveté relative de cette partie du corps est due à l'ampleur du mé- 
tathorax dont les parapleures sont étroites, subparallèles, avec leurs épi- 
mères peu distinctes ou nulles. Le mésosternum est un-peu incliné en 
avant, le prosternum extrêmement court et presque dépourvu de saillie 
postérieure quand les hanches antérieures sont conliguës. | 

Les différences sexuelles, qui sont nulles le plus souvent dans les 
deux familles précédentes, sont communes dans celle-ci. Les mâles ont 
souvent sur:la tête, ou à la partie antérieure du prothorax, des saillies 
qui manquent ou sont moins prononcées chez les femelles; quelque- 
fois (Orormius) on les reconnait à la grandeur de leurs mandibules. 

Les Cissides vivent exclusivement dans les bolets et les champignons, 
surtout ceux de consistance subéreuse. On les rencontre souvent dans 
ces productions cryptogamiques, en sociétés nombreuses, dont les in- 
dividus sont à des degrés divers de développement. 

Leurs larves (1) sont très-différentes de celles des Ptiniores et des 
Bostrichides et ressemblent de très-près à celles des Cnyprornacus. 


(1) Pour une description générale et originale de ces larves, voyez Chapus 
et Candèze, Mém. d. 1. Soc. d. Se. d. Liège, VIL, p. 511. Les espèces suivantes 
sont en outre connues, mais pour la plupart imparfaitement décrites, et les an- 
teurs ne sont pas d'accord entre eux sur plusieurs points importants, notam- 
mont sur le nombre des stemmates. — Ennearthron cornutum, Mellié, Ann. 
d. 1. Soc. entom. 1849, Bullet. p. XL; Ed. Perris, ibid, 1854, p. 639, pl. 18, 
f. 290-298. — Cis boleti, Mellié, loc, cit. 1848, p. 212, pl. 10, f. 6a.— C. la- 
minalus, Jaquemarti, Mellié, ibid. p.319 et 329. — €, Melliei, Coquerel, ibid. 
1849, p. 443, pl. 14, no 2, f. 2-4. — C. alni (sous le nom de punctulatus), 
Lucas, Explor. d. l'Algér.; Entom. p. 469, pl. 40, f. 4. — Xylographus bos- 
trichoides, L. Dufour, Ann. d. 1, Soc. entom. 1850, p. 551, pl.16, n° 4, f. 1-5. 
— Rhopalodontus perforatus, Mellié, ibid. 1849, Bullet. p. XL, 


CISSIDES. 545 


Elles sont allongées, cylindriques, de consistance plus ou moins charnue 
et revêtues de poils en général peu abondants, La tête est cornée, ar- 
rondie et sans épistome distinct. La bouche, se compose : d'un labre 
transversal; de mandibules assez robustes, unidentées au côté interne : 
de mâchoires terminées par un seul lobe, que couronnent quelques 
spinules et portant des palpes de trois articles; enfin, d'une lèvre infé- 
rieure charnue, d’une seule pièce, unie à la base des mâchoires et por- 
tant à son extrémité les palpes labiaux qui sont très-courts et bi-articulés. 
Le nombre des ocelles varierait de trois à six, selon les auteurs (1). Les 
antennes se composent de trois articles, dont le dernier est surmonté 
d'une longue soie. Les segments (horaciques et abdominaux diffèrent 
peu, sauf le prothorax qui est un peu plus grand que les autres. Les 
premiers portent des pattes courtes, en parlie hérissées de poils et for- 
mées de cinq pièces, dont la terminale est un crochet corné et aigu. Le 
dernier segment abdominal est subcoriacé, déclive ou un peu concaveet 
terminé par deux courtes épines cornées, un peu redressées, parallèles 
el peu distantes, quelquefois (Melliei) par un tube corné et dentelé sur 
ses bords. Des neuf paires de stigmates, la première est située près du 
bord antérieur du mésothorax, les autres au tiers antérieur des buit 
premiers segments abdominaux. 

La métamorphose de ces larves a lieu dans les galeries où elles se 
sont développées. La nymphe ne présente de particulier que deux pa- 
pilles terminales et semi-cornées. 

Tous les détails qui précèdent ne s'appliquent qu'aux Cissides propre- 
ment dits. Ils ne conviennent qu'en partie aux Lyervus, insectes ambigus 
que je comprends, non sans hésitalion, dans la famille, La connaissance 
de la larve d’une de leurs espèces (pubescens) que M. Heeger a dé- 
crite récemment (2), loin d'éclaireir la place que ces insectes doivent 
occuper, ne fait que la rendre plus incertaine. Cette larve, en effet, ne 
ressemble ni à celle des Colydiens, parmi lesquels la plupart des au- 
teurs placent ce genre, ni à celles des Bostrichides ou des Cissides qui 
précèdent, mais bien à celles des Scolytides et des Curculionides, dont 
elle est si voisine qu'à peine trouve-t-on quelques caractères pour l'en 
distinguer. 

Comme celles de ces derniers, elle est charnue, cylindrique, arquée 


(1) MM. Chapuis et Candèze en attribuent cinq à toutes les espèces en géné- 
ral; M. Lucas, six au C. ani; MM. Ed. Perris et Coquerel, trois aux espèces 
qu’ils ont décrites; M. L. Dufour, point au Xylographus bostrichoides; quant 
à Mellié, il mentionne simplement leur existence sans indiquer leur nombre. 
I est très-probable que ce dernier est normalement de trois, et que les auteurs 
qui en assignent davantage à ces larves, ont, comme le dit M. Ed. Perris, pris 
pour des ocelles quelques tubereules bruns et piligères qui existent dans le voi- 
Sinage de ces organes, 


(2) Sitzunsber. d. Wien. Academ. XI, 1853, p. 938, pl. 9, f. 1-10. 
Coléoptères. Tome IV. 35 


546 CISSIDES. 


et dépourvue de pattes et d'ocelles. La Lête est cornée, petite, à peine 
de la largeur de la moilié du corps, ovale et tronquée antérieurement. Le 
labre est transversal, arrondi et fortement cilié en avant. Les mandibüles 
sont très-larges à leur base, arquées, simples au bout et concaves au côté 
interne. Les mâchoires consistent en une tige robuste, allongée, renflée 
en dehors, portant un court palpe de deux articles et flanquée en dedans 
par un grand lobe aussi long qu'elle, arrondi et cilié à son extrémité. 
Le menton est allongé, un peu rétréci dans son milieu et porte à son 
“sommet une étroite languette pénicillée à‘son extrémité; les palpes la- 
biaux, très-petits et composés d’un seul article, sont insérés de chaque côté 
d’elle sur le menton même. Les antennes sont insérées près de la base des 
mandibules, très-courtes et composées de deux articles égaux. Les seg- 
ments prothoraciques et abdominaux sont semblables et séparés par des 
bourrelets de la partie inférieure du corps qui est presque plane. Le seg- 
ment terminal de l'abdomen est plus petit que les autres et arrondi au bout. 

M. Heeger avait rencontré ces larves dans des chênes abattus qu’elles 
perforent de galeries droites, creusées dans le bois même, et dans les- 
quelles elles se changent en nymphe sans aucuns préparatifs. Cette 
dernière ne présente rien de particulier. 

Les anciens auteurs n'avaient pas distingué ces insectes des Ano- 
sium. Latreille qui, dès ses débuts, les en a séparés, sous le nom de 
Cis, les a de son côté placés dans son groupe hétérogène des Xylopha- 
ges, et en dernier lieu près des Apare et des Psoa (1). Bien que les 
auteurs modernes aient accepté presque unanimement celte double ana- 
logie, j'ai, avec M. Ed, Perris (2), des doutes sérieux sur sa réalité, el 
ie me demande si ces insectes ne seraient pas mieux à leur place près 
des Cryptophagides et des Mycétophagides (5). : 

(1) Fabricius, Olivier, Panzer, Niger, Paykuil, ete. avaient laissé ces insectes 
parmi les Axomiun. Latreille, en créant le genre ts (Préc. d. car. génér. d. 
Ins. p. 50), l'avait d’abord mis entre les Herenocenus etles Parororripus ; mais 
dès lHist. nat. de Crust. et d. Ins, (XI, p. 228) on le trouve dans son group 
des Bostrichiens, où il l’a depuis laissé en variant seulement sur les genres qu'il 
mettait à côté. Dans son dernier ouvrage (Règne anim. éd. 2, p. 94) il figure 
immédiatement à la suite des Bosrrienus et des Psoa. Comme on l’a vu précé- 


demment (p. 508, note 2), M. L. Redtenbacher piace ces insectes dans la même 
famille que les Anomum et les Bosrricaus. 


(2) Ann. d. 1. Soc. entom. 1854, p. 644. 


(3) Outre que leurs larves ont la plus grande analogie avec celles des Cnyr- 
TOPHAGUS, ainsi que je l'ai dit plus haut, il suffit de mettre ces insectes à côté 
de certaines espèces du même groupe, les Arowonia, et parmi les Mycétopha- 
gides, près du Triphyllus punclatus, par exemple, pour être frappé de leur 
ressemblanee avec eux. C'est la même forme, le même système: de coloration, 
une ponctuation identique, ete., tandis que leur analogie ayec, les ANORIUM ne 
porte réellement que sur la rétractilité de la tête dans l'intérieur du prothorax 
et la saillie du bord antérieur de ce dernier. Je m’en suis peñt-être trop 


CISSIDES. 547 


Le genre Os était resté intact jusque dans ces dernières années, lors- 
que feu Mellié (1) en a publié une bonne monographie dans laquelle il 
l'a divisé en plusieurs. Depuis cette époque la famille ne s'est enrichie 
d'aucun genre nouveau. | 
I. Tarses de cinq articles, au moins chez les mâles. 

Massue antennaire bi-articulée; tête découverte : Lyctus. 
—_ tri-articulée; — recouverte : Endecatomus. 
I. Tarses de quatre articles. 
a Antennes de 10 articles. 
b  Tarses contractiles, reçus dans un sillon des jambes : Xylographus. 
bb — libres au repos. 
Jambes dilatées et dentées à Jeur Ssomimét éxterne : Rhopaloontus. 
— simples : Cis. 
aa Antennes de 9 articles : Ennearthron. 
aaa_ _— 8 — 
c Jambes inermes en dehors : Ceracis. 
cc —  denticulées — 
Mandibules saillantes : Orophius. 
— courtes : Octotemnus. 


LYCTUS. 
# 
Far. Entom. Syst. I, p. 502 (2). 


Menton en‘triangle fortement transversal et aigu; languette indis- 
tincte. — Dernier article des palpes maxillaires ovalaire, celui des la- 
biaux obconique; tous acuminés au bout. — Mandibules assez larges, 
arquées et bidentées au bout. — Labre transversal, bilobé et cilié. — 
Tête découverte, courte, transversale; épistome séparé du front'par un 
sillon très:marqué, placé sur un‘plan inférieur, largement échancré en 
avant. — Veux assez gros, arrondis, saïllänts. — Antennes médiores, 
de onze articles : { épais et obconique, 2 un peu moins gros, plus court 


rapporté aux auteurs qui se sünt occupés de cés insectes, quand j'ai traité les 
deux familles nommées en dérnier lieu, sans quoi je les cüsse probablement 
placés près de ces dernières, 

(1) Ann. d. 1. Soc. entom. 1848, p. 205, pl. 9-12; le prodrome de ce travail 
avait paru antérieurement dans la Revue Zool. 18#7, p. 108. Quelques mois 
plus tard, M. L: Redtenbacher (Faun. Austr.; Die Kæfer, p. 348) a publié trois 
genres établis par lui aux dépets dé l'ancien genre Cis ; ses noms Sont par con- 
séquent postérieurs à ceux proposés "par Mellié dans le prodromée en question. 

(2) Syn. XxLorroeus, Steph. I, of Brit. Entom. IX, p. 117. —Ins Oliv. — 
Biroma Herbst. 


548 CISSIDES. 


que les suivants, 3-9 obconiques, décroissant graduellement (7-9 parfois 
moniliformes), 10-11 formant brusquement une assez grosse massue à 
articles 4 subtransversal, 2 ovalaire. — Prothorax carré ou un peu ré- 
tréci en arrière , transversal ou non. — Ecusson poncliforme, à peine 
distinct. — Elytres à peine plus larges que le prothorax, allongées, sub- 
cylindriques, arrondies en arrière. — Pattes médiocres; hanches anté- 
rieures et intermédiaires globuleuses, contiguës ; cuisses un peu renflées; 
tarses très-grêles, à articles À très-court, 2-4 décroissant graduellement, 
5 aussi long que les précédents réunis. — Corps allongé, subcylindri- 
que, villeux. 


Les auteurs les’plus récents placent ce genre soit parmi les Crypto- 
phagides, soit parmi les Bostrichides (1). On ne saurait disconvenir que 
ses espèces ont de nombreux rapports avec les premiers ainsi qu'avec 
les Colydiens du groupe des Colydiides. Mais elles s’en éloignent par la 
structure de leurs tarses, qui les rapprochent des seconds et des Cissi- 
des. Je les eusse placées dans les Bostrichides, sans la longueur relative 
de leur premier segment abdominal, qui est fait comme daus la famille 
actuelle. D'un autre côté, on vient de voir qu’à ne consulter que leurs 
premiers états, il faudrait les classer parmi les Scolytides. 

Par leur tête découverte, ces insectes sont aux autres Cissides ce que 
les Pozycaon et les Psoa sont aux Bostrichides typiques. Ils s'en éloi- 
gnent eñ outre notablement par leur massue antennaire bi-articulée, 
leur forme très-allongée, leurs élytres constamment ponctuées en stries 
et revêtues de poils plus ou moins disposés en rangées longitudinales. Ils 
sont en outre ligniperdes et non boléfophages. Leurs espèces sont peu 
nombreuses et propres à l'Europe et à l'Amérique (2). 

Presque tous ont une fossette bien marquée sur le prothorax. C'est 
sur l'une d'elles qui, à l'inverse des autres, en est dépourvue, que Sle- 
pbens a établi son genre XycorroGus (5), qui pour le surplus ne diffère 
en rien de celui-ci. 


(1) Pour la première de ces opinions, voyez L. Redtenbacher, Faun. Austr.; 
Die Kæfer, p. 188; pour la seconde, Erichson dans sa Faune entomologique du 
Pérou (Archiv, 1847, I, p. 87), où il a placé ce genre à la suite des Exors (Po- 
LYCAON). 

(2) Esp. d'Europe : L. canaliculatus , Fab. Syst. El. I, p. 562; Panzer, 
Faun. Ins. Germ. 1V, 16 (/ps oblonga Oliv.; Bit. unipunctala Herbst). — pus 
bescens, Panzer, lec. cit. IV, 17. — bicolor, Comolli, de Col. nov. proy. Novoc. 
p. 41. — Esp. de l’Amér. du Nord : L. striatus, aæillaris, Melsheim. Proceed. 
of the Acad. of Philad. I, p. 112. — Esp. de l’Amér, du Sud : ZL. prœuslus, 
Erichs. Archiv, 1847, I, p. 88; Pérou. 

(3) X. brunneus, Steph. loc. cit. pl. 18, f. 4. — Les Xy1. brevicornis et 
parallelipipedus de M. Melsheimer (Proceed. of the Acad. of Philad. loc. cit.) 
sont des Colydiens du genre Pyenomenus. . 


D | 


CISSIDES, : 519 


ENDECATOMUS. 
Merié, Revue Zool. 1847, p. 108 (1). 


Menton transversal, trapéziforme, largement échancré en avant; lan- 
guette cornée, évasée, arrondie et légèrement échancrée antérieure- 
ment. — Dernier article des palpes labiaux ovalaire, celui des maxillai- 
res oblongo-ovale. — Mandibules robustes, triangulaires, arquées, 
bidentées au bout. — Labre transversal, fortement échancré et cilié en 
avant. — Tête courte, peu convexe. — Yeux médiocres, arrondis, peu 
saillants. — Antennes courtes, de onze articles : { allongé, robuste, 
renflé à son extrémité, 2 aussi gros, de moitié plus court, 3-8 obconi- 
ques, décroissant et grossissant peu à peu, 9-11 formant une grosse 
massue déprimée, à articles 1-2 subarrondis, 44 ovale, — Prothorax 
transversal, rétréci et recouvrant la tête en avant, marginé et arrondi 
sur les côtés en arrière, tronqué à sa base. — Ecusson triangulaire. — 
Elytres convexes, parallèles, arrondies en arrière. — Pattes médiocre 
ment robustes ; jambes légèrement élargies à leur extrémité ; Larses de 
cinq arlieles : le 4er distinct chez les mâles, confondu avec le 2° chez les 
femelles. — Corps cylindrique, pubescent. 


Deux espèces seulement rentrent dans ce genre : l’ane anciennement 
connue, l'Anobium reticulatum &e Herbst, assez commun en Autriche, 
plus rare dans l'Europe occidentale, l'autre du Texas (2). Toutes deux 
figurent parmi les plus grandes du groupe actuel et se distinguent par 
les tubercules, disposés sans ordre, dont leurs élytres sont couvertes. 
Les mâles ont sur le front deux petits tubercules qui manquent chez 
les femelles. 


XYLOGRAPHUS. 
(Der.) Mezué, Revue Zool. 1847, p. 109. 


Lèvre inférieure des Enpecaromus. — Dernier article des palpes 
aussi long que les précédents réunis; celui des labiaux subeylindrique 
et acuminé au bout, celui des maxillaires oblongo-ovale. — Mandibules 
bidentées au bout; la gauche, chez la plupart des mâles, plus longue que 
la droite et munie au côté externe d'une corne redressée.— Labre saillant, 


(1) Syn. Drcrvazorus, L. Redtenb. Faun. Austr.; Die Kæfor, p. 348. — Ano- 
“mium Herbst, Fab., Creutz., Panz: — Cis Casteln. — Tripuyzzus Randall: 

(2) An. reticulatum, Herbst, Die Kæfer, V, p. 70, d'Europe; il se trouve 
aussi aux Etats-Unis, et est, selon M. J. L. Le Conte (Proceed. of the Acad. of 
Philad. 1854, p. 218), le Triphyllus rugosus de M. Randall, Boston Journ. of 
nat. Hist. 11, p. 26, — Æ. dorsalis, Mellié, Ann. d. 1. Soc. entom. 1848, p. 218; 


» du Texas, 


F 


Le nn “2 ù » e. | RS 


550 CISSIDES. 


ogival et cilié. — Tête plus ou moins concave, rebordée et largement 
échancrée en avant. — Antennes de dix articles : 4 robuste, allongé, 
ovalaire, 2 presque aussi gros, de moitié plus court, 3-4 gréles, longs, 
renflés au bout, 5-6 courts, grossissant graduellement, 7-10 formant une 
grosse massue à articles 1-2 subglobuleux, 3 brièvement ovalaire. — 
Prothorax ample, cuculliforme, rebordé de tous côtés; son bord anté- 
rieur enlier ou sinué, — Ecusson triangulaire, — Elytres plus où moins 
courtes, très-convexes, souvent comme voûlées en arrière. — Pattes 
robustes ; cuisses antérieures comprimées; jambes lamelliformes, tran, 
chantes, arrondies et denticulées au bord externe, munies sur leur face 
interne d'un sillon velu pour la réception des tarses au repos; ceux-ci 
très-courts, de quatre articles; les trois 1ers subégaux. — Corps le plus 
souvent court et très-convexe, glabre ou pubescent, 


Outre la corne dont est armée leur mandibule gauche et qui est par: 
fois absente, les mâles ont leur épistome muni d’une petite dent médiane 
plus ou moins saillante. Le genre est très-distinct, surtout par là struc- 
ture de ses paltes, et comprend en ce moment neuf espèces, toutes 
exotiques, à l'exception d'une seule (1). 


RHOPALODONTUS. 
MeLLié, Revue Zool. 1847, p. 109. 


Genre très-voisin des Cis qui suivent ets’en distinguant par les par- 
ticularités suivantes : 

Dernier article de tous les palpes oblongo-ovale. — Labre allongé, 
ogival, cilié. — 22 article des antennes beaucoup plus long que le 3+; 
celui-ci et 4 obconiques, égaux. — Tôte rebordée et arrondie en avant, 
munie d'une petite dent médiane. — Prothorax recouvrant faiblement la 
tête. — Jambes lamelliformes, graduellement élargies, dilatées à leur 
extrémité externe en une saillie arrondie et distinctement dentée. 


Le genre ne comprend que le Cis perforatus de Gyllenhall (2), petit 
insecte répandu dans une partie de l'Europe, mais plus commun dans 
ses parties boréales qu'ailleurs. 


(1) X. hypocritus, anthracinus, madagascariensis, de Madagascar; corpu= 
lentus, du Pérou; Richardi, de Cayenne; contractus, du Brésil; gibbus, pune- 
tatus, de Colombie; bostrichoides L. Dufour (Cis cribratus Lucas; punctiger® 
Walt), de: l'Eurcpeymér. et. d'Algérie; Mellié, Ann. d. 1. Soc. entom. 1848, 
p. 221. ” 

(2) Ins. Suec. IX, p. 385. 


CISSIDES. 5b1! 


CIS. 
Larn. Pet. d. car. gén. d. Ins. p. 50 (1). 


Menton transversal, légèrement rétréci et faiblement échancré; län- 
guëélte allongée, un peu arrondie en avant. — Dérnier article des palpes 
labiaux oblongo-ovale; celui des maxillaires ovalaire et acuminé au bout. 
— Mandibules bidentées à leur extrémité, — Labre subquadrangulaire, 
un peu rétréci à sa base. — Tête plus ou moins convexe, rebordée et ar- 
rondie en avañit. — Ahtennés médiocres, de dix articlés : { gros, sub- 
oyalaire, 2 de moitié plus court, obconïque, 3 grêle, plus long que lof, 
4-7 beaucoup plus courts, décroissant et grossissant graduellement, 
8-10 formant une massue à artieles 422 subglobuleux, 3 brièvement 
ovalaire; celui-ci souvent terminé par un court appendice spoñgieux.— 
Prothorax convexe, s'avançant en général au-dessus de la tête, marginé 
latéralement et parfois à sa base. — Ecusson triangulaire où arrondi.— 
Elytres convexes, de longueur variable. — Pattes médiocres; cuisses 
comprimées et larges ; jambes grêles ; lèut anglé apicaltextèrne souvent 
aigu; tarses de quatre articles ; les trois 4ers petits, égaux, 

Ce genre, ainsi restreint, est le plüs riche en espèces de la tribu (2). 


(1) Syn. Anonron Fab. Hérbst, Oliv. etc. — Dentestés Scopoli, Fab., Herbst. 

(2) Mellié (Ann. d. 1. Soc. entom. 1848, p. 238 et 313) en décrit 62 esp. et 
en signale 13 autres mentionnées dans lés'autéurs, qui lui sont restées incon- 
nues, Les premières sont: C. boleti Stop., rugülosus M, setiger M., &'Europé; 
pallidus M., du Brésil; fssicollis M., d'Europe; Chevrolatii M.; de la Loûi- 
sianne; ustulatus M., de Madagascar; Guerinii M:, du Gap; murinus M, de 
Cuba; tomentosus M., d'Europe; capensis M:, du Cap; micans Herbst, d'Eu- 
rope; setulosus Say; atripennis M., des Etats-Unis; Olivieri M., de Cayenne; 
hispidus Payk:, d'Europe; interpunctatus M., de Bourbon; sfriatulus M., fla- 
vipes Lucas, d'Europe; emarginatus M, de Colombie; comptus GyIl., quadri- 
dens M., d'Europe; fuscipes M., dubius M., des Etats-Unis; elongatus Gyll., 
d'Europe; fulvipes M., du Brésil; fissicornis M., laminatus N., d'Europe; 
granarius M., grossus M., de la Guyane; bidentatus Oliv., dentatus M. nitidus 
Herbst, d'Europe; brunneus M., de Colombie; Jacquemartii M., glabratus M., 
d'Europe; diadematus M., du Brésil; piceus M., de Colombie; pumicatus M., 
dé la Lonisianne: ritidutus M:, d'Europe; minulissimus M., obesus M., des 
Etits-Unis ; linéatocribratus M., d'Europe; punctatus M:, des Etats-Unis ; alnt 
Gyl. (punctulatus Lucas), obongus M:, d'Europe; #istis M., de là Louisianne ; 
punctifer M.; punctulatus GYIl.,"sericeus M., alpinus M., d'Europe; Muriceus 
M., du Cap; festivus Panz., castaneus M, fuscatus M:; d'Europe; sublilis M., 
des Rtats-Uniss wëstitus M., laricinus Mi, bicorhis M, d'Europe; creberri- 
mus-M\, des Etats-Unis; conveæus M:, de l'ile St-Thomas. 

Ajk : C4 thoraoicorhis, Ziegler, Proteedi of the Acad: of Philad: IE, p: 270; 
des Etats-Unis. — tridentatus, biarmatus, americanus, Mannerh. Bull. Mosc. 
1852, II, p. 360; de Sitkha. — lauri, Wollast. Ins. Mader. p. 282, pl. 5, f. 7; 
de Madère, — Wollastonit, Mellié, Ann. d. 1. Soc. entom. 1849, Bullet. 


1 


552 CISSIDES. 


Elles varient beaucoup sous le rapport de la forme générale, de la sculp- 
ture et de la vestiture des tégaments, mais ne peuvent être confondues 
qu'avec les RaopaLonvonrvs, les seuls qui aient, comme elles, dix ar- 
ticles aux antennes; la forme toute différente de leurs jambes suffit 
pour éviter l'erreur. 

Les mâles se distinguent, en général, de leurs femelles, par la pré- 
sence de deux tubercules sur le front, et parfois par leur prothorax 
prolongé et bidenté en avant. 

L'Europe, puis l'Amérique boréale sont les deux parties du globe 
les plus riches en espèces du genre; deux ou trois seulement, qui leur 
sont étrangères, ont été décrites. 


ENNEARTHRONà 
Merrié, Revue Zool. 1847, p. 110 (1). 


Organes buccaux des Cis, avec le labre saillant et ogival. — Tête 
convexe, plus ou moins déprimée en avant, avec son épistome peu 
saillant, souvent munie de tubercules, d'une corne ou d’une lamelle chez 
les mâles.—Antennes de neuf articles : 1 grand, robuste, subglobuleux, 
2 plus court, ovalaire, 3 grêle, allongé, 4-6 petits, arrondis, subégaux, 
7-9 formant une grosse massue à articles globuleux et perfoliés.— Pro- 
thorax convexe, subcylindrique, laissant la tête en partie à découvert, 
rebordé sur les côtés et à sa base, souvent cornu en avant chez les 
mâles — Ecusson triangulaire, — Elytres plus ou moins courtes, con- 
xexes, pubescentes ou glabres. — Pattes médiocres; cuisses larges et 
comprimées ; jambes étroites, sinuées en dehors, parfois dilatées et 
‘pectinées à leur extrémité externe; tarses des Crs. 


On en connaît une douzaine d'espèces d'Europe, d'Amérique et de 
l'Afrique australe (2). Ces insectes sont fort pelits et ne se distinguent 
essentiellement des Cis que par leurs artennes et leur forme généra- 
lement plus courte. Les mâles sont souvent remarquables par l’arma- 
ture du bord antérieur de leur prothorax. 


p: LXXXVI; du même pays. — Melliei, Coquer. ibid. p. 441, pl 14, IL, 1; de 
la Martinique. — abyssinicus, Guérin-Ménev, in Lefebyr. Voy. en Abyssin. 
Zool. p. 325, Col. pl. 5, £. 7; d’Abyssinie. : 

(1) Syo. Enrvpus, L. Redtenb. Faun. Austr3 Die Kæfer, p. 350, 


(2) £. cornutum Gyl., affine Gyll, fronticornis Panz., d'Europe; curtum 
mullipunctatum M., de Cuba; Mellyi M., de l'Amér. bor.; hastiferum M., de 
Colombie; corniferum M., du Brésil; cucullatum M., de Cayenne; tabelliferum 
M., du Cap; bicornis M., du Pérou; Mellié, Ann. d. 1. Soc. entom. 1848, 
p. 362, 


CISSIDES, 553 


CERACIS. 


Mec, Ann. d, !, Soc. entom. 1848, p. 375. 
* 
Ce sont des ExNearrunoN à qui il manque un des articles des an- 
tennes intermédiaires entre le 3° et Ja massue, et qui n'en ont par 
conséquent que {huit en tout à ces organes. 


Mellié n’a fait de ces insectes qu'un sous-genre des ENNEARTHRON ; 
mais comme la classification des Cissides a pour base le nombre des 
articles des antennes, je crois que, pour rester fidèle à ce principe, on 
peut les isoler. Toutes leurs espèces sont très-petites, glabres sur les 
élytres et propres à l'Amérique (1). 


OROPHIUS, 
L. Reprens. Faun. Austr.; Die Kœf., p. 250 (2). 


Menton trapéziforme; languette subquadrangulaire, tronquée en 
avant. — Dernier article des palpes labiaux petit, ovalaire, celui des 
maxillaires allongé, cylindrique. — Mandibules bidentées au bout; celles 
des femelles plus courtes que la tête, celles des mâles aussi longues, 
munies sur celle de gauche d’une 3° dent redressée. — Labre transver- 
Sal, très-peu saillant. — Tête convexe, déprimée et coupée carrément 
en avant, avec sos angles redressés.—Antennes de huit articles : 1 gros, 
subglobuleux, 2 moins épais, ovalaire, 3 aussi long, grêle, 4-5 petits, 
moniliformes, 6-8 formant une grosse massue à articles 1-2 arrondis, 
3 brièvement ovalaire, — Prothorax cylindrique, recouvrant imparfai- 
tement la tête, rebordé sur les côtés et à sa base. — Ecusson sub- 
triangulaire.— Elytres assez allongées, {cylindriques et un peu déprimées. 
— Cuisses comprimées et larges; jambes assez longues, graduellement 
élargies, assez étroites, denticulées Sur leur bord externe ; tarses de 
quatre articles, les trois {ers subtransversaux, égaux. 


Ce genre ne se compose que d’une seule espèce, le Cs mandibularis 
de Gyllenhall (5), insecte assez rare, répandu depuis le nord de l'Europe 
jusqu'en Italie. Mellié, dans l'origine, ne l'avait pas séparé des Ocro- 
TEMNUS qui suivent. 


(1) C. castaneipennis, de Cuba; Sallei, de la Louisianne; mélifaris, du 


Mexique; furcifer, de la Guyane et du Pérou; variabilis, de Cuba; Mellié, 
loc. cit. 


(2) Syn. Ocroremnus, Mellié, Revue Zool. 1847, p. 110: olim. 


(3) Ins. Suec. IT, p. 717 (Cis inœquidens, Chevrol. in Guérin-Ménev. Icon. 
d. Règn. anim.; Ins. p. 188, pl. 40, f. 14). 


b54 CISSIDES. 


OCTOTEMNUS. 
Mecuk, Revue Zool. 1847, p. 110. 


Mêmes caractères que les Oropmivus, avec les différences suivantes: 

Mandibules de grandeur normale, bidentées au bout.—Tête convexe, 
sübtriangulaire et un peu rebordée en avant. — 3% article des anteñines 
notablement plus long que le 2°.— Prothorax plus convexe, un peu ré- 
tréci et prolongé en avant. — Elytres convexes, oblongo-ovales. 


Le genre est facile à distinguer du précédent, mais peut étre confondu 
aisément aveé les GerActs. Il s’en distingue principalement par le der- 
nier article des palpes maxillaires plus long et cylindrique, l'absence 
d’armature sur la tête et le prothorax chez les mâles, et les jambes 
denticulées en dehors. 

Jusqu'ici il ne comprend que deuxtpetites espèces, l'une d'Europe, 
l'autre de l’île de Madère (1). 


(1) C. glabriculus, Gyll. Ins. Suec. IV, p. 629; d'Europe. — ©. opacus, 
Mellié, Ann. d. 1. Soc. entom.. 1848; p. 386; de Madère. 


ADDITIONS ET CORRECTIONS, 


TOME II. 
BYRRHIENS. 


BOTHRIOPHORUS. 


Müsanr et Rev, Ann. d. 1. Soc. Linn. d. Lyon, Sér. 2, [, p. 19 (1). 


Tête inclinée; lèvre non cachée par le prosternum; mâchoires et 
yeux cachés. — Antennes de onze articles; les deux premiers très-di- 
latés, les trois derniers en bouton, le dernier globuleux, très-grand. — 
Prothorax transversal, creusé, près des angles antérieurs, de deux fos- 
setles profondes destinées à loger le bouton des antennes. — Ecusson 
allongé, triangulaire. — Elytres convexes, un peu atténuées postérieu- 
rement. — Prosternum largement échancré en avant, postérieurement 
rétréci en pointe arrondie dont le sommet est recu dans une échan- 
crure assez légère du mésosternum. — Pattes assez distantes ; cuisses 
logées dans une fossette de la poitrine ; tibias assez grêles ; tarses libres, 
assez courts. — Corps subhémisphérique. 


La publication de ce: genreiest antérieure. de quelques mois à l'appa- 
rition-dé mon deuxième volume. MM. Mulsant et Rey le regardent 
comme intermédiaire entre les SyncazyrrA et les Exmnrctus ; mais, 
d’après là non-contractilité de ses tarses, il semblé se rapprocher plutôt 
dés Simprocanta et devoir être placé à la fin de la tribu dés Byrrhides, 
Il ne comprend qu’un très-pelit insecte (B. atomus), long d'un quart de 
ligne, d’un noir peu brillant et recouvert d'une fine pubescence soyeuse, 
d'un gris cendré. On l’a découvert près d'Hyères parmi les détritus au 
bord'des marais. 


(1) Voyez aussi Mulsant, Opuseul. entom: fase. 2, p. 21. 


ik. 


een er ge à > + NT PE EN = I Qt M 7 er PR 


“ 


556 ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


ASPIDIPHORUS. 
(Ziec.) Latr. Règne anim. 64. 2, IV, p. 508. 


Tout en restant convaincu, comme précédemment (1), que ce genre 
p'appartient pas à la famille des Byrrhiens, je l'y laisse, à l'exemple de 
M. L. Redtenbacher, ne sachant plus quelle place lui assigner. 

Mandibules, labre et yeux visibles lors de la rétraction de la tête. — 
Menton arrondi en avant, avec une petile dent aiguë de chaque côté, 
— Languette cornée, largement et faiblement échancrée en avant, ciliée. 
— Palpes courts; les labiaux à articles 2 le plus long de tous, 3 plus 
court, grêle; les maxillaires à articles 2 plus long et plus épais que les 
suivants, 3 court, 4 grêle, presque aussi long que le >, fusiforme, — 
Lobe interne des mâchoires plus court que l’externe, terminé par un 
crochet corné. — Mandibules simples à leur extrémité, munies d'une 
étroite bordure membraneuse interne.— Labre court, tronqué en avant, 
avec ses angles arrondis. — Tête verticale, courte, terminée par un pe- 
tit museau quadrangulaire ; épistome séparé du front par un sillon trans- 
versal bien marqué. — Antennes insérées à découvert au-devant et près 
des yeux, de dix articles : 1 gros, ovalaire, 2 petit, subglobuleux, 
3 grêle, aussi long que les quatre suivants, ceux-ci submoniliformes, 
8-10 formant une massue égalant en longueur la moitié de l'organe. — 
Yeux assez gros, subarrondis, peu saillants. — Prothorax fortement 
transversal, rétréci en avant, paraboliquement arrondi sur les côtés, bi- 
sinué à sa base, — Ecusson assez grand, en triangle curviligne. — Ely- 
tres très-courtes, convexes, un peu plus larges que le prothorax à leur 
base, arrondies en arrière. — Pattes courtes, grêles; tarses finement ci- 
liés en dessous, à articles 4-4 subégaux, 3 allongé. — 4° segment ab- 
dominal beaucoup plus grand que les suivants. — Mésosternum déclive. 
— Saillie prosternale ne dépassant pas les hanches antérieures. — Corps 
brièvement ovalaire, convexe. 


(1), Voyez Tome IF, p. 477, note 3. J'ai dit dans cette note que le genre me 
paraissait appartenir à la famille des Ptiniores, en quoi je-m'étais laissé in- 
fluencer par l'opinion d’Erichson in Agass. Nomenclat. Zool.; Col. p. 16. La 
forme de la tête, l’épistome séparé du front par une suture très-distincte, le 
lobe interne des mâchoires armé d’une dent cornée, ete., son genre de vie 
même, l’éloignent de ces insectés. Ce n’est pas non plus un Byrrhien, ainsi 
que le démontre l’organisation de son prothorax en dessous, celle du mésos- 
ternum et des pattos, et des raisons analogues empêchent de le laisser parmi 
les Dermestins où Latreille l'avait placé. La découverte de la larve jetera 
peut-être quelque lumière sur cette question. En attendant, je ne puis que le 
reléguer parmi les genres incerlæ sedis, comme cela a été fait dans la der- 
nière édition du Catalogue des Coléoptères d'Europe, publié en 1856, par la 
Société entomologique de Stettin. 


ADDITIONS ET £ORRECTIONS. 557 


L'unique espèce du genre est la Nitidula orbiculata de Gyllenhall (1), 
très-pelit insecte, découvert primitivement en Suède, et retrouvé, de- 
puis, dans la plus grande partie de l'Europe, mais fort rare partout. On 
le trouve ordinairement à terre entre les herbes, dans les endroits sa- 
blonneux. Il est finement pubescent et noir, avec les antennes et les pattes 
d'un jaune ferrugineux plus ou moins vif. 


TOME NI. 
LAMELLICORNES. 


TRIBU I. 
COPRIDES (2). 


ATEUCHUS, p. 66. 


Aj.: À. œruginosus, infernalis, ebenus, Klug, Monatsber. d. Berlin, Acad. 
1855, p. 650; Mozambique. 


SISYPHUS , p. 72. 


Aj.: S. infuscatus, atralus, calcaratus, Klug, loc. cit. p. 651; Mozam- 
bique. 
GYMNOPLEURUS, p. 73. 


Aj.: G. chloris, thalassinus, humeralis, ignitus, Klug, loc. cit. p. 650; Mo- 
zambique. 
COPRIS , p. 96. 


Aj. : C. Japetus, Rhinoceros, platycera, Elphenor, Booles, excavata, Amyn- 
tor, Evanida, Klug, loc. cit. p. 655; Mozambique. 


ONITIS, p. 104. 


è Aj.: O. Lycophron, uncinalus, fulgidus, œruginosus, Klug, loc. cit. p. 651; 
Mozambique. 
TRAGISCUS. 


Kzuc, loc. cit. p. 651. 


Klug compare ce genre aux Evrysrernus, près desquels il dit qu'il 
doit être placé, et en donne la description suivante : 
Le corps est moins allongé que chez les EvrysrerNus, parfaitement 


(1) Ins. suec. I, p. 242. 

(2) Les descriptions des Lamellicornes de Mozambique, qui suivent, ont été 
présentées par Klug à l’Académie de Berlin, dans sa séance du 25 octobre 1855, 
au moment môême où venait de paraître mon deuxième volume. Leur grand 
nombre, et l'intérêt qu’elles présentent, m’engagent à en tenir compte, par ex- 
ception. 


4 


558 ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


parallèle et uniformément plan en dessus. Le front est armé chez le 
mâle d’une, chez la femelle de deux cornes petites et recourbéesten 
arrière. Le dessous du corps est également convexe, sans excavalion sur 
le milieu de la: poitrine ni sur le premier segment abdominal, L'insertion 
des quatre pattes postérieures est voisine de celle des Evnysrennus, sañs 
être absolument pareille. L'écartement des hanches intermédiaires est 
plus faible que chez ces derniers, et les postérieures sont rapprochées 
au point qu’il existe à peine un intervalle entre elle. Les tarses sont 
comprimés, avec leurs articles inégaux. Le premier est plus long que 
les suivants réunis, parallèle sur ses bords, tandis que les autres sont 
triangulaires et diminuent graduellément de longueur. 


… L'espèce (dèmidiatus) de Mozambique qui forme le type du genre 
est longue de sept à huit lignes et noire, avec les élytres largement tes- 
tacées à leur base. 


ONTHOPHAGUS, p. 107. 


Aj. : O. pyramidalis, rangifer, ardea, flavocinctus, Boschas, loricatus, bi- 
callosus, plebeius, Aicyon, carbonarius, discolor, auriculatus, anomalus, 
cruentatus, sugillatus, mactatus, suffusus, lenuicornis, crucifer, nigrilulus, 
flavolimbatus, castaneus, nitidulus, seminulum, "Klug, loc. cit. p. 652; Mo- 
zambique. 


ONITICELLUS, p. 110. 
Aj. : 0. egregius, Klug, loc. cit. p. 652; Mozambique. 


TRIBU HI. 
APHODHIDES. 


APHODIUS, p. 115. # 


.. Aj.: À. picipes, adustus, dorsalis, connemus, cruentus, cinerascens, cir- 
cumdatus, opatroides, Klug, loc. cit. p. 656; Mozambique. 


CHIRON, p. 15. 
Aj.: C. volvulus, Klug, loc. cit. p. 656; Mozambique. 


TRIBU TI. 
ORPHMDES, 


ORPHNUS, p. 129. 
Aj. : O. bilobus, Klug, loc. cit. p. 656; Mozambique. 


isa a. 2 A ed, de TR un tm md, 


ADDITIONS ET CORRECTIONS 559 


TRIBU IV. 
HYBOSORIDES. 


HYBOSORUS , p. 133. 
À. : H. crassus, Klug, loc. cit. p. 657; Mozambique. , 


TRIBU VI. 
TROGIDES. 


TROX,; p. 150. 
Aj. : Omorgus tuberosus, Klug, loc. cit. p. 657; Mozambique. 


TRIBU VI. 
MÉLOLONTHIDES. 


TROCHALUS, p. 207. 
Aj.: T. picipes, Klug, loc. cit. p.659; Mozambique. 


| SCHIZONYCHA, p. 288. 
Aj.: S. livida, consobrina, Klug, loc. cit. p. 658; Mozambique. 


MELOLONTHA, p. 295. 


Par suite d'une erreur que je ne m'explique pas, j'ai indiqué la mas- 
sue antennaire comme étant composée de cinq articles seulement chez 
les femelles de ce genre, tandis que personne n’ignore qu'elle en compte 
six. La même faute se trouve répétée (p. 293) dans le Tableau synopti- 
que du groupe des Mélolonthides vrais. 


LEUCOPHOLIS, p. 300. 


Aj. : L. lepidota, Klug, Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p. 658; Mozam- 
bique. 
CLITOPA , p. 309. 


Aj. : QC, Eriohsoni, Klug, loc. cit. p. 658; Mozambique, 
| CYCLOMERA. 
| Kzue, loc. cit. p. 698. 


Ce genre, caractérisé en peu de mots par Klug, ne diffère des Cur- 
ropa, dont ille dit voisin, que par les points suivants : 
Epistome sans carène, ponctué, pubescent, peu saillant et arrondi à 


560 : ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


son extrémité. — Massue antennaire de longueur médiocre. — Angles 
postérieurs du prothorax arrondis et non rectangulaires comme dans le 
genre en question. — Cuisses et jambes épaissies, comme chez les PA- 
caypus, surtout chez les femelles. 


Il comprend deux espèces (dispar, de de grande taille, ori- 
ginaires de Mozambique. 


TRIBU IX. 
RUTÉLIDES, 


ANOMALA, p. 328. 


Aj.: À. lutea, brunnea, lucidu, nitidicollis, Klug, loc. cit. p. 659; Mozam- 


bique. 
ADORETUS, p. 380. 


Aj.: À. larsatus, sellatus, atricapillus, subcostatus, Klug, loc. cit. p. 659; 
Mozambique. 


TRIBU X. 
DYNASTIDES. 


HETERONYCHUS, p. 406. 
Aj.: H. niger, corvinus, atratus, Klug, loc. cit. p. 657; Mozambique. 
TEMNORHYNCHUS, p. 421. 
Aj.: T, clypeatus, Klug, loc. cit. p. 657; Mozambique. 
TRIONYCHUS, p. 459. 
Aj.: T. bituberculatus, King, loc. cit. p. 657; Mozambique. 


TRIBU XI. 
CÉTONIDES. 


GOLIATHUS, p. 472. 


Aj.: G. Fornasini, Bertoloni, Mem. d. Acad. à, Bologna, IV, 1853, p. 345, 
pl. 12, f. 1,2 ®; de Mozambique. M. J. Thompson a donné récemment une 
très-belle figare de la femelle dans les Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, pl. VII, 
LE A 

NARYCIUS, p. 476. 


Aj.: N. Hamiltoni, Westw. Trans. of the entom. Soc. Sér. 2, II, p. 67, 
pl. 7, f. 2; Indes or. (Moulmein). 


ee le ns lent Me VU ot NC LP 


 ADDITIONS ET CORRECTIONS. 561 


M. Westwood établit sur cet insecte, dont il n’a connu que la femelle, 
un sous-genre nouveau qu'il nomme PLaryNocepmaALus et qu'il carac- 
térise ainsi : 

Tête large, concave en avant, avec ses angles antérieurs un peusail- 
lants et aigus, munie sur le vertex d’une petite épine plane et bifide. — 
Mächoires allongées; leur lobe interne armé d’un crochet corné robuste, 
l’externe de deux crochets semblables. — Menton large, fortement ré- 
tréci dans sa moitié antérieure, presque tronqué en avanñt. — Protho- 
rax convexe, large; ses côtés arrondis en avant, subrectangulaires en 
arrière. — Elytres plus larges que le prothorax à leur base, courtes, 
subdéprimées. — Mésosternum aigu, conique etsaillant, — Pattes 
courtes, robustes ; jambes antérieures tridentées’ les quatre postérieures 
unidentées; un ochicra bisétigère entre les crochets des tarses. 


CERATORHINA, p. 479. 


Aj. : Ransania splendens, Bertoloni, loc. cit. Il.werum nat. Mozamb.; Diss, 
V, p. 4 (1); et J. Thompson, Ann. d. 1. Soc. entom: 1856, ps 320, pl. VIE, 
f.2 ©, 3 ®; de Mozambique. 


Ce bel insecte appartient à la première section du genre dans laquelle 
les jambes sont dentées au côté interne chez les mâles, et le sous-genre 
qu'il constitue me paraît devoir être placé entre les SwiconminA et les 
Amauroves. On peut le caractériser ainsi : 

RanzanïA Bertoloni. Organes buccaux inconnus: Tête des mâles mu- 
nie au-devant des yeux de deux cornes grêles. verticales, crochues en 
avant à leur extrémité; chaperon très-allongé, déclive à sa base, puis 
horizontal, concave, pourvu de deux petites dents latéralés, terminé par 
deux saillies entre lesquelles se trouvent deux petits tubercules. Pattes 
antérieures du même sexe allongées; leurs jambes unidentées à leur 
extrémité externe; les antérieures tri- les quatre postérieures uniden- 
tées chez les femelles. Taille.grande. Couleur générale d'un beau vert, 
avec les élytres en partie blanches chez les fèmelles. 


Klug (Monatsber. d. Berlin. Acad. 1855, p.639) a depuis établi ce 
genre sous le nom de RAMPHORHINA, eta nommé l'espèce R. Petersiana. 
RHOMBORHINA, p. 482. 

Aj.: Cosmiomorpha setulosa, Westw. Trans. of the entom. Soc. Sér. 2, IE, 
p. 70, pl. 7, f. 4; Chine boréale. 
MMESORHINA, p. 484. 
Aj.: T. Saundersii, Westw. loc. cit. p.64, pl. 6, f. 5; Guinée. 


(1) Je ne trouve pas cette 5e dissertation dans l’exemplaire des Mémoires de 
l’Académie de Bologne que j'ai à ma disposition, bien qu'il paraisse complet, 
et je la cite d’après M. J. Thompson. 


Coléoptères. Tome IV. 36 


LUE, Pt. er 


D OT EE PNR PS 
2 : Fe. RRRES 


’ 


CR 
& 


ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


HETERORHINA, p. 485. 


Aj. : H, alternata, Klug, Monatsber. d, Berlin. Acad. 1855, p. 660; Mozam- … 
bique. . 
: è MACRONOTA., p. 506. 


« Aj, «M. fraterna, des Îles Philippines; .setipes, dela Chine, bor,; Westw. 
Trans, of the entom. Soc. Ser. 2, II, p. 71, pl. 7, f. 5 et 7. 
Li 


À 


< 
à 
L 
Fe 
À 


POGONOTARSUS, p. 517. 
Aj. : P. Vescoi, Coquer, Revue Zool.1851, et:Ann: d. 1. Soc: entom: 1852, 
p- 376; pl, 9, 16; Madagascar. à 
SCHIZORHINA , p. 519. 


Àj.: Eupæœcilæ ochracea, succinea, Westw. Trans. of the entom. Soc Ser. 2, 
Al, p. 73, pl. 7, f. 8, 9; Australie. 


EURYOMIA, p. 525. 


Aj.: Discopeltiswvidua; Klug, Movatsber. d. Berlin: Acad. 1855, pu660; Mo- 
zambique, - 
OXYTHYREA, p. 551. 


Ne Aj. : O. luctifera, Klug, loc. cit. p. 660; Mozambique. 


CETONIA ; p. 584. 
Aj. : Pachnoda cuneata, virginea, Klug, loc. cit. p. 660; Mozambique. 


| TOME I. 
BUPRESTIDES. 


TRIBU II. 
CHALCOPHORIDES. 


CHALCOPHORA , p. 21. 


Aj. : Zvidescristovallensis, Boisduvalii, woodlarkiana, Wällisii (an!‘huj. 
gener.?), Montrouz. Ann. d. 1. Soc. d’Agric.; ete., d. Lyon, Sér. 2, VIL, p. 10; 
iles Woodlark et San Cristoyal (Polynésie). 


 PSILOPTERA, p. 27. 


Aj. : P, presidens, 3. Thomps. Rev. et Mag. d. Zool. 1856, p. 115, pl. 6,1. 1; 
Panama. — Lalipalpis metallica, L/Fairm. ibid, p. 485; Chili. — Guerinit, 
3. Thomps. Ann. d. 1. Soc: entom/1856, p. 398, pl. 8, f. 4; Cüffrerie, —"Au- 
rigena chlorana, Reiche et Sauley, ibid. p. 412; Syrie. 


ADDITIONS ET CORNECTIONS, ‘563 


FRIBU MI. 
BUPRESTIDES VRAIS. 


PROECILONOTA,, p. 36. 


Aj. : Lampra. Guiraoi, L. Fairm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1855, p. 315; Es- 
pagne. s 
BUPRESTIS, p. 40. 


Aj. *’Ancylocheïra  flavoangulata, L. Fairm. Rev. et Mag. ‘d. Zool. 1856, 
p: 530; Maroc. 
ANTHAXIA , p. 49. 


Aj. : A. corinthia, divina, Reiche et Sauley, Ann. d, 1. Soc. éntom. 1856 à 
p. 414; de Syrie; la deuxième est figurée pl. 12, f. 10. 
HYPERANTHA , p. 54. " 
Aj.:H. Vargasii, Rojas, Ann. d. 1. Soc. entôm, 1855, p. 261, pl. 13, no 11; 
Colombie. — Chabrillaoii, J. Thomps. ibid. 1856, p. 327, pl. 8, f. 3; Brésil. 
STIGMODERA , p. 57, 


Aj. : Conognatha navarchis, Stigm. capucina,"J. Thomps: Rev. etiMag. d. 
Zool. 1856, p.116, pl.6, 12, 35 Australie. — Pithiscus sagittarius, Con. 
splendicollis, L. Faiem: ibid..p. 484; Chili. 


POLYCESTA, p. 62: 
Aj. : P. mubropicta, L. Fairm. Rev, etMag. d, Zool. 1856, p.484; Chili. 


ACMÆODERA ; p. 66. 


Voyez une note de M. Reiche (Ann, d, 1, Soc, eéntom. 1856; Bullet, 
p. LXXI) constatant que, dans plusieurs espèces de ce genre, les élytres 
sont soudées, tout en recouvrant des ailes inférieures de grandeur nor- 
male, de sorte que le vol est alorsisemblable à celui des Sisyruus, Ce- 
Ton1A, etc. L'échancrure dont les élytres sont pourvues de chaque côté, 
à leur base, a pour but de faciliter le déploiement des ailes, 


Aj. : À. farinosa, Reiche et Sauley, loc, cit. p. 410; Caramanie. 


SPHENOPTERA , p. 68. 


Aj.: S. trisulcata, Reïiche et Sauloy, Ann. d. L. Soc. entom. 1856, p. 413; 
Syrie. 
COLOBOGASTER, p. 73. 


Aj.: C. Acostæ, Rojas, Rev. et Mag. d. Zool, 1856, p. 565; Orénoque. 


hu gl) te ÙL La RÉ DE se +. nl un 7 , 


564 ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


CERYSOBOTHRIS, p. 75. 


Aj. : C. sempunctata, Montrouz. Ann. d. I. Soc. d’Agric., etc., d. Lyon, 
Sér. 2, VU, p. 11; île San Cristoval. 


CYLINDROMORPHUS. 
Morse.) De Kiesenwer. in Enicus. Deutschl. Ins. IN, p. 459. 


Tête très-grande, parfois plus large que le prothorax, arrondie en 
avant.et plus ou moins canaliculée sur le front; épistome recourbé en 
dessous, — Veux médiocres, peu saillants, élargis en dessus, rétrécis et 
rapprochés inférieurement. —- Antennes insérées sous la tête, au bordin- 
terne des yeux, reçues au repos dans un sillon médian partant du cadre 
buccal et ne se prolongeant pas sur le prothorax, très-courtes; leurs ar- 
ticles 1-2 relativement grands et épais, 3-5 obconiques, s'amincissant 
peu à peu, 6-11 dentés. — Prothorax cylindrique, caréné latéralement, 
subtronqué ou faiblement  ” ancré en avant et en arrière, avecses an- 
gles postérieure nés. — Ecusson triangulaire, ne pénétrant 
pas entre les eiyues. — Gelles-ci très-allongées, cylindriques, gradüelle- 
mer atténuées et arrondies à leur extrémité. — Cuisses épaisses; tarses 
médiocrement larges ; leur {er article court, le 5° notablement allongé. 


Ce genre est établi sur quelques AGriLus qui me sont inconnus en 
nature et quise rapprochent beaucoup des APHANISTICUS , tout en 
paraissant devoir rester dans le groupe des Agrilides. Ses caractères 
sont très-tranchés. Il a pour types les deux espèces suivantes de l'Eu- 
rope orientale, les seules qui soient décrites en ce moment : 


Agrilus flum, Schœnh. Syn. Ins. IT; Append. p. 124; Gory, Buprest. Suppl. 
p. 268, pl. 45, f. 263. — A. subuliformis,, Mannerh: Enumér. d. Buprest.. 
p. 117 (4. tauricus, Gory, loc. cit. p. 269, pl. 45, f. 264). — M. De Kiesen- 
wetter rapporte en outre au genre l’Aphanisticus Popovii Mannerh., ospèce 
de Sibérie inédite et mentionnée par M. Popoff dans le Bull. d. Mosc. 1853, E, 
p. 103. 


THROSCIDES. 
LISSOMUS, p. 93. 


Aj. : Drapetes caucasicus, Ménétr. Cat. rais. p. 60; Caucase. 


EUCNÉMIDES. 


M. Coquerel (Ann. d. I. Soc. entom. Sér. 3, LV, 1856, p. 511, pl: 15, 
f. 3j-m) a fait connaître récemment la larve et la nymphe du Fornax 
madagascariensis Casteln., observées par lui à Madagascar où celte 
espèce est assez commune. La première est très-différente de la larve 


Ft PT TER 


ADDITIONS ET CORRECTIONS. 565 


du Melasis buprestoides et s'en éloigne autant que, parmi les Bupres- 
tides, celles de la Diphucrania auriflua et de la Trachys nana le font 
des larves normales de cette dernière famille. 

Son corps, en effet, n'est plus brusquement dilaté à sa partie anté- 
rieure, mais parallèle dans Loute sa longueur, très-déprimé et composé 
seulement de douze segments (41). Le premier, entièrement corné, ne 
présente aucune trace d'ouverture buccale, de stemmates ni d'antennes. 
Il se prolonge en une forte et large saillie tronquée en avant et pré- 
sentant de chaque côté cinq dentelures. Cette saillie est flanquée de 
deux autres pièces beaucoup plus courtes qu’elle, qui en sont séparées 
en avant par une échancrure étroite et assez profonde, et intimement 
soudées avec elle dans le reste de leur étendue; la soudure est indiquée 
par deux sillons plus visibles en dessous qu’en dessus. M. Coquerel 
regarde la pièce médiane comme représentant probablement le labre, 
tandis que les latérales seraient les mandibules. Les segments thoraci- 
ques diffèrent à peine des huit premiers abdominaux el sontspresque 
carrés comme eux; le dernier de ceux-ci est orbiculaïre et présente in- 
férieurement une petite fissure anale placée longitudinalement et en- 
tourée de petits tubercules disposés en cercles concentriques réguliers. 
La première paire de stigmates est située sur le mésothorax; les huit 
autres sur les côtés antérieurs des huit premiers segments abdominaux; 
sous chacun d'eux se voient deux petits tubercules mousses. 

Les téguments sont solides et d’un jaune pâle, sauf le segment anté- 
rieur qui est noir; le prothorax porte en dessus deux taches triangulaires 
de même couleur. Les huit premiers segments abdominaux en ont deux 
de couleur grisâtre : l’antérieure transversalement linéaire, la posté- 
rieure petile et plus ou moins ovale, La première est formée par de 
petits poils très-fins et très-serrés. 

Cette larve est remarquable par sa rigidité, et ses mouvements sont 
si lents qu’elle paraît privée de vie lorsqu'on ouvre les galeries qu'elle 
creuse, presque en ligne droite, dans le bois pourri. La nymphe, que 
M. Coquerel a également décrite et figurée, ne présente rien de parti- : 
culier. 


(1) Ce nombre n'est guère admissible; n'est-il pas plusprobable que la tête 
est très-petite, entièrement rétractée dans l’intérieur du prothorax et par suite 
invisible, ou bien qu’elle est confondue avec les pièces que M. Coquerel re- 
garde, avec quelque doute, comme appartenant aux organes buccaux? L'absence 
d'ouverture buccale est également une particularité bien extraordinaire chez 
une larve lignivore et dont l'existence ne se comprend que chez les larves san- 
Buisuges, comme celles des Dytiscidés. 


, 


ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


TRIBU IT. 
EUCNÉMIDES VRAIS. 


* RHACOPUS. 
Hawre, Verhandl. d. Zool.-Botan. Ver. in Wien, V, p. 258: 


Téte entièrement verticale, — Antennes reçues au repos dans, des, 
sillons marginaux. et superficiels du prothorax, de. la longueur, de, la 
moitié. du corps, àarticles. { allongé, 2 court, 3.un peu moins long: ques. 
le.4®; les suivants subégaux, faiblement. dentés,. le, dernier aussi longi} 
que.le 2°. — Prothorax.plus large à sa baseique. long, graduellement 
rétréci et voûté en;axant, déprimé en arrière, bi-échancré à ;sa base, 
avee ses angles postérieurs très-longs et embrassant les.élytres.— Celles: 
ciaussi larges que, le ‘prothorax, peu à peu atténuées en arrière. — 
Hanches postérieures brusquement élargies au côté interne: tanses sans 
lamelles, à articles 1 allongé, 2-3 eourts, 4 bilobé; crochets simples, — 
Prosternum tronqué en avant ; sa saillie postérieure très-courte et obtuse, 


M. Hampe place ce genre à la suite des Trrarors, mais il est évident 
que, par l’ensemble de ses caractères, il est très-voisin des Evcnems 
dont il ne doit peut-être pas être séparé. Si l'espèce (cénnamomeus) sur 
laquelle il est établi s'éloigne des Evevems européens par le #° artiele 
de ses tarses qui est bilubé, on a vu précédemment qu'il y a dans l'A- 
mérique du Nord quelques espèces du genre en question chez lesquellésn 
cetarticle affecte cette forme. 

Cet insecte, découvert en Autriche par M. Hampe, est long de plus: 
de quatre lignes et en entier d’un jaune ferrugineux; il est couvert d'une 
ponctuation très-dense, avec les élytres légèrement striées, 


GALBA, p. 105. 


Aj.: G, dichroa, tomentosa, Montrouz. Ann. d. 1. Soc. d’Agric., etc, de 
Lyon, Sér. 2, VIL p. 13; tle Woodlark. — funebris, sericata, de Bornco; al= 
biventris, de Java; Chevrol. Rev. et Mag. d: Zool. 1856, p. 84. 


ÉLATÉRIDES. 


TRIBU I. 
AGRYPNIDES, 


AGRYPNUS, p. 139. 


Àj. : A. tomentosus, Montrouz. Ann. d. 1. Soc. d’Agric. d. Lyon, Sér. 2, NL, 
p. 14; le Woodlark. — judaicus, Reiche et Saulcy, Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, 
p- 418, pl. 12, f. 11; Palestine. 


ADDITIONS ET CORRECTIONS. 567. 


TRIBU IN: 
HÉMIRHIPIDES. 


ALAUS; p, 151 . 


Aj.: Iphis mortuus, lympathicus, 3. Thomps. Rev, et Mag. d. Zool. 1856, 
p. 473, pl. 23, f: 1, 2; Borneo. Ces deux espèces ne sont pas nouvelles. 


… 


TRIBU VII. 
ÉLATÉRIDES VRAIS. 


w CRATONYCHUS, p. 183. 


Aj.: C. dimidiatipennis ; Reiche et Saulcy, Ann. d. ]. Soc. entom. 1856, 
p. 416; Morée: ; à 


ELATER, p. 187. 


Aj. : E. tuberculatus, makirensis, melanopterus, variabilis, Montrouz. Ann. 
d. 1. Soc. d’Agric., etc., d. Lyon, Sér.2, VII, p. 14; le Woodlark. Ces espèces 
v’appartiennent très-probablement pas au genre. — E. Chabrillacii, J. Thomps. 
Rev. et Mag. d. Zool. 1856, p. 474, p. 23, f. 3; Brésil. Cet insecte me paraît 
être identique, avec le Cyathodera longicornis, de M. Blanchard, que j'ai com- 


pris provisoirement dans le genre Herenocrermus. Voyez plus haut, p. 172, 
note 4. e 


CARDIOPHORUS, p. 193. 


Aj. : C. maculicollis, de Grèce; tenellus, de Syrie; Reiche et Sauley,- Ann. * 
d. 1. Soc. entom. 1856, p. 420; le premier est figuré pl. 12, f. 12. 


TRIBU VIII. 
CGAMPYLIDES. 
* ISOSOMA, p. 234. 


Ce genre n’est pas de Faldermann ; M: Ménétriés (Cat, rais. p.160) 
en avait exposé auparavant les Caractères, 


CÉBRIONIDES, 


CEBRIO, p. 241. 
Aj: : C! maculicollis, L. Fairm. Rev. et Mag. d. Zool. 1856, p. 531; Märoc. 


+ 


ADDITIONS ET CORRECTIONS. 


RHIPICÉRIDES. 


CALLIRHIPIS, p. 249. 


Aj. : C. impressa, Montrouz. Ann. d. 1. Sos. d’Agr., ete., d. Lyon, Sér. 2, 
MAL, p. 15; île Woodlark. 


MALACODERMES. | 
TRIBU IL. 
LYCIDES. 


DICTYOPTERUS, p. 295. 


Aj. : D. alternatus, L. Faïrm. Ann. d. 1. Soc. entom. 1856, p. 531; Py- 
rénéesg 


TRIBU II. 
LAMPYRIDES. . 


Voyez un Mémoire posthume de G. Newport, intitulé : « On the 
Natural History of the Glow-Worm (Lampyris ilalica). » Proceed. of 
the Linn. Soc. 1856, I, p. 40 sq. — Il contient des détails très-intéres- 
sans sur l'apparition, la nourrmure, l’accouplement, l’éclosion des œufs, 
la phosphorescence, etc., de cet insecte, mais point de renseignements 
anatomiques. 


TRIBU V. 
MÉLYRIDES. 


THYLODRIAS. 
De Morscu. Bull. d. Mosc. 1839, p. 79. 


Mâle : Menton échancré. — Languëtte triangulaire. — Mächoires àr- 
quées, échancrées et munies d'une deht sur leur bord extérne. — Pal- 
pes labiaux moniliformes ; les maxillaires grêles, avec leur dernier ar- 
ticle plus grand et ovalaire. — Mandibules droites et aiguës. — Labre 
transversal, avec une petite dent médiane, — Têle presque arrondie. 
— Yeux globuleux et placés sur la partie antérieure de la tête. — An- 
tennes de onze articles : 1-2 très-grands, en cône renversé, velus au 
bord interne, 3 un peu plus petit, 4-7 très-courts, 8-11 très-allongés et 
beaucoup plus longs que les sept 1ers réunis. — Prothorax trapézoïde. 


ADDITIONS ET CORRECTIONS 569 


— Ecusson distinct. — Elytres beaucoup plus courtes que l'abdomen, 
déhiscentes en arrière ; point d'ailes. — Pattes longues, cuisses minces; 
tarses de cinq articles ; leurs crochets bifides. 

Femelle : Yeux moins saillants. — Antennes beaucoup plus courtes et 
plus épaisses, à articles { assez grand, 2 très-petit et arrondi, 3-4 dila- 
tés, 5-8 très-petits, 9-11 allongés, mais moins que chez le mâle. —. 
Point d’élytres ni d'ailes inférieures. — Abdomen renflé, ovalaire et 
velu. . 


Selon M. De Motschoulsky, ce genre appartiendrait au groupe des 
Malachiides ; mais ses caractères sont si singuliers, que j'ai peine à croire 
que ce soit là sa place. Il est établi sur un très-petit insecte (1) qui se 
trouve à Tiflis dans l'intérieur des maisons, et qui semble vivre dans la 
poussière et l'obscurité. Sa démarche est très-peu agile et il se contracte 


quand on le touche. La femelle est du double plus grande que le mâle. : 
SI Res 4 RE n 
(1) T. contractus, Motsch. loc. cit. p. 76, pl. V, f. f-r" mâle, /'-rriu fe- : 3 
melle. . v$ “ >. 

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FIN DU TOME QUATRIÈME. D 

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DES 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


FAMILLES, TRIBUS ET GENRES 
COMPRIS, DANS CE. VOLUME. 


pages. 
Abrobapta.…. .. . ..:.., 46 
PA OU RS PART OC 23 
Acherusia. ., ,.. : 63 
AGAIN RE. 397 
Acmæodera. ...... 66, 563 
EURE CDR MÉPRAONONROR 495 
Acroniopus. .....,... 218 
Actenista. . .:,. .... 315, 316 
 'ÉRRTNT 72 
AdBlocera.# 1 7, M. 140 
AADPOIURE Te Sara ee de 560 
AYLHAUR Re 218 
Midi. tue 169 
PONT etre te 186 
TE STTTT RSA TO NE ED Le 414 
IVe Je : 18 
NUIT Te TROIE 83 
NE CÉRRESREETt 215 
AGAYENIDES.- . . . . , . 138 
Agrypous. : ..,... 139, 566 
AA. + «+ 2 ce 151, 567 
Blectan:... "7. +2 #7 320 
Allæocnemis. . ...,..,.., 534 
ATEN; PL 2 A73 
ATIDEMIURS ME SR sn et tas 201 
AMAUTONIA SR. 2.0. 08. 403 
Amblygnathus.. , .,.... 221 
Amorphosoma. ..... 80, 83 
ADEMUS CO er le retale las le 187 
MINYABLER ee. nee ere e 2e 334 
AndeantNAe sans ee 0e 220 


Andlgmpist.. 1. 5.7 47 
Annlestesa.s tn. are . 241 
Anarhynchus. . .. ..,... 300 
ANNIIWOlUS.-.. OUR 180 
Anchastus. . . ..,..... 176 
AnChytarsus.r. : . .. . . .. 266 
Ancylocheira. . . .. ...,. 40 
Ancystronycha. . . ..... 353 
LA EEE RER REREA 116 
Anisotelus. . . . « ... Srnre DAS 
ANNBTDER Eine ee nar ete 518 
ATOPITM Mes en ere 519 
nomma. 2. 560 
ANODHE AS San 40 
ATLAS EU 49, 563 
Anthocomus.. .......: 390 
Anthodromius. .... .... 411 
AnthOTENUS. 2, CT. 400 
ATHONHTUR er +2. . 383 
ADAIBE lee tem let ile 537 
ANOEUMAS LE EEE 27 
Apatura...... ne . 47 
Aphanisticus.. . . . . . . .. 88 
Aphanobius. .. .... 207 
Aphodius. . ......,.. 558 
AMOR MIS ENTER ESS 209 
ATIRTIQUR Re eteteleens 233 
Aplocnemus. . . . .. . .. . 400 
Aploglossa. .". .,,,..... 278 
Aplhiarsus. 182, 193 
ADOIODNA re -te ts es etste 481 


dt mn ttes 


Aptopus. FN CRE ct ià) 
ANUDIS: 0 es te té 
ANTÉMATOPIDES. . .,,.. .. 260: 
Artematopus. .,,.,,,.. 261 
Arthrobrachus,, . ., ,.. 409 
Asgphesz: , . ..., ar tof 
Aspidiphorus. ..,.. ° si 006 
Aspidosoma. . , . . 25 #08 
ASpISOMA. ns 2, à +: . à 326 
Asfhræus.", , .,.,,..#. 43, 
AO 0 CARO PE Ne 405 
NET TO CES PRE: 1393" 
Ateuchus TER SET an 597 
AO Re c 180. 
Atopa. . . . . .. PR 269 
AMOR Es eee Me MIN 
Atractocerus. . . . ...,... 501 
Atactodes: ,,,,.,. ….. 173 
Atractopterus. , . ,,, .., 209 
Atractosomus, , ,..,... 173 
Attalus. . .... Dirt 389 
AM TEE Tree 0 AT 313 
AUHMENSSS ErrME 451 
Agnes... 1. un. 27 
AUDE. mn = TLUe TR 437 , 
Aminotarsus. . . ..... : . 385 
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Basodonta. . 25,9 47... ; 127 
BARON NES rte 209 
DRIGNU Eret ee de 5 + ADO 
Belionota. . . . :" . . . ,. 71 
+ Adorus Ro te es ST TEE 159 
æ Beliophorus. . . ....... 162 
Bicellonycha.. . . . . .... 338 
ROME RANCE DERES 368 
Blatlomompha. . . .... .. 338 
DOTE ETS 171 
NT M 346 
RO EE Gr à: sata 241 
BOSTRICHIDES., . . . .. 531 
Bostrichoides.. . , . ... s.… 433 
Bostrichus, . . ., ..,.... 539 
Botbriophorus, ,,,,... 554 
Brachidia. . .... este 1402 
Brachycrepis. , *..,... 177 


Brachymorphus.. .,.... 
Bracliynotus. .,.,....., 
BRHYS;. , , uen 
Bradytoma. .,,,.,., 
BW hycera. , . , . inete 
BEONQNANAR Ge em 0 
Buübastes.. . . . .. nee 
GC SES AT 
BUPRESTIDES, . .,,... 
BUPRESTIDES VRAIS, ,”. . 
Buprestis, .,,,.,,. 


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DIRES avan cholet rent 
OUR EE ER 
LE ÉD TE RS ER 
Callianthia. 
Callirhipis. ... . . .…. 
Callitheres. 
Callôpismia. . . . ….. 1... 
Calochromus. 
Calodema. . ... 
Caloderus. . . . 
CulolJMmusss 6, cine 
Calopteron. 
Calymmaderus. 
Calyptocephalus. . . . . , . . 
Calyptocerus. 
Campsosternus. . 
CAMPYLIDES. 
CAMNYINE A Ma eee 
Canharis: 5 rt 
Cantharodema. - .". 
Capnodis. 
Cardiophorus. . . .. 
Cardiorhinus. 
"Carphurus. . .. . .. #4. 
Cassidomorphus. . . . . # . . 
Castalia®. . . 
Castalia, +... . _ LR 
Castiarina. 
biCataphagus.. …. .. em. 
Catorama. 
Catoxantha. 


CE AS OC PO 


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FLE Tr 0 CROACMOEC 


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1 
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L 
+ 


£ pages, 
CÉBRIONIDES VRAIS, . . . . . . 238 
Celadonia. . ... 55. RON 2EO 
Celetes.… . RE 299 
Celiagis.. ? : : 7, : 2... 40 296 
Gephalodendron., . . . . .. 125 
CGAPORI Ses Nr Sent) 
Cerahstes. "770 885 
Ceratogonys. + + . . . .…. . , 125 
Geratorhina, +... .. 561 
CÉROPHYTIDES, . . .... 244 
Cerophytum. , .,.,.,... 245 
CHÉONIA RS re. 27e 562 
CDR memes acute 404 
Cnarcorépmunes.. . . .,., 153 
Chalcolepidius.. , 4 . . ... 154 
Chalcophora.. . ....:., 21 
CuALcoPHORIDES, . . . ., . . 14 
fbalioorugs.-7 22510 394 
Chamærhipis. . ....... 254 
COM AGREE EST rer 297 
MDATIDERR Pere 478 
Charitophyllus,. . . . . . .. 155 
CHATONS MENT LE. 392 
Chauliogpathus. . ...... 350 
ONIrTON EVE ARS 998 
DURE TO 245 
Ghrysesthps: =." 4. 1. 25 
Chrysohothris. . . . .. 75, 564 
Chrysochroa.. . : . . . .. pes 1° 
Chrysodema.. . .. ..... 21 
Cipras ru Es ; 45 
TES Mo DULE . 551 
(HAT AE EN Ce 78 
CIPSIDES. 7 ME 943 
COUR EL. ee . 47 
Cladodes, + re 0. 313 
Cladon; 0... . 1.088 TG 
Cladophorus. . . . . ..... 279 
Cladophorus. ...,.%., 316 
Cladotoma, . , . . . . . 7.076 
Clanoptilus. :-. le. +" 380 
CLÉRIDES.- .: 2 415 
CLÉRIDES VRAIS. . . . . . . AR LT 
CUT TI REro bio se 1 449 
Cleronomus. . . : .. .%... AH 
DIODES: se... state te D, 
GINOpa te. : 559 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


Cneoglossa.. .....,.., 267% 
Cochleoctonus. . :. , ., ,, . 372 


CŒCUST RE sr ET, 32 
Collops. . . . . . er 7 ont 
Coloboderas ss... 278 
Colobogaster.s ; . : . . © 73, 563 
Colophotia. .1., . . . 335 
Golotes sn. 0e. 90N 
Colyphus. 4. 64 4H 
Condyiqparsus ame 007 
Coniophagus, , à... . : . 529 
Conodertsss nn. …. 143 
Conognatha, . : 1... 97 


CODNS Es nine 597 
Coptorhinus. , .., , . . ., . 292 
Coptostethus. : . : : . ., . 196 


CormbuE Se en 79 
Cordylocera. . . : . . ..." 348 
Corymbites. . . . ....., 209 
Gorynetes..….n2..1.21440208 489 
COBMeBUE Le et 214 
Cosmiocomus, + : 4 : : . . + 400 
Cosmocerus. . +... . , + . 374 
Cratomerus. . . à à : : .,. 49 
Cratomorphus. . ...:... 925 
Cratonychus. . . ... 183, 567 
Crepicardus.. . . . ss. . æ 145 
Crepidomenus. . . . , . . .. 213 
Crepidophorus.. … . «4 . .. 195 
CHADMUSS: TA ENUNS 208 
Cryptochile. . . .. ..... 127 
Cryptohypnus. . .. ..... 190 
Cryptostoma. . ....... 125 
(BU) COL OR LRO je 150 
Cramcenat.. ut 209 
Clenidion. . . .. ee re M LS 
. Clenonychus.. . . . pee 185 
Cupaghs-. . : . +. red nn0 
CUPÉSIDES. . : ... . . «+505 
Cuisine TROT 51 
CHRÉOS SE Sala LL 
…Cyathodera. . . .. . . ” 171 
Cyclomera-. ». : : +... 559 
Cylidrus. . . . .. RE 424 
Cylistus.". 0 , su ARE) 
Cylindroderus. . . . . . . s. 230 


Cylindromorphus. . . .... 964 


£ 


Rte de ee Ne RE Er PME nn ee 


DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES. 


, pages. 
Cylindrophora. .....,. 51 
Cymatodera, . . 4. . . 432 
CAN: Ce ee TU 271 
Cyphonota. . ....,.. .. 32 
Cyphosoma. . ........ 32 
(rt RO ITRO Dre il) 
CIMIOSUS. MA NE 385 

D 
Déetylozodes.. . . . . . . .. 56 
Demon re R RES 278 
DANALEME vost den eue . 400 
DASCYLLIDES. : : ,. , ., 257 
DASCYLLIDES VRAIS. : . . . . . 262 
DBSONINRE secte eee ere 269 
PHENÉER Se me domi etats memv End 400 
Delonleurus TT 335 
MOIPDUMUS ee cos lalete 335 
Demodocus. . . . ®. . .. 20) 
Dendrocharis. . . . , . ... 106 
Denops. 1..." art ee DIT 
Deréstenus-. . æ. . . : . .. 443 
Dermatoma. . : +... ..., 400 
Dermestloides. . . . . . « .. 483 
Deromecus. . :.. .. Rires Liv 
DNOMME Tr ot ee 412 
Diacantha. . . 4... 209 
SDCONIRUS seat e sle Es 209 
DONS ere «te ad are de CEA 
* Diaphanes.. . . . » . « . + 390 
NO RES MORTE 35 
DENT RARE ER MER A 35 
Dicrepidius. . . . . «... re 0 


Dicronychus. . ...4.... 193 
Dicronychus. . . . . . . ... 225 


Dictyalotus, . . .» Rs HS Ce) 
Dictyopterus. . . . . . . 295, 568 
Diglobicerus, . . . . « « . + « 384 
Digrapha... . ......:.. 297 
Dilychnia. . . ... ..... 318 
DiDA MARSEEE"-ce2ene 199 
Dinoderus. . . . « «+ + « 540 
Diphucrania. : . . 18 
Dipropus. ......+#.: 170 
Diprosopus. . . - .. ALAIN 5 
Dirhagus. . . . -.. 110, 112 


Discoderes. . . . . . .… , 
Divales. . ... LS 
Dodecatoma, . . . . . 
Dolichosoma. . . . . . . . V: 
Dolopius. . ..... 


DPTDAOMARE Seine etienne 
Dozocolletus. . , . ... ... 442 
TMAnBleS Mers rat er cartes: 1400 
Drasterius.n.... sub 
Drepanius "0e CE 007 
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DES FAMILLES, TRIBUS ÆT//GENRES. 1675 

pages. | 

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Nyctophanes. . . . . « . . 326 
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Gobinns,n. 2 lle 30021 
Octoglossa. . « . . . . . . 268 
Octotemnus, . . . a OE 
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Qdoniomus..... 10070 
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OISRTOTUS..2. 7,0 455 
Oligomerus..-.. . . . 11021 
DIOIAIUS Se DCE 0e 209 
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ONAUSUS. 0 Eu. .s 303 
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Onthophagus. . . . . . . . 558 
Onychodon. . &. « .'. .. 410 
Oomorpha. . . . . . , . 64 
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Oophorus, .. 177, 190 
* Opetiopalpus. . , . . . CE 
Opilug.. … . + « e +... 438 
Orophius.. . , . . . . . . H53 
Orphnus. ….. . . , .….,... 008 
Orthopleura. « . . . . . . 482 
Orthostethus. . . . . . . . 207 
Ovipalpus. ss... 220 
Oxyeloidius. … . .:,2,:.8,,487 
OXYNOPTÉRIDES. . . . «+ 158 
Oxynopterus, . . . . . 159 
Oxysternus. . . . . nl 
Oxythyrea. .. . .... . 562 


DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES. 


pages. 
P 

Pachotelus.2.:,-.....,.,; 528 
Pachyderes.. . .-..,:. , 185 
Pachylychnia. . . . . . . . ‘318 
Pachymesia. . . . . . .. + 359 
Pachyscelis. ... ..... . .459 
Pachyschelus.. . . . . . . 86 
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Pecteropus. . . .., ... . . 388 
Pectoceras. ses en RICE 
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Pelecophorus, ,. . . . . . 410 
Pelecopselaphus. , , . . . . 25 
PElONIUM... :: . .-.1 «+ . 16000479 
Peniiseensa eue enr ci 200 
Pericallus. . . . . =. 08109 
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Pünimeous. + à 1 5-7 183 
PÉROTHOPIDES. « « . . . « . 128 
Perothops, .... 1... ,:.7"129 
PEMOUSE RE NME ar A 27 
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Phanophorus.. . . . . . . 124 
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Phosphænus.e Le. 42. ee 332 
BHOUQUS: "OR 321 
RHOMTIRE ner," 7 338 
Phyllobænus.: .-.: ,.: 0 466 
Phyllocerus.. . . . , . . 124 
Phyllophorus.. 4. . . . . 165 
PHysoODAGTYLIDES,. . . . . . 236 
Physodactylus, °, . . . . . 237 
Ebysorbinus, 2.10, 179 
Picstocera.” .‘ ete LA 
Piezophyllus. . . . . . . . 168 
BANSOUSET.. tetes 57 
HICYOPIUS n° 208 à © ee ete 179 


Coléoptères. Tome IV. 


Placocerus. . 
Platyckrus.. . . . . CD 
Platylampis.. . . ... . D 
Platynocephalus.. . . . . . 
Platynoptera. . . . . . . . 
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Plastocerus, ..:.-. . 1, 
Plectrosternus. 
Pleonomus, ..". .. . . . 
Plocamocera, . . . , . . . 
Rüdabrus: .-..-. 4700 
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Priocera, . . . . . RTE 

Prionocerus..:.".".120 
Pribnophora. 2... RC 
Prionophorus. , . . . . , . 
Pristilophus. . . . . . .. 
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Prosternon.. . . . . . + . 
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Pseudagrilus.s eu 
Pseudolychnuris. . . , .. 
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Psiloptera. . . ,*,,. 27 
Psilorhynchus.. . . . . . . 
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PTILODAGTYLIDES.. . . . « 4 


Plychopterus, ._. . . .-.. 
PIJOCELUS. 4. 24 
Pygolampis.. . 


Pyrectomena, . ,*. ..,. 
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Rhagonycha. . . . , . .. 
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Rhipicera. 
RHIPICÉRIDES.. . . , . . 
Rhipidophorus. . , . . ., 
Rhizopertha. . . ,.. 
Rhomborhina., . . , . 
Rhopalodontus. , , . . . . 
Robopus. . , . .. . . 

Ryparus, . . 


ONCE 


Sandalus. 
Scaptolenus.. . . , . . . . 
Schizonycha. . , . . . . . 
SCIUZOrhINA.. . : + 
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279 


TABLE ALPHABÉTIQUE 
pages. 


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Selasia, . . . , 
Selatosomus. . . . . . : . 
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Séricosomus. ..., . . . . 
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Sisyphus. , . . ... venir 
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Sphærocephalus. . , . . . . 
Sphenoptera. . . .…, . 68, 


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Stenocolus. . , . . , se 
Stenocylidrus, . . , . « « . 
SIONOBIETENL LL ee 
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SUBLASNIE Et et ouest ie 
Sternocera. , 
Stismatium, 41 
Stigmodera.. . , . , . 


Streptotoma. .:.. . 
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Strongylomorphus.. , . . . 
SAN LAS. et 
Systenoderes, . . . . ., 


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Taphrocerus. , . . 
TArAONONUE, 20. ee 


TÉLÉPHORIDES. . , , . . . . 
Telephoroides.. . . . . . . 
Telephorus.. . . . . . is 


Temnostoma. . , . . . . 


DES FAMILLES, TRIBUS ET GENRES, 579 
pages. - pages 
TEEN, se rene res 475 1 En ARS . … 9959 
TÉTRALOBIDESS. =, 163 MryphETUS. 0.1. 6 A8 
Tetralobus, . . . . . . , . 164 Trypocladus, . . . . » «938 
Tetralychnias. + … . . . . 338 Trypopitys. . . . . . 5 + « ol 
Thanasimus.. . . . . . . . 445 4 BA GLEN CMP NET rec 348 
Thaneroclerus.. . . , . . , AAO SI PDTIOTATEURS se, Lester 143 
THarONES cu ee a OO SUEDE se loue + — JUS 
Théanos semer. 493 
Themognatha.. . . . . .. 97 v 
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TRCENUL ES ete rare Al 
TIDIONEMAN TEE. 20.7 147 ERNEST. OUR 
Tillicera. . . . . +... + 440 | Xanthoceros. . . . , 453, 461 
Tilloidea, . . . . . . . . . 428 | Xestobium. . . . . . . . . 519 
TT RS Pate en EX TIEIQUE.-. Ut 528 
Tmesorhina.. . . , . . . . 561 | Xylobius.. . . . . . .. . 119 
Tomicephalus. . . , . . . . 204 | Xylobius.. . : , . . . . . 431 
racholUs Rs ct. 017 NT UEONS Es nas id 
Trachypteris. . , . . . . . 47 | Xylographus, . , . . ss 02) 
UT ne M 88 | Xylophilus. . . . . . ses TD 
raison se 557 | Xylopertha.. . . . . . . . 539 
ANIChOA ES. re. 459 |. Xylotretus: . , . . 5. . . “461 
Trichophorus. . 223 | Xylotrogus.. . . . . . . « 547 
Tricorynus.. . see 20 
Triclasmis, in ee à 171 Y 
Trigonoderus..  . . . . . 241 
Trigonogenius.. . . . . . . 515 PHOMS Stat eue rate es ee VU AU 
Trigonophorus. . . . . ,, 49 
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Triplonycha. . . . . . . . 338 
TT RE ON MAMAN. . . à 5 
Trochalue eee #20 (MZenithlooia, . . | . . . . . ‘497 
TLOBIOpS... . Re GHEMIPZENUR. ete ae .. 251 
Trogodendron., . . . . . . A6: |nZyTia ts ann at 


FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE. 


BAR-SUR-SEINE, == IMP. SAILLARD. 


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qui étonnait beau- 
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mes, À 2. 
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(86) 


(99) 

argent et de mes vélemens mêmes, puis ils pus 
nent la fuite. Le roi a comblé son favori de rr- 
chesses et d'honneurs ; cependant tout cela ne sa- 
üisfait pas encore l’avidité de cet ambitieux, et il 
désire, je crois, la place même de son maître et 
de son bienfaiteur. Lorsque l'automne a dépouillé 
de feuilles les arbres de nos jardins, les hiron- 
delles traversent les mers et vont chercher au loin 
un climat plus doux, Napoléon avait rempli l'uni- 
vers du bruit de ses exploits, et cependant il mou- 
rut sur un rocher escarpé, après qu'il ent été 
abandonné par presque tous ses généraux. Il avait 
autrefois comblé ces traîtres de bienfaits, 


$ 505 (N. et F.) 
Admonui eum periculi où de periculo, 
$ 292 ( V.) 


Puisque toutes mes remontrances sont inutiles, 
Pinfnnmoerai vatre nôrée dlo votre mauvaise condnite. 


DIVISION DE L'OUVRAGE 
et Noms des Collaborateurs. 


sh — 


Zoologie générale (Supplément à 
Buffon), par M. H. GeOFFROY ST-HiLAIRE, 
TAN de l’Institut, professeur au Mu- 

um. 


œétacés, par M. F. Cuvien, membre 
de l'Institut, professeur au Muséum. 


Reptiles, par M. C. Dunéniz, mem- 
bre de l'Institut, professeur à la Faculté 
de Médecine et an Muséum, et M. Dr- 
BRON, aide-naturaliste au Muséum, Pro- 
fesseur d'histoire naturelle. 

Poissons, par M. Aug. Duménir, 

rofesseur à la Faculté de médecine ctau 
uséum, 

Æntomologie (Introduction à [l'E- 
tude de + nu M. Th. LACORDAIRE, pro- 
fesseur à l'Université de Liége. 

xnsectes Coléoptères, par M. Th. 
LacorDAIRE, professeur à l'Université de 
Liège et M. OHaruis, membre de l'Acadé- 
mie royale de Belgique. 

ngectes orthoptères, par M. Au- 
DINET-SERVILLE, membre de la Société 
Entomologique. 

unsectes xxémiptères, par MM. 
Auyor et SERVILLE, membres de la So- 
ciété Entomologique. " 

ansectes Lépidoptères, par MM. 
Borsouvar et GuéNÉE, inembres de lxSo- 
ciété Entomologiqne. 

ansectes Névroptères, par M. 
Ramon, membre de la Société lntomo- 
logique. 

Ensectes Hsyménoptères, par 
M. LEPELLETIER DE Sr-FARGEAU, membre 
de la Société Entomologiques ut M. A. 
Bauszé, doyen de la Faculté dès Soiences 
de Dijon: 

insectes miptèmes, par M. Mac- 
ouaur, recteur du Muséummde Lille. 


Aptères (Arachnides, Scorpions, 
etc.), par M. WALKENAER, memhré de 
l'Institut, et M. P. GERVAIS, professeur 
à la Faculté des Sciences de Paris. 


Crustacés; pu M. MrcNe-EDwaARDS, 
DATE de l'Institut, professeur au Mu- 
seum. 


mollusques (Zn préparation). 


xxelminthes, ce M.Doyannin, doyen 
de la Faculté des Sciences de Rennes. 
Annelés marins et d’eau douce, 
parM. De Quatreraces, membre de l'Ins- 
titut, professeur au Muséum, ét M. Léon 
NAïLLANT, professeur d'histoirematurelle. 
Zoophytes Acalèphes, par M.Les- 
Son, correspondant de l’Institut, pliar- 
macien en chef de la marine, à Rochefort. 


Zoophytes Échinodermes, dE 
M.Dusannn, doyen de la Faculté des 
Sciences de Rennes, ét M. Huré, aïde-na- 
turaliste au Muséum. 

Zoophytes Corailllaires, par 
M. Muwe-Unwanps, membre de Ÿ'insti- 
tut, professeur au Muséum', et M, ÿ, 
Haïme, aide-naturaliste au Muséum, 

Zoophytes anfusoires, par M: Due 
JARDIN, doyen de Ja Faculté des Sciences 
de Rennes. 

motanique (Introduction à l'Etude, 
de la), par M. DE CANDOLLE, professen 


d'histoire naturolle à Genève. J508 


Végétaux Phanérogames, DA 
M, Sracn, aide-naturaliste au Muséum: 

Végétaux Cryptogames (Zn pré) 
paralion), 

&éologie, par M. Huor, membre de 
plusieurs Sociétés savantes. 

Miinéralogie, par M. DELAFOSSE 
membre de l’Institut, professeur au Mu 
séum et à la Faculté des Sciences de Paris 


Prix du texte (Chaque volume d'environ 500 pages) : 


Pour les souscripteurs à toute la collection : 6 fr. 
Pour les acquéreurs par parties séparées : 1 fr. 


Le prix des volumes imprimés sur papier grand-raisin (format ÿ 


planches) est double de celui des volumes imprimés sur papier carré ver. 
Prix des planches : L 


pi 
L 


Chaque livraison d'environ 10 planches noires : 


coloriées : 


Les personnes qui veulent souscrire pour toute la Collection peu“ 
prendre par partie séparée jusqu'à ce qu’elles soient au courant de tou) 


qui a paru. 


———_————— 
Bar-sur-Seine, — Imp. SAILLAR. 


CONSERVATION 
REVIEW. 3/93 
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