COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLARS ET C ie . QUAI DES GRANDS-AHGUST1XS. 55.
COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
PUBLIÉS,
CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE
EN DATE DU 13 JUILLET 1835,
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CENT-QUATRE- VIÏVGT-iYElJVIEME.
JULLET — DÉCEMBRE 1929.
PARIS,
GAUTHIER-VILLARS et C ie , IMPRIMEURS-LIBRAIRES
DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,
Quai des Grands-Augustins, 55.
1929
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES
SEANCE DU LUNDI l* r JUILLET 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANG1N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président annonce à l'Académie que la prochaine séance publique
annuelle aura lieu le 16 décembre.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Marées dynamiques d'un océan compris entre deux
parallèles. Loi de profondeur quelconque en latitude et longitude. Note
de M. Marcel Brillouin.
1 . Pour Uétude des mouvements périodiques d'un océan liquide homo-
gène de profondeur quelconque, et pesant, prenons des axes qui tournent
avec le globe solide autour de Taxe des z, fixe, d'une vitesse angulaire cons-
tante co ( — = i jour sidéral) • Soient m la distance à l'axe des z, a la longi-
tude, s la distance à Féquateur, du point étudié, dont la distance à l'origine
(centre de gravité) est s/m^+z 1 . Soient u, v, w les composantes suivant
lès directions gt, a, j de la vitesse du liquide qui passe en ce point M à
l'époque l\ p sa pression, p sa densité (uniforme et constante).
Soient °X g le potentiel des actions newtoniennes provenant du globe et b X c
celui des actions newtoniennes d'origine externe. Je pose
<X == — — -+- 't\. h h- 'J •
6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les équations eulériennes des petits mouvements relatifs sont
à L V ■ i d L î ■ (H
II — 2«!'=:— , CH-20)W= r-, »'=— ,
i ^ . i àr rhv •
w dm m ox r/z
2. Supposons satisfaites les équations d'équilibre ou de courants perma-
nents, et considérons les petits mouvements de période ^- Désignons par
les mêmes lettres les amplitudes, et supprimons partout le facteur e m , les
équations à intégrer sont
où <3 satisfait à l'équation
',,, ' i d ( d c S\ i à-'ï '+<,£- V- r)-9.
■m otît\ ocT/ cnr- o« a 6- âs-
Toutes les périodes imposées, lunaires ou solaires — mèm.e la plus courte
d'entre elles, le demi-jour solaire — ' sont plus longues que le demi-jour
sidéral, Le coefficient 4 or — O 3 est toujours négatif — • presque nul dans
le dernier cas — pour toutes les marées imposées. L'équation est du type
hyperbolique. Une fois <£ connu, les trois vitesses sont déterminées.
3, Il y a une infinité de formes utilisables des intégrales de l'équation. (I).
Je vais en étudier une : Pour pouvoir satisfaire aux deux conditions, fond
et surface libre, je prends (y = - )
y est une variable d'intégration réelle; yen est réel; F*( y), G/,(ï) sont deux
fonctions complexes arbitraires de la variable réelle y.
£. Cette expression de "1 est valable dans toute la masse liquide homo-
gène, quelle qu'en soit l'épaisseur, à l'exclusion du voisinage de l'axe des s
le long duquel tous les Y/, deviennent infinis. Celte exclusion, qui n'est pas
irrémédiable, comme je le montrerai ailleurs, n'a pas d'inconvénient grave
pour le globe terrestre. Au Sud, le continent antarctique arrête l'océan
à i5oo ou 2ooo km de l'axe de rotation. Au Nord, la communication entre
l'océan polaire et l'Atlantique n'est établie que sur { de son pourtour au
SEANCE DU I e1 ' JUILLET 1929. 7
plus, et les profondeurs en sont incomplètement connues; en outre, les
champs de glace qui en couvrent la plus grande partie changent évidemment
les conditions à la surface libre; il est donc tout à fait raisonnable de
l'exclure de la théorie générale, et d'en réserver l'étude, quitte à examiner
plus tard les réactions de l'une sur l'autre. J'adopte donc la forme (II), et
j'exclus tout l'intérieur d'un cylindre de aooo 1011 environ autour de l'axe
des pôles, en établissant une barrière fictive du Groenland au Spitzberg.
5. Fond. — La vitesse normale au fond est nulle. Soit h(a, s) la profon-
deur de l'océan, au-dessous de la surface moyenne supposée sphérique de
rayon R :
(2) 5J = V / [ R — /l(0t < S )f— Z '-
Pour écrire l'équation au fond, je forme d'abord les vitesses en portant
l'expression (II) de % dans les équations (1); je substitue la valeur (2) de gî
dans les J, J', Y, Y'. Pour la terre il suffit d'écrire cette équation en conser-
vant seulement les termes de l'ordre de h : R, et laissant de côté les termes
du deuxième ordre; mais il né faut pas oublier que h figure dans les J, \ ,
par sr. Un point du fond (peu ondulé) est défini sans ambiguïté par «
et z. Je développe en série de Fôuîiêr suivant les longitudes a,
et je groupe les termes ayant, par suite des multiplications, même e m en
facteur, (Q = k-\-q).
Sous le signe de sommation en Q et de quadrature en y, j'ai ainsi les
termes
Q
A=o
avec _______
L aflR R.
+ ^f 2 '> 9 v / 4^ 2 - 9 °- RJ 4
A cette expression qui dépend de h, il faut ajouter pour k = Q, q — o,
c'est-à-dire dans Z Q|0 , des termes indépendants de h, que j'appelle N' Q ;
N Q =P'ÏX=[- o^-y^i'^ (- 4w9Q + 3«>0V'4«»-*'.3)J O ].
Les expressions ^ M , 2i sont construites avec les Y ft comme Z*,,, N Q avec
les J 4 .. Dans toutes, on a te = s/R' 1 — z'\
8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La condition relative au fond établit entre les F k et les G /( une dépendance
déterminée, de proche en proche, par les équations (Q = o, Q =t i, ...)
< m ) / 2 [F*( y ) Z*. q_* + G*( y ) $ ti e _,] dy = o:
"a
d=0
6. Surface libre océanique. — La surface libre comprend toute l'étendue
océanique à l'exclusion des continents et des calottes polaires. La composante
verticale de la vitesse est égale à iïze®', ce qu'exprime l'équation
(IV) Je™" f <ty<W[*Q(y)HQ<y, = ) + G Q (y)3l Q (y, s)] = - (4u*_ 9s)9«e.
Sur cette même étendue, à la surface R + se'' 6 ', la pression est nulle,.
( V ) f — $ g -f- 'f + w s Rc, *
équation où #'' est l'amplitude du potentiel perturbateur, "?■ la grandeur
définie par l'équation (II) (§ 3), prise pour gt = v/R- — z-, et £„ le poten-
tiel d'attraction du bourrelet, à peu près sous l'une des formes étudiées
dans une précédente Note, auquel correspond un soulèvement
•9
iyi) £== î7GVïï2 e ''° S / JyïMC/l^MQty, s) + V Q ( y) e-!: M^i y, - s )]
'"'' q = o '"
avec
'VI) M Q (j/,s) = (i - 9.yz)J Q (yjn„)~'>.yus a y Q iyTn ).
A la surface des continents et des calottes polaires, pour achever la déter-
mination des A Q , B Q , on doit mettre zéro à la place de e au premier
membre de l'équation précédente (VI).
7. Mous obtenons, pour déterminer les fonctions inconnues de y, A. Q , B g
réelles, F Q , G Q complexes, les équations suivantes indépendantes de a :
Calottes polaires et continents :
(VII) o=f [^(y)e^M Q (y,z ) + B Q (y) e -^M Q (y,-z j ]dy.
"a
Océans :
(VIII) «5(5, 5J,)=f ^vj^[F Q J (- /CTo ) + GgY Q (^T )]
- .W' ï] (
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. " c)
en posant
(7) ««=2^(5, Vje'Q*
Q =
et
(IX) o = f dy j W [ F e N Q + G Q flt Q ]
gL-^^[A Q ^M Q fy, 3 ) + B Q r-ï»M Q (y, -s)]j
FJ rt*7
8. Il reste à bien définir les actions des rivages et à adapter les formules
générales à la forme particulière de ceux-ci. Telles quelles, les formules
conviennent pour un océan limité par des parallèles, dont la profondeur
suit une loi quelconque en latitude et en longitude. Malgré leur apparence,
les formules sont parfaitement maniables, et se prêtent à la détermination
numérique complète des marées contraintes d'un tel océan. La" vitesse
verticale, évidemment très petite presque partout, n'a pas été supposée
nulle a priori; elle peut devenir sensible dans quelques régions, proba-
blement étroites.
MÉTÉOROLOGIE. — Sur les associations de nuages. Note (') de M , P. Villard.
J'ai récemment observé, dans d'excellentes conditions, un faux cirrus se
formant visiblement suivant le mécanisme que des considérations a priori
m'avaient précédemment fait admettre ('*) (condensation, dans l'air exté-
rieur froid, de la vapeur dégagée par un cumulus). Voici dans quelles cir-
constances le phénomène s'est produit :
Le 28 mai dernier, à Irun, à 7 11 du soir (heure d'été), un gros cumulus,
très proche, était coiffé par un nuage d'aspect entièrement différent,
dont la surface très unie, un peu vaporeuse, et légèrement fibreuse
par endroits sur le contour apparent, offrait avec celle du cumulus un
contraste frappant. Presque certainement il s'agissait d'un cirrus. Ce nuage,
ainsi que la partie supérieure du cumulus, se détachait avec une parfaite
netteté sur le fond bleu vif d'une région entièrement libre du ciel.
Ce cirrus adçentif, pour employer la dénomination que j'ai proposée
(') Séance du 24 juin 1929.
( 2 ) Comptes rendus. 188, 25 mars 1929, p. 890,
IO - ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
comme préférable à celle de faux cirrus, enveloppait entièrement le sommet
du cumulus, auquel il paraissait adhérer étroitement, formant une sorte de
turban à deu*x assises superposées, particulièrement développé du côté
exposé au Soleil. Aucun vent relatif ne tendait à déformer cet ensemble,
qu'un simple mouvement général de translation entraînait lentement vers
le Nord.
Ce cirrus était en voie d'évaporation, et diminuait assez rapidement de
volume. Bientôt les protubérances supérieures du cumulus émergèrent suc-
cessivement, puis le sommet entier se dégagea, paraissant aussi indépen-
dant qu'une masse solide de la nébulosité qui flottait à son contact sans
pénétration ni mélange qui eussent altéré la netteté de sa surface,
En peu de minutes le cirrus disparut presque totalement, laissant le
soleil, encore très haut, chauffer librement le cumulus. Pensant qu'en
raison 'de la faible capacité calorifique des quelques grammes d'eau con-
tenus par mètre cube dans un nuage l'évaporation serait rapidement activée,
et que la vapeur, devenue plus abondante, donnerait lieu à une nouvelle
condensation dans l'atmosphère froide où elle s'élèverait naturellement, j'ai
continué à observer le nuage.
Les choses se passèrent ainsi que je l'avais prévu : au boul de peu d'ins-
tants, le cumulus sembla fumer\ un nouveaucirrus adventif se forma, peu
différent de celui qui s'était dissipé, et ne tarda pas à envelopper de même
complètement la partie supérieure du cumulus. A partir de ce moment, et
sans doute parce que les rayons solaires, maintenant arrêtés, ne pouvaient
plus provoquer une vaporisation suffisamment rapide pour alimenter le
cirrus, celui-ci commença à décroître de la même manière que celui qui
l'avait précédé. Comme d'autres nuages s'avançaient, je ne crus pas devoir
prolonger davantage l'observation ; elle avait duré une demi-heure environ.
Rappelons, à oe sujet, deux, explications que l'on peut trouver dans des Traités de
Météorologie, et qui paraissent difficiles à admettre :
i° On suppose. que, si le nuage s'élève très haut, les gouttelettes d'eau ne pourront
plus rester en surfusion, et qu'en passant à l'état de glace elles produiront les filaments
du faux cirrus.
Il y aurait ainsi simplement congélation du sommet même du cumulus, et l'on com-
prend mal qu'il en puisse résulter un nuage extérieur^ ou même un changement dans
la forme du cumulus, cette forme étant la conséquence du mouvement ascensionnel
normal.
L'observation que je rapporte plus haut montre d'ailleurs qu'une élévation de la
température du nuage, provoquée par les rayons polaires, est au contraire très favo-
rable à la formation du cirrus.
SÉANCE DU ï" f JUILLET 1929. ïi
a» On admet encore que des gouttelettes, déjà froides, pourraient, à la faveur d'un
courant ascendant, pénétrer dans une couche d'air sec où elles subiraient une éva^
poration assez rapide pour amener leur congélation.
Or ces gouttelettes font partie intégrante, au même titre que les molécules d'air, dn
mélange constituant le cumulus. Pas plus que ces dernières, moins même parce que
moins mobiles, les gouttelettes d'eau ne peuvent se séparer de l'air saturé qui les
soutient et aller se vaporiser à une notable distance au dehors. Toute ascension du
mélange. dont elles sont solidaires donnera seulement lieu à la formation normale d'une
protubérance; il n'y aurait exception que pour de très improbables courants ascendants
presque filiformes.
Il en est tout autrement de la vapeur inévitablement dégagée par la surface du
cumulus, et qui, s'élevant en vertu de sa faible densité, peut aller se condenser dans
l'air froid..
Je saisis cette occasion pour ajouter quelques mots à ce que j'ai écrit, dans la Note
précitée, au sujet des Stratus, et dont l'insuffisante clarté peut laisser supposer que j'ai
considéré tous les stratus comme dérivant des cumulus par étalement consécutif à la
cessation des mouvements ascensionnels.
J'ai simplement voulu n'envisager que la très nombreuse catégorie pour laquelle on
peut suivre toutes les phases de la transformation d'un nuage en un nuage de forme
différente, si bien que r'interprétation des faits, réduite pour ainsi dire à leur descrip-
tion, devient à peu près évidente. Quelques hypothèses seraient, au contraire, néces-
saires pour expliquer les condensations que l'on voit donner naissance à des stratus
souvent très étendus, ne paraissant différer des cumulus que par la forme, et présen-
tant même parfois de légères protubérances ou de petites volutes marginales.
ZOOLOGIE. - Sur les caractères sexuels secondaires des Limules.
Note de M. Ch. Gravier.
La révision de la collection des Limules du Muséum national d'histoire
naturelle m'a permis de faire quelques observations concernant les carac-
tères sexuels secondaires chez ces animaux déjà Représentés au Silurien,
réduits maintenant à quelques espèces localisées sur la côte atlantique do
l'Amérique du Nord et en divers points de la région indopaciflque.
I. Ainsi que R. I. Pocôck (1902) l'a fait remarquer, èhéz le genre Carci-
noscoppius Pôcock, lés deux sexes se ressemblent beaucoup. Les appendices
céphalôthoraciques sont dé même forme chez le mâle ôt chez la femelle.
Des six épines articulées dont sont armés, de chaque côté, lés bords laté-
raux de la carapace postérieure, la seconde et la troisième sont les plus
longues; les trois dernières décroissent de taille graduellement chez le
mâle, brusquement chez la femelle. La différence est assez. faible et n'est
peut-être pas toujours facile à discerner.
12 ACADÉMIE DES SCIENCES. "
Un caractère distinctif net apparaît chez le genre Xiphosura Grono-
vius ( = Limulus O. F. Mûller) : le second appendice céphalothoracique du
mâle adulte est terminé, non par une pince didactyle, comme les autres
appendices, mais par une griffe qui paraît servir d'instrument de contention
à l'époque de la reproduction. Rien ne différencie l'un des sexes par rapport
à l'autre dans l'armature d'épines articulées de la carapace postérieure.
Chez le genre Tachypleus Leach Pocock amend., les différences s'accen-
luent. Le second et le troisième appendice du mâle sont armés chacun
d'une griffe qui n'existe qu'au second appendice dans le genre précédent.
De plus, les bords latéraux de la carapace postérieure sont munis de six
épines longues chez le mâle; de trois antérieures longues et de trpis posté-
rieures très courtes chez la femelle.
De plus, chez une espèce du genre, Tachypleus tridentntus (Leach), le bord
antérieur de la carapace du mâle adulte s'échancre assez profondément sur
une grande longueur. Ce trait est tellement particulier qu'un fragment de
la carapace comprenant l'un des bords extrêmes de l'échancrure suffirait à
caractériser un mâle de Tachypleus tridentatus (Leach)..
Comme on le voit, le dimorphisme sexuel, chez les Limules, est très iné-
galement marqué suivant les espèces considérées et va en croissant du Carci-
noscorpius rotundicauda (Latr.) au Tachypleus tridentatus (Leach).
IL Ainsi, chez le Tachypleus tridentatus (Leach), le mâle, à maturité
sexuelle, se distingue de la femelle par les trois caractères suivants :
i° Par l'armature des bords latéraux de la carapace postérieure;
2° Par la forme des extrémités distales de la seconde et de la troisième
paire d'appendices céphalothoraciques;
5° Par l'échancrure du bord antérieur de la carapace.
Ces caractères n'apparaissent pas en même temps. Ceux qui se montrent
les premiers affectent les bords latéraux de la carapace postérieure et les
appendices céphalothoraciques de la seconde et de la troisième paire. Il
m'est impossible, avec les documents dont j'ai pu disposer — tant au
Muséum national d'histoire naturelle de Paris qu'au British Muséum for
natural History de Londres, où la collection des Limules fut obligeam-
ment mise à ma disposition — de dire ceux qui se manifestent les premiers.
Tout ce que je puis affirmer, c'est que chez les exemplaires jeunes (dont
la carapace aune dizaine de centimètres^de largeur) que j'ai pu étudier, les
appendices céphalothoraciques des cinq premières paires sont munis
chacun d'une pince didactyle et les six épines articulées de chacun des bords
latéraux de la carapace postérieure sont égales ou subégales, Je n'ai
SÉANCE DU 1 er JUILLET 1929. l3
pu examiner aucun exemplaire ayant une carapace antérieure de largeur
comprise entre 10 et 16™. C'est dans ces tailles intermédiaires
qu'apparaissent vraisemblablement les deux premiers caractères indiqués
ci-dessus.
Mais ce qui est hors de doute, c'est que ces deux caractères sont déjà
bien accusés, avant qu'il n'y ait encore aucune incisure au bord antérieur
de la carapace du mâle. Ainsi deux exemplaires provenant de la région de
Batavia, larges, l'un de 16, l'autre de 17 e "", par conséquent, de taille
assez voisine de celle de l'âge adulte, sont pourvus de leurs griffes caracté-
ristiques à la seconde et à la troisième paire d'appendices céphalothora-
ciques et sont armés de leurs six longues épines de chaque côté de la cara-
pace postérieure. Le bord de la carapace antérieure est demeuré entier
jusque-là. Cependant, il semble bien que cette dernière transformation
était imminente et devait se réaliser à l'une des plus prochaines mues. La
zone amincie, de chaque côté de laquelle -allait se produire l'échancrure,
est nettement délimitée. Le fait constaté chez les deux mâles en question
est important à noter au point de vue de l'évolution des caractères sexuels
secondaires chez le mâle du Tachypleus tridentatus (Leach). Le caractère
sexuel le plus apparent du mâle chez cette espèce ne se manifeste donc que
tardivement, peut-être seulement à- l'époque de la maturité complète des
éléments mâles.
Il serait intéressant de suivre, au point de vue cytologique, le développe-
ment des éléments reproducteurs, au cours de ces transformations morpho-
logiques chez le mâle.
III. Un exemplaire femelle recueilli en 1928, sur la côte de la Chine
méridionale, non loin de Mng-Po, mesure i8 cm de largeur dans sa carapaces
antérieure; un-peu moins de i6 cm de longueur. De par ses dimensions,
l'animal peut être considéré comme parvenu à un âge assez voisin de celui
de l'état adulte. Tous les appendices céphalothoraciques sont munis chacun
d'une pince didactyle, mais les bords latéraux de la carapace postérieure
sont armés de chaque côté de six épines longues et grêles, ce qui est l'apa- ,
nage des mâles.
Or, chez les individus jeunes des deux,sexes, ces six épines sont longues
et également développées; cet état se maintient toute la vie chez le mâle,
tandis que, chez la femelle,- au cours des mues successives, les trois anté-
.rieures conservent leur caractère initial; les trois postérieures deviennent
courtes, larges et terminées en pointe.
En ce qui concerne l'exemplaire femelle de la région Ning-Po qui a
r/j ACADÉMIE DES SCIENCES.
conservé les six longues épines égales ou subégales sur les bords latéraux
de la carapace postérieure, deux hypothèses se présentent : Y a-t-il,_chez
lui, persistance jusqu'à un stade très avancé du développement d'un carac-
tère juvénile; ou bien, y a-t-il réellement coexistence, sur le même
individu, de caractères les uns mâles, les autres femelles et, par conséquent,
gynandromorphisme? Ce serait, à ma connaissance, le premier cas de gynan-
dromorphisme signalé chez les Limules, Cette dernière hypothèse serait
d'autant moins invraisemblable, que c'est chez les animaux qui présentent
le dimorphisme sexuel le plus accusé, comme chez certains Insectes, que
l'on observe le plus fréquemment de gynandromorphes.
ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — Variations du champ électrique terrestre à
la Station du Sommet du puy de Dame. Note (') de MM. E. Mathias
et Ch. Jacquet.
Parmi les travaux en cours effectués à*la Station du Sommet du puy de
Dôme figure l'enregistrement du potentiel atmosphérique. Les pavillons
affectés à l'étude de l'électricité atmosphérique ont été édifiés au cours des
années 1926 et 1927, grâce aux subsides accordés par l'Académie des
Sciences sur les fonds de la Journée Pasteur, sur un plateau situé au sud-
ouest de la Tour et de la maison d'habitation, en un lieu éloigné de tout relief
du sol, de sorte que les surfaces de niveau peuvent être considérées comme
horizontales. L'altitude de ce lieu est i44° ra '
Un collecteur au radium de 5 cm de diamètre est fixé au milieu d'un Gl
d'acier de ao m de longueur, tendu parallèlement à i ai ,gi du sol entre deux
systèmes isolants portés par des poteaux installés à l'intérieur de deux
pavillons. Les plus grandes précautions ont été prises pour l'isolement en
raison de la fréquence de la tourmente dans cette station.
Deux enregistreurs Benndorf sont réglés à des sensibilités différentes.
Celles-ci correspondent à 8 mra et à 4 nlra pour un champ de iqo volts par mètre.
La mise à l'heure est faite tous les jours en même temps que la vérification
du zéro; l'étalonnage est exécuté une fois par semaine à l'aide d'une batterie
de piles Hellesens Enke et V. Ludwigsen.
Les résultats ci-après concernent la période d'été de 1928, pendant
laquelle des mesures ont été faites sans interruption. Il est fait abstraction
dans le calcul des champs négatifs, peu fréquents d'ailleurs.
(') Séance du 24 juin 192g,
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. l5
Les valeurs moyennes obtenues sont, en volts par mètre :
Juin. Juillet. Août. Septembre. Octobre,
100,6 161,4 1 55 ,9 164.7 >43,4
Variation diurne . — Les valeurs moyennes obtenues pour les différentes
heures de la journée sont, en volts par mètre :
l".
oi, é
3".
41-.
:>k
6".
7".
8".
i33,i
i38.8
■ 3i,8
i33,o
i36,4
129,0
1 5 1 , 2
1 5 1 ,0
9".
10".
11".
12".
13".
14".
15".
16".
167,6
167,0
167,6
172,7
l6 9w
179., 9
167,0
i83,8
17".
18".
19 b .
20".
21".
22".
23". '
24".
174,6
152,9
169,5
168,0
i5a.,8
i44,i
>47'9
140,0
Le champ est plus faible la nuit que le jour. Le minimum de nuit est
environ i3o volts. Le maximum atteint i83,8 volts à 16 1 '.
D'autre part, la variation diurne des journées où il y a absence totale de
brouillard est donnée par le tableau suivant :
1".
2".
3".
4".
'.".
c>\
7".
8".
110,6
ioq.S
119,6
'09,7
121,2
127,6
i45,2
1*6,6
9".
10".
il".
12".
13".
14".
■ 15".
16".
171,2
170,6
1 69 , 6
i5i ,8
1^4,9
171,8
166,0
'7 3 >9
17".
18".
19".
20".
21 h .
22".
2a".
24".
i58,3
I 20 . I
l43,8
i35,'6
126,8
iio,3
1 14,8
108,0
• Le minimum de nuit (à i h et 4 U ) est voisin de 1 10 volts. Un maximum de
jour voisin de io"(i75,6 volts) est suivi d'un second maximum (173, 9 volts)
à i6 h . Un minimum- secondaire (101,8 voltsj se produit à i2 h .
Des observations régulières se poursuivent, depuis deux ans, à la Station
de la Plaine, et les comparaisons établies avec celles de la Station de la
Montagne permettent l'espoir d'obtenir, dans un ' avenir prochain, des
résultats intéressants.
M. Charles Richet fait hommage aux Archives de l'Académie des
Sciences, de la part de la marquise G. Lannes de Montebello, des lettres de
André-Marie Ampère.
Quelques-unes de ces lettres ont été publiées, mais d'autres, assez nom-
breuses, sont inédites.
16 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ce sont d'ailleurs, en général, des lettres intimes plutôt que des docu-
ments scientifiques. Mais tout ce qui touche la vie d'A.-M. Ampère est
intéressant.
En outre M mc de Montebello fait don des lettres et manuscrits de
J.-J. Ampère, fils d'A.-M. Ampère, à la Bibliothèque de l'Institut.
Exception est faite cependant pour , des lettres assez remarquables
d'Adrien de Jussieu à J.-J. Ampère, lettres qui sont données par M rae de
Montebello aux Archives de l'Académie des Sciences.
Je me suis permis de remercier, au nom de l'Académie, M n,e de Monte-
bello de ces précieuses donations.
ELECTIONS.
Par la majorité absolue des suffrages, MM. H. Deslaxdres et H. Le
Chatelier sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement
de C École Polytechnique.
CORRESPONDANCE.
La Société Astronomique de Pologne, I'ObservatoiredeI'oznan adressent
des télégrammes de condoléance à l'occasion du décès de M. H. Andoyer.
GÉOMÉTRIE. — Sur les continus d^ordre borné. Note de M. A. Marchaud,
présentée par M. Hadamard.
Dans ses remarquables travaux sur la géométrie 6nie, M. C. Juel consi-
dère en particulier des courbes planes ayant un nombre borné de points
sur une droite quelconque du plan. L'ordre d'une courbe est le maximum
du nombre de ces points. Bien des propriétés des courbes algébriques de
degré k appartiennent aux courbes d'ordre A-, surtout pour les petites valeurs
de l'ordre. On peut se demander ce qui resterait de ces propriétés si l'on
raisonnait sur des courbes moins particulières que celles de M. C. Juel
(elles sont fermées au sens projectif, et constituées par un nombre fini
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 17
d'arcs ayant une tangente partout), ou même tout simplement sur des con-
tinus, la seule hypothèse conservée étant celle relative à Tordre.
I. Appelons continu (Tordre borné tout continu, situé dans un espace
euclidien à n dimensions, rencontré en un nombre borné de points par toute
multiplicité Hnéaire an — 1 dimensions; le maximum du nombre de ces
points sera Vordre du continu. On obtient le théorème général suivant :
1 . Tout continu d'ordre borné peut être décomposé en une infinité dénom-
brable d'arcs simples, deux quelconques d'entre eux ayant un nombre borné
de points communs; déplus, deux points donnés du continu peuvent être joints,
sur lui, par un arc simple. Tous ces arcs sont recti fiables et admettent en chaque
point deux demi-tangentes opposées, sauf peut-être en une infinité dénom-
brable de points.
Dans certains cas les résultats sqnt plus précis grâce à la notion de point
de ramification. On appelle ainsi tout point O du continu, tel qu'on puisse
trouver, sur ce dernier, plus de. deux arcs simples n'ayant en commun
deux à deux que le point O.
2. Si un continu d'ordre borné a un nombre fini de points de ramification,
il est la somme d'un nombre fini d'arcs simples, n'ayant en commun que des
extrémités (') . *
Le nombre des points de ramification est nécessairement nul, ou fini, si
l'ordre du continu égale, ou dépasse, de peu le nombre des dimensions. C'est
ce qui a lieu pour les continus plans d'ordre 2 ou 3, et les continus gauches
d'ordre 3 ou 4, dont voici les principales propriétés.
II. 3. Un continu plan d'ordre 2 est une courbe de Jordan convexe, ouverte
ou fermée.
4. Un continu plan d'ordre 3 est, ou bien un arc de Jordan ouvert, ayant au
plus un point double, ou bien la somme de deux arcs simples ayant un seul
point commun.
5. Tout arc plan d'ordre 3 est formé de 2, 3 ou 4 arcs convexes placés
bout à bout.
Ces deux dernières propositions permettent d'effectuer une classification
des continus d'ordre 3, suivant le nombre et la disposition des arcs convexes
qui les composent. Le n° 5 généralise un théorème de M. C. Juel : une
courbe plane générale du troisième ordre a toujours trois inflexions (-). Il
(') C'est un continu simple de S. Janiszewski ( Thèse, Paris, 191 1, p. 70). s
(-) C. Juel, Indleding i Lteven om de grajlske Kurver (Mém. de VAc. Roy. d. Se.
et d. Let. d. Danemark : Sect. d. Se, 6° série, 10, I, 1899, p. 81 ).
C. R., igarj, i- Semestre. (T. 189, N' 1.) 2
î8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
en résulte que si une courbe d'ordre 3 admet une tangente partout, celle-ci
varie d'une manière continue, puisque cette propriété appartient aiix arcs
convexes. Elle ne s'étend pas aux courbes planes d'ordre supérieur à 3.
III. 6. Tout continu gauche d'ordre 3 est un arc simple ouvert; si les deux
demi-tangentes ert chacun de ses points ont même support, chacune d'elles
varie, d'une manière continue; V arc possède alors en tout point un plan oscu-
lateur pour chaque côté, et l'ensemble des points pùur lesquels ils sont distincts
est au plus dénombrable ; si, enfin, ce dernier ensemble ne contient aucun
point, le plan osculateur unique varie continûment. Le plan osculateur poiir
un côté est la limite commune du plan langent passant par un point voisin
ou parallèle à la tangente en un point voisin, ce point étant pris du côté
considéré.
7. Un continu gauche d'ordre 4 est, ou bien une courbe de Jordan ayant au
plus un point double, ou bien la somme de deux ai-cs simples ayant un seul
point commun.
Un arc simple du quatrième ordre a au plus^Un rebroussemenL Lés arcs
sans rebrousseineht possèdent les mêmes propriétés différentielles que ceux
d'ordre 3, sauf peut-être en ce qui concerne la variation continue du plan
osculateur. Je ne sais pas si le plan osculateur à une courbe gauche d'ordre 4
peut être partout unique sans varier d'une manière continue.
IV. Les résultats précédents sont susceptibles de nombreuses extensions,
Dans le plan, par exemple^ on peut remplacer les droites par certaines
familles de courbes. Voici un énoncé obtenu en prenant des cercles :
Si un continu plan appoints au plus sur un cèivle quelconque, C'est un arc
simple ouvert, ayant en chaque point deux demi- tangentes opposées — qui
varient d'une manière continue — et un centre de courbure pour chaque côté;
l'ensemble des points pour lesquels ces centres de courbure sont distincts est au
plus dénombrable ; s'ils sont confondus partout, le centre de courbure unique
varie continûment, Le centre de courbure pdur un côté en un point M est
la limite commune du centre du cercle tangent en M passant par M' et dé
l'intersection des normales en M et M' quand M' tend vers M du côté con-
sidéré.
SÉANCE DU I er JUILLET Ï929. 19
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème fondamental du calcul
'"■ intégral absolu. Note (') de M. Z. Houak.
Considérons une variété à n paramètres indépendants
,t ,v ( À, p, v, oj = 1 , 2, . . . , n )
dans laquelle on a défini une connexion linéaire, de sorte que les différen-
tielles absolues (covariantes) des vecteurs c v , n-\ s'écrivent ( 3 )
Etant donnée une ligne (K) sur laquelle les a? sont des fonctions continues
d'une variable t ainsi que leurs dérivées du premier ordre, on peut se poser
le problème de déterminer un vecteur ,V V , en fonction de /, dont la différen-
tielle absolue, correspondant à V accroissement dt de la variable t, est égale au
vecteur injiniment petit donné v* dt en chaque point de la ligne (K). Notre
problème se traduit par le système dé n équations différentielles
dt x * ■ ■ dt ~ '
dont l'intégrale générale, renfermant ^constantes C'(i,j = i, 2, ..., n),
est de la forme
d
v=\qf Çij,.vii/t + aY
où les K], ..., K* représentent n systèmes particuliers d'intégrales des
équations sans seconds membres
le déterminant | KJ | étant différent de zéro. Les quantités K' A sont définies
par les relations
(3) Kjk^j ' * li =J>' IvÏK'>.= i ' hiV:=> "
'. o si / ^±j, ! o si vpc '/,,
et satisfont donc au système adjoint au (2)
dïii—Tl u .K' / dwV-=o,
''■) Séance du 24juin 1929.
('-) Je supprime les signes de sommation.
20 ACADEMIE DES SCIENCES,
d'où Ton tire pour le vecteur (i) l'expression
(4;
v» = f s* dt - iC I" f Kl rL ( f s* dt\ djc\>- + a
L'opération invariante qui conduit du vecteur v v au vecteur V v présente
une étroite analogie avec l'intégration ordinaire, et d'autre part l'expres-
sion (4) rappelle la différentielle absolue. Cela suggère d'introduire un sym-
bole A" 1 intégration absolue le long d'une courbe par l'équation
S>dt = K] f K\^dt
- J /
et d'écrire la formule (i) sous la forme
V v = I v" dt + k\
en désignant par
k-'=C'k;'
l'intégrale générale du système homogène. C'est un vecteur constant le long
de la ligne (K) qui joue le rôle d'une constante arbitraire. Si l'on se donne
les composantes K v (ï ) du vecteur K v en un point t„ de la courbe (K), ses
composantes en un point t quelconque de (K) sont
De même le vecteur V v est complètement défini, si Ton connaît les valeurs
de ses composantes en un point donné. Si nous exigeons, par exemple, que
pour t = t ce vecteur soit nul, il vient d'après (i)
G. = _ [/«■**] ,
et nous pouvons donc définir comme intégrale absolue du vecteur v y prise le
long de (K) entre les limites t et t le vecteur
lo,
-' pi
v*idt = K?.(t) Ki^dl.
Pour un vecteur covàriant, on obtient une formule analogue que je n'écris
pas.
Les quantités K,- et K{, constituant respectivement n vecteurs constants
• (*) Cette équation définit le transport par équipollence le long de (K).
SÉANCE DU I" JUILLET 1929. 21
contravariants et covariants liés entre eux par les relations (3), définissent
en chaque point de (K) un repère de telle manière que tous ces repères se
confondent, si on les transporte par équipollence en un même point. Les
composantes d'un vecteur constant K v sont dans tous ces repères les mêmes,
égales aux C', et la formule (5) s'interprète comme suit : l'intégrale absolue
d'un vecteur s'obtient en prenant les intégrales ordinaires de ses compo-
santes relatives à un système de vecteurs constants et en revenant après l'in-
tégration aux composantes primitives. On arrive à ce résultat d'une manière
plus générale par la méthode de M. Cartan laquelle consiste à développer
la courbe (K) sur l'espace linéaire tangent Ç ).
La connexion le long de (K) est complètement déterminée par les
n vecteurs Kj et l'on vérifie aisément la relation
De v =Ky^(K{p A ).
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les directions de Borel des fonctions méro-r
morphes. Note de M. M iécislas Biebnacki, présentée par M. Hadamard.
M. Borel a généralisé autrefois ( 2 ) le" théorème de M. Picard de la
manière suivante : «/(s) étant une fonction méromorphe d'ordre p et g'(s)
une fonction méromorphe d'ordre inférieur, l'exposant de convergencexdes
racines des équations /(s) — g(z) = o est égal à p sauf pour deux fonctions
g(z)au plus. » M. Valiron a trouvé dans un Mémoire récent ( 3 ) un complément
de cet énoncé analogue au complément du théorème primitif de M. Picard
obtenu par M. Julia ("), toutefois, 'les fonctions g(z) sont remplacées par
des fractions rationnelles R (s). On peut déduire des résultats de M. Valiron
une proposition entièrement analogue à celle de M. Borel.
Théorème. — f( s ) étant une fonction méromorphe d'ordre p, g(z) une
fonction méromorphe d'ordre inférieur et s ^> o un nombre arbitrairement
petit, il existe une suite des cercles C n (f) de centres s n et de rayons
s(n)r n [r„=\s n \, lims(«)=ol,
( * ) Voir, par exemple, E. Cartan, Leçons sur la géométrie des espaces de Riemann,
Paris ^28, Chap. IV, §92.
( 5 ) Leçons sur les fonctions méromorphes, Paris, Gauthier- Villars, igo3, p. 66,
( 3 ) Acta mathematica, 32, 1929, p. 82, théorèmes IX et X,
( 4 ) Annales Éc, Norm., 3 e série, 36, 1919, p. 107.
2? ACADEMIE DES SCIENCES.
telle que toute équation f(z) — g(z) = -o possède plus de r*~ c - racines dans le
cercle C„ tfà? y«e /i > n(t, g), sauf pour deux fonctions g(z) au plus. [Si
g =00 le nombre de zéros sera r™ n où lim»î n =oo, la suite \ m„\ pouvant
dépendre du choix de #(s).] // existe donc une « direction de Borel » (')
args = ç te/fe yue l'exposant de convergence des racines des équations
f(z)^-g(z) = o contenues dans l'angle \avgz — f\<^zest égala p, quel
que soit i, sauf pour deux fonctions g(z) au plus ( 2 ).
Supposons que p soit fini. D'après les théorèmes cités de M. Valiron, il
existe une suite infinie de cercles C„(/) de centres s„/lims n = oo\ et de
rayons kj lira -^ = o, £„> i ) telle que /'(«) y prend une des valeurs o,
\ n > se ' n /
i , oc, la valeur oc par exemple, plus de ri"'- fois dès que n > n,. Supposons
que les équations /(s ) — £•,•(;) - o (ï = i, 2, 3) aient moins de r" n racines
dans les cercles C;, concentriques aux C„ et de rayons l\ak„ et que
~ < yi< <f < À < o ; -
posons
fl(s) = *<*)-*M et 9 < s) =h< s) f}»-* ( *\
Entourons les points a,„ qui sont les zéros et les pôles des g h gi — g k et
les zéros des/— g-, (i, k= 1 , 2, 3), avec des cercles A„, de centres a m et de
rayons | a m \~v- et considérons les circonférences H„ :
ne rencontrant pas les A,„. II résulte du théorème sur le minimum du module
des fonctions entières et des théorèmes cités de M. Valiron qu'il existe
surH„ un point % où Iog|o(s) — h(z) |> — |s \". Considérons les circon-
férences r„ : | z — % \ = d n (4*„< r/„< 5&„) qui ne rencontrent pas les A m .
On établit, en utilisant le théorème du minimum du module et des inéga-
lités' connues relatives à la fonction T de M. Nevanlinna ( 3 ), qu'il existe
( ' ) G. Valiron, toc. cit., p. 69.
( 2 ) M. Williams a considéré comme probable un théorème analogue relatif am
directions de Julia des fonctions entières, il l'a établi en supposant que les g(z)
appartiennent à une classe particulière des fonctions entières d'ordre nul (Rend, de/'
Cire. Mat. di Pater mo, 52, 199.8, p. 3 7 3-4ia). Les résultats de M. Williams sont
plus précis que les nôtres en ce qui concerne les rayons des cercles C„.
( 3 ) Voir par exemple A. Bi.och, Mémorial des Sciences mathématiques, fasc. 20,
p. i3 et -2.8-3o.
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 23
sur r„ un point y„ où
log!cp(s)|<r'^ \y(z) — h(-z)\>u ■ log ',<?'(:■ ) > - rf r
En appliquant une proposition de M. Valiron (< ) aux fonctions /(y n + s et
aux cercles |5 — y„|^„(2oA„<«i.<3o* i ,) dont les périphéries ne ren-
contrent pas les A m , on arrive à une contradiction. Si p = », la démons-
tration est entièrement analogue.
MÉCANIQUE RATIONNELLE. -^ Solides par rapport auxquels un système
. matériel n'est soumis qu'à des forces intérieures. Note de M. Chaules
Plathier, transmise par M. L. Lecornu.
M. Le Roux ( 2 ) a signalé l'intérêt qui s'attache aux solides par rapport
auxquels un système matériel n'est soumis qu'à des forces intérieures.
Nous nous proposons de montrer que tout trièdre T lié à un de ces solides
n'est autre qu'un trièdre par rapport auquel l'énergie d'accélération du sys-
tème matériel est constamment minimum . ^
Repérons en effet le système d'éléments matériels de masse m et de coor-
données x, y, s par rapport à un trièdre quelconque Ox, Qy,Oz- et soit T
un des trièdres par rapport auquel l'énergie d'accélération S du système
matériel donné est constamment minimum.
Désignons par H, tj, Ç les projections sur les axes Ox, Oy, Oz de la
vitesse du point O par rapport à T et par p, q, r les projections sur les
mêmes axes de la rotation du trièdre Ox, Oj, O- par rapport à T égale-
ment. _
Les coordonnées V. c V r V = et I\r r r. respectives de la vitesse V et de
l'accélération F de l'élément matériel as, y, s, par rapport au trièdre T, ont
pour valeur
dor
r,= ^ + ,v s -rv,.
dy
r,= ^ + ,wv„
dz- y
r,= £ + ,v,-^.
(') Loc. cit., p. 71, théorème VI.
( 2 ) Comptes rendus, 188, 1929, p. 228 et i3;6.
»4 ACADÉMIE DES SCIENCES,
d'où
T — ^ , dc l dr , t >■ ■ 1- j , j °£ ^ <^ 4> ^ ^ r
'.i — -y. + -77- r T -t- ronchon indépendante de -p , -=-, -r , -~> -r> -=- »
«fr rff <ft ' ^ dt dt dt dt dt dt
T dn dr dp
>-Tt + di x ~dt z+ '
„ dt, dp do
T ^dt + JÏÏ~iï X + '
et
Dès lors les conditions nécessaires et suffisantes pour que S soit, à chaque,
instant minimum, savoir
'àS de dS dS> dS dS
= 5~ = 0,
. à^ d« dt .dp . dq - , di
6*/ dl di dt dt dt
s'écrivent
i'»r.,.= o, 2»ir, = n, lmT z =o,
Smiyr s —zT y )=o. lm(zl\.-.vT z )=:o, Im(icTy- rT. r ) = o.
En vertu des équatious universelles du mouvement, ce sont justement
celles pour que le trièdre T soit lié à un solide par rapport auquel le sys-
tème matériel en mouvement n'est soumis qu'à des forces intérieures, ce qui
établit la proposition que nous avions en vue.
GÉODÉSIE. — Niveaux moyens comparés de la mer Blanche, de la Baltique,
de la mer Noire et de Vocéan Pacifique. Note de M. Jci.es Schokalsky,
présentée par M. Ch. Lallemand. ■
Le Service géographique de l'Armée russe vient d'achever les nivelle-
ments de précision »qui relient entre elles la mer Noire,' la mer Baltique
et la mer Blanche.
Comparé au niveau de la Ballique à Cronstadt — choisi comme zéro
fondamental pour tous les nivellements russes, — le niveau moyen de la
mer Blanche à Arkhangelsk a été trouvé plus élevé de o m , 24, tandis que,
par contre, le niveau moyen de la mer Noire à Odessa se trouverait à o m , 88
au-dessous de ce même zéro.
Une différence de niveau de i m , 12 existerait ainsi entre la Baltique et la
mer Noire.
D'autre part, le niveau moyen de l'océan Pacifique à Yladivostok serait
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 2*5
à i m , 80 au-dessous du zéro fondamental de Cronstadt, et, par suite,
à o m ,92 au-dessous du niveau de la mer Noire, ou à 2 m ,o4 au-dessous de la
mf r Blanche.
Mais ces derniers résultats ne sont que provisoires, la ligne de nivelle-
ment, la plus longue du monde, qui réunit les deux mers, n'étant nivelée
que dans un seul sens sur un tronçon de 4oo km .
Le nivellement de sens contraire sera exécuté en 1980.
RELATIVITÉ. — Sur les équations de Dirac dans la théorie de relativité géné-
rale. Note (') de M. V. Fock, présentée par M. M. de Broglie ( 2 ).
1. Pour tenir compte du fait que la forme einsteinienne ds 2 est indéfinie,
nous introduirons avec M. Eisenhart ( 3 ) les nombres e i = e i = e- i — — 1,
e = + 1 . Les matrices hermitiennes de Dirac seront désignées par a, a 2 a 3 a 6
et la matrice-unité par a . Les indices parcourent partout les valeurs
o, 1,2, 3.
En comparant la loi du déplacement d'un demi-vecteur
( ' ) = ôd/ = 2 e/C/ds/d/
1
avec celle pour un vecteur Â; = <j ,a «4 l
{■) dk i =:'2 i e i e,y i / { ,A, i ds,.
kl
et observant que la quantité A = '^a 5 ^ est un invariant, nous obtenons
(3) Qa 3 -t-a 5 C/:=:o; Cj<x m + c. m G/— ^ e k a k y mk i.
k
On vérifie que la solution générale de ces équations est
(4) U=7^«/n a * e *7mit/-l 7T"?'' #
mk
où <z>i est un vecteur réel que nous supposerons être le potentiel-vecteur.
( 1 ) Séance du 2'+ juin 1929.
( 2 ) Voir Fock et Iwanenko, Géométrie quart tique linéaire et déplacement paral-
lèle (Comptes rendus, 188, 1929, p. 1470).
( 3 ) L. Eisehhart, Riemannian Geçmetry' (Princeton, 1926),
2 6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
•2. Pour obtenir les équations de Dirac, posons
( 5) ^^=^7 2** a *(â ~ c *'' ) " mc "^
k
Si l'on introduit les coordonnées af et les matrices
k k
l'opérateur êP peut s'écrire
En s'appuyant sur la définition des coefficients y//,/ de Ricci on- tire de (3)
( 7 ) ri-/'+y'r a =-vay'.
où Va est le symbole dé différentiation covarianle. Au moyen de cette rela-
tion on vérifie sans peine l'identité
où g est la valeur absolue du déterminant du tenseur fondamental g ?a .
L'identité (8) montre que l'opérateur F est identique à son adjoint. Cela
nous permet d'affirmer que l'équation de Dirac dans la théorie de relativité
générale s'écrit
(9) F'i = o.
La formule (8) montre alors que la, divergence du vecteur du courant est
nulle
(10) ' V a S°=o, S« = <J7»4/.
' àx
3. En posant D a =~— T„, on tçouve facilement
* - — ir.ie
(ni
hltfi D^Dp- D p D (r )= 7 ^XiX/er/i/t,^- ^ M',,,,
où y/y/,, sont les composantes n-èdriques du tenseur de Riemann et M',., celles
du bivecteur du champ électromagnétique. De la formule (11) on déduit
SÉANCE DU I e '' JUILLET 1929. 27
où R pa est le tenseur de Riemann contracté. Si l'on pose A. a x=<\>y°D x <\>,
on vérifie que la divergence du tenseur A°j; est égale à
(i3) V„A*i = -iSPRp 8 +2jgfsPMp B .
Or on a, puisque la divergence de S? est nulle, V n V a S a = — S?R pa . En
rapprochant cette formule et (i3) on trouve pour la divergence du tenseur
(14 )
T a eh
À ~ iT.i
[*{%-*•*)
l'expression
(i5)
A T" 7 - — P SP \T
Au moyen de (9) on vérifie que le tenseur T^ est réel. Nous pouvons donc
considérer T ff à comme le tenseur de l'énergie de matière. Les équations (id)
sont alors les équations de mouvement de la théorie de relativité générale.
Le tenseur T„ a = g a? T°à n'est pas symétrique par rapport à ses indices.
Au moyen du tenseur T°j on peut écrire le principe variationnel équiva-
lent aux équations (9) de Dirac sous la forme
(161 / / / ! (T?±— m$<x s <li)\ l !gd.x a risr l d.r i d.j;. 1 =o
qui exprime que la variation de l'écart moyen de l'invariant du tenseur T de
la densité invariante de la matière est égale à zéro. Or cet écart lui-même
s'annule en vertu des équations (9), ce qui est en accord parfait avec la
théorie classique,
ÉLECTRONIQUE. — - Sur les potentiels critiques et les arcs à faible tension dans
V hydrogène. Note de M. Stepan Vescov, présentée par M. A. Cotton.
De nombreuses recherches expérimentales ont été faites dans le but
d'expliquer les spectres et les potentiels critiques de l'hydrogène. Une
interprétation cohérente de l'ensemble des résultats publiés est difficile à
donner, sans doute parce qu'on a négligé souvent d'utiliser simultanément
l'analyse spectrographique et les mesures électriques. Aussi, dans les
recherches que j'ai entreprises je me suis, proposé d'obtenir successivement,
en employant un dispositif expérimental- simple et d'un emploi commode,
les différents modes d'excitation et de décomposition de la molécule d'hydro-
28 ACADÉMIE DES SCIENCES.
gène, et d'analyser en même temps les spectres caractéristiques qui s'y rat-
tachent.
J'ai choisi la méthode des chocs électroniques, réduite à sa plus simple
expression, parce qu'elle m'a semblé la plus indiquée pour atteindre ce
résultat.
J'ai construit un appareil contenant une source thermique d'électrons, les deux
grilles et une plaque, dans lequel les conditions suivantes étaient rigoureusement res-
pectées : vide élevé (<io _! mm de Hg); constance et mesure des potentiels et des
faibles pressions du gaz (o mm ,i-o mm ,ooi) ; variation de la distance entre les élec-
trodes; surveillance de la température du filament (chute ohmique < i volt); emploi
de faibles courants thermioniques ( < 5. io — ' amp. ) et d'électrodes métalliques de
faible surface; extrême pureté du gaz introduit. Une fenêtre de quartz permettait
l'exploration spectrographique- de tous les espaces compris entre la source des élec-
trons et la plaque.
Les tensions étaient lues avec une précision de 0,1 à o,2_volt jusqu'à 3o volts, et
les courants d'ionisation avec un galvanomètre sensib/e (0,62. io~ °amp-mm).
Les diverses combinaisons de champs électriques étaient fournies par des dispositifs
potentiométriques.
Appelons V,, V» et V 3 les potentiels des deux grilles et de la plaque, I
et I v les intensités des courants enregistrés par le galvanomètre (en série
avec la plaque) mis à la terre ou au potentiel V. J'ai surtout employé l'une
ou l'autre des méthodes suivantes :
I. V, variable graduellement pour chaque série d'expériences, toujours
positif; V 2 variable entre — o, 5 et — 1 volt, constant pour une série d'ex-
périences; V 3 environ -f- 40 volts.
Les discontinuités de la courbe I=/(V,) donnent les points critiques.
II. V, = V 2 = o; potentiel négatif variable au filament; V 3 = o, ou
— 0,2 volt. Pour chaque valeur de la tension appliquée au filament, on
mesure les courants I et I_ 02 et de nouveau I . Les courbes
(Io-L,.,):Io=/(V)
donnent V cl . lt . = V max . — 0,2.
Les corrections faites pour les champs parasites dus à des charges spa-
tiales et à la distribution des vitesses électroniques (*) ne dépassent pas un
demi-volt.
Par ces méthodes j'ai obtenu les potentiels critiques suivants :
(') B. Davies et Goccher, Phys fiec, 10, 1917, p. 101 ; et G. Déjardin, Annales de
Physique, 2, 1924, p. 241,
SÉANCE DU I er JUILLET I929. 2g
ii.5 ± o,5 volts (résonance de la molécule);
i3,6 ±0,2 volts (ionisation atomique, H atomique fourni par le filament incandes-
cent, résultant de la dissociation thermique de H 2 ) ;
16, 5 ± 0,-0 volts (dissociation de la molécule, avec accroissement notable d'ioni-
sation ) ;
29,7 ±0,6 volts (dissociation suivie de l'ionisation double).
J'ai laissé de côté les autres potentiels critiques que j'obtiens accidentel-
lement dans des conditions difficiles à préciser : au contraire, j'obtiens très
régulièrement à la température ordinaire les quatre points critiques précé-
dents. Celui de 1 1, 5 volts concorde bien avec les déterminations théoriques
de E. E.' Witmer ( ' ) et avec le point déduit de l'analyse du spectre des
bandes ultraviolettes ( 2 ). Celui de i3,6 volts est toujours plus net pour les
faibles pressions et les cathodes fortement chauffées, ce qui explique son
origine.
Je déduis des résultats précédents que le travail de la dissociation de la
molécule d'hydrogène correspond à environ 3 volts : valeur qui concorde
bien avec les déterminations électrochimiques. Les résultats spectro-
graphiques seront indiqués plus tard, mais je peux décrire dès maintenant
l'aspect de l'arc obtenu à faible tension. La lumière blanc bleuâtre de l'arc
obtenu à 16, 5 volts environ est très stable et le courant thermionique
toujours faible; entre 3o et 35 volts, la lumière devient très intense. Les
courants de plaque deviennent très sensibles aux moindres variations du
potentiel accélérateur et de la température du filament. Vers 60 volts la
décharge commence à avoir une oscillation d'intensité. La fréquence de ces
oscillations semble être influencée par l'accroissement du potentiel accélé-
rateur. Si ce potentiel dépasse 100 volts et va jusque vers 3oo volts, l'arc,
toujours oscillant, devient très brillant, formant comme une série d'étincelles
condensées se succédant à quelques secondes d'intervalle. Les courants de
plaque (â-3 milliampères) suivent les oscillations de l'arc. Les limites
indiquées ci-dessus sont faiblement influencées par la pression du gaz. La
production de cet arc, obtenu avec d'autres méthodes par Duffendack( 3 )et
G. Stead et B. Trevelyan ( 4 ), a été attribuée par ces derniers à l'a'ction
catalytique des impuretés.
Dans les spectres que j'ai étudiés, aucune trace d'impureté n'a été trouvée.
(•) E. E. Witmer, Phys. Rec, 28, 1926, p. 1223.
(-) G. H. Diecke et J. Hopfield, Zeits. f. Physik, 40, ig'iô/p. 299.
( 3 ) O. S. Duffendack, Phys. Rev., 20, 1922, p. 665.
( 4 ) G. Stead et B. Trevelyan, Phil. Mag:, 48, 1924, p. 978.
3o ' ""* ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'explication semble devoir être plutôt cherchée dans une action combinée
du phénomène d'absorption cumulatif des radiations, et des chocs successifs
nécessaires à l'ionisation.
Un fait remarquable est qu'à la température ordinaire l'arc s'allume et
s'éteint toujours aux environs de 16 volts, potentiel d'ionisation de la
molécule; on observe toujours cela pour les gaz diatomiques.
PYROMÉTRIE. — Mesure des longueurs d'ondes effectives des écrans utilisés
en pyrométrie . Note(') de M. Mendousse, transmise par M. Pierre Weiss.
La longueur d'onde effective a ïiTj d'un écran dans l'extrapolation de la
température T, à la température T, est la longueur d'onde pour laquelle le
rapport Z des brillances spectrales de deux corps noirs aux tempéra-
tures T-, et T 2 est égal au rapport z des flux totaux qu'ils envoient à travers
l'écran considéré. Toutes les déterminations expérimentales de a TiTj ont
donc pour principe de mesurer Z en fonction de a dans le voisinage de \ e ,
puis de mesurera, et de comparer les résultats obtenus. Appliqué à la lettre,
ce principe donne cependant une méthode assez compliquée ( 2 ), d'où les
artifices imaginés pour réduire le nombre des mesures, ainsi que la préci-
sion et la fidélité à exiger des appareils : de Groot égalise les brillances de
deux sources aux températures de couleur T, et T 2 en les regardant à travers
l'écran étudié, puis projette leurs deux images sur la fente d'un spectroscope,
et cherche la longueur d'onde pour laquelle les deux spectres ont même
brillance; cette méthode a été perfectionnée dans le Laboratoire de la Fon-
dation Edmond de Rothschild ( 3 ), mais avec les instruments réalisés la
précision des mesures photométriques n'était pas très bonne.'
Dans le procédé que nous avons mis au point, le rapport Z est étudié à
l'aide d'un spectropyromètre, qui doit être à la lois précis, lumineux, mono-
chromatique. Nous avons pu concilier ces qualités en plaçant la plage de
comparaison après le prisme dispersif, dans le plan du spectre. Il faut alors
un dispositif particulier pour obtenir l'identité de couleur. Dans nos expé-
riences, nous avons utilisé un filament disparaissant ordinaire et un bon
verre monochromatique, tout à fait satisfaisant si l'on choisit convenable-
(') Séance du 24juii»ig2g.
(-) Hyde, Cadt et Forsythe, Astrophysical J,> h% igt5, p. 294.
( 3 ) Ribadd, Nikitine et Mendousse, Rev. Opt., 7, 1928, p. 196.
SÉANCE DU I er JUILLET Ï929. 3ï
ment la longueur d'onde de l'appareil ( ( ). Le filamentloccupant environ ïû A
seulement dans le spectre, on peut employer une fénté d'entrée large, et là
luminosité permet de descendre jusqu'à iooo°C. avec une fente de 00 A.
L'étude des flux totaux est faite avec un pyromètre de précision à filament
disparaissant dont on a remplacé l'écran par l'écran à étudier, et sans qu 1 il
soit besoin de le graduer de nouveau .
Dans les deux appareils, le courant dans le filament disparaissant est la
grandeur directement mesurée. Les procédés opératoires sont les suivants :
i° Principe des mesures : la longueur d'onde du spectroscope est fixe.
Pointés sur une source à température de couleur T, , le pyromètre donne une
température T et le spectropyromètre un courant i (de signification
indifférente). On mesure dT : di. On pointe ensuite une source à température
de couleur T 2 avec interposition d'un secteur tournant pour obtenir sensi-
blement la même brillance qu'au début. On trouve ainsi une tempé-
rature T -+- oT et un courant i+oi. De oT et oi se déduit, par deux règles
de trois, la différence entre la longueur d'onde du spectroscope et la longueur
d'onde effective étudiée. On voit que la température des sources n'est fixée
d'avance qu'avec une approximation de quelques degrés.
2 Cette température n'a pas besoin non plus d'être très constante, il
suffit qu'elle varie assez régulièrement : un dispositif spécial permet d'entre-
croiser les mesures avec les deux appareils, et, avec dix pointés au plus,
toute la précision réalisable est atteinte (1 pour 1000 en brillance).
3° Les deux courants pyrométriques sont mesurés avec un même poten-
tiomètre, ce qui élimine les erreurs provenant des variations du courant
d'alimentation. En utilisant un galvanomètre comme instrument d'inter-
polation entre les divisions du potentiomètre, ces mesures de courant sont
rapides (5 secondes) et précisés (précision relative io~ 3 ).
Résultats, — La précision, d'autant plus grande qtie T, et T 2 sont plus
éloignés, permet de les choisir assez rapprochés : pour T, — 1100 et
T« = i7oo°C, l'écart maximum dans trois montages successifs (10 mesures
en tout) a été de ±4 A seulement, ce qui correspond à 2 pour 1000 en
brillance (somme de toutes les erreurs). Grâce à un écran étalon que M. de
Groot a bien voulu nous transmettre, et qui avait été étudié aussi par
( ' ) Afin d'éviter cette restriction gênante, nous comptons utiliser prochainement un
cube de Lummer avec un petit monochromateur supplémentaire.
32 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Forsythe, nous avons pu contrôler nos mesures, dans les limites de précisions
indiquées par les auteurs.
D'autre part nous avons mesuré l'influence de l'épaisseur- d'un écran,
ainsi que celle d'un verre neutre ajouté à cet écran, et trouvé des résultats
en accord avec la théorie.
Remarque. — Le même montage permet l'étalonnage d'un pyromètre par
extrapolation suivant la loi de Planck à partir du point de fusion de-l'or. La
précision est alors supérieure au degré jusqu'à 22oo°C. environ.
DIFFUSION MOLÉCULAIRE. — Spectres de Ratnan des para, ortho, métajcy-
lènes. Note (') de M 11 " W. Czapska, transmise par M. M. de Broglie.
On sait qu'en illuminant un complexe de molécules par un faisceau
monochromatique de fréquence v , on obtient dans le rayonnement diffusé
des raies, dites de Raman, de fréquence v ± v p , v p désignant les fréquences
propres des parties constituantes de la molécule. Ces fréquences v p sont
caractéristiques pour certains groupes particuliers dans diverses molé^
cules( 2 ).
Il est cependant certain que les vibrations dans la molécule dépendent
également des liaisons intramoléculaires qui sont différentes dans diverses
parties de la molécule.
Dans le but d'étudier si la position d'un groupe d'atomes dans la molé^
cule exerce une influence sur ses fréquences propres, j'ai étudié le spectre
de Raman dans quelques composés ; isomériques, en particulier dans le para,
meta, et orth'oxylène. Ces substances à l'état liquide, contenues dans un
tube de Wood, étaient illuminées au moyen d'un arc au mercure disposé
tout près du tube. La lampe d'une construction spéciale était refroidie par
l'eau courante et fonctionnait sous une tension constante de 1 10 volts et un
courant de 10 ampères. La lumière diffusée dans la direction de l'axe du
tube par les corps étudiés était projetée sur la fente d'un spectrographe
donnant une dispersion de 12 À par millimètre de la plaque. Les résultats
des mesures des clichés obtenus sont réunis dans le tableau I.
On voit que les spectres de Raman ne sont pas les mêmes pour les trois
xylènes étudiés; cependant les fréquences Av = i373 et Àv = 20,i8 sont
(') Séance du 24 juin 1929.
(*) Voir, par exemple, P. Pringshmm et B. Rosen, Zeils. f. Phj-s., 50, 1928, p. 741.
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 33
communes dans ces trois cqmposési On remarque de plus des fréquences
communes à deux de ces corps :
Av.
Para 1 180
Meta . It 8o 7 a3
Ortho 7 34
Par contre il n'y a pas de raies qui ne soient communes qu'à l'ortho et le
paraxylène.
Il résulte de l'ensemble de ces faits que la position des groupes dans la
molécule exerce une influence sur les fréquences propres de certains- de ces
groupes laissant inaltérées celles des autres. Une étude plus détaillée per-
mettra, sans doute, de discerner quels sont les porteurs de ces diverses fré-
quences (').
Tableau I.
Rayonnement
excitateur.
Rayonnement djffusé.
Para.
Meta.
Ortho,
404 7
4078
/ 'i r ^
4O4O
4359
2 4/09
2-4D2I
a3o4i
22941
1.
4.24
4i55
4184
4.88
4200
4254
4286
458 9
4i4o
4221
4578
44i8
4447
4486
4520
4023
45go
46oo
463 7
4685
4990
1,0
i,5
o,5
3,o
o,5
3,o
i,5
2,5
i,5
o,5
o,5
i,5
2,0
o,5
o', 5
2,0
o,5
2,0
1,0
1 ,5
i,5
V.
24248
24067
23goo
238 77 .
23529
235o7
2333 1
2179!
24104
236g 1
2i843
22634
22487
22291
22120
22109
21762
21739
21970
2.344
20020
Av.
46 1
642
810
83 2
1180
1202
i3 7 8
•2918
36 7
83o
1.98
307
454
65o
818
832
•1179
1202
.371
'%
2921
4100
4.37
4.4o
4.69
1^
4 2 DO
4263
4285
4589
4297
4409
4464
4502
4558
4099
4610
4636
468 7
4994
1,0
1,0
1,0
3,o
3,o
1 r o
.,5
.,5
2,5
2,0
0,0
1,0
3,0
3,o
o,5
2,5
1,0
.,5
.,5
V.
24195
24172
24.54
23986
23715
23529
23457
23337
21791
23270
22426
22401
222 I 2
2 1 g3g
21743
2169.
2.570
2.335
20024
Av.
5i4
537
555
723
994
1180
I2Ô2
l372
2918
125.
010
54o
729
1002
1198
I25o
i3 7 i
1606
2918
A,
4.3.
42.5
4226
4260
4286
4589
4456
4472
4oo3
4556
4069
46o3
46.2
4636
4685
4994
3,o
1,5
2,0
2,0
1 ,5
2,5
4204 1,0
4245 .,5
. ,0
2,0
3,o
o,5
2,0
2,0
2,0
i,5
.,5
1 ,5
24207
24 i3x
23975
23724
23663
a34 7 4
2333.
21791
Av.
502
578
734
9 85
1016
1235
.3 7 8
2918
23 7 86 7 35
2355 7 964
2244.
2236.
22207
2 - I 949*
2.886
21724
21682
2.670
2.344
20024
00e
58o
734
992
io55
.217
1209
.3 7 i
l5 97
2917
(') Notons que A. Dadieu et K. W. P. Kohlrauscli ont fait tout récemment une
étude analogue à la nôtre sans toutefois publier jusqu'à présent les données numé-
riques ( voir iXatunvissenschafte/i, 17, 1929, p. 366).
C. R., 192g, i- Semestre. (T. 189, N* 1.) 3
34 . ACADÉMIE DES SCIENCES.
ÉLECTRO-CHIMIE. — Précipitation de bioxyde de manganèse* par électro-
lyse en. courant alternatif. Note de M. A. -P. Hollet, présentée par
M. H. Le Chatelier.
L'électrolyse en courant alternatif ne produit souvent aucune modifi-
cation apparente sur les électrodes ou an sein de l'électrolyte. Cependant,
on observe quelquefois le passage en solution du métal des électrodes; on
ne connaît guère de cas d'un métal précipité de l'électrolyte par le courant
alternatif.
En courant continu, le manganèse se dépose facilement à l'anode à l'état
de peroxyde.
J'ai pu obtenir une précipitation complète du manganèse a en électro-
lysant ( 4 ) par un courant alternatif (5o périodes par seconde) une solution
de sel de nickel contenant une petite quantité de manganèse. Au bout d'un
certain temps d'électrolyse, on voit apparaître autour des électrodes un
trouble brun qui finit par envahir tout le bain et par/se déposer au fond de
la cuve. 11 s'agit de bioxyde de manganèse. Quelquefois, -au début de sa
formation, un peu de bioxyde recouvre les électrodes d'une couche brune et
mince.
Le précipité apparaît très vite (quelques minutes) pour des teneurs en
manganèse de l'ordre de io -3 . Quand la teneur est supérieure à io~ 2 , le
dépôt n'apparaît qu'au bout d'un temps assez long (quelques heures). La
température du bain doit être inférieure à 3o°. La densité de courant effi-
cace doit être très forte; elle dépend, d'ailleurs, de la température : à o°,
elle doit dépasser 0,2 ampère par centimètre carré; à 20 , 0,7 ampère par
centimètre carré. Le bain doit être légèrement acide (concentration d'acide
libre comprise entre nji et nf 200).
» La précipitation se produit quel que soit le radical acide du sel ( 2 ). La
présence de nickel paraît absolument nécessaire, il m'a été, en effet,
impossible d'obtenir un précipité d'oxyde de manganèse en l'absence de
nickel. '
L'analyse de ce précipité a été faite par chauffage dans le vide jusqu'à
8oo°.
(') Électrodes de platine ou de nickel.
( i ) Les résultats sont cependant peu nets avec les Jialogénuces.i
SÉANCE DU I er JUJKLLET 1929. 35
. L'oxyde se décompose dès 4oo° en donnant Mn 3 0\ L'eau d'hydratation
se dégage, mais est retenue dans un condenseur refroidi à — 8o° (neige
carbonique et acétone). L'oxygène supérieur au degré d'oxydation Mn 3 4
s'échappe. Il est recueilli par une trompe du type Sprengel et mesuré sur
le mercure. L'eau est ensuite déterminée par la méthode de MM. Hackspill
et d'Huart (réaction sur l'hydrure du calcium et mesure de l'hydrogène
dégagé) («).
Les résultats- ont donné très exactement Mn0 2 .H a O.
Le mécanisme de formation de ce précipité d'oxyde de manganèse paraît
difficile à préciser. II est à noter cependant que le radical acide ne semble
pas influer, et que le phénomène n'a lieu qu'avec le nickel.
Le manganèse ne doit être présent qu'en petite quantité; sa précipitation
est complète.
Ce phénomène peut servir à déceler une trace infime de manganèse dans
des sels de nickel (on a encore un dépôt brun caractéristique pour une
teneur en manganèse inférieure à io~ 4 ) et à les débarrasser complètement de
cette impureté; aucun corps étranger n'est ainsi ajouté au sel à purifier.
La présence de petites quantités de manganèse semble générale dans les
sels commerciaux de nickel.
ÉLECTROCHIMIE. — Sur les piles à électrolyte fondu. La pile; oxyde de
cuivre-soude caustique fondue-zinc. Note de M. G.-I. Costeaxo.
La réaction fondamentale de cette pile est l'oxydation du zinc par la
soude fondue avec libération d'hydrogène.
L'hydrogène réduit l'oxyde de cuivre de l'anode et donne la réaction de
dépolarisation :
CuO-+-9.H-=Cu+ H s O.
L'étude de cette pile a été faite à la température de 4oo°, température à
laquelle l'eau contenue dans la soude (environ 2 pour 100) est chassée en
grande partie, après 4 heures de chauffage. ^-
Pour observer le rôle joué par l'air dans le phénomène de dépolarisation
nous avons fait des mesures de f. é. m. et de décharge dans l'air et dans
l'azote.
L'électrode d'oxyde de cuivre est obtenue de la manière suivante : On mélange
( 1 ) Hackspill et d'Huart, Annales de' Chimie, 5, 1936, pj 99.
36
ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'oxydé dé cuivre pur, finement pulvérisé, avec un peu d'acide colloïdal [Cu(ÛH| 3
partiellement deshydraté ] ; on ajoute, quelques gouttes d'eau jusqu'à ce qu'on obtienne
une pâte très épaisse. Cette pâte- fortement comprimée dans un moule donne un
bâtonnet que l'on chaude jusqu'à iooo dans une atmosphère d'oxygène de manière à
le sécher et à l'agglomérer assez fortement, pour qu'il ne se 1 désagrège pas dans la
soude fondue. Comme à iooo il y a une réduction partielle de l'oxyde de cuivre, on
réoxyde l'oxydule formé en maintenant longtemps le bâtonnet à 6oo° dans un courant
d'oxygène.
Un fil de cuivre enroulé autour du bâtonnet sert de collecteur de cpurant.
Au bâtonnet de zinc utilisé comme cathode on soude un fil de cuivre.
On fond ioos, de soude pure dans un creuset de nickel, celui-ci résistant très bien
à l'action de la soude. Après quelques heures de contact le creuset devient passif. Le
creuset est placé dans un vase cylindrique en porcelaine fermé hermétiquement par
un couvercle d'amiante luté, chauffé par un enroulement extérieur en fil de, nichrome
et soigneusement calorifuge. A travers le couvercle passent les électrodes, les tubes
d'arrivée et de sortie du gaz et le couple thermo-électrique.
Les premières séries de mesures ont été faites dans l'air.
Les résultats obtenus dans cinq séries successives de mesures sont donnés
par les courbes I-V (JPg. i).
nw
\
<
\
\
v, m B._
cm
A
fin
-
TEMPS EN nWUTEtf.
o so. fùb-
-iso loo Isa
TEHP5 EN HEURES.
Fia. i.
Fig- 2.
Dans la première expérience (courbe I), la f. é. m. est inférieure à celles
obtenues par la suite et qui concordent finalement à quelques millivolts
près avec la valeur moyenne i,322 volt.
Ceci s'explique par la porosité croissante du bâtonnet d'oxyde de cuivre,
qui iait augmenter son pouvoir dépolarisant. Après plusieurs jours de
mesures le bâtonnet réduit par l'hydrogène présente de nombreuses cavités-
qui, lors de l'immersion dans la soude, y introduisent dé l'air en quantité
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. '5^
notable. C'est probablement pour cette raison que dans la courbe V, la
f. é. m. a pu atteindre initialement une valeur qui se rapproche beaucoup
de celles mesurées en atmosphère d'oxygène (i,44o volt).
La pile débite sur 20 ohms un courant très constant tant que le zinc n'est
pas fortement attaqué (courbe I, fig. 2).
L'oxyde de zinc formé, peu soluble dans la soude fondue, s'agglomère
autour du bâtonnet de zinc, d'où l'on peut d'ailleurs le détacher par une
agitation verticale.
Du cuivre réduit à l'anode se déplace dans le liquide et se dépose fré-
quemment sur le zinc. Il peut provenir aussi d'une réduction sur place du
composé Cu(Na) 2 formé à l'air par action de l'oxyde de cuivre sur la soude
qu'il colore en bleu clair.
D'autres séries de mesures ont été faites dans une atmosphère d'azote
bien débarrassé d'oxygène.
Les résultats, un peu inférieurs à ceux obtenus dans l'air, sont donnés
par la courbe moyenne A {fig. 1): 1,200 volt.
Mais on retrouve la valeur i,322 volt en ajoutant à la soude quelques
grammes de bioxyde de sodium qui agit comme dépolarisant (courbe B,
fig-i\ - '
La pile a une résistance intérieure initiale de 1 ,949 ohm, et débite régu-
lièrement sur 20 ohms pendant plusieurs heures (courbe \\,fig. 2).
La soude prend alors une teinte rougeâtre due au cuivre en suspension.
Cette pile se recommanderait par la valeur élevée de sa f. é. m. et la con-
stance de son débit, si le zinc n'était fortement attaqué même en circuit ouvert.
PHOTOCHIMIE. — Déplacement de Viode d'un iodure par une solution hui-
leuse de cholestérol ou d'ergostérol irradiée par la lumière solaire. Note de
M. Emile Housse a u.
Nous avons (') traduit l'action photochimique, en présence illimitée d'air r
qu'exerce la lumière partielle (365o A, 334i A, 3i32 A), ou simplement
monochromatique (365o A) d'un arc au mercure sur une solution huileuse
de cholestérol ou d'ergostérol en dosant l'iode, exprimé en oxygène actif,.-
libéré d'un iodure, ajouté à ces stérols après leur irradiation. Au bout d'une
heure d'irradiation cette huile présentait en effet un pouvoir oxydant
(') E, Rousseau, C. R. Soc. Bio/., 100, 1929, p. i58.
38 ACADÉMIE DES SCIENCES.
(o mm ,o6o par 5 cmS ) supérieur à celai de l'huile de foie de œtorae non irradiée
(o mm ,o3opar5 cm5 ).
Reprenant ces recherches, en opérant d'abord en atmosphère limitée
d'air (i7° m3 ), puis avec les radiations solaires totales, nous avons obtenu les
nombres que nous consignons ci-après.
Nos expériences, dont nous donnons une moyenne analytique, ont été
plusieurs fois instituées entre le 19 et le 21 juin 192g de g h 45 m à 1 i b 45 ra à
une altitude de 6z m au-dessus du niveau de la mer.
Les solutions de stérols (o,5o pour 100) ont été, au cours de leur prépa-
ration, l'objet des précautions suivantes dans le but d'éviter l'intervention
de tout facteur oxydant autre que la lumière solaire (inclusion d'air dans
l'huile par agitation prolongée pour dissoudre le stérol, excès de tempéra-
ture, etc.).
Séparément et doucement triturés dans un mortier avec iS ™* d'huile
d'olives lavée à l'alcool (Codex) puis versés dans des ballons gradués (5o cm3 )
les stérols demeurèrent à l'obscurité, au contact de l'huile, pendant 24 heures.
Leur adsorption d'huile permet d'obtenir une facile dissolution en chauffant
ensuite au bain-marie à+4o ? les ballons dont le contenu a été porté à oo™ 3 ,
au préalable, par addition d'huile' d'olives.
Les solutions filtrées à l'abri de l'air (papier sans cendres) ont été répar-
ties, à la dose de 5 cml , dans une série de" tubes en quartz préalablement lavés
avec SO*H 3 pur, l'eau distillée, l'acétone, enfin séchés. Ces tubes, bouchés
avec du hège neuf, lavés à l'alcool-éther, ont été placés, avec une inclinaison
d'environ io°, sur une planchette de bois, posée sur le sol, elle-même recou-
verte d'une feuille de papier blanc. Après l'irradiation solaire l'iode libéré
de l'iodure ajouté (io^'sol. à 20 pour 100) a été dosé conformément à notre
technique déjà décrite ('). Cet iode est exprimé en oxygène actif dans le
tableau suivant (titrage fait sur S" 3 " 3 de solution huileuse de stérol).
Température
Temps Huile Cholestérol Ergoslérol -~~ __-~-_— —
d'irradiation. d'olives. (0,50%). (0,50%). de l'air. des liquides.
*" o
Témoin 0,039 - - . - 4-1 5
Témoin - 0,084 o,i84 - +i5
3o minutes - 0,176 o,23o +37,4 • -+-3i ,5
' 1 heure -. - 0,184 0,298 +37,8 -t-3i,6
1 h. 3omin... - 0,192 o,3o4 +38 +3i,8
2 heures - 0,244 ■ o,36o +3g -t-3i,g
( ' ) E. Rousseau, loc. cit.
SÉANCE DU l 01 ' JUILLET 1929. 3g
,è De l'examen de ces chiffres, il ressort que : ■>. *
i° L'ergostérol présente un pouvoir d'oxydation supérieur à celui du
'cholestérol (quand ceux-ci, en solution huileuse, en présence limitée d'air,
sont soumis à l'action des radiations solaires totales;
2 En comparant ces dosages avec ceux que nous avons déjà obtenus, on
constate que l'effet photochimique engendré parles radiations solaires a été,
d'une façon générale, dix fois supérieur à celui qu'engendrèrent les trois
radiations d'un arc à vapeur de mercure (365oA, 334iA, 3i32À) ou la
radiation monochromatique 365o A, isolée de cet arc.
Des essais physiologiques seront institués dans le but de déterminer s'il
existe une relation entre nos réactions photochimiques et l'activité antira-
chitique des stérols que nous avons irradiés avec la lumière solaire.
CHIMIE PHYSIQUE. — Densités du potassium et du sodium liquide. Note ■
de M. E. Rince, présentée par M. H. Le Ghatelier
En 1924, Richard Lorenz et Van Laer (.' ) ont. proposé une nouvelle loi
d'action de masse s'appliquant aux systèmes condensés hétérogènes. Un
exemple d'un tel système est fourni par le système Na + K Cl^tK -+- INaCl
que nous avons étudié précédemment en collaboration avec M. Hackspill ( 3 ).
L'application de cette loi nécessite la connaissance du volume atomique à la
température d'équilibre'de tous les constituants, notamment celui du sodium
et du potassium. Les densités de ces métaux n'ayant été déterminées que
jusqu'au point de fusion, il nous a paru intéressant de faire des détermi-
nations à des températures plus élevées, se rapprochant autant que possible
du point d'ébulli lion. / .
Pour cela nous avons employé avec succès la méthode hydrostatique.
Le métal alcalin était obtenu à l'état pur par double distillation fractionnée dans le
vide, du métal du commerce. II était contenu dans un tube de nickel, placé au centre
d'un bloc cylindrique d'aluminium pesant 3o ks et chauffé électriquement par le courant
d'une batterie d'accumulateurs. Ce dispositif nous permettait d'obtenir au centre du
bloc des températures uniformes et constantes à moins de i/io°C.
La température était mesurée par un couple thermo-électrique relié à.ua dispositif
potentiométrique extrêmement sensible, permettant de déceler des variations de l'ordre
de 1/1000 C.
(*) Rich. Lorenz, Zeit. anorg. allg. Ch., 138, 1924, p. 285,.
( 2 ) Comptes rendus, 185, 1927, p. 463.
4o ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'étalonnage du couple était fait par détermination des points, fixes internationaux
et par comparaison avec un thermomètre étalon à résistance de platine. Les tempéra-
tures sont ainsi connues avec une erreur inférieure à o°,5C. Un corps en cuivre très
bien nickelé, plongeant dans le métal alcalin était suspendu moyennant un fil de nickel
en dessous d'un plateau d'une balance sensible.
Pendant toute l'opération, un lent courant d'azote pur'et sec passait dans le tube
contenant le métal à étudier.
Par pesée, on déterminait ainsi la poussée du liquide sur le plongeur. Connaissant
le volume de ce dernier à la température de l'opération, on déduisait la densité du
métal alcalin. Des résultats certains ne sont obtenus qu'à des températures supérieures
à 3oo°G. pour le potassium, à 4oo° pour le sodium. (En effet, à des températures infé-
rieures à ces limites, la viscosité des métaux K et Na est trop grande pour qu'on
puisse mesurer avec certitude la poussée exercée.) ,, ~~
Voici les résultats obtenus par deux séries de déterminations différentes
pour chaque métal :
Densité Na. DensiLé K.
' T». Essai I. Essai 2. T*. Essai 1. Essai 2.
429 0,85a 325 0,768
448 • ,8',6 354 o,;63
5oi o,832 367 0,709
5o6 o,833 3g8 o . 75o .
53o . 0,827 416,5 0,746 .
545....... 0,821 4 7 8 0,73-2
547- ■ 0,821 483 0,741
58g,5 .0,811 523 0,733
090 0,812 565 ,5 0.715
626 0,802 590,5 0,708
63g, 5 0,798
\
Ces points sont situés sur des droites dont le prolongement passe exacte-
ment par les points représentant la densité de K et Na à leur point de
fusion (').
On a donc :
c/ Na = o , 9§35 — o , 000260 ( t — 96 , 5 )
du =0,826 — 0,0.00222 (t — 62,4)
entre la fusion et 65o° C.
Les points expérimentaux s'écartent au maximum de ^ des'pointsdeces
(') Hackspill, Annales de Chimie, 8 e série, 28, igi3, p. 636.
SÉANCE DU I" JUILLET 1929. 4 1
droites, la troisième décimale est donc connue avec une incertitude' de 1 à
2 unités. ' •
Dans ces conditions une extrapolation jusqu'aux environs de 800 à 900
est parfaitement légitime. Nous pouvons grâce à elle calculer la constante
de la loi de Lorentz appliquée au système Na -(- c KClj^ K -f- NaCl.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les suspensions de kaolin dans divers milieux.
Note de MM. René Dubrisay, Jean Tiullat et J\stier, présentée
par M. H. Le Chatelier.
Dans une précédente Note ('). nous avons montré qu'en délayant du
kaolin dans"cliverses solutions minérales, on obtenait des suspensions stables
dans les liqueurs alcalines suffisamment diluées, alors que dans les solutions
acides ou dans les alcalis concentrés on observe la floculation des particules.
Il nous a semblé intéressant de reprendre des études abordées déjà par
certains auteurs ( 2 ) relativement aux caractéristiques des dépôts obtenus
dans les digers milieux.
Dans ce but, io s de kaolin étaient mis en présence de 8o cm " de liqueur.
Le tout était placé dans des cloches graduées et agité mécaniquement pen-
dant 12 heures. On disposait les cloches verticalement, et on lisait, chaque
jour, le volume occupé jusqu'au moment où ce volume ne variait plus ( 3 ).
Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau suivant :
Tableau.
a. Dépôt dans des solutions de soude.
Titre des liqueurs
en mo!. par litre... N/3. N/6. M/1?. N,?4. N/34. N/600. N/1500. 0.
Volume du dépôt 26,4 '8,8 17,0 16,2 10, 4 16, 4 3g, 4 34
b. Dépôt dans des solutions de chaux.
Titre des liqueurs. . . N/18. N/90. N/180. IV/270. M/360. 0.
Volume du dépôt 54,4 3^,6 28 23 26,0 34
( 1 ) Dubrisay et Astier, Comptes rendus, 187, 1928, p. 978.
( 2 ) Bottcher Sprechsaal, 42, 1909, p. 117.
( 3 ) L'invariabilité du dépôt ne se produisant pas avant un mois dans les liqueurs
faiblement alcalines, alors qu'elle était réalisée au bout dé 4 à 5 jours dans des milieux
floculauts.
/|2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
C Depot dans des solutions diacide sulfurîque.
Titre des liqueurs... N/30. M/300. N/1800. N/3000. N/6O0O. ' 0.
Volume du dépôt 3i.6 34,6 33,6 33,4 34,8 '34
Dans la liqueur sodique,4e volume du dépôt commence donc par décroître
quand la concentration augmente, passe par un minimum, puis croît à nou-
veau. Si l'on se reporte à notre première Note, on constate que le minimum
du volume du dépôt se produit dans les milieux où les suspensions sont
stables, c'est-à-dire où le liquide surnageant présente des caractères colloï-
daux. L'allure du phénomène est la même avec les solutions de potasse et
de lithine': mais dans les milieux concentrés, l'épaisseur du dépôt est beau-
coup plus grande avec la potasse qu'avec la soude (42 cmS en solution N/3 au
lieu de 26,4 dans la soude).
En présence des solutions de chaux, il est à noter qu'aux grandes dilu-
tions (N/ 90, N/ 180 et N/ 270) le liquide surnageant le dépôt reste trouble :
les bases alcalino-terreuses peuvent donc aux faibles concentrations stabi-
liser les suspensions de même que les bases alcalines; et, ici encore, un
minimum apparaît dans l'épaisseur du dépôt. On obtient avec laJwyte des
résultats analogues.
Avec les solutions d'acide sulfurique, les variations de volume sont moins
accusées-, en tout cas, le phénomène du minimum n'apparaît pas : on est
d'ailleurs arrêté par le fait qu'une attaque se' manifeste assez, rapidement,
lorsque la concentration de l'acide augmente. Les résultats sont identique^
dans le cas de l'acide phosphorique, de l'acide azotique et de l'acide chlor-
hydrique.
Les changements observés dans le volume des dépôts sont dus à la pro-
portion d'eau d'interposition entre les particules. En effet, dans toutes les
expériences, le volume final ^de l'ensemble liquide-dépôt est le même ; la
proportion de liquide interposée dans le dépôt est donc nécessairement
plus faible, et de beaucoup, dans les expériences correspondant au
minimum de volume. Nous avons pu constater d'ailleurs qu'une centrifuga-
tion énergique ramène toutes les épaisseurs de la partie solide à la même
valeur quelle que soit la nature du milieu (' ).
(') Deux grammes de kaolin étaient délayés dans i5 cmJ d'eau et de solutions alca-
lines diverses. On laissait déposer pendant 48 heures, on centrifugeait pendant 2 heures,
puis on lisait le volume. On obtenait ainsi les résultats suivants :
Titre des liqueurs sodiques N/3. N/36. N/120. .0.
Volume du dépôt après centrifugation . . 2,5 %5 2,4 2.5
SÉANCE BU I e1 ' JUILLET 1929. /|3
Nous avons enfin cherché à étudier,, la structure à,es particules qui cons-
tituent le dépôt au moyen des spectrogrammes X, obtenus par la méthode
Debye-She'rrer. Dans le cas de Peau pure, de la soude normale ou de l'eau
de chaux (c'est-à-dire dans les milieux floculants donnant de grandes
épaisseurs de dépôt), on obtient des anneaux, circulaires très nets iden-
tiques entre eux, et identiques à ceux que donne le kaolin sec, et qui
.prouvent une structure microcristallisée. Au contraire, dans les milieux fai-
blement alcalins, la largeur des anneaux augmente et leur intensité diminue,
leur position restant d'ailleurs inchangée. Nous nous proposons de discuter
ultérieurement l'interprétation de ce phénomène.
CHIMIE PHYSIQUE. — Polarisation elliptique produite par réflexion à la
surface des solutions diacides gras dans Veau. Note de M. Ch. Bouhet,
présentée par M. A. Cotton.
Dans une Note précédente ('), j'ai donné pour des solutions d'acides
gras dans l'eau, de C 2 à C 5 , à diverses concentrations, la valeur de l'ellip-
ticité produite par réflexion de la lumière polarisée rectilignement ; j'ai
poursuivi ces recherches en étudiant tous les acides saturés normaux
jusqu'au terme en C 10 .
L'ellipticité K est mesurée, comme précédemment ( 3 ), pour la radiation
verte À = 546 de mercure, par la méthode de Chaumont. La surface de la
solution étudiée est essuyée avec un papier fin avant de faire les pointés .
La figure ci-après donne l'ensemble des résultats obtenus.
La solubilité des acides gras décroissant très rapidement quand croît le
nombre d'atomes de carbone, j'ai porté en abscisse le rapport de la concen-
tration de la solution étudiée à la concentration de la solution saturée;
l'abscisse 1 correspond donc pour tous les acides à une solution saturée ( 3 ).
Les ellipticités K ont été portées en ordonnées; les valeurs expérimentales
représentées par des cercles sont relatives à des solutions dans l'eau pure,
celles représentées par des croix à des solutions acidulées par HCl.
i° On peut noter la grande analogie des courbes relatives aux divers
acides; en particulier, on retrouve pour tous les acides la valeur limite de
( 1 ) Comptes rendus, 188, 1929, p. 5g.
( 2 ) Comptes rendus, 185, 1927, p. 53.
( 3 ) Dans le cas de l'acide butyrique, miscible à l'eau en toutes proportions,
l'abscisse 1 correspond à la solution présentant l'ellipticité minima.
44 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'ellipticité déjà signalée pour les acides en C" et C B . Pour tous les acides
non miscibles à l'eau en toutes proportions, cette ellipticité limite sq pro-
duit lorsque la solution est saturée. Si, par un choix convenable de l'échelle
+ 0,00030
+ 0,00020
+ 0,00010
-0,00030
-0,00050
-0,80060
-0.00070
0.8 1.0 %t
des ordonnées- pour chaque acide, on s'arrange de façon à obtenir pour tous
les acides les mêmes ordonnées pour les abscisses o et i, les courbes obte-
nues ne deviennent cependant pas complètement superposables ; elles se
déplacent en général vers lés ellipticités plus petites quand le nombre
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 45
d'atomes de carbone croît, ce qui indique une adsorption relativement plus
grande aux faibles concentrations pour les acides plus élevés dans la série.
L'addition de HC1 n'a aucune influence, contrairement à ce qui se passe
pour les couches monomoléculaires d'acides insolubles.
1" Pour les solutions présentant l'ellipticité limite l'aire occupée par
chaque molécule d'acide à la surface de la solution, calculée à partir des
données de Schofield et Rideal ('), est pour tous les acides très voisine de
25 x io -10 cm 2 , en très bon accord avec la valeur expérimentale déterminée
par Adam ( 2 ) pour les couches monomoléculaires d'acides insolubles.
3° L'étude aux rayons X des acide gras, faite en particulier par Gibbs ( 3 )
sur les acides de C à C f0 à l'état solide, et par Morrow ( 4 ) sur les mêmes
acides à l'état liquide, a montré que la longueur de la molécule croît linéai-
rement, à partir de' l'acide en C 3 , en fonction du nombre d'atomes de car-
bone; il y a un brusque changement dans la variation de longueur pour les
acides en C et C 2 . On retrouve ici des» résultats tout à fait parallèles ; les
ellipticités limites décroissent en effet très régulièrement à partir de l'acide
en C 3 quand croît le nombre d'atomes de carbone, tandis que pour l'acide
en C 2 il est impossible de fixer une valeur de Pellipticité analogue au palier
de l'acide en C 3 ou au minimum des acides plus élevés.
Ces résultats confirment d'une manière directe complètement indépen-
dante de l'équation d'adsorption de W. Gibbs l'hypothèse de l'orien-
tation des molécules perpendiculairement à la surface du liquide.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur V effet photographique produit par les slèrols, après
leur exposition auœ rayons ultraviolets . Notede MM. J. Ci-uzKTetKoFMAN,
présentée par M. A. Desgrez.
On sait, depuis les travaux de Takahashi et de Hamano, que les corps
antirachitiques et, en particulier, les stérols préalablement soumis aux
rayons ultraviolets, ont le pouvoir* d'impressionner la plaque photogra-
phique.
Pour la plupart des auteurs, il s'agirait d'un phénomène purement
chimique, et tout se passerait comme si les rayons ultraviolets faisaient
(') Proc. Roy. Soc. London, 109, 1926, p. 5j.
(-") Proc. Roy. Soc."London, 101, 1922, p. 'jfii.
{"') Journ. Chem. Soc. London, 125, 1924, p. 2622.
('*) Phys. Rev., 31, 1928, p. 10.
46 ACADÉMIE DES SCIENCES, ;
apparaître un corps nouveau, capable d'agir sur la couche de gélatine
bromure d'argent.
Nous avons fait connaître ( ( ) le résultat de nos expériences avec la choles-
térine et l'ergostérine ( 2 ); ils nous paraissent démontrer que le noircisse-
ment du cliché n'est pas dû à des radiations émises par les stérols. En effet,
puisque l'interposition des lames de verre et de quartz supprime l'effet
photographique, celui-ci ne pourrait être produit que par des radiations
ultraviolettes de très courte longueur d'onde. Mais comme nous n'avons
jamais observé d'ombre portée sur des lames, ou de tout objet interposé
entre la plaque et la substance, on ne peut croire à un rayonnement lumi-
neux, même de très courte longueur d'onde, D'ailleurs s'il s'agissait d'un
phénomène de phosphorescence, les rayons émis par la substance auraient,
d'après la loi de Stockes, une. longueur d'onde supérieure aux rayons
o
absorbés (de 2800 à 3ooo À, d'après Fabre et Simonnet) et ne seraient pas,
par suite, arrêtés par le quartz.
On pourrait peut-être supposer encore que le phénomène est dû à des
rayons corpusculaires ; : mais nous avons constaté, d'une part, que l'aimant
ne modifie pas l'image photographique et, d'autre part, que les substances
activées ne déchargent nullement l'électroscape.
Voici de nouvelles expériences qui paraissent aussi démon stralïves.
On place au fond de trois petits godets de porcelaine ayant 4 ou 5 mm de
hauteur une mince couche de eholestérine ou d'ergostérine préalablement
exposée, pendant 5 à 10 minutes et à une distance de 6o cra , au rayonne-
ment d'un brûleur à vapeur de mercure. Sur l'un des godets, on dispose
(dans le cabinet noir) une plaque photographique, gélatine en dessous;
l'orifice du deuxième et du troisième godet sont recouverts complètement,
l'un par une lame de quartz non radioactif zl l'autre par une pellicule de
célophane, et, par-dessus la lame et la pellicule, on dispose encore une
plaque sensible débordant largement la lame et la pellicule.
Après avoir laissé les préparations 12 jours dans l'obscurité, on n'obtient
d'image qu'avec le premier godet. Mais, si l'on refait les mêmes expériences
de telle sorte que les deux derniers godets ne soient obturés qu'incomplète-
ment par la lame ou la pellicule, la plaque photographique est impression-
née en dehors des bords de la lame et de la pellicule.
(') J. Cluzet et Kofman, C. R. Soc. BioL, G, 1929, p. G66. '
( 5 ) La eholestérine (Byla) était extraite de la matière cérébrale du mouton ; i'ergo-
stérine (Rhône-Poulenc) avait pour formule C 27 H 42 O, H 2 0.
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 4y
'Cependant la lame de quartz est transparente jusqu'à 23o2 Â et la pelli-
cule jusqu'à 28o5 A (').
De plus, si l'on chauffe à l'air libre, jusqu'à 8o° environ, des pellicules de
cholestérine préalablement irradiées, on constate que l'effet photogra-
phique ne se produit plus; avec l'ergostérine , l'effet est seulement très
atténué. Le même résultat est obtenu si l'on soumet les stérols irradiés à
une lampe à infrarouge.
Ces résultats ne concordent pas avec l'hypothèse d'une phosphorescence
des stérols produits par l'ultraviolet, mais ils viennent à l'appui, au con-
traire, de l'explication donnée par certains auteurs qui font intervenir la
formation decorps gazeux produits par les stérols, à la suite de l'irradiation.
Quoi qu'il en soit de leur explication, ces phénomènes se reproduisent iden-
tiquement si, au lieu d'ultraviolet, on emploie les rayons X ou le rayonne-
ment du radium. Il a fallu une dose de rayons X égale à à 000 R environ,
sous filtre et avec une pénétration de 20™ d'étincelle équivalente, ou une
exposition de trois jours au voisinage immédiat d'un appareil à sels colles
de io m "de bromure de radium pour qu'un échantillon de cholestérine agisse,
après irradiation sur la plaque photographique, avec autant d'intensité
qu'après Texposition à l'ultraviolet.
Ainsi les rayons X et le rayonnement du radium donnent aux stérols la
photo-activité comme l'ultraviolet, tandis que l'infrarouge et le chauffage
au bain-marie s'opposent à l'action des radiations de courle longueur
d'onde.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'activité photochimique de divers stérols et sur la
nature de leur action. Note de MM. L. Hugounenq et E. Couture, pré-
sentée par M. A. Desgrez.
Poursuivant nos recherches sur l'action photochimique des stérols, nous
avons constaté que, parmi les produits non soumis à une irradiation métho-
dique^ mais seulement exposés à la lumière diffuse du laboratoire, seuls les
stérols de l'huile de foie de morue, du Bombyx et de la levure de bière,
impressionnent la plaque photographique, le produit étant en contact direct
avec la couche sensible. Toutefois, le stérol de l'huile de foie de morue a
(') Les mesures spectrographiques ont été effectuées par M. Nogier, que nous
remercions ici. '■ '
4§ ACADÉMIE DES SCIENCES.
perdu son activité après un séjour de deux mois à l'obscurité complète. Se
sont montrés inactifs, après exposition à la lumière diffuse, les stérols de
diverses origines, telles que : huile d'œuf, harengs frais ou saurs, ergbt.de
seigle, escargot, sang et cerveau de bœuf, calculs biliaires. L'acétate de
cholestérol (Bombyx) s'est également montré inactif.
Après insolation d'une durée de un mois sous une mince membrane de
cellophane, nous avons obtenu des résultats positifs avec les stérols extraits
du sang de bœuf, de la substance grise du cerveau humain et de la poudre
d'ergot de seigle. L'insolation avait intensifié l'activité photochimique des
stérols d'huile de foie de morue et de la levure. Sont restés inactifs, après
insolation, les stérols du cerveau de bœuf, de l'huile d'œuf, de hareng et des
calculs.biliaires. Soumettant ces divers échantillons à l'action d'une lampe
à mercure, pendant une demi-heure, à la distance de 6o cm (solutions dans
l'alcool à 95°, température -h 1 8°, même concentration), nous avons constaté,
des résultats du même ordre.
Dans une seconde série d'expériences, au lieu de disposer les produits
, directement en contact avec la couche sensible, nous avons à l'aide de
divers dispositifs soumis la plaque photographique à l'action des stérols
placés à des distances variables (de 3 mm à 6 cm ). Seuls les stérols de l'huile de
foie de morue, irradiés pendant une demi-heure ou insolés pendant un mois,
ont impressionné la plaque, même quand ils étaient disposés verticalement
en face de celle-ci.
L'activité photochimique est accélérée et intensifiée par l'élévation de la
température jusqu'à (\o° et la présence d'un oxydant, tel que le borate de
manganèse. Elle ne s'exerce pas à travers une lame de quartz transparent.
Ajoutons que l'indol et le scatol exposés à la lumière manifestent, eux
aussi, au cours de la résinification qu'ils subissent, une activité photochi-
mique comparable à celle des stérols.
La photo-activité des stérols ne paraît pas être sous la dépendance d'un
phénomène d'ordre physique. Nous croyons pouvoir la rattacher à une réac-
tion chimique. En'effet, nous avons pu constater que les stérols activés par
exposition a la lumière ou par irradiation prennent une teinté jaune et
dégagent, à la température ordinaire, un produit volatil, lourd qui réduit
l'azotate d'argent ammoniacal et colore en rose le réactif de Schiff, ce qui
indique la présence d'une, aldéhyde. La présence de l'oxygène actif a été
constatée par la mise en liberté de l'iode de. i'iodure de potassium acidifié
par l'acide sulfurique (i5 pour 100), suivant la méthode Kingzeff; mais
nous n'avons pu déceler trace d'eau oxygénée. ■•«.-:.
SÉANCE DU I 01 ' JUILLET 1929. 49
Ces caractères nous autorisent à penser qu'au cours de l'insolation ou de
l'irradiation à l'air libre, certains stérols donnent des ozonides, grâce à la
double liaison existant dans leur molécule.
CHIMIE MINÉRALE. — Complexes dérivés de Vacide triazine-tricarboxylique .
Note de MM. Paul Pascal et René Lbcdir.
L'un de nous (') a déjà montré que le noyau triazinique, soupçonné par
certains dans les ferro- et ferricyanures, était générateur de complexes,
particulièrement au départ de ses produits de substitution carboxylés. Nous
nous proposons de donner ici une idée d'ensemble des principaux résultats
obtenus.
L'addition d'un sel métallique à une solution de triazine-tricarboxylate
de potassium C 3 N 3 (C0 2 K) 3 donne lieu généralement à la production d'un
précipité, soluble au début dans l'excès de sel alcalin ; on constate en même
temps l'apparition de teintes très vives et tout à fait inattendues; les carac-
lères analytiques du métal lourd correspondant s'atténuent ou disparaissent.
Nous avons montré que ces anomalies étaient dues à la formation d'ions
complexes du type \ MfC^NVCO 2 ) 3 ] 2 ! qu'on peut écrire pour simplifier :
[M(CNC0 2 ) ]"
Trois processus différents peuvent être utilisés dans cette étude :
i° Quand on arrête l'addition du sel de métal lourd au moment où le
précipité cesse de se redissoudre dans l'excès de sel alcalin, on observe
généralement, au bout de quelques minutes ou de quelques heures, la pré-
cipitation de cristaux microscopiques ou de flocons vivement colorés, dus à
la réaction du complexe sur ses produits d'hydrolyse. On sépare ainsi les
sels mixtes peu solubles : ■
[ Fe" ( CN CO- fj Fe ■* K° , a 4 H -' O ,
cristaux violet gris foncé, donnant une solution rouge vineux ;
[Mir(CNC0 2 ) 6 ]Mn ? K 2 , 6H 2 0,
cristaux jaune d'or très peu solubles;
[Cr^CN CO 2 ) 6 ] 2 Cr'"K 3 , 4oH 2 0,
( f ) Comptes rendus, 180, 1925, p. i85o. "
C. R., 192g, s- Semestre. (T. 189, N» 1.) â
5o ACADÉMIE DES SCIENCES.
fins cristaux chatoyants d'un violet gris clair;
[Co"'( CN CO 2 ) 6 ] 2 Co'K», a4 H s O,
cristaux violet pâle, quand on part d'une solution d'un sel cobalteux addi-
tionné d'eau oxygénée;
[Fe'"(C-\'C0 2 ) 6 ]Fe"Iv ! , StFe'fCN'CO'VlK», 4oH»0,
cristaux microscopiques d'un jaune orangé.
La formation des sels analogues du nickel et du cobalt bivalent
[Ni,(CNCO"-) c ]Nr'K 2 , H-0 et [Co'(CX CO'^pCo'K 8 , 8H*0,
respectivement vert clair et chamois clair, est toujours précédée par la pré-
cipitation de sels non potassiques que nous allons décrire.
2° Quand on verse la solution du sel de potassium dans celle du métal
lourd, de façon à laisser toujours un excès de celui-ci, on arrive à déplacer
généralement tout le métal alcalin des complexes précédents; on obtient
ainsi :
[Fe'''(CNC0 2 ) c ]Fe'" ! 2 4H 2 et [Co'ïCN CO-) c ]Co" 2 , ç)H 2 0,
tous deux en cristaux chamois;
[Ni(CNC0 2 )°]Ni 2 , 4H-0,
de couleur vert d'eau, et bien exempt du sel mixte déjà signalé.
Il est impossible, en partant des sels de manganèse ou de chrome, d'avoir
autre chose que les sels mixtes précédents.
3° Enfin, en opérant au contraire en solution saturée, contenant un grand
excès de sel alcalin (io mo1 par exemple, au moins, pour une de sel de métal
lourd), on obtient parfois des sels complexes purement alcalins, assez
solubles, et qu'il faut séparer par addition ménagée d'alcool.
' Tels sont les complexes : [Fe"(CNC0 2 ) c ]K 4 couleur lie de vin et
[Fe'"(CNCO 2 ) ]K 3 , 2oH 2 en cristaux jaune orangé clair.
La précipitation des solutions de sels cobalteux nous a fourni un exemple
d'isomérie assez curieuse qui mérite d'être signalé. En opérant en liqueur
concentrée, la solution jaune brunâtre initiale laisse déposer successivement
les sels déjà signalés : [Co"(GNC0 2 )°]Co" 2 , 9 H 2 0, chamois, et
[Gp"(CNC0 2 ) 6 ] 2 Co'K G , 8H 2 0,
chamois clair; elle vire en même temps au rose rougeàtre, perd encore un
peu de sels basiques qui n'ont pu être identifiés, et le liquide restant prend
une réaction acide.
N
' SÉANCE DU I er JUILLET 1929. .5l
Alors apparaissent lentement sur les parois du vase des croûtes cristal-
lines rose vif, dont la composition pondérale est rigoureusement celle du
précipité chamois du début. Il est d'ailleurs facile d'obtenir ce sel rose en
maintenant le précipité chamois au contact d'un liquide faiblement acide;
sa transformation est presque instantanée.
Le phénomène n'est pas dû à la production de l'isomère stéréochimique
que l'on pourrait prévoir, bien qu'il soit peu en accord avec la théorie des
tensions de Baeyer; nous avons pu vérifier en effet que le sel rose contient
des radicaux triaziniques, mais surtout des radicaux oxaliques et ammonium.
Il s'agit donc d'une hydrolyse interne de la chaîne triazinique carboxylée,
si peu stable dans ces composés, avec formation du sel complexe double du
cobalt et de l'ammonium : [Co"(CNCO 2 ) ]Co" 2 + 9[Co"(C 2 O 4 ) 2 ](NH , ) 2 .-•
Il est assez curieux que cette hydrolyse ne fasse appel qu'aux molécules
d'eau de cristallisation, et s'arrête en chemin quand cette réserve a été tout
entière utilisée.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les carbonates organomagnésiens mixtes vrais.
Note (' ) de M. D. Ivanoff, transmise par M. V. Grignard.
M. Grignard ( a ) a démontré que les dérivés organomagnésiens fixent
l'anhydride carbonique et qu'il se forme le complexe R.CO.O.MgX, qui
est appelé couramment carbonate organomagnésien mixte. Cette dénomina-
tion vient certainement du fait que ces combinaisons sont dérivées de
l'anhydride de l'acide carbonique. La structure de ces corps rgpond au
schéma (I) et elle n'est pas identique à celle des dérivés de l'acide carbo-
nique. Les vrais carbonates organomagnésiens mixtes doivent avoir la con-
stitution (II)
R OR
l • i
(I) C = (II) G =
l i
OMgX OMgX
J'ai pu obtenir assez facilement ces derniers corps à partir des alcoolates
organomagnésiens mixtes et de l'anhydride carbonique; la dénomination
carbonates organomagnésiens mixtes pour les combinaisons de formule (I)
(') Séance du il\ juin 1929.
( 2 ) Ann. Chim. phys., 24, 190 1, p. 434-
Û2 ACADEMIE DES SCIENCES.
est inexacte et doit être abandonnée. Tout au plus, pourrait-on appeler ces
corps des carboœylates magnésiens mixtes, mais il est bien plus logique de
les dénommer comme sels magnésiens mixtes; par exemple,
CMI'CO.OMgBr
est le propionate (ou propanoate) bromomagnêsien. Les carbonates vrais
[formule (II)] peuvent alors conserver leur yéritable nom de carbonates
organomagnésiens mixtes; par exemple,
C*H»O.CO.OMgBr
sera le carbonate éthylbromomagnésien .ou Véthylcarbonate bromomagnêsien.
Pour préparer lesdits carbonates je suis parti en général de-^-de molé-
cule-gramme du réactif de Grignard correspondant qui est oxydé avec de
l'oxygène moléculaire en vase fermé et à o° ( ' ), puis l'alcoolate mixte est
soumis à l'action du gaz carbonique à la même température et toujours en
vase fermé ( 2 ). Pendant ces opérations le ballon est constamment agité à la
main. La carbonatation au commencement se fait assez vite, mais vers la
fin le carbonate solide formé enrobe une partie de l'alcoolate et il est utile
de temps en temps d'ouvrir le ballon et de brasser la masse au moyen d'une
baguette. De cette façon on arrive à réaliser une carbonatation complète en
employant une molécule de gaz carbonique pour une molécule d'alcoolate.
Ainsi ont été préparés les carbonates correspondant aux hydrocar-
bures halogènes suivants: C 2 H 5 Br, n-C 3 H 7 Br, iso-C 3 H 7 Br, n-C'rPCl,
n-C^Br, iso-C"H°Br, iso-C 3 H' ' Br, C°H 5 CH 2 Cl et C°H H Br.
Les carbonates des alcoolates magnésiens primaires sont des poudres
blanches peu solubles dans l'éther, tandis que ceux des alcoolates magné-
siens secondaires sont pâteux. Ces corps traités par l'eau donnent l'alcool
correspondant qui s'extrait facilement à l'éther et un hydrocarbonate de
magnésium. Si l'hydrolyse s'effectue avec un acide minéral, il se forme
toujours l'alcool et il se dégage du gaz carbonique. Par conséquent, ils
contiennent un groupe alcoxyle et le résidu de l'acide carbonique et leur
constitution ne peut être que celle exprimée par la formule (II).
Comme il est dit plus haut, les carbonates organomagnésiens mixtes
sont peu solubles dans l'éther, mais par contre ils sont très solubles dans les
alcools (CH 3 OH, C 2 H 5 OH, /z-C 4 H 9 OH), dans le phénol, la pyridine'et
(') Ivanoff, Bull. Soc. chim., 39, 1926, p. 4/-
(-) Ibid., 37, 1925, p. 287.
SÉANCE DU I" JUILLET 1929. 53
l'aniline. Dans les mêmes corps se dissolvent aussi les carboxylates organo-
magnésiens mixtes. Ces solutions, vraisemblablement, peuvent être utilisées
pour déterminer leurs poids moléculaires, ce que j'ai l'intention de faire.
Je continue l'étude des carbonates et l'action de l'anbydride sulfureux et
du sulfure de carbone sur les alcoolates organomagnésiens mixtes.
MÉTÉOROLOGIE. — Relation entre les titres en ozone de l'air du sol et de l'air
de la haute atmosphère. Note de MM. A. Lepape et G. Colange,
présentée par M. Ch. Fabry.
Au cours de recherches poursuivies actuellement à l'Observatoire de
Trappes et au Collège de France sur la composition chimique de la moyenne
atmosphère nous avons été amenés à comparer des dosages d'ozone faits
avant la guerre à Paris au Parc Montsouris ( { ) avec les études actuelles sur
la couche d'ozone découverte dans la haute atmosphère par MM. Fabry et
Buisson ( 3 )..
La teneur en ozone au sol a été mesurée en faisant passer une grande
quantité d'air dans une solution d'arsénite de potassium et d'iodure de
potassium. Les chimistes de l'Observatoire de Montsouris ont effectué un
dosage par jour de 1870 à 1908. Ils ont trouvé une teneur en ozone variant
de 1 à 2 mê pour ioo ra3 d'air. Si nous supposions cette proportion constante
dans toute l'atmosphère, elle correspondrait dans les conditions normales
à une couche d'ozone de 1 à 2 centièmes de millimètre d'épaisseur, en
employant le langage des spectroscopistes.
Ces derniers ayant trouvé que l'épaisseur de la couche est de 2 à 3 mm on
voit que la teneur est beaucoup plus élevée dans la haute atmosphère
qu'au sol.
Nous avons cependant remarqué que les deux séries de résultats sont
étroitement liées. En effet les chimistes indiquent une 'Variation annuelle de
la teneur en ozone avec un maximum au printemps et un minimum en
automne; c'est exactement ce qu'ont, trouvé les physiciens qui font des
dosages quotidiens sous la direction de M. Dobson ( 3 ).
C'est ce qu'indique très nettement le tableau suivant :
(') Annuaire de l'Observatoire de Montsouris, de 1875 à 1900; Annales [de
P Observatoire municipal de 1900 à 1909.
('-) Journal de Physique, 5 e série, 3, 1913, p. 196.
( 3 ) Proceedings of the Royal Society, 122, 1929, p. 456.
5/| ACADÉMIE DES SCIENCES.
Basse Haute
atmosphère atmosphère
en milligrammes en millimètres
Mois. pour 100 m3 d'air, d'épaisseur.
Janvier..! i,4. 2,g3
Février i ,6 2,g3
Mars 1,7 3, 02
Avril 1,9 3,oi
Mai ' 2,2 3,o6
Juin 2,2 2,82
Juillet. 2,1 2,72
Août.! 2 2,4g
Septembre 1,7 2,46
Octobre i,5 2,28
' Novembre i,3 2,29
Décembre . i,4 y ,55
Dans la première colonne se trouvent les moyennes mensuelles des
dosages effectués à Mootsouris pendant 28 ans (1877-1904), dans la
deuxième colonne les moyennes mensuelles des mesures effectuées en 1927
à Arosa (*). Si l'on admet que les couches d'air de la haute atmosphère ne
se mélangent que très lentement avec la troposphère, il semble que l'ozone
doive exister en proportion appréciable dans les couches inférieures de la
stratosphère.
Dans cette hypothèse les mesures ( 2 ) sur l'altitude de la couche d'ozone
(4o à So 1 ™) n'indiqueraient qu'un maximum de la teneur en ozone, laquelle
dans la stratosphère entière serait beaucoup plus élevée qu'au voisinage du
sol. Le rapprochement entre des recherches effectuées à des lieux et à des
époques différentes montre également l'intérêt considérable qu'il y aurait à
effectuer dans une même station et en même temps des dosages chimiques
et des dosages spedroscopiques afin de voir s'il est possible de trouver des
relations plus étroites entre les hautes couches de l'atmosphère et l'air du
sol. En opérant ainsi on pourrait également éclaircir les relations entre la
teneur en ozone et les phénomènes .météorologiques, relations qui avaient
déjà été envisagées ( 3 ) par les chimistes de l'Observatoire de Montsouris.
f 1 ) Loc. cit., note (3) de la. page précédente.
{-) Cabannes et Dufay, Journal de Physique, 6 e série, 8, 1927, p. 125.
( 3 ) Heniubt et Bonyssï, Comptes rendus, 146, 1908, p. 977; Annales de l'Observa-
toire municipal, 9, 1908, p. 167.
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 55
PHYSIQUE COSMIQUE. — Sur la nature des rayons ultrapénétrants
(rayons cosmiques). Note de MM. Pierre Augek et D. Skobelzyn,
présentée par M. Jean Perrin.
Une nouvelle méthode pour l'étude de l'absorption des rayons corpuscu-
laires rapides a été établie récemment par Bothe et Kolhôrster. Appliquée
aux rayons ultrapénétrants qui arrivent des parties supérieures de l'atmo-
sphère (Hôhenstrahlung), elle les a conduits à la conclusion suivante:
« Cette radiation, au moins en tant qu'elle se manifeste dans les phéno-
mènes observés jusqu'ici, est du type corpusculaire et non du type y. » Si
l'on doit entendre par là que les rayons corpusculaires qui manifestent leur
présence par l'ionisation dans les couches inférieures de l'atmosphère sont
primaires, et qu'il n'existe pas de radiation électromagnétique du type y
leur donnant naissance à différents niveaux de sa pénétration, cette conclu-
sion s'accorde mal avec un phénomène découvert récemment par l'un de
nous ( ' ) au cours de recherches utilisant la méthode des détentes.
Cette étude a en effet mis en évidence la cause immédiate de l'ionisation
attribuée aux rayons ultrapénétrants. Ce sont des rayons (3 très rapides,
dont l'énergie est un multiple élevé de celle des rayons [3 des corps radioac-
tifs, et dont les trajectoires, non déviées par un champ magnétique de
1000 gauss, se sont montrées dans 27 opérations de détente sur 61 3.
Deux hypothèses se présentent-, au sujet de leur origine : i° Ces rayons
sont primaires, comme le supposent Bothe et Kolhôrster, et arrivent direc-
tement des espaces cosmiques, ou au moins de la haute atmosphère. 2 II
existe, une radiation non directement ionisante, disons ultra-f, qui donne
naissance aux rayons S secondaires observés. Nous allons montrer que
certaines particularités des observations citées plus haut ne s'accordent
bien qu'avec cette seconde hypothèse.
Il s'agit de l'apparition fréquente (4 fois sur 27 cas) de plusieurs rayons
ultra-p simultanés, dans une même opération de détente. Les trajectoires,
au nombre de deux ou trois, sont peu distantes les unes des autres, et de
directions voisines. Ces trajectoires, qui ne sont évidemment pas indépen-
dantes, pourraient être celles d'un rayon {3 primaire, et d'un rayon secon-
daire produit par le premier en un point de son parcours. Mais cette
) Skobelzyn, A'aturwiss., 17, 1929, p. 271; Zts. f. Pliys., ok, 1929, p. 686.
56 ACADÉMIE DES SCIENCES.
éventualité paraît hautement improbable, vu- les directions très rapprochées
des deux trajets. Il faut alors admettre l'existence de rayons primaires
d'une autre nature, qui ont produit les rayons observés dans une région
voisine des appareils. L'interprétation des faits observés devient facile, si
cette radiation primaire est du type ultra-y, et produit des électrons rapides
par effet Compton. .
Il est à remarquer, en effet, que dans la diffusion d'un rayon y très^dur,
l'électron projeté et le quantum diffusé sont émis dans des directions très
voisines de celle du quantum primaire ( 4 ). .
Les deux trajectoires s'accompagneront sur un assez long parcours, et
lorsque le quantum sera diffusé une seconde fois, ce qui peut se produire
avec une probabilité suffisamment élevée après un parcours réduit par
suite de l'abaissement de fréquence qu'il a subi ("), les trajectoires du
nouvel électron de Compton et de l'ancien peuvent alors être proches l'une
de l'autre, et de direction voisine. Les caractères des trajectoires multiples
effectivement observées étant justement ceux-là, on doit considérer ce fait
comme un appui solide à l'hypothèse du rayonnement y primaire ( 3 ).
Dans les expériences de Bothe et Kolhôrster, deux compteurs à pointe de
Geiger sont placés l'un au-dessous de l'autre. L'excitation simultanée des
deux détecteurs est attribuée à leur traversée par un même rayon corpuscu-
laire. On voit que le phénomène signalé ici introduit une certaine complica-
tion dans l'interprétation des coïncidences observées. Bothe et Kolhôrster
déduisent de leurs expériences que ces rayons ultra-[3 ont un pouvoir
pénétrant analogue et même peut-être 'identique à celui de la radiation
cosmique. Il est à remarquer que, d'après le calcul de l'un' de nous, les
composantes les plus pénétrantes de la radiation ultra-y produisent par effet
(') D'après les nouveaux résultats de KJein-.Nishina, on aurait pour la composante
la plus pénétrante des rayons ultra-y : 1 = o,oi3 U. X (le nombre 0,018 indiqué
dans le travail cité provient d'une erreur). Pour celte fréquence (soit v), on peut
calculer que l'énergie moyenne des électrons de Compton est E = o,85//v. Cela cor-
respond à un angle de diffusion de 4°, 5 P°ur Ie quantum, et un angle de projection
de o°, 8 pour l'électron.
('-) Le coefficient d'absorption du quantum diffusé est par exemple d'environ 0,2 m~^
dans l'eau. Le parcours réel de l'électron de recul semble être de l'ordre de 8 m dans
ce milieu.
( 3 ) Dans le travail situé plus haut, l'un de nous a supposé que les rayons S associés
provenaient d'un même centre d'émission. L'interprétation donnée ici avait échappé à
l'auteur, mais convient évidemment à l'ensemble des résultats. L'hypothèse d'une
action sur les noyaux paraît d'ailleurs insuffisante pour des raisons de probabilité.
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 57
Cômpton des rayons (3 dont le pouvoir pénétrant peut dépasser celui des
composantes les moins pénétrantes de cette même radiation.
Le coefficient d'absorption ( — = 3,6. io -3 j indiqué par Bothe et
Kolhôrster semble en accord, au moins pour l'ordre de grandeur, avec les
résultats de ce calcul.
PALÉONTOLOGIE. — Sur les Foraminifères enveloppants des oolithes
et des pisolithes . Note de M. Louis Dangkard, présentée par M. L. Cayeux.
Les oolithes .et les pisolithes trouvées dans des terrains sédimentaires
d'âges divers, ont fourni de nombreux restes d'organismes dont les prin-
cipaux sont les suivants : i° Débris coquilliers, fragments de tiges d'En-
crines, Foraminifères, etc., servant souvent de noyaux autour desquels se
sont déposées les couches concentriques; les débris coquilliers peuvent être
traversés 'par de multiples Algues perforantes ('); 2 organismes envelop-
pants; 3° traces attribuables sans doute, à des Bactériacées ( 2 ).
Des organismes enveloppants ont été signalés et étudiés anciennement
par Wethered ( 3 ) et par Bleicher ( 4 ). Bécemment, M. J. de Lapparent, en
les signalant dans le calcaire oolithique carbonifère du Boulonnais, dans les
faciès oolithiques du Calcaire coquillier de Lorraine et d'Alsace, dans
l'oolithe bathonienne d'Alsace, les attribuait avec doute aux Algues ( 6 ).
Cependant, Gaub, dans une série de Notes qui ne semblent pas avoir
attiré l'attention en France', a décrit et figuré un Foraminifère enveloppant
bien caractérisé, trouvé dans le Jurassique d'Allemagne et dénommé par lui
Ophthalmidium oolithicum ( G ).
Les observations suivantes montrent que les Foraminifères enveloppants
(') L. CiYEUx, Existence de nombreuses traces d'Algues perforantes dans les
minerais de fer oolithiques de France ( Comptes rendus, 158, 191^, P- i53g ).
{"-) L. Dangeard, Sur les Bactériacées des minerais de fer oolithiques (Comptes
rendus. 188, 1929, p. 1616).
( 3 ) Wethered, The formation of Oolithe (O. ./. G. S,, 55, i8g5, p. 196).
(*) Bleicher, Sur la structure microscopique des oolithes du Bathonien et du
Bajocien de Lorraine (Comptes rendus, 114, 1892, p. u38).
( 5 ) J. de Lapparent, Leçons de Pétrographie, Masson, 1928, p. 280, 288, 337.
(°) F. Gaob, Die jurassischen Oolithe der Schwàbischen Alb. (Neues Jahrb. fur
Min., 2, 1908, p. 87). »
58
ACADÉMIE DES SCIENCES.
tiennent souvent une r place importante dans les oolithes tant ferrugineuses
que calcaires. Je n'examinerai pas, dans cette Note, le rôle que peuvent
jouer les organismes enveloppants autres que les Foraminifères et les orga-
nismes perforants.
a. Les grosses concrétions ferrugineuses, à structure concentrique, du
Lias supérieur de Naves (Ardèche), montrent, à la surface de plusieurs
feuillets, de nombreux tubes contournés, vermiformes, dont l'extrémité est
souvent enroulée en spirale (voir figure). On observe également des colo-
.Naves
N
eu
vu «
'%^
Vlllers
LaVerp-LUière.
nies de Bryozoaires. Certains de ces tubes semblent bien appartenir à des
Foraminifères voisins de Hyperammina (Astrorhizidsa) et de Ammodiscus
{Lituolidx). Notons que Haeusler a signalé ces deux genres dans le Juras-
sique de Suisse ( 1 ).
Les mêmes tubes contournés, vermiformes, s'observent sur les pisolithes
du Bajocien de Bayeux.
b. Les oolithes ferrugineuses de l'Oxfordien de Neuvizy (Ardennes)
montrent, appliqués à la surface de différentes écailles, des tubes courbes,
non cloisonnés, renflés en chambres ayant une longueur de o mm ,2 en
(') Haeusler, Notes on sonre Upper Jurassic Astrorhisidae and Lituolidae ( O. J.
G. S., 39, 1833, p. 25).
SÉANCE DU 1 er JUILLET 1929. 59
moyenne; la section de ces tubes est aplatie ou concave vers le centre de
l'oolithe et renflée de l'autre côté. Les tubes débutent par une partie arron-
die, contenant généralement une première loge globuleuse de o mm ,o5 de
diamètre (voir figure). Ce Fôraminifère ressemble beaucoup à YOphthul-
midium décrit par Gaub, tout en différant des espèces actuelles d'Ophthal-
midium (Miliolidss) étudiées par Brady (' ).
J'ai observé de beaux échantillons de Foraminifères semblables (voir
jÊgure) dans des oolithes calcaires (Bathonien de Lorraine, Oxfordien de
Villers, Calvados, Jurassique de Champvans-les-Dôle, Jura) et dans de
très nombreuses oolithes ferrugineuses (Lias supérieur de La Verpillière,
Isère, Bajocien de Baveux, Calvados, Callovien de Doux, Deux-Sèvres,
Oxfordien de Neuvizy, de Villers, de Saint-Julien-Clenay, Côte-d'Or). La
liste des gisements pourra, sans aucun doute, être considérablement aug-
mentée. '
Les premières loges de ces Foraminifères montrent souvent de grandes
variations dans le mode d'enroulement et dans la forme et il est possible
que plusieurs types soient représentés dans cette faune si particulière des
oolithes.
Les Foraminifères enveloppants pullulent dans les oolithes; ils ont une
répartition géologique et géographique considérable. On les observe dans
des oolithes ayant moins de i"™ 1 de diamètre de même que dans des piso-
lithes ayant plusieurs centimètres de longueur. Dans une même oolithe ils
sont appliqués à la surface de nombreuses écailles. Ils cimentent parfois
deux oolithes faisant partie d'une oolithe composée.
Leur étude est donc importante. Elle contribue à nous documenter sur
les conditions du milieu dans lesquelles les oolithes et les pisolithes se sont
formées .
V
BIOLOGIE GÉNÉRALE. — L'état de jeûne, condition nécessaire, mais non
suffisante, de la conjugaison expérimentale de V Infusoire Glaucoma
scintillans. Note de M. Edouard Chatton et M mo M. Chatton, pré-
sentée par M. F. Mesnil.
Nous avons reconnu comme simultanément nécessaires quatre conditions
de la conjugaison du Glaucoma scintillans : A, trois conditions générales
(') Brady, Report on tke Foraminifera (Scient. Results, Challenger, Zoôlogy,
9, 1884, p. 188).
60 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dont deux biologiques, la crise culturale et le délai zygogène (temps néces-
saire à la flexion sexuelle) et une physique : pH maximal = 8,00; B, une
condition spéciale : nature de l'agent zygogène Nous attachant à pré-
ciser la nature et le mode d'action de chacun de ces facteurs, nous avons
montré récemment ici que les facteurs de la catégorie B(Ca Cl' 2 ,' Fe 2 Cl 3 ,
acide pyruvique) ont une action directe- indépendante de celle des bactéries
puisqu'ils agissent aussi bien en cultures léthobactériennes qu'en cultures
sur bactéries vivantes. Le but de cette Note est de chercher à préciser^
l'une des conditions de la catégorie A, la crise trophique ou crise
culturale. C'est l'état de la culture défini par le fait que les Infusoires ont cessé
de se nourrir et de se multiplier. Il s'établit dans nos cultures entre le qua-
trième et le cinquième jour. A partir de ce moment, les Infusoires survivent
encore une quinzaine de jours en diminuant progressivement de nombre et
de taille. Nous considérions, au début de nos recherches, cet état d'inanition
des Ciliés comme dû pour une part au défaut d'aliment, pour une autre part à
une intoxication par leurs déchets et ceux des bactéries. Nous avons acquis,
depuis, la certitude que, seul, le défaut d'aliment est ici en cause. On pro-
voque, en effet, une nouvelle poussée infusorienne par l'apport d'aliment
bactérien. Des poussées infusoriennes 'secondaires peuvent aussi se produire
dans des cultures non rechargées, quand une poussée bactérienne secon-
daire s'effectue elle-même aux dépens des Infusoires morts du fait de la
crise.
Les deux autres conditions générales (délai zygogène et pH convenable)
étant réalisées, ce n'est jamais qu'à partir du moment où la culture entre
en inanition que les agents zygogènes spécifiques exercent leur action.
Même ajoutés au milieu en même temps que l'ensemencement du complexe
Cilié-Bactérie, ils ne manifestent en rien leur influence tant que dure la
poussée infusorienne. Mais, dans ces conditions, et chaque fois d'ailleurs
qu'ils. sont présents dans le milieu depuis un temps tel que le délai zygogène
soit révolu quand débute la crise, les premiers couples coexistent avec les
dernières scissions. A en juger d'après leur taille, les conjugants sont
toujours des individus qui ne se sont point accrus depuis leur dernière
division. Quand des poussées infusoriennes secondaires se produisent dans
la culture, elles empêchent l'apparition d'une « épidémie » de conjugaison
imminente, ou arrêtent le développement d'une épidémie déclarée. Tout se
passe donc comme s'il y avait inhibition de la zygose par la nutrition ou la
multiplication.
Les deux conditions générales A étant réalisées, la présence du facteur
SÉANCE DU I er JUILLET 192g. 6l
spécifique délermine toujours la zygose au moment de la crise trophique.
II s'agit de savoir si cette sensibilité des lnfusoires aux facteurs spécifiques
se prolongé' aussi longtemps que ceux-ci survivent à la crise trophique ou si
elle est limitée au temps même de son installation. Quoique les apparences
soient presque toujours en faveur du deuxième terme de l'alternative, c'est
le premier qui correspond à la réalité. Le résultat dépend des conditions de
l'expérience. Quand le facteur spécifique est introduit avant la crise
(compte tenu du délai zygogène), la zygose apparaît dans la culture, à la
fois massive et éphémère (jusqu'à 80 pour 100 de couples pendant une
vingtaine d'heures), puis cesse complètement. La même zygose massive et
éphémère est déterminée, au terme du délai zygogène, par l'introduction'
du même facteur un temps quelconque après la crise. Ici l'action des
facteurs spécifiques est très passagère parce que les Ciliés neutralisent
rapidement l'acidité produite ou développée par les facteurs zygogènes.
Par contre, le glucose, qui n'est pas actif par lui-même, mais qui agit
par les produits de sa fermentation, détermine une zygose prolongée,
une zygose chronique parce qu'il laisse diffuser, au fur et à mesure de sa
dégradation, le facteur spécifique, en maintenant le pH dans la zone
convenable. Les Ciliés restent donc aptes à la zygose bien après l'installation
de la crise trophique.
Ces constatations vont à l'encontre de la thèse selon laquelle c'est, non
point l'état de jeûne, mais le brusque passage d'un régime nutritif abondant
à un régime déficient, qui induit les Ciliés à la conjugaison. D'ailleurs,
toutes les .expériences que nous avons faites pour déterminer la zygose par
ce moyen différentiel (transport par centrifugation d'une culture d'un
milieu riche à un milieu pauvre ou à l'eau) sont restées négatives quand les
deux autres facteurs généraux et le facteur spécifique faisaient défaut, mais
on faisait apparaître les couples dès que ces trois conditions étaient, réalisées.
Formulons nos conclusions tant positives que négatives :
i° La zygose n'est pas la conséquence d'une multiplication intense et
prolongée (contra Bùtschli). . .
2 Aucune des trois conditions internes essentielles de Maupas ,: séne-
scence, maturité eugamique, ascendance hétérogène n'est requise (cf. Paolo
Enriques). Par contre, l'inanition donnée par Maupas comme simplement
adjuvante, quoique utilisée par lui comme moyen de se procurer des couples,
et dont l'importance a été affirmée par Paolo Enriques et Zweibauni contre
Calkins, est toujours nécessaire. „ .,
3° L'inanition n'est jamais une condition suffisante. La nécessité de Tac-
62 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tion simultanée des trois autres facteurs : pH convenable, délai zygogèné
et facteur spécifique, explique les résultats inconstants de tous nos prédéces-
seurs et la tendance de la plupart d.'entre eux à invoquer, comme Maupas,
l'influence de causes internes (Konjugationstendenz de rt. Hertwig, races
conjugantesde Jennings, capacité et préparation à la zygose de Zweibaum).
Il est tout à fait probable, d'ailleurs, que certains de ces facteurs, en parti-
culier les facteurs spécifiques, varient avec les genres et les espèces d'In-
• fusoires.
4° L'inanition agit en tant'qu'état durable et non en tant que facteur dif-
férentiel (diminution brusque de l'aliment) (contra" Maupas, Paolo Enriques,
Zweibaum).
CHIMIE BIOLOGIQUE. — .Sur les ferments solubles sécrétés par les Champi-
gnons Hyménomy -cèles. Les constituants phénoliques des essences et la fonc-
tion antioxygène. Note (') de M. L. Littz, présentée par M. L. Mangin.
Tout comme celle des tanins, la question du rôle biologique des huiles
essentielles est. des plus obscures et des plus controversées. Les travaux
d'un certain nombre d'auteurs, entre autres ceux de Charabot, Laloue et
Hébert ont bien montré que divers constituants des essences, notamment
les alcools, subissent, au cours de l'existence de la plante, des modifications
presque constantes, principalement des oxydations et des éthérilications,
lesquelles sont maxima vers l'époque de la floraison. De plus, des diminu-
tions du pourcentage des principaux de ces constituants après cette époque
et lors de la formation des graines, ont conduit à admettre l'utilisation
possible d'une partie au moins de ces huiles essentielles à la manière de
substances de réserve.
La fréquence des phénomènes d'oxydation observés sur de nombreux
constituants des essences m'a engagé à les opposer individuellement aux
catalyses oxydo-réductrices provoquées par les mycéliums vivants de
Champignons Hyménomycètes, en vue de rechercher si l'oxydabilité de
.certains d'entre eux était suffisante pour en faire éventuellement, au sein
de la cellule, de véritables antioxygènes.
La technique des essais consiste, comme à l'ordinaire, à incorporer les
corps choisis à des milieux artificiels additionnés d'un test réductible (bleu
de méthylène) dont les virages de teinte seront d'autant plus rapides et
( J ) Séance du 24 juin 1929.
SÉANCE DU I er JUILLET 1929.' 63
énergiques que le corps essayé sera lui-même plus nettement oxydé par les
oxydases sécrétées par le Champignon ensemencé.
La première série d'expériences a été effectuée sur les constituants phé-
noliques des essences. On a ainsi utilisé :
i° Phénols à chaîne latérale saturée : métacrésol, paracrésoL, thymol, carvacrol
(1 OH libre); 2 diphénol à chaîne latérale saturée : créosol (2 OH libres);
3° phénol-éther de phénol 'sans chaîne latérale non saturée) : gaïacol (1 OH libre);
4° phénol-éther de phénol (avec chaîne latérale non saturée; : eugénol (1 OH libre) ;
5" éthers de phénols l'a chaîne latérale non saturée) : a. anéthol, méthyleugénol
(plus d'OH libre); b. myristicine, apiol (plus d'OH libre, mais les 2 des OH liés
à un seul CH 3 ); 6" enlin un élher à fonction phénolique : salicvlate de méthyle
(1 OH libre).
Les Champignons choisis ont été : Stereum purpurcum, S. hirsutum et
Coriolus versicohr.
Ha été incorporé aux milieux nutritifs artificiels habituels : i°du bleu de
méthylène (I goutte de solution à 0,26 pour 100 par centimètre cube);
2 II gouttes de solution ou d'émulsion aqueuse à 1 pour 100 des divers
composés à étudier, sauf pour le thymol et le carvacrol qui se sont montrés
toxiques à cette dose et dont la proportion a été réduite à I goutte.
Après ensemencement, les tubes ont été abandonnés à la température du
laboratoire.
Avec les corps possédant 1 ou 2 OH libres, la réduction du bleu de
méthylène a été considérablement accélérée : le créosol en particulier a
fourni une réaction remarquable d'intensité. Par contre, les éthers de phé-
nols n'ayant plus d'OH libre (anéthol, méthyleugénol) n'ont manifesté
qu'une action à peu près nulle. La myristicine et l'apiol pour lesquels les
liaisons des 2 O des OH se fixent sur un seul CH 3 , montrent à la longue
une très légère activité, mais quand même de minime importance. .
Quant à l'éther à fonction phénol (salicylate de méthyle), qui possède
1 OH libre, il se conduit comme les phénols non éthérifiés et accélère nota-
blement les réactions de réduction.
Dans leur ensemble, les constituants phénoliques*des essences, toutes les
fois que leurs fonctions phénol ne sont pas éthérifiées, se conduisent comme
les phénols ordinaires vis-à-vis des réactions d'oxydo-réduction provoquées
par les ferments solubles sécrétés par les Hyménomycètes : ils dérivent sur
eux-mêmes les actions oxydantes et laissent les réductrices s'exercer dans
leur plénitude sur les autres corps moins oxydables. Ils jouent ainsi le rôle
d'antioxygènes dans ce complexe de réactions.
6A ACADÉMIE DES SCIENCES.
MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Essais d'immunisation de r homme au moyen
d'une analoxine du streptocoque scarlatineux . Note de MM. G. Uamon et
Robert Debré, présentée par M. Rdux.
Sur les bases de la préparation de l'anatoxine diphtérique, établie par
l'un de nous, nous avons préparé, en partant du filtrat de cultures du
streptocoque scarlatineux, un produit qui possède les propriétés fonda-
mentales d'une anatoxine ('). Il en présente l'innocuité caractéristique; en
effet, il peut être injecté à hautes doses sous la peau de l'homme, sans
manifester cette nocivité bien spéciale qu'offre le filtrat du streptocoque /
scarlatineux pour le sujet humain réceptif. De plus, il est doué d'un pouvoir
antigène intrinsèque spécifique, appréciable in vito au moyen de la réaction
de floculation ( 3 ).
Avec cette anatoxine du streptocoque scarlatineux nous avons entrepris
chez l'homme des essais d'immunisation active, en collaboration avec^
M 110 C. Petot.
Au cours dé ces essais, trois échantillons d'anatoxine : A, B et C, ont
été utilisés. Chacun d'eux provient d'un filtrat de streptocoques scarlatineux
différents, obtenu en ensemençant les milieux de culture avec plusieurs
souches Dick.
Les doses de formol utilisées pour transformer les filtrats en anatoxines
ont varié entre L\ et 5™' par litre; le séjour à l'étuve à duré, pour l'échan-
tillon A, six semaines et i mois seulement pour les échantillons B et C. La
valeur antigène intrinsèque de chacun de ces échantillons a été appréciée
au moyen du sérum provenant d'un cheval traité par des bouillons de
culture de streptocoques scarlatineux. L'échantillon A flocule (floculation
(') Depuis la 'mise en évidence de l'anatoxine diphtérique, plusieurs expérimenta-
teurs (en particulier Zoeller, Sparrow) ont fait agir, dans des conditions diverses, le
formol et la chaleur sur le filtrat du streptocoque scarlatineux, et ont obtenu un
produit que certains d'entre eux ont dénommé « anatoxine ». A vrai dire, ces filtrats
formolés ne répondent pas exactement à la définition d'une anatoxine, faute, en parti-
culier, de l'évaluation du pouvoir antigène intrinsèque. Nous-mêmes, ces derniers
temps, en apportant quelques modifications à notre technique habituelle, avons pré-
paré un antigène qui possédait encore un reste de la toxicité spécifique du filtrat non
modifié et qui, de ce fait, ne méritait pas le nom d'anatoxine.
(-) G. Ramon, R. Martin et A. Lafaille, Comptes rendus, 186, 1928, p. 1402, et
C. R. Soc. Biol., 99, 1928, p. 734.
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 65
initiale) avec o cm3 ,oi5 de sérum et cette floculation est lente (5o heures),
les échantillons B et C floculent avec o cm ',o225 et cette floculation est plus
rapide (floculation en 24 et 22 heures).
La technique des injections a été la suivante : première injection o cœ, ,5
d'anatoxine, puis après un intervalle de trois semaines, deuxième injection
de i ™*, et enfin 1 5 jours après celle-ci, troisième injection de i cm3 ,5 à 2 e1111 .
Seuls ont été soumis aux injections les sujets chez qui l'épreuve de Dick
pratiquée au préalable s'est montrée positive ( ' ) soit 1 7 1 enfants et 40 adultes,
mais nous ne tiendrons compte ici que de 99 observations, concernant des
sujets ayant reçu trois injections (ou exceptionnellement deux, l'épreuve de
Dick effectuée chez quelques sujets après la deuxième injection s'étant
révélée négative).
Les injections ont été bien supportées quel que soit l'échantillon d'ana-
toxine : nous avons seulement constaté une certaine rougeur locale, avec un
gonflement plus ou moins marqué au point d'injection. Exceptionnellement,
une réaction générale peu intense (fièvre passagère de 38° à 38°, 5, sensation
de fatigue). '■
Une épreuve de Dick, de contrôle, pratiquée en règle générale, vingt jours
après la troisième injection, a permis de se rendre compte du pourcentage
des individus qui, sous l'influence des injections d'anatoxine, ont acquis une
immunité suffisante pour que cette épreuve soit négative. Les résultats ont
été les suivants :
Avec l'anatoxine A : 11 sujets sur i3 ont reçu 3 injections; chez 2 seule-
ment la réaction de Dick est devenue négative; 2 ont reçu une injection
supplémentaire, chez un d'entre eux la réaction de contrôle a été dou-
teuse (±).
Avec les anatoxines B et C : 86 sujets traités. Tous ont reçu 3 injections,
sauf un, qui en a reçu 4; chez 76 d'entre eux, l'épreuve de contrôle a été
absolument négative, chez 6 douteuse (±), chez 4 elle est restée positive.
Les différences de valeur antigène intrinsèque entre les deux catégories
d'anatoxine (A d'une part, B etC d'autre part) qui nous avaient été révélées
in vitro par la floculation, ont été parfaitement confirmées par les 'essais
chez l'homme puisque, avec l'anatoxine A, on ne fait virer la réaction de
(') Nous apprécions la réaction ^Se Dick en nous soumettant aux règles générales
établies par les auteurs américains, mais nous injectons dans le derme une dose double
de celle proposée par G. H. et G. F. Dick, Robert Debré, Lamy et Bonnet, C. R. Soc.
Biol.,9&, 1927, p. 244-
C. R., 1929, 2' Semestre. (T. 189, N° 1.)
66 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dick que chez 3 sujets sur i3, alors qu'avec les anatoxines B et C,|la réac-
tion devient négative chez 76 sujets sur 86 ou (en tenant compte des virages
incomplets) chez 80 sujets sur 86.
Ainsi avec des échantillons d'anatoxine de streptocoque scarlatineux pos-
sédant une valeur antigène intrinsèque (déterminée par la floculation) suffi-
samment élevée, nous avons pu réaliser chez l'homme, une immunité telle
que la réaction de Dick devienne totalement négative chez 88,37 pour 100
des sujets, et totalement ou partiellement négative chez 93,02 pour 100. Il
ne semble pas que l'on ait pu jusqu'à présent, avec une technique aussi
simple, obtenir un tel pourcentage de résultats favorables.
L'avenir nous apprendra si l'immunité que nous avons ainsi conférée
avec cette anatoxine du streptocoque scarlatineux est durable et surtout si
elle constitue bien une immunité active vis-à-vis de la scarlatine.
MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Mécanisme de Vétat réfractaire naturel des
simiens inférieurs à l'égard du virus herpéto-encéphalitique. Note de
MM. C. Lbvaditi et P. Lepine, présentée par M. Roux.
Levaditi et Nicolau ( 1 ) ont montré que les simiens inférieurs, en général
résistants au virus herpéto-encéphalitique inoculé dans l'encéphale, peuvent,
par suite d'un fléchissement de l'état réfractaire naturel, contracter une
encéphalite soit aiguë, soit chronique, et réaliser, dans ce dernier cas, une
de ces « neuro-infections mortelles autostérilisables » décrites par Levaditi,
Sanchis-Bayarri et Schoen ( 2 ). Poursuivant ces recherches ( 3 ) sur leCerco-
pithecus callithrùc, et en nous servant de souches herpétiques humaines,
nous avons prouvé qu'il était possible de réaliser ce fléchissement de l'état
réfractaire naturel, en répétant les inoculations virulentes intracérébrales ;
tout se passe comme si -le renouvellement de ces inoculations épuisait les
moyens défensifs du névraxe.
Au cours de nos expériences, nous avons constaté cependant que certains
callitriches résistaient indéfiniment à de multiples injections transcraniennes
même de souches herpétiques ayant subi un ou plusieurs passages sur le
singe, telle notre souche jV<S._ Nous nous sommes demandé quel était le
(») Levaditi et Nicolao, C. R. Soc. BioL, 90, 1924, p. 1371.
( 2 ) Levaditi, Sanchis-Bayarri et Schoen, C. E. Soc. BioL, 98, 1928, p. 911,
( 3 ) Levaditi et Lépine, Comptes rendus, 188,, 1929, p. 5i8.
SÉANCE DU I er JUILLET 1929. 67
sort du germe introduit dans le névraxe de ces simiens jnuissant d'une
immunité naturelle pour ainsi dire irréductible. Pour résoudre ce problème,
nous nous sommes servi d'une méthode nouvelle (Lépine) consistant à
pratiquer des ponctions cérébrales aspiratrices et à inoculer la masse
aspirée à des animaux réceptifs. On peut ainsi suivre pas à pas l'évolution
de l'infection.
Nous avons appliqué cette méthode à deux simiens, dont l'un, leMacacus
cynomolgus n° 24, était réceptif d'emblée, ef dont l'autre, le Cercopàhecus
callithrix n° 13, jouissait d'une immunité irréductible. Nous avons inoculé à
ces deux simiens, par voie intra-cérébrale, une émulsion de notre souche
herpétique NS. Voici les résultats obtenus:
Singe réceptif (Macacus cynomolgus n° 24-). — Cinq ponctions cérébrales ont été
pratiquées 24 heures, 48 heures, 3, 4 et 7 jours après l'inoculation, tantôt à gauche
(hémisphère inoculée), tantôt à droite. Le produit aspiré a été inoculé chaque fois dans
le cerveau d'un lapin. Résultat : seules les deux premières ponctions (24 et 48 heures)
sont restées négatives ; toutes les autres ont fourni des résultats positifs, en ce sens que
les lapins inoculés ont succombé à une encéphalite herpétique confirmée par des
passages et des examens histologiques. Le Macacus n° 24 est mort le 9 e jour avec des
altérations typiques et intenses d'encéphalite herpétique ; son encéphale contenait une
quantité considérable de virus.
Singe naturellement réfractaire (Cercopithecus callithrix n° 13). — Le 8 et le 22
janvier, le 1", le 9 et le 21 février, injection sous-duremérienne de notre souche her-
pétique NS. L'a.nimal résiste parfaitement. Le 25 mai, sixième inoculation, par la
même voie, de la même souche. Trois ponctions ont été pratiquées le 3 e , le 5 e et le
9 e jour, soit à partir du moment où l'encéphale du singe précédent s'était montré virulent.
Toutes ces ponctions sont restées totalement négatives. L'animal a été sacrifié 17 jours
après la dernière inoculation. Son cerveau était totalement dépourvu d'altération
herpétique et fut incapable de conférer l'encéphalite au lapin.
Cette expérience prouve qu'introduit dans le névraxe d'un simien récep-
tif, le virus herpéto-encéphalitique, après une période d'hésitation durant
24 à 48 heures, se met à pulluler progressivement jusqu'à la mort de l'ani-
mal par encéphalopathie aiguë. Par contre, injecté dans le système nerveux
d'un singe jouissant d'une immunité naturelle irréductible, le même virus
subit une destruction rapide et totale. Le germe est annihilé, avant même
qu'il ait eu le temps de produire des altérations histologiques appréciables.
Par quel mécanisme cette stérilisation du névraxe s'opère-t-elle chez les
animaux naturellement résistants ? L'un de nous [Levaditi (<)] a montré
queie neurovaccin, injecté dans l'encéphale des lapins ayant acquis l'immu-
nité antivaccinale, y est détruit dès la deuxième heure et qu'il en est de
(") Levaditi et Nicolau, Annales de l'Institut Pasteur, 37, 1923, p. 1.
68 ACADÉMIE DES SCIENCES.
même des toxoplasmes administrés par voie sous-duremérienne à des ani-
maux réfractaires [Levaditi et Lépine (' )]. Dans ces cas, la stérilisation du
névraxe est intimement liée à la présence d'altérations chroniques tradui-
sant le passage du virus dans le système nerveux ;elle en est la conséquence,
en ce sens que les éléments cellulaires constitutifs de ces lésions chroniques,
éléments appartenant à la série microglique et lymphocytaire, représentent
l'arme défensive prête à assurer la destruction du germe.
Il ne semble pas en être de Snême chez les simiens naturellement réfrac-
taires. Ici nos expériences montrent que ni le sérum sanguin (Callitriche,
n° 13), ni le cerveau (émulsion épaisse centrifugée) ne sont capables de neu-
traliser in vitro notre souche herpétique NS. Par ailleurs, l'encéphale, ainsi
que nous l'avons dit, nous apparaît dépourvu de toute altération à caractère
aigu ou chronique. Force nous est de conclure que le mécanisme présidant à^
la destruction du virus chez les simiens jouissant d'une immunité naturelle,
est sensiblement différent de celui qui assure la même destruction chez les ani-
maux à état réfractaire acquis. Les moyens défensifs, d'origine certaine-
ment non humorale, mais tissùlaire, entrent en jeu en dépit de l'absence
d'altérations saisissables au microscope.
Conclusions. — i" Le virus herpéto-encéphalitique introduit dans V encé-
phale des singes réceptif s peut y être décelé par la méthode des ponctions céré-
brales, à partir du troisième jour. Il y pullule progressivement ( 2 ), jusqu'à la
mort de V animal par encëphalopathie herpétique aiguë;
2° Le même virus, administré dans le cerveau des singes jouissant d^une
immunité naturelle irréductible, s~*y détruit rapidement sans laisser de traces
décelables histologiquement;
3" Le mécanisme de Vimmunité naturelle de certains simiens à V égard du
germe herpéto-encéphalitique semble donc différent de celui qui préside à Vétat
réfractaire acquis, en ce sens que tout en étant de nature tissulaire, la
défense ne paraît pas exiger la présence d'altérations d'encéphalite chronique.
A i5''45 m , l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à i6 h .
E. P.
(') Levaditi, Lépine et Schoen, C. R. Soc. Biol., 99, 1928, p. 1219.
( 2 ) Cette pullulation progressive du virus se traduit, dans nos expériences, par un,
raccourcissement également progressif de la période d'incubation et l'intensification
des lésions histo logiques chez les animaux d'épreuve.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 8 JUILLET 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANG1N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DÈS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président annonce à l'Académie qu'à l'occasion de la Fête Natio-
nale la prochaine séance hebdomadaire aura lieu le mercredi 17 au lieu du
lundi i5.
HISTOIRE DE L'ACADÉMIE. — Quelques statistiques sur les associés étrangers
et les membres correspondants de V Académie des Sciences. Note ( ' ) de
M. Charles Richet.
J'ai continué l'étude statistique dont les premiers résultats ont été com-
muniqués à l'Académie (Comptes rendus, 188, 1929, p. 591-594).
Voici quelques chiffres relatifs aux associés étrangers et aux corres-
pondants.
Pour ce qui est des associés étrangers, comme ils ne sont pas nommés
dans une section spéciale, on ne peut présenter qu'une statistique globale.
I. — Associés étrangers.
Maxinm. Minima.
Moyennes. , - , .
Age de l'élection 65 ans Baer 84 ans Humboldt. 4 1 ans
Age de la mort 77 » » A.iry 91 » Jacobi.... 47 »
Durée de la vie académique ( 5 ). 12 » Humboldt.. 49 » Baer 6 mois
(') Séance du 1" juillet 1929.
( 2 ) Comme associés étrangers, mais dans bien des cas les associés étrangers ont été
élus parmi les correspondants.
C. R., 1929, 2' Semestre. (T.- 189, N* 2 ) 6
70 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Proportions des étrangers des diverses nationalités.
Chiffres Cenlési-
absolus. Dialemont.
Anglais 32 : 36
Allemands et Autrichiens 27 3i
Italiens .9 10
Autres pays 20 2a
II. — Correspondants.
Proportions des étrangers par rapport aux Français (ccntésimalement).
Anciens. Actuels.
Géométrie 83 75
Mécanique 65 27
Astronomie 83 60
Géographie 58 57
Physique 82 70
Chimie... 70 5o
Minéralogie 08 o-
Botanique 56 5o
Economie rurale 4 l 66
Anatomie 60 45
Médecine 53 5o
Moyenne ( ' ) 64 53
On voit que la proportion des étrangers comme membres correspondants
est toujours (sauf une exception) pour toutes les sections notablement
moindre aujourd'hui qu'autrefois.
Pour indiquer à quel point l'Académie des Sciences a été libérale, je cite-
rai trois élections remarquables. Pendant les guerres du premier Empire,
alors que l'Angleterre était en guerre avec la France, en 1808, trois Anglais
ont été nommés comme correspondants : l'un dans la section de médecine
(il est vrai que c'était Jenner) ; un autre dans la section de mécanique (il est
vrai que c'était James Watt). En i8i3, un Anglais fut nommé dans la sec-
tion de chimie (il est vrai que c'était Humphry Davy). Ces élections sont*
glorieuses, non seulement pour les illustres savants qui furent nommés,
mais encore pour notre Académie.
Comparons, comme dans notre Note précédente, l'âge d'élection des
( 1 j Sciences mathématiques 72 pour 100
Sciences physiques 56 »
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. ji
anciens Académiciens et celui des Académiciens vivant actuellement (Fran-
çais et étrangers).
Age de l 'élection.
Anciens. Actuels.
Géométrie 5a 5i
Mécanique 5- 5o
Astronomie 4$
Géographie 07
Physique 5j
Chimie . ^ 01
Minéralogie 58
Botanique 56
Economie rurale. . ., 56
Ajiatomie 5o
Médecine . : 59
Moyenne 54
%)
5o
56
a 7
58
62
58
59
54
Maxima.
Gordan 67
Eytelwein 82
Rudolf Wolf...
Muller 69 >
Souillart 69 )
Sabine 87
Delezenne 79 )
Bosscha " 7g )
Solvay 79
Malheron.
Boudier. .
Mini
Jacobi 26
Mareseot 28
Hind 28
Menabrea 78
Avebury 76
Herrgott 81
77
Demidofl' 33
De la Rive 29
Bérard 3o>
Ménard de la
Groye 40
Mirbel 3i
f Girardin 3q
{ Reiset 39
Tiedemann 33.
Orfila 28
3â
Il n'y a donc pour les correspondants aucune différence pour l'âge de
l'élection entre les Académiciens anciens et les Académiciens actuels, tandis
que pour les titulaires, Comme notre précédente Note l'a indiqué, cette diffé-
rence est sensible.
» . Âge de la mort.
Moyenne.
Maxima.
Minima.
Géométrie.
Mécanique 78
Astronomie 6q
Géographie 74
Physique 73
Chimie 70
Minéralogie 76
Botanique 75
Economie rurale. 78
Anatomie
66
Médecine.
Moyenne 72
Neumann (Franz) 97
( Colladon 91
( Sane 91
Âil 7 91
Sabine g5
| Dé Luc go
> Derezenne 90
( Mittorf go
Graebe 86
Damour g4
Hooker (Joseph ) g4
Tisserand ( Eugène i. . . 95
Fabre ( Henri ) 92
( Maurîoir 98
( Herrgott .' 93
Riemann 40
Clouel 5o
Gambart 36
Mendoza 53
Rowland 53 '
Gerhardt 4<>
Durocher 43
Hofmeister 53
Laurent (Auguste).. . . 46
Dugès 41
Petit f M. A.) 45
45
ACADÉMIE DES SCIENCES.
Moyenne.
Géométrie , . 19
Mécanique 16
Astronomie 21
Géographie i~
Physique 16
Chimie 19
Minéralogie 18
Botanique 19
Économie rurale. 17 •
Anatomie 16
Médecine 10
Moyenne 17
Durée de la vie académique.
Maxinia.
Airy 37
Moreau de Jonnès .... 54
Brewster 43
Bérard 5o
Coî-dier 53
Mirbel 47
Clark 44
Owen 53
Virehow ■ ■ • 43
Minima.
Riemann '. 4 mols
Eytelwein 2 ans
Gilbert (Philippe) 2 »
Paucton 2 »
Vogel 1 an
Franklin 1 »
Soret 2 mois
Gerhardt 4 »
Marsh 3 »
De Toni 1 »
Parade 9 »
Rathke 3 »
Petit (M. A.) 1 »
1 an
Ces chiffres montrent que la durée de la vie académique est notablement
moindre (en moyenne) pour les correspondants que pour les titulaires. On
remarquera aussi que trop souvent les correspondants de l'Académie sont
morts 3 mois seulement après^leur élection.
La durée de la vie pour les correspondants est exactement la même (17)
que pour les Français moyens de 5Z| ans.
Le classement des correspondants par nationalités est à peu près le
suivant
Rn ch i (Très
absolus.
Allemagne et Autriche.'. '4o
Grande-Bretagne 120
Italie ■ 52
Suisse 38
États Scandinaves 38
Belgique . 3
Amérique du Nord JO
Russie et Pologne 27
Pays-Bas '8
Autres pays ! °
Proportion
centésimale.
24
10
Cette proportion est très différente si Ton rapporte le nombre des
correspondants de l'Académie au chiffre de la population de tel ou tel pays.
Mais le calcul ne peut être que très arbitraire. La population des Etats-Unis
par exemple s'est accrue formidablement dans le cours du xix e siècle. Alors
SÉAN.GE DU 8 JUILLET 1929. y3
quel chiffre prendre pour le rapport à la population? Celui de 1820 ou celui
de 1928? Mieux vaut laisser de côté la proportion centésimale des
Américains.
La difficulté n'est pas moins grande pour d'autres nations encore.
La Pologne et la Russie, encore que les Polonais ne soient pas du tout des
Russes, sont ici confondus. L'Autriche a été confondue avec l'Alfemagne.
Les chiffres que nous allons donner ici ne sont donc qu'une approximation
très imparfaite, dont personne plus que moi ne comprend l'imperfection.
Il est cependant intéressant d'établir que, par rapport à la population, sur
dix millions d'habitants il y a eu en correspondants de l'Académie des
Sciences (de 1796 à 1829) :
Suisse g5
Belgique : 46
Etats Scandinaves 32
Grande-Bretagne 28
Pays-Bas 26
Allemagne et Autriche 20
Italie i3
Russie 2
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Le titane dans les plantes cryptogames.
Note de M. Gabriel Bertrand et M me C. Voronca-Spirt.
A la suite des résultats que nous avons publiés sur la présence du titane
dans les cellules des plantes supérieures ('), nous avons effectué un certain
nombre de recherches sur des plantes appartenant aux classes des Fougères,
des Algues et des Champignons, afin de savoir si le métal était partout pré-
sent dans le règne végétal.
Des frondes de Polypodium vulgare C, de deux espèces de Laminaires et
de sept espèces de Fucacées appartenant aux genres Fucus, Pelvetia, Himan-
thalia, Ascophyllum et Cystosera, ont d'abord été débarrassées par un lavage
soigneux, comme il a été décrit au sujet des recherches antérieures, de la
poussière et des particules terreuses qui pouvaient les souiller, puis soumises
à la dessiccation et analysées. Nous y avons trouvé régulièrement du titane,
dans la proportion d'un à plusieurs milligrammes par kilogramme de matière
fraîche, comme dans la plupart des feuilles déjà étudiées.
(') Comptes rendus, 188, 1929, p. 1199.
74 ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'examen des Champignons a conduit à nne observation particulière.
Nous avons bien dosé environ un demi-milligramme de titane par kilogramme
de matière fraîche dans les trois hyménomycètes que nous avons pu nous
procurer : le champignon de couche, le bolet comestible et la russule de
Quélet, mais nous n'avons pas réussi à mettre le métal en évidence avec
certitude Sans la levure de boulangerie et dans VAspcrgillus niger.
Nous avons opéré, sur ioo s de levure pressée, contenant a6 s ,6 de matière
sèche et 2 S ,6 de cendres. La solution sulfurique de ces dernières, d'où le sili-
cium avait été éliminé par l'acide fluorhydrique et qui renfermait o s ,3o, de
phosphore à l'état de phosphates, n'a pas donné avec le peroxyde d'hydro-
gène une couleur jaune assez marquée pour être absolument démonstrative
de la formation d'acide pertitanique. Il a bien semblé, par comparaison avec
des solutions sulfuriques de titane titrées, renfermant la même quantité de
phosphore, qu'il y avait une très faible coloration par le peroxyde d'hydro-
gène, mais celle-ci était au voisinage de la limite de perceptibilité, qui est
de o ms ,o3 de titane lorsqu'on opère sur 5o cm \ La proportion de titane con-
tenue dans la levure pourrait donc être de Tordre de grandeur d'un dixième
de milligramme au plus par kilogramme de matière fraîche.
Pour rechercher le titane dans YAspergillus, une culture du Champignon
a été faite sur du liquide Raulin préparé avec du sucre candi blanc, de l'acide
tartrique et des sels purs du commerce. Dix litres de ce liquide' nutritif ont
été répartis par portions de 200™° dans des cuvettes en porcelaine recou-
vertes de couvercles de verre maintenus par des agrafes en aluminium de
manière à permettre l'accès de l'air. Après stérilisation à l'autoclave et
refroidissement, le liquide a été ensemencé et mis à l'étuve à + 35°. On a
recueilli, après 4 j ours ) i ks , 5 environ de mycélium lavé et ressuyé,
contenant i45 s de matière sèche et 6 S , 7 de cendres. La recherche du titane
a été entreprise sur la totalité de la récolte : nous n'avons pas obtenu
de réaction positive.
En résumé, on peut dire que le titane se rencontre ordinairement dans
les plantes cryptogames comme dans les plantes phanérogames, avee celte
réserve que, si la proportion du métal contenue dans la matière fraîche
oscille autour du nlillionième, il y a des espèces de Champignons chez
lesquels le titane, au cas où l'on arriverait à en établir la présence d'une
manière définitive, serait en proportion beaucoup plus petite, dix fois
moindre et au-dessous, que dans le cas général.
Cette réserve n'exclut pas la possibilité du rôle physiologique du titane
chez les plantes car elle vise des espèces dont les besoins à l'égard d'autres
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 70
métaux, en particulier du manganèse (' ), ont été démontrés extraordinaire-
ment réduits.
PROTISTOLOGIE. — L' évolution des Paramœbidium, nouveau genre d'Eccri-
nides , parasite des larves aquatiques d'Insectes. Note de MM. L. Léger et
O. DlTBOSCQ.
Nous désignerons sous le nom générique de Paramœbidium des Eccrinides,
rappelant les Eccrina par leur endoparasitisme, leur taille et leur forme en
longs tubes souvent incurvés, et d'autre part les Amœbidium par la produc-
tion d'éléments amœboïdes au terme de la croissance. Mais les Paramœbi-
dium ne montrent pas la multiplication endoconidienne, si caractéristique
des Amœbidium et des Eccrina.
Les Paramœbidium sont très répandus dans les larves aquatiques d'In-
sectes. Nous les trouvons dans des larves de Perlides (Nemura, Protonemura,
Tœniopteiyx), dans des larves d'Ephémérides (Bœtis, Ecdyonurus Bhitro-
gena, Prccloeon, Paraleptophlebia, Habrophlebia , Thraulus, Cœnis), dans des
larves de Diptères (Simulium, Liponeura). Aux divers hôtes correspondent,
en général, des espèces différentes. Nous distinguons dès maintenant :
Paramœbidium inflexum des larves de Nemura varie gâta, P. arcuatum des
larves de Bœtis rhodani, P. dispersum des larves à" 1 Habrophlebia fusca,
P. thrauli des larves de Thraulus bellus, P. eecriniformis des larves de Para-
leptophlebia sp., P. Chattoni des larves de Simulium ornatum.
Dans toutes ces espèces, l'évolution paraît la même dans ses grandes
lignes. Nous prendrons comme type Paramœbidium inflexum dont un riche
matériel nous a permis de suivre le cycle.
A l'état de complet développement, P. inflexum se présente comme un
long tube en U dont la branche proximale plus courte fait suite au pavillon
de fixation de couleur jaunâtre (Jig. 1 et 2).
Le tube cylindrique, à paroi épaisse, peut atteindre i mm de longueur. Il y
a des tubes larges, à noyaux nombreux (flg. 1) — ce sont les plus com-
muns — , des tubes grêles à une seule file de noyaux espacés (Jig. 2), et
plus rarement des individus massifs (Jig. 3). Toutes ces formes végétatives,
fixées par un épais pavillon sur la cuticule rectale de la larve de Nemura,
(') Gab. Bertrand, Comptes rendus, 134, 1912, p. 616; avec plus de détails : Bull.
Soc. chim., 11, 1912, p. 4oo, et Ann. Inst. Past., 26, 1912, p. 767.
j6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
débutent par de jeunes stades de 5 à 20^, montrant déjà deux noyaux
<J*g- "> I2 )-
Les Paramœbidium ne donnent pas d'endoconidies. Ils ne font que
grandir pendant leur séjour dans le rectum de l'hôte. Au moment de la
mue, ceux qui n'ont pas terminé leur croissance dégénèrent. Les autres
résolvent leur contenu en autant d'éléments amœboïdes qu'il y a de
noyaux, et ces amibes sans vacuole quittent le tube, dont ils dissolvent la
membrane, s'éparpillant en tous sens, parfois en quantité innombrable,
^ q Ja&
Mmw»
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'■'»-** a S¥ : S^S3*ï
MâmémmMm
Évolution de Paramœbidium infleocum n. g. n. sp. .
1, 2, 3, stades végétatifs; 4, émission des amibes; 5-8, enkystement; 9, kyste à paroi épaisse; 10, mise
en liberté des germes; 11-13, jeunes stades; 14, 15, kyste précoce à paroi frêle. i-4 X 25o. 5-iô x 6oo.
dans la mue rectale. De là, s'échappant par l'extrémité antérieure du
rectum, ils se répandent dans les divers segments abdominaux de l'exuvie,
et gagnent les pattes et les cerques, qu'ils envahissent jusqu'à l'extrémité
avec une rapidité surprenante. Au bout d'une heure, arrivés au terme de
leur migration, ils s'arrondissent et s'enkystent.
Les kystes, sphériques, commencent d'abord par grossir, multiplient
leurs noyaux en même temps que s'épaissit leur paroi. Conservés dans
l'eau avec la mue qui les protège, ils montrent, au bout d'une huitaine de
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 77
jours, des germes rigides, légèrement arqués, dont le nombre varie avec la
grosseur des kystes (lesquels mesurent de i5 à 45^). Les plus communs,
qui ont de 25 à So* 1 , renferment 24 à 36 germes.
' Par un mode de déhiscence que nous décrirons ultérieurement, les germes
sortent du kyste mûr, laissant une coque en forme de calebasse. D'abord
uninucléés, ils ont maintenant deux noyaux et représentent un stade de
résistance. Des mues, vieilles de 8 jours, sont alors farcies de kystes et de
germes libres et constituent des foyers d'infection pour les larves de Nemura.
En infestant artificiellement de nouvelles larves, nous avons vu ces
germes arriver dans leur rectum et s'y fixer par un petit bourgeon apico-
latéral, qui se transforme en pavillon. Le germe s'allonge jusqu'à 40^ sans
multiplier ses noyaux (Jîg. 12). A 5o" (fîg. i3), il y a 4 noyaux. Ceux-ci
augmentent de nombre avec la croissance et d'autant plus vite que le tube
est plus large. Nous revenons ainsi aux grands tubes végétatifs.
A côté des kystes à paroi épaisse et à évolution lente, nous avons observé
plusieurs fois de petits kystes ovoïdes, de i5 à 18^, à paroi frêle et hyaline,
qui fournissaient de suite 2, 3 ou 4 germes (Jig. i4-i5).
Ainsi les Paramœbidium n'ont pas de multiplication conidienne. Ils y
suppléent par l'abondance de leurs germes au terme de leur évolution.
Malgré cette particularité, ils doivent être classés dans les Amœbidinées,
qu'ils rapprochent encore des Eccrininées par leur morphologie et leur
endoparasitisme.
PRESENTATIONS.
Dans la formation d'une liste de deux candidats à la chaire de Machines
vacante au Conservatoire national'des Arts et Métiers, pour la première
ligne, M. Casimir Monteil obtient 25 suffrages contre 6 à M. Paul Du four.
Il y a 2 bulletins blancs.
Pour la seconde ligne, M. Dufour obtient 3o suffrages.
Il y a 2 bulletins blancs.
En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction
publique comprendra :
En première ligne : M. Casimir Monteil.
En seconde ligne M. Paul Dufouk.
78 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts invite
l'Académie à lui présenter des listes de deux candidats aux postes de Direc-
teur de V Observatoire d'Alger et de Y Observatoire de Besançon.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
A. Bodtaeic. Les ondes hertziennes et la télégraphie sans fil. (Présenté par
M. G. Ferrie.)
CALCUL DES PROBABILITÉS. — Sur les probabilités des phénomènes
liés en chaîne de Markoff. Note de M. B. Hostinsky, présentée
par M. Hadamard.
1. Markoff (Bull, de la Société phy s. math, de Kasan, a" série, 15, 1907) a
démontré un théorème qui peut être énoncé sous forme géométrique comme
il suit. Soient A,,*A 3 , . . ., A,., r points fixes et M un point mobile qui coïn-
cide d'abord avec A ; , i étant un indice arbitraire. Par des transformations
répétées dues #u hasard, le point M prend successivement diverses posi-
tions Aj. Supposons qu'il y ait une probabilité positive p ik pour que M
passe, par une seule transformation, de A,à A /( ;on a p (1 -f-j9; 2 + ...+/>,>= 1
pour tout i. Soit P-™ la probabilité pour que M passe, par n transformations
successives, de A, à A,.. Markoff démontre que P," 1 tend, pour n infini, vers
une limite P,. indépendante de i. En écrivant mes Notes précédentes, je ne
connaissais pas le travail de Markoff de 1907. Certains résultats que j'y
démontre (Comptes rendus, 186, 1928, p. 09 et 487) peuvent être déduits du
théorème de Markoff. ' •
"2. Faisons correspondre un nombre a ; à chaque point A,. Désignons
par x K , Xn, ... les valeurs que prend une variable aléatoire pendant le-
mouvement du point M. Si d'abord M est eh A,-, x, = a,-, si, après une pre-
mière transformation, M vient en A;, aj 2 =ay et ainsi de suite. Soit a la
'SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 79
limite de la valeur moyenne de a?„ pour n infini,
r r
(0 a=li m y p /" ; «*=S P * a *-
1=1 k=\
Markoffa démontré comment doit être calculée la dispersion, c'est-à-dire la
quantité
G ,. valeur moyenne de [.r, ■+• jr„ -H ... -+- ,r„ — ««1-
— = lim : —
2 B= » //
(voir Mémoires de V Académie de Saint-Pétersbourg : Classe pliys. math.,
8° série, 22, n° 9, ou Markoff-Liebmann, Wahrscheinlichkeitsrechnung,
Leipzig-, 1912, Anbangll). Développons. le déterminant F(t, z) de Markoff
suivant les mineurs principaux. Il vient (le calcul a été fait par M. J.
Kaucky)
r r r r
2^2 2"-2>'' + *'. + --- +a ''- Aw)!
(2) -= :
Pi, ', • • ■ Pu >l
Phn • • • Pi lU
PU U
2<£&2 2-2!-" -
i,= l L=\
<ï = 'l p ik i,
3. Admettons maintenant que le domaine où se meut le point M soit
formé par un segment de Taxe Ox allant de x = ahx—b. Soit P.(a?, y)
la densité de probabilité relative au passage, par une seule transformation,
de x à y (voir Comptes rendus, 186, 1928, p. 69) et P'" ! (.r, y) celle par
n passages successifs. Si P est positive et si son intégrale, prise par rapport
à y de a à b, est égale à l'unité, P"" («r, y) tend, pour n infini, vers une limite
f(y) qui ne dépend pas de x [voir la Note de M. Hadamard, Comptes rendus,
186, 1928, p. 189; j'ai traité le cas où ©(/) est constante, Ibid., p. 487].
4. Soit f(x) une fonction donnée du point mobile M(,r). La limite u de
la moyenne de toutes les valeurs que peut prendre f(x) après un nombre
infini de transformations successives sera donnée parla formule
n — limf \>w(x,y)f{v)dv=f <?(y)f(r)rh
En désignant toujours par x k l'abscisse du point M, après la (h — i) 16
transformation, la dispersion sera définie par l'expression
.. valeur moyenne de \_f(iï\ ) + f(x« }-+•.. • -+- f(œ n ) — nu Y
80 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Appliquons la formule (2) au cas où les points A, sont sur Taxe Ox,
a-\--(b — a) étant l'abscisse de A,. Faisons tendre (comme dans la théorie
de Fredholm) r vers l'infini, en remplaçant lès ds par les valeurs de J\x) et
lesp rt par P(a?, y)dy. Si
, JC l ;r<, ... x tl
. %Âj I tX' tj • • • ■-*'/;
représente le déterminant du n lbme degré dont P(a?,-, œ k ) est l'élément, la
dispersion sera donnée par la formule
k
' %^a;-îX:. ::: >■••-<
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — S«/r /r problème des fonctions implicites.
Note de M. M. Lusin, présentée par M. Hadamard.
Ce problème consiste précisément en ce que, étant donné un système
d'équations
/,(,r„,cj, ...,/»;,}■„;., ...,J>i = o.
f,,(x„ .r„ . ., J? m ; r,,,v., . .., j>) = o,
où les fonctions /(■ rentrent dans la classification de M. Baire, on se propose
d'étudier :
i° Le domaine d'existence E des fonctions implicites y ,, j 2 , • • -,y P (')"»
2 La nature de ces fonctions implicites ( 2 ).
1 . Cas fondamental de M. H. Lebesgue. — C'est le cas où à chaque système
de nombres x x ,x«, . .., x m il correspond au plus un seul système de
nombres y,, j 2 , ■ • -, y P vérifiant les équations proposées.
(') Ce domaine est toujours un ensemble analytique; il s'agit de savoir s'il est ou
non mesurable B.
( 2 ) En Analyse classique [voirJ. (Iadamard, Sur les transformations ponctuelles
(Bulletin de la Soc. math, de France, 34, 1906, p. 71)], le problème peut s'envisager
de deux façons différentes, savoir sous le point de vue local et sous le point de vue
étendu. Cette distinction ne se posera pas dans la question actuelle.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 81
M. H. Lebesgue a indiqué les deux lois suivantes qui ont lieu dans ce cas :
_(L|) Le domaine d'existence E des fonctions implicites y t , y 2 , . .'., y, )m
est' un ensemble mesurable B ;
(L 2 ) Chaque fonction implicite y-, coïncide sur E avec une fonction uni-
forme <p,-(a?,, a? 2 , . . ., as m ) rentrant dans la classification de M. Baire et
partout définie.
Il est naturel de chercher si ces deux lois de M. H. Lebesgue subsistent
dans tous les cas qui peuvent se présenter.
2. Les autres cas. — Parmi ces cas, les plus intéressants sont les suivants :
I. L'une des fonctions implicites, soit j,, est uniforme, et l'on ne sait
rien sur les autres fonctions implicites;
IL Toutes les fonctions implicites y, , y 2 , . . . , y p admettent au plus une
infinité dénombrable de valeurs en chaque point du domaine d'exis-
tence E ;
III. L'une des fonctions implicites, soit j,, admet au plus une infinité
dénombrable de valeurs en chaque point du domaine d'existence E, et l'on
ne sait rien sur les autres fonctions implicites.
Nous verrons quelle-cas II est parfaitement analogue au cas fondamental
de M. H. Lebesgue, car les deux lois (L, ) et (L a ) subsistent dans ce cas. De
même, le cas III est analogue au cas I puisque dans ces deux cas la loi (L, )
ne se conserve plus, tandis que la loi (L 2 ) subsiste. Enfin, dans le cas le plus
général où l'on ne fait aucune hypothèse sur les fonctions implicites, ni la
loi (L,) ni la loi (L 2 ) ne subsistent plus (').
3. Cas I : le domaine d" 1 existence . — Ce domaine est un ensemble ana-
lytique qui n'est pas nécessairement mesurable B. Pour le voir, prenons
dans l'espace OXYZ un ensemble & mesurable B situé dans le plan XOZ et
dont la projection sur l'axe OX est un ensemble E analytique non mesu-
rable B. Si /(.as, y, z) est nulle sur & et égale à 1 dans les autres points de
l'espace OXYZ, l'équation /= o définit y et z comme des fonctions impli-
cites de as,. Or, le domaine d'existence coïncide avec E, donc il est non
mesurable B, tandis que la fonction implicite y est évidemment uniforme.
Ainsi, la loi (L, ) n'est pas conservée ici.
4. Cas II : la nature de la /onction implicite. uni/orme. — Cependant la
loi (L 3 ) subsiste. Pour le voir, considérons, dans l'espace à m + i dimen-
sions OX,X 2 . . .X m Y ; , la surface L représentant la fonction implicite uni-
(') L'étude du cas général été faite par M. NovikofF qui d'ailleurs a obtenu des
résultats partiels pour le cas II.
b 2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
forme y. Les points de cette surface 2 forment un ensemble analytique,
puisque 2 est la projection orthogonale de l'ensemble & mesurable B formé
des points de l'espace à m-\-p dimensions OX t X 3 . . .X m Y,"V 2 . . .Y p pdur
lesquels le système proposé d'équations est vérifié. Comme toute parallèle
' à l'axe OY, coupe 2 en un point au plus, tout revient à démontrer cette
. proposition de la théorie des ensembles analytiques :
Théorème. — Si 2 est un ensemble analytique dans l'espace à m -+- 1 dimen-
sions OX, X 3 . . . X m Y tel que chaque parallèle à Vaxe OY coupe 2 en un
point au plus, il existe une fonction co(x { , ,r 2 , . . . , x m ) rentrant dans la clas-
sification de M. Boire et partout définie telle que V ensemble 2 est situé sur la
surface S définie par V équation y = o(x,, x 2 , . . ., x m ).
Pour fixer les idées, nous prenons m — i puisque la démonstration reste la
même pour m quelconque.
Soient Zi et Z s les ensembles des points du plan XOY situés respective-
ment au-dessous et au-dessus de 2. Les deux ensembles 2,- et 2, sont analy-
tiques; donc, il en est de même pour 2,+ 2 et 2 + 2,. Comme les ensembles
analytiques 2,+ 2 et 2, n'ont aucun point commun, ils sont séparables B.
Donc, il existe un ensemble H; mesurable B contenant 2,+ 2 et sans point
commun avec 2 S . D'uns manière analogue, il existe un ensemble H s mesu-
rable B contenant 2 + 2 S et sans point commun avec 2,-. La partie commune H
aux ensembles H, et H, est un ensemble mesurable B contenant 2 et sans
point commun avec 2, et 2,.
Soit K. l'ensemble de toutes les droites parallèles à l'axe OY dont cha-
cune coupe H en deux points au moins. Désignons par Q l'ensemble des
points de H appartenant à K. Comme K est un ensemble analytique,
l'ensemble Q l'est aussi. Puisque 2 et Q n'ont aucun point commun, il
existe un ensemble F mesurable B contenant 2 et sans point commun avec Q.
La partie commune T x H est mesurable B, contient 2, et chaque parallèle
à l'axe OY coupe T x H en un point au plus. Donc, la projection e de F x H
sur l'axe OX est mesurable B-, il en suit que la fonction <p(j?) égale à O en
dehors de e et égale à l'ordonnée y du point correspondant de T x H si x
appartient à e rentre dans la classification de M. Baire. On voit bien que la
courbe y = <p(a") contient 2. c. q. ~
F. D.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 83
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation intégrale.
Note de M. Radu Badesco, présentée par M. Hadamard.
Nous avons résolu (') l'équation intégrale
(1) <b(z,l) — l F(5)0(«s, l) + f K(z,s)^izs,l)dsl—W(z),
en donnant de la solution $(2, À) l'expression formelle
(2 )
1--
/ =
n
o m (A) étant un polynôme de degré m en a et les X/(« = o, 1 , . . .) une suite
de quantités formées à partir des fonctions données. D'après les remarques
que M. Wavre, de Genève, nous a communiquées, nous nous sommes pro-
posé de légitimer ce développement en partant, non de cette expression
de $(s, a), mais de l'équation (1), ou, ce qui revient au même, de la rela-
tion de récurrence
(3
p = \
à laquelle nous avions ramené la résolution de cette équation.
Plaçons-nous dans les mêmes hypothèses d'hplomorphie des fonctions
données ( 2 ) sur un domaine fermé D du plan s, et désignons par C le plus
grand cercle, de centre Os, entièrement situé dans D. Soit ç le rayon de ce
cercle. D'après l'expression des constantes a fltp ('), nous pouvons écrire
S
( 4 ) | p nup | <
a \ m -P-
w
"T.K-.
S et W étant des constantes supérieures aux maxima des modules des fonc r
tions F(s)ou K(r, s), pour a<s<b, et ^"l-j, sur C.
( ' ) Comptes rendus, 188, 1929, p. 217.
C 2 ) La méthode qui nous a permis de résoudre cette équation est applicable pour
tout noyau K(z,s), intégrable au sens de Riemann par rapporta s, et tel que la fonc-
tion / K( z,s)ds soit holomorphe sur D.
g/j ACADÉMIE DES SCIENCES.
Pour trouver une majorante du développement (s), il est clair qu'en
majorant les données du second membre de la relation (3) et minorant
celles du premier de manière qu'elles restent positives, nous obtiendrons
une relation de récurrence ( 1 ) :
m
(3 ') ( l -£\* m {i)=i'2 i ïL m , l $ m - P (i)+¥ m (/=m),
m p= i
dont les solutions $ m (l) satisfont aux inégalités
*«.(*) >I<M*)I (m = o, i, ...)■
Prenons ~\s. m , p et W m respectivement égaux aux quantités qui figurent dans
les seconds membres des inégalités (4). Il nous reste à écrire que le fac-
teur U _ L\ est positif; en désignant par l„ la borne inférieure des l m , on
devra avoir /<^4-
Un calcul très simple nous donne les * m (e) à partir de la relation (3'), et
nous obtenons la fonction majorante ,
m
ôi(r,/)=%^<MO=<£(p). ' =t j?_, — " '
m = , m=0
IH-7
dont le rayon de convergence est égal à
l
R = p lim
" i — t H 'PF-i.1
Nous distinguerons deux cas :
I. | a |< i . cR. est égal à p. La solution $(s, A) est donc, holomorphe dans
le même cercle C, par rapport à z, quel que soit X, plus petit en module
que |À„|.
= II. | a | = i . Nous avons
i — 'XF(o);
■ i — ; a|| jF(o)i —S(
( ' ) Nous avons remplacé ( î — c- j par ( i — j- J > où l m — | À m |, car on a
/
i — —
A„
>I- r
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 85
car on voit facilement, d'après l'expression que nous avions donnée aux "/>,•
dans la Note citée, que la limite de la suite | A,-|(t = o, r, . , .) est égale
,i
a — ur •
i ( o ) ,
Convergence en A. — Si nous considérons la série (2) comme une série
uniformément convergente de fonctions holomorphes de la variable A à
l'intérieur du cercle r o [ [ A | <^ 4], propriété qui découle de la convergence
de la série majorante dans le même domaine, pour | z [ <^ (R, nous déduisons
du théorème classique de. Weierstrass que é(z, X) est aussi holomorphe
en A dans F a .
Remarque. — Dans le cas où F(o) = o et K(o, s) = o, les pôles A,- sont
rejetés à l'infini et l'équation (1) peut s'écrire sous la forme
( r bz ■ 1
*(5, À)-À sF, ;!$(«, •/.)+ / ' H(s, t)Qu, l)dt\=WiS,
I " az )
qui fournit une généralisation de l'équation intégrale à limites variables.
Comme cas particulier on a l'équation de M. Volterra. Or, dans ces hypo-
thèses, on a X7 1 = o;-la solution <£>(£, a) est donc une fonction entière de À.
THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur l'approximation, des fonctions.
Note de M. Guido Ascoli.
J'ai signalé {Comptes rendus, i3 mai 1929) deux résultats au sujet de
l'approximation uniforme des fonctions continues par des combinaisons
linéaires de fonctions continues données, que je croyais nouveaux. On
m'avertit que le premier résultat est connu dès 1910; en effet, il a été
publié par M. Frédéric Riesz dans une Note des Comptes rendus de cette
même année (150, 1910, p. 674-677) et développé ensuite dans un
Mémoire aux Annales de l 'École Normale supérieure de 191 1. Quant au
second énoncé, sa forme est peut-être nouvelle; toutefois il doit aussi être
attribué au même auteur, car il ne diffère pas essentiellement d'un des
théorèmes contenus dans la Note citée.
Comme ma méthode de démonstration est tout à fait différente de celle
de M. Riesz et permet de traiter, presque sans modification, des questions
analogues relativement à d'autres champs fonctionnels, je pense qu'il y ait
encore quelque intérêt à la faire connaître.
C. R., 1929, 2« Semestre. (T. 189, N' 2.) 7
86 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CUdONOMÉTRIE. — Extension des conditions de Phillips concernant le
spiral. — Note ( 1 ) de M. J. Haag, présentée par M. G. Kcenigs.
s
1 . Le spiral donnant l'isochronisme parfait doit satisfaire aux conditions
de Keelhoff (Mémoires de V Académie royale de Belgique, 2 e série, 6) ( 2 )
p = / œsp~* ds = o, , N p = / ysr-' ds = o.
, Je, Jo
y
Il n'existe aucune courbe jouissant exactement de cette propriété. Mais
on peut trouver des solutions approchées.
Appelons a l'angle au centre total du spiral, supposé très grand. Nous
dirons que le spiral réalise l'approximation de rang q si les quotients ^
et V 2 son t tous de Tordre =7— -. ■
Dans ce cas, les coordonnées H et ï] du centre de gravité G du spiral sont
aussi de cet ordre de grandeur. L'angle polaire cp de la tangente en un point
quelconque diffère de l'expression classique o + ^G par une quantité s,
qui est de l'ordre de y^p, et qui est déterminée par une équation intégro-
différentielle compliquée ( 3 ). Cet 'angle e a, sur \ et r h une répercussion de
l'ordre de^i c'est-à-dire du même- ordre que ces coordonnées elles-
mêmes.
Supposons que le spiral soit muni de deux courbes terminales, de lon-
gueurs / et /', la courbe /' commençant au piton. On a, en appelant L la lon-
gueur du spiral proprement dit,
p-\
p — 1 X-
l/>'
\j-k-\l'h m
k-li+i ,
où m', m p , M p représentent les valeurs de M p pour les deux courbes termi-
nales et pour le spiral proprement dit.
(•) Séance du i^ juillet 1929.
(") Voir aussi un article de Fauteur dans le Bulletin de la Société mathématique
de France, 06, 1928, p. 207.
( 3 ) J. Haag, loc. cit., p. 260.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. ' 87
.2. Cas du spiral cylindrique. — Soit R sort rayon. Prenons pour axe Qx
le rayon qui aboutit au point de raccordement de la courbe /'. On calcule
aisément M p et, en portant dans (1), il vient
p
(a)
l'r- 1 „... /.a
M, = m' p + (p - 1 ) ! 2 (/ ,_ ; R' +1 cos ^1
2
1 = 1
(p-q)'(ç-o'.
en posant
(3) ' A,= . m ' . , + a*+*cosf*A + /-Y
• ( < — 1 ; ! \ 2 /
On a une formule analogue pour-N p , en remplaçant simplement les cosinus
par les sinus, A,- par B, et m} par n,.
Si Ton remarque que A, et B, sont de l'ordre de R' +l , on voit que
l'approximation de rang q exige les conditions
( 4 ) /"/= (i—i )'■ R' +l cos (l -+- i T '
^'-^In^w.^'^l )=°
A = l
et les conditions analogues en n, et n] pour «'=1,2, . . . , q. Ces conditions
peuvent s'interpréter comme il suit :
Appelons centre de gravité G ( - d'ordre i ( 1 ) d'une courbe terminale le
centre de gravité qu'elle acquiert avec la densité linéaire fictive s'~' . Sur le
rayon OA du point de raccordement prenons H, tel que
(6) oii,— -p-i'..
Faisons tourner H ; de i- , en allant vers la courbe. La nouvelle position
de H, doit être G,.
Pour q = 1 , on retrouve les conditions de Phillips.
Les conditions de ILeelhoff sont vérifiées rigoureusement jusqu'au rang q
inclusivement. On pourrait en déduire aisément le premier terme du déve-
loppement de q ou de yj suivant les puissances de 0. ; mais, les termes
(') Cf. Keelhoff, loç. cit.
88 ACADÉMIE DES SCIENCES.
suivants font intervenir la quantité e et leur calcul paraît très compliqué (Ç).
3. Cas du spiral plat. — En supposant que le spiral proprement dit est
une développante de cercle, dont les rayons extérieur et intérieur sont R
et R', on trouve que V approximation du premier ordre exige les conditions de
Phillips. Moyennant quoi, on a asymptotiquement, pour L très grand,
U p = L"- ! [" ^ R( R 2 - R' 2 ) cos a 4- (p — i ) ( m„ + R 3 cos/, )
N p =zLf- n - j 3 R ( R- — W- ) sin À + Qo — i ) (« 2 + R 3 sin >. )
en supposant /)> 2 ( 2 ). On voit que l'on ne peut annuler ces expressions,
quelque soit p, que pour R = R'. Donc il est impossible, avec le spiral plat,
de dépasser l' approximation du premier ordre, fournie par les conditions de
Phillips.
ASTRONOMIE. , — Sur le relevé rapide de la position photographique précise
d'un astre errant ou non catalogué, par la méthode de Schlesinger. Note ( :l )
de M. J. Ph. Lagrcla.
En regard des deux Notes : l'une de H. E. Wood (*), l'autre de L. J.
Comrie ( 3 ) publiées récemment sur le même sujet, nous présentons ici le
résultat auquel nous étions parvenu à l'Observatoire d'Alger antérieurement
à cette publication. Le principe est identique : celui, dans le cas n = 3, de
la méthode des dépendances de Schlesinger (°), laquelle repose elle-même
(') J. Haag, loc. cit., p. 261. — Si Ton ne tient pas compte de cette influence des,
le calcul de £ et r) est assez facile et conduit à des résultats simples, du moins pour le
spiral cylindrique. J'en ai déduit, sur des exemples concrets, que l'écart maximum du
centre de gravité atteignait de 2 à 4 centièmes de millimètre. J'ai évalué également la
répercussion sur la durée d'oscillation, tant au point de vue de la réaction d'encas-
trement que de la pesanteur. Mais, l'influence inconnue de £ rend de tels calculs vrai-
semblablement illusoires.
( 2 ) Pour/? = i et 2, les formules sont un peu modifiées.
( 3 ) Séance du 17 juin 1929.
(*) H. E. Wood, Measurement of tlie Position of Objects on photographie Plates
(Journ. Brit. Astr. Assoc, 39, 1929, p. 196),
( 3 ) L. J. Comiue, Réduction of photographie Plates (Journ. Brit. Astr. Assoc,
39, i9?-9, P- 2 °3 )•
(°) F. Schlesinger, Photographie Déterminations of Stellar Paralla.r, Part III
(Astrophysieal Journ., 33, 191 1 , p. 161).
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 89
sur l'application des propriétés générales d'homographie par transformation
homogène que, dans une aire limitée par le degré d'approximation que Von
vise, présentent toujours les images de la même configuration céleste sur
deux clichés distincts.
I. Sur le cliché d'observation, situons l'astre envisagé — une petite
planète, par exemple — à Fintérieur d'un triangle formé par trois étoiles
dont les positions figurent dans un Catalogue photographique de la Carte
du Ciel (cliché de référence). Prenons, sur les deux clichés, l'une de ces
étoiles comme origine de coordonnées différentielles rectilignes et adoptons
les notations suivantes :
Étoiles.
■™"~— — - — — ■"— ■- Planète.
Données du Catalogue 0,0 X, Y X', Y'
Mesures brutes (obs.) 0,0 x, v x',y' x , y
Ces dernières peuvent être relevées 'dans un système de coordonnées
absolument quelconques, même obliques et avec deux échelles de module
différent.
Des trois dépendances 1 — p — q,pet q, déterminons les deux dernières
par la résolution des équations
xp + x'cj—X . xp+fq — y ;
sous les spécifications énoncées plus loin, les coordonnées différentielles
inconnues X , Y , du lieu fictif de l'astre rapporté au Catalogue, sont
immédiatement calculables au moyen des formules
X = x -hp( X - x) + q( X'— x'), Y = _>■„ -hp(Y —y) + q( Y' - y').
II. Cet algorithme de calcul réunit les avantages suivants :
i° Abstraction totale est faite des 'constantes de l'homographie, ce qui
n'est pas rigoureusement réalisable quand on procède, comme le fait Wood<,
par la méthode de fausse position du centre de dépendance.
2 Les quelques multiplications qui in terviennent dans le calcul numérique
sont toutes exécutables à vue, au moyen des Tables de Crelle. En effet,
trois figures (au lieu de cinq) deviennent largement suffisantes quand on
prend pour argument du calcul, non pas les coordonnées rapportées à des
origines distinctes, ce que fait Comrie, mais les différences telles que X — x,
nombres pratiquement petits, vu que, sur l'un et l'autre cliché, on emploie
toujours des coordonnées sensiblement rectangulaires en s'écartant peu du
mouvement diurne comme orientation et de la minute d'arc de grand cercle
comme unité de distance.
-go ACADÉMIE DES SCIENCES.
III. En nous basant sur l'étendue, le mode de distribution et la profondeur
des clichés du Catalogue, nous avons établi analytiquement les limites
exactes entre lesquelles les trois étoiles peuvent être choisies, pour que les
plus notables causes d'altération de l'homographie, savoir : l'écart angulaire
entre les centres des deux clichés, et la variation non linéaire de la réfraction
atmosphérique avec la hauteur,. n»entraînent pas, sur la position conclue
une erreur dépassant o',ooi. Dans les circonstances les plus défavorables,
si l'on opère, comme à Alger, avec la. Lunet.te standard (champ : 2 )
en restant au-dessus de i5° de hauteur, on dispose 'd'une aire de 20' x 20',
étendue déjà suffisante en général pour le choix des étoiles de comparaison.
IV. Nous avons également étudié l'application directe de la méthode des
dépendances aux coordonnées sphériques équatoriales, mais en tenant
compte des termes du troisième ordre qui ne sont pas négligeables sur des
clichés de 2 de champ. Dans un Mémoire plus étendu, nous reviendrons
ailleurs sur ce point. En même temps nous présenterons des exemples
numériques en indiquant au surplus (ce qui est capital quand on n'emploie
que trois étoiles) un moyen simple de s'assurer, préalablement et à la fois,
que les mesures sont correctes, les positions astrographiques concordantes
et les identifications certaines.
MOTEURS A EXPLOSION. — Variation de. la température d'allumage spontané
des carburants additionnés de différentes substances. Note de M. A.
Grebex,, présentée par M. Charpy.
Le classement des carburants et des combustibles liquides par ordre
décroissant des températures d'allumage spontané est sensiblement le même
' que leur classement suivant l'ordre décroissant des taux de compression
qu'ils peuvent supporter, sans provoquer de cognement dans un moteur à
explosion, dont les chambres de compression peuvent être augmentées de
volume.
Au cours d'études destinées à expliquer l'effet antidétonant du carbu-
rateur chimique, nous avons été amené à déterminer, systématiquement^
l'influence sur la température d'allumage spontané, de l'addition variable
de différents corps à des carburants connus, en proportion variant
de o à 100 pour 100, ce qui n'a pas encore été fait, à notre connaissance
du moins.
Nous nous sommes servi de l'appareil de Moore modifié par Krupp. Il se
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 91
Tableac. — Température <V allumage, spontané (Moore-Krupp) pour des mélanges en proportion croissante
de différentes substances avec une essence (r/ = 0.7204; temp. d'ébull. 45 à 21 5°).
Température d'allumage spontané.
...1 -~- , Pression
0% de corps 1" 2" 3" 100%decorps atmo-
addit.dans point point point addit. dans sphérique
Carburant. Substance additionnelle. le mélange, anguleux. anguleux. anguleux. le mélange. (mm Hg).
Lignes brisées à 2 droites.
»/„
( Pétrole russe 343 3o3 — 5o (a) - - 277 761
Essence. < Gasoil Catalex 354 3i 1 — 15 - - - 287 '"57
[ Huile de graissage Shell. 383 296 — 35,5 - - ' 279 ^58
Lignes brisées à 3 droites.
I Acétone ' 364 384—25 660— 7", o - 700- 762
Acide acétique 346 36o — 10 ' 363 — 77 - 556 760
Àcroléine 347 343 — jo * 290—44 - 278 755
Alcool éthylique. 34g 370—10 3g6 — 75 - 445 760
Aldéhyde éthylique 382 322 — 0,75 216 — 96 - ig4 704
Benzène 079 4o5 — 3g 55a — 66 - 630 757
Eau ( émulsionnée par la hnolinei. 321 357 — '7)5 : 345 — 60 (b) - - 7Ô2
Éther 35o 262 — 24 220—82,5 - 218 761
Nitrobenzène, 347 320 — 23 (c) 332 — g5 - J07 756
| Motyl (d) 35o 564— o,43 111 — 00 - 8.6 756-760
Essence- | Alcool mélbylique 465 4go — 10 53o — 76 - 535 763 (e)
benzène. I » 439 474 — 1 o 525 — 70 - 5i8 763(/)
Lignes brisées à 4 droites.
Essence. | Elhyl (g) 347 4oo — o,43 366— 10 3o8— 20 176 756—760
IltSSGIÏCG - j
, , .Aniline 1. 353 4g 1 — 8,5 521—35 522—89,5 5go -760
(a) La brisure est peu sensible.
(6) La dernière portion de droite est remplacée par une courbe exponentielle asymptotique à la verticale
85%. Points de la courbe : 347°— 65%; 352° — 70 % ; 363°— 75%; 532»— 80%. Émulsion stable
pour 6g,3 °/ .
(c) Le nitrobenzène présente un minimum absolu en ce point.
( d) A 25 °/ fer carbonyle. :
(e) Creuset nettoyé par grattage.
(/) Creuset nettoyé à l'éther.
(g) 5o °/o plomb tétraétbyle; 5o °/o bromure d'éthyle.
. Nota. — Les températures soulignées n'ont pu être mesurées avec nos appareils.
Essence.
Q2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
compose essentiellement d'un bloc évidé en acier inoxydable qu'on chauffe
à une température uniforme, réglable et contrôlée par des couples thermo-
électriques. Dans le trou borgne central du bloc (remplaçant le creuset en
platine de Moore), on fait circuler un courant régulier d'oxygène pur. Au
moyen d'une pipette, on y fait tomber des gouttes espacées du liquide à
essayer. Quand la température est suffisamment élevée, ch*aque goutte
entre en caléfaction, et les vapeurs qui l'entourent s'allument en présence
de l'oxygène avec une explosion plutôt forte en général. On cherche la
température minima à laquelle se produit l'allumage.
La pression atmosphérique et l'état de la surface du creuset ont une
influence marquée sur les points d'allumage spontané (voir le tableau, et
notamment deux expériences à la même pression concernant l'alcool
méthylique). On peut cependant retrouver les mêmes chiffres, à quelques
degrés près, si l'on observe bien le modus operandi.
•Pour les mélanges de carburants et builes de familles voisines et parfaite-
ment miscibles, les variations de la température d'allumage se représentent,
par des lignes brisées ne comportant que deux droites qui se raccordent
sous un certain angle qu'on peut considérer comme vif. Pour les mélanges
de substances nettement différentes de l'essence non aromatique, mais qui
ne sont pas des composés organo-métalliques, les lignes brisées comportent
deux points anguleux et trois droites. Dans le cas de l'eau émulsionnée avec
l'essence, la dernière portion de droite du graphique est remplacée par une
courbe exponentielle montant verticalement ; l'eau joue alors son rôle d'ex-
tincteur. Dans le cas de l'acide acétique qui relève d'abord la température
d'allumage et du nitrobenzène qui l'abaisse, l'addition de grandes quan-
tités de ces corps à l'essence amène in fine une montée rapide de ladite
température. L'aldéhyde éthylique commence, à de très faibles doses, par
réduire brusquement la température d'allumage, à l'inverse des antidéto-
nants. C'est un énergique prodétonant qui reste ensuite détonant.
Le « motyl », solution à a5 pour ioo de ferpentacarbonyle, commence
par élever brutalement la température d'allumage pour de très faibles pour-
centages de ce produit dans le mélange, puis la fait tomber rapidement en
dessous de la température d'allumage de l'essence essayée. Cet antidéto-
nant paraît beaucoup plus efficace que l'« éthyl », mélange à 5o pour ioo
de plomb tétraéthyle et de bromure d'éthyle. Le graphique de celui-ci pré-
sente trois points anguleux et quatre droites, de même qu'un autre antidé-
tonant : l'aniline. Toutefois, si l'aniline accroît toujours la température
d'allumage et surtout pour de petites additions à l'essence, l'éthyl agit
comme le motyl 5 c'est aussi un antidètonant qui est détonant à grande dose.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 9.3
ÉLECTRICITÉ. — Sur l'effet Volta dans la vapeur d'eau et dans l'hydrogène.
Note de M. Emmanuel Dubois, présentée par M. A. Cotton.
J'ai signalé ( 4 ) l'intérêt que présentait pour l'étude de l'effet Volta le
chauffage électrique dans le vide de Tune des deux électrodes en présence..
J'ai également recherché l'influence de la vapeur d'eau : si une électrode,
préalablement déshydratée par chauffage dans le vide, est ensuite mise
en présence de vapeur d'eau, elle devient électropositive.
J'ai repris ces recherches en opérant, avec une rigueur plus grande, de
la manière suivante : l'appareil est divisé en deux compartiments A et B,
isolés par un robinet; le vide peut être .fait soit isolément, soit simultané-
ment dans A et B. Les deux électrodes, comme lors des recherches anté-
rieures, sont une spirale fixe S, placée dans A, et un cylindre mobile C. On
fait agir la vapeur d'eau sur S, en faisant pénétrer ce gaz dans A. Pendant
cette action, l'électrode C est laissée dans B, où le vide est maintenu, On
fait ensuite le vide dans A et c'est alors seulement que l'on mesure l'effet
Volta entre S et C. De cette manière C reste constamment dans le vide;
son état reste donc invariable; G peut alors servir d'électrode de compa-
raison et nous donne exactement la variation de l'effet Volta, produite par
le séjour de S dans la vapeur d'eau.
Les résultats obtenus par. cette méthode confirment dans leur ensemble
ceux déjà obtenus sur l'action de la vapeur d'eau.
J'ai utilisé également le nouvel appareil à là recherche de l'action de
l'hydrogène, pour des électrodes d'argent, de cuivre, de nickel et de palla-
dium. Cette action est en général peu marquée. Dans le cas du palladium
on pourrait s'attendre à obtenir des variations considérables de l'effet Volta,
par immersion de ce métal dans L'hydrogène : les variations de l'effet Volta
observées après une immersion de plus d'une heure sous la pression de 10™
de mercure ne dépassent pas 0,2 volt, le palladium devenant électronégatif.
(') Comptes rendus, 184, 1927^. i4a4; 185, 1927, p. no,et 186, 1928, p. i832.
94
ACADÉMIE DES SCIENCES.
OPTIQUE. — Sur la complexité des termes du spectre de résonance
des vapeurs de tellure. Note (') de M. Witold Kessel, présentée
par M. M. de Broglie. .
L'étude des phénomènes de résonance optique que présentent les vapeurs
diatomiques et dont l'analyse avait été faite surtout dans le cas de la vapeur
d'iode a été étendue récemment aux éléments du sixième groupe du système
périodique. On a pu montrer que les vapeurs de tellure, de sélénium
(Rakowicz, Ehrenfeueht) et de soufre ( 2 ) émettent, sous l'action d'un
rayonnement monochromatique, défraies de résonance formant une série
dont les divers termes peuvent être" représentés par une formule simple.
M. Rosen a remarqué de plus que les différents termes des séries de réso-
nance ne sont pas simples, mais présentent une certaine structure, analogue,
supposait-il, aux doublets mis en évidenee par M/Wood ( 3 ) dans la
vapeur d'iode. Cependant l'examen plus détaillé n'a pas pu être effectué
par M. Rosen.
Ces recherches exigent l'application des spectrographes à forte dispersion
qu'on n'a pas. pu appliquer avant d'avoir élaboré une méthode permettant
d'exciter un rayonnement de résonance très intense.
J'ai pu atteindre ce but en me servant de deux dispositifs, dont on' trou-
vera la description dans an Mémoire plus détaillé.
Les clichés obtenus montrent la présence d'une série bien développée et
dont les différents termes présentent des structures fort compliquées. L'élé-
ment fondamental de chaque terme consiste en un doublet, composé de
raies distantes de AÂ = o , 5 A avec des intensités inégales. La courbe micro-
photométrique obtenue au moyen du microphotomètre de Moll montre que
la raie de longueur d'onde plus courte est plus intense, comme le montre la
partie i de la figure se rapportant au doublet À 43 i 2 , 2-43 i 2 , 6.
Il est intéressant de constater que le terme qui correspond à la raie exci-
tatrice est également un doublet caractérisé par la même distance des raies
constituantes.
( 1 ) Séance du 94 juin 1929.
('-) B. Rosen, Zs. f. Phys., '*3, 1927, p. 69.
P) R. W. Wood, Phil. Mag., 33, 1918, p. a36 et 202.
SÉA.NCE DU 8 JUILLET 1929. $5
Les fréquences de raies de cette série peuvent être représentées par la
formule
v = o,53rt=— 246,7/2 -+- 229^.2,3 ± Àv;
Av = 1 , 1 correspond aux raies les plus intenses des doublets et Av == — 1 , 1
aux raies les moins intenses.
43(2,6
43(2.2
4405,5
4406,0 !
4408.4 j
4408,9
,«08,10 «09,3
Fe
4450,2
4450.5
4452,8
è 4453,3,
4453,8.,
4466,1
4402,7 4*56,9
| 4402,3 4458,3
I
i
. ^v V
W 'U*'
Les fréquences des raies observées sont réunies dans le Tableau I.
Tableau I.
n.
Valeur observée. Valeur calculée.
—2.... 23438,6
— 1 23 188,9
— o 22942,3
3 22206,8
4 219.39,7
23437,8
23 i8g,o
22942,3
22207,0
21 964,0
Outre le doublet fondamental nous trouvons encore des termes dont la
structure est plus complexe.
La région 2 donne le microphotogramme pour n = 1, la région 3 pour
n = 1.
On voit que ces termes comprennent des raies secondaires; les longueurs
d'onde des termes n = oetn = 2 sont données dans le Tableau IL
1
96 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Tableau II.
n =o. n = i.
À. v. ~K. v.
4355 , 4 ,;!2 959 1 9 445o , 2 22470 ,6
D 4358, 5 22943,9 445o,5 22469,4
D 4358, 9 22941,6 445o,7 22468,4
435g, 1 22940,2 445 1,8 22462,8
436i,5 22927,9 D 4452, 8 22407,7
436i, 9 22926,84 D4453,3 22455,2
/ 4453,8 22453,7
4455,4 22444,7
4456, 1 2244 ■ 1 '
4456,9 22437, 1
4458,3 22429,8
Les raies marquées par D représentent le doublet fondamental.
Les raies secondaires sont, en général, plus faibles que le doublet fonda-
mental et demandent à être étudiées plus à fond, ce qui d'ailleurs a lieu
actuellement. Proviennent-elles d'une excitation secondaire ou bien d'un,
mécanisme plus complexe que ne le prévoit la théorie de Lenz d'émission
des spectres de résonance ? Pour le moment il n'est pas possible de préciser
leur origine.
CHIMIE PHYSIQUE. — Action des hautes températures sur quelques sulfures
métalliques. Note de M. Picon, présentée par M. H. Le Chatelier.
Dans l'étude qu'il a faite en 1898 sur différents sulfures métalliques,
Mourlot en utilisant le four à arc de Moissan avec ou sans tube de carbone
a constaté la dissociation d'un certain nombre de ces composés sous l'action
du graphite et de la chaleur, mais il n'a pu par contre ni volatiliser ni
décomposer les sulfures de magnésium, de manganèse et d'aluminium.
Nous avons étudié à nouveau ( ' ) l'action du carbone sur quelques sul-
fures à très haute température mais en opérant dans le vide et en utilisant
un four à résistance de carbone décrit en 1924 en collaboration avec
M. Lebeau.
Nous avons alors montré que les sulfures de fer et de chrome se disso-
ciaient à des températures inférieures à iooo ; que, par contre, le sulfure
de manganèse résistait à la dissociation et à l'action du carbone, mais qu'il
était volatil et pouvait distiller dès i35o°.
(') Picon, Bulletin de la Société chimique,,!^ série, il, 1927, p. 18g.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 97
Nous publions aujourd'hui les résultats obtenus avec de nouveaux sul-
fures : ceux de magnésium et d'aluminium irréductibles et non volatils au*
four Moissan à tube, puis les sulfures des métaux de la sixième colonne de
la classification périodique, soit après le chrome déjà employé, le molyb-
dène, le tungstène et l'uranium.
Sulfure de magnésium, — Ce corps préparé par l'action du magnésium
sur le soufre a été privé de l'excès de métal qu'il contenait par chauffe d'une
heure dans le vide à 1 ioo° dans des nacelles de graphite. Dans notre four à
vide à tube de carbone à 1200 ce composé perd 3 pour 100 de son poids en
2 heures et 76 pour 160 en 3 heures à i3oo°. Si l'on mélange ce sulfure à
du graphite il ne s'altère pas plus rapidement. Le produit qui distille con-
tient 86 pour 100 de sulfure de magnésium, du magnésium à l'état métal-
lique et du carbone. Il y a done-volatilisation accompagnée d'une faible
dissociation.
Sulfure d'aluminium. — Ce corps a été obtenu exempt d'oxyde et ne con-
tenant que de faibles quantités de métal libre (o,5pour 100 environ) en uti-
lisant l'action décrite par Mourlot au four électrique du sulfure d'antimoine
sur l'aluminium: Toutefois nous n'avons d'abord chauffé qu'à 75o° dans
l'hydrogène, puis à 1000 dans le vide pour volatiliser l'antimoine et l'excès
de sulfure d'antimoine. Ce sulfure à i3oo° dans le vide perd en 1 heure
1 pour 100 de son poids, L\ pour 100 à i/joo°et id pour 100 à iooo ; le pro-
duit qui distille contient comme dans le cas du sulfure de magnésium de
l'aluminium libre, du carbone et environ 92 pour 100 de sulfure d'alumi-
nium. II y a donc ici encore volatilisation avec légère dissociation.
Sulfure de molybdène. — Parravano et Malquori ont indiqué récemment
que ce composé était attaqué par le graphite dès 8o5° mais que la disso-
ciation était encore incomplète entre 1400 et i5oo°.
Nous avons préparé ce corps par la méthode de Guichard et nous avons
constaté qu'en 6 heures à 1100 dans le vide et dans un tube de quartz il
perd le tiers de son soufre, donc sans action du graphite. Après 2 heures à
1200' dans un tube de carbone il y a volatilisation de 5o pour 100 du sul-
fure et le résidu chauffé ne contient plus que 1,6 pour 100 de soufre, ce qui
montre une dissociation très nette.
A i/joo , le produit distille rapidement, dans le vide mais en se dissociant
partiellement, ce qui empêche de recueillir un composé nettement défini.
Sulfure de tungstène. — Defacqz a déjà indiqué que ce composé était
stable à la température de ramollissement de la porcelaine mais complète-
ment désulfuré au four à arc. Notre sulfure a été préparé par la méthode
g$ ACADÉMIE DES SCIENCES.
du précédent auteur et privé des traces (o,4 pour ioo) de soufre libre qu'il
•contenait par Faction du vide dans un tube de quartz à i ioo°, température
à laquelle le corps est parfaitement stable même en présence de graphite.
A 1200° en 2 heures, le corps perd 60 pour 100 de son soufre, qu'il soit
ou non mélangé à du graphite. A 2000 la désulfuration est rapidement
totale sans volatilisation et le résidu du tungstène ne se carbure qu'à partir
de2ioo°.
Sulfure uraneux. — Le produit a été préparé à l'état cristallisé par la
méthode de Colani légèrement modifiée. Ce dernier auteur a déjà montré
que ce sulfure est stable vers iooo°-iioo° et ne fond pas à cette tem-
pérature.
Ce n'est en effet qu'à partir de i3oo° que la dissociation du composé se
produit. H y a uneperte de poids de 2 pour 100 en 1 heure et de 4 pour 100
pendant le même temps à i4oo°. A cette température la volatilisation est
encore insignifiante. Entre i5oo et 1600 on peut distiller du produit, mais
après une condensation il est amorphe, contient 3 à 5 pour 100 de carbone
libre et un Léger excès de soufre (2 à 3 pour 100). A 1600 ce sulfure fond.
A i8oo°la volatilisation, plus rapide, s'accompagne toujours d'une faible
dissociation.
En résumé, les sulfures de la sixième colonne de la classification pério-
dique, de même que ceux d'aluminium et de magnésium dont la volatilisa-
tion n'avait pas encore été signalée au four à arc Moissan avec tube de car-
bone, sont des corps volatils où dissociables dès 1200 à i3oo°. Ces sulfures
sont tous dissociables dans le vide; mais les deux derniers le sont peu. Tou-
tefois on ne peut obtenir par distillation dans le vide des sulfures purs et
cristallisés.
CHIMIE PHYSIQUE. — Quelques relations entre la constitution chimique,
l'absorption et la fluorescence des alcaloïdes. Note de M. A. Asdant,
présentée par M. A. Cotton.
Au cours de l'étude spectrographique de la fluorescence des alcaloïdes en
vue de leur identification pratique, sont apparues quelques relations entre
leur fluorescence, leur absorption et leur constitution chimique.
La méthode d'observation de la fluorescence a déjà été décrite ici ( 1 ).
(') Comptes rendus, 184, 1927,^. 1068; 185, 1927, p. 713.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 99
Elle se résume aipsi : excitation de la fluorescence de la poudre par une
radiation monochromatique du mercure; photographie du spectre visible et
ultraviolet ; tracé à l'aide du microphotomgtre enregistreur des courbes
relatives aux divers clichés. Sur ces courbes, on repère en longueur d'ond^
le début, la fin de la fluorescence et les maxima d'intensité, Ces groupes de
valeurs sont caractéristiques des alcaloïdes et permettent de les classer en
quatre séries :
i° Spectres de fluorescence extrêmement faibles ou inexistants :
Morphine-Cocaïne-Strychnine-Brucine.
2° Spectres de fluorescence étalés uniquement dans la partie visible
(X>4oooÂ):
Hjdrastinine.
3° Spectres de fluorescence étalés uniquement dans la partie ultraviolette
(X<35ooÂ):
Atropine-Hyoseyarnine.
4° Spectres de fluorescence étalés dans les parties visible et ultraviolette :
Esérine, Novocaïne, Caféine, Théobroraine, Hydrastine. Codéine,
Quinine, Quinidine. Cinchonine, Cincbonidine.
Tous ces alcaloïdes ont des constitutions chimiques bien établies, et des
relations simples existent entre plusieurs d'entre eux; il est dès lors possible
de rapprocher les observations de fluorescence de ces constitutions.
i° Les alcaloïdes isomères ont des fluorescences identiques bu très sem-
blables quelles que soient les excitations :
Atropine et hyoscyamine;
Quinine et quinidine;
Cinchonine et cinchonidine;
Théobromine et théophylline.
2° La substitution d'un groupe méthyle -CH 3 ou d'un groupe mé-
thoxyle -O.CH 3 à un atome d'hydrogène du noyau renforce l'intensité de la
fluorescence et déplace son maximum du côté des grandes longueurs d'onde :
Quinine et cinchonine (— CH 3 ) (déplacement 280 A).
Caféine et théobromine. . . ( — O.CH 3 ) (déplacement 4oo Â).
Cette influence nette des groupes CH 3 et O.CH 3 , observée ici sur des
IO o ACADÉMIE DES SCIENCES.
dérivés des noyaux complexes xanthine et quinoléine, est en piein accord
avec les observations faites sur les dérivés analogues, plus simples, du noyau
benzénique.
c 3° L'éthérification d'une fonction phénol du noyau provoque le renforce-
ment de l'intensité de la fluorescence et le déplacement du spectre du côté
des courtes longueurs d'onde :
Morphine et son éther méthylique la codéine.
4° Les sels d'alcaloïdes présentent dans des conditions identiques des
fluorescences un peu plus intenses que les bases correspondantes ; les spec-
tres sont plus étalés du côté des grandes longueurs d'onde et les maxima
d'intensité caractéristiques de la base sont légèrement déplacés dans le
même sens : c'est ce qui fait paraître la fluorescence plus intense à l'œil, la
proportion de radiations visibles dans le spectre ayant notablement aug-
menté ;
Quinine et son sulfate,
Quinine et son chlorhydrate,
Ésérine et son salieylate,
Morphine et son chlorhydrate.
Des variations dans le même sens avaient été observées sur les absorp-
tions.
5° Les alcaloïdes dont les bandes d'absorption intenses se 'trouvent dans
la partie ultraviolette extrême du spectre ne deviennent fortement fluores-
cents que pour l'excitation par les radiations de très courtes longueurs
d'onde : le spectre de fluorescence est étalé uniquement dans la région
ultraviolette».
Ce cas est typique avec l'atropine et son isomère l'hyoscyamine, dont les
bandes d'absorption ont leurs maxima à 2642, 2680 et 2025 A et les bandes
de fluorescence à 2900, 2825 et 2760 A. Les fluorescences en lumière ultra-
violette filtrée (365o  ) sont très peu intenses et ne peuvent pas être pho-
tographiées.
6° Les spectres de fluorescence diffèrent peu qualitativement quand on
change la radiation excitatrice, mais plus celle-ci se rapproche des bandes
d'absorption', plus la fluorescence devient intense.
Les observations précédentes confirment les quelques règles qui sont
connues sur les relations entre la fluorescence et la constitution chimique
et montrent que la complexité du noyau semble ne rien changer à l'action
des groupes que l'on peut y fixer.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. • 101
CHIMIE PHYSIQUE. — Équilibres niicellaires et équilibres de membranes.
Note de MM. J. Doclacx et R. Titeica, présentée par M. Gabriel
Bertrand.
L'attention accordée aujourd'hui aux équilibres de membranes (ou de
Donnan), en raison du rôle qu'ils jouent en physiologie, a fait un peu
oublier que les solutions colloïdales sont déjà par elles-mêmes des systèmes
en équilibre, même en l'absence de toute membrane, et que la théorie de
ces équilibres n'est pas faite. Cependant on ne comprend pas comment on
pourrait expliquer la réaction mutuelle de deux liquides complexes avant
de connaître séparément leur constitution.'
Dans les liquides colioïdaux, on distingue la micelle, analogue de la
molécule dissoute, et le liquide in,Iermicellaire qui l'environne. Cette notion
ne serait ni claire ni utile si l'on ne pouvait pas définir exactement le liquide
intermicellaire et si l'on ne connaissait pas un moyen de l'isoler. On emploie
pour cela l'ultrafiltration; mais la signification théorique de cette opération
n'est pas évidente. En effet il n'est pas sûr qu'elle donne le liquide intermi-
cellaire sans altération, puisque dans tous les cas où la théorie de Donnan
s'applique, l'on sait que le liquide extrait par ultrafiltration n'est pas iden-
tique à celui qui baigne les micelles. Si cet effet Donnan se produisait tou-
jours, il faudrait renoncer à connaître la composition du liquide intermi-
cellaire ou même à le définir.
Cependant parmi les expériences déjà faites, il en est, et notamment
celles de 'Wintgen, qui conduisent à une conclusion toute différente. Nous
avons en conséquence repris l'étude de cette question.
On sait que dans les hydrosols ferriques produits j)ar hydrolyse du chlo-
rure à ioo°, les micelles retiennent toujours du chlore. Elles le perdent pro-
gressivement par dilution ou par dialyse. II y a donc un équilibre entre la
quantité de chlore contenu dans la micelle et la quantité existante en dehors
de la micelle. Pour faire varier les conditions de cet équilibre, on peut
extraire par ultrafiltration une partie du liquide : celui-ci ne renferme que
de l'acide chlorhvdrique sans fer, car les micelles qui contiennent la totalité
du métal sont retenues par la membrane ultrafiltre. Les résultats généraux
de l'expérience sont les suivants :
Pour un hydrosol déterminé, la. composition du liquide ultrafiltré est' indé-
pendante de la pression de/illration. Elle ne change pas lorsque les micelles se
C. R., 192g, 2' Semestre. (T. 189, N' 2.) 8
IO a ' À.GA.DÉMIE DES SCIENCES.
concentrent. Enfin, dans nos essais, elle a été indépendante de la nature de la
membrane ultrafiltre (cellulose, nitrocellulose, acétocellulose).
Il suit de là qu'on peut réellement définir un liquide intermicellaire et
que ce liquide est celui que l'on extrait par ultraultra tion. L'équilibre doit
être traité comme un cas d'équilibre hétérogène : deux phases sont en
présence et leur composition individuelle ne dépend pas de leurs, pro-
portions relatives.
Il n'en serait pas de même si, par une filtration plus fine, nous arrivions
à extraire de l'hydrosol, non plus le liquide intermicellaire, mais de l'eau
pure. Dans ce cas, la composition des micelles changerait. Les rapports de
la micelle avec le liquide intermicellaire sont donc tous différents de ce
qu'ils sont avec le solvant pur et il faut tenir compte de ce fait dans toutes
les théories, qui, comme celle deDonnan, font intervenir les concentrations
ioniques. C'est seulement quand le liquide intermicellaire est de l'eau pure
que. les deux cas se confondent ; mais il est douteux que cette condition soit_
jamais complètement réalisée.
Nous avons constaté les mêmes phénomènes avec l'hydrosol de ferrocya-
nure de cuivre; l'explication reste la même. L'invariabilité de la compo-
sition du liquide ultrafiltré a été constatée aussi avec des solutions de rouge
congo et de caramel. Des expériences sont en cours avec les hydrates de
chrome et de thorium.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les cupro-aluminium au manganèse, à Vètain et ait
cobalt. Note ( ') de M. Ernest JHorjuet, présentée par M. Léon Guillet.
J'ai étudié un certain nombre de cupro-aluminium spéciaux, riches en
cuivre, afin .de préciser l'influence des additions sur la position du point de
transformation, sur les propriétés physiques et la structure niicrographique
en fonction des traitements thermiques. _
Cupro-aluminium au manganèse., — J'ai trouvé que le manganèse entre
en solution dans les constituants x et y et ne donne lieu dans aucun cas
à la formation d'un constituant spécial.
Les principaux alliages étudiés nous ont donné les résultats suivants :
(') Séance du i er juillet 1929.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. IOJ
Transformation eutegtoïde.
Composition.
-— — » — •
~ ' '
Résistivitê
. — — .
Refroi-
Dureté
Cu.
' 'ai. ~
Mn.
Chauffage.
dissement.
électrique.
Brinell.
89,07
9,00
I ,00
470-55o
48o
5; ,3a
9 5
88,14
9,07
2,l6
48o-52o
48o
75,4o
96
86, o3
10,34
2,94
470-680
455
90,33
100
86,09
9> 10
3,8 7
480-670
465
98,55
1.4,
y 4»47
9,56
5,20
460-670
44o
109,60
1 21
On „
9H4
5, 92
47o-65o
45o
120,70
i3q
L'anomalie à 470°-55o u est représentée par un double pôintemenl qui
tend, lorsque la teneur en manganèse s'élève, vers un pointement unique
de plus grande amplitude. Le manganèse ne provoque pas de rejet de la
transformation au refroidissement lent; par refroidissement à l'air, on
obtient une trempe, le'point de transformation descendant à 3oo° environ;
par refroidissement à l'eau, on obtient de la martensite, en plus ou moins
grande quantité suivant le genre de constitution réalisé dans le chauffage
avant trempe (a -{- 3 ou 3 seul).
La résistivitê électrique et la dureté sont nettement augmentées par
l'addition de manganèse.
Cupro-aluminium à Vètain. — Robin avait autrefois signalé l'obtention
de martensite dans certains de ces alliages, à l'état brut de coulée : il avait
aussi laissé entrevoir la possibilité d'autotrempe; nous n'avons pas obtenu"
ce phénomène.
Lorsque la teneur en aluminium esl inférieure à 8 pour 100 et celle en
étain à 6 pour 100, ce dernier métal entre en solution ; aux teneurs plus éle-
vées, et à l'état brut de coulée ou recuit, on a un constituant spécial 0,
d'aspect blanc brillant avec fond granulé bleu au centre des cristallites ou
des réseaux; le constituant a est fin et divisé, en forme d'aiguilles, sur un
fond foncé de y; mais ces aiguilles ne sont pas de la martensite; d'ailleurs,
l'étain ne décale que très peu la température de transformation au refroidis-
sement.
Par trempe à l'eau, on obtient bien deda martensite, le constituant
entrant lui-même en solution, totalement pour les températures très élevées
de trempe; par revenu à 6oo°, ce constituant reparaît.
L'étain apporte l'a fragilité et entraîne la formation de microretassures:
Cupro-aluminium au cobalt. — Dans les cupro-aluminium de composition
voisine du Cu — 90 — AI = 10, le cobalt ne produit aucun rejet des points
de transformation. Il entre en solution pour une teneur à 1,27 pour 100
dans les alliages de structure a et 1,66 pour 100 pour les alliages oc + eu tec-
104 ACADÉMIE DES SCIENCES.
toïde. Au delà de ces teneurs, il apparaît un constituant spécial, aiguilles
en réseau pour les alliages de structure a et en cristallites blanches pour ceux
de la zone a + eutectoïde. Il n'entre pas en solution par trempe dans la
zone a. Il disparaît par trempe à 900 dans la zone a + eutectoïde, la struc-
ture est alors martensitique.
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la préparation (Vélhers giycèriniques
des amino-acicles gras. Note de MM. Weizjhann et L. IIaskelberu, pré-
sentée par M. Béhal.
La préparation des éthers-sels giycèriniques des a-amino-acides, ainsi
que celle des élhers giycèriniques mixtes des acides gras et des amino-
acides gras, présente un certain intérêt, non seulement du point de vue
chimique, mais également du point de vue biochimique, bien que l'existence
de telles combinaisons dans les cellules et dans les tissus ne soit pas encore
démontrée.
L'emploi de ces combinaisons est surtout important pour l'étude des
ferments. Avec elles on pourra déterminer si l'activité du ferment dépend
de la nature du radical acide. Si elle n'en dépend pas, il est indifférent que
l'éther-sel dérive d'un acide gras ou d'un amino-acide; dans le cas contraire
l'un des éthers pourra être dédoublé et l'autre demeurer intact.
On peut encore envisager le cas où l'attaque des ferments se ferait sur le
radical glycérine, mais ceci est peu probable; puisque R. \\ illslâtter et ses
collaborateurs ont confirmé que les estérases (ferments des éthers giycèri-
niques inférieurs, surtout de la tributyrine) sont différents des iipases
(ferments des glycérides supérieurs), et cette différence serait incompré-
hensible si l'attaque se faisait toujours sur la partie glycérine.
Les premiers essais synthétiques sur la préparation des éthers giycèri-
niques des acides aminés sont dus à E. Abderhalden et M. Guggenheim(').
Plusieurs méthodes de synthèse employées par ces savants n'ont pas donné
de résultats positifs. Il faut cependant mentionner que ces auteurs ont
réussi à obtenir une combinaison de tyrosine avec la glycérine, mais qui
.n'est pas un éther-sel; c'est un éther-oxyde dérivé de l'oxhydrile de la tyro-
sine. R. Alpern et Ch. Weizmann ( 2 ) ont essayé d'obtenir ces éthers-sels
('•) Abderhalden et Collaborateurs, Ztschrf. f. physiol. Chemie, 60, 1910, p. 53
et 5g; 72, 191 1, p. 5o.
f -) R. Alpern et Ch. Weizmann, Journ. Cltem. Soc, 99, 191 1, p. 84.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. Io5
par action du dérivé potassé de la phtalimide sur les éthers glycériniques
des acides gras a halogènes, mais sans résultat.
L.-C. Maillard ('), dans son travail sur la condensation des acides aminés
en présence de glycérine, remarque qu'il se forme des éthers glycériniques
instables des acides aminés.
Le premier éther glycérinique d'un acide aminé fut préparé par l'un de
nous ( 2 ).
La présente Note a pour but de décrire quelques éthers aminés de la gly-
cérine.
Nous avons préparé les éthers glycériniques du glycocolle et de l'alanine
racémiquepar Faction du sel de sodium de l'acide aminé correspondant sur
l'a-monôchlorhydrine. Le mélange s'échauffe fortement, on termine la réac-
tion en chauffant une heure au bain-marie. On reprend par l'alcool méthy-
lique à froid, et, après filtration, on précipite l'éther formé par addition
d'éther ordinaire. Rendement, 20-3o pour 100. L'éther glycérinique du
glycocolle est un solide qui fond entre 160-170 et se décompose vers 2D0°;
il est facilement solùble dans l'eau, hygroscopique. La solution aqueuse est
fortement alcaline et donne, après un certain temps, de la réaction de la
ninhydrine (hydrate de tricétohydrindène). Ce corps est à peu près inso-
luble dans la plupart des solvants usuels, sauf le méthanol.
L'éther correspondant de l'alanine fond à 219 et possède les mêmes pro-
priétés générales.
Nous avons aussi préparé les éthers glycériniques mixtes des acides gras
et des acides aminés en faisant agir les sels de sodium secs des acides aminés
sur un a. t 3-diéther d'acide gras de l'a-iodhydrine. Les matières premières
ont été préparées par la méthode de E. Fischer ('), ce sont : l'a.3-distéaryl-
a-iodhydrine (P. F. 52°, 5) et l'oc.JB-dipalmityl-a-iodhydrine (P. F. 43°, 6),
insoluble dans l'eau, soluble dans la plupart des solvants usuels. Ren-
dement, 82 pour 100. Les glycérides correspondantes se préparent avec un
rendement de 4»5o pour 100, ce sont : a-glycyl-ot'. 3-dipaImitylglycé-
ride (P. F. 2i5°), a-glycyl-a'. 3-distéarylglycéride (P. F. 170 ), a-dl-
alanyl-a'. 3~dipalmitylglycéride (P. F. 216°), a-dl-alanyl-a'. 3-distéaryl-
glycéride (P. F. 233°), a-dl-leucyl-a'.3-dipalmitylglybéride (P. F.-219 ),
dl-a-leucyl-a'. 3-distéarylglycéride (P. F. i5o°).
Tous ces corps sont solubles dans l'eau chaude, leur solution aqueuse
(') L.-C. Maillard, Comptes rendus, 153, 191 1, p. 107B-1080.
('-) A. Fodor et M. Weizmann, Ztschrf. j.physiol. Chemie, 154, 1926, p. 200.
(') Emil Fischer, Ber, cl. Deuts. chem. Ces., 53, 1922, p. 1624.
Ï06 ACADÉMIE DES SCIENCES.
reste louché et, par refroidissement, ils se précipitent sous forme de gel ou
pseudogel. Ils sont solubles dans l'alcool méthylique et éthylique à chaud^
insolubles dans la plupart des autres solvants usuels.
chimie organique. — Sur la polymérisation de l'éthylène par l'effluve.
Synthèse du butène et de l'hexène. Note (') de MM. Georgrs Mignoxac
et JRené VAïsiBa de Salvt-àosay, présentée par M. Paul Sabatier.
Nous avons pu ( 2 ) mettre en évidence le mécanisme de Faction de
l'effluve sur l'acétylène en limitant la polymérisation de ce gaz à la forma-
tion de trimères dont nous avons donné la constitution.
Il noils a paru intéressant de chercher à réaliser de même la polymérisa-
tion de l'éthylène et nous avons pensé qu'ici les premiers termes seraient
encore plus faciles à isoler et à caractériser que dans le cas de l'acétylène.
L'éthylène sous l'influence de l'effluve peut être transformé en carbures
liquides; cette transformation observée pour la première fois en 1873 par
P. et A. Thénard ( i ) a donné lieu, depuis, à de nombreux et intéressants
travaux. Berthelot (''), Jovitschitsch et Losanitsch ( 8 ), Demjanow et Prja-
nischnikow (°) ont cherché à préciser la nature des carbures obtenus.
Ceux-ci sontj le plus souvent^ constitués par un mélange complexe dé sub-
stances de poids moléculaire élevé (P. M. = 190 à 4oo), dont la composition
varie avec les conditions expérimentales. Berthelot a retiré de ce mélange
un carbure auquel il attribue la formule (G 8 H 1 '')", correspondant à Une
condensation de l'éthylène avec perte d'hydrogène. Jovitschitsch et
Losanitsch, Demjanow et Prjanischnikow ont signalé des hydrocar-
bures (C 2 H'')" qu'ils considèrent comme des polymères de l'éthylène. En
aucun cas la constitution de ces corps n'a pu être déterminée.
Nous avons traité l'éthylène dans un appareil permettant de soustraire
(') Séance du 24 juin 1929.
(-) G. Mignosac et R. Vanier dé Saint-AunAy, Comptes rendus, 188. 1929, p. 909.
'( 3 ) P. et A. TaÉNAiib, Comptes rendus, %, i8;3, p. ioio.
('') Berthelot, Comptes rendus, 126, 1898, p : Ô69.
</) Losanitsch et Jovitschitsch, Ber. d. Délit, client. Gesel., 30, 1897, p. i38. —
JoviTscÉUTSCH, Mon. furChemie,29, 1908, p. 5. — Losanitsch, Ibid.,29, 1908, p. 753;
Ber. d. Dent, ciiein. Gesel.f'tQ, 1907, p. 4664.
( 6 ) Prjanischnikow, Ber. d. Dent: cliem. Gesel.. 61, 1928, p. i358. — Demjanow
et Prjanischnikow, Journ. Soc. Pli. Ch. russe, 58, 192(3, 'p. 462-473.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 107
rapidement les produits de condensation à l'action prolongée de l'effluve.
Pour cela, nn tube à effluve, rappelant le tube de Berthelot, est engagé
dans un circuit fermé qui comprend, en outre> une série de condenseurs
•et une pompe de circulation. Un débitomètre permet de mesurer, à dhaque _
instant, la vitesse du courant gazeux dans le circuit. D'autre part, au
moyen du voluménomètfe, servant à l'introduction de l'éthylène, on
peut se rendre compte de la vitesse de la polymérisation.
L'effluveur, dont on maintient l'électrode intérieure à + io° et l'électrode
extérieure à o°, est alimenté par un courant de haute fréquence produit par
un appareil de d'Arsonval. Qri règle convenablement ce courant pour
réaliser, autant que possible, la polymérisation saris perte d'hydrogène.
Les condenseurs sont maintenus à — 6o°, et, au moyen de la pompe, on
fait circuler l'éthylène avec rapidité dans le tube à effluve. Dès le passage
du courant Ta polymérisation commence et, peu après, apparaît dans les
condênsëuré un liquidé incolore.
Dans une opération bien conduite, on peut transformer en carbures
liquidés 90 à go pour too de FéthyÈèné mis en oeuvre.
Les carbures liquides, incolores, recueillis dans le condenseur peuvent
être immédiatënieiït séparés par distillation en deux fractions importantes,
l'une bouillant vers — 2 , l'autre vers + 70 .
Nous avons identifié ces carbures au moyen de leurs ozonides. La pre-
mière fraction est essentiellement constituée par du butène 1 , la deuxième
par de l'hexène 1 . - , , ■
La présence du butène et de l'hexène nous permet de montrer que le
mécanisme de la polymérisation de l'éthylène est analogue à celui que nous
avons déjà indiqué pour l'acétylène. Sous l'influence de l'effluve un cer-
tain nombre de molécules d'éthylènè sont activées et ces molécules actives
peuvent être fixées par les molécules non activées :
CH- = CH*
| f -v CH 3 -CH ! -CH = CH 5
H--GH = GH 2 Butène..
La molécule de butène, fixant une molécule d'éthylènè activée, conduit
ensuite à l'hexène :
CH*-CH*CH = CH'- ^ C H'-Gh^CH'-GH»-CH = CH*
H CH = CH"- Hexène ..
Ici nous avons pu isoler le premier terme de la polymérisation : le
108 ACADÉMIE DES SCIENCES.
butène. Dans le cas de l'acétylène nous n'avions pu nettement caractériser
que les trimères.
Ce mécanisme peut d'ailleurs être confirmé expérimentalement. En eilét,
en réalisant une circulation rapide de l'éthylène et en maintenant les con-
denseurs à — 8o° on obtient surtout le dimère (butène): tandis qu'avec
une condensation moins énergique, permettant le retour du butène dans
l'effluveur, on obtient surtout le trimère ( hexène).
CRISTALLOGRAPHIE. — Sur la structure cristalline du borure de thorium.
Note de M. G. Allard, présentée par M. G. Urbain.
J'ai étudié, par la méthode des poudres, un borure de thorium préparé
par M. L. Andrieux (' ' ) et répondant à la formule ThB°; le rayonnement
utilisé était celui du cuivre; les raies figurant sur le cliché sont^très exac-
tement celles d'un réseau cubique simple ayant pour arête a = 4,32 Â.
Le tableau suivant donne la notatio* (pqr) des plans réticulaires, la
valeur calculée C de l'angle de diffraction correspondant, et leur valeur
mesurée m . J'y ai joint, dans une dernière colonne, la valeur de l'expres-
sion l- ( — J , d mr étant l'équidistance mesurée des plans (pqr), expression
qui, d'après la théorie, doit être égale à/j 2 -f- q- + r-.
Notation. r . 6 nl . ;d „,)
o , o ,
100 10. 1 5 io. r 5 i
110 i4.34,5 14.33.0 1.996
111 "7-57 I7-36- 5 3,997
200 , «o. 5 1 • ao.48,5 3.986
210 23.37 2 3.22 4.968
21 1 25 . 5o , 5 aiî . 5o 5 , 997
220 3o.i3 - 3o. 8 7 , 9 5q
221-300 32.16 ' 3a. 11 8,960
'310 34.i4.5 3';. 8 9,987
311 36. 10 36. 5 10,955
La densité ( 2 ) mesurée du borure de thorium étant 6,27, on peut cal-
culer la masse M d'un volume égal à 6,06. io 23 mailles :
M = 6,27 x 6.06. 10" x r4.3a.io- s ) : > — 3o6.3.
( ] ) L. Andrieux, Thèse, Paris, 1929,
(-) L. Andrieux, lor. cit., p. 5q,
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 109
La masse moléculaire correspondant à la formule ThB° est 297. On peut
donc en conclure qu'il y a une seule molécule ThB° par maille.
Pour satisfaire à la symétrie cubique, on est obligé de placer les six
atomes de bore aux sommets d'un octaèdre dont le centre coïncide avec
le centre de la maille, l'atome de thorium étant placé, soit au centre, soit
aux sommets de la maille.
GÉOLOGIE. — Observations sur Page et le sens des mouvements orogéniques
corses. Note ( r ) de M. H. Parent, présentée par M. Ch. Barrois.
Une étude, commencée en 19^6 et poursuivie cette année, me fait conce-
voir les mouvements orogéniques qui se sont produits en Corse d'une façon
qui diffère des interprétations précédentes.
On constate en Corse dans les mouvements tectoniques des phénomènes
contradictoires : suivant mes observations, une poussée tangentielle venue
de Y Est, dont l'importance est souligné© par l'intensité des refoulements
' eontre le massif cristallin et le laminage de l'Est vers l'Ouest du granité
alcalin de la bordure, sur une épaisseur moyenne de io 1 ™ avec diminution
graduelle de l'écrasement, a été précédée d'une poussée venue de V Ouest,
qui a donné naissance aux nappes corses superposées aux Schistes lustrés,
déjà en partie- plissés, mouvement qui a été sans action visible sur le massif
granitique ancien et qui n'a affecté que les terrains sédimentaires et le gra-
nité alcalin de la bordure cristalline.
La poussée tangentielle venue de VEst est caractérisée par le chevauche-
ment vers l'Ouest des Schistes lustrés au-dessus du granité (là où il n'y a pas
déversement vers l'Est du granité écrasé des nappes) 5 cette poussée Est est
seule visible dans toute la portion sud, sur les deux tiers du contact de la
Corse cristalline et des terrains sédimentaires, de Corte à la mer Tyrrhé-
nienne. Les Schistes lustrés, passent nettement, dans cette section méridio-
nale, au-dessus' an granité, aussi bien du Tavignano au Fium-Orbo qu'au
delà, où la surface de charriage disparaît, avec diminution progressive en
ce sens des phénomènes de métamorphisme, d'écrasement et de plisse-
ment.
A l'ouest de la ligne de contact anormal, qui amène les Schistes lustrés
au-dessus du granité, un synclinal de terrains tertiaires (Eocène ?), déversé
(') Séance du i or juillet 192g,
110 . ACADEMIE DES SCIENCES.
vers l'Ouest, est séparé des Schistes lustrés par un anticlinal de granité
laminé, renversé dans le même sens ; vers Corte le plissement se complique
d'uù anticlinal triasique-liasique écrasé en même direction et couché sur la
lame granitique et le synclinal tertiaire.
Dans la section nord du contact, le contraste est grand entre le granité
laminé de la région de Corte et le granité normal, ne présentant aucune
trace d'écrasement, de la bordure ouest du bassin éocène de Novella, en
place, avec poudingue de base enraciné, comme l'a démontré M. Eug.
Maury, dans les granités où les gneiss anciens. A l'est du bassin, de l'em-
bouchure de l'Ostriconi à l'ÀscO, une ligné dé contact anormal amène les
couches éocènes sur le granité alcalin de la chaîne du Tenda (recouvert par
les Schistes lustrés et se reliant en profondeur au granité alcalin de la bor-
dure cristalline), ou sur les Schistes lustrés eux-mêmes.
La même série éocène se retrouve dans la nappe de Saint-Florent au
Nord-Est : les calcaires lutétiens, le Flysch et ses gabbros, le calcaire cris-
tallin et les schistes supérieurs y sont superposés comme dans le bassin de
Novella; mais en dessous, on tr.ouve en plus les calcaires du Lias, du
Rhétien et les différents termes du Trias.
On ne peut douter, en constatant dans la nappe la même succession des
couches éocènes, que celle-ci provient (ainsi que celle de Maccinaggio),
d'un décollement, avec charriage par simple translation, venant de Y Ouest ^
du bassin de Novella ou de son prolongement nord, entraînant avec lui des
terrains secondaires invisibles 'actuellement en place, sans doute recouverts
par la transgression nummulitique, et des lambeaux de granité arrachés du
fond du synclinal. Les gabbros de la Navaccia, charriés avec l'Eocène,
n'existent d'ailleurs pas au delà, en région granitique.
A cette poussée Ouest a succédé la poussée Est, déjà constatée dans la
moitié sud de la Corse, qui semble avoir amené, par la surélévation et
l'arrivée au jour du granité du Tenda au sein des Schistes lustrés, refoulés
vers V Ouest, la formation d'une barrière protégeant de l'écrasement le bassin
tertiaire de Novella.
Inr section centrale, comprise entre l'Asco et le Tavignauo, -présente
une grande complexité : c'est qu'ici le refoulement Est de la masse des
Schistes lustrés contre la bordure cristalline n'a pas été entravée par la venue
au jour d'un massif granitique analogue à celui du Tenda et a été intense.
En outre, il existe dans cette région; en poussée Ouest, deux nappes dis-
tinctes : la première, composée de Trias, d'Infralias, de Lias, d'Eocène
moyen (Pedani, Orianda, Piedigriggio, Francardo, Pinzalacchio et d'in-
SÉÀNGE DU 8 JUILLET 1929. * III
notabrables lambeaux), qui doit avoir le même mode de formation, la même
origine que celle de Saint-Florent; la deuxième (Omessa), formée de gra-
nité, de gneiss, de Crétacé supérieur, de Flysch, originaire de la bordure
granitique laminée, étalée vers l'Est.
La continuation en Corse orientale du géosynclinal alpin me paraît démon-
trée par la présence à Test de la Corse cristalline des différents termes
alpins En place; dans ces conditions, le mouvement venu de Y Est correspon-
drait à la poussée alpine (et en Corse, comme dans les Alpes^ Vaxe tecto-
nique alpin coïnciderait avec Vaxe du géosynclinal^ avec Taxe sédimentairc);
il aurait été précédé d'une poussée Ouest, donnant naissance aux nappes
corses^ pai* décollement et simple translation (nappes du deuxième genre de
M. P.Termier), poussée sans action visible sur le massif granitique ancien,
qui aurait agi seulement par sa pression sur la masse sédimen taire située
au delà.
Un Mémoire détaillé précisera bien des points de cette rapide étude et
recherchera l'origine de ce mouvement anté-alpin.
OCÉANOGRAPHIE. — De quelques particularités océanographiques observées
sur les côtes de Syrie, Note de M. Gruvel, présentée par M. Mangin.
Au cours dès recherches que nous avons effectuées sur les côtes de Syrie
en vue de rétablissement d'une carte de pèche destinée aux chalutiers, nous
avons dû, comme il convient, pratiquer un assez grand nombre de sondages,
a^ec prises de températures, densités, salinités, échantillons d'eau et de
fond. etc.
L'étude, au Laboratoire, des documents rapportés, nous a révélé quelques
points particulièrement intéressants et sur lesquels nous désirons attirer,
dès maintenant, l'attention. Ces recherches pourront être, du reste, com-
plétées au cours d'une prochaine campagne.
Tandis qu'en Méditerranée occidentale (Monaco) les températures du
fond, à partir d'une centaine de mètres, restent à peu près uniformes,
entre i3 et i4°, 5, avec quelques modifications plus ou moins brusques dues,
certainement, à des courants profonds, sur les côtes de Syrie, nous avons
trouvé, au Nord comme au Sud de Beyrouth, des températures très
variables pour des fonds identiques; c'est ainsi, par exemple, que par des
fonds de i6o m , nous n'avons trouvé qu'une température de [2-, 2 tandis
112 , ° ACADÉMIE DES SCIENCES.
que ioo m plus bas (a6o m ) à une station voisine, nous avons relevé I7°,6
alors que la température de l'eau de surface était de i8°, o.
Dans une autre station, nous avons observé un bouillonnement considé-
rable en surface, dû à une source d'eau douce importante. La température
de Peau en surface était toujours de i8°,5, tandis qu'à 45 m elle était
de ig°,9.
Ces différences de température : i2°,2 et io,°,9, lune très inférieure,
l'autre supérieure de près de i°,5, à celle de la surface, paraissent dues,
précisément à la présence de sources d'eau douce, les unes profondes et
amenant de l'eau à une température assez élevée et les autres superficielles,
produites par l'infiltration des eaux des rivières, grossies par la fonte des
neiges, au moment de l'observation (avril). "
Par des fonds dépassant 3oo m , nous avons rencontré, en général, des
températures à peu près uniformes, oscillant entre i4 et i5°, supérieures,
par conséquent, de i° environ, même à cette profondeur, à celle des eaux
de la Méditerranée occidentale.
C'est cette température moyenne plus élevée dans les fonds qui explique,
évidemment, que les espèces marines signalées dans une précédente Note
comme provenant de la mer Rouge et de l'océan Indien, mers chaudes,
aient trouvé sur les côtes de Syrie des conditions biologiques favorables qui
n'existent pas dans la Méditerranée occidentale et^se soient, à peu près
toutes, localisées sur ces côtes où elles ont, en général, pullulé ;
ÉLECTRICITÉ. — Sur une forme de la décharge à la pression atmosphérique.
' Note de M. Madkice Melcios, présentée par M. G. Ferrie.
Tœpler (*), Kaufmann ( a ) ont observé entre électrodes de très grande
résistivité (bois ou ardoise), à la pression atmosphérique, des décharges
dont l'aspect ressemble à celui de la décharge à faible pression . Aubertin( 3 )
a étudié cette décharge et a montré qu'on l'obtenait entre électrodes métal-
liques de très faible capacité, lorsque le circuit de décharge d'un conden-
sateur est constitué par des tubes étroits remplis d'eau. Le condensateur
n'est que très incomplètement déchargé. Pour des distances d'électrodes
(') Tœpler, Wied. Ann., 63, 1897, p. 109; 66, 1898, p. 671.
( 2 ) Kadfmann, Ann. der Physik, 2, 1900, p. 108.
( 3 ) Aubertin, Le Radium, 9, 1912, p. 188.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. n3
suffisamment courtes, en observant avec un microscope de faible grossisse-
ment, on voit une lueur négative violette sur la cathode, séparée d'une
lueur anodique rose beaucoup plus longue par un espace sombre.
Nous avons repris l'étude de cette forme de décharge, car elle paraît
être celle par laquelle débutent les étincelles avant que l'ionisation soit
suffisante pour rendre complètement conducteur le milieu interposé entre
les électrodes.
Lorsque le circuit est constitué par des tubes remplis d'eau, très résis-
tants et que la capacité des électrodes métalliques est très faible, l'intensité
du courant entre électrodes est limitée à une grandeur insuffisante pour
que la décharge puisse évoluer jusqu'à la forme habituelle de l'étincelle.
On obtient un aspect analogue à celui de la décharge à très faible pression,
car, dans ce cas, la diminution du nombre des molécules gazeuses et de
l'ionisation par choc limite aussi l'intensité du courant.
Aubertin n'avait mesuré que le potentiel explosif. Nous avons repris
■cette étude en déterminant également le courant débité et la différence de
potentiel nécessaire à l'entretien de la décharge.
Les électrodes étaient deux fragments de fil de platine de o cm ,o2 de dia-
mètre, et 0™, 2 de longueur, scellés dans la paroi, à l'extrémité de tubes de
verre de 5o cm de long et b cn \3 de diamètre. Par /leurs extrémités opposées
aux électrodes, ces tubes étaient réunis aux armatures d'une batterie de
bouteilles de Leyde. On ajoutait sur le circuit une grande résistance
( 100 mégohms), constituée par deux bandes de papier recouvertes d'encre
de Chine.
De très grandes résistances construites de la même manière et intercalées
entre les pôles de la machine de Holtz permettaient de modifier son débit.
La mesure de la différence de potentiel entre électrodes était faite avec un
électromètre à feuille d'élain, gradué jusqu'à 1 3 000 volts par comparaison
avec un électromètre absolu à cylindres. La feuille et la cage de l'électro-
mètre étaient reliées aux-tubes d'eau qui portaient les électrodes par des
tubes remplis d'eau, soudés très près de ces dernières. Cette précaution
était nécessaire pour éviter que la capacité de l'électromètre puisse se
décharger dans l'étincelle par un circuit peu résistant.
Un galvanomètre, intercalé sur le circuit mesurait le débit moyen de la
décharge; celle-ci étant discontinue, un téléphone, mis en circuit, donnait
une idée de sa fréquence.
Dans l'air atmosphérique, la décharge, sous forme de colonne anodique
rose et de lueur cathodique bleue séparées par un espace sombre, est
n4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
obtenue pour toute distance d'électrodes inférieure à 3-""". Si l'air est
humide, cet aspect se conserve jusqu'à des distances' plus grandes, io mm envi-
ron. Le téléphone rend toujours un son d'autant plus aigu que la distance
est plus courte, mais qui ne disparaît pas : la décharge est donc discon-
tinue.
On obtient le potentiel explosif en chargeant lentement le condensateur
et en observant l'électromètre lorsque la décharge se produit. Pour 2" ,m de
distance, par exemple, on a 55oo volts. Lorsque la décharge s'amorce, la
différence de potentiel tombe à 385o volts. Si l'on arrête la machine de
Holtz, le débit moyen diminue, le potentiel entre électrodes remonte et la
décharge cesse lorsque celui-ci a atteint à nouveau le potentiel explosif.
Lorsqu'on augmente la distance au delà de 3 ram , la courbe .qui donne les
potentiels explosifs en fonction de la distance ne.présente pas de disconti-
nuité. La décharge s'amorce sous la même forme, mais subsiste peu de
temps, et passe à un autre aspect qui ressemble beaucoup à la décharge par
aigrettes : ce passage est accompagné d'une chute brusque de potentiel.
Pour une distance entre électrodes de 5 mn \ le potentiel explosif est
7800 volts; lorsque la décharge s'amorce, la différence de potentiel tombe
à 6800 volts, puis à 53oo lors du changement d'aspect. Si l'on 'arrête la
machine, le potentiel d'extinction no remonte plus jusqu'au potentiel
explosif, mais seulement à 6200 volts,
Lorsque la distance augmente au delà de 7 mni , la décharge ne s'amorce
plus sous la première forme, mais toujours sous la seconde. L'intensité
moyenne durant la décharge reste constante pour les distances entre élec-
trodes qui correspondent à la première forme, et diminue avec cette distance
quand la décharge passe à la seconde.
Lorsque la distance est voisine de 3 rai Yune augmentation du débit de la
machine obtenue par variation de la résistance intercalée entre ses pôles
fait passer la décharge de la première forme à la seconde. C'est donc lorsque
le débit et l'ionisation augmentent que l'aspect -évolue vers celui que l'on
observesur les circuits métalliques.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1939. Il5
GHIMTE VÉGÉTALE. — " Les Papilionacées-Lotèes à acide cyanhydrique.
Note de M. Paul Guérin, présentée par M. L. Mangin.
La tribu des Lotées est représentée, en France, par huit genres : Lotus,
Tetragonolobus, Dorycnium, Bonjcania, Dorycnopsis, Ànthyllis, Securigera et
Hymenocarpus . Si plusieurs espèces de Lotus renferment, comme nous
l'avons indiqué dans une Note précédente ( ■ ), un glucoside cyanogénétique,
nous avons pu constater, au cours de recherches ultérieures, que le même
principe se rencontre, à une certaine période au moins de leur végétation,
dans les Tetragonolobus, Dorycnium et Bonjcania.
L'examen des Tetragonolobus sMquosus Roth (= Lotus siliquosiis L. ) et
T. purpureus Mœnch (= Lotus Tetragonolobus L.), à l'état de plante adulte,
nous avait amené primitivement à considérer ces deux espèces comme
dépourvues d'acide cyanhydrique. Le fait est bien exact, à ce stade de
leur développement, mais il est tout autre, si l'on considère la jeune plan-
tule. Dans ces Tetragonolobus, comme chez les Lotus, la graine est totale-
ment privée de glucoside cyanogénétique, mais ce dernier apparaît dans
les feuilles cotylédonaires, dès leur épanouissement. Trente centigrammes
de ces feuilles provoquent, en deux heures, avec le Tetragonolobus siliquosus
Roth, une coloration rouge du papier picr\>sodé et un résultat identique
est acquis, dans les mêmes conditions, avec io cs seulement de T. purpureus
Mœnch. Les feuilles cotylédonaires de cette espèce sont, en effet, particuliè-
rement riches en principe cyanogénétique puisqu'elles nous ont fourni,
pour 100 parties en poids, o s ,o6o d'acide cyanhydrique.
Les mêmes observations ont été faites avec le Tetragonolobus biflorus Ser.
(== Lotus biflorus Desv.). Tel est aussi le cas des Dorycnium (D. suffruti-
cosum Vill., D. herbaceum Vill., D. Jordani Lor. et Barr.) où 4 à 12'* de
feuilles cotylédonaires suffisent à révéler dans cet organe l'existence de
glucoside à acide cyanhydrique. En opérant de même sur une vingtaine de
centigrammes, le papier picro-sodé a acquis, après 3 heures, une coloration
rouge très marquée avec le Bonjcania hirsuta Reich. (= Lotus hirsutusL.),
tandis que le même résultat est obtenu, mais au bout d'une douzaine d'heures
seulement, avec le Bonjeania recta Reich. (= Lotus reclus L. ).
Ainsi donc, chez les Tetragonolobus, Dorycnium et Bonjeania, tout comme
chez certains Lotus, un principe cyanogénétique, qui n'existait pas dans la
(') Comptes rendus, 187, 1928, p. n58.
n6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
graine, apparaît dans les feuilles cotylédonaires, en quantité relativement
notable, semble-t-il, dès le début de la germination. Mais, dans la suite du
développement de la plante, selon que Ton considère les Lotus ou les autres
genres en question, on constate une différence bien marquée. Chez tous les
Lotus pourvus d'acide cyanhydrique dans les feuilles cotylédonaires, on
retrouve le même principe, en plus ou moins grande quantité, dans les
feuilles et les tiges, durant le cycle complet de leur végétation ( ' ). Chez les
Tetragonolobus, Doiycnium et Bonjeania, au contraire, le glucoside cyano-
génétique demeure, on peut dire, là où il a pris naissance : les premières
feuilles primordiales s'en montrent déjà totalement privées ou n'en accusent
que des traces, et la tige feuillée en est toujours complètement dépourvue ( 2 ).
C'est ainsi que dans le Tetragonolobus biflorus Ser., au moment de la flo-
raison, 3o CE de feuilles cotylédonaires, ayant encore conservé toute leur
vitalité, font virer au rouge, en moins de 2 heures, le papier picro-sodé,
tandis que 3 S de tiges feuillées prélevées sur le même pied ne provoquent
aucun changement. Aussi, est-il bien difficile, dans ces conditions, de se
rendre compte du rôle que peut jouer, chez ces plantes, le glucoside à acide
cyanhydrique apparu uniquement dans les feuilles cotylédonaires où il
persiste durant tout le cours de la végétation.
En tout cas, si intéressante que soit la localisation chez les Tetragono-
lobus, Dorycnium et Bonjeania, d'un composé cyanogénétique analogue à
celui que l'on rencontre chez de nombreux Lotus, l'existence de ce principe
chez les plantes en question n'a rien qui doive surprendre, en raison de
l'étroite affinité qui unit les espèces de ces quatre genres, espèces que Linné
groupait pour la plupart dans l'unique genre Lotus.
Les piantules des Anthyllis Yulneraria L. ( 3 ) et A. tetraphyllcu L., et
celles de Securigera Coronilla DC, se montrent dépourvues de principe
cyanogénétique. Il en est de même des piantules, des feuilles et des fruits
d' Hymenocarpus circinatus Savi.
(') Nous indiquerons, dans une Note ultérieure, la. teneur en acide cyanhydrique
d'un certain nombre de LoH/s, en montrant les variations qu'on peut observer, dans
une même espèce, suivant le lieu et l'époque de la récolte.
(*) Le Tetragonolobus conjugalus Ser. se distingue des autres espèces du même
genre par la présence d'acide cyanhydrique dans la tige et les feuilles.
" (») G. Bertrand a signalé [Comptes rendus, H3, 1906, p. 972), dans les graines
à Anthyllis Vulneraria L., l'absence de glucoside cyanhydrique.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. ' 117
CHIMIE AGRICOLE. — La chaux active des scories de déphosphoration et des
phosphates dits désagrégés. Note de MM. Ch. Briogx et Edg. Jouis,
présentée par M. Gabriel Bertrand.
Il y a jusqu'à maintenant quelque incertitude sur la teneur en chaux
active des scories de déphosphoration. MM. Rousseaux et Joret (') puis.
M. Demolon ( 2 ) ont montré que, contrairement à l'opinion généralement
admise, les scories ne renferment qu'une quantité assez minime de chaux
libre, variant de 2 à 7 pour 100.
Mais, à côté de cette chaux libre, il existe des silicates et des silico-phos-
phates de chaux plus ou moins rapidement décomposables par l'eau chargée
de CO'-, avec formation de C0 3 Ca qui agit alors comme neutralisant de
l'acidité du sol. On manquait jusqu'ici de renseignements précis sur la dose
de chaux ainsi libérable et sur la rapidité du phénomène.
L'établissement des courbes de saturation des sols acides par la chaux,
courbes qui permettent d'évaluer les quantités de chaux nécessaires pour
amener un sol donné à des pH déterminés, nous a paru fournir un moyen
assez précis d'étudier la question.
Nos essais ont porté sur deux scories de déphosphoration et sur un phos-
phate dit « désagrégé » belge présentant la composition suivante :
Tableau I.
Phosphate
Scorie n° I. Scorie n" 2. désagrégé.
Acide phosphorique total 20,98 • 17,14 23. i5
Chaux totale 02,10 49,90 35, 80 9
Chauxsoluble, eau sucrée (agitation 4 heures). 6,89 3,75 2,62
Chaux, soluble dans eau saturée de CO 2 (o = ,2a
dans 5oo cm ° d'eau; agitation 4 heures) 20,72 22,96 2-7, 44
Soude et potasse », » 1 4 64
Mode opératoire. — 2 S ou seulement 1» des engrais ci-dessus étaient intimement
mélangés à sec à des lots de 5oo" de terre acide, de pH et de besoin en chaux connus
puis l'humidité était amenée à 20 pour 100, et l'on déterminait le pH des divers lots à
l'électrode à hydrogène, après quelques heures, 24 heures, 2 jours, 8 jours, etc.
(') Roussbaux et Jouet, C. B. Assor. franc, pour r Avancement des Sciences
(Congrès de Rouen, 1921, p. 1 353 ;.
{"-) A. Demolon, Bulletin Assoc. des Cltini. de Sucrerie et Distillerie, 40, juillet 1922.
p. 22-01.
C. R., iqzçi, f Semestre. (T. 189, N- 2.) 9
1 1
8
ACADÉMIE DES SCIENCES.
Grâce aux courbes de saturation des terres mises en expérience, il nous était facile
de calculer, d'après les divers pli trouvés, les doses de chaux active correspondantes
provenant des engrais utilisés.
Laissant de côté les résultats de nos essais préliminaires, nous nous bornerons à
mentionner ceux obtenus à l'aide d'une terre sablo-argileuse du Néocomien, d'une aci-
dité é.lectrométrique évaluée en chaux de o,743 pour 100 et d'un pH initial de 5,49-
Chaque lot de terre recevait 2» de scories ou de phosphate désagrégé par kilogramme.
Voici les variations de pH observées et les quantités de chau\ active correspondantes :
Tableau
II.
Scorie n"
1.
<
Scorie n°
2.
PI) os
phale' dé:
Cbaux
aagrégé.
Chaux
active
Chaux
active
active
pour f'B
pour I-e
pour l k s
de
pour 100
de
pour 100
de
pour 100
Apres
P H.
terre.
d'engrais.
pH.
terre.
d'engrais.
pH.
terre.
d'engrais.
3 heures. .
6,o3
g
0,246
!2,3o
6, 10
0° 2 97
1 4 . 85
6,32
0*382
19,10
a4 heures. . .
6,3a
o,382
19,10
a 1 1
o,44i
22 , o5
6,66
o,558
27 > 9°
48 heures. . .
6,45
o,446
22, 3o
6,56
o,5o8
20, 4o
6,85
0,660
33 ,00
4 jours
6,54
o,49 5
24 , 7&
6,62
o,538
26,90
6,96
0,725
36,25
8 jours. . .'.
6,76
o,6i3
3o,65
6,89
o l 68o
34,00
7,26
o,8 7 3
43,65
id jours. . .
6, 7 3
»
»
6,80
»
»
7-7 1 ■
»
»'
3 semaines.
6,66
Réacidification
6,72
Réacidification
7,o3
Réacidification
On constate que pour une terre d'acidité assez forte, les variations de pH
observées 3 heures après l'incorporation des engrais au sol correspondent
déjà à des doses de chaux active variant de 12 à 19 pour 100, très supérieures
aux quantités de chaux libre existant dans les engrais.
Après 24 heures, les doses de chaux active trouvées correspondent très
sgnsiblement à la chaux soluble dans l'eau saturée de CO a , après 4 heures
d'agitation (Tableau I).
Les silicates et silico-phosphates de chaux existant dans les scories et le
phosphate désagrégé se décomposent donc avec une assez grande rapidité
dans un sol acide en mettant en liberté delà chaux active. Leur décomposi-
tion paraît terminée, pour la terre envisagée, au bout de 8 jours; après
3 semaines, il y a début de réacidification, comme l'un de nous l'a déjà
signalé ('). La dose de chaux active des scories dépasse 3o pour 100.
Pour le phosphate désagrégé, à l'action de la chaux active libérée, s'ajoute
celle de la soude et de la potasse existant aussi dans l'engrais à l'état de
silicates; le tout a été évalué en chaux.
Au cours d'autres essais, nous vivons trouvé qu'en terre de limon des
(') Briocx et Piek, Comptes rendus, 184, 1927, p. i583.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1929. 119
plateaux très légèrement alcaline, de pH = 7,23, additionnée par kilogramme
de i s de la scorie n° i ou de phosphate désagrégé, la décomposition de
ces engrais n'est pas poussée aussi loin et libère moins de chaux active; les
chiffres trouvés, ne variant plus après 8 jours, ont été respeclivement de
i8,5 et de 27,3 pour 100, le pH du sol s'élevant jusqu'à 8,06 et 8,32.
En sol acide, la décomposition des silicates et silico-phosphates de chaux
est donc hâtée et nettement favorisée par l'acidité propre du sol.
ENTOMOLOGIE. — Sur la glande céphalolhoracique d'une Araignée ( Scy todes
thoracica Latr.). Note de M. J. Millot, présentée par M. Caullery.
On considère, on le sait, les glandes à venin comme homologues des
glandes à soie dans les différents groupes d'Arachnides : c'est ainsi que les
glandes du céphalothorax, venimeuses chez les Aranéides, sont séricigènes
ehez-.les Pseudoscorpions, tandis que celles de l'extrémité postérieure de
l'abdomen sont séricigènes chez les Araignées et venimeuses chez les
Scorpions. Il nous a paru intéressant d'e signaler qu'une Araignée de nos
pays, Scytodes thoracica, apportant une confirmation en quelque sorte
directe de ces homologïes établies par l'anatomie comparée, possède dans
son céphalothorax un organe glandulaire mixte, intermédiaire entre une
glande à soie et une glande à venin.
Cette glande, formée de deux lobes inégaux, et occupant une grande
partie du céphalothorax de l'Araignée, a^été récemment découverte par
M. Monterosso ('); l'étude histologi que précise que nous en avons faite nous a
révélé les intéressants faits suivants :
La structure de cette glande n'est pas homogène dans toute son étendue,
mais formée de d'eux types de cellules. Le premier, le plus abondamment
représenté, qui occupe plus ou moins exclusivement le lobe postérieur de
l'organe, est caractérisé .par un protoplasme très basophile, par un noyau
basai et par un produit de sécrétion liquide basophile, d'un aspect vitreux
particulier, dont les caractères optiques et les propriétés chimiques sont
très proches 'de ceux que possède la sécrétion séricigène de certaines
Araignées; comme je l'ai vu, après M. Monterosso, ce produit gluant est
projeté par le Scytode sur sa proie pour l'immobiliser. Le deuxième type
d'éléments, observable dans le lobe antérieur de la glande, est représenté
par de hautes cellules prismatiques, dont le produit de sécrétion, nettement
(') Arc/t. zoo/, liai., 12, 1957, p. 63-I22.
I2 o ACADÉMIE DES SCIENCES.
acidophile, précipite en grains sous Faction des fixateurs usuels; ces cellules
sont identiques aux cellules venimeuses typiques des Aranéides. Enire ces
deux formes opposées, on peut trouver tous les intermédiaires.
Il est particulièrement important.de noter que, suivant les individus
examinés, on observe des différences remarquables dans l'abondance rela-
tive des divers éléments. Alors que, chez certains Scytodes, les cellules du
type séricigène sont presque seules présentes, la glande semblant homogène
à un examen superficiel, chez d'autres, les éléments venimeux et séricigènes
sont en nombres sensiblement égaux : de telles variatio'ns individuelles
sont, on le sait, la règle pour les organes en voie de transformation. Ni le
sexe ni l'âge ne semblent conditionner celles que nous avons relevées.
Les observations biologiques que nous avons faites confirment entière-
ment ces constatations histologiques : en effet, la nocivité des morsures,
présente des variations remarquables d'un Scytode à Pautre; alors que la
morsure de certains individus semble sans action, et est en tout cas inca-
pable de tuer les proies habituelles, ainsi que l'avaient déjà remarqué
M. Gerhardt (') et M. Monlerosso, celle d'autres Scytodes est plus ou
moins rapidement mortelle, toutes" conditions égales d'ailleurs.
De tels faits sont sans exemple dans le groupe des Aranéides. Si l'on
s'adresse au genre Lovosceles, le plus voisin dans notre faune du genre
Scytodes, on observe, comme chez les autres Araignées, que la glande cépha-
lothoracique, bien développée, est tout entière de type venimeux et de
structure parfaitement homogène.
Signalons enfin qu'au grand développement de la glande céphalothora-
cique chez le Scytode, et à sa partielle transformation en appareil sérici-
gène, telle que nous venons de la décrire, correspond dans l'abdomen une
réduction remarquable, en nombre et en volume, des glandes à soie qui
débouchent dans les filières.
A 15*45"") l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à i6 h .
L\ P.
(') Zeitsclt. Morph. Oekol., Ticre A., 1926, p. 1-77.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU MERCREDI 17 JUILLET 1929. .
PRÉSIDENCE DE M. Léon LECORNU.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
/ DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. Emile Picard annonce en ces termes le décès de M. Auguste LebeuJ :
J'ai le regret d'annoncer à l'Académie le décès de M. Auguste Lebeuf,
Correspondant depuis igi3 pour la Section d'Astronomie.
Les premiers travaux de Lebeuf se rapportent à la Mécanique céleste.
Un d'eux traite de certains poIynomes>encontrés par Hansen et Tisserand
dans le développement de la fonction perturbatrice, quand l'excentricité
ou l'inclinaison atteint une valeur notable, comme il arrive pour les comètes
et certains astéroïdes. Lebeuf a donné aussi des Tables pour le calcul des
perturbations de Jupiter sur les petites planètes.
Appelé en igo3 à la Direction de l'Observatoire de Besançon, notre col-
lègue se trouva bientôt engagé dans une autre voie. Ou sait que cet Obser-
vatoire, fondé par la ville de Besançon, le département du Doubs et
l'Etat, a pqnr but spécial d'aider au développement de l'industrie horlogère
de la Franche-Comté. Outre le service astronomique, il comprend un ser-
vice économétrique. Lebeuf a continué brillamment l'œuvre commencée
par son prédécesseur Gruey, et il a rendu à l'horlogerie française des ser-
vices de premier ordre.
Il fallait obtenir et conserver la confiance de la Fabrique bisontine,
et aussi donner aux épreuves chronométriques une valeur scientifique
fixant l'attention de l'horloger désireux de perfectionner son art.
Grâce à Lebeuf, notre région horlogère. de l'Est peut aujourd'hui lutter
avantageusement avec nos voisins. Peu*à peu, notre règlement cbronomé-
trique a été élevé au niveau de ceux de Genève et de Neufchâtei; en même
temps, les déposants ont été encouragés, et le nombre des chronomètres
C.R., 1929, a« Semestre. (T. 189, N- 3.) 10
122 ACADÉMIE DES SCIENCES.
présentés adx essais s'est élevé considérablement. Dans les concours avec la
Suisse, l'Observatoire de Besançon a maintes fois obtenu les médailles d'or.
Tout en cultivant surtout la chronômétrie, Lebeuf n'a cependant pas
négligé la tâche dévolue à l'Observatoire de Besançon dans la Carte du Ciel,
et il a fait suivre attentivement les Comètes et diverses petites planètes.
Lebeuf était le plus ancien Directeur de nos Observatoires des départe-
ments; il venait d'être atteint par la limite d'âge. Nous voyons disparaître
avec tristesse ce' savant modeste, si dévoué à son œuvre, et qui dans son
domaine spécial a bien travaillé pour notre pays. L'Académie envoie à sa
famille l'expression de ses condoléances.
CORRESPONDANCE.
L'Académie Malgache exprime les profonds regrets que lui cause la mort
de M. Charles Moureu.
MM. Albert Roux et Jean Codrnot adressent un Bapport' relatif à
l'emploi qu'ils ont fait d'une subvention accordée sur, la Fondation Hem y
Le Chatelier.
M. le Secrétaire perpetcel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Iconographie des Orchidées d'Europe et du Bassin méditerranéen, par
E.-G. Camus et M" Aimée Camus. Texte, tomes I et II. (Présenté par
M. H. Lecomte.)
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la détermination de la vitesse du son,
basée sur la théorie cinétique des gaz. Note (') de M. S. Drzewiecki,
présentée par M. Hâdamard.
Le mode de représentation des états statique et dynamique de l unité
d'une masse gazeuse ail moyen d^une surface sphérique de rayon û ( 2 ) sur
(') Séance du 8 juillet 1939.
(*) £2, moyenne quadratique des vitesses moléculaires.
SÉANGE DU AJ JUILLET 1929. ia3
laquelle N (') molécules dé niasse m auraient été uniformément réparties,
permet de se rendre compte du mécanisme de la propagation du son et d'en
déterminer la vitesse.
Tandis que l'état statique peut être représenté par l'ensemble de N
vecteurs de vitesse ù, rayonnant du centre de cette sphère, l'état dynamique
est caractérisé par l'ensemble de ces N vecteurs mais rayonnant d'un
foyer F distant du centre de la sphère d'une longueur FO = V (vitesse de
translation) et aboutissant à la surface de la sphère de centre O.
Lorsque, en un point d'uue masse gazeuse, il se produit une brusque
augmentation de la pression, le bombardement moléculaire plus intense du
côté du centre de l'ébranlement en question provoque dans la masse statique
ambiante une déviation, dans une direction préférentielle, des N rayons
vecteurs de la sphère initiale. Désignant par W la moyenne quadratique
des N composantes de vitesse, à distribution isotrope, qui font dévier les
vitesses radiales primitives, la pression exercée par l'ensemble de ces
composantes sera ~ mN W 2 ; comme elle produit l'avancement de la masse m N
avec une vitesse V, on aura W = l/|V. De plus les ^ molécules de
l'hémisphère arrière, en rebondissant avec un excédent de vitesse 2 V cosG ( 2 ),
à distribution isotrope (dont la moyenne est V), dispersent dans la
masse ambiante un supplément de forces, vives -mNY 2 , à ajouter
3 ' "
aux -ffiNN 2 nécessaires à la translation. Le total des forces vives dépensées
sera donc 2/nNV 2 .
Pour représenter graphiquement les longueurs 1/2 V et t/| V, du foyer F,
on mène une droite FP inclinée sur XX' d'un angle de 45°, et une autre FQ
faisant avec XX' un angle dont la tangente est \J- . Coupant ces deux
droites par une perpendiculaire à XX' passant par O, on détermine deux
longueurs FS et FR respectivement égales à 1/2 V et 1/- V, que l'on rabat
en O" et O', sur XX'. Par ces points on mène des perpendiculaires à XX'
jusqu'en B et C, sur le cercle primitif. Le carré de FB, moyenne quadratique
de tous les vecteurs rayonnant dé F et aboutissant à la surface de la sphère
(') N, nombre d'Avôgadro.
(-) 9, angle d'incidence de l'impact moléculaire.
i2/ t ACADÉMIE DES SCIENCES. .
de centre O" et de rayon statique 0"B, donne la mesure de l'énergie
dépensée. Le carré du vecteur FC donnerait pareillement la valeur de
l'énergie utilisée pour la translation du centre de gravité de la masse mN,
si la vitesse de translation avait été W = t/- V. Mais comme ce centre de
gravité ne s'est déplacé que de V, c'est par le centre O qu'il y a lieu défaire
passer le vecteur statique OD = O'C. Il y a donc eu raccourcissement du
FÛ«V _
nr.v.tëv
nr-tëv
TD
«*
vecteur quadratique FD 2 par rapport à FC 2 , donc abaissement de la tempé-
rature. La transformation de l'énergie moléculaire (potentielle) en énergie
de translation (cinétique) s'est opérée par détente adiabatique aux frais de
la température.
Avec l'augmentation de la vitesse V, les points caractéristiques B H C se
déplaceront le long du cercle primitif de centre F et de rayon FA, tandis
que le point D suivra un arc d'ellipse. La limite extrême du déplacement
sera atteinte lorsque le point B arrivera à l'extrémité du rayon £3, dans
la direction XX', car alors toutes les vitesses moléculaires auront été soit
transformées en vitesses de translation, soit dissipées. Dans ces conditions la
limite de translation deviendra V/=i/ -O; c'est cette vitesse qui corres-
pond à celles de la propagation du son dans les gaz. Pour l'air
<VI
485 m/s'= 343 m/s.
C'est aussi la limite que peut atteindre un gaz qui se détend, dans la sec-
tion rétrécie d'une tuyère convergente.
SÉANCE DU 17 JUILLET 1929. 125
Lorsqu'en uq point d'une masse gazeuse il se produit un ébranlement ca-
pable, de faire naître une brusque élévation de la pression, cette pression
provoque, dans toutes les directions, une poussée qui, par le mécanisme
que nous venons de décrire, propage, de proche en proche, autour du centre
de l'ébranlement, une onde sphérique qui progresse avec une vitesse V dont
la limite est i/ -ù. Lorsque l'ébranlement initial a été suffisant pour que
cette limite soit atteinte, Tonde devient audible.
Cette manière d'interpréter le phénomène, qui concilie la théorie de la
radiation avec celle de l'ondulation, s'appliquerait peut-être à d'autres
propagations. ^
ÉLECTRICITÉ. — Méthode pour la détermination de l'ohm en valeur absolue.
Note (')'de M. Marcel Picard, présentée par M. Paul Janet.
Les perfectionnements apportés depuis quelques années à la technique des
courants alternatifs ont permis d'envisager, pour la détermination de l'ohm
en valeur absolue, des procédés différents de ceux qui ont été utilisés jadis
et qui étaient basés sur l'emploi du courant {continu.
Tout dispositif permettant la comparaison, en fonction de la fréquence,
d'une résistance et d'un coefficient d'inductance permet la détermination
de l'ohm en valeur absolue, l'inductance pouvant être déterminée par des
mesures géométriques.
C'est ainsi que Grfmeisen et Giebe, en déterminant à une fréquence donnée
des résistances en fonction d'une self-inductanee préalablement calculée, ont
montré que l'ohm absolu était inférieur de 5 dix-millièmes à l'ohm inter-
national, confirmant les résultats qu'avait obtenu Smith par la méthode de
Lorenz.
Plus récemment Campbell a employé à la détermination de la valeur
absolue de l'ohm la combinaison d'inductances mutuelles et de résistances
qu'il a utilisée par ailleurs pour la réalisation de son fréquencemètre. Le
résultat obtenu par Campbell confirme les résultats de Smith et de Gruneisen
et Giebe.
La méthode employée par Campbell présente l'inconvénient que parmi
les résistances évaluées se trouvent celles de deux bobines d'inductance
(') Séance du 8 juillet 1929.
12Ô ACADÉMIE DES SCIENCES.
dont les enroulements de cuivre ont un coefficient de température assez
élevé- Leurs résistances, qui en outre, varient avec la fréquence, sont par
conséquent forcément JBal connues.
Le dispositif que nous allons décrire ci-dessous a }?our but de s'affranchir
de cet inconvénient.
Le schéma est représenté, par la figure ci-après :
Il est facile de démontrer que pour que le galvanomètre de résonance G
ne soit parcouru par aucun courant, les conditions suivantes doivent être
remplies :
(0
(2)
M 3
M,
RT '
s LM,« 8 =-R 1 R„.
La secondé de ces conditions montre qu'il est possible, si l'on connaît
d'une part la fréquence du courant alternatif utilisé, d'autre part les
valeurs absolues des coefficients M, et L d'évaluer le produit R,R 2 . Si les
résistances R, et R 2 sont connues en fonction de l'ohm international, on
aura obtenu ainsi une évaluation du rapport de cette grandeur à l'ohm
absolu.
Les fréquences peuvent se mesurer actuellement avec la plus haute pré-
cision, et les inductances M t et L sont faciles à mesurer en valeur absolue
en fonction d'étalons calculés à partir de leurs dimensions géométriques.
Quelques expériences préliminaires nous ont permis de vérifier la Gom-
modité d'emploi de cette méthode qui sera utilisée au Laboratoire central
d'Electricité pour la détermination de l'ohm en valeur absolue.
SÉAJVCE DU 17 JUILLET J929. }%*]
■ - > 1 , , ■
PHYSIQUE. — Introduction à une théorie des phénomènes magnétiques dans
les cristaux. Note (') de M. Jean Becquerel, transmise par M. Pierre
Weiss. ' . ' ■ . '
On sait que les cristaux contenant des terres rares' présentent des bandes
d'absorption fines qui sont sensibles à l'action d'un champ magnétique.
Lorsque le cristal est uniaxe, et dans un champ parallèle à Taxe, les carac-
tères essentiels de l'effet Zeeman sont les suivants :
i° Les bandes (ou raies) se décomposent en doublets.
2 Tandis que dans les spectres d'atomes (ou d'ions) des vapeurs, toute
composante correspondant à l'absorption de vibrations circulaires de même
sens que le courant producteur du champ est toujours déplacée vers les
fréquences croissantes, le sens opposé se rencontre dans les spectres des
cristaux, aussi fréquemment que l'effet de sens habituel.
3° Pour les deux sens du phénomène, les écârts-des composantes peuvent
atteindre des valeurs très grandes. Il est à remarquer que les rapports entre
les plus grands écarts et la valeur absolue de 1' « écart normal » sont du
même ordre de grandeur que le rapport entre le moment magnétique de
l'ion terre rare dans son état fondamental et le magnéton de Bohr. '
a. L'absence de décompositions multiples montre que les raies d'absorp-
tion de ces cristaux sont moins dégénérées que les raies des vapeurs : il doit
y avoir une décomposition naturelle due à un effet Stark. Le champ élec-
trique interne auquel l'ion est soumis est un champ non homogène pré-
sentant la symétrie axiale par rapport à l'axe optique.
Soit m le nombre quantique d'orientation : les passages Am — ±i
donnent le spectre ordinaire; les passages Am = o donnent le spectre extra-
ordinaire..
Dans le champ électrique seul, aux nombres +m et — m correspond
une même énergie, mais lorsqu'un champ magnétique est superposé au
champ électrique chaque niveau est dédoublé. La règle de sélection conduit
à une décomposition des raies en doublets.
II a été depuis longtemps observé que les décompositions des raies sont
complètement différentes suivant que le champ magnétique est parallèle ou
normal à l'axe du cristal, et aussi que des composantes supplémentaires
(' ) Séance du 8 juillet 19^9.
128 ACADÉMIE DES SCIENCES.
apparaissent si le champ est oblique sur l'axe ('). Ces faits sont caractéris-
tiques de l'influence simultanée d'un champ électrique et d'un champ
magnétique dans leurs diverses orientations relatives.
b. L'interprétation des deux sens de l'effet, pour les vibrations circu-
laires, est immédiate dans la théorie quantiste : suivant que la variation
mg (g facteur de décomposition ) est ou non de même signe que la variation
de m, on a l'effet de sens habituel (cas des vapeurs) ou l'effet de sens con-
traire.
c. Les grands écarts des doublets sont l'indice de grands sauts de la pro-
jection sur l'axe du moment magnétique.
d. Aux v très basses températures, V orientation paramagnétique devient
visible sous la forme de dissymétries d'intensités entre les deux composantes
d'un doublet,- lorsque le champ magnétique est parallèle à l'axe (phéno-
mène visible dans les deux spectres, ordinaire et extraordinaire). A part
de rares exceptions, la composante déplacée vers les fréquences croissantes
est la plus intense.
La traduction, dans la théorie quantiste, de cette règle montre que, géné-
ralement, pour des valeurs de même signe du nombre quantique d'orienta-
tion dans l'état initial et dans l'état final, ou bien les projections sur l'axe
des moments magnétiques dans ces deux états sont de sens opposés (l'un
des g est positif, l'autre négatif), ou bien, si elles sont de même sens, la
projection dans l'état final est plus petite que la projection, dans l'état
initial. ,
e. Les grands écarts des doublets et l'existence des deux effets de sens
opposés sont inexplicables par les facteurs de décomposition de Lande. Il
n'est pas impossible que le champ électrique interne produise un effet
Paschen-Back électrique ( 2 ). Un tel effet change les moments magnétiques
des ions, et cela explique peut-être pourquoi nous avons trouvé que dans la
tysonite et la parisite le moment de l'ion Ce*" 4- *" est, le magnélon de Bohr ( 3 ).
Dans le Ce" 1-4 "" 4 " il n'y a qu'un électron magnétogène f ,r= - j et le résultat
obtenu implique que le moment propre de cet électron entre seul enjeu :
s'il y a rupture de la liaison (h) et si de plus l'énergie minimum dans l'état
fondamental correspond à m ; = o, le moment de l'électron subsiste seul.
/. Il est probable que les variations d'énergie dans les passages de la
(') Jean Beçquebel, Le Radium, o, 1908, p. 5. -
(*) Cette hypothèse m'a été suggérée par M. H. A. Kj^imers.
( 3 ) Jean Becquerel et W. J. de Haas, Comptes rendus, 188, 1929, p. n56.
SÉANCE DU 17 JUILLET 1929. 129
couche incomplète n = 4 aux couches 5 et 6 sont trop grandes pour donner
des raies d'absorption dans le spectre visible. Il semble alors que l'absorption
provoque un remaniement de la couche incomplète : les anomalies de l'effet
Zeeman seraient l'indice de grandes variations du moment magnétique dans
ces remaniements. On doit d'ailleurs remarquer que des passages « interdits»
deviennent possibles dans le champ électrique du cristal.
GÉOLOGrE. — Sur la constitution géologique de l'île Heard.
Note ( ' ) de M. Edgar Aubert de La Rue, transmise par M. Cayeux.
Durant mon séjour aux îles Kerguelen, j'ai pu, grâce à un baleinier
anglais, me rendre à l'île Heard, possession anglaise située aux conflns des
océans Indien et Antarctique, et faire une série de constatations intéres-
santes sur la nature de cette terre peu connue, en grande partie recouverte
d'immenses glaciers descendant de tous côtés jusqu'à la mer.
Deux expéditions scientifiques avaient seulement touché cette île jus-
qu'alors : celle du Challenger, en 1874, et celle du Gauss, en igo3.
A. Renard, qui étudia les roches rapportées par la première, ne signala que
basaltes, des limburgites et des dolérites ( 2 ). R. Reinisch, qui décrivit les
roches de l'expédition allemande, signala en outre des ponces et des tra-
chytes à acmite provenant de dépôts morainiques et des calcaires cristal-
lins dont je reparlerai plus loin ( 3 ).
La constitution lithologique de l'île Heard m'est apparue beaucoup plus
complexe. M me E. Jérémine à eu l'obligeance d'examiner les nombreux
échantillons de roches que je viens de rapporter de l'île Heard et a bien
voulu m'aider à les déterminer.
A la surface des glaciers qui descendent du Big Ben Peak, énorme cou-
pole de glace, haute de i8oo m , je n'ai recueilli que des blocs de roches
basaltiques très riches en olivine. Dans la moraine située au pied du ver-
sant nord-ouest de cette montagne, j'ai trouvé à la cote 200, parmi des
(') Séance du 8 juillet 1929.
( 2 ) A. Remakd, Rocks of Heard Island. in Report of the Scientiftc Results of the
Explorlng Voyage of H. M. S. Challenger, 1873-1876 (Physics and Chemistry,
p. i'4a à i48).
( 3 ) R. Reinisch, Gesteine der Heard-lnsel (In Deutsche Sûdpolar- Expédition 1901-
igo3. Band II : Kartographie und Géologie, p. 253 à 263).
l3o . . ACADÉMIE! DBS SCIENCES,
blocs de basalte et de Hmburgite, une remarquable ankaramite doléritique
à olivine. Non loin de là, sur le versant sud-est du mont Drygalski, formé
lui-même par des basaltes feldspathiques reposant sur des limburgites, j'ai
ramassé de nombreux fragments de trachytes (trachyte à fayalite, trachyte
analcimique à à'ugite segyrinique), des ponces et de "l'obsidienne.
. Sur la côte occidentale de l'île, à South- West Bay, j'ai découvert un
important affleurement de trachyte calco-alcalin à augite. Sous l'action du
gel, cette roche se délite en feuillets à la manière des schistes. Vers West-
Bay, ces trachytes disparaissent sous une épaisse couverture de scories'
basaltiques.
La partie nord de l'île, entre Atlas-Cove et le cap Laurens, très monta-
gneuse, est en grande partie recouverte de glaciers; pourtant les parties
escarpées dominant la mer permettent d'apercevoir de puissantes coulées
basaltiques alternant avec des produits de projection.
Dans la grande étendue plate, recouverte de sable à olivine, qui sépare
Corinthian-Bay d'Atlas-Cove et sur le pourtour de cette dernière baie, j'ai
observé, parmi de nombreux galets surtout basaltiques et limburgi tiques,
des échantillons de trachytes et de phonolites. Ces phonolites qui pro-
viennent indubitablement de l'île, mais dont je n'ai pu découvrir le gise-
ment en place, appartiennent à des types variés (phonolite à aîgyrine et
amphibole riébeçki tique; phonolite néphélinique; phonolite à segyrine et
amigmatite -, tinguaïte). Toujours à l'état de galets, j'ai recueilli au même
endroit une andésite àbiotite et quelques blocs d'une dolérite à biotite.
A Rogger's Head, petit cap de la côte orientale, je n'ai pas compté moins
de sept cratères, tous complètement éteints. Ils ont émis ries laves limbur-
gitiques scoriacées. Ges appareils volcaniques voisinent avec des tufs lim-
burgitiques, régulièrement stratifiés, qui sont les témoins d'une période
éruptive plus ancienne.
J'ai recueilli dans ces tufs de nombreux fragments anguleux de roches
diverses, arrachées au soubassement de l'île lors de l'ascension du magma.
Parmi ces roches, je peux citer des dolérites, une micromonzonite et des
calcaires cristallins.
Ces calcaires ont été , décrits autrefois par Reinisch qui avait cru y voir
des restes de Bryozoaires. Ces sédiments ne renferment aucun élément
détritique et proviennent de dépôts franchement pélagiques. Les seuls
organismes que j'ai observés dans ces calcaires sont des Globigérines, dont
l'existence mérite d'être signalée, car l'on ne connaissait dans ces parages
que des vases à Diatomées. M. Cayeux, qui a bien voulu examiner mes pré-
SÉANCE DU 17 JUILLET Î929. i3i
paratiô/ns, a été frappé de l'épaisseur du test de ces Globigérines qui ne sont
pas sans analogies avec certaines formes des Barhades.
La présence de ces organismes, ne permet malheureusement pas d'en tirer
un argument d'ordre stratigraphique, de sorte qu'on ne peut préciser l'âge
des calcaires qui semblent constituer le soubassement de l'île Heard.
L'étude des formations volcaniques qui constituent l'île elle-même ne
nous renseigne pas davantage à cet égard. La grande fraîcheur des roches
rencontrées permet tout au plus de penser que l'île est de formation relati-
vement récente. L'activité volcanique est aujourd'hui complètement arrêtée^
autant que j'ai pu m'en rendre compte. Elle semblait l'être également
lorsque le Challenger et le Gauss visitèrent l'île, et, pourtant, Hobart
Seymour, commandant le Wakefield, qui passa dans ces parages en mars 1 g 1 o ,
signala que le Big Ben Peak était en activité à cette époque et que d'im-
menses panaches de fumée s'éohappaient alors du sommet.
ZOOLOGrE, — Sur le comportement de Locusta migratoria L. subsp. migra-
torioides Rch, et Frm, phasis transiens ('). Note ( 3 ) de M. B. N. Zolota-
revski, présentée par M- P. Marchai.
La présence, dans les bandes de larves d'Acridiens migrateurs, d'indi-
vidus qui diffèrent du type grégaire et se rapprochent du type de la phase
solitaire respective a été signalée par divers' auteurs pour Locusta migratoria
L., Locustana pardalina Walk. et Schistoeerca gregaria Forsk. La transfor-
mation des larves de la phase grégaire en phase solitaire au cours de la vie
individuelle a été observée dans les conditions d'expérimentation, mais le
comportement des formes intermédiaires n'a pas fait l'objet de recherches
suivies et le moment où ces formes intermédiaires deviennent solitaires dans
la nature n'a pas été déterminé jusqu'ici.
Mes observations ont porté sur Locusta migratoria L. subsp. migrato-
( ! ) ftfous adoptons ici la nomenclature proposée par nous, en collaboration avec
B. P. Uvarov, dans un article, actuellement sous presse, au k Bulletin of Entomological
Research >> t où nous considérons Locusta migratorioides Rch. et Frm. comme sous-
espèce de Locusta migratoria L. et donnons aux phases des acridiens les dominations
suivantes : phasis solitaria pour la forme solitaire ; phasis gregaria pour la forme
grégaire ; phasis transiens pour l'ensemble des formes intermédiaires entre les deux
premières.
{"-) Séance du 8 juillet 1929.
l32 ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
rioides Rch. et Frm. à Madagascar où certaines bandes de sa phase grégaire
renferment des larves de la phase transiens.
La présence des larves de la phase transiens dans les bandes de Locusta
migratoria migratorioid.es Rch. et Frm. phasis gregaria a été observée dans
les États fédérés malais par H. G. Pratt('), mais leur comportement n'a
fait jusqu'à présent l'objet d'aucune étude.
Le nombre de larves de la phase transiens dans une bande peut être très
variable. J'ai trouvé jusqu'à 8 pour ioo de ces formes dans des bandes cou- ,-
vrant plusieurs hectares. Les bandes où le pourcentage se rapprochait de
16 pour ioo' ne couvraient, en général, que quelques milliers de mètres
carrés. Tous les individus de telles bandes se comportent comme grégaires,
ce qui peut'être observé surtout au cours de la migration d'une bande sur
une superficie dénudée : les individus, quel que soit leur aspect, s'avancent
dans une même direction et à une distance essentiellement la même les uns
des autres. Seules la couleur et la structure distinguent les formes transiens,
même s'il s'agit d'individus très voisins de la phase solitaire typique.
Les bandes où le pourcentage des larves de la phase transiens dépassé
16 pour 100 sont un peu plus lâches; mais, .même dans le cas où elles repré-
sentaient 43 pour 100 d'une petite bande, toutes les larves se déplaçaient de
concert dans une même direction.
A l'époque de la transformation en adultes, le comportement des indi-
vidus de la phase transiens commence à différer de celui des Locusta migra-
toria migratorioides phasis gregaria typiques. Les sauterelles adultes suivent
la bande de larves pendant les premiers jours, fait connu et attribué à l'in-
suffisance de durcissement des téguments.
Cette tendance à suivre la bande de larves doit avoir, en réalité, une
cause plus complexe, car les jeunes Locusta migratoria migratorioides
phasis gregaria, mélangés aux larves, s'envolent lorsqu'on les effraie, mais
reviennent se poser sur l'emplacement occupé par les larves. Dans les mêmes
conditions, les individus intermédiaires font une envolée rapide, décrivent
une trajectoire caractéristique et se posent n'importe où.
La différence de comportement devient très marquée quand, après la
transformation en adultes du gros delà bande, les sauterelles commencent à
se déplacer au vol. Les individus de la phase grégaire se déplacent en vol
régulier dans une même direction et se' tiennent en l'air pendant un temps
(•) H. C. Piutt, The Malayan Locust (Pachytylus sp.). Department of agricul-
ture (Federated Malay States, Bull. n°24, 1910),
SÉANCE DU 17 JUILLET 1929. l33
considérable, alors que les individus se rapprochant de la phase solitaire
restent sur place; leur tendance à suivre la bande a été parfois observée,
mais ces tentatives se réduisaient à des envolées courtes et lancées, après
lesquelles les individus se posaient de nouveau par terre.
Les sauterelles, destinées par cette sélection à mener la vie sobtaire,
restent groupées pendant un certain temps, mais ces groupements, provo-
qués seulement par l'ancienne concentration durant la vie larvaire, finissent
par se disloquer.
La proportion des formes, virant vers la phase solitaire, qui suivent une
bande de sauterelles en vol est très réduite. Seuls les individus s'écartant
très peu de la phase grégaire et ne présentant jamais de coloration verte y
sont représentés.
Parmi les causes qui poussent les individus de la phase transiens à rester
sur place, on pourrait noter le développement relativement faible des ailes,
ce qui n'est, peut-être, qu'un symptôme. Cet indice n'est pas absolu : parmi
les sauterelles restées sur place, quelques-unes ont l'élytre deux fois plus -
long que le fémur, rapport caractéristique pour la phase grégaire, alors
que dans les bandes il se trouve rarement des exemplaires dont le rapport
élytre-fémur est inférieur à 2. Mais dans ce cas, les sauterelles restées sur
place, malgré la longueur relativement considérable des ailes, ont des affl-
vnités avec la phase solitaire, tandis que les sauterelles à ailes courtes de la
bande n'ont que cet indice qui les rapproche de la phase solitaire.
Il résulte de ce qui précède que la période de passage de la vie grégaire à
la vie solitaire est limitée chez Locusta migratoria migratorioides Rch. et
Frm. à quelques jours pendant lesquels les larves se transforment en
adultes. Le tropisme grégaire persiste chez les formes intermédiaires pen-
dant la vie larvaire, même si les individus présentent morphologiquement
tous les caractères de la phase solitaire. Chez les adultes, jDar contre, le
passage à la vie sobtaire se produit même chez les formes différant très peu
de la phase grégaire. Une des conséquences du comportement décrit est le
peuplement des zones limitées par les représentants de l'espèce menant la
vie solitaire.
Ces faits permettent de placer le problème des phases dans un plan nou-
veau où l'étude morphologique ne constituera qu'une partie des recherches
au Heu d'être leur base principale, comme il en a été jusqu'à présent.
l34 AGADÉMIË DES SCIENCES.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les ferments solubles sécrétés par les Champi-
gnons hyménomycètes. Comparaison du pouvoir antioxygène du tanin et
des constituants phénoliques des essences. Note (') de M. L. Lim, pré-
sentée par M. L. Mangin.
Connaissant l'extrême oxydabilité, sous l'action des oxydases fongiques,
des constituants phénoliques des essences, ainsi que celle du tanin, pro-
priété qui fait de ces corps des antioxygènes particulièrement puissants, il
y avait intérêt à opposer ce dernier aux autres phénols, de manière à appré-
cier l'intensité respective de leurs actions.
Des séries de trois tubes, renfermant 5 cmJ du milieu artificiel-habituel, ont
été additionnés de V gouttes de solution aqueuse de tanin à i pour ioo et,
respectivement, de I goutte de solution ou suspension aqueuse à i pour ioo
des constituants phénoliques suivants des huiles essentielles : métacrésol,
paracrésol, thymol, carvacrol, gaïacol, eugénol, anéthol,créosol, salicylate
de méthyle.
L'ensemencement a été fait avec les trois Champignons suivants : Stereum
hirsutum, S. purpureum, Coriolus versicolor.
D'autres tubes, renfermant soit du tanin seul, soit ceux des constituants,
phénoliques d'essences dont l'oxydation se traduit par une coloration
(gaïacol, paracrésol) et ensemencés avec les mêmes Champignons, servent
de témoins.
I. Dans aucun cas, la rapidité de coloration du tanin en brun, indice de
son oxydation, n'a été modifiée.
II. Inversement, l'oxydation des constituants phénoliques d'essences a
présenté des retards marqués. C'est ainsi qu'avec le Coriolus versicolor, le
plus actif des'trois Champignons en présence, le gaïacol a commencé à se
colorer trois jours plus tard que le témoin et le paracrésol un mois plus
tard.
- On voit ainsi, dans cette expérience, le tanin se conduire non seulement
comme un corps plus oxydable que les autres phénols envisagés, mais
encore accaparer en quelque sorte l'activité des oxydases fongiques et pro-
téger temporairement contre l'oxydation les autres corps qui lui sont
associés.
(') Séance du 8 juillet 1929.
SÉANCE DU 17 JUILLET Î929. I 35
C'est un nouvel argument très puissant à ajouter à ceux qui découlent de
mes expériences précédentes et qui tendent à faire envisager le rôle anti-
oxygène du tanin comme sa principale caractéristique biologique.
De plus ? l'opinion émise par Moureu qu'on pourrait probablement
trouver des corps suffisamment antioxygènes pour jouer ce même rôle à
l'égard d'autres composés qui, pris isolément, sont déjà antioxygènes par
eux-mêmes, trouve ici une très suggestive réalisation.
La séance est levée à i5 h 5o m .
E. P.-
ERRATA.
(Séance du 27 mai 1929.)
Note de M. André Blonde!, Sur lès puissances et hôrmanances mutuelles
des courants alternatifs non sinusoïdaux :
d d
Page i3o3, formule (2)., au lieu de -j-w m , lire -r.Wm', formule (4), lignes 1 et 2,
au lieu de a, lire cof; au bout dés lignes 3 et 4> ou lieu de -f- o p et + cp, ? , lire — cpj,
et — <p 7 . . 1
Page i354, ligne 17, au lieu de U et I. lire — - 1 -^ •
V^ 2 V' 2
Pag*e i355, ligne 9, au lieu de sinus,, lire cosinus; lignes 8 à i\, au lieu de
angles ( 1]/ — a> ), lire ( 'ji •+- cp ).
(Séance du 1"' juillet 1929.)
Note de M. E. Rinck, Densités du potassium et du sodium liquide :
Page 4o, ligne 4 en remontant, au lieu de
rfjja = 0,9835,
lire
d X3L = o,g385.
l36 ACADÉMIE DES SCIENCES,
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus pendant les séances de mai 1929.
Leçons sur les équations linéaires aux différences finies, par N. E. Nôrlund, rédi-
gées par René Lagrange. Paris, Gauthier-Villars et O; 1 vol. 2D cm .
La mer du Groenland. Croisières du « Pourquoi-Pas », par J.-B. Charcot. Paris,
Desclée de Brouwer et C le , 1929; 1 vol. 20 cm ,5.
Précis d'analyse chimique, par Marcel Boll et Jacques Leroide. Tome III. Recherche
et dosage des unions. Paris, Dunod, 1929; 1 vol. 25 cm , 5. (Présenté par M. Urbain.)
Cérémonies à l'occasion de la prise de possession de la maison de A. -M. Ampère
à Poley mieux par la Société française des Électriciens le 2 juin 1928. Paris, Société
française des Electriciens; 1 vol. 27 cm .
Flore complète illustrée en couleurs de France, Suisse et Belgique, comprenant
la plupart des plantes d'Europe, par Gaston Bonnier. Tome dixième, par Rorert
Douin. Paris, E. Orlkac, s. d.; 1 vol. 32 cm ,5. (Présenté par M. Molliard.)
Esquisse géologique du Congo 'occidental. Étude du système schisto-calcaire, par
F. Delhate et M. Sluys; i carte de 122 x i26 em .
Essais sur la mort. Mort véritable et fausse mort, par Henry de Varignt. Paris,
Félix Alcan, 1929; 1 vol. 19™. (Présenté par M. Charles Richet.)
Apologie de la Biologie, par Charles Richet. Paris, Gaston Doin, 1929; 1 fasc. ig om ,5.
Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I er ,
prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours de Jules
Richard. Fasc. LXXY. Ascidies provenant des croisières du a prince Albert J er de
Monaco, par Hervé Harant. .^asc. LXXVI. Copépodes parasites de poissons et d'an-
nêlides provenant des campagnes scientifiques de S. A. S. le Prince Albert I er de
Monaco, par Alexandre Brian. Imprimerie de Monaco, 1929; 2 vol. 36 cm .
{A suivre.)
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 22 JUILLET 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis BOUVIER.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACA.DÉM!E.
ZOOLOGIE. — Nouvelles observations sia- les stolons sexués du Syllis (Haplo-
syllis) spongicola Grubc (Annélide pofyc/iète). Note ( ' ) de MM. Ch. Gra-
vier et J.-L. Daxtan.
Beaucoup de Syllidiens se reproduisent au moyen de stolons sexués
bourgeonnes à l'extrémité postérieure d'un individu-souche dont ils se
détachent à maturité. Alors que la souche resLe au fond de la mer les
stolons, bourrés de produits génitaux, montent à la surface où ont lieu
l'évacuation des cellules reproductrices et la fécondation.
Ces stolons sexués sont pourvus d'une tête, munie d'appendices dont le
nombre«varie suivant les types considérés, mais toujours différente de celle
de la souche. Le Syllis {Ha plosyllis) spongicola Grube a paru faire exception.
Les divers zoologistes (Albert, de Saint-Joseph, Malaquin, Lo Bianco,
Mac Intosh, Fage et Legendre) n'en ont trouvé que des stolons acéphales,
aisément reconnaissables à leurs taches dorsales oculiformes, segmenlaires.
Nous-mêmes, au cours de nos pêches nocturnes à la lumière, poursuivies
pendant quatre années dans la baie d'Alger, nous avons recueilli plus
de 36oo bourgeons et aucun d'eux, bien que tous aient été examinés soi-
gneusement un à un, ne montrait le moindre indice de régénération cépha-
lique. Aussi, dans un mémoire récemment publié, avions-nous cru pouvoir
conclure : « il ne semble donc pas téméraire d'affirmer que, tout au moins
dans la baie d'Alger, les stolons sexués de ce Syllidien sont et demeurent
acéphales au cours de toute leur existence ».
(') Séance du \~ juillet nj'iy.
C. R., ^qag, 2- Semestre. (T. 189, N° 4 ) II
ï 38 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Toutefois, P. Langerhans (1879) rapporte qu'il a été récolté, à Madère,
une femelle comptant 77 segments, renfermant des œufs violets à partir du
vingtième segment et dont l'anneau suivant montrait déjà les yeux d'un
animal sexué. Ce stolon, en voie de formation, présentait donc l'ébauche
d'une tète sur laquelle le savant allemand n'a donné aucun détail et il n'a
pas non plus indiqué si cet exemplaire avait été recueilli à la surface ou au
fond de la mer.
Nous avons fait remarquer que l'assertion de ce naturaliste, habile et
averti, nous avait paru singulière et demandait à être confirmée. Cette con-
firmation, nous l'avons trouvée dans les matériaux .d'une pèche nocturne à
la lumière, 'faite par l'un de nous le 3o octobre 1928, au milieu de la baie
d'Alger, au commencement de la nuit.
Le stolon sexué, recueilli dans cette pêche (voir la figure) est incomplet :
sa partie postérieure manque. Il- mesure, après fixation, environ 5 n,m de lon-
gueur et compte 21 segments sétigères; il est de sexe mâle, comme le
montrent ses organes segmentaires remplis de spermatozoïdes.
Sa tète, en assez médiocre état de conservation, se montre pourvue de
deux longues antennes moniliformes, beaucoup plus moniliformes que les
cirres dorsaux des segments suivants, dont les annelures sont peu marquées :
elles atteignent le cinquième segment environ. Les yeux sont dépigmentés
et nous n'avons pu observer que ceux de la face dorsale : les ventraux, soit
à cause de la dépigmentation, soit à cause du mauvais état de la partie
céphalique, ne sont pas discernables.
Le premier segment, peu développé, ne se voit bien que sur la face ven-
trale; il ne présente pas de taches oculiformes. Celles-ci sont apparentes,
quoique peu développées, sur les sept segments suivants, dont la longueur
augmente progressivement : en même temps, les parapodes deviennent plus
saillants et les taches oculiformes plus étendues.
SÉANCE DU 22 JUILLET 192g. - i3g
Entre le huitième et le neuvième segment, le 'stolon sexué est presque
rompu : la partie située en arrière n'est plus rattachée à la première que par
le tube ( digestif, resté continu. C'est sans doute à cette circonstance
heureuse, sûrement fortuite, .que nous devons la bonne fortune d'avoir
recueilli une extrémité antérieure. Dans cette première partie du stolon, les
organes segmentaires ne contiennent que peu ou pas de spermatozoïdes,
tandis que, dans la seconde, ils en sont remplis, sauf deux ou trois partiel-
lement vidés.
Les plus grands stolons, récoltés au cours de nos pèches à la lumière,
avaient 10™' de longueur et 2 5 à 3o segments sétigères : chez beaucoup
d'entre eux, la région terminale manquait; certains même, en bon état,
étaient réduits à quelques segment*, quatre ou cinq! Nous nous étions
demandé s'ils ne provenaient pas de la fragmentation de stolons, morcelés
après s'être séparés de la souche.
Ce n'est plus là; comme le montre notre heureuse trouvaille, une suppo-
sition. Non seulement ces stolons réduits à quatre ou cinq segments sont des
fragments, comme nous l'avions déjà pressenti, mais tous les stolons recueillis
par les divers observateurs et par nous-mêmes, sauf celui qui a été observé par
P. Langerhans, sont des fragments auxquels il manque, au moins, la région
antérieure du corps.
Il est à remarquer, en outre, que chacun des deux exemplaires, récoltés à
Madère, probablement sur le fond à mer basse, possédait un nombre de
segments bien supérieur (55 et 68) à celui des plus grands stolons récoltés
par les autres chercheurs : ils étaient donc beaucoup moins morcelés.
Nous pouvons conclure de ce qui précède :
i° Les stolons sexués du Syl/is (Haplosyllis) spongicola Grube sont non
pas acéphales mais du type dicère ou Chietosyïlis. Leurs antennes, contrai-
rement aux constatations faites chez les autres espèces, ne sont pas rudi-
mentaires mais, au contraire, très longues. '
2° Ces stolons, après s'être séparés de la souche, se morcellent fréquem-
ment.
3° La région antérieure du stolon — tête et quelques segments pounus
de taches oculiformes réduites, de paradodes peu développés — reste, très
probablement, au fond de la mer, ce qui explique qu'elle n'ait été" encore
jamais récoltée dans les pèches planctoniques. Ces faits rappellent, dans
une certaine mesure, ce qui se passe chez le Palolo (Eunice viridis Gray).
Des observations antérieures et des nôtres, il ressort qu'aucun stolon
sexué de Syllidien n'est vraiment acéphale : d'autre part, Manon et
Bobretzky (i8 7 5) ont vu des bourgeons de Trypanosyllis Kro/inii Clpd.
,/J ACADÉMIE DES SCIENCES.
C_ x ze ij m Grube) pourvus de « deux antennes latérales et de doux petits
palpes » -, nous avons nous-mêmes récolté deux bourgeons sexués de
Trypanosyllis munis chacun de deux antennes, au cours de nos pêches
dans la baie d'Alger. Il est permis de supposer, dans l'état actuel de nos
connaissances que, chez les Syllidiens, il n'existe pas de type de bourgeon
sexué véritablement acère, pas plus que de type acéphale.
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
Auge undSchhraft, par Paul Hkemmerer.
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Déjormation des congruences slrati-
fiables. Note (') de MM. S. Rcschggcennce et S. Rossinski, trans-
mise par M. Hadamard.
1. Si nous avons oc' surfaces (S') dont les points correspondants sont dis-
tribués sur un rayon a' d'une congruence (a'), tandis que les plans tangents
en ces points passent par un même rayon a" d'une congruence (a"), nous
dirons que le couple de congruences (a'), (V) est stratifié unilatéralement.
S'il existe de plus une seconde famille de oc 1 surfaces (S") dont les points
correspondants sont disposés sur les rayons a", les plans tangents contenant
le rayon a', nous dirons que le couple (a'), (V) est stratifié bilatéralement.
Dans cette Note, nous étudierons le cas où une surface quelconque S' de la
famille {S 1 ) se déforme, entraînant, invariablement liée à S' , la con-
gruence (a') du couple, stratifié uni- ou bilatéralement.
2. Si l'on exige : i° que le couple (a'), (a") soit stratifié bilatéralement;
2° que les rayons a' de la congruence (a') soient invariablement liés à une
surface quelconque S' de la famille (S') pendant ses déformations arbi-
traires, nous obtenons les deux cas suivants :
A. (a') est la congruence des normales de la surface S' n choisie dans la
famille (S 1 ); celte surface est à courbure totale constante : Blanchi a indiqué
ce cas (■). Il existe oc 2 congruences (a"), invariablement liées d S' .
(') Séance du 17 juillet 1929.
('-) L. Bianchi, Salle coppie dicongruenze rellilinee slratificabili (Atti dei Lincei,
5 e série, 33, xn, 19-24, p- 5ai-53:»).
SÉANCE DU -32 JUILLET 1929. iZjl
B. (a') est encore congruence de normales, tout en étant distincte de la con-
gruencc des normales de la surface S' à laquelle (a') est invariablement liée;
S' f.tf applicable sur une surface de révolution définie par V équation
',<)
b- 1 — c ) (a- -T- r- ) + a- r-
h = dr t / — • ... ,, ~~ — -^—,
y cb- ! a i + r-) — a % r l
(a, b, c constantes, 7- et ; rayon et cote du parallèle).
Les projections des rayons a' sur les plans tangents de S' enveloppent les
trajectoires orthogonales des courbes de S' le long desquelles la courbure
totale reste constante. La position des rayons ce" par rapport aux plans tan-
gents de S' change en généralpendant la déformation de S' , mais il existe
des congruences (a"), formant avec (a') un couple stratifié bilatéralement,
et, de plus, invariablement liées avec S'„ quand S' se déforme arbitrai-
rement. • *
Les surfaces (1) dépendent en général des fonctions- elliptiques; mais un
choix convenable de a, b, c donne les cas élémentaires suivants : quadrique
de révolution, paraboloïde exclu, pour c= 1, a^b; paraboloïde de révo-
lution pour c = i, « = /3; la méridienne est une tractrice allongée ou rac-
courcie pour c = o ; caténoïde si cb 2 = a 2 + b 2 ; pour cb 2 = «% nous trou-
vons une surface de révolution dont Weingarten a étudié la déformation.
Si nous ne gardons pour S' que les déformations à réseau conjugué persis-
tant ou à réseau cinématique ment conjugué persistant, et si Ton exige encore
que les congruences (a'), (a") du couple stratifié bilatéralement soient inva-
riablement liées à S' u , nous obtenons la même solution que pour une défor-
mation arbitraire de S' .
3. Enfin si l'on exige : i° que le couple (a'), (a") soit stratifié unilatéra-
lement; 2 que les rayons a' et a" soient invariablement liés à une surface
S' quelconque de la famille (S') pendant la déformation arbitraire de S' ,
nous avons deux cas.
C. Si les rayons correspondants a' et a" sont orthogonaux, S„ est appli-
cable sur une surf ace quelconque de révolution; les tangentes de S>' , parallèles
aux rayons correspondants a", enveloppent sur SJ, la famille des déformées
des parallèles de la surface de révolution. La congruence (a') est congruence
de normales, sans coïncider nécessairement avec la congruence des normales
de SJ,. En général (a") n'est pas congruence de normales ; quand (a") est
congruence de normales, S'„ est applicable sur une surface (1).
D. Si les rayons correspondants de (a') et ("a") ne sont pas orthogonaux,
S' est applicable sur une surface (1); à une congruence (a') on peut-
associer oc 3 congruences (a"), formant un couple stratifié unilatéralement.
l4a ACADÉMIE DES SCIENCES.
Pour toutes les solulions indiquées nous obtenons toujours des couples
(oc'), (a") où les développables se correspondent; ces couples rentrent donc-
dans la classe examinée par M. G. Fubini ( ' ).
*
CHRO.NOMÉTRIE. — I. Extension de la méthode de Résal-Caspari pour la
de f mutation dit spiral. — IL Sur la suspension élastique des pendules;
rectification de priorité. Note ( - ) de M. J. Haag, présentée par
M. G. Kœnigs.
I. On sait que Résâl a fait le calcul direct de la déformation du spiral cylin-
drique, parla théorie bien connue de l'élastique. En s'appuyanl sur la peti-
tesse de la réaction d'encastrement. Caspari en a déduit des formules
approchées, d'où résulte la méthode d'isOchronisme de Le Roy ( 3 ). Le but
de la présente Note est de montrer comment la même méthode d'approxi-
mation peut être appliquée à un spiral de forme quelconque, avec des
calculs d'ailleurs plus simples que ceux des auteurs précités.
Soient X, Y les composantes de la réaction d'encastrement de la virole
Kl 9
sur le spiral el ~ \- N le moment de cette réaction et du couple d'encas-
trement paï rapport à l'axe du balancier. Les quantités Y, Y, N sont pra-
tiquement très petites; nous les considérerons comme des infiniment petits
du premier ordre. On a rigoureusement, en appelant çp l'angle polaire de la
tangente au point (x, y),
<l( 9 — o„ ) h i\-,rï + v\
du ~ h .El
En première approximation, si l'on suppose X, Y, N nuls, on en déduit
du
Si l'on pose -p = o'+tp", s" est un infiniment petit du premier ordre.
Dans ce qui va suivre, nous marquerons d'un accent les quantités corres-
pondant à la première approximation et de deux accents les corrections
tenant compte de la deuxième approximation.
I ' j G. Fubini, Su aie une classi di congruenze di relie e suite trasfortnazioni délie
superficie R ( Annal i di Mate ma tira, 6 e série, 1, i9'>4. p- ^4 i-v.5-).
( ! ) Séance du 8 juillet 1929.
( :i ) Cf. A-Ndrade, Horlogerie el Chronoinétrie, CJiap. XI.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. l/|->
Cela posé, l'équation (1) nous donne, au second ordre près.
(3, ? . = J. ( x_t'Y+v\),
en appelau I ;, 7, les coordonnées du centre de gravité de l'arc s. On a ensuite
(4) \*=— f o"s\n <o'ds = — ?'.)■'+ -p!j | .)■'''. N — •*'' V •+-.)•' \)<VS
et une formule analogue en y".
Pouf s — L, on a, en affectant de l'indicé un toutes les quantités corres-
pondantes, qui sont connues,
f5) ?'i = °' y l = jr, — .'•',, _)■'; = ,)•,—,)■',.
En portant (3) et (4) dans (5), on a trois équations du premier degré
entre les trois inconnues X, Y, N. Si l'on introduit la forme quadratique
Y (u, e, w) d'une de mes précédentes Notes ('), calculée sur le spiral com-
plet et à partir de la première approximation, on obtient immédiatement
1 ,A ,. 1 r)\ ., 1 à\
où l'on doit remplacer u, c, w par a-, — .r', , y, — ,/,, o.
Pour 6 infiniment petit, on retrouve exactement les formules (29) de
mon Mémoire précité.
En négligeant des quantités du second ordre, on peut écrire
,.. 2 El .. 2 El v El d( u*-T-v"
(7 > x = lF"' >= lF''' * = hk* de '
où k désigne le rayon de gyration du spiral par rapport à O. Ces formules
ont une interprétation géométrique très simple. Soient B la position exacte
de l'extrémité du spiral, B' la position approchée qui résulte de la première
approximation, z la distance BB'. La réaction d'encastrement du spiral sur
Je balancier est
*■ 2 El — >■
Le couple perturbateur est-
El d(s*)
(9) -^=~Ui1W
(') Comptes rendus, 18C, 1928, p. 1194. \oir aussi mon' Mémoire du Bulletin de
l'a Société mathématique de France, 06, 1928, p. 200.
1 44 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les corrections du centre de gravité sont
. ,.„ dv „ du
" 0> «' = 5»-"' ^-.Të--''-
Les quantités u et y peuvent être calculées directement d'une manière très
simple dans le cas du spiral cylindrique sans courbes terminales. On
retrouve alors toutes les formules de Résal-Caspari-Andrade. Dans les
aulres cas, on peut employer les développements
— .V.-'v^Y.^-kY...... ...
Q 1 S 3 d'> 6-"'
où X,-, Y ; désignent, suivant la terminologie de M. Keellioff, les coordon-
nées du centre de gravité d'ordre i, à l'état naturel.
On peut alors calculer sans difficulté le 'couple moteur et le centre de
gravité du spiral, cylindrique ou plat, muni de courbes terminales. On en
déduit ensuite la perturbation apportée par l'excentricité du spiral sur la
durée d'oscillation, tant au point de vue de la réaction d'encastrement que
de la pesanteur.
II. M. Tricomi me signale un Mémoire publié par lui, en mars 1929, dans
le Nuovo Cimenta, et où il a oblenu k peu près tous les résultats résumés dans
ma Note du 3 juin 1929. Son travail, daté de décembre 1928, a été exécuté
à peu près en même temps que le mien, dont j'ai retardé la publication
d'environ six mois. Néanmoins, la priorité lui appartient incontestablement.
AVIATION. — Possibilités nouvelles de v>ol avec un moteur stoppé sur avions
bimoteurs. Note de M. D.-S. de Lavaud, présentée par M. Râteau.
J'ai étudié, avec MM. Paulhan et. Pillard, l'adaptation de mes roues
libres aux hélices d'avions bimoteurs, comme facteur de sécurité ei de gain
aérodynamique. Avec une hélice à grand pas relatif, on ne peut, en vol,
stopper un moteur dont l'entraînement est un danger en cas d'avarie et une
cause de résistance aérodynamique. En calant l'hélice par un frein, sa
résistance axiale diminue, mais bien moins qu'en autorotation sur roue
libre, comme je vais le montrer.
Soient, aux deux tiers du rayon, zone efficace, un élément de pale de
surface/ (Jig. 1), V et U ses vitesses d'avancement et de rotation, de résul-
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. i/p
tante W, i rincidence, y et les angles de \V et de la corde du profll
avec li, le pas relatif étant m= 2/ 3 Tt tango. En rotation libre, la résultante /'
de la traînée t et de la poussée p, de coefficients c, c et c,, est normale à U et
constitue la résistance. Le profil est attaqué de dos, y = + j" étant égal à
Fig. 1.
l'angle 9 tel que c x = e. tan g 9. Donc
f= '
17 o.
a é'
100 Cs
W- =
1 s sin
La droite y = o + i coupe la courbe de 9 en fonction de / au point
d' autorotation, donnant 9, j, c r , /et U (/?#-. 2).
Pour un grand pas relatif m, 9 est élevé, c = petit, la vitesse de rotation U
et la résistance /faibles. Si /w diminue, 9 aussi, U et / croissent très vite
avec ç-, en tendant vers une limite pour m = o, -A- étant ici 8 fois
1 ' sin'o
plus grand pour m = o,3 que pour m = 0,9. Si, hélice calée, le coeffi-
cient cdef baisse linéairement avec m de 1 , 1 à o, 8 entre m = oelm = i,
le meilleur gain est vers m = 0,8 avec trois fois moins de résistance, sans
avantage en dessous de m = 0,4. Les profils symétriques, à faible c n sont
favorables. Les essais confirment ces lois.
Une hélice telle que D = 4 m ,4o, m = 0,8, adaptée pour 1000 t/m et
5oo ch, résiste, calée, avec i5o ks à V = 4o m/s et avec 5o k « en autorotation
k/,6 académie des sciences.
à 600 t/m. Avec moteurs tractifs, l'un arrêté, ou en tandem, celui d'avant
stoppé, on gagne ainsi ioo ks , soit, à 4o m/s, une puissance © u = 4oookgm/ s
ou motrice de 70 ch, représentant 56o ks de charge à 8 ks au cheval ou 6oo lra
de parcours. A même poids total, soit P = 55oo k ", on dispose, par l'excé-
dent de puissance %> u , d'une vitesse de montée ~ =0,73 m/ s qui amé-
liore ou permet le vol, la possibilité d'ascension devant être au moins
de o,4o à o,5o m/s.
Avec moteurs latéraux, l'effet de giratiqn sur l'avion s'atténue de i5 à
20 pour 100. Avec moteurs en tandem,, celui d'arrière calé, l'hélice d'avant
soufflant h 10 m/ s, on gagne i56 ks sur la résistance, soit une puissance utile
%, = 6240 kgm/s ou motrice de 1 10 ch, représentant une charge de 88o k ",
goo 1 "", de parcours, ou 1 , i3 m/s de vitesse d'ascension, rendant très aisé un
vol le plus souvent déficient.
Enfin, par rapport au cas usuel du moteur entraîné, ces gains peuvent
être doublés.
Ma roue libre offre ainsi, par un moyen fort simple, des facilités nouvelles,
remarquables et étendues de vol avec un moteur stoppé sur deux. Ses essais
officiels ont prouvé sa solidité et, par son élasticité due àd'arc-bouteinent,
son action favorable sur le moteur, sans modification du ralenti.
On peut d'ailleurs envisager le blocage des roues libres à Y atterrissage par
une manœuvre du pilote clans le but de diminuer la finesse de l'avion et lui
permettre ainsi de se poser plus facilement.
MÉTROPHOTOGRAPME, — Sur une mise en place des clichés dans les
appareils de restitution. Note (') de M. G. Poivilliers, présentée
par M. P. Helbronner.
La question de la mise en place des clichés dans les appareils de restitu-
tion, lorsque les éléments de prise de vue sont inconnus, est d'une impor-
tance capitale dans le problème de la carte par l'exploitation des photogra-
phies aériennes. Je me suis proposé la recherche d'une méthode de
détermination des coordonnées du point de vue et des trois paramètres
d'orientement du cliché, qui fût à la fois pratique et rigoureuse, en m'effor-
(') Séance du 17 juillet 1929.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. i^-j
çant de réduire le plus possible la durée d'immobilisation des appareils
de restitution, la difflculté et la longueur des calculs préliminaires.
Dans ce qui suit, je supposerai -que Ton possède des valeurs approchées
des six paramètres de mise en place, et que l'on connaît les coordonnées de
trois points au moins du terrain identifiables sur le cliché. La méthode
employée consiste à déterminer sur l'appareil de restitution les coordonnées
des intersections des lignes de visée de ces points (matérialisées de façon
variable suivant le type d'appareil) avec les plans d'éloignement approché
correspondants. Pour l'unification des formules, je désignerai l'éloigne-
ment par y quelle que soit l'inclinaison de l'axe de prise de vue, cet
éloignemenl étant compté horizontalement ou verticalement suivant le cas.
Si la mise en place était correcte, les différences de coordonnées lues Ixj,
A^ relatives aux couples de points connus i el y identifiables sur le cliché,'
seraient égaies aux différences correspondantes des coordonnées vraies; la
mise en place n'étant qu'approchée, il n'en est pas ainsi et l'on constate des
écarts saH, es/ entre ces quantités. Ainsi que nous allons le montrer, les
erreurs de mise en place, supposées petites, sont des fonctions linéaires des
écarts mesurés s correspondant à trois points i, j, k, dont On peut déter-
miner à l'avance les coefficients. Ceux-ci étant connus, on obtient les
valeurs des corrections à faire subir à la mise en place, par un calcul rapide
à la règle effectué immédiatement après la détermination des quantités s.
Détermination des coefficients des équations de correction. — Quelles que
soient les erreurs de mise en place" du cliché, on peut toujours Te supposer
convenablement orienté par rapport à un système de comparaison appro-
prié dont l'origine est au point de vue. Les lignes matérialisant dans l'ap-
pareil les directions de visée correspondant à un point M du terrain, passent
par un point m dont les coordonnées a?',/, s', dans ce système, sont égales,
à l'échelle près, à c'elles du point M du terrain. Soient alors x, y, 3 les
coordonnées de ce point m par rapport au système de référence de l'ap-
pareil dont l'origine est toujours supposée au point de vue S, on a, en consi-
dérant de faibles erreurs dorientement du cliché
(0 x = x'-y a + s 'y, y=y+x'a-s'p, s=;s'-x' a+ yp,
a, % y étant les angles dont il faut faire tourner le trièdre Sucys autour de
l'axe Ss et des positions successives des axes Sa- et Sj, pour l'amener en
coïncidence avec le trièdre Sx'y's'.
La ligne de visée passant par m rencontre le plan d'éloignement ap-
l/ { 8 • ACADÉMIE DES SCIENCES,
proche y, =y' + o en un point de coordonnées
I / r'-\ r'z' .r' „
X =.r>- (r' + ^ y + ^r 3 + ='/ - -, «•
i'q, ) > Y =;>-' + o,
En désignant par E,-, r„, '£,■ les coordonnées approchées d'un point i et en
formant les quantités s précitées, on obtient, toujours avec l'approximation
des petites quantités :
i' -+- r,
)><iï
"P + (^y
\/
a -+-
(3)
ÏÇ\ k
(^7
ô = s\ J : .
r,
t\ k
8 = .Zf,
système de quatre équations linéaires en a, % y, o dont les solutions sont
fournies par des expressions de la forme
A
(,\.ej?I.+ K'ezi-t- A's.rf + A w E5f).
On obtient A.r = E — a-', A5 = Ç — s', en portant ces valeurs dans les
expressions (2) correspondant au point i par exemple. En prenant les
valeurs approchées de ce point égales aux coordonnées liées X ; , Y,-, Z,-,
on a
A.r=^ { £.r/[-A ii) + T,î) + B hru+C n,ç,+ D h]
+ e r ./ [_ A' ( 1} + ri? ) H- B' ;,r); + C n* Ç/ + D' ï,]
+ ejft- V(E? + r / ?) + B'àn,+ C'r,,Ç,+ D'£ / ]
+ £S*[-A'(ïi' + ïl?)+B"ïiïJ,+ C"ïl/Ç j -trD"^]!,
U)
/
A; = ^ j • sjJ [- A £,*),+ B (tf + - ) - G ^ i+ D ^
' '" +£5 /[_A'ï i r, i +B'(r,) ! + Çr)-C'^H-D'Ç ; ]
+ ea!f[--A'ï,n,+ B , (ïi? + Ç?)-C^ïi/+D*Ç,]
+ e s/[- k"h-ni+ B"(n? + ç? ) - C^ïi/H- D*ç,] }.
On remarque que les coefficients des quantités s, dans les expressions des
six paramètres de mise en place, sont racines d'un même système d'équations
(5) {
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 1/19
linéaires dont le terme constant dépend seul du paramètre considéré :
ïÇ\/
(d; h^)>
iO{ p- &)'i
(M - ©:
«7+
7+
■rr
Tl
",r\k
■;\t
^"
rr-
s =
r-i \ k
\j;.
ty = ô-
A3.
a.
?•
•0/
ijïi
ru
— 1
V/i
rif + Kf
ru
I
' 4'
~i
■'h
I
s-,
Si
ÉLECTRICITÉ. — Étude de la pile gaz ammoniac-oxygène .
Note de MM. C. Marie et C Haenny, présentée par M. G. Urbain.
Étant donnée l'importance industrielle de l'oxydation catalytique du gaz
ammoniac, il nous a paru intéressant d'étudier la pile à gaz correspondante.
Des expériences préliminaires nous ayant montré qu'un électrolyte fondu
tel qu'un mélange de nitrates alcalins ne se prêtait pas à l'étude quantitative,
nous avons utilisé le verre (Pyrex) déjà employé pour des études analogues
par Haber et plus récemment par Kallmann (').
Nous avons ainsi mesuré la force électromotrice de la chaîne :
Air — Pt — verre Pyrex — Pt — NH 3 .
L'appareil était constitué simplement par un gros tube à essai en verre
Pyrex, dont le fond avait été platiné sur les deux faces. Le contact élec-
trique était assuré, de part et d'autre, au moyen d'un faisceau de fils fins de
platine et l'ensemble était chauffé dans un four électrique à résistance dont
la température était déterminée par un couple Pt-PtRh étalonné. Les
mesures s'effectuant par la méthode potentiométrique habituelle avec
comme appareil de zéro un électromètre capillaire et un élément Weston
comme étalon.
Les résultats fournis par les expériences ont été les suivants :
a. Le système ne devient conducteur qu'à partir d'environ 48o°;
b. La force électromotrice du système est pratiquement nulle quand les
deux électrodes sont en contact avec le même gaz;
c. La force électromotrice de la pile varie avec la température, ainsi que
(') II. Kallmann, Z. fur Electrochem., 28, 1922, p. 81.
l5o ACADÉMIE DES SCIENCES,
l'indiquent les chiffres ci-dessous :
t" , 570*. 01. V. G52\ 070° . 6!)0°. 707°. 735». 75ô°. TA'. 7.10'.
F. e. m. observée., i,ogo 1,07.") 1,022 1.018 1,1108 1,00 0.9;) 0,976 o,gf>3 o.goi
Ces résultats ont été comparés aux valeurs théoriques que l'on pouvait
prévoir en admettant les réactions suivantes :
1 4\'H s +'50 ! =4:\0 + 6Il 2 Q = -t-2i(i,<) kg/cal
II 4MI»-t-30 ! =2.N 2 + 6H 5 (J=+3o3. 3 kg/cal
La première de ces réactions correspond à une force électromotrice
de 0,47 volt et la seconde à une force électromotrice de i , i volt, à la tem-
pérature ordinaire.
Les valeurs données ci-dessus correspondent donc à la réaction II.
Les recherches sur la réaction catalytique industrielle et particulièrement
celles de Pascal et Decarrière (' ) permettent d'ailleurs de prévoir que dans
les conditions de nos expériences, la deuxième réaction était la plus pro-
bable.
Conclusion. — Ces expériences dont les détails et la discussion seront
donnés dans un autre Recueil montrent donc que la combustion du gaz
ammoniac dans la pile étudiée donne de l'azote et que la force électromo-
trice obtenue correspond à la valeur calculée à partir des données thermo-
chimiques.
RAYO:\S POSITIFS. — Sur l'émission des rayons anodiques de sodium
et de chrome. Note ( 2 ) de M. A. Poirot, présentée par M. Ch. Fabry.
On peut extraire des ions positifs, dans un vide aussi bon que possible,
d'une anode formée de sels métalliques quand l'agitation thermique des
ions et la chute anodique sont suffisantes.
Divers auteurs, parmi lesquels Gehrcke et Reichenheim ( 3 ), Dempster ( '' ),
Aston ( 5 ), onl obtenu, à l'aide de dispositifs expérimentaux plus ou moins
différents, des émissions de rayons anodiques généralement capricieuses et
( ' ) Pascal et Dkcarrièke, Bulletin de la Société chimique, 25, 1919. p. '189.
(-) Séance du 17 juillet 192g.
( 3 ) Gehrcke et Reichenheim, Verh. d. Phys. Ges., 8, 1906, p. 55g; 9, igo7, p. 76,
200, 373; 10, igo8, p. 217. , ■
(*) Dempster, Phys. Ret>., 11, igi8, p. 3r6; 18, 1921, p. 4 10 ; 20, 1922, p. 63 1 .
(') Aston, Phil. Mag., 4*2, 192 1, p. 436; Nature, 107, 192 1, p. 72.
SÉANCE DU -i-i JUILLET 1929. 101
souvent éphémères. M. Morand (' ) a apporté à'ia technique expérimentale
des perfectionnements importants qui lui ont permis d'obtenir une émission
régulière et stable dans le cas du lithium.
L'expérience semblait indiquer que les émissions les plus faciles à pro-
duire sont relatives aux métaux de poids atomiques faibles et principale-
ment au lithium et qu'il est préférable de partir de sels halogènes aisément
dissociables.
Eu utilisant un dispositif analogue à celui de M. Morand et en partant de
bichromate de sodium pur, j'ai pu réaliser une émission de rayons anodiques
de sodium et de chrome caractérisée non seulement par une 1res grande
stabilité du régime d'émission mais aussi par une durée notablement plus
longue que celle qui correspond au lithium.
D'une manière générale, le choix du sel utilisé est très important ; mais
il n'est nullement nécessaire de faire appel à des sels halogènes et l'on peut
obtenir d'aussi bons résultats avec des métaux lourds qu'avec dès métaux
légers. Il est également important de régler minutieusement le potentiel et
surtout le chauffage de l'anode ; ces réglages sont d'ailleurs facilités par l'em-
ploi d'un sel unique, suffisamment stable, à point de fusion bien déterminé.
L'émission des rayons anodiques de sodium et de chrome commence
brusquement, pour une température convenable du sel, inférieure à sa tem-
pérature de fusion, quand la différence de potentiel aux bornes du tube est
suffisante. Celte différence de potentiel tombe ensuite très rapidement à
quelques milliers de volts et les conditions électriques de rémission
demeurent constantes pendant toute la durée de celle-ci; on a affaire à un
régime d'arc et l'on assiste à un phénomène de dissociation dont on reste
maître dans d'assez larges limites.
L'anode est entourée d'une lueur jaune d'autant plus intense que le cou-
rant qui traverse le tube est plus grand. Les rayons anodiques partent nor-
malement à la surface du sel et le faisceau formé, convenablement dirigé,
est faiblement illuminé en jaune. On observe aussi une tache jaune intense
sur la partie de la surface cathodique frappée par le faisceau anodique. Le
spectre de la lumière émise à la cathode est formé des spectres d'arc du
sodium et du chrome; celui de la lumière émise à l'anode et entre l'anode
et la cathode comprend seulement les raies d'arcs les plus intenses du
chrome. Je n'ai pas observé de raies relatives à l'oxygène; ce dernier joue
vraisemblablement le même rôle que les halogènes quand on utilise des sels
halogènes.
(') Morand, An/i.d. Phys., 7, 1947, p. 100.
l5a ACADÉMIE DES SCIENCES.
OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE. — Sur une méthode pour la détermination des
angles par Vulilisalion des aires microscopiques. Note do M. Albert
Arsulf, présentée par M. Ch. Fabry.
La méthode que nous présentons a pour but de définir, à une minute
d'arc près (résultat des expériences effectuées, que Ton pourra sans doute
améliorer), la direction de la normale en un point d'une surface polie de
rayon de courbure même très faible (par exemple o mn, ,oi), l'aire utilisée
pour la mesure pouvant être réduite à o mm ,ooi.
Par exemple, il est possible de mesurer à une minute près l'angle des
faces d'un cristal microscopique, les dimensions des faces de ce cristal ne
dépassant pas o nmi , ooi dans tous les sens.
Le principe de la méthode est le suivant : on utilise un microscope dans
le plan image duquel on forme, au moyen d'une glace sans tain à 45",
l'image A d'un point lumineux placé latéralement. L'objectif du microscope
donne du point A une image B, que l'on met en coïncidence avec la surface
polie dont on veut évaluer l'orientation. Les rayons lumineux reviennent
en arrière et l'on obtient alors, dans le plan image du microscope une image
de retour A' du point A. On place l'œil au voisinage de A', de façon que le
faisceau de retour pénètre entièrement dans la pupille, l'œil étant accomodé
sur le plan de la lentille arrière de l'objectif. On voit alors cette lentille
uniformément éclairée, si le plan tangent à la surface étudiée est exacte-
ment perpendiculaire à l'axe optique du microscope. En effet, les cônes de
rayons ayant pour sommets A et B et pour base l'objectif coïncident exac-
tement à l'aller et au retour.
Si le plan tangent à la surface étudiée, n'est pas perpendiculaire à l'axe
optique du microscope, le cône de retour de sommet B pivote autour de sa
pointe B d'un angle égal au double de l'angle a que fait la normale à la sur-
face avec l'axe du microscope. Si ce dernier angle est égal à u, tel que
sinu—a, a étant l'ouverture numérique de l'objectif utilisé, les deux cônes
seront tangents le long de deux génératrices opposées, et aucun rayon ne
pénétrera à l'intérieur de l'objectif.
Si l'angle a part de zéro et augmente.progressivement, l'œil, accommodé
sur l'objectif, verra d'abord celui-ci entièrement illuminé, puis' à mesure
que l'angle a croît, la portion illuminée, correspondant à la partie. com-
mune aux cônes d'aller et de retour, diminuera progressivement pour dis-
paraître lorsque a = u.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. i53
La mesure du diamètre de la portion commune aux deux cônes fournit,
par exemple, au moyen d'un étalonnage préalable, la valeur de l'angle a.
On obtient une meilleure précision en plaçant, tout contre la lentille
arrière de l'objectif du microscope, une pointe acérée dont l'extrémité
coïncide avec le milieu d'un diamètre de cette lentille. L'image (ou plutôt
l'ombre) de retour de la pointe est placée symétriquement, la pointe et son
ombre se faisant face. On déduit la valeur de l'angle a du déplacement de
l'ombre par rapport à la pointe. L'angle maximum que l'on peut mesurer
est alors de -• Cet angle serait voisin de u si l'on plaçait la pointe à l'extré-
mité d'un diamètre de l'objectif, l'ombre venant alors se former à l'extré-
mité opposée.
Les mesures d'angles seront plus précises, bien que plus compliquées, si
l'on utilise le microscope que nous venons de décrire à la manière de la
lunette autocollimatrice d'un goniomètre; l'appareil sert alors uniquement
à définir la perpendiculaire aux surfaces de l'objet étudié, par la mise en
coïncidence de la pointe et de son ombre, opération qui peut être effectuée
avec précision; les angles sont évalués en mesurant sur un cercle gradué les
rotations de l'objet ou les rotations du microscope.
On obtient des pointés précis en visant la pointe et son ombre au moyen
d'un viseur grossissant, et en effectuant les pointés sur les franges de diffrac-
tion qui bordent les images.
optique. — Une méthode pour la mesure de la clarté efficace des objec-
tifs photographiques. Note ( ' ) de M. Josef Hrducka, présentée par
M. Fabry.
L'action photochimique de la lumière sur la plaque photographique
dépend de l'éclairement et de la durée de pose, les autres circonstances
étant constantes. L'éclairement de l'image photographique est proportionnel
au carré du rapport du rayon de la pupille d'entrée et de la distance focale,
ou au carré de l'ouverture relative, qu'on peut exprimer par ijn où n =f/d
(d le diamètre de la pupille d'entrée). On caractérise la luminosité d'un
objectif photographique par son ouverture relative d'une manière purement
géométrique. Dans cette expression de l'ouverture relative, il n'y a pas de
facteur exprimant les pertes de lumière à la traversée de l'objectif qui dimi-
(') Séance du 17 juillet 1929.
C.R., 1929, 1' Semestre. (T. 180, N» 4.) 12
ï54 ACADÉMIE DES SCIENCES.
nuent la luminosité utile des objectifs, par exemple des pertes par réflexion
sur les surfaces des lentilles, par absorption dans le verre et dans là matière
utilisée aux collages. Si l'on désigne par I et par I des intensités, lumi-
neuses avant et après la traversée de la lumière par l'objectif, la luminosité
vraie, efficace d'un objectif photographique, est mieux caractérisée par
l'expression
n y'1/lo,
Pour déterminer ijn on peut employer des méthodes habituelles pour la
mesure de la distance focale et du diamètre de la pupille d'entrée. Pour
déterminer la valeur du facteur de correction I/I j'ai employé la méthode
suivante :
Sur un banc d'optique on aligne une source ponctuelle de lumière,
l'objectif étudié, un diaphragme, dont le diamètre est plus petit que le dia-
mètre de l'ouverture maxima de l'objectif, et le sensitomètre. Comme
source de la lumière on a employé un petit trou éclairé par une- lampe.
Cette source est disposée au foyer de l'objectif b, essayer au moyen d'un
collimateur. Le diaphragme est placé au sommet de la première surface de
l'objectif. De l'autre côté, derrière l'objectif et aussi près que possible de
celui-ci, est placé le sensitomètre avec la plaque photographique.
J'ai employé un sensitomètre non intermittent, de ma propre construc-,
tion, avec disque tournant. Pendant la mesure on procède de la manière
suivante : La source étant placée au foyer, on mesure la distance r, de cette
source à la première surface de l'objectif. Soient d t le diamètre du dia-
phragme et rf 2 le diamètre de la pupille de sortie correspondante; on calcule
une distance r„
cL
qu'on prend comme distance fondamentale. Le diamètre d„ est déterminé
photographiquement. La source étant au foyer -de l'objectif, on fait au
moyen du sensitomètre l'une des poses, après quoi l'objectif est enlevé et la
source est approchée du sensitomètre de distance A
s
\ = l— (r.— ri),
où l est la longueur totale de l'objectif, c'est-à-dirë la distance entre le
sommet de la première et de la dernière surface de l'objectif. Nous prenons
i'éclairement donné par la source dans cette position sur la plaque photo-
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. . i5&
graphique comme unité. On procède ensuite aux autres poses pour cette
position de la source et pour les positions plus approchées et plus éloignées.
Sur le négatif on mesure les densités de -la plage correspondant à l'axe
d'optique de toutes ces poses. De la courbe entre les différentes positions de
la source sans l'objectif et les densités correspondantes on détermine, par
simple interpolation, la position de la source sans l'objectif pour laquelle
l'éclairement produit sur la plaque photographique est égal à l'éclairement
donné au travers de l'objectif à étudier. La connaissance de cette distance,
que nous appellerons r, nous donne la possibilité de calculer cet écîairement
par la simple équation
1 — LÏ
Cette méthode expérimentale a certains avantages. On se sert d'une
source ponctuelle et des plages sensitométriques étroites (4 mra ), et il n'y a
pas à effectuer de corrections sur l'obliquité entre les rayons centraux et les
rayons marginaux. Le système ne contient, en dehors de l'objectif même,
aucune matière absorbante telle qu'un coin sensitométrique. On peut
employer la lumière monochromatique en éclairant le trou par un petit
monochromateur ou par la lampe au mercure, etc.
Exemple de mesure :
Les mesures ont été effectuées sur des plaques orthochromatiques antihalo
en lumière blanche d'une lampe à incandescence avec globe opale. Dans le
cas d'un objectif photographique de distance focale i5o mm on a obtenu :
Ouverture relative géométrique donnée par constructeur 4,0
Ouverture relative géométrique d'après notre propre mesure 4,87
Clarté efficace (ouverture relative équivalente) 5,54
SPECTROSCOPIE. — Spectromètre enregistreur pour Vinfrarouge. Note
de MM. P. Lambert et J. Lecomte, présentée par M. A. Cotton.
A la suite de recherches sur les spectres d'absorption infrarouges faites
avec une pile thermo-électrique et un galvanomètre, pour éviter des mesures
visuelles du galvanomètre, fort longues et pénibles, nous avons été conduits
à envisager la construction d'un spectromètre enregistreur. Il y a plus de
3o ans, Langley en avait établi un modèle, et, à sa suite, sont venus, entre
autres, Angstrôm, Ellis, Moll, Gorczynski. Nous avons évité, dans notre
instrument, les liaisons par engrenages à cause du temps perdu, ainsi que
l56 ACADÉMIE DES SCIENCES.
les mouvements d'horlogerie à cause de l'absence de contrôle sur leur
marche. ^
Principe. — Comme dans tous les spectromètres enregistreurs à infra-
rouge', à mesure que défilent sur l'instrument récepteur les différentes lon-
gueurs d'onde, le spot de cet appareil (dans le cas du radiomètre ou du
radiomicromètre) ou du galvanomètre auxiliaire (avec la pile thermo-élec-
trique, le bolomètre ou la cellule photo-électrique) s'inscrit sur une émulsion
sensible, animée d'un mouvement perpendiculaire à celui du spot. Il est
nécessaire qu'à une position donnée de l'émulsion photographique on puisse
faire* correspondre une longueur d'onde bien définie. Nous rappellerons de
plus que si l'on utilise un prisme de 6o°, en sel gemme, une rotation de 8°
dans le spectre fera passer de la raie D à i& environ, et, qu'à cette rota-
tion de 8° devra, par conséquent, correspondre la course totale de l'émul-
sion sensible. '
Réalisation {fig. i). — i° Spectromètre. — Il est constitué par deux prismes de
Fig. i.
sel gemme à 3o°. L'un, A, est fixe; l'autre, B, est monté sur la plate-forme CDEFG,
mobilejmtour d'un axe vertical O (convenablement placé pour que le système des
deux prismes équivaille à un seul prisme au minimum de déviation) qui porte égale
ment le miroir concave M. et la pile thermo-électrique P. Les radiations, venant de la
source, rendues parallèles par le miroir concave M 4 traversent les deux prismes A
et B et sont concentrées par le miroir M 2 sur la pile P.
2° Enregistreur. — Le galvanomètre, relié à la pile thermo-électrique P et
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 167
éclairé par une lampe auxiliaire, inscrit son spot dans la fente UV du cou-
vercle. La plaque HIJK porte un papier sensible; elle est poussée par la
vis SS' qui porte à son extrémité une poulie T, en relation avec un petit
moteur électrique démultiplié. En avançant, la plaque HIJK, par l'inter-
médiaire de la came NP et du levier L, fait tourner, sans retard, Taxe 0.
Une liaison analogue "avait déjà été utilisée avec succès par l'un de nous
dans la construction d'un microphotomètre enregistreur. Ce dispositif
simple permet, en inclinant d'angles variables la came NP, d'obtenir une
rotation plus ou moins rapide de l'axe 0.
Résultats. — La courbe en trait plein (fig. 2) représente la transmission
1
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10
Fis. 2.
de la nitrobenzine sous une épaisseur de o mm ,oi4 environ, déterminée
d'après les enregistrements directs (trait discontinu : avec la cuve d'absorp-
tion devant la fente; trait mixte : spectre de la source seule. Les disconti-
nuités dans ces lignes vers 10^- proviennent du changement nécessaire dans
la largeur de la fente et l'échelle du dessin n'a permis de reproduire qu'une
partie du spectre de la source seule). On retrouve bien les bandes caracté-
ristiques de la nitrobenzine, indiquées par Coblentz, en particulier.
ï58 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Avec notre appareil, nous obtenons ainsi automatiquement et sans possi-
bilité d'erreur personnelle, en une vingtaine de minutes, un document pho-
tographique, alors que l'un de nous devait, auparavant, pour mesurer
l'absorption de corps analogues, effectuer, pendant une demi-journée au
moins, des lectures visuelles du galvanomètre.
On sait que les spectres d'absorption infrarouges (i à ï6^) permettent
de caractériser toute une série de fonctions chimiques : alcools, aldéhydes,
cétones, éthers-sels, aminés, etc., et qu'il suffit d'une quantité infime de
matière pour obtenir un spectre complet. Nous pensons que cette méthode
d'analyse se trouvera beaucoup simplifiée par l'emploi d'un spectromètre
analogue à celui que nous venons de décrire.
SPECTROSCOPIE. — Spectres du phosphore et de l'arsenic dans V ultra-
violet extrême. Multiplets de As IV et As V. Note de M. Paul Qcbney,
présentée par M.- A. Cotton.
La méthode de la décharge sans électrodes dans les vapeurs raréfiées a
été appliquée à l'étude des spectres du phosphore et de l'arsenic dans
l'ultraviolet extrême, au moyen" du spectrographe à réseau dans le vide
décrit par MM. L. et E. Bloch ('). La région étudiée s'étend de 2700
à 1200 A pour le phosphore, de 25oo à 700 A pour l'arsenic; avec des poses
suffisamment longues, le nombre de raies obtenues est environ de 35o pour
chaque corps. Pour le phosphore, les premières raies des principales séries
avaient déjà été classées par Millikan, Bowen et Miss Saltmarsh et ont
toutes été retrouvées comme raies fortes. Par contre, pour l'arsenic, la
seule classification proposée dont j'ai eu connaissance est celle de As III
donnée par Rao et Pattabhiramiah ( 2 ); je me suis alors proposé de trouver
les principales raies de As V et As IV en extrapolant, par les méthodes de
Millikan et Bowen (lois des doublets irréguliers et des doublets réguliers),
les valeurs des raies homologues de Zn II, Ga III, Ge IV d'une part et Zn I,
Ga II, Ge III d'autre part, données par Fowler('), Carroll( 4 ) et Lang( s );
j'ai retrouvé les raies presque exactement aux endroits prévus et avec
(') L. et E. Bloch, Rev. Opt., 3, 1926, p. 63.
( 2 ) Rao et Pattabhirajhiah, Indian Journ. of Phys., 3, 192g, p. 437.
( 3 ) Fowler, Report on Séries in Line Spectra. p. i4o.
(*■) Carroll, Trans. Roy. Soc. Lond., 225 A, 1920. p. 357.
( 5 ) Lahg-, Phys. Rev., 30, 1927, p. 762.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. I09
des intensités convenables, et les séparations des doublets et des triplets
concordent également avec celles que donne la loi des doublets régu-
liers. Les résultats sont réunis dans le tableau ci-dessous; les raies indi-
quées sont : pour As V, le premier doublet de la série principale et le
premier groupe de la série diffuse; pour As IV, le premier groupe PP', la
première raie des séries de simplets et le premier groupe de la série dif-
fuse. Dans le cas de As V, l'identification doit être considérée comme assez
douteuse, car il n'est pas sûr que le mode d'excitation employé ait permis
de donner les raies de As V avec des intensités assez fortes pour que ces
raies soient visibles sur les clicbés; par contre, dans le cas de As IV, les
confirmations sont.plus nombreuses et les résultats semblent suffisamment
bien établis pour pouvoir servir de point de départ pour une classification
plus développée.
Tableau des multiplets de As Y et As IV. •
AsV
As IV
Désignation .
à.
Intensité.'
V.
Av.
(4 S S -4 ! P,
\4 2 S-4*P 2
1029,62
987.72
, 7
6
97123
101243
j 4l20
)4 2 P 2 -4 ! D, 1
(4 2 P,-4 i D î
. 7 3 4,7 5
7'5,46
2
3
i36ioi
1 39770
! 3669
43 p„- 43 p;
980,61
5
101977
>
4 3 P 1 -4' 3 P;
97 1 » 12
5 >
102974
252 9
4 3 p,-4 3 p;
966,88
5
io45o6
1 /,3 P _ 4 3 P'
1 4 J 2 4 L 2
q53,3i
6
104898
i n54
1 ) -,
( 2042
1 ' 3 p '. 3 p'
1 4 r o — 4 r 1
J 4 3 P.— 4 3 P' a
946,43
900,75
5
io566o
107440
/ -"- M'S -4'P
892,7'
6
1 12018
4 3 P,-4 :! D,
761,96
2
i3i24o
) ! * 93
f -. * o
4 3 P 2 -4 3 D 3
760,83
4
i3i435
4 * 1 — 4 • u 1
748.37
2
i33642
S 2000
4 3 P,-4 3 D,
74 7 » 55
2
1 337*70
) u4o >
4 3 P -4 3 D 1
74i,94
2
r 34782
OPTIQUE. — Fluorescence et absorption infrarouge.
Note ( ' ) de M. V. Posejpal,, transmise par M. Pierre Weiss.
J'ai montré ( 3 ) qu'un effet analogue à ceux de Raman et de Cabannes-
Raure existe dans le domaine des spectres de fluorescence. En admettant
(' ) Séance du 17 juillet 1929.
('-) Comptes rendus, 187, 1928, p. io46.
160 ACADÉMIE DES SCIENCES. •
l'action de quelques bandes d'absorption infrarouge, données par l'expé-
rience, j'ai calculé toutes les bandes fines de fluorescence du benzène, soit
gazeux, soit liquide.
Je veux maintenant généraliser le raisonnement qui m'a servi de point de
départ. Une molécule du corps fluorescent, excitée à la fluorescence évolue
en général de deux manières. Elle peut, soit dépenser son excitation à
l'émission du quantum ,/?v d'une radiation de fluorescence v, soit absorber
une partie hv r de son excitation dans le procès de l'absorption interne infra-
rouge, de fréquence v,., et s'élever ainsi à l'état d'excitation plus complexe.
Il existe toujours une certaine probabilité d'absorption interne pour toutes
les bandes d'absorption infrarouge du corps considéré, qijel que soit le degré
de la complexité d'excitation de la molécule considérée. De son état d'exci-
tation complexe la molécule revient à son état normal en général par
deux étapes : elle émet d'abord le quantum M de fluorescence, puis elle
perd son énergie SAv,. qu'elle avait ramassée par les procès d'absorption
interne infrarouge. On a //v = Av'+SAv,., alors v'<v. Frappée immédia-
tement après l'émission du quantum hv' par un nouveau rayon excitateur v,
la molécule peut lui transmettre toute l'énergie Zhv r qu'elle contient encore
de sorte que sa fluorescence estmaintenant de fréquence v", où//v"=/?v+I//v,.,
alors v"> v, ce qui est contraire à la règle de Stokes.
Soit a M la fréquence en cm -1 d'une bande de la colonne h et la ligne k du
tableau du spectre de fluorescence de la vapeur de benzène donné dans le
travail cité ci-dessus. Si la différence a h+n j ; ^ m — a k ^ Pik+q correspond pour
les h, k, n, m,p, q donnés à une bande d'absorption infrarouge, nous pou-
vons attendre que la même bande infrarouge résultera des différences ana-
logues pour tous les A, k. Ainsi dans le tableau ci-après la première colonne
donne ladite différence des fréquences; la colonne 2 la moyenne de toutes
les valeurs de cette différence tirées de la série I et II du spectre de fluores-
cence du benzène gazeux; la colonne 3 le même pour le spectre du benzène
liquide; les colonnes 4 et 5 les longueurs d'onde en u.; les colonnes 6 et 7
donnent les v et A d'après les mesures d'absorption de Puccianti et Coblentz ;
enfin les colonnes 8 et 9 les mêmes valeurs calculées par V. Henri. Nous
retrouvons ainsi dans la fluorescence du benzène presque toutes ses raies
d'absorption infrarouges connues jusqu'ici.
Appliquée aux spectres de résonance (*) de l'iode et du sodium notre
(') M. Cotton, le premier, a remarqué une analogie entre les spectres de résonance
et reflet Raman {Comptes rendue 186. 1928, p. i^"ô.)
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 161
théorie nous amène aux bandes d'absorption infrarouges toutes analogues
aux bandes d'absorption de ces vapeurs dans le domaine du visible. Consi-
dérons, à titre d'exemple, le très simple spectre de résonance du sodium
que M. Wood ( ' ) a obtenu en l'excitant par la raie rouge du cadmium. Ce
spectre nous montre que la bande d'absorption infrarouge entrant ici en jeu
a une structure fine et que de ses fines bandes, les seize suivantes y sont actives :
64, 85 ; 65, i5 ; 45 ; 75 ; 66, 27 ; 45 ; 67 ; 67, 80 ; 68, 97 ; 69, 78 ; ,70, 22 ; 92 ;
72,36; 78; 73,80; 74, 96 [x.
Absorption
Fluorescencei mesurée. calculée.
X.
v. X. ,. ),._
610 i6,3 6o3,4 16,6
769 i3,o 763,4 1 3 , 1
«a-m./c— n/i,k -m 835 845 11,98 11,8 847 ïi, 8 877,2 11,4
( l h,k — fih,k+-\ ■ ■ ■ •' 997 ioi5 10, o3 9,8 1020 9,8 io4a 9,6
«a,/c — «/n-i.t-i-- 1 16a 8,6i n 4g 8,7 iao5 8,3
i3-o 7,3 1870
/ ! l
au,k — «A-t-o,/;.,-.,.. i3a8 7,53 '/
«/,,/; —ct/u-ijc i33g 7.47.)
»h,k — «Àh-3, /c-m-. l49 3 6,70 / , n r - - fi r
- ,-, r a- t '4QJ 0,7 I3IS) 0,0
a/, t k-t-n— <7/ l4 -3,/;. • . . ioo3 6,00 i J '
«/,+],/;— au,k J-2-- • • i83a "i 5,46 • 1802 5,4o 1808 5,53
«//,/; — o/h-,v,a+3-. 3655 2,74
a/i,k+; — «in-*,/*:- • ■ • 3655 2 , 74
0077 0,20 5o4g 0,20
3636 2,75 365o 2,74
4oi6 2,49 4082 2,40
an,k+ô— «/i+.j,/c — 4607 2,1 5 463o 2,16 4566 2,19
«/i.i+o — "*+!,*••.. 5835 1,71 5848 1,71 5848 1,71
6 9 44 i,44 684g i.46
M. Jean Lecomte donne d'après les formules de MM. Haber et Linde-
mann à la page 280 de son bel Ouvrage (Le spectre infrarouge, Paris, 1928)
pour l'absorption infrarouge du sodium 7 = 4,62. io ,a et 4,38. io 12 sec -1 ,
ce qui exprimé en nos unités donne X = 64 1 \ 5 (Haber), 69% 2 (Lindemann).
Il y remarque qu'une vérification expérimentale de ces valeurs est difficile.
Mais nous voyons, que le nombre de M. Haber s'accorde bien avec le pre-
mier terme de notre série ci-dessus, celui de M. Lindemann avec le neu-
vième. Ce fait est alors, me semble-t-il, à la fois et une nouvelle justifica-
tion de notre théorie et une première vérification expérimentale des formules
de MM. Haber et Lindemann.
(') R. W. Wood, Phil. Mag., 15, 1908, p. 081.
Ib2 ACADEMIE DES SCIENCES.
OPTIQUE CRISTALLINE. — Étude de l 'absorption d'un cristal de dialogue.
Note de M. Pierre Leroux, présentée par M. A. Cotton.
De précédentes recherches entreprises sur le pléochroïsme de la tourma-
line (') ont montré que l'absorption y est très différente pour le vecteur
ordinaire suivant qu'il se propage dans l'axe optique ou dans une direction
perpendiculaire à l'axe. Je me suis proposé de vérifier si ce phénomène se
retrouve avec d'autres cristaux ( 2 ). Les présentes recherches ont porté sur
un petit cristal de dialogite (C0 3 Mn) du Colorado. Ce cristal de couleur
légèrement rose violacée ( 3 ) appartient au système rhomboédrique. I! a été
taillé sous forme de deux petites lamelles prises Tune à côté de l'autre dans
le cristal. L'une des lamelles est taillée parallèlement à l'axe optique,
l'autre perpendiculairement à cet axe. Les épaisseurs mesurées avec un
palmer de précision sont pour la lame perpendiculaire à l'axe /=o mm ,96
et pour la lame parallèle à l'axe /' = o mm ,9o.
Les mesures d'absorption ont été faites à l'aide d'une cellule photo-élec-
trique par la méthode indiquée dans le travail déjà cité. On détermine,
avec la lame perpendiculaire à l'axe, le coefficient d'absorption ordinaire K
correspondant à une vibration perpendiculaire à l'axe et une direction de
propagation parallèle à l'axe (*). Avec la lame parallèle on détermine (en
lumière polarisée seulement) le maximum et le minimum de l'absorption,
en faisant tourner la lame dans son plan. Le maximum conduit au coeffi-
cient d'absorption ordinaire K' correspondant à une vibration perpendicu-
laire à l'axe et une direction de propagation également perpendiculaire à
l'axe; le minimum conduit au coefficient d'absorption extraordinaire K e
correspondant à une vibration parallèle à l'axe et une direction de propa-
gation perpendiculaire à l'axe.
Le pouvoir réflecteur, nécessaire pour calculer les coefficients d'absorp-
(') Comptes rendus, 185, 1927, p. i456; Journal de Physique, 9, 1928, p. 142.
(-) Les cristaux permettant des mesures de ce genre sont très rares. Le cristal uti-
lisé ici provient de John Reed Mine C le d'AIicante.
( 3 ) Divers auteurs indiquent que la dialogite brunit à l'air, le phénomène doit être
lent car mes mesures échelonnées sur deux mois et demi ne m'ont montré aucune
variation de la coloration.
( 4 ) Les mesures donnent les mêmes résultats en lumière naturelle et en lumière
polarisée.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. l63
tion, a été pris égal à 0,068 pour le vecteur ordinaire et o,o44 pour le vec-
teur extraordinaire.
Voici les résultats obtenus :
Xen 3655. 4046. 4358. 4916. 5460. 57G9-5790.
K 6,06' 9,96 3,54 0,3/J 3,54 1,72
K' 6,67 10,78 4>'4 o,68, 4,3i 2,01
K e - 4,17 9, 06 2.54 0,12 3,36 t,38
On voit que pour toutes les longueurs d'onde étudiées, l'absorption du
vecteur ordinaire est plus grande lorsqu'il se propage perpendiculairement
à l'axe optique que lorsqu'il se propage dans une direction parallèle à l'axe.
Ce résultat est bien d'accord avec ceux qu'avaient fourni la tourmaline. Il
faut remarquer cependant que pour les petites absorptions, on trouve entre
les deux valeurs du coefficient d'absorption ordinaire une différence appré-
ciable que ne présentait pas la tourmaline. Ce fait nous semble pouvoir être
expliqué par la présence dans la dialogite de petites inclusions qui
n'existaient pas dans les tourmalines, particulièrement pures, étudiées pré-
cédemment et qui rendent les deux cas plus difficiles à comparer.
Le pléochroïsme de la dialogite est, comme on le voit, surtout marqué
dans l'ultraviolet, la différence K' — Kç étant pour la raie 3655 quatre fois
plus grande que pour la raie jaune. Ce fait est en bon accord avec les obser-
vations de Gaubert (') qui trouve que le pléochroïsme augmente lorsque
la longueur d'onde diminue.
PIÉZO-ÉLECTRICITÉ. — Sur les vibrations suivant l'axe optique dans un
quarts piéso-électrique oscillant. Note ( 2 ) de M. Edgar-Pierre Tawil,
présentée par M. Ch. Fabry.
D'après les lois énoncées par Curie les déformations d'un cristal de quartz
piézo-électrique disposé dans un champ électrique se produisent suivant
l'axe électrique et dans la direction normale à cet axe et à l'axe optique. La
dimension suivant l'axe optique doit demeurer invariable.
Depuis l'emploi de quartz piézo-élcctrique oscillant on a constaté l'exis-
tence d'une fréquence fondamentale qui semble correspondre a un mode de
vibration sidvant l'axe optique. On a cependant hésité à admettre un fait
(') Gadbeht, Comptes rendus, 149, 1909, p. 1004.
( 2 ) Séance du 17 juillet 1929.
l64 ACADÉMIE DES SCIENCES.
en contradiction avec la théorie et certains auteurs ont proposé diverses
hypothèses que n'étayait aucune donnée expérimentale.
Les observations que j 7 ai réunies et que je résume ici tendent à prouver
qu'une des fréquences fondamentales est due à une vibration selon l'axe
optique. J'ai déjà indiqué (' ) un procédé qui permet grâce à l'emploi de la
lumière polarisée de voiries vibrations du quartz oscillant. Quand il est
libre le cristal vibre en demi-longueur d'onde et l'onde est stationnaire.
Pour la fondamentale on aura un nœud de vibrations au centre et un ventre
à chaque extrémité.
En lumière polarisée on observe une zone lumineuse au centre du cristal
correspondant à un maximum de pression (nœud) et une bande sombre
(ventre de vibrations) à deux extrémités. La position de ces bandes par
rapport au cristal indique la direction dans laquelle s'effectuent les vibra-
tions.
J'ai examiné dans ces conditions un grand nombre de parallélépipèdes de
quartz. La direction de l'axe optique était pour les uns suivant la petite
dimension et pour d'autres suivant la grande.
Dans tous les cas il m'a été facile de constater trois figures fondamen-
tales pour lesquelles les ventres de vibrations étaient perpendiculaires soit à
l'axe binaire, soit à l'axe optique, soit à la troisième direction. D'autre part,
j'avais signalé en 1927 ( 2 ) en parlant de l'ultra-son que celui-ci se dégageait
tout aussi bien des faces parallèles que de celles normales à l'axe optique.
Le dégagement dans la direction de Taxe optique est tout aussi net que
celui qui émane des autres faces. Il m'a été donné notamment, en réfléchis-
sant les ondes ultra-sonores sur la face qui les émettait d'amortir ou d'inten-
sifier les vibrations du cristal.
Les résultats concordants de ces expériences semblent ne laisser subsister
aucun doute sur l'existence de* vibrations dans la direction de l'axe optique.
THERMOCHIMIE. — Chaleur de solidification et chaleur de dissolution
du saccharose. Note ( 3 ) de M. A. Tian, présentée par M. Perrin.
J'ai indiqué dans une Note précédente un moyen d'évaluer la chaleur de
solidification du saccharose en utilisant la catalyse de ce phénomène par la
( 1 ) Comptes rendus, 183, 1926, p. 1099, et 185, 1927, p. 1 14-
( 2 ) Comptes rendus, 185, 1927, p. n4-
( 3 ) Séance du 17'juillet 1929.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. l65
vapeur d'eau. Cette détermination ne pouvant être très précise pour les
raisons données, j'ai employé une méthode permettant de réaliser une com-
pensation thermique, c'est-à-dire une méthode de zéro.
J'ai constaté d'abord que, contrairement à ce qui se présente pour le
sucre cristallisé, la chaleur de dissolution du sucre surfondu pur est positive.
On peut donc, en dissolvant simultanément les deux variétés, mélangées
en quantités convenables, avoir un effet thermique nul.
Soit a la masse de sucre cristallisé à mélanger à l'unité de masse de sucre
surfondu pour obtenir un pareil résultat; soient Q s et Q, les chaleurs molé-
culaires de dissolution du sucre sous les deux états solide et liquide; on
aura donc
«.Q.,+ Q/ = o,
et, si l'on appelle X la chaleur moléculaire de solidification,
X = Q,-Q,=-(« + i)Q,.
Toutes les chaleurs de dissolution doivent se rapporter à une même con-
centration finale. Celle que* j'ai adoptée est de £ de molécule-gramme par
litre. La température était de i5 m ,o,3 rb o°,02 dans toutes les expériences.
La mesure de X se ramène donc à celle de a et de Q„ quantités aisément
accessibles à une détermination expérimentale.
Le sucre cristallisé a été obtenu en précipitant par deux volumes d'alcool à 97 un
volume d'une solution saturée préparée à partir du sucre raffiné du commerce. Les
cristaux très fins sont essorés et lavés à l'alcool concentré. A partir de ce sucre, par
une fusion rapide effectuée d'après une technique spéciale, on obtient le sucre sur-
fondu à peu près pur, ne contenant que 3 millièmes environ de sucres réducteurs.
i° Mesure du coefficient a. — Pour déceler l'effet thermique d'une dissolution
simultanée des deux sucres, j'ai fait usage d'un microcalorimètre déjà décrit (') rem-
plissant d'ailleurs seulement le rôle de caloriscope. Avec cet appareil une élongalion
galvanométrique de i mm correspond à un dégagement de chaleur de 0,4 mil'licalorie-
gramme.
Après quelques essais permettant d'encadrer entre des limites de plus en plus
resserrées la valeur de a, j'ai trouvé :
« = 3,4 7 4
avec une précision du millième.
2 Mesure de la chaleur de dissolution Q s . — Le sucre cristallisé ayant servi à
cette mesure est le même échantillon que celui précédemment utilisé : cette précau-
tion était nécessaire. En effet, d'après un travail récent de Heldermann, la chaleur de
»
(*) A. Tu.n, Comptes rendus, 178, 1924, p. yoS.
l66 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dissolution du sucre pourrait varier d'un échantillon à l'autre, vraisemblablement par
suite de l'existence de diverses modifications allotropiques de ce corps ( ' ).
D'autre part le sucre utilisé dans mes expériences se présentant en petits cristaux
(dimensions moyennes 70^) la grosseur de ceux-ci intervient pour influencer sensi-
blement la chaleur de dissolution.
Les mesures ont été faites avec le même calorimètre que précédemment, la compen-
sation thermique étant réalisée celte fois par effet Joule. On s'arrangeait pour que la
dissolution dure au moins 3 à 4 minutes pour que, dans le produit i\l-t, le dernier
facteur soit connu à y^ près. Les approximations relatives aux mesures de R et de I
étaient respectivement de 3^ et de T= ! inF ; au total l'effet Joule était déterminé avec
une précision f^-.
La quantité de sucre dissoute étant d'une millimolécule-gramme (dans 5 cmS ), l'effet
calorifique à mesurer s'élevait ai calorie environ.
Dans le tableau suivant les quantités de chaleur sont évaluées en calories-grammes
( 4,i85 joules), Q désigne la chaleur compensée, q -f- q' la somme des corrections se
décomposant en deux termes : q qui représente la somme algébrique des aires limitées
par la courbe enregistrée, et q 1 la correction d'échaufjement du système :
Q. q- q'- q + q'- Q-
— io32,5 +6,2 H-. i,5 -I- 7,7 —1024,8
— 1042,3. +7,8 +io,5 +i8,3 —.1024,0
— 1029,0 —0,2 -+- 1,0 -i- 0,8 — T028,2
En donnant un peu plus de poids à la dernière expérience pour laquelle les correc-
tions sont presque nulles, on peut accepter :
• Q s = — 1027
comme chaleur de dissolution d'une molécule-gramme de sucre dissoute dans o 1 d'eau
a 1
La chaleur de solidification du sucre liquide à cette température, solidi-
fication donnant un sucre solide défini complètement au point de vue ther-
mique par le nombre ci-dessus, est donc, par molécule-gramme,
X= + 45 9 5.
Des nombres précédents on déduit aussi Q, = -+- 3548. Je puis signaler
incidemment que la chaleur de dissolution du sucre d'orge, mélange com-
plexe de composition non définie, a été trouvée égale à 4- 2900 ( 2 ).
La dissolution du sucre surfondu étant un phénomène réversible, puis-
( l ) Helderjuks, Zeit.s. f. Phys. Chem., 130, 1927, p. 3g6. (D'après l'auteur, pour
une dilution finale de i rao1 de sucre clans 4o mo1 d'eau, on pourrait avoir des nombres
compris entre — 8i3 cal et — logô" 1 .)
( 5 ) E. Wiedejuhn st Ludekhg, Ann. cl. Phys. und Chem., 25. i885, p. i45.
SÉANCE DU 11 JUILLET 1929. 167
qu'il existe, comme je l'ai montré, une solution saturée de ce corps à une
température donnée, on peut 'appliquer à ce phénomène, tout aussi bien
qu'à la dissolution du sucre cristallisé, les lois ordinaires des changements
d'état. La chaleur de dissolution étant positive pour la première variété et
négative pour la seconde, la solubilité du sucre surfondu décroît avec la
température, tandis qu'elle croît dans le cas du sucre ordinaire. Les deux
courbes de solubilité doivent se rejoindre en un point qui est évidemment
le point de fusion du sucre.
THERMOGHIWIE. — Sur la détermination de la chaleur de dissolution limite
de quelques sels hydratés (méthode directe). Note (') de M. J. Perreu ?
présentée par M. C. Matignon.
La chaleur de dissolution limite d'un sel' hydraté, qui intervient dans la
loi du déplacement de l'équilibre /par variation de température, peut être
déterminée par les méthodes suivantes : i° directement, en dissolvant du sel
dans des solutions de plus en plus concentrées, jusqu'au voisinage de la
saturation ; 2 à l'aide des chaleurs de dilution, ainsi que le montre la for-
mule générale suivante, donnée par M. C. Matignon :
X„=X S - f(n) + nf(n) («),
dans laquelle : X„ est la chaleur de dissolution moléculaire du sel dans une
solution aqueuse renfermant n molécules d'eau libre pour une molécule de
sel hydraté; X N est la chaleur de dissolution moléculaire du sel, dans un
grand excès d'eau (4oo mo1 ) (chaleur initiale); f(n) est la chaleur de dilution,
dans un grand excès d'eau, de la solution renfermant i mo1 de sel hydraté
dans n molécules d'eau libre. Dans le cas particulier où la solution considérée
est saturée, X„ est égal à la chaleur limite L, qui se rattache ainsi très sim-
plement aux chaleurs de dilution.
J'ai utilisé ces deux méthodes pour mesurer la chaleur limite de quelques
hydrates salins : CO'Na", ioH 2 0; PO'HNa 2 , iaKPO; Cl 2 Ba, 2 H 2 0;
SO'Na 2 , ioH 2 0; SO'Cu,5H 2 0.
Je communique ici les résultats obtenus avec la méthode directe.
Méthode directe. — Elle consiste à dissoudre, au calorimètre, une masse
(') Séance du 17 juillet 1929.
(-) Bull. Soc. Phi/omat., g° série, 11, 1908, p. 176-184.
168 ACADÉMIE DES SCIENCES.
connue de sel dans des solutions de ce dernier, de concentrations croissantes,
jusqu'à proximité de la saturation; on mesure l'effet thermique produit
pour chaque concentration, ce qui permet de calculer la chaleur de disso-
lution moléculaire X„. En extrapolant légèrement la courbe des chaleurs X„,
en fonction des concentrations, on obtient la chaleur limite.
Dans mes expériences, j'ai employé un calorimètre de Berthelot, dont le
vase interne est en laiton doré, et un thermomètre au jj de degré, avec
lequel on peut évaluer aisément, à la loupe, le ^ et même le ^ de degré.
Le sel purifié et très finement pulvérisé est placé plusieurs jours à l'avance
dans la salle d'expériences. Il est ensuite introduit dans un tube à essais
que l'on ferme et que l'on plonge, quelques heures avant les mesures, dans
l'eau de l'enceinte calorimétrique, dont la température, dans mes expé-
riences, ne diffère pas de plus de -^ de degré de celle du calorimètre. Le
poids du sel versé est tel que sa dissolution ne dépasse pas une ou deux
minutes. Les mesures sont effectuées à la température moyenne de n-12 .
Le tableau suivant contient les résultats obtenus :
Concentrations initiales du dissolvant Poids
en sel
moyen
en eau
de dis-
de sel
Ai
X»
n.
solvant.
ajouté.
moyen.
moyen
Sels employés : i° C0 3 Na 2 , 10 H' 2 0.
s
0,0
00
5 00
20
—2,35
— 16, 14
10
6,3907
108,88
»
1 1
-1,4
— i4,9 3
20
12,087
79 ,44
»
7,4
—0,76
— l4, ID
25
15,734
63,55
»
4,8
— °,49
— i3,g5
3o
i3,88
52,96
»
2,6
—0,26
— i3,8o
35
32,028
45,37
»
0,87
— 0, II
— 13,70
4o
10,1748
39,72
»
o,44
— o,o56
— 1 3 , 62
45
28,321
35, 307
»
o,5
— o,o55
— i3,58
49(*)
33,986
32,424 .
2° PO'
»
12H-O.
Extrf
ip.
— i3 , 54
00
5oo
18
— 2,3o
— 22,80
2
1 ,oc>55
994,4
»
■8
— 1
— 22,3a
4
2,011
497, 2
»
2,5
— o,3
— 22, o4
6
3,oi6
33 i,466
»
3
—0,37
—21,94
8
4.022
248,6
»
1 ,5
—0,18
— 21,89
10
5,027
198,88
»
0,9
— o,o5
—21,86
11,5(5)
5,781
172,94
»
-
-
Extrap,
,—21 ,845
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 169
Concentrations initiales du dissolvant Poids
,en sel moyen
en eau dédis- de sel \t y n
n. solvant. ajouté. moyen. moyen.
3" SOISV, 10 H 2 O.
O
co
5oo
i\
-1,66
-18,82
5
2,795
357,776
4oo
6,72
—0,936
— 18,01
10
5,5g
178,888
»
' 3,86
— o,535
— 17,53
i5
8,385
119,209
»
3,33
—0,45g
— 17,20
18
10,062 .
99,382
»
2,l3
—0,295
— 17,07
20-
1 1 , 180
89,444
»
1,70
—o,236
-16,98
22
12,298
8i,3i3
»
0,73
— 0, io3
— 16,90
20(s)
13,975
71 ,555
»
-
Extrap.
-16, 83
4° Cl' 2 Ba, aH*0.
. • e s
o
10
20
25
3o
35
4o
4i,5(*J 3o,564 32,717 » - - Extrap.— 4.73
7
,365
l4 :
>7 3 °
18.
,412
22
,og5
23,
777
29.
,46
10
7,214
20
14,428
25
i8,o35
28
20,200
3o
2r ,642
32(5)
23,o85
co
5oo
i5,85
—0,66
i3o,77
4oo
6,76
—0,37
67,888
»
2,88
— 0, i55
54,3i
»
r,84
— 0, 1 12
45,26
»
1,192
—0,075
38,79
»
1,117
-0,07
33,94
»
o,63
— 0,04
32,717
»
-
-
—
,20
—
- 4
,88
- 4:
,83
/
— 4-
.79
r
— 4:
,76
- 4,
:74
5° SO'Cu, 5H*0.
=0
4oo
5,24
i38,6n
»
f
4
6g,3o5
»
3
55 , 444
»
2
4g,5o4
»
1 ■
46 , 2o3
»
°:7
43, 3 16
»
-0,141 — 2,70
-o, 104 — 2,58
-0,08 — 2,49
-o,o5i — 2,47
-0,026 — 2,46
-0,018 — 2,45
- Extrap.— 2,44
Dans ce tableau p représente le nombre de grammes de sel hydraté con-
tenus dans ioo g d'eau libre de la solution initiale ; m le nombre de molécules
du même sel contenues dans iooo mo1 d'eau et n le nombre de molécules d'eau
libre correspondant à i mo1 de sel hydraté.
C R., 1929, 2» Semestre. (T. 189, N' 4.) l3
I70 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ÉLECTKOCHIMIE. — Sur la polarisation des membranes sous l'effet des lames
métalliques. Note (') de M. J. Loiselèur, présentée par M. Perria.
Une membrane animale (vessie), cloisonnant une solution conductrice
(la composition de la solution étant identique de part et d'autre de la
membrane), devient polarisée si une lame métaliqxie isolée est plongée dans
l'un des compartiments.
En approchant graduellement la lame du septum, la polarisation croît
régulièrement jusqu'à un maximum qui est atteint quand la lame métallique
est amenée au contact du septum.
L'effet est notablement augmenté si la lame métallique est fraîchement
polie.
La polarisation de la membrane atteint immédiatement sa valeur maxima
et décroît ensuite, plus ou moins rapidement (quelques secondes à quelques
minutes) selon la nature de la lame métallique et l'électrolyte en solution.
Il suffit de polir à nouveau la lame métallique pour retrouver la valeur
initiale.
V effet est lié à la présence de la lame métallique : en la retirant, la polari-
sation de la membrane disparait instantanément.
L'effet peut être mesuré en disposant deux électrodes symétriques
(Ag, AgCl,'KCL) à chaque extrémité de la chaîne liquide; la face polie
d'une lame métallique isolée (l'autre face étant de préférence recouverte de
collodion) est portée-, avec précaution, au contact de l'une des parois
de la membrane (largeur de la lame métallique = i cm , diamètre du
septum == i cm ).
I. L'effet dépend de la nature de la lame métallique et de l'électrolyte en
solution ( 2 ).
M
Expériences arec lame d'kl dans divers êlectrolytes à C = — :
Électrolytes LiCJ. NaCI. KC1. KBr. Kl. SO'K'.
D. d. p. observée (en mv.) 16, 5 id 16, 5 16 * 18, 5 i4,7
II. L'effet décroît quand la concentration de l'électrolyte augmente :
(') Séance du 17 juillet 1929.
(-) Il convient de mettre à part le cas spécial où la lame métallique présente une
tension de dissolution appréciable dans Télectrolyse (Fe dans SOCu, etc.).
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929., 171
Différences de potentiel observées avec Li Cl à diverses concentrations :
Nature de la lame. Al. Fe.- Zn. Pb. Sn. Ni.
LiClàC=:— 45 mv 20 20 14,5 7 4
» C= — 16,0 9 n,5 8,5 2 1
» G = M 2 3 2,5 2,0 0,1 0,2
III. Cette polarisation de la membrane entraîne un effet opposé de diffu-
sion : la répartition ionique, qui, initialement était identique de part et d'autre
du septum, n'est plus symétrique. Il en résulte que, si la lame métallique
n'est retirée qu'après quelques secondes, le système ne retombe plus à sa
neutralité électrique initiale, et présente de part et d'autre de la membrane
une différence de potentiel de l'ordre de grandeur du millivolt.
En résumé, une lame métallique peut polariser une membrane et entraî-
ner, par réaction, une modification, dans la répartition ionique de part et
d'autre du septum. Cet effet pourrait être à l'origine de certains phéno-
mènes biologiques liés à la présence de lames métalliques (actions oligody-
namiques des métaux, etc. ), la lame métallique polarisant la membrane cel-
lulaire et entraînant ainsi une nouvelle répartition ionique, suffisant à
modifier la physionomie cellulaire.
ÉLEGTROCHIMIE. — Potentiel d'une électrode inerte dans une solution
d'aldéhyde acétique. Note (')de M. Louis Rapkine, présentée par M. Jean
Perrin.
Quand une électrode de platine est en contact avec une solution d'un
corps qui s'oxyde irréversiblement, il peut s'établir entre le métal et la
solution un potentiel défini. Ce potentiel est conditionné, comme l'a sug-
géré Dixon, par un régime cinétique entre la vitesse de formation du corps
actif sur l'électrode et la vitesse de disparition de ce corps. Nous avons
trouvé qu'il s'établit un potentiel de ce type dans le cas de l'aldéhyde
acétique. Il était important d'étudier ce corps parce qu'il intervient dans le
métabolisme des glucides et qu'il est un donateur d'hydrogène dans les
cellules.
(') Séance du 17 juillet 1929.
172
ACADEMIE DES SCIENCES.
Des solutions tamponnées d'acétaldéhyde à 2 pour 100 sont introduites
dans des vases où barbote de l'azote soigneusement purifié. Les vases sont
fermés par un bouchon portant des électrodes de platine et un pont commu-
niquant avec une solution saturée de KC1 où plonge l'électrode de calomel
saturé; le tout est maintenu dans un thermostat à l\o° C. La force électro-
motrice est mesurée par la méthode d'opposition.
.100
.200
300
-W0
.500
.600
H
rt
m
±H
:ï;
ï
3s:
^
%
%
BpH
La courbe représente le potentiel limite en fonction du pH à4o°C, à
l'abri de l'air, pour une concentration d'aldéhyde de 2 pour 100 dans un
tampon de phosphate, les électrodes étant en platine poli (' ).
La courbe est linéaire jusqu'aux environs de pH = io, puis il y a une
inflexion vers la région électronégative. Vers pH = i2, la courbe coupe le
niveau du potentiel limite du glucose ( 2 ). Ce dernier fait et l'inflexion très
l 1 ) M. Clark a déjà signalé qu'une électrode de platine au contact d'un mélange
(aldéhyde + lait) prend un potentiel négatif.
( 2 ) R. Wukmser et J. Geloso, Sur le potentiel des solutions de glucides (J. Chimie
physique, 25, 1928, p. 640.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. i^3
marquée à partir du pH = 10 semblent indiquer que, en milieu très alcalin,
il se fait une condensation de plus en plus importante des molécules
d'aldéhyde en sucres.
La vitesse de rétablissement du potentiel de l'aldéhyde est d'autant plus
rapide et la valeur du potentiel d'autant plus négative que le milieu est
plus alcalin.
Les faits suivants montrent la nature irréversible de ce potentiel :
i° Si l'on ajoute de la déhydrase du lait (') à l'acétaldéhyde, non seule-
ment la vitesse de l'établissement du potentiel est extrêmement augmentée
mais la valeur limite est plus négative.
2 Dans un système de Schardinger [déhydrase + aldéhyde 4- accepteur
(bleu de méthylène)], plus il y a d'accepteur plus le potentiel limite est
négatif. Ceci est d'ailleurs vrai aussi dans le cas où il n'y a que de l'aldéhyde
et du colorant en solution tampon.
3° Si le potentiel de l'aldéhyde était réversible, les colorants d'oxydo-
réduction dont le potentiel est plus positif que celui de l'aldéhyde devraient
être décolorés et ceux dont le potentiel est plus négatif devraient rester
colorés. Or, à pH — 6,4, on peut décolorer réversiblement le bleu de Nil,
le violet de crésyl, le trisulfonate d'indigo et même la phénosafranine dont
les potentiels sont tous plus'négatifs que celui de l'aldéhyde.
4° Enfin l'évolution du potentiel pendant la titration de l'aldéhyde
évolué avec un oxydant tel que le ferricyanure de K ne donne pas de courbe
en S, comme avec un système réversible, mais une courbe qui s'élève
irrégulièrement et très lentement vers les potentiels positifs.
PHOTOCHIMIE. — Action oxydante de la lumière solaire sur une solution
huileuse de zymostérol. Note ( 2 ) de M. Emile Rousseau.
. Nous avons déjà exposé dans une Note précédente ( 3 ) comment se
traduit l'action photochimique de la lumière solaire totale sur une solution
huileuse d'ergostérol ou de cholestérol. Reprenant nos recherches avec le
zymostérol extrait de la levure, qu'ont d'ailleurs étudié R. Fabre et
H. Simonnet( 4 ), puis réalisant les conditions expérimentales qui ont été
(') Préparée par la méthode de Dixon et Kodama {Bioch. Joitrn., 20, 1926, p. ito4).
{"-) Séance du 17 juillet 1929.
' ( ;i ) E. Rousseau, Comptes rendus, 189, 1929, p. 37.
('■) R. Fabre et H. Sihonhkt, Comptes rendus, 188, 1929, p. i3i2.
^4 académie des sciences.
déjà décrites, nous avons obtenu les chiffres dosimétriques suivants qui
représentent, en oxygène actif, la quantité d'iode libéré d'un iodure mis au
contact de ce zymostérol (solution à o,5o pour ioo; prise d'essai, 5 cm3 )
irradié par la lumière solaire. Mais, au cours de ces essais, un vent d'Ouest
est intervenu par moment, ce qui explique les différences thermiques qui'
ont été relevées d'une période horaire à une autre. Enfin le zymostérol (')
que nous avons employé présentait un point de fusion de + 92 , 1 .
Temps Température Température
d'irradiation. Huile d'olives. Zymostérol. de l'air. des liquides.
.
Témoin o,o32 » »■ + ia
Témoin » 0,002 » -Mo
3o minutes » 0,080 +20°' +23,4
1 heure » 0,104 +24,2 +26,3
1 heure 3o » 0,112 +21,2 +22,1
2 heures » 0,120 +24,6 +24
A titre indicatif, nous avons irradié en même temps pendant 2 heures,
dans un tube de quartz fermé, avec la lumière totale solaire, une solution
de Ki à 20 pour 100, fraîchement préparée. Le dosage de l'iode libéré, ex-
primé en oxygène actif, a été de 0,024 pour 5 cm \
De nos résultats, comparés avec ceux que nous avons groupés dans une
Note antérieure, il ressort que l'oxydation du zymostérol, sous l'influence
des radiations solaires, est lentement progressive, malgré les écarts de tem-
pérature enregistrés, qu'en outre ce pouvoir est très nettement inférieur à
ceux de l'ergostérol d'abord, ensuite du cholestérol commercial que nous
avons employé. Il est vraisemblable de penser que si le pouvoir oxydant de
celui-ci a été supérieur à celui du zymostérol, au cours de nos essais, c'est
que le cholestérol renfermait de petites quantités d'ergostérol. Notre cho-
lestérol (point de fusion +i46°,3) n'avait pas été l'objet de cristallisations
préalables, répétées, dans l'alcool, en vue de le débarrasser de ses traces
d'ergostérol.
(•) Remis par les usines chimiques du Pecq.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 173
CHIMIE PHYSIQUE. — De V influence de V ammoniaque sur Vadsorption des
sels de cuivre ou de nickel. Note (') de M. M. Gejloso et M"'° L. S. Lévy,
présentée par M. G. Urbain.
Parmi les facteurs qui jouent' un rôle prépondérant dans l'entraînement
de» sels solubles par les précipités d'hydrate ferrique, on a cité La quantité
de réactif précipitant.
Nous nous proposons d'étudier ici l'influence de l'ammoniaque sur l'ad-
sorplion des sels de cuivre et de nickel par l'hydroxyde de fer (").-
Afin d'éviter l'hydrolyse des sels solubles, aux concentrations élevées,
on a opéré comme suit :
A la phase liquide, parfaitement limpide, contenant, en présence de sul-
fate d'ammoniaque, du sulfate de cuivre ou de nickel en solution ammonia-
cale' plus ou moins concentrée, on ajoute un volume connu de solution
titrée d'alun de fer. On laisse reposer 3 heures à température ordinaire
(22 C). Le précipité d'oxyde ferrique est alors soumis à l'analyse.
A. Adsorption du cuivre ou du nickel, -j Xous.avons effectué plusieurs séries d'expé-
riences à concentration constante en ammoniaque pour chacune des séries, variable
d'une série à l'autre comme les nombres 1; i,5; 2 et 3 dans le cas de Fadsorption du
cuivre, comme tes nombres 1; 2; 5 dans le cas de Fadsorption du nickel.
Le phénomène peut être représenté, chaque fois, graphiquement et en coordonnées
logarithmiques par deux segments de droites qui se coupent ( lig. 1). Ce brusque chan-
gement dans la pente des courbes représentatives est l'indice d'une transformation au
sejn de la phase liquide. On remarque dans tous les cas que ce changement — dont le
point figuratif se trouverait être le sommet de l'angle des droites concourantes — cor-
respond toujours à des concentrations initiales de 6 mo1 d'ammoniaque disponible envi-
ron par ion Cu ++ ou Ni- 1 -*-.
B. Variation de (a concentration en ammoniaque. — Les mesures ont porté sur
trois concentrations différentes en sels solubles de cuivre ou de nickel. Aux faibles
concentrations en ammoniaque, une légère addition initiale de ce réactif provoque une
diminution considérable de l'adsorption du cuivre (fig. 2).
Pour les concentrations élevées, au contraire, son influence devient négligeable ( 3 ).
Dans le cas du nickel, le phénomène est moins accentué, mais conserve la même
allure. Le domaine de concentrations dans lequel une nouvelle addition initiale d'am-
(') Séance du 17 juillctigag.
( 2 ) Voir Taporescu, Thèse, Paris, 1922.
y) En raison de l'hydrolyse facile des sels de cuivre et surtout de nickel, nous
n'avons pu poursuivre les recherches en liqueurs neutres ou très faiblement alcalines.
1^6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
moniaque ne manifeste plus qu'une activité atténuée dépend de la concentration en
ions Cu +4 " ou Ni* -4 ". Aux frontières de ces domaines. les concentrations respectives du
cation et du réactif semblent absolument quelconques et ne nous fournissent actuel-
lement aucune interprétation du phénomène.
Fig. 2.
Courbes relatives au cuivre (.4, B, C)
» » :» nickel {u, b, c)
Concentrations initiales (mg par litre) : A.,
1^7,3; B, 5oo,4; C, îfoo; a. 198,6; b, 681,7;
c, 1986,5. — Phase liquide 400™ 1 ; adsorbant
383,8 mg Fe( OH ) 2 ; titre de l'ammoniaque
i5i ,3 gr. par litre.
Fig. 1.
• Courbes relatives au cuivre,
a » » nickel.
Concentrations initiales en ammoniaque (mol-mg par
litre) : D, 111,2; E, 166,8; F, 222,5; G, 333,7; d < lt '< 2 >
e, 222,5; /, 556,2. — Adsorbant : 8,98 mol-mg Fe (OH 3 ;.
C. Étude de la phase solide. — On a tenté de déterminer la constitution chimique
des substances adsorbées dans le but de fixer la forme qu'elles affectent au sein de la
phase liquide au moment de leur adsorption.
A cet effet, la présence de soufre et d'ammoniaque a été recherchée dans le préci-
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 177
pité soigneusement lavé. Dans tous les cas étudiés, les résultats de ces essais ont été
négatifs.
En résumé, la concentration en ammoniaque a une influence considérable
sur l'adsorption des sels solubles de cuivre et de nickel.
L'ammoniaque ne semble pas être adsorbée; et son rôle ne se borne cer-
tainement pas à une simple action de déplacement. Toutefois, les expé-
riences à ce sujet ne sont pas définitives. On peut en effet concevoir que
cette substance, une fois fixée, puisse être entraînée par les lavages néces-
sairement abondants.
Deux hypothèses restent à envisager : l'ammoniaque agirait soit en per-
mettant la formation de complexes ammoniés dont, après hydrolyse, une
partie se fixerait sur la phase solide; soit encore en augmentant simplement
le pH du milieu.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'oxydation de V oxyde de carbone.
Note de MM. M. Prettre et P. Laffitte, présentée par
M. H. Le Chateïier.
Dans une précédente Note (' ) nous avons signalé que lorsqu'on introduit
un mélange bien desséché d'oxyde de carbone et d'air dans un récipient où
l'on a au préalable fait le vide et qui est porté à une température supérieure
à la température d'inflammation du mélange, celui-ci ne s'enflamme qu'au
bout de quelques secondes pendant lesquelles on observe une luminosité
de couleur rouge violacé intense. Dans le cas où la. température du récipient
est inférieure à la température d'inflammation du mélange, cette luminosité
se produit encore et jusqu'à des températures de 5o à 6o° inférieures à la
température d'inflammation. Dans ce cas la luminosité dure plus d'une
minute; elle croît assez vite pendant quelques secondes, puis décroît lente-
ment jusqu'à n'être plus visible.
Si l'on essaie d'extraire les gaz en faisant le vide, le mélange s'enflamme
avec une flamme bleue lorsque la pression a atteint une certaine valeur, ce
qui concorde avec le fait expérimental suivant, à savoir que dans le cas des
mélanges d'oxyde de carbone et d'air, la température d'inflammation est
d'autant plus basse que la pression est moins élevée. Au moment de l'intro-
duction' des gaz dans le récipient le mélange ne s'enflamme pas, car le remplis-
, - i *
(') Comptes rendus, 188, 1929, p. i4o3.'
1-8 ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
sage est trop rapide ; nous avons vu en effet que lorsqu'il y a inflammation,
celle-ci se produit toujours avec un retard de 2 à 3 secondes environ.
Afin d'étudier quantitativement le phénomène qui a lieu pendant cette
période lumineuse, en dessous de la température d'inflammation, nous avons
réalisé un appareil à courant continu. On faisait circuler dans celui-ci un
courant bien régulier de gaz (mélange desséché d'air et d'oxyde de carbone)
à des vitesses constantes pouvant varier entre 100 et iooo c,a2 par heure. Le
mélange passait dans un récipient en quartz de ioo™ 3 de capacité chauffé à
une température donnée dans un four à résistance électrique. A la sortie du
four les gaz se refroidissaient en passant dans un tube capillaire plongé dans
un réfrigérant. Les gaz étaient ensuite recueillis et analysés. Dans cet appa-
reil le phénomène lumineux est encore très net; il est d'autant plus intense
que la vitesse du courant gazeux est plus grande et que la'températnre est
plus élevée.
L'analyse qualitative des gaz sortant de l'appareil ne nous a pas révélé
d'autre produit que l'anhydride carbonique. Les tableaux suivants donnent
quelques résultats quantitatifs pour un certain nombre de mélanges. Dans
la première colonne sont portées les températures en degrés centigrades.
Les autres colonnes donnent la proportion d'anhydride carbonique formé.
Les tableaux I et II sont relatifs à des mélanges où l'oxygène est en excès;
.tout l'oxyde de carbone pourrait donc être oxydé. Les chiffres de ces
tableaux donnent le pourcentage d'anhydride carbonique formé par rapport
à la quantité théorique que l'on pourrait avoir si l'oxydation était totale.
Le tableau III est relatif à un mélange contenant un excès d'oxyde de car-
bone qui par conséquent ne peut pas être entièrement oxydé, Les chiffres
de ce dernier tableau donnent le pourcentage d'anhydride carbonique formé
par rapport à la quantité maxima d'anhydride carbonique qui pourrait
prendre naissance si tout l'oxygène entrait en réaction.
' I. — Mélange à ig,gpoar 100 de CO.
Pourcentage de CO : formé.
Vitesse du courant gazeux
(en cm 3 : h).
Température. 250. 500- 1000.
oC. m
6oo 1 5 , i o.o
LO,
620 26,6 20,7
64o 60,6 56,i 3 7 ,o
65o.? ■. 70,1 ■ 69,3 • n
660 80,0 81,9 56,o
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 179
II. — Mélange à 26,76 pour 100 de CO.
Pourcentage de CO* formé.
Vitesse du courant gazeux
(en cm 5 : h).
Température. 250. 500. 1000,
o B.
600 i5,9 1 4 , 5 n,5
620 35,6 26,4 20,8
64o 58,2 45,6 40,2
65o 72,7 58,8 a
660 84,5 n 69,2
III. — Mélange à 43,55 pour 100 de CO. ' ,
Pourcentage de CO 2 formé.
Vitesse du courant gazeux
(en cm J : h ).
Tempéra fure. 250. 500. 1000.
600°.' i4i8 10,0 4-8
620 32,2 ' 24,4 J 4 , 2
64o 45,6 36,4 ' 32,8
65o 69 , 8 60 , 2 a
660 80 , 1 76,3 55,i
Des résultats de ces expériences on peut conclure que la lueur rouge vio-
lacé observée en dessous de la température d'inflammation des mélanges
d'oxyde de carbone et d'air correspond à une oxydation assez lente, mais
néanmoins fort importante de l'oxyde de carbone. Au moment où la lueur
cesse, l'oxydation n'est pas totale, comme on peut le voir par l'expérience
directe, puisque le mélange est encore capable de s'enflammer lorsqu'on
réduit suffisamment sa pression (8 à 9 cm de mercure). Si l'on attend davan-
tage (5 à 10 minutes après la cessation de la lueur) on n'obtient plus de
flamme en abaissant la pression du mélange, mais la lueur réapparaît dans
le cas où l'on n'est pas trop éloigné de la température d'inflammation (10
à 20 environ). Quand il y a combustion, c'est-à-dire lorsqu'on est au-dessus
de la température d'inflammation, il semble que l'oxydation qui précède la
flamme soit nécessaire pour que la combustion vive ait -lieu, la flamme ne
faisant qu'achever la combustion, mais cela avec une vitesse bien plus
grande.
l8o ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur V oxydabilité du silicium et sa solubilité
dans V acide fluorhydrique. Note de M. Ch. Bedel, présentée par
M. A. Béhal.
M. Sanfourche (') tend à attribuer la solubilité du silicium dans l'acide
fluorhydrique à une oxydation préalable de ce métalloïde par l'air. L'acide
fluorhydrique n'aurait pour effet que de décaper le silicium, ce qui permet-
trait son oxydation. Cette réaction aurait lieu dès la température de i5o &
avec, parfois, production d'incandescence et apparition d'une couche de
silice. Une nouvelle addition d'acide fluorhydrique solubiliserait la silice ou
' les dérivés moins oxydés du silicium formés, ce qui ferait croire à la solubi-
lité du silicium.
Cette hypothèse est'en contradiction avec les expériences de Manchot ( 2 )
qui a étudié l'action de l'acide fluorhydrique sur le silicium dans une atmo-
sphère de gaz carbonique. Ce n'est pas accidentellement, mais bien de façon
constante que ce savant a constaté un dégagement d'hydrogène-, ce gaz,
recueilli au cours de l'attaque, lui a même servi dans la plupart des cas à
évaluer la quantité de métalloïde dissous.
Nous avons reproduit les expériences de M. Sanfourche aussi fidèlement
qu'il nous a été possible de le faire d'après les indications qu'il a données.
Le silicium à l'aluminium utilisé dans nos essais titrait 95,p,5 pour ioo.
Il était porphyrisé au mortier d'agate jusqu'à obtention de grains de o"™, o3
environ de grosseur. Dans une première série d'expériences, il a été chauffé
en présence de 5 à 6 S d'acide fluorhydrique pur à l\o pour 100, dans un
bain de glycérine porté progressivement à ioo°, puis, après évaporation de
l'acide, maintenu à cette température jusqu'à poids constant.
Au cours des expériences ainsi conduites, il ne nous a pas été donné
d'observer la production du phénomène d'incandescence, ni de constater la
formation de silice. Nous n'y sommes pas parvenu, même en projetant
quelques gouttes d'acide sur du silicium porté préalablement à i5o°.
Les résultats numériques ci-dessous donnent le pourcentage de produit
dissous après une série d'attaques :
Solubilité pour 100.
Prise d'essai. I. IL III. IV. V. VI.
0,5l36 2,57 2,80 2,84 2,97 2,99 3,19
(') A. Sanfockche, Comptes rendus, 188, 1929, p. 1672.
( s ) Manchot, Z. anorg. Chem., 120, 192 1, p. 277.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 181
Nous avons effectué une deuxième série d'essais en opérant au bain-
marie. L'évaporation de l'acide imprégnant le silicium demandait de 7 à
11 minutes.
La solubilité dans cette série d'expériences a été la suivante :
Solubilité pour 100.
Prise d'essai. I. II. III. IV. V. VI.
o,5n3 2,61 2,76 2,91 3,o5 3,22 3,44
Après chaque dessiccation à 100 le silicium était maintenu pendant
10 minutes à i5o°. Il n'accusait, entre ces deux traitements, aucune diffé-
rence de poids. On peut donc conclure qu'aucune oxydation ne s'était pro-
duite; ceci est d'ailleurs en accord avec les constatations de F. Roll ('), qui
n'a pu réaliser dans l'oxygène l'oxydation du silicium même très divisé au-
dessous de 4oo°.
Avec du silicium amorphe nous n'avons pas davantage enregistré de diffé-
rence de poids en chauffant successivement le résidu obtenu, après évapora-
don de l'acide fluorhydrique, d'abord à ioo°, puis à i5o°.
Pour un silicium amorphe à 94,82 pour 100, la solubilité au bain-marie
a été toutefois plus élevée que pour le silicium à l'aluminium.
Solubilité pour 100.
Prise d'essai. I. II. III. IV. V. VI. VII.
o,4994 4i34 6,17 8,53 n, 19 i4î'5 17,64 20,26
Nous ferons remarquer, en outre, que nous avions eu l'occasion de cons-
tater antérieurement, en dehors des phénomènes d'oxydation ou de produc-
tion de forces électromotrices ( 3 ), l'influence cataly tique de certaines impu-
retés. Ainsi le cuivre a la propriété de beaucoup augmenter la solubilité du
silicium. Nous nous proposons d'ailleurs de publier prochainement, sur ce
sujet, les résultats de nos recherches. Cependant la dissolution se fait tou-
jours lentement; sa vitesse n'est pas comparable à celle qu'on observe avec
le silicium à l'argent décrit par Moissan et Siemens. La forte teneur en sili-
cium du produit que" ceux-ci ont obtenu : 98,97 et 100, 23 pour 100, permet
d'écarter la présence d'oxydes et cependant ce produit se dissolvait très
aisément dans la proportion de 98 à 99 pour 100. Nous avons observé aussi
que, dès la température ordinaire, du silicium pur à l'argent est susceptible
de se dissoudre presque intégralement dans l'acide fluorhydrique.
(') F. Roll, Z. anorg. Chem., 158, 1926, p. 343.
(*) Ch. Bedel, Comptes rendus, 188, 1929, p. 1294.
l82 ACADÉMIE DES SCIENCES.
En résumé, il ne nous a pas été possible de reproduire le phénomène
d'oxydabililé du silicium signalé par M. Sanfourche, dès la température
de i5o°. , .
L'oxydation directe du silicium n'intervient donc pas dans les phénomènes
de solubilité signalés par divers auteurs et par nous-même.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur Vexistence de l'aluminate monocalcique en
solution. Note (') de MM. A. Travers et Schnoctka, présentée par
M. C. Matignon.
Quand on traite une solution d'un sel d'aluminium quelconque par de
Peau de chaux, on constate trois phases distinctes dans la réaction :
i° Il se forme d'abord un précipité d'alumine hydratée gélatineuse;
la précipitation est quantitative quand on a versé 3CaO pour iAPO 3 ,
c'est-à-dire 2 molécules de nitrate par exemple.
2° Si l'on ajoute alors une quatrième molécule d'eau de chaux, le préci-
pité disparaît intégralement.
Il en est de même quand on remplace l'eau de chaux par l'eau de baryte,
tout comme dans le traitement par la potasse ou la soude.
Des solutions d'alumine dans la potasse ou la soude ( 2 ), on peut faire
cristalliser des aluminates alcalins AP0 3 .K 3 0.3H 2 par exemple.
Il est donc naturel de supposer qu'il existe en solution des molécules
d'aluminate monoalcalins.
Par analogie, nous dirons que la solution d'une molécule d'alumine dans
une molécule de chaux ou de baryte renferme les monoaluminates corres-
pondants, dérivés de l'acide AI0 2 H.
Il est impossible par contre de faire cristalliser l'aluminate monocalcique
hydraté. Quand on évapore dans le vide la solution, même en présence
d'un léger excès d'alcali, on observe une décomposition. Il en est -de même
par traitement à l'alcool.
3° Si l'on ajoute à la solution précédente un excès d'eau de chaux, on
obtient des cristaux dont la forme varie avec le pH de la solution ( 3 ). En
(*) Séance du 17 juillet 1929.
( a ) Avec quelques pour 100 en excès d'alcali par rapport à la composition AI 2 3 .H 2 O
pour empêcher l'hydrolyse au cours de la cristallisation. .
( 3 ) Comptes rendus, 188, 1929, p. 1677.
SÉANCE' DU 22 JUILLET 1929. 1 83
milieu très dilué, la précipitation est lente, mais conduit à des cristaux
très nets.
L'impossibilité de concentrer les solutions de monoaluminate, sans les
décomposer, est une conséquence du faible produit de solubilité des alumi-
nates polycalciques, beaucoup moins solubles que le monocalcique. Ces
derniers se forment par action de la chaux libérée par hydrolyse sur l'alu-
minate monocaicique non décomposé.
Celui-ci est, en effet, relativement assez soluble ('), il donne facilement
des solutions sursaturées (encore plus faciles à obtenir dans le cas de
Faluminate monobary tique). C'est lui qu'on obtient tout d'abord, quand
on agite du ciment fondu avec de l'eau; mais comme celui-ci renferme
aussi un peu de silicate dicalcique, qui libère de la chaux, la solution
obtenue s'enrichit rapidement en chaux, et bientôt on voit apparaître des
lamelles hexagonales d'aluminate polycalcique. Corrélativement la propor-
tion d'alumine en solution décroît.
CHIMIE MINÉRALE. — Influence de divers sels sur la dissolution de Valuminium
pur dans l'acide cldorhydrique. Note ( 2 ) de M. J. Calvet, présentée par
M. C. Matignon.
Nous avons continué nos études sur la dissolution de l'aluminium extra-
pur dans les solutions étendues d'acide chlorhydrique ( s ), en examinant
l'effet produit sur la longue période de passivité par l'addition de petites
quantités de sels de métaux étrangers. La liqueur d'attaque était une solu-
tion chlorhydrique o,5 N. Les échantillons employés étaient attaqués par
une seule face d'environ 2 cm °,2o, les autres faces étant recouvertes dé cire;
ils étaient plongés dans une fiole conique munie d'une soupape de Bunsen
et contenant 5oo cm:i de la liqueur chlorhydrique^
On avait au préalable introduit dans chaque fiole une quantité connue
du métal étranger sous forme de chlorure, sauf dans le cas de l'argent où
l'on a employé l'azotate. Plusieurs échantillons placés dans la liqueur chlor-
(') Solubilité supérieure 1 gr/Iitre, comptée en sel anhydre.
(-) Séance du 17 juillet 1929.
( 3 ) C. Matignon et J. Cai.vet, Comptes rendus, 185, 1927, p. 909. — J. Calvet,
Comptes rendus, 186, 1928, p. 36g, et 188, 1929, p. 11 11.
i84 'académie des sciences.
hydrique pure servaient de témoins. Dans une première série d'expé-
riences on a étudié parallèlement l'attaque de 35 échantillons plongés dans
des fioles placées côte à côte,
Concentration
Durée
Perte de poids
en métal
de
en mg
par litre.
l'expérience
par cm 2 .
mg
Pt. 0,042...
3 jours
mg
l62,8
0,210...
1 jour
335,6
Au. o,o3o2..
i3 jours
5,7
0,102... ■
»
' 9,'
Hg. o,o3o4--
»
2,4
0, 102...
»
2,6
o,3o4-. •
»
9> 2
Ag. o,33o. ..
»
6,3
, 66 —
»
5,i
Cu. o,oi56..
»
°,7
0,o3l2..
»
3,8
0,078...
»
4,5
0, i56. ..
»
6,9
Sn. 0,576...
»
3
2,88....
»
4,2
Pb. 0,206. . .
»
3,8
2 , 06
»
3,2
Ni. 3,46....
»
12,8
34,6
»
67,7
Concentration Durée Perte de poids
en métal de en mg
par litre, l'expérience, par cm 2 .
ms
Fe. 3,58..
i3 jours
mg
4,9
17,90..
» /
«4,3
35,8. . .
»
8,6
Zn. 9,36..
»
3,3
9 3,8...
»
3,6
Mn. o,538.
»
3,9
5,38..
»
4,4
NaCl. 5,56.'.
»
4
55,6.. .
»
3,3
NH*C1. 2,4...
» '
4,4
24
»
4,8
UO'CI». S.44--
»
5,5
54,4...
»
4,5
Sol.HCl pure..
»
4,5
»
»
4,4
»
»
4,6
Dans le cas du chlorure de platine, l'attaque s'est amorcée immédiatement pour
o'" 5 ,2i de platine par litre, et au bout de 2 jours pour o ms ,o42. Les échantillons ont
été sortis respectivement au bout de 1 jour et 3 jours pour éviter leur dissolution com-
plète. Le platine a une action extrêmement nette, beaucoup plus importante que celle
de l'or en quantité équivalente. Le mercure n'agit qu'avec la plus forte concentration
employée. Les très petites quantités de cuivre-utilisées n'ont pas d'action sensible.
Tous les autres métaux essayés, dont certains en quantités importantes, n'ont pas
d'action appréciable, sauf le nickel dont le rôle est très net.
Dans une autre série d'expériences, nous avons augmenté la quantité
d'or et de cuivre et diminué fortement la quantité de platine. On a recom-
mencé les expériences avec le nickel et avec le mercure. 18 échantillons ont
été attaqués parallèlement. Certaines attaques étaient interrompues au
même moment afin de pouvoir comparer l'influence des divers métaux.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929.
ï85
(
.oncentralion
D
urée
Perte de poids
Concentration
Durée
Perte de poids
en métal
de
en mg
en métal
de
en mg
par Jilre.
l'expérience.
par cm ! .
par litre.
'expérience.
par cm 3 .
Pt.
mg ,
0,00416..
6
jours
3g,o
mg
Cu. 0,3l2. . .
•4.
ours
52
0,00416.,
6
»
47->
o,468"..
6
»
5 >7
0,00982..
0,00932..
2
6
3,4
108,9
Ni. 17,3..,..
10
»
87,3
Au
0,0208.. .
o,3o4 —
2
6
3o, 1
3,7
•7.3
17» 3
6
10
»
»
'7
i88,3
, 608
6
»
45.2
Sol. H Cl pure.
6
»
2,5
0,912....
•2
»
7.8
»
i4
»
6,6
Hg.
o,o3o4...
0,1 52
4
i4
4,8
5,8
»
■ 4
»
6,8
Au bout de 6 jours l'action de o ,n =,oo4 de platine est comparable à celle de o m s.6o8
d'or; o mg , 3 12 de cuivre produisent à peu près le même effet seulement au bout de
14 jours. Dans le cas du nickel on a employé un sel pur du commerce, il est probable
que l'action est due à une petite quantité de cuivre et peut-être de platine contenue
comme impureté dans le sel.
Dans deux autres séries d'expériences on a encore beaucoup diminué la
quantité de platine. On a mis des doses de Tordre de 4- io -5 et 4- io _0 mg de
platine par litre. On n'a plus trouvé aucune influence.
Dans l'acide chlorhydrique 2, 5 N on diminue à volonté la durée de la
période d'induction par addition de petites quantités de sels de cuivre.
L'addition de quelques milligrammes de cuivre, 5 à 10, dans 800™ 3 de
liqueur d'attaque fait passer la période d'induction de 2 ou 3 jours à 2 ou
3 heures, mais la vitesse d'attaque n'augmente que de 20 pour 100 de sa
valeur.
Dans l'acide chlorhydrique 2, 5 N le chlorure mercurique en quantité
importante, 2o ras de HgCl 2 dans 8oo cm3 de solution, change complètement,
l'allure du phénomène. Au début il n'y a aucun dégagement puis l'attaque
s'amorce brusquement au bout de 1 heure et demie, la vitesse augmente
alors très vite et atteint en' 25 minutes une valeur 60 fois plus forte que
dans la solution chlorhydrique pure. Ensuite l'attaque est trop rapide pour
qu'on puisse la suivre avec l'appareil employé.
Tout à fait différente est l'action d'une petite quantité de HgCl 2 , i ms , 1
dans 8oo cmI de solution 2,5 N. On a une attaque discontinue et très irrégu-
lière, importante pendant quelques minutes, puis nulle pendant plusieurs
heures, ces périodes de dégagement et de repos se succédant d'ailleurs sans
C. R , 191g, 2- Semestre. (.T. 189, N' 4.) l4
î86 ACADÉMIE DES SCIENCES.
aucune régularité, et Ton arrive à conserver l'échantillon pendant plus de
20 jours dans l'acide 2,5N où sans chlorure mercurique il se serait attaqué
et dissous complètement au bout de 3 ou 4 jours.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la réduction des semicarbazones des acides
a-cètoniques. Semicarbasides substituées en 1 par des restes acides. Note (')
de M. J. Bougaclt et M" 6 L. Popovici.
Nous nous sommes proposé l'étude de la réduction des semicarbazones
des acides cc-cétoniques. Cette réduction effectuée par l'amalgame de sodium
se poursuit normalement; on obtient des semicarbazides à fonction acide,
de formule générale
R.CH.NH.NH.CO.NH*.
CO-H
Ces semicarbazides sont réductrices vis-à-vis de l'iodomercurate de potas-
sium alcalin, tandis que les semicarbazones des acides a-cétoniques sont
sans action ; on peut ainsi suivre la marche de la réduction à l'aide de ce
réactif.
Nous avons préparé deux de ces acides semicarbazides; ils répondent aux
formules
C»H«.CH.NH.NH.CONH* et C«H».CH*.CH.NH.NH.CO.NH*
CO*H CO*H
ils ont été obtenus par réduction des semicarbazones des acides phénylgly-
oxylique et phénylpyruvique.
Ce sont des corps bien cristallisés, insolubles dans l'eau froide et l'alcool
froid, plus solubles à chaud; l'éther, l'acétone, le benzène les dissolvent à
peine. Ils fondent plus bas que les semicarbazones dont ils proviennent : le
premier à 208 ; le deuxième à 164°. >
Comme le montrent leurs formules ces composés sont acides; ils peuvent
être titrés acidimétriquement en présence de phtaléine. Us sont également
alcalins, quoique à un faible degré. Cependant il y a lieu de tenir compte de
leur solubilité dans les acides fort dilués et éviter un excès de ceux-ci lors-
qu'on précipite ces semicarbazides de leurs solutions alcalines.
(») Séance du 17 juillet 192$.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 187
Nous avons dit plus haut que ces acides semicarbazides sont facilement
oxydables par le réactif de Nessler qu'ils réduisent; cette réduction est
quantitative et peut être mise à profit pour leur dosage.
I. L'un de nous (') a montré que les semicarbazones des acides a-cé to-
niques peuvent se déshydrater pour donner des dioxytriazines, suivant
r 1nhL.^- H20 = r -<S :nh> co -
On pouvait se demander comment ces composés se comporteraient sous les
mêmes influences réductrices. Nous avons reconnu que les dioxytriazines
donnent les mêmes produits de réduction que les semicarbazones dont elles
proviennent. Il est très probable qu'il y a d'abord hydrolyse partielle avec
retour aux semicarbazones, puis réduction de celles-ci au fur et à mesure de
leur formation.
IL L'oxydation facile des semicarbazides substituées en 1 , manifestée par
leur pouvoir réducteur vis-à-vis du réactif de- Nessler, peut encore être
mise en évidence par l'action de l'iode en milieu alcalin.
Quand on ajoute de l'iode à la solution de ces semicarbazides en présence
d'un excès de carbonate de sodium, on obtient immédiatement un précipité
cristallisé, que l'analyse montre identique à la semicarbazone de l'aldéhyde
contenant un atome de carbone de moins que l'acide a-cétonique géné-
rateur. Avec l'acide phénylacétique semicarbazide ou a ainsi la semicar-
bazone de l'aldéhyde benzoïque • ,
C , H».CH.NH.HNC0.NH* + = Hs0-hC0*4-C'H».CH = N.NH.C0.iVH«'
COH
III. Cette réaction doit être rapprochée de la réaction suivante étudiée
par l'un de nous ( 2 ). Quand on fait agir l'iode et le carbonate de sodium
sur la semicarbazone d'un acide a-cétonique on obtient un produit, non
acide, dérivant de la semicarbazone par perte de CO 2 et 2 H : la semicar-
bazone de l'acide phénylglyoxylique donne ainsi un composé C 8 H r ON 3 ,
qui doit être un oxytriazol, bien que cette constitution ne soit pas encore
démontrée ' *
C 6 H=.G = N.NH.GO.NH-4-0= 2 H^O + C0 2 +G 6 H 3 .C-NH
COH i(, ^o
NH
(') J. Bougadlt, Comptes rendus, 159. 1914, p. 83 et 63i.
{"} J. Bodgault, Bull. Son. chim., 4<= série, 25, 191g, p. 38-}.
l88 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Nous devons conclure du rapprochement de ces deux réactions, obtenues
avec le même réactif, que, dans l'oxydation des acides semicarbazides subs-
titués en i, le départ de CO 2 doit précéder ou accompagner la perte des 2 H.
En effet, si la réaction débutait par l'enlèvement des .2 H, il y aurait retour
aux semicarbazones des acides a-cétoniques, et l'on retomberait ensuite sur
leurs produits d'oxydation (oxytriazols ?).
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques éthers-sels des cyclohexane-
drols-i .4 e* 1 .3 {quinite et résorcite). Note (') de MM. L. Palfray
et B. RoTHSTEIJf.
Dans une Note précédente ( 2 ) nous avons décrit les dérivés acétylés et
benzoylés des quinites cis et transe
Nous avons, depuis, préparé un certain nombre d'autres éthers-sels aussi
bien du diol- 1 .3 que du diol- 1 .4 et comparé les composés obtenus.
I. Éthers-sels du cyclohexanediol- 1 .4 (quinite). — On a utilisé la même
technique que précédemment, à savoir l'action du chlorure d'acide corres-
pondant, en présence de pyridine, au sein du chloroforme comme solvant,
Propanoate :
C«H-/° C0 - CH! - Ctt3(l)
^ " \0-CO-CH-CH 3 (i).
A partir de la quinite trans on a obtenu le propanoate ti-ans F = 75°,5-76°
(Maquenne). A partir de la quinite industrielle on a obtenu en
quantité prédominante ce même composé et en outre un propanoate
cmF = 39°,5-4o°.
Isovalérianate :
^ n \0 — CO — OH» (4).
Un premier essai d'action de l'isovalérianate d'argent sur la dibromo-
quinite cis n'a abouti qu'à la formation d'un peu, de cyclohexène-3-ol. Au
contraire le chlorure d'isovaléryle a agi sur la quinite de façon normale.
Mais, aussi bien avec la quinite trans qu'avec la quinite industrielle, on n'a
obtenu qu'un liquide où il est impossible de distinguer les deux isomères.
Constantes du liquide :
rfj 2 = 0,9867; nB 5 =i,4477; R D fouvé 77,00 ; calculé 77,21.
(') Séance du 17 juillet 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 186, 1928, p. 1007
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 189
Phénylpropénoate (cinnamatè) :
,/OCO-CH=CH-C=H-.
^ \0Ç0 - CH = CH - C°H 3 C AI ,
A partir df la quinite cis on a obtenu deux isomères le trans, F = 189°
(Maquenne), le cis F = 122 (Maquenne).
D'une façon générale dans ces éthers-sels, l'isomère à point de fusion
.plus élevé est notablement moins soluble que l'autre.
Malgré plusieurs essais, il a été impossible d'obtenir Vèther phtalique.
L'anhydride phtalique n'agit pas à la température ordinaire, ni même à
celle du bain-marie. A l'autoclave, à 200 , il y a déshydratation de la qui-,
nite.
II. Éthers-sels du cyclohexanedrol-i .3 {résorcite). — Presque tous sont
liquides et ne manifestent aucune tendance à la cristallisation, même
à — 15°.
Éthanoate E 15 = i3o°,5-i3i°,5
Propanoate E M = i54°
Isovalérianate E 6 = i5g°-i6o
Phényléthanoate E, = 2i5°-2i7 a
Oxalate mixte d'éthyle
et résorcite E 2 = 1 87
Le benzoate est solide. On isole très facilement d'abord une partie de
l'isomère trans F = i22°,5, mais ensuite il est très difficile de résoudre le
reste et d'isoler l'isomère cis F = 65°, 5.
* ...
Le p-nitrobenzoate est encore plus difficile à purifier complètement. On
a pu néanmoins obtenir l'isomère ti-ans F = 1 76 , 5 et l'isomère cis F = 1 54°-
i54°,5.
A l'aide des benzoates on a pu, par saponification, mettre en liberté les
isomères cis et trans de la résorcite.
III. Quelques éthers-oxydes. — Nous joignons ici quelques éthers-oxydes
de la résorcite obtenus en faisant agir divers magnésiens sur la bis-chloro-
méthyline C 6 H 10 /g^jj^j (3 . Ils sont tous liquides.
bis-(propane-oxy)-i . 3-cycIohexane ;
E 13 =ii3°; f/^ 2 = 0,9006; rtg-=i4'|3o; R D trouvé 58,91 ; calculé 68,70.
bis-(métho-2'-propane-oxy-)-i .3-cycIohexane :
E lc = i6o°-i62°; d\ a = o , 9006 : ng^ =: 1 , 44^9 : R« trouvé 67,89; calculé 67,94.
bis-(phénylraéthane-oxy )-i .3-cycIohexane :
E, = 2o5°-2070 ; d[ r ' = 1 ,0739; . «n 5 = 1 ,544o; R u trouvé 87, 11'; calculé 8.8,44-
âf; s ' 5 = I.0790
«gM =l! 44 9 4
rf'f' 5 =i,o355
«g 6 - 5 =1,4478
d'I 1 =0,9806
«g 7 =i,4458
dX< =i,i235
ng 4 = 1 ,53go
rff =1,1988
«g 3 =1,4604
19° ACADÉMIE DES SCIENCES.
TECTONIQUE. — Précisions nouvelles sur la structure de la partie méridionale
du Vuache. Note de M. H. Vincienne, présentée par M. L. Cayeux.
Le Vuache prolonge, au sud du Rhône, la première chaîne orientale du
Jura. Il domine de 5oo m un socle mollassique et glaciaire (ait. 5oo à6oo m ).
Son profil, dissymétrique, abrupt vers l'Ouest, plus doux vers l'Est, est en
rapport étroit avec sa structure. M. Schardt ('), a montré en effet que le
Vuache ne prolonge que la moitié orientale du Credo et n'est que la
retombée Est d'un anticlinal, faille longitudinalement et dont le flanc ouest
s'est effondré. Il a insisté sur le jeu vertical des deux flancs de part et d'autre
du plan de faille ; Je flanc Est qui constitue le Vuache proprement dit
(Vuache oriental) s'abaisse progressivement du Nord-Ouest au Sud-Est, et
disparaît peu au sud du Fornant sous la mollasse aquitanienne ; le flanc ouest
( Vuache occidental), d'abord visible dans le prolongement du Sorgia (Credo)
et formant le rocher jurassique de Léaz et le petit relief néocomien d'Arcine,
disparaît en profondeur d'Arcine à Chaumont, puis, se relevant peu à peu,
crève la couverture tertiaire pour constituer au sud du Fornant le Mont de
Musièges, lui-même demi-voûte anticlinale, abrupte vers l'Est et se termi-
nant, en demi-coupole, le long des Usses. Le rejet de la faille du Vuache
décroît vers le Sud-Est, devient nul au sud de Chaumont et change de sens à
l'extrémité du chaînon. Le Fornant a profité de la zone où le rejet est
presque nul pour se creuser une cluse très spéciale, due à un double abais-
sement d'axe et en sens inverse dans un anticlinal dédoublé.
En réalité, le mouvement vertical signalé par M. Schardt se complique
d'un mouvement tangentiel vers l'Ouest, contemporain ou postérieur, qui a
déterminé, au moins par endroits, le chevauchement du Vuache occidental
par le Vuache oriental.
A. Le chevauchement est manifeste au sud de Chaumont, sur le versant
nord de la gorge du Fornant. Du chemin de Musièges au Malpaz, qui suit le
bord sud delà gorge, on voit, dans la partie ouest de la cluse, les couches
éocrétacées de la retombée nord-ouest du Mont de Musièges (Vuache occi-
dental) s'élever de la profondeur avec un pendage 4o à 5o° W ou WNW,
puis se redresser, devenir verticales et, certaines d'entre elles (l'Hauteri-
vien), se renverser avec fort plongement Est. Ce changement s'accompagne
( ] J Études géologiques sur Vextrèmité méridionale de la première chaîne du Jura
(Bull. Soc. Vaud. Se. Nat., 27, p. 69; Lausanne, 1 89 1 ). Voir aussi le Livret-
Guide géologique dans le Jura et tes Alpes de la Suisse (Lausanne, 1894).
SÉANCE DU 22 JUILLET 19^9. igi
d'une légère torsion des strates. Retroussement et torsion s'observent, pour
le Valanginien, vers le bas de la gorge ; pour PHauterivien et PUrgonien,
dans les carrières à l'ouest du Malpaz, sur la route de Frangy. Du chemin
de Musièges, on voit aussi les couches du Vuache oriental, ici uniquement
urgoniennes, plonger, à l'entrée Est de la cluse, de 3o° SE sous la mollasse
aquitanienne ;■ puis elles s'élèvent vers l'Ouest sur le versant de la gorge,
affectées d'accidents secondaires (voûte anticlinale rompue, strates brisées
intriquées, petites fractures) et viennent chevaucher successivement le
Valanginien, l'Hauterivien et PUrgonien du Vuache occidental, qu'elles
retroussent et laminent.
Les phénomènes mécaniques, qui accompagnent habituellement les che-
vauchements, sont ici bien développés." Ils ne peuvent s'expliquer que par le
déplacement d'une énorme masse sous une forts poussée de l'Est. On les
observe avec la plus grande netteté dans les carrières à l'Ouest du Malpaz,
où ils intéressent à la fois les couches chevauchées et les couches en recou-
vrement au voisinage de la surface de contact anormal : retroussement,
renversement, torsion, écrasement, surfaces de glissement, brèches méca-
niques, lambeaux de poussée.
B. Plus au Nord, entre Chaumontet et Voçray , les affleurements de mol-
lasse gréseuse miocène, au pied de l'escarpement occidental du Vuache,
attestent la continuité du chevauchement : le long du chemin qui réunit les
deux hameaux, la mollasse se montre soit verticale, soit avec un fort pendage
Est (8o° en-viron), tandis qu'un peu plus à l'Ouest, à Collonges, elle est
presque horizontale. M. Dareste de la Chavanne a observé de même le
déversement de cette mollasse sous le Jurassique supérieur du Vuache (').
La poussée de l'Est a donc retroussé la couverture superficielle mollassique
du Vuache occidental, affaissé, sous le Vuache proprement dit. ■
C. Plus au Nord, à Arcine, où nos observations sont encore incomplètes,
le chevauchement paraît se poursuivre. Sur le bord Est de la petite voûte
éocrétacée, figurée sur la carte géologique et qui appartient au Vuache
occidental, PUrgonien du flanc Ouest, très disloqué, est probablement,
recouvert par le Séquanien du flanc Est : au contact existe une brèche méca-
nique qui semble s'enfoncer sous le Séquanien.
D. Au sud du Pornant, il n'y a plus de chevauchement apparent. Le
Mont de Musièges (Vuache occidental) semble butter par contact vertical
(') Révision de la Feuille de Nan tua ,0,11 80000° (Bull. Serv. Carte gêol. Fr.,
C. fi. des collab., a" i55, 28, iga3-rg24, p. 79-80).
192 'ACADÉMIE DES SCIENCES.
contre la terminaison urgonienne du Yuache oriental qui forme de rares
pointements écrasés et, selon moi, redressés contre le Vaïanginïen du Mont
de Musièges. Entre les 'deux existe une brèche en feuillets verticaux. La.
poussée vers l'Ouest a écrasé le Vuache oriental contre le Mont de Musièges
qui a-servi de môle résistant et dont les couches portent la trace de cette
poussée : la corniche valanginienne est amincie et relevée vers le haut •,.
l'Hauterivien, comprimé.
E. Le chevauchement du Vuache occidental par le Vuache oriental ne
laisse donc aucun doute depuis le Fornant au Sud jusqu'à Arcine au moins
vers le Nord. Sur le terrain, il se révèle par le déplacement vers l'Ouest de
l'axe du Vuache proprement dit par rapport à l'axe du Mont de Musièges.
La poussée a déterminé la forme arquée du chaînon, légèrement convexe
vers l'Ouest. II est possible d'ailleurs que le flanc Ouest de l'anticlinal ait
cédé à la poussée comme le Vuache oriental, mais que son déplacement,
moindre, ail permis le chevauchement partiel du flanc Ouest par le flanc Est.
Au Sud, toutefois, le Mont de Musièges a arrêté la progression du Vuache
oriental.
L'étude du Vuache met donc en lumière un caractère que nous retrouve-
rons ailleurs dans le Jura méridional, à savoir l'indépendance structurale
entre les flancs d'un même pli par rupture longitudinale et jeu relatif des
deux flancs.
PALÉONTOLOGIE. — Sur des Èchinides éocènes de Madagascar.
Note ( ( ) de M. J. Lambert, présentée par M. H, Douvillé.
Je dois à M. Douvillé la communication de quelques petits Echinides
recueillis par M. Bésairie dans la région de Tuléar, près du poste de
Tongobory, l'un à Ankotro avec des Alvéolines nombreuses, les autres à
20 minutes ouest d'Itafika avec Alvéolines rares et Numtnulites nombreuses.
Ces Echinides sont les suivants :
Cidaris (spec.) représenté par un unique fragment de radiole fusiforme,
sans collerette, avec tige garnie de granules aplatis, serrés, mal alignés. Il
ne se distingue des radioles du C. Beaugeyi Seunes, du Danien de Gan,'
que par ses granules plus serrés, moins bien alignés. C'est une forme du
Crétacé supérieur qui, à Madagascar, aurait persisté dans l'Éocène.
(') Séance du 17 juillet 1929.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. ig3
Echinocyamus Luciani de Loriol. — Même forme ovoïde, allongée que
l'espèce égyptienne. En Egypte, Fourtau l'attribue'à l'Éocène supérieur du
Mokattam. «
Echinocyamus Lorioli Gauthier (Fibularià). — Cette espèce de l'Éocène
tunisien est représentée par un unique individu des couches à Alvéolines
d'Ankotro. De petite taille, 6 mra de longueur, il est régulièrement elliptique,
avec même convexité en avant qu'en arrière; face supérieure convexe, à
apex subcentral, ambulacres superficiels, ouverts, formés de pores ronds, à
peine perceptibles, l'impair paraissant un peu plus large; face inférieure
presque plane, -avec péristome circulaire, qui présente en avant les traces
d'un sillon; périprocte ovale, entre le péristome et le bord. — E. Voehskowi
Tornquist (Fibularia), sensiblement plus large, est acuminé en avant.
Fibulina gracilis Tornquist, à pétales un peu plus longs, est pourvu de cinq
sillons oraux.
Echinocyamus rostratus (n. sp.) : Figure 1, profil; figure 2, dessous,
grossies trois fois. — Petite espèce allongée, déprimée, rostrée en avant,
mesurant 6 mm de longueur sur 4 mm , 5 de largeur et 2 mm de hauteur;
péristome un peu déprimé; périprocte entre le péristome et le bord; apex
central; pas de cloisons internes. Se distingue de tous ses congénères par
sa forme déprimée.
1
Paralampas Besuirwi (n. sp.) : Figure 3, dessus; figure 4, profil, grossies
un tiers. — Par son péristome pentagonal, à bords saillants et son périprocte
postérieur arrondi, cette espèce, qui mesure i2 mm de longueur sur g"™ de
largeur et 6 mm de hauteur, a bien les caractères du genre; elle se distingue
des deux espèces indiennes, -du Ranikot, par sa forme moins haute, non
gibbeuse et son pétale impair moins développé que les autres. Ce pétale est
le plus long chez P. pileus Dimcan et Sladen ; il est, comme les autres, bien
plus large et moins ouvert chez P. minor.
Eolampas excentricus Duncan et Sladen. — L'unique individu examiné
ayant son pétale impair détruit, sa détermination reste incertaine. Dans
Iy 4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'Inde l'espèce est du Khirthar ; à l'île Makambi MM. Collignon et Cottreau
la considèrent comme Miocène. L'individu figuré par eux est d'ailleurs plus
large que le nôtre. •
Les espèces connues étaient attribuées, Echinocyaruus Luciani à l'Eocène
supérieur, E. Lorioli à TÉocène moyen et Eolampas excentricus au même
niveau. En Tunisie en effet Echinocyamus Lorioli, compagnon du Thagastea
Wetterlei, serait d'après M. Blayac de la base de Lutétien (Haug, Traité de
Géologie, 11, p. i5o6). D'autre part les Paralampas sont dans l'Inde de
TÉocène inférieur et le radiole de Cidaris a trop de rapports avec les formes
Dano-montiennes pour appartenir à un niveau bien élevé derl'Éocène. Dans
ces conditions cependant, il aurait été assez difficile de préciser l'âge des
petits Échinides de Tongobory, si nous ne connaissions pas les Foramini-
fères qui les accompagnent. M. Douvillé a bien voulu en déterminer
quelques-uns : Alveoliha elliptica Sow. Nummulites starnineus Nuttall, 1926,
et probablement A r . ataciciis. Un échantillon de Calcaire à Alvéolines,
recueilli, dans le voisinage de Tongobory et envoyé à l'École des Mines par
M. Perrier de la Bathie renferme avec de nombreux Alveolina elliptica plu-
sieurs Orbitolites complanatus.
Les indications données par les Foraminifères concordent donc avec
celles fournies par les Échinides et permettent de les préciser en disant,
comme me l'écrit M. Douvillé : « D'après leur faune les gisements à Echi-
nides appartiennent à la partie inférieure du Khirthar moyen, c'est-à-dire
au Lutétien moyen ou inférieur. »
OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Lois d' établissement du chroma des impressions
lumineuses. Note (') de M. Hessiu Piéros, présentée par M. Fabry.
Pour étudier les lois de la sensation chromatique en fonction du temps,
on ne peut utiliser des excitations brèvesdont l'effet lumineux, qui varie
avec la durée, prédomine nettement : il faut substituer à une stimulation
lumineuse incolore, pendant un temps réglable, une stimulation isolumi-
neuse monochromatique.
J'ai fait construire,,grâce au concours de MM. Jobin et Yvon, un spectro-
colorimètre, qui permet cette substitution au moyen d'un écran mobile
découvrant l'image réelle d'une fente éclairée, quand il masque l'image
d'une autre fente, et inversement.
( l ) Séance du 17 juillet 1929.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 193
Les flux que Ton peut ainsi substituer l'un à l'autre sont quantitativement
réglables par le jeu de polariseurs, et l'égalisation est vérifiée par la méthode
photométrique du papillatement. On peut régler la pureté du flux mono-
chromatique par mélange avec un flux graduable de lumière blanche. Les
deux flux sont perçus d'après la brillance d'une des plages photométriques
d'un cube de Lummer-Brodhun. L'autre plage correspond à un troisième
flux, monochromatique lui aussi, et servant à la comparaison. On peut
régler le A des flux monochromatiques par rotation de prisme, dans deux
spectromètres, et leur pureté par mélange gradué avec des flux de lumière
blanche (réfléchis par des glaces sans tain que traversent les flux colorés).
Pour une durée donnée d'exposition d'un flux de À défini et d'une certaine
pureté, se substituant à un flux isolumineux de lumière blanche, on cherche
> l'égalisation apparente avec le flux de comparaison (en réglant le X, la bril-
lance et la pureté de ce dernier).
Lorsqu'on fait croître progressivement la durée de la stimulation colorée,
on constate que, pour une certaine valeur critique, la perception chroma-
tique débute, et, sans qu'il se produise de modification de brillance appa-
rente, augmente de saturation ; cette intensité du chroma atteint et dépasse
, celle qui correspond à une durée moyenne de stimulation (fixée à 3 secondes
environ), arrive à un maximum et décroît. Il y a là une évolution parallèle
à celle qui a été suivie dans l'établissement de la sensation lumineuse (où
l'ondulation de Broca et Sulzer implique aussi un dépassement passager du
régime stable, avec cette différence que pour le chroma, il n'y a pas vérita-
blement de régime stable, la décroissance après le maximum se faisant,
quoique moins vite, de façon toujours notable).
L'établissement du chroma, sur fond lumineux constant, ne se fait pas
également vite pour les différentes couleurs; il est plus rapide pour le rouge
que pour le vert, pour le vert que pour le bleu.
Il n'est que faiblement accéléré par l'accroissement de la brillance (l'in-
tensité de la stimulation ayant une influence accélératrice beaucoup plus
marquée, en ce qui concerne la perception lumineuse).
Enfin, il est pratiquement le même pour toutes les puretés depuis les
valeurs liminaires jusqu'au maximum possible.
Nous donnons, dans le tableau ci-après (') quelques valeurs numériques
(') Dans le tableau,/? signifie pureté et b signifie brillance (la valeur 1 étant celle
de la brillance maxima donnée par le flux monochromatique pour une certaine ouver-
ture de la fente éclairée, en sorte qu'à pureté o, 5, la valeur 2 peut être obtenue par
iq6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
relatives à l'établissement du chroma (l'intensité de celui-ci étant évaluée en
pureté de la lumière monochromatique de comparaison examinée pendant
environ 3 secondes en donnant à la pureté absolue la valeur i).
I. Lumière
•
bleue.
II. Lumière v
erle
III
Lumière
rouge
(* =
= 040
raaj,
À =475 m a,
A = ojuma,
p = 0,50.
P
= 0,50.
/> = 0,33.
6 = 0,75.
P =
6 =
II, 33,
/> = 0,6G,
6 = 0,5.
Durées
6 =
0,02
6=- 0,18.
6 =
1,50.
b =
0,03.
b =
0.10.
6 = 0,50.
6=1.
h
= 2.
0,5.
80..
0,22
-44
0,43
G9
36
5l
0,53
0,60
3"
34
Oy66
i5o. .
o,3o
• 49
0,63
7°
, 5o
59
0,68
0,71
69
44
0,82
225 . .
o,3;
,54
0,68
72
-
-
0,71
-
65
0,4.5
0,88
000. .
o,46
,62
0,74
66
-
63
0.71
0,5g
64
-
0,86
5oo. .
>0,47
.67
0,71
,56
. 5o
,59
o,65
0,09
60
,35
0,73
7J0. .
0,46
,5"
0,62
54
-
-
-
-
-
.34
0,70
3ooo. .
• o,33
,5o
o,5o
, 5o
, 5o
, 5o
o,5o
o,5o
,5o
,33
0,66
Au point de vue du temps au bout duquel le régime durable (2 à
3 secondes) est atteint avant la phase de maximum, voici quelques valeurs
directement déterminées :
Bouge 64o" , : j - (/> = 0-
Brillance 0,1 0,2 o,5 1
Latence (a) i3o io3 85 78
Vert 53o ,n '. J -.
( Brillance o,o5, o,25 0,75
' j Latence (*) 72 00 60
[ Pureté 0,25 o,5 1
b. /> = 0,25 1 - , r r (>„
I Latence (a) 60 60 60
L'accélération de l'établissement en fonction de l'accroissement de la
brillance, d'abord assez rapide, puis de plus en plus lent, apparaît plus net-
tement encore, d'après ces chiffres qui expriment la latence de franchis-
sement du régime stable, que d'après ceux qui sont relatifs à la latence de
saturation maxima (de détermination bien plus incertaine).
addition de lumière blanche égale i. 11 n'y a pas équivalence d'une lumière à l'autre
entre les brillances maxima (faites égales à 1). Dans les conditions où nous avons
opéré, on a les équivalences suivantes :
j ( 475'":' '; = 0,100(640»'!*)= 0.089 (53o ra ! i ).
SÉAffCE DU 32 JUILLET 1929. " 197
L'intensité du chroma lui-même (saturation), se montre sans influence
appréciable, et il y a là une donnée importante au point de vue du méca-
nisme de l'impression chromatique.
En ce qui concerne l'élévation passagère de saturation, elle s'accentue
avec la brillance jusqu'à un maximum pour s'atténuer ensuite quand la
brillance croît encore. Elle s'accentue en valeur absolue avec la saturation,
mais la valeur relative de l'accroissement ne paraît pas varier de façon sys-
tématique : en lumière rouge, par exemple, les dépassements corres-
pondant à la durée optima (par rapport à l'égalité d'exposition, soit
3 secondes avec la lumière de comparaison) pour des puretés du stimulus
de o,3'3, o,5o, et 0,66 sont, en valeur absolue, de 0,12, 0,21, 0,22, et en
valeurs relatives, de o,36, de 0,42, et de o,33.
ZOOLOGIE. — Sur un nouveau Carnivore malgache du genre Eupleres,
Note (') de M. L. Lavauden, présentée par M. P. MarchaL
Le genre Eupleres a été établi en i835 par Doyère ( 2 ) pour un curieux
animal, rapporté par le voyageur Jules Goudot des environs de Tamatave
(côte orientale de Madagascar).
Doyère avait rangé cet animal parmi les Insectivores. Mais de Blainville
et plus tard P. Gervais reconnurent que, malgré une dentition très aber-
rante, VEupîeres devait être rangé parmi les Carnivores Viverridés, non
loin des Genettes et des Nandinies africaines.
La seule espèce connue à ce jour était VEupîeres goudoti, qui habite la
grande forêt de l'est de Madagascar. C'est un animal essentiellement
nocturne, de la taille d'une Fouine, et pourvu d'une queue courte-et épaisse,
formant réserve de graisse.
Des Eupleres ont été rencontrés par Kaudern dans l'ouest de Madagascar,
aux environs de Sainte-Marie de Marovoay, où ils ne sont, paraît-il, pas très
rares ( 3 ). Mais ce naturaliste n'a pas distingué ces sujets occidentaux de la
forme orientale typique*
Par contre nous avons découvert, dans les montagnes du nord de Mada-
gascar, à une altitude d'environ i5oo m , dans les forêts surmontant le village
(') Séance du 17 juillet 1929.
( 2 ) Doyèrb, Ann. Se. nat., k, i835, p. 281, pi. XVIII.
( 3 ) Kaudeiin, Saiïgetiere aus Madagascar (Arckiv fœr Z00L, Stockholm, 9, xvm,
igi5, p. 82).
198 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de Beangona, dans la haute vallée du Sombirano, au pied du massif du
Tsaratanana, un Eupleres entièrement différent de VE. goudoti, et s'en
distinguant, à première vue,'par sa taille beaucoup plus considérable.
En avril dernier, nous avons pu capturer un couple d'adultes de cette
espèce, à laquelle nous donnons le nom à? Eupleres major.
V Eupleres goudoti est de couleur tabac. Son pelage est uniforme, serré,
et riche en bourre. Voici les dimensions de deux sujets adultes de notre
collection : cf : longueur totale o m ,67o, queue o m ,22o-, 9 : longueur
totale o m ,63o, queue o m ,2oo.
UEupleres major est beaucoup plus clair. Son pelage est grisâtre, et
d'apparence tiquetée, ce qui est dû à la présence, sur le poil brun, d'un
large anneau blanc, atteignant parfois la pointe du poil ('). L'aspect du
pelage est tout à fait celui de la Mangouste de l'Afrique du Nord (Mungos
ichneumon numidicus F. Cuv.). Le pelage est,, en outre, plus long, moins
serré, et comprend moins de bourre. Le d 1 est un peu plus foncé et plus
roux que la Ç) . La taille est beaucoup plus grande. Voici les mensurations
de nos spécimens types :
Longueur totale. Queue.
6 ' o m ,88o o m ,23o
9 o m , 860 . o ra , 270
Les crânes présentent aussi des différences. Voici les mensurations du crâne
de notre C? type, comparé avec celui d'un cf ad. d' Eupleres goiîdoti de notre
collection :
/ Eupleres major. E. goudoti.
m m
Longueur condylo-basale. . .. 0,095 0,084
Longueur palatale , o,odo o,o44
Largeur de la boîte crânienne o,o33 0,028
Largeur du rétrécissement post-orbitaire o,oi5 o,oi3
«
On voit que le crâne de V Eupleres major est proportionnellement un peu
plus petit, et un peu plus court que celui de Eupleres goudoti.
C'est à notre avis, à Eupleres major qu'il faut rapporter le Carnivore
inconnu signalé par M. G. Petit, dans son rapport de mission à Madagascar,
d'après M. Perrier de la Bâthie, comme habitant le massif du Tsaratanana.
(') Les poils à? Eupleres goudoti présentent aussi cet anneau clair niais il est
beaucoup moins large, beaucoup plus voisin de la base du poil, et en oulre dissimulé
par la bourre abondante.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 199
M. Perrier de la Bâthje, n'ayant fait qu'entrevoir l'animal, ne pouvait, en
raison de sa grande taille, penser qu'il pût s'agir d'un Eupleres.
Nous-mêrae, au premier coup d'œil, avons cru avoir affaire à une grande
Mangouste.
Nous conservons provisoirement nos types dans notre collection person-
nelle, en vue d'une étude plus complète, après laquelle ils seront déposés au
Muséum national d'Histoire naturelle, à Paris.
ENTOMOLOGIE. — Sur In morphologie et V évolution de Vcale posté-
rieure chez les Coléoptères ('). Note de M. P. ITsgkos, présentée par
M. E.-L. Bouvier. *
Les Coléoptères ayant, à l'aile postérieure, mes nervures MA,, MA 3 ,
MP, GuA, et GuP (mais non CuA 2 ) ne descendent pas des Blattoïdes,
chez qui la médiane haute MA, a déjà disparu. L'ancêtre avait une médiane
frontale haute à deux branches, MA,,,, MA,,,, une médiane antérieure basse
MA, et une médiane postérieure vraie, MP, fourchues aussi. La veine MA 2
est venue se coller aujourd'hui sous MA, et finit au niveau de la plicature
transverse; seule elle est pourvue d'une trachée : l'examen de certains
adultes qui ont gardé toutes leurs trachées montre que, pour ce qui est de
la trachée MA 2 , tantôt les trachées des deux fourchons disparus peuvent
courir sous les branches hautes MA, fl , MA,,, (fig. 1), et tantôt une trachée
double peut prolonger en ligne droite la lige de MA 2 (voir le Cérambycidé
Acrocinus longimanus, spéc. i63 du Muséum). La cubitale CuA, peut ren-
fermer une trachée double (voir le Cérambycidé Ergates faber, spéc. 162).
Quand alors CuA, se divise en deux branches, celles-ci peuvent, en se rejoi-
gnant ensuite, constituer une a boutonnière » ( 2 ). Basilairement, 1 A,
nervure haute, vient se coller à CuP, après avoir laissé libre entre les deux
nervures un « triangle cubito-anal » ( Tri, fig. 2 et 3) que j'ai observé sur
le fossile du Houiller de Commentry Blattinopsis Goldenbergi. Après quoi,
très fréquemment, CuP rejoint CuA,, et, pour préciser, la branche posté-
rieure de la boutonnière, quand elle existe.
L'aile des Coléoptères a subi une longue évolution. L'histoire en est sur-
(') Voir Vignon et SêfiiiT, Comptes rendus, 188, 1939, p. 1699.
(-) Figure 1, le Curculionidé Rhynchophorus palmarum oli're une trachée récur-
rente, née de CuA,; c'est elle qui devra faire se refermer la boutonnière : niais la
branche postérieure proximale de CuA, fait encore défaut ici.
200 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tout celle du raccourcissement, puis de l'avorlement de « l'aire apicale »
située par delà la plicature. Longue, d'abord, falciforme et d'un aspect très
primitif (Néerophores tels que N. humator, N. vestigator, N. vespilloides,
Hisléridés tels que Hister li-maculatiis, Pachylistcr reflexilabris, Curcu-
Fis. i et 3. — Aile et base de l'aile du Curculionidé sud-américain Rhynchophorus patmarum L., d'après
Te spécimen n° 105 du Muséum. — Fig. a. — Base de l'aile du Cérambycidé MacrodortUa cervicornis L..
de la Guyane, d'après le spécimen a° 166 du Muséum, —y, rameau unissant la cubitale à la médiane.
lionidés tels que Rhynchophorus, Brenthidés tels que Eulrachelus Tem-
mincki, etc.), l'aire apicale a commencé par offrir une radiale R, atteignant
la pointe après avoir émis un rameau postérieur subapical R, 4 (')•, MA, se
(') La %ure i montre, sous la forme d'un pli, des vestiges de ce rameau R,*,.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 201
bifurquait alors très simplement. R, 6 a disparu ensuite en tant que rameau
subapical, mais des Anthribidés, des Scarabéidés, offrent un pli haut chi-
tinisé, né cette fois tout contre la plicature de l'aile, et qui peut-être repré-
sente R lb . Il y a là, chez les Cétoninés, une vraie nervure. Derrière le pli et
tout contre règne la chitinisation basse R,^ 3 , qui peut persister seule. Le
pli haut dont je parle dessine, basalement, une courbe à convexité posté-
rieure': bientôt R,„ fait de même, se raccourcit et finalement s'efface (Luca-
nidés, Passalîdés). Au-devant de la courbure postérieure de R, 6 , ou
de R 2 ^ 3 , monte maintenant une courbure quasi symétrique de MA, a (voir
notamment le beau Cérambycidé Macrodontia cervicornis). Pour finir, chez
les Elatéridés par exemple, toute cette anatomie apicale devient mécon-
naissable ( ').
Les Adéphages sont récents. Chez eux, l'aire apicale est raccourcie,
l'appareil de pbcature est complexe. Cicindela campestris, le Carabidé Calo-
soma sycophanta, Dytiscus margïnalis, le Gyrinidé Dineutes proximus, me
montrent comment, peu à peu, la veine MA, 4 est venue rejoindre MA,,, au
sommet de la courbure basale de celle-ci : l'une et l'autre branches gagnent
ensuite le bord de l'aile. Les Buprestidés, récents aussi, ne font que plier en
éventail une aire apicale très évoluée.
La présence de la médiane haute MA, obligerait à mettre les Coléop-
tères, comme les Diptères, parmi les Paléoptères, s'il ne convenait pas de
•renoncer à ce classement artificiel en Paléoptères et Néoptères, pour cher-
cher à voir par quelles étapes l'évolution a fait passer vraiment l'aile des
Insectes.
ZOOLOGIE. — Sur la faune aquatique du Sahara central.
Note (-) de M. H. Gauthier, présentée par M. Caullery.
M. le professeur Seurat a bien voulu me charger d'examiner la' faune
aquatique qu'il a récoltée dans le Sahara central au printemps de l'année
1928. J'ai achevé de trier son matériel et d'étudier les groupes qui relèvent
de ma compétence ( 3 ). De cet examen et des premiers renseignements com-
( l ) Au raccourcissement apical correspond souvent un allongement proximal; l'aile
des Coléoptères finissants, qui se replie à peine, peut de la sorte être longue, ainsi
d'ailleurs que l'abdomen : voir les Ljméxylonidés, par exemple.
( 2 ) Séance du 8 juillet 192g.
( 3 ) Ostracodes, Cladocères, Phyllopodes anostracés.
C. R., 192g, a' Semestre. (T. 189, N« 4) 10
202 ACADÉMIE DES SCIENCES.
mimiques par les spécialistes auxquels j'ai envoyé ceux des animaux que je
ne pouvais nommer moi-même (<), on peut déjà tirer les enseignements
suivants :
La faune aquatique du Sahara central est assez nettement distincte de
celle des steppes algéro-tunisiens et du Sahara septentrional.
L'espèce que je considère ( 2 ) comme la plus caractéristique de la zone
steppique algéro-tunisienne, le Diaptomus chevreuxi G. R. (Copép.), espèce
qui s'avance jusqu'aux lisières du Sahara septentrional, n'existe pas dans le
matériel abondant que M. Seurat a récolté là-bas. Elle y est remplacée par
une autre espèce, qui y est très commune, le Diapt. lorteti Barrois ( 3 ). La
Daphnia atkinsoni Baird, si commune dans toutes les eaux temporaires de
la zone steppique algéro-tunisienne, n'a pas été récoltée une seule fois par
M. Seurat. La D. carinata King se trouve dans les deux régions, mais sous
des formes totalement différentes : en Algérie et eu Tunisie, c'est un animal
lourd, opaque, de grandes dimensions, à nombreux œufs parthénogéné-
tiques, à front non saillant; au Sahara central, ses dimensions sont bien
moindres, sa transparence bien plus grande, son front proéminent, ses
œufs parthénogénétiques peu nombreux : ici c'est un animal pélagique.
M. Seurat n'a trouvé ni Phyllopode notostracé, ni Phyllopode conchos-
tracé. En ce qui concerne les Anostracés, ils ne sont à peu près repré-
sentés ( 4 ) que par le Streptocephalm torvicornis (Waga), commun dans la
zone steppique du département d'Alger. Mais cette espèce, quoique assez,
fréquente au Sahara central, semble y trouver des conditions bien moins
favorables que dans les steppes algérois : ses dimensions y sont toujours
très réduites. Les Phyllopodes anostracés, notostracés et conchostracés,
. pour lesquels la zone steppique algéro-tunisienne serait, d'après des obser-
vations, un habitat tout à fait favorable, ne pénétreraient donc, par contre,
que très difficilement au Sahara central.
Quant aux autres Entomostracés trouvés dans le matériel étudié, ils ne présentent,
au point de vue biogéographique, qu'un intérêt secondaire : ou jîien ce sont des espèces
( f ) En particulier M. J. Roy (Copépodes).
( 2 ) Recherches sur la faune des eaux continentales de V Algérie et de la Tunisie
( Thèse Se, Alger, 1928).
(') Le Diapt. chevreuxi n'est connu, en dehors de l'Afrique du Nord, que de la
Mésopotamie, et le Diapt. lorteti est décrit de l'Egypte.
( 4 ) Le Branchipus stagnalis (L.) se trouvait, à l'état de quelques d et 9 à peu
près adultes, dans une mare à Tahount Arak.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 2 o3
à vaste distribution géographique et plus ou moins ubiquistes. par conséquent peu
exigeantes au point de vue climatique, ou bien elles ne sont représentées que par des
individus isolés, et leur présence n'a pas une bien grande signification. II faut noter,
par exemple. la présence de quelques Diaphanosoma brachvurum (Liévin). commune
en Europe, signalée en de nombreux points de l'Asie centrale, en Sibérie, en Pales-
tine, en Egypte, aux Açores, aux États-Unis et au Paraguay, assez commune dans cer-
taines eaux permanentes ou semi-permanentes de la zone pluvieuse algéro-tunisienne,
mais que je n'ai jamais rencontrée dans la zone steppique et que l'on retrouve au
Sahara central par individus isolés; et de la Daphnia pulex (De Geerj, espèce à vaste
distribution géographique, mais qui est absente également de la zone steppique. Parmi
l'élément subtropical, je mentionnerai trois espèces signalées déjà dans la zone plu-
vieuse algéro-tunisienne : la Ceriodapknia rigaudi Rich., VAlona pulchella King. la
Dunhevedia crassa King, ainsi que deux espèces qui n'étaient pas encore connues à
une latitude aussi élevée en Afrique : VAlona Karua King elle Candonocypris bicornis
(G.-W. Millier). Enfin à cette faune appartient également une Cypretta (Ostrac.) que
je considère comme nouvelle. J'ajoute que les Chydorus font entièrement défaut, que
les Alona y sont' rares, que le Cypridopsii newtoni Brad. Rob.. représenté par des d
etdes 9 en nombre à peu près équivalent, y estextrêmementcommun, et que les Cmo-
daphnia, communes dans la zone pluvieuse (C. dubia et C. reticulata) et toujours
absentes des eaux temporaires de la zone steppique. sont ici représentées par la Cerio-
daphnia af finis Li II j., qui semble, en Europe et en Algérie,, assez rare, et surtout
localisée dans les eaux permanentes des cours d'eau, au voisinage des estuaires.
Cette faune n'est donc réellement comparable ni à celle de la zone step-
pique, ni à celle de la zone pluvieuse. En se plaçant au point de vue pure-
ment fa'unistique, elle se signale : 1° par la grande fréquence du Diapt. lor-
teti, du Cypridopsis newtoni, de la Ceriodaphnia af finis et d'une forme péla-
gique, à casque céphalique, de la Daphnia carinata; 2 par l'absence,
jusqu'à plus ample informé, des Pbyllopodes notostracés et conchostracés'
et par les faibles dimensions des Anostracés; 3° par l'absence, totale autant
que nous puissions l'af6rmer, du Diapt. chevreuxi et de la Daphnia atkin-
soni.
Je tenterai, dans une' Note ultérieure, d'expliquer cet état de choses en
montrant que les « aguelmane » et les c< abankor », visités par M. Seurat
au cours de son voyage, sont bien distincts, au point de vue écologique, de
tous les milieux aquatiques que nous connaissions en Algérie et en Tunisie.
204 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ICHTHYOLOGIE. — Sur un Poisson cavernicole africain microphthalme.
Note de M. Jacques Pellegrin, présentée par M. E.-L. Bouvier.
Les Poissons des rivières souterraines des grottes ou des puits, à organes
visuels plus ou moins complètement atrophiés, sont relativement très peu
nombreux : 16 espèces en tout, réparties en i4 genres et 4 familles : Cypri-
nidés, Siluridés, Amblyopsidés, Brotulidés.
Au point de vue de la distribution géographique, l'Amérique du Nord et
Centrale vient en tête avec 9 espèces, l'Amérique du Sud en compte 4 y
l'Afrique 3. Fait singulier, aucun Poisson réellement aveugle n'a encore été
rencontré dans les cavernes d'Europe, d'Asie ou d'Australie.
En ce qui concerne l'Afrique, les découvertes d'e Poissons cavernicoles,
sans yeux, sont toutes récentes. En 1921, M. Boulenger a décrit le premier
un Cyprinidé de la grotte de Thysville (Bas-Congo), voisin des Barbeaux,
le Csecobarbus Geertsi, en 1923 M" c Gianferrari a fait connaître un Siluridé
du groupe des Clarias, V Uegitgianis Zammeranoi du puits d'El Uegit en
Somalie italienne, en 1924 M. Vinciguerra a donné la diagnose d'un second
Cyprinidé, en vérité assez particulier, mais qu'on peut tout de même ratta-
cher à la forme congolaise, le Phreatichthys Andrussii, de la source Bud Bud,
aussi en Somalie. , -
Cette Note est consacrée à un quatrième Poisson africain, en réalité pas
complètement aveugle, mais à yeux atrophiés et extrêmement réduits,
encore visibles à Vextèrieur et établissant dans la famille des Cyprinidés un
passage aux Csecobarbus et Phreatichthys. Je donne à ce nouveau type pro-
venant, du puits d'Eil (Migiurtina-Somalie italienne) où il a été récolté par
le docteur Taramelli et que je dois à l'obligeance du professeur Franchini
de Bologne le nom d' Eilichthys microphthalmus nov. gen. nov. sp.
Le genre Eilichthys, dans la sous-famille des Cyprininés, se rattache au groupe des
Barbus. L'œil minuscule, sans bord libre, est normalement placé. La peau est nue. II
existe 2 paires de barbillons. Les dents pharyngiennes, crochues, sont disposées en
2 rangées de chaque côté. La ligne latérale est indistincte. Le péritoine est noir.
L'espèce est caractérisée par une dorsale à 3 rayons simples, le dernier flexible et 7
ou 8 rayons branchus, une anale à 3 rayons simples et 5 branchus, des ventrales s'in-
sérant sous le début de la dorsale, une caudale profondément échancrée. Les dents
pharyngiennes sont au nombre de 5 et 3 d'un côté, 3 et 4 de l'autre.
Le Poisson n'est pas complètement dépigmenté, son dos est brunâtre, ses côtés
grisâtres, le péritoine, sombre, est plus ou moins visible, en dessous, par transparence.
Les types mesurent : l'un 54 mnl de longueur totale (tête iS™ 10 , œil 3 /i de mm);
l'autre 35 mm (tête 9"™, œil 3 /,,, de mm ).
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 2 o5
VEilichthys microphtkalmus présente des affinités avec le genre Barbus Cuvier,
dont on compte aujourd'hui environ 2 5o espèces en Afrique; mais il s'en distingue,
sans parler de l'œil atrophié et sans bord libre, par l'absence d'ècaiiles, la formule des
dents pharyngiennes en deux rangées au lieu de trois. Dans le genre Aulopyge Heckel,
de Dalmatie, à peau nue, les dents pharyngiennes sont sur une seule rangée.
L'aspect extérieur rappelle assez le Crcobarbas: toutefois dans ce genre, privé
d'yeux, bien qu'en voie de régression, les écailles persistent.
Les principaux rapports avec l'aveugle Phreatichlkys, aussi de Somalie, consistent
dans la peau nue, clans la formule voisine des dents pharyngiennes (Eiliclitliys : 5.3-3.4 :
Phreatichthys : 4.2-2.4); mais chez le Poisson décrit ici, l'aspect est très différent,
le corps plus court, la tète plus longue, les organes sensoriels de la tête et surtout de
la ligne latérale beaucoup moins développés.
En résumé il s'agit d'une forme de transition des plus remarquables entre
les Cyprinidés de surface à yeux normaux et les formes cavernicoles com-
plètement aveugles déjà connues. L'œil est en voie d'atrophie et son rôle
fonctionnel doit être des plus restreints.
Il est intéressant, d'autre part, de constater la richesse des puits de la
Somalie italienne en Poissons cavernicoles. Ceux-ci, car dans la famille des
Siluridés Wegitglanis n'est qu'un Marias sans yeux, ne présentent pas les
caractères archaïques qu'on pourrait s'attendre à rencontrer chez des repré-
sentants de la faune souterraine. Leur adaptation paraît donc relativement
récente et la forme décrite ici montre encore la persistance, à l'heure
actuelle, d'un des principaux stades de leur différenciation.
CYTOLOGIE. — Sur le pigment et les variations chromatiques de quelques
Reptiles du groupe des Agamidse. Note ( ■ ) de M lle M.-L. Verrier et
M. A. Paso, présentée par M. E.-L. Bouvier.
Il est généralement admis que chez les Reptiles du groupe Agamidœ, les
mâles à l'époque de la reproduction présentent à la face inférieure de la
tête et sur les parties latérales du corps de larges plages bleues qui se dis-
tinguent nettement de la pigmentation jaune clair, brunâtre ou rougeàtre
des autres parties du corps. Cette coloration bleue, temporaire, a été consi-
dérée comme une livrée nuptiale.
Or, lorsque les animaux pourvus de cette livrée sont capturés, toute cou-
leur bleue disparaît dès le début de la captivité. Cette observation a été
(') Séance du 17 juillet 1929.
206 ACADÉMIE DES SCIENCES.
faite en Algérie par M. Jeannel qui nous l'a communiquée. Un lot
d'Agames conservés au Vivarium du Muséum de Paris nous a permis
diverses observations sur l'apparition de cette couleur. Les animaux y sont
installés dans des cages où les conditions de température et d'éclairement
rappellent autant que possible les conditions du milieu où ils vivent en
liberté. La couleur bleue, disparue au moment de la capture, revient, d'une
façon toute temporaire du reste, lorsque l'animal est poursuivi et saisi. Elle
est visible au bout de quelques minutes, s'accentue peu à peu jusqu'à
devenir presque noire ; elle dure tant que l'animal est tenu dans la main et
cesse dès qu'il est replacé dans la cage. Elle apparaît aussi au moment de
l'excitation produite sur l'animal par des vapeurs de chloroforme ou d'éther.
On peut aussi constater sa présence sur les sujets anémiés, un jour ou deux
avant la mort; elle persiste après la mort..
Ces observations ont été faites sur une dizaine d'Agames (Agama inermis
Reuss et Agama Toumevillii Lataste, principalement) aussi bien chez des
individus mâles que chez des individus femelles. Dans les deux cas les
organes génitaux étaient à différents degrés d'évolution, suivant les indi-
vidus.
L'étude du pigment des Agames ayant fait l'objet de peu de recherches,
il nons a paru intéressant de préciser la structure de leurs téguments, de
rechercher les causes des variations de couleur, et d'apprécier leur signifi-
cation biologique.
Dans les .régions pigmentées en jaune pâle, que l'on observe sur la plus
grande partie du corps des animaux et tout particulièrement à la face ven-
trale, on constate, sous l'épidémie, la présence de trois ou quatre assises de
cellules à pigment jaune (carotinoïdes et lipoïdes), au-dessus, une assise
presque continue de guanophores, que double une région riche en méla-
" nophores.
Dans les régions bleues, sous l'épiderme, existe comme précédemment
plusieurs assises de cellules à pigment jaune et une couche de guanophores;
mais, parmi les guanophores sont de grosses cellules peu distantes les unes
des autres, de taille bien supérieure à celle des cellules avoisinantes et
munies de prolongements épais à leur base et ramifiés à leur extrémité. Le
contenu de ces grosses cellules rappelle la mélanine des cellules sous-
jâcentes, cependant, ce pigment est peu soluble dans l'alcool concentré, le
chloroforme, l'éther, S0 4 H 2 et HG1. Avec AzO s H et KOH, il donne une
teinte rose qui indique surtout la présence de substances prémélaniques
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 207
bleues. Enfin, au-dessous de ces cellules sont d'autres cellules mélaniques
ordinaires.
Ainsi le tégument des régions bleues diffère du tégument des régions
avoisinantes par la présence de cellules prémélaniques de grande taille.
C'est donc à ces éléments que Ton doit attribuer la teinte bleue de la peau.
Cette teinte apparaîtrait plus ou moins vive selon l'état de contraction ou
d'extension des cellules.
Différents auteurs se sont préoccupés de la structure de la peau des Rep-
tiles. Ce sont principalement Schmidt ( 1 ) et G. Thilenius ( 2 ). D'après eux
les éléments pigmentaires seraient représentés par des mélanophores, des
guanophores, des lipophores, des allophores pour Thilenius, qui ont été
ensuite appelés porphyrophores par Schmidt.
11 nous a paru que les lipophores signalés par ces auteurs n'étaient autres
qu'un mélange de lipoïdes et de carotinoïdes (fixation Dietrich-Parat, colo-
ration au Soudan III — action de l'iode ioduré sur les tissus frais). De
plus, nous considérons les allophores de Thilenius et les porphyrophores de
Schmidt comme des cellules prémélaniques.
Ainsi, d'après cette structure, d'après les conditions extérieures qui
accompagnent l'apparition du pigment bleu ou bleu noir, nous sommes
amenés à conclure que cette pigmentation est sous la dépendance du système
nerveux et de l'état physiologique de l'animal, qui déterminent des degrés
divers de contraction ou d'extension des cellules et, par suite, l'étalement
ou la condensation du pigment.
La couleur du milieu environnant est sans effet, contrairement à ce que
Ton peut observer dans le cas du Caméléon par exemple, chez lequel on
admet que les variations chromatiques sont en rapport avec les excitations
visuelles. Cependant, l'étude anatomique des yeux à^Agama Tournevillii
nous a révélé une structure de rétine qui rappelle, en tous points, celle du
Caméléon.
La coloration n'est pas, non plus, en rapport avec les variations de tem-
pérature du milieu, comme il est facile de l'observer dans le cas des Uro-
fnastLx. La nourriture est sans effet immédiat.
Cette coloration n'est pas l'apanage exclusif du mâle. Il est excessif de
(') W. J. Schmidt, Die Chromatophoren der Replilienhaut (Arhïv f. Milcrosk.
Anat., 90, igi8, p. 98-254.
(-) G. Thilenius, Der Farbenwechsel von Varamusgriseus, Uromastix. acanthinurus,
Âgama inermis (Schwalbes Morph. Arb.,7, 1897, p. 5i5-545).
208 ACADÉMIE DES SCIENCES.
la considérer uniquement comme une livrée nuptiale : elle peut coïncider .
avec l'état de maturité sexuelle, mais elle apparaît en dehors de cet état
sous diverses excitations d'ordre émotionnel. Ainsi, nous sommes portés
à admettre que, le nerf trijumeau, le nerf optique, les nerfs rachidiens
(influences thermiques) n'intervenant pas, il doit s'agir ici d'excitations du
sympathique soit par les hormones sexuelles, soit par des irritations exté-
rieures.
EMBRYOGÉNIE. — Le développement deVÉpinoclie (Gasterosteus aculeatus L.)
analysé par la chronophoto graphie . Contractions protoplasmiques et circula-
tion embryonnaire. Note de MM. Jeak Paixlevé, Paul Wixtrebert et
YcsG-Ko-CmisG, transmise par M. F. Mesnil.
I. Contractions protoplasmiques. — Ces contractions, ainsi que deux d'entre
nous l'ont précédemment signalé (' ), ne se produisent pas .seulement sur
l'œuf indivis, fécondé ou non, déposé dans l'eau, ainsi que l'ont décrit
Ramson en 1867 et Henneguy en 1888, mais encore sur l'œuf en dévelop-
pement; elles intéressent, dans ce cas, les ébauches embryonnaires, le blas-
toderme, le parablaste, l'écorce plasmique du vitellus, l'écusson embryon-
naire avant que celui-ci n'ait différencié ses organes axiaux. Mais entre les
deux périodes où elles avaient été vues, œuf insegmenté d'une part, œuf
recouvert aux deux cinquièmes du capuchon blastodermique d'autre part,
c'est-à-dire au moment précis de la segmentation, aucune contraction des
blastomères n'avait été encore aperçue et pendant près de 24 heures, à i8°C,
les phénomènes de contraction, si nettement visibles aux deux étapes signa-
lées, semblaient avoir complètement cessé. L'analyse chronophotogra-
phique vient démontrer qu'ils n'ont pas disparu. Ils sont seulement de faible
étendue et limités à quelques blastomères. Au lieu de constituer un mouve-
ment d'ensemble, cheminant et se propageant de cellule à cellule sur tout
le territoire blastodermique, ils n'intéressent que des blastomères isolés.
Le film indique avec précision leur existence. -Ces mouvements de contrac-
tion protoplasmique sont visibles à la base des blastomères par le soulève-
ment rapide et ondulatoire de celle-ci. Ils sont très différents des déplace-
ments lents et continus de particules que l'on suit à l'intérieur des cellules
( ') P. WrsTREBERT et Yung-Ko-Chi.n'g, La contraction protoplasmique des ébauches
embryonnaires chez V Èpinoche et V Epinochette ( Comptes rendus, 183, 1926, p. 455).
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 209
et qui sont sous la dépendance des phénomènes de nutrition et de division ;
ceux-ci changent la forme des blastomères suivant un rythme de gonflement
et d'étalement qui se répète à chaque division et dont les particularités
seront décrites ultérieurement. Grâce à l'étude chronophotographique, les
deux grandes périodes de mouvements d'ensemble sont donc reliées par une
phase de contractions que l'observation simple n'avait pu recueillir et ana-
lyser. • _.
Ces contractions, qui creusent d'un sillon ondulant la paroi de l'œuf
entier ou de blastomères isolés, sont bien différentes des phénomènes
récemment signalés par Kasansky ( «.) chez le Brochet ( Esox lucius L. ) et qui
consistent en une rotation d'ensemble de l'œuf, lente, régulière et uniforme,
semblable à celle de beaucoup de blastulas d'Invertébrés et de Chordés-
elle se produit au moment des premières ébauches embryonnaires, comme
la deuxième phase de contractions protoplasmiques que nous avons signalée,
mais ne déformé pas l'œuf et n'a rien de commun avec elle, ni dans ses
manifestations, ni dans sa nature ; malgré que des cils n'aient pas été' trouvés
sur les blastomères elle semble devoir dépendre de battements de cils vibra-
tiles. En tout cas ce mouvement de l'œuf du Brochet n'est pas, comme l'au-
teur l'indique, le premier cas de mobilité signalé chez les embryons de
Poissons.
II. Circulation embryonnaire. — Les péripéties de l'établissement de la
circulation se passent sur le film comme elles ont été rapportées précédem-
ment par deux d'entre nous ( 2 ). Nous désirons insister ici sur deux points :
l'existence d'une circulation séreuse avant l'établissement d'une Circulation
globulaire et le rattachement de la circulation vitelline au système porte
hépatique. Ces deux points sont admis par Portmann ( 3 ) dans un récent
travail et le premier a été soutenu d'abord par Ziegler.
Il ne nous paraît pas possible d'admettre qu'une circulation de plasma
précède la circulation globulaire. En effet la masse des cellules sanguines
qui, jusqu'à l'isolement et la mobilisation des globules, encombre l'aorte,
forme un bouchon compact contre lequel bute à chaque pulsation l'ondée
( ] ) W. J. Kasamsky, Der ersie Fall einer Beweglichkeit der Fischembryonen in
friihen- Entwicklungstadien baldnach den Furchungdes Eïes (Zool. Anz.,7o, 1928,
p. 235-24o).
(-) P. Wistrebbrt et Yung-Ko-Ching, Les premières phases de la circulation chez
VÉpinoche (C.B. Soc. Biologie, 101, 1929, p. 1001).
( ;l ) A. Portmann, Die ersten Stadien des Blutkreislaufs ben Teleostierembryonen
{ Verhandlungen der Naturforsch. Geiellsch., 38, 1927, p. 4i6-426).
210 ACADÉMIE DES SCIENCES.
plasmique lancée par le cœur, et dès que cette masse est désintégrée et
rompue, les globules sont mis en circulation. Le même phénomène se répète
pour les masses veinoso-sanguines du tronc; si le sang déjà en circulation
dans la veine caudale passe souvent en premier lieu par les veines du tronc,
c'est que le bouchon des cellules rouges qu'elles contiennent s'est désa-
grégé; mais tant que celui-ci persiste, aucune circulation plasmatique ne r
peut précéder non plus de ce côté le déplacement globulaire.
La circulation vitelline primitive ne semble pas d'autre part pouvoir être
rattachée au système porte hépatique pour la raison que celui-ci n'est pas
encore constitué à l'époque où elle se produit; Même dans les genres Cottus,
Gobius, etc., où la veine vitelline fait suite, dans la région du foie, à la veine
sous-intestinale, aucun système porte n'existe et dans les groupes où la cir-
culation vitelline reçoit l'apport d'artères, anale ou mésentériques, et où le
réseau vitellin est de plus en plus irrigué par du sang artériel comme chez
l'Épinoche, l'a question ne peut se poser, même en considérant qu'une anas-
tomose existe entre le réseau vitellin et la veine sous-intestinale; car le
sang, comme le montre le film et comme l'a bien vu Anthony ('), ne se
dirige pas vers le foie, mais vers la veine vitelline dont le courant croît de
plus en plus. Comment du reste pourrait-on rattacher à un système porte
hépatique la première circulation veineuse vitelline du Cyprin doré ( a ) qui
ne dépend que des canaux de Cuvier?
Le problème de la formation du système porte hépatique ne se pose que
plus tard, au moment où le foie est constitué.
• BIOLOGIE. — Sur Vorigine infectieuse des microorganismes des Aphides.
Note ( 3 ) de M. \ Paillot, présentée par M. P. Marchai.
Nous avons montré (*)' que la symbiose, chez certains Aphides, Aphis
rosœ et Schizoneura lanigera notamment, devait être considérée comme un,
cas particulier d'immunité antimicrobienne humorale. Poursuivant nos
C) Anthony, Recherches sur le développement de la circulation chez VÉpinoche
(Arcli. de Zoo/, ewpér., 37, 1918, p. 1-47).
(-) Wintbebert, Sur la première circulation veineuse du Cyprin doré {Comptes
rendus, 147, 1908, p. 85).
("), Séance du 17 juillet 1929.
(*) Comptes rendus, 188, 1929, p. 11 18.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 211
recherches sur d'autres espèces d'Aphides, nous avons mis en évidence des
faits qui tendent à démontrer l'origine infectieuse des microorganismes
symbiotiques.
Le cas présenté par un Puceron du Fraisier non identi6é jusqu'ici {Aphis
> ' ,'
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i. .
t 1
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J-.
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(I
I
20
301
Fis
- Microorganismes symbiotiques da Puceron du Fraisier (Aphis sp.). 1, formes de passade
dans l'œuf d'hiver; 2, bacilles et symbiotes normaux de femelle sexuée (la figure représente une
portion de champ microscopique de frottis obtenu en dilacérant le corps d'une femelle et colorant
au Giemsa).
*-'••■ f--- T \
S
io
Fig. 2. - Microorganismes symbiotiques d' Aphis mali. 1, bacilles et formes de passage dans l'œuf
d'hiver; 2, bacilles et symbiotes normaux de femelle sexuée (la figure représente une portion du
champ microscopique d'un frottis obtenu en dilacérant le corps d'une femelle et colorant au
Giemsa).
sp.) est particulièrement intéressant. La génération sexuée apparaît vers la
fin de l'automne, en novembre, dans la région lyonnaise; les "femelles exa-
minées au moment de la ponte étaient toutes en état d'infection micro-
bienne; les Bacilles se rencontrent aussi bien dans le sang que dans les
myeétocytes : ce sont des bâtonnets minces mesurant en moyenne 1 à 1* 5
212 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de longueur; ils sont plus colorables aux deux pôles que dans la partie
moyenne. Les mêmes bacilles se rencontrent dans les œufs déposés sur le
pédoncule des feuilles de Fraisiers, mais en proportion moins grande que
dans le corps des femelles. Outre les formes bacillaires et les éléments
arrondis ordinaires, on rencontre en plus ou moins grand nombre des
formes de passage représentées par des Bacilles renflés au centre ou à une
extrémité (fig. î, 1). C'est là une nouvelle preuve de l'origine bactérienne
des soi-disant formes-levures. A l'éclosion des larves, au printemps, on ne
rencontre plus ni Bacilles, ni formes de passage ; les microorganismes sym-
biotiques sont uniquement représentés par les gros éléments arrondis ou
symbiotes qui se multiplient par scissiparité comme tous ceux que nous
avons observés jusqu'ici. Les Pucerons partbénogénétiques du Fraisier
examinés au cours de l'été n'ont jamais présenté de formes bacillaires;
celles-ci semblent donc représenter la forme parasitaire du microorganisme
symbiotique et ne se rencontrent guère que chez les individus sexués.
Des faits analogues ont été observés chez le Puceron vert du Pommier
(Aphis mali)\ les femelles sexuées déposent leurs œufs vers la fin de
l'automne, sur les brindilles de l'année en général; comme celles du Puce-
ron du Fraisier elles apparaissent en état d'infection microbienne; cepen-
dant, la proportion des Bacilles n'est jamais aussi élevée que dans cette
espèce. Les Bacilles sont représentés par des bâtonnets plus ou moins
allongés, colorables aux deux pôles parle Giemsa; ils se décolorent par la
méthode de Gram. On observe quelques formes de passage représentées
par des Bacilles beaucoup plus gros que les Bacilles normaux, et par des
éléments courts et trapus dont la forme se rapproche de plus en plus de
celles des symbiotes typiques. Des Bacilles identiques à ceux observés chez
les femelles peuvent être observés dans les œufs; on les retrouve également
au printemps dans les jeunes larves à l'éclosion, mais ils disparaissent peu
après et, dans les générations parthénogénétiques d'été, on ne rencontre plus
que les formes dites levures. Tout se passe donc, dans cette espèce, comme
dans celle du Fraisier, avec cette différence toutefois que les éléments
bacilliformes disparaissent plus tard.
Ces faits montrent que les symbiotes peuvent faire retour à la forme
bactérienne, c'est-à-dire à la forme que l'on peut considérer comme origi-
nelle. Ce ret'our coïncidant avec la reprise de l'activité sexuelle, il est
possible qu'il existe une corrélation entre les deux phénomènes, mais il est
possible aussi que l'apparition des éléments bacilliformes soit conditionnée
surtout par l'action des facteurs externes, en particulier par celle des fac-
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 2I&
teurs météorologiques. Les observations ultérieures nous permettront sans
doute de déterminer l'importance relative du rôle de ces facteurs intrin-
sèques et extrinsèques.
CHIMIE ORGANIQUE ET BIOLOGIQUE. — Transformation diastasique de
l'acide urique en acide allantoïque ('). Note ( 2 ) de MM. R. Fosse,
A. BituxBLet R. de Gr*:ve, présentée par M. Emile Roux.
1. Quoique l'acide urique, n'ait pu être décelé chez les plantes ( 3 ) et que
son origine biochimique soit considérée comme de nature exclusivement
animale, le suc de nombreux végétaux l'attaquent et, ouvrant ses deux
noyaux hétérocycliques, donnent l'acide allantoïque :
a- H - CO
Ce/ C-NH\ C00H
\\fl - C - XFl/ C0 ~* *H s .CO.NH - Cil - NH.CO.NH*.
2. Les graines fraîches de légumineuses, servant à l'alimentation de
l'homme (petit pois, haricot, fève), possèdent une puissance de transfor-
mation de l'acide urique en acide allantoïque des plus nettes.
Expériences. — On place à Tétuve à 4o-/|2° les milieux :
E,.- T,. E„. T„.
l'rate de K à i s ,oo8 pour iooo™ 3 ioo™ 3 100™ 3 roo™ 3 ioo™ 3
Suc de petit pois 20 e ™ 3 - jo cm3
Même suc bouilli - 20™' - ),o cm3
S. carb. d'ammonium - - o ? ,ri o q ,i2
Toluène i™ 3 i cm ' i^m* j™ 3
t
Caractérisation et dosage de V acide allantoïque . — Les milieux d'expériences
développent, après 38 heures, une forte réaction colorée gh'oxylique de
l'acide allantoïque, tandis que les témoins restent incolores. On dose l'acide
allantoïque par la méthode déjà décrite ( 4 ).
(') Comptes rendus. 188. 1929. p. 106. 426. 1067, 1418 et r63a.
(-) Séance du 17 juillet 192g.
( 3 ) F. Czapek. Bioch. der P/Ianse/i, 3<* édition. 3. 1925. p. ig3.
(*) R. Fosse. A. Brunel et P. de Gbaeve. Comptes rendus. 188, 1929, p. 1 4 1 6
2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Acide urique
transformé
Acide Théorie :
Durée UX ! allantoïque fjs,971/1000.
(heures). pour 5 cm3 . pour f OOO ™ 3 ■ par litre. = Pour 100=.
Sj es w
P i 86 0,0029 , 0,120 0,116 n,go
,' \ 1 34 0,006 0,261 0,240 23.8o
sans carb. amm. j
1 206 0,00870 o,366 o,3o 36, 04
/ 62 0,0074 o,3ro 0,296 3o,48
E 2 \ 86 0,01027 o,43o o,4n 42,33
avec carb. amm. 1 34 0,01600 0,670 o,64o 63,4g
( 206 0,01969 o,8o5 0,787 81,11
T, et T, 206. o o o o
Identification de l'acide allantoïque . — Sous la forme de son sel d'argent,
trouvé Ag pour ioo:38,o4; théorie pour (NrP.CO.NH) 2 CH.COO A g,
Ag pour 100 : 38, 12.
3. Formation de V acide allantoïque par fermentation de V acide urique sous
V influence du Soja Hispida. — On place à l'étuve à 4o°-42° les huit milieux :
e,. t,. E',. t;, e s . t 3 . E' 3 . T!j.
Urate,de K : 1^,008
pour 1000 ioo cm3 ioo™ 3 ioo™ 3 ioo™ 3 ioo™ 3 ioo™ 3 ioo cm3 ioo cmS
Soja pulvérisé i s o i s o i § o is o
S. carb. ammonium. o B ,i o s ,i o s ,i o s ,i o o o
Toluène i™ 3 i™ 3 i"" 3 i cm3 i cm3 i™ 3 i cmS i cmS
Circulation d'air. .. . 00 -i- — o o -H -t-
Dosage de V acide allantoïque :
Acide urique transformé
. — »«^_— . .i Acide
pour 1000 cm *. allantoïque
Durée. UX 2 pour 5<™ a . Th. 1»,008. pour 100». pour 1000°™'.
Il e u s s
E t 96 0,0095 o,38o ^7,70 0,398
E, i3o 0,0160 o,64o 63,4g ,' 0,670
E', : 48 o,oi52 0,600 09,32 o,636
E 2 96 0,0064 0,200 24,80 0,268
E, : i3o o,oio4 o,4i6 41,26 o,435
E' a 48 o , oo3 o , 1 20 1 1 , 89 o,i25
T„ T',.T„. T 2 ■ o ■ o o o
Identification de V acide allantoïque — i° Sous la forme de son dérivé
xanthylé, trouvé N pour ioo : io,35, théorie Npour ioo : io,44i 2 ° sous l a
forme de son sel d'argent, trouvé Ag pour ioo : 38, 20 et 38, 09, théorie
Ag pour 100: 38,i2.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1929. 2l5
4. Nous avons pu provoquer cette fermentation par les semences de
légumineuses récoltées en 1928 : Cicer arïetinumii., Dolychosdablab, Faba
vulgaris, Genista scoparia, Glycina soja Sieb et Zucc, Lathyrus sylveslris;
Medicago sativa, Melilotus alba Desr., Melilotus officinalis Lam., Phaseolus
lunatus, Phaseolus multiflorus, Phaseolus mungo, Phaseolus vulgaris(flageolet,
haricot princesse à rames), Pisum elatius, Pisum sativum Bieb, Soja hispida 1
Soja hispida var. nigra, Spartium j unceum .
5. La fermentation allantoïque de V acide urique est l'œuvre de deux dja-
stases : Tune, appartenant à la classe des oxydases de G. Bertrand,
dégrade l'acide urique en allantoïne, comme I'uricase des animaux;
l'autre, dont nous avons fait connaître l'existence chez des végétaux
et des animaux, produit l'acide allantoïque par simple fixation d'eau sur
l'allantoïne.
NH-j-CO >- H s
CO C — NH\ +h*o+() GO . .CO~t-NH\
1 >CO ► ! 1 ' V:o '
XH — G - NH/ -co» NH - CH — NH/
COOH
^ +H»0 |
— > NH'-. CO . NH - CH - NH . GO . NH-
La séance est levée à i6 h 10™.
É. P.
ERRATA.
(Séance du 3 juin 1929.)
Note de - M. E. Prévôt, Détermination du zéro international des altitudes,
compte' tenu de la loi de variation du niveau moyen annuel de la mer :
Page 1/486, i re ligne du texte, au lien de Dès 1894, lire Dès i864-
2l6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus dans les séances de mai (suite et fin).
Les Arachnides de France, par Eugène Simon, tome sixième, 3 e partie contenant le
Svnopsis général et le Catalogue des espères françaises de l'ordre des Arane.v.
Paris, L. Mulo, 1929; 1 vol. 23'™. (Présenté par M. Gravier.)
Pour supprimer ce crime : La Guerre. Plan Henri Demont de. 1908 développé et
proposé aux Alliés en 1918, par Henri Demont. Paris, Union universelle pour sup-
primer ce crime : La Guerre, 1928; 1 vol. iS™.
Comment résoudre le problème sexuel du Coprin micacé? par René Vandendries
in Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. Tome LXI, fasc. 2,
1929; 1 fasc. 25™, 5.
La vie des nuages. Méthode explicative pour suivre leur évolution, par Marcel
Jobélot. Paris, Les Étincelles, s. cl.; 1 fasc. 18™. (Présenté par M. Brillouin.)
L'électron et les applications de V électricité, par Marcel Boll. Paris, Albin Michel,
1929; 1 vol. ig™ 1 . (Présenté par M. Emile Borel.)
Flore générale de l' Indochine. Tome cinquième, fasc. 8. Moracèes (fin); irti-
cacées, par F. Gagnepajn. Paris, Masson et O, 1929; 1 fasc. 25 om ,5.
Centenaire de A.-L. Breguet. Congrès national de Chronométrie. tenu à l'Obser-
vatoire de Paris, du 22 au 27 octobre 192a. Paris, les Presses universitaires de France,
1926; i vol. 27 e " 1 .
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 29 JUILLET 1929.
PRESIDENCE DE M. Loois MANG1N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE ORGANIQUE. — • Recherches dans la série des phénylindènes. Exten-
sion de la réaction de Wolff à la préparation directe d'un hydrocarbure
hydrindénique àpartirdelacétonecoirespondante. Note(')de MM. Charles
Moureu, Charles Dcfraisse et Paul Gagnon.
En 1912, Wolff ( 2 ) décrivit une intéressante réaction qui consistait à
réduire les aldéhydes et les célones, avec production directe de l'hydrocar-
bure saturé correspondant. En principe cette réaction, qui est d'ailleurs une
variante d'une réaction donnée par Staudinger et Kupfer ( 3 ), revient à la
destruction des hydrazones avec libération d'azote suivant l'équation
RR'C = N-NH 2 -> RR'CH^+N 2 .
Ce processus n'est pas sans rappeler la destruction des diazoïques : si l'on fait
abstraction de la distribution des .valences de l'azote, on a, en effet, les deux
schémas analogues :
RR'C[N-]H' -> RR'CH-+N-
et
Ar|.iN s ]X -+ ArX + N" 1 .
En réalité, ainsi qu'on le verra plus loin, il y a des raisons de supposer qu'un
tel rapprochement n'est peut-être pas justifié et que la réaction de Wolff ne
se présente pas sans doutesous la forme simple ci-dessus. Quoi qu'il en soit,
(') Séance du 22 juillet 1929.
( 2 ) L. Wolff, Ann. der Client., 394, 1912, p. 86.
( 3 ) Staldinger et Kupfeii, D. Ck. Ces., M-, 191 1, p. 2204.
C. R., 192g, 2' Semestre. (T. 189, N« 5.) ll>
21 8 ACADÉMIE DES SGIENCES.
cette méthode de préparation est fort intéressante et elle n'a pas encore reçu
toutes les applications qu'elle mérite.
Nous avons reconnu qu'elle était avantageusement applicable à l'obten-
tion d'un hydrocarbure hydrindénique, le i.i-diphénylhydrindène (I) :
CH- CO
(I)- <">•
Il suffit de traiter, en tube scellé, l'hydrazone de la y.-,'-diphényl-a-hydrin-
done (II) par de l'élhylate de sodium à une température voisine de 200
pour obtenir avec d'excellents rendements l'hydrocarbure saturé. Toute-
fois quelques précautions sont indispensables : l'une d'elle doit être souli-
gnée car elle est de nature à éclairer le mécanisme de la réaction. Il est
avantageux de préparer l'éthylate dans le tube à réaction lui-même et même
après le scellement : pour cela, on introduit le sodium métallique avec les
cristaux d'hydrazone, quant à l'alcool on le met au-dessus dans un petit
tube à part, en vue d'empêcher le contact avec le métal avant scellement.
Cette précaution, d'après l'explication donnée, devrait ses bons effets à ce
qu'elle évite l'action nocive de l'humidité. Cette raison n'est pas invraisem-
blable, mais une autre interprétation peut être envisagée.
On vient de voir, en effet, que l'attaque de l'alcool par le sodium a heu
au contact de la matière, laquelle se trouve ainsi exposée à l'action de
l'hydrogène naissant. Il peut donc se produire une hydrogénation. Effec-
tivement on constate à I'ouvertura du tube une forte odeur ammoniacale.
S'agit-il là d'une réaction accessoire'? Nous ne l'avons pas encore vérifié;
mais l'indice est suffisant pour éveiller quelques doutes sur le mécanisme
proposé par Wolff, d'autant que les alcoolates alcalins sont, surtout à chaud,
des agents hydrogénants énergiques.
La semicarbazone, traitée comme l'hydrazone, donne des résultats ana-
logues, à la condition d'être chauffée plus longtemps.
La réaction de Wolff nous a permis d'atteindre directement un hydrin-
dène, alors qu'il n'existait jusqu'ici d'autre moyen d'y parvenir qu'en
passant par l'hydrocarbure éthylénique, par l'indène correspondant. Cette
appréciable simplification facilitera l'étude des hydrindènes.
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 219
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Action de Veau.de merci doses minuscules
sur la fermentation. Note (') de MM. Charles Richet et Michel Fagcet.
Nous avons repris avec l'eau de mer les expériences que l'un de nous
avait instituées sur l'action des sels métalliques à doses minuscules. La
méthode consiste dans le titrage acidimétrique d'un bouillon de culture
contenant du lactose et dans lequel on fart fermenter pendant -il\ heures,
à 4o°, un ferment lactique habitué ( 2 ).
La mesure de l'acidité formée mesure l'activité du ferment.
Nous avons essayé alors de voir quelle'était l'influence de l'eau de mer
sur cette fermentation. L'eau de mer employée fut celle de la Méditer-
ranée, qui nous fut obligeamment envoyée par notre confrère Richard, du
Musée Océanographique de Monaco.
Nous avons comparé aussi cette eau de mer naturelle à une eau de mer
artificielle composée ainsi ( par litre) :
Na Cl 28*90
SOMg.: . 2) èo
MgCl* 2< 35
SO*Ca \ O , 9 o
KC1 o,8o
Supposons la quantité d'acide formé dans les tubes témoins, égale à 100,
déduction faite de l'acidité initiale pour tous les tubes. Il s'agit ici d'une
moyenne d'environ 5o dosages pour chaque chiffre.
A. — Eau de mer naturelle.
Proportion
d'eau de mer
pour 100.
5o
D.
icr
10"
\çr
10^
Proportion
Quantité
d'eau de tuer
Quantité
d'acide formé.
pour 100.
d'acide formé
87
128
IO^ 6
IO -7
... 101
127
1 o -8
ni |
, IIO
1 iq \
io-° .'
ïo-'o
101
10-"..;
99
(') Séance du 22 juillet 1929.
('-) La méthode est indiquée avec tous les détails nécessaires par Ch. Richet, Tra-
vaux du Laboratoire de Physiologie, 6, 1909, p. 290-372.
220
ACADEMIE DES SCIENCES.
Proportion
d'eau de mer
pour 100.
'5o
5
IO -2 . . .
IO -3 . . .
io— '• . . .
IO - "' . . .
- h\
au
de
mer
artificielle.
Quantité
'acide formé.
Proportion
d'eau de mer
pour 100.
Q'
d'aci
uantité
de formé
9 1
1 06 1
103
IO -7
IOO
I IO 1
,
i5
•>
96 1
1 16
IO -9
io5
IO-" 1
IOO
101
10-"
IOI
Ainsi, il y a :
i° Un premier ralentissement (89) à 5o pour 100 d'eau de mer;
2 Une première accélération (1 18) à io~ 4 pour 100;
3° Un second arrêt ou ralentissement (101) à io -0 pour 100;
4° Une seconde accélération (io5) à io~'° pour 100.
Cette seconde accélération correspond à la quantité minuscule de io~°
ou io~ 10 . Et elle n'est pas douteuse, puisqu'elle porte sur 118 dosages.
En prenant la moyenne de ces diverses expériences et en supposant
toujours égale à 100 l'acidité de la liqueur témoin, nous voyons qu'il y a
une courbe qui présente deux maxima, un premier maximum à une dose
d'environ -^ d'eau de mer. Puis, en examinant ce qui se passe quand la
quantité d'eau de mer est de moins en moins forte, on aperçoit une dépres-
sion de la courbe, et la fermentation est légèrement ralentie ou égale à celle
des témoins.
Après ce ralentissement, il y a un second maximum qui correspond
à des doses extrêmement faibles, c'est-à-dire un milliardième d'eau de mer.
Les expériences sont assez nombreuses pour que nous puissions affirmer
le fait, mais il ne faut pas en être trop surpris, car il s'agit encore, alors,
même à cette dose impondérable, de milliards de molécules.
D'ailleurs, dans des expériences antérieures, Cta. Richet avait trouvé ces
mêmes deux maxima correspondant à des doses aussi faibles pour les sels
de lithium, de cobalt, de platine, de thorium, d'argent, de baryum, de
lanthane, de vanadium, etc. Il concluait qu'il y a deux périodes d'accé-
lération précédées de deux périodes de ralentissement; ralentissement pri-
maire dû à l'action toxique du sel métallique, accélération primaire due à
la stimulation par une dose faible du même sel. Après cette période d'accé-
lération primaire s'observe une période de ralentissement secondaire,
période qui est elle-même suivie d'une période d'accélération secondaire.
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 221
Apec Veau de mer nous retrouvons exactement les mêmes lois.
Tout se passe comme si, par l'action des sels métalliques, il y avait deux
influences successives ayant le même caractère que toutes actions s'exer-
çant à doses décroissantes sur une fonction physiologique; d'abord arrêt;
puis ralentissement; puis accélération.
On peut donc découvinr, quand les doses vont en décroissant toujours,
deux influences successives, chacune de ces influences étant caractérisée par
ralentissement, puis accélération. Il est permis de faire cette hypothèse que
la première influence est d'ordre chimique, c'est celle que tous les obser-
vateurs ont constatée. Mais, comme en général ils se sont arrêtes là, ils n'ont
pas pu observer la période de ralentissement et d'accélération secondaires.
Est-ce qu'à une influence chimique succéderait une autre influence, celle
des ions bbérés quand les doses deviennent extrêmement faibles ?
S'agit-il de l'action des sels deNa, delv ou de Mg? Ou bien de celle d'autres
métaux contenus certainement dans l'eau de mer, mais à doses tellement
faibles qu'on n'a pas de procédés chimiques capables de les constater-? Si
l'on avait du chlorure de sodium absolument pur, la question pourrait être
jugée. Nous préparons des expériences à c'et effet.
Quoi qu'il en soit de toute hypothèse, nous pensons avoir établi que l'eau
de mer, à la dose minuscule de io~'°, a encore une action sur la fermenta-
tion lactique.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Le titane dans les animaux.
Note de M. Gabriel Bertrand et M" 10 Voroîxca-Spirt.
Le titane, présent dans le sol et dans les plantes, se retrouve-t-il dans le
corps des animaux et, dans ce cas, en quelles proportions le métal est-il fixé
par les organes?
Un chimiste anglais, Rees, a publié en i835 avoir reconnu du titane au
chalumeau en examinant les cendres du sang et des capsules surrénales de
l'homme ( 1 ), mais cette assertion a été contredite quelques années plus
tard par Marchand ( 2 ). A son tour, Baskerville a fait connaître, en 1899,
qu'il avait dosé par la méthode de Weller de petites proportions d'acide
titanique dans quatre échantillons d'os et de chair provenant de l'homme et
(') Journ. f.prakt. Chem., 5, i835, p. i3/|,
( s ) Ibid., 16, 183g, p. 372,
222 ACADEMIE DES SCIENCES.
du bœuf ('); cependant ni Shoofs ( s ), ni Lehmann ( 3 ) n'ont rien trouvé
dans la suite en appliquant la même méthode aux divers organes du cobaye
et du chat.
Pour apporter une première contribution àJa connaissance de cette
question controversée et d'un grand intérêt biologique, nous avons réalisé
une cinquantaine d'expériences sur des tissus séparés ou des corps entiers
appartenant à une vingtaine d'espèces animales, en utilisant la technique
qui nous a servi à étudier la présence et la répartition du titane chez les
plantes (*).
C'est ainsi tjue nous avons analysé le foie, le cœur, les poumons, les
reins, les muscles, parfois le cerveau, la moelle' épinière, les poils, le sang
du cheval, du veau, du mouton, du porc et du lapin; que nous avons
examiné le foie du poulet, le, corps entier de' divers poissons, crustacés et
mollusques. Les prises d'essai ont été uniformément de ioo s de matières
fraîches. Le tube digestif des poissons a toujours été vidé de son contenu,
Les crustacés et les mollusques ont été au préalable débarrassés de leur
carapace ou de leur coquille.
Le titane existe dans les animaux, mais en proportions assez nettement
différentes selon les organes et selon les espèces.
Dans le cheval," le veau, le mouton et le porc, le foie s'est montré
constamment l'organe le plus riche en titane (de o ms , 5 à o ra ?,6 par kilo-
gramme frais); le cœur, les poumons et les reins ont accusé des teneurs à
peu près égales les unes aux autres et voisines de la moitié de celles du foie;
les muscles ne nous ont jamais donné, au contraire, assez de titane pour
obtenir une réaction positive avec le peroxyde d'hydrogène. II en a élé de
même avec le cerveau, la moelle épinière et le sang.
En opérant sur les organes du lapin, nous nous attendions à rencontrer
des résultats analogues, Nous avons eu la surprise de constater que ces
organes, y compris le foie, ne renfermaient .pas assez de titane pour per-
mettre de déceler sa présence dans les conditions où nous étions placés.
Nous rappellerons que la quantité absolue de o'" s , oaS ou plutôt de
o ros ,o3 de titane était la plus petite que nous pouvions reconnaître. Gomme
nous opérions sur ioo g de tissus frais, cela équivalait à une proportion
(') Journ. amer. chem.-Soc, 21. 1899, p. 1099.
(') Bull. Ac. Méd. de Belgique, 5° série, 2, 1922, p. 473.
( 3 ) Chem. Zeitung, 51, 1927, p. 793.
( v ) Comptes rendus, 188, 1929, p. 1109, et 189, 192g, p. 78,
SÉATNCE DU 29 JUILLET 1929. 223
voisine de o ffiS ,3 par kilogramme. C'est déjà la proportion que nous avons
rencontrée dans le cœur, les poumons et les reins des quatre premiers
mammifères étudiés plus haut.
Par contre, les poils prélevés sur des peaux de lapin qui avaient été
soigneusement lavées au savon, rincées et séchées, ont fourni la proportion
relativement grande de a ms , 1 de titane par kilogramme.
Le foie du poulet ne nous a pas donné de résultat positif. Nous n'avons
pas examiné les plumes du même animal, craignant de ne pouvoir les
débarrasser, à cause de leur contexture, des poussières minérales, peut-être
titanifères, qui devaient les souiller.
Dans le corps de l'éperlan, du maquereau, de la carpe, du hareng et du
merlan, nous avons trouvé des teneurs croissantes "de o ms ,3 à o mg , 9 de
titane par kilogramme de matière fraîche.
Les crustacés et les mollusques sont encore plus riches en titane que les
poissons : dans le tourteau, l'ensemble des tissus mous renferme 6 n,s de
métal par kilogramme frais ; dans la langoustine, la masse musculaire de la
queue, ou, plus exactement, de l'abdomen, en contient i ras ,2 et les organes
réunis de la tête et du thorax jusqu'à 3a ms ,ô; enfin, nous avons dosé dans
l'escargot de Bourgogne et le petit-gris o ras ,6, dans la coquille Saint-Jacques
i ms ,8, dans l'huître portugaise et la coque 3 mg , dans la moule 6 ms , par
kilogramme de matière fraîche retirée de la coquille. Les chiffres trouvés
dans les cas du tourteau et des organes antérieurs de la langoustine sont
peut-être un peu forts, car il n'a pas été possible de procéder à un nettoyage
parfait des tissus examinés ; il en est peut-être aussi de même, mais à un
moindre degré, dans le cas des mollusques marins, mais ces chiffres
doivent être tenus comme valables pour les muscles de la langoustine,
faciles à nettoyer, et pour les deux espèces d'escargots, extraites de
leurs coquilles pendant le sommeil hivernal.
Il y a donc lieu d'admettre la présence du titane dans les animaux comme
établie et de compter désormais ce métal dans la liste des éléments ordinaires
de la matière vivante.
224 ACADÉMIE DES SCIENCES.
MÉDECINE. — Sur les rapports du Spirochète récurrent marocain Sp. hispani-
cum var. marocanum) avec le porc-épic. Note ( ') de MM. Charles Nicolle,
Charles Andersox et Jacques Colas-Belcour.
Sp. hispanicum est l'agent de la fièvre récurrente espagnole ; il est trans-
mis par Ornithodorus marocanus.
Nous avons trouvé un spirochète du même groupe, sinon identique (les
spirochètes, classés dans une même espèce, ne sont jamais identiques entre
eux), chez des Orn. marocanus, capturés dans des terriers de petits rongeurs
sauvages de Mansouria (entre Rabat et Casablanca). Nous avons nommé ce
spirochète Sp. hispanicum var. marocanum. La caractéristique des spiro-
chètes du groupe hispanicum est leur pouvoir hautement pathogène pour le
cobaye.
L'existence, chez l'homme, au Maroc, d'une fièvre récurrente à tiques,
analogue ou identique à la récurrente espagnole, devenait tout à fait pro-
bable. Des recherches, dirigées dans ce sens à notre prière par nos confrères
marocains, ont vite démontré cette existence.
A la suite de ces constatations, nous avons émis l'opinion que les petits
rongeurs sauvages, répandus avec abondance dans tout le sous-sol marocain,
constituaient le réservoir du virus.
A cette conception, P. Delanoë en a opposé une autre ( 2 ). Ayant cons-
taté l'abondance d'Orn. marocanus dans les terriers de porcs-épics de la
région de Doukkala f (Maroc) et la très fréquente infection des tiques de ces
terriers par un spirochète du groupe hispanicum, il a émis l'hypothèse que
le réservoir naturel du virus était le porc-épic. Cette opinion ne nous a pas
paru acceptable, en raison de la rareté du porc-épic dans tous les pays où
cet animal se rencontre et de l'éloignement où sont ses terriers des agglo-
mérations humaines, tandis que les petits rongeurs sauvages viennent au
contact de l'homme et des habitations.
M. Delanoë n'apportait pas d'ailleurs, à l'appui de sa conception, la
preuve nécessaire de la sensibilité du porc-épic au spirochète hébergé par
ses ornithodores. Trois essais d'infection de porcs-épics par le virus, tentés
par lui, avaient échoué. On pouvait objecter à ces résultats négatifs (et
( 1 ) Séance du 17 juillet 192g.
( s ) P. Delanoë, Comptes rendus, 188, 1999, p. i*ôi3, et Arch. Inst. Pasteur Tunis,
18, 11. 1959. p. ■ 33.
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 225
M. Delanoë n'avait pas manqué de formuler cette objection) que les échecs
étaient dus à ce que les porcs-épics inoculés avaient présenté antérieurement
une atteinte naturelle de spirochétose, ayant laissé à sa suite une immunité.
On rencontre le porc-épic en Tunisie dans les régions montagneuses. Il y
vit dans des terriers isolés, toujours à distance des agglomérations
humaines. La présence d'ornithodores n'a pas été, jusqu'à présent, recon-
nue dans ces, terriers. D'autre part s Orn. marocanus est inconnu dans la
Régence. Par contre, des tiques voisines parasitent constamment les terriers
des petits rongeurs sauvages. Ces tiques, Orn. erraticus, Orn. normand/,
hébergent fréquemment des spirochètes récurrents, distincts de Sp. hispa-
nicum et de ses variétés marocaines. La fièvre récurrente à tiques (espa-
gnole, marocaine) est inconnue en Tunisie.
Nous avons pu nous procurer un jeune porc-épic de la région du Djebel
Ressas (Montagne de Plomb) au sud-est de Tunis et nous avons pratiqué,
avec cet animal, les recherches suivantes :
I. Recherche de l'infection* naturelle a spirochètes chez notre porc-épic :
I. Par l'examen de son sang à l'ultra microscope. — Des examens quotidiens,
pratiqués du 2t mai au a5 juin 1929, n'ont permis d'y constater la présence d'aucun
spirochète.
2: Par P inoculation de son sang au cobaye. — Un cobaye, inoculé le 22 mai et
suivi pendant un mois, n'a jamais présenté de spirochètes aux examens quotidiens de
son sang.
II. Recherche de la sensirtlité du porc-épic A Sp. hispanicum var. ma'ro-
canuin :
Le spirochète utilisé est celui que nous avons isolé cVOrn. marocanus en provenance
de Mansouria (Maroc) et que nous entretenons par passages sur cobayes. Nous avons
inoculé à notre porc-épic le sang, très riche en spirochètes, d'un cobaye le 25 juin.
1. Examen du sang du porc-épic à V ultramicroscope. — Négatif du 26 juin au
2 juillet. Le 3 juillet, neuvième jour de l'inoculation, présence de spirochètes rares;
le 4 juillet, spirochètes assez rares; le 5 .juillet, l'animal est trouvé mort.
-2. Inoculation du sang du porc-épic aux animaux sensibles de laboratoire. — On
inocule le 3o juin, c'est-à-dire trois jours avant l'apparition des spirochètes, le sang du
porc-épic à un cobaye, un rat et une souris. Tous (rois s'infectent et le cobaye présente
la maladie expérimentale, caractéristique des spirochètes du tvpe Iiispanicum.
Conclusions. — 1. Le porc-épic est sensible au virus récurrent d'O/vz.
marocanum des terriers de petits rongeurs sauvages du Maroc.
2. Il joue donc un rôle dans la conservation du virus, suivant l'opinion
émise par Delanoë.
3. Contrairement à cette opinion, ce rôle ne peut être que d'importance
226 ACADEMIE DES SCIENCES.
très secondaire, étant donnés la rareté du porc-épic et son éloigneraient des
habitations humaines. Le rôle principal appartient aux petits rongeurs sau-
vages, très nombreux et dispersés dans tout le sous-sol du Maroc et dont les
.terriers sont au contact des habitations et des hommes. Un certain rôle,
plus important que celui des porcs-épics, doit être attribué aux petits ron-
geurs domestiques, commensaux des habitations et très sensibles au virus,
4. Il serait intéressant de chercher si, en Espagne, il existe des jaorcs-
épics dans les régions où sévit la fièvre récurrente espagnole, si Orn. maro*-
canus se rencontre dans ces terriers et s'il y héberge Sp. hùpanicum.
CORRESPONDANCE.
M. Jean Mascart, directeur de l'Observatoire de Lyon, adresse à
l'Académie, pour être déposés dans la Bibliothèque de l'Institut, une
collection de papiers de l'astronome Jean Chacornac (i 823- 1873).
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i° Petuu M. Suster. Contributions à Vétude des Tachinaires en Roumanie,
2° La science des plans de villes. Ses applications à la construction^ à
V extension, à l'hygiène et à la beauté des villes. Orientation solaire des
habitations, par A. -Augustin Rey, Justin Pidoox, Charles Barde.
GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE. — Sur les propriétés de certaines familles de
courbes. Note (') de M. Paul Delens, transmise par M. Goursat
1 . V équation do Pfaff o = px dm — o d'un faisceau de courbes C sur
une surface définit en tout point m le vecteur covariant ( 2 )
(1)
g = £(p)=j£ V(pxp)— divp.p + rotp.Jp :(pxp),
(') Séance du 17 juillet 1929.
( s ) J'emploie pour les paramètres différentiels les notations de Darboux, pour les
opérateurs vectoriels (à gauche) les notations de ma Thèse : Méthodes et Problèmes...
(Paris, Gauthier-Yillars, 1927); en particulier, J représente le verseur droit sur la
surface.
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 227
géodèse de ce faisceau. A un faisceau ni = coupant le premier sous l'angle 9
correspond le géodèse g = g + J?6. Le vecteur de courbure géodésique
de C en m est la projection de g sur la normale superflcielle à C; les tra-
jectoires D du champ g sont les directrices de déplacement parallèles des
tangentes aux C et les lignes de striction des surfaces réglées formées par
ces tangentes.
Pour le géodèse du faisceau (D), nous poserons g* = ^l(g)-
Pour un gradient Va, (1) devient
(2) g = g((V«)=ivlogAa- ^ Va,
d'où, ponr la courbure totale du ds-, la formule générale
Les faisceaux de géodésiques, de courbes parallèles, les faisceaux isothermes,
sont respectivement caractérisés par_[g?a]=o, gxVoc = o, r.otg = o;
(3) donne alors des formules connues.
"2. Le ds"* de toute surface peut être mis sous la forme
// \ /•>■>, » / du , dv
(4) r«-= cor -h f -o.- M &j, = a, x dm == ■ — — > w.,= a., x r/m = -r- — •
oos"cp ' " sin J 'o
Soit g le 'géodèse des faisceaux (B„) : co, = o, co„=^o; les lignes B„ sont
bissectrices de deux faisceaux (au moins) de courbes C„ et C n coupant sous
l'angle ± n(o + kr.) les lignes a>,== o. Les lignes C„ ont pour géodèse
g n = g-hnJV<o=J^-(Vaxï)t, (t = e*?a 1 , t = e-J?a,).
1
Les directrices D n de (G„) coupent donc sous P angle f les lignes co 2 = o;
pour les directrices D„ de (C„), l'angle est (— ç>); t et t sont les tangentes
unitaires des courbes D„(oc = const.) et D„(j3 — const.). Par suite
(5) g„=2/î(p !x jV«, gn—— 2«<B3JVS, g„— g = n(g* n — g),
(6) K = «9(«, (3)$ a 3=r " , , ^»?' (* = 2!p)
y EG — F 2
(les indices oc, ( 3 indiquant des dérivées partielles).
Pour /i==i, les courbes C, et C, sont géodésiques, les B, coniques géo-
désiques. Pour rc = — 1, les courbes C_, et C_, forment un réseau de
228 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Tchebycheff, pour lequel les équations de Servant sont
(7) g(V«)xVp = o, £(Vg;xVa = o;-
«
or g*, = g_i, donc une famille de courbes de Tchebycheff est donnée par
(8) -, § |g(V«)j x?« = o.
3. La forme (4) suppose les lignes B n telles qu'on ait au moins une solu-
tion pour l'équation aux différentielles totales ens = cos2o
n ,
(9) -az = -/= + •/].
y = g X r/m = — (?■'&), + ^Wj, ï) = ^ w, -r •?«•>.
Les conditions d'intégrabilité complète sont : y'= °, nr l '= 2[yr,], ou
rt + 2 , / ...-. e tr dg àff'\ m
iï, = — g„ = &zr &, g» dérivées pfatliennes — > ;
4>i i?i n ee \.itd- 1 Wi ft)j /'
la première, rot. g = o, est la condition d'isothermie des B„. Quelque
soit n t on retrouve l'intégrale première des D„ et C„,
(10; V'cos s (p — l : sin 2 «p = r,
le ds- de la surface étant alors susceptible d'une forme (L„) :
(n) ds- = ( U -f- V )" ( du" + dv-) ,
g'= - - V 1 og ( U + V ') , K = - - ( U -4- V r " +2i ! ( V + V ) ( V + V ) - ( U ' 2 4- V' 2 j ! .
2 2
Le type (L f ) caractérise le ds 2 de Liouville, le type (L,) le ds- à réseau
de cercles géodésiques orthogonaux.
Pour le ds" plan, où l'équation R = o s'intègre indépendamment de n,
ceci associe intimement les divers systèmes de courbes précédents : soit par
représentation conforme des B„ et D n , soit avec le même système de direc-
trices des B„.
4. Les équations de Darboux pour les paramètres a, 3 des asymptotiques
possibles s'écrivant, avec R = — 0%
(,2, ;
g _ _8<p, Iogo)-^- j X V« = o. g- -e(alogo)-^- j X Vp = o..
les géodèses g et g des faisceaux -3 = const., a = const., sont donnés par
( ,3, g+0 .,».=ï_ OF „p=ivi W x{l^£| + s^f£}.
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 229
ù étant l'angle des asymptotiques. Avec
h = 3Ç( Jp) = g(p) - L j V logo x(Jp)* | : (p x p),
les équations (12) s'écrivent hxVa = o, h x V,3 = o, d'où pour une
famille d'asymptotiques (possibles) l'équation 0C j 3C(J Va) } x Va = o.
Mais les équations (12) et (i3) traduisent simplement les courbures géodé-
siques des asymptotiques données, par les formules connues
(i4) i r + =-(Iogp),sin£2-£2 Ij g = - ^( logp)„sin Q + Q„
(I, II, indices de dérivées dans les directions des asymptotiques), sur lesquelles
nous reviendrons.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur ta représentation paramétrique semi-
régulière des ensembles. Note (') de M. J\. Lcsim, transmise par
M. Hadamard.
1. Représentation paramétrique des ensembles. — Nous dirons qu'un
ensemble de points E quelconque situé dans l'espace à m dimensions est
représenté paramétriquement s'il est le lieu des positions successives d'un
point mobile M(x,, x. 2 , , x m ) dont les coordonnées sont des fonctions
d'un paramètre variable t définies dans l'intervalle (0 < t < 1) :
/
as l =f t (t\ *, = /,( 0, ..., x m = f m (t).
La représentation paramétrique de E est dite régulière si à deux valeurs
différentes du paramètre t correspondent deux points distincts de l'en-
semble E.
On sait que si les fonctions /■ rentrent dans la classification de M. Baire,
E est un ensemble analytique. On sait de même que si une représentation
.paramétrique faite au moyen de fonctions/- de la classification de M. Baire
est régulière, l'ensemble E est nécessairement mesurable B.
Nous allons maintenant généraliser la notion de régularité.
2. Représentation semi-régulière. — Nous dirons que la représentation
paramétrique d'un ensemble quelconque E est semi-régulière si à chaque
(') Séance du 17 juillet 1929.
23o ACADÉMIE DES SCIENCES.
poinl de E correspond au plus une infinité dénombrable de valeurs de t.
L'introduction de la notion de semi-régularité est d'autant plus naturelle
qu'elle donne lieu à une proposition parfaitement analogue à celle qui con-
cerne la représentation régulière.
Théorème. — Chaque ensemble E admettant une représentation paramé-
trique semi-régulière faite au moyen de fonctions de la classification de
M. Baire est nécessairement mesurable B.
Nous nous bornons ici à indiquer les principes seuls de la démonstration.
Tout d'abord, l'étude du cas général d'un ensemble E situé dans l'espace
à m dimensions se réduit, par une transformation simple, à l'étude d'un
ensemble E linéaire admettant une représentation paramétrique semi-
régulière ce =/(0 faite au moyen d'une fonction f continue en chaque point
irrationnel. Cette fonction/(z) sera dite semi-régulière.
Voici maintenant le principe de la démonstration : nous commençons par
considérer des systèmes E A formés de k intervalles de Baire A,, A.,, . . . , A /(
sans points communs deux à deux, situés sur (o<^< i) et tels que, en
désignant par e t l'ensemble des valeurs de f\t) sur A,-, la partie com-
mune p l xe 8 X...X e k est non séparable B du complémentaire CE de E.
Si E est non mesurable B, de tels systèmes S /; existent effectivement
puisque l'intervalle (o < £< i) en constitue un {k = 1). Le point essentiel .
de la démonstration consiste précisément en ce qu'un tel système S A con-
tient sûrement un système S 2/ , formé de île intervalles de Baire, chaque A,
contenant deux intervalles de £,,., et'que le système 2 a/ , jouit des mêmes
propriétés que 2,,. On en conclut sans peine que, si E est non mesurable B,
il existe un nombre x tel que l'ensemble des racines de l'équation x =f(t)
a la puissance du continu, ce qui contredit à l'hypothèse de la semi-régula-
rité de /(*). C.Q.F.D.
Comme conséquence de ce théorème, on déduit la proposition suivante de
Géométrie :
Théorème I. — La projection orthogonale E d'un ensemble & mesurable B
situé dans F espace à m dimensions sur- un espace à m' dimensions, m' < m, est
mesurable B si chaque point de E est la projection d'une infinité au plus dénom-
brable de points de & .
3. Indices d'airêt. — - Soit x = f(t) une fonction continue en chaque point
irrationnel de (o<z<i). Désignons par F| l'ensemble des racines de
l'équation %=f(t), £ étant un nombre quelconque. Comme F» est un
ensemble fermé dans le domaine des nombres irrationnels, les dérivés de
Cantor F\, FI, . . ., Ff , . . ., à partir d'un certain moment a, deviennent
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 23l
identiques : Fjf ! = Ff + " = . ... Désignons par a 6 le plus petit de ces
nombres a, nous l'appellerons indice rfVnr^'coiTespondant au point £. L'in-
dice d'arrêt est un nombre fini ou transfini de. seconde classe de Cantor.
L'étude des indices d'arrêt est importante. Voici une proposition particu-
lière :
Théorème. — Si x=J\t) est une fonction semi-régulière, les indices
d'arrêt a x sont bornés dans leur ensemble.
Comme une conséquence immédiate de cette proposition, nous avons :
Chaque courbe x = f(t) représentée par une fonction /semi-régulière est la
réunion d'une infinité dénombrable d'ensembles mesurables B sans points com-
muns deux ci deux, dont chacun est coupé par toute parallèle à l'axe OT en un
point au plus.
La transformation d'un espace euclidien à m dimensions en un plan et
l'application du théorème précédent nous permettent d'obtenir la propo-
sition suivante de Géométrie :
Théorème II. — Si & est un ensemble mesurable B dans V espace à m dimensions
tel que chaque point d'un espace à m 1 dimensions, m' < m, ou bien est la pro-
jection d'une infinité dénombrable ou d'un nombre fini de points de&, ou bien
n'est la projection d'aucun point de <§, l'ensemble 3 est la réunion d'une infi-
nité dénombrable d'ensembles S,, <§ 2 , ...,£„,..., mesurables B sans point com-
mun deux à deux et tels que deux points différents de chacun de ces ensembles
ont des projections différentes.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les singularités d'une classe de série de
Dirichlet. Note (') de M. P.-L. Srîvastàva, transmise par M. Hadamard.
Nous avons démontré ( 2 ) un théorème concernant les singularités finies
de la fonction
(1) H(5)^^!s(log«)/(- i+1: (s = v-t-it),
1
où o(j) est une fonction analytique de s==ae'^ dans l'angle |'JJ|<a
(') Séance du 17 juillet 1929.
S-) Sur les singularités d'une classe de. séries de Dirichlet (Comptes rendus, 188,
1929, p. 220).
2 32 ACADÉMIE DES SCIENCES.
(où *:>-) et vériGe l'égalité m(s) = 0(/'P), où k est une constante dans
tout cet angle. Ce théorème n'est plus vrai si a < | et la question qui se
pose naturellement est de savoir si nous pouvons dire quelque chose des
singularités finies de H(»dans ce cas. On peut répondre affirmativement
sous certaines restrictions, et cela par le théorème plus général suivant :
Supposons :
a. que <p(s) est' fonction analytique de z dans l'angle |^|<a, où o < « < n ;
b. que T
Iog|<p(pC'V)| . .
lim sup. &l ' v ' — = A(^ ),
O— >-«!
où, X ( <\> ) est Jonction continue de ^ pour \ '\> \ < a ;
c. que V(<\>) et !"(']>) joni aussi continus dans l'intervalle |6|<a, à V éx-
ecution d'un nombre fini de discontinuités de première espèce de X' (t|>) telles que
V<h( + o)> >.'{'} — o);
d. que A(4>) + A"(^)>o, sauf dans un nombre fini d'intervalles dans
lesquels X ( <\> ) + X" ( 6 ) == o .
yl/ore H(f), défini par (i), etf «rce fonction régulière de s dans la région
extérieure à V enveloppe 2 de la famille de droites
( 2 ) ffCOS'} — / sin d> = ?.( '1/ ),
Les points de"L qui correspondent à des discontinuités de}J(']>) sont des points
singuliers de H(s). On ne peut rien dire relativement aux autres points de S.
La marche de la démonstration est la suivante. En partant du théorème
des résidus de Cauchy, on établit aisément que
(3) H(s) — s(o) 4- / o(\os,x) x- s+i > dn + l
^ r"-~ !, o(\ogz)z- ! ^dz
c?(\ogs)s- ' s ^dz
e int: _ !
où i < 6 < 2 et où y est un angle inférieur ou égal à ~
Comme les deux dernières intégrales, au second membre, représentent,
ainsi qu'on le voit aisément, des fonctions entières de s, on voit que (3)
peut s'écrire sous la forme
(4) H(«)=C(s) + J(s),
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 233
C(s) étant une fonction entière, avec
(5)
J(s)= i yllogxjar-k+ii dx=z f <o{s)e- sz ck
En vertu de (4), le théorème énoncé se ramène immédiatement à la pro-
priété correspondante de J(s); et celle-ci a été obtenue dans un travail (')
qui doit paraître prochainement. Sa démonstration dépend essentiellement
d'une généralisation du théorème de M. Carlson ( 2 ) sur le prolongement
analytique des séries entières de la forme Z<p(n)z n , f étant une fonction
analytique de n. â
Comme corollaire, il découle de ce théorème que les droites de conver-
gence et de convergence absolue coïncident toutes deux avec a = X(o),
Laquelle contient au moins une singularité de la fonction H (s). J'ai lieu de
croire que ce résultat" subsiste, même sans les restrictions a, b, mais je n'ai
pu réussir jusqu'ici à l'établir en dehors du cas de a> -•
— 2
Pour donner un exemple, prenons a < -dans a et A('-|>) = K |sinip|,
K > o pour | •]/ | < a, dans b. Alors cr = o et la ligne de convergence absolue
de la série (1) et tout au moins les points s = ±ik situés sur cette droite
sont points singuliers de H(s). H (s) est fonction analytique de s dans" la
région située à droite de la figure recliligne délimitée par les droites a — 0,
ffcoscc rpisina = /tsina.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation intégrale.
Note ( 3 ) de M. IVxuv Badesco, transmise par M. Hadamard.
Nous nous proposons d'établir clans cette Note le caractère méromorphe,
par rapport à la variable A, de la solution <&(s,j) de l'équation intégrale
(1) «D(s, l)-ï\F(z)Q(«s, l)+ f K(s.s)<S>{5s,l)ds\ = VF(z),
les fonctions données étant holomorphes dans un cercle C dont le centre est
( ' ) On a ctass of Ta y lors séries.
{-) Sur une classe de séries de Taylor, Thèse de Doctorat. Upsal. 1914.
( 3 ) Séance du 17 juillet 1929.
C. R., 1919, a- Semestre. (T. 189, N- 5.) 17
23/J ACADÉMIE DES SCIENCES.
à l'origine O du plan s. La solution effective $(-, À) s'écrit (' )
(2) *( 5l >.,=2
! cpmO)
n(-è)
pour A plus petit, en module, que |X ), borne inférieure de la suite! A,-|,
et cette série converge dans un certain cercle C, du plan ;. Nous prolon-
gerons cette solution dans le plan A en utilisant un résultat, déjà obtenu par
Browiie ( a ), mais dont il s'est servi pour étudier seulement le cas | a\<^ i,
sans légitimer l'holomorphie par rapport à ^. La fonction
n — I
où $(^, X) est la solution de l'équation (i), peut être mise sous la forme
n — >
<&„_! ( 3, À ) =2 ?y '^ ( Z ) -1- À" ujs.l).
u n (z, a) vérifiant l'équation intégrale
(3) ujz. À) — 't.\F(z)u a (az, >.,i-f- | K(s, s)u„(z<i. /.)r/J = :"1' n ( s)
et les ip(s) et v l , ' n (-) étant formées par récurrence à partir de x ï"(-).
Notons que l'holomorphie de $„_,(j, a) est équivalente à celle de «„(-,/.),
n — 1
car la somme 2^ P Ç/»( 5 ) est h°l° mor pfi e P ar rapport aux deux variables
respectivement dans tout le plan a et dans C.
Ceci posé, nous introduirons certaines fonctions holomorphes D de A,
analogues à la fonction déterminante de Fredholm, en partant de l'ex-
pression analytique des pôles A,- de la solution formelle (2 ).
Premier cas : \ a | <^ 1 . — D( À) est représentée par le produit infini
ri(-s>*
1=0
qui converge dans tout le, plan À. C'est une fonction entière de À.
(') Comptes rend us. -188. 1939. p. 217.
(-) Thèses, Paris. 191 3. p. g5.
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. ^35
Deuxième cas : | a | = 1 . — Les points d'accumulation de la suite À, sont
tous situés sur un cercle Y, de centre O x et de rayon R = 1 : | F(o) |. En
désignant par y,- une suite de points de la circonférence V, tels que
lim(X ; — y,-) = o, D(X) sera représentée par le produit infini
n
i.-yi
■ A,- ,_ Y ,
qui converge à l'intérieur de F («). C'est urie fonction holomorphe de A
dians T, mais qui ne reste pas bornée quand on s'approche de la frontière T.
Prolongement de <ï>(s, a). — Considérons l'équation (3); en posant
m =0
et divisant cette équation par s", la solution V n (z, X) sera représentée par
un développement en s, valable à l'intérieur de C,, pour | À |< | A, I+(r |, qui
est la borne inférieure" de la suite | A, \[j = n, n-\- 1, . . .]. On voit que les
pôles A, À,, . . ., À„_, ne figurent plus « formellement » dans le développe-
ment de V„(s, X). Donc, prenant n assez grand, nous ' pouvons dépasser
ainsi tout pôle X m choisi d'avance ( 2 ), car la suite ! \^ n j croît avec n.
Donc la fonction $(s, X) est méromorphe par rapport à X dans tout le
plan si | a | < 1 , ou dans r, si | oc | = 1 , les pôles étant les X,.
Premier cas : \ a. | < 1 . — La fonction X(s, X) = D(X) $(s, X), — où D(X)
est la fonction déterminante correspondante, — peut être prolongée analyti-
quement en tout point du plan X( 3 ); c'est une fonction entière de X.
Deuxième cas ; | a | = 1. — Ce cas mérite plus d'attention, car <ï>(.s, X)
possède des singularités essentielles sur T, qui sont des points d'accumula-
tion de la suite X ; . Si l'argument de a est un nombre irrationnel, F est une
coupure au sens de Weierstrass pour <ï>(^, X).
Pour étudier cette fonction en dehors de F, où peuvent exister encore
des pôles X,-, par l'inversion X = R 2 /v, on obtient l'équation' intégrale
v*,(s, v) — R 2 jF s|0,(as, v)+ T K(z, 5)*,(s«, vj ds j = *W{s),
( 1 ) Voir E. Picard, Traité d'Analyse, 2, i8g3, p. i45.
( 2 ) Si |a| = i, on doit avoir I l m j < : i|F(o) j.
( 3 ) Sauf peut-être sur l'ensemble de points À*, mais on peut facilement à l'aide
deTla relation de récurrence équivalente à (1) d'introduire la continuité en ces points.
2 36 ACADÉMIE DES SCIENCES.
que Ton étudie de la même manière que (i). On voit qu'en général, 0> 4 (s, v)
a un zéro simple à l'origine et le produit D (v) $, (s, v), — D( v) étant la fonc-
tion déterminante, — est holomorphe dans T. Revenant à la variable X, on
trouve que D (£)$(*> ~ À ) est holomorphe en J à l'extérieur de T, les pôles
de $(s, X) étant les points X,- situés dans cette région.
Nous déduisons que la même expression (2) représente à l'intérieur ou à
l'extérieur de T les solutions respectives de l'équation (1), mais qui sont
distinctes car, en général, on ne peut pas effectuer le prolongement analy-
tique de l'une, à travers T, pour obtenir l'autre.
PHYSIQUE MOLÉCULAIRE. — Lesvernis superficiels sur Veau etles dimensions
moléculaires. Note (') de M. André Marcelin, présentée par M. Jean
Perrin .
i
Un vernis superficiel ( 2 ) n'est certainement pas homogène; il y a lieu
de supposer qu'il comporte des agrégats moléculaires rigides qui ne parti-
cipent ni aux compressions ni aux détentes. Par élévation de température
le vernis passe à l'état de solution superficielle, les agrégats se résolvent,
déterminant sous pression constante une augmentation delà surface occupée
par le film; il n'est pas douteux que ce soit en cela que consistent les
réextensions moléculaires observées et mesurées par Labrouste ( 3 ); d se
vérifie', en effet, dans le cas de l'acide myristique, par exemple, que l'inter-
valle de température (5 à 3o°) dans lequel s'effectue la réextension du
vernis correspond précisément à la température de 20 pour laquelle on
observe directement, avec certitude, que l'acide myristique commence à
s'étendre sur l'eau.
J'ai eu l'occasion de vérifier que le coefficient de réextension d'un vernis
diminue d'autant plus que la solution benzénique utilisée pour sa forma-
tion est plus diluée; cependant, l'expérience montre que ce coefficient ne
tombe jamais jusqu'à l'unité et descend rarement en dessous de i,5; on
peut affirmer que les épaisseurs attribuées par Langmuir (*) et d'autres
auteurs aux couches supposées monomoléculaires de divers corps en
(') Séance du 22 juillet 1929.
( s ) A. Marcelin, Annales de Physique, 10° série. 188, 1929, p. 471.
(-') Labrouste. Thèse, Paris, 1920.
( 4 ) Journ, Amer, c/iem. Society, 39. 1917, p. 1868.
SÉANCE DD 29 JUILLET 1929. iSj
extension dite « maxima » sur l'eau sont trop fortes, et que les longueurs
moléculaires qu'on croit pouvoir en déduire sont en moyenne r,5 fois trop
grandes. Cette conclusion qui s'impose est décevante, car ainsi corrigées les
longueurs moléculaires de Langmuir sont trop faibles, et ne s'accordent
pas avec les résultats de la spectroscopie par les rayons X des substances
considérées.
Les résultats récents de M. Fahir Emir ( 1 ) montrent que les vernis molé-
culaires sont souvent ^susceptibles de se transformer en solutions superfi-
cielles, c'est affaire de température, et de présenter dans cet état un palier
de saturation (pression maxima correspondant à l'équilibre entre le film
saturé et des gouttelettes flottantes ou fragments); il devient donc possible
de généraliser l'hypothèse que j'ai faite à propos de l'acide oléique ( 2 ), que
les molécules dressées sur la surface sont juxtaposées, non pas lors de l'ex-
tension dite maxima, mais lors de la saturation (surface moitié moindre) - ,
partant d'un vernis moléculaire, il paraît donc possible en deux opérations :
extension du vernis par élévation de tempéraiure, puis compression de la
solution superficielle ainsi obtenue jusqu'à saturation, de former un film
dont l'épaisseur serait précisément égale à la longueur des molécules. C'est
ce que l'expérience vérifie. On peut donc énoncer la règle suivante :
Si l'on désigne par V le volume d'une certaine quantité de matière qui à
l'état de vernis superficiel en extension dite maxima sur l'eau occupe la
surface S P , la longueur l des molécules considérées est égale au quotient
du volume V par la surface de ce vernis passé à l'état de solution superfi-
cielle saturée :
V
l —
~ Ê'
b " x C
où E désigne le coefficient d'extension du vernis passant à l'état de solution
superficielle en extension dite maxima, et C le coefficient de réduction
de surface nécessaire pour comprimer cette solution superficielle jusqu'à la
saturation .
Le coefficient C est égal à 2 dans le cas de l'acide oléique ; généralement
compris entre i,5 et 2, il est donc du même ordre de grandeur que lecoeffi-
cient E, de sorte qu'il peut arriver que le rapport ^ diffère peu de l'unité :
c'est ce qui expliqua que l'épaisseur des vernis superficiels étudiés par
(') Fahir Emir, Comptes rendus, 188, 1929, p. 1667.
( 2 ) Annales de Physique, 10 e série, k, 1925, p. 5i4.
238 ACADÉMIE DES SGIENGES.
Langmuir ait pu se confondre avec la longueur vraie des molécules qui
composaient ses films; mais ce fut là pure coïncidence.
La règle que j'ai énoncée conduit aux résultats qui sont rassemblés dans
le tableau ci-dessous :
Vernis en extension Solution
maxima sup. sat.
Substance. Spectrographie X. (Langmuir). (Marcelin-Fahir).
Acide oléique 22 A 11 ,2 A 23 A
32.2
» myristique = 16,1 - 16
46,5
Alcool cétylique — — — 23,25 ' - 23,5
35.6
Acide palmitique — - — = 17.8 24 17,7
. . 38. 7
» steanque - + 19,00 20 19,4
Remarques. — I. Un film superficiel est d'autant plus soluble, que sa pres-
sion superficielle et que la température sont élevées ; il arrivera donc fré-
quemment que la détermination directe de l'épaisseur d'un film à l'état de
saturation soit rendue pratiquement impossible en raison de la solubilité.
La règle que j'ai énoncée permet de tourner la difficulté : la surface S„ et le
coefficient E sont en effet déterminés sous une pression superficielle très
basse, de l'ordre de o,5 dyne/ cm; quant au coefficient C qui ne peut être
déterminé qu'à la température la plus élevée, on peut le mesurer par une
compression très rapide, pratiquement instantanée, ne laissant pas à la solu-
bilité le temps d'intervenir; il faut avoir déterminé au préalable la pression
de saturation en présence d'un excès de matière.
IL Dans le cas d'un film saturé qui serait soluble au point que le procédé
que je viens de décrire ne conviendrait plus, on songerait à une méthode
dynamique que j'ai mise en œuvre pour étudier les couches superficielles du
camphre.
SÉANCE DU 2g JUILLET 1929. 23g
PHYSIQUE MOLÉCULAIRE. — Solutions superficielles et vernis moléculaires.
Étude de quelques corps et détermination des longueurs de leurs molécules.
Note (' ) de M. Fahir Émir, présentée par M. J. Perrin. ,
Partant d'un vernis superficiel en extension maxima, M. A. Marcelin
a montré ( 2 ) qu'il était possible de déterminer la longueur des molécules
qui forment ce vernis en appliquant la règle suivante :
Si l'on désigne par V le volume d'une certaine quantité de matière qui, à
l'état de vernis superficiel eiuextension dite maxima sur l'eau, occupe la
surface S. v , la longueur l des molécules considérées est égale au quotient du
volume V, par la surface de ce vernis passé à l'état de solution superficielle
V
saturée /= — g, où E désigne le coefficient d'extension du yernis passant à,
Sv C
l'état de solution' superficielle en extension maxima et C le coefficient de
réduction de surface nécessaire pour comprimer cette solution superficielle
jusqu'à la saturation.
L'étude qui suit, en offrant quelques exemples de l'application de cette
règle, démontre le caractère général des observations que j'ai faites à propos
de l'acide myristique( 3 ).
1. Acide palmitique. — Cet acide en C, de la série saturée se présente à
.l'état solide; il ne s'étend pas spontanément sur l'eau, mais partant d'une
solution benzénique au titre de o ff ,55 par litre, par exemple, on peut faire
un vernis moléculaire qui peur un volume p = 10,08 x io _0 cm 3 de matière
déposée occupe une surface S v =79° m! à la température de i3° sous la
pression superficielle de 1 dyne/cm. Par élévation de température, la
réextension du vernis se produit entre 20 et 35°. Le coefficient de réex-
tension est E = 1 , 76. Le film est notablement soluble à partir de 22 . A la
température de 35°, on constate en présence d'un excès de matière que la
pression de saturation 631^ = 26,3 dynes/ cm. La solution superficielle à
partir de l'état d'extension dite maxima peut être comprimée jusqu'à
saturation. Le coefficient d*e réduction de surface est C = 2,46. Cette
réduction à 35° doit être effectuée rapidement pour ne pas laisser le temps
(') Séance du 22 juillet 192g.
( 2 ) Comptes rendus, 188, 1929^.1267
( 3 ) Comptes rendus, 188, 1929, p. 1667.
2/jo ACADÉMIE DES SCIENCES.
à la solubilité d'intervenir. Appliquant la règle énoncée par M. A. Marcelin,
il vient pour la longueur des molécules de l'acide palmitique
V
l — 5 F77^ — I7-8A.
( S v x E/C '
La spectroscopie par rayons X donne pour la longueur du gradin élémen-
taire formé de deux molécules opposées 35,6 A, soit 17,8 A pour la longueur
d'une molécule ( 1 ). La concordance est très satisfaisante.
2. Acide stéarique . — Cet acide en C l8 de la série saturée se présente à
l'état solide et ne s'étend pas spontanément sur l'eau à la température
ordinaire. Le vernis superficiel qu'on obtient à t = 1 3° à partir d'une solution
à o 5 ,49 par litre par exemple occupe, pour un volume V = 9,o5x"io~° cm 3 ,
une'surface S v =62 cm * sous la pression de 1 dyne/cm. La réextension du
vernis s'effectue entre 20 et 45°. Le coefficient de réextension est E = 1 ,47-
A la température de 36°, la pression de saturation est dep = 19 dynes/cm.
Le coefficient de réduction est C = 1 ,g4- La relation /= ^ p?p donne
o
l = i9,4- La spectroscopie par rayons X fournit la valeur /= 19,8 A pour
la longueur d'une molécule (Mùller).
3. Alcool cétylique. — Le cas de ce corps est plus simple, car le fil à l'état
de solution superficielle saturée est insoluble et se comporte par conséquent
comme l'acide myristique.
C'est un alcool de la série saturée en C )0 ; il est solide et s'étend sponta-
nément sur l'eau à la température ordinaire (19 ). Sa solution superficielle
présente un palier de saturation pour la pression de 29,0 dynes/ cm, mais
lorsqu'on la comprime au delà du point de saturation, la pression dépasse
la valeur limite et il est nécessaire d'attendre quelques minutes pour que
l'équilibre s'établisse. La solubilité du film est pratiquement nulle sur
H Cl N/20 à la température considérée.
On trouve pour la longueur des molécules formant la solution superficielle
o o
saturée 1= 23,5 A. La surface occupée par chaque molécule est de 20,6 A 2 .
c
La spectroscopie par les rayons X donne 46, i,A pour un gradin élémentaire
a
de deux molécules (Mùller), soit 23 A pour la longueur d'une molécule. Il
y a donc très bonne concordance..
(') Mùller, Rapport de W. H. Bragg (II e Congrès de Chimie, 1927, p. 2i-4i)-
SÉANCE DU 2i) JUILLET 1929. 9.f\l
PHYSIQUE MOLÉCULAIRE. ~ Solutions superficielles de l'acide olèique.
Mesure des très basses pressions. Note(') de M. Jeax Giustam.a,
présentée par M. Jean Perrin.
M. André Marcelin ( ,J ) a montré que les solutions superficielles d'acide
oléique sont susceptibles d'exercer une pression superficielle mesurable, alors
même que leurs molécules ne sont certainement plus jointives. Désignons
par S la surface occupée par une solution superficielle d'acide oléique
saturée (molécules dressées sur la surface et juxtaposées). II résulte des
mesures directes de M. Marcelin que le film obéit à la loi de Mariolte pour
une extension allant de 2 S à 8 S, et des mesures indirectes du même auteur,
basées sur une extrapolation qui paraît légitime, que la loi de Mariotte
reste applicable pour une extension allant jusqu'à 28 S. Une anomalie
est apparue dans les expériences de M. Marcelin, à savoir que le coeffi-
cient K défini par la relation ps = KT est 20 fois plus faible que le coefii-.
cient R défini par la relation pç=RT pour les gaz, alors que la théorie'
cinétique fait prévoir l'égalité de ces deux coefficients.
M. Marcelin nous a demandé de continuer ses recherches en perfection-
nant les méthodes de mesure et en portant notre attention sur l'influence pos-
sible des facteurs suivants : nature du support, solubilité du film et durée
des expériences, altérabilité chimique du film superficiel.
Nous avons repris l'appareil à fil de torsion avec, lequel M. Marcelin me-
surait directement les faibles pressions : il se compose d'un cadre de mica
paraffiné flottant à la surface de l'eau, et séparé en deux chambres par une '
bandelette calée à l'une de ses extrémités sur un fil de torsion vertical for-
mant pivot; la torsion nécessaire pour maintenir la bandelette au zéro
lorsqu'une solution superficielle est formée dans l'une des chambres mesure
la pression de cette solution. Pour éviter les perturbations d'ordre capil-
laire, la bandelette, sorte de soupape à deux- dimensions, n'est pas jointive
avec les côtés du cadre, de sorte que l'appareil ne « tient » pas les pressions
supérieures à quelques dixièmes de dyne /cm.
Nous avons remédié à cet inconvénient en réunissant les deux extrémités
de la bandelette au cadre par de minces fils de soie enduits de vaseline,
capables de flotter sur Peau. Ces fils, sous l'action de la moindre pression,
(*) Séance du 22 juillet 1929.
(-) Ann. de Phyt., 10 e série, 4, novembre-décembre 1926, p. 47a.
242 ACADÉMIE DÈS SCIENCES.
prennent la forme d'un arc de cercle. Du côté de Taxe de torsion, le fil de
soie est disposé de façon à s'attacher tangentiellement à la bandelette en
position de zéro, lorsqu'il supporte une pression; l'autre extrémité delà
bandelette, distante du cadre de 4 cm , lui est jointe par un fil qui, sous pres-
sion, prend la forme d'une demi-circonférence dont le diamètre prolonge la
bandelette en position de zéro.
L'élasticité des fils de soie est négligeable, et leur étanchéité aux solutions
superficielles est parfaite; l'appareil peut être employé depuis quelques
millièmes de dyne/ cm jusqu'à 3o, dynes/cm, sans autre modification que
l'échange du fil de torsion, fil d'argent de ^ de millimètre de diamètre
pour les basses pressions, fil d'acier de ^ de millimètre pour les hautes pres-
sions.
Nous avons également amélioré la méthode par un système de nettoyage
des surfaces qui élimine complètement les impuretés superficielles : il con-
siste à balayer ces impuretés, décelées par de la poudre de talc ou de gra-
. phite, au moyen d'un faible jet d'air comprimé filtré sur du coton, à les
rassembler dans un coin du cadre et à les aspirer au ras de l'eau à l'aide d'un
ajutage pointu relié à une trompe à vide. Grâce à ce perfectionnement,
auquel M. Fahir Emir a collaboré avec nous, l'extension spontanée de l'acide
oléique sur les surfaces nettoyées se poursuit jusque plus de i ooo fois la sur-
face s définie au début de cette Note.
Pour doser la quantité d'acide oléique déposée, nous avons employé con-
curremment deux méthodes : l'une consiste à laisser tomber sur l'eau une
goutte d'une solution benzénique titrée de la substance, l'autre à former au
' juger une couche superficielle convenable, par contact avec l'eau d'un fil de
platine porteur d'acide oléique, puis à laisser cette couche s'étendre sponta-
nément après avoir mesuré la surface qu'elle occupe lorsqu'on la rassemble
par le souffle d'un jet d'air. La seconde méthode est moins précise que la
première, mais évite l'attente de 7 ou 8 minutes nécessaires à l'évaporation
complète de la benzine.
Nos mesures nous ont permis de tracer la courbe d'extension sur HC1
centinormal à 19 C. d'une solution superficielle d'acide oléique depuis
s= i,5 S jusqu'à s= 1000 S, ou si l'on évalue les surfaces moyennes con-
1 o
. tenant une molécule de 45 A 2 à 3oobo A 2 . La courbe descend d'abord très
vite jusque vers 2 S ou 60 A 2 , puis plus lentement jusque vers 17 S ou
5oo A 2 , concordant alors d'une façon satisfaisante avec la courbe de
Mariotte tracée pour un coefficient K = R/2o. De 17 S à 170 S (5oo
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. '. 2^3
à 5ooo A 2 ), la-pression diminué très peu (o,o65.dyne/cm à o,o58 dyne /cm),
et la courbe prend presque l'apparence d'un palier. A partir de 5ooo A 2 , la
pression décroît de nouveau et la courbe tend à se rapprocher de l'hyper-
bole de Mariotte, tracée cette fois avec le véritable coefficient R des gaz.
Ces résultats sont assez analogues à ceux qu'ont publiés MM. Adam et
Jessop('), relatifs à d'autres corps, acides gras à chaîne saturée en par-
ticulier.
SPECTROSGOPIE. — Spectre continu de V atome d'hydrogène.
Note ( 2 )de MM. D, Chajlostge et ]\y Tsi Zé, présentée par M. Ch. Fabry.
Lorsqu'on fait passer dans un tube contenant de l'hydrogène pur et sec
sous quelques millimètres de pression, une décharge non condensée, : le gaz
émet un spectre continu qui s'étend depuis le rouge jusque dans la région
de Schumann. Ce spectre, bien connu, est attribué à la molécule d'hydro-
gène. Dans un travail récent (»), on a montré que, dans de très larges
limites d'excitation, l'énergie restait toujours répartie de la même façon
entre les radiations de ce spectre et cette répartition a été approximative-
ment déterminée : elle est représentée par la'courbe 1.
Nous avons entrepris de voir si, en soumettant l'hydrogène à des régimes
de décharge très différents, il n'apparaîtrait pas de modification dans
l'allure de cette courbe. Nous avons utilisé l'un des tubes de l'étude précé-
dente (le tube à électrodes d'aluminium), et nous l'avons excité par des
décharges condensées : aux bornes d'un transformateur étaient placés, en
parallèle, d'une part un condensateur, d'autre part un circuit comprenant
le tube en série avec une coupure. En modifiant la largeur de la coupure et
la valeur de la capacité,. on pouvait faire varier le régime. Nous avons
évalué la répartition de l'énergie dans le spectre qu'émet le tube lorsque
l'on fait croître la capacité sans toucher à la coupure. Cette évaluation était
faite photographiquement par comparaison avec le spectre de la décharge
non condensée (courbe 1). Nous avons obtenu les résultats suivants :
i° Lorsqu'on passe de la décharge non condensée à une décharge peu
condensée, l'apparence du tube change peu : la partie capillaire continue à
""(') Prôc.ofTïoy. Hoc.'K, IIO7T926; p7 ^7r
(-) Séance du 22 juillet 1929.
( 3 ) Ghalohge et Lambrby, Comptes rendus, 188, 1929, p. 1104.
2 44
ACADÉMIE DES SCIENCES.
présenter des stries; l'intensité des raies de Balmer augmente mais la distri-
bution de l'énergie dans le spectre continu reste la même (courbe i);
<0
9
/\
8
7
-
6
-
5
-
\*
4-'
1
3
1 ,
2
I
^^■•^^ *
<t000
3000
■KienM
2° Lorsque la capacité dépasse une certaine valeur, le régime de la
décharge change brusquement : les stries disparaissent, le capillaire prend
une très vive coloration rouge violacé. Le spectre secondaire et le spectre
continu s'atténuent considérablement et les raies de Balmer' deviennent
prépondérantes : on en voit une douzaine, les premières très élargies; leur
intensité décroît progressivement quand leur numéro d'ordre croît et les
dernières se détachent à peine du fond continu. Ce dernier, dans lequel
l'énergie est distribuée comme l'indique la courbe 2, diffère beaucoup du
spectre continu moléculaire ( 1 ). L'examen de la courbe 2 suggère que ce
nouveau spectre continu résulte probablement de la superposition du spectre
moléculaire précédent (auquel correspondrait le maximum de courte
longueur d'onde) assez affaibli et d'un autre fond continu (représenté par
(') Il ne faut s'attacher qu'à la forme de ces courbes : les rapports d'intensité d'une
même radiation prise dans les divers spectres ne sont pas respectés dans la figure.
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 2Zj5
la bosse 33oo-4 100 A) : celui-ci, d'origine atomique, ne serait autre que
celui qui accompagne la série de Balmer. La déformation progressive que
subit la courbe lorsqu'on augmente la capacité (courbes 3 et 4) confirme
cette façon de voir : le maximum de courte longueur d'onde s'atténue devant
l'autre, c'est-à-dire que l'intensité relative du spectre atomique croît; en
même temps d'ailleurs, le spectre secondaire s'affaiblit et les raies de Balmer
se renforcent et s'élargissent.
Nous retrouvons en outre la confirmation de plusieurs résultats :
i° Le spectre continu atomique n'a pas de frontière nette et son
maximum d'intensité se produit bien avant (du côté du rouge) la limite de
la série de Balmer; 2° l'élargissement progressif des raies de Balmer par
effet Stark s'accompagne d'un déplacement du maximum d'intensité du
spectre atomique vers les grandes longueurs d'onde ( ' ) et d'une diminution
du nombre des raies observables; 3° il semble que le spectre continu ato-
mique pur doive différer assez peu du spectre 4 : l'intensité diminuerait donc
lentement (jusque vers 2800 A), résultat en accord avec les observations
de Ch'ing Sung Yû ( 2 ) sur l'absorption des étoiles du type A.
L'emploi des plaques panchromatiques permet d'observer que le spectre
continu atomique devient relativement beaucoup plus intense que le spectre
moléculaire dans le rouge : il est possible que l'on se trouve en présence de
l'extrémité de courte longueur d'onde d'un autre spectre continu qui
accompagnerait la série de Paschen.
ÉLEGTROCHIMIE. - Sur l'effet balistique exercé par les lames métalliques
polies. Note ( D ) de M. J. Loiseleuh, présentée par M. Perrin.
I. Si l'on plonge Une lame métallique isolée et fraîchement polie entre
deux électrodes identiques (platine recouvert de noir de platine), immergées
à quelques centimètres l'une de l'autre dans une solution conductrice et
reliées à un galvanomètre, l'oscillation de la lame métallique de part et
d'autre d'une zone neutre située à équidistance des deux électrodes fait
apparaître entre elles une différence de potentiel dont la valeur dépend de
la nature de la lame métallique.
(' ) Voir, à ce sujet, Robertson et Dewey, Phys. Rev., 31, 1928, p. 97 3.
C a ) Ch'ing Song Yd, Lick Obs. Bull., n° 375, 1926.
( 3 ) Séance du 17 juillet 1927.
3 46 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ces différences de potentiel sont d'autant plus importantes que la lame
métallique est approchée davantage de l'une des électrodes; au contact, il y
a discontinuité et apparition de la différence de potentiel de contact (').
Ces différences de potentiel sont instantanées et liées à la présence et à V agi-
tation de la lame métallique. En retirant la lame, le système retombe instan-
tanément à sa neutralité initiale.
Selon une interprétation suggérée par M. R. Audubert, le phénomène
est lié à un effet de déchirement de la couche liquide constituée de part et
d'autre de la lame métallique, cette lame isolée constituant entre les deux
électrodes un relais dont l'agitation détruit les couches liquides.
Cet effet apparaît aiasi comme une manifestation particulière des forces
électrornotrices produites par le déplacement relatif d'une électrode et d'un
électrolyte, étudiées par S. Procopiu ( 2 ).
Il serait ainsi permis de suivre sur un galvanomètre les déplacements
d'une lame métallique dans une solution.
CHIMIE PHYSIQUE. — Compressibilitè de Voxydc de carbone à o°
au-dessus de 5o atmosphères. Note( D ) de M. Severiano Goig, pré-
sentée par M. Perrin.
Amagat a donné une isotherme de l'oxyde de carbone à la température
ordinaire (*). Il n'y a pas, à notre connaissance, de recherches postérieures
sur là compressibilitè de ce gaz à des pressions élevées, fait remarquable
parce que CO présente un intérêt particulier étant donné son caractère
chimique, qui permet d'envisager une polymérisation, lorsqu'on rapproche
ses molécules. De plus, la compressibilitè de CO est utile à connaître pour
certaines synthèses industrielles, notamment celle de l'alcool méthylique
qui s'effectue par compression du mélange (CO + H 2 ).
Nous nous sommes proposé de combler cette lacune en mesurant la com-
pressibilitè à diverses températures. Nous indiquons ici notre technique et
les résultats de mesures exécutées à o°.
('j Cette différence de potentiel est due au couple Pt/Pt -H métal et exprime dès
lors le potentiel électrolytique du métal expérimenté. L'effet envisagé ici se distingue
ainsi nettement du potentiel électrolytique.
( = ) Stefan Procopiu, Journ. de Chimie physique, ~Vd, 1921, p. 121.
( 3 ) Séance du 17 juillet 1929.
('•) Ann. Chim. et\Phys., 5 e série,' 19, 1880, p. 345.
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 247
Une masse connue d'oxyde de carbone est comprimée dans un piézo-
mètre; un piézomètre semblable, plein d'hydrogène, gaz dont la compres-
sibilité est connue, sert de manomètre. Les valeurs de la pression p et du
volume c du GO nous donnent des points de l'isotherme pv = f(p) (pression
en atmosphères, et volume en fractions du volume normal de la masse
gazeuse employée).
Nos piézomètres se composent d'un capillaire gradué épais (diamètre
intérieur, i™, 20 à i™, 2 5; longueur utile, 45-55™, soudé à une ampoule
terminée par un tube en U à son extrémité inférieure, pour atténuer la
correction de la capillarité).
L'oxyde de carbone a été préparé en déshydratant l'acide formique
par H*S0 4 . Le. gaz, bien desséché, est condensé dans une ampoule plongée
dans l'air liquide, et purifié par distillation fractionnée. L'hydrogène du
manomètre est de l'hydrogène électrolytique pur et sec.
Chaque piézomètre est soudé à l'appareil de préparation du gaz respectif,
et après quelques rinçages on le remplit sous une pression légèrement infé-
rieure à la pression atmosphérique; on le détache ensuite en brisant sous le
mercure le tube 1 de jonction marqué d'un trait.
Pour déterminer les conditions de remplissage on entoure la partie capil-
laire et Tampoule avec des manchons pleins d'eau, de température mesurée
à un dixième de degré près. On procède ensuite aux mesures cathétomé-
tnques, comportant les corrections de capillarité, qui permettent de calculer
la pression du gaz, son volume et de tirer de ces valeurs le volume normal.
On fixe ensuite chaque piézomètre dans un cylindre de Cailletet où l'on
a mis une quantité connue de mercure.
On entoure ensuite le capillaire des piézomètres avec des manchons pleins
de glace pilée et l'on procède aux expériences de compressibilité.
Voici les résultats obtenus dans une série de mesures à o° :
Numéros. p. pv , Numéros. p.
1 53 > 58 °>97 5 4 10...... 6 9 ',o4
2 56 > 68 o,9748 11 69,22
3 5 9>7° o, 97 3 7 12 70 ,3 9
pv.
t
0,9721
0,9722
" -?••/- ",y/"y A* 70,09 0-9717
* 6a >9 8 o, 97 3i 13 73,20 .0,97.4
l ■■■:■■ 64 '" 2 'o,973ô Ik 75,20 0.97.2
? ??'°° °'9^7 15 78,24 0,9706
1 f'? 4 °<9727 16 78, 38 0,9706
, « 7 '« 7 °' 972 ! 17 8l >" 6 °,97o5
9 6 ?' 61 °.97a3. 18 83,35 o,9 7 o3
248 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Numéros. )>. P". Numéro.s. p. pv-
19 84 ,' 1 8 0^9702 '28 ioi,63 0,9708
20 80,92 0,9701 '29 107,99 0,9714
21 87,78 0,9700 30 110,68 0,9721
22 89,54 0,9700 31 v Il3 '7 3 °,97 3 i
23 9*1, 4a ' 0,9703 32 117, 38 o, 97 34
2'+ 9 3, o5 0,9702 33 119,87 o.97 38
2> 95,27 0,9704 34. 120,49 0,9740
26 97,40 0,9703 33 126,87 0,973s
27 101,90 0,9707 36 127,67 0,9760
Si l'on reporte ces chiffres sur un graphique on voit que l'écart entre la
courbe moyenne et les valeurs particulières de pv est en général inférieur
à 0,02 pour 100. Cette précision s'accorde avec celle des lectures de compres-
sibilité.
La précision des mesures préliminaires (calibrage, volume normal, etc.)
est aussi de cet ordre de grandeur.
Les chiffres précédents montrent une compressibilité normale pour
l'oxyde de carbone. L'azote étant le gaz le plus voisin au* point de vue
physique, nous avons constaté que les valeurs de/)c relatives à l'azote à o"
[d'après Otto (')], exprimées dans nos unités, sont plus élevées que celles
de l'oxyde de carbone, ce qui est d'accord avec le fait que la température
critique de N 2 (comprise entre — i44°7' et'— 147" 1 ') esl in fél ' ieure à celle
deCO(— i38°7'). Les pressions critiques étant très voisines nous permettent
de prévoir que le pv minimum doit, à la même température, se présenter
plus tôt dans l'isotherme de N s que dans celle de CO. Il se présente en effet,
vers 72 atmosphères pour l'azote, et vers 90 pour l'oxyde de carbone.
MÉTALLURGIE. — Les essais à chaud des métaux et alliages par compression
et par filage. Note de MM. Albert Poutkvin et François Le Ch'atelier,
• présentée par M. Henry Le Chatelier.
Les études concernant les propriétés à chaud des métaux et alliages qui
ont été publiées jusqu'à présent ont utilisé comme modes d'essai la traction
ou la torsion sur éprouvettes longues ou sur fils, exception faite des études
de l'écrasement par choc de F. Robin et de P. Dejean.
;<) Ztschr.f. Instr., 48, 1928, p, 207
SÉANCE DU 29 JUILLET 1939. 249
^|ais ce dernier mode d'essai, de même que l'essai à la bille, ne fournit
qu'un seul paramètre : la déformation finale, ce qui est intéressant, mais tout
à fait insuffisant pour qualifier complètement l'attitude du métal à une
température donnée (' ).
Lorsqu'on se propose d'étudier les possibilités et conditions de travail à
chaud d'un alliage, il faut nécessairement partir de l'état brut de coulée ; les
éprouvettes doivent être par suite découpées dans un lingot ce qui impose le
plus souvent l'emploi d'éprouvettes courtes par rapport au diamètre et par
suite l'essai de compression- d'autre part les procédés de travail à chaud
mettent principalement enjeu des déformations de compression et les alliages
à l'état brut de coulée sont souvent à faible capacité de déformation. Toutes
ces raisons indiquent que l'essai de compression statique est celui qui convient
pour l'examen des conditions de travail à chaud; l'étude que nous avons
faite montre que le tracé et l'interprétation de la courbe de déformation
permettent de déduire, des résultats de laboratoire, les conditions essen-
tielles de certains procédés de travail à chaud, notamment le filage.
Les diagrammes de compression à chaud enregistrés à diverses tempéra-
tures peuvent être interprétés simplement par la combinaison de deux lois
distinctes d'écrasement :
i° Déformation élastique jusqu'à la pression E suivie d'une déformation
permanente avec écrouissage jusqu'à rupture sous la pression Rpar cisaille-
ment oblique;
2° Déformation élastique jusqu'à la pression P puis écrasement visqueux
sans écrouissage sous la pression P fonction de la vitesse d'essai et qui se
poursuit indéfiniment; la courbe d'écrasement visqueux est une hyperbole
équilatère.
Suivant les valeurs respectives de P par rapport à R et E, on a quatre
types de diagrammes qui se succèdent au fur et à mesure que s'élève la
température d'essai et qui permettent de déduire les caractéristiques essen-
tielles, notamment la pression d'écoulement visqueux et la température de
recuit spontané pour une vitesse d'essai déterminée. Cette température se
déduit également de la«courbe donnant la dureté après essai en fonction de
la température d'essai. »
Pour établir la relation entre les résultats des essais de compression sta-
tique et les conditions de filage à chaud, sur lesquelles nous ne possédons
(') 11 en est de même des essais de rupture à la flexion par choc qui ont été égale-
ment^employés dans ce but.
C. R., 1929, »• Semestre. (T. 189, N* 5.) l8
25p ACADÉMIE DES SCIENCES. '
actuellement aucune donnée générale, on a procédé en' même' temps à
.l'étude, du filage sur un dispositif de laboratoire; ce dispositif, entièrement
semblable à ceux des presses, à filer industrielles mais d'une .force totale
de 65 tonnes, peut être monté sur une machine d'essai des métaux alors que
les outils industriels mettent en jeu des efforts dépassant ordinairement
ooo tonnes.
Cette étude du filage a permis de' définir les conditions mécaniques,
géométriques et physiques de cette opération et de rélier les conditions de
filage aux résultats des essais de compression statique à chaud. '
C'est ainsi que, pour le magnésium et les'alliages ultra-légers,- on a
trouvé que les caractéristiques a la température de filage étaient :
i° Une limite élastique notable mais faible (3 kg/mm 2 pouf le magné-
sium pur) ;
2°. Une déformation .avec écrouissage jusqu'à une pression d'environ
'de 6 kg/mm 2 ;
3° A partir de ce moment écrasement visqueux sous pression constante P
de 6 kg/mm 2 par exemple.
Cette pression P donnée par les essais de compression statique à chaud
est reliée à la pression de filage t> par l'équation essentielle du filage ;
„. / , , , „. section du conteneur \
7t = Plogo p étant le rapport de filages : = rp = — , „,., — ),
y section des orifices de la filière /
en admettant qu'il n'y a pas de frottements. Pour tenir compte.de ces
derniers, il suffit d'introduire dans la formule des coefficients correctifs et
l'on .arrive à la formule empirique
7T = I,3 P(l -+- 4 /s) mn l°gp7
dans laquelle :
f = coefficient de frottement métal sur conteneur (de Tordre de o,oi);
s = rapport de la longueur utile de la billette au diamètre du conteneur;
m = coefficient de forme de la filière (variant de i à 2, suivant le périmètre du profil
et la concavité de la filière ) ;
n == coefficient dépendant du diamètre du conteneur (variant de 0,9 à 2,1 pour les
conteneurs allant de i3o à 3o mnl ).
Cette formule relie effectivement les résultats des essais de compression
au laboratoire avec les conditions de la pratique.
ji
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. %5l
*
CHIMIE MINÉRALE, -r- Acétate et sulfate basiques de gallium et oœalate
de gallium. Note de M. Arakel Tchakirian, transmise par M. G. Urbain.
Acétate basique de gallium. — Si la solution d'un sel de gallium, préala-
blement neutralisée par le carbonate d'ammonium, est additionnée d'un
gros excès d'acide acétique (3o pour 100 environ), on obtient une solution
limpide qui, abandonnée à la température ordinaire, donne au bout de
48 heures un précipité blanc, microcristallin et peu soluble {j^ environ).
Le précipité obtenu dans ces conditions ( ' ) ( a5°) a une composition cons-
tante et correspond à la formule
4Ga(CH 3 -CO-) 3 .2Ga 2 3 .5II ! 0.
L'analyse de ce précipité séché à 120 nous a donné 37,9 pour 100 Ga et
49,5 pour 100 C 2 H 3 2 au lieu de 38,4 pour 100 Ga et 48,6 pour 100
C 2 H 3 2 .
Ce composé est très hygroscopique et commence à se décomposer vers
160 , il est soluble dans l'eau et s'hydrolyse très facilement. Il est insoluble
à froid et très peu soluble à l'ébullition dans l'acide acétique cristallisable.
Dans les mêmes conditions l'aluminium, le zinc, l'indium et le fer ne pré-
cipitent pas, ce qui permet de les séparer du gallium.
Sulfate basique de gallium. — Lecoq de Boisbaudran avait remarqué que
si l'on chauffe une solution d'alun de gallium et d'ammonium dont la con-
centration en acide sulfurique ne dépasse pas 10 pour 100, elle s'hydrolyse
et laisse déposer un précipité qui se redissout à froid.
L'analyse de ce précipité séché à 120 nous a donné 38, 1 pour 100 Ga,
39,8 pour 100 SO" et 3,5 pour 100 NH* au Ueu de-38,i pour 100 Ga,
3g,6 pour 100 SO* et 3,6 NH 4 , ce qui correspond à la formule
3SO(NH*) s , 3(SO*) 3 Ga 5 , 5Ga 2 3 , 16 H=0.
Oxalate de gallium. — Se prépare en chauffant à l'ébullition du nitrate
de gallium additionné d'acide oxalique et d'acide nitrique concentré,
celui-ci servant à détruire l'excès d'acide oxalique dans lequel l'oxalate de
gallium est soluble. Dans ces conditions, la majeure partie du gallium pré-
cipite à l'état d'oxalate.
(*) A chaudj la solution se trouble presque immédiatement, mais le précipité a une
composition Variable qui dépend du degré d'hydrolyse»
252, i^.GAÇ^MIEiPBS SCIENCES, u
L'analyse, de ce sel séché à r-20° nous a. donné 29,7 pour ioo:Ga;ets£4,&
pour 100 C 2 4 au lieu de 29,7 pour 100 Ga et 55,4 P our *oo C 2 0*, ce qui
correspond à la formule
Ga ; (C 2 CH) 3 , 4H 5 0. ■. - .
L'aluminium ne précipite pas dans les mêmes conditions.
L'oxalate de gallium est une poudre blanche, microcristalline, hygro*.
scopique,' subissant un commencement de décomposition vers i6o\ Il est
peu soluble dans l'eau froide (environ 0,4 pour 100) et s'hydrolyse facile-
ment. Il est très soluble dans l'acide sulfurique; sa solution fortement aci-
difiée par l'acide oxalique ne précipite plus par l'ammoniaque.
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches dans la série des rubrènes. Corps azotés
obtenus à partir de Véther chlorhydrique du diphénylphényléthinylcarbinol.
Note de M. Joseph Robin, présentée par M. Matignon.
Les propriétés de l'éther chlorhydrique du diphénylphényléthinylcar-
binol (C°H°) 2 CC1 — C = C — C°H 5 , le composé générateur du rubrène,,
font l'objet d'une élude systématique. La présente Note a pour but l'étude
de corps azotés obtenus par l'action de bases sur cet éther.
A. Action de l'dniline. — a. Par action de l'aniline, à froid comme à
chaud, avec ou sans solvant, on obtient. avec de bons rendements (95
pour 100) un corps jaune bien cristallisé, de P. F. 199-200 . Ce corps,
très stable, ne se transforme pas en rubrène par chauffage, seul ou dans un
courant de H Cl.
b,. Constitution. — L'analyse et la cryoscopie conduisent à attribuer
à ce corps la ! formule brute C 2Ï H 2I N. Les faits suivants permettent de
proposer une formule dé constitution. L'hydrolyse (en milieu acide)
donné, avec séparation de chlorhydrate d'aniline, la cétone ■ éthylénique
(C° H 5 ) 2 C = CH — GO — C° H s , la j3-phénylbenzalacétophénonje sensibler
ment pure. La constitution de cette cétone estbien établie, d'après les tra T
vaux de Ch, Moureu, Ch.Dufraisse et leurs collaborateurs, d'une.part, étd,e
K. Meyer et Schuster, d'autre part. On peut conclure, en premier lieu,' que
le nouveau corps renferme la. même chaîne carbonée que l'éther chlorhy-
drique initial, chaîne qui est aussi celle de lacétone. et, en second lieu, que
l'azote n'a pw se fixer que sur l'un des trois carbones de la chaîne et non
SÉÀNGM J0& 2% iJUILÈËÎ ; - 1929. 253
sur un des noyaux 'benzéniques.'.Plusieurs formules sont" alors possibles :
Nc-C = C- Nc = C = C- Sc^CH.-C-,
/ | / | / : ,
NHC°H 5 NHC°H 5 NC°H 5
(M- (il). (ni).
La formule acétylénique (I) est obtenue par substitution directe
du Cl par — NHC 6 H 5 . Le passage à la cétone éthylénique s'expliquerait
alors par une hydrolyse donnant le carbinol qui, par une migration connue,
se transformerait en la forme énolique de la cétone, puis en la cétone :
/
\l-CsC- -* y>C = C = C- -^ ^>C = CH-CO
OH ■ OH
La formule allénique (II) peut être obtenue par deux mécanismes
distincts, soit par addition de H — NHG B H S sur la triple liaison, suivant
les nombreux exemples donnés par Ch. Moureu, puis élimination de H Cl
entre le Cl et le H voisin :
^C-C = C -> Vj = C = C- . + HC1
Cl H NHC'H 5 NHC°H 5
soit par substitution du Cl du chlorure allénique hypothétique, dont la for-
mation probable comme intermédiaire dans la production du rubrène a été
indiquée par A. Willemart :
\ _ _ ' \ -4-IINHC'H* \
Cl Cl , NHC 6 H 6
La réaction suivante va nous permettre d'éliminer la formule (I). Le
même corps azoté peut, en effet, être obtenu à partir de la cétone éthy-
lénique par une réaction inverse de la réaction d'hydrolyse ci-dessus : chauf-
fage de cette cétone avec de l'aniline (ZnCl 2 comme catalyseur) :
(C 6 H 5 )2C = CH-CO-C 6 H=+C°H=IVH-' = C"H»'N + H*0
Pour obtenir un corps de la formule (I), il faudrait qu'une triple liaison
puisse être créée par déshydratation directe d'une cétone, réaction dont
aucun exemple net n'a été décrit, à' notre connaissance. Par contre, ce
second mode de préparation nous suggère une troisième formule, là formule
cétimine (III) :
N:=£H^qc>- -v V;=ch-c- ,.+ h?o..
+ |HSNC 6 H= / l „ rr
NC°H=
à54 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La coloration jaune intense du produit nous permet de -choisir entre les
deux formules (II) et (III). On sait, en effet, que le groupement allénique
n'est sensiblement pas chromophore, on doit donc écarter la formule (II)
et adopter la formule cétimine qui contient un système de deux doubles
liaisons conjuguées C = C et G = N, elles-mêmes en conjugaison avec les
doubles liaisons des noyaux, ensemble nettement chromophore, comme on
le sait, d'après de nombreux exemples, celui de la phénylbenzalacétophé-
none elle-même, au premier plan.
B. Action de V ammoniac. — a. L'action de cette base est beaucoup plus
compliquée que celle de l'aniline. On n'obtient de dérivés azotés définis qu'en
se plaçant dans des conditions bien déterminées de température, de temps de
chauffage et de solvant. Parmi les dérivés, obtenus qui font l'objet d'une
étude à part, il a été isolé un corps blanc, bien cristallisé (rendement
45 à 5o pour 100) de P. F. gB"-g6°. Très stable, comme le corps précédent,
il ne se transforme pas en rubrène par chauffage. Par contre, il se distingue
par la propriété de donner un chlorhydrate (P. F. i66°-i67°, au bloc
Maquenne ) lequel régénère facilement le corps azoté par simple ébullition
avec de l'eau. Ce chlorhydrate possède, en outre, la propriété de donner du
rubrène par simple chauffage*.
b. Constitution. — La formule brute est d'après l'analyse et la cryoscopie
G 2 ' H 1 '• N. Les trois formules de constitution (I), (II) et (III) ci-dessus peuvent
être envisagées, puisque l'hydrolyse (S0 4 H 2 , en milieu acétique) donne ici
encore la phénylbenzalacétophénone. Mais l'on ne doit pas attribuer au
corps ammonié la même formule qu'au corps aniline, en raison de différences
importantes de propriétés : le premier est incolore, tandis que l'autre est
fortement coloré-, d'autre part, le premier seul permet d'obtenir du rubrène
par chauffage en présence de HCl. De plus, avec l'ammoniac, il n'a pas été
possible, comme avec l'aniline, de revenir de la cétone éthylénique au corps
azoté primitif, ce qui tend à faire écarter les formules (II) et (III). C'est donc
la formule (I), obtenue par substitution directe du reste amidogène — NH
à Cl, qui paraît le mieux convenir.
En résumé, lé corps aniline doit avoir la formule (III) :
( C° H')* C = CH - C ( = NC 6 H>) C 6 H 5 ,
et le corps ammonié la formule (I) :
(C 8 H S ) ! C(-NH ! ) — C = C — C'H».
s
SÉANCE DO 2g JUILLET- 1929. 2&&'
CHIMIE ORGANIQUE.; — Sur la rétrogradation du cycle en C°'au cycle en C B
à l'aide de Véthérate de bromure de magnésium. Note.(') de M. Pierre
Bkdos, présentée par M. Paul Sabatier.
M. Godchot et M 110 Cauquil (") ont montré que l'action de l'iodure de
méthylmagnésium sur la chlorh.ydri.ne du cycloheptanediol-i ,2 conduit
au méthylcyclohexylcarbinot, par rétrogradation du cycle en C 7 au cycle
en C°.
Éclaires par ces résultats, MM.' Vavon et Mitchovitch ( 3 ), d'une part,
M. Godchot, M 110 Cauquil, et nous-même (''), d'autre'part', avons pu recon-
naître que l'oxyde de cyclohexène et la chlorhydrine du cyclohexane-
diol-i .2, traités par le bromure de cyclohexylmagnésium et par l'iodure
dé méthylmagnésium, conduisent de même au cyclohexyl- et au méthyl-
cyclopentylcarbinols, tout au moins dans certaines conditions et pour une
certaine proportion.
Cherchant à expliquer cette réaction assez inattendue des organo-magné-
siens, nous nous sommes demandé s'il ne serait pas possible de réaliser ce
passage du cycle en C 8 au cycle en C 5 à l'aide de l'éthérate de bromure de
magnésium, réactif dont la -composition est assez comparable à celle des
o'rgano-magnésiens. Le but de la présente Note est de faire connaître les
résultats obtenus dans cette voie.
Lorsqu'à de l'éthérate de bromure de magnésium sous l'éther anhydre on
ajouté une solution d'oxyde -de cyclohexène, on constaté un dégagement de
chaleur assez appréciable, indice de la formation probable d'une combi-
naison. Si ensuite on chasse l'éther au bain-marié, vers la fin de la distilla-
tion, la masse se boursoufle comme clans le cas des organb-magnésiens, mais
très calmement et sans fuser. Le résidu semi-solide obtenu ne possède plus
Codeur caractéristique de l'oxyde de cyclohexène; traité par l'eau, il donne
naissance à l'aldéhyde cyclopentanique. Eh utilisant 2 moJ de MgBr 3 - pour
une d'oxyde, on obtient eet aldéhyde avec un rendement de 34 pour 100
environ du rendemenl théorique.
On peut admettre qu'il se forme une combinaison de l'oxyde et de Féthé-
('") Séance du 22 juillet 1929. •
(-) Gobchot et .\T llp Cadquil, Comptes rendus, 186, 1928, p. 375 et g54-
( 3 ) VAvera et MrrcHOViTCii, Comptes- rendus, 186,- 2928, p. 702.-
(>) Godchot, Bedos et M llc Gaitqcil., Bull. Soc„cfiim., 43, ig.28, p* 5ai.
256 ACADÉMIE DES SCIENCES,.. -,
rate de MgBr 3 , du type oxonium, cpmme dans le cas des orga no-magnésiens
(Grignard), et que celui-ci, en perdant son éther de constitution, se trans-
pose en donnant une combinaison d 1 addition d'aldéhyde et de bromure de
magnésium : > , - r
"CH* " "' '' ■ ' ' '"" ' Br " ' '
H 2 C
CH\ /ilTn-Rn H 2 Cf
\Br
CH-C-Q-MffBr
O. :
CH 2 ' Ctf 2
Lorsqu'on traite la chlorhydrine du cyclohexanediol-1.2 dans les mêmes
conditions, on n'obtient que des traces d'aldéhyde cyclopentanique (moins
de 1 pour 100), et l'on récupère 80 à 85 pour 100 de chlorhydrine inaltérée:
cela tient vraisemblablement ai la non-formation de l'alcoolate magnésien.
En effet, si, au lieu de traiter la chlorhydrine par l'éthérate de MgBr 2 , on
forme d'abord l'alcoolate magnésien — O — MgBr, par action du bromure
d'éthylmagnésium, et si ensuite on fait agir l'éthérate de MgBr 3 sur le com-
plexe ainsi formé, on obtient l'aldéhyde cyclopentanique avec un rendement
de 4o pour 100 environ.
Nous avons, déjà signalé (' ) que M. Godchot. avait remarqué la formation
d'une certaine quantité d'aldéhyde cyclopentanique dans l'action d'une
molécule d'iodurede méthylmagnésium sur la.ohlorhydrine du cyclohexane-
diol-1.2; les résultatsque nous, faisons connaître aujourd'hui sont une con-
firmation nette de, cette expérience inédite. •■;•■.
On peut également réaliser ces rétrogradations au sein «du benzène ou du
toluène : il suffit de soumettre à la distillation- la solution éthérée du eom-
plexe^ additionnée d'une quantité suffisante de l'un de ces solvants, jusqu'à
ce que le thermomètre indique une température voisine de la température
d'ébullition da solvant Utilisé. .■;-.■' " ,.
Afin de bien montrer que cette rétrogradation est provoquée non par la
chaleur mais par le réactif et par l'élimination de l'éther de constitution du
complexe, nous avons tenu à là. réaliser à froid. La. solution éthérée du
complexe, additionnée de benzène, est concentrée au quart sous pression
réduite, à la température ambiante; on ajoute à deux reprises une nouvelle
quantité de benzène que l'on évapore de la même manière; ensuite on
maintient le vide jusqu'à ce que le produit se présente sous la forme d'une
poudre blanche (durée totale : six jours environ). Cette expérience, éffec-
(') Bedos et Ruybr, Comptes rendus r \8%, 1939,, p. «962., _; , ; . - v
sÉANràEfiw ! sÈ9 JuriLE'F 1929/ 257
tuée'à'pârtir'de la cïïTofBydriuéf, à la température du laboratoire 'ne dépas-
sant pas : 3o°, nous a fourni l'aldéhyde cyclopentanique avec un rendement
de 18 à 20 pour 100 environ. '
Le complexe magnésien obtenu à partir de l'oxyde ou de la chlorhydrine,
traité par les organo-magnésiens, réagit à froid aussi énergiquement que
l'aldéhyde libre. En particulier, dans l'action à froid de l'iodurerde méthyl-
magnésium sur le complexe issu de la chlorhydrine, on isole avec un rende-
ment de 4o pour 100 un produit alcoolique constitué en majeure partie par
du méthylcyclopentylcarbinol (phényluréthane, F = 70-7i°).
En résumé, tous ces faits s'accordent à démontrer que, dans la réaction
des organo-magnésiens sur l'oxyde de cyclohexène et sur la chlorhydrine,
le passage du cycle en C° au cycle en C 5 s'effectue bien avec formation
transitoire d'aldéhyde cyclopentanique.
PÉTROGRAPHIE. — Craie bréchoïde de Plaisir {Seine-et-Oise).
Note de M. Couvreur, transmise par M. Lucien Cayeux.
, La craie blanche à Belemnitella mucvonata de la plaine de Plaisir (Seine-
et-Oise) m'a fourni en un point très localisé' (intersection de la route de
Versailles à Houdan et du chemin de grande.eommunication de Poissy,
n° 30) une variété bréchoïde. La' craie fragmentée et recimentée par la
calcite contient des fragments de silex très anguleux et des géodes de calcite
à pointements cristallins, ■
Au microscope, la craie elle-même est normale, avec Foraminifères,
débris de Bryozoaires et d'Ostréidés. Cette craie est morcelée par des frac-
tures dont le milieu est rempli de calcite en grands cristaux géométriques,
clivés et parfois maclés. Sur les bords des fissures le passage se fait progresr
sivement:par des éléments de pluë-èn plus petits jusqu'à la matrice micro-
granulaire dé la craie. '
La brèche: est abondamment pourvue d'éléments 'siliceux qu'on peut
classer comme il: suit ;,.-;..■ ■ .. •
i° Silex .en plaeedansda craie, non fracturés, n'ayant pas participé aux
dislocations, mais bordés en partie d'un-liséré de calcite reeristallisée. •
2 9 Silex en fragments très argus ayant glissé dans des failles microsco-
piques et complètement noyés dans le ciment néogène de la brèche.
• 3 tt Grains de quartz roulés assez voluminenx, à extinctions homogènes, '
toujours et en totalité dans le cim'ent de la brèche. " ■>■■■,.'
258' ACADÉMIE DES SCIENCES.
•'4° Plages siliceuses à f structure de quartzite compliquée' : dans' la'
même plage on observe des éléments à bords courbes et anfractueux,
moulés les uns sur les autres (quartzite proprement dit) et des cristaux
hexagonaux à structure encapuchonnée. Sur le bord d'un tel module
siliceux des apophyses de craie non complètement épigénisées font penser
à une substitution surplace de la silice au calcaire.
On rencontre en outre des inclusions ferrugineuses en limonite globulaire :
chaque globule est rattaché à ses voisins par des rayons courts de limonite
et le tout est noyé dans un ciment de calcite, très transparente et cristalline.
Ces formations ferrugineuses sont antérieures à la brèche.
On peut conclure de cette analyse microscopique que l'action mécanique
qui a donné naissance à la brèche a été immédiatement suivie, à mesure
^ qu'elle se produisait, de la recristallisation de la calcite.
Les débris de silex calcédonieux et de quartz hyalin ont été concentrés
dans les fentes de la brèche, vraisemblablement par une décalcification
accompagnée de brassage des grains.
Des venues ultérieures d'eaux siliceuses .ont épigénisé la calcite. Ces
actions paraissent avoir été assez violentes et rapides.
La brèche n'est pas contemporaine des remaniements littoraux des mers
tertiaires, mais elle doit être récente et liée aux dislocations tectoniques de
la formation du grand anticlinal de Beynes qui traverse la région juste en
cet endroit.
GÉOLOGIE. — Sur le Dévonien du Tafdalet.
Note (') de M. Henri Tekmier, présentée par M. Pierre Termier.
.Nos connaissances relatives au Dévonien du Maroc- Sud-Oriental se
réduisent à deux Notes dont voici la substance : en 1919, M. H. Douvillé
annonça ( 2 ) la présence du Dévonien moyen à Panenka et Anarcestes « au
travers de la dépression de l'ouéd Ziz à l'est d'ouled Zohra t>.
En 192/i, M. H. Barthoux signalait ( 3 ) « aux contins du Tafilalet » la
présence du Dévonien supérieur daté par les goniatites suivantes : Gephyro-
(*) Séance du 22 juillet 1929. . ,
(=) H. Dodvillé, Découverte du Dévonien au Tafilalet par le Corn 1 Poirmeur,
{Bull. Soc. géol. de Fr., ^ série, 19,. 1919, Comptes rendus somm., p. 38).
(') J. Bakthocx, Moyenne: Haute Moulouya et Grand Atlas {Bull. Soc. géol. de
Fr., 4 e série, 24, 1924, p. 240)- • •
; SEANCE DU 2-9 JUILLET 1929. 25g
ceràs intumescent Beyrich, Aganides sulcatus Munster et Olymenia Isevigala
Munster. '
La première espèce appartient au Frasnien, lés deux autres au Famennien.,
Je suis aujourd'hui en mesure de confirmer la découverte de M. J. Bar-
thoux, au moins en ce qui concerne le niveau supérieur. En effet,
M. F. Daguin a bien voulu me confier l'étude d'un petit lot de fossiles
comprenant des échantillons laissés au Service des Mines de Rabat par
M. J. Barthoux, et d'autres, récoltés par MM. Despujols et Daguin en
décembre 1923 dans les affleurements Primaires du pied Sud de la butte
d'Erfoud. La gangue est un calcaire gris et dur qui montre assez souvent un
guillochage d'origine éolienne. Au microscope, on voit une roche constituée
par des cristaux de calcite très fins et n'englobant presque aucune impu-
reté; de loin en loin cependant brillent de petits grains de quartz. Certaines
plages renferment en abondance des morceaux d'Echinodermes et des sec-
tions tantôt elliptiques, tantôt triangulaires, d'organismes que je n'ai pu
identifier (Ptéropodes? ou Céphalopodes? de quelques dixièmes de mil-
limètre).
Voici la brève liste des espèces que j'ai pu déterminer :
Famennien : Clymenia (laevigùes) laevigata Var. Hoevelensis Vedekind,
Cymaclymenia cf. striata Munster,; Clymenia nov. sp., Sporadoceras biferum
Phill, Tornoceras retrorsum V. Buch, Orthoceras (de grande taille), Phacops
cœcus Gûrich, Proetus?, Panenca (probablement nov. sp.).
■ Frasnien : cf. Tornoceras simplex rV '. Buch (Échantillon en calcaire noir,
partiellement envahi de calcite, cloison incomplète) et cf. Pharciceras late-
septatum Frech (sa gangue, en calcaire rouge, diffère de celle des fossiles
famenniens). Cette dernière espèce caractérise la zone la plus inférieure du
Frasnieih. • .
Je crois maintenant intéressant de comparer le Dévonien du Tafilalet à
celui que mes dernières recherches m'ont fait connaître dans le Maroc
central. ._
. Le Famennien d'Erfoud peut être mis en parallèle avec celui que j'ai
signalé ('), ( 2 ) dans la Meseta. marocaine. En effet, mes récentes déter-
minations me permettent d'affirmer l'existence de couches à Sporadoceras
(') Henri Termier, Observations nouvelles en Maroc central {Bull. Soc. gèol. de
Fr., If série, 17, 1917, Comptes rendus somm... p. 101). ..--•■'-.
(-) Henri Termier, Sur la stratigraphie du Maroc central {Bull. Soe. géoL de
Fr., 4 e série, 17, 1917. Comptes rendus somm., p. 21).. ;r : ; r , ,^.
260 O-ACAffÉMIE -mS, SGI.E^OES.;
biferum Phill. dans l'oued Arricha à l'est de Kasba benAhmed, défaire
à Clymenia laevigata Munster au nord-est de Ziar et de calcaire jiCyma-
clymenia striata Munster à Si bou Ignousen près de Mrirt.
Le Frasnien-est caractérisé au Tafilalet comme àla.gara de.Mrirt (< ),par
son fossile principal : Gephyroceras intumescent Beyr.
Enfin j'ai rencontré YEifélien certain en deux points du Maroc central :
à Dechra ait Abdalab (au nord-ouest d'El Hammam) où il m'a fourni,
entre autres fossiles : Anarcestes lateseptatus Beyr, Anarcestes suhnautilinus
Schloth, Nautilus cf. subtuberculatus Sandb. , des Orthoceras, et des Panenka;
et près d'El Menzeh au riord-est de Kasba ben Ahmed où j'ai pu ramasser
un échantillon à" Anarcestes lateseptatus var. plebeius Barr-Frech.
Le Givétien n'étant connu en Chaouia ( J ) et dans le territoire que j'ai
parcouru que sous la forme de calcaire à Polypiers, -on peut penser que le
Dévonien moyen annoncé par M. H. Douvillé et qui contient Anarcestes,
Nautilus subtuberculatus, Orthoceras et Panenka, correspond, au moins en
partie, à VEifélien de Dechra aït Abdalah.
Ainsi, au nord-ouest et au sud-est de la région qui est devenue V Atlas, le
Dévonien moyen et le Dévonien supérieur présentent des analogies de faune
évidentes. Et comme, dans la Meseta marocaine, j'ai été assez heureux pour
caractériser les six étages classiques de Gosselet, on peut s'attendre à
retrouver une stratigraphie aussi complète dans le Tafilalet.
Je ne veux pas clore cette Note sans remercier mon ami Menchikoff qui a
bien voulu revoir mes déterminations pour le Dévonien supérieur d'Erfoud.
PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les fructifications du Rhodea Gutbieri
Ettingshausen sp. Note ( 3 ) de M. Alfred Carpbstier, présentée par
M. Costantin.
Dans des schistes provenant de la fosse n° 6 des Mines de Nœux ( Pas-de-
Calais) et remarquablement riches en débris du Sphenopteris striata Gothan,
il n'est pas rare d'observer les empreintes d'un Sphenopteris très délicat, à
frondes tripennatiséquées, à lobes ultimes étroits, aigus. Ce Sphenopteris
(') Loc. cit. [note (') de la page 209].
("-) G. Lecoistre, Recherches géologiques dans la Meseta marocaine, p. 33,
Rabat. 1927.
( 3 ) Séance du 22 juillet 1929.
SÉÂ?KïË"ï>US zgF'JUÏLLB'ï! 1929. aGl
me^àTaît tfès voisin du Rhodea Gutbieri. Etl.sp. (<'), dont on ne connaît
d'ailleurs que des empreintes très fragmentaires -, il ressemble beaucoup au
Rhodea subpetiolata Potonié sp. qui a été signaléy dès ■■ 191 2, dans le
terrain bouiilerd'i'Vjaicbe-^)! Les pinnules du Rh. subpetiolata ont toutefois
les lobes plus ténus, plus finement allongés, à en juger par la figure donnée
par Potonié et par l'étude comparée d'une penne bien conservée du Rh. sub-
petiolata provenant de la fosse Renard des Mines d'Anzin (Nord).
R. Kidston ( 3 ), à la suite de la description d'empreintes du Rhodea Gutbieii
du Westphalien anglais, a souligné l'association sur la même plaque schis-
teuse d'un petit fragment fertile, comprenant un rachis semblable à celui
du Rh. Gutbieri; près de ce rachis et de ses ramifications gisent de petits
sporanges ovoïdes mesurant à peu près i mm de longueur; on dirait un frag-
ment d'épi. Or, à la fosse n° 6 des Mines de Nœux je viens d'observer les
mêmes fructifications spiciformes en con-nexion avec un Sphenopteris très
semblable, sinon identique, au Sph. Gutbieri; les parties terminales- de cer-
taines pennes sont fertiles, les : pinnules des portions fertiles ont les lobes
plus étroits, plus allongés que ceux des pinnules stériles ; les sporanges sub-
ovoïdes, très petits (mesurant o mm , 8), apparaissent par places très densé-
ment serrés, agglomérés; ils sont attachés aux lobes ultimes des pinnules.
Dans l'état actuel de nos connaissances sur ces fructifications, il ne parait
guère possible de tenter une comparaison avec d'autres types de plantes
filicoïdes du Carbonifère. On peut noter cependant une certaine ressem-
blance avec les fructifications des Rhacopteris, m remarquant que Potonié
plaçait dans ce genre Rhacopteris le Rhodea subpetiolata {").
(') Ettisgshadsen, Steinkohlenflora i>. Radnits (Abh. k. k. geol. Reivfisànst.. "2,
1-854; Ablh. 3,' p. 07; pi. XIX. fi g, 1, 2. — R. Kibston, Foss il plants of the Carboni-
ferous rocks of Great Britain {Ment. Geol. Sun-. Palaeont.. 2. ig23. pari 3, p. 23o,
pi. L1X, fîg. 2-4.
( 2 )Cf. F. Broussier et P. Bertrand, Nouvelles observations sur les Bhodea du
terrain /touiller d'Aniche {Ann. Soc. géol. du Nord, il, 1912. p. 3g3).
( 3 ) R. Kibston, loc. cit., p. a3i. ■■-
(*) H. Potonié, Lehrbuàh der Pflanzenpalaeontologie, 1899, p. i-3a.
26a ACADÉMIE DES. SCIENCES.
CBIMIE AGRICOLE. — La lutte entre les plantes cultivées et les microor-
ganismes du sol pour leur nutrition minérale; action du sang desséché
sur l'engrais phosphaté. Note (') de M. D. Chouchak, transmise par
.M. A. -Th. Schlœsing.
Dans une Note récente ( 2 ), j'ai montré que dans certaines conditions le
développement intensif des microorganismes du sol peut abaisser une récolte
de plantes cultivées et que l'apport de P 2 B peut corriger cet effet. On
avait obtenu ces résultats par la stérilisation de la terre à i3o° et sa recon-
tamination par la même terre non chauffée. Cette opération mobilisait
l'azote et les matières organiques du sol et provoquait une multiplication
des microorganismes qui absorbaient le P 2 5 . 11 est probable que certains
engrais de la pratique courante, comme le sang desséché avec son azote et
sa matière organique facilement décomposable, peuvent donner le même
effet. Des pots avec 2 ks , 5oo d'une terre argileuse pauvre en P 3 O s ont
reçu diverses doses de sang desséché et de P 2 O s (sous la forme de
Na 2 HPO 4 . 1 2H 2 O). Dans les pots n os 1 et 2 on a ajouté par pot o s , 1 de P 2 O 5
pour avoir cette substance comme facteur limitant la végétation ; l'apport
de doses différentes de matière organique et d'azote du sang (o s ,25 d'azote
dans a s , 3 de sang et o s , 70 d'azote dans 7 S de sang) devait pendant leur
décomposition changer la valeur de ce facteur limitant d'une manière iné-
gale pour les deux doses de l'engrais organique et le poids de la récolté
(millet) devait être changé dans le même sens. Les résultats sont consignés
dans te premier tableau. »
, ' Engrais ajoutés par pot.
Numéros ° ,„ J r ,.
des pots. Azote. I J2 5 . Récolte totale.
1 0,2a de N de sang 0,1 i4,t
2. 0,75 de N de sang 0,1 8,9
3..., o. 73 de N de sang 0,0 i,i
k Témoin 4 , 7
5 0,76 de N de sang 0,0 4^,8
6 r o , 70 de N de nitrate o , 5 4o , o
7 0,20 de N de nitrate o,5 22,4
(') Séance du 17 juillet 1929.
(-) D. Chodghak, Sur l'antagonisme entre les plantes cultivées et les bactéries du
sol dans leur nutrition minérale (Comptes rendus, 186, 1927, p. 82).
SÉANCE DU 29 .JUJ&LET . 1929. ( 2Ô3
Qn..voit qu'en présence. de o s ,ï deP 2 O s la plus grande dose de sang
(pot n° 2) a abaissé de 38 pour 100 la récolte par comparaison avec la
petite dose (n° 1). L'addition de j s de sang à la terre sans P 2 5 a annulé la
récolte (n° 3); en ajoutant o s ,5 de P 2 5 à la même dose on a obtenu une
récolte de 42 s , 8 (n° 5). On dok attribuer encore cet effet au développement
intensif des microorganismes du sol provoqué par la présence de grandes
quantités de sang. Par suite de ce développement, la composition de la disso-
lution du sol doit être modifiée, surtout dans les cas où l'un des éléments
nutritifs (P,' J G B dans le cas actuel) est en quantité insuffisante. Pour cons-
tater ces changements on a eu recours à la méthode d'épuisements successifs
dans les tubes placés verticalement, étirés en cône et. bouchés partiellement
par une bille de verre. Une série à 35 pour 100 et une autre à 25 pour 100
d'humidité des mélanges de~ioo s de terre et d'engrais en proportion indi-
quée dans le deuxième tableau étaient laissés à l'air. Au bout de 3 semaines
on a commencé l'épuisement; chaque tube recevait tous les jours 55 cm3 d'eau
distillée; as™* d'eau de drainage étaient évaporés à sec au bain-marie; on
y dosait le P 2 5 minéral par la méthode au molybdate de strychnine de
Pouget et Chouchak; les autres 2D cm3 étaient évaporés à sec avec de l'eau
régale et du brome; le Porganique s'oxydait; on avait ainsi P 2 5 total
qu'on dosait par la même méthode. On rapportait P' a D au litre de l'extrait.
Le tableau ci-après résume les principaux résultats.
Conditions d'ex
:périence. . .
35 pour
■ 100 d'humidité.
T 3. ^
25
pour 100 d'humidil
Lé.
Numéros des tu
"1. ~~
4.
5.
6.
7(«).
Engrais par pot
j P 2 5 ...
0«, I
0«, 1" 06, 1
O s , I
O». I
bs, 1
os, I
de culture.
( sang. . . .
os,o
2 S ,3 7 S,0
O s ,0
a«,3
7 s ,o
7 s,o
Épuisements.
P 2 0=.
f
Milligrammes de
P 2 O 5 par
litre d'extrait :
2 e
( total . . .
0,171
0,170 0,24
0, 128
0,24
0,32
o,36
( minéral.
0,092
o,o4l 0,029
traces
traces
traces
0,28
6 e
( total . . .
0,088
0,074 0,060
0, i3i
0,121
0, i3i
o,25
1 minéral.
0,068
o,q44 0,02
0,11
,0,04
o,o3
0,21
12 e
( total . . .
-
-
0,06 .
Q.v075
0,068
0,2û5
1 minéral.
-
-
0,01
0,0
0,0
0,17
On voit que si l'on supprime l'action des bactéries, par le chloroforme
(tube n° 7), le P 2 5 minéral est très abondant et ga^deipendant les épui-
sements successifs les mêmes proportions par rapport.au P 2 5 total dont
la concentration diminue régulièrement. Sans chloroforme, dans la série
Tube avec chloroforme; •
264 ACADÉMIE DES SCIENCES.
à 35 pour ioo d'humidité (petite aération), le P 2 CH minéral, quand on
ajoute 7 S de sang, disparaît presque complètement et reste abondant quand
on n'a pas ajouté de matière organique; dans la série à a5 pour ioo d'humi-
dité (grande aération), le P 2 5 minéral passe presque complètement sous
la forme organique. Dans les deux séries, avec la dose de 7 s de sang, l'épui-
sement aboutit à une concentration plus petite deP 2 5 total qu'avec la
dose de 2% 3. La forme organique' de P est certainement moins assimilable
que la forme minérale (expériences de Pierre et Parker). Cela correspond
à un abaissement de récolte en pots (n° 1 et n° 2), quand on a ajouté les
mêmes doses d'engrais.
Les présentes expériences offrent un nouvel exemple d'antagonisme
entre les plantes supérieures et les microorganismes du sol. Il est tout à fait
probable que cette lutte pour la nourriture se produit très souvent dans la
pratique et peut s'étendre aux divers éléments nécessaires à la vie : P 2 5 ,
K, Ca, Mg, même nitrates' (les expériences de M. Allison). C'est là le
résultat d'une disproportion trop grande entre les divers éléments nutritifs
minéraux du sol et les éléments énergétiques. Pour y remédier, le cultiva-
teur peut ajouter des engrais en observant les proportions nécessaires entre
ces différents éléments.
PHARMA.CODYNAMIE. — Mesures de Vactivitè du chlorhydrate de cocaïne sur
différents troncs nerveux. Note (') de M. J. Régnier, présentée par
M. A. Desgrez. , .
En 1923, j'ai étudié les anesthésies produites sur les terminaisons ner-
veuses sensitives incluses dans un épithélium ( 2 ). Depuis, avec H. Cardotet
G. Valette, nous avons étudié les anesthésies produites sur les troncs nerveux
moteurs ( 3 ) et sensitifs ( 4 ). Ainsi peut être mesurée l'activité des anesthé-
siques locaux sur tous les appareils nerveux susceptibles d'être atteints en
pratique.
Pour diverses raisons, théoriques et pratiques, nous avons employé les
( 1 ) Séance du 22 juillet 1929.
( 2 ) J: Régnier, Comptes rendus, 177, 1923, p. 558 ; But. Se. Pharm., 30, 1923, p. 58o.
(') H. CiRDOT et J. Régnier, But. Se. Pharm., 33, 1926, p. 10.
(*) H. Cardot et J. Régnier. C. R. Soc. Biol., 95, 1926, p. 1247; J. Physio. et
Path. g., 25, 1927. p. 37. — J. Régnier, But. Se. Pharm., 34, 1927, p. 6/41. —
J. Régnier et G. Valette, But. Se. Pharm., 36, 1929, p. 284.
SÉANCE DU 29 JUILLET 1929. 265
techniques indiquées parL. Lapicqùe (') pour définir exactement, à chaque
moment de Fessai, Tétat du nerf traité par un anesthésique.
Comme l'avaient vu L. Lapicqùe et ses élèves (") pour le nerf moteur
scialique de grenouille, sous l'influence des anesthésiques locaux, la rhéo-
base s'élève et la chronaxie s'abaisse. Nous avons montré que ces phéno-
mènes se produisent de même sur les fibres sensitives du sciatique de gre-
nouille, et sur les fibres sensitives du lingual de chien (voie sensilive du
réflexe linguo-maxillaire découvert et étudié par H . Cardot et H. Laugier)^).
Nous avons montré en oulre que la chronaxie, sous l'influence anesthé-
sique, passe par un minimum, plus ou moins bas selon la concentration du
toxique, s'y maintient un certain temps, puis remonte si l'on prolonge l'ex-
périence.
La baisse de la chronaxie nous a servi à mesurer l'action anesthésique.
Le tableau suivant donne, pour les trois sortes de fibres, le maximum de
baisse de la chronaxie en fonction des doses de chlorhydrate de cocaïne.
Ces résultats sont des moyennes d'expériences nombreuses. Pour chacun
des nerfs, les doses supérieures aux doses étudiées amènent une inexcitabilité
rapide.
Baisse de ciironaxie pour 100.
Doses pour 100 Nerf moteur Nerf sensitif Nerfsensitif
de chlorhydrate de cocaïne, (sciatique de Bana esc; (sciatique de Ranaesc.) (lingual de chien j.
o,44 71 - -
o.33 6() — — .
o.3o — - fi 2
o.25 -- — 61
0,22 ■ ■ ■ ■ 54 - —
o , 1 5 ■ 5o — —
o , r>,5 — — 5.")
o, 10 4' ! — —
0.06 — -- 48
o , o5 — 63 —
o , o3 — 6a 3a
o.oiS — 55 , 17
o,oio — 53
0,0075 — 43 —
o . ooao — 2
(') L. Lapicqùe. L ^excitabilité en fonction du temps, 1 volume de 371 pages (Presses
Universitaires de France. 1926). ■
(-) L. et M. Lapicqùe et R. Lbgeïndre, J. Plirsiol. et Patlial. g.. 20, 1922. p. i63. —
R. Dériacd et H. Laugier, C. R. Soc. Biol.. 85. 1921, p. 3a4-
( 3 ) H. Cardot et H. Laugier. C. R. Soc. Biol., 86, 1922. p. 52g; Comptes rendus,
174, 1922, p. i368.
C. R., 1929, i' Semestre. (T. 189, N* 5.) 19
266 ACADÉMIE DES SCIENCES.
En portant en abscisses les doses de chlorhydrate de cocaïne pour 100,
et en ordonnées les baisses de chronaxie pour ioo, on obtient, pour chaque
nerf étudié, une courbe moyenne régulière. Ces courbes ont la même forme
générale. Elles s'élèvent d'abord rapidement, puis de plus en plus len-
tement et tendent à devenir parallèles à l'axe des x sensiblement au même
niveau., La grandeur de la réaction n'est donc pas direc|ement proportion-
nelle au taux du toxique étudié. Pour chaque courbe, il existe une zone
favorable (baisses de chronaxie de 3o, 4o, 5o pour ioo) où une petite aug-
mentation de la quantité du toxique entraîne une notable variation d'acti-
vité. Ces courbes ne diffèrent que par leur étalement. En rapprochant les
doses, qui, pour chaque courbe, donnent- les baisses de chronaxie com-
prises dans la zone favorable, on voit que ces doses ne diffèrent les unes des
autres que par un coefficient constant près. Il suffit, pour passer des chiffres
donnés par la courbe du nerf sensitif sciatique à ceux donnés par la courbe
du nerf sensitif lingual ou à ceux donnés par la courbe du nerf moteur
sciatique, de multiplier les premiers par 7 ou par i5. Le nerf sensitif scia-
tique de grenouille est donc, pour le chlorhydrate de cocaïne, sept fois
plus sensible que le nerf sensitif lingual de chien et quinze fois plus sen-
sible que le nerf moteur sciatique de grenouille. Ces faits montrent, en
outre, que c'est bien l'évolution du même phénomène qui a été suivie clans
les trois cas, cas physiologiquement différents. Il apparaît enfin que nos
mesures, basées sur les techniques de L. Lapicque, ont donné des résultats
forts réguliers.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — A propos du potentiel cToxydo-rëduction de tissus des
mammifères. Note (') de M. Ernst A. H. Friedheim, présentée par
M. Gabriel Bertrand.
Nous avons fait des mesures directes du potentiel d'oxy do-réduction de
pulpes d'organes de mammifères en employant, suivant .Michaelis ( 2 ), des
électrodes à mercure, procédant dans une atmosphère d'azote pur et dans
des conditions d'asepsie rigoureuse. Des expériences préliminaires nous ont
confirmé qu'en l'absence d'oxygène, le potentiel que prend l'électrode de
mercure est en effet le même qu'atteignent, beaucoup plus tard seulement,
(') Séance du 17 juillet 1929.
(-) Michaelis. Oxydations-Réductions Potentielle (Berlin, 19^9}.
SÉANCE DU 29 R'JLLET 1929. 267
les électrodes en Pt, Au, Pt doré. Nous indiquons le potentiel E h rapporté
à l'électrode normale d'hydrogène et rH calculé suivant la formule de Clark.
Cobaye. Lapin.
"H- rH - E,,. rH.
Foie -o,3ii 2,36 Foie -o,33q 3. 56
Testicules -o;343 2.0 Cerveau -o,335 4,3
Cerveau -0.343 4,0 Rein -o,3a4 3,'i
Hein —0,264 4.;5 Testicules —0,269 4i 8
Muscles (')( moyenne). —0.197 6.5 Muscles (')! moyenne ) . — 0,206 6,6
^ ate : —0.147 7-+Ï Ganglions lymphatiques. —0,189 7,6
Muscle (pulpe) -0,297 3, 7 Rate \ -0,110 8,7
Muscle (suc; —0,117 8-35 Muscles [ pulpe) -0,280 4,o
Muscle ( suc ) —0,129 9' 7
Porc. Taureau.
>V rH. E(l . rH
Foie —0.327 2,1 Testicules —0.280 4,64
Thyroïde —0.288 4,;5
Rein —0.234 6,4
Ganglions lymphatiques. —0.216 6,5 Souris.
Muscles ( ' ) ( moyenne ) . — o, 191 6,8
Kale —0,179 7'° Cancer (sans hémorragie
Muscle 1 suc ] — o.i38 9,2 et sans nécrose ) —0.106 8.8
Les chilï'res représentent la moyenne de trois expériences.
Les organes se rangent donc, d'après leur potentiel d'oxydo-réduction,
sur une échelle dont le foie occupe la limite inférieure, la rate la limite
supérieure. Le rang que prennent les autres organes, à l'exception des tes-
ticules, est le même pour les différentes espèces animales examinées.
Nous soulignons le fait que le tissu cancéreux n'a nullement, comme le
prétend Drew ( 2 ), un pouvoir réducteur sensiblement moindre que les tissus
normaux. Toutes les valeurs -observées se trouvent au-dessous de la limite
inférieure de l'échelle des indicateurs de rH non toxiques (rH = 9, 9). Ce
fait concorde parfaitement avec les résultats de Vcegtlin ( 3 ), Cannan (*),
Chambers ( 5 ) et leurs collaborateurs montrant qu'en absence d'oxygène
( ' ) La préparation de la pulpe musculaire fournit deu\ portions : un suc opales-
cent et la pulpe de fibres mu*ulaires proprement dite.
:-) Dhew, Brit. J. exper. Path., 1, 1920. p. 1 1 5 .'
( 3 ) Voegtus, Johnson et Dyer, /. of Pliarntacol.. -24, 1924, p. 3o5.
('•) Cannan, Cohen et Clark, Supplément Nr. 55 to the Publ. Health Hep.. 1926.
( 3 ) Cohen, Barïsett, Chambers et Reznikoff, J.offien. P/tysio/., II. 1928. p. 585.
268 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tous les organes réduisent tous les indicateurs de Clark. Le fait que nos
valeurs sont plus négatives que toutes celles qu'ont notées les auteurs
s'explique, de la manière suivante : nous avons travaillé sur la pulpe
d'organes non diluée, tandis que les auteurs se sont servi de suspensions
plus ou moins étendues. En examinant des séries de dilution (en solution
tampon) en progression géométrique, nous avons vu que les potentiels
correspondants diminuaient en progression arithmétique. Il est donc
évident que toute mesure en suspension diluée doit fournir des potentiels
trop positifs. Il résulte de la nature de la fonction logarithmique énoncée
que la différence des potentiels de diverses dilutions tend à s'effacer à mesure
que le taux de la dilution augmente. Ainsi s'explique peut-être le fait
qu'Aubel, Aubertin et Mauriac ('), travaillant avec des suspensions à 10
pour ioo, ont trouvé le même'rH assez élevé (i i à 12) pour tous les organes
examinés. Les véritables potentiels d'oxydo-réduction, "qui sont dus à un
processus réversible au sens thermodynamique, étant caractérisés par leur
indépendance de la concentration du système, la dépendance que nous
signalons paraît limiter le rôle que les potentiels envisagés ici pourraient
jouer dans l'énergétique des tissus. Quant à la nature chimique du système
qui serait l'agent des potentiels que nous avons mesurés, leur dépendance
logarithmique de la concentration semble donner une indication. En effet
le potentiel des solutions de cystéine est également caractérisé par une
dépendance logarithmique de la concentration.
Le potentiel extrême qu'atteignaient les électrodes métalliques dans nos
expériences ne restait en plateau que pendant un temps plus ou moins long,
pour baisser lentement ensuite. Ce phénomène se produisant en l'absence
rigoureuse d'oxygène, on doit admettre que les tissus contiennent, à côté
de systèmes oxydo-réducteurs négatifs, des systèmes positifs, accepteurs
d'hydrogène. L'autolyse aseptique ne fait augmenter le chiffre de E h que
dans le cas de la pulpe musculaire, où l'hydrolyse post morlem du glycogène
fait augmenter le taux des glucides réducteurs. L'autolyse diminue le rH en
tant qu'elle produit une acidification.
La séance est levée à i5 h i5 n
E. P.
(') Aubel, Aubertin et Mauriac, C. It. Soc. Uiol., 98, 192S, p. 58g.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI S AOUT 1929.
PRESIDENCE DE M. Louis MÀNGIN.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. Jean Perrix fait hommage à l'Académie des Rapports et Discussions de
la Réunion internationale de Chimie physique de Paris (8-12 octobre 1928),
publiés par René Audubert et M lle M.-L. Claudel : Activation et structure
des molécules.
CORRESPONDANCE.
GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE. — Sur le problème de trois géodésiques
fermées.sur les surfaces de genre o (' ). Note ( 2 ) de MM. L. Lusternik et
L. ScniviuEi,aiANis, transmise par M. Hadamard,
Le but de cette Note est de préciser les résultats de notre Note Sur V exis-
tence de trois géodésiques fermées sur chaque surface de genre o ( ;l ). Nous
allons démontrer que ces géodésiques sont des courbes fermées simples (c'est-
à-dire sans points multiples)^). Il faut, pourcela, modifier en quelques points
(').Ce problème est résolu dans le cas d'une surface convexe par M. llerglolt
(Blaschke, Vorlesungen iiber Diffenlialgeometrie, t. 1. 1921) et M. Birklioll' < Dyna-
mical Systems, 1927). M. Birkhoff remarque (p. 180) que ses mélhodes sont appli-
cables dans le cas général.
("-) Séance du 29 juillet 1929.
( 3 ) Comptes rendus. 188. 1929, p. 534. . -
(*) Ce problème n'était point considéré dans les travaux cités.
G R., 1939, a« Semestre. (T. 189, W 6.) 20
270 • ACADÉMIE DES SCIENCES.
la démonstration de notre Note précédente en conservant^ toutefois! le plan
de la démonstration.
I. Nous appelons famille normale de courbes simples toute famille (P)
de courbes simples rectifiables P, si la longueur de l'arc a p b p de la courbe P
est une fonctionnelle continue par rapport à ses extrémités et à la courbe P.
Nous disons que la classe [P] de familles normales de courbes simples
fermées est une classe topologique de ces familles, si le résultat de la défor-
mation d'une des familles de cette classe appartient aussi à celte classe. Dans
notre démonstration précédente ( ' ), nous avons construit trois classes topo-
logiques de polygones géodésiques à n côtés. Nous construisons ici d'une
manière analogue trois classes topologiques des familles normales de
courbes simples fermées situées sur S. Au lieu de multiplicité de polygones
géodésiques nous avons affaire à un espace fonctionnel de courbes simples
fe'rmées. Le principe du point essentiel ( 2 ) n'est pas immédiatement appli-
cable, et nous allons démontrer un théorème, généralisation de ce principe
pour notre espace fonctionnel.
Tous les autres éléments de la démonstration restent intacts.
Théorème. — Soit donnée une classe topologique de familles normales de
courbes simples fermées sur S . Désignons par A la borne inférieure des lon-
gueurs maximales de courbes pour toutes les familles appartenant à notre,
classe. Il existe sur S une gèodésique fermée, n ayant pas de point multiple,
de longueur'/..
Définissons, pour la démonstration, une déformation « opération de lisse-
ment » qui transforme une courbe simple en une autre courbe simple de
moindre longueur. Soit P une courbe rectifïabie simple fermée de lon-
gueur c et de diamètre d el deux de ses points a,, et b p . Ils divisent P en
deux arcs : a p b p et a p b„.
Supposons que la longueur 1 de a p b p ne surpasse pas-- Appelons h la
longueur de la corde correspondante a p b p ; E, l'ellipse de foyers a p et b p et de
diamètre s-, a et (3 les affixes de a p et b p (notre plan étant considéré comme
un plan de variable complexe ;); posons encore
oc s — p ■
(' ) Loc cit.. note ( a ) de la page 269.
( - ) L. Lusternik el L. Sch.mreljiann. "Sur un principe lopologique en Analyse
(Comptes rendus. 188, 1929, p. 296).
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 271
On peut considérer u et ç comme des coordonnées curvilignes de notre plan.
Lemme 1. — On peut définir la coordonnée cyclique v pour les points
de cipbp d'une telle manière que cette coordonnée, pour les points situés à
l'extérieur de E, doit être comprise entre et 1 t. — 0.
Définition de V opération de lissement. — i°. Elle transforme l'arc a p b p en
le segment a p b p .
2 Q Elle transporte chaque point (u, \<) de a p b p en le point (h, »■) où
— r
C, = (•( SI Oïl'N'îîi-Oi, e, = ,- 1 si c î 1
- - y 9 -- c -
Alors-
o( 37: — - O I — (' ,
; , (SI C > 9 77 — 1.
- ^ ■>
Lemme 2. — Après l'application d'une telle transformation : 1 "la longueur
de P est diminuée au moins de ^—^-; 2 la courbe transformée est aussi
une courbe simple; 3" les points de P contenus à l'intérieur de E y restent
pendant l'opération; les autres points restent invariables. On peut définir
une opération analogue pour les courbes rectifiables P situées sur S. P est
situé sur la surface S. Il faut que la longueur £ de a p b p ne surpasse pas le
nombre h, défini dans la Note précédente.
Lemme 3. — Soit donnée une famille normale (P) de courbes simples fer-
mées situées sur S. Désignons par a la longueur maximale de courbes
de cette famille. Si (P) ne contient aucune géodésique fermée de lon-
gueur a, on peut déformer cette famille en une autre famille normale de
courbes simples où la longueur maximale de courbes est moindre.
Nous obtenons cette déformation en appliquant l'opération de lissement
pour chaque courbe de la famille (P).
Notre théorème est une conséquence de ce dernier lemme.
272
ACADEMIE DES SCIENCES.
THÉORIE DES SURFACES. — Sur une équation d'applicabilité des surfaces.
Note ( ' ) de M. Padc Delens, transmise par M. Goursat.
1. On sait que le problème des surfaces applicables peut se ramener à la
détermination, à partir du ds*~, des coefficients de la deuxième forme fonda-
mentale-, A, [J., v étant les quotients par \/EG — F 2 des coefficients de cette
forme, nous écrivons, avec Bianchi, les équations de Gauss et Codazzi
(1)
/.,, — \x u -f- a À — 2 b \x -+- c f = o
v« — ;a. + «' À — 2 b'\x -+- c' r = o
>. v — a- = K
(11, v indices de dérivées partielles; a, b, c, a', b', c', symboles de
Christoffel de deuxième espèce). En posant Iv = — c- et
(2)
[X -t- p
F- ~ P _
c,
étant une détermination choisie de v/ — K, on obtient le système en u et a
(3)
\ 6 sL<7>i,.— ij.„ ■+ \ix 4- B =0,
/ &' = fi,, — fffJl,, 4- A' [M ■+- B' = o.
A =
cr,, + rt<7 —il) -+- ->
tr
+ rt'c 2 — 2//(T
B = o( s M + flff
B'=o
■ a a — c —
')-P«
*pr,
(3) donne en général (nous nediscutons pas les cas particuliers) une valeur
B-f-B'
Ci) . a = -Â-— X' -
Il s'ensuit pour a une équation aux dérivées partielles du deuxième ordre
du type de Mange, que l'on forme facilement en joignant au système (3)^
d'où, sous forme de déterminant, l'équation cherchée :
A-t-A' ff(À-i- A'i„-(A-f- A')„ er(B-4-B'v-(B-f- B')„
A
(6; c0 =
■ A B
A' B'
(*) Séance du 17 juilIeLugsQ.
SÉANCE DU 5 'AOUT 1929. a;3
Les termes du deuxième ordre
p ( A + AO U<r,, - ^) _ ( B + BO («nr,.,. - '■» <r m . + ^\
donnent pour les caractéristiques du premier ordre l'équation ,
=( 7 ) . ( [i- 4- p)vdu- H- 3 [x du dv + ! x - c/c- = o,
soit V équation différentielle des asymptotiques. D'après (2), a et (3 étant les
paramètres des asymptotique's, l'équation (7) est équivalente à
dad&=a.,,$ s \di'-\-tidu s )(dv + isdu') = a
donc i[crj est, au signe près/ le coefficient angulaire ^- d'une asymplo-
tique p = const. [a = const.], et l'on passe de 1 k a par changement de
détermination pour \] — K, soit
(8) «r(,u — p)— <r(f/, + p).
[a satisfait aussi à l'équation (6), mais cette solution, portée dans les for-
mules (4) et (2), ne donnerait pour [/., A, v que des valeurs opposées à celles
qui correspondent à une solution cr].
2. En remplaçant (1) par le système plus géométrique relatif à des
lignes de coordonnées orthogonales, écrit avec des dérivées pfaffîennes
(indices 1,2)
>*) , „" , • , .. "., 1 /•/•'- /i*=K),
les mêmes calculs donneraient une équation â)*= o en -; = — tang6, 6 étant
l'angle d'une asymptotique avec la première ligne de coordonnées, équa-
tion équivalente à (6); de même en employant la fonction elle-même. Or
on passe de t à t, ou à 0, par
/Q*\ "/ ; './/■■ ; siaiO + Q)
( o ) T(h — p) = T(fl+0) OU II = O \- i
' sin(5 — h)
tandis que h est donné en fonction de t, ou 0, par une équation (4*) ana-
logue à (4). La formule (8) [(8*)] permet donc de remplacer le système (3)
en u. et a [(3*) en h et t, ou h et 0] par un système analogue en a et a
[t et t, ou et 0], qui permettra aussi bien de former l'équation (6) ou ses
équivalentes. Ce nouveau système n'est autre que celui fourni par les équa*
274 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tions des asymptotiques du ds-, rappelé dans notre dernière Note — que
nous désignerons par N.
3. Sous la forme [N(i2)] donnée par Darboux pour les paramètres de
ces asymptotiques, en posant
p = Ve -i-ffVtf, V(3 = (3„p, ..., ?cc = cc,,p
on reconnaît que la première [2 e ] des équations [N(i2)j es't linéaire en p
et Vp [p et Vp], quadratique en~p[p] : l'élimination de p donne sous
forme invariante l'équation cQ = o en g, mais les calculs sont assez longs; à
partir d'une solution a, lé paramètre 3 est déterminé par 3„ — <j3,. = 0. En
employant p*= a 2 + ta, , on formerait l'équation en -:.
Le calcul le plus simple semble obtenu en partant de la forme [N(i4)l
des équations, développées, avec m= -logp, en
( (#+ 0,)cos9 -\-(g'+ 5.,) sir» -9 + (/?;, eosô -+- ni, sîn?) sin(0 — 9) = o,
' (&■+■ 9, )cos9 + {g'+ 5» isin5 + (»(, cos9 -+- nu sin5) sin(& — 5) = o;
en tirant tangQ de la deuxième de ces équations, et reportant dans la pre-
mière cette valeur et celles de ses dérivées, on termine facilement le calcul
qui donne l'équation du deuxième ordre en t.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la représentation de la fonction complexe
uniforme la plus générale par la somme de deux fonctions plus simples.
Note (') de M. Maurice Fréchet, transmise par M. Hadamard.
Il n'est pas impossible de réduire les difficultés de l'étude de là fonction
complexe uniforme /(-) la plus générale^ J'ai pu y arriver en prouvant
qu'une telle fonction est la somme de fonctions uniformes dont les ensembles
singuliers ne sont pas les ensembles fermés plans les plus généraux. La
décomposition en question peut être effectuée de plusieurs manières non
équivalentes.
A titre d'exemple, je citerai l'énoncé suivant :
Toute fonction uniforme /(s), est la somme f(i-) = I(s) + P(â) de
deux fonctions, holomorphes partout où /(s) est holomorplie, la première
(') Séance da 29 juillet 192g.
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. ^73
1(5) ayant exactement pour ensemble singulier l'ensemble de fermeture
Î = I + F de l'ensemble I des points singuliers isolés de /(s), la seconde
P(*), holomorphe sur l'ensemble I [et même sur l'ensemble a des points sin-
guliers de non-condensation de f(s) ('), ensemble a, qui, d'ailleurs, appar-
tient à ï], l'ensemble singulier de P (z ) étant parfait.
En supprimant les mots en italique, on obtient un théorème démontré
par M. Mittag-Leffler. Son théorème permettait de balayer, pour ainsi
dire, de /(s) les singularités isolées de /(s). Mais si la fonction restante
était régulière en ces points, elle pouvait à son tour présenter des singu-
larités isolées, de sorte que la nature de son ensemble singulier pouvait être
aussi complexe que celle def(z).
Actuellement, nous affirmons qu'en outre on peut choisir I(-), de sorte
que l'ensemble singulier de /"(s) — I(s) soit parfait.
Grâce à ce complément, on peyit donc substituer à l'étude de la fonction
uniforme la plus générale, l'étude d'une fonction uniforme dont l'ensemble
singulier est, soit un ensemble parfait P, soit l'ensemble de fermeture
î = 1+ I' d'un ensemble I dont tous les points sont isolés.
J'ai pu obtenir d'autres modes de réduction où les ensembles singuliers
des fonctions composantes sont d'une autre nature.
Ces divers résultats ont été établis par l'application, répétée transfi-
niment, de propositions généralisant le théorème classique de Mittag-"
Leffler rappelé plus haut. Ils seront démontrés et publiés dans un autre
périodique.
HYDRAULIQUE. — Sur un mode de représentation analytique de ^écoulement
par les déversoirs. Note dé M. Leboux, transmise par M. L. Lecornu.
L'application directe aux fluides et aux liquides en particulier des prin-
cipes de la mécanique rationnelle conduit à des équations différentielles
extrêmement compliquées.
Nous avons donc été amené à suivre une voie détournée pour représenter
analytiquement un écoulement permanent parallèle à un plan eft utilisant
(') Un point de non-condensation d'un ensemble est un point dont l'un des Tûisi-
nages ne contient qu'un ensemble dénombrable de points de cet ensemble.
ijb ACADÉMIE DES SCIENCES.
le procédé commode qui consiste à généraliser l'emploi des combinaisons
de sources disposées convenablement dans le plan du_mouvement.
C'est ainsi que différents auteurs ont pu obtenir des représentations ana-
lytiques d'écoulements simples en disposant dans le plan du mouvement ou
bien des sources isolées, ou bien des combinaisons simples de sources appe-
lées doublets, conduisant à des écoulements théoriques avec potentiel des
vitesses présentant les mêmes caractères qu'un écoulement réel.
Il y a lieu de mentionner ici les bonnes vérifications expérimentales effec-
tuées par M. Camichel, lorsqu'il a appliqué le principe des images de
W. Thomson.au mouvement de l'eau dans une chambre d'eau.
. La généralisation à laquelle nous avons été conduit pour établir une
représentation analytique de l'écoulement par les déversoirs, a consisté à
envisager, non plus des sources isolées ou groupées en doublets, mais de
véritables lignes de sources, admettant des droites pour support dans
l'exemple particulier que nous avons traité, mais que rien n'empêche de
prendre absolument quelconques dans le cas général. -
L'écoulement théorique ainsi réalisé a lieu avec potentiel des vitesses,
quelle que soit la forme des lignes de sources; de plus, les familles de tra-
jectoires et d'équipotentielles ainsi obtenues sont susceptibles d'être défor-
mées à volonté lorsqu'on fait varier certains paramètres dépendant des
positions relatives des lignes de sources, ainsi que des coefficients de puis-
sances de débit ou d'absorption, variables du reste tout le long d'une même
ligne, et attachés à chaque élément différentiel de ces lignes.
En outre, en chaque point de ces lignes de courant théorique qui
prennent naissance dans le plan des lignes de sources, est attaché un vecteur
vitesse dont les composantes, qui dépendent uniquement des coordonnées -
du point, sont susceptibles de varier en même temps que certains autres
paramètres. Il nous sera donc loisible de choisir convenablement tous les
paramètres disponibles de manière à obtenir la meilleure coïncidence pos-
sible, de deux représentations théorique et expérimentale, tant au point de
vue des formes qu'au point de vue de la répartition des vitesses.
Cette idée de combinaisons de lignes de sources est féconde, et l'applica-
tion que nous en. avons faite à l'écoulement par déversoir n'est que le début
d'une série d'études de phénomènes du même genre susceptibles même
d'une représentation dans l'espace à trois dimensions.
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 277
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Nouveau mode de représentation des particula-
rités des couches sphériques solaires. Note (') de M. da Costa Lobo,
présentée par M. Deslandres.
Dans l'intention d'apporter une contribution à l'étude des phénomènes
solaires, je vais commencer à l'Observatoire astronomique de l'Université
de Coïmbra la publication des images solaires représentées d'après un
mode nouveau, et en ajoutant les mesures des surfaces et des positions,
pour tous les jours où l'observation a été possible à Coïmbra et dans
d'autres lieux. Nous pouvons disposer des images de l'Observatoire de
Meudon avec lequel nous travaillons en accord et dont le grand spectro-
héliographe a servi de modèle au nôtre.
Parmi ces images on en trouve chaque jour une qui mérite une mention
spéciale, et qui sera utile pour les investigations, car les phénomènes y
seront représentés en vraie grandeur et avec l'approximation que l'on peut
atteindre.
A cet effet j'adopte une nouvelle représentation plane de la sphère,
dans laquelle les demi-fuseaux sont rabattus sur le plan tangent au centre
de l'image solaire, chaque demi-fuseau ayant un angle de io° et étant
divisé en 9 parties (de io° aussi), dans le sens des latitudes.
La représentation des phénomènes est obtenue par le relèvement méticu-
leux des figures qu'on trouve dans chacun des 3a4 quadrilatères, de
l'hémisphère considéré.
Comme exemple de ces images spéciales, qui donnent les détails des
couches avec leur surface exacte, on a reproduit ci-après celle du 17 janvier
de l'année courante. Les filaments y sont représentés par des traits foncés,
et les facules par des régions limitées par un trait fin. Les taches, qui
apparaissent toujours à l'intérieur d'une plage faculaire, sont représentées
par des points, ou des surfaces noires environnées par un trait qui
limite la pénombre.
Dans les tables qui accompagneront les figures on donnera l'indication des
phénomènes considérés dans leur ensemble, et dénombrés en neuf zones
prises de dix en dix degrés, à partir du centre, dans le sens de la latitude.
(') Séance du 2a juillet 1929,
2 7 8
ACADÉMIE DÉS SCIENGESi
. • S
K r ' Calcium.^- 17-I-Bg. — g h 20™ = 27"
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 2^9
ÉLECTRONIQUE. — V excitation des spectres de V hydrogéné par choc électro-
nique. Note de(') M. Stefan Vexcov, présentée par M. À. Cottoli.
On attribue à l'hydrogène trois sortes de spectres qui apparaissent
généralement ensemble quand on excite le gaz par des décharges électriques,
La nature des particules qui les émettent a fait l'objet de nombreuses
discussions; mais aiors que le premier de ces spectres qui est un spectre de
lignes a pu être attribué avec certitude à l'atome d'hydrogène, l'origine des
deux autres, spectre de bandes et spectre continu, reste encore assez
obscure.
Avec le dispositif expérimental décrit précédemment (-) j'ai obtenu des
spectrogrammes, dont l'analyse a donné quelques résultats intéressant la
question de cette origine.
Les photographies ont été faites entre 0000 et 2100 A> avec de petits
spectrographes à optique de quartz, objectifs de 20 cm de foyer, ouverts
à //S et// i5. Les conditions expérimentales étaient maintenues constantes
pendant la pose qui durait de 2à6 heures. La fente était orientée parallèle-
ment au champ électrique de sorte que toutes les régions, entre le filament
et la plaque, étaient photographiées en même temps.
Dans ces conditions je n'obtiens pas d'impressions pour 11-12 volts, car
les bandes correspondantes sont dans l'ultraviolet lointain : i65o-io5o A ( 3 )
p
et I230K)0O A ( 4 ).
Au-dessous de i0 volts, Horton et Davies ( 5 ) obtiennent le spectre con-
tinu seul aux environs de i3,5 volts, le spectre secondaire et celui de
Bâlmer ensemble à 1 5, 9 volts (potentiel d'ionisation de la molécule 1
d'hydrogène).
Duffendack (°) semble obtenir le spectre secondaire seul à i5 volts
(valeur qui n'est pas' corrigée de la chute ohmique du filament, environ
i,5 volt). "
J'ai obtenu dans l'hydrogène pur les spectres continu et secondaire
ensemble pour des tensions voisines du potentiel d'ionisation de la molécule
(') Séance du 22 juillet 1929.
[-) Comptes rendus, 189, 1929, p. 27.
(■'') G. H. Dihke et J. Hoppield, Z. /> Physik, W), 1926, p. 29,
( ' ) S. Webseb, Pror. Roy. Soc. London, 113, 1926, p. 107.
( 3 ]F. Horton et G. Davies, PMI. Mag:, i6, 1928, p. 894.
( 6 ) 0, Duffendack. Astroph. J. , 60, iga4< P' I2a .
280 ACADÉMIE DES SCIENCES.
(16, 5 volts). Mes résultats sont sur ce point d'accord avec ceux de
Richardson et Tanaka ('), Herzberg (-'),
Sur. les séries de clichés obtenus en faisant varier la pression du gaz ou
le champ accélérateur, le spectre secondaire est formé par les plus fortes
raies des bandes de Fulcher ( 3 ) et le spectre continu apparaît comme une
bande homogène. Ce spectre continu couvre presque toute la région sen-
sible de mes clichés depuis /1900 A jusqu'à 2100 A; il doit se prolonger
même au delà de 1700 A d'après les expériences de Schumann ( '), Olden-
berg( 5 ), etc.
Il est nettement distinct de celui qui apparaît, en absorption, à la fin de
la série de Balmer, dans les spectres des étoiles (°), et que Herzberg a. cru
obtenir en émission, dans les décharges sans électrodes.
Si j'augmente la tension au delà de 16 volts, sans changer la pression
(< io~ 2 m.mHg) les intensités des spectres, continu et secondaire, varient
d'une façon indépendante. Celle du spectre continu dépend plutôt du degré
de dissociation de la molécule d'hydrogène que de la valeur du champ élec-
trique appliqué.
Si je fais-croître la pression du gaz jusqu'à o mm ,5 de Hg, leurs intensités
croissent d'abord sensiblement pour décroître ensuite rapidement quand le
libre parcours des molécules du, gaz devient trop pelit.
Cependant, si l'intensité du spectre continu varie, les valeurs relatives
des intensités le long de ce spectre gardent les mêmes valeurs.
Les courbes microphotométriques de ce spectre restent parallèles.
Je mentionne également que les premières lignes du spectre de Balmer
apparaissent avant 20 volts, ce qui montre que très probablement l'ionisation
delà molécule d'hydrogène vers 16, 5 volts est accompagnée d'une disso-
ciation.
Ces résultais prouvent :
a. La liaison entre le spectre secondaire et continu;
b. Leur différence d'origine, étant donnée l'indépendance de la variation
de leurs intensités.
(' ) O. W. Richardson et Tanaka, Proc. Roy. Soc. Lonclon, 10G, 1924, p. 6^0.
(-) G. Hebzbehg, Ann. der Physik, 84, 1927, p. 565.
("•) G. Folcher, Astroph. /., 37, 1918, p. 60.
('• ) ScnuMAN.N, Smith. Inst., 29, 1908. p. i3; E. F. Lewis, Phys. Rev., 16, 1920,
p. 36 7 .
("') O. Oldenberg, Zeits.f. Physik, 41, 1927, p. 1,
( c ) J. Hartmann, Phys. Zeits., 18, 1917, p. 428,
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 28)
POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE. — Mesure du pouvoir rotatoire
magnétique des gaz et des vapeurs. Note de MM. 14. de Mallemanx et
P. Gabiano, transmise par M. A. Cotton.
Nos connaissances expérimentales sur le pouvoir rotatoire magnétique
des corps, dans l'état gazeux, sont encore très limitées. La question pré-
sente néanmoins un intérêt spécial pour l'a théorie du phénomène, dont les
conclusions s'appliquent avec plus de rigueur aux gaz qu'aux liquides et
aux solides. D'autre part, certains résultats antérieurs présentent des dis-
cordances et des anomalies. II nous a donc semblé utile de reprendre la
question dans son ensemble.
Un calcul immédiat montre que, pour obtenir des rotations appréciables
au voisinage de la pression ordinaire, la différence de potentiel magnétique
doit approcher de io G unités C. G. S. On peut, il est vrai, opérer à très
haute pression, en plaçant les niçois eux-mêmes dans le tube (Siertsema),
mais cette méthode est inapplicable aux vapeurs et même à certains gaz. Le
dispositif que nous avons réalisé permet de faire de bonnes mesures sous des
pressions ne dépassant pas 2 à 3 0tni , ou même inférieures à la pression nor-
male.
Le solénoïde est formé de 6 bobines ayant chacune environ i m de long,
disposées en série. L'ensemble comporte 21 276 spires de fil de 3 mm de dia-
mètre, pouvant supporter un courant de 3o omp . Le tube destiné à recevoir le
gaz est en laiton, son diamètre estde35 mm . Il est fermé par des glaces ayant
à peu près 3 mm d'épaisseur, mais soigneusement recuites et sans bérifrin-
gence appréciable. Les extrémités du tube débordent celles du solénoïde
de 4o cm environ. Un second tube entoure complètement le premier, l'inter-
valle étant destiné à recevoir un courant d'eau ou de vapeur, suivant la tem-
pérature à réaliser. Des robinets relient le tube intérieur aux différents
appareils d'évacuation et de remplissage, pompe à huile, gazomètre, 'com-
presseur, etc., et à un grand manomètre à mercure sur lequel on lit la pres-
sion à i mra près. On commence par faire le vide dans le tube, puis on le
remplit de gaz à une température et sous une pression bien déterminées.
Le dispositif optique comporte un polariseur de Glazebrook et un analy-
seur de Lippich ; la lumière d'une lampe à vapeur de mercure, décomposée
par un gros prisme à déviation constante est concentrée sur un diaphragme
de i mm , dont-1'image est projetée sur l'analyseur par l'intermédiaire d'une
a8a ACADÉMIE DES SCIENCES.
lentille de un mètre de di'stance focale. L'intensité du courant magnétisant
est lue sur un ampèremètre précis, étalonné. La différence de potentiel
magnétique Hl est ainsi connue à partir du nombre total de spires, Nous
avons contrôlé les valeurs obtenues en mesurant successivement, dans chaque
bobine, la rota-tion d'une colonne d'eau distillée; les nombres observés et
calculés concordaient à deux ou trois millièmes près. L'effet du'champ sur
les glaces de fermeture est inappréciable; nous l'avons vérifié en faisant le
vide dans le tube. Quand on laisse ensuite rentrer de l'air, on observe une
rotation très nette; à la pression atmosphérique, celle-ci est la même avec
ou sans les glaces.
Le tableau suivant résume nos premières observations (faites à la tempé-
rature ambiante). Les trois premiers gaz avaient déjà été étudiés antérieu-
rement, mais pour SO 2 et CS 2 les résultats étaient des plus douteux.
Rotations doubles.
jOI'pS.
t.
pmm
lamp, .
Hl.
578.
54fi. 336.
V.8.'" 6 -
*:-#-"•
GO 2 . . .
«7 '9
22 1 I
27
721000
, Ho
, 68 1 , ofi
2 3.0
9.4
SO*
2" , "
2l3'|
24
6 ', 1 33o
,.«4
1.86 3,o6
76.6
3o , 5
CS-. . . .
20,5
_
°11
"4
(>4i33o
0.82
0.96 1 ,'64
38.3
84 ,5
C-H- ..
28
2092
ai
6ii33o
1.73
1 ,96 3,24
80, r,
3., 9
cm» ci
a6, 7
1286
•4
64i33o
i ,22
1 ,4o 2,16
;> 7 ,o
36,7
.10 6 .
i° La valeur que nous trouvons pour CO" concorde bien avec le nombre
obtenu par Siertsemâ et plus récemment par Sirk; elle est notablement
inférieure au nombre de Becquerel (A° D ' 760 = i3,8. ïo- u ),
2° Pour SO 2 , notre résultat est encore inférieur à celui de Becquerel
(Af 0(i =33,5.io- U ), mais par contre très supérieur à celui de Bichat
(Af 60 =i2,i.io-°).
3° Dans le cas de CS 2 , le nombre que nous obtenons dépasse également
beaucoup le résultat antérieur de Bichat. D'après celui-ci, la constante spé-
cifique de CS 2 gazeux serait à peine i/3 de celle' du liquide; d'après nos
mesures, le rapport serait voisin de 2/3.
4° La constante^de l'acétylène est relativement grande; c'est un exemple
de l'influence majorante de la triple liaison de carbone, qui confirme la'
connexion théorique entre Ja rotation magnétique et la réfringence.
SÉANCE DU 5 AOUT 1939. a 83
ÉLECTRQQPTIQUE. — Sur. la réflexion et V absorption des rayons X de
grande longueur d'onde. Note (') de M. M, A, Vamhjch, présentée
par M. de Broglie.
Les recherches récentes ont montré que, l'indice de réfraction des
rayons X étant inférieur à l'unité u.^i — 0, on peut obtenir la réflexion
totale des rayons X pour des angles d'incidence < 6,„= 1/20 (0 mesuré à
partir de la surface) et l'on a réussi à mesurer l'angle limite G,„. J'ai réalisé
une méthode qui permet de mesurer, au moyen d'une chambre d'ionisation
appropriée, les valeurs du pouvoir réflecteur de différents miroirs pour des
rayons X de longueur d'onde de quelques dizaines d'unités A en fonction
de0( 2 ).
Les premiers résultats, obtenus avec des miroirs de verre et d'aluminium
et avec un rayonnement composé des rayons monochromatiques Ka
du carbone 44-9 À. et du fond continu émis à la tension de 320 volts, ont
montré que le pouvoir réflecteur n'est pas constant dans le domaine de la
réflexion totale, mais qu'il diminue rapidement quand 8 croît. En effet on
peut montrer, par la théorie classique, qu'un pouvoir réflecteur égal à l'unité
dans tout l'intervalle de zéro à m ne peut exister que pour une matière
réfléchissante complètement transparente pour les rayons réfléchis, ce qui
n'est pas le cas pour les rayons X ordinaires et surtout pour les rayons X
très mous.
J'ai tracé, en fonction de ô, la courbe représentant la variation du pou-
voir réflecteur obtenu expérimentalement; on peut d'autre part prévoir la
courbe théorique de la façon suivante. Les formules de Fresnel, dans le cas
de l'absorption, introduisent un indice complexe u'= 1 — — iv r où 1 — o=u
et -y- = le coefficient d'absorption ; on en tire une valeur du pouvoir réflec-
teur, représentée par la formule :
R =
y/sin'S — 20 — iyi— sinô
V^sin-S — a — vyi ■+■ sinô
que Prins ( 3 ) a donnée pour les rayons X ordinaires et que ses mesures ont
(') Séance du 17 juillet 1929.
( ? ) M. A. Valouch, Bulletin de l'a Société française de Physique, 1929, n° 280,
p. 109.
(') J. A. Prins, Zeitschrift fur Physik, V7, 1928, p. 479.
284 ACADÉMIE DES SCIENCES.
vérifiée qualitativement; nous pouvons supposer qu'elle est valable, au
moins approximativement pour les rayons X de grande longueur d'onde.
Ceci dit, on peut chercher quelles valeurs il faut donner à m = y2o
et au coefficient d'absorption dans la formule théorique pour obtenir une
courbe qui se rapproche le plus possible de la courbe expérimentale. On
trouve que, pour m = 7°45' et un coefficient d'absorption égal à i ,4 X io 5 ,
on trace une courbe représentée sur la figure, sur laquelle les points expé-
rimentaux obtenus avec uû miroir de flint (densité, p = 3,6), viennent se c
placer d'une façon satisfaisante. La formule classique de Drude-Lorentz
nous donne l'angle m = 8°5' pour X = 44 • 9 A et o = 3,6 en négligeant les
fréquences propres, soit une valeur très proche de celle supposée pour la
courbe théorique. D'autre part, la valeur du coefficient d'absorption est
d'un ordre de grandeur vraisemblable dans ce domaine.
Il ressort donc de tout cela que cette méthode de mesure du pouvoir'
réflecteur est capable de donner en même temps les valeurs de l'indice de
réfraction et du coefficient d'absorption. Il suffit de travailler dans des con-
ditions bien définies (rayons monochromatiques, faisceaux fins, etc.), pour
obtenir des valeurs exactes. En laissant pour plus tard la discussion de l'in-
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 2 85
fluence de l'état des surfaces, des couches superficielles, etc., je voudrais
seulement remarquer qu'on a pu ainsi déterminer pour la première fois le
coefficient d'absorption d'un corps aussi absorbant que le verre au plomb
pour les rayons X de grande longueur d'onde.
D'autre part, mes résultats montrent qu'à cause de la forme des courbes
du pouvoir réflecteur, les méthodes photographiques peuvent donner,
pour G m dans cette région, des résultats très incertains et dépendant du
temps de pose.
Il est enfin vraisemblable qu'il y aurait lieu de remplacer la formule
classique par une autre tirée des nouvelles théories atomiques; mais il est à
prévoir que ces conclusions n'en seraient pas sensiblement modifiées.
THERMO-CHIMIE. — Surla mesure de la chaleur de dissolution limite des sels
hydratés {méthode des chaleurs de dilution). Note (') de M. J.Pèrreu,
présentée par M. C. Matignon.
La formule de M. G. Matignon
(0 X„=X N -/(n) + nf{n)
relative aux chaleurs de dissolution moléculaire des sels en fonction des
chaleurs de dilution ( 2 ) devient, dans le cas où la solution considérée est
saturée,
( a ) L = X N -(A + A),
où L est la chaleur de dissolution limite, X s la chaleur initiale (chaleur de
dissolution moléculaire du sel dans un grand excès d'eau), A la chaleur
de dilution moléculaire, A la chaleur d'addition (chaleur mise en jeu
par l'addition, à un grand excès de dissolution saturée, de la masse d'eau
dissolvant à saturation la molécule-gramme de sel).
Mesure des chaleurs de dilution (i re méthode). — Elle consiste à diluer au
calorimètre, un certain poids de solution, de titre connu, avec la masse d'eau
nécessaire pour abaisser sa concentration au même taux que dans la mesure
de la chaleur initiale X N . On rapporte la chaleur dégagée à la molécule-
gramme de sel hydraté. Voici les résultats que j'ai obtenus pour les cinq sels
étudiés à 1 i°-i2°.
(') Séance du 29 juillet 1929.
(-) Bull. Soc. PhiL, 9 e série, 11, 1908, p. 176-184.
G. R., 1929, 2" Semettre. (T. 189, PC 6 ) 21
286
ACADÉMIE DES SCIENCES.
Concentration
<le la sol, à diluer
en sel p °/o- en eau n.
i4 (sursat. ) i4'-i,o63
n,5(sat.) 172,94
10 198,88
:(sat.)
40,01
Masse ■ Masse
de cette de l'eau Concent.
solution. de dilut, finale °/o-
1. - C0 3 Na' 2 , ioH a O.
56 (sursat. )
28,373
62,701
4q (sat.)
. 32,424
55,465
45
35,307
5g , 066
4o
39,72
76,875
t ** n
_■! n ~
3o
40,0-]
70,019
3o
52,96
8o, 7 34
2 5
63,55
80 , 900
20
79,44
81,866
2. -
3o (sursat.)
59,629
07,73
a5 (sat.)
71 ,555
64,5
22
000
01 ,000
7 6 >7
20
89,444
84, 06
18
99,382
102,74
i5
119,259
10 1 ,64
10
178,888
122, 12
3. -
4 1 , 5 (sat.)
32,717
46,885
4o
33, 9 4
57,5o6
35
38,79
6 1 , 009
3o
45,26
62, 172
25
54, 3i
57,484
20
67,888
72,045
422,5
4
4>9
»
4*7
»
483
»
4*i
»
465
»
34o
»
290
»
Ma-, 10
H a 0.
4oo
3
38o
n
4oo
»
4oo
»
436
»
004
o
260
o
CI 2 Ba, 2H S 0.
46,885
43o
1
57,5o6
507
»
6 I , OOQ
482
»
62, 172
49°'
»
57,484
3 9 8
»
72,045
34o
»
h. -
PO
*\a 3 ,
12 H* 0.
62.38
456
1
80
479
80
4.2
5. -SOCu, 5H 2 0.
68,34 386,5 3,7
M moyen.
/(«) moyen
—0,247
-i,85
—0,240
-•,74 (A)
— 0,222
— 1,66
—0,206
—0, 191
-1,42
—0,171
-.,23
— 0, (4'
— 1 ,06
— 0, 100
-0.8
-0,11
-0,094
-0,084
-o,o83
-0,067
-0,008
-o,o345
-o,o33
-o,o32
-0,028
-0,024
-0,019
-0,01 3
-0,026
-0,023
-o .020
-0,020
- 1 , 25
-i,o65(A)
-0,94
-o,85
-o,77
-o,65
-o,4o
-0,2,8(4)
-0,27
-0,24
-0,21
-0, 16
-0,12
-0,64
-o,56(A;
-0,17 (A)
Observations :
l./'(«) sa ,. = 0,027, -«/'(ft) Sill .=zA = -o',8 7 5 ; L=-i6 r ,i4-
La méthode directe avait donné L = — i3'.54 (')■
1 , r >
4 + o l ',870=-i3 l ',020.
(') Comptes rendus, 189, igag, p, 167.
SÉANCE DU 5 AOUT 1939. 287
2. /'(n) sat . = o,Qi3a, -«/'(/i) sat , = A = -P l ',95, L= - 18,89-t- i,o65 4-0,96 = - i6 l ',8o5,
■Ij (méthode directe) = - 16 e , 83,
3- /'(rt)sat. = o , 0078, - «/' (rt) Fat . = A = - o 1 ', a5, L = - 5 , 30 + , 98 4- , 30 = - 4"' 1 68,
L (méthode directe) = — 4 e , "3.
W. /'(«) S at. = 0,0026, - /i/'(rt) sat .= À = -o l ',45. L = - 2'', , ',8o-i- o,56 + o,45 = - 2i'',7g.
L (méthode directe) = — 31 e , 845.
p désigne le nombre de grammes de sei hydraté, contenus dans ioo ! d'eau libre de la
solution à diluer et n le nombre de molécules d'eau libre pour 1 molécule de sel
hydraté de la même solution.
Mesure directe de la chaleur d" 1 addition A. — La chaleur d'addition
À = — nf'(n) (pour la saturation) a été mesurée directement en ajoutant
une faible masse d'eau à un grand excès de la solution saturée. Voici les
résultats fournis par l'expérience :
Concen-
tration
de la
solution
Masse
Masse
saturée
de solution
d'eau
A trouvé
Sels employés. pour 100.
saturée.
ajoutée.
A«.
A.
plus haut.
L.
C0 3 Na-, ioli-0.. 49
5 00
s
4o
—0, 12 3
-o',,88
c
—0,875
— i3,5-2
SONa-. ioH 2 0.. 35
3oo
■ 4o
-—0,0713
— °.97
—0.95
-16,785
BaCl 2 . 2H-O .... 4i,5
3oo
40
— o,o64
— 0,3D
— a, 25
- 4,68
PO*HNa*, 12H-O. 11. 5
473,5
3o
—0,0088
— 0,45
—0,45
-31,79
SQ'Cu, 5H-0.. . . 33 3oo 00 négligeable
En somme, les deux méthodes précédentes (méthode directe, méthode
des chaleurs de dilution) ont donné pour L des résultats concordants.
Toutefois, ces premières mesures sur les chaleurs de dilution et d'addition
ne m'ont pas permis de trouver la chaleur limite du sulfate de cuivre,
l'effet thermique observé étant trop faible,
ÉLECTROCHIMIE. — Essais de préparation êlectrolytiquc directe de-
quelques permanganates métalliques. Note (') de M. Gaston Rapin,
transmise par M. Paul Sabatier.
L'électrolyse de solutions appropriées, réalisée au moyen d'anodes en
silieo-manganèse, m'ayant déjà permis d'obtenir les permanganates alca-
( 1 ) Séance du 17 juillet 1939.
2 88 ACADÉMIE DES SCIENCES.
lins et le permanganate d'ammonium, j'ai pensé que ce procédé pouvait
être applicable pour l'obtention directe des permanganates alcalino-terreux.
Effectivement, j'ai préparé ainsi les permanganates de calcium et de
baryum.
i° Permanganate de calcium. — Un lait de chaux (anolyte) est électro-
lysé, l'anode . étant formée d'un bloc compact de silico-manganèse, la ca-
thode, d'une lame de Pt isolée par un diaphragme et plongeant dans de
l'eau distillée.
Le courant passe péniblement au début, mais l'électrolyse étant amorcée
par une goutte de SO'H 2 ajoutée au catholyte, il prend une intensité
de o,i ampère. La teinte pourpre de l'ion MnO 4 apparaît et décèle- le
(MnO^Ca-, elle s'intensifie, puis les ions MnO'' et Ca"^ du(Mn0 4 ) 2 Ca,
participent au transport du courant. L'intensité de celui-ci atteint alors,
puis dépasse r\ Dans cet essai, il ne se forme pas d'ion manganique.
Les phénomènes de cataphorèse sont très marqués et le sens du transport
varie au cours de Fessai :
a. Au début, mauvaise conductibilité de l'anolyte, bonne conductibilité
du catholyte ; le courant liquide s'établit de l'anode vers la cathode et le
poreux cathodique déborde.
b. Du milieu à la fin, mauvaise conductibilité du catholyte, bonne con-
ductibilité de l'anolyte; le courant liquide s'établit de la cathode vers
l'anode et le poreux cathodique se vide.
J'ai essayé de réduire par H électroly tique la solution aqueuse, et cal-
çique du (Mn0*) 2 Ca, obtenu. Celui-ci s'est décomposé avec formation de
chaux et d'oxydes de Mn ; il ne s'est pas fait de manganate.
2° Permanganate de baryum. — On l'obtient en électrolysant un lait de
baryte (anolyte), en présence d'une anode de silicomanganèse et d'une
cathode de Pt, diaphragmée. Pour éviter un échauffement considérable du
bain et atténuer les effets de la cataphorèse, on opère avec une intensité
de i A ,5.
L'ion MnO", du (Mn0 4 ) 2 Ba, se forme et sa teinte pourpre gagne tout
l'anolyte. Au bout de quelques instants, il se dépose des flocons bruns de
manganate insoluble. Le dépôt de ce manganate se produit surtout pour
les fortes intensités (3-4 ampères) et coïncide, par conséquent, avec un
excès de O anodique. Le manganate de Ba dérive donc du permanganate
correspondant, par une réoxydation électrolytique de celui-ci. Ce phéno-
mène, très vraisemblablement dû à une formation intermédiaire de H 2 0%
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 289
s'accorde parfaitement avec la réaction décrite par Gorgeu ('), d'après
laquelle il serait possible de préparer le manganate de Ba, en ajoutant,
avec précaution, H 2 2 à une solution de (MnO*) 2 Ba.
Si l'on soumet à l'action de H électrolytique, la solution aqueuse et
barytique de (Mn0 4 ) a Ba, cette liqueur conserve sa teinte pourpre, jusqu'à
complète décoloration". On recueille au fond de l'électrolyseur une poudre
verdâtre, insoluble, formée de. manganate de baryum.
Ainsi, en électrolysant une solution aqueuse de baryte, l'anode étant
formée d'un bloc de silico-manganèse, la cathode d'une lame de Pt non
diaphragmée, on n'obtient seulement que du manganate. Le permanganate
constitue une étape intermédiaire et sa transformation provient d'une
oxydation et d'une réduction simultanées. Cette interprétation est rendue
possible, par le fait que le manganate de baryum, corps très insoluble,
échappe constamment au milieu réactionnel qui l'engendre.
Je rappelle que le manganate de baryum est une matière colorante
connue sous les noms de : vert de manganèse, vert de Cassel, Vert de
Bosensthiel.
Conclusion. — Il résulte des nombreux essais que j'ai effectués que
l'ion MnO* se forme avec la plus grande facilité, à partir d'une anode de
silico-manganèse. On peut donc prévoir, par ce procédé, la synthèse
directe de tous les permanganates métalliques. Il doit suffire pour cela
d'électrolyser à l'aide d'anodes en silico-manganèse, des solutions de com-
posés basiques de ces métaux. Ces composés étant peu solubles, on n'obtien-
drait que de faibles quantités de permanganate. Cependant, un tel procédé
perfectionné doit permettre l'obtention directe et avantageuse des perman-
ganates qui ne sont obtenus que par des doubles décompositions, à partir
de MnO 4 K.
CHIMIE PHYSIQUE. — La teneur en eau des huiles essentielles
et de la térébenthine. Note ('-) de M. Hdgb Nicoi,.
Il est peu d'observations, dans la chimie physique des parfums qui aient
été plus fréquemment citées que celle de Tyndall, d'après laquelle la ,
vapeur des huiles essentielles absorbe la chaleur rayonnante. Au cours
(') Gokgeu, Comptes rendus, 110, 1890, p. 908,
{-) Séance du i er juillet tg2g.
2 go ACADEMIE DES SCIENCES.
-d'une étude de ce problème, je fus conduit à la conclusion que l'absorption
de chaleur que produisent ces huiles est en grande partie due à l'eau
qu'elles contiennent. Il est remarquable que tant de commentateurs aient
semblé oublier que les huiles essentielles sont distillées en présence de l'eau.
En recherchant la teneur en eau relative des huiles essentielles, j'ai été
amené à déduire quelques conclusions d'ordre botanique. Il est possible que
la détermination indirecte de la teneur en eau des huiles puisse être utile à
la connaissance de la physiologie des plantes odorantes, et aussi au pro-
blème de la falsification des huiles commerciales.
La teneur en eau relative des huiles essentielles peut être déterminée
d'après leur conductivité. Je dois à M. Yernon Hinkley, adjoint du
Northern Polytechnic, la suggestion d'un dispositif très simple : une lampe
à néon en parallèle avec un condensateur en série avec l'huile à éprouver et
qui est traversée par un courant d'une tension de quelques cents volts. La
fréquence d'allumage de la lampe correspond avec une exactitude suffisante
à la teneur en eau de l'huile, contenue dans un tube en U carré et dans
laquelle plongent les, électrodes en fil de cuivre. Des modifications se sug-
géreront aisément, qui auront pour but de relever la précision des mesures
(par exemple, si Ton voulait comparer la teneur en eau de plusieurs échan-
tillons d'une même huile), mais la méthode indiquée a déjà apporté des
résultats satisfaisants au problème que je me suis proposé.
La lecture des résultats se fait après avoir introduit dans le circuit une
capacité suffisante qui diminue la fréquence des éclairs, de 12 à 8o par
minute. Comme confirmation, on multiplie ou divise cette capacité : la
nouvelle fréquence ne montre jamais un grand écart de proportionnalité
avec la première.
Dans le tableau suivant, la fréquence d'allumage est calculée par minute
pour une séparation des électrodes parallèles de i6 mm et pour une capacité
basale de 0,01. microfarad, alimentée par un courant direct et constant de
480 volts. Le zéro de conductivité n'est marqué que si aucun éclair ne s'est
produit deux minutes après avoir rapproché les électrodes de 5 mm avec une
capacité en série de 0,001 microfarad.
Est également noté le degré du trouble produit par addition de chaque
huile à de la térébenthine : cette turbidité répond aussi à la teneur en eau,
la térébenthine (comme le xylène), étant presque absolument immiscible
avec l'eau. L'ordre des conductivités donné dans le tableau a été qualitati-
vement confirmé par la méthode électrostatique (perte de charge de l'élec-
troscope).
SÉANCE DU 5 AOUT 1929.
Nombre d'éclairs
par minute
Nom de la substance. pour m ',0I
Térébenthine o
Romarin * , o
» o
Thym hlanc * infime
» o
Thym rouge infime
Anis ( badiane) o
Bergamotte o
Limette distillée* o
» exp.* 24
Ylang-ylang * o
Eucalyptus pharm 2,4
Citronelle Ceylan* 8
,» Java * „. . . 3a
Palmarosa* 100
Lemongrass * 2000
Géranium africain * 86
Girofle pharm. angl , 1 44
Cannelle feuilles* 54o
Cassia 3aoo
Safrol , o
Salicylate de méthyle. 56
Benzoate de méthyle 80
» d'éthyle '. 36
» d'isoamyle o
» de benzyle o
Anisaldéhyde i44oo
* Echantillons dus à la maison R.-C. Treatt, de Londres.
29 (
Turbidité
avec la térébenthine.
nulle
nulle
minime
nulle
minime
légère
nulle
nulle
légère
non essayée
légère
légère
marquée
très marquée
très intense
marquée
très marquée
très intense
très intense
légère
marquée
marquée
légère
nulle
nulle
très intense
On voit que les huiles des plantes du type xérophyte sont anhydres,
même hydr*ofuges, ainsi que le sont les huiles de zeste. Par contre les huiles
de Cymbopogon peuvent avoir une teneur en eau relativement élevée. Ces
données sont en accord avec l'histoire botanique des huiles. Les xérophytes
ont tout intérêt à être avares de l'eau de leurs sucs. Chez les Conifères, la
gemme élaborée par les cellules épithéliales autour des canaux à résine
passe à sec jusqu'en ces canaux. Si la térébenthine était à l'intérieur de la
plante, elle supporterait plus facilement l'immixtion avec l'eau si nécessaire
au métabolisme interne. P arry (Cyclopasdia of Perfumery, Londres, 1926,
2, p. 5^5), en résumant la physiologie des huiles essentielles, fait une dis-
292 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tinction claire entre les conifères, chez lesquels les canaux sont lysigènes, et
« les Rutacées et beaucoup d'autres plantes » chez lesquelles les canaux
sont d'origine mixte ou schizolysigènes.
La différence entre la térébenthine et les huiles anhydres qui, à une
époque quelconque dans la plante mère, ont été en contact intime avec les
solutions protoplasmiques aqueuses, ressort plus nettement si l'on fait
l'épreuve de trouble, en substituant ces liquides à la térébenthine. Le
thym blanc et I'anis (badiane), mais non pas le romarin ou la bergamotte,
donnent un trouble avec la cannelle-feuilles; le thym blanc, mais non I'anis,
donne un trouble avec le géranium africain et la citronelle de Ceylan.
Seule la térébenthine, parmi les produits physiologiques essayés, donne un
trouble avec toute huile contenant dé l'eau.
CHIMIE PHYSIQUE. — Contribution à l'étude de la structure des gelées. Étude
des gelées obtenues avec les sels de quinine, d'optoquine et d'eucupine. Note
de M. Pierre Thomas et M lle Marie Sibi, présentéetpar M. Roux.
Nous avons signalé ( 1 ) la transformation de la forme cristalline de
l'arabinosazone en fins cristaux longs et recourbés, flexibles, ayant l'appa-
rence de cheveux enchevêtrés, susceptibles de fixer par capillarité une
grande quantité d'eau. Nous avons montré que de nombreuses gelées,
formées avec les corps les plus divers (acétal de sorbite, benzoylcystine, etc.)
se transforment sous diverses influences en cristaux d'apparence semblable,
l'action des solvants organiques se montrant particulièrement efficace.
Nous avons pu constater depuis un phénomène analogue avec l'urate de
lithium, qui donne d'après Shade et Boden des gelées transparentes et très
stables, finissant par' montrer après un long temps des centres de cristalli-
sation d'où partent de longs filaments rayonnants. En recouvrant la gelée
d'urate de lithium avec des solvants comme l'alcool amyliqne, l'acétate
d'éthyle, le benzène, la cristallisation est fortement accélérée; elle com-
mence dans la partie supérieure du gel, là où diffuse le solvant, et
les cristaux examinés au microscope présentent la forme de» cheveux
flexibles. Le phénomène est semblable, sauf en ce qui concerne la durée, à
celui que nous a montré l'acétal de sorbite.
Encouragés par cette observation, nous avons entrepris l'étude des gels
(') Comptes rendus, 182, 1926, p. 3i4; 183, 1926, p. 282; 185, 1927, p. 54°'
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 293
de divers sels de quinine, d'optoquine et d'eucupine, dont la formation a
été signalée par Rona et plusieurs de ses collaborateurs. Ces auteurs avaient
constaté la formation dans les gels de gouttes anisotropes précédant la
formation des cristaux, mais ils ne paraissent pas avoir attaché d'intérêt
particulier à l'aspect de ces derniers.
Nous avons préparé un gel par mélange d'une solution de chlorhydrate
de quinine avec une solution saturée de sulfate de sodium, en opérant à peu
près comme Rona l'a fait pour le phosphate. Au bout de 10 à i5 minutes,
ce gel commence à cristalliser, les cristaux se présentent sous forme d'ai-
guilles très longues et très fines, fréquemment courbées, paraisssant
flexibles et retenant par capillarité une grande quantité d'eau. Le gel lui-
même, aussitôt formé, peut être brisé par quelques secousses vigoureuses
en se résolvant en un liquide où nagent des flocons sans apparence nette de
cristallisation. Rona avait constaté le même fait avec son gel de phosphate
de quinine, et nous l'avons signalé déjà avec celui d'acétal de sorbite ( ' ).
Lorsqu'on remplace le chlorhydrate de quinine par celui d'optoquine,
il se fait également un gel, mais celui-ci ne commence à cristalliser sponta-
nément qu'après plusieurs heures. Les cristaux se présentent comme nous
avons pu le constater, sous forme de filaments longs, flexibles, très uns,
ayant l'apparence de cheveux.
Enfin, le chlorhydrate d'eucupine (isoamylhydrocupréîne) donne en
présence d'acétate de sodium une gelée qui peut rester stable pendant des
mois sans cristalliser; elle se brise par agitation, ce qu'avait déjà constaté
Rona. En recouvrant cette gelée avec de l'acétone ou du benzène, nous
avons observé la formation de cristaux à la surface en contact avec le
solvant, mais il n'y a pas progression dans la masse. Celle-ci ne montre
aucune rétraction. Ici encore, nous avons constaté que les cristaux se pré-
sentent sous forme de longs filaments ayant l'apparence de cheveux.
Dans tous ces cas, un simple chauffage suffit, après cristallisation ou
rupture du gel, pour rendre le mélange homogène. Après refroidissement,
un gel transparent prend de nouveau naissance. Nous constatons donc avec
les nouveaux corps examinés la même propriété de donner des cristaux
longs et flexibles, en rapport avec la propriété de donner des gels réversibles
sous Faction de la chaleur.
Si nous examinons le diamètre moyen des filaments obtenus, nous consta-
tons qu'il est du même ordre pour les substances, cependant extrêmement
(') Loc, cit.
20,4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
diverses, étudiées par nous. Qu'il s'agisse d'oléate de sodium, d'urate de
lithium, d'acétal benzoïque de sorbitë ou d'acétate d'eucupine, ce diamètre
paraît être compris entre i et 3^ environ.
On remarquera que les poids moléculaires de ces combinaisons sont très
différents ;
Urate de lithium 174
Oléate de sodium 3o4
Acétal de sorbite .' 358
Acétate d'eucupine 5oa
Alors que la molécule d'oléate se présente comme une longue série linéaire
de chaînons carbonés, celle d'urate de lithium est constituée par un noyau
peu volumineux, celle d'acétate d'eucupine étant formée par deux noyaux
très rapprochés portant d'assez courtes chaînes latérales. Il ne semble donc
pas possible d'établir un rapport entre la structure moléculaire et la propriété
des corps étudiés de cristalliser sous la forme particulière que nous avons
observée, mais il nous paraît évident que cette forme est en étroit rapport
avec la formation des gels réversibles
CHIMIE PHYSIQUE. — Pectographie des solutions colloïdales de sulfure»
métalliques '.-Note de MM. Paul Bahy et José V. Rdbio, présentée par
M. A.-Th. Schlœsing.
Poursuivant notre étude sur les figures obtenues par dessiccation des
solutions colloïdales (Pectographie), nous avons opéré sur des solutions
de sulfures d'antimoine, d'arsenic, de mercure, de cadmium, de zinc, de
molybdène et de cuivre.
La dessiccation de ces solutions colloïdales était obtenue indistinctement
en les plaçant dans des vases cylindriques de verre dans chacun desquels
plongeait une lamelle de verre étroite et longue. Cette lamelle prend dans
le vase une position légèrement inclinée sur la verticale et l'on remarque
uniformément que le dépôt laissé sur les lamelles par l'évaporation du
liquide de la solution ne se produit d'une manière régulière que sur la face
supérieure, l'autre face ne portant jamais que des traces insignifiantes de ce
dépôt. L'évaporation du liquide était faite soit à l'étuve, soit sous le vide
sulfurique, suivant les cas.
Voici le résumé de nos observations :
Sulfure d'arsenic et d'antimoine. — Les .pectogrâphies de ces deux sulfures se
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. Ûtp
présentent sous la forme de lignes parallèles horizontales qui, vues par transparence
sous le microscope, sont jaunes sur fond clair. Placées entre niçois à l'extinction,
elles prennent une couleur variable allant du jaune au verdàtre suivant les points
examinés. s
Lorsque le dépôt de As 2 S 3 laissé sur la lamelle de verre est assez épais, on voit
apparaître une quantité considérable de lignes horizontales très fines et très droites
d'un écarlement moyen de 6^,3.
Sulfure de mercure. — La pectographie, sauf sa couleur brune, ressemble beau-
coup à certaines de sulfure d'arsenic. Elles sont toutes deux caractérisées par une
série de bandes colorées horizontales, assez claires à la partie supérieure et vont
augmentant de coloration jusqu'au bas, où elles cessent brusquement par une ligne
nette.
Sulfure de cadmium. — i° Les pectographies de solutions diluées sont caractérisées
par une série de lignes horizontales jaunes, analogues à celles signalées plus haut
pour As 2 S 3 et HgS.
2 Les solutions moyennement concentrées donnent des pectographies montrant un
dépôt d'épaisseur assez variable, contenant une série de fines lignes parallèles, sem-
blables à celles de As 3 S 3 et ayant un écartement moyen de 7^,3.
3° Les solutions concentrées donnent des figures plus compliquées avec dès cassures
courbes et des écailles d'épaisseurs très variables montrant que ces dépôts se sont
produits alors que le liquide commençait à floculer.
Sulfure de zinc. — Les pectographies sont formées d'une couche mince transpa-
rente comme le verre, présentant quelques cassures dans les parties les plus épaisses.
Elles portaient, en outre, une série de lignes parallèles analogues à celles de As 5 S a et
de Cd S; leur distance moyenne est de fiV-,6.
Sulfure de molybdène. — Le dépôt ne présente pas les mêmes caractères que' les
précédents : c'est une gelée à peu près homogène déposée sur le verre par l'évapora-
tion, elle se fendille en écailles très allongées à direction horizontale.
.Sulfure de cuivre. — Très différentes, les pectographies sont formées de lignes
ondulées de direction générale horizontale, qui s'anastomosent entre elles en différents
points pour former un réseau.
Nous avons pu obtenir, de tous les caractères principaux de ces dépôts,
des photomicrographies que nous publierons dans un autre Recueil avec
tous les détails qui n'ont pu trouver place ici.
On peut conclure de ces observations que les solutions de sulfures métal-
liques étudiées, sauf celle de sulfure de cuivre, déposent sur le verre une
couche de gelée qui, en perdant son eau de gonflement, se craquelle suivant
des formes variées.
Lorsque les solutions sont peu concentrées, la couche est formée de
bandes horizontales alternativement claires et foncées (antimoine, arsenic,
mercure, cadmium et zinc).
A une concentration plus forte, lorsque celle-ci est compatible avec la
296 ACADÉMIE DES SCIENCES.
stabilité de la suspension, on voit apparaître une série de lignes très droites
et assez rapprochées les unes des autres (de l'ordre de quelques microns).
Exemple : arsenic, cadmium, zinc.
Le sulfure de cuivre, pour les préparations que nous avons utilisées, fait
exception à ces règles.
Le caractère le plus général est que le dépôt par dessiccation des solutions
de sulfures métalliques est toujours une gelée, parfois peu gonflée d'eau.
Cette même observation a été faite également sur les oxydes de fer, de
chrome, d'aluminium, que nous avons décrits précédemment, et sur la silice
que nous avons faite depuis.
Toutes ces liqueurs, qui ne présentent que fort peu l'effet Tyndall, peuvent
donc être considérées comme des solutions aqueuses d'une gelée de matière
colloïdale. Cette gelée liquide emprisonne, en les stabilisant, des granules
de la matière non gonflée, dont la quantité peut être plus ou moins grande,
suivant l'efficacité de la matière, à l'état de gelée, comme protecteur de la
suspension.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur la réduction du permanganate par les sels
manganeux. Note (') de MM. M. Geloso et P. Dubois, transmise
par M. G. Urbain.
L'action du permanganate sur les sels manganeux, signalée par Gorgeu ( 2 ),
a été représentée par l'équation
2MnO'-+3Mn+++ 2 H"-0 -> SMnO 2 +■ 4H + ,
à la condition d'opérer en présence d'un corps assez basique pour saturer
l'acidité formée. En réalité, le précipité obtenu n'est pas un bioxyde ( 3 )
mais un oxyde de degré légèrement inférieur. Les formules attribuées à ce
pseudo-bioxyde dépendant des conditions de sa formation, nous avons
entrepris une étude systématique des facteurs de la réaction.
Le mode opératoire est le suivant : à 5oo s de solution chlorhydrique de
chlorure de manganèse, on ajoute du carbonate de calcium précipité, en
(') Séance du 29 juillet 192g.
( 2 ) Gorged, Ann. de Phys. et Chim., 3 e série, 66, 1862, p. i53. /
( a ) Chesheau, Revue de MétalL, 4, 1907, p. 97; Traveks, Ann.de Chimie, g e série,
12, 1919, p. 33.
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U 1N , p s&uiqwos auâSA'xop sawoftf
2 g8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
léger excès et Ton porte dans un thermostat à 6o°. On titre en 2,1 5 minutes
avec le volume de permanganate calculé approximativement d'après l'équa-
tion réactionnelle. Par tâtonnements on obtient successivement un filtrat
incolore, puis un autre faiblement teinté pour une différence d'une seule
goutte de permanganate.
Influence de la concentration (Jg. 1). — Le degré oxydimétrique du
précipité augmente de façon continue avec la concentration mais reste néan-
moins notablement inférieur à celui du bioxyde.
Influence' de la présence du carbonate de calcium {fig. 2). — Ce sel
n'intervient pas uniquement pour neutraliser l'acidité formée, Sa présence
comme corps de fond masque une partie du manganèse divalent. Cette
dissimulation doit être attribuée dans une certaine mesure à la formation de
carbonate de manganèse insoluble qui ne réagit que difficilement. On peut,
en outre montrer, par l'expérience suivante, une action de surface impor-
tante du sel de calcium : deux solutions identiques de chlorure de manga-
nèse placées à 6o° pendant 5 minutes en présence l'une de 20 s de carbonate
de calcium précipité, l'autre de o s ,5 de ce. carbonate et de 24 s ,5 de marbre
exigent, pour titrer les filtrats, respectivement 2 cm3 ,3 et 36 cm3 ,2 de perman-
ganate. Nous- pensons que ce phénomène nous permettra d'expliquer, en
partie, dans un prochain travail le mécanisme de la réaction.
Variation de la durée de la réaction (fig. 3). — La forme de la courbe
montre une évolution progressive et de plus en plus lente du précipité vers
la composition MnO 3 . Cette forme est imposée par le mécanisme même de
la réduction du permanganate qui s'effectue, comme nous l'avons vérifié, en
deux stades distincts :
a. Réaction entre ions, donc immédiate ;
b. Réaction hétérogène, du permanganate sur la phase solide, d'autant
plus complète que la durée de l'opération est plus grande.
Variation de la température {fig. 4)- — Nous avons opéré à la concen-
tration de 5oo ras de Mn dans 5oo cm3 de solution contenant 6 S de carbonate de
calcium. Les résultats peuvent être représentés graphiquement par une ligne
brisée montrant la superposition de phénomènes sur lesquels la température
agit en sens opposés. La dissimulation du manganèse divalent devient pré-
pondérante au delà de 6o°. ""*"
En résumé l'ensemble des résultats obtenus impose l'idée de variation
continue pour le degré oxydimétrique des pseudo-bioxydes et exclut toute
possibilité de formation de composés définis.
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 299
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches stérèochimiques dans la série de la ben-
zalacétophénone. Visomèrie stéréochimique des a.-bromo- r £-éthoxybenzal-
acètophênones. Note (' ) de MM, Charles Dgfjuisse et Roger JXetter,
présentée par M. Matignon.
Dans les recherches sur l'isomérie stéréochimique des corps éthylé-
niques,.il est parfois difficile, mais presque toujours possible, de distinguer
l'isomérie véritable des phénomènes de polymorphisme ( 2 ),
En particulier, la discrimination a pu être faite chez les oc-bromo-3-alcoxy-
benzalacétophénonesC°H 5 — CO — CBr = C(OR)~ C u H 5 objet de publi-
cations précédentes ( 3 ),
C'est ainsi que l'expérience a permis de rattacher les trois formes, qui
furent alors isolées, du corps bromométlioxylé
O H> - CO — C Br = G( OCH» ) - C« H=
à deux stéréoisomères, l'un A, fondant à 102 , l'autre B, fondant à 64° ou
72°, suivant qu'il s'agit de la forme B a ou de la forme B3.
L'homologue éthoxylé C fl H 5 — CO — CBr = C(OC*H 5 ) — C°H 5 a été
également décrit sous trois formes, fondant respectivement à 63", 73° et 76°,
mais, à la différence du corps méthoxylé précédent, reconnues comme formes
de polymorphisme d'un unique composé. A la vérité, par irradiation de ce
corps, il était apparu de petites quantités d'un autre corps fondant à 84-85°,
mais si instable et si difficile à isoler, que son étude et même son analyse
n'avaient pu être faites. Il n'avait donc pas été possible de savoir si c'était
le stéréoisomère ou une autre matière, et, par suite, si l'a-bromo-3-éthoxy-
benzalacétophénone était susceptible de présenter la même isomérie que
son homologue inférieur méthoxylé.
Il y avait là un point important à élucider qui nous a engagés à reprendre
cette question, avec l'espoir d'obtenir le second isomère prévu par la théorie
classique.
Nous avons reconnu que c'est précisément le corps fondant à 85° entrevu '
par Dufraisse et Gillet (*) et, de plus, que ce corps se forme en proportions"
(') Séance du 29 juillet 192g.
C 2 ) Ch. Dufraisse et A: Gillet, Annales de Chimie, io e série, G, 1926, p. 2g5.
(•") Ch. Ddfraisse et A. Gillet, Comptes rendus, 178, 1924, p. 9 48, et Annales de
Chimie, 10 e série, 11, 1929, p. 5.
( 4 ) Ch. Dofbaisse et A. GaLET, Annales de Chimie, 10 e série, 11, 1939, p, 7.
3oo ACADÉMIE DES SCIENCES.
relativement élevées dans la préparation même de l'isomère déjà décrit-,
s'il était passé inaperçu, cela tenait à sa grande labilité qui le faisait dispa-
raître au cours des traitements.
La séparation des deux corps est extrêmement difficile : leurs couleurs,
leurs solubilités, leurs formes cristallines sont très voisines.
Les raisons qui nous ont permis d'affirmer que le corps fondant à 85° est
bien l'isomère stéréochimiqne attendu sont les suivantes :
i» Son analyse et ses propriétés chimiques correspondent à la formule
C°H 3 - CO- CBr= C (OC 2 H 5 )- C C H 5 ;
2° Il donne facilement par transmutation l'isomère anciennement décrit-,
3° D'autre part, il en est bien distinct et n'en constitue pas une quatrième
variété polymorphique, car il n'en amorce pas les solutions sursaturées,^ et,
réciproquement, il ne cristallise pas au contact d'un germe de son isomère.
De même, le liquide de fusion de chacun des deux corps ne cristallise pas
par amorçage avec un germe de l'autre. Enfin, le mélange des deux à par-
ties égales fond à un point de fusion inférieur au point de fusion le plus bas,
et, après solidification, on retrouve le mélange des deux : les deux corps ont
gardé leur individualité, ce qui ne pourrait avoir lieu s'il s'agissait de deux
formes polymorphes d'un corps unique.
Le corps fondant à 85° et entrevu par Ch. Dufraisse et A. Gillet est donc,
non pas une nouvelle forme cristalline du composé bromoéthoxylé décrit
auparavant, mais bien réellement un isomère. Nous estimons que c'est
l'isomère stéréochimique.
Toute l'étude des transmutations des deux corps confirme cette opinion.
Les résultats sont assez comparables à ceux qui ont été trouvés pour l'homo-
logue inférieur méthoxylé : les transmutations sont réversibles et toujours
accélérées par la lumière (solaire ou ultraviolette)-, la transformation de
lïsomère fondant le plus haut, appelé isomère A, en isomère fondant le
plus bas, appelé isomère B, est très nettement accélérée par la chaleur ainsi
que par les acides, tandis qu'elle est retardée par les bases. Toutefois, nous
n'avons pas pu reproduire ici le phénomène décrit pour les corps mé-
thoxylés, c'est-à-dire la transformation intégrale, à volonté, des cristaux de
l'un quelconque des deux isomères en cristaux de l'autre, par irradiation au
contact de leurs solutions saturées, en équilibre photochimique, le dépôt
de l'un ou de l'autre dépendant seulement du signe de la réaction du milieu :
avec les éthoxy, la transformation intégrale des cristaux au contact des
solutions saturées n'a heu que dans le sens A -> B, quelle que soit la
réaction du milieu.
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 3oi
Nous avions signalé antérieurement, d'une part, les analogies, cristallo-
grapbiques et autres, qui existent entre les a.[3-dihaIogénobenzalacéto-
phénones
C 6 H=-CO-GX = CX-C 5 H 5
et les a-bromo-13-méthoxybenzalacétophénones
C°H=- CO - CBr=:C(OCH 3 ) - C H ! ,
et d'autre part, au contraire, les différences entre ces derniers et l'homo-
logue éthoxylé. L'une de ces différences, l'absence du stéréoisomère, dispa-
raît comme conséquence du présent travail. Il n'en demeure pas moins que,
tout au moins dans la série étudiée, quand on substitue le reste CH 3 — à
son homologue C 2 H r, — , on modifie davantage l'architecture d'une
molécule que si l'on substitue le même reste CH 3 — à Br.
BOTANIQUE. — Nouvelles observations sur les Pirocydonia et leurs généra-
teurs. Note (') de M. Lucien Daniel, transmise par M. P. -A. Dangeard.
Les Pirocydonia sont des hydrides de greffe obtenus entre le Poirier et le
Cognassier et qui offrent la particularité d'être complètement stériles. L'un
d'eux, le P. Danieli, est, comme- morphologie interne et externe, intermé-
diaire entre ses deux générateurs; l'autre, le P. Winkleri, est un hybride de
greffe renforcé, c'est-à-dire qu'il présente quelques caractères intermé-
diaires entre ses deux parents quand la plupart des autres caractères sont
renforcés par rapport à ceux du parent Cognassier.
J'ai montré ( 2 ) que la réceptivité du P. Danieli vis-à-vis du Gymnospo-
rangium Sabinse est aussi intermédiaire entre celles de ses deux parents.
Ainsi le Poirier est attaqué par ce champignon qui forme sur les feuilles des
taches rouges avec despycnideset des écidies ( Œcidium concellatum) tandis
que le Cognassier est respecté par ce parasite. Sur les feuilles de l'hybride
de greffe, celui-ci produit des taches rougeâtres mais il ne peut y achever
(') Séance du 29 juillet 1929.
( 2 ) Lucien Daniel, L'hybridation aseamelle ou variation spécifique chez les plantes
greffées (Revue générale de Botanique, 26 et 27, igi/J-igiS, p. 1-61); Nouvelles
observations sur les hybrides de greffe et l'hérédité chez les plantes greffées (Revue
bretonne de Botanique, 19, 1924, p. 1-70) etc.
C. R., 1929, 2- Semestre. (T. 189, N» 6.) • 22
3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
son développement et ne donne pas d'écidies. Ce fait est très important, car
il suffit à montrer que l'hypothèse des Chimères périclinales d'Hans Win-
kler et d'Erwin Baur est inexacte dans ce cas.
Des infections expérimentales ont été faites récemment par M Uo Mau-
rizio (' ) sur les Pirocydonia et les Cratœgomespilus . Elles ont montré que la
résistance du P. Danieli au Gymnosporarigium Sabinse est intermédiaire entre
celles de ses deux générateurs. Chez le P. Winkleri, la résistance au Podos-
phœria oxyacanthse, f. sp. Cydoniss est plus faible que chez le moins résis-
tant des parents, le Cognassier. Lajréceptivité de l'hybride de greffe est
ainsi renforcée par rapport au parent Cognassier. Enfin, chez les Cratœgo-
mespilus, les formes C. Dardari et C. Asnieresi se comportent différemment
après infection avec les Gymnosporangium et Podosphœsia. De ces faits,
M lle Maurizio conclut qu'ils ne peuvent s'expliquer par la théorie des Chi-
mères périclinales.
Il était intéressant de rechercher comment les Pirocydonia résistaient aux
facteurs météorologiques, par comparaison avec leurs parents. Les froids
rigoureux de cet hiver ( — 21 à Rennes) ont permis de s'en rendre compte.
Le Poirier, le Cognassier ordinaire, le P. Danieli greffé ou surgreffé tant sur •
Poirier de semis que sur le Cognassier ordinaire, n'ont pas souffert et ont
poussé normalement ce printemps. Chose curieuse, le Cognassier de
Portugal, variété du Cognassier ordinaire., s'est montré moins résistant; ses
pousses de l'an dernier ont gelé pour la plupart mais les parties plus
anciennes n'ont pas été atteintes. Le P. Winkleri, franc de pied ou greffé sur
Cognassier ordinaire, a été plus éprouvé. Non seulement les jeunes pousses
de l'année ont péri mais aussi des parties âgées de plusieurs années. Sa
sensibilité au froid est donc renforcée par rapport au Cognassier.
Un autre résultat curieux a été fourni par deux greffes de Cognassier de
Portugal faites à l'extrémité de branches charpentières d'une pyramide du
Poirier Beurré William's greffé sur Cognassier ordinaire dans les jardins
de mon Laboratoire. Ces greffes, datant de 1921, avaient donné des fruits
tous les-ans à partir de la 3 e année de greffe. Elles étaient donc bien réussies,
bien que l'on continue à professer que le greffage du Cognassier sur Poirier
est impossible quand au contraire celui du Poirier sur Cognassier est d'un
(') A. M. Maurizio, Zur Biologie und Systeinatik der Pomaceen bewohnenden
Podosphaeren (Centrait./. Batkteriologie, Parasitenkun.de und Infektions-Kran-
.keiten',1% 1927. p. i45)-
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 3o3
usage courant ('). L'une des deux greffes a gelé entièrement cet hiver; la
seconde a résisté par une courte portion de sa base et a fourni au printemps
de petites pousses de couleur pâle. La résistance au froid peut donc être
diminuée par le greffage chez certains végétaux quand elle est au contraire
augmentée chez d'autres comme les Absinthes, les Orangers, etc.
Le greffage simple (olodibioses) et le surgreffage (hyperbioses)du Poirier
avec les Pirocydonia donnent lieu également à des observations intéres-
santes. Depuis 1920, je suis le développement de quatre variétés de Poirier
de vigueur différente, le Conseiller à la Cour, le Beurré William's, la
Duchesse et la Figue d'Alençon, surgreffées comparativement sur quatre
branches primitivement égales d'un même pied de P. Danieli multiplié par
greffe sur Cognassier. La Duchesse a été étouffée au bout de quatre ans; la
Figue d'Alençon vit toujours mais elle se développe lentement; les deux
autres variétés sont les plus vigoureuses tout en restant inférieures comme
taille aux mêmes variétés greffées directement sur Cognassier. Cette année,
elles sont chargées de fruits.
Au lieu d'employer le surgreffage multiple d'un même individu, M. Mau-
riceau, directeur du jardin des plantes.de Rennes, a fait des surgreffages
simples (hyperolodibioses) en prenant pour mésobiote tantôt le P. Win-
Irferi, tantôt le P. Danieli. Bien que ces essais datent seulement de quelques
années, on peut dire que la vigueur particulière des variétés greffées s'est
montrée variable suivant leur nature et le mésobiote utilisé. Certains types
très vigoureux greffés directement sur Cognassier perdent une partie de
leur vigueur avec le P. Winkleri. D'autres qui végètent mal, placés sur
Cognassier, comme Marguerite Marillat par exemple, se comportent beau-
coup mieux surgreffés sur le même P. H inkleri et donnent alors de beaux et
bons fruits.
II serait prématuré de tirer de ces premiers résultats des conclusions
fermes; il est nécessaire pour cela que les essais soient continués et étendus
pendant une longue période non seulement à Rennes, pays d'origine des
Pirocydonia, mais ailleurs. Cependant on peut dire déjà que l'emploi
comme mésobiotes de ces hybrides de greffe semble devoir donner des résul-
ta') On a signalé la réussite de certains greffages entre espèces qui échouent si Ton
pratique le greffage inverse. II y aurait lieu de vérifier ces faits qui sont peut-être
exagérés comme dans le cas du Poirier et du Cognassier.
3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tats pratiques intéressants tant dans la conduite des petites formes du
Poirier que dans celle de certaines variétés qui réussissent mal, greffées
directement sur Cognassier.
PHYSIOLOGIE. — Le calcium du sang des moutons normaux et des moutons
éthyroïdés. Note de MM. P. V. Botchkakeff et M. P. Dakilova',
présentée par M. Roux.
Il est bien connu depuis longtemps que la parathyroïdectomie complète,
chez les jeunes moutons, ne provoque pas des symptômes d'insuffisance
parathyroïdienne. On peut expliquer ce fait par l'existence des glandes
parathyroïdes accessoires le long de la trachée, décrites par Roussi. Il est
bien établi, aussi, que dans ces conditions le taux du calcium sanguin ne
change point. Néanmoins beaucoup d'auteurs ont signalé la diminution de
la chaux dans le sang après la thyroïdectomie, c'est-à-dire après la
parathyroïdectomie partielle. Bien que Parhon explique ce déficit par la
tendance aux hémorragies et même parles lésions cutanées, conséquence de
la thyroïdectomie, l'interprétation de ces faits semble d'être d'autant plus
difficile que beaucoup d'autres auteurs ont publié des données contradic-
toires. Il est bien évident que les chiffres exacts pourraient être plus utiles
que les théories les plus ingénieuses.
Nous avons étudié cette question sur les moutons éthyroïdés dont le sang
sert à la préparation de l'antithyroïdine. C'étaient déjeunes moutons de la
race Karatchaï(nord du Caucase) sur lesquels à l'âge d'un an on pratiqua
une thyroïdectomie complète, en enlevant, bien entendu, en même temps
les parathyroïdes internes ou inférieures. Six mois après l'opération nous
avons choisi 20 moutons chez lesquels on pouvait constater les signes les
plus marqués de l'insuffisance thyroïdienne. Les dosages du calcium dans
le sang de ces moutons, effectués selon la méthode de KrameretTisdall, ont
été faits six fois pendant un mois et demi, aux intervalles d'une semaine.
D'une manière tout à fait pareille nous avons examiné le sang chez 23 mou-
tons normaux de la même race et du même âge. Les données de six dosages
individuels étaiedt bien constantes, la différence entre eux ne dépassant
i ms pour ioo cm \ La calcémie moyenne des animaux éthyroïdés et des
animaux normaux étant calculée et les dixièmes de milligramme rejetés,
nous présentons nos chiffres dans le tableau suivant :
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 3o5
Moutons normaux.
Nombre de moutons. Calcémie moyenne.
8 g m s pour ioo™ J
11....' 10 »
1 11 »
2 12 »
1 i3 »
La calcémie moyenne normale chez 23 moutons est égale, par suite,
à io ms pour ioo cm \
Moutons éthyvoïdés.
Nombre de moutons. Calcémie moyenne.
8 g m s pour ioo™ J
7 10 »
4 • II »
I ; 12 »
La calcémie moyenne chez 20 moutons éthyroïdés est égale à 9 ms ,go
pour roo ™ 5 .
La différence entre ces deux moyennes étant négligeable, on peut con-
clure que :
i° La calcémie moyenne normale des moutons, à l'âge de 1 an '/ 2 , est
de io ms pour ioo cm3 ;
2 La thyroïdectomie complète, y compris l'ablation simultanée des
parathyroïdes internes, n'influence point la calcémie.
ÉLECTROPHYSIOLOGIE. — Chronaxies sensorielles cutanées chez VHomme
normal. Note^de M. Georges Bourgiignon, présentée par M. d'Arsonval.
La méthode monopolaire ne permet pas de déterminer les chronaxies
des terminaisons sensitives par excitation de la peau, probablement en
raison de' la diffusion trop grande du courant. Au contraire, cette méthode
m'a permis de donner la chronaxie des nerfs sensitifs rachidiens : cette
(') Séance du 29 juillet 1929.
3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
chronaxie a une distribution régionale et il y a isochronisme sensitivo-moteur
par région^).
- Dès ces premières recherches, j'avais fait ressortir que l'excitation d'un
tronc nerveux sensitif ou mixte par le courant galvanique provoque un
fourmillement qui part de l'électrode, trace tout le trajet du nerf et
s'épanouit dans son territoire d'innervation cutanée, tandis que l'excitation
du même nerf par un courant bref détermine seulement une sensation de
choc dans les terminaisons cutanées. Ces points acquis, je repris l'étude de
l'excitation électrique de la peau elle-même, mais avec la méthode bipolaire.
Deux fils d'argent, chlorurés électrolytiquement pour avoir des électrodes
impolarisables, sont maintenus à 3 mm environ de distance l'un de l'autre par
un manchon d'ébonite qu'ils traversent pour se fixer à l'autre extrémité à
deux petites bornes auxquelles on attache les fils conducteurs. Deux ou
trois tours de fil de lin imbibé d'une solution de NaCl à 4 pour iooo
entourent la base de chaque fil-électrode et entretiennent la légère
humidité nécessaire au passage du courant. En explorant avec cette
électrode la surface de Favant-bras et de la main chez plusieurs sujets
normaux, j'ai pu mettre en évidence les faits suivants :
i° Suivant la situation de l'électrode, l'excitation électrique de la peau
donne trois sensations différentes : sensation de choc, sensation de fourmille-
ment, sensation de chaleur.
Lorsque l'intensité du courant augmente, la sensation de choc augmente,
mais reste une sensation de choc; celle de fourmillement se transforme en
sensation douloureuse et la sensation de chaleur devient une sensation de
brûlure.
2° A chacune de ces trois sensations correspond une chronaxie spéciale :
dans chaque région, pour la sensation de choc, la chronaxie est égale à
celle des muscles sous-jacents; pour la sensation de fourmillement, elle est
cinq fois plus grande et pour la sensation thermique elle est dix fois plus
grande que la première.
En voici deux exemples :
(') G. Bodrguigno^ et A. Radovici, Chronaxies, des nerfs sensitif s racftidiens du
membre supérieur de l'Homme. Égalité régionale des chronaxies sensitices et
motrices {Comptes rendus, 173, 1921, p. i^aa). — G. Bodrguignon, La chronaxie chez
V Homme, p. 197-208, 208 et 212 (Masson, 1923).
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. . 3c>7
Chronaxie
des muscles
Choc. Fourmillement. Chaleur. sous-jacents.
Face antér. de Tavant-bras.. . . o*, 20 à o*. 36 i a à i ', 5 a^àS^.D o 5 , 20 à o ff , 36
Face poster, de Tavant-bras. . . o ff ,44 à o 17 . 72 2 ff à3 17 , 5 4 ff à 7 ff o* 7 , 44 à o" 7 , 72
3° Sur les troncs nerveux sensitifs ou mixtes, on trouve seulement deux
chronaxies, celle de la sensation de choc', la seule que j'aie trouvée dans mes
premiers travaux, et - celle de la sensation de fourmillement, la rhéobase
étant la même pour le fourmillement et le choc qui se trouve masqué. Mais,
quelque intensité qu'on fasse passer, on ne détermine j amais de sensation ther-
mique par V excitation électrique des nerfs. Quant à l'interprétation de ces
faits, on peut dire que dans la peau qui possède trois sortes de terminaisons
nerveuses sensorielles, on trouve par l'excitation électrique trois chronaxies
et trois sensations. Il semble bien qu'il faille admettre des terminaisons
nerveuses spécialement affectées aux trois sortes de sensibilités cutanées,
le tact, la douleur et la température, sans qu'il y ait d'éléments spécialisés
pour le chaud et le froid.
En appliquant au volume des terminaisons sensorielles cutanées la loi de
Lapicque, on peut dire que la plus petite chronaxie serait celle des corpus-
cules de Pacini, terminaisons les plus volumineuses situées dans le tissu
sous-cutané; que la Ghronaxie moyenne serait celle des corpuscules de
Meissner, de volume moyen et situés dans les papilles dermiques, et que la
plus grande chronaxie serait celle des terminaisons libres intra-épithéliales,
en boutons ou en disques, décrites par les histologistes dans la couche de
Malpighi de l'épiderme.
Les corpuscules de Pacini paraissent donc être les organes de la sensibi-
lité tactile, ceux de Meissner les organes de la sensibilité douloureuse et les
terminaisons libres intra-épithéliales les organes de la sensibilité thermique.
L'excitation des corpuscules de Pacini, isochrones avec les muscles, serait
le point de départ des réflexes cutanés : les tendons renferment des corpus-
cules de Pacini dont l'excitation serait le point de départ des réflexes ten-
dineux.
Pour la sensibilité à la pression, que la section des nerfs rachidiens ne
fait pas disparaître, elle paraît être due à autre chose qu'aux terminaisons
que nous venons d'étudier.
Du fait que l'excitation des troncs nerveux ne permet pas de trouver la
sensation thermique ni la grande chronaxie, on peut inférer qu'il est pro-
3o8 . ACADÉMIE DES SCIENCES.
bable que les fibres qui aboulissent aux terminaisons libres intra-épider-
miques ne passent pas par les nerfs rachidiens, mais probablement, comme
certains auteurs l'ont déjà soutenu, par les nerfs sympathiques. Mes expé-
riences sont d'accord" avec l'attribution qu'on a déjà faite de la sensibilité
thermique aux terminaisons libres intra-épidermiques et avec le fait que le
contact d'un nerf dénudé avec un corps, froid ou chaud détermine une dou-
leur, mais ne détermine jamais de sensation de température.
En résumé, aux trois éléments nerveux sensoriels de la peau corres-
pondent trois sensations différentes éveillées par un même excitant non
spécifique, l'électricité, et trois chronaxies qui sont entre elles comme
i (choc), 5 (fourmillement) et 10 (chaleur), en appelant i la plus petite
chronaxie, dont la valeur absolue est, dans chaque région, égale à celle de
la chronaxie des muscles sous-jacents.
PATHOLOGIE ANIMALE. — La gattine et la flacherie vraie ou jlacherie
de Pasteur, maladies infectieuses mixtes à ultra-microbe et bactéries.
Note (') de M. A. Paiixot, présentée par M. P. Marchai.
Nos observations et expériences des années précédentes nous avaient con-
duit à admettre que la gattine et la flacherie vraie ou fiacheriede Pasteur,
avaient pour cause morbide le Streptococcus bombycis ou ferment en cha-
pelets de grains de Pasteur. Nous admettions en outre qu'il existait une
forme de gattine amicrobienne causée par une subâtance cytotoxique éla-
borée par le Streptocoque au cours de sa vie parasitaire. En cherchant
cette année à préciser le mode d'action du microbe et de la substance cyto-
toxique, nous avons été amené à modifier sensiblement notre point de vue
sur l'étiologie des dysenteries microbiennes du Ver à soie. Nous expose-
rons sommairement les principaux faits d'expérience qui justifient notre
nouvelle conception de l'étiologie de ces maladies.
i° Il a été possible de provoquer au laboratoire une véritable épidémie
de gattine en partant de matériel infecté conservé au laboratoire depuis
l'année précédente : des Vers à soie ayant ingéré, le 29 mai, une goutte de
contenu intestinal de ver gattine conservé en tube scellé, ont tous contracté
( 4 ) Séance du 29 juillet 1929.
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 3og
la maladie après une incubation de 6 à 7 jours; les mêmes résultats ont été
obtenus en utilisant comme matériel infectant le contenu intestinal desséché
et conservé sans précaution spéciale dans une armoire. Au début de la
maladie, c'est-â-dire au moment de l'apparition des lésions de la partie pos-
térieure de l'intestin moyen, le contenu intestinal pouvait être considéré
comme amicrobien; par la suite, les Streptocoques se sont multipliés acti-
vement, déterminant l'apparition des symptômes caractéristiques de la
maladie.
2 Le contenu intestinal amicrobien des vers malades ayant été centri-
fugé, puis dilué dans 3o parties' d'eau physiologique stérile, s'est montré
aussi virulent, peros, que les déjections de vers malades riches en Strepto-
coques. Un troisième passage a donné des résultats identiques aux deux
premiers. La gattine amicrobienne est donc transmissible dans les mêmes
conditions qu'une maladie infectieuse ordinaire. L'infection microbienne est
postérieure à l'altération des cellules épithéliales postérieure de l'intestin
moyen.
3° Le contenu intestinal des vers atteints de gattine perd toute virulence
lorsqu'il est filtré sur bougie de porcelaine (bougies .Chamberland L3 — L7).
On peut donc conclure que l'élément virulent du contenu intestinal n'est
pas, comme nous le supposions, un liquide analogue à une diastase ou une
toxine. L'examen sur fond noir de contenu intestinal centrifugé virulent
révèle la présence de granules animés de mouvements browniens, semblables
à ceux que l'on peut observer dans le sang des Vers à soie atteints de gras-
serie ou des chenilles de Pieris brassicœ parasitées par Borrellina pierisPail.
Ces granules n'existant pas dans le filtrat de bougie Chamberland, ni dans
le contenu intestinal des vers normaux, on peut admettre qu'ils représentent
les éléments parasitaires de la gattine.
L\° L'inoculation dans la cavité générale de Vers à soie normaux de Strep-
tocoques de culture pure détermine une maladie dont les symptômes géné-
raux sont ceux de la gattine, mais dont les lésions internes diffèrent essen-
tiellement de celles qui caractérisent cette dernière. Ce fait paraît en contra-
diction formelle avec ceux que nous avons exposés en 1927 (*); la contradic-
tion n'est qu'apparente; elle est due vraisemblablement au fait que nous
avons eu affaire, dans nos premières expériences, à des vers déjà atteints de
gattine amicrobienne. L'action pathogène du Streptocoque s'exerce sur
(*) Comptes rendus, 184, 1927, p. 705.
C. R., 19 ag, 2' Semestre. (T. 189, N« 6.) 23
3 10 , ACADÉMIE DES SCIENCES.
toutes les cellules épithéliales de l'intestin moyen dont la sécrétion devient
rapidement anormale et prend une réaction nettement alcaline.
Chez les Vers à soie atteints de gattine expérimentale non bactérienne,
au contraire, le pH du contenu intestinal est sensiblement le même que chez
le Ver à soie normal.
Les résultats de nos dernières expériences s'expliquent si l'on admet
l'existence d'un virus ultra-microscopique conditionnant l'activité parasi-
taire des Bactéries intestinales. Gattine et flacherie vraie ne seraient donc
pas des entités morbides au sens strict du mot, mais de véritables maladies
mixtes à cause ultra-microbienne et microbienne. L'action du virus ultra-
microscopique serait prépondérante; elle aurait pour effet de préparer le
terrain à l'action des Bactéries. Lorsque l'infection microbienne est due à la
multiplication du Slreptococcus bombycis, on a affaire à la gattine ordinaire
ou maladie des têtes claires, ou macilenza des auteurs italiens; lorsque
c'est \e Bacillus bombycis ou Vibrion à noyau qui prédomine, on a affaire
à la flacherie vraie ou flacherie de Pasteur.
La transmission des dysenteries infectieuses du Ver à soie est assurée
d'une génération à l'autre, soit par le virus ultra-microscopique qui souille
les poussières de magnanerie, soit par celui qui infecte directement l'œuf.
On peut rapprocher la gattine et la flacherie vraie de certaines maladies
des Vertébrés supérieurs, de la peste porcine ou hog-choléra, par exemple,
dans lesquelles l'action d'un virus filtrant prépare le terrain à l'action d'une
Bactérie peu pathogène par elle-même, le Bacillus suipestifer. Chez le Ver
à soie, cependant, le Streptocoque comme le Bacille sporulé ne se multi-
plient que dans le contenu intestinal et ne déterminent pas de septicémie
comme le Bacillus suipestifer.
La séance est levée à 1 5 b 1 5 m .
É. P.
SÉANCE DU 5 AOUT 1929. 3u
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus, pendant les séances de juin 1929.
Le problème de V indépendance des roues d'arrière d'une voiture automobile.
par D. Sensaub de Lavaud. Chez Fauteur, 179, rue de la Pompe, s. cl.; 1 fasc. a/J™ 1 .
Recueil des conférences. Rapports de. documentation sur la Physique. La diffusion
moléculaire de la lumière, par Jean Cabannes, avec la collaboration de M. Yves Rocard.
Paris, Les Presses universitaires de France, 1929; 1 vol. 24 cm ,5. (Présenté par
M. Fabry.)
Agricultural Afghanistan, par N. I. Wmov el D. D. Bukjnich. Leningrad. 1929;
1 vol. 26 cm ,5.
Cent ans de la vie de l'École centrale des Arts et Manufactures. 1829-1929, par
Léon Guillet. Paris, de BrunofF; 1 vol. 3i cm ,5.
Publication de l'Institut fédéral^ de Météorologie et de l'Association suisse pour
l'aménagement des eaux, Fascicule 16 : Précipitations atmosphériques, écoulement et
hydroélectricité. 1. Études d'hydrologie dans la région des Alpes. 2. Essai d'une
formule donnant écoulement en fonction des précipitations: par Jean Logeon.
Paris, Dunod, 1928; 1 vol. 20 cm .o.
Le cœur. Les médicaments cardiaques et l'électrocardiogram'me , par F. Henrijean.
Paris, Masson el C ie , 1929; 1 vol. 25 cm .
Faune de France : "20 coléoptères « cerambycidw », par F. Picard. Paris, Paul
Lechevalier, 1929; 1 vol. 25 cra . (Présenté par M. Bouvier. )
Curiosités musicales. Histoire et influence du tempérament, par Paul Garnault.
Nice, chez l'auteur. 192g; 1 fasc. 2i on, .5.
Ministère du Commerce et de l'Industrie, Office national des combustibles liquides.
Le pétrole, matière première de l'industrie et dé la science chimiques. Conférence
faite au VIII e Congrès de Chimie industrielle, par M. Louis Pineau. Paris, Imprimerie
Nationale, 1928; 1 fasc. aa^.D. (Présenté par M. Béhai.)
Ondes et électrons, par P. Brjcout. Paris, Armand Colin, 1929; 1 vol. 17™. 5.
(Présenté par M. Fabry.)
Faune des colonies françaises : Les saturnioides de l'Afrique tropicale française,
par E.-L. Bouvier. — Contribution à l'étude de, la Faune de Madagascar, par
G. Petit, première Partie. Paris, Société d'éditions géographiques, maritimes et colo-
niales, 192S et 1929; 2 fasc. 25™, 5. (Présenté par M. Mangin.)
3i2 ACADEMIE DES SCIENCES.
Commissariat de la République française au Cameroun. Mission Monod (1925-1926),
deuxième Partie. Résultats scientifiques : Contribution à Vè.tude de la Fau%e du
Cameroun, par Théodore Monod. Paris. Société d'éditions géographiques maritimes
et coloniales, 1929; 1 fasc. 25 cm ,5. (Présenté par M. Mangin.)
Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert 1 er , prince
souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours de Jules Richard.
Fascicule LXXV1I : Cumacés et Leptostracés provenant des campagnes scientifiques
de S. A. S. le Prince Albert I er de Monaco, par Louis Fagb, Imprimerie de Monaco.
1929; 1 vol. 36 cm .
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI VA AOUT 1929.
■PRÉSIDENCE DE M. Henri I ESLANDRES.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président annonce à l'Académie qu'à l'occasion des vacances de
l'Assomption la prochaine séance hebdomadaire aura lieu le mercredi
21 août au lieu du lundi 19.'
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Tanakadaté, professeur de
l'Université de Tokyo, qui assiste à la séance.
CORRESPOND ÀNCE.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions implicites à une
infinité dénombrable de valeurs. Note ( ' ) de M. N. Lusin, trans-
mise par M: Hadaraard.
Dans une Note précédente {") nous avons décomposé le problème des
fonctions implicites en deux parties : i° l'étude du domaine d'existence des
fonctions implicites et 2 la nature de ces fonctions. Il nous restait à étudier
les deux cas suivants : cas II, où toutes les fonctions implicites j,, j 2 , ..., y p
sont à une infinité dénombrable de valeurs, et cas III, où l'une des fonctions
(') Séance du 2g juillet 1929.
(*) Sur le problème des fonctions implicites (Comptes rendus, 189, 1929, p. 80).
C. R , 1929, 2- Semestre. (T. 189, N* 7.) 24
3l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
implicites est à une infinité dénombrable de valeurs tandis qu'on ne suppose
rien sur les autres fonctions implicites. On sait que l'étude du cas
fondamental où toutes les fonctions implicites sont uniformes a amené
M. H. Lebesgue aux deux lois suivantes : (L,) le domaine d'existence des
fonctions implicites est mesurable ,B; (L„) chaque fonction implicite
coïncide sur le domaine d'existence avec une fonction uniforme partout
définie et rentrant dans la classification de M. Baire.
Les résultats géométriques de ma Note récente (') nous permettent
maintenant de décider si les lois (L,)et(L 2 ) de M. Lebesgue subsistent
dans les cas II et III.
1. Cas II : le domaine d' existence . — Soit
/,(j?,, -r.,. ..., x m \ j,, >■., .... Vp)= o, / a = o. / 3 = o, •■•, fq=o
un système d'équations données où les fonctions /, sont partout définies
dans l'espace OX, X 2 ... X m Y , Y a ... Y p et rentrent dans la classification
de M. Baire. Désignons par S l'ensemble de tous les points N(j7 1; x 3 , . ..,
a; m ,y t ,y 3 , ...,y p ) de l'espace dont les coordonnées x t , y h vérifient toutes
les équations proposées. Cet ensemble & est évidemment mesurable B. La
projection E de & sur l'espace OX,X 2 ... X m est le domaine d'existence
des fonctions impbcites.
Ces généralités terminées, passons à l'étude du cas II. Comme toute
fonction implicite ji est au plus à une infinité dénombrable de valeurs en
chaque point de E, l'ensemble & est tel que chaque point de E est la pro-
jection d'une infinité au plus dénombrable de points de &, Dans ces condi-
tions le théorème I de la Note citée [voir (')] nous dit que l'ensemble E est
mesurable B. Donc, dans ce cas, la loi (L, ) subsiste ( 2 ).
2. Cas II : la nature des fonctions . — Il résulte du théorème II de la Note
citée [voir(')] que l'ensemble & est totalement décomposé en une infinité
dénombrable d'ensembles <$,, & 2 , ■••}<§/;-, • ■ • mesurables B sans point
commun deux à deux dont chacun jouit de la propriété suivante : deux
points différents de 6> k ont des projections sur l'espace OX, X 2 . . . X„, essen-
tiellement distinctes. Si nous assujettissons le point N(a? ( ,a; a , ...,a; m ,j' ) ,
j a , . .., y p ) à parcourir l'ensemble & k , d'après la propriété indiquée de & k ,
X 1 ) Sur la représentation paramétrique semi-régulière des ensembles (Comptes
rendus, 189, 1929, p. 229).
( 2 ) M. P. Novikoffa obtenu ce résultat au moyen de la totalité des nombres trans-
finis de seconde classe de Cantor.
SÉANCE DU 12 AOUT 1929. 3i5
les lettres y,, y,, ..., y p deviennent p fonctions uniformes des argu-
ments x,, x 2 , ... y .x m :
définies- sur la projection E /; de l'ensemble <S/, sur l'espace OX,X 2 . . . X m .
On achève la détermination de «p 1 / 1 en posant <?•*'= en dehors de E,,..
Puisque l'ensemble E, t est mesurable B, les fondions f/ n rentrent dans la
classification de M. Baire.
Il résulte de la définition même des fonctions qf que le système des
nombres x t ,-x a , . . . , x m , o'/''', çif , . . . , ip^"' vérifie les équations proposées
quand M (a:,, a?,, ... , #,„) appartient à E ls .
Comme 6> est la somme des ensembles ê>,., le domaine d'existence E est la
réunion des ensembles E /r mesurables B. Ainsi, la solution complète du sys-
tème proposé d'équalionsesL formée d'une infinité dénombrablede systèmes
dep fonctions f'f , a/f, . . ., y* rentrant dans la classification de M* Baire,
chacun de ces systèmes vérifie les équations proposées sur la partie E /( du
domaine d'existence E. Donc, la loi ( L a ) subsiste dans ce cas ( ' ).
3. Cas III : le domaine d -1 existence . — Dans ce cas, le domaine d'existence
est, en général, non mesurable B. En effet, nous avons vu, en analysant le
cas I, que le domaine d'existence E peut être non mesurable B même si
l'une des fonctions implicites est uniforme. Donc, a fortiori, dans le cas III,
la loi (L, ) ne subsiste pas:
4. Cas III : la nuture des fonctions. — Néanmoins, la loi (L 2 ) subsiste
partiellement. Ceci résulte de la proposition suivante de Géométrie :
Théokè.vie. — Si & est un ensemble analytique situé dans Pespace
OX,X 2 ...X m Y à m-\-\ dimensions et tel que chaque droite parallèle à
Vaxe OY coupe & en une infinité de points au plus dénombrable ou bien ne. le
coupe pas, & peut être regardé comme une partie d'un ensemble H mesurable B
ayant la même propriété.
Il en résulte qu'un ensemble analytique & jouissant de la propriété indi-
quée est la réunion d'une infinité dènombrable d'ensembles analytiques & t ,
S 2 , ...,<§/ ; , ... situés respectivement sur des surfaces y = y k (x n x.,, ...,x m )
où les <a k sont partout définies et rentrent dans la classification de M. Baire.
(') M. P. Novikofl' a démontré qu'il existe une solution uniforme formée de fonc-
tions de la classification de M. Baire.
3i6 ACADÉMIE DES SCIENCES. '
Pour appliquer ce théorème, il suffit de remarquer que la fonction
implicite multiforme y,- a pour représentation géométrique un ensemble
analytique &"'' situé dans l'espace OX ( X,. . . X„, Y, qu'on obtient en faisant
la projection de & sur cet espace. Si nous supposons que 1 la fonction impli-
cite y, est à une infinité au plus dénombrable de valeurs, l'ensemble analy-
tique &'■'> satisfait aux conditions du théorème précédent. Ainsi, la fonction
multiforme y ; est décomposée en une infinité dénombrable de fonctions
rentrant dans les classes de M. Baire et ceci nous montre que la loi (L 2 )
subsiste partiellement.
MÉCAMQUE. — Sur lu stabilité d'une plaque renfermée entre deux cercles
concentriques. Note ( ' ) de M. A. Lokchinb, présentée par M. Mesnager.
Une plaque renfermée entre deux: cerclèsconcentriques est pressée par les
forces uniformément distribuées sur sou bord extérieur. Ces forces d'inten-
sité p sont normales au contour et agissent sur la surface plane intermé-
diaire. Prenons le pôle au centre de la plaque et appelons le rayon vecteur,
les rayons intérieur et extérieur /•, a et b. Alors pour le cas, où le bord inté-
rieur est libre, on a
!>ù- / a'-\ pb*- ( a"-\
b 1 — a i \ r 1 1 ' .b- — a-\ r 1 I
p r :
En augmentant la pression nous pouvons atteindre la valeur critique,
à laquelle la plaque éprouve une flexion. La surface de flexion satisfait
à l'équation
,. d cl [\ d du\ d ( a"-\di( . ub-
^-r r -r\~-r''-i~] + [ J \~r\ r )-r = ° °" Pi— H ~'
dr dr\r dr dr j ' dr\ r ) dr ' b-—a-
Pour définir la pression critique/?, on a l'équation
- s/ê ■ ! '- (\/s «) n " (Vfî - ■• (v/fi *) n - (\/& •) I = •
( ' ) Séance du 29 juillet 192g.
SÉANCE DU 12 AOUT 1929. _ 3 1 7
lorsque la plaque est encastrée au bord extérieur, et
a
x|a + .,x.( v /g»)- v /g*w( v ^*);
si la plaque est appuyée par le bord extérieur. I,,. et ÎN/, sont les fonctions
cylindriques dont l'ordce k= t/^U — h 1 dépend de p\ a est la constante
de Poisson. Nous avons calculé les valeurs critiques de p pour <7 = o,3
et - = 5. Elles sont égales à i3,6r -^ pour la plaque encastrée et à 3,53 -r-,
pour la plaque appuyée.
MÉCANIQUE. — Sur la détermination chronophoto graphique du potentiel des
vitesses dans les écoulements plans par application du théorème de Stokes,
et sur la similitude des bairages déversoirs. Note ( ' ) de MM. L. Escande
et Teissie-Solier, transmise par M. Râteau.
I. M. Camichel a donné une méthode ('-') permettant de déterminer, en
chaque point d'un mouvement s'effecluant dans le plan xOy, le vecteur
tourbillon qui se réduit, dans ce cas, à sa composante "Ç, parallèle à O.S. Ce
procédé, consistant à évaluer par des mesures chronopholographiques les
termes entrant dans l'expression de 'C, permet, en particulier, de séparer les
zones rotationnelles des zones à potentiel des vitesses; il a été appliqué avec
succès par divers auteurs ( 3 ).
M. Camichel a indiqué également une seconde manière de vérifier l'exis-
tence du potentiel des vitesses basée sur l'application du théorème de
( ' ) Séance du 5 août 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 170, 1920, p. 881.
( 3 ) C. Camichel, Reçue générale de i 'Électricité , 8, 1920, p. 33 1 . — L. Escandr,
Thèse de Doctorat, Faculté des Sciences de Toulouse, M), 1929. — C. Ledouk, Thèse
de Doctorat, Faculté des Sciences de Toulouse, k% 1929.
3 1 8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Stokes :
f\\ r cos a ds= f CçdS,
S désignant la surface limitée par le contour C.
Pour être certain que le mouvement est irrotalionnel dans la zone S, il
suffit donc de vérifier que la circulation des vitesses est nulle le long du
contour C que Ton prendra aussi simple que possible, composé par exemple^
de deux lignes de courant et de deux équipotenlielles; ce contour doit
d'ailleurs être choisi avec discernement ; il pourrait arriver en effet qu'il
délimile une région dans laquelle exislent des rotations de sens opposé
telles que le flux total des vecteurs tourbillons traversant S soit nul, bien
que le mouvement soit nettement rotationnel.
Cette deuxième méthode présente l'avantage de permettre la vérification
globale de l'existence du potentiel des vitesses dans toute une zone et non
en un seul point- d'autre part, les planimétries nécessaires à l'évaluation de
la circulation sont beaucoup moins délicates et beaucoup plus précises que
les constructions de courbes et les déterminations de tangentes que met en
œuvre le premier procédé.
Dans le cas où la circulation ainsi mesurée ne serait pas nulle, elle
fournirait la valeur du tourbillon moyen dans la région S et même, en consi-
dérant une série de contours C concentriques et de plus en plus petits, on
pourrait, par extrapolation, déterminer la valeur du vecteur tourbillon en
un point donné.
Nous avons appliqué le procédé déduit du théorème de Stokes au déver-
sement sur les barrages à seuils épais, à l'entraînement déterminé dans une
chambre d'eau par l'appel d'un orilice en mince paroi, au mouvement gira-
toire à axe verlical aéré, provoqué, dans un autre cas, par l'écoulement par
orifice. Pour tous ces mouvements, nous avons retrouvé, dans presque toute
la masse liquide en mouvement, l'existence du potentiel des vitesses déjà
mis en évidence par la première méthode indiquée dans celte Note (' ). Ce
fait explique les résultats obtenus dans les expériences sur la similitude des
mouvements giratoires, résultats qui vérifient très exactement la loi de
Reech.
Nous signalerons à ce sujet les résultats obtenus récemment au Labora-
toire en comparant les coefficients de débit des divers oriGces fonctionnant
en écoulement radial, puis giratoire, avec et sans cheminée d'air axiale.
(') /?. G.E., 6, 22 novembre igrg, p. 707; Comptes rendus, 187, 1928, p. 766.
SÉANCE DU 12 AOUT 1929. 3ig
Nos expériences nous ont montré que l'influence de la rotation de l'eau sur
le coefficient de débit était négligeable et que seule la réduction de la sec-
tion mouillée dans le plan de l'orifice, due à la cheminée d'air, entraînait
une diminution de débit.
II. L'un de nous, poursuivant ses recherches sur la similitude des bar-
rages déversoirs au point de vue du coefficient de débit, a comparé la série
des quatre modèles réduits du barrage de Puechabon, dont l'étude a fait
l'objet d'une Note antérieure (') et qui correspondent respectivement aux
échelles i/3oo, i/ido, 1/ 100, 1/ 19, 5, à un modèle à l'échelle 1/ 10.
Ce dernier est monté dans le canal du laboratoire de Banlève, de 4 m ,5o de
largeur, en série avec un déversoir de Bazin permettant la mesure du débit,
qui dans cette expérience atteint 6m 3 /sec; l'installation est d'ailleurs
prévue pour un débit maximum de 28 m 3 / sec.
Les résultats obtenus coïncident avec ceux donnés par le modèle à
l'échelle 1/ 19,5, sans aucune divergence systématique vis-à-vis de la loi de
Reech, contrairement à ce qui se passe pour les barrages plus petits.- Il
semble donc que, pour les nombres de Reynolds atteints avec le modèle à
l'échelle 1/ 19, 5, l'influence delà viscosité devient entièrement négligeable.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le potentiel des solutions de glucides . Note ( 3 )
de M lle IVelicia Mayer, présentée par M. Jean Perrin.
Wurmser et Geloso ( 3 ) ont montré qu'il s'établit entre une électrode
inerte et une solution de glucide réducteur une différence de potentiel qui,
toutes autres conditions étant identiques, a la même valeur, que ce glucide
soit du glucose ou du fructose. J'ai entrepris une étude analogue avec
d'autres, glucides : le lactose, le galactose, lemannose, lexylose, l'arabinose
et la dioxyacétone.
Les déterminations consistent à mesurer la force électromotrice d'une
chaîne constituée de la manière suivante :
Pt | solution glucide dans tampon | KG sat. | KCI, HgCl, Hg.
Il résulte de ces déterminations que le potentiel au contact du platine et
(') Comptes rendus, 186, 1928, p. 28.
( 3 ) Séance du 5 août 1929.
( 3 ) R. Wurmser et J. Geloso, Sur le potentiel des solutions de glucides {Journ.
Chimie physique, 25, 1928, p. 64i).
320
ACADEMIE DES SCIENCES.
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5 6 7 8 9 10 M 12
Tampon borates n /io.
En pointillé, potentiel des glucides en solution de phosphates.
p.H.
SÉANCE DU 12 AOUT 1929. 3a I
d'une solution de glucide s'établit avec des vitesses variables, mais que sa
valeur limite est la même pour tous les glucides étudiés, dans les limites de
reproductibilité des mesures pour un même glucide.
•i° La valeur du potentiel est exprimée à 4o° et dans une solution de phos-
phate par l'équation
E = 0,062 pH -j- 0,23 ± 0,02 volt
et à 75°, dans la même solution, entre pH = 9, 2D et pH =11, par
E = o, 069 pH h- o, 2 1 ±0, 02 volt.
Ces relations sont les mêmes que celles trouvées par Wurmser et Geloso
avec les solutions de glucose et de fructose. En milieu de pH plus petit que
•9,2 à 75°, le potentiel limite s'écarte légèrement des valeurs calculées par
l'équation précédente.
2 . En présence de borates, le potentiel de tous les glucides subit un dépla-
cement dans le sens positif, en milieu de pH<9. Cette influence est
beaucoup plus sensible à 4o° qu'à 75°, comme le montre le graphique ci-
contre.
3° Comme dans le cas du glucose et du fructose, les potentiels déterminés
avec les autres glucides ne sont pas modifiés par l'addition de petites quan-
tités d'un système oxydo-réducteur, tel que la phénosafranine, en équilibre
rapide avec l'électrode.
4° Enfin j'ai étudié, dans le cas du xylose, l'influence de la concentra-
tion du glucide, et j'ai observé que le potentiel ne varie pas sensiblement
quand on fait varier la concentration de 0,1 pour 100 à 2,5 pour 100.
En résumé, tous les glucides étudiés se comportent de la même façon vis-
à~vis»d'une électrode inerte et la différence de potentiel observée ne dépend,
pas de la nature du glucide.
'■522 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la détermination quantitative du néon
dans les gaz naturels. Note (') de M. N. P. Pé.vtcheff, présentée par
M. A. Desgrez.
Le néon n'a pas fait jusqu'ici l'objet d'un dosage précis dans les gaz
naturels, en dehors dei'air atmosphérique ( 3 ). Ce dernier a été analysé à ce
point de vue par Sir W. Rarasay, d'après une méthode qui n'a pas été uti-
lisée avec succès dans l'étude des autres gaz naturels ( 3 ) Les méthodes de
M. G. Claude et de M. H. E. Watson ne sont applicables qu'à l'analyse de
l'air atmosphérique (à l'exception de quelques cas restreints) parce qu'elles
exigent des quantités énormes du gaz à étudier (*).
Nous avons institué une méthode pour la détermination quantitative du'
néon dans les cas où l'hélium est peu abondant. Cette méthode consiste à
déterminer la densité du mélange hélium-néon, isolé du mélange global
des gaz rares à l'aide de charbon de noix de coco, refroidi dans l'air liquide.
Nousavons suivi, d'unepart, le micro-procédé àballons(principeDumas)( s ),
élaboré au cours de nos recherches antérieures sur les gaz rares des sources
thermales (°), et, d'autre part, la technique de MM. Moureu et Lepape (').
Il était nécessaire de vérifier si le néon reste quantitativement avec l'hélium
dans les conditions des expériences, qui sont, en général, les suivantes : on
plonge la partie de l'appareil qui contient le charbon de bois dans l'air
liquide, on fait circuler le gaz ( 8 ), et après l'absorption totale des gaz rares
lourds (Ar, Kr et Xe), ce qu'on peut constater, à l'aide de l'analyse
spectrale, on extrait lentement de l'appareil la fraction des gaz rares
légers (He + Ne) au moyen de la trompe à chute de mercure jusqu'à une
( ' ) Séance du 5 août 192g.
( 2 ) Moureu et Lepape, Comptes rendus, 171, 1920, p. 94D. — Panelh, Gehlen et Peters
proposent de calculer la quantité du néon dans les gaz naturels, en partant de la loi de
Moureu et Lepape (Zeitschr. f. anorg. u. allg. Chem., 175, 1928, p. 3ga).
( 3 ) L'analyse des gaz de la source de Balh relativement au néon, n'est pas consi-
dérée comme précise ( Mouiied et Lepape, loc. cit.).
(*) G. Claude, Comptes rendus, l'+8, 1909, p. i454- — H. Watson, Chem. Zen-
Iralblatt, 2, 1910, p, 1$-'.
( 6 ) Annuaire de l'Univers, de Sofia, Faculté phys.-mathém., 23, u, 1927, p. 74.
(°) Comptes rendus, 185, 1927, p. 5n ; 186, 1928, p. 249; 187, 1928, p. 2'43.
(') Journal de Chimie physique, 11, 1918, p. 78 et suiv.
( 8 ) Mélange global des gaz extrait du gaz naturel à l'aide des procédés chimiques.
SÉANCE DU 12 AOUT 1929. 323
pression pratiquement nulle. Les indications qu'on trouve dans la litté-
rature à ce sujet (') ne sont pas suffisantes, surtout quand il s'agit de
basses pressions, les buts des recherches respectives étant tout différents des
nôtres. Pour combler celte lacune, nous avons effectué les expériences :
i° Un mélange composé de 97,06 pour 100 d'hélium et de 2,90 pour 100 de néon
(densité : 0^,1999 par litre normal) (-), rigoureusement exempt d'autres* gaz ( 3 ), a été
traité avec du charbon de noix de coco (0^,7 environ) suivant les conditions ci-dessus.
Dans les limites des erreurs de l'expérience, la quantité totale de gaz est restée cons-
tante : le mélange employé étant 5 e ™ 3 , 24, on a retrouvé, après le traitement, 5 cm3 ,22.
2 A une quantité connue du même mélange (4 cm %i3) on a ajouté 5 e ™ 3 , 32 d'argon
pur et le mélange obtenu a été soumis à la même opération. L'argon a été totalement
absorbé par le charbon et il ne restait que le mélange initial (4 e ™ 3 , i3 den-
sité : 0,2000 g/I).
3° Un autre mélange des gaz rares légers, composé principalement de néon
(96,85 pour 100 de néon et 3 . 10 pour 100 d'hélium, densité : 0,8770 g/1), a été traité
de la même façon. On a obtenu le même résultat que dans les expériences précédentes :
gaz utilisé 4™% i4> gaz restant 5™ 3 , i3.
4° Les mélanges gazeux des essais 2 et 3 ont été réunis dans des proportions exac-
tement connues (2 cm3 ,6o,75 et 3 e ™ 3 , 029) et le mélange synthétique obtenu a subi le
traitement du charbon de noix de coco, refroidi dans l'air liquide. Les gaz sont restés
sans aucune modification appréciable : la densité du mélange synthétique est égale
à o,5883 g/l, ce qui correspond à 56.-8 pour 100 de néon et 43,2 pour 100 d'hélium,
tandis que les calculs, d'après les quantités des gaz mélangés, donnent 06,9 pour 100
de néon et 43 , 1 pour 100 d'hélium.
Des résultats ci-dessus on déduit que, dans les conditions indiquées, le néon reste
entièrement dans* la fraction des gaz rares légers.
La méthode a été utilisée pour le dosage du néon dans les gaz spontanés
de la source Tchouloudja (Hissar, Bulgarie), dont la teneur en He et en Ar
est connue (*). Nous avons employé 5,0781 litres du gaz naturel sec, duquel
on a éliminé les gaz ordinaires à l'aide de Ca, CuO, etc., et le reste a été
( ' ) Dewar, Ann. de Chim. et de Phys., 8 e série, 3. 1904, p. 5. — Moureu et Biqcard,
Comptes rendus, 143, 1906, p. 79D ; Journ. de Chim. phys., 11, ig i3, p. 97. — Vai.jsn-
tiner etScuMiDT, Ann. der Phys., 4° série, 18. 1900, p. 187. — Claude, Comptes rendus,
158, 1914, p. 861. — Leduc, Comptes rendus, 158, 1914, p. 865. — Paneth et Peters,
Naturw., 14, 1926, p. 907; Gmelins Handb. der anorg. Chemie, n° 1, Edelgase,
1926, p. 101, 1 12 et 237.
( ! ) Toutes les densités sont exprimées en grammes par litre normal et tous les
volumes gazeux sont donnés pour les conditions normales (o° et 76o mra ).
( 3 ) Les mélanges des gaz rares ont été fournis par Adam Hilger (Londres) et ontété
purifiés et analysés par nous.
(*) N. P. Peutcheff, Comptes rendus, 186, 1928, p. 249.
32Zf ACADÉMIE DES SCIENCES.
traité avec le charbon de noix de coco à la température de l'air liquide.
La fraction ainsi isolée (V m3 ,97) est composée seulement de /hélium et
du néon et présente une densité de 0,2009 g r A-> ce V" correspond à
o,o5i6 d'hélium et à o,ooi65 pour 100 de néon (en volume).
Ce résultat permet de vérifier la théorie astrophysique de MM. Moureu
et Lepape relativement au néon. Les valeurs des rapports montrent que
le néon est soumis à la loi de constance qui résulte de cette théorie :
Ne, . Ne. . Ne.
^-(source; ■j- (source; pf- ( source;
:0.9c
= o.Old.
Ne, . ' " Ne . . * Ne .
=rr-(air) -T-tanrj yr-fair)
N, Ar He
Remarque. — La teneur de l'air atmosphérique en néon a été trouvée de
0.00123 pour 100 (en volume) par Sir W. Ramsay; de o,ooi5 pour 100 par
M. G. Claude, et de 0,0018 pour 100 par M. H. Watson. Nous avons adopté, pour les
calculs des rapports, le nombre de Ramsay, qui est cité le plus souvent.
MÉTALLURGIE. — Sur la teneur en hydrogène et en oxyde de carbone, de
quelques métaux fondus dam le vide. Note (') de MM. A. Villachon et
G. Chaudkon, transmise par M. Henry Le Chatelier.
Nous nous étions proposé de préparer des métaux privés de gaz. On
admet généralement que la masse de gaz dissous dans un métal, à une
température donnée, est reliée à la pression par la formule w = \p{")- Nous
pensions donc obtenir un départ pratiquement complet des gaz en mainte-
nant pendant un temps assez long, les métaux à l'état fondu, dans un vide
très poussé. Or, en chauffant de nouveau dans le vide, au-dessous de son
point de fusion, l'échantillon ainsi traité, nous avons toujours extrait des
quantités notables d'hydrogène et d'oxyde de carbone, (le sont ces expé-
riences que nous décrirons dans cette Note.
Les métaux que nous avons étudiés étaient chauffés dans un four à résistance
dans le vide Chaudron-Garvin. Suivant la température à obtenir, la résis-
tance chauffante était formée par une spirale de nichrome ou de graphite. Le
vide dans la chambre du four était supérieur au ~ de millimètre vers 1700
e t au rjj de millimètre vers iooo . Les métaux étaient fondus dans des
creusets en magnésie pure préalablement recuits à très haute température.
Le lingot obtenu était ensuite réduit en feuilles de jj de millimètre d'épais-
(') Séance du 29 juillet 1929.
= ( 2 ) A. Sikverts, Zeits. phfs. Chem., 60,^1907, p. 129.
SÉANCE DU 12 AOUT 1929. 325
seur. Le métal ainsi laminé était chauffé à température constante dans un
tube en verre Pyrex ou en silice fondue qui pouvait être mis en relation avec
une trompe à vapeur de mercure. On suivait avec une jauge de Mac-Leod
le départ des gaz, puis ceux-ci étaient recueillis au moyen d'une trompe de
Topler. Les gaz que nous avons ainsi extraits étaient formés par de l'hydro-
gène et de l'oxyde de carbone, plus une très petite quantité de gaz carbo-
nique émis par le tube' laboratoire. On n'observe plus d'azote après la
fusion dans le vide :
Dans plusieurs de nos expériences, nous avons effectué^ce dégazage des
métaux à l'état solide à des températures différentes. Nous avons observé
que, pour chaque température, le départ des gaz .semble s'arrêter au bout
d'un certain temps, alors qu'il est possibLe en élevant la température de retirer
encore des volumes notables de gaz. I ne de ces expériences est résumée
dans le Tableau 1.
Tableau I. — Expériences sur io ? d'aluminium préalablement fondu dans le ride.
Volumes des gdz
Durée recueillis (H 2 et CO) Vitesse de dégagemeut
Températures. en heures. en cm 3 . à l'arrêt de l'expérience,
o
230 110 0.40' nulle
380 43 1 0,8 o™\ 000 en 10 heures
330 290 1,68 o CI " a ,oi en 10 heures
600 18 0,24 o cœa ,i en 24 heures
Dans le Tableau II, nous indiquons les résultats de nos expériences avec
différents métaux.
Tableau II. — Expériences sur io 5 de métal préalablement fondu dans te vide.
Terapé-
Conditions de la fusion rature Volumes Solubilité des gaz
dans le vide. du dé- — — ■» — — à l'état liquide
— -— ~- — ' gazage de H : re- de CO re- au voisinage
Tempe- Pression à l'état cueillis cueillis du point de fusion
•V"- Métal. Temps. rature, (en mm), solide, (encm 3 ). (encm 3 ). à la pression atmosphérique.
00
1... Nickel électrolytique 1 heure i55o '/ 30 800 0,4 0,7 1
2... id. • id. 1600 id. 800 0,6 0,8 • pour H- o cm3 ,6 (Sieverts)
3... id. id'. 1800 id . 800 1,8 'toi. co+h ) 1
1 u-î° cmS > 6 (Sieverts)
&... Cuivre éleclrolvtique id. 1400 id. Goo o,25 0,4 ■ ■ / i™ 3 ,2 (Iwasé)
( pourCO 2 cm \5 (Iwasé)
3... Fer électrolytique id . 1600 id. 6no i,i5 1 j „ ,
a c \ -, • -j a -3 r pour H"- 2™", 7 Sieverts
o... Fer Armco nitrure id. 1000 id . 000 o," 0,6 }
7 vi ■■ ■ -u o ,; ,■ ~ r ..,(o™\o (Sieverts)
l... Aluminium .> heures 800 '/lono t>oo i,j 0,6 pour H 2 , ,
" m ' v i cm ' (Iwasé)
3a6 ACADÉMIE DES SCIENCES..
On peut voir que les quantités d'hydrogène recueillies par dégazage à
l'état solide sont du même ordre de grandeur que celles qui, suivant
Sieverts ou Iwasé, mesurent la solubilité de ces gaz au voisinage du point
de fusion sous la pression atmosphérique. Pour l'oxyde de carbone, nous
n'avons pas trouvé de données nous permettant de faire la même compa-
raison. Remarquons, de plus, que les nombres indiqués dans le Tableau II
sont loin de représenter, surtout pour les métaux à haut point de fusion, la
totalité des gaz retenus. Nous avons cherché si, en élevant la température du
métal fondu, nous pouvions diminuer la teneur en gaz; les expériences 1,
2, 3 du Tableau II montrent qu'il n'en est rien. De même, la coulée ou la
distillation du métal dans un vide très poussé ne changent rien au résultat.
La seule méthode pour diminuer la quantité d'hydrogène et d'oxyde de
carbone contenue dans un métal consiste donc à chaufferie plus longtemps
possible près de son point de fusion le métal laminé en feuille mince. La
fusion dans le vide fait, il est vrai, dégager l'azote d'une façon complète.
L'hydrogène et l'oxyde de carbone donnerait donc, avec les mélaux, tels le
nickel, le fer, le cuivre et l'aluminium à l'état liquide, des solutions diluées
d'hydrure et de carbonyle ayant des tensions de dissociation extrêmement
petites.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur le système iodure rnercurique, iodure de potassium
et acétone. Note(') de M"° AI. Pbrkot, présentée par M. G. Urbain.
J'ai exposé antérieurement les résultats que j'avais obtenus en étudiant
à 56° puis à 34° les équilibres solide-liquide dans le système iodure rnercu-
rique, iodure de potassium et acétone ( 3 ).
Ces résultats variant sensiblement avec la température, j'ai repris à 20
l'étude de ce système. Les mesures faites à cette température sont résumées
dans le diagramme ci-après.
A 20° comme à 34° les résultats obtenus dépendent des procédés employés
pour préparer les solutions saturées ( 3 ), tandis qu'à h& on retrouve les
mêmes résultats quel que soit le mode opératoire.
(') Séance du 22 juillet 1929.
(«) M 110 M. Pernot, Comptes rendus, 182, 1926, p. n54; 188, 1929, p. 635.
( 3 ) Ces divers procédés ont été décrits dans la Note relative aux expérienc
à 34° {toc. cit.).
SÉANCE DU 12 AOUT 1929.
3 2 ;
1 8
19 ao <ii ZZ 23 Î4
26 07 28
Hgl 2 ,KI
73-
72
Hgls.KI.^HgO
71
70
63
68.
«7-
66
65
64
63.
Solutions
SaturaL'on ou refroidissement O
Evaporation. □
61
Résidus
59.
2,5 3,6 2,7 2,8
Po/ds engrammes de /(/pour /oogramnies de suôstence ana/yséç.
3 2 8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La courbe à cinq branches trouvée à 55° et à 34° est remplacée à 20 par
une courbe à six branches..
Le sel HgP, 2 Kl qui cristallise à 56° et à 34° n'a pas été retrouvé à 20
non plus que le sel 2HgP, 3KI obtenu seulement à 56°.
II se forme à 20 de nouveaux sels de composition HgP, Kl, ^C 3 H°0.
La séance. est levée à 3 1, 20 n '.
É. P.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU MERCREDI 21 AOUT 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Guillaume BIGOCRDAN.
ÇORRESPOADAIVCE.
L'Acu>émie D'AniÈXRS adresse des compliments de condoléance à l'occa-
sion du décès de M. Charles Depéret.
ÉLECTRICITÉ. — Constantes caractéristiques des générateurs électriques.
Note (') de M. Eouakdo 31" GiLVbz, présentée par M. J. Perrin.
Actuellement, pour définir un générateur électrique, on donne deux
constantes : la force éleclromotrice E et la résislance intérieure ù, qui
sont liées avec la différence de potentiel aux bornes par la formule
(i) V = E R
R + &
Ces deux constantes n'ont pas une signification suffisamment précise,
mais, d'autre part, elles ont une valeur très facile à déterminer; alors nous
avons cru plus utile de chercher à interpréter la signification des deux con-
stantes parce que son emploi, peut-être par habitude, rend très commode le
calcul. De plus, l'analogie entre les différentes classes de générateurs élec-
triques reste applicable à toutes puisque nous donnons une expression de
caractère général.
Il n'est pas toujours correct de considérer la résislance intérieure comme
si c'était une résistance dans l'acception habituelle de ce mot. Chaumat,
dans une Note récente ( 2 ), appelle l'attention sur celte question, en remar-
(*) Séance du 5 août 1929.
( 2 ) Chaumat, Comptes rendus, 188, 1929, p. 1233.
G. R/, 1929, 2- Semestre. (T. 183, W 8.) a5
33o ACADÉMIE DES SCIENCES.
quant que la résistance intérieure dans une machine électrostatique ne doit
pas être considérée comme infinie, même en supposant que l'isolement est
parfait.
Quelquefois la résistance apparente est égale à la résistance intérieure
mais nous n'avons pas cru qu'il convînt d'exprimer celle-ci en fonction de la
première puisque sa valeur est variable, en sorte que la question deviendrait
inutilement compliquée. C'est pourquoi nous avons cru préférable d'intro-
duire quelques concepts nouveaux afin de simplifier cette question.
Schématiquement nous pouvons imaginer qu'un générateur est réduit à
deux bornes entre lesquelles on maintient par un mécanisme quelconque
une différence de potentiel V et lesquelles sont intérieurement unies par
une résistance p qui peut être infinie (machines électrostatiques). Quand
on ferme le courant sur un conducteur extérieur de résistance R, l'inten-
sité I du courant, qui parcourt celui-ci dépend de la résistance extérieure et
des constantes du générateur. ,
En régime permanent l'intensité prend une valeur constante, et puisque
le principe de la conservation de l'énergie doit se vérifier, l'intensité sera
la même non seulement à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur du circuit. On
prend comme sens de parcours positif de circulation celui du courant qui se
dirige par l'extérieur du pôle négatif au positif et qui pourtant retourne à
l'intérieur du pôle positif au négatif; mais même ennégligeant l'appréciation
arbitraire qui suppose la distinction entre l'extérieur et l'intérieur d'un
générateur, étant indéniable que, dans le cas de plusieurs générateurs
associés en parallèle, cette convention est insuffisante, alors nous trouvons
préférable de donner le sens positif au courant qui, partant du pôle positif,
arrive au pôle négatif et le sens négatif à celui du courant qui va en sens con-
traire. D'accord avec cela, le courant que nous considérons, qui parcourt
l'intérieur du générateur, est égal, mais de signe contraire, à celui qui
circule à l'extérieur.
Nous regarderons le courant intérieur — I comme résultante du courant
produit par le générateur — 1^, d'intensité négative et d'un autre courant
d'intensité positive I,. que nous appelons courant de retour. Alors, une fois
atteinte sa valeur définitive, nous avons
(a) "I,= I + I,.
Dans l'hypothèse, que nous considérons comme plausible, où l'intensité
du courant produit par le générateur est proportionnelle à la chute du
SÉANCE DU 21 AOUT 1929. 33l
potentiel entre ses bornes, nous pouvons écrire
(3) I„=Y(e-V),
dans laquelle s est la force électromotrice du générateur pour un isolement
parfait -entre ses bornes, et Y la constante de proportionnalité que nous
appelons conductance de charge.
L'équation (2) devient
et, en tenant compte de l'équation (3), on en tire
(4) y(s_v )= 4 + j;,
d'où
y _ spRY _ spY R
pRY •+- p h- R — 1 + pR
n
qui, identifiée avec (1), nous donne
1 +-pR
E=-2* û =
i + pR i + pR
COLLOÏDES. — Polarisation diélectrique des solutions d'ovalbumine. Note (')
de M Ile Y. Garkeau et M. A. Mamnesco, transmise par M. Jean Perrin.
l/ovalbumine cristallisée a été préparée suivant la méthode de Sôrensen
à partir du blanc d'œuf par précipitations fractionnées avec du sulfate
d'ammonium et purifiée, d'abord par dialyse simple ensuite par éleclro-
dialyse ( 2 ). Dans ces conditions, la molécule d'ovalbumine cristallise avec
une molécule de sulfate d'ammonium. Les solutions de concentration,
2 S pour 100, ont été amenées aux différents pH avec de l'acide chlorhy-
drique ou avec de la soude. Nous avons mesuré la constante diélectrique en
haute fréquence (longueur d'onde 6 m ,5o) à la température de 20 . La
variation du pouvoir inducteur spécifique en fonction du pH est exprimée
par le diagramme. La courbe I est donnée par une ovalbumine moins riche
(') Séance du 12 août 1929. .
( 2 ) Sôrensen, Comptes rendus du Labor. Carhberg, 12, 1916, p. 12.
332
ACADEMIE DES SCIENCES.
en sels neutres que l'échantillon donnant la courbe 2. On voit que même au
point isoéleclrique (pH = 4,7), la solution a un pouvoir inducleur plus
grand que 80, c'est-à-dire que la molécule d'ovalbumine 4- SO'(NH*) 2
possède un moment permanent plus fort que celui de l'eau.
Or les albuminoïdes sont, d'après Fischer et Lœb, des substances
amphotères, par conséquent du côté gauche du point isoélectrique on doit
avoir un chlorure d'albumine et du côté droit un albuminate de sodium.
Par ailleurs la théorie des diélectriques prévoit et l'expérience montre que
les molécules des acides ou des bases ont des moments électriques plus
petits que ceux de leurs sels. Ainsi HC1 a un moment égal à io,3.io -19
tandis que NaCl a un moment égal à 109. io -19 . Il est donc évident que le
moment permanent, par conséquent le pouvoir inducteur de la solution,
doit augmenter quand on s'éloigne du côté gauche ou du côté droit du
point isoélectrique. Effectivement, par extrapolation, les deux branches AB
et CD se coupent au pH = 4,7- Mais les courbes e = F(pH) présentent des
convexités BC autour du point isoélectrique, et nous savons, d'autre part,
que les albuminoïdes sont des colloïdes hydrophiles (Jean Perrin), c'est-
à-dire des corps ayant une grande affinité pour l'eau qu'ils fixent par
attraction diélectrique ('). La condensation des dipôles d'eau sur les
micelles d'ovalbumine est d'autant plus grande que celles-ci sont plus
chargées, donc plus loin du" point isoélectrique; ainsi pour le pH = /j,7 (où
(') N. Maiunesco, Comptes rendus, 187, 1928, p. 718; 188, 1929, p. n63; Journ.
Chimie physique, 25, 1928, p. 65g.
SÉANCE DU 21 AOUT 1929. '333
Ja charge est nulle) il y a minimum d'eau diélectriquernent saturée et
maximum de dipùles libres, ce qui produit l'augmentation du pouvoir
inducteur de la solution.
Bref, le diagramme exprime la superposition de deux phénomènes con-
traires : i° Veffet amphotère qui, à lui tout seul, donne une courbe e = F(pH)
avec un minimum au point isoélectrique; 2 Veffet hydrophile donnant une
courbe avec un maximum au point isoélectrique où Ton a le maximum de
dipôles dt'eau non liés tournant dans le rythme du champ de haute fré-
quence.
La présence de traces d'électrolyte neutre dans l'échantillon 2 produit
un abaissement du pouvoir inducteur comme il faut s'y attendre, puisque
tous les ions diminuent la constante diélectrique de l'eau ou des milieux
polarisés à l'état permanent. Mais sur la branche alcaline CD, l'effet du sel
disparaît et les deux courbes se superposent; il faut admettre, dans ce cas,
que les traces de sel neutre ont été adsorbées par le colloïde et n'interviennent
plus dans la polarisation du milieu.
CHIMIE MINÉRALE. — Action des carbonates alcalins sur le chlorure de plomb.
Note (') de M me N. Demassieox, présentée par M. G. Urbain.
La reproduction du chlorocarbonate de plomb, phosgénite naturelle, a
été réalisée par Ch. Friedel ('-), en chauffant en tube scellé à 180 du chlo-
rure et du carbonate de plomb avec de l'eau. Le produit n'ayant pas été
analysé, Tenne ( 3 ) contesta les conclusions de Friedel.
Les expériences ont été reprises par de Schulten (*) qui a obtenu et
mesuré des cris! aux qu'il a identifiés à la phosgénite.
Nous avons fait réagir les carbonates alcalins sur le chlorure de plomb,
en solution aqueuse.
Les modifications subies par la solution et les précipités ont été suivis
par des mesures de conductibilité. Sur le graphique on a porté en ordon-
ioo — a , , . ...
nées v= > 100 — a et a étant des résistances variables, et en abs-
( 1 ) Séance du 29 juillet ig'îg.
(-) Bull. Soc. Miner., k, 1 88 r , p. 170.
( 3 ) N. Jahr.f. Min., i83a, p. 3i, Réf.
(*) Bull. Soc. Miner., 20, 1897, p. igi-ig3.
334 ACADÉMIE DES SCIENCES.
cisses les, quantités de réactif mis en œuvre. Les eourbes renseignent sur les.
réactions qui se succèdent au sein du liquide.
La réaction entre le chlorure de plomb et le carbonate de sodium donne
lieu à des équilibres lents à s'établir et ne permettent pas de faire des
mesures immédiates. Il a fallu trois semaines pour atteindre l'équilibre. La
courbe, obtenue à 17 , montre un changement de direction brusque quand
une demi-molécule de carbonate de sodium a réagi sur une molécule de
chlorure de plomb.
I / mol. Pb C7 S
y/zwal Na z C0 3
lmo/. PbCl s
1 mol /Va s C0 3
1 2 3 k 5 6 ce
Centimètres cubes de C0 3 Ala z à '/a mol. pan litre
L'analyse des précipités a montré que, le long de la première branche de
la courbe, le dépôt solide est formé par le chlorocarbonate de plomb
(Pb Cl) 2 CO 3 , identique à la phosgénite. Quand tout le chlorure de plomb
est transformé en chlorocarbonate, l'addition ultérieure de carbonate
alcalin transforme celui-ci en carbonate de plomb. A cette réaction corres-
• pond la deuxième branche de la courbe; le précipité est constitué alors par
un mélange de phosgénite et de carbonate de plomb. Quand une molécule
de carbonate alcalin a réagi sur une molécule de chlorure de plomb, la
transformation du chlorocarbonate de plomb en carbonate est totale. Sui-
SÉANCE DU 21 AOUT 1929. 335
vant la troisième branche, le dépôt se compose exclusivement de carbonate
de plomb.
Ces expériences précisent les conditions dans lesquelles la phosgénite
peut prendre naissance.
CHIMIE ORGANIQUE. — Obtention d' ' azoïques mixtes coirespondant
à des alcoylacétylacétones. Note (') de M. G. Favrel, présentée par
M. A. Béhal.
J'ai montré ( 2 ) que les hydrates diazoïques réagissaient facilement en
solution acétique sur les alcoylacétylacétones et donnaient des monohy-
drazones de dicétones a.
Tout dernièrement, en préparant par cette méthode des hydrazones de
cette série, j'ai observé qu'il était possible d'obtenir dans des conditions
peu différentes de celles mentionnées ( 2 ), non seulement les corps cherchés,
mais encore d'autres d'une composition toute différente.
Après avoir diazoté -^ de molécule-gramme de parachloraniline en pré-
sence d'acide chlorhydrique, la solution est additionnée d'un excès d'acé-
tate de soude, puis d'une proportion de carbonate de calcium précipité telle
qu'il ne reste en présence de l'hydrate diazoïque que ^ de molécule au plus
d'acide acétique.
Le liquide filtré , refroidi énergiquement, est alors additionné de jj de molé-
cule d'éthylacétylacétone dissous dans l'éther, vivement agité et maintenu
à zéro. Après un contact de deux heures au plus des substances réagissantes,
le précipité jaune brunâtre obtenu lavé et séché le plus rapidement pos-
sible est dissous dans l'éther de pétrole chaud qui l'abandonne par refroi-
dissement sous la forme de petits cristaux fondant entre 34-35° de couleur
jaune et ayant la composition centésimale et le poids moléculaire d'un corps
de formule C 13 H ,5 N 2 2 C1 dont la formation peut être représentée par
l'équation ci-dessous :
, /GO - CH=
Cl-C c H 4 N = NOH + HC-C 2 H* = H- + C u H"N s O*CI.
\CO - CH»
Quant à sa constitution, elle peut, vu la fréquence des transpositions
(') Séance du 12 août 192g.
(-) Favrel, Comptes rendus, 132, 1901, p. 4i.
33Ô ACADÉMIE DES SCIENCES.
moléculaires dans les réactions de ce genre, être représentée par les schémas
suivants :
/CO-CH 2 /OB'»
(2) -> a-C'H*N- N = C \CO-CH 3
/CO - CH»
(3) -» Cl — C 5 H*N = NC— C 2 H 5
\C0 - CH 3
Comme le corps fondant à 34-35°, traité en solution alcoolique par
l'amalgame de sodium en présence d'acide acélique, n'a fourni que de l'ani-
line, il doit être représenté par le schéma (3), qui en fait un azoïque mixte:
le parachIorobenzène-azoéthyl-3-acétylacétone.
Eu opérant de la même manière avec les diazoïques de la parabromani-
line, de la paranitraniline et l'éthylacétylcétone, j'ai obtenu respective-
ment :
Le parabromobenzène-azo-3-éthyl-3-acétylacétone, cristaux rouge orangé fondant
à 73-74° ;
Le paranitrobenzène-azo-3-éthy]-3-acétylacétone, cristaux jaune rougeâtre fondant
à 76°.
La méthylacétylacétone m'a fourni, dans les mêmes conditions, avec le
diazoïque et la paranitraniline : l'azoïque mixte correspondant, poudre
jaune cristalline fondant à 79 .
La réaction tentée avec d'autres diazoïques ne m'a pas permis d'isoler les
azoïques mixtes correspondant à l'élat de pureté, en raison de ce qu'ils
sont liquides à basse température et ne sont pas distillables sous pression
réduite.
Quoi qu'il en soit, la production des azoïques mixtes précédents vient
compléter les résultats obtenus par Dimroth et ses collaborateurs qui, en
faisant réagir les diazoïques sur les dérivés triacidylés du méthane ('), ( 2 ), ( 3 )
ou du succinale d'éthyle, ont obtenu des azoïques mixtes à trois radicaux
acides, tandis que ceux que j'ai pu obtenir n'en contiennent que deux et
n'ont pu être transformés en hydrazones répondant aux schémas (1) ou (2).
(') DniiiOTH et Haiîtman, Ber. D. Chcm. G., 40, 1907, p. 446o.
( 2 ) Dmiroi'H et IIariuan, Ber. D. Chem. G., 4-0, 1907, p. 2410.
( 3 ) DniitOTH et Haktjian, Ber. D. Chem. G , 41, 1908, p. 4012.
SÉANCE DU 21 AOUT 1929. 337
a II convient enfin de remarquer que les azoïques mixtes précédents sont
transformés par l'action de l'eau, à froid, et bien plus rapidement à chaud,
surtout si elle renferme une certaine proportion d'acide chlorhydrique ou
acétique, en monohydrazones de dicétones a avec élimination d'un radical
acétyle. Les trois premiers azoïques mixtes m'ont ainsi fourni les hydra-
zones de pentanedione fondant respectivement à i58°, i3g° et i58° tandis
que l'azoïque mixte de la méthylacétylacétone a fourni l'hydrazone du
butanedione fondant à 228 .
En résumé : /
i° L'aclion des diazoïques sur les alcoylacétylacétones comporte deux
phases : Dans la première, il y a formation d'un azoïque mixte qui peut
être isolé parfois. Dans la seconde, l'azoïque mixte est décomposé
par l'eau avec formation d'acide acétique et d'une monohydrazone de
dicétone a.
2 La rapidité de cette décomposition par l'eau en présence d'acide
acétique en trop grande proportion est telle que dans ce cas les produits
obtenus dans cette réaction résultent de la superposition de ces deux phases
comme je l'ai montré antérieurement ( ' ). ~~
GHIMTE ORGA.Nl QUE. — Sur la formation de rubrène à partir de dérivés
non chlorés. Note ( 2 ) de M. Joseph Uobix, présentée par M. Matignon.
Le rubrène n'a été obtenu jusqu'ici qu'à partir de l'é.ther chlorhydrique
du diphénylphényléthinylcarbinol (C°H 5 ) 2 CCI — C = C — C°H 5 , par
perte d'une molécule d'acide chlorhydrique. Il aurait du être théorique-
ment possible d'observer avec le carbinol lui-même la formation de rubrène,
suivant un mode de décomposition analogue, mais avec perte d'eau, au lieu
d'acide chlorhydrique :
. (C« H')*C(- OH) - C = C - C°H ! -™ rubrène.
i.
\
A. Des essais de déshydratation par la chaleur n'ont pas fourni la
( 1 ) Favrel, Comptes rendus, 132, 1901. p. 4 1 -
(-) Séance du 12 août 1929.
338 ACADÉMIE DES SCIENCES.
moindre trace de cet hydrocarbure, pourtant décelable par sa fluorescence^
à des dilutions de l'ordre du millionième. L'usage de déshydratants tels
que P 2 5 , SO'KH, ZnCl 2 n'est pas plus favorable. A la vérité, il se forme
un peu de rubrène quand on chauffe le carbinol en présence de H Cl. On
peut d'abord penser que cet acide agit ccmme désbydratant, mais il est
plus naturel d'envisager la formation transitoire d'éther chlorhydrique dont
la décomposition donnerait du rubrène suivant la réaction ordinaire.
Le corps azoté (C 6 H 5 ) 2 C(- NH 2 >- C = C- C 6 H S décrit précé-
demment (') donne bien du rubrène, mais ce n'est qu'à la condition,
comme on l'a vn, d'être chauffé sous forme de chlorhydrate. Ici encore,
on peut admettre la formation intermédiaire d'éther chlorhydrique :
[(C 6 H=) 2 C(-NH=)-C = C-C 6 H»]HCl->fC«H 5 ) 2 CCl-C = C-C«H 5 +NH=.
B. La formation de rubrène est-elle donc conditionnée par la présence
du chlore dans la molécule génératrice ? Il n'en est rien et comme nous
allons le démontrer, des molécules certainement exemptes de chlore peuvent
donner du rubrène.
a. Éthers-sel du carbinol (C 6 H û ) 2 C(0 - CO-R)-C = C -C°H 3 .-
Ces corps chauffés dans certaines conditions, libèrent facilement une molé-
cule d'acide par molécule d'éther-sel et donnent du rubrène en quantité
plus ou moins importante suivant le composé étudié. D'une façon générale,
on peut observer, pendant la réaction, une décomposition ayant l'allure
violente déjà notée avec l'éther chlorhydrique ( 2 ).
L'éther acétique se décompose très facilement, par simple chauffage, avec une
importante libération d'énergie et donne des proportions notables de rubrène. La
réaction, déjà plus modérée avec les éthers propionique et butyrique, est plus calme
encore avec l'éther benzoïque. Le rendement en rubrène diminue quand on passe suc-
cessivement de l'éther acétique aux éthers propionique, butyrique et benzoïque; avec
ce dernier, il n'a été obtenu que des traces de rubrène. 11 faut noter qu'à côté de ce
corps, se forme, en proportions élevées, un autre hydrocarbure, jaune celui-ci, fondant
à 245°, identique à celui qui se forme lors de la décomposition brutale de l'éther chlor-
hydrique et isolé pour la première fois par Ch. Moureu, Ch. Dufraisse et P. Lotte ( 3 ).
Le rendement en cet hydrocarbure varie en sens inverse de celui en rubrène, il est
beaucoup plus grand avec l'éther benzoïque qu'avec l'éther acétique.
b. Èthers-oxydes du carbinol (C°H !i ) !! C(0 - R) - C = C - C°H S . -
( 4 ) J. Robin, Comptes rendus, 189, 1929, p. 202.
( 2 ) Ca. MouBEU, Ch. Dgfraisse et J. Robes, Comptes rendus, 188, 1929, p. 1082.
( 3 ) Travaux inédits.
SÉANCE DU 21 AOUT 1929. 33g
Comme avec les éthers-sels, il a été possible d'obtenir du rubrène par
chauffage.
La décomposition, toutefois, ne se fait pas aussi facilement : il est nécessaire de
chauffer à une température bien déterminée, pendant le temps voulu, pour éviter la
formation d'abondantes résines qui empêchent toute cristallisation de rubrène. Il est à
signaler que si Ton élève trop la température de chauffage on n'obtient plus de
rubrène; et l'étude spectroscopique du produit de la réaction montre qu'il apparaît
alors de nouvelles raies indiquant la présence de un où plusieurs corps non isolés.
Ces raies peuvent être observées dans les spectres des produits obtenus par chauflage
très brutal du rubrène ou du pseudo-rubrène; il est donc à penser que si le chauffage
des éthers-oxydes est trop violent, le rubrène formé se décompose à son tour pour
donner ces corps. En opérant dans des conditions bien fixées, il a été possible d'isoler,
à côté de l'hydrocarbure jaune de P. F. 245°, une certaine proportion de rubrène.
L'étude, qui a porté sur les éthers méthylique et êthylique, a montré que l'éther éthy-
lique se décompose plus facilement que l'éther méthylique.
c. Corps nouveau. — Par action de l'alcool sur le corps chloré signalé
comme intermédiaire dans la formation du rubrène à partir de l'éther chlor-
hydrique (' ), il a été possible de préparer un nouveau corps non chloré de
P. F. 2 i4°-2i 5°, actuellement à l'étude. Ce produit, chauffé dans des condi-
tions déterminées, donne également du rubrène.
Il est donc parfaitement possible d'obtenir du rubrène à partir de corps
non chlorés, dérivés du diphénylphényléthinylcarbinol. Sans doute, la pré-
sence de Cl facilite les transpositions et cyclisations qui aboutissent au
rubrène, mais elle n'est pas essentiellement nécessaire.
Ainsi toute étude du mécanisme de la réaction de formation du rubrène
à partir de l'éther chlorhydrique devra tenir compte beaucoup plus de la
forme particulière de la chaîne carbonée que des propriétés spécifiques de
l'atome d'halogène présent dans la molécule.
PHÀRMACODYNAMIE. — Action des succédanés de la cocaïne, sur les troncs
nerveux. Comparaison de leur activité sur les fibres sensitives à leur activité
sur les fibres motrices. Note ( 2- ) de M. J. Régnier, présentée par M. A.
Desgrez.
Dans une Note récente, j'ai étudié l'action du chlorhydrate de cocaïne
d'une part sur les fibres motrices du nerf sciatique de Rana esculenta, d'autre
(') Ch. Moureu, Ch. Dufraisse, J. Robin, loc. cit.
{") Séance du 5 août 1929.
3/,o ACADÉMIE DES SCIENCES. "
part sur les fibres sensitives de ce même nerf et sur les fibres sensitives du
lingual de chien (voie sensilive du réflexe lingue-maxillaire).
Dans la présente Note, je donnerai les résultats trouvés dans Fessai des
principaux succédanés du chlorhydrate de cocaïne : chlorhydrates de pseu-
dococaïne droite, de novocaïne, de stovaïne racémique, de stovaïne droite,
de stovaïne gauche, de butelline, de tutocaïne; sulfate de butelline et for-
miate de pseudococaïne droite.
Les essais ont été effectués par les méthodes déjà exposées, basées sur le
pourcentage de la baisse maximum de lachronaxie du nerf, sous l'influence
du corps étudié.
a. En considérant les litres des solutions donnant, d'une part, pour les
fibres motrices, d'autre part, pour les fibres sensitives du scialique, la
même baisse de chronaxie, nous pouvions conclure que le chlorhydrate de
cocaïne est i5 fois plus actif sur les fibres sensitives que sur les fibres
moLrices du même nerf mixte.
Un raisonnement analogue montre que-: le chlorhydrate de novocaïne
est 2 à 3 fois plus actif sur les fibres sensitives; le chlorhydrate de stovaïne
racémique, 3 à 4 fois; le chlorhydrate de stovaïne droite, 4 à 5 fois; le
chlorhydrate de bulelline, 3 à 5 fois; le chlorhydrate de tutocaïne, io fois;
et le chlorhydrate de stovaïne gauche, ainsi que le chlorhydrate et le for-
miate de pseudococaïne droite sont presque aussi actifs sur le nerf moteur
que sur le nerf sensilif.
Cette différence d'activité, en faveur des fibres sensitives, est donc extrê-
mement variable. 11 est par conséquent impossible de conclure de l'effet sur
le nerf moteur à l'effet sur le nerf sensitif. De plus, on voit que la différence
d'activité varie, non seulement quand on passe d'un corps à un autre de for-
mule chimique complètement différente, mais qu'elle varie encore quand
on passe d'un corps à son isomère stéréochimique (chlorhydrate de cocaïne
et chlorhydrate de pseadococaïne) et même quand on passe d'un corps à
son isomère optique (chlorhydrate de stovaïne droite et chlorhydrate de
stovaïne gauche).
Pour expliquer ces constatations, il semble que des hypothèses de nature
anatomique ou physiologique (') soient insuffisantes. Il semble que l'on
puisse penser plutôt à une explication physico-chimique du, phénomène.
(*) Pourtaut le fait que les fibres sensitives ont été étudiées en liaison avec les
centras, alors que les ûbres matrices ont été essayées après séparation des centres,
oblige à envisager une différence possible d'ordre physiologique.
SÉANCE DU 21 AOUT 1929. 3/| I
Les fibres nerveuses, sensilives et motrices, n'auraient pas tout à fait la
même constitution physico-chimique et, de ce fait, la faculté qu'elles pos-
sèdent de se combiner et de réagir à l'action des anesthésiques locaux varie-
rait non seulement pour une même fibre, suivant la qualité chimique ou
physico-chimique de ces corps, mais encore, pour un même corps, suivant
la qualité motrice ou sensilive de la fibre.
b. Si maintenant nous comparons entre eux les titres des solutions qui
produisent la même baisse de chronaxie sur les fibres sensitives du sciatique
de grenouille et sur les fibres sensitives du lingual de chien, nous constatons
les faits suivants :
Comme nous l'avons déjà vu, le chlorhydrate de cocaïne est 7 fois plus
actif sur les fibres sensitives du sciatique que sur celles du lingual; le chlor-
hydrate de novocaïne Test un peu plus de 5 fois; le chlorhydrate de'sto-
vaïne racémique l'est un peu moins de 10 fois; la butelline l'est de 5 à
10 fois; le chlorhydrate de tutocaïne l'est sensiblement 5 fois.
On voit donc que les corps étudiés sont régulièrement 5 à 10 fois plus
actifs sur le nerf sensitif sciatique que sur le nerf sensitif lingual. Les diffé-
rences sont, cette fois, de l'ordre des erreurs d'expérience. On peut donc
admettre que l'action sur les deux nerfs sensitifs est, sinon semblable, tout
au moins parallèle. Les résultats relatifs trouvés pour l'un seront valables
pour l'autre. Il est ainsi probable que les deux nerfs sensilifs ont même
constitution chimique et qu'ils ne diffèrent que par le nombre de leurs fibres
ou encore par d'autres dispositions anatomiquesou physiologiques, comme,
par exemple, un mode d'accord avec les centres plus parfait pour le lingual,
nerf non itératif.
cytologie. — Les tégosomes dans la spermato genèse des Mollusques
prosobranches et leurs rapports avec le noyau-. Note(') de M. P. Grasse
et M Ue O. Tuzet, transmise par M. Mesnil.
Sous le nom de tégosomes nous ayons décrit, dans les cellules séminales
des Mollusques-prosobranches, une nouvelle catégorie de constituants cyto-
plasmiques ( 2 ), dont nous précisons ici les caractères.
Sur le frais, leur coloration en rouge s'obtient : i° par la solution alcoo-
lique de Soudan III, mais exige, pour être nette, une dizaine de minutes;
(') Séance du 12 août 1929.
{-) Comptes rendus., 188, 1929, p. 883.
342 ACADÉMIE DES SCIENCES.
2° par le mélange de Biondi (fuchsine acide, vert de méthyle)qui, en même
temps qu'eux, teint en. rose vif le flagelle antérieur, en rose pâle les mito-
chondries et parfois l'idiozome avec son reliquat, en vert le noyau. Le
'mélange de Biondi, perdant très vite ses propriétés tinctoriales, doit être
préparé au moment de son emploi; on l'ajoute sur la lame au sperme dilué
dans l'eau de mer, sperme qui, dans une solution même forte, ne s'altère
pas sensiblement et reste longtemps vivant.
La lecture de notre première Note, très condensée, pouvait laisser l'im-
pression que nous confondions tégosomes et mitochondries. Il n'en est rien.
Les mitochondries, dans les éléments que nous avons étudiés, ne s'appliquent
pas sur le noyau et prennent, en toute netteté, le vert Janus, alors que les
tégosomes restent incolores. Au cours de la spermiogenèse, elles se groupent
en chondriosphères qui passent, en entier, dans le segment intermédiaire.
Le rouge neutre, le bleu brillant de crésyl colorent des vacuoles (') 'ainsi
que l'acrosome de Lenhossek, mais ne teignent jamais les tégosomes. Les
dictyosomes paraissent sans rapports avec les tégosomes ; toutefois certaines
de leurs réactions microchimiques sont analogues.
Il ne faut confondre les tégosomes ni avec les grains du précipité qui se
forme souvent sur la tête des spermatozoïdes après la coloration par la
fuchsine d'Altmann, ni avec les plis transversaux ou obliques des spermies
tordues, ni avec les gouttelettes du plasma périphérique soulevé par la
fixation.
Koltzoff (1908), en soumettant le sperme à la plasmolyse ou à l'hydro-
lyse, constata la très grande résistance du flagelle intranucléaire et reconnut
une moindre solidité aux autres éléments (les tégosomes) de son Kopf-
skelett. Ses figures montrent qu'en réalité ils souffrent beaucoup de ces
divers traitements. Les tégosomes sont des organites fragiles.'
Voici quelques faits nouveaux sur les rapports des tégosomes avec le
noyau des spermatocytes I et II. Le Soudan III sur le frais, les techniques
de Ciaccio, de Smith-Dietrich colorent, à la périphérie et à l'extérieur de
nombreux noyaux, une zone d'épaisseur uniforme ou irrégulière, dans
laquelle on ne reconnaît pas de tégosomes isolés. Après l'action très pro-
longée de l'acide osmique seul, on observe un encroûtement d'un noir
franc autour du noyau; tandis que les mitochondries et les dictyosomes
sont teintés en gris. Ces réactions sont bien celles des lipoïdes.
(') Que nous ne confondons point avec le crinorne dethlopine comme le suppose
Gambier (1929).
SÉANCE DU 21 AOUT 1929. 343
Nous pensons' que les tégosomes se forment aux dépens de cette croûte
périnucléaire. Hirschler(ig25) a déjà noté que la membrane nucléaire de
beaucoup de cellules contient des lipoïdes osmioréducteurs. 11 est possible
que ces substances, à un moment donné, sortent du noyau pour constituer
la zone au sein de laquelle s'organiseraient les écailles, les demi-lunes, pri-
mordia de nos tégosomes.
La production de lipoïdes par le noyau est d'ailleurs une notion ancienne.
Wassilief (1907), K. Ê. Schreiner (igi5), Dehorne et Hosselet (1928)
font sortir le chondriome du nucléole. Hirschler (1928) a signalé des rap-
ports, sinon génétiques du moins de voisinage, entre les dictyosomes et les
nucléoles. Dans ces derniers organites, Cajal, del Rio Hortega, Carltonont
découvert des corpuscules argentophiles. Meves a bruni par l'acide osmique
les nucléoles des cellules séricigènes des chenilles.
Les tégosomes, les mitochondries et les dictyosomes appartiennent, vrai-
semblablement, à des catégories de substances lipoprotéiques affines dont
l'ensemble constituerait le chondriome, au sens le plus large du terme. Il
ne s'agit point toutefois de confondre entre eux ces divers éléments dont
l'autonomie nous paraît évidente (on en trouve la preuve dans leur évolu-
tion au cours de la spermiogenèse"), mais de souligner les propriétés physico-
chimiques qu'ils possèdent en commun. Le problème de l'origine des mito-
chondries et des dictyosomes, à nos yeux, reste entier ( 1 ).
La séance est levée à i5 h 20 m .
E. P.
(') Perroncito (1910) a imprégné par l'argent la zone périnucléaire des élémenls
séminaux de la paludine. de même que les tégosomes en file spiralée de la néma-
spermie typique. Hyman (1923) a vu et exactement figuré ces organites chez Fascio-
laria tulipa, mais les a pris pour des chromosomes! Les bâtonnets périnucléaires du
spermatozoïde de Spelerpes (mitochondries de Terni, igi4) correspondent vraisembla-
blement à des tégosomes. Duboscq et Grasse (1925 ) ont décrit chez le Flagellé termi-
ticole Pyrsonympha vertens, des parabasalies accolées au noyau qui ressemblent
beaucoup aux tégosomes en demi-lunes.
344 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus pendant les séances de juillet 1929.
The european starling on his westward way, par Marcia Brownell Breadt. New-
York, Knickerbocker Press, 1929; 1 vol. 2i cm .
Les ondes hertziennes et la télégraphie sans fil, par A. Boutaric. Paris, Flammarion,
1929; 1 vol. i8 cm ,5. ( Présenté par M. le général Ferrie.)
Iconographie des orchidées d'Europe et du Bassin méditerranéen, par E.-G. Camus
et M lle A. Camus; texte. Paris, Paul Lechevalier, 1929; 2 vol. 28 cm ,5. (Présentés par
M. H. Lecomte.)
Auge und Sehkraft, par Paul Kaehmerer. Geiselgasteig, chez Fauteur, 1929;
1 vol. 27 cm .
Newton, Maupertuis et Einstein. Réflexions à propos de la Relativité, par
F. Prunier. Paris, Albert Blanchard, 1929; 1 vol. 22 cm ,5.
Isa science des plans de villes, par à.-Ao<îcst[n Rky, Justin Pidoux, Charles Barde,
Lausanne, Paillot; Paris, Dunod, s. d.; 1 vol. i-]™, 5.
Contributions à l'étude des Tachinaires en Roumanie, par Petru M. Suster. lasi,
Opinia, 1929; 1 vol. 23 cm .
ACADEMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 26 AOUT 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Emile ROUX.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. A. Lacroix, de-retour de son voyage aux Indes Néerlandaises, donne
des renseignements sur le Fourth Pacific Science Congi-ess, où il'a représenté
l'Académie.
AÉRONAUTIQUE. — Observations sur le tour du monde par le Graf-Zeppelin.
Note ( ') de M. F.-E. Fournier.
On ne saurait trop féliciter le docteur Eckener d'avoir réussi à construire
le Graf-Zeppelin, dans des conditions lui permettant d'entreprendre le
tour du monde, avec trois relâches seulement, en l'y maintenant, sensi-
blement, sur le parallèle astronomique et dans Vest de son point de départ,
à Berlin.
C'était, en effet, il faut bien le remarquer, le seul moyen d'éviter le plus
grave des périls : celui d'y rencontrer un de ces vastes cyclones se formant
dans les hautes régions atmosphériques où planent les cirrus, et dont les vents
violents déchaînent, dans leur descente précipitée, à leurs bases, sur la mer,
les tempêtes giratoires, à dépressions centrales que les navires reçoivent
en prenant aussitôt la cape sèche pour leur salut; mais qui entraîneraient,
dans une chute catastrophique inévitable, tous les aéronefs, géants, ou
minuscules, englobés dans le cycle dévastateur des cyclones.
( ' ) Séance du 2 1 août 1929.
C. R., 1929, a" Semestre. (T. 189, N- 9.) 26
346 ACADÉMIE DES SCIENCES. j
ÉLECTRICITÉ. — Sur le calcul des chutes de tension des transformateurs de
tension des courants alternatifs, quand ils exigent un Jort courant d'exci-
tation. Note ( 1 ) de M. Ajshré Blondel.
Nous nous proposons démontrer ici que le degré d'approximation obtenu
dans ce cas avec les abaques ou formules approchées est très suffisant pour
que ces procédés restent légitimes.
Notations : Adoptons la notation vectorielle complexe pour les variables
et les constantes des circuits, en désignant par : n, n 2 les nombres de spires
des deux enroulements primaire et secondaire, E ( , E 2 les forces électromo-
trices induites au primaire et au secondaire, L\, U 2 les tensions aux bornes
réelles, I, I 2 les intensités de courant primaire et secondaire, mesurées en sens
opposés, I le courant d'excitation défini par I = I, — -^ I a -, M le coefficient
d'induction mutuelle entre les enroulements M = 4 l „' ' » <R étant la réluc-
tance du noyau; /, , L les inductances de perte des enroulements dans l'air; L, ,
L» les inductances totales ( L, = -M + l,; L 2 == - M + L), r, , r 2 les résis-
\ n t "i - /
tances ohmiques des enroulements ; s, = r, +j'w/ ( , s* = r^+juk les impé-
dances propres des deux enroulements en dehors de l'inductance mutuelle;
Z,, Z 2 les impédances totales Z, = /•,+,/ ojL,, Z 2 = r 2 +y'wL 2 ; Z„, et Z a2
les impédances apparentes du transformateur rapportées au circuit pri-
maire et au circuit secondaire respectivement; a l'angle de retard du flux
par l'effet des pertes (hystérésis et courants de Foucault); I ;) = I sina le
courant de perte; I m =I cosoc le courant purement magnétisant; Y = g-\-js
l'admittance du circuit excitateur primaire.
Les E, U, I sont des grandeurs efficaces complexes.
Les pertes par hystérésis et courants de Foucault se traduisent par l'addi-
tion au courant magnétisant l m d'un courant de pertes _/I m tanga = l a .
On peut expliciter Y, d'après ce qui précède, sous la forme
i tfKcosa -)-,/ sina)
y'tofL,— /,) j<ù(({%n\) cosa
Considérons d'abord le circuit primaire isolément.
( i ) Séance du 12 août 1929.
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 34 7
Bobine primaire seule. -*On a entre le courant (I,) la force électromo-
trice primaire à vide (E,) et la tension, aux bornes primaires, les relations
u i=( E i)o+('-i+yuMlo=(E 1 ) (i + Y[r,+/o/ I ]
" Ul , , (*•.+/«/■) ~ 7^^~ I ~7^^ (l+ -' tan g g) *-
y'w(L,— /,)
L'inductance /, donne lieu à un flux dont le chemin dans l'air présente
une réluctance dl, ^ ôl, et l'on a /, == ±^1 En substituant,
' \ ^1 ' 1 ) . Oi t tu 4 7Î II J
+y
_ w 4 7T « J (R)
L'argument de cette expressinn correspond généralement à un angle très
faible, souvent négligeable, tandis que le module ne l'est pas. Ce rapport
varie avec la saturation, qui modifie dl. D'autre part tangoe varie propor-
tionnellement à une puissance de E comprise entre 1,6 et 2. L'impédance
apparente de la bobine sera donnée par la relation
= /•, -H/t0 7r4rt
1
I cos ce
(cos de —/si n a)
dit cH.
ft)4ft rt ? sinq cos et . ., / 1 cos 2 a N
ci
■ r •■ / ' cos 2 a\ _
On devra la mesurer en alimentant la bobine par courants sinusoïdaux
dont on fera varier l'intensité I , et en séparant le terme en phase et le
terme déphasé. On tracera une courbe pour chacun des deux termes R
et X; et c'est la courbe du terme déphasé X qui devra servir (et non pas
une courbe du module de Z comme l'ont cru quelques auteurs) pour la
recherche des régimes de ferro-résonancé provoqués par l'addition d'un
. condensateur en série. ' .
Inversement on déterminera, séparément aussi, par deux courbes, les
deux termes de l'admit tance : apparente ± = ^^ -j ^^, en aUmen _
tant la bobine sous des tensions variables et sinusoïdales; la courbe
des Krpjp -Ç° urra alors, être employée pour la recherche d-e la ferro-
348 _ ACADÉMIE DES SCIENCES.
résonance des circuits-bouchon obtenus en ajoutant un condensateur en
dérivation sur la bobine.
Rapport de transformation du transformateur. — Si maintenant nous
ajoutons le circuit secondaire du transformateur, nous pouvons écrire les
deux équations suivantes respectivement pour le primaire et le secondaire,
ce dernier alimentant un circuit extérieur à la tension U 2 et sous le déca-
lage de phase <p 2
U 1 = Z 1 I 1 =y'ojMI 2r U 2 -!-Z,I 2 = -ycoMI.
Si Ton appelle encore I le courant d'excitation à vide, la première peut
s'écrire, après division par Z,
(l) I =I 1 - y -^-I 2
et la seconde, après avoir éliminé I, au moyen de la première,
(„) ' -Ûj* U 1 =U 1 + [y U M^-f-(r. + y M L ï )]l ll =U 1 4-[^) , Z 1 + Z 1 ]l i .
Sous cette forme, on reconnaît que le coefficient de transformation du
primaire au secondaire. n'est pas le rapport du nombre des spires— 2 mais
bien l'expression plus complexe, vectorielle
w h= ^----[ '-&ï *(;->*) -J-"'
en remarquant que M= -(L, — 1,), et en tenant compte du calcul fait
plus haut pour la force électromotrice interne de la bobine, et en dévelop-
pant en série, comme plus haut, le second membre. Ce coefficient vectoriel
permet d'écrire les équations précédentes sous la forme condensée
(4) I =I 1 — AI 2 -, -AU 1 = U 2 + [/< 5 Z 1 H-Z,]I 2 =U 2 +Z ffl I 2 (5)
Le facteur de transformation se mesure en comparant les tensions
primaires et secondaires, à vide (I a = o)-, puis l'impédance totale Z 2CC du
transformateur rapportée au secondaire est représentée par les termes entre
parenthèses, qui sont déterminés par un essai en court circuit, en mesu-
rant la tension aux bornes primaires quand U 2 = o; on a donc
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 34g
II est facile d'expliciter l'impédance i totale en fonction des inductances
de fuite et du courant de perte, en remplaçant /* 3 Z a , par son équivalent
hj(oM qu'on obtient en multipliant pary'coM l'expression de h donnée ci-
dessus, et en remplaçant dans le premier terme M par son équivalent
— ( L 2 — 4) ; on a ainsi
D'où '"-\_ t
( 6 ) = r, + yw /, + ï ( 'i- 3 ) (y, H-y'co /,").
On déduit de (6) la chute de tension aux bornes secondaires
(7) (LY) -u 2 =
>-t-yW 2 + \ (?A (r, +yW,) I 1 2 = z„.,i 2 .
L'équation des chutes de tension, rapportée au circuit primaire, se déduit
de (5) en remplaçant I 2 par sa valeur en fonction de I, et I
(8) _u i =^ + ^Z aî <I J -I Q )=^+Z ai (I 1 -I ),
en désignant par Z a2 l'impédance apparente du transformateur rapportée
au primaire. Une mesure de celle-ci peut être faite en court circuit, en
supposant (l ) cc négligeable (') devant (l,) cc , par suite de la réduction
de la tension appliquée (U, ) ec ; on a alors Z fl , Ç^ ■ ,,' •
( M ICC
On déterminera le module de Z„, par Z Ht = (-p j et l'argument par
une mesure wattmétrique en comparant la puissance réelle P cc et la
puissance apparente (U,I,) CC , aux bornes primaires; d'où
p ru i
cosy= [U|l"'lr et Zfll= [r L 7F ( C0S 7 + J s[a Y)-
L'abaque universel reste applicable à la mesure des chutes de tension
relatives - — , r °~~ 2 en remplaçant le décalage y par -y — ô, pour tenir
compte que ( U a ) est décalé de en arrière de U, .
( 1 ) Si l'on veut éviter la petite erreur provenant de l'approximation (I ) re =o, on
comparera oscilJographiquement (U,) re et (I 2 )cr; mais cette comparaison est délicate,
et l'hypothèse (I ) tt . = o est suffisamment justifiée.
35o ACADÉMIE DES SCIENCES.
On pourra, sans grande erreur, supposer 6 négligeable devant y, dans
les transformateurs n'ayant pas un très fort courant à vide; mais si ce cou-
rant est fort, et surtout si le courant des pertes est important, une mesure
de 6 sera utile.
Dans tous les cas, on aura une valeur trop forte de Z al en remplaçant h
par — , comme le montre l'expression (3) de h.
Le calcul des chutes de tension des transformateurs de tension par
les formules usuelles ou pa^ des abaques donne alors, une chute un peu plus
forte que la chute réelle et offre ainsi une marge de sécurité, qui peut com-
penser Terreur faite en sens inverse par la réduction de (I, — l ) cc à (I, ) cc
dans la mesure de Z al . Ces méthodes restent donc applicables.
GÉODÉSIE. -7- Au sujet des prismes verticaux de la Terre ayant même masse.
- Note (') de M. William Bowie.
On a dit bien des choses sur les prismes verticaux de la terre qui ont
même masse, mais, à en juger par les articles scientifiques parus à ce sujet,
il semble qu'il y ait quelque malentendu au sujet de la profondeur jusqu'à
laquelle ces prismes s'étendent.
Le principe fondamental de la théorie de l'isostasie est le suivant : A la
limite inférieure de l'écorce terrestre existe une surface équipotentielle
ayant à peu près la forme d'un ellipsoïde. Si l'on enlevait toutes lesmasses
situées au-dessus de cette surface, il resterait un corps constituant une
approximation très rigoureuse d'un ellipsoïde idéal.
Une surface équipotentielle, située à la profondeur de compensation ou
plus bas, ne se trouve pas partout à la même distance du niveau de la mer
ou de la surface du géoïde, car deux surfaces quelconques équipotentielles
(ou de niveau) sont séparées par une plus grande distance à l'équateur
qu'aux pôles.
On sait que le rayon équatorial dépasse d'environ i5 milles le rayon
polaire. En conséquence, les masses de deux prismes verticaux compris
entre deux surfaces équipotentielles, mais à des latitudes différentes, ne
sont pas les mêmes. Cependant, ces deux prismes exercent la même pression
sur la surface équipotentielle inférieure.
(') Séance du 21 août 1929.
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 35 I
D'après la discussion des données fournies parla Géodésie, la profondeur
à laquelle s'étend la compensation isostatique est d'environ 60 milles au-
dessous du niveau de la mer. Mais, si nous admettons que cette profondeur
de compensation, correspondant à la limite inférieure de l'écorce terrestre,
est exactement 60 milles à l'équateur, elle ne peut être que 5g, 7 milles aux
pôles.
Dans les études relatives à l'isostasie, on ne tient aucun compte de cette
légère différence entre les Hauteurs des prismes de l'écorce terrestre ayant
même masse aux différentes latitudes. D'ailleurs aucune des conclusions
obtenues ne serait altérée, même à un degré très faible, si l'on en tenait
compte.
La hauteur de certains des prismes d'égale masse de l'écorce terrestre est
beaucoup plus forte, ou beaucoup plus faible, que leur hauteur moyenne.
Sous l'Himalaya, par exemple, cette hauteur étant 63 milles ou plus, sous
l'Océan, dans la partie orientale des îles Philippines, si Feau était trans-
formée en une masse rocheuse équivalente, cette hauteur ne serait que
56 milles environ. Mais les prismes exercent tous la même pression sur la
surface de niveau située à la profondeur de compensation.
Dans les discussions relatives à l'isostasie, on a admis incidemment que
tous les prismes de même base, s'étendant de la surface au centre de la
terre, ont la même masse. A vrai dire, au lieu de parler de prismes
s'étendant de la surface de la terre à son centre, il vaut mieux employer le
mot cône; si l'on ne considère que l'écorce terrestre, il faut même
employer le terme « tronc de cône ». Si la surface de niveau correspondant
à la surface des océans était une sphère parfaite, tous les cônes de même
base, ayant leur sommet au centre de la terre, auraient la même masse.
Mais comme cette surface de niveau est sensiblement celle d'un ellipsoïde
de révolution, les cônes dont les bases sont situées à des latitudes différentes
ont différentes longueurs et nécessairement différentes masses. Bien plus,
une verticale (ligne de force de la pesanteur), s'incurvant en traversant la
terre de sa surface à son centre, il n'est pas possible, en réalité, de consi-
dérer des cônes limités par des génératrices verticales rectilignes.
Il est bien vrai, selon le principe de l'isostasie, que des solides analogues
à des cônes d'égale section transversale au niveau de la mer et s'étendant
de la surface au centre de la terre, le long d'une même parallèle, ont des
masses égales. Les cônes correspondant à la même latitude de l'hémisphère
opposé ont aussi la même masse. Mais si l'on considère deux cônes dont les
352 ACADÉMIE DES SCIENCES.
bases sont à des latitudes différentes, ils n'ont pas nécessairement la même
masse ; le plus rapproché dé l'équateur a la plus forte masse. t
Eu tenant compte de l'isostasie, nous admettons, ce qui semble justifié,
que les matériaux situés au-dessous de l'écorce terrestre obéissent aux lois
d'équilibre des liquides. Dans les différentes régions de l'écorce, les densités
et les pressions sont différentes. Lorsque nous essayons de nous imaginer
comment se rétablit la compensation isostatique lorsqu'elle a subi une per-
turbation, nous nous figurons l'écorce terrestre comme constituée par des
prismes ou blocs verticaux accolés, séparés par des surfaces verticales.
Cette conception est justifiée. Les parois verticales de blocs de section trans-
versale restreinte sont si sensiblement parallèles qu'il est permis de parler
des « prismes » de l'écorce terrestre au lieu d'employer l'expression « tronc
de cône » qui n'a même pas pour elle, comme il a été expliqué, l'avantage
de la rigueur mathématique. •
Un des résultats de la théorie de l'isostasie est de prouver que les varia-
tions de densité, déterminant les irrégularités de la surface terrestre, ont
leur siège à une faible profondeur sous cette surface; il semble que l'action
des matériaux situés au-dessous de l'écorce doit être comparée à celle d'un
fluide exerçant une longue et continuelle pression dans le cours des âges
géologiques.
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie le décès de Sir E. Ray
Lankester, Associé étranger.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certains problèmes analogues au problème
de la chaleur. Note de M. Georges Giraud (').
Etant donnés un domaine (D borné ouvert, de frontière S, dans un espace
àm>3 dimensions ( 2 ), et l'équation linéaire homogène de type elliptique
S>(u) = o, nous nous donnons sur S des fonctions '| et/, la première ayant
(') Voir Comptes rendus, 187, 1928, p. 498 et 682; 188, 1929, p. -65, 976 et 1221.
Prière de s'y reporter pour les notations non expliquées ici.
( a ) Le cas de deux, dimensions peut être ramené au cas de trois dimensions.
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. ^53
ses dérivées continues et la seconde étant continue, et nous cherchons une
solution u de l'équation telle que Ton ait sur S
du
y
-.p c » ff ».?sr a + + u =/ ;
les c x sont les cosinus directeurs de la normale dirigée vers l'exlérieur de cD.
Pour cela nous posons 6« = — c a <\i, les ô a étant les fonctions qui interviennent
dans les opérations et Z; nous définissons, comme pour le problème de
Dirichlet, les coefficients de S< et les fonctions a dans tout l'extérieur de cD
et la fonction '/(X) dans tout l'espace, et nous formons pour l'équation
gî(u) = yu la solution élémentaire G(X, H) qui s'annule à l'infini, ainsi
que ses dérivées de tout ordre, de façon exponentielle. Nous poserons
m—\)
G(X, A)x(A)p(A)rfV A +a?. / G,(X, A)o-(A) f/S A ,
l'intégrale d'ordre m étant étendue à tout l'espace ; les inconnues et j
devront satisfaire à un système de Fredholm à l'aide duquel on démontre,
comme pour le problème de Dirichlet, que le problème est soluble quel que
soit /si, pour/=o, il n'a' que la solution zéro ; dans le cas contraire, il y a
autant de solutions linéairement indépendantes de 3< («) = o, telles que («)
s'annule sur S, que de solutions linéairement indépendantes de G (f)= o
telles que Z (y) s'annule sur S ; dans tous les cas le système de Fredholm
donne toutes les solutions et chacune une seule fois.
Ce résultat peut être généralisé. Supposons que la frontière de cO se com-
pose de plusieurs contours sans point commun ; sur les uns, dont la réunion
sera nommée S, on se donne u ; sur les autres, dont la réunion est T, on se
-donne (u), en choisissant comme ci-dessus les fonctions a de façon que le
coefficient de u dans ait une valeur donnée. Pour trouver u, on pose
/imi rim—u
GfX, A) x (A) p (A)rfV A — 2>.J s Z[G a (X, A)]o-(A)rfS A
a V,
Km— 1 1
G.(X, A)t(A)</S a ;
les nouvelles inconnues c, c, -doivent satisfaire à un système de Fredholm;
on a ainsi toutes les fonctions u cherchées et chacune une seule fois. La dé-
monstration prouve aussi qu'il y a autant de solutions linéairement indé-
pendantes de 9>(u) = o telles que u = o sur S et 0( u) = o sur T que de so-
lutions linéairement indépendantes de G(t') = o telles que c = o sur S et
354 ACADÉiMIE DES SCIENCES.
Z(p) = o sur T. Si ce nombre est positif, soient p,, p 2 , . . ., c p ces fonctions v
linéairement indépendantes; les conditions nécessaires et suffisantes pour
qu'il existe une fonction u telle que S r («) = /«, u—f sur S et ©(«) = ©
sur T sont que l'on ait
he k dV + j fZ(v t )dS— I <pe t dS = o (A = i, 2, . . ., p).
Ces propositions ont lieu moyennant les mêmes hypothèses de régularité
que les propositions analogues sur le problème de Dirichlet. Mais si l'on se
borne au cas d'un domaine (D homothétique d'un domaine fixe dans un rap-
port p assez petit, la condition sur la frontière étant
■V du bu . ^
on démontre que le problème est soluble moyennant la continuité (L) des
coefficients de S>. Ce résultat sert de lemme pour le théorème suivant,
généralisation d'un théorème de M. Serge Bernstein ( ') :
Si u satisfait à une équation linéaire ou non, de type elliptique, holomorphe
par rapport à tous ses arguments, et si les dérivées secondes de u sont conti-
nues (L), u est holomorphe.
MÉCANIQUE. — Sur des analogies gyroscopiques de Tinduction mutuelle
et des fuites magnétiques. Note ( 2 ) de M. Bernard Salojhon,
présentée par M. Mesnager.
1. Moteur monophasé d'induction. — L'appareil déjà décrit ( 3 ), hypo-
thèses et notations subsistant, mais avec cadre ÂB fixe (oc — o), est un
( ' ) Skrge Bernstein, Sur la nature analytique des solutions des équations aux
dérivées partielles du second ordre ( Thèse, Paris, igo3 ) ; Démonstration du théorème
de M. Hilbert sur la nature analytique des solutions des équations du type ellip-
tique sans remploi des séries normales (Mathematische Zeitschrift, 28, 1928,
p. 33o-348). Voir aussi Gevrey. Démonstration du théorème de Picard-Bernstein
par la méthade des contours successifs; prolongements analytiques (Bulletin des
Sciences mathématiques, 50, 1926, p. n3-ia8).
( 2 ) Séance du 17 juillet 1929.
( 3 ) Comptes rendus, 186, 1928, p. 358. Il s'agissait de gyroscopes non pas entre-
tenus mais mobiles avec frottement dans leurs paliers et recevant, par adhérence, des
rotations propres alternatives.
SÉANCE DU 2.6 AOUT 1929. 355
moteur gyroscopique asynchrone monophasé, de couple :
Q __ ™ (C»ma.O ; R(cO — f -0|) _ m (CMmax) S R(&>+(0|)
8 R 2 -r C 2 (co — w,) s 8 R 2 -H G 2 (o)'+ u,) 2
2. Induction mutuelle entre deux circuits fixes: — Sur l'axe b, s'appli-
quent les couples alternatif donné K et résistant — R, -y. On bloque le
rotor (à gyroscope unique) : les équations
K = R, .y= + ( A Bin*0 o + Ccos*0 o )-^(i|,') + C cos0°^-< 9'),
dt^>^~^"°dt'
o=R<p' + C.^(9')+Cco8e 4(+')
transposent les relations classiques.
3. Fuj'tey magnétiques et moments d'inertie. — Aux coefficients d'Hop-
kinson p, et ç 2 correspondent les quantités n, = Asin '^+ Ccos ^q et
J Ccos&
* 2 = i à *> la q uantilé ^ Asin^Tccos^/ é ? ale à » P° ur C = °-
Le maximum de s est alors touché (gyroscope réduit à une aiguille).
Aux flux de fuite correspondent des moments cinétiques inutiles.
4. Généralisations : transformateur de rapport -, transformateur de
nombre déphasés. — Modifions l'appareil du paragraphe 2 : dans le palier d
(fig- tourillonne le pignon 1, commandant, gàrce aux pignons 2 et 3, le
pignon 4 lié au gyroscope.
?' et f' P étant l es vitesses de rotation propre du gyroscope et du pignon 1,
on a, par construction, ?'=/>. <?),(/> = const.).
Un couple — R^ caractérise le frottement dans le palier d.
PourR, = ^ = o, on a V = — R p f' p =pK.
Plus généralement, par n, phases au primaire et n 2 phases au secondaire,
on pourrait avoir transjormateur de nombre de phases.
5. Diagramme du cercle. — Soit (cas du paragraphe 2) un couple pri-
maire sinusoïdal K constant sur l'axe des <\> et p = i : le diagramme méca-
nique (fig. 2) exprime: ÔF= R; F 7 G 7 =(Asin 2 6 + Ccos :, e o )co, corres-
pondant à L,co; F 7 K'=j(Asin J 6 +Ccos 2 ô ) correspondant à ah, ta,
OL = H lésina (H = const.).
OG" donne ty' mw quand le gyroscope est bloqué dans ses paliers.
6. Transposition d'un système à intensité constante. — Transposons, par
356 ACADÉMIE DES SCIENCES.
exemple, le schéma de la flgure 3 (') : clans l'appareil du paragraphe 2, le
cadre BC est rappelé élastiquement par un couple — -p'-h. Le couple K el w
Fis. i.
N«
i
! C,
-w
(I)
_ D3T)'3-D - 0'd'3?)'9'
M
p
Kig. 3.
Kig. 2.
sont constants et l'équipage BG mis en résonance. On a
K = ( C cos9 )wOm ax = ( G cos9„ )ûj'-o n:ax = const.
Le gyroscope oscille à amplitude constante quand varie R.
(' ) Système du genre de ceux de M. Boucherot, indiqué par M. Béthenod.
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 357
HYDRODYNAMIQUE. — Sur les propulseurs à iieine limitée et le
propulseur, dit parfait, de Froudc. Note (') de M, Maurice Roy,
transmise par M. d'Ocagne.
I. On considère un propulseur provoquant, au sein d'un liquide parfait
indéfini et en régime permanent, la formation d'une veine fluide, de section
transversale limitée et dans laquelle la vitesse absolue transversale de
rotation n'est pas identiquement nulle. En dehors de cette veine, à surface
extérieure de révolution, le mouvement est irrotationnel avec repos absolu
et pression uniforme p à l'infini. Dans la veine, à Vinfini en aval du
propulseur, on admet que les lignes de courant s'inscrivent sur des cylindres
coaxiaux. La vitesse absolue étant définie, à l'infini aval, par des compo-
santes axiale (c) et périphérique («), ces deux composantes sont liées par
la relation
( 1 ) v ï -t- 2 v V = 2 co ru — u- +
2/ -^rfç
[ V et oj, vitesses de translation et de rotation du propulseur; R, rayon de
la veine à l'infini aval; ?-ou £, distance d'un point à l'axe de la veine].
II. Le propulseur, dit idéal ou parfait, de R.-E. Froude [cf. R.-E. Froode,
The accélération in front of a propeller ( Transactions of the Institution of
Naval Architects, London, 191-1] dont la constitution n'a pas été précisée
par cet auteur, est un propulseur à veine limitée, analogue à ceux du type
ci-dessus décrit mais pour lequel, à l'infini aval, on a i/ = o; ^ = const.;
p=p . Pour ce propulseur, le rendement y] est lié au coefficient de trac-
tion c, = 2T/pS V 2 [S , section de la veine à l'infini amont; T, traction]
par la relation classique t\ = 4 /(4 + c ( ).
Ce propulseur n'est concevable comme propulseur mécanique que si la
veine comporte au moins deux tronçons dans lesquels le courant permanent
est relatif à des systèmes d'axes non identiques. En particulier, on peut conce-
voir sa réalisation au moyen de deux propulseurs du type décrit au para-
graphe 1, coaxiaux, tournant l'un derrière l'autre et en sens contraire, le
second redressant à l'infini aval la veine tordue par le premier. La veine
comprend alors deux tronçons indéfinis, respectivement à régime permanent
par rapport au propulseur correspondant. Ces tronçons se joignent et se
(') Séance du 29 juillet 1929.
358 ACADÉMIE DES SCIENCES.
raccordent l'un à l'autre dans le sens axial (mêmes dérivées partielles suivant
l'axe de la veine de u, v, w etp) sur une section transversale intermédiaire.
III. Pour écarter certaines objections relatives à la possibilité de forma-
tion de la surface latérale de la veine, pour les propulseurs visés dans cette
Note, il convient d'imaginer que cette surface latérale est, au moins par-
tiellement, matérialisée par une paroi mince, rigide et de révolution,
à méridienne de forme convenable, s'étendant suffisamment loin vers
l'amont et vers l'aval.
IV. Si l'on se donne, à l'infini aval, la fonction «(/•) dans la veine et la
contraction de celle-ci, l'équation ( i) détermine la fonction t'(/*)et l'on peut
calculer aisément c t et tj.
La loi simple u = k(i>r(k", nombre assez petit) donne une assez bonne
image approchée des propriétés des hélices usuelles.
Nous citerons un cas particulier intéressant. On pose u = o entre sj = o
et £ = XR<^R (noyau 'de la veine, sans rotation absolue à l'infini aval)
et u = — % — entre H = XR et S — R( A = constante arbitraire). Si l'on
V
choisit A = 2 et que l'on fasse tendre À vers i et y = y-^- vers zéro de
manière que ■ ^ reste fini, la veine annulaire brassée par le propulseur
y'}. — r
prend une vitesse périphérique infinie (V etR„ finis par hypothèse, w infini)
et son épaisseur tend vers zéro. A la limite, cette couche fluide infiniment
mince, comprise entre deux surfaces de glissement, constitue à l'infini aval
une quasi-onde de discontinuité de pression entre le noyau de la veine, qui
occupe toute la section de celle-ci, et le fluide extérieur indéfini. Le couple
résistant provient alors du mouvement de la veine annulaire infiniment
mince tandis que la réaction propulsive ou traction est fournie par l'écoule-
ment de la veine centrale droite. Ce cas-limite, purement théorique et con-
sidéré exclusivement à titre d'indication et pour obtenir des formules
simples, est remarquable en ce sens que le rendement du propulseur idéal
correspondant est égal à \J p-—\ et ' P ar suite ' croît avec ' Ct ' Pour
c,>i/2b — 2= 2,473, ce propulseur idéal aurait un rendement supé-
rieur à celui du propulseur de Froude. Cet exemple montre" que ce dernier
n'est pas, ainsi qu'on le prétend parfois, le propulseur à rendement maxi-
mum pour toute valeur de c t .
V. L'éventualité de la formation de cavitations( cavités à pression nulle)
aux grandes vitesses pouvant être invoquée comme objection au fonction-
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 359
nement du propulseur théorique et limite ci-dessus envisagé, pour des
valeurs assez grandes de c,, il convient d'observer que, dans le cas de l'air,
la compressibilité qu'il faut faire intervenir aux grandes vitesses élimine
l'éventualité en question. L'intervention de cette compressibilité est,
d'ailleurs, de nature à modifier la loi précitée de variation du rendement 7,
lorsque c, augmente.
THERMODYNAMIQUE. — Peut-on démontrer la relation de Maxwell-Clausius
sans recourir au principe de Carnot? Note (') de M. Vasilesco Karpen,
présentée par M. Paul Janet.
M, Verschaffelt fait (Comptes rendus, 188, p. i384) à la démonstration
que j'ai donnée de la relation de Maxwell-Clausius (Comptes rendus, 188,
p. 778) des objections qui ne me semblent pas fondées.
Cette démonstration repose sur V égalité au travail des forces moléculaires
^à l'exclusion du travail extérieur j pdv\ pourvaporiser,soitsuivantl'iso-
therme théorique, soit à pression constante; dans les deux cas le travail
étant égal à l'augmentation de l'énergie interne du fluide. Selon M. Vers-
chaffelt je ferais là, implicitement, une hypothèse qui ne se vérifie pas en
général. Or, V hypothèse dont il s' agit — on s'en aperçoit facilement — n'est
autre que le principe de l'équivalence, que j'invoque d'ailleurs explicitement
dans ma Note, pour justifier l'égalité en question.
De cette égalité et de la condition d'équilibre : f ç>dP = 1ï>, résulte
l'égalité des travaux extérieurs dans les deux façons de vaporiser, soit la
relation de Maxwell-Clausius, qui me semble ainsi correctement démontrée,
sans recourir au principe de Carnot.
M. Verschaffelt se demande quel peut être le sens de la grandeur /.? C'est bien
simple. Pour une transformation clv à T constant, la chaleur fournie correspond :
a) au travail de la pression totale P de, et b) au changement subi par les molécules
du fait de la variation de c, k dv (énergie intramoléculaire, dissociation, énergie ciné-
tique etc.), au total (P + k)dc. Ce' n'est qu'exceptionnellement que k = o, par
exemple dans le cas des molécules formées de sphères indéformables. Les raisonne-
ments où intervient k sont relatifs à des états homogènes, soit vapeur, soit liquide,
et je ne comprends pas le sens de l'objection que M. Verschaffelt fait à ce sujet.
(') Séance du 21 août 1929.
3() ACADÉMIE DES SCIENCES.
Quand au nom de la grandeur P -H /.. la chaleur fournie pendant une transforma-
tion r/T, dv, étant
dQ = cdT+{P + k)df>.
J'ai appelé c chaleur spécifique à volume constant et, par symétrie, j'ai appelé
P + /.' chaleur spécifique à température constante, sans attacher aucune importance à
cette terminologie, qui n'a d'ailleurs pas de rapport avec la démonstration en ques-
La Note présente, ainsi que celle qui fait l'objet de la critiqae de M. Verschaffelt,
répondent aussi à la Note de cet auteur, parue aux Comptes rendus, 188, p. io3 7 ,
Note à laquelle je n'ai pas cru devoir répondre en son temps.
ÉLECTRICITÉ. — Chute de potentiel dans les générateurs électriques.
Note (') de M. Edwuardo M. a . Galvez, présentée par M. J. Perrin.
Dans une 'Note précédente ( 2 ) nous donnons un raisonnement qui nous
permet une simple interprétation du mécanisme de la production du courant
par un générateur électrique par lequel reste éclairée la signification des
constantes caractéristiques des générateurs. Nous arrivons à une expression
de laquelle, dans le cas d'avoir atteint le régime permanent, on tire
immédiatement la chute de potentiel entre les bornes du générateur.
Appelant E la force éleclromotrice, la chute de potentiel qui se produit
quand on ferme le courant par un conducteur de résistance R est donnée
par la formule
p v - e P Y _ £ P RY
Vj ~ v ~ i + pY pRY-Hp-î-R
La rapidité avec laquelle le nouveau régime est atteint ne reste pas
définie, mais nous pouvons l'obtenir très facilement en appliquant les
considérations que nous avons faites, en négligeant la self-induction, et en
tenant compte seulement de la capacité C du générateur, puisque l'accrois-
sement de charge dQ à chaque instant est donné par l'expression
dQ — Y(e — X)dt-a + l,.)-dt
ou bien
C.dW = (Ye-Y\). dl-(^-+-).dt,
d'où
RC , «y
dt ~ £oRY — V('oRYh-p+R; C
( ' ) Séance du 5 août 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 189, 1929, p. 829.
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 36)
et en intégrant
t= P RC 1 „ pRY — £ (pRY-Fp-4-R)
— p RY -j- p -+- R og p RY - V (p RY +' p + R ) '
donc, passant des logarithmes aux nombres,
e pue _ P^ — e ( pR\ + p + R )
oRY — V(ûRY + o -t- H)'
d'où
,, s'oRY eoRY , P rv +p+b ^rï+p+r
V= _-. ' ! g r ' K0 -4-f» pu Y
pR\ -t- p + R pRY + p + R • e ' + ee p • '
la chute de potentiel est donc
E- V
spY £p RY epRY _ ! p_RU±Ï1 . pBV+p+n
i + pY pRY + p-i-R pRY + p + R
laquelle, pour t-> 00, tend vers
.e P RC — £e p"c ,
E _ Y £ ° Y £ p ^
i + pR pRY-4-p-i-R'
qui est la valeur que nous avons donnée dans le' cas du régime permanent.
PHOTOMÉTRIE. — Procédé de calcul des éclaire •ments produits par des
sources non ponctuelles rayonnant suivant la loi de Lambert et de
brillance constante. Note ( ' ) de MM. J. Dourgxox et P. Waguet,
présentée par M. Paul Janet.
D'une façon générale on ne peut introduire la notion d'intensité lumi-
neuse d'une source non ponctuelle quand on considère cette source unique-
ment à distance finie, mais on peut évidemment fort bien parler d'éclaire-
ment produit par une source non ponctuelle en un point donné d'une
surface quelconque.
La méthode que nous allons exposer permet de calculer rapidement cet
éclairement dans le cas de sources (primaires ou secondaires) rayonnant
suivant la loi de Lambert et de brillance constante. La forme, le nombre
et la disposition des sources peuvent d'ailleurs être absolument quelconques.
Traitons le cas d'une source unique, il sera possible ensuite de généraliser.
Soient S une source de brillance constante B et S' la surface sur laquelle
(') Séance du 21 août 1929.
G. R., 1929, 2" Semestre. (T. 189, N« 9.) 27
362 ACADÉMIE DES SCIENCES.
on désire déterminer l'éclairement au point A. Traçons une sphère tangente
en A à la surface S' et appelons S Faire de cette sphère. Le cône de som-
met A s'appuyant sur le contour apparent de la source S délimite sur la
sphère une surface d'aire a hachurée sur la figure. Cette surface a, supposée
de brillance B, produit au point A le même éclairement que la source S.
Or, d'après la théorie de Sumpner-Ulbricht, nous savons que dans une
sphère creuse une portion délimitée de la paroi, d'aire cr et de brillance
uniforme B, produit, en tous points de la surface S de la dite paroi, un
éclairement constant
E == tcB ^ >
qui est justement l'éclairement que nous cherchons.
On choisit, dans chaque cas particulier, le rayon de la sphère de façon
que les calculs soient le plus simple possible. Par exemple, on peut prendre
le rayon égal à la moitié de l'unité de longueur choisie, si l'on appelle cr
l'aire découpée, la formule devient
E = 13cr .
La solution du problème qui relève ordinairement du calcul intégral est
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. . 363
ramenée par cet artifice à la détermination plus simple de Faire d'une
surface sphérique dont on détermine le contour par la géométrie descrip-
tive.
On peut facilement généraliser au cas de plusieurs sources, mais il con-
vient, dans tous les cas^ de considérer exclusivement l'intersection avec la
sphère des demi-droites génératrices des cônes s'appuyant sur le contour
apparent des sources, c'est-à-dire de ne pas tenir compte du prolongement
de ces demi-droites au delà du sommet.
ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — La genèse des orages de chaleur et leur
précision à Vaide des atmosphériques. Note de M. Jean Lugeo.v, présentée
par M. G. Ferrie.
On appelle généralement orages de chaleur ou de convection ceux qui
ont pour origine une instabilité de l'air, due à un excès d'humidité et de
température dans les couches inférieures de l'atmosphère. Ces orages de
dimensions restreintes, formés souvent d'un seul cumulo-nimbus, sont fré-
quents en Suisse pendant la saison estivale et éclatent l'après-midi. Leur
processus de condensation et les courbes d'enregistrement de leurs atmo-
sphériques sont remarquablement semblables, au moins dans un rayon
de i8o km autour de Zurich.
Dans les nombreuses théories proposées pour en expliquer le mécanisme,
on a omis, sauf erreur, le rôle électrique des couches stratifiées supérieures
de la troposphère.
J'ai constaté au cours d'une trentaine de journées d'été, calmes de vent
jusqu'à l'altitude de 8ooo m le matin, un crochet très net sur la courbe
d'abaissement habituelle des atmosphériques, avant le lever du soleil. Ce
crochet ne se produit pas lorsque la journée reste sans orages, malgré la
présence de cumulus et d'une forte convection. En lui appliquant la
méthode de sondage électromagnétique à l'aide des propriétés photo-
électriques des rayons rasants du soleil, proposée dans une Note antérieure
{Comptes rendus, 188, p. 1 1 14)> on calcule qu'il correspond à une épaisse
couche d'air stratifiée et électrisée, planant entre les altitudes de 45oo et
6ooo m . C'est probablement une inversion de température, d'ailleurs invi-
sible, parce que ne contenant pas de vapeur condensée.
Pendant le développement et l'ascension des cumulus, entre 8 h et 1 1 à i4 h ,
les parasites sont essentiellement brefs et nets (clicks), rares et peu intenses.
364 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Puis subitement, entre 1 1 et i4 h , leur courbe décrit un coude très brusque
et la fréquence par minute passe de 10 à ioo décharges, en quelques
minutes. Au même moment la tète des cumulus s'encapuchonne d'un voile
laiteux (faux cirrus) qui gagne de proche en proche tout le ciel. Les para-
sites changent alors de structure et de longueur d'onde et deviennent oscil-
lants et très intenses (grinders). La foudre et la pluie suivent une ou deux
heures plus tard.
Le voiie se développe précisément aux altitudes de 45oo à 6ooo m , ainsi
que le révèlent des sondages par ballonnets ou par avions. Ce phénomène
««
M»0f
* M»,
c '■
tu
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«M»
2 «»
T.tt.G.
«,«»-> *!%•'' (''•''<■ r ■' i ' Foudre .Ploie i,i|!,' ,
I 1 I r ~T i i I I I i I I t T I 1
6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 «. 17 18 19 10 21
coïncide donc avec l'instant où les vapeurs condensées, élevées par la cou-
vection en gagnant de l'électricité positive, selon la théorie de Simpson,
entreraient en contact avec la susdite couche de polarité initialement con-
traire. Au fur et à mesure de leur arrivée à ce niveau, les gouttelettes
seraient dispersées, pour une part neutralisées, à l'image d'une cascade qui
rejaillit horizontalement sur un seuil. La couche s'opposerait comme un
barrage électrique au mouvement ascendant et ne lui céderait qu'un ins-
tant, après s'être délivrée de toute sa charge initiale, à quoi correspond
d'ailleurs une inflexion de la courbe des parasites, quelque dix minutes
après la brusque montée. Puis le nuage'stratifié se mettrait rapidement au
potentiel de la tête des cumulus qu'il recouvre. Par l'effet Brillouin il se
chargerait davantage encore, devenant ainsi l'armature d'un gigantesque
condensateur avec la surface négative de la Terre. Les charges positives
emportées par la pluie, traversant le diélectrique de quelques centaines ou
milliers de mètres d'épaisseur, ne suffiraient pas pour décharger ce conden-
sateur, au moins pendant la durée de son alimentation électrique par les
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 365
courants de convection. Mais dès que ceux-ci cessent, soit pour une raison
adiabatique ou par l'affaiblissement du rayonnement solaire, quelques coups
de foudre neutraliseront toute la masse condensée et l'orage prendra fin en
quelques minutes, ce que traduisent fidèlement les parasites, par une courbe
d" 1 expiration très accentuée.
Cette Note a pour but de montrer qu'il n'est guère possible de prévoir
les orages de chaleur plus d'une heure ou deux à l'avance, du moins la
foudre et les précipitations, à l'aide d'avertisseurs basés sur les ondes hert-
ziennes. Par contre on peut les prévoira l'aurore, déjà, à l'aide du procédé
de sondage préconisé, en comptant sur la persistance de la haute couche
électrisée pendant la journée, ce qui est le cas lorsque le temps est prédis-
posé aux orages locaux, par gradient barométrique faible.
PHYSIQUE COSMIQUE. — Sur les échos retardés.
Note ( f ) de M. Cahl, Stôrmer, présentée par M. Deslandres.
Dans une Note présentée le 5 novembre dernier, j'ai résumé les observa-
tions faites le 11 octobre 1928 par M. Hais et moi et vérifiées ensuite par
M. van der Pol, relatives aux échos d'ondes électromagnétiques courtes
arrivant plusieurs secondes après le signal émis. Dans la même Note j'ai
donné une explication de ce phénomène curieux. J'ai attribué l'écho aux
courants et aux surfaces de corpuscules électrisés dans l'espace cosmique
en dehors de l'orbite de la Lune et dont j'ai étudié les configurations dans
plusieurs Mémoires sur l'aurore boréale à partir de 1904.
Depuis le 11 octobre 1928 les observations ont été continuées, la
station PCJ en Hollande ayanf émis des signaux aussi souvent que possible.
Le 24 octobre, de -nouveaux échos furent observés simultanément par
M. Hais et par deux observateurs à Eindhoven. Après cette date plusieurs
mois s'écoulèrent avant que de nouveaux échos fussent observés. Dans une
lettre à la revue anglaise Sature, publiée en janvier, j'ai essayé d'expliquer
celte absence d'échos; comme cause principale j'ai admis une situation
défavorable de la direction Terre-Soleil par .rapport au plan magnétique
équatorial de la Terre, défini comme le plan passant par s6n centre et
normal à l'axe magnétique, dont le pôle a les coordonnées 78°,6 nord et
68°, 6 à l'ouest de Greenwich. En effet, d'après la théorie, cette direction
~Terre-Sol«il ne doit pas former un angle trop graud avec ce plan, la posi-
( ] ) Séance du 12 août 192g-.
366 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tion la plus favorable étant celle où la direction est à peu près normale à
l'axe magnétique de la Terre.
Comme ces cas favorables disparurent vers la fin d'octobre pour ne
revenir qu'au milieu de février, j'ai prédit le retour des échos vers ce
temps-là.
Aussi, les 1 4 et 1 5 février, des échos furent de nouveau observés en Norvège
par M. Hais, le 18 février par M. Kleve à Bodoc près du cercle polaire, le
19 par M. Hais et par Àppleton et Borrow à Londres, le 20 par M. Hais et
par des observateurs à Eindhoven et encore le 28 février par M. Hais.
Enfin d'après une lettre de M. van der Po.l, M. Hais a rapporté des
échos aussi les 4,9, 1 1 et 23 avril.
Voici une liste des valeurs de l'angle ty entre la direction Terre-Soleil et
le plan magnétique équatorial, ']) étant compté positif ou négatif selon
que le Soleil se trouve du même côté que le pôle nord de la Terre ou du
côté opposé.
Heures
Date. d'émission G. M. T. Valeurs de fy.
h m I] m o
1 1 octobre 1928 i5.3o à 16.00 4,1 à 4,3
11 » » 22.00 28.00 — 6,o — 9,0
24 » » 16,00 17.00 — o,4 — 0,0
i4 février 1929 j5,oo 10. 3o — 2,8 — 2,2
10 » » ^ i5.oo 16.00 —2,4 —i,4
18 » » i5.3o 16.00 —0,8 — o,4
iq ■ ».- » i5.3o 16. 3o — o,4 0,2
20 » » ia.3o 16. 3o — 0,1 0,6
28 » » i5.3o rô.oo 2,9 3,3
4 avril 1929 8.45 g.i5 1,6 2,9
9 » ' » 7-45 8.1 5 — 0,4 0,7
11 » » 7-3o 8.00 —0,2 0,9
23 » » 16.00 16. 3o 23,9 24,0
Donc, à l'exception des échos du 23 avril, les autres furent entendus
quand l'angle <]> était petit. Quant aux 64 autres émissions, qui n'ont pas
eu d'échos, les valeurs de l'angle r j> variaient entre — 3i° et 33°.
Je dois à M. le général Ferrie la communication intéressante qn'une
multitude d'échos, atteignant souvent i5 et 3o secondes, furent observés en
Indo-Chine par la mission française avant, pendant et après l'éclipsé du
Soleil le 9 mai dernier. Ces derniers échos étaient souvent très intenses et
parfois doubles.
En calculant l'angle <\i- on trouve qu'il avait au commencement de la
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 367
totalité, à 4 h 3o m G. M. T. la valeur de 5°, 7, et à la fin, à 7 h 5o m , la_ valeur
de 9 , 6.
Dans ma Note du 5 novembre 1928, j'ai surtout appelé l'attention sur la
surface intérieure d'un certain espace toroïde qui serait la surface réfléchis-
sante des échos. - "
Cependant, il y a beaucoup d'autres possibilités de surfaces réfléchis-
santes en dehors de celle-ci; en particulier l'anneau corpusculaire en dehors
de l'orbite de la Lune dont j'ai admis l'existence pour expliquer la zone
des aurores boréales (voir ma Note du 24 octobre 1910), peut bien jouer le
rôle de surface réfléchissante. En effet, la théorie fait voir qu'il peut se
former, à l'endroit de l'anneau, une surface ayant approximativement la
forme d'une zone sphérique ayant le même centre que la Terre et formée
des trajectoires asymptotiques à des trajectoires périodiques situées sur
cette même surface.
Comme on a dans ces phénomènes d'échos retardés une nouvelle méthode
pour étudier les courants corpusculaires dans l'espace cosmique, il sera
surtout important maintenant d'assembler autant d'observations que pos-
sible à l'aide d'une coopération internationale.
En effet seule une étude systématique et complète du phénomène peut
décider si la théorie des courants corpusculaires dans sa forme habituelle
suffit pour expliquer les phénomènes et quelles modifications il faut lui
faire dans le cas contraire; si par exemple il faut tenir compte dans les
calculs des actions électromagnétiques mutuelles des corpuscules en
mouvement.
Dans un Mémoire récemment paru ( Wireless echoes of long delay) dans
les Communications de l'Académie des Sciences de Danemark, M. le pro-
fesseur P. O. Federsen a étudié d'une manière approfondie les diverses
explications des échos retardés; il est conduit à écarter l'explication des
échos par un phénomène terrestre et finit par admettre mon hypothèse. Il
indique aussi comme possibles des échos des courants corpusculaires très
éloignés et certaines observations de M. Hais, citées dans son Mémoire,
semblent avoir vérifié ses prédictions; en effet ces échos sont arrivés jus-
qu'à 3 ou 4 minutes après le signal.
Parmi les expériences extrêmement intéressantes à faire on peut recom-
mander : Essayer, par des observations continues pendant plusieurs jours
convenables, de découvrir par des échos ces grands faisceaux corpuscu-
laires qui doivent émaner du Soleil et, par le mouvement de celui-ci et de la
Terre, peuvent s'approcher peu à peu de la Terre et y causer finalement des
368 ACADÉMIE DES SCIENCES.
perturbations magnétiques et des aurores polaires. L'étude de l'approche
de ces courants et de leurs déformations par le magnétisme terrestre serait
du plus haut intérêt scientifique.
ANàtomie VÉGÉTALE. — Sur Vontogénie de la 'feuille végétative du Carex
glauca L. Note (') de M. A. Guichard, transmise par M. L. Mangin.
Les recherches que j'ai entreprises sur I'ontogénïe morphologique et ana-
tomique de la feuille des Cypéracées m'ont déjà permis d'attirer l'attention
sur un caractère intéressant de La structure des feuilles végétatives du
Cladium Mariscus R. Br. ( 2 ).
J'ai envisagé, dans une étude détaillée, les principaux points relatifs à
l'ontogénie de la feuille végétative du Carex glauca L. : formation et déve-
loppement de l'ébauche foliaire et de la ligule, croissance de la feuille,
différenciation des tissus (système libéroligneux, appareU de soutien, appa-
reil sécréteur, mésophylle et épidémie), existence d'une dyssymétrie
foliaire, homologies de la feuille des Cypéracées avec celle des Graminées
et celle des Dicotylédones.
Parmi les résultats obtenus, je ne retiendrai ici que ceux relatifs à l'ori-
gine et au développement de l'ébauche foliaire et de la ligule, résultais qui
me paraissent avoir le plus de portée eu égard aux discussions et aux inter-
prétations contradictoires que les faits ont provoqué et provoquent
encore.
*
La première ébauche de la feuille se montre comme un bourrelet de tissu méristé-
matique sur le flanc du cône végétatif, en une région correspondant à l'un des trois
angles de la tige. Ce bourrelet résulte, au moins au début, de recloisonnements tangen-
tiels de I'épiderme de l'axe.
II prend bientôt la forme d'une languette à section triangulaire constituant l'ébauche
de la région terminale du limbe. La base de cette languette présente une insertion en
forme de croissant, d'abord étroitement limitée; cette insertion s'étend ensuite progres-
sivement sur les flancs du cône végétatif qu'elle finit par entourer d'un anneau fermé,
donnant ainsi naissance aux différentes régions du limbe, puis, assez tardivement, à la
gaine qui, de toutes les régions de la feuille, est la dernière ébauchée.
(') Séance du 21 août 1929.
('-) A. Guichabd, Sur Vexistence de faisceaux libéroligneux à orientation inverse
dans la feuille végétative de Cladium Mariscus R. Br. (Comptes rendus., 187, 1928,
p. 5og). Origine, parcours et torsion des faisceaux libéroligneux inverses du
Cladium Mariscus R. Br. {Comptes rendus, 187, 1928, p. 567).
SÉANCE DU 2.6 AOUT 1929. 36g
L'extension de l'insertion de l'ébauche autour de l'axe résulte du même processus de
recloisonnements épidermiques qui a donné naissance à la première ébauche.
La première ébauche de la feuille n'est donc pas d'emblée circulaire et n'entoure
pas, dès l'abord, le point végétatif d'un anneau continu, contrairement aux descrip-
tions de Trécul ('). Cette ébauche n'est pas l'ébauche de la gaine. En effet, la feuille du
Carex glauca possédant une gaine close sur toute sa hauteur, on ne peut légitimement
parler de gaine qu'après que l'insertion de l'ébauche forme un anneau complet autour
de l'axe, disposition qui, nous venons de le voir, n'est pas primitive.
D'autre part, la gaine n'est contenue ni explicitement ni implicitement dans la pre-
mière ébauche, contrairement à ce que pense Vuillemin ("-). Elle ne résulte pas d'une
différenciation ultérieure de cette ébauche; elfe est une nouvelle formation provenant
des tissus de l'axe, ce qui conduit à conclure que la première ébauche est ici
l'ébauche du limbe et qu'en définitive, la formation du limbe précède celle de la
gaine.
L'allongement de la feuille est d'abord dû principalement à la croissance de sa
partie terminale, mais cette croissance terminale cesse de bonne heure/ Elle est rem-
placée par un accroissement intercalaire basai auquel est due la plus grande parue de
la feuille adulte.
L'étude de l'ontogénie anatomique m'a montré que la différenciation de l'ensemble
des tissus apparaît d'abord dans la partie terminale du limbe, puis s'étend progressi-
vement vers la base de la feuille, base qui conserve longtemps des caractères méristé-
matiques en relation avec la croissance dont elle est le siège.
-La feuille du Carex glauca est donc une feuille basiplaste : ses différentes régions
se forment en allant du sommet à la base; elles s'accroissent et se différencient anato-
miquement dans l'ordre de leur formation.
La ligule se montre tardivement, longtemps après la formation de la gaine, alors
que le développement de la feuille est déjà très avancé. Lorsqu'elle apparaît, la feuille
possède déjà ses principaux traits morphologiques et structuraux, et la formation de
la ligule n'entraîne aucune modification sensible, ni dans la morphologie, ni dans la
structure foliaires.
L'origine de la ligule est nettement distincte de celle de la gaine. La ligule résulte de
recloisonnements tangentiels de l'épiderme ventral de la feuille. Ces recloisonnements
se montrent d'abord en deux régions distinctes situées vis-à-vis du milieu des deux ailes
du limbe. La ligule est donc, à l'origine, une formation double. Plus tard, les deux
zones de recloisonnements- se rejoignent et la ligule acquiert son unité. D'abord com-
plètement indépendante du côté membraneux de la gaine, la formation Iigulaire se
met ensuite en continuité avec le bord .libre de ce dernier.
Pour ces raisons, il m'est impossible de regarder la ligule comme la partie supé-
( 1 ).A. T recul, Mémoire sur la formation des feuilles ( A nn. Se. nat.. 3 e série, Bot.,
20. I 853, p. 243, 244 et 285, fig. i3i et i32).
( 2 ) P. Vuillehw, Les anomalies végétales. Leur cause biologique. Paris 1026
p. 23 7 , 238. y
3^0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Heure libre d'une formation slipuJaire, concrescente sur le reste de son étendue avec
un pétiole ou avec une gaine, selon les conceptions de Durieu de Maisonneuve (*) et
de Gluck (-), conceptions que je suis amené à rejeter comme contraires aux faits onto-
géniques.
Je ne puis admettre non plus l'interprétation de Domin ( a ) et voir dans la ligule un
prolongement de la partie supérieure de la gaine. Je suis ainsi conduit à regarder la
gaine comme une formation unique, ainsi que le prouve, du reste, sa propre ontogénie,
et à considérer la ligule du Carex glauca comme une formation surajoutée, une néo-
formation d'origine épidermique.
aspiration
liard.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence des vagues de froid sur la res}
des végétaux. Note ( 4 ) de M. A. Hée, présentée par M. M. Moll
Les résultats expérimentaux de Palladiue — auxquels on a opposé ceux
de Blanc —portent à admettre que les températures subies antérieurement
par les végétaux influent sur leur intensité respiratoire, le séjour à une tem-
pérature préalable, basse ou élevée, provoquant un accroissement de la
valeur des échanges gazeux.
En ce qui concerne, chez les plantes prises dans la nature, l'effet des
écarts importants de température sur leur respiration, on ne possède que
très peu d'observations. Récemment, Plantefol, étudiant les échanges
gazeux de VHypnum triquetrum, a noté après séjour sous la neige une dimi-
nution sensible de l'intensité respiratoire; il a constaté aussi qu'une période
chaude et sèche provoquait un abaissement de l'activité physiologique de
cette mousse.
Il y a quelques années, j'avais remarqué qu'après les vagues de froid,
même peu importantes, les feuilles de Prunus Laurocerasus et de Hedera
Hélix présentaient dans leurs échanges gazeux des valeurs nettement diffé-
rentes de celles qu'elles avaient montré antérieurement aux périodes de
gelées, et qu'en outre, pour une même espèce, l'effet produit par l'abaisse-
(') Durieu de MiisoNNEUVE. Étude taxonomique de la ligule dans le genre Carex.
{Bull. Soc. bot. France, 6, i85g, p. 621-636).
( 2 ) H. Gluck, Blatt und Blùtenmorphologische Studien. Iena, 191g, p. 245, 246.
( 3 ).K. Dojiin. Morphologische und phylogenetische Studien iiber die Stipularbil-
dungen (Ann. Jard. Bot. Buitenzorg, 2" série. 24. ix. 1911. p. 2i3-arô).
{'-) Séance du 17 juillet 1929-
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 371
méat antérieur de la température sur les feuilles jeunes n'était pas le même
que celui ressenti par des organes foliaires ayant atteint leur complet déve-,
loppement. Une période légèrement froide s'était montrée sans effet sur la
respiration des feuilles jeunes, alors qu'avec des feuilles âgées il y avait une
augmentation notable de l'émission du gaz carbonique consécutive au
même abaissement de la température.
Afin de me rendre compte de l'importance et de la durée de ce phéno-
mène, j'ai noté, au cours de plusieurs mois, les variations d'intensité respira-
toire qu'ont présentées, après des périodes froides, des limbes de feuilles de
Lierre, les unes très jeunes, les autres adultes. Les mesures de respiration
ont été faites à l'obscurité, avec des échantillons sensiblement de même
poids et de même surface, prélevés au début de l'après-midi sur lès mêmes
plantes. Les récoltes ne comprenaient que des feuilles parfaitement saines,
sans traces d'altération dues au froid. Les limbes n'étaient mis en expé-
rience qu'en période de dégel et, afin d'assurer l'équilibre thermique entre
les organes utilisés et l'atmosphère du laboratoire, après un séjour suffisant
à 20 , température à laquelle toutes les mesures ont été faites.
Les données météorologiques-et les résultats expérimentaux succinctement
exposés, sont consignés dans les tableaux ci-dessous où l'intensité respira-
toire est exprimée en milligrammes de (10" dégagé par gr/sec de substance
et par heure :
a. — Limbes de feuilles âgées.
Intensité
Date de la récolte. respiratoire.
i4 octobre 1927 0,067
'4 » '9 2 7 0,55g
Du il au 18 novembre, période froide avec minimum
compris entre o° et — 2°, 4.
20 novembre 1927 0,742
2 décembre 1927. 0,703
Période très froide du 1 1 au 32 décembre avec
minimum de — i3°,5 le 17. Dégel le 22.
28 décembre 1927 1 ,4i 1
2 4 » 1927 1,13g
27 » 1927 1,022
Nouvelle période froide à partir du 28 décembre
avec — 5°, 2 le 3 janvier. Dégel le 4 janvier.
372 ACADÉMIE DES SCIENCES.
IntonsiLé
Date de la récolte. respiratoire,
5 janvier 1928 1 , 1 13
Les 5 et 6 janvier la température minima reste
au voisinage de o° ( — o°, 2 ).
g janvier 1928 ' , ! 44
16 » 1928 0,914
Légère reprise du froid à partir du 18 janvier.
Minimum de — 2°,o le 22 janvier.
28 janvier 1928 °i9 2 7
b. — Limbes de feuilles très jeunes.
-, 19 octobre 1927 2,042
Abaissement de la température :
19 novembre 1927 1 ,460
2 décembre 1927 1 ,527
Période de grands froids :
28 décembre 1927 2,078
27 décembre 1927 2,002
Nouvelle vague de froid :
5 janvier 1928 1 ,8g3
Légères gelées :
— o
16 janvier 1928 1 ,290
D,e l'étude de ces données, il ressort les constatations suivantes :
i° Pour les feuilles âgées, toute période froide est suivie, après le dégel,
d'une augmentation sensible de l'intensité respiratoire, augmentation d'au-
tant plus forte que le froid a été plus vif.
2 Sur les feuilles jeunes, une chute légère de la température au-dessous
de o° provoque une diminution de la valeur de la respiration. L'excitation
dans l'émission du gaz carbonique ne se fait sentir qu'après de très fortes
gelées et est toujours moins importante que chez les feuilles Agées.
3° Les modifications de l'intensité respiratoire causées par les périodes
froides, sont temporaires, la respiration tend à redevenir normale lorsque la
température se maintient au-dessus de o°.
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. . 373
PHYSIOLOGIE VÉGÉTA le. — V évolution de V azote au cours de la germination.
Note (') de M. l\. Bonnet, présenlée par M. Molliard.
Le problème de révolution de l'azote au cours des processus de germina-
tion des graines a fait, depuis longtemps, l'objet de multiples recherches
tendant à montrer que la transformation des corps azotés dans la germina-
tion des végétaux supérieurs ne se fait pas autrement que la résorption des
albumines par les bactéries et les champignons ou que la digestion des
mêmes substances par les organismes animaux ( 2 ).
La difficulté d'un tel problème est double : elle réside d'une part, dans le
fait que lors de la germination d'une graine, on se trouve en face de la
résultante de deux processus — dégradation des réserves azotées et élabo-
ration des nouvelles substances constitutives de la planlulè — et d'autre
part, dans la présence à l'intérieur du végétal qui ne les rejette pas, de
corps correspondant aux produits d'excrétion de la cellule animale.
Toutes les recherches antérieures ont été effectuées au moyen de méthodes
non précises et critiquables et de ce fait, les valeurs trouvées pour certains
corps azotés, tels l'ammoniaque, l'urée, l'asparagine, ne concordent pas
d'une expérience à l'autre.
Devant l'incertitude des résultats acquis, nous avons, chez des graines
riches en protides, essayé de doser toutes les formes de N susceptibles de
se trouver tant dans la graine au repos que dans les cotylédons restants, la
pkntule et le liquide de culture après germination.
Notre étude a porté sur Lupinus luteus et Ervum lens, développés à l'obs-
curité et sur eau distillée à une température de 20°C.
Nos cultures ont^duré 1 5 jours et à ce moment les plantules atteignent
20-25 cm dans le cas du lupin, i2-i5 cm dans le cas de la lentille.
La totalité de nos résultats sera "donnée dans un prochain Mémoire; nous
nous contenterons de donner ici les chiffres relatifs à une expérience pour
chaque graine. Toutes nos valeurs sont rapportées à ioo s de N mis en ger-
mination.
(') Séance du 17 juillet 1929.
( 2 ) La bibliographie complète de la question sera donnée dans un prochain
Mémoire.
374
ACADÉMIE DES SCIENCES.
Lupiû,
LenLille.
Graines
Différentes avant
formes d'azote. germination.
i\ total 100,00
N albuminoïde.. . 86,60
N non albumi-
noïde i3,4o
i\ des peptones. . o,4'4
N ammoniacal. . . 0,0
N amidé 1,006
N de l'urée 0,047
N de l'allantoïne. 0,0
Nde l'acide allan-
toïque 0,619
N nitrique 3, 928
N aminé 5,6i3
N alcaloïdique., . 1 , 120
Coty-
Liquide
Graines
Coty-
Liquide
lédons
de
avant
lédons
de
restants.
Plantules.
culture.
germination.
restants.
Plantules.
culture.
53,ogi
46,432
0, rg3
100,00
37,010
62 , 1 80
°i73o
32,8g5
25,538
-
84,00
20,4l8
3g,8i3
-
20,196
20,894
0, ig3
16,00
i6,5ga
22,367
0,73o
2 >777
1,273
-
1,49°
2,321
1,307
-
o,363
1 ,0
-
0,0
0,374
0,096
-
4,298
5,838
o,oa3
1 ,6g5
2,688
4,205
0,274
0, 122
0,080
0,012
o,o4o
o,i4g
0,086
-
0,0
0,0
-
0,0
0,0
0,0
-
o,4i4
0,810
-
0,337
0,337
0,827
-
3,191
0,768
0,044
5,245
3,662 ■
1.526
0,221
8,197
g,8r 7
0, 1 10
7,o53
6,g53
i3.ggo
0,202
, 736
1 ,01 1
-
-
-
-
-
Nos résultats nous amènent à formuler les conclusions suivantes :
i° Avant germination, quelle que soit la graine étudiée, la plus grande
partie de l'azote se trouve à Fétatde N protidique (85 pour 100 de N total).
Le reste est représenté par N aminé, N amidé, N nitrique, N de l'acide
allanloïque, N de l'urée. On n'y rencontre pas d'ammoniaque. La germi-
nation est précédée par une protéolyse intense;
2° Quand la plantule a atteint un certain développement, des protides
s'y sont formés aux dépens de N aminé; NH 3 augmente d'autant plus que
les graines sont moins riches en glucides. NH 3 , contrairement à ce qui se
passe dans le règne animal, apparaît donc ici au cours du métabolisme
intermédiaire des protides ;
3° L'asparagine résulte de la succession de deux processus : dégradation
des protides d'une part (libération deNH 3 ) et synthèse d'autre part, au
cours de laquelle NH 3 se fixe sur des chaînes ternaires (glucides ou chaînes
provenant d'une désamination). Cette .constatation apporte un nouvel appui
à la théorie de Prianischnikow;
4° H y a similitude entre la formation.de l'asparagine dans le règne
végétal et celle de l'urée dans le règne animal, mais le végétal peut utiliser
l'asparagine qui renferme une chaîne combustible;
5° Les substances de déchet chez le végétal sont : l'urée, l'acide allan-
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 375
toïque et les alcaloïdes qui augmentent au fur et à mesure du dévelop-
pement;
6° L'azote nitrique ne joue aucun rôle, au cours de la germination, dans
l'évolution de l'azote.
CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur les transformations et plus spécialement
sur la saponification des réserves grasses dans les graines au cours de la
germination. Note (') de M. J. Lemarchands, présentée par M. A. Desgrez.
L'étude des transformations des matières grasses dans les graines
oléagineuses, au cours de la germination, a été envisagée sous deux aspects :
i° -saponification des réserves grasses; 2 évolution des produits formés.
La saponification se produit sous l'influence d'une substance lipolytique
agissant en milieu acide[Pelouze ( 2 ), Green ( 3 ), Siegmund, Connstein,
Hoyer et Wartenberg (.*), Nicloux ( 5 )]. La séparation de la substance
saponifiante n'a pas été réalisée complètement, mais Nicloux a montré son
existence dans le cytoplasme du ricin. L'acidité nécessaire a été attribuée
aux acides gras (Mùntz), au gaz carbonique (Nicloux), à différents acides
organiques (lactique, acides aminés etc.). L'étude des transformations des
acides gras produits a été à peine abordée ; Ivanow, Miller ont essayé de
déceler quelques termes de la chaîne conduisant des réserves grasses aux
composés hydrocarbonisés.
J'ai étudié la saponification dans la graine germée de Soleil en cherchant
à établir d'abord la composition minérale du milieu et son influence sur la
saponification. L'analyse des cendres, l'étude d'extraits aqueux de la graine
germée ou non (détermination du pH 4,6 pour les graines germées), l'analyse
histochimique m'ont donné les résultats suivants : K, 0,0078; P, 0,0078;
Mg, o,oo3i; Ca, 0,0020; AI, 0,00066; Fe, 0,00006; Si, o,ooo3;
S, 0,0001; Mg, Cl, Zn à l'état de traces. La graine non germée cons-
titue un milieu neutre où les sels minéraux sont rares. La graine germée
(') Séance du 21 août 192g.
(-) Pelodzb, Comptes rendus, 11, 1800, p. 6o5.
( 3 ) Green, Proc. of the R. Soc. of London, 48, 1890, p. 370-392.
( 4 ) Connstein, Hoyer, Wartenbebg, Ber. d. Deutsch. chem. Gesells., 35, 1902,
p. 3g88.
( 5 ) Nicloux, Thèse, Paris. 1906.
37G ACADÉMIE DES SCIENCES.
constitue un milieu acide où les sels minéraux sont abondants : phosphates
acides essentiellement, puis, en très faible quantité : acide phosphorique
libre, sulfates, chlorures. Les phosphates acides proviennent de l'hydrolyse
de composés organiques phosphores renfermant le radical PO' K 2 , hydro-
lyse commencée dès le début de la germination. Ainsi l'acidité des graines
germées n'est pas seulement le fait des acides gras libérés ou du gaz car-
bonique produit par la graine, mais aussi des phosphates acides libérés.
L'action des phosphates acides sur la saponification des réserves grasses
de la graine de Soleil (huile de Soleil) a été étudiée en utilisant : i° des solu-
tions de phosphates dont les concentrations soient de l'ordre de grandeur
de celles observées dans la graine germée [(P0 4 ) 2 MgH% i5 s par litre;
PO'KH 2 , io* par litre; (PO') 2 CaH 4 , 7 S par litre; P0 4 H 3 , o s ,56 par
litre]; 2° l'agent lipolytique représenté par le cytoplasme de la graine,
préparé par broyage. Les expériences (') ont donné les résultats suivants :
i° le cytoplasme de la graine de Soleil obtenu par broyage n'a pas de pou-
voir lipolytique (graine germée ou non); 2 la saponification effectuée en
présence du cytoplasme actif de la graine de ricin et des solutions phos-
phatées se fait rapidement. Après 3 heures d'action à 19°, les proportions
d'huile saponifiée sont 66,2 pour 100; 64,66 pour 100; liÇ), 92 pour 100;
i5, 80 pour 100 avec (P0 4 ) 2 MgH% (PO*) a CaH% PO*KH 2 , PO*H 3 . Les
phosphates acides de magnésium et de calcium sont les plus actifs, l'acide
phosphorique Test beaucoup moins.
L'étude des émulsions réalisées par le cytoplasme du ricin montre qu'en
milieu acide, ce cytoplasme jouit à un très haut degré du pouvoir émul-
sionnant; il ne l'a pas en milieu neutre; le cytoplasme de la graine de Soleil
broyée ne possède pas cette propriété. Il y a donc production rapide d'une
émulsion fine, stable en milieu acide.
J'ai, de plus, étudié les variations du poids moléculaire moyen M des acides
gras au cours de la germination. Ivanow ( a ) avait noté, au cours de la ger-
mination du lin, un abaissement notable de la valeur de l'indice d'iode cor-
respondant à l'apparition d'acides saturés, alors que les acides non saturés
représentent la majeure partie des acides des glycérides de la graine non
germée (86 pour 100 dans la graine de Soleil). Miller ( 3 ), dans la germi-
(') Données des expériences : huile de Soleil 20'; graines broyées 2 S ou cyto-
plasme o ? ,2; solution phosphatée 8 m \
(■) Ivanow, Beit. Bot. Centra/blatt, 23, 1912, p. 1 5g.
( 3 ) Miller, Ann. of Bol., 21, 1912, p. 6g3.
SÉANCE DU 26 AOUT 1929. 377
nation du Soleil, a observé un accroissement de l'indice de saponification
qui décèlerait un abaissement de M moyen des acides gras primitifs, par
suite, une dégradation de leur molécule. Mon étude de M a étéfaite par la
méthode tonométrique, en utilisant l'appareil de Menzies et l'éther comme
liquide tonométrique. M des acides gras reste sensiblement constant et
égal à celui des acides gras des glycérides de la graine non germée (292),
pendant une assez longue période de la germination; il se relève progres-
sivement et sensiblement dans les derniers stades du phénomène (353).
La teneur en acides gras libres, faible au début Ci ,55 pour 100), acquiert
assez rapidement une valeur notable (8 à 10 pour 100), conserve cette
valeur assez longtemps, se relève rapidement à la fin de la germination (').
Ces deux catégories de résultats permettent de conclure que : i° la pre-
mière transformation des réserves grasses esl une saponification; il n'y a pas
oxydation préalable des glycérides, puis saponification comme on le cons-
tate, in vitro, pour les huiles siccatives ( 2 ) sinon M de ces acides oxydés
devrait entraîner une élévation dès le début de la germination ; 2 l'uti-
lisation (oxydation) des acides gras libérés débute par l'emploi des acides
non saturés (acides linoléique et oléique); l'examen de M est en faveur
de cette marche. Son relèvement final provient de l'accumulation des
acides saturés de poids moléculaire élevé (acides stéarique, arachidique,
lignocérique) ; 3° il n'y a pas simplification visible de la molécule des
acides primitifs, elle devrait se déceler par un abaissement de M non cons-
taté; 4° l'oxydation des acides gras détermine la formation de composés
peroxydes et de composés aldéhydiques, prouvée par l'étude microchimique
de coupes minces de graisses germées. La localisation des composés
aldéhydiques, dans les vaisseaux conducteurs, semble dénoter leur carac-
tère transitoire.
(') Résultats comparables à ceux, de Schmidt sur le même sujet (Flora, 74, 1898,
p. 3oo).
(-) Travaux de Ingle, Johissen, Chem. Zeituhg, 23, 1898, p. 162; Michallet. Thèse
Ing. Docteur, Lyon, 1938.
C R., 1929, a' Semestre. (T, 189, N' 9.) - u8
3^8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur quelques propriétés physico- chimiques de la
globine naturelle. Note (•) de M. Jean Roche, présentée par M. A.
Desgrez.
L'hémoglobine, traitée par les acides dilués, fournit de l'hématine et de
la globine. La globine est obtenue à l'état dénaturé si la décomposition a
lieu à une température supérieure à o°, et à l'état naturel si la température
ne dépasse pas o° au cours de la préparation [Hill et Holden ( a )]; elle n'a
fait l'objet, jusqu'ici, que d'un nombre très restreint de travaux.
Étant donné l'intérêt que comporte l'élude de la globine naturelle dont
les propriétés physico-chimiques, en particulier, doivent fixer celles de
l'hémoglobine elle-même, nous avons entrepris un certain nombre d'expé-
riences qui nous ont permis d'en mesurer le point isoélectrique par la cata-
phorèsret par l'établissement de la courbe de neutralisation de ses solu-
tions. Voici comment nous avons opéré :
La globine a été préparée par la méthode de Hill et Holden, puis con-
centrée par précipitation par S0 4 (NH')- et redissolution dans la quantité
minima d'eau distillée, et enfin dialysée; toutes ces opérations ont été pour-
suivies à une température de — i°. La cataphorèse a été faite par la tech-
nique de Vlèsetde Coulon sur des solutions de protéine additionnées de 0,9
pour 100 de NaCl et amenées aux pH désirés par addition d'HCl ou
de NaQH njio. Les courbes de neutralisation ont été établies sous courant
d'azote, les solutions d'acide et de base employées étant HCl n/10 et NaOH
décarbonatée n/10. Dans toutes nos expériences, les pH ont été mesurés par
l'électrode d'antimoine montée en différentiel (Vlès et Vellinger).
Environ cinquante cataphorèses de solutions contenant de 2 à 5 grammes
de globine par litre ont montré que cette protéine possède un point isoélec-
trique unique à pH = 7, 5.
Les courbes de' neutralisation des mêmes solutions affectent, en général,
la forme de celle, se rapportant à l'une de nos expériences, représentée par
le tracé A de la figure ci-contre. On notera sur cette courbe l'existence d'un
point d'inflexion, à pH = 7, 5 environ, correspondant au point isoélectrique.
Si l'on calcule la valeur de la tangente 1 en chacun des points de la courbe de
(') Séance du 21 août 192g.
(*)• R. Hill et H. F. Holden, Biochem. Jl, 20, J926, p. i326-i33g.
SÉANCE DU 26 AOUT 1929.
3 79
neutralisation (' u =âh où A</ est la quantité d'acide ou de base qui,
ajoutée à la solution, détermine une variation de pH de ApH), l'ensemble
2 e h 3
A. Courbe de neutralisation.
B. Courbe de pouvoir tampon.
des données ainsi obtenues, exprimé graphiquement, forme la courbe du
pouvoir tampon de la solution étudiée en fonction du pH.
Sur cette courbe, la position du point isoélectrique sera définie, avec une
sensibilité beaucoup plus grande que sur les courbes de neutralisation, par
une valeur rainima de l'ordonnée dans la zone de pH où l'action tampon de
38o ACADÉMIE DES SCIENCES.
la protéine s'exerce. Cette opération réalisée à partir du tracé A de la
figure ci-dessus nous a permis d'établir le tracé B (de la même figure),
sur lequel le minimum de pouvoir tampon, correspondant au point isoélec-
trique de la globine, est situé à pH = 7,6 environ.
Il résulte de toutes ces données que le point isoélectrique de la globine
naturelle est à pH = 7,6. Comme on admet, pour l'hémoglobine, la valeur
de pH = 6,8, il s'ensuit que la combinaison de Thémaline avec la globine
comporte la formation d'un complexe à point isoélectrique moins élevé que
celui de la globine. Ce phénomène doit être attribué : soit à une neutralisa-
tion de certaines valences alcalines de la globine par l'une ou par les deux
valences acides de l'hématine, soit à une variation des pH de certaines
valences acides de la globine, consécutive à sa combinaison avec l'héma-
tine.
La séance est levée à 1 5 h 3o m .
A. Lx.
ACADEMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI «2 SEPTEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Emile ROUX.
MEMOIRES ET COMxMUlVICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le PnÉsiDENT souhaite la bienvenue à M. Jules Bordkt, Associé
étranger .de l'Académie, Professeur à l'Université de Bruxelles, qui assiste
à la séance.
MÉDECINE. — Sur les effets pathogènes exercés chez Vhomme et chez
V animal, par Vexotoxine neurotrope du Bacillus coli. Note ( ' ) de
M. H. Vincent.
Dans un certain nombre de recherches antérieures, j'ai étudié la toxine
sécrétée par le Bacillus coli ( 2 ). J'ai démontré que celle-ci n J est pas une,
mais qu'elle comprend :
i° une endotoxine thermostabile; entérotrope et hépàtotrope, agissant
énergiquement sur l'épithélium et les glandes de l'intestin, le foie et la
vésicule biliaire ;
2° une exotoxine neurotrope, thermolabile, indépendante de l'endotoxine,
ayant une affinité très particulière pour le système nerveux. Les deux
toxines sont constantes et il est possible de dissocier par l'expérimentation
leurs effets respectifs.
L'exotoxine neurotrope joue, ainsi qu'on va le montrer, un rôle impor-
tant et mal connu en pathologie humaine. Ses effets morbides se rapprochent
('] Séance du 26 août 1929.
(-) H. Vingekt, Sur ta pluralité des toxines du Bacillus coli, etc. (Comptes
rendus, 180, 192D, p. 1624; 187, 1928, p. 787); Cours du Collège de France, 1926-
1927.
C R., 1929, a' Semestre. (T. 189, N* 10.) 2 9
382 ACADÉMIE DES SCIENCES.
beaucoup de ceux qu'elle détermine chez l'animal. Certaines races de
bacille la produisent plus abondamment. On la constate, dans les cultures,
déjà après 18 à 20 heures. Le filtrat des cultures, introduit dans la veine du
lapin à la dose de i cmS ,5 à 2 cmS , peut le tuer en 2 à 18 heures. L'animal pré-
sente, parfois après 3o minutes, une stupeur marquée; il reste couché sur
le flanc, inerte, insensible à la piqûre; le réflexe conjonctival est affaibli.
La mort survient dans le coma.
Si la dose injectée est plus faible, ou si la toxine provient d'une souche
moins active, la mort est plus tardive; elle se produit deux à huit jours
après, mais souvent un, deux et même trois mois plus tard. Elle est toujours
précédée d'une phase de paralysie progressive et ascendante avec paralysie
des centres sphinctériens, puis des centres respiratoires, et amyotrophie
aiguë parfois énorme.
Ces symptômes sont dus histologiquement à une dégénérescence consi-
dérable des cellules sensitives et motrices de la moelle et du bulbe, sur
lesquelles s'est fixée la toxine microbienne (' ).
Les lapins inoculés ont présenté parfois des symptômes nerveux plus
anormaux : hémiparésie ou monoparésie initiales, contraction en opistho-
tonos des muscles de la nuque, ou déviation latérale de la tête, par paralysie
de certains groupes musculaires et contraction tonique des muscles antago-
nistes sains. Un fort lapin (2 ks ,8oo) a présenté le phénomène de rétropul-
sion : abandonné à lui-même, effrayé ou actionné par la piqûre, il réagis-
sait uniquement par un recul prolongé suivi de dyspnée d'effort.
Très sensible à l'exotoxine neurotrope, l'homme paraît moins souvent
affecté que l'animal dans son système neuromoteur, mais davantage dans
son appareil sensitif et son psychisme.' Cependant les troubles moteurs ne
sont pas exceptionnels. C'est ainsi que la paralysie colibacillaire a été
signalée par Gilbert et Lion chez les urinaires infectés. J'ai observé un
exemple semblable de paralysie lente chez un malade atteint six ans aupa-
ravant de septicémie de gravité moyenne, due au B. coli et vérifiée par le
laboratoire. Fait intéressant, le bacille isolé de l'urine de ce malade pro-
duisait une neurotoxine extrêmement active ( 2 ).
(') H. Vincent, C. R. de la Soc. de Biologie, 87, 1922, p. 642.
( 2 ) On observe souvent, chez l'homme, des paralysies ascendantes ( syndrome de
Landry) dont Tétiologié est obscure, et dont certaines formes rappellent singulière-
ment celle que présentent les animaux ayant reçu une injection de toxine neurotrope
ou de culture. L'intoxication colibacillaire est probablement à l'origine de certains de
ces cas.
SÉANCE DU 2 SEPTEMBRE 192g. 383
La paralysie des sphincters n'est pas exceptionnelle chez les enfants
atteints de la même infection; je l'ai constatée' chez les accouchées atteintes
de pyélonéphrite suppurée à Bacillus coli.
D'autres phénomènes morbides, plus accentués, mais aussi plus rares,
peuvent encore être signalés au cours de la pyélonéphrite suppurée à
Bacillus coli : parésie des quatre membres, diminution ou perte de la
mémoire et de l'intelligence, faciès hagard, ou bien état subcomateux avec
délire calme, inconscience absolue, incontinence des matières fécales et de
l'urine, etc. (H. Vincent, Bulletin de V Académie de Médecine, 6, 1928, xl).
Une enfant de trois ans et demi, atteinte de septicémie avec pyéloné-
phrite colibacillaires, présenta des tremblements convulsifs des lèvres et de
la face, du nystagmus et des secousses cloniques des membres supé-
rieurs, etc.
On est conduit à rattacher ces symptômes nerveux si graves à l'intoxica-
tion par l'exotoxine neurotrope du colibacille, non seulement parce qu'ils
sont apparus à l'occasion d'une pyélonéphrite ou d'une septicémie à Bacillus
coli, mais encore et surtout parce que le sérum anticolibacillaire a amené,
dans les cas précédents, leur guérison rapide, parfois presque immédiate. Le
résultat donne par la médication spécifique témoigne, en conséquence, que
cet ensemble parfois complexe de troubles sensitifs, psychiques et moteurs
peut être sous la dépendance de l'intoxication du système nerveux par la
neurotoxine colibacillaire.
Il existe, en pathologie humaine, d'autres phénomènes nerveux mor-
bides, moins sévères mais assurément plus fréquents que les précédents, et
qui peuvent, dans certains cas, être commandés par la même cause toxique.
On les observe soit au cours de la colibacillose urinaire chronique, soit
même dans Ventérite muco-membraneuse . Ils sont souvent associés à des
désordres digestifs ('), à des troubles hépatiques, à l'infection biliaire, etc. :
dépression nerveuse, diminution de la mémoire, perte de l'activité physique
et intellectuelle, céphalée fréquente, irritabilité, tristesse, hypochondrie.
Certains états psychopathiques plus caractérisés avec idées délirantes,
peuvent également, chez des colibacilluriques, être sous la dépendance de
l'action toxique exercée par le Bacillus coli.
La preuve en a été apportée, de la même manière, par la guérison rapide
( 1 ) L'entérocolite chronique et rebelle et surtout les crises diarrhéiques profuses,
avec entéralgie pénible, sont probablement dues ici à l'influence simultanée de l'en-
dotoxine sécrétée par le colibacille. . V
384 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de ces symptômes complexes sous l'influence des injections de sérum anti-
colibacillaire. Celte méthode de traitement a fait disparaître dans un
nombre élevé de cas du premier groupe, et chez un malade psychopathe
appartenant au deuxième groupe, en même temps que la colibacillurie, les
troubles nerveux ainsi que les désordres intestinaux qui les accompagnaient.
CORRESPONDANCE.
CALCUL DES PROBABILITÉS. — Quelques propositions sur les limites stocha-
stiques éventuelles. Note de M. Eugène Slutsky, présentée par M. Emile
Borel.
1. J'ai étudié dans mes deux Notes précédentes (Comptes rendus, 187,
p. 3;o, 878) quelques cas où la limite stochastique d'une variable éven-
tuelle était elle-même une variable éventuelle. La première remarque que
je dois faire maintenant sur ce sujet est celle que la conception mentionnée
exige une généralisation de la notion même de la variable éventuelle et c'est
dans le sens que, parmi les résultats possible^ d'une épreuve, l'éventualité
que la variable en question ne prend aucune valeur peut avoir lieu. Il est vrai
que, sous les conditions exposées dans les Notes déjà citées, la probabilité
que la limite stochastique restera indéterminée après l'expérience ne
dépasse pas o, mais le cas reste néanmoins théoriquement possible. Voilà
encore quelques propositions sur les limites stochastiques éventuelles (s'il
m'est permis de proposer cette expression pour désigner les limites en
question).
2. Théorème I. — Soit X«, Y 3 , . . . , Z, un nombre fini de variables éven-
tuelles dont les fonctions de probabilité dépendent de paramètres a, [3, . . . , y
et dont les limites stochastiques sont les variables éventuelles x, y, . . . , s. Nous
supposons que les espérances mathématiques E | X a |", E | Y 3 1 6 , . . . , E | Z-, | c
(a,b,...,c^>o)ontdes bornes supérieures et que F(X a , Y 3, ■ ■ -, Z v ) est
une fonction continue partout ne dépendant pas directement de a, ;3, . . . , y.
Alors la fonction F(X, Y, ..., Z) sera la limite stochastique éventuelle
"^F(X«,Y ? , ...,Z 7 ).
La démonstration étant semblable à celle d'un théorème analogue pour
le cas où les limites sont constantes [voir mon article Ueber stochastàche
SÉANCE DU 2 SEPTEMBRE 1929. 385
Asymptoten und Grenzwerte (Metron, 5, 111, 1925, p. 76)] j'arrive aa théorème
suivant qui ne me semble pas inutile quoique n'ayant pas la généralité des
belles propositions de M. Fréchet sur le même sujet (Comptes rendus, 188,
p. 368).
Théorème II. — Soit X a une variable éventuelle dépendant du paramètre ce,
dont la limite stochastique est une variable éventuelle X, et supposons que l'es-
pérance mathématique E| X a \''(r^> o) ait une limite supérieure. On a alors
HmE|X a |*=E|X|* lr >k>o).
Démonstration. — On conclut de la proposition 1 de M. Fréchet
(loc. cit., p. 369) que E| X| /l (k<r) doit être fini d'où, en s'appuyanl sur
l'inégalité simple,
E | i X a i*— i X |* l* i 2'"( E ; X a km ■+■ E I X ] te )
et en posant km = r, on trouve que E M X a | /; — | X |'' aura aussi une borne
supérieure. En regardant alors | X a p — | X|'' comme une variable éventuelle
ayant la limite stochastique = o et en nous rappelant le théorème 8 de
l'article de Metron déjà cité (loc. cit., p. 5i) nous aurons immédiatement
limE(|X a ;*— |X|*) = o (r>/,>o). c. q. f. d.
Ce théorème peut être répandu aisément sur les autres moments : EX a et
sur les moments-produits.
3. Soit v(t) une fonction éventuelle régulière, déterminée dans chaque
(ou presque chaque) point d'un intervalle (a, b) et soit S son intégral sto-
chastique défini comme la limite stochastique éventuelle de < è h = ~Sy i h i
a, b
(voir Comptes rendus, 187, 1928, p. 878). Nous avons alors :
Théorème III. — Soit n un nombre entier ^>£]>o et supposons que
E|j(^)| n <A, où A est un nombre fini, pour tous les points de Vinter-
valle (a, b). On a alors lim E | S/, |'' = E | S |' f et (pourk entier) lim ES^ = ES' 1 .
Cette proposition suit immédiatement du théorème précédent si l'on
remarque que
E| S* |»^22. . .•Lh k h % . . . h, u E \}' il \.\y h \...\y l M(b- a)» An.
Le théorème III pouvant être généralisé aisément sur les moments-produits
d'une et de plusieurs fonctions éventuelles, il s'ensuit un grand nombre de
386 ACADÉMIE DES SCIENCES.
formules applicables dans la statistique mathématique, par exemple
EJ f y(t)dt f j(t)dt\=f f Ey(a+u)y(c + e)dudv.
( J a Je ) J» J»
4. Supposons que Ey(t) est une fonction dérivable de t et que -^ Ey(f)
dans le point t est fini. Supposons encore que a^ = E\y(f) — Ey^)] 2 = const.
et que le coefficient de corrélation entre y(t) et y(t-\-<x), 'v(^), ne
dépendant que de i, possède deux dérivées premières qui sont continues au
moins près du point t = o. Alors il est aisé de montrer l'existence de la
d'y Âv • f
dérivée stochastique -~- = lim B -g- (cf. ma Note déjà citée Comptes rendus,
187, 1928, p. 878). Je vais énoncer maintenant :
Théorème IV. — Soit que les ordonnées d'une fonction éventuelle satisfai-
sant aux conditions ci-mentionnées sont assujetties à la loi de la corrélation
normale. On a alors
*$)'= H " E fê)'
où n est un nombre entier positif quelconque.
On trouve aisément ensuite que sous les hypothèses du théorème IV
E( d -f-E%Y +i = o
\dt dt )
E (S~ E âr =(-0-1-3.5. ..( a «-i)(^ 0) )- ff »».
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les espaces de Eiemann ayant leurs
coefficients de rotation constants. Note ( ' ) de M. G. Vranceanu, transmise
par M. Hadamard.
Le but de cette Note est de démontrer le théorème suivant :
La condition nécessaire et suffisante pour que dans un espace de Riemann V„,
il soit possible de choisir un système de n congruences orthogonales, ayant
comme coefficients de rotation de Ricci des constantes, est que V espace admette
un groupe continu (réel) simplement transitif de transformations isométriques.
On sait (Ricci) qu'on peut toujours introduire (et cela d'une infinité de
manières) dans une variété riemannienne V„(a;', a; 2 , ..., ce") un système
de n congruences orthogonales. Si l'on désigne par V h et \ h j les paramètres
(' ) Séance du 26 août 1929.
SÉANCE DU 2 SEPTEMBRE 1929. 387
et les moments de ces congruences, les coefficients de rotation s'écrivent
( 1 ) y m =~ ( »•« + w'ih +«'!-/,) (h, /,\ l — i. 1, ..., n),
où les w ont les expressions
Les formules (1) et (2) nous disent que si les y sont indépendants des
variables a?, les w le sont au.ssi et inversement. Or si les w sont des cons-
tantes, elles sont les constantes de structure d'un groupe continu à n para-
mètre (' ); c'est-à-dire que les n transformations infinitésimales
n
(3) X V=2/i^ (h = i,2, ...,n)
1
déterminent un groupe continu simplement transitif que j'appelle G>.
Dans ce cas, des formules d'équivalence ■ de deux variétés rieman-
niennes (voir ma Note, Sopra certi problerni diequivalenza(Rend. deiLincei,
seduta del 22 aprile 1929), il résulte (les y étant des constantes) que
notre V„ admet comme groupe continu (complet ou partiel) de trans-
formations isométriques le groupe simplement transitif défini par les équa-
tions
n
(A) . ^=2 A W*)W*')-
1
Les transformations infinitésimales de ce groupe G» étant données par
les n solutions indépendantes du système
on voit tout de suite que les groupes G>, et Gs sont réciproques.
Inversement, supposons que l'espace V„ admet comme groupe continu de
transformations isométriques le groupe simplement transitif Gs, c'est-à-dire
C) Voir Élie Cartan. La Géométrie des groupes de transformations {Journal de
Mathématiques pures et appliquées-, 6, 1927. p. 49-54).
388 ACADÉMIE DES SCIENCES.
que les composantes a ;j de la métrique de V n satisfont aux équations de
Killing
i
Si Ton désigne par a,j les composantes de la métrique d'une variété V„,
dans laquelle les congruences X du groupe G A , réciproque de G=, sont ortho-
gonales, on a
n
■■""A
1
et l'on trouve facilement que les différences a^ — «^satisfont elles-mêmes
aux équations homogènes (6); par conséquent, si l'on choisit les con-
gruences A orthogonales en un seul point de V„, ce qui est toujours pos-
sible, elles seront orthogonales en tous les points de V„. c. q. f. d.
Il est à remarquer que les mêmes considérations sont valables si le
groupe simplement transitif G* n'est pas réel; mais en ce cas, les con-
gruences A et les composantes de la rotation j hie ne sont pas non plus
réelles.
Comme exemple d'espaces de Riemann ayant une rotation constante et
réelle, nous avons les espaces à courbure constante négative à trois dimensions,
tandis que les espaces à courbure constante positive ont une rotation cons-
tante et purement imaginaire. Parmi les propriétés des espaces de
Riemann à rotation constante, on peut citer :
i° Les variations subies dans le transport parallèle, par les composantes,
suivant les congruences X, d'un vecteur quelconque, ne dépendent pas du
point considéré et inversement.
2° Les composantes, suivant les congruences X, du tenseur de courbure
sont des constantes, comme dans le cas des espaces s étudiés par M. Elie
Cartan et caractérisés par la propriété d'annuler le tenseur dérivé du
tenseur de courbure ('). Il existe des espaces à rotation constante qui ne
sont pas des espaces e, et l'on peut donner comme exemple le cas d'un espace
ayant comme groupe complet de transformations isométriques, un groupé
simplement transitif.
3° L'intégration des équations des géodésiques se réduit à l'intégration
(') Voir Élie Cartan, Sur une classe remarquable d'espaces de Riemann (Bull.
Soc. math., 54, 1926, p. 228).
SÉANCE DU 2 SEPTEMBRE 1929. 389
successive de deux systèmes d'ordre n, et par ce fait ils rentrent dans la
classe des espaces à caractéristiques indépendantes ( ' ).
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques propriétés des ensembles connexes .
Note ( 2 ) de M. HUsso ELârlbm, transmise par M. Hadamard.
Nous supposons un espace lopologique, satisfaisant aux quatre axiomes de
voisinage et au premier axiome d'énumérabilité de M. Hausdorfî( 3 ). Nous
pourrons remplacer aussi cette dernière hypothèse par une condition
beaucoup moins forte, concernant l'existence de suites d'ensembles conver-
geant versp pour chaque point de l'espace ; ces suites pourront être dénom-
brables ou non.
I. Ensembles bornés. — Nous donnerons une définition absolument topo-
logique des ensembles bornés. Soit { V ,-(/>)} une suite convergente vers p de
voisinages de p. Nous supposons un système S de ces suites, une au moins
correspondant à chaquepoint de l'espace. Si pour chacun de ces systèmes
et pour chaque / déterminé, il y a un nombre fini de ces voisinages V<,
V 2 , . . ., V„, tel que chaque point d'un ensemble A soit compris dans au
moins un d'eux et que V,- et V, +1 aient au moins un point commun, alors
nous dirons que A est borné. Cette définition est plus étroite que celle
d'ensemble compact. Pour les espaces localement compacts elle correspond
exactement au sens concret et à la notion métrique d'ensembles bornés.
C'est d'ailleurs le cas pour les espaces non localement compacts, après une
légère modification, selon laquelle : i° la somme d'ensembles bornés, dont
la partie commune n'est pas vide, et 2 tout sous-ensemble d'un ensemble
borné, sont bornés,
L'ensemble A sera dit semi-borné, si, pour chaque couple a, b de points
de A, il y a un sous-ensemble borné de A contenant simultanément a et b.
On peut alors démontrer le théorème : « Tout ensemble semi-borné en soi
est connexe et vice versa. »
IL Espaces complets. — Nous définissons les espaces complets d'une
manière parfaitement topologique. Un espace sera dit complet, si, pour
chaquepointp, il existe un voisinage V(jo), tel que la partie commune à
(') Voir V. Volterra, Sulla integrazione di una classe di equazioni dinamiche
(Attidi Torino, 33, 1898, p. 042). '
( 2 ) Séance du 26 août 1929.
( 3 ) Hausdorff, Mengelekre, i re édition, 1914, p. 2i3 et 263.
3go l ACADÉMIE DES SCIENCES.
tous les éléments d'une suite d'ensembles fermés avec partie ouverte non
vide, contenus entièrement dans V(/j), n'est pas vide. Cette définition corres-
pond absolument à la notion métrique d'espaces complets.
Chaque espace topologique peut être prolongé en un espace complet,
grâce à l'adjonction d'un seul point.
III. Les ensembles connexes. — En utilisant les notions précédentes, on
peut démontrer les théorèmes :
i° Un espace complet, connexe et localement connexe contient avec deux
points une partie compacte et connexe embrassant ces points.
2° Dans chaque continu compact est compris, .avec un couple a, b de
points, un sous-continu irréductible entre a et b. Il s'ensuit immédiatement :
3° Chaque espace complet, connexe et localement connexe contient avec
un couple a, b de points un sous-continu compact, irréductible entre a et 6.
On peut montrer aussi que ce sous-continu est localement connexe, de
sorte qu'après un théorème de M. Hahn (' ) pour tout couple a, b de points
d'un espace complet, connexe et localement connexe, il existe une courbe
simple, joignant a et b.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un principe général de la théorie
des ensembles analytiques. Note ( 2 ) de M. JNL Losin, transmise par
M. Hadamard.
1. On sait ( 3 ) que deux ensembles analytiques quelconques sans point
commun sont nécessairement séparables B. Il est naturel de chercher à
généraliser ce fait et d'étendre la théorie de séparabilité dans le domaine
des ensembles projectifs. Et il est naturel de commencer la construction de
cette théorie par l'étude de la séparabilité au moyen des complémentaires
analytiques.
Posons la définition suivante :
Définition. — Nous dirons que deux ensembles de points E, et E 2 sont
simultanément séparables du moyen de complémentaires analytiques sHl
existe deux complémentaires analytiques H, et H 2 n'ayant aucun point
commun et contenant respectivement E , et E 2 .
(') Hahn, Sitzungsber. Wiener A kad., 130, 1921, p. 245.
( 2 ) Séance du agijuillet 1929.
( 3 ) Voir par exemple mon Mémoire Sur les ensembles analytiques (Fundamenta
Mathematicae, 10, 1926, p. 02),
SÉANCE DU 2 SEPTEMBRE 1929. 3o,I
Avant d'indiquer le principe de ce,tte théorie et ses applications, il con-
vient de faire la remarque suivante.' Il serait inutile d'introduire la notion
de séparabilité simultanée au moyen de deux ensembles analytiques H H
et H 2 , puisque, dans ce cas, les ensembles E, et E 2 seraient simplement
séparables B. Au contraire, il paraît d'abord utile de considérer la sépara-
bilité en quelque sorte unilatérale au moyen d'ensembles analytiques. On
pourrait dire que E, est séparable de E 2 au moyen d'un ensemble analy-
tique H, si l'ensemble H, contient E t et n'a aucun point commun avec H 2 .
On pourrait de même parler de séparabilité unilatérale au moyen de com-
plémentaires analytiques lorsque E, est contenu dans un complémentaire
analytique H, qui n'a aucun point commun avec E 2 . Néanmoins, nous
verrons que l'introduction de la notion de séparabilité unilatérale est
illusoire.
2. Principe. — La théorie de la séparabilité au moyen de complémen-
taires analytiques est basée sur la proposition fondamentale suivante :
Principe. — Si E, et E 2 sont deux ensembles analytiques, les ensembles R,
et R 2 , que l'on obtient en supprimant de E, et E 2 leur partie commune, sont
toujours simultanément séparables au moyen de deux complémentaires analy-
tiques.
Une proposition en quelque sorte inverse à ce Principe est la suivante :
Théorème. — Pour que deux ensembles R, et R 2 sans point commun, dont
chacun est la différence de deux ensembles analytiques, soient simultanément
séparables au moyen de deux complémentaires analytiques, il faut que R (
et R 2 puissent être obtenus en supprimant de deux ensembles analytiques E,
et E 2 leur partie commune.
On déduit du Principe la proposition très utile : Si E, et E 3 sont deux
complémentaires analytiques, les ensembles R, et R„, qu'on obtient en sup-
primant de E, et E 2 leur partie commune, sont toujours simultanément sépa-
rables au moyen de deux complémentaires analytiques.
Mais l'une des conséquences importantes "du Principe consiste en ce que
la notion de séparabilité unilatérale indiquée précédemment est entièrement
illusoire. En effet on en déduit sans peine que, si chacun des deux
, ensembles E, et E 2 est séparable de Vautre au moyen d'un ensemble analy-
tique, ils sont simultanément séparables au moyen de deux complémen-
taires analytiques. Il en est de même pour la séparabilité unilatérale au
moyen de complémentaires analytiques.
3. Existence de deux complémentaires analytiques non séparables B. —
3g2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Nous allons donner une démonstration de cette existence basée sur le Prin-
cipe précédent (').
Un couple (E|, E 3 ) d'ensembles analytiques E, et E 2 situés dans le
plan XOY est dit doublement universel si, quels que soient les ensembles
analytiques linéaires e, et e 2 , il existe une droite parallèle à Taxe OY qui
coupe E, et E 2 en e, et e 2 respectivement.
Il y a des couples doublement universels. Pour le démontrer, considérons,
dans le plan TO Y, un ensemble analytique universel U, c'est-à-dire tel que
nous avons en le coupant par des parallèles à l'axe OY tous les ensembles
analytiques linéaires possibles.
Soit t, '= f(a?), t, = 4" (a?) une courbe péanienne remplissant tout le plan
T, OT 2 , les fonctions ç et ^ étant continues entre o et i .
Considérons la transformation du plan TOY en un plan XOY en
posant t = ®(x), y— y; soit U, la transformée de U. D'une manière
analogue, en posant t — 'l>(x), y=y, nous transformons TOY en XOY;
soit U 2 la transformée de U. On voit bien que U, et U 3 sont des ensembles
analytiques. Il est aisé de voir que le couple (U,, U 2 ) est doublement
universel. En effet il existe toujours un x tel que la droite x = x coupe
U, et U 2 en deux ensembles analytiques linéaires e, et el donnés à l'avance.
Cela posé, appliquons notre principe aux ensembles analytiques U, et U 2 .
Soient R, et R 2 les ensembles qu'on obtient en supprimant de U, et U 2 leur
partie commune. D'après le principe il existe deux complémentaires analy-
tiques H, et H 2 n'ayant aucun point commun et contenant respectivement
R, et R 2 .
Je dis maintenant que les complémentaires analytiques H, et H 2 ne sont
pas séparables B.
En effet s'il y avait deux ensembles 0, et 2 mesurables B sans point
commun et contenant respectivement H, et H 2 , chaque parallèle à OY
couperait 0, et 2 en des ensembles linéaires mesurables B de classes toujours
inférieures à un nombre transfihi fixe a. Or, le couple (U,, U 2 ) est double-
ment universel. Donc, il existe une droite x = x qui coupe U, et U 2 en
deux ensembles e, et <? 2 mesurables B de classe a + i et dont l'un est le
complémentaire de l'autre. Puisque les ensembles 0, et 2 contiennent
R, et R 2 , il est clair que la droite x = x coupe 0, et 0„ précisément
en <?, et e 2 , ce qui est impossible puisque la classe de e, surpasse a.
c. Q. F. D.
( ' ) M. Novikoff a donné une démonstration différente.
SÉANCE DU 2 SEPTEMBRE 1929. 3g3
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de fonctions presque pério-
diques qui engendre les classes de fonctions p. p. de W. Stepanoff,
H. Weyl et Bezicovitch. Note de M. A. Kovanko, présentée par
M, Emile Borel.
Introduisons en premier lieu les notations suivantes :
Soient E un ensemble mesurable linéaire sur ( — cc, + sc); E(a, b) sa
partie dans (a, b). De même soit <?(x) une fonction sur ( — 00, +00),
partout sommable. Nous écrirons
,„ .. MesE( — T, + T) ... 1 f , ,, — , ,
! r ' 1 r +T
limsup-pp / (D(a;)dx — J\l % \a\; hm-=, I <f{x) dx = 311 J <p \.
1=» 21 J t=* 2 1 J_ T .
Soit f t (x), A(^), fi{°°)i ■■■■> une suite de fonctions mesurables
sur ( — 00, -f oc). Nous disons que -la suite converge asymptotiquement
uniformément (a. u.) vers f(x) si, quel que soit z^>o, il existe un
nombre dl > o tel que \f(x) — f m (x) |< e pour tout m>3l, exclusion
faite d'un ensemble E œ avec S, E m < e.
Définition (a). — Nous disons que f(x) = u(x)-\- iV(#) est presque-
périodique (a) (p. p. a), s'il existe une suite de polynômes trigonomé-,
triques \P nc (x)} (e = 1, 2, 3, 4, ...) qui converge (a. u.) vers /(a?).
Propriété I. — La somme et le produit de deux fonctions (p. p. a) est une
fonction (p. p. a).
Propriété II. — Sif(x) est (p. p. a), il en est de même pour \f(x) j.
Propriété III. — Si une suite de fonctions (p. p. a) converge (a. u.) vers
une fonction limite, la fonction limite est (p. p. a).
Propriété IV. — Si f{x) est (p. p. a), alors, quel que soit e ^> o, il existe un
nombre e^>o tel que, dans chaque intervalle de longueur e, il existe un
nombre % tel que \f(x -h t) — f(x) \ < e, exclusion faite d'un ensemble E-
avecô,E,<s.
Soit k un nombre quelconque ^> 1.
Définition (oc k ). — Nous dirons que f(x) est (p. p. a A ) si, quel 'que
3g4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
soit s > o, il existe un polynôme trigonométrique P„(a?) tel que
5S{|/(aO-P B (flî)!* <£•
Cette condition est équivalente à la suivante :
« f(x) est p. p. a. Soit P„ ; (a;)(/=r', 2, 3, ...) la suite de polynômes
trigonométriques qui converge (a. u. ) vers f(oc) ; alors, quel que soit 1 > o,
il existe un nombre rj ^> tel que :
lâÏBÎ [/(*)]*) l< e ^ |5r e ; [P„,(^)]*i|<£
pour S, E < Y) et pour tout l. »
Propriété I. — La somme de deux fonctions (p. p. a, ; ) est une fonction ,
(p. p. a /; ).
Propriété II. — Si f(oa) est p. p. a k , |/(#)| Test aussi.
Propriété III. — Si /(os) est p. : p. a k , il existe un nombre l tel que, dans
chaque intervalle de longueur /,il existe un nombre 1 tel que
3S \\j(x h- x)-f(x) \*\<e.
Propriété IV. — Si f(œ) est, (p. p. a /; ), JTt{/(a;) '( et JÏL \f.e~ c ™ } existent
-e*t l'ensemble des valeurs À telles que Jït j f.e~ CKV - j je. o est dénombrable ou
fini.
Définition S/,. — Nous disons que f(x) est p. p. S /; , si elle est p. p. I au
sens de W. Stepanoff et si de plus [/(#)]'' est uniformément sommable.
Définition V /; . — Nous disons que f(x) est p. p. V /; si elle est p. p. au
sens défini dans notre Note( 1 ) et si [f(&)]' : est uniformément sommable
«en général», c'est-à-dire si, quel que soit £ ^> o, il existe un nombre T ^>o
et un nombre yj > o tels que
^L
[f(x)] k dx
Ela— T,a+Ti
MesEfa — T, a-t-T)
< S pour : ^ -' < 7]
quand T > T et pour tout a.
(') Comptes .rendus, 188, 1929, p. 142.
SÉANCE DU 2 SEPTEMBRE 1929. 3g5
THÉORIE DES FONCTIONS. — Remarque sur un théorème de M. Hadamard
relatif à la multiplication des singularités. Note (') de M. R. Jungen,
transmise par M. Hadamard.
1. Parmi les manuscrits inédits de Hurwitz, conservés à l'Ecole Poly-
technique de Zurich, se trouve le théorème suivant :
Considérons les trois séries
/(s) = ^«î", S (z) = lb n s" et h(z)=:2a n b n s'>.
Si les deux premières satisfont chacune à une équation différentielle linéaire
homogène dont les coefficients sont des fonctions rationnelles de z, il en est de
même de la troisième.
La démonstration en est simple : Le fait que /(s) est une intégrale d'une
équation différentielle linéaire homogène à coefficients rationnels peut
s'exprimer par une équation aux différences finies, linéaire homogène et à
coefficients rationnels, vérifiés par les a n . De cette équation et de l'équation
analogue pour les b n , on déduit par un procédé d'élimination une équation
de la même nature pour les a n b n .
2. Nous pouvons préciser le théorème précité en faisant intervenir la
nature des singularités :
Si chacune des séries f(z) et g(z) est intégrale d'une équation différentielle
de la. classe de Fuchs, il en est de même de h(z).
La démonstration de ce théorème se base, d'une part, sur le théorème
de Hurwitz indiqué ci-dessus et, d'autre part, sur la formule de
M. Hadamard
I. La fonction h(s) est intégrale d'une équation différentielle linéaire
homogène à coefficients rationnels; à l'exception d'un nombre fini de points,
elle est donc partout prolongeable. Faisons ce prolongement. Nous trouve-
rons un système de k fonctions linéairement indépendantes h,, h 2 , '. . . , h k ,
telles que tout autre prolongement de /((s) en soit une combinaison linéaire.
(') Séance du 26 août 1929.
3g6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Nous avons ainsi pour h(z) l'équation différentielle irréductible
(aj
y
v*- A* ... Ai*»
y "1
dont les coefficients sont uniformes (après qu'on a divisé par le coefficient
du premier terme).
II. Les fonctions /(s) et g{z) sont, d'après notre hypothèse, des inté-
grales d'équations différentielles de la classe de Fuchs; elles n'ont donc que
des points singuliers de détermination dans tout le plan. Soit a un point
singulier de /(s), nous avons
!/(•=) l£const.| s — a-T. m (m>Q)
pour des valeurs de z situées dans tel voisinage angulaire fini de a qu'il
nous plaira. 11 en est de même pour les points singuliers S de g(z). La for-
mule (i) — et c'est le point essentiel de, la démonstration — permet de voir
qu'il en est encore de même pour h(z). Ainsi, nos fonctions A,, A 2 , • • • , hk
[système fondamental de solutions de l'équation différentielle (2)] n'ont que
des points singuliers de détermination.
III. Si nous montrons encore que les coefficients de l'équation (2) sont
des fonctions rationnelles de z, notre théorème sera entièrement démontré.
Développons le premier membre de l'équation (2), il vient
D^j'fc + D*-^* - " + ...-)- D 0- y = o.
Faisons décrire à z un contour fermé qui ne contienne qu'un seul point sin-
gulier y de D ; . Les fonctions A,, A a , . .., h k étant transformées en des fonc-
tions linéaires homogènes de h,, h«_, . .., h h D, se reproduira multiplié par
le déterminant A de la substitution. Puisque A^o, nous pouvons poser
A = e~"~ m , La fonction D;(s — y) r est alors uniforme en y; de plus, la sin-
gularité ne peut être qu'un pôle (puisque D; n'a que des points singuliers de
détermination). Ainsi, le rapport D,/D /; est régulier en y, ou n'y a qu'un
pôle. En continuant de la sorte, on voit que ce rapport n'a, dans tout le
plan, qu'un nombre fini de pôles-, c'est donc bien une fonction rationnelle
des.' . C.Q.F.D.
3. On peut aisément généraliser ce théorème comme suit :
Théorème. — Si chacune des séries
2a n z n , lb n z", ..., ll„z n
SÉANCE DU 2 SEPTEMBRE 1929. 397
satisfait à une équation différentielle de la classe de Fuchs, il en est de même
de la série
-r (S/1, O n , ...,/„) s",
où P est un polynôme donné des variables a, b, . . . , l.
HYDRODYNAMIQUE. — Sur les tourbillons alternés de Bénard-Karman dans un
canal de largeur finie . Note ( ' ) de M. L. Rosenheaik
Dans un article (Comptes rendus, 188, 192g, p. 1129), M. H. Villat fait
remarquer que si l'on considère le système des tourbillons alternés dans un
fluide indéfini, comme le cas limite de ce système pour un canal de largeur
finie, le résultat pour la résistance moyenne W m agissant dans le sens du
mouvement du corps, diffère de celui qui provient de l'examen direct du cas
du fluide illimité.
On peut faire disparaître cette anomalie, si Ton fait usage d'une méthode
qui a été récemment indiquée par M. le professeur Synge, dans son
article (Proceed. Roy. Irish Academy, 1927, A, 37, p. 8) où il démontre
que la résistance éprouvée peut être représentée par D ( — D 2 , D, étant un
terme provenant du mouvement des tourbillons, et D 3 un terme provenant
du mouvement relatif par rapport aux tourbillons. Le W„, obtenu par
M. H. Villat tend à la limite vers le ( — D 2 ) du professeur Synge. Il n'y aurait
donc coïncidence entre les résultats obtenus par les deux méthodes que
dans le cas où les tourbillons sont immobiles.
La méthode de M. Synge a été utilisée par M. Glauert (Roy. Soc.
Proc, A, 120, 1928, p. 34) pour obtenir une solution approchée du problème
des tourbillons alternés dans un canal de largeur finie. J'ai moi-même
(Phil. Trans., A, 228, 1920, p. 275-329) obtenu une solution précise et
complète, où j'ai examiné notamment, la forme des lignes de courant, la
stabilité du système des tourbillons alternés dans le canal, la valeur des
forces agissant sur un corps dans le sens de son mouvement, ainsi qu'une
comparaison entre les résultats de la théorie et ceux de l'expérience.
Observations sur la Note précédente,
par M. Henri Villat.
Il va sans dire que j'ignorais, quand j'ai écrit ma Note des Comptes rendus
du mois d'avril 1929, le beau Mémoire de M. L. Rosenhead, qui a paru le
(') Séance du 26 août 1929.
G. R., 1929, r Semestre. (T. 189, N« 10.) 3°
3g8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
17 juin .1929 dans les Phil. Trans. O-Mais ce Mémoire avait été transmis à
la Royal Society de Londres le i3 novembre 1928, avant que j'aie été
amené à m'occuper incidemment de la question. Je tiens donc à laisser
à M. L. Rosenhead la priorité pour les résultats sur lesquels nous nous
sommes rencontrés à ce propos. M. L. Rosenhead a d'ailleurs élégamment
approfondi des points difficiles que je n'avais pas envisagés, et notam-
ment l'étude des conditions de stabilité. Quant à la différence des expres-
sions obtenues pour la résistance, elle provient d'un phénomène analy-
tique dont on connaît déjà maint exemple. On sait que la recherche
d'une valeur moyenne pour la résistance dans le cas des tourbillons alternés,
est un problème qui comporte quelque peu d'approximation. La méthode
que j'ai utilisée donne, ainsi que celle de M. Synge, une expression de \V m
qui comporte deux termes dans le cas général. L'un de ces termes, calculé
pour le canal, conduit, dans le cas limite où la largeur croît indéfiniment,
vers le terme — D 2 de M. Synge. L'autre terme, calculé directement dans
le cas de fluide indéfini, fournit précisément le terme D, du même auteur.
Mais' si l'on commence par évaluer ce second terme dans le cas du canal,
son expression ne tend pas vers D, quand on fait croître indéfiniment la
largeur du canal. On verra dans le Mémoire détaillé la marche des calculs
conduisant à cette discontinuité.
MÉDECINE EXPERIMENTALE. — Les spirochètes marocains des Ornithodores
des terriers et le. spirochète de Mansouria ne sont pas doués de récurrence
pour ï homme. Us constituent une espèce distincte du spirochète espagnol,
Sp. hispanicum S. de Buen 1926. Note ( 2 ) de M. P. Delanoë, transmise
par M! F. Mesnil.
La découverte ( 3 ) de nombreux gîtes d'Ornilhodores à spirochètes dans_^
le cercle des Doukkala (Maroc occidental) m'a surpris car, depuis 16 ans
que je m'y trouve, je n'y ai pas constaté un seul cas de fièvre récurrente et
je ne sache pas qu'aucun de mes confrères ait jamais diagnostiqué cette
maladie. J'ai alors pensé que les nombreux spirochètes des Ornithodores
des terriers ne pouvaient être pour l'homme des spirochètes récurrents : j V
( ' ) Les articles de MM. Synge et Glauert, cités dans la Note précédente, m'avaient
échappé; aussi je m'excuse de ne pas les avoir mentionnés dans ma première Note.
( s ) Séance du 26 août 1929.
('•) Delanoë, Comptes rendus, 188, 1928, p. ioi3.
SÉANCE DU 2 SEPTEMBRE 1929. 399
été ainsi amené à rechercher sur l'homme le pouvoir pathogène de quelques
spirochètes d'Ornithodores des terriers et du spirochète de Mansouria de
Nicolle et Anderson. Mes présomptions ont été entièrement justifiées,
ainsi qu'en témoignent les résultats de mes recherches, sommairement con-
signées ici.
Observation I. — Action sur l'homme du spirochète isolé d'Ornithodores du ter-
rier du pore-épie n° 1. Un homme d'une vingtaine d'années reçoit dans chaque œil une
goutte de sang de cobaye contenant d'assez nombreux spirochètes. Au 8 e jour, poussée
fébrile très nette d'une durée de 48 heures, avec présence clans le sang de très rares
spirochètes. Aucune rechute; le sang ne montre plus de spirochètes et n'infecte pas le
cobaye.
Observation II. — Sensibilité d'une femme indigène d'une trentaine d'années au
spirochète d'un terrier de porc-épic situé à a5 J "° de Mazagan. On inocule sous la peau
du bras droit une demi-goutte de sang de cobaye riche en spirochètes et dilué dans o cm % 5
d'eau physiologique citratée. Au 8 e jour accès fébrile très net, mais tellement passager
qu'il ne dura même pas i!\ heures, avec présence de très rares spirochètes dans le
sang. Comme dans le cas précédent, pas de rechute, guérison sans traitement.
Observation III. — Sensibilité d'un indigène de 35 ans au spirochète d'un terrier
de porc-épic situé à Douar-Daja. On inocule sous la peau du bras, dilués dans i cm3
d'eau physiologique citratée, quatre gouttes de sang de cobaye contenant d'assez nom-
breux spirochètes. La dose est forte et le malade, très maigre, est en état de moindre
résistance. Malgré cela, on n'observe, au 8 e jour, qu'un Sccès fébrile qui dure moins
de 48 heures; les spirochètes n'ont pu être décelés que par inoculation du sang du
malade à des cobayes; ils existaient encore 5 et i3 jours après la poussée fébrile; il
■ n'y a pourtant pas eu de récurrence. Guérison sous aucun traitement.
Observations IV et V. — Sensibilité de l'homme aux spirochètes de Mansouria,
fournis très aimablement par le professeur Ch. Nicolle (').
J'inocule d'abord un mendiant, âgé de 5o à 55 ans, sous la peau du bras gauche avec
une petite goutte de sang de cobaye contenant de non rares spirochètes. Toujours au
bout d'une semaine, accès fébrile fort net qui dure 48 heures, sans spirochètes visibles
dans le sang; le sang est infectant 3 jours après la chute fébrile, mais ne l'est plus
9 jours après. Il se produit néanmoins, i3 jours après cette chute, une poussée à 3g°, 8
qui ne dure que la journée et que je crois devoir rapporter à une infection intestinale.
Chez l'autre indigène, inoculé sous la peau du bras avec une petite goutte de sang
de cobaye contenant des spirochètes non rares, il y a eu accès fébrile de moins de
3 jours, sans reprise fébrile : le sang, infectant le 2' jour de l'accès fébrile, ne l'était
plus le 5 e et le 10 e jour après la chute fébrile. Il n'y a donc sûrement pas de
récurrence.
Nous concluons que le spirochète de Mansouria n'est rien autre qu'un
spirochète des terriers du Maroc. L'étude des phénomènes d'immunité,
( ' ) C. JN'icOLLE et C. Anderson, Comptes rendus. 186. 1928, p. qgi.
4oo ACADÉMIE DES SCIENCES.
tant directe que croisée, nous a également fourni les mêmes résultats. Aussi
n'y a-t-il pas lieu de s'étonner que nous ayons pu vacciner contre le virus
de Mansouria la femme indigène qui fait l'objet de l'observation II et qui
a reçu d'abord le virus des terriers de porc-épic : 3 mois après cette
inoculation, cette femme reçoit impunément sous la peau du bras une
petite goutte de sang de cobaye contenant d'assez nombreux spirochètes
de Mansouria.
Notre conclusion est que spirochète de Mansouria et spirochètes des
Ornithodores n'ont rien à voir avec le spirochète espagnol aussi bien qu'avec
les spirochètes rencontrés à Rabat et à Kenitra par Hornus et Chaubet. La
grave maladie déclanchée par le spirochète espagnol et par le spirochète
isolé par Hornus avec ses implacables récurrences, sa longue durée fébrile
et ses complications fréquentes, n'a rien de comparable avec la poussée
fébrile unique due aux spirochètes des Ornithodores des terriers et qui est
si peu grave qu'elle guérit sans aucun traitement et ne nécessite même pas
de convalescence ( 1 ).
Il y a donc au Maroc au moins 3 spirochètes pathogènes pour l'homme :
i° Le spirochète récurrent mondial, Sp. recurrentis (Lebert 1874) ;
2 Le spirochète récurrent du type espagnol, Sp. hispanicum S. de Buen
1926, ou un spirochète très voisin 5
' 3° Enfin le spirochète non récurrent des Ornithodores des terriers,
Sp. marocanum C. Nicolle et Anderson 1928, emend. Delanoë 1929.
La séance est levée à iD''i5 m .
A. Lx.
(') Le détail de nos expériences paraîtra dans un autre Recueil
ACADEMIE DES SCIENCES
. SEANCE DU LUNDI 9 SEPTEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Loois BOUVIER.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
THÉORIE DES. MARÉES. — Sur les ondes de ■Poincaré dans un canal tournant.
Note(')deM.E. Fichot.
1. H. Poincaré ( 2 ) a montré que l'équation générale de la propagation
des ondes-marées dans un canal régulier indéfini, animé d'un mouvement
de rotation, admettait d'autres solutions que les ondes signalées tout
d'abord par Lord Kelvin et dont j'ai, par la suite, étudié en détail les inter-
férences dans diverses Notes de ce Recueil ( 3 ). Mais les caractères sommai-
rement attribués par Poincaré aux nouvelles ondes demandent à être pré-
cisés et même rectifiés sur certains points; de plus, ils concernent deux
types de mouvements qu'il est nécessaire de distinguer soigneusement.
Je conserverai ici les notations de Poincaré, à cela près que je représen-
terai respectivement par c et -y les inverses homogènes à une vitesse, de ses
quantités a et 3 ; c'est-à-dire qu'on aura
Sur les deux rives y = o, y = 6 du canal, les équations de condition ne sont
compatibles que si V on a
A 2to A Si)
/ : . A. y . c y c - ~
( 2 ) -pr — 4 = -i e < •
B A 2 M A 2ti)
y "• r y c
( ' ) Séance du 2 septembre 1929.
"( 2 ) Poincaré, Leçons de Mécanique céleste, 3, p. 126.
( 3 ) Comptes rendus, 174, 1922, p. 743; 176, 1923, p. 1292; 178, 1924, p. io5g;
184, 1927, p. 253.
C. R., 1929, a» Semestre. (T. 189, N« 11.) 3l
4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES:
L'onde de Kelvin (onde plane se propageant suivant l'axe avec la célé-
rité c = \Jg~h) étant écartée, il reste la solution de Poincaré, correspon-
dant à
(3) \b = mi%y,
m étant un entier quelconque.
Dans ce cas, y est réel, au lieu d'être purement imaginaire comme a, et si
nous prenons A = l'a, la fonction cotidale relative à une onde de Poincaré
a pour expression générale
(4) «p = A, v J [{-b---) e + {ir^-) c J'
la constante A pouvant toujours'être prise réelle, par un choix convenable
de l'origine du temps.
En changeant c en — c, on a encore une onde de Poincaré. Seulement,
suivant que c est réel ou imaginaire, on obtient deux espèces d'ondes bien
différentes.
2. c réel : Ondes de Poincaré de première espèce. — Pour que c soit réel,
il faut que l'on ait
condition qui sera d'autant plus aisément réalisée, pour une onde de rang™
donné, que la largeur du canal sera plus grande et sa profondeur plus faible.
La fonction ç se met alors immédiatement sous la forme
b c b J
et, en ayant égard aux relations générales qui font dépendre de o la marée Ç
et les composantes u, v du déplacement horizontal, et représentant par K
la constante ^^, on obtient pour l'onde de première espèce [ce type de
mouvement intervient dans la réflexion irrégulière d'une onde de Kelvin
(G.-I. Taylor, Proceed. London Math. Soc, 1922)] :
t = K (^cos^'-^sin^e'^'-^^,
—r- UOS ; OUI J—
b b r b
\j.\bc b gh b j
- ^-\ b° ^ gh) b
SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 1929. 4o3
Ainsi, contrairement à l'affirmation trop générale de Poincaré, la phase
ne dépend pas dey et Ponde de première espèce est, comme Fonde de Kelvin,
une onde plane se propageant suivant Taxe; seulement, sa célérité c, déduite
de (1) et (3), ne dépend plus uniquement de la profondeur, mais encore de
la période, de la vitesse de rotation et de la largeur du canal.
Toute parallèle aux rives est ligne d'égale amplitude ; celles de ces lignes,
espacées de — > qui sont définies par
/un y m en
tang— j^- = T ,
D b 2 w /;
sont des lignes nodales : elles sont équidistantes des lignes de maximum
d'amplitude.
A tout instant, la surface libre est coupée par chaque section verticale
parallèle aux rives suivant une sinusoïde de longueur d'onde - — et par
chaque section normale suivant une sinusoïde de longueur — ■
Toutes rectilignes dans l'onde de Kelvin, les trajectoires des molécules,
dans l'onde de Poincaré de première espèce, sont des ellipses dont les axes
restent toutefois parallèles aux axes de coordonnées, leurs dimensions ne
dépendant que de y. Ces ellipses se réduisent :
a. A des droites parallèles aux rives sur les droites
b X
v = n — ( n = 0, 1 , 2, ; . . , m ),
m
qui sont- lignes de mouvement;
b. A des droites perpendiculaires aux rives sur les droites
b niT.ffli
y = arc tans y— ;
mn 2bi oc ■
c. A des cercles sur les droites cycliques
m 7î
y = arc tans -
, r 2 6j / 1 1 "
11 n'existe pas de points morts.
On vérifie aisément la relation de proportionnalité
l ~ Il
entre le tourbillon du mouvement horizontal et la marée.
4ô4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
3. Changeant c en — c, on a une onde de Poincaré se propageant en
sens inverse de la première. Le mouvement résultant ne paraît pas avoir
encore été étudié. Parmi les particularités intéressantes qu'il présente, je
me bornerai à signaler ici l'existence de deux réseaux distincts de points
amphidromiques.
Si Ton pose, en effet,
2D0 A' „ . A ( m--K- , 4w !
c mon A ' \ 0- c
on peut toujours, par un choix convenable de l'axe des y et de l'origine du
temps, mettre la fonction cotidale sous la forme
9 = <a^cos(-£>--t-|3J<? ■■ -t'+peos^-^-pje
D'où un premier réseau de points amphidromiques constitué par les
intersections des droites
/; / 1 — p W7T \ . . .
■= arc tans; ! ; + n — (j, n entiers).
Mais un second réseau est également constitué par les droites
en l> / 1 + o ihi-t:\ h ■ ■
.r = ( 2/ -t- i ) — > )■= — ■ arc tang •■ r -t- n — ■
J ' a ij. ' nir. \ i — p 2 'j> ù ) m
Ces réseaux, à. mailles rectangulaires égales, sont décalés en je de ^ et
en y d'une quantité variable avec p et qui se réduit à — pour p == i .
L'écheveau des lignes cotidales, fort compliqué a priori, se déduit assez
aisément de cette répartition des points amphidromiques : la rotation des
lignes est de même sens autour de tous les points d'un même réseau, avec
inversion d'un réseau à l'autre.
On a ainsi dans le canal un régime amphidromique très particulier, que
j'ai étudié sous le nom d' amphidromie de Poincaré. Fort différente de
l'amphidromie de Kelvin à laquelle se rapportent mes Notes ci-dessus
mentionnées, l'amphidromie de Poincaré ne comporte pas de points morts.
Ici, les dimensions et orientations des orbites elliptiques des molécules
dépendent généralement à la fois de x et y; toutefois, les droites/ = n —
restent en permanence lignes de mouvement.
L'étude du cas de c imaginaire fera 4'objet d'une prochaine Note, :
SÉANCE DU g SEPTEMBRE 1929. l[05
MYCOLOGIE MÉDICALE. — Mycoses de l'épiderme.
Note (') de M. Padjl Vbillemin.
L'ordre des Arthrosporées réunit les Champignons dont la reproduction
est inconnue et dont la propagation est assurée par la désarticulation des
hyphes ou filaments cloisonnés en fragments courts ou arthrospores.
Nous laisserons de côté les Trichophytées.
Dans l'ordre des Arthrosporées, la famille des Mycodermacées (, 2 ) ren-
ferme de nombreux parasites de l'homme et des animaux. Ceux qui se
logent dans l'épiderme causent des lésions, tantôt par l'action des hyphes
allongées, tantôt par celle des articles courts (Ppayjiç). On a dans le pre-
mier cas, des hyphomycoses, dans le second, des brachymycoses.
Hyphomycoses. — La lésion est humide dans l'eczéma marginé, hypho-
mycose à Fusoma Cruris [Tricophyton Cruris Castellani, igo5 ( 3 )]. Il s'agit
bien du genre Fusoma dont les aleuries sont phfagmosporées. La lésion est
sèche dans la teigne imbriquée ou tokelau dont l'agent est le Mycoderma
concentricum Vuill. (Trichophyton concentricum R. Bl., 1899), dans une
affection voisine endémique chez les Indiens du Brésil, décrite par da
Fonseca (192/j), et imputée au Mycoderma Roquettei Vuill. (Endodermo-
phyton Roquettei da Fonseca, 1928).
A la même série des hyphomycoses sèches, je rapporte un pityriasis
blanc siégeant à la peau de la verge et du scrotum d'un médecin soignant
des maladies de peau. LeD'Dombray examina les lésions au début de cette
année; un simple badigeonnage à la solution iodo-iodurée de Lugol en eut
raison. Au préalable, M. Dombray avait prélevé des squames. Leur examen,
effectué dans notre laboratoire, lui montra les squames traversées par de
nombreux filaments à cloisons très rapprochées, dont le diamètre variait de
3 à 6", 75; ils contenaient des chlamydospores intercalaires ou terminales
ne différant pas selon leur position. Même aspect en culture sur liquide ou
solide, si ce n'est que les cloisons sont plus espacées. Les spores sont sou-
vent précédées d'un article cylindrique, renflé ou atténué, qui se vide à leur
( '-) Séance du 2 septembre 1929.
( 2 ) La famille des Mycodermacées a pour type le genre Mycoderma Persoon 1S01,
circonscrit par Desmazières en 1826. Ce'nom générique ne sera pas confondu avec le
nom vulgaire mycoderme; appliqué en français ou en latin à des voiles formés de bac-
téries aussi bien que de Champignons.
(")■ Je ne mentionne pas les synonymes ultérieurs. ' .
4o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
profit; elles, atteignent 14" en germant. Je nomme l'espèce Mycoderma
Dombrayi\\iil\.
Brachy mycoses. - Les brachy mycoses de l'épidémie à lésion sèche sont
rares. Nous en trouvons un exemple dans la teigne noire découverte par
Manson au sud de la Chine, répandue dans l'Inde (Birmanie), à Ceylan,
à Java et dans toute la Malaisie. Elle est causée par un Champignon nommé
d'abord Microsporon Mansoni Castellani, igo5. Le même auteur créa pour
cette espèce le genre Foxia (1908). Elle fut transférée successivement dans
les genres Cladosporium (Pinoy, 1912). Malassesia (Verdun, 1912). Le
caprice de la synonymie n'a d'autre frein que le retour aux noms de genre
dont la priorité repose sur une définition basée sur des caractères botaniques
précis. C'est le cas du genre Torula Pers., 1801', qui a des chlamydospores
sombres et opaques, simples, distribuées sans ordre. Voilà pourquoi l'agent
de la teigne noire doit s'appeler Torula Mansoni (Cast.) Vuill.
Les brachymycoses de l'épiderme sont le plus souvent humides. On y
connaît des Aleurùma, un Corethropsù, un Mycoderma.
Le genre Aleurùma Link, 1809, est le type" de la tribu des Aleurismées
formant, avec les Mycodermées, la famille des Mycodermacées. L'aleurie
qui la caractérise est mieux définie par sa forme et sa position que les chla-
mydospores banales; elle diffère des conidies en ce que sa déhiscence n'est
pas préparée dès sa formation.
\J Aleurùma Aiioingi Vuill. (Acherion Arloini, G. P. Busquet, 1889),
provient de vésicules d'herpès d'un eczéma marginé siégeant à la main
d'une jeune fille de Lyon. Les cultures donnent des aieuries jaunes; elles
colorent en rouge vif le bouillon et le chou. L' Aleurùma lugdun'ense Vuill.,
1924 (in Utt. publié par Grigoraki), fut trouvé à Lyon dans une lésion
érythémato-squameuse légèrement humide, peu exubérante, développée
sous un appareil de prothèse à la face interne du genou. Les squames
recueillies par le docteur Massia fournirent sur tous les milieux des cultures
de couleur café au lait bientôt saupoudrées d'aleuries blanches, uninucléées,
mesurant 3,33-4X2-2^,25. V Aleurùma Vuilleminii Grigoraki, Fayot
et Magrou, 1926, provenant d'une plaque érythémato-squameuse de la tête
d'un chien, a des cultures semblables.
Dans le genre Corethropsù Corda, i83g, des sporophores souvent fasci-
cules sont compliqués de rameaux stériles, allongés en soie aiguë. Le
C. horninù Vuill., igiS, fut découvert dans des cultures ensemencées à deux
reprises par le docteur Janin avec le raclage d'un herpès marginé non vési-
culéux, siégeant au poignet d'un cordonnier de Nancy rapidement guéri à
la clinique du professeur L. Spillmann par le traitement ioduré. Le Cham-
SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 1929. 4°7
pignon ne fut pas observé in situ; on sait que les articles courts ne sont pas
faciles à déceler dans les brachymycoses. Sur carotte à 25°, on voit un duvet
blanc, puis des bouquets d'un jaune d'or, disparaissant ensuite sous les
touffes spondées incolores et enlin grisâtres. Les aleuries tronquées à la
base mesurent 2,4-3 X 1,5-2^,3.
Le 28 mai 1929, le professeur Henri Bonnin, de Bordeaux, examina
un ouvrier de chai, âgé de 47 & ns > présentant, à la face antérieure de
l'avant-bras droit, une pustule de 1™ qui était depuis plus de trois mois le
siège d'une suppuration- minime, mais intarissable. La lésion, indolente,
laissait sourdre à la pression un pus mal lié dont les grumeaux ne montrèrent
ni grains, ni spores, ni filaments. Le traitement ioduré fort amena la gué-
rison en douze jours.
Les cultures repiquées à Nancy dans notre laboratoire par le docteur
Dombray permirent de confirmer et de compléter les indications fournies
par M. Bonnin. Leur couleur est saumon. Si l'ensemencement de gélose
Sabouraud est fait en profondeur, la surface de la gelée est lisse et mame-
lonnée; - si la piqûre est superficielle, les colonies mates, parfois hérissées,
ont une couleur plus intense, sauf la marge peu saillante à bord découpé.
Les filaments saumonés, épars ou corémiés. sont chargés d'aleuries généra-
lement terminales, mesurant 4 X 2,3 et jusqu'à 10, 5 x 4^- H s'agit d'une
espèce nouvelle (TAleurisma, que je nomme A. salmoneum Vuill.
Benedek (1928) isole de 18 cas chroniques et douloureux d'eczéma, de
dyshydrose, d'intertrigo, un Champignon qu'il nomme Schizosaccharomyces
hominis. L'attribution à ce genre est insoutenable. L'auteur n'a pas vu de
copulation; il prend pour des asques des chlamydospores à double mem-
brane. Son parasite doit prendre le nom de Mycoderma hominis Vuill.
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts invite
l'Académie à lui désigner un de ses membres qui occupera, dans la troisième
section de la Caisse des recherches scientifiques, la place vacante par le décès
de M. Oh. Moureu.
4o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE MINÉRALE. — Siw l'wdure de zirconium. Note (') de
MM. Ed. Chadvenet et J. Davidowicz, présentée par M. G. Urbain.
L'iodure de zirconium a été signalé par divers auteurs : Dennis et
Spencer ( 2 ) l'ont obtenu par Faction du gaz iodhydrique sur le zirconium;
Staebler et Denk ( 3 ) ont fait agir ce même acide sur le carbure de zirco-
nium; Venable et Baskerville (*) l'auraient préparé par évaporation delà
dissolution de zircone hydratée dans l'acide iodhydrique.
Disons tout de suite que le produit qui se dépose quand on évapore cette
solution est de l'oxyiodure de zirconium hydraté; nous reviendrons pro-
chainement sur cette réaction.
L'un de nous (Ann. de Chimie, 9 e série, 13, 1920) ayant montré que
l'action de la chaleur sur certains oxyhalogénures a pour résultat de
décomposer ces combinaisons en oxyde fixe et en sel haloïde volatil, il nous
a paru intéressant de préparer l'iodure de zirconium en partant de l'iodure
de zirconyle.
Nous avons donc chauffé au rouge PZrO, 8H 2 0, soit dans le vide, soit
dans un courant d'hydrogène sec. L'élude détaillée de la décomposition de
ce corps sera exposée dans un autre recueil ; nous nous bornons à dire ici
qu'une partie de l'oxyiodure hydraté se transforme en zircone et en acide
iodhydrique, et qu'une autre partie semble subir la décomposition suivante :
3 I 2 ZrO, 8rPO->ZrO ! H-I v Zr-f-i6H 2 0.
En fait on trouve de la zircone dans la nacelle, tandis que du tétraiodure
s'est volatilisé dans les parties plus froides du tube, mais ce corps s'unit
avec deux molécules d'acide iodhydrique pour donner LZr, 2IH.
Résultats analytiques.
Trouvé. Calculé pour I'Zr, 2 IH.
Zr pour 100 1 1 , 1 I0 >07
I » 89,2 ' 89,09
Ainsi donc une fois de plus se manifeste la propriété qu'ont la plupart
des sels halogènes de la quatrième famille des métalloïdes de se combiner
avec deux molécules de l'hydracide correspondant au sel.
(') Séance du 2 septembre 1929.
('-) ./. Am. Chem. Soc, 18, 1896, p. 6;3.
( 3 ) D. Chem. Ces., 37, 1904, p. n35.
(*) J. Am. Chem. Soc, 19, 1897, p. 12.
SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 1929. 409
. Cet acide iodozirconique (duquel il dérive vraisemblablement des sels,
dont nous allons entreprendre l'étude) se présente sous la forme d'une
poudre cristalline, rouge brique; il est soluble dans l'eau, laquelle le
décompose instantanément en iodure de zirconyle. La chaleur le scinde
facilement en ses constituants et l'on a de la sorte l'iodure de zirconium :
Résultats analytiques.
Trouvé. ■ Calculé pour I 4 Zr.
Zrpounoo ', i5,4 10,2
- I » 84,5 84,8
Cet iodure est blanc; il cristallise en aiguilles fines;. il est soluble dans
l'eau, avec laquelle il donne l'oxyiodure.
Nous venons de dire que l'iodure de zirconyle hydraté subit simulta-
nément, par l'action de la chaleur, deux modes de décomposition; or le taux
de la réaction tendant à produire l'iodure est faible, ce qui est ïâcheux du
point de vue de la valeur pratique de cette préparation (').
Nous avons cherché d'autre part à obtenir l'iodure de zirconium par
action directe. A du métal titrant 94-95 pour 100 de zirconium (le restant
étant de la zircone) nous avons ajouté un excès diode sec; le mélange
intime a été introduit dans un tube de quartz et chauffe au rouge après avoir
fait le vide. Les deux corps réagissent avec un vif dégagement de chaleur.
L'iodure se volatilise et de l'iode se sublime. Le mélange condensé dans les
parties froides est repris par du sulfure de carbone sec, lequel dissout l'iode
et laisse l'iodure inaltéré.
GYTOLOGIE. — Une démonstration expérimentale des lois de sexualisa-
tioncytoplasmique. Note( a ) de M. Ph. Joyet-Lavekgne, transmise par
M. d'Arsonval.
Les recherches sur les caractères chimiques de la sexualisation cyloplas-
mique nous ont montré que, dans un organisme, la polarisation des cellules
y) 11 ne faut pas espérer que l'on puisse améliorer le rendement, car nous avons
vérifié qu'il est impossible d'obtenir l'iodure de zirconyle anhydre.
( 2 ) Séance du 26 août 1929.
C. R., 1929 a- Semestre. (T. 189, IV, 11.) ' 3
2
4iO ACADÉMIE DES SCIENCES.
vers l'un ou l'autre sexe se trouve en corrélation avec un ensemble de condi- „
tions physico-chimiques assez précises. Quelques-unes de ces conditions
ont été exprimées par les énoncés ci-dessous :
Première loi : La valeur du potentiel d : oxy do-réduction (rH) intracellu-
laire est un caractère de seœualisation du cytoplasme; dans une espèce, les cel-
lules polarisées dans le sens femelle ont un rH inférieur à celui des cellules
polarisées dans le sens mâle ( ' ).
Deuxième loi : Les différences de nature et de proportions dam les réserves
lipoïdes et graisses constituent un caractère de seœualisation du cytoplasme; les
cellules polarisées dam le sens femelle acquièrent des réserves en-graisses qui
réduisent l'acide osmique, les réserves des cellules qui donneront les gamètes
mâles n'ont pas cette qualité ( 3 ).
Depuis la publication de ces propositions, nous avons apporté diverses
constatations montrant que les énoncés ci-dessus étaient bien l'expression
de caractères très généraux de la sexualité. Cette opinion a reçu une confir-
mation très importante par les résultats des recherches de Chodatet Schop-
fer ( 3 ), Ces savants cytologistes, dans leurs travaux sur la sexualité du
Mucor hiemalis ont appliqué l'énoncé de la deuxième loi de sexualisation
pour attribuer d'une façon définitive le sexe femelle à la race ( + ) du
mucor étudié.
Il reste cependant à apporter une démonstration expérimentale des lois.
Il serait illusoire de chercher à simplifier le problème en essayant de trouver
pour chaque énoncé une démonstration indépendante. Il existe une liaison
intime entre les deux énoncés et nous nous sommes demandé ( 4 ) si les
transformations chimiques (2 e loi) n'étaient pas une conséquence des diffé-
rences d'état physique (1" loi), nous devons donc envisager le problème
dans son ensemble. Il peut se concevoir de la façon suivante : Introduire
dans un organisme les modifications du métabolisme exprimées, de façon à
le placer dans des conditions nouvelles au point de vue de la polarisation
des cellules sexuelles et voir si le comportement de ces cellules se trouvera
modifié dans le sens prévu par les lois. Si, par exemple, on .apporte à l'or-
(') Ph. Joyet-Lavergne, Comptes rendus., 182, 1926, p. i555.
( 2 ) Ph. Joyet-Lavergne, Comptes rendus, 184., 1927, p. 2g3.
( 3 ) R. Chodat et W. H. Schopfer, C. /?., Soc. phys. et Hist. nat. Genève, 44, 1927,
p. 176.
( 4 ) P. Joybt-Lavergne, Rev. gén. Sciences pures et appl., 38, 1927, p. 141-
SÉANCE DU g SEPTEMBRE 1929. 4ll
ganisme : i° une diminution du rH intracellulaire et i° une -augmentation
du matériel en graisse à la disposition des cellules, la polarisation des cel-
lules dans le sens mâle devra se trouver fortement gênée. II est difficile
d'imaginer par quel mécanisme expérimental on peut introduire les deux
modifications proposées mais il se trouve que l'état de carence en vitamine B
apporte de semblables perturbations.
Les travaux de Abderbaiden, Anderson et Kulp, Asada, Chahovitch,
Farmeret Redenbaugh, Kartascheffsky, Skarynska-Gutowska, Ramoino,
montrent qu'il y a un abaissement de métabolisme dans l'organisme carence.
Les recherches de Bickel, Brandon et Cooper, Kauffman-Costa, Magne et
Simonnet, M me Randoin et Simonnet, Rosenwald, Schimizu, Shinoda,
Turobinski, permettent de conclure à une diminution du pouvoir oxydant
des tissus, en particulier vis-à-vis des glucides. Des résultats obtenus par
Abderhalden et ses collaborateurs Gellhorn, Schmidt, Wertbeimer, par
Ahlgreen, Draganesco, Hess, M me Randoin et ses collaborateurs Fabre,
Lelesz, Simonnet, par Roelli, Rohr, Yaoï, se dégage aussi la notion d'un
amoindrissement du pouvoir d'oxydation intracellulaire. Ainsi les trois
catégories de résultats obtenus par ces divers travaux montrent que tout se
passe dans l'organime carence comme si l'on avait provoqué expérimen-
talement un abaissement du rH intracellulaire.
Au point de vue du métabolisme des graisses dans l'organisme en avita-
minose B toutes les conclusions des auteurs sont concordantes. Les
recherches de Asada, Ciaccio et Jemma, Collazo et Bosch, Collazo et
Munilla, Iwatzuru, Lawaczeck, Nishikata, Ogata, Palladin et Kudrjawzewa
montrent l'existence d'une hyperlipémie qui place les cellules de l'organisme
carence dans des conditions nouvelles au point de vue de leur nutrition en
lipides.
Si les lois de sexualisation sont exactes, la carence en vitamine B ayant
réalisé dans l'organisme l'ensemble de perturbations qui rend la polarisa-
tion des cellules dans le sens mâle particulièrement difficile, nous devons
pouvoir constater des troubles dans la genèse de ces cellules. Les diverses
constatations faites à ce sujet sont parfaitement concordantes.
Les travaux de Allen, Drummond, Findlay, Funk et Douglas, Gotta,
Houlbert, Lomba, Me. Carrison,Meyerstein, Parkes et Drummond, Portier,
Souba, Wilkins et Dutcher permettent de dégager la conclusion générale
suivante : Parmi toutes les cellules de l'organisme en état d'avitaminose B
ce sont les cellules polarisées dans le sens mâle qui sont les premières
4l2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
atteintes et le plus fortement frappées. Ainsi l'étude des troubles apportés
par la carence en vitamine B nous apporte une véritable démonstration expé-
rimentale des lois de sexualisation cytoplasmique.
La séance est levée à i5 h i5 m .
A. Lx.
ERRATA.
(Séance du 7 janvier 1929.)
Note de M. A. Kovanko, Sur l'approximation des fonctions presque
périodiques généralisées :
Page 142, ligne 20 et dans la ligne du bas de la page, au lieu de [f(x)f, lire [f{x)]9.
(Séance du 12 août 1929.)
Note de M. N. P. Pentcheff, Sur la détermination quantitative du néon
dans les gaz naturels :
Page 323, ligne 17, au lieu de 4 cm \ i4, lire 5 cm ', i4; ligne 19, au lieu de 2 cœ3 , 60,7a,
lire 2 cmS ,6o75.
(Séance du 26 août 1929.)
Note de M. William Bowie, Au sujet des prismes verticaux de la Terre
ayant même masse :
Page 352, dernière phrase, au lieu de il semble que l'action des matériaux..., lire
il semble que la masse des matériaux situés au-dessous de I'écorce, soumise à l'action
d'une longue et continuelle pression dans le cours des âges géologiques, doit être con-
sidérée comme un fluide et doit obéir aux lois d'équilibre des liquides.
«» !»»«
ACADEMIE DES SCIENCES
SEANCE DU LUNDI 16 SEPTEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Henri DESLANDRES.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Champ magnétique du Soleil, général
et extérieur. Note de M. H. Dbslandres.
Le champ magnétique général du Soleil, au-dessus de la surface et de la
chromosphère, et donc dans la couronne, nous intéresse tout particulière-
ment; car nous subissons directement son influence. Il courbe les jets de
particules électrisées, qui nous sont envoyés par le Soleil.
J'ai donné en mai 191 1, et confirmé dans plusieurs Notes ultérieures,
la^valeur moyenne de ce champ qui est extrêmement petit, de l'ordre de
io -7 gauss, et qui, de plus, a dans l'ensemble un sens opposé à celui de la
Terre ('). La mesure est appuyée sur les épreuves de vitesse radiale des
protubérances, faites à Meudon depuis 1900; et en particulier sur les
épreuves de protubérances hélicoïdales, dont les vitesses radiales, à des
hauteurs croissantes au-dessus du bord solaire, sont alternativement posi-
tives ou négatives. Les protubérances, formées d'atomes ionisés, sont
courbées et déviées à leur base dans le sens de la rotation de l'astre; et leurs
filets décrivent des spires d'hélice, dont le relevé et les vitesses radiales
décèlent le champ magnétique. Sa méthode s'applique à presque tous les
champs, et, dans le cas des corps célestes, à des champs excessivement
petits.
D'autre part, Haie et les astronomes du Mont Wilson ont annoncé en 1918
un champ magnétique général du Soleil, qui est tout différent. Le sens est
celui du champ terrestre, et l'intensité est énormément plus grande, 25 gauss
(') Voir Comptes rendus., 152, 191 1, p. i433 et iû^i ; 133, 191 1, p. 10 et 221 ; 155,
1912, p. 1073; 157, rgi3, p. 167; 183, 1926, p. 160.
G. R., 1929, 2' Semestre. (T. 189, N' 12.) 33
4M
ACADEMIE DES SCIENCES.
à l'équateur. Ce champ intense est, il est vrai, confiné dans une région tout
autre du Soleil ; il a été reconnu dans la partie la plus basse de la chromo-
sphère, et il diminue rapidement lorsqu'on s'élève dans la couche renver-
sante; il serait réduit à 10 gauss à une hauteurde 200 1 ™, ou' même à une
hauteur bien moindre. Le champ est déduit d'un effet Zeeman, qui, même
avec les appareils très puissants du Mont Wilson, est extrêmement petit
pour 25 gauss, et devient inappréciable lorsque l'on descend à 10 gauss. La
méthode est en 'défaut pour les champs magnétiques inférieurs à 10 gauss.
La grande différence entre les deux champs a paru peu admissible à plu-
sieurs astrophysiciens. En fait, les astronomes du Mont Wilson ne men-
tionnent pas dans leurs Mémoires le champ très faible annoncé à Meudon,
et Haie a écrit que la méthode Zeeman était seule capable de déceler
à distance un champ magnétique. J'ai réfuté ces objections en 1913.
Puis la guerre, l'insuffisance du personnel et d'autres recherches m'ont
détourné d'une étude plus approfondie des protubérances solaires. J'ai écrit
seulement que les protubérances hélicoïdales, examinées ultérieurement,
conduisaient aussi, comme les précédentes, à un champ magnétique général
très faible et de l'ordre de io~ 7 gauss.
Coupe du Soleil suivant un plan perpendiculaire à l'axe de rotation projeté en P.
Phatosph ère
Centre
P
Cette coupe montre les couclies successives de l'atmospbère avec le signe de leur charge électrique
et aussi les protubérances à particules positives, les jets ooronaux à particules négatives qui
'sont représentés sortant de l'atmospbère supérieure, mais qui en réalité émanent de couches plus
hasses. On a augmenté à dessein les épaisseurs des couches pour les rendre plus visibles.
Or, récemment, des publications fort intéressantes de Chapman et
d'Evershed ('), dont j'ai eu connaissance le mois dernier, apportent un
appui sérieux à mes premiers résultats, et je suis conduit à présenter
('; Chapman. Monthly Notices, 88, 1928, p. 57 et 80. - Evershëd, Monthly Notices,
85, 1925, p. .607; 88, 1927, p. 126; 89, 1929, p. 2DO,
SÉANCE DU 16 SEPTEMBRE 1929. /jl5
quelques remarques et quelques faits nouveaux qui se rapportent au phé-
nomène.
Tout d'abord je reproduis un dessin, inséré dans une Note des Comptes
rendus du 6 octobre 1913, puis dans une autre Note du 19 juillet 1926, qui
montre clairement les effets de ce champ magnétique très faible, au moins
dans le pian équatorial de la couronne. On avait admis clans la chromo-
sphère trois couches successives (1), (2) et (3) dont les charges électriques
étaient négative, positive et négative, la charge totale résultante étant
positive. Or la rotation de ces charges donne naissance à des champs
magnétiques. En A, près de la surface, le champ est la somme de deux
champs magnétiques de même signe et donc est élevé; c'est le champ du
Mont Wilson ; mais, au bord supérieur de la chromosphère en C, le champ
est la résultante de deux champs contraires et peut être très faible, comme
on l'a constaté à Meudon. Cette explication de igi3 a l'avantage d'être
simple,
Chapman, dont l'étude est surtout théorique, prend la question d'une
autre manière, Il admet comme un fait d'expérience le champ magnétique
élevé de la couche renversante, sans s'inquiéter de son origine, et il recherche
seulement la cause de sa diminution rapide avec la hauteur. Tous les ions*
et électrons mobiles de la chromosphère sont déviés pat le champ ; mais de
leur trajectoire déviée, résulte un champ complémentaire opposé au précé-
dent. Bref, en faisant le calcul, Chapman trouve que le champ magnétique
résultant doit être nul ou très petit à la partie supérieure de la chromo-
sphère. L'étude théorique conduit aux mêmes conclusions que l'étude expé-
rimentale.
Sur le dessin, deux jets de particules électrisées partent de la chromo-
sphère ; et le jet positif, courbé dans le sens de la rotation, est une protubé-
rance. Pour des raisons diverses, en 1913^; j'avais conclu que l'atome du
calcium dans la protubérance devait être ionisé et positif. Or, depuis,
l'étude des spectres dans le laboratoire a apporté sur ce point des preuves
décisives; les raies H et K du calcium dans les protubérances sont dues cer-
tainement à l'atome Ca + .
En 191 1, le relevé des épreuves de vitesse radiale de 1908 (1846 petits
spectres) avait montré que, neuf fois sur dix, les protubérances de cette
année étaient courbées dans le sens de la rotation. Déplus, certaines protu-
bérances hautes, déviées à la base dans le sens de la rotation, sont déviées
plus haut en sens contraire. Les deux faits s'expliquent parfaitement bien
par un champ magnétique faible et inverse de celui de la Terre.
4i6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Il convenait d'étendre la recherche à d'autres années; ce qui a été réalisé
de 1925 à 1929 par Evershed avec une grande précision. Evershed s'est
borné aux protubérances dites quiescentes et demi-quiescentesetilamesuré •
les mouvements radiaux de 61 proéminences de 1908 à 191 1, de 92 de 1926
et de 289 de 1928. Pour ces trois séries d'épreuves, le résultat est le même;
on constate un accroissement notable de la vitesse angulaire de rotation et
à des hauteurs relativement faibles (46" et 3o" en moyenne) au-dessus de
la photosphère. Cette confirmation est précieuse, et il faudra vérifier si elle
se maintient pour les 1 1 années d'une période solaire.
Cependant les protubérances de Ca% dites hélicoïdales, sont les plus
intéressantes; car elles impliquent un champ magnétique et permettent de
le mesurer. Leur étude est plus facile depuis 191 9, les images de notre
grand spectrohéliographe ayant été notablement améliorées. Nous avons
écarté avec soin tous les troubles que peut subir le faisceau lumineux
solaire dans le voisinage du cœlostat, et surtout dans le trajet horizontal du
cœlostat au spectrohéliographe; ce qui a été fort bien réalisé par l'astro-
nome d'Azambuja ('). On peut alors mieux distinguer et mieux suivre les
filets gazeux qui forment les protubérances, et s'attacher aux filets héli-
coïdaux bien isolés, comme il a été recommandé en 191 3.
Si l'on considère 'tous les filets bien visibles, la plupart ne présentent
qu'une fraction de pas d'hélice, et l'on peut en inférer que, dans l'ensemble,
le champ magnétique extérieur est souvent inférieur à io~ 7 . D'ailleurs,
comme il est très petit, il est aisément modifié par des influences locales, et
ses variations relatives d'un point à l'autre de la protubérance peuvent être
notables. Ces remarques, qui s'appliquent aussi au champ électrique dont
le rôle est à considérer, ont été présentées déjà en igi3.
J'ai sous les yeux les protubérances photographiées avec un bon ciel
les 2, 3 et 4 septembre 1929 : plusieurs montrent des spires hélicoïdales
bien nettes; et la direction du champ magnétique, indiquée par l'axe de
ces spires, est à peu près celle du champ terrestre à la même latitude, ce
qui n'est pas toujours le oas. A une hauteur notable au-dessus de la chro-
mosphère, dans la couronne, les perturbations locales sont moindres, et
j'estime que le champ magnétique extérieur doit y être beaucoup plus
régulier.
(')Avec toutes ces précautions, j'estime qu'un cœlostat à faisceau horizontal peut
donner des images au moins aussi bonnes que le tower télescope du Mont Wilson. plus
coûteux et beaucoup moins commode pour les recherches.
SÉANCE DU l6 SEPTEMBRE 1929. 4*7
D'autre part, dans la couronne, on a les jets coronaux, formés d'élec-
trons rapides, qui, dirig-és vers la Terre, y produisent les aurores boréales
et les orages magnétiques. Ils sont représentés sur le dessin, légèrement
déviés par rapport à la verticale, et en sens inverse de la rotation. Or, on a
reconnu déjà que cette déviation, imposée par le champ magnétique de
io~ 7 , explique bien le retard de nos orages magnétiques par rapport au
passage des grosses taches dans le méridien central du Soleil. De plus,
Stôrmer, en partant de la couronne du minimum de taches et de ses jets
polaires caractéristiques, a recherché le champ magnétique général, qui,
agissant sur les électrous émis par le Soleil, donnerait les mêmes appa-
rences, et il a trouvé un champ de l'ordre de io -7 .
Le champ magnétique extérieur, très faible, annoncé en 191 1, se pré-
sente aujourd'hui appuyé sur des preuves et vérifications déjà nombreuses.
J'ai déjà réclamé un organisme spécial pour la mesure très longue des
nombreuses épreuves solaires de vitesses radiales, réunies à Meudon et
pour la reconnaissance journalière de ce champ extérieur.
"PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Caractères physiologiques présentés par
le Sterigmatocystis nigra en inanition t de zinc et de fer. Note de
M. Marin Molmard.
J'ai mis en évidence antérieurement les modifications qui surviennent
dans le chimisme du Sterigmatocystis /zzgra lorsqu'on vient à déséquilibrer le
milieu de culture; c'est la même question sur laquelle je reviens dans
cette Note en ce qui concerne plus spécialement le fer et le zinc.
Sur le liquide de culture témoin (identique à celui que j'ai utilisé précé-
demment, à cette différence près que la dose de saccharose était double
de celle qui correspond au milieu optimum) les caractères essentiels
présentés par le Sterigmatocystis nigra sont les suivants : le maximum
de poids de substance sèche est atteint, pour iSo™ 3 de liquide et à la
température de 36°, au bout de 2 jours | environ^ avec une valeur moyenne
de 6 S ; le liquide de culture n'acquiert jamais qu'une coloration pâle de
très faible intensité durant la phase constructive du mycélium ; la réaction
de Berg (acides-alcools) n'apparaît, tfès légère d'ailleurs, que vers le
second jour; elle correspond à la formation passagère d'une petite quantité
d'acide citrique (iSo™ 6 environ); à aucun moment on n'observe de colora-
tion bleue de mycélium ou du liquide sous l'action de la solution iodo-iodurée.
4l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les résultats sont très différents lorsque la Mucédinée se développe sur
le milieu précédent auquel on ne fournit pas de zinc ; le développement du
mycélium est alors sensiblement ralenti, comme l'a montré Javillier; ce
n'est que vers le 5 e jour que se trouve acquis le maximum de poids de sub-
stance sèche, dont la valeur (5 S ) n'est d'ailleurs pas très différente de celle
qui est obtenue dans la* culture témoin. Dans la période qui correspond à
l'utilisation du sucre on observe une production importante (6oo ms )
d'acide citrique, qui disparaît ensuite rapidement et fait place à de l'acide
oxalique de neutralisation.
Le liquide de culture, d'abord incolore (3 jours ) # devient d'un jaune très
pâle (5 jours), puis la coloration jaune d'or s'accentue jusque vers le
25° jour pour devenir d'un brun pâle 5 on est alors en présence d'un mélange
du pigment initial jaune et d'un pigment brun qui a les propriétés de l'asper-
gilline, se formant si abondamment dans les cultures en liquide normal lors
de la période d'autolyse; mais sans introduction de zinc cette aspergilline,
précipitable par les acides forts, ne se développe jamais de façon intense et
le liquide reste toujours limpide. Je n'ai jamais observé d'autre part de colo-
ration bleue du mycélium ni du bquide par l'addition de la solution iodo-
iodurée.
Lorsque c'est le fer qu'on omet de fournir au milieu de culture la vitesse,
du développement est encore plus réduite et ce n'est que vers le 8 e jour
que le sucre est entièrement utilisé; le poids de la substance sèche élaborée
est alors sensiblement égal à celui qu'on observe en l'absence de zinc; il ap-
paraît, comme dans le cas précédent, une quantité très appréciable d'acide
citrique,* dont le maximum (65o mg ) est réalisé au bout de 5 jours; Mazé
avait signalé un fait de même ordre en ce qui concerne les cultures de Citro-
myces développées en l'absence de fer.
On retrouve dans le liquide, lors de l'autolyse du mycélium, les deux
mêmes pigments que pour les cultures privées de zinc, mais l'aspergilline
est ici beaucoup plus abondante que précédemment et le zinc apparaît comme
jouant un rôle prépondérant dans sa formation. D'autre part, le liquide
prend, vers le 3 e jour, en présence de l'iode une coloration d'un bleu pur
intense, correspondant à la formation d'un dérivé soluble de la cellulose et
en relation avec l'acidité du milieu.
Si l'on vient à priver le milieu de culture à la fois de zinc et de fer les ré-
sultats précédemment obtenus se trouvent naturellement exagérés; le my-
célium se développe avec une allure normale jusque vers le 3 e jour, puis il y a
ralentissement très accentué dans la production de matière sèche et ce n'est
SÉANCE DU 16 SEPTEMBRE 1929. 4*9
que vers le 18 e jour que tout le sucre est utilisé, le poids de substance mycé-
lienne n'atteignant alors que 3 S ,4; il se produit durant cette période une
quantité croissante d'acide citrique, correspondant à un poids maximum
de 1^,4.
Le liquide présente une coloration jaune vers le 20 e jour, puis celle-ci
vire légèrement vers le brun, l'aspergilline restant très peu abondante. Par
addition d'iode on obtient vers le 7 e jour une coloration d'un vert bleu sale
qui, aux environs du 10 e jour, devient d'un bleu foncé tirant un peu sur le
vert, puis, vers le 12 e jour, d'un bleu pur très intense, pour faire place
(1 5 e jour) à une coloration brun verdâtre et disparaître ensuite (18 e jour); on
est en présence de colorations successives correspondant à des états différents
de simplification de la molécule de cellulose.
Le fait de n'introduire volontairement dans les milieux de culture aucun
composé de zinc, de fer, ou de ces deux métaux à la fois, provoque donc
un ralentissement très appréciable dans le développement du Sterigmato-
cystis nigra; à ce ralentissement sont liées la production d'acide citrique et
la formation d'amidon soluble. Mais les conditions dans lesquelles ont été
effectuées les cultures auxquelles nous venons de faire allusion sont telles
qu'il peut subsister des traces des deux substances envisagées et nous nous
trouvons avoir observé simplement les transformations qui proviennent
d'une réduction très importante des deux métaux étudiés; qu'advient-il
lorsqu'on cherche à supprimer toute trace de ceux-ci? J'ai repris les cultures
du Champignon en employant comme liquide de l'eau rédistillée dans le
quartz, du saccharose cristallisé plusieurs fois dans de l'alcool également
distillé dans le quartz, des sels recristallisés avec des précautions de même
nature; les cultures, établies dans des fioles de quartz, ont été effectuées à
partir de spores développées sur des milieux déjà privés de fer et de zinc.
Dans ces conditions on obtient un nouveau ralentissement dans le
développement; mais le poids de la substance sèche, dont le maximum
n'est réalisé qu'au bout de 3o jours environ, est encore de 2 S ,7 ; il se produit
d'autre part une quantité considérable d'acide citrique, atteignant plus
de 3 S (25 jours).
N'avons-nous fait encore que réduire la quantité minime de zinc et de fer
contenue dans les cultures et ne peut-on supprimer entièrement ces métaux
et empêcher ainsi tout développement de la moisissure ? J'ai tenté de
répondre à la question en établissant des cultures successives sur le milieu
précédent; le mycélium obtenu au bout de quelques jours était enlevé
aseptiquement et le liquide réensemencé à l'aide de filaments mycéliens
420 ACADÉMIE DES SCIENCES.
provenant de ce premier développement; en recommençant un certain
nombre de fois cette opération on pouvait espérer absorber les dernières
traces restant de fer et de zinc par le jeu même des mycéliums successifs;
celte méthode employée pour le potassium m'a montré qu'au bout de quatre
ensemencements la Mucédinée cessait de présenter le moindre dévelop-
pement; dans le cas du fer et du zinc au contraire on obtenait encore une
croissance notable après le dixième repiquage. Seule la vitesse de dévelop-
pement apparaissait dans ces conditions comme réduite, en même temps
que la quantité d'acide citrique était encore accrue.
II faut admettre ou bien qu'il est impossible, parla méthode employée, de
soustraire tout le fer et le zinc du liquide, ou bien que ces métaux n'appa-
raissent pas comme absolument indispensables au développement du
Sterigmatocystis nigra, leur absence modifiant simplement la rapidité des
échanges nutritifs.
HYDROLOGIE. — Élude expérimentale de Faction de Veau d'Évian dans les
néphrites provoquées. Note (' ) de MM. A.. Désgrez et P. Régnier.
Dans l'étude des divers modes d'action des eaux minérales, on rencontre
des difficultés provenant de ce que les éléments pathologiques peuvent
varier beaucoup de forme et d'intensité d'après leurs causes, et de ce que
les malades suivent rarement des régimes très comparables entre eux. Il
apparaît dès lors comme désirable que des recherches expérimentales plus
nombreuses soient instituées, dans le but de préciser et d'analyser ces modes
d'action, en réduisant à leurs formes les plus simples les causes génératrices
des troubles morbides. En nous inspirant de ces considérations, nous avons
choisi, comme sujet d'étude, une eau oligo-métallique (Évian, source
Cachât) dont l'observation clinique a, depuis longtemps, consacré les
propriétés diurétiques. Nos expériences ont porté sur des animaux (lapins
et chiens) de même sexe, de poids voisins, soumis, pour chaque série, à. un
régime identique. Les résultats que nous rapportons aujourd'hui ont été
fournis par six séries de lapins, comprenant des sujets pesant 3 ks environ,
chez lesquels la néphrite a été provoquée par des injections intraveineuses
de nitrate d'urane. Cette forme de néphrite a déjà été étudiée, avant nous,
par MM. Garnier, Schulmann et Mareck. C'est d'abord la reproduction
('; Séance du g septembre 1929.
SÉANCE DU 16 SEPTEMBRE 1929. 421
des résultats observés par ces auteurs qui nous a permis de constater les
différences provoquées, dans l'évolution de ces néphrites, par l'ingestion
de volumes égaux d'eau minérale, d'eau distillée ou d'eau de source. Les
accidents se manifestent par une diminution du volume des urines et l'appa-
rition, dans celles-ci, d'une certaine quantité d'albumine. On note égale-
ment une azotémie, pouvant atteindre 3 g , 70 d'urée, par litre de sang, pour
une dose de 3 ms de sel par kilogramme d'animal. Avec des doses variant
de o ms , 75 à 5 ms , les troubles morbides observés sont identiques, la survie
étant indépendante de la dose injectée et la néphrite évoluant jusqu'à la
mort, en des temps sensiblement égaux. On peut, d'autre part, réussir à
créer une certaine accoutumance, à l'aide de doses progressives, de telle
sorte qu'une dose déterminant une néphrite rapidement mortelle, chez un
animal neuf, se trouvera bien tolérée par des sujets qui auront antérieure-
ment reçu des doses non mortelles. La seule condition de succès consistera
à espacer les injections par les délais nécessaires à la disparition de l'albu-
mine urinaire. Les poussées d'albuminurie évoluent habituellement en 8
à 10 jours, pour les doses de sel d'urane indiquées plus haut.
Nous résumons les résultats essentiels d'expériences qui paraîtront avec
plus de détails dans une publication spécialisée.
Bien que les volumes d'urine émis chaque jour puissent varier beaucoup,
chez le lapin, même avec un régime identique, nous avons constaté que les
différences se maintiennent de même sens, dans les conditions normales, et
presque toujours également dans des conditions pathologiques comparables.
Le symptôme albuminurie (albumine des i!\ heures et concentration de
cette substance dans 10™* d'urine) s'est montré nettement influencé, dans
le sens favorable, par l'ingestion de 5o™ 3 d'eau minérale par animal, alors
qu'une même quantité d'eau de source (eau de la Vanne, à Paris) n'a pas
donné lieu à une amélioration parallèle. Avec des quantités de toxique assez
faibles pour provoquer une néphrite non mortelle, par exemple, chez des •
animaux déjà légèrement accoutumés, les troubles morbides appréciés par
l'albuminurie terminent leur évolution plus rapidement avec l'eau minérale
qu'avec l'eau de source.
L'eau distillée n'a produit aucune action utile ou nuisible sur un certain
nombre de sujets; pour d'autres, elle s'est montrée nettement nocive, en
provoquant la formation et la sécrétion de pigments anormaux (hémoglo-
bine et dérivés).
Pour deux séries d'expériences, renouvelées sur les mêmes sujets, avec ,
les mêmes doses de toxique, nous avons inversé l'ordre des prises de liquide,
422 ACADÉMIE DES SCIENCES.
en administrant l'eau minérale aux sujets précédemment traités par l'eau
de source ou l'eau distillée. Les résultats, suivant nos prévisions, se sont
trouvés, de même, inversés, l'eau minérale manifestant encore une action
favorable à l'évolution et à la durée des troubles rénaux.
Avec de très faibles doses de sel d'urane, débutant par o ms ,25 par kilo-
gramme, en injections intramusculaires, et que l'on porte, avec une pro-
gression lente, jusqu'à i ms , on peut conférer â la néphrite une allure chro-
nique présentant ici an grand intérêt. Ce caractère des troubles rénaux
paraissant acquis, l'influence de l'eau minérale a encore été de faire tomber
plus rapidement l'albuminerie et d'amener, en a5 jours, le retour à l'état
normal, alors que l'oligurie et l'albuminerie se sont montrées plus durables
chez les sujets recevant les eaux de source ou distillée. Enfin, à l'aide
d'injections d'urane fortes et répétées, nous avons réussi à donner aux acci-
dents un caractère de gravité qui a dépassé les possibilités d'action théra-
peutique de l'eau d'Évian. Ce résultat concorde avec les indications déduites
des observations cliniques, car on sait que des lésions rénales d'une cer-
taine gravité ne permettent plus l'action stimulante physiologique d'une
eau diurétique.
CORRESPONDANCE.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les points d'unicité d'un ensemble
mesurable B. Note (') de M. i\. Ldsin, transmise par M. Hadamard.
Les points d'unicité. — Soit & un ensemble mesurable B situé dans
l'espace OX, X 3 . . . X m Y. Un point M dp cet ensemble est dit point
d'unicité relativement à l'axe OY si la parallèle à l'axe O Y menée par M ne
coupe & en aucun point distinct de M. L'ensemble de tous les points
d'unicité est dit l'ensemble d'unicité de & et sera désigné par <§,.
Les propositions connues de .la théorie des ensembles analytiques
permettent de conclure presque immédiatement que S, est un complémen-
taire analytique. Mais l'étude de la nature de la projection E, de <§, sur
l'espace OX, X 2 . . . X m est très délicate et déborde les méthodes connues
de la théorie des ensembles analytiques.
(*) Séance du 5 août 1929.
SÉANCE DU l6 SEPTEMBRE 1929. 423
Ce n'est que l'application du principe de séparabilité au moyen de com-
plémentaires analytiques ( 1 ) qui permet de reconnaître la nature de cette
projection en donnant lieu au théorème :
Théorème. — La projection E, de Vensemble d'unicité &, d'an ensemble &
mesurable B est un complémentaire analytique.
D'autre part, on voit immédiatement que cette projection E, peut être
un complémentaire analytique le plus général.
Le théorème indiqué a de nombreuses applications parmi lesquelles nous
nous bornons à en signaler deux.
Existence effective de deux' complémentaires analytiques non séparables B.
— Dans une Note récente (' ) nous avons démontré cette existence en
prenant comme base le principe en question. Nous allons maintenant
indiquer directement deux complémentaires analytiques qui ne sont pas
séparables B.
Prenons une fonction y = y(cc, t) de classe a de la classification de
M. Baire qui donne, en attribuant à t des valeurs particulières t", toutes les
fonctions de la variable x de classe 1 possibles.
Désignons par S la surface y = o(x, t) située dans l'espace OXTY.
Soient S, et S 2 les parties de S pour lesquelles x<^ - etx> -■ Il est évident
que S, S, et S 2 sont mesurables B. Désignons par S', S', et S'., les ensembles
d'unicité relativement à l'axe OX de S, S, et S, respectivement. Soient E,
E, et E 2 ,-les projections de S', S', et S' 2 sur le plan TOY; d'après le théo-
rème précédent ces ensembles sont des complémentaires analytiques. Donc,
les ensembles 9, = E x Ë, et 8 2 = E X E 2 sont encore des complémentaires
analytiques; ils n'ont évidemment aucun point commum.
Je dis maintenant que les complémentaires analytiques 6, et 0„ ne sont pas
séparables B . ' "
Pour le démontrer, prenons deux ensembles linéaires quelconques
mesurables B, e, et <? a , dont l'un est le complémentaire de l'autre; nous les
supposons non dénombrables. On sait que chaque ensemble non dénom-
brable et mesurable B peut être considéré comme l'ensemble des valeurs
d'une fonction de classe 1 à valeurs distinctes. Donc, d'après la propriété,
de ~>(x : t) il existe un nombre t° tels que la fonction <p(x : t a ) est à valeurs
distinctes et que e, et e. 2 sont les ensembles des valeurs de o(x, t a )
pour x < - et x~> - respectivement.
( ' } Voir ma Note Sur un principe général de la théorie des ensembles analytiques
(Comptes rendus, 189, 1929, p. 3go).
4a4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Il en résulte que la droite t = t° située dans le plan TOY coupe 6, et Q 2
en e t et e„ précisément.
Si G, et 0, étaient séparables B, les ensembles e, et e a seraient les sections
de leurs ensembles sépara tifs "G , et G., par la droite x = o, t = t°. Donc, les
classes de e, et e., ne surpasseraient pas celles de G, et Q 2 , ce qui contredit à
l'hypothèse que e, et e., sont des ensembles quelconques.
Cas remarquable d'ensemble d'unicité. — Nous allons indiquer un
ensemble & mesurable B dont l'ensemble d'unicité ê, n'est situé sur aucune
sur/ace uniforme mesurable B .
A cet effet, considérons la surface S précédemment définie et l'ensemble S'
des .points d'unicité de S par rapport à l'axe OX. Nous verrons que S' n'est
situé sur aucune surface S uniforme, x—f(y, t), mesurable B.
En effet, s'il n'en était pas ainsi, nous aurions, en coupant S par des plans
t = t% des courbes mesurables B dont les classes ne surpassent pas un
nombre transfini fixe p. Or nous avons vu qu'il existe un nombre t" tel que
©(#, t") est une fonction de a; à valeurs distinctes, et que les ensembles de
ses valeurs pour x < - et x> l - sont deux ensembles mesurables B dont l'un
est le complémentaire de l'autre et dont les classes sont arbitrairement
élevées. Ceci nous montre qu'en considérant x, dans l'équation y = ®(x, t°),,
comme la fonction inverse de j, nous avons, dans le plan t = t\ une courbe
de classe aussi élevée que l'on veut. Et puisque cette courbe doit être une
section de S, nous aboutissons à une contradiction.
Faisons la remarque suivante : quel que soit l'ensemble S mesurable B
situé dans l'espace OX,X 2 . . . X,„Y, on peut lui ajouter un ensemble H
également mesurable B tel que les ensembles d'unicité relativement à l'axe
OY de & et de & + H soient identiques, tandis que la projection de&+H
sur l'espace OX, X 2 . . . X m coïncide avec cet espace.
Pour le voir, prenons la projection E, de l'ensemble d'unicité &, de &.
Nous savons que E, est un complémentaire analytique. Donc, son complé-
mentaire CE, est un ensemble analytique. Désignons par H, et H 2 deux
ensembles mesurables B symétriques par rapport à l'espace OX, X 2 . . . X„,
et dont les projections sur cet espace coïncident avec CE,. L'ensemble-
somme H = H, + H 2 vérifie évidemment la condition énoncée.
Application aux fonctions implicites. — Nous pouvons maintenant donner
l'exemple d'une équation F(a?,, ar 2 , . . ., x m ,y) = o, où F rentre dans la
classification de M. Baire et qui n'est vérifiée par aucune fonction uni foi me
y=f(x,, x 2 , ..., x m ) de M. Baire bien que, pour chaque système
SÉANCE DU 16 SEPTE,\fBRE 1929. 425
x®, x\, . . . , x° m , il y ait des nombres y vérifiant V équation proposée. Il sufût
de poser F = o sur & -\- H et F = 1 en dehors. En effet,' s'il y avait une telle
fonction /, on pourrait mener par l'ensemble d'unicité de & 4- H une surface
uniforme mesurable B, ce qui n'est pas le cas.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Polarisation de la planète Mercure. Note
de M. B. Ltot, présentée par M. Deslandres.
J'ai montré {Comptes rendus, 178, 1924, p. 1796 et Annales de V Observa-
toire de Meudon, 8, 1, p. 48) que la proportion de lumière polarisée de
Mercure mesurée la nuit, au voisinage de la plus grande élorigation, passe
par une série de valeurs très voisines de celles qui ont été trouvées sur la
Lune, pour les mêmes phases. La courbe qui représente ces variations en
fonction de l'angle de vision (distance angulaire de la Terre et du Soleil
vus de Mercure) n'était connue avec précision qu'entre les angles de
vision 6o° et i3o°. Les mesures relatives aux angles inférieurs à 6o°, faites
nécessairement le jour, en compensant La polarisation atmosphérique,
n'avaient pas donné de résultat satisfaisant à cause du trop grand éclat de
l'atmosphère en plaine, près du Soleil.
J'ai pu faire quelques observations de Mercure, à l'Observatoire du Pic
du Midi.
L'objectif de 2o cm d'ouverture de l'équatorial était diaphragmé à i8 em ,
pour réduire l'influence de la trempe des bords et précédé d'un dispositif
permettant de compenser la polarisation atmosphérique (ce dispositif a été
décrit dans les Annales de l'Observatoire de Meudon, 8, 1, p. 28).
Grâce au faible pouvoir diffusant de l'atmosphère au-dessus du Pic,
Mercure est apparu fréquemment sur un ciel très sombre. Des séries de nom-
breuses mesures bien cohérentes ont été obtenues sur cette planète, le 3,
le 6 et le 7 août ; elles ont donné des plans de polarisation perpendiculaires
au plan passant par le Soleil. Les proportions de lumière polarisée trouvées
ont été :
Le 3. pour un angle de 12° i5' 11,8 millièmes
Le 6, » 2o° 5' 5.9 »
Le 7, » 22°2d' 1,7 millième
Des mesures antérieures ont montré que, sur la Lune,. pour les mêmes
angles, le plan de polarisation est également. perpendiculaire au plan pas-
426 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sant par le Soleil, les proportions moyennes de lumière polarisée étant res-
pectivement : ii,9, 5> 2 > !j6.
Les écarts entre ces deux groupes 1 de valeurs sont inférieurs aux erreurs
d'observation. Ce résultat, très remarquable, n'est qu'une première indi-
cation montrant l'intérêt que présentent, pour ces recherches, les Observa-
toires de montagne.
J'espère pouvoir reprendre, l'été prochain, une plus longue série de me-
sures et obtenir la courbe de polarisation complète de Mercure.
CHIMIE PHYSIQUE. — Du rôle probable des complexes ammoniès dans
Vadsorption des sels de, cuivre et de nickel par Vhydroxyde ferrique.
Note (' ) de M tle L.-S. Lévy, présentée par M. G. Urbain.
On a constaté ( 2 ) l'influence considérable de l'ammoniaque sur l'adsorp-
tion du cuivre ou du nickel.
De nouvelles recherches effectuées sur la phase liquide, à températures
variables et sous diverses concentrations, ont confirmé que l'ammoniaque
n'est pas adsorbée sur l'hydroxyde ferrique. Comme nous le constaterons
par la suite, son rôle doit être attribué non seulement à la formation de
complexes, mais encore à leur stabilisation. Il résulterait de cette concep-
tion que la partie du sel provenant de l'hydrolyse de l'ion complexe est
seule susceptible d'être fixée.
Nous avons effectué des séries de mesures au cours desquelles les con-
centrations moléculaires en ammoniaque introduite variaient proportion-
nellement aux concentrations initiales des calions. Les rapports étaient cal-
culés pour permettre la formation des divers complexes ammoniès dont l'exis-
tence peut être envisagée.
Les courbes 2, 3, 4 (fig- 1) se rapprochent de la courbe type d'adsorp-
tion pour les faibles concentrations en cuivre. Dès que la concentration à
l'équilibre dépasse environ 3 molécules-milligrammes, les courbes pré-
sentent des anomalies. Celles-ci trouvent leur explication dans l'hypothèse
d'une stabilité moindre des complexes formés aux fortes concentrations, en
présence, d'une quantité insuffisante d'ammoniaque.
Au contraire, les courbes 5, 6, 7, 8 ont l'allure des courbes types d'ad-
sorption dans tout l'intervalle des concentrations étudiées. L'examen de ce
(') Séance du g septembre 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 189. 1929, p. 17J.
Fig. ..
Ccu : concenlration initiale en Cu en mol-mg/lit. Cnij= :
concentration initiale en NH 8 en mol-mg/lit. CourbeS,
Cnip= i Ccu-t- 2 mol-mg; courbe 3, Cmf — 3 Ccu;
courbe 4, Csu» = 4 Ccu -t- a mol-mg; courbe ô,
Cmis = ô Ccu; fourbe 6 A , Gmi= = 6 Ccu ; courbe 6,
Cntp = 6 Ccu+ 2 mol-mg; courbe 7, Cxw = 6 Ccu
■ 445 mol-mg; courbe 8, Cmp = 6 Ccu-+- i r 12 mol-mg.
Cxi : concentration initiale en Ni en
mol-mg/lit. C.nq 3 : concentration. ini-
tiale en NH 3 en mol-mg/lit. Courbe IV,
C.\ip = 4 Cni + a mol-mg; courbe VI*,
C.NiF = 6G.\i;eourbeVI, Csip = 6C:v*H-2mol-mg;
courhe VII, Cjjrp = Cxi-t- 445 mol-mg;
courbe VIII, Csnj= 6 Cm -t- 1996 mol-mg.
428 ACADÉMIE DES SCIENCES.
réseau de courbes, qui d'ailleurs tendent toutes vers un même palier, con-
firme l'action désorbante de V ammoniaque libre.
Enfin, les points anguleux du réseau de courbes D, E, F, G, relatives
aux adsorptions à ammoniaque constante ( ' ) se répartissent très sensible-
ment sur la courbe (5 A relative à des solutions dont les concentrations initiales
sont calculées en se basant sur l'hypothèse d'un complexe de coordinence 6.
L'étude des solutions ammoniacales de sulfate de nickel fournit les résul-
tats consignés sur la figure 2, et suggère des remarques sensiblement ana-
logues à celles énoncées au sujet du cuivre, en tenant compte toutefois des
difficultés de lavage déjà signalées (') et de l'activité moins marquée de
l'ammoniaque.
En particulier, les droites représentatives de l'adsorption à ammoniaque
constante d, e, f se brisent chacune en un point situé sur la courbe VI A
relatives à des solutions de concentrations initiales basées également sur
l'hypothèse d'un complexe de coordinence 6.
Enfin, les courbes 7, 8 et VIII ont sensiblement la même pente. A partir
d'une concentration suffisante en ammoniaque, un excès de ce réactif ne se
manifeste donc plus que par sa fonction basique, et seul l'ordre de gran-
deur du phénomène se trouve changé. Les résultats obtenus confirment en
outre ce fait déjà établi (M. Geloso, Ann. de Chimie, io 6 série, 6 et 7,
1926-1927), que l'évolution de l'adsorption est indépendante de la nature
de la substance adsorbée.
En résum'é, l'ammoniaque intervient, selon sa concentration, dans la for-
mation de sels complexes et leur stabilisation. Un excès de ce réactif n'agit
plus sur l'adsorption qu'en modifiant le pH du milieu.
CHIMIE MINÉRALE. — Action des carbonates alcalins sur le bromure, Viodure
et le nitrate de plomb en solution aqueuse. Note ( a ) de M rae IV. Demassiedx,
présentée par M. G. Urbain.
Nous avons exposé ( 3 ) les résultats de l'action des carbonates alcalins sur
le chlorure de plomb, action qui donne d'abord naissance au chlorocarbo-
nate de plomb et ensuite, par l'addition d'un excès de réactif, au carbonate
de plomb.
( » ) Loc. cit.
(-) Séance du 2 septembre rgag.
( 3 ) M tae N. Demassiedx, Comptes rendus, 189, 1929, p. 333.
SÉANCE DU 16 SEPTEMBRE* 1929. 429
Le bromure et Fiodure de plomb donnent des réactions analogues :
l'addition d'un carbonate alcalin produit la précipitation du bromo ou de
l'iodocarbonate de plomb, qui se transforme en carbonate de plomb, quand
on ajoute des quantités croissantes du carbonate alcalin. Les modifications
qui se passent au sein du liquide et des précipités ont été suivies par la
mesure des conductibilités. Les courbes ont été construites en portant en
abscisses les quantités du carbonate alcalin et en ordonnées — ~ a
et a étant les résistances variables du pont.
■) 100
>•'71.WPb3/••
/
Na'CO'alia ma', par litre en centimètres cubes
M M
Fig. 1.— Docm3pbBr J à ^, Na>C0 3 à — , t
DO 10
La première^branche de courbe correspond à la formation du composé
halogéno-carbonique. Un changement brusque de direction indique la
■ \
Ha* CO*é 'Ao mol par titre en centimètre? cubes
Fig. 2. — ioo«n= pbPà— , Na» C0 3 à — . t = 20»; équilibre atteint : 3 jours.
800
transformation totale du sel halogène du plomb en bromo ou iodocarbonate
de plomb. Ceci se produit quand une demi-molécule de carbonate alcalin a
C. R., 1939, 2' Semestre* (T. 189, N* 12.) 3/j
43o ACADÉMIE DES SCIENCES.
réagi sur une molécule d'halogénure de plomb. La deuxième branche de
courbe montre la transformation du sel précédent en carbonate de plomb.
La troisième branche de courbe correspond à l'excès du réactif.
Lorsqu'on remplace-les sels halogènes du plomb par le nitrate de plomb,
on constate que l'action d'un carbonate alcalin ne donne lieu qu'à la for-
mation du carbonate de plomb. L'analyse des précipités confirme les con-
clusions tirées de l'examen de la courbe des conductibilités.
PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Modifications de la coagulation sanguine
au cours de la fièvre jaune expérimentale chez le Macacus rhésus. Note de
MM. J. Vellard et Migublotte Vianna, présentée par M. Caullery.
Dans une Communication précédente, nous avons étudié les modifi-
cations de la coagulation sanguine au cours de la fièvre jaune chez
l'homme. Nous avons poursuivi depuis des recherches analogues dans
l'infection expérimentale du Macacus rhésus.
Les singes infectés ont été mis à notre disposition par le D r H. Aragào,
de l'Institut Oswaldo-Cruz. Nos recherches ont porté sur 16 rhésus, divisés
en trois groupes différents : les animaux du groupe A, au nombre de 10,
avaient été inoculés avec du sang virulent d'autre rhésus (virus isolé de
différents malades des hôpitaux de Rio de Janeiro); ceux du groupe B, au
nombre de 3, avaient été piqués par des moustiques infectés sur l'homme
ou sur le singe; le groupe C comprend 3 animaux inoculés avec des émul-
sions très diluées de moustiques infectés.
La technique employée dans ces recherches est celle décrite dans notre
Note précédente. Le pouvoir coagulant du sérum ne présentant pas de
modifications sensibles, nous nous sommes attachés surtout à l'étude de la
'coagulabilité du plasma et au dosage des antithrombines. Le sang, obtenu
par ponction cardiaque de 5 à io™* 3 , était fluoré à 3 pour iooo. Il est diffi-
cile de répéter plusieurs fois ces fortes saignées chez des rhésus de petite
taille - , nous avons dû nous limiter à un ou deux dosages par animal en
choisissant des périodes différentes de l'infection pour chaque individu.
Des expériences préliminaires ont permis d'établir l'indice de coagulabi-
lité du plasma de rhésus, toujours inférieur à o, i5 avec notre sérum étalon,
et voisin de celui de l'homme, ainsi que l'absence de pouvoir anticoagulant
à l'état normal.
L'évolution de l'infection expérimentale a été variable : presque tous
SÉANCE DU 16 SEPTEMBRE 1929. 43l
nos animaux ont succombé, les uns très rapidement, en 4 ou 6 jours,
d'autres plus lentement, mais tous présentant à l'autopsie des lésions viscé-
rales typiques. Quelques-uns, en petit nombre, n'ont eu qu'une forme
bénigne, se rétablissant après avoir présenté une période fébrile plus ou
moins prolongée. L'examen anatomo-pathologique a toujours été fait
pour contrôler la mort des animaux.
Résultats. — Groupe A : Neuf singes ont reçu du sang virulent frais;
six ont été examinés pendant la période fébrile et trois à la période d'hypo-
thermie finale ; un autre rhésus a été inoculé avec du sang virulent desséché.
— Premier jour de fièvre : coagulation normale chez deux rhésus, l'un trois
jours, l'autre cinq jours après l'inoculation du virus (morts le 5 e et le
8 e jour). — Troisième jour de fièvre : coagulation normale chez un rhésus
atteint d'une forme lente, six jours après l'inoculation du virus (mort le
i3 e jour); coagulabilité très diminuée (o,3 + ; 0,4 +), et léger pouvoir
anticoagulant chez deux autres singes, l'un au 6 e jour et l'autre au 4 e jour
après l'inoculation, et qui sont morts tous deux le jour suivant.
Période préagonique d'hypothermie ; Tous les animaux présentaient une
grande diminution de la coagulabilité et un pouvoir anticoagulant modéré;
le plasma d'un rhésus (forme très rapide, mort en 4 jours ) ne commençait
à coaguler qu'avec 0,4 (temp. 35°, 8); un autre (rhésus mort en 6 jours)
coagulait seulement avec o,5 (temp. 35°); un dernier (rhésus mort en
8 jours) coagulait déjà avec o,3 (temp. 29 ).
Un seul rhésus de cette série s'est rétabli après une période fébrile de
5 jours ; coagulation normale au deuxième jour de fièvre.
Le dernier animal de ce groupe avait reçu du sang virulent desséché;
il s'est également rétabli après une élévation rapide et prolongée de la tem-
pérature (au-dessus de 4o° pendant 7 jours); pas de modifications de la
coagulation au 3 e jour. de fièvre.
Groupe B : Trois singes piqués par des moustiques infectés. Les résultats
sont comparables à ceux du premier groupe : aucune modification sanguine
au premier jour de fièvre; grande diminution" de la coagulabilité (o,5 +)
et pouvoir anticoagulant modéré, à la période d'hypothermie; aucune
modification chez un animal atteint d'une forme bénigne.
Groupe C : Trois rhésus inoculés avec des émulsions diluées de moustiques
infectés. Un seul est mort (péritonite due à une infection secondaire) sans
aucune lésion de fièvre jaune ; les deux autres ont eu une assez longue
période fébrile, due également à des infections secondaires par différents
432 ACADÉMIE DES SCIENCES.
germes. Aucun de ces animaux ne présentaient de modifications de la coagu-
lation.
Conclusions. — Ces résultats se rapprochent dans leur ensemble de ceux
que nous avons obtenus chez l'homme. Les modifications de la coagulation
sanguine sont de même nature, mais cependant moins accentuées et plus
tardives chez le Macacus rhésus. Jamais nous n'avons observé d'incoagula-
bilité complète du plasma, ni une proportion d'antithrombine capable
d'empêcher définitivement in vitro la coagulation d'un plasma normal par
un sérum coagulant. Cette intensité moindre des troubles de la coagulation
est d'accord avec la discrétion des phénomènes hémorragiques dans la
fièvre jaune du rhésus.
La diminution de la coagulabilité ayant fait défaut dans toutes les formes
non mortelles observées chez -le rhésus est un bon élément de pronostic
dans cette affection chez le singe. Sa valeur est, au contraire, plus faible
à ce point de vue chez l'homme, où les troubles de la coagulation existent
dans toutes les formes de fièvre jaune et dès le début de la période fébrile.
La séance est levée à i5 b 3o m .
A. Lx.
ERRATA^
(Séance du 26 août 1929.)
Note de M. .Georges Giraud, Sur certains problèmes analogues au pro-
blème de la chaleur :
Page 353, lignes 1 et i5 en remontant, au lieu de G(j>), lire £((>).
Page 354, ligne 10, au lieu de c a ,Q, lire c^..
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 23 SEPTEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE XL Emile ROUX.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. M. Laubecf fait hommage à l'Académie d'une étude qu'il vient de
publier sous le titre : Le Sauvetage des Sous-Marins.
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de
la correspondance :
, D. Sensaud de Lavaud. La sécurité en l'avion multimoteur.
algèbre. — Une formule sommatoire. Note(') de M. Kodoumie Kaclis.
Considérons les nombres, réels ou complexes, (a,, £,), (a 2 , L),
(a,,, k p ) et (3,, (3 2 , . . . , ,0,, dont les k t sont différents de — i et introduisons
les opérations fonctionnelles
!.. k. a (x + a. ) -+- s (as) P \ p-\
/>.. 1 p </
A = A A
(') Séance du 28 août 1929.
C. R., ig2g, 2« Semestre. (T. 189, W 13.) 35
4M ACADÉMIE DES SCIENCES.
II existe un polynôme unique R ( £> 7i (a;|a,, k, ; . . .; oc^, /r p | ^, . . ., (3 ? ) de
degré m et d'ordre (p, q) qui satisfait à l'équation fonctionnelle
 9 {œ) = B;r(x\Pu ...,P 7 )
a,...a p
où B ( ^'(a;|j3,, . . . , %) est le polynôme de Bernoulli-Nôrlund de degré m et
d'ordre q\ pour 7 = 0, le polynôme R|£- vi (a?) se réduit au polynôme que
j'avais désigné par R l £'(a;) et auquel j'ai consacré un mémoire dans le
Bulletin Mathématique de la Société Roumaine des Sciences, en 1927; pour
q = o et k t = ki — . . . = k p = 1 , R^' q '(x) se réduit au polynôme d'Euler-
Nôrlund E^ j (a;| tz,, . . ., ol p ) de degré m et d'ordre p; enfin, pour/?=:o,
B-m' "(^O se réduit au polynôme B„f (à\fi, n .. •. . , j^).
On pose
& = /■,«, ■+- r 5 a, +. . .4- /• / ,a |D + s,|3 1 -i-s-,S 2 + . . . + s ï j5, / ,
avec
( /.-, pour n=i,
'■>( — {
( 1 pour r;=i,
et l'on suppose que ç(a?) estruue fonction qui admet une dérivée d'ordre
(m-\- 1), continue pour les valeurs de la variable qui entrent en considéra-
tion ; j'établis la formule sommatoire
ni
(1) cpU + A) +t ¥ = Y 7 +y ' , A ?*'(*:) 4- TV,.,,
***■ ( V -4* « ) ;
dans laquelle les termes complémentaires i q et T m _, ont pour expressions
et où I signifie qu'il faut donner auxr, etSj,de toutes les manières possibles,
les valeurs' o et 1 et de faire la somme des termes ainsi obtenus.
Si l'on pose o(œ) = / (7 '(a?), (1) devient
(4) /*(.* + A) = 2 v , A /.*(*) + T m+I ,
SÉANCE DD 2.3 SEPTEMBRE 1929. 4§5
dans laquelle l'expression de T m4 _, se déduit de (3) en y faisan},
( o" n +»(, x .+ t) =f'r +m +"\jc -+- /).
Il est utile de faire remarquer que les formules précédentes sont valables
lorsque h et lésa, 3, k sont des nombres- réels ou complexes quelconques
(les ki différents de — 1). Pour q = o et k t = k 2 = . . . = À- p = 1, la for-
mule (i) se réduit à la formule sommatoire de JBoole-JMorilund 5 pour p = o,
la formule (1) se -réduit à la formule sommatoire d'Euler-Nôrlund. Même
dans ces cas particulier, 'l'expression (3) du terme <eomplémentaire T m+1
est valable quels que soient h et les a et |3, alors que la forjg&e du terme T m+ ,
donnée par M. Nôrlund, exige que les a et 3 soient réels et positifs et
o<A<a l + -..HH-a„ dans le premier cas et q>^/2<< 3, +-,,, + f 2 dans le
second.
On vérifie sans peine que (2) et (3) s'écrivent encore
* y a / *, / du... / < ? '"(^+3 1 /,+...-i-^^«f^,
.0 /W:
Supposons maintenant que les a et 3 son,t réels et
désignons par R^.(^) la fonction définie jpoiar -ara mieur réelle quel-
e»quej? par A JB^' ? {.«?) »= © et qui .ela.as rister-yalle
o i .r < a. H- ... + «/,+ j3, -1- ...+ &,,
est identiquement égale mi •poslyjjfOjme R£' 9 (&)n lorsque ,?•(.<») e,t ses M^k-
vées se comportent d'une certaine manière à l'infini, on a encore
r" KM'ih — t\ p ''<
*
r q{ ■., A <?"*+",( .* 4- O A.
436 ACADÉMIE DES SCIENCES.
• La formule (4) devient
v=o = °
et si Ton met f(x) = e - * 1 *, avec yj ^> o, on obtient
(i + A-,). ■■(! + /.>) (3, ■ ■ ■ p ? _ c _„,.
( i + A\ e-'l*. ;...(! + /(>e- r ' a P ) ( i — c -1?. ) . . . ( i — e—'&i )
et dans le premier membre on a la fonction génératrice des poly-
nômes Kf ,q \h), et dans le second, l'expression du terme reste.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. Sur les différentes connexions de l'espace
fonctionnel. Note (') de M. Akitsdgc Kawaguchi.
M. Cartan a déjà introduit 'différentes connexions dans l'espace ponctuel,
par exemple la connexion affine, projective et conforme, en outre de celle
de Riemann. D'une manière analogue, on peut les étendre à ^espace fonc-
tionnel. M. Moisil a déjà étudié une connexion dans l'espace fonctionnel,
celle qui correspond à la connexion de Riemann de l'espace ponctuel ( a ).
Considérons une transformation biunivoque quelconque
(i) x(s)=x\[x(a)\s]\, x(<t) — x\[x(s)\(j]\ k
pour toute fonction sommable x{a), où s ou a est une variable réelle dans
l'intervalle (o,i). Je suppose que les fonctionnelles considérées sont
continues d'ordre O et dérivabks. La variation ox(a) ou ùœ(s) est trans-
formée par la transformation (i) d'après les formules
C 2 ) \
l ox(s) = a:' xls - l (s)àx(s)+ ! x' x , )1) (s)ox(a)da,
I ôw(a)=x'- {a) (tJ)ox(<7)+ x'- U) la)ox(s)ds;
(') Séance du 5 août 1929.
( 2 ) Moisil, Sur les variétés fonctionnelles (Comptes rendus, 187, 1928, p. 796).
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. ($1
x' X[(T) (s) sera la dérivée fonctionnelle de x au point a par rapport à la fonc-
tion x(a). En supposant que jC x(s) (s) n'est pas nul dans l'intervalle (0,1),
on aura facilement
(3) t x' X[SI {s)x'- {s) {s) = i,
(4) x' x{a) (s)x'- r!s) (s)+x;' x i<j ) (ij)-x'- [a) (s)+ / x' xla) (p)x'- ) (s)dp = o.
»
Une fonctionnelle ç l = c\[x(a)\ X]| est une vectorielle contravariante
si, pour une transformation (1), elle devient c A =ç , |[a;(^)|X || :
(5) P K = x'xa)0-)f l + f x' j:la) (l)v< J d<7.
D'une manière analogue, t\ est covariante si l'on a
(5') p>, = a4.Xj ( l ' ( "'- ■+■ f x 'n.ù.) ( ff ) p "d<r.
Nous considérons maintenant une fonction, que nous appellerons la vec-
torielle contravariante de mesure e^, donnée par les conditions
.e* =eU, ( a) = ôxa(=i pour l = , a, —o pour 1 ^(x);
nous considérerons de même /a vectorielle covariante de mesure e£. On a
(6) ^=v\e\+ ( vV-e\d[x — i^<>V-e\,
puisque / çv-e^d[i. = o. Par suite on peut représenter toute vectorielle par
les vectorielles de mesure. L'opération A est invariante par la transfor-
mation (2).
Nous définissons la différentielle fonctionnelle covariante de tensorielles
de telle sorte que : i°*Une tensorielle et sa différentielle fonctionnelle cova-
riante sont tensorielles de même espèce; 2° La différentielle fonctionnelle
covariante est une fonctionnelle linéaire des variations ox(s); 3° La diffé-
rentielle fonctionnelle covariante de la somme de deux tensorielles est la
somme des deux différentielles fonctionnelles covariantes de chaque tenso-
rielle : V(V + W) = VV + VW; 4° V(AVW) = AW VV + AV VW;
5° La différentielle fonctionnelle covariante dep \[x(s)]\ est la différentielle
ordinaire.
Par la définition, nous connaissons tout de suite que la différentielle fonc-
438 ACADÉMIE DBS SCIENCES-
tionnelle covariante de e^ est
( 7 ) Vel=Lthe* + f\eld V \ia:(r)
+ f ^4-t-r^pCjt + y !*<?*# )&c(p)rfp.
Par (7), on peut trouver facilement
( 8 ) . vV = oV -+- f 2 T[\ »■* + f f*x t«dv \dx[l)
Nous définissons la dérivée fonctionnelle covariante de vectorielle :
(9) *n " x = <>'U)+ T l^ l + r^^+ f iV v rfv.
Pour une vectorielle covariante, on a d'une manière analogue
(9') ?an-<l x ,a,-r^-r^<v- f fl^dv.
Généralement F^ et r v 'ù ne sont pas égales et en outre T£ v n'est pas symé-
trique par rapport â [X et v.
Je pose maintenant 0.^=1^';, — r^' v) 2 S^ = T^;, — r v *,. On peut voir
que CJ: V etSp sont des tensorïelles, pour que C^, = V V A*, où A£ = oxp,, et
(10) (V' li V' !l - V ,s 'V' 1 ija;(X) = AS^ô,a;(Vjô 2 jî(p).
Nous dirons que la connexion est symétrique, si 8^ = 0. Si Cp = ô,
l'opération A est invariante pour la connexion, que j'appelle A-cOnnëxiôn.
Là À-côûnexion symétrique est appelée la connexion affine dans l'espace
fonctionnel.
Je suppose que g-,?,, est une tensôrielle covariante symétrique, quegv A n'est
pas nul et que le déterminant dés g >v _ n'a pas la valeur ô.
La connexion est métrique, si V^g'^ — 0.. Si la connexion métrique est
afflue, elle se réduit à ta connexion généralisée de Riemann, que M. Môïsiï a
introduite.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. 439
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la résolution approchée des équa-
tions différentielles linéaires . Note(') de M. Krawtchock, transmise
par M. Hadamard.
En généralisant les résultats de deux Notes précédentes (Comptes rendus,
187, p. 4i 1, et 188, p. 978), citées plus loin comme 1 et 2, nous voulons
démontrer la convergence d'un procédé général (indiqué par M. N
Kryloff, Annales de Toulouse, 1926) pour l'intégration des équations diffé-
rentielles linéaires. La démonstration n'imposera aux coefficients de l'équa-
tion aucune restriction spéciale, pas même celle de continuité.
Théorème. — Si chacun des problèmes
(t) ^]=/+A 1 (a)^»-" + ...+ Ai(«)y=/W (*>i),
k-\
(2) ^ i [«^y" i (o) + ^ l l\y-Hi)} = o' (1 = 1,2, ...,*)
et
(3) M ? [^] = 3 / ; +B 1 (ç)4 / '- | '.+ ...H-B i (?)^=^(?) (p = o, 1, ...,A--i),
k-\
(4) ^ i [^y i (o) + p , Jy'Hi)} = o (£ = 1,9 /■)
/=»
a dans l'intervalle (o, 1) une solution unique; si de plus les fonctions z>i(x)
satisfont aux conditions (2 ) et si le système
yfix), cp/'U), cp^U'), ....
est fermé par rapport aux A- 1 ™" dérivées de fonctions satisfaisant aux condi-
tions (2), alors la somme
( ) J'm= «1 ?i H" «2<pi + ■ ■ • H" «m<pi»
définie par les équations
(6) f * L,[ y,„l -/| M,[<p,] cte = o
= ( i" = 1,2, ...,//*)
a la propriété suivante
(7) j=limv„„ y'= lim j;„ ..., r' x -' = lim /„*-"
m — ^J m = rv s ms^
(') Séance du 16 septembre 1929.
44o ACADÉMIE DES SCIENCES.
En prenant pour £*(£) (j> = o, i, . .., k — i) respectivement G(£, a;),
Gs(£, a?). . .., G;* _l '(?, a?), où G est la fonction de Green du problème
(i)-(2); on tire de (6)
l Jim f L J ..[V m ]M x [V m ]dx = o (\j m = y- jm ),
(8> \ [ r
d*-U£'(5)f=o.
lira
Si l'on fixe les nombres b'^' par les conditions
1 r m 1
on détruira de (8) les égalités (7). La généralisation aux systèmes d'équa-
tions différentielles est immédiate.
Quelles que soient les conditions (4), l'hypothèse
B,:= const. (/= 1 . 2, .... A)
suffit toujours. On peut prendre les fonctions ç,- sous forme de polynômes,
si l'on remplace (6 ) par
/ ! L, r [r,„]— /;.r'f/.r = o (i = o. 1, . . . , m — 1).
•Ai
Corollaire. — Si, en particulier, les s, sont fonctions fondamentales du
problème
Me[>] = >-, 2["' /s,/ ^ )- , "Pf / '- / ' (, )]= «1 = 1,3, ...,a-),
/ =
alors on obtient la démonstration générale de la convergence d'un procédé
remarquable, contenant celui de W. Ritz comme cas particulier.
Bien que les résultats de la Note 2 subsistent pour les problèmes linéaires
à plusieurs dimensions (cf. Ann. de flnst. Pol. de Kiew, 1929, en ukrainien),
néanmoins, parfois, la méthode ci-dessus exposée peut être préférable. En
prenant, par exemple,
, M[s] = A(>, <)Ç; + B(.r, ij-Aî+to, t,^4
dx- ' dx dt dt-
SÉANCE DU 2,3 SEPTEMBRE 1929. 44*
[voir (1) et (3)], on peut, pour l'équation du type elliptique :
démontrer un résultat tout analogue à celui de (7).
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions jouissant de la propriété N.
Note" de M" e IN'isa Bary, transmise par M. Hadamard.
1. On sait que la famille de toutes les fonctions absolument continues
jouit de cette propriété importante que chaque fonction /de la famille pos-
sède une dérivée presque partout et la connaissance de la dérivée aux points
où elle existe détermine parfaitement la fonction / (à une constante addi-
tive près).
Le but de la présente Note est d'indiquer une famille plus étendue de
fonctions continues qui, en général, ne possèdent plus de dérivées presque
partout et qui néanmoins sont parfaitement déterminées (à une constante
additive près) par la connaissance de la dérivée aux points où elle existe si
cette dérivée est sommable.
La famille dont il s'agit ici est celle des fonctions jouissant de la pro-
priété N ('). On dit qu'une fonction continue /(x) définie dans un inter-
valle (a, b) jouit de la propriété N si, quel que soit l'ensemble E de mesure
nulle dans (a, b), l'ensemble & des valeurs def(x) sur E est également de
mesure nulle.
On sait ( 2 ) que chaque fonction /qui jouit de la propriété N dans un
intervalle (a, b) possède une dérivée /' sur un ensemble de mesure positive
en chaque intervalle (a, ,3) intérieur à (a, b). Cette propriété importante
n'entraîne nullement l'existence de la dérivée presque partout : il est facile
de construire des fonctions jouissant de la propriété N et qui soient privées
non seulement de dérivée ordinaire, mais aussi de dérivée approximative
sur un ensemble de mesure positive.
Malgré cette absence de dérivée, la famille considérée est soumise à la
même loi que celle des fonctions absolument continues. Nous avons en effet
le théorème suivant :
(') Ces fonctions^ont été introduites par M. Lusin, L'intégrale et la série trigono-
mèlriqiie [Thèse, en russe, Moscou, 1910, p. 109).
{"-) S. Banach, Sur une classe de fonctions continues (Fundam. Mathem., 8, 1926,
p. 166).
442 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Théorème. — Si f(x) est une fonction jouissant de la propriété N et dont la
dérivée f'(x), considérée aux points où elle existe, est sommable, la fonc-
tion fi^x) est absolument continué et, par suite, parfaitement déterminée par
la connaissance de sa dérivée.
2. La démonstration de ce théorème s'appuie sur le lemme suivant
presque évident : si f(x) est une fonction continue ayanî une dérivée
finie f'(x) sur un ensemble mesurable E, la mesure de l'ensemble & des valeurs
de f(x) sur E ne surpasse pas la valeur i \f'(x) \ dx, l'intégrale étant prise
au sens de M. Lebesgue.
Ce Iemme étant admis, considérons une fonction continue f(x) jouissant
de la propriété N dans on intervalle (a, b). Soit, (a, S) un intervalle
quelconque intérieur à (a, b) et E l'ensemble des points de (oc, (3) où la
dérivée f\x) existe et a une valeur finie. Nous allons démontrer que
l'oscillation def(x) sur (a, ^) ne surpasse pas / \f ! (x)\dx.
En effet, soient m et M le minimum et le maximum de /(a?) dans (a, (3).
En vertu d'un résultat de M. Banach (') l'ensemble Q des points y
de (m, M) tels que l'équation y =f( x) a une infinité non dénombrable
de racines est de mesure nulle, mes Q = o. Si j n'appartient pas à Q,
l'ensemble des racines de l'équation y = f(x) est au plus dénombrable
et comme il est fermé, il possède nécessairement au moins un point isolé,
soit %y . L'ensemble 3 de tous les points \ y qu'on obtient en faisant y par-
courir tous les points de (m, M) n'appartenant pas à Q est nécessairement
de mesure positive ( 1 ), mes 3>o. Enlevons de S tous les points oùf(x)
possède un maximum ou un minimum ; ces points sont en infinité dénom-
brable (A. Denjoy). Soit H' l'ensemble des points restants; en chacun des
points de S' tous les quatre nombres dérivés ont le même signe; donc,
d'après un théorème de M. Saks ( 2 ) la dérivée existe presque partout
sur 3'. Soit S" l'ensemble des points de 3' où la dérivée existe. Comme la
fonction f(x) jouit de la propriété N, il en résulte que la mesure de l'en-
semble des valeurs de f(x) sur 3" est égale à M — m. Donc, d'après le
lemme, M — m ne surpasse pas / | f'(x) \ dx et a fortiori i | f'(x) \ dx.
(') On peut évidemment choisir les points £ v de telle manière que 3 soit un
ensemble mesurable ; il est alors de mesure positive puisque f jouit de la pro-
priété N.
( 2 ) S. Saks, Fund, Math., 5, 1924, p. 9,8-104.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. 443
Or, la dérivée f{x) étant supposée sommable partout où elle existe, il en
résulte que /(#)est à variation bornée, eteommeêllejouitdela propriété N,
nous en concluons qu'elle est absolument continue. c. q. F. d.
3, Comme une conséquence du théorème démontré nous avons la propo-
sition de MM, Saks (') et'Menchoff ( 2 ) si une fonction f jouissant de la
propriété N possède, une dérivée presque partout et cette dérivée est sommable, la
fonction f est absolument continue .( * ) .
Une autre conséquence du théorème démontré est la suivante :sila dérivée
d' 'une fonction f jouissant de la propriété N est nulle en chaque point où elle
ecciste, la fonction f se réduit à une constante.
4. Nous voyons que la connaissance de la dérivée d'une fonction jouis-
sant de la propriété N détermine cette fonction (à une constante additive
près) d cette dérivée est sommable. Si la dérivée est non sommable, une telle
détermination n'existe plus. Il est, en effet, facile de construire deux fonc-
tions/, (a;) et / 2 (.2?) jouissant delà propriété N, presque partout dérivaJbles
qui possèdent en chaque point les mêmes nombres dérivés et dont la diffé-
rence n'est pas une constante. Donc, pour avoir une détermination com-
plète, il est nécessaire d'introduire des éléments différentiels plus fins.
THÉORIE DES ENSEMBLES. — Sur la construction de Cantor-Minkawski
dans l'espace. Note de M. Georges Durasi>.
. Dans une précédente Note ( ''), j'ai introduit ta notion d'enveloppe dans
le sens suivant : étant "donnée une famille de domaines bornés o, l'enveloppe
de leurs frontières / est la frontière F du domaine A réunion des 3. Dans le
e&s du plan, en admettant que par tout point de la frontière / d'un on
puisse mener une circonférence intérieure et de rayon supérieur à une
longueur fixe, j'ai fait connaître différentes propriétés de l'enveloppe F( D ).
( f ) S. Saks, Fund. Math., 1, 1920, p. 290.
{"-) D. MenchopPj Sur la représentation conforme {Math. Annalen, 95, 1926,
p.64i).
( 3 ) Ce théorème a été ensuite généralisé par M. Saks [(voir S. Saks, La condition N
et ^intégrale de MM. Denjoy-Perron {Fund., Math., 12, 1928, p. 218)].
(■'*) G. Durand, Sur une manière de concevoir la théorie des enveloppes (Comptes
rendus, 188, 1929, p. tio6).
( 5 ) G. Durand, Sur la construction de Cantor-Minkùwskt dans le plan {Comptes
rendus, 188, 192g, p. i368),
444 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Je me propose ici de généraliser à plus de deux dimensions; mais, pour la
commodité du langage, j'exposerai la théorie pour le cas de n == 3.
Soit une famille de domaines bornés o dans une région bornée de l'espace
euclidien à trois dimensions.. Par hypothèse, on peut mener, par chaque
point de la frontière f d'un 8, une sphère 'contenue dans o+/et de
rayon >p (longueur constanle). Il existe alors un ensemble E de points de
l'espace tels qu'en faisant la construction de Cantor-Minkowski, c'est-à-dire
en prenant l'enveloppe (à notre sens) de toutes les sphères de rayon p
centrées sur E, on trouve un système de surfaces comprenant f. Comme
tout point de l'enveloppe F est point frontière de l'un des o, la sphère de
rayon p passant par ce point et contenue, par hypothèse, dans ce o, sera
aussi dans A. Dès lors on sait, en vertu d'une proposition de M. Georges
Bouligand ('), que les enveloppées et l'enveloppe sont simultanément
quarrables.
D'après ce qui précède, on peut, pour une étude des propriétés de con-
tact, partir de la construction de Cantor-Minkowski appliquée à un
ensemble E donné ou, en d'autres termes, se restreindre à ce cas particulier :
enveloppe d'une famille (qu'on peut toujours supposer fermée) de sphères
de rayon constant p.
Tout point M de cette enveloppe appartient à une ou plusieurs sphères
enveloppées; les centres de celles-ci constituent l'ensemble des points de E
qui sont à la distance minima de M. Je dirai, pour abréger, que ces centres
sont les projections de M sur E et les rayons correspondants seront les pro-
jetantes. Cela posé, je dirai qu'un point de l'enveloppe est de première espèce
si ses projetantes sont colinéaires, de deuxième espèce si elles sont copla-
naires; ou sinon qu'il est de troisième espèce; les points de mu bifurcation de
M. Bouligand sont ceux des deux dernières espèces ou ceux de première
espèce d'où parlent deux projetantes opposées.
En tout point de première espèce, l'enveloppe admet un plan tangent qui
coïncide avec le plan tangent à une sphère enveloppée (ou peut-être, si
l'enveloppe se touche elle-même, à deux sphères enveloppées, qui sont alors
tangentes extérieurement). Les points où l'enveloppe est dépourvue de plan
tangent sont donc de deuxième ou de troisième espèce: Pour étudier ces
points, j'établis successivement les propositions suivantes :
(') G. Bocligand, Ensembles impropres et nombre dimensionnel {Bulletin des
Sciences mathématiques, 2 e série, 52, 1928, p. 326).
SÉANCE DU 23. SEPTEMBRE 1929. 445
Lemme 1. — Deux projetantes quelconques ne peuvent avoir en commun
qu'une extrémité.
Lemme 2. — Un triangle isoscèle formé par deux projetantes d'un même
point ne peut avoir- en commun avec un triangle analogue (de sommet diffé-
rent) que des points de la base.
Lemme 3. — Deux tétraèdres formés respectivement par des projetantes
de deux points distincts de troisième espèce n'ont en commun aucun point
intérieur.
Supposons qu'on associe à chacun des points de troisième espèce un
tétraèdre formé par trois projetantes du point. La somme des volumes de
ces tétraèdres étant finie et inférieure au volume de À, on déduit du lemme 3
cet important résultat :
Théorème I. — Sur une enveloppe de sphères de rayon constant, F ensemble F 3
des points de troisième espèce est dènombrable.
Soit F a l'ensemble des points de deuxième .espèce. Après avoir démontré
ce lemme :
Lemme 4. — Soit M un point de deuxième espèce. S'il existe un point
analogue M 3 infiniment voisin, les projections de M 3 : ou bien sont des pro-
jections de M, ou bien sont infiniment voisines de projections de M, et
elles tendent vers ces dernières dans une direction perpendiculaire à la pro-
jetante; »
J'en déduis aisément ces deux propositions :
Théorème II. — L'ensemble F 2 ne peut avoir en M qu'une direction limite
normale au plan formé par les projetantes de M (c'est-à-dire : coïncidant avec
l'axe du cercle contenant les projections de M).
Théorème III. — La direction limite de F 2 en un point M', injiniment
voisin de M, est elle-même infiniment voisine de la direction limite en M.
En définitive les résultats qui précèdent conduisent à cet énoncé :
Théorème IV. — Si l'on réunit une famille de domaines capables, en
chaque point frontière, d'une sphère de rayon surpassant une longueur préala-
blement donnée, l'enveloppe de leurs frontières est telle qu'en général, par un
de ses points, il passe une enveloppée tangente à l'enveloppe; il n'y a exception '
que sur un ensemble qui est la réunion d'un ensemble dènombrable et d'un
ensemble doué, en chaque point, d'une tangente.
44^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
THÉORIE DES ENSEMBLES. — Problèmes connexes de la notion cl' enveloppe
de M. Georges Durand. Note de M. Georges Bogmgasd.
Les recherches de M. Georges Durand sur les enveloppes, en connexion
avec la construction de Cantor-Minkowskî (') (en abrégé CM), mlont
conduit à dégager d'Importantes notions relatives aux ensembles de points,
ainsi qu'à généraliser, pour certaines équations aux dérivées partielles du
premier ordre, ridée d'intégrale.
I. Dans l'espace euclidien à trois dimensions, sur un ensemble E fermé
et borné, effectuons, avec un rayon p, la construction CM. Soit e p le sous-
ensemble de E tel qu'une sphère centrée sur e r , fournisse un point au moins
à la frontière de l'un des domaines A obtenus lors de la construction précé-
dente. L'ensemble e sera, par définition, le front de l'ensemble E pour la
distance c ; si p , surpasse p, on'prouve aisément que e Pt est contenu dans^ p .
Lorsque p tend vers zéro, l'ensemble fermé e p (qui est une partie de la
frontière obtenue lors de la construction CM effectuée sur la réunion des
frontières des À) tend vers un ensemble fermé e , qui sera, par définition,
le front immédiat de E. Indiquons des applications.
En hydrodynamique corpusculaire, la surface libre d'un liquide s^offre
comme le front de l'ensemble de ses molécules pour une distance de Tordre
du libre parcours moyen. En Géométrie, les mêmes notions se présentent
naturellement, lorsqu'en vue de fonder la théorie des surfaces sur un fais T
ceau d'hypothèses bien défini, et de mettre la causalité en pleine lumière
on cherche à discriminer des classes de surfaces susceptibles d'une définition
simple. Ce qui précède nous conduit immédiatement aux deux suivantes :
Classe A des surfaces dont les points font tous partie du front pour une
distance p, au moins lorsqu'on considère un côté déterminé de la surface :
eelte classe est aussi celle des frontières C, M dont j'ai démontré la quarra-
bilïté eï dont M. GeoTges Durand a réalisé l'étude locale.
Classe B des surfaces dont les points font tous partie du front immédiat
(toujours pour un côté déterminé K); B englobe A et comprend des sur-
faces d'aire infinie (exemple : cylindre limité à deux sections droites dont
(') G. Durand, Sur une manière de concevoir la théorie des enveloppes (Comptes
rendus, 188. 1929, p. n36); Sur la construction de Cantor-Minkowski dans le plan
( Ibid, p. i368); Sur la construction de Cantor-Minkowski dans V espace (Ibid., 189,
1929. p. 443).
SÉANCE OU a3 SEPTEMBRE 1929. 447
chacune est la partie de spirale p=fej~' intérieure ara cercle c<i). Une
rondelle E de surface B (homéomorpbe à un disque plan) est la limite
.des e p -, donc l'ensemble des points de E où ne passe aucune sphère 7^0,
tout entière du côté ïv, ne contient aucun point intérieur : cette rondelle
est donc la réunion d'une infinité déaombrafole de domaines superficiels
ouverts, en chaque point desquels l'ensemble des .demi-droites limites est
tout entier d'un côté d'un plan attaché à ce point-
Il. Soit l'équation J\œ,y,s,p,q) = ® dont le cône élémentaire, 'en
chaque point M, est un cône convexe contenant à son intérieur le cône
de révolution de sommet M, d'axe parallèle à Os et de demi-angle au
sommet a, où a est constant. Nous dirons qu'un morceau de surface
z — f(x, y) est une intégrale généralisée de /=o, si, en chaque point
de s = o(.2;, y), l 'ensemble des demi^droites limites ne contient aucun rayon
intérieur au cane élémentaire, mais contient au moins un rayon situé sur
. sa sur/ace. Chaque intégrale généralisée est une surface rectifiable de
Lebesgue et admet à ce litre un plan tangent presque partout. Cette notion
d'intégrale généralisée est mise en relation avec la notion des enveloppes,
au sens de M. Georges Durand, par le théorème suivant : soit Eun ensemble
fermé et borné du plan xOy; les caractéristiques issues de chaque point de E
engendrent une surface intégrale^ appelée le conoi'de caractéristique ayant
pour sommet ce point; cela posé, V enveloppe (définie par réunion) de ces
divers conoïdes pour tous les points de E est une intégrale, généralisée
de f=o (au sens précédent)'. Notamumeiit la plus courte distance d'un
point à un ensemble E du plan xQy est une intégrale généralisée de
l'équation p- -+- q- = 1 .
THÉORIE DU POTENTIEL. — Sur une application des intégrales de Stieltjes
au problème de Neumann. Note (') de M. M. Goxther, transmise par
M. Hadamard.
1. Le but de cette Note est d'indiquer, siur l'exemple du problème de
Neumann, quel profit on peut tirer en introduisant les intégrales de
Stieltjes ( 2 ) pour les recherches dans lesquelles intervient comme inconnue
(') Séance du 16 septembre 1929.
- (-) Rado.y, SitzungsbericJite der Académie der Wissenschaften in Wien, 122,
19 13, p. 1290. — IV. 'GutfTBER, iiomptes rendus, 183, 1926, p. 55 1 ; Bulletin de
V Académie de VU. /?. 5". 5., 21, 1927, p. 63- Travaux du Congrès des malfoêmu-
tipiens russes à Moscou, 1928, p. 198.
448 ACADÉMIE DES SCIENCES.
auxiliaire une fonction intégrable non continue par la substitution à la
place d'une pareille fonction, mal définie par essence de sa valeur moyenne.
2. Supposons, pour fixer les idées, qu'une seule surface (S) répondant ,
à trois conditions bien connues de Liapounoff, divise l'espace en deux
domaines (c€>,) et (tiï e )- Nous convenons que (cD e ) contient le point à
l'infini et que la normale à (S) est dirigée vers (<£>„).
Désignons par (a) les portions de (S). Supposons, que U (<1 ' est une fonc-
tion moyenne additive et à variation bornée des (a), c?est-à-dire une fonc-
tion des (a) répondant aux conditions
( i ) U :<7 '' ( >, + U '"*•■> ( <7 S ) = U ■ 5 ' +,T '- ( (7, + s, )
| U"V|C7, +. . .-î-\U'< s » , \(T n < B
pour toutes les a ln ..., or 22 et chaque n, a n étant les parties dans
lesquelles est divisé (S). L'intégrale de Stieltjes sera la limite
I \j , '* ! &c(s='^ U ■■"*•& i<7 h n -^ oc y <Ji-^o. DXii étant dans (o-/).
qui existe, si la fonction tv est continue.
Désignons encore par B(a)c; la limite supérieure de la somme
Si pour chaque s on peut assigner un nombre a tel qu'on ait
B(ff)ff<£, pourff<(T ,
nous dirons que îz (<71 est absolument continue.
S'il existe une fonction /sommable sur (S), bornée ou non, et telle que
;w»= - ffda,
■As,
ti l!7i est absolument continue et réciproquement. Nous dirons que U !oi est la
moyenne de/. Si l'égalité (i) subsiste, on a
fli«*fd a =ffda.-
3. Supposons que dans l'intérieur de (<£>,) ou de ((D c ), soit donnée une
fonction harmonique V. Soit {a') une portion d'une surface située dans
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. 449
l'intérieur de (CD t ) ou (<£> e ) et désignons l'expression
d\'
-^ étant la dérivée normale sur (a'), le flux moyen par (a').
Si (a 1 ) tend à se confondre avec (<r) sur (S), <j'( V) peut avoir une limite
indépendante du choix de (c'); désignons cette limite par ff;(V) ou o- e (V).
4. Envisageo'ns un potentiel de simple couche
où r )0 est la distance entre les points M„ et M,, dirigée vers M,, (ci,) con-
tenant le point M,. Il est aisé de démontrer que cr,(V) et cr^V) existent
si « |trl est absolument continue, et qu'on a
ffi(V) = <7(V) + 27tlJ«", ff e (V) = (7(V) — 27îU' T \
où
a(V)= f U'«.'K"«(i)rf(r„ K'0(i) = i f COS(r !, oSrC ' >) da.
5. Ceci conduit au 'problème suivant : élant donnée une fonction
moyenne additive, à variation bornée et absolument continue U icr, ; cons-
truire dans l'intérieur de (<£>,-) ou (CD e ) une fonction harmonique V telle que
cr i -(V) = U (T ' bu ff e (V) = U"*.
Ayant posé
on réduit le problème à la discussion de l'équation
„«* — 5_ f K l!? >(i)u'Va?<7 1 + U ,0 \
qui appartient au type des équations que j'ai envisagées dans ma Communi-
cation au Congrès des mathématiciens à- Bologne. Si l'on pose
la solution, du problème intérieur (sous la condition
U' s >=o)
C." R ,1919, a' Semestre. (T. 189, N* 13 ) 36
45o ACADÉMIE DES SCIENCES.
est la série
(2) v=—-v, + (V 2 + ¥,)+••• ;
pour la solution du problème extérieur, on trouve la série
(3)" \"=-jv 1 -{V 1 -Y 1 ) + (Y il -V 1 )-..
La fonction moyenne [x"" est absolument continue.
6. Si U 1 " est donnée par(i), la fonction trouvée V a une dérivéïvnor-
male en chaque point de (S), où / est continue et l'on a en ce point
d\', . d\ e ,
— ■; = —/, respectivement —;— = /.
dn J ■ l du
HYDRODYNAMIQUE. — Sur certains mouvements stationnaires plans des
liquides visqueux incompressibles. Note ( ; ) de M. Alfred Rosenblatt.
Dans une Communication présentée au Congrès International des
mathématiciens à Bologne, je me suis occupé des mouvements plans s$ation-
■naires des liquides visqueux incompressibles qui ont été étudiés par
M. Hamel. J'ai étudié les mouvements qui possèdent des lignes libres de
flux, c'est-à-dire des lignes le long desquelles le fluide est en contact avec
un fluide parfait. La pression le long de ces lignes est constante et normale
à la ligne. Maintenant je supposerai plus généralement deux fluides vis-
queux F,, F„ en contact. On suppose que le long des lignes de contact il n'y
a pas de mouvement relatif des fluides. -
1. La formule vectorielle donnant la tension (J>„ sur un élément de nor-
male extérieure n est
■>-
■*■ •?, r ^ dv * .~ . ■*■
(i) <J>„ — -pu - .^dn + ïp — n -^ rot r /\ « ,
est la dilatation,/) la pression moyenne, ^n l'homographie des vitesses.
Introduisons les coordonnées isométriques 9,7 de M. Hamel. La ten-
sion •]> de courant satisfait à l'équation aux dérivées partielles
(a) v^ + l.fl'H-6'iA+ + ^a- 5 ^ + ft-^-JJ
d% àa de? d% T \ ày % dy j
l ' ) Séance du afi août 1929.
SÉANCE DU Q.S SEPTEMBRE 1929. 45 1
v étant le coefficient cinématique de viscosité et a, b des constantes. Envi-
sageons un élément ds d'une ligne de flux, et soit a l'angle de la tangente
positive avec l'axe des x, n la normale à ds formant un angle + - avec la
tangente. Les composantes $,„ et $„„, tangentielle et normale de la ten-
sion 0„ qui s'exerce sur ds du côté positif sont données par les expressions
1 3 1 <!>„, = .
■il-J-
(«-+ à-)r-
q étant la valeur absolue de la vitesse.
Pour les mouvements de Hamel W = F(ï>), et F satisfait à l'équation
l 3 1 v[F"+ (a°-+- £2) p'-H a« F*] = - bF'F",
ce qui donne
(f/--t-o 2 )r-
2. Envisageons en particulier les mouvements radiaux. Posons
a = 0, 6 = — ?,,
on a
? = ô,
étant l'angle polaire. La vitesse radiale est donnée par l'expression
F'
17) y,— .
r
on a donc effluence pour F' <^ o, influence pour F'^> 0.
L'équation (5) intégrée une fois donne
(8) v(F*-!-4F')-F'*=Cv.
on trouve donc
19) ■'• ««1=^".
/*■
Uo) * BB= _Çt.
En désignant par les indices 1,2 les grandeurs appartenant aux deux
452 ACADÉMIE DES SCIENCES.
fluides F,, F 2 , nous avons, le long des rayons R de séparation, les trois
conditions (h = F')
(I) «,= «», -(II) C ll u, = C 2l a ! , (III) u\iii=u:,' c i,_.
L'équation (8) intégrée donne
'i -, ->
III] lt'-—— 4 If' + r-«'+G« + (j.
Les valeurs de « qui correspondent, aux rayons R sont donc racines de
l'équation du troisième degré
Soient R,, R 3 les deux rayons de séparation, 6,, 9 2 les angles ^o et <2r.
de ces rayons et supposons 9 2 >9,, F, entre R 2 et R t , F 2 entre R, et R».
Soient h 1 , u- les valeurs de u correspondant à R, et à R 2 . Nous avons
du
r 1 3 ) {/, + 27T-S., i/ilî /
V 2 «A-, V''("'
donc,
).
du
V 2 J„, V 7 W .
-ei)(«-«i;
du
■e"f)(u — <?!])(« — ej)
HYDRODYNAMIQUE. — 6'u/' «nr formule empirique donnant La répartition du
débit à la surface d'un orifice circulaire. Note (' ) de M. R. Mazét.
Considérons, dans une paroi horizontale indéfinie, un orifice circulaire
de rayon a, par lequel un liquide s'écoule dans le vide en régime permanent
symétrique irrotalionnel, et appelons /'la distance d'un point à la verticale
du centre, : sa distance au plan de l'orifice (positive vers le, haut). .Les
vitesses dérivent d'un potentiel o(/", s) évidemment régulier à l'intérieur du
liquide et borné sur la circonférence limitant l'orifice. On peut donc
■■(') Séance' du 16 septembre 1929.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. 453
^admettre que ; sur l'orifice même (r<a), la fonction <p(r, o) a, eu égard à la
symétrie, un' développement de la forme
>«+>,£ + >■.£+•
Il en résulte pour la vitesse normale
' , , 2 r" - du r" , ' , ., dr
t J r V'" 2 — r " ^0 S'"" — /' "
un développement de la forme
W'-i
(3) V o i/i-^(f +r 1 ^+f.^ ï +.
où V désigne la vitesse au bord de l'orifice (V = \J2gh). On peut donc
écrire, en définitive, posant j = — ,
sp' x et le coefficient de contraction m doivent vérifier les relations (' )
r x •
( 5 ) m\ — ! ®xds,
2 "^J v s . 3, ' :
(6j - //■/—- L - '
8 r r 2 --
( 7 ) V(S) = '- / o'xds 1 1 — 5s sin s « t '-' r/sc,
V(8) désignant la vitesse sur la paroi horizontale à la distance R du centre
( R > a ; on a posé 3 = ^ ). En particulier, pour R = o, on doit avoir
7:
(8) V := - / o' s ds I (i— ssin 5 oci '-' da.
Ces données sont évidemment insuffisantes pour déterminer les coef-
.ficients c , c t , c 2 , , . .. Nous allons néanmoins nous en servir pour substituer
à la formule (4) une formule empirique approchée en essayant, suivant une
( 1 ) A. Boulanger, Hydraulique générale (Paris, Octave Doin et fils, 1909), %
p. 17. 21, 23.
454 ACADÉMIE DES SCIENCES.
méthode très analogue à celle dont s'est servi M. Boussin'esq ('), de donner
à _î, - 2 , ... des valeurs aussi simples que possible et telles que l'expression
de <p' K vérifie, avec une approximation satisfaisante, les relations (5) et (6).
Posons donc
<?s= c a V y/i — s ( 14- }/„S")
et cherchons pour n et y„ des nombres entiers simples. En prenant successi-
vement 7i = i, # = 2, /i = 3, ..., on constate que le cas dans lequel les
équations (5) et (8) sont le mieux vérifiées par les valeurs expérimen-
tales e = o,63 et 772 = 0,62 est celui de n= 2. On a en effet dans ce cas,
En remplaçant dans (8') c par o, 63, il vient
J/ 2 =2,o6,
d'où, en portant dans (5'),
m = o , 98 c 1 ,, = o , 62 .
On est donc conduit à prendre n = 2 et v„=2, d'où la formule assez
simple
(9] <pN= ''(V, \/l — S(l -)- 2J> ! |.
Inversement on peut, en admettant cette formule, calculer c et m à
l'aide des relations (5) et (8). On trouve ainsi c = o,64 et 772 = 0,62.
On peut vérifier la validité pratique de la formule (9) de deux façons :
i° en calculant m au moyen de (6) et de (9); on trouve, après un calcul
assez laborieux dont le principe a été indiqué par M. Boussinesq ( 2 ),
/"'V- d&
I va "rçi" — °' 20 d'où w = o,6o;
•'o V o P~
2° en calculant y' r (r, o) pour r<a au moyen de (2) et de (9); connais-
sant alors ©!.(/■, o) etcp' r (r, o), on en déduit la vitesse en chaque point de
(') A. BODLANGEB, loc. cit., p. 24.
( 2 ) J. Boossinjîsq, Sur la théorie de V écoulement des liquides (Journal de Phy-
sique, 3 e série, 1. 1892, p. 260-28D), p. 274-277.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. 455
l'orifice et, par suité,ia pression. On trouve, pour
■: T =o- o,i 0,2 o,3 0,4 o,5 0,6 0,7,
P ~T^° =0,69 o,5g 0,60 0,60 0,60 o,5g o,55 o,4" ;
valeurs qui se rapprochent sensiblement des valeurs moyennes expérimen-
tales ( ' ) :
p ~~ Pa — o , 5g 0,60 0,5g 0.5- o,56 o 7 55 o,54 0,01.
COSMOGONIE. — Sur une formule empirique donnant les distances auxquelles
se sont formés les anneaux successifs de l'hypothèse nébuleuse. Note de
M. A. Acbic, transmise par M. E. Fichot.
L'échec à peu près, certain des formules empiriques donnant la loi des
distances des planètes au Soleil, en présence de l'harmonie incontestable qui
règne dans le système solaire, semble indiquer que le problème a' été mal
posé et qu'il serait préférable de chercher une loi empirique donnant les
distances auxquelles se sont formés les anneaux successifs de l'hypothèse
. nébuleuse. - - : -
On peut penser en effet, si l'on admet les considérations développées par
Roche et par Poinc'aré dans leurs études théoriques sur la formation de
chacun des anneaux, qu'au commencement de cette opération, le rayon de
la nébuleuse possédait certaines propriétés du fait de l'équilibre mécanique
et thermodynamique de son arête extérieure équatoriale avec le milieu
ambiant. Dès lors, si une loi existe, elle doit viser ces distances mêmes et
non celles toujours incertaines et aléatoires auxquelles se formeront ulté-
rieurement les planètes au sein de leurs anneaux respectifs.
De fait; il est très facile, après quelques essais, de trouver une formule
simple (dans l'espèce, une progression géométrique) donnant les distances d
de formation des anneaux et encadrant très convenablement les huit planètes
connues et l'anneau des astéroïdes.
Cette formule est la suivante :
• -. • " . tf = /■([, 764)".
(') H. Bazin, Expériences sur la contraction des veines liquides (Mém. prés, à
l'Ac. des Se, 32, iv. I 8g6).
456 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dans laquelle r représente le rayon du Soleil,et n le rang de l'anneau corres-
pondant. Le tableau ci-après donne, dans la deuxième colonne, les distances
actuelles des planètes et, dans la troisième, les distances des anneaux qui
leur ont donné naissance et l'on conslate une succession de celles-ci très
satisfaisante.
Tableau donnant les distances au Soleil des anneaux au sein desquels
se sont formées les planètes.
' Limites
Planètes. des anneaux. Observations.
„, n , o , oo465
i<* anneau 0,0064 7,
„ , 0,0082
2° anneau 0,0110 '
• o» o.oiûd
3 e anneau 0,02 ' ^„
/ ,». 0,0200
4 e anneau.. ; 0,0002
-„ » 0.040
o c anneau 0,062- ' & , . . , ,.
„ ' o 070 formule donnant les dis-
o e anneau o, ioq ' '? , c , ., ,
X o i4o tances au soleil des anneaux
7 e anneau.'. q,io3 , .,
' ■ >% 0,247 successifs:
Mercure... 0,387 We.
Vénus 0,7233 °'V d . .,.„
lerre 1 '' y r .,/-*/'
Mars.. i,5 2 36 ''f?
{ ! Q 5 2 , c >94 r=- rayon du Soleil
Astéroïdes '» _ , 00 4 6 5 y. A .
I e 4>224
Jupiter 5,202 /-
.Saturne....*.... q,555 Z
Tt o i 3 ,^
Uranus 10,218 ' „
AT . ' o 23,l8
iNeptune 3o,ioq , '
y 40,90
II résulte de ce tableau qu'il faut admettre l'existence de sept anneaux
intramercuriels pour lesquels on ignore eucore s'ils se sont maintenus à
l'état d'anneaux ou s'ils ont donné naissance à une petite planète.
On retombe ainsi sur une idée déjà émise par Gaussin dans la loi qu'il a
publiée aux Comptes rendus de la Séance du 8 mars 1880. La loi des dis-
tances des planètes elles-mêmes qu'il avait établie à celte époque avait la
forme suivante et donnait des résultats légèrement inférieurs
d — r( 1,723)",
Elle admettait sept anneaux intramercuriels et l'on peut dire que notre
tableau n'est qu'un réajustement de celui déjà dressé par Gaussin.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. 467
HYDROGRAPHIE. — Sur la région volcanique sous-marine des îles CaUvick.
Note(') de M. P. Marti, présentée par M. E. Fichot.
Au cours de sa séance du 22 mai 1923, l'Académie a reçu la communica-
tion faite par M. le Ministre de la Marine d'un rapport de M. l'ingénieur
hydrographe principal Pélissier, directeur des travaux de la Mission
hydrographique de l'Indochine, concernant la formation d'une île volca-
nique nouvelle au sud de Poulo Cecir de Mer.
Cette île, constituée par un amoncellement de matériaux finement
fragmentés projetés par une cheminée volcanique sous-marine, fut rongée
assez vite par les lames malgré ses dimensions relativement importantes
(longueur 4°° m ; hauteur 3o m ), et disparut complètement sous l'eau
quelques mois après sa formation. L'action continue de la houle, déferlant
d'abord sur le nouveau haut-fond, puis, même sans déferler, déplaçant
constamment les matériaux d'un mouvement alternatif de va et vient, finit
par niveler le sol à environ 25 m sous la surface de l'eau, cote probablement
limite résultant à la fois de la longueur d'onde des houles les plus fréquentes
en ces parages et de la dimension des grains de scories composant le haut-
fond.
Actuellement ce volcan n'est plus marqué que par un tumulus sous-marin
sensiblement circulaire recouvert de scories noires de petites dimensions ;
la tête du haut-fond, absolument plate, a environ 2oo m de diamètre; ses
flancs sont relativement inclinés; son embase, située par ioo m de profon-
deur, n'a que 8oo m de diamètre.
A 2 km environ dans l'est de ce volcan existe un autre haut-fond analogue,
de même dimension et de même cote, ayant très probablement aussi une
origine volcanique; peut-être a-t-il, lui aussi provoqué autrefois l'apparition
d'une île peu consistante détruite rapidement par la mer. On distingue
cependant cet autre haut-fond, d'une part à une margelle très nette que
l'on remarque à la profondeur de 8o m environ sur ses flancs, d'autre part à
l'existence de végétaux et coraux sur son sommet : ces derniers de couleur
claire, permettant d'apercevoir le sol lorsque le soleil est haut sur l'horizon,
ce qui est impossible sur le volcan récemment en activité, recouvert de
matériaux noirs.
A quelques kilomètres dans le Sud se trouvent encore deux autres
hauts-fonds analogues, qui sont vraisemblablement aussi d'anciens volcans.
(') Séance du 16 septembre 1929.
458 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La petite dimension de ces hauts-fonds a rendu leur recherche particuliè-
rement difficile, bien que certains d'entre eux aient été révélés par les remous
qu'ils provoquaient aux. heures des forts courants' de marée. Le travail
d'exploration a été effectué au moyen des appareils modernes de sondage
par ultra-sons, qui donnent automatiquement le profil des profondeurs
rencontrées par le navire pendant sa marche. Nous donnons ci-après le
profil obtenu lors du passage du bâtiment sondeur successivement sur les
deux premiers volcans sous-marins ici mentionnés.
Profil tlsG profondeurs suivant une ligne
franchissant les de-js volcono sous-marins voisins
donU l'un avoit- donné lieu en 1923 à l'apparition d'une i!e nouvelle
Relevé du graphique des profondeurs fourni par l'appareil de sondage par ultra-aons
a topo sooo'P
Echelle approximative des fongeurs. —
C Les /taaieorj sont e~canér&&s environ, hjj.it folr )
Le plissement de la croûte terrestre dans lequel se trouve le groupe des
quatre volcans sous-marins de cette région semble constituer à peu près une
ligne droite orientée au Sud 20" Est, ayant une centaine de kilomètres
de longueur et comprenant du Nord au Sud : l'ensemble émergeant de l'île
de Poulo Cecir de Mer et de ses dépendances, quelques hauts-fonds cotés
de 3o à 4o m , la- roche. sous-marine Yusun cotée 7™, le groupe des volcans
sous-marins dont nous venons de parler, les deux rochers émergeant Poulo
Sapate (m m ) et Petite Catwick(i8 m ), la roche sous-marine Julia cotée 6 ro ,
enfin quelques hauts-fonds situés plus au Sud encore et qui sont eux-mêmes
vraisemblablement des volcans sous-marins, si l'on en juge par leur forme,
l'un d'eux coté 2, r ] m , étant probablement l'origine d'une indication de danger
de nature douteuse portée jusqu'ici sur les cartes marines à. quelques milles
au Sud de Poulo Sapate. Quelques hauts-fonds, eux-mêmes sans doute
d'origine volcanique, existent d'ailleurs à certaine distance en dehors de
cette ligne droite.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. 459
PHYSIQUE. — Force moyenne exercée par la vibration slationnaire d'une
corde sur un anneau dans lequel la corde passe. Note (' ) de M. Takedchi,
transmise par M. de Broglie.
Une corde est attachée en un point fixe P el traverse un anneau O. Nous
supposerons que l'anneau est capable de se déplacer le long de la corde et que
la position de l'anneau constitue une liaison. Soit / la longueur de la corde
vibrante, c'est-à-dire la distance entre les points extrêmes P et O. Un mode
vibratoire possible comprendra, par exemple, n ventres et n — 1 nœuds.
Entre les points extrêmes la corde est tendue horizontalement. Soit m la
dansité linéaire de la corde, v la fréquence de la vibration transversale et
2a l'amplitude maximum. L'énergie totale de la vibration est égale à la
somme des énergies des deux ondes sinusoïdales qui constituent la vibration,
et sera alors donnée par la formule suivante
(1) . E = a x (iTz-m-j-a'H).
On a, d'autre part, pour la valeur de la fréquence,
v=v/îi = v /ï/L / ,
/ n y m\ n
(2)
V représentant la vitesse de propagation des ondes transversales et T la
tension de la corde. La formule (2) nous permet d'écrire
(i bis) E = 7i- -j a-T.
La vibration stationnaire est donnée par l'expression
( 3 ) y = 2 a sin I 2 7r / — • x \ cos ( 2 7c / — \ t ) >
l'axe des œ étant pris dans le sens longitudinal, l'axe des y dans le sens
transversal et t désignant le temps. Notre vibration est supposée de petite
amplitude. Nous prendrons donc l'angle d'inclinaison de la. corde sur
l'horizon
(4) 9^ sinô Ri tang#= -f-,
(') Séance du 9 septembre 1929.
46o ACADÉMIE DES SCIENCES.
et nous aurons pour valeur moyenne à l'endroit où se trouve l'anneau
i=z lan 7r
(O)
c= ianr.
V'2/
En composant les deux tensions T égales, mais de directions différentes
qui agissent sur l'anneau, on trouve qu'il reste une force moyenne
(6) F = T(i-cosô) = 2T 3 in 2 - «T-,
''22
qui par (5) et (i bis) est égale à
a'ra'rc' _ E
l- ~~ I '
La force latérale est nulle en moyenne. Cette relation a déjà été obtenue
par lord Rayleigh. Mais je crois que le calcul ci-dessus est intéressant par
son caractère très élémentaire. L'anneau se déplace le long de la corde
quand il est libre. Le travail sera emprunté à l'énergie de vibration de la
corde.
PHOTOÉfiECTRICITÉ. — Influence de la température sur les forces élec-
tromotrices photovoltaïques . Note (') de M. G. Atiianamu, transmise
par M. A. Cotton.
M. Rigollot ( 2 ) avait montré que la foice électromotrice photovoltaïque
des piles à électrodes de cuivre oxydé plongeant dans différents électrolytes
augmente quand la température diminue.
Récemment, S. Iiomori et T. Takebe ( 3 ) ont mis en évidence le même
phénomène pour les piles à électrodes d'argent recouvertes d'iodure
d'argent.
Je me suis proposé d'étudier cette variation de la force éleclromotrice
photovoltaïque avec la température pour un nombre plus grand d'élec-
trodes sensibles étudiées dans des conditions expérimentales identiques. Les
électrodes qui m'ont servi sont les suivantes : Ag-AgI, Ag-AgBr, Hg-Hg 2 P,
Cu-Cu oxydé et Ag-Ag a S.
Les expériences ont été faites en lumière monochromatique en choisissant, en
général, pour chaque pile, une radiation située dans la région du spectre donnant
l'effet photovoltaïque maximum. La pile était constituée par un vase cylindrique hori-
(') Séance du 16 septembre 1929.
( 2 ) H. Rigollot, Thèse de Lyon, 1897, p. 21.
( 3 ) S. Iimori et T. Takebe. Se. Papers Inst. Phys. Res. Tokyo, 139. 1928, p. i3-.
'SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. 461
zonlal, en verre, contenant l'électiolyte et les deux électrodes sensibles qui étaient
parallèles à Taxe du cylindre. Par une tubulure verticale, un thermomètre plongeait
dans la solution entre les deux électrodes; par une autre tubulure verticale, la lumière
sortant d'un monochroma-teur, tombait sur une des électrodes. On pouvait mesurer
l'énergie des radiations à l'aide d'une pile thermo-électrique reliée à un galvanomètre.
L'n vase de forme différente a été utilisé pour les piles à électrodes de mercure.
Toute la pile photovoltaïque était contenue dans une cuve permettant
d'obtenir des températures comprises entre o° et 4o°C. On a oblenu les
résultats les plus réguliers en faisant décroître la température de la pile
depuis la température habituelle (13-20 ) jusqu'à o°C.
Résultats. — Pour toutes les piles mentionnées j" 'ai trouvé une augmentation
de la f. é. m. photovoltaïque quand la température diminue. Celte augmenta-
tion est grande pour les piles à électrodes Ag-AgI, Ag-Ag 2 S et Cu-Cu oxydé
et elle est plus petite pour les piles à électrodes Ag-Ag Br. Enfin pour la
pile à électrodes Hg-Hg 3 I 2 les résultats ne m'ont pas paru toujours régu-
liers.
Ainsi pour la pile Gu-Cu oxydé/ KO/ Cu-Cu oxydé, éclairée avec
Xo^, 54o, j'ai obtenu clans une expérience une f. é. m. photovoltaïque de
i7.io -s volt à i2°C. et 38. io~ 5 volt à 3°C. Pour une pile
Ag-Ag I/SO*H7Ag-AgI
la f, é. m. produite par la radiation Xo^ 20 augmentait de 43.io~ 5 volt
à 81 . io -5 volt quand la température tombait de i3°C. à- i°C. Des varia-
tions plus petites ont été observées sur la pile Ag-AgBr/SO'H 2 / Ag-AgBr
éclairée par Xo^43o. La f. é. m. photovoltaïque négative variait de 38.io~ 3
à 47. io~ 5 volt quand la température s'abaissait de i6°C. à 2°C.
Sur les piles à électrodes Ag-Ag 2 S j'ai étudié l'effet de la température
pour plusieurs radiations monochromatiques différentes dans le but de
chercher si l'augmentation de la f. é. m. photovoltaïque varie avec la lon-
gueur d'onde. Les résultats sont consignés dans le tableau suivant :
/We Ag-Ag* S/SOM*V Ag-Ag" 2 S. .
F. é. m photovoltaïque négative produite
Température par It-s radiations monochromaliques :
de la pile. ■ ■ ■ — — — — —
0!-'-, 650. 0M00. \V:
oc.
18,0 46.7. io -5 volt 97.io _! voIt 170. 10— 5 volt
14 65,o » i38 » 247 »
9 83,3 » 175 » 33o »
7,70 97,1 » 194 » 362 »
5 112,0 » 224 » 4i5 »
2,5... 120,0 » s56 « 48o »
462 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le tableau permet de calculer, pour chaque radiation le rapport des f. é.m.
pour un intervalle de io°C. (coefficient de température). En faisant ce cal-
cul pour l'intervalle de i°, 5 à i i°C. on obtient pour les radiations o:\65o,
0^,800 et iMes coefficients 'd'e température 1,67; 1,60 et 1,68.
Ceci montre que le coefficient de tempéaature de cette pile reste sensible-
ment le même dans l'intervalle des longueurs d'onde o^,65o à i'-\
Explication des phénomènes observés. — La grande variation de la f. é. m.
photovoltaïque avec la température montre, une fois de plus, l'impossibi-
lité d'expliquer les courants photovoltaïques par simple identification avec
l'émission photoélectrique extérieure. Dans une Note antérieure (') j'ai
signalé d'autres faits conduisant à la même conclusion. Comme je l'ai expli-
qué alors;' il faut considérer les phénomènes se passant sur les électrodes
éclairées comme aboutissant à des transformations photochimiques en prin-
cipe réversibles.
Pour expliquer l'effet de la température on peut supposer que les deux
réactions contraires : la réaction photochimique directe et la réaction inverse,
qui tend à reformer la substance sensible, décomposée par la lumière, sont
inégalement influencées par la température. La réaction directe serait une
réaction photochimique peu influencée par la température, pendant que la
réaction inverse serait une réaction thermique qu'une élévation de tempéra-
ture favoriserait.
Le fait observé pour les électrodes Ag— Ag 2 S que le coefficient de tem-
pérature ne varie'que très peu avec la longueur d'onde de la radiation agis-
sante serait favorable à l'explication donnée.
THERMOCHIMIE. — Sur la détermination des chaleurs de dilution des sels
hydratés (deuxième méthode). Noteï 2 ) de M. J. Perreu, présentée par
M. C. Matignon.
Pour certains sels, la méthode de mesure directe des chaleurs de dilution
et d'addition que j'ai* étudiée dans une précédente Nbte( s ) manque de
précision par suite des faibles écarts de température observés. Il est alors
préférable d'opérer de la manière suivante :
Dans une première expérience, on introduit un poids P (5oo s , par
(') Comptes rendus, 188, 1929, p. 786.
(-) Séance du 9 septembre 1929.
('} Comptes rendus, 189, 1929, p. 280.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. l\6'\
exemple) de solution saturée, de concentration p dans le calorimètre, et Ton
immerge dans cette solution une ampoule scellée renfermant tî, grammes
d'eau (ioo s , je suppose).
On -mesure la chaleur q t dégagée par cette dilution qui fait passer la
solution de la concentration/) à la concentration^. On effectue ainsi plu-
sieurs opérations, en partant chaque fois d'une solution saturée que l'on
amène à des concentrations décroissantes, p., p 3 , .-.,/>,, . . . , et Ton s'ar-
rête lorsque le titre obtenu est le même que dans la mesure de la chaleur
initiale (chaleur de dissolution moléculaire du sel dans un grand excès
d'eau) \ N . Pour chaque mesure, on rapporte la chaleur dégagée g et la
masse d'eau ajoutée t. à un même poids P de solution saturée. La courbe
q — f(%) présente un palier XY. En multipliant l'ordonnée q n de ce palier
par le rapport le = " 00 "*"/ '' de la masse moléculaire M du sel, au poids
de ce sel renfermé dans P grammes de solution saturée, on trouve la chaleur
de dilution moléculaire A de la solution saturée.
On recommencela même opération pour les distances g„ — q,, q n — q?, . . .
■fi* ■% 7% ns- %^
Hait ajoutée (en. grammes)
des points A, B, ... de la courbe, ce qui donne les chaleurs de dilution
moléculaires des solutions de concentrations />, , /j 2 ,
Le coefficient angulaire a — ^"de la tangente OT à l'origine, à la courbe
précédente, représente la chaleur mise en jeu par l'addition de i s d'eau à
un grand excès de solution saturée. En multipliant a par la masse d'eau
libre IooM ) oui dissout à saturation la molécule — gramme de sel hydraté,
P
on obtient la chaleur d'addition A = — nf(n) (satur.).
Voici les résultats que j'ai trouvés pour les sels ci-dessous, à la tempéra-
ture de 12°.
m
ACADÉMIE DES SCIENCES.
Eau
Chaleur
Poids
de la solution
ajoutée
dégagée
Concentrations
Eau
Chaleur
rappo
rtées
A=-„f(n)
initiales.
finales.
satarée.
ajoutée.
Xt.
dégagée.
à P» de solution saturée.
a. sat.
GO- 1
Na
5 .ioH 2 0.
49- °
37,70
5oo° (P)
100,00
—o,255
cal
-143,687
s
100
— l43,687
»
29,80
352,53
101,7
—0,372
— 194,145
210, 1 63
— 275 ,36 1
»
20
222, 034
216,07
--o,453
— 224, 1 58
5 18
— 5o4,8 1
cal
«
•4,9'
i3o,35
200
H O
— 0,000
-i64,i 9 4
767,15
-629,8 j
-797 . 5 |
> — 1,5 — 0,875
»
10
i23,o63
322, I
-0,445
— 196,086
i3o8,7
1
»
/
io3,4g6
417
—0,365
— 189,02
20l4,56
- 9 l3,2 |
»
4
55,465
i>9
— o,23o
— 110,89
3 77 5
-992
!
Pour les sels suivants,, je ne donne ici que la chaleur d'addition,
A = — nj"n, fournie par cette méthode :
SO l Na 2 ,.oH 2 0(-o c , 9 5); Cl a Ba. aH«0(- o c ,25);
SOCu,5H 5 0( — ovo).
■o c ,45);
P0*H\a s ,i2H s 0(-
Les résultats trouvés permettent de déterminer les chaleurs de dilution
moléculaires des solutiens précédemment étudiées ('). Pour les solutions
de C0 3 Na 2 ,ioH 2 0, SO*Na%ioH s O, Cl 2 Ba, 2 H 2 6 j'obtiens les mêmes
valeurs que dans la mesure directe ( 2 ).
Je communique seulement les .chaleurs de dilution obtenues pour les
solutions ci-après :
SOCu.5H-0.
Concentration
des solutions
en sel p. en eau n.
( 32 (sat. ) 43,3i6
3o 46,ao3
28 ■ 4g, 5o4
25 55,44
20 69,300
10 92,406
Chaleur de dilution fin)
1
1' méthode.
cai
— 0, 172
-0^64
— o, 16
— o, i5
— o, i3
— o, 11
'• méthode.
cal
— 0,17 i
sat.
K=-nf'(n)
sat.
+ 0,0022 — O,
Pour ces deux sels, la méthode directe ne m'avait donné que la chaleur
*de dilution de la solution saturée ou de solutions voisines de la saturation.
Dans ces tableaux,/; désigne le nombre de grammes de sel hydraté dis-
sous dans ioo s d'eau libre, n, le nombre de molécules d'eau libre correspon-
dant à une molécule de sel.
C) el {-) Comptes rendus. 189, 1929. p. 280.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. c 465
Cette méthode donne — o cal ,io pour la chaleur d'addition A = — nf'(n)
des solutions saturées de sulfate de cuivre; la chaleur de dissolution limite
de ce sel est donc
L = — 2.75 + 0,17-1-0,10= — 2 caI ,48-
La méthode directe avait donné — 2 cal ,44.
CHIMIE ORGANIQUE. — Passage des éthers sulfureux aux éthers
chlorosulfoniques et aux éthers sulfuriques neutres. Note de
M. R. Levaillant, présentée par M. G. Urbain.
I. Action du chlore à froid sur les éthers sulfureux; génération des éthers
chlorosulfoniques. — Lorsqu'on envoie un courant de chlore dans du sulfite
de méthyle S0 3 (CH 3 ) a refroidi par glace et sel, le liquide devient très vite
lacrymogène, et il se dégage du chlorure de méthyle combustible avec
flamme verte. Au bout d'un temps suffisant, le liquide, jusque-là incolore,
prend une teinte jaune verdàtre ; l'on peut bientôt interrompre l'arrivée du
chlore. Une distillation dans le vide fournit alors du chlorosulfonate de mé-
thyle, qui résulte de, la réaction :
(0 SO»(CH»)*+ C1*=CH»CI + SO'<^' CH ,
Rendement obtenu go ponr 100. En queue de distillation des traces de sulfate dimé-
thylique apparaissent.
. Le sulfite d'éthyle S0 3 (C L, H 3 ) 2 et le sulfite de propyle S0 3 (C 3 H 7 )-,
soumis au même traitement, donnent respectivement le chlorosulfonate
d'éthyle et le chlorosulfonate de propyle.
Exemple : 6g« (i mol/g) de sulfite diéthylique refroidis ont reçu du chlore en excès.
La formation de chlorure d'éthyle a été constatée. On a recueilli à la distillation 63*
de chlorosulfonate d'éthyle passés vers 53° sons i6 mm . Indice du distillât n)*'= 1 ,4174.
Rendement 87 pour 100. Quelques gouttes de sulfate diéthylique sont passées en fin
de distillation (à 96° sous i6 mm ).
Le chlore agissant à froid sur les sulfites d'alcoyles engendre les chloro-
sulfonates correspondants avec un excellent rendement.
. SO^R=+CP=RC1+SO^q R (R radical alcoolique).
II. Application au sulfite neutre de §-chloréthyle . — J'ai préparé facile-
ment ce sulfite S0 3 (CH 2 . CrPCI) 3 à partir du chlorure dethionyle SOCP
et de la monochlorhydrine du glycol C1CH 2 . CH 2 OH.
C. R., 1929, 2' Semestre. (T. 189, W 13.) 3"
/J66 " ACADÉMIE DES SCIENCES.
Utilisant les deux corps en proportions théoriques, on fait tomber lente-
ment la chlorhydrine dans le chlorure de thionyle refroidi par glace. Du
gaz chlorhydrique se dégage, avec très peu de gaz sulfureux. On laisse
ensuite le système revenir peu à peu à la température ordinaire. Puis le
liquide est chauffé au bain-marie et porté graduellement à ioo°. Une distil-
lation dans le vide donne enfin le sulfite qui passe à i4o°-i45° sous iS mm . Le
rendement dépasse 70 pour 100.
Ce sulfite est un liquide incolore, à peu près inodore : Éb. i33° sous I2 mm ;
d%.= 1 ,444; dr =1 /l22 \nf s = ï ,481 . Réfraction moléculaire : trouvé 4i ,43 ;
calculé 41 ,56 [à partir de 3i ,83 relatif à S0 3 (C 2 H* )% (tables de Landolt)].
Cl pour 100 : trouvé 34,4g; théorique 34,25. Cryoscopie dans la benzine :
masse moléculaire trouvée 209 au lieu de 207.
L'action du chlore a été essayée comme il suit :
b-iH\ de raol/g ) de sulfite, entourés d'un mélange de glace et de sel, ont reçu du
chlore en excès. Le liquide, lacrymogène, a été soumis à distillation, dans un vide
partiel d'abord, et l'on a condensé du chlorure d'éthylène C s H l Cl s . Puis 09* de chloro-
sulfonate de 3-chloréthyIe sont passés à 92 sous i4 mm ,5. Rendement 87 pour 100.
Constantes du distillât nf= 1 ,4078 et d%— 1 ,58o.
III. Action des étkers chlorosulfoniques sur les éthers sulfureux. Généra-
tion des sulfates. — Qu'arrive-t-il si l'action du chlore sur un sulfite est
conduite, non plus à froid, mais à température suffisamment élevée? Il ne
subsiste plus que très peu de chlorosulfonate; c'est Féther sulfurique neutre,
dont j'ai signalé les traces dans le premier cas, qui devient maintenant le
produit principal de la réaction.
Dirigeons un courant de chlore dans du sulfite diméthylique chauffé
à i20°-i4o°; du gaz sulfureux et du chlorure de méthyle s'échappent. Dis-
tillons dans le vide; après une faible tète lacrymogène (CISO'CH 3 ), le
liquide passe entièrement entre 74° et 77 sous 12 à i3 nu \ C'est du sulfate
diméthylique formé d'après :
( a ) 2SO 3 ( CH 3 ) 5 + Cl 2 = sCH'Cl -+- SO 2 -+- SO( CH 3 ) 2 .
Le chlorosulfonate d'abord engendré d'après (1) a dû ensuite réagir à
chaud sur le sulfite
( 3 ) SC)2 \OCH 3 + S ° 3 ( CH3 Y = GH ' Q + S ° 2 + S ° 4 ( CH3 )2 '
On est ainsi'amené à étudier Faction directe des éthers chlorosulfoniques
sur les éthers sulfureux.
Chauffons pendant quelques heures, en élevant peu à peu la température
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. , 4^7
de 120 1 ' à 190 , un mélange équimoléculaire de chlorosulfonate de méthyle
et de sulfite de méthyle; du gaz sulfureux et du chlorure de méthyle se
dégagent. Après lavage à Peau et séchage sur sulfate de soude, le liquide
distille à74° sous 1 i-i2 mm . Constantes du distillât : «„'= 1,391 ; ^f = i,332.
C'est du sulfate diméthylique. (Rendement obtenu 80 pour 100),
■Les chlorosulfonates chauffés avec les sulfites d'alcoyles engendrent les sul-
fates avec un excellent rendement.
/pi
SO '\OR + S ° :,R ""= R G1 + S ° 2 + S ° 4R5 -
J'ai appliqué à la préparation du sulfate diéthylique. (Rendement obtenu
95 pour 100).
73" (0,0 .mol/g) de C1S0 3 C 2 H 3 ont été mélangés avec dû sulfite d'éthyle en léger
excès (76s, c'est-à-dire o,55 mol/g). On a chauffé 6 heures à i3o-i4o°, puis 1 heure
à i55-i6o°. Du gaz sulfureux s'est dégagé, et l'on a condensé du chlorure d'éthyle dans
une ampoule refroidie. On a ensuite distillé dans le vide. Une légère tète a été recueil-
lie, après quoi tout le reste du liquide a distillé entre g3°,5 et 97 sous io mm . 73 s de sul-
fate diéthylique, reeonnaissable à ses propriétés physiques, ont été ainsi obtenus.
CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de quelques mêsoporphyrines. Note (')
de MM. Hans Fiscueb et Albert Kirrman.v, présentée par M. Georges
Urbain.
. H 3 C-Q=C— CH 2 — CH» H»C— C-| — ,C— CI! 2 — CH ;i
/ G %/ C CH C \/ C \
/ * H \
N //
*)c/\, CH ■ =C /X C/ y
H^C— C=C— (CH^CÛOH HOOC(CH 2 ;i— C=C— CH»
Mésoporphvrioe naturelle,
La formule des porphyrines, proposée par Kùster et démontrée par l'un
de nous, fait prévoir i5 mêsoporphyrines (tétraméthyldiéthyldipropa-
noïqueporphine) isomères entre elles, dont Tune est celle qui dérive de
l'hémoglobine des vertébrés. L'un de nous en a établi. la liste avec un numé-
rotage permettant de les désigner rapidement (H. Fischer, Ber. Chem. Ges.,
(') Séance du 16 septembre 1929.
468
ACADÉMIE DES SCIENCES.
60, 1927, p. 2645) et a réalisé avec différents collaborateurs la synthèse de
celles portant les n os II, III, V, IX, XII, le n° IX étant la mésoporphyrine
naturelle. A ces synthèses, nous ajoutons aujourd'hui celles des mésopor-
phyrines I, IV, XIV.
Ces synthèses présentent d'une part l'intérêt purement chimique de véri-
fier la formule de structure et de permettre une comparaison des propriétés,
d'autre part l'intérêt biologique de fournir la base nécessaire pour l'identi-
fication des mésoporphyrines issues de produits biologiques.
Les synthèses ont été effectuées par fusion dans l'acide succinique des
mélanges de dipyrryl-méthènes bromes correspondants, suivant la méthode
devenue classique. On a pris les méthènes A et B pour la mésoporphyrine I,
A et C pour XIV, D et E pour IV. La synthèse de I et XIV présentait une
difficulté du fait que chacun des méthènes peut se souder à une autre molé-
cule du même et former ainsi d'une part une étioporphyrine, d'autre part
une coproporphyrine. La séparation se fait aisément par une lessive de
soude à 5 pour 100 qui forme avec la mésoporphyrine des sels insolubles.
H»C— C
Méthène A .
Br— C
C— (CH'^COOH H3C— Cj=
N
H
H»C— C
Méthène J3..
HiwC
:C— C« Hs
N
H
0-
-c=
H
--Q
N
C— (CHs)iCOOH
s-C— CH»
H 3 C--.Cj
C— CAH«
>c— eu»
h 5 es— r;
Méthène C.
tir— Ci,
C— Cil»
H=C°— -C=
N
H
-C--
H
C— CH : <
C— CH-
Méthène D.
HOOC(CH2)2— C
H— C
C— CM»
'\//
H*C— C=C— (CH^COOH
N
H
-C=
H
=c
N
C— H
H= C"-— C
Méthène E.
ÎJi'CH^— C
C— CH"
H»C— C
N
H
-C;
H
=C— C2 H=
N
C— CH*Br
On a préparé les porphyrines elles-mêmes, leurs éthers-sels méthyliques,
SÉANCE DU 2.3 SEPTEMBRE 1929. 4%
les sels complexes de fer et de cuivre et, dans le cas de la mésoporphy-
rine I, le sel de potassium cristallisé et l'éther-sel éthylique. La composition
de ces corps a été vérifiée par des micro-analyses.
Les spectres d'absorption des porphyrines dans l'éther, des sels de cuivre
dans le chloroforme et de l'hémochromogène correspondant aux sels de fer
ont présenté les mêmes bandes caractéristiques que leurs isomères déjà
connus.
Les points de fusion des éthers-sels et de leurs dérivés métalliques sont
les suivants (corrigés) :
Éther Sel Sol Èther
méthylique. fie cuivre, de fer. éthylique.
Mésoporphyrine 1 170 et 191 217° vers 265° 167"
» IV 288" 267" 270°
» XIV 210 2i5° 261
L'éther, méthylique l présente un dimorphisme analogue à celui qu'on
connaît déjà pour la coproporphyrine III. On peut nettement observer
après la fusion à 170 une solidification au moins partielle, suivie d'une
deuxième fusion à 191 °.
Le seul caractère, en dehors des points de fusion, qui sépare nettement
ces porphyrines de leur isomère naturel, est la solubilité de leurs sels de
sodium. Tandis que celui de la mésoporphyrine IX commence à précipiter
dès que la soude dépasse la concentration décinormale, les isomères nou-
veaux restent en dissolution dans une soude à 2 pour 100. Dans une soude
à 3 pour 100, ces sels se déposent lentement, en forme bien cristallisée.
Cette différence de solubilité peut être utilisée pour la séparation de
certains isomères, comme nous l'avons vérifié sur un mélange artificiel de
mésoporphyrines I et IX.
MÉTÉOROLOGIE. — Vété de 1929 et les variations solaires.
Note de M. Henri Mémery.
Les températures élevées de l'été de 1929 et principalement celles du
mois d'août et du commencement de septembre, montrent qu'il doit exister
des causes générales qui font varier la température et dont l'action paraît
plus importante que celle de la saison.
On admet en effet que le maximum moyen annuel de la température se
place vers le i5 juillet, de même que le minimum moyen annuel a lieu vers
le 10 janvier. Or la température, au lieu de s'abaisser régulièrement à
470 ACADÉMIE DES SCIENCES.
partir de juillet, reste élevée pendant près de deux mois, à tel point que la
température normale du mois d'août, à Bordeaux, par exemple, est plus
élevée que celle de juillet. D'autre part on observe souvent, dans la pre-
mière décade de septembre, des températures aussi élevées que celles de
juillet; ce fait n'aurait pas lieu si la température dépendait uniquement du
seul jeu régulier des saisons.
En examinant les causes susceptibles de modifier l'état .atmosphérique,
on n'en trouve qu'une dont les variations paraissent correspondre aux
variations du temps : ce sont les phénomènes observés sur la surface du
Soleil : taches, facules, éruptions diverses.
L'observation montre que sur les contrées de l'ouest de l'Europe, toute
augmentation dans le nombre ou l'étendue des taches ou des facules est
suivie d'une hausse de la température; inversement, toute diminution de
taches ou de facules est suivie d'un abaissement de la température. Cette
action solaire paraît s'exercer en tout temps et sur des époques d'une durée
quelconque, c'est-à-dire qu'une variation importante des taches solaires se
produisant d'un jour à l'autre fait varier les températures journalières; les
variations solaires importantes, s'étendant sur une ou plusieurs semaines,
ont une répercussion sur les températures de l'époque correspondante; il en
est de même pour une saison, etc.
Nous savons que les températures élevées de l'été de 1928 ont coïncidé
avec une recrudescence de taches solaires à cette époque par rapport au
printemps de 1928; or les hautes températures de l'été de 1929 ont éga-
lement coïncidé avec une nouvelle recrudescence de taches solaires par rap-
port au printemps de 1929 comme l'indiquent les chiffres ci-dessous :
N'ombre Fréquence
1929. des lâches. des taches.
Printemps.
Mars. a3 124
Avril 18 120
Mai 21 i58
Totaux t>2 4oa
Été.
Juin 82 182
Juillet 3i 201
Août 36 194
Totaux 9g 077
%
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1929. 47 1
Cette comparaison montre une recrudescence sensible des taches solaires
pendant l'été de 1929.
Il semble difficile de trouver, en dehors des phénomènes du soleil, une
cause dont les variations continuelles s'adaptent d'une manière plus com-
plète aux variations incessantes des divers éléments atmosphériques.
THÉRAPEUTIQUE. — Les Caloncoba à huile antilépreuse du Cameroun.
Note de M. Pëirier, présentée par M. H. Lecomte.
Jusqu'à la fin de 1927 le Caloncoba echinata était la seule Flacourtiacée
africaine qui fût signalée comme donnant des graines à huile antilépreuse
analogue aux huiles de ces autres Flacourtiacées de l'Afrique méridionale
et de la Malaisie qui sont les Taraktogenos et les Hydnocarpus.
En décembre 1927 cependant, dans une Note que, pour des raisons admi-
nistratives, nous avions alors laissée anonyme, nous signalions de Douala, où
nous séjournions à ce moment, que les graines d'une autre espèce du genre,
le Caloncoba glauca, contenaient des corps gras doués des mêmes pro-
priétés.
En confirmant aujourd'hui ces premiers résultats, nous pouvons en outre
. attirer, au même point de vue, l'attention sur une troisième espèce, qui nous
semble être d'après la forme et les caractères du tégument verruqueux de
ses graines (qui nous ont été remises, au Cameroun, sans être accompagnées
d'autre échantillon botanique) le Caloncoba Welwitschii.
Nous donnerons bientôt ailleurs tous les caractères physiques et chi-
miques des huiles de ces deux espèces. Signalons dès maintenant, puisque
c'est là, en la circonstance, le point particulièrement important, le haut
pouvoir rotatoire de ces huiles qui, à 26 , est de +4o° pour le Caloncoba
glauca et de + 47% 7 pour le Caloncoba Welwitschii. m *
On sait que c'est ce pouvoir rotatoire, nul ou excessivement faible dans
les autres huiles végétales, qui caractérise essentiellement les huiles anti-
lépreuses, à acides chaulmoogrique et hydnocarpique, Les essais cliniques
qui vont être entrepris corroboreront donc certainement ces premières
indications fournies par l'analyse.
En ce qui concerne la botanique, il est à remarquer que, des quatre espèces
dCOncoba dont les graines à notre connaissance ont été jusqu'ici étudiées
chimiquement, il n'en est qu'une dont l'huile est sans pouvoir rotatoire :
c'est YOncoba spinosa. Et il se trouve que précisément Gilg, en démem-
472 ACADÉMIE DES SCIENCES.
brant d'après certains caractères morphologiques, le genre primitif Oncoba,
a laissé dans ce genre YOncoba spinosa tandis, qu'il plaçait dans son nouveau
genre Caloncoba les trois espèces qu'on s'aperçoit être à huiles antilépreuses.
Cette concordance est-elle constante? Les études ultérieures d'autres
espèces nous l'apprendront.
Ajoutons que nous avons trouvé dans les graines de Caloncoba glauca un
glucoside cyanogénique qui nous semble manquer dans les Caloncoba eclu-
nata et WeUvitschii.
Étant donnée la fréquence de tous ces Caloncoba dans la région forestière
du Cameroun, on conçoit tout l'intérêt qu'il y a à constater l'utilisation
possible de plusieurs de leurs représentants pour la préparation de ces
huiles dont les acides gras, surtout sous la forme d'éthérs à alcools mono-
atomiques, ont dans le traitement de la lèpre, dont on se préoccupe si fort
ajuste titre actuellement dans les pays chauds, une efficacité généralement
reconnue.
La séance est levée à i5''25 m .
E. P.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 50 SEPTEMBRE l»29.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANG1N.
MEMOIRES ET COMMUlYlCATIOi\S
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Evans, professeur au Rice
Inslitute de Houston, Texas; M. Raoui- Gautier", directeur honoraire de
l'Observatoire de Genève et M. Constantin Zgnghems, professeur de
Chimie à l'Université d'Athènes, sénateur, qui assistenl à la séance.
THÉORIE DES FONCTIONS. — Démonstration d'un théorème élémentaire
sur les fonctions entières. Note (') de M. George D. Rirkboff.
Soit /( x) une fonction entière de la variable x. Nous dirons que la fonc-
tion entière g{x) est une fonction limite de /(a?), si Ton peut écrire
g{x)— Iim /(#-+- c n ).
où c,, Co, . . . sont des constantes convenablement choisies, et où la conver-
gence doit être uniforme dans toute région bornée du plan de la variable x.
La théorie des fonctions limites ne semble pas avoir été développée.'
Le but de notre Note est de démontrer le théorème élémentaire qui suit :
// existe des fonctions entières dont toutes les fonctions entières sont des
fonctions limites.
Pour construire une telle fonction, nous employons la fonction élémen-
taire e~™\ où c est une constante positive. Remarquons que le produit de
cette fonction par un polynôme quelconque tend vers zéro quand x tend
{') Séance du 2 septembre 1929.
C. R., 192g, 2 e Semestre. (T. 189, N' 14.) 38
4^4 ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
vers l'infini dans l'un ou l'autre des deux secteurs
TU
— d< argJ3<c?< y? 7t ^c/<argJ?<ii 4- d.
II suffit évidemment de trouver une fonction entière dont tous les poly-
nômes à coefficients rationnels sont des fonctions limites. Nous pouvons
arranger l'ensemble dénombrable de ces polynômes dans une suite
p,(.v), p«(Jc),
Soit e r , £ 2 , ... une suite infinie quelconque de constantes positives qui
tendent vers zéro, et soit C,, C 2 , ... une suite correspondante de cercles
de rayons 1,2, ..., indéfiniment croissants, et avec les centres a,, a*, ...,
qui restent à être choisis. Je dis qu'il suffit de trouver une fonction
entière f{sc) telle que pour tout n
(1) !/(.r)— /»«(.* — ««)!<£* dans C«.
c'est-à-dire
(1)' \f{,c + a n )—p n (x)\<e n pour \.v\<n.
En effet tout polynôme particulier se trouve infiniment souvent, à peu
près, dans la suite />,(#), /? 3 (V), ,... Par conséquent on peut extraire une
suite n { , «,, ., ., de valeurs, de n telle que, pour la fonction entière
donnée g(&), on a
où la convergence est uniforme dans toute région bornée du plan. Donc on
obtient immédiatement
g(jc) = l\mf(j:-+-a„ i ),
i = «
c'est-à-dire, g(x) est une fonctiou limite de f(<v).
Écrivons maintenant
f(x)=z Pl (,e — a i )e-' , ^- a ^ + p i (x — a* ) er e ^- a ^ -+• . , .
et cherchons à trouver des constantes positives c,, a,, c a , «,,..., c„, a n , ...,
telles que la série ainsi obtenue définit une fonction entière f(x) avec la
propriété (1).
Nous commençons par choisir c, assez petit et tel qu'on a
'1 iii{jc) — p i (œ — «1) i< — daps G v
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 475
Celte inégalité reste vraie quelle que soit la valeur de «, (centre du cercle G,).
Ensuite nous prenons a y positif et assez grand pour que
"1(^)1 <- (kl*^ 1 )-
Au deuxième étage nous choisissons c 2 assez petit pour que
Uï(x) — p»(x — o«)\<.-r dans C,
4
et ensuite nous prenons a» positif et assez grand tel qu'on a
«, (,r) | < —r dans C 2 .
4
En choisissant a 2 encore plus grand s'il est nécessaire, il est évidemment
permis d'écrire aussi
\u.,(x) ; < y (\x i < 2).
De cette manière on peut choisir successivement c,, a,, c 3 , a», ..., c n , a n , ...
tels qu'on a pour chaque valeur de n,
(3) \u n (x) — p, l (x — a lt )\<~ dans G„,
(4) \ui(x)\<~ dans C n (i= 1 , 2, ...,« — 1),
(5) ! tf n (.r)! < - n dans C, (i = 1 , 2, ...,« — 1),
(6) !».WKj; (kl<«)-
En effet au n'™ étage on peut choisir c n assez petit pour que (3) soit
vraie, quelle que soit la valeur de a„. De plus pour tout a n positif et suffi-
samment grand, les relations (4) sont valables, et également les rela-
tions (5), (6). Ceci résulte immédiatement de la forme particulière de «j(.r),
"«(»• ..
Mais les relations (3) à (6) nous montrent que ta série (1.) converge vers
une fonction entière f{x) qui possède la propriété (1), et notre théorème
est démontré.
M. C. Matignon fait hommage à l'Académie d'un Volume intitulé La
grande œuvre de la Chimie dont MM. Béhal, Pascal et lui-même ont signé
divers articles.
476 ACADÉMIE DES SCIENCES.
M. Padl Vuiixemin fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage intitulé Les
animaux infectieux (Paul Lechevalier, éditeur).
Ce livre se propose de préciser la notion de l'infection d'après des
exemples moins familiers que l'action bactérienne. L'infection, pernicieuse,
indifférente ou salutaire, est l'œuvre de l'organisme provoquée, non seule-
ment par des bactéries, mais aussi par des végétaux ou des animaux de
grande taille ou par des Protozoaires assez petits pour traverser les bougies
filtres. Une place prépondérante est accordée à ces virus ultramicrosco-
piques dont l'action préventive ou curative est démontrée dans une foule
,de. maladies ou sur le point d'éclairer bien des recoins obscurs de la
médecine.
CORRESPONDANCE.
La Société astronomique de Russie adresse des condoléances à l'Aca-
démie à l'occasion du décès de M. H. Andoyer et de M. A.-V. Lebeuf.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i° Abhandlungen sur Théorie der Diffei-entialglcichungen, 2 e partie :
tome IV des Gesammelte Abhandlungen de Sophus Lie, publié par Friedrich
E.ngel, accompagné de : Anmerkungen zum vierten Band, par Friedrich
Engel.
2 Mariano R. Castex. La hipertension arterial.
M. E. Esclangon prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre
des candidats à la place vacante dans la Section d'Astronomie par le décès
de M. P. Puiseux..
M. E. Blaise prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre
des candidats à la place vacante dans la Section de Chimie par le décès de
M. Ch. Moureu.
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929, 477
M. H. Vallée prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre
des candidats à la place vacante dans la Section d'Économie rurale par le
décès de M. L. Linclet.
mécanique rationnelle. — Sur les intégrales des équations du mouvement
d'un coros solide dans un liquide. Note (')de M. M. Kourensky, transmise
par M. Paul Appell.
1. Pour les équations du mouvement d'un corps solide dans un liquide
idéal, existent trois intégrales algébriques : deux intégrales de M. Kirchhoff
et une intégrale de la force vive. Si nous trouvons une intégrale quatrième,
qui ne contienne pas le temps t, alors le problème d'intégration des équa-
tions du mouvement peut se réduire aux quadratures. Il existe une littéra-
ture assez grande sur' la question de l'intégrale quatrième algébrique sous
formed'une fonction linéaire ou quadratique des variables x i ,y i < K i= 1 , 2, 3).
Si la force vive a la forme
(1) 2T = 2fl;.r, ? -|- Zibiyt + ilciXiVi (/=i,2, 3),
on connaît les cas d'intégrales du premier degré de M. Clebsch et d'autres
savants, et les cas d'intégrales du second degré de MM. Clebsch (Math.
Annalen, 3, 187 1) et Kolossoff sous la forme
( 2 ) 2 m 1 j?f -f- 2 n iff + 2 2/?; Xi v, = co n s t .
Comme cas particuliers de l'intégrale de M. Kolossoff se présentent les
intégrales de MM. Stecloff et Liapounoff (G. Kolossoff, Bulletin de l'Aca-
démie de Saint-Pétersbourg, 191 9). ,
J'avais donné le théorème suivant :
En cas de la force vive (1), exceptées les intégrales de MM. Clebsch et
Kolossoff, il n existe pas d'autres cas d"* intégrale quatrième de la forme (2)
(') Séance du 22 octobre 1928.
X
47# ACADÉMIE DES SCIENCES.
(M. Kourensky, Mémoires de V Institut de l'Enseignement public à Kiew, 3,
1928).
Aux conditions de M. Kolossofl', sous la forme des égalités entre les coeffi-
cients a, b, c de l'expression (t), il faut adjoindre quelques inégalités
ensemble avec de telles inégalités, seulement, aura lieu l'intégrale de
M. Kolossoff. J'avais écrit aussi les formes des intégrales pour les cas, qui
n'ont pas lieu toutes ou quelques-unes des inégalités mentionnées (M.Kou-
rensky, Bulletin de l'Académie des Sciences de l'Ukraine, 3, fasc. I, 1928).
2. Pour l'expression de la force vive sous la forme la plus générale
( 2 T = 2 a,xf + 2 2 kiXjXk + 2 b L y'} -t- 2 2 B/j/j* -t- 2 2 c h r,Vi -+- 2 2 Cj/-.r/r/,.
' } f (i,y. A-5=i. a. 3; i^j^ky
le cas le plus général de l'intégrale quatrième est le cas de M. Olsson
{Journal de Crelle, 150, 1920) sous la forme
Ja=0,
quand existent cinq conditions, assez compliquées, pouf les coefficients a,
b, c; A, B, C; dans ce cas l'origine des axes coordonnées et les directions
dans* l'espace sont choisies d'une telle manière, qu'elle institue encore six
relations entre a, b, c; A, B, C, qui sont nécessaires pour cette intégrale.
M. Olsson avait donné aussi 21 des relations pour 21 des coefficients de
l'expression (3), quand elle se transforme en une forme nouvelle d'après ie
changement de l'origine et des directions des axes coordonnées.
Etant posé que l'origine des axes et les directions dans l'espace sont
choisies d'une telle manière que
(a, A„ + A,A 3 )A, =(« S A,4- A,A 5 )A a ,
( «1 A 3 + A, A„ ) A, = ( a ; , A L ■+- A., A, ) A 3)
(Mj + B.BjjB, =(*,B,H-B,B,)B„
(Â.Ba-hB.B.jB, =(*,B, + B S B,)B„
(c,B, + B,C M )B,=(<-.B 1 +B,C„jB„
' (c,B 3 + B 2 C 3 o)B, = (f 3 B 1 +B.,G 12 jB 8 ,
nous aurons Vintêgrale quatrième sons la forme
(4) (C 13 +c 3I )(C 1! +a,)j 1 + (C 12 +c 2 ,)(C M +C3. 2 )j 2
4- (C 23 + C 3 ,)(C, 3 + C 3 , )j 3 =rconst.;
elle existe avec telles conditions pour les coefficients de l'expression de la
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 4?9
force vire :
C 23 + C 3 o Aj B, C l2 — C 2l
G, 3 + C 31 A„ B., C 32 — C., 3
C 3 2+G.,;! A., B, C, 3 — G 31
Prenant en attention que les égalités
donnent
(i + e)-[f(J+m)-n(n+J)]
+ {m+ ff[n(n +j) — i(i + e)] + (j + nf[i(i + e) — /(/+ m)] = o,
il est aisé de voir, que l'intégrale (4) est la plus générale de toutes les inté-
grales de la forme
m \}\ + m 2j2+ m îJ'% — const.
L'intégrale du premier degré, la plus générale
^niiOSi+ Zni}'i= const.,
quand l'origine et les directions des axes sont convenablement choisies,
aura lieu avec huit relations entre a, b, c; À, B, C; combien de ces huit
équations sont indépendantes, il est pénible de l'établir, comme elles sont
assez compliquées.
CHRONOMÊTRlE, — Contribution à Vètudê expérimentale de la déformation
du spiralplat> Note (') de M. G. P. Âbc&y, transmise par !\1. À. Cotton.
1. Pour étudier la déformation du spiral plat, au cours de l'oscillation
du balancier, il est commode d'utiliser la photographie.
a Mais avec la technique généralement employée (") on ne peut mesurer
que les déformations statiques du spiral, tandis que ce qu'il importe de
connaître au point de vue du réglage ce sont les déformations cinématiques.
*2. Je me suis donc proposé d'obtenir des photographies instantanées
d'un spiral en mouvement, suffisamment nettes pour permettre de faire s.ur
(') Séance du a3 septembre 1929.
(-) M. Moulin, Comptes rendus, 156, igi3, p. i5i8, i833; 157, igi3, p. 436; 158,
1914, p. 1014 ; France Horlogére, 13, 1914, p. 5i5.
48o
ACADÉMIE DES SCIENCES.
les clichés des mesures précises et j'ai utilisé la méthode de cinématogra^
phie par étincelles condensées mise au point par M. Lucien Bull et
suivi la technique, classique depuis ses travaux.
Le spiral étudié associé à un balancier (période réglée à o s ,4, normale)
était monté à la façon ordinaire, mais l'éclairage se faisant par transmission,
la platine était largement ouverte de façon à dégager le balancier et l'axe
était maintenu par deux bras amincis, autant qu'il a été possible de le faire
sans nuire à leur rigidité indispensable pour un bon fonctionnement; les
mêmes raisons avaient également conduit à réduire les liras du balancier.
Deux dispositifs auxiliaires fixés sur la platine permettaient : l'un d'armer
le spiral d'une quantité constante (36o°) et de libérer le balancier au
moment opportun, l'autre de maintenir d'abord le balancier écarté de sa
position d'équilibre d'un angle voisin de celui choisi, puis de l'amener par
un déplacement lent et continu à sa position exacte. La platine placée
parallèlement du côté de l'objectif et au contact de la lentille concentrant
les rayons lumineux, était portée par le support même de cette lentille. Les
réglages faits, on ne touchait plus à aucune partie de l'appareil, les mani-
pulations se réduisant : à armer le spiral et libérer le balancier lors de la
cinématographie d'une oscillation; à faire tourner le balancier d'un angle
donné pour photographier une déformation statique, et dans les deux cas
à entraîner le film.
La figure-montre les treize clichés correspondant à une oscillation com-
plète du balancier au cours d'une de mes expériences.
3. Pour comparer rigoureusement les'déformations statiques d'un spiral
à ses déformations cinématiques sans être obligé de tenir compte du non
parallélisme rigoureux des plans du spiral et du film, ni des défauts de
l'objectif j'ai successivement employé deux procédés.
Dans le premier j'utilisais le film pris pendant l'oscillation du balancier
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 48ï
replacé après développement dans l'appareil de prise de vues, comme écran
translucide sur lequel je formais l'image du spiral, le balancier étant écarté
de sa position d'équilibre d'un angle convenable; par tâtonnements j'ame-
nais cette image à se faire très exactement sur son négatif obtenu dans
l'opération précédente et j'observais la coïncidence au moyen d'un micros-
cope de faible grossissement (i5 environ) à oculaire micrométrique. Par la
suite j'ai trouvé plus commode, une fois le réglage de la déformation sta-
tique effectué, de photographier le spiral et de superposer sur la platine du
microscope le positif obtenu au négatif correspondant pris pendant le fonc-
tionnement du balancier; l'observation peut alors se faire en lumière ordi-
naire et il est facile de photographier l'ensemble.
4. J'ai ainsi trouvé que dans les limites de précision de mes mesures
(■— de millimètre) la déformation cinématique et la déformation statique
d'un spiral plat muni d'une courbe terminale extérieure régulière, sans gou-
pilles de raquette, étaient identiques.
GÉODÉSIE. — Sur V orientation de V ellipse équatoriale terrestre.
Note (') de M. CauRADiivo Mineo, présentée par M. Georges Perrier.
Admettons qu'une surface d'équilibre extérieure de la Terre soit un
ellipsoïde à trois axes inégaux (a^b^>c), tournant autour de son plus
petit axe. Appelons G a et G 6 les valeurs de la gravité aux extrémités des
axes de l'ellipse équatoriale : il s'agit de comparer G a et G/,.
Suivant M. Mario Bôssolasco, on doit avoir G„<^ G,,; et, par conséquent,
l'ellipse de l'équateur terrestre, obtenue d'après les mesures de l'intensité
de la pesanteur par Helmert et autres savants, devrait subir une rotation
de 90 (-). Cette thèse a été combattue par M, Thadée Banachiewicz ( 3 ).
Ces deux auteurs ont employé des formules approchées. Pour éliminer
toute question d'approximation, je vais me servir des formules rigoureuses
établies par M. Pizzetti (Principi délia teoria meccanica délia figura dei
pianeti, Pisa, 1913, p. 66-73).
Toutes les notations de M. Pizzetti dans le livre cité sont conservées.
Des formules (12) de la page 73, en tenant compte des relations (7) et (10),
(') Séance du 16 septembre 1929. ■
(-) Comptes rendus, 187, -1928, p. 814; 188, 1929, p. 238 et 6g4>
( 5 ) Comptes rendus, 188, 1929, p. 46 et 492.
482 ACADÉMIE DES SCIENCES.
on tire la formule exacte :
G -- G '=< fl -*>!^- u, ( ,+ ^)l'
où
„ C° a-+ b- + o.s ds
P=3a»ô»A I B s +3fa + ô)fl s 6 s [fa + 6)G 1 +«iB i ] / la * + s)*[b*+s)'- ~h
+ (a + bja-ù^C, f f —$,
-S-
■ Rf
On trouve :
844 c« ^ p ^844 « 8 484 <•* W1 ^484 ^
et par conséquent,
4 a 2 / c 14 fl 4 \ n ^ 4 «V «'"' ^ 5 \
-^— 211— 7— 121— <P — Q<-V^2II — -121-^-
On a d'ailleurs :
f' c ( fl" c~ )~
Il vient donc, en supposant 49 —, ^> 10 :
f 11 a 4 . a' 1 c yi
2 I I — — l'U — n ,t 9 I I —, — I 2 I -73
4 ( 8a' -<■»)' ^ ad - |3y ^ 4 , £^ _ là'-c 2 ) 2
Dans le cas de la Terre, on trouve
P —
2 .83< 4 — £- < 3.56.
c.o — Ôy
et par conséquent (en tenant compte des valeurs dé ^ et oj'M :
La rotation co, céleris parïbus, devrait être presque dix fois plus grande
(valeur compatible avec l'équilibre dynamique de la surface) pour que l'on
ait nécessairement G„^ G&.
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 483
PHYSIQUE. — Sur V état dit Sama-Zustand (').
Note de M. Ebik A. Holm.
En 1923, d'abord au mois d'avril, ensuite en juillet-août, donc, avant
les expériences faites dans l'air et l'acide carbonique ( 2 ), j'ai fait, à l'aide
du même appareil qui avait servi dans ces expériences, des recherches
sur le Sama-Zustand de la vapeur" de la diacétone-xylose cristalline
solide (C 1 ' H' 8 O 5 ; poids moléculaire 23o), à la température de la chambre ;
comme gaz étalon j'ai eu recoucs à l'air sous deux pressions différentes. A
l'aide du manomètre Knudsen, la tension maximum de cette vapeur fut
évaluée à 1,0. io -4 mm <de mercure, à i5 c C. L'une des pressions du gaz
était supérieure, l'autre était inférieure à la tension totale de la vapeur et
de l'air qui inévitablement s'y immisçait; en faisant une interpolation entre
les valeurs de la différence D D — D L qui correspondent aux deux pressions
du gaz étalon, — D D et D L se rapportant aux expériences faites respective-
ment dans la vapeur et dans le gaz étalon, et D désignant, comme aupara-
vant, la différence de déviation de la balance de précision de quartz fondu
pour la position verticale et horizontale du tube mobile, j'ai opéré une
correction pour la différence de pression de ces deux expériences.
Les valeurs de D D — D L ainsi obtenues en avril et en juillet-août sont les
mêmes dans les limites de leurs erreurs fortuites moyennes; et la moyenne
de ces valeurs, qui, mesurée en io~ 9 dyn/cm 2 et calculée i3, 29, 44, 60 et
7D minutes après le commencement de l'expérience, était respectivement
536 ± 33, 389 ± 9, 36o ± 3o, 33o ± 29 et 345 ± 10, se trouve, comme on
le voit, bien en dehors des limites de son erreur; cette moyenne indique
une pression de haut en bas qui agit sur le disque d'aluminium horizontal
dans le tube, pression qui doit représenter la différence des pressions gravi-
rooléculaires dans la vapeur plus lourde, et dans le gaz étalon, plus léger.
Or il paraît que les chiffres précités vont diminuant pour aboutir à une
limite presque constante, atteinte avant la fin de l'expérience (qui dura
1 heure et demie), ce qui porte à croire que la pression (manométrique) de
la vapeur diminuait proportionnellement à ces chiffres; ce phénomène doit
(') Cf. E. A. HoljJ, Arkiv f. mat., astr. o. fys., Stockholm, 21 A, n° 12, 1928,
p. 1-72.
(-) E. A Holm, Comptes rendus, 187, 1928, p. 53i.
484 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tenir à ce que l'appareil adsorbait en même temps de la vapeur jusqu'à
saturation ou presque.
La pression de la vapeur qui existait au cours de l'expérience était donc,
en réalité, inférieure à celle qui avait servi pour là correction dont j'ai
parlé; par conséquent, la moyenne est un peu plus élevée que la valeur
de D D — D L qui correspondait à la véritable pression de la vapeur, valeur
que n'influençait pas la pression thermomoléculaire dans l'appareil;
néanmoins j'ai pu constater que la vraie valeur de D D — D L de la vapeur de
cliacétone-xylose était certainement supérieure à 47 pour ioo de son
maximum théorique, tandis que, pour les gaz relativement légers (air et
acide carbonique), la valeur obtenue par les mêmes procédés ne dépassait
pas 20 pour ioo.
Malheureusement, même en connaissant cette fraction, il n'est pas
possible de faire l'évaluation du gradient thermique ascendant qui carac-
térise le Sama-Zustand de cette vapeur; il faudrait aussi en connaître
la chaleur spécifique, et on ne la connaît pas (pas plus que celle des autres
vapeurs analysées).
J'ai dit plus haut que .les valeurs de D D — D L mesurées en avril et en
juillet-août étaient les mêmes dans les limites de leurs erreurs; le fait
qu'avant la seconde expérience le disque d'aluminium avait été retourné
nous permet donc de conclure que la différence qui existe réellement entre
les deux côtés du disque est sans aucune importance. J'ai encore constaté
que la pression gravimoléculaire de la vapeur était considérable, comparée
à la pression thermomoléculaire de cette même vapeur; donc celle-ci n'a
pas pu produire celle-là. Finalement certains résultats des rgcherches
faites dans la vapeur démontrent encore une fois que cette explication est
tout à fait invraisemblable aussi pour les gaz.
En combinant D D — D L et la différence des déviations de la balance pour
la vapeur et pour le gaz étalon dans la position horizontale du tube, j'ai pu
tirer certaines conclusions au sujet de l'adsorption exercée par la balance
sur les corps gazeux qui se trouvaient dans l'appareil; les résultats ainsi
obtenus — qui étaient les mêmes en avril et en juillet-août — étant ceux
auxquels on s'était attendu, ce fait apporte une nouvelle preuve à l'appui
de la théorie de l'existence de D D — D L .
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 485
CBIMIE MINÉRALE. — Sur l'attaque de V aluminium par les solutions^
ammoniacales. Note de M. «I. Calvet, présentée par M. Matignon.
Nous avons déjà signalé (') que l'aluminium très pur, tel qu'on l'obtient
par le procédé Hoopes, est beaucoup plus résistant à l'attaque par les acides
que les aluminiums ordinaires du commerce, mais que par contre il semble
se dissoudre aussi vite dans les solutions de soude.
Nous avons depuis comparé l'attaque de métaux de titres différents par
des solutions de soude de diverses concentrations, par des solutions étendues
de potasse et par des solutions de CO 3 Na 2 et de C0 3 K 2 . Nous n'avons pas
trouvé de supériorité du métal extra pur. Au contraire dans des solutions
de soude de diverses concentrations, à, part une courte période de début,
un métal à 99,96 pour 100 d'Al s'attaque plus vite qu'un métal à 99, 18.
Cela semble en contradiction avec une conclusion de M. Waché ( 2 )
d'après laquelle cet auteur admet que la théorie électrochimique rend
compte de la dissolution de l'aluminium dans la soude, et que le métal s'at-
taque d'autant plus vite qu'il est plus impur.
Nous avons comparé l'attaque de divers aluminiums dans des solutions
ammoniacales pour voir si nous arriverions aux mêmes conclusions que dans
le cas de la soude. Les métaux employés, pris bruts de coulée, avaient les
compositions suivantes :
Ke"/„. Si»/ . " Cu'/ .
AI 99,96 o',ou8 0,000 0,024
» 99,71 0,16 o, i3
» 99 , 1 8 0,46 o , 36 ' -
Les échantillons attaqués étaient plongés dans 18 fioles coniques placées
côte à côte ; chaque fiole contenait 5oo cm3 de la liqueur d'attaque et était
munie d'une soupape de Bunsen. On a opéré par perte de poids. On a pu
ainsi en même temps comparer l'attaque des divers métaux par les mêmes
solutions et comparer l'action des diverses solutions sur le même métal.
On sait qu'au début l'aluminium s'attaque rapidement dans les solutions
ammoniacales mais qu'il y a vite formation d'une croûte protectrice et que
l'attaque s'arrête. Les échantillons ont été pesés après enlèvement de
l'enduit protecteur qui nous a sçmblé formé probablement des impuretés
(') C. Matignon et J. Calvet, Comptes rendus, 185, 1927, p. 909.
(- ) Waché, Thèse, Paris, 1926.
486 ACADÉMIE DES SCIENCES.
inattaquées à la surface du métal et d'une épaisse couche d'alumine d'abord
en solution, puis venue se déposer à la surface des plaques quand l'attaque
s'est arrêtée.
Les nombres obtenus pour les pertes de poids figurent au tableau suivant :
Durée Perte de poids en mrag par cm 3 .
de l'attaque ■
Liqueur d'attaque. '■ en jours. Al 99,96. AI99.71. AI 99,18.
, _ '( 3 14.3 14,5 12.7
Ammoniaque a 22 «B ( ^ ]6a i5>g l3)[
Solution à 30 pour 100 en volume ( 2 3>.,6 3i ,5 28
d'ammoniaque à 22" B (22 35 34 oi
Solution à 10 pour 100 en volume ( 3 28,1 26,8 28,8
d'ammoniaque à 22 B (23 02, 3 28,7 * 28
Au bout de deux jours, seul l'aluminium à 99, 18 était recouvert d'une
couche protectrice, cela peut expliquer dans une certaine mesure l'attaque
un peu moins forte de ce métal. Mais les aluminiums à 99,96 et 99,71 de
titres très différents et sur lesquels ne s'était encore formée aucune couche
protectrice se sont attaqués sensiblement de la même façon. Au bout de
vingt-deux jours tous les échantillons étaient recouverts d'une croûte épaisse.
On voit par les nombres du tableau précédent que dans les diverses solu-
tions ammoniacales utilisées l'attaque est pratiquement terminée au bout
de deux jours pour tous les métaux employés. On voit encore que l'alumi-
nium s'attaque "plus dans les solutions étendues que dans l'ammoniaque
concentrée.
Enfin il semble bien que, en général, dans les milieux alcalins, l'alumi-
nium très pur ne s'attaque pas moins vite que des aluminiums ordinaires.
CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur une méthode dressai du benzol-moteur.
Note (') de MM. R. Bronschwig etL. Jacques, présentée par M. G. Gharpy.
Lorsqu'en dehors des constituants aromatiques essentiels, un raffinage
sommaire laisse subsister dans un benzol destiné à l'emploi dans les moteurs
la totalité des hydrocarbures possédant des Maisons éthyléniques vraies, il
s'y développe progressivement, en généra], des phénomènes de résinification :'
fraîchement rectifié, ce benzol est incolore ou faiblement coloré et ne laisse
(') Séance du 16 septembre 1929.
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 487
par évaporation qu'un résidu insignifiant; mais au cours du stockage, il
prend une teinte de plus en plus accentuée et donne, par évaporation, des
résidus résineux dont l'importance augmente avec le temps. Que les gommes
soient déjà formées ou encore en puissance, un tel benzol risque de donner
dans les moteurs de graves ennuis : obturations des canalisations, gommage
des soupapes, etc.
Un premier moyen, pour éviter cet inconvénient, est d'éliminer les com-
posés éthyléniques par un lavage à l'acide sulfurique concentré; on en
contrôle l'efficacité par un essai colorimétrique avec ce même acide. Ce pro-
cédé classique de raffinage, le seul usité jusqu'à ces derniers temps, s'accom-
pagne d'une perte qui, pour certains benzols, peut dépasser i5 pour ipo.
On a constaté d'autre part que seule une faible fraction des com-
posés éthyléniques (surtout les diènes probablement) est responsable des
résinifications et que les autres, non seulement sont inoffensifs, mais consti-
tuent des éléments de valeur pour le carburant. Aussi a-t-on préconisé ces
dernières années diverses méthodes sélectives qui, éliminant les seules ma-
tières résinifiables, réduiraient à peu de chose les pertes au raffinage.
Il esï nécessaire, dans ce cas, de contrôler l'élimination ainsi réalisée; or
-il paraît difficile de caractériser et de doser séparément les composés nocifs
et inoffensifs. On a donc dû chercher, pour les besoins de la pratique, des
méthodes d'essai qui accélèrent la transformation en résines des impuretés
susceptibles de leur donner naissance au cours du stockage ou de l'emploi;
on peut ensuite doser ces résines par évaporation. On a proposé dans ce but
divers traitements par exposition aux rayons ultraviolets ou par oxydation.
Les résultats obtenus par irradiation s'écartent souvent très notablement
de ceux de la pratique ; les essais par oxydation, judicieusement appliqués,
s'en approchent davantage.
Nous avons constaté qu'on obtient une bonne concordance en faisant
agir sur le benzol, suivant une technique bien définie, les deux facteurs de
la résinification dont l'action paraît prépondérante :
•• i° L'oxydation ménagée par l'air qui s'exerce au cours du stockage;
'1° L'action de la chaleur qui s'exerce simultanément avec l'oxydation
dans les collecteurs d'admission du moteur.
L'essai est exécuté dans un ballon muni d'un dispositif de barbotage par orifice
calibré et d'un réfrigérant à reflux; les détails en seront fixés clans un Mémoire ulté-
rieur. ioo cjn3 du benzol à examiner. sont placés dans le ballon que l'on chauffe au
bain-marie bouillant; un chauffage préliminaire d'une heure amorce la polymérisation
des impuretés volatiles; puis., en maintenant, le chauffage, on fait barboter un courant
488 ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'air purifié, convenablement réglé à 2 lit/h. La polymérisation des impuretés est le
plus souvent terminée après 2 heures de barbotage (sauf pour les benzols dont la très
forte teneur en impuretés résinifiables est déjà bien mise en évidence au bout de ce
temps). Il suffit alors d'évaporer l'échantillon et de peser le résidu fixe à 10S» avec
quelques précautions de détail.
Les deux séries d'expériences suivantes donnent une idée de la valeur
pratique de cette méthode :
i° On a déterminé par évaporation les résines actuelles contenues dans
des benzols de divers types, soit avant tout traitement, soit après exposition
dans des tubes en quartz transparent à Faction des rayons ultraviolets
pendant huit heures, soit après oxydation ménagée à chaud (méthode pro-
posée), soit enfin après 9 mois de stockage. Le tableau suivant donne les
résultats obtenus :
Benzols
rectifié raulné lavé
non lavé. sélectivement. à SO'H 5 .
Résidu cV évaporation
(en milligrammes par ioo™ s ):
Avant traitement 6 ' ' -traces
Avant traitement à l'ultraviolet.. 16 i& 4
Après oxydation par barbotage
d'air à chaud 14 4 faces
Après 9 mois de stockage 1 1 , 5 2 traces
Emploi dans le moteur. non satisfaisant. satisfaisant satisfaisant
On constate dans ce tableau que le procédé d'irradiation par l'ultraviolet
s'écarte nettement des résultats pratiques observés et que le barbotage d'air
à chaud donne, au contraire, un bon tarage des qualités du benzol.
25
& 15
Résines totales
Résines actuelles
Z 3
Mois de stockage
2" Un autre benzol rectifié non lavé a été soumis à notre méthode de
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 489
détermination des résines totales; on a suivi d'autre part sa teneur en
résines formées au cours du stockage à partir du jour de sa rectification.
Les résultats sont représentés par la courbe ci-dessus :
Ils montrent également que la méthode proposée donne une image satis-
faisante de la formation des résines dans le benzol pendant une durée de
stockage d'ordre pratique.
On se propose d'étendre ce genre d'expériences à l'étude de la résinifica-
tion d'autres produits.
LITHOLOGIE. — Sur le caractère alcalin des laves des volcans d'Antiparos
(Cyclades). N'ote (') de M. Const. A. Ktknas.
Dans des Notes antérieures ( a ), j'ai esquissé les raisons pour lesquelles
les laves tertiaires et quaternaires de la mer Egée septentrionale et centrale
appartiennent, en partie, à des roches alcalines et subalcalines. Mes
récentes recherches confirment, en outre, le développement des laves alca-
lines dans la mer Egée méridionale.
Dans la région de la mer Egée comprise entre la zone sinueuse sub-
alcaline nord-égéenne (Thèbes, Psathoura, Antistrovilas, Karabouroun)
d'une part, e.t les volcans de la zone arquée sud-égéenne d'autre part,
des laves alcalines apparaissent dans les volcans de Caloyéri, d'Emborios ( - ),
de Satnos ( 3 ) et de Patmos (*). L'examen chimique des roches que les
volcans d'Antiparos ont amenées au jour montre que Valcalinité des laves
se poursuit dans le massif même des Cyclades.
L'île d'Antiparos se prolonge vers le Nord par deux petites îles, Phira et
Kavouras. La partie septentrionale et orientale de Phira, la région orien-
tale de Kavouras, ainsi que les îlots et rochers; Kokkinos Tourlos, Mavros
Tourlos, Mikro Spyridonisi, Kokkini Skala, Mavri Skala, Dyo Portes et
(' ) Séance du 16 septembre 1929.
( 2 j Comptes rendus, 186, 1928, p. 1 63 1 , el Praktika de V Académie d'Athènes,
3, 1928, p. 226.
(•") J. Butz, Centralblatl'fur Min., etc., 1912, p. 670.
('-) K. Bcsz et M. Trost, Sitzb. der med.-nalurw. Ges. in Westfalen (séance du
17 mai 1920), p. 55. — Ivo Conci, Memorie dell' ht. geol. delta R. Un. di Padova, S,
1928, p. 1 .
C. R., 1929, 2' Semestre. (T. 180, N» 14 ) 3g
490 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Soussourada ('), sont constitués par des rhyolites alcalines et par leurs tufs.
C'est une formation volcanique ruinée qui s'étend du SS W au NNE, sur
une longueur de 8 tm environ. De même, la péninsule méridionale de Pile
d'Antiparos, d'une superficie de 6 kra -, et l'île de Stroggylô, sont de nature
volcanique.
Le tableau suivant donne les caractéristiques chimiques des laves en ques-
tion (analyses faites par M. Raoult) :
SiO 2 7 5, 9 i
Al 2 :i ...; n.99
Fe 2 3 o,64
FeO o,85
MnO o,o5
MgO o,o5
CaO 0,78
Na 2 3,o3
K-0 5, 9 3
TiO- néant
P-0 3 néant
H-0+ o.44
H 3 0-v o,33
ioo,o3 ioo, ai 100,09 100,46
a. Lave A pkénocristaux de quartz et de. sanidine; pâte, en partie cristalline, à
biotite rare. I . ( 3 ;4 ■ 1 - '3. — Phira.
b. Lave vitreuse à rares phénocristaux. l.\. 1 .'3. — Dôme de Stroggylô.
c. Roche perlitique. I.4. 1 ,(3,)4- — Extrémité nord-oues-t de la péninsule méridio-
nale d'Antiparos (point d'éruption probable des laves de la péni'nsule).
d. Lave vitreuse à lithophyses. 1.3'. 1(3). 3'. — Rochers au nord de Mikro Spyri-
donisi.
e. Brèche volcanique de Mikro Spyridonisi.
Les laves («et d) du groupe septentrional sont plus pauvres en alumine
et en alcalis — et plus riches en chaux — que celles (b et c) de la région
méridionale (-).
(') N'ayant pas visité moi-même les deux derniers des dils rochers, j ai eu recours à
M. Skouphos, qui m'a donné des renseignements sur leur nature volcanique. Il en est
de même de l'île de Stroggylô, du groupe des volcans méridionaux d'Antiparos.
( 2 ) Pour la constitution rainéralogique des rhyolites alcalines, voir Comptes rendus,
152, 1911, p. 721. Ces roches renferment en petite quantité des cristaux d'almandin.
b.
c.
d.
e.
75.64
7:... 8
74.08
.3.07
13, 4l
.1.87
o.53
0.80
, 16
0,5'2
o.64
1 , 1 1
0,17
0,12
, 04
o,o4 ■
0,07
0,08
0.46
0,48
0,6}
4,4i
5,37
3,26
a.M)
4,80
4,63
3,72
4.9.
traces
0,06
néant
néant
néant
traces
oM
o,33
3 , 5o
o,33
, 10
2 , 00
= . SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 4pl
Il y a toujours un excès de potasse sur la soude, sauf dans la roche
perlitique du sud d'Antiparos. Parmi toutes les laves analysées, celle-ci est
la plus riche en alcalis, la quantité moléculaire de ces éléments y dépassant
même celle de l'alumine.
En terminant, il faut remarquer que d'après les recherches de ces der-
nières années (A. Lacroix, Washington, Martelli, Sonder, Bianchi), et
d'après mes propres investigations, des laves alcalines font défaut dans
l'arc éruptif sud-égéen proprement dit (volcans de Krommyonia, 'Egine,
Methana, Poros, Milos, Santorin, Christianà, Nisyros, 'Episcopi (').
GÉOLOGIE. — Observations géologiques dans la boucle du Niger.
Note de M. V. Pékébaskuve, présentée par M. L. Gayeux.
Au cours de l'année 1928, j'ai traversé la boucle du Niger depuis Ansogo
jusqu'à Mopti par des itinéraires, qui, pour la plupart, sont nouveaux au
point de vue géologique (Ansogo, In Tanroum, Beîga, Aribinda, Tinyé,
Hombori, Douentza, Sanga, Bandiagara, Mopti).
La partie Est de cette région est formée surtout par des séricitoschistes
et des chloritoschistes très plissés et très redressés, accompagnés de quartzites
micacés et de schistes satinés. Ces roches qui constituent de petites collines
sont très imprégnées de quartz.
Ici la direction générale de la chaîne des « Saharides » n'est pas submé-
ridienne, mais E.-S.-E. 120 W.-N.-W. 3oo°.
A Lellehoî, une forte poussée diagonale a complètement froissé et plis-
soté les schistes satinés.
La direction tectonique N.-E. 45° S. -W. 225° est bien marquée dans
toute cette zone.
Elle se manifeste, par le clivage diagonal des schistes, par de fortes dia-
clases et parfois par des filons de quartz.
La présence de conglomérats écrasés au milieu des schistes chloriteux
complique la tectonique.
Ghudeau a observé des faits analogues près de Tin Zaouaten (à l'est de
l'Adrar des Ifoghas) et conclut justement : « L'âge des plissements est
(') Voir mon étude sur le groupe d'îles de Sanlorin, elc. (Mémoires de l'Académie
d'Athènes, n°i, 1929, p. 1).
492 ACADÉMIE DES SCIENCES.
encore mal défini et il serait imprudent de les rattacher dès maintenant à la
chaîne calédonienne avec laquelle leurs relations sont encore obscures »(').
La région située au Nord-Est d'Aribinda est formée de schistes cristallins :
gneiss, amphibolites, schistes à wollastonite, etc.
Le quartz, abondant, se présente en filons et en amas parfois très impor-
tants.
Des roches éruplives basiques, souvent chargées de pyrite, affleurent de
place en place.
Dans la partie Sud-Ouest, ces formations anciennes sont recouvertes de
latéritoïdes bulleux qui constituent à eux seuls des collines tabulaires hautes
d'une trentaine de mètres.
Dans la région d'Aribinda même, j'ai observé des dômes granitiques.
Le granité, à grain moyen, contient un peude hornblende. Les granités
sont traversés de filonnets de pegmatite.
Vers l'Ouest, au delà des granit.es, ce gont des gneiss et des schistes
micacés.
Plus loin, les reliefs sont constitués par des schistes argileux rouges
souvent silicifiés et accompagnés de quartzites noirs. Ici, la direction des '
plis est normale pour des « Saharides », c'est-à-dire subméridienne.
Près de Tinyé apparaît un granité porphyroïde. Il disparaît au Nord-
Ouest dans la grande plaine constituée par les formations de Koro( surtout
des argiles schisteuses et sableuses).
Dans la région de Hombori, des grès siliceux et des grès en plaquettes
recouvrent des assises calcaires.
Des marbres noirs et roses sont, exploités par les indigènes pour fabriquer
des bracelets ( 2 ).
De Hombori à Mopti on aborde et on traverse la zone des grès siliceux
antérieurement visités par René Chudeau ( 3 ).
(') R. Chudeau, Recherches sur la Tectonique de l'Afrique Occidentale {Bull.
Soc. Gèol. Fr., 4 e série. 18, 1918, p. 62).
(-) L. Desplagnes, Le Plateau Central Nigérien., 1907, p. 10.
(- 1 ) R. Chudeau, Le bassin du Moyen Niger {La Géographie, 21, 1910, p. 389).
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 4g3
BOTANIQUE. — Sur la reproduction du Caulerpa. Note de M. R. Dostai,.
L'existence des zoospores signalée par moi (') a permis de supposer la
possibilité d'un autre mode de reproduction que celui que Ton connaissait
jusqu'à maintenant chez Caulerpa proliféra, c'est-à-dire celui de la propa-
gation végétative. Mes recherches de cet été, du 20 aoûl au 26 septembre,
ont eu pour but d'élucider cette question.
Mon matériel provenait du petit port de la darse de Villefranche-sur-Mer; dans la
quantité' de matériel examiné journellement les plantes fertiles se sont montrées seule-
ment pendant 1 1 jours en tout. Les journées du 3i août, des i3 et 1.1 septembre ont été .
les plus favorables, car il m'a été possible de récolter en abondance les zoospores en
place en mettant les plantes fertiles, lâchant leurs zoospores, à partir du 5 h 3o-6 b du
matin, dans les bocaux en verre. Le reste de mon matériel provenait des plantes au
stade moins avancé (montrant des papilles plus ou moins développées) qui libéraient
ultérieurement les zoospores au laboratoire. Les zoospores libres tombent d'abord au
fond et ensuite, au bout d'un certain temps, se dispersent dans l'eau. Les zoosporës
qui restent parfois en grande quantité à l'intérieur des thalles n'ont pas servi pour les
expériences, car j'ai constaté qu'elles dépérissaient assez rapidement ayec la plante
fertile. .
Les expériences pour obtenir les zygotes ont été faites aux divers degrés de tempé-
rature (de io-35 C), de l'éclairage, de la concentration des sels dans l'eau, tantôt
concentrée par l'évaporation, tantôt diluée avec de l'eau douce, ainsi qu'avec adjonc-
tion à l'eau de mer de diverses substances chimiques, parfois même d'e la vase de
l'endroit où ont été prises les plantes. J'ajoutais l'eau contenant les zoospores prove-
nant d'individus différents et aussi éloignés les uns des autres que possible aux solu-
tions de diverses concentrations, parfaitement supportées par les plantes elles-mêmes.
J'ai essayé de croiser également des plantes d'aspect bien différent, tant au point de
vue morphologique que physiologique, qui, les unes, poussent sur le fond vaseux de
la darse et, les autres, sont accrochées aux parois ou aux rochers du port (-). Les
substances employées étaient H CI, NaOH, IN'aCl, Na 2 HPO'% KC1, KNO\ MgCI 2 ,
MgSO, CaOfO 3 )', MnSO'\ alcool éthylique, éther éthjlique, hjdrate dechloral;
acides acétique, butyrique, lactique, citrique; mannite, glucose, saccharose, maltose,
gélose, diastase, salive, pepsine, trypsine, éthyluréthane, urée, cocaïne, vératrine, sali-
cine, digitaline, saponine, tannine, leucine, peptone, hémoglobine, albumine. En
général, pendant ces expériences, au bout de 6-12 heures de mouvements actifs. les
zoospores commençaient à tomber au fond des bocaux et se déposaient sur les lamelles,
ce qui permettait de les examiner ensuite au microscope plusieurs fois par jour. La
méthode de gouttes pendantes, si favorable en général pour l'observation des copula-
t
( i ) Comptes rendus, 187, 1928, p, 56g.
( 2 ) Comptes rendus, 185, 1927, p. 1298.
4g4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tions, n'a pas donné de bons résultats avec Caulerpa, les spores devenant immobiles
déjà au bout d'une ou deux heures. Dans aucun cas je n'ai pu constater des copulations
ou des formations de zygotes; les spores conservaient toujours leur forme caractéri-
stique et montraient nettement un ehloroplaste arrondi dans leur partie renflée, ainsi
que le noyau bien eolorable. Du reste les zoospores sont souvent très résistantes; j'ai
pu en garder, lors de mes études antérieures, 3 mois ou même davantage sans pouvoir
obtenir de iraees des plantes nouvelles. Mais le plus souvent elles dépérissent vite,
aussi bien dans les cultures du laboratoire que dans les bocaux mis au fond de la mer
et simplement recouverts pour éviter la sortie des spores. Ce sont les zoospores des
plantes tenues dans l'obscurité quelques jours avant l'éclosion qui succombent le plus
rapidement.
Devant le résultat négatif de mes expériences et dans l'impossibilité de
pouvoir constater de visu si la copulation des zoospores ou leur évolution
quelconque se produit au fond de la mer dans les conditions absolument
naturelles, on est réduit à chercher l'explication de la multiplication de
Caulerpa par d'autres moyens. Pendant mes recherches de cette année,
ainsi que des années précédentes, j'ai pu constater l'existence de milliers de
plantes fertiles; malgré cela je n'ai jamais trouvé des plantes. jeunes qui
aient pu provenir, avec certitude, de spores, car toutes les plantes étaient
rattachées aux débris de plantes anciennes. La propagation végétative se
fait surtout d'une manière intense sous la vase; les feuilles des vieilles
plantes ensevelies dans la vase, au moment de la nouvelle période végéta-
tive, donnent de nombreux nouveaux stolons dont chacun donnera ensuite'
une nouvelle plante. Chez les plantes qui vivent sur les rochers ou sur les
murs il se produit également, de temps en temps, de nouvelles ramifications
des stolons, qui se transforment en nouvelles plantes isolées. On sait que
toutes les parties des plantes arrachées (telles que feuilles, stolons, ou
rhizoïdes) sont susceptibles de régénérer entièrement la plante. Par con-
séquent la multiplication et la végétation abondante de Caulerpa dans les
endroits les plus favorables à sa vie, c'est-à-dire sur un fond vaseux, est par-
faitement assurée par la voie végétative, malgré le grand nombre de
plantes qui dépérissent après l'émission des zoospores. Par contre, étant
donné que la production des zoospores amène toujours le dépérissement
complet des plantes mères (sauf les cas très rares où les parties les plus
jeunes des stolons ou des feuilles se trouvent séparées, à la suite de quelque
mutilation accidentelle, par des cloisons des parties qui deviendront fertiles)
est la cause principale de la disparition plus ou moins complète de Caulerpa
dans les endroits pierreux ou pocheux où la reproduction végétative est,
faute de vase, moins favorisée.
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. l\C)5
PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur V ëtiologie et la thérapeutique de
tumeurs végétales d'allure maligne. Note de M" e L. Rémy, présentée
par M. L. Mangin.
Il est remarquable que tous les agents physiques et chimiques affaiblis-
sants pour les tissus végétaux (froid humide, éther, etc.) qui déterminent
dans les cellules germinatives des mutations régressives et, par suite, des
dédifférenciations des tissus adultes (' ) sont les mêmes qui m'ont permis de
provoquer sur des géraniums la formation aux nœuds de papillomes,
d'hyperplasies et d'hypertrophies. Il semble que les facteurs affaiblissants
déterminent la dédifférenciation et parfois aussi indirectement l'excitation
nécessaires pour la prolifération des cellules.
Voici dans quelles conditions précises ces formations apparaissent : sous
l'action, par exemple, d'applications répétées d'éther, à l'aide d'une boulette
de coton, sur un nœud naissent, après un temps parfois assez long, des
papillomes qui primitivement n'intéressent que l'écorce et vont se dévelop-
pant extrêmement lentement, l'une des extrémités de la plage soulevée
pouvant se nécroser tandis que l'autre continue à se développer. Dans des
cas plus marqués il y a formation de petites excroissances qui n'intéressent
primitivement toujours que l'écorce mais qui plus tard s'infiltrent dans les
tissus sous-jacents et qui présentent ordinairement des rudiments de tiges ou
d'organes, des malformations diverses, malformations bien visibles seule-
ment à la loupe. Les excroissances se développent très lentement mais con-
tinuement et, phénomène plus curieux, au bout d'un certain temps, alors
qu'on a cessé depuis longtemps déjà les applications d'éther, on voit appa-
raître des hyperplasies de même nature au niveau de nœuds voisins ou éloi-
gnés qui n'ont pas été l'objet de ces applications d'éther ou même, mais plus
rarement, le long de la lige, phénomène qui fait penser aux métastases des
tumeurs malignes. Dans certains cas les géraniums moururent, vraisemblable-
ment atteints dans leur vitalité par ces hyperplasies. Dans d'autres cas les
rameaux atteints moururent seuls.
Le phénomène est souvent très lent à se produire, il faut parfois 18 mois
à 2 ans de vie affaiblissante, avant de le voir apparaître et une fois
déclanché il s'étend très lentement, paraissant longtemps encore n'avoir pas
(') Comptes rendus, ISi, 1927, p. 89^,
/[$6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'influence sur la santé de la plante. Ainsi des géraniums placés du côté
midi devant une vitre jamais ouverte, dans une pièce aérée seulement indi-
rectement, présentent au bout de 1 5 mois environ les premières hyperplasies,
exactement les mêmes que celles qu'on obtient par applications d'éther, et
celles-ci comme celles-là se développent et se multiplient pendant de longs
mois encore sans que la plante semble en souffrir, enlevées avec le canif,
elles réapparaissent souvent.
J'ai étudié l'action sur ces productions anormales de diverses énergies et
j'ai constaté que : i° les rayons ultraviolets, à faible dose, agissent comme
excitants des cellules anormales : sous leur action la plage hyperplasiée
double son étendue en quelques jours; 2° la lumière solaire ordinaire con-
centrée avec une lentille sur l'excroissance favorise aussi le développement
de celle-ci, mais à un degré bien moindre que les rayons ultraviolets.
Lorsque l'action de ces deux agents n'est pas suffisante pour provoquer, par
destruction des cellules, la disparition de l'excroissance, ils excitent son
développement et cela d'une façon élective, les cellules des tissus voisins
n'étant pas apparemment excitées. Cette action sur les cellules tumorales
végétales est donc la même que sur les cellules tumorale's animales.
Le magnétisme d'un simple aimant donne de très intéressants résultats :
l'aimantation arrête au bout de quelques jours (3 ou 4) la prolifération
des cellules en voie de développement et produit, au bout du même temps,
la sédation complète de la tumeur même lorsque la plante reste placée dans
des conditions affaiblissantes qui provoquent la formation des hyper-
plasies (géranium décrit derrière la vitre). Le traitement continué pendant
quelques semaines (i à 3) provoque la régression durable de la tumeur,
dans mes essais cette régression a même été définitive mais ceux-ci ne
remontent pas à une date très éloignée. L'action de l'aimant (qui doit être
appliqué tout contre l'excroissance) s'exerce d'une façon élective : elle
atteint d'abord et surtout les cellules anormales à la manière des rayons X,
les autres cellules touchées par l'aimant étant respectées.
Bien que l'examen histologique des excroissances décrites n'ait pas été
fait, il ne semble pas douteux que ces productions anormales présentent
des analogies frappantes avec les tumeurs malignes des végétaux, elles
seraient toutefois d'une autre espèce que le crown gall, leur développe-
ment étant lent et non rapide et leur volume restant faible.
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 497
PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Pourridié et carbonate de chaux.
Note ( ' ) de M. Gard, présentée par M. Lecomte.
J'ai montré que lepourridië du Noyer cultivé, dû aVArmillariella melleaY .,
n'existe pas dans les sols contenant de 20 à 25 pour 100 de carbonate de
chaux, à moins que le sous-sol ne soit particulièrement humide ou imper-
méable ( 2 ).
Aux exemples déjà cités, je pourrais en ajouter d'autres relevés dans
l'Indre et le Cher (environs d'Argenton-sur-Creuse, d'Issoudun, de Bourges).
Ici, c'est le sous-sol, très calcaire (surmonté d'un sol mince), qui donne
l'alcalinité nécessaire pour annihiler le développement de la maladie, à peu
près inexistante ( 3 ).
J'ai étendu cette notion à des cultures autres que celles du Noyer et à
divers pourridiés.
A. Pourridié du Prunier cPente ou d'Agen. — Dans la région de Duras
(Lot-et-Garonne) des taches intéressant à la fois la Vigne et le Prunier
ont donné comme teneur en C0 3 Ca des traces ou o, tandis que dans
d'autres terres, où parfois la chlorose sévissait, mais où le pourridié ne s'est
jamais montré, les dosages variaient autour de 3o pour 100 (propriété de
M. Josselin, de M. Fauché à Savignac de Duras, de M. Rivière à Lander-
rouat). Par le procédé que j'ai indiqué ailleurs, j'ai vérifié qu'il s'agissait
aussi de VArmillarieUa.
B. Pourridié de la Vigne. — Dans la région des Graves et dans le Médoc,
les taches sont dues le plus souvent au Rosellinia necatrix (Hart) Berl. et
portent le nom local de mortaouses. Le carbonate de chaux y est absent ou
à l'état de traces. Cependant aux environs de Lesparre, des sols fournissent
une teneur en Co 3 Ca qui varie de o à 4o pour 100 et au delà. Les taches
que j'ai pu observer (vignobles de M. Léonard) n'intéressaient que des sols
sans carbonate de chaux, ou n'en offrant que des traces.
(') Séance du '23 septembre 1929.
( '-) M. Gard, Pourridié du Noyer cultivé et carbonate de chaux (Comptes rendus,
186, I93 8, p. i3 7 3.
( :1 ) Le dosage de la chaux totale est inutile et illusoire, car les silicates, phosphates,
sulfates, humâtes, etc. de cette base sont plutôt acides. C'est donc le carbonate qui
détermine l'alcalinité de ces sols et joue le rôle essentiel dans les faits étudiés.
49# ACADÉMIE DES SCIENCES.
En Champagne, le pourndié, chabot ou morille, est dû au Pilacre pallida
Pers. que j'ai récolté en novembre 1928 à l'état fructifié sur des souches
vivantes. Les terrassements pratiqués, en faisant descendre des terres plus
fertiles sur les pentes calcaires, ont accru la décalcification si bien que les
taches sont assez fréquentes dans les points humides.
Près Reims, dans le vignoble de Murigny, dirigé par M. Bonnet, les
dosages calcimétriques exécutés méthodiquement forment un recueil plein,
d'enseignements. On a dosé avec la terre fine, et aussi avec la terre com-
plète, le sol et le sous-sol. Dans les taches, la teneur en Co 3 Ca oscille
autour de 1 1,7 pour 100 pour la première, et de 9,9 pour 100 pour la seconde.
Dans le sous-sol, les variations vont de 17 à 36 pour 100 pour la terre fine.
A Rilly-la-Montagne (domaine de M. Couvreur-Perin) faits analogues;
la dose de calcaire n'est parfois que de 4, 5 pour 100. Dans le point dénommé
Cumines, le chiffre de 6,6 pour 100 de CO'Ca a été fourni par le calci-
mètre pour une tache assez étendue.
Dans la Charente, grâce à M. Vidal et à M. Lafon, j'ai pu étudier quel-
ques cas intéressants. Je n'y ai trouvé jusqu'ici que YArmillariella. Les
dosages ont fourni les chiffres suivants :
Carbonate
de chaux
p. ion.
La Pégerie (commune de Touzac) 8,6
Pièce des rentes (commune de Touzae) i3,a
Saint-Sulpice-de-Cognac 'ï,çfl
Moulidars (6 dosages) (domaine de Lardenne) 3 à 10
Bois clair (commune de Bourg-Charente) o
Charroux (commune de Chadenac) o
Vitis-parc ( commune de Cherves-de-Cognac) o
Je rappelle (') que dans les terrains panais des vignobles des côtes du
Rhône, il n'y a pas de carbonate de chaux, d'après les analyses de Raulin.
En résumé, qu'il s'agisse du pourridié des Noyers, de la Vigne, du Prunier
d'ente, des arbres fruitiers en général; qu'il soit dû à Y Armillariella mellea,
au Rosellinia necatrix ou au Pilacre pallida, les faits sont sensiblement les
mêmes.
(') G, Foex, Les terrains panais des vignobles des cotes du Rhône {Revue de Viti-
culture, 1, i8ç)4, p. 38).
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 499
ENTOMOLOGIE. — Sur V aile des Hyménoptères (*).
Note de M. P. Vignon, présentée par M. E.-L. Bouvier.
Les Hyménoptères ont, eux aussi, gardé la médiane haute MA,. La
branche suivante, MA„, n'est plus ici qu'un pli bas, et MP fait défaut. La
cubitale des auteurs est ma veine haute CuA,. Dans la règle, CuP est un
pli bas : mais cette cubitale postérieure garde, proximalement, le caractère
d'une nervure chez le Tenthrédinidé Xyela Julii. Un étranglement basai
ayant soudé CuA, à la radiale, la tige de la cubitale s'est détruite, inutile.
Pourtant, sur ce point-là, le Scoliidé Myzine tripunctata est en retard, et il
va jusqu'à garder des vestiges certains de la branche CuA 2 que je ne
découvre jusqu'ici nulle part ailleurs (c? n° 97, au Muséum). Ce pincement
radio-cubital coupe la médiane haute, et la fait avorter dans la région qui
précède la grande transverse g. tr. Je n'en vois pas moins, chez un Sirex
augur (spéc. 116) dont toute la trachéation est observable, que, dans cette
même région, la trachée MA, est conservée; elle court sous la nervure
radiale. Et souvent, sauf je crois chez les Tenthrèdes, cette partie proximale
de la veine MA, laisse, en arrière et le long de la radiale, des traces de son
existence effective de naguère sous la forme d'un pli haut. A l'aisselle de ce
pli naît, souvent aussi, un pli bas, vestige de MA 2 .
Du fait de la régression qu'a subie sa partie proximale, MA, semble
naître aujourd'hui de la transverse g. tr. (-). Pour connaître cette portion
distale de MA,, adressons-nous d'abord à des Chalcididés, tels que S/niera
sispes (spéc. 147)- Et sans doute la section distale n'est plus chez eux qu'un
pli haut : mais ce pli a une marche toute directe, et le pli bas MA 2 est d'une
interprétation non moins claire. Ailleurs les transverses compliquent les
choses. Sur l'avant, trois d'entre elles peuvent relier MA, à une veine haute
qui n'est pas Rs, mais R,i, pendant que deux ou trois autres peuvent l'unir
postérieurement à CuA,. Souvent les transverses antérieures sont franchies
par deux plis bas, vestiges du vrai secteur Rs de la radiale : dont la base
(') Voir Comptes rendus, 189, 1929, p. 199.
( 2 ) Voir en ce point, chez Thynnus variabilis. un brunissement, et parfois
(spéc. 86) une brève amorce, vestiges ultimes de la section proximale évanouie, Chez;
Ayela Julii, g. tr faisant défaut, MA, semble naître de la radiale.
500 ACADÉMIE DES SCIENCES.
garde plus ou moins complètement l'aspect d'une nervure chez divers
Céphidés, chez Xyela Juin, chez Thynnus variabilis. Les transverses posté-
rieures peuvent être franchies par des plis bas MA 2rt , MA a6 . Souvent le
proche voisinage des plis bas R.,^. et MA 2a provoque, en deçà de la
deuxième transverse antérieure, un abaissement local de MA, (voir la figure).
Le processus s'exagérant, il ne reste plus de MA,, chez un Béthylidé de
l'Ogôoué (spéc. io3), que ce qui suit distalement la région basse, pendant
Ailes antérieure et postérieure du o" de Mulilla barbara L. — Les Iransverses sont grisées.
1,2, 3 tra, transverses antérieures; 1, s trp, Iransverses postérieures; g.tr, grande trarisverse;
V.i, veine intercalaire, grisée aussi; les traits interrompus représentent des plis hauts et les
lignes.de points des plis bas.
que chez d'autres Béthylidés tels que Trissepyris ruficeps (spéc. n3) la
médiane haute finit par disparaître.
La première des transverses antérieures tombe, avec la section de MA,
qui précède la première transverse postérieure, chez les Béthylidés dont je
parlais, ainsi que chez les Ichneumonidés : ceux-ci gardant parfois, de la
partie disparue de MA,, une amorce que peut prolonger un pli haut (voir
Thalina superba notamment, spéc. 1 14)- Mais supprimons, eu outre, la
transverse g. tr et nous obtenons l'aile postérieure. Libres maintenant de
se mettre bout à bout, la partie distale de Rs et la partie proximale de MA 2
creusent cette aile d'un pli longitudinal bas, très apparent.
Ce qui précède ne cadre guère avec ce que l'on a coutume de dire de cer-
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 5oi
tains fossiles du Jurassique, du Permien, du Houiller (') : tout comme le
Goléoptère et le Diptère, l'Hyménoptère est reste bien plus près que Ton
ne croit de l'ancêtre, inconnu, dont la nervation était complète.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur V amylase du sérum de cheval et 'les variations
de son activité en fonction des saignées successives. Note (') de M. Bhocq-
Rocsseo, M mc Z. Ghuzevvska et M. G. Roussel, présentée par M. E.-L.
Bouvier.
Nous avons déjà présenté, dans un autre périodique, les résultats d'une
série de recherches entreprises sur le sérum de cheval. Nous avons étudié le
sucre d'hydrolyse, sa nature, ses rapports avec les albuminoïdes, et nous
avons pu préciser, au cours de saignées successives, l'existence de divers
ferments solubles dans le sérum.
Nous étudierons dans cette Noie l'araylase du sérum et son activité
suivant le nombre des saignées.
Après Claude Bernard, qui a démontré l'existence de ce ferment dans le
sang, de nombreux auteurs se sont occupés de la question (Pavy, Boëhm
et Hoffmann, Dastre, Bourquelot, Gley, etc.). D'après Ischerevkof, l'acti-
vité de l'araylase du sang ne persiste pas plus de 10 jours. Bial indique
qu'une légère acidité du liquide favorise l'activité diastasique. Clerc ne
trouve dans le mélange amidon-sérum, après 20 heures de contact, que du
glucose comme sucre produit.
La technique que nous avons employée dans cette étude est la suivante :
le sérum stérile, obtenu par coagulation spontanée du sang prélevé asepti-
quement sur l'animal est mis en contact pendant 24 heures à 37°C. avec
une solution d'amidon à 1,4 pour 100, stérilisée à 120 à l'autoclave pen-
dant 20 minutes. Nos empois ont toujours été préparés avec la même
fécule. La défécation des liquides a été faite avec le réactif de Patein pour
la première série et avec l'acide tungstique pour la deuxième série. Le
sucre a été déterminé par la méthode de G. Bertrand et exprimé en
glucose pour 100.
(') Cf. l'exposé de M. Lambisre, Rec. Inst. soof. Torley-Rousseau , 1, 1928, p. 22^-
■220, figure 19, et p. 280. paragraphe 2.
( 2 ) Séance du 16 septembre 1929.
002
ACADEMIE DES SCIENCES.
Courbe n" 1.
i r " série. Coarbe de l'activité de l'amylase
au cours de 17 saignées.
A, quantité de sérum double de celle de B.
10 15
Saignées
Courbe n° 2.
1™ série. Courbe de l'activité de l'amylase
au cours de 24 saignées.
A, avec double quantité de sérum de celle de B.
SÉANCE DU 3o SEPTEMBRE 1929. 5o3
Nous nous sommes assurés, au moyen de la phénylhydrazine acétique,
qu'après 24 heures, les liquides de digestion ne contenaient, comme sucre
que du glucose. Les osazones obtenues fusibles à i32°, présentaient tous
les caractères de la glucosazone. Ce fait indique suffisamment la présence
delà maltase dans les sérums.
Nous avons effectué deux séries d'expériences.
La première série comprenait les sérums des saignées successives de 10 che-
vaux, le nombre de saignées variait de 6 à 24. Ces sérums, avant d'être
analysés, ont été conservés pendant un certain temps dans des ampoules
stériles à la glacière. Nous avons fait deux expériences pour chaque saignée
avec des quantités différentes de sérum (14 à 28 pour 100); les résultats se
contrôlaient mutuellement. Le sucre libre du sérum n'a pas été pris en con-
sidération dans cette série d'expériences. Le pH des liquides de digestion
oscillait entre 7,4 et 7,6. La réaction du mélange amidon-sérum était donc
faiblement alcaline.
Les deux courbes doubles ci-dessous résument les résultats obtenus avec
deux sérums différents.
Les saignées successives sont portées sur l'abscisse, et les quantités de
sucre obtenu sur l'ordonnée, en milligrammes pour 100.
Ces courbes indiquent, non seulement les variations individuelles de l'ac-
tivité des sérums, mais encore elles signalent une périodicité de cette acti-
vité en fonction des saignées.
La séance est levée à i5 b 3o m .
E. P.
5o4 - ACADÉMIE DES SCIENCES.
•BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus pendant les séances d'août 1929.
Inertie polymorphe, essai d'une extension du principe de V inertie, par Michel
G. Stéphanioès. Paris, Maisonneuve frères, 1929; 1 f'asc. 21"».
Réunion internationale de Chimie physique. Rapports et discussions publiés par
M. Rbné Audubeht et M 11 ' M.-L. Claudel. Activation et structure des molécules. Paris,
Les Presses universitaires de France, 1929; 1 vol. 26™. ( Présenté par M.Jean Perrin.)
Science, évolution, religion, par E. T.. Boston, Richard G. Badger, s. d. ; 1 vol. ig ™.^.
Notes on TalcoWs methodof determining terrestrial Latitudes, compiled by major
W. L. Marshall; i vol. 23™.
Nouvelles recherches expérimentales sur le comportement sexuel du Coprinus
hicaceus ( deuxième partie), par René Vandendries et Gérard Robyn. Bruxelles, Maurice
Lamertin, 1929; 1 vol. 3o cm .
Académie de Marine. Les concours de 1929- 1900. Règlement général. Note sur les
conditions auxquelles devront se conformer les candidats aux concours de l'Aca-
démie de Marine.
Application de la loi Blondel-Rey à la détermination des optiques les plus favo-
rables pour les feux à éclats, par M. Jean Rey. Note présentée à la réunion officieuse
des chefs de service de l'éclairage et du balisage des côtes à Londres, juillet 1929;
1 fa se. ai™.
Les abeilles. Études sur 'leur vie, leur habileté et leurs mœurs, par l'abbé Thadée
Ciborowski. Wilnie, 1927; 2 vol. 26™.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SEANCE DU LUNDI 7 OCTOBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANG1N. -
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que les tomes 186
(1928, i or semestre) et 187 (1928, 2 e semestre) des Comptes rendus sont en
distribution au Secrétariat.
M. P. Helbronxer rend compte de la cérémonie d'inauguration du
monument du capitaine Adrien Durand, du Corps des Ingénieurs-
Géographes, qui a eu lieu le dimanche 29 septembre à Ailefroide (Hautes-
Alpes) à l'occasion du centenaire de la première occupation du Pelvoux
(393 i m ) pour la triangulation du premier ordre de la Carte de l'État-Major,
et au cours de laquelle il a pris la parole au nom de l'Académie.
ASTRONOMIE. — Sur la mesure de l'inclinaison de l'axe de rotation de
la lunette méridienne, dans les déterminations de V heure. Note de
M. G. BlGOURDAJV.
L'inclinaison de l'axe de rotation de la lunette méridienne, dans la déter-
mination exacte de l'heure, se fait généralement par l'une ou l'autre des
deux méthodes suiYantes : i° par des pointés du réticule avec le fil mobile sur
son image, donnée par l'horizon à mercure et faits ordinairement dans l'une
et l'autre des deux positions de l'axe considéré (méthode dite du nadir)-
i° par l'emploi du niveau à bulle d'air, méthode qui est âiors plus simple.
Les astronomes ne sont pas d'accord sur la méthode à préférer, surtout
parce que le niveau est un instrument assez capricieux, même infidèle par-
C. R., 1939, z> Semestre: (T. 189, N« 15.) 4°
5o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
fois pour diverses raisons quand on ne Fa pas bien vérifié-, d'autre part
dans la méthode du nadir les questions d'éclairage jouent un grand rôle;
en outre la lunette est très éloignée de la position qu'elle occupe dans
l'observation des étoiles.
Il m'a toujours semblé que le mieux était d'employer autant que possible
simultanément les deux méthodes, contrôlées l'une par l'autre, et d'en
prendre la moyenne pondérée quand on est arrivé à expliquer les diffé-
rences.
En tout cas, la détermination des longitudes mondiales d'octobre-
novembre 1926 [dont les résultats viennent d'être réunis par M. A. Lam-
bert ('), secrétaire de la Commission] nous permet de juger ce qui se fait
dans les observatoires du monde entier, pour la constante considérée. Ce
Mémoire indique 4g lunettes méridiennes employées; sur ce nombre 8 ont
déterminé l'inclinaison par le nadir, 39 par le niveau et 2 par l'un et
l'autre des procédés. Dans celles qui employaient le niveau plusieurs
avaient double fiole et dans celles qui employaient le nadir 3 se servaient
du niveau le plus souvent comme contrôle. Ainsi la majorité est considé-
rable de ceux qui emploient le niveau seul, plus de 4 fois plus grande.
GÉODÉSIE. —' V ellipsoïde de référence international. Ses tables.
Note de M. Georges Pebrier.
Nombreux sont les ellipsoïdes terrestres obtenus depuis près de deux
siècles par les différents géodésiens, en utilisant soit des triangulations,
accompagnées d'observations, astronomiques (méthode des mesures d'arc
autrefois, méthode des aires aujourd'hui), soit les déterminations d'inten-
sité de la pesanteur.
Cette multiplicité n'est passans créer une certaine confusion.
Dans le domaine pratique, pour que des triangulations exécutées dans des
pays différents puissent être comparées vers leur région frontière, il faudrait
en toute rigueur qu'elles soient calculées : i° en partant de bases mesurées
en fonction du même étalon; 1° en partant de la même station astrono-
mique origine; 3° sur le même ellipsoïde de référence. Si la première con-
dition est aujourd'hui à peu près toujours remplie, depuis la généralisation
(') La révision- des Longitudes mondiales (octobre-novembre 1926). Commission
internationale des longitudes par T. S. F., Paris, 1929.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 507
presque universelle du système métrique et les comparaisons- des divers
étalons nationaux avec le mètre international, effectuées au Bureau inter-
national des Poids et Mesures, les deux autres conditions ne le sont presque
jamais.
Dans le domaine des recherches théoriques, il y aurait avantage, par
exemple, à ramener à un même ellipsoïde toutes les déviations de la verti-
cale observées sur de vastes étendues, comme un même continent.
C'est dans le but de contribuer à l'unification de tous les travaux géodé-
siques qu'après une enquête complète auprès des Services géodésiques des
pays appartenant à l'Union géodésique et géophysique internationale ( 1 ),
la Seption de Géodésie de cette Union, à son Assemblée générale de
Madrid, en septembre 1924, a adopté un ellipsoïde de référence interna-
tional ( 2 ). Après de longues discussions, son choix s'est porté sur l'ellipsoïde
de révolution calculé par Hayford en 1909, d'après 'l'ensemble des dévia-
tions de la verticale déterminées aux États-Unis, et publié dans son ouvrage :
Supplemehtary Investigation in 1909 vf the Figure of the Eartli and Isos-
lasy ( 3 ). Ses éléments sont :
a=. demi-grand axe équataria]= 6.378. 388 m ,
aplatissement
1
297 >°
Pour que ce choix ait des conséquences pratiques et pour que l'ellipsoïde
international puisse être aisément employé par tous les géodésiens, il était
indispensable de calculer et de publier des tables permettant d'obtenir pour
toutes les' latitudes les valeurs des éléments de l'ellipsoïde utiles dans les
calculs géodésiques.
Ces. tables ont été calculées par M. Hasse, chef du Bureau des Calculs de
la Section de Géodésie du Service géographique de l'Armée, sous la direc-
tion du général Perrier.
Elles donnent pour les valeurs des latitudes L, espacées de minute en
minute (sexagésimale ou centésimale), de o à 90 ou ioo s , les éléments
suivants :
i° Les valeurs de logN (N, grande normale) à 10 décimales, avec les diffé-
rences tabulaires;
( l ) Voir Bulletin géodésique n° 8, octobre-novembre-décembre IQ25, p. 5o.o.-6g8.
(-) Voir Bulletin géodésique n° 7, juilJet-aoùt-septembre 1926, p. on, 54o, 552.
(') Washington. GoTerament Printing Office, 1910, p. 77.
5o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
2° Les valeurs de p (p, rayon de courbure de la section méridienne) à
10 décimales, avec les différences tabulaires;
3° Les valeurs de logy/Np (\lKc, rayon de courbure moyen) à io déci-
males, avec les différences tabulaires;
4° Les valeurs des logarithmes du facteur de l'excès sphérique, à G déci-
males;
5° Les longueurs des arcs de parallèle d'une minute (sexagésimale ou
centésimale) au centième de millimètre;
6° Les longueurs des arcs de méridien comptés depuis l'équateur jusqu'à
la latitude L, au millimètre, avec les différences tabulaires.
On ne s'est pas préoccupé de publier en même temps des tables des
coefficients qui interviennent dans les formules en usage pour le calcul des
coordonnées géodésiques, telles que celles des Ingénieurs-Géographes. Ces
formules sont trop nombreuses et trop diverses.
Toutefois, pour donner le plus tôt possible à tout Service géo'désique la
possibilité de calculer des coordonnées géodésiques sur l'ellipsoïde interna-
tional, en n'importe quelle région du globe, et en conservant le système de
division de la circonférence dont il a l'habitude, nous avons déjà publié,
dans les deux systèmes de division de la circonférence, les tables nécessaires
pour l'application sur cet ellipsoïde des formules du colonel E. Benoît (').
L'Institut géodésique de Finlande ayant déjà adopté l'ellipsoïde de Hay-
ford avant qu'il ait été choisi comme ellipsoïde international, M. Vaisâlâ
avait déjà calculé certains éléments de cet ellipsoïde [et aussi les coefficients
des formules en usage à l'Institut pour le calcul des coordonnées géodé-
siques ( 2 )], mais seulement pour les latitudes 5c, à 70 incluses, les seules
(') Lieutenant-colonel E. Benoit, Formules pratiques pour le calcul des coordon-
nées géodésiques; application dans le cas de V ellipsoïde de référence international,
avec une Introduction par le colonel G. Perrieh, des Exemples et des Tables, cal-
culés par M. Périn, dans le système de la division sexagésimale de la circonférence
(Bulletin géodésique n° 12, oclobre-novembre-décembre 1926, p. 187).
Lieutenant-colonel E. Bekoit, Formules pratiques pour le calcul des coordonnées
géodésiques; application dans le cas de V ellipsoïde de référence international (suite).
Exemples et Tables, calculés par M. Pékin, dans le système de la division centésimale
de la circonférence ( Bulletin géodésique, n° 16, octobre-novembre-décembre 1927,
p. 1 3 5 ) .
(-) V. VaisalI, Tafeln fiïr geoddtische Berechnungen nach den Erddimensionen
von Hay forci ( Verôffentlichungen des Jinnischen geoddtischen Jnstitutes, N r 1,
Helsinki, 1920).
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 5c>9
qui intéressent la Finlande. Il a été ainsi possible, pour l'intervalle des
latitudes 59 a 70 , de vérifier les tables calculées par celles de- M. Vâisâlà.
La Préface des tables de l'ellipsoïde international, rédigée par le général
Perrier, donne tous les éclaircissements nécessaires sur l'historique de la
question, et sur les procédés employés pour le calcul des tables.
Les deux tables (système centésimal et système sexagésimal) ont été
publiées en faisant calligraphier tous les tableaux sur des feuilles de papier
calque qui ont ensuite servi de clichés pour la reproduction photographique.
Ce procédé, très suffisant, a certainement réalisé une économie des deux
tiers environ sur le procédé typographique.
Les deux volumes contiennent en typographie la préface commune.
Terminons en v indiquant dans quel esprit la Section de Géodésie de
l'Union géodésique et géophysique internationale a adopté un ellipsoïde
international :
« Il ne s'agit nullement d'imposer aux nations, dont la triangulation est
ancienne ou très avancée, un ellipsoïde nouveau sur lequel elles devraient
refaire le calcul de leurs réseaux. Si elles peuvent le faire sans trop de
difficulté, ce sera mieux, mais on ne saurait évidemment les y obliger et
toute prescription dans ce sens resterait illusoire.
» Mais l'ellipsoïde international devra être employé de préférence à tout
autre :
» i° Dans les pays récemment ouverts à la Géodésie, pour les triangu-
lations tout nouvellement entreprises, à peine commencées, dont le calcul
sera aisé à reprendre, ou pour celles à entreprendre à l'avenir;
» 2 Dans les pays déjà couverts de travaux géodésiques, quand il
s'agira de procéder, pour un motif quelconque, à la réfection de ces
travaux;
» 3° Chaque fois qu'il s'agira de calculer pour les besoins de la Géodésie
supérieure les déviations de la verticale par rapport à un ellipsoïde déter-
miné. »
S'il est matériellement impossible à tous les Services géodésiques de
refaire sur le nouvel ellipsoïde le calcul des coordonnées géodésiques des-
milliers de points trigonométriques de leurs triangulations, on peut du
moins espérer qu'ils procéderont à ce calcul pour les points astronomiques,
et que les déviations de la verticale pourront être ainsi rapportées à un
ellipsoïde unique.
5 10 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE PATHOLOGIQUE. — Étude comparée des protéines dans le sérum
sanguin et dans les sérosités pathologiques. Note de MM.' Ch. Achard et
A. Arcand.
On sait que la teneur des épanchements séreux en protéines varie
suivant qu'il s'agit de transsudats hydropiques ou d'exsudats inflamma-
toires et qu'un taux relativement élevé de protéines (3o à /jo s par litre) est
un signe de leur nature inflammatoire. Ce fait paraît explicable par une
plus grande perméabilité des parois capillaires enflammées, qui laissent
passer les colloïdes plus aisément qu'à Pélat normal.
Toutefois, on n'a pas la preuve directe et absolue que les protéines des
exsudais et transsudats proviennent seulement du plasma sanguin. On
ignore, d'ailleurs, l'origine des protéines du sang et l'on ne peut actuelle-
ment tenir pour impossible qu'il ne s'en forme aussi dans les séreuses. N'est-il
pas même certain que les synoviales articulaires forment à l'état normal
de la mucosine qui ne se trouve pas dans le sang?
Pour aborder ce problème de l'origine des protéines que renferment les
épanchements de-sérosité, il convient d'abord de comparer la teneur en '
protéines du plasma sanguin et des sérosités, car le taux des protéines dans
le plasma n'a rien de bien fixe et varie notablement à l'état pathologique.
Nous avons fait cette comparaison dans plusieurs cas de pleurésie et
d'ascite.
Sur douze cas de pleurésie^ dont dix nettement inflammatoires et deux chez
des cardiaques, nous avons trouvé 9 fois dans le liquide un taux de protéines
aux environs de 5o pour 100, alors que le taux dans "le sérum sanguin était
compris entre 6$ et 86. Dans un autre cas, il s'élevait à 62, avec 81 dans
le sérum. Chez les deux cardiaques, il n'était dans la sérosité que de 87
et 21, avec 76 et 63 dans le sérum.
Si l'on compare le rapport des protéines du sérum à celles de la sérosité
[j. — ^-p), on trouve des valeurs comprises entre 1,25 et 1,76; chez les deux
cardiaques, ce rapport atteignait 2 et 2,89.
Mais il y a différentes sortes de protéines.
La plus diffusible est la serine. On sait qu'elle traverse le rein à l'état,
pathologique plus facilement que les autres, et que la plupart des albumi-
nuries sont des sérinuries. En particulier, dans un cas d'albuminurie ortho-
statique, affection dans laquelle le passage de l'albumine à travers le rein
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. OU
dépend surtout de conditions circulatoires temporaires, nous n'avons trouvé
dans l'urine que de la serine.
La globuline est moins diffusible.
Enfin, M. Piettre a séparé des protéines du sérum une protéine particu-
lière qu'il appelle myxoprotéine, précipitant en gros flocons visqueux
de teinte grisâtre, insoluble dans l'eau comme la globuline, mais soluble
dans les sels neutres, contenant en moyenne 1,1 de soufre pour 100 et pas
de phosphore quand elle a été débarrassée des lipides d'entraînement.
. Nous avons étudié comparativement dans le sérum et dans les sérosités le
taux de ces trois sortes de protéines.
Dans nos liquides pleurétiques, le taux de la serine était ordinairement
supérieur à celui de la globuline comme dans le sérum sanguin. Dans un
cas où la globuline l'emportait sur la serine, il en était de même dans le
sérum. Quant à la myxoprotéine, généralement moins abondante que la
globuline, tant dans le sérum que dans la sérosité, elle dépassait pourtant
la globuline dans le sérum de deux malades, mais non dans le liquide
pleural.
La valeur du rapport ,* e "'T était très variable pour les diverses pro-
rr liquide *■
téines. >
Pour la serine, elle était comprise entre 1,16 et 2,24, et dans un seul
cas elle était inférieure à l'unité (0,91).
Pour la globuline, elle oscillait entre i,i4 et 2,28 avec deux cas excep-
tionnels de 0,96 et 4 r i3.
Pour la myxoprotéine, elle présentait de plus grands écarts : de 1,07
à 1,79 dans six cas, mais dans quatre autres : 3,53, 5,66, 6,5o, 17,92. Il y
a donc des cas où le sérum sanguin renferme beaucoup plus de myxopro-
téine que l'épanchement ; dans ces cas, la séparation de cette protéine d'avec
la globuline est, d'ailleurs, bien plus délicate à obtenir.
Il convient de remarquer que, dans les deux hydrothorax, les valeurs du
rapport seru " 1 étaient élevées pour la serine (2,24 et 1,95), et la globuline
(2,23 et 4,i3), mais qu'il y avait discordance pour la myxoprotéine (1,07
et 5,66).
Nous avons aussi étudié huit asci tes, qui paraissaient être de nature méca-
nique et une autre de nature néoplasique.
Dans les premières, le taux des protéines variait de 1,90 à i4, et, dans un
cas, atteignait 46,60 pour 1000. Le rapport ^ r " e pour ces protéines totales
012 ACADEMIE DES SCIENCES.
était compris entre 1,60 (cas du liquide riche en protéines), et ii,i3, avec
un cas de 22,96.
Pour la serine, le rapport p — r-j-j sauf le cas du liquide riche en protéines
où il était abaissé à 0,82, était toujours élevé de 3, 61 à 40,47. Il y avait
donc toujours beaucoup moins de serine dans le liquide d'àscite que dans le
sérum sanguin.
Pour la globuline, ce rapport était compris entre 1,60 (cas du liquide
riche en protéines) et 4°> 1[ 3, et presque .'toujours aussi cette protéine était
beaucoup moins abondante dans le liquide d'àscite que dans le sérum. '
Enfin, pour la myxoprotéine, ce rapport variait entre 4,^5 et 32,3 1.
Dans le cas d'àscite néoplasique, le, taux des protéines atteignait 33, 5o
sérum , - , ,. ,
pour 1000, avec un rapport p — rj- de 1,92 pour les protéines totales,
2,37 pour la serine, i,5o pour la globuline et 1,61 pour la myxoprotéine.
Il y avait, en somme, toujours beaucoup moins de serine, de globuline
et de myxoprotéine dans la sérosité que dans le sérum sanguin; mais la
proportion était plus variable pour la myxoprotéine.
De ces résultats il semble possible de conclure que, pour une part impor-
tante, les protéines des sérosités proviennent du plasma sanguin, mais sans
exclure néanmoins toute formation de protéines dans les séreuses.'
Enfin il convient d'ajouter que, si la myxoprotéine avait été comptée
avec la globuline, le quotient albumineux du sérum ( ^P^ ) aurait été
^globuline,
le plus souvent inverti, c'est-à-dire que la globuline l'aurait emporté sur la
serine, ce qui a été constaté dans beaucoup d'états morbides, tels que les
néphrites hydropiques, l'eczéma des nourrissons, les ascites cirrhotiques,
les maladies aiguës, la tuberculose pulmonaire avec cachexie.
ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — Contribution à Vètude de la matière
fulminante. La tension superficielle. Partage d'un globe en plusieurs
autres sous F influence d'un choc ou d'un rebondissement. Note ( ' ) de
M. E. Mathias.
1". Albert le Grand, le savant évèque de Ratisbonne, savait que les globes
fulminants rebondissent comme des corps élastiques et qu'ils passent par
des trous très étroits ( 2 ).
('} Séance du 3o septembre 1929.
(-) Beati Alberti Magni, Ratisbonensis Episcopi Operum, 2, p. 44. Lugdimj, 1601.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 5l3
La matière fulminante, étant un gaz, peut évidemment passer, en vertu
de sa fluidité, par des orifices fort étroits. Ce qui est remarquable, c'est
qu'en passant par ces pertuis étroits, la matière fulminante ne se fragmente
pas en parties qui, par la suite, demeureraient étrangères les unes aux
autres. Le phénomène que nous désirons mettre en évidence, c'est son apti-
tude étrange à demeurer unie en traversant les orifices les plus étroits et
à reprendre ensuite sa forme première. On a la sensation que tout se passe
comme si cette substance était emprisonnée dans une enveloppe élastique,
indéchirable bien qu'infiniment mince, qui n'en laisse échapper aucune par-
celle. Or, cette enveloppe idéale n'est autre que la couche superficielle du fluide,
siège de la tension superficielle. Les observations relatives à l'aptitude de la
matière fulminante à passer par des pertuis étroits peuvent donc être consi-
dérées comme les preuves les plus -convaincantes de la réalité de cette ten-
sion superficielle qui, dans notre théorie, joue un rôle de tout premier plan,
lequel ne lui avait été avant nous reconnu par aucun physicien.
2. Les phénomènes invoqués dans le paragraphe précédent pouvant être
considérés comme connus depuis longtemps, nous approfondirons le phéno-
mène moins connu àa partage d'un globe en plusieurs autres sous V influence
d'un choc ou dhin rebondissement, auquel cas, en première approximation
tout au moins, la température et la tension superficielle A peuvent être con-
sidérées comme constantes.
Le phénomène du partage d'un globe en plusieurs autres a pour but
d'augmenter la stabilité'du système devenue insuffisante. Or la stabilité est
d'autant plus grande que l'énergie dépensée pour créer le système, à tem-
pérature constante, a été plus considérable. Si S est la surface extérieure
d'un globe, l'énergie capillaire dépensée pour créer la goutte sur place
à partir de l'état gazeux à la même température est AS ; si A est constant,
cette énergie est proportionnelle à S.
Considérons le partage d'une foudre sphérique de rayon R et de surface S
en n autres de rayon R' et de surface totale S'. Écrivons que le volume de
la matière fulminante demeure constant ; il vient
S = 4jtR', S'=«.4ttR' 2 , R^/iR",
d'où
SyS=«(!')'=n».
On a donc le tableau suivant :
n == 8, 27, 6^. 120, . . .,
S'/S= a, 3, 4, 5
5i4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La stabilité augmente donc quand te nombre des globes augmente, c'est-
à-dire quand,- toutes choses égales d'ailleurs, leur rayon diminue.
Si l'on tient compte de ce que, dans le choc ou le rebondissement, la tem-
pérature diminue un peu, la tension superGcielle devenant A'> A, alors
l'énergie, de AS, devient A' S':
A'S7AS = A7.\.S'/S.
Les conclusions précédentes ne sont pas changées, l'abaissement de la
température augmentant encore la stabilité du système.
3. Au lieu de chercher des raisons théoriques du partage d'un globe de
matière fulminante en d'autres plus petits, nous aurions pu tout simplement
donner des raisons d'ordre expérimental.
Reportons-nous, par exemple, aux expériences classiques de J. Plateau
relatives à l'équilibre de sphères d'huile d'olives dans' un mélange d'eau
distillée et d'éther éthylique de même densité. L'expérience montre que
les grosses sphères d'huile légèrement agitées se transforment aussitôt en
petites sphères très stables, que l'on peut agiter, piquer avec des fils de fer,
sans arriver à les rompre en sphères plus petites.
Au contraire, il est difficile de réaliser des sphères un peu grosses par
fusion deux à deux de sphères plus petites. Lorsque'le rayon dépasse un
centimètre, les sphères se partagent sous l'influence d'un choc d'autant plus
faible que le rayon est plus grand. On sait que J. Plateau a pu, avec d'in-
finies précautions, réaliser, des sphères de i4 cm de diamètre, sans pouvoir
jamais aller plus loin.
Ce qui précède montre que le partage d'une foudre globulaire en plusieurs
autres soifs V influence d'un choc ou d'un rebondissement est un phénomène de
tension superficielle tout comme son passage à travers des pertuis étroits.
M. Georges Perrier fait hommage à l'Académie des Tables de l'Ellipsoïde
de référence international, rédigées sous sa direction par M. E. Ha.sse.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 5 1 />
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i° Des publications faites à l'occasion du Fourth Pacific Science Congress :
a. Krakatau.
b. Préservation of W'ild Life and Nature Réserves in the Netherlands-
Indies.
c. Science in the Netherlands East Indies.
d. 35 Excursion-guides .
e. 84 tirages à part des Proceedings du Fourth Pacific Science Congress
Java, 1929.
2 N. Coculesco. Curs de Astronomie teoreticà. (Présenté par M. G. Bi-
gourdan.) *
3" Le Marbre. Conférence de M. B. Sancholle-Henraux.
M. P. Appell, président du Conseil d'administration de la Fondation
Edmond de Rothschild, prie l'Académie de vouloir bien- désigner un des
membres de la Section de Cbimie, qui remplacera dans le Conseil M. Ch.
Moureu décédé.
CALCUL DES PROBABILITÉS. — Sur les probabilités a posteriori.
Note de M. V. Romaxovsky, présentée par M. Hadamard.
Considérons s épreuves indépendantes et supposons qu'un événement E
est observé k fois dans ces épreuves et conserve pour chacune d'elles une
probabilité inconnue constante p . Si la probabilité a priori d'une valeur
Jo < p < -r + djc
est 9.(2?) dx, on aura
x*(i — ,r)'»Q
X.r A '(i — xf a(.r)dx
p + all
( x ) d.v
5l6 ACADÉMIE DES SCIENCES,
le premier membre désignant la probabilité des inégalités
— «M </>„—/?< a M, •
ou
»,=^
k m ,
et où a ^> o est un nombre réel donné quelconque.
M. R. von Mises (Math. Zeùschr., 4, p. 8i-83) a démontré un théorème
qui est équivalent à l'égalité
f e-"d(, _
■ u
qui se vérifie pour/? constant et ç(a?) fonction continue quelconque positive
dans (o, i). Ce résultat est très important. Jusqu'à M. R. von Mises on
n'avait pu le démontrer que pour le cas de <p(a?) = i, ce qui détruisait
presque l'importance pratique de l'égalité (2). Le but de la présente Note
est d'indiquer une démonstration nouvelle de celte égalité.
Soit 9 (a?) une fonction quelconque, continue et positive dans l'inter-
valle (o, 1) et telle* que o(p)^=o et / o(x) dx—\. Dans ces conditions
on aura l'égalité (2) si pour j-^oo le nombre p = k; s reste constant.
La démonstration de ce théorème repose sur les deux lemmes suivants :
Lemsie I. — Soit
1
c x —p — a(s)M, c., = p -+- a(s)M, afs) = s° ' I o < < ^
Alors
(o) Iim ( / x k (i — x) m dx '. f x /: (i — x) m dx ) = 1.
La démonstration de ce lemme découle des égalités
/x k (i — x) m dx
1 1 m •
*■>■» \<r.Wp k q" 1
f x k ( 1 — X y dx = \\p k q m / e~ 1 "- ( i-he s )dl,
<?, '■ J— 3.1/)
2' P
3 \pq
d'après la formule de Stirling et le développement des logarithmes des
expressions ( 1 -\ ) et I 1 — — 1
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 192g. 017
Pour a(s) = a ^> o constant et quelconque, on a le-résultat bien connu :
X k (l — x) m dx
(4) Iim ^ =X [*e-*dt.
Lemme II. — On a
Jx k (i — x) m o(x) dx
,im :
o(p) I x k ( 1 — x) m dx
(o) Iim ; =1,
I x k (i — x) m ®(x)dx a
( 6 ) lifo, -^^ ; ■ = 4= f e- 1 "- dt,
^" w(p) f x k {x-x) m dx V7r °
où a ^> o &?£ zm nombre constant quelconque. ■
On obtient (5) à l'aide du lemme I et des égalités presque évidentes
/ x k (i — x)'" y(x) dx
<s(p) f x k (i — x)" 1 dx
. x k (i — x) m <a(x)dx I x k (i — x) m Q(x)dx
(S) l.m- " ■" '■ Jc -
q)(p) / x k (i — x) m dx " <?(p) f x k (i —x) m dx
de, "Y,
(7) et (8) restant vraies quand on y remplace a(^)para ^> o .constant
quelconque, on arrive facilement à (6) à l'aide de (4) et du lemme I.
Or des égalités (5) et (6) on déduit tout de suite notre théorème. .Il
subsiste quand p varie en tendant vers une limite différente de o ou 1.
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les suites de Laplace contenant des
congruences de Wilczynski. Note de M. S. Finikoff.
Je conserve les notations de mes Notes antérieures Sur les congruences de
M. Goursat et Sur les suites de Laplace périodiques qui contiennent une con-
gruence W {Comptes rendus, 188, 1929, p. 1367 et 1647); nous considé-
5l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
rons maintenant une suite de Laplace périodique, de période 4, contenant
des congruences R (Tzitzéica, Géométrie différentielle projectile des réseaux,
Paris, Gauthier-Villars, 1924, P- 267). Il suit de ma dernière Note que
toutes les congruences de la suite appartiennent à certains complexes
linéaires. La suite contient deux paires de congruences projectives dont
Tune est déterminée par les quantités
= <7 = Q = Q, , R = R, = S = S, == N = N, = q — «7, — o,
(i) < „ d\as,ti à\ogo
où est une solution de l'équation
à'Hoso „ 1
I I — = 0- H •
On obtient l'autre en remplaçant ç par -• Toutes les congruences de la suite
sont des congruences de Wilcsynski.
La congruence générale de Wilczynski est déterminée par les formules
(1), (2), avec des quantités R = R, constantes mais non nulles. Les réseaux
transformés de Laplace du réseau (.a?) sont successivement
s l = X. 5.= j?-4-X,pY. s 3 =X,j + oX
s 2 , = ,r-t-X;pY, s,, + , = ij 4 y + pX,
où les À; sont les réduites successives de la fraction continue périodique
- R
Toutes les congruences de la suite se divisent en deux séries de con-
gruences projectives. Leurs foyers correspondants 5; sont situés sur deux
droites (a? Y), (jX) qui engendrent une même congruence linéaire C,
intersection des deux complexes linéaires de la suite. Les points limites s ± ,
(s'il existent) sont les foyers de la congruence C.
La déformation projective des congruences et de leurs surfaces focales
ramène R = R ( à zéro ou à une valeur constante arbitraire. Donc une
déformation convenable transforme la suite considérée en une suite pério-
dique, de période paire arbitraire "in.
Etant donnée une congruence linéaire arbitraire C qui se corresponde à
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 5ig
elle-même par la loi de stratifiabilité, il existe une infinité de suites en
question, périodiques avec une période arbitraire, ou non périodiques,
s'appuyant sur les rayons correspondants de la congruence C.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la recherche des nombres caractéristiques et
des fonctions fondamentales. Note ( ' ) de M. Krawtchock, transmise
par M. Hadamard.
Nous nous bornerons à une équation différentielle linéaire
L b']=y t — >.[A,(.r)j" t -''-r- ... + \/ t (jr)r]=f(as)
avec les conditions frontières
%[«?)■''' (<>) + Pj'\1 J ' , (t)]=0 («-=1.3, ...,/■),
/ =
mais les résultats de cette Note subsistent pour divers problèmes linéaires à
une et à plusieurs dimensions.
Soient À; les valeurs caractéristiques du paramètre X. Prenons un
nombre 7- ^> o satisfaisant à la condition
et bornons A par les inégalités suivantes :
(') | X < R, \7. — l i \ir.
Alors on peut choisir les fonctions ç,et <ï> de sorte que la somme
définie par les équations
(2) f \L[y m ]-f\9,dx = o (/ =
ni ),
satisfasse à l'inégalité
(3) 'J — r m\<Sm ( , Iims,„=o\
(voir Comptes rendus, 187, p. 4' 1; Ann. de Vlnst. Pol. de Kieiv, 1928 et 1929,
C 1 } Séance du 16 septembre 1929.
5ao ACADÉMIE DES SCIENCES.
en ukrainien). En remplaçant le domaine (i) par
(4; m^R, \l-h\>hB,„,
où h est un nombre constant suffisamment grand, on aura encore
(5) \y— ym\<r,.
où r, sera encore assez petit.
En calculant y m à l'aide de (2), on obtiendra
m
(6, r^r'G m U,U)/(^=2SI-
J o 1 = 1 '
Pour abréger l'écriture, nous nous bornerons au cas où
co
^0 (=0
et où
La comparaison de (6) et (7) donne, à l'aide de (5), la conclusion suivante :
quel que soit le nombre }J" n dans le domaine | X | < R, il existe un indice j tel
que
(8) ' !!/->!</!£,,.
Cela étant, l'évaluation de l'intégrale
~.0(Y—y m )dl (M — \j\=zr)
donne l'inégalité
(9)' |^-d,f'i<^.
où k est aussi un nombre constant.
Dans le cas où les fonctions ,'^f ' existent, le produit m p t m est borné,
ce qui donne, d'après (8) et (9), l'ordre des erreurs commises dans les éga-
lités approximatives
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. J)2I
THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur la fonction de croissance attachée à une
fonction méromorphe de deux variables, et ses applications aux fonctions
méromorphes dhine variable. Note de M. Henri Cautan, présentée
par M. Hadamard.
1. La fonction /( x, y) étant supposée méromorphe dans le domaine
M<Ri, l>'l<R 2; '
on peut la mettre sous la forme
/(af , r)= to4,
J x , /'{as, y)
g et h étant holomorphes dans ce domaine, et ne s'annulant ensemble qu'en
des points isolés. La définition, que j'ai donnée dans une Note précé-
dente ( 1 ), de la fonction de croissance T (/•, , 7- 2 -, /) est équivalente à la défi-
nition donnée par M. A. Bloch ( 2 ) :
T(r 1( r i ;f) = m(r 1 , r 2 ; /) -+- N(r,. r 2i ; /),
en posant
m(r x . r t ;f) = ~ f f log\flr t ^,r i e^)\<i9 l de i ,
•*o ^0
(0 N(r„r s ;/)=jijy ' f Iog | /■(/-, A r.^) | rfS, dG 3 - Iog | A(o, o) |.
On a supposé
r^Rj, r s <R„, h(o, 0)5=0.
2. N(r,, r 2 ; /) est une quantité attachée aux infinis de /, ou encore
aux zéros de h, situés dans le domaine D(/* M r._,),
En effet, cette quantité ne change pas si l'on multiplie h(x,y) par une fonc-
tion holomorphe qui ne s'annule pas dans D(r, , r 2 ). On peut montrer que
N(r,, 7* 2 ; /) est une quantité essentiellement positive ou nulle, nulle dans le
cas où h(x : y) ne s 1 annule pas dans T)(r, , a\,), et dans ce eas seulement. Enfin,
(') Comptes rendus, 188, 1929, p. 1874.
(-) Comptes rendus, 181, igaS, p. 276.
C. R., 1929, 2* Semestre. (T. 189, N- 15.) 4l
522 ACADÉMIE DES SCIENCES.
le point de V espace de coordonnées
£ = Iogr,, ï) = Iog/v Ç = .\(r,, /*,; f)
décrit une surface convexe.
3. On peut, dans la formule (i), effectuer successivement les intégrations
par rapport à 0, et 6 3 . On trouve ainsi
et, en permutant l'ordre des intégrations,
(3) K(r l ,r i ;f)=— f" Y loix '-±- ^,-t-Vloe— ^
Dans ces relations, l'expression
2Ios: — — —
désigne la somme
log —
étendue à toutes les racines y = r jh de modules inférieurs à /•,, de l'équa-
tion
/Mo, y) = o,
chacune d'elles élant comptée autant de fois que l'exige son ordre de multi-
plicité.
L'expression (2) ne fait intervenir que les zéros de h(x,y) appartenant à
l'une ou l'autre des deux variétés
y = 0, ' ,r < /'.
et
y <r„, \x = /-,.
En particulier, si h(x 1 y) ne s'annule sur aucune de ces deux variétés,
alors N(>,, #•„;/) est nul, et par suite h(x,y) ne s'annule pas (•) dans
D(/-,,r 2 ).
4. Soient maintenant f(x) une fonction d'une variable, méromorphe
Ci Cette propriété résulte d'ailleurs d'un théorème de M, Hautogs, Einige Fotge-
rungen ans der Cauchyschen Integra If or me/ {31 a ne h. Sitzgsb., 30, 1906, p. 223).
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 523
pour \x\ < R, r un nombre positif inférieur à R, p un nombre positif. On
peut appliquer les formules (2) et (3) au calcul de N \r, p 5 _' . 1 , puis
égaler les deux expressions trouvées. On obtient la relation fondamentale
(4) — f"^N(r;o e :'r )d e = T ( r .f)_^ :/(<>) i .
27r ^o V p/ & p
Dans ces formules, N(V; a) désigne, suivant l'usage, la somme
Elog-
: «i .
i
étendue aux zéros ( ' ) de /(.r) — a, de modules inférieurs à /■, et Ton a posé
THÉORIE DES FONCTIONS. — Résolution générale des équations algébriques.
Note de M. Alex Fkoda, transmise par M. Emile Borel.
La résolution générale de l'équation algébrique de degré n, à coeffi-
cients complexes, quelconques
(0 /(-) = -"- ai ="-' - ... - <?„_, z-a n = o.
consiste, par définition, à donner pour les «racines, simples ou multiples s,,
, s n , n fonctions ( 2 ) explicites des coefficients, satisfaisant à l'équation
.»<>
2j
donnée
Nous allons présenter, dans ce qui suit, la solution schématique de ce
problème. On en obtient, sans difficulté, les expressions détaillées des
racines en fonction des coefficients ( 3 ), en appliquant simplement les
résultats classiques de la théorie de l'élimination algébrique.
Soit h un paramètre donné. Posons Z, = s + h et 'C r — s r + h, pour r = t ,
(') Chaque zéro est compté avec son ordre de multiplicité. .\(r; 00) désigne la
quantité analogue à N(r; a), attachée aux pôles de /(a*).
(*) La résolution algébrique, envisagée par Abel, exige en particulier que ces
fonctions soient des expressions algébriques des coefficients.
( :l ) Ces expressions, formellement compliquées, seront données clans un prochain
Mémoire.
524 ACADÉMIE DES SCIENCES.
2, . . ., n. Alors
/(s)=- T (Ç) = Ç n -A 1 Ç»- I -..-.-A„_ 1 Ç-A„ = o.
Désignons par S p (cp, Ç) la fonction symétrique '('C, + ïï + . . • + £')• Ce
sera un polynôme en h, a,, a*, . . . , «„. L'expression, connue avec /(s), de '
définit une opération (R). Elle a un sens et donne, pour tout h, sauf pour
les valeurs exceptionnelles d'un certain ensemble E, l'une quelconque des
racines z n en fonction des coefficients de /(s). On les obtient toutes,
lorsque h prend toutes les valeurs du complémentaire de E ( f ).
Adoptons la notation générale a pour désigner la quantité conjuguée
d'une quantité complexe quelconque a et figurons, comme d'habitude, les
affixes z, z r et — h sur un plan..
L'ensemble de points E est situé sur le faisceau des n n ^ — droites indé-
finies, dont l'équation N(/, h) = o est obtenue en éliminant z r et s s entre
les cinq relations
(Z r + h)(3r+ Tl) = (z s +h)(~ s + h),
f(Zr)=0, /(«,)= O, ' f(s r ) = 0, ?(«.)= O.
La fonction N(/, h), connue avec /(s), est un polynôme en h, h; a { ,
a 2 , ..., a n \ a { , « 2 , ...,«„•■
Désignons par /,.(¥) le polynôme obtenu en divisant algébriquement /(s) .
par le produit (z — z t )(z — z i )...(z — s r ) et en négligeant le reste, qui est
nul. Les coefficients de /,(-) obtenus sont des polynômes en à { , a 2 , ..., a n \
Si les h,, sont des valeurs quelconques satisfaisant aux inégalités N(A,.) ^ o,
on a les formules générales de résolution des équations algébriques, en
posant successivement (avec la notation /„==/),
(3-) *, = R(/„ A,), 3 s =R(/„/* s ), ■■■, a«=R(/n-i, h n ).
Il est entendu que, dans l'expression (3) de z n les coefficients de /,._,
contiennent explicitement les expressions algébriques, trouvées antérieure-
ment [à l'aide même des formules (3) précédentes] pour s,, s 2 ,
• , -r-l ■
(') Cf. Comptes rendus, 187, 1928, p. 883.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. ' 525
Le changement de valeur de certains des paramètres h r avec la condi-
tion N^one peut produire qu'une permutation des racines données par
les formules (3).
L'opération R peut être remplacée, dans ce qui précède, par l'opération
employée dans la Note précitée à la recherche des zéros d'une fonction
entière (rationnelle ou transcendante).
MÉCANIQUE. — Les bases théoriques de la loi de gravitation.
Note de M. J. Le Roux, présentée par M. G. Kœnigs.
Je considère un ensemble de n points matériels libres rapportés à des
ax.es rectangulaires.
La position de l'ensemble dépend des 3 n coordonnées .r,-, y t , s, des
n points. A ces variables nous attachons la conception d'un espace à
3n dimensions et nous prenons comme élément d'espace le produit des
volumes élémentaires relatifs aux trois coordonnées de chaque point. Nous
posons
û?t= I I djCidjidzj.
•Supposons maintenant que l'accélération de chaque point soit une fonc-
tion des coordonnées de l'ensemble et qu'il existé une fonction des forces U.
L'énergie d'accélération correspondant à une position donnée de l'en-
semble sera
.U) + W.) + («,
<■> • S =J2
Nous cherchons à déterminer U de manière à rendre minima jl'intégrale
de l'énergie d'accélération
' S dx
P
étendue à un domaine fini de l'espace à 3 «'dimensions, les valeurs de U
étant supposées données sur la frontière du domaine.
Un calcul classique donne la condition
<■» •("»=2=; Sr
'=0.
Or il est possible de déterminer U de manière à satisfaire aux conditions
de minimum de l'intégrale de l'énergie d'accélération, non seulement pour
Sa6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'ensemble total, muis aussi pour tout ensemble partiel qu'on en déduit en
prenant seulement une fraction de l'ensemble. Il faut pour cela qu'on ait r
quel que soit l'indice i,
, /r , d-\J à°-V 6>-U
(3) AiLj=-pr + — T — r=o,
^' '■ ' dxj dj- r)zj
A ces conditions nous ajoutons encore les suivantes :
i° Continuité. — A l'exception des positions singulières correspondant
au cas où le point M; vient en contact avec l'un des autres éléments mobiles,,
les composantes de l'accélération de ce point M; sont des fonctions continues
et bien-déterminées des 3n coordonnées, même à l'infini. Elles s'annulent
si la distance du point M,- à tous les autres points croît indéfiniment.
2° Minimum de V énergie cinétique . — L'énergie cinétique du mouvement
considéré est moindre que celle du mouvement relatif du même ensemble
par rapport à tout autre système de référence.
3° Champ d'accélération. — Quand la distance de deux points de l'en-
semble tend vers zéro, les accélérations qui leur sont imprimées par l'action
réelle ou apparente des autres points tendent vers la même limite.
La seule fonction U satisfaisant à toutes ces conditions est de la forme
(4) ' t=2**? + *.
r ik désignant la distance M,-M A ., /et h étant des constantes d'intégration.
Au point de vue analytique on pourrait admettre pour / une valeur posi-
tive, négative ou nulle, correspondant respectivement aune attraction, une
répulsion ou une action nulle. '
Au point de vue mécanique l'attraction seule est compatible avec la sta-
bilité de l'ensemble, en ce sens que les distances peuvent varier sans devenir
infinies.
Dans le cas même de l'accélération nulle, les divers éléments ayant chacun
une vitesse constante en grandeur et en direction finiraient toujours par
s'écarter indéfiniment les uns des autres, à moins que leurs vitesses n
fussent toutes égales et de même sens.
Mais si cette dernière condition était réalisée, les distances mutuelles
seraient invariables et l'énergie cinétique minima serait nulle.
En résumé la loi de Newton est la seule qui soit compatible avec la stabi-
lité de l'ensemble et qui jouisse en même temps des propriétés générales que
nous avons énoncées, savoir : Existence de l'intégrale des forces vivesou prin-
cipe de la moindre action, minimum de l'intégrale de C énergie d'accélération,
minimum de V énergie cinétique, continuité, champ d' 'accélération.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE I929.
ÉLECTRICITÉ. — Résistance métallique de io'° à 10 1 ' ohms. Nouvelle mise au
point de la méthode de Bronson, Note de M. Eligio Perdcca-, présentée
par M. A. Cotton.
-Dans la méthode de Bronson (') servant à la mesure d'un courant élec-
trique i très faible on fait passer le courant «dans une résistance très forte R
et l'on mesure ^ou l'on compense) à l'électromètre la différence de poten-
tiel V qui se produit aux bornes de R. On a i= Jj- Il faut donc disposer
d'une résistance connue et constante de io'° à 10" ohms, et d'un électro-
mètre sensible.
1. Résistance. — La réalisation d'une résistance constante de io 10 à
io H ohms présente des difficultés vraiment remarquables. Aucune des
résistances jusqu'à présent proposées ne réunit les qualités nécessaires
(constance, f. e. m. de polarisation nulle, petit coefficient de température),
c'est pourquoi Gunther et Tegetmeyer ont abandonné la construction de
ces résistances à haute valeur. J'ai cherché à en obtenir avec des films
métalliques obtenus par projection cathodique.
^ Parmi les nombreux auteurs qui ont étudié la conductibilité de ces films,
c'est M. Féry ( 2 ) qui a réalisé les couches les plus résistantes (8. io° ohms);
il a montré que ces couches gardaient des propriétés constantes pourvu
qu'elles soient conservées dans un vide bien sec. Mais il fallait aller io 4 fois
plus loin et obtenir une résistance spécifique des couches extra-minces ayant
io 6 fois la valeur normale.
Or j'ai produit des films de platine et d'or par projection cathodique sur
des fils de verre et de quartz ; de ces films extra-minces (épaisseur présumée
5 à io m *) j'ai étudié la résistance électrique et voici les conclusions :
i° A mesure 'que le dépôt se fait, une fois l'épaisseur critique dépassée,
la résistance décroît régulièrement; on peut alors aisément arrêter la pro-
jection cathodique lorsque la résistance a atteint une valeur déterminée,
qui peut bien être comprise entre io 10 et io 12 ohms.
2 Cette résistance varie avec le temps, la variation pouvant atteindre
100 ou 200 pour 100, soit dans le vide où la décharge a été effectuée, soit
(') Pliil. Mag., 11, 1906. p. 143.
('-) Journ. de Phys., 9, 1928, p. 38.
.028 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dans l'air. Mais, même dans l'air, elle atteint une valeur déûnitive et con-
stante (± o, 5 pour ioo) après quelques jours de vieillissement ( f ).
3° La conduction obéit parfaitement à la loi d'Ohm.
4° Il n'y a pas de trace de f. é. m. de polarisation.
5° Les films en question sont destinés à supporter une tension de l'ordre
de i volt-, cependant une tension atteignant 72 volts n'a donné lieu à aucun
dommage.
6° Le coefficient de température des films en platine a été trouvé négatif
et tout à fait énorme (un peu plus que 0,01) aussi bien pour les couches
plus minces (R = 5.io" ohms) que pour les couches plus épaisses
(R — io 10 ohms), et que le support soit en verre ou en quartz. Au contraire
le coefficient de température des films en or sur quartz a été trouvé sen-
siblement nul (<o,ooo5) pour les couches minces (R = 3.io n ohms)
comme pour les couches plus épaisses (R = io 10 ohms).
La petitesse de ce coefficient de température fait qu'on doit préférer ces
films en or sur quartz : il faut noter cependant qu'une propreté bien plus
grande est nécessaire, avec ce métal, pour obtenir un dépôt régulier ayant
la couleur verte par transparence.
Je conclus donc que la réalisation de résistances métalliques constantes
de io 10 à io u ohms, avec coefficients de température presque nul, est une
chose faite.
2" Électromètre. -— On a beaucoup employé l'électromètre à quadrants ;
aussi bien des avantages de la méthode de Bronson ont été cachés par les
difficultés d'emploi de cet électromètre.
Des dispositifs à lampes thermo-ioniques, remplaçant l'électromètre, ont
été proposés par plusieurs physiciens, mais il est fort douteux que l'on ait
obtenu par là des avantages. [Voir les conclusions de R. Jâger et A. Kuss-
mann ( 2 ) et, tout récemment, de E. Rasmussen ( 3 )]. Au contraire un per-
fectionnement important de la méthode est obtenu par l'emploi des nouveaux
électromètres à fil. L'électromètre de Lindeman et mieux encore l'élec-
tromètre Perucca (dont la sensibilité est plus grande et peut être réglée
plus commodément) ne présentent plus les difficultés d'emploi de l'élec-
tromètre à quadrants. L'électromètre Perucca peut donner 0,001 volt en
( ' ) Les films ont donné lieu, quelquefois, à une brusque interruption de la conduc-
tibilité, peut-être par suite de production de craquelures dans le dépôt métallique.
Mais cet accident peut être éliminé presque à coup sûr par une technique convenable.
( 5 ) Phys. Zeils., 28, 1927, p. 645.
( 3 ) An. der Phys., 2, 1929, p. 35;.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 029
un temps de l'ordre de la seconde, lorsque le microscope a le grossis-
sement 5oo.
Il ne convient pas de dépasser la valeur 10" ohms de la résistance ?
avec cette valeur on réalise un dispositif permettant de mesurer jusqu'à
io- 14 ampère, tout en présentant les qualités d'un appareil à index à
lecture directe, apériodique, et procurant une rapidité de lecture tout à fait
remarquable.
Avec l'électromètre réglé sur la sensibilité de 0,01 volt et R = 5.io 10
ohms, on peut suivre parfaitement les fluctuations de Schweidler dans le
courant d'ionisation d'une chambre à ionisation à oxyde d'urane (surface
active de S^^Ces fluctuations intéressent, jusqu'à 4 divisions de l'échelle
de l'électromètre.
Un dispositif si prompt et sensible donne des possibilités nouvelles; en
particulier je l'ai réalisé pour pouvoir établir les changements rapides des
propriétés photo-électriques des surfaces fraîches des métaux, en parti-
culier du mercure.
ÉLECTRICITÉ INDUSTRIELLE. — Formules simples permettant, dans Mis les
cas, le calcul rapide des résistances ohmiques en courant alternatif. Note
de M. Albert Levasseur, présentée par M. Paul Janet.
Des considérations purement géométriques, appliquées aux résultats
donnés par lord Kelvin, et des vérifications numériques nous ont permis
d'établir que le rapport de la résistance d'un conducteur cylindrique, en
courant alternatif, à sa résistance en courant continu, peut être représenté
avec une excellente approximation, quels que soient le diamètre, la sub-
stance et la fréquence, par la formule simple
dans laquelle v = r.a\J{xcf (a étant le rayon de la section).
Là comparaison des valeurs exactes de K contenues dans la table de lord
Kelvin avec les valeurs calculées par la formule (1) montre que l'erreur
relative n'atteint, dans les circonstances les plus défavorables, que 1,1 5
pour 100, et qu'elle reste, le plus souvent, bien' inférieure à ce nombre.
Il deviendra donc inutile, dans des cas plus nombreux que jusqu'à main-
tenant, d'entreprendre le calcul complet de l'effet Kelvin au moyen des
53o ACADÉMIE DES SCIENCES.
fonctions de Bessel. D'autre part les formules approchées déjà connues,
telles que celles qui dérivent de la notion de « coque fictive », n'avaient
qu'un champ de validité limité etj pour cette raison, il était impossible de
les introduire dans les calculs dont on voulait tirer des conclusions générales.
Cet inconvénient disparaît avec la formule présentée. Ainsi elle permet de
résoudre facilement les problèmes qui ont pour objet l'étude de la variation
d'une grandeur en fonction de la fréquence d'un courant. De tels problèmes
se posent, par exemple, dans la question du four à induction sans fer.
Pour les conducteurs dont la section a une forme quelconque, notre for-
mule devient :
S étant l'aire de la section,/» son périmètre et z l'épaisseur de la coque fic-
tive, calculée par la relation classique. Il est essentiel de remarquer que,
bien que s figure dans la formule (2), celle-ci reste pleinement valable même
lorsque l'approximation de la coque fictive ne l'est plus, aux basses fré-
quences par exemple.
Les relations (1) et (2) étant de la forme
il n'est pas sans intérêt d'observer que l'approximation obtenue pour Iv ne
varie que lentement en fonction de n lorsqu'on modifie ce paramètre sans
trop l'éloigner de la valeur 6. Même avec n = 10, l'approximation resterait,
à la rigueur, admissible dans certains cas.
THER.MOCHIMIE. — Chaleurs d'hydrolyse des amides : Acétamide. Note (')
de M. E. Calvet, présentée par M. Perrin.
J'ai commencé une série de recherches sur les chaleurs d'hydrolyse des
amides et des nitriles, chaleurs mal connues actuellement. Avec ces données
il sera particulièrement intéressant de comparer les effets thermiques et les
vitesses d'hydrolyse.
J'ai utilisé le calorimètre à compensation à l'aide des effets Peltier et
(') Séance du 17 juillet 1929.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 53 1
Joule de M. A. Tian (') et une méthode analogue à celle employée par
M™ Bérenger-Calvet pour la mesure directe de la chaleur d'hydrolyse de
l'acétate d'éthyle (-).
Voici le résultat de mes recherches relatives à l'acéiamide.
L'hydrolyse de ce corps
(1) CH 3 CONH s 4-H50r=CH»COONH 1 +X 1 caI.
peut être considérée comme résultant des deux réactions
( 2 ) CJJ-'CONH 5 -+- Na OH = G H- 1 COONa -4- KH» 4- X.eal .
(3) CH'GOONa + NH»+ H'O = CH'COONH*+ NaOH+ X,cal.
La réaction (2) qui a été réalisée expérimentalement. m'a servi de hase' pour
calculer l'effet thermique de la réaction (1)
x, = x„ + k 3 .
J'ai utilisé des quantités équimoléculaîres d'acétamide et de soude à la tempéra-
ture de i 7 °,o. La chaleur dégagée a été évaluée entre deux instants t t et t, tels que la
chaleur de réaction rapportée à la molécule-gramme soit évaluée avec la plus grande
précision possible. Les débits de chaleur ont été enregistrés pendant 6 heures, ce qui
correspondait à l'hydrolyse du quart de la quantité initiale d'acétamide, laquelle était
^ e wû de molécule-gramme, soit o 5 , 0737.
Le phénomène étant exothermique, j'ai compensé par effet Peltier. La quantité de
chaleur ncm compensée n'atteignant pas 5 pour 100, et ce terme étant évalué avec une
précision d'au moins 5 pour 100, l'erreur qui affecte le résultat final était de -fâfc, au
plus.
Il est nécessaire de connaître d'une façon précise les taux d'hydrolyse aux instants
/, et /. 2 . J'ai été conduit à étudier la réaction (2) au point de vue cinétique et j'ai pu
vérifier qu'elle est bien bimoléculaire, tout au moins pour des taux d'hydrolyse compris
entre 5 ef4o pour 100. La constante de vitesse à r7°,o est de K = 0,0692 fies concen-
trations étant exprimées en normalité, les temps en heures). Les dosages d'ammoniaque
ont été effectués par la méthode de Ronchèse ^méthode au formol^ convenablement
adaptée.
Afin d'obtenir un phénomène thermique aisément mesurable, j'ai du partir de solu-
tions d'acétamide et de soude assez concentrées. L'emploi de ces solutions a nécessité
des corrections relatives aux chaleurs de dilution ( :l ). Dans certaines expériences de
dilution, les effets thermiques très petits et de courte durée n'ont pu donner lieu à une
compensation par effet Peltier et Joule. Il suffisait alors d'utiliser le microcalorimètre
( l ) M. A. Tian, Comptes rendus, 178, 1924, p. 700.
(-) J. Chim. Phj?s.,2k, 1927, p. 325.
( 3 )M"° Bébenger et M. A. Tian, Comptes rendus, 180, i 93 5, p. 1907, et
M^Béiuïkger-Calvkt, /. Chim. Phys., ai, 1927, p. 34 1 .
532 ACADÉMIE DES SCIENCES.
en « balistique » en mesurant l'élongation maximum du spot donné par le miroir du
galvanomètre. Un étalonuage préalable, en produisant par effet Joule un dégagement
de chaleur très court, permettait d'évaluer les élongations en millicalories-grammes.
La chaleur X„ mise en jeu dans la réaction (3), représente la différence
des chaleurs de saturation de l'acide acétique par l'ammoniaque et la soude.
Soit Q la chaleur de dissolution simultanée dans l'eau à molécules égales
de l'acétate de sodium et de l'ammoniac. Cette même solution peut être
obtenue en dissolvant dans de l'eau de l'acétate d'ammonium et de la soude;
soit Q' cette chaleur de dissolution. J'ai mesuré Q et Q'; on en déduit :
X,= Q-Q'.
Le tableau ci-dessous donne les principaux résultats que j'ai trouvés
à i7°,o. La première colonne donne les quantités de chaleur en grandes
calories, la seconde les limites des erreurs en pour ioo.
Nature du phénomène thermique. '■ "■
1. Chaleur de dissolution d'une molécule-gramme d'acétamide dans
riori + 2,o5 I
200 H- U , '
2. Chaleur de dissolution de CH'COONa, 3H ! dans 197 H 2 - 4,7 2 »
3. Chaleur dégagée par la réaction :
CH>CONH 2 +NaOH + 3H'-0 = CH 3 CONa, 3H°-0 + NH 3 ... +11,2 1
Solution trlnormale. Solution Liquide. Cristallisé. En solution
normale. 0,80* norm.
k. Chaleur dégagée par la réaction :
CH 3 CONH 2 + NaOH =CH'COONa+ NH' +6,55 i
Dissous Dissous Dissous Dissous
dans 200 H» O. dans 200 IP 0. dans 200 fP O. dans 200 H* 0.
5. Chaleur dégagée par la réaction :
CH 3 COONH 4 + NaOH = CH'COONa + NH 3 .
Dissous Dissous Dissous Dissous
dans 100 IPO. dans 200 IPO. dans 200 IPO. dans 200.IPO.
+ 1,20
6. Chaleur dégagée par la réaction :
CH 3 CONH 2 + H 2 0=CH 3 COONH* +5,3 3,5
Dissous Liquide. Dissous dans 130 IPO. t
dans 200 IPO.
La méthode habituelle d'évaluation des thermicités en chimie organique
est une méthode indirecte basée sur les chaleurs de combustion. Elle
fournit des résultats très différents pour l'hydrolyse de l'acétamide suivant
qu'on prend pour chaleur de combustion de ce corps la valeur indiquée
par Berthelot et Fogh {Bull. Soc. Chim., 3 e série, 4, 1890, p. 229) soit
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 533
288 cal ,o, ou celle proposée par Stohman(7. /. prakt. Chem., 52, 1896, p. 60)
qui n'est que 282 e111 , 7. L'écart entre ces deux nombres est de Tordre de la
quantité à mesurer. On voit donc quel est l'intérêt des évaluations directes
dans ce genre de mesures.
CHIMIE PHYSIQUE. — L'oxydabilitê. du silicium en fonction de son état
de division. Note (') de M. A. Sanfourche, présentée par M. H. Le
Chatelier.
M. Bedel ( 2 ) signale qu'il a vainement tenté de reproduire nos expé-
riences au sujet de l'influence de l'état de division du silicium sur son
oxydabilité par l'air ( 3 ). Cela nous oblige à revenir sur ces, essais, qui ont
été depuis lors complétés par d'autres.
La pulvérisation mécanique du silicium cristallisé, que M. Bedel a trouvée
insuffisante pour permettre une oxydation marquée, est avantageusement
remplacée par la division physique réalisée dans l'alpacc, alliage Al-Si où le
silicium eutectique est réparti en éléments bien plus fins que ceux que peut
donner la porphyrisation. On sait que cet alliage doit ses remarquables
propriétés justement à cet état de division, obtenu par un affinage spécial
sur lequel nous ne pouvons nous étendre ici ( *). Le silicium qu'on en isole
est presque aussi soluble dans l'acide fluorhydrique que celui extrait de
l'argent.
Le diagramme ci-après résume nos observations 5 il indique la diminu-
tion relative de poids provoquée par l'acide fluorhydrique en fonction du
nombre de traitements 5 les conditions expérimentales sont celles indiquées
dans notre Note précitée. Les diverses courbes se rapportent aux échan-
tillons suivants :
1. Silicium cristallisé dans l'aluminium, lamelles de i mm environ.
2. Le même porphyrisé jusqu'à une dimension de l'ordre de o mm ,oi.
3. Silicium extrait de l'alpax. par l'acide chlorhydrique froid à 10 pour 100. Dimen-
sion = o mm , 002. Pureté = 97,4 pour 100.
(') Séance du 3o septembre 1929.
( 2 ) Ch. Bedel, Comptes rendus, 189, 1929, p. 180.
( 3 ) A. Sanfodbche, Comptes rendus, 188, 1929, p. 1672.
( 4 ) Un exposé en a été fait par M. L. Guillet, Bec. MétalL, 19, 1922, p. 3o3 des
Mémoires.
534 ACADÉMIE DES SCIENCES.
4. Silicium extrait de l'alpax par l'eau régale à chaud. Pureté = 97, a pour 100.
5. Silicium extrait de l'alpax par l'acide sulfurique de D = i,53 à l'ébullition
(environ ioo°). Pureté =98,2 pour 100.
6. Silicium cristallisé dans l'argent. Pureté =go,5 pour 100.
7. Silicium au magnésium. Pureté 1=98,4 pour 100.
■ 8/ Silicium à l'aluminium, de finesse telle qu'il reste en suspension dans l'eau plus
de 45 minutes. Pureté =96, 5 pour 100 ( ] j.
90
ta
70
ta
.5»
<n «0
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ss-
30
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t «
» «
t
Nombre de traitements
Les points indiqués sur les courbes par un cercle signalent les cas où
l'oxydation avec incandescence a pu être observée à la fin de l'évaporation
de l'acide. On remarque que parfois la diminution de poids est nulle, ou
fait même place à une augmentation : cela* survient lorsque, à dessein ou
fortuitement, un chauffage plus prolongé ou plus intense suit la fin de l'éva-
(') Les échantillons 1, 2. 6, 7 sont ceux qui ont été mentionnés dans notre Note
précitée.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 535
poration; il en résulte une oxydation plus avancée, pouvant compenser et
même dépasser la diminution de poids que l'acide venait de provoquer.
L'influence de l'état de division sur l'oxydabilité ressort sans conteste de
ces courbes; elle n'est d'ailleurs' niée par aucun expérimentateur, ni par
Manchot et ses collaborateurs, qui ont vu s'oxyder à l'air avec incandes-
cence le silicium venant de subir l'action de l'acide fluorhydrique, ni par
Moissan et Smiles ('), qui ont noté que- le silicium extrêmement ténu, pro-
venant de l'a décomposition du siliciure d'hydrogène liquide, réduit même
à froid une solution de permanganate. Il est très probable que la cristalli-
sation dans certains métaux, amenant le silicium à l'état eutectique, réalise
par là cet état de division favorable à l'oxydation; il pourrait même, arriver
qu'il entrât en solution solide, ce qui lui conférerait une ténuité encore plus
grande.
D'un autre côté, les impuretés qu'il retient ne sont certainement pas sans
exercer une influence sur ses propriétés, et ici nous nous accordons avec
M. Bedel; même le réactif ayant servi à l'isoler peut avoir son importance,
comme qn le constate en comparant les courbes 3 et 5. Il n'en reste pas
moins que le facteur essentiel de l'oxydabilité du silicium est son état de
division.
CHIMIE PHYSIQUE. — Action des oxalates alcalins sur les sels halogènes
de plomb en solution aqueuse. Note de M mo IV. Demassiecx, présentée par
M. G. Urbain. F
Dans des Notes précédentes (-) nous avons examiné l'action des carbo-
nates alcalins et de l'acide oxalique sur les sels halogènes de plomb. En
étendant les investigations aux oxalates alcalins, nous avons retrouvé des
phénomènes analogues à ceux qui se produisent dans les cas précédents. La
méthode des conductibilités nous a révélé la formation d'un chloro et d'un
bromo-oxalate de plomb. La courbe représentative est obtenue en portant
en ordonnées y= }22.z£, ou ( I00 _ a y et a sont les i ongueurs var i a bles
lues sur la règle du pont, et en abscisses les quantités, en centimètres cubes,
d'oxalate alcalin versé dans la solution des sels de plomb.
La première branche de courbe correspond, dans les deux cas, à la for-
(') Moissan et Smiles, Comptes rendus, 13i, 1902, p. i55a.
(«) M™ N. Dkmassibct, Comptes rendus, 185, 1927, p. 46o; 189, 1929, p. 333 ei 428.
536
ACADÉMIE D.ES SCIENCES.
malicm d'un sel halogéno-oxalique ; la deuxième branche, à la transforma-
tion du sel précédent en oxalate de plomb.- La réaction est terminée lors-
qu'apparaît la troisième.
Les résultats obtenus montrent que les sels halogènes de plomb forment
tout d'abord un sel mixte halogène, qu'un excès de réactif transforme en
a 5 10 15
C 2 0* Na z à 1/20 mot. par litre en cm. 3
M M
5o™*pbBr 2 à =-, C 2 4 Na 2 à — , t = 2o°,a.
5o io
5 10 15
C* 0* Na 1 a' '/S mol. par litre en cm?
M M
'PbCPà =-i C'O'Na 2 à t-> équilibre atteint
00 D
3 semaines t = ig°.
sel simple de plomb. Ces réactions sont quantitatives et ont été contrôlées
par l'analyse chimique. Tout se passe comme s'il existait un radical (PbX)
monovalent entrant tout d'abord en réaction. L'addition ultérieure du
réactif agit sur ce sel pour former une deuxième réaction donnant nais-
sance, soit à l'oxalate, soit au carbonate de plomb.
Cette interprétation des phénomènes paraît bien être confirmée par les
digrammes — X de poudres que M. Mathieu (voir la Note ci-dessous)
a réalisés sur les divers sels obtenus au cours de ce travail.
CHIMIE PHYSIQUE. — Élude aux rayons X de quelques halogéno-sels
préparés par M me Demassieux. Note (') de M. Mathieu, présentée
par M. G. Urbain.
Un diagramme a été fait par la méthode des poudres avec les différentes
phases solides obtenues par M me Demassieux dans ses recherches sur les
halogéno-sels de plomb ( 2 ).
( 4 ) Séance du 3o septembre 192g.
( 2 ) M mo Demassimjx, Comptes rendus, 189, 192g, p. 333 et 428.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 537
Dans les sels simples PbCI 2 et PbBr' 2 , la différence dans les dimensions
de la maille esl notable par le fait de la substitution du chlore au brome.
Par contre dans les sels : (PbCl) a C0 3 ; (PbBr) 2 CO-, d'une part, et
(PbCl) 2 (COO) 2 ; (PbBr) 2 (COO) 2 , d'autre part, la différence provenant
du changement d'halogène est très petite.
Ce fait est à rapprocher de ceux déjà connus relativement aux volumes
atomiques, lesquels sont variables suivant le mode liaison des éléments.
Par exemple : de CINa à BrNa, la différence de volume de la maille coh-
c
tenant 4 atomes d'halogène est 32,3 UA 3 ; alors que de CIO 3 Na à Br0 3 Na,
cette même différence n'est que 20 UA 3 . La différence de volume atomique,
rapportée à 4 atomes d'halogène est de 33 UA, quand on passe de PtCl°K 2
à PtBr°K 2 . Pour les sels de nickel, Ni(NH»)°CI 9 et Ni(NH 3 )°Br 2 isotec-
toniques des chloro- et bromo- platinates, la différence de volume s'élève
à 62 UÂ\
On peut généraliser cette remarque et affirmer que les relations d'iso-
morp'hisme sont plus étroites entre les sels dans lesquels l'élément substitué
entre dans un groupe complexe, qu'entre les composés dans lesquels l'élé-
ment substitué joue le rôle d'ion.
D'où l'on peut affirmer que les halogéno-sels de plomb obtenus par
M m " Demassieux ^voir la Note ci-dessus) renferment les ions (PbCI)
ou (PbBr).
CHIMIE MINÉRALE. — Étude des cobalti-pentammines et recherches sur un
nouveau cas d'isomêrie. Note de M. et M mo Clément Dcval, présentée
par M. Georges Urbain.
Les ions d'acido-pentammines de formule générale
[CoFWNH 3 ) 5 ],
où R désigne un radical acide, minéral ou organique, monoacide ou poly-
acide, s'obtiennent par la méthode générale suivante :
Le chlorure de chloro-pentammine Cl 2 [CoCl(NH 3 ) 5 ] est traité par
l'hydroxyde d'argent fraîchement préparé. Il en résulte la production, en
solution, de l'hydroxyde d'aquopentamnline.
Cl 2 [CoCl(NH3)*] + 3HOAg+tPO-.3ClAg-MHOr Co Jî!,
|_ (i\H :i )' 3
C. R., 1929, a» Semestre. (T. 189, N« 15.) L\1
538 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Cet hydroxyde, très instable et par suite très actif, réagit pendant un.
temps plus ou moins long, entre 70 et 100 sur un acide ou son sel alcalin,
ce qui donne racido-pentammine cherchée.
Nous avons pu de la sorte, préparer la série suivante où tous les corps
sont nouveaux :
Cl 2 [Co B0 2 (NH 3 ) 3 ] (Chlorure de cobalti-borato-pentammine).
CI [Co Cr s O'(NH 3 ) 5 ] (Chlorure de bichromato-pentammine j.
[Co P0 4 (NH 3 ) 3 ] (Cobalti-phosphato-pentammine).
[Co P 2 7 (NH 3 ) 5 ]]\a (Cobalti-pentammonio-pyrophosphate de sodium).
[Co C°H(C0 2 ) 3 (NH 3 ) 5 JNa 2 (Cobalti-penlammonio-benzène-penta-carbo-
nale de sodium).
[Co C (CO 2 )°(iNH 3 ) 3 ]Na 3 (Colbati-pentammonio-mellate de sodium).
Tous les acides peuvent donc acquérir la coordinence 1 quand on les dissi-
mule dans une pentammine .
Nous avons alors songé à préparer des complexes ayant la même compo-
sition chimique, mais des valences électrolvtiques différentes. Nous avons
obtenu les deux couples de corps suivants :
j S0 4 [CoSO*(NH 3 ) s ] [Sulfate de persulfato-pentammine (orangé)].
|= Cl[CoSO v (NH 3 ) 5 ] [Chlorure de sulfato-pentammine (rose) (' )].
[Co ) Fe(GN) c } (NH 3 ) 3 ] Cobalti-ferricyano-pentammine ( brun).
[Co j Fe(CN) | (NH 3 ) 5 ]K Cobalti-ferrocyanure de potassium (rouge brique).;,
Ces deux exemples conduisent à un nouveau cas d'isomérie pour lequel
nous proposons le nom d'isomérie de radicaux.
Il est probable que chacune des molécules citées ci-dessus constitue un
dipûle, ce qui sauvegarde la coordinence 6 du cobalt.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les anhydrides dialcoyloxysucciniques.
Note de M. P. Cordier, présentée par M. A. Béhal.
Dans une série de recherches ayant pour point de départ la préparation
et l'étude de l'acide amidé (I), M. J. Bougault ('-') a préparé l'acide biba-
sique (II) '
C« H 3 - CH- - CH 2 - CO H - CO OH C H» - CH- - CH - CO OH
1
o • . o
O>H 3 -CH 2 -CH 2 -C0H-C0-NH 2 C°H 3 -CH 2 -CH 2 -CH-COOH
(I). (II).
(') Ce sel était déjà connu (P. Job, Thèse, Paris, 1921).
( 2 ) Comptes rendus, 180, 1926, p. ig44; 181, iga5, p. 247; 182, 1926, p. 1224.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 53q
Cet acide, sous l'action de l'anhydride acétique, donne, outre l'anhydride
normal (p. fus. io4°) régénérant l'acide primitif, un autre anhydride
(p. fus. 75°) possédant i mo1 d'eau en plus et doué de propriétés très particu-
lières. A cet anhydride M. J. Bougault a attribué la formule (III) ou (IV),
G- IF - CH' - CO H - CO\ C H» - CH» - CH - CO\
C H' - CH' - CH" - CH - CO/ C C« H' - CH» - CH* - CO H - Co/°
('")• (IV).
Cette formule met en évidence le caractère légèrement acide de cet
anhydride, qui, en effet, peut se dissoudre dans les liqueurs alcalines sans
ouvrir la liaison anhydride. Il peut également être éthérifié et donner des
éthers de la forme (V) ou (VI),
CMI'-CH»-ÇOR-CO\, CIP-CH'-CH - CO\ .
C H* - CH' - CH» - CH - C0/° C H' - CIP - CH" - CO R - CO/°
( v )- (VI).
Les alcalis peuvent cependant l'hydrater et donner le sel alcalin corres-
pondant à l'acide bibasique, mais lorsqu'on libère l'acide par un acide fort,
l'anhydride (III) se reforme immédiatement.
En dehors de ces réactions singulières, l'anhydride en question se tauto-
mérise, sous l'influence d'une hydrolyse alcaline prolongée (' ), en donnant
naissance à plusieurs acides éthyléniques de formule (VII), ( VIII) et (IX)
C«H>- Cil = C - GOGH CIP- CH»- Ç - COOH
C"IP- CIP- CIP- CH - COOH CH'- CH»- CH»- C - COOH
(VII). (VIII).
CIP- CH'-CH- COOH
CIP-CIP-CII=C -COOH
(IX).
Il est possible inversement de retourner de ces acides à l'anhydride. En
effet ces divers acides peuvent donner par action modérée de l'anhydride
acétique un anhydride normal facilement hydraté en l'acide générateur (VU)
(VIII) ou (IX) et par action plus prononcée un seul anhydride qui est l'anhy-
dride (III) ou (IV).
En présence des curieuses propriétés manifestées par les anhydrides de ce
type très spécial, nous nous sommes proposé de généraliser leur étude et de
chercher de quels arrangements moléculaires pouvait dépendre la possibilité
de leur formation.
(') Comptes rendus, 184, 1927, p. 1255.
:54o ACADÉMIE DES SCIENCES.
I. Nous nous sommes adressé à l'acide phényléthylmaléique (X)
.C H 3 - CH"- - CH ' - C - GO OH
HC-COOH
et à son isomère fumarique, préparés d'après une méthode indiquée dans une
Note antérieure (' )'. Nous avons constaté que l'anhydride acétique.quelleque
soit la durée d'action , ne fournissait qu'un seul anhydride normal avec l'acide
phényléthylmaléique.
H." Nous nous sommes rapproché de la constitution de l'acide (VII) et
nous avons préparé dans ce but l'acide méthoxybenzylidènephényléthylsuc-
cinique (XI)
CH a O - OH- - CH = C - COOH
C«H'-CH ! -CH ! -CH-COOH
(XI)
ne différant de l'acide (VII) que par le remplacement d'un H par OCH\
Cet acide a été obtenu suivant la méthode de Claisen, par condensation
de l'aldéhyde anisique avec l'élher méthylique de l'acide phényléthylsnc-
cinique en présence du sodium dans l'éther anhydre.
Il se décompose au-dessus de 160" en se transformant en son anhydre
normal (XII)
CH 3 O - C 6 H ' - CH = C - CO\
C« H 5 - CH 2 - CH 5 - CH - CO/
(XII).
dont le point de fusion esl i55°.
Cet anhydre s'obtient facilement par action de l'anhydride acétique,
pendant 1 5 minutes au bain-marie, sur l'acide (XI). Il régénère facilement,
au contact des liqueurs alcalines diluées, l'acide (XI).
Un contact prolongé de l'anhydride acétique (3 heures à l'ébullition)
transforme l'acide (XI) en un nouvel anhydride (XIII), fondant à 70 :
CIPO - C" H- - Cil 2 - CO H - CO
C' ; IP - CH- - CH- - CH - CO/
(Mil;.
>()
Ses propriétés sont tout à fait comparables à celles de l'anhydride (III).
II est lentement soluble dans les solutions diluées d'alcali, plus soluble
(') Comptes rendus, 186, 1938, p. 869.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 192g. 5/(1
dans les solutions chaudes. L'acidulation de ces solutions régénère l'anhy-
dride (XIII), montrant ainsi l'instabilité de l'acide alcool correspondant.
Nous avons pu, comme avec l'anhydride(III), préparer l'étherméthylique.
L'éther obtenu fond à 46 , il régénère par saponification l'anhydride.
En un mot, l'analogie est complète.
CHIMIE ORGANIQUE. — Action des dérivés organo-magnésiens mixtes sur
P acétal propargylique. Note de M. J. Grard, présentée par M. C. Mati-
gnon.
En réagissant sur le bromure de méthylmagnésium, l'acétal propargy-
lique nous a donné, dès la température ordinaire, le composé
BrMg-C = C-CH(OC*H*j s ,
puis, à l'ébullitipn de l'éther, le composé
Br - Mg - C = C - CI I ( OC- II')- CI I 3 .
Nous avons ainsi obtenu deux magnésiens qui nous ont servi de' points de
départ pour la préparation de quelques corps nouveaux.
A . Réactions du magnésien de l 'acétal propargylique :
i° Avec l'aldéhyde ordinaire, on obtient le composé
CH>- CHOH - C = G - CH( OC-II 5 )-
ayant pour densité à 22°, 0,990 et pour indice à 25°, i,446.
Ce liquide réagit facilement, mais lentement sur une solution d'uréthané
en fournissant des cristaux, qui, après recristallisation dans l'alcool, fondent
à i68°-i68°, 5 et répondent à la formule
CM 3 - CHOH - Ç == C - CH( NH - CO* - C s H 3 j*.
2 Avec l'iode, si Ton utilise le mode opératoire préconisé par M. Gri-
gnard, on l'obtient l'acétal iodé CI = C — CH(OC 2 H 5 ); que nous avions
déjà préparé par l'action de l'iode sur le dérivé argentique de l'acétal : c'est
un liquide, d'odeur forte, point de fusion 7°-8°, rf 22 =1,533; /?. 22 = i,5o2.
Cet iodure, chauffé quelques heures avec une solution alcoolique d'iode,
fournit par évaporation du solvant des cristaux sombres que l'on purifie
par lavage avec une solution diluée de carbonate de soude suivi d'une redis-
solution dans l'alcool bouillant. Ils fondent alors ^ i29°-i3o°. L'analyse de
ces cristaux leur assigne la formule Cl 2 = Cl — CHO.
54'2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
On voit que la fixation de l'iode a été accompagnée d'une désacétali-
sation, phénomène déjà observé par nous dans des cas analogues (fixation
du brome sur l'acétal propargylique).
3° Avec l'éther de Kay on obtient un diacétal
(OC 2 H 5 )* _ CH — G = C - CH(OC*H*)*.
déjà préparé par M. Moureu suivant une autre méthode. C'est un liquide
bouillantde 102 à io5° sous 3 mm et fondant aux environs de 18% rf 22 = o,p,526;
, n aQ =i,42Ti. , ■ ■'
Le diacétal précédent fournit avec l'uréthane un corps solide fondant au
bloc Maquenne à 3oo°.
B. Réactions de magnésien de Véther-oxyde. — i° La destruction par
Peau donne l'éther
H _ C = C - CH(OOH») - CH»,
et justifie ainsi la formule attribuée au magnésien. Cet éther est un liquide
d'odeur pénétrante bouillant à 87-88 ; rf'f = 0,8073; nl 2 = 1,402.
Il fournit avec l'azotate d'argent ammoniacal un précipité soluble dans
un excès de réaclif dont la formule est celle attendue
Ag - C = C - Cil (OC 2 H 5 ) - Cil 3 .
Traité par l'iode dans les conditions indiquées par M. Lespieau (') pour
des cas analogues, ce précipité donne le composé triiodé
C1 S =CI - CII(OC 2 II 3 )CIP fondant à 47-48";
2° Action du gaz carbonique. — Il se' fixe et produit l'acide
COM-I _ C 5= C - CHi OC-H' yen 3 ,
liquide distillant sans décomposition à io7°-io8" sous 4' mn , d~-= i,oji/j;
«d"= i,458.
Cet acide se prête aisément au titrage par la soude ou la potasse en pré-
sence de phtaléine,. Le résultat de l'opération évaporé dans le vide sulfurique
laisse déposer des cristaux répondant à la formule du sel normal non hydraté.
Le sel de potassium précipite les solutions de nitrate d'argent, mais il se
produit alors un dégagement spontané de gaz carbonique et l'on retrouve
le dérivé argentique mentionné plus haut.
Traité par une solution de sulfate de cuivre à l'ébullilion, le sel de po-
(' ) Lespieau, Bulletin de la Société chimique de France, 4 1 " série, !i, igo8, p. 638.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 543
tassium fournit un précipité bleu dont la formation s'accompagne d'un
dégagement de gaz carbonique. La teneur en cuivre de ce précipité s'accorde
avec une formule renfermant deux atonies de cuivre, vraisemblablement
Cu - C = C - Cil (OC 2 II 3 ) Cil'.
11
H
I
Cu.
Le sel de sodium en solution alcoolique réagit sur l'iodure d'éthyle pour
former Tétber éthylique de l'acide, liquide d'odeur agréable, passant à 68-
70 sous 3 mm , rf 22 = 0,842, nf i,444- Cet éther peut également s'obtenir par
l'action du carbonate d'éthyle sur le magnésien de l'éther-oxyde.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la transformation des glucides au cours du
mûrissement des bananes. Note de M. M. Bridel et M lle G. Bourdouil,
présentée par M. M. Molliard.
Les analyses ont porté sur un régime de bananes des Canaries, très vert,
qu'on a laissé mûrir au laboratoire. Les prélèvements de fruits ont été effec-
tués tous les deux jours environ.
La peau et la pulpe ont été séparées, pesées et traitées à part. On a déterminé ainsi
ce que Tallarico a appelé le coefficient de maturation et qui est le rapport du poids de
la pulpe au poids de la peau.
Les fruits, aussitôt après leur séparation en peau et en pulpe, coupés en tranches
minces, ont été projetés dans l'alcool bouillant dans le but de détruire les ferments.
Après ébullition de 20 minutes, ils étaient hachés finement et remis à bouillir dans le
même alcool. La solution alcoolique était filtrée, après refroidissement. Elle a servi à
déterminer :
i° L'extrait alcoolique, par dessiccation à -t-.6o n , dans le vide;
2 U Les sucres réducteurs par la méthode de G. Bertrand;
3° Le saccharose par la méthode biochimique de Bourquelot.
Le résidu insoluble dans l'alcool a été lavé à l'alcool, séché et pesé. Il a servi à
déterminer l'amidon et la pectine.
Pour cela, une prise d'essai a été traitée par l'eau, à + no°, pendant deux heures.
Après refroidissement, on a fait agir sur le mélange, à + 4o", la pancréatine pendant
deux heures. On a filtré; on a précipité la pectine par addition de deux volumes d'al-
cool à g5 c . On l'a recueillie, lavée et séchée. Dans le liquide alcoolique, on a dosé les
sucres réducteurs par la méthode de G. Bertrand. On a évalué le poids d'amidon en
effectuant, comparativement, une hydrolyse de fécule par le même produit fermen-
tai re.
544 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La teneur en eau a été déterminée pa.r différence entre le poids frais et la somme de
l'extrait alcoolique et du résidu insoluble dans l'alcool.
Le tableau suivant résume les résultats obtenus avec la pulpe :
Coefficient
N oï .
1.
2.
3.
0.
G.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14...
15.
16.
Date du
prélèvement.
ai mars
23
20
2"
28
a 9
3o
1 avril
'i
5
6
8
10
12
, /
1 1
16
de
matu-
ration.
0,96
1 ,06
1,07
1,10
1 , 1 5
t,33
1 ,3g
•,3g
i,5 7
i,64
',79
• ,79
•i , 00
2 , 1 3
2,48
Produit
sec
pour 100.
3o,3i
a 9>7 2
29,06
28.89
28.9")
28,58
28,48
28,24
28.79
27.00
26.93
25,12
24.18
a3.64
24.19
23,27
Extrait
alcoo-
lique.
2,3o
3,37
9,7°
i4,9 5
18,70
20,70
21 ,5 1
22,27
22,52
22,64
22,55
20,93
19,86
19,80
'9,9°
19. °4
Résidu
insoluble.
28,01
26,35
19, 36
'3, 9 4
10,25
7,88
6,97 *
3,97
6,27
4,4i
4,38
4,i'9
4,32
3,84
4 , y 9
4,23
Sucre
réduc-
teur
initial.
0,06
0,20
1,27
2, i5
3, ,2
3,83
4,o4
4,33
4,79
5,32
5,g3
6,52
7, '8
8,26
7.79
8,64
Saccharose.
0,7.3
2,00
6,35
io,g3
12, 4i
1 3 , 00
i3,62
10,70
i4,38
i3, 1 1
12,44
10,42
9.°'
7-87
7,66
6,24
Sucre
total.
0,81
2.20
lM
3,o8
0,00
6^86
7-66
8.06
9> J 7
8.43
8.3 7
6,94
6,19
6,i3
5.45
4,88
Amidon.
22,g4
21,55
i3.4o
8,75
6,00
3,63
3,28
2,18.
2,o3
0,94
0,87
0,76
0,83
En ce qui concerne l'état du fruit, les coefficients de maturation, qui
augmentent progressivement de 0,96 à 2,48, n'ont que la valeur d'une
indication, un peu plus précise, toutefois, que celle que donne la couleur
de la peau. Mais ils mettent en évidence les variations du poids de la peau
par rapport à celui de la pulpe qui est beaucoup plus stable. Le poids de la
peau a varié de 191 e , 21 et 82 s ,5 et celui de la pulpe de 179 e à 2o5e.
La transformation de l'amidon en saccharose est hors de doute dans la
banane. Il y a diminution progressive de l'amidon et augmentation corré-
lative du saccharose, celui-ci étant en quantité telle qu'il ne peut provenir
que du glucide le plus abondant dans le fruit vert, l'amidon. L'indice de
réduction enzymolytique obtenu par l'action de l'invertine est toujours
voisin de 6o4, indice théorique du saccharose.
La diminution de l'amidon est très rapide, après une sorte de mise en
train de près de 48 heures. L'augmentation du saccharose suit la même
allure. Toutefois, les quantités de saccharose formé et celles d'amidon
disparu ne sont pas strictement proportionnelles.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 5^5
La vitesse de transformation diminue au fur et à mesure que l'amidon se
trouve, dans le fruit, en plus petite quantité.
Le saccharose, ainsi que le sucre total, après avoir présenté un maximum
le i3 e jour, décroît. Le saccharose décroît plus rapidement que le sucre
total, car il se fait du'sucre interverti par hydrolyse-du saccharose. Après
le r3 e jour, on observe encore une diminution de la quantité d'amidon,
ce qui fait penser que L'état de maturité parfaite ne correspond pas à la
teneur maxima en saccharose.
Si l'on considère que la plus grande partie des sucres réducteurs libres
est constituée par du sucre interverti, on voit que le rendement de la trans-
formation de l'amidon en saccharose que l'on obtient par le rapport entre
les sucres réducteurs dosés après invertine et l'amidon transformé -atteint
à la fin de la maturation une valeur élevée : 0,91.
ZOOLOGIE. — Une forme adulte du i?o«gW (Thrombicula autumnalis SAtfir).
Note de M. Marc André, présentée par M. Ch. Gravier.
L'an dernier, j'étais parvenu par- l'élevage de larves d'Acarien connues
sous le nom de Rougets {Leptus autumnalis Shaw), fixées sur un jeune Lapin,
à obtenir # des nymphes qui, par l'ensemble de leurs caractères, se ratta-
chaient indiscutablement au genre Thrombicula Berlese (' ). .
La forme complètement adulte restait encore inconnue.
Cette année, après de longues recherches, j'ai eu, le 23 août 1929, à La
Croix-en-Brie (Seine-et-Marne), la bonne fortune de recueillir, — à l'inté-
rieur'd'une motte de terre prise aune profondeur de 1 5 à 20 cm , dans un plant
de Fraisiers dont les feuilles portaient, à leur face inférieure, de nombreux
Leptus autumnalis, — un unique Thrombicula adulte, que la présence de trois
paires de ventouses, autour de l'orifice génital, caractérisait comme femelle.
Cet animal était parfaitement vivant, bien que mutilé par la perte des
trois premiers articles de chacune des pattes de la première paire.
La concomitance des Leptus daus la même localité et surtout la compa-
raison de cet individu avec les nymphes précédemment obtenues par élevage
me portent à regarder comme fort plausible que, malgré certaines diffé-
rences (notamment dans l'armature des palpes), il s'agit là d'un exemplaire
adulte du Thrombicula autumnalis Shaw.
(' ) M. André, Comptes rendus, 187, 1928, p. 84a.
C. R., 1929, 2- Semestre. (T. 189, N* 15 ) t . ^
546
ACADÉMIE DES SCIENCES.
C'est, en tout cas, le premier individu complètement adulte appartenant
à une espèce du genre Thrombicula qui se trouve signalé en France.
Il est de couleur blanche très légèrement jaunâtre et il offre une absence
totale d'yeux.
Cette dépigmentation du corps et l'atrophie des organes visuels indiquent
que les Thrombicula mènent une existence hypogée.
Forme adulte de Thrombicula aiUumnaUs Sbaw. Face ventrale et fjce dorsale.
St. Hirst (' ) pensait que les adultes du T. autàmnalis devaient habiter les
nids de petits Rongeurs (Mulot, Campagnol).
Or, en fait, ils n'ont jamais été jusqu'ici rencontrés dans les galeries de
cas Mammifères et toutes mes recherches dirigées dans ce sens étaient
restées infructueuses : au contraire, c'est dans le sein même de la terre que
se mouvait l'individu que j'ai découvert.
Il semble donc que les Thrombicula sont des animaux qui vivent simple-
ment enfoncés dans la terre, c'est-à-dire qu'ils appartiennent à la faune
(') St.. Hirst, Ann. Appl. BioL, 13, 1926, p. i4o.
SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1929. 54-7
appelée endogée par Pruvot (■ ), plutôt qu'à celle des terriers (faune micro-
cavernicole).
La séance est levée à i6\
' A. Lx.
ERRATA.
(Séance du 23 septembre 1929.)
Note de M" e Nina Bary, Sur les fonctions jouissant de la propriété N :
Page 44i, ligne 8, au lieu de et la connaissance de la dérivée, etc., lire et que la
connaissance de la dérivée, etc.
Page 443, ligne 6, au lieu de et cette dérivée est sommable, etc., lire et si cette
dérivée est sommable, etc.
Note de M. Peirier, Les Caloncoba à huile antilépreuse du Cameroun .
Page 4 7 i, ligne 3 de la Note, au lieu de Afrique méridionale, lire Asie méridionale.
(Séance du 29 juillet 1929.)
Note de M. P.-L. Srivastava, Sur les singularités d'une,classe de série de
Dirichlet :
Page 232, ligne 7, au lieu de a < 7:, lire «ivr; ligne 19, au //™ ^ discontinuités ,
lire continuités.
Page 233, ligne 12, au lieu de «, b, lire c, d; ligne i5, au lieu de et la ligne, lire
est la ligne.
('
in Rago-vitza, Arch. Zool. exp. et gèn., 4 e série. 6, 1907. p. 388.
548 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus pendant les séances de septembre 1929.
Sulla sistemalica dei frumenti coltivati (nota preventiva), par 0. Campbell.
Firenze, Società botanica italiana, 1929; 1 fasc. 24™. ;
D. SaÎWaod de Lavaud. La sécurité en avion multimoteurs. Paris, chez 1 auteur,
1929; 1 fasc. 23™, 5. ;
Fundamentals in Physics and in Chemistry, by Lucien \. Alexis. New Orléans
chez l'auteur, 1929; 1 vol. 23™.
Le sauvetage des sous-marins, par M. Laubeuf. Paris, La science moderne, revue
mensuelle illustrée, août 1929, 6 e année, n° 8. Baillière et fils, 1929; ' fasc - 2 7 cnl -
Cosmologie, Géologie, par Victor Brdlat. Villelaure, chez l'auteur, 1929; 1 fasc.
i 1 , 1
' La grande œuvre de la chimie, par divers. Paris, Chimie et Industrie, 1929;
1 vol. 28™. r .
Encyclopédie biologique : IV. Les animaux infectieux, par Paul \ cillemin. Fans,
Paul Lechevalier, 1929; 1 fasc. 25™, 5.
Sophus Lie. Gesammelte Abhandlungen, Abhandlungen zur Théorie der Di/feren-
tialgleichungen. Zweile Abteilung, herausgegeben von Friedrich Engel. Le.pzig,
G. Teubner; Oslo, H. Aschettong et O, 1929; 1 vol. 24 cnl .
Sophus Lie. Gesammelte Abhandlungen. Anmerkungen sum vierten Band.
Herausgegeben von Friedrich Engel. Leipzig, B. G. Teubner; Oslo, H. Aschettong,
etO, 1929; 1 vol. 2i™. .
La Hipertension-arterial, par le D' Mariano R. Castex, Collection Medica Argen-
tina. Maipu, IL Andreetta, 1929; 1 vol. 24™, 3.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SEANCE DU LUNDI 14 OCTOBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANG1N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Démétrius Ekixitis, prési-
dent de l'Académie d'Athènes, qui assiste à la séance.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Deux exemples nouveaux de caractères mor-
phologiques dépendant des conditions extérieures. Note de M. Marin:
MOLUARD.
Bien qu'on ait signalé un grand nombre de cas démontrant que la struc-
ture des végétaux est, pour une part, sous la dépendance des conditions
variées ,dont l'ensemble constitue le milieu extérieur, il ne me paraît pas
inutile de rapporter dans cette Note deux exemples particulièrement frap-
pants de cette action, car ils correspondent à des variations de caractères
considérés jusqu'à présent comme pe,u ou point sensibles aux variations
ambiantes.
I. Pilosité anormale déterminée expérimentalement. — L'épiderme de la
face interne de la gousse du Pois reste lisse jusqu'à la maturité du fruit, ses
cellules, comme celles de l'épiderme externe, se développant d'une manière
sensiblement égale suivant leurs trois directions. Tout change si l'on amène
l'épiderme interne à se développer à l'air libre, comme je l'ai réalisé pour
des gousses de Pois de la variété Caractacus; il suffit pour cela de sectionner
les fruits alors qu'ils sont déjà bien développés, mais présentent encore leurs
deux valves appliquées l'une contre l'autre; on détache par exemple une
faible portion de la région qui comprend la nervure médiane de la feuille
C. R., 192g, 2' Semestre. (T. 189, N- 16) 44
t)DO ACADEMIE DES SCIENCES.
carpellaire et on laisse l'organe poursuivre sa croissance; la section pra-
tiquée amène les deux valves à se séparer assez rapidement Tune de l'autre
et l'on ne tarde pas à constater que les faces internes se couvrent de nom-
breux poils; le développement de ces derniers est si considérable qu'au
bout de quelques jours ils donnent aux organes l'aspect très inattendu d'un
feutre épais. Les poils se forment aux dépens de chacune des cellules épider-
miquesqui s'allongent jusqu'à acquérir une longueur de o mm , 8 à i mm , l'épais-
seur du reste du limbe ne dépassant pas i mm , i ; les cellules qui subissent cet
allongement considérable se divisent à plusieurs reprises et peuvent 'pré-
senter jusqu'à 5 cloisons transversales, sans jamais se ramifier d'ailleurs.
A quoi rapporter cette réaction du tissu épidermique normalement
interne? La première idée qui vienne à l'esprit est qu'il s'agit d'une modi-
fication de l'état hygrométrique, consécutive à la section pratiquée ; sur
certaines gousses sectionnées d'une manière bien rectiligne, des bords des
deux valves, au lieu de s'écarter, se soudent et rétablissent la cavité interne
du fruit; on observe alors quelques poils au voisinage immédiat de la
cicatrisation, mais rien qui ressemble au feutrage que nous avons observé
sur les valves restant séparées; je compte revenir sur la cause précise de
cette pilosité remarquable, me contentant pour l'instant de signaler les
conditions globales qui permettent de la provoquer.
II. Panachure obtenue par voie expérimentale. — Le second cas de déter-
minisme d'un caractère morphologique, plus frappant encore que le précé-
dent, se rapporte à un changement de coloration des pétales de l'œillette
blanche (Papayer somniferum album); on sait que les pétales de cette
variété sont normalement, au moment de l'anthèse, d'un blanc absolument
pur, ce qui correspond à l'absence de tout pigment; or, si l'on vient à
ouvrir les boutons d'une manière prématurée, en écartant les deux sépales,
on amène les organes internes à poursuivre leur développement dans des
conditions différentes des conditions normales et le résultat se traduit par
l'apparition de zones rouges qui rendent les pétales panachés.
C'est au cours de mes essais de production de galles, consistant à injecter
divers liquides dans la cavité ovarienne, que j'ai été amené tout d'abord à
constater le fait; les fleurs dont j'avais écarté les sépales et les pétales
n'ayant pas encore atteint leur taille définitive apparaissaient, au bout de
quelques jours, avec deux sortes de taches, les unes brunes, correspondant
nettement à des régions froissées et à une dégénérescence plus ou moins
étendue des cellules; les autres, de nombre et d'étendue variables, étaient
d'un rouge violacé comme le sont les pétales de différentes variétés horti-
coles de la même espèce.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 55;
Quelle est la cause de cette apparition d'anthocyane? II est facile de
montrer que le traumatisme subi par le pistil n'intervient en aucune façon;
de même si l'on détermine le froissement, par des compressions, même éner-
giques, à l'intérieur du calice maintenu fermé, on n'observe lors de l'anthèse
aucune apparition de pigment rouge, mais seulement les taches brunes que
j'ai signalées. On peut aussi éliminer l'action des traumatismes en s'adres-
sant à de très jeunes boutons, mesurant environ i cm , 5 de long (leur taille
atteignant 4-5 cm au moment de la floraison) et en sectionnant les sépales
transversalement suivant leur équateur; les étamines et les pétales
échappent, à ce stade de développement, au sectionnement et peuvent ainsi
continuer leur développement à l'air libre sans avoir subi aucun trauma-
tisme; on constate que, dans ces conditions, les pétales acquièrent une
panachure très constante et très marquée.
On observe d'ailleurs que la panachure est nettement plus accentuée, pour
les pétales se développant à l'air libre,' clans les régions les plus fortement
éclairées, et qu'elle peut ne pas apparaître dans les zones qui restent pro-
tégées vis-à-vis de la lumière directe par les sépales, quand ces derniers ne
sont pas totalement supprimés.
C'est donc à la lumière qu'il convient en définitive de rapporter la for-
mation du pigment, et cela cadre avec un grand nombre de faits de physio-
logie normale; mais cette faculté n'existe pour les pétales de l'œillette
blanche qu'à un stade assez jeune, précédant l'anthèse de quelques jours;
lorsque la fleur s'ouvre normalement ses pétales ont perdu la propriété de se
pigmenter, vraisemblablement parce qu'il y a discordance entre le moment
où la lumière présente une intensité à laquelle elle est capable d'agir et le
moment où existent les substances chimiques dont dérive le pigment.
CHIMIE PHYSIQUE. — La corrosion des alliages d'aluminium dans la impeur
d'eau surchauffée. Note (') de MM. Léon GuiLLETet Bali,ay. .
Au cours de recherches sur la détérioration des métaux par la vapeur
d'eau surchauffée, nous nous sommes proposé de préciser le mécanisme de
la corrosion des alliages d'aluminium et de comparer le degré de résistance
à cette action de différents alliages d'aluminium industriels. Poursuivant
notre étude ( 2 ) de l'influence de la pureté de l'aluminium sur son attaqua-
(') Séance du 7 octobre 1929.
( 2 ) L. Goillet et M. Ballav, Comptes rendus, 187, 1928, p. 585.
.** f"
002 ACADÉMIE DES SCIENCES.
bilité, nous avons aussi cherché comment se comportait l'aluminium très
pur dans la vapeur.
Les métaux ou alliages étudiés ont été soumis, sous forme de plaquettes,
à Faction dé la vapeur surchauffée, soit au repos, dans un ballon sécheur,
soit en mouvement, dans le collecteur de vapeur d'une chaudière indus- '
trielle. La corrosion a été évaluée par pesée des éprouvettes et par examen
au microscope métallographique.
Le tableau ci-dessous donne la composition des alliages étudiés et l'aug-
mentation de poids d'échantillons de mêmes dimensions au cours d'une des
séries d'essais dans de la vapeur animée d'une vitesse moyenne de 3o à 35 m
par seconde. Les échantillons étaient constitués par des plaquettes carrées
de 3o mm de côté, percées au centre d'un trou de 8 mm de diamètre, par lequel
passait une tige métallique servant à la fixation. Les échantillons étaient
isolés l'un de l'autre et de la tige par de l'amiante, la vapeur passant libre-
ment entre les plaquettes.
Le courant de vapeur était sensiblement parallèle aux grandes faces des
plaquettes.
La durée de l'essai a été de 34 jours, la vapeur ne circulant que g heures
par jour et la chaudière étant arrêtée le reste du temps.
La température a varié entre 3oo et 35o°.
Marques
des Épaisseur Composition chimique. Augmentation
échan- des Nalure — — — — . — . — ■■ — de poids
tillons. plaquettes. de l'alliage. Si. Fe. Cu. Mg. Mn. Gd. AI. en grammes,
mm
A . fi Allrpsnnr - - - - nn 8- Echantillon rallj-
A I,J Al lies pur - - - - 99'°/ rpmrait détruit
B. i,5 Al laminé 0,47 0,72 - - - - .- Diff. 0,074
C 4,5 Al laminé 0,37 0,77 ----- id. 0,766
D 4,5 Al fondu * 0,42 0.83 ----- id. 0,127
E 4i5 Alliage à 8 °/„ Cu fondu o,45 0,87 7,80 - id. 0,821
F 3,5 Duralumin fondu - - 4 o,5 o,5 - - id. 0,286
G 4,5 Alpax fondu ia,o8 o,63 - - id. 0,069
Des différentes séries d'essais que nous avons effectuées, on peut tirer les
conclusions suivantes :
i° La détérioration des alliages d'aluminium dans la vapeur surchauffée
se fait par transformation en alumine et se propage par les joints des grains.
Comme les éléments qui ne sont pas en solution solide dans l'aluminium se
trouvent rassemblés à la limite des grains (FeAl 3 , Si, APCu, etc.) on
pourrait croire qu'ils jouent un rôle important dans la marche de la corrosion.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 553
Il semble toutefois que l'attaque ne porte pas spécialement sur eux, mais
sur leur voisinage immédiat : c'est ainsi que le microscope montre pour
l'alliage E à 7,80 pour 100 de cuivre des particules du constituant APCu
intactes au milieu de zones très fortement attaquées.
2 Les échantillons d'aluminiun très pur sont de beaucoup les plus atta-
qués. Dans le courant de vapeur leur destruction a été totale; il ne restait
plus qu'un peu d'alumine pulvérulente au voisinage de la tige centrale du
support. L'altération très rapide de l'aluminium pur n'est pas due à l'érosion
par la vapeur que favoriserait une faible résistance mécanique; on a
remarqué, en effet, que l'altération, bien que plus lente, était encore relative-
ment rapide dans la vapeur au repos. Il importe de remarquer que les impu-
retés de l'aluminium, fer et silicium, qui augmentent généralement la corro-
sion dans les solutions aqueuses, diminuent au contraire très nettement
l'attaque par la vapeur. Dans les solutions aqueuses, le phénomène est sur-
tout de nature électrochimique, alors qu'il parait être purement chimique
dans la vapeur.
3° L'alliage à i3 pour .100 de silicium (alpax) s'est toujours montré le
moins attaquable des alliages étudiés. La détérioration en réseau est cepen-
dant visible au iriicroscope.
4° Le classement par résistance à la corrosion des autres alliages étudiés
n'a pas toujours été le même dans les différentes séries d'essais. Sans tirer
de conclusions définitives, on peut remarquer, dans le tableau ci-dessus, que
pour les aluminium commerciaux B-, Cet D (auxquels on peut joindre l'alu-
minium pur) la corrosion augmente, lorsque la teneur en silicium décroît.
Il est probable que la corrosion dans la "vapeur est fonction, non seulement
de la composition chimique, mais aussi de la structure et de toute l'histoire
thermique et mécanique de Téprouvette.
Nos recherches continuent.
»
M. d'Ocagne fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage du Commandant
F. Ollivier, La Topographie sans topographes, dont il a écrit la Préface. Cet
Ouvrage est un traité complet des levés effectués par la photographie et
de la transformation automatique des clichés obtenus en cartes cotées, où
toutes les questions se rapportant à cet art très spécial sont approfondies à
la fois sous le rapport géométrique, physique, physiologique et historique.
M. li. Gcijllet fait hommage à l'Académie du Compte rendu des fêtes
du Centenaire (1929) de i 'École centrale des Arts et Manufactures.
55/| académie des sciences.
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de la Guerre fait savoir à l'Académie qu'il a nommé
M. H. Le Çhatelier et M. H. Ueslandres membres du Conseil de perfection-
nement de TÉcole polytechnique pour l'année scolaire 1929-1930.
M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i° Dictionnaire de Biographie, française, sous la direction de J. Balteau,
A. Rastoul et M. Prévost. Fascicule 1 : Aage-Achard.
2 Theory and Practice of Pendulum Observations at Sea, by F. A. Venisg
Meinesz.
3° H. Duchaussoy. Les anciens vignobles de la région de Meudon.
4° Louis Vialleton. Vorigine des êtres vivants. L'illusion transformiste.
(Présenté par M. E.-L. Bouvier!)
MM. G. Darzems, M. Delèpise prient l'Académie de vouloir bien les
compter au nombre des candidats à la place vacante dans la Section de
Chimie par le décès de M. Ch. Moureu.
LOGIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème fondamental des Mathématiques.
Note de M. Herbrand, préseatée par M. Hadamard.
1. On peut considérer que le problème fondamental des Mathématiques
est le suivant ( ' ) :
Problème A. — Quelle est la condition nécessaire et suffisante pour qu'un
théorème soit vrai dans une théorie déterminée n'ayant qu'un nombre fini
d 'hypothèses? Si ce théorème est vrai, quelle est sa démonstration ?
On peut en effet toujours s'arranger pour construire toutes les théories
( ' ) .Nous renvoyons aux deux Notes suivantes : Comptes rendus, 186, 1928, p. 1274.
et 188, 1929, p. 1076, que nous désignerons respectivement par A et B.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 555
mathématiques classiques dans des théories n'ayant qu'un nombre fini
d'hypothèses (') (un exemple en est la théorie de Neumann, donnant une
nouvelle axiomatique de la théorie des ensembles; voir Journal fur reine
und angeiv. Math., 154, igaS, p. 219). D'ailleurs, même dans une théorie
ayant une infinité d'hypothèses, on n'en utilise jamais qu'un nombre fini
pour démontrer un théorème particulier, mais on ne sait pas d'avance
lesquelles.
Les résultats déjà indiqués dans une Note précédente (B) permettent
de montrer que ce problème est équivalent au suivant :
Problème B. — Considérons un ensemble dénombrable d * éléments a , a,,
a %i ••-, a n -i ■■■'1 et un nombre fini de fonctions f i (x l x i ...a; n !) (i= 1, 2, ...,/>),
dont les arguments et les valeurs sont des éléments de cet ensemble. Supposons :
i° Que fi(a m a,^ . . . a mn .) etfj(a r a rt . . . a,.„) ne puissent être égales que si
i=J, m i = r 1 , m. i =r i , .... ■ m n =r„ r
2 Que tout élément soit la valeur d' 1 une fonction obtenue en combinant nos
fonctions par substitution, et dont tous les arguments soient a a ( 2 ).
Etant donnée une collection quelconque composée d\in nombre fini de sys-
tèmes de n éléments a t a^ . . . a u , peut-on faire correspondre à chaque système
de la collection un des nombres 1,2, . . . , k, de telle manière que soient réali-
sées certaines conditions déterminées dont chacune aura la forme suivante :
« ,6|, b 2 , . . . , b n et c,, c 3 , . . ., c„, étant deux de ces systèmes, identiques
ou différents, si un système déterminé d'égalités de. la forme
fi{b h bj. . . . b jn :) =f r {c ri Cf, . . . c fn .,)
est vérifié, les nombres correspondant à b,, ô 2 , . . .", b n et ; c,, c,, . . . , c n ne
peuvent former que certains couples déterminés de nombres. »
( ' ) La plupart des théories mathématiques habituelles ont des hypothèses contenant
des propositions indéterminées, qui donnent naissance à une infinité d'hypothèses
particulières quand on particularise ces propositions (exemples : l'axiome d'induction
totale; les axiomes par lesquels on peut remplacer l'axiome de réductibilité quand on
veut le formaliser; voir A). Mais, si l'on veut, on peut toujours dans la pratique
remplacer ces théories par d'autres n'ayant qu'un nombre fini d'hypothèses.
(-) On peut réaliser ces conditions en supposant que a n est l'entier «, les /,■ étant
des polynômes convenables ; on voit dès lors que notre problème est une généralisation
directe des problèmes diophantiens.
556 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Si la correspondance cherchée est impossible pour une certaine collection,
quelle est cette collection ( ' ) "?
Nous devons donc considérer ce dernier problème comme le plus impor-
tant de ceux qui se posent actuellement en mathématiques. On se rendra
compte de sa difficulté, quand nous dirons qu'il suffit de particulariser ses
données, pour tomber sur le problème de la résolution effective d'une
équation diophantienne quelconque. Mais nous sommes du moins, mainte-
nant, en face d'un problème déterminé purement mathématique. Il faut
cependant remarquer que, pour être valable, son étude ne doit faire usage
que de modes de raisonnement « métamathématiques », caractérisés par le
fait qu'il est possible de les répéter, dans chaque cas particulier, en ne fai-
sant usage que d'éléments que l'on connaisse effectivement, et de propriétés
dont on puisse effectivement vérifier la vérité ou la fausseté. Cependant on
pourrait étudier ce problème en utilisant toutes les méthodes d'une théorie
mathématique déterminée, à condition toutefois d'avoir d'avance démontré
métamathématiquement que cette théorie n'est pas contradictoire.
2. Supposons désormais que l'on ait résolu le problème précédent.
Désignons par R la théorie que développent Russell et Whitehead dans les
Principia mathematica, en y supposant vrais les axiomes multiplicatifs et de
l'infini. (On pourrait d'ailleurs la remplacer dans ce qui suit par d'autres
théories moins étendues.)
a. Dans l'étude du problème A, on a évidemment supposé que l'on ne
faisait usage que des procédés de raisonnements ordinaires [plus exacte-
ment : de ceux que nous avons énumérés dans la Note A (voir un errata
dans la Note B) et de ceux qu'on en peut déduire]. Supposons que l'on se
serve en outre de nouvelles règles de raisonnements. Alors, on peut démon-
trer que R deviendrait contradictoire. (Cependant il n'est pas encore
démontré qu'avec les règles ordinaires de raisonnement, Il ne le soit pas.)
b. Supposons de plus que l'on ait démontré que R n'était pas contradic-
toire; alors, on peut en déduire un résultat général, dont voici un cas parti-
culier : Si l'on a pu démontrer un théorème arithmétique en faisant usage de
nombres incommensurables, ' ou de fonctions analytiques, on peut aussi le
démontrer en ne se servant que d^élèments purement arithmétiques (entiers,
fonctions définies par récurrence). Exemple : le théorème de Dedekind sur
les nombres premiers; la théorie du corps de classes.
('; On peut toujours vérilîer, sur toute collection particulière, si cette correspon-
dance est possible ou non.
SÉANCE DU i4 OCTOBRE 1929. 55 7
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — La généralisation de la formule de Jacobi,
concernant le déterminant, formé des solutions d'un système d'équations
différentielles linéaires. Note de M. «I. A. LAPPo-D.\NrLEv.<,Ki, présentée
par M. Hadamard.
Soit X = ||;X; />/ || une substitution arbitraire du degré n. La matrice
tf>""(X) du degré n! " ~ l [\' o \[ n ~ p ^ " dont les éléments sont les détermi-
nants
IX!,,,, ... \x\.,
iMp
Y ' , . 1 Y '
A > V' ■ ■ • 1 x 1 V,
formés des éléments de la substitution X, sera nommée « matrice détermi-
nante d'ordre^ » de cette substitution. Les combinaisons (£,, ..., k p ) et
(/,, ..., l p ) jouent le rôle des deux indices vis-à-vis des éléments de la
matrice û>""(X). La distribution de ces indices en séries simples est arbi-
traire, mais elle doit rester la même pour les premières et les secondes com-
binaisons. La matrice fcO"»(X) se réduit à la substitution X. L'élément
unique de la matrice cV)'"''(X) est le déterminant de la substitution X. Pour
les deux substitutions arbitraires X, et X„ du degré n, on a l'identité
tD7» ( X, Xi ) = m< ( X, ) lDP' ( X s ) ip = i, ...,e/).
Désignons par
le déterminant (1), où tous" les éléments, sauf les éléments de la q il ' we co-
lonne, sont remplacés par les éléments correspondants de la substitution
identique. Introduisons la matrice Ë''"(X) du degré n(n ~ "' ' ' (n ~ p + I) „
dont les éléments sont les sommes des déterminants
/'"
' VV </ = ! î'p'lp
La matrice E"'(X) se réduit à la substitution X. L'élément unique de la
matrice E<"*(X) est j X ;., f +. . .+ ; X ;„„.
558 ACADÉMIE DES SCIENCES.
On démontre aisément le théorème suivant : Si la matrice Y satisfait au
système
(s) ^=^ A "
où A est une matrice formée de fonctions de x, la matrice déterminante
tO r/ "(Y) satisfait au système
<h WY) = ^ )(Y)Jj>(U
Dans le cas, oùp = n, la relation (3) fournit immédiatement l'expression
pour le déterminant d'une matrice intégrale du système (2), due à Jacobi.
En appliquant notre théorème à un système à coefficients rationnels, on
arrive à la conclusion suivante : si Y est une matrice intégrale du système
m s
rfY_ v y YU/-
ia matrice déterminante lQ u "(Y) est une matrice intégrale du système
m s
dtQ-i'-(Y) _y -y ÇDP^Y)EP(lJf)
■ chv ~jU 2j (jp—ajY
Soient Y la matrice intégrale du système-(4), se réduisant à I pour as = b,
et Vy la substitution intégrale qu'elle subit quand la variable x décrit un
circuit entourant le point a.j. En faisant l'intégration du système (5)
d'après notre méthode générale ('), on obtient les représentations de la
matrice déterminante (D' 1 " (Y) et de ses .substitutions intégrales (D lp '(Yj)
sous forme de fonctions entières des matrices E ,p) (yj ) :
X (1 ... /Mi il.
(6; tO/*(Yj = I + 2 21 2 E , "'(U^')...E'/"(l-^ , ')L ft (aJJ...a^jj;) )
v = l /,.../, /-,.,.rv
se (1 ... m> il ...i'i '■
v = l /,.../.. r,...r*
(') Voir notre Note, Comotes rendus, 188. 1929. p. 848.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 55g
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Les cycles limites de Poincaré et la théorie
des oscillations auto-entretenues. Note ■ de M. A. Ajidronow, présentée
par M. Hadamard.
1. Les oscillations dites auto-entretenues suscitent depuis quelques
■années un intérêt de plus en plus vif dans plusieurs domaines des sciences
naturelles. Ces oscillations sont régies par des équations différentielles
qui diffèrent de celles qu'étudient la physique mathématique et la méca-
nique classique. Les systèmes où se produisent ces phénomènes ne sont
pas conservatifs et entretiennent leurs oscillations en puisant l'énergie à
des sources non périodiques.
Citons, pour le cas des équations aux dérivées partielles, le problème
déjà ancien de la corde vibrante excitée par un archet ainsi que le
problème des Céphéides, tel que le traite Eddington ('); pour celui des
équations différentielles ordinaires, en mécanique le pendule deFroude( 2 ),
en physique l'oscillateur à triode ( ;) ), en chimie les réactions pério-
diques ( 4 ); des problèmes similaires se posent en biologie ( B ).
2. Considérons le cas le plus simple des auto-oscillations que présente
— en mécanique et en physique — un système à un degré de liberté, en
chimie une réaction entre deux substances, en biologie deux espèces
animales coexistantes. Ces systèmes peuvent être représentés par deux
équations différentielles simultanées :
(A) £ = p<*o->;. £=Q(*..r>.
On sait que les solutions stationnaires d'un tel système peuvent être de
deux espèces : soit constantes, soit périodiques en t. Exigeons, en nous
basant sur l'étude des phénomènes de ce genre effectivement observés, que
les mouvements périodiques que nous considérons soient stables, par rap-
(') EDDrsGTOif. The internai constitution of stars, p. 200 ( Cambridge, 1926).
(°) Lord Raylkigh, The theory of sound, London, 1, 1894, p. 212.
( 3 ) Voir par exemple vajv der Pol, Phil. Mag., 7 série, 2, 1926, p. 978.
( 4 ) Voir par exemple Kremahn, Die periodischen Erscheinungen in der Chemie,
p. 124 (Stuttgart, 1918 ).
("') Lotra, Eléments of physical biotogy, p. 88 (Baltimore, 1925). Voir aussi les
récentes recherches de M. Vol terra.
50o ACADÉMIE DES SCIENCES.
port à des variations arbitraires suffisamment petites : i° des conditions
initiales ('); i° des seconds membres des équations (A) (-).
On peut, facilement montrer qu'aux mouvements périodiques satisfaisant
à ces conditions correspondent, sur le plan xy, des courbes fermées isolées,
dont s'approchent en spirales, de l'intérieur et de l'extérieur (pour / crois-
sant), les solutions voisines. Il en résulte que les auto-oscillations qui naissent-
dans les systèmes caractérisés par des équations du type (A) correspondent
mathématiquement aux cycles limites stables de Poincaré ( 3 ).
Il est donc clair que la période et l'amplitude des oscillations station-
nâmes ne dépendent pas des conditions initiales. La discussion des équa-
tions différentielles se rapportant aux cas réels montre qu'elles possèdent en
effet des cycles limites, qui définissent les mouvements stationnaires.
3. La théorie générale ( 4 ) des courbes- intégrales des équations du
type (A) permet dans de nombreux cas d'étudier qualitativement ces équa-
tions et de tirer des conclusions quant à l'existence, au nombre et à la sta-
bilité des cycles limites. La solution quantitative du problème, qui consiste
à exprimer x et y en fonction du temps, ne peut être obtenue aisément que
dans le cas des petites valeurs du paramètre ( 5 ). Considérons à titre
d'exemple (°) un cas particulier des équations (A)
/n f/jî .. dv ,
( B ' 777 =y -*- ,"/( ■*•' y • F-) . 777 = - •*• - ;- t ^(" p > y ; v-h
où u est un paramètre réel que nous pouvons choisir suffisamment petit.
Lorsque ;v. ==o les équations ( B) ont une solution x = Rcos?,j = — Rsin£;
les courbes intégrales forment, sur le plan xy, une famille de circonférences.
En se servant des méthodes de Poincaré, on voit qu'au cas [i-f^o suffi-
samment petit, il ne reste en général sur le plan xy que des courbes fermées
isolées, proches de circonférences de rayons déterminées par l'équation
(^) / [/(f> cos v — R sinï; o) cos-; — ^(Rcos;. — R sinï; o) sir);] de = O.
( ' ) \oir Lui'Ounow, Problème général de la stabilité du mouvement ( Ann. de la
Faculté des Sciences de Toulouse, 9, 1907, p. '209).
(-) Voir Bieberbacb, Dijfêrentiat 'gleichu ngen, p. 08 (Berlin, 1926).
( J ) ForacARÉ, OEm'res, 1,'p. 53 ! Paris. 1928;.
( ' ) Polncaré, foc', cit. — Bejidixso.n, Acta mathematiea, 24, 1900, p. 1.
( s ) Poi:\caré, Les méthodes nouvelles de la mécanique céleste, 1, p. SgiParis, 1892).
('') Ce cas présente un grand intérêt physique; on peut y réduire les auto-oscitla-
tions dites sinusoïdales dans les systèmes à un degré de liberté : oscillateur à
triode, etc.
SÉANCE DU 14 OCTOBRE 192g. 56 1
Ces courbes fermées correspondent à des mouvements stationnaires
stabies'au cas où est remplie la condition
(D ) / fA( R cos;; -Rsin?; o)+^;.(Rcosï, — Rsiuï; o)lrf?<o.
La correction à apporter à la période primitive 27; et les expressions de x
et y s'obtiennent sous forme de séries ordonnées suivant les puissances de u
et convergentes pour les valeurs suffisamment petites de a.
4. Ainsi la théorie des auto-oscillations, où l'on se servait jusqu'à
présent presque exclusivement de méthodes non rigoureuses, reçoit, du
moins dans le cas le plus simple, une base mathématique solide.
^ Les auto-oscillations électriques sont les plus accessibles à l'étude expé-
rimentale. Il est certain qu'une série de phénomènes caractéristiques
accompagnant ces oscillations (') doit se retrouver dans les systèmes auto-
oscillatoires, mécaniques ou chimiques.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une méthode d'intégration des
équations de Monge. Note ( 2 ) de M. A. Tsortsis, transmise par
M. Goursat.
1. On doit à M. Goursat ( J ) une méthode élégante pour l'intégration
d'un système de Monge de la forme
(0 /i(' r l) •••- ^n+i! dx u ..., dx n + ,) = o (i:
., n
J'ai cherché à utiliser cette méthode pour l'intégration d'une équation
de Monge. M. Zervos (*) s'est occupé de cette question mais seulement
pour un cas particulier. Je suis parvenu à obtenir les résultats suivants :
2. Soit donnée une équation de Monge de la forme
(2) ff r r . dx -i djc n \ dx n
1 J i.r,, .... x n , — , ..., = — t-
dx.' ' dx, ) dx
■ 1
(«) Par exemple le phénomène que les Allemands appellent Mitnehmen (voir
H. Barkhausen. Elektronen-Bôhren. 3, p. 3a (Leipzig, 1929). - r
( 2 ) Séance du 16 septembre 1929.
( 3 ) Bulletin de la Société mathématique de France, 33, i 9 o5, p. 201 . " là
( 4 ) Comptes rendus, 146, 1908, p. 1080.
562 ACADÉMIE DES SCIENCES.
En joignant à cette équation n — 2 équations de la forme
clr, ( d.x\\
on obtient un système de la forme (1).
Si l'on suppose que les fonctions 9,, remplissent la condition
A =
dï? s à? 0„
(0 = 2, ...,« — 1),
où Ton a posé -f 1 =■ «, en appliquant la méthode de M. Goursat sur le
système ( 2), (3), on arrive au système de la forme
, / <?'y 3 do n d"-'o., à"-' ?„ \ _ ^
(4) Pi-é,^, ...,«..«;?». ■••• t ?« : ^'---'W ; ""''^^ r '"' , "5^^j-°
(i — i n).
On y remarque que si, pour les parenthèses des premiers membres
des (.4 ), on a identiquement
(5) (pi— fy, pk— 'i,0 = o (i^k — \ n),
où a est regardé comme une constante, le système de n — 1 équations
simultanées du premier ordre qui résulte par l'élimination du paramètre a
entre les équations (4) est en involution. C'est une conséquence immédiate
des propriétés des systèmes en involution.
Les relations ( 5) peuvent s'écrire
d'il, d'I/- . . . ,
(6) -r^ ; = -r- [i^k = i, ..., n;,
où l'on a posé
dx ~~ dx + 2d-஄ dx ~*~ 2d —d /<#.Ou,\ àa?u)x '
!*==> ■• p,= l * = *<>[ -fa£)
On en conclut que, si les fonctions 9, remplissent les conditions (6), on
peut obtenir l'intégrale, comme nous V entendons, de V équation (1) en appli-
quant la méthode de M. Goursat au système de Monge (2), (3).
3. Pour préciser ce qui -précède prenons l'équation de Monge
,/ dx, dx„\_dx n+ ,
étudiée par M. Zervos.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929.' 563
Si les équations adjointes (3) sont de la forme
djr,
(8 > ' £=*('■•£) <*=>••••
les conditions (6) se réduisent aux" suivantes :
dû,
et vu les valeurs des 'Lj, on en déduit
(a) d l d f V^ A *\ à ( \;\
(9) dFA &tZ^Ï =«■ ^<TJ=°
où A ; . sont les déterrninarrts qu'on obtient, en remplaçant les éléments de
chaque colonne de A successivement par les quantités
(Â = 3. ..., n).
d-j d"~'
avec y^U + yàL*!*.
dit da *-t>r)a„ r)a
<*«' da«~ l ' da ~ da Ztdoa da
Si Ton suppose que les fonctions s>, ne contiennent pas la variable x t .
alors nos équations (9) comprennent comme cas particulier la condition
donnée par M. Zervos dans la Note citée.
4. On doit remarquer que : pour une équation ,de Monge de la forme
générale
t( x r . dx i à.r n d.r„
d.r t rte, / dje
Ijc,
il suffit de faire une remarque analogue à celle dn paragraphe 2 en suppo-
sant que les fonctions '| contiennent la fonction inconnue a-„^..
MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Généralisation du théorème des moments des
quantités de momement. Note de M. Victor Vàlcovici, transmise par
M. Appell. . v
En reprenant les deux trièdres mobiles T, et T 2 et les notations employées
dans une Note précédente ( ' ) on aura
r, = r 4- r 2 ,
t; = «+ c.
(') Généralisation du théorème de Kœnig {Comptes rendus, 188, 1929. p. 769).
564 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Une multiplication vectorielle entre ces deux relations suivie d'une
sommation par rapport aux points du système (S) considéré donne
(i) K, — K 2 -^ Mr x r-t- Mr X p., -h Mp.x /• 4- 2mr„ X (w X r.),
K 1 étant la somme dès moments des quantités du mouvement du système (S)
dans son mouvement par rapport à T,. En y faisant w = o, c 2 = o, on
retrouve une formule bien connue ( ' )
(2) K,= K,+ Mrxf,
pour le cas particulier où O a se confond avec le centre de gravité de (S) et
T... n'a qu'une simple translation par rapport à T,. La formule (1) peut être
regardée comme une généralisation de celle-ci. Elle nous met en évidence la
condition qu'un trièdre T» devrait remplir pour que la relation (2) existe.
Si en particulier T 2 est dépourvu de rotation (co = o) alors cette condition
devient .
(r — p s ) x Mr=rxllp„
c'est-à-dire que la relation (2) existe si le moment par rapport à O, de la
quantité de mouvement de la masse totale concentrée en O, augmenté de son
moment par rapport au centre de gravité est égal au moment par rapport à O ,
de la quantité de. mouvement de la même masse concentrée en 2 animée de la
vitesse du centre de gravité par rapport à T, .
'2. Essayons maintenant de trouver ce que devient le théorème des mo-
ments des quantités de mouvement par rapport à T, lorsqu'on remplace K,
par sa valeur (1). On obtient
(3 1 K., + Mo. x r -\- -j- 2m r., x ( w x /'.,) = 2r a x F.
F étant les forces extérieures du système. La relation (3) généralise le théo-
rème des moments dans le mouvement relatif autour du centre de gravité ( 2 )
(4) k.,= 2r, x F.
De (3) on peut tirer la condition que T 3 devrait remplir pour que la
relation (4) ait lieu.
(' ) Voir par e\emple P. Appell, Traité de Mécanique rationnelle, 2, 4 e édition,
p. 49, formule (2).
(■) P. Appell, loc. cit., n° 350.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 565
Si en particulier 2 coïncide avec le centre de gravité, alors cette condition
devient
1r, >?°(rn « x r.) = const..
c'est-à-dire que la somme des moments par rapport à O a des quantités de mou-
vement relativement à la vitesse de rotation d'entraînement doit être un vecteur
constant.
Remarquons enfin, d'après la formule (1), que si ce dernier vecteur est
nul, alors la relation (2) sera également satisfaite.
Si par contre 2 ne coïncide pas avec le centre de gravité, mais si la rota-
tion du trièdre T 3 est nulle, alors on retombe sur un théorème que nous
avons déjà établi (').
Le développement de cette Note paraîtra ailleurs.
ÉLASTICITÉ. — Sur une formule généralisant F intégrale de Cauchy et
sur les équations de l' élasticité plane . Note ( 3 ) de M. IV. Théodoresco,
présentée par M. L. Lecornu.
En 1912, M. D. Pompeiu a donné ( 3 ) une formule qui comprend l'inté-
grale de Cauchy comme cas particulier. Voici cette formule ":
(') /'•
_L flM du _lfffiH!) rfM .
2J7rJ c «— 5 rj J D v — z '
où f(z-) est une fonction de variable complexe (sens général) définie à l'intérieur
d'un contour simple fermé C (frontière comprise); u un point ( variable complexe)
qui décrit le contour; v un point qui parcourt tout l'intérieur du domaine D; r/w l'élé-
ment d'aire dans le domaine D; /,(s) la dérivée aréolaire d«/(s) dans D.
Dans ce qui suit, je me propose de montrer comment on peut utiliser la
formule (1) pour l'intégration des équations de l'équilibre élastique, dansle
cas d'une figure plane.
(•) Sur le théorème des moments des quantités de mouvement (Comptes rendus^
160, 1910, p. 334).
( 2 ) Séance du 7 octobre 192g.
( 3 ) Voir les Mémoires fondamentaux de M. Pompeiu dans les Rendiconti del
Circolo math, di Palermo, 33, 1912, p. 108, 112, et 33, igi3, p. 277.
On peut consulter aussi la Thèse de M. Calugaréano (soutenue le 6 novembre 1928 à
la Faculté des Sciences de Paris).
C. R., 1929, 2« Semestre. (T. 189, N* 16.) 45
566 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Nous nous plaçons dans le cas d'un milieu élastique homogène et isotrope
à deux dimensions, simplement connexe.
Les équations d'équilibre pour une telle figure sont
ou
A *<W
Ah + £ i-
àx
= 2VX,
a *à0
dv
= 2vY,
— =— > P-T^o
et l_z
1
- - -\-
¥■
notions
du dv
dx -à y
' dx
du
dj"
le système devient, en ajoutant et retranchant respectivement dans ces deux
à n -c àxày
équations, -r — r > —^ :
* ' àxàr d 2 u
+2=2vX,
\ ~" OX
fa)
{, ,,d6 d6 a
Y l + ^dTr-^
). ,,àd àd, v
Notons ensuite (i + <!)0 = 6, ; on obtient
à_6 1 _de,_ o ^14.^!_„y
dx dy ' dy ' dx "
Sous cette forme, on voit que la fonction f= Q, + i'8 3 de la variable com-
plexe z = x-\-iy a pour dérivée aréolaire la fonction v(X + i'Y) et alors
on peut utiliser la formule (i) :
f(u) ' . i r rv(X-H/Y) .
fls) = -LfIiai du -Lfn<* + "
2ntJ c u —s nJJ D c-5
les intégrales étant étendues : la première au contour C, la seconde au
domaine D tout entier.
Supposons données les valeurs de /sur C, ce qui revient à donner les
valeurs de G,, ou de 2 seulement (ce qu'on peut établir rigoureusement).
Alors /(s) est déterminée (à une constante près) dans tout le domaine D,
donc on connaît aussi 0, et 2 .
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 067
Maintenant le système
du de 6.
(fonction connue).
do au
-: 5— = &> (fonction connue)
dx dy 1 -+• ç
do du
dy dx
nous fera connaître la fonction <p = v -f- iu, dont la dérivée aréolaire est
0.+ i-
1 -t-
1}
La même formule (1) donne ( ' )
. ,-,-:k~-^i
du.
:ormuie yi) aonne ^ ■ )
2l1tJ c U—Z %J J B C— Z
La connaissance des valeurs de y sur C, ce qui revient à donner u ou v
seulement, est suffisante pour qu'elle soit déterminée (à une constante près)
à l'intérieur de C.
Le problème admet ainsi une solution. Elle est unique (sauf dans le cas
où \ = — 1), comme on peut le voir de la façon suivante :
Considérons le problème avec les données sur le contour,
u — o, v — o; 9 = o, 9,= o,
et aussi supposons l'absence des forces intérieures. C'est l'état naturel du
système.
Il en résulte évidemment u = o, v = o dans tout le domaine.
On peut montrer aussi, puisque X==o, \ = o, que la fonction / a la
dérivée aréolaire nulle. Elle est donc holomorphe. Mais ses valeurs sur C
étant nulles, elle est alors identiquement nulle, ce qui revient à û = o,
2 = o. La fonction <p a donc sa dérivée aréolaire nulle. Elle est holomorphe
et étant nulle sur C, elle est identiquement nulle dans tout le domaine ; donc
u==o, p = o.
L'unicité est assurée, par un raisonnement facile, dans le cas généra^
avec les données sur le contour, considérées ci-dessus.
( 1 ) Voir aussi dans une Note de M. Pompeiu, dans les Comptes rendus. 187, 1928,
p. 1121, une application au principe de d'AIembert.
368 ACADÉMIE DES SCIENCES.
MÉCANIQUE DES FLUIDES. — A propos de l'étude du mouvement plan
irrotationnel des fluides incompressibles en régime permanent. Note
de M. André Ajrgaxd.
Prenons comme variables les longueurs d'arcs s et a du filet fluide et de
sa courbe orthogonale, comptés positivement dans les sens de l'écoulement
et de la normale principale. En un point du plan, R et R' désignent les
rayons de courbure correspondants (avec les conventions habituelles, on a
R>o,
puis R'>o si le filet est divergent et R'<o s'il est convergent); dési-
gnera l'inclinaison du filet sur une direction fixe et V la vitesse.
Soit un point voisin, correspondant à (8 + r/Ô, V + rfV); si le fluide est
incompressible, l'équation de continuité s'écrit
à\ V
Le mouvement étant irrotationnel, le tourbillon s'annule :
d\ V
Or
da R=°-
à\ , àX , ,, / da ds
dN—^-da + -~- ds = V , ■=-
da ds \ R
d\ , , T , da ds
— — - a Int* 1 V — -.
ds\
rV'
Cette formule fait apparaître les influences respectives, sur la vitesse, des
déplacements le long du filet et de son orthogonale et amène naturellement
la suivante
,,, ds da
pour définir la déviation correspondante obtenue en parcourant le même
chemin.
Concurremment utilisées, ces deux expressions se prêtent à la démons-
tration élégante de diverses propriétés d'écoulement. Par exemple nous
allons aisément faire voir que l'ensemble des courbes iso-vitesses et des iso-
inclinaisons forme un réseau isotherme (ou isométrique) :
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 56g
i° Ces deux systèmes de courbes sont orthogonaux (résultat bien connu) :
le long d'une iso-vitesse, en effet, la vitesse est constante, et Ton a
d\ da ds
:0= R
da R
v"-°-r: ~r''
le long d'une iso-inclinaison et en partant du même point
9 = const.,
,„ da ds
^ = °=F + R'
/rr\ da R'
= ; ~ds~ ~~R'
Le produit des coefficients "angulaires (I) et (II) est égal à — 1 .
2 Le réseau est isotherme, c'est-à-dire formé d'une infinité de petit
carrés.
Si nous nous déplaçons en effet sur une iso-vitesse de telle manière que
,, ,, dV r .
rfl0gV=-y=R,
on aura
tandis que
Il viendra donc
da ds .,
-R-R< =K '
da ds
R7+ R=°-
(HI) da* + e& K "~
1 1
Le long d'une iso-inclinaison et en partant du même point, un déplacement
tel que
dd = K
donne
da ds .
"R ~~ R '' - '
tandis que
da ds
5^0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
par conséquent on aura
(IV)
ri*»- | r / n 2 iS ~~
au ~\— tto —
i i
Les seconds membres des expressions (III) et (IV) sont égaux,
c. Q. F. D.
Expérimentalement en ce qui concerne l'hydrodynamique, l'orthogo-
nalité de ces deux réseaux a été constatée par M. C. Ledoux dans sa thèse
(cf. C. Ledoux, Bulletin de la Société Hydrotechnique de France, 41, 1929,
p. 453 et 473 H).
Les travaux des savants anglais MM. Bryant et Williams, publiés dans
les Philosophical Transactions of the Royal Society, A, 225, 192s, p. 199,
vérifient pleinement ces deux résultats en aérodynamique.
MÉCANIQUE. — Sur le calcul des traverses en b.éton armé.
Note de M. Marcel Puot, présentée par M. Mesnager.
Un certain nombre d'auteurs préoccupés de rechercher une méthode de
calcul qui permette d'étudier la stabilité de poutres posées sur le sol, telles
que les rails et les traverses de chemin de fer, ont considéré ces poutres
comme posées sur une succession d'appuis élastiques infiniment étroits et'
infiniment rapprochés.
Les équations d'équilibre sont alors données par l'intégration de l'équa-
tion du quatrième ordre,
La solution générale est de la forme
j = f ÏJ, (À cosax -h Bs'm eus) -h e _ar (C cosaa; -f- Dsinasc),
les constantes se déterminant en écrivant les conditions aux limites pour
chaque tronçon où ne se trouve aucune discontinuité.
Les résultats obtenus donnent, qualitativement du moins, une représen-
tation assez exacte des phénomènes réellement observés.
La méthode s'est toutefois montrée incorrecte pour le calcul des traverses
en béton armé et certaines traverses, qui selon ce calcul auraient dû résister,
en fait ne tiennent pas et se fissurent si l'on ne prend soin de les débourrer
en leur milieu.
SÉANCE DU i4 OCTOBRE 1929. 671
C'est qu'en effet l'hypothèse faite n'est pas complètement exacte. S'il est
vrai que le sol se déforme d'une façon sensiblement élastique lorsque les
pressions qui lui sont imprimées sont faibles et lorsqu'il est pressé par une
surface étendue, il n'en est pas de même lorsque les pressions sont un peu
élevées et lorsque la surface d'appui est petite surtout lorsqu'il s'agit,
comme dans le cas qui nous occupe, d'un sol exposé à des alternatives
de sécheresse et d'humidité, délavé par les pluies et soumis par surcroît à
des efforts fréquemment répétés.
Le sol prend alors peu à peu des déformations permanentes, plus accu-
sées — il est naturel de le penser — dans les régions où les pressions sont les
plus fortes, ce qui tend à conduire vers un état dans lequel les réactions du
sol seraient sensiblement uniformes. On aurait alors, sinon un état stable,
du moins une sorte d'état de régime, le sol n'ayant pas — si on le suppose
homogène — de raison de se déformer davantage en un endroit plutôt
qu'en un autre.
La traverse tend donc à se « débourrer » dans les régions où initialement
elle exerce la pression la plus forte, c'est-à-dire vers les bouts pour une
traverse de 2 m ,4o. C'est ce qui correspond à la réalité.
On peut objecter, il est vrai, que le sol, s'il est initialement homogène,
ne l'est plus après déformation et que sa réaction finale peut être un peu
plus grande dans les régions où il a été fortement tassé.
Mais il faut remarquer d'auLre part que, dans les régions où le sol prend
une déformation permanente, la traverse « décolle » ; il se produit alors un
battement à chaque mise en charge et un effet de pilonnage qui tend à
accroître le débourrage.
On a donc, semble-t-il, une hypothèse plus voisine de la réalité en
supposant que les réactions du sol sont uniformes au lieu de considérer
celles qui résultent de l'équation du quatrième ordre écrite plus haut et qui
peuvent être notablement différentes.
Cette hypothèse paraît rendre compte des mécomptes rencontrés dans
l'emploi des traversés en béton armé du type prismatique.
5^2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
AVIATION. — Guidage magnétique des aéronefs et aérodromes de sécurité.
Note de M. William Loth, présentée par M. L. Lecornu.
M. l'amiral Fournier a déjà exposé en décembre 1921 (') et no-
vembre 1922 ( 2 ) notre méthode de guidage électromagnétique des aéronefs
au moyen d'un câble parcouru par un courant alternatif à. fréquence musi-
cale. La présente Note a pour objet, d'une part, des perfectionnements fon-
damentaux de cette méthode et, d'autre part, son application à la signalisa-
tion des aérodromes pour permettre d'atteindre ceux-ci et d'y atterrir par
mauvaise visibilité. Supposons que la ligne de guidage soit alimentée par
un courant de fréquence assez élevée (10000 périodes environ) pour per-
mettre une réception sur antenne aussi bien qu'une réception sur cadre. Il
est alors possible, en se servant de la réception antenne-cadre (utilisée pour
lever l'incertitude de i8o° dans l'écoute des radiophares), de connaître le
côté de la ligne si le cadre est horizontal. D'autre part, si la ligne de gui-
dage vibre en antenne il n'y aura pas de courant de retour et son champ
sera circulaire, ce qui permettra à l'avion connaissant sa hauteur, de trouver
la distance à laquelle il se trouve de la ligne. En pratique une commuta-
tion sera nécessaire à la réception pour rechercher la combinaison antenne-
cadre donnant la plus faible audition et en déduire le côté où l'on se trouve
par rapport au câble. Si la ligne au lieu de former antenne forme cadre,
c'est-à-dire est constituée par deux lignes parallèles bouclées l'une sur
l'autre, il sera possible de faire la commutation, non plus à la réception,
mais à rémission. Cette commutation se fera dans un sens pendant la durée
d'un trait et dans l'autre sens pendant la durée d'un point. L'observateur
pour une combinaison donnée et fixe de son appareil récepteur entendra
donc des traits d'un côté de la ligne et des points de l'autre côté.
Aérodrome de sécurité. — Si l'on entoure un aérodrome par une ligne
circulaire surjpoteaux, située hors de la zone où les avions atterrissent il
sera possible pour un observateur situé dans un aéronef se déplaçant dans
un rayon de quelques dizaines de kilomètres de l'aérodrome d'avoir les indi-
cations suivantes avec la réception cadre-antennes : i° direction du centre
de l'aérodrome; 2 position par rapport à l'aérodrome (extérieur ou inté-
rieur); 3° au moment de l'atterrissage, proximité du sol. Pour cela, on
(*) Comptes rendus, 173, 1921. p. n5a.
( 5 ) Comptes rendus. 175. 1933, p. ioi3.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 573
adoptera de préférence le montage en cadre pour la ligne entourant l'aéro-
drome pour pouvoir faire la commutation à l'émission. L'observateur venant
de l'extérieur de l'aérodrome et y atterrissant entendra donc successivement
par exemple, des traits à l'extérieur, un trait continu lorsqu'il passe
au-dessus de la ligne, les points quand il est à l'intérieur de l'aérodrome,
un trait continu lorsque, dans sa descente, il franchit le plan horizontal pas-
sant par le milieu du cadre formé par les lignes et en dessous des traits à
nouveau.
D'autre part l'écoute sur un autre cadre, celui-ci placé verticalement
dans le sens de la longueur de l'avion, lui permettra, en recherchant le
minimum d'audition, de trouver la direction du centre de l'aérodrome, ce
qui jui donnera le cap à suivre pour entendre ce dernier. Dans le cas où,
connaissant cette direction il y aurait pour lui incertitude sur le sens de la
route à suivre il dispose du système antenne-cadre pour lever l'indétermi-
nation de 180 , comme il est connu depuis longtemps. Afin d'éviter les
collisions à l'atterrissage, nous proposons de diviser l'aérodrome en huit
secteurs égaux servant les uns d'envol, les autres d'atterrissage placés
alternativement dans la circonférence de l'aérodrome. Celte disposition
étant reproduite sur la rose des vents l'aviateur verra immédiatement si le
cap qu'il a choisi après écoute sur cadre est situé sur un secteur de sa rose
des vents correspondant à'un secteur où l'atterrissage est permis. De plus
les indications télégraphiques ordinaires permettront de donner au pilote
volant dans le voisinage de la direction du vent dominant, ainsi que la
pression atmosphérique dans l'aérodrome, pour lui permettre d'une part de
choisir le secteur le plus favorable, d'autre part de corriger son altimètre
pour connaître exactement sa hauteur.
En résumé, un aérodrome étant équipé comme décrit ci-dessus, un
pilote muni des appareils de réception convenables pourra, sans visibi-
lité, percevoir cet aérodrome à grande distance (plus de 3o km ), savoir
s'il est à l'extérieur, choisir le secteur vers lequel il doit 3e diriger, con-
naître son passage au-dessus de la ligne ceinturant l'aérodrome, savoir
ensuite très exactement s'il est à l'intérieur de celui-ci, c'est-à-dire au-
dessus d'un terrain favorable à l'atterrisage et enfin avoir une idée nette
du moment où il va toucher le sol, ce qui lui permet de parfaire sa manœuvre.
En combinant le système des routes météorologiques de l'air indiqué
d'autre part avec cet aérodrome isotrope de sécurité, on conçoit qu'il est
possible pour un avion de partir d'un aérodrome et d'y atterrir même par
mauvaise visibilité avec une sécurité inconnue jusqu'à ce jour.
5^4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
SPECTROSCOPIE. - Sur le spectre d'absorption de Voœy de azotique.
Note de M. Maurice Lasibkey, présentée par M. C. Fabry.
Notations. — Considérons un gaz enfermé sous la pression p dans un tube
de longueur/, et un faisceau cylindrique de lumière monochronïatique qui
le traverse. Soient I„ watt-cm 2 le flux incident, et I le flux émergent. Nous
désignerons sous le nom de densité optique de la couche gazeuse l'expres-
sion d — log y> et sous le nom de coefficient d'absorption l'expression a = -j ■
Il est en général implicitement admis, et quelquefois vérifié expérimen-
talement, que a est en première approximation une constante, de sorte que
la densité optique ne dépend sensiblement que de la masse de gaz traversée.
Cas de Voxyde azotique. Influence de la pression. — L'hypothèse précé-
dente serait grossièrement inexacte dans le cas de l'oxyde azotique. Consi-
dérons une masse constante de ce gaz contenue dans un tube de section
constante dont nous faisons varier la longueur. On constate que, si / croît,
d décroît très rapidement. Autrement dit, a croît en même temps que p.
L'étude de la relation entre x et p nécessite certaines précautions, à cause
du pouvoir de résolution insuffisant du spectrographe. Non seulement une
raie fine, observée avec une résolution insuffisante, paraît plus large, mais
encore, la densité optique apparente de son maximum croît, en fonction de l
ou dejo, toujours moins vite que ne croît la densité optique réelle, ceci étant
dû à ce que les radiations de longueur d'onde voisine de celle du maximum
sont complètement ou presque complètement absorbées dès l'entrée du fais-
ceau lumineux dans le tube.
Ce défaut de résolution est donc cause d'une variation apparente de a en
fonction de p qui est en sens inverse de celle qu'il s'agit d'étudier, et qui
peut la masquer complètement si l'on opère avec un tube de longueur cons-
tante étudiant rf -fonction de p ( 1 ).
J'ai pu échapper à cette difficulté en utilisant une série de tubes de lon-
gueur différente, cherchant pour chacun d'eux la pression pour laquelle la
densité optique apparente d'un accident déterminé de la courbe d'absorption
reprend une valeur déterminée. .
Les mesures faites concernent essentiellement la bande o-^o du système y
( ' ) C'est à cause de cela que le phénomène qui fait l'objet de la présente Note a pu,
dans un travail antérieur (Comptes rendus. 187. 1928, p. 210). passer inaperçu.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 075
de NO (X voisin de 2265 Â). J'ai porté mon attention sur un ensemble de
vingt points remarquables de la courbe donnant la densité optique appa-
rente en fonction de la longueur d'onde. La longueur des tubes a varié entre
0,75 et io32 mm . Le résultat essentiel est le suivant :.
Quelle que soit la longueur d'oncle étudiée, et dans les limites où elle est
mesurable, la densité optique apparente se comporte comme une fonction
de lp r , x ayant la valeur i ,81 ±o,o3.
Admettons qu'il en soit de même pour les faibles valeurs de d, et, ce qui
est la seule hypothèse raisonnable, que la densité optique réelle soit propor-
tionnelle à /. On démontre alors sans difficulté que, pour les faibles valeurs
de la densité optique réelle, celle-ci est de la forme d = lilp'' Si .
Comme d'autre part je retrouve le même exposant pour tous les détails
de la courbe d'absorption [minima ou maxima correspondant à des groupes
de raies non résolues (') et de structure réelle variable de l'une à l'autre], .
il semble tout à fait raisonnable d'admettre que cette loi reste vraie même
pour les densités relativement élevées.
Dès lors le coefficient d'absorption est proportionnel à/> ' 81 .
Ce résultat montre que, dans l'absorption de la lumière par une molécule,
on doit tenir compte de l'existence des autres molécules. Celte idée s'est déjà
introduite dans un certain nombre de théories récentes ( 2 ).
Cependant aucun phénomène analogue à celui exposé ci-dessus ne paraît
avoir été jusqu'ici signalé. J'ai pu vérifier que la même loi se retrouve pour
la bande o^-idu système y de NO et, probablement, pour l'absorption
générale qu'on observe en dehors de ces bandes.
Influence de la température. — J'ai utilisé une masse constante de gaz
enfermée dans un tube de quartz qui était porté de — 8o° à 3oo° C. J'ai cons-
taté que la densité optique relative aux quatre maxima correspondant aux
arêtes ne varie pas sensiblement, tandis que, pour les maxima éloignés des
arêtes, la densité optique augmente quand la température s'élève.
Ce dernier résultat est conforme aux lois classiques relatives à l'influence
de la température sur la répartition des intensités dans un spectre de
bandes. Quant au fait de la non-variation de d au voisinage des arêtes, on
peut y voir une compensation entre l'influence de la pression étudiée plus
(') Ceci résulte des données tirées de l'analyse des bandes y par M. Guillery
(Z. f. Pliys., 4-2, 1927, p. 121). La classification de raies publiée dans (2) est illu-
soire.
(-) HoLTSttARK, Z.f.Phys.,Zk, 1925, p. 722.— Mensisg, Z.f. Pkys.,Zk, 1920, p. 611.
D76 ACADÉMIE DES SCIENCES.
haut et l'influence de la température dont l'élévation doit ici entraîner la
diminution de d.
Résonance optique moléculaire. — La bande o -> o du système y de NO
constitue la bande de résonance de cette molécule au même titre que la
radiation 2537 A constitue la raie de résonance de l'atome de mercure.
On pouvait se demander si le phénomène de diffusion sélective observé
pour cette raie existe pour la bande étudiée de NO. Le résultat de l'expé-
rience a été négatif.
Données quantitatives relatives à l'absorption. — Voici, avec une précision
qu'il est difficile d'évaluer, et qui est sans doute assez grossière, les valeurs
apparentes de k= j-^ calculées pour quelques longueurs d'onde lorsque la
densité optique apparente est o, 1 5 (spectrographe séparant dans cette région
c
environ 0,02 À pression en millimètres de mercure, longueur en centimètres) :
k.
2261,5 maximum maximorum de o -»-o du système y 0,96. io~ 3
2i4i,25 » o->i » y i,i4-io~ 3
2061,7 » i->-o » y 4, 4-!0~ s
2io4,o » 0-^-2 » (3...... 1,70. io~ 5
CHIMIE PHYSIQUE. — Limite 'de solubilité du cuivre dans les ferro-
nickels réversibles. Note ( ' ) de M. P. Chevenakd, transmise par
M. H. Le Chatelier.
Le cuivre à l'état solide est miscible en toutes proportions avec le nickel,
mais il est peu soluble dans le fer y (-). Il forme donc des solutions solides
limitées avec les ferronickels réversibles suffisamment riches en fer.
Cette lacune de miscibilité ne paraît avoir été étudiée que par l'analyse
thermique et la micrographie ( 3 ). Je me propose de montrer comment la
méthode dilatométrique a permis de tracer avec précision la frontière du
domaine à deux phases, dans le diagramme « fer-y-nickel-cuivre ». Ces
expériences ont été effectuées au laboratoire de la Société de Commentry-
Fourchambault et Decazeville, à Imphy.
(') Séance du 9 septembre 1929.
( 2 ) R. RuimetP. Goerens. Das System Eisen-Kupfer (Ferrum, 14, 1916-19 17), p. 4g).
( 3 ) N. Parrayano, Equilibri nei sistemi quaternari '. —VI. Le leghe quaternarie di
ferro-nichel-manganese-rame (Gaszetta Chimica Italiana, 42, II, 1912, p. 090).
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 577
Si, à un alliage fer-nickel considéré à son état stable à chaud, on ajoute
des quantités croissantes de cuivre, ce métal entre d'abord en solution pour
donner une austénite ternaire. On observe alors les effets habituels des
additions solubles dans les ferronickels : le point de transformation allotro-
pique au refroidissement Ar des alliages riches en fer s'abaisse; le point de
Curie des alliages réversibles ferromagnétiques se déplace; les anomalies de
dilatation, d'élasticité, etc., corrélatives de la transformation magnétique,
ont leur amplitude diminuée.
Au delà d'une certaine proportion de cuivre, la courbe enregistrée,
tracée par le dilatomètre différentiel, accuse une singularité nouvelle S,
imparfaitement réversible, dont la figure 1 donne un exemple. Le micro-
o 100 2oo 3oo 4^00 eoo 600 ,-, 800 Qoo
-re— ' — ■ — ' — ■ — 1 — ■ — 1 — ^J — 1 1 i^_i — ^1 1 ■ y 1 ■ j
e
■3 „•'■' Courbe darzv e ' e
relative a la cAautfë
s;
Alliage à ^o^Ni etioZCu
Fig. 1.
scope révèle alors, dans l'austénite, un second constituant riche en cuivre.
Celui-ci disparaît quand l'alliage, chauffé au-dessus de la fin de la singula-,
rite S, est trempé énergiquement. La singularité S traduit donc la mise en
solution réciproque des deux constituants durant la chauffe, ou leur préci-
pitation au cours du refroidissement.
La méthode dilatométrique, dont la sensibilité est la même pour les
refroidissements très lents ou très rapides, permet d'étudier les modalités
de cette réaction monovariante biphasée :, températures remarquables,
intensité, vitesse, hystérésis. En s'aidant des courbes dérivées, dont la cons-
truction est sûre, grâce à la netteté des tracés dilatométriques, on décèle
la plus petite singularité S. Ainsi, dans une série d'alliages renfermant par
exemple une même teneur en nickel, on peut apprécier la limite de solubi-
lité du cuivre, et cela bien plus nettement que par la micrographie.
C'est ainsi qu'ont été déterminés les points A, B, C, D, E, F de la
figure 2. Le point G,, obtenu par extrapolation d'une ligne du diagramme
5-8
ACADÉMIE DES SCIENCES.
fer-cuivre tracé par Ruer et Goerens, représenterait la limite de solubilité
du cuivre dans le fer y à température ordinaire, si, dans ces conditions, les
austénites fer-cuivre pouvaient exister. Tous ces points se disposent sur une
courbe d'allure régulière ABCDEF qui représente, pour les températures
voisines de l'ambiante, la frontière du domaine à deux phases dans le
champ des ferronickels cuivrés réversibles : ce champ s'étend à droite de la
ligne PQRSTU, lieu des points des alliages dont la transformation allotro-
pique Ar débute à 20 .
Si la solution sursaturée, obtenue par hypertrempe d'un alliage à deux
phases, est maintenue à température suffisamment élevée, elle tend à se
dédoubler. Comme la précipitation du deuxième constituant s'accompagne
d'une diminution de volume, les lois de ce retour à l'état d'équilibre physico-
chimique peuvent se'déduire des courbes « contraction-temps «enregistrées
au cours des revenus isothermes.
On a retrouvé l'allure logarithmique des courbes « contraction-temps »,
et la croissance sensiblement exponentielle de la -vitesse de réaction avec la
température du revenu isotherme, notées dans l'étude d'une réaction sem-
blable, analysée par la même technique : la précipitation de Mg 2 Si dans
les alliages aluminium-magnésium-silicium hypertrempés( ' ).
(') A. PoRTEYiNetP. Chevenahd, A dilatometric study of the transformations and
thermal treatment of light alloys of aluminium (Institute of Metals, 2 e série, 30,
1923, p. 329).
SÉANCE DU i/j OCTOBRE 1929. 579
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la dissociation de l'hydrure de calcium H 2 Ca.
Note de M. Paol, Remy-Cennetê, présentée par M. H. Le Chatelier.
L'étude de la dissociation de l'hydrure de calcium HPCa, entreprise déjà
par de nombreux auteurs, a conduit jusqu'à présent à des résultats fort dif-
férents suivant les expérimentateurs : les uns admettent un phénomène
normal de dissociation ('); les autres prétendent que l'hydrure et le métal
forment une série continue de solutions solides et que la tension trouvée est
fonction de la quantité de calcium en excès ( 2 ).
Une des difficultés inhérentes à cette recherche est la distillation du cal-
cium mis en liberté par la dissociation; le calcium condensé se dépose sur
les parties plus froides de l'appareil où il se combine à nouveau avec l'hy-
drogène et les résultats sont ainsi faussés; ce fait exige une manipulation
rapide qui ne permet pas de vérifier les tensions, ni de laisser s'établir
l'équilibre.
Nous avons repris cette étude'en cherchant à empêcher la distillation du
calcium; nous y sommes parvenus en employant un tube de fer présentant
une paroi semi-perméable laissant passer l'hydrogène mais non le calcium
(vapeur); on sait, en effet, que le fer au rouge est poreux pour l'hydro-
gène ( 3 ). Aux températures considérées, l'hydrogène passe rapidement à
travers la paroi ( 4 ).
Appareil. — Le H 5 Ca se trouve enfermé dans un tube de fer de 4 mm
d'épaisseur; une des extrémités est obturée par une mince lame de fer doux de o mm ,2
d'épaisseur qui constitue la paroi semi-perméable; ce tube a été préalablement chauffé
dans l'hydrogène pour le bien réduire. En réalité c'est, non pas de l'hydrure, mais du
calcium métallique (redistillé) qui est introduit dans le tube; on ferme l'autre extré-
mité à l'autogène; là petite quantité d'air enfermée dans le tube avec le calcium ne
gène pas; elle contribue seulement à former une trace d'oxyde et une trace d'azoture.
(') Moldenhauer et Roll-Hansen, Zeit. an. Cit., 82, igi3. p. i3o, et Roll-Hansen,
. Thèse Darnistadt, 1912. — Brossted. Zeit. Elekt., 20, 1 9 r 4 . p. 81. — KiuusetHmtD.
Journ. of the Am. Chem. Soc, ko, 1928 (II). p. 2062.
(-) Ephraïh, Fbitz et Michel Eduard. Helvet. Ch. Acta, k. 192 1, p. 900. — Hottig
et F. Bhodkorb, Zeit. f. an. Chem.. 1926, p. 3og.
( 3 ) Voir les recherches quantitatives de Loubard, Comptes rendus, 184, 1927,
p. 15D7.
( 4 ) En réalité, au début l'hydrogène passe lentement, puis la paroi « se fait » et
l'équilibre s'établit rapidement.
58o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le lube de fer ainsi préparé est placé dans un long tube de. porcelaine de Berlin dite
K-Masse fermé à une extrémité et terminé à sa partie antérieure par un capuchon
rodé reliant l'appareil à fa pompe à vide et portant les tubes d'amenée d'un couple de
niclirome ATE-BTE; l'hydrure est fabriqué dans l'appareil même par envoi d'hydro-
gène pur et sec et chauffage. La pression est mesurée au moyen d'un manomètre
double à mercure de façon à permettre d'opérer à volume constant. Le chauffage est
réalisé dans un four à résistance de fil de niehrome de 4 mm de diamètre et un transfor-
mateur; un régulateur de température permet de maintenir le tube à température
constante pendant tout le temps voulu à i ou 2° près.
Résultats. — Une première série d'expériences avait pour but d'établir
l'influence sur l'équilibre de la quantité de calcium présent; Ephraïm et ses
collaborateurs ( ' ) avaient constaté une relation entre la tension et la quan-
tité de calcium en excès; d'après ces auteurs, l'influence du métal se fait
d'autant moins sentir que sa concentration est plus forte et il y aurait une
concentration limite maximum (48 millimolécules de Capour i s de H 2 Ca)
au-dessus de laquelle le calcium n'influe plus sur la pression.
Nous avons fait de nombreux essais pratiqués à une température cons-
tante de 86o°; ils ont montré qu'on peu tfay-e varier la proportion d'hydrure
et de calcium dans de larges limites comprises en dessous du maximum
indiqué par les auteurs précités; les tensions Testent les mêmes et sont
pratiquement indépendantes de la quantité de métal présent.
Ce fait établi, l'étude de la variation de la tension en fonction de la tem-
pérature a été faite et a donné les résultats suivants :
Températures. Tensions.
mm
mm \
8i5 3a (±2
86o 78
880 116
890 i46 (± 4 mnl )
900 190
91 5 256
920 328
9^0 43o
g5o 060
960 711
970 780 ( extrapol. )
Les résultats précédents sont de même nature que ceux de Moldenhauer et
Roll-Hansen, quoique notablement plus élevés pour les plus hautes tempé-
ratures; nous ferons remarquer que ces auteurs mesuraient la température
extérieurement au tube de porcelaine et faisaient ensuite une correction
constante de io°; nous avons constaté des écarts beaucoup plus grands entre
(') Loc. cit.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 58l
la température intérieure et la température extérieure; de plus, l'écart
augmente avec la température; ce fait explique, partiellement tout au
moins, la différence entre les tensions obtenues.
La même étude sera faite sur l'hydrure de baryum et sur l'hydrure de
strontium.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'oxydation et la réduction des silicates de fer par
les gaz. Note de M. B. Bogitch, présentée par M. Henry Le Chatelier.
Dans ces recherches, j'ai employé la méthode déjà décrite à propos de la
réduction des silicates de cuivre (<). Les résultats de l'analyse sont exprimés
par les rapports : fer à l'état de sel sur fer total, pour 100.
Silicates oxydés. Action de O, Az et de CO 2 . — Voici en premier lieu les
résultats des expériences à i3oo°, montrant l'effet de la concentration en fer
sur la composition chimique et la coloration des silicates préalablement
réduits et traités par l'air :
Teneurs en fer pour 100... 9,60. 7,09. 4,68. 2,80. 1,40. 0,79. 0,38. 0,10
FeO
FeT
FeO
Rapports p— = x 100.. 12,9 12,8 i3,i 19,7 26,0 38,2 non dosé non dosé
(Jaune - . — • — . — • Vert Vert Incolore
Colorations. < brun Jaune brun Vert clair très clair
( foncé
En portant sur l'axe des X les teneurs en fer et sur l'axe des Y les rap-
FeO .
ports jrpp x 100, on obtient une courbe d'allure hyperbolique. Pour déter-
miner les limites vers lesquelles tendent les extrémités de cette courbe, j'ai
fait varier la concentration en oxygène dans les mélanges gazeux O + Az,
en conservant la même température de i3oo°. Ci-dessous les résultats obte-
nus :
Teneurs en oxygène pour 100. 100. 80. 50. 20. 4. 1,25. Azote seul ( s ).
Teneurs en fer pour 100 5,20. 4,50. 4,75. 4,68. 4,30. 4,10. 4,20. 1,32. 0,30.
FeO
Rapports p-= x 100. . . 12,7 i3,o 12,9 i3,i r8,i 25,3 35,5 47,8 5g, 2
Colorations.
Jaune . Vert Vert Vert Bleu
Jaune brun ver- jau- foncé
ver-
dâlre nâtre dâtre
(') Comptes rendus, 188. 1929, p. 633.
( 2 ) Pour ces expériences, j'ai fait barboter 8 1 d'azote dans io s de silicate préalable-
ment oxydé par l'air.
G, R., 1929, 2« Semestre. (T. 189, N* 16.) 46
58'2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ainsi nous trouvons à Tune des extrémités de la courbe le silicate jaune-
brun contenant i3 pour ioo environ de fer à l'état de FeO et à 1 autre
extrémité le silicate bleu titrant au moins 5g pour ioo de fer à l'état de FeO.
Tous les autres silicates oxydés intermédiaires sont plus ou moins verts
(vert-bouteille) et leurs compositions sont comprises entre ces limites.
Bref, les silicates de fer oxydés offrent un exemple de dissociation
(Fe-0 3 ^2FeO + o) d'un système divariant, fonction de trois variables
indépendantes : concentration en fer, température et pression partielle de
l'oxygène.
Silicates réduits. Action de CO'+CO, de H et du gaz d'éclairage. —
Parlons des silicates de très faible concentration en fer, par exemple,
o, io — o, i5 pour ioo, que nous traiterons à i3oo°-i325° par des mélanges ■
gazeux C0 2 + CO ; les couleurs de ces silicates varieront comme suit :
Teneurs en CO °/„ Oà 8 ±1. 8^Iàl2±l. 12~là65±2. «5 ± 2 à 89 ~ 2. 8»-r2iil00.
Goloralions premier bleu vert clair jaune vert clair second bleu
Augmentons progressivement la concentration en fer en conservant la
même température-. Avec une teneur de o,5o pour ioo de Fe, le second
bleu est remplacé par le vert; le ; jaune devient jaune- verdàtre; le premier
bleu reste, mais les limites des mélanges gazeux qui lui donnent naissance
se rétrécissent : de o à 5 pour ioo de CO, au lieu de o à 8. Quand la teneur
en fer atteint i pour ioo, le premier bleu persiste encore, les autres
deviennent verl-cru. Pour les teneurs en fer supérieures à 2 pour 100, le
premier bleu devient vert-noir, les autres restent vert-cru.
■ L'action de l'hydrogène est comparable à celle de CO. Lé gaz d'éclairage
de la ville de Paris (contenant du méthane) agit plus énergiquement en
donnant des silicilates bleu-vert pour les concentrations en fer inférieures
à a pour 100, et des globules métalliques, pour les teneurs supérieures à ce
chiffre. Voici quelques résultats d'analyses des silicitates réduits à i3oo° :
Mélanges gazeux puur 100 ...
Teneurs en fer pour 100 5,56
FeO
Rapports -p—=, X ioo
: ( Vert
Colorations < noir vert cru
/ foncé
On voit que la proportion de fer à l'état de FeO dans les silicates bleus
(premier bleu) tend vers 66 pour ioo, ce qui correspondrait à 4F0O,
CO'a4l);
CO = 60.
CO =
100.
Il = 100.
5,80. 3,29!
1,68. 0,40.
0,70.
2,83.
5,90. 3,10.
1.49.
96.8 98,0
99,5 100
100.00
101,3
103.3' io4
io5,6
Vert Vert
Vert Jaune
Vert
Vert
Vert Vert
Vert
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 583
Fe 2 O a ; le silicate jaune correspond certainement à FeO; d'autre part,
CO, H, et le gaz d'éclairage donnent des silicates où les rapports -p-™ sont
supérieurs à 1. J'explique ces derniers résultats par l'existence d'un sous-
oxyde, de degré d'oxydation inférieur à Fe O et de pouvoir réduc-
teur supérieur à ce dernier. Ce sous-oxyde correspondrait au second
silicate bleu. On obtient celui-ci en concentration appréciable en
traitant par CO le fer électrolytique fondu sous une couche de silicate de
soude. Pour le bleu ainsi préparé, j'ai trouvé le rapport ^7-™ X 100 = 114,2,
sa teneur en fer étant 1 ,57 pour 100.
Conclusions. — Il n'existe pas à proprement parler de silicate de Fe 2 O 3 , car.
cet oxyde se dissocie partiellement dès sa mise en solution. Je n'ai pas trouvé
non plus de silicate caractéristique correspondant à Fe 3 0'. La couleur d'un
silicate est bien fonction du rapport p—Fp, l'intensité de la coloration dépendant
de la teneur en fer. On peut considérer comme couleurs fondamentales des
silicates de fer, les deux jaunes et les deux bleus. La gamme infinie des co-
lorations vertes des silicates oxydés ou réduits proviendrait alors d'un mé-
lange en proportions variables de ces jaunes et de ces bleus.
Il existe un silicate bleu correspondant à un sous-oxyde de fer qui est.
seule stable en présence de fer métallique aux températures élevées. En fait,
ce sous-oxyde est presque toujours accompagné de FeO.
C H I M I E M 1 N É R À L E . — Étude de la dissociation des composés H g B r 3 . 2 ÏN H 3
et Hg CP.2NH 3 . Note (') de M. Maurice François, présentée par
M, A. Béhal.
Dans une Note précédente, j'ai indiqué que le bromure mercurique fixe
le gaz ammoniac à froid pour donner un composé de formule Hg I3r 3 . 2 NH 3
et que le chlorure mercurique se comporte de même en donnant le com-
posé HgCl 2 .2NH 3 .
Ce mode de formation pourrait suffire pour affirmer que les deux com-
posés formés sont des combinaisons moléculaires de sel mercurique et de
gaz ammoniac; mais la démonstration sera plus complète encore s'il est
démontré que ces composés possèdent une tension de dissociation notable,
les ramenant, sous l'influence d'une élévation modérée de la température, à
leurs constituants : le bromure ou le chlorure mercurique et le gaz ammo-
(') Séance du 7 octobre 1929.
584 ACADÉMIE DES SCIENCES,
niac; en un mot, s'il est démontré qu'ils se comportent comme le chlorure
d'argent ammoniacal Ag Cl . 3 NH 3 étudié par Isambert ( ' ).
Il n'y a pas lieu de décrire ici l'appareil classique qui sert pour ces sortes
de déterminations; je dirai seulement que j'ai opéré sur des quantités
importantes des deux combinaisons, quantités dépassant 5o g et susceptibles
de donner environ 6 1 de gaz ammoniac.
Toutes les lectures ont été faites au cathétomètre.
Dissociation du composé Hg Br 2 .2NH 3 . — La décomposition de ce corps
par la chaleur produit du gaz ammoniac et il a été vérifié que le gaz extrait
par la pompe- à mercure était complètement absorbable par l'eau et les
acides dilués et ne contenait pas trace d'azote.
Les tensions observées sont très faibles jusqu'à ioo°, mais croissent très
rapidement ensuite. La tension est de 3"™, 7 de mercure à 26°; elle est de
73i mm à 184° et atteint la pression atmosphérique vers 186 .
Au cours des refroidissements qui séparaient chacune des mesures, le
gaz ammoniac produit par l'élévation de la température est rapidement
réabsorbé par la matière en expérience, et' la tension reprend la valeur
de 3 mm ,7 pour la température à 20°. Il en est de même si l'on produit le
refroidissement par paliers; on retrouve les tensions observées en tempéra-
ture ascendante. Enfin les valeurs observées pour les tensions se sont
maintenues constantes pour les mêmes températures lorsqu'on a enlevé par
le jeu de la pompe à mercure du gaz ammoniac, et ainsi jusqu'à ce qu'on en
eût enlevé 5'. On a alors mis fin à l'expérience.
Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau suivant :
Action de la chaleur sur HgBr 5 .2NH 3 .
Températures. Tensions. Températures. Tensions.
10 ratn o mm
o o
i5 o>7 124 00,7
60 5,5 i5o 100,0
7,2 176 4e 8 .7
12,7 i84 73i, r
77-
100
Dissociation du composé HgCP.2NH 3 . — La technique employée est la
même que pour le composé du bromure mercurique.
Le gaz qui se dégage sous l'influence de l'élévation de température est
du gaz ammoniac pur. Les tensions sont plus faibles que pour le composé
du bromure mercurique et la pression atmosphérique n'est atteinte
qu'à 239 .
(') Isambert, Comptes rendus, 66, 1868, p. i25g.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 585
Action de la chaleur sur HgCP.aiN'H 3 .
Températures. Tensions. Températures. Tensions.
o mm o mm
20 1,9 17a 38,4
5o 2,4 200.. 1^7, !
75 2,7 210 280,8
100 4)1 230 4^3 ,7
126 6,i 235 532,4
25o 14,6 289 760,0
Conclusion. — Il résulte de cette étude que les deux composés HgBr 2 .2 NH 3
et HgCl 2 .2NH 3 se forment par fixation du gaz ammoniac à froid sur les
deux sels mercuriques secs HgBr 2 et HgCl 2 . Sous l'influence de la, chaleur,
ils se dissocient en régénérant du gaz ammoniac et les sels HgBr 3 et HgCl 3 .
Ce mode de formation joint à ce mode de décomposition indique que les
deux composés étudiés sont des combinaisons moléculaires analogues au
chlorure d'argent ammoniacal d'Isambert.
Elles ne sauraient donc en aucune façon s'écrire suivant la notation de
Pesci
Hg 2 NBr.3NH*Br,
ni
Hg s NC1.3NH*Cl.
CHIMIE MINÉRALE. — Contribution à V étude des procédés Mùntz sur la
nitrifie ation. Note (*) de M. A. Pereira Foiuaz, présentée par
M. G. Matignon.
A côté des procédés Birkeland, Schônherr, Haber, Fauser, Claude,
Casale, Kuhlmàn, Ostwald, Frank, Caro, Bûcher, Serpeck, les procédés
Mùntz sont destinés à préparer l'acide azotique et les azotates à partir des
azotites, lesquels sont préparés, à leur tour, par des bactéries nitrifiantes .
Dans la biochimie de la fixation de l'azote atmosphérique interviennent
peut-être des catalyseurs minéraux. Quels sant-ils? Nous avons eu recours
à la spectrochimie pour tâcher de ^résoudre ce problème et employé un
grand spectrographe de Cornu, avec système optique de quartz (collimateur
avec objectif de 4o mm de diamètre et 2>"2.l\ mm de distance focale, chambre pho-
tographique avec objectif de 45 mm de diamètre et62o mm de distance focale);
comme spectre témoin, le spectre obtenu avec Y alliage de. Edder et comme
producteur d'étincelles, un appareil en quartz de Gramont.
Dans nos recherches nous avons employé le Cytisus proliferus, var. pal-
mensis, avec de grandes nodosités dans les racines. Nous avons séparé les
( ] ) Séance du 7 octobre 1929.
586
ACADEMIE DES SCIENCES.
nodosités des racines et les avons incinérées séparément. Ensuite, nous'
avons traité les résidus dans des capsules de platine, par l'acide chlory-
drique et avons évaporé en bain-marie\ nous avons soumis les résidus à
l'action de l'alcool bouillant à 97 , évaporé, traité encore avec une solution
aqueuse d'acide chlorydrique. Cette dernière solution a été employée à
l'obtention d'un spectre de flamme avec décharge condensée.
Les spectro grammes ont été obtenus avec des plaques panchromatiques
antihalo \ les mesures ont porté sur les raies non commune. 1 ! aux deux
spectres, celui des nodosités et celui des racines du Cytisus.
Résultats. — Nous avons employé les raies suivantes de l'alliage de
Edder, en attribuant des longueurs d'onde qui sont en relation avec les der-
nières valeurs admises comme nous indiquons.
Tableau I.
4o58,o(Pbj 4o5 7 ,8
4019, o(Pb) 4019.6
3740,0 (Pbj 3740,0
8261,2 (Cd) 826 r,o
0076,0 (Zn) 0075,9
2980,8 (Cd; 2980,6
2873,0 (Pb) 2873,3
2802 , 1 ( Pb ) 2802 , o
27^8,8 (Cd) 2748,7
2673,1 (Cd) ... 2673,0
2476, 5(Pb) 2476,4
2329,0 (Cd) 2329,3
23i3,o(Cd) 2812,9
Tableau II.
Longueurs d'onde calculées des raies appartenant aux spectres des nœuds, incinérés,
des racines du Cytisus proliféras, var. palmensis, non communes avec les spectres
des racines incinérées du même Cvtisus.
6708,0
3369,9
2903 ,
24o3,g
2327,7
4027,4
3290,0
2 7 5i,8
2889,7
23i8. 7
3qo3 , [
3o57 . 6
2567 , 7
2075.0
2288 , 1
3906 , 2
2961 ,6
2548,o
2366,7
2286,0
3384,6
29 1 2 ,
Tableau III.
Identification des raies inconnues.
6708 , o 1 Li ; ^7°7 , 9
1027,4 C<
0903 . 1 ( Mo ) 3903 , o
3856.2 (Fe) 3856,4
3384.6 (Mo) 3384.6
3369,9 (M) 336g, fi
3290.0 (Pt) 0290,2
0067 , 6 ( N i ) 3o57 , 7
296 1 , 6 ( Cu ) 296 1 , 2
2912,0 (Mo) 2911,9
. 2908,0 (Mo) 2go3,r
2751,8 (Cr) 2751,9
2067,7 (Al) 2568,o
2548, o(?) -
24o3,g (Mo). . . .■ 24o3,6
2389,7 (Co) 2388,9
2875, o(Ni) a375,4
3366,7 (Al) 2367,1
3827,7 (Fe) 2327,4
3318^7 (Al) 2819,0
2288,1 (As) 2288,1
2286,0 (Ni) 2287,1
» (Co) 2386,2
Conclusion. — Les éléments spécifiques de la biocatalyse seraient le Molyb-
dène, le Nickel et le Cobalt (?).
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 587
ENTOMOLOGIE. — La chêtotaxie de Vaile de Limosina pusilla -Meig. du point
de vue des caractères sexuels secondaires. Note de M. L. Mercier,,
.présentée par M. E.-L. Bouvier.
Limosina (Coprophila) pusilla Meig. (Diptère, Borboridœ) vole du prin-
temps à l'automne à la surface des excréments de chevaux fraîchement émis.
Quoique très abondant dans les stations où il existe, il est, fait curieux, rare-
ment représenté dans les collections (Duda, 1918)0.
Le mâle de ce diptère offre, dans ses ailes, un caractère sexuel secondaire
remarquable qui a déjà retenu l'attention des diptérologistes. Le bord pos-
térieur de celles-ci ( fig. A) présente, vers la pointe, une échancrure arron-
die bordée d'une série de treize à- quatorze soies très longues (/) et possé-
dant une conformation particulière. Chacune d'elles est constituée d'une
forte hampe qui s'amincit progressivement en un flagellum doué d'une cer-
taine souplesse.
Chez l'insecte au repos ou mort, ces soies fiagellifères sont appliquées
contre la face inférieure de l'aile. Les ailes de la femelle ne présentent ni
l'échancrure, ni les grandes soies caractéristiques du mâle.
Mais, en plus des soies fiagellifères, il existe sur l'aile de L. pusilla un
autre caractère sexuel secondaire que m'a révélé l'étude microscopique de
celle-ci. On sait que les ailes des Diptères, comme celles des autres Insectes
holométaboles, portent habituellement deux sortes de soies : les micro-
trichia et les macrotrichia (Tillyard, 1918) ( 2 ). D'après Hendel (1928) ( 3 ),
chez les Diptères d'origine relativement récente, les micratrichia existent
sur les nervures et principalement sur la surface membraneuse de l'aile,
alors que les macrotrichia ne s'observent, le plus souvent, que sur les ner-
vures longitudinales et leurs ramifications.
J'ai vérifié cette répartition des soies de l'aile chez de nombreuses espèces
du genre Limosina Macq. J'ai ainsi constaté que chez L. lutosa Stenh.,
L. fuscipcnnis Hal., L. cœnosa Rond., L. humida Hal., L. coxata Stenh.,
L. zosterse Hal., L. silvatica Meig., par exemple, les microtrichia existent
d'ans toute l'étendue de la surface membraneuse des ailes.
(') 0. Ddda, Révision der europaïschen Arten der Gatlung Limosina Macq.
(Dipteren) {Abh. der K. K. Zool. Botan. Gesellsch. in Wien., 9. 1, 1918, p. 206).
(-) R. J. TrixYARD, The panorpoid complète. Part 2, The wing trichiation and ils
relationship to the gênerai scheme of venation (P. Linn. Soc. N. S. W. Sydney,
43, 1918, p. 626).
( 3 ) Fr. Hendel, Die Tierwelt Deutschlands, 11 Teilzweiflùgler oder Diptera.
II. Allgemeiner Teil (Iena, G. Fischer, 1928).
588. ACADÉMIE DES SCIENCES.
Or, si Ton examine les ailes d'une femelle de L. pus Ma, on constate que
les microtrichia sont localisées en deux îlots situés, l'un (a) dans l'angle
formé par les nervures longitudinales i et 2, l'autre (b) sur le bord posté-
rieur de l'aile. Mais chez le mâle, en outre de ces deux îlots de microtrichia,
il en existe un troisième (c). Ce dernier est situé {fi g. A) au niveau de l'in- '
sertion des soies flagellifères ; il est plus étendu et moins bien délimité que
les deux premiers.
L
Os.
F&. 1A.
îMiuumi/juiimrrr
6:
Aile du mâle de L. pusilla Meig. — X ç,o (réduit de i/3 environ);/, soies flagellifères;
a, b, c, les trois îlots de microtrichia.
Cette étude de l'aile de L. pusilla nous conduit aux conclusions sui-
vantes :
i° En outre de la conformation, les ailes de cette espèce présentent dans
leur cbétotaxie deux caractères sexuels secondaires remarquables. D'une
part, certaines macrolrichia du bord postérieur de l'aile du mâle sont trans-
formées en soies flagellifères; celles-ci n'existent pas chez la femelle. D'autre
part, la répartition des microtrichia est différente chez le mâle et chez la
femelle; chez le premier, -ces soies constituent trois îlots, alors que chez la
seconde, elles n'en forment que deux.
2 Du fait que chez les Muscidse (Hekdel, loc. cit.) et, en particulier, chez
de nombreuses espèces du genre Limosina Macq., les microtrichia existent
sur toute la surface membraneuse de l'aile, il est logique d'admettre que la
réduction présentée par ces soies chez L. pusilla est la conséquence d'une évo-
SÉANCE DU i/t OCTOBRE 1929. 589
... »
lution régressive; celle-ci étant plus accusée chez la femelle que chez le mâle.
C'est peut-être une évolution de même ordre qui a déterminé la réduction
des microtrichia chez les Asilidie et leur disparition chez certains Syrphidse.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence de la concentration ionique du milieu sur
V activité de l'amylase du sérum de cheval. Note ( ' ) de M. Brocq-Roussec,
M me Z. Grczewska et M. G. Roussel, présentée par M. L. Bouvier.
Nous avons présenté dans une communication antérieure ( a ) les résultats
de la première série d'expériences, sur les variations de l'activité de
l'amylase du sérum, au cours de saignées successives.
Les expériences de la deuxième, série ont été faites avec les sérums de
12 saignées successives de 4 chevaux, et avec ceux de 20 saignées d'un
même cheval. Les sérums étaient analysés au fur et à mesure des saignées.
Le mélange amidon-sérum jetait amené avec HCljjN au pH 6,4, le plus
favorable à l'activité de l'amylase. Le sucre libre (en faible quantité) des
sérums a été retranché du sucre trouvé.
Nous donnons ici, à titre d'exemple, deux courbes de cette série qui
résument les résultats obtenus. Les saignées successives sont indiquées sur
l'abscisse, et le glucose trouvé, qui indique l'activité de l'amylase, figure
sur l'ordonnée en milligrammes pour 100.
Conclusions : i° Quelle que soit la quantité des saignées effectuées succes-
sivement sur un animal, on trouve toujours de l'amylase dans le sérum;
2 Nous nous sommes assurés également de l'existence de la maltase;
3° L'allure générale de la courbe figurant l'activité de l'amylase du sérum
au cours de saignées successives, présente, quel que soit le pH du milieu, le
même aspect dans les deux séries d'expériences. Le pH 6,4 n'influe que'sur
l'amplitude des fluctuations indiquant un rendement plus élevé en sucre;
4° La courbe du sucre trouvé, qui exprime l'activité de l'amylase d'une
série de sérums d'un même animal, n'est pas une ligne droite. Elle présente
des fluctuations d'une saignée à l'autre, et des variations individuelles. Elle
s'abaisse entre la quatrième et la neuvième saignée pour se relever ensuite,
cependant le taux du sucre obtenu avec les sérums des saignées suivantes
n'atteint que rarement ( 3 ) celui des premières saignées.
('') Séance du a3 septembre 192g.
(-) Comptes rendus, 189, 1929, p. 5oi.
( :l ) Une seule exception à signaler dans la deuxième série où le taux du sucre obtenu
avec lesérûtn de la quatorzième saignée (o°",8i7 °/o) dépasse celui delà première saignée
(08,761 °/o)- Voir I a courbe.
5go ACADÉMIE DES SCIENCES.
5° Nous pouvons admettre : soit que la quantité du ferment subit des
variations au cours des saignées, soit que l'activité de l'amylase, exprimée
en sucre obtenu, n'est que la résultante de deux forces actives qui se con-
trarient mutuellement, l'action du ferment hydrolysant et l'influence des
A,
Soignées
Courbe n° 1.
2" série. L'activité de l'amylase
au cours de i^ saignées,
quantité de sérum double de celle de B.
Y
\
\
A-
Saignées
Courbe n° 2.
.■>• série. Courbe de l'activité de l'amylase
au cours de 21 saignées.
A, quantité de sérum double de celle de B.
substances empêchantes contenues dans le sérum en plus ou moins grande
quantité 5
6° Dans un sérum stérile, conservé à la glacière pendant 5 à 6 mois,
l'amylase, tout en perdant un peu de son activité, est capable d'hydrolyser
l'empois d'amidon;
7° Nous avons établi, par une série d'expériences, l'absence totale du
ferment glycolytique dans nos sérums. .Ce fait indique que nos résultats
n'ont pas été troublés par la présence de ce ferment et. d'autre part, il con-
firme les observations de Meyerhof sur la grande fragilité du ferment
glycolytique.
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 5gi
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Les échanges d'ions entre cellules de levures et
solutions de nitrate de plomb. Note de. M. Paul Géxaud, présentée par
M. Molliard.
L'étude précédemment faite (') des échanges d'ions entre cellules de
levures et solutions de chlorure d'ammonium a montré que la loi d'action
de masse était susceptible de rendre compte des équilibres ioniques entre
une cellule de levure et le milieu où elle baigne. Ces expériences ont élé
répétées avec un ion bivalent, le plomb, qui se prête à un dosage à la fois
rapide et sensible, et de plus à une localisation précise à l'intérieur de la
cellule. Ces nouvelles recherches ont montré que le plomb pénètre dans la
cellule par voie d'échange d'ions, comme l'ammonium, que cet échange
obéit à la loi d'action de masse, enfin que ce métal lourd est susceptible de
déplacer la presque totalité des constituants minéraux de la cellule. D'autre
part, le plomb est fixé, dans la cellule vivante, essentiellement sur la mem-
brane et les vacuoles, le protoplasme ne fixant pas de quantités visibles, ou
mesurables, de plomb.
Dans la cellule morte au contraire, le protoplasme fixe de grandes quan-
tités de plomb.
i° Échange de l'ion Pb contre les ions de la levure. — Le lavage de la
levure par la solution de (N0 3 ) 2 Pb fait apparaître dans la solution des
ions K et Ca, en quantités telles que la somme de ces deux ions perdus par
la cellule soit, aux erreurs d'expériences près, équivalente à la quantité de
l'ion Pb qui a pénétré dans la cellule. Le tableau suivant montre l'équi-
libre ionique atteint après échanges, C représentant les valeurs initiales de
la concentration de l'ion Pb, C x les valeurs de cette concentration au bout
d'une heure environ; les molécules de Pb et de Ca comptent pour 1 ions :
C 8 (Pb).
C,(Pb).
<v- c,.
(K)/
(Ca,.
(K)
+ (Ca)
1000
728
272
i4i
1 15
256
5 00
244
256
120
1 10
2û0
a5o
I9«
23 I
100
120
220
200
7
190
76
i3o
206
L'analyse des substances minérales contenues dans la levure avant et
après lavage montre que la teneur en K et Ca de la levure a diminué d'une
quantité sensiblement égale à la quantité d'ions K et Ca apparue dans la
(') Comptes rendus, 188, 1929, p. i5i3.
592 ACADÉMIE DES SCIENCES.
solution. Le plomb est donc fixé dans la cellule par un phénomène d'échange
d'ions, exactement comme l'ammonium.
2 La vitesse d'absorption et la localisation de Pion Pb dans la cellule
vivante. — Des essais répétés ont montré que la vitesse d'absorption du
plomb se divise en deux pbases, la première pratiquement instantanée, la
seconde lente au contraire. Ainsi, 5o s de levure fraîche placés dans un litre
M
de solution de (N0 3 VPb — - — ont absorbé au bout de :
' 2000
1 5 10 20 3o 4o 00 60 120 240 minutes
45 45 45 5o 55 60 67 70 70 70 pour looPb
Comme l'avait admis M. H. Devaux( 1 ), l'absorption quasi instantanée
de la première minute est un phénomène de membrane.
Les levures traitées par Na 2 S ne montrent, en effet, au début de l'expé-
rience, qu'une. coloration grise de la membrane. Au bout de 20 à 3o minutes
de séjour dans la solution de Pb, il apparaît au contraire par Na 2 S une
coloration noire des vacuoles. La seconde partie du phénomène correspond
donc à la pénétration du Pb à l'intérieur de la cellule et à sa .fixation sur
les vacuoles. Ainsi le Pb, d'une manière générale les ions que possède la
cellule de levure vivante ne sont pas distribués d'une manière quelconque
dans la cellule, mais concentrés principalement sur la membrane et dans
les vacuoles, la membrane en fixant la plus grande partie.
3° Lavages successifs et saturation des cellules par le plomb. — 20 s de
levure fraîche sont agités pendant une demi-heure au contact de 2oo 0m3 de
solution de (N0 3 ) a Pb— ; on laisse décanter, on remplace la solution de
Pb usée par une solution fraîche; on répète l'opération jusqu'à ce que les
cellules n'absorbent plus de Pb. Une expérience parallèle est conduite avec
des cellules de levures tuées.
La quantité totale de Pb qui sature ioo ? de levure vivante fraîche est
de i s , 52D, celle qui sature ioo s de levures mortes est de 5 s ,g5. ioo s de
cellules vivantes de levure peuvent fixer 0,01 5 ion-gramme, ce qui corres-
pond comme ordre de grandeur à la totalité des ions de métaux que l'ana-
lyse révèle dans les cendres de la levure normale. Par la voie des échanges
d'ions, il est donc possible de modifier entièrement la composition minérale
de la cellule de levure. Pourtant, l'aspect microscopique, l'intensité respi-
ratoire des cellules saturées de Pb restent normaux; Na 2 S révèle toujours
le Pb locabsé sur la membrane et les vacuoles. Les cellules mortes fixent
au contraire le Pb sur la totalité de leur protoplasme.
(') H. Deyaux, Nouvelles recherches sur V 'absorption et le déplacement du plomb
dans une plante vivante {Proc.-verb. Soc. Se. phys. Bordeaux, ^920-1921, p. 186).
SÉANCE DU l4 OCTOBRE 1929. 5g3
HISTOPATHOLOGIE. — Sur le mécanisme de la silicose pulmonaire . Influence
sur les cellules cultivées in vitro des poussières siliceuses provenant du
travail au rocher dans les mines de houille. Note de MM. A. Policard,
S.- Doubrow et M. Boucharlat, présentée par M. F. Mesnil.
On admet classiquement qu'une des causes des altérations du poumon
observées chez les mineurs qui attaquent les roches quartzeuses au marteau
piqueur (silicose des mineurs) réside surtout dans une action nocive, de
nature chimique, sur le tissu pulmonaire, des particules siliceuses inhalées
en grandes quantités pendant ce travail. Gye et Rettle ('), Mavrogor-
dato ( 2 ), etc. ont attribué cette action à la lente solubilité de là silice dans
les tissus, toujours légèrement alcalins.
Pour préciser ce mécanisme, nous avons étudié l'action in vitro sur des
cultures de tissu, des poussières siliceuses recueillies dans une mine. Nous
avons utihsé des cultures de poumon d'embryon de pouFet (2 semaines),
faites en grand nombre suivant la technique de Borrel. Au mélange de
plasma et d'extrait embryonnaire, était ajoutée une suspension stérile de
ces poussières dans du liquide deTyrode. Les poussières avaient été recueil-
lies par le D r Magnin dans les galeries d'une houillère du Gard, pendant
l'attaque, au marteau piqueur, de bancs d'un grès quartzeux très dur.
Les poussières, en suspension dans le Tyrode, à raison de 5 cm3 pour 2 cmS
de liquide, étaient stérilisées par tyndallisation. Au milieu de culture, on
ajoutait le liquide opalescent qui surnageait après agitation du mélange,
dans la proportion de 2 à 20 gouttes par centimètre cube de milieu.
Morphologiquement, les poussières sont de deux types : de petites gra-
nulations plus ou moins sphériques, de 1 à 5*, d'aspect noirâtre en lumière
transmise, et des particules claires, transparentes, souvent biréfringentes et
offrant deux formes : soit des aiguilles très fines et très aiguës, de 1 à icP,
soit des lamelles ou éclats conchoïdes, de 5 à iS^, très coupants.
Le mélange des poussières et du milieu n'est jamais très homogène. Au
moment de la prise du plasma, les particules tendent toujours à s'agglu-
tiner plus ou moins en petits amas. Mais en fait il y a des points où il
reste dans le milieu suffisamment de particules isolées.
Les cultures, sans repiquages, sont observées quotidiennement pendant
(') Gye et Kjettle, Silicosis and miner 1 s phthisis (Brit. Journ. exp. Path., 3,
1922, p. 241).
(-) Mavrogobdato, Experiments on the effects of dust inhalation (Journ. of
Hygiène, 17, 1918, p. 43g)-
5o,4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
3 ou 4 j ours ; puis elles sont fixées et colorées par la méthode habituelle.
L'addition de poussières siliceuses ne modifie pas la poussée des cellules,
au moins au début. Les cultures ayant reçu de i à 10 gouttes de suspension
de poussières se développent avec la même vitesse et la même intensité que
les cultures témoins. Cependant à des doses plus fortes, 20 gouttes de, sus-
pension par centimètre cube de milieu, il y a ralentissement extrême et
même arrêt complet de la croissance. On n'observe pas de stimulation de la
culture comme cela a été signalé par Solowiev et Pinus (' ) avec la terre à
diatomées (Kieselguhr) et les cultures de cellules spléniques.
Les particules siliceuses sont phagocytées par les macrophages de la cul-
ture, spécialement les particules sphériques. Celles-ci ne provoquent aucune
modification apparente dans les cellules qui les ont englobées.
Au contraire, les cellules, qui, plus rarement, ont absorbé des éclats en
aiguilles ou conchoïdes paraissent assez souvent en voie d'altération. Le cyto-
plasrna semble se granuliser. La cellule n'est pas morte, mais paraît malade.
Fréquemment, on observe des amas de trois ou quatre cellules plus ou
moins fusionnées, qui ont englobé un nombre assez considérable de parti-
cules siliceuses. Ces particules sont comme agglutinées par une substance
qui semble être du cy toplasma dégénéré.
Les poussières siliceuses ne paraissent donc pas être inoffensives pour les
cellules, au moins celles de ces poussières qui sont constituées de quartz
assez pur, en forme d'aiguilles et de lamelles coupantes. Mais cette action
vulnéranle est certainement lente, car les altérations observées dans les cel-
lules sont minimes. Il est vrai que là durée d'observation des cultures n'est
pas très longue, de quatre jours au plus.
Ces faits expérimentaux tendent à confirmer la conception qui rapporte
l'origine des troubles de la silicose pulmonaire à une action toxique lente de
la silice, dissoute peu à peu.
MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Quelques données expérimentales sur le virus
de la dengue. Note (-) de MM. Georges Rlakc et J. Camisopetros,
présentée par M. -Roux.
I. Action du sérum de convalescents de fièvre jaune sur le virus de la dengue.
— En 1903, Marchoux, Salimbeni et Simond ( 3 ) ont montré que le sérum
( ' ) Solowiev et Pisus, Influence de la terre à diatomées sur la croissance des
cultures de tissus (C. II. Soc. Biol.. 99. iq'îS, p. 546).
(-) Séance du 7 oelobre 1929.
( ]> ) Marchoux, Saluibesi el Simond, Ann. Inst. Pasteur, 17, 1903, p. 665.
SÉANCE DU \L\ OCTOBRE 1929. 5g5
de convalescents de fièvre jaune donne à l'homme une forte immunité
contre l'inoculation expérimentale. Plus tard, Stokes Bauer et Hudson ('),
puis Hudson, Bauer et Philip ( 2 ) ont montré que ce sérum de conva-
lescents protège le singe (Macacus rhésus), même à faible dose (de 0,1
à i™ 3 ) contre une inoculation sévère de virus amaryllique. Partant de ces
faits, nous avons cherché à connaître si, comme l'ont afûrmé certains
auteurs, il y avait parenté entre la dengue et la fièvre jaune, en étudiant
l'action qu'avait le sérum antiamaryllique sur le virus de la dengue.
Dans une première série d'expériences faite avec Giroud ( 3 ), nous avons
constaté qu'un sérum antiamaryllique préparé par Pettit sur cheval, et
qu'un sérum préparé par nous-mêmes sur lapin n'avaient aucun pouvoir
préventif vis-à-vis du virus de la dengue.
Grâce à l'amabilité de notre collègue H. de Beaurepaire-Aragao nous
avons pu étudier également l'action du sérum de convalescents de fièvre
jaune sur ce même virus de dengue. Voici nos expériences :
i u Un sujet volontaire reçoit sous la peau du flanc droit, le 10 juillet, a™ 3 de sérum
de convalescent de fièvre jaune prélevé le 3 mai, en même temps il est inoculé à
l'autre flanc avec I e ™ 3 de sérum virulent de malade aUeint de dengue. Neuf jours plus
tard la dengue est manifeste.
2 Un autre sujet volontaire est inoculé, le 16 juillet, avec un mélange de 4 cm3 de
sérum de convalescent de fièvre jaune, prélevé le 3 mai, et de i™ 3 de sérum virulent
provenant d'un malade atteint de dengue. Le contact entre le sérum de convalescent
et le sérum virulent a été de 1 heure à 3y et de 3 heures à a5 u .
Cette fois encore le sérum de convalescent de fièvre jaune reste sans eflet; le sujet
volontaire présente les premiers symptômes de dengue le a3 juillet.
II. De la filtration du virus de la dengue contenu dans V organisme du
Stégomya. — Stokes, Bauer et Hudson ont montré ('') que le virus de la
fièvre jaune, qui traverse aisément les filtres Berkfeld et Seitz lorsque le
produit filtré est du sérum de malade, ne passe plus à travers ces filtres,
même les plus poreux et sous forte pression, si le produit virulent est une
émulsion aqueuse de Stégomyas infectés, broyés en eau physiologique.
Nous avons fait la même expérience avec des Stégomyas infectés de virus
de la dengue, et vu que ce virus, même dans l'organisme du moustique,
reste très filtrable. Voici une expérience :
( ' ) Stokes, Bauer et Hldsom, Amer. J. of Trop. Med., 8, 1928, p. io3.
(-; Hudsos. Bauer et Philip. Amer. ./. of Trop. Med., 9, 1929, p. 1 et' 22.").
(") G. Blanc. J. Caminopetuos et P. Giroud, C. R. Acarf, Médecine. 101. 1929.
n» 12, p. 442.
(') Stokes, Bauer et Hudson, Amer. J. of Trop. Med. t 8. 1928, p. io3.
5g6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le il décembre, 9 Stégomyas infectés depuis 4/ jours, et 5 Stégomyas infectés
depuis 56 jours sont broyés finement, émulsionnés dans 5o cm3 d'eau physiologique. Le
tout est filtré sur bougie L. 2. Les microbes intestinaux servant de test. Ce filtrat, qui
se montre stérile par la suite, est passé le lendemain sur une nouvelle bougie plus
serrée L. 3. Les deux filtrations ont été faites à la pression atmosphérique. Un volon-
taire est inoculé, ce même jour, par voie intraveineuse, avec 20 cm2 du filtrat. Sept jours
plus tard commence la dengue.
III. Persistance du virus de la dengue dans le sang des malades pendant la
période fébrile. Pouvoir infectant de ce sang pour le Stégomya. — On sait
que le virus de la fièvre jaune n'est présent dans le sang des malades que
pendant les trois premiers et peut-être le quatrième jour de la maladie.
Nous avons recherché si, au cours de la dengue, le virus persistait dans le
sang pendant toute la période fébrile. Nos expériences ont été faites sur des
malades atteints de dengue expérimentale, de durée le plus souvent courte;
c'est pourquoi nous avons limité nos essais au cinquième jour de fièvre.
Expérience 1. — Des Stégomyas provenant d'élevage au laboratoire et non infectés
sont mis à piquer le 17 juin sur un malade qui est au cinquième jour de la dengue. La
température axillaire est de 38°. Le 2 juillet, soit i5 jours plus tard, ces Stégomyas
piquent un sujet neuf qui, 6 jours plus tard, commence une lièvre dengue.
Expérience 2. — Des Stégomyas d'élevage, donc non infectés, sont mis à piquer sur
un malade également au cinquième jour de dengue, la fièvre est peu élevée, 87,9 à
l'aisselle. i5 jours plus tard ces Stégomyas piquent un sujet neuf qui, 7 jours plus
tard, fait de la dengue. Dans les deux cas des passages du sang de ces malades à d'autres
sujets réceptifs ont confirmé le diagnostic de dengue.
Résumé et conclusion. — i° Le sérum de convalescent de fièvve jaune
n'exerce aucune action sur le virus de la dengne soit in vivo, soit in vitro,
2° Le virus de la dengue contenu dans l'organisme du moustique traverse
facilement les bougies Chamberland L. 2 et L. 3 à la pression atmosphérique ;
3° Le virus de là dengue persiste dans le sang des malades au moins jus-
qu'au cinquième jour de la maladie et peut infecter le Stégomya.
Ces faits s'opposent à ceux qui ont été constatés dans l'infection amaryl-
lique et séparent nettement le virus de la dengue décelai de la fièvre jaune.
La séance est levée à i6 h 45 m .
E. P.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SEANCE DU LUNDI 21 OCTOBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Loois MA.NG1N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE.
M. le Président annonce en ces termes le décès de M. William Henry
Pebkik :
Mes chers Confrères,
.Nous venons d'être informés de la mort de William Henry Perkin, pro-
fesseur de Chimie à l'Université d'Oxford, Correspondant pour la Section
de Chimie, survenue le 17 septembre dernier. Héritier d'un nom illustre
parmi les chimistes, "W. H. Perkin, élève de Baeyer, commença ses
recherches en Allemagne.
On lui doit d'abord une contribution remarquable sur les acides céto-
niques, puis il découvrit les méthodes synthétiques permettant de préparer
des composés à chaîoes fermées polyméthyléniques et là il fut un initiateur.
Il fit connaître aussi la constitution de divers groupes d'origine naturelle :
Hématoxyline du Campêche et Brésiline du bois du Brésil, il montra que
la première est une oxy brésiline. Ses recherches sur les alcaloïdes de
l'opium, sur la brucine et la strychnine forment un ensemble important
ainsi que celles qui concernent la constitution de la berbérine.
Il réussit à faire la synthèse de quelques-uns des acides que le camphre
fournit par oxydation ainsi que celle d'un certain nombre d'alcaloïdes très
complexes : cryptopine, protopine, épiberbérine, etc. et fit connaître leur
structure moléculaire.
Son œuvre considérable en chimie organique lui valut la médaille de la
Société Royale de Londres. Il fut nommé d'abord conseiller technique
puis directeur des recherches de la Compagnie des matières colorantes.
Les nombreux élèves attirés par son enseignement clair et séduisant lui
garderont leur souvenir.
G. R., 1929, 2- Semestre. (T. 189, N* 17.) 47
5g8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
NAVIGATION. — Remarques sur le guidage magnétique des navires.
Note de M. E. Fournikk.
J'ai Thonneur d'exposer à l'Académie un perfectionnement fondamental
apporté par M. William Lolh, après de minutieuses recherches, à son
mode de guidage magnétique des navires par câble immergé, dans le but
d'en rendre l'emploi absolument simple et pratique. Il suffit, pour obtenir
cette disposition, d'élonger le long de la côte, d'où part le câble, une ligne
sur poteaux, analogue à -une ligne télégraphique, une extrémité étant mise
à la mer aussi loin que possible de l'extrémité du câble, l'autre extrémité
étant connectée à la deuxième borne de l'appareil d'alimentation, la première
étant en connexion avec le câble de guidage. Une telle ligne est dite ligne
garde-côte.
On voit donc que :
i° Le champ magnétique autour du câble est circulaire. Si ce champ est
observé à bord d'un bateau suivant le câble, à l'aide d'un cadre pouvant
tourner autour d'un axe vertical et d'un axe horizontal, le courant induit
dans ce cadre étant amplifié, comme d'habitude, il sera facile de déterminer
la direction du champ et d'en déduire la direction de l'élément de câble le
plus proche, la distance à laquelle on s'en trouve et le côté où le bateau est
situé par rapport à lui.
2° Les courants de retour s'épanouissent dans la mer suivant une forme
en fuseau depuis le câble jusqu'à l'extrémité la plus éloignée de la ligne
garde-côte; on créera un champ magnétique horizontal dans toute cette
zone, qui pourra être perçu par le dispositif précédemment décrit, le cadre
étant vertical. L'expérience montre, que ce champ de courants peut être
décelé à plusieurs dizaines de kilomètres de l'extrémité du câble, ce qui
donne la possibilité de trouver l'entrée du chenal où se trouve le câble,
chose impossible jusqu'à présent, tout au moins d'une façon simple. D'autre
part, lorsque le cadre sera mis perpendiculairement à la direction des lignes
de courants, on aura un minimum de réception indiquant la direction du
courant. 11 suffira donc de suivre une ligne de courants pour aboutir à l'ex-
trémité du câble.
Pratiquement, il sera placé deux lignes garde-côte, l'une à droite et l'autre
à gauche du câble de guidage, chacune d'entre elles étant connectée alter-
nativement à une borne de l'appareil d'émission pendant la durée d'un trait
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 599
ou d'un point. L'observateur placé au large dans le champ de courant saura
s'il est à droite ou à gauche de l'extrémité du câble suivant qu'il percevra
des traits ou des points. Dans le prolongement et sur le câble même il per-
cevra un trait continu. L'expérience a montré que les lignes garde-côte pou-
vaient être utilisées seules et donner des renseignements excessivement
utiles à la navigation, au voisinage des côtes par mauvaise visibilité.
Sien effet on considère une ligne électrique, installée le long d'une côte
ou suivant un diamètre d'une île, parcourue par un courant alternatif à fré-
quence musicale et dont les extrémités sont mises à la mer, la côte, ou
l'île, sera entourée d'un champ de courants parfaitement définis épousant
approximativement la forme des côtes et perceptible à plusieurs dizaines de
kilomètres de distance. L'appareillage de réception est, comme nous l'avons
dit, le même que pour le câble de guidage. Il faut toutefois remarquer ici
qu'au lieu de percevoir le champ magnétique du courant, on peut capter
celui-ci, à l'aide de deux électrodes placées aux extrémilés du bateau, et
ampliûer ce courant directement en donnant la possibilité aux sous-marins
en plongée d'y recevoir les indications des lignes garde-côtes, et même des
signaux Morse transmis par celte installation, ce qui est impossible avec
la T. S. F.
PHOTOCHIMIE. — Actions de la lumière polarisée sur certaines plaques photo-
graphiques préparées à partir de solutions d'argent colloïdal. Note(')
de M. A. Corro.v.
I. Il y a longtemps déjà — c'était à l'époque où nous venions d'étudier,
M. Mouton et moi, les granules uhramicroscopiques de l'argent colloïdal —
j'avais préparé des plaques pholographiqucs par un procédé simple dont
voici le principe : On coule sur une glace une soluiion de gélatine addi-
tionnée d'argent colloïdal (on peut se contenter de collargol du commerce);
dans ce -cas, après qu'on l'a laissée sécher, la plaque est d'une coloration
rouge brun par transmission. On la plonge à la chambre noire dans une
solution de bromure cuivrique qui transforme en bromure chaque granule
d'argent, on lave et on laisse sécher. La plaque est alors devenue incolore^
et le sel haloïde d'argent qu'elle renferme est encore lui-même à l'état de
granules ultramicroscopiques, de sorte qu'on obtient ainsi une de ces
(') Séance du 1 4 octobre 1929.
6oo ACADÉMIE DES SCIENCES.
plaques dites « sans grains » telles qu'on en emploie pour faire la photogra-
phie des couleurs par la méthode interférentielle de Lippmann.
Ce procédé a l'avantage que l'on peut examiner les plaques sèches,' avant
bromuration, en pleine lumière, vérifier que la pellicule déposée est bien
homogène et présente bien la « densité optique » désirée. De plus, on peut
étudier à l'ultramicroscope la solution de collargol dont on part, de façon
que les granules aient bien tous la grosseur que l'on désire.
M. de Watteville, qui a, comme on sait, fait avec succès beaucoup de
photographies par la méthode de Lippmann, s'est occupé de compléter
l'étude de ce procédé au collargol. Avec M. N. Leroy il a préparé de telles
plaques non seulement au bromure, mais aussi au chlorure et à l'iodure
d'argent, ces dernières ayant l'avantage d'être tout à fait exemptes de
voile. On trouvera dans un article de M. N. Leroy (') des détails sur la
façon de préparer et de révéler ces plaques, et les résultats de la comparaison
des trois sortes de plaques sur lesquelles il a poursuivi des mesures sensito-
métriques. M. de Watteville s'occupe actuellement de les orthochroma-
tiser : il a obtenu déjà avec elles de bonnes photographies de spectres.
IL Ces plaques « sans grains » peuvent recevoir diverses autres applica-
tions. Je les ai utilisées moi-même, en collaboration avec M. Lambert et avec
M. J. -P. Mathieu, à des expériences sur le phénomène de Weigert. Ce phy-
sicien, comme on sait, a trouvé que des plaques spéciales renfermant du
chlorure d'argent ayant subi une action préalable de la lumière, c'est-à-
dire du « photochlorure » d'argent coloré renfermant à la fois de l'argent et
du chlorure, prend les propriétés d'une lame cristalline à la fois dichroïque
et biréfringente lorsqu'on l'expose une seconde fois à la lumière, le faisceau
éclairant, qui la frappe normalement étant cette fois un faisceau intense
polarisé par un nicol. L'une des deux lignes neutres de la lame (uniaxe)
ainsi obtenue a la direction des vibrations du faisceau polarisé qui a agi.
Les angles mesurant le dichroïsme et la biréfringence sont de l'ordre de
quelques degrés, on peut les mesurer indépendamment à l'aide de dispositifs
polarimétriques appropriés.
Nous nous étions, M. Mouton et moi, occupés ensemble à faire répéter
ces expériences remarquables où l'on voit les vibrations lumineuses recti-
lignes marquer en quelque sorte leurs directions sur une plaque sensible
qu'elles impressionnent. On trouvera des détails à ce sujet dans un article
(') N. Leroy, Revue d'Optique, 8, 1929, p. 262.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 601
que M. L. Richard a publié dans la Renie d'Optique ('), où il indique le
résultat de mesures faites sur de telles plaques faites au pholocldorure.
L'emploi des plaques préparées au collargol permet de répéter facilement
ces expériences de Weigert sur l'action de la lumière polarisée. On prépare,
suivant la technique indiquée dans l'article de M. Leroy ( 2 ), des plaques
au chlorure d'argent et l'on expose simplement une de ces plaques sèches
au faisceau sortant du nicol. Lorsque la plaque incolore s'est nettement
colorée sous l'action de la lumière, lorsqu'on a posé par exemple une heure
en employant le faisceau sortant du condenseur d'une lampe à arc ordinaire
la plaque est suffisamment modifiée et l'on peut l'examiner aussitôt, sans la
fixeï, avec l'appareil polarimélrique : la lumière verte du mercure servant
aux mesures ne l'allère pas sensihlement. On trouve qu'elle est nettement
dichroïque (o°,64 par exemple avec une, couche ayant pris une teinte
rougeâtre très claire dans la région exposée).
M. Matbieu a obtenu des dichroïsmes plus grands encore, atteignant
plusieurs degrés, avec des plaques préparées de même à l'iodure d'argent,
et soumises au faisceau polarisé un temps suffisant.
Ces plaques au collargol, particulièrement les plaques à l'iodure d'argent,
permettent aussi de répéter les expériences de Weigert avec des poses plus
courtes, en faisan t intervenir un révélateur (au diamidophénol en particulier) .
Nous avons constaté de même qu'on peut employer pour cette expérience
d'autres plaques « sans grains». Sur ce point, nous confirmons simplement la
conclusion à laquelle Weigert lui-même arrive dans un Mémoire récent ( 3 ) :
on peut s'attendre à observer, plus ou moins marqués, les effets optiques
produits par la lumière polarisée sur la plaque développée, pourvu bien
entendu qu'elle ait, avant et après le développement, une structure assez
fine pour ne pas dépolariser la lumière qui la traverse. Mais au point de vue
de l'explication théorique des effets ainsi constalés, l'expérience faite
directement,- sans révélateur, paraît intéressante. J'ajouterai qu'on peut
rendre une plaque au chlorure d'argent dichroïque en l'exposant à un
faisceau polarisé sensiblement monochromatique (les radiations vers 3G6 m v- de
C 1 ) L. Riceurd. Reçue d'Optique, 7. 1928, p. 477-
( 2 ) Notons toutefois que si l'on veut mesurer avec soin non seulement le dichroïsme.
mais la biréfringence qui l'accompagne, il est bon de couler les plaques sur des glaces
dépourvues de trempe : on peut se contenter de prendre des verres très minces (des
lamelles couvre-objets pour microscopes) dont la biréfringence accidentelle n'est pas
gênante : on les adossera, pour les rendre plus maniables, à un support plus solide,
( 3 ) F. Weioert, Zeit. f. physikal, Chemie, h, 1929, p. 83,
602 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de l'arc au mercure, filtrées à travers un écran de Wood à l'oxyde de nickel),
mais il faut une pose de 18 heures pour oblenir une faible impression.
III. Si Ton cherche à expliquer le phénomène de Weigert on est conduit,
comme dans le cas d'autres biréfringences provoquées arliflciellement, à
l'expliquer par la structure hétérogène du milieu modifié, milieu qui ren-
ferme, dans le cas actuel, des grains ultramicroscopiques d'argent. On a
à choisir entre deux hypothèses : ces grains ont une distribution aniso-
trope, ils sont par exemple plus serrés (en moyenne) dans une direction
que dans les autres-, ou bien ils sont répartis au hasard, mais ils ont une
forme ou une structure anisotrope, et ne sont pas orientés au hasard.
C'est la seconde explication que M. Weigert a été conduit à admettre :
il suppose qu'il y a dans la couche des micelles d'argent dont la forme,,
par suite d'échanges entre l'argent réduit et le sel d'argent voisin, pourrait
varier systématiquement sous l'influence de la lumière polarisée. Une telle
variation de la forme des micelles existerait, d'après lui, dans beaucoup
d'autres cas et jouerait un rôle important dans l'étude générale des colloïdes.
Il est fort possible que M. Weigert ait raison, mais il faut bien reconnaître
que le mécanisme de l'action supposée reste encore obscur.
L'autre explication : anisotropie de distribution, soulève elle aussi des dif-
ficultés, notamment en ce qui concerne les changements de signes du
dichroïsme et de la biréfringence avec la longueur d'onde. Mais elle paraî-
trait plus facile à compléter. On admettrait que les actions photogra-
phiques, dans une couche sensible, sont liées à une action pholo-électrique,
à un départ d'électrons qui pourraient aller ensuite réduire des granules de
bromure d'argent. L'effet photo-électrique — au moins l'effet sélectif —
dépend en effet de la direction des vibrations de la lumière incidente : on
pourrait admettre par exemple que des électrons, lancés surtout (en
moyenne) parallèlement au vecteur électrique de l'onde incidente, ren-
contrent successivement plusieurs grains de sel d'argent. Dans cette
direction les granules d'argent libéxé qui leur correspondent seraient plus
serrés.
Les vitesses, initiales des électrons détachés par l'effet photo-électrique
sont de l'ordre de io 7 : de tels électrons lancés normalement aux lignes de
force d'un champ magnétique de 5oooo gauss s'enroulent sur une circonfé-
rence de — de ^ de rayon. L'hypothèse faite conduit donc à essayer l'expé-
rience suivante que nous avons faite, M. Mathieu et moi : une plaque à l'io-
dure d'argent préparée comme précédemment est placée verticalement
contre une pièce polaire (4 cm de diamètre) du grand électro-aimant de
"SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 6o3
Bellevue. Dans l'entrefer (dislance des pièces i cm ,2) arrive dans le plan
équatorial de l'électro-aimant un faisceau horizontal de lumière polarisée
qui propage des vibrations de Fresnel verticales. Ce faisceau renconlre,
dans l'entrefer, une bande de glace argentée verticale qui le réfléchit sous
l'incidence de 45° et le renvoie, suivant la direction des lignes de force, sur
la plaque sensible, sans modifier la direction des vibrations qui restent
verticales.
La source étant un arc Garbarini d'intensité sensiblement constante,
nous faisions deux poses de même durée (une demi-heure) sur deux parties
contiguës de la plaque, l'une sans champ, l'autre avec le champ, voisin
de 5oooo gauss. Le dichroïsme mesuré après développement, 2°,5, est le
même, à 0°, 2 près, pour les deux plages à comparer.
L'hypothèse faite doit donc être rejetée, ou tout au moins modifiée. Si ce
sont des particules chargées en mouvement qui déterminent la distribution
(ou la structure) de l'argent réduit dans la couche sensible, elles doivent
avoir une masse bien plus grande que celles des électrons négatifs détachés
par un effet photo-électrique.
ENTOMOLOGIE. — Sur le classement et la distribution géographique des
Saturnioïdes hémileucidiens de la sous-famille des Automêrinés. Note
de M. E.-L. BouviiiR.
Les Papillons nocturnes appartenant à la famille des Hémileûcidés cons-
tituent un groupement de grande importance, presque aussi riche à lui seul
que l'ensemble des espèces comprises dans les quatre autres familles de
Saturnioïdes. Dans une Communication faite ici l'année dernière (Comptes
rendus, 186, 1928, p.. 817) et développée peu après au Congrès entomolo-
gique d'Ilhaca, j'ai montré que la famille des Hémileûcidés se divise natu-
rellement en trois sous-familles principales : Automêrinés, Molippinés et
Dirphiinés, d'après un certain nombre de caractères dont les plus importants
sont relatifs à l'armature sexuelle des mâles. Les deux dernières sous-
familles sont exclusivement américaines;- la première, celle des Automê-
rinés, passe généralement pour avoir une distribution semblable, mais cela
n'est point absolument exact; car la sous-famille dépasse en richesse toutes
les autres et certaines de ses formes ont une distribution géographique et
des caractères sur lesquels il ne sera pas inutile d'appeler l'attention. C'est
ce que je me propose de faire dans la présente Note.
6o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
En leur qualité d'hémileucidiens, les Automérinés présentent les deux
traits essentiels de la famille des Hémileucidés : à l'état adulte, quand les
antennes sont quadripectinées, la juxtaposition basale parfaite des deux
branches antérieures d'un article avec les deux branches postérieures de
l'article suivant; — sous la forme de chenilles, la structure des tubercules
tégumentaires qui tantôt se présentent à l'état d'une tige portant des
rameaux plus ou moins longs, tantôt se réduisent à une faible saillie cou-
ronnée d'un faisceau d'épines, le plus souvent offrent ces deux dispositions
à la fois. Ce qui caractérise les Automérinés et les distingue nettement des
autres Hémileucidés, c'est la présence très fréquente, sur les ailes, de
taches colorées arrondies en forme d'ocelles, c'est surtout la présence
constante d'une pointe ou d'une épine 'sur le lobe moyen de chacun des
mors ou claspers qui forment la pince sexuelle du mâle. Dans l'immense
majorité des nombreuses espèces qui constituent la sous-famille, cette
pointe ou épine est dirigée vers l'uncus, c'est-à-dire vers la pièce dorsale
médiane (10 e tergite abdominal) de l'armure sexuelle; il en est ainsi chez
les Automeris, reconnaissables à l'ocelle complexe de leurs ailes postérieures
et à la tache correspondante des ailes de la paire précédente, chez les Micrat-
tacus où ces ornements s'atténuent, chez les Hylesia où ils s'effacent presque
toujours totalement et chez les Eubergia où ils sont remplacés sur chaque
aile par une taclje peu ou pas ocelliforme. C'est par centaines que l'on
compte les espèces d? Automeris et les Hylesia ne paraissent guère être beau-
coup moins nombreux; si les Micrattacus, Eubergia ne comptent qu'un petit
nombre de formes, il n'en reste pas moins que les quatre genres constituent
un ensemble plus riche qu'aucun autre dans le groupe des Saturnioïdes.
Or tout cet ensemble est purement américain.
Sont américains également, mais localisés dans la région chilienne, des
Saturnioïdes dont la position zoologique n'a pas encore été, que je sache,
exactement fixée jusqu'ici, les Polythysana Walk., nocturnes remarquables
par la vivacité de leurs tons, et qui rappellent un peu nos paons de nuit par
l'ocelle bien formé qui décore chacune de leurs ailes. Malgré leur apparence,
ils n'appartiennent pourtant pas à la famille des Saturniidés comme les
Saiurnia ou paons de nuit; ils ont exactement les antennes des Hémileu-
cidés, et leurs chenilles sont également hémileucidiennes comme j'ai pu
m'en convaincre en étudiant celles de Polythysana rubrescens Blanch., que
le Fr. Claude-Joseph m'a envoyées de Temuco. Ces chenilles, à leurs
derniers stades, présentent les mêmes tubercules que celles des Hémileu-
cidés : les unes en longues tiges pilifères situées en deux rangs au-dessous
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 6o5
des stigmates et en une rangée transverse sur le dos du prothorax, les
autres bas et en buissons épineux sur tout le reste de la face dorsale où ils
offrent l'arrangement ordinaire en séries longitudinales. Les Polythysana
sont donc bien des Hémileucides; ils en ont d'ailleurs la nervulalion qui est
tout à fait semblable à celle des Hemileuca, Automeris et Dirphia (1 "«radiale
des antérieures issue de la cellule; i re médiane très voisine à sa base du
pédoncule des autres radiales). Ils appartiennent d'ailleurs à la sous-famille
des Automérinés comme le montrent leurs ocelles et bien davantage encore
les claspers de leur armure sexuelle. Ces derniers, en effet, présentent
l'épine automérienne caractéristique, au bord libre de leur lobe moyen ; à
vrai dire, l'épine est fort éloignée du petit lobe dorsal qui forme le reste du
clasper, en outre elle est recourbée en dedans et dirigée assez en arrière,
non plus du côté de l'uncus comme dans les Automérinés normaux, mais
au-dessous de celui-ci.
Le genre Agiia Ochs. nous renseigne sur la valeur de ces caractères et de
ces différences. Il n'est représenté que par une espèce, V Agiia tau L. et a
frappé tous les entomologistes aussi bien par ses traits en apparence aber-
rants que par sa distribution : localisé dans la région paléarctique depuis le
Japon jusqu'en Europe, il dissimile ses affinités américaines et on lui assigne
dans la classification les places les pLus diverses; seul, à ma connaissance,
M. Jordan le tient pour un membre de la famille desHémileucidés, il donne
même à cette famille le nom d'Agliidés. C'est bien là sa vraie place, en effet :
Agiia tau, sous la forme adulte, présente exactement les antennes et la ner-
vulation des Hémileucides ; à l'état de chenille jeune, il offre encore quelques
traits de' ces derniers, à savoir comme l'a montré Poulton, cinq tubercules
allongés chacun en une longue tige (deux sur le prothorax, deux sur le mé-
talhorax et une impaire sur le huitième segment abdominal) qui porte sur
ses flancs des rameaux en forme de bourgeons; sans doute les tubercules
disparaissent dans la chenille mûre, mais leur présence temporaire suffit
pour laisser entrevoir les affinités de l'espèce. Agiia tau est un Hémileucide,
mais quelle est sa place dans la famille ? 11 a quatre ocelles bien développés
comme les Polythysana et, comme eux également, des claspers avec une
épine automérienne, c'est-à-dire située sur le lobe moyen. Nous sommes
donc, avec Agiia, en présence d'Hémileucides appartenant à la sous-famille
des Automérinés; seulement plus encore qu'avec les Polythysana, on
s'éloigne des formes ordinaires de cette sous-famille : le lobe dorsal a tota-
lement disparu, et l'épine claspérienne subit des modications beaucoup plus
profonde, elle est très longue, appliquée contre la paroi externe convexe
606 ACADÉMIE DES SCIENCES.
des claspers et par suite très arquée, enfin elle se dirige fortement en dedans
et en arrière pour aboutir près du pénis.
Il me reste maintenant à examiner un type nouveau dont j'ai trouvé deux
exemplaires mâles dans une collection que m'a soumise M. Joicey. Ces
exemplaires.proviennentde Rio Grande do Sul. au Brésil; ils ont à peu près
la forme des Polythysana, des ailes encore moins écailleuses que Y Aglia tau
et même fortement translucides dansMeur partie exlerne, enfin un ton fuli-
gineux accentué sous lequel transparaît le jaune roussâtre d^Aglia, surtout
dans l'un des exemplaires qui est beaucoup plus noirâtre que l'autre. Voilà
déjà quelques ressemblances avec les deux genres précédemment étudiés.
Ce ne sont p'as les plus importâmes. La nervulation et les antennes ont
identiquement la même structure que dans les Aglia, et, de toute évidence,
il s'agit d'un Hémileucide ; bien plus, les ocelles sont ronds, développés dorsa-
lement sur chaque aile et ornés d'une fente blanche située sur la nervure
discale, comme dans les genres Polythysana et Aglia; en outre, comme
dans ces deux genres, les ocelles des ailes antérieures sont aussi bien déve-
loppés en dessous qu'en dessus, tandis que ceux des ailes postérieures sont
presque réduits à leur raie claire, voir nuls dans l'un'des deux exemplaires.
Ce sont là caractères d'Automérinés anormaux, rappelant tout à fait les
Polythysana et les Aglia. Le nouveau type semble être intermédiaire entre
les deux genres mais plus voisins du second que du premier ; je propose de
lui donner le nom générique $ Agliopsis , et à l'espèce qui le représente au
Brésil le qualiGcatif à' inter médius. Il sera très curieux d'étudier les claspers
et les chenilles de VAgliopsis intermedius ; suivant toute vraisemblance les
premiers comme les seconds viendront corroborer les conclusions précé-
dentes.
Nous voici donc en présence de trois genres, Polythysana, Agliopsis,
Aglia qui sont vraiment des Hémileucides appartenant à la sous-famille des
Automérinés, mais qui diffèrent des Automérinés normaux par toute une
série de caractères : la présence d'ocelles bien développés sur la face dor-
sale de chaque aile et la face ventrale des postérieures; la structure de ces
ocelles qui sont essentiellement noirs, parfois avec du rouge central, et
toujours avec une raie blanche située sur la nervure discale; de plus, au
moins en ce qui concerne Polythysana et Aglia, la réduction totale ou com-
plète des claspers à leur lobe moyen et la direction de l'épine claspérienne
qui prend naissance loin de l'uncus sur le bord terminal des claspers,
s'incurve en dehors, et se dirige plus ou moins en arrière et en bas dans la
direction du pénis. Les chenilles n'ont jamais autant de tiges rameuses que
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 607
celles des Automé'rinés normaux, et parfois même (Aglia) n'existent que
chez les jeunes où leurs rameaux sont d'ailleurs fort réduits.
Ainsi, de même que la sous-famille hémileucidienne des Dirphiinés se
divise en deux tribus, Dirphiicés et Hémileuciicés, la sous-famille des
Automérinés se divisera en deux tribus, d'ailleurs fort inégales : les Auto-
méricés qui comprennent l'immense majorité des formes de la sous-famille
et les Agliicès qui se limitent aux trois genres Polythysana, AgUopsis et
Aglia. Les Automéricés habitent exclusivement l'Amérique, tandis que les
Agliicès se trouvent en îlots dans l'Ancien et le Nouveau Monde : les Aglia
dans toute la région paléarctique, les AgUopsis dans le Brésil méridional et
les Polythysana au Chili. Évidemment les Agliicès sont des formes essen-
tiellement américaines, mais ils ont dû s'étendre sur une aire beaucoup
plus vaste, et bien qu'ils ne soient plus représentés aujourd'hui dans
l'Ancien Monde que par le seul Aglia tau, an peut croire qu'ils ont envoyé
jadis d'autres émissaires dans celte direction, sans doute aussi vers le con-
tinent africain ; car on les connaît surtout en régions tropicales, el'leur groupe
semble avoir eu tendance à s'étendre en se dissociant. Ces émissaires orien-
taux auraient disparu quand se produisit l'effondrement atlantique et seul
subsiste V Aglia tau qui avait atteint les territoires tempérés ou froids de
l'Europe et de l'Asie.
ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — Contribution à l'étude de la matière
fulminante. Abaissement de sa tension superficielle par des impuretés.
Note de M. E. AIatuias.
Quand une foudre globulaire absorbe progressivement une impureté,
telle que le fer, qui abaisse sa tension superficielle A, pendant ce temps la
température baisse et la tension superficielle de la matière fulminante
supposée pure augmente. Si donc, au bout de quelque temps, il y a partage
d'un globe en plusieurs autres, c'est que, toutes choses égales d'ailleurs,
l'absorption du fer a plus diminué A que l'abaissement de la température
ne l'a augmenté.
Les faits suivants démontrent que, dans l'attaque d'objets en fer par la
matière fulminante, le partage delà sphère primilive en plusieurs autres
suit presque immédiatement l'absorption superficielle de l'impureté.
a. La relation est du P. Secchi :
<c Très curieux est le fait arrivé à Piperno où, dans la tempête du
28 septembre (1862), fut foudroyée la maison du sieur Fasci, comme il
était, me dit-il, allant du deuxième au troisième étage. En pareille occasion,
608 ACADÉMIE DES SCIENCES.
on voit, sur la place, un globe de feu marcher en tournoyant tout autour
et s'arrêter quelque instant sur la pointe de la canne de l'ombrelle d'un
homme, d'où il s'élança, se divisant en deux ou trois globes moindres, et le
principal de ces globes envahit la maison du sieur Fasci, trouant en
beaucoup d'endroits la conduite des gouttières et faisant d'autres dom-
mages ('). »
L'attaque de la garniture en fer qui termine la pointe d'une ombrelle est
évidente dans cet exemple.
b. A Grenoble, le soir du 2 octobre 1890, il pleuvait sans éclairs et sans
tonnerre, et le sieur Mattiélal fit ces observations :
« Vers <S h , m'élant approché de la fenêtre, je vis subitement apparaître
une grosse boule de Jeu à l'extrémité d'une tige de fer, placée au sommet
dhine maison voisine pour supporter des /ils téléphoniques. Comme je n'en
étais séparé que de la largeur d'une place, soit d'environ ioo m , je pus
observer très distinctement le phénomène. Celte boule, dont le contour
apparent était nettement défini, malgré les radiations lumineuses, pouvait
avoir o m ,3o de diamètre. Elle avait l'éclat et l'aspect d'un puissant foyer
électrique.
» Après un temps que j'évalue à 4oou5o secondes, la boule de feu se divisa
tout à coup en trois autres plus petites, de la grosseur de ces ballons d'enfant
que l'on vend dans les rues ( 2 ). »
L'attaque de la tige de fer par la matière fulminante est évidente comme
dans le cas précédent. Voici encore un cas semblable.
c. « Dans l'après-midi du 3 mai 1861, à Vegesack, près Brème, le ciel
était couvert seulement en partie, et il n'avait pas plu. Cependant, à 3 h 45 m
après-midi, un globe de feu alla sur le para foudre de la cheminée plus haute,
dans une fabrique industrielle En descendant par le conducteur, il le coupa
à environ 5 m du sol et se divisa en deux globes. »
A peine le globe primitif a-t-il fondu le fer du conducteur que, la tension
superficielle ayant diminué, le globe se partage en deux autres pour dimi-
nuer son rayon et par suite augmenter sa stabilité compromise. Le reste de
l'histoire des fragments est d'ailleurs édifiant quand on se place au même
point de vue ( 3 ).
( 1 ) I. Galli, I principali caratteri dei fulmini globulari, § 11, p. i4 (Estratto
dalle Mem. d. Pontif. Ace. Rom. dei Nuovi Lincei, 28, 1910).
( 2 ) La Nature, 23, 2 e semestre 1895, p. 407.
( a ) Friedrich Sauter, Ueber Kugelblitze (Meteor. Zeitschr., 30, juillet 1896,
p. 243-244)-
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 609
En faisant hommage à l'Académie du Tome IX. de sa Description géomé-
trique détaillée des Alpes françaises , M. P. Helbronner s'exprime ainsi :
Quatrième élément paru de l'ensemble prévu des quatorze parties de cet
Ouvrage, dont les autres sont, ou à l'impression ou en achèvement d'élabo-
ration, ce Volume donne le détail des préparations, opérations, observa-
tions, calculs et résultats de la Jonction directe de la Corse au Continent
français et de la Chaîne Méridienne de Corse, auxquelles a été adjoint le
calcul de l'Arc de Méridien de plus de 87 degrés, dit des Alpes françaises,
qui s'étend depuis le Sahara jusqu'au voisinage du Cap Nord en Norvège.
L'Académie ayant été tenue au courant de ces recherches, notamment par
une série de communications qui lui furent faites dès novembre 1925 et en
juin et juillet 1928, il suffira de rappeler aujourd'hui que les travaux sur
le terrain et la mise au point de la publication de ce Volume se seront
étendus sur près de cinq années. -
M. E. Mathias fait hommage à l'Académie d'un Mémoire intitulé La
Matière fulminante (suite). Modes de décomposition, formes ascendantes,
pression électrostatique.
M. Camille Sacvageau fait hommage à l'Académie d'un Mémoire
Sur le développement de quelques Phéosporées.
PLIS CACHETES.
M. Charles Dhf.iir demande l'ouverture du pli cacheté reçu dans la
séance du io avril 1927, et inscrit sous le n° 9806.
Ce pli, ouvert en séance par M. le Président ('), contient une Note
intitulée : Dispositif permettant de compenser les variations d'intensité lumi-
neuse résultant, dans le spectre, du mode de dispersion par les prismes.
Ce pli est renvoyé à l'examen de M. Cotton.
(') Séance du 7 octobre 1929.
Gio
ACADEMIE DES SCIENCES.
OPTIQUE. — Dispositif permettant de compenser les variations d'inten-
sité lumineuse résultant, dans le spectre, du mode de dispersion par les
prismes ('). Note de M. Chaules Diiéiié.
Ce dispositif a élé étudié spécialement en vue de l'enregistrement photo-
graphique. Il peut êLrc réalisé de deux façons :
i° Si l'on imprime assez rapidement un mouvement de va-et-vient
(répété bien des fois) de A et B, puis de B à A (voir la figure) à une réglette
Réglette
Rouge
Violet
Plaque sensible
plate ( 2 ), en laiton noirci, placée devant la surface sensible de la plaque qui
reçoit le spectre objectif, on arrive (je l'ai constaté) à une compensation
qui peut être vraiment satisfaisante.
2° Une modification de ce dispositif, qui semble bien préférable, consiste
à faire passer devant la surface sensible les ouvertures triangulaires (sec-
teurs) d'un disque en rotation. Avec le disque rotatif, on peut compenser
facilement, non seulement les variations d'intensité en fonction de la
réfrangibilité, mais encore les variations d'intensité dues à la sensibilité
inégaledel'émulsion(panchromalique)pour les diverses longueurs d'onde;
ce qui offre donc aussi de l'intérêt quand la dispersion est produite, non
plus par un prisme, mais par un réseau. Voici comment ce dernier but sera
atteint. Supposons que I'émulsion présente un minimum de sensibilité cor-
respondant aux radiations vertes. Les secteurs devront présenter, dans la
portion coïncidant avec ces radiations, un élargissement d'ouverture suffi-
sant ( 3 ).
(') Document retiré du pli cacheté n° 9806, déposé le 25 avril 1927, ouvert à la
demande de l'auteur, le 7 octobre 1929.
( ,J ) Une glissière de précision est indispensable.
( 3 ) Si l'on veut compenser la faiblesse d'émission, dans une région spectrale, d'une
source utilisée pour l'étude de l'absorption, il n'y aura qu'à procéder de la même façon.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 6ll
On voit quels grands avantages peuvent résulter de l'application de ces
dispositifs où la durée relative du temps de pose dans chaque région com-
pense les variations artiGcielles de riolensilé lumineuse (densité du noircis-
sement) dans le spectre photographié. Us permettent d'éliminer prati-
quement le plus grand inconvénient que présente l'emploi des prismes, qui
est pourtant bien préférable à l'emploi. des réseaux quand il s'agit de faibles
sources lumineuses (étude des phénomènes de luminescence, du rayon-
nement lumineux des astres, etc.).'
Grâce à ces dispositifs, on peut espérer que la photométrie spectrogra-
phique fera des progrès considérables.
CORRESPONDAXCE.
M. le M «sistre de l'Instutctios pmijQi'E prie l'Académie de vouloir
bien désigner un de ses membres qui occupera dans le Conseil national
de Y Office national des recherches scientifiques la place vacante par le décès
de M. Ch. Moureu.
M. le Secrétaire pehpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i° Louis Michel. L'Exposition Internationale de Liège ïc^o.
2 José Isaac Corral. Cantidades complejas et Relatividad elîptica,
parte III : Geometrizacion de la Jisica en los universos positivos .
' 3" Yves Henbi et Maurice de Visme. Documents de démographie et rizicul-
ture en Indochine. (Présenté par M. L. Mangin.)
4° Les rayons ultraviolets, par Carlos d'Escuevannes.
M. P. Bnicm-T adresse un Rapport relatif à l'emploi qu'il a fait de la
subvention qui lui a été accordée sur la Fondation Danton en 1928.
6l2
ACADEMIE DES SCIENCES.
CALCUL DES PROBABILITÉS. — Sur r erreur quadratique moyenne du
coefficient de corrélation dans le cas des suites des épreuves non
indépendantes. Note (') de M. Edgèste Slctsky, présentée par
M. Emile Borel.
Supposons que a?,, x 2 , ..., x n et y t: y a , ...,j„ soient des valeurs éven-
tuelles, dont les moments Exf, Ejf sont constants et les moments-produits
sont des fonctions ne dépendant que des différences des indices respectifs.
En désignant par Es l'espérance mathématique de z, nous posons :
a\ =E(x t -Ex t y-, a} =E(j : ,--E 7 ,)-, \ t = (x i -Ex i ) / cr x , ■t\i={y l -B,y l )lv r .
r. v (t) =Eljf > i +t , r y (t) =E-nrnn-i, fxy(t) = Eç,r],> ; ,
r x ,(t) =Eç?^p +i , r y ,(t) =E-n?-n°M, r xly ,(t) = E^-n?,
ri.vy,{t)==Ecro&. i .rOi- l -t, r, xr , x , {t) = Eti-Oi??^, . n^y^^ — Elrnrnî+t,
L'approximation statistique de r rr (o) pouvant être représentée par
'\rv(0)
(■)
Px,.v(0) ■
- 'y.'cjru — r^yioj
n SU
1
V"
nlï-
ISt,
n-
- >,•/]/- — i
il-
nous en trouverons E[o iV . r (o) — 'v(o')] et E[p. rr (o) — >v(o)] 9 en développant
le dénominateur par les potences des valeurs entre parenthèses. Cette
méthode bien connue nous donne
ii) Ep. c _ v (o) — r xy (o)
= - { - M°)
ni 2 ■
n— i rt — i n— i n — ! n— i
— n+t — n + 1 — n + 1 — n + \ —n+t
n— I n— I «—I .
d'où il suit que si toutes les sommes (2) ont des limites finies quand n croît
indéfiniment, le carré de l'erreur quadratique de p xy (o), (afy:) ne différera
(') Séance du 9 septembre 1929.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. ' 6l3
de E[f^,.(o) — /v( )] 2 c I ue P ar des termes de l'ordre i/n", 1/ n\ . . .. Nous
trouverons alors
( 3 ; a \*= l - \ 2 [r.,, . ( n - rj. y i o )]
{ — n + 1
I" «-1 n-\ -I
L-« + I _ n+ | J
+ 7 ^,.(0) 2 t^m- ij
L — « ■+- 1
II-! Il-] -1 .
— n -H — « !|- I j.' j
-h
d'où il suit pour le cas de l'indépendance de x t et yj
(4) cr h= l - £ r.At }r> (l) + ...
— n-f-\
et pour le cas de la corrélation normale
! — n + I — n + I
— 2 /■.,_, ( O ) ^ [ /'.,.( t ) + /•,( O J O., ( / j
I
/■;-;., ( o i
— « + 1
« — 1 n — 1
" ~ I — n - 1 -n + l J]
^ Supposons que jr(t,), .r(;,), a?(f,"), j(/,), où *,<f s <«,<*„ se laissent
séparer en deux groupes indépendants si la distance parmi les groupes
f,vi — *,->aj. En posant alors dans (3)jÙ) = x(t + ~) nous trouverons
pour l'erreur quadratique de p,(~), calculée d'une suite de /i + t termes,
fO
-
— (1)
et sous les mêmes conditions par la même méthode nous obtiendrons le
coefficient de corrélation entre ajx) et p,( T + T), calculés de n et
C. R , 192g, 2- Semestre. (T. 180, N* 17.) 48
6i/ 4 " ACADÉMIE DES SCIENCES.
de n — T termes, resp., d'une suite àn + " termes
( 7 ) r p ?(T .) =\/ n -^ ^-To ' « - T > *., t > au, T > o),
d'où il suit que de la périodicité approximative apparente de ojx) la con-
clusion sur la périodicité réelle de x(t) n'est pas généralement admissible
(voir ma Note, Comptes rendus, 185, p. 169).
GÉOMÉTRIE. — Les tétraèdres invariants par applicabilité projective attachés
aux points d'une surface. Note de M. E. Bompiani.
1 . Il est bien connu qu'à chaque point régulier P d'une surface a non
réglée de l'espace ordinaire on peut attacher un tétraèdre iuvariant par
applicabilité projective : les arêtes issues de P sont les tangentes asympto-
tiques et la normale projective de Fubini; la troisième arête, située dans le
plan tangent, est la polaire réciproque de cette dernière par rapport à la
quadrique deJLie relative à P.
2. La normale projective a une signification géométrique assez cachée
(à l'a différence des autres droites canoniques, comme celles de Wilczynski,
de Green, etc.); j'en ai donné récemment ( 1 ) une construction qui me
semble assez simple et naturelle. On peut aussi définir sur cette normale le
sommet opposé au plan tangent en P ( 2 ). Je me propose de donner ici une
construction directe et tout à fait immédiate de'ce sommet et par là même
de tout le tétraèdre-invariant.
3. Il faut que je rappelle une notion dont j'ai fait fréquemment usage.
Soit C une courbe de 1 passant par P et envisageons la surface réglée formée
par les tangentes asymptotiques d'un système aux différents points de C.
J'appelle ( 3 ) quadrique asymptolique osculatrice à C en P la quadrique oscula-
( l ) Determinazioni varie délie normali proietlive di una superficie (Rendic.
Accad. Lincei, 6 e série, 9, 192g. p. 7g).
( s ) Nozioni di geometria proiettivo-differenziale, etc. (Rendue. Accad. Lincei,
5 e série. 33. 1924, p. s 5).
( 3 ) Ancora su/la geometria délie superficie considerate nello spazio rigato
(Rendic. Accad. Lincei, 6 e série, h, in, rga6, p. 262).
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 6l5
trice à la surface réglée le long de la génératrice passant par P (il y a natu-
rellement deux telles quadriques en P).
4. Si x'\u, v) est une représentation paramétrique quelconque de la sur-
face a rapportée à ses lignes asymptotiques u (r/c = o) et \-(du = o), les x
satisfont à Un système de la forme
r , ( à.r
(1) .r„, l =a.e ll + p.r,.+ c.r; .e,.,,= a .r,,+ yj:„ -4» r ,r 1,/;.= —,.
les formes élémentaires fidir/ dv et ydv^fdu sont invariantes ( ' ) (c'est-à-dire
qu'elles ne dépendent pas du facteur arbitraire dont on peut affecter les x',
ni du choix des paramètres u, c).
Considérons maintenant sur n l'équation différentielle ( 2 )
(■1) r^À + Bf'-i-Cf^+Dc' 3 {v—dvjdu).
avec A = J3.
Les quadriques osculatrices du premier système (c'est-à-dire construites avec
les tangentes aux lignes «) aux lignes intégrales de (2) en P vont passer par
un même point, qui se construit au moyen de B, C, D (sans intégrer l'équa-
tion ) ( a ). Si Von fixe B et C et si l'on fait varier!) , ce point décrit une droite
qui contient le sommet du tétraèdre opposé au plan tangent.
On a ainsi, pour construire ce sommet, un moyen indépendant de toute
normalisation ; il est bien entendu qu'on arriverait à la même conclusion en
partant des équations (2) dans lesquelles D = — y et en considérant les
quadriques osculatrices de l'autre système.
J'ajouterai pour terminer que si, pour A — [3, on fixe D en faisant
varier B et C, le point de concours des quadriques osculatrices décrit une des
quadriques de Darboux relatives à P : on les obtient toutes en faisant varier D .
( ' ) Le forme elementari e la teoria proiettiva délie superficie ( Bollett. Unione
Malem. Ital., 6 P série, o, ï926, p. 167 et 209).
(-) Ce type d'équations a fait l'objet d'études remarquables de Liouville, Lie.
Tresse, etc.; les .géodèsiques dhtne connexion projective suivant M. E. Cartan con-
duisent à ce type. J'ai caractérisé les courbes intégrales, par rapport au groupe des
applicabilités projectives de la surface, dans ma Note Ancora sulla geometria, etc.
(déjà citée) et, pour une surface hyperspatiale, dans celle-ci : L' intorno del i° ordine e
i sistemi pluriassiali dijuna superficie qualsiasi (Memorie Accad. délie Scienze di
Bologna, 8 e série, i, 1927, p. 1).
( 3 ) Voir ma Note Ancora sulla geometria etc., n° 6.
616 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ALGÈBRE. — Sur la théorie des idéaux dans les corps algébriques infinis.
Note de M. Chevalley, présentée par M. Hadamard.
M. W. KruH démontre ( f ) que dans un corps de nombres algébriques
in6ni, il y a toujours un ensemble d'idéaux premiers dont le p. p. c. m. est
divisible par un idéal premier différent de tous ceux de l'ensemble. Le l'ait
peut s'interpréter en définissant dans l'ensemble des idéaux premiers d'un
corps une notion de limite. Supposons que le corps considéré soit limite de
corps finis K,.
Si p est un idéal premier du corps, l'ensemble de ses éléments contenus
dans un K,- y forme un idéal premier p,. Nous appellerons distance de deux
idéaux premiers le nombre --. , i étant l'indice du plus petit corps de la suite K,
tel que les idéaux premiers qui y sont définis par les idéaux donnés soient
différents. Cette distance définit pour les idéaux premiers une limite. La
distance de deux idéaux dépend évidemment de la suile approximante de
corps choisie, mais il n'en est pas ainsi de la limite, comme le montre le
théorème suivant :
La condition nécessaire et suffisante pour qu'un idéal premier divise le p. p.
c. m. d'une infinité d'idéaux premiers est qu'il soit l'un de ces idéaux? ou
limite d'une suite de ces idéaux.
Les idéaux premiers .d'un corps forment donc un espace (cO), dont la
structure est donnée par le théorème suivant : L'ensemble des idéaux pre-
miers d"un corps est Iioméomorphe à un ensemble fermé discontinu linéaire.
Les idéaux primaires. — Dans l'article cité, M. Ki'ull montre que les
idéaux primaires attachés à un idéal premier sont caractérisés chacun par
un nombre positif, qu'il appelle leur valeur. Les idéaux premiers se divisent
en deux catégories : les idéaux finis, pour lesquels les idéaux primaires
sont des puissances de l'idéal premier; leurs valeurs sont des fractions dont
le dénominateur ne dépend que de l'idéal premier, ce sont les valeurs
propres de l'idéal; et les idéaux infinis, qui sont égaux à toutes leurs puis-
sances; leurs idéaux primaires ont pour valeurs tous les nombres positifs;
ils sont en général bien déterminés par leur valeur, sauf pour certaines
valeurs, les valeurs spéciales de l'idéal, pour lesquelles il y a deux idéaux
primaires, l'idéal fini et l'idéal infini, le premier divisant le second.
C) W. Krcll. Ideallheorie in unendlichen algebraischen Zaldkorpern (Matlie-
matische Zeitschrift, 29, 1929, p. 421.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. G17
Les idéaux quelconques. — M. Krull démontre qu'un idéal m est le p. p.
c. m. d'une infinité d'idéaux primaires, chacun étant p. p. c. m. des idéaux
primaires attachés à un idéal premier p divisant m qui divisent m. Ce sont
les composants primaires de m. Cette représentation sera appelée la repré-
sentation canonique. Considérons la fonction d'un idéal premier p du corps,
qui est égale à la valeur du composant primaire relatif à p dans m.
Elle ne détermine pas entièrement m par suite de l'existence des valeurs
spéciales. Si z est une valeur spéciale pour l'idéal p, nous introduisons un
symbole z et nous disons que la valeur de l'idéal fini de valeur z est z,
tandis que celle de l'idéal infini est z -\-z. En introduisant ce symbole, la
fonction détermine m. Elle satisfait aux propriétés suivantes :
i° Elle est semi-continue supérieurement.
2 Si le composant primaire relatif à un idéal p est l'idéal fini 1] de valeur
spéciale z, il n'existe pas de suite d'idéaux primaires dont les idéaux premiers
tendent vers p et dont les valeurs, définies par la fonction, soient telles que le
p. p. c. m. de ces idéaux soit divisible par V idéal infini relatif Ap de
valeur z -\- z.
3° La valeur de la fonction pour un idéal premier fi 'ni est une valeur propre
de cet idéal.
Réciproquement, si une fonction possède ces trois propriétés, elle est Repré-
sentation canonique d'un idéal.
La représentation canonique d'un idéal n'est pas la seule représentation
de cet idéal; on démontre notamment que tout idéal peut se représenter
comme p. p. c. m. d'une infinité dénombrable de ses composants primaires.
La représentation canonique, du produit de deux idéaux s'obtient en faisant
la somme des fonctions de représentation canonique de chacun d'eux; avec la
convention suivante : (z + z)-\- z' = z-\- (V+ z) — z -\-z'+ z, ce symbole
étant égal à z+z' quand celui-ci n'est pas spécial, (z+ z) + (s'+ z) = z -+- z'+ 1.
La condition nécessaire et suffisante pour que l'idéal m 'divise l'idéal u
est que sa fonction de représentation canonique soit toujours au plus égale
à celle de u (z + z étant considéré comme plus petit que z -+- z', quel que
soit z' positif). Pour que l'on ait alors une représentation de 11 comme
produit m x m', il est d'abord nécessaire qu'il n'existe pas d'idéal premier p
tel que le composant primaire m relatif à p soit fini, le composant de m étant
infini. Si cette condition est réalisée, on pourra définir une fonction qui
ajoutée à la représentation canonique de m donne celle de u. La condition de
possibilité de la représentation est alors que cette fonction jouisse des pro-
priétés 1, 2, 3. D'ailleurs la représentation sera en général alors possible
6i8
ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'une infinité de manières, car : La condition nécessaire et suffisante pour
que Von ait ob = il est que b soit p. p. cm. d'idéaux premiers divisant a et tels
que leurs composants primaires dans a ne soient pas des idéaux finis de valeurs
spéciales. D'ailleurs on peut indiquer une classe d'idéaux m telle que, dans
cette classe, la divisibilité entraîne la représentation unique comme produit :
ce sont les idéaux dont la fonction de représentation est continue et qui
n'admettent pas de composants primaires de valeurs spéciales.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales de Stieltjes.
Note (')de M. Jacqoes Chokhate, transmise par M. Paul Appell.
Le but de cette Note est d'étendre aux intégrales de Stieltjes certaines
inégalités importantes susceptibles d'applications diverses.
1. Soient données, dans un certain intervalle (a, b), des fonctions conti-
nues /}(#), oi(x) (i — i, 2, . . ., n) et une fonction monotone non décrois-
sante- ']>, (x). On a alors la formule fondamentale suivante ;
m
h /. ?i d-b ... If, <?„ db
b ~b
fn?id'b ... / jn'Sjnd'b
r b „b ÎM,\ ... /,{.*•„)
'a "a
■n rois
/»(J"|) •••• fn(-r„)
X
9i (j~i)
Cette méthode.fottrnit des inégalités diverses en y précisant n, f, çp,-, '1>.
i° Prenons n = 2,f l (x) = ç,(a;),f !i (x)==<o s (cc). On obtient
(a)
- / / ; , | d<b(.r [ )d<bl x., i,
" J a J a i '"-
2 (vT|) f«JJC,j
ce qui exprime l'inégalité de Scbwarz.
(') Séance du 1 4 octobre 1929.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 619
2° n = 2,/ 2 == ©»= 1. On obtient (en remplaçant/,, o, par/, 9)
' d-b /<?rf+-/ fdb <?</•*
= - f f [/(^)-/(.r l )][Q(.r i )-o(.r,)]f/i(.r l )r/.i l j-J,
ce qui exprime l'inégalité (généralisée) de Tchebycheff
( 3 ) ; f db f fvd&^f f db f 9 d<b',
ayant lieu pour deux fonctions/, 9 monotones dans (a, b), avec le signe ]>
ou <^ respectivement, suivant que/ et o varient dans le même sens ou dans le
sens opposé. Pour passer au cas des intégrales ordinaires ( au sens de Riemann
ou de Lebesgue) il suffit déposer, dans (i-3), 'L(x)= I p( s x)dx -+- C,
P( x ) = ° dans (rt, 6)(').
3° Une somme quelconque ^ fl,-6 ; peut être représentée, et cela d'une
infinité de manières, comme une intégrale de Stieltjes. Il suffit de poser
«,.= C7,(3; avec cr,^o (i= i, 2, . . ., n) et de considérer les 07 comme des
sauts brusques aux points ^appartenant à un certain intervalle {a, b) d'une
fonction &i(cc)y non décroissante, et en égalant les 3;, b t respectivement
à /(a"/), 9(^1), /et cp étant continues dans («, 6). Alors
I ' . "a
Cette représentation faite, on peut appliquer l'inégalité (3)
n n n
(5) /îV f/;/?,>V a,y /!/,■ (o-| = (7 3 = ... = o-„=i),
I I 1
n a
16)
(i'i, Wj> o; ff;=n',-, «,= -i,.^ = w,
(') La formule (1), pour le cas particulier p(.r) = 1, a été établie par E. Fischer,
Ueber den Hadamardschen Beterminantensats (Arc/tic fur Mathematik und
Physik, 3 e série, 13, 1908, p. 3a-4o, 3g).
(-) Cf. Correspondance d'Hermite et de Stieltjes, 2, p. i^'i, 3. 6, 1 9JJ .
620 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dans (5), (6) les quantités a h b n //,-, — t sont rangées par ordre de gran-
deurs croissante ou décroissante, le signe ^ étant comme dans (3).
Donc, toutes ces inégalités (et plusieurs analogues) ont leur origine com-
mune dans la formule (i).
4° On peut prendre dans (i) f i (x) = x i ~\ ?/(■•*") = 'F(j , )j j ~' (i=i,
2 , «).
2. Appliquons la représentation (4) aux inégalités suivantes :
(S>I) (').
i li ) ' i J
iij-+*.:'fsii,:..j + |ii«-
, , 'i \ l*"i \
1 ) '. 1
Cela donne p(œ)dœ (voir plus haut) pouvant remplacer dty(x) :
I ■'a ' ■• « ) ' "»
"' d<b (s>
«. |jr'/-/.i--*}s!jr ;/.:•-*}+{/■':/.-
r^f'- ,-..«.(
^t U 5 i)
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une généralisation des polynômes
d'Herrnite. Note ( 2 ) de M. Krawtchouk, transmise par M. Emile
Borel.
Soit '}„,(a;) le polynôme de /?z lème degré déterminé par les égalités sui-
vantes :
\j? i Pi'bi(.rn'bi l A-t'i) — oU?±m), =i (/ = /»)
/ f > v
f l ^/+i — .r,= i./>,^o, 2 à P i ~ '
(' ) F. Riesz, £/e&er Système integrierbarer Funktionen (Mathematische Annalen,
69, 191 1, p. 449-497, 456;.
( a ) Séance du 23 septembre 1929.
Alors on a
<*)
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929.
x <\i„Ax } = «*_, ^„,_, (x) H- m„ ty,„(.r) -f- m, dw, (x)
621
L 1=0
et le minimum de l'expression
h- 1
l=.0
est égal à
«-V A„, A , Ax— ,) =2 /'/.>''' (^i) — Aj — . . .— A;'_,,
où
(4)
( =
H— I
A,„=2 Pi. y l- r i I 4 / "' ( " r 'i )■
/ =
Dans le cas remarquable p = P\ =■■ • = />h-i, étudié par P. Tchebycheff,
les polynômes ty m représentent une généralisation de ceux de Legendre.
Nous voulons examiner un autre cas important, notamment celui où
(J) pi=:P(i, ii;j}, (/) = ( J/J'V"- 1 -', Xi=i (p>Q, q>o. p + r/ = i'y
On peut démontrer que les fonctions ']/,„ ont, sous cette hypothèse, la
forme simple suivante :
(6) o m sx, a; p. q
=s/(" m l )
(pq )'" A"' P ( x — ni, 11 — m : p, q ) : P (x, 11; p, q)
//„_,\-i
\AV) (w) ""2
l-i)'
a — x
rm
p"'-'q'
concernant comme cas limites les polynômes
.r!
(7)
const. — A"
( x — m ) !
( 11 ~> -jo, p( ti — 1) = a = const. )
et ceux d'Hermile
(8) const. p' 2 , / m(e~'\) [" ->■», se = /?(« — 1) -f- l\!'iqp(u — 1 )].
Les formules (2) et (4) deviennent, sous la même hypothèse (5), respec-
622 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tivement
y . I m ■+■ i ) ( a — m - i )pq <p m+l ( ,r )
= [/?(« — i) H- (17 — p)m — .r] o,„(.r) — \'iii(ii — /?; )pq q m ^(x)
(9) A w =i/(" OT ' H/??)™^ r(.r,)A m P(,r,— m, 11 — m\ p. q)
Applications. — 1 . L'évaluation des moments généralisés incomplets .
x—\
R„,(>) —^Vli, tti p, 17 ;©,„(«, nyp, q) (rn — i,i, !,■)
de la fonction (5) est immédiate :
(10) Y\ m (jc)=u(" /n 1 )(pq) m .^ n '- 1 P(.r-m, u-m\p.q) (m=i, 2, .,., /,')■
Quant au moment t~ ,tme incomplet factoriel
X— 1
il est une combinaison linéaire des expressions (10) et du moment R (a?)
[résultat tout à fait trivial dans le cas limite (8)]. L'égalité de M.R.Frisch( 1 )
est contenue dans la formule (10) comme un cas particulier (m = 1).
2. Il est à noter le développement suivant :
P(j?,'«,; /»,,?,) = P(j-, £< ; p, q) ^ y m\ "u-i)\ ipq r '" tpm( ' r ' " ' ,p,q)
m =Q
dont les cas limites correspondant aux polynômes (7) et (8) sont bien
connus.
(') Voir Ch. Jordan, Statistique math., 1927, p. 85.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 6a3 ■
THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur les fonctions algèbroïdes mêromorphes du
second degré. Note de M. Georges Yauron, présentés par M. Emile Borel.
Nous appelons, avec Rémoundos, algébroïde méromorphe une fonc-
tion u(z) définie par une équation
( 1 ) <b(u) = A v « v -H A-v-, » v -' + • • • + A„ = o,
dont les coefficients sont des fonctions entières données de r (on suppose
qu'il n'y a pas de zéro commun à tous les coefficients).
1. Désignons par u ri (s), (q — i, 2, ..., v) les v branches de //(-) et
supposons connues les notations de M. R. Nevanlinna ('). Une algébroïde
méromorphe peut être caractérisée par la fonction
que nous appellerons encore T(r). Si l'on désigne par A(j) le plus grand
des modules des nombres A y (s), (j = o, 1, ..., v), les relations entre les
coefficients et les racines de (ï) montrent que la valeur absolue de
1 /■**
Tir) / \os>\irp"ï)eh
est bornée par un nombre ne dépendant que de v et du premier terme du
développement taylorien de A v (s) (-).
Pour étendre aux algèbroïdes la méthode qui a conduit M. R. Nevanlinna
à une inégalité fondamentale, il importe de montrer que la dérivée loga-
rithmique d'une telle fonction jouit d'une propriété analogue à celle d'une
fonction méromorphe, c'est-à-dire que, quel que soit r/ 7
( ■! ) m [r, -2 < K
Un
IoeT( R ) + loe fi (- losjR H- 1
'R-r
(r < R< o, r ).
k étant fini. J'ai vérifié ce fait clans les deux cas suivants
1 " _ v = 2 ;
'i° v = 3 et A. = o.
(')
J'appelle N(r, /) ce que M. Nevanlinna désigne par N(r, -.)•
('-) Pour v = i, on retombe sur la propriété de T(r) donnée récemment par
M. Henri Gartan (Comptes rendus, 188, 190,9, p. i3-74- 1876).
62/[ ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dans ces deux cas les coefficients de l'équation vérifiée par u' : u sont
(lorsque le coefficient du terme de degré v est pris égal à i) des polynômes
par rapport aux dérivées logarithmiques des coefficients et du discriminant
de (i), mais ceci cesse d'avoir lieu dans certains cas pour v = 3, alors que
(V) est encore vérifiée. Cette méthode ne permet donc pas de vérifier (2)
dans le cas général ( ' ).
2, Ce qui suit s'' applique aux algébroïdes vérifiant (2), notamment à toutes
celles du second degré. En écrivant l'identité de MM. Littlewood et
Collingwood
( u — aï) ..An — a,,) =
u
ir — a.
B, h . . . 4- B„
u — a„
pour // = a,j(z), (<? = 1, 2, ..., v) et en formant les fonctions symétriques
élémentaires correspondantes, on arrive à l'inégalité
p
(3) v'y»-av)T(>)<2N|>, ■]»(«/)] + S(r),
le reste S(r) jouissant des propriétés énoncées par M. Nevanlinna dans le
cas v — 1. En particulier, pour l'ordre fini, S(/-) esl inférieur à K logv.
L'inégalité (3) jointe à l'inégalité évidente
N[>, 'i(f?)]<vT(/-) + K(a)
conduit à des résultats qui complètent ceux de Rémoundos et généralisent
ceux relatifs aux fonctions méromorphes. Notamment, le défaut
appartient au segment o, 1 ; il est nul, sauf au plus pour un ensemble dénom-
brable de valeurs « ; la somme des défauts relatifs aux a exceptionnels est
au plus égale à 2v. Pour tout a extérieur à un ensemble de mesure linéaire
nulle, le rapport
N[r. •b(a)}
vTfri
tend vers 1 lorsque r croît indéfiniment (en restant extérieur à certains inter-
('; VI. Henri Carlan a vérilié que ('i) a encore lieu, quel que soit v, lorsque A v _,,
A v _,, . . ., A 2 sont identiquement nuls.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 625
valles lorsque l'ordre est infini). Dans le cas de Tordre fini s, la convergence
de l'intégrale
J r?+ ]
pour iv -f- 1 valeurs de a entraîne la convergence de
r
Tir)
tandis que la convergence de la seconde intégrale entraine celle de la pre-
mière, quel que soit a, ce qui conduit pour p entier à une propriélé d'inva-
riance du genre des fonctions entières ' 'h(a) : ce genre est le même, sauf
pour 2v valeurs au plus de a.
Tout ceci s'étend, avec les modifications et restrictions habituelles, au
cas où les A sont seulement holomorphes dans un cercle, ce qui conduit
à d'autres propriétés des fonctions entières '\>(a). Il conviendrait de recon-
naître si ces propriétés appartiennent, moyennant les conventions intro-
duites par M. Montel, aux combinaisons linéaires, à coefficients arbitraires,
de v + 1 fonctions entières données.
THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur la dérivée par rapport à \ogrde la fonction
de croissance T(r; /). Note de M. Henri Car-tan, présentée par M. Emile
Borel.
1. Soit J'(j?) une fonction de la variable complexe .r, méromorphe
pour \x\ <R.
Dans une Note récente ('), j'ai indiqué la relation (-)
<'') ~ f"'s(r; ? e^)c/0 = T(r:l X \-]o S l I^ <r<R),
d'où, en particulier, pour p = 1,
(2) -^ f M<r; e' K# = T(>,-/)-log;/(o.)|.
(') Comptes rendus. "189, 1929, p. 021. Je conserve les notations de celle Note.
Page 5aa de cette .Note, ligne i5, au lieu de h(o, y)=. o, lire h(d, r) = o.
(-) Paragraphe, 'v, relation ('1).
(J2() ACADÉMIE DES SCIENCES.
Désignons, suivant l'usage, par n(r; a) le nombre des zéros (' ) àef(œ) — a,
dont le module est inférieur à /-. On sait que
(f\ ( r ; a)
n(r\ a ) = — n •
La relation (2) montre que T(/-; /) possède une dértfvée, et Ton a
(3) «/•;/) = ■■■■„, 'V =— / n{r;e*)d-),
f (r; /) est une fonction positive, continue et non décroissante de /•.
2. Considérons, dans le plan de la [-variable complexe/, le domaine rie-
mannien D(r) engendré par y =/(«) pour |^|î>. Appelons fonction de
recouvrement d'une circonférence C du plan y, le quotient, par la longueur
de C, de la somme des longueurs des arcs de C recouverts par D(/-), chacun
d'eux étant compté n fois s'il est recouvert par n feuillets de D(/-). De la
relation (3) résulte le théorème suivant :
Théorème I. — La fonction de recouvrement de la circonférence |/| = i
n'est autre que t(r\ f). Plus généralement, la fonction de recouvrement de la
circonférence \y — y \ = çst égale à t(r; r ' U
3. Désignons maintenant par A l'un quelconque des domaines suivants
dans le plan 7 : i° l'intérieur d'un cercle; 2 l'aire comprise entre deux cir-
conférences concentriques; 3° l'extérieur d'un cercle; 4° le plan tout entier.
Soit da (y) l'élément d'aire de ce domaine, l'aire étant comptée sur la
sphère de Riemann dans les deux derniers cas; soit S l'aire totale de A.
Soit enfin
Ui /■;/)= g ffî\(r;Y)ch(v).
En utilisant les relations (1) et (2), on trouve aisément ( 2 )
(4) V{r;/) — T(r;f)\<K,
K ne dépendant que du domaine A et de /(o), nullement de r. D'ail-
leurs <*v\ r >J) est égale à la fonction de recouvrement de l'aide du domaine A,
d(\o%r) n J
fonction dont la définition est analogue à celle donnée au paragraphe 2.
C) Chaque zéro est compté autant de fois que l'exige son ordre de multiplicité.
( ! ) M. Shimizu [ On the theory of meromorphie f mictions \Jap. Journal of Math.,
6. 1929, p. 119-171)"] avait déjà établi ce résultat, par une méthode difï'érente, et seu-
lement dans le cas où A est le plan tout entier.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 627
4. Supposons maintenant f(x) méromorphe dans tout le plan, et non
rationnelle. Alors t(r; /), et, d'une façon générale, tojite fonction de
recouvrement, augmente indéfiniment avec /•. A l'aide de (4) et de
( 5 )
nr\J—^)-T {n f)
<".
H étant indépendant de r, on démontre :
Théorème II. — lt \( r ) et u»(f) désignant deux quelconques des fonctions
de recouvrement (envisagées aux paragraphes 2 et 3), on a, pour tout a ^> -■>
et pour tout r extérieur à des intervalles dans lesquels la variation totale de \ogr
est finie ('),
en particulier, — ^ — : tend vers un quand r tend vers l'infini en restant extérieur
aux intervalles précédents.
5. Etant donnée une courbe fermée formée d'un nombre fini d'arcs analy-
tiques, ou un domaine connexe limité par un nombre fini de telles courbes,
on peut encore définir une fonction de recouvrement, à laquelle s'applique
encore le théorème II dans le cas où f(x) est méromorphe dans tout le plan.
Pour une courbe fermée T, on prendra le quotient par ar. de la somme
des pseudo-longueurs des arcs de T recouverts par D(/-); la pseudo-lon-
gueur est, par définition, la longueur de l'arc de |j| = i qui correspond
à l'arc envisagé de T, dans une certaine représentation conforme de l'in-
térieur de T sur | y \ <^ 1 .
6. Enfin M. Valiron m'a suggéré que tous les résultats précédents
étaient sans doute encore valables pour une Jonction algébroïde méromorphe .
Nous avons ensuite vérifié qu'il en est bien ainsi, car les relations (1) et (2),
par exemple, s'appliquent presque sans changement aux fonctions algé--
broïdes. .
(') Ces intervalles dépendent seulement de la fonction fi.r), de a, nullement des
fonctions u, et k 3 envisagées.
628 ACADÉMIE DES SCIENCES.
THÉORIE DES FONCTIONS. — La régularité des Jonctions à croissance
très rapide et très lente. Note de M. Podtiagcine, présentée par
M. Emile Borel.
La notion de l'ordre de régularité de la croissance des fonctions que j'ai
donnée dans ma Note précédente (* ) permet de donner une définition nou-
velle de la régularité des fondions à croissance très rapide et très lente.
Cette définition nous conduira aux deux théorèmes qui caractériseront bien
la régularité de la croissance de ces fonctions.
Nous dirons que la fonction y(x) est à croissance très rapide et régulière,
si toutes les fonctions en nombre infini 3
xv'(.r) . , j?v'(.r) , .■cv'„_,f.r)
(') .>■(■*), ^ = 7777' y . ( ^ = -7uT' '"' V " ( ' f, = -W^T -
tendent vers -+- qc avec x, et si, en outre, toutes les expressions
yy" vv" , viv'j ■ _ _ _ Vflvj,
y- ' v' 8 ' y, 2 ' * ' v' r f ' ' ■
tendent en même temps vers des limites déterminées et finies. On peut
démontrer que ces limites ne peuvent être égales qu'à l'unité. On démontre
aussi facilement que les fonctions (1) possèdent presque toutes les pro-
priétés des fonctions
y(j:), v(x), v,(.zm, v 2 (>), .... v„(.r)
formées pour une fonction régulière y (ce) dont Tordre de la croissance est
égal à eu" k (-).
Nous dirons aussi que la fonction y=y(x) est une fonction régulière à
croissance très lente, si sa fonction inverse x-=x(y) est une fonction régu-
lière à croissance très rapide.
Supposons donc que toutes les fonctions en nombre infini
, , . vjr'(v) . , vv'lr'i , J v 'n-< (.■>'>
J " ' .r(y) ' v{y) v«-i(.V)
( ' ) Comptes rendus, 185, 19-27, p. 4g3.
( s ) Voir mon, Mémoire Sur une classe de fonction 1 ; croissantes (Annali di mate-
niatica, 4 e série, 5, 1927-1928, p. 208-214) et ma Note dans les Comptes rendus, 183,
1926, p. 3qo-342.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 629
tendent vers + 00 avec y et qu'on ait les égalités
î=. [*V)P. ' '^TAFÏF lim ■
Formons maintenant des fonctions
r.= - [*V)P. _ " ,=™ [v'(j')? _I ' ■■" r™ K(>')? -''
En changeant ici la variable a; par son expression cc(y), on trouve faci-
lement
p(x) = v(j>), i L x {x) = v l (y), ^(x) = v,( y), ..., fji n (a? j — v n (y)
Puisque le changement simple des variables transforme la suite des fonc-
tions (2) dans la suite des fonctions (1), les fonctiorîs de la première suite
doivent posséder toutes les propriétés des fonctions de la seconde.
A propos des fonctions régulières à croissance très rapide et très lente
j'ai pu démontrer ces deux tbéorèmes :
Théorème 1 . — Toute fonction régulière y (as) à croissance très rapide, vérifie
l'égalité
Hm ( io sy iog 8 j togsj- • • iogn-1 y ( iog n j / )'- H; \ _ i
y{œ)
quelque petit que soit le nombre positif z donné à V avance, n étant un nombre
entier et positif quelconque et y ,(a?) une fonction positive quelconque dont la
croissance n'est pas très rapide.
Théorème 2. — Toute fonction régulière à croissance très lente véi-i/ie V égalité
.. y [x-hax Io»icIoe;,a;. . Aog n x]
hm — 2 5; 52 — i=\,
*•=» ' y(x)
a étant un nombre positif quelconque , et n un entier positif quelconque.
HYDRODYNAMIQUE. — Sur la détermination d'une surface d'après les
données qu'elle porte. Note (')de M. I). Hiabouceunsky, présentée
par M. Hadamard.
Soit dD un domaine limité intérieurement par une surface S, formée
d'une ou plusieurs surfaces fermées distinctes et <p une fonction harmonique
(') Séance du i4 octobre 1929.
C. R., 1929, 2* Semestre. (T. 189, N- 17.) /|Q
(33o ACADÉMIE DES SCIENCES.
dans (ïï, régulière à l'inûnï. M désignant un point de S, il semble exister
une certaine loi de réciprocité entre les quatre fonctions qui déterminent S,
ç M ÈL =q , prises deux à deux, et l'on est conduit ainsi à considérer
six classes de problèmes que nous grouperons comme suit :
Problèmes. Donnéi's\ Inconnues.
1 (de Dirichlet) ?.«, — ep, q
H ?sn g v> -
III (de Neumann; '/• - ? s " r f
IV <h ? ?"> "
V s, 2 <?, <?!»
VI ?• ?M <7' ^
avec des problèmes intérieurs analogues et en plus un certain nombre de
problèmes mixtes.
Dans une Note antérieure (<) j'ai discuté un problème apparlenant à la
classe IV, en mentionnant -qu'il peut être considéré comme problème
inverse à celui de Neumann, et est démontré l'unicité de la solution
obtenue.
L'unicité des solutions des problèmes groupés dans le tableau paraît
être la règle, mais avec quelques restrictions dans certains cas, comme
celles du problème de Neumann et du problème de M. Henri Villat des
solutions multiples en hydrodynamique.
Le problème des cavitations et celui des surfaces de glissement con-
duisent à des problèmes de la classe II et mixtes (II, III).
Dans un travail qui paraîtra prochainement, je démoutre que le
cercle est le seul contour plan isolé portant les données
(i) cp = const., f/ = -^=const.
Cette démonstration confirme une remarque faite par M. B. Demt-
chenko dans sa Thèse (».). Ce problème a aussi fait l'objet des recherches
de M. G. Bouligand( 3 ).
Mais si, au lieu d'un contour isolé, on a plusieurs contours distincts,
(') Comptes rendus, 183, 1927, p. 181.
('-) Faite 12 (A. Blanchard, Paris, 1928).
' ( 3 } Bulletin des Sciences mathématiques, 5'2, 1928, p. 383; Notice sur les recherches
d'hydrodynamique de M. G. Bocligaot, p. 9 (Paris. 1929).
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929." 63 I
d autres solutions sont possibles dans certains cas, et je donne dans cette
Note des exemples de contours autres que le cercle, portant les don-
nées (1 ). On retrouve le cercle comme cas limite lorsque la distance entre
les contours distincts croît indéfiniment.
Soit un système de cavités disposées le long d'une droite, équidistanles,
et ayant, à l'instant considéré, la même, forme. Nous discuterons deux cas :
celui où toutes les cavités se contractent ou se dilatent simultanément et
celui où, les cavités numérotées paires se dilatant, les cavités impaires se
contractent ou vice : versa. Il est évident que le premier problème est équi-
valent à celui d'une cavité et le deuxième à celui d'un tourbillon creux entre
deux parois rectilignes. L'interprétation électrostatique est également évi-
dente. „ - '
Le premier mouvement (cavité entre deux parois rectilignes) est déter-
miné par les équations
\ K — - — , y = /,'Iog(dn« + hcmi) — /arc ta ne A^ h /.'log/r,
, 1 2 « un u °
) 2 4*1 ' /'•
f »'=-f-l0g(CIlK — (SDH). !%= 77/^0-
l '■ I + A
où 3=x-\-iy est l'affixe d'un point du courant et ir = 9 + ify le potentiel
complexe. 2/7 est la distance entre les deux parois rectilignes, q la vitesse
sur la surface libre, k, k' le module et le module complémentaire des fonc-
tions de Jacobi. En nommant ia l'axe horizontal de la cavité (parallèle aux
parois) et 26 son axe vertical, on a
rt ._ 2 /.' . 1 + /,• h 1 /,
/7- *(, + *■', lo s -f— Â TC ( I + A-M arctan ep-
La solution du deuxième problème (tourbillon creux entre deux parois
rectilignes) a été obtenue par Michell {Phil. Trans. Royal Soc, A, 181,
1890). Cette solution peut aussi être mise, avec les notations du problème
npp/ip/lnnt cruic la fArmo
précédent, sous la forme
/
I 3 / H' iV \ / ''' Sn ~
\ 7T^=log(dn- -h/.cn-j-/arctang ^-logA J
) < dn^
) ■ m
1 a 1 1 + /, b 1 /, /,„„//
On obtient les équations paramétriques des contours portant les don-
632 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES.
nées (i) en posant dans les équations (2) 9 = o et dans l'équation (3) <\i = o.
En raison d'un théorème que j'ai démontré antérieurement ('), ces con-
tours, considérés comme profils de surface libre de cavités cylindriques se
confondant à l'instant initial t et à l'instant t + dt avec des surfaces équipo-
tentielles, ne peuvent continuer à se contracter ou à se dilater en restant des
surfaces équipotentielles que dans les cas limites correspondant aux valeurs
k = o, k — 1 , lorsque le contour se transforme en cercle ou en droites.
AÉRODYNAMIQUE. — Nouveau principe d'établissement des grandes
souffleries aérodynamiques . Note de"M. A. Lapuesle.
Dans l'établissement des grandes souffleries aérodynamiques, on se
heurte à des difficultés provenant de la nécessité d'installer des ventila-
teurs multiples, travaillant en parallèle pour provoquer l'écoulement de
l'air dans la soufflerie.
Pour tourner ces difficultés, nous proposons de faire déboucher le diffu-
seur dans une grande chambre étanche où l'air est aspiré par des ventila-
teurs en nombre quelconque.
Les avantages de ce dispositif sur celui utilisé jusqu'ici et qui consiste à
installer directement les ventilateurs dans le diffuseur même sont les sui-
vants :
i° Meilleure régularité du courant d^air. — Si un ventilateur ne marche
pas rigoureusement au même régime que les autres, il s'ensuivra seulement
une baisse du coefficient d'utilisation de la soufflerie. L'air de la chambre
dans laquelle puisent les ventilateurs se trouvera néanmoins à une dépres-
sion moyenne sensiblement uniforme, et le courant d'air dans la traversée
de la chambre d'expériences gardera une répartition régulière.
2 Simplification de la construction dans le cas d'une veine d'expérience de
section non circulaire. — On peut, dans ce système, donner au diffuseur une
section de forme quelconque, elliptique par exemple', et l'on n'est pas
obligé de constituer des tubes de raccordement, difficiles à tracer correcte-
ment, pour relier la sortie du diffuseur aux contours des cercles balayés par
les pales des ventilateurs.
3° Facilités de réglage de la vitesse. — On peut obtenir un réglage con-
tinu de la vitesse, même avec des moteurs à réglages discontinus, en ralen-
(') Comptes rendus, 182, 1926, p. i325.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 633
tissant ou même en arrêtant certains des moteurs et en faisant intervenir,
par des fentes réglables, des rentrées d'air extérieur directement dans la
chambre d'aspiration.
MÉCANIQUE. — Vérification de la résistance des soudures sans destruction de
l'assemblage par une méthode extensométrique . Note de M. D. Rosenthai.,
présentée par M. A. Mesnager.
1 . Principe de la méthode. — Considérons deux pièces assemblées par
rivure ou par soudure et soumises à une sollicitation quelconque en dessous
de la limite élastique. L'importance des tensions créées de ce fait dans
xp^T 2 pUfc
^
.ÇjÇj\i.<A(>h. T „ y
■YtiowCcuxe-.
l'élément de liaison (rivet ou cordou de soudure) pourra alors être appréciée
par le déplacement relatif des pièces assemblées au droit du joint.
Ceci résulte des essaisde M. Hœhn pour le cas de la rivure ( 1 ).
Nos essais l'ont démontré d'autre part, pour le cas des assemblages
soudés par cordons latéraux (voir la figure). Nous avons trouvé en effet que
le déplacement relatif des deux points tels que N et N', faisant respective-
ment partie du plat et du gousset, augmentait lorsque le recouvrement 2.1,
et, par conséquent, la résistance du joint diminuait.
*2. Mais nos essais nous ont montré de plus que le même principe restait
valable pour le cas où, le recouvrement il étant maintenu constant, la dimi-
nution de résistance du joint a été provoquée par suite d'un défaut caché au
point C ( 2 ), ainsi que te prouve le tableau suivant :
( 1 ) E. Hœhn, Rivure et soudure des chaudières à vapeur, Zurich, 1924.-1925,
p. 61.
{-) Ce défaut, communément appelé défaut d'angle, est provoqué par le manque de
pénétration ou d'adhérence du métal déposé ou bien par la non élimination du laitier.
634 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Résistance
Recou- Déformation (') des
Mode Dimensions vre- , . — ■ cordons
d'as- - — i ment Du plat ou Déplacement à la
sem- Mon- Plats Gousset il Totale du gousset relatif. rupture
N'°. blage. tage. en mm. en mm. en mm. en mm. en mm. en 'mm, entonnes. Remarques. .
(I) (2) (3) (4) (5) (0) (7) (8) (9) . (10) (11)
1. ' i 6o x io 8oxi5 65 3,6'|.io- ;i 0.96. io -3 2,68. 10- 3 46,8 Rupture des plais
à 43 T.
« 4,3-2 » 3,36 3™, 3 Rupture des cor-
dons ; défaut.
» 4 , 54 " 3 , 58 36 , 1 »
»> 4,8 » 3,84 33,o »
» 4)9 » 3,96 3 1,0 »
» 8,65 6,01 2,64 46,8 Voir n° 1.
» 10,90 » 4i95 3o,i Rupture des cor-
3.
■*-»
5
k. I
s
IL)
0.
>
6. 1
p
7 -
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8.
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»
»
»
»
»
»
»
)i
»
1)
X
H
10
100X20
o,
'/
dons ; défaut.
0,96 2,2 5o Voir n° 1.
» 5,i » 4) ! 4 33 Rupture des cor-
dons ; défaut.
70x10 100x20 80 7,55 4)27 3,28 83 Rupture des plats
à 80 T.
» ■ » » j :> , 4 5 « 9,16 35,3 Rupture des cor-
dons ; défaut.
1 60x111 8oxi5 70 2,34 0,96 i,38 22 . Rupture des cor-
dons sans défaut.
» » » '1,06 » 3,io i4.5 Rupture des cor-
dons ; défaut.
Dans ce dernier, les valeurs du déplacement relatif des pièces assemblées
(colonne 9) ont été obtenues en retranchant des valeurs relevées (colonne 7)
les valeurs calculées ( 5 ) de la déformation propre du plat (montage l)oudu
gousset (montage 2) (voir colonne 8).
Le tableau montre, d'accord avec les prévisions théoriques, que le dépla-
cement relatif des pièces assemblées croît, en général, plus vite avec le
(*) Les déformations correspondent à une surcharge de 2 kg/mm 2 dans les plats.
Cette surcharge peut être imposée sans danger à la plupart des constructions métal-
liques. D'autre part, il résulte du tableau ci-dessus qu"elle est amplement suffisante
pour déceler une diminution de résistance de Tordre de 20 pour 100 avec les appareils
courants imaginés pour l'auscultation des charpentes.
( 2 ) D'après les résultats de recherches sur les assemblages latéraux qui seront
publiés prochainement.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1.929. 635
défaut d'angle que la diminution de résistance de l'assemblage, circons-
tance qui augmente la sensibilité de la méthode.
Les essais actuellement en cours au laboratoire des matériaux de l'Uni-
versité de Bruxelles ont pour but d'appliquer le même principe de vérifi-
cation des soudures à d'autres modes d'assemblages et de rechercher une
méthode appropriée aux besoins de la pratique.
ÉLECTRICITÉ. — Contribution à l'étude du champ cylindrique, dans l'air
ionisé à la pression ordinaire. Note de MM. Pauthenieii et Mallard',
présentée par M. A. Cotton.
I. Position de la question. — Considérons le cas particulièrement simple
d'un fil fin de rayon r Q porté à haute tension continue et négative V m , et
tendu dans l'axe d'un tube de section circulaire de rayon R relié à la terre.
Dans l'espace annulaire, la distribution de régime des charges dues à l'effet
couronne modifie profondément le champ donné par le calcul classique du
condensateur cylindrique.
La théorie de l'ionisation dans les gaz à la pression ordinaire est encore
assez incertaine; d'autre part, l'origine de l'effet couronne est toujours
complexe. Il nous a paru intéressant de considérer le courant d'ionisation i
qui correspond à l'unité de longueur du condensateur cylindrique comme
une variable indépendante, et de calculer la déformation du champ qu'il
produit.
II. Calcul du potentiel et du champ. — Nous admettons que, sauf au voi-
sinage immédiat du fil, l'ionisation par choc est négligeable et que les ions
considérés ont partout une mobilité constante le. La première hypothèse est
d'ailleurs aisée à confirmer expérimentalement.
Soit r l'abscisse radiale d'un point M du champ où le potentiel est V et le
champ E, et admettons que les phénomènes réguliers commencent prati-
quement sur la surface même du fil. La densité de charge négative en M
est p =©(/•), et V sera donné par l'équation de Poisson écrite en coor-
données cylindriques
d*X 1 dX ,
(1) -j-r -+- - -r- 4- -1 vro = o.
ai- r dr '
Dans l'état de régime on a immédiatement
. , idt i 1
2 ) • p = r = ■ — ~ x Tu •
' •iitrar iizr A'E
636 ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
D'où l'équation différentielle du problème
(3)
d-Y
r HF-
d\ I
d7 + {
d\ \-
dr)
— 2A =
o avec
A =
i
~k"
On
tire de là E =
posant
F(r) =
>uve
dY
--C£r +
puis
Y:
En
V?
-t- 2A.
on trc
V/C 2 +2,\r 2 -
-Cj?(v/C 2 +
iS.r-
+ c)
(4)
V =
Flr) —
F(R.).
C étant déterminé par la condition V m = F(/' ) — F(R ).
III. Applications. — i° L'effet couronne est peu marqué. — Le champ E
C
est très voisin de la valeur classique La densité c est sensiblement
constante. De l'équation différentielle simplifiée, on tire directement :
v dV C/ , A ,\
expressions que l'on peut déduire du développement limité de la for-
mule (4).
2° Veffet couronne est intense. — Ce cas est très important au point de
vue expérimental. Il conduit à des vérifications intéressantes et à des ap-
C 2
plications. Les données numériques usuelles montrent que ■ „ est en
général inférieur à l'unité dans presque tout l'espace annulaire.
Ainsi avec
r ==o,o3cm; R =5,2icm; V m = 24,2 kilovolts; i=z i3,2p.amp. A'=i,75,
on trouve
C 2
— t- = 0,202.
2 A
Pour les points M tels que /■> o cm ,5, on peut écrire
d\> /—r-f C 2 V .— î T 1 c '- » / C 2 \ s 1
dr v \ ikr-J v L 2 2Ar 8\2Ar 2 / J
(5) V = <l»(r)-<I>(R.) avec *(/■) = n/ÏK [1 - \ -^ + ± (£?)* + ■ • •] •
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 637
En se reportant à l'exemple numérique, on voit que si Ton se contente de
l'approximation du centième dans l'utilisation delà série alternée (5), on
peut poser
si 7' est supérieur à environ o cm ,']. Dans des cas encore plus remarquables
C 2
(et réalisables) le terme 7-7— a lui-même peut être négligé : la courbe des
potentiels est sensiblement rectiligne. On arrive à ce résultat paradoxal que
le champ du condensateur cylindrique est devenu un champ constant.
CHIMIE PHYSIQUE. — ■ Sur V 'exposant d'hydrogène de Veau. Note de
MM. A. Kxing et A. Lassieir, présentée par M. J. Perrin.
Nous avons donné {Comptes rendus, 181, 1926, p. 1062) le résultat de
nos recherches relatives à l'exposant d'hydrogène de l'eau. Nos détermi-
nations ont été faites par colorimétrie et par électrométrie (méthode poten-
tiométrique) en rendant l'eau conductrice grâce à l'addition de chlorure de
potassium. Nous avons trouvé ainsi que l'eau possédait un pH représenté
environ par le nombre 5,8. Nous avons montré d'autre, part {Comptes
rendus, 182, 1926, p. i3o) que cette acidité de l'eau ne pouvait être attri-
buée à du gaz carbonique qu'elle tiendrait en solution.
Nos mesures antérieures présentent le défaut de ne pas porter sur l'eau
pure, mais sur celle-ci additionnée d'un sel, addition rendue indispensable,
du fait de la trop faible conductibilité de l'eau, qui s'oppose à la mesure
potentiométrique. On peut, en effet, redouter soit que le chlorure de potas-
sium subisse une très légère hydrolyse, soit que sa présence modifie la dis-
sociation de l'eau; en sorte qu'on pourrait objecter à nos expériences
qu'elles fournissent des résultats qui ne peuvent être attribués à l'eau pure
avec une entière certitude.
Les essais dont nous relatons ci-dessous les résultats ont porté sur l'eau
pure. Nous avons constitué une pile H 2 /Aq — Hg 2 Cl 2 /Hg et nous avons
mesuré sa différence de potentiel aux bornes avec l'électromètre à qua-
drants de Moulin. La pile a été reliée aux deux paires de quadrants, l'une
de celles-ci étant en relation avec la terre. L'aiguille de l'instrument a été
reliée à l'un des pôles d'une pile de 4o volts, dont l'autre pôle a été mis en
communication avec la terre. Les déviations observées ont été comparées
638 ACADÉMIE DES SCIENCES.
à celles fournies par un élément Weston. Il a été trouvé ainsi que le pH de
l'eau pure présentait une valeur de 5,6 environ.
La précision de nos mesures, assez médiocre, nous a engagé à rechercher
une autre méthode d'évaluation du pH de l'eau. A cet effel, noua consti-
tuons une pile formée de deux électrodes d'hydrogène, du modèle de
Sôrensen. L'une des électrodes renferme l'eau à étudier, l'autre contient
un liquide de pH connu. Elles sont montées en opposition et réunies au
moyen d'une liaison formée par de Peau. Il est clair que si les deux élec-
trodes renferment deux liquides ayant même exposant d'hydrogène, la
force électromotrice de la pile sera nulle, abstraction faite des forces élec-
tromotrices de diffusion, d'ailleurs faibles. En faisant varier le pH du
liquide de la seconde électrode, on observe une variation de la force élec-
tromotrice de la pile. Nous avons utilisé toute une série de liquides de pH
variant de 5,2 à 6,2. Quand on effectue une suite de mesures avec ces dif-
férents liquides, on observe que la force électromotrice de la pile constituée
comme il est dit ci-dessus décroît lorsque croît le pH du liquide de compa-
raison, qu'elle s'annule pour pH — 5,8, puis s'inverse et grandit de nou-
veau. Pour mettre en évidence le signe de la force électromotrice de la pile,
nous relions celle-ci à un condensateur de 2 microfarads, au mica, que l'on
charge durant quelques minutes, puis qui est mis en relation, au "moyen
d'un commutateur, avec un électromètre capillaire. II a fallu recourir à ce
dispositif, l'électromètre branché directement aux bornes de la pile ne
fournissant aucune indication, du fait de la grande résistance du liquide.
Il est nécessaire pour que l'exécution de ces expériences soit correcte,
d'observer certaines précautions :
i° Utiliser une électrode d'hydrogène faite d'un verre très résistant aux
actions chimiques : pyrex, par exemple.
2 Soumettre la lame de platine platinée de l'électrode à des lavages
préliminaires répétés jusqu'à ce qu'elle n'abandonne plus aucun principe
soluble à l'eau qui la baigne.
3° Maintenir le condensateur en court circuit dans l'intervalle- des
mesures.
4° Attendre le temps nécessaire pour que l'électrode à eau ait pris son
potentiel définitif. Ce temps est très notable et se compte par heures, alors
que l'électrode renfermant les solutions de comparaison (liquides de Clarke)
voit son potentiel se fixer très rapidement.
Faute d'observer cet ensemble de précautions, les déterminations perdent
toute signification.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. G3c)
Cette méthode, à l'abri pensons-nous de la critique, confirme donc nos
précédentes déterminations et nous conduit à penser que l'exposant d'hy-
drogène de l'eau doit bien posséder la valeur 5,8. L'eau pure n'est donc
pas un solvant neutre.
Nous nous réservons de poursuivre cette étude et d'en tirer les conclu-
sions qu'elle comporte.
CHIMIE PHYSIQUE. — Influence de la structure de la fonte sur les altérations
subies aux températures élevées. Note (') de M. Auguste Le Thomas,
présentée par M. Léon Guillet.
Les caractéristiques mécaniques d'une fonte varient sensiblement avec la
structure, qui dépend elle-même^de la vitesse de refroidissement. Or, la
structure d'une fonte portée à température assez élevée est profondément
modifiée; la précipitation d'une quantité notable de graphite ( 2 ), outre son
influence directe sur la résistance aux efforts mécaniques, favorise la fissu-
ration due aux inégalités de dilatation et facilite la pénétration de la cor-
rosion par le milieu avoisinant.
Au point de vue de l'emploi de la fonte dans les appareils thermiques, il
y a intérêt à reculer la température de graphitisation et à étudier l'effet
éventuel de la grosseur de structure, liée aux conditions de refroidissement
du moulage.
J'ai étudié cette influence sur des fontes perlitiques, au moyen du dilalo-
mètre différentiel CHevenard ( 3 ). Pour des barreaux de diamètres échelon-
nés, coulés à partir d'une même poche, la transformation kc se produit
uniformément à 760 . La température de graphitisation augmente d'abord
avec le diamètre du barreau, rejoint Ac pour le barreau de 3o mm , puis, pour
les barreaux plus gros, débute avec la mise en solution solide de la perlite.
La structure a donc une influence sensible sur la graphitisation ; il est en
effet naturel que la tendance au passage à l'équilibre stable soit d'autant
plus accusée que l'alliage a été artificiellement écarté de cet état, c'est-à-
dire par une circonstance indépendante des conditions de composition chi-
mique; de plus, la finesse de structure doit aussi faciliter le déclenchement
de la réaction.
(') Séance du 7 octobre 1929.
(-) P. Cheyenard et A. Portevin, Comptes rendus, 180, 1926, p. 1492. '
( :l ] P. Cheyenard, Comptes rendus, 164-. 1917, p. 916.
6^0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La température de graphitisation a été définie par MM. Portevin etChe-
venard, comme étant celle où la dilatation linéaire due au phénomène est
égale à o,5 x io - '; à cette température, la graphitisation, de caractère
assez soudain, est déjà avancée. Une limite de sécurité correspond à la tem-
pérature où les dilatations cessent exactement d'être réversibles; j'ai trouvé
qu'elle était environ à i3o° au-dessous de la température de graphitisation.
Encore doit-on remarquer qu'à des températures plus basses, la graphitisa-
tion, quoique indécelable au dilatomètre différentiel, pour un chauffage de
courte durée, n'est pas rigoureusement nulle: l'examen micrographique
m'en a montré des manifestations dès 3go°.
L'affaissement dû à la fusion de l'eutectique phosphoreux-est plus rapide-
ment sensible pour les barreaux minces (960 ) que pour les plus gros(io20°),
les proportions structurales de cet élément étant elles-mêmes différentes.
La transformation Ar se produit à S'jS" environ, avec une faible influence
de la structure.
L'expansion résultant d'un cycle atteignant 85o°, varie avec la structure :
elle augmente rapidement lorsque la cémentite apparaît en proportion
notable dans la structure originelle. L'amplitude de la transformation Ar
suit une loi analogue. Dans une autre série d'expériences, j'ai cherché à
atténuer les effets fissurants des inégalités de dilatation résultant des fortes
amplitudes et de la brusquerie de G et Ac; leurs sens étant opposés, je suis
arrivé à réduire l'amplitude totale, qui est passée de 17 x io~* à 2 x io - *,
en réglant le déplacement de G, grâce à une grosseur de structure conve-
nable.
Ainsi les gros barreaux se distinguent des plus minces par l'élévation des
températures de graphitisation, et d'affaissement de l'eutectique phospho-
reux, ainsi que par des amplitudes moins grandes de l'expansion résiduelle
et de la transformation Ar; leur structure est aussi moins modifiée. La fonte
refroidie lentement est donc plus stable que celle qui a été refroidie plus
rapidement,, et qui comporte de la cémentite libre. On a souvent proposé
depuis Carpenter (') de soustraire la fonte aux altérations dues aux tempé-
ratures élevées, en utilisant des produits à structure blanche; cette recom-
mandation n'est valable que si la trempe résulte de conditions convenables
de composition chimique; au.contraire, une fonte dont la structure blanche
résulte d'un refroidissement rapide après coulée s'altère plus.
©
(')'Jron and Steel Institute Journal, 1, 191 1, p. 196.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 64 I
Tableau.
Carbone total, 3,34%; silicium »/„, i.5i; manganèse »/„, 0,67; soufre »/„, 0,07; phosphore °/ , 0,27.
Affaisse-
Diamètre
Température
ment
du
Dureté
Structure
de
eutectique
Expansion
barreau.
Briaell.
après coulée.
Ac.
graphitisation
triple.
Ar.
cycle 850».
Amplitiic
le Ar.
mm
i3,o
37O
blanche
97°
685°
+28, OX
10-*
_
16,0
3i8
truitée
760
665
960
675
2"' 5
»
37,5 X I0 _i
20,5
3 53
id.
760
710
97 5
676
25,0
»
28.5
»
26,0
248
i
perlitique /
760
760
99°
670
20,0
«
24,0
»
3o,o
a3o
avec excès \
760
760
99°
675
i5,o
»
20,0
»
4o,o
224
i
de j
760
avec Ac
99 3
675
i3,o
»
17,5
»
55,o
218
)
cémentite \
760
id.
1020
675
10,0
»
16,0
»
5 9 ,5
218
i
tend vers le type j
760
id.
>I000
670
7,5
»
• 4,o
»
8o,5
2l3
(
perlitique pur i
760
id.
I 020
6701*)
8,0
» n
ioo,5
207
-
760
id.
>1000
660 (";
6,5
»
7,0
»
n
Transfoi
'mation assez étalée.
(**) Transfc
irmation
très étalée.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur les sulfates acides cobaltiaquopentamrnoniques et
diaquotétrammoniques. Note de MM". P. Job et L100 Oui Tao, présentée
par M. G. Urbain.
Dans un travail antérieur, l'un de nous a étudié les sels solides qui se
forment par évaporation à température ordinaire au sein d'une solution sul-
furique de sulfate cobaltiaquopentamrnonique (sulfate roséo). Il a signalé
un certain nombre de difficultés soulevées par cette étude (' ). Nous avons
repris la question, en appliquant à ces sels en équilibre avec leurs. solutions,
la méthode des restes de Schreinemakers. '
Malgré une vive agitation, le temps nécessaire pour atteindre l'équilibre
est considérable. De quelques jours pour les solutions faiblement acides, il
passe à plusieurs semaines pour celles qui contiennent 4" 1 " 1 d'acide par litre;
pour les concentrations supérieures à 8 mo1 par litre, l'équilibre n'a pu être
obtenu en l'espace de plus de trois mois.
Pour une concentration en acide comprise entre et o mol ,5 par litre
(') P. Job, Thèse, Paris, 1921, p. 66-81, et Bulletin de la Société chimique, 37,
igaS, p. 60.
642 ACADÉMIE DES SCIENCES.
environ, le sel roséo neutre
L-. fNH»)'
H s
fSO 1 ) 3 ', 3H 2
est en équilibre avec ses solutions.
Pour les solutions contenant de o,5 à 2 mo1 d'acide par litre, les droites
représentatives des restes ne sont pas concourantes : il ne se forme pas de
sel défini, niais une série de sels dont la teneur en acide sulfurique varie
d'une façon continue.
En présence de solutions sulfuriques contenant de 2 à 4 mol ,5 d'acide par
litre, le sulfate roséo neutre se transforme totalement en sulfate roséo-
mono-acide
C„
,NH=r| so s
HH> ISO 1 H
, H'-O.
Dans les mêmes conditions de concentration, mais à 56°, il se dépose
uniquement le sulfate sulfato-acide, isomère du sel précédent :
(NH J ) S !
SO 4
iSOH. 2H s O (').
Les huit droites représentatives des restes obtenues pour des teneurs en
acide plus fortes (de 4 mol ,5 à 8 mol ,5 par litre) ne sont pas concourantes; mais
elles enveloppent une région assez restreinte qui contient les points corres-
pondant aux trois sulfates décrits par Jorgensen, par Benrath et Wûrzbur-
ger et par P. Job. Ce fait explique la divergence des résultats obtenus
par ces auteurs.
La même méthode appliquée au sulfate diaquotétrammonique, montre
la formation, à température ordinaire, de trois sels définis :
et
c.
(H-Of
(SO 1 ) 3 2,5H-0,
(NH 3 )''|'lSOj 10 .
° <H=OH SO'H '
r (NI
F)'-
0)»
SU 4
S0 5 H"
( ' ) Ce sel agité à température ordinaire en présence de ses eaux, mères ne se trans-
forme pas en sel roséo-acide même en l'espace de plusieurs semaines.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929.
643
CHIMIE MINÉRALE. — Sur la catalyse de la solubilité du silicium dans l'acide
Jluorhydrique et V influence de la trempe. Note (') de M. Ch. Bedel,
présentée par M. A. Behal.
Nous avons signalé précédemment ( 2 ) que nous avions observé l'influence
catalytique. de certains métaux sur la solubilité du silicium dans l'acide
fïuorhydrique.
Les expériences avaient été conduites de la façon suivante :
Une quantité déterminée de catalyseur était dissoute dans une solution
d'acide fïuorhydrique de concentration connue. Ce Liquide servait ensuite à
attaquer du silicium à l'aluminium d'après la méthode que nous avons
décrite antérieurement ( 3 ). L'attaque durait 9 heures. Pour le plomb, nous
avons mélangé son fluorure qui est insoluble, avec le silicium.
Voici les" résultats obtenus :
Concen- Concentration • Quantité
tration pour 1000 de silicium
pour 100 du liquide Poids Poids dissoute
de l'acide en catalyseur d'acide de silicium -<»^^_i»- -.
employé -- — ~^-^v_- — - employé traité pour pour 100
Catalyseurs. en H F. initiale, finale. (en'gr.j. (en gr.), 100. par heure
Sans catalyseur. . . 35, 00 - - 7,00 o,5o34 3,63 0,40
Cuivre (34,55 0,18 0,24 6,95 0,4909 9,2a 1,02
134,55 1,73 2,46 7,07 O,4902 20,19 2 > 2 4
Argent i 3 4,55 0,18 o,a3 7,07 o,4977 9>' 6 I »° 2
134,02 r,g3 2,58 8,o5 0,4996 n,45. i>°-7
Fer 34,02 1,97 2,64 7,20 o,4g55 10,21 i,i3
Zine 34,55 2,o3 2,06 8,10 o,4g75 3,27 o,36
Plomb 34.02' 2,06 2,63 7,60 0,4969 3,i8 c>,35
Aluminium 34,02 2,07 2,62 7,60 0,4990 2,36 0,26
Ainsi que le montre ce tableau, certaines substances, même en très
faibles proportions, favorisent l'attaque du silicium par l'acide fïuorhy-
drique. L'argent, et surtout le cuivre, en particulier, sont de bons cataly-
seurs. D'autres métaux au contraire, tels que le zinc, le plomb, l'alumi-
nium, n'augmentent pas la solubilité.
Toutefois, le phénomène de catalyse ne suffit pas à expliquer l'attaque si
(') Séance du i4 octobre 192g.
(-) Bedel, Comptes rendus, 189, 1929, p. 180.
( :l ) Bedel, Comptes rendus, 188, 1929, p. iaSà.
644 ACADÉMIE DES SCIENCES.
rapide du silicium à l'argent de Moissan et Siemens ( ' ). Ces savants avaient
émis l'hypothèse qu'elle était due à la formation d'une modification allo-
tropique. Depuis, Kœnigsberger et Schilling ( 2 ), au cours de recherches
sur la conductibilité électrique de fragments de silicium fondu, ont signalé
l'existence de trois variétés de cet élément. Les transformations s'effectue-
raient pour le passage de la variété a en |3 vers 21 5° et de [3 en y à 44o°
environ. Elles seraient réversibles, mais avec un retard qui, pour le silicium
chauffé à 21 5°, dépasserait une heure.
Nous avons lente de déterminer la solubilité de ces variétés dans l'acide
fluorhydrique, afin de nous assurer si l'une d'elles ne correspondrait pas à
la modification soluble.
Deux prises, d'essai de i s ,5o environ de silicium à l'aluminium titrant
q5,9D pour 100 ont été chauffées : l'une à 3oo° pendant 3 heures, l'autre
à 55o° pendant i5 heures, dans un tube de quartz. Elles ont été ensuite
refroidies brusquement en plongeant le tube dans une saumure à la tempé-
rature de — 5°. Immédiatement après refroidissement, le silicium a été
traité par l'acide fluorhydrique pendant 9 heures, en suivant la technique
que nous avons mentionnée plus haut.
Nous avons reconnu tout d'abord que le silicium ne s'était pas oxydé à
3oo° et qu'à f>5o° l'augmentation de poids n'avait été que de o,i5 pour 100
après 1 5 heures de chauffe.
Nous n'avons pas constaté de variation importante de solubilité, ainsi que
l'indicrue le tableau ci-dessous :
* Quantité
Concentration Poids de silicium dissoute
pour 100 ds silicium — — - -
de l'acide employé traité pour 100
Silicium. en HF. " (en gr.). pour 100. par heure.
Non trempé 35, oo o,5o34 3,63 o,4o
Trempé à 3oo u 34, 5i 0,4948 3,3g o,38
Trempé à 55o° 34, 5i 0,0002 4,64 o,5i
En résumé, il n'est pas douteux que la présence de certaines substances,
qui peuvent se rencontrer comme impuretés dans les siliciums, accroît la
solubilité de cet élément dans l'acide fluorhydrique. Au contraire, cet acide
ne paraît pas agir de façon différente sur les variétés de silicium [3 et y qui,
d'après Kœnigsberger et Schilling, se forment sous l'action d'une élévation de
température sur le silicium ordinaire.
(•) Moissan et Siemens, Comptes rendus, 138, igo4, p. 1299.
C-) Kqenigsbergeb et Schilling, Ann. d. Physlk, 4 e série, 32, 1910. p. 179.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929 . 645
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une ■ nouvelle méthode de synthèse du pro-
pylbenzène, du propénylbenzène et de leurs homologues. Note ( ' ) de
MM. L. Bert et M. Anglade, transmise par M. V. Grignard.
L'un de nous ( 2 ) a montré que la condensation des combinaisons
organomagnésiennes mixtes, RMgX, à radical R, cyclique, avec le
dichloro-i-3 propène, fournissait avec d'excellents rendements des combi-
naisons de formule R — CH 2 — CH = CH Cl. Mis à bouillir avec KOH et
un alcool R' OH quelconque, dans les proportions moléculaires, -respec-
tives, 1, 3, 5, ces composés co-chlorallylés se transforment, avec un
rendement, rarement inférieur à y5 pour 100, en oxydes d'alcoyle et de
cinnamyle R — CH = CH — CH 2 — O — R'. En cherchant à passer de la
série cinnamique à la série phénylpropylique, par fixation, sur les oxydes
précédents d'hydrogène produit par action du sodium sur l'alcool absolu,
nous les avons scindés d'une façon inattendue et fort remarquable en pro-
pylbenzène, propénylbenzène, ou leurs homologues, suivant lé cas, et en
alcool R'OH. Il ne se fait pas trace d'éther-oxyde mixte, hydrogéné.
La préparation synthétique du propylbenzène et du propénylbenzène, à
partir de l'oxyde de n-butyle et de cinnamyle, se schématise, par exemple,
comme suit ( ;1 ) :
Cn 5 CI - CH = CH Cl KOH4-CiII»OII
CH'MgBr >- C°H 5 -CH 2 -CH=:CHC1 : s-
100 85
C c H 5 - CH = CH - CH 2 - O — O H 3
/f CH 5 — CH"— CH— CH- 1
xa+emon /*> +CH»-CH s -CH s -CH s OH. '
31) \
4 CH 5 -CH = CH-CH
La nouvelle méthode de synthèse proposée tire un intérêt particulier du
fait qu'elle permet d'édifier aisément, avec des matières premières faciles
à se procurer, toute la série des homologues du propénylbenzène, à laquelle
manquaient, jusqu'ici, de nombreux termes.
(') Séance du 14 octobre 1929.
(*) L. Bert, Comptes rendus, 180, 1920, p. i5o4-
( 3 ) Les chiffres placés au-dessous des flèches indiquent les rendements pour 100 des
opérations successives.
C. R., 1929, a" SemeUre. (T. 189, N" 17.) 5o
()46 ACADÉMIE DES SCIENCES,
A titre d'exemple, nous décrirons brièvemeat la préparation et quel-
ques-unes des propriétés des diméthyl-i-3 propyl-4 et diméthyl-i-3 pro-
pényI-4 benzène :
ga s (4 al j de sodium sont linement pulvérisés, par agitation violente, avec aoo™ 2 de
toluène, porté au voisinage de l'ébullition, dans un ballon de iooo™ 3 . Après refroidis-
sement, on relie le ballon à un puissant réfrigérant ascendant et Ton y laisse tomber,
aussi rapidement que le permet son pouvoir condensant, une dissolution de iog s (o raol ,5)
d'oxyde de w-butyle et de diméthyl-i-3 cinnamyle-4, dans ioo™ 3 d'alcool absolu.
Gela fait, on ajoute, peu à peu. en chauffant, à la fin, aussi longtemps qu'il est néces-
saire pour dissoudre tout le sodium, 4oo cn>3 d'alcool absolu. On termine comme pour
la réduction d'un éther-sel par la méthode de Bouveault et Blanc.
On isole ainsi : i° 38s de carbures passant de 87 à 92" sous i8 mm , et de 199 à 201°
sous 73o""", soit un peu plus de 5o pour 100 du rendement théorique; 2° de l'oxyde
mixte inaltéré qui peut servir à une nouvelle réduction.
La distillation fractionnée du mélange des deux carbures cherchés ne pouvant rien^
donner, il faut recourir, pour leur séparation, à une méthode chimique.
S'agit-il d'isoler le carbure saturé? On ajoute alors du brome à la solution chloro-
formique des carbures, maintenue à o°, à la lumière diffuse, jusqu'à légère coloration
rouge-brun, et l'on fractionne, sous pression réduite, après élimination du solvant.
Le carbure saturé passe en tète.
On peut régénérer le propénylé par action de la poudre de zinc et de l'alcool sur le
dibromure laissé par l'opération précédente, mais il est préférable pour son obtention,
d'agiter le mélange des carbures avec un excès d'une solution saturée de Brr^ dans
l'acide acétique et d'enlever ensuite, par la pyridine, BrH au bromhydrate formé.
On trouve, en définitive, qu'il s'est fait davantage de carbure non saturé que de
saturé.
Le diméthyl-i-3 propyl-4 benzène, G" H 10 , se présente sous la forme d'un liquide
incolore, mobile, à odeur douce. Eb l8 =:92 u , Eb 73 -=: 206-207 (corrigé); «?J ,) = o,8786,
rtiV'=i,5oi; d'où H. M. 4g, 83, théorie 4°,) 4»; G, 88,90; H, 10, g4, théorie 8g, 12; 10,88.
Le diméthyl-i-3 propényl-4 benzène, C U H U , corps nouveau, est un carbure incolore,
mobile, à odeur assez agréable, plus pénétrante que celle du carbure saturé correspon
dant. Nous avons trouvé: Eb 20 = ioo , Eb 7a3 = 2i3-2i5° (corrigé) ('), d\ n,i = o,gog6,
rai 7 ' 3 = i,54o, d'où R. .M. 20,37; théorie 48>93. G 90,08; H g, 72; théorie, go, 33;
9,66.
Le dibromure, G^H'^Br-, est huileux; il distille sans décomposition à 178°, sous 22 ranl ;
e?| 7 ' 3 =: i,5435, nl'" : ' — i,586, d'où R. M. 66,53, théorie 64, g3. Br 01,98, théorie 52,24-
Le bromhydrate, C'H'^Br, est un liquide incolore. plus mobile que le dibromure, à
faible et douce odeur, bouillant, sans décomposition, à i38°.sous ig mm ; d\ a '"° = 1,200,
no a '' i = i,545, d'où R. M. 58,2i, théorie 07,16; Br 34, g5, théorie 35,20.
(') En concordance avec celui du même carbure préparé par la méthode de Eittig
et Tollens.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. ' 647
BIOLOGIE VÉGÉTALE'. — De V 'action des fortes pressions sur la respiration
des algues. Note de M. Maubicb Fontaine, présentée par M. L. Joubin.
Nous avons montré (') comment, pour les pressions compatibles avec la
vie, la consommation d'oxygène des animaux marins varie en fonction de la
pression.
Nous avons étudié l'action du même agent sur la respiration de VUlva
lactuca. La technique que nous avons employée était celle déjà utilisée par
Wurmser et Jacquot ( 2 ), puis par Fromageot ( 3 ). Dans des fragments
aussi semblables que possible d'une même ulve, nous découpions deux
rectangles de même dimension. L'un de ces rectangles était soumis à l'in-
fluence de la pression pendant un temps donné, l'autre était laissé à la pres-
sion atmosphérique, dans l'obscurité, le même temps et à la même tempé-
rature. Les dosages d'oxygène étaient faits par la méthode de Winkler.
Tablbad I.
Variations de, la consommation d'oxygène en fonction de V intensité de la pression.
Durée de la compression : 5 heures. Température : de 18 à 20 .
Consommation de O 2
■" ■" »•— — , — Variations
Intensité du dé l'ulve de la
en kgs par cm 3 . témoin. comprimée. consommation de O 5 .
^ cm 3 cm 3 pour 100
ao 0,317 0,283 ' — II
100 0,28l ' 0,2^3 — 14
200 0,289 o,253 — 13
3oo 0,286 0,198 — 3i
4oo o,334 • 0,226 —3a
500 0,230 0,12.3 —44
675 0,374 0,127 -66
800 o,3o5 0,122 —60
Comme on le voit, la consommation d'oxygène diminue à mesure que
s'élève la pression. C'est là une différence essentielle avec les résultats
obtenus sur les animaux. Alors que, chez ceux-ci, la pression activait les
échanges gazeux, au moins tant qu'elle ne portait pas atteinte à leur vie,
(') C. fi. Soc. Biol., 99, 1928, p. 1789; Comptes rendus, 188, 1929, p. 46o et 662.
( 2 ) Wurmser et Jacquot, Bull. Soc. Chim. Biol., 5, 1923, p. 3o5.
( 3 ) Fromageot, Bull. Soc, Chim. Biol., 6, 1920, p. 169.
6/J8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
chez l'algue, c'est une diminution continue de la consommation d'oxygène
qu'elle entraîne.
Cette diminution n'est cependant pas régulière, mais présente des paliers,
paliers qui correspondent sans doute à des états collôïdaux différents du
protoplasme.
Mais ces modifications physiques du protoplasme qui entraînent une
diminution de l'intensité respiratoire sont-elles réversibles? Et, dans
l'affirmative, jusqu'à quelle pression la réversibilité est-elle assurée ?
Pour résoudre cette question de deux rectangles d'ulve, l'un est com-
primé cinq heures à la pression expérimentée, l'autre, laissé à la pression
atmosphérique constituant le témoin. On dose :
a. La consommation d'oxygène sous pression du rectangle d'ulve com-
primé et celle du témoin dans le même temps.
b. La consommation d'oxygène de ces deux rectangles d'ulve tous les
deux laissés à la pression atmosphérique et à l'obscurité dans les cinq
heures qui suivent la décompression.
c. La consommation d'oxygène de ces deux fragments d'ulve dans les
mêmes conditions le lendemain de la compression.
Tableau II. — Variations de la consommation d'oxygène pour ioo
par rapport à P algue témoin.
Intensité Aussitôt
de la pression après la
en kilogrammes. ' Sous pression, décompression. Le lendemain.
200 — 13 —6 —2
4oo..N ' -34 — 14 + 5
5oo —46 —io o
670 -66 -27 -48
800 -60 -47 -84C)
Ces expériences montrent que, jusqu'à 5oo ks au moins, la réversibilité est
complète. A ônS^ des modifications apparaissent, irréversibles, puisque,
après avoir esquissé, dans les heures qui suivent la décompression, un
mouvement vers la reprise normale des combustions respiratoires, la
consommation d'oxygène diminue à nouveau dans la journée qui suit.
Mais une pression de 8oo ks pendant 5 heures entraîne rapidement la mort
de la majorité des cellules.
(*) Cette algue se décolore assez rapidement.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 649
On ne peut donc dépasser environ 6oo ks pendant plusieurs heures sans
produire des modifications irréversibles. II nous paraît intéressant de
rappeler (') que nous avons montré, par une tout autre méthode et sur
des cellules à'Elodea, que c'est précisément cette pression de 6oo ks appli-
quée plusieurs heures qui ne peut être dépassée sans produire des change-
ments d'état irréversibles du protoplasme.
Il semble donc que cette pression constitue un point critique pour la
cellule végétale.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Sur l'envahissement des bouches de l' Adour et
de la Bidassoa par le Spartina glabra Muhlb. et sur la variabilité de cette
espèce. Note de M. Aog. Chevalier, présentée par M. H. Lecomte.
Loiseleur-Deslongchamps décrivit en 1806, sous le nom de Spartina
alterniflora une Graminée rencontrée à Bayonne dans les prairies mari-
times. Cette espèce fut ensuite découverte à l'embouchure de la Bidassoa,
puis sur le littoral atlantique espagnol et dans la baie de Southampton en
Angleterre. Enfin il y a 5o ans environ on signalait dans cette dernière
localité l'apparition d'une autre espèce, de Spartina, le 5. TownsendiH. et
J. Groves qui est depuis également apparu en de nombreuses autres loca-
lités du littoral de la Manche, aussi bien sur le côté français que sur le
rivage britannique. Quelques années plus tard E. J. Neyraut signalait à
l'embouchure de la Bidassoa une autre forme de Spartina, S. Neyrauti Fouc.
regardée par Rouy et Foucaud comme hybride de 5. stricta et S. alterni-
flora.
En 1922, en collaboration avec L. Corbière, nous avons montré (Comptes
rendus, 174, p. 1084) que S. Tmvnsendi et S. Neyrauti se confondaient
avec une plante du littoral atlantique de l'Amérique du Nord, le 5. glabra
Muhlb., var. pilosa Merrill dont S. alterniflora n'est qu'une simple forme.
Nous avons indiqué la puissance d'envahissement et le rôle important que
joue le S. Townsendi dans le colmatage des vases salées à l'embouchure des
rivières et notamment à l'embouchure de la Vire.
Nous avons eu l'occasion d'étudier récemment, dans le golfe de Gas-
cogne, les Spartina des embouchures de l'Adour et de la Bidassoa. Il
(') Fontaine. De Faction des fortes pressions sur la cellule végétale (C. B, Soc.
Biol., 101, 8 juin 1929, p. 4S2).
65o académie des sciences.
n'existe dans, cette région qu'une seule espèce extrêmement polymorphe
et de taille très variable suivant les stations où elle croît et elle appartient
incontestablement au même type spécifique que le S. Townsendi, c'est-à-dire
à S, glabra, bien que le faciès soit un peu différent.
Sur les sols salés et fermes, enherbés, souvent recouverts par de l'eau de mer,
situés près de l'embouchure (en aval de Bayonne ou près à la barre de la Bidassoa à
Hendaye), S. glabra forme des gazons étendus très serrés, vivant de la manière de
Glyceria maritima, mais excluant toute autre végétation; les chaumes sont courts
(i à 4 dm )i 'es feuilles étroites, les inflorescences ont les épillets alternes, écartés, la
floraison est précoce (juin-août), sauf sur le bord des taches de gazon, les colonies
s'étendant par rhizomes en direction centrifuge, La plante se rattache â S. alterna
Jlara typique.
Quand on s'éloigne de la mer et que le lit devient bien encaissé (c'est-à-dire à
Bayonne en amont de la ville, et à Hendaye en amont du Pont international), le
Spartina croît dans le lit même des cheTiaux, sur les vases molles que baigne aux
hautes marées une eau très peu salée, souvent en compagnie de Phragmites com-
muais. C'est alors une plante en touffes robustes hautes de 60™ à i m ,20, à feuilles
larges, à floraison plus tardive (septembre-octobre), à épillets rapprochés, groupés en
nombreux épis denses. Cette forme est le S. Neyrauti de faciès analogue à S. Town-
sendi, mais ce dernier est encore plus robuste.
Certaines touffes des bords de l'Adour, dans les endroits presque constamment
inondés par l'eau peu saumàtre, nous ont.paru absolument identiques au S. Townsendi
de la Manche. Des individus de passage relient, du reste, les formes extrêmes, et sur
un ban de sable, à l'embouchure de la Bidass'oa, nous avons vu un large gazon, qui, au
centre et sur les deux tiers des bords, appartenait à S. alterniflora, et sur un des
bords où coulait un ruisselet d'eau douce à marée basse, la plante plus développée se
rattachait à S. Neyrauti.
En résumé, S. alterniflora, S. Neyrauti, S. Townsendi ne sont que des
formes statiohnelles d'une même espèce, le 5. glabra Muhlb., dont la patrie
est l'Amérique du Nord.
Dans le golfe de Gascogne, cette espèce est aussi envahissante que dans
les estuaires de la Manche. C'est ainsi que dans la Bidassoa, elle remonte
jusqu'au pont de Béhobie et elle remplit presque complètement le canal
qui sépare la France de l'île des Faisans où fut signé le traité des Pyrénées
en 1659-, la célèbre île neutre se trouve ainsi rattachée à notre territoire par
suite du pullulement d'un Spartina venu d'Amérique à une époque incon-
nue, mais qui remonte à plus d'un siècle, Spartina qui prend des aspects si
différents suivant les stations où il croît que divers botanistes ont voulu y
voir à tort plusieurs espèces distinctes ou des hybrides.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 65 1
PHARMACODYNAMIE. — Spartêine et hordênine.
Note de M. Eaysïosiî-Hassibt, présentée par M. A. Desgrez.
D'après Bœhr et Pick, la nicotine supprimerait l'action hypertensive de
I'hordénine; cette dernière substance — que Barger et Dale avaient hésité à
ranger dans le groupe des aminés sympathomimétiques — agirait donc sur-
tout en excitant les synapses à la façon de la nicotine. Mais, au cours de nos
recherches sur l'action pharmacologique de I'hordénine, nous avons cons-
taté que, chez le chien qui a reçu une dose même considérable de nicotine
(de 4o.à i42 ms de tartrate de nicotine par kilogramme d'animal, I'hordénine,
à la dose de 3" ie par kilogramme, reste hypertensive. Gomme chez cet animal
il est souvent difficile de paralyser complètement les synapses par la nico-
tine, nous avons essayé de remplacer cette substance par la lobéline, la cyti-
sine et la coniine, mais ces alcaloïdes ne nous ont pas paru présenter d'avan-
tages sur la nicotine.
Par contre, la spartêine, à dose suffisante (3 à 5 CS par kilogramme) prn-,
voque une paralysie si parfaite des synapses que la nicotine, la lobéline et
la cytisine — qui au premier stade de leur action sont pourtant les plus puis-
sants excitants des dits synapses — deviennent;, même à dose forte, complè-
tement inactifs, non seulement sur la pression artérielle et sur le volume du
rein, mais encore sur les contractions intestinales, et cela aussi bien sur
l'animal à surrénales intactes que sur celui qui a été surrénaleetomisé.
Or on sait, d'une part, que les effets de la nicotine — comme d'ailleurs
ceux de la lobéline et de la cytisine — sont dus en partie a la décharge
d'adrénaline que provoque cet alcaloïde, d'autre part, que cette décharge
d'adrénaline résulte d'une action directe de la nicotine sur les cellules chro-
maffines. Puisque, chez le chien spartêine, la nicotine n'a plus d'action sur
la sécrétion adrénalinique, c'est que l'action paralysante de la spartêine
s'exerce non seulement sur les synapses mais encore sur les cellules chromaf-
fines. On a ainsi une nouvelle preuve de ce que le splanchnique, qui est le
nerf sécréteur des surrénales, est un nerf présynaptique et que ce sont les
cellules chromaffines qui remplissent vis-à-vis de ce nerf le rôle de synapses.
Conclusions. — i° L'action paralysante de la nicotine sur les synapses
— action qui n'est pas précédée comme celle de la nicotine d'une très forte
action excitante sur ceux-ci — justifie pleinement l'emploi de cette subs-
tance dans les cardiopathies d'origine centrale. Peut-être même pourrait-on
65a
ACADÉMIE DES SCIENCE.S.
A. Chien de aa's, anesthésié par le chloralose (i2 c spar kilogramme), bivagotomisé, bisurrénalecto-
misé et soumis à la respiration artificielle. — Contractions intestinales enregistrées par la méthode
du ballon. Pression carotidienne enregistrée au moyen du manomètre à mercure. Temps en se-
condes. — Expérience du 10 août 1999. — Tracé réduit de moitié. — Injection dans la saphène
de 22"s de tartrate de nicotine dissous dans ni'm ! de sérum physiologique.
B. Chienne de 17*», aneslhésiée parle chloralose (i2°e par kilogramme), bivagotomisée, bisurrénalec-
tomisée et soumise à la respiration artificielle. — Contractions intestinales enregistrées par la
méthode du ballon. Pression carotidienne enregistrée au moyen du manomètre à mercure. Temps
en secondes. — Expérience du 22 août 1929. — Tracés réduits de moitié. — Injections dans la
saphène, en B 1 de io/ioo e de milligramme d'adrénaline dissous dans 5™ 3 de sérum physiologique;
en B2, de 170=2 de sulfate de sparléine pur de Houdé dans 8™> 3 ,.'' de sérum physiologique j^ntre
B2 et B3, de 170"? puisde 34o'»s de sulfate de spartéiné respectivement dans 8™%5 et 17cm 3 de
sérum physiologique; en B 3 de i7«sde tartrate de nicotine dans 8eœ s ,5 de sérum physiologique
puis de io/ioo" de milligramme d'adrénaline dans 5<sm s de sérum physiologique; en B 4 de ôS^de
sulfate d'hordénine dans 17™ 5 de sérum physiologique.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 653
étendre son emploi thérapeutique aux troubles d'origine centrale des organes
à fibre lisse et plus particulièrement à ceux de l'estomac et de l'intestin.
2 L'action hypertensive de Thordénine persiste chez l'animal dont les
synapses ont été totalement paralysés.
La séance est levée à 16 11 .
A. Lx.
ERRATA.
(Séance du 17 juin 1929.)
Note M. G. Kolossoff, Sur l'extension d'un théorème de Maurice Lcvy :
Page iog3, ligne 10 en remontant, au lieu de N,, N,, T,' lire 31,, 31», ©; ligne 9 en
remontant, au lieu de F(^), lire $(:)■
Page i5ç)4, ligne 12 en remontant, au lieu de on peut prendre, lire on peut prendre
au lieu de (3); ligne 8 en remontant, au lieu de W, lire W,.
(Séance du 22 juillet 1929.)
Note de MM. R. Fosse, A. Brunel et R. de Grieve, Transformation diasta-
sique de l'acide urique en acide allantoïque :
Page 2i3, ligne 9, au lieu de le suc de nombreux végétaux l'attaquent, lire de
nombreux végétaux l'attaquent.
(Séance du 26 août 1929.)
Note de M. Cari Stôrmer, Sur les échos retardés :
Page 366. ligne' 7, au lieu de par M. KJe-ve à Bodoc, lire par M. Kleve à Bodo;
ligne 5 en remontant, au- lieu de atteignant souvent il) et 3o secondes, lire atteignant
souvent 10 à 3o secondes.
Page 367, ligne 27, au lieu de Professeur P. 0. Federsen, lire Professeiîr
P. O. Pedersen.
C. R., «939, a" Semestre. (T. 189, N* 17.) 01
654 ACADÉMIE DBS SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Publications pébiodiques reçues pendant l'année 1928
EUROPE.
France.
Angers. — Société d'études scientifiques : Bulletin, B i3i4 (*)•
Autun. — Société d'histoire naturelle : Bulletin, B i322.
Aoxebre. — Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne: Bullelin,H 1008
Bordeaux, — Académie des sciences, belles-lettres et arts : Actes, A 101.
- — Observatoire : Catalogue photographique du ciel.
— Société linnéenne : Actes, B 881. —
— Société des sciences physiques et naturelles : Mémoires, M 528; Procès-verbaux,
P 642.
Cherbourg. — Société des sciences naturelles et mathématiques : Mémoires, M. 5^1,
Clermont-Ferrand. — Bulletin de V Auvergne, B 2i3i.
Grenoble. — Société scientifique du Dauphiné : Bulletin, B ioo3.
Le Mans. - — Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe : Bulletin, B 173&.
Lyon. — Académie des sciences, belles-lettres et arts : Mémoires, M 456.
— Observatoire : Bulletin, B io3i.
Marseille. — Faculté des sciences : Annales, A 3 10.
— Musée colonial : Annales, A 865.
— Journal des Observateurs, J 607.
— Marseille médical, M 46.
Montpellier. — École nationale d'agriculture : Annales, A 853 bis.
Moret-sur-Loing. — ^ Association des naturalistes de la vallée du Loing : Bulletin, B g42.
Moulins. — Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France, R 1008.
Mulhouse. — Société industrielle : Bulletin, B i634-
Nancy. — Société des sciences : Bulletin des séances, B i858.
— Revue médicale de l'Est, R i43o.
(') Cote de l'Inventaire des périodiques scientifiques des bibliothèques de Paris putlié
par l'Académie. Paris, Masson, 1924-1925; 4 fase. 23"". Lés Cotes du supplément de cet Inven-
taire, qui est actuellement à l'impression, portent un indice; elles n'ont pu être données
que pour la partie déjà imprimée de ce supplément.
SÉANCE DU 21 OCTOBRE 1929. 655
Nice. — Observatoire : Bulletin, B io3i'.
— Côte d'azur médicale (La), C io49'i
Paris. — Académie d'agriculture de France : Comptes rendus des séances, B 1861.
' — Académie de médecine : Bulletin, B 8g4-
— Académie des sciences : Annuaire, I 233; Comptes rendus hebdomadaires des séances,
C 758 ; Mémoires, H 6g.
— Association amicale des anciens élèves de l'École centrale des arts et manufactures :
Annuaire, A 1280; Bulletin, B 914.
— Association amicale dès élèves de l'École nationale supérieure des mines : Annuaire,
A 1281 ; Bulletin, B 916.
— Association colonies-sciences : Actes et Comptes rendus, A i55',
— _ Association de documentation scientifique industrielle et commerciale : Bulletin,
A 2283 ; Information de statistique.
— Automobile-Club de France : Bulletin officiel, A 2608.
— Banque de France : Assemblée générale des actionnaires, B i/ji.
— Bureau central météorologique de France : Annales, A 1071.
— Bureau français du catalogue international : Bibliographie scientifique française,
B 247.
— Bureau des Longitudes : Annuaire, A 1370.
— Cercle de la Librairie : Bibliographie de la France, B 238.
— Club alpin : Montagne (La), B 19 19.
— - Collège de France ; Annuaire, A i4gg.
— Comité international des poids et mesures : Procès-verbaux des séances, C 564-
— Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée ; Rapport
du Conseil d'administration : R 6 1 .
— Compagnie des chemins de fer du Midi : Rapport du Conseil d'administration, R 71.
— Compagnie universelle du canal maritime de Suez : Canal de Suez (Le), C 67 bis;
Rapport du Conseil d'administration, C 618 '.
— Conseil d'hygiène publique et de salubrité de la Seine : Compte rendu des séances,
C742.
— Fondation Thiers : Annuaire, A i347-
— Institut catholique : Bulletin, B ion.
— Institut des actuaires français : Bulletin trimestriel, B ioi4.
— Institut national agronomique : Annales, A 872.
— Institut océanographique : Annales, A 873.
— - Institut Pasteur : Annales, A 874.
— Institut de physique du globe de l'Université de Paris : Bulletin sismique, S 270.
— Ministère du commerce : Bulletin officiel de la propriété industrielle et commer-
ciale,- C g8.
— Ministère du travail et de l'hygiène : Bulletin, B io4o.
— Observatoire de Paris : Annales, A 890.
— Office international d'hygiène publique : Bulletin mensuel, B 1042.
— Office national des combustibles liquides : Annales, A898 1 .
— Office national météorologique de France : Bulletin mensuel, B 2247 ; Bulletin
quotidien d'études, B 2470 '; Mémorial, M 677 bis\
656 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Paris. — Ponts et chaussées : Annales, A i^S.
-— Service d'inspection des établissements classés dans le département de la Seine :
Rapport sur Les opérations, R 1 1 1 bis.
— Service géographique de l'armée : Cahiers, C 4-
— Service technique d'hygiène : Annales, A 1062.
— Société amicale de secours des anciens élèves de l'École polytechnique : Annuaire,
A 1291 et i5oo; Bulletin.
— Société de biologie et ses filiales : Compte rendu des séances, C 670.
— Société d'encouragement pour l'industrie nationale : Bulletin, B 1296.
— Société forestière française des amis des arbres : Arbre (L'), S 48g.
— Société française de photographie : Bulletin, B 1608.
— Société française des électriciens : Annuaire, A i4ia; Bulletin, B i644-
— Société géologique de France : Bibliographie des sciences géologiques, B240 1 ;
Bulletin, B 1619; Compte rendu sommaire des séances, C 767; Mémoires, M 536.
— Société des ingénieurs civils de France : Annuaire, A i4o3; Mémoires et Compte
rendu des travaux, M. 583 ; Procès-verbal, P 63 1 .
— Société nationale d'horticulture de France : Bulletin mensuel, A 902; Journal,
J 439 bis.
— Société philomathique : Bulletin, B 1 836.
— Société de secours des amis des sciences : Compte rendu, S 456-
— Touring-Club de France : Revue mensuelle, R i484-
— Union géodésique et géophysique internationale; section de géodésie : Bulletin
géodésique, B 2177 1 ; section de séismologie : Travaux scientifiques; Comptes
rendus des séances.
— Union sociale d'ingénieurs catholiques : Echo, E 18.
— Université : Annales; Livret de l'étudiant, A 92.
— Action (L') rêgionaliste.
— Aéronautique (L'), A 182.
— Agronomie (L') coloniale, M go8.
— Annales (Les) coloniales, A8i4-
— Annales de chimie, A 832.
— Annales de médecine et de pharmacie coloniales, A 820.
— Annales de physique, A 832. *
— Annales des épiphyties, A 1090. '_
— Annales des mines, J 602.
— Anthropologie (U), M 129.
— Archives de médecine et de pharmacie militaires, J 47$.
— Archives de médecine et de pharmacie navales, A 21 34.
— Art's et métiers, B 25o6.
— Astronomie (L'), A 2471. . .
(A suivre.)
ACADÉMIE DES SCIENCES
SEANCE DU LUNDI 28 OCTOBRE 1929.
PRESIDENCE DE M. Louis MANG1N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Angel Gallardo, président
de l'Académie des Sciences de Buenos Ayres, qui assiste à la séance.
PHOTOCHIMIE. — Sur le problème de la synthèse asymétrique, et sur les actions
combinées de la lumière polarisée et d'un champ magnétique sur certaines
plaques photographiques. Note (') de M. A. Cotton.
Zocher et Coper ( 2 ) ont exposé à de la lumière -polarisée circulairement
une couche de photochlorure d'argent obtenue en déposant sur verre une
argenture mince, en la traitant ensuite par le chlore et la colorant par une
exposition préalable à la lumière naturelle. Sous l'action du faisceau
polarisé circulairement, la plaque acquiert alors un léger pouvoir rotatoire
accompagné de dichroïsme circulaire.
Les plaques sensibles dont je parlais dans ma dernière Note ( 3 ) permet-
tant de mettre très commodément en évidence l'action de la lumière pola-
risée rectilignement, il était tout indiqué d'essayer aussi sur elles l'action
de la lumière polarisée circulairement. Dans ce cas, M. J.-P. Mathieu a
obtenu constamment un résultat négatif : aucun pouvoir rotatoire dépas-
sant o°,oi n'est apparu. Weigert lui-même avait obtenu déjà ce résultat
négatif avec ses couches sensibles au photochlorure d'argent (dans la
(') Séance du 21 octobre 192g.
( 2 ) Zocher el Coper, Zeitschrift fur Physikalische Chemie. 132, 1928, p. 3i3.
( 3 ) Comptes rendus. 189, 1929, p. 599. 1
C. R., 1929, 2- Semestre. (T. 189, N° 18.) 52
658 ACADÉMIE DES SCIENCES.
gélatine) qui manifestaient si nettement une action spécifique des vibra-
tions rectilignes.
M. Mathieu a cependant répété avec succès l'expérience de Zocher et
Coper. Ses premiers essais avaient été infructueux : ce n'est qu'en s'efforçant
de reproduire exactement les plaques particulières employées par ces physi-
ciens qu'il a obtenu des résultats tout à fait d'accord avec les leurs. Il
donnera ailleurs les détails techniques nécessaires et les résultats de ses
mesures.
On n'obtient pas les résultats indiqués si l'on emploie, pour préparer la
couche d'argent, du formol comme réducteur à la place du sel de Seignette
utilisé par Zocher et Coper. Le sel de Seignette ayant le pouvoir rotatoire,
on pouvait se demander si une trace de ce corps actif ne jouait pas un rôle
dans l'expérience. Aussi nous avons cru utile de la refaire en prenant de
l'acide tartrique gauche pour préparer le sel de Seignette servant à l'argen-
ture. Rien n'a été modifié dans les résultats : les signes des rotations et des
dichroïsmes mesurés après exposition à un rayon droit par exemple
restent les mêmes. Au reste, quand on remplace ce rayon droit par un rayon
gauche, ces signes changent, mais les valeurs absolues restent les mêmes,
aux erreurs d'expérience près. C'est donc bien la lumière polarisée circulai-
rement, et elle seule, qui produit les changements optiques constatés.
Le mécanisme de cette action de la lumière polarisée circulairement n'est
pas encore complètement élucidé. Dans ce cas aussi on peut supposer avec
Weigert que la lumière modifie les micelles d'argent de façon à leur donner
une forme dissymétrique. On peut aussi admettre que parmi les micelles du
sel d'argent, altérables à la lumière, et qui ont des formes variées, le rayon
polarisé détruit de préférence certaines formes en respectant les autres.
Quoi qu'il en soit, les expériences de Lindmann (') sur les ondes hertziennes
fournissent une image d'un milieu ayant la dissymétrie voulue. En mettant
dans un milieu isolant un grand nombre de résonateurs iormés par des
boucles de fil de cuivre en forme d'arc d'hélice, il a obtenu des milieux
agissant sur les ondes hertziennes exactement comme le font les liquides
colorés doués du dichroïsme circulaire. Les courbes représentant leur
pouvoir rotatoire et leur dichroïsme en fonction de la longueur d'onde
sont tout à fait pareilles à celles, trouvées pour les solutions des tartrates
doubles colorés; la règle de Natanson se vérifie. Or ces mêmes relations
se retrouvent sur les courbes obtenues par M. Mathieu sur les couches de
photochlorure.
(!) K. F. Lindhann, Anna/en der Ph., 63, 1920, p. 44a-
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 609
Quelle que soit l'explication définitive de l'expérience de ZoclieretCoper,
cette expérience paraît présenter un grand intérêt au point de vue de la
théorie même des actions chimiques de la lumière : cela résulté en effet de
simples considérations de'symétrie.
Quand il s'agit d'un faisceau de lumière polarisée rectilignement, la
direction des vibrations (électriques par exemple) est la même en tous les
points du faisceau : on peut, par suite, tenter d'expliquer le phénomène de
_ Weigert en considérant simplement le champ électrique de l'onde incidente.
Mais dans le cas de l'expérience de Zocher et Coper, où le faisceau est
polarisé circulairement, la symétrie de la plaque modifiée n'est pas celle du
champ électrique (champ circulaire tournant constamment compris dans le
plan de l'onde) qui existe (en gardant partout le même sens) en chaque
point du milieu éclairé. Le pouvoir rotatoire constaté reste le même
lorsqu'on retourne la plaque face pour face : il en serait autrement si la
plaque mince avait pris la symétrie d'un champ tournant uniforme (<).' Les
différences de phase existant, dans le faisceau incident, entre les divers
points, ont laissé leur trace. La plaque, modifiée par la lumière, a pris la
.symétrie, non pas de la vibration, mais du rayon lui-même polarisé circulai-
rement dont le sens dépend de la direction de propagation ; c'est la symétrie
caractéristique d'une vis ou, si l'on veut, d'un projectile qui tourne, mais
qui, en tournant, avance dans un sens déterminé.
II. Les expériences de Zocher et Coper sont ainsi, surtout à ce point de
vue, fort intéressantes, mais, à mon avis, contrairement à ce qui a été dit,
elles ne constituent pas une solution du problème de la synthèse asymé-
trique. Sans doute on a bien modifié un milieu, primitivement inactif, de
façon qu'il agisse sur la lumière polarisée à la façon duquartzoud'un liquide
doué du pouvoir rotatoire, mais dans le cas actuel on ne peut guère
admettre, semble-t-il, qu'il se soit formé de véritables molécules actives,
capables d'intervenir elles-mêmes d'une façon dissymétrique clans d'autres
réactions et de reproduire d'autres substances agissant sur la lumière pola-
risée. C'est bien par cette action chimique de la lumière polarisée
circulairement, action que j'avais moi-même essayée dans ce but ( 2 ), qu'on
arrivera à résoudre ce problème de la synthèse asymétrique totale, mais il
(') Cette symétrie est aussi celle d'un champ magnétique. Mouton et avoi avons
obtenu en aimantant certaines gelées renfermant de I'hydroxyde ferrique colloïdal, de
telles plaques dont le pouvoir rotatoire changeait de sens par retournement.
(*) A. Cotton, Journal de Chimie physique, 7, 1909, p. 81.
66o ACADÉMIE DES SCIENCES.
faudra que cette action s'exerce sur autre chose que des micelles, plus petites
que les longueurs d'onde, mais beaucoup plus grandes que les molécules.
La remarque suivante montre bien la nécessité de cette distinction :
Reprenons l'expérience indiquée dans la Note précédente où une pellicule
sensible à la lumière était placée dans un champ magnétique et exposée à
un faisceau de lumière polarisée rectilignement dirigé suivant les lignes de
force.: l'expérience avait donné un résultat négatif; les vibrations lumi-
neuses agissaient sur la plaque et y marquaient leur direction en présence
du champ comme en dehors. Mais le champ magnétique exercerait au con-
traire certainement une influence marquée si l'on employait une couche
sensible épaisse, en diluant le sel d'argent sensible dans un milieu transpa-
rent. La rotation magnétique de Faraday se produirait alors, son sens
dépendant de la direction du rayon lumineux et le long de ce rayon la
direction delà vibration se modifierait régulièrement de proche en proche.
Dans le champ de 5oooo gauss qui servait à l'expérience, la rotation
magnétique atteint 36° par centimètre d'épaisseur, si le milieu a une cons-
tante de Verdet-égale à celle du sulfure de carbone. Ces actions combinées
de la lumière et du champ magnétique auraient pour conséquence que le
milieu modifié aurait acquis en chaque point une biréfringence dont les
lignes neutres tourneraient régulièrement elles aussi, d'une façon conti-
nue ('), quand on se déplacerait le long de la direction qu'avaient les lignes
de force. Un tel empilement continu de lamelles ;à distribution hélicoïdale
agit, comme le montrent le calcul, et aussi les expériences de Bichat et de
Mauguin, sur la lumière polarisée en faisant tourner les vibrations lumi-
neuses (en les déformant aussi, les lames étant dichroïques) : mais, ici
encore on pourrait certainement réaliser un milieu actif, on n'aurait pas
séparé des molécules actives.
(') Il serait désirable de pouvoir trouver, pour diluer le sel d'argent, une substance
autre que la gélatine : son pouvoir rota toi re propre est notable et n'est en outre pas
constant. L'expérience serait plus facile en employant un petit nombre de pellicules
sensibles minces. Elles seraient séparées par des intervalles tous pareils remplis d'une
substance ayant une grande constante de Verdel : on obtiendrait ainsi des piles (au sens
de Mallard) de lames biréfringentes et dichroïques.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 661
PHYSIQUE INDUSTRIELLE. — Sur les premiers essais de réalisation à Cuba
d'une usine Claude-Boucherot. Note ( f ) de M. Georges Clacde.
L'Académie sait ( 2 ) que j'ai entrepris de transporter dans la baie de
•Matanzas, à Cuba, les appareils Claude-Boucherot de l'expérience
d'Ougrée ( 3 ) pour les alimenter en eau froide sous-marine par un tuyau
de 20oo m de long et 2 m de diamètre.
L'usine a été construite, le tuyau également; cependant, des conditions
de temps anormales, et aussi quelques faits que j'ai sous-estimés, ont retardé
beaucoup l'achèvement du tube puis entraîné sa destruction pendant son
transport en mer vers l'usine, le 3i août dernier.
Cette première étape nous a pourtant appris beaucoup sans affaiblir nos
espérances, et l'expérience acquise me fait penser que je serai plus heureux
pour la construction et la pose d'un nouveau tuyau à la prochaine belle
saison.
^ Je rappelle ici que j'avais choisi la baie de Matanzas pour y placer
l'usine à l'abri du Gulf-Stream, et le fond de cette baie près de Matanzas
même, pour y jonctionner, dans le calme relatif qui y est habituel, les
éléments de 22™ dont l'ensemble devait constituer le tuyau flottant, lequel
devait ensuite être remorqué vers l'usine et immergé.
Cette année, sauf quelques rares périodes, et en dehors des nuits
généralement calmes, la mer est restée, de l'avis général, anormalement
agitée au fond de la baie; dès nos premiers essais, un tronçon de tube
monté devant le quai de la Munson Line est démoli par mer relativement
forte : bientôt, je dois renoncer à opérer le montage du tube dans ces
conditions et songer à compléter l'effet insuffisant de la : position de Matanzas
en protégeant l'emplacement du montage par une estacade de 5oo ra de
long formée d'une double rangée de gros flotteurs en acier, munis d'amor-
tisseurs (M. Claude).
Après le trop long délai demandé par la réalisation de cet important
ouvrage, cependant, je dois constater que, très efficace contre l'agitation
superficielle des vagues, il agit fort peu contre la houle profonde : le 12 juillet,
un autre tronçon de tube monté à son abri est à son tour endommagé.
(') Séance du 21 octobre 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 188, 1929, p. 43i,
( :1 ) Comptes rendus, J8Q, J928, p. i4gi.
G6a ACADÉMIE DES SCIENCES.
Je dois me rendre à l'évidence : on ne pourra pas monter le tube dans la
baie. Une seule solution m'apparaît possible, déjà compromise par l'époque
tardive : opérer le montage à la surface des eaux du Rio Canimar, cn.11
débouche dans la baie à 6 kra à Test de Matanzas. Ceci entraîne de grosses
complications, celle, par exemple, de draguer sur jo ra la barre de sable qui
obstrue l'embouchure de la rivière. Par contre, les méandres de celle-ci ne.
nous seront d'aucune gène,, grâce à la flexibilité du tube; et malgré des
courants rapides et variables sous l'effet combiné de la marée et des pluies
torrentielles, on le fixera assez aisément au milieu de la rivière, à mesure
de son allongement, par de nombreuses amarres.
Cette fois, le travail avance rapidement. Commencé le 27 juillet, assez
loin de l'embouchure pour être entièrement à l'abri des vagues, le montage
est terminé le 28 août. Le 29, la conduite flottante, tirée par un derrick
fixe et guidée par plusieurs remorqueurs, est lentement et avec succès
descendue dans la rivière aussi près que possible de la mer, pour n'avoir
plus qu'à s'élancer au large au jour choisi : mais dès ce moment, c'est de
nouveau le contact avec l'agitation marine, la menace de destruction si le
temps grossit, — et la mauvaise saison est proche. C'est donc Vobligation
d'en finir très vite.
Or, le lendemain, 3o août, la mer est peu favorable, mais L\ jours de mau-
vais temps sont annoncés : il faut partir. Des quarante amarres qui main-
tiennent la conduite, trente-cinq sont détachées; mais, soit ordres mal
donnés ou transmis, soit incompréhension,' des huit remorqueurs, qui
doivent dans sa descente guider le tube dans le milieu du Canimar,
quatre manquent à l'appel au moment du départ. Je vais, malgré les
risques, ordonner de réamarrer, quand on vient m'annoncer que des
cinq amarres restantes, naturellement tendues à bloc, une vient de casser;
le tube va se jeter à la rive. Je me, résigne alors, presque à la nuit tombante,
à donner l'ordre du départ. L'immense tube, pourtant, démarre super-
bement sous la traction d'un remorqueur de haute mer de 1200 chevaux;
il franchit sans encombre 5oo m à la vitesse de plus de 1 m/s et pénètre déjà
largement dans la mer, quand la déviation initiale, qui n'a pu être corrigée
par les trop rares remorqueurs, s'accentue et cause l'échouage du tube sur
la partie non draguée de la barre. L'arrière continuant son mouvement, le
tube se replie presque complètement, ce qui provoque une grave détério-
ration.
Cependant, nos efforts réussissent dans la nuit, à marée montante, à
dégager le tube; il semble même se rétablir, grâce à sa structure en
Quelques vues de la première tentative de réalisation à Cuba
crime usine Claude-Boucheuot.
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Iiiili l*;
Fig. i. — Arrivée à la Douane de Matanzas
des tronçons de tuyaux ondulés fabriqués en France.
Fig. 2. — Fabrication dans le bâtiment de la Douane
des éléments de tubes : a, soudure d'un élément de
32 mètres. On voit les arbres munis de galets desti-
nés à guider les tubes et à les faire tourner.
Fig. 3. — Fabrication des éléments de tubes
b. peinture d'un élément.
Fig. 4. — Fabrication des éléments de tubes : c, ealo-
rifugeage. Ceci illustre aussi la solidité du tube, qui
ne fléchit pas sous le poids des nombreux travail-
leurs.
Fig. 5. — Le quai de la Munson Line à Matanzas.
Fig. ti. — Une faible partie du pare des éléments de tubes
au quai de la Munson Line.
Georges Claude. — Comptes rendus, n° 18, t. 180: 192g.
Fig. 7. — Autre aspect du parc du quai de la Munson
les flotteurs.
Fig 8. — Manœuvre des éléments de tubes
par les grues du quai.
Fig. 9. — Construction d'une eslaeade protectrice
de 5oo mètres de long en doubles flotteurs d'acier.
Fig. 10. — Les 60 premiers mètres de l'estacade. On
distingue mal sur le cliché la grosse différence d'agi-
tation entre l'extérieur et l'intérieur de l'estacade.
Fig. 1 1. — Transport sur flotteurs des éléments de tubes
au Rio Canimar, et mise à l'eau.
Fig. 12. — .fonctionnement des éléments flottants
par des scaphandriers.
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Fig. t.'j. — Le tuyau Hotte à la surface du Rio Canimar
et les ouvriers achèvent son équipement. On remar-
que le câble destiné à répartir les efforts de traction.
Fig, i'|. — Un aspect du tuyau du haut des falaises élevées
qui bordent le Canimar.
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Fig. iô et 16. — Autres aspects du tube du haut des falaises.
VI
A I
Fig. 17. — Vue de l'usine en face de laquelle devra être
amenée et immergée la conduite, à 7 kilomètres de
l'embouchure du Rio.
Fig. 18. — Une vue intérieure de l'usine;
on reconnaît des appareils de l'usine d'Ougrée.
pjg. ip, _ La Lète de la conduite a été amenée aussi
près que possible de l'embouchure de la rivière. On
remarque l'agitation île l'eau. Désormais, on est à la
merci d'une tempête. II faut partir. Derniers prépa-
ratifs. Dans le fond, la grue qui drague la barre.
Fig. 20. — 3o août au soir. La lète de la conduite, tirée
par un puissant remorqueur, sort de la rivière. C'est
à ce moment que la partie médiane s'échoue sur la
barre du Kio, provoquant une avarie qui entraînera
en mer le coulage du tuyau.
Fig. 21. — :ii août au matin. Tirés par le remorqueur, quelques centaines de mètres
de la conduite flottent encore sur la mer, mais rejoindront bientôt le reste.
Fig. 22. — Ce même malin, à l'usine, devant le gros
temps qui se lève, l'opérateur cinématographique
attend le tube . . .
Fig. i.3. — Après le naufrage. Utilisation des restes à
l'étude d'un nouveau mode de réalisation et de lan-
cement de la future conduite.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 663
accordéon, et, vers 2 h du matin, il sort entièrement du Rio, en route
pour l'usine. Mais vraisemblablement, la blessure reçue fait son œuvre à la
faveur de la mer assez forte, et 2 km plus loin, c'est le naufrage par 200 ou
3oo m de fond.
Telle est l'histoire de cette première tentative, ni plus ni moins heureuse
que tant de grosses questions à leur début.
Elle noiis a convaincus, entre autres choses, que la présenoe du tube à la
surface de la mer doit être très courte, et nous avons déjà étudié et expéri-
menté, avant mon départ de Cuba, les moyens de tenir compte de cette
nécessité dans ma prochaine tentative.
MAGNÉTISME. — Sur V aimantation à saturation des ferrocobalts et
les moments atomiques du fer et du cobalt. Note (' ) de MM. Pierre
Weiss et R. Fokrer.
Nous avons déterminé pour 25 ferrocobalts, échelonnés entre o et 100
pour 100 de Co, l'aimantation à saturation à la température ordinaire et sa
variation thermique jusqu'à la température de l'air liquide. *
Dans un travail antérieur Preuss ( a ) a trouvé que les alliages voisins
de Fe 2 Co ont une aimantation supérieure à celle du fer pur. Le gain était,
à la température ordinaire, de 10 pour 100 environ sur la saturation
rapportée au volume. Ce résultat est confirmé et même un peu dépassé par
nos mesures. Entre 35 et 45 pour 100 la saturation est pratiquement
constante et supérieure de 12,4 pour 100 à celle du fer. L'alliage
à 28 pour 100 de Co donne un gain presque égal, de 12,0 pour 100 avec une
dépense moindre de cobalt.
La saturation absolue suit une loi moins simple que les deux variations
linéaires entre Fe et Fe 2 Co et entre Fe 2 Co et Co données par Preuss (foc.
cit.). Pour déduire la saturation absolue a xfi de l'aimantation spécifique o-„ T
observée dans le champ H et à la température absolue T, il faut procéder à
une double extrapolation vers H = * et T = o. Les lois d'approche corres-
pondantes sont
/ a\
^n,T=°'»,T( ' — ^ J ■ et c^,T=cr^ i0 {i — AT-),
(') Séance du 21 octobre 1929.
(-) Thèse de Zurich, 191 2.
664 . ACADÉMIE DES SCIENCES.
où a et A sont des constantes. Les données expérimentales relatives à ces
deux lois sont représentées par les deux courbes inférieures, en traits
interrompus. Les extrapolations qui portent sur moins de 2 pour 100 ne
donnent pas lieu à une incertitude appréciable.
La saturation absolue est représentée par la courbe supérieure en trait
plein. Nous avons porté en fonction du titre atomique le nombre n de ma-
gnétons moyen par atome d'alliage (saturation spécifique divisée par le
nombre d'atomes-gramme de fer et de cobalt dans l'unité de masse et par
le magnéton ii25,6(').
Les propriétés des ferrocobalts sont compliquées du fait qu'ils cristallisent
dans trois réseaux différents. Aux basses températures, de o à 78 pour 100
de Co l'état stable est celui du cube centré (ferrocobalts a), de 78 à
g5 pour 100 celui du cube à faces centrées (ferrocobalts y) et de g5 à
(') C'est le nombre obtenu après une nouvelle révision des corrections. Nous avons
donné précédemment 1126,5 (Comptes rendus, 186, rga8, p. 821).
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 665
100 pour 100 celui du réseau hexagonal de densité maxima (ferro-
cobaltsH) (').
Lorsqu'un alliage résulte du mélange sans altération de deux porteurs de
moments fixes, le moment moyen varie linéairement en fonction du titre.
Une variation curviligne indique un phénomène dans lequel interviennent
au moins trois moments, par exemple un constituant de moment fixe et un
autre dans deux états de moments différents en proportions variables.
Il y a dans les ferrocobalts a deux régions de variation exactement
linéaire du moment, de o à i3 pour 100 de Co et de 5o à 78 pour 100
de Co, raccordées par une variation curviligne entre i3 et 5o pour 100,
dans la région des saturations élevées.
Les deux droites se rencontrent à l'abscisse 33,3 pour 100 correspondant
à Fe 2 Co et à l'ordonnée i3 magnétons et leurs inclinaisons sont égales et
contraires. La première part du point connu du fer, à 1 1 magnétons et, si
l'on admet que l'autre porteur de moment fixe est le cobalt lui-même et non
un groupement, elle donne par extrapolation un état du cobalt à 17 ma-
gnétons.
La deuxième droite passe à 100 pour 100 de Co par le point n= 9, au
degré de la précision limitée par les difficultés d'analyse et par l'extrapola-
tion, à partir de la limite de la région a. Le cobalt, dans les ferrocobalts a
riches en cobalt, est donc dans un état à 9 magnétons. En prolongeant cette
droite jusqu'au fer on trouve un fer a à 1 5 magnétons.
Dans l'état y on observe une nouvelle droite qui, prolongée jusqu'au
cobalt, donne un autre moment inférieur à 9 que l'on peut évaluer à 8|. En
prolongeant cette droite en arrière jusqu'à Fe, on obtient un moment du
fer y égala 14 magnétons. Cette détermination est confirmée par le fait que
les ferronickels donnent, par une variation linéaire observée (Peschard)
entre Ni et Fe a Ni 3 , ce même fer y à 14 magnétons.
Le cobalt pur à l'état H est très dur magnétiquement en raison de son
anisotropie, et les valeurs observées sont approchées par défaut. Nous
avons trouvé 71=8,37. Par contre, le cobalt trempé à partir de tempéra-
tures supérieures à 470% où l'état y est stable, est un mélange des cobalts H
et y. Ce dernier ayant un moment plus élevé on obtient ainsi, pour le
cobalt H, une valeur n = 8,60 approchée par excès. L'interprétation de
ces faits nous a été fournie par un résultat obtenu par Seiji Kaya ( 2 ) dans
(') Masujioto, Tohoku Sri. Bep., 15, 1926, p 449-
( 2 ) Tohoku Sri. Bep., 17, 1928, p. u58.
1)66 ACADÉMIE DES SCUENCES.
une étude orientée de l'aimantation d'un monocristal de cobalt H. On peut
déduire de ses mesures dans la direction de l'axe senaire, qui est un axe de
facile aimantation, le moment atomique de 8 j raagnétons. Nous trouverons
dans une étude des nickel-cobalts qui sera publiée prochainement une con^-
Hrmation précise de ce moment.
En résumé, cette étude des ferrocobalts montre (pie, comme les ions de
la famille du fer, les atomes de fer et de cobalt sont susceptibles de plu-
sieurs moments différents, même sans changement du réseau. Ces moments
'sont en général des multiples entiers du magnéton expérimental : n, i5
pour le fer a, 14 pour ie fer y, 17, et 9 pour le cobalt a. Quelquefois le
moment est une fraction rationnelle simple du magnéton : 8 5 dans le
cobalt H et probablement 8 f dans le cobalt y.
M. Henri Villat, en faisant hommage à l'Académie d'un Ouvrage inti-
tulé Leçons sur V Hydrodynamique (Gauthier-Villars, éditeur), s'exprime en
ces termes :
La première partie de ces Leçons est destinée à donner une idée, aussi
simple et aussi nette que possible, de la Théorie des Sillages dont on
connaît l'importance dans la Mécanique des Fluides : cette théorie a été
édifiée sur les principes fondamentaux posés par Kirchhoff, Helmholtz, et
surtout par MM. Levi-Civita et M. Brillouin. J'ai moi-même, ainsi que
mes élèves, apporté quelques prolongements et perfectionnements à cette
théorie.
L'objet principal du présent Livre consiste à étudier comment les pro-
priétés et caractères des mouvements d'un fluide parfait peuvent se déduire
à la limite, des propriétés et caractères d'un fluide visqueux, dont on ferait
tendre la viscosité vers zéro. Cette question a fait d'abord l'objet de
savantes recherches de M. C. W- Oseen et de ses élèves, notamment de
MM. N. Zeilon et Faxen. Nous exposons ici les théories dues à ces auteurs,
et à nous-même, dans cet ordre d'idées. Le passage à la limite envisagé
comporte des difficultés considérables, qu'une remarque antérieure de
M. J. Boussinesq pouvait du reste laisser prévoir. La raison essentielle des
difficultés rencontrées réside sans doute, selon la profonde remarque de
M. J. Hadamard, dans le fait que les termes des équations de l'Hydrody-
namique, qui contiennent le coefficient de viscosité et qui disparaissent
avec ce coefflcient, sont justement ceux où interviennent les dérivées de
SÉANCE, DU 28 OCTOBRE 1929. ' GO 7
Tordre le plus élevé. De sorte que les « caractéristiques » du problème
général diffèrent essentiellement de celles du problème limite.
Après avoir exposé la construction des équations intégrales de l'Hydro-^
dynamique, nous déterminons avec M. Oseen une solution du cas limite.
Nous donnons les résultats obtenus par M. Zeilon dans la recherche de solu-
tions effectives, et nous indiquons les résultats que nous avons obtenus dans
le cas d'un fluide limité par des parois fixes.
Nous espérons que ce livre pourra faciliter aux chercheurs la voie à
suivre, dans un domaine où tant de beaux résultats sont encore à découvrir.
M. E .'Matthias ('), en son nom et en celuide M. Ch. Macraix, fait hommage
à l 1 Académie du Mémoire justificatif du Nouveau réseau magnétique de la
l'Yance au I er janvier 1924, ainsi que les Cartes au millionième pour les
isogones, au deux-millionième pour les sept éléments D, I, H, F, X, Y, Z.
Alors que l'ancien réseau de Th. Moureaux au i er janvier 1896 comprenait
617 stations, lé nouveau en comporte i3a8 qui se répartissent ainsi entre les
différents observateurs :
MM. MM.
Baldit • ■ 226 Jacquet et Bellocq 99
Beius et Maurel 22 Labrouste 44
Brazier 43 Maurain 191
Doagier r25 Mathias 160
Eblé ig4 Tabesse ■ 170
Gibault et Rougerie 22 Service géographique de l'Armée . 26
Les appareils ont été des théodolites-boussoles et des boussoles d'incli-
naison Brunner-Chasselon étalonnés par comparaison avec les appareils de
l'Observatoire du Val-Joyeux avant et après chaque campagne. Le mode
opératoire a été celui de Moureaux.
Les stations ont été choisies par E. Mathias d'après un plan d'ensemble
fondé sur l'ancien réseau de Moureaux, les stations étant plus serrées là
où Moureaux avait constaté des anomalies et là où les mailles de son réseau
étaient trop grandes. A cause du grand développement des côtes françaises,
le nombre des stations maritimes étudiées par Moureaux a été triplé.
Les opérations sur le terrain se sont échelonnées de 1921 à 1927, autour
d'une période de minimum de l'agitation magnétique, de manière à éliminer
le plus possible les perturbations magnétiques.
('^Séance du 21 octobre 1929.
668 * ACADÉMIE DES SCIENCES.
On a commencé par réduire chaque valeur brute à ce qu'elle aurait été
si on l'avait déterminée au i or juillet le plus rapproché. Il fallait ensuite
rapporter ces résultats à la date unique du i er janvier 1924, les plus forts-
intervalles de temps étant de 3 ans. On a utilisé alors des cartes de la varia-
tion séculaire. Pour chacun des intervalles allant du I er juillet 1924 au
I er juillet de l'une des années 1921 à 1927, on a tracé une carte comprenant
pour la France et les régions limitrophes les lignes d'égale variation de
l'élément magnétique considéré. Les variations étant bien déterminées dans
les observatoires pourvus de magnétographes, on a utilisé les variations sécu-
laires déduites des enregistreurs des 16 observatoires suivants : Val-Joyeux
et Nantes (France), Rude-Skov^ (Danemark), Eskdalemuir, Stonyhurst et
Greenwich (Grande-Bretagne), Valencia (Irlande), De Boit (Pays-Bas),
Seddin et Munich (Allemagne), Prague (Tchécoslovaquie), Swider
(Pologne), Pola (Italie), Tortosa et San-Fernando (Espagne), Coïmbra
(Portugal) et une série de déterminations faites à Alger.
On a ainsi ramené les nombres à l'époque idéale : I er janvier 1924, et l'on
a construit les cartes des isomagnétiques comme l'avait fait Th. Moureaux.
Les réseaux ont été tracés de 10' en io' pour D et I, de 0,001 en 0,001 uni-
tés E. M. C. G. S. pour les intensités.
L'anomalie du Bassin de Paris, découverte par Moureaux, a été retrouvée
avec le même aspect dans son ensemble, mais avec plus d'irrégularités dans
le détail. D'autres anomalies ont été découvertes. D'une manière générale,
les nouvelles cartes présentent une très grande richesse de détails difficile à
résumer en quelques mots.
Les auteurs tiennent à reconnaître l'aide très importante qui leur est
venue de M. L. Éblé et de M" e Homery, qui ont consacré beaucoup de
temps aussi bien à la réduction des mesures qu'à la construction des cartes.
Ils tiennent à leur en exprimer leur plus vive et plus chaleureuse gratitude.
ELECTIONS.
Par la majorité absolue des suffrages, M. Emile Picard est désigné pour
faire partie de la troisième section de la Caisse des recherches scientifiques
en remplacement de M. Ch. Moureu décédé.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 669
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
The Geographioal Society of Finland. Atlas of Finland.
M. L. Gauchet, directeur de Y Observatoire de Zo-Sé, adresse un Rapport
relatif à la façon dont a été employé la subvention allouée à cet établisse-
ment sur la Fondation Loutreuil en 1928.
LOGIQUE MATHÉMATIQUE. — Recherche des solutions bornées de
certaines équations fonctionnelles. Note de M. J. Hkrbrasid, pré-
sentée par M. Hadamard.
I. Nous nous proposons de trouver toutes les solutions définies dans un
intervalle (A, B) et bornées, de l'équation fonctionnelle
<*> ' âé^jf/<*)^ = «./(«) + «./( f 4^) + "> f(b) '
a , a,., a 2 étant des constantes; l'intégrale étant prise au sens de Lebesgue,
l'équation étant vérifiée pour toutes les valeurs-de a et b comprises entre A
et B. On peut même supposer /(a?) bornée seulement dans un intervalle, et
totalisable, l'intégrale étant prise au sens de Denjoy : car on voit aisément
qu'alors f{x) est bornée dans tout l'intervalle (A, B).
En échangeant a et b et en soustrayant de (1) l'équation ainsi obtenue,
on voit que si f(x) n'est pas constante on a a =a 2 , ce que nous suppo-
serons désormais. Montrons maintenant que toute solution bornée est ana-
lytique.
2. Posons :
5{a, h)=f(a + h)—f(a), <o(a, h) = l -ô(a, h).
Dans (1), changeons d'abord a en ia — b\ puis changeons a en 2a — b
670 ACADÉMIE DES SCIENCES.
et b en b-\- ih et soustrayons les deux équations obtenues; on trouve :
( 1 ) a, 8( a, h ) 4- oc o( b, 2 h )
f( x\dx -. r-r-, r , / f(x) dx.
Donc«,o(a, h)-\-a o(b, ih) tend vers zéro avec h.
Si a ou a, est nul, on en déduit la continuité de fisc): sans cela, si en un
point a, o(a, h) a des limites d'indétermination différentes de zéro quand h
tend vers zéro, on voit qu'en tout autre point b, les limites d'indétermination
de o(b, h) auront des mêmes valeurs non nulles; ce qui entraînerait, comme
on le voit sans peine, que /(ce) ne serait pas bornée. Donc £(//, h) tend
toujours vers zéro aveert, el/(x) est continue.
De l'équation (1), on déduit alors, en faisant lendiv a vers /;, que
(3) 2CC„+«, = I.
3. Divisons les deux membres de (2) par //; le deuxième membre est
continu en A; donca 2 a>(rt, h) + 2a 3(&, ih) a une limite finie quand A tend
vers zéro. Si a ou oc, est nul, on en déduit que/(.r) a une dérivée. Sans cela,
ou bien 9 (a, A) a une limite d'indétermination infinie quand /«tend verszéro
par valeurs positives ou négatives; et il en est de même pour 0(6, h)\ or
ceci est impossible d'après un théorème connu (un même nombre-dérivé ne
peut être infini d'un même signe en tous les points d'un intervalle); ou bien
!p(tf , h) a des limites d'indétermination finies quand h tend vers zéro ; mais ces
limites ne peuvent être différentes car il en serait alors de même pour o(b, h)
quelque soit b; or ceci est impossible d'après un théorème de M. Lebesgue
(l'ensemble des points où ily a quatre nombres dérivés finis et inégaux est de
mesure nulle).
Donc o(rt, h) a une limite déterminée quand h tend vers zéro, et f(x)
est dérivable.
4. M étant la borne de /(ce) dans l'intervalle A, B, on déduit de (2) en
divisant par h et en faisant tendre h vers zéro, que, /'(ce) étant la dérivée de
2 M
141 : x,b'{ci) -+- >.c c .l:i'ili) < — f ,
- . ■ -b — a !
a et b étant tels que ia — b soit compris entre A et B. Supposons désor-
mais oc ^o (dans le cas contraire un raisonnement direct fait en déri-
vant (1) montrerait sans peine que /(ce) est constant). Remplaçons dans
SÉANCE. DU 28 OCTOBRE 1929. (j-jl
(4) a et b successivement par a et c, d et a, delc; une combinaison linéaire
des quatre inégalités obtenues donne, en tenant compte de (3) :
a' «„ i I b'tfj) < 2 M
\d — a' ' d — c
D'où l'on conclut, en choisissant convenablement a, cet d, l'existence
d'une constante k telle que |/'0)|< kM. On peut prendre
, 6(5 1 a, ■ -+- 1 1
' - j «, ; ; B - a '
5. En ajoutant les équations obtenues en dérivant (1) successivement par
rapport à a et par rapport à, b, on voit que f(x) satisfait aussi à l'équa-
tion (1). Donc /(a?) possède toutes ses dérivées, et la /i 1 ™" dérivée est bornée
k".M. On en conclut' que f(x) est analytique.
6. Choisissons alors pour a une valeur telle que, si /(a) n'est pas un
polynôme de degré inférieur à 4, f(x) et ses quatre premières dérivées, et
si /(a?) est un polynôme de degré k<3, /(a?) et ses k premières dérivées,
soient différents de zéro en a. Remplaçons dans (1)6 par a + x, et lesfonc-.
tions par leurs développements en série de Taylor en x. En identifiant, on
trouve le résultat suivant :
Théorème. — Les solutions bornées non constantes de l'équation (1) sont
les suivantes, et n'existent que dans les cas suivants :
i° a = a,, a a + a, + a 2 = 1, /étant un polynôme du premier degré.
2 a =;a 2 = g, a, — ^, f étant un polynôme du troisième degré {on a, dans
ce cas, la formule des trois niveaux).
Tout ou partie des méthodes précédentes s'étend sans peine à des équa-
tions plus générales; par exemple, supposons que l'on remplace dans (1)
J \T~ ) P ap /\ * fl + \ Lb h " A e t !■*■ étant deux constantes liées par a + u. = 1 :
on montrerait que toutes les solutions bornées non constantes sont des
polynômes de degré 1,2, ou 3. On pourrait aussi supposer les a,-non constants,
ou considérer les équations y.„/(x) + a,/( lx+ <iy) + z„f(y) = F(x,y),
F(j7, r) étant connue.
672 ACADÉMIE DES SCIENCES.
GÉOMÉTRIE. — Quelques compléments au théorème de Nœther.
Note (' ) de M. P. Ucbheil.
Considérons l'idéal m = (f, g) défini par deux courbes algébriques
planes / et g d'équations
f{x,y) — o, g{x,y) — o.
Les résultats indiqués dans une Note précédente {Comptes rendus, 188,
p. i3Ô2) au sujet de l'exposant p de l'idéal primaire relatif à l'idéal m et à
l'un des points d'intersection O des deux courbes sont susceptibles
d'extension.
Désignons, dans le système de coordonnées transformées xy, par
R(ic) = k(x. y) J {as, y) -+• Bios, y)g{x,y),
le sous-résultant en x des polynômes /, g\ par r, s et /les ordres de multi-
plicité du point O pour les courbes /= o, g = o, B = o. On a, dans tous
les cas,
l=r~i.
Ce résultat permet d'établir le lemme suivant :
Soient as, = o, cp 2 = o, <p 3 = o trois courbes algébriques planes passant
par O. Considérons les exposants p,, p 2 , p 3 relatifs au point O et aux
idéaux
»*i = (?3?3i <Pi), wi s =((p a 9i, (p.). m a = ((p,<p s , <p 3 ).
Si l'on suppose les notations choisies de manière que
on a nécessairement p, = p 2 . (Un seul des exposants ne peut pas être supé-
rieur aux deux autres.)
Ce lemme permet en premier lieu de ramener le calcul de l'expo-
sant c au cas où les deux courbes /, g ont en O toutes leurs tangentes
confondues; si en effet g = g\ X g*, les deux courbes g - , et g^ n'ayant pas
de tangentes communes, et si, pour les idéaux (/, g t ) et (/, g' 2 ), on a
p l =^r + s l — 1 + M,, p» = r + s 1 — 1 + M 3 ,
(') Séance du 21 octobre 1929.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. G73
l'exposant p de l'idéal (/, g) a pour valeur
pr + î-i+Jl , ( s = s, -f- s., 1,
où M désigne le plus grand des deux nombres M, et M,.
Cela étant, plaçons-nous d'abord dans le cas où les courbes / et g
n'admettent au point O que des -systèmes circulaires d'ordre 1 , et désignons
par N,, N 2 , '. . ., N s les sommes des ordres de contact (tous entiers) des
différentes branches de g avec toutes les branches de/, par 0,, 2 , . . .', 0,
les sommes des ordres de contact de chacune des branches de g avec
les s — 1 autres branches de cette même courbe. Posons
Si l'un, M, des nombres M, est supérieur à tous les autres, on a
— r + s — i + M.
Si plusieurs des nombres M,- sont égaux entre eux et supérieurs aux
autres, le nombre r + s — 1 + M fournit une limite supérieure de 0, mais il
y a des cas où cette limite n'est manifestement pas atteinte, puisque, si g est
une courbe multiple, les nombres sont infinis. L'expression de prend
alors une forme un peu différente.
Nous dirons qu'une courbe y constitue un faisceau par rapport à une
•courbe /en un point commun O quand deux branches quelconques de y
ont avec n'importe quelle branche de /le même ordre de contact. L'ordre
de leur contact mutuel est alors supérieur ou égal au plus grand, v, des
ordres de contact d'une branche (quelconque) de y avec les différentes
branches de/. Étant donnée une courbe g, on peut répartir ses branches en
groupes g,, £- 2 , . . . , g-,, d'une ou plusieurs branches, dont chacun constitue
un faisceau par rapport à/.
Si g se compose d'un faisceau unique de s branches, on a
p S '* + s — 1 -l- \ + ( s — 1 ) v ( N =r N , = ...= N , )
avec, en général, l'égalité. L'inégalité est d'ailleurs impossible dans le -cas
où /forme également un faisceau par rapport à g et où l'ordre de contact
de deux branches de / ou de deux branches de g est supérieur à v. On a-
alors
N = rv et p = (/■ + s — i,)(v + n.
Dans le cas général, soient g,, g.,, . . ., g,, les différents faisceaux dont
se compose g] désignons par a, le nombre des branches que contient g h par
C. R., icno, v Semestre. (T. IS9, N- 18.) 53
674 ACADÉMIE DES SCIENCES.
y,- le plus grand des ordres de contact d'une branche de g, avec les différentes
branches de/, par N, la somme des ordres de contact d'une branche de g\
avec toutes les. branches de/, par @,- la somme des ordres de contact d'une
branche (quelconque) de g-, avec les branches de g qui n'appartiennent pas
à g/. Posons :
M,= N,--f- 0; -(-(«<-- i )v,-.
Soit M la valeur maxima des M,. On a
psr + 5 — i -i- M,
avec, en général, l'égalité.
Nous avons supposé que les courbes/, g n'avaient pas de systèmes circu-
laires d'ordre supérieur à i . En prenant la tangente commune pour axe
des x, un changement de variable de la forme
- "5 >
où A a une valeur convenable, permet de se ramener toujours à ce cas. Par
le même changement de variable et moyennant un choix convenable de Oy,
l'exposant c ,. est remplacé par un exposant c? tel que
/.0,= te.
On obtient ainsi l'expression d'une limite supérieure de p généralement
atteinte : il suffit de remplacer dans ce qui précède les nombres M,- parleurs,
parties entières.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Les expressions explicites des invariants d'un
groupe de monodromie. d'un système d'équations différentielles linéaires à
coefficients rationnels arbitraires. Note de M. J.-A. Lappo-Danilevski,
présentée par M. Hadamard.
Désignons par /,,(X), ..., /,«(X) les nombres caractéristiques d'une
substitution X de degré n, et considérons les invariants de cette substi-
tution :
I| (X)=:7,,(X)+...+/ - »(X)=2i x !wi •■•; v,(X) = x,(X)...%„(X).
En se servant des matrices déterminantes, introduites dans notre Note
SÉAJNCE DU 28 OCTOBRE 1929. 670
précédente ( ' }, on peut écrire évidemment
1,1) (piX) = .„[D'P'(X)] (p = i, 2, ...,/n.
Il est aisé de voir que les invariants jouissent de la propriété commuta-
tive cyclique, de sorte que
t ? ( x, X, . . . X v ) = tp ( X V X, . . . X.j_, )=...== v,(X,X,-. . . X, ).
Outre cela, l'invariant i, jouit de la propriété additive
{,(X l + X,) = tl (X,)-i-i,(X 2 ).
Il en résulte que l'invariant 1, d'une fonction holomorphe
x [\,.,/ih
F(X,x ! ...x m , = « +2 2 */.■■■ */.«;..../.
de m substitutions X r , X,, . . ., X m ( s) peut être mis sous la forme
x (I...WI
(a > « 1 tF(X 1 X s ...X ni )l=/ia l , + 2 2* ,,(X ''---'^ ) ^-/"
v = l h--.h
OU
La somme ^ est étendue à toutes les permutations distinctes dans le sys-
tème des permutations cycliques :
( 4j J" J21 Jv\ J'/Ju •••, y'«-i: ...; y 2 > ,/s! ■ ••, y'i,
(i...ini '
1 v*
et la somme ^ aux représentants de tous les systèmes cycliques (4) qu'on
/. ■■_■/•,
obtient en faisant parcourir indépendamment aux indices -y',, . . . , j v les
valeurs 1, 2, . . . , m.
Soit Y une matrice intégrale du système
m s
(3) rfY v,v, YUr
~d~r ~ Zà 2a (x — aj)~ '
1=1 5=1
( ' ) Comptes rendus, 189, 1929, p. 55j.
('-) Voir notre Xote, Comptes rendus, 185, 1927, p. 409.
(j~6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Désignons par V; la substitution intégrale qu'elle subit quand la variable or
décrit un circuit entourant le point aj. Conformément à la formule (i), les
invariants d'un groupe de monodromie du système (5) sont :
(6) ip(V / ) = t,[D , P-(V / 'i] (/> = !', .... n;J = i, .... m).
Ces invariants sont évidemment indépendants du choix de la matrice
intégrale Y du système (5). Par suite, on peut supposer que la matrice \
se réduit à I pour a; — b. Les expressions des racines déterminantes D'^V,)
seront fournies alors parla formule (7) de notre Note précédente ('). En se
servant des formules (6) et (2), on arrive ainsi aux représentations des
invariants (6) sous forme de fonctions entières des éléments des substitu-
tions différentielles U/
11 ( n — 1 )...(« — -+- 1 )
'"• , ^/>=- T^Z7 9
x , 'I ... m\ il ...Oî
v=L /,.../, r,...r,
où
(8)' SM,'...<#j=2 l 'M. , ---<#'.*>-
Les sommations dans les formules (7) et (8) sont analogues aux somma-
tions (2) et (3), à la seule différence qu'au lieu des indices simples _/,, ..., /„,
on a les indices doubles (.')>•••>(•') •
\J\J Vv/
En calculant les sommes (8), on démontre qu'e tout paramètre S y («;';...<;)
est un polynôme homogène à coefficients numériques du degré /•,•+...+/'., —
par rapport aux fractions
r 11 '
Le calcul de ces coefficients n'exige d'ailleurs qu'un nombre fini d'opé-
rations rationnelles et se fait par voie de récurrence.
(') Comptes rendus, 189, 192g, p. 55 7.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 677
analyse MATHÉMATIQUE. — Primitive généralisée d'une fonction.
Note de M. André Roussel, présentée par M. Goursat.
Je me propose de reprendre dans cette Note les résultats que j'avais anté-
rieurement obtenus concernant une généralisation très simple de la notion
de primitive (' ) pour leur donner un caractère absolument général. Quand
on cherche à résoudre le problème de la primitive d'une /(a?) continue par
rapport à une autre s(a?) continue, c'est-à-dire à former une F telle que
(1 i F{ x + // ) — Fi,«)=/(.r ) | o( x + h ) — cp(a? ) [ H- s j ©(>-!- // ; ) — v(x) (,
£ étant infiniment petit avec h, on voit bien facilement qu'il y a lieu d'intro-
duire des conditions restrictives pour f et cp; supposons par exemple <p par-
tout oscillante; pour tout x il existera une suite S h, ■ j tendant vers zéro, telle
que 9 (x + hj) = o(x). D'après (1) on devra aussi avoir F(x + //,•) = F(x).
Alors F serait une fonction de cp; de même pour /et la question précédente
ne pourrait donc être résolue que dans des cas particuliers. Dans la Note
citée ci-dessus, j'ai établi que, moyennant une généralisation qui sera rap-
pelée plus bas, le problème en question était alors résoluble avec certaines
restrictions dans le choix des fonctions z(x). Ces restrictions peuvent être sup-
primées (-), comme nous l'indiquerons ici. Si dans (1) nous remplaçons le
coefficient de s, soit o(a; + //) — <?(•*') par . w (^)? en désignant par ou le
module de continuité de cp, c'est-à-dire, comme on le sait, la quan-
tité : max \v(x-\-k) — cp(.r)|, l'équation obtenue, soit
(2) F(.r 4- />) — F( .je) ==f(x) j a(x + fi ) — s( x) j -+ scol'/n. ,
définit une fonction de a?, soit F, qui sera dite lu primitive généralisée (*)
de /par rapport à cp. Dans le cas où cp vérifie une condition de Lipschitz,
d'ordre 1, la définition précédente se confond avec la définition classique
dont elle est bien par suite une extension naturelle. On a alors le théorème :
A tout couple y, cp de fonctions continues correspond une F continue qui est
la primitive généralisée de f par rapport à cp.
(') Cf. André Roussel, Primitive de seconde espèce d'une Jonction {Comptes
rendus, 187, 1928, p. 926).
{") Cf. André Roussel, Sur certaines généralisations des opérations infinitésimales
élémentaires (Acta mathematica, 55, 1-11, 1929, p. 86 à i3i).
( 3 ) Dans le travail cité ci-dessus j'avais donné à F le nom de primitive de seconde
espèce.
678 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Deux h y pothèses seulement sont possibles au sujet de co (A) : | h \ . Ce rapport
reste inférieur à un M fixe ou tend vers 00 quand h tend vers zéro. S'il exis-
tait une suite { /?,- } tendant vers zéro telle que co( \hi)'.\ h, \ <^ M, on voit faci-
lement que <p serait limite d'une suite de fonctions de rapports incrémen-
taux ne dépassant pas M; l'inégalité précédente serait vraie pour tout h
et l'on retomberait dans le premier cas, qui se résout par une intégrale de
Lebesgue. Soit alors le second cas beaucoup plus général que le premier.
On peut supposer les fonctions définies dans (1 , 2) et cp ne s'y annulant pas.
Quel que soit s ^> o, on peut trouver une fonction u(cc) représentée par une
ligne polygonale inscrite dans y = x;o(x) telle que
|/(a0 — /[«(a»)<p(aO]! = !/,(j;);<e.
On en tire la possibilité d'écrire toute fonction continue sous la forme
d'une série uniformément et absolument convergente
es u n jouissant des deux propriétés suivantes :
u n {œ + h) — u n {œ)
u>(h)
<M , ]im*" ( * + A) -"'' ( ^o,
n = &)(/()
M étant indépendant' de h et de l'entier n.
Si l'on considère alors la fonction
F( W ) = Y F «["n(g)<P(g)1 <
■*-t U n (x)
n = \
où l'on a posé
F n (t)—Cf n (t)dt,
on montrerait sans peine que cette fonction est une primitive généralisée
de _/ par rapport à <p.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 679
MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Généralisation du théorème de l'énergie.
Note (') de M. Victor Vâlcovici, transmise par M. Paul Appell.
Nous avons donné précédemment une généralisation du théorème de
Kœnig( 2 ). En reprenant les deux trièdres mobiles T, et T» et les notations
employées dans la Note précitée, on aura
r, = 'r-f r„,
ce qui donne la relation
(1) E, = E 2 +M^+ i ^»i(âx^) ! H-ME+Mrp,
au moyen de la formule
r,= ('„ + co X r„.
Le théorème de l'énergie
où F sont les forces (extérieures et intérieures) qui agissent sur le système
considéré (S), devient
(2) Ë 3 + ÙK.+ MrV,=V Fc, + V ni (m x a,)(w x c.),
si l'on tient compte de la relation
^(/\x F) — K 2 =Mp^x /•+ j- f ^i 7 "^ x (<>> xrj),
que nous avons établie dans une Note antérieure ( 3 ).
Pour que (2) prenne la forme, simplifiée
è,=2 f ^
(') Séance du 21 octobre 1929.
(-) Comptes rendus, 188, 1929, p. 769. Je saisis cette occasion pour rectifier une omis-
sion que j'ai faite en citant seulement M. J. Le Roux comme ayant trouvé les trièdres
d'énergie minima. MM. T. Levi-Civita et U. Amaldi les avaient trouvés bien avant
(Lezioni di Meccanica Razionale, 2, i' e partie, p. 809, Bologna, Nicola Zanichelli).
( 3 ) Généralisation du théorème des moments des quantités de mouvement
[Comptes rendus, 189, 1929, p. 563, formule (3)].
68o ACADÉMIE DES SCIENCES,
il faut que les trièdres T., satisfassent à la condition
(3) _ wK.j-h \\r\ i = 'S?m('i> X r.,)(u x ('.,).
Si, en particulier, nous considérons les triédres T. 2 animés d'une simple
translation par rapport àT,, alors la condition ci-dessus nous conduit à un
théorème trouvé par Bonnet (' ).
Si, par contre, on prend to=^o et O., dans le centre de gravité du sys-
tème, alors la condition (2) nous fournit la propriété suivante :
Le théorème de V énergie sera valable relativement au trièdrc T 2 ayant son
origine dans le centre de gravité du système (S) si le produit scalaire de la
dérivée du vecteur de rotation co par la somme des moments des quantités de
mouvement relativement à T 2 est égal à la somme des produits scalaires entre
la vitesse, de rotation d'entraînement des points du système par la rotation
d'entraînement de la quantité de mouvement relativement à T 2 .
' MÉCANIQUE DES FLUIDES. — A propos du problème fondamental de la théorie
des tourbillons. Note de M. Joseph Pérès.
1. Dans son élégante solution de ce problème (cas de l'espace), M. H.
Villat obtient des équations de Fredholm pour déterminer les vitesses à la
paroi ( 3 ). Ultérieurement M. Delsarte a indiqué une modification de la
méthode, avantageuse pour vérifier les propriétés de la solution ( 3 ).
Dans l'un ou l'autre cas, les noyaux, des équations obtenues sont infinis
comme r -2 , ce qui fait que la théorie classique de Fredholm n'est pas immé-
. diatement applicable (elle suppose, en effet, pour que l'itération soit pos-
sible, les noyaux infinis d'ordre inférieur à 2). La difficulté se lève sans
doute, mais on peut aussi, comme nous allons le montrer, remplacer les
"" équations (4) de M. Villat par des équations analogues à noyaux infinis
seulement comme r~ s .
Pour y arriver il suffit de noter que, à cause de la relation à la paroi
(I) St« + 3(' + -/H'=:0,
(*) Voir, par exemple, P. Appell, Traité de Mécanique rationnelle, 2, 4 e édition,
p. 76. .
(") Comptes rendus, 188, 192g, p. 8.37. Nous prenons mêmes notations.
(") Comptes rendus, 188, 1929, p. it>55. — Voir aussi H. Villat, Leçons sur la
Théorie des Tourbillons, Chap. II, notamment p. 82 et suiv., Gautliier-\ illars, 1929.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929.^ 68 1
il n'y a, en fait, que deux inconnues à cette paroi et que deux équations
suffiraient à les déterminer. On pourra donc remplacer les équations (4)
par les combinaisons obtenues, par exemple, en multipliant la deuxième
par y, la troisième par 3 et retranchant. Dans ces combinaisons appa-
raissent naturellement, au lieu de it, r, ir, les inconnues
12) /=vy — 3ir, ' w = tva — yu, n = 11 3 — a r ( ' ),
avec
ii'l la. -\ m 6 -4- 11 y = o,
exactement équivalentes d'après (1); on a d'ailleurs
(9.' ) 11 = 3/< — y m,
Dans les termes délicats des (4) (noyaux en /' _a ) il figure (sous le
signe / / ) ! — a - — -> •■•; la combinaison indiquée tait appa-
raître, devant la parenthèse, la quantité y3' — 3y' qui est nulle avec MM',
de sorte que, pour une bonne surface, les noyaux des nouvelles équations
seront seulement en r~' . Noter que nos équations, en tant qu'équations
intégrales, ne sont pas du tout équivalentes aux (4); elles ne le deviennent,
dans le problème posé, que grâce aux conditions (1), ( 1').
"2. La difficulté est ainsi levée. Nous indiquerons encore qu'il y a gros
'avantage à faire les transformations précédentes avant de rechercher les
équations intégrales. On obtient alors ces équations, à partir des formules
de Poincaré, sans faire intervenir les théorèmes sur la discontinuité des
dérivées partielles d'une simple couche, en utilisant le seul théorème sur la
dérivée normale, beaucoup plus simple.
En effet, en un point M du contour, on a
• ' '{fa dx) '\dx dyj—dn * dx ' dx ' dx
les dérivées devant être calculées par continuité intérieure. Si l'on porte au
second membre les valeurs P, Q, R de Poincaré, on a d'abord, venant de
l'intégrale triple, un terme connu F(M); la dérivée normale de la somme
( ' ) Ce sonl les inconnues de M. Delsarte, mais nos équations sont tout à fait diffé-
rentes.
689. , ACADÉMIE DES SCIENCES,
double donne
il reste un terme qui s 1 écrit
èff-'^^^-^M^
à calculer en prenant d'abord M voisin de la surface, puis en le faisant
tendre vers le pied de la normale a, p, y. La difficulté provenant de l'élément
d'intégration infini en r~ 2 s'évanouit si l'on retranche, sous le signe somme,
la quantité nulle (a7'+ i 3'm'+ yV) -jpf-Y
On obtient ainsi l'équation intégrale
i3 ' i'^s/K^
et deux analogues, à noyaux infinis seulement en /*-', pour déterminer /,
m, n, c'est-à-dire les vitesses au contour.
3. Les vérifications nécessaires sont aisées, soit directement, soit en utili-
sant une méthode indirecte telle que celle de M. Delsarte. Contentons-nous
d'indiquer ici que la solution des (5) vérifie nécessairement .(i'). En
posant A = al+ 3m + yn, on trouve en effet
équation intégrale homogène bien connue et qui n'a pas d'autre solution
que zéro.
NAVIGATION. — Au sujet du guidage des navires ou aéronefs par ondes
dirigées. Note de M. William Loth, présentée par M. G. Ferrie.
La présente Note a pour objet la description d'un nouveau procédé de
guidage des bateaux et aéronefs par ondes dirigées. Ce procédé consiste à
utiliser d'une façon nouvelle les indications données par des phares émet-
tant des ondes dirigées, celles-ci pouvant être électromagnétiques, lumi-
neuses ou sonores.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 683
L'utilisation actuelle des phares ne donne aux navigateurs que la connais-
sance d'un point ou, à la rigueur, d'un alignement. Il est donc nécessaire
d'avoir les indications de deux ou plusieurs phares en même temps pour en
déduire la position que l'on occupe et de là en tirer la direction que l'on
doit suivre. Le nouveau procédé consiste à combiner constamment les
indications de deux phares tournants associés de façon que le navigateur
sache à chaque instant, sans aucune opération, s'il se trouve sur la route
que Ton désire lui faire suivre ou bien à droite ou à gauche de cette route.
On y arrive aisément en combinant le mouvement de rotation des deux
phares suivant une loi telle que les rayons qu'ils émettent se rencontrent
sur la roule à suivre. Sur cette route le navigateur perçoit simultanément
les deux phares, s'il en est à droite il perçoit le premier avant le second,
tandis que s'il en est à gauche il perçoit le second avant le premier. On peut
même déterminer la loi de rotation des phares de façon que la distance de
la route à suivre soit proportionnelle à l'écart de temps qui sépare les deux
perceptions. Le navigateur qui a cherché la route peut donc facilement la
trouver et la suivre. L'application de ce principe aux phares lumineux est
évidente. Il suffit de les entraîner par des moteurs synchrones alimentés
par le même réseau et commandant un mécanisme qui impose à chacun
d'eux la loi de rotation convenable pour que l'intersection des rayons lumi-
neux suive la route désirée en tenant compte des considérations précé-
dentes.
En ce qui concerne le guidage pour ondes hertziennes on peul soit opérer
comme pour les phares lumineux en utilisant des rotations synchronisées,
soit si l'on ne peut pas le faire arriver au même résultat, par une voie
indirecte se ramenant à des mesures de temps, llestimportant de remarquer
que l'on reçoit par antenne ce qui supprime les anomalies de réception, le
choix de la longueur d'onde permettant de réduire au minimum les
anomalies de propagation. Enfin, suivant la longueur d'onde, la réception
se fait par maximum d'intensité ou par minimum d'intensité. Dans tous les
cas l'usage d'un appareil à seuils tel que l'antiparasite de M. Marrée,
servant à limiter l'intensité, permet de découper dans le faisceau
hertzien tournant, un angle à bord net définissant deux droites à partir
desquelles toutes les mesures peuvent être faites avec une précision supé-
rieure à celle obtenue jusqu'ici dans l'utilisation des radiophares. Les
mesures d'angles sont supprimées et remplacées par des mesures de temps ;
notamment, l'appréciation d'une coïncidence peul être faite avec une
précision très grande, l'oreille étant particulièrement apte à sentir de très
(J8/| ACADÉMIE DES SCIENCES.
faibles écarts de temps entre deux perceptions. Les routes ainsi tracées par
ondes hertziennes peuvent être facilement et rapidement déformées en
modifiant convenablement la loi de rotation des phares. Il est donc possible
de modifier une route aérienne, par exemple suivant les indications du
moment fournies par le Service météorologique, alors même que l'avion qui
va profiter de ces données météorologiques est déjà en vol. Dans ces condi-
tions on ne demandera plus audit Service de prévoir le temps, long-temps à
l'avance, mais de fournir heure par heure l'état actuel de l'atmosphère avec
une prévision de très courte durée.
PHYSIQUE THÉORIQUE. — Le mécanisme de l'émission et l'expérience
de Melde. Note de M. L. Décombe, présentée par M. Charles Fahry.
1. D'après la mécanique classique le mouvement orbital d'un électron
autour d'un centre positif attirant est stable pour toute perturbation qui ne
modifie pas la constante des aires. La trajectoire perturbée est une ellipse
qui coupe deux fois la trajectoire normale; son aspect relativement à celte
dernière est celui que présente à un instant donné une corde vibrant trans-
versalement à l'octave du son fondamental.
Cette propriété est susceptible d'une généralisation ondulatoire très
simple dans laquelle l'orbite perturbée couperait l\,6, .... np fois l'orbite
normale, son aspect étant alors celui d'une corde rendant transversalement
l'harmonique de rang ip. Ces régimes d'ordre supérieur (p^> i) ne sont pas
prévus par la mécanique classique. Pour qu'ils puissent prendre naissance
l'intervention d'un phénomène vibratoire de fréquence v ==/> 31 est néces-
saire, dl désignant la fréquence de la révolution orbitale. Il suffit d'ima-
giner, par exemple, qu'au moment où l'électron est légèrement écarté
de son orbite normale une action périodique de fréquence v—pDZ
tende à l'y ramener. Le retour à l'orbite normale se fera par oscillations
régulières de fréquence y =p9l et l'orbite perturbée coupera ip fois l'orbite
normale.
Ce mécanisme est comparable à celui qui conditionne les vibrations stables
de la corde dans l'expérience classique de Melde ( ' ), l'orbite normale étant
assimilée à une corde tendue de fréquence fondamentale 91, la fréquence v du
diapason excitateur étant égale à pd\.
( ') En* supposant le diapason disposé dp manière à vibrer perpendiculairement "à la
direction de la corde.
séance du 28 octobhl; 1929. ,C)8r>
2. Ces considérations s'appliquent immédiatement aux orbites privi-
légiées de Bohr-Sommerfeld pour lesquelles on a, n — n =pdl, n dési-
gnant la fréquence pulsatoire fondamentale de l'électron et n sa fréquence
pulsatoire sur l'orbite privilégiée de rang p. Il suffît d'attribuer à l'action
périodique de rappel une fréquence égale à n — n. ,
• Il est à remarquer que les valeurs absolues ë,, £.,, . . . , S p , de. V énergie sur
les orbites privilégiées 1, 2, . . . , p 7 suivent exactement la même loi que les
tensions de la corde dans l'expérience de Melde, compte tenu de la longueur de
la corde variabl-e d'une orbite à C autre.
Pour simplifier supposons le centre attirant réduit à un proton. Soient m
et M les masses de l'électron et du proton au repos, n„ et N leurs fré-
quences pulsatoires fondamentales, n et N leurs fréquences respectives
dans leur mouvement conjugué ' autour de. leur centre de gravité,
& et & leurs énergies totales (prises en valeur absolue) dans ce même
mouvement. On a, en négligeant l'influence de la vitesse sur la masse :
6 M
(il —z=~.
6 ni
Les hypothèses sur lesquelles nous avons fondé la théorie de l'électron et
du proton puisants (') fournissent de plus les relations
( me 1 —h Ha-
I MH=1I.V
^ { $ =/nn — 11 ).
l ' h _ J6'=H(N.-Ni,
h désignant la constante de Planck et H une constante analogue relative au
proton. Eliminant & et & entre (1) et (3) on obtient :
( '1 ) \IH( , .N — N I = nih(/i b — n 1.
Si nous nous laissons guider par l'idée de résonance, dont nous avons déjà
éprouvé la fécondité dans ce genre de questions nous serons conduits à
poser
( 5 ) X — - M = rt — w
( ' 1 Nous les assimilons à des pellicules sphériques élastiques ou. plus généralement,
à des sphères élastiques puisantes.
686 ACADÉMIE DES SCIENCES.
et, par suite, ~*
„ , m
(6; H=/ 'M '
La relation (5) se rattache évidemment aux propriétés des lignes de force
qui relient l'électron au proton. ;
Ces tubes, faisant prise en effet par leurs extrémités sur les deux
pellicules électronique et protonique, établissent une correspondance étroite
entre les déformations qu'elles subissent du fait de leur mouvement
orbital et, par conséquent aussi, entre les variations de fréquence n u — n et
N — N qui en résultent pour leurs pulsations. Le rôle des tubes de force serait
d'égaliser constamment les deux quantités n — n et N — N, ce qui semble
exiger qu'ils soient capables de vibrer avec la fréquence v = n — n = N — N ( a ).
Ce seraient donc les tubes de force aboutissant à l'électron et au proton qui
joueraient, relativement aux orbites correspondantes, le rôle du diapason
de Melde.
L'émission de l'énergie rayonnante apparaît ainsi comme une conséquence
des oscillations plus ou moins rapidement amorties que les orbites stables
effectuent autour de leurs positions normales lorsqu'une cause perturbatrice les
en a accidentellement écartées.
KI.ECTROCHIMIE. — Sur la chloruration élcclroly tique du benzène
en milieu méthylique. Note ( 3 ) de M. Paul Jayles, présentée
par M. Paul Sabatier.
L'alcool méthylique, qu ; jouit d'un grand pouvoir ionisant et d'une forte
conductibilité électrique, et qui dissout d'autre part beaucoup de composés
(' ) J'a été antérieurement conduit à poser H =p/i r, et à prendre p = 3 (Comptes
' Al
rendus, 179. 1924, p. iijoi. La valeur p = i à laquelle conduit l'analyse ci-dessus
peut facilement se concilier avec nos précédents résultats.
(-) L'attribution d'une fréquence propre v aux tubes de force a déjà été envisagée
par G. P. Thomson iPhil, Mag.. 30, io/î5. p. i63). Pour cet auteur v serait variable
avec la position de l'électron sur son orbite ; l'analyse ci-dessus implique, au contraire,
une fréquence v constante tout le long de la trajectoire. Un observera que n — n et
N'„ — \ représentent des fréquences de battements alors qu'il conviendrait d'introduire
les fréquences — et — de V amplitude résultante maximum. Lette circons-
tance exige un léger réajustement dont il sera tenu compte clans le Mémoire définitif.
( a ) Séance du 21 octobre 19/29.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 687
organiques, constitue, pour les halogénations électrolvtiques, un milieu
favorable. La présente Note est un exposé des résultats obtenus dans un
essai de chloruration électrolytique du benzène en solution dans cet alcool,
préalablement saturé, à la température ordinaire, de gaz H Cl sec
(32 pour 100 de H Cl environ).
Le benzène se dissout très bien dans cet alcool méthylique chlorhy-
drique, et c'est le liquide ainsi obtenu qui a été électrohsé, à une tempéra-
ture de i5-2o°, avec des électrodes de graphite, et une densité de courant
anodique voisine de 13 amp/dm 2 . Dans le but d'étudier l'influence réduc-
trice du dégagement cathodique d'hydrogène, on a opéré concurremment
en présence et en l'absence de diaphragme.
Électrolyse sans diaphragme. — Quantité de benzène traitée : 5'J2 ! .
Alcool méthylique chlorhydrique : 2 1 environ. On fait passer un courant
de 8 ampères, intensité maxima pour laquelle aucun dégagement gazeux ne
se produit encore à l'anode. En fin d'essai, l'intensité est réduite de moitié.
Durée de l'essai : 28 heures. Quantité d'électricité employée : 180 ampères-
heure.
Au bout de 8 heures de marche, il apparaît sur l'anode des gouttelettes
huileuses, jaunâtres, qui grossissent et tombent au fond du bac, où elles
forment une couche, qui, au bout de 10 heures, le recouvre entièrement.
Le produit brut comprend donc deux couches que l'on sépare par décanta-
tion': la couche huileuse inférieure jaune, et la couche supérieure, moins
colorée, très fluide, constituant Pélectrolyte lui-même.
Celle-ci, traitée par un grand excès d'eau, fournit une nouvelle quantité
du liquide huileux inférieur, que l'on réunit à celui spontanément séparé;
les eaux de précipitation, concentrées, puis évaporées à sec, ne laissent
aucun résidu. Le produit liquide huileux est plusieurs fois lavé à l'eau dis-
tillée, puis soumis à l'entraînement par la vapeur d'eau : on recueille
d'abord un liquide incolore, très, mobile et dispersif, puis le distillât
s'épaissit et devient jaunâtre; il se dépose enfin dans le réfrigérant une
petite quantité d'un corps solide blanc cristallisé. L'entraînement ne laisse
aucun résidu.
On a recueilli séparément la partie fluide, la partie visqueuse et enfin le
solide. La portion visqueuse abandonne par refroidissement une nouvelle
quantité du solide. D'où, finalement, deux produits bruts : un liquide et
un solide.
Le liquide, séché sur SO'ïSV anhydre, puis distillé sous 755""'', a
fourni : . ■
G88 ACADÉMIE DES SCIENCES.
i° Une portion importante (4o3 s , 7), de 75° à 83°, constituée par du ben-
zène inaltéré.
2 Une portion (69% (3), passant à i3i-i32°, très mobile, très réfringente,
insoluble dans l'eau, soluble dans les solvants organiques : la recherche du
chlore donne un résultat positif.
tf> _ IO p5. n l 6 = i,524; Cl pour 100 (moyenne de deux essais) : 34,9-
" P„ (cryoscopie dans l'acide acétique) : moyenne de deux essais, 117, (3.
C'est du monochlorobenzène (P„= 1 12, 5; Cl pour 100 : 35, 1).
3° Un résidu de distillation négligeable (1* environ).
Le solide a été plusieurs fois lavé à l'éther, qui le dissout très peu; très
peu soluble dans les solvants organiques froids, mais soluble dans le ben-
zène bouillant; cristallisé dans ce dernier solvant; f. à.i55-i56°, se vaporise
ensuite en émettant des vapeurs très irritantes. -
On en a obtenu 4 5 ,5. La recherche du chiure donne un résultat positif.
Cl pour joo (moyenne de deux essais) : 72.8.
P M (crvoscopie dans le benzène) : moyenne de deux essais, 291 , 3. ■
C'est de l'a-hexachlorure de benzène CHT,!" (P„=i!)iï l\=i$T'i
Cl pour 100 : 73, 1).
On obtient donc ici un produit d'addition.
Rendements-: en monochlorobenzène, 10,6 pour 100; en hexachlorure,
o,3 pour 100; en courant, 10, 5 pour 100.
Éleclrolyse avec diaphragme. — Cet essai a été réalisé dans des conditions
analogues, sur aSo» de C°H C , dissous dans i',5 eaviroa d'alcool méthylique
chlorhydrique. d„= 12,2 amp /dm 3 ; intensité : 6 ampères, puis 3 ampères
à la On; durée de l'essai : 38 heures et demie; quantité d'électricité
employée: 1 4 * ampères-heure.
L'anoLyte, traité comme précédemment, a fourni :
1" 128^ de C U H°, bouillant à 80-81 .
2° 102-4 de CH'Cl (Eb 75S = i3i-i32°; </;,,= 1,097; nf = i,52/i );
Cl pour 100 (moyenne de deux essais) : 35, o.
P M (cryoscopie dans C°H°) : moyenne de deux essais, 111,9.
3° Un résidu de distillation négligeable (V environ) et 7* d'a-hexachlo-
rure de benzène : f. i5G°.Cl pour 100 (a essais) : 7a, 9. P„(2 essais) : 288,8.
Rendements : eri monochlorobenzène, 35,3 pour 100; en hexachlorure,
0,9 pour 100; en courant, 20 pour 100.
On obtient donc, dans cette électrolyse, un seul dérivé de substitution,
le monochlorobenzène, et une petite quantité d'un produit d'addition :
l'a-hexachlorure de benzène.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 689
Le rendement matière et le rendement du courant sont faibles; cela doit
être attribué à l'action du chlore sur l'alcool méthylique, qui fournit du
formol, du CO 2 et du CO, dont la présence dans les gaz dégagés a été cons-
tatée pendant toute la durée des essais.
L'emploi d'un diaphragme élève néanmoins ces deux rendements d'une
façon notable, le rendement en produit polychloré restant toujours très
faible.
RADIOACTIVITÉ. — Sur l'acùvatîon dans les gaz rares. Note (')
de MM. M. Laporte et L\. Goldstein, présentée par M. Jean Perrin.
La question de savoir si les atomes de recul sont, au moment de leur for-
mation, tous positivement chargés, ne paraît pas avoir encore été résolue.
II paraît possible qu'il en soit ainsi; toutefois, lorsque l'on cherche à les
capter sur une électrode chargée négativement, plusieurs causes peuvent
intervenir pour diminuer le rendement de l'activation de cette électrode ;
ce rendement étant défini comme le rapport de la quantité de RaA+B + C
recueillie sur l'électrode négative à la quantité totale de dépôt actif en équi-
libre avec la quantité de radon contenu dans le tube à expérience.
Les causes qui peuvent s'opposer à la capture des atomes de Ra A. chargés
positivement par l'électrode négative paraissent assez complexes. On peut
distinguer :
i° Des phénomènes de recombinaison de ces atomes avec des charges
négatives (ions ou électrons) présentes dans le gaz, charges négatives qui
neutralisent les atomes de RaÀef. les rendent par suite insensibles à l'action
du champ.
A ce point de vue, toute augmentation de la densité ionique paraît devoir
être une cause défavorable à un bon rendement.
2 Des phénomènes de recombinaison sur les parois du tube (action élec-
trostatique des parois sur les atomes chargés), de telle sorte que les dimen-
sions et les formes géométriques du tube d'expérience sont des facteurs du
rendement ( 2 ).
(') Séance du 21 octobre 1929.
("-) L'appareil utilisé pour ces expériences était un tube de verre cylindrique de
35mm x 85 mm . La cathode, une lige en laiton de dimensions de 4 mm diam. x 5o mm
était placée dans Taxe du tube tandis que l'anode était formée d'une grille également
en laiton, qui couvrait toute la surface latérale du tube.
C. R., 1929, 2' Semestre. (T. 189, N- 18.) 54
Ck)o
ACADÉMIE DES SCIENCES.
3 e On a remarqué aussi que, si les atomes de RaA, qui prennent au
moment du recul radioactif une grande vitesse, ne sont pas ralentis par le
gaz, l'action du champ sur leur trajectoire ne suffit pas à les amener sur
l'électrode négative. A ce point de vue, le rendement devrait augmenter en
même temps que la pression du gaz. Toutefois, à quantité d'émanation
constante, une augmentation de pression augmente la densité ionique (par
une meilleure utilisation du parcours des rayons a), ce qui peut favoriser la
recombinaison des atomes de RaA chargés.
.Nous avons pensé diminuer les effets de recombinaison et parla améliorer
le rendement en opérant dans un gaz rare (l'argon) parfaitement pur.
20
30 4-0 50
Pression en Cm.
60
[En elf'et, il résulte des expériences de l'un de nous (') el de celles de M. M. da
Silva que. dans l'argon parfaitement pur. les électrons restent à Tétai libre dans le
gaz et sont facilement extraits du gaz par un champ électrique même de faible
intensité.]
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons étudié le rendement de l'acli-
vation dans l'argon et dans Pair pris comme lerme de comparaison, sous
différentes pressions, pour une même tension entre électrodes (85 volts) et
une même quantité d'émanation introduite (3 millicuries),
i')
M. Laporte et Mario A. da Silva, Comptes rendus, 183, 1926, p. 287.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. « 691
Les courbes ci-contre indiquent les résultats de ces mesures. Nous avons
porté en abscisses la pression du gaz en centimètres et en ordonnées le ren-
dement en pour 100.
On voit que, contrairement à ce que nous attendions, la courbe relative
à Pargon est tout entière en dessous de celle relative à l'air dans les condi-
tions des expériences, notamment dans les coaditions de champs utilisées.
Toutefois, nous avons pu vérifier en traçant la courbe des courants d'ioni-
sation dans l'argon sous une pression de 90""" que déjà pour la tension de
85 volts entre électrodes se produisait un début d'ionisation par choc. Le
rendement moindre observé dans l'argon nous a paru par suite pouvoir être
attribué à la forte augmentation de la densité ionique. Cette interprétation
a reçu une confirmation par le fait remarquable qu'en augmentant le champ,
le rendement, qui augmente dans l'air, diminue dans l'argon.
Rendement obtenu dans l'argon à 25 mm de Hi; el 85 volts. ..... \8 pour 100
» l'argon à 25 1 *" 1 de Ilg et '|5o volts . . . . 3fî »
» l'air à ao" 1 " 1 de Ilg el 85 volts 5o »
» l'air à s5 mm de Hg et i-.">vôlls ~>~ »
Nous nous proposons de reprendre ces expériences sous des champs
faibles, inférieurs à ceux pour lesquels débute l'ionisation par choc, afin
d'obtenir les valeurs des rendements dans l'air et 'dans l'argon dans des
conditions comparables de densité ionique.
CHIMIE.PHYSloi E. — Sur l'existence d'un équilibre chimique dans l'au-
toxydation. Note (') de MM. A. GrLLETetD. Guirciifbld, présentée
par M. C. Matignon.
On admet généralement aujourd'hui que l'oxydation directe par l'oxy-
gène de l'air (autoxydation) commence par la réaction
A-rO-=.YO-.
Nous avons fait une série d'observations qui ne peuvent être interprétées
qu'en affirmant que cette peroxydation primaire est un phénomène réver-
sible : il existe pour chaque température une pression d' équilibre de V oxygène,
en dessous de laquelle celui-ci ne se fixe pas sur le corps autoxydable, et au-
dessus de laquelle il peut être fixé aussitôt d'une manière continue.
(') Séance du 21 octobre 1929.
6g2 • ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le travail au cours duquel furent faites ces observations avait un tout
autre but : l'étude des transformations que provoque l'élévation de tempé-
rature dans une dispersion (dissolution) de houille dans une huile anthra-
cénique lourde.
Dans une enceinte à température constante o g ,25 d'une houille (soigneu-
sement échantillonnée) étaient dispersés dans i B d'une huile anthra-
cénique (débarrassée des portions volatiles avant 35o°), 'puis soumis à un
courant d'oxygène.
On mesurait les débits des gaz à l'entrée et à la sortie de l'appareil, et
l'on analysait (O 2 , CO 2 , CO, résidu) ces derniers. Les expériences duraient
de i à 3 heures entre la première et la dernière mesure. Les températures
variaient de 25o à 38o°. L'oxygène était pur ou dilué par de l'azote.
Ces mesures ont servi à établir par exemple les résultats suivants :
Expérience n° 18 (gaz à ioo°/ O- 2 ; t = 35o°).
Débit du gaz entrant (cm 3 ) par
minute) 6,5 5,3 17 3i
O 2 'combiné par minute (cm).. . 2,55 2,6 9, 5 14.17
Concentration ?/ de O- dans
les gaz sortants. . . 76 75 70 74, u
Expérience n° 17 [gaz à 20 3% O 5 (air) ; t = 35o°],
Débit gazeux 5, 9 6,5 6,9 6,5 18.8
O 2 combiné , 0.1 0,02 0,02 0,02 0,1 3
Concentration de O 2 20 20 20 20 ^ 19.7
Expérience n° 20 ( gaz à 4 1 % 0= ; t = 35o° ).
Débit du gaz entrant 6,9 5,5 id,o 17
O 5 combiné par minute 0,11 o,i3 0,16 0,29
Concentration de O 2 40 3g, 5 40 39.5
Expérience n» 19 ( gaz à 74 °/ 0°-) ; t = 35o°).
Débit gazeux '. . 6,5 5, 9 5,3 17,7
O 2 combiné 0,28 « 0,28 0,82 o,5o
Concentration de O 2 73 73 72 72
On remarque :
i° La constance de la concentration en oxygène des gaz sortants, malgré
des débits variant parfois du simple au quintuple : la vitesse de fixation de
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 6o,3
l'oxygène apparaît nettement conditionnée par le maintien de cette concen-
tration, de ce potentiel chimique d'oxydation.
2 Le corollaire, paradoxal en apparence, que des gaz contenant 20
et 40 pour 100 d'oxygène peuvent passer durant 3 heures sur un mélange
d'huile anthracénique et de houille sans qu'il se manifeste d'oxydation
appréciable.
L'huile anthracénique seule, ainsi que du charbon seul, se comportent
de même; ce dernier marquant un potentiel d'oxydation inférieur, et plus
souvent variable ; exemples :
Expérience n° 14- (huile seule. O 5 à 100 °/ ; ; = 3oo°).
Débit gazeux 7,4 4i7 17 3i
O- combiné par minute 1,71 2,24 8,66 10, 38
Concentration O 5 82,5 82 81 82,5
Expérience n° 16 (huile seule, O- à 60 °/ ; / = 35o°).
Débit gazeux 6,5 5,3 11, 5 17,7
2 combiné par minute 0,10 o,i4 o,54 o,8i
Concentration O 2 58 07,5 57,5 57
Expérience n° 11 (houille seule, O 2 à 100 °/„ ; / = 35o°).
Débit gazeux 5,5 6,5 7,7 7)3
3 combiné par minute . .' 4>22 5, 18 6,11 5,5i
Concentration O 2 27 25 2 1 (?) 26
Un essai a été fait ensuite sur un corps défini : l'alizarine 5 le résultat
obtenu est analogue aux précédents.
Expérience n" 21 (alizarine, O 2 à 100% ; ^ = 35o û ).
Débit gazeux 6,5 4)8 7,7 u,5 r8,4 7 , 4-
O 2 combiné par minute. . 2,20 1,42 0,27 2,67 $,6 0,57
Concentration O 2 89 90 89 89 89 87
Expérience n° 22 (alizarine, O 2 à 4i °/oi l == 35o°).
Débit gazeux 6,5 6,5 11, 5 11, 5
O 2 combiné par minute 0,11 0,11 0,37 °^7
Concentration O 2 4°>5 4°)5 4o,5 4o>5
Conclusions. — Un certain nombre d'autres résultats sont actuellement
à l'étude. Nous croyons pouvoir noter dès à présent que : a. le phénomène
6g4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
que nous observons est à notre avis dû à une réaction du même type que la
formation du peroxyde dissociable du rubrène découvert par MM. Moureu
et Dufraisse et leurs collaborateurs ; b. cette misé en évidence d'un poten-
I iel chimique d'autoxydation suggère une méthode nouvelle pour l'étude et
la mesure de l'autoxydabilité et, partant, du pouvoir antioxygène,
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Pau loxy dation de Vhydroquinone. Note (') de
MM. René Dcbrisay et Albert Saint-Max en, présentée par M. H. Le
Chatelier. ;
L'autoxydation des solutions aqueuses d'hydroquinone a fait déjà l'objet
de diverses recherches de la part des chimistes et des biologistes. Il
nous a semblé cependant que divers points restaient à préciser, et nous
avons entrepris sur ce sujet un certain nombre de recherches. Nous
décrirons aujourd'hui les résultats obtenus dans l'oxydation de l'hydroqui-
none dans les milieux basiques.
Nous avons utilisé successivement deux procédés expérimentaux dif-
férents. Tout d'abord, nous avons employé un appareil imaginé et décrit
par A. Job, qui permet d'enfermer dans un récipient étanche des solutions
d'hydroquinone en présence d'un excès d'air atmosphérique, Le tout
est vivement agité au moyen d'un dispositif mécanique, et, par l'internié*
diaire d'une capsule manométrique, on enregistre automatiquement le§
variations de pression à l'intérieur du récipient,
Ce dispositif convient lorsque la vitesse d'oxydation est notable; pour les
vitesses ptus faibles, nous avons simplement agité les solutions en présence
d'air et titré volumétriquemeut à intervalles fixes la quinone formée soit
par méthode de Nietzki à l'acide sulfureux, soit par la méthode de Ivnecht
et Hibbert au chlorure de titane. Nous avons d'ailleurs, sur des solutions
convenables, vérifié la concordance des divers procédés.
Dans tous les cas, nous opérions avec des liqueurs contenant primitive-
ment par litre 25 s d'hydroquinone : le dissolvant étant soit une solution à
titre connu d'hydroxyde alcalin ou alcalino-terreux, soit une solution
lampon préparée suivant les formules de Sôrensen (mélange de phosphates
alcalins, ou borale additionné d'acide ehlorhydrique et de carbonate de
sodium).
'') Séance du «t octobre 1929'.
SÉANGE DU 28 OCTOBRE 1929.
6 9 5
»
»
0.
7,
8,
>)
9.
10,
11.
12.
14.
15.
1G.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
Dans tous les cas, on constate que la fixation d'oxygène est d'abord sensi-
blement proportionnelle au temps : par la suite, la vitesse d'oxydation
diminue et tend à s'annuler, la liqueur finale étant légèrement acide. Il
paraît donc naturel de prendre comme mesure de l'activité catalytique
des divers milieux la vitesse d'oxydation à l'origine, exprimée en taux
d'hydroquinone oxydé par minute. Les résultats sont consignés dans le
tableau suivant :
Nature de la solution,
Tampon aux phosphates
id.
cl.
cl.
cl. -.
d.
Tampon au borate de Na
id.
Tampon aux phosphates
Tampon au borate de N'a
id,
id,
Tampon au carbonate de "Sa. , ,
id,
KOH
KOH
Ca(OH)»
2
KOH
KOH
Sr(OH)-
NaOH...
KOH... .
XaOIL..
Ba(OH)*
NaOH.
\aOH.
KOH..
NaOJJ.
Tableau.
Concentration
Activité
'
équivalente
en pour 1 00
(normalité).
P H 18».
par minute.
Log Activ.
Métliocles.
._
6,47
4,0. IO _t
, 4 , 602 1
Nietzki
- .
6,81
12.6. ,o~ v
3 , 1 004
id.
-
6,81
8,0. ro-'
4, 90,3 1
Knecht et Hibberl
-
7» '7
19,6. io- v
3 , 2923
Xielzki
_
7 ,38
28,3. lO" 4
3,45,8
id.
_
7,38
21), O. IO - '
.1 . -17
Knecht et Ilibben
-
7.94
O , 09
■7,9542
A. Job
-
, 7-94
0, 10
1 ,00
id.
...
8,04.
0,7, , io - '-
3,85,3
Nietzki
^
8,68
(),28
'T , 4 1 5o
A. Job
-
9-34
1,04
, 1 70
ici.
-
9. 2 4
. °.99
1,9800
Knecht et Hibberl
-
IQ,l4
i3, ,5
1,1,39
A. Job
,
m, 36
30,3
1 ,3070
id.
0,0033
11, 5g
0,06
2,7782
id.
0,0045
11,78
o,i3
Ï,n3g
id.
0,0106
12,20
0, 16
ï , 2'o4 I
ici.
0,023
la, 5g
o,49
T , 6902
id.
0,01 i5
12,27
0,290
T,4698
id.
, 02'3
12,53
0,08
T,7(>34
id.
0,008
,2,8,
1,'
O,o'|l4
id.
0,047
1 2 , 90
,,3t
0, 1 17J
id.
, 076
* 1
1 r> , r 1
2,3
. 30 , 7
id.
o,o865
, 3 , 10
2 , 1 2
o,3'i(i3
id.
0, 1 13
,3,28
3,5
o,544i
id.
, 1 5 2
,3,4,
4.8
, 68 1 2
id.
0,186
1 3 , 5o
0,IJ
0,7101
id.
0, 189
i3, 5,
5,3
0, 7 2i3
id.
6g6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
De ces chiffres, on peut tirer les conclusions suivantes :
i° Pour les solutions cThydroxydes alcalins et alcalino-terreux, l'activité
est proportionnelle à la concentration en ions OH. Ce résultat avait été
signalé par Clarens dans le cas des solutions sodiques (' ); nos expériences
montrent que le coefficient de proportionnalité est le même, aux erreurs
d'expérience près, pour la potasse, la baryte, la chaux et la strontiane.
2° Dans le cas des solutions tampons, l'activité varie encore dans le même
sens que la concentration ionique comme Euler et Brunius ( a ) l'avaient
vu pour des tampons au phosphate de potassium, et V. K. La Mer et
C. K. Rideal ( 3 ) pour les tampons au borate de sodium, mais le coefficient
de proportionnalité n'est pas le même que dans le cas des alcalis et change
avec la nature du tampon. C'est ainsi que pour un tampon au phosphate
caractérisé par un exposant d'hydrogène pH = 8,o4, nous avons trouvé
une activité de 0,71 x io -2 , tandis qu'avec un tampon au borate carac-
térisé par un exposant pH = 7,94, l'activité est de 9 x 10 -2 , soit plus de
douze fois plus forte.
CHIMIE ORGANIQUE. — Stabilité comparée des stéréoisomères êthyléniques et
synthèses par V ultraviolet. Note ( ') de M m0 Uamart-Lucas et M. J. Hocb,
présentée par M. G. Urbain.
1. L'élude de certaines propriétés des stéréoisomères êthyléniques, dont
la structure avait été déterminée avec assez de précision, avait conduit à
admettre les relations suivantes (voir la conférence de M. G. Chavannes
Revue générale des Sciences, 1924, p. 29g et 333) entre ces propriétés et la
confisguration patiale de ces composés :
Les isomères possédant les deux groupements les plus électronégatifs en
position trans ont la plus faible chaleur de combustion, la plus faible réfrac-
tion moléculaire, enfin leur courbe d'absorption dans l'ultraviolet est
située plus près du visible que celle des isomères cis ( 5 ).
(') J. Clarens, Bull. Soc. chim., 4 e série, 35, 1924, p- 1 198-1206.
(') H. Ecler et Ed. Brunids, Zeitschr. f. physik. Ch., 139, 1928, p. 6i5-63o.
( 3 ) V. K. La Mer et E. K. Pudeal, Journal of the Amer. Client. Soc, 4-6, 1924,
p. 223.
(*) Séance du i4 octobre 1929.
( 5 ) Y. Henri et Errera, Comptes rendus, 181, 1924, p. 548.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 697
Si l'on considère comme l'isomère le plus stable aux basses températures
celui dont la transformation en l'autre est endothermique, la mesure des
chaleurs de combustion ou, à défaut de celle-ci, l'absorption dans l'ultra-
violet, permet de déterminer quel est l'isomère stable. En effet on n'a
encore trouvé, croyons-nous, aucune exception à la règle (') suivant laquelle
l'isomère ayant la plus faible chaleur de combustion possède une courbe
d'absorption située plus près du visible que l'autre isomère. On était donc
conduit à admettre que les dérivés trans ainsi définis sont les plus stables
aux basses températures.
Une étude faite sur les'éthers diarylmaléiques et fumariques nous a
permis de constater que, dans cette série, les résultats sont différents :
d'après la mesure du coefficient d'absorption dans l'ultraviolet, effectuée
sur trois couples d'isomères, les dérivés malèiques ou cis seraient les plus
stables aux basses températures.
Nous donnons ici les courbes d'absorption des éthers diphényl, dimé-
tatolyl et diparatolylmaléiques et fumariques. En abscisses sont portées les
longueurs d'onde >, et les fréquences vio -12 , en ordonnées les logarithmes
des coefficients d'absorption (définis par la relation I = I .io~ a '' d ).
Les déterminations physiques faites jusqu'ici sur les composés dont
la configuration avait été fixée en s'appuyant sur le postulat dit de
Van't Hoff ( 2 ) n'avaient, à notre connaissance, été faites que sur des
substances pouvant donner directement une seule chaîne fermée par
couple d'isomères. Or, les composés ici étudiés peuvent en donner direc-
tement deux : les dérivés diarylmaléiques forment des anhydrides et 'les
dérivés diarylfumariques, des acides arylindones carboniques.
En présence de ces résultats, qui ne sont pas en accord avec la règle jus-
qu'ici admise, on peut se demander si ce ne sont pas les possibilités de
réaction intramoléculaires qui influent sur la valeur des constantes consi-
dérées plutôt que le caractère plus ou moins négatif des atomes ou des radi-
caux liés aux atomes de carbone unis par la liaison éthylénique. Dans ces
conditions, la mesure des chaleurs de combustion ou celle. de l'absorption,
si elles suffisent à fixer quel est l'isomère stable, ne peuvent déterminer la
configuration spatiale de chacun des isomères. •
2. Les dérivés diarylmaléiques, ici étudiés, ont été préparés par
(') Rappelons que l'un de nous à signalé que cette règle semble également valable
pour les isomères de position (M mc Rasiabt, Comptes rendus, 186, 1928, p. i3oi),
(-) G. Chayanne, toc. cit.
698 ACADÉMIE DES SCIENCES,
différentes méthodes, en particulier par l'action de NH 2 Na sur les éthers
arylacétiques a-bromés. Les dérivés diarylfumariques ont seulement pu
être obtenus par action des rayons ultraviolets sur leurs isomères maléiques.
Cette stéréomutation, qui s'effectue facilement sous l'influence des rayons,
semble devoir écarter pour les éthers maléiques la forme d'un éther dionyl-
actonique.
Dtphènylmalèate d'èthyh
,, fuma rate ,,
% 37S0 353q 3333 3158 300Q
V 10 . 800 850 900 950 1000
_ Dimêtatolylmalêate
,, ,. fumarate
de mèthyle ^
W00 3750 3530 3333 3156
750 800 850 900 950
_ Diparatolylma/éate
„ „ fumarate
de mèthyle
H)00 3750 3530 3333 315B
750 800 850 900 950.
Si Ton fait agir les rayons ultraviolets sut les éthers diarylmaléiques il
se forme un mélange composé de l'éther diarylfumarique correspondant et
d'une substance résultant de l'élimination d'une molécule d'alcool entre un
atome d'H d'un des noyaux benzéniques, et à laquelle nous attribuons la
formule d'un éther arylindone carbonique. Les éthers diarylfumariques
traités dans les mêmes conditions par les rayons ultraviolets sont trans-
formés en ce même produit. D'autre part, le sel de sodium de l'acide diaryl-
rnaléique (on n'a pu isoler l'acide libre) est transformé (par les rayons) en
le sel de sodium de l'acide arylindone carbonique. La transformation par
les l'ayons des éthers diarylmaléiques en éthers diarylfumariques n'est pas
réversible.
On peut donc supposer que les rayons transforment d'abord les éthers
maléiques en éthers fumariques et que ces derniers sont ensuite transformés,
également par les rayons, en éthers arylindones carboniques. Ces dill'é-
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 699
rentes réactions sont ainsi résumées (en prenant comme exemple le dérivé
diphénylé) :
C« H > - C - CO O O H - C H •• O CO _ C - C« H » O H » O CO - C - C» H »
li " - !! Il
CH S - C - COOCMl» IIC* H*- C - GOOC-II"' HC'IP-C- COOC'H»
CO - C_G«FI=
-+ I II
C°II» -C-COOCMI 5
CHIMIE MINÉRALE. — Actipn de quelques bioxydes sur des solutions aqueuses,
très diluées, de permanganate. Note (') de M. Gaston Rapin, présentée
par M. Paul Sabatier.
On sait que H 2 2 et les bioxydes alcalins, agissant sur les solutions de
permanganate, décomposent brusquement et totalement celui-ci, aussitôl
que la mise en contact a lieu. On a rapproché de cette action celle de
quelques bioxydes (MnO 2 , par exemple) et les auteurs ont indiqué qu'elle
était fort complexe. Des études assez incomplètes ont montré que la décom-
position du MnO'K par ces bioxydes dépendait :
i° De la quantité de bioxyde ajoutée ;
2° De l'acidité de la liqueur;
3° De la température.
J'ai été amené à étudier de très près l'action du MnO 2 pulvérisé, sur des
solutions aqueuses très diluées de MnO'K, J'ai démontré que la décompo-
sition n'était pas quelconque, mais se faisait selon des courbes caractérisées
par une chute brusque de la concentration en Mn0 4 K. dans les premières
unités de temps, puis par une tendance vers une concentration constante,
pendant les unités de temps suivantes. J
Pour en arriver là, j'ai agité très fortement des solutions aqueuses
de MnO 1 Iv (sensiblement au -^) avec un poids déterminé de MnO 2 . Les
essais portent sur iooo cm3 de solution.
Des prélèvements effectués' au bout d'intervalles de temps déterminés,
puis des dosages, m'ont permis d'arriver à des résultats numériques inté-
ressants. Le tableau suivant en est un exemple ;
(') Séance du 21 octobre 1929.
700 ACADÉMIE DES SCIENCES.
i° Action d'un MnO* ■ pulvérisé (bains neutres).
Poids
de MnO-
Concentrations
(grammes
de Md0 4 K
par litre),
après :
ajouté.
Initiale.
5 min.
1."i min.
40 min.
2 heures.
4 h. 30 m.
7 heures.
10 heures.
_e
s
0,9930
0^843
0^834
0,827
0*817
S
0,806
, 800
S
0,800
10. . . .
0,992.5
0,720
0,710
0,689
0,674
0,602
o,63'2
, 620
20. . . .
0,9920
0,496
o,46i
0,4^9
o,3g5
0,357
n
O,00l
0, OOO
35....
0,9920
0,176
0, io3
0,048
traces
traces
f. tr.
f. tr.
Quatre courbes sont obtenues en portant en abscisses les intervalles de
temps et en ordonnées les concentrations instantanées en MnO"K. Ces
courbes ont une même allure générale correspondant bien à la description
que j'en ai faite.
De la même façon j'ai étudié :
2 L'action d'un MnO 3 pulvérisé différent.
3° L'influence de la température sur la décomposition.
4° L'influence de l'acidité de la liqueur.
5° L'influence de l'alcalinité de la liqueur.
Mes essais ont également porté sur PbO 3 et SnO' 2 '.
La décomposition du MnO*K (en solutions diluées) par ces deux corps,
se fait selon des courbes semblables à celles obtenues avec MnO 2 .
A1 2 5 anhydre ne décompose pas les solutions aqueuses de MnO'K.
En résumé, mes expériences ont vérifié que :
i° La décomposition du MnO*K est proportionnelle au poids de bioxyde
(MnO 2 , PbO 2 ou SnO 2 ) ajouté.
2 L'élévation de température favorise la décomposition.
-3° L'acidité du bain favorise la décompositiqn.
Elles ont démontré que :
l° La décomposition du MnO*K par les bioxydes précités se fait d'après
une courbe bien déterminée.
2 Les résultats obtenus ne sont valables que si l'on opère sur des
solutions diluées de permanganate.
3° Au cours d'une même opération, il y a lieu de considérer deux vitesses
de la décomposition : une vitesse Y pour les premières unités de temps ;
une vitesse e pour les unités de temps suivantes (V ^> v) (c est très petite).
4° L'acidité déforme les courbes obtenues en bain neutre.
5° L'alcalinité du bain tend à ralentir la décomposition.
6° La décomposition dépend de la tfature physique et de la nature
chimique du bioxyde,
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 70 1
7° Les oxydes rigoureusement insolubles (A1 2 3 calcinée, par exemple)
n'ont pas d'action sur le permanganate.
Étant donné que la décomposition du MnO'k par les bioxydes MnO 2 ,
P.bO 2 , SnO 2 se fait sans dégagement gazeux et sans libération de potasse,
j'ai été conduit à admettre que cette décomposition est due aux oxydes
colloïdaux, passant dans la liqueur à la faveur de l'agitation.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés halogènes du cyclohexanediol-i .4
{quinite). Note (') de MM. L'. Palfray et B. Rothsteix, présentée
par M. A. Desgrez.
Des dérivés chlorés des cyclohexanediols ont été obtenus antérieurement
par Markownikoff,. Fortey, Young et Fortey Sabatier et Mailhe. Une
lacune commune à ces divers travaux est l'absence presque totale d'indi-
cations tant soit peu précises sur la position du chlore dans la molécule.
Cependant, bien longtemps auparavant, Baeyer avait préparé deux
dibromocyclohexanès-i .4 isomères, l'un solide (trans), l'autre liquide (cis).
Ces résultats ont été confirmés tout récemment par Zelinsky et Kozesch-
kow qui, opérant avec beaucoup de soin, ont non seulement retrouvé
les deux isomères de Baeyer, mais encore isolé un troisième composé
dibromé (F = 48°) qu'ils considèrent comme étant le dibromo-i .3 ou 1.2.
En possession des isomères purs du cyclohexanediol-i .4 (quinite) nous'
nous sommés proposé de préparer des dérivés définis, tant chlorés que bromes.
Au passage, nous avons contrôlé une fois de plus l'action isomérisante
des hydracides déjà signalée ailleurs.
I. Dérivés chlorés. — L'expérience nous ayant montré que, dans l'action
des hydracides, il y a toujours isomérisation partielle, même en partant de
la quinite trans, nous avons dès lors utilisé, comme matière première, le
produit industriel.
On traite à ioo°, un vase clos, 1 molécule de quinite par un excès
(3 mo1 ) de ClH(rf=i,i9). Au bout de 6 à 7 heures, la couche huileuse
qui s'est séparée n'augmente plus. Après traitement ordinaire, un fraction-
nement serré permet d'isoler plusieurs portions bien distinctes : a. du
cyclohexadiène-i.3 produit de déshydratation complète; b. du cyclo-
hexène-3-ol produit de déshydratation partielle; c. du dichloro-i.4-cyclo-
hexane, qui constitue la portion principale; d. du chloro-4-cyclohexanol,
(*) Séance du 7 octobre 192g.
702 ACADEMIE DES SCIENCES.
plus ou moins abondant suivant la quantité de CI H rais en œuvre, mais
toujours présent.
Le liquide c abandonne par refroidissement une partie solide ou dic/doro
trans; le liquide résiduel est Visomère m, mais retenant en dissolution
une certaine quantité de trans, impossible à éliminer.
Dichlorocyclohexane-i.'j, trans : E 13 = 79°-8o°; F = kw° : odeur forte assez
agréable, saveur amère el brûlante.
Dichlorovyclohexane-i.'A, cis : E, 3 = 79"-8o°; <•/!, s i , 1 83 1 ; «A 3 = i ,4y5c>; d'où H„
trouvé 37,"5; calculé 37,44; odeur analogue 'à celle des précédents mais un peu plus
Acre. Saveur plus amère et plus brûlante. Incolore.
Le dérivé monochlore s'obtient mieux en diminuant la quantité de C1H
(i mol ,5 pour i mo1 de quinite). Ici encore il doit y avoir deux isomères
stéréochimiques. Mais comme le produit est liquide, il est impossible de
faire la séparation.
Constantes : E IS =io5°; rf-| 7 = i,i435; n}, 1 = 1 , \ç>3o ; d'où R D trouvé 34.22; cal-
culé 34, 10. e
Phényluréthane du eliloro-4-cycloliesaiiol : F = 99°.
II. Dérivés bromes. — En remplaçant Cl H par BrH on obtient les dérivés
bromes correspondants. Avec un excès notable d'acide on évite la formation
de dérivé monobromé. Le liquide incolore obtenu abandonne par refroidis-
' sèment un isomère solide (ù-ans) mais'il est impossible de débarrasser com 7
plètement le liquide résiduel (isomère cis) des dernières traces de trans.
Dans certains essais on a obtenu en outre un troisième isomère (signalé
par Zelinsky et Kozeschkow) fondant à 48°.
Le tUhromo-i .\~cyclohexane trans fond à 1 12 . Le dibromo cis présente les cons-
tantes suivantes :
E, 3 =n4°-iio", «f^ 1,7834. //B , = i,553i.
Le dérivé monobromé se forme sûrement quand on ne met pas un grand
excès de BrH. Mais il est impossible de l'isoler par distillation. Il passe
toujours avec le dibromo. La densité du liquide et l'analyse du brome le
démontrent nettement. On le prouve d'ailleurs directement en traitant le
mélange par le chlorure de benzoyle en présence de pyridine; on obtient en
effet ainsi, à côté du dibromo, un dérivé bromo-benzoylé C c H ,0 <^ () co( j 0H5
(voir ci-après) qui se sépare nettement par distillation.
III. Dérivés halogèno-acidy lés mixtes C c H 1 <^ Q CQ R - — On les obtient
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. ;o3
en général en traitant i mo1 de quinite par i mo1 de chlorure d'acide, en vase
clos, à ioo°. La réaction est d'ailleurs complexe. On a pu cependant isoler,
avec des rendements médiocres :
'ni
1" L'éthanoate de chloro-!\-cycloIiexyle G' 3 Il IOi Q ,-, ,- .,.,,,■ Liquide incolore
assez mobile, d'odeur éthérée, de saveur brûlante, amère.
E, s = ni u -ii2 D (corr. }; d\y- = i , 1282 ; «| ) 9 ' 3 =i ,4659.
2" L'èthanoate de bromo-'^-cyclohe.vyle G 6 H'\ n rr . ri . • Liquide incolore
assez mobile, d'odeur éthérée, de saveur très brûlante, désagréable.
E„= i.a4° (corr.); r/=' = i,338i; «g 1 = 1 ,48 7 3.
3" Le benzoate de bromo-L-cyclohexyle C G H I0 < ,,,,,-< L'avant obtpnu par
benzoylation du mélange de mono et dibromo, comme il' a été dit ci-dessus, nous
n'avons pas jugé utile de le préparer directement.
C'est un liquide assez visqueux, légèrement teinté en jaune, d'odeur faible, de saveur
amère peu prononcée.
E |g = 2o3"-2o4°; r/| 5 = i ,3'|56; «g a = 1 ,552o.
Par action d'un hydracide convenable sur ces composés mixtes halogéno-
acidylés on pourrait passer au dihalogéné correspondant C° H'" ., impos-
sible à obtenir autrement. Malheureusement ils ne s'obtiennent qu'avec des
rendements médiocres.
HYDROLOGIE. — Spectrochimie des eutuc minérales portugaises.
L'eau de Cambres. Note (') de M. A. Pereira Fokjas, présentée
par M. C. Matignon.
L'eau de Caméra- (Corredoura, Portugal), très radioactive, oligosaline,
a été étudiée par nous, selon une technique récemment indiquée {Comptes
rendus, 18G, 1928). Nous avons caractérisé les éléments suivants :
Sodium : raies 5896,3 et 0890,3 ; 33o3,5; 385a, 9; etc.
Potassium : raies 4<>47,3; 4o44, 3; 3217,3.
Lithium : raies 6708,2; 6io3,8; 4602, 4; 3232,8.
Calcium : raies 4226, 9 -, 3g68, 6 ; 3706, 3 .
(') Séance du 21 octobre 1929.
704 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Strontium : raies 4/84, 4 i 4077,9; etc.
Baryum : raies 3892 ; 4554, 2.
Magnésium : raies 38g5,8; 3838,4; 3832,5; 3097,1; 3o93,i; 3ogi,2;
2937,0; 2928,9; 2802,8; 2790,8 ; etc.
Aluminium : raies 3961,7; 3944,0; 3587, o; 3o82,3; 3o57,3; etc.
Manganèse : raies 4783,6; 3586,7; 3532, 1 ; 3228,2; 2949,3; etc.
Titane : raies 4 172,0; 35o5,i ; 33g4,7; 3372,9; 3366,4; 3261,7; 3253, 0;
323g, 2 ; 3202,7; 3i9i,o; 3i68,7; etc.
Fer : raies 4325, 9; 43o8,o; 3737,3; 3227,9; 2947,9; 2767,6; 2755,8.
Ces éléments ont été aussi caractérisés par l'analyse chimique.
Radium : raies 4826,1; 434o,8; 38i4,6; 364g, 7; 28i3,8.
Plomb : raies 5544,8 et 5609,0; 4019,8, 3683,6; 8639,7 ? 2 833,2; etc.
Lîrane : raies 447 2 ,6; 4269,8; 3g32,2; etc.
Vanadium : raies 4408,7; 4109,9; 4oo3,i; 375o,i; 353o,g; 3238, 0;
297 6 ; 6 î 2 97 2 ; 3 ; 2 9 68 >4î eic.
Zinc : raies 4810,8; 4722,5; 3345,2; 33o2,5; 3282,5; 3076,0; etc.
Cuivre : raies 5i53,3; 3274,1; 3247,7; 2961,2 ; etc.
Germanium .' raies 44 2 6,8; 3269,7; 3o39,2; etc.
Thallium (?) : raies 3775,9; 35 19,4 ; 2768,0. La raie 535o,7 n'a pas été
enregistrée.
Nous n'avons pas employé un traitement chimique préalable, pour éche-
lonner les ions (technique suivie par exemple par Bardet) parce que nous
pensons que les impuretés des réactifs sont toujours à craindre dans cette
méthode (tel est aussi l'avis du professeur H. Kayser, de Bonn).
Donc, outre les ions que l'analyse chimique décèle : Na, K, Si, Ca, Sr,
Ba, Mg, Al, Fe. Mn, Si, l'analyse hydrospectrochimique révèle la pré-
sence des ions Ra, Pb, U, V, Zn, Cu, Ge, Tl (?), les quatre premiers très
spécifiques de cette eau remarquablement radiosaline.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Mesures diurnes et nocturnes de la quantité d^ozone
contenue, dans la haute atmosphère. Note de MM. Daniel Chalonge et
F. W. Paul Gotz, présentée par M. Ch. Fabry.
L'un de nous a décrit un spectrographe ( 1 ) qui permet de photographier
indifféremment la limite du spectre ultraviolet du Soleil ou de la Lune et
( 1 ) D. Chalonge; Comptes rendus, 186, 1928, p. 446.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 7o5
de déterminer l'épaisseur de la couche d'ozone aussi bien la nuit que le
jour. Au cours de l'hiver 1927-1928, une série de mesures nocturnes a pu
être faite à Paris pendant les périodes de pleine Lune. Mais ces premiers
résultats ont perdu beaucoup de leur intérêt par le fait que les conditions
atmosphériques défavorables de la région parisienne n'ont permis d'effectuer
aux mêmes époques qu'un nombre beaucoup trop restreint d'évaluations
diurnes. La comparaison de déterminations faites en un même lieu pendant
des jours et des nuits consécutifs aurait en effet pu permettre de voir si la
présence du S.oleil s'accompagne de quelque changement dans la teneur en
ozone des hautes couches de l'atmosphère. Un essai de comparaison a été
fait (') entre les valeurs obtenues la nuit à Paris et les jours voisins à Arosa
(Suisse) : les épaisseurs nocturnes sont apparues comme systématiquement^
plus fortes, mais il restait à voir si ces écarts n'étaient pas attribuables aux
différences entre les méthodes et les dispositifs utilisés dans ces deux sta-
tions ( 2 ).
Le spectrographe fut donc transporté à Arosa (altitude" i856' n ) où la
pureté du ciel permet de faire des dosages diurnes de l'épaisseur d'ozone
pendant toute l'année, au moyen d'un spectrographe de Dobson. Des
mesures simultanées effectuées pendant le jour au moyen des deux appareils
permirent de constater qu'il existait un écart systématique entre les résul-
tats, la méthode de Dobson donnant des valeurs plus faibles : un choix con-
venable des constantes ( 3 ) intervenant.dans le calcul des épaisseurs à partir
des clichés permit de rendre comparables les résultats (voir les colonnes "2
et 3 du tableau ci-après). Mais on pouvait conclure de là que les diffé-
rences qui peuvent exister entre les valeurs de l'épaisseur de la couche
d'ozone pendant la nuit et le jour sont certainement beaucoup moins grandes
que celles qui séparent les premières déterminations faites à Paris la nuit et
à Arosa le joar. Pour résoudre plus complètement cette question, des
mesures furent faites à Arosa pendant des jours et des nuits consécutifs :
l'examen du tableau, qui renferme les premiers résultats, montre que les
(')D. Chalonge, Comptes rendus. 186, 1928, p. 1806.
( 5 ) Des mesures effectuées avec M. Lambert en août 1928, pendant le jour, à
l'Observatoire du Jungfraujoch, c'est-à-dire beaucoup plus près d'Arosa, avaient
semblé indiquer une telle différence.
(') Les coefficients d'absorption de l'ozone sont les constantes les plus incertaines :
les deux appareils travaillant dans des régions spectrales différentes, on ne pouvait
être sûr a priori que les valeurs choisies pour les coefficients conduiraient à des résul-
tats cohérents.
C R., 1929, 2« Semestre. (T. 189, N* 18.) 55
706 ACADÉMIE DES SCIENCES.
épaisseurs diurnes et nocturnes diffèrent peu; les écarts sont de Tordre de
grandeur des erreurs de l'expérience ( ' ).
Dalos. la nuit.
■2 i février 1929 . ,
'2g5
0,2 »
'2 90
■i3 »
3o5
a-4 »
'iô »
34.'.
19 mars 1999
■M) »
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965
V "
épaisseurs d'ozone ( 2
)
le
jour.
Chalonge-i
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-
-
01 4
3io
3o-
m6o
.87
■>,qo
- '4)4
1
3 '',6
3oo
3oe
°-9 5
0.98
•j05
,78
-
2 9 4
•iHo
•28".
On peut donc conclure que, sous nos latitudes, la présence ou l'absence
du Soleil ne provoque pas de changement notable dans l'épaisseur de la
couche d'ozone.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Des pertes en alcaloïdes au cours de la dessic-
cation des plantes dans des conditions variées. Note de M. A. Guillaume,
présentée par M. Molliard. •
Les plantes subissent pendant leur dessiccation des modifications chi-
miques dues à Faction des ferments. Nous avons voulu nous rendre compte
(') La précision de ces déterminations est notablement plus faible que celle que
donne la méthode de Dobson : cela tient à ce que, ne pouvant pas employer de spec-
trographe double par suite de la faible brillance de la Lune, nous sommes obligés de
travailler dans une région de trop grande longueur d'onde afin d'éviter le voile de dif-
fusion': l'absorption par l'ozone y est relativement faible et une petite erreur de den-
sité photographique se traduit par une variation très notable dans la valeur de l'épais-
seur d'ozone.
(-) Évaluées en millièmes de millimètre dans le? conditions normales dé tempé-
rature et de pression.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 707
des pertes en alcaloïdes qu'éprouvent certaines plantes en les faisant sécher
dans des conditions différentes les unes des autres et en titrant aussitôt leur
principe actif. Nos expériences ont porté sur le ÏAipinus mutabilù, légumi-
neuse à alcaloïde volatil, la spartéine, cultivé à Fontainebleau en 1928 et
récolté en pleine floraison. Le principe qui nous a guidé fut le suivant :
i° séparer sur la plante fraîche, venant d'être déterrée, les différents
organes : racines, tiges, feuilles jeunes, fleurs, fruits, et en prélever des lots
de ioo s ; 2 les faire sécher dans les conditions variées ci-après : les uns,
stabilisés d'abord par les vapeurs d'alcool (procédé Perrot-Goris), puis
séchés à l'étuve à 70 ; les autres, séchés directement d'après les deux moda-
lités qui suivent : certains rapidement, à Letuve, à diverses températures :
35°, 70 , ioo ; d'autres, lentement, à l'air libre, soit à l'air sec, soit à l'air
humide 5 3° pulvériser ensuite finement chacun des lots et titrer les alca-
loïdes par la méthode à l'acide silicotungstique de G. Bertrand. Com-
parer les résultats.
La durée de la stabilisation et la pression à l'autoclave furent différentes
suivant la nature des organes ; c'est ainsi que les feuilles, les fleurs et les
«gousses furent stabilisées à 1 io° pendant une minute seulement; les tiges le
furent à la même température après 3 minutes, les racines nécessitèrent
1 o minutes d'exposition à 1 1 8° ( ' ).
Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous :
Variations de teneur en alcaloïdes (pour 100* d'organes frais; dans le lupin
après dessiccation dans des conditions variées.
Plante non stabilisée.
I J lante
stabilisée.
Étuve.
Aii-
libre.
à 100°.
à 70°.
à 35".
sec ( = ).
humide (' ).
Fleurs ....
^ 1 483
s
0, 1 3 18
O, I t'20
0, 102<J
, 1 07 1
, og5 1
Feuilles. . .
o,533
0,398
, oooo
, 0076
0,337
0,oig4
Gousses . . .
0, ià«8
0, 1607
o,i47 3
0, 120g
0, i3g8
0,1069 ,
Tiges. . 1. . .
0,0061
, 000 1
o,oo5o
o,oo34
0.0049
, 00 1 7
Racines. . .
, 004 1
"
0,002g
0,0010
, 00 1 y
-
(') La stabilisation fut reconnue efficace lorsque la recherche des oxydases à l'aide
de la teinture récente de résine de Gaïac et de l'eau oxygénée donna un résultat
négatif.
( '■ > La température, pendant la durée de la dessiccation, s'est maintenue entre i.V'
et y5°.
('■•) La température fut comprise entre i3° et 20 .
to8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Nous pouvons les interpréter de la façon suivante :
i° Comparaison entre les organes stabilisés et ceux qui ne le sont pas. —
Dans tous les lots d'organes stabilisés, la teneur en alcaloïdes reste supé-
rieure, sauf toutefois dans les gousses où la proportion à l'étuve à ioo° se
trouve plus grande avec un écart de o s , 079 d'alcaloïdes par kilogramme.
2 Comparaison entre les organes stabilisés et séchés à 70 et les organes non
stabilisés :
a. Séchés à la même température. — Nous trouvons par kilogramme de
plante fraîche et pour les cinq organes envisagés les différences suivantes à
l'avantage des organes stabilisés : i° fleurs, o s ,363; 2 feuilles, o g ,o32;
3° gousses, = o s ,o5 3; 4° tiges, o s ,on; racines, o s ,ooi2.
b. Séchés à l'air libre et sec. — Ici les différences sont plus grandes; ainsi,
pour les fleurs, nous trouvons o s ,4i2 par kilogramme; pour les feuilles,
o s , ao5; pour les gousses, o s , i3o; pour les tiges o s , 012; pour les racines,
o s ,oo34-
3° Comparaison entre les organes non stabilisés et séchés à Vétuve à diffé-
rentes températures. — Nous reconnaissons que c'est à l'étuve à 70° que la.-
plupart des organes se sont le mieux comportés; à ioo°, si les fleurs et les
gousses ont subi de moins grandes pertes, par contre les feuilles ont un écart
en moins de o 1! ,i07 d'alcaloïdes par kilogramme; à 35° tous les chiffres
sont inférieurs à ceux obtenus à 70 .
4° Comparaison entre les organes séchés à l'étuve (à différentes tempéra-
tures) et ceux séchés à l'air libre : air sec et air humide. — Dans ces derniers
cas, l'action prolongée de la dessiccation s'est fait largement sentir, surtout
à l'air humide, et les pertes atteignent pour l'air sec par rapport à l'étuve
à 78 : o s ,4i2 par kilogramme de fleues; o s , 2o5 par kilogramme de
feuilles.
En somme donc, il semble résulter de ces expériences que la meilleure
méthode de dessiccation pour des plantes à alcaloïdes volatils telles que le
lupin, consiste (en dehors de la stabilisation préalable et séchage à 70 que
nous classons à part ici, puisqu'elle s'est montrée supérieure) à les sou-
mettre à une température relativement élevée, voisine de 70-80". Il est
probable que, dans ces conditions, les fermants sont promptement atteints
et qu'ils ne peuvent agir pendant un temps suffisamment long sur le con-
tenu cellulaire pour détruire les alcaloïdes; d'autre part, ceux-ci doivent
être suffisamment fixes dans la plante (sous forme de sels) pour pouvoir
subir ces hautes températures sans être volatilisés.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 192g.. 709
■ PHYSIOLOGIE. — Le coefficient hémopnéique et ses applicatipns .
Note de M. Jules A.mar, présentée par M. d'Arsonval.
A Ja lumière de nouvelles expériences, nous devons admettre que le
coefficient hémopnéique est le plus sûr témoin du fonctionnement solidaire
et -normal des poumons et du cœur, ou, si Ton préfère, de la marche de
l'hématose.
Nous avions ^désigné par ce coefficient K V accroissement des échanges
gazeux du sang quand on modifie la ventilation pulmonaire, soit en respirant
à une fréquence différente et au repos, soit en effectuant uo exercice mus-
culaire. Si Tes ventilations sont v et V, on a démontré — en théorie et dans
les faits — que
Voici, d'abord, une expérience relative à des mouvements de gymnas-
tique suédoise, et en ramenant à la minute :
Ventilation. Respirations. C0 : pour 100. O a pour 100. v.
Au repos 10 1 99,5 9,70 3,4o o'.44
A l'exercice 20', 5o 96 3, 90 4,5o o'.gS
La valeur de K est donnée par la racine cubique de ^7- qui est 1 ,3o. Et
r ^ 0,44 ^ '
nous remarquons que l'hématose au repos, multipliée parce coefficient i,3o,
exprime l'hématose au travail ;
3, 4o d'oxygène x 1,30 = 4,43,
l'expérience ayant fourni 4, 5o, aux erreurs de mesure près. Chaque fois
que l'action musculaire met en jeu V automatisme bulbaire, l'accroissement
de l'hématuse est strictement régi par la ventilation des poumons, par le
coefficient hémopnéique.
D'Arsonval avait prouvé de façon décisive que l'inspiration élargie, con-
séquence de l'exercice, active la circulation du sang aussi bien dans les
poumons que dans l'aorte; l'expansion des capillaires au sein des alvéoles
favorise les échanges gazeux du sang ( 2 ). Le mécanisme régulateur de
l'hématose apparaît ainsi en pleine clarté.
(') Comptes rendus, 168, 1919, p. 898 et 907. — Y et r expriment le débit d'u/je
seule respiration.
( s ) D'Arsonval, Thèse méd. Paris, 1877.
7 10 ACADEMIE DES SCIENCES.
Applications. — Ce mécanisme joue-t-il lorsqu'on respire profondément
et au repos, sans mettre les muscles en mouvement ?
L'expérience précédente, renouvelée en respirant 9 fois par minute el
très lentement, au lieu de 22, 5o fois, a donné :
Respiration unitaire on V = 3'.o83; CO= 3. 60 pour 100; 2 = i.90 pour 100.
Par suite,
.. */3TÏ83
Y ■ , m
Ce coefficient est trop fort, car
3.-'|0 x 1.91 = 6,50 Cet non pas '1.90).
En d'autres termes, si la ventilation s'était accrue physiologiquement,
par ses rouages névro-musculaires automatiques, l'oxygénation du sang
eût été plus élevée, et cet oxygène utilisé. Au contraire, en respirant à une
cadence volontaire, on fait provision d'une quantité d'oxygène non utilisée,
ou sensiblement. Encore faut-il que cette cadence n'augmente pas, chez
l'adulte, au delà de i5 par minute.
En effet, ventilations et respirations au repos varient ainsi :
Fréquence 9 14 28 3o 78 96 resp.
Ventilation -ïf,ïï> i8',6 i4',3 8' io 1 1 1 1
Quant à l'accélération de la vitesse du sang, elle est médiocre :
Fréquence 12 10 8 6 4 3 •>,
Pouls 72 7 5 7.") 76 78 78 78
Donc, ni le cœur ni la ventilation ne s'harmonisent entre eux dès que
la respiration est à cadence volontaire et au repos; leur harmonie ne résulte
que de l'excitation du bulbe par variations chimiques du sang.
Veut-on stimuler la nutrition cellulaire? — C'est celte excitation qu'il
faut produire en .provoquant la contraction des muscles. Vexercice est le
pourvoyeur de V hématose.
Veut-on reposer le cœur en suroxygénant le sang? — On pratiquera des
respirations lentes et profondes. Elles sont salutaires chez les cardiopathes,
dont le nombre s'accroît de plus en plus. Et elles sont à, recommander en
hygiène scolaire après examen des élèves, notamment des adénoïdiens.
S'agit-il, enfin, d'une sténose morbide qui diminue la capacité respiratoire
des poumons? On y remédiera de plusieurs manières : Faire respirer un
air suroxygéné, ménager les efforts musculaires, protéger le corps contre le
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 71 I
froid, etc. L'important est que, dans ces circonstances pathologiques, le
coefficient K révèle un déficit des -oxydations ; il guide fidèlement le cli-
nicien et l'hygiéniste, et cela suffit à en faire poursuivre les applications.
CH
IMIE PHYSIOLOGIQUE. — Existe-t-il un rapport entre la nature des
glucides du Sterigmatocystis nigra et celle des sucres qui lui sont fournis ?
Note de M. F. Obaton, présentée par M. Molliard.
Au cours de travaux antérieurs (') nous avons montré que l'évolution
du mannitol, et du tréhalose, produits normaux du mycélium du
Sterigmatocystis nigra, est soumise d'une part, au milieu sur lequel on
cultive le champignon et, d'autre part, à l'état physiologique de celui-ci.
Nous nous proposons dans cette Note de rechercher avec plus de préci-
sion s'il est possihle de trouver une relation entre les sucres fournis comme
aliments au Sterigmatocystis et les glucides élaborés par le mycélium de
celui-ci.
Quand on cultive le Sterigmatocystis sur un milieu normal au saccharose,
dès la germination des spores on trouve dans le liquide un mélange de
sucres réducteurs, glucose et lévulose. D'autre part, on sait que si l'on
soumet le tréhalose à l'hydrolyse, il se dédouble en deux molécules de glu-
cose. Le mannitol, oxydé, fournit un mélange d'acide mannitolique, de
mannose et de lévulose. On peut donc se demander si la formation de
mannitol par le mycélium n'est pas influencée par la présence du lévulose
dans le liquide, alors que celle du tréhalose le serait par celle du glucose.
Nous avons fait, dans le but de vérifier cette hypothèse, des expériences
qui ont consisté à cultiver le Sterigmatocystis sur glucose pur d'une part, et
sur lévulose pur d'autre part, et à doser dan? le mycélium, aux différents
moments de la végétation, les quantités de mannitol et de tréhalose pro-
duites. Les résultats de ces expériences sont résumés dans les tableaux
suivants :
(') V évolution du tréhalose chez le Sterigmatocystis nigra Van Tieghem (C.B.
Soc. BioL, 93, 1926, p. 3o4); Origine et évolution du mannitol chez les végétaux
(Comptes rendus, 188, 1929, p. 77 ); Évolution du mannitol chez les végétaux (Bev.
gèn. de Bot., il, 192g, p, 282).
nia ACADEMIE DES SCIENCES.
I. — Cultures de Sterigmatocystis sur. milieu normal 4- 7 S de glucose.
Liquide de culture. . Mycélium.
Temps Acide formé Poids sec
de Sucre en KOH d'un
culture. restant, décinormale. mycélium. Mannitol. Trélialose.
1] m s cm3 s s s M
3'2.3o 5,100 68 0,900 0,058 0,000
3i) 3, 440 83 1,910 0,097 0,004
4 8 , 0,809 °ï> ' 2 >7^8 0,306 0,081
6'|.3o 0,01g 5 '^77 0,186 0,195
80 o 9 ,J M 4''.5 0,088 0,178
II. — Cultures de Sterigmatocystis sur milieu normal -+- j s de lévulose.
Liquide de culture. Mycélium.
Temps Acide formé Poids sec
de Sucre en KOH d'un
culture. restant, décinormale. mycélium. Mannitol. Trélialose.
El g cm- 1 S S S
32 4.56g 5g 0,734 0,080 0,008
3g 3,5i7 6g 1 , 344 , og3 , 007
48 2,368 5a 1 ,853 0,167 0,011
64. 3o m 0,161 i3 3,478 0,108 o,og4
81 o 5 • 3,647 O >098 Oi^S
Ces tableaux montrent que le Sterigmatocystis contient toujours plus de
tréhâlose dans le cas du milieu au glucose que dans celui du liquide au lévu-
lose. Il convient cependant d'analyser de plus près ce fait, car on remarque
une augmentation brusque de la teneur en tréhâlose au moment où il n'y a
pour ainsi dire plus de glucose dans le liquide. Ce fait s'explique par nos
recherches antérieures. En effet nous avons toujours constaté un semblable
accroissement à un moment comparable de la vie du champignon, quel que
soit le sucre fourni. Par des expériences nous avons montré qu'il était lié à
l'évolution de l'acidité du liquide. Ici encore, le tréhâlose devient plus abon-
dant au moment où l'acidité diminue beaucoup. On peut constater ce phé-
nomène aussi bien dans le Tableau I que dans le Tableau II.
C'est doncun fait général, et il convient de ne considérer, pour la question
qui nous intéresse, que les premiers temps de la végétation, alors que le
mycélium trouve à sa disposition des quantités importantes de sucre, c'est-à-
dire la période qui s'étend jusqu'à /[8 heures environ. Dans ces limites on
constate pour le tréhâlose contenu dans le mycélium ayant végété sur glu-
cose des teneurs relatives au poids sec d'un champignon, variant de 5 à
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 7 13
3 pour 100 et dans celui ayant poussé surlévulose des teneurs de 1 à o,5pour
100. Puisqu'il y a constamment environ 5 fois plus de tréhalose dans le
premier mycélium que dans le second, on doit bien admettre qu'il y a une
relation entre le glucose alimentaire et le tréhalose élaboré.
Pour lemannitol, tout à fait au début de la végétation, les faits sont aussi
nets. A 32 heures de culture, on trouve 1 1 pour 100 de ce produit dans le
champignon du tableau n° 2 et 3 pour 100 dans celui du n° 1. Mais ensuite
les teneurs deviennent peu différentes, 7 et 9 contre 5 et 7,5o pour 100.
Cependant il faut remarquer que la différence est toujours en faveur des
cultures faites sur lévulose.
D'après les résultats de ces expériences, il y a une corrélation entre la
nature du produit fabriqué par le Sterigmatocystis et le sucre fourni comme
aliment au mycélium 1 . Cette relation est plus marquée entre glucose et
tréhalose, qu'entre lévulose et mannitol.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur le pouvoir mercuro-réducteur de r urine
normale. Note de MM. H. Pénau et G. Tanret, présentée
par M. A. Desgrez.
I. On sait depuis' longtemps que l'urine normale possède un pouvoir ré-
ducteur propre, qui a déjà été mesuré par la réduction de Mn O* Iv en milieu
acide (Hélier, Meillère), du bleu de méthylène (Rosin, Le Goff) ou des sels de
cuivre dans certaines conditions (Fli'ickiger, Moitessier). Presque toujours
ce pouvoir réducteur a été évalué en glucose, évaluation arbitraire et
erronée puisqu'à côté de petites quantités de glucose normal l'urine contient
des corps réducteurs comme l'acide urique, la créatinine (sans compter
d'autres substances inconnues), évaluation commode néanmoins parce
qu'elle se rapporte à un terme de comparaison bien connu : .on l'a trouvé
variant de o s ,4o à 4 g ,5o de glucose.
IL On sait aussi qu'une solution d'iodure double de mercure et de potas-
sium n'est pas réduite par l'urine normale, neutre ou acide. Mais l'alcali-
nise-t-on avec NaOH pure (réactif de Nessler), il y a réduction du com-
posé mercurique et précipitation de mercure métallique. Le poids de mer-
cure déposé mesure le pouvoir réducteur. Le coefficient mercuro-réducteur
peut donc s'exprimer par le nombre de grammes de mercure libéré au cours
de la réduction du réactif iodo-mercurique lorsqu'on se place clans des con-
ditions précises d'alcalinité et de temps de chauffe.
Moyenne
4 , 5o
4,60
4,55
4,85
5 , 1 5
4,80
10, 13
9.43
8,4a
8,24
9,53
8.90
7l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ce dosage se fera aisément par la méthode de Rupp, perfectionnée
par MM, Baudouin et Lewin (') : transformation de Hg en Hgl 2 par une
solution d'iode ajoutée en excès, et titrage de l'excès d'iode par I'hyposul-
file de sodium. Nous opérons sur io cm3 d'urine dédoublée, maintenus 3 mi-
nutes à ioo° au contact de io™ 3 réactif iodo-mercurique et de 2™ s soude
à 1 /3 : Y total = 5o cm \ On ajoute avant la chauffe, selon l'excellente
technique de MM. Fleury et Marque ( 2 ), i s SO'Ba précipité pour amener
le mercure à l'état de division extrême et favoriser son attaque ultérieure.
Les titrages ont lieu avec des solutions normales de I et S 2 3 Na 3 n/2o.
Pour un adulte sain, menant la vie de laboratoire, voici les valeurs du
coefficient mercuro-réducteur obtenues au cours de dosages 1res rappro-
chés, et dans les conditions ci-dessus définies :
Au litre 5,10
t Par 24 heures. . . . 7 ,65
III. Le pouvoir mercuro-réducteur total ainsi mesuré n'est évidemment
que la somme des pouvoirs réducteurs partiels de toutes les substances réduc-
trices de l'urine, connues ou inconnues. Il est donc intéressant d'établir celui
des principaux éléments qu'on peut rencontrer dans l'urine.
Glucose 3,48 (B. et L.) Albumine....' o,35
Acide urique 1 ,70 ( : 'i Sels biliaires o,65
Créatinine 3, 20 Bilirubine 0,45
Cystine i,-5 à 2,-0 Pigments urinai res 0)4°
Allantoïne i , 18
Ces chiffres n'ont toute leur valeur que pour un contact de 3 minutes
à ioo° entre le réactif merctiriel et le corps réagissant, et pour une alcali-
nité de Na OH n/4.
IV. Avec Jes données précédentes on pourra analyser de plus près, quoi-
que de façon très imparfaite, les groupements de corps qui constituent le
pouvoir mercuro-réducteur total.
(') Baudouin et Lewis, Bull. Soc. Ch. Biol., 9, 1927, p. 280.
(") Fleury et Marqde, Comptes rendus, 188, 1929, p. 1686.
( 3 ) Coefficient apparent : le pouvoir réducteur réel, défalcation faite de l'oxydation
de l'acide par l'alcali, n'est que de o,45. Les variations des pouvoirs réducteurs en
fonction du temps de chauffe, de l'alcalinité et de la quantité de réactif mercuriel
employé seront étudiées dans un autre recueil.
SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1929. 7 1 5
A cet elfet on fera trois dosages : 1" sur l'urine elle-même (R total); 2 sur l'urine
déféquée au sous-acétate de plomb (R Pb); 3° sur l'urine déféquée au nitrate acide de
mercure (R Hg|, Le premier donne le pouvoir mereuro-réclucteur total, qu'on pourra
exprimer en glucose en le divisant par le facteur 1,70. Le « groupement urique » est
donné par la différence (Rtotal — RPb) et sera arbitrairement exprimé en acide urique
en le divisant parle facteur 1,70 : l'expérience montre que l'on obtient ainsi des
teneurs en acide urique bien plus élevées, deux fois et demie plus environ, que celles
déterminées par un dosage direct : c'est dans cette fraction de l'analyse que s'accu-
mulent le plus de substances réductrices inconnues, notion utile pour des recherches
ultérieures. Le « groupement créatinique » donné par la différence ( RPb — RHg) sera
exprimé en créatinine en le divisant par le facteur 3, a : ici encore on obtient des chiffres
un peu plus élevés que ne le donnent des dosages directs de créatinine' qui ne consti-
tue que les deux tiers environ du groupement ainsi isolé. Les glucides résiduels seront
donnés par le nombre RHg qu'on évaluera en glucose le divisant par le facteur a, 18.
Les chiffres suivants ont été donnés par une moyenne de cinq analyses
(urine des il\ heures) :
R total ^, 77
RPb 6/47
RHg ',7 5
Pouvoir réducteur total (en glucose) o,ti-t
Acide urique et son groupe (acide .urique vrai o s ,535) r ,36
Créatinine et son groupe (créatinine vraie oS-gio/i 1 ,48
Sucre résiduel ( en glucose ) <"> 1 7°
V. Le pouvoir mercure-réducteur, mesuré dans des conditions rigoureuses
d'expérience, et tout relatif qu'il soit, est donc une donnée qui peut trouver
place dans les recherches analytiques^ L'examen de ses constituants permet
une estimation sommaire des différents groupements de corps réducteurs éli-
minés par le rein et, eq,soulignant la part de l'indosé urinair'e et sa répartition,
est capable d'orienter de nouveaux travaux. Sa connaissance et son dosage,
qui peuvent être étendus aux humeurs et aux tissus de l'organisme, appa-
raissent susceptibles d'applications pour la physiologie et pour la clinique.
716 . ACADÉMIE DES 'SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE ET BIOLOGIQUE. — Sur l ' allantoïnase et l'origine de
V acide allantoïque chez les végétaux ('). Note ( a ) de MM. R. Fosse,
A. Bjiunel, P. de Grjeve, présentée par M. Emile Houx.
1 . L'acide allantoïque, longtemps insoupçonné dans les plantes, se forme
in vitro par action sur l'allantoïne du ferment que nous avons découvert
dans les graines de Légumineuses. Cette réaction biochimique, totale en
présence de carbonate d'ammonium, conduit à une méthode d'analyse
quantitative spécifique de l'allantoïne.
"2. La graine est-elle, chez les Légumineuses, le seul organe pourvu
d'allantoïnase? On trouve aussi ce fernient : i° dans les diverses parties de
Phaseolus vulgaris : radicelle, racine, tige, feuille, fleur totale, légume frais
total, gousse et graine séparées; i° dans la racine, la tige et la feuille de
Soja hispida, cultivé par nous et récolté sans fleurs en septembre.
Même après dessiccation, ces deux plantes transforment encore énergi-
quement l'allantoïne en acide allantoïque.
3. L'allantbïnase existe aussi dans de nombreux végétaux, autres que les
Légumineuses : Champignons, Psalliota campestris, Aspergillus niger (spores
et mycélium), Claviceps purpurea; Muscinées, Polytrichum formosum; dans
les graines des plantes suivantes : Ombellifères, Fœniculum dulce, Daucus
carotta; Solanacées, Nicoliana tabacum; Composées, Tanaceturn vu/gare;
• Chénopodiacées, Beta vulgaris, Spinacia oleracea, Atriplex hortensis; Urti-
cacées, Humulus lupnlus, Cannabis saliva, Urtica dioica; Malvacées, Althrea
rose a; Rutacées, Ruta graveolens; Rosacées, Prunus laurocerasus, Prunus
domestica, Persica vulgaris, Potentilla recta, Fragaria indica, Geum sylva-
ticum; Cucurbitacées, Cucumis satinis, Cucurbita maxima.
4. Recherches sur l'origine de f acide allantoïque . — L'acide allantoïque
et l'allantoïne se trouvent ensemble dans la même plante Phaseolus vulgaris,
Acer pseudoplatanus ( 3 ). L'un des deux uréides se forme-t-il, in vivo, aux
dépens de l'autre ?
NH'.CO.NH - CH - NH\ +HS ° NH-.CO.XH - CH - NH.CO.NH-
i >CO izî i
CO-NH' om- COOH
(') Comptes rendus, 188. 190.9, p. 106, 486. 1067, 1 4 1 8, 1682; 189. jgag, p. ai3.
( 3 ) Séance du 14 octobre 1929.
(") R. Fosse. L'urée, p. i85. Paris ig'ïS.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. 717
Production d'acide allantoïque par fermentation du suc de Phaseolus
vulgaris. — Le suc d'expression centrifugé du haricot vert (dit mange-tout),
préalablement refroidi et broyé, est placé au bain d'eau à 4o°, en présence
de chloroforme, avec ou sans carbonate d'ammonium, en même temps que
du suc chauffé en vase clos, 3o minutes à 100°, additionné ou non de ce sel.
L'acide allantoïque est dosé, par la méthode déjà décrite, avant et après
fermentation.
E, T, E„. T„.
. C 'h C1 " ! - cm "
^u ■ 00 » 00 »
Suc chauffé » 5 » 5
Sans-carb. d'ammonium. . . » » 5 5
Chloroforme o,5 o,5 o,5' • o,5
Dosages de l'acide allantoïque.
Dul ' ée Acide allantoïque par litre Allantoïnc
de la Xanthylurée ^— — — ^ ■— transf.
fermentation. pour 5cm» suc . préformé. total, par fermentation, en ac. ail.
E, o heure 0° 00578 o,a4o o°24o o B o* .
• 4 heures....... o, 00684 - 0,286 o,o/|6 o,o4i
3 4 » 0,007 . - 0,^93 o.o33 0,047
V "- l + » 0,00948 - 0,397 0,167 "o, l'io
2i 'f » 0,00971 - 0,407 0,167 o,i48
T i ^ » 0,0008 - 0,243 o,oo3 0,002
2 4 » o,oo583 - 0,243 o,oo4 o,oo3
T = '4 " 0,00589 - 0,247 0)0»7 o,oo5
3 4 » 0,00578 - 0.24'i 0,002 0,001
Ainsi le suc de Phaseolus produit après 24", à 4o°, des quantités très appré-
ciables d'acide allantoïque : 0^167 par litre, en présence de carbonate
d'ammonium, et seulement o s ,o53, en l'absence de ce sel, résultats conformes
à ceux déjà obtenus par, l'action des graines de Légumineuses sur des solu-
tions titrées d'allantoïne.
5. Ces expériences démontrent que, sans exclure la possibilité d'une
transformation diastasique inverse, l'allantoïne doit engendrer l'acide allan-
toïque dans les plantes, comme le fait déjà prévoir la présence si répandue
de l'allantoïnase chez les êtres vivants.
718 ACADÉMIE DES SCIENCES.
MICROBIOLOGIE. — Sur la production d'une toxine diphtérique très active.
Note ( ' ) de M. G. Ramon, présentée par M. Roux.
En 1887, Roux et Yersin, faisaient connaître la toxine diphtérique et le
moyen de l'obtenir, cette découverte allait conduire à la sérothérapie
antitoxique. Par la suite, et en vue précisément de la production du
sérum antidiphtérique, on s'efforça de déterminer les meilleures conditions
de préparation de la toxine diphtérique. Spronck et d'autres auteurs
avaient indiqué (1896) que le glucose que contient la viande entrant dans
la confection du bouillon, est responsable de l'acidification qui nuit à l'éla-
boration de la toxine dans le milieu de culture -, aussi, la première préoccu-
pation des expérimentateurs fut-elle de préparer un bouillon exempt de
sucre. Divers moyens ont été et sont encore mis en œuvre dans ce but.
Ainsi, par exemple, dans le bouillon, dont t. Martin, après une étude
approfondie (1898), fixa la technique, et qui est couramment utilisé pour la
production de la toxine diphtérique, la macération de viande de veau est
soumise à la fermentation ( 2 ) durant une vingtaine d'heures à l'étuve à 37 ;
on ajoute à cette macération une solution de peptone préparée au labora-
toire (à l'aide d'estomacs de porcs) et exempte, elle aussi, de glucose. Le
milieu obtenu, dans pes conditions, ensemencé avec le bacille diphtérique
n° 8 de Parck et Williams (souche entretenue depuis 1897 à l'Institut
Pasteur), peut fournir après 10 jours de culture, une toxine active qui est.
capable de tuer le cobaye à la dose de ^ - ^ de centimètre cube et dont la
valeur antigène intrinsèque, appréciée par la méthode de floculation, atteint
le plus souvent 10 unités, parfois 11 et 12.
Au cours d'essais entrepris, il y a plusieurs années déjà, avec A. Berthelot
nous avions pu constater que l'addition, au bouillon, d'une minime quantité
de tapioca favorise la culture du bacille de Klebs-Lôffler ( 3 ). Reprenant et
poursuivant ces essais, au point de vue spécial de la production de la toxine
diphtérique, nous avons ajouté au milieu, préparé suivant la technique rap-
•(') Séance du 21 octobre 1929.
(-) Cette fermentation est provoquée par de nombreux germes aérobies et anaéorobies
indéterminés; clans certains procédés elle est assurée par l'addition de la macération
de cultures pures de D. coli (Th. Smith), elle peut aller jusqu'à la putréfaction, en
été-surtout.
( :) ) A. BiinTtiELOT et G. Ramon. C. R. Soc. Biol., 93. r)'î5, p. 896.
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1929. <jiq
pelée plus haut, de la poudre de tapioca, à raison de i5 s par litre de bouillon.
Sans entrer dans le détail de nos expériences, nous indiquerons que sous
l'influence de la culture du bacille diphtérique, le tapioca se fluidifie (!), le
milieu s'acidifie bientôt; tantôt cette acidité s'accentue, et alors la quantité
de toxine produite est minime, parfois nulle; tantôt elle disparait peu à peu
et l'on obtient dans ce cas, après i5 à 20 jours de culture, une toxine dont
la valeur antigène peut s'élever à i5, 18 unités. Si, comme nous l'avons
fait, on substitue au tapioca de la farine (d'orge ou de blé), les résultats
sont analogues, peut-être un peu moins irréguliers cependant, certaines
substances des farines pouvant jouer le rôle de tampons.
Au lieu de tapioca et de farine, qui subissent des transformations dont
nous ne sommes pas maîtres, ajoutons simplement au bouillon une quantité
déterminée de glucose ( 2 ). Après nombre d'expériences, nous avons fixé
cette quantité à i s ,5 par litre. La culture du bacille américain, obtenue dans
ce milieu, et filtrée au 10 e jour, donne une toxine qui tue le cobaye de 25o s
à la dose de _~ - ~ de centimètre cube et dont la valeur antigène est
comprise entre 12 et id unités. Le glucose ajouté en minime proportion au
milieu de culture ne nuit donc pas, au contraire, à la préparation d'une
bonne toxine. Fort de cette constatation, nous avons pensé qu'il n'était pas
nécessaire d'essayer de faire disparaître le glucose, de la viande servant à
la confection du milieu de culture. A la macération fermentée et parfois
putréfiée à l'étuve, nous avons substitué une macération ayant séjourné,
soit quelques heures à la température du laboratoire, soit, ce qui est pré-
férable, une quinzaine d'heures à la chambre froide. En opérant de cette
façon, d'abord dans des expériences restreintes, puis dans des essais très
larges, effectués avec la collaboration de Y. et E. Gidon, des bouillons
diphtériques ont pu être préparés dont la toxicité est telle que ~ et parfois
—^ de centimètre cube tue le cobaye en L\ jours et dont la valeur antigène
intrinsèque est régulièrement comprise entre 1 5 et 20 unités au centimètre
cube, certains échantillons ont même atteint le taux de 25 et 3o unités.
Ainsi, avec un milieu de culture, préparé selon une technique dont voici
les points principaux : macération de viande de veau, abandonnée î5 à
20 heures à la chambre froide, puis peptonée et additionnée de glucose
( ') Par l'action d'une amylase bacillaire.
( s ) Addition qui avait déjà été essayée par de nombreux auteurs (Lofller, L. Martin
et L. Momont, Th. Smith. Lûbeneau, Rosenau, etc.).
nao ACADÉMIE DES SCIENCES.
(i«=, 5 par -litre) de pH 8 à pH8,5 ('), il esl possible d'obtenir une toxine
diphtérique de grande activité et par là même, une anatoxine de haute
valeur antigène intrinsèque capable de provoquer chez l'homme et chez
l'animal une immunité antitoxique élevée. Ajoutons que l'emploi de cette
anatoxine, issue d'un milieu dont la viande a macéré à froid, permettra sans
doute d'éviter, à l'occasion des injections d'anatoxine, certaines réactions
dues à des substances toxiques qui trouvaient leur origine dans la fermen-
tation de la viande à l'étuve. Signalons enfin que ce milieu qui fournit une
loxine diphtérique si active convient également bien, avec quelques modi-
fications de détail, pour la préparation d'autres toxines, telles que la toxine
tétanique, la toxine du streptocoque scarlatineux, etc.-, l'utilisation d'un
milieu unique simplifiera la productipn de ces toxines.
A i5 h 35 m , l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à i5 h 55 m .
E. P.
ERRATA.
(Séance du i4 octobre 192g.)
Note de M. Herbrand, Sur le problème fondamental des Mathématiques :
Page 555, ligne a3, au lieu de
fi(b h b k . . . b in .) =/,.(f/,'Vi • ■ • c /n,.h
lire
fi(b il b h ...b Ui ) = c m ou fi{c il c h ...c ini ) = b in .
( i ) Une souche de bacille diphtérique récemment isolée, cultivée pour la première
fois dans ce bouillon glucose, après seulement quatre repiquages sur sérum coagulé, a
fourni une toxine tuant le cobaye de 25o?àIa dose de -,-J ô de centimètre cube en 4 jours ; la
même souche cultivée en bouillon à base de macération fermentée et non glucosée, a
donné une toxine, dont la dose mortelle pour le cobaye est égale à ^ de centicube.
ACADEMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 4 NOVEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANG1N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE.
M. le Président annonce à l'Académie qu'à l'occasion de la Fête
de l'Armistice, la prochaine séance hebdomadaire aura lieu le mardi
■i 2 novembre, au lieu du lundi 1 1 .
M. le Secrétaire perpétuel dépose sur le bureau le Tomé*I des OEiures
de G. Humbert, publiées par les soins de Pierre Humbert et Gaston Julia, avec
une Préface de M. Padl Painlevé.
M. C. Matigxon fait hommage à l'Académie d'une brochure intitulée Le
Charbon, matière première de l'Industrie chimique.
M." M. d'Ocagjve fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage de
M.Lemaire, répétiteur à l'Ecole polytechnique, intitulé : Hypocycloïdes et
Épicycloïdes, dont il a écrit la Pré/ace, et dans lequel les propriétés
connues et nombre de propriétés nouvelles de ces courbes sont établies par
des moyens purement géométriques.
ELECTIONS.
Par la majorité absolue des suffrages, M. G. Urrain est élu membre du
Conseil d'administration de la Fondation Edmond de Rothschild en rempla-
cement de M. Ch. Moureu décédé.
C. R., 1929, 2' Semestre. (T. 189, N° 19 ) 56
t 2 2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i° Observatoire de Nice (Fondation R. Bichoffsheim ). Étoiles intermé-
diaires (Zone — 5° à + 5°). Catalogue et mouvements propres, par G. Fayet.
2° Recherches sur la Théorie des nombres, par M. Kraitchik. Tome II :
Factorisation. (Présenté par M. M. d'Ocagne.)
3° L'édition muse du Traité de M. H. Le Chatelier, La Silice et les Sili-
cates, par MM. Lazarev et Ponomarev.
4° Carlos IhVkez m Ibero. El Tûnel intercontinental de Gibraltar.
M.'Ch. Camichel prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre
des candidats à la place de membre non résidant vacante par le décès de
M. Ch. De père t
■ M. Ch. Mâchais prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre
des candidats, à la place vacante dans la section d'Astronomie par le décès
de M. //. Andoyer.
M. A. Waiii. prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre des
candidats à la place vacante dans la section de Chimie par le décès de
M. Ch. Moureu.
CALCUL DES PROBABILITÉS. — Sur l'extension de la théorie de périodo-
vçrammes aux suites de quantités dépendantes. Note (') de M. Edgène
Si.ctzky, présentée par M. Emile Borel.
La théorie de périodogrammes fondée par M. A. Schuster( 2 ) étant basée
sur l'admission de l'indépendance de perlurbalions éventuelles n'est pas
( ' ) Séance du '«8 oclobre i9'2i).
(-j On t/ie Investigation of Hidden Periodicities (Terr. Magn., 3. i8g8, p. i3).
SÉANCE DU '| NOVEMBRE 1929. ;a3
applicable par cette raison dans la plupart des recherches empiriques. Je
me propose ici de généraliser cette théorie en supposant des hypothèses
simples qui semblent être suffisantes dans un grand nombre de cas et qui
admettent sans doute des extensions diverses.
Envisageons une suite de quantités éventuelles x , a;,, ..., a7„_, et
supposons : (I) que Ea7,= o, Ex'j — a). = const., et que le coefficient de
corrélation entre x-, et x M \i\.{t)\ ne dépend que de t. Nous supposons
encore : (II) que les termes de noire suite séparés par un nombre de
termes > oj sont indépendants; (III) que la somme
m
v-i , ■xr.ml
/ r,,-( t) COS jz= o '
—10
et (IV) que les valeurs possibles de \xj\ ne dépassent pas un nombre cons-
tant L.
Soit m un nombre entier, h = ir^.m\n et R 2 = -|- yA 2 + 13-, où
n— 1
A = - 7 jotcoshk et B = - 7 jctsinhk.
11 -ÀJ n ^J
On trouve alors, ne faisant usage que des conditions ( I) el (Il '),
(U (1)
C!'l EK a = — V r,Al icoh/// — — V //•.,! /)(W//. •
—m 1
lu
l 3 1 lvV'-( resp. EB 2 ) r= - EW + ~'cot/( V /■,«■< / i s i 1 1 // / .
1 ■>, II- ^ml
t
i ', ] E,\B=i^f V /-..m sin///.
t
d'où il suit que, h étant constant, EA'/iEFf 2 et EB 2 /îER' j tendent vers 1 et
le coefficient de corrélation entre A et B (7\ B ) tend vers zéro quand n
augmente indéfiniment. En nous servant ensuite de deux théorèmes très
importants de M. S. Bernstein ( ') nous prouverons que, sous les hypo-
thèses I-IY, les valeurs éventuelles A et B tendront à satisfaire à la loi
limite des probabilités, d'où, en faisant usage de l'équation lim/- AB = o,
nous trouverons pour des grandes valeurs de n la probabilité que R dépas-
sera une valeur donnée (R) :
[5) F(R
.-v
Ji:
'm-
(') Sur Ve.Tteiision du théorème limite, etc. (Math. Ann., 07. iy«fi. p. ''.'1. .rai.
^24 ACADÉMIE DES SCIENCES,
ainsi que les expressions pour les moments
(&)
ER< = ■
2.4.,
.s -ER-
-VJG
ER-
(pour s pair).
(pour 5 impair),
d'où Ton a, par exemple.
ER=-V7îER- et- c- B == [ER 4 - (ER^;p = ER 5 .
La valeur ER 2 sert de niveau autour duquel les oscillations de R 2 ont
lieu. Il est constant (pour chaque n donné) dans le cas qui a été étudié par
M. A. Schuster et il est variable, étant une fonction de la période (n/m),
dans le nôtre.
En désignant par R, = A, + B'^ et R^A^+B^ deux ordonnées du
périodogramme, nous trouverons le coefBcient de corrélation
ERj RI; - ER» ER:j _ ( EA- A* - EA- EÀg) + . . . + (EB- Bg - EB- EBg)
yi) r R\M — z. — = „ ._ „ : *
Or toutes les paires qu'on peut former de quantités A,, A 2 , B,, B»
obéissant à la loi limite des probabilités, il en résulte, les relations
limites EA* Àjrv^ i ^ s (i + 2;i i 0, etc. où ^l^d'i.^ -a'ji-.rv, -ER-, d'où il
suit que
( 8 ) r R] B 3 ~ - ( rl t A , + r% B „ -4- rg, A , -+- rg, B , )
4 \ „//(,-+-/.•» \
-^ < col
H?"
At}'.
sin/(, / -+- sin/i 2 /
+ col»(^*!)(2^/^
sin/(, / — sin lut
V /•.,.(/) sin//,/ \ -4- I 2 r «")sin)i,/
: ^ r.^fjcos/i,;^ r ' r ^J vosluj.
— G) — «
Pour les ordonnées des périodogrammes construites pour les séries :
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 192g. 720
x , . .., x n _, et x n , ..., a7 2 „_i (R' 2 et R" 2 ) on trouve, des résultats tout à
fait analogues.
On voit donc que pour n grand les ordonnées d'un périodogramme aussi
bien que les ordonnées des périodogrammes de suites partielles contigués
peuvent être traitées comme des quantités éventuelles indépendantes, les
coefficients de corrélation respectifs étant de l'ordre ijn- . On voit aisément
que ces conclusions sont valides aussi bien pour— = const., — — const.
que pour — = const., m 3 = m. l -\-k. oùk = const.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un problème inverse au problème de
Dirichlet. Note de M. B. Demtchenko, présentée par. M. Hadamard.
Dans une Note récente (') M. D. Riabouchinsky a donné une classifica-
tion générale des problèmes inverses aux problèmes aux limites. Ce genre
de problèmes nécessite quelques définitions supplémentaires. Il est évident,
par exemple, qu'il faut préciser dans chaque cas ce qu'on doit sous-entendre
quand on dit que deux surfaces différentes portent les mêmes données. Nous
prendrons ici comme point de départ une définition simple quoique assez
particulière, mais qui permet de traiter facilement les problèmes inverses.
Soit Q, un domaine plan (plan Z), simplement connexe, intérieur à la
frontière S et représentable d'une manière conforme sur un cercle L (plan z).
Nous dirons que l'on connaît les valeurs o = g'( M) et y i =/((M) sur 2, si
elles sont données le long du cercle L en fonction de l'angle polaire 9.
Autrement dit :
. Deux suites continues de valeurs sur deux frontières différentes S et a
sont identiques si la représentation conforme d'une de ces frontières sur
l'autre fait correspondre les éléments portant les mêmes valeurs.
Le problème inverse au problème de Dirichlet consiste dans la détermi-
nation de la frontière 2 connaissant g(M) et A(M).
Démontrons l'unicité de la solution du problème inverse. Soient ù et co
deux solutions distinctes du problème, et <I>(X, Y) et o(x, y) les deux
fonctions harmoniques correspondantes. Soit
(0 Z = /( S )
l'équation qui donne la représentation conforme du domaine ù sur co. Désï-
(') Comptes rendus, 189, 1929, p. 629.
n 2 (i ACADEMIE DES SCIENCES.
t
gnons par jj> (ic, y ) le résultat de la transformation ( i ) effectuée sur ^X , V).
La fonction <î>(.r, y) est encore harmonique dans le domaine w et prend,
par définition, sur la frontière a les mêmes valeurs que la fonction z>(jc, y),
c'est-à-dire est identique à celle-ci, 9 = 0. Par conséquent
/d<î>\ /rfo\ /rf*\ /r/*\ (tf\\
{ ' i] [7i\h = \wi) ={,(») ^[^hy^u
en désignant par N el n les normales aux fronlières. S et a. D'où l'on déduil
La fonction Iog/'('s) = P + iQ étant régulière, la condition (3) où
P^=o entraîne l'identité P-r:». D'où l'on a
i \ ) /( ? ) = r-e' 11 h- C (C,/' = const. i.
c'est-à-dire que le domaine ù se déduit du domaine w par une simple* rotation
et une translation. L'unicité est donc démontrée.
Examinons maintenant les conditions d'existence de la solution du pro-
blème inverse. Soitr=i l'équation du cercle L. Nous pouvons facilement
calculer la fonction U(j?, y) harmonique à l'intérieur du cercle et se rédui-
sant sur la frontière à g"(ô). Soient (i) la transformation cherchée donnant
la représentation conforme du domaine D, (plan Z=-Rf'*) sur le cercle L
(plan £ = /r'°) et <p(X, Y) la fonction harmonique qui prend sur la fron-
tière X les valeurs g'(6) et dont la dérivée normale se réduit à //(0).
Soit 9(j*, y) la fonction qu'on obtient en effectuant sur œ(\, Y) la trans-
formation (i ). Les fonctions harmoniques 9('«r, y) et L"( jc-, y) qui prennent
sur L les mêmes valeurs g'(9 ) sont identiques. On a
/ do \ / do \ I dr \ i (IV , ,
■UJ ïï = UAUA ï= -7 7 rTr l 77F = /l(fi '-
D'où l'on déduit l'équation
■"' dr h(0)
qui permet de déterminer /(>), |/'(-)| étant positif, le problème admet
une solution seulement si l'inégalité -7- t-t- <C o est vérifiée. Cette solu-
tion vérifie la condition / ^ dZ = o comme il est facile de le voir.
II est facile de généraliser les raisonnements précédents dans le cas où le
domaine il est extérieur ou multiconnexe.
SÉANCE DU \ NOYKMBR.K 1929. 727
THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur les zéros des combinaisons linéaires
de p fonctions entières données. Note de M. Henri Cartan.
1 . Soit un système de p fonctions g, (x), g»(x), . . . , g P (x), holomorphes
pour |«r|<R. Supposons une fois pour toutes qu'il n'existe pas de zéro
commun à toutes ces fonctions, ni de relation linéaire homogène à coefficients
constants entre ces fonctions. Soit Ù(.r) la plus grande des quan-
tités log | gj(x) | (y = 1 , 2, ...,/>); posons
T(r)=— I l'i/r' ) ah — U(o).
Sijo = 2, T(r) n'est autre que t(V; ÇY à une constante additive près (').
Si/) est quelconque, on a, g tl et g ti désignant deux quelconques des g h
Tl'r; &)<Tlr)+0(i).
Considérons maintenant <7 (</>/>) combinaisons linéaires homogènes,
distinctes p à p, des fonctions gj\ soient F,, F 3 , , . . , F 7 . Posons
N"( r. F; ) = T. 1o;î — ; — '
la somme étant étendue aux zéros x„. de F/(a?), chacun étant compté autant
de fois qu'il y a d'unités dans son ordre de multiplicité si ce dernier est
inférieur à p — 1 , p — 1 fois dans le cas contraire.
On a V inégalité importante
<<)
17 - -/))T(n<y Nia-. F,) 4-Sin.
où S(r) jouit des propriétés énoncées par M. R. Nevanlinna dans le
cas/) = 2. Pour/) = 2, en effet, on retrouve l'inégalité qui a permis à
M. Nevanlinna de compléter de façon si remarquable le théorème de Picard-
JBorel ( 2 ). Pour/) quelconque, l'inégalité (1) répond à une question récem-
(') Voir à ce sujet une de mes Noies précédentes {Comptes rendus, 188. 1929.
p. 1 374 )-
A' 1 ) Voir, par evemple. R. Nevanlinna. Zur Théorie der meromorphen Funktionen
.( Acla matliematica, 40, 1926, p. 1-99)-
728 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ment posée par M. Valiron ('); elle complète les résultats de M. Montelsur
les combinaisons exceptionnelles dep fonctions entières données.
2. Supposons les g } entières, et considérons q combinaisons F,-, dis-
tinctes p kp\ si les zéros de chaque F,- ont respectivement leurs ordres de
multiplicité supérieurs à m,-, on a, d'après (1),
1
\m.i~ p — 1
Eu particulier, la puissance p iima d'une fonction entière qui a des zéros
ne peut être égale à la somme de moins de p+ 1 fonctions entières sans zéros.
D'ailleurs, (1 -1- e*y est égale à la somme dejo+ 1 fonctions entières sans
zéros.
3. Les gj étant entières, appelons défaut de la combinaison F; la quantité
a(F,)=lim|"r- W r ' F 'i
;7^r,|. J{r)
(')•
Théorème. — On peut choisir un nombre fini ou une infinité dénombrable de
combinaisons F,-, distinctes p à p, de façon que :
1 ° La série 21 o(F,-) soit convergente et de somme S <p ;
2° Pour toute combinaison F, qui n'est pas une combinaison de moins de
p fonctions F,, le défaut o(F) soit nul.
La valeur de S peut dépendre de la manière dont on choisit les F,, ainsi
que le montre un exemple simple.
4. Application aux algébroïdes mérornorphes. — Une algébroïde est définie
par
<h(u) = A v « v + Av^ w v - 1 + . . . + A = o,
les Ay étant holomorphes en x. Supposons qu'il n'existe aucune relation
linéaire homogène à coefficients constants entre les Aj, et, en particulier,
qu'aucune Aj ne soit identiquement nulle. Dans ces conditions, a,, ai, , . . ,
a Q désignant q nombres complexes distincts, on a, en vertu de (1),
1
(4) (q - v - 1) T(r) <2 N[r, è(a,)] + S(r).
(') Comptes rendus, 189, 1929, p. 628-625, dernière phrase de la Note.
('-) Dans certains cas, ou exclut, comme d'habitude, des intervalles exceptionnels
pour r.
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 729
Cette inégalité précise celle de M. Valiron ('); Dans le calcul de
N [r, ^(a,)], chaque zéro de ^(«() n'est jamais compté plus de v fois.
5. Application aux questions d'unicité. — Soient /, et/' a deux fonctions
entières sans zéros (/, ^/ 3 ,/,/ 2 ^ 1). On sait que l'ensemble des zéros
de/, — 1 ne peut coïncider avec l'ensemble des zéros de J\ — 1. Voici un
résultat beaucoup plus précis, obtenu grâce à (1). Posons
^■'^'^lir ^>=2> + s^-p iMD^iir^,
i j k
a,- désignant les zéros communs à/, — 1 et/ 2 — 1 , (3 y - les zéros de f, — 1 qui
n'annulent pas / 3 — 1, y,, les zéros de / 3 — 1 qui n'annulent par /*, — 1;
chaque zéro n'est compté qu'une fois dans les sommes précédentes. On a ( 3 )
d'ailleurs, pour/i = e r , f. i =e- J ', la limite est atteinte.
THÉORIE .DES FONCTIONS. — Sur les fonctions algèbroïdes mèromorphes.
Note de M. Georges Valiron, présentée par M. Emile Borel.
1. Comme dans ma Note précédente (/'), u{z) désigne l'algébroïde
définie par
T(r)~T[r, «(•=)] est sa fonction caractéristique, A(s) le plus grand
des | A.j(z)\ et
1 r' 2 '"
u(A') = — / IogA( re'^)do,
La méthode de M. Montel (') montre de suite que [J.(A) est sous-harmo-
nique en r, donc convexe et croissante en logr. On peut aussi introduire au
lieu de «.(A) la fonction
(O
' 1 r"- T - r v 1
^J log HIM^rpp ^ >0 '
(') Note déjà citée; j'appelle T(r) ce que M. Valiron appelle vT(r).
(-) On exclut éventuellement certains intervalles exceptionnels pour r.
( :) ) Comptes rendus, 189, 1929, p. 628-625.
( 4 ) Journal de Math., 9 e série, 7, 1928, p. 29-60.
"JO ACADEMIE DES SCIENCES.
dont la différence avec a(A)est bornée et qui tend uniformément vers ;j.(A)
lorsque p croît indéfiniment, (i ) est croissante et convexe d'après les résul-
tats de M. Montel ( ' ) donc aussi ;-»-( A). De même les fonctions introduites
autrefois par Rémoundos ou moi-même dans la théorie des fonctions algé-
broïdes ( 3 ) sont croissantes et convexes.
En ce qui concerne T(/-), on pourrait utiliser le fait que la somme des
logarithmes des [« 7 (j)|quî s'y introduit est encore sous-harmonique tant
que les « 7 (s) sont finis (on le voit autour des points de ramification au
moyen de la formule fondamentale de M. Montel) puis procéder comme
M. Montel au n° 14 de son Mémoire cité. Mais les propriétés de croissance
et convexité de T(r) résultent plus simplement de la formule (2) ci-dessous.
2, Tous les résultats de M. Shimizu ( 3 ) s'étendent aux algébroïdes
méromorphes puisque la théorie de M. R. Nevanlinna s'y applique ( l ). La
relation entre T(;-) et la valeur moyenne appelée par cet auteur A,(r)
s'obtient aisément par la méthode de M. Henri Cartan. En prenant l'intégrale
double de Iog|d<(w)| sur les circonférences |«| = A et |s| = r, on obtient
(VI
11/(0)
A
où la fonction N est relative aux zéros de la fonction entière en s, 'j>( 'A <»''?).
Pour A = 1 on déduit de (1) la valeur exacte de la dérivée de T(V). Par
intégration convenable,
vT(/-i- '- f f\[r. .j/ifl)]
h.
l'intégrale étant prise sur la sphère de Riemann. En prenant N sous sa
forme intégrale et- en intervertissant l'ordre des intégrations, on obtient la
généralisation de, la formule de M, Shimizu.
3. Les formules (a) et (3) doivent être rapprochées de mon théorème
(') Ce fait a été établi autrement par .VF. Sliimizu ( Phys. math. soc. of Japan,
i e série, 2, 1929, p. 28-o.ï).
( -) \oir Bull. Soc. math.. h~l, 191 '1, p. •ïhi.
( ' i Japauesc Jour, of tuath., fi. 1929, p. 119-171.
( ' ) J'ai reconnu que les résultats de poa Noie précitée sont valables pour toutes les
algébroïdes. M. Henri Cartan, qui a obtenu des propositions encore plus précises, a
aussi trouvé d'une façon indépendante les théorèmes de ce paragraphe relatif à Ti/'j
[\oir le n" fi de sa dernière Note (Comptes, rendus. 189, 19^9, p. (b.j-fvjjj |.
SÉANCE DU 4 NOYKMIilïK 1929. 73 1
d'après lequel le rapport
' 4l • vT(n
tend vers un lorsque r croît indéfiniment (en restant extérieur à certains
intervalles dans le cas de l'ordre infini) pourvu que a soit extérieur à un
ensemble de mesure linéaire nulle. Ce théorème résulte en effet de ce que,"
pour une valeur /• acceptable, les points où (4 ) diffère de un de plus de z
peuvent être enfermés dans des cercles dont la somme des rayons est
moindre que r { , e et Y] tendant vers zéro avec 1 : r. Eu égard à l'inégalité
(valable pour tous les a et pour r ^> 1)
iji \[r, ■!/(«!] — .\fi. ■l>ia)] <vT(/') -+ k\
il s'ensuit que le rapport de T(/') à la valetir moyenne de N[/ - , 'j'(rt)] sur une
courbe rectifiable donnée ou dans un domaine quarrable donne tend vers un
lorsque r croît indéfiniment dans les conditions indiquées, proposition qui
peut être précisée dans le sens indiqué par M. Nevanlinna.
Inversement, en introduisant aussi N(/-, 'i ) — N(i, <J0 dans (2 ') ou (3) et
en tenant comple de (5) dont le premier nombre est continu en a, 011 montre
que, pour ik^>i, et pour chaque a dont la représentation sphérique est exté-
rieure à un ensemble exceptionnel E, on a, pour /■)> r(a),
N[r, 9(ff)]>vT(r)-T(ri*.
L'ensemble E est de mesure superficielle nulle, sa section par une circon-
férence quelconque est de mesure linéaire nulle. Ce résultat obtenu très
simplement, moins serré que celui relatif à (4) donné ci-dessus, en ce qui
concerne l'ensemble exceptionnel, présente cette circonstance nouvelle et
suggestive d'être valable sans restrictions relatives aux r, même pour Vordre
infini.
\. En partant de ce genre de propositions, on constate aisément qu'en
posant
/( ; ) = A -+- A , // -f- A 4 c -h . . . -4- Av J",
les fonctions A étant toujours données et les quantités //, c, . . ., x arbi-
traires, le rapport de N (/•,/) à la fonction ;j-(A) définie plus haut tend aussi
en général (c'est-à-dire lorsque les u, «-*, . . . , x sont pris successivement au
hasard) vers un lorsque r croit indéfiniment; c'est donc bien [/.(A) qui carac-
térisées) au point de vue de la distribution des zéros.
732 ACADÉMIE DES SCIENCES.
DYNAMIQUE ANALYTIQUE. — Sur les mouvements presque périodiques.
Note de M. A,. Markoff jun., présentée par M. Hadamard.
Le but de cette Note est de simplifier un théorème de M. Franklin sur
les mouvements presque périodiques ( 1 ).
Soit
(i) ~^—Xi(x u ..., x n ) (i=i n)
un système d'équations différentielles, où les X,- sont des fonctions réelles
uniformes de a;,, . . . , cc n , satisfaisant à des conditions de Lipschitz dans un
domaine ouvert D de l'espace R„ des variables a?,, . . . , x n .
Chaque solution de (i) sera appelée un mouvement. Un mouvement
x(t) {-) défini pour — oo<î<^oc sera dit stable s'il existe un ensemble
borné et fermé, contenu dans D et contenant l'ensemble des valeurs de la
fonction x(t). Nous parlerons ici des mouvements rêcuirents et des mouve-
ments presque périodiques. Les premiers sont définis par M. BirkhofF ( 3 ).
Quant aux seconds, ce sont les mouvements pour lesquels tous les a?,(z) sont
des fonctions presque périodiques ( 4 ).
Une notion nouvelle a été introduite par M. Franklin dans la Note citée.
La définition correspondante peut s'exprimer de la façon suivante :
Un mouvement x(t) jouit de la propriété S si à chaque £>oon peut
associer un //(s) > o, tel que
(a) p{#('i), ■*('•) | </'(£)
implique
pjtf(*, -M), x(L+t)\<e ( ! ),
quels que soient /,, ï 3 et t.
Cette définition est évidemment équivalente à celle de M. Franklin ( 4 ).
Le théorème en question s'énonce maintenant comme il suit (') :
(') Math. Zeits., 30, 1929, p. 320-33i, théorème I.
( s ) x(t) est une notation abrégée pour x t (t), ..., x„{t). Nous regardons x(t)
comme une fonction de t dont les valeurs sont des points de R„.
( 3 ) Bull. Soc. math. France, 40, 1912, p. 3o5-323.
( 4 ) Loc. cit. ( '), p. 328.
( 5 ) o(x, y) désigne la distance mutuelle des points x et y.
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 7 33
Théorème (de M. Franklin). — Pour qu'un mouvement stable soit presque
périodique, il faut et il suffit qu'il soit récurrent et qu'il jouisse de la pro-
priété S .
Mous allons simplifier ce théorème en montrant que la condition de
récurrence est ici superflue. Démontrons d'abord le lemme suivant :
Lemme. — Soit x(t) un mouvement stable. Pour tout £>o il existe
un U(e)>o tel qu'on peut associer à chaque t un t' satisfaisant aux con-
ditions
\t'[iV(s), p\x(t),.c(t')^<s.
Dans le cas contraire, il existe un s > o tel qu'à chaque // > o on peut
associer un nombre bien défini v( u) satisfaisant à la condition
(3) I*'IS" implique p j js[v(u)], w(l') j >e. quel que soit t'.
m
Formons la suite infinie : a,, a.,, .. ., en posant
«, = [. «„__, = (.'(!«„) (n = 1, 2, . . .).
On voit sans peine que
! °ir+k-\ I â | a n \ (n = 1. 2, . . .; A=i, 2, . . .).
Il s'ensuit, d'après (3), que
?\x{a n + k ), ^(«„)}= l o|.r[p(ja„u- 1 |)], -rf«„>!>e (« = 1, 2, ...; k — 1 , 2. . .' . ),
c'est-à-dire que les distances mutuelles des points de l'ensemble
\x(a,), x(a,). . . .
sont toutes au moins égales à e. Cet ensemble infini ne peut donc avoir des
points d'accumulation. Il en résulte, d'après le théorème de Bolzano-
Weierstrass, que l'ensemble des valeurs de la fonction x(t) est non borné,
ce qui est en contradiction avec l'hypothèse de la stabilité du mouvement
considéré. Notre lemme est donc démontré.
Nous pouvons maintenant démontrer le théorème suivant :
Théorème I. — Chaque mouvement stable, jouissant de la propriété S, est
récurrent.
Soita?(«) un mouvement stable. En partant d'un t > o, formons h(t)
d'après la définition de la propriété Set posons T(e)== 2U[A(e)], U étant
choisi d'après le lemme précédent. Soient t et t des nombres réels arbi-
. ^34 ACADÉMIE DES SCIENCES,
traires. Il existe (en vertu de la propriété fondamentale de L) un t" tel que
i i'j S U [/<(£)]. pj ■/•(/-/„!, .r(<") J</<(s).
En posant tt=t a +?, on eu conclut, d'après (V), que
(4, (.-Jtisi^'^.+ Jtim. pjj-i/i. j"i/')!<e-
Nous avons donc démontré que, pour tout e>o, on peut trouver un
T(e) > o tel que, /„ et t étant arbitraires, il existe un nombre t' satisfaisant
aux conditions (l\). Il s'ensuit, d'après un théorème de M. BirkholT ( ' ),
que x{t) est un mouyement récurrent. c. o. p. t>-
En combinant ce résultat avec le théorème cité de M. Franklin, on
obtient le
Théorème II (théorème de M. Franklin simplifié). — Pour qu'un mouve-
ment stable soit presque périodique, il faut et il suffit qu'il jouisse de la pro-
priété S.
HYDRODYNAMIQUE. — Au sujet des disques tournant dans un fluide.
Note ( 2 ) de M. K.-G. Barrillon, présentée par M. J -L. Breton.
L'étude de la résistance éprouvée par un disque circulaire en rotation
autour de son axe sous l'effet d'un milieu fluide illimité l'environnant a
donné lieu à des recherches théoriques et à des recherches expérimentales.
, • t aC
Des considérations de dimensions conduisent a représenter y — Log^^p
en fonction de x = Log ~ (c couple, p masse spécifique, a rayon du disque,
v coefficient de viscosité).
Les études théoriques fournissent trois formules représentées dans ce
système de coordonnées par trois droites que nous appellerons droite de
Kirchhoff, première et seconde droites de Karman. La théorie ne prévoit pas
quelle est la portion de chacune de ces droites représentant le phénomène
réel pour chaque valeur de x, mais indique seulement que la droite de
Kirchhoff correspond aîîx valeurs très petites de x, et que la seconde droite
de Karman correspond aux valeurs très grandes de x.
(M Lov. rit. ( a ), p. 3 13.
(-) Séance du 38 octobre iy'«).
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. "35
Les études expérimentales modernes de Kempf sur l'eau et de Riabou-
chinski sur Pair et sur l'eau ne sont pas en accord ; le premier trouvant un
Raccordement progressif entre la première et la deuxième droite de Kar-
man, le second représentant l'ensemble des phénomènes par quatre tronçons
de droites, avec une valeur minima de y pour ^==2,3x io 5 et un palier
horizontal entre jc—\ x io 3 et ^=7,3 x io 3 .
En opérant sur un disque tournant en ralentissement très progressif dans
un gaz, nous avons trouvé que le minimum indiqué par Hiabouchinski
existe réellement, mais que le palier horizontal n'existe pas. Ces expé-
riences ont été effectuées sur J'air à des pressions varianl entre la pression
atmosphérique et 4o">™ de mercure, sur le gaz carbonique, sur le gaz
d'éclairage, sur l'hydrogène el sur le chlorure de mélhyle, ces derniers gaz
à des pressions de 1 et 2 atmosphères.
Nous' avons trouvé qne le relèvement de y lorsque ne décroît au-dessous
de 2,3 x io 5 , comme si l'on se rapprochait de la droite de Kirchhoff, relè-
vement trouvé par Kempf avec l'eau, existait réellement.
Les expériences effectuées en ralentissement montrent que si l'on part de
l'état turbulent Karman 2, on passe à l'état turbulent Karman î, sans être
obligé de diminuer la vitesse au-dessous du point correspondant à l'inter-
section des deux droites de Karman.
Les mesures dynamométriques montrent l'existence de deux régimes de
part et d'autre de x = 2,3 x 10% mais n'indiquent rien sur la nature ciné-
matique des deux régimes. Pour élucider celle question il est nécessaire de
rendre visibles les trajectoires par un procédé analogue à celui employé par
Reynolds dans le cas des«tubes. Afin d'observer le mouvement du liquide
au contact même du disque, nous avons opéré de la façon suivante.
Sur un disque de bronze, de petits trous sont percés puis remplis avec
des rivets d'acier. Le disque est alors poli dans son ensemble, puis mis en,
rotation dans l'eau. L'acier en s'oxydant donne lieu à une poussière qui
reste adhérente au disque et indique nettement les trajectoires suivies
par les particules détachées.
Ces trajectoires ont été trouvées les mêmes, pour un disque tournant
autour d'un axe horizontal et pour un disque tournant autour d'un axe
vertical.
Pour les ti-ès faibles degrés de vitesse (par exemple dans le cas d'un
disque de 20 cm de rayon faisant un tour eh 3(k> secondes) les traces relevées
sur le disque sont des spirales logarithmiques dans lesquelles le rayon vec-
teur fait avec la tangente un angle de 52°. Ces trajectoires s'étendent sur
r-,36 ACADÉMIE DES SCIENCES.
toute la surface du disque. Il en esL de même tant que y<2,3x io 8 .
Pour un degré de vitesse supérieur, les trajectoires au contact se composent
de deux spirales logarithmiques, l'une au voisinage du centre correspond à
un angle de 52°, l'autre au voisinage de la périphérie correspond à un angle
de 77°. Il existe une variation rapide entre deux rayons particuliers. Plus
le degré de vitesse est élevé, plus ces rayons décroissent, c'est-à-dire que le
réseau des spirales à 77 l'emporte de plus en plus sur le réseau des spirales
à 02°.
Le rapport du rayon moyen de la zone de séparation au rayon du disque
décroît pour toutes les valeurs de x correspondant aux tronçons 2, 3 et 4
de Riabouchinski.
On est donc conduit à conclure':
i° que le régime au-dessous de x = 2,3 x io 5 et le régime au-dessus de
x = 2,3 x io 5 ne peuvent être représentés par une formule unique;
2 que le passage d'un régime à l'autre est progressif;
3° que la théorie du disque tournant déduite par passage à la limite du
cas de la sphère avec mouvement par couches concentriques n'est pas
admissible même pour de très faibles degrés de vitesse de rotation.
PHYSIQUE THÉORIQUE. — Sur le calcul des fréquences atomiques dans
les solides. Note (' ) de M. R. de Mallehann, présentée par M. A. Cotton.
Le calcul des fréquences propres des atomes dans un corps solide ou
liquide a été fait par Einstein, Lindemann et Debye. D'après ce dernier,
l'ensemble de ces fréquences doit constituer un « spectre acoustique » limité
brusquement par une fréquence maximum v,„, mais il ne paraît pas avoir
suffisamment justifié ce point particulier, qui a été critiqué par Jeans.
L'idée du spectre acoustique quasi continu est certainement exacte, sauf
précisément au voisinage de la limite supérieure, où la méthode analytique
de Debye n'est plus valable (-). Nous nous proposons de montrer que l'exis-
(') Séance du 38 octobre 1929..
( s ) L'intégrale de Planckn'est applicable qu'à une. double condition : i° la longueur
d'onde doit être petite par rapport aux dimensions (macroscopiques) du corps, mais
aussi : 2 elle doit être assez grande par rapport à la distance des particules (micro-
scopiques) constituant le milieu. Dans le cas des ondes électromagnétiques la deuxième
condition est satisfaite par l'hypothèse de la continuité du milieu éthéré, mais il n'en
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 787
tence d'une fréquence limite, nettement isolée, peut être établie par des
considérations tout à fait simples, permettant d'écrire son expression sans
aucun calcul.
Le principe est le suivant : dans un milieu discontinu, siège de vibrations
stationnaires autonomes, la demi-longueur d'onde ne peut être inférieure à la
plus courte distance d'équilibre des particules constituant le milieu. Sinon, la
propagation même de ces mouvements vibratoires n'aurait plus de sens
physique et serait logiquement contradictoire. Soient donc V la vitesse.de
propagation, a la distance minimum des particules : on doit avoir
~ 1(1 1(1
Dans le cas des ondes élastiques, Y est la vitesse du son, a la distance des
atomes. (Pour ne pas compliquer et permettre des conclusions précises,
nous envisagerons seulement les milieux isotropes monoatomiques.) Or, le
mode d'arrangement des atomes est actuellement bien connu par les rayons X;
a est égal à — ou 2 fois plus grand, suivant qu'il s'agit d'une maille cubique
n*
simple ou à faces centrées (? désignant le volume atomique et n le nombre
d'Avogadro). Connaissant V et a, on peut calculer v, ou inversement.
Le tableau ci-dessous montre que les valeurs de a ainsi obtenues à partir
des valeurs expérimentales de Y et de v (rayons restants) sont voisins des
nombres observés; l'accord n'est pas toujours parfait, mais vu la variabi-
lité des paramètres d'un même métal quand les mesures n'ont pas été faites
sur le même échantillon, la concordance est certaine. Cette latitude n'existe
pas (ou moins) pour les cristaux nets, par exemple pour le sel gemme et la
sylvine. Quand V n'a pas été mesuré directement, nous essaierons de le
calculer à partir de la compressib'ilité et de la densité. Nous obtenons ainsi :
Sel gemme v calc . = 5,9. io' 2 * v obs , = 0,9. io la (Rubens)
Sylvine 4,8. io 12 4,8. 10 12
l'accord est ici complet. (Inversement, on obtient exactement" les nombres
de Bragg, à partir des fréquences de Rubens.)
est plus de même dans le cas delà transmission des ondes élastiques par les corps ma-
tériels. Le « spectre acoustique » envisagé du point de vue moléculaire doit donc se
terminer par une raie nettement isolée ( mais rendue diffuse par l'agitation thermique),
ce qui est conforme à l'expérience, qui n'a jamais montré un spectre continu.
C. R., 1929, 2- Semestre. (T. 189, N* 19.) 57
^38 ACADÉMIE DES SCIENCES.
I. Dans le tableau suivant nous donnons à la fois les v u „. et les rt cal( .., mais
il est clair que les deux valeurs ne sont pas indépendantes.
Corps. V.IO *. v,.alc..1()- 13 . Volis..iO-". <z,-nl-..IU s . .Oolis..l0».
AI 5i (obs.) 8,9 8,3 -3,o5 '2,85 ( Ilullj
,\ s 26 » 4,5 4,5 'i.88 ''.,881 V égard)
Cu 07 » 7,2 6,6 a, 80 ■?,55(]Ili]I)
Pb fi,5 » i,9J 1,9 3,3(1 ?
Hg ( liqu. i 1 '1 (cale.) 2,1 ■'■ . ■>■ 3 , 35 '!
Na CI 3'», , 7 » 5,9 5.9 ■>., 80 2,81 1 Braggi
KO 3i ,» 4.8 4,8 3, 20 3,i3(Bragg]
Quand v,„ n'a pas été observé, on peut comparer les valeurs données par la
relalion (1) aux nombres déduits de la formule semi-empirique de Linde-
mann, que l'expérience a montré bonne :
Vcalo-IO-" flralclO 9
Corps. V t . a u...l(r- S . v,.oic.10-"(I')- (')■ acaic.lOV.L). (1). a P bs..lO». a(Bragg).
Iv.... 19 2,25 '2.3 4.i3 '[.'M 4,5o 4,10
Na... ''.5,5 3,70 3,2 3, 20 3, 40 3,7'! • 3,55
Hb... 12,8 1,43 i,45 4,4'î 4.5q - 4-5o
Cs . . . 9.3 0,95 . 0,95 4.90 4,9° - 'i-7'">
II. La formule de Lindernann repose sur l'hypothèse qu'à la température
de fusion, l'amplitude des vibrations serait égale à la distance moyenne des
atomes. Il est maintenant possible de préciser et déjuger cette hypothèse.
En effet, la comparaison avec la relation (1) donne le rapport - de l'am-
plitude des vibrations atomiques à leur distance d'équilibre. On trouve
ainsi que l'hypothèse de Lindernann est inexacte : le rapport - est beaucoup
plus petit que l'unité, mais, résultat intéressant, ce rapport est à peu près
le même pour des groupes de corps : 0,06 pour les métaux durs, Al, Ag, Au,
Pt, Cu, Fe, Ni, Co ; 0,08 pour les métaux alcalins ; 0,04 pour Hg liquide, etc.
Enfin, ce qui est plus remarquable, le rapport - est sensiblement égal au
produit du coefficient de dilatation (moyen) ce, par la température absolue
de fusion T r , fait qui nous paraît avoir un sens, théorique dont l'exposé
sortirait du cadre de cette Note.
Nous obtenons finalement les deux expressions à peu près équivalentes
-j= àmo 7 -, (/,=3,77 cube à faces centrées; k=.'j,^.i cube simple),
v = /.''. 10" -\- t /vïTfr- ( A' =i,S8 cube à faces centrées; /.=2,io cube simple).
A y M r /■
c Cf.
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 739
ÉLECTRicrTÉ. — Charges électriques développées dans certains diélectriques
amorphes sous l'action de la pression. Note (') de MM. Albert Tcrpain et
Michel Durepaike, présentée par M. G. Ferrie.
Certains isolants, le caoutchouc, l'ébonite, la paraffine donnent naissance
à des charges électriques quand on les. soumet à une pression mécanique :
une différence de potentiel prend naissance entre lés deux faces de l'échan-
tillon soumis à la pression et une certaine quantité d'électricité peut être
ainsi mise en liberté. Cette observation, fortuitement faite par l'un de nous
en remarquant les mouvements de l'aiguille d'un électromètre sensible alors
que, chaussé de semelles de crêpe, on fait porter tout le poids du corps
sur un seul pied, a été l'objet d'une étude expérimentale de notre part.
Le caoutchouc pur, sous forme de plaques dites feuilles fumées de plan-
tation, ainsi que le caoutchouc dit crêpe, possèdent cette propriété à un
degré beaucoup plus élevé que les autres isolants que nous avons étudiés :
ébonite, paraffine, verre, papier, etc..
Il est à noter que les charges prennent naissance sur les faces comprimées ;
elles se développent également mais beaucoup moins intensivement sur les
autres faces. On constate d'ailleurs qu'une même face comprimée porte à la
fois de l'électricité positive et négative, cette dernière en quantité beaucoup
plus importante. Cette particularité s'observe si l'on produit une pression
uniforme sur un échantillon au moyen de deux plaques métalliques bien
planes, l'une de ces plaques est reliée au sol, l'autre à l'une des paires de
quadrants d'un électromètre dont l'autre paire de quadrants est au sol (l'ai-
guille, chargée à un potentiel positif).
Nous utilisons un électromètre Curie-Debierne; les plans des plaques
métalliques sont horizontaux, les pressions produites par des poids. Les
échantillons de caoutchouc sont des rectangles mesurant environ io cra
sur 7 cm .
Dans ces conditions (pression uniforme sur toute la surface de l'échantil-
lon) on observe en général la production d'une charge négative.
Mais si l'on produit une discontinuité de pression en un point en plaçant,
par exemple, l'échantillon sur une plaque reliée à l'électromètre, la pression
étant obtenue au moyen d'un petit piston métallique relié à la terre et
appuyant sur l'autre face de l'échantillon (diamètre du piston variant de 8 mm
(*) Séance du 14 octobre 1929.
7/jO ACADÉMIE DES SCIENCES.
à i5 mm ) on recueille des charges beaucoup plus fortes que dans le cas d'une
pression uniforme. On peut déplacer le piston et produire ainsi la pression
en tel point de la surface de l'isolant qu'on veut. On constate alors que l'on
recueille à Télectromètre des charges tantôt positives, tantôt négatives;
mais les régions où la pression donne naissance à de l'électricité négative
sont plus nombreuses et plus étendues que les autres. Cette observation est
à rapprocher du fait que le caoutchouc étudié s'électrise négativement par
frottement avec du drap.
.S>B
2 l.
Pression en Kg/cm 7
La grandeur des charges est indépendante de l'épaisseur de l'échantillon,
tout au moins pour des épaisseurs variant de i à 6 mm .
Les courbes de la figure représentent la loi suivant laquelle varie le
développement des charges avec la pression, pour le crêpe (courbe A), et
pour la feuille fumée de plantation (courbe B). Sur le graphique de la figure,
les charges indiquées sont rapportées à des unités arbitraires; le tarage
de l'électromètre, effectué par la méthode même employée par Curie dans
ses études classiques sur la piézo-électricité, indique que l'unité de quantité
d'électricité E. S. C. G. S. vaut environ 5o fois notre unité arbitraire.
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 74 1
L'n contrôle expérimental certain et répété nous permet de préciser que
le fait consigné dans cette Note est bien l'observation du développement de
charges électriques et que les déviations de notre électromètre ne sont nul-
lement dues à des forces électromotrices de contact. La grandeur des quan-
tités d'électricité produites est d'ailleurs indépendante de la nature du
métal produisant la pression sur l'échantillon d'isolant.
Ce fait a son inverse : si Ton charge électriquement les faces terminales
de l'isolant, il se déforme, ainsi que nous l'avons constaté en observant au
microscope la tranche de Tune des armatures, alors qu'on les soumet à une
différence de potentiel.
Ces observatidns doivent sans doute être rapprochées du phénomène
classique de déformatioq que l'isolant d'un condensateur présente quand on
le charge et du phénomène inverse (Duter, Righi, P. et J. Curie).
Les propriétés électriques des gelées (gélose ou gélatine), signalées par
M. Félix Michaud {Journal de Physique, 6 e série, 5, [924, p. 66, S),
sont très probablement aussi à rapprocher du fait étudié dans cette Note.
Ces observations diverses méritent un supplément d'étude; comme l'un de
nous le signalait dès 1906, l'existence des décharges résiduelles et la
pénétration des charges dans l'isolant ne semblent pas devoir être con-
fondus.
ÉLECTRICITÉ. — Sur un nouveau mode de réception des ondes ultra-courtes
(10 à ï8 em ). Note de M. E. Pierret, présentée par M. G. Ferrie.
Dans une Note précédente ('). nous avons décrit un oscillateur nouveau
permettant d'émettre sur la ligne focale d'un miroir cylindro-parabolique
des ondes entretenues, dont la longueur est comprise entre 10 et 18™. Nous
indiquerons maintenant un procédé très sensible permettant de les recevoir.
Une lampe triode (T. M. C. à cornes) identique à la lampe oscillatrice
est montée de la même manière que dans l'émetteur. Sa grille est réunie à
une petite antenne disposée sur la ligne focale d'un miroir récepteur. Un
ventre de courant de l'antenne, à une distance un peu inférieure au quart
d'onde de son extrémité, est relié par un fil au pôle positif d'une batterie
d'accumulateurs, qui porte la grille à un potentiel (120 à 200 volts) très
supérieur à celui du filament; le pôle négatif est réuni au filament.
(^E. Piehret, Comptes rendus, 186, 1928, p. 1601.
742 A.CADÉMIE DES SCIENCES.
La plaque de la lampe est maintenue, au contraire, à un potentiel voisin
de celui du filament; on en règle la grandeur à l'aide d'une résistance
potentiométrique intercalée soit entre les pôles de la batterie de chauffage
du filament, soit entre les pôles d'une batterie spéciale, si cela est néces-
saire.
Entre la grille et la batterie d'accumulateurs qui la charge, on dispose
un circuit oscillant à condensateur variable, dont la longueur d'onde propre
est comprise entre 20 et i5o m . Une bobine, intercalée sur le circuit de
plaque, est couplée au circuit oscillant. Les oscillations de ce dernier sont
entretenues lorsque le couplage est suffisant.
Le téléphone récepteur est placé soit sur le circuit de grille, soit sur le
circuit de plaque.
Lorsqu'on augmentant le couplage entre le circuit oscillant et la bobine
de plaque, on provoque l'amorçage des oscillations dans le circuit oscillant,
on constate que l'intensité moyenne du courant de plaque varie de plu-
sieurs milliampères et que celle du courant de grille varie en sens inverse
de la même quantité.
Pour recevoir les ondes très courtes qui atteignent l'antenne sur la ligne
focale du miroir cylindro-parabolique, on commence par régler le couplage
de façon à être très peu au-dessous de la Umite d'entretien des oscillations
dans le circuit oscillant. On constate que l'arrivée d'ondes courtes sur
l'antenne, en modifiant le potentiel moyen de la grille, provoque l'amorçage
d'oscillations dans le circuit à onde plus longue, ce qui détermine des varia-
tions d'intensité du courant moyen dans le téléphone. Si l'amplitude des
ondes envoyées par l'émetteur est modulée à fréquence acoustique, le télé-
phone rend un son.
Par des réglages convenables de l'intensité du courant de chauffage, de
la capacité du circuit oscillant, de la tension de plaque et du couplage, on
peut faire en sorte, que les oscillations du circuit à onde longue ne restent
amorcées que pendant la durée d'un signal par ondes courtes. Le téléphone
suit très exactement la manipulation, même rapide, des signaux télé-
graphiques.
Le récepteur, adapté à la réception d'ondes modulées, peut servir en radio-
téléphonie.
Dans ce procédé, l'arrivée ou la fin d'un signal par ondes très courtes
provoque ou supprime l'entretien des oscillations d'un oscillateur à onde
plus longue réglé très près de sa limite d'entretien. Cet oscillateur diffère de
ceux que l'on emploie habituellement du fait que c'est la grille de la lampe
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 7/j3
qui est portée au potentiel le plusélevé. Avec cet oscillateur, il est possible,
en réglant le courant de chauffage, la tension de plaque et le couplage,
d'obtenir les conditions nécessaires d'entretien. ?
Lorsqu'on augmente la tension de griile, il faut augmenter l'intensité du
courant de chauffage, diminuer la tension de plaque ainsi que la self et la
capacité du circuil oscillant; l'amorçage devient plus brusque, le récepteur
est plus sensible mais son réglage est plus délicat.
Le mode de réception que nous venons de décrire est complètement diffé-
rent des procédés à superréaction, mais a toute la sensibilité de ces derniers
sans être plus difficile à régler et sans nécessiter l'emploi d'une seconde
lampe.
Nous l'avons appliqué également à la réception d'ondes de 2 m de lon-
gueur et nous nous proposons d'étudier les détails de son fonctionnement
en l'adaptant à des ondes beaucoup plus longues.
ÉLECTRICITÉ. — Sur la conductibilité des sels solides aux températures
■élevées. Note de M. L. Jolland, présentée par M. A. Cotton.
Les recherches effectuées ces dernières années sur les sels solides ont
montré que, pour un grand nombre d'entre eux, pris sous forme de cristal
unique ou de poudre comprimée, la conductibilité doit être considérée
comme unipolaire, au moins jusqu'à une certaine température. Cette
conductibilité croît d'ailleurs très rapidement et de façon exponentielle avec
la température. Si l'on construit la courbe logC, ^ (conductivité, inverse de
la température absolue), cette courbe est très sensiblement rectiligne jusqu'à
une certaine température pour laquelle il y a accroissement brusque du
coefficient angulaire, celui-ci prenant une valeur sensiblement double de sa
valeur primitive. D'après Phipps ( H ), le changement de direction corres-
pondrait au passage de la conductibilité monoionique à la conductibilité
biionique.
J'ai étudié à ce point de vue les chlorures, bromures, iodures, fluorures,
carbonates et sulfates alcalins et alcalino-terreux pulvérisés et comprimés
fortement sous forme de pastilles ( 2 ). Les résultats les plus nets de ces
mesures sont les suivants :
(') Jour, of tlie Amer. Chem. Soc, 48. 1926, p. 11a.
(-) Le dispositif de serrage du sel entre les électrodes utilise l'action' de la pesan-
teur, seule susceptible de donner une pression constante, indépendante de la tempé-
rature.
744
ACADÉMIE DES SCIENCES.
Tout d'abord, si la loi
IogC = A — =
est vérifiée au-dessous du coude, c'est la loi
qui est, au-dessus, en meilleur accord avec les valeurs de logC données par
l'expérience. Une pastille de Na Cl a donné par exemple :
T " logC.
174.2 g. 633
160,8 8,020
161,3 8,220
i54,8 8,5i6
149,0 8,780
i44,5 8,988
i3g,6 7,199
i35,4 7,388
129,5 7,65i
r26,3 7,8'°
, B
10*
h- T
T '
IogC.
a + bT.
9> 63 9
. . 6,087
6, 122
8,018
117,4
.. 6,4io
6,4"
8,223
m4,4....
. . 6,623
6,623
8,5x6
iii,3...,
. . 6,832
6,844
8,777
108,9....
5,o33
8,980
106,6. . .
. . 5,229
5,218
7V99
io3,g...
. . 0,429
5,434
7.3gi
101,9...
5,6io
7,656
99,2....
3,809
7,800
96,2...
4,i45
D'autre part, les températures auxquelles ont été observés les change-
ments de pente des courbes logC, ^ (on a pris la température définie par
l'intersection des deux parties rectilignes prolongées) semblent caracté-
riser Fanion
NaCl 54o
KC1 538
CaCl 2 533
BaCP 535
SrCl 2
Nal
Kl
NaBr
KBr
53o
4o 7
424
022
D25
BaBr 2 020
NaF 64o
KF 600
CaF- 660
Na a SO* 067
K 2 SO 543
Na 2 C0 3 428
K 2 C0 3 426
BaCO» 4i6
Enfin, et c'est là le résultat le plus remarquable, alors que la pente
supérieure est sensiblement double de la pente inférieure pour les sels
étudiés de Na, K, Ca, elle en est au contraire la moitié pour ceux de Ba
et Sr, les pentes inférieures restant du même ordre. Ce résultat paraît
difficilement explicable dans la théorie de Phipps. Il est d'ailleurs à noter
SÉANCE DU !\ NOVEMBRE 1929. 745
que d'après Tubandt (' ), alors qu'aux basses températures le cation serait
seul mobile dans la première catégorie de sels, pour les sels de Ba et Sr le
passage du courant se ferait au contraire par l'intermédiaire de Fanion.
POLARIMÉtrie. — Sur i 'absorption des solutions aqueuses d'acide tartrique
et de tartrates alcalins. Note de MM. G. Brchat et R. Legris, présentée
par M. A. Cotton.
Nous avons effectué, parphotométrie photographique, des mesures d'ab-
sorption de diverses solutions aqueuses d'acide 'tartrique et de lartrates
alcalins, dans la région ultraviolette du spectre étudiée polarimétrique-
ment par Descamps ( a ) pour ces mêmes solutions.
Là ûgure 1 représente leurs résultats pour trois solutions d'acide tar-
trique, la solution I en contenant 5o ; dans ioo™ 3 et la solution III 5 S
dans, ioo™ 3 ; les abscisses sont les valeurs de logA :
1,37.5 r= logoiViSja el . T,6a5 = logoS , -,4 2 '7i
les ordonnées celles de logj, y étant la densité optique par centimètre de
la solution. L 'absorption croît constamment, dans toute la région étudiée,
lorsque la longueur d'onde décroît, mais ne commence à augmenter rapide-
ment que vers 2600-2^00 angstrôms. Des mesures plus grossières, faites avec
une solution plus étendue pour des longueurs d'onde plus courtes, nous ont
montré que l'absorption présente un maximum vers 2225 angstrôms, et que
ce maximum correspond à une absorption 4 ou 5 fois plus grande que celle
que l'on obtient vers 2400 A.
La figure 2 est relative à des solutions de tartrates neutres de potassium
(courbe V) et de sodium (courbe VI) de même concentration moléculaire
que la solution III d'acide tartrique. Les courbes obtenues présentent un
coude brusque au, voisinage de a = 2536 A. Les deux tartrates possèdent,
pour les longueurs d'onde voisines de i[\oo A., des absorptions moléculaires
voisines, l'une et Vautre inférieures à celle de l'acide tartrique; au voisinage
de 3ooo A. au contraire, le tartrate de sodium est deux fois plus absorbant
que le tartrate de potassium, qui absorbe lui-même deux fois plus que l'acide
tartrique.
(') Z. fur Elektrochemie, 29, 1923, p. 3 1 3.
(■) R. Descamps, Thèse, Bruxelles, ^1928.
746 , ACADÉMIE DES SCIENCES.
Si l'on construit un diagramme pour chaque solution d'acide tartrique,
en portant en abscisse A 2 et en ordonnée —, on constate que les points
obtenus se disposent parfaitement autour d'une droite. Dans toute la région
qui va de 2460 A. au commencement du spectre visible, la densité optique y
et V indice d'extinction sont correctement représentés par les formules simples :
— - = a ( a-
•>-ïï.
C'est à ce type que se réduit la formule de Ketteler-Helmholtz pour une
°3tf
0,9
\ \*
m\\
O
V
K-
1,5
^■N,.
s,*
^ Ss ft
•**■*«.
^^"**—>i
^^^
2,5
""""""--^J'I
v^
lo 9 2
1,375 1,40 1,425 1,45
î,50 1,525 1,55 Ï.575 t,60 log X.
Fiff. 1.
\\*
\
• - ■ 1
^^**~ J
V
1,45
Fis. 2.
seule longueur d'onde propre A et une bande assez étroite. La bande large
étudiée doit donc, comme la bande du sulfure de carbone étudiée par l'un
de nous ( ' ), se composer de bandes étroites; la longueur d'onde A„ est celle
de la première de ces bandes, et l'influence des autres est négligeable pour
les longueurs d'onde nettement supérieures à X . Les trois solutions donnent
approximativement la même longueur d'onde propre, A = 233o A. ; la loi
de Béer n'est pas vérifiée, car les coefficients a' ne sont pas proportionnels
à la concentration.
L'absorption des tartrates neutres, de 2878 à 2536 A., peut être repré-
' sentée par des formules du même type, avec approximativement la même
1,50
i°g>-
{' ) G. Bruhat et M. Pactbkhieii, Annales de Physique, .">, 1926. p. 44°-
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 747
valeur de ^„ : il semble donc que la bande d'absorption de la molécule d' 'acide
tartrique se retrouve dans l'ion tartrique. Mais son intensité y est moins forte,
et, dès que l'on s'écarte un peu de /,„, son effet est masqué par celui d'une
autre bande, de longueur d'onde beaucoup plus petite, mais d'intensité et
de largeur beaucoup plus grandes, due sans cloute au cation.
OPTIQUE. — Sur le spectre d" absorption de CoCP et ses variations.
Note de M. I 1 . Vaillant, présentée par M. A. Cotton.
On sait que, même lorsque leur coloration paraît indépendante de la
concentration, la loi de Béer ne s'applique pas aux solutions salines colorées.
L'influence de la dilution sur le pouvoir absorbant peut avoir pour origine
soit la présence simultanée de divers groupes de particules colorées dont les
titres relatifs varient, soit, conformément aux vues récentes, une variation
d'activité d'un agent absorbant unique. Dans le premier cas, le spectre doit
se modifier à la fois en nature et intensité; dans le second, semble-t-il, seule
doit varier l'intensité.
On a étudié à ce point de vue, au spectrophotomètre Yvon, muni de son
dispositif photo-électrique, six solutions de CoCl 2 , dont les deux premières,
dans l'eau pure, avaient les concentrations n et - n, n correspondant à 2,5
mol-gr de sel par litre environ, et dont les quatre autres, de même concen-
tration — 1 avaient respectivement pour solvant : de l'eau pure, de l'alcool
éthylique aqueux de densité 0,91 ('), une solution à 20 pour 100 de NaCl
et une solution à 68 pour 100 de ZnCl 2 . Pour chaque solution, on déter-
minait, sur onze radiations équidistantes de l'intervalle 3000-6000 A, le
coefficient ,3 de la formule d'absorption ( 2 )
/ = I x io-"'P.
D'une façon générale, 3 augmente avec la concentration ou par addition
d'un sel étranger. Mais la loi de variation dépend de la longueur d'onde en
l ' ) La liqueur vire au bleu lorsqu'on augmente la teneur en alcool. De même pour
N'a CI et ZnCl'-.
('-) (3 se déduit de deux mesures sous les épaisseurs /et 2I, l étant pris de façon à con-
server ni d'une solution à l'autre. Toutes les mesures se font avec une même cuve
d'absorption, à fenêtres de quartz et à épaisseur réglable.
748 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sorte qu'on serait tenté cle considérer le spectre comme la superposition de
plusieurs autres, correspondant à diverses catégories de particules de titres
variables. On arrive aune conclusion différente quand on construit et qu'on
compare l'ensemble des courbes d'absorption. Celles-ci présentent, dans la
région examinée, un maximum assez étalé auquel on accède par deux
branches de courbe très sensiblement rectilignes. Ainsi, pour la solution 5
(dans NaCl), les 8 rapportés à la molécule-gramme ont la série de valeurs :
>. (eenlimicmns) . .'i(l. .'il. j'h 33. 34.' 33. 36. 37. 38. 39. ISO.
3 3,5a 4i'7 4,81 5,48 fi,/)! 6,22 6,07 5,50 1,6o .' ï . 5 1 3,60
Mais l'emplacement du maximum et le coefficient angulaire des droites
qui y conduisent varient d'une solution à l'autre. Dans le tableau qui' suit,
3 m représente le maximum de 3, À m son emplacement, d la densité de la
solution à 19 et n son indice pour „ à la même température.
I. 2. 3. 1. 3. 6.
}. m 3^7, ^49° J475 5484 553i 55io
,3/n 7,1)0 4,88 4,40 3,30 6,2'? 6,03
d.. 1,878 1,17.') 1 , o35 o , g33 i , 1 83 1 , 83g
' n D i,'|i'? 1,376 1,343 1,373 1,379 1,487
On reconnaît le triple effet que j'ai signalé sur les solutions d'érythro-
sine (') : effet Kundt.ou déplacement du maximum vers les a croissants par
augmentation d'indice, déplacement en sens inverse par augmentation de
densité, et enfin amplification des deux effets précédents par accroissement
d'intensité de la bande d'absorption.
Si, faisant abstraction de ce glissement qui semble un phénomène
général, on ramène par translation les maxima sur une même ordonnée,
les six spectres apparaissent identiques à l'intensité près. Ainsi, si l'on met
l'équation des branches rectilignes montantes sous la forme
plp ni =a — bû. m — l)
on calcule pour a et b :
I. 2. 3. 4. 5. G.
a x io 2 1 1 ."> 107 108 110 112 n3
b x iq 1 : 1082 1086 u>46 1096 1061 1060
La concordance sur les 6, de l'ordre du cinquantième par rapport à la
moyenne, correspond à la limite de précision dans la détermination des
coefficients angulaires. L'accord sur les a est seulement de l'ordre de i/25;
. û
(' ) J. de Phys. et Bad., 6 e série, 8, x, 1927, p. 891,
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 749
la concordance est encore très bonne si Ton tient comple de l'imprécision
dans l'évaluation des >.„, ('). '
Les résultats sont un peu moins nets pour les branches rectilignes descen-
dantes, ce qu'on peut attribuer au manque de sensibilité de la cellule dans
cette région. Toutefois si, pour X = 58oo, on forme le rapport (3/[3 m après
translation ( 3 ), on trouve :
I. 2. 3. i. :,. 11.
. S A S '« «,7 3 °>7' 0,-0 0,74 0,75 0,71
En résumé, il semble bien que, dans les six solutions, n'entre en jeu
qu'un seul et même agent absorbant, l'ion Co^, qui se manifeste avec une
activité variable s.uivant sa concentration et celle des autres ions de la
solution.
OPTIQUE. — Sur un phénomène (V optique atmosphérique.
Note de M. R. Gixdre, présentée par M. A. Cotton.
Le a3 octobre 1929 dans l'après-midi, l'Observatoire du Pic-du-Midi ;
(ait. 286o m ) dépassait de 4oo à 5oo m une mer de nuages dont la sur-
face était peu accidentée et qui s'étendait uniformément jusqu'à l'horizon
Nord. Au-dessus, ciel à peu près pur. L'ombre de l'observateur, projetée à
la surface de la mer de nuages paraissait entourée de trois auréoles Çrès
légèrement elliptiques, de quelques degrés de diamètre et fortement
colorées : bleu violet à l'intérieur, rouge à la périphérie. Il s'agissait du
phénomène bien connu de Yanthélie ou spectre du Brocken.
A droite et à gauche de l'anthélie commençaient deux bandes lumineuses
rectilignes de 2 environ de largeur, dont la brillance était sensiblement
-supérieure à celle, uniforme, du reste de la mer de nuages et qui s'éloi-
gnaient de l'observateur jusqu'à l'horizon. Le point de concours de ces
deux bandes prolongées était dans le plan vertical du Soleil, mais en arrière
de l'observateur: elles n'étaient visibles qu'au delà des cercles anthéliques.
Le phénomène s'estompait lorsque la dénivellation de la mer de nuages
devenait trop importante.
.l'ai pu faire, à l'aide d'un cercle répétiteur de l'Observatoire, quelques
mesures d'angles, qui ont montré que les deux bandes étaient symétriques
!') Les A m sont obtenus par extrapolation en déterminant l'intersection de la
courbe avec celle qui joint les milieux des cordes parallèles à l'axe des abscisses.
I' 2 ) On suppose qu'on ramène les cinq derniers spectres au niveau du premier.
~5o ACADÉMIE DES SCIENCES.
par rapport au plan vertical du Soleil. Le centre des cercles antliéliques
servait de repère.
Une première série de pointés fut faite sur les points d'intersection des
bandes lumineuses et de l'horizon apparent de l'observateur : la distance
angulaire de ces deux points, comptée sur l'horizon, était de 65°.
Une deuxième série, faite en plaçant l'axe optique de la lunette du cercle
parallèlement à chaque bande et en lisant chaque fois l'azimut correspon-
dant, a donné pour l'angle des deux bandes un nombre très voisin de 58°,
soit 29 comme demi-angle. La nature du phénomène interdisait une préci-
sion supérieure au degré.
La hauteur du Soleil, mesurée à l'aide d'une règle verticale plantée dans
la neige, était de 23°.
Origine des bandes paranthéliques. — Il semble que ces bandes aient une
étroite parenté avec le phénomène connu sous le nom de cercle d'Ulloa,
grand cercle blanc de Bouguer ou arc-en-ciel blanc et que l'on voit accom-
pagnant quelquefois le spectre du Brocken.
Les gouttes d'eau qui contribuent à former ce cercle sont réparties dans
l'espace sur un cône dont l'axe est la direction Soleil-observateur, le som-
met est l'observateur, et dont l'ouverture est égale au diamètre angulaire
de l'arc-en-ciel blanc. La section d'un tel cône par un plan horizontal ne
passant pas par le sommet sera, suivant la hauteur du Soleil, une ellipse,
une parabole ou une hyperbole.
Supposons que ces bandes paranthéliques soient deux branches d'hyper-
bole que nous coufondrons avec leurs asymptotes. On trouve, en
prenant 23° (hauteur du Soleil) pour angle de l'axe du cône avec le plan de
l'hyperbole, et 58° pour angle des directions asymptotiques, que le demi-
angle au sommet du cône est de 37 .
C'est précisément le. rayon moyen du grand cercle de Bouguer, celui-ci
paraissant varier, suivant les observateurs, de 33° à 4o°, avec maximum de
fréquence à 37 ( '). Il correspond à des gouttes dont le diamètre est infé-
rieur à 5o"( 2 ).
On conçoit que l'on puisse observer, suivant la hauteur du Soleil et
l'altitude de la mer de nuages, toutes les formes possibles d'ellipses, de
paraboles et d'hyperboles.
Les bandes paranthéliques semblent donc être un cas particulier du grand
I ' ) Kemtz, Météorologie, p. 4a;-
('-) Mascart, Traité d'Optique, 3, p. \ôl).
SÉANCE DU 4 M3YEMBRE 1929. ;5l
cercle de Bouguer. Le phénomène n'est pas très fréquent au Pic-du-Midi ; il
a été quelquefois remarqué par M. J. Devaux qui n'a' pu en faire de
mesures précises. Il faut en effet, pour qu'il soit net, que la mer de nuages
soit parfaitement uniforme.
STRUCTURES MOLÉCULAIRES. — Diffraction des rayons A dans diverses
substances, principalement dans les liquides. Note de MM. Jean Thibauu
et Jeas-J. Tkillat, présentée par.M. M. de Broglie.
La distribution discontinue de la matière dans un liquide donne lieu à
des effets caractéristiques de diffraction des rayons X (halos). En particu-
lier, l'interstice qui correspond aux distances moyennes des molécules (con-
sidérées comme se trouvant en contact) produit un halo que nous appellerons
anneau fondamental.
i" Nous avons observé que, lorsque la substance est étudiée en couche
épaisse (en fait, pour les acides gras saturés liquides cet effet se manifeste à
partir d'une épaisseur de 2'™), il se produit, en plus de l'anneau fondamental,
un anneau secondaire de diamètre plus faible. Cet anneau secondaire appa-
raîtra lorsqu'on n'aura pas pris soin de séparer les raies caractéristiques de
l'anticathode de la radiation générale émise par celle-ci. Sa présence sur
les diagrammes peut conduire à des erreurs d'interprétation et, eu particu-
lier, à admettre l'existence, dans la matière étudiée, de nouveaux éléments
de structure.
2 Prenons comme exemple le cas d'un liquide, l'acide nonylique, éclairé
par la radiation Iv d'un tube à anticathode de cuivre, sans prendre de pré-
cautions spéciales pour éliminer la radiation générale de celui-ci. Le liquide
est placé dans une petite cuve limitée par des feuilles minces parallèles en
cellophane, sous une épaisseur œ. Lorsque œ est inférieur à 2 mni , nous
n'observons qu'un seul halo, l'anneau fondamental, correspondant à un
, m G
interstice D = 4,5 A. Si l'épaisseur augmente et atteint 4""" par exemple,
un second anneau bien défini apparaît dont l'intensité croît, si nous augmen-
tons l'épaisseur traversée, en même temps que décroît l'intensité de l'anneau
fondamental. La radiation qui a formé cet anneau interne est plus péné-
trante que celle qui produit l'anneau fondamental : une lame d'aluminium
de o m ™,4 d'épaisseur disposée devant la plaque photographique, arrête
totalement ce dernier (dû à KaCu, Â = i ,54 Â) mais se laisse traverser
752 ACADÉMIE DES SCIENCES.
par l'anneau secondaire. Celui-ci est formé par les radiations du fond continu.
3° Si nous modifions la tension appliquée au tube (dans notre installa-
tion le tube est alimenté en tension constante, la tension étant mesurée par
un voltmètre électrostatique d'Abraham et Villard) l'anneau fondamental
n'est pas modifié, mais le diamètre de l'anneau secondaire varie. Par
exemple si nous appliquons successivement des tensions de i5, 17, 5, 20,
3o ou L\o kilovolts, le diamètre de l'anneau secondaire diminuera assez rapi-
dement et sa largeur augmentera, comme on peut le constater sur le
tableau suivant qui présente les résultats des mesures faites sur un dia-
gramme enregistré à 7™ d'une cuve de 8 mm d'épaisseur remplie d'acide
nonyliquo(^ = diamètre du bord interne de l'anneau, tf = diamètre de la
zone la plus opaque de l'anneau, d m = bord externe, limite de noircisse-
ment). Le diamètre, constant, de l'anneau fondamental est c/ F = 5 cm :
Tension V
(kilovolts). tf c (mm). ri(mm). d,„(mm).
1 5 ■?"» , ."> 3 1 38
17,5 21 ,."> 37 35
20 • ,. • • ig,~> ?■> 35
3o 12. à 2(i 33
^o 10 1 H 3 1
En résumé, pour les tensions élevées (4o kilovolts) anneau secondaire
diffui de faible diamètre moyen; pour les tensions plus basses 05 kilovolts)
anneau mince, de diamètre plus grand. Si au contraire nous examinons le
même liquide avec les rayons X du molybdène (a = 0,7 A), l'anneau
secondaire tend à se confondre avec l'anneau fondamental.
4° Ce remarquable effet est général : nous l'avons observé pour divers
liquides : acides gras saturés liquides à la température ordinaire ou acides
fondus; benzène; eau distillée; triglycérides; carbures saturés ou non
saturés; enfin les acides gras solides, le caoutchouc lui-même, etc.
5° L'apparition de l'anneau interne est due à un effet de filtration du rayonnement
hétérogène du tube dans l'épaisseur de la substance étudiée. En effet, si une radiation
monochromatique À se trouve dilFractéepar les molécules de ce milieu arrangées d'une
manière discontinue, avec la période D, l'intensité de diffraction se trouvera réduite
dans le rapport de 1 à e~>'', si [i. est le coefficient d'absorption pour cette radiation
et Je l'épaisseur traversée. En reprenant l'exemple de l'acide nonylique éclairé par la
radiation d'un tube â cuivre, voici comment les choses se passent : sous une faible
épaisseur, la dilfraction correspondant à l'interstice D (ici 4>5 A)est due presque
entièrement à la raie intense K a. i 1 ,54 )- Si nousaugmentons l'épaisseur, cette raie subit
une absorption plus importante que les radiations du spectre continu. Nous avanta-
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 753
geons dès lors les radiations les plus pénétrantes et celles-ci prennent part à reflet de
diffraction, d'où un second anneau. Ce dernier devrait présenter une largeur angulaire
correspondant à l'étendue spectrale de la radiation générale pour la tension V d'exci-
tation. Toutefois, la filtration de celte même radiation générale dans le liquide a pour
effet, pratiquement, de réduire le rayonnement transmis à une bande assez étroite
comprise entre la limite À du fond continu et 1 A environ. Ceci explique d'une part
le déplacement du diamètre moyen de l'anneau interne de diffraction, lorsque la ten-
sion augmente, et d'autre part l'élargissement de .celui-ci, le bord interne de l'anneau
correspondant à la limite À et le bord externe, à une radiation sensiblement constante,
voisine de 1 A.
PHOTOCHIMIE. — Du rôle de l'oxygène de l'air dans>les piles photovoltaïques
à liquides colorés. Note de MM. A. Grumbach et S. Schlivitch,
présentée par M. A. Cotton.
On n'a jamais recherché l'influence que peuvent avoir sur le fonctionne-
ment des piles photovoltaïques les gaz dissous et particulièrement l'oxygène,
qui joue souvent un rôle primordial dans les réactions photochimiques.
Nous nous sommes proposé de comparer les forces électromotrices fournies
par la même pile à la pression atmosphérique et dans le vide; on verra
que l'effet de masse et l'effet Becquerel se présentent alors sous des aspects
très différents.
Les éléments employés ici ont la forme d'un U renversé ; chacune des élec-
trodes de platine est soudée à la partie inférieure d'une des branches verti-
cales et suivant son axe.- Un long tube soudé perpendiculairement au canal
horizontal et muni d'un robinet est relié à une pompe à vide ; par ébullition à
la température du laboratoire, on élimine l'air dissous et l'on maintient
ensuite le vide au-dessus de la surface de l'électrolyte.
Les expériences décrites ici ont porté sur le fluorescéinate de sodium dis-
sous dans l'eau pure ou additionnée de glycérine. Les radiations utilisées
sont celles de l'arc à mercure qui traversent le verre et l'eau.
Une solution d'uranine à la concentration de 5.io- 3 g/cm 3 conte-
nant io-'g/cm 3 de soude, donne, à la pression atmosphérique, une force
électromotrice d'adsorption de 5 millivolts, tandis qu'on n'observe aucun
effet dans le vide. Dans cette expérience, le phénomène a pour origine
l'oxydation partielle de la matière colorante au voisinage d'une des élec-
trodes.
Les solutions glycériques, déjà étudiées en présence d'air par l'un de
C. R., 1929, v Semestre. (T. 189, N° 19.) 58
^54 ACADÉMIE DES SCIENCES.
nous ('), fournissent des résultats intéressants : à la pression atmosphé-
rique, l'effet Becquerel est négatif et l'effet de masse, positif. Dans le vide,
les deux forces électromotrices sont négatives et plus grandes en valeur
absolue.
Le tableau suivant concerne une solution de fluorescéinate de sodium à
la concentration de 3. io _3 g/cm 3 et de glycérine à 4o pour ioo. Les temps
sont mesurés en minutes et secondes et les forces éleclromotrices en milli-
volts.
Pression atmosphérique. V ide-
Temps, f. e. m. Temps,
m s m s
0,00 o 0,00.
i,oo .—i,3 i,3o —9.
2,10 — 2,D 2,00.
— l'A, 6
3, i5 —1,9 0,10 — 19,9
5,oo —0,6 4,2.ï -27.6
6,00 obscurité 5, 00 — 29.6
7,10 +i,5 6,00 obscurité
9,3o -1-3,5 7,00 —36,8
12, 3o +8,3 10, i5 —37,2
i4,3o +8,7 12,00 — 09,4
17,00 +8,7 16,00 —47,°
20,00 +8,7 20,00 — 30,2
Quand on n'interrompt pas réclairement de la solution exposée à l'air, on
constate encore le changement de signe de la force électromotrice avec cette
différence qu'il se produit un peu plus tard, au bout de 10 minutes.
Dans le milieu réducteur constitué par la solution glycérique, l'effet
Becquerel se distingue donc de la force électromotrice d'absorption par
l'invariabilité de son signe ; c'est là une preuve nouvelle de la différence de
nature des deux phénomènes.
CHIMIE PHYSIQUE, — Sur une évolution lente des mélanges de solutions col-
loïdales rappelant les effets anaphylactiques. Note ( 2 ) de M . A. Boutaric et
M" e M. Dupin.
1. A la suite de nombreuses recherches, l'un de nous( 3 ) a établi que,
pour provoquer la floculation d'une solution colloïdale au moyen d'un élec-
(') Grumbach, Comptes rendus, 181, 1927, p. 1169.
(-) Séance du 28 octobre 1929.
( = ) A. BoutaHïc, Protection des solutions colloïdales (Journal de Chimie phy-
sique. 25, 1928, p. 120).
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 73b
trolyte, il faut une quantité plus grande de cet électrolyte lorsqu'on l'intro-
duit progressivement, à intervalles de temps espacés, que lorsqu'on l'intro-
duit eu bloc. Il arrive même souvent que l'addition préalable à la solution
colloïdale d'une, faible quantité d'un électrolyte protège cette solution
contre la floculation par le même électrolyte; il faut alors une plus grande
quantité d'électrolyte pour faire floculer la solution colloïdale ayant reçu
antérieurement une faible dose de cet électrolyte qu'il n'en faut pour faire
floculer le sol initial. Il était intéressant de se demander si le même phéno-
- mène subsiste dans la floculation d'une solution colloïdale par une autre
solution colloïdale. Nos expériences ont porté sur la floculation de mélanges
d'hydrate ferrique et de sulfure d'arsenic.
2. Soient A et B les deux sols primitifs. A ioo cm3 du sol A dilué de moitié,
on ajoute ioo™ 3 d'un mélange du sol B et d'eau contenant N™ 3 du sol B. La
.durée de floculation augmentant lorsque N diminue, on détermine la
valeur n de N pour laquelle la floculation ne se produit qu'au bout de
48 heures.
On prépare ensuite les mélanges suivants :
Sol À do™ 3 du sol A 4- 5o Em3 d'eau
(n \ cm5
— J du^sol B_-+- (5o — v,)™ 3 eau
— ] du sol B j- { 5o — v 2 ) cm3 eau
(n \ cm3
— j du sol B -4- (5o — v.,)™ 3 eau
(n \ cm3
— J dn sol B + (5o - v,)™ 3 eau
— J du sol B + (5o - v.)*»' eau
On étudie ensuite la floculation, par le sol B, des mélanges A„,A,, A 2 , ...
ainsi préparés. Pour cela, on ajoute à ioo 1 ™ 3 d'un de ces sols 100* d'une
solution contenant X™ 5 du sol B et l'on détermine la plus petite valeurs de X
pour laquelle la floculation se produit instantanément. Soient x^x^x,, ...
ces valeurs pour les divers mélanges A , A,, A,,
La suite, x , x,-\- v,, x.> -+- v 2 , . . . donne la quantité totale du sol B pré-
sente dans les divers mélanges lorsque la floculation se produit instanta-
nément. Nous rapporterons, à titre d'exempLe, les résultats obtenus dans la
floculation d'un sol d'hydrate ferrique (sol A) par un sol de sulfure d'ar-
senic (sol B) et dans la floculation d'un sol de sulfure d'arsenic (sol A) par
un sol d'hydrate ferrique (sol B).
^56 ACADÉMIE DES SCIENCES.
a. Floculation d'un sol d'hydrate ferrique ( 1 ) à i s ,3o par litre (A) par
un sol de sulfure d'arsenic à 9«,3o par litre (B). Le tableau suivant indique,
pour les divers mélanges A , A,, A*, A 3 , . . ., les valeurs de v et de v+ oc
correspondantes pour des floculations provoquées au bout de temps crois-
sants après qu'ont été préparés les divers mélanges A„, A,, A 2 , ....
Désignation (■* -*- v ) cm3 au bout de
mélange. van*, i jour. 6 jours. 1 4 jours. 45 jours.
A„ o 35 35 35 32,5
27,70
A, o,25 35 3o,25 28,70
A 2 o,5 32,5 i8,5 18,0 i8,5
A 3 1 26 9,0 2,5 F
A t 1,25 23,20 1,4 F
(La lettre F signifie que, au bout du temps considéré, le mélange était
floculé partiellement ou complètement.)
b. Floculation d'un sol de sulfure d'arsenic à 3 S ,,72 par litre (sol A) par un
sol d'hydrate ferrique à o s ,52 par litre (sol B) :
Désignation (a; + v)<™ 3 au bout de
du — — — ~- — — ;
mélange. V™*. 8 jours. i5 jours. 25 jours. 4 2 j"urs.
A o 28,7 28,7 28,7 28,7
A, 1 28,5 - 27,5 27,5
A s : 2 28,25 28,0 27,0 25,75
A 3 4 27,7 26.5 24,0 20,25
A 4 5 26,25 25 22,5 17,0
A 10 25 21,25 i5,o floc.
3. On voit que, dans tous les cas, les quantités x-\- v vont en diminuant
quand v augmente, c'est-à-dire quand augmente la quantité du sol B intro-
duite dans le sol A avant d'en provoquer la floculation par addition d'une
quantité massive du sol B. Autrement dit, l'addition de faibles quantités de
sulfure d'arsenic à de l'hydrate ferrique rend celui-ci plus sensible à la
floculation par une dose ultérieure de sulfure d'arsenic et, de même, l'addi-
tion d'hydrate ferrique à un sol de sulfure d'arsenic rend ce dernier plus
sensible à l'action d'une dose ultérieure d'hydrate ferrique. Ces résultats
sont opposés à ceux que nous avions observés dans la floculation d'une
solution colloïdale par un électrolyte qui témoignaient d'une sorte d'accou-
( 1 ) Les sols d'hydrate ferrique ont été préparés par aclion du carbonate d'ammo-
niaque sur le chlorure ferrique et dialyse.
SÉANCE DU /[ NOVEMBRE 1929. 767
turaance de la solution colloïdale à l'agent floculant. Au contraire, les
phénomènes observés dans la floculation réciproque des sols de .sulfure
d'arsenic et d'hydrate ferrique rappellent, jusqu'à un certain point, les
phénomènes d'anaphyllaxie dans lesquels on voit que le sérum d'un sujet A
devient plus sensible à un sérum étranger B lorsqu'il a reçu antérieurement
de faibles quantités du sérum B.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'action sélective d'un catalyseur d'hydro-
génation. Note (<) de M., M. Bourguel et M" e M. Gbedy, présentée
par M. G. Urbain.
11 est très important, pour les théories du mécanisme de l'action cataly-
tique, de montrer que certains catalyseurs peuvent avoir une action sélec-
tive, c'est-à-dire qu'ayant la possibilité d'effectuer plusieurs travaux, ils
sont capables d'en choisir un et de le terminer avant d'attaquer le second.
Le cas de l'hydrogénation en deux temps de la triple liaison est particu-
lièrement intéressant : on y voit, en effet, le catalyseur quitter le point de
la molécule où il vient de fixer 2 atomes d'hydrogène pour n'y revenir
qu'au moment où toutes les molécules acétyléniques ont été transformées.
La preuve de cette sélection^ 3 ) réside dans' le fait que la vitesse de la cata-
lyse présente une discontinuité quand la moitié du volume total d'hydro-
gène est fixé et surtout dans celui que, après cette discontinuité, le deuxième
temps de la réaction peut s'effectuer avec une vitesse plus grande que le
premier.
Nous apportons ici une démonstration plus frappante encore de l'action
sélective du palladium colloïdal; nous hydrogénons un composé acétylé-
nique au delà de la discontinuité, c'est-à-dire jusqu'à un instant où nous
admettons que, l'acélylénique ayant disparu, le catalyseur effectue le pas-
sage de l'éthylénique au saturé. Nous ajoutons à ce moment une nouvelle
quantité d'acétylénique et nous voyons aussitôt la vitesse de la catalyse
changer de valeur, augmenter ou diminuer, suivant le cas, pour revenir à
celle qu'elle avait au premier temps de l'opération. Puis les phénomènes
suivent leur cours habituel : quand la nouvelle charge d'acétylénique est
tout entière hydrogénée, la vitesse varie à nouveau et alors seulement, le
palladium reprend la réduction de l'éthylénique.
(') Séance du 21 octobre 1929.
(-) Bourguel, Bull. Soc. c/iim., kl, 1927. p. 1443.
-,",8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Voici des courbes correspondant à deux cas différents : Courbe I(phény 1-
acétylène) où l'éthylénique s'hydrogène plus vite que l'acétylénique;
Courbe II (heptine carbonate d'éthyle) où le contraire a lieu.
Volume fixé
De A à B, formation de l'éthylénique; de B à C, formation du salure; en C, addition d'acétylénique;
DE, à nouveau formation d'éthylénique; EF, formation du saturé.
Dans l'expérience n° 2, on a ajouté en F une deuxième fois du composé
acétylénique.
On pouvait être tenté d'expliquer les particularités de l'action du palla-
dium colloïdal dans l'hydrogénationdes triples liaisons par l'hypothèse de
la réversibilité de l'action catalytique, dans laquelle on supposerait que le
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 739
catalyseur, en présence d'un mélange saturé acétylénique, enlève 1 atomes
d'hydrogène au premier pour les fixer sur le deuxième. Nos expériences
permettent de rejeter cette hypothèse. On peut même dire que si une action
réversible de ce genre est possible, elle n'a lieu qu'à une vitesse très faible
car la somme des portions AB + DE est exactement égale à la somme
BC + EF (courbe 1). Or la réaction hypothétique de la réversibilité aurait
pour effet de diminuer DG et d'augmenter EF.
Le palladium colloïdal sait donc choisir les molécules qu'il doit hydro-
géner en premier lieu.
MÉTALLOGRAPHIE. — Influence de la finesse de structure lors du recuit des
fontes grises. 'Note de MM. Albeut Portevix et Pierre Chkve.nard,
présentée par M. Henry Le Chatelier.
L'un des buts principaux du recuit des moulages en fonte grise est
d'adoucir le métal en vue de faciliter l'usinage. Cet adoucissement résulte
de la disparition de la cémentite, présente sous forme libre ou contenue
dans la perlite, et qui se décompose en ferrite et graphite avec une notable
expansion. L'intensité de cette réaction peut, par suite, être appréciée :
i° Par mesure de la dureté ;
2 Par voie chimique en déterminant la teneur en carbone combiné Ce 5
3° Par examen micrographique;
4° Par étude dïlatométrique.
La quantité de cémentite décomposée au cours du recuit dépend de la
composition chimique de la fonte, notamment des teneurs en carbone et en
silicium comme pour les fontes blanches ('), et des conditions du recuit :
température et durée de chauffage, vitesse de refroidissement. L'influence
de ces trois derniers facteurs a fait l'objet d'études de Schùz ( 2 ) et de
Piwowarski ( 3 ); d'après ces auteurs, la graphitisation demeure relative-
ment assez faible au-dessous de Ac 1 et, pour des recuits effectués au-dessus
de^ ce dernier point, le facteur le plus important est la vitesse de refroidisse-
ment à travers la transformation Ar 1 .
(') P. Chévenard et A. Portevin, Influence du carbone et du silicium sur la gra-
phitisation des fontes blanches {Comptes rendus, 183, 1926, p. 1286).
(-) Stahi und Eisen, h% 1922, p. 1484, et 44, 1924, p. 116.
( 3 ) Stahl und Eisen, %% 1923. p. i^Sa.
760 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Mais il est un autre facteur qui exerce une influence sensible sur la
graphitisation : c'est la finesse de structure de la fonte, structure qui
dépend des conditions de refroidissement lors de la solidification, et, par
ABCO diamètre initial 3Q mm .
A'B'C'O - -. » IO0 mn >.
AA'
BB'
ce
DD'
c t %
3.2
3.3
2.6
2.8
Si%
0.S
1 6
0.3
2.2
Mn%
0.6
0.5
0.9
1 2
S%
0.06
0JJ7
0.08
0.06
600 700 800 900°
Températures de recuit .
Fig. ..
suite, de la grosseur de la pièce moulée et de la position du point considéré
à l'intérieur de celle-ci.
?
?
80
--
_'_ A'B'C'D'
B
100"
60
— c
40
20
la * . *
B"
0"
^
^\
-- *' r " "
— - A'
700 800 900 °
Températures de recuit.
Fig. 2.
Pour mettre en évidence cette influence, nous avons coulé, avec une
même fonte, de longs cylindres de 3o mm et de ioo mm de diamètre; puis,
après avoir prélevé au centre de ces cylindres des échantillons ou éprou-
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 761
vettes, nous avons étudié les effets du recuit par les quatre méthodes d'in-
vestigation indiquées plus haut.
Les figures 1 çt 2 montrent l'influence de la température de recuit sur la
teneur en carhone combiné et sur la dureté Brinell de quatre fontes à
teneurs en carbone et en silicium différentes; le recuit comportait une
heure de maintien à la température choisie et une vitesse de refroidissement
moyenne de i,4 degrés/ minute au-dessus de 6oo°.
On voit très nettement que les échantillons extraits des cylindres de 3o" im >
se graphitisent plus rapidement que les autres, à structure plus grossière,
extraits des cylindres de ioo mm . Cette conclusion, qui était déjà mentionnée
par l'un de nous dans son enseignement ( 1 ), est confirmée par l'examen
micrographique et par l'étude dilatométrique; nous n'insisterons pas sur
les résultats de ce dernier mode d'investigation, résultats qui viennent de
faire l'objet d'une Note récente de M. A. Le Thomas ( 3 ) dont les con-
clusions sont en accord avec les nôtres.
Ainsi la structure initiale p€ut, dans certains cas, exercer une influence
très sensible sur les résultats du recuit. On s'explique de cette façon que les
zones superficielles des moulages puissent présenter, après recuit, une gra-
phe tisation bien plus importante que le centre, d'où résulte un aspect diffé-
rent de la cassure et un écart important de dureté. Cette particularité avait
été déjà observée par Schûz ( 3 ), mais il l'avait attribuée à des durées de
chauffage insuffisantes entraînant un recuit limité aux seules zones super-
ficielles. Nos expériences en établissent la cause réelle.
CHIMIE. — Sur V oxydation directe des hydrocarbures par Voir.
Note ( 4 ) de MM. Dcmanois et Moxdain-Monval, présentée par M. Râteau.
Dans une Note précédente ( 5 ) relative à l'oxydation directe du pentane
par l'oxygène de l'air, nous indiquions les phénomènes physiques que nous
avions pu observer au cours de réchauffement à volume constant d'une
série de mélanges sous pression d'air et de vapeur de, pentane. Au-dessus
I 1 ) A. PoRïimN, Annexes du Cours à l'Ecole supérieure de Fonderie, Paris,
Dorel, 1927. p. 126.
I 2 } Comptes rendus. 189, 1939, p. 63g.
( 3 ) Loc. cit.
(*) Séance du 28 octobre 1929.
( 3 ) Dujunois et Mondais- Monval, Comptes rendus. 187, 1928. p. 892.
762 ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'une certaine proportion de pentane, ces mélanges s'enflamment sponta-
nément à une température moyenne de 23o°, les modalités de la com-
bustion (pression d'explosion, dégagement de chaleur, dépôt de noir de
fumée) dépendant étroitement de la concentration en hydrocarbures. Nous
signalions en particulier que, précédant l'explosion spontanée de quelques
degrés, nous avions constaté une élévation de pression très nette, extrê-
mement facile à observer au manomètre et de plus en plus accélérée jus-
qu'au moment où l'aiguille du manomètre était lancée par la brutale poussée
de pression résultant de l'explosion spontanée du mélange. Il nous a paru
indispensable d'étudier parallèlement ks-modifications chimiques que pou-
vait éprouver le mélange gazeux au cours de son éehauffement, depuis la
température ordinaire jusqu'à celle de son inflammation spontanée. Ce sont
les résultats obtenus que nous résumons aujourd'hui,
Nous avons employé le même appareil et dans les mêmes conditions que celles qui
ont fait l'objet de la Note précitée.
Nous enfermons dans la bombe de o',7 de capacité, une certaine quantité de pen-
tane, variant suivant les expériences de o s ,3r à 6s,2. Noos envoyons ensuite dans la
bombe, au moyen d'un robinet pointeau, dre l'air jusqu'à obtenir an manomètre une
pression intérieure à 5,3 kg/cm 2 vers 30 . Le robinet est alors refermé et la bombe
munie d'un tkermo mètre est échaïufTée lentement, en 4o minutes environ, de 20
à 200°. A dillérentes températures, régulièrement échelonnées, on fait sortir de la
bombe au moyen du robinet pointeau quelques buHes du mélange gazeux que l'on
fait barboter dans de l'eau de baryte et dans du réactif d'e Schill" fraîchement préparé.
Ge réactif, normalement incolore, devient vioFet intense en présence de traces d'aidé- .
hydes et surtout de formaldéhvdes.
Voici, à titre d'exemple, les observations relatives à une masse de pentane de 4 S ,3.
V. Température. Eau de baryte. Réactif de Scluff.
1 80" rien rien
•2 i20 u rien rien
3 145° rien rien
4 f™5 u traces de CO 2 Hea
3 200" trouble léger rien
6 220" trouble net réaction sensible
7 228° trouble très net réaction très nette
23o° explosion spontanée
8 après explosion trouble faible réaction très nette
Les réactifs étaient, bien entendu, renouvelés à chaque température d'essai. L'essai
n° 7 est particulièrement remarquable. A cette température de 223°, une seule bulle
du mélange gazeux passant dans le réactif de Schill' donne une coloration violette très
nette et presque immédiate. Si, à partir de cette température, on laisse légèrement
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. "63
entr'ouverî le robinet poiateau, le dégagement des bulles dans le réactif s'accélère
visiblement et devient tumultueux vers 228", preuve d'une sensible élévation de pres-
sion à l'intérieur de la bombe. La quantité d'aldéhydes et d'anhydride carbonique
formés s'accroît en même temps dans des proportions considérables. Ces phénomènes
précèdent et annoncent l'inflammation spontanée qui s'effectue à l'ào". II est à noter
que les gaz résiduels v après l'explosion, donnent également ei très nettement la réaction
des aldéhydes.
Si l'on rapproche ces résultats de ceux relevés précédemment dans l'examen des
phénomènes physiques présentés par le mélange gazeux en cours d'échaull'ement, on
constate que l'apparition de CO 2 et d'aldéhydes coïncide précisément avec le moment
où la courbe des pressions commence à remonter rapidement, alors qu'elle était aupa-
ravant très nettement au-dessous de la courbe représentative de la loi des gaz parfaits.
Il est donc évident que quelques degrés au-dessous de la température
d'inflammation spontanée du mélange gazeux, ce mélange est le siège de réac-
tions chimiques se manifestant à nous par un dégagement de chaleur très
sensible et la production Simultanée de Co. 2 et d'aldéhydes, en particulier
d'aldéhyde formique. Ces phénomènes remarquables, observés- sous pres-
sion, se produisent également à la pression atmosphérique, comme nous
avons pu le constater au cours d'expériences d'oxydation directe par Pair
d'hydrocarbures saturés sous la pression normale, expériences qui feront
l'objet d'une Note ultérieure.
Nous avons obtenu des résultats semblables pour des proportions diffé-
rentes de pentane et d'air. Les mêmes expériences répétées en remplaçant
le pentane par de l'hexane, de l'heptane, de l'octane et des essences commer-
ciales ont donné des résultats absolument analogues. Seule, la température
d'inflammation spontanée varie, d'ailleurs de quelques degrés seulement,
d'un hydrocarbure à l'autre.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'auto-oxydation de l'acide abiétique.
Note ( ' )de MM. G. Dcpont et J. Lévv, présentée par M. G. Urbain.
s~
Dans l'oxydation par l'oxygène libre d'une foule de corps organiques, on
observe, au moins au début de la réaction, un accroissement! progressif dé la
vitesse d'oxydation. Ce phénomène trouve son explication dans une catalyse
de la réaction par les produits d'oxydation eux-mêmes, mais nous ne pensons
pas que personne ait' réussi à préciser le mécanisme de cette auto-catalyse.
L'étude de l'auto-oxydation de l'acide abiétique nous a fourni un exemple
{') Séance du 21 octobre 1929.
h H/,
yb4 ACADEMIE DES SCIENCES.
particulièrement remarquable d'auto-catalyse d'oxydation. Elle nous a
conduits aux conclusions suivantes :
En désignant par A la molécule oxydable d'acide abiétique, il existe un
terme intermédiaire d'oxydation (AO) jouant le rôle de catalyseur d'après
le mécanisme suivant :
Première phase. — (AO) fixe l'oxygène de l'air pour donner un •
peroxyde :
(AO;-r(0=')-*AO(0 ! ).
Deuxième phase . — Ce peroxyde réagit sur 2 molécules du corps A pour
donner :
(AO]f0 2 ; + 2A-->3(AO).
Ces trois molécules (AO) pourront intervenir à leur tour coramecatalyseur
et l'on comprend que la vitesse d'oxydation puisse s'accélérer. Cherchons à
vérifier ce mécanisme par l'étude dynamique de Ja réaction.
Admettons : i u qu'une proportion déterminée de l'oxyde AO formé est
active et reste active au moins jusqu'à sa transformation en peroxyde ; a que
la deuxième phase est très rapide par rapport à la première. Si l'on suit la
vitesse d' 'absorption à volume constant ( celle-ci étant alors caractérisée par la
vitesse de chute de la pression -Jj)> on démontre aisément que cette vitesse
doit être proportionnelle d'une part à la pression de l'oxygène p, d'autre
part à la quantité totale d'oxygène fixée (p — p) (en désignant par /)„ la
pression de l'oxygène au début de l'oxydation) :
(') • -£=t>'P(Po — p)-
C'est ce que l'expérience nous a montré dans le cas de l'acide abiétique.
Étude expérimentale. — L'acide abiétique a été préparé par isomérisation
chlorhydrique de la colophane d'AIep, cristallisé 3 fois dans l'alcool, fondu
dans le vide à 200 , et dissous dans le xylène pur. Nous utilisons ordinai-
rement des solutions à l\o pour 100. L'appareil utilisé est une ampoule
de 5o cjn3 que l'on ferme à la lampe après avoir introduit le corps et une
atmosphère d'oxygène. On mesure la pression de ce gaz à l'aide d'un
manomètre à mercure qui permet de maintenir constant le volume occupé
par le gaz. Les mesures de pression sont faites au cathétomètre; on fait
subir à ces mesures les corrections de températures, et l'on tient compte de
la pression des gaz inertes contenus dans l'oxygène. Toutes les expériences
sont faites dans l'obscurité.
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 7 65
Les résultats sont résumésdans les courbes de la figure ci-après où nous avons
porté en abscisses les temps, et en ordonnées, pour la courbe I, ^; pour la
courbe II, a= '?? % enfin, pour la courbe III, 6 = ' 00 d P -
Pfpo — P) dt
■0
d
Q
■O
+■
-a
0,0003
0,05
0.10
Oj09
-
0,0^
0,08
1 y
0,07
u/ \^
O.0OOE
0J03
0,02
0,06
0,05
0,04
'"•-jC^ m
0,03
1
0,01
0,02
0,01
i^ 1 1 1
1 1 1 1
Oj
&%L
7, 100 dp
Pm(Po-Pm) dt
d£
«dt
1000
2000
3000
_L
7000 8000
-L.
9000 10000
W00 5000 6000
Temps en minutes
Nous voyons que le rapport '°° -£- est constant, sauf dans la pre-
miere partie de la réaction où sa' valeur anormale s'explique aisément par la
quantité d'oxygène absorbée pendant les manipulations précédant l'expé-
rience ou des produits d'oxydation mal éliminés par les cristallisations.
Nature des produits d'oxydation. — L'étude de l'oxydation à pression
constante, dans le détail de laquelle nous ne pouvons entrer ici, montre que
la vitesse d'oxydation croît sensiblement jusqu'au moment où il a été fixé
un atome d'oxygène par molécule d'acide abiëtique, puis décroît pour
devenir pratiquement nulle quand 2 atomes d'oxygène sont fixés. Le pro-
duit relativement stable d'oxydation obtenu, finalement est donc un
oxyde AO 2 et le produit intermédiaire, jouant le rôle de catalyseur, doit
être un oxyde AO.
Dans la première partie de la réaction (en première approximation du
moins) la totalité des molécules A évolue vers le terme AO (actif ou
inactif). Quand il ne reste plus à oxyder de molécules A libres, ce sont les
molécules AO qui, à leur tour, sont oxydées par le peroxyde :
AO( O 2 ) + AO -s- 2 AOf O ) -> 2 AO 5 .
7 6G
ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. - Condensation du chlorure de. V acide dimcthylacry-
lique avec le benzène. Obtention de la dimèlhyWinylphénylcétpne . Note
' de M. Georges Dabzens, présentée par M. Gabriel Bertrand.
Au cours de ses recherches sur les dérivés de l'acide' acrylique, Ch.
Moureu a été amené à faire réagir, sous l'action du chlorure d'aluminium,
le chlorure d'acryle sur les carbures aromatiques en vue de préparer les
vinylarylcétones ('). Il ne tarda pas à s'apercevoir que cette réaction était
accompagnée d'une cyclisation, et qu'il obtenait ainsi des hydrindones ( 2 )
conformément au schéma ■
-H
-H
CI - GO
CH 2
|
JCH
->-
- 3 iCH*
ÏCH 2
CO
Ayant voulu préparer et étudier les 3.3-dialcoylhydrindones dont je
prévoyais les propriétés intéressantes, j'ai été amené à reprendre cette réac-
tion de synthèse en l'appliquant à l'acide tliméthylacrylique, homologue
33-diméthvlé de l'acide acrylique de formule
(CH')*C = CH-CO*H.
La présente Note résume les résultats obtenus en condensant le chlorure
de l'acide diméthylacryliqueavec le benzène : ceux-ci amènent au fait assez
surprenant que la réaction s'arrête à son premier terme, c'est-à-dire à la
diméthylvinylphénylcétone, la cyclisation devant dofmei* la diméthyl-
hydrindone cherchée ne s'effectuant pas,
CICO-CH:
H
/CH 3 -h ci
: U \CH 3 "*"
-CO-CH = C< /ai ' 2
1 - 3 X CH 3
Il en résulte un mode d'obtention fort simple de la diméthylvinylphényl-
cétone qui n'était pas connue, et qui est susceptible de se prêter à d'autres
synthèses intéressantes.
(!) Ch. Modbec, Thèse de la Faculté des Sciences de Paris, 1898, p. 54.
( 2 ) Ch. Modred. Bulletin de la Société chimique, 3 e série, 9, 1893, p. 570; Annales
de Chimie, 7 e série, "2, 1894. p. 199-
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 767
L'acide diméthylacrylique, nécessaire à ce travail, a été préparé par
l'action des hypochlorites alcalins sur l'oxyde de raésvtile, selon une
méthode déjà indiquée par Barbier et Léser (') qui, grâce à quelques
modiBcations, m'a permis d'avoir aisément cet acide. Il distille sans décom-
position à io5-i io° sous i5 mra et donne, par l'action du chlorure de thionyle,
le chlorure correspondant, liquide incolore relativement stable, distillant
à 53° sous iS"" 11 .
La condensation du chlorure de l'acide diméthylacrylique avec le benzène
est des plus faciles; je l'ai réalisée de la manière suivante :
On commence par mélanger dans un ballon n8 s ,5 (i mol i du chlorure de l'acide
avec g-36* fia" 1 " 1 ) de benzène soigneusement séché sur le sodium, puis ce ballon étant
refroidi à o\ on y introduit lentement, et en agitant bien, i35« de chlorure .d'alumi-
nium anhydre finement pulvérisé en veillant à ce que la température ne dépasse
pas + 5°. Le chlorure d'aluminium entre en dissolution, le liquide prend une teinte
jaune brunâtre et il ne se dégage pas d'acide chlorhydrique pendant cette première
phase de la préparation. On maintient le mélange à o° pendant une heure environ en
agitant fréquemment pour favoriser la dissolution du chlorure d'aluminium, puis tout
en maintenant le ballon dans la glace, on le met en relation avec une trompe à eau
pour faire un vide partiel qui ne tarde pas à déterminer un dégagement abondant
de HCI. Lorsque ce dégagement se ralentit, on laisse revenir le mélange à la tempéra-
ture ambiante, et l'on tea-mine en le chauffant au bain-marie vers \o° tout en main-
tenant le vide. A noter que ce chauffage est toutjà fait nécessaire, car sans cela, les
rendements seraient fort réduits. Il ne doit pas être non plus trop prolongé sous peine de
provoquer une polymérisation du corps cherché. L'opération terminée, la masse qui a
pris une teinte jaune verdâtre est versée sur de la glace et violemment agitée pour
décomposer le complexe cbloro-aluminique, ce qui s'accompagne de la décoloration .
de la solution benzénique; celle-ci est décantée, soigneusement lavête à l'eau acidulée
de HCL. puis à la solution de carbonate de soucie, et séchée sur le sulfate de soude
anhydre. Enfin, on la distille avec un bon Vigreus, d'abord à la pression ordinaire
pour séparer le benaène. et finalement au vide. Après une deuxième rectification au
vide, on obtient environ &\° d'un liquide incolore distillant à i34°-i36° sous i2 mm et
présentant une faible odeur aromatique, c'est la diméthylvinylphénylcétone cherchée
(rendement : 4o pour 100 environ de la théorie ).
Le corps ainsi obtenu ne présente aucun des caractères des hydrindones,,
il ne se combine pas au bisulfite de soude et par oxydation au permanga-
nate alcalin, il donne exclusivement de l'acide benzoïque et non de l'acide
phtalique comme cela aurait lieu s'il y avait eu cyclisation ; par contre, il
fixe le brome pour donner un dérivé dibromé.
C'est un corps parfaitement stable, et il est même à remarquer que la
(') Barbier et Léser, Bull. Soc. chim., 3 e série, 33, igoo, p. 8i5.
7 (J8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
fonction cé'tone y est masquée, il ne donne pas de combinaison cristallisée
avec la phénylhydrazine et l'hydroxylamine et je n'ai pas pu réussir à
obtenir "avec la' phénylhydrazine de pyrazoline comme le donne généra-
lement les cétones a-^-éthyléniques.
Toutes les tentatives faites pour cycliser cette cétone éthylénique ont
échoué, et ce résultat négatif était d'ailleurs à prévoir puisque l'action du
chlorure d'aluminium, corps particulièrement actif de cyclisation, ne
l'avait pas cyclisé au cours de la préparation.
Comment expliquer cette résistance singulière à la cyclisation? L'empê-
chement stérique est un vain mot, bien que souvent invoqué dans ces cir-
constances. J'admettrais plus volontiers qu'elle est en relation avec les
phénomènes de polarisation induite dans la chaîne de carbone, théorie selon
laquelle ces atomes ont alternativement des polarités positives et négatives.
Les deux groupes méthyles auraient pour effet d'augmenter la polarité
positive de l'atome de carbone 3, ce qui l'empêche de s'unir au carbone du
cycle qui est lui-même positif.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Microdosage du carbone et dosage de cet élément
dans la terre végétale. NoteO ) de M. Mackice Nici.odx, présentée par
M. A. Desgrez.
J'ai fait connaître, en 1927 ( 2 ), une microméthode de dosage du car-
bone basée sur l'oxydation argento-sulfochromique, ne demandant qu'un
appareillage tout à fait réduit en raison de la grande facilité avec laquelle
est réalisée l'absorption, il serait plus exact de dire la captation, de l'acide .
carbonique produit. Une étude très complète de cette méthode a été faite
par mon élève A. Boivin ( :! ) qui a montré qu'elle pouvait être appliquée,
à deux ou trois exceptions près, à tous les corps carbonés,, en prenant la
précaution toutefois de brûler, à l'état de CO s ("), l'oxyde de carbone qui
peut éventuellement se former : en traces ou en très petite proportion
dans la plupart des cas, mais parfois aussi en quantité qui est loin d'être,
négligeable, et, dans ce dernier cas, d'autant plus grande, pourrait-on dire,
(<) Séance du 21 octobre 1929.
("-) M. N'icloux, Comptes rendus, I8'i-, 1927. p. H90 et Bull. So-\ cliini. biol., 9,
1927, p. 639-677.
j 3 ) A. Boivin, Comptes rendus, 187, 1928, p. 1076.
I * ) Grâce à une modification ad hoc de mon appareil.
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 769
que les co.rps mis en expérience sont plus facilement oxydables. J'ajoute
qu'une des applications les plus intéressantes de cette microméthode, sur
laquelle je me suis permis d'insister dès mes toutes premières publications
sur ce sujet, est celle de la détermination du carbone urinaire. A ce point
de vue, elle a, depuis deux ans, et sans que rien n'ait' été changé à la tech-
nique primitive, rendu les services qu'on est en droit d'attendre d'elle dans
les laboratoires français et étrangers où elle est appliquée.
M'étant efforcé, depuis un certain temps déjà, de déterminer la quantité
de carbone contenue dans la terre végétale, donnée d'un intérêt évident, j'ai
songé tout naturellement à mettre en œuvre mon microdosage du carbone
et j'ai constaté immédiatement que l'application à ce cas particulier était,
somme toute, facile. Mais, si l'on se place à un point de vue tout à fait spé-
cial : celui de rendre la méthode accessible dans tout laboratoire de
ressources limitées, le problème, posé sous cet angle très différent, devient
beaucoup plus difficile à résoudre. Il faut en effet, entre autres desiderata :
i° éviter l'emploi de la microbalance, appareil délicat et surtout coûteux;
2 conduire, si possible, l'oxydation d'une façon telle qu'elle ne donne plus
d'oxyde de carbone; ainsi, du même coup, oh supprimera la complication
qui nécessairement s'ensuit, de brûler ce gaz pour le transformer en CO' J .
Ce sont ces deux problèmes, d'un intérêt théorique très limité, mais
d'une réelle importance'pratique, que j'ai résolus. Il m'est impossible, cela
va sans dire, de donner ici, dans ses détails, la technique, analytique suivie
et je dois me contenter d'en indiquer les seules grandes lignes. Voici donc
brièvement comment on opère :
L'échantillon de terre, d'une centaine, de grammes, est desséché à l'éluve à 37-88°
pendant plusieurs jours, puis pulvérisé et passé au tamis 120. On dispose ainsi pour
t'analyse d'un produit aussi homogène que possible, pulvérulent, sec. On commence
par le diluer en proportion déterminée — au tiers, au cinquième, au dixième, suivant
la richesse présumée en carbone — dans du sulfate de soude pur, anhydre, passé au
tamis 120. A cet effet on pèse un gramme (ou moins) de terre, quelques grammes (2 à 4)
de sulfate de soude, et l'on introduit les deux substances dans un petit matras en verre
épais où se trouvent déjà cinq ou six grosses billes d'acier (d = g mm environ); le tout
est soumis alors à une agitation violente pendant quelques minutes au terme desquelles
le produit est d'une homogénéité parfaite. On en prélèvera roo à 200 m s de manière à
mettre en jeu des quantités de carbone voisines de 3 n, s.
Il reste alors à conduire l'oxydation de telle façon qu'elle ne puisse donner naissance
à de l'oxyde de carbone, pour cela on l'effectue en deux temps : dans un premier temps,
par le mélange acide sulfurique, iodate de potasse, sulfate d'argent ( 1 ), puis dans un
(') Ce dernier sel agissant comme accélérateur, comme l'a montré Simon.
Ci R,, 1929, 2' Semestre. (T. 189, N- 19.) 5g
II. Jardin.
m. Terreau.
IV
. Jardin.
V. Forêt.
0,03
2 I , 00
6,78
4,5i
3,22
1,02
o,o3
0,O3
2,10
20,48
6, 7 5
4,49
77O ACADÉMIE DES SCIENCES.
second temps par du bichromate de potasse (' ). L'acide iodique commence l'attaque {■),
l'acide chromiqae la termine.
Voici maintenant les résultats des déterminations de carbone total,
exprimés en grammes pour ioo s de terre desséchée et passée au tamis 120,'
dans cinq échantillons d'origines différentes; je fais ûgurer dans le tableau
le carbone des carbonates ( 3 ), on en déduit, par différence, le carbone
organique :
I. Jardin.
Carbone total 6 , 3 1
» des carbonates. . 2,08
» organique 4>23
En résumé, en diluant la terre, on réalise le microdosage du carbone
qu'elle contient sans microbalance. L'appareillage, la technique sont
simples, la précision suffisante. A ces différents titres, il pourra, croyons-
nous, rendre quelques services.
GÉOLOGIE. — Découverte du Cénomanien dans la vallée de Ganzeville (Seine-
Inférieure). Note de M. C.-P. IVigolesco, présentée par M. Pierre
Termier.
Le Cénomanien du département de la Seine-Inférieure et du Pays de Caux
en général a fait l'objet de nombreuses études. A part celles classiques de
E. Hébert, A. de Lapparent et de MM. J. Lambert, A. Bigot, etc., il y a
lieu de mentionner les travaux plus récents de MM. G. -F. Dollfus, R. Fortin,
P. Lemoine (*). Les uns apportent une large contribution à la connaissance
(')Acet effet, le tube laboratoire porte un petit appendice soufllé où se trouve,
logé à l'avance, et maintenu en pla-ce par une goutte d'acide sulfurique qui l'humecte,
le bichromate de potasse.
{-) Et en présence d'acide iodique, CO ne peut vraisemblablement se former.
( 3 ) Dosé par la méthode que j'ai publiée récemment Sue. Biol. 101, 1929. p. 182.
(*) G. -F, Dollfus et R. Fortin, Le Crétacé de la région de Rouen {Bail. Soc.
Étude Se. Nat. Elbeuf, 32, igi3, p. 43-67: Elbeuf-sur-Seine, 1 g 1 4 ) • — R- Fortin,
A propos de fossiles du Cénomanien de Rouen {Bull. Soc. Amis. Se. nat. Rouen,
k9, igi3, p. iî3-iï5; Rouen, 1 g 1 4 ) ■ — P. Lemoine, Sur les résultats d'un sondage
profond à V hôtel des Grandes-DalleS ( Seine-Inférieure ) ( Bull. Muséum Hist. A'atur.,
15, p. 220-a3o; Paris, igio). — Id. La Géologie profonde du Pays de Caux (Assoc.
franc, avanc. des Se. : C.R. 43 e Session, Congrès du Havre. igi4- p- 3gt -398).
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 771
de la Géologie de ces régions; les autres mettent en évidence le parti
pratique qu'il y a à en tirer. M. Paul Lemoine, professeur au Muséum
d'Histoire Naturelle, notamment, a montré, en réunissant les résultats
des sondages profonds du Pays de Caux et ceux du bassin de Paris, le
grand intérêt que présente cet étage pour les recherches d'ëau potable.
Sur le terrain, les couches cénomaniennes sont souvent difficiles à distin-
guer des strates turoniennes, si Ton tient compte uniquement des caractères
topographiques et géographiques. Comme celles-ci, elles donnent des mo-
delés peu différents, sont cachées par une végétation aussi abondante,
possèdent des vallées également humides et drainées par de faibles cours
: d'eau, etc. Mais si l'on utilise leurs caractères pétrographiques et paléon-
tologiques, on peut facilement les reconnaître, exception faite toutefois
pour celles appartenant aux horizons de passage soitàl'Albien, soit, plutôt,
au Turonien.
En explorant la région au Sud, SO et SE de Fécamp, j'ai découvert de
nombreux affleurements cénomaniens, nettement caractérisés, qui n'existent
pas sur la première édition de la Carte géologique (feuille Yvetot); certains,
comme ceux du versant oriental de la vallée de Ganzeville, montrent des
couches sur plus de 6 km .
Dans ces contrées, le Cénomanien n'était connu jusqu'à ce jour que sur
les deux versants du Val-aux-Clercs et sur le versant occidental seulement
de la vallée de Ganzeville. Deux carrières indiquées sur la Carte géo-
logique, l'une celle du Val-aux-Clercs abandonnée, l'autre la carrière près
de Bec-de-Mortagne aujourd'hui disparue, d'une part, et le tracé de la ligne
de chemin de fer de Bréauté-Beuzeville à Fécamp, d'autre part, avaient
permis la mise à jour des assises de cet étage qui ont servi à faire son relevé
cartographique.
En été 1927, j'ai visité ces contrées et surtout la carrière abandonnée,
marquée sur la. carte à réviser, au Nord du croisement du Chemin de
Qde Qion n o 2g de Fécamp à Daubeuf-Serville avec la route de Tourville-les-
Ifs, à Colleville, et j'y ai reconnu, d'accord avec E. Fuchs et A. de Lappa-
rent, auteurs de la première édition, des assises noduleuses du Turonien
inférieur à Inoceramus labiatus, Rhinch. Cuvieri, etc. dans presque toute la
hauteur du front de taille sauf à la base, entièrement masquée par des
éboulis. Au mois d'août dernier, j'ai revu cette carrière. Des ouvriers
avaient mis à jour le bas de l'exploitation où j'ai pu voir affleurer, sous les
couches turoniennes, des assises appartenant au Cénomanien indéniable.
Ce sont des calcaires gris, plus ou moins homogènes, tantôt compacts et
772 ACADÉMIE DES SCIENCES.
très durs, tantôt vacuolaires et friables, à nombreux fossiles. J'y ai recueilli :
Serpula antiqua, Catopygus carinatus, Terebratida biplicata, Ostrea lalerahs,
Soondylus striatus et spinosus, Pecten (Chlamy s) asper, Neithea quinquecostdta,
Acanthoceras rotomagense et Mantelli, Schlœnbachia varians, Turrilites tuber-
culatus, etc., en un mot un nombre assez important de formes caractéris-
tiques de cet étage. Le passage du Cénomanien au Turonien paraît se
faire insensiblement. Dans l'ensemble, j'y ai reconnu les mêmes caractères
que ceux rencontrés dans les vestiges des exploitations autrefois prospères
du vallon sous le bois de la Ferme Pétrêval, dans la carrière de Val-aux-
Clercs, etc.
■Au Nord de la carrière de Ganzeville, les couches cénomaniennes sont
masquées par des habitations de la commune de ce nom et semblent devoir
être plus ou moins couvertes, par de l'argile à silex et des alluvions de
pente, jusqu'après le premier tournant du Chemin de G de C l0n n° 28.
A partir de cet endroit, ou plus précisément de la borne 18 jusqu'à là
borne 14, situées avant et après le deuxième tournant de cette route,
on les voit affleurer à nouveau, très cachées, soit sous le bois et alors
à une certaine altitude, soilsur le talus delà route et en ce cas à la hauteur
de l'homme. Je les ai suivies sur plus de 8oo m , en contre-bas de la butte Côte
des Canadas, en grande partie luronienne, dont elles constituent la base.
Ce sont pour ainsi dire les mêmes calcaires compacts ou vacuolaires,
durs ou friables, variablement chargés de glauconie, parfois siliceux, à
Pecten (Chlamys) asper, Neithc'a quinquecostata, Terebratida biplicata,
Spondylus striatus, etc. Leur âge ne fait ombre de doute.
Plus au Nord, le Cénomanien disparaît sous des taillis et terres végétales
avant la borne 12; mais il semble qu'il se continue souterrainement sur 5oo m
environ sous forme d'un gradin. En face de la briqueterie de Saint-Ouen et
à quelque i5o m de la bifurcation de la roule, de Fécamp à Rouen deux
ouvertures ont mis à jour la craie luronienne, noduleus*e à Inoceramus
labiatus, Bhinch. Cucieri, etc. Il m'a été impossible de voir où se fait le
passage entre les deux étages.
Au Sud de la carrière de Ganzeville, le Cénomanien affleure en de nom-
breux endroits le long de la route passant par Bec-de-Mortagne et dis-
paraît dans la région, où se trouve la source qui alimente en eau la com-
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 77.3
mune de Goderville, située entre Côte-Côte et le Garreau. Dans les carrières
de Bec-de-Mortagne, les couches cénomaniennes doivent se trouver au
soubassement.
Le -plongeaient des strates sédimentaires est NNE et en général assez
faible, 2 à 3 degrés.
Cette découverte semble devoir être plus spécialement destinée :
i° à limiter les recherches pour l'étude des fractures constituant la faille
de Lillebonneà Fécamp;
2° à apporter une contribution aux travaux d'approvisionnement en eau
potable que le Service des Eaux entreprend actuellement;
3° à relever l'existence d'affleurements calcaires crayeux pouvant être
exploités en carrière dans d'excellentes conditibns techniques.
BOTANIQUE. — Suite des recherches sur le caractère précocité et son hérédité
dans le Lepidium sativum. Note (')de M. Piekre Lesage, présentée par
M. Molliard.
Les cultures en plein air du Lepidium sativum et de sa variété précoce
issues de graines de 1928 provenant de Rennes ou ayant mûri en 2 e généra-
tion à Alger, à Rothamsted, et semées en mars 1929 à Alger, Marseille,
Valence, Le Theil, Rennes, Rothamsted (Angleterre) et Palo Alto (Cali-
fornie) ont donné des résultats qui m'ont permis de construire, pour les
cinq dernières stations, les courbes de croissance des plantes précoces de 3°,
5 e et 8 e générations de plein air après la vie sous châssis, et des plan tes témoins
toujours de plein air. Je désire n'en présenter que quelques-unes parce que
celles des 3 e , 5° et 8 e générations se superposant plus ou moins, pour
ne pas compliquer et embrouiller le tableau ci-après, je n'y ai figuré que les
courbes des plantes de 8 e génération (8° G.) pour les opposer à celles des
plantes témoins toujours de plein air (=c), et encore seulement celles des
stations les plus éloignées en latitude Nord, Palo Alto (37°) et Rothamsted
(5i°) pour les comparer à celles de Rennes (48°)-
L'allure générale de ces courbes est la même partout : les plantes de la
8 e génération en plein air après la vie sous châssis sont toujours précoces sur
(') Séance du 28 octobre 1929.
ACADEMIE DES SCIENCES.
774
les plantes témoins. L'hérédité du caractère précocité se conserve donc
encore jusqu'à la 8 e génération en plein air au moins. Il y a cependant lieu
de faire quelques remarques ; j'en présente tout d'abord deux parce qu'elles
s'imposent à la seule inspection du tableau.
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Aïj. 65 55 105 125
15 05 85 105
45 65 85
i° Dans les cultures de Rothamsted provenant des graines de Rennes, la
différence entre la 8 e G. et le témoin oo est moins marquée qu'ailleurs et
l'on est porté à croire, dans ce cas, que l'hérédité du caractère précocité
s'atténue. Mais il ne faudrait pas généraliser car si, au lieu du tableau- con-
sidéré, on examinait le tableau que j'ai fait de toutes les courbes des
cinq stations; on verrait, dans plusieurs cas, la courbe de 3 e G. se rap-
procher de celle du témoin plus que la courbe de 8 e G. Il ne faut donc voir
là qu'un cas d'espèce qui, à lui seul, ne peut justifier une conclusion trop
hâtée, mais qu'il sera intéressant de suivre.
2° En général et dans les cultures de Rennes et de Rothamsted, les
plantes précoces ont un rendement final plus faible que celui des plantes
témoins ; dans les cultures de Palo Alto, les témoins sont non seulement en
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 77$
retard, mais encore ont un rendement final plus faible que celui des plantes
précoces. Cela ti nt aux conditions climatiques et thermiques de cette sta-
tion et nous ramène à la notion d'un optimum de température qu'ont sug-
gérée les plantes cultivées et mesurées en 1927 ( ') à Alger dont la latitude
"est voisine de celle de Palo Alto.
D'autres remarques peuvent encore être faites.
Dans le tableau présenté, toutes les courbes ont été construites à la
même échelle avec, pour abscisses, les temps comptés en jours, à partir du
semis et, pour ordonnées, les tailles mesurées deux fois par semaine. En ce
qui concerne ces tailles, il ne peut être question de les comparer d'une sta-
tion à l'autre pour diverses raisons et, en particulier, parce que les sols
n'étaient pas les mêmes.
La période végétative est plus courte à Palo Alto qu'à Rennes et plus
courte à Rennes qu'à Rothamsted. Cela tient surtout aux températures qui
ont été différentes aux trois stations.*
En comparant entre elles les courbes du témoin dans chaque station ou
celles de la 8 e G., on ne perçoit pas encore que deux générations de vie dans
le Midi ( à Alger) soient suffisantes pour conférer la précocité dans le Nord (à
Rennes ou à Rothamsted. A ce sujet, je dois ajouter que, dans des cultures
complémentaires faites à ce point de vue, j'ai observé que deux générations
s'uccessives sous châssis ont été insuffisantes en 1929 pour révéler cette
précocité en plein air; comme, d'autre part, deux générations successives ont
suffi en igi3 (-), il y a lieu de continuer à rechercher en détail les
conditions dans lesquelles se garde et se manifeste le souvenir de la vie sous
châssis.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Variations dans la composition des rameaux
frais de V Amélanchier (Amelanchier vulgaris Mœnch) au cours de la
végétation dhine année. Note de MM. M. Iîkidel et J. Rabaté, présentée
par M. L. Mangin.
Nous avons étudié les variations des sucres réducteurs, des sucres hydro-
lysables par l'invertine et de l'améliaroside, glucoside que nous avons
(') Pieube Lesage, Influence de la chaleur sur V énergie potentielle des plantes
(Comptes rendus, 183, 1927, p. 1606).
( 2 ) Pierre Lesage, Sur la précocité provoquée et héritée dans le Lepidium sativum
après la vie sous châssis (Revue générale de Botanique, 38, 1926, p. 79).
■776 ACADÉMIE DES SCIENCES.
isolé, en .1928, de l'écorce d'Amélanchier ('), en collaboration avec
M. C. Charaux.
Les rameaux frais cTAmélanchier, expédiés tous les mois de Briançon,
étaient, dès leur arrivée, traités par l'alcool bouillant. La solution alcoo-
lique filtrée était distillée à sec et le résidu était repris par l'eau toluénée '
de façon à obtenir une solution dont ioo cml représentaient ioo g de rameaux
frais.
Le dosage des sucres réducteurs a été effectué par la méthode de
M. G. Bertrand; le dosage des sucres hydrolysables par l'invertine, par la
méthode de Em. Bourquelot, et celui de l'améliaroside par hydrolyse au
moyen de Pémulsine, suivant la méthode du même auteur.
Le tableau suivant résume les résultats obtenus pour ioo s de rameaux
frais.
Sucres
hydrolysables
Sucre par
Dates. réducteur. l'intenertine. Améliaroside.
g S H
i3 avril 0,44a 0,621 0,898
4 mai o,534 0,247 0,707
4 juin 0.538 0,127. 0,973
3 juillet o,443 o,23i o,65i
25 juillet o,535 o,484 0,88g
10 septembre 0,698 1,397 1,099
10 octobre o,583 1 , i~5 0.847
i4 novembre 0,481 0,872 o,g^5
11 décembre o,664 0,787 1,162
19 janvier i,i63 0,552 1 , 197
7 février 1 , 2g4 o , 38a o , 553
6 mars 0,928 o,55i 1 , 169
Le tableau part du mois d'avril qui correspond à la reprise de la végéta-
tion de l'Amélanchier dans la région de Briançon (i35o m d'altitude).
Sucre réducteur. - ■ II reste à peu près constant du mois d'avril au mois de décembre
la moyenne étant de o s ,546.
A partir du milieu de novembre, on constate une montée régulière de o 5 ,48i
à i s ,2g4 au début de février.
Puis pendant les mois de février et de mars, la quantité de sucre réducteur baisse
rapidement pour atteindre o s ,442, le i3 avril.
Sucres hydrolysables par l'invertine. — L'indice de réduction est très élevé
(') M. Bridel, C. Charaux et J. Piabaté, Sur V améliaroside, , nouée u glucoside de
Vécorce de /'Amelanchier vulgaris Mœnch {Comptes rendus, 187, ig28, p. 56).
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 777
pendant les mois de juin et juillet. Pendant les autres mois, il oscille autour de l'indice
de réduction théorique du saccharose.
Ces sucres passent par deu\ maiima, l'un au mois d'avril (o",6ai) et l'autre au mois
de septembre ( t s , 3gj ). Au moment de la reprise de la végétation, la plante utilise les
sucres hydrolysables par Tinvertine et. cela, jusqu'en juin où elle n'en contient plus
que o s , 127.
On constate alors de juin à septembre une augmentation de ces sucres de réserve;
cette période est celle pendant laquelle I'Amélanchier est revêtu de- ces feuilles et où
l'assimilation chlorophyllienne lui permet d'effectuer la synthèse des glucides.
A partir du mois de septembre, les sucres hydrolysables par l'inverline diminuent
jusqu'au 7 février (o», 382 ). Du mois de novembre au mois de février, cette diminution
correspond à une augmentation des sucres réducteurs : elle peut tenir à une simple
hydrolyse du saccharose en ses constituants.
Pendant les mois de février et de mars, et jusqu'au i3 avril, les sucres hydrolysables
par Tinvertine augmentent de o ? ,38a à o s ,6ar, alors que les sucres réducteurs dimi-
nuent de i s , 294 à o 5 , 442. H est possible que, pendant celte période, la plante effectue
la synthèse du saccharose aux dépens de ses sucres réducteurs.
Améliaroside. — Les indices de réduction varient de 346 à 218, la moyenne étant
de 276, chiffre supérieur à l'indice de réduction de l'améliaroside, 232.->
La teneur en améliaroside varie d'un mois à l'autre et il est impossible de trouver
une interprétation plausible de ces variations. Il y a, néanmoins, une augmentation
du i3 avril (08,898) au 19 janvier ( i s , 197 ), avec des diminutions aux mois de mai,
juillet et octobre. La plus faible teneur en améliaroside a été constatée le 7 février
(o-",553 ') et les plus fortes, le 19 janvier (1»", 197 ) et le 6 mars (i- s , 169).
Tout ce que Ton peut conclure de l'examen de ces résultats, c'est que,
dans les rameaux frais de I'Amélanchier, la teneur en améliaroside varie
fortement d'un mois à l'autre, sous des influences qui nous échappent.
PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Contribution à nos connaissances sur le
Piétin du Blé. Note de MM. Et. Foëx et Et. Rosella, présentée
par M. L. Mangin.
La question a été l'objet de nombreux travaux et notamment les magis-
trales études de Prillieux, Delacroix, Mangin; ce dernier a donné des
agents, auxquels il attribue le Piétin, une description dont Fron, Ducomel ,
Foëx n'ont pu que vérifier la précision.
On distingue généralement : i° Le Piétin épi blanc ou Piétin échaudage
(communément rapporté à V Ophiobolus graminis); i" le Piétin verse (géné-
ralement attribué au Leptosphssria herpotrichoides) . Celte année, dans
ceux des champs de Seine-et-Oise et Eure-et-Loir que nous avons exa-
778 ACADÉMIE DES SCIENCES.
minés, nous avons surtout rencontré le Piétin épi blanc, qui était accom-
pagné tantôt de l'attaque de l'O. graminis et tantôt de celle d'un champi-
gnon dont la présence était constante dans le cas du Piétin verse. Nous
avons étudié les divers microorganismes qui nous ont paru être plus ou
moins directement associés au Piétin.
1. Ophiobolus graminis. — La base de .la tige et les racines brunissent
sous son action. A partir des plaques mycéliennes, fort bien décrites par
Mangin, s'effectue la pénétration de rameaux mycéliens qui après avoir
provoqué une forte réaction de la part des parois cellulaires de l'hôte,
envahissent les cellules épidermiques et corticales et gagnent parfois la
moelle. La pénétration en profondeur est surtout grande dans les racines
et jeunes talles. La coloration très foncée du mycélium intracellulaire
donne aux organes envahis la teinte presque noire signalée plus haut.
En culture sur gélose, le mycélium brun foncé a donné au bout d'un
mois des périthèces d'O. graminis. Des inoculations effectuées sur des blés
cultivés en milieux aseptiques ont abouti à de violentes infections suivies
de la production de plaques mycéliennes.
2. Leptosphseria herpotrichoides. — Des périthèces de ce champignon, si
bien étudié par Mangin, ont été récoltés à plusieurs reprises sur des chaumes
ayant hiverné sur le sol. Des cultures obtenues à partir des ascospores pré-
sentent un mycélium aranéeux, blanc sale, qui vire lentement au verdatre. ^
Des blés cultivés en milieux aseptiques ont, à la suite d'inoculations, été fai-
blement infectés.
3. Champignon X. — Dès le mois de mai, nous avons souvent observé, à ■
la base des tiges, des taches ocellées répondant macrospiquement à la des-
cription des médaillons ovales à Leptosphseria herpotrichoides. Autour des
plaques mycéliennes noires, formées de petites cellules à parois épaisses,
existe une zone décolorée limitée par un liséré foncé. L'attaque détermine
tantôt l'échaudage, tantôt la verse. Sur une plante échaudée., la tache est
localisée à la base de la tige et les racines sont peu développées, mais non
altérées. La pénétration du champignon qui pousse à l'intérieur des cellules
hôtes ou mycéliennes peu colorées s'effectue à partir des plaques mycé T
Hennés, suivant un processus analogue à celui constaté chez Ophiobolus
graminis. Des lésions, a été isolé un champignon qui, en culture sur gélose,
présente les caractères suivants : colonies en amas arrondis, veloutés, gris
clair, brunissant lentement contre les parois de verre du récipient. Faute
d'avoir pu obtenir des fructifications de ce microorganisme nous ne pou-
vons l'identifier. Des infections réalisées sur de jeunes plants de blé ont
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 7'7Q
abouti à la production de caractères rigoureusement identiques à ceux
observés dans la nature.
4. Cercospora herpotrichoides . — Sur des taches ocellées du type de celles
que nous venons de décrire, sont apparues en mai ces fructifications.
5. Wojnovicia graminis. — A Versailles, en juin et juillet, à la base de
certaines tiges de blé, s'observait un mycélium à nombreux et gros appres-
soria. A partir des lésions a été isolé un champignon, qui en culture sur
gélose, présente les caractères suivants : mycélium verdâtre foncé, aspect
tomenteux (voisin de celui qu'offrent les cultures YOphiobolus herpotrichus)
disposition fimbriée (telle que celle de YO. graminis); au bout d'un mois,
apparition de pycnides de Wojnovicia graminis, semblables à celles obser-
vées sur des chaumes ayant hiverné. Des infections artificielles ont été
obtenues.
6. Ophiobolus herpotrichus. — Sur des chaumes ayant hiverné sur le sol
ont été observés en hiver et au printemps de nombreux périthèces d'O. her-
potrichus. Les cultures effectuées à partir des ascospores présentent les
caractères suivants : aspect grisâtre, bleuté, ressemblant beaucoup à
YOphiobolus graminis, mais moins aranéeux que celui-ci. De faibles infec-
tions en tube stérile ont été obtenues.
En résumé, des divers champignons que nous avons isolés, les seuls dont
nous ayons pu constater d'une manière marquée les dégâts dans la nature
sont, pour le Piétin verse, le champignon X et pour le Piétin échaudage, le
même organisme et YOphiobolus graminis.
BIOLOOIE GÉNÉRALE. — Action à distance de divers facteurs sur le dévelop-
pement de Vœuf d'Oursin. Note (') de M. J. Magrou, M œe M. Magrou
et M. P. Reïss, présentée par M. F. Mesnil.
Dans deux Notes antérieures ( 3 ), deux d'entre nous ont montré que des
œufs d'Oursins, séparés par une plaque de quartz d'une suspension de
Bacterium tumefaciens, peuvent donner des pluteus aberrants (à bras courts
ou sans bras), alors qu'aucune action ne se produit si c'est une plaque de
verre qui forme séparation (verre vert de lame porte-objet). Nous avons
étudié du même point de vue d'autres microorganismes : staphylocoques .
(') Séance du 28 octobre 1929.
(?) Comptes rendus, 186, 1928- p. 802. et 188, 1929, p. ;33 ( avec M^Choucroun).
780 ACADÉMIE DÉS SCIENCES.
dorés d'origines diverses, des levures (Saccharomyces sp. et Uebaryo-
myces sp.) et des ferments lactiques. Les expériences étaient disposées selon
le schéma II, publié dans notre seconde Note, légèrement modifié: la cuve
de quartz renfermant les œufs était enchâssée à la paraffine dans le cou-
vercle percé d'une boîte de Pétri; l'étanchéité a été vérifiée au moyen de
solutions colorées. Les staphylocoques étaient en suspension dans du bouillon
de viande peptoné, les levures, dans une solution renfermant du saccharose
et des sels minéraux, et les ferments lactiques dans du lacto-sérum.
Staphylocoque. — .Sur 27 lots exposés à travers quartz, répartis en
quatre expériences, 12 ont donné un développement tout à fait aberrant,
11 un développement plus irrégulier que les témoins (nombreuses formes
anormales, mêlées à des pluteus normaux), 4 u° développement normal.
Les 34 lots témoins correspondants (non exposés en cuves de quartz ou de
verre ou exposés à travers verre) se sont développés de façon normale.
Dans trois autres cas, où les microbes, aussitôt mis en suspension, se
sont fortement agglutinés, les résultats ont été nuls ou peu prononcés.
Ferment lactique. — Sur 16 lots traités, répartis en trois expériences,
i4 anormaux, 1 irrégulier, 1 normal; 17 témoins non exposés, normaux;
4 lots exposés au lacto-sérum sans microbes et 2 lots exposés aux microbes
à travers verre: normaux, mais un peu moins réguliers que les précédents.
Levures. — 5 lots traités anormaux; 7 témoins normaux.
Reprenant nos recherches sur le B. tumefaciens, nous nous sommes
assurés que ce germe, tué par la chaleur, n'agissait plus; nous avons subs-
titué d'autre part, au bouillon de viande peptoné utilisé jusqu'ici, un
milieu synthétique préparé par M.. A. Berthelot ('). Cette solution nutri-
tive, à la différence du bouillon de viande peptoné, s'est montrée active à elle
seule, sans microbes. Les 16 lots d'œufs (répartis en cinq expériences),
exposés à travers quartz au milieu Berthelot sans bactéries, ont tous donné
des développements très anormaux; les 32-lots témoins correspondants,
non exposés ou exposés à travers verre, des développements normaux.
Pensant que l'action qui s'exerce à distance sur les œufs pouvait résulter
d'une oxydation du glucose de la solution, nous avons fait agir des solutions
de glucose pures ou auxquelles nous ajoutions, au moment de l'emploi, des
oxydants (ferricyanure, permanganate ou bichromate de potassium, eau
oxygénée). Une solution aqueuse de glucose à = 1 ou 2 pour 100 s'est montrée
inactive ou peu active, mais, après addition du réactif oxydant, elle a
(') Ce milieu sera décrit le 5 novembre 1929 à la Société de Chimie biologique.
SÉANCE DU 'i NOVEMBRE 1929. 78 1
provoqué les mêmes déformations que les microorganismes actifs ou que le
milieu synthétique. Il importe que la réaction d'oxydation se prolonge un
temps suffisant-, aussi convient-il de renouveler fréquemment, au cours de
l'expérience, la solution de permanganate (à 1 ou o, 01 pour ioo')ou, mieux
encore, d'employer le glucose aggloméré en une boule qui est attaquée de
façon progressive par une solution concentrée de permanganate. Il n'est pas
indispensable que la substance active (réactif chimique ou bactéries) soit
en contact avec la plaque de quartz qui supporte les œufs; dans certains
cas, d'ailleurs, nous avons renversé le dispositif en plaçant la substance
dans une cuve de quartz posée sur la cuve de verre qui renfermait les œufs.
Sur 36 lots exposés, dans les conditions reconnues favorables, à ces
réactions d'oxydation, 28 ont donné des développements anorm'aux,
8 des développements normaux. Les 70 lots témoins correspondants (56 non
exposés, 14 exposés à travers verre) ont donné des développements normaux.
Les expériences ont été faites, autant que possible, à la température de 23°
environ. L'action se manifeste beaucoup plus irrégulièrement au-dessous
de 20 . Elle se produit aussi bien à l'obscurité qu'à la lumière.
Ces résultats sont peut-être à rapprocher de ceux de M. Siebert ('), qui
a montré que des réactions d'oxydation agissent à distance sur des
levures en favorisant leur multiplication. Ajoutons que Gurwitsch avait
formulé l'hypothèse que l'effet observé par lui pouvait prendre sa source
dans la glycolyse ( 2 ). Frank et PopoffP) ont exprimé un avis semblable.
Larves d'Oursins exposées au glucose -H permanganate de K.
A, à travers verre; B, à travers quarlz,
Dans deux essais, nous avons cherché à réduire la durée d'exposition
capable de produire la déformation des larves; une exposition de 20 minutes
(') Biockem. Zeitsch, 202, 1928, p. iid et iq3.
( ! ) Ibicl., 196, 1928, p. 267.
l 3 ) Comptes rendus, 188, 1929. p. 1010.
•782 ACADÉMIE DES. SCIENCES.
est suffisante, à condition detre très précoce; elle s'est, en effet, montrée
inefficace dès la fin du diaster de la première mitose.
Les résultats obtenus avec des réactifs chimiques suggèrent que l'action
à distance exercée par les microorganismes peut être liée à certaines
réactions de leur métabolisme.
BIOLOGIE PHYSICO-CHIMIQUE. — Sur l'hypothèse du rayonnement mitogé-
nètique. Note de M Lie Choockoun, présentée par M. Jean Perrin.
Pour expliquer certaines actions influençant à distance le développement
de certains tissus, divers auteurs ont envisagé l'hypothèse d'un rayonne-
ment mitogénétique émané de cellules en voie de division (bouillie de
racines ou de tiges d'oignon). Certains ont cru même établir avec précision
la nature d'un tel rayonnement ( ' ).
Une influence analogue avait été observée par M. et M me Magrou en
exposant au travers d'une lame de quartz, une racine d'oignon puis des
œufs d'Oursins ( 2 ) à une émulsion de Bacterium tumefaciens. Dans ce der-
nier cas, on obtient des larves aberrantes, plutéi opaques à bras courts ou
sans bras, au lieu des plutéi élancés constitués par les larves normales.
Ces deux auteurs et moi-même avons repris (. 3 ) les expériences relatives
aux œufs d'Oursins, en agissant cette fois sur un plus grand nombre de
lots, avec des conditions de symétrie et d'homogénéité améliorées, tant pour
les œufs d'oursins (fécondation unique et répartition homogène) que pour
la culture (répartition d'une émulsion unique dans les différents récipients).
Les résultats obtenus permettaient de conclure nettement à Vexistence
d'une action liée à la présence du B. tumefaciens. Mais certains lots exposés
échappaient encore totalement à l'action.
On pouvait.se demander si une fois partagée en lots, la culture y conser-
vait partout la même activité. Cette cause de dissymétrie disparaîtrait si
l'on soumettait tous les lots à l'action d'une culture unique et si, de plus, on
faisait tourner cette culture au-dessous des lots d'Oursins. C'est ce que j'ai
proposé et fait réaliser de la manière suivante :
Une cuve annulaire A A qui contiendra la suspension de bactéries d'environ
' C) A. Gcrwitsch, Arcli. Entwicklungsmeeh.. 100, igaS, p. 11. — Rkiteu et Gabor,
Zelbtlieilung und Strahlung, chez Julien Spiïnger. Berlin.
{'-) J. Magrou et M" 16 Magroc, Comptes rendus, 184, 1927, p. go5, et 186, 19281
p. 802.
( 3 ) J. Magrou, M 1 ™ Magroc et M"" CRoncROCN, Comptes rendus, 188, 1929, p. 733.
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 788
3o cra de diamètre extérieur et 25 cm de diamètre intérieur tourne autour d'un
axe O au-dessous d'une, autre cuve annulaire BB qui la recouvre. Cette
cuve BB est percée de trous circulaires où s'ajustent au moyen de joints à
la parafûne s les récipients de quartz G qui contiennent les lots d'Oursins.
L'ensemble mécanique réalisé permet d'isoler complètement (joint à la
paraffine) l'atmosphère de la culture (Jig. 1).
Exposés : capsules quartz.
Un appareil témoin exactement semblable fonctionne simultanément, la
différence étant que la cuve AA n'y contient pas de culture.
Dans ces conditions d'irradiation homogène, on devait s'attendre à
observer une homogénéité parfaite dans l'action. Cependant avec M. et
M me Magrou, nous avons constaté que, dans certaines expériences, des
irrégularités subsistaient (lots exposés non atteints). D'autre part la plaque
photographique ne donnait toujours aucune impression révélant le rayon-'
nement supposé.
Je me suis alors attachée plus particulièrement, au laboratoire maritime
de Plymouth, à éprouver cette hypothèse du rayonnement. A cet effet,
certaines des capsules de quartz ont été remplacées par des flacons de
quartz D bouchés à l'émeri, dont la base était constituée par des capsules
déjà utilisées et dont le bouchon était entouré d'une rigole B remplie d'eau
de mer fréquemment renouvelée.
Chaque expérience comportait 12 lots exposés (8 capsules ouvertes et
4 flacons bouchés) portés par l'appareil contenant le B. tumefaciens, et
12 lots témoins (capsules ouvertes et flacons) portés par l'autre appareil.
Je n'ai jamais observé dans les flacons bouchés aucune action du même
tume/aciens qui exerçait cependant une très forte action dans les capsules
ouvertes. Dans trois expériences, toutes les capsules exposées on donné lieu
y84 ACADÉMIE DES SCIENCES.
à des développements anormaux alors que dans les flacons bouchés le
développement restait normal comme dans tous les récipients de l'appareil
témoin (ce qu'on peut voir sur la photographie reproduite ici à titre
d'exemple).
On ne peut donc plus expliquer l'action à distance observée par un
rayonnement spécial qui, s' exerçant au travers de milieux comparables, attein-
drait évidemment de la même manière les lots des capsules ouvertes et ceux des
capsules fermées.
Il parait difficile alors de ne pas supposer que quelque chose de matériel,
émané de la culture, arrive tout de même, probablement en suivant la paroi
du récipient et en s'insinuant au trayers des joints de paraffine, dans le
milieu où se développent les œufs.
J'ai pu fairedanscesensles observations suivantes : dans deux expériences,
certaines des capsules contenaient seulement de l'eau de mer tant sur
l'appareil à tuméfaciens que sur l'appareil témoin. Après avoir constaté que
le tuméfaciens avait bien agi sur les lots d'oursins exposés en capsules
ouvertes, j'ai retiré la culture et placé des œufs d'oursins provenant d'une
nouvelle fécondation dans l'eau de mer exposée et dans l'eau de mer non
exposée. Le développement s'est montré anormal dans les récipients qui
avaient été exposés et normal dans les récipients témoins. L'eau de mer
exposée avait donc été modifiée, grâce au voisinage de la culture, et ceci
malgré les précautions prises contre le passage de toute vapeur.
En résumé, bien que l'expérience n'ait été poursuivie que sur des œufs
d'Oursins, il semble que le résultat puisse intéresser les expériences si
nombreuses relatives au rayonnement mitogénétique. Il semblerait désirable
que des précautions rigoureuses soient prises pour isoler, soit le réactif, soit
le test d'observation dans tous les cas où l'on a cru pouvoir expliquer les faits
observés par l'hypothèse d'un rayonnement agissant sur la matière vivante.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Hydrolyses pepsique et ' trypsiqut '.de la gliadine
du blé dans leurs rapports avec la formation des diacipipérazines.
Note de M. A. BLAivcssETsfrRK, présentée par M. A. Desgrez.
Dans deux Notes antérieures ( t )et( 2 ), j'ai étudié la formation de ces
anhydrides dans l'hydrolyse fermentaire de Povalbumine, et constaté
Ci A. BLANGHETifeRK, Comptes rendus. 183, 1927, p. i3ai.
!-) A. BLANCHBTrfcRE. Comptes rendus. 188, 1928. p. 112.
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 783
qu'elle est inverse dans les deux cas, la limite étant par contre voisine.
Pour me rendre compte si c'est là un fait général, je me suis adressé tout
d'abord à la giiadine du blé, comme étant une substance entièrement diffé-
rente de l'ovalbumine, par sa solubilité dans l'alcool aqueux, et sa teneur
en certains amino-acides mise en évidence par le' tableau suivant dont les
chiffres sont empruntés à l'Ouvrage de Abderhalden ( 1 ) : '
■\
Amino-acifles. Ovalbumine. Giiadine.
Leucine 6, G',', 5, 61
Proline 2 , 20 7 ,06
Phénylalanine r 4,4 2,35
Acide glutamique 12,02 87 , 33
Or, ces amino-acides présentent un intérêt spécial étant connus comme
fournissant des anhydrides particulièrement résistants à l'hydrolyse ( 2 ),
des peptides également résistants, /-prolyl-Z-phénylalanine ( 3 ), acide
/-leucyl-rf-glutamique ( 2 ), possédant comme la proline (*) et vraisem-
blablement l'acide glutamique [le fait ayant été signalé pour l'acide- aspar-
tique ( 5 j)] une grande aptitude à s'anhydriser par simple ébullition dans
l'eau.
Ici, la giiadine a été soumise à l'action de la pepsine et de la trypsine dans
des conditions identiques à celles utilisées dans le cas de l'ovalbu-
mine (°), et, après des temps variables d'incubation, les pour 100 de N
total persistant sous forme diacipipérazique furent déterminés par ma
méthode de dosage (' )•. Les résultats ont été les suivants :
Digestions
Temps d'incubation — — ^»- — ■ —""■
à 37°. pepsiques. trypsiques.
8 jours 20,77 6 1,8
,19 » '9)° 45,6
42 » '. 27,0 70,0
67 » 24,70 76,4
go » 28.0 77 , 1
120 ■ » 35,6 62,6
i5o » 33,4 62,3
(') E. Abdeiihalden, Biochem. Handlecc., t. 4. 9 et 11 passim; Berlin, Springer.
(-) E. Fischer, Untersuck. ilber Aminosduren, Polypeplid u. Protein, I. p. 3i
et 76, et II, p. 732; Berlin, Springer.
( ;1 ) T. B. Osborne et S. H. Clapp, Ain. Journ. of P/iysioL, 18, 1907, p. 123-128.
('*) H. D. Dak,i»<, Journ. biol. Client., kk, 1920, p. 499-J29.
( 5 ) C. Ravenna et G. Bosi.nelli, Atti Ac. Lincei, 28, 1919, p. i3--i3g et 281-288.
( 6 ) Blanchetiëhe, loc. cit.
{'•) A. Blahchetière. Bull. Soc. Cliim.. 4 e série, 41, 1927, p. ioi-iio.
C, R., 1 i?g, 2" Semestre. (T. 189, N' 19.) ' DO
■786 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dans les deux cas, l'allure de formation des diacipipérazines esi la même
que celle observée dans l'ovalbumine crue, vitesse et limite étant toutefois
notablement plus^élevées avec la gliadine surtout en présence de trypsine.
Les irrégularités relevées dans l'action de la pepsine paraissent dues à
l'insolubilité de la protéine dans le liquide. Avec la trypsine, la courbe
passe nettement par un maximum qui prend toute sa valeur du fait qu'on
l'observe également dans le cas de l'ovalbumine.
La formation des diacipipérazines est bien en relation étroite avec les
amino-acides considérés plus haut, car, si aux dépens des chiffres du
tableau, on calcule le pour 100 d'azote qui leur appartient, on trouve :
Ovalbumine.. 10,69x6,62 + 8,49X4,4 +9,5x12,02 + 12,17x2,22 = 2,05
Gliadine 10,62 x 5, 61 + 8,49 X 2,35 + 9, 5 x 3;, 33 + 12 , 17 x 7,06 — 5,26
soit un rapport de 2,55/5,26 = 0,486, pratiquement égal au rapport de
l'azote diacipipérazique trouvé dans les deux protéines, soit à la limite,
30,07/62,3 = 0,494, soit au moment du maximum 38,3/77,1=0,496.
Dans l'hydrolyse pepsique, la relation est moins nette, le rapport étant à
la limite 19,9/33,4 = 0,6, ce qui paraît comporter l'intervention d'un autre
facteur.
Je laisse ici de côté la question de savoir quelle est la signification du
maximum, et celle de la différence quantitative constatée entre l'action de
la pepsine et de la trypsine.
Les présents résultats sont à rapprocher de ceux obtenus par Dakin (')
et par Levene et Bass ( 2 ) sur la racémisation et l'hydrolyse alcaline des
protéines.
A 17 11 , l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à i 7'' 3o m .
E. P.
(') H. D. Dakin et A. J. Wakemann, Journ. biol. Client., 13, 1912-1913, p. 35^
{"■) P. -A. Lkvbse et L. W. Bass, Journ. biol. Chem., 8"2, 1929. p. 171-190.
SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1929. 787
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Publications périodiques reçues pendant l'année 1928 (suite).
Benjamin, B 91 \ '
■ Bibliographie agricole, B 235.
■ Bibliographie de la France, B 238 ; voir Cercle de la librairie,
■, Bibliographie des sciences géologiques ; voir Société géologique de France,
Bibliographie scientifique française, B 247 ; voir Bureau français du Catalogue .
international. ,
Bulletin des sciences mathématiques, B i843.
Chaleur et industrie, C 202.
Chimie et industrie, C 342.
Effort (L') économique et social.
Enseignement (L') mathématique, E 278.
Étoile (L') bleue, E 429 bis 1 .
Flore générale de l'Indochine, F69 1 .
Francexport, F i4g.
■ Gazette des hôpitaux civils et militaires, L 27.
Génie (Le) civil, G 2o5. ■
Géographie (La), G 233.
Index generalis, U 119.
Information (L') médicale, I 174.
Journal d'agriculture pratique et journal de l'agriculture, M 90.
Journal de chimie physique, J 368.
Journal de pharmacie et de chimie, B 1787.
Journal de physique et le radium, J 525.
Mémorial de l'artillerie française, M 677 bis.
Mois colonial et maritime, M 1080.
Mouvement (Le) sanitaire, M I2g4 bis.
Nature (La), N 52!
Progrès (Le) mçdical, P 684.
Revue bryologique, R 1010.
Revue de métrologie pratique.
Revue des combustibles liquides, R 1214.
Revue des questions scientifiques, R 1252.
Revue des roulements à billes.
7 88 ACADÉMIE DES SCIENCES.
— Revue des voyages, R 1277.
— Revue d'études militaires.
— Revue de viticulture, R 1 197.
— Revue du béton armé et des entreprises générales, R 1279.
— Revue du Génie militaire, R 1288.
— Revue générale de l'électricité, L i83.
— Revue générale des sciences pures et appliquées, R i3Ô2.
— Revue maritime, R 1025.
— Revue scientifique illustrée (revue rose), R 12 16.
— Science et industrie, S ig3.
— Technique (La) moderne, T 5o. ,
— Tribune (La) médicale, T 5i5. ,
Rouen. — Société des amis des sciences naturelles : Bulletin, B 1527.
— Société industrielle : Bulletin, B i636.
— Société normande d'études préhistoriques : Bulletin, B i6g4".
Saint-Étienne. — Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres du
département de la Loire : Annales, A 938.
— Revue de V Industrie' minérale, R ii23.
Sceaux. — Institut des recherches agronomiques : Rapport sur le fonctionnement
pendant Vannée. . . .
Strasbourg. — Institut de physique du globe : Annuaire, U i3g.
— Service de la carte géologique d'Alsace et de Lorraine : Mémoires, À 63.
Talence. — Observatoire : Bulletin, B io32.
Toulouse. — Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres : Mémoires, H 7/I;
— Observatoire : Bulletin,B io33.
Troyes. — Société académique d'agriculture des sciences et arts de l'Aube : Mémoires,
M 575.
(A suivre/.
ERRATA.
(Séance du 26 août 1929.)
Note de M. Jean Roche, Sur quelques propriétés physico-chimiques de la
g-lobine naturelle :
' Page 38o, ligne 11, au lieu de pH, lire pK.
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU MARDI 12 NOVEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MAN61N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Albert Einstri.v, membre
de l'Académie des Sciences de Berlin, qui assiste à la séance.
MAGNÉTISME. — Sur l 'aimantation à saturation des nickel-cobalts et les
moments atomiques du nickel et du cobalt. Note(')de MM. Pierre Weiss,
K. Forrer et F. IÎIRCH.
Une première étude des nickel-cobalts ( 2 ) avait donné, entre o et
70 pour 100 de cobalt, une variation linéaire du moment atomique, partant
de 3 magnétons pour le nickel et aboutissement à 9 magnétons pour le cobalt.
A partir de 70 pour 100 la matière était très dure magnétiquement et la
saturation n'avait pu être atteinte.
Nous connaissons maintenant la cause de cette dureté. Elle est en relation
avec la symétrie moins élevée des alliages riches en cobalt qui, de G8 à
100 pour ior» de cobalt, sont stables à basse température dans le réseau
hexagonal de densité maxima (nickel-cobalts H), tandis que les alUages
contenant moins de cobalt cristallisent dans le réseau du cube à faces cen-
trées (nickel-cobalts y) ( s ).
(') Séance du 4 novembre 192g.
( 2 ) P. Weiss et O. Bloch, Comptes rendus, 156, 191 1, p. g4i- — Blocu, Thèse
Zurich, 1912.
( 3 ) Masumoto, Tohoku Sec. Rep., 13, 1926, p. 449- — T. Kasé, Ibid., 16, 1927,
p. 491.
C R., 1929, 2' Semestre. (T. 189, N« 20.) 6l
79°
ACADEMIE DES SCIENCES.
Nous avons déterminé, avec précision, pour 9 mekel-eobalts jalonnant
l'intervalle de o à 100 pour 100 l'aimantation à saturation à la température
ordinaire et sa variation thermique jusqu'à la température de l'air liquide.
Comme pour les ferrocoballs (') les données relalives à l'approche de
l'aimantation vers la saturation en fonction du champ H et de la tempéra-
ture absolue T ont été représentées par les deux courbes en traits inter-
rompus. L'accroissement relatif de l'aimantation entre la température
ordinaire et le zéro absolu a une marche régulière dans tout l'intervalle. Le
coefficient de dureté magnétique a varie régulièrement dans la région des
nickel-cobalts y et prend, dans les nickel-cobalts H, des valeurs très
grandes de l'ordre de 200, non représentées dans la ligure. Les extrapola-
lions vers H = 00 et T = o se font pour toute la série sans introduire une
incertitude appréciable. Seul le cobalt pur est trop dur magnétiquement
pour que l'aimantation clans H = oc puisse être obtenue.
'La saturation absolue, exprimée en magnétons (saturation spécifique
divisée par le nombre d'atomes et par 11 20, 6), est représentée par la courbe
( ' ) Comptes rendus, 180. 1929, p. 663.
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1921). ' 791
supérieure, en Irait plein. Elle comporte deux variations linéaires dans les
régions y et H. La première part du point connu, n = 3, du nickel et
aboutit à l'entier 9. La seconde donne avec exactitude /î === 8, 5 pour le
cobalt pur. C'est le moment que nous avons déduit (loc. cit.) des mesures
de Seiji Kaya dans la direction de facile aimantation d'un monocristal de
cobalt H. Prolongée en arrière jusqu'au nickel cette droite donne un
moment voisin de 4, sans grande précision à cause de l'extrapolation loin-
taine.
Il est remarquable que le moment du cobalt dans les alliages y n'est pas
le même quand le métal allié est du fer ou du nickel. Dans le premier
cas /? = 8§, dans le second n = ç), Si même la première de ces valeurs
numériques, qui est la moins bien déterminée, n'était pas rigoureusement
exacte, il n'en resterait pas moins que les moments sont différents.
L'étude des ferrocobalts et des nickel-cobalts met encore en évidence
une autre particularité ^intéressante. Au passage des ferrocobalts a
aux ferrocobalts y, à 7$ pour 100, le moment atomique présente une
discontinuité marquée. Par contre', la variation semble continue au
passage des ferrocobalts y aux ferrocobalts H et l'est certainement au
passage des nickel-cobalts y aux nickel-cobalts H. Ces faits peuvent être
mis en relation avec la variation du nombre des atomes voisins, de 8 à 12,
dans le passage du réseau du cube centré (a) à celui du cube à faces
centrées (y) et l'invariabilité du nombre (12) des atomes voisins dans le
passage du réseau du cube à faces centrées au réseau hexagonal. D'ailleurs
si les atomes sont assimilables à des sphères de même rayon, la densité
croît quand on passe du cube centré au cube à faces centrées et reste la
même dans le passage du cube à faces centrées au réseau hexagonal.
MÉGANIQUE INDUSTRIELLE. — Sur la nécessite de tenir compte du retrait du
béton à la prise dans le calcul des ouvrages en béton armé. Note (' ) de
M. DE SpAHIIE.
L'intéressante Communication de M. Prol, dans la séance du ib' octobre
dernier, au sujet du calcul des traverses en béton armé, m'amène à dire un
mot sur la nécessité de tenir compte, ainsi que je l'ai fait dans mon Mémoire
sur les conduites en béton armé, de la contraction ou de la dilatation du
béton à la prise.
( ' 1 Séance du 4 novembre ig'2Q.
792 " ACADÉMIE DES SCIENCES.
Supposons le cas, le plus simple, d'une poutre armée rectiligne posée sur
le sol et ne subissant aucun effort extérieur, en dehors de son poids et de la
réaction du sol. Soient E le coefficient d'élasticité du béton, E' celui
du métal et supposons, qu'au bout d'un certain temps, le béton, s'il était
seul, dût subir un certain, retrait r,, par unité de longueur.
Par suite de ce retrait, le contact étant maintenu entre le béton et l'ar-
mature, le béton produira une certaine pression P, par unité de surface de
la section de l'armature, et réciproquement le métal produira une certaine
tension T, par unité de surface de la section du béton.
Si alors s est la section de l'armature et S celle du béton on devra avoir
D'autre part, par suite de la pression P, le métal subira, par unité de
longueur, un retrait
P
Ë 7 '
'Mais l'effet de la tension T sur le béton produit un allongement
T
Ë'
et comme, sans cet allongement, le retrait du béton serait r h le retrait du
béton, par unité de longueur, sera en définitive seulement
. . T
Mais le contact étant maintenu entre le béton et l'armature, on devra avoir
T P
(a, Ï1 _ Ë = _,
d'où l'on tire, en tenant compte de (i ),
T/ SES
*)•
Y] = -pr 1 -i - v
On en conclut pour la tension T supportée par le béton et la pression P
supportée par le métal :
(o) T_ M ,
( 4 ; — s SE
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1929. 79'}
Or la contraction du béton, par unité de longueur, varierait d'environ
Tôoôô à lrois mois à TdSïïd k six ans ( ' )•
Si alors, par exemple, on prend
E 1 S
j=r, = — > L = 200 000, — =100,
E 10 ' s
/
on voit qu'à trois mois on aurait
T = 3,6, P = 36o,
et Lsix ans
T = 9, P = goo.
On voit que, dans ces conditions, le béton (-), sans l'intervention d'au-
cune cause extérieure, supporterait, à six ans, une tension de Ç) k ° par centi-
mètre carré.
Par suite, si l'on avait calculé une poutre, sans tenir compte de ce phé-
nomène, en admettant par exemple pour le béton un travail de 20 ks par
centimètre carré à l'extension, il se trouverait que le béton travaillerait en
réalité à 29^* par centimètre carré, ce qui à la longue pourrait bien produire
certains fissurages.
Le danger de ne pas tenir compte de ce -fait est d'au tan I plus grand qu'il
s'agit d'un phénomène progressif, de sorte qu'une construction, dans de
bonnes conditions au début, peut ne plus l'être dans six ou sept ans.
CORRESPON DANCE .
. M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de
la Correspondance :
Les Poissons apodes appartenant au sous-ordre des Nèmichthydi formes, par
Louis Rodle et Léon Bertim. (Présenté par M. L. Joubin.)
M. Jules Raillaud prie l'Académie de vouloir bien le compter au
nombre des candidats à la place vacante dans la seclion d'Astronomie par
le décès de M. P. Puiseux.
(') Voir Messager, Cours de béton armé, p. 4o.
( -) S'il s'agit de béton conservé sous l'eau et subissant par suite un allongement, il
suffirait de changer le signe de r t .
794 ACADÉMIE DES SCIENCES.
M. E. Blajse prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre des
candidats à la place vacante dans la section de Chimie par le décès de
M. Ch. Moitiru.
M. G. Mocssc prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre
des candidats a la place vacante dans la section d'Économie rurale par le
décès de M. L. Lïndcl.
analyse mathématique. — Sur les classes des constituantes d'un complé-
mentaire analytique. Note ( ') de MM. IV. Lcsin et W. Sierpixski.
1. On sait que tout ensemble & complémentaire d'un ensemble analy-
tique E peut être décomposé en une. infinité d'ensembles & t mesurables
B numérotés au moyen des nombres transfinis de seconde classe de Cantor
m e- = i>,T« l -v,..+ ^ + ... + ^j-. .. £.
cette décomposition jouissant -de la propriété suivante : si X est un
ensemble mesurable 11 (ou, généralement, analytique) contenu dans E, les
ensembles 3C& a sont nuls à partir d'un certain rang (Bull. Acad. Cracovie,
if)j8, j). 3<) et suiv.) (-').
D'ailleurs on sait que, dans le cas où l'ensemble E est mesurable R,
le développement précédent est nécessairement borné puisque tous les
termes &z de ce développement à partir d'un certain rang sont nuls. Au
contraire, si E est non mesurable B, le développement précédent est essen-
tiellement irons fini.
Maintenanl une question importante se pose : Quelles sont les' classes des
ensembles & a '! lit peut-on nommer un complémentaire analytique & non
mesurable B dont les constituantes â' a sont de classes bornées?
\oici la raison de ces problèmes : en 1922 nous avons démontré ( 3 1 que le continu
peut être totalement décomposé en une infinité Iranslinie d'ensembles i> a mesurables I!
I non nuls i
( O, ! | = tf +5,-r,.,-r £■'■„, + . . . -f- <S a — • • • ' £*•
(') Séance du 12 octobre 192g.
1. 2 ) \oir aussi Jour/i. de Math., '2. 192,'!. p. 5(j-(>n.
( ! ; Comptes rendus, 173, 1922, p. 3,")j.
SÉANCE DU 12 NOYKMBRK 1929. 7Çp
Or le problème fameux du continu peut être considéré comme une sorte d'une
décomposition du continu en une inlinité transfinie d'ensembles ô x mesurables B dont
chacun se réduit à un et un seul point. Il serait donc désirable qu'on ait quelques
résultats généraux sur la décomposition du continu en une inimité transfinie d'en-
sembles <S a mesurables B de classes bornées. C'est en quelque sorte un problème
affaibli du continu' que nous appellerons problème restreint du continu.
D'autre part, on doit à M. H. Lebesgue le problème : Reconnaître si l'on peut
nommer un ensemble de points distincts numérotés au moyen des nombres translînis
de seconde classe de Cantor (')■ Ce n'est qu'après avoir donné une solution positive
de ce problème qu'on peut considérer comme établi que la puissance du continu
est comparable avec celle de l'ensemble des nombres transfinis de seconde classe de
Cantor. Il serait donc très naturel de chercher à nommer une infinité translînie d'en-
sembles & x mesurables B dont les classes sont bornées. C'est encore un problème
aU'aibii que nous appellerons problème restreint de M. H. Lebesgue.
Le but de cette Note est de constater V existence des complémentaires ana-
lytiques & dont les constituantes â> a sont de classes non bornées. Nous expose-
rons ici deux méthodes, proposées d'une manière indépendante par les
auteurs de cette Note.
"2. La méthode de. W. Sierpins/ci. — Soit U un ensemble analytique plan
universel. En d^autres termes, on obtient tous les ensembles analytiques
linéaires possibles en coupant L" par les droites parallèles à Taxe Oy. Nous
affirmons que le complémentare Cl de Y jouit de la propriété' énoncée.
En ell'et, supposons que, dans le, développement
l iL — <--■„ -t- «-'i -r- . • . -r- <-v,i ->- . . . -t- <-'a ... --■
les constituantes tf a sont de classes bornées, donc inférieures à un nombre transfîni
fixe (3 < £2. On conclut de là que la somme lh',= <ï„ ■+- & x 4- . . . -t- àî m -i- . . . ' 2 d'une
infinité dénombrable de constituantes est un ensemble mesurable B de classe S ,5 + 1 .
Il s'ensuit que, quel que soit le nombre tran-fini a. les parallèles à l'ave O v coupent u>' a
en un ensemble mesurable B de classe i (3 +- 1 . D'autre pari, l'ensemble l étant uni-
versel, il existe des parallèles à Or. >oit.r = ,r„, qui coupent CL eu un ensemble X
mesurable B et donné à l'ara/ice. Ht, comme X doit appartenir à une inlinité dénom-
brable de constituantes <S a , il existe ui\ nombre Iransfini x suffisamment grand, tel
que X est la partie commune de is a et de la droite ,r = .?'„. Donc. X est toujours
de classe S (3 — 1, ce qui est imposable, puisque X est un ensemble mesurable B arbi-
traire.
ô\ La méthode de N. Lusin. — Soit C un crible dyadique de M. H.
(') Voir Cinq lettres sur la théorie des ensembles, dans R. Borei,, Leçons sur la
théorie des fonctions. 3 P édition, p. iT)6.
79^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
Lebesgue (') définissant un ensemble analytique E. Soit & le complémen-
taire de E dans (o<a?<i). Nous affirmons que & possède la propriété,
énoncée.
Pour le voir, désignons par '?£ la perpendiculaire à l'axe OX en \ et par tK\ l'en-
semble des points du crible C appartenant à '£5. Dans le développement (1) le terme <S a
est l'ensemble des points c. de (o<>£<i) tels que dis est bien ordonaé suivant la
direction positive de l'axe Qy et correspond au nombre ordinal oc.
Cela posé, prenons un crible C dans le carré ( — 1 <; j" < o. o < j* < r ) définissant
un ensemble analytique E' situé dans { — 1 < x < 1. Sans restreindre la généralité
de E', nous pouvons supposer : i° que C est composé d'une infinité dénombrable de
segments rectilignes cr„ parallèles à I'axe_OX dont les extrémités ont les coordonnées
rationnelles distinctes; 2° que la. longueur de <r n tend vers zéro avec — ; 3° que, quel
que soit ç' dans C — 1 < ,r < o), la partie commune iRs- à C et à î?ç- contient une infinité
de points rationnels et qu'il y a une infinité de points rationnels qui n'appartiennent
pas à tîïs.
Dans ces conditions, à chaque ]•' dans ( — i<^<o) correspond un et un seul
point £ dans (o<.r<i) tel que tR^et tR$ sont identiques. Donc, nous a\ons une
fonction £=/(£') uniforme, définie dans ( — i<.r<oj, continue dans chaque point
irrationnel et à valeurs distinctes. On voit bien que l'ensemble 3t des valeurs de f est
mesurable B, de classe i •>, et que les parties communes à 3C et aux ensembles E et &
sont homéomorphes à E' et à CE'. '
Si E' est mesurable B, l'ensemble 3t. & est composé d'une infinité dénombrable A'en-
sembles 3C.&^. Et," comme la classe de 3t. & peut être aussi élevée qu'on veut et
comme la classe de 3i ne dépasse pas 9, nons en déduisons que les classes des <3 a
ne peuvent pas être bornées. c. q. f. d
THÉORIE DES ENSEMBLES. — Sur les fronts successij "s d' 'un ensemble de points .
Note (') de M. Geokges Bouligaxd.
1. Pour chaque ensemble E fermé et borné de l'espace euclidien (à trois
dimensions, par exemple), j'ai appelé Ç) front, pour la distance p, le sous-
ensemble e r , de E tel qu'une sphère de rayon p, centrée sur e p , passe au
moins par un point M à la distance p de E. Si le point P de E est sur e rj , il
passe par P au moins une sphère de rayon p, n'enfermant aucun point
(') Voir X. Lusin, Sur les ensembles analytiques ( Fundamenta Matltematicae,
10, 10,96. p. 2-9).
(-) Séance du 4 novembre 1929.
( 3 ) Problèmes connexes de la notion d'enveloppe de M. Georges Durand, Comptes
rendus, 189, 1929, p. 446.
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1929. 797
de E ('). Donc e est aussi l'ensemble des points communs, à E et à l'enve-
loppe (au sens de G. Durand) des sphères de rayon p n'enfermant aucun point
de E. Cette dernière est formée par les frontières de domaines <4, dont l'un
est le complémentaire d'un ensemble R borné, les autres, s'il en existe,
étant en nombre fini (comme contenant chacun au moins une sphère de
rayon g, incluse dans R). De plus, pour /-<^ p, l'ensemble des d ? (=.réunion
des sphères de rayon p n'enfermant aucun point de E) est un sous-ensemble
des d,. : si p décroît, le complémentaire des d rj (qui contient E)ne peut donc
que* se contracter. Pour p infini, il y a un seul d : c'est l'intérieur du plus
petit ensemble fermé convexe (c'est-à-dire dont la frontière détermine sur
quelque droite un ensemble ayant deux points-frontière au plus) conte-
nant E.
On en déduit : a. que e„ est formé des points de E sur la frontière du plus
petit ensemble fermé convexe contenant E (énoncé obtenu par G. Durand
pour les ensembles E finis) et b. que les E dont tous les points sont sur e x sont
prélevés sur la frontière d^un ensemble fermé convexe.
2 t Au point de vue du mouvement, en supposant que les points de E
fassent obstacle au déplacement d'un solide S quelconque, le front de E,
pour ce solide, comprend les points de E avec lesquels S peut être mis en
contact (sans enfermer de points de E). Ci-dessus, le solide S est une
sphère de rayon p. En général, le front pour S est une partie du front pour
un fragment de S. Soit pS une figure semblable à S, rapport c. Nous
noterons encore e rj le front de E pour pS.
Quel que soit S, le. front e a est formé des points non intérieurs de E ( 3 ).
. En effet, tout point-frontière P de E est limite des points M,, de C(E) ( :| )
à des distances z k jé o de E. D'un homothétique de S, intérieur à la sphère
de centre M/,, de rayon p,,, on passe par une suite continue d'homothéties
de centre' M/, et de rapport croissant à partir de un, à une suite de figures,
dont la distance à E, d'abord positive, décroît, puis s'annule : nous arrêtant
à ce moment, nous associons à la suite des M/, une suite d'homothétiques
de S, n'enfermant aucun point de E et tendant vers P. Donc ce point
appartient bien à e .
Notamment, sur une courbe ou sur une surface, existe toujours une
('; Nous disons d'un point qu'il est enfermé par la sphère (,011 par un solide) s'il
lui est strictement intérieur.
( ; ) Enoncé commun avec M. G. Durand, pour S sphérique.
( 3 ) C(, E) désigne le complémentaire de E.
79^ ACADÉMIE DES SCIENCES.
suite de points, non ultra-limites totaux ( ') tendant vers un point arbi-
traire P : ce sont les points de contact successifs de la courbe ou de la sur-
face avec les sphères (M /; , p,,).
•'). Dans ma précédente Note (dernier alinéa de la section I, loc. cit.),
j'ai considéré la classe B des surfaces dont tous les points font partie du front
pour une sphère de rayon p arbitrairement petit mais ^=o, sauf lies points
dont /'ensemble s n'est dense dans aucune région de la surface ( 3 ). Lorsqu'on
peut prendre la répartition des rayons p continue, alors s est fermé; G(s)
est la somme d'une infinité dénombrable de domaines superficiels, dont
chacun, en vertu de la continuité de p, est lui-même la réunion d'une infi-
nité dénombrable de morceaux de surfaces de la classe A. La même conclu-
sion s'étend donc à toute la surface.
'HYDRODYNAMIQUE. — Nouvelles expériences sur la résistance à V avancement
des Poissons dans Peau. Note ( 3 ) de MM. A. Magnas et A. Saintë-Laguë,
présentée par M. A. Râteau.
Comme suile aux recherches que nous avons déjà effectuées sur la résis-
tance à l'avancement des Poissons (''), nous avons voulu voir quelle était
la loi de cette résistance pour de tels corps.
Toutes les expériences faites pour étudier la résistance des corps ont
porté jusqu'ici sur des solides tenus par un bras ou tirés par une corde, ce
qui pouvait vicier les mesures à cause des interactions entre le corps
immergé et le support ou la corde. C'est pourquoi il nous a paru tout
d'abord indispensable de supprimer tout support extérieur et de chercher
un mode de propulsion intérieur au corps à traîner. C'est la pesanteur qui
nous l'a fourni.
Nous avons choisi 22 espèces de poissons de forme variée dont nous
avons déterminé, aussitôt après leur mort, le poids et la poussée et que
nous avons leslé avec des grains de plomb introduits dans la cavité buccale
de manière à leur donner une certaine vitesse de chute clans l'eau tout en
ne changeant pas leur forme. Chaque individu était suspendu dans une
(' ) Sur linéiques /joints de topolotn'c restreinte (Huit. Soc. math., .'>f>, iqaH. p. aq
et 3o).
(-) Ce texte reclilie ma définition antérieure de la classe B.
(■') Séance du •<! octobre igug.
{' ) Magnan et Saintr-Lagië, Sur la détermination expérimentale de la résistance
à l'avancement des Poissons (Comptes rendus, 187. 1928, p. 1 1 03 ,. .
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1929. 799
cuve pleine d'eau, toutes nageoires repliées, 'sauf la caudale, puis lâché; il
descendait alors la lête en avant grâce à son lestage et sans oscillations
appréciables.
Nous avons einématographié à Lravers un cadre-repère la chute de
chaque poisson en même temps que les oscillations d'un pendule. L'examen
des courbes de vitesse nous a montré que, pour presque toutes les espèces
étudiées, la courbe que l'on obtient en portant en abscisses le temps t de
chute, en secondes, et en ordonnées y/a*, x étant la hauteur de chute en
mètres, est une droite, ce qui revient à dire que la résistance, tout au moins
V»'
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Fis. 1.
Pis
pour des vitesses allant de o à 2 m/ s, qui sont celles des poissons expéri-
mentes, est constante.
La proportionnalité de y'j" à t ou de x à t' 1 traduit en effet une loi de
chute identique à celle de la pesanteur, c'est-à-dire à accélération constante.
Comme l'excès du poids du poisson sur la poussée est constante, il en
résulte aussi la constance de la force due à la résistance à l'avancement.
Il en a été ainsi pour les poissons examinés tels qu'un Maquereau, un
Maigre du poids de 'i^-j,' dans l'air, lesté avec l\b" de plomb lui donnant un
excès de poids dans l'eau de 53 5 ,5 (Jig. 1) ( maître couple 2G''" 1 ').
II n'en a pas été de même pour une raie pesant 76* et lestée avec i s ,(j lui
donnant un excès de poids de 7% Ci (maître couple 6'"'"' ) [Jîg. 'i) qui, comme
la sphère, a une résistance qui croit avec la vitesse.
Peut-être la différence est-elle due à la présence de tourbillons qui se
formeraient dans un cas et non dans l'autre.
Contrairement aux résultats précédents, on admettait en général que la
résistance est une fonction de la vitesse voisine du carré.
On voit qu'il n'en est rien dans le cas de la plupart des Poissons.
800 ACADÉMIE DES SCIENCES.
RADIOCHIMIE. — Influence de la nature de C èlectrolyte sur le potentiel
d'inversion de 1 'effet photoroltai que. Noie (') de M. René Acdcbert,
présentée par M. Jean Perrin.
Lorsqu'on plonge deux lames métalliques dans un èlectrolyte, si Ton
éclaire Tune d'elles une force électromotrice photovoltaïque apparaît.
L/effet observé est lié à l'état de polarisation de la lame. Avec des élec-
trodes de métaux non altérés, la caractéristique, ou courbe représentant la
variation du courant créé parla lumière en fonction de la polarisation de
la, lame éclairée, présente un point d'inversion ( 2 ) ; pour une valeur déter-
minée de la différence de potentiel métal-liquide, l'effet s'annule. Quels
que soient l'élecl rolyle et le métal, pour des polarisations suffisantes,
l'électrode éclairée fonctionne toujours comme cathode quand elle est pola-
risée anodiquement et toujours comme anode quand elle est polarisée
cathodiquement. Mais la valeur du potentiel d'inversion dépend de la
nature du métal et de celle de I'électrolyte en contact.
L'étude systématique du phénomène, au moyen du dispositif antérieu-
rement décrit, pour des électrodes d'or et de platine dont on peut, par déca-
page et nettoyage, obtenir des surfaces tout à fait propres, a conduit aux
résultats suivants :
Le potentiel d'inversion est indépendant de te concentration de I'élec-
trolyte.
Quand on détermine les caractéristiques de ces métaux plongés dans
différents éleclrolytes ne possédant pas de sensibilité photochimique appré-
ciable, du moins à l'égard de la partie visible du spectre (KOH, NaOH,
HC1, N0 3 H, SO'H 2 , PtCl\ AuCl 3 , SO'Cd, SO'Zn, SO'Cu, CuCl 2 ,
CdCl 2 , KC1, NaCl, CaCl 2 , SO'Na 2 , SO"K-, Cr 2 7 K 2 + SO'H 2 , Mn
O'k), on observe qu'au point de vue des potentiels d'inversion les électro-
lytes se groupent en trois catégories : les solutions à réaction alcaline, les
solutions à réaction acide, les sels neutres. Cette classification comporte des
exceptions : les réactifs oxydants, les sels de platine et les sels d'or; les
potentiels d'inversion de ces divers électrolytes étant tous différents les uns
(') Séance du 28 octobre 1929.
("-) H. Aodubert, Comptes rendus, 177, 1928, p. 818 et 11 10; Journal de Physique,
6 e série, 6, 1920, p. 3 1 3. L'inversion ne s'observe pas avec des électrodes de platine
au contact de solutions alcalines.
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1929. ,Soi
des autres. Pour les premiers, il est naturel d'expliquer cette divergence par
une oxydation qui ne peut être que très superficielle puisque, après un
lavage prolongé à l'eau distillée, l'électrode redonne au contact d'une solu-
tion appartenant à l'un quelconque des trois groupes principaux le potentiel
d'inversion caractéristique de celui-ci. En ce qui concerne les sels d'or et de
platine, on peut rapprocher l'anomalie qu'ils présentent de la faible tension
de dissolution de ces cations, d'où une adsorption élevée sur la lame.
Au surplus, même dans chaque catégorie, on observe de légers écarts
entre les différents électrolytes.
AuCI a^^^ on 3 e sutfochramttjue
Potentiel d'inversion Vi par rapport"
à I électrode à hydrogène normale
On obtient une systématisation beaucoup plus satisfaisante des résul-
tats expérimentaux en portant en abscisses les potentiels d'inversion V,- et
en ordonnées les potentiels V„ de la lame avant toute polarisation provo-
quée. Comme le montre la figure, les points expérimentaux obtenus avec
l'or et le platine se placent, aux erreurs d'expérience près, sur une même
droite inclinée à 45°. Ce mode de représentation montre que la valeur du
potentiel d'inversion est uniquement fonction de celle du potentiel de
l'électrode; ainsi les écarts entre les divers électrolytes d'un même groupe
sont liés aux écarts correspondants du potentiel de la lame. Pour l'or et le
platine au contact de tousjes électrolytes étudiés, la différence (V — V-)
est une constante égale en moyenne à 45. io~ 3 volt. On vérifie, en outre, -
que l'écart entre les potentiels d'inversion de l'or et ceux du platine est
8o2 ACADEMIE DES SCIENCES.
indépendant de la nature de l'éleetrolyte et égal en moyenne à ao3 . io- 3 volt,
valeur sans doute caractéristique des propriétés électrochimiques différentes
de ces deux métaux.
Ces résultats conduisent à admettre que le potentiel d'inversion est essen-
tiellement lié au potentiel propre du métal, c'est-à-dire en dernière analyse
à la tension d'hydrogène du milieu si l'on considère la lame' fonctionnant
comme une électrode à hydrogène.
CHIMIE ORGANIQUE. — Stabilité comparée des isomères selon leurs spectres
d'absorption. Relation entre l'absorption dans l'ultraviolet et la structure
des dérivés diarylés de Véthylène et del'èthane. Note (') de M mc Ramart-
Lccas, transmise par M. Georges Urbain.
. L'étude de la stabilité comparée des isomères suivant leurs spectres
d'absorption m'a amenée à mesurer clans l'ultraviolet l'absorption d'un
assez grand nombre du dérivés diarylés symétriques et dissymétriques de
l'éthylène et de l'éthane.
J'ai constaté qu'il existe toujours une différence (parfois très grande") dans
la position des courbes d'absorption de deux isomères symétrique et dissy-
métrique, et que l'on pouvait établir des relations générales entre la struc-
ture de ces isomères et les positions respectives de la branche ascendante
de leur courbe d'absorption.
Deux cas seront à considérer :
i° l"n des deux atomes de carbone est lié par plus d'une valence soit avec
l'atome de carbone voisin (dérivés de l'éthylène I et II). soit avec un atome
d'oxygène (aldéhydes et cétones III et IV).
(Dans ces formules, R est soil mi atome d'H- soit un radical monovalent
quelconque, et Ar un radical aromatique.)
\ P Ar Vin. /H R Ar
^r. — C , x: = o , Ar- ? c.(.;o..\r» Ai--;c.co.r.
R- R Ar' R R y R
I. H. III. I\.
Pour tous ces composés, la branche ascendante de la courbe d'absorption du
dérivé diarylé symétrique (I et III) est situe plus près du visible que celle de son
isomère dissymétrique, ^
(') Séance du «8 oclobre i [)■>.<).
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1929. So3
Les couples d'isomères étudiés ont été les suivants :
\r.CII=CII.Ar et 1 Ar)*= G = Cil» (Ar = C c hK CIPCIP. cfl'O.CIP).
c°ir
Cil 3
•V-
'C=-CH.C'H» et (CHI-'l-^CrrCH.CH 1 ;
C 6 II 5 \„ r /C'H ;
Gllv VCII- 1 ' '• slei ' eoisomèl ' es ''• F - 107" et 66") et iC"li')-'C = C(CII-V;
Ai- \ _ ,, . Ar' \r .
(Ar = C"H\ Ar'=C"H\ CII-GHP, CH 3 O.C ,; H l >.
Ar.CH 2 CO.\r et 1 Ar i*= CM .CHO iAr = C"H\ CII : 'C"II'>.
C"IF' y ■ '
R ^LH.CU.C"ir' et iCMI'i^^CII'CO.iî , iR = CH», CU :, GU-).
( CH.">- CU - "" « ,C, S:>C.CO.C,P.
2° Les deux atomes de carbone ne sont liés que par une valence à des
éléments ou à des radicaux; les deux séries d'isomères diarylés symétriques
et dissymétriques seront de la forme
R\ /R Ai\ Fi
A r-}C - C^-A r et A r->C — Q- R
R/ \R R/ \r
V. VI.
Ici et contrairement à ce qui se passe dans la série précédente , c 'est pour l 'iso-
mère dissymétrique (VI) que la courbe d'absorption est le plus près du visible.
Les couples d'isomères étudiés ont été les suivants :
CMI'CH'CIIOH.CH 8 et (C«II*)*=CII.CII s OH. 1 C ; II') ! -(/ CJI '
C'H'CHOII.CUOH.C'H' et (O 1 !!=)* = (;/ GI,J()|1 .
en- n n ^-ci-i" ... , „ „
Cil 3 ' L ~°- CAP ' '• slei ' eoisomeresl •''• ' lS "el <'^"> et iCMI'i^C — C = iCII J ]-.
on on ' ôij i m
ciT'V, ,„ c; ■ 1 1 •
CU 3 ~~ CH :1 ( ^ sLéréoisoméres P.F. 6o u et 107") et -|C"H']-~C - C = (CII''|-.
Les vingt couples d'isomères ici étudiés représentent les principaux tvpes
des dérivés diarylés de l'éthylène et de l'éthane que l'on peut concevoir. Les
résultats de ces mesures seront publiés dans un prochain Mémoire.
En résumé, les dérivés diarylés de l'éthylène et de l'éthane possédant les
structures (1), (2) et (3) ont la branche ascendante de leurs courbes d'ab-
8o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sorption situées plus près du visible que celles de leurs isomères respectifs
possédant les structures (4), (5 ) et (6) :
()
:• '/ '-<•- / „ ■■ — — *
(2j.
< //
-CII=CI
(h.
/
c
.Cil
(4).
/' % r. / % f ^ en-
Cil 1
Cil
*t
/
/
% J
(3).
-CII--CII 2
% .
\ .
CHO
"(5). (<>)■
A ma connaissance, aucune autre propriété physique n'a$ail permis, de
façon aussi générale, de différencier les structures des isomères ici consi-
dérés. (On retrouverait sans doute des règles analogues pour la réfraction
qui est conditionnée par la position des bandes d'absorption.)
PALÉONTOLOGIE. — Sur la présence de fossiles d'âge aquitanien dans
des grès quarts ites épars à la surface du plateau mosellan. Note (') de
M. G. Baeckeboot, présentée par M. Ch. Barrois.
A Test de la Sûre, en Prusse rhénane, le plateau découpé par les affluenls
■de gauche de la basse Moselle porte, de place en place, des lambeaux d'une
couverture de grès quartzite. Cette roche a le même faciès pétrographique
que celle qui a été jusqu'ici désignée sous le nom de Pierre de Stonne et
qui a été suivie de proche en proche et en concordance d'altitude tout le
long de la bordure méridionale et sud-orientale du massif ardennais, jusqu'à
la Sûre luxembourgeoise ('-).
Ces gisements coïncident presque tous avec ceux que les géologues
allemands, notamment H. Grèbe, -désignent et décrivent sous le nom de
Rraunkohlenquartsit.
Au sud-est de la localité d'Idenheim, à quelques centaines de mètres de
la grande route de Trêves à Cologne, j'ai trouvé, éparpillés dans les champs,
à l'altitude dé 383 m , un certain nombre de ces cailloux de quartzite conte-
(') Séance du \ novembre 1929.
'(-) Cf. G. Baehkeroot, Sur l'extension de. la Pierre de Stonne dans le Grand-
Duché de Luxembourg (Comptes rendus, 188, 1929, p. 8t>4>; Sur l'existence de la
Pierre de Stonne entre la Meuse et la Moselle !,1. S. G. A., 54, 1929, p. 87,
1 carte d. t.),
\
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1929. 8o5
riant en assez grande abondance de petits gastéropodes d'eau douce, des
oocarpes et des fragments de tiges de Characées.
Les gastéropodes sont du genre Eydrobia; ce sont des Litorinella. Il y
a aussi quelques Limnées peu déterminables. Les Litorinella, autant qu'on
peut en juger d'après les moules internes seuls conservés semblent bien être
L.ventrosa Montf. (<) = L. acuta Drap ( 2 ). Ce fossile étant caractéris-
tique du Litorinellenkalk, calcaire lacustre aquitanien du Bassin de Mayence,
où il abonde, il semble que l'on puisse considérer nos grès quartzites comme
une meulière du même âge, dérivée de ces calcaires par épigénèse. Il est
d'ailleurs remarquable que Pierre de Stonne et Braunkohlenquartzit pré-
sentent souvent, dans leurs échantillons les plus typiques, les perforations
et les cavernes d'une meulière. ■
Conclusions. — i° Les Braunkohlenquartzit des géologues allemands et
notre Pierre de Stonne gisent dans des conditions stratigraphiques iden-
tiques; il y a en outre concordance entre les altitudes où on les observe.
2 II y a entre les deux identité de faciès pétrographique.
3° Dans la région rhénane, entre Eifel et Hunsruck, ces grès sont dérivés
de calcaires lacustres aquitaniens.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Changements de réaction et phénomènes
d 'oxy do-réduction observés au cours du développement de quelques
champignons. Note ( 3 ) de MM. F. La brousse et J. Saoejanni, pré-
sentée par M. L. Mangin.
Nos recherches, poursuivies à la Station centrale de Pathologie végétale
(I. R. A.), ont porté sur les espèces suivantes : Phytophtora Nicotiante,
■ Pythium de Baryanum, Blepharospora cambivora, Sclerotinia libertiana,
Ophiobolus graminis, Ophiobolus hervotrichus, Leptosphreria herpotrichoides,
Thielavia basicola, Wojnowicia graminis, Helminthosporium satiwtm, Sclero-
tium Bolfsii, BJdzoctonia solam et Verticillium tracheiphillum. Ces champi-
gnons ont été cultivés sur milieu de Pétri sucré et gélose (* ). pH = 4^9.
(') Fridolin Sandbergeh. Die Conchylien des Mainzer Tertiàrbeckens, Taf. IX,
Kg. 9. Wiesbaden, i863.
( 3 ) Synonymie d'après R. Lepsius, Bas Mainzer Becken, Darmstadl, iS83.
P) Séance du 4 novembre 192g.
( r ) Nitrate de calcium, o 2 ,4o; phosphate ntonopotassique, o s , i5; sulfate de magné-
sium, o E , i5; chlorure de potassium, o«,o6; saccharose. 2o ; ; Sfélose, i5"; eau, iooo™V
C. R., 1929, 2' Semettre. (T. 189, N* 20.) 62
aune rose
aune bleu
aune violet
aune bleu
aune rouge
Zones de
virage
i
2
-2
8
O
i-
-4
4
o
7
-4
2
3
o
-4
6
5
2
-6,8
6
0-
"7
6
6
8
-8
4
8
o
-9
6
806 ACADEMIE DES SCIENCES.
I. Changements de réaction. — Nous les avons mis en évidence par l'emploi
des indicateurs suivants :
Indicateurs. Teintes.
Bleu de thymol (i er virage) rouge jaune
Méthyl orange rouge orangé
Sulfoalizarinate de sodium ja
Bleu de bromophénol ja
Pourpre de bromocrésol ja
Bleu de bromothymol je
Rouge de phénol, . . »
Bleu de thymol (2 e virage) jaune bleu
Les virages débutent très rapidement (de quelques heures à a-3 jours
après le repiquage) et progressent quantitativement depuis la surface
jusqu'au fond des tubes, pour être complets au bout d'une vingtaine de
jours. Par cette méthode on peut juger de la vitesse avec laquelle le chan-
gement de réaction se réalise ainsi que de son ordre de grandeur, la teinte
de virage présentée par un indicateur restant acquise depuis le début
jusqu'à la fin du phénomène. Les résultats qu'elle fournit sont compa-
rables à ceux obtenus par mesure du pH des filtrats de cultures en milieux
liquides, ainsi que nous l'avons vérifié.
Au bout de 20 jours environ, les champignons étudiés se classent dans
l'ordre suivant, du plus acidifiant au plus alcalinisant :
pH = 1 , 2—2 ,8 Sclerotium Rolfsii ( 1 ) .
/ Sclerotinia libertidna (2).
1 Phytophtora Nicotianœ (3).
pH = 3,1-4,2 { Blepharospora cambivora (4).
j Pythium de Baryanum (5).
' Ophiobolus graminis (6).
pH = 4 , 2-4 ,4 Thielavia basicola (7 ).
pH = 5,2-6,8 Rliizoctonia solani (8).
' Ophiobfilus herpotrichus (9).
\ Leptosphœria herpotrichoides (10).
pH =6,8-8,4 j Verticillium tracheipliillum (1 1).
/ Wojnowicia graminis (12).
Helminthosporium sativtim (i3).
La recherche qualitative de l'ammoniaque dans les filtrats de culture en
milieu liquide âgés de 20 jours, parla réaction de Trilliat, a toujours été
négative. Donc, l'alcalinisation du milieu constatée pour certains des cham-
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1929. 807
pignons que nous avons étudiés ne peut s'expliquer par une production
d'ammoniaque au cours de leur développement.
II. Pouvoir réducteur. — Nous l'avons étudié vis-à-vis des colorants sui-
vants : bleu de crésyl, bleu de Nil, bleu de méthylène, disulfonate d'indigo,
méthylorange, vert Janus, rouge Congo et rouge neutre. Entre le 4o° et
le 70 e jour de culture, les phénomènes de réduction se traduisent par
une décoloration totale du bleu de crésyl, le* virage au rose du vert Janus,
la décoloration totale ou l'atténuation générale du méthylorange, la
décoloration partielle, totale ou l'atténuation générale des autres colorants.
Seul le Thielavia basicola ne réduit aucun des colorants essayés.
Tous les autres champignons décolorent totalement le bleu de crésyl.
Pour ce qui est de leur pouvoir réducteur vis-à-vis des autres colorants,
ces cbampignons peuvent être divisés en deux catégories :
a. Ceux qui acidifient le milieu au cours de leur développement réduisent
les colorants employés dans l'ordre suivant de difficulté croissante : i° vert
Janus, 2 disulfonate d'indigo,' 3° méthylorange, 4° bleu de méthylène,
5° bleu de Nil, 6° rouge Congo, 7 rouge neutre. Ces champignons se classent
à leur tour dans l'ordre suivant, du plus fort en plus faible réducteur :
i° Pythium de Baryanum, 1° Phytophtora Nicotianse, 3° Blepharospora cambi-
vora, 4° Sclerotium Rolfsii, f>° Ophiobolus graminis, 6° Sclerotinia libertiana.
b. Ceux qui alcalinisent le milieu au cours de. leur développement rédui-
sent les colorants employés dans l'ordre suivant de difficulté croissante :
i° bleu de méthylène, 2 bleu de Nil, 3° vert Janus, 4° méthylorange,
5° disulfonate d'indigo, 6° rouge neutre. Aucun d'entre eux ne réduit le rouge
Congo. Ces champignons se classent à leur tour dans l'ordre suivant, du plus
fort au plus faible réducteur : i° Verticillium tracheiphillum, 2 Wojnowicia
graminis, 3° Ophiobolus herpotrichus, 4° Rhizoctonia solani, 5° Uelmintho-
sporium sàtivum, 6° Leptosphseria herpotrichoïdes .
III. Pouvoir oxydant. — Nous l'avons recherché en cultivant les champi-
gnons sur milieu additionné de gaïacoL. Seul le Thielavia basicola a présenté
un pouvoir oxydant se traduisant par une coloration rouge du milieu loca-
lisée à la région où le mycélium se développe, ce qui dénote une faible
diffusibilité de l'agent oxydant, fait à comparer au très fort pouvoir oxydant
et à la grande diffusibilité des diastases oxydantes des champignons Hymé-
nomycètes que signale Lutz ( 1 ).
(') Lutz, Sur les ferments solubles catalyseurs d'oxygène sécrétés par les champi-
gnons Hyménomycètes (Bull. Soc. Chim. biol., 10, 1928, p. 826-848).
8o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Parmi les champignons que nous avons étudiés, nous n'avons jamais
constaté l'existence simultanée de propriétés oxydantes et réductrices, les
unes étant exclusives des autres.
CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la présence de la fi-ionone dans un produit naturel,
Note de M. Sébastien Sabetay, présentée par M. Roux.
Depuis les mémorables travaux de Tieman et Krùger en 1893 sur la syn-
thèse des cétones à odeur de violette, beaucoup d'essais ont été faits pour
identifier les ionones dans les huiles essentielles. Cette identification n'a
pas été réalisée jusqu'à présent avec certitude et seule l'irone, un isomère
des ionones, a été trouvée dans les racines d'iris.
On connaît à l'heure actuelle trois isomères possibles de l'irone qui
diffèrent par la position de la double liaison dans le noyau hydro-aromatique.
Le nombre des isomères est encore plus grand si l'on tient compte des modi-
fications optiques possibles, mais cette question n'étant pas élucidée nous
nous contentons d'énumérer les isomères que l'on connaît assez bien -, ce sont :
l'a-ionone, la ,3-ionone, l'a-irone, la ^-irone.
Ayant eu à notre disposition un échantillon assez important d'essence
concrète de Boronia (provenant d'une grande maison australienne) nous
avons pu en faire une étude analytique assez complète. L'analyse prélimi-
naire de cette essence à consistance de beurre, de couleur verte, d'odeur forte
et caractéristique, nous permit de reconnaître l'essence concrète de Boronia
megastigma Nées, étudiée tout récemment par Penfold et Philipps ( ( ).
Ces auteurs ont trouvé dans les fractions à point d'ébullitibn élevé des
.cétones et des alcools possédant une odeur caractéristique de JB-ionone. En
effet le point de fusion de la semicarbazone obtenue (i45~i46°) est très
approché de celui de la !3-ionone (F. 148-1/19 ). Comme ces auteurs n'ont
identifié la J3-ionone que d'après l'odeur et une concordance peut-être for-
tuite du point de fusion de la semicarbazone, il nous a paru intéressant
d'étudier particulièrement la fraction cétonique de l'essence de Boronia
megastigma. Par entraînement à la vapeur de Soo* d'essence concrète, nous
avons obtenu- 1 35 s d'huile essentielle qui a été distillée dans le vide. La
fraction Eb l5 = i35-i6o°aété décomposée par plusieurs fractionnements en
( r ) Penfold et Philipps, J. of the Royal Soc. of Western Australia, lk, 1928, p. 1
(cité d'après Schimmel Ber., 1929, p. 20).
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1929. 809
deux portions : Eb 10 ==r3i-i35°, 28*; n% : '— 1,4910, optiquement inactive.,
et Eb 7 = i3o-i34°, «9 ê ; /4 â = 1,4690. La fraction Eb, =^ i3i-i35° a été
transformée avec un rendement excellent en semicarbazone de F = 149"
(bloc Maquenne). L'analyse a fourni des chiffres correspondant au dérivé
de la (3-ionone.
Par traitement à l'acide sulfurique dilué on a régénéré la cétone qui a été
purifiée par distillation dans le vide.
On trouvera dans le tableau suivant les constantes comparatives de la
boronione et de la [3-ionone : '
jo-brom.
Semicarb. ph. hydr. a.
3-ionone.. Eb, = 127-128,5 D" = o,o,46 «â 7 = i,02i F=er48-i49° F=ru6-u8° o
» " Eb 12 =i34,6 D i5 r=o,9488 «i 7 ' 5 = i ,5 2 oo8
Boronione. Eb I0 = 127-128° D"=o,9324 «i 7 =:i.5io3 F = i4 9 <> F = 120" o
ïMafl.ii'i. Maq.li'i.
La boronione est donc identique à la Q-ionone.
Nous faisons naturellement toutes réserves sur une falsification possible
de l'essence de Boronia et, ces réserves étant formulées, nous pouvons pour
le moment affirmer que l'essence concrète de Boronia megastigma (au
moins le produit commercial) contient une bonne proportion de 3-ionone.
PHYSIOLOGIE. — Thymus et croissance.
Note ( 2 ) de M. A. Iîabes, présentée par M. Charles Richet.
Nos expériences ont été faites au moyen d'injections sous-cutanées de
goudron, substance, qui, comme nous l'avons démontré dans une de nos
publications antérieures, exerce une action destructive constante sur le
thymus ( 3 ).
Les expériences ont porté sur des lapins en pleine croissance, du même
âge et provenant d'animaux de grande taille, pesant de 2000 à 3ooo s .
Au début de nos expériences, les lapins étaient âgés de 3 mois et.
25 jours. Ils se nourrissaient seuls et leur poids était de 7^0 à noo g . Le
(') On de constate pas de dépression du point de fusion par mélange avec le dérivé
correspondant de la (3-ionone.
( 2 ) Séance du 28 octobre 1929.
( 3 ) À. Babes, Sur la nature du réticulum du thymus {Comptes rendus des séances
de la Société de Biologie, 101, 1926, p. 196).
810 ACADEMIE DES SCIENCES.
lapin pesant 7DO 8 a servi comme témoin ; quant aux autres, nous leur avons
injecté du goudron par voie sous-cutanée. Les injections ont été pratiquées
journellement à la dose de o cmS ,o4 à o cm> ,o5 par ioo s de poids d'animal.
Le poids des lapins auxquels nous avons injecté du goudron n'a présenté,
au cours de nos expériences, que des variations, les rapports ont été à peu
près les mêmes.
Nous nous croyons donc autorisés à conclure que le goudron injecté à des
lapins encore en croissance provoque un arrêt dans le développement pon-
déral des animaux. L'atrophie du thymus peut aller jusqu'à la disparition
totale de l'organe. En même temps, les autres organes des animaux accu-
saient une réduction de poids considérable, comparativement au poids des
organes similaires du lapin-témoin. Cette réduction est particulièrement
prononcée pour l'ovaire, la rate et le cœur.
La réduction du poids des organes des animaux injectés au goudron doit
surtout être attribuée à un arrêt dans le développement, à une hypoplasie
des organes des animaux injectés, et non pas à un processus d'atrophie.
Néanmoins le thymus et la rate font exception, car ils présentent les carac-
tères d'une atrophie qui, pour le thymus, peut même aller jusqu'à tout à
fait insignifiantes, et ils sont morts le 25 e et le 43 e jour de l'expérience, sauf
un seul qui vit encore. Le lapin qui nous a servi de témoin a été sacrifié le
43 e jour des expériences. Les lapins injectés pesaient à la fin des expériences
un peu moins qu'au début, soit 790-1025* contre 865-io5o s . Par contre, le
lapin témoin, dont le poids au début des expériences n'était que de 700 e ,
atteignait à la fin i5oo s .
A l'autopsie des animaux ayant succombé à la suite des injections au
goudron, nous avons pu constater que tous les autres organes pesaient
beaucoup moins que les organes de l'animal gardé comme témoin.
L'organe dont le poids était le plus bas chez les animaux injectés, com-
parativement à celui du lapin témoin, était le thymus. Alors que le thymus
de celui-ci était gros comme une petite prune, pesait 3 S , 5o, le thymus
des animaux injectés au goudron ne dépassait guère les dimensions d'une
lentille, et pesait de o g ,o4 à o 5 ,o5. Chez un lapin nous n'avons même plus
pu retrouver le thymus.
Nous donnons ci-dessous le rapport entre le poids des autres, organes
d'un des animaux injectés et celui des organes du lapin témoin : 1. Thymus
1 :go; 2. Ovaires 1 : 3; 3. Rate 1 : 2,5; 4. Cœur 1 : 2,2; 5. Glandes surré-
nales 1 : 1 , 8 ; 6. Foie 1 : 1 , 7 ; 7. Hypophyse 1 : 1 , 5 ; 7'. Omoplate 1 : 1 , 5 ;
7". Thyroïde 1 : 1. 5 ; 8. Reins 1 : i,4-
SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1929. 81 1
II résulte donc tfès clairement que tous les organes du lapin injecté au
goudron pesaient sensiblement moins que les organes du lapin témoin. Le
thymus vient en tête de la colonne et le rein en dernier lieu. Chez les autres
animaux injectés, la disparition de l'organe. L/hypoplasie est surtout évi-
dente pour l'ovaire, qui, chez les animaux injectés, présente le type d'un
ovaire nettement arrêté dans son développement.
Nous attribuons cet arrêt de la croissance constaté chez les animaux
injectés en premier lieu à l'atrophie du thymus, seul organe ayant subi des
modifications qui nous permettent de lui attribuer l'hypoplasie des organes.
Nous considérons cette interprétation également justifiée pour la raison
qu'une série d'expérimentateurs ont pu déjà obtenir, par la suppression
expérimentale du thymus un retard dans l'accroissement des animaux.
La séance est levée à i5 b 2o m .
E. P.
ERRATA.
(Séance du 28 octobre 1929.)
Note de M. /. Herbrand, Recherche des solutions bornées de certaines
équations fonctionnelles :
Page 669. ligne i3 en remontant, au lieu de a 2 /( ) > lire «,/( ) •'
Page 670, ligne 7 en remontant, au lieu de f(x), lire \f(œ) |; ligne 4 en remontant,
au lieu de \tx l b'(a) + 2ct b'(b)\, lire \ a,f'(a) -+- 2x f'(b) |.
Page 671, ligne 3, au lieu de \b'(b)\, lire \f'(b)\; ligne ir, au lieu de /(ce),
lire, f (je). ,
8i2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Publications pébiodiques reçues pendant l'année 1928 (suite).
Allemagne.
Berlin. — Forschungen und Fortschritte, F 101 1 .
— Forschritte der Géologie und Paléontologie, F ri4'.
Bbemen. — Deutsches meteorologisch.es Jahrbuck.
Duisburg. — Revue Demag.
Gôttingen. — Gèsellschaft der Wissenschaften : Abhandlungen Nachrichten, C 56g.
Heidelberg. — Badische Landes Sternwarte : Verôffentlickungen, V 107.
Leipztg. — Sâchsische Akademie der Wissenschaften : Abhandlungen der mathematisch
physischen Klasse, A 44-
— Sâchsische Gèsellschaft der Wissenschaften : Beriehte iiber 'die Verhandlungen,
B 18S-
— Beitrâge zur Physik der freien Atmosphâre, B jS.
Munchen. — Akademie der Wissenschaften : Abhandlungen, A 36; Jahrbuch, J 28;
Sitzungsberichte der mathematisch natuiwissensehaftlîchen Abteilung, J 122.
Potsdam. — Astrophysikalisches Observatorium : Publihationen, P 8i5.
' Autriche.
WrEN. — Akademie der Wissenschaften : Sitzungsberichte, S 358.
— Verhandlungen der ôsterreichischen : {Commission fur die internationale Erdmessung,
V. 67.
( A suivre. )
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 18 NOVEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANG1N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. B. de KerékjÀrto, profes-
seur à l'Université de Szeged, qui assiste à la séance.
ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. - Contribution à l'étude de la matière
fulminante. Les formes serpentines. Note(')de M. E. Mathias.
Soit une impureté, telle que le soufre, qui, toutes choses égales d'ail-
leurs, diminue beaucoup la tension superficielle A de la matière fulminante.
Si cette impureté est superficielle et en très faible quantité, la foudre globu-
laire conserve la forme et, à température très élevée, sa couleur est d'un
blanc légèrement bleuâtre.. Si la proportion de l'impureté est notable, la
diminution de la stabilité résultant d'une forte diminution de A est telle que,
même en l'absence d'un choc ou d'un rebondissement, la foudre ne peut
plus augmenter sa surface, pour réacquérir de la stabilité, qu'en changeant
de forme. Alors la sphère se transforme en cylindre terminé par deux hémi-
sphères. Eu chaque point de la surface latérale, l'un des deux rayons de cour-
bure principaux est devenu infini. Lorsque le rayon de courbure principal
fini est une petite fraction de la longueur des génératrices de la partie cylin-
drique, on a une forme serpentine, les génératrices primitives du cylindre,
tout en demeurant parallèles, prenant alors une courbure plus ou moins
grande.
Soit V = j r.R 3 le volume de la sphère primitive, supposée transformée,
(') Séance du 12 novembre 1929.
C. R., 1999, 2* Semestre. (T. 189. N" 21.) 63
8i_1 ACADÉMIE DES SCIENCES.
à température constante, en un cylindre de même volume (que nous suppo-
serons à bases planes, négligeables pour plus de simplicité); soient R' et l le
rayon et la longueur du cylindre équivalent. On a
S ~ 3 " \3
V°
Pour un volume donné Y de la matière fulminante, l'augmentation de la
stabilité, à température constante, mesurée par S'/ S, croît d'une façon
continue avec P\ elle devient double, triple, etc. quand /devient 4, 9, ... fois
plus grand. On obtient ainsi une forme stable, tant que le rapport ^, n'est
pas excessif. Si ce rapport devient trop grand, la matière fulminante, sous
l'influence d'un choc léger, retourne à la forme sphériqaje, la forme serpen-
tine se résolvant, à son tour, en sphères très petites et très stables.
Comme on le voit, la forme serpentine n'est pas nécessairement une
forme de transition comme il s'en produit souvent à la naissance des foudres
ascendantes : tel le serpent des météores popularisé par le récit de P. van
Musschenbroek. Dans les deux exemples suivants, l'impureté qui produit
la forme serpentine est toujours le soufre.
a. A Syssaele, le z3 septembre 1889, « la foudre est tombée sur le
sommet de la tour (de l'église).... Le vicaire, qui disait la messe dans le
chœur, -déclare avoir senti une forte pression et une grande tension autour
de lui pendant un certain temps-, les fidèles affirment avoir vu un serpent
bleu (S) descendre verticalement au-dessus de la tète du vicaire; lorsqu'il
en fut à quelques centimètres, il se fit une obscurité profonde suivie immé-
diatement d'un craquement épouvantable; une boule de feu (B) éclata et
enveloppa la tète du vicaire d'une pluie d'étincelles..., les servants virent
une boule de feu (C) passer devant eux, pénétrer en s'allongeant sous une
sonnette placée sur une marche de l'autel, la soulever... et puis disparaître
par un tube de fer traversant la muraille.
» Au-dessus du banc de communion pendait une lampe, on vit autour
une boule de feu (D) grosse comme une tète d'enfant; la boule éclata et
répandit une pluie d'étincelles.... On vit aussi un serpent bleu (S 1 ) s'agiter
sur le sol près du chœur de l'église. ..»(').
(') F. EvrtAitD, ingénieur en chef des Télégraphes, et L. Lambotte, ingénieur de*
Télégraphes, Sixième Note sur les Observations de foudre en Belgique, Bruxelles,
1890, p. 76-71. ■ '
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 192g. 8l5
On peut essayer de reconstruire ainsi l'ordre des faits observés :
Le globe B, dont on ignore l'origine comme celle du premier serpent
bleuS, a débuté par une décomposition fusante qui a rempli le chœurde noir
de fumée et a produit l'obscurité. La décomposition s'accélérant est devenue
explosive; le globe B explose en se séparant en deux autres C et D et en
faisant voler dans le chœur les plâtras de la muraille. Le globe B ayant
disparu, le récit mentionne les méfaits du globe C, qui passe sous une
sonnette... puis disparaît par un tube de fer traversant la muraille. Alors
commence le récit des méfaits de la foudre D, qui, répandant autour d'elle
des pluies d'étincelles, a sûrement une matière fulminante identique à celle
du globe B. Le second serpent bleu S' n'est à peu près sûrement autre que le
premier serpent S, qui a continuésa descente dans l'obscurité et s'est arrêté
sur le pavé où on le retrouve à la fin s'agitant près du chœur.
b. Phénomène observé à Agosta, région des monts Sambruini, à 2 km de
Subiaco, la soirée du a3 avril 1916 :
Vers 21 b apparurent sur le clocher beaucoup de petits serpents lumineiur,
semblables à certaines fusées de pyrotechnie, et s'amassèrent en formant
une très longue flamme, blanche, avec une. pointe rouge , qui entourait la tour
haute de 3o m . Après quelques petites secondes, une foudre descendit du
clocher, rompit une vitre de l'église et alla exploser comme un coup de fusil
sur l'autel, devant lequel priaient environ 4oo dévots, dont les yeux abaissés
ne purent voir la forme de la foudre. Personne ne fut offensé, mais tous
eurent une secousse. Seules restèrent immédiatement brûlées les palmes de
fleurs artificielles, et il se diffusa une grande puanteur de poudre brûlée,
non seulement dans l'église, mais même au dehors (').
En général, les formes serpentines sulfureuses sont franchement bleues;
exceptionnellement elles sont blanches comme celles de l'exemple b. L'expli-
cation de cette différence sera donnée dans une Note ultérieure.
( l ) I. Cralli, Supplemento alla Storia ai Caratleri e agli Effettidel Fulmine glo-
bulare (Estratlo dalle Mem. cl. P. Ace. Rom. cl. N. Lincei, a" série, 2, 1016 8 li
P . 48-49).
816 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PALÉONTOLOGIE. — Les récifs en coupole du Qimbrien de Carteret et les
récifs de Chlorellopsis. Note (') de M. A. Bigot.
Les Archœocyathidés dont j'ai fait connaître la présence dans les cal-
caires à Trilobites du Cambrien de la région de Carteret ( 2 ) sont associés à
des organismes que j'ai figurés et brièvement décrits en 1925 ( 3 ).
Ces organismes, associés à des calcaires oofithiques, forment dans les
calcaires des masses en coupole surbaissée, pouvant atteindre i m ,2o de dia-
mètre. Ces petits récifs calcaires s'alignent, en place, dans un même banc
de calcaire. La Société géologique de France a eu l'occasion de les étudier
le 17 septembre dernier au cours de sa Réunion extraordinaire.
Les récifs en coupole sont formés par des couches concentriques d'épais-
seur variable entre 4 et i3 cm . Chacune de ces couches est constituée par des
buissons d'organismes ramifiés,, à section arrondie, sans cavité centrale,
implantés normalement à la surface inférieure de la couche. La figure i3
de ma Note de 1925 montre cette disposition. Sur les sections longitudi-
nales on aperçoit vaguement une structure en lamelles convexes, mal con-
servée.
Ces organismes sont parfois intimement liés à d'autres organismes formés
de lamelles parallèles; la figure 16 de ma Note montre cette association.
Tantôt les organismes en buisson sont implantés sur les organismes lamel-
leux, tantôt leur croissance est interrompue par ceux-ci.
Avec les organismes en buisson, formant les récifs en coupole, on trouve
dans les calcaires de Carteret d'autres organismes rappelant les Stromato-
poroïdes par leur forme en écuelle épaisse ou en segment sphérique, par
l'aspect de leur surface et de leurs sections. Ils sont constitués, comme les
organismes associés aux formes en buisson, par des lamelles concentriques,
entre lesquelles on aperçoit vaguement des traces de petites cloisons trans-
versales. La surface de ces organismes est mamelonnée; elle présente
parfois des cavités en entonnoir. Cette structure «st figurée dans la
planche VIII de ma Note. s
(•) Séance du 12 novembre 1929.
( a ) Comptes rendus, 180, 1925. p. 1237-1239.
( 3 ) Sur les calcaires cambriens de la région de Carteret et leur Faune, Note pré-
liminaire (B. S. Linn. Norm., 7 e série, 8, 1925, p. i3o-44, pi. IV à VIII).
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 817
M. Wilmot H. Bradley vient de décrire et de figurer ( f ) des organismes
formant récif dans les dépôts éocènes lacustres de la Formation de Green
River, Utah; ces récifs sont connus sur une grande étendue de la surface
occupée par les dépôts de cette Formation. M. Wilmot H. Bradley rapporte
ces organismes au Chlorellopsis coloniata Reis, algue calcaire du Miocène
lacustre de la Vallée du Rhin.
Les descriptions et les figures du Mémoire de M. Wilmot accusent de
très grandes ressemblances avec les organismes de Garteret : même dispo-
sition en dômes, ou en vesce de loup (jpuff bail), en calottes, en masses
botryoïdes, même disposition ramifiée ou avec structure en lames concen-
triques. La planche 35, les figures B des planches 43 et 44, la figure A de
la planche 45 sont comparables à celles que j'ai données ou qu'on pourrait
donner des organismes de Carteret.
Toutefois, la structure des organismes de Carteret est mal conservée; je
n'ai pu y reconnaître la structure cellulaire des Chlorellopsis de Green River,
ni une structure caratéristique d'une algue calcaire. D'autre part, les cavités
infundibuliformes des organismesde Carteret n'ont jamais la régularité de
celles que M. Wilmot a figurées (pi. 37 et 38).
Il serait donc imprudent d'affirmer que les organismes en coupoles et les
organismes stromatoporoïdes de Carteret appartiennent au genre Chlorel-
lopsis. Mais il est très vraisemblable que ce sont des Algues qui, avec les
Archajocyathidés, ont édifié, dans la mer cambrienne du Cotentin des
récifs en coupole comparables à ceux qui ont été édifiés par les Chlorellopsis
dans les lacs éocènés bu miocènes ou par les Collenia? proliféra Walcott
dans les mers cambriennes des Montagnes Rocheuses ( 2 ).
MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Les spirochètes récurrents marocains du groupe
hispanicum ne sont pas séparables en espèces. Note de MM . Charles Nicolle
et Chaules Andebson.
Si on laisse de côté Sp. obermeieri de la fièvre récurrente mondiale trans-
mise par les poux, les agents des- fièvres récurrentes du Maroc qui ont fait
l'objet d'une étude expérimentale sont au nombre de trois : le spirochète de
(') Algae reefs and oolites of the Green River Formation {Professional Papers
U. S. Geol. Survey, 154 G, mars 1929).
( 5 ) Gh. D. Walcott, Pre-Devonian paleozoïc formations of the Cordilleran Pro-
vinces of Canada (Smiths. Mise. Coll., 75, n° 5, 1928, p. 294, pi. 56 el 57).
818 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Mansouria, isolé d'exemplaires (TOrnithodorus marocanus de terriers de
petits rongeurs; un spirochète d'un cas de récurrente humaine isolé par
Hornus; le spirochète isolé par P. Delanoë & 1 Ornithodorus marocanus pro-
venant d'un terrier de porc-épic de la région des Doukkala.
Nous avons étudié les deux premiers parallèlement au spirochète de la
récurrente espagnole et conclu que tous trois appartenaient à un même
groupe, caractérisé par sa haute virulence pour le cobaye, le groupe hispa-
nicum. Dans ce groupe, nous avons reconnu que le spirochète d'Hornus
était plus voisin du spirochète espagnol que de celui de Mansouria.
Delanoë est allé plus loin. Étudiant comparativement son spirochète des
terriers de porc-épic et le spirochète de Mansouria, il les a trouvés si voisins
qu'il en a fait une espèce particulière Sp. marocanum, distincte, selon lui,
de Sp. hispanicum d'Espagne auquel il rattache le spirochète d'Hornus. La
principale différence entre ces deux espèces serait leur action pathogène
pour l'homme : l'infection naturelle ou expérimentale par Sp. hispanicum
étant une récurrente à accès plus ou moins nombreux, l'infection expéri-
mentale par Sp. marocanum ne se traduisant que par an accès unique (l'in-
fection naturelle n'a pas été reconnue; mais Delanoë croit à son existence).
A l'appui de son opinion, notre collègue a présenté cinq observations
d'hommes, inoculés par lui, dont trois avec le virus porc-épic, deux avec le
virus Mansouria, Dans quatre des cas, il y eut accès unique; dans un (avec
le virus Mansouria), deux accès fébriles (mais Delanoë considère le second
accès comme n'étant pas dû au spirochète).
Nous n'avions pas pratiqué d'inoculation humaine de notre virus de
Mansouria, jugeant inutile cette expérience puisque nous assimilions ce
spirochète aux autres spirochètes du groupe hispanicum et parce que nous
ne pensons pas qu'on puisse établir légitimement .des espèces valables dans
ce groupe. Les résultats, publiés par Delanoë, demandaient un contrôle.
Le 21 octobre, avec le concours d'E. Conseil, nous installons dans l'oeil d'un aliéné
une goutte de sang provenant d'un cobaye de passage de notre virus de Mansouria. Ce
mode de contamination est celui qui se rapproche le plus du mode naturel en raison
du petit nombre de spirochètes qu'il inocule. Le g e jour, la température s'élève et le
malade présente un accès fébrile d'une durée de deux jours; le i3 e jour, second accès
durant un jour; le 16 e jour, troisième accès de 48 heures de durée; le 19 e jour, qua-
trième accès durant un seul jour; le 21 e jour, cinquième accès de deux jours de durée.
Jugeant inutile de continuer l'expérience, nous faisons instituer un traitement arse-
nical. La présence des spirochèteg a été constante dans le sang du 9 e au 23° jour; ils se
sont montrés rares ou peu nombreux pendant les accès, exceptionnels dans les jours
intercalaires.
: SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 819
Si Ton rapproche cette observation des deux expériences, pratiquées par
Delanoë avec le même virus de Mansouria, on voit que ce virus, inoculé à
trois personnes, a donné une fois un seul accès, une fois deux, une fois
cinq accès au moins. Le spirochète de Mansouria est donc bien un spirochète
récurrent pour V homme, et comme, conformément aux recherches patientes
et aux conclusions de Delanoë, il est tout à fait voisin du spirochète des
terriers de porc-épic, il n'y a pas lieu de créer pour eux une espèce parti-
culière qui se distinguerait de Sp. hispanicum d'Espagne et du Maroc par
son absence de récurrence chez l'homme.
On ne connaît donc au Maroc qu'un seul groupe de spirochètes transmis
par les tiques, Sp. hispanicum.
M. A. Mesnagek s'exprime en ces termes :
J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie du fascicule X du Mémorial
des Sciences physiques, dans lequel j'ai exposé une méthode expérimentale
basée sur la double réfraction accidentelle pour la détermination des efforts
intérieurs dans les solides. Cette méthode m'a permis de contrôler expéri-
mentalement les bases de la résistance des matériaux, de résoudre facilement
quelques problèmes d'élasticité et de prévoir, par une étude sur modèle
réduit, les tensions qui se produiront dans un ouvrage projeté.
COMMISSIONS.
Par la majorité absolue des suffrages, MM.-E. Picard, G. Kœnigs, pour
la Division des Sciences mathématiques; MM. A. Lacroix, F. Mesml,
pour la Division des Sciences physiques; MM. P. Sabatieh, Ch. Flahaclt,
Membres non résidants, sont désignés pour faire partie de la Commission
qui, sous la présidence de M. le Président, dressera une liste de candidats
à la place de Membre non résidant, vacante par le décès de M. Ch. Depéi-et.
NOMINATIONS.
M. F. Mesnil est désigné pour représenter l'Académie au deuxième
Congrès international du Paludisme qui aura Heu à Alger en igSo.
820 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ELECTIONS.
Par i3 suffrages, contre 8 à M. Gabriel Bertrand, 5 à M. G. L rbain,
i à M. Ch. Fabry et 4 bulletins blancs, M. J. Perrin est désigné pour
faire partie du Conseil national de V Office national des recherches scienti-
fiques et industrielles et des inventions.
PLIS CACHETÉS.
M. A. Lafay demande l'ouverture d'un pli cacheté reçu dans la séance
du 16 juillet 1918 et inscrit sous le n° 8553.
Ce pli, ouvert en séance par le M. Président, contient une Contribution à
l'étude de V effet Chilowski et une Note complémentaire .
(Renvoi à l'examen de M. R. Bourgeois.)
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i° Leçons sur les systèmes d'équations aux dérivées partielles, par Maurice
Jaset.
2 R. Bricard. Le calcul vectoriel. (Présenté par M. M. d'Ocagne.)
3° Les problèmes des isopérimètres et des isépiphanes, par T. Bonnesen.
(Présenté par M. E. Borel.)
GÉOMÉTRIE. — Sur les points caractéristiques d'une courbe
appartenant à un système continu. Note (') de M. G. Nicoiadzé.
Soit donné sur le plan (x, y) un système continu de courbes à p para-
mètres, déterminé par l'équation
(1) F(os,j;ïj) = o (j = i, 2, ...,/>),
où F est une fonction dé rivable jusqu'à l'ordre voulu en x, y et ) v .
J'ai introduit dans ma Thèse ('*) la notion du système osculateur d'ordre k
(*) Séance du 12 novembre 1929.
(-) G. Nicoladzé, Sur les systèmes continus de figures géométriques, Paris, A.
Blanchard, 1928.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 821
dans (a"), déterminé par l'équation
' r ii- .-ii.
où les [Xy, «•,,/,,— ., \i-j t ... it sont des paramètres arbitraires.
Je voudrais à présent généraliser une autre notion due à M. Severi et
démontrer quelques propriétés qui sont du reste les conséquences immé-
diates de mes théorèmes précédents ( ' ).
Définition I. — J'appelle point caractéristique principal d'ordre /.■ de (X°)
tout point de base (.r , y") du système (2).
iNous avons donc pour ce point les équations suivantes (-) :
(o) F°=o, - Tr =o, ..., -^ -._ = o.
Pour k== 1, nous retombons évidemment sur la notion de M. Severi.
Définition IL — f appelle le point précédent génétiquement caractéristique
si en ce point, pour m = 1 , 1, 3, . . . , toutes les courbes du système osculateur
d'ordre m en (X°) admettent un contact d'ordre k — m{au moins) avec (X°).
Soit x = x{t),y=y{t) avec x{t°) = x'>,y{t )=y , les équations de (X°).
Remplaçons x, y par x{t), y{t) dans (i)- alors outre les (3) nous avons
encore :
' A f^l\ _ A. / ^~'F '
dA,\dt J~ > "■•' ât.j\ dt*-i
(4)
■ <?*-' / dt'o \
= o.
Évidemment (3) et (4) sont invariantes par rapport à tout changement
régulier des paramètres Xy.
Théorème I. — Quand le point{x° , y") ( 3 ) caractéristique principal d'ordre le
de (X°) est mobile d'une manière continue en fonction des Xy, ce point est
génériquement caractéristique .
Démonstration. — Soient Xy= X y (z) avec X y (*°) = X] les équations de la
variation des Xy et x — x{t), y = y{t) avec x{f) = x°, y{t°)=y° celles
(') Comptes rendus, 186, 1928, p. 342.
( 2 ) F» désigne ici et plus bas F(as°, j a , If).
( 3 ) Je suppose que le point (x°, y") est un point ordinaire de (1J).
822 ACADÉMIE DES SCIENCES.
du déplacement correspondant de (se , y ); nous avons donc
(5) F[.r(n.r(n, Â/(h] = o; ..., d - d} F[ï-U).vit), }.jlt)] = o.
Dérivons successivement les premiers membres des équations (5) en
commençant par Tavant-dernier groupe. Nous obtenons immédiatement
toutes les équations (4), ce qui démontre la proposition.
En outre, cette démonstration met en évidence la proposition suivante :
TdéohiLwe II. — Quelles que soient Jtçs fonctions h j(t), V élément de la trajec-
toire de (ce , y ) est au (k-\--i)' htte ordre près, confondu avec Vêlement corres-
pondant de Q-°j).
Le système (i) étant à p paramètres, le mouvement de (X") portant le
point (x a , y ) mobile peut avoir m<p degrés de liberté. Mais, comme
chaque élément de la trajectoire de (x°, j°)est fixe, la trajectoire elle-même
est fixe : elle est l'enveloppe de tous ces éléments. Il en résulte donc :
Théorème III. — Quel que soit le degré m de liberté du mouvement de (a°)
portant (a.- , y ), le mouvement de ce point est équivalent à celui à un para-
mètre; (x°, y ) décrit une courbe fixe qui est V enveloppe d'ordre le de toutes
les (/." ) portant (x°, y ).
Si m=p, la courbe (X°) est générique. On a alors réciproquement :
Théorème IV. — Quand la courbe générique (X") admet en un point mo-
bile (x°, y") un contact d'ordre k avec la courbe fixe C, le point (x°, y ,) est
génériquement caractéristique principal d'ordre h de O-"/).
Démonstration. — Supposons > v -== > v -(/) avec X;(*°) = X".; alors nous
avons ( 1 ) :
[l\r\ v\ À,U°)] = o; ^F[.C, y», >.,■(*»,] =o; ...; ^ F|> . j , */(/„)] -o,
Effectuons la dérivation en tenant compte du fait que, dans le cas de (a")
générique, les A,(z) sont des fonctions arbitraires. Nous obtenons alors
toutes les équations (3). (x°, y ) est donc le point caractéristique principal
d'ordre k. Comme il est mobile, le théorème est démontré.
(') Voir par exemple Jolia, Eléments de Géométrie infinitésimale, p. 4<î
Paris, 1927.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 823
GÉOMÉTRIE. — Recherches sur les courbes convexes et les couvercles. Note
de M. J. Favard, présentée par M. Hadamard. ■
Un certain nombre des résultats ou des définitions qui vont suivre peuvent
s'étendre aux corps convexes.
Approximation. — Soient (C) et (T) deux courbes convexes, bornées et
fermées, données dans un plan. Parmi toutes les courbes convexes horno-
thétiques à (T) et qui contiennent à leur intérieur tous les points intérieurs
à (C), nous choisirons celles dont le rapport d'homothétie à (T) est le plus
petit possible et nous les appellerons courbes circonscrites à (C).
Un sens de parcours ayant été choisi sur (C) et ses droites d'appui orien-
tées, les directions d'appui communes à (C) et à l'une de ses circonscrites
ne peuvent pas être dans un même demi-plan ouvert.
D'une manière analogue on peut définir les courbes horaothétiques à (F)
et inscrites à (C). Si une courbe a plusieurs circonscrites, elle n'a qu'une
inscrite et inversement.
Aire mixte. — La notion précédente permet de donner une démonstra-
tion très simple de l'inégalité de Minkowski relative à l'aire mixte de deux
courbes convexes. A cet égard, si l'on désigne par L, et S,, L 2 et S 3 les
longueurs et les aires respectives des deux courbes et par M leur aire mixte,
j'ai trouvé que
inégalité meilleure, en général, que celle de Minkowski ; le signe d'égalité
n'ayant lieu que si l'une des courbes est semblable à une courbe parallèle à
l'autre.
Couvercles. — Etant donnés un ensemble (E) de courbes convexes, définies
à un déplacement près, et une courbe convexe (T), on peut se proposer les
quatre problèmes suivants :
I. Trouver la plus grande des circonscrites aux courbes de l'ensemble (E)
et semblables à (T) (couvercle direct).
I'. Trouver la plus petite de ces circonscrites (couvercle inverse),
II. Trouver la j}\us petite des inscrites aux courbes de l'ensemble (E) et
semblables à (F) (couvercle direct).
II'. Trouver la plus grande de ces inscrites (couvercle inverse).
Dans ma Note aux Comptes rendus du 6 mai dernier, j'ai parlé du pro-
82A - ACADÉMIE DES SCIENCES.
^ ■
blême I pour l'ensemble (E) des courbes de longueur et de surface données
et lorsque (T) est un cercle.
Quelques modifications dans la méthode suivie m'ont permis de résoudre,
théoriquement et dans des cas étendus, le problème I pour l'ensemble des
courbes de surface donnée et dont l'aire mixte avec une courbe donnée (C)
est connue. Les calculs peuvent être poussés jusqu'au bout dans le cas où
(C) et (T) sont : l'un un cercle ou une ellipse, l'autre un polygone régulier
simple, ou bien tous les deux des polygones réguliers simples.
Une généralisation des orbif ormes . — Soient (C) une courbe donnée et (c)
une autre courbe; en général, lorsqu'on fait tourner (c) autour d'un point,
l'aire mixte de (C) et de (c) change de valeur-, si elle ne change pas nous
dirons que (c) est O(C). L'ensemble O(C) comprend, avec deux courbes
(C,) et (C») toute la série linéaire qu'elles engendrent, avec une courbe'
toutes celles qui lui sont semblables ou parallèles.
Le cas des orbiformes correspond au cas-où(C)est un segment de droite.
Les courbes O des polygones réguliers sont particulièrement simples;
celles du triangle équilatéral sont les courbes C 3 de Meissner ('), celles du
carré sont telles que tout rectangle formé par quatre droites d'appui a un
périmètre constant.
THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur quelques propriétés des fonctions algé-
broïdes. Note de M. (Ieokges Valikox, présentée par M. Emile Borel.
I. Comme je l'ai déjà indiqué, les résultats de maNoteduai octobre ( 2 )
valent pour toutes les algébroïdes, l'inégalité (2) restant vraie sauf dans
certains intervalles. En utilisant l'identité de M. Borel employée par
M. Nevanlinna dans son ouvrage sur les fonctions méromorphes (*'), on
obtient l'inégalité
N|>, iji(fl)]>vT(r')- K[logT(/-) + log/-]
valable pour r^>r(a) pourvu que a soit extérieur à un ensemble de mesure
( 1 ) Meissner, Vierteljahrscltrift der Naturforsch. Gesellsch. in Zurich, ok, 1909.
p. 3og.
( 2 ) Comptes rendus, 189, 1929, p. 628-625.
( 3 ) Le théorème de Picard-Bore/ et la théorie des fonctions méromorphes, p. 65,
Paris, Gauthier- Villars, 1929.
SÉANCE DU 18 NOVEMgRE 1929. 820
linéaire nulle (lorsque Tordre est infini, r est extérieur à des intervalles,
indépendants de a, dans lesquels la variation totale de logr est finie.
2. En combinant les inégalités fondamentales relatives à deux algé-
broïdes comme M. Nevanlinna le fait dans le cas des fonctions méromorphes
uniformes on trouve ce théorème général d'unicité.
Si u(z) et (ï'(js) sont deux algébroïdes méromorphes à v et v' branches
respectivement, si v>v' et si pour 4v + i valeurs distinctes de a les équations
u(a) = a,- iv(s)=a'
sont vérifiées aux mêmes points du plan simple avec le même degré total de
multiplicité, »'(s) est identique à «(s).
Il existe effectivement des fonctions distinctes à v branches prenant les
mêmes l\v valeurs aux mêmes points, mais ces fonctions sont très particu-
lières.
3. Nous dirons qu'un chemin F s'éloignant indéfiniment dans le système
riemahnien de v feuillets plans correspondant à 11(5) est un chemin de
détermination a et que a est valeur asymptolique de u(s) si la valeur
(unique) de u(z) sur F tend vers une limite lorsque | s j croît indéfiniment.
Pour une algébroïde entière, c'est-à-dire pour laquelle A v (.z) = 1, il existe
des chemins de détermination indéfinie. On le voit comme pour une fonc-
tion entière en appliquant la méthode de Lindelôf et Phragmen à l'un des
continua non bornés définis par '.As)! >C {'). D'une façon générale foute
valeur exceptionnelle au sens de Picard est valeur asymptotique.
Remarquons ici qu'une fonction ■ fis) étant holomorphe pour \z j < 1, il
peut n'exister aucun chemin aboutissant à la circonférence de ce cercle sur
lequel |/(s)| tendrait vers l'infini, même lorsque /(s) est d'ordre infini et
ne possède qu'un seul point singulier sur la circonférence.
Pour une fonction méromorphe d'ordre fini n'admellant qu'une seule
valeur exceptionnelle de Bùrel, il peut n'exister aucune valeur asympto-
tique, mais s'il y a deux valeurs exceptionnelles de Borel ces valeurs sont
asymplotiques. Dans le cas des algébroïdes méromorphes deux valeurs
exceptionnelles B ne suffisent plus pour entraîner l'existence de valeurs
asymptotiques.
4. Supposons u(z) d'ordre fini a. On peut former une fonction méro-
morphe /(s, a), d'ordre p au plus, dont les pôles tous simples et de résidus
1 ) G. Valhîo;*. Comptes rendus, 166. 1918. p. 382-384.
826 ACADÉMIE DES SCIENCES.
entiers ou fractionnaires sont les pôles et les zéros de u(s) — a et telle que
ll(Z
" l3, _ =/( 5. ff) +#(=!«).
g(z-, a) étant une algébroïde de degré v n'admettant plus que les points de
ramification de u(z-) en lesquels u(:-)^a et qui ne peut être infinie qu'en
ces points. Comme on a, sauf dans certains intervalles,
f
( z, a ) < r K ,
la condition nécessaire et suffisante pour que g(s, a) soit algébrique est
qu'elle n'ait qu'un nombre fini de points de ramification, nous dirons alors
que le nombre fini a est 'une valeur spéciale. 11 s'ensuit que la condition
nécessaire et suffisante pour qu'il y ait plus d'une valeur spéciale est
que u(z) n'ait qu'un nombre fini de points de ramification; une telle algé-
broïde sera dite spéciale. Si une algébroïde spéciale admet deux valeurs
exceptionnelles B son ordre est un nombre rationnel et les deux valeurs en
question sont valeurs asymptotiques.
Si «est valeur spéciale d'une algébroïde ordinaire et si a el oc sont valeurs
exceptionnelles B, l'ordre est encore rationnel, «etoe sont valeurs asymp-
totiques, il n'y a pas d'autres valeurs exceptionnelles B.
Les valeurs que Rémoundos appelait doublement exceptionnelles rentrent
dans ce dernier cas, mais l'inverse n'a pas lieu.
D'une façon générale, Tordre étant quelconque, a sera dit valeur spéciale
de Borel si g(z, a) est d'ordre inférieur à celui de u(z). La condition
nécessaire et suffisante pour qu'il existe deux telles valeurs est que l'ordre
de la fonction N relative aux points de ramification s'abaisse ; alors il ne
peut y avoir que deux valeurs exceptionnelles B au plus. En introduisant des-
hypothèses de cette espèce, mais plus précises, on diminue le nombre 2V
figurant dans l'inégalité fondamentale.
THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur un problème de M. Borel.
Note de M. Uarauj Bohr, présentée par M. Emile Borel.
Dans V Intermédiaire des Mathématiciens (avril 1899), M. Borel a proposé'
la question suivante sur les fonctions entières :
Peut-on trouver une fonction dont le module ne dépasse l'unité qu'à
l'intérieur d'un angle aussi petit que l'on veut (donné d'avance) ou même
seulement à l'intérieur d'une parabole.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 827
Comme on le sait, la réponse à cette question, dans la forme que lui a
donnée M. Borel, est positive. Dans sa belle conférence au Congrès interna-
tional à Rome (1908) Mittag-Leffler a donné un aperçu de la théorie à
laquelle le problème de M. Borel a donné naissance.
Dans cette Note je donnerai la solution définitive du problème de M. Borel
en précisant d'abord le problème de la manière suivante :
Problème. — Quelle est la condition nécessaire et suffisante à laquelle
doit satisfaire un ensemble E de points dans le plan complexe, pour qu'il
existe une fonction entière, qui reste bornée, ou même tende uniformément
vers zéro, dans tout V ensemble complémentaire de E.
Four abréger, nous appelons un ensemble de points du plan complexe
une « bande », s'il forme un environ (d'ailleurs arbitrairement étroit) dune
courbe continue tendant vers l'infini, c'est-à-dire s'il^est ouvert et contient
une telle co'urbe. Alors la solution du problème de M. Borel, généralisé de
la manière susdite, peut s'énoncer comme suit :
Solution. — Pour qu'un ensemble E ait la propriété désirée, il faut et il
suffît, qu'il contienne une bande.
La nécessité de notre condition est presque évidente. Toute la difficulté
consiste à démontrer qu'elle est aussi suffisante. Une dé.monslration
détaillée, basée sur une idée différente de celle employée par Mittag-Leffler
dans ses recherches mentionnées ci-dessus, sera donnée dans un autre
Recueil.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un développement
des fonctions holomorphes. Note(')de M. Gaston Julm.
Soit/"( « ) une fonction entière de 3, ou un polynôme
/(;) = = +/ 2 -~/ 3 - + ....
On considère la série
quj se réduit à la série de puissances lorsque f(s) = «; on appelle série
(') Séance du 12 novembre 1929.
828 ACADÉMIE DES SCIENCES,
associée la série
(2)' à + 2« n s".
et p le rayon de convergence de (2).
I. Convergence de (1). — Il existe toujours un nombre R, rayon de con-
vergence uniforme de (1), tel que :
i° La série (1) converge absolument en tout point s de module <^ R, et
uniformément dans tout cercle | s | < R — s..
2° Hors du cercle |s| = R, les points de divergence de(i) sont denses
partout. Si /est polynôme, en tout point |s|^>R, la série (1) diverge;
si /est transcendante, il peut y avoir des lignes de convergence uniforme
extérieures à | - | = R, 'mais non des aires, et chaque ligne de cette espèce
ne peut être rencontrée en plus d'un point par un cercle | s | =r^> R.
Si M(r) = Max. de |/(-)| sur |s| = r, R sépare les nombres r pour
lesquels l'expression |fl„|M(/"") reste bornée de ceux pour lesquels elle
ne reste pas bornée.
1
Lorsque p < 1 , on a R = p . Lorsque p ^> 1 , on a R = p'', si / est un poly-
nôme de degré d\ niais, si/est transcendante, on a R = 1, quel que soit p
fini et )>i : R ne peut dépasser 1, pour / transcendante, que si la série
associée (2) définit une fonction entière rt -|-cp(V) qui est d'ordre nul
lorsque/, supposée par exemple à croissance régulière, est d'ordre non nul.
IL Développement d'une fonction F(s), holomorphe à l'origine, en série
du type (1). — Il existe toujours une et une seule série du type(ï) [/(-) donné
a priori], convergeant absolument et uniformément, au voisinage de l'ori-
gine, vers une fonction donnée F(-), holomorphe à l'origine, et par ailleurs
quelconque. Les a„ sont déterminés par la formule récurrente
a " = ^iJ 5^ r/ï '
J '■' •Je...
C,. = cercle de centre O, de rayon r assez petit.
Soit g la distance à O du point singulier de F(s)le plus voisin de O.
i° Si o~Si, le rayon R de convergence uniforme de la série (1) ainsi
formée est R = 0, comme pour la série de Taylor classique.
2° Si 3>i le rayon R est en général égal à un. C'est seulement pour
des fonctions F '(s) particulières , liées à la j 'onction /(s) servant à la repré-
sentation (1), qu'on peut avoir R>i. [On peut donner des conditions
nécessaires pour que R soit ^> 1; on en trouvera, avec d'autres détails et des
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 829
exemples des particularités de convergence signalées au I dans le Mémoire
prochain qui développera cette Note.] Donc ici, en général, 1 == R. < 0, et
le domaine de convergence uniforme de (1) est plus petit que celui de la série
de Taylor.
C'est donc pour o<i seulement que la représentation d'une fonction
quelconque F (s) par (1) est valable dans un domaine aussi étendu que celui
de la série de Taylor. On peut toujours poser 3 = lu, avec | A | >3, former
la série (1) relative à F,(u)=F(Xu), et obtenir ainsi une série du type
généralisé (1'), « +2 o «/ (-7) ' ayant même domaine de convergence
uniforme vers F(z) que la série de Taylor.
ANALYSE mathématique. -*- Sur le polynôme de Tchebycheff de la
meilleure approximation. Note (') de M. Jacques Chokhate, trans-
mise par M. Àppell.
Je vais étendre les résultats de ma Note autérieure ( 2 ), en ne considérant
ici que des intervalles finis et des polynômes dont le degré ne surpasse pas
un entier fixe n (> o), d'ailleurs arbitraire..
i. Théorème I. — Soient données dans un intervalle (a, b) une fonction
continue /(a?) (non identique à un polynôme de degré <n) et une autre d/ (x)
toujouricroissante ou admettant, au moins, une infinité des points de croissance
y partout dense. Désignons respectivement par U n (x), P(» le polynôme de la
meilleure approximation (= E„) def(x) dans (a, b) et le polynôme (unique)
qui rend minima V intégrale
= ] \f(x)-P(x)\'"d^(x) (m>i).
Alors m-¥cc entraîne P(x) -+ U n (x) uniformément dans (a, b), l m -+ E„. .
Dans le cas où m = un entier pair 2 M,' le procédé élémentaire de diffé-
rentiation. donne les équations - '
(0
(*) Séance du 12 novembre 1929.
(-) Comptes rendus, 187, 1928, p. 870-876.
C. R., 1929, a" Semestre. (T. 189, N« 21.) 64
83o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Envisageons la fraction continue (nécessairement existante)
(?)
f b d<b(r) ?., Â.l ., ^
1 ■ J = -. ! = -: — J ... (>.,->.o, d— .const. )
Ja X —y *- (, l \X-^C,
et les dénominateurs Q n (x) = x n -+- .. . (« = o, i, ...) de ses convergentes
successives. Les relations (i) donnent, en vertu de
(3) / Q m Q n d'h = o (m,n=o. i, ...\myin)\
J a
i» 9 (.r) = [/(^)-P(*)p»'-'^2. A 'Q'(- r ) ( ki= f vQ' rf + : / Q?''y;
2° cp(.r) a au moins n + i variations de signe dans (a, b).
2. Théorème II. — On peut remplacer dans l'énoncé précédent (a, b) par
un ensemble fini E de v (>n -\- 2.) points x u points de croissance de 'b(x),
Tl n (x) donnant alors la meilleure approximation de f(x) sur E.
Prenons, comme ci-dessus, m=- 2M. Les résultats précédents subsistent,
proprement modifiés, à savoir :
2 La suite { o(x k ) j(£ = i, . . ., r) présente au moment n-\- 1 variations
de signe. Le cas le plus intéressant est v = n 4- 2. Ici on a
(4)
J(X k ) — PC^//)
!J1 -I O I T, i
/(#/) — Plaî/jJ Q„ +1 (.ry)'
avec le signe de ( — i)*~ ' ( /•, j = 1, 2, ....«-+- 9 j
[ d'où, avec M = 1 , /(a-) = 37"-' , on obtient : a^ 1 — P(x) = Q^, (a?)].
Prenons, pour plus de simplicité, <\>(xi;-i- o)-—<\i(x k — q) = i (k — i,
2, . . . , n+ 2). Il s'agit alors de la fraction continue finie
( 5\ Q'(^) _y" 1 _ >m[ M À/14-2 1
' Q (, .« ) ~~jLi k x — x k ~~\x — ç A \x — c % " ' \ x — (.■„+.„
Q(*)=IJ 4 (*-**) ■
[6)
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 83 1
Passons à la limite M -> oc. (4) et (1) dounent respectivement
/(^ x .)-n n (^.)
: ( — 1 )*-'' ( A; j = 1
fUj) — n„(.r/)
ce qui exprime la propriété la plus caractéristique de U n (x);
n -+- 2).
(7) A„=A„(II„; j?) =
-H
-^5
•J"i
— ,r 3
.r;-|-
~~ '^n+'j
X»
-r.il
' •' 3
■*•>
■ J" 3
r"
r ll
'ï'n . «■*'« +
,r n <-r n ^_o
a-', — J" ;i
=
■««-n + ^^-W
,." , y ,n
>r;;,,- 2 ^ /».,+/ w -jn,
[/(./■/>=//].
(8)
(o) E„ =
U n U)
K
» ./"-H ~i~ Jn-a
râ2—>"M££
1. / = î
/'-//-s
i4i + 4<-^i.
•^,1
',/=■
(,r = i. 2, ...,/i-i-i),
K désignant le mineur de A„ correspondant à son dernier élément
/ n -i+/ n y-a — 2 II„, K/j — les mineurs (d'ordre n — 1) de K. Donc
/,=/., = ..., / 2 =/, = . . . entraine II n (,r) = Zl_Z? . Ff
■> E„
/, + /,
lien
résulte immédiatement que, parmi tous les polynômes x 11 -\- ...,
c est ~> — ( Ï U1 s écarte le moins possible de zéro dans linter-
valle (— 1,1).
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Distribution des singularités. De la solution
d^une équation intégrale linéaire. Note (') de M. Kado Badesco, présentée
par M. Hadamard.
Nous avons récemment démontré ( 2 ) que l'équation intégrale linéaire
(0
$(3,l)-i. F(2)*(«;,),)+ / K(3, s)<&(zs, l)ds\ = f(z
( 1 ) Séance du 12 novembre 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 188, 1929, p. 217 et 85i ; 189, 1929, p. 83 et 2a3.
83a ACADÉMIE DES SCIENCES.
pour ! a | < i , j a ; < i , lèj<i. admet une seule solution holomorphe en s,
représentée par le développement taylorien
.(a)
*( I ,À,=2 3 - .(X-,:n(i-^),
si F(s), l t"(s) et ^(• 3 ; s ) (') sont holomorphes au voisinage de : .
Pour | aj <^ i, la solution (2) est une fonction méromorphc dans tout le
plan de la variable A, les pôles étant les points de la suite A, A, , . . . , À„,
Pour | a | = 1 et F(o) p^ o, cette solution possède aussi des points singuliers
essentiels dans lé plan À, tous situés sur la circonférence Y [ ! A j = 1 : | F(o) | ],
et qui sont des points d 'accumulation de la suite des pôles A„ (-).
Dans cette Note nous nous proposons d'examiner aussi le cas où Tune
au moins des trois quantités oc, a et b dépasse en module l'unité ( 3 ) et
d'établir les conditions suffisantes pour que la série(a), qui vérifie formelle-
ment l'équation (1) dans cette hypothèse, soit aussi une solution effective.
Rappelons l'expression analytique qui définit la suite (L) des pôles A„,
apparents ou effectifs, de <&(s, À) dans le plan a,
(L) À n =i : ( F(o)a n -*- / K(o, s)s"ds\ f n = o, 1, ...)
et supposons que V origine 0\ soit le seul point d'accumulation de celte suite
de sorte qiCil n'existe à l'infini qu'un nombre fini de points A„. C'est le cas où,
les trois quantités |a|, |«j et \b\ étant supérieures à l'unité, la fonc-
tion K(o, s) est bornée supérieurement en module dans (a, b) et où l'on
a F(o) ^ o. Dans cette catégorie rentre aussi le cas
F(o) = o et o< K'< I K(o, s) j < Iv.
Ceci dit, effectuons l'inversion A = -■ La solution de la forme (2) de la
nouvelle équation déduite de (1) par cette transformation pourra être
obtenue en remplaçant dans la série (2) a par r - En posant
V„=A"
(') Quel que soit s dans l'intervalle fermé ( «, b) pour le noyau K(s, s).
(-) Tous ces points singuliers essentiels sont rejetés à l'infini si F(o) =0.
( 3 ) Ces quantités doivent être finies pour que notre méthode soit valable.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 833
cette solution formelle s'écrira
(4) *'(s, v) = v2 = n 9«(v): \\ly-
y n-
Notre méthode ( ') nous conduira à une majorante de ce développement (4)
dont le rayon de convergence est égal à
R,= oIim :V! ~ V "!
"=- v,— y fli -p,u„., u„
iH- p Iim y— j-
/*«,! = S
a " H
« H- 1
pour |v| plus petit que V-, la borne inférieure des modules de la suite
v„(n = o, 1, ...) ( 2 ). D'après nos hypothèses, ce rayon est différent de
zéro ( 3 ). Introduisant alors la fonction déterminante
holomorphe dans tout le plan v, nous pourrons prolonger la solution (4) en
tout point du 'plan X, moyennant multiplication de l'équation (1) par des
facteurs convenablement choisis. Nous avons le théorème :
Théorème. — La solution effective $(;, X) de l'équation intégrale (1),
holomorphe au voisinage de V origine, du plan z, est représentée par la série (2)
dans l'hypothèse de V holomorphie des fonctions données et d'une accumula-
tion des points de la suite (L) à l'origine 0>, seulement, quel que soit X en
dehors de l'ensemble (L). Dans le plan X, cette solution admet l'origine 0>
comme point singulier essentiel, limite de la suite ( L) des pôles.
Remarquons que si F(o) = o et K(o, s) = o, tous les pôles X„ sont
rejelés à l'infini et si l'une au moins des trois quantités |a|, |a| et\b\ est
plus grande que l'unité, la majorante de la série des modules de (2) diver-
gera quels que soient z et X, et il en sera de même pour toutes les autres distri-
butions des points d'accumulation de (L) que celles mentionnées plus haut.
{ ' ) Voir les deux dernières Notes déjà citées.
(-) Si à l'origine O v on a une coïncidence de r points de la suite v R , v T est égal au
module du pôle v T le plus rapproché de O v ; dans ce cas c'est la fonction v r .$'(z, v)
qui est holomorphe au voisinage de O v .
( 3 ) II est facile à voir que Iini -j — j-^ii-, — r existe dans nos hypothèses.
834 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Donc, dans de telles circonstances, l'équation intégrale (i) n'admet pas en
général de solutions holomorphes au voisinage de l'origine du plan s.
Nous avons pu ainsi étudier par notre méthode plusieurs équations inté-
grales linéaires dont les solutions possèdent dans le plan A des singularités
essentielles à distance finie et même à l'origine, propriété qui paraît ne pas
avoir été mise en évidence pour aucune équation intégrale linéaire ordi-
naire ('). Nous reviendrons dans une prochaine Note sur FétudeVles solu-
tions exceptionnelles de l'équation (i).
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des groupes infinis.
Note ( 2 ) de M. Gît. C. Moisil, présentée par M. Hadamard. *
S. Lie définit les groupes infinis de transformations ponctuelles par un
ensemble d'équations aux dérivées partielles de Mayer-Lie :
(0
Je remarque que ces équations montrent que les variables x l sont des
fonctions des variables x k et des fonctionnelles ayant pour arguments les
fonctions arbitraires introduites par l'intégration. Nous nous sommes pro-
posé l'étude des groupes infinis de transformations d'un espace ponctuel
— à une fonction paramètre pour simplifier — définis par
{■>) ■? = ./*:[>', ■■■, a; n ' < a(s)]\.
Le caractère de groupe est
(3) fî^', •■"•< ^"'b(s)]\—/ k O 1 , ..., .r"]c(s)]],
OÙ
(4; c(s) =<p,[af(7), 6(<7),î];.
Cette définition, qui comprend celle des groupes infinis de S. Lie, est
plus générale. Un groupe (2) n'admet pas toujours un système d'équations
de définition (1).
(i) On sait que pour l'équation de Fredholm ordinaire, la solution générale est le
quotient de deux fonctions entières de ?., donc méromorphe dans tout le plan ?..
(-) Séance du 12 novembre 192g.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 835
L'étude des groupes (2) est basée sur une généralisation du premier
théorème de S. Lie, qui donne la variation des a? pour une variation infini-
ment petite en moyenne oa(s). Nous supposons que /', o satisfont à
certaines conditions d'analyticité et que le paramètre a (s) est essentiel, ce que
nous exprimons par la condition que le système d'équations
/ yL.ôrt(>)r/s = o
n'ait aucune solution oa(s) indépendante des x' et non presque partout
nulle. La généralisation du premier théorème de Lie est
(5)
ox k —l t k (je, A')w,[>(er) \s]\ds,
I ôx k = f t k (x,s)<ù\[b(<r)\sY-ds.
do
Ces équations font intervenir un ensemble continu de transformations
infinitésimales :
(6)
x ^=2>>^
et les formes pfaffiennes fonctionnelles w(s'), to(s).
En considérant que a(s) — c(s) est la fonction transformée de a(s) par
la transformation fonctionnelle (4), on est conduit au premier groupe para-
métrique; b(s) = c(s) donne le second groupe paramétrique". Ce sont des
groupes fonctionnels ('). L'espace & du paramètre a (s) est l'espace des
fonctions de carré sommable. Le premier groupe paramétrique conserve (a (s) :
(7> u\[a(a)[s]\ = u\[a<a)\s]\,
le second conserve w
l 8 ) (ù\[b(cr)\s]\ = u\[l>(a)\s]\.
Au premier groupe paramétrique on peut attacher une connexion ( 2 )
• (') Gb. C. Moisil, Sur les groupes fonctionnels (Comptes rendus, 188, 1929, p. 691),
et le travail sur La mécanique analytique des systèmes continus, p'. 88 et suiv.
(Paris, Gauthier-Villars, 1929).
( s ) A l'exemple de M. E. Cartan, La géométrie des. groupes de transformations
(Journal de Mathématiques pures et appliquées, 9 e série, 6, 1927, p. 1).
836 ACADÉMIE DES SCIENCES.
dans l'espace &. Si
(gj w \[a(a) \s]\ = x\[a(a) .s]] ôa(s) -+- / a \[a(a)\s, p]\ oa(p)dp,
«Ai
(io) da(s) = (û\[a(<7)\s]\ct\[a(ff)\l;]\+l w |[«(>) ' p][ <x \[a(a) ' *,* s ]j dp,
cette connexion est une connexion affine de J'espace fonctionnel
(iO
x(s)u(i) + / cas, a)u(o)da
U(* ) est une lensorielle contrevariante du premier ordre. Cette connexion
rentre dans la classe des connexions de l'espace fonctionnel, étudiées par
M. Akitsugu Kawaguchi ('). C'est une connexion sans courbure mais avec
torsion. Elle définit un parallélisme à distance, qui n'est pas la traduction
de la relation
I 'b!s) * la s)— 2 * l> si 1 a s • ■
Cette étude est facilitée par l'introduction du premier paramètre
canonique e(s) = fh(s) qui définit a(s) par une équatioa intégro-
différentielle
/■ ■ dais, t) ,,-,,, /"',,,'-.,
■•0
La construction du groupe (2) avec ce paramètre canonique se réduit à
['intégration d'un système d'équations différentielles
(•3) . ^ = f\*{,x,s)l(*)ds.
Le second groupe paramétrique conduit à une seconde connexion affine,
une seconde espèce de parallélisme est un second paramètre canonique.
(') Akitsugu Kawaguchi, Sur les différentes connexions de l'espace fonctionnel
{Comptes rendus, 189, 1929, p. 436).
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 837
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la croissance des fonctions analytiques
et de leurs dérivées. Note (') de M. W.-S. Fédoroff, présentée par
M. Emile Borel.
Considérons dans le plan de la variables un ensemble infini de cercles
et désignons respectivement par K chaque cercle de cet ensemble et par R
et q le rayon de K et la distance de sou centre de l'origine (s = o).
Nous supposons qu'il existe des cercles Iv pour q -> oc et que dans
chaque K on peut construire un cercle concentrique C de rayon R' tel que
l'un des deux cas suivants se présente :
6 et aétanl deux constantes positives, o<6<i, et H(x) étant une fonc-
tion non décroissante et dérivable de la variable réelle positive x et de plus
telle, qu'on ait
W(x).e-*-<-<-ro,
E'(x) désignant la dérivée de H(,r). Ainsi il est possible qu'on ait,
«pour q -> ao, R ~± o et R' -^ o.
Considérons maintenant pour chaque cercle K une fonction j\z) uni-
voque et holomorphe dans K et telle que, quelque petits que nous
choisissions les nombres positifs s et 0, nous ayons pour les points des
cerclés K, à partir d'une valeur suffisamment grande de | s |,
a (a?) étant une fonction croissante et dérivable de la variable réelle posi-
tive x qui vérifie pour x -v + co les conditions suivantes :
(A) ' n(x) -^ -i- 00,
u.'.{x) étant la dérivée de u(#) et étant un nombre positif fixe aussi petit
qu'on veut.
(C). On peut construire autour de chaque point x — \ de l'axe réel
(£ est >o et assez grand) un cercle Y de rayon r = er a *& (a étant un
(') Séance du 12 novembre 1929.
838 ACADÉMIE DES SCIENCES.
nombre positif aussi petit qu'on veut) dans lequel il existe une fonction
holomorphe [j.(s) = « + *V qui coïncide avec u(a?) sur l'axe réel (<r étant
suffisamment grande) et qui est telle que Ton ait pour les points z- situés
dans T
; >I (DOUr £-!►-!- 30 1.
f*'l = l»
et de plus, pour les points z d'un cercle T assez éloigné,
( D j <J.( | 3 j ] < f'^lç),
c étant une constante positive,
„ II(.n
(L) -*■ o (pour x->-i-oo\.
[J. ( .r i " 4
On peut prendre, par exemple, ;j.(s) = rt(log^) /; ;' ;j.(5) = e flI '';
u.(\3) = e ea "'', etc., ij.(s) = az p ; . . . , et H{x) = c[Iogu.(.r)] , ~ M ; c,s, a et p
étant des constantes positives (c est suffisamment grande). Cela posé, j'ai
démontré que, pour les points des cercles C, la dérivée, /'(-), de la fonction
/(s) vérifie la même condition (I), c'est-à-dire, quelque petits que nous
choisissions les nombres positifs e et 3, nous avons pour les points des
cercles C, à partir d'une valeur suffisamment grande de j s |,
1/(3 île- '-^'S" 51 ' <ô.
11 faut remarquer que deux cercles K- peuvent avoir une partie commune
et que les fonctions f(s), définies dans ces cercles, ne sont pas néeessaire-
•ment des branches d'une même fonction analytique.
MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Sur les cas les plus • généraux d'intégrabilité
des équations du mouvement d'un corps solide dans un liquide. .Note (')
de M. Koubensky, transmise par M. Appell.
Pour l'expression de la force vive sous là farme la plus générale
( I ) 2T = IdiJCJ H- l1k;XjOCl c -T- 26/.VJ
H- aB(j/j4+ 2lcji;,;}'i+ 2 2 C,,;- „ry,.r,/ l = eorift.
f i, /, k = i , 2. 3 ; i ?éj je k )
On peut changer l'origine et les directions des axes coordonnées de telle
(') Séance du 12 novembre 192g.
SÉANCE MJ 18 NOVEMBRE 1929. 839
manière que, pour les coefficients a! ,, 6', c', A', B', C de l'expression (1)
transformée
-1- 22B; V/J/;+ 2 2f';.r ;> r/+ 22C}/,.T / M , .i==-eons(.,
les six conditions soient vérifiées.
Les équations du mouvement sont telles, qu'à la réserve de l'expression
de la force vive, en tout cas, ont lieu les relations de Kirchhoff
( 3 ') xf -+- x\ -i- x\ = eonst . ,
(4)- J"i J'i -+- • r 2 t ' , 2 + - r 3j'i= const.
En multipliant les (3) et (4) par / et [x et en ajoutant les produits
à l'expression ^2), nous aurons
2T'— Sa^r; -t- 2 2\;^/j:(+ Sb'i.v'j + aSB^vyj^-t- 2 2r','.r;j-,-!- 2 2 C} /;./■/,>'£ = eoiibt.,
où les « ; et c i ont les paramètres À et u. TNous pouvons prendre les multipli-
cateurs À et [x de telle manière que soient satisfaites, par exemple, les deux
conditions suivantes (') :
i c] b; + b' 3 c;-, ) b, =r 1 c :, b\ -+- b; c, ,, 1 b; ,
( c] b; + k x c 23 } b', = (c- s b] + b; c, 2 , b;.
Nous pouvons transformer les axes coordonnées par les six formules, par
exemple, suivantes :
1 d\ a; + a; a; ) A', = u: a; + a; a 3 > a; ; a; b', = a; b-„ ;
( b\ b; + b; b; ) b; = ( b'. 2 b\ ~ b; b; i b; ,
(«•; a; + a; a;)A', = <«; a; + a;a;,a: ; a; b-, = k\ b; ;
( 6', B' 3 -+- b; b; ) b', = 1 1>\ b; -+- b; b; ) b' 3 .
Alors, l'intégrale quatrième
i c l3 + c, , )(C\, + c;, )j, + ( c la + c;, )t c a3 + c; 2 )v.,
+ ( C 'a3 + C' 32 )(C' l3 -f- C' 3I )j- 3 = conat.
existera aux quatre conditions seulement
G 1 •_> "r G.> 1 A | C, 3 — G 3 .,
G i3 -t-C 32 A 3 . C'| 2 — G' 2r
G I 3 + G'^ , __ AJ; __ G' 8 ,_,— C ;,,,:
C 3a 4-G 23 A, C l3 — C 3I
(') M. Kouressky, Comptes rendus, 189, 1929, p. 477-
8/}0 ACADÉMIE DES SCIENCES..
Evidemment, pour V intégrale de M. Olsson, y 3 = o, il est nécessaire d'avoir
seulement trois conditions; ou peut vérifier deux autres conditions par A
et u., convenablement choisies.
Le problème d'intégration des équations du mouvement, pour les cas de
M. Olsson et mien, se réduit, comme on sait, aux quadratures.
MÉCANIQUE. — Sur la flexion d'une poutre anisotrope.
Note de M. A. Lokciiine, présentée par M. Mesnager.
Pour examiner la flexion, on doit trouver la fonction qui satisfait à
l'équation
â*o d^m d' : o ,
dy ay- àz* dz l
et aux conditions limites'. Considérons le cas où une poutre appuyée est
fléchie par les forces normales à son axe et uniformément distribuées sur la
facette supérieure. La section transversale de la poutre est rectangulaire.
Désignons l'intensité de ces forces, la hauteur et la longueur de la poutre
correspondant par q, ia et il. L'axe y coïncide avec l'axe de la poutre,
nous fixons l'origine des coordonnées au milieu. Prenons, pour p, l'expres-
sion
-|« MO 00 X, 3 3 6\ 3C,, J \
d'où les tensions
_ iq (s'
Z. = zJL ' - a - z —
4 a 3 I 3
2«o ,
3^" '""
v s =-
d 2 <s &1X
Nous avons rempli les conditions pour s=±fl. Dans les sections aux
boutsj = ±/
/ Y v r/==o, / Y y zdz=o, l \ z dz=±ql.
J—a ^ — 'a J — a
et nous pouvons appliquer le principe de Saint- Venant. Pour le cas où les
forces sont distribuées selon la loi (Z = )._ = — fcy, nous désignons la lon-
(') CeUe équation aux différences partielles a été obtenue par M. Huber (voir
Teorja pljt, p. i54).
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE [929. : 84 I
gueur par /et fixons l'origine à l'extrémité gauche. Nous aurons
/>' i I „ , «n - ' , ■,
.\cr I b' 10a,' 2
oa. 6 /' \2 rosî, / 3 ' (
Z- = 7 -— j vz s — 3 <7'-' v: — 2 r/ 3 r ! ,
4 a 3 '
Y= = _^)£,"» «
4f? 3 ! 2"
-:' a- v- 4- -— ï « J / 2 = 2 — « 4 -+- - a- P
?st„ 2 \ oa„ 2 / 10 a., _2
Nous remplissons les conditions limites pour s = ± ez et aussi les condi-
tions nécessaires pour l'application du principe de Saint- Venant aux y = o
et y — l-
ASTRONOMIE. — Déplacement périodique de la Polaire.
Note de M. A. Dasjox, présentée par M. Deslandres.
M. E. Esclangon a montré {Comptes rendus, 188, 1929, p. 8S7) l'intérêt
que présenterait l'étude directe du mouvement orbital de la Polaire,
notamment parla photographie. La période présumée étant, d'une trentaine
d'années, un délai de cet ordre- serait nécessaire pour obtenir des résultats
définitifs. En attendant, on peut chercher une confirmation de l'existence
d'un déplacement périodique, en s'adressant aux mesures du couple £ 93,
le compagnon de la Polaire (magn. 9 1 ", /-=i8",4, G = 2i4°,8 par rapport
au pôle pour 1900) servant alors d'étoile de repère.
J'ai discuté les observations effectuées depuis 1802, à l'exception de
quelques positions grossièrement aberrantes, et en modifiant le groupement
des mesures isolées lorsqu'elles s'étendaient sur un trop grand intervalle de
temps. J'y ai ajouté quelques mesures inédites effectuées à l'Observatoire
de Strasbourg. J'ai pu finalement disposer de 5o positions, réparties sur
124 ans, mais de façon inégale, ce qui met obstacle à une détermination
directe de la période.
En même temps qu'un mouvement orbital, il y a lieu de rechercher un
mouvement relatif séculaire de la Polaire par rapport à son compagnon.
Voici, les résultats :
84^ ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
• i° La distance du couple ne manifeste aucune variation séculaire. L'angle
de position croît de o%7 par siècle. Les valeurs de 6, déjà corrigées de la
précession, l'ont été également de cette variation, et ramenées à 1900.
2 Les observations sont groupées par phases (origine 1900). On a fait
successivement deux hypothèses sur la période : 3o ans (Moore, vitesses
radiales) et 33 ans (E. Esclangon, observations méridiennes). Voici, en
coordonnées rectangulaires, les positions moyennes des groupes formés :
P=3
ans.
F:
ans.
3 Imm\
r.
/■
■(6-
■2l4»).
n.
Phase.
)
r(b-
-2l5°J.
n.
a
3,3
18,68
48
5
a
1 ,0
18"
\i*
,4i
5
4,8
46
37
5
3,5
r n
4^>
44
5
«, 7
35
33
6
6.6
5i
0.)
5
io,o
3(j
24
14
9>'
48
00
5
2? ,0
3i
92
10
• 4,3
40
i5
10
V,3
35
3o
10. .
23,3
a 9> 3
3i
3o
16
00
10
10
Les deux tableaux font apparaître une variation systématique des coordon-
nées en fonction du temps. L'ensemble de la discussion met en évidence
plus de régularité dans les résultats fournis par la période de 33 ans, mais
la dispersion des observations utilisées ne permet pas de tirer argument de
cette circonstance qui peut être fortuite.
En régularisant graphiquement les courbes de deux coordonnées en
fonction du temps, on peut tracer la trajectoire apparente de la Polaire.
La période de 3o ans donne une trajectoire très aplatie (grand axe, o", 5,
angle de position 70 environ) correspondant à une orbite vraisemblable-
ment très excentrique. Le passage au.périastre aurait eu lieu vers 1900
ou 1902, ce qui paraît en accord avec la courbe des vitesses radiales.
Quant à la période de 33 ans,' elle fournit une ellipse apparente bien
dessinée (grand axe o",32, angle de position 1 15°, petit axe o", 18). Dans
les deux hypothèses, il se confirme que l'ascension droite de la Polaire
varie périodiquement d'une quantité comprise entre une seconde de temps
et une seconde et demie. Avec la période de 33 ans, le terme correspondant
du développement de M. Esclangon (loc. cit.) prendrait la forme
„ „„ . 2K(t — l8û6) i- , ., h • 27ïU — IQOO)
— o,Dosin — ^ — ^—^ au lieu de — o .01 sin • — 1Tn - 2 — -•
L'accord est excellent quant à l'amplitude; mais il apparaît un important
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 843
décalage de phase de 4 ans, qui serait encore accentué avec la période
de 3o ans. La dispersion des mesures utilisées de part et d'autre est trop
grande pour que ce désaccord doive être considéré comme irréductible. On
le diminuerait notablement en augmentant la valeur admise pour le mou-
vement propre séculaire en ascension droite de la Polaire. A priori, la
valeur de cet élément présente le même caractère d'incertitude que la
position moyenne de l'astre, ou les constantes de la nutation.
Le moment serait particulièrement favorable pour commencer des
mesures systématiques de la Polaire, soit photographiquement, soit micro-
métriquement en conservant le compagnon Z comme étoile de repère.
J'indiquerai dans un autre Recueil quelques précautions utiles à prendre
pour assurer la précision des mesures en angle de position, malgré le
voisinage du pôle.
ÉLECTRICITÉ. — Contribution à P étude du champ cylindrique dans
Pair ionisé à la pression ordinaire. Contrôle expérimental. Note (') de
MM. Pauthenier et Mallard, présentée par M. A. Côtton.
L'élude théorique du champ électrique dans un espace cylindrique
ionisé (fil axial à haute tension continue négative, cylindre à la terre) nous
a conduits à prévoir, étant données les intensités d'ionisation que l'elTet
couronne permet de réaliser, une modification très notable du champ donné
par la théorie électrostatique ordinaire. Nous avons discuté les principales
conclusions de ce calcul dans une Note récente (-).
Or la précipitation des poussières fines ou gros ions fait, en général,
intervenir des champs électriques cylindriques ou voisins de la forme cylin-
drique. Les théories parues jusqu'ici dans ce domaine utilisent la formule
classique de l'électrostatique, selon laquelle le champ cylindrique varie en
raison inverse de la distance à l'axe. Au contraire, nous prévoyons un
champ élevé et presque constant dans le domaine où s'applique le calcul,
c'est-à-dire dans la plus grande partie de l'espace annulaire, contiguë à
l'électrode périphérique. Si l'expérience confirme les prévisions de notre
calcul, d'une part les théories en question perdent leur portée, d'autre part
(') Séance du 4 novembre 1929.
(*) Comptes rendus, 189, 1929, p. 635. — Page 636, ligne 6, au lieu de
— Ci?(yC 2 -f-2Ar 2 + C), Ure — GJ?(\jC i + aAr ! + C); ligne ■2i ) aulieuder =o.o3 cm,
lire 2r = o,o3 cm.
8/|4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
nos recherches conduisent à des points de vue nouveaux, susceptibles d'ail-
leurs de conséquences pratiques.
Expériences et mesures. — Nous avons admis que l'ionisation par choc est
négligeable dans l'espace annulaire, sauf au voisinage immédiat de la sur-
face du 01, origine de l'effet couronne. On peut le contrôler : en effet, si
l'on insuffle avec un tube de verre des poussières en un point quelconque
du champ et que l'on éclaire vivement par un faisceau lumineux latéral, on
voit que ces poussières sont toutes et instantanément projetées vers l'élec-
trode périphérique.
Dans nos expériences, la haute tension négative est produite par un
transformateur unipolaire iioxi ioooo volts et un kénotron. Des conden-
sateurs, ayant une armature à la terre, régularisent la haute tension
redressée; on fait croître la capacité jusqu'à ce que le courant dû à l'effet
couronne atteigne sa limite pour le potentiel V m appliqné. Pour mesurer
directement et indépendamment de toute correction le courant i qui cor-
respond à i cm de longueur du condensateur, le cylindre périphérique est
coupé en trois tronçons : les deux cylindres extrêmes servent de gardes, le
cylindre médian, isolé, est relié à la terre par l'intermédiaire d'un micro-
ampèremètre*
La mesure des potentiels est plus délicate. Pour mesurer correctement le
potentiel V en un point d'une atmosphère gazeuse, même ionisée, il con-
vient que les fuites de l'appareil de mesure, qui ne sont jamais nulles, soient
négligeables devant le courant admissible pour son alimentation. Nous
avons obtenu les meilleurs résultats avec une sonde incandescente; le très
court filament de platine est chauffé avec un transformateur de chauffage de
tube Coolidge. L'appareil de mesure des potentiels est un micromètre à
boules de 5 cm , pourvu d'un abaque de correction.
Résultats. — L'expérienee, repétée en faisant varier V,„, /■„ et R dans
de larges limites, vérifie les prévisions du calcul avec toute la précision que
l'on pouvait espérer, étant données en particulier les dimensions de la
sonde.
Voici, entre autres, deux cas :
i° Petit cylindre : l'effet couronne est très intense, on approche du
potentiel disruptif :
r =o,oi5 cm, R =5,2i cm, V m =i!\,i kilovolts, ? = i3,2 microamp.
r cnl ( distance à l'axe ) 4,0 3,o 2,0 1 ,5
V calculé 4,5 8, 1 11,9 i3 ,8
V observé 4,0 7,9 11,7 i5,2
V de l'électrostatique. . 1,1 2,3 4,0 5,2
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 8/j5
2° Gros cylindre : faute de condensateurs suffisants, V,„ est nettement
inférieur au potentiel disruptif
r = o,oi5cm, R =2ocm, V„,= q'^; 5 kilovolts. / = 1 , i5 microamp.
Les résultats sont figurés sur le graphique ci-dessous où les courbes théo-
Kvolts
40-1
30-
riques et expérimentales ne se distinguent qu'à l'approche de Taxe comme
on doit s'y attendre. D'autre part, dans la majeure partie de l'espace, V
est beaucoup plus grand que la valeur classique qui correspond à la courbe
pointillée. Il en serait de même pour le champ E.
MAGNÉTISME. — La localisation des pailles dans les arbres de machines.
Note (') de M. J. Peltier.
Dans une Note précédente ( 2 ) j'ai montré comment il est possible de
déceler l'existence de pailles ou autres défauts invisibles à l'intérieur de
pièces de révolution en acier — arbres de machines par exemple — . Ce pro-
cédé peut évidemment s'appliquer à la recherche des défauts ou inégalités
d'épaisseur dans les tubes en fer, fonte ou acier.
(') Séance du 12 novembre 1929.
( 2 ) Sur le sondage magnétique des arbres de machines (Comptes rendus, 188,
1929, P- 7 01 )-
G. R., 192g, a' Semestre. (T. 189, N» 21 ) 65
846 ACADÉMIE DES SCIENCES,
Continuant ces recherches, dans le but de généraliser la méthode, j'ai
d'abord eu l'idée d'adjoindre à l'éprouvette étudiée un petit collecteur-
redresseur de courant participant à son mouvement de rotation. Ce collec-
teur formé de deux parties symétriques isolées, comportanl chacune une
bague adjacente à un demi-cylindre, reçoit le courant alternatif — prove-
nant de l'électro-aimant polarisé — grâce à deux balais reposant sur les
deux bagues du collecteur; tandis que deux autres balais en contact avec
les parties hémi-cylindriques reçoivent un courant redressé qu'il est pos-
sible d'envoyer directement à un galvanomètre ordinaire. Grâce à ce dispo-
sitif, il est facile de tirer parti de rotations plus rapides des éprouveltes ou
arbres à étudier, ce qui augmente la sensibilité de l'appareil. D'autre part,
à toutes autres choses égales, l'angle de calage s du collecteur par rapport à
un repère fixe sur l'arbre étudié, influe sur la valeur du courant mesuré par le
galvanomètre. Il existe notamment une certaine valeur o de cet angle pour
laquelle, même en présence d'un défaut important, il n'y a aucune déviation
de l'équipage mobile de l'appareil de mesure. Au contraire, pour un angle
égal à On ± - la déviation devient maximum.
En résumé, la détermination de o est des plus importantes car elle' permet
de situer le plan diamétral au voisinage duquel se trouve la cavité.
Reprenant enfin l'idée initiale, comportant l'emploi direct des courants
alternatifs obtenus, je ferai encore remarquer qu'il est possible de laisser
fixe l'arbre à étudier, à condition toutefois qu'il existe un déplacement
relatif par rapport au champ magnétique.
Je crois donc qu'il serait intéressant d'orienter de nouvelles recherches
dans une direction tendant vers l'emploi des champs tournants avec un choix
judicieux de la fréquence.
CHIMIE PHYSIQUE. — Traitement thermique des ferronickels complexes à
deux constituants. Note C) de M. P. Ciievesabî», présentée par M. Henry
Le Chatelier. ,
Les ferronickels réversibles tenant plus de 27 pour 100 de nickel ne
subissent, au-dessus de la température ambiante, qu'une transformation
thermomagnétique sans changement de phase. Cette transformation, exac-
tement réversible pour des variations lentes de la température, cesse de
(') Séance du 12 novembre 192g.
SÉANCE DU l'8 NOVEMBRE 1929. 8^7
l'être pour des variations très rapides, comme le prouvent les modifications
du point de Curie, de la dilatabilité, du coefficient thermoélastique, etc.,
conférées par la trempe. ('). Mais comme la réaction thermomagnétique
n'affecte pas la structure des ferronickels, elle agit très peu sur leurs pro-
priétés mécaniques. Ces propriétés ne subissent donc guère que des modifi-
cations d'ordre banal par l'effei des traitements thermiques : destruction
de récrouissage, etc. Il en est évidemment de même des propriétés méca-
niques des ferronickels ternaires ou plus complexes, formés d'une solution
solide homogène.
Mais certains éléments incorporés dans un fer ferronickel, donnent un
agrégat de deux phases, dont la solubilité mutuelle croit avec la tempéra-
ture. Ln tel alliage, comparable au duralumin, doit éprouver comme
celui-ci un durcissement structural par hypertrempe et revenu.
Cette idée a fait l'objet de recherches que j'ai poursuivies depuis plusieurs
années. Je me propose, à titre d'exemple, de montrer l'aptitude de la
trempe structurale des ferronickels purs ou chromés additionnés d' 'alu-
minium.
Cette aptitude ressort du diagramme d'analyse thermique tracé par le
dilatomètre différentiel. La courbe de la figure 1 concerne un alliage
' ■' ' ' 1 ' 1 L 1 1 1 1 1 ! I 1 !_>_
J2oo 5oo 4 00 500 600 700 800 900 1000
c
à 60 pour 100 Ni, 10 pour 100 Cr et 5 pour 100 Al. Outre l'anomalie G
corrélative à la transformation magnétique, oh voit, entre 4">o° et 8oo°, une
singularité imparfaitement réversible S, analogue à celle que j'ai récemment
décrite dans les ferronickels cuivrés (-). La singularité S traduit la mise en
solution réciproque ou la séparation de deux phases; l'une d'elles, riche en
aluminium, est dure.
(') Cb. Éd. GdiLLACME, Recherches métrologiqties sur les aciers au nickel. {Tra-
vaux et Mémoires du Bureau international des Poids et Mesures, XVII, 1927,
p. 178). P. Chev"enard. Recherches expérimentales sur les alliages de, fer, de nickel
et de chrome. ( lbid. ').
(■) P. Cbevemard, Limite de solubilité du cuivre dans les ferronickels réversibles
(Comptes rendus, 189, 1929, p. 576).
848
ACADÉMIE DES SCIENCES.
La réaclion S est escamotée en majeure partie lors des refroidissements
rapides. Mais si Ton maintient à .une température convenable la solution
solide instable, ainsi obtenue par hypertrempe, elle se dédouble, et la
dureté s'accroît par précipitation du constituant dur. Cette précipitation
étant traduite par une contraction, l'analyse dilatométrique de l'alliage, au
cours du revenu, permet d'en suivre la marche.
La figure 2 groupe les résultats obtenus avec l'alliage mentionné plus
3oq 4°9 s 00
Fig. 2.
haut. Le barreau échantillon, préalablement hypertrempe à iooo dans
l'eau, est installé dans le dilatomètre, chauffé à l'allure de 200 par heure
à la température 9/- choisie pour le revenu, maintenu sept heures à cette
température et enfin abandonné au refroidissement., Pour chacune des
températures Or on porte sur le diagramme l'augmentation de la dureté
Brinell 5D, la contraction totale -=- correspondant à l'ensemble du cycle
thermique, et la partie ^- de la contraction survenue au cours du revenu
isotherme.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. tf/|9
Les durcissements obtenus sont appréciables; il est donc possible de
rendre les ferronickels réversibles aptes à un traitement thermique et
d'améliorer ainsi les qualités mécaniques d'alliages pourvus de remar-
quables propriétés physiques et chimiques ( ' )..
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la disparition de l'hydrogène dans les tubes à
décharge. Note de M. René Delaplace, présentée par M. Jean Perrin.
Nous avons montré ( 2 ) que la disparition de l'hydrogène dans les tubes
à décharge était liée :
i° A un phénomène d'hydrogénation de l'oxyde de carbone;
2 A un phénomène d'oxydation-réduction de traces de vapeur de mercure
adsorbées sur les parois internes du tube;
3° A l'apparition dans le tube à décharge d'oxyde de carbone et de
méthane.
Ce dernier phénomène semblait s'expliquer par la dissociation de la
paroi interne du verre sous l'influence des radiations émises dans le tube.
L'expérience suivante montre qu'il n'en est pas ainsi :
Le tube à décharge est isolé du reste de l'appareil par des vases Dewar
contenant de l'air liquide pendant une durée de 24 heures; de l'hydrogène
pur est alors soumis à la décharge pendant une heure dans les conditions
définies dans un compte rendu précédent ( 3 ).
On remarque alors que dans ce tube privé de traces de vapeurs d'eau et
de mercure :
1* L'hydrogène ne subit pas de contraction irréversible;
2 L'on ne retrouve aucune trace d'oxyde de carbone ni de méthane,
malgré le bombardement continu des parois internes du tube par les radia-
tions qu'il émet.
Influence de la vapeur d'eau. — Ce fait doit être rapproché de ceux
signalés par R. W. Wood (''). On sait que la vapeur d'eau est nécessaire
(») Postérieurement à ces expériences, j'ai eu connaissance des recherches entre-
prises dans la même direction au laboratoire de la Société Siemens und Halske, et qui
ont mis en évidence l'effet d'une addition de glucinium. Voir MAStNG et M. Kroll,
Béryllium- Arbeiten ( Wissenscliaftliche Verôjf,entlichungen aus dent Siemens-
Konsern 1929, Berlin, J. Springer).
(-) Rkhé Delaplace, Comptes rendus, 188, 1929, p. 708.
( 3 ) René Delaplace, Comptes rendus, 187, 1928, p. 225,
(*) R. W. Wqod, Phil. Mag., 42, 1921, p. 729.
85o ACADÉMIE DES SCIENCES.
pour que dans un tube d'hydrogène apparaisse la série de Balmer émise lors
de la dissociation de la molécule en atomes. L'hydrogène atomique ainsi
formé dans le tube peut subsister ou se détruire en redonnant des molécules
d'hydrogène; la recombinâison est fortement exothermique et se produit
électivement sur quelques points du tube :
•2H+=H-!-i-98ooo r '' 1
Ces régions du tube à décharges catalysent la recombinaison des atomes
d'hydrogène pour donner de l'hydrogène moléculaire et sont en général
voisines des électrodes; cependant on les trouve aussi dans la partie centrale
du tube à décharge; on reconnaît facilement ces points singuliers à la teinte
blanche du tube dans leur voisinage (émission du spectre secondaire) et à
réchauffement anormal de la paroi qui peut aller jusqu'à la fusion du tube.
La dissociation' thermique du verre se produit dans ces régions avec libéra-
tion de traces de gaz — CO a — CO-et H- — tout comme l'avait fait le
bombardement cathodique.
Lorsque le tube est parfaitement sec, l'examen spectroscopique montre
que le spectre secondaire apparaît seul (sauf H a qui subsiste), il n'y a plus
formation massive stable d'hydrogène atomique, plus de recombinaison sur
des points privilégiés du tube, donc plus de disparition d'hydrogène par
suite de la réduction de l'oxyde de carbone et du gaz carbonique.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un- nouveau produit dérivé du pyramidon.
Note ( f ) de MM. Raymond Ciiaronnat et Raymond Dejlaby, présentée
par M. Auguste Béhal. .
La fixation d'oxygène sur l'azote tertiaire de certains alcaloïdes, diminue
considérablement leur toxicité sans que l'action pharmacodynamique soit
atténuée dans la même proportion (A. Pictet, M. et M. Polonovski);
comme on reproche au pyramidon, excellent médicament, une toxicité un
peu trop élevée et des actions secondaires fâcheuses, nous avons essavé de
préparer les aminoxydes du pyramidon.
Théoriquement, ce composé qui possède deux atomes, d'azote aminés
peut donner deux N-monoxydes et un N-dioxyde (l'atome d'azote I, com-
pris entre — CO — et — C° H 3 "paraissant peu apte à donner un N-oxyde).
( J ) Séance du ia novembre 1929.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 85 1
L'expérience nous a conduits à la fixation simultanée de deux atonies d'oxy-
gène sur le pyramidon, mais le composé formé ne possède aucune des pro-
priétés caractéristiques des aminoxydes.
Nous avons déterminé sa constitution; nous l'appellerons dioxypyra-
midon pour* la commodité du langage, parce que sa formule brute diffère
de celle du pyramidon par deux atomes d'oxygène en plus, mais nous
soulignons dès à présent que cette fixation d'oxygène n'est pas une simple
addition. Dans cette Note, nous nous bornerons à la description de sa pré-
paration et de ses propriétés principales.
I. Préparation. — Le dioxypyramidon peut être obtenu par action de
l'eau oxygénée concentrée (perhydrol) sur le pyramidon en présence ou en
l'absence d'un solvant. Il est bon de refroidir pour éviter l'emballement de
la réaction.
Mous n'avons pu obtenir de dérivé N-monoxydé par action ménagée de la
moitié du perhydrol nécessaire pour obtenir le dioxypyramidon, non plus
qu'un dérivé trioxydé -ou peroxyde, soit en partant du pyramidon, soit en
poursuivant l'action du perhydrol sur le dioxypyramidon. Les résultats des
analyses élémentaires répétées justifient la composition C n H ,7 0'N 3 et
l'action du perhydrol sur le pyramidon est donc bien limitée à 2 rot>1 deH 3 2
par molécule de pyramidon en ne donnant qu'un seul produit principal, le
dioxypyramidon.
Des parties incristallisables nous avons pu isoler un produit fusible
à 93°, obtenu par ailleurs dans l'hydrolyse du dioxypyramidon : l'aa-acé-
tylméthyl-p-phénylbydraside; on a récolté aussi une v notable proportion
de dioxypyramidon.
II. Propriétés. — Le dioxypyramidon cristallise avec difficulté en l'ab-
sence de germes; par cristallisation lente, on peut obtenir des prismes tabu-
laires de 5 à 6 mm , d'apparence orthorhombique, incolores, transparents, _
fusibles à io5°,5 à la surface d'un bain de mercure. Le mélange avec du
pyramidon F. 107 , fond à T < 95°. Très stable, il distille sans décompo-
sition de 194 à 201" sous,2 mm .
La solubilité trouvée par la méthode des déterminations convergentes
exposée antérieurement par l'un de nous ( ( ) s'exprime ainsi : ioo*d'èau
dissolvent f, 09 de dioxypyramidon à 20 et 48 s , 2 à 37 ; cette solubilité se
rapproche beaucoup de celle de l'antipyrine et elle est six fois plus forte
(.') R. Charon-nàt, Comptes rendus, 185, 1927. p. 284. et Bull. Se. Pharmacol.,
3'*, .1927, p. 545.
85a ACADÉMIE DES SCIENCES.
que celle du pyramidon à 37 . Les courbes comparées seront publiées dans
un autre Recueil. Le dioxypyramidon est moins sensible que le pyramidon
à l'action insolubilisante des sels minéraux. Inversement, la solubilité est
augmentée en présence de benzoate ou de salicylate de sodium.
Le dioxypyramidon ne donne pas de sels définis : les propriétés forte-
ment basiques du pyramidon ont disparu et le dioxypyramidon est neutre
à l'hélianthine. Le chlorhydrate de dioxypyramidon se fait en solution
éthérée, mais la combinaison doit être bien lâche, car nous n'avons pas
réussi à en précipiter un chloroplatinate analogue au même complexe
obtenu avec le pyramidon.
Les réactifs de précipitation des alcaloïdes qui précipitent antipyrine et
pyramidon de leurs solution aqueuses diluées ne précipitent pas le dioxy-
pyramidon de sa solution au vingtième; il en est de même du chlorure mer-
curique. Les réactions de coloration (acides nitreux, nitrique, sulfurique, '
persulfates, nitrate d'argent, etc.) qui servent à différencier l'antipyrine du
pyramidon et à les caractériser tous deux dans le dioxypyramidon, sont
négatives avec ce produit pur. La réaction de Gay et Fortuné, c'est-à-dire
la coloration vert foncé par action du ferricyanure de potassium en solution
chlorhydrique, est commune aux trois composés. En outre, le dioxypyra-
midon réduit lentement le réactif cupro-potassique au bain-marie.
Au point de vue pharmacodynamique, le dioxypyramidon est à peu près
aussi analgésique et antitoxique que le pyramidon ; il a en plus des pro-
priétés hypnotiques marquées et il est plus soluble que le pyramidon, dont
il ne présente pas les incompatibilités pharmaceutiques.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Valcool hexahydrophényléthylique et quelques-
uns de ses homologues. Note de M. Geougiïs Darzens, présentée par
M. A. Béhal.
Dans la préparation de l'alcool phényléthylique par réduction de l'ester
phénylacétique, suivant la méthode de Bouveault et Blanc, c'est-à-dire par
l'action du sodium et de l'alcool absolu, on observe toujours que les têtes
de rectification du produit purifié par l'intermédiaire du phtalate acide de
sodium présentent une légère odeur spéciale très différente de celle de
l'alcool cherché.
J'ai voulu rechercher la cause de cette odeur, et à cet effet j'ai procédé à
la rectification très soignée d'une quantité importante de ces têtes prove-
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 853
nant de la rectification industrielle de plusieurs centaines de kilogrammes
d'alcool phényléthylique; j'ai pu ainsi arriver à isoler un corps d'une faible
odeur spéciale ayant tous les caractères d'un alcool et que l'analyse a
montré être l'alcool hexahydrophényléthylique de formule
C 6 Hi'_CH-— CH 5 OH.
Cet alcool n'avait pas été signalé dans la réduction de l'ester phénylacé-
tique par le sodium et l'alcool absolu; il ne s'y produit d'ailleurs qu'en
quantité extrêmement faible, de l'ordre du millième, et n'aurait certaine-
ment pas pu être mis en évidence si l'industrie n'avait permis de traiter des
quantités importantes de produit.
L'alcool hexahydrophényléthylique a déjà été préparé par Zélinsky,
-A. Skita, G. S. Hiers et R. Adams, et tout dernièrement par MM. Sabetay
et Tchang-Mintsou ('). Étant donné l'intérêt qu'il présente et Futilité
de le caractériser sans doute possible dans les têtes de l'alcool phényléthy-
lique, il m'a paru nécessaire de le préparer par un nouveau procédé direct
et de l'étudier au point de vue de sa caractérisation.
J'ai, à cet effet, réduit l'ester éthylique de l'acide hexahydrophénylacé-
lique par l'alcool amylique et le sodium en utilisant la technique suivante :
Dans un ballon surmonté d'un réfrigérant ascendant, et d'un tube vertical pour per-
mettre l'introduction de petits morceaux de sodium, on commence par porter à l'ébul-
lition un mélange de 170='! i moi ) d'hexahydrophénylacétate d'éthyle et de 1760*' d'alcool
isoamylique parfaitement sec (2o mo1 ). On y projette ensuite lentement ioo s de sodium,
la réaction est vive et terminée au bout d'une heure. On ajoute alors lentement environ
5oo s d'eau pour décomposer les acoolats, la couche amylique est décantée, lavée soi-
gneusement à l'eau jusqu'à réaction neutre puis distillée avec un bon vigreux pour
séparer la plus grande partie de l'alcool amylique qui est ainsi récupéré. Le résidu est
enfin rectifié au vide, après deux rectifications on obtient environ 8o s d'un produit dis-
tillant entre 90 et ioo° sous i4 mm . Cet' alcool brut est purifié par l'intermédiaire du
phtalate acide de sodium suivant la technique habituelle, ce qui permet d'avoir l'alcool
hexahydrophényléthylique pur distillant à 98-100" sous i4 mm .
Ce procédé donne, comme on le voit, un rendement de près de
60 pour 100 qui s'élève même à 80 pour ioo si l'on tient compte de l'acide
hexahydrophénylacétique non réduit et récupéré dans les eaux alcalines
de lavage; il paraît plus avantageux que les procédés employés par les
auteurs cités, et la purification par l'emploi de l'ester phtalique. acide
(') S, Sabetay et Tcbang-Mintsou, Bull, Soc. chim-, ko, 192g, p, 845,
85/[ ACADÉMIE DES SCIENCES.
permet de l'obtenir tout à fait pur, ce qui est nécessaire pour juger de son
odeur.
L'ester hexahydrophénylaeétique nécessaire à cette préparation a été
obtenu par la méthode que j'ai indiquée il y a plus de douze ans, en hydro-
génant par le nickel l'acide létrahydrophénylacétique lui-même obtenu en
condensant l'esther chloracétique sur la cyclohexanone en présence de
Magnésium, et en,, déshydratant l'acide 3(3-oxycyclohexylacétique ainsi
obtenu {').
Pour identifier cet alcool avec celui de la préparation de l'alcool phény-
léthylique,. il ne m'a pas été possible d'utiliser la phényluréthane qui ne
cristallise pas. J'ai eu alors recours à la semicarbazone du pyruvate,
méthode indiquée par Bouveault, cette semicarbazone cristallise bien, et
fond à 170-i^t ,
A l'aide des mêmes méthodes, j'ai préparé les homologues mélhylésdans
le noyau de cet alcool qui n'avaient pas encore été préparés,
L'alcool ortho-méthylé distille à 1 r5-i 1 7 sous 22""". La semiearhazone
de son pyruvate fond à i3ç)-i4o°.
L'alcool méta-méthylé distille à 1 16-1 17 sous 23""". La semicarbazone de
son pyruvate fond à i57-i58°.
L'alcool para-méthylé distille à 106-107° sous 12"™. La semicarbone de
son pyruvate fond à 160-161".
Tous ces alcools hexahvdroaromatiques ont une odeur faible très diffé-
rente de celle des alcools aromatiques correspondants; leur odeur, non
rosée, rappelle celle du cyclohexanol faiblement menthée, ils ne semblent pas
présenter d'intérêt au point de vue des matières premières de parfumerie.
CHIMIE ORGANIQUE* — Transpositions d'oxydes d'éthylène dans la
série terpênique . Note ('-') de M. JMaucel Faidutti, transmise par
M. Paul Sabatier.
Depuis Wurtz on connaît la faculté que possèdent les a-glycols et leurs,
oxydes de se transposer en aldéhydes ou en eétones, les glycols primaires-
tertiaires conduisant plus généralement à des aldéhydes. L'élude de cette
réaction a fait l'objet de nombreux Mémoires. Citons parmi les travaux les
('; Georgks Darzens, Comptes rendus, 144, 2907. p. 1 5a.
(') Séance du 12 novembre 1929.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. ' 855
plus récents ceux de M, Tiffeneau, de M me Ramart et de leurs collabora-
teurs.
La présente Note a pour but de signaler les premiers résultats que nous a
fournis l'étude d'oxydes analogues, de- la série terpénique. Les oxydes étu-
diés jusqu'ici sont les oxydes de camphène et de nopinène que Ton obtient
régulièrement par fixation d'un atome d'oxygène sur la liaison éthylénique
par la méthode de Prilejaieff, à l'aide de l'acide perbenzoïque.
' L'oxyde de camphène bout à 90-92 sous 20 mm et se solidifie facilement.
On peut le distiller à la pression atmosphérique sans altération trop mar-
quée; mais, distillé en présence de silice ou même simplement de pierre
ponce, il se transpose en aldéhyde camphénylanique identifié nettement par
sa semicarbazone (P. F. 191-192 ) déjà décrite par plusieurs auteurs.
Une transposition analogue a été observée notamment par Henderson,
Heilbron et Howie ( r ) puis par Detœuf (-') : ces auteurs ont montré que
l'action des alcalis sur la chlorhydrioe correspondante conduit directement
à cet aldéhyde, sans que l'on puisse saisir le terme de passage : l'oxyde.
Le nopinène (,3-pinène) conduit à l'oxyde de nopinène qui se présente
sous la forme d'un liquide d'odeur camphrée et menthée à la fois,
Eb :ll = 98-99". Dv; l = n, 9 ()3. //;-'=:i ^757(1. R. M. ',4,49 (tl«éoi-ie : 13, ',2).
Cet oxyde se comporte à la distillation comme l'oxyde de camphène et 1 on
obtient également un aldéhyde que l'on peut isoler facilement par un trai-
tement au bisulfite de soude. L'aldéhyde que l'on obtient ainsi se présente
sous la forme d'un liquide incolore, d'odeur agréable, très altérable à l'air,.
Eb 73a =; 207-208". Df = 0,977, -«;- s = i,477o3, R.M.43,g5(théorie:43.99).
La chaleur n'est pas le seul'agent capable de réaliser la. transposition de
ces deux oxydes en aldéhydes. Le chlorure de zinc solide ou en solution dans
l'éther anhydre la provoque également et d'une façon très aisée.
La facilité avec laquelle s'effectue cette isomérisatlon montre bien l'exis-
tence dans les oxydes de camphène et de nopinène du groupement
"'><:' — cii 2 .
On peut, par conséquent, admettre que l'aldéhyde dérivant de l'oxyde de
l'i Journ. Client. Soc. 103, rgi4, p. 1 3(>— .
( ! ) Bull. Soc. chiiu.. 4 e séi-ie. 31. 1922, p. 179-180 et Thèse Doct. Se. P/tys.,
Paris, 1920.
856 ACADÉMIE DES SCIENCES.
nopinène se forme d'après le schéma suivant : ,
CH2
> •
CH
HCi<
HC,<
■^cnf HS
-p.cL
JCW-
H*d-^
! ^-CH*
CH
CH
ce qui en ferait le dihydromyrténal.
Nous nous proposons de poursuivre l'étude deces produits et de quelques-
unes de leurs réactions.
CHIMIE APPLIQUÉE. — Variations de la température a" allumage spontané des
carburants additionnés de plusieurs corps, en fonction de la proportion de
ces différents corps dans le mélange. Note (') de M. A. Grebel, présentée
par M. G. Charpy.
Depuis notre dernière Communication, présentée à la séance du 8 juillet
et concernant des mélanges binaires à base d'une essence dont nous avons
donné les caractéristiques, nous avons pu vérifier que la nature - de l'essence
et plus généralement du combustible liquide auquel on ajoute des subs-'
tances diverses, a une grande influence sur la qualité indétonante ou déto-
nante du mélange. On trouve notamment que l'effet à faible dose de l'aldé-
hyde éthylique très fortement détonant avec l'essence est simplement
détonant avec le gas-oil-, que l'acide acétique et l'alcool éthylique abs_olu
ont des actions moins indétonantes sur le gas-oil que sur l'essence.
D'autre part nous avons fait étendre, comme l'indiquent les tableaux I
et II, les investigations à des mélanges ternaires, quaternaires et même
quinaires. Cependant, nous nous sommes borné à l'étude de mélanges qui
• sont stables au-dessus de io° et dont les prix de revient ne sont pas prohi-
bitifs en l'état économique actuel.
Les mélanges les plus intéressants, compte tenu d'abord de l'élévation de
température d'allumage spontané et ensuite du prix de revient du litre,
sont différents de ceux qu'on a envisagés au moment de l'étude du car-
burant national sous la préoccupation prédominante de créer des
(') Séance du ia novembre 1929.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 857
mélanges stables aux températures 'courantes de nos hivers. Il est à remar-
quer, par exemple, que le mélange I (tableau I) :
En \olumc.
Essence 5o pour 100
Alcool éthylique absolu 20 »
Benzol 3o »
(qui coûte d'ailleurs moins cber), élève la température d'allumage de 57°,
tandis que la température d'allumage du carburant national L :
Essence 5o pour 100
Alcool éthylique absolu 5o »
ne dépasse que de 12 celle de l'essence considérée.
Tableau I. — Élévation de la température d'allumage spontané de Vessence
par son mélange au benzol et à Valcool éthylique absolu.
Augmentation
de la température
Repères En volume dans lOCTde mélange. d'allumage spontané
d'une abaque — -^— — -^^"— • — de l'essence
triangulaire. Essence. Benzol. Alcool absolu. en degrés.
Mélanges binaires.
A roo 00 o
F 70 o 3o '4
B. 70 3o o 10 '
■L 5o o 5o 12
G 5o 00 o 20
Mélanges ternaires.
E
70
10
21
ID
C
7°
9
D
18
12
K
DO
10
35
M
60
-A
16
U
00
37,5
1 2.
H
5o
35
10
J
5o
25
20
I
5o
3o
20
T
..... Ho
30
10
00
62,5
?5
~
R
5
Q
8 7l 5
1 ,
P
100
26
3o
3o
3o
34
■ »
°7
41
41
5 ?
114
I4O
i4o
2,5 1 53
200
Nota. — Tous ces mélanges sont stables à — io°.
858 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le tableau II est relatif à de petites additions, au mélange I, d'acétone et
d'aniline, produits très chers. II est plus avantageux, au point de vue indé-
tonant, d'ajouter i d'acétone, plus i d'aniline à ioo de mélange I, que 2 et
surtout que 5 d'acétone.
Tableau II. — Élévation de la température d'allumage spontané du mélange I
( 5n"/i. essence, Sn"/, benzol, w /,, alcool absolu 1 par des additions d'acétone
et d'aniline.
Augmentation
Addition - à? la tempe-
à 100 rature d'allu-
de mélange mage spontané
initial i d' En volumes dans 100 de mélange final. par rapport
acé- ani- Alcool Acé- Ani- à Tes- aumé.
Mélange. tone. Une. Essence. Benzol, l'thvlique. tone. line. senee. lange.
o n
Ternaire <> <> ■"><-> '.in in o_ o nj o
Onaternaire o,5 o i(),7J '.().8,'i 19,9 o..") - ."iS 1
id 1 o 'i9."> '«<).7 '9- 8 ' " 7"' lii
. id. 1 o I;))'» 'J9-4 'fli'^ '*• - M " ''■*
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id o 0,1 49-9 r » '49,97 '9'9 S - ">' r, 7 "
id <> 1 '19,.") 19,7 19. H - 1 -■>. i5
(Quinaire 1 t ■ '19,0 ïQ.'\ rg,6 1 1 9', '.•"»
On possède donc un moyen d'investigation méthodique et rapide per-
mettant de déterminer des formules de mélanges au moins aussi efficaces
que celles qui sont utilisées actuellement.
On peut même aller plus loin : nos expériences de distillation frac-
tionnée, très poussée sur différents carburants et combustibles liquides,
nous ont permis de scinder dans les produits commerciaux des fractions très
détonantes,. Le mode de coupage actuel des pétroles, en fonction de la tem-
pérature ou de la densité au coulage, devrait être remplacé par une sélec-
tion en fonction des qualités indétonantes pour ce qui est des dérivés plus
ou moins lourds destinés aux moteurs à explosion poussés.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 85g
GÉOLOGIE. — Le faisceau vermiculaire de Zermatt a-t-ilson homologue dans
la structure géologique de la Haute-Maurienne ? Note ( ' ) de M. E. Ragcin,
présentée par M. Pierre Termier.
Maurice Lugeon et Emile Argand ont tracé en rp,o5 un tableau aujourd'hui
classique des nappes alpines de là Zone du Piémont ( - ). Ce tableau a^élé
précisé dans le Mémoire fondamental relatif au massif de la Dent Blanche( : ')
et dans une série de publications de É. Argand. Schémaliquement on a de
bas en haut et au-dessus des nappes du Simplon : la nappe du Grand-
Saint-Bernard (IV), celle du Mont-Rose (V), de la Dent Blanche (VI).
E. Argand a nommé faisceau vermiculaire une digitation très interne de
la nappe IV, visible auprès de Zermatt ('), formée d'écaillés de quartzites
et calcaires du Trias discontinues et complexes (répétition des divers termes
triasiques), au sein des Schistes lustrés qui enveloppent en contact normal
les noyaux prétriâsiques des nappes IV et V. Le caractère remarquable de
cette digitation est retireraient du Trias qui se suit sur des kilomètres avec
faible épaisseur, et son enroulement en plis compliqués lors des phases
tardives de la Tectonique, donnant l'aspect vermiculaire en coupé. A cause
de l'encapuchonnement de la nappe V sous la nappe IV, le faisceau vermi-
culaire va recouvrir en un vaste pli en retour cette nappe V, puis revient et
passe dans la zone de Schistes lustrés situés entre IV et VI auprès de
Zermatt. E. Argand a envisagé une certaine généralité de celte structure
dans l'arc des Alpes Occidentales ( 5 ). Examinons si les bandes triasiques
noyées dans les Schistes lustrés en Haute-Maurienne sont de ce genre. Les
plus importantes sont celles de Lanslebourg et de l'Iseran.
Le Trias de Lanslebourg forme une bande de 6 km . S'il a une terminaison
isoclinale très laminée à l'Est, sa disposition vers le centre est nettement
anticlinale, avec deux^charnières parallèles très arrondies, l'une dans les
(') Séance du 12 novembre 1929.
(-) Comptes rendus, 140, iqo5, p. i364-
1 :1 ) E. Argand, // exploration géologique des Alpes Pennin.es Centrales ( Bull, des .
Laboratoires de r Université de Lausanne, l't, 1909, p. 1 1.
(') Je l'ai vue au cours de la belle excursion conduite par MM. Argand et
H. Wegmann en juillet dernier, avec la collaboration de M. W. Staub. dans les
nappes pennines du Valais.
i r, l Sur l'arc des Alpes Occidentales (Eclogp geologic/r Ilelvetiiv, 14, 1916,
p. i45). . . '
860 ACADEMIE DES SCIENCES.
quartzites formant noyau du pli sous les calcaires triasiques, l'autre affectant
latéralement au Nord ces mêmes calcaires. Cette structure anticlinale^notée
déjà par Marcel Bertrand, crée une fenêtre montrant la couverture de la
nappe IV sous les Schistes lustrés. La bande triasique n'est pas l'affleure-
ment d'une digitation laminée à grande propagation horizontale issue de
cette nappe, puisque les charnières se bouclent normalement.
La digitation de Vlseran consiste en une lame de Trias calcaire intercalée
dans les Schistes lustrés peu inclinés de l'arête des Leissières, et émanée
selon toute vraisemblance de la longue bande rectiligne de Trias du col
Pers où les couches sont très redressées. Cette bande, bien continue sur
plus de 7 tro , disparaît au Nord-Est dans le relèvement axial faisant sortir
les terrains de la nappe IV sous les Schistes lustrés aux sources de l'Isère,
et au Sud-Ouest elle se termine en se subdivisant eu une série de lames de
Trias, gneiss, "prasinites, éparpillées dans les Schistes lustrés autour du
glacier du Véfret. Si la digitation de l'Iseran était un anticlinal couché de
la nappe IV, on devrait avoir, dans le synclinal laminé subordonné, des ter-
rains mésozoïques de la couverture de cette nappe. Or la digitation est
noyée dans des Schistes lustrés avec Roches vertes, continus avec ceux qui
enveloppent les nappes supérieures, identiques à eux. Ils contrastent bruta-
lement avec -la couverture sous-jacente de la nappe IV à Val-dTsère, .qui
est peu métamorphique dans cette région et dont le faciès n'est schisteux
qu'à certains niveaux. Cette digitation a donc une origine plus interne que
le faisceau de plis-en-retour Valsavaranche-sources de l'Isère-Lanslebourg,
anticlinaux de la nappe IV dont les plus méridionaux percent sous les
Schistes lustrés. Elle demeure d'ailleurs' bien distincte de ces plis tout le
long de son tracé et est noyée dans les Schistes lustrés superposés. Au-
dessus de ces anticlinaux leur fait suite, presque immédiatement au Sud-
Est, le profond synclinal laminé séparant les nappes IV et V. C'est donc
au delà de ce synclinal, à la surface frontale de la nappe V ou plus loin vers
l'intérieur de l'arc alpin, que se place l'origine de la digitation de l'Iseran,
Elle contient d'ailleurs, avec des.cargheules et quelques lambeaux de gneiss
et prasinites, les mêmes marbres zones, blancs, gris, roses, que la couver-
ture de la nappe V près de Bonneval et de Zermatt, marbres peu usuels
dans la nappe IV. La digitation de l'Iseran est mécaniquement analogue au
faisceau vermiculaire de Zermatt, mais avec une moindre extension et à un
niveau tectonique supérieur. De telles structures tiennent à la plasticité des
séries schisteuses pincées entre les noyaux prétriasiques massifs des nappes.
Relativement délicates, d'une échelle plus accessible, elles rendent plus sai-
sissant le tableau du mouvement des grands ensembles.
SÉANCE DU i8 NOVEMBRE 1929. 86l
OCÉANOGRAPHIE. — Sources minérales sous-marines.
Note de M. J. Thoulet.
La Géologie fait connaître les alternatives continuelles qui depuis l'origine
des temps ont remplacé sur les mêmes régions du globe les roches exondéës
par des océans et les océans par des roches exondées. II en résulte qu'on est
autorisé à admettre que le fond des océans actuels est occupé par des roches
identiques à celles actuellement soumises à l'observation directe.
On sait d'autre part que, sur les continents, apparaissent de nombreuses
sources d'eau douce ou minérale plus ou moins rattachées à l'activité volca-
nique du globe, froides ou chaudes, ayant emprunté leur minéralisation
plus ou moins considérable aux roches souterraines:
Il est donc permis de penser qu'il en est de même au fond des océans
actuels et que, de leur sol côtier ou abyssal, au sein de l'eau ambiante,
jaillit une multitude de sources, froides ou chaudes, plus ou moins miné-
ralisées.
Cette hypothèse est justifiée par l'observation directe pour les régions
côtières et, pour les régions abyssales, par l'examen des courbes densiraé-
triques en cr , c'est-à-dire par la salure, après réduction à la même tempé-
rature de o° des échantillons superposés d'un même diagramme. Il suffit
d'examiner la zone basse du diagramme entre la thermoeline (Sprung-
schict)el le solr
Cette courbe horizontale indique que l'eau, dans toute son épaisseur,
possède la même salure et par conséquent qu'aucune source ne jaillit du
fond.
Si la courbe a sensiblement rectiligne se relève sur toute sa longueur
mais surtout à sa portion la plus basse, elle indique le surgissement d'une
source abyssale sursalée qui dans certains cas peut atteindre la violence
d'une éruption volcanique.
Enfin si la courbe s'abaisse, elle signalerait au contraire la présence d'une
source sous-salée ou même d'eau absolument douce. Le cas peut se présenter
par faible profondeur alors que l'eau jaillissante n'a pas eu le temps de se
mélanger à l'eau de mer salée ambiante. On connaît de nombreuses localités
où les navires pourraient se ravitailler en eau douce potable en pleine mer,
généralement à faible distance des côtes, à Cannes, Menton, La Ciotàt, à la
source de Port Miou près de Cassis, à la Spez:zia en Méditerranée. Ou cite
C. R., 1929, 2' Semestre. (T. 189, N« 21.) t>6
862 ACADÉMIE DES SCIENCES.
encore la base de Xagua au sud-est de Cuba, dans la mer des Indes,
à 45 lieues de Chittagong et à 36 lieues du point de la côte le plus voisin, le
golfe Persique, la mer Rouge, dont les côtes n'ont pas une seule embouchure
d'eau douce.
Ces faits permettent de penser que la salure de la mer, pendant la suite
des temps, doit aller en augmentant, quoique avec une lenteur extrême,
étant.donnée l'abondance de la volcanicité sous-marine abyssale.
CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur quelques algues iodifères nouvelles. Note de
M. Pierre Dangeard, présentée par M. P. -A. Dangeard.
L'iode est très répandu chez les végétaux marins, mais il n'existe en pro-
portions importantes que chez un petit nombre d'espèces d'algues dont les
plus connues sont les Laminaires (espèces du genre Laminaria et des genres
exotiques Nereocystis , Macrocystis, Postelsia, Pelagophycus) et les Fucacées
[Fucus, Ascophyllum, Sargassunï).
On admet depuis les analyses de Gautier, Turrentine, Stanford, Scurti,
mais principalement depuis les travaux de Cameron (') que les Laminaires
et une ou deux Fucacées sont les seules algues dont la teneur en iode
dépasse 0,1 pour 100 du poids sec. Parmi les algues rouges, seules quelques
Rhodyméniacées et Delesseriacées auraient des quantités similaires de com-
posés iodés et aucune algue verte n'aurait un contenu appréciable en iode.
D'autre part les recherches microchimiques de Molisch ( 2 ) à Helgoland
ont montré que l'iode pouvait être reconnu très facilement en dehors des
Fucus, Ascophyllum et Laminaria, chez les Cladostephus verticillatus et spon-
gïosus, le Desmarestia aculeata, VHalidrys siliquosa. Des fragments ou des
coupes de ces algues traités par l'acide chlorhydrique additionné de nitrite
de soude coloraient plus ou moins fortement l'empois d'amidon. Parmi les
Floridées expérimentées, seul le Plumaria elegans a donné un résultat
positif ( 3 ).
A l'occasion de plusieurs séjours soit à Roscoff soit à Quiberon- nous
avons pu étendre à plus de 120 espèces d'algues marines des essais micro-
(') A. T. Cameron, Contributions lo the biochemistry of iodine (Journal of Biolog.
Chemistry, 18, 1914, p. 344, et 23, igi5, p. 7).
(■) H ans Molisch, Microchemie der P/lanse, Iéna-, 1921, p. 86.
f°) Il y a lieu de compter également parmi les algues riches en iode les Floridées à
ioduques dont il n'existe pas d'analyses à proprement parler.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 863
chimiques qualitatifs ayant pour but de mettre l'iode en évidence. Des
fragments d'algues fraîches étaientlraités par l'acide nitré au contact d'un
papier amidonné. Dans le cas d'algues épaisses, des coupes étaient prati-
quées pour mettre les tissus profonds en contact avec le réactif.
Nous avons laissé de côté les algues très connues pour leur richesse en
iode et nous avons vérifié tout d'abord les données de Molisch sur le pour-
centage d'iode important des Cladostephus spongiosus, Desmarestia aculeata,
Halidrys siliquosa, Plumariaelegans. C'est le Desmarestia aculeata qui donne
la plus forte réaction et celle-ci est comparable à celle qu'on obtient avec
un fragment de Laminaire. Parmi les algues brunes non étudiées jusqu'ici,
nous avons d'autre part obtenu un résultat positif chez les Bifurcaria tuber-
culata Stackh, Cystoseira fibrosa (Huds.) Ag., C. ericoides (L.) Ag., C. gra-
nulata (L.) Ag., Saccorhiza bulbosa de la Pyl., Pelvetia canaliculata Dcne
= et Thuret; Desmarestia Dudresnayi Lamour. ; enfin une forte réaction est
fournie par l' Ectocarpus virescens Thuret et le fait est d'autant plus remar-
quable que plusieurs autres espèces du même genre examinées (E. silicu-
losusLyngb, E. fasciculatusKsiTY., E. Hincksiee Harv.) et le Pilayella litto-
ralis L. Kjell. ne réagissent nullement.
Parmi les Rhodophycées, les espèces suivantes donnent dans certains
cas, mais non toujours, une réaction iodée : Gracilaria muhipartita (Clem.)
Harv., G. confervoides (L.) Grev., Chondrus crispus Stackh., Gigartina aci-
cularis (Wulf .) Lamour., G. mamillosa (Good. et Wood.) J.. Ag., Phyliophora
rubens Grev. La réaction dans tous les cas est faible, mais avec YHalurus
equiseiifolius (Lightf.) Kùtz., nous avons obtenu une réaction assez forte.
Il faut naturellement ajouter à cette liste le Plumaria elegans cité plus haut
et les Floridées à ioduques. Il est bon de noter qu'aucune espèce de Nito-
phylhim pas plus que de Delesseria ne réagit.
Chez les Chlorophycées, nous avons rencontré deux espèces assurément
très riches en iode, les Bryopsis plumosa Ag. et B. hypnoides Lamour. Ces
Siphonées donnent une réaction du même ordre que celle des Laminaires,
du Desmarestia aculeata et de VEctocarpus virescens. Chez les Cyanophycées
étudiées (Lyngbia majnscula Harv., Rà'ularia bullata Berk., R. atra Roth.)
aucune réaction iodée n'a été obtenue.
Cette enquête sur le coutenu iodé des principales algues de nos côtes
souligne à nouveau les grandes variations rencontrées d'espèce à espèce*, le
fait est particulièrement frappant pour les. Ectocarpus. Nous montrons
d'autre part que certaines algues, à coup sûr très riches en iode combiné,
telles que les Desmarestia aculeata, les Ectocarpus virescens, les Bryopsis et le
864 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Plumaria elegans, ne sont ni des algues à volatilisation j ni des algues à
ioduques. Il est prouvé que certaines espèces sont très riches en iode et en
renferment une proportion comparable sinon supérieure à celle des Lami-
naires, mais ne volatilisent pas cet iode au dehors. L'iodovolatilisation dont
nous avons reconnu l'existence chez un grand nombre d'algues et qui
possède chez les Laminaires une activité très grande ('), n'est donc pas liée
nécessairement à la haute teneur en iode des algues, L'iodovolatilisation,
modérée il est vrai, est compatible au contraire avec les teneurs en iode
relativement faibles des Fucus, Peketia, Gracilaria, Chondrus, Phyllophora.
Chez les Floridées, les algues riches en iode sont soit des algues à volati-
lisation (Gracilariées, Gigartinées, Rhodophyllidacées), soit des algues à
ioduques (Bonnemaisoniées), soit des algues qui ne peuvent pas être rangées
dans l'une ou l'autre de ces catégories {Plurnaria elegans, Halurus equiseti-
folius). Le cas des Bryopsis est d'autre part le premier exemple signalé
d'une forte teneur en iode chez une Chlorophycée.
CHIMIE VÉGÉTALE. — Les thêostérols du cacao. Note de MM. H. Labbé,
Hbim de Bajlsac et R. Lerat, présentée par M. A. Desgrez.
Ayant été amenés à rechercher les proportions et la nature des prin-
cipes insapohifiables contenus dans la fève de cacao, nos études ont porté,
d'abord sur la proportion de ces principes dans les matières grasses extraites
par pression à chaud, qui constituent le beurre de cacao industriel. Pour
l'extraction des stérols, on a procédé par saponification en milieu alcoo-
lique, en présence d'un excès de soude, en chauffant à reflux jusqu'à sapo-
nification totale; on a fait passer dans le ballon un courant de CO 2 pur et
sec, à la fin de 1 opération, pour saturer l'excès d'alcali et maintenir une
atmosphère inerte, les corps à isoler étant éminemment oxydables.
La masse mélangée avec du sable est séchée, granulée, épuisée à l'éther.
La solutiofîéthérée, séchée, puis distillée, abandonne une masse pâteuse de
couleur jaune constituant les stérols bruts.
La séparation de ceux-ci s'obtient en traitant directement la masse par
l'éther de pétrole.
En présence de ce solvant il se forme un précipité cristallin abondant
que l'on essorre avec précaution : c'est l'a-stérol presque pur.
('; Pierre Dangeard, L'iodovolatilisation chez les algues marines et les problèmes
de riode {Le Botaniste, 21. 1929, p. iag-266).
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 865
La portion soluble dans l'éther de pétrole, évaporée, est soumise à une
nouvelle saponification- par la potasse alcoolique : on chasse l'alcool dans un
courant de CO% on reprend par Peau, on épuise à l'éther. Le résidu de la dis-
tillation est purifié par cristallisation dans l'alcool ou un mélange acé-
tone-alcool.
Cette nouvelle masse cristalline donne un stérol ayant un point de fusion
différent du premier et que Ton désigne sous le nom de (3-stéroL
Il reste un produit huileux incristallisable présentant aussi la réaction
des stérols.
Nos recherches par la méthode ci-dessus exposée ont porté sur six beurres
d'origine différente ; les résultats globaux obtenus sont les suivants :
Stérols pour inos de beurre.
Beurre. d'Accra o, 34
» Lomé , 0,26
» Cameroun ; o,4o
» Bahia o,4o
» Caraque , 0,70
» Trinidad o , 345
Devant ces résultats nous avons cherché à établir les proportions respec-
tives des stérols dans les éléments botaniques du fruit ': fève, germe, coque.
I. Fèces. — Nos recherches ont porté sur les fèves de cacao non torréfiées
correspondant aux espèces précédentes. Les beurres extraits par nous à
l'éther ont été soumis au traitement ci-dessus exposé :
Stérols rapportés à 100s de fève.
Fève de cacao Accra ....,.! , 20
» Lomé . . . o,20
» Cameroun 0,21
» Bahia 0,20
» Caraque o,35
» Trinidad 0,196
II. Germes', — Les germes industriels renferment des proportions consi-
dérables de débris de coques et de fèves 5 il est impossible de séparer prati-
quement du germe lui-même ces impuretés. Le pourcentage en beurre de
germe n'est donc qu'approximativement établi. Un échantillon de germe
industriel nous a donné 10,89 P our ro ° de beurre renfermant 0,6 pour 100
de stérol.
En triant ces germes industriels à la loupe et soumettant un petit lot de
germes à l'analyse nous avons reconnu qu'ils étaient pauvres en substance
866 ACADÉMIE DES SCIENCES.
grasse (3,o5 pour ioo). Il ne nous a pas été possible de doser les stérols.
Dans ces conditions nous croyons pouvoir affirmer que la proportion
existante est très faible.
III. Coques. — La teneur des coques de cacao en beurre oscille entre 3o
et 35 pour ioo. Le beurre obtenu est coloré, grenu, de consistance molle.
Son point de fusion est difficile à déterminer à causé de son peu d'homogé-
néité et de sa richesse en insaponifiable :
Stérols pour
ioo* de beurre. i k * de coques.
Coques de cacao Accra 8,6 3,oi
'» Lomé 8,36 2,35
» Cameroun 7,77 2,71
» Bahia 9, 10 3, 18
» Caraque 8,38 2,0,3
» Trinidad 9, 3 3,32
Cette richesse est tout à fait remarquable; d'ailleurs les beurres de coque
obtenus par épuisement à l'éther donnent directement en solution chloro-
formique la réaction de Liebermann, ce qui nous a engagés à mettre en
évidence par voie microchimique l'existence de stérols non éthérifiés dans
les coques de cacao.
Nous avons retrouvé les deux variétés de stérols dans les mêmes propor-
tions dans toutes nos recherches, aussi bien dans le beurre de fève que
dans celui de coque.
ÉCOiNOMIE RURALE. — De la préparation de laits artificiels pour l'élevage
du bétail. Note de M. Emile F. Terroise, présentée par M. Roux.
La question depuis bien longtemps posée de la substitution, totale ou
partielle, d'un lait artificiel au lait naturel pour l'élevage du bétail nous
préoccupe depuis quelques années. Des circonstances indépendantes de notre
volonté nous ont fait interrompre les recherches alors que des résultats
intéressants, bien qu'imparfaits, aient été déjà obtenus. Une récente publi-
cation de M me L. Randoin et M. R. Lecoq sur les laits artificiels (') nous
amène à indiquer dès maintenant ces résultats.
Pour atteindre le but visé, essentiellement pratique, nous avons admis,
H C.R. Soc. Biol., 102, 1929, p. 371.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE. 1929. 867
comme point de départ, que le produit cherché devait satisfaire aux desi-
derata suivants :
Permettre la préparation d'un liquide d'une'fluidité sensiblement égale à
celle du lait et pouvant par conséquent être ingéré comme lui 5 à égalité de
volume avec le lait, posséder une même valeur énergétique et renfermer en
quantité et en qualité les protides et les matières minérales nécessaires pour
assurer une croissance normale ; ne provoquer aucun trouble digestif par
ingestions prolongées ; enfin, dans le cas des animaux destinés à la bouche-
rie, donner une viande très blanche et une graisse blanche et consistanle.
Pour la solution du problème qui nous occupe, la présence de vitamines nous
a paru d'intérêt secondaire parce qu'il s'agit au lieu de sujets qu'on destine
à la boucherie à bref délai, d'animaux qu'on dirige peu à peu vers l'alimen-
tation mixte de l'adulte et aussi parce qu'il est facile de remédier à l'absence
de vitamines par l'administration, de temps à autre, d'une petite quantité
de lait naturel.
Après de multiples essais nous avons partiellement réussi à satisfaire aux
desiderata exprimés de la manière suivante :
i° Apport énergétique. — Il est assuré par de l'amidon offert sous forme de
farine fine de manioc pour la plus grande part et de farine de légumineuse
pour une proportion minime. Tout corps gras est écarté : nos études anté-
rieures nous ayant en effet montré (') la supériorité au lait écrémé addi-
tionné de farine de manioc sur le lait naturel.
1° Apport azoté. — Une farine de légumineuse (pois : 4,o4 pour 100 N-,
soja : 7,38 pour 100 N) très riche en protides suffisants pour la croissance*
assure l'apport azoté nécessaire.
3° Apport minéral. — Comme on le verra plus loin, chaque litre de lait
artificiel renferme 20o s environ des farines ci-dessus. Elles apportent avec
elles 6 s ,3o de cendres totales dont 0,76 P et 0,93 Ca; on ajoute alors par
litre 2 S citrate de calcium, i g ,io chlorure de sodium, o s ,25 bicarbonate de
soude.
4° Fluidité et digestibilitè . — Pour remplacer les 700 à 8oo cal que repré-
sente un litre de lait de vache, il faut environ 200»' de farines. Ces farines
doivent être cuites, mais on obtient alors une bouillie solide, non un lait.
Pour obvier à cette difficulté nous avons ajouté aux farines une certaine
quantité d'extrait de malt riche en amylase. Si l'on fait alors cuire lentement
jusqu'à ébullition on détermine une excellente liquéfaction sans sacchari-
( l )Arch. int. Physiol., 28, 1927, p. 101-124.
868 ACADÉMIE DES SCIENCES.
fication appréciable. On obtient ainsi un liquide aussi facile à ingérer que le
lait et dont la digestibilité est préparée par l'action de l'araylase.
5° Qualité de la viande et de la graisse. — L'absence de tout pigment dans
l'alimentation a pour conséquence une viande parfaitement blanche, Quant
à la graisse, formée uniquement par synthèse aux dépens des glucides, elle
est comme toujours dans ce cas très consistante.
La formule conçue sur les bases ci*dessus et expérimentée jusqu'alors est
la suivante :
Eau i 1 ; farine de manioc i i2 s ; farine de légumineuses 75 g ,(pois apportant
i4 s de protides ou soja icf), extrait de malt i3 g ; citrate de calcium a s ;
NaCl r, 105 bicarbonate de soude o s ,a5.
Dans un prochain Mémoire, nous décrirons les observations faites au
cours de multiples essais. Nous nous contenterons de rapporter ici quelques
résultats typiques sur le porcelet et le veau.
Cas du porcelet. — L'étude porte sur six animaux de même portée et
s'étend du 24 janvier au 10 février 1925. Pendant tout ce temps les d'eux
premiers reçoivent 4 1 de lait de vache par jour et passent respectivement
de 7 k ",5oo à 9 kg , 200 et de 7 ks , 200 à 8 ks , 5oo. Les quatre autres reçoivent 3 1
de lait de vache et i 1 de lait artificiel pendant 6 jours 5 puis 2 1 et 2 1 pendant
4 jours; i' et 3 1 pendant 4 jours, et enfin 4' de lait artificiel seul jusqu'à la
fin. Les deux d'entre eux qui reçoivent le lait artificiel du type pois passent
de 7 ks ,o à 9 ks ,5 et 7 ks à 8 ks ,8. Les deux autres nourris au lait du type soja
passent de 6 kg , 5 à 8 kg , 5 et 6 k * à 8 kg ,5. L'augmentation de poids a donc été
plus élevée lors de l'emploi du lait artificiel.
Lne fois l'animal habitué à cette alimentation, elle peut être continuée
sans aucun trouble et permet une croissance rapide sans incident.
Cas du veau. — Il nous est impossible de donner ici le détail d'une expé-
rience. Disons seulement que, sur un veau de 3g ks mis en expérience le
i3 novembre 1920, on a pu faire une substitution progressive de lait artifi-
ciel, type soja, au lait naturel, le premier atteignant les f delà valeur totale
(g',5 lait artificiel, 2 l ,5 lait naturel) le 12 décembre et que le poids s'est
élevé pendant ce temps à 72 kg . Mais une légère diarrhée est apparue au
début de la dernière semaine et son intensité croissante nous a obligé à
suspendre l'expérience,
Au total, grâce à un mélange de farine fine de manioc, de farine de légu-
mineuses (pois ou soja), d'extrait de malt riebe en amylase et de quelques
sels, il est possible de préparer un lait artificiel qui peut être rapidement et
totalement substitué au lait naturel dans l'éleyageduporc, mais qui ne peut
l'être que partiellement — 5o pour 100 environ dans l'élevage du veau.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 869
PHYSIOLOGIE. — Veau émise par vaporisation et ses rapports avec les échanges
respiratoires chez les Homéothermes . Le rapport -^-r • Note de MM. André
Mateh et Georges Nichita, présentée par M. d'Arsonval.
Dans le bilan général de Peau chez les Homéothermes, une partie de l'eau
est éliminée par les urines -, une partie sort, évaporée, à la surface de la peau
et des poumons. Nous avons fait une étude de la quantité d'eau ainsi
évaporée par un mammifère, le lapin, ainsi que des rapports de cette
émission d'eau avec les échanges généraux de l'organisme.
Pour une pareille étude, il y a nécessité de se placer dans des conditions
très bien définies de température et d'état hygrométrique de l'air ambiant.
Nous avons réalisé celles pour lesquelles l'évaporation d'eau est, à chaque
instant, maxima, en faisant vivre nos animaux dans un air tout à fait sec.
L'ensemble de nos résultats expérimentaux paraîtra dans un autre recueil.
Il mène aux conclusions suivantes :
I. Quand la température extérieure est invariable, la quantité d'eau
évaporée par l'animal n'est pas du tout quelconque. Bien au contraire, elle
a une valeur constante et caractéristique pour un même individu. Des individus
de poids comparable placés dans les mêmes conditions, à la même époque,
évaporent des poids d'eau tout à fait comparables. C'est ce que nous avons
constaté dans 1 17 expériences faites sur 43 lapins (23 mâles et 20 femelles)
placés au repos, à 18 .
Dans ces conditions la quantité d'eau évaporée ne varie pas plus — elle
varie même moins — que l'oxygène consommé ou l'acide carbonique pro-
duit (par kilogramme-heure : consommation d'oxygène, o s , 95o; CO 2 pro-
duit, i s , i5; eau évaporée, o s ,9Ô5 par des lapins de 3 ks ,85o environ).. Il
' i» j i' 1 .. H 2 évaporée , , . , . , ,
resuite de la que le rapport 7=^ - — — est lui-même peu variable et carac-
~i rr y- consommée r
téristique. Il est de 1,02 à 1 8°.
D'après, les quelques données qu'on peut trouver dans la bibliographie,
on constate que l'émission d'eau évaporée par les mammifères examinés à
la même température et calculée par kilogramme d'animal est d'autant plus
grande que l'animal est plus petit (loi des tailles). Généralisant cette consta-
tation, on peut montrer que, la quantité d'eau évaporée étant une valeur
aussi fine que la consommation d'oxygène, toutes les lois biométriques
dégagées pour celles-ci valent pour celle-là (loi des surfaces, etc.).
870 ACADÉMIE DES SCIENCES.
A la température de 18-20 , et au repos, chez les différents mammifères
H" O
(y compris l'homme) le rapport -^- est voisin de l'unité.
TT T H 2
II. Le rapport -j^- peut servir de témoin des variations de l'émission
d'eau dans les différents états physiologiques et pathologiques.
En utilisant cette donnée on constate que, lorsque la température exté-
rieure demeure invariable, toutes les fois que les échanges respiratoires
augmentent (travail musculaire, action des hyperthermisants, des excitants
généraux) l'émission d'eau augmente, et plus que les échanges. Inverse-
ment quand, la température extérieure demeurant invariable, les échanges
diminuent (engourdissement par le froid, anesthésie etc.) l'évaporation
diminue, et plus que les échanges.
III. Il y a une limite supérieure à l'émission d'eau par évaporation (3 e chez
le lapin); il y a de même une limite inférieure (o s ,3o). Si l'on exprime les
résultats expérimentaux obtenus en termes de production de chaleur par
l'animal et déperdition de chaleur sous forme de chaleur latente ou de
chaleur sensible l'existence de cette marge d'évaporation permet de calculer
à partir de quelle surproduction de chaleur, ou à partir de quel déficit de
production de chaleur, le lapin ne peut plus maintenir sa température
interne constante. On trouve ainsi qu'à 18 c'est quand la production aug-
mente de 35 pour 100 ou diminue de 6 pour 100, et l'expérience vérifie ce
calcul. Il y aura grand intérêt à reprendre des mesures de ce genre sur les
différents Homéothermes.
IV. Quand la température extérieure s'abaisse, entre + 37 et — io°,
l'animal maintenant fixe sa température interne, l'émission d'eau baisse
dhine façon continue et régulière; le rapport -j^- baisse aussi d'une façon
continue et régulière. L'évaporation d'eau par les surfaees du lapin
en contact avec l'air suit une loi analogue à celle de l'évaporation d'une
surface humide quelconque.
Tous ces faits permettent d'analyser ce qu'on appelle le mécanisme de
régulation physique de la température du corps. L'évaporation — fait
purement physique — dépend de trois conditions que l'organisme peut faire
varier physiologiquement : la sécrétion d'eau ; la température des surfaces,
le pouvoir excessif de ces surfaces.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 871
PHYSIOLOGIE — Sur une méthode d 'inscription graphique de la pression du
liquide céohalo-rachidien. Note de MM. Loeper, André Lemaire et
Jea\ Patel, présentée par M. Ch. Achard.
Dans de nombreux travaux d'ordre clinique ou expérimental qui ont trait
aux variations spontanées ou provoquées, normales ou pathologiques de la
tension rachidienne, on ne trouve nulle trace d'un procédé d'inscription
graphique.
Les résultats consignés dans les publications les plus récentes ( ') ont été
enregistrés par lecture directe du manomètre de Claude. Claude, Tinel et
Lamache ( 2 ) semblent avoir été les seuls à utiliser, dès 1927, une technique
qui leur a permis d'inscrire la pression rachidienne : ils n'ont, à notre con-
naissance, publié jusqu'à ce jour aucun tracé.
Le procédé que nous avons adopté est d'une très grande simplicité : il
met uniquement en jeu un tambour de Marey, dont la membrane élastique
a été renforcée et le style allongé. /
Sur le chien endormi et couché horizontalement on pratique une ponc-
tion occipito-atloïdienne; on mesure la tension rachidienne au manomètre
de Claude : le tambour de Marey et son tuyau adducteur sont alors complè-
tement remplis d'eau salée à 7 pour 1000, sous une pression égale à la pres-
sion rachidienne de l'animal.
On adapte l'extrémité libre du tuyau au pavillon de l'aiguille restée en
place; l'inscription est dès lors possible, mais il faut évidemment qu'aiguille
et tambour de Marey soient sur un même niveau horizontal; connaissant la
pression rachidienne initiale et la courbe d'étalonnage de l'appareil, il est
facile d'apprécier en valeur absolue les dénivellations du tracé.
Comme on le voit, ce procédé est identique, dans son principe, à celui de
la prise de la pression carotidienne. Il n'entraîne qu'une minime déperdition
de liquide céphalo-rachidien : sa sensibilité est trps grande, puisqu'on enre-
gistre des variations de pression dues à la respiration et même au passage
de l'ondée sanguine.
Nos premiers résultats confirment l'influenc'e, d'ailleurs bien connue, de
la compression des jugulaires et des injections intraveineuses de solutions
hypo ou hypertoniques.
(') Lamache, Thèse de Paris, 1926. — R. Soitrax, Thèse de Toulouse, 1928. — Riskr,
Le liquide céphalo-rachidien (Paris. Masson, 1929).
(-) Claude, Tinel et Lamache, C. R. Soc. Biol., 97, 1927, p. 827,
872 ACADÉMIE DES SCIENCES. "
L'injection intraveineuse (j|^ de milligr.) d'adrénaline provoque, en
même temps qu'une hypertension artérielle, une hypertension rachidienne,
simultanée e| d'égale durée, atteignant de 4 à 5™ d'eau.
Le tartrate d'ergotamine s'est révélé également hypertenseur, mais à un
degré infiniment moindre.
L'action'de l'acétylcholine mérite surtout d'être .signalée : elle provoque
d'abord une chute légère et très temporaire de la pression rachidienne, de
même sens, mais bien moins accentuée que la chute de la pression sanguine.
Très rapidement survient alors une hypertension rachidienne importante
(7 à 8™ d'eau) et durable, alors que la tension sanguine n'est pas encore
remontée à son niveau antérieur.
On retrouve donc sur le tracé raçhidien le double effet qu'a signalé
Justin Besançon en étudiant l'action de cette drogue sur la pression san-
guine : effet cardiaque très court, effet vasculaire considérable et pro-
longé.
PHARMACODYNAMIE. — Cocaïne gauche et pseudococaïne droite ; toxicité
comparée et destruction différente par l'organisme animal. Note (')
de MM. Fernasd Mercier et Jean Régnier, présentée par M. A. Desgrez.
La recherche de la toxicité du chlorhydrate de pseudococaïne droite et
sa comparaison avec celle de son isomère optique et stéréochimique, le chlor-
hydrate de cocaïne gauche (cocaïne ordinaire), présentent un intérêt tout
particulier, puisque nous savons à quel point l'usage de ce dernier corps
peut être dangereux, Dans cette Note, nous nous proposons de comparer
la résistance d'un organisme animal à des intoxications produites par les
deux corps envisagés, soit brusquement par des doses très fortes, soit par
des doses plus faibles, mais renouvelées à intervalles réguliers, Nos expé-
riences ont été faites par voie intraveineuse sur le chien préalablement
endormi au chloralose (o fi ,i2 par kilogramme ( 2 ).
Nous avons déterminé d'abord la dose léthale (c'est-à-dire la dose minima
produisant la mort) en une seule injection, puis la dose léthale en espaçant
des injections de teneur plus faible de minute en minute, enfin la dose
léthale en espaçant ces injections de cinq en cinq minutes,
(') Séance plu 12 novembre 1929.
( 2 ) Nous avons utilisé dans nos expériences du chlorhydrate de pseudoeocaïne
droite (Roques) et du chlorhydrate de cocaïne gauche (Codex).
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 8?3
La mort, dans les deux cas, survient par arrêt respiratoire, mais alors
qu'elle est précédée de convulsions violentes dans le cas de la pseudoco-
caïne droite, il est à signaler que sur les animaux chloralosés, la cocaïne
gauche ne produit pas de convulsions.
Nous avons trouvé les résultats suivants :
i° La dose léthale, en une seule injection, est, en moyenne, aussi bien
pour l'un que pour l'autre corps, de o s ,o25 par kilogramme. Le chiffre est
un peu différent de celui trouvé par l'un de nous (o s ,oi2 à o s ,oi5) dans les
eâsais de toxicité de la cocaïne gauche sur chiens non endormis (');
2 La dose léthale, par injections répétées toutes les minutes de o s ,oo5
par kilogramme, est, en moyenne, de o s ,o32 pour le chlorhydrate de pseu-
dococaïne droite, et de o s , 025 pour le chlorhydrate de cocaïne gauche;
3° Par injections répétées à intervalles plus grands : toutes les cinq minutes,
nous avons obtenu les résultats suivants :
a. Pour le chlorhydrate de pseudococaïne droite, à la dose de o^ooo par
kilogramme, par injection, nous n'avons pas réussi à tuer l'animal en deux
heures (temps choisi comme durée limite de survie), soit en 25 injections.
Il nous a fallu atteindre la dose de 0^007 par kilogramme, à chaque injec-
tion, pour tuer l'animal en moins de deux heures, après la 18 e injection,
soit avec une dose totale de o s ,i2Ô par kilogramme.
b: Pour le chlorhydrate de cocaïne gauche, la dose de o s ,oo25 par kilo-
gramme, répétée toutes les cinq minutes, suffit à tuer le chien,,en moins de
2 heures, après la vingt-quatrième injection, soit avec une dose totale de
o s , o55 par kilogramme.
Il en résulte que les deux corps essayés ont, en injection unique, la même
toxicité (o s , 020 par kilogramme). Mais si on les injecte à intervalles de
cinq minutes, il faut, pour obtenir la mort en moins de 2 heures, atteindre
une dose sensiblement 2 fois plus grande que la dose précédente, pour la
cocaïne gauche Lg'^5 j» et pour la pseudococaïne droite, une dose sensi-
blement 5 fois plus grande (~^) •
Le chlorhydrate de cocaïne gauche est donc détruit de façon nette par
l'organisme animal, mais son isomère, le chlorhydrate de pseudococaïne
droite, est détruit, dans les mêmes conditions expérimentales, de façon net-
tement plus rapide (2,5 fois plus vite).
(,') A. RiGHiUD et Fernakd Mercier, C. fi, Soc. Biologie, 89, 1923, p. 74.
874 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Cette destruction plus facile pour la pseudococaïne droite se manifeste
également dans la deuxième série d'expériences (injection foutes les
minutes d'une dose de o%oo5 par kilogramme. Elle se manifeste aussi dans
l'apparition des convulsions produites par cette drogue : lorsqu'on injecte
le chlorhydrate de pseudococaïne droite à la dose unique de O s ,oo8 par kilo-
gramme, les convulsions surviennent quelques secondes après l'injection;
à la dose de o g ,oo5 répétée toutes les minutes, elles se produisent seule-
ment après la troisième injection (soit après une dose totale de o s ,oi5 par
kilogramme); enfin, à la dose de o s ,oo5 par kilogramme, toutes les cinq
minutes, elles n'apparaissent qu'après la cinquième injection (soit après
o B ,025 par kilogramme).
Les résultats que nous avons trouvés viennent à l'appui des constatations
faites par Gottlieb (') sur des animaux plus éloignés que le chien de la
constitution humaine.
La constatation d'une destruction plus rapide pour le chlorhydrate de
pseudbcocaïne droite que pour le chlorhydrate de cocaïne gauche, destruc-
tion conditionnant une moindre toxicité, fait prévoir que le premier de ces
corps aura, sur son isomère, des avantages importants pour l'utilisation
pratique.
PHARMACODYNAMIE. — Recherches sur l'antagonisme de la base tropine
(tropanol) et de la pilocarpine sur le cœur. Note "de M. René Hazard,
présentée par M. A. Desgrez.
L'inexcitabilité temporaire du pneumogastrique par les courants induits
que produit le tropanol ( 2 ) peut-elle s'expliquer par une action inhibitrice
portée par cet alcaloïde sur les terminaisons inlracardiaques du vague "?
Y a-t-il, au moins chez le chien ( 3 ), antagonisme du tropanol vis-à-vis delà
pilocarpine ?
On fait à un chien, anesthésié au chloralose et à vagues sectionnés, l'in-
jection, par la voie intraveineuse, de doses de pilocarpine suffisantes pour
produire une forte excitation du vague cardiaque. Au moment où celle-ci
est la plus nette, on injecte une dose forte de tropanol : si la dose est suffi-
(') R. Gottlieb, Arck. f. exp. Path. u. Pharm., 97, 1923, p. n3.
Ç-) René Hazard, C. B. Soc. de Biologie, 93, igaS. p, 5i5.
{'■>) Symons aurait montré que cet antagonisme ne s'observerait pas chez le chat
anesthésié à la paraldéhyde.
SÉÀNCE-DU 18 NOVEMBRE 1929. 87$
santé, on voit (figure ci-dessous) presque immédiatement le cœur reprendre
ses battements, puis accélérer son rythme et augmenter l'amplitude de ses
contractions, d'une façon parfois considérable et assez prolongée.
Ces effets s'atténuent 'ensuite progressivement, jusqu'à ce que le cœur ait
repris le rythme et l'amplitude caractéristiques de l'action du tropanol. '
Comment expliquer cette phase passagère d'hyperexcitabililé cardiaque ?
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Levée par le tropanol de l'arrêt cardiaque porté par la pilocarpine. Cliien <S ô'v.q. Or = oreillette
et V = ventricule dn cœur in situ (méthode de suspension). En bas, les temps en secondes.
Injection intraveineuse en 4- 1 de 2™?,5 par kilogramme de nitrate de pilocarpine; en •+• 1 et
■+• 3 de o^io par kilogramme de tropanol neutralisé. I Tracé réduit des a/5.)
i° On- ne peut invoquer [comme Gottlieb (') l'a fait pour expliquer la
levée, d'ailleurs incomplète, de l'arrêt muscarinien par le tropanol sur le
cœur de grenouille] l'action cardiotonique de cet alcaloïde, car il exerce,
chez le chien, des effets dépresseurs( 2 ) (ralentissement, diminution d'ampli-
tude, chute de pression). *
2 On pourrait penser qu'il se fait dans l'organisme une décharge d'adré-
naline, mais les phénomènes observés ne s'accompagnent ni de vasocons-
triction rénale, ni d'augmentation sensible de pression; ils sont d'ailleurs
aussi nets après surrénalectomie double.
(') Gottlieb, Arck. /. exp. Palhol. und Pkarmakol., 37, 1896, p. 218 et suiv.
(-) René IIazard et L.-J. Mehcieb, Comptes rendus, 181, ig^S. p. 026 et g34.
876 ACADÉMIE DES SCIENCES.
3" Il faut admettre qu'il y a une excitation temporaire des accélérateurs
cardiaques, La tachycardie observée est en effet d'autant plus forte et pro-
longée que le ralentissement produit par la pilocarpine était lui-même plus
marqué. Mais, pour que toute action vagale cessé et que le sympathique
puisse exercer ses effets, il faut que le tropanol ait porté ses effets inhibi-
teurs sur tous les éléments excités par la pilocarpine.
En somme, Je tropanol semble lever l'arrêt cardiaque porté par la pilo-
carpine par excitation du vague, et permettre l'action des accélérateurs.
Ces deux alcaloïdes, exerçant des actions opposées sur les mêmes appareils,
doivent donc être considérés, dans le domaine du vague cardiaque, comme
des antagonistes (').
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence du formol sur la précipitation des
matières azotées des sérumsptir l'acide triehloracétique . Note de M M . Marcel
MâscHÊ et ii&yascB HBESàSîr, présentée par M. Béhaî.
Divers travaux ont montré déjà que le formol modifie certaines propriétés
des albumines, en particulier des albumines sériques (floculation par divers
agents). Maison n'a encore qu'à peine étudié, à notre connaissance, l'influence
du formol sur la précipitation quantitative des albumines sériques. Nous
avons voulu étudier son influence sur la désalbumination irichîoracétique
des sérums.
:Nos expériences ont porté sur des sérums de cheval, de taureau, et sur le
sérum humain. Dans tous les cas, nous avons déféqué le même sérum par l'acide tri-
chloracé tique à diverses concentrations et, comparativement, par l'acide Irichîoracé-
tique aux mêmes concentrations en présence de formol (solution commerciale à 38-
(') Cet antagonisme est démontré aussi par les faits que voici, qui sont d'ailleurs
moins probants. Si l'on injecte, au moment où le tropanol exerce encore ses effets,
une dose de pilocarpine égale à celle qui avait antérieurement provoqué l'arrêt car-
diaque, on constate que la pilocarpine produit des effets très atténués par rapport à
l'action primitive; quelquefois à peine sensibles, ils sont marqués au maximum par
un faible ralentissement du rythme et une faible diminution d'amplitude des contrac-
tions auriculaires. On saisit ici une différence très tranchée entre la pilocarpine et
l'acétylcholine; celle-ci, en effet, agissant après le tropanol, produit toujours et peut-
être même plus facilement encore l'arrêt cardiaque ( Raymono-Hamet, Comptes rendus,
188, 1929, p. 820). Ces faits permettraient de penser qu'il y a une différence dans le
point d'attaque de la pilocarpine et de l'acétylcholine, cette dernière exerçant des
effets plus périphériques.
SÉANCE DU l8 NOVEMBRE 1929. ~ 877
-io pour 100 préalablement neutralisée). Nous avons aussi, pour une même dose d'acide
fait varier, parfois, la teneur en formol. Dans tous les cas. le volume total des liquides,
la concentration en sérum ( 5o pour 100) étaient les mêmes ; seules variaient les teneurs
en acide trichloracétique (5, 7,5 et 10 pour 100) et en formol (i,5 et 20 pour 100). Nous
avons mêlé les liquides dans Tordre suivant : sérum, formol, solution trichloracétique.
iA.près i5 à 3o minutes de repos, on filtre. Un volume convenable du filtrat est miné-
ralisé par l'acide sulfurique en présence de SO i K s + SO v Cu. On distille ensuite dans
l'appareil de Parnas et Wagner et Ton titre NH 3 par la méthode iodométrique de Bang (').
On calcule enfin la teneur en N en milligrammes par litre de sérum ( 2 ).
Voici les résultats de quelques expériences :
Précipitation par
Ac. tric.%4- Formol%.
.M restant par litre de sérum (en milligrammes;.
Origine du sérum.
5
5
5
7 = 5
7- 5
5
/ :
10
10
10
10
o
I
5
25
o
I
9,5
o
I
5
•>. 5
1
II
III
IV
V
VI
Cheval.
Cheval.
Cheval.
Taureau.
Homme.
Homme
26O
3l5
392
320
35;
582
-,
//
,,
2',0
,,
il
J0'2
I7 t
200
3o8
2l8
203
434
'',70
3u
385
267
''.21
283
557
'534
182
206
3oi
'97
172
378
1 ■ -
01 I
284
33 9
335
260
298
563
4o3
•>..4
■ 22 i
1 1 2
2 1 2
172
3fi 9
L'examen du tableau met en évidence les faits suivants :
i° Comme on le sait déjà, le chiffre de N restant varie avec la concentra-
tion en acide trichloracétique. La précipitation est maximum, suivant les
cas, pour une concentration de: 5 pour 100 (I), 7,5 pour 100 (IV, V, VI),
ou 10 pour 100 (II et III).
2 Dans tous les cas, pour une même concentration en acide trichloracé-
tique, la teneur en N restant est abaissée en présence de formol. En présence
de formol, il y a donc une précipitation pfus forte de N sérique. Si l'on
compare les chiffres de N restant après défécation par .l'acide trichloracé-
tique seul et par la même quantité d'acide en présence de 20 pour 100 de
(') Durupt, Microméthodes et semi-microméthodes. Poinat, éditeur, Paris, 1924,
p. 45 et suivantes.
( 2 ) Les détails techniques seront publiés dans un autre Mémoire.
C. R., 1939, *• Semestre. (T. 189, N« 21.) 67
878 ACADÉMIE DES SCIENCES.
formol, on relève des différences qui varient de 43, 1 pour 100 (exp. V, a
et d) à 21,1 pour 100 (exp. II, i et /), ce qui dépasse de beaucoup les
erreurs d'expérience.
L'augmentation de N précipité est d'autant plus grande que la teneur en
formol est plus élevée (exp. IV et V). Il suffit de 1 pour 100 de formol dans
l'expérience IV pour abaisser le chiffre de N restant de 17, 3 pour 100 (IV, e
et/) à 25 pour 100 (IV, a et b).
Nous avons, dans quelques cas, comparé la désalbumination par l'acide
trichloracétique et le formol à la désalbumination phosphotungstique.
Voici le résultat de trois expériences :
N restant par litre de sérum
(en milligramme-).
I. II. III.
Cheval. Cheval. Taureau.
Précipitation par :
a. Ac. trichlor. 10% 2 &4 277 357
b. Ac. Irichior. 10 "/n + formol 25 °/o- • • 22 4 221 277
c. Ac. phosphotimgslique 184 209 283
Dans les expériences II et III, les chiffres d'N restant sont très voisins et
les différences observées (2, 1 pour 100) sont, en III, de l'ordre des erreurs
d'expérience. Avec une- quantité suffisante de formol, la précipitation tri-
chloracétique tend doncjycrs des chiffres très comparables à ceux de la pré-
cipitation phosphotungstique; il y a là un fait intéressant au point de vue
de ce que l'on a appelé l'« indice de désamination » (').
Conclusions. — L'influence du formol sur la précipitation quantitative des
matières azotées du sérum par l'acide trichloracétique est donc bien établie.
On admet que l'acide trichloracétique précipite les albumines seules, tandis
que l'acide phosphotungstique précipite, avec celles-ci : les peptones, les
albumoses, divers composés peptidiques. On doit donc admettre que, en
présence de formol, l'acide trichloracétique précipite, avec les albumines,
une partie plus ou moins grande des composés azotés intermédiaires entre
les albumines vraies et les acides aminés, soit en les modifiant, soit, plus
probablement, parce qu'une partie de ces composés est adsorbée parle pré-
cipité albuminoïdiquc. Dans ces conditions, les petits écarts observés dans
certaines de nos expériences s'expliqueraient par une composition, différente
suivant les espèces ou les individus, de cette fraction de l'N sérique. Des
recherches ultérieures nous éclaireront sur ce point.
( 1 ) iN. FiF.ssiNGEit, II. -R. Olivier, M. Herbain, L'indice de désamination comme
épreuve d'exploration fonctionnelle du foie ( Bull. Soc. Midic. Hdp., Paris, 3° série,
50, 1926, p. 160S).
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE IQ2Q. 879
PA.RASITOLOGIE. — Cycle évolutif du Schistosoma bovis ( = Bilharzia
crassa), infection spontanée du Bullinus contortus en Corse. Nole(')
de M. E. BitiiiiPT, présentée par M. E. Leclainche.
La bilharziose bovine déterminée par le Schistosoma bovis existe en
Egypte où elle a été découverte, en avril 187'i, par P. Sonsino. Depuis
cette époque, elle a été signalée en Afrique méridionale et orientale et dans
l'Ouganda, aux Indes, dans les Etats malais, en Indochine (Annam) en
Sicile et en Sardaigne.
Jusqu'à ce jour cette infection n'avait pas été observée en France et c'est
certainement par suite d'une erreur bibliographique que Khalil (iQ^i) et
Baylis (1929) disent que le Schistosoma bovis existe dans le midi de notre
pays. La seule espèce de bilharzie signalée en France est le Schistosoma
bomfordi, très différent de l'espèce qui fait l'objet de cette Communication.
Ce ver a été récollé une seule fois, à l'autopsie d'une vache de la Dombes,
par Marotel, en 1908; il n'a pas été signalé depuis cette époque.
Malgré la vaste répartition géographique du 5. bons y son évolution était
en grande partie inconnue; nous savions seulement, par les travaux de
Cawston (1920), qu'un cobaye infecté avec des cercaires du mollusque
Physopsis africana, en octobre, ava'it présenté, en février, des billiarzies
idenliûées par R.-T. Lciper à Schistosoma bovis et que la furcocercaire
pourvue d'un pharynx, désignée sous le nom de Cercaria ocladena Faust
(1921), était encore considérée par Faust (1921) et par Cawston (1923)
comme étant la forme larvaire de ce trématode.
Mes observations, faites en Corse au laboratoire anlipaludjque de Porto-
Vecchio (Fondation Rockefeller) et à mon laboratoire de la Faculté de
Médecine, m'ont permis de démontrer, d'une part, que la cercaire du Schis-
tosoma bovis est dépourvue de pharynx, comme celles des Schistosomes
parasites de l'homme ou d'autres mammifères, et d'autre part que l'hôte
intermédiaire de ce ver, -en Corse, est le Bullinus contortus, hôte habituel de
Schistosoma hssmatobium dans le bassin méditerranéen, en Egypte et dans le
proche Orient.
J'ai rencontré les mollusques infectés dans.un certain nombre de mares
du petit village de Monacia, situé à l'ouest de Bonifacio, au cours de deux
(') Séance du 12 novembre 192g.
88o ACADÉMIE DES SCIENCES.
expéditions effectuées le 1 5 et le 20 août 1929. La proportion de mollusques
émettant des furcocercaires de Schistosoma bons était d'environ 1 pour 100
à cette époque de l'année, sur 2000 exemplaires examinés vivants, par lots,
dans des tubes exposés au soleil.
Les plus petits buliins infectés mesuraient 5 mm de hauteur; les plus
gros io mm .
En partant de ces cercaires, j'ai pu infecter à Porto-Vecchio, du 20 au
a5 août, un hérisson (Erinaceus europeeus) qui a succombé 37 jours après le
premier bain dans l'eau chargée de furcocercaires, avec des embolies
devers, accouplés ou non, dans les vaisseaux du foie, du pancréas et du
mésentère.
De retour à Paris, j'ai pu infecter des souris blanches, à partir du 3o août,
avec les mollusques apportés de Corse. L'une d'elles (127 XI), sacrifiée
le 35 e jour, montrait, dans le foie et les veines du mésentère, de très jeunes
vers des deux sexes; une autre (140 XI), sacrifiée le 63° jour, hébergeait
quatorze mâles et quatorze femelles, dont douze accouplés. Plusieurs femelles
présentaient des œufs non mûrs dans leur utérus, et elles en avaient déjà
pondu, de non mûrs également, dans la paroi du rectum et dans le paren-
chyme hépatique qui, chez le bœuf, est le lieu d'élection où les œufs se
trouvent le plus facilement à l'examen microscopique, ainsi qu'il résulte de
mes recherches faites au Caire, au laboratoire de mon collègue M. Khalil.
Les vers mâles et femelles adultes trouvés chez la souris sont beaucoup
plus petits que ceux observés chez le bœuf, mais ils présentent la même
structure anatomique, bien décrite par M. Khalil en 1924.
Le temps m'a manqué, en Corse, pour mettre en évidence les Schistosoma
bons dans les vaisseaux veineux des bovins ou des ovins et je n'ai pas trouvé
d'œufs de ce ver dans les déjections d'une vache et d'un veau atteints de
cachexie aqueuse avec œdème intramaxillaire (bouteille) très prononcé, et
d'un veau sain s'abreuvant et se baignant dans les mares de Monacia. Ce
fait n'a rien de surprenant, car je n'ai pas trouvé davantage d'œufs en Egypte,
dans les déjections d'un bœuf soudanais ayant de nombreux vers dans le
mésentère. Par contre, j'ai vu dans les selles des trois bovidés corses des
œufs, parfois très nombreux, du Paramphistomum cervi, trématode très
commun à l'état larvaire chez le Bullinus contortus.
Dans les pays où la bilbarziose urinaire humaine est due à la présence de
mollusques du genre Bullinus, les auteurs attribuent généralement les furco
cercaires observés au Schistosoma Immatobium; le présent travail montre
que celles-ci peuvent appartenir également au cycle du S. bons, parasite
qui sera certainement rencontré dans les pays de l'Afrique mineure où les
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 88l
mollusques, hôtes intermédiaires, sont très abondants. La présence du Schi-
stosoma bons aux Indes et en Extrême-Orient, dans des régions où ni Bullinus
contôrtus, ni Physopsis aj ricana ne se rencontrent, montre qu'il existe encore
d'autres hôtes intermédiaires susceptibles d'assurer le cycle évolutif de ce
parasite.
PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Présence d'anticorps dans le pus d^abcès
de, fixation. Note(') de M. M. Belin, présentée par M. Charles Richet.
Si Ton détermine la production d'abcès de fixation chez des chevaux
hyperimmunisés contre le tétanos on constate les faits suivants :
i° Si l'injection d'essence de térébenthine est faite 24 heures avant l'in-
jection de 200 cm3 de toxine tétanique, le pus récolté 5 jours après cette der-
nière intervention ne contient ni toxine, ni antitoxine décelables. D'autre
part, si l'on prélève aseptiquement le pus d'un abcès de fixation et si au
même moment on injecte la même quantité de toxine, le pus aseptique
recueilli le lendemain ne contient pas de toxine libre; les cobayes qui ont
reçu ce pus ne sont immunisés ni activement ni passivement. "*
2 Mais si l'abcès' est provoqué 24 heures après l'injection toxique le pus
récolté au bout de 6 jours; protège les cobayes à la dose de o cmS ,5 à i ™'
contre une dose sûrement mortelle de toxine injectée sous la peau 1 1 jours
après. La protection est plus complète si l'injection d'essence de térében-
thine est faite plus tard, vers le vingtième jour par exemple dans nos expé-
riences.
On obtient ainsi chez les cobayes une immunité passive, parce qu'elle
s'établit très rapidement et que, vers le vingtième jour, elle a à peu près
disparu. Les cobayes ayant résisté à une injection d'épreuve ne sont pas
immunisés activement.
3° Le pus frais lavé reste riche en antitoxine. Mis en suspension dans
une partie d'eau physiologique ou de bouillon, le liquide surnageant après
décantation renferme peu d'anticorps. Mais si l'on conserve le pus après
homogénéisation préalable en eau physiologique phéniquée à la tempéra-
ture du laboratoire, le liquide surnageant s'enrichit tandis que le culot
devient moins actif; nous avons constaté après 4 mois que le liquide surna-
geant est aussi antitoxique que l'était le culot purulent au début.
4° Le pus d'abcès de fixation, à volume égal, contient plus d'antitoxine
que le sérum correspondant prélevé avant l'injection d'essence de téré-
benthine.
(') Séance du 12 novembre 1929.
882 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le pus total se montre à volume égal moins euratif que le sérum corres-
pondant, mais après 4 mois le liquide surnageant est aussi actif (vrai-
semblablement parce qu'on évite ainsi une injection massive de pus
hétérologue).
5° Le pus aseptique provenant d'un cheval neuf n'a aucune action pré-
ventive ni curative sur l'évolution du tétanos provoqué par une injection de
toxine.
Conclusions : Les leucocytes des chevaux immunisés contre le tétanos
fixent, ou élaborent peut-être, de l'antitoxine tétanique. Invivo, en présence
de toxine, ils fixent celle-ci jusqu'à neutralisation de l'antitoxine. L'anti-
toxine dans nos conditions d'expériences apparaît dans les leucocytes vers
le septième jour. Après destruction les leucocytes abandonnent cette anti-
toxine au liquide ambiant.
Il est possible d'envisager, en outre, l'utilisation d'une pyothérapie spéci-
fique, dans des circonstances qu'il conviendra de préciser, pour l'obtention
d'un état d'immunité passive.
A i5 b 55 m l'Académie se forme en Comité secret.
COMITÉ SECRET.
La Section d'Astronomie, par l'organe de son Doyen, présente la liste
suivante des candidats à la place vacante dans la Seclion d'Astronomie par
le décès de M. P. Puiseux :
En première ligne M. Ernest Esclangox.
MM. Jules Iîaii i.auo,
Aymvh de La Baume
En seconde ligne, ex œquo par ordre 1 Pnvixn-,
alphabétique I Emile Bklot,
CuiRI.ES AoRUMANX,
L'iEItltE SALET.
Les titres de ces candidats sont discutés.
L'élection aura lieu dans la prochaine séance.
La séance est levée à 17 11 .
P.P.
SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1929. 883
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Publications périodiques reçues pendant l'année iQz8'(suite). r
Belgique.
Bruxelles. — Académie royale de Belgique : Annuaire, A 1271; Mémoires, M45o;
Mémoires couronnés, M 5gg.
— Académie royale de médecine de Belgique : Bulletin, B 899.
— Musée du Congo belge : Annales, A io83.
— Observatoire royal de Belgique : Annuaire, A i3i5.
— Société belge de géologie : Bulletin, B 1 178.
— Société royale de botanique de Belgique : Bulletin, B 1736.
— Société royale zoologique de Belgique : Annales, A 988.
— Société scientifique de Bruxelles : Annales, 1001.
— Jardin botanique de l'État : Bulletin, B 1990.
— Annales des travaux publics de Belgique, A 1064-
Gand. — Musée royal d'histoire naturelle de Belgique : Mémoires, M 576.
— Société chimique de Belgique : Bulletin, B 1201.
Liège. — Institut botanique de l'Université : Archives, A 21 16.
— Société géologique de Belgique : Annales, A 980; Mémoires, M 534-
— Société royale des sciences : Mémoires, M 557.
Lîccle. — Observatoire royal de Belgique : Bulletin sismique, B 2490 ,
Danemark.
Copenhague. — Danske météorologiste Institut : Meddelelser.
— Danske Videnskabernes Selskab : Meddelelser, D i3; Oversigt, 279^
— Seismological Station : Bulletin.
— Danish Ingolf Expédition.
Espagne.
Bakcelona. — Museo de ciencias naturales : Memorias, A 264; Trabajos.
— Real Academia de ciencias y artes : Bolelin, B 434; Memorias, M 6g3.
- — Ciencia, C 397'.
Madrid. — Instituto nacional de investigaciones y experiencias agronomicas y fores-
taies : Boletin, B507 1 . c
— Laboratorio de investigaciones fisicas : Trabajos, J 927.
884 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Madrid. — Museo nacional de ciencias naturales : Trabajos, J 929.
— Observatorio astronomico : Anuario, A 1908.
— Real Academia de ciencias exactas, fïsicas y naturales : Anuario, A 1897 ; Memorias,
M 6g2 ; Revista, R 755.
— Real Sociedad espafiola de historia natural : Boletin, A 691 ; Memorias, M 696.
— Sociedad geografica : Boletin, B 46o.
' — Boletin de pescas, B 491 bis.
San Fernando. — Almanaque nautico, A 555.
— Catalogo astrofotografico.
Finlande. v
Abo. — Academia aboensis : Acta : II mathematica, A m 1 .
Helsingfors. — Academia scientiarum fennica : Annales, S 760.
— Commission géologique de Finlande : Bulletin, B iog3 bis.
— Société de géographie de Finlande : Fennia, F 32.
— Societas scientiarum fennica : Acta, A i3g; Arsbok; Bidraglill natur och folk,B3iS.
— Catalogue photographique du ciel.
— Commentationes biologicœ, C 572 bis.
— Commentationes physico-mathematicse, C 573 bis.
— FF (Folklore Fellovfs) communications, F o 1 .
— M erentutkimuslaitoksen fulkaisu, M 735'.
Kuopio. — Finnische Akademie der Wissenschaften zu Sodahylâ : Veroffentlichungen
des magnetischen Observatoriums.
Grande-Bretagne.
Birmingham. — Natural History and Philosophical Society : Annual Report, B 363 bis;
Proceedings, P 5a5.
Cambridge. — Observatpry : Annual Report, C 48-
— Solar Pbysics Observatory : Annual Report, A 1721.
— Cambridge Bulletin, C43'.
— Cambridge Tracts in Mathematics and Mathematical Physics, C 49-
Dublin. — Royal Dublin Society : Economie Proceedings, E 1 13.
— Royal Irish Academy : Proceedings, P _6oo.
Edinburgh. — Astronomer Royal for Scotland : Annual Report, A1660.
— Geological Society : Transactions, T 3o6.
— Royal Physical Society : Proceedings, P 601.
— Royal Society : Proceedings, P 602 ; Transactions, T 402.
Greenwich. — Observatory : Report of the Astronomer royal to the Board of Visitors,
R 429.
(A suivre.)
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 23 NOVEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Léon LECORNU.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. T. Bonnesen, professeur de
l'Université de Copenhague, qui assiste à la séance.
NÉCROLOGIE. — Notice sur Sir Ray Lankester, associé étranger de
V Académie ( ' ). Note de M. L. Mangin.
Sir Ray Lankester, associé étranger de l'Académie des Sciences, membre
de la Société Royale de Londres, était l'un des plus grands zoologistes de
notre époque.
Il se destinait à la paléontologie et a publié une magistrale étude sur ces
êtres singuliers des temps dévoniens désignés sous le nom de Poissons cui-
rassés.
Il résolut le premier l'énigme des animaux à chlorophylle tels que
certains Infusoires, Hydres et Vers. Il montra, et les recherches ultérieures
ont confirmé ses vues, que la chlorophylle n'est pas un produit de leur acti-
vité, elle appartient à des algues vivant en commensales.
S'orientant définitivement vers la zoologie, il a étudié de nombreux pro-
blèmes et abouti à des conceptions nouvelles.
Il a établi la phylogénie des Arthropodes en partant des Limules et des
Trilobites et ruiné la vieille division en Arthropodes terrestres et aquatiques.
Chez les Vers, et notamment chez les Vers de terre, il a insisté sur l'impor-
tance des néphridies qui devaient fournir la base de toute une belle théorie
(*) Le décès de Sir Ray Lankester a été annoncé dans les Comptes rendus du 26 août.
C. R., 1929, a» Semestre. (T. 189, N.° 22.) b8
886 ACADÉMIE DES SCIENCES.
sur l'origine des. Vertébrés. Ses contributions à l'embryogénie des
Mollusques ne sont pas moins importantes, à une époque où l'embryogénie
naissante n'avait encore fixé ni ses méthodes ni ses doctrines.
On lui doit, chez les Vertébrés, une monographie importante de VAm-
phioxus. II a montré que les liaisons des Poissons et des Batraciens s'éta-
blissent par les formes inférieures, contrairement aux idées préconçues;
que l'Okapi, superbe ruminant découvert au Congo belge, avait une étroite
parenté avec V Hclladotherium, exhumé par (1 au dry du sol de la Grèce et
que l'on croyait éteint depuis le Miocène.
Dans tous ces domaines, Ray Lankester a marqué sa forte empreinte.
Professeur remarquable dans un collège d'Oxford, Directeur du Bristish
Muséum, partout il s'est révélé un maître, attirant auprès de lui de nombreux
élèves devenus des maîtres à leur tour.
CHIMIE BIOLOGIQUE. - Sur te dosage du soufre et du phosphore
dans tes plantes. Note de MM. Gabriel Bertrand et L. Silberstein.
Les dosages du soufre et du phosphore contenus dans les espèces vivantes,
végétales ou animales, sont des opérations minutieuses que l'on a presque
toujours eu le tort de pratiquer sur les cendres. Divers auteurs, notamment
Berthelot et André ('), ont bien fait remarquer qu'une partie des métal-
loïdes cités disparaissait par l'action du feu, mais on a tellement pris l'habi-
tude, pour éviter l'emploi de méthodes longues et difficiles, de s'en tenir à
l'analyse de la partie minérale laissée par la calcination, que l'on ne peut
pas encore se rendre un compte exact, par exemple, malgré le nombre
considérable de documents publiés, des proportions de soufre et de phos-
phore qui existent dans les plantes ou les organes des plantes.
Pour être fixé d'une manière aussi précise que possihle sur la
teneur en soufre de la matière végétale, nous avons utilisé la méthode
autrefois proposée par l'un de nous pour le dosage du soufre contenu dans
le caoutchouc ( 2 ), méthode que nous avions déjà appliquée au dosage du
même élément dans la terre arable ( 3 ).
(«) Ann, Chim. Phys.. 6 e série, 15, 1888, p. 119 et 128, et Comptes rendus, 128,
1899, p. 17;
(-) Gabriel Bertrand, Le caoutchouc et fa gutta-percha, +, 1907, p. 1201.
- ( a ) Bull. Soc cki(n.,x 4 e série, kl, 1927, p. 9-10 et i38a.
séance; nu 25 novembre 1929. 887
En conséquence, deux échantillons de io« ('), provenant de plantes ou parties clé
plantes recueillies avec soin, lavées puis essorées avec du papier à filtre, ont été traités
dans un petit ballon de 120 à i5o cm \ le premier à l'état frais, le second après dessic-
cation à la température de -|-ioo<\ par iS™ 3 d'acide azotique fumant, préalablement
redistillé et vérifié exempt d'aeide sulfurique. On a agité vivement, aussitôt l'acide
versé sur la substance organique, pour assurer un mélange intime et pour éviter une
inflammation possible, du moins avec l'échantillon desséché. Lorsque, après quelque
temps de contact à la température ordinaire, la première réaction a été calmée, on a
chauffé au bain-marie, doucement d'abord, jusqu'à dissolution complète et cessation
d'effervescence. A partir de cette phase, l'opération a été continuée exactement comme
s'il s'était agi de doser le soufre dans du caoutchouc ou de la terre arable : évaporation
à consistance pâteuse, saturation de l'acidité par le carbonate de sodium, addition de
mélange nitro-alcalin, fusion au four électrique,. etc.
Parallèlement, nous avons préparé les cendres d'un troisième échantillon de io E par
chauffage progressif au four à moufle jusqu'à la température du rouge naissant, à peine
visible. Ces cendres, qui étaient restées légères jusqu'à la fin, sans fusion, ont été addi-
tionnées d'une quantité de mélange nitro-alcalin égale à celle qui avait servi dans les
deux dosages précédents, puis chauffées au four électrique, de manière à rendre les
conditions de précipitation par le baryum comparables dans les trois dosages.
Les résultats de ces expériences, résumés dans le tableau I ci-après
démontrent que :
i° En général, les teneurs en soufre sont les mêmes dans les échan-
tillons frais et dans les échantillons desséchés, les petites différences
trouvées en plus ou en moins trouvant leur explication dans l'inégalité de
composition des matériaux soumis aux analyses et pouvant rentrer dans
Tordre de grandeur des erreurs expérimentales ( 3 ), Il n'y a eu de diffé-
rence manifeste que dans le cas du bulbe d'oignon où une certaine quantité
d'essence sulfurée s'est produite et volatilisée pendant la dessiccation.
2 La proportion de soufre qui reste dans les cendres est toujours très
inférieure à celle qui existe dans la plante. Malgré les soins pris pour
la calcination ( 3 ), les pertes se sont élevées de 43,8 à 76,1 pour 100,
( l ; Correspondant à environ 1 à 3* de matières sèches. Dans le cas de la graine de
froment on a opéré sur 2 S .
( s ) On remarquera en effet que, dans les expériences où l'on opérait sur des échan-
tillons de ios. une différence de i m s de soufre par rapport à 100s de substance végétale
ne correspondait qu'à la pesée de o m s, 7 3 de sulfate de baryum. Dans les expériences
sur la graine de froment, où les prises d'échantillon était de 2'. la différence relative
de i m s de' soufre ne correspondait même plus qu'à une pesée de o ra «, uï du sel barytique.
( 3 ) Quand on chauffe plus fortement que nous l'avons faits les sels alcalins entrent
en fusion, retardent ou empêchent la combustion du charbon. Celui-ci agit alors
comme réducteur : des sulfates passent à l'état de sulfures qui. dans la suite, par oxyda-
lion, laissent dégager de l'anhydride sulfureux. Cette cause de perte avait déjà été
signalée en 1849, par Caillât (Comptes rendus, 29, i84g, p. r3;).
888 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Tableac I.
Soufre trouvé poux ioo de substances
fraîches en opérant sur :
i i — -, Soufre
l'échantillon l'échantillon les perdu par
Noms des éuantillons analysés, frais. sec. cendres. calcination.
Colza (Brass. nap. ol. D. C. j. partie mg mg ■».• pour 100.
aérienne en fleurs 120,2 12a, 5 70, 4 43,8-43, 9
Pomme de terre {Sol. tub. L.), tubercule
entier., ' ,27,7 ^,3 «4,8 46,5-4 7 ,7
Trèfle commun (Trif. prat. L.), partie
aérienne 54,5 55, 1 27,7 49.2-49,7
Froment ( Trit. sat. L.), graine i55,2 i45,6 74,8 5i ,8-48,6
Mâche ( Valer. olit. Poil. ), partie
aérienne 35,3 33,. .6,3 53,0-50,8
Luzerne (Medic. sat. L. ), partie aérienne
fleurie! «8,4 80,7 3 9 ,8 55,0-53,6
Pissenlit {Tarax. off. Wigg.), partie _ „ „
aérienne fleurie 98, 3 ' 97,9 ^ 3 >7 oo,o-33,'3
Oignon {AU. cep. L.), bulbe 66,2 5i,8 10,8 76,1-69,3
Pour la détermination exacte du soufre contenu dans les substances végé-
tales, il faut donc renoncer complètement à opérer sur les cendres. On devra
détruire les matières organiques par une méthode, telle que celle rappelée
plus haut, qui respecte la totalité du métalloïde engagé dans les tissus. On
pourra, en général, utiliser les substances examinées aussi bien à l'état sec
qu'à l'état frais; toutefois, dans le cas de plantes à essences sulfurées, pro-
venant de Crucifères, de Liliacées ou de familles voisines, il sera plus exact
ou tout au moins plus sûr d'opérer directement sur les matériaux frais.
Nous avons entrepris la même recherche comparative» au sujet du
phosphore.
Pour cela, nous avons pris trois échantillons de 10» (<) des plantes ou parties de
plantes étudiées ci-dessus : le premier a été oxydé à l'état frais par l'acide azotique
fumant et la fusion alcaline, comme pour un dosage de soufre; le second a été dessé-
ché à -t- ioo° avant de subir cette oxydation ; le troisième, enfin, a été passé au four à
moufle, puis fondu avec le mélange salin employé en quantité égale à celle qui se trou-
vait dans les deux expériences précédentes.
Quand la fusion alcaline a été terminée, on a laissé refroidir le creuset; on a placé
celui-ci, à moitié rempli d'eau, sur un bain-marie et l'on a chauffé jusqu'à désagrégation
complète de la masse fondue. La solution a été filtrée dans un matras, le précipité
(') Ou de 2 S pour la graine de froment.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 889
lavé, d'abord avec io cm3 d T eau, puis avec o cm3 d'acide acétique au^ pour dissoudre
les sels alcalino-terreus, lesquels ont été recueillis également dans le matras. Après
égouttage, on a mis le filtre et son contenu dans le creuset; on a séché, brûlé le filtre,
ajouté 3s de mélange alcalin, chauffé jusqu'à fusion que l'on a maintenu 10 à i5 minutes,
en brassant avec le fil de nickel. Après refroidissement, on a traité la masse fondue
par l'eau, comme la précédente, en recueillant la solution toujours dans le même matras.
Finalement, l'alcalinité du liquide a été neutralisée au papier de tournesol avec de
l'acitle chlorhydrique, on a ajouté 5 e ™ 3 d'acide acétique au -fc, amené à i25 cm3 , titré
l'acide phosphorique à l'urane et calculé en phosphore (*).
Les résultats fournis par ces nouvelles expériences et rassemblés dans le
second tableau, établissent que :
^ i° Les teneurs en phosphore des échantillons frais se retrouvent quand
on opère sur les échantillons desséchés, aux petites différences près dont
nous, avons donné l'origine à propos du soufre.
2 II y a perte de phosphore pendant la calcination, mais que cette
perte est beaucoup moins grande que celle du soufre dans les mêmes condi-
tions. Il n'a disparu en effet dans nos expériences, que de 0,2 à 7,0 pour 100
du phosphore contenu dans la matière végétale ( 2 ).
Tableac II.
Phosphore trouvé pour 100
de substances fraîches en opérant sur Phosphore
Noms des échantillons analysés, l'éch. frais, l'éch. sec. les cendres, par calcination.
• rap mg mç poar ton.
Pomme de terre, tubercule entier. .. . -5.1,8 5/1,9 53. 7 0,2-3,0
Mâche, partie aérienne y3,3 73, •? -0,1 1,6-1, 5
Pissenlit, partie aérienne fleurie 70,9 72,0 69,6 1 ,8-3 ,3
Trèfle commum, partie aérienne 61,0 61,1 5q.q i.8-r,q
Froment, graine 4o2,6 '1 1 5 , 4 090,4 3, 0-6.0
Colza, partie aérienne fleurie 70,8 69, 5 68,4 3 ,4-i ,8
Luzerne, partie aérienne fleurie 100,0 io3,8 96,4 3,6-7,1
, Oignon, bulbe 58,6 '56,2 56, 1 4,3-o,2
Les manières très différentes de se comporter du soufre et du phosphore
pendant la calcination proviennent évidemment de ce qu'une grande partie
du soufre est engagée dans des combinaisons purement organiques, notam-
ment des combinaisons à noyau cystinéique, tandis crue le phosphore est
(') Comme nous l'avons vérifié par des expériences de contrôle, ni la silice, ni le
calcium n'influencent le dosage du phosphore par celle méthode.
( 5 ) Vu la petitesse des chiffres, il ne s'agit évidemment ici que d'une approximation.
890 ACADÉMIE DES SCIENCES.
toujours lié à de l'oxygène, sous forme de reste phosphorique, même dans
les combinaisons carbonées telles que la phytine, la lécithine ou les acides
nucléiques. En calcinant avec précaution, à température relativement
-basse, de façon à obtenir des cendres poreuses et légères, on évite presque
complètement la réduction des phosphates et, par suite, la perte de phos-
phore.
Nous montrerons prochainement, par un, exemple, que les résultats
exposés dans ce Mémoire ne présentent pas seulement de l'intérêt au point
de vue de la chimie végétale théorique, mais aussi de la pratique agricole.
MINÉRALOGIE. — Sur les étincelles qui jaillissent des 'stalactites.- frappées
violemment avec un outil d'acier. Note de M. J.-A. Le Bel. •
J'avais observé depuis longtemps le curieux phénomène mentionné dans
le titre de cette Note sur les stalactites de ma grotte des Eyzies en Dordogne,
et je ne doutais pas qu'il soit dû à la présence de grains de quartz inclus
dans la roche; mais tout récemment, j'ai fait dissoudre un morceau assez
important de stalactite, et à mon très grand étonnement, il n'est resté
aucune matière dure.
J'ai renouvelé mon essai avec une stalactite provenant des grottes célèbres
de Han-sur-Lesse (Belgique), et d'un autre côté M. Viré l'a observe sur les
stalactites de la grotte de La Cave près Rocamadour; il est assez probable
que le phénomène est général dans toutes les formations de stalactites. H y
a lieu de l'attribuer à un phénomène de triboluminescence, carié carbonate
de calcium est une matière plutôt tendre.
Je profite de cette occasion pour signaler que les stalagmites de ma grotte
des Eyzies sont souvent inclinées, ce qui donne lieu à des sortes de buissons
qu'on appelle buissons de corail; mais la formation la plus curieuse est
celle qu'on appelle corne de cerf, dont les branches très minces décrivent
parfois des demi-cercles complets. Ces formations sont extrêmement rares,
et ne se produisent plus aujourd'hui parce que l'air des grottes est devenu
trop sec. J'ai remis à M. A. Lacroix, au Muséum, un bel échantillon de
corne de cerf représentant le type de ce genre de stalactite.
SÉANGÈ DU 23 NOVEMBRE I929. 891
GÉOPHYSIQUE. — Sur les mesures de températures' dans les sondages.
Note de MM. G. Fbiedel et V. Maikowsky.
Pour ces mesures, l'emploi des thermomètres à maxima ordinaires, du
type médical ou autres, est à rejeter, à cause du danger de déplacement de
l'index dans les manœuvres de remontée. Il vaut mieux, d'ailleurs, éviter
d'employer des thermomètres fermés alors qu'on les immerge sous 1000
ou i5oo m d'eau et plus,* ce qui oblige à les enfermer dans une boîte d'acier
à la fois très solide et très étanche sous peine de les exposer à l'écrasement,
ou tout au moins de devoir soumettre leurs indications à des corrections de
pressions considérables et très incertaines.
Par contre l'emploi du thermomètre coupé, dont le principe n'est pas
nouveau, nous a donné d'excellents résultats depuis que nous y avons
apporté un très petit perfectionnement qui le rend tout à fait sûr.
On se sert d'un tube thermométrique non gradué, muni d'un réservoir,
du type courant. Le tube est coupé obliquement suivant une face plane fai-
sant un angle de 45° au plus avec l'axe du tube; cette section s'obtient faci-
lement, à sec, au moyen de la meule de corindon qu'emploient tous les
opticiens. On remplit réservoir et tube de mercure de façon que le mercure
affleure à l'orifice à une température sûrement inférieure à celle T qu'il
s'agit dé mesurer. Deux ou trois thermomètres ainsi préparés sont des-
cendus, simplement protégés par une boîte de fer-blanc qui n'a besoin d'être
ni solide ni étanche, la pression étant sans effet notable sûr le tube ouvert.
Il faut seulement remplir la boîte d'eau propre, afin d'éviter au thermomètre
le contact d'une eau boueuse qui risquerait d'obturer le tube. Après un
séjour de quelque 24 heures au fond du trou de sonde, le thermomètre est
remonté, sans que les chocs des manœuvres puissent avoir aucune action
sur ses indications. Le mercure, à la température T, s'est échappé en partie
et affleurait au niveau de l'orifice. La section oblique a pour effet de déter-
miner d'une manière sûre le détachement et la chute de gouttelettes très
régulières, tandis qu'avec une section normale il peut se faire qu'une goutte
plus ou moins grosse de mercure s'accumule sur l'orifice, puis rentre dans
le tube lors du refroidissement. En fait, avec les tubes ordinaires tels qu'on
lès emploie pour les thermomètres courants gradués en degrés, il s'écoule
avec une parfaite régularité de deux à trois gouttelettes par degré. La pré-
cision atteint ainsi un tiers de degré à un demi-degré. Il nous a semblé illu-
892 . ACADÉMIE DES SCIENCES.
soire d'aller au delà en raison des variations possibles de la température
mesurée, mais rien ne serait plus facile que. d'augmenter la précision : il
suffirait d'employer un tube plus fin. ou un réservoir plus gros.
Les tubes remontés sont placés tour à tour, au laboratoire, dans un bain
liquide convenablement agité, à côté d'un thermomètre gradué. On élève
lentement la température du bain, et lit la température T sur le thermo-
mètre gradué, à l'instant où le mercure, dans le thermomètre coupé, atteint
l'orifice. ïl n'y aurait pas grand intérêt à mieux définir cet instant j la pré-
cision pouvant être augmentée à volonté. Le mieux est d'observer en se
plaçant bien en face de la section du tube et en notant le moment où l'on
voit apparaître le mercure brillant dans l'orifice. Si l'observateur est seul,
il peut employer comme thermomètre gradué un thermomètre à maxima,
qu'il sort du bain au moment où le mercure affleure dans le thermomètre
coupé.
Grâce à ce minuscule perfectionnement de la section oblique, il y a un
contraste frappant entre les anciennes courbes de températures, irrégulières,
comme celles que l'on trouve dans tous les ouvrages classiques, et celles
que nous observons dans les nouveaux sondages effectués par les mines
domaniales de potasse d'Alsace dans le bassin salifère du Haut-Rhin. Les
courbes sont à très peu près des droites, la répartition des températures
jusqu'à i6oo m linéaire et le degré géothermique bien constant (20 m environ).
Deux observations :
ï° Si l'on se propose de connaître la température régnant dans le sol à
chaque profondeur avant tous travaux, les mesures ne se font utilement
qu'au cours de l'approfondissement du sondage, au fond du trou. La régu-
larité des mesures ainsi obtenues tend à faire penser que, dans ces conditions,
la chaleur dégagée par le rodage et le refroidissement déterminé par la
circulation d'eau n'influent pas sensiblement sur la température de l'eau au
fond du trou, telle qu'elle s'établit après quelque 24 heures de repos. Les
courants de convection qui pourraient s'établir pendant ce repos en raison
des différences de température aux différentes profondeurs paraissent, de
même, être sans action notable. En revanche, les mesures faites sur le
sondage après son exécution, par exemple en remontant lors du détubage
et de l'obturation, sont irrégulières et donnent une idée inexacte du degré
géothermique.
2 Une cause d'erreur qui affecte les résultats de beaucoup de sondages
se présente dans la zone des profondeurs faibles et moyennes, pouvant aller
dans nos climats (très en gros) jusque vers 3oo à 4oo ra , Cette zone, dont la
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 8g3
limite varie avec le climat, le jour et l'heure même des mesures, est celle
où la température T du sol, à mesurer, est inférieure à la température
régnant dans l'air au moment des lectures. On prend couramment la pré-
caution de remplir de glace la boîte des thermomètres, afin qu'ils ne
passent pas, avant d'atteindre le fond du trou, par une température supé-
rieure à T. Mais lorsqu'on remonte les thermomètres au jour il arrive
souvent que l'on ne songe plus à prendre des précautions du même ordre,
aussi. nécessaires cependant. On mesure ainsi des températures trop élevées,
quand elles ne vont pas jusqu'à être simplement, comme on en voit des
exemples, la température même du laboratoire. C'est à cette cause d'erreurs,
grossière mais assez commune pour mériter d'être signalée, qu'il faut attri-
buer l'irrégularité fréquente des courbes de températures dans les parties
supérieures des sondages et l'illusion de températures trop élevées aux pro-
fondeurs faibles et moyennes. Il ne semble pas nécessaire d'indiquer ici les
précautions à prendre, faciles à imaginer. Ce sont précautions qui exigeiit
quelque réflexion dans chaque cas et que, faute d'y réfléchir, on ne prend
lé plus souvent pas. Leur oubli fausse un grand nombre de résultats.
U est à recommander aussi d'éviter au tube préparé pour l'essai des chan-
gements brusques de température qui peuvent déterminer la rupture de la
colonne mercurielle.
ELECTIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un membre
de la Section d'Astronomie en remplacement de M. P. Puiseux décédé.
Le nombre de votants étant 49,
M. Ernest Esclangon obtient 35 suffrages
M. Charles Nordmann » "7 »
M. Jules Baillaud » 3 »
M. Emile Belot » 2 »
II y a 2 bulletins nuls.
M. Eksest Esclangon, ayant réuni la majorité absolue des suffrages,
est proclamé élu.
Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la
République.
8g/j ACADÉMIE DES SCIENCES.
PLIS CACHETES.
M. Louis le Rond demande l'ouverture du pli cacheté reçu dans la
séance du 25 juin ig23 et inscrit sous le n° 9189.
Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient un Mémoire sur
Les éléments de la nature.
(Renvoi à la Sectionne Physique.)
CORRESPONDANCE.
ARITHMÉTIQUE. — Sur l'extraction des racines de tableaux carrés.
Note de M. Herbert Ory.
Dans une précédente Note {Comptes rendus, séance du 3 décembre 1*328),
nous avons exposé une méthode de résolution de l'équation x n = A, où A
est un tableau carré du deuxième ordre. Cette méthode, basée sur la théorie
des substitutions, peut en général être appliquée au cas d'un tableau carré
d'ordre quelconque. C'est sur cette généralisation et sur la simplification de
la méthode que nous voulons revenir aujourd'hui.
Pour éviter les longs développements que nécessite le cas général d'un
tableau d'ordre quelconque, nous allons brièvement exposer le procédé de
résolution dans le cas des tableaux carrés du troisième ordre. Par analogie,
on en déduira aisément le procédé pour le cas général. Soit donc
A =
*9j Ct=ja "AH
*31 rt 32 ^33
un tableau carré du troisième ordre et proposons-nous tout d'abord de
résoudre l'équation x* == A. .
Nous appellerons racine carrée de A le tableau x qui satisfait à cette der-
nière égalité et, d'une façon générale, racine n Uinc de A le tableau y satisfai-
sant à l'équation 7"= A.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 8g5
Dans ce qui suit, nous supposons connue la théorie des substitutions.
Par une substitution S, convenablement choisie, on fait correspondre au
tableau À un tableau réduit, B = SAS -0 , dont seuls les éléments de la dia-
gonale principale ne sont pas nuls. La racine carrée de B s'extrait alors
aisément : c'est un tableau carré y dont les éléments de la diagonale princi-
pale sont les racines carrées des éléments correspondants de B, tous les
autres éléments étant nuls. La substitution inverse de S, appliquée à ce
tableau y, détermine un tableau x = S -1 jS, qui est la racine carrée de A
et le problème est résolu.
La recherche de la substitution S n'est pas aisée. On peut voir à ce sujet,
dans la Note précitée, la substitution que nous avons donnée dans le cas des
tableaux du deuxième ordre. On peut pratiquement éviter la recherche
de S. Il suffit de se souvenir que les éléments de la diagonale principale du
tableau réduit B ne sont pas autre chose que les racines de l'équation carac-
téristique de A. Cette équation est, comme on sait, pour les tableaux du
troisième ordre, de la forme
A 3 -+- (7 A 2 -f- b A -+- c = o.
où a, b, c sont des nombres réels.
Supposons qUe les racines de cette équation soient a,, a,, a 3
tableau B = SAS~" a donc la forme
Le
B =
«1
a 2
a.
Sa racine carrée est
K,
v^
b
D
V'«3
Nous avons déjà dit qu'au tableau y la substitution inverse de S fait cor-
respondre le tableau x = S - ' y S, qui est la racine caTrée de A. Ici encore
il est pratiquement inutile d'avoir recours à la substitution S pour déter-
miner x.
L'équation caractéristique de x est, aux notations près, identique à celle
dey. Elle se déduit donc du tableau ci-dessus et s'écrit
,r 3 — (\Jcx„ a 3 4- y/a, « 3 -t- \J~x l a^)oc-+ (\A*iH- \> / <x»+ \/a- s )x — y'a,a 2 a3=o.
%6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Or le tableau x doit satisfaire à l'équation x i = A, d'où, en substituant,
x = (A -i- y ; a, + \/a, + \, / 'x 3 )" , [( ya„« 3 4- y'a, a 3 -+- \/oc, «,) A + \,/«, k,î( : ],
et cette égalité donne la solution cherchée.
Passons au cas de la racine cubique. Nous avons donc à résoudre x 3 = A.
Ayant trouvé, comme précédemment, le tableau B, on extrait sa racine
cubique
3. —
:i —
V«..
o
o
3 —
V«3
L'équation caractéristique de y est identique à celle de x, racine cubique
de A, et nous pouvons écrire cette dernière
Or x 3 = A, et l'équation prend la forme
(i) ax- ■+■ bx -i- c + A = o,
où a, è, c sont des nombres ordinaires, réels ou imaginaires et A le tableau
carré donné. Cette équation se résout en posant x -\ — - = s. Elle devient
2rt
z 2 = T, T étant le tableau — . t — - •
' 4 a "a
Cette dernière égalité nous ramène au cas de l'extraction de la racine
carrée, traité plus haut.
Remarquons pour terminer que, dans le cas général de x n =A, il est
toujours possible de déterminer l'équation caractéristique de x comme nous
venons de le faire dans les deux cas précédents. Cette équation caractéris-
tique, qui est ici du troisième degré, permet toujours de ramener l'équation
donnée x" — A à une équation du deuxième degré de la forme (i). Nous
venons de traiter cette équation et le problème est donc résolu de façon
tout à fait générale.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques propriétés des fonctions
méromorphes et holomorphes. Note de M. EL Milloux, présentée
par M. Emile Borel.
1. En utilisant la formule de Jensen, la définition de l'indice caractéris-
tique de M. R. Nevanlinna, et un théorème de M. Henri Cartan (extension
d'un théorème de P. Boutroux), j'ai démontré le théorème suivant :
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 897
Théorème I. — Soit <p(~) une fonction méromorphe dans le cercle \ s | =? 1 .
Si, dans le cercle [z | = /",• les points en lesquels la fonction <p(s) vérifie V iné-
galité
, log| T (-)l^-A
ne peuvent être enfermés dans des circonférences dont la somme des rayons est
égale à -j-, on a /' inégalité
t/\ 1\^±1
log/j
(,. . T (ll i)>^)oU).
2. Une première application du théorème I est la suivante :
Théorème II. — Soitf(z) une fonction holomorphe et inférieure en module
à un dam le cercle | z \ = 1 . Si, dans le cercle \z\ = r, la fonction f{z) satis-
fait à P inégalité
l°g:/(s)g-A
en des points qui ne peuvent être enfermés dans des circonférences dont la
somme des rayons est égale à y , la fonction f (s) vérifie l'inégalité
(a) logi/(r' e -")!<- A(l ~^;~ r,) o(.).
Ce théorème permet d'obtenir des conditions suffisantes pour entraîner
la convergence de certaines suites de fonctions holomorphes, conditions
moins restrictives que celles que j'ai données dans ma Thèse ('), en appli-
cation d'une inégalité due à M. Garleman.
Les limites fournies par les inégalités (1) et (2) sont atteintes, au facteur
constant o (1) près, par certaines fonctions.
3. Le théorème suivant est une application du théorème I, de la deuxième
inégalité fondamentale de M. R. Nevanlinna, et de l'un-de mes résultats
antérieurs :
Théorème III. — Soit <p(V) une fonction méromorphe satisfaisant, dans le
cercle \ z | = 1 , aux deux conditions suivantes :
i° Les points où la fonction <p(s) vérifie Vinégalité
Iog!<p(s)|^-A
ne peuvent être enfermés dans des cercles dont la somme des rayons est infé-
■ 16
rieure à -r •
h
(') Voir H. Milloux, Le théorème de M. Picard... (J. de Math., 3, iv, 1924,
Chap. I, p. 345-4oi).
898 ACADÉMIE DES SCIENCES.
3° II en est de même des points où \ o(s)| est supérieure à un.
Alors, dans le cercle | s | = R, le nombre des zéros de 5 (s) — a est supé-
rieur à
o (.1 )
log/t
A
lOg/i
sauf peut-être pour des valeurs de a dont les points représentatifs sur la sphère
de Riemann sont intérieurs à deux petits cercles de rayon e _m .
Reste une constante numérique,
Ce théorème généralise et étend aux fonctions mérômorphes un de mes
résultats antérieurs, relatif aux fonctions holomorphes. Il a des applications,
notamment dans l'étude des fonctions mérômorphes, d'ordre fini supé-
, 1
neur a -■>
- 2
MÉCANIQUE DES FLUIDES. — Quelques résultats touchant la stabilité
ou la régularité du mouvement d'un liquide visqueux. Note de
M. Joseph Pérès.
1. Dans Mémoire un déjà ancien ('), M. Walfrid Eknian, examinant la
stabilité de certains mouvements d'un fluide visqueux, tire parti, pour le
cas plan, de la considération du sens de variation de l'intégrale / / £ 2 d<j,
où 'C est le tourbillon. La lecture de cet intéressant article me fait penser
qu'il pourrait être opportun d'indiquer ici divers résultats, assez précis,
auxquels m'a amené la considération d'intégrales analogues. Je me home,
pour abréger, aux problèmes plans.
2. Soit d'abord un liquide remplissant tout le plan. Nous supposerons
que, dans un petit intervalle ; i fi £„ + ':, le tourbillon tende uniformément
vers zéro lorsqu'on s'éloigne à l'infini ; R désignant la distance OP, il exis-
tera donc une fonction E(R), nulle avec-p ) et telle que
(1) ' Ç ( P ) 1 •< E 1 R j (quel que soit t)\
de plus, les quantités t,' x , Ç , â'Ç, u, v seront supposées continues et limitées
en module par une fonction K (R) (peu importe laquelle).
(') On the change from steady to turbulent motion af liquids (Arkiv fur Mat,
Astr. och Fysik. 6, xu, 1910, p. 14-16).
séance; du 25 novembre 1929.
Considérons alors l'intégrale (étendue à tout le plan)
8 99
d'après la relation connue
i=ff<f(K)d<r;
* + „*
<4 = ^
a y
il vient
^=-S/^('£ + '-f)**//V'' , ** i
les intégrales ayant évidemment un sens si, comme nous le supposerons,
o et f' tendent vers zéro assez vite avec 'Ç. La première intégrale est nulle,
comme où le voit en l'étendant d'abord à un cercle de rayon très grand, ce
qui donne le terme très petit
/ ( u«. + cS ) es(Ç) dsi
•A:
transformant la seconde, il vient
p d J C C ',» 17 # Y (%.
cte;
de sorte que, et c'est là l'essentiel, toutes les fois que =?"('() est positive on
peut affirmer que -j est négatif ou nul.
3. Soit alors M(/) le maximum de ]£| dans le plan. Il est facile d'établir
que M(/) ne peut croître.
Si, en effet, à l'instant suivant t 1 , on avait M(Y)> M(ï), N étant un
nombre compris entre M(t) et, M (Y), \'C (t')\ dépasserait N dans un certain
domaine d'aire D. La fonction o étant choisie paire et croissante avec \'Ç\
on aurait
J(f')Xp(N)D,
d'où
ô — J ( t ) — J ( t ' )< J ( t) — 9 ( ,N ) D .
Or 3(t) ne dépend que des valeurs de op dans l'intervalle o, M(t) et l'on
pourra toujours prolonger la fonction o, dans l'intervalle M(t), N de façon
que, ®" restant positif, on ait
>i*» ! -£
1. e.
Q<o,
ce qui contredit le n° 2.
qoo . ACADÉMIE DES SCIENCES.
4. On peut en tirer un léger complément d'un résultat de M. Oseen dans
son étude des singularités. Il montre (') (théorème fondamental) que:
lorsque, dans un intervalle t <t < t t , le tourbillon vérifie une inégalité telle
que(i), E(R) ayant la valeur br.i-h* ' le mouvement est encore régulier
à l'instant t,. Si donc le mouvement cesse d'être régulier à l'instant t,, ce
peut être que, dans une région finie du plan, \'Ç\ n'est point borné
pour t -> *,, ouJjien que, à l'infini, l'inégalité cesse d'être remplie. D'après
ce "qui précède, la première éventualité serait à écarter.
5. L'intégrale J étant étendue à une portion finie du fluide, on aura
p cli
u. dt
=ff™«*=£<«>ê*-ffM(è)Hî)>-
négative si l'intégrale de contour disparaît et si o"^> o.
Si, par exemple, Ç présente un maximum au point P (ou un minimum),
ce point étant entouré de courbes £ = cotfst., on prendra pour courbe C la
courbe 'Ç = A = const. et 9 telle que s'( a) = 0. Choisissant <p de façon que
les termes principaux de l'intégrale viennent du maximum, on verra, en
reprenant le raisonnement du n° 3, que ce maximum ne peut croître.
CHRONOMÉTRIE. — Contribution à Cétude expérimentale de la
déformation du spiral plat. Note ( 3 ) de M. G. -P. Arcay,
présentée par M. A. Cotton.
1. J'ai examiné ( 3 ) le cas du spiral muni de courbes terminales
théoriques.
On pouvait supposer que la coïncidence, dans ce cas, des déformations
statiques et cinématiques était uniquement due à l'effet des courbes ; il était
donc utile d'étendre cette étude au cas du spiral sans courbe et du spiral
avec courbe et goupilles de raquette, entre lesquelles la lame glisse par suite
du défaut d'encadrement, au cours de l'oscillation du balancier.
2. J'ai utilisé la méthode précédemment décrite et employé, à part,
quelques modifications de détail, les mêmes appareils.
Pour les deux types de spiraux, j'ai comparé les déformations statique et
( 4 ) Hydrodtynamik, p. 81-82.
(■) Séance du 18 novembre 1929.
( s ) Comptes rendus, 189, 1929, p. 479-
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 901
cinématique à la plus grande extension, à la plus grande contraction et au
moment de la vitesse maximum du balancier, en superposant au négatif
Fie. 1.
obtenu au cours de l'oscillation jdu balancier, le positif correspondant à la
même position statique, sans pouvoir relever la moindre différence, quel
Fie. a.
Fie. 3.
que soit le procédé d'observation mis en œuvre (microscope ou photo-
graphie).
C, R., 1939, 2» Semestre (T 189, N* 22.)
%
g02 ACADÉMIE DES SCIENCES.
La figure i montre l'effet de la superposition, au maximum d'extension
pour un spiral avec courbes et goupilles de raquette; la coïncidence des
deux images du spiral, l'une en noir sur fond clair, l'autre en clair sur fond
noir, a donné une teinte uniforme grise, très difûcile à clicher (une partie
du balancier correspondant à la déformation statique a été supprimée à
l'aide d'un cache).
La difficulté de reproduire l'effet de la superposition des deux spiraux
a conduit dans la figure 2 qui correspond à un spiral sans courbe au
maximum d'extension à décaler les images de façon à montrer le parallé-
lisme des deux spiraux. «
On a opéré de même pour la figure 3, relative à un spiral avec courbe
et goupilles de raquette, présenté dans la position de vitesse maximum.
3. On peut donc conclure de cette étude que la déformation statique et
la déformation cinématique du spiral plat, correspondant à la même
position du balancier, sont, dans tous les cas, identiques (à ^ de milli-
mètre près) et que, par conséquent , il est légitime d'utiliser comme méthode
de contrôle expérimental la méthode des déformations statiques.
CHEMINS DE FER. — La formule auto- ferroviaire des transports rapides à
grand rendement. Note de MM. Louis Hibscuaubr et âogostïn Tas.oîj,
présentée par M. L. Lecornu.
Nous avons exposé (') les caractéristiques générales d'une formule de
transports extra- légers et ultra-rapides dont la mise en pratique (malgré
l'opinion administrative qui a prévalu jusqu'ici) ne saurait, en aucun cas,
entraver le développement rationnel des transports aériens proprement
dits.
Quoi qu'il en soit, l'extension de cette formule à la circulation rapide,
sur voie guidée, d'un matériel léger, à gabarit élargi, du type automobile,
nous a permis de préciser les données propres à cette circulation, qui impli-
quent, -notamment, comme condition essentielle de sécurité, la séparation
respective des organes de roulement et des organes de guidage, ces derniers
conservant leur efficacité quelles que soient les réactions et oscillations du
véhicule guidé sur sa voie de roulement.
Le rendement économique d'un tel système peut atteindre aisément sa
Ci Comptes rendus, 186, 1938. p. 3o.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. go3
valeur optimum, eu égard à ce que ce matériel auto-ferroviaire, à bandages
élastiques, comporte d'une part des voies de roulement simplifiées, parce
que directement établies sur leur infrastructure, et d'autre part un dispositif
d'àutoguidage effaçable qui lui permet d'assurer, tant sur voie routière
ordinaire que sur sa voie spécialisée, la totalité du parcours du transport.
Pratiquement, ces voies de roulement peuvent être constituées par des'
sortes de rails-ponts, à larges ailes, à l'écartement de i m ,4o d'axe à axe, en
forme de. poutres en arc surbaissé, à extrados rectiligne, en béton armé ou
métalliques, formant avec leurs entretoises un châssis amovible qui vient
s'encastrer, à ses extrémités, dans une fondation de béton, soit directement,
soit par l'intermédiaire de piliers d'appui.
En courbe, les châssis restent droits, suivant une polygonale axée sur un
rad central, de tracé circulaire, avec raccordements paraboliques. Ce rail
central, qui sert aussi de rail de retour du courant, est l'organe fixe de rou-
lement et de retenue des roues de guidage du matériel roulant, rendues
indéraillables par leur mode de montage et de fonctionnement. C'est par
elles que se fait la commande de la barre d'accouplement des roues direc-
trices du véhicule, ainsi que le guidage élastique de l'essieu arrière qui
assure le libre envirage de cet essieu sur, la surface de roulement, prévue
en conséquence.
L'autoguidage de sécurité conserve donc toute la souplesse de direction
de l'automobile, grâce à laquelle un léger effort d'orientation entraîne le
virage régulier du véhicule, tandis que l'adhérence des bandages absorbe
la poussée centrifuge, sans préjudice, le cas. échéant, de l'effet compensa-
teur du devers.
Par ailleurs cette souplesse de l'autoguidage autoriserait des tracés
également très souples, sous la forme, par exemple, de voies hélicoïdales,
à axe vertical»qui, avec le gabarit de 2 m , pourraient être ramenées à un
rayon moyen de io m pour 5o mm par mètre de déclivité moyenne. Cette
disposition faciliterait, notamment, la pénétration de lignes auto-métropo-
litaines jusqu'au niveau des terrains favorables et vierges de toute instal-
lation. De telles artères souterraines, à revêtement annulaire, de j m environ
de diamètre, faciles à aérer, puisque électrifiées, et dont la partie- située
au-dessous du plan de roulement pourrait servir à un transport postal
automatique, seraient de construction rapide et d'un prix de revient de
l'ordre de 2 millions par kilomètre de voie simple, dans des conditions de
moyenne difficulté. .
Pour les artères en surface et dans les mêmes conditions, cette dépense
po4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
kilométrique s'abaisserait à moins de ioo\>oo Ir pour le type à niveau et à
environ i5oooo rr pour le type surélevé, non compris les dépenses, essentiel-
lement variables, d'acquisition ou d'occupation de terrains.
Rien ne s'opposerait à l'utilisation de ces voies spécialisées par un matériel
électromobile, du type ordinaire, équipé pour l'autoguidage, qui pourrait
s'alimenter sur l'artère de parcours direct pour rayonner ensuite autour des
terminus. Mais il n'est pas douteux qu'une exploitation intensive de ces
lignes auto-ferroviaires, rapides et superrapides, comporterait un. matériel
spécial d'un type extra-léger, analogue à celui des cabines d'aérobus.
C'est ainsi que des automoteurs de ce type, bien profilés, de 200 kilo-
watts de puissance et d'une charge totale de 6 tonnes, pourraient réaliser,
en toute sécurité, des vitesses de l'ordre de 200 km/h et que deux auto-
moteurs semblables, accouplés à 2 voitures de 8 l , constitueraient des convois
de moins de 3o' pour 200 places assises, capables de vitesses commerciales
de i5o km/h sur profil moyennement accidenté.
En résumé, dans les divers problèmes de transports modernes où l'intérêt
de la célérité prime celui des gros tonnages et pour lesquels la formule
ferroviaire ordinaire s'avère insuffisante ou trop coûteuse, qu'il s'agisse de
lignes de pénétration à très longue portée, d'artères métropolitaines directes
et rapides ou de lignes superrapides d'urbanisation, la solution auto-
ferroviaires paraît tout indiquée, tant par la réduction considérable qu'elle
permet d'envisager dans les délais et les charges d'établissement que par la
rapidité, le confort économique et la commodité d'un transport assuré de
bout en bout sans coupure et, enfin'" par le rendement commercial de Fex 7
ploitation, susceptible de plus-values contractuelles pour les collectivités
intéressées.
POLÀRIMÉTRIE. — Sur la dispersion rotatoire de Pacide tartriquc et des
tartrates alcalins en solution aqueuse. Note ( ' ) de MM. G. Brchat et
R. Legris, présentée par M. A. Cotton.
On peut essayer de représenter les dispersions rotatoires des solutions
d'acide tartrique par des formules à deux termes du type
A B
[«] =
r--iï k-ïi
( ' ) Séance du 28 octobre igay.
SÉANCE DU lit NOVEMBRE 1929. €)o5
Un tel essai a déjà été fait par Lowry et A us tin (' ) pour représenter les
mesures de précision qu'ils ont réalisées dans l'étendue du spectre visible ;
mais ils ont dû choisir un peu arbitrairement les longueurs d'onde propres X
et X,, de sorte que leurs formules sont tout à fait incompatibles avec les
mesures de rotation réalisées par Descamps ( 2 ) dans le spectre ultraviolet.
Nous avons pensé que nous obtiendrions de meilleurs résultats en prenant
pour la longueur d'onde propre X la valeur o^,233o (XjJ== 0,004289)
déduite des mesures d'absorption dont nous avons rendu compte dans une
Note précédente ( 3 ).
Nous avons ainsi calculé des formules pour les diverses concentrations,
de 1 à 5o s pour ioo cœ3 , la valeur de À, (À, = o,o3o584) étant la même pour
toutes ces formules. L'accord avec les résultats expérimentaux s'est montré
satisfaisant, comme on peut en juger par le tableau suivant, relatif à une
solution contenant 48 s , 21 d'acide dans ioo™ 3 de solution :
\.
' |>] raie.
[a]obs.
Cale— Obs.
X.
[a]catc.
[a]obs.
Cale— Obs.
2ÔD2. .
— 568,7
— 5i8,8
— 00
4358..
• 7^7°
7,020
-t-0, i45
28o4..
-279,5
-274,5
— 5
46 7 8..
9,o43
9,00.6
— 0,0l3
2967 . . .
-i47>5
— i47,5
48oo..
9! 383
9i43o
— 0,067
3022. . .
— 120,8
-122,9
+ 2, i
5o86..
9>7°7
.9,784
-0,077
3 126. . .
- 83,7
- 85,5
+ 1,8
546i..
9,553
9,5g4
— o,o4i
3342...
- 3 9 ,44
— 4o,oo
-+- o,6\
5 79 o..
9> l5 9
9,162
4-0, oo3
365o...
— 11,2
— 10,6
' — 0,6
58 9 3..
9,010
9,010
0,000
4047 . . .
2 '9
3,6
- 0,7
6438..
8,i49
8,073
0,076
Dans le spectre visible, les écarts avec les résultats expérimentaux de
Lowry et Austin, de l'ordre de 0,4 pour 100, sont à peine supérieurs à
ceux qui correspondent à la formule donnée par ces auteurs ; dans le spectre
ultraviolet, les écarts avec les résultats de Descamps ne dépassent guère
2 pour 100, sauf pour la raie 2652, qui est sans doute trop près de la bande
d'absorption pour qu'on puisse y réduire son influence à celle de la pre-
mière composante X .
Nous avons calculé des formules analogues pour diverses solutions de
tartrales neutres alcalins étudiées par Descamps, et nous avons obtenu des
résultats satisfaisants en conservant la même longueur d'onde propre X , •
ce* qui est bien d'accord avec la conclusion indiquée dans notre précédente
(' ) T. M. Lowry et P. C. Acstin, Philosophical Transactions, 222 A, 1922, p. 24.
{-) R. Descamps, Thèse. Bruxelles, 1928.
(* 3 )-G. Brdhat et R. Legbis, Comptes rendus, 189, 1929, p. 745.
go6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Note, que la bande de l'acide tartrique se retrouve dans l'ion tartrique.
Mais nous avons dû prendre pour la seconde longueur d'onde propre A, une
valeur différente de celle qui convient à l'acide tartrique; cette valeur, la
même pour tous les tartrates, correspond à X'J= 0,02790. Remarquons en
passant que nous n'avons pas retrouvé les longueurs d'onde propres très
petites introduites pour rendre compte de l'absorption des tartrates neutres
pour les longueurs d'onde supérieures à 2536 A, ce qui confirme l'attribu-
tion de ces longueurs d'onde propres aux cations inactifs.
Quant aux coefficients A et B, leurs valeurs sont données par le tableau
suivant :
Solutions d'acide tartrique.
Tartrate dé potassium.
A
Tartrate de sodium.
C.
1 , 1009
5, 10
9,go3o
19. 79 66
48.21
c.
0.9979
I î 5, 8477
t c.
) 1 ,0986
( i5 ,5i 19
A.
24, 161
23, 894
23,694
a3,44o
22,55o
A.
21 ,g85
23,356
-A..
24,707
20, i5o
B.
J7.774
i 7 , 9 36
17,9^
18,060
18.222
B.
7,785
8,192
B.
8,788
9- 3a 9
On voit que le coefficient B est environ deux fois plus petit pour les tar-
trates neutres que pour l'acide tartrique; cette diminution est évidemment
à rapprocher du fait que la bande d'absorption À y est beaucoup moins in-
tense; elle suffit à expliquer la diminution des longueurs d'onde du maxi-
mum de rotation et du point d'inversion observées par Descamps et l'appa-
rence normale de la dispersion dans le spectre visible.
Mais le fait essentiel que met en évidence le tableau précédent est la
petitesse des variations avec la concentration des coefficients A et B. Pour les
solutions d'acide tartrique, lorsque la concentration passe de 1 à 5o pour 100,
le coefficient B par exemple n'augmente que de 2,5 pour 100; pour des va-
riations du même ordre de la concentration, le pouvoir rotatoire du sac-
'charose varie de 0,7 pour 100, celui du glucose de 3 pour 100, celui du
lévulose de 5 pour 1 00. On est ainsi conduit à penser que les pouvoirs rotatoires
des deux groupesd'électrons qui coexistent sans doute dans la molécule d'acide
tartrique ne subissent, lorsque la concentration varie, que de faibles varia-
tions, tout à fait comparables à celles qu'on observe pour les sucres, et
qu'on interprète alors par de petites déformations de la molécule. Les-solu-
SÉANCE DU 2?) NOVEMBRE 1929. 907
tions d'acide tartrique ne nous paraissent peut-être anormales que parce
que le hasard fait que nous n'observons dans le spectre visible qu'une rota-
tion résultante beaucoup plus petite (10 à 5o fois) que les rotations compo-
santes, de sorte qu'une faible variation de ces rotations composantes entraîne
une variation considérable de la rotation résultante.
Il est certain que les mesures que nous avons réalisées sont encore insuf-
fisantes pour permettre une conclusion définitive. Mais il nous semble
néanmoins qu'on a fort exagéré depuis Biot le caractère anormal de l'acide
tartrique, et que nous avons tout au contraire apporté une nouvelle vérifi-
cation des relations normales établies par Drude entre l'absorption et la
dispersion rotatoire.
STRUCTURES MOLÉCULAIRES. — ■ Effets de filtration de la radiation
générale sur les diagrammes de rayons X des liquides. Détermination
de coefficients d'' absorption. Note (') de MM. Jean Thibaud et
Jeas-J. TaiLLAT, présentée par M. M. de Broglie.
Nous avons montré dans une Note précédente ( 2 ), que lorsqu'on enregis-
trait les diagrammes de diffraction des rayons X dans un liquide, sous une
épaisseur de plusieurs millimètres, sans séparer la radiation caractéristique
de l'anticathode de la radiation générale, on observait, en plus de l'anneau
fondamental caractérisant la structure moléculaire du liquide, un anneau
'secondaire variable avec la tension, qui s'expliquait par un effet de filtration
du fond continu. La vérification de cette théorie nous a conduit à mesurer
les coefficients d'absorption de quelques liquides pour deux radiations
monochromatiques : raies Ka du cuivre et du molybdène.
i° Les liquides en expérience étaient renfermés dans une double cuve en
ébonite limitée par 3 fenêtres en cellophane très mince. L'absorption par le
liquide pouvait être ainsi mesurée sous des épaisseurs de (\ et de <S mm .
Dans le cas de l'acide stéarique, un petit four électrique maintenait cette
substance à l'état de fusion. Le rayonnement était rendu préalablement
monochromatique par réflexion sous un angle approprié, sur un cristal de sel
gemme. Le courant d'ionisation était mesuré à l'électromètre Szilard. Dans
ces conditions, les moyennes des mesures ont donné les résultats suivants :
(u. t = coefficient d'absorption de la radiation 0,707 A; u 2 , de la radiation
(') Séance du 18 novembre 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 189, 1929, p. 761.
ç)o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
». ° \
i ,54 A/. Acide acétique : jx, = o,73; [^=7,9. Acide heptyiique : u, = o,65.
Acide nonylique : ;j., =o,5; a.,— ti,g5. Acide stéarique fondu : |x, = o,5;
;x., = 3, 7 2.
2 On peut également calculer le coefficient massique d'absorption de ces
liquides en appliquant la règle d'additivité des coefficients d'absorption
atomique. , On parvient à une expression de la forme '-=a-\-b}. 3
(X en A) avec les valeurs numériques suivantes :
Acide acétique 17 = 0,18 /;=i,go ^, = 0,87 ,<*!= 7, 5
Acide heptyiique (7 = 0,190 b=i, 363 u,= o,6
Acide nonylique = 0,197 £ = 1,285 ^, = 0,59 ja,,= 4,5
Acide stéarique fondu «=0,20 6=i,ii5 ^, = 0,49 ^,= 3,59
Ces valeurs s'accordent avec les déterminations expérimentales précé-
dentes des coefficients d'absorption u..
3. Nous avons enregistré, d'autre part, les courbes d'émission spectrale, sous diffé-
rentes tensions, du tube Siemens « Phœnix », à anticathode de cuivre et fenêtre
Lindeman, qui servait à nos recherches. Connaissant, par nos précédentes détermi-
nations, le coefficient d'absorption d'un liquide pour différentes longueurs d'onde,
nous pouvons tracer la courbe de l'énergie spectrale de la radiation générale transmise
au travers d'une certaine épaisseur de ce liquide, pour chaque valeur de la tension
d'excitation. La figure montre le résultat de la filtralion pour les tensions de 17,5,
20 et 3o kilovolts, les ordonnées de la crête X du fond continu étant ramenées à la
même valeur ( en pointillé : radiation générale iseue du tube; en trait plein : radiation
générale après filtration dans 8 mm d'acide nonylique).
■} \ 30 / \ 20 / \ 17,5 KV
— I — 1 — 1 — 1 — 1 — 1 — 1 r^-i i_ 1 î iii ■ t»x 1 ■■ T ■ , 1 1 ■ r>^i 1
0.U- 0J5 06 0,7 0» 09 J U U \2 0,5 0,6 0.7 1 0,00,9 I I.I 1,2 1,3 0,7 0.8 0j9 1. 1,1 1,2 Ij3 I.f
Le tableau donne les longueurs d'onde >.„, X, \ m (X m = radiation dont l'intensité est
réduite à o ; i-de l'intensité de la crête X), ainsi déterminées sur les courbes de fond
continu filtré. Nous avons calculé également les diamètres des anneaux de diffraction
correspondants (film situé à 7 cm du centre de la cuve; interstice fondamental de l'acide
nonylique : e? = 4,5Â), rf„ = diamètre interne de l'anneau, d =z diamètre au maximum
d'opacité, d m = limite externe du noircissement :
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 909
Tensions
kilovolts. À„. \. \ m . dç. d. d m .
id^ 0,82 0)99 'i3 26,0 3i 4o
1 7 > 5 ■ • ■ °>7° °> 8 9 J . 3 ' a 'i7 3 7 t 6 87
20 0,62 0,82, 1,12 19,3 25,5 35
3o o,4i 0,62 1,06 12,7 19,5 33
4o o,32 0,60 1,0 10 i8,5 3i
Lorsque la tension augmente, le diamètre d diminue, tandis que la limite exté-
rieure d m reste à peu près fixe. Ce sont là les particularités de Panneau secondaire
décrites dans notre précédente Note : eh se reportant à celle-ci, on constatera aussi
l'excellent accord des valeurs calculées ef mesurées de d.
4. L'existence -d'un anneau de diffraction secondaire dû à la radiation
générale montre la nécessité, dans toute recherche de structure moléculaire
de substances, radiographiées sous des épaisseurs de plusieurs millimètres,
de se prémunir contre la formation de l'anneau secondaire (en utilisant un
rayonnement rendu monochromatique par réflexion sur un cristal, mais le
temps de pose est alors augmenté dans le rapport de 1 à 5) ou, tout au
moins, de le distinguer de l'anneau fondamental en disposant près du film
un secteur absorbant en aluminium qui montrera la pénétration plus
grande des radiations de l'anneau secondaire.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le mécanisme de V hydrogénation caialytique.
Note (') de M. M. BocRGUEtet M Ue V. Gredt, présentée par M. G. Urbain.
Nous avons fait sur une variété de palladium colloïdal un certain nombre
d'expériences qui montrent que, avant de fixer des atomes d'hydrogène sur
des liaisons non saturées, le métal colloïdal subit d^abord une action de
l'hydrogène dont dépendra son activité future. Nous avons pu constater
que cette influence de l'hydrogène sur le métal ne dépend que de la concen-
tration en catalyseur (poids de colloïde par centimètre cube), de là concen-
tration en hydrogène ~( pression), et qu'elle est quantitativement indé-
pendante du corps à hydrogéner.
On peut se servir du Pd colloïdal de deux façons différentes : i° avec les
corps insolubles dans l'eau, on agite en atmosphère d'hydrogène le sol
aqueux et le liquide organique; le métal quitte alors l'état colloïdal pour
former une pellicule très régulière à la surface de séparation ; l'un de
nous ( 2 ) a déjà montré qualitativement que cette pellicule ne se formait
(') Séance du 18 novembre 1929.
( s ) Bourgcel, Bull. Soc r/tim., M, 1927. p. r443.
9IO ACADÉMIE DES SCIENCES.
que sous l'influence de l'hydrogène; 2° avec les corps solubles, on agite la
solution en atmosphère d'hydrogène; quelquefois le métal semble rester
colloïdal, le plus souvent il se rassemble en grains très fins, uniformément
dispersés dans le liquide : le microscope montre alors que ces grains sont
des fragments de pellicule. Il est vraisemblable que la pellicule existe tou-
jours, même quand l'état colloïdal semble persister, mais les fragments sont
alors imperceptibles.
Dans tous les cas, quelle que soit la manière d'opérer, la vitesse initiale
est, pour un corps donné, indépendante du poids de la matière à hydrogéûer :
si l'on a deux phases liquides, elle varie suivant une loi logarithmique.
V = <7P-
C '
où a et b sont deux constantes, P le poids du métal, C sa concentration.
Quand le corps est soluble, la vitesse varie au début de façon désor-
donnée et les résultats sont loin d'être deux fois identiques, si l'on se borne
à agiter la solution en atmosphère d'hydrogène; mais les phénomènes
deviennent réguliers et reproductibles lorsqu'on agite au préalable le sol en
présence d'hydrogène, le corps n'étant ajouté qu'après ; la vitesse initiale
est alors régie par la loi logarithmique précédente.
Les coefficients a et b jouissent de la propriété remarquable suivante :
a varie en même temps que le composé non saturé, b est toujours le même
pour un échantillon de colloïde donné, non seulement quand on change
l'accepteur d'hydrogène, mais encore que l'on opère avec deux phases
liquides ou avec une seule.
Cela revient à dire que, à concentration constante, la vitesse de cata-
lyse est proportionnelle àla masse du métal, ce qui était à prévoir; d'autre
part, que Yactivitê du catalyseur (vitesse par unité de masse) est une fonc-
j j —àC
tion décroissante de sa concentration initiale; cette fonction — p étant
numériquement la même pour tous les corps à hydrogéner.
Ces résultats ne peuvent s'expliquer que d'une seule manière : par l'ac-
tion de l'hydrogène sur le métal; il est en effet très peu vraisemblable,
étant données les propriétés connues des colloïdes, que la dilution ait une
action réversible et instantanée sur les micelles; c'est donc l'action de l'un
des corps mis au début en présence du catalyseur qui détermine son acti-
vité; ce ne peut être celle de la substance organique puisque ni sa masse ni
sa nature n'ont d'influence. L'activité du catalyseur ne peut donc être due
SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 1929. 91 1
qu'a une action de l'hydrogène, action qui es.t fonction de la concentration
en colloïde au moment même où il reçoit l'hydrogène : si, en effet, on agite
le colloïde à une concentration c, avec de l'hydrogène, puis qu'on étende à
une concentration c a , que l'on hydrogène alors, la vitesse mesurée est alors
celle qui correspond à c, .
Tout se passe comme s'il se formait une combinaison Pd"H 3 dont
la grosseur moléculaire est fonction de C : le coefficient n augmentant
avec C suivant une loi facile à déduire de la formule donnée plus haut; le
véritable catalyseur serait alors cette combinaison. Dans les pellicules, for-
mées par les grains juxtaposés de ce complexe, les grains seraient orientés,
tous les groupements Pd" d'un côté,, les molécules H 2 de l'autre. La dissy-
métrie des deux faces est marquée par le fait que, lorsqu'il y a deux phases,
la pellicule se met à la surface de séparation eau-liquide organique et
lorsqu'il n'y a qu'une phase, les fragments de pellicule dont il a été question
plus haut ont tous une forme de calotte sphérique due à la différence des
tensions superficielles sur les deux faces.
On comprend alors pourquoi dans le cas des corps solubles dans l'eau, il
faut traiter au préalable le colloïde par l'hydrogène; si l'on ne le fait pas,
la présence de l'accepteur d'hydrogène trouble la formation de la combi-
naison. Cette étape est inutile quand il y a deux phases liquides, car alors
la pellicule ne peut se former qu'après la combinaison.
Pour que les mesures soient comparables, nous avons toujours opéré
à 25°±o,a et nous avons préparé un litre de solution colloïdale dont nous
utilisions chaque fois quelques centimètres cubes. A plusieursmois d'inter-
valle, elle est restée identique à elle-même. Enfin nous nous sommes assurés
que la vitesse mesurée n'était pas faussée par une diffusion ou une dissolu-
tion trop lente du gaz.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les propriétés hydrophiles du collagène. Note(')
de MM. L. Medmer et K. Le Viet, transmise par M. V. Grignard.
L'un de nous, en collaboration avec R. Guyot, avait montré ( 2 ) que les
propriétés hydrophiles de la cellulose, et en particulier sa capacité de gon-
flement, étaient conditionnées par le nombre d'oxhydriles libres suscep-
(') Séance du 18 novembre 1929.
( 5 ) Meunier et Guyot, Comptes rendus, 188, 1939, p. 5o6.
912 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tibles d'être atteints par les molécules d'eau sur lesquelles s'exerce le carac-
tère fortement polaire des OH alcooliques.
Nous avons trouvé qu'il existait une règle analogue dans le cas des
matières protéiques et, en particulier, dans le cas du collagène-peau.
En partant du collagène pur, à son point isoélectrique, on constate que
sa capacité de gonflement diminue chaque fois que les groupements lyo-
philes de sa molécule, et, en particulier, les groupements aminés, sont
transformés d'une manière, irréversible en d'autres groupements à polarité
moins accusée vis-à-vis des molécules d'eau.
La vérification de ce principe est particulièrement nette lorsqu'on
transforme progressivement et irréversiblement, par la benzoquinone ('),
les groupements aminés libres en groupements
F _ N / V«H' ou R - NH -°\c.H'
La capacité de gonflement du collagène dans une liqueur acétique stan*-
dard de pH = 2,6 varie comme l'indique le tableau ci-dessous :
Quantité de quinone pour roo s de collagène centrifugé avant traitement.
0,00 o,ooo5 0,0090 o.ood o,oi o,o5 0,1 e 0,5 1,0
Gonflement G ( 2 ) correspondant. ,
443,9 435,8 423,6 419 3 9 3 > 6 32 7>4 3ao,7 297 , 7 261,1
Il convient de remarquer l'activité exceptionnelle de la quinone à des :
doses extrêmement faibles.
Si l'on substitue l'hydroquinone à la quinone : a. en l'absence de tout
phénomène d'oxydation, il se forme des combinaisons d'addition réversibles,
de telle sorte, qu'après lavage à l'eau, elles sont détruites et la capacité de
gonflement du collagène ne subit pas de modification sensible; b. si l'hydro-
quinone intervient dans des conditions favorables à l'oxydation, il y a for-
(') Mednieh et Seyewetz, Comptes rendus, 146, 1908, p. 987.
(-) Nous définissons le gonflement par la relation G= £-1 dans laquelle P
représente le poids du collagène gonflé dans la solution d'acide acétique et débarrassé
de l'eau de capillarité par une centrifugation convenable; p est le poids du collagène
séché à l'absolu.
SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 1929. gi3
mation de combinaisons irréversibles semblables à celles que donne la quinone
et diminution correspondante de la capacité de gonflement du collagène.
Cas de l'acide galliquc. — 11 se comporte comme l'hydroquinone; il ne se
forme des combinaisons irréversibles,, avec abaissement de la capacité de
gonflement, que dans le cas où Ton se place dans des conditions favorables
à l'oxydation.
Cas de C acide gallotannique. — L'acide gallotannique, même en l'absence
de phénomènes d'oxydation, détermine une chute de la capacité de gonfle-
ment car la molécule de cet acide est liée à la molécule protéique par ses
25 fonctions phénoliques et, bien qu'il s'agisse de liaisons d'addition indi-
viduelles, l'ensemble des 23 soudures communique, à la combinaison un
certain caractère d'irréversibilité. Les- gonflements, après lavage à l'eau,
puis équilibre dans la solution d'acide acétique, sont notés dans le tableau
ci-dessous : -~
_ Quantité de tanin pour 100 de peau centrifugée
avant traitement.
0. 0,2. 0,5. 1,0.
Gonflement G 720,9 c) 663,2 5g4 , 4 oô; ',8
L'irréversibilité du produit collagène-tanin n'est intégrale que si l'on
opère avec des solutions étendues, ne contenant que de faibles proportions
de tanin vis-à-vis du collagène, il y a alors combinaison pratiquement inlé-
graledu tanin. En solution plus concentrée et lorsque les fonctions actives
de la molécule protéique sont saturées, la fixation du tanin se fait par
adsorption réversible suivant la loi de Freundlich.
Cas du formol. — Le formol bloque irréversiblement les fonctions
aminées et la capacité de gonflement varie comme l'indique le tableau
ci-dessous :
Quantité de formol pour 100 de peau centrifugée
avant traitement.
0. 0,01. 0,05. 0,10. 0,50. 1,0.
Gonflement G... 499,3 (')" 44g, 4 4 1 9 , 3 363,3 3i5,8 274,8
Conséquence. — Toute substance capable d'abaisser irréversiblement la
capacité de gonflement du collagène est une substance tannante; son astrin-
gence est mesurée par l'intensité de cet abaissement.
(') Dans une m'êtne série d'essais, la nature du collagène était rigoureusement
homogène; mais, d'une série à l'autre, on a pris du collagène fourni par des peaux
de nature très différente, donnant, dans l'expérience à blanc, des résultats différents.
Ç)l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques combinaisons de l'oxyde de germanium
et de l'acide oxalique. Note(')de MM. Jacques Baudet etARAKELTcuAKi-
kia.v, présentée par M. G. Urbain.
On prépare l'acide germano-oxalique en traitant à l'ébullition par
l'acide oxalique un excès d'oxyde de germanium, tel que la solution filtrée
et concentrée dépose de l'oxyde GeO 2 par refroidissement.
L'oxyde GeO 2 étant soluble dans l'eau (6 à 8 pour iooo), la solution
filtrée doit être aussi concentrée que possible.
L'acide germano-oxalique n'ayant pu être isolé, on s'est borné à déter-
miner sur plusieurs échantillons le rapport du poids du germanium à celui
de l'acide oxalique. Ce rapport est resté constamment voisin de un tiers,
d'où la formule [Ge(S 2 4 ) 3 ]H a .
Par concentration de la solution d'acide germano-oxalique, on obtient
un liquide sirupeux incristallisable. L'addition d'alcool ou d'étheràla solu-
tion ne produit pas de précipité. Après quelques heures, il se produit une
décomposition avec apparition d'un dépôt d'oxyde GeO 2 , l'acide oxalique
reste en solution.
En solution acétique, tout l'acide oxalique précipite par l'acétate de
calcium.
L'oxyde de germanium et l'acide oxalique sont partiellement dissimulés
dans ce composé. En effet, si l'on ajoute à la liqueur une solution titrée de
soude, on n'arrive à neutraliser approximativement que les trois quarts de
l'acide oxalique. L'addition de mannite permet la neutralisation ultérieure
et seulement partielle de l'acide germanique.
De même, si l'on ajoute à la solution du composé oxalo-germanique
un mélange IK + IO'K, la quantité d'iode mise en liberté est toujours
en déficit par rapport à l'acide oxalique. Même après 24 heures la réaction
n'est pas complète, tandis qu'avec l'acide oxalique seul, elle est immé-
diate.
L'oxyde de germanium est beaucoup plus soluble dans le bioxalate d'am-
monium que dans l'acide oxalique.
Après quelques séries de cristallisations de la solution de bioxalate, on
obtient dans les fractions de queue un liquide sirupeux incristallisable et
beaucoup plus acide que celui des fractions de tête.
(') Séance du 18 novembre 192g.
SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 1929. 9l5
Le rapport du poids de germanium à celui de l'acide oxalique dans ce
produit est voisin de — P , ce qui conduit à la formule
Ge(C a O) ! ,Ge0(C ! O),a:H 2 0.
Le sel ainsi formé présente une grande stabilité vis-à-vis des réactifs, il
n'est pas décomposé par l'acide sulfhydrique, et l'acide sulfurique ne le
décompose qu'à haute température en laissant déposer de l'oxyde GeO 2 .
La stabilité de ce corps vis-à-vis de l'acide sulfhydrique permet une
séparation facile des éléments précipitables par ce réactif.
CHIMIE ORGANIQUE. — Stabilité dans les spectres d % absorption. Absorption
dans l'ultraviolet des diacides de la série grasse. Note (') de M me Ram art-
Lucas et M. V. Salmon-Legagivecr, présentée par M. G. Urbain.
L'un de nous("). en collaboration avec M. Hoch, a émis l'hypothèse que
la position des courbes d'absorption dépend non seulement de la structure
des molécules, mais aussi des possibilités de réactions intramoléculaires.
Cela revient à supposer implicitement que les deux groupements, sur les-
quels la réaction est imaginable s'attirent, en prenant le rapprochement
minimum compatible avec la rigidité des valences et se déforment (d'où
modification de- l'absorption), d'autant plus qu'ils sont plus rapprochés.
Si cette conception est exacte, pour toute molécule contenant deux ou
plusieurs fonctions susceptibles d'influence réciproque, l'absorption dépen-
dra, non pas surtout du nombre d'atomes de carbone quijes sépare sur la
chaîne carbonée, comme on paraît l'avoir généralement admis, mais sur-
tout de leur distance dans l'espace, laquelle peut fort bien devenir plus
petite quand le nombre d'atomes qui les sépare sur la chaîne devient plus
grand .
Le déplacement des courbes d'absorption ne se fera pas forcément tou-
jours dans le même sens, comme on le supposait, à mesure qu'un plus grand
nombre d'atomes de carbone sépare les deux fonctions.
Nous avons commencé ce travail par l'étude de l'absorption des diacides
de la série grasse à chaîne normale, depuis l'acide en C 2 jusqu'à l'acide
enC' 8 . '
(') Séance du 18 novembre 1929.
( 2 ) M mc Rahart-Lucas et J. Hoch, Comptes rendus, 189, rg2g,'p. 696.
916 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les acides homologues de l'acide sébacique (C <0 ) ont été récemment
découverts en de beaux travaux de M: Chuit ( ' ) qui a bien voulu nous en
confier des échantillons.
Nous donnons ici les courbes d'absorption de ces diacides. En abscisse,
nous avons porté la fréquence multipliée par ro~'% en ordonnées les loga-
rithmes du coefficient d'absorption s défini par la formule 1 = l a e~ ErU .
Nous avons mesuré l'absorption de ces acides sur des solutions dans de
l'alcool à 90°, à la concentration de 1 /10 de molécule par litre, sauf pour les
acides 1-16, 1-17 et 1-1 8, lesquels étant moins solubles, ont été examinés
en solution à N/20.
Nous avons indiqué au-dessous de la figure à quel acide chaque courbe
correspond en la désignant par le nombre d'atomes de carbone de l'acide.
Ce même nombre indique aussi la position des carboxyles sur la chaîne
puisque nous n'avons examiné ici que les acides à chaîne normale. Les
flèches indiquent le déplacement des courbes, quand on passe d'un acide à
l'acide homologue supérieur.
L'examen de ces courbes permet de constater :
(') Fh. Ghitt, Helv. Cliim. Acta, 9, 1926, p. 264: — Chuit et J. Hausser, Help.
Chim. Acta, 12, 1929, p. 800.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 917
i° Que les courbes d'absorption se déplacent vers l'ultraviolet quand on
passe de l'acide oxalique (C 2 ) à l'acide succinique C*; puis, pour les acides
supérieurs jusqu'en C 10 , les courbes sont déplacées vers le visible, puis
de C 10 à C- vers l'ultraviolet pour revenir ensuite vers le visible avec
l'acide en G 13 , puis, jusqu'en C 15 , le déplacement se fait vers l'ultraviolet
pour revenir vers le visible avec le terme en C IC ; enfin de C 10 à C 18 le
déplacement a lieu vers l'ultraviolet;
2° Que ce déplacement ne varie pas de façon régulière avec l'augmenta-
tion du nombre d'atomes de carbone, il semble, surtout pour les premiers
termes, qu'il y ait une alternance très nette entre les acides à nombre pair
et les acides à nombre impair d'atomes de carbone.
Si ces expériences suffisent à montrer que, dam cette série et suivant l'hypo-
thèse émisé, les courbes d'absorption ne se déplacent pas régulièrement dans un
même sens à mesure que les fonctions s'éloignent sur la chaîne carbonée, il est
cependant nécessaire, pour tirer des conclusions sur la structure des molé-
cules dans l'espace, d'effectuer de semblables déterminations dans d'autres
séries (acides-alcools, glycols, aminoacides). Toutefois on ne peut s'empê-
cher de constater que la courbe de l'acide en C 18 se place près de celle de
l'acide adipique, l'un des diacides qui peut donner le plus facilement une
cétone par cyclisation; or M. Ruzicka (') a montré la possibilité d'obtenir
à partir des diacides des cétones à grands noyaux dont l'une (qui précisé-
ment contient 17 atomes de carbone et peut se former à partir du diacide
en C 18 ) se rencontre dans la nature.
CHIMIE ORGANIQUE. — Température d'inflammation spontanée des mélanges
gazeux d'air et d'hydrocarbures saturés. Influence, de la pression et du
chauffage préalable. Note ( 2 ) de MM. P. Mo N daix,Monval et B. Qdan-
«cis, présentée par M. IJenry Le Chatelier.
^ Au cours de précédentes recherches ( 3 ), nous avons mis en évidence
l'oxydation directe des vapeurs d'hydrocarbures saturés au moyen d'air
sous pression, à une température voisine de 23o°.
Nous avons cherché à retrouver le même phénomène en opérant à la
(') Voir la belle conférence faite par M. Ruzicka, le 2 juin 1928, devant la Société
chimique de France {Bull. Soc. chim., 4 P série, 43, 1928, p. n45).
{') Séance du 18 novembre 1929.
C 1 ) Duaunois et Movdain'-Mosval, Comptes rendus, 189, 1929. p. 7 4o.
C. H , m%, 2- Semestre, (T. 1 80, N* 22.) 70
9 ,8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
pression atmosphérique. Cette recherche exposée ci-dessous fait apparaître
quelques différences permettant d'étudier l'influence de la pression et de la
durée de pré-chauffage du mélange gazeux sur la température d'inflam-
mation spontanée.
Dans un tube de verre de 80™ de long et a'» de diamètre intérieur, chauffé par une
grille à combustion, nous faisons passer un mélange d'air et de vapeur de pentane; ces
°az étant au préalable chauffés isolément à l'intérieur du tube et leurs débits étant
réglables au moyen de robinets.
L'extrémité du tube est raccordée par une allonge à un ballon entouré déglace, puts
à divers barbottéurs. On élève lentement la température du tube. Tout d'abord, il se
condense simplement dans te ballon du pentane.
Vers 200 , on observe une faible coloration violette du réactif de Schiff, placé dans
l'un des barbottéurs que traversent les vapeurs; coloration qui devient très nette
vers 270°, en même temps qu'on peut déceler de l'anhydride carbonique. A 3a5°, le
tube de réaction, l'allonge et le ballon se remplissent d'une sorte de fumée blanche
très pesante, donnant une très forte réaction des aldéhydes. Au même instant, le ther-
momètre indique une poussée de température presque instantanée d'environ 4o°. Si
l'on vient alors, par le jeu des robinets, à augmenter la proportion d'air contenu dans
le mélange, les fumées disparaissent et la température retombe en quelques secondes.
En ramenant la température au point précédemment indiqué, la réaction se manifeste
à nouveau et se poursuit ensuite d'une façon continue. Le liquide condensé dans le
ballon est partagé en deux couches; la plus légère, qui est la plus importante, possède
une odeur piquante particulièrement suffocante et contient à côté de beaucoup de pen-
tane non oxydé une notable proportion d'aldéhyde formique et une petite quantité des
aldéhydes acétique et butyrique.
La "couche inférieure aqueuse est brun jaunâtre, fortement acide au tournesol et
riche en acides gras. C'est elle qui, dans un état d'extrême division, constitue les
fumées opaques observées. '
Ces résultats concordent avec ceux de Wheeler et Blair (' 1. qui. opérant à des tem-
pératures sensiblement plus élevées, voisines de aoo". ont noté la présence d'aldé-
hydes dans les produits d 'oxydation d'hydrocarbures non saturés et de la vapeur
d'hexane, fait récemment eonfïrmé par Callendar avec le même hydrocarbure.
Nous avons obtenu des résultats tout à fait semblables avec l'hexane,
Theptane, Poctane et les essences commerciales pour automobiles, les tempé-
ratures d'apparition des fumées et de la poussée de température ne variant
que peu d'un hydrocarbure à l'autre. [Pentane, 325°; Hexane, 33o°;
Heptane, 32D-33o°; Octane, 269 ; Essence (densité, 0,72), 33o°].
Nous avons tenté d'abaisser la température d'apparition des fumées par
l'emploi d'un catalyseur d'oxydation, tel que le cuivre placé à l'intérieur du
(' ) Wheeleb et Blair, J. Soc. Chem. lnd., '*% 19ÏA, p. 49 1 '
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. g 19
tube, mais sans obtenir de différences appréciables. Les variations de con-
centration en hydrocarbures n'ont pas paru influencer la température
d'apparition des fumées.
Nous ajouterons qu'au cours de ces oxydations, en plaçant l'appareil dans
une pièce tout à fait obscure, nous avons observé dans le tube une faible
luminescence bleuâtre, au moment de l'apparition des fumées, sorte de
flamme froide signalée autrefois par Perkin (') dans l'oxydation de l'éther.
Rapprochant les résultats obtenus avec un mélange à 5o pour 100, nous
trouvons comme température d'oxydation :
N-.
Récipient,
Pression au moment
où se produit
la poussée.
Durée
de chauffage
préalable.
Tempe-
rature.
1...
2.. .
3...
Bombe d'acier
Bombe d'acier
Bombe en verre
■i3
1,8
.,8
33 minutes
33 minutes
35 minutes
225
240
240
'*...
Tube de verre
P.
atmosphériq
;ue
3 secondes
3a5
La durée de chauffage de 3 secondes représente le délai qui s'écoule entre
le mélange des gaz chauffés isolément à 32D et le moment où ce mélange
donne naissance aux fumées et à la flamme froide. Lorsqu'on augmente ce
débit, la flamme se déplace dans le sens de marche des gaz et se rapproche
de leur point de mélange lorsqu'on le ralentit. Les chiffres ci-dessus font bien
ressortir que l'écart observé entre les températures d'oxydation dans la
bombe et dans le tube tient, pour une certaine part, à la différence de
pression ; puisque à une élévation de pression de n k « correspond un
abaissement de i5°de la température d'oxydation. Mais ils mettent égale-
ment en évidence l'influence de la durée du chauffage préalable des mélanges
combustibles sur la température d'inflammation, celle-ci s'abaissantavecla
durée du chauffage. Ces faits expliquent dans une certaine mesure l'écart
des températures d'inflammation observées dans la bombe et celles beaucoup
plus élevées que l'on détermine habituellement par la méthode de Moore.
(') I'erkin, J. Chem. Soc, 41, 1882, p. 363.
9 20
ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Vauloxy dation de. Vacide abiétique. Action
des catalyseurs. Note (') de MM. G. Dcpont et J. Lévy, présentée par
M. G. Urbain.
Dans une Note précédente, nous avons, par l'élude dynamique de la
réaction à volume constant, montré que l'autoxydation de l'acide abiétique
est un exemple typique d'autocatalyse et que le rapport
ioo dp
h = -, ; x i,
(dans lequel p est la pression de l'oxygène à l'instant t et p sa pression
initiale) reste sensiblement constant pendant toute la durée de la réaction.
Nous étudierons ici l'influence de catalyseurs divers sur celte vitesse
d'oxydation spontanée, et pour cela, conservant le dispositif précédemment
décrit pour l'étude à volume constant, nous comparerons, non pas les
vitesses de réaction, qui varient à chaque instant, mais les valeurs des
rapports b.
Catalyseurs négatifs (Antioxygènes).— Alors que, pour un essai témoin
sans catalyseur, en solution benzénique à [\o pour ioo, le rapport caracté-
ristique b est voisin de o,oi i (le temps étant exprimé en minutes et la pres-
sion en millimètres de mercure) nous avons trouvé :
Avec i/iooo d'hydroquinone b = 0,00019
Avec 1/2000 d'acide pyrogallique 0,0000
Avec 1/1000 de résorcine 0,0014
Avec 1/100 de phénol 0,0000
Avec i/iooo de thymol 0,002-2
Ces divers phénols ou polyphénols sont donc, comme MM. Moureu et
Dufraisse l'ont constaté dans un grand nombre de cas, doués de pouvoir
antioxygène à des degrés variés. En revanche, l'acide picrique et l'acide
salicylique n'ont pas d'action sensible. Il en est de même de l'iode et du
soufre.
Chose remarquable, Vacide sulfurique est ici un antioxygène puissant ; les
acides sulfureux et sulfhydrique sont des antioxygènes plus faibles, tandis
que les acides chlorhydrique, acétique et benzoïque, sont sans action.
(') Séance du 12 novembre 1929.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE' 1929. 921
Le caoutcliouc agit comme antioxygène puissant, peut-être à cause des
produits sulfurés qu'il contient.
Les divers abiétates métalliques ont une action nette, tantôt positive,
tantôt négative sur la vitesse d'oxydation, et ceci à un assez vif intérêt pra-
tique. La plupart de ces abiétates ont, au début du moins, une action net-
tement antioxygène. Tel est d'abord le cas de l'abiétate de cadmium (7^)
qui, au début, est aussi antioxygène que l'hydrcquinone (6 = 0,00017)
mais perd progressivement cette propriété. Les abiétates de zinc, decuivre
1000
2000
3000
ma
5000
6000
7000 minutes
de magnésium, de plomb, de sodium présentent ce même phénomène bien
que d'une façon moins nette.
, Catalyseurs positifs d'oxydation. — Mais beaucoup d'abiétates métal-
liques ont, parfois, après une première phase à action antioxygène, des pro-
priétés nettement prooxygènes : il se produit un véritable « déclenchement »
de l'oxydation après une période « d'incubation » assez prolongée. Tels sont
les cas des abiétates de nickel, de manganèse, de fer, de mercure.
Mais le plus puissant des catalyseurs positifs trouvés ici est l'abiétate de
922 ACADÉMIE DES SCIENCES.
cobalt. Dans les courbes de la figure, sont représentées les vitesses d'oxy-'
dation, à volume constant (■£) d'une part, sans catalyseur, d'autre part
avec ^ d'oxyde de cobalt combiné. On voit que, dans ce dernier cas,
l'oxydation se produit de suite à une allure très vive, puis sa vitesse décroît
{sensiblement comme la pression p) et tout l'oxygène est absorbé dans le
tube'catalysé, avant que la vitesse ait pris une valeur sensible dans le tube
non catalysé.
Influence des solvants. — Les essais précédents étant faits en solution
xylénique, nous avons varié les solvants et constaté que :
' i° V alcool absolu a une action nettement antioxygène et provoque un
long retard dans le déclenchement de l'oxydation en présence d'abiétate de
cobalt.
2° L'acide acétique se comporte sensiblement comme le xylène.
3° Le tétrachlorure de carbone réduit fortement l'activité du catalyseur
coballique.
Nous avons vu, dans ce qui précède, combien la vitesse d'oxydation à
l'air de l'acide abiétique est affectée par la présence d'une foule de
catalyseurs. Ceci vient illustrer la théorie si remarquable de Moureu et
Dufraisse.
CHIMIE ORGANIQUE. — Action des alcalis caustiques à haute température
sur les matières albuminoïdes. Note ( ' ) de M. Lucien Dcpont, présentée
par M. C. Matignon.
La constitution des matières albuminoïdes est suffisamment connue par
l'étude des produits de leur décomposition hydrolytique, telle que l'a
effectuée d'abord Schùtzenberger, pour qu'a priori on puisse entrevoir
dans quel sens se fera l'action des alcalis caustiques sur les albuminoïdes à
une température aussi élevée que possible sans qu'il y ait destruction par
carbonisation.
Cette action doit être la résultante d'une hydrolyse * complète des
constituants éthérifiés ou salifiés de la molécule albuminoïde, suivie, grâce à
la haute température, de la substitution des groupes oxhydriques OH aux
(') Séance du 18 novembre 1929.
SÉANCE DU 20 NOVEMBRE I929. 9â3
groupes NH 2 avec départ d'ammoniaque, suivant La réaction
R.NH 2 -t-H.OH = NH' + R.OH.
Cette dernière transformation est suivie immédiatement de l'oxydation
du groupe CH-OH, en groupe CO H d'après la réaction de Dumas :
R.CI-P OH+K.OH = R.C0 2 K-hH 4 .
Enfin il peut y avoir départ de groupes CO 2 , si plusieurs de ces groupes
sont unis au même atome de carbone :
/CO'-K n /H
J'ai opéré d'abord sur quelques grammes de matière dans des tubes de
fer plongés dans un bain de soudure, puis sur 7 ks d'albumine et 7 Jts de géla-
tine dans une cuve de fonte à la température de 3a5-35o° qui laisse à peu
près intacts les composés formés.
Les résultats analytiques obtenus dans des tubes : quantité d'ammoniaque
dégagée, quantités d'acide oxalique et acides gras volatils formés sont suffi-
samment constants pour un même albuminoïde et pourraient même servir
de base à des méthodes analytiques détournées pour établir le degré de
pureté de certains produits de cette nature.
Dans le traitement en grand j'ai opéré de la façon suivante :
La cuve de fonte, fermée, munie d'un réfrigérant descendant avec un
agitateur mécanique, contenait la posasse fondue à 3a5°. La matière à étudier
était projetée par petits fragments, Tappareil étant en mouvement. Le
résidu de la fusion fut dissous dans l'eau, acidifié par l'acide phosphorique,
et distillé pour entraîner les acides organiques volatils. Ceux-ci furenttrans-
formés en sel de soude, évaporés et éthérifiés par le mélange sulfovinique.
Une distillation fractionnée assez pénible permet de séparer les éthers les
uns des autres et de les identifier.
L'acide oxalique a été séparé et dosé à la façon habituelle.
Les acides bibasiques ont été isolés par épuisement à l'éther de la solu-
tion débarrassée des acides volatils.
L'alcool méthylique a été isolé en nature après plusieurs distillations et
rectifications.
Voici les produits qui ont pu être isolés :
• i° Des acides gras monobasiques simples dont le nombre et les pro-
portions formés varient suivant la matière employée. Il est cependant à
924 ACADÉMIE DES SCIENCES.
remarquer que l'albumine d'oeufs a fourni la série complète des acides
depuis l'acide formique en Ci jusqu'à l'acide caprylique en C8(sauf l'acide
enC7);
a" Une proportion considérable d'acide oxalique variable avec le corps
albuminoïde mis en œuvre;
3° Quelques acides gras bibasiques, acide succinique, acide adipique,
(ils n'ont pas été dosés);
4° De l'acide benzôïque dans l'albumine d'œufs;
5° De l'alcool méthylique (albumine d'œufs);.
6° Ln dégagement d'ammoniaque correspondant à la presque totalité de
l'azote contenu dans l'albuminoïde ;
7 Des acides scalols carboniques étudiés par Nencki;
8° Des composés gazeux combustibles méthane et homologues qui n'ont
pas été étudiés.
L'acide oxalique doit provenir en majeure partie des groupes aminés
donnant naissance au glycocolle; la proportion de 45 pour 100 d'acide
oxalique fourni par la gélatine confirme cette manière de voir; il peut pro-
venir aussi de l'oxydation des acides alpha aminés, arginine, alanine,
leucine, mais plus probablement ces acides, après oxydation du groupe
CH.NH* J , perdent 1 CO et donnent naissance : l'alanine à l'acide acétique,
la leucine à l'acide valérianique, etc.
L'acide formique, que l'on trouve toujours en proportion sensible malgré
l'oxydation qu'il subit dès 230°, doit provenir de l'oxydation de groupes
uréides comme l'arginine et la guanidine.
Les acides bibasiques tels que l'acide succinique, doivent provenir de
groupements producteurs d'acide aminoglutarique.
Voici résumés en tableau les résultats obtenus, ramenés à 100 grammes
de.matière :
Albumine d'œufs. " Gélatine.
Acide oxalique 22 40,4
Acide formique 2 2
Acide acétique 2a 14
Acide propionique 6 1 ,6
Acide butyrique 1 o
Acide valérianique - 1
Acide caproïque 2 2
Acide caprylique 1 o,5
Acide benzôïque 1 o , 5
Alcool méthylique ■ o,5 o
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 920
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques réactions de Vacétal propargylique.
Note (' ) de M. J. Grand, présentée par M. Matignon.
Les réactions de l'acétal propargylique que j'ai étudiées peuvent se
classer en trois groupes :
1. Réactions portant scr l'hydrogène terminal acide. — a. Précipité
cuivreux. — Il résulte de l'action du chlorure cuivreux ainmoniacal sur une
solution alcoolique de l'acétal. Après lavage à l'eau ammoniacale, à l'alcool
et à l'étlier, le précipité se présente sous la forme d'une poudre cristalline
jaune serin, légèrement soluble dans le chloroforme, de formule
CU - C = C - CH f OC°- H 5 )-.
Doublement de la molécule. — Par oxydation à l'aide d'une .solution alca-
line de ferricyanure de potassium, le précipité cuivreux permet de doubler
la molécule et, par là même, de préparer un diacétal diacétylénique.
Celui-ci bout sous 3 mm à i/jo-i/ji . C'est un liquide légèrement coloré se
solidifiant à". — 8°,
r/ = o,9;3o; « = i,4638; R. M = 71 ,g4 ( th : 69,4-2).
La réfraction moléculaire est fortement augmentée par à la conjugaison
des deux fonctions acétyléniques, mais l'analyse s'accorde avec la
formule
(OH'Oi'HC - C = C'- C == C - CH( OC 2 H=) 2 .
b. Précipité argentique. — II s'oblient par action de l'azotate d'argent
ammoniacal sur l'acétal propargylique purifié par cristallisation dans
l'alcool, il répond à la formule
Ag-C = CH(OC-H 5 )-.
Le précipité argentique permet de préparer les composés monoiodé
IC = C-CH(OC 3 H 5 .) s ,
et triiodé ■
I S C = CI — CHO,
décrits dans la Note précédente( 2 ).
(') Séance du 18 novembre 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 189, 192g, p. 54i.
926 ACADÉMIE DES SCIENCES.
A cet effet il est délayé au sein de l'eau; on ajoute alors la quantité
théorique d'iode dissous dans l'iodure de potassium. Après réaction le
composé iodé est extrait par des épuisements à l'éther et purifié soit par
rectification (monoiodure) soit par cristallisation (triiodure).
2. Réactions affectant la fonction. acëtal. — a. Condensation avec Purv-
thane. — Si l'on verse l'acétal propargylique dans une solution aqueuse
d'uréthane légèrement acidulée, le milieu se prend lentement en masse. Le
précipité blanc volumineux est essoré puis dissous à chaud dans l'alcool, il
se dépose par refroidissement sous forme de longues aiguilles soyeuses,
facilement sublimables dans le vide, fondant nettement à i8o-i8o°,5 et se
conservant sans altération. Formule du composé d'après l'analyse
H-C==C-CH(NH-C0 o --C 2 H ,1 ) ! .
b. Condensation avec Purée. — Elle aboutit à un solide complexe, inso-
luble dans les solvants organiques usuels et se décomposant avant fusion;
lavé soigneusement à l'eau, l'alcool et l'éther; il répond à la formule d'une
triuréine
H-N - GO - NH - NH - CO - NH - MI -GO - \H !
HC-CsCH HC-C = CH.
3. Réactions portant a la fois sur l'H acide et sur la fonction acétal. —
L'action des magnésiens R-Mg-Br sur l'acétal propargylique peut conduire
dans certaines conditions par élimination d'une fonction éthoxy à un
magnésien d'un éther-oxyde Br — Mg — C = C — CH — OC 3 H s — R.
Décomposé par l'eau, ce dernier fournit l'éther-oxyde correspondant
H - C s C - CH OC 2 M 3 - R.
Au contact d'une solution saturée de bichlorurc de mercure, cet éther-
oxyde donne un abondant précipité blanc, complexe facilement hydroly-
sable par ébullition dans l'eau chlorhydrique avec production d'une cétone
méthylée, éthoxylée
CH s -CO-CHOC ! H 5 -R.
Ainsi, à partir de l'acétal propargylique et du magnésien de bromure
d'éthyle, nous avons préparé l'éther-oxyde
H-C = C-CH — OC 5 H=-C 5 H 5 (Eb. io8 u ),
d„„ = o , 8096 ; «52=1,4072; R. M = 34,o7 (th. 34, 16),
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 927
et la cétone
CH»— CO— CH — OC=H'C 2 H s ( Eb. 76» sous 67'™ ) ;
^,,= 0,8849; « n = 1,4073; R. M==36,ig (th. 36,i8).
Par Faction d'un mélange équimoléculaire de chlorhydrate de semiear-
bazide et d 7 acétate de potassium, il est aisé d'obtenir la semicarbazone.
Recristallisée par refroidissement d'une solution alcoolique saturée, elle fond
à 93-96° du bloc Maquenne. Formule :
CH » — C ( = N - NH - CO - NH= ) - CH - OC- H 5 -CM 5 .
A partir de Facétal propargylique et du magnésien de bromure phényle,
on obtient l'éther-oxyde
H - C = C — CH — OC 2 H- — C° H 1 ( Eb, ioo-ioo» sous io mm ) ;
. rf 17 = i,oa3; « I5 ==î,5365; R.' M = 48,8 (th. 4g, o3).
CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle méthode générale de préparation des aminés
primaires et secondaires. Note de MM. A. Goyot et M.'Fopknier, présen-
tée par M. C. Matignon.
Le procédé de préparation des aminés qui fait l'objet delà présente Com-
munication a pour point de départ une observation de laboratoire assez
inattendue : ayant été conduit à chauffer en autoclave, en vue d'une toute
autre recherche, un mélange de cyclohexanol et d'aniline vers 170 avec
une petite quantité de nickel obtenu par réduction de son oxyde à 3oo°,
nous avons été surpris d'obtenir en abondance de la cyclohexylanibne for-
mée en vertu de l'équation :
C° H" OH -+- C° H 3 NH 2 = C° H- NH C°H" + H'-O.
Nous savions déjà, grâce aux travaux de Sabatier et Mailhe ('), que les
alcools sont susceptibles de réagir sur l'ammoniac ou les aminés primaires
et secondaires en présence de certains catalyseurs de déshydratation tels que
la zircone, l'alumine, la thorine, etc. pour donner les aminés substituées
correspondantes, mais on n'avait pas encore signalé, du moins à notre con-
naissance, de réactions analogues en présence de catalyseurs métalliques
(V) P. Sabatier et Mailhe, Comptes rendus, 14.8, 1909, p. 898; 153, 191 1, p. 160
et 1204. — Voir aussi Mailhe et F. de Godon, Comptes rendus, 166, 1918, p. 467-469-
928 ACADÉMIE DES SCIENCES.
proprements dits et nous nous sommes demandé s'il ne s'agissait pas ici
d'une réaction nouvelle et très générale dont le mécanisme, bien différent
de celui étudié par Sabatier et Mailhe, pourrait s'expliquer de la façon
suivante :
Sous l'influence du catalyseur, l'alcool se transformerait d'abord en aldé-
hyde (ou en cétone) par déshydrogénation [équation (1)], laquelle réagirait
aussitôt sur l'ammoniac ou l'aminé mise en œuvre pour donner une aldimine
(ou une cétimine) simple ou substituée [équation (2)] qui conduirait à la
base nouvelle par fixation de l'hydrogène libéré dans la première phase
[écpiation (3)]. Lé processus de la réaction pourrait donc s'écrire :
(i) RCH 2 OH = RCHO+ H-,
(2) RCHO-hR'.\H 2 =RCH = NR'-t-H-0,
(3) RCH^NR'-^H-rrRCH^NH-R',
avec la réaction globale
RCH'-OH-*-R'.\'H 2 =RCir--XHR'-i-H 2 0.
Le dédoublement de l'alcool [équation (1)], qui, en l'absence d'aminé,
serait limité par la réaction inverse, se poursuivrait ici jusqu'à transfor-
mation totale, puisque deux des facteurs de l'équilibre disparaîtraient au
fur et à mesure de leur formation conformément aux équations (2) et (3).
L'expérience a confirmé ces prévisions, et les exemples que nous donnons
dans un autre Mémoire sont assez variés pour établir la généralité de la
méthode.
Disons seulement ici que dans de nombreux cas, nous avons obtenu la
base cherchée avec des rendements voisins de la théorie et qu'il nous a été
possible parfois de saisir en cours d'opération les aldéhydes ou les célones
dont nous admettons intermédiairement la formation dans le mécanisme de
la réaction tel que nous venons de l'exposer.
Pour préparer les aminés par notre procédé, il suffit en principe de faire
passer sur une traînée de nickel chauffé vers i6o°-2oo un mélange de
vapeur d'alcool et d'ammoniac ou d'une base primaire quelconque; mais la
production est assez faible, et il est bien préférable lorsqu'on n'est pas
limité par des pressions excessives, d'opérer en phase liquide dans un
autoclave muni d'un agitateur énergique. On sépare ensuite par une simple
distillation Famine nouvelle de l'eau formée dans la réaction et des matières
premières qui n'ont pas réagi et qui peuvent, sans autre purification, servir
pour une nouvelle opération.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 929
La température a une influence prépondérante sur la marche de la
réaction et doit être déterminée clans chaque cas particulier en raison de la
nature des produits qu'on veut obtenir : à i5o°, par exemple, avec l'ammo-
niac et le cyclohexanol, il ne se forme pratiquement, en autoclave, que de
la monocyclohexylamine. tandis qu'à 190 , on n'obtient presque uniquement
que de la dicyclohexylamine.
Comme il était facile de le prévoir, le nickel peut être remplacé dans
toutes ces préparations par l'un quelconque des métaux communs (cobalt,
cuivre, fer, etc.), connus comme catalyseurs d'hydrogénation-, cependant,
le nickel semble plus particulièrement indiqué, et c'est avec ce métal que
nous avons effectué la plupart de nos essais.
Puisque nos aminés résultent de l'hydrogénation d'aldimines ou de céti-
mines, nous ne pouvons obtenir, du moins en principe, que des aminés
primaires ou secondaires; de fait nous n'avons jamais rencontré de bases
tertiaires au cours de nos recherches et Mignonac (') n'en a pas davantage
signalé la formation dans la mise en œuvre de son intéressant procédé de
préparation des aminés par hydrogénation, d'un mélange équimoléculaire
d'ammoniac et d'aldéhydes ou de cétones. L'obtention de bases tertiaires,
formées, il est vrai, en vertu d'un mécanisme différent et facile à concevoir,
n'est cependant pas exclue d'une façon absolue puisque Skitaet Keil( 2 ) ont
obtenu ces bases en quantité abondante par hydrogénation d'un mélange
d'ammoniac et d'aldéhyde en présence de platine colloïdal; ce n'est, pen-
sons-nous, qu'une question de température et de catalyseur.
Si notre mode de préparation des aminés n'a pas toute la généralité de
celui décrit par Sabatier et Mailhe, puisqu'il ne peut utiliser que des
alcools primaires ou secondaires, par contre il présente l'avantage d'em-
ployer des catalyseurs qui travaillent à température beaucoup plus basse, ce
qui évite toute altération de Famine; d'autre part, nos catalyseurs n'ont
-aucune tendance à donner, aux dépens de l'alcool mis en œuvre, de ces
carbures éthyléniques dont la formation est presque inévitable avec les cata-
lyseurs de déshydratation préconisés par' Sabatier et Mailhe; les rende-
ments seront donc en général plus élevés et les traitements plus simples.
( ') Mignonac, Comptes rendus, 172, 1921, p. ni'i.
{-) Skita et Keil, D. Chem. Gesel.. 61. 1928, p. 1682.
g3o ACADÉMIE DES SCIENCES.
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques propriétés des carbonates organo-
magnêsiens mixtes vrais. Note (' ) de M. D. Ivadjoff, transmise par
M. V. Grignard.
I. Les carbonates organomagnésiens mixtes vrais que j'ai obtenus ( 2 ),
chauffés avec les dérivés organomagnésiens, . se décomposent, d'après
l'équation ,
R.O.CO i .Y[gX^R,MgX, = R.O.MgX 1 ~R 1 .CO-.!VlgX.
Évidemment en même temps R,. MgX, réagit sur R,.CO'-.MgX et
donne l'alcoolate tertiaire correspondant (R,) 3 .CO.MgX ( a ).
Pour déterminer quantitativement le degré de la réaction il faut doser
l'acide R,.C0 2 H et l'alcool (R,) s .C.OH. Dans ce but il convient d'em-
ployer des R, .MgX, dont le carboxylate magnésien forme peu, ou presque
pas, d'alcool tertiaire, comme par exemple C°H 5 .CH 2 .MgCI, ou bien,
tels que C 6 H 3 .MgBr, qui donne un alcool tertiaire solide, facilement iso-
lable. D'autre part, les acides obtenus doivent être peu solubles dans l'eau
pour qu'on puisse les extraire totalement.
Le mode opératoire que j'ai-. suivi est le suivant : Le carbonate étant obtenu, à partir
de o. i à o,3 mol-g de RX. le gaz carbonique, dissous dans Cellier, est chassé en dis-
tillant la majeure partie de ce solvant. Puis on ajoute R,.MgX, et le mélange est
chauiïé pendant 8 heures, au rêfrigéran^ ascendant. L'hydrolyse est faite d'abord
sans acide minéral, pour éviter la décomposition du carbonate qui n'a pas réagi et qui
pourrait carbonater R,.MgX, libre; et après seulement, on ajoute de l'acide minéral.
L'acide organique est dosé volumétriquement. et l'alcool tertiaire, par pesée-.
Voici quelques résultats obtenus :
1 l Caibonalc
Aie. décont-
Carlionate préparé à partir de R.. MgX, préparé « partir de Aride, tertiaire. po«é (*).
s ' S ",■»
0.3 mol-gr C-il'.Br 0,9 mol-gr C'H"\Br 3,5 5,5 26,4
• o , 1 5 » » o , 3 . 11 » 0,7 1 4 , 5 4 ' ( '" )
o.i5 » » 0.2 » C°H 5 .CH-.CI 7,4 - 4o,4
0.2 » «-OH'.Br 0.3 » C r 'H 5 .B'r , 5,3 5 33,3
o,i3 » /so-C r 'H".Br o,3 •» » 7 3,7 54
(') Séance du 12 novembre 1929.
r 2 ) Comptes rendus, 189. 1923, p. 5i.
( s ) V. Grignard, Bull. Soc. Chim., 31. 1904. p. 378 et 201.
('•) Dan-s ce calcul il est tenu compte des rendements en R. MgX et R, .MgX,. donnés
par H. Gilman, E. A. Zoeller et J. B. Dicrey, Amer. Client. Soc, 31, 1929, p. 1076.
( s ) Le chauffage est l'ait en milieu benzénique ( P. E. = 8o°).
SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 1929. g3l
"2. Les carbonates, soumis à une pyrogénation, se décomposent en deux
phases. Tout d'abord, il se dégage du gaz carbonique et l'alcoolate magné-
sien est régénéré; celui-ci, à son tour, se décompose en hydrocarbure
éthylénique correspondant ( ' ), par exemple :
( I ) C« H 3 . . CO» . Mg Br = CO 2 + C- H= . . Mg Br,
(II) 2C' 2 H'.O.MgBr=2C 2 H 4 + MgBr 2 -t- MgO
H-0.
Le mode opératoire est celui que j'ai employé pour la pyrogénation
des alcoolates magnésiens ('). La décomposition d'après (I) commence
vers no , tandis que celle d'après (II) pour les alcoolates primaires se
fait vers 3oo°, et, pour les alcoolates secondaires, vers 200 .
cm 3 /min
1QQ
250° 280°
Les courbes ci-dessus font connaître l'allure de cette décomposition. Pour
le carbonate d'éthyle, ces deux phases sont très distinctes; pour celui
d'isopropyle, avant que la première décomposition soit finie, la deuxième
commence. Enfin, pour le carbonate de benzyle, la courbe ne donne que
la première phase, la deuxième n'apparaissant que vers 38o° et donnant un
produit non volatil (C° H 5 . CH)".
(') D. Ivanoff, Comptes rendus. 188, 1929, p. 1259.
g32 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CRISTALLOGRAPHIE. — Nouvelles observations sur la dissymêlrie des figures
de corrosion obtenues par un liquide isotrope actif . Note de M. L. Kover,
présentée par M. Pierre Termier.
1 . J'ai montré ( ' ) que, dans la corrosion par un liquide isotrope actif, un
cristal holoèdre pouvait prendre des formes hémièdres holoaxes et un cris-
tal parahémièdre, des formes tétarloèdres.
Des essais entrepris depuis ont rais en évidence qu'un cristal antihémièdre
pouvait également prendre des formes tétarloèdres dans la décroissance en
milieu actif.
La calamine, silicate de zinc hydraté, cristallise dans ranlihémiédrie du
système terbinaire. Les cristaux sont très facilement attaqués par toute une
série d'acides organiques.
Les figures de corrosion obtenues avec des acides organiques inactifs sur
une face g' (010) indiquent l'absence d'un centre de symétrie C et l'exis-
tence d'un plan de symétrie h' (1 00) normal à g [ (0 10). Les figures présen-
tées par les. deux faces (010) et (OÏO) sont symétriques les unes des autres
par rapport à la rangée [001] qui, pour le cristal, est un axe binaire de
symétrie L 2 .
Ces conditions sont en accord avec l'existence dans la calamine des élé-
ments de symétrie L 2 P'P".
Mais quand la corrosion résulte de l'action d'une solution concentrée d'un
acide organique actif, les figures de corrosion sur la face £''(0 10) cessent
d'être symétriques par rapport au plan (100). Tout se passe comme si ce
plan de symétrie n'existait pas.
Les figures obtenues avec les acides actifs sur les faces (010) et (OÎO)
sont comme précédemment symétriques les unes des autres par rapport à
l'axe L 2 .
Sur le simple vu de ces figures, on serait amené à attribuer à la calamine
comme seul élément de symétrie un axe binaire L 2 et à la classer dans
l'hémiédrie holoaxe du système binaire qui peut être considéré comme la
tétartoédrie orthorhombique.
Ainsi un cristal antihémièdre décroissant dans un milieu actif peut
prendre des formes tétarloèdres.
(') L. Royer, Comptes rendus, 188, 1929, p. 1(76-1178 et i3o3-i3od.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. p,33
2. Les essais décrits ci-dessous ont été faits sur des cristaux droits et
gauches d'acide tartrique, afin de rechercher l'influence d'un milieu actif
sur les formes de décroissance d'un cristal hémièdre holoaxe.
Pour simplifier le langage, je noterai dans la suite le cristal droit D, le
cristal gauche G, le liquide inactif i, le liquide actif droit d et le liquide
actif gauche g. Dd désignera les figures résultant de l'attaque du cristal
droit par le liquide droit, Dg celles dues à l'action du liquide gauche sur le
cristal droit, et ainsi de suite.
J'ai attaqué successivement les cristaux droits et gauches d'acide tar-
trique par l'alcool éthylique inactif, l'alcool amylique iïiactif, l'acide lac-
tique de fermentation inactif, l'alcool butylique secondaire droit (méthyl-
éthylcarbinol); l'alcool amylique secondaire gauche (méthylpropylcar-
binol); l'acide paralactique droit; le menthol droit, le terpinéoldroit et le
terpinéol gauche.
En milieu inactif, les figures de corrosion sont toujours telles que l'on a :
Dï' énantiomorphe de Gi.
Mais les conditions changent dans l'attaque par une substance active.
Ainsi, sur les faces p (001) d'un cristal droit et d'un cristal gauche, les
figures produites par le même alcool droit ne sont plus, comme les plans
p (001) eux-mêmes, énantiomorphes. Il n'y a plus aucune relation de symé-
trie entre elles; leurs contours et leurs positions relatives sont totalement
dissemblables. On a Dd différent de Gd.
»
Les mêmes faits se retrouvent dans l'attaque avec un alcool gauche : on a
Dg- différent de G g.
Mais ce n'est pas tout; en comparant Ddk G g on constate que ces deux
sortes de figures sont énantiomorphes par rapport au plan g { (010). Il- en
est de même pour D."' et Gd.
Dans l'attaque d'un cristal hémièdre holoaxe (D et G) en milieu actif
(d et g), il peut donc y avoir les relations suivantes entre les quatre formes
possibles Dd, Dg, Gd et G g- des figures de corrosion : Dd énantiomorphe
de G g-; Dg énantiomorphe de G<i; Dd différent de Gd et Dg différent
de G g.
G. R., 1959, ^ Semestre. (T. 189, N' 22.) 71
g34 ACADÉMIE DES SCIENCES.
GÉOLOGIE. — Subdivisions de la nappe, des Schistes lustrés en Haute-Mau-
rienne. Note de M. E. Raggijv, présentée par M. Pierre Terraier.
Les Schistes lustrés forment dans les Alpes franco-italiennes une nappe
de charriage recouvrant les terrains de la nappe du Grand-Saint-Ber-
nard (IV). Jusqu'à ces derniers temps on n'a pas tenté de les subdiviser
malgré leur énorme épaisseur, faute de repère stratigraphique ou de sur-
face de discontinuité assez manifeste. On les considérait comme un ensemble
constituant l'enveloppe mésozoïque des gneiss des nappes pennines supé-
rieures, principalement de la nappe du Mont Rose (V). Récemment
F. Hermann ( ' ) a été conduit à envisager les lames de gneiss 'éparsës dans
les Schistes lustrés dos Alpes franco-italiennes comme des écailles de ter-
rains prétriasiques appartenante la nappe de la Dent Blanclie (VI), Ces
Schistes seraient alors, pour la plus grande part, la couverture de cette
nappe dont les éléments, fortement imbriqués, auraient dépassé et laminé
sous eux la nappe V.
Le lever des feuilles Tignes et Lanslebourg de la Cafte géologique à -^^
m'a permis d'examiner ces roches. Par suite de l'abaissement axial au Sud
du Grand-Paradis, on voit en Haute-Maurienne une zone plus interne de la
nappe des Schistes lustrés que dans le reste des Alpes françaises. Vers la
base de cette zone, c'est-à-dire dans les massifs de la vallée d'Avérole au
sud-est de Bessans, ces schistes sont extrêmement riches en intercalations
de Roches vertes, et en même temps les lames de gneiss et micaschistes"
y prennent une fréquence remarquable, en alternances nombreuses avec
Schistes lustrés, calcaires et prasinites. Leur contact avec les premiers
montre parfois de fines récurrences de lits de gneiss dans le calcschiste, indi-
quant une liaison stratigraphique normale. Avec les prasinites le passage est
souvent insensible, par des prasinites quartzeuses et micacées. Cette asso-
ciation n'implique pas nécessairement que les gneiss résultent du méta-
morphisme de contact des prasinites : celles-ci, roches éruptives post-
paléozoïques, auraient pu dans cette région être injectées de manière
prépondérante dans les assises de passage du Paléozoïque aux Schistes
lustrés mésozoïques; le métamorphisme alpin postérieur aurait effacé les
contacts. Si les gneiss sont paléozoïques, ils appartiennent à une zone où
il n'existe habituellement pas de Trias différencié à la base des Schistes
(') Comptes rendus, 185, 1927, p. 1204.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 935
lustrés, ainsi que le fait a été constaté par E. Argand pour certaines
parties de la nappe VI. A noter que j'ai trouvé près de Bessans, à quelques
cents mètres au nord des chalets d'Andagne, des schistes anthraciteux
d'aspect carbonifère associés aux micaschistes à grenats d'une de ces lames
et voisins d'une écaille de Trias, Mais le fait est isolé et le problème strati-
graphique des intercalations de gneiss dans les Schistes lustrés ne me paraît
pas résolu.
Cependant les Schistes lustrés n'en doivent pas moins être subdivisés en
Haute-Maurienne en plusieurs ensembles."
1. La coupole de gneiss de Bonneval, Paléozoïque de la nappe V, est
enveloppée de Schistes lustrés ayant du Trias discontinu mais assez cons-
tant à leur base; c'est une série normale.
2. Au-dessus se trouve un énorme amas de serpentine (Vallée de l'Arc
en aval de Bonneval, Pointe Regaud, Petite Ciamarella). Sa base es>t une
surface de laminage, car il repose tantôt sur le plus bas, tantôt sur le plus
haut des trois termes précédents, et même sur une écaille de Trias super-
posée au terme supérieur. De nouveaux Schistes'lustrés présentant un méta-
morphisme de contact avec la serpentine surmontent l'amas.
3. Plus haut se trouve la grande masse de ces schistes avec les multiples
intercalations de prasinites, gneiss et micaschistes. Si les lames de gneiss
sont prétriasiques, on a sur une très grande épaisseur un empilement
extraordinaire d'écaillés imbriquées. Sinon, la région basale de ce troisième
complexe comporte néanmoins une surface de glissement important, car
une lame de Trias étiré (cargneules, calcaires, quartzites), située au contact
supérieur de la première lame de gneiss ou un peu au-dessus, est visible en
plusieurs affleurements reconnus déjà par Marcel Bertrand, près des chalets
d'Andagne et au Molard, points distants de 3*™. Ce Trias ne pourrait être
à sa place, d'après la stratigraphie des nappes pennines, qu'au voisinage de
la base de la série des Schistes lustrés et non en intercalation au milieu
de cette série.
La digitation de Vheran jalonne une surface d'étirement dans une zone
plus externe de la nappe des Schistes lustrés ('). Comme des lentilles de
gneiss l'accompagnent, on serait tenté de la raccorder avec celle des deux
surfaces ci-dessus qui est située peu au-dessus de la serpentine de Bonneval.
Mais le raccord ne peut s'observer, car la lame triasique de l'Iseran a été
fragmentée au cours des charriages avec vastes lacunes au glacier du Véfret,
(') Comptes rendus, 189, 1929, p. 85g.
g36 ACADÉMIE DES SCIENCES.
et les plis secondaires (postérieurs aux charriages) très irréguliers rendent
malaisé le dessin de la correspondance des assises, même à proximité. Quel
qu'il soit cependant, V existence de plusieurs grandes subdivisions ayant eu un
important mouvement relatif est manifeste, non seulement dans les Schistes
lustrés de Haute-Maurienne, mais aussi dans le vaste massif entre Isère
et Arc.
GÉOLOGIE. — Sur le massif de pegmatite écrasée situé au bord sud de la
feuille géologique a" Aigurande au ^j^. Note de M. Ya\g Kieh, pré-
sentée par M. Pierre Termier.
Les publications de MM. G. Mourel et E. Raguin ont montré l'existence
de nombreux gisements de mvlonites dans l'ouest du département de
l'Allier et clans le nord de la Creuse et de la Haute-Vienne. Les gisements
signalés par eux sur la feuille d'Aigurande sont les suivants : Combrand,
Villemalard, Le Courtioux; Grand-Prasj. Les Valettes, La Villatte, Le Ris,
Colondannes," Saint-Léger-Bridereix, La Fresse, Moulin de Chansau et
Yareilles ( ' ).
Aux vacances dernières j'ai parcouru, tout le long du bord sud de cette
feuille, une zone cartographiéc comme un massif constitué uniquement de
granulite. En réalité il y a plusieurs massifs à faciès très différents les uns
des autres. L'un d'eux, le plus à l'Est, faisant l'objet de cette Note, est
formé entièrement d'une roche leucocrate à gros grain, broyée, que l'on
peut désigner sous le nom de « pegmatite écrasée » ; elle contient loca-
lement des roches filoniennes dont l'origine postérieure n'a aucun rapport
magmatique avec la pegmatite considérée.
Ce massif pegmatitique occupe une bande d'environ 4o km de long sur 5 km
de large, qui va de l'extrême est de la feuille jusqu'à la frontière de la Haute-
Vienne. II est limité à l'Est par un massif granitique, indiqué sur la carte
géologique, et à l'Ouest par un massif gneisso-granitique ou granuli-
tique( 2 ); au Nord, se trouve le Plateau d'Aigurande composé d'une
grande complexe de roches : gneisso-micaschistes avec des intercalations
( ! ) Mouret, Comptes rendus, 179, 1924) P- 1416. — Mouret et Raggin, Ibid., 182,
1926, p. 228. — Raguin. Bu/1. Sert'. Carte géol. France, 29, 1925-1926, p. 218 et 220;
30, 1927, p. 459 et 463.
( 2 ) Mouret, Bull. Sere. Carte géol. France, 28, 1928-1924, p. i46.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. g3^
d'amphibolites, et au Sud, le massif granitique de Guéret où les grandes
lignes de dislocations sont orientées, soit NNE (Grand Sillon houiller),
soit NNW (Faille d'Argentat).
A. cause de l'écrasement tectonique, la fausse stratification de ce massif
est bien marquée, avec une direction générale E.-W., Iependage, toujours
raide (de 80 à 85°), est orienté vers le Sud, sauf immédiatement au nord de
Bourg d'Hem. Par conséquent, ce massif pegmatitique présente, tant au
point de vue pétrographique que tectonique, des caractères très différents
de ceux des massifs voisins.
En outre, certaines particularités méritent d'être décrites spécialement;
les pressions tectoniques se sont manifestées dans une direction unique et
leur intensité s'accroît graduellement du Sud vers le Nord; autrement dit,
la mylonitisation débute dans la zone la plus méridionale et s'accentue pro-
gressivement vers le Nord, où est atteint le degré maximum de laminage.
On trouve ainsi, en partant du Sud, d'abord de la roche à peine broyée,
mais en avançant un peu vers le Nord, le laminage est très facile à observer,
puis, vers la vraie zone de broyage, paraît la mylonite à texture parfaite-
ment gneissique que l'on peut confondre avec des gneiss véritables. Ensuite
vient une zone profondément comprimée, laschistositédevientextrêmement
une et l'aspect de -la roche initiale est entièrement méconnaissable. Enfin
une croûte bordière dont l'épaisseur ne dépasse guère quelques mètres, se
compose de purée mylotiuique, son aspect est celui d'unecornéenne jaunâtre
ou gris-noirâtre (roche métamorphique de contact), très fine, très compacte
et sans schistosité. On a donc une très belle représentation de mylonitisation
croissante.
Par l'examen longitudinal de ce massif, on peut établir la continuité des
cinq zones citées ci-dessus, en passant par les différentes localités où des my-
lonites avaient déjà été signalées. Sur le méridien duBonnat, à 2 km ausudde
cette commune, apparaît la zone de mylonitespegmatitiquesqui se continue
vers l'Ouest jusqu'au Bourg d'Hem; un affleurement particulièrement
typique et facile à observer se trouve à l'est du village de Chanteloube.
Au nord du bourg d'Hem, apparaît un long affleurement d'amphiboli.tes
écrasées à faciès partiellement dioritique à gros grain. Ce secteur, de 7 km de
long, offre un intérêt pétrographique et tectonique particulier, à cause des
perturbations qui s'y manifestent. Il semble que cette grosse masse amphi-
bolitique, très résistante, soit montée de la profondeur lors du soulèvement
de massif'pegmatitique, une dislocation secondaire entre ces deux masses
paraît connexe de ce mouvement. Dans ce secteur amphibolitique, on ne
g38 ACADÉMIE DES SCIENCES.
trouve plus les dernières zones de mylonites, les plus écrasées, qui sont
propablement cachées sous les amphibolites. Dans la masse de celles-ci, il
y a en effet des bandes pincées de raylonites pegmatiliques, très laminées,
identiques aux- roches qui se trouvent aux deux extrémités de la zone
amphibolitique. Par exemple, sur la croupe du village de Guémontet (8oo m
au nord-ouest du bourg d'Hem), 'une bande (i5o m de large et 5oo m de
long) de mylonites fortement comprimées se présente en une fausse couche
très redressée qui plonge à 85° vers WSW. Cette bande est bordée à l'Est
par une autre constituée d'amphibolites également plus ou moins écrasées,
et montrant les mêmes caractères tectoniques. Ce régime de sectionnement
de la grande zone amphibolitique s'observe plusieurs fois vers l'Ouest de
cette localité.
Plus loin encore vers l'Ouest, la série des mylonites apparaît norma-
lement et d'une façon continue, en suivant l'allongement général du massif
pegmatitique. Sa terminaison occidentale se fait d'une manière confuse dans
le massif gneisso-granitique d'Arnac d'une part, et le massif granulitique
de Vareilles de l'autre.
GÉOLOGIE. '■ — Découvertes palêontologiques dans le Cambrien et le Silurien
des monts de Lacaune au nord de la Montagne Noire. Note de M. Marcel
Thoral, présentée par M. Pierre Termier.
Le massif de gneiss et de micaschistes de l'Espinouze et du Caroux, à la
pointe sud du Massif central, est entouré d'une large ceinture de terrains
primaires dont font partie : au Sud, la Montagne Noire, bien connue grâce
aux travaux de De Rouville, Bergeron et J. Miquel, au Nord, les monts de
Lacaune, qui sont limités par les hautes vallées de l'Agout et de la Rance,
affluents du Tarn.
Bergeron n'a consacré aux monts de Lacaune que quelques Notes très
sommaires et quelques pages éparses dans son beau Mémoire sur la Mon-
tagne Noire (*).
La carte géologique des monts de Lacaune fut dressée par lui surtout
d'après les analogies lithologiques que présentent les divers terrains cam-
briens et siluriens de cette région avec ceux, si bien définis, de la Montagne
(') J. Bergeron, Étude géol. du massif ancien situé au sud du Massif central
{Annales Se. géol., 22, p. 889, passim.).
SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 1929. 989
Noire. Les seuls documents paléontologiques qu'il y a découverts et les""
seuls connus jusqu'à ce jour sont : un Trilobite incomplet du genre Barra net ia
(Arenig), deux Orthoceras (Gothlandien).
Comme Bergeron l'a indiqué sur ses cartes, le Cambrien et le Silurien se
répartissent en zones anticlinales et synclinales dirigées du Nord-Est au
Sud-Ouest, mais avec des complications tectoniques bien plus nombreuses
qu'il ne le signale.
Cambriez. — La zone axiale des anticlinaux est constituée par des cal-
caires que Bergeron rapporte au Géorgien, mais qui sont probablement les
équivalents des calcaires à Archeeocyathus de l'Acadien inférieur de la Mon-
tagne Noire. Des schistes jaunâtres, parfois lie de vin, qui se débitent, sur
les talus, en menues plaquettes, se superposent à ces calcaires. A 2 km environ
à l'est de Murat-sur-Vèbre, près de la ferme de Gayrargues, ils renferment
des Trilobites dont l'état de conservation, à part quelques exceptions, est en
général assez mauvais. J'y ai reconnu : Paradoxides cf. rugulosus Corda,
P. cf. méditerraneus Pomp., Agraulos sp type moyen entre A. longicephalus
Hicks et A. ceticephalus Bar., Concoryphe Heberti M.-Ch. et Berg., C. Heberti
M.-Cb. et Berg. var. coronata Miquel in litt. (cette forme est intermédiaire
entre C. Heberti type et Ctenocephalus coronatus Bar.). Il existe, en avant de
la glabelle, une petite protubérance ponctuée, exagération du bourrelet
compris entre la rainure antérieure du céphalothorax et la glabelle.
Ces déterminations et celles qui suivent ont été faites à l'aide des' collec-
tions de la Faculté de Montpellier et de plus M. Miquel a bien voulu les
vérifier. Ces fossiles datent l'Acadien. Leur association qui se retrouve dans
la Montagne Noire semble préciser l'Acadien moyen.
L'Acadi?n supérieur et le Potsdamien, formés surtout de schistes psam-
mitiques, sont sans fossiles connus. J'ai cependant découvert dans ces schistes
un banc renfermant de petits Brachiopodes écrasés des genres Discina et
Obolella.
Silcbien : a. Tremadoc. — Le sous-étage de Tremadoc est largement
représenté par des schistes qui paraissent plus métamorphiques que ceux
du Cambrien. A leur base se voient des grès" siliceux; dans leur partie
moyenne ils prennent le faciès bien connu des schistes crayons et ren- f
ferment des nodules siliceux dont la taille varie de 1™ à 5o™ montrant
souvent la structure cône in cône.
Le Tremadoc occupe de larges et longues zones dirigées vers le Nord-Est;
il est souvent en contact anormal d'origine tectonique avec l'Acadien.
L'affleurement le plus intéressant est celui qui passe au nord-est de
g4o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Murat-sur-Vèbre. Il est affecté de nombreux plis et lardé de filons de quarlz.
La vallée du Dourdou est, à ce point de vue, fort instructive. La ligne de
contact entre Tremadoc et Acadien est marquée dans la partie sud de cet
affleurement par une série de points d'eau.
J'ai trouvé dans les nodules : Symphysurus SicardiBerg., Euloma Filacori
M.-Ch. et Berg., Niobe Lignieresi Berg., Niobe sp., Dikelocephalina Bairoisi
M.-Ch. et Berg., D. Villebruni Berg., Orthoceras cf. atavum Brœg., Ortho-
ceras sp., Bellerophon cf. OEhlerti M.-Ch. et Berg., tous caractéristiques du
Tremadoc moyen; Asaphelina Miqueli Berg., Barrandia sp. du Tremadoc
supérieur.
Dans les schistes mêmes, j'ai recueilli un bel exemplaire d 1 Asaphelina
Miqueli, quelques Hyolithes sp. et toute la série des empreintes probléma-
tiques signalées déjà dans la Montagne Noire sous les noms de Arenicolites,
Bilobiles, Cruziana, Ripple-Marks .
Dans le sud des monts de Lacaune, je ne connais pas, jusqu'à présent, de
terrains primaires supérieurs à ceux du Tremadoc, le Houiller excepté. Au
Nord, à la colline d'Escripy, Bergeron a signalé des grès qu'il rapporte à
l'horizon du gré,? armoricain, mais dont l'âge demande encore confirmation.
b. Gothlandien. — Cet étage n'était signalé qu'à la base de la colline
d'Escripy; j'en ai découvert un autre affleurement à la colline de Cabrières
où il est plus apparent et plus fossilifère. Il comprend des schistes très
ampélitéux renfermant de grands nodules en amande, aplatis, qui m'ont
fourni de nombreux O7i.hoceras.sp. et Cardiola intemipta Bar. typique.
En résumé, le Cambrien et le Silurien des monts de Lacaune sont plus
fossilifères qu'on ne le pensait puisque j'y ai découvert : i" une faune de
l'Acadien entièrement nouvelle pour la région; 1° une faune du*Tremadoc
qui y était inconnue aussi, sauf le fragment de Barrandia signalé par
Bergeron; 3° un nouveau gisement de Gothlandien à Cardiola intemipta.
Enfin les genres et espèces découverts dans les monts de Lacaune sont
tous connus dans la Montagne Noire. «
OCÉANOGRAPHIE. — Cônes de tourbillonnement liquides océaniques
> isothermes. Note (') de M. J. Thodlet.
Les graphiques de densimétrie océanique en profils longitudinaux et
surtout ceux se rapportant particulièrement à la température in situ 9
(') Séance du 18 novembre 1929.
SÉANCE DU ib NOVEMBRE 1929. 941
signalent d'une façon très nette, en deux localités l'une près de Taïti, dans
le Pacifique, l'autre voisine de l'île Tristan da Cunha, dans l'Atlantique sud,
l'existence de phénomènes particuliers qu'on semble autorisé à désigner
sous le nom de cônes de tourbillonnement liquides océaniques isothermes.
Ils ont été reconnus par moi en chacune de ces localités en traduisant en
graphiques les mesures effectuées par le Challenger pendant sa mémorable
campagne à travers les divers océans. On a tout lieu de supposer qu'ils
doivent se rencontrer en nombre plus considérable au-dessus du lit marin
tout entier. On trouvera plus loin leurs énormes dimensions à travers les
régions abyssales ainsi que leurs diverses autres caractéristiques, pour
■autant qu'on les déduit d'une étude aussi sommaire que celle qui en est faite
et qu'il est possible d'en faire actuellement, d'après les données notoirement
insuffisantes récoltées sur place.
Si l'on trace une section océanique thermique verticale s'étendant de la
surface jusqu'au sol en des points suffisamment rapprochés les uns des
autres, ou remarque que les isothermes relativement voisines de cette sur-
face sont disposées en lignes horizontales à peu près parallèles et plus ou
moins ondulées. A une température de 2 C. pour le cône de Taïti et de 3° C.
pour celui de Tristan da Cunha, la couche isotherme prend localement une
forme conique sur une hauteur véritablement gigantesque à travers les
couches ambiantes plus froides. Une courbe-nappe isotherme sert d'enve-
loppe à ces cônes.
D'après l'étude plus détaillée à laquelle j'ai pu me livrer du plongement
réciproque en leur rencontre mutuelle des deux courants opposés Ivurosio
et Sivosio sur les côtes. orientales du Japon, le phénomène s'expliquerait
par la rencontre de deux courants de sens opposé, de cto, de 9 et de vitesses
différentes, dont l'un serait peut-être une colonne thermique plus chaude
mais sursalée par évaporation descendant de la surface. Le modelé du fond
a sans doute lui aussi une influence sur ces cônes. Le phénomène, dans son
ensemble s'appliquerait même à la météorologie aérienne et, à ce titre, il
mériterait d'être l'objet d'une' étude appuyée de mesures prises sur place
plus nombreuses que celles qui étaient à ma disposition. Les graphiques sur
lesquels il s'appuie seraient devenus plus rigoureux et le présent travail
serait.autre chose que la première indication de très importants problèmes.
Les caractéristiques des deux cônes observés sont les suivantes :
Cône de Taïti limité par l'isotherme 6 = 2°,o. — Pacifique équatorial, au
nord de Taïti : St. 270 (2°34'N-i4 9 <'9'W) et St. 27-2 (3°48'S-i52°56'W).
Distance entre les deux stations : 420 milles. 8 moyen superficiel : 26°,o C.
Direction : NE-SW.
(}42 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Profondeur moyenne de l'Océan : 4900"". Nature du fond : globigérines
et radiolaires; volcanisme.
Base supérieure : profondeur, 2b6o m ; diamètre, 480 milles ; & = â°, 2-2 , 1 .
Pointe inférieure tournée vers le bas : profondeur, 365o m ; hauteur totale
du cône, 1 100™.
Eau ambiante autour du cône : 6 = i°, 8 C.
Cône de Tristan da Cunha limité par l'isotherme Q = 3°,o C. — Atlan-
tique sud. Stations limites superficielles : St. 331 (37°48'S-3o°2o'W).
St. i;M(3()°i2'S-r2°i6'W). Distance entre les deux stations : 84o milles.
moyen superficiel : i5",o C. Direction : "YV-E.
Profondeur moyenne de l'Océan : 3700"". Nature du fond : globigérines'
et volcanisme.
Base supérieure du cône : profondeur, iioo m ; diamètre, 35o milles;
= 3», 1 C.
Pointe inférieure tournée vers le bas ; profondeur, 35oo m ; hauteur totale
du cône, i^6o m .
Eau ambiante autour du cône : 9 = 2 , n-z u ,S.
Il n'y a pas une seule de ces caractéristiques qui n'intéresse un des grands
problèmes de la circulation abyssale.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Protéolyse. et proléogènèse chez les plantes
ligneuses au cours de Vête et de Vautomne. Note de MM. R. Combes et
M. Pinet, présentée par M. Molliard.
Nous avons antérieurement étudié (■') les variations quantitatives
qu'éprouvent les substances azotées de nature protéique et les substances
azotées solubles pendant l'hiver, le printemps et le début de l'été, dans les
différents organes d'une plante ligneuse, et nous avons tiré de cette étude
des conclusions relatives aux phénomènes de protéolyse et de protéogénèse
qui ont lieu dans les tissus au cours de la période considérée. Ces recherches
ont été poursuivies en vue de réunir des, renseignements de même ordre sur
le reste de la période active de végétation, été et automne, et plus par-
ticulièrement sur la période au cours de laquelle se produit le jaunissement
des feuilles.
Elles ont porté sur la même plante, le Hêtre Agé de 3 à 4 ans, et ont
( ' ) R. Cojibes et M, Piney, Comptes rendus, 188. 1929, p. 79.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 943
été réalisées avec une technique identique, chaque analyse utilisant qua-
rante jeunes plantes.
Les résultats des dosages effectués, exprimés en milligrammes, et rap-
portés à ioo s de substance sèche, sont réunis dans le tableau ci-dessous;
y figurent également les rapports des quantités d'azote protéique aux
quantités d'azote soluble, calculés d'après ces résultats.
Feuille.
Tise..
Racine,
27-7.
26-8.
27-9.
17-10.
31-10.
7-11.
14-11.
28-11.
20-12.
Az prot. .
1918
1821
• 664
i483
r332
97»
967
-
-
Az sol . . .
85
162
■ 4.
202
•79
296
227
-
-
Rapport .
22,38
11,22
11,79
7,3i
7, V*
3,27
4,2V
-
-
Az prot. .
520
5tj6
689
70J
79 2
790
609
700
8.7
Az sol . . .
7i L
ioi
109
126
i36
228
2.4
245
206
Rapport.
6,55
5,71
6,32
5,52
5,81
3,45
2.8i
2,86
3,8ï
Az prot. .
45o
4.9
482
563
5;o
096
447
496
498
Az sol. . .
86
117
121
1 22
"9
205
2l4
•2 45
200
Rapport .
5,-20
3,58
3,08
4,62
476
2,91
2,08
2.02
1.97
Ces variations des deux formes de substances azotées, interprétées en'
tenant compte des variations qu'éprouve parallèlement l'ensemble de la
substance sèche ( ' ), permettent de tirer les déductions suivantes :
i° Dans les feuilles, pendant toute la dernière période de leur existence,
d'août à novembre, les tissus perdent de l'azote protéique; cette perte,
nettement mise en évidence dans le tableau ci-dessus, est plus accusée
encore .que ne l'expriment ces résultats (rapportés à ioo s de substance
sèche), car, pendant la période étudiée, la quantité absolue de la substance
sèche constituant les feuilles subit elle-même une diminution continue. Les
phénomènes de protéolyse dominent donc notablement ceux de protéogé-
nèse. Pendant le même temps se produit une baisse régulière de l'azote
total, qui témoigne de l'émigration vers les organes vivaces d'une partie des
produits de la protéolyse. L'accumulation de l'azote soluble, discontinue
au cours des quatre mois envisagés, mais cependant assez considérable pour
l'ensemble de la période, montre que l'émigration est insuffisamment active
pour évacuer hors des feuilles les produits de la protéolyse aussi vite qu'ils
se forment; il en résulte qu'à la croissance continue du rapport de l'azote
protéique à l'azote soluble, constatée au début de la vie des feuilles (-) jus-
(') R. Combes, Rev: gén. de Bot.. 39, 1927, p. 54; Ann. de Pkysiol. et Physico-
chim., 2, 1927, p. 333. ■
( 2 ) R. Combes et M. Piney, loc. cit.
944 ACADÉMIE DES SCIENCES.
qu'en juin, fait suite une décroissance discontinue mais très importante
dans son ensemble.
Dans la tige et la racine au contraire, du mois d'août au début de
novembre, il y a enrichissement en azote protéique; la protéogénèse domine
donc dans ces organes. L'arrivée, dans la tige et dans la racine, de l'azote
soluble provenant à la fois du sol et des feuilles, assez active dès le mois
d'août, quand la protéogénèse est encore très faible ou nulle, détermine une
accumulation de cette forme d'azote que marque la baisse brusque du rap-
port de l'azote protéique à l'azote soluble; le rapport se relève en sep-
tembre, puis subit des oscillations provoquées par le fait que l'azote soluble
est utilisé dans la protéogénèse plus vite ou moins vite qu'il n'arrive dans
les tissus.
Nous retrouvons, avant la chute des feuilles, au milieu de novembre, le
phénomène mis en évidence par l'un de nous en 1926 chez cette même
plante (') : perte notable d'azote par tous les organes, et par conséquent
évacuation d'azote à l'extérieur, vraisemblablement par les racines. Nos
' nouvelles recherches montrent que c'est surtout l'azote protéique qui dis-
paraît : la protéogénèse intense dont les organes vivaces sont le siège au
cours des trois mois précédents s'arrête donc dès le début de novembre, et
il s'établit alors brusquement, dans la tige et la racine, une activité protéo-
lylique comparable à celle qui existe déjà dans les feuilles.
Dans la suite, fin novembre et décembre, les jeunes Hêtres, alors
privés de leurs feuilles, reprennent activement de l'azote au sol; l'accumu-
lation a lieu surtout dans la lige, le gain portant en grande partie sur l'azote
protéique; une protéogénèse active a donc repris, qui utilise l'azote soluble
à mesure qu'il arrive, car le rapport de l'azote protéique à l'azote soluble
ne subit que de très faibles modifications.
De juillet à décembre, la protéolyse domine donc dans les feuilles; au
contraire, dans la tige et la racine, ce sont les phénomènes de protéogénèse
qui l'emportent, sauf toutefois pendant un temps très court, au moment
du jaunissement, où une active protéolyse se produit, accompagnée d'éva-
cuation d'azote au dehors; c'est là un phénomène inattendu, dont il reste à
établir le déterminisme.
(') R. Combes, loc. cit.
SEANCE DU 23 NOVEMBRE 1929. Ql\0
CUIMFE VÉGÉTALE. — Sur les alcaloïdes de /'Anabasis aphylla.
-Note (') de M. A. Orékhoff, présentée par M. A. Béhal.
WAnabasis aphylla (Chénopodiacées), qui croît à l'état sauvage dans les
steppes de la région de la mer Caspienne, ainsi qu'au Turkestan et en
Transcaucasie, est connue de.s indigènes comme étant une plante très véné-
neuse; en effet le bétail n'y touche point. Cette plante-ne semble pourtant
pas avoir fait l'objet d'une étude chimique. Ayant à ma disposition une cer-
taine quantité. de cette plante provenant du Turkestan, j'en ai entrepris
l'étude, et les premiers essais préliminaires m'ont aussitôt montré qu'elle
contenait des quantités notables d'alcaloïdes.
En épuisant la drogue> sèche par de l'alcool alcali'n'isé par l'ammoniaque,
on est parvenu à en retirer environ 2,5 pour 100 d'un mélange de bases
dont l'une a pu être isolée à l'état de pureté.
Ce nouvel alcaloïde, qui forme la majeure partie du mélange et pour
lequel je propose le nom d^anabasine, se présente sous forme d'un liquide
huileux, légèrement jaunâtre, distillable dans le vide, soluble dans l'eau et
entraînable par la vapeur d'eau. Les constantes^physiques sont les sui-
vantes : P. Eb. — i45°-i46" (sous i'5 mm de pression), rf*°=i,o44;
[(x]d 0: = — 47° 21 '- La composition de cette nouvelle base correspond,
d'après les analyses, à la formule C'°H I0 N 2 . Elle donne un picrate
C ,0 H'°N 2 .2C G H 2 (OH)(NO 2 ) 3 , cristallisant en belles aiguilles jaunes
P. F. 2o5°-207° et un picrolonate P. F. 235°-237°. L'acide silicolungstique
donne, même avec des solutions extrêmement diluées de la base, un précipité
blanc amorphe.
Les fractions du mélange de bases, distillant vers 200 (sous i5 mm ), cris-
tallisent par refroidissement, mais le point de fusion peu net du produit
semble indiquer que nous avons affaire à un mélange d'alcaloïdes dont la
séparation n'est pas encore achevée et dont nous poursuivons l'étude.
( 1 ) Séance du 18 novembre 1929.
g46 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Un nouvel exemple d'infection bactérienne
généralisée chez les végétaux. Note de M. G. IVicolas et M" c Açgéry,
présentée par M. Molliard.
Depuis plusieurs années une Rosacée du Thibet, Slranvwsia Davidiana
Dec, cultivée en pleine terre au jardin botanique de Toulouse, présentedes
symptômes inquiétants de dépérissement. A partir de décembre-janvier les
feuilles de cet arbuste brunissent, la plupart du temps à leur extrémité,"
quelquefois sur les bords. Les plages brunes se dessèchent petit à petit,
séparées des parties restées vertes par une double marge, jaune à leur con-
tact et rouge plus loin; le reste de la feuille rougit entièrement, se dessèche
et tombe. A ces caractères s'ajoute souvent la panachure des feuilles, qui se
manifeste déjà sur les jeunes dès le mois d'octobre. La chute n'intéresse pas
seulement les feuilles de l'année précédente, car de jeunes feuilles récem-
ment formées présentent, au début de mai 1929, les symptômes indiqués
plus haut (brunissement et panachure) et tombent. Les fleurs, qui apparais-
sent au début d'avril, restent presque toutes à l'état de boutons, sans
pouvoir s'épanouir; elles tombent et l'extrémité des rameaux et des 'inflo-
rescences se dessèche; seules quelques-unes s'ouvrent et donnent des fruits
dont, en général, une seule graine se développe complètement. Ces symp-
tômes traduisent un état de souffrance générale dont nous pensons avoir
trouvé la cause.
Nos premières observations orientées dans la recherche d'un champignon
parasite sont restées infructueuses, car nous n'avons pas retenu comme
coupable un Monilia observé, pendant l'hiver 1928, sur les rameaux
desséchés et qui serait un simple saprophyte. Par contre, de très nom-
breuses bactéries vivent dans les feuilles, les rameaux et même dans toutes
les parties de la fleur, y compris l'ovaire et les étaraines; elles pullulent
dans les grains de pollen dont elles gênent et même empêchent la germina-
tion.
Frappés par la généralisation de cette infection bactérienne, car les
bactéries existent jusqu'à la base des rameaux, loin des feuilles et, ayant déjà
eu l'occasion d'en signaler un exemple ('), nous avons eu l'idée qu'elle
pouvait provenir des racines. En effet l'appareil radiculaire présente un
(') G. Nicolas et M"' Aggéry, Cerasus caroliniana Michx., nouvel exemple
d 'andromonœcie . Un type nouveau de maladie bactérienne {Comptes rendus, 188,
1929, p. 1693-1695).
SÉANCE DU 2D NOVEMBRE 1929. g47
aspect très particulier : les racines situées vers la surface du sol sont abon-
damment ramifiées, courtes, épaisses, rappelant un peu les racines coralloïdes;
parmi les autres, les plus grosses portent des nodosités et des chancres,
tandis que les radicelles, pourvues elles aussi de petitesnodosités, sont exces-
sivement ramifiées et l'extrémité des dernières ramifications est souvent
renflée. Toutes ces racines, coralloïdes ou non, renferment des Bactéries
dans tous les tissus, jusque dans les vaisseaux.
Leur présence n'y est pas normale. M. W. Smith, qui cultive Stranvœsia
Davidiana depuis plusieurs années au jardin botanique d'Edimbourg(Ecosse),
a bien voulu, sur notre demande, en examiner les racines; il n'y a observé
ni déformation coralloïde, ni nodosités, ni Bactéries. On peut donc admettre
que celles-ci, saprophytes du sol, pénètrent dans les racines, gagnent par les
vaisseaux du bois toute la partie aérienne de l'arbuste où elles provoquent
les désordres indiqués plus haut.
Nous avons pu cultiver ces Bactéries, tant par prélèvements dans les
racines que dans les feuilles, sur différents milieux (gélatine, gélose, G. S. P.,
Pomme de terre, Carotte, fond d'Artichaut). Sans nous arrêter à leur
identification, ce qui nous paraît impossible du fait de leur polymorphisme,
voici quelques-uns de leurs caractères morphologiques et physiologiques :
ce sont de petites cellules isolées ou associées en chapelets de 2 à 4 ou
même groupées 4 par 4; cote à côte; colorables par le violet de gentiane,
elles liquéfient la gélatine en cylindre, ne verdissent pas immédiatement
le fond d'artichaut, mais seulement au bout de i5 jours; elles prennent le
Gram.
N'ayant à notre disposition qu'un seul Stram'sesia contaminé, il ne nous
a pas été possible de tenter des infections expérimentales. Malgré ce défaut
de preuve certaine, nous avons tout lieu de croire, du fait de la présence
des Bactéries dans toutes les parties de l'arbuste, qu'elles sont réellement
les responsables du mal.
Il est permis de se demander, d'après les deux types nouveaux d'affection
bactérienne du Ccrasus caroliniana et du Stranvcesia Davidiana, si certains
cas de dépérissement des arbres fruitiers, attribués suivant les auteurs à
des causes très variées, n'auraient pas une origine bactérienne. Les obser-
vations' de M. L. Rives ( 1 ) sur l'Abricotier viendraient à l'appui de cette
hypothèse.
(') L. Rives, Sur les causes de dépérissement de P Abricotier par apoplexie
(C. /?. Ac. Agriculture, 15, 1929, p. 76-83).
q48 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur le phénomène de modification de Tatteinte
toxique desGon\o\\ita en fonction de leur groupement. Note de M. J. André
Thomas, présentée par M. Desgrez.
Nous avons étudié antérieurement les modalités du phénomène de modi-
fication de l'atteinte toxique des Convoluta Roscoffensis, dont la survie, le
comportement et les tropismes varie'nt soit dans le sens de la protection,
soit de la sensibilisation en fonction de leur groupement dans de petites
quantités de solution de divers alcaloïdes à des concentrations variées (').
Nous avons cherché depuis à préciser quelques-unes des conditions de ces
expériences en faisant agir 2 ,mI d'une même solution d'éphédrine dans l'eau
de mer respectivement surun millier et une cinquantaine de Convoluta Ros-
coffemis en verres de montres semblables et couverts( 3 ). Les Convoluta,
même massés, ne peuvent pas, bien entendu, dans les conditions où nous
nous sommes placé épuiser l'alcaloïde ou faire baisser sa concentration
au-dessous de la dose toxique.
Ce phénomène ne dépend-il pas de la réaction ionique du milieu? Par
exemple les Convoluta groupées en grand nombre ne diminuent-elles pas la
toxicité de l'alcaloïde en acidifiant ce milieu? Mais, grâce à leurs algues
vertessymbiotes, elles jouissent, à la lumière, de l'assimilation chlorophyl-
lienne; elles tendent au contraire à alcaliniser le milieu, et d'autant plus
qu'elles sont plus nombreuses et moins intoxiquées. -
Dans l'éphédrine io -3 (pH de l'eau de mer) les Convoluta perdent immédiatement
leurs tropismes et sont progressivement intoxiquées jusqu'à la mort qui survient
en 5 heures environ. Or le pH de la solution décroît de même progressivement de 8,2
à 7,3 environ. Les Convoluta éparses subissent la même intoxication mais vivent un
peu plus longtemps (inversion de l'effet de groupement). Le pH reste voisin de 8. A io — 4 ,
les Convoluta groupées restent normales dans l'ensemble et peuvent survivre au moins
5 jours, le pH, comme celui des témoins d'ailleurs, atteint 8,5-8,8. Les Convoluta
éparses, au contraire, perdent leurs réactions, sont très ralenties, contractées (pH 8-8,2).
( 1 ) Comptes rendus, 188, 1929, p. ig5-ig7 et p. 347-349-
( 2 ) Les résultats de l'intoxication par I'éphédrine sont un peu différents de ceux
obtenus l'année dernière. Nous avions d'une part disposé autrement les réactions
(petites boîtes de Pétri et verres de montres) pour rendre le phénomène plusapparent
(rôle du rapport entre la masse d'individus et la quantité de solution). Nous nous
sommes servi d'autre part de Convoluta d'un autre gisement : celui de la plage de
RoscofT utilisé précédemment étant épuisé.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1929. 949
Mais elles réagissent, en général, contre l'intoxication, récupèrent progressivement
leurs tropismes et redeviennent normales ( 3-5 heures, environ). Le pH est alors é°-al
ou à peine' supérieur à celui de l'eau de mer, tandis que celui des témoins atteint 8,5
et même 8,8. Toutefois, l'intoxication progressive reprend le 3 e ou le 4 e jour jusqu'à
la mort avec abaissement corrélatif du pH A 10- 5 , enfin, les Convoluta groupées ou
éparses restent normales, le pH étant 8,5-8,8. et 8,3-8,5. Si l'on abaisse le pH de la
solution d'éphédrine io -4 à 7-7,3 par un peu d'acide ehlorhydrique dans les verres où
les Convoluta sont éparses, le phénomène est le même, mais la' récupération des tro-
pismes est plus tardive et cependant pas aussi complète. Le pH est. du reste, ramené
en 1 heure enviroji à 8-8,2. A l'obscurité, le phénomène (évalué par la réaction au
choc et le comportement) est encore sensiblement le même. Le pH des solutions où
les Convoluta sont nombreuses est voisin de 7,2-7,4 (témoins et io~ 4 ), celui des solu-
tions où elles sont éparses (témoins et 10— v ) est .voisin de celui de l'eau de mer.
Si la néaction ionique du milieu peut expliquer le phénomène dans
quelques cas simples, elle semble ici n'être surtout que le témoin de l'in-
toxication .
Divers auteurs ont pensé que des phénomènes de même nature pou-
vaient être produits par des substances que les organismes libéreraient
dans.le milieu (substance protectrices de A. Drzewina et Bohn, au moins
comme première hypothèse, substance à effet allélocatalytique de
Robertson, substances de Allée qui résisterait à Tébullition, etc.).
Nous avons préparé un lysat de Convoluta (3s,85 de Convoluta lysés 12 heures dans
3o™ 3 d'eau distillée, passé sur papier-filtre, limpide, pH = 4,i) et un extrait (ns,4
chauffés une demi-heure à 6o° dans ioo 0m3 d'eau de mer, visqueux, centrifugé 10 minutes
électriquement, légèrement jaune vert, pH voisin). Nous avons ajouté III gouttes
de lysat ou d'extrait dans les verres à Convoluta éparses, versant ou non III gouttes
d'eau distillée dans les verres-témoins. On obtient de la sorte une légère survie à io~ 3
(pH=77,2) surtout avec le lysat, qu'il soit chauffé une demi-heure au bain-marie à
ébullition ou non. A |io— * avec [le lysat, il y a retard de l'intoxication ou seulement
récupération un peu plus rapide des réactions. |/e phénomène n'est le plus souvent
que décalé. Mais ce léger gain, plus ou moins marqué, est éphémère, l'intoxication
reprenant défiinitivement, alors que les témoins sont encore subnormaux. Le pH est
ramené, là encore, de 7-7,2 à 8-8,3; quelquefois en moins d'une heure., On introduit de
même de faibles variations avec du lysat au pH de l'eau de mer ou chauffé. Les différences
sont souvent plus faibles avec de l'extrait acide ou alcalin, ou chauffé, ou traité-parle
chloroforme, même si l'on ajoute à nouveau I goutte d'extrait au début de la reprise
de l'intoxication. Toutefois si l'on emploie des substances non spécifiques, comme
de l'hémostyl, de l'ascite, de l'extrait globulaire, etc., on ne fait guère qu'ajouter
leur toxicité propre. Le phénomène n'est pas différent non plus à l'obscurité, la toxi-
cité paraissant un peu plus considérable. Si, d'autre part, on décante la solution
d'éphédrine io -4 de verres ou un millier de Convoluta groupées est resté normal depuis
deux ou trois jours et qu'on la fasse agir sur une trentaine de ces mêmes Convoluta,
G. R., 1929, 2* Semestre. (T. 189, N«. 22 ) 72
g5o ACADEMIE DES SCIENCES.
toutes conditions étant égales, celles-ci ne tardent pas à être progressivemens intoxiquées,
puis lysées, alors que le reste témoin groupé dans la même solution demeure normal.
Conclusions. — Dans les conditions où nous nous sommes placé, le
toxique n'étant ni épuisé ni atténué, ce phénomène semble relativement
indépendant de la réaction du milieu. L'action de substances extraites
des Convoluta est faible, et ne provoque jamais de modifications comparables
à celles créées par le groupement. Il semble qu'on ait surtout affaire à
une action d'ordre physique activant ou non celle de substances spéci-
fiques réaction nelles, pouvant agir peut-être dans ce cas particulier sur la
perméabilité cellulaire.
MÉDECINE. — La radiothérapie de V aérophagie .
Note ( ' ) de M. Jean Saidmax, présentée par M. d'Arsonval.
L'aérophagie est un syndrome généralement secondaire à des affections
gastriques, intestinales ou vésiculaires. Son traitement habituel est celui de
l'affection causale, avec en outre des calmants du système nerveux.
Le traitement médicamenteux n'étant pas toujours efficace, nous avons
essayé la physiothérapie, en prenant comme base l'action analgésique de la
radiothérapie sur certains plexus. On connaît déjà les effets signalés par
Nemours-Auguste et Barrieu ( 2 ) avec l'irradiation des plexus cardio-
aortiques dans l'angine de poitrine.
Nous avons fait des applications sur le plexus solaire et rapportons les
résultats d'une expérience portant sur n cas où les traitements habituels
s'étaient montrés inefficaces : 3 malades présentaient une dyspepsie hyper-
sténique ; 2 une ptôse (corrigée par la ceinture); 2 un ulcère pylorique (non
opéré) et 4 malades, de la périviscérite du carrefour supérieur.
Nous avons essayé deux techniques :
i° L'une massive (avec 4 séances tous les deux jours) de rayons X émis sous une
tension.de 200 kilovolts et appliqués avec deux portes d'entrée, l'une abdominale au
niveau de la région sensible, l'autre dorsale à la hauteur des trois premières vertèbres
lombaires. L'énergie mesurée d'après les méthodes ionométriques correspond à
3oo unités R par séance, à travers un filtre de o mm ,5 de cuivre et de 2 mm d'aluminium.
2° Une autre technique a consisté en séances avec rayon X hebdomadaires,
(') Séance du 18 novembre 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 186, 1928, p. 184 et 543.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 192g. q5 I
associées avec la d'Arsonvalisation. Celle-ci a été faite en utilisant, comme
électrode abdominale, un ballon compresseur muni d'une feuille d'alumi-
nium. Ce ballon a pour but de réduire l'épaisseur de l'abdomen, de façon à
rapprocher le plus possible l'électrode du plexus. Les résultats de la d'Arson-
valisation ont été particulièrement heureux dans les formes accompagnées
de périviscérite ; dans les cas où il existait en outre de la ptôse ou de la
dyspepsie atonique, nous avons eu de meilleurs .résultats avec l'irradiation
de la paroi abdominale, avec l'arc polymétallique, les doses atteignant le
double du seuil d'éry thème de premier degré.
La technique polyradiothérapique est celle qui nous a donné les résultats
les plus rapides. Parmi les 11 malades, 5 ont vu leurs crises disparaître
complètement (depuis un an); 4 ont été considérablement améliorés, y
compris les deux malades atteints d'ulcère; deux malades n'ont pas été
influencés. •
La d'Arsonvalisation et l'actinothérapie ont été très bien tolérées. Par
contre, les rayons X ont été suivis (\ fois (sur 80 applications) d'un état
nauséeux; 12 fois d'une asthénie le jour de la séance; deux fois d'une aug-
mentation transitoire de la douleur. Ces réactions n'ont d'ailleurs pas
empêché l'amélioration ultérieure.
La polyradiothérapie n'agit pas seulement d'une façon analgésique; on
peut envisager un effet antisécrétoire, car. nous avons observé radiologi-
quement la disparition du liquide d'hypersécrétion à jeun chez 3 malades
traités.
M. P. Wisniewski adresse une Note intitulée De l'influence des condi-
tions externes sur la germination des titrions du Stratiotes aloides L.
A i5 h 5o m , l'Académie se forme en Comité secret.
COMITE SECRET.
La Commission chargée de dresser une liste de candidats à la place de
Membre non résidant vacante par le décès de .M. Ch. Depéret présente, par
l'organe de M. le Président, la liste suivante :
9 oï
ACADÉMIE DES SCIENCES.
En première ligne .
En seconde ligne, ex aequo par ordre 1
alphabétique
M. Charles ÏVicolle.
i MM. Charles Camichel,
Lucien Cdénot,
Camille Sauvageau,
Magsds de Sparre.
Les titres de ces candidats sont discutés.
L'élection aura lieu en la prochaine séance.
La séance est levée à i6 h 3o m .
E. P.
ERRATA.
(Séance du i4 octobre 1929.)
Note de M. Vâlcovici, Généralisation du théorème des moments des
quantités de mouvement :
Page 564, ligne 24, au lieu de du système, lire du système rapporté à T,.
(Séance du 28 octobre 1929.)
Note de M. Vâlcovici, Généralisation du théorème de l'énergie :
Page 679, ligne i4, au lieu de -considéré (S), lire, considéré (S) rapporté à T,.
(Séance du 4 novembre 1929.)
Note de M. Georges Valiron, Sur les fonctions algébroïdes méromorphes
Page 730, ligne 3 de la note ( 4 ), au lieu de relatif, lire relatifs.
Page 781. dans la formule de la ligne 19, au lieu de cp, lire ty.
SÉANCE DU 25 .NOVEMBRE 1929. (p.]
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Publications périodiques reçues pendant, l'année 1928 (suite). .
Harpenden. — Rothamsted Memoirs on Agricullural Science,
London. — British Astronomical Association : Handbook, B742; Journal, J798;
List of members, L 109 bis.
— Chemical Society : Journal, M 601.
— Department of Scientific and Industrial Research : Spécial Report, D 12g.
— Geological Society : Geological Literature, G 244 j List of the Geological Society,
L 1 12' ; Quarterly Journal, Q 1 1.
— -Geological Survey of Nigeria : Bulletin, G 253.
— Institution of Mechanical Engineers : Proceedings, P 56o.
— Mathematical Society : Proceedings, P 56g.
— Meteorological Committee to the Air Council : Annual Report, A 1703'.
— Meteorological Office : Annual Report; Geophysical Memoirs, M 783; Monthly
weather Report, M 781 ; Observations year Book, M 781.
— National physical Laboratory : Collected Reseatches, N 25; Report for the Year, N 26.
— Royal Astronomical Society : Geophysical Supplément, M 12SJ} Monthly Notices,
M 1256.
— Royal Institute of British Architects : Journal, T 327.
— Royal Institution of Great Britain : Proceedings, N258; Records.
— Royal Microscopical Society : Journal, T36i.
— Royal Society : Philosophical Transactions, P 220 ; Proceedings, A 72 ; Year Book,
Y 20.
' — Royal Society of Medicine : Proceedings, P6o3.
— Chemical New s and Journal of Industrial Science, C 3i 1.
— East Africa E, 7 1 .
— Geographical Journal, G23i.
— Nautical Almanach and astronomical Ephemeris, N 73.
— Quarterly Journal of Pharmacy.
Manchester. — Literary and Philosophical Society : Memoirs, M 627; Proceedings,
M 627.
Oxfokd. — Radcliffe Observatory : Results of Meteorological Observations, A 2458.
Grèce.
Athènes. — Observatoire national d'Athènes : Annales, A 897.
— Société astronomique de Grèce : Bulletin et reçue populaire d'astronomie et de
météorologie.
— Practica.
g54 i ACADÉMIE DES SCIENCES. ■
Hongrie.
Budapest. — Akademiai Ertesito, A 3ig.
Italie.
Acireale. — Accademia degli Zelanti : Rendiconti e memorie, A 2073.
Bologna. — Folia clinica, chimica e microscopica, L 4g.
— Giornale di bibliografia tecnica internazionale, G3i6'.
— Nuovo (il) cimento, G 348.
— Scientia, R i665.
Catania. — Reale Osservatorio astrofisico di Cataaia : Annuario; Catalogo astrofoto-
grafico internazionale.
Fire.nze. — Osservatorio Xjmeniano dei Padri délie Scuole Pie : Pubblicazioni. P 780 1 .
Mn.ÀN'0. — Istituto lombardo di scienze e lettere : Rendiconti, R 175.
— Scienze sindacale
Modena. — Osservatorio geofisico délia R. Universita : Pubblicazioni, P 783.
Napoli. — Accademia délie scienze fisiche e matematiche : Atti, A 2536; Rendiconto,
R 332.
— Accademia délie scienze e belle arti : Atti, A 2548 ; Rendiconto délie tomate e dei lacori.
— Archicio di scienze biologiche, A 2236'.
— Bulletin çolcanologique, B 2542'.
— Rivista di neurologica,- P 760.
Palermo. — Circolo matematico : Rendiconti, R 329.
Pisa. — Reaie Scuola d'ingegneria : Publications.
— Universita toscana : Annali, A n49-
Reggio. — R. Stazione sperimentale per l'industria délie essenze e dei derivati dagli
agrumi : Bollettino ufficiale, B 609 '.
Roma. — Institut international d'agriculture : Revue internationale d'agriculture^ 1902.
— Ministerio delParenautica aviazione civile e-traffico aereo : Annuario, M 926 '.
— Pontificia Accademia délie scienze : Atti, A 2538; Memorie, M 708.
— Reale Accademia nazionale dei Lincei : Atti, A2046; Memorie, A 2546; Ren-
diconti, A 2546.
— Reale ufficio centrale di meteorologia e geophisica italiano : Annali, An4o;
Memorie, M 702 1 .
— Uffiçio presagi : Annali, A n4o'.
— Annali idrologici.
— Catalogo astrografico sezione vaticana.
— Gazzetta ufficiale dei regno d'Italia.
— Nuovi annali dell'agricoltura, A n3i.
Torino. — Reale Accademia délie scienze : Atti, A 2o47-
Venezia. — Reale Istituto veneto di scienze lettere ed arti : Atti, A 2071; Memorie,
M 706.
— Union géodésique et géophysique internationale. Section d'océanographie ; Bulletin,
SÉA.NCE DU 20 NOVEMBRE 1929. g55
Latvie.
Riga. — Latvijas Universitates meteorologiskà Instituta : Darbi, L 46 bis'.
— Latvijas Universitates : Raksti, A i/[0 :i '.
Monaco.
Monaco. — Bureau hydrographique international : Publication spéciale.
— Institut océanographique : Bulletin, B 201 5.
— Résultats: des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I er
prince souverain de Monaco.
— Revue hydrographique.
Norvège.
Bergen. — Muséum : Arbok, B 118; Aarsberetning, B 118.
— Norwegian north polar expédition with the^Maud». Scientific results.
Oslo. — ÏNorske videnskaps-Akademi : Forhandlinger i Videnskabs Selskabei i Oslo,
F 9 3.
— Norwegischer meteorologischer Institut : Jahrbuch, N 214.
— Geofysiske Publikationer, G 221 bis.
— Norsk matematisk Forenings. Skrifter.
— Nordisk statistik tidsskrift.
Pays-Bas.
Amsterdam. — Koninklijke Akademie : Proceedings of the section of Sciences, K81;
Verhandelingen, V 20.
— Nederlandsche botanische Vereeniging : Nederlandsch Kruidkundig archief, N 92.
Delft. — Commission géodésique néerlandaise : Travaux géodésiques exécutés aux
Pays-Bas.
Groningen. — Kapteyn astronomical laboratory : Publications, P 84g.
Leiden. — ■ Physieal laboratory of the University : Communications, C 616.
— Sterrewacht te Leiden : Annalen, A 784.
Rotterdam. — Bataafsch genootschap : Nieuwe verhandelingen, V 34-
'S Gravenhage. — Institut international de statistique : Bulletin, B 1020.
— Koninklijke nederlandsch meteorologisch Institut : M ededeelingen en verhandelingen.
— Institut international de statistique. Office permanent de statistique : -Bulletin
mensuel, I 254-
— Archives néerlandaises de physiologie de l'homme et des animaux, A 21 85.
— Archives néerlandaises des sciences exactes et naturelles, A 21 85.
— Annuaire statistique du royaume des Pays-Bas.
— Jaareijfers voor het Koniskkrijk der Nederlanden, J io 1 .
— Maandstatistiek van den in-uit en doorvoer, M 2 1 .
Utrecht. — Physiologisches Iaboratorium der Rijksuniversiteit : Onderzoekingen, 166.
g56 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Pologne.
Cracovie. — Académie polonaise des sciences et des lettres : Bulletin international,
B 2196.
— Polska Akademja Umiejetnosci : Prace i materialy antropologiczno-archeologicsne
i etnograficzne, M 127; Prace komisji etnograficzne; Prace monograficzne komisji
fizograficzne, Rozprawig, « ydzialu m'atematyczno przyrodniczego, R 1741 ; Sprawoz-
dania komisyi fisyograficznej, S 567.
— Société géologique de Pologne : Annales.
Lwow. — Société polonaise des naturalistes « Kopernik » : Kosmos, K 8g 1 .
— Université Jean Casimir : Chronique, K gg'. 3
Poznan. — Szkoly Akademickie.
Polawy. — Institut national polonais d'économie rurale à Pulawy : Mémoires, P 27 1 .
Vabsovie. — Astronomical Observatory of the Wàrsaw University : Publications.
— Institut Nericki : Travaux.
— Societas botanicorum Poloniœ : Acta, A i34'.
Société des sciences et des lettres: Archives de biologie, A 1287- ; Comptes rendus
des séances, C 67 1 .
— Université libre : Bibliotheca universatis librse polonse, B 281.
— Wolna wszechnica polska : Sprawosdanie z dziatalnosciw roku akademiekim.
— Poradnik dla samoukow botanika.
— Przeglad radjotechniczny.
— Sprawozdania i Prace.
Portugal.
Coimbba. — t Universidade : Boletim bibliogrdfico da biblioteca, B 3$o bis.
Lisboa. — Academia das sciencias : Actas das assemblas gérais, A 78'.
— Société portugaise des sciences naturelles : Bulletin, B 17 14.
Porto. — Faculdade de sciencias : Anais, A 655'.
Roumanie.
Bucarest. — Académie roumaine : Bulletin de la section scientifique, B 1 r47-
• — Société médicale des hôpitaux : Bulletins et mémoires, B 2170.
— Société roumaine des sciences : Bulletin de chimie pure et appliquée; Bulletin
mathématique ; Statuts.
Jassy. — Université : Annales scientifiques, A 1 121.
{A suivre. )
• • * ••
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 2 DÉCEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANG1N.
RENOUVELLEMENT ANNUEL
DU BUREAU ET DES COMMISSIONS ADMINISTRATIVES.
M. P. Tebmier est élu Vice-Président pour Tannée ig3o par 44 suffrages:
Il y a i bulletin blanc.
M. P. Appell, par 32 suffrages, et M. E.-L. Bouvier, par 36 suffrages,
sont réélus membres des Commissions administratives.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Marées dynamiques d'un Océan compris entre deux
parallèles, loi de profondeur quelconque en latitude et longitude. Organi-
sation des caleuls. Note de M. Marcel Brillocin.
9. D.ans deux Notes précédentes (') ( a ), j'ai commencé l'étude des
marées dynamiques, sans la restriction de Laplace relative à la vitesse ver-
ticale des eaux océaniques. J'indiquerai sommairement dans la présente
Note les premières étapes de la construction des formules adaptées au calcul.
10. La présence nécessaire du terme en Y a .(ygj) dans la formule princi-
pale (II)
(II) î=yc' fa f e>rt a [F k iy)3 t <yTi>) + G t (y)Y t lyi!j)]dy
it = o
(') et ( 2 ) Voir les références page g58.
C. R., igag, a« Semestre. (T. 189, N'_23.) 7^
Çp8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
exige quelques précautions. J'ai déjà indiqué (§4) la restriction qui pro-
vient de gj, et l'exclusion nécessaire du voisinage dés pôles, pour que Y /;
soit fini dans tout le domaine océanique étudié. Pour que les intégrales en y
aient un sens et soient finies, il convient de prendre
en désignant par fF,., g.,, des fonctions entières (ou des polynômes) arbi-
traires du nombre positif y/; lest une longueur choisie arbitrairement (par
exemple, /=R). Je prendrai de même, dans l'expression du gonflement s.
de la mer
Ce sont les fonctions & k , g,,, eX Q , ôh Q , qu'il s'agit de déterminer, de ma-
nière à satisfaire à toutes les équations : fond, surface libre, continents.
11. Je transcris ces équations (corrigées) :
Fond des Océans :
h = V e l <r* h,, ( s ) (donnée),
1=0
et la suite infinie des équations (III) (Q = o, i, 2, ...) formées d'un
('; Comptes rendus, 188, 1929, p. 163;
Errata :
§ 1. Lignes 25 et 28 : au lieu de r\
§ 2. Ligne 9 : »
2i :
r\.
lire
r-' V (
\r.
»
Aa- 1 .
A =r
»
A = F
R oos "
, M
R
— cos
r
» Lignes 26 et 32, remplacer les signes — dans le crochet par des' signes
§ 3, à la On. Même correction dans l'équation qui donne ïj.
( 2 ) Comptes rendus, 189, 1929, p. 5.
Errata :
§ -2. Ligne 10 : au lieu de négatif, lire positif.
§ 5. Formule [5(Zj] et suivante (IN), lire
j Rh q - 5*y»BjSJi-yBj„j; (W+ auôQ - i^)
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 0,5g
nombre de termes- qui croît avec le rang,
(III) 2/ [**(yOZ*,Q-*+g*(y/)(yO*&,Q_i]e-Y'rfy = o.
i = °
On commencera par la plus simple, qui contient des termes d'un seul
rang Q.
ScaFACE LIBRE DES O CÉANS :
(IXJ 0=/" 'eflCÏ*[? Q N +g < ,.(y/)Oatg]«-T'dy
et
(VIII) <?&(-, ©„) = /" ^T s [5 Q J Q (yBi ) + § tt .r-//)0Y Q (yBr (l )]r-Y'rfy
-'0
- / [ <** «q + e-l* «q ] Jq ( J^o ) «r-ï' ^7
«'0
+ ïrGo R f [ Cl « ^ M « ' y* s } + ^ *"** M o < * - = > ] e ~ V d 7-
Le potentiel perturbateur donné est
Q . .
il ne contient en réalité que le terme Q = 2. Pour Q = o, 1, 3, 4, • ■ ■ le
premier membre de l'équation (VIII) est nul.
Calottes polaires et continents :
(VII) ° = f [ a Q eYS MQ(y. s)+É8tt«-T''MQ(y, — «)]c-ï'rfy
avec
(VI)' Mq(j/, s) = (i + 2-/3) J Q { ytïT ) -+- 2yn) u jQ(yzn l
Toutes ces équations se rapportent à la surface de référence R(t3^=R 2 — s 2 ).
12. Les fonctions 3 r , ^ déterminent complètement le potentiel total "2
(éq. II) dans tout l'intérieur de l'Océan, et par conséquent la pression p
et les trois composantes «, f, w de la vitesse.
Les fonctions Cl, Oh, déterminent le gonflement s au-dessus de la surface
de référence R (nul sur les continents).
9O0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Le long des rivages, définis par h — o avec h positif du côté de l'Océan,
le gonflement n'est pas nécessairement nul; sa valeur positive ou négative
détermine l'invasion ou le retrait de la mer par une équation, facile à écrire,
qui n'intervient pas dans la recherche des fonctions essentielles S 1 ,
13. Une des équations (III) se rapporte au^domaine continental D,, les
autres au domaine océanique D 2 . Je vais me débarrasser séparément de ce
qui concerne le domaine D, par une méthode déjà indiquée en 1928
(Comptes rendus, 186, p. i665).
Pour cela, je pose
(X) a Q (y/)-r- Va|4(y/)
s=o ■
et je prends pour déterminer les fonctions a^yl) l'équation
(XI) f a s Q (yl)e^M Q ( 7 , S )e-Vdy = [ ° % J° l) '
en choisissant pour les $| une suite, fermée sur la sphère entière, de fonc-
tions connues, par exemple les fonctions tessérales T^ (S = Q, Q + 1 , . . '.)
de R-
Ces équations (XI) déterminent entièrement les a|(y/).
Toute fonction formée avec les (ft Q , équation (X), où les coefficients <Xq
sont encore arbitraires, satisfait identiquement aux conditions continen-
tales (III).
Je détermine de même les <S y par une somme ^^(y/).
Portant ces développements de €L et 6b dans les équations du domaine
océanique D a , les inconnues sont maintenant les fondions ^(y/), Çj(yl) et
les coefficients <Xq, [3q.
Je montrerai dans une prochaine Note comment on peut construire
méthodiquement toutes ces fonctions, de manière à satisfaire aux équations
intégrales (III), (VIII), (IX), qui ne concernent plus que le domaine
océanique D a .
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 961
CHIMIE PHYSIQUE. — La corrosion des aciers cémentés ou nitrurés.
Note de MM. Léon Gdillbt et Marcel Ballat.
Dans cette étude, nous nous sommes proposé de comparer la résistance
à la corrosion d'aciers recuits ou durcis superficiellement par eémentation
et trempe ou par nitruration, c'est-à-dire par chauffage à 5oo° dans un cou-
rant de gaz ammoniac. Nos essais ont porté sur six aciers différents dont les
compositions et les traitements sont donnés dans le tableau ci-après; les
deux premiers sont des aciers au chrome et à l'aluminium acquérant une
grande dureté superficielle par nitruration; les quatre autres sont des aciers
de cémentation pouvant être durcis superficiellement par cémentation et
trempe mais que nous avons étudiés également après nitruration.
Dureté BrineJI,
Marques _ - bille dp 5" m
, . \ Composition chimique. Dlle ae a '
des echan- r .... pression 500*!î
«'lions. C. Si. Mn. Ni. Cr. Mo. Al. (sous couche).
«A 0,27 0,87 o,5g -. i,65 0,26 1,02 233
1 C « » » - » » b 223
2B 0,24 o,53 0,60 1,63 1,98 o,34 i,3o 241
2 D » » » » » » » 3o 1
3E 0,07 o,io5 o, 18 - - - - i35
F » » » - - - - 180
G » » » - - - - [28
4H.. t o,o65 o,i3 o,335 2,08 0,10 - - 134
I » » » » » - - 1 q4
J » » » » » - — i3t
5K 0,09 o,i5 o,3o 3,17 o,55 - - 188
L » » » » - - 383
M » » » » » - - 1^5
6N 0,09 0,1 3 0,42 4,08 0,91 oJ5a - 247
» », » » » » - 371
P » ■ » » » » » -, 277
Traitement. — 1 A. Trempé à l'huile à 900°. Revenu 8700°. — i C. Trempé à l'huile
à 900°. Revenu à 700 , puis nitruré.
2B. Trempé à l'huile à 900 . Revenu à 700 . — 2D. Trempé à l'huile à 900°. Revenu
à 700 , puis nitruré.
3E. Recuit à 75o°-8oo°. — F. Cémenté à -J-2 de millimètre de profondeur, trempé à
l'eau à 85o°. — G. Nitruré durant 80 heures à 5oo°.
4 H. Recuit à 75o°-8oo°. — I. Cémenté à j-§ de millimètre de profondeur, trempé à
l'eau à 85o°. — J. Nitruré durant 80 heures à 5oo°.
5K Recuit à 7Do°-8oo°. — L. Cémenté à f§ de millimètre de profondeur, trempé à
l'huile à 87D . — M. Nitruré durant 80 heures à 5oo°.
6N. Recuit à 75o°-8oo°. — 0. Cémenté à !§■ de millimètre de profondeur, trempé à
l'huile à 87D . — P. Nitruré durant 80 heures à ooo°.
962 ACADÉMIE DES SGIENCES.
Des cylindres de i4 mm de diamètre et r jo mm de longueur, soigne usément
nettoyés à la toile émeri avant Fessai, ont été soumis à l'action des réactifs
ci-après : solution d'acide sulfurique à 5 pour 100 en volume, solution
d'acide chlorhydrique de <f = 1,18 à 5 pour 100 en volume, eau de mer
naturelle, eau de mer naturelle additionnée de 5 pour 100 d'eau oxygénée
à 12 volumes, eau de Seine, brouillard d'eau salée à 28 pour 100 de NaCI,
solution de NaOH à 7 pour 100, solution de SO'Cu à 7 pour 100.
Les résultats obtenus, dont quelques-uns sont rassemblés dans le tableau
ci-dessous, permettent de tirer les conclusions suivantes :
Les aciers nitrurés sont nettement plus corrodables par les solutions
d'acide sulfurique et d'acide chlorhydrique que les aciers n'ayant pas subi
le traitement de nitruration. Il y a cependant exception pour l'acier n" 6
contenant 4,08 ponr 100 de nickel et 0,91 pour 100 de chrome, beaucoup
moins attaquable par les solutions d'acide sulfurique après nitruration qu'à
l'état recuit. Les aciers cémentés et trempés se corrodent sensiblement
autant que les aciers au chrome-aluminium nitrurés.
Dans l'eau de mer additionnée d'eau oxygénée ou dans le brouillard
salin, c'est-à-dire soumis à l'action du chlorure de sodium en milieu oxy-
dant, les aciers nitrurés se corrodent moins que les aciers recuits ou les
aciers cémentés et trempés. L'amélioration apportée par la nitruration est
très marquée pour les aciers au chrome et à l'aluminium. Dans l'eau de mer
en l'absence d'oxydant, les résultats ont été irréguliers.
Perte de poids totale en grammes.
Marques
des
échan- ' SO' H ! o /„
tillons. Traitement. 24 heures.
1 À. Trempé et revenu 0,684
1 C. Trempé, revenu, nitruré. . . 0,070
2 B. Trempé et revenu 1,660
2D. Trempé, revenu, nitruré.. . 9,814
3 E. Recuit.' 0,0,725
F. Cémenté et trempé 1 , c)3g
G. Nitruré '. . . . 2,854^
4. H. Recuit 0,2620
I. Cémenté et trempé 1
J. Nitruré o, 54»
3K. Recuit o,2645
L. Cémenté et trempé i,3ii
M. Nitruré 0,940
6N. Recuit 1.2355
O. Cémenté et trempé 4,885
P. Nitruré o,54i
Hei5«/o
9 jours.
0,249
4,497
0,1277
3,0910
0,2175
2.368
1 ,0285
i,2345
o,3go
0,821
o , 600
0,22l5
2, I2g5
o,36i5
Fau
de nier
-+- j°' sol.
_deH ! 0=
4ti jo-urs.
0,355
o, '5g
0,3704
o,26g5
o,4îi5
o,4og5
o,285o
o,4i65
o,3 7 8
o,38o
0,4295
o,3g8
o,3o4
o,43g5
o,368o
o,3o6
Brouillard
salin
(NaC120»/ )
18 jours.
0,171 1
0,0780
0,147^
o , o865
0,1 885
0,207
o,i44
0,186
0,216
o, io3
0,186
0,2û3
o, 1370
o , 1 80
0,178
S0« Cn
10 •/.
43 heures.
9,288
0,2435
8,3 7 6
o,34o
9,8485
10,7295
o , o56
1 o , 60 1
-t , 3o8
0,0808
10,730
1 1 , 207
0,525
io,997„
1 1 , i3oo
1 ,5i6
Eau
de Seine
60 jours.
0,201
0,o52
0,l44
o,o35
o , 060
3/ 1
40
0,178
0,3?.!
o,3i6
0,0075
0,321
0,272
0,307
, 256
o,25o
0,017
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. q63
Dans l'eau de Seine, à part une exception, les échantillons nitrurés sont
de beaucoup les moins corrodés; les aciers au chrome et à l'aluminium,
l'acier à 2 pour 100 de nickel et l'acier à 4,08 pour 100 de nickel et 0,90
pour 100 de chrome sont peu attaqués.
Les résultats les plus remarquables ont été obtenus dans la solution de
sulfate de cuivre. Hengstenberg (' ) a déjà signalé que les aciers au chrome-
aluminium spécialement utilisés pour la nitruration étaient très peu atta-
qués par les solutions de sulfate de cuivre après nitruration alors qu'ils se
dissolvaient facilement lorsqu'ils n'étaient pas nitrurés. Nos expériences
montrent que le fait n'est pas particulier aux aciers durcissant fortement
par nitruration mais se produit également avec les aciers de cémentation
au carbone, au nickel et au nickel-chrome.
M, H. Docvillé fait hommage à l'Académie de la Notice nécrologique
qu'il a consacrée à Jacques de Morgan.
ELECTIONS.
L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre
non résidant en remplacement de M. Ch. Depéret décédé.
Le nombre de volants étant 5o,
M. Charles Nicolle obtient ; . 26 suffrages
M. Camille Sauvageau » i/j »
M. Charles Camichel » 7 ><
M. Magnus de Sparre » 3 »
M. Chaules Nicolle, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est
proclamé élu.
Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la
République.
(') Kruppsche Monalshefte; 9, juillet 1928, p. g3.
g64 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PLIS CACBETES.
M. Louis-Jules Martin demande l'ouverture de deux plis cachetés, l'un
reçu dans la séance du 5 octobre 1925 et inscrit sous le n° 9583, le second
reçu dans la séance du 12 octobre 1920 et inscrit sous le n° 9585.
Ces plis, ouverts en séance par M. le Président, contiennent, le premier
une Note intitulée Signalisation en général, le second une Note intitulée
Grand tunnel sous Paris.
(Renvoi aux sections de Mécanique et de Physique.)
CORRESPONDANCE.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i° Le Opère di Alessandro Volta. Edizione nazionale. Volume settimo.
2 Jac. Berzelios. Levnadsteckning av H. G. Sôderbaum.
GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE. — Sur les surfaces projectivement défor-
mables qui admettent un groupe de 00 ' transformations projectives en elles-
o
mêmes. Note (') de M. O. Roruvka.
1. On peut se proposer la question de la recherche des surfaces non
réglées qui admettent un groupe de ce' déformations projectives en elles-
mêmes et sont en même temps projectivement déformables sur d'autres
surfaces. Cette question ne paraît pas difficile à résoudre dans le cas où les
déformations projectives de la'surface en elle-même sont des déformations
projectives proprement dites; en effet, comme on connaît explicitement les
invariants projectifs de toutes les surfaces qui admettent oc 1 déformations
(') Séance du 20 novembre 192g.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. g65
projectives (proprement dites) en elles-mêmes, on n'a qu'à exprimer,
dans chaque cas, la condition de déformabilité. Lé cas où les déformations
projectives de la surface en elle-même se réduisent aux transformations
projectives mérite une considération particulière. Je me suis occupé de cette
question et je me permets de la traiter dans cette Note. J'y utilise les
notations du Mémoire de M. Cartan {Annales de VÉcole Normale, 1920).
2. Soit (S) une surface non réglée admettant un groupe deoo 1 transfor-
mations -projectives en elle-même. Il résulte de la théorie générale de
M. Cartan que : i° on peut choisir sur (S) les variables indépendantes x, y
de manière que, avec le choix du repère mobile considéré dans le Mémoire
cité, les formes w,, to 2 aient la forme
dx dr
1 F(a?+,y)' 2 -<D(a; + r)
les fonctions F, $ ne dépendant que de œ-\-y\ 2 avec ces variables, les
invariants fondamentaux a, 8, a,, « 2 , A, p ne dépendent que de x-\-y.
Supposons (S) projectivement déformable. Il existe alors deux fonc-
tions u, v non toutes nulles telles que y « a> , , vç'io 2 et même si iw^o,
1 /-eu, + l/-co a sont des différentielles exactes et il est facile de voir que le
rapport de «, e ne dépend que de x+y. <Juoi, eh\Jvoj« étant des différen-
tielles exactes, on a \/u = \/XF, \Jv = \fY$, X et Y étant des fonctions de
x et y respectivement et de plus, comme le rapport de u à c ne dépend que
de x-\~ j, deux cas seulement sont possibles :
i° \j% == ae"", y/Y = ber m * (a, b, m constantes, abyéo);
2 Une (et une seule) des fonctions X, Y s'annule identiquement.
Pour la commodité du raisonnement suivant, il paraît utile d'introduire
les deux quantités 3 = p> y = -^-
Premier.cas . — Dans ce cas là, »/-&), + 1 /- co 2 étant une différentielle
exacte, p et y sont de la forme |3 = ^ e "" x+r ' (H — c) ; y = -^'"'•^''(H + c),
H étant fonction de x-\-y et c une constante. Les invariants a, 3, a,, a a
étant déterminés par ,3, y, les conditions d'intégrabilité du système d'équa-
tions différentielles qui définit les surfaces correspondantes, déterminent
les deux autres invariants A et p, chacun à une constante arbitraire près,
et donnent encore précisément une relation pour la fonction H.
Si m^o, il est commode d'introduire une "fonction H par l'équation
g66 ACADÉMIE DES SCIENCES.
H'=H 2 . Ensuite la relation en question est une relation différentielle du
quatrième ordre pour la fonction H. Les surfaces correspondantes existent et
dépendent de constantes arbitraires.
Sim = o, deux cas sont à distinguer : a- ^ b 2 ou bien a~ =.6 2 .
a. Si Ton a a 2 =^= 6 2 , la relation qui détermine la fonction H est de la forme
H' 2 = H*+/)H' i + qW + r, p, q,r étant des constantes arbitraires; donc
les surfaces en question existent et dépendent encore de constantes arbitraires.
b. Si Ton a a 2 = 6 2 , la relation pour la fonction H est vérifiée identique-
ment, au moins si les deux constantes arbitraires que font intervenir les
invariants X, p sont égales (si elles sont distinctes on a H'= o). Alors les
surfaces correspondantes dépendent d'une fonction arbitraire d'un argument.
Si c = o, on a soit les surfaces générales de révolution, soit les surfaces
Z = Y 2 + F( X). Si c j£ o, on a les surfaces
Z = logY + F(X)i Z=Y"W|j; Z = <» Ï F
X, Y, Z étant des coordonnées cartésiennes, c.(^ o) une constante arbitraire.
Deuxième cas . — Dans ce cas-là, les surfaces correspondantes sont R .
Si par exemple Y — o, on peut supposer y= i. Les conditions d'intégrabi-
lité correspondantes déterminent les invariants fondamentaux des surfaces
considérées et donnent encore précisément une relation pour la fonction 3,
-2' — 3 — 2 _
cette relation étant de la forme p —23 + />3 + </ 3 +/•,/), q, r étant des
constantes. Les surfaces correspondantes dépendent des constantes arbitraires.
3. Toutes les surfaces considérées au n° 2 (b) font partie d'une famille plus
étendue de surfaces, déterminée par M. Cartan (') jouissant de la propriété
que la deuxième surface focale de la congruence de tangentes à l'une des
familles du réseau conjugué de déformation projective se réduit à une courbe
(nécessairement une droite). Quant aux surfaces de révolution, elles jouissent,
au point de vue projectif, encore d'une autre propriété intéressante : Sur
chaque surface de révolution le réseau conjugué de déformation-.projective
est formé par les lignes de Darboux-Segré, et inversement chaque surface
sur laquelle le réseau conjugué est formé par les lignes de Darboux-Segré
est soit une surface de révolution, soit une surface projectivement appli-
cable sur une surface de révolution ( 3 ).
(') Dans son cours à la Sorbonne en 1 927-1928.
{-) Voir à ce sujet mon article Sur les surfaces dont te réseau conjugué de défor-
mation projective est formé par les lignes de Segrè-Darboux (Bull. Se. math., 53,
1929, p. 307).
' SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 967
MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Sur un critère de stabilité. Note de M. Fatou,
présentée par M. Goursat ( ' ).
On sait que l'équation différentielle linéaire
(1) a-" + '\(t)x = o,
où A(«) désigne une fonction positive et bornée :.
(•2) a 3 ik(t)ib'-,
a toutes ses intégrales oscillantes, l'intervalle dedeux racines consécutivesétant
toujours comprise entre - et 7 • Dans tous les exemples connus, ces solutions
sont stables, ce qui revient à dire que la quantité x^ + x'* n'admet que des
limites d'indétermination finies et positives quand le temps t tend vers ± oc.
C'est là un fait général dont nous allons indiquer rapidement la démonstra-
tion. Pour cela nous décomposerons x en un produit de deux facteurs :
(3) ' x = pco&co,
mettant ainsi en évidence l'amplitude et la phase des oscillations. Cette dé-
composition qui peut se faire d'une infinité de manières n'a de signification
intéressante que si p garde un signe constant, ne devenant jamais nulle,
infinie ou indéterminée qua'nd t varie de — se à + =0, et si 5 croît cons-
tamment, en moyenne proportionnellement au temps ; il faut en outre que pet ç
vérifient des équations différentielles aussi simples que possible. Il est aisé
de vérifier que si l'on prend pour p une intégrale particulière quelconque de
l'équation
(4) o"=-^-Â(/]0,
et si l'on pose
'rdt
f'ra
(c conManle >> o),
l'intégrale générale de (1) sera, en appelant C et cp des constantes arbi-
traires :
x — C p cos ( cp H- ç )
(') Note posthume trouvée dans les papiers de M. Fatou.
968 ACADÉMIE DES SCIENCES.
On démontre que p satisfait aux conditions requises; c'est une fonction
positive (par exemple), et finie dans l'intervalle ( — ocr, +00).
Si c est monotone pour t^>t , ses limites d'indétermination sont finies
et positives et l'on satisfait ainsi à toutes les conditions du problème.
Supposons que p admette une infinité de maxima et de minima. Dans
l'intervalle compris entre deux valeurs stationnaires consécutives on obtient
en appliquant à (4) le théorème des forces vives
(6) p'* + fe_^LVp9_p», = ,
p, étant le maximum de p, une' valeur moyenne de A(t) dans l'inter-
valle (7,, t). On déduit de là que si p 2 est le minimum de p correspondant à
l'autre extrémité t« du premier intervalle on a
' c c
de sorte que p, est infiniment grand si o 2 est infiniment petit et récipro-
quement. Supposons qu'il en soit ainsi et soit r une valeur positive cons-
tante comprise entre p, et p 3 , ou même infiniment petite avec — mais au
moins égale par exemple à — • Des calculs d'approximation faciles mon-
VPi
trent que si p, est très grand, l'intervalle de temps t — £,, dans lequel p
varie de c, à /■, est inférieur à
7ï
ia
tandis que la variation de <p dans le même intervalle est supérieure à
k
en prenant par exemple k = — r- En prenant r= — on voit que, cette der-
nière variation devenant très grande, il y aurait un nombre croissant de
zéros de 9 ou de x dans un intervalle de longueur bornée, contrairement au
principe rappelé au début de cette Note. On conclut de là que si p est une
fonction oscillante, ses limites d'indétermination sont finies et positives et
que dans tous les cas les fonctions p et o satisfont aux conditions voulues;
l'équation (1) n'admettant donc que des solutions stables et jamais asymp-
totiques à zéro, pourvu que les conditions (2) soient vérifiées.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 969
Il s'ensuit, en particulier, que l'équation de Gylden
as" + x{/f--{- q x cosai) = o
a ses exposants caractéristiques purement imaginaires (ou égaux à±i)
lorsqu'on a
Comme autre application supposons que l'un des paramètres^,/, 5, . . .
définissant un système en mouvement vérifie l'équation
-j^ -T-xH(œ, y, s, ...) = o
et qu'en vertu des intégrales premières on sache qu'au cours du mouvement
la fonction H reste comprise entre a? et b' 1 ; il en résulte que x 2 -\- ( *-Ç ) ne
tendra jamais vers zéro. En se reportant à ma Note antérieure, on voit que,
si dans l'étude du mouvement d'un satellite on ne conserve comme force
perturbatrice que celle provenant de l'aplatissement, l'inclinaison de l'or-
bite osculatrice ne tendra jamais vers zéro, si le satellite ne se déplace pas
constamment dans le plan de l'équaleur.
HYDRODYNAMIQUE. — Sur V application d'une formule généralisant Vintè-
■ grale de Cauchy à une question d'hydrodynamique. Note de M. Nicolas
Théodorbsco, présentée par M. L. Lecornu.
I. Le Mémoire de A. Korn Sur P équilibre des plaques élastiques ( ' ) traite
aussi l'intégration des équations du mouvement stationnaire d'un liquide
doué de frottement.
Je me propose de reprendre la question par une voie que j'ai déjà suivie
pour l'intégration des équations de l'élasticité plane ( 2 ).
Le problème consiste en l'intégration du système
ôx
(I ) ^Af = ^-Y,
dy
du ài>
âx dy
(M Annales cl& l'École Normale, 3 e série, 25, 1908, p. 629.
(*) Voir Comptes rendus, 189, 1929, p. 565.
970 ACADÉMIE DES SCIENCES.
à l'intérieur d'un domaine simplement connexe a avec les données sur le
contour « =u ,p = p . La méthode que j'emploie exige la connaissance dep
sur le contour, au lieu d'une quelconque des vitesses z/, v.
Les fonctions X, Y sont données et continues dans le domaine a, p , v a
par exemple, continues sur a.
II. Introduisons la fonction
q=k
En écrivant
du dv
dy dx
_d_(du dv\ li ( d J£ _ d JL\ — jL(l\
àu ~ dx\dx + dy) + dy\dy dx)~~ dy\k)
a —<L{àp-?u\ d_(àu àv\__d_(q_
- dx \ dx dy ) + dy\ dx + dy ) àx\k
le système nous conduit à
(2)
(3)
dx dy
d J- j_ Ô JL — y-
dy ' dx
àv du q
dx dy k
dv du
dy dx
Or le premier montre que la fonction f—p-\-iq de variable com-
plexe z = x-{-iy a pour dérivée aréolaire la fonction -(X + Hf). En
appliquant alors la formule de M. D. Pompeiu (') (utilisée déjà dans la
Note précitée), on trouve :
2l<Kj a U-X 27tJ w V-Z
u désignant un point du contour a, v un point à l'intérieur du domaine, qui
le décrit entièrement.
Si l'on connait sur a les valeurs de p + iq, ou même de p, comme dans le
cas d'une fonction holomorphe, alors f(z) est déterminée (à une constante
près) dans tout le domaine co -, donc il en sera de même avec/? et q.
Maintenant on peut passer au système (3), qui est de la même forme
(*) Donnée pour la première fois dans un Mémoire publié dans les Rendiconti del
Circolo Mat. di Palermo, 33, 1912, p. 108, 112. Voir aussi ibid., 35, igi3, p. 277.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 97 1
que (2) et qui détermine la fonction = 9+111, dont la dérivée aréolaire
t
est —■ Explicitement:
La connaissance des valeurs de © sur a, ce qui revient comme dans le cas
précédent, à donner « ou v seulement, est suffisante pour la détermination
(à une constante près) de cette fonction dans le domaine to.
On trouve ainsi u, 9, p. Le problème admet donc une solution, en sup-
posant, comme il est facile de le voir, k^o.
Est-elle unique ?
III Pour établir cette proposition, on fait appel au cas où X == o, Y =
en ûj, elp = o, V = o, par exemple, sur a.
En cette situation, le système (2) montre que la fonction f — p -\- iq est
holomorphe, et comme p = o sur le contour, /"= p. Donc/? = o, q = o.
En passant au système (3), on voit aussi que la fonction y = v-\- iu est
holomorphe.
Mais, comme r== o sur le contour, il en résulte que 5 = dans tout le
domaine co, ce qui montre enfin que u = o, v = o.
Ce problème préliminaire assure l'unicité dans le cas général.
Supposons en effet l'existence d'une autre solution u,, «',,/),. Les fonc-
tions
P=p — />,, U = m — H,. ' V = <; — c,
satisfont à un système de la forme
K AL) = -t- 1 K AV = -r- , -5- •+ - r = o
doc ay ax ay
avec les données sur a :
V =o, . P =o.
Mais cela montre que P = o, U == o, V soet donc que le système (1)
admet un seul système de solutions, satisfaisant aux conditions posées sur
le contour a.
972 ACADÉMIE DES SCIENCES.
HYDRODYNAMIQUE EXPÉRIMENTALE. — Sur V existence de deux familles de
tourbillons à V arrière des solides immergés. Note (') de M. Jean Courbé-
gelongue, présentée par M. M. Brillouin.
M. Bénard a établi l'existence d'un système de tourbillons alternés dans
le sillage des solides immergés. D'autre part l'observation courante montre
l'existence à l'arrière des gros obstacles, de deux chaînes de tourbillons
bordant le sillage et que j'appellerai tourbillons adjoints.
Or j'ai constaté que ces deux familles' de tourbillons coexistent constant- '
ment entre certaines limites du nombre de. Reynolds. Je vais décrire l'aspect
du sillage entre ces deux limites quand on a : i° des obstacles de diamètre
différent et une même vitesse du fluide ; i° le même obstacle dans des cou-
rants plus ou moins rapides.
J'opérais sur une rivière à fond de sable, la Lèvre (Gironde). Les obsta-
cles (cylindres 0,1 à io cm de diamètre) étaient plantés perpendiculairement
dans le fond de la rivière. Les rayons solaires réfractés à travers la surface
de l'eau donnaient sur le fond une pseudo-image du sillage que je photo-
graphiais.
i° Sur les clichés obtenus avec un courant de vitesse constante (25 cm/s)
et des obstacles de diamètre de plus en plus faible on observe les phéno-
mènes suivants. Derrière les gros obstacles on voit deux chaînes de tourbil-
lons adjoints qui se détachent des côtés du cylindre et embrassent le sillage
d'eau morte. A quelques centimètres de l'obstacle, l'une des chaînes s'in-
fléchit vers l'intérieur du sillage, ses tourbillons adjoints remontent vers
l'obstacle en longeant la chaîne opposée. La chaîne imprime à tout le sillage
un mouvement de giration de même sens que celui de ses tourbillons
adjoints. Ainsi se constitue un tourbillon alterné, mais sans cuvette caractéris-
tique, le sillage étant trop étendu (fig. i). Ce tourbillon alterné s'éloigne du
cylindre. La seconde chaîne s'enroule à son tour en sens contraire de la
première, elle projette ses tourbillons adjoints contre ceux du tourbillon
alterné précédent et provoque ainsi, derrière lui, la formation d'une queue
qui oscille {fig- 2). Les phénomènes décrits se reproduisent périodiquement.
La fréquence de ces tourbillons alternés est voisine de o,5 s"' pour un
obstacle de io cm de diamètre. La fréquence des tourbillons adjoints est
(') Séance du 25 novembre 1929.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. g^3
beaucoup plus élevée (i5 s"' environ). Quand le diamètre du cylindre
diminue, la fréquence des tourbillons alternés augmente et 'se rapproche de
la fréquence des tourbillons" adjoints qui' ne diminue que lentement. En
même temps, la zone d'eau morte se réduit, si bien que les tourbillons
alternés présentent bientôt le cône caractéristique décrit par Bénard. C'est
Fis
' demi-période 2°
Fig. 2,
demi-période.
le cas pour les cylindres de 2 a 1™. Avec des obstacles de l'ordre du centi-
mètre, l'aspect du sillage est tourmenté : les versants des tourbillons
alternés sont ereusés de cônes plus petits dus aux tourbillons adjoints.
L'obstacle de o cm , 95 présente deux petits cônes dans la cuvette du tour-
billon alterné et deux autres snr le versant extérieur : la fréquence des tour-
billons adjoints n'est plus que le double de celle des tourbillons alternés.
Les fréquences se rapprochent encore pour des obstacles de plus faible dia-
mètre, pour un diamètre de o» r 5 (R = i 2 5o) les deux phénomènes se con-
fondent pour donner l'une des formes signalées par Bénard : double rangée
de « raquettes ». Enfin on a les tourbillons alternés circulaires avec des obs-
tacles de diamètre inférieur à o cm ,i8. Dans ces deux dernières formes les
fréquences des deux familles sont devenues égales ; on a une forme unique :
la « rue de Bénard », seule forme nettement décrite jusque-là, et qui n'existe
que pour les valeurs de R inférieures à ia5o, comme je le constate.
^ 2 Quand, pour un obstacle donné, on diminue la vitesse du courant,
l'aspect du sillage se modifie et tend vers la forme de Bénard proprement
dite. Observons le cylindre de 4™ de diamètre. La vitesse diminuant, la
fréquence des tourbillons alternés diminue. Celle des tourbillons adjoints
reste d'abord sensiblement constante, puis diminue à son tour. Le sillage se
réduit, ce qui permet la formation des cuvettes des tourbillons alternés.
Ceux-ci paraissent scintiller. Les tourbillons adjoints naissent des bords du
cylindre, puis brusquement un tourbillon alterné de même sens les absorbe."
C. R., 1959, 2« Semestre. (T. 189, N« 23.) -A
nnf 4 ACADÉMIE DES SdENCES.
Od a une impression semblable à celle que donnent Jes rampes d'éclairage,
où les lampes s'allument une à une, puis s'éteignent simultanément. Le
scintillement est particulièrement remarquable quand le rapport des fré-
quences devient un nombre simple. Enfin pour une vitesse voisine de 3 cm /s,
nous n'avons plus que la forme classique des tourbillons de Bénard. Or,
pour cette vitesse, R = 3x4 xio 2 =,i2oo.
Ainsi, en faisant décroître séparément les variables B et V nous trouvons
toujours la même limite inférieure R,#i25o pour l'existence des tourbillons
adjoints.
En outre, cette valeur limite correspond au maximum de la courbe (R, S)
de Relf ('); la partie ascendante de la courbe correspond aux formes de sil-
lage de Bénard; la partie horizontale 'correspond aux formes que je viens de
décrire, c'est-à-dire avec tourbillons adjoints.
3° Que pouvons-nous prévoir des phénomènes qui se passeraient si nous
faisions croître V ou D au delà des limites où nous avons expérimenté? La
forme de la courbe de Relf montre que la fréquence des tourbillons alternés
va continuer à croître avec la vitesse. J'ai constaté d'autre part que si la
fréquence des tourbillons adjoints, qui est supérieure à l'autre, varie près du
premier point de coïncidence des fréquences, elle tend rapidement vers une
limite. Il y a donc lieu de penser que les fréquences redeviendront égales
pour une valeur de la vitesse qui sera d'autant plus grande que le diamètre
de l'obstacle sera plus grand, car sur la partie rectiligne de la courbe (R, S)
ND
on a —tt = const
Y
A partir de ce nouveau point remarquable de la courbe (R, S) fe? deux
familles de tourbillons, ayant même fréquence, seront de nouveau confondues.
Ce deuxième point doit marquer le début de la troisième branche de la
courbe de Relf. Je me propose de vérifier cette supposition.
MÉCANIQUE APPLIQUÉK. — Sur une formule générale pour le calcul de la
poussée des terres: Note (* > de M. L. Ravier, présentée par M. Mesnager.
Poncelet, appliquant la méthode de Coulomb pour l'étude de la poussée
et de la butée des terres, a trouvé une construction géométrique ingénieuse
(i) Phil. Mag., k9. igaS.p. 5og.
('-) Séance du 18 novembre Î929.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. qq$
qui permet de déterminer cette poussée ou cette butée dans les ca.s les plus
variés. '
Nous avons fait la remarque qu'il était possible de traduire les construc-
tions de PonceleC par des formules qui donnent comme cas particuliers à la
fois les formules de Coulomb ou de Rankine et les coefficients des tables de
Resal.
Les calculs se présentent comme suit :
'i° Poussée. — La figure 1 donnant la construction de Poncelet, le
F'g. 1.
coefficient de poussée est, ainsi que l'a démontré Poncelet, la distance ver-
ticale entre À et B étant prise pour unité
On a
C = Bx 2 sinOBM = B^ 3 cos(ffl'+ a).
OB
AB
OA
sinUAB sinAOB sinOBA'
Q« _ QA
sinOAff siaOaA'
' Oj;-=QBxOa.
On en déduit en exprimant les divers angles en fonction de 9, ?', iet a
Q œ __ ^ B . / cos(/ — et) su) (9 — < )sin(o + y')
cos(ç -+- o'— i ■+- a) y cos(<p'-f- a)
Mais la distance verticale entre A et B étant prise pour unité ¥
AB =
1
cos«
g^6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
On en déduit
Ba?±=OB — O-a?, '
cos(t — en) T _ /sin(y — /jsin((p + 9') 1
° œ — s«cos(<p-+- 9' — i -t-«) L' V cos(s'4- sc)cos(i — a) J'
cosc
d'où
_C = Ba; 2 cos(o'+ a)
cos ( cp ' -t- se ) cos 2 {i — a.)
I" _ / sin (9 — f ) sin(tp -+- 9 , ) T-
|_ y cos ( 9' + a ) cos ( ( — a ) j
cos 2 y. cos 2 ( 9 + 9 ' — i ■+■ a )
Les composantes horizontale et verticale sont :
Horizontale. A = Ccos(9'+«)
Verticale ■ B = Csin (o'+ a;
2° Butée. — La figure 2 donnant la construction de Poncelet, le coeffi-
B
Fiï. a.
cient de butée devient
C,= B.c" sinOBM,
■ - = B,r cos (9' — a)
Les calculs sont similaires et conduisent à
cos (9' — a) cos 2 ( i — ce)
C,=
cos' a cos 5 ( o -4- 9' + /' — « )
/sio I 9 + 1 ) sin (9 -t- 9') I*
y cos( 0' — a.) cos ( / — <x ) J
et, pqur les composantes horizontale et verticale,
Horizontale
Verticale. .. .
A, = Cj cosfp'— a.)
B, = Q sin (9'— «)
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 977
Cas particuliers. — Si dans les formules ci-dessus on fait ?'=o, i = o,
a = o, on retrouve les coefficients de poussée et de butée de Coulomb et de
Rankine : tang 2 f45 — Ç\ et tang 2 (45° + |Y
Si l'on fait <p'=cp, on retrouve une partie des chiffres des tableaux de
Resal et l'emploi des valeurs <p'=0 données par Resal conduit aux autres
nombres de ces tableaux.
On peut enfin facilement calculer les coefficients relatifs à l'hypo-
thèse <p'= -qui est admise par beaucoup d'ingénieurs, et notamment par
ceux des Ponts et Chaussées belges dans leurs cahiers des charges.
PHYSIQUE MOLÉCULAIRE. — De V extension des lubrifiants sur les surfaces
solides. Influences moléculaires. Rôle de la photolyse. Note de M. Patl
Woog, présentée par M. Brillouin.
Les faits examinés au cours de nos précédentes recherches (') nous
avaient conduits à admettre que l'extension des lubrifiants sur les surfaces
solides s'effectuait d'autant moins que le lubrifiant renfermait davantage de
molécules portant des centres d'activité. Nous avons étudié des exceptions
à cette règle.
Si l'on s'adresse à des acides comme source d'activité moléculaire, les
carboxyles ayant une efficacité particulièrement marquée, on constate bien
une influence favorable des acides de la série grasse sur la cohésion et sur la
résistance de la barrière moléculaire marginale qui s'oppose à l'extension
du lubrifiant. Ceci est observable non seulement en ajoutant les acides à
des hydrocarbures saturés, mais encore à de tels corps mélangés à des tri-
glycérides, par exemple 5o parties d'huile minérale saturée et 5o parties
d'huile de pied de mouton neutralisée, ce mélange (A) ayant un coefficient
de viscosité absolue de 1 , 729 à o°. On constate même que l'introduction de
0,1 pour 100 d'acide suffit pour réduire l'extension, En déposant, à tempé-
rature ambiante, sur des plaques de laiton et d'acier des gouttes de A addi-
tionné de 0,1 pour 100 d'acide caprylique, laurique, palmitique, oléique,
élaïdique, stéarique, cérotique, mélissique (ce dernier peu soluble employé
en solution saturée), on constate sur le laiton une réduction générale
de la tendance à l'étalement. Sur l'acier, l'acide caprylique, et à un degré
(') Paul Woog, Comptes rendus. 181, 192D, p. 772; 186. 1928, p. 71.
978 ACADÉMIE DES SCIENCES.
plus faible l'acide laurique, se montrent moins efficaces que les termes à
chaîne plus longue. Le phénomène est plus facilement observable sur- de
petites gouttes (o s ,oo2Ç)) que sur des gouttes plus grosses (0^,01 26). Si Ton
compare l'action de 0,1 pour 100 d'acide oléique et d'acide stéarique sur
le mélange A, en opérant à des températures croissant jusqu'à ioo°, l'acide
saturé est le plus efficace, confirmant ainsi nos essais antérieurs.
Les acides bibasiques, grâce à la possibilité d'une double fixation par les
deux carboxyles restreignent l'étalement (acides succinique, sêbacique,
orthophtalique en solution concentrée, ces acides étant peu solubles).
Mais, si l'on s'adresse à des acides ne possédant plus les causes d'orienta-
tion et de résistance dues à une constitution polaire ou symétrique, tels les
acides monobasiques issus d'un noyau eyclique, on constate que ces molé-
cules actives, mal orientables s'opposent à l'édification d'une barrière margi-
nale efficace et provoquent au contraire l'étalement des huiles. L'expérience
faite avec des gouttes de mélange A additionné de 0,1 pour 100 d'acide
benzoïque, phénylacétique,cinnamique, 0, m, et jo-toluïque, montre que ces
corps entraînent l'extension très rapide de la goutte avec une énergie
décroissant de l'acide benzoïque aux acides toluïques. L'influence stérique
est ici bien nette, la fragilité du barrage étant plus grande lorsque le car-
boxyle est isolé e't proche du noyau. Ces phénomènes sont déjà perceptibles
lorsque les acides formant les barrages instables sont à la concentration de
0,01 pour 100. A ô,o5 pour 100 leur action est aisément observable; celle-
ci va en croissant jusqu'ào, 2 pour 100.
Nous avons examiné si la photolyse qui se manifeste facilement sur les
lubrifiants donnerait naissance à des corps actifs, mais inaptes à former des
barrières moléculaires stables, corps par suite capables d'entraîner l'étale-
ment des huiles. Nous avons donc exposé pendant un temps prolongé à la
lumière solaire une huile minérale saturée. L'acidité développée au cours
delà photolyse a été trouvée deo,i54 pour 100 (exprimée e'n acide oléique,
bien qu'il s'agisse de produits en partie solubles dans l'eau, donc à faible
poids moléculaire). On a préparé un mélange de 64,9 parties decette huile
et de 35,i parties d'huile de pied de mouton neutralisée. Des gouttes de ce
mélange, présentant ainsi une acidité de 0,1 pour 100 déposées .sur du
laiton, se sont complètement étalées en 24 heures, tandis que les gouttes
d'un mélange témoin, non acide, restaient immobiles.
L'action des produits de la photolyse sur l'extension des lubrifiants étant
établie, nous avons soumis des gouttes d'huile déposées sur laiton au rayonne-
ment d'une lampe à vapeur de mercure en quartz, consommant 4,5 ampères
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 979
sous 110 volts et distaDte de o m ,3o. A température ambiante les gouttes
de A commencent à s'étaler au bout de 40 à 01 minutes, puis l'extension
augmente. Avec de l'huile dé pied de mouton pure, l'étalement,' plus faible,
se produit au bout de a heures. L'interposition d'une lame de quartz retarde
légèrement le phénomène. La viscosité ralentit l'extension. Ainsi en opérant
sur des huiles ayant à 34 e un coefficient de viscosité de 0,2725, o,4444>
0,4694, 1,0589, l'étalement est d'autant plus fort que l'huile est plus
fluide. Si, dans un cristallisoir clos par une lame de quartz pour éviter la
condensation de l'humidité, on irradie des gouttes de A maintenues à o°,
on constate que celles-ci ne s'étalent pas, leur viscosité ayant fortement
augmenté. Par contre, le même essai effectué à 5o° conduit à une rapide
extension.
Si l'on réchauffe à 35°, à l'obscurité, les gouttes irradiées à o°, on voit
alors celles-ci s'étendre. De même, si l'on expose à la lumière ultravio-
lette des gouttes de A posées sur laiton, respectivement pendant 10, 20, 3oet
4o minutes, puis qu'on les abandonne à l'obscurité à 35°, on voit l'étalement
se poursuivre pour tous les essais, et devenir total en 20 heures pour les
gouttes irradiées 3o et 40 minutes. Les effets de la photolyse peuvent donc
se poursuivre après que l'irradiation a cessé.
Le procédé de neutraJisation moléculaire des surfaces que nous avons
indiqué (loc. cit.)- empêche totalement l'extension des lubrifiants dans les
conditions que nous venons de décrire.
PHYSIQUE. — Sur l'écoulement des gaz à travers un orifice en mince pami, à
des températures variables. Note de M. Mauckl Chopin, présentée
par M. Henry Le Chatelier.
Au cours d'expériences relatives à la vapeur d'eau, j'ai utilisé un courant
de vapeur de débit déterminé. Dans ce cas particulier, il est possible de
modifier la méthode que j'ai exposée précédemment ( ' ), et d'utiliser un seul
orifice pour mesurer la température des gaz. Désignons respectivement par
M,,p t , H,, l + ffO,, cp, le débit en poids, la dénivellation manométrique,
la pression atmosphérique, la dilatation linéaire et le coefficient de contrac-
tion de l'orifice, dans un premier essai effectué à une température-absolue T,
assez basse/ pour être aisément mesurable; par M 2 , /? 2 , H 2 , I + aO.,, o., les
(') Comptes rendus, 186, 1928, p. i83'2._
980 ACADÉMIE DES SCIENCES.
mêmes grandeurs relevées au cours d'une seconde expérience effectuée à la
température T.,, on a :
D'autre part, la formule qui définit les conditions de passage d'un fluide
à travers un orifice peut être mise sous la forme (S, section à o° C.) :
, , T KM'-H
(2)
p 9 2 5 s (n-a6)'
J'ai fait usage de cette dernière formule en faisant varier dans de larges
limites la température du courant de vapeur. Pour éliminer l'influence des
variations de M, H, 1 + aô, au cours des essais, j'ai utilisé la formule (i) en
faisant T 2 = T 1 et en remarquant que le coefficient de contraction est resté
constant. J'ai donc calculé dans chaque cas quelle dénivellation p correspond
au cas arbitrairement choisi d'un débit moyen de 36 B par minute, de
H = 76o ram et d'un orifice non dilatable. Une fois ces corrections effectuées,
on voit que le rapport T//> reste uniquement fonction du carré du coefficient
de contraction de l'orifice.
La température de la vapeur à la sortie de l'orifice est mesurée à l'aide
d'un couple Le Chatelier replié de façon à présenter une' longueur de 4 em
dans la veine gazeuse, la soudure étant placée au centrede l'orifice. Dans
des expériences précédentes ( 1 ) effectuées entre 3oo° et 6oo° C, j'avais
entouré le couple par une cellule qui neutralisait l'effet du rayonnement.
Cette cellule était à iooo° d'une réalisation et surtout d'un réglage assez
difficiles et j'ai pensé qu'en activant suffisamment les échanges par con-
vection à la surface du couple, et en employant un fluide tel que la vapeur
d'eau à chaleur spécifique élevée, je pourrais considérer comme négligeable
l'influence du rayonnement. On remarquera d'ailleurs que celle-ci est con-
tenue dans le rapport T/jo; or, les expériences établissent, ainsi que nous le
verrons, la constance de ce rapport lorsque la température varie. Le rayon-
nement n'exerce donc pas dans ces conditions d'essai (vitesse de la vapeur
à iooo : 2bo m par seconde) une action discernable, car nous ne pouvons
évidemment supposer que l'action du rayonnement soit telle qu'elle com-
pense à toute température une variation du coefficient de contraction.
Le dispositif expérimental comprend un vase de Mariotte fournissant à une chau-
diè.re électrique un courant d'eau distillée de débit sensiblement constant et facilement
( ' ) Comptes rendus, 187, 1928 p. 900. ,
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 98 1
mesurable. Cette chaudière a une forme tubulaire (diamètre 4o mm , longueur 325 mm ).
Elle est disposée horizontalement, elle est protégée intérieurement par un revêtement
isolant, et elle renferme une résistance électrique (102 spires de i5 mm de diamètre en
fil nichrome 8/10) suspendue à uh tube central en quartz. L'eau est amenée à la chau-
dière par un tube capillaire dont la hauteur est supérieure à la pression maximum. Sa
vaporisation a lieu instantanément. Un wattmèlre et un rhéostat permettent de régler
la légère surchauffe obtenue. La vapeur traverse un faisceau tubulaire environné
d'huile maintenue à 120 , puis la chambre tubulaire renfermant la résistance élec-
trique d'échauffement, et s'échappe par un orifice de 5 mm de diamètre percé au centre
d'un disque de platine de o mm ,3 d'épaisseur. La pression de la vapeur est mesurée à
l'aide d'un manomètre à eau pourvu d'un dispositif injectant un léger courant d'air
qui s'oppose à la condensation de la vapeur dans les tubes d'amenée.
Température
absolue.
P
corrigé.
T
p'
636 ido,6
63y 102,2
676 i56,i
166, 1
i66,3
168,7
170,7
171,2
„ r 77>9
793 180,6
798 i86,5
801 r84,5
8i3 i85,o
853 196,1
Moyenne. .
698.
704.
7 38.
749-
749-
7 63.
220
186
33o
202
3i4
3 7 4
386
3 7 5
285
390
278
34i
383
349
3i5
Température p
T
absolue.
corrige.
P
888..
206 , 7
4,29 6
892..
. .. 208,7
4,274
8 9 4..
... 208,4
4,290
g3i..
212,8
4,3 7
1028..
. . . 235 , 2
4,370
1076..
. .. 248,8
4,324
1099..
4,35o
n44..
. .. 258,3
4,429
n63..
•■• 269,7
4,3i2
1242..
. . . 293 , 3
4,235
1244-
... 287,7
4,324
1248..
.. 289,6
4,3io
1264..
,. 289 ■
4,3 7 3
1298..
. . . 3o8
4,2.3
.. 4,3x9
I
Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau ci-dessus. Le rapport -
présente des variations accidentelles qu'expliquent de petites différences
dans la position du couple, ou encore dans la mesure de M qui figure au
carré dans la formule de correction. La fonction p = f(T) est représentée
par une droite qui passe visiblement par le zéro absolu. Cette proportion-
nalité exclut l'hypothèse d'une variation de ip 2 et à plus forte raison de o.
Ces mesures apportent donc une vérification nouvelle de ma méthode aéro-
dynamique de mesure de la température des gaz, que seule la variation du
coefficient de contraction pouvait mettre en défaut. Elles fournissent en
outre à l'étude de la dynamique des fluides la donnée expérimentale suivante :
Le coefficient de. contraction d'un orifice pratiqué dans une paroi mince
g82 ACADÉMIE DES SCIENCES.
et non dilatable, traversé par un courant gazeux déterminé, est indépendant
de la température de ce courant.
Je me suis abstenu de procéder aux mesures avec une vapeur d'eau peu
surchauffée pour éviter des condensations susceptibles de fausser les mesures,
et aussi parce que la vapeur d'eau présente alors un coefficient'de dilatation
différent de celui des gaz parfaits.
OPTIQUE. — Sur les séries de résonance de la vapeur de soufre.
Note de M. P. Swings, présentée par M. M. de Broglie.
.Le spectre de résonance des vapeurs diatomiques de soufre, excitées par
les raies de l'arc au mercure, a été examiné par M. Rosen ( 1 ), qui n'a pu
mesurer qu'une seule série excitée par la raie 3i32 A, sans d'ailleurs disso-
cier nettement la structure des termes; cet auteur a remarqué de plus que
les raies 3 126, 3o22 et 2968 Hg sont capables également d'exciter des séries
de résonance, qu'il n'a pu soumettre aux mesures, mais dont il a signalé la
complexité des termes.
Nous avons élaboré une méthode permettant une étude plus approfondie
du phénomène. Nous avons employé un vase cylindrique en quartz fondu,
placé dans un premier four électrique (four de température) et présentant
un appendice d'une quinzaine de centimètres, placé dans un second four
(four de pression). On pouvait ainsi faire varier indépendamment la tempé-
rature et la pression. Le soufre avait été introduit avec des précautions spé-
ciales (élimination des gaz adsorbés par les parois du récipient, distillations
dans le vide, etc.). La lampe à mercure, en quartz fondu, avait la forme
d'un anneau entourant complètement le vase; elle se trouvait à l'intérieur
du premier four.
Dans ces conditions, le spectre de résonance était si intense qu'on pouvait
suivre visuellement au spectrocope ses variations en fonction de la tempé-
rature et de la pression. Nous avons ainsi pu obtenir de bonnes séries de
résonance excitées, non seulement par les raies signalées plus haut, mais
aussi par '1894 Hg (série de multiplets). Toutes les séries ont pu être mesu-
rées et étudiées. En outre, nous avons obtenu quatre séries de doublets,
excitées par les raies 3655, 3i32, 3 126 et 2968 Hg.
Les détails expérimentaux et les mesures complètes seront publiés pro-
(') Roses, Zeit. fur Physik, 43, 1927. p. 106.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. C)83
chaineraent dans un Mémoire détaillé. Dans la présente Note nous voulons
simplement indiquer quelques-uns des résultats.
Dans la première série de doublets (excitée par 3655 Hg), nous avons
observé, outre la réémission, six termes positifs distants d'environ 670 cm -1
et dont la distance' Av des composantes valait 34 cm -1 . Jusqu'à présent, on
ne peut décider au moyen de nos mesures si la raie excitatrice est 3655 Hg
(dans ce cas, la raie d'absorption 3655 appartiendrait à une branche R)
ou 365o Hg (qui appartiendrait à une branche P) ('). Cette série semble la
plus intense pour des températures d^environ 6oo° et des pressions
de l'ordre de i5 à 20 mm ; elle est très faible. pour une pression de i mm , alors
que toutes les autres séries sont déjà à leur maximum d'intensité.
Pour les séries de doublets excitées par les raies 3i32, 3 126 et 2968 Hg,
on a pu observer respectivement 24, 23 et 20 termes; les valeurs moyennes
de Av sont respectivement 18; 16, 8, et 16 cm -1 . Il semble bien ( 2 ), d'après
l'examen de la série de doublets excitée par la raie 3i32, que cette raie
appartienne à une branche R'du spectre d'absorption de S 2 . La série excitée
par 2968 Hg est aux basses pressions (j> <^ i mm ) plus intense que les deux
autres; elle diminue rapidement d'intensité pour p^> i mm ; les deux autres
séries, déjà observables pour/? o mm , o5, sont très intenses pour o, 5 <^p <^ 20 mn '
et sont présentes jusqu'à/? = ooo 1 ™ 1 .
Pour les séries de multiplets, on a observé respectivement :
/>„. X < X 6 . X > \>.
3i3a '. . . . 2 certains, 1 très faible 21
3i26 id. i4
3o22 3 8
29 68 ' 9
2894 1 incertain 8
-• Dans ces séries, on trouve surtout des quadruplets; mais on rencontre
également des groupes de 2, 3, 5 ou 6 raies.
( ' ) Les valeurs des longueurs d'onde des raies d'absorption de la vapeur S„ ne sont
pas encore connues.
( a ) L'étude à grande dispersion est actuellement en cours.
984 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ÉLECTRONIQUE. — Sur le traitement relativiste du problème de plusieurs corps .
Note de M. L. Goldsteïn, présentée par M. M. de Broglie.
La théorie relativiste de l'électron proposée par Dirac (*) se heurte
comme toute théorie relativiste de la matière à des difficultés fondamen-
tales lors de sa généralisation au problème des atomes à plusieurs électrons.
- IL était à prévoir que l'Univers de Minkowski ou une variété à quatre
dimensions ne pouvait pas convenir au formalisme du problème. Il est en
effet bien connu d'après la théorie prérelativiste de Schrôdinger que l'ampli-
tude W totale du problème ne peut exister que dans un espace de configu-
ration. Eddington et Gaunt( 2 ), les premiers, .ont proposé une généralisa-'
tion de l'équation de Dirac au problème à deux (ou à n) électrons, mais
elle ne semblait guère être satisfaisante. Il y a diverses objections ( 3 ) dont
nous rappelons une, relative aux potentiels retardés. Si dans le traitement
non relativiste du problème il est permis d'ignorer et, par conséquent, de
négliger la propagation finie de l'intersection, dans un traitement relativiste
il est nécessaire d'en tenir compte. Eddington et Gaunt négligent les poten-
tiels retardés.
Récemment Breit( 4 )a donné une équation pour le problème de l'hélium
en s'appuyant sur une solution relativiste du problème à deux corps de
Darwin ( 8 ). L'équation de Breit comprend les potentiels retardés et l'équa-
tion d'Eddington-Gaunt qui n'est qu'une approximation mathématique du
problème.
L'équation de propagation ne peut être écrite que dans une multiplicité
différente de l'Univers de Minkowski, dans une multiplicité abstraite. Elle
s écrit
<*)
4 / =o,
(') F. -A. -M. Dirac, Proc. Roy. Soc, (A), 117, 1928, p. 610.
(-) A. -S. Eddington, ibid., 121, 1928, p. 624, et 122, 1929, p. 358; J. -A. Gaunt,
ibid., 122, 1929, p. 5i3.
( 3 ) Gf. W. Heisenberg et W. Pacli, Z. Physik, 51, 1929, p. 1.
( 4 ) G. Breit, Phys. /?ep., 34, 1929, p. 533.
(/') C.-G. Darwin, Phil. Mag., 6" série, 39, 1920, p. 53y.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. <)85
où I et II désignent le premier et le deuxième électron,
: . - -r +ef+e$ 11 >
ira c at cr
¥ e f ■*■
(2) ^ p=/> + ~ A; pipi) (i = i,2,3),
pi=p.+ - A = • tt + " A .
a 1 (a|), a" (aj. 1 ), a 1 ,, et a° sont les matrices de Dirac. (<&', À 1 ), ($", A") sont
les champs aux points où se trouvent le premier et le deuxième électron
respectivement. La fonction ty liU a 16 composantes <|Vv (u, v = 1, 2, 3, 4) et
les équations aux dérivées partielles qui les définissent s'obtiennent aisément
à l'aide des relations suivantes :
i«^)u.v = y K)aV'-hv, (a?<!>Vv = y\ fa} 1 )?/. 'M'
< 3 > !
( «I «« A )av = 51 ( "î Va ( «? )vp 'V
Les variables a de Dirac satisfont aux relations évidentes
(4) l«!l = l«?l et
Ceci est contenu implicitement chez Breit, mais il ne semble pas superflu
de l'écrire. La multiplicité abstraite où l'onde '-^i, 11 existe est une variété de
configuration. A l'Univers à 4 dimensions on doit adjoindre, dans le traite-
ment relativiste du problème à plusieurs électrons, ce que nous proposons
d'appeler V Univers de configuration, comme on doit adjoindre dans le traite-
ment non relativiste du même problème, un espace de configuration à
l'espace ordinaire. On peut construire cet Univers de configuration à partir
de l'espace de configuration, comme sous-espace,. et une dimension supplé-
mentaire, le temps de configuration. Comme dans l'Univers de Minkowski '
l'axe du temps est perpendiculaire au sous-espace, ici aussi l'axe du temps
sera perpendiculaire au sous-espace, à l'espace de configuration. Dans le
problème de l'hélium, l'Univers de configuration a un sous-espace à six
dimensions et une dimension supplémentaire, son temps de configuration.
C'est dans cet Univers abstrait que l'équation (1) de Breit est valable. Cette
équation conduira probablement à des bonnes approximations des niveaux
de l'hélium. Mais pour calculer le rayonnement on doit connaître la densité
g8G ACADÉMIE DES SCIENCES.
électrique de Schrôdinger. Pour la trouver, nous couplons l'atome et le
champ suivant une méthode de Darwin ('). Ce couplage s'exprime à l'aide
d'une fonction de variation, une fonction de Lagrange dans l'Univers de
configuration. Les variations decette fonction donnent l'équation de Breit,
l'équation pour les ty, conjugués complexes des <\>, et, en outre, les compo-
santés d'un vecteur J qui paraît se rapprocher du vecteur-courant du pro-
blème à un corps. L'étude du caractère vectoriel de J conduit à des
transformations deLorentz généralisées dans l'Univers de configuration. La
composante temporelle de J s'identifie avec la densité électrique et donne
la normalisation des 'j>„. v . Cette densité électrique permet de calculer le
rayonnement, les composantes de la matrice « moment électrique » du sys-
tème. Une étude détaillée paraîtra ailleurs.
RADIOACTIVITÉ. — Sur les propriétés électrochimiques du polonium.
Note de M. Frédéric Joliot, présentée par M. Jean Perrin.
A l'aide d'une nouvelle méthode dont le principe à fait l'objet d'une Note
précédente ( 2 ) nous avons entrepris l'étude du comportement électrochi-
mique du polonium dans des états chimiques différents. Les expériences
portèrent en premier lieu sur la détermination des potentiels critiques de
dépôt du polonium sur des électrodes d'or polarisées. Nous avons obtenu
les résultats suivants :
i° En milieux sulfurique, nitrique et acétique nous avons observé les
mêmes valeurs pour les potentielsjcritiques de dépôt : + o, 37 ± o, 02 volt à
la cathode et -\- 1, 1 ±o,o3 volt à l'anode, entre les limites de concentra-
tions en polonium ( 3 ) 3xio-°nà io~ s n (électrode de comparaison au
calomel KO i/z).
Il y a lieu de conclure à l'identité des ions du polonium résultant de la
dissociation électrolytique de ces composés dans les solutions acides corres-
pondantes.
2 En milieu oxalique les résultats sont très différents. Le potentiel cri-
( l ) G. G. Darwin, Proc. Roy. Soc, (A), 118, 1928, 654.
( ! ) F. Joliot, Comptes rendus, 18'*, 1927, p. i325.
( 3 ; Conformément à ce qui avait été signalé par Macl. Wertenstein nous avons
observé que le potentiel critique ne varie pas avec la concentration dans les limites de
nos expériences. Ce point sera examiné en détail dans une publication ultérieure.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 987
tique de dépôt à la cathode est de + 0, 02 zfc 0,02 volt et Ton n'observe aucun
dépôt à l'anode même pour de fortes polarisations positives de celle-ci, la
concentration en poloninm étant du même ordre que précédemment. Ce
potentiel ne peut donc correspondre au même cation que le précédent.
3° En milieu chromique on n'observe pratiquement aucun dépôt à la
cathode mais seulement à l'anode pour un potentiel supérieur à
+ 1 ,<.o8 ± o,o3 volt, valeur déjà observée précédemment en milieux nitrique,
sulfurique, acétique. •
Ces faits nous ont incité à étudier les réactions d'oxydation et de réduc-
tion que peuvent subir les différents composés du polonium. Nous avons
employé la méthode suivante :
Principe ('). — Nous électrolysons, dans notre appareil, une solution
contenant une quantité =connue de polonium, en portant la cathode au
potentiel de + o, 25 volt par exemple. Nous suivons la marche de l'électro-
lyse pendant un temps suffisant pour bien déterminer l'allure de la courbe
de dépôt. Une petite quantité de réactif est alors introduite et nous mainte-
nons le potentiel de l'électrode à sa valeur primitive. Si l'ioii étudié subit
une modification chimique la courbe .changera d'allure. Une série de dosage
de l'activité en solution jointe aux mesures de l'activité des électrodes nous
donne à chaque instant la distribution du polonium entre le liquide et les
électrodes. On procède alors à la détermination du potentiel critique de
dépôt de l'ion modifié. Voici les résultats obtenus :
i° L'addition d'acide oxalique à la solution sulfurique ou acétique fait
passer le cation contenant le polonium à un degré d'oxydation inférieur,
caractérisé par le même potentiel que celui que l'on observe dans l'acide
oxalique pur. Le dépôt anodique est supprimé ; 2 L'addition d'eau oxygénée
ou d'acide tellureux en solution sulfurique acétique et nitrique supprime le
dépôt anodique; 3° L'addition d'acide sulfureux supprime le dépôt à la
cathode et à l'anode, le polonium se déposant lentement sur les parois.
Cet effet est attribuable à une décharge des ions suivie de précipitation ;
4° I/addition d'acide chromique en milieu nitrique, sulfurique fait passer
le cation primitif à l'état d'anion se déposant à +i,io + p,o3 volt.
L'addition d'eau oxygénée dans ce cas fait réapparaître le dépôt à la
cathode.
(') Cette méthode repose sur l'emploi de l'appareil déjà décrit {Comptes rendus,
18V, 1927, p. i325) permettant de suivre d'une façon continue le dépôt de l'activité
sur les deux électrodes rendues transparentes au rayonnement.
988 ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'analogie entre les propriétés chimiques du polonium, du tellure et du
bismuth nous fait penser que : i° le cation de potentiel critique + 0,37 volt
serait un oxyde, probablement PoO; i" le cation de potentiel critique
4-0,02 volt serait soit un sous-oxyde, soit l'ion du métal; 3° l'anion de
potentiel critique + 1,1 volt serait un radical PoO D provenant de la disso-
ciation hydrolytique du sel de polonium.
Nous pensons que les méthodes ci-dessus décrites peuvent donner de
nombreux éclaircissements sur l'état des ions que donnent les radioélé-
ments et les éléments ordinaires ( ' ) dans diverses conditions.
RADIOACTIVITÉ. — Le débit de chaleur du polonium.
Note de M 110 A. Dorabialska, présentée par M. Jean Perrin.
On n'a pas déterminé jusqu'à présent la valeur numérique du débit de
chaleur du polonium' en relation avec l'ionisation résultant de l'absorption
totale des rayons a dans l'air. C'est pourquoi j'ai essayé de déterminer
ce débit au moyen d'un microcalorimètre adiabatique construit par
M. W. Swietoslawski et moi-même (Comptes rendus, 185, 1927, p. 763).
Les mesures ont été effectuées avec deux sources de polonium de 3ooo U.E.S.
environ ( 3 ). La première série d'expériences contient les mesures du déga-
gement de chaleur due à une source de polonium de 3i25 U. E. S. déposée
sur une lame d'argent. On a fait les mesures successivement dans cinq calo-
rimètres : d'aluminium, de zinc, d'argent et de cuivre de différente épais-
seur. Pour étudier l'influence possible de support du polonium on a effectué
une deuxième série d'expériences avec une source de 2607 U. E. S. déposée
sur nickel et avec des calorimètres de cuivre, de nickel^ de zinc et d'argent.
Les résultats numériques des mesures montrent une concordance satisfai-
sante des valeurs obtenues. Le calorimètre d'argent présente une seule
( 1 ) Nous avons exposé dans une Noie précédente (Comptes rendus, 188, 1929,
p. 1106) une méthode permettant de suivre la vitesse de dépôt des éléments inactifs
par la mesure de l'augmentation de l'opacité de l'électrode sur laquelle s'effectue le
dépôt.
( 2 ; On évalue couramment une quantité de polonium par la mesure absolue du
courant d'ionisation produit par les rayons a. émis d'un seul côté du support et com-
plètement absorbés dans l'air ( M" le P. Curie, Journ. de Chim. phys., 22, 1925,
p. 142).
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 989
exception donnant des nombres différents qui dépassent les limites des
erreurs d'expérience; ceci semble indiquer une réaction chimique pertur-
batrice dans un calorimètre d'argent ouvert. Pour éviter les réactions
chimiques possibles (par exemple, oxydation du métal) on a effectué une
troisième série de mesures avec une source de polonium enfermée dans un
tube de cuivre dans l'azote.
Le tableau ci-après contient les résultats numériques des mesures calori-
métriques groupées en trois séries dont il a été question ci-dessus. On y
trouve les notions suivantes : K, capacité thermique du calorimètre ;
At, l'accroissement de température du calorimètre par heure; Q, débit de
chaleur ramené à une quantité de polonium en équilibre radioactif avec i s
du radium. Cette réduction a été opérée en admettant que l'ionisation pro-
duite par un rayon a est proportionnelle à son énergie et que le courant
d'ionisation produit par l'absorption intégrale dans l'air des rayons a du
radium et de ceux du RaC est respectivement par .gramme de radium et
parcuriedeRaC'2.41.10 U.E.S. et 3. 89.10° U. E. S.
Tableau.
Calorimètre : K. W. Q cal/licurc.
Polonium déposé sur l'argent.
de cuivre o,a3i2 o,244± 0,0019 23,83 + 0.8%
de cuivre o,3o5i 0,187 + 0,0017 24, 19 ±0,9
d'aluminium... 0,2753 o,2o3 + 0,0012 23^4 + 0,6
de zinc o,24g6 0,221+0,0012 23,8g±o,5
moyenne 23,gi ± 1 ,3 °/o
Polonium déposé sur le nickel.
de cuivre 0,2166 0,222 ±0,0024 24, 53 ±1,1%
de nickel 0,2967 o,i58±o,ooi4 23,gg + o,g
de zinc 0,2068 0,228 ±o,ooi4 24,2g ±0,6
moyenne 24,37 ± 1 , 1 »/„
Polonium enfermé dans un tube de cuivre.
de cuivre o,2oo5 0,220 + 0,0019 23,64 + 0,8 °/
de cuivre 0,2689 0,176 + 0,0012 23,97 + 0,7
moyenne , 23, 8i + 0,7 °/o
La valeur moyenne de ces trois séries d'expériences
24,0 cal/heure +1,2 pour 100
C. R., 1929, 2- Semestre. (T. 189, N'23) 7 5
ggo ACADÉMIE DES SCIENCES.
est notablement inférieure à eelle qu'on pourrait déduire du débit de cha-
leur mesuré pour le radium et ses dérivés. Le nombre de particules a cal-
culé d'après cette valeur serait égal à 3,35, io ,() par seconde en posant la
masse d'une particule a égale à 6*, Go. io~ 34 , sa vitesse — i , 59. io° cm/ sec'
C'est pourquoi les mesures ci-dessus décrites sont seulement considérées
comme préliminaires.
CHIMIE PHYSIQUE. — La prévision de V ' azéotropisme binaire. Note
de M. Maurice ILecat, présentée par M. Le Chatelier.
Les tables d'azéotropes (') sont utiles pour la chimie, tant scientifique
qu'industrielle; mais elles ne seront jamais complètes et il importe de pou :
voir prédire Fazéotropisme ( Az. ).
Étant donné un système binaire, quand il y a intersection (R) des courbes,
y, et y», tension de vapeur-température (p, t), l'Az. a lieu (loi B) ( 2 ). Si
l'isobare jp B et l'isotherme t R étaient rectilignes, il y aurait^au sens étymo-
logique, Az., et pour toute concentration ce; ni négatif, ni positif, il serait
d'écart nul. La courbure entraîne l'Az. pour p R (ce qui démontre la loi B)
et aussi, par continuité, dans un intervalle (p^pt), contenant p a . La réci-
proque de la loi n'a pas lieu : R n'est pas nécessaire à l'Az. Quant au signe,
il n'est pas indiqué par l'allure des y.
Soient : sur la surface-limite {p, t, x), g la ligne de Gïbbs-Konovalov ;
g sa-projection sur le plan (p, t). Le domaine D, délimité par les y, l'axe
des / et la projeetion /„ de La ligne critique l, n'est pas pénétré par g . Si
l'axe des/) est horizontal, g est au-dessous ou au-dessus de D, suivant le
signe de l'Az. (+ ou — ). Pour un azèotrope d'intersection, o est maxime ou
à très peu près. S J il n'y a pas intersection des courbes y, le point g maxi-
mant est voisin de La normale aux y.
Suivant van der WaaLs, g joindrait / à la courbe de congélation : l'Az.
serait toujours absolu, ce qui n'est pas. Non absolu, l'Az. est dit borné; il
l'est, soit en bas, en haut, ou des deux côtés ( a ). Le zéotropisme (Z) esf la
( ' ) Pour références, voir Ann. Soc. se. Bruxelles, 4-9, 1929, B, p. 129.
{"■) W. D. Bastcroft, The Phase Rule, Ithaca, N.-Y., 1897, p. 98.
( 3 ) De la règle de Bakhuis-Roozeboom (Die heteroge.nen Gleichgewichte,ll, l)sur
le sens de variation de £ {v, az.) quand p croît, il résulte que l'Az + ne pourrait être
borné que si R n'existe pas et il le serait en bas ou en haut, suivant que la courbe y
du constituant le plus volatil est la moins ou la plus ascendante. Mais, empirique, la
règle est en défaut (cf. Vrevskij, Z. ph. Che/n., 83, igi3, p. 56g) pour le système
(eau, éthanol), où l'Az (positif) est borné en bas, vers 75 mm , l'eau disparaissant.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 991
négation de PAz. Si (p,, p a y contient la pression normale v (76o mm ), PAz.
est dit normal (Az v ). De même pour le Z. (Z v ) (').
Pour que tout x soit £, c'est-à-dire azéotropique (az.), il faut et il suffit
que R existant, PAz. soit doublement borné, car g joint alors les y; mais
si l'intersection n'a pas lieu, toute concentration £, sauf une, est az. pour
deux pressions, les extrémités de g étant sur une même courbe y.
Une table est dressée ( 2 ), qui, pour 972 systèmes, formés par 194 corps,
les plus divers, confronte avec/? R et t K le comportement distillatoire sous v :
i° il y a 489 cas d'intersection, dont 377 az. (az v .R) et 112 z. (z v .R);
2 483 systèmes sans R sont az. (az v .' s. R). Non consignés, les z v . s. R
comprennent sans doute des az. s. R (non normaux). Dans l'ensemble, la
proportion P des az v . s. R est ~ 5o pour 100. Pour les az. s. R, P serait
encore sensiblement accru. D'où la grande portée de la non-rêciprocité de la
loiB. Cette loi ne fournit pas la moitié des az. et elle ne distingue pas les
normaux, qui sont les plus importants. Pour prévoir PAz., la méthode
« des courbes » semble préférable ( 3 ).
Pour les az v . R, (v,/),,) est un intervalle (partiel) d'Azéotropisme; d'où
l'intérêt de connaître p R . On n'a/? R > v que dans 20 pour 100 des cas; mais
sijo £ = i55 mm , on &p R ^>p E aussi souvent que l'inégalité inverse; de même,
t,= 112 . Pour les s v . R, j> £ = 3o mm et t z = io5°.
Sur tous ces nombres, l'influence du chimisme est considérable. Encore
de r^j 5o dans le cas de parenté étroite des constituants, P a des valeurs fort
différentes pour les diverses couples de fonctions; par exemple : 73 pour
l'ensemble des systèmes contenant une amide et 80, 87, 93 si l'autre
substanee est un ester, un halogénure, un hydrocarbure. Si une forte asso-
ciation est favorable à R, elle V'esi aussi à VAz. sans R et à un grand S (*).
Mais les plus grands ont lieu quand R existe; c'est le cas du système
(acétamide, dibromobenzène p.), où = 20, 9 (on ne connaît pas de plus
grand écart).
Si g" a deux branches, une de chaque signe, b + , 6_, PAz. est dit mixte.
Cas vraisemblable, car des az+, par exemple (éthanol, chloroforme),
(' ) Contre la loi B, M. R. Ëbersole (./. phys. Chemistry, 0, 1901, p. 23g) argue, à
tort, de cas d'existence du Z v avec intersection. C'est exclure I'Az. borné.
( a ) On la trouvera en annexe à un Mémoire, A. S. se. B., 19 B (décembre 1929).
( 3 ) Voir M. Lecat, Rendic~ Accad. Naz. Lincei, 6 e série, 9, 1929, I, p. 1121.
( ') M. Lecat, Comptes rendus, 183, 1926, p. 880.
992 ACADÉMIE DES SCIENCES.
donnent, à certaines températures, desxomposés d'addition. La géométrie
de position des courbes b et y (et de R) orientera les recherches expérimen-
tales sur les domaines d'existence des Az + et Az_.
(I). Si les deux signes n'ont pas lieu pour même p, une branche est
bornée en bas, en A, l'autre en haut, en B, avecjo B <jO A et t^<^t k . ^infé-
rieure bi est b + ou b_ et R est couvert par les projections b oi ou b os \ chacun
de ces quatre cas en comprend 4, suivant que b L et b s sont, ou non, encore
bornées en bas ou en haut. Il y a alors l'hypothèse de R inexistant. —
(II). Si les signes -+- et — ont lieu pour mêmes t (et mêmes p) 7 on a, sui-
vant Caubet le cas de (SO 2 , CH 3 , Cl): il est contesté, mais non par Duhem,
Nernst et Zawidzki. Il se discute à peu près comme le cas (I). — Cas-
limite : b a+ et 6 _ se rejoindraient en R. — En tout, il y a 89 configura-
tions.
En ce qui concerne £, suivant la position des intervalles [£+], [£-], celui
de x sera partagé de 89 manières. D'après les nombres de bornes des b, il y
a 6 cas. Pour (o, o), (0, 2), (2, 2), on aura, par exemple, respectivement :
(Z. A_, An.. A + , Z), (A =I A ± , A.,, Z), (A = , Aj,A + );
Z, A_, A + , . . . désignent : un intervalle de Z, un de Az_, un dont chaque
point fournit, sous une pression, un azéotrope positif, et sous deux pres-
sions, un négatif, etc.
CHIMIE INDUSTRIELLE. — Influence du vieillissement artificiel sur les pro-
priétés mécaniques des bois. Note (') de MM. Roger Lyon, G. Fron et
Fournier, présentée par M. Gabriel Bertrand.
Nous avons indiqué qu'en soumettant du bois vert à l'action d'air
chargé d'une faible quantité d'ozone, ce bois prend la teinte du bois
vieux et acquiert, en une durée de un mois à peine, tous les caractères
microscopiques et chimiques de ce dernier : il y a donc parallélisme entre
l'action lente et progressive de l'air en chantier et l'action, à dose bien
réglée, de l'ozone dans le bois.
Ces notions étant acquises, il y a lieu de se demander quelles répercus-
(') Séance du 20 novembre 1929.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 99.3
sions peuvent avoir ces modifications chimiques sur les propriétés méca-
niques du bois.
Pour préciser ce point, il est indispensable de se servir de barettes
d'examen prélevées sur une même planche et amenées au même état hygro-
métrique, car les différences entre deux planches d'un même arbre, et a
fortiori d'arbres différents de même essence, sont supérieures aux diffé-
rences qui surviennent du fait du séchage ou du vieillissement modéré.
En l'état actuel de nos recherches comparatives, qui sont' commencées
depuis plusieurs mois et dont les résultats ne pourront être établis que
dans plusieurs années, nous avons procédé au traitement artificiel afin
d'obtenir, pour comparaison, des planches de même origine, vieillies artifi-
ciellement et non vieillies. Nous avons procédé ainsi :
Une planche de hêtre, aussi homogène que' possible, a été prélevée aussitôt le .débit
de. la grume et divisée en barettes de 3o cm de longueur et de section carrée de 2™ de
côté, que l'on a soumises aux traitements suivants : t
i° Barettes laissées à l'air extérieur.
2° Barettes soumises au traitement artificiel par ozone dosé qui produit le vieillisse-
ment normal de quatre années de chantier.
3° Barettes placées dans un ozoniseur et soumises à un traitement énergique d'ozone
concentré pendant une semaine. .
4° Barettes placées dans les mêmes conditions pendant un mois.
Ces barettes ont ensuite été envoyées à M. Monnin, au Service des recherches de
l'aéronautique, pour qu'il précise les qualités mécaniques de chacune d'elles ( J ).
(') On sait que M. Monnin classe les bois en diverses catégories suivant la cote
dynamique, la cote de flexion et la rétractibilité (Bulletin de la Section technique de
l'aéronautique militaire, fasc. 29 et 30, juin et juillet 1919).
r>. •■• -, • ,/ [ Résilient 2 à 1,2
„ , . nesilience unitaire Kl,. '
Cote dynamique ou 7=; —. — ; — =- — — = =— < Moyen 1,2 a 0,8
J * Carre-de la densité D- „ J ' '
( Cassant 0,8 a 0,2
rr • -, • m Forte 20 à 20
„ , r, • tension unitaire max. b „,
Cote de flexion ou • ^—. — j — -. — — = =r- < Moyenne. 2S> a 10
100 fois la densité 100D j
Faible i5 à 10
n , , ., ,-u-i-,' • .• 1 1 ( Très nerveux 1 ,00 à o,55 n /,i
Cote de rétractibilité ou variation de volume 1 '„„ ,,
,, < Moyennement nerveux. 0,0a ào,3o°/ n
vers 10 pour ico d eau . J „„ „ '
[ Peu nerveux o,3o a o, io°/
M. Monnin ne conserve pour l'aviation que du bois dont la cote dynamique est > à 1,
la cote de flexion > à 20 et la rétractibilité <; à 6,55.
994 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les essais ont donné les résultats suivants :
Cote Cote Cote de
dynamique de flexion rétractibilité
K/D2. P/1000. V (pour 100).
1. Hêtre bois naturel (i5% d'eau) i ,45 22 o,56o
2. Hêtre bois artificiellement vieilli de t a. 1,66 j ( 24,5a j
4 années par ozone bien dosé < b. 1,86/ 1,61 < 24 / 24,10 o,542
(i5»/ d'eau) [a. i,36) (28,90!
S. Hêtre bois ozonisé à haute dose pen-
dant une semaine ou bois très
vieux( 10 °/o d'eau) 1,10 19,8 o,546
4. Hêtre bois ozonisé à haute dose pen-
dant un mois ou bois très vieux . . o,85 18 0)549
L'examen de ces nombres montre que :
a. Les bois légèrement ozonisés, ou vieillis artificiellement de 4 années,
conduisent à des coefficients de même catégorie que le bois vert naturel
amené au même état hygrométrique, les légères différences qui se ren-
contrent étant de l'ordre de celles données par diverses barettes issues d'une
même planche.
b. Les bois très fortement ozonisés pendant une semaine et surtout
pendant un mois, correspondant à des bois très vieux de chantier, se clas-
sent dans la catégorie des bois moyens alors qu'ils étaient avant trai-
tement, donc avant vieillissement, parmi les bois résilients à flexion forte.
c. La rétractibilité n'a pas été sensiblement modifiée par le vieillissement,
ce qui implique que le jeu du bois est resté le même.
Au point de vue des qualités requises pour l'aviation, les bois des deux
premières catégories seraient considérés comme bons alors que les autres
seraient refusés. Ce qui revient à dire que l'ozone doit être employé
avec beaucoup de circonspection sur le bois, action exagérée détermi-
nant des altérations profondes qui se traduisent par une réduction des
qualités mécaniques.
Ces résultats sont d'ailleurs confirmés par la couleur des barettes et par
la nature de leur brisure lors des essais au choc : les barettes soumises à
l'action de l'ozone à haute dose ont pris la coloration foncée du vieux bois,-
lenr brisure est caractérisée brisure sèche, c'est-à-dire à esquilles courtes,
bien différente de la brisure du bois naturel.
On sait d'autre part que tels sont les caractères des bois laissés pendant
20 ou 3o ans en chantier: ces bois deviennent cassants et ne peuvent plus
convenir pour certains usages industriels.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 993
Il convient d'ajouter que cette nature cassante que prend le bois peut
avoir pour certains usages spéciaux des avantages qui ne sont pas encore
précisés et sur lesquels des observations sont en cours.
MINÉRALOGIE. — Sur la bœhmite des bauxites. Note de MM. Baymond
Hoc a ut et Jacques de Lapparent, présentée par M. Pierre Termier.
L'on de nous-a indiqué ( H ) l'existence, en certaines bauxites, de cristaux
microscopiques d'un mono-hydrate d'alumine (APQ 3 H 2 0) qu'il nommait
bœhmite, de symétrie orthorhombique mais différant du diaspore par cer-
taines de ses propriétés.
Type des cristaux de bœhmite sur lesquels a porté l'expérience des rayons X.
On assimile le plan de la projection à A 1 (100). La face supérieure représente/» (001); c'est le plan
des axes optiques, n étant parallèle à l'allongement du cristal, g 1 (010) est une direction de cli-
vage facile. La longueur des cristaux oscille entre 1 et 4 centièmes de millimètre.
Auparavant, Bœhm, étudiant ( 3 ) les radiogrammes réalisés par l'action
des rayons X (procédé Debye et Scherrer) sur certains hydrates d'alumine
et sur des bauxites, avait montré qu'on pouvait en déduire l'existence d\in
mono-hydrate d'alumine qu'il nommait bauxite, homologue de la lépidocro-
eite (Fe 2 0' j H 2 0), le diaspore étant d'autre part l'homologue de la gœthite.
L'identité de la bœhmite et de la bauxite de Bœhm paraissait infiniment
probable mais elle n'était pas parfaitement démontrée. Elle vient de Têtre.
Des radiogrammes obtenus par l'un de nous (procédé Debye et Scherrer)
tant à partir de lépidocrocite que de bœhmite dont nous avions pu amasser
des petits cristaux en nombre suffisant (bauxites de Péreille, Arîège) ont
mis en évidence une correspondance de raies qui ne laisse aucun doute sur
les rapports structuraux de ces deux minéraux. D'ailleurs, les raies du radio-
(') Jacques de Lapparent, L'alumine hydratée des bauxites {Comptes rendus. ISl,
1927, p. i63i).
( s ) Boehji, Ueber Aluminium und Eisenhydroxide ( Zeitschrift fur an. undallg.
Chemie, 149, 1930, p. ao3).
996 ACADÉMIE DES SCIENCES.
gramme de bœhmite correspondent en outre à celles que l'on peut observer
sur le radiogramme de bauxite obtenu par Bcehm.
Il ne peut donc maintenant rester aucun doute sur l'identité de la
-« bauxite » de Bœhm et de la bœhmite, et sur la composition de celle-ci.
Nous ajouterons que le diagnostic que l'un de nous avait fait du diaspore
dans certaines bauxites du pays de Fenouillet s'est trouvé confirmé par un
radiogramme de ces bauxites concurremment fait avec un radiogramme de
gœthite. Et de la sorte se trouve parfaitement prouvée maintenant l'ho-
mologie de la bœhmite et de la lépidocrocitc d'une part, du diaspore et de
la gœthite d'autre part.
LITHOLOGIE. — Nouvelles recherches sur les caractères pétrochimiques de la
caldeira de Santorin. Note ( ' ) de M. Cosstant Ktenas.
La constitution lithologique de la caldeira de Santorin a été établie sur-
tout par les travaux de Fouqué, et de MM. Lacroix et Washington. En
poursuivant ces dernières années l'étude des laves tertiaires et quaternaires
de la mer Egée, je me suis livré à des recherches sur la nature géologique
et pétrochimique des éruptions les plus anciennes du volcan de Santorin.
La présente Note donne un aperçu sommaire des résultats de mon étude.
Les produits volcaniques des premières phases d'activité sont soit acides,
soit basiques. Les formations acides s'observent exclusivement dans la
région d'Acrotiri (île de Théra). Elles appartiennent à des dacitoïdes à
hornblende, le plus souvent oligoclasiques (a), plus rarement andésiniques
(6), et à leurs tufs. Malgré leur acidité, ces laves sont riches en calcium, ce
qui contraste avec les formations alcalines et hyperalcalinesd'AntiparosC),
situées à une distance dépassant à peine r jo km .
Les laves basiques sont presque saturées, et, dans des cas très rares, à
déficit de silice. L'étude détaillée de la région d'Acrotiri met en évidence
que les formations acides sont postérieures à la dacitoïde (passant à andésite)
andésiniquc de Mavro (c), et à V andésite labradorique (û?) et le basalte andé-
sinique (e), qui composent le dôme ancien de Mavrorachidi [Analyses effec-
tuées par M. Raoult (-')}.
(') Séance du 2a novembre 1929.
i 1 ) Comptes rendus, 189, 1929, p. 489-
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 997
a. b. c. cl. e. . *-f.
SiO- 69,26 67,90 07,64 53,36 5'2,o8 51,76
Al2 ° :l . !5>27 10,4g l !,î° '7> 33 '7>7 5 ^^S
Fe 2 3 0,80 1,98 2,49 2,00 2,76 3,87
FeO 2,27 i,44 4,33 5,28 5,62 4,3 7
MnO o,i3 o,i3 0,18 0,22 0,26 0,22
MgO .... ■ o,5i 0,72 2,83 5,22 7,48 3,98
CaO 3,32 3,64 7,84 9^4 9,80 10, 38
Na 2 4,68 4,85 3,5o 3, 12 3, 10 2,90
K 2 0... . , 2,49 2,47 i,3g i,55 1,28 1,07
TiO 2 o,48 0,46 0,99 1 , 1 4 1,28 i,o4
P 2 s 0,08 0,12 0,09 0,18 0,07 o,36
H 2 + 0,90 o,56 i,3a 0,37 o,85 0,16
H 2 — 0,22 o,36 0,29 o,35 0,12 0,1 3
100, 4i 100,12 100,29 100,26 ioo,45 100,17
« F. 4- 2'. 4 : Bloc dans le trass d'Acrotiri.
b F. 4. 2'. 4 : Coulée du cap Kalami.
c II. 4 (5). 3'. 4 : Formation de Mavro.
cl II. '5. 3 (4)-4< Dôme de Mavrorachidi.
e 'III. 5. 3'. 4 : Lave scoriacée de Mavrorachidi.
/ 11.5.4-4 : Coulées inférieures du massif de Merovigli.
Les laves basiques sont également abondantes dans la partie orientale
de la caldeira. Elles apparaissent à la base de la falaise intérieure de Théra
en formant des coulées épaisses et des amas, depuis Athinios jusqu'au
massif du petit Pr. Hélie. L'analyse /représente la composition chimique
du type ordinaire de ces laves [andésites labradoriqu.es).
Les laves plus récentes, qui ont alimenté le volcan de Santorin avant et
après la' formation de la caldeira, se rattachent à un type de magma dont
le caractère chimique correspond à la moyenne des laves extrêmes diffé-
renciées des premières phases d'activité.
Minéralogiquemenf et chimiquement, les roches de Santorin appar-
tiennent à la série calco-alcaline, elles se distinguent pourtant d'autres
régions dacitiques-andésitiques d'une teneur en soude plus grande. Ce fait,
établi déjà depuis longtemps ('), n'est pas spécial au magma de Santorin.
On l'observe également dans les laves des autres centres volcaniques de
l'arc sud-égéen. Les moyennes données ci-après sont suffisamment expres-
sives.
(') Voir surtout: Bkcke, Loewinson-Lessesi, Tschermaks miner, and. petr. Mittei-
lungen, 18, 1899, p. 525. et 19, 1900, p. 177.
gg8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Provinces.
Nombre d'analyses.
SiO ! ."....
Xa'-O
Jolfe
Matra
onique.
Milos.
Santorin.
iSisyros,
Martinique,
(Hongrie).
12
12
'7
10
12
21
.g, 65
65. 5q
61,67
63, 71
59,21
61 ,52
3,54
3^7
3,8l
3,58'
3,06
3,20
Il me reste à rechercher le prolongement de cet arc éruptif vers le Nord,
et à discuter ses rapports avec les gisements alcalins de la mer Egée.
PÉTROGRAPHIE. — Noie sur Vépigénie siliceuse conforme et non conforme
des tests de Lamellibranches. Note de M. Madkice Couvreur, présentée
par M. L. Cayeux.
On peut essayer de classer les aspects variés que présente la silice épigé-
nique des roches sédimentaires : il faut d'abord distinguer la silice de sub-
stitution au ciment de la roche qui forme un pointillé plus ou moins fin
d'éléments cunéiformes (c'est la structure fondamentale des silex de la
craie) et la silice de substitution aux tests ou fragments de tests antérieu-
rement calcaires. Dans cette catégorie on peut trouver deux états princi-
paux :
a. La silice largement cristallisée des cavités organiques (intérieur des
coquilles, cellules végétales) ou silice de remplissage : elle consiste en orbi-
cules calcédonieux à enroulements qui ne sont à l'échelle microscopique
que l'équivalent du remplissage de cavités quelconques dans la roche par
de la calcédoine ou des cristaux de quartz. Les sphéroïdes siliceux déformés
par pression mutuelle sont habituellement de dimensions croissantes de la
périphérie au centre de la cavité. Souvent aussi une structure de quartzite
primitif (c'est-à-dire né provenant pas du nourrissemeut de quartz élas-
tiques préexistant comme dans les grès-quartzites) s'associe aux structures
calcédonieuses.
Les Mollusques et notamment les Gastropodes étant formés d'assises
superposées d'inégale solubilité et d'inégale cohésion peuvent donner lieu à
des cristallisations siliceuses en éléments assez larges à la place même du
' test : ainsi dans les meulières les coquilles des Lymnées, même après épigénie
totale, sont très facilement reconnaissables en lumière polarisée par les
dimensions mêmes des éléments siliceux substitués, quartz ou calcédonite.
Dans ce cas la dissolution du test calcaire a précédé la cristallisation de la
silice, de peu de temps d'ailleurs selon toute vraisemblance.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 999
b. La silice de substitution proprement dite à des éléments anatomiques
primitivement en calcite ou en aragonite : c'est le cas le plus intéressant au
point de vue de la détermination pétrographique des débris organiques.
Je n'ai pas observé même dans les tests de Lamellibranches les plus
simples à structure prismatique tels que les Inoceramus, les Perna, de
substitution massive au cours de laquelle un cristal de quartz ou un système
calcédonieux remplacerait une unité organique de forme bien précise, telle
qu'un prisme hexagonal.
Le comportement des Gastropodes et des Lamellibranches me paraît
différent vis-à-vis de la silice.
Dans les premiers (Potamides du Lutétien supérieur) la substitution peut
avoir lieu sous le mode conforme : c'est-à-dire que des globules siliceux
s'alignent suivant les lignes directrices du test qui sont parallèles, comme
s'ils avaient été guidés par la structure organique préexistante.
Dans les Lamellibranches, et aussi dans lés Gastropodes (c'est-à-dire dans
la majorité des cas), la siliciiîcation est non conforme, c'est-à-dire que des
globules calcédonieux envahissent un tissu calcifié en le détruisant peu à peu.
Si la silicification n'est pas poussée très loin on voit — en pleine silice —
des traînées de poussières calcaires où l'on reconnaît la structure primitive.
Cette corrosion par la silice ne se fait pas cependant absolument au hasard.
D'abord elle commence à l'intérieur même des tests. Le Pecten asper, pour
prendre un exemple concret, s'envahit symétriquement suivant deux
bandes d'orbicules calcédonieux parallèles à la surface interne et à la
surface externe respectant pendant un certain temps à la fois les portions
tout à fait superficielles et les portions tout à fait profondes du test. Cela
s'explique : les Pectinidés ont une microstructure fibreuse uniquement. Les
fibres, relativement grossières et orientées parallèlement à la surface,
s'arquent et forment des chevrons au niveau de chaque côte de sorte que le
tissu est plus lâche à cet endroit, mais à une petite profondeur dans le test:
c'est dans cette zone de moindre résistance que la silice s'infiltre d'abord et
de là progresse en profondeur. Les coupes tangentielles montrent que les
bandes silicifiées sont concentriques aux bandes structurales déterminées
par les côtes et qu'elles tournent parallèlement aux fibres anatomiques
mêmes de ces bandes. Mais les orbicules siliceux ont leurs fibres de calcé-
donite orientées n'importe comment; c'est le type d'une structure non
conforme quant aux fibres et conforme quant aux bandes.
Je me borne à cet exemple caractéristique bien qu'on puisse trouver des
faits analogues dans la silicification des Lamellibranches à prismes.
IOOO ACADEMIE DES SCIENCES.
On peut donc conclure que l'épigénie siliceuse n'est pas livrée au hasard
mais qu'elle tient compte de la structure des tests, d'une façon cependant
assez compliquée dans le détail. Les tests n'attirent pas la silice mais au
contraire sont des obstacles à sa pénétration; la silice digère la calcite par
ses zones de moindre résistance de façon à réaliser sa forme la plus large-
ment cristallisée, calcédoine ou mosaïque de quartz, de préférence à la
forme microcristalline en grains punctiformes ou cunéiformes du silex
ambiant.
GÉOLOGIE. — Sur la Géologie de Vlrak. Note de MM. H. de Bôckii
et P. Viennot, présentée par M. Henri Douvillé.
En 1923-1926, une mission internationale composée de i5 géologues
était chargée d'étudier la géologie de l'Irak en vue de la prospection des
gisements pétrolifères. L'un de nous (H. de Bôckh) dirigeait cette mission;
l'autre (P. Viennot) était le chef de la délégation française; MM. Noble
et Shaw étaient à la tête des deux autres groupes. Notre situation nous a
donné à tous deux l'opportunité de visiter ensemble une grande partie du
royaume d'Irak (spécialement le vilayet de Mossoul), et de tenter, en utili-
sant nos propres observations et les matériaux réunis par nos collègues, une
synthèse géologique de ce pays. Depuis le retour de la mission, une étude
détaillée des microfaunes a été entreprise par l'un de nous (P. Viennot).
M. H. Douvillé a bien voulu vérifier certaines déterminations importantes.
L'Irak se subdivise géologiquement en deux régions : vers le Sud-
Ouest, la plaine désertique fait partie de la plate-forme d'Arabie, qui cons-
titue une aire continentale et un avant-pays de la zone des collines du
Nord-Est où se développent des plis parallèles formant la bordure des
chaînes du géosynclinal iranien. La limite des deux régions est jalonnée
par la longue ride du Djebel Hamrin. Des nappes se développent en Perse;
elles atteignent la frontière orientale de l'Irak; devant leur zone frontale,
du Trias et du Jurassique ont été récemment rencontrés.
Crétacé. — Dans la région plissée, des dépôts d'âge valanginien (Duvalia
dilatata) ont été vus près de Sulaimanié; dans les niveaux plus élevés,
quelques fossiles albiens ont été signalés. Au nord-est d'Arbil, nous avons
observé une épaisse série calcaire dont la base est certainement cénoma-
nienne (Orbitolina concava) et qui montre vers son sommet des sections de
Rudistes peut-être turoniens. Le Crétacé plus élevé est représenté par un
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. IOOI
épais complexe de marnes à Globigérines qui, dans le Qarah Chaugh Dagh,
nous ont fourni Rosalina Linnei; ce Foraminifère, qui ne dépasse pas en
France le Crétacé terminal, disparaît dans la partie haute des marnes où
l'Eocène est vraisemblablement représenté. — Dans l'aire continentale, on
a seulement observé des calcaires à Loftusiapersica (Maëstrichtien), sur-
montés d'argiles rougeâtres qui correspondent peut-être à l'Eocène inférieur.
Eocène. — Dans la région plissée, les faciès de l'Eocène sont variés. Au
nord-est d'Arbil, on voit, sur les marnes à Globigérines, un mince horizon
calcaire lutétien à Orbitolites complanatus, surmonté de marnes et de grès
otPdorninent les tons rouges. Dans le Qarah Chaugh Dagh, l'Eocène est
vraisemblablement représenté par la partie haute des marnes à Globigé-
rines. Mais, on a rencontré ailleurs par sondages un faciès calcaire à
Discocyclina cf. Fortisi et Asterocyclina cf. Stella ou stellaris (Kirkuk),
Alveolina oblonga (Quwair), Nummulites Tchihatcheffi (Dj. Atshan). —
Dans l'aire continentale, l'Eocène est représenté par des calcaires à
N. distans, N. Gùehensis, Dictyoconoides cf. Cooki, Alveolina sp.
Oligocène. — Il est représenté dans les djebels du sud-est de Mossoulpar
un calcaire qui paraît généralement concordant sur l'Eocène et qui nous a
fourni, dans les sondages de Kirkuk, N. incmssatus, N. intermedius, N. vascus,
avec des Lépidocyclines; dans le Qarah Chaugh Da"gh, N. intermedius est
accompagnée de Eulepidina Raulini, E. dilatata, et vers le haut, l'association
de E. formosa et de Cycloclypeus paraît correspondre à l'Aquitariien. —
Dans l'aire continentale, le calcaire à N. intermedius et Eul. cf. Raulini,
très peu épais, existe dans la vallée de l'Euphrate en amont de Hit, sur-
monté d'un horizon coralligène. Mais, vers le Sud, l'Oligocène manque.
Miocène. — Vers le début du Miocène intervinrent des phénomènes
d'érosion, datés avec précision dans le Qarah Chaugh Dagh; là, en effet,
l'Oligocène est surmonté par un calcaire du Burdigalien inférieur (niveau
'd'Asmari de la Perse) avec Pecten, Scutella, et dont la microfaune paraît à
la fois très constante et très caractéristique : Trillina Howchini, Orbiculina
adunca, Dendritina, Spirolina, etc. Un peu au-dessus de sa base, ce calcaire
présente deux intercalatipns de conglomérats à éléments de calcaire oligo-
cène. Les sondages ont montré que les conglomérats se développent dans la
région de Kirkuk, tandis que les calcaires massifs diminuent ou dispa-
raissent. A la frontière persane (Tangao) un'épisode lagunaire avec gypse,
apparemment contemporain des conglomérats, se place sous l'horizon de
calcaire "néritique. — Dans l'aire continentale,' le calcaire burdigalien
(calcaire de l'Euphrate) est très mince et conserve la même faune; il est
1002 ACADÉMIE DES SCIENCES. .
transgressif sur l'Oligocène vers Hit et en amont, sur l'Éocène vers l'aval.
Au calcaire d'Asmari fait suite, dans la zone plissée, un épais complexe
de sédiments où se manifeste une dessalure progressive, et dont les subdi-
visions ont été établies antérieurement en Perse. Le Lower Fars lagunaire
comporte des alternances de bancs de marnes et de gypse, avec de l'anhy-
drite et du sel, et, surtout à la base, des intercalations plus ou moins lenti-
eulaires de calcaires très néritiques à Ostrea latimarginata, Balanus sp.,
Ostracodes, établissant Ja transition avec le régime marin de l'Asmari.
Au-dessus, on passe à YUpper Fars, ensemble de bancs marneux et gréseux,
rouges et verts, déposés en eau généralement douce, où la stratification
entre-croisée est la règle, et où les fossiles sont très rares : Ostracodes,
Oogones de Chara. Toutefois, un banc de marnes à Ostrea gingensis a été
rencontré dans le Dj. Hamrin. Vers le haut, les sédiments se chargent
de galets, et l'on passe ainsi aux dépôts du Bakhtiari, composés de marnes,
grès et conglomérats à éléments de radiolarites, de silex, de calcaires
crétacés et éocènes, etc.; la flore et la faune (Chara, Ostracodes, Paludines,
Limnées, Planorbes) sont très pauvres-, toutefois, des molaires à'Hipparion
ont été trouvées dans leDj. Hamrin. L'ensemble précédent, dont l'épais-
seur totale atteint localement 4°oo m , débute au Burdigalien supérieur
par le Lower Fars, et se poursuit jusqu'au Pontien. Des discordances
secondaires sont observables, surtout dans le Bakhtiari. — Dans Taire conti-
nentale, le Fars est représenté par une mince série marno-gypseuse en
bas, marno-gréseuse en haut; le Bakhtiari manque.
Tectonique. — Dans la zone des collines, toute la série sédimentaire, jus-
qu'au Pontien inclusivement, est plissée. Les anticlinaux simples, plus ou
moins dissymétriques et poussés vers l'aire continentale, se caractérisent
généralement par un comportement spécial du Lower Fars lagunaire,
accumulé dans leur zone axiale érodée en plissottements capricieux, sou-
vent intensifiés jusqu'à un véritable écoulement sur le flanc SW.
A la suite de cette Communication, M. H. Docvillé rappelle les très
importants travaux sur la Géologie de la Perse que de Morgan a publiés en
1905 à la suite de la Mission scientifique dont il avait été chargé et des
explorations qu'il a poursuivies en 1889-1891. Dès 1891 et r8g2 (Annales
des Mines, 50, p. 227) il signalait l'existence d'une zone pétrolifère tout le
long de la chaîne du Zagros, à la séparation de la Perse et de la Turquie,
et il précisait les conditions de ce gisement dans un anticlinal du Miocène.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. IOO.'i
En 1903 il indiquait que la zone pétrolifère se prolonge au Nord jusqu'à
Mossoul et au Sud dans la Suriane et il ajoutait tristement : « J'apprends
qu'une société anglaise en opérant des sondages (près de la source qu'il
avait signalée) vient de rencontrer le naphte en abondance. » En France ses
observations étaient restées inaperçues.
GÉOLOGIE. — La posàion des grès paléosoïques au Nord du moyen Niger
(Soudan français). Note de M. Raymond Fdiion, présentée par
M. L. Cayeux.
Les plateaux du Soudan occidental (Bamako, Banamba, Koulikoro),
constitués par des grès siliceux patéozoïques, se terminent vers l'Est par des
falaises, à peu près à mi-chemin entre Koulikoro et Ségou.
Au delà de ces falaises s'étend une grande plaine, mesurant ôoo 1 ™
de longueur et 2oo km de largeur, limitée au Nord par la falaise de grès de
Néma, au Sud par les collines situées entre le Niger et le Bani.
. C'est dans cette plaine que le cours du Niger a évolué, s'infléchissant
constamment vers le Sud-Est, après avoir abandonné le Hodh et le
Djouf(').
' Deux reconnaissances exécutées dans ces régions inconnues au point de
vue géologique m'ont renseigné sur la position des grès siliceux paléozoïques
dits horizontaux et les formations qui leur sont postérieures.
a. De Ségou au nord de. Sokolo (iao 1 " 11 ). — Partant du Niger, la plaine
descend en pente douce vers le Nord. Des sables argileux récents contenant
des concrétions calcarifères semblables aux poupées du loess recouvrent des
argiles tertiaires. Les grès anciens n'affleurent nulle part entre Ségou et
Sokolo, mais j'ai pu déterminer leur situation en étudiant tous les puits
situés le long de la piste.
Voici leur position en allant du Sud vers le Nord :
Tosma , — 1 5
Korodoagrou — 3o
Molodo —34
Niébébougou —45
Kandiourou — 55
(') Ratmohb Fdron, Le delta fossile du Niger sahélien, (Comptes rendus, 187,
1928. p. g5i-g53 ).
1004 ACADÉMIE DES SCIENCES.
A Sokolo, les puits profonds de 26, 27 et 28° n'atteignent pas les grès.
Un peu plus au Nord, le puits de Famembougou touche les grès siliceux
à — 76 ra .
A 55 tm au Nord-Est de Sokolo, sur la piste de Nampala, il existe un affleu-
rement gréseux dirigé Ouest-Est et, de nouveau, ce sont de grandes épais-
seurs d'alluvions argilo-sableuses.
b. De Ké-Macina à la mare de Guellou (200 1 ™). — Dans cette région
souvent encombrée de dunes mortes, les puits sont généralement moins pro-
fonds et n'atteignent pas les grès.
Ce n'est qu'à 3o km au nord de Dioura que j'ai retrouvé un affleurement
gréseux, exactement dans l'alignement de celui signalé ci-dessus au Nord de
Sokolo. Ces grès, tendres, sont relativement récents, associés aux argiles
tertiaires. Au Nord de cette bande de grès, les formations sableuses et argi-
leuses ont plus de 5o ra de puissance.
Conclusions. — La plaine qui s'étend au Nord du moyen Niger jusqu'à la
falaise tectonique gréseuse de Néma est constituée par des alluvions argilo-
sableuses tertiaires et quaternaires. Ces alluvions, dont l'épaisseur
atteint 8o m , reposent sur un banc de grès siliceux paléozoïque, incliné en
pente douce vers le Nord.
GÉOLOGIE. — Présence de la glauconie dans les sables pliocène s de Bretagne.
Note de M. Y. Milon, présentée par M. L. Cayeux.
J'ai signalé en 1926 ( ' ) la présence de glauconie dans les faluns vindobo-
niens de Bretagne, et indiqué que ce minéral devrait être recherché dans les
sables du Pb des cartes géologiques. En traitant par l'acide cblorhy-
drique un grand nombre d'échantillons de sables rouges, j'ai pu mettre
en évidence, dans certains cas, des grains de glauconie, souvent abondants,
toujours altérés et revêtus d'une pellicule d'oxyde de fer qui ne disparaît
qu'après le traitement à l'acide. Ces grains ont fréquemment l'aspect de
moulages de foraminifères, leurs dimensions moyennes varient de 2 à ûp.
J'ai reconnu la présence de la glauconie en quantité notable dans les
sables provenant des localités suivantes : i u en Ille-et-Vilaine : Apigné,
( ' ) Y. Milon, Présence de la glauconie dans les faluns vindoboniens de Bretagne
(Comptes rendus, 183, 1926, p. io43); Nouveaux gisements de faluns à Plouasne
(Côtes-du-Nord) et présence de la glauconie dans les faluns de Bretagne (Bull. Soc.
Géol. Min. de Bretagne, 6, 1926 [1927], p. 261-264).
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. ioo5
AndouiUé, Gahard, Guichen, Bourg-des-Comptes, Saint-Malo-de-Phily,
Pancé, Langon, Ercé-en-Lamée ; 2 dans le Morbihan, à Saint-Jean-la-
Poterie; 3° dans les Côtes-du-Nord, au Quiou; 4° dans le Maine-et-Loire :
aux environs de Candé, aux abords de la vallée de l'Erdre.
Ces observations et l'étude des sables sur le terrain appellent les
remarques suivantes :
i° Certains sables rouges doivent leur couleur, dans la zone des
échanges, à l'altération de la glauconie, dont la présence n'avait pas été
remarquée jusqu'alors à cause de cette altération.
2 Ces sables, qui ravinent les faluns vindoboniens, sont tantôt de même
âge, tantôt plus récents que les faluns rédoniens rangés actuellement dans
le Pliocène inférieur. Dans toute la zone étudiée les sables pliocènes doivent
être en majeure partie marins, et la mer pliocène a dû avoir, comme l'indique
M. Barrois ( f ), une grande extension en Bretagne, extension qu'il sera
possible de préciser, surtout vers l'Ouest, en recherchant la glauconie des
sables.
3° Les sables marins pliocènes ont remblayé sur une grande hauteur (dont
le maximum constaté est actuellement de o,f> ra à Pancé) un relief antépliocène,
exhumé depuis partiellement par l'érosion. L'ancienneté de ce relief est
attestée par les placages de sables marins conservés au flanc de nombreuses
barres gréseuses, en bordure de dépressions importantes, et même dans
certaines cluses étroites.
4° Les matériaux de ce remblaiement ont été démantelés, ravinés, et
repris au Quaternaire. Les terrasses de la Vilaine, par exemple, ont été
fréquemment entaillées dans ces dépôts meubles remaniés en surface. Par-
fois les matériaux pliocènes ont dû être repris presque sur place, et les for-
mations quaternaires sont formées, en grande partie, du lavage de dépôts
antérieurs. Cette origine expliquerait la présence dans des formations con-
sidérées comme uniquement alluvionnaires et récentes (au Sud-ouest de
Rennes par exemple) de fossiles roulés ne pouvant provenir que du Sud,
dans le sens inverse du courant de la Vilaine, mais en direction de l'avancée
de la mer pliocène.
(*) Ch. Barrois, Sur les plages soulevées de la côte occidentale du Finistère
{Ann. Soc. Géol. Nord, 9, 1882, p. 269).
C. R., 1959, 2' Semestre. (T. 189, N» 23 ) 76
Ioo6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PALÉONTOLOGIE. — Sur la présence de quatre incisives supérieures chez le
Mastodon (Tetrabelodon) turicensis Schinz. Note (')de MM'. G. Poxtier.
et K. Anthony, présentée par M. Barrois.
L'un de nous (G. Pontier) a signalé en 1926 chez un Mastodonte du
Miocène européen (Tetrabelodon turicensis Schinz), dont il possède dans sa
collection rhémicrâne droit presque entier avec la mâchoire inférieure
complète (provenance : Villefranche d'Astarac, dans le Gers-Calcaire de
Simorre-Helvétien-Miocène moyen), la présence d'un îlot bien isolé de den-
tine situé en dedans de la défense normale, et qu'il pensait pouvoir repré-
senter un vestige de l'incisive I des anciens Proboscidiens.
Outre l'hémicrâne droit presque entier il existe, séparément, du même
spécimen^ la partie des deux intermaxillaires interposée entre les défenses.
Ayant dégagé récemment cette portion de la région faciale, nous avons mis
à jour une grande partie de la base de deux incisives* supplémentaires, l'une
, droite, l'autre gauche.
Notre examen de la pièce en question nous a conduit aux constatations
suivantes :
i° 11 existe de chaque côté chez le Tetrabelodon turicensis Schinz de Villefranche
d'Astarac une incisive supplémentaire placée en dedans de la défense normale;
2 Les deux incisives supplémentaires droite et gauche sont symétriques quant à leur
disposition et identiques quant à leur forme;
3° Elles sont constituées, tout comme les défenses normales, d'un ivoire typique
orlhodentine avec stries d'Owen très accusées;
4° Elles émergent des intermaxilliaires un peu moins en avant que les défenses
normales;
5° Elles sont, à un même niveau approximatif de la région basale, de beaucoup
moindre diamètre c 36 mm et -z\ mm ) que celles-ci (ii2 mm et ioi mm );
6° Elles suivent un trajet tel que, très écartées à leur racine, elles se rapprochent de
plus en plus en allant vers leurs pointes;
7 Elles ont une courbure à concavité supérieure, comme les incisives de la mandi-
bule et non pas à concavité inférieure comme les défenses supérieures normales;
8° Elles présentent une gouttière longitudinale interne très accusée dont l'inllexion
intéresse toutes leurs couches constitutives.
Ajoutons enfin qu'on doit les considérer comme étant, ainsi que les
défenses normales, aussi bien inférieures que supérieures, des dents à crois-
sance continue.
( 1 ) Séance du 20 novembre 1929.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929.
1007
Fie. 1. — Portion cie l'intermaxillaire interposée entre les défenses. Vue latérale droite '/ 3 de gran-
deur naturelle. La place occupée par la défense D a été cernée d'un Irait noir: elle est encore
garnie de nombreux et importants fragments de dentine. Le fragment de l'incisive supplémentaire
" a également été cerné d'un trait noir; la dent se trouve sectionnée obliquement et l'on peut
voir dans la dentine l'inflexion produite par la gouttière longitudinale interne. — a, 3, y soutiens
en plâtre destinés à consolider la pièce suivant son bord supérieur gauche et en avant'; xy direc-
tion de la section qui a été pratiquée dans l'incisive supplémentaire pour montrer la gout-
tière longitudinale interne et qui est réprésentée en grandeur naturelle dans le coin supé-
rieur droit de la figure. Sur celle seconde représentation, la limite de la section du côté externe
est marquée d'un trait plein et la limite de l'incisive supplémentaire ««par rapport à la gangue G
est indiquée par une série de points.
Fig. 2. — Essai de reconstitution du Tetrabelodon turicensis Scliinz de Villefrancbe d'Astarac
(inspiré de la 1-econstiLution du Tetrabelodon augustidens Cuv. par 0. Abel).
1008 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Des récentes recherches de l'un de nous (R. Anthony), il ressort que la
défense supérieure Elephantidse doit être assimilée, non pas à l'incisive 2,
comme tout le monde s'accorde à le faire, mais à l'incisive 3 des anciens
Proboscidiens (Mœritherium), leur prétendue incisive de lait qui se déve-
loppe en avant et en dehors de la défense étant l'incisive 2 restée rudimen-
taire et qui disparaît de bonne heure; l'incisive supplémentaire interne du
Tetrabelodon turicensis Schinz ne peut donc représenter que l'incisive ï.
Tant qu'on n'aura pas eu l'occasion d'examiner la région intermaxillaire
d'un autre spécimen bien conservé de cette espèce, il sera impossible de
dire si la présence de deux incisives supérieures constitue un caractère
normal du Tetrabelodon turicensis Schinz, ou si, au contraire, nous sommes
en présence ici d'une très curieuse et exceptionnelle anomalie. La bilaté-
ralité de la disposition et sa parfaite symétrie tendent pourtant à faire
admettre la première de ces deux suppositions.
Nous avons cru bien faire en donnant un essai de reconstitution de la
tête du Tetrabelodon turicensis Schinz de Villefranche d'Astarac; il est sim-
plement destiné à mieux faire comprendre la dispositionjque nous venons
de décrire.
CRYPTOGAMIE. — Les préliminaires de la germination des spores dans le
o-enre Elaphomyces. Note de M. Georges Maubhçon, présentée par
M. L. Mangin.
La germination des spores des champignons hypogés ascosporés n'a pas
été souvent observée. Pour les Elaphomyces en particulier, les seules
données que nous possédions résident dans les travaux de Hesse ('). Mal-
heureusement, il est hors de doute que cet auteur s'est abusé sur ses obser-
vations et qu'il a incorporé à son sujet une multitude de faits qui lui étaient
étrangers.
Devant l'insuffisance de ces renseignements nous avons désiré nous
rendre compte des faits par nous-mème. Bien que les essais de germination
que' nous avons entrepris dans cette intention ne nous aient pas encore
donné de résultat positif, les spores mises en expérience ont déjà montré
dans leur structure des modifications profondes qu'il nous paraît intéressant
de signaler, car elles marquent un premier acheminement vers le but que
nous poursuivons.
(') Hesse, Die Hvpogaeen Deutschlands, II, p. iod et 106.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 1009
D'ordinaire chez les champignons la plus grande partie du volume de
la spore est réservée au plasma; chez les Elaphomyces on est, au contraire,
surpris de l'espace extrêmement restreint qu'il emprunte. Quelle que soit
l'espèce envisagée c'est, dans la spore libérée de sa tlièque, une petite masse
contractée, en laquelle il semble que toute activité soit éteinte, formant un
nucléus central, amorphe, de 6 à 6^,5 de diamètre. Autour se trouve une
tunique incolore «d'une épaisseur exceptionnelle puisqu'elle atteint 6^,5
et qui constitue à elle seule la plus grande partie de l'organe. Enfin, à
la périphérie, l'épispore vient enfermer le tout dans une croûte épaisse
de 2.V-, dure, cassante, colorée et de structure complexe.
Dans YÉlaphomyces variegatus Vitt. sur lequel a surtout porté notre
étude, ces spores offrent l'apparence de sphères de 18 à 1^ de diamètre,
à surface brun noir un peu rugueuse. L'eau les pénètre difficilement, aussi
quand on les place dans un milieu humide restent-elles quelque temps sans
manifester de réaction appréciable. Au bout d'une quinzaine de jours
cependant, de sensibles changements se manifestent dans la plupart d'entre
elles : le plasma a pris l'aspect d'une petite sphère de substance fluide très
granuleuse limitée par une membrane incolore et, dans la partie qui lui est
contiguë, l'épais revêtement hyalin s'est transformé en une molle gelée
translucide.
La gélification s'étend par la suite à toute la masse du revêtement et
bientôt celui-ci commence à subir au niveau de la membrane qui le sépare
du protoplasme une digestion excessivement lente, à marche centrifuge,
qui le fait disparaître graduellement. Alimentée par cette substance qu'elle
s'assimile et qui, de ce fait, lui cède peu à peu de son volume, la poche
plasmatique occupe une place toujours plus importante dans la spore; quel-
ques fines granulations huileuses s'y montrent et se réunissent de bonne
heure en globules plus visibles.
Après deux à trois mois d'un lent travail tout le revêtement hyalin est
absorbé. Le plasma a perdu son apparence granuleuse, il est limpide, ren-
ferme une unique et volumineuse gouttelette d'huile et sa membrane est en
contact avec l'épispore.
Avec leur enveloppe protectrice colorée, doublée d'une endospore mince
et hyaline qui enferme un plasma abondant, les spores ressemblent mainte-
nant à celles de la majorité des champignons. Parvenues à ce point, celles
que nous avons mises en observation restent depuis plusieurs semaines sans
montrer de nouveaux progrès. Un tel arrêt d'activité nous autorise à penser
que le phénomène dont nous venons' de décrire le processus n'appartient
IOIO ACADEMIE DES SCIENCES.
pas à la germination et constitue plus vraisemblablement la phase ultime
de la maturation. Celle-ci peut se poursuivre longtemps après la disparition
des thèques, grâce aux réserves nutritives que la spore emporte autour de
son plasma sous forme de l'épaisse tunique incolore dont nous venons de
préciser le rôle et d'étudier la destinée. On a ici un achèvement d'évolution
postérieur à l'existence du tissu fertile et similaire à celui déjà connu des
Selérodermés , dont les spores terminent leur développement après l'évanes-
cence des basides. Toutefois, dans ce dernier groupe, la spore poursuit sans
arrêt son organisation et n'entre en repos qu'après être parvenue à
complète maturité.
Dans les Elaphomyces, au contraire, lorsque la thèque se détruit, l'ascos-
pore n'utilise pas immédiatement les importantes réserves nutritives qu'elle
emporte sous sa membrane; elle achève seulement de différencier son
épispore et suspend aussitôt après son activité. Ce n'est que plus tard, après
une période de sommeil qui lui est favorable pour supporter les rigueurs de
la mauvaise saison, qu'elle reprend le cours momentanément interrompu de
sa formation. La maturation a donc lieu en deux étapes bien séparées; la
première s'effectue à l'intérieur de la thèque et la spore, une fois libre, doit
encore accomplir la seconde avant de pouvoir produire le nouveau mycé-
lium.
Par ailleurs, la disparition des réserves laisse le plasma beaucoup plus
vulnérable en le privant de l'épaisse tunique qui le protégeait dans la spore
au repos. Aussi croyons-nous que la germination doit suivre la maturité
parfaite dans un délai relativement rapproché et que les deux phénomènes
se commandent étroitement: c'est ce que nous nous efforçons de préciser
dans les recherches que nous poursuivons.
Il ressort donc de nos observations que Jes spores des Elaphomyces
offrent la particularité de se séparer des thèques avant le terme de leur évo-
lution, qu'elle supportent ensuite une longue période d'inertie et, grâce à
des réserves nutritives abritées sous leur épispore, qu'elles peuvent achever
ultérieurement leur développement afin d'être aptes à remplir, au moment
opportun, leurs fonctions germinatives.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. ion
CHIMIE VÉGÉTALE. — La teneur en acide cyanhydrique des Lotus.
Note ( 1 ) de M. Paul Guéiun, transmise par M. L. Mangin.
A La suite de nos recherches ( 2 ) et de celles des auteurs qui nous ont pré-
cédé sur la question, on sait aujourd'hui que l'acide cyanhydrique, à l'état
de glucoside, est assez largement répandu dans le genre Lotus; on ne compte
actuellement pas moins de quinze espèces possédant ce caractère. Nous
avons effectué le dosage de l'acide cyanhydrique chez une douzaine d'entre
elles et ce sont les résultats obtenus qui font l'objet de cette Note.
Chacune de nos opérations a porté, le plus souvent, sur a5 ? de tiges feuil-
lées qui, finement broyées, ont été mises à macérer durant o,l\ heures, dans
25o cm! d'eau, à la température de 20-22 , dans un ballon pyrex, de i 1 . Il a
été procédé ensuite à la distillation jusqu'à obtention de 8o cm ' environ de
liquide. Le distillât, dont quelques centimètres cubes sont réservés pour la
formation du bleu de Prusse, a été titré au moyen de la solution décinor-
male d'azotate d'argent.
L'acide cyanhydrique a été rencontré dans tous les échantillons de L. cor-
niculatusX,. examinés, quelle que soit leur provenance, mais en quantité
très variable, en rapport, semble-t-il, avec les nombreuses formes que pré-
sente cette Légumineuse et sa dispersion aux diverses altitudes.
Récoltée au Croisic, dans les dunes limitrophes des marais salants ou des falaises, la
plante n'a fourni qu'une très faible quantité d'acide cyanhydrique. o s ,02 eto s ,o4 par
kilogramme de plante fraîche ( s ). Nous n'avons obtenu que o«,o86 avec le L. cornicu-
latus L. du col de Lhéris (i38o m d'altitude, près Bagnères-de-Bigorre) et o s , 108
avec celui du Soum de Monpelat (2 474 m , près du lac d'Orédon. Hautes-Pyrénées). Des
échantillons de la même espèce cultivée sur'Ie plateau d'Asiago (1400 111 environ, Italie
du Nord) n'ont accusé que o- s . 16 d'acide cyanhydrique. Mais la teneur en principe
cyanhydrique du Lotus cultivé à Paris, ou provenant de Seine-et-Oise, de Seine-
et-Marne, du Loir-et-Cher, de la Loire-Inférieure, de la Somme, est en général plus
élevée, le plus souvent supérieure. à o s , a5, les plus forts rendements observés étant
os,324 eto«,334 (*)•
(') Séance du 20 novembre 1929,.-
( 2 ) Paul Gcérin, Vacide cyanhydrique chez les Lotus {Comptes rendus, 187, 1938,
p. u58).
( 3 ) Les quantités d'acide cyanhydrique mentionnées sont celles que fournit i k s de
tiges feuillées, a l'état frais.
(*) H. E. Armslrong, E. Frankland Àrmstrong et Edw. Horion ont également
constaté (Proceedings of the Royal Society of London, B, 84-, 1911-1912, p. 47'-
1012 ACADEMIE DES SCIENCES.
Le Lotus Jacobœus L. (du jardin botanique de Toulouse) n'a fourni que o ç , 182
d'acide cyanhydrique, le L. ornitkopodioid.es L. o s , 18 à o a , 20 et le L. parvi/lorus Desf. G
o s .o63 seulement. Chez les autres espèces étudiées, l'acide se rencontre en quantité
plus élevée et supérieure à celle, que donne le L. corniculatus L. (' ).
Le L. edulis L., dont les graines encore jeunes sont comestibles -et consommées
comme les petits pois, semble être, parmi les Lotus qui ont fait l'objet de notre
étude, celui dont les tiges feuillées renferment le plus d'acide cyanhydrique: 0^,702
(7 juillet), 0^,918 (20 juillet), o s ,756 (3o août), o 5 ,8o (id octobre). Le L. cre-
ticus L. nous a donné, dans le courant de juillet, plu* de o s ,6o d'acide cyanhydrique,
o 5 ,45 à 0^,48 fin septembre, la proportion diminuant dans la suite pour atteindre
os, 35, le 16 novembre. Avec le L. cj'tisoides L. (L. Allionii Desv.), le rendement en
acide cyanhydrique dépassait o 5 ,45 dans le courant de juillet et arrivait encore à
o s ,26 au milieu de novembre.
Le L. tenuis Kit. peut être aussi considéré comme une espèce riche en acide
cyanhydrique : 0^788 (lin août). Notons, chez le L. Jilicaulis Dur. o s ,533, chez le
L. mascaensis Burchard o s ,463 et chez le L. Requieni Mauri o»',20, à o ? , 36.
La recherche de l'acide cyanhydrique dans la racine fraîche nous a conduit à un
résultat négatif avec les L. corniculatus L. et L. edulis L. Ce corps existe, au con-
traire, chez le L. creticus L, où nous avons pu en trouver, dans l'organe en question,
jusqu'à o ç , 453 par kilogramme, et aussi dans le L. cytisoides L. (o»',097, le 16 no-
vembre).
Les observations relatives à La présence d'un glucoside cyanogénétique
dans la corolle n'ont pu être poursuivies que chez le L. corniculatus L.
Privée du calice, des étamines et de l'ovaire, la (leur s'est montrée, à diverses
reprises, plus riche en acide cyanhydrique que la feuille. Alors que des tiges feuillées
provenant du Croisic ne contenaient que o s ,o43 de ce principe, les pétales en accu-
saient 08,189. Des échantillons d'Esbly (Seine-et-Marne) fournissaient, avec leurs
feuilles, o",334 d'acide cyanhydrique alors que la corolle en renfermait près de o K .8o.
Des feuilles de L. corniculatus L. récoltées à la fin de septembre à Doullens (Somme)
donnaient 0^,20 alors que, dans les pétales, on constatait une dose d'acide cyanhydrique
supérieure à o" ; 4o.
A leurs divers états de développement, la gousse, l'ovule et la graine se montrent,
chez cette espèce, privés de principe cyanogénétique.
484) d'importantes variations quantitatives de l'acide cyanhydrique chez le Lotus
corniculatus L. Des échantillons provenant de Norvège et d'Ecosse se sont montrés
totalement dépourvus de ce corps, comme conséquence peut-être, d'après eux, du
climat. Les résultats que nous avons obtenus avec, le Lotus des Pyrénées font songer
également à une influence possible de l'altitude, et par conséquent, de la tempé-
rature, sur la teneur en glucoside cyanhydrique.
(') Les espèces autres que le L. corniculatus L. ont été cultivées au jardin bota-
nique de la Faculté de Pharmacie ou m'ont été procurées par M. le professeur Bois,
du Muséum d'Histoire naturelle.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. I0l3
Les résultats consignés dans cette Note semblent bien indiquer que
l'époque de la récolte joue un grand rôle dans la teneur en acide cyailhy-
drique et laissent supposer que le climat -(voisinage de la mer, hautes alti-
tudes) n'est pas sans avoir lui-même une grande influence, ce qui a d'ailleurs
été constaté par divers auteurs, chez les plantes à glucoside cyanogénétique.
De plus, les résultats, parfois dissemblables, constatés sur un même lot de
plantes, du jour au lendemain, ne trouvent guère leur explication que dans
les variations du milieu ambiant (température, temps sombre ou ensoleillé)
et il n'est pas impossible, non plus, que la teneur en principe cyanhydrique
se modifie au cours de la journée.
D'autre part, la durée de la macération et la température à laquelle elle
s'opère peuvent être aussi de nature à apporter quelques différences dans
les résultats obtenus. Ce sont là autant de questions auxquelles les obser-
vations que nous poursuivons nous permettront sans doute de répondre.
PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — La chémo thérapie des maladies des plantes par
des colorants organiques. Note de MM. Geor,ges Truffact et I. Pastac,
présentée par M: L. Mangin.
Depuis longtemps les colorants organiques sont utilisés par les médecins
et les vétérinaires, mais la chémothérapie des maladies des plantes était
jusqu'à présent inexistante.
Les hyphes et les organes reproducteurs des champignons parasites se
caractérisent souvent par un aspect velouté ou feutré à la surface des
organes attaqués sur lesquels les solutions aqueuses roulent et glissent sans
pénétrer. Or, nous avons constaté que des solutions convenables de certains
colorants organiques non vitaux détruisent le protoplasme des champignons
parasites, les tuent en les teignant, à la seule condition d'adhérer et de
pénétrer.
Toutefois on peut remarquer que, quand il y a floculation, ces colorants
cessent d'être actifs, ce qui confirme un fait classique en pharmacologie.
Pour choisir les colorants les plus efficaces, nous avons employé deux
méthodes :
i° Au laboratoire : on introduit dans des cuvettes de verre, sans aucune
précaution d'aseptie, le milieu de culture liquide de Raulin additionné d'une
quantité variable de colorant à étudier. On immobilise le milieu par addition
de gélose-, on ensemence avec Rhizopus nigricans et Pénicillium glaiiciim,
I0l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
deux moisissures très résistantes aux agents chimiques. Le développement
se fait, dans les cuvettes témoin, avant 48 heures.
Nous avons constaté que certains colorants inoffensifs pour les animaux
supérieurs, tels que le tétraméthyldiaminotriphénylchlorométhane (vert
solide, vert diamant, malachite, etc.), entravent tout développement jus-
qu'à la dilution de j^-j^.
Sur des plantes parasitées, les solutions des colorants appliquées seules
pour détruire les champignons parasites se montrent inefficaces. La tension
superficielle de Peau étant trop élevée, les solutions colorées n'adhèrent pas
aux tissus parasités. Nous avons tenté d'associer les colorants actifs à des
substances déjà utilisées et abaissant la tension superficielle de l'eau tels
que savons, mélasses, sulforicinat.es, etc. qui se sont montré inapplicables
parce que trop sensibles aux influences chimiques.
Parmi les nouveaux adhésifs récemment introduits dans l'industrie chi-
mique (brecolane, eucarnite, florhanine, hélion, iporite, léonyl, nékal,
néoraerpine, nilo, -etc.), certains ont montré des particularités remar-
quables (résistance à la chaux, aux acides). On trouve parmi ces produits
des substances qui, abaissant suffisamment la tension superficielle de l'eau,
permettent de colorer et de tuer les champignons parasites.
2° Dans la nature ; Nous avons traité, avec de telles solutions dans les
conditions normales des cultures en plein air, en pulvérisation, le blanc du
rosier (Sph/erotheca pannosa), le blanc du pois (Erysiphe Polygoni), le blanc
du chêne, toutes maladies particulièrement tenaces.
Nous avons constaté qu'un grand nombre de colorants, efficaces contre
ces parasites, provoquaient des brûlures sur les parties saines des feuilles,
par exemple Fhexaméthyltriaminotriphénylchlorométhane (pyoctanine
bleue, violet, cristallisé, etc.). Certains autres tels que le tétraméthyl-
diphénylméthylèneiminohydrochloré (pyoctanine dorée, auramine, etc.),
tuent les parasites et ne déterminent aucune action nocive sur la plante
hôte.
L'intérêt de ces premières constatations faisant entrevoir la curabilité
des maladies des plantes nous a amené à traiter par cette méthode le mil-
diou (Plasmopara viticola) et l'oïdium de la vigne.
Après de nombreux essais dans les vignobles du Gard, en 1929, nous
avons constaté que le mildiou était moins résistant aux colorants organiques
que les divers blancs et que les Rhizopus et Pénicillium. Par exemple le
tétraméthylediphénylméthylèneiminohydrochloré (auramine) qui, vis-à-vis
du Rhizopus s'est montré à peine efficace dans les dilutions au -j-^, détrui-
sait encore le Penonospora en solution au j^.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. I0l5
Le premier traitement du mildiou avec de telles solutions colorées détruit
les conidiophores, les conidies et le mycélium teints, même à l'intérieur des
tissus parasités. La feuille porte, après traitement, des taches colorées à
bords nets correspondant aux parties parasitées. Les parties non parasitées
ne prennent pas le colorant.
Dans ces conditions de grande virulence, trois jours après le premier
traitement, apparaissent à la périphérie des- taches colorées de nouveaux
conidiophores isolés non colorés. Il convient de procéder immédiatement à
un deuxième traitement.
Ce deuxième traitement est curatif et suffit, sauf dans des cas de viru-
lence extraordinaire où il en faut trois successifs. La feuille guérie continue
ses fonctions, les parties colorées se subérisent.
En ce qui concerne V Oïdium Tuckeri, la même méthode de traitement a
donné des résultats plus intéressants encore. Il nous a été possible de guérir
(disparition de l'amertume et de la dureté), dès le premier traitement, des
grappes de raisin dont tous les grains n'étaient pas encore développés,
mais dont certains étaient déjà fendus sous l'influence de l'oïdium. L'oïdium
des feuilles disparaît au premier traitement. Le traitement des deux mala-
dies peut être simultané.
Nous avons appliqué avec le même succès notre méthode au traitement
des grains de blé parasités par les caries (Tillelia fœtens et Triciti). L'im-
mersion des grains parasités dans les solutions colorées adhérentes, pendant
deux heures, suivi d'un séchage à l'air, a montré la destruction complète,
par teinture, des spores de la carie et une totale inocuité vis-à-vis des facultés
germinatives des grains traités.
BOTÀMQUE APPLIQUÉE. — Sur Vaction des graines germêes dans l'alimen-
tation. Note (') de M. Laurent Raybaud.
Depuis une dizaine d'années, j'étudie l'action des graines germées dans
la nourriture des animaux domestiques. Cette action, pour la plupart
d'entre eux, est remarquablement tonique ( 2 -). J'ai voulu connaître si les
graines germées auraient la même influence dans l'alimentation humaine.
(') Séance du 26 novembre 1929.
(-) L. Raybaud, Emploi de Vavoine germèe comme reconstituant des chevaux,
malades (C. R. Soc. Biol.,92. 1925, p. 437); Sur la valeur alimentaire de Vavoine
germée (ibid., 94, 1926, p. 665).
IOlti ACADÉMIE DES SCIENCES.
Les expériences entreprises depuis environ huit mois, m'ont engagé à faire
connaître, dès maintenant, les résultats acquis, car ceux-ci permettent
d'affirmer que les graines germées jouent un rôle tout aussi important sur
les hommes que sur les animaux, et qu'elles paraissent agir à des doses très
faibles, lorsque le mélange de graines est convenablement choisi. Les
mélanges expérimentés, surtout composés de graines de céréales, sont déjà
très efficaces à la dose quotidienne de 5 à 3o s suivant l'âge de l'individu.
Cette dernière constatation est importante, les graines germées étant d'une
digestibilité difficile.
Pour permettre d'utiliser ces graines germées, lorsqu'il s'agit de l'homme
et même de certains animaux, il est indispensable qu'elles soient d'une
aseptie parfaite. Le germoir à stérilisation automatique de laboratoire
réalise ces conditions. Il fonctionne, dans les lieux convenablement chauffés,
sans dépense d'énergie, en transformant un écoulement d'eau excessivement
faible et partant très économique en un écoulement intermittent régulier
beaucoup plus abondant. Grâce à ces chutes d'eau alternées et régulières,
qui remplissent et vident automatiquement les cuves à germination, les
graines sont mouillées, aérées, et par surcroît stérilisées, car un dispositif
spécial permet à chaque mouillage de mélanger à l'eau le liquide désinfec-
tant dans les proportions voulues ('). Ces graines remplacent avec des
avantages évidents les décoctions de céréales, dont les propriétés sont indis-
cutées ( 2 ), car ces graines en germination possèdent toutes les vitamines
principales connues en pleine activité, et leur action est remarquable,
lorsqu'elles sont prises telles quelles à la sortie du germoir. Les individus
rachitiques, scrofuleux, affaiblis, nerveux ou convalescents, qui peuvent
en faire usage aux doses indiquées, sentent dans les i5 à 20 jours de ce
régime alimentaire, leurs forces revenir; le visage est sainement coloré, les
yeux s'animent, les fonctions intellectuelles s'accentuent, l'augmentation
de poids est très sensible. Chez des enfants rachitiques, de 3 à 8 ans en
particulier, dont le poids restait presque stationnaire, l'augmentation nor-
male de ce poids a été brusquement décuplée. Je puis même ajouter que
l'usage journalier de ces graines germées augmente notre résistance aux
infections parasitaires. Ce fait est très remarquable en hiver où nous
prenons peu d'aliments frais.
( ' ) L. Raybaud, Germoir de laboratoire à stérilisation automatique ( Revue gène-
raie de Botanique. 4-0, 1928, p. 192).
( ! ) Maurick Springeb, Vitamines et décoctions de céréales (Académie de Médecine,
89, 1923, p. 61).
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 1017
Il était donc important de pouvoir faire absorber volontiers ces graines
germées avec leurs vitamines, leurs diastases, leurs acides aminés et tous leurs
éléments nutritifs dans les meilleures conditions de conservation. J'y suis
parvenu, en les broyant et les mélangeant à froid avec des pâtisseries, qui
sont confectionnées de telle sorte qu'une couche externe imperméable
assure toutes les propriétés alimentaires des graines pendant environ deux
semaines, ce qui est plus que suffisant pour permettre de les livrer à la con-
sommation. Dans les hôpitaux, les sanatoria, les preventoria, les maternités
et les crèches, les graines germées aseptiques et au besoin leur suc frais
seront le complément indispensable d'une alimentation rationnelle. 11 suffit
d'expérimenter cette méthode si simple pour être convaincu de sa valeur.
PALÉONTOLOGIE. — Sur un type nouveau de Poisson fossile provenant
du nord de Madagascar. Note (') de M. Jean Pi veteau, présentée par
M. H. Douvillé.
Les formations permo-triasique du nord de Madagascar (région des
Monts Andavakoera) ont fourni une abondante et magnifique faune de
Poissons, grâce aux recherches de plusieurs explorateurs et géologues, parmi
lesquels il convient de citer tout particulièrement MM. Gillot, Merle,
Waterlot et Bésairie.
Cette faune ichthyologique, qui vient se placer stratigraphiquement-
' entre celle du Permo-Carbonifère bien connue en France, en Europe
centrale et en Angleterre, et celle du Trias moyen décrite du Spitzberg par
E. A. Stensiô dans deux Mémoires fondamentaux, nous révèle des types de
structure entièrement nouveaux et des associations de caractères imprévues
sur des pièces remarquablement conservées et appartenant à des groupes
variés. Son étude éclaire singulièrement l'histoire des Poissons ganoïdes
et renouvelle maints problèmes d'Anatomie comparée.
Pour préciser ce qui va suivre, je rappelerai que l'on distingue très généralement,
dans l'ensemble des Poissons ganoïdes, deux grands groupes : les Chondrostéens
et les Holostéens. Les Chondrostéens peuvent être définis, entre autres caractères, par
l'articulation du 'maxillaire avec le préopercule, par l'absence d'interopercule, et par
des nageoires impaires dont le squelette interne comprend le plus souvent un plus
grand nombre de rayons que le squelette externe. On passe de ce groupe à celui des
Holostéens par les modifications suivantes : le maxillaire perd toute connexion avec le
(') Séance du 2a novembre 1929.
IOl8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
préopercule, les rayons externes et internes des nageoires dorsale et anale sont toujours
en même nombre.
Dans son étude sur les Poissons fossiles de Madagascar, Priem a décrit ('),
sous le nom de Semionotus Labordei, deux formes distinctes qui ne peuvent
être en réalité rapportées à ce genre. Je me bornerai dans cette Note à
l'examen de l'exemplaire représenté sur la planche VI, (Jlg. i), du
Mémoire de Priem, et pour lequel je propose le nom générique de Parase-
mionotus.
Par un grand nombre de caractères, cette forme est intermédiaire aux
Chondrostéens considérés dans la famille des Paléoniscidés et aux Holos-
téens de la famille des Sémionotidés. Comme chez les Paléoniscidés, le
maxillaire vient en contact avec le préopercule; il y a un interopercule
comme chez les Holostéens et un prémaxillaire tout à fait comparable à
celui du représentant actuel de ce groupe, le genre Amia de l'Amérique du
Nord. La queue est très faiblement hétérocerque, les nageoires impaires
sont de type holostéen.
Mais, par d'autres points, Parasemionotus se rapproche de formes encore
plus évoluées que les Sémionotidés : la présence d'un supramaxillaire, la
structure de la mandibule rappellent les Eugnathidés jurassiques et même
des Téléostéens actuels.
Cette curieuse association de caractères fait de ce genre nouveau un type
très différent de tous les Chondrostéens et Holostéens décrits jusqu'à ce
jour. Il n'entre dans aucune famille connue.
L'articulation du maxillaire avec le préopercule, qui nous paraît être,
parmi les caractères énumérés, le plus important, conduit à placer le genre
Parasemionotus dans le groupe des Chondrostéens. Nous aurions ainsi un
nouvel exemple de la grande variabilité morphologique de ce groupe, qui
reproduit, tout en gardant son individualité, des types de structure que l'on
croyait caractéristiques des groupes de Poissons plus élevés'.
Au point de vue anatomique, l'étude de cette forme est non moins inté-
ressante. L'interopercule, sur la signification morphologique duquel on a
beaucoup discuté, depuis le débat célèbre entre Cuvier et Geoffroy Saint-
Hilaire, nous apparaît comme un rayon branchiostège modifié \ la cavité
trigémino-faciale s'ouvre au-dessus d'un canal pour les muscles droits de
l'œil (myodome) de petite taille ; le crâne primordial est bien ossifié, sans
qu'il soit possible de déterminer des traces de suture. Un pareil développe-
(') Annales de Paléontologie, 13, 1924, p. 11 4.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 1019
ment de l'ossification vient confirmer un fait qui, depuis les travaux de
Stensiô et de Watson, s'avère comme très général chez les Vertébrés infé-
rieurs : dans un groupe déterminé, les formes géologiquement les plus
anciennes sont celles qui ont le crâne primordial le plus ossifié.
PHYSIOLOGIE. — Action des substances minérales sur le métabolisme azoté
endogène. Note de M. Emile P. Terroine et M" e Thérèse Kkichert,
transmise par M. d'Arsonval.
Depuis que Voit, en 1860, a déclaré que l'adjonction de NaCl à l'ali-
mentation entraînait une légère augmentation de la destruction des protides,
de multiples études ont été faites sur l'influence des sels neutres, dont l'in-
troduction ne menace pas l'équilibre acide-base de l'organisme, sur le méta-
bolisme azoté. Mais d'une part ces travaux (Salkowski et Munk, Mayer,*
Dubelir, Pugliese, Pugliese et Coggi, Meraczewski, Straub, Gruber, Belli,
Peschek, Abderhalden) aboutissent à des résultats souvent contradictoires;
d'autre part, sauf la seule étude de Abderhalden, elles ne peuvent permettre
aucun'e conclusion certaine, les sujets expérimentés n'étant pas placés au
niveau de la dépense azotée endogène.
L'étude systématique du retentissement du métabolisme minéral sur le
métabolisme azoté que nous avons entreprise exigeait tout d'abord une
réponse précise quant à l'action exercée par les divers sels le plus souvent
présents dans l'alimentation sur le métabolisme endogène. Pour obtenir
cette réponse, nous avons opéré de la manière suivante :
Des rats adultes reçoivent une alimentation à peu près complètement
déminéralisée, ne contenant pas de matières protéiques, mais couvrant lar-
gement les besoins énergétiques. Cette alimentation est ainsi constituée :
amidon de riz déminéralisé par le procédé Wolf-Fernbach, 85; extrait de
malt, 5; huile de foie de morue, 2; sciure de bois lavée, 8; quelques
gouttes de jus de citron. Cette ration, administrée pendant une semaine au
moins, permet de déterminer la valeur de la dépense azotée endogène en
l'absence d'ingestion minérale. Pendant une autre semaine, la même ration
est donnée, mais additionnée du sel ou du mélange de sels étudiés.
Nous avons examiné : d'une part, un mélange salin complexe qui couvre
la totalité des besoins minéraux de l'organisme (NaCl, 11,6; KC1, 10, 4;
PO'HK 2 , 2.3,2; CO'NaH, 2,9; SO"K a , 1,8; citrate de chaux, 34,8;
citrate de magnésie, 9,4; citrate de fer, 5,8) et dont l'un de nous a préa-
1020 ACADÉMIE DES SCIENCES.
lablement signalé les effets remarquables sur la croissance; d'autre part,
les principaux éléments constituants de ce mélange et dans la quantité dans
laquelle chacun d'eux est présent dans le mélange.
Nous donnerons dans un prochain Mémoire la totalité des résultats; on
trouvera dans le tableau ci-dessous une expérience type pour chaque corps
examiné.
Dépense azotée endogène
par kg-2'j heures. Variation en pour 100
-* - — — du métabolisme
Période Période azoté endogène lors
sans sel. avec sel. de la présence de sels.
Mélange salin complet. . . o,36g 0,273 — 26
NaCl.". o,5i6 o,364 -29
KCI o.365 o,347 -4
PO'HK'-' o,4io o,3ao —21
Citrate de chaux 0,000 0,4*6 — 2 °
Citrate de magnésie 0,002 o,4g3 — 2
Citrate de fer 0,481 o,5i8 +7
Des valeurs ci-dessus rapportées, il est facile de voir que les matières
minérales se comportent différemment suivant leur nature : les unes
(NaCl, PO*HK. 2 , Ca) permettent une économie très importante de la
dépense azotée; les autres (KCI, Mg) sont sans action sensible; enfin, le fer
augmente cette dépense. La présence de certains sels neutres peut donc
exercer une influence importante sur le métabolisme endogène de l'azote.
En même temps qu'elle nous apporte une nouvelle preuve de la liaison
des métabolismes, cette constatation montre que, parmi les différentes
conditions à réaliser pour atteindre le niveau véritable du minimum d'azote,
un certain apport salin doit être assuré, apport salin précisé en nature et
en quantité. Le mélange salin complexe, ici étudié, ajouté à raison de i s ,5
par io s de ration alimentaire abaisse en effet de 26 pour 100 le taux de
la destruction endogène des protides.
Comment expliquer une influence aussi importante d'une substance
minérale (Na Cl est aussi efficace à lui seule que le mélange salin complet)
sur l'usure des tissus? Ne devrait-on pas, en particulier, rapprocher les
résultats présentement rapportés de très intéressantes observations
de Léon Bluni et P. Grabar qui voient augmenter le taux de l'urée sanguine
chaque fois qu'il y a appauvrissement de l'organisme en NaCl? Nous
espérons de nos travaux en cours, la compréhension du mécanisme de cette
action saline.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 1021
EMTOMOLOGIE. — Les Acridiens migrateurs en Afrique française au
cours de Vannée 1929. Note de M. P. Yayssière, présentée par
M, P. Marchai.
°^
Les invasions acridiennes que les territoires français ont subi en 1929
ont permis de faire des constatations intéressantes concernant la répartition
géographique des espèces migratrices.
Le Criquet pèlerin (Schistocerca gregaria Forsk.) a en Asie et en Afrique
une aire de distribution particulièrement étendue surtout dans les régions
orientales de ce dernier continent. Or, j'ai reçu des adultes roses (imma-
tures) de l'Oubangui-Chari (A. E. F.). Ces insectes avaient été récoltés en
janvier dernier dans des essaims extrêmement compacts qui atteignirent le
5° latitude nord. La direction des vols à l'arrivée était nettement NE-SW
avec parfois un retour en sens inverse sans avoir commis de déprédation
dans les régions les plus méridionales. Cette observation qui me fut com-
muniquée par une Société agricole coloniale est de toute première impor-
tance, car le Criquet pèlerin, à ma connaissance, n'avait jamais été identifié
en Afrique équatoriale française sauf dans la région du Tchad (i5° 1. N.
environ iooo tm , au Nord). Doit-on supposer en l'absence totale de documen-
tations que les vols observés près de Féquateur se sont formés à proximité
de ce dernier lac où déjà Kunckel d'Herculais localise un centre de multi-
plication? Ou bien, ces essaims proviennent-ils d'individus isolés (S. gre-
garia, ph. jlaviventris Burm.) qui ont trouvé sur places des conditions favo-
rables au passage à la forme grégaire et migratrice?
Des questions analogues se posent également au sujet des bandes acri-
diennes d'une autre espèce qui se sont montrées particulièrement nuisibles
« dans tout le Soudan français et principalement dans les cercles en bor-
dure du Niger au-dessous de Bamako » (Coleno, in litt.). Mon correspon-
dant m'adresse des spécimens capturés dans un vol très important à Ségou
le 3i octobre. Il s'agit typiquement de Locusta migratorïa, ph. migrato-
rioides Rch et Frm. Or, cette espèce n'avait jamais été signalée en Afrique
occidentale française sous une forme grégaire qui avait été précédemm'ent
observée au Cameroun et au Togo. A Madagascar, elle est très active
depuis quelques années et sa localisation insulaire lui a fait acquérir ^es
caractères particuliers {Locusta migratoria var. capito Sauss.; Zolota-
rewsky, 1929).
La présence dûment constatée" de cet Orthoptère grand migrateur au
C R., 1929, 2» Semestre. (T. 189, N« 23.) 77
1022 ACADEMIE DES SCIENCES.
Soudan français où, jusqu'à ces dernières années, on croyait ne rencontrer
que Schistocerca gregaria est assez troublante et nécessite des recherches
spéciales destinées à préciser en particulier l'origine des. vols observés.
Évidemment, on connaît déjà dans la même région des Acridiens solitaires
et sédentaires qui correspondent à L. migratoria, ph. danica L. mais rien
ne nous permet aujourd'hui d'établir pour le Soudan une relation de
passage entre les danica du pays et les vols de migratorioides dont
il vient d'être question.
Dois-je rappeler pour mettre en lumière la grande complexité du pro-
blème acridien en Afrique occidentale française que les insectes récoltés
par J. Mimeur en 1922 et 192/} dans des essaims observés sur les territoires
de Kayes et de Tambouctou n'étaient également pas des S. gregaria comme
on le croyait alors, mais des Anacridium mœstiim Serv., ss-esp. melano-
rhodon Walk. Cet Orthoptère n'avait jamais attiré l'attention en aucun
point de son aire de distribution, fort vraisemblablement ainsi que le sug-
gère Uvarov par le fait que l'on est en présence d'une espèce qui évolue
vers la forme de grand migrateur, comparable à celle des deux espèces
signalées dans'les lignes précédentes.
Enfin, il ne faut pas oublier que l'Algérie et particulièrement le Maroc
ont dû au printemps dernier soutenir une lutte énergique contre le Criquet
marocain (Dociostaunis marocanus Thumb.) en mettant en œuvre tous les
procédés de destruction que la routine locale et la science recommandent.
De très nombreux essaims de Criquets pèlerins sont, d'autre part, actuel-
lement signalés en divers points de la zone d'extension connue de cet Insecte
et plus particulièrement du Sahara et du Maroc méridional d'où ils
menacent très sérieusement les régions nord-africaines.
L'ensemble de ces quelques faits concernant la distribution géographique
des Acridiens montre que nous connaissons encore bien peu de choses sur
les causes qui provoquent la formation des bandes migratrices : l'étude bio-
logique de ces insectes se fait impérieusement sentir 5 elle permettra sans
doute de prévoir dans l'avenir à plus ou moins longue échéance les invasions
de Sauterelles. Aussi doit-on être reconnaissant à la Conférence nord-afri-
caine de 1928 et à la Commission nationale d'étude des Calamités
(novembre 1929), d'avoir émis le vœu qu'une mission scientifique soit
d'upgence organisée afin de procéder à des recherches méthodiques sur
l'évolution du Criquet pèlerin et des autres Acridiens migrateurs en écar-
tant pour ce qui concerne cette mission toute préoccupation utilitaire de
portée immédiate.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 1023
ZOOLOGIE. — Sur le Chat sauvage de la Corse.
Note de M. L. Lavauden, présentée par M. P. Marchai.
Aucun des auteurs qui ont écrit sur la faune rnammalogique de la Corse
n'y a signalé de Chat sauvage. Ni Forsyth-Major, ni Dehaut. ni L. Joleaud
ne partent de cet animal. En revanche, la présence dans cette île d'une
espèce de Lynx a été plusieurs- fois mentionnée. C'est à l'occasion de
recherches que nous avions entreprises sur l'existence hypothétique du Lynx
corse (') que nous avons reçu de M. Rey-Jouvin, professeur agrégé au
Lycée de Bastia, la peau et le crâne d'un Chat sauvage femelle que nous
avons reconnu appartenir à une espèce nouvelle. Nous l'avons nommée
Felis reyi sp. nov. en l'honneur de l'auteur de cette très intéressante
capture.
Ce Chat diffère absolument d'une part des formes du Chat sauvage de
l'Europe continentale (Felis silveslris Schreb.), et d'autre part, chose tout
à fait inattendue, du Chat sauvage de Sardaigne (Felis sarda Lataste).
Il diffère du premier par sa taille faible, son pelage très foncé, et la pré-
sence, 'aux pattes postérieures, de marques noires analogues à celles que
présentent les Chats sauvages africains.
Il diffère du second, également par son pelage très foncé, par sa queue
très courte, et par ses oreilles, dont le dos est brun foncé, sans aucune trace
de roux.
Le Chat sauvage de Sardaigne est considéré par les auteurs, tantôt comme
une espèce spéciale ( 2 ), tantôt comme une simple sous-espèce du Chat
sauvage nord-africain (Felis libyca Forst.) ( 3 ), auquel il est, en tout état de
cause, étroitement apparenté, alors que le Chat de Corse apparaît comme
essentiellement différent.
Le Felis reyi est de taille relativement faible : longueur totale de la
peau, o ra ,85\ Poids : de 2 kg (petites 9) à 5 ks (gros c?)(*). ^a queue est courte
(') Existence que nous considérons aujourd'hui comme controuvée.
( s ) Cf. Miller, Catalogue of tlie Mammals of Western Europe, Londres, igra,
p. 468.
( 3 ) Cf. Trooessart, Faune des Mammifères (C Europe, Berlin, 1910, p. 101.
(*) Rappelons que le Chat sauvage de nos forêts françaises de l'Est peut atteindre
jusqu'à i3 k ?.
1024 'académie des sciences.
(o m ,27). Le pelage est très foncé, onde de gris et de brun, avec une ligne
dorsale plus foncée, assez peu distincte. La face et les flancs sont lavés de
roussàtre. Cette teinte se retrouve, sur tout le pelage, à la base des poils ;
elle n'est pas visible si Ton n'écarte pas ceux-ci. La face plantaire des pattes
postérieures présente une grande tache noire, s'étendant des doigts au talon.
La partie postérieure des oreilles est brun'noiràtre, très foncé. Le crâne est
très voisin de celui du Felis silvestris.
Dimensions du type 9 : longueur condylobasale, o m ,o8o -, largeur totale
(zygomatique), o m ,o70.
Rappelons, du reste, que chez les Chats, les caractères crâniens et den-
taires ont une faible valeur systématique ( ' ).
Type 9, Forêt d'Aunes des bords de la lagune de Biguglia (Sud de
Bastia), février 1929. Nous déposerons ce type au Muséum national
d'Histoire naturelle.
Deux autres peaux de cette espèce ont été adressées par M. Rey-Jouvinau
Muséum de Grenoble (Isère).
D'après les renseignements communiqués par M. Rey-Jouvin et aussi par
M. Rotgès, conservateur des Eaux et Forêts à Ajaccio, le Chat sauvage
n'est pas extrêmement rare en Corse, et se rencontre partout, aussi bien
en haute montagne, dans la forêt, que dans le maquis des collines ou les
buissons de la plaine.
Il est sans doute très singulier qu'il n'ait pas été signalé jusqu'ici. Il faut
sans doute attribuer ce fait à ce que l'animal est très méfiant, et fuit
l'homme; et aussi à ce que les chasseurs corses ne se donnent pas la peine
de rechercher et de détruire uu animal dont la fourrure n'a pas une grande
valeur.
ZOOLOGIE. — Le congre caoutchouc. Note de M. Ch. Pérard,
présentée par M. F. Mesnil.
On désigne, aux Halles de Paris, sous le nom de congre caoutchouc des
poissons de l'espèce Conger vulgaris Cuv., présentant une altération spé-
ciale qui s'observe uniquement sur les femelles adultes. Les animaux qui en
sont atteints ont ordinairement la peau d'une coloration foncée, presque noire,
le dos souvent bosselé, comme boursouflé, et une consistance caractéristique
(') Cf. Cabrera, Bol. Real Soc. Esp. Hist. Nat., 23, 1923, p. 35g; Note.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. I02D
des masses musculaires. La chair du congre frais normal est d'une consi-
stance ferme; ici au contraire la consistance rappelle celle du caoutchouc,
d'où le nom qui est donné à ces poissons.
L'altération dont il s'agit n'est pas d'une grande fréquence. A certaines
périodes de l'année, notamment en hiver, on peut en trouver 2 à 3 par
semaine. Je n'en ai pas observé un seul cas en été.
Sur le marché, les congres caoutchouc sont très dépréciés. La chair exa- '
minée sur une coupe est cependant belle et parfaitement blanche, mais elle
est humide. Après cuisson à l'eau bouillante, la chair reste blanche, mais la
coupe est sèche. Le goût est celui du congre ordinaire.
L'examen microscopique du muscle ne permet d'apercevoir aucun parasite
végétal ou animal. Les cultures de parcelles de tissu musculaire prélevées
aseptiquement et ensemencées dans des milieux divers aérobies : bouillon
ordinaire, bouillon-sang, bouillon de poisson, gélose ordinaire, gélose-sang;
en anaérobies : gélose de Veillon, ne donnent lieu à aucun développement
quand le poisson est frais.
D'après Smolensky, le tissu musculaire du congre normal contient en
moyenne 71,45 pour 100' d'eau et 9,09 pour 100 de matières grasses, ce qui
fait ranger le congre parmi les poissons gras.
Nos analyses de muscle de congre caoutchouc, faites en partie avec
M. Guillerm, ont donné les moyennes suivantes :
Eau ,....' 86 pour 100
Graisse os'y^i; »
La sole, la carpe et le brochet qui sont considérés comme étant des
poissons essentiellement maigres, renferment une plus forte proportion de
graisse. La consistance de caoutchouc semble donc être la conséquence de
l'extraordinaire appauvrissement en graisse et de la richesse en eau du
muscle qui, par ailleurs, a conservé son volume normal.
Quelles peuvent être les causes de ces modifications profondes de la
composition du tissu musculaire?
L'examen des individus atteints de l'altération en question montre qu'il
s'agit toujours de femelles dont les ovaires envahissent, et sur toute sa
longueur, la plus grande partie de la cavité abdominale. On sait que le
congre est énormément prolifique et que le nombre des œufs peut atteindre
8 millions par individu. On sait aussi (Mac Intosh et Maslerman, 1897)
que, contrairement à ce qui se passe chez la plupart de? autres poissons, tous
ces œufs deviennent mûrs en même temps, entraînant, au moment de la
1026 ACADÉMIE DES SCIENCES.
maturité sexuelle, une énorme distention de la cavité abdominale et parfois
la mort au moment de la ponte. Le poids total des ovaires mûrs peut dépas-
ser le tiers du poids du poisson ; Day relate même la mort, dans l'aquarium
de Southport, d'une femelle pesant i5 livres et quart dont le poids des
ovaires était de 7 livres.
Les ovaires de nos congres caoutchouc étaient composés d'un nombre
incalculable d'œufs extrêmement petits, d'égale grosseur, mesurant,
suivant les individus, de o mm ,25 à o mm ,5o de diamètre, noyés dans une quan-
tité considérable de graisse. Il semble que toute la graisse de l'organisme
se soit rassemblée dans l'ovaire pour participer à l'élaboration des éléments
sexuels.
Tout ceci. n'est pas sans rappeler ce qui se passe chez le saumon dont la
reproduction a pu être l'objet d'études extrêmement précises. Par des
expériences portant sur un grand nombre d'individus péchés au cours de la
migration de reproduction, dans les estuaires et dans les ruisseaux supé-
rieurs où s'effectue la ponte, Noël Paton (1898) a mis en évidence les
grands changements, surtout ceux qui concernent la graisse, qui se pro-
duisent dans l'organisme des reproducteurs pendant que celui-ci élabore
les éléments sexuels.
Pour' le congre, notre ignorance presque complète des conditions de la
reproduction, des lieux de ponte et des migrations reproductrices possibles
n'ont pas permis de faire des études du même ordre. Les observations que
l'on peut faire sur les congres dits caoutchouc nous en paraissent d'autant
plus intéressantes. Si l'on raisonne par analogie avec ce qui se passe chez le
saumon, il ne semble pas douteux que l'altération du congre que nous signa-
lons est le résultat de l'épuisement du muscle au bénéfice de l'ovaire dans
lequel s'accumule la plus grande partie de la graisse.
Nos observations sont à rapprocher de celles de Cunningham qui, expé-
rimentant sur des congres captifs dans le laboratoire de Plymouth, a
constaté que les poissons qui meurent au cours de la maturité sexuelle ont
subi une dégénérescence des tissus, une perte des dents. et un ramollisse-
ment des os qu'il attribue en partie à l'inanition due à la captivité.
Pour nous, le congre caoutchouc ne semble pas être le résultat d'une
altération pathologique, mais bien plutôt la conséquence de troubles d'ordre
physiologique occasionnés par l'accumulation de réserves en vue du déve-
loppement des éléments reproducteurs chez les femelles arrivées à l'état de
maturité sexuelle.
On peut supposer que le nombre relativement petit de ces femelles cap-
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. IO27
turées est dû à ce que les frayères du congre, dont on ne connaît pas les
emplacements, ne sont pas à proximité des lieux de pèche habituels.
Le fait qu'on n'observe pas de congres caoutchouc, c'est-à-dire de femelles
reproductrices remplies d'œufs, aux Halles de Paris pendant les mois d'été,
semblerait indiquer que ce poisson doit frayer au cours de l'hiver ou du
printemps comme son proche parent l'anguille d'eau douce.
ZOOLOGIE. — Étude cytologique de F auto fécondation chez Limneea
. auricularia L. Note de M. Marc de LaramberSce, présentée par
M. Caullery.
Depuis Oken(i8i7)on sait que les Limnées maintenues dès leur nais-
sance dans des conditions excluant toute possibilité de fécondation croisée
peuvent déposer des œufs viables. La possibilité d'une parthénogenèse, ou
tout au moins d'une activation pseudogamique, avait été supposée par Pel-
seneer: la majorité des auteurs parlait d'aulofécondation avec Colton.
Restait à faire l'étude cytologique pour trancher cette alternative.
J'avais dans ce but, dès 1926, au cours d'autres occupations, élevé des
Limnsea stagnalis, palustris, auricularia, en isolement et reconnu leur faculté
d'autofécondation, lorsque E. D. Crabb, à la suite de recherches entre-
prises sur une plus vaste échelle, annonça la même conclusion, pour L. sta-
gnalis oppressa (1927) et L. palustris (1928); la priorité lui appartient donc
sans conteste; mais je crois intéressant de décrire quelques stades de l'évo-
lution du spermatozoïde dans l'œuf autofécondé de L. auricularia.
Lorsque l'œuf est pondu, sa vésicule germinative a déjà disparu, les
chromosomes disposés à la périphérie du premier fuseau de maturation
subissent une division hétérotypique. Dans le vitellus se rencontrent des
fragments de la queue du spermatozoïde, dont la tête est devenue sphé-
rique et se trouve encore presque en connexion avec l'un d'eux (fig. 1).
La première division de maturation aboutit à la formation d'un globule
polaire sphérique, libre dans l'albumine entourant l'œuf. Je n'ai jamais
observé la division de ce globule, dans lequel les chromosomes conservent
longtemps une disposition circulaire (I, fig. 5). Pendant l'intercinèse, après
une période de léger tassement, les chromosomes demeurés dans l'ovocyte
subissent une division longitudinale et leurs deux moitiés restent groupées
par paires; celles-ci, disposées en cercle au pôle animal, sont au nombre
102.8
ACADEMIE DES SCIENCES.
de 16 (') {Jig. 2). Cependant les débris de queue du spermatozoïde ont
achevé leur résorption, la tête subsistant seule devient plus difficile à iden-
tifier. A son voisinage, apparaît la première figure achromatique d'origine
mâle que j'aie observée dans des œufs pondus; elle atteint sa taille maxima
au cours de l'intercinèse, et se présente sous la forme d'un aster, parfois
d'un petit amphiaster ( fig. 2).
X ?0^&$$L ',■■ fg&t ' ~^~1" •- _ = -.''
:.""C J V
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4 vmm -.à
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6 /ft -,, ">«'i l >.-;.>'*V ';.'•?;?■■■
La deuxième division de maturation sépare les éléments chromosomiques
individualisés pendant l'intercinèse. Le deuxième globule polaire (II, fig. 5)
est le plus souvent réuni à l'ovule par un resle du fuseau (visible, //g - . [{).
Le pronucléus femelle s'organise au pôle animal, sous forme de caryomères
contenant des granulations chromatiques, et dans le cytoplasme on voit
maintenant le pronucléus mâle vésiculeux (Jig. 3).
Ce dernier s'approche du pronucléus femelle, dont les vésicules se sont
agglomérées en un amas grossièrement sphérique {Jig. 4)-
La copulation des pronucléi s'effectue au pôle animal et il devient malaisé
de répartir en deux groupes, mâle et femelle, cet ensemble de caryomères.
( l ) J'ai également trouvé 16 chromosomes (nombre haploïde) chez L. stagnalis et
palustris.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. IO29
Dans certains cas favorables, on parvient cependant à distinguer deux
groupes légèrement différents par la colorabilité ou la structure ; puis, les
prpnucléi se simplifiant, il ne reste plus que deux volumineuses vésicules
accolées (fig. 5).
Le noyau de segmentation qui résulte de la fusion des pronucléi se résout
bientôt en chromosomes, entraînés au centre de l'œuf sur le premier fuseau
de segmentation. Leur numération devient difficile; on peut cependant en
compter 32 dans la figure 6, qui montre un des groupes anaphasiques de la
première division de segmentation.
Tous ces stades de l'évolution du spermatozoïde fécondant sont iden-
tiques à ceux que révèle l'étude des œufs pondus après accouplement. Le
développement des œufs autofécondés est absolument normal; toutes les
fois que j'ai laissé intactes des pontes de Limnées vierges, l'éclosion et la
croissance des jeunes ont suivi leur cours régulier. Colton a pu obtenir
47 générations autogames successives de Limnsea columella.
Les Limnées ne sont pas seules capables de se reproduire ainsi-,
Brumpt ( ' ) vient de signaler l'autofécondation chez B attirais contortus et Ton
connaît plusieurs espèces appartenant aux genres Arion, Limax, Hélix,
Zonites, Physa, Planorbis, Ancylus, douées d'une faculté semblable. Ces
observations soulèvent un nouveau problème : préciser la part de Famphi-
mixie et de l'autofécondation dans la libre reproduction de ces Pulmonés
qui, dans les conditions naturelles, s'accouplent.
PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Le pouvoir-tampon du sérum. Note ( 2 ) de
MM'. W. Ajrciszewski et W. Kopaczewski, présentée par M. d'Arsonval.
Nous avons constaté précédemment que la culture des microorganismes
dans des milieux tels que les sucs des plantes ou le sérum de cheval,
n'aboutit que tardivement à des modifications appréciables des caractères
physicochimiques de ces milieux ( 3 ). Ce pouvoir-tampon, du sérum en par-
ticulier, s'exerçait non seulement contre les ions H + ou OH - , fait bien connu,
mais aussi contre les autres ions et contre toutes substances tendant à modi-
fier la tension superficielle. -
(') Comptes rendus, 186, 1928, p. 1012-1010.
( 2 ) Séance du 25 novembre 192g.
( 3 ) W. Kopaczewski, Comptes rendus, 186. 1928, p. 635.
io3o
ACADEMIE DES SCIENCES.
Étant donnée l'importance de cette constatation, nous en avons repris
l'étude. Nous avons examiné tout d'abord l'action des ions tels que H + ,
OH - , K*, Cl - , Ca"^, Ce + ", SO" et PO 4 en concentrations allant.de
o,ooo25M à o,3M, puis, les effets d'addition des substances à tension
superficielle basse, telles que le glycocholate de Na, la saponine, le valéria-
nate de NH% la lécithine et le benzoate de Ma.
Cette étude a été effectuée dans les conditions expérimentales suivantes :
on prépare tout d'abord une série de solutions aqueuses de chacune des
substances énumérées, dont les concentrations ont été rendues isoioniques
(ayant la même conductibilité ou le même pH^") ou isocapillaires (ayant la
même tension superficielle) par rapport au sérum humain; on additionne,
d'une part, le sérum et, d'autre part, cette solution isoionique ou isocapil-
laire de rrièmes doses de la substance étudiée.
Etant donné le grand nombre de mesures à exécuter, parmi les méthodes
employées certaines ont été simplifiées : lepH* a été mesuré par la méthode
colorimétrique, contrôlée par la méthode potentiométrique, la concentration
ionique globale par la conductibilité électrique et la tension superficielle,
par la méthode des gouttes.
Voici les résultats obtenus de ces recherches, concernant le pouvoir-
tampon du sérum humain contre les ions autres que les ions H" et OH - et
contre toute modification de sa tension superficielle (Tableaux I et II) :
Tableau I. — Pouvoir-tampon du sérum humain
pour les ions K"\ Ca^, Cl - et SO' ,- r « 2o u C.
Concen-
KC1.
CaCP.
Sérum.
K ! SO».
Sér
trations
Solution
Solution
Solution
finales.
isoionique.
Sérum.
soionique.
isoionique.
mol
Il8,0.10 - '
1 18,0. I0~
118,0.1 o' -4
118,0.1 0~ v
118,0. I0~*
1 18,0
0,3
603,7
439,3
-
-
-
-
0,2
... 428,9
339,5
-
-
-
-
0,1
.. 278,8
229,0
358,2
281 ,0
-
-
0,075
204 , 2
296,3
'MJ,7
-
-
0,00
.. i86,3
•7^9
23l,2
200,0
200,0
192,1
o,0'i5
..
143, 1
172,5
i53,3
• 544
'4^9
0,010
.. 128,3
127,5
.34,7
126,4
126,5
ia3,2
0,0075
125,0
i.3o,4
i23,5
122,0
117,5
0,0000
121,6
123,4
121,6
118,1
1 12, 1
108,8
0,0035
..
120,3
"9,4
1 14,0
109,1
106,4
, 00 1
.. 116,8
117,0
I 10,2
1 10,2
io5,8
io5,5
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. Iû3l
Tableau II. — Pouvoir-tampon du sérum humain pour les substances capillaires
à 28" C. (Glycocholate de Na).
Tension superficielle
en dynes/cm.
Concentrations Solution
Gnales pour 100. isocapillaire. Sérum.
mol
o 68 , o 68,0
o , ooo5 63 , 6 68 , 3
0,0010 , 62,6 68,0
o,ooi5 58,5 6-7,2
0,0020 56,3 66,3
0,00-25 55 , q 60,7
o , oo3o 53,7 64,7
o , oo35 52,8 64 , 4
0,0040 5 1,5 63,6
0,0040 5o,8 62,1
o , oo5o , 5o , 3 61,4
0,0100 49)7 ^9-4
De ces expériences nous pouvons tirer les conclusions suivantes :
i° Le sérum humain peut être additionné soit d'un acide, soit d'une base
en concentration environ M/2000, sans que sa concentration en ions H" 4 "
ou OH - soit modifiée;
2 Ce pouvoir-tampon s'exerce également contre d'autres ions ; voici les
concentrations finales que l'on peut introduire dans le sérum sans modifier
sa conductibilité électrique :
KC1 M/100 K'-SO 1 M/1000
CaCl 2 M/200 k 3 PO' M/200
CeCI :i M/4oo
Si nous calculons le pouvoir-tampon du sérum, en comparant les écarts
entre les chiffres, obtenus par addition de mêmes doses, d'une part, à une
solution isoionique et, d'autre part, au sérum humain, nous obtenons les
valeurs suivantes pour la concentration finale o,5M r
Kcart en pour 100. Kcart en pour 100.
KC1 8,4 IvPO 4 . ... 5,5
R'-SO 3,9 CaCl"- i3,5
Nous pouvons donc tirer la conclusion que les cations sont tamponnés
plus énergïquement que les anions.
3° Le sérum s'oppose à toute variation notable de sa tension superficielle;
voici les concentrations finales que l'on peut introduire dans le sérum sans
modifier sa tension superficielle :
10,32 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Lecilhine
Concentration .
pour loooo.
0,5
Concentration
pour ioooo.
Glycocholate de Ma.
Valérianate de NH 4 .
1,0
3,0
. . . . 5,0
C H I M I E B 1 L G I Q U E . — Recherches sur la phylloérythrine .
Note de M. L. Marchlewski, présentée par M. Gabriel Bertrand.
J'ai décrit (') autrefois une substance que j'ai isolée des matières fécales
d'animaux herbivores et que j'ai appelée phylloérythrine. A en juger parla
façon dont elle se comporte envers les rayons lumineux, cette substance doit
être identique à la choléhématine que Mac Munn ( 2 ) a isolé de la bile. En
étudiant la bile d'un mouton muni d'une fistule biliaire, j'ai pu me rendre
compte que le pigment en question ne fait son apparition dans la bile que
lorsque le fourrage dont se nourrit l'animal contient de la chlorophylle. Je
pouvais donc conclure que la phylloérythrine était un produit de méta-
bolisme de la chlorophylle.
J'ai pu fournir la preuve en continuant mes recherches que la bilipurpurine
de Lôbiseh ( 3 ) était identique à la phylloérythrine.
La composition chimique de la phylloérythrine n'était pas connue,
quoique d'autres auteurs eussent analysé la bilipurpurine et discuté sa for-
mule. Quant à moi, je dus m'abstenir de me prononcer car je ne disposais
pas d'une quantité suffisante de substance pour entreprendre des recherches
approfondies.
J'avais acquis cependant la certitude que la phylloérythrine, et par
conséquent aussi la bilipurpurine, contiennent du chlore lorsqu'on se sert
de chloroforme pour les cristalliser.
J'ai perfectionné, depuis, les méthodes d'extraction de la phylloérythrine
que je tire des matières fécales de vaches se nourrissant de plantes vertes,
et j'en ai préparé une<juantité suffisante pour en déterminer la composition
élémentaire.
Si l'on parvient à isoler le pigment que contiennent les matières fécales,
c'est qu'à l'état impur, et peut-être à l'état de chromogène, il est soluble
dans le chloroforme. Après avoir évaporé l'extrait, il reste un résidu vis-
queux qui se, dissout presque complètement lorsqu'il est traité encore une
(') Bull, intern. Acad. des Se. de Cracovie, 1903, p. 638; 1904, p. 276, 5o5.
(-) Loc. cit., igo5, p. 743.
( 3 ) Sitz. Ber.d. Akad. d. Wiss. Wien, 112, igo3. p. i5g.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. Io33
fois par du chloroforme bouillant, de sorte que l'on, obtient des cristaux
violets de phyiloérythrine. Une fois lavés avec du chloroforme, on les
recristallise dans du chloroforme bouillant, ce qu'on réalise le plus avanta-
geusement dans un extracteur de Soxhlet, pour économiser le dissolvant.
Les cristaux ainsi obtenus sont cristallisés encore une fois de la même façon.
Ils contiennent du chloroforme de cristallisation qui est si fortement lié à la
molécule de pigment, qu'on ne peut pas l'en détacher en chauffant les cris-
taux à ioo° dans le vide. Ils contiennent aussi une petite quantité de subs-
tances minérales.
Il résulte de ce qui précède que les cristaux étudiés contiennent de fortes
quantités de chlore ( ' ). Cet élément n'est pas un composant fixe de la molé-
cule de pigment, car il est possible d'obtenir une préparation qui n'en con-
tienne pas. Pour cela, on dissout la phyiloérythrine à base de chloroforme
dans la pyridine à chaud, puis on verse cette solution rouge cerise dans une
quantité dix fois supérieure d'alcool bouillant. Le pigment ne tarde pas à
apparaître sous la forme de cristaux brillants, auxquels on applique encore
deux fois le même procédé, après quoi on lave la préparation ainsi obtenue
soigneusement avec de l'alcool, pour en écarter la pyridine. Ces cristaux
séchés à une température de 1 io° atteignent très rapidement un poids fixe.
Nous avons analysé plusieurs préparations et nous avons obtenu des"valeurs
moyennes s'accordant bien avec la formule : C 33 H 31 N*0 3 de la phyiloé-
rythrine pure.
Valeurs pour 100.
Trouvées. Calculées.
G 73,52 7^1 , 1 5 •
H : 4,49 4,36
ft io,45 10,49
La formule en question rend fort bien compte des résultats de l'analyse
de la phyiloérythrine à base de chloroforme. En effet la formule
(C 33 H 3i !N'' , :, ) 2 CHCl 3 réclame 67,70 pour 100 dé C; 5, 81 pour 100 de H,
9,40 pour 100 de N et 9,57 pour 100 de Cl, tandis qu'on a trouvé 67,15
pour 100 de C, 5,71 pour 100 de H, 8,82 pour 100 de N et 8,87 pour 100
de Cl.
Le fait mérite de retenir l'attention que la formule ci-dessus rappelle
beaucoup celle que j'ai réussi à calculer pour la phylloporphyrine
C^H^N'O 2 .
Les deux espèces de phyiloérythrine cristallisent d'une façon analogue;
cependant, on peut noter certaines différences. J'ai décrit auparavant les
('} Trouvé : Cl 8.80 pour 100 et 8,g4 pour 100.
1034 ACADÉMIE DES SCIENCES.
propriétés spectrales de la phylloérythrine et je m'occupe à présent de leur
détermination quantitative. Ces propriétés ont permis à M. Noack (') de
tirer la conclusion très intéressante que la phylloérythrine se rapproche
beaucoup de la protochlorophylle de Monteverde et Lubimenko.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence des sels neutres sur la séparation des
protéines par la méthode à l'acétone. Note de M. Maurice I*iettre,
transmise par M. Achard.
Nous avons dit antérieurement ( a ) que la séparations des protéines du
sérum sanguin par la méthode à l'acétone repose essentiellement sur la
déminéralisation du liquide aqueux dans lequel ces protéines sont dispersées,
en grande partie grâce à la présence de sels minéraux. La précipitation à
froid des protéines totales par l'acétone à 2 ÏOl ,5, a en effet pour résultat de
les débarrasser d'un seul coup, de la presque totalité de NaCl et d'un
tiers environ du carbonate alcalin. Une dernière précipitation par un seul
volume d'acétone cette fois, accentue encore légèrement cette' déminérali-
sation.
Il nous restait à étudier l'influence des sels neutres ajoutés au sérum ou
au plasma avant de soumettre ces liquides à la méthode à l'acétone.
I. Le rôle des sels neutres ("SO'Mg, SO'Na 2 , SO'Am 2 , NaCl, etc.)
employés à des doses massives pour la séparation des protéines est bien connu
puisqu'il a conduit à la méthode aux sels due à Hofmeister, Starke,
Miehaîloff, Kauder, etc.
A côté de très précieux avantages apportés par cette méthode, se sont
révélés dans la pratique des inconvénients dont le plus important, au point
de vue analytique, se réfère à la nécessité de fractionner les précipitations
pour aboutir à l'isolement d'espèces chimiques pures.
Nous avons pu nous en rendre compte, en étudiant les précipités de
pseudoglobuline obtenus par addition de solution de SO'Am 2 au trois
quarts saturée, à des sérums thérapeutiques dont on se proposait d'élever
le titre antitoxique.
Ces précipités longuement dialyses étaient traités par la méthode à
l'acétone.
Nous avons alors constaté que la pseudoglobuline ne représentait pas
(') Zeits. f. physiol. Cliemie, 182, 1929, p. i3.
{- ) PiETTBE et Yila, Comptes rendus,- 170, p. 1466 et 171, 1920, p; 371.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. Io35
une entité chimique mais se trouvait être un mélange des protéines
sériques : globuline, myxoprotéine albumine.
II. Nos recherches actuelles ont porté sur l'influence des sels neutres
utilisés à faible concentration, et nous avons choisi le SO*Mg-7aq. àladose
de ai 5 par litre de plasma sanguin, rendu ainsi incoagulable suivant la
technique du regretté Gessard.
Sur ce plasma de cheval, rendu parfaitement limpide par centrifugation,
nous avons appliqué la méthode à l'acétone soit directement, soit après
dialyse de S0 4 Mg.
a. Le traitement direct, par précipitations successives, d'abord avec 2,5
puis 1 volume d'acétone, nous a conduit à un mélange comprenant à la fois
le fibrinogène et les protéines du groupe globuline. Seule a pu être isolée
la sérumalbumine, mais après sept purifications acétoniques et sans avoir
ébminé les dernières traces.ide MgO dans les cendres. Le fibrinogène n'a été
retrouvé que par un artifice expérimental.
J3. L'élimination complète, par dialyse, du SO*Mg.7aq. ajouté, et en
même temps du NaCl existant, nous a ramené au cas typique du traitement
du sérum.
Deux échantillons de 20 et 5o cm3 de plasma ont été mis en œuvre, le
départ de SO'Mg a été suivi par le dosage de SO'' Ba.
1. n.
25™ 3 plasma ôo cm ' plasma
conlenant 0,620 à i,o5
de S0 4 Mg.7aq. de S0'Mg.7aq.
(SO 1 Ba dosé). (SO 4 Ba dosé).
Après 24 heures 0,2754 »
» 48 heures o,,864 o,6n5
» 72 heures 0,1110 o,3645
» 96 heures o,oi65 o.oido
Pendant la dialyse, faite en chambre froide à -+- 2 , la fibrine est apparue
très faiblement après 24 heures, pour devenir presque complète après
72 heures.
Le liquide contenu dans les dialyseurs, augmenté de 1 et de 3 m \ est
centrifugé pour isoler la fibrine : o s ii75 (soit 0,47 pour 100 de plasma)
et 0,2268 (soit o,453 pour 100). Appliquée comme d'habitude, la technique
à l'acétone a permis de réparer, globuline, « myxoprotéine », albumine.
Deux particularités cependant méritent d'être signalées brièvement.
Tandis que le plasma est aisément et complètement précipité, floculé à
froid par i™ 1 , 5 d'acétone, le plasma dialyse ou sérum forme avec l'acétone
1036 ACADÉMIE DES SCIENCES.
' un sol protéinique qui, pour être précipité, exige environ l\ volumes d'acé-
tone et un contact prolongé. En outre, la « myxoprotéine », dans ce
milieu totalement déchloruré, précipite en gros flocons s'agglomérant en
une masse moins visqueuse que normalement-, cependant par addition
de NaCI à 9 pour 1000, cette masse redevient visqueuse, translucide, se
gonfle puis se disperse lentement.
Conclusion. — Au point de vue chimique, l'influence des sels est très
importante dans la séparation des protéines par la méthode à l'acétone. De
faibles quantités de sels neutres suffisent à empêcher, ou à rendre très
pénible t , l'isolement des protéines du groupe globuline.
Au point de vue physico-chimique, cette influence est sans doute plus
grande encore. D'une part, après leur isolement, les protéines, sauf la
sérum-albumine directement soluble dans l'eau pure, exigent d'être remises
dans leurs ions (sérum globuline en alcalis, myxoprotéine en sels
neutres) pour pouvoir être de nouveau dispersées plus ou moins complète-
ment d'ailleurs. D'autre part, puisqu'il a été établi, par l'étude de l'ionisa-
tion des acides et des bases en présence de la sérum-albumine (') notam-
ment, que les protéines sériques ne donnent pas lieu à la formation d'ions
comme le pensait J. Lœb (leurs molécules étant par conséquent dépourvues
de charge électrique propre), les phénomènes d'émulsion, de suspension,
de floculation, ou de gel, de gonflement, de dispersion, doivent être expli-
qués par V actinie électrique des électrolytes adsorbés par ces matières qui, sans
eux, resteraient inertes.
MÉDECINE. — Causes et conséquences de la surdité de Beethoven.
Note de M. Marage, transmise par M. d'Arsonval.
Dans deux Notes parues aux Comptes rendus ( 3 ) les 9 et 23 janvier
1928, j'ai déterminé la nature de la surdité de Beethoven.
A cette époque M. Romain Rolland corrigeait les épreuves du premier
des quatre volumes qu'il devait consacrer aux œuvres de Beethoven; mes
deux Notes lui ouvrirent des horizons nouveaux ( 2 ). Il s'ensuivit entre nous
une longue correspondance après laquelle le musicologue et le physiologiste
(') Madrice Piettre, Comptes rendus, 186, 1928, p. 1667; 188, 1929, p. 463.
(-) Comptes rendus, 186, 1928, p. 110 et 266.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. 1037
tombèrent d'accord sur la nature et l'origine probable de cette surdité ( f ).
Cette question est traitée avec le plus grand détail dans le premier
volume ( 2 ).
Voici ce qu'écrit M. Romain Rolland {-) :
Le procès-verbal d'autopsie, et les conlidences, soit orales, soit écrites de Beethoven
à quelques amis, sont les seules bases solides sur lesquelles puisse être bâtie une
explication de la mystérieuse maladie. Bien des médecins et des musicologues s'y sont
essayés... et cependant la lumière n'a pas été faite.... J'ai trouvé (dans les deux
Notes de M. Marage) une confirmation par la science médicale, des résultats auxquels
j'étais arrivé, de mon côté, par l'intuition psychologique, et l'analyse des phénomènes
musicaux.
Je vais aujourd'hui :
i° Comparer mon diagnostic (otite interne) avec celui des autres médecins (otosclé-
rose);
2° Chercher la cause probable de cette affection.
i° Diagnostic différentiel. — a. Otosclérose. — Le seul passage de l'au-
topsie ( 3 ) qui puisse se rapporter à l'otosclérose est le suivant :
« Le conduit auditif externe contenait des pellicules épidermiques bril-
lantes, notamment dans la région du tympan, qui en était rendu invi-
sible. »
Les bourdonnements dont se plaignait Beethoven ne sont pas ceux que
l'on entend dans l'otosclérose.
Les médecins spécialistes n'ont pas ou ne se servent pas d'appareils
précis pour mesurer l'acuité auditive : pour arriver à un diagnostic exact il
fallait des instruments, et c'est ce qui m'a permis d'établir le genre de sur-
dité de Beethoven en m'appuyant sur les renseignements fournis par lui et
sur de nombreuses observations de cas analogues que je possédais.
On a dit que l'otite scléreuse ne débutait pas toujours par la perte des
sons graves; ceci est vrai, lorsque avec l'otosclérose, il y a de la labyrin-
thi te concomitante; mais ce sont alors deux maladies différentes dont les
effets se superposent.
b. Otite interne. — En faveur de ce diagnostic, nous trouvons (') tous les
(') Beethoven, Les grandes époques créatrices, p. 287-313.
(-) Loc cit., p. 288-289.
( a ) Procès-verbal' d'autopsie de Beethoven par le D 1 ' Joli. Wagner, traduction du
D r Emile Wennagel, de la Faculté de Strasbourg.
(') Comptes rendus, 186, 1928; p. 110.
C. R„ 1929, 2* Semestre. (T. 189, N» 33.) 7°
I038 ACADÉMIE DES SCIENCES.
écrits de Beethoven et de ses amis sur ses bourdonnements, le genre de
courbe de sa surdité et les passages suivants de l'autopsie :
« ... On pouvait constater la même hyperémie dans toute la substance .
du rocher traversé de vaisseaux sanguins importants : et cela notamment
dans la région du limaçon dont la lame spirale membraneuse apparaissait
légèrement rouge.
» Les nerfs faciaux étaient d'épaisseur considérable; les acoustiques, au
contraire, atrophiés et privés de myéline. Les artères acoustiques qui les
accompagnent étaient distendues au point de dépasser le calibre d'un tuyau
de plume de corbeau; elles étaient (de consistance) cartilagineuses. Le nerf
acoustique gauche, beaucoup plus mince que le droit, avait pour origine
trois filets très minces grisâtres, venant du quatrième ventricule; le nerf
droit, une seule racine plus forte, d'un blanc clair. Leur zone d'origine,
dans le quatrième ventricule du cerveau, était marquée par du tissu cérébral
beaucoup plus ferme et plus hyperémie qu'alentour »
2° Cause probable de l'otite interne. — Un surmenage intensif des centres
auditifs, qui finit par détruire un organe d'une sensibilité exquise.
Comme le dit fort bien M. Romain Rolland ('), c'est une véritable con-
centration yogiste à laquelle s'est soumis Beethoven; on en sait les dangers,
et ce genre de concentration conduit parfois à l'apoplexie cérébrale ou à
l'aliénation mentale.
« La conclusion à laquelle on se trouverait en ce cas amené, par la force
des faits, serait celle-ci, bien autrement tragique que tout ce que cette glo-
rieuse infortune a inspiré à l'imagination et à la pitié; la cause de cette
infortune était Beethoven même : c'est son destin, c'est lui, comme un
OEdipe, qui fit la catastrophe. Elle était dès le début, inscrite dans sa
nature, comme une loi de son génie ( 2 ). »
Conclusion. — Lesmalades atteints de labvrinthite et de lésions des nerfs
et des centres auditifs entendent par poussées des vibrations de toutes sortes,
chants, musiques et bruits qui leur rendent la vie odieuse.
« Mais il n'est donné qu'à Beethoven de mettre en marche sur ces
rythmes, les peuples de ses symphonies. Et c'est là le génie. Du chaos il a
fait un monde ( 3 ). »
(') Comptes rendus, 186, 1928, p. 266.
( -) Romain Rolland, loc. cit., p. 3o4-
( :1 ) Romain Rolland, loc. cit., p. 3og.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1929. io3p,
MÉDECINE. — Mécanisme d'action du bistouri électrique à haute fré-
quence {effets thermiques et mécaniques des courants de haute fréquence
sur les tissus). Note de MM. Ch. Champy et M. Heitz-Boyer, transmise
par M. d'Arsonval.
Employés dans un but destructif, c'est-à-dire avec une électrode effilée
en forme de bistouri ou de pointe, les courants à haute fréquence produisent
sur les éléments des tissus : i° des effets thermiques de coagulation, déjà
connus; 2° des effets mécaniques mal précisés, effet de disruption localisé
au contact de l'électrode, effet à' 'élongation avec attrition des cellules
s'étendant à distance : ce dernier effet paraît avoir jusqu'ici passé inaperçu.
Nous voudrions dans cette -Note montrer la part respective qui, dans
l'acte de sectionnement obtenu par le bistouri à haute fréquence, revient
aux effets thermiques et mécaniques ainsi distingués.
Une bonne section chirurgicale des tissus par le bistouri.à haute fréquence
est déterminée essentiellement par des effets de disruption, accessoirement
par une destruction thermique; les actions d'allongement ne jouent qu'un
rôle secondaire.
L'importance respective de ces différents facteurs varie avec la nature du
courant à haute fréquence employé, et il en résultera des modifications pro-
fondes dans la coupe obtenue.
Avec les ondes amorties utilisées en intensité forte, en diathermo-coagu-
lation, les effets de coagulation thermique prédominent, masquant les phé-
nomènes de disruption, dépassant même de beaucoup la zone où sont
observés les effets d'élongation cellulaire, c'est-à-dire où se produisent à
distance des effets mécaniques encore appréciables (*); ils atteignent une
intensité telle qu'ils gênent la progression de l'électrode sectionnante, allant
jusqu'à l'arrêter bloquée dans une zone de carbonisation adhérente et iso-
lante. D'autre part, tout autour de l'électrode, les tissus sont coagulés et
nécrosés sur une très grande étendue. Ce mode de destruction, son intensité
sont dus aux quantités considérables, quoique intermittentes, d'énergie qui
passent au moment des pointes de tension caractéristiques des ondes
amorties : la somme d'énergie ainsi développée cause une coagulation intense,
(') Au contraire, avec ces mêmes courants utilisés en intensité faible et en tension
forte, la zone d'élongation tend à dépasser celle de coagulation, et les effets mécaniques
deviennent presque purs d'effets thermiques.
io/jO ACADÉMIE DES SCIENCES.
tandis que le caractère discontinu des trains d'ondes séparés par des longs
silences atténuent les effets mécaniques. Ces constatations expliquent que
le bistouri à haute fréquence diathermique coupe mal, tout en détruisant
beaucoup.
Avec les ondes entretenues, les effets de coagulation thermique demeurent
infimes, réduits à une mince couche microscopique à condition de ne pas
laisser volontairement l'électrode agir longtemps au même point, ce qui est
inutile vu la rapidité de la section ainsi obtenue. En revanche, les effets
mécaniques de disruption sont intenses et rapides, tout en restant rigou-
reusement limités; du fait de la nécrose minime ainsi produite la coupe
obtenue est strictement linéaire, condition nécessaire pour une section
vraiment chirurgicale réclamant une réunion par première intention. Ces
effets sont en rapport avec la continuité et la constance, d'énergie moyenne
développée par ce mode de courant, et l'absence de silences prolongés. Le
bistouri à haute, fréquence non diathermique coupe bien et détruit au mini-
mum.
Quant aux phénomènes à'élongation cellulaire, ils ne jouent guère de
rôle dans la section-, sans inconvénient pour obtenir une réunion par pre-
mière intention, ils interviennent pour provoquer en partie une hémostase
secondaire dont nous analyserons le mécanisme ultérieurement. Cette zone
d'élongation cellulaire s'étend moins loin avec les ondes entretenues qu'avec
les ondes amorties, car il semble que le maximum de cet effet d'allonge-
ment ait lieu au moment des pointes de tension très élevées que comporte
seule la seconde modalité de courant.
En résumé, le bistouri à haute fréquence est réalisé au mieux pour sec-
tionner avec les ondes entretenues, qui coupent les tissus grâce à des phé-
nomènes mécaniques de disruption tissulaire, avec un minimum d'interven-
tion des phénomènes thermiques. En revanche, ces ondes coagulant peu, le
bistouri électrique réalisé avec elles est moins hémostatique immédiatement
que celui réalisé par les ondes amorties (' ).
À i6 b o5 m l'Académie se forme en Comité secret.
(') Étant sous-entendu « les ondes amorties de forte intensité », les seules capables
de sectionner.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE lt)2J. Io4l
COMITE SECRET.
La section de Chimie, par l'organe de son Doyen, présente la liste
suivante de candidats à la place vacante par le décès de M. Ch. Moureu :
En première ligne M. Marcel Delépine.
En seconde ligne M. Edmond Blaise.
i MM. Paul Lebeau,
En troisième ligne, ex wquo par ordre ] Robert Lbspieau,
alphabétique i Mabc Tiffeneau,
' André Wahl.
La discussion des titres de ces candidats est commencée.
Elle sera continuée à une date ultérieure.
La séance est levée à ^So™.
E. P.
lo42 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Publications périodiques reçues pendant l'année 1928 {suite).
Russie.
Kjharkow. — Journal chimique.de l'Ukraine.
Kieff. — Académie des sciences de l'Ukraine: Mémoires de la classe des sciences physiques
et "mathématiques.
— Forschungskatheder fur Chemie : Nachrichten. '
— Scientific magazine-works of the Explorating chair of the history of European cultures.
Krasnodab. — Scientific Research.
Leningrad. — Académie des sciences : Priroda, P 479' ; Bulletin, B 2480 ; Publications
du Musée d'anthropologie et d'ethnographie Pierre-le- Grand, P84i; Comptes ren-
dus, C 628; Mémoires, C 667; Travaux de la section géographique.
— Comité géologique : Rapport annuel sur les ressources minérales et les matériaux
de VU. R. S. S.
— Institut de recherches géophysiques : Bulletin géophysique, B 2177-.
— Institut physico-mathématique V. Steklov de l'Académie des Sciences de PU. R. S. S.
Bulletin mensuel, B 1023.
— Société russe de minéralogie : Mémoires.
— Archives des sciences biologiques, A 2107.
— Journal de géophysique et de météorologie.
— Meteorological Revietv, M781-.
Moscou. — Biologischen station zu Kossino : Arbeiten, A 1972 1 .
' — Institut des ingénieurs du transport : Œuvres.
■ — ■ Institut d'Etat de médecine vétérinaire expérimentale : Œuvres.
— Laboratory of expérimental biology of the Zoopark : Transactions.
— Section pour l'étude des maladies des porcs, de l'Institut expérimental vétéri-
naire : Œuvres.
— Société des amis des sciences naturelles d'anthropologie et d'ethnographie : Mémoires
de la section zoologique, M 4707. .
— Société mathématique : Recueil mathématique, ,R 200.
— Journal of chemical industry, J 7^7 bis'.
— Revue zoologique russe.
Odessa. — Observatoire géophysique : Bulletin.
Perm. — Institut des recherches biologiques et de la station biologique de l'Université
Bulletin.
SÉANCE DIF 2. DÉCEMBRE 1929. io/j'j
Sviebdlovsk. — Institut polytechnique de l'Oural : Annales.
Tifus. — Geophysikalisches observatorium géorgiens : Seismiche Abteilung.
Vladicadcasb. • — Station biologique du Caucase du Nord : Travaux.
Suède.
Gôteborg. — Kunglika vetenskaps och vitterhets samhâlles Handlingar, G 874.
Stockholm. — K. Svenska vetenskaps Akademiens : Arkiv for astronomi, botanik, fysik,
B33i; Arsbock, K67; Handlingar, S 770; Skrifter i natur'skydd-sarenden. "
— Observatorium : Astronomiska iakttagelser och undersokningar, A 2^90.
— Sverige officiella statistik : Social statistik, S 777.
— Vetenskapsakaderaiens Nobel Institut : Meddelanden, M 168.
— Acia mathematica, A 126.
— Archives des traditions populaires suédoises.
— Ekonomisk tidskrift, E i5i bis.
— Kunglika Sfoekarteverket Jordmagnetiska publikalioner, K 66'.
— Sveriges geologiska undersokning, S 776.
Uppsala. — Societatis scientiarum upsaliensis : Nova acta, A 120.
— Université : Bulletin mensuel des observations météorologiques, B a3i8.
— Statens meteorologisk hydrografiska anstalt : Arsbok; Meddelanden, M 174.
— Observations météorologiques à Abisko, A 67.
Suisse,
Bîle. — Société helvétique des sciences naturelles : Publications de la commission
géologique et de la commission géotechnique.
— Catalogue des écrits académiques suisses, C 97.
— Hélvetica chimica acta, H 5a.
Berne. — Bibliothèque nationale suisse : Catalogue; Rapport.
— Beitrage zur geologischen Karte der Schweiz, B 55.
Genève. — Observatoire : Publications, 29.
— Société astronomique Flammarion : Bulletin, B 1171 1 .
— Société de physique et d'histoire naturelle : Comptes rendus des séances, C660;
Mémoires, Mon.
— ■ Archives des sciences physiques et naturelles, B 3i3.
— Observations météorologiques faites aux fortifications Saint-Maurice, 74.
Lausanne. — Société vaudoise des sciences naturelles : Bulletin, B 1862; Mémoires,
M 558\
— Suisse (La) industrielle et commerciale.
Neuchatel. — Commission géodésique suisse : Procès-verbal de la séance, P638.
Zubich. — Société helvétique des sciences naturelles : Mémoires, N 109.
I0 44 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Tchécoslovaquie.
Brno. — École des hautes études vétérinaires : Publications biologiques.
— ' École supérieure d'agronomie : Bulletin, B 990*.
— Faculté de médecine : Publications.
Université Masaryk : Publications de la Faculté des sciences, S 558.
Pbaze. — Académie tchèque des sciences : Bulletin international, B 2197.
.-7- Observatoire astronomique : Publications.
— Office statistique : Cenoce zprawy, C 127'; Zprawy.
— Casopis ceskolovenske spolecnosti entomologicke, C 85.
— Casopis pro pestovani matematiky a fysiky, C 8g.
— Hevezdarska Rocenka, H i(\ï.
— Rosprawy ceske Akademia ved a umeni.
— Slavia.
Turquie.
Stamboul. — Renie technique du monopole des tabacs.
Yougoslavie.
Belgbad (Belgrade:. — Institut seismologique universitaire : Publications.
Sarajevo. — Union géodésique : Bulletin sismique.
Zagreb. — Académie des sciences et des arts : Djela, D a3o; Ljetopis, L 128; Rad, R 6.
ASIE.
Chine.
Ch4ng-Hai. — Observatoire de Zô-Sé : Annales, A 881.
Harbin. — Central Library of the Chinese Eastern railway : Bibliographical Bulletin.
Hong Kong. — Royal Observatory : Report of the Director, R 46o.
— Meteorological Observations. •
— Monthly Meteorological Bulletin, 1 254 ' -
PEiwNG(Pekîng.) -^GeologicalSurveyof China : Bulletin, B 2366 bu; Catalogue of the
Library; Memoirs, M 617; Paleontologia sinica, P 16 bis; Spécial report.
— Metropolitan Library : Bulletin; Catalogue of Chinese Government Publications.
(A suivre.)
ACADÉMIE DES SCIENCES
SÉANCE DU LUNDI 9 DÉCEMBRE 1929.
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANG1N.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beacx-A.rts adresse
ampliation du décret, en date du 4 décembre 1929, portant approbation de
l'élection que l'Académie a faite de M. Ernest Esclangon pour occuper la
place vacante dans la section d'Astronomie par le décès de M. P. Puiseux.
Il est donné lecture de ce décret.
Sur l'invitation de M. le Président, M. Ernest Esclangon prend place
parmi ses Confrères.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Kraïtchik, agrégé de l'Uni-
versité de Bruxelles, qui assiste à la séance.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Importance relative du soufre et du phosphore
dans la nutrition desplantes. Note de MM. Gabriel Bertrand et
L. Silberstein.
~- •
A plusieurs reprises, l'un de nous a soutenu la thèse que le soufre joue
un rôle qualitatif et quantitatif si important dans la formation de la matière
végétale que les agronomes devraient s'en préoccuper comme ils le font de
l'azote, du phosphore et du potassium, qu'ils devraient l'utiliser à titre
d'engrais, principalement sous la forme facilement assimilable et très éco-
nomique de certains sulfates (' ). ■
(') Gab. Bertrand, C. R. Ac. Agric, 13, 1927, p. 146; Bull, agricole de la 'Soc.
d'encour. à VAgric, kl, mars 1927, p. 19; C. R. IX e Congrès Chimie ind. Barce-
lone, octobre 1929.
C. R., 192g, 2« Semestre. (T. 189, N° 24.) 79
IO.jG ACADÉMIE DES 'SCIENCES.
Afin de fournir à cette thèse des arguments -aussi précis que possible,
nous avons entrepris diverses recherches, grâce auxquelles nous avons
déjà pu démontrer que la terre arable, loin d'être toujours largement pourvue
de soufre, organique ou minéral, comme on le pensait habituellement, n'en
renferme parfois que des proportions minimes, bien inférieures au demi-
gramme par kilogramme (J). Encore avons-nous trouvé qu'une partie de
ce soufre peut être en quelque sorte paralysée dans son action par la pré-
sence, jusque-là inconnue, de baryum ( 2 ). Nous avons rapporté, par
exemple, le cas d'une terre du département de l'Yonne renfermant seule-
ment 226 ros de soufre total par kilogramme et assez de baryum pour en fixer
86 à l'état fort peu soluble de sulfate, et celui d'une terre du département
du Gard où, sur 498 ms de soufre total, il y en a jusqu'à /joi qui peuvent
être combinés sous la forme de sel bary tique ( 3 ).
Continuant nos recherches, -nous apportons aujourd'hui une mesure de
l'importance du soufre pour la végétation. Nous avons détermine la teneur
en métalloïde d'un certain nombre de plantes ou parties de plantes et nous
l'avons comparée à celle d'un autre élément, le phosphore, dont l'impor-
tance est maintenant connue de tous les agronomes.
La raison pour laquelle nous avons effectué ces déterminations, au lieu
de nous servir des nombreuses analyses de cendres végétales qui existent
dans la littérature scientifique, découle des résultats et des observations
que nous avons publiés à propos du dosage du soufre et du phosphore dans
les plantes : non seulement une certaine proportion des éléments visés
s'échappe dans l'atmosphère quand on détruit la matière organique par le
feu, mais celte proportion, parfois considérable, varie beaucoup d'une
expérience à une autre et n'est pas du tout la même pour les deux métal-
loïdes (■*). Il est, par suite, impossible de calculer exactement la teneur en
soufre et en phosphore d'une plante d'après l'analyse de ses cendres.
Presque toujours cette analyse indique une prédominance, et même une
(h Comptes rendus, 18V. 1997, p. 11 88, et Bull. Soc. chim., 4 e série. VI, 1937.
p. i38o.
'■) Comptes rendus, 18(5. 1938, p. 335, el Bull. Soc. chim., 4 e série, V3, 1998,
p. 3 7 2.
1 3 ) Comptes rendus, 180, iqaS; p. 477, et Bull. Soc. chim., 4 1 ' série, V3, 1958,
p. 458.
('■] Comptes rendus, 189, 1929, p. 88(1. Le mot » mais » (premier paragraphe,
liçiie 5) de ce Mémoire est u supprimer.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE J929. 1047
forte prédominance du phosphore sur le. soufre, alors que très souvent,
comme on va le voir, c'est l'inverse qui est la vérité.
Nous avons employé dans les nouvelles recherches les méthodes de
dosage qui nous avaient déjà servi ('). La plupart des plantes ont été
récoltées au commencement de la floraison. Ainsi que les graines et les
parties souterraines (bulbes, tubercules ou racines) elles ont été convena-
blement lavées, puis essuyées avec du papier à filtre, avant d'être soumises
aux opérations analytiques. Ajoutons que les dosages ont tous été effectués
sur des matériaux séchés à la température de ■+- ioo° ( a ). Il n'y a guère que
dans le cas dés bulbes d'oignon et d'ail que cette dessiccation préalable a pu
occasionner une perte certaine de soufre; nous avons évalué cette perte
antérieurement, en opérant sur la bulbe d'oignon ( 3 ), et l'on pourrait en
tenir compte sans erreur notable, si besoin était.
Voici les résultats obtenus, rangés d'après la grandeur croissante de la
teneur en soufre rapportée à celle en phosphore (rapport S/P) :
Pour 100
de matière sèche.
Matière sèche - — -- , — * Rapport
Noms des plantes ou parties de plantes. pour 100. Soufre. Phosphore. S/P.
Froment ( Trit. sat. L. 1. son 89,25 o,254i 1,4294 0,178
Pois (Pis. saC. L.), racine 2,78 0,4371 0.6W0 0^04
Seigle (Sec. cer. L.), graine 85, 42 '0,1324 o i 4630 0,829
Froment ( Trit. saL L. ), graine 87, 10 o, i63 4 o,488o o,335
SoyeriJug. reg. L. ), amande entière.... 72,20 o,i8i3 o,5368 o,338
*£arrazin (Polyg. fag. L. ), partie aérienne
en fleurs 6,76 0,221 [ 0.6467 o,342
Sarrazin (Polyg. fag. L. 1, racine 3, 60 o, 1964 0,0714 o;344
Champignon de couche (Psal. camp. L. ). 12,00 0.4010 i,i35o o,356
Maïs (Zea mays L.), graine 90, 43 0,1978 o,5368 0,36g
Panais ( Pas t. sat. L. ), racine 'i3,54 . 0,2280 0,6244 0,365
Pomme de terre (Sol. tub. L.). tubercule. 26,28 0,1689 0,3673' 0,460
Froment ( Trit. sat. L.). partie aérienne en
neurs 32, 9 5 0,2184 0,4934 0,443
Orge ( Hord. v ulg. L. ) , gra i ne 89 , 69 o , 25oo o , 5497 o , 455
Haricot {Plias, vulg. L. ), feuille i3,38 0,3870 o,63oo o,456
Maïs (Zea mays L.), pari. aér. en (leurs. . 10,93 0,2159 0,6770 0,466
Épinard (S/wz. ol. L.), feuille 4, »5 o,5g 7 4 i,oi3 9 0^089
(') Loc. cit.
i 1 ) Nous tenions à doser l'eau de manière à pouvoir calculer les teneurs en métal-
loïdes à la fois par rapport à la matière fraîche et à la matière sèche.
( 3 ) Loc. cit.
Io48 c • ACADÉMIE DES SCIENCES.
Pour 100
de matière sèche.
Matière sèche — • — Rapport
Noms des plantes ou parties de plantes, pour 100. Soufre. Phosphore. S/P.
Avoine (Acen.sat. L.). part. aér. en (leurs. 16,90 o,4io6 0.6720 0,611
Laitue (Lad. sat. L. ), feuille verte 6,38 o,36g4 o,5ggi 0,617
Vois (Pis. sat. L.i, feuille u,o3 0,4271 0,6860 0,622
Foin de graminées go, 00 0,2046 o,3i85 0,642
Pivoine (Paeon. off. L.), partie aérienne.. ".3,53 0,2266 o,34i6 o,663
Pomme de terre {Sol. tub. L. '), part. aér.. 9,22 o,38i8 o,53i6 0,718
Ricin (Rie. comm.), partie aérienne i3,45 0,4673 0,6946 0,769
Tabac (Nicot. tab. L.), feuille 9,40 o,36 9 4 o,4538 o,8i4
Trèfle commum ( Trif. prat. L.), partie
aérienne en fleurs 16, 33 0,2692 o,3246 0,829
Café;( CoJJ. ar. L.), graine 90,04 o,i 7 58 0,2094 o,84o
Radis (rose) (Baphan. sat. L.), racine... 3,65 o,4g3o o,56i2 0,879
Panais (Past. sat. L. 1. partie aérienne i4,og o,6ig4 0,6327 0,980
Oignon (, 411. cepa. L.j, bulbe 10, o3 0,6617 o,5625 o,ggg
Luzerne (Med. sat. L.), part. aér. en fleurs. 22,45 0,4999 0,4720 i,o58
Riz (Oryza sat. L. ), graine polie.. 90,01 0,1868 0,1734 ^077
Trèfle blanc { Trit. rep. L.), plante entière
en fleurs 15,48 o,5i64 0,4399 1,174
Colza (Brass. nap. ol. D. Ci, partie aér. 8,90 0,9888 o,6344 i,55g
Ail (AU. sat. L. 1. bulbe 3o,g8 0,7980 0,4636 1,721
A ces résultats, il est intéressant d'ajouter ceux que Ton peut calculer à
partir des exemples donnés dans notre dernier Mémoire, non seulement
parce qu'ils en augmentent le nombre ('), mais surtout parce qu'ils four-
nissent des termes de comparaison pour apprécier le retentissement des
méthodes de dosage sur la valeur du rapport S/P :
Rapport S/P dans :
Noms des, plantes ou parties de plantes. les cendres. la mat. fraîche. la mat. séchée.
Froment [ Trit. sat. L. 1, graine o, 192 o,35o 0,385
Mâche ( Valer. olit. Poli.), part, aér 0,226 0,482 0,462
Pomme de terre (Sol. tub. L. j, tubercule. 0,276 o,5i5 o,5i5
Luzerne (Med. sat. L. }, part. aér. fl o,4i3 0,884 0,826
Trèfle commun (Trif. prat. h. j, part. aér. 0,463 o,8g3 0,902
Oignon (Ail. cepa L. ), bulbe 0,282 i,i3o _ 0,922
Pissenlit ( Tar. off. Wigg.'), part. aér. fl.. 0,628 1 ,386 'i,36o
Colza ( Brass. sat. ol. D. G. ;, part. aér. fl. . 1 ,029 1 ,768 1 ,806
Exception faite du son de froment, formé surtout par les téguments de la
(') Les échantillons analysés ici sont différents de ceux du tableau précédent.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 192g. lo4g
graine, il est rare, d'après tous ces résultats, que la proportion de soufre
contenue dans une plante ou dans un organe végétal n'atteigne pas le tiers
de celle du phosphore. Il y a davantage d'exemples, au contraire, où cette
proportion est supérieure, où il y a plus de soufre qu'il n'y a de phosphore.
Malgré la variété des plantes et des organes examinés, le rapport S/P ne
varie pas, en somme, d'une manière très étendue, il reste compris, à très
peu près, entre o,3 et 1,7. Il est, en général, plus élevé dans les feuilles que
dans les racines et dans les graines.
Si l'on tient compte seulement des parties aériennes, récoltées en général
au moment de la floraison, c'est-à-dire au moment où le développement est
le plus complet, la variation du rapport S/P apparaît encore plus étroite,
car elle ne va plus que de o,44 pour le froment à i,56 pour le colza. A ce
moment, on peut dire que les plantes renferment, en nombres ronds, pour
ioo ks de phosphore, entre 5o et i5o ks de soufre.
Ces résultats ne peuvent manquer de retenir l'attention des agronomes;
ils établissent d'une manière frappante l'importance des besoins de soufre
des plantes cultivées et donnent unepremière idée des proportions d'engrais
qui doivent être utilisées pour les satisfaire.
ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — Contribution à l'étude de la matière
fulminante. Les globes excavateurs. Note ( ' ) de M. E. Matihas.
L'énergie énorme de la matière fulminante permet aux foudres globu-
laires d'exercer, pendant leur courte existence, suivant les cas, deux sortes
d'effets mécaniques. Dans l'une d'elles, les foudres tournent très rapide-
ment, autour d'un axe vertical ou sensiblement vertical et soumis à un
mouvement de précession, et creusent à la surface du sol, à la façon d'une
fraiseuse, des trous circulaires très réguliers, cylindriques, souvent équi-
distants et égaux, quelquefois se rapprochant et diminuant de plus en plus.
Parfois, au contraire, les foudres globulaires creusent des sillons plats ou
profonds, courts ou longs.
Dans ce phénomène d'érosion, de creusement, il semble qu'il y ait véri-
tablement caléfaction, la matière fulminante. sans toucher le sol, agissant
mécaniquement par les gaz qu'elle dégage continuellement à la partie infé-
rieure, en se refroidissant à proximité du sol. Il en résulte que son énergie
(*) Séance du 2 décembre 192g.
ia5o ACADÉMIE DES SCIENCES.
par centimètre cube se transforme directement en travail mécanique, le
volume de la foudre allant constamment en diminuant à mesure que le travail
mécanique augmente.
Par son long contact, plus ou moins médiat avec la terre, la foudre glo-
bulaire, se dèsèlectrise progressivement et finit par s' éteindre.
Supposons une foudre sphérique tournant autour d'un axe normal au sol
avec une vitesse constante.
Si la surface du sol est rigoureusement horizontale, la foudre creuse un
trou cylindrique d'axe vertical, dont la profondeur augmente avec le temps.
Si la surface du sol est légèrement inclinée par rapport à l'horizon , on
démontre aisément qu'elle creuse des trous cylindriques identiques, équi-
distants, le long d'une ligne de plus grande pente.
Si, le sol étant oblique à l'horizon, la vitesse de rotation de la foudre
globulaire va en diminuant en même temps que son rayon, les axes des
trous circulaires creusés vont en se rapprochant en même temps que les
rayons des trous creusés vont en diminuant.
Voici deux exemples :
a. A Paris, le 28 avril i83g, une foudre tomba au milieu de la cour de
l'Office central de la Douane, encore en construction :
« Cette foudre avait la forme d'un gros globe de feu et elle était accompa-
pagnée d'une traînée de vapeur; elle frappa le sol formé de remblais nou-
veaux, elle y creusa un enfoncement de i8 cm de diamètre : elle s'y agitait
violemment en tournant sur elle-même, enleva les terrains meubles, puis elle
rejaillit pour retomber à 3 m plus loin, où elle fit une nouvelle excavation
de 9™ de diamètre en s'agitant toujours.
» Le globe saute après sur le mur d'enceinte, en parcourt le dessus pendant
une trentaine de mètres, s'élance sur une rue trempée de pluie, s'y traîne en
décrivant une longue ligne serpentine, entre dans l'hôpital Saint-Louis, et
vole dans la cour. A mesure que le temps s'écoulait, on voyait sa masse
s'amoindrir; lorsqu'elle arriva au milieu de la cour de l'hôpital Saint-Louis,
ce n'était plus qu'une lumière très mince, peu lumineuse, qui disparut tout
à coup (').».
b. Terminons par un exemple complexe et curieux. Il s'agit du globe,
moitié rouge et moitié blanc, qui, le 3o novembre 1888, s'arrêta sur le
poitrail du cheval attaché à la voiture de M. Ernest de Poulpiquet. Le phéno-
(') àmédée Guilleuin, Le monde physique, 3, p. 493. Paris, 1888.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 192g. icni
mène avait une phase antérieure et commença 'avec la descente d'une
masse bleue sur un chêne : . •- ,
« Du haut du vieux chêne, se détachèrent d'assez forts morceaux de
bois; une grande branche supérieure- et le reste du tronc furent labourés
par la foudre qui détacha une certaine largeur d'écorce en suivant le sens
de la sève jusqu'à la racine dans le champ, où elle s'avança de i'",5o,
revint, en' glissant sur l'herbe, pour remonter sur le talus en suivant une
grosse racine qu'elle nettoya sans la dénuder, y?i sur- ce talus un trou irrègu-
lier de 3o cm en tous sens, s'en échappa par une rigole faite par elle à l'orifice
supérieur, s'enfonça dans la terre du talus, sortit par trois trous, suivit deux
sentiers différents pour se rendre sur la route sans brûler la lande qu'elle a
traversée, courut en se rejoignant à 23 pas de là au poitrail de la jument
après avoir renversé le garçon sur son passage et nous apparut rouge à droite
et blanche à gauche ('). »
Ce qui nous intéresse dans cet exemple, ce n'est pas le travail confus
d'excavation, ni le fait que le globe se partage en trois parties qui, suivant
deux sentiers différents, viennent après se rejoindre en une seule masse;
c'est le fait entièrement nouveau que le globe bleu tombé sur le chêne, dont
la partie superficielle était souillée de soufre puisqu'elle émettait la couleur
bleue caractéristique du soufre brûlant à Pair, ayant à la fin de ses évolutions
utilisé l'énergie des parties voisines de sa surface primitive, s'est-purgée de
son soufre au point qu'il apparaît en dernier lieu commeûrié matière ful-
= minante pure n'ayant plus que les couleurs (blanche et rouge) du corps
noir qui se refroidit.
Ce serait donc le cas d'une foudre globulaire^ pure à l'origine, qui se
serait souillée superficiellement en absorbant, dans son passage à travers
l'air, des matières végétales ou animales contenant du protoplasma et, par
conséquent, du soufre. C'est une des plus belles confirmations de notre
théorie sur la formation des foudres globulaires, dont les couches concen-
triques peuvent être fort différentes les unes des autres.
Dans la forme serpentine sulfureuse blauche, citée dans la Note précé-
dente, la surface extérieure était constituée par de la matière fulminante
pure, le soufre étant en profondeur, ce qui est le cas inverse du précédent.
Enfin, clans le globe de l'Office central delà Douane, latrainée de vapeur
résultait uniquement, conformément à nos idées, d'une particularité- de
structure des couchés de matière fulminante voisines de sa surface, car ces
couches évaporées, la traînée de vapeur a disparu ipso facto. .
(') Cosmos, 38, 1889, p. \'^i\ 182.
IO02 ACADÉMIE DES SCIENCES.
M. P. Bazy fait hommage à l'Académie de l'Ouvrage qu'il vient de
publier sous le titre Urologie pratique.
M. H. Lecomtb fait hommage à l'Académie du fascicule 9, tome cin-
quième, de la Flore générale de V Indo-Chine publiée sous sa direction : Urti-
cacées (fin), par F. Gagnepain; Juglandacées, Myricacées, Casuarinacées,
par L.-A. Dode; Fagacées, par R. Hickel et A. Camus. ■
NOMINATIONS.
M. Emile Picard est désigné pour représenter l'Académie à la célébration
du Centenaire de la Revue des Deux Mondes, à la Sorbonne, le 1 5 décembre.
PLIS CACHETES.
M. Aoguste Cabanes demande l'ouverture de deux plis cachetés reçus
l'un le 26 novembre 1929 et inscrit sous le n° 10239, l'autre le
9 décembre 1929.
Ces plis, ouverts en séance par M. le Président, contiennent l'exposé
d'un Traitement simple des vomissements même graves de la grossesse.
(Renvoi à la section de Médecine.)
CORRESPONDANCE.
M. Charles Nicolle, élu membre non résidant, adresse des remercî-
ments à l'Académie.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
i° A. Hustache. Curculionides de la Guadeloupe. Première partie. (Pré-
senté par M. L. Mangin.)
2 Royaume de Belgique. Ministère des Colonies. Les Tsé-tsés, par Emile
Hegh. (Présenté par M. E.-L. Bouvier.)
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. lOOJ
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur la théorie des réseaux.
Note (') de M.- A. Demoomn.
1. Convenons de désigner par E p un espace linéaire kp dimensions.
Soit M le point générateur d'un réseau (u, c) situé dans un espace E„^ 2 ,
n étant >2. Désignons par ï , t { les tangentes aux courbes (M u ), (M„),
c'est-à-dire les courbes décrites par M lorsque u ou v varie seul.
On peut attacher aux droites t , t, une ligne brisée L, généralement
indéfinie dans les deux sens, de côtés ..., £_ 2 , t_ { , t a , t { , £ 2 , ... et
telle que deux côtés consécutifs de cette ligne soient les tangentes d'un
réseau (u, 9). Pour abréger, nous dirons que T est une ligne brisée de
Laplace. Les paramètres directeurs m h . . . , /??,>+, de t h i=o, ± 1 , ± 2, .. . . ,
satisfont à une équation de Laplace et se déduisent de ceux de £,_, au
moyen d'une transformation de Laplace. Faisons correspondre à la droite f,-,
dans un espace E„, la (n — i)-sphère (si n est > 2) ou le cercle (si n = 2)
dont l'équation est Zm ik x k = o, x K , a? 2 , . . . , x n+i désignant des coordonnées
spbériques (si n est > 2) ou tétracycliques (si n = i). Nous désignerons
par (i) cette (n — i)-sphère ou ce cercle. Soient a,, a 2 , . . . , a p p nombres
entiers différents deux à deux, p étant ^n. Désignons par (a,, a 2 , ... a p )
l'intersection de (a,), (a 2 ), . . . , (a,,). En se servant des formules relatives
à la transformation de Laplace, on est conduit aux résultats suivants :
(i,i-\-i, ..., i+p), i = o, ±i,±2, ..., p ^ 1 est la caractéristique
de (i, ..., i+p — i), avariant seul, et de (i-\-i, ..., i+p), « variant seul.
(i+i, . . .,£+/)— i),p^2,/i> 2 a pour caractéristique (i,...,i+p — i),
u variant seul, et (i+i, . . . , i + p), v variant seul.
(z'-f-i, . . ., i+p), (/><« — l a P our caractéristique (i, ...,i + p + i).
1. La loi d'orthogonalité de Cl. Guichard permet d'attacher à la ligne
brisée L une ligne brisée de Laplace L', de côtés .... ^ 2 , t'_ f , t' g , t\, t», ....
Tout côté de L (ou L') est orthogonal à rc + i côtés consécutifs de L'
(ouL)C). , , , u
Soit (i)' la (n — i)-sphère ou le cercle qm correspond à t t . (i 1 ) est ortno-
(') Séance du 2 décembre 1929.
('-) Désignons par P,- et P; deux points d'un espace E n+1 , les coordonnées homogènes
de ces points étant respectivement les paramètres directeurs de /; et les paramètres
directeurs de t',. Les points P^ sont les sommets d'une ligne brisée de Laplace A :
.P_ 2 P_iP PiP2- • • et les points Pî, les sommets d'une ligne brisée de Laplace A' :
. . .PL a Pl,P' P'4P'o Tout sommet de A (ou A') est le pôle par rapport à l'hyper-
quadrique définie par l'équation 2xf^=o, du «-plan passant par n+ 1 sommets consé-
cutifs de A' (ou A).
iod4 académie des sciences.
gonale ou orthogonal aux (n — i)-sphères ou aux cercles qui correspondent
à n -f- i côtés consécutifs de L.
3. Soit n = 4- La caractéristique de la 3-sphère (i) est le cercle
(i — i, i, i+i), que nous désignerons par T,-. Les cercles T,, IV, appar-
tiennent à la a-sphère (i, i+i), que nous désignerons par S,-. Soient A,,
B, les points d'intersection de ces cercles. Les courbes (A,v), (B, () ) sont
tangentes à f 1 ,; les courbes (A, u ), (B,„) sont tangentes à IV,. Supposons
que la 3-sphère (i)' soit orthogonale aux 3-sphères (i — 2), (i — 1), (f),
(7+ 1), (z + 2). Sa caractéristique est le cercle T' h conjugué au cercle T,.
Les points d'intersection A'-, B', des cercles F], IV, sont les foyers delà
2-sphère S,-.
4. A tout point de E.,, de coordonnées hexasphériques as,, x,, . . ., a? ,
faisons correspondre, dans un espace E 3 , la droite dont les coordonnées de
Klein sont-r,, x 2 , . . ., œ a . Aux cercles conjugués F,-, Y' t correspondront
deux demi-quadriques complémentaires portées par une quadrique Q, (sauf
si Y t est de rayon nul). Les huit points caractéristiques de cette quadrique
peuvent être répartis en deux groupes de quatre points, les points de chaque
groupe étant les sommets d'un quadrilatère dont les côtés sont des généra-
trices recti lignes [voir mon Mémoire Sur la transformation de Guichard et sur
les systèmes K (Académie royale de Belgique, 191 9)]. Les quadriques Q,-, Q,-^.,
se co'upent suivant quatre droites; les sommets du quadrilatère formé par
ces droites sont des points caractéristiques pour chacune des quadriques.
5. Si le réseau, lieu du point M, est O, les droites de E 3 qui corres-
pondent aux points A' , B' engendreront le couple le plus général de con-
gruences doublement stratifiées. Les quadriques Q et Q, sont celles que
nous avons introduites dans la théorie de ces congruences ( ' ). Si, en outre, le
réseau dont t , t\ sont les tangentes et O les droites qui correspondent aux
points A , B engendreront évidemment un second couple de congruences
doublement stratifiées. Nous avons étudié ce cas particulier dans le Mémoire
cité.
6. Lorsque la eongruence, lieu de t , est I, la 3-sphère (o) est de rayon
nul et son centre décrit un réseau O. La droite qui correspond à ce point
engendre la eongruence W la plus générale. Cette correspondance entre les
réseaux O de E t et les congruences West d'ailleurs bien connue. Grâce aux
considérations précédentes, elle conduit à diverses propriétés des con-
gruences W.
(') Une quelconque des quadratiques Q; est la quadrique à deux paramètres la
plus générale dont les points caractéristiques jouissent de la propriété indiquée.
SÉANCE DU 9 DECEMBRE ïgag. IODO
GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur la déformation des surfaces.
Note de M. H. Krebs.
Nous considérons une surface rapportée à ses lignes de courbure et nous
désignons par 11, v les coordonnées curvilignes, par E, G les coefficients de
l'élément linéaire, par /•„,„, r UiV les rayons de courbure principaux de la
surface correspondant aux courbes u, v et par r, u , r M , les rayons de cour-
bure géodésiques de ces courbes.
Nous prenons pour la seconde forme fondamentale
(1) a W = -(Ddif a --hD"d(> i ),
les coefficients D et D" étant déterminés par les relations
v du- av
les quantités c, c' et c" étant les cosinus, directeurs de la normale à la
surface.
Nous posons
(3, ■ m=të-, ? = ^,
(4) , n—i — -,, '•{'= ! ;
Les équations de Codazzi deviennent
dm dn .
(0) -y- +- -T- 4- O'h — O,
mdi> au
c ^ * ào .
( 7 ) -y 5 - — ri o — o,
' ' au
1
à±E
\G d* '
_f_ <7 y G
(8) /
'(9)'
Nous posons encore
, , , / dm ' dn \
. u °\ '=-{w + du-y
Le système formé par les équations (5), (6) et (7) peut être remplacé
Io56 <=• ACADÉMIE DES SCIENCES.
par l'équation aux différentielles totales
, , / n , d\os.l \ , ml ,
(n; rf T = (_ 7? » + _^<pjrf«+_-rf ( ..
Si l'on forme l'équation de condition d'intégrabilité de l'équation (i i) et
qu'on suppose que les quantités /, m et n ne sont pas constantes, on«obtient
un système d'équations intégrables. On en déduit pour les fonctions m
et n les valeurs
(12) m—±, T-i— , — .,
2 p, ( a — v )
(i3) n=3: ■ r-
lll^u — p)
Les quantités u, u, sont des fonctions de u et les quantités c, c, des fonc-
tions de v telles que les fonctions m et n satisfont à l'équation
. , , dm dn mv\
#p du v'
Si Ton prend les signes supérieurs pour les fonctions m et /z, on obtient
des surfaces dont l'élément linéaire a la forme de Liouville
( 1 5 ) ds- = ( u — c ) { u-, du- + v] dv"- ).
Si l'on prend les signes inférieurs pour les fonctions m et n, on obtient
l'élément linéaire
06) ds-= ( u-.dn--\- v-.dc 2 ).
Les équations (5) et (i i) donnent
(•7)
-±- i / p — c
o=± u. 1 / — ,
Y 'V 2(« — P)(« — C) .
(.8) += + ,■, ^/T
2 ( « — P ) ( P — C )
la quantité c étant une constante arbitraire.
Les coefficients de la seconde forme fondamentale s'obtiennent au moyen
des fonctions <p et <\> par les relations
(19) - D = <b\/Ë, D*=4/v/G.
Nous avons donc pour un élément linéaire de Liouville déterminé par les
relations (12) à (i4) les surfaces rapportées à leurs lignes de courbure dont
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. . lo57
la seconde forme fondamentale est
(ao) dW=±(un/- , P ~ C [ du--vH/- "~° cIpA.
^ ' \ V 2 ( « — C ) 'Y 2 ( P — C ) /
Les surfaces, rapportées à leurs lignes de courbure, qui ont un élément
linéaire défini par la relation (16) et dont les coefficients sont déter-
minés par les relations (12) à(i4), ont pour seconde forme fondamentale
l'expression
(21) dW = ± — — ( «? i /- /~ C du* - v\ i /- "~ c . rfo* ) .
v ' - m — p\ ( y 2 (m— c) 'y 2(C— C) /
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions définies par une série de
Dirichlet. Note de MM. Mandblbrojt et G erg en, présentée par
M. Hadamard.
En partant d'un théorème de M. Julia, on voit qu'une fonction entière
représentée par une série /(^)==Sa„e~'" (s=a-\-it) et qui n'est pas un
polynôme de Dirichlet possède dans chaque bande fermée \t — 1 1 < it une
droite horizontale ï = f, telle que dans toute bande rectiligne horizontale
contenant cette droite elle prend toutes les valeurs sauf peut-être une.
D'après le même théorème de M. Julia, cette fonction possède une demi-
droite telle que dans tout angle contenant cette droite elle prend également
toutes les valeurs sauf une au plus.
Une série de Dirichlet générale Sa n e _V! (/.„ +1 ^> X„> olimÀ n =oo) qui
représente une- fonction entière étant donnée, nous dirons qu'elle possède
une demi-droite J si elle prend toutes les valeurs, sauf peut-être une, dans
tout angle dont cette droite est la bissectrice. Nous dirons qu'elle possède
une droite J (qui est supposée horizontale) si, dans toute bande horizontale
rectiligne qui contient cette droite, /(*) prend toutes les valeurs sauf
peut-être une.
Il est évident qu'il existe des fonctions entières qui ne possèdent pas de
■droites J. Par exemple «".
Nous démontrons les théorèmes suivants :
Théor-ème I. — Une fonction entière représentée par une série de
Dirichlet Ha n e~'n s ^a n ^ o),
(1) S lim(X nM — /,„)=£•> o
lo58 ACADÉMIE DES SCIENCES.
est telle que dans toute bande horizontale de largeur -^ elle jouit de la pro-
prié-té suivante : ou bien elle y possède une droite J , ou bien on a dans' cette
bande *
uniformément quel que soit n.
Théorème II. — Si (i) est vérifié et si l'ordre de la fonction entière f(s)
au sens de M. Ritt (' ) est p > o, f(s) possède une droite J dans toute bande
horizontale de largeur
— se = mini 20, s ) \.
a '
Théorème III. — Une fonction entière I.a n e~' nS vé/ïjiant (i) possède les deux
demi-droites verticales issues de l origine comme droites J.
Théorème IV. —Une fonction -a n e7 h " s vérifiant les conditions du théorème II
admet toute demi-droite issue de Vorigine et d" 1 argument compris entre ^ et — -
comme droite. J .
Théorème V. — Si
(2) , l\m ("/.„ + , — j.„) = 00
p
et si f(s) est d ^ ordre infini toute droite horizontale^ est une droite J .
Le théorème II pour le cas où s = x et où a„= n et le théorème V pour
le cas À„= n font partie des théorèmes de M. Polyà. M. Polyà introduit la
notion de la densité maxima ('-').
Nous indiquons quelques points de la démonstration.
Nous utilisons la fonction 2^'(X„)rt„c-'« s où g(z) annule tous les /.„ sauf
un d'entre eux et dont la croissance est convenablement choisie ( 3 ).
(' ) D'après un théorème de M. Ritt, /(s) étant d'ordre p (au sens précité ). on a
p— 'os a„ i
lim -
ÂJos'a,
(Voir American Journal of Mat/wmatics, 30, 19,28, p. ~o.)
(-) Voir Matfiematische Zeitschrift, 29, tgag, p. 549-
( 3 ) Ce procédé a été employé par M. Weinberg pour la démonstration du. théorème
sur les coupures et concernant les séries de Dirichlet. L'emploi de la fonction gis) est
devenu classique depuis les recherches de M. Faberïvoir le Mémorial An M. Valiron
sur les "séries de Dirichlet, 17, 1926, p. 22).
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. io59
Ceci nous permet de voir que si X ni ., — X ;1 >i, dans aucune suite de
cercles de rayons supérieurs à 7 et dont les parties réelles des affixes des
centres tendent vers — oc, \f(s) | n'est borné.
Ce fait combiné avec la théorie des familles normales donne les théo-
rèmes I et III, *
Les autres théorèmes se démontrent par des méthodes semblables, en v
ajoutant toutefois un théorème bien connu, de M. Valiron, concernant le
comportement d'une fonction hdlomorphe dans un angle où son ordre est
déterminé.
Nous ferons paraître les démonstrations de ces théorèmes dans un autre
Recueil.
MECANIQUE.'— Les variations ~~ de sensibilité des freins autpserreurs sur
véhicule automobile. Note de M. D.-S. de Lavacd, présentée par
M. Râteau.
Les servo-freins indirects, mécaniques ou à dépression, sont encom-
brants, lourds, onéreux, décalent l'action et fatiguent la tringlerie. Il est
plus rationnel d'amplifier l'effort où on l'utilise, par le frottement même
des mâchoires. Mais cette aide directe dépendues moments des réactions de
contact par rapport aux butées et articulations, donc des positions des
centres de pression sur les garnitures. Avec de simples articulations ou des
butées radiales usuelles, ces centres sont mobiles, suivant l'usure, les excen-
tricités des tambours et les déformations des mâchoires.
Même en tronquant les garnitures, ce qui accroît l'usure et la brutalité,
une sensibilité variable reste le défaut capital de tels freins et en limite
l'emploi. Une liaison judicieuse des mâchoires, fixant les centres de pres-
sion, peut seule définir une loi linéaire entre le couple de freinage et l'effort
exercé, sinon la précision est illusoire. Dans ce but, j'ai adopté des
mâchoires flottantes, articulées sur une barrette, à commande hydraulique
par pistons opposés, l'un de marche avant, l'autre de marche arriéré, qui
fait butée fixe en marche avant, avec rattrapage automatique du jeu d'usure.
Le centrage est spontané, même sur tambour désaxé, et les freins desserrés
ne peuvent frotter sous pression.
Les efforts F et F' d'ouverture et de butée étant parallèles à la compres-
sion T de la barrette sur elle-même, il en est de même des réactions de
1060 ACADÉMIE DES SCIENCES.
contact P et P'. Les centres de pression I et I' sont ainsi stabilisés sur
le diamètre II' incliné sur T de l'angle de frottement <p, dans le sens où
tourne le tambour, II' étant pris comme axe de symétrie de chaque gar-
niture.
Un mouvement instantané d'une mâchoire résulte de trois rotations, l'une
autour de son centre O, les autres, provoquant le serrage, autour des articu-
lations A et A', se réduisant en une seule en D sur A A', tel que OD soit
normal à l'axe II' des pressions. ■
\&%L
La pression se répartit comme si les mâchoires s'ouvraient autour du
centre virtuel D. Elle est, en M, proportionnelle au déplacement radial,
donc à la distance Dm de D à OM : maximum en I et I', elle varie, pour
chaque mâchoire, comme le cosinus de l'obliquité p de OM sur l'axe des
pressions.
Les coefflcients d'amplification n, et n 2 des mâchoires d'entrée et de
sortie, tels que T = rc,F, F' = /i a T, sont d'autant plus grands que la
. barrette, pour l'un, et la butée, pour l'autre, sont plus près du centre. Le
coefficient global est n = n i n i , avec F'=nF, le couple de frottement
C f =e(F'—V) = eF(n — i) étant le moment central de F'— F.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. 1061
Comme P' — P = F— F, les progressions sont inégales sur les mâchoires
d'entrée et de sortie et d'autant plus que la butée est plus bas. Pour
tang<p = o,3o, j'ai pris, suivant les cas, n = io à io, alors qu'avec les freins
usuels, 5 à 6 est, à L'usage, un maximum. A de telles mâchoires s'adaptent
des garnitures sur i4o°, une ouverture plus grande n'ayant pas d'intérêt, le
freinage étant puissant et très doux, avec deux à trois fois moins d'usure
que d'ordinaire.
J'estime, en résumé, que la stabilisation des centres de pression marque
un progrès décisif dans la technique des freins autoserreurs.
MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le mouvement képlêrien troublé par un champ
de gravitation extérieur. Note de M. H. Minec», présentée par M, Ernest
Esclangon.
Nous avons étudié l'action du champ de gravitation de l'ensemble des
étoiles sur le mouvement képlêrien des planètes et des étoiles doubles.
1. Soient Oxyz trois axes ayant pour origine le Soleil ou le centre de
gravité d'un système binaire. Le potentiel de gravitationde la galaxie dans
le voisinage de O est représenté avec une approximation suffisante par
l'expression
\{œ, y. z ) = V + A,a? + A 2 j +- A 3 s + B,x"- + B,j ? -+- B 3 s 2
4- 2 Ci sx 4- 2C â ay 4- iG^ys.
Désignons par v{x, y, z) l'ensemble des termes du second degré de V ; la
fonction perturbatrice R se réduit à <p.
2. Le demi-grand axe a n'a que des inégalités périodiques; la longitude
moyenne de l'époque présente un terme séculaire, mais comme dans bien
d'autres cas, ce terme vient se fondre dans le terme nt de la longitude
moyenne et ne peut être mis en évidence par l'observation que s'il atteint
de très grandes valeurs.
3. Le nœud et le périhélie présentent des inégalités séculaires. Posons
avec Tisserand
h=eûnm, p = tangi sin Q ; / = ecoss, q — tangi'cos Q,
et négligeons les termes du troisième degré par rapport à l'excentricité et à
l'inclinaison, les parties séculaires de h, l, p, q sont définies par le système
C. B., 1929, a* Semestre. (T. 189, N* 24 ) 80
,ôf)2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
d'équations
n.' / / , =:C 1 ^C^ P + 7(B J -B 1 j. „^- = 5C a //^f4B,-B s )/;
dt
/i ^ =C . i +(B 1 -B 3 ) / ,_C a r / , n'Ji = - (4B S - B.) A - 5C 8 /.
^-v.^v",- ",,//- ", YI .. rf ,
Contrairement'à ce qui se produit pour les perturbations mutuelles des
planètes, ces termes séculaires ne se réduisent à des termes périodiques à
très longue période que si certaines conditions sont vérifiées : .
\. Pour le nœud et l'inclinaison, il faut que la perpendiculaire au plan de
l'orbite ait une direction voisine du plus grand ou du plus petit axe de la
qitadrique
= 1.
5. Pour le périhélie et l'excentricité il faut que la conique, intersection
di' la quadrique précédente par le plan de l'orbite, soit une ellipse dont le
rapport des axes est compris entre - et 2.
0. Les perturbations périodiques de la longitude et de la latitude sont :
_ ai fB. — B, . - „ 1
Perturbation en longitude =— p -^ — : sma^— G, cosa^j;
Perturbation en latitude = 7^5 [C, ( sin^-h sîn3#) + C^cos^— cos3^)],
où g désigne la longitude moyenne.
7. On peut se demander quel es^ l'ordre de grandeur des coefficients de V
au voisinage du Soleil. Remarquons que Y est le potentiel de gravitation
microscopique de la galaxie au voisinage du Soleil ; il vérifie l'équation de
La place
r A\" = o.
Par contre, si l'on appelle Y' le potentiel de gravitation microscopique
qui fait mouvoir les étoiles, on a
AY' = -',7:/v,
/"désignant le coefficient de la loi de Newton, et v la densité stellaire.
Il- est facile de passer de Y' à "S
a,= a;. C/=c;. d,= bî+^/v
On peut se proposer de calculer les coefficients de Y' d'après ce que nous
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. io63
savons de la répartition des mouvements stellaires, et en appliquant les
méthodes classiques de la dynamique statistique : Les coefficients B;. et C,
qui nous intéressent dépendent, non pas comme on aurait pu le croire
a priori, des éléments de la rotation différentielle de la galaxie, mais de la
variation des éléments des ellipsoïdes de vitesses résiduelles d'un point à un
autre de l'espace.
Cette variation des ellipsoïdes de vitesses n'a pas encore été étudiée et
nous espérons aborder cette étude lorsque nous aurons terminé nos
recherches sur la rotation galactique; on peut cependant se faire une idée
de son ordre de grandeur.
8. On conclut de cette étude que les coefficients de 9 sont de l'ordre
de.io-' 8 à io--°, en prenant comme unités celles qu'on adopte en méca-
nique céleste pour étudier les mouvements planétaires. Les inégalités
signalées sont maxima pour Neptune; or pour cette planète elles n'attei-
gnent que quelques centièmes de secondes d'arc. On ne peut songer à les
mettre en évidence actuellement.
9. Remarquons que les positions stables des pôles des orbites plané-
taires' se trouvent dans le plan galactique, perpendiculaires au centre de
rotation, ou dans le méridien galactique qui passe par ce centre. Nous
avons calculé les coordonnées galactiques des pôles des orbites des grosses
planètes :
Planète... Mercure. Vénus. Terre. Mars. Jupiter. Saturne. Uranus. Neptune
Long.gal. ■ 23 9 °io'. 24a°3i' 943» 16' a4i°45' 243-34' 244-28' 243-1' 2 44°36
Lat.gal... -24» -26'V -29-27' -28-43' -28-11' -27-12' -28-52' - 9 8»4 9
On ne peut manquer d'être frappé par ce fait que toutes ces longitudes
galactiques diffèrent à peine de 243°, longitude du centre de l'amas local
d'après Charlier et d'après Shapley, et centre supposé de rotation de l'en-
semble des étoiles a voisinantes.
GÉOGRAPHIE. — La vraie altitude du Beerenberg de Jan Moyen.
Note (') de M. P.-L. Mehcanto.v, présentée par- M. J. Charcot.
La première ascension du Beerenberg de Jan Mayen, le 11 août 1921,
par MM. Mercanton, Wordie et Lethbridge a ouvert un débat inattendu
et bien propre à conseiller prudence et modestie aux géographes, celui de
(') Séance du 2 décembre 1
9 2 9-
io 64 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'altitude réelle de cette montagne. En effet, nous dûmes nous convaincre,
si surprenant que ce fût, que la hauteur inscrite par von Bobrik sur la carte
de la Mission autrichienne de 1882-1883 excédait considérablement la
hauteur vraie. Toutefois le désaccord de nos anéroïdes nous détourna d'ac-
corder le poids voulu à nos mesures comme aussi de hasarder un chiffre
précis. Dans une relation de voyage publiée en 1924 par Y Écho des Alpes
(Genève, n° 8, 1924) j'avais admis, provisoirement la cote 2335 m . Cette
valeur dépassait, d'autre part, notablement les altitudes données en 1817
par Scoresby : 2094 m et en 1877 par l'expédition norvégienne Mohn-
Wille : 1952 01 . .Ce sont là divergences vraiment insolites et que seules
peuvent expliquer les difficultés particulières du travail cartographique sur
le terrain inhospitalier de Jan Mayen, île de bourrasques et de brumes. ,
Certaines constatations troublantes, faites en 1921 et, dans les mêmes
parages, jetaient aussi le doute sur les linéaments de la carte autrichienne.
Je priais alors l'Institut géophysique de Tromsœ, dont la Station de Jan
Mayen dépend, de bien vouloir charger le personnel résident de déterminer
à nouveau l'altitude litigieuse. Ce travail ne put être entrepris qu'en 1927,
par M. Finn Devold,' aussi bien que le lui permettait un équipement peut-
être un peu. insuffisant. Le météorologiste norvégien trouva 2080 m . Ce
chiffre, obtenu correctement, semble-t-il, au moyen d'une base de 3^
et d'angles favorables, s'éloignait tant, toutefois, de nos cotes baro-
métriques de 1921 que j'acceptais avec élan l'offre aimable du D r Charcot
de participer à sa croisière estivale de 1929, qui devait ramener à Jan
Mayen, une fois de plus, son célèbre Pourquoi-Pas?
Retardés par les vicissitudes d'une navigation desservie par les vents con-
traires, nous ne pûmes débarquer que le i3 août, par un temps extrêmement
défavorable. Nous prîmes nos quartiers, mon ancien assistant, M. André
Renaud, licencié es sciences, le timonier Macquet et moi à la Station de
T. S. F. dont le personnel et particulièrement son chef, M. Fritz OEien,
météorologiste, nous donnèrent l'hospitalité la plus efficace. Ce même jour,
nous pûmes établir près de la Station une excellente base rectiligne, longue
de io6i m ,8±o m ,o5, et dont les extrémités et milieu servirent de stations
à un très bon petit théodolite universel d'Hildebrandt.
Le 14 août se passa sans qu'une éclaircie vînt dégager un seul instant le
Beerenberg. 11 fallut se borner à viser quelques-uns des sommets inférieurs
environnants, à savoir : l'Ile aux OEufs, le Cratère dit Vogt, le Vogelberg
et la Pointe Maya; opération désirable pour le contrôle des linéaments de
la carte autrichienne.
SÉANCE .DU 9 DÉCEMBRE 1929. lo65
Le i5 au matin, mais pendant 25 minutes à peine, le Beerenberg se prêta
enfin à la mesure; encore, ne put-on le viser que des termes occidental et
médian de la base, distants d'un demi-kilomètre seulement. La possibilité
de travailler à l'extrémité orientale et d'obtenir ainsi un recoupement avan-
tageux nous fut impitoyablement refusée par des nuages tenaces. Le pro-
gramme de la croisière nous appelant dans les glaces groenlandaises, et le
temps ne laissant espérer aucun changement prochain, force nous fut de
demander notre rembarquement, non, toutefois, sans que nous eussions
raccordé la base à la station de T. S. F. proche et déterminé son altitude
au-dessus des flots.
Les calculs de cette campagne géodésique un peu brusquée n'ont heureu-
sement décelé aucune ambiguïté et leurs résultats définitifs peuvent être
admis, croyons-nous, comme suit :
Distance du Beerenberg à la base : 12 621 et i2 63o km ; altitudes sur mer,
2273, 5 et 2274"", 5, soit 2274™.
Cette cote peut être considérée comme exacte à 3 m près. Il y aurait
quelque naïveté à prétendre préciser davantage l'altitude d'un sommet
entièrement neigeux, ne portant aucun signal et mensuré dans ces condi-
tions malaisées.
En 1921, mes mesures barométriques avec un anéroïde Naudet-Usteri,
qui avait fait ses preuves tant au Groenland avec de Quervain en 191 2,
qu'au Col de la Jungfrau entre mes mains en 1923, avaient donné 2276'". La
, concordance entre les déterminations géodésiques et barométriques est
donc rétablie. Que si l'on y voyait un hasard heureux, je dirais qu'en 1921
j'avais aussi mesuré la Pointe Maya avec ce même altimètre et trouvé 646 m ;
or, les visées de 1929 ont donné 648 m exactement.
La carte autrichienne place le Beerenberg à plus de îB^ de notre base.
C'est un écart considérable. L'Ile aux OEufs et le Cratère dit de Vogt y ont
également des emplacements différents de ceux que nos récentes mesures
leur assignent. 11 semble que la carte de Jan May en doive être refaite
ab om, ce que l'aérophotogramétrie permettrait le mieux sans doute.
OCÉANOGRAPHIE. — Sur une Carte de pêche d 1 une partie delà côte occidentale
du Maroc. Note dé M. A. Grcvel, présentée par M. L. Mangin.
A plusieurs reprises j'ai' indiqué à l'Académie les travaux poursuivis par
certains de mes collaborateurs et «moi-même, sur la côte occidentale du
1066 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Maroc, pour rétablissement de -la Carte de pêche de toute cette côte. Celte
année, les travaux que nous avons effectués dans ce même but se sont éten-
dus du sud du Cap Blanc (sud de Mazagan) jusqu'à la hauteur de la crique
des Oulad'Jerar, située à 9 milles environ, au sud-ouest de Casablanca.
Nous avons montré déjà que, tout le long de cette côte, se trouve une
zone de Dendrophyllies, plus ou moins large, qui divise toute la région
côtière, depuis le rivage jusqu'aux accores du plateau continental, en
quatre zones parfaitement distinctes, dont deux chalutables et deux non
chalutables.
La première de ces zones n'est pas chalutable. Elle est formée de sable fin,
avec des îlots plus ou moins importants de platiers rocheux et des roches
isolées; cette zone a une largeur de 8 milles, avec quelques saillies vers le
large, en particulier au niveau de l'épi de Mazagan.
La deuxième zone, chalutable celle-là, est formée d'abord de sable fin qui,
peu à peu, passe au sable vaseux vers le large, puis à la vase, généralement
rougeàtre, tantôt très molle, tantôt, au contraire, dure et visqueuse. Les
fonds de sable sont caractérisés par la présence de petites Astéries et d'An-
nélides diverses : la faune ichthyologique y est riche et l'on rencontre plus
spécialement de magnifiques soles en grande quantité, des pageaux, de
superbes rougets, etc. -, on trouve également beaucoup de Céphalopodes,
très recherchés dans l'alimentation locale, etc.
La limite entre le sable et le sable vaseux est marquée par la présence de
très nombreux petits Dentales; quant à la vase molle, elle est très riche en
Echinodermes divers (Astéries, Synaptes, Oursins), en merlus, en con-
gres, etc. La vase dure, au contraire, est relativement pauvre et l'on n'y ren-
contre que quelques mollusques et annélides et, en petite quantité, des
merlus, des congres, etc.
Nos travaux de cette année ont permis de doubler au moins la surface
chalutable exploitée jusqu'ici. Les pêcheurs, en effet, pris entre les roches,
vers la terre et les Dendrophyllies, vers le large, n'avaient, jusqu'à présent,
travaillé que sur une zone de 4 milles environ de largeur moyenne, qui a
pu ainsi être portée de 4 milles à 8 milles et demi. La zone de sable fin '
ainsi récupérée est très riche en soles et pageaux.
La troisième zone, non chalutable, forme une bande sensiblement parallèle
au rivage dont le bord oriental est situé à une distance moyenne de 16
à 17 milles de la côte. La largeur de cette bande' est d'environ 5 milles, avec
fond de vase, de consistance variable, remplie de débris calcaires dus à la
destruction lente de la faune qui l'habite : Dendrophyllies, Brachidpodes,
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. 1067
Lamellibranches, etc. -Les têtes de roches sont rares, mais les Dendrophyllies
forment de nombreux bouquets dangereux, parfois de véritables champs,
entre lesquels se rencontrent des solutions de continuité plus ou moins
larges, mais pratiquement inutilisables pour les pêcheurs. Cette troisième
zone, très dangereuse pour les chaluts, mais riche en poissons qui y trouvent
une abondante. nourriture et qui sont là parfaitement à l'abri, constitue une
réserve naturelle extrêmement importante, sur toute la côte.
Enfin, au delà de cette bande dangereuse commence une nouvelle zone
chalutable, par environ ioo à i6o m de fond, de sable très fin et très ténu
qui passe, à certains endroits, peu à peu, au sable vaseux. On y rencontre
la même faune ichthyologique que dans la première zone chalutable, mais
les merlus y atteignent déjà une beaucoup plus grande taille. C'est, en
réalité, la véritable zone, de pêche; la première ne devrait être exploitée que
par les petits chalutiers locaux.
PHYSIQUE THÉORIQUE. — Sur les machines qui fonctionnent entre deux
sources radiantes. Note (') de M. T. Takédchi, présentée par M. M.
de Broglie.
Considérons une machine réversible qui produit du travail en fonction-
nant avec deux sources radiantes de fréquence v, et v 2 (v a ^> v,). Supposons
que la « substance » de la machine soit un corps oscillatoire quelconque dont
l'énergie E soit entièrement déterminée par v 2 /, produit du carré de la fré-
quence par un paramètre variable l, et qu'elle accomplisse un cycle fermé et
réversible que l'on pourrait appeler « cycle de Carnot » :
i° Le corps oscillant produit le travail <r, par la variation d'un para-
mètre /(de/, à /„, 4^>/, ). La fréquence garde cependant une valeur con-
stante v, à cause de son contact avec la source (le « chronostat »)v, à laquelle
il emprunte l'énergie «•, (« transformation isochronique »).
2 La source v, est écartée, .et l'on continue la « dilatation » (de/ a à / 3 ) du
corps qui, se trouvant isolé, subit une diminution de fréquence de v., à v 2 .
3° Il est mis en contaet avec la source v« ; il est « comprimé » (de l 3 à A, )
et reste à la même fréquence v» en cédant l'énergie \V 3 à la source.
4° La « compression » est « adiabatiquement » continuée jusqu'à ce que
le corps soit revenu à son état initial.
(') Séance du 2 décembre 1929.
1068 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Nous avons
;w 2 | \/ lt ' _v|(/ 3 -/ 4
«ï ( dl
11 v? / rf/
tandis que par la loi d'invariance adiabatique sont données les relations
suivantes :
' E
— = const. ; .
soit
Vi /,= v s l 3 , Vi /, = y. /,, •
et
vJ/ 3 -/ 4 ) = <;,(/. -A).
Donc le rendement de la machine est donné par l'expression
R= i»-,j->,: ^,_
i »\ | — ' w« . | w s I _ v a
! wi !
v,
Évidemment toutes les opérations décrites sous les n os i° à 4° peuvent être
exécutées dans un ordre inverse.
Cette expression du rendement maximum a déjà été donnée par
Daniel Berthelot dans ses études sur les relations de l'énergie radiante
avec les autres formes d'énergie ('). La «.capacité radiante » introduite par
lui n'est pas autre chose que l'invariance adiabatique, c'est une notion ana-
logue à celle d'entropie en thermodynamique. R est toujours inférieur à
l'unité. Nous avons
v.,^v, '(loi de Stokes).
Désignons par n, le nombre des quanta absorbés par le corps, par /r 2
celui des quanta cédés. Nous avons
I
c'est-à-dire n, = n 2 , résultat très remarquable.
(') Voir aussi John Q. Stewart. Définition of frequency {JRhys. ' Rev., 34, 1928,
p. 1002), qui a été publié pendant ma préparation de cette Note. .
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929,
1069
PHYSIQUE. — Sur la température d' ébullition de l'eau en fonction de la
pression. Note de MM. A. Zmaczynski et A. Bonhoure, présentée par
M. A. Cotton.
On a utilisé les ébullioscopes imaginés par M. W. Swietoslawski ( 1 )
pour mesurer la température d'ébullition de l'eau sous différentes pressions.
Les appareils montés dans ce but sont représentés par la figure ci-après.
Deux ébullioscopes E, placés au même niveau, communiquent par un
tube commun avec un récipient de grande capacité W et un manomètre
différentiel à eau M; le robinet K permet d'établir dans le système une
dépression ou une surpression.
La température d'ébullition de l'eau a été déterminée à l'aide de deux
thermomètres à résistance électrique /•, placés chacun dans un ébullioscope,
et qui avaient été préalablement comparés, entre o° et 200% aux thermo-
mètres-étalons du Bureau international des Poids et Mesures. Les résis-
(') W. Swietoslawski, Bulletin international de V Académie polonaise des
Sciences et des Lettres, série À, 1921, p. 69.
1070 ACADEMIE DES SCIENCES.
lances des thermomètres ont été mesurées à l'aide d'an pont différentiel de
Smith (' ) et d'un galvanomètre de grande sensibilité construit par la Cam-
bridge Instrument C°. Il résulte d'expériences préalables que la tempé-
rature d'ébullition dans des ébullioseopes du type qui a été utilisé ici peut
être déterminée avec une exactitude de 0,001 à 0,002 degré.
La pression atmosphérique élait déterminée à l'aide d'un baromètre à
mercure de précision, à de fréquents intervalles allant de 4 à 16 minutes.
Les dépressions et les surpressions étaient mesurées au moyen du manomètre,
observé en même temps que chacun des deux thermomètres; ses indications
ont, été exprimées en hauteur de mercure. Les observations du baromètre,
après avoir été ramenées aux conditions normales, ont été reliées par une
courbe continue qui a permis de déterminer la valeur de la pression atmo-
sphérique correspondant à chaque lecture du manomètre.
Les expériences ont été faites à des pressions comprises entre 683 mm
et 832"' m de mercure, et réparties en seize groupes, dont chacun comportait
deux lectures des thermomètres. Les moyennes des pressions et des tempé-
ratures fournies par chacun de ces groupes d'observations ont permis de
calculer, par la méthode des moindres carrés, la fonction suivante :
= 67,2587 -1- 0.079 3722/? -35, 3-27 3. io^°j5 2 -f-6,6g5o. 10 -3 /? 3
dans laquelle représente la température, exprimée dans l'échelle normale
du thermomètre à hydrogène, et p la pression en millimètres de mercure.
Dans l'intervalle étudié, ce résultat est intermédiaire entre ceux qui ont
été trouvés par Chappuis et par Holborn et Henning (-); aux environs de la
pression normale, il concorde particulièrement bien avec les observations
de Chappuis.
ÉLECTRICITÉ. — Sur Vemploi d'un détecteur à galène dans les mesures
opérées par courant variable. Note de M. A, Guillet, présentée par
M. A. Cotton.
Le détecteur dit à contact étant le plus simple des trieurs de charges, il
serait opportun de pouvoir 'le faire servir aux mesures opérées par courant
(') The National Physicai Laboralory (Co/lected Researches, 9, igi3, p. 2191.
'-) Ca. Volet, La température d'ébullition de Veau d'après les expériences de
P. Chappuis ( Travaux et Mémoires du Jti/reaa international des Poids et Mesures,
18. 1929; sous presse).
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929/ io~i
variable et plus spécialement par courant alternatif fourni par le réseau
d'éclairage. Mais une telle technique exige la connaissance préalable de
quelque loi précise concernant l'écoulement de l'électricité à travers le
détecteur donné.
Comme l'induction mutuelle constitue le lien le plus général entre l'élec-
tricité et les grandeurs géométriques, cinématiques ou autres à mesurer, et
que je désirais opérer dans des conditions bien définies, j'ai associé aux
divers détecteurs étudiés un Inductomètre gradué permettant de former tous
les coefficients d'induction mutuelle M allant de à M, Ya^ où n = 3i
et M, = 2,6. 10* U.E. M.
La force électromotrice du circuit d'éclairage par courant alternatif est
appliquée à la bobine primaire à travers un rhéostat destiné à régler l'in-
. tensité efficace l cB du courant inducteur. Si l'induit comprend >," spires, le
coefficient d'induction mutuelle correspondant est M = M, .N.
La question est de savoir comment le détecteur à galène inséré dans le
circuit induit influe sur l'intensité i du courant qui prend naissance dans ce
circuit. L'expérience consiste donc à relever les positions du spot du galva-
nomètre placé dans le circuit induit pour une même valeur de l'intensité
efficace inductrice ï clr , lorsque N reçoit les valeurs consécutives entières
1, 2, 3, etc.
On voit, par l'examen du tableau des nombres ainsi obtenus, que les dé-
viations observées A du spot sont telles que A = k. N 2 , d'où il suit que pour
un courant alternatif inducteur donné, les courants induits, tels qu'ils sont
détectés par la galène, ont des intensités proportionnelles aux carrés des
coefficients d'induction mutuelle des deux circuits, résultat en accord avec
une théorie exposée dans une Note antérieure ( ' ).
,i° On a
/ = J.\I*,
en d'autres termes la courbe (Y, M) est une parabole, alors que dans le cas
d'un trieur mécanique et d'un circuit induit métallique, on obtient la
droite i= SM imposée par la loi de Neumann, où S = =U rrq .
A une petite variation A M de M correspond une variation de courant
(') Comptes rendus, 183, 1926, p. 33o.
1072 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ai = 2JM.ÀM, soit pour deux variations successives AM, AM'
Ai ~~ AM '
relation que l'on vérifie directement à l'aide d'un compensateur auxiliaire
formé d'un long tube isolant de petit diamètre recouvert d'une couche de
fil, pouvant recevoir d'une vis un mouvement de translation suivant l'axe
d'une longue bobine. L'une des extrémités de cette sorte de sonde elmg se
A M' s' , .
trouve vers le milieu de l'autre bobine. Alors -r-=-, = - > en désignant
par s, e' deux translations successives de la sonde. Le pouvoir d'amplification
pour Aj étant égal à 2JM, il est toujours possible de faire correspondre à
une variation déterminée AM de M un déplacement du spot aussi grand que
l'erreur consentie sur la mesure à faire l'exige. ,
La détermination de la constante K est le meilleur moyen de contrôler la
v permanence d'état d'un contact et d'étudier les causes qui en font varier le
pouvoir de détection : position, force d'appui, nature du milieu ambiant
(éther, sulfure de carbone), etc. Et même de suivre ce pouvoir en compa-
rant le courant détecté à celui que donne le tri mécanique, opéré dans les
mêmes conditions générales de circuits, d'intensité'de courant, etc.
Conservant l'état du contact, on voit de même comment le coefficient K
dépend : de l'intensité I du courant inducteur, de la résistance R de la
partie métallique du circuit induit, ou encore d'une résistance R' mise en
parallèle avec le détecteur ou formant shunt S pour le galvanomètre.
La connaissance de la fonction R n'est pas nécessaire puisque celle-ci
s'élimine dans le rapport à former; mais il est utile de construire les réseaux
de courbes (A, M) en vue de choisir un état de contact sensible et stable et
aussi A, I — A, R — A, R' — A, S afin de fixer les conditions qui conviennent
le mieux aux mesures à effectuer.
J'ai contrôlé ce mode d'emploi du détecteur à galène en l'appliquant à
la détermination des allongements de fils métalliques soumis à des charges
allan* de 5o s , à 6 ts , de flèches de flexion ou de profondeur d'empreintes
sphériques.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. I©73
SPECTROSCOPIE. — Sur les spectres de l'hydrogène obtenus par choc électro-
nique dans un mélange hydrogène-vapeur de mercure. Note de M. Stefan
Véncov, présentée par M. A. Cotton.
L'étude spectroscopiquede la lumière émise par l'excitation d'un mélange
gazeux montre souvent des échanges d'énergie entre les atomes et les molé-
cules (neutres ou excités) des corps présents. Des combinaisons plus ou
moins stables peuvent prendre naissance dans le sein d'un tel mélange.
Poursuivant l'étude des spectres de l'hydrogène par choc électronique,
j'ai essayé, avec le dispositif expérimental décrit dans les Notes précé-
dentes(').. d'augmenter l'efficacité des chocs en ajoutant de la vapeur de
mercure. Il est recommandable d'employer deux gaz dont les potentiels
d'excitation présentent une différence assez grande : on peut alors, si la
pression du gaz au potentiel d'excitation le plus bas -est une petite fraction
de la pression de l'autre, éviter l'élargissement ou même la disparition des
raies spectrales du premier gaz pour les forts courants d'excitation conve-
nant au second.
Des faits intéressants ont été observés déjà, dans cet ordre d'idées, pour
différents gaz et même pour la vapeur de mercure par décharges oscillantes ( s )
ou par résonance optique ( 3 ). Mes résultats peuvent se rapprocher de ceux
obtenus par Duffendack et Compton et par C. Kwei ( ' ) qui se sont occupés
de cette question.
La pression de la vapeur de mercure clans mon appareil a été maintenue
entre 1-2. io -3 mm; celle de l'hydrogène a varié entre 0,01 et i mm .
En général l'intensité lumineuse de la décharge est nettement augmentée
ce qui a permis d'employer le temps de pose au moins cinq fois plus courts
pour les mêmes potentiels accélérateurs — que dans l'hydrogène pur.
Mesures d' 1 ionisation. — La courbe d'ionisation (courant-potentiel) se
(') Comptes rendus, 189, 1929, p. 27 et 2-9.
( 2 ) Merton, Proc. Roy. Soc, 96, 1919, p. 38a. — Baratt, Phil. Mag., 46, 1922,
p. 627.— Schûller et Wolf, Zeits. f. Phys., 33, 1925, p. 42; 35, 1926, p. 477- —
Jezewskj, Journ. de Phys., 9, 1928, p. 278.
( 3 ) Franck et Cario, Zeits.. f. Phys., 11, 1922, p. 161; 17, 1923, p. 202. _ —
O. Oldenberg, Zeits. f. Phys., M, 1927, p. 1.
(*) C. T. Kwei, Phys. Rev., 26, 1925, p. 537. — Duffendack et Compton, Phys.
Rev., 23, 1924, p. 583.
'074 ACADÉMIE DES SCIENCES.
redresse beaucoup plus que pour l'hydrogène seul et montre un potentiel
d'illumination aux environs de 16 volts et-un potentiel d'arc vers 27-30 volts.
La valeur du second dépend de la pression et tend à se rapprocher du pre-
mier quand la pression de l'hydrogène diminue. En faisant décroître le
potentiel on ne retrouve pas les mômes points, la courbe descend lentement
et tombe brusquement aux environs de 16 volts. Elle enferme un contour
dont la forme est influencée par la pression du gaz. Au potentiel d'arc le
potentiel accélérateur tombe brusquement et pour maintenir le courant
thermionique constant il est nécessaire de faire varier fortement la tempé-
rature du Clament.
Observations spectroscopiques . — Quelle que soit la pression de l'hydro-
gène, pour des potentiels de 10,4 volts à 25 volts, j'obtiens sur les clichés
les raies du spectre d'arc du mercure : o.p-ms, ip-md et 1 s-ip dues aux
chocs des- électrons avec les atomes normaux du mercure. Ces raies se com-
portent comme l'a indiqué Déjardin (')". Vers 20 volts apparaissent les trois
premiers membres de la série de Balmer. Leurs intensités sont variables
et restent constantes pour des potentiels supérieurs à Tare, on peut donc
admettre que les atomes de mercure excités dans l'état ip (ou plus haut)
cèdent leur énergie dans des chocs de seconde espèce avec les molécules
d'hydrogène qui sont ainsi dissociées en atomes. La grande concentration
des ions positifs Hg + au voisinage du filament ( 2 ) aurait dû laisser voir les
termes d'ordre élevés du spectre du mercure; leur absence montre que leur
énergie est absorbée par les atomes dans l'état 2p, d'où la possibilité de
retrouver le phénomène de dissociation de l'hydrogène plus grand près du
filament;
Pour la pression de la vapeur de mercure employée, je n'ai pas obtenu le
spectre Balmer au-dessous de i6,5 volts. Les résultats obtenus par Duffen-
dack ( 3 ) avec un are à faible tension (5,5 volts) dans un mélange d'hydrogène-
mercure, montrent l'apparition de ce spectre vers 14 volts. Je crois que,
dans son cas, la dissociation de l'hydrogène est due seulement aux atomes de
mercure excités très nombreux et que l'énergie cinétique des électrons de
choc ne se transmet pas directement aux molécules d'hydrogène. Un autre
résultat est d'accord avec mon opinion : Si la pression de l'hydrogène est
faible (o^oS environ) même pour des potentiels supérieurs à 16, 5 volts, ses
trois spectres sont excessivement faibles. En effet, l'intervalle de temps entre
( ' ) G. Déjardin, Annales de Physique, 2, 1924, p. 241.
( 2 i W. G. Me. Curdy, Pkil. Mag., kS, 1924, p. 898.
rJ ") O. S. DuFFENDACK, Astropll. /., 60, 1924, p. 122
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. 107D
deux chocs avec les atomes de mercure excités est plus grand que la durçe
de la vie moyenne de l'état excité de ceux-ci. Sur ce point, mes expériences
sont en accord avec celles de Cario sur l'affaiblissement de la fluorescence
de résonance dans le mercure.
Le spectre secondaire (les quelques lignes plus fortes entre 5ooo-4 100 A)
qui accompagne le spectre continu est beaucoup plus faible que celui-ci.
Au delà du potentiel d'arc, le spectre continu devient très intense pendant
que le spectre secondaire a presque disparu. Les expériences semblent
montrer que l'intensité du spectre continu dépend surtout du degré de disso-
ciation de l'hydrogène et non pas du champ électrique. •
Pour de faibles pressions d'hydrogène je n'ai pas trouvé une chute d'in-
tensité de ce spectre au voisinage de la raie 2637 A; ce fait s'oppose à
l'interprétation de Schûller et Wolf qui le considèrent comme un spectre
de recombinaison des atomes.
J'ai .pu identiûer au-dessus de 00 volts quelques bandes de Hulten(HgH) :
3728, 35oo, 3270 A et une à 2345 A, obtenue par Grotrian ( 1 ). Leur appa-
rition semble liée à celle des bandes de la vapeur d'eau (sur mes clichés 3o64
et 28 1 1 A)'conformément aux affirmations de Gavioia ( 2 ).
SPECTROSCOPIE. — Les termes spectraux et la valence chimique.
Note ( 3 ) de M. Adolfo T. Williams, présentée par M. Ch. Fabry.
Les éléments caractéristiques de la troisième colonne du tableau pério-
dique (B et Al) sont trivalents. Dans le sous-groupe du gallium, ce dernier
élément est bi ou trivalent; Pindium présente les valences 1, 2 et 3.
Quant au thallium, il est surtout monovalent, mais aussi trivalent dans les
composés thalliques qui sont de beaucoup les moins stables.
Pour ces éléments, la relation établie par nous (") : V =R±i, dans
laquelle V désigne la valence ^chimique et R la multiplicité spectrale, n'est
pas en accord avec les données chimiques. Cette anomalie peut être inter-
prétée en admettant avec Rao ( 5 ) que la valence diminue à mesure que la
différence di-s termes de base du spectre d'arc : 2 P 2 — 2 P|, augmente pro-
(') Grotrian, Zeits. f. Phyx., o. 1921. p. 1 48.
(-) E. Gaviola, Phil. Mag., 40, 1928, p. 1191.
( a ) Séance du 12 novembre 1929. '
( 4 ) A. T. Williams. Journal de Chimie physique, 25, 1928, p. 722.
( 5 ) K. R. Rao, Proceedings Physical Society London, 37, 1924, p. 264.
1076 ACADÉMIE DES SCIENCES,
gçessivement, comme l'indique le tableau suivant :
sp^—ïPj. Valence.
AI 112,07 cm -1 3
Ga 826,00 2 et 3
In 2212,60 3, 2 et 1
Tl. ..• 779 2 >7° 3 et 1
Dans le sous-groupe du scandium, les éléments sont normalement triva-
lents et la relation V = R ± 1 est strictement vérifiée. Les terres rares
peuvent être rattachées à ce même sous-groupe par leurs propriétés chimi-
ques et leurs configurations électroniques externes. Pour ces éléments, la
multiplicité spectrale passe par un maximum égal à 1 1 ou 9 dans le cas du
Gd ('), suivant que l'on considère les configurations (4/)"(5e?) 2 (6.y) ou
(4/)"(5rf)(6j) 2 . La relation V — R ± 1 ne peut évidemment s'appliquer,
mais en échange, pour les éléments 07 à 64, du La au Gd, on peut admettre
les relations :
Y = R — 1— / ou V = R + 1 — /,
dans lesquelles /représente le nom'bre des électrons qui se trouvent sur les
orbites t\f. ,
Pour les éléments 65 à 71, du Tb au Lu, sont valables les relations :
V = R-i-(/-2«), Y = R'+i-(/-3rt),
dans lesquelles n varie de 1 à 7 (du Tb au Lu).
Dans les terres rares, l'accroissement du nombre atomique résulte de
l'agrégation d'électrons aux orbites l\f. La correction qu'il convient d'in-
troduire dans la relation V = R ± 1 constitue une preuve supplémentaire à
l'appui de cette hypothèse.
Pour les éléments de la quatrième colonne : Si, Ge, Sn et Pb, les termes
fondamentaux des spectres ont les valeurs indiquées dans le tableau sui-
vant :
Éléments eL valences.
Termes -^ — ^^» ■
spectraux. Si, 4. Ge 4, et 2. . Sn, 4 et 2. ■ Pb, 2 et 4.
3 P 64275,0cm -1 61270,0cm -1 59690,0cm -1 59821,0cm-
Av, 77,0 557,0 1692,0 7817,0
: 'P, 64198,0 60713,0 57998,0 02004,0
Av 2 i47>o 802,0 1736,0 283 1,0
3 P 3 ...... C4o5i,o 5g86i.o 56262,0 49 I 73,o
2Âv 224,0 i4°9>o 3428,0 10648,0
1-1
A mesure que les différences : 3 P — 3 P,, 3 P, — 3 P 2 et SÀv augmentent
(') F. Hcnb, Linienspektren und periodisches System der e le me nie, p. 176.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 192g. 1077
la valence passe de la valeur unique 4(Si) à la valeur la plus importante 2
dans le cas du plomb. Il existe une période de transition, représentée par Ge
et Sn, analogue à celle que l'on rencontre dans le sous-groupe Al — Tl.
Par contre, dans le sous-groupe N — Bi de la cinquième colonne, où les
différences des termes de base des spectres sont du même ordre, les divers
éléments présentent les mêmes valences.
Ces relations contribueront sans doute à éclaircir le problème encore
obscur de la théorie électronique de la valence, que London et Heiller (' )
ont commencé à envisager au point de vue de la nouvelle mécanique ato-
mique.
POLARISATION ROTATOIRE. — Influence de la température et des solvants
sur les pouvoirs rotatoires des coips actifs. Note de M. R. Lucas et
M 110 1). Biquard, présentée par M. A. Cotton.
L'influence des solvants et de la température sur l'activité optique de
différents dérivés a fait l'objet de nombreuses observations.
■ L'un de nous a proposé ( 2 ) (dans le cas où une réaction chimique ne
semblé pas entrer en jeu), l'hypothèse que les molécules sont capables
d'exister sous diverses configurations monomoléculaires, le passage d'une
configuration à l'autre ayant lieu de manière discontinue. Il résulte de cette
hypothèse que les proportions des diverses configurations dépendent des
facteurs d'équilibre tels que la température, la nature des solvants et la
concentration, en sorte que les corps qui présentent des pouvoirs rotatoires
variables avec les solvants doivent présenter des activités optiques variables
avec la température.
La présente Note apporte de nouvelles observations relatives à l'influence
de la température et des solvants sur certains corps actifs. Les expériences
ont porté sur l'es corps suivants : la fenchone gauche, le camphre cyané
droit, l'anisylcamphre droit et l'éther malique diméthylique.
Les mesures de pouvoirs rotatoires spécifiques [a] faites avec les radia-
lions du mercure de longueurs d'onde 5780, 5460 et 4358* U. qui sont
désignées par les lettres' J, V, I.
^ (i) Zeltschrift fur Physik, M, 1927, p. 455; 46, 1927, p. 455; kl, 1928, p. 835;
50, 1928, p. 24.
('-) R. Lucas, Annales de Physique, 9, 1928, p. 38i.
C. R., 1929, a« Semestre (T. 189, N" 24.) 8 I
io^8
ACADEMIE DES SCIENCES.
Température.
[«!■■"
«]v
Ml
Fenclione gauche pure à diverses températures. .
17», 5. 40°. 80». 10l°,5. ' 139».
■ 66,33
- 77, 23
-i54,o8
64,74 — 61,74
7 5,33 — 71,98
-100,9-',
•44,6
— 60; 24
— 70,35
-i4i,8.
■ 57,08
- 66,55
■i34,55
181-.
— 54,4
— 63, 10
— 128,75
Solvants .
[a] v .
Fenchone gauôhe dans divers solvants
(température ig°,2; concentration 2 S ,5 dans ieo cm3 ;
Acide
Acide
Cyclo-
Acide
Acide
phospbo-
sulfa-
hexane.
acétique.
Benzène.
formique.
rique.
nque.
- 5g, 32
- 69,02
-i38,i8
— 70,80
— 82,60
-168,6
- 80, 3o
- 93; 54
-186,7
- 89,45
— io4,o3
— 2l3,52
-108,4
— 126,7
-2!s 7 ; 7
-,5 9
-i85
-36 9
Camphre cyané droit pur à diverses températures.
Température 134°.
[a]j 60, 5o
[«]v 69,87
Fa], «37, 4a
151°.
6l ,79
71,66
i4i,6
• 182°.
64,36
74,70
147.7
Solvants.
[«]v
Camphre cyanè droit dans divers solvants.
Benzène.
— 3.69
- 6,4'o
—33,99
Alcool
méthylique.
4 1 , 35
45,n
80, 83
Alcool
étliylique.
+4 , 00
5i ,66
o n
92,00
Potasse.
178,2
2o8,5
43o,6
Anisyl camphre droit à diverses températures ( ' }.
Température..- 19°. 86°. 148°. Îâ7°.
a.]] 120,76 1 15 ,9 '09,3 ioi.i
a]v i43,2D . 137,6 129,2 ug,5
a], 3oi,4 283.1 268,7
Malate dimèthylique à diverses températures (■ >.
Température.
[«]i '
[«'Jv
[«]l
3°.
-5,3;
-5,76
—7,12
17°'.
-5,58
-6; 06
7 1 37
19°.
— 5,55
-6«,o4
-7,01
—6,49
— 7,4
-9w3
(') Pour l'influence des solvants, voir A. Hallek etR. Lucas, Comptes rendus, 180,
1925, p. i8o5.
( 2 ) Four l'influence des solvants, voir Grosshann et Landau, Zeit. f. Phys. Chem.,
75, 1910, p. 129.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. 1079
L'examen des rés'ultats précédents montre le parallélisme des actions des
solvants et de la température sur l'activité optique. Dans le cas de la fen-
chone il y a une similitude remarquable avec le camphre dans le classement
des solvants. L'inversion du camphre eyané dans le benzène n'avait pas été
observée ('). Pour le malate diméthylique l'existence d'un maximum et
d'un minimum pour a(T) est incompatible avec l'hypothèse de deux formes
'"actives ( 2 ).
Signalons qu'il n'est pas possible, pour les corps précédents, de rendre
compte des variations des [a] par l'hypothèse d'un mélange, de deux formes
actives seulement.
RADIOACTIVITÉ. — Sur le rayonnement responsable du relèvement final des
courbes d' 'absorption relatives au Ra(D + E). Note ( 3 ) de MM. Georges
Fochnier et Marcel Goillot, présentée par M. Jean Perrin.
Dans un travail sur l'absorption des rayons [3 par la matière (*)
l'un de nous a observé que les courbes logarithmiques d'absorption du
"rayonnement de Ra(D + E) dans les corps simples à numéro atomique
supérieur à 5o présentaient, un relèvement final que l'auteur proposait
d'attribuer à la production d'un rayonnement secondaire, probablement
de nature électromagnétique, au sein des écrans absorbants. Cette explica-
tion était motivée par le fait, qu'aucun relèvement n'avait pu être observé
pour les éléments absorbants à numéro atomique inférieur à 5o.
Nous nous sommes efforcés récemment de mettre en évidence, par une
méthode photographique associée à l'emploi d'un champ magnétique, un
tel rayonnement secondaire prenant son origine dans les écrans. L'ensemble
des résultats obtenus nous amène à conclure qu'il n'est pas possible d'attri-
buer le relèvement final des courbes d'absorption à un rayonnement secon-
daire, mais seulement au rayonnement y primaire de la source.
Ce rayonnement avait été étudié antérieurement par I. Curie et G. Four-
nier ( B ), ce qui nous a permis de calculer a priori quel devrait être l'aspect
(') Haller et HmGum. Comptes rendus, 136, 1908. p. i5a5.
(-) Voir à ce sujet R. Ldcas, Comptes rendus, 186, 1928, p. 85j.
( 3 ) Séance du 2 décembre 1929.
( 4 ) Georges Fournier, Thèse de Doctorat, Paris, i3 ruai 1927 ( Masson* éditeur)
( 5 ) Comptes rendus, 176, 1923, p, i3oi.
1080 ACADÉMIE DES SCIENCES.
de la un de la courbe d'absorption. Il y a bon accord* avec le relèvement
observé expérimentalement.
Mais, si le relèvement est dû au rayonnement y primaire de la source, il
devrait également se manifester avec des absorbants légers, à condition de
pousser assez loin la courbe d'absorption. C'est ce que nous avons soumis à
îajvérification, en déterminant à nouveau, par la méthode d'ionisation, à
log.l
. 1,5 gr/cm 2
l'aide d'un appareil particulièrement sensible à quartz piézo-électrique, la
courbe d'absorption du rayonnement de Ra(D + E) relative au carbone.
Alors que nos anciennes déterminations devenaient incertaines lorsque
la masse superficielle des écrans atteignait 0,2a g/ cm 2 , nous avons pu
pousser cette fois les mesures jusqu'à i,5 g/ cm 2 environ. La courbe loga-
rithmique d'absorption obtenue est reproduite ci-dessous. Elle présente un
relèvement final considérable.
SÉANCE DU g DÉCEMBRE 1929. I081
Le relèvement final des courbes d'absorption relatives au rayonnement
du Ra(D + E) semble donc bien dû au rayonnement y primaire de la
source, qui commence à se manifester lorsque le rayonnement (3 primaire
est suffisamment atténué. faut d'ailleurs remarquer que, dans l'étude des
courbes d'absorption relatives au rayonnement de l'uranium X, Georges
Fournier (loc. cit.) n'a jamais observé de relèvement final, même avecles
éléments les plus lourds. Dans ce cas en effet la source n'émet que du
rayonnement [3 sans rayonnement y primaire.
CHIMIE PHYSIQUE. — Étude ébullioscopique des équilibres moléculaires de la
résorcine dans les solutions de chlorure de calcium. Note de MM. F. Bocrion
et E. Bocyer, présentée par M. G. Urbain.
Nous avons étendu aux solutions de résorcine dans les solutions aqueuses
de chlorure de calcium l'étude ébullioscopique faite antérieurement ( 1 )
dans les solutions de chlorures alcalins, et l'étude cryoscopique similaire,
publiée par l'un de nous avec M. Ch. Tuttle ( 2 ). La constante d'équilibre
est
■" nC"-' (n x uoAe — ak) n
K„
(« — if-' .a"-' .k"-^(nak — n x noAe)
n, c, c', Cet a étant le degré d'association, les concentrations des molécules,
simples, associée et totale (cette dernière exprimée en molécules simples),
et la masse de résorcine dans ioo ê d'eau, k et Ae les constantes et élévation
ébullioscopiques.
Ndus avons étudié les deux séries o,25M et o,6i25M. Dans chaque
série, le rapport de la masse de Cl 2 Ca à la masse d'eau contenue dans le
mélange ternaire est déterminé, et égal en particulier, à celui qu'il possède
dans le mélange eau-CPCa, dont la composition définit la série; k est
obtenu par la méthode des premiers .passages par zéro, et d'encadrement.
1. Pour chaque série, la résorcine dissoute dans les solutions de CPCa,
donne lieu à des équilibres entre molécules simples et doubles, ou entre
molécules simples et triples. On a :
(!) F. Bodrion et E. Rodter, Comptes rendus, 184, 1927, p. g4i et io64; 186, 19 28
p. 82; 188, 1929, p. 626. — Journ. de Chim. phys., 24, 1927, p. 437-469, et 25, 19 28
p. 234-248.
( 2 ) F. Bouriom et Gh. Tuttle, Comptes rendus, 186, 1928, p. 1124, et 188. 1929,
p. n 10 et 1496. — Journ. de Chim. phys., 25, 1928, p. 485-4g6,et26, 1929, p. 291 -3i 1.
1082 ACADÉMIE DES SCIENCES.
CI 5 Ca 0,25 M; k = G, 29. - CI 2 CaO,6125 M; k = 7,41.
Concen- , ,„„'
tration. K,. K,. K 4 . K„.' K 3 . K t .
o,5oo - . - - 1,45) i-37
°> 625 3,OI 'r/7 1 ' 2 ' 3 ~ !, 9" I)48 W^ I>76
o )7 5o i,85 P ; 2,64 2,56 i,5o( ■ ' a,i4
0,876 i,85 3,o8 . 3,45 i,32j 2,21
1,000 i,55 2,96] 3,71 1,24 2,40 2, g5
i,i25 1,38 3,ool - i,i; 2,57
i,25o 1,22 2,99' - - 2,81
1,^70 - 3 , 1 4 / - - 2,89
'.5oo - '3,29.1 - - 2,g4|
1,620 - 0,161 - - 3,o3[ '
1 .
760 - 3,35/ - - 2,931 5,g4
i,8 7 5 - 3,5o 7,62 - 2,96] 6,38
2,000, 0,81 3,5i 8,10 - 3,3i ■' 7,61
(a.) K„ moy. = r ,g3; (b) K 3 moy. = 3, 12; ic) K 2 moy.— = 1 ,44; (d) K 3 moy. = 2,g3.
2. La constante ébullioscopique k, plus élevée dans l'eau, croît en même
temps que la concentration en chlorure de calcium, elle est plus grande
que pour le chlorure de potassium à la même concentration équivalente,
et du même ordre de grandeur que pour CINa. On a :
0,5 M. 0,25 M. 1,225 M. 0,6125 M.
Kau. C1K. CINa. CILi. Cl'Ca. C1K. CINa. CILi. Cl 2 Ca.
A- 5,24 6,01 6,35 7,38 6,29 7,06 7,67 8,38 7,41
K 2 a.o3 1,77 1,69 1,93 i,45 i,46 i,44
K 3 ... 0,04 3,85 3,6i i,43 3,12 2,61 2,26 i,36 2,93
Les constantes d'équilibre K, et K 3 relatives au chlorure de calcium,
voisines pour les deux séries, sont du même ordre de grandeur que pour les
concentrations équivalentes en CIK et CINa alors que la constante K 3 est
sensiblement plus faible pour CILi.
3. Des considérations thermodynamiques établies antérieurement mon-
trent que si le chlorure de calcium possède la même pression osmotique
dans le mélange ternaire 'que dans le solvant pur en présence du même
poids d'eau, et si la résorcine obéit à la loi de Van' t Hoff relative aux
solutions étendues, les solutions de CP Ca devaient satisfaire comme milieu
aux lois de l'ébullioscopie, avec une constante ébullioscopique sensiblement'
égale à celle de l'eau pure, résultat en contradiction avec l'expérience. On
trouve une interprétation de cette divergence en admettant une adsorption
de l'eau par les ions du sel.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. lo83
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le mécanisme de V hydrogénation cata-
lytique. Note de M. M. Bourgcel et M Uo V. Gkedy, présentée
par M. G. Urbain.
Dans une Note récente ( ' ) nous avons montré que l'hydrogénation cata-
lytique à l'aide de palladium colloïdal était précédée d'une action de
l'hydrogène sur le métal dont dépend l'activité future du catalyseur. Nous
avons montré que, à pression constante, cette activité était une fonction de
la concentration du colloïde au moment où il reçoit le gaz pour la première
fois et que cette fonction est indépendante du corps à hydrogéner.
Nous allons montrer ici que cette activité dépend aussi de la concen-
tration (pression) eu hydrogène.
Par analogie avec ce que nous avions dû, faire dans notre étude précé-
dente pour obtenir des résultats reproductibles, nous avons toujours prépare
le catalyseur en agitant au préalable pendant (o minutes le colloïde avec
l'hydrogène sous une pression donnée; alors seulement, nous ajoutons l'ac-
cepteur d'hydrogène et commençons la catalyse, soit sous la pression pré-
cédente, soit sous une autre.
Une série d'expériences nous a d'abord montré que, dans la zone étudiée
comprise entre 100 et 8oo mm de mercure, la vitesse- de catalyse suivait pro-
portionnellement et instantanément toutes les variations de pression en
cours d'opération, même si l'hydrogénation débute sous une pression
différente de celle qui règne dans l'appareil au moment du premier con-
tact, soit i atm . Pour avoir une mesure de l'activité du catalyseur nous
avons alors pensé prendre un poids fixe de métal dilué à concentration
constante, le préparer sous une certaine pression, puis effectuer l'hydrogé-
nations ous cette même pression. Pour représenter les résultats, nous aurions
alors multiplié la vitesse obtenue par ■ 7 - ° ■ de façon à la ramener toujours
r r pression °
à une pression constante.
Nous avons dû renoncer à ce mode opératoire, car la zone des pressions
intéressantes est celle des très basses pressions-, les vitesses étaient alors
trop faibles. Nous avons donc préparé sous des pressions variables, mais
toujours hydrogéné sous 760™".
Le résultat final doit être le même si toutefois la variation de pression
( J ) Comptes rendus, 189, 1929, p. 909.
Io84 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ultérieure ne modifie pas l'activité due au premier contact. Pour les basses
pressions, nos expériences montrent qu'elle change un peu; mais le chan-
gement se fait lentement; on peut l'éliminer par extrapolation des courbes
de vitesse.
Tant que la pression de préparation varie entre 760 et 5o mm , l'activité
reste constante; elle ne commence' à varier nettement que vers zo mm . On
la voit alors croître quand la pression baisse, d'abord lentement, puis
très rapidement vers 5°"\ Elle a ensuite tendance à redevenir constante,
vers o mm ,5.
Pression
Activité. . . .
794.
r ,20
694.
1,20
550.
1,31
354.
1,91
39.
1 ,a5
8,2.
i,44
3,7.
1 ,62
2,6.
1,67
0,76.
Ces nombres se rapportent au phénylacétylène; d'autres corps montrent
aussi une augmentation de la vitesse pour les mêmes valeurs de la pression.
Dans le cas où l'accepteur est le phénylacétylène, nous avons pu com-
f1;
M
-i*\
>**
-1,7® ^
-16
\l
\ll
-1S
-H
-1.3
19 ?
1 ^*-
1
TT lut.
1.2.
0,8
O.k.
09
locf. ïïouIog.C
parer les courbes de variation de l'activité en fonction des concentrations
du colloïde et de l'hydrogène : la courbe I est déduite du tableau précé-
dent : elle est bien représentée, de 760™" à 2 mm ,6 inclus, par la loi
A, = «
I — 10"
■ + "/.
où A, est l'activité en litres par heure, it la pression en millimètres de Hg,
a, 3, y des constantes qui pour 2 ms ,85 de Pd dans ioo cm ° d'eau sont
« = 2,07, (3 = o, 108, 7— 1200.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. lo85
La courbe II donne la variation de la vitesse d'hydrogénation sous 760,
rapportée au même poids constant de Pd (2 ras ,85 quand la concentration
varie). Dans la Note précédente nous avons vu que cette courbe était repré-
sentée par
. 1 — kW ,c
où A 2 était l'activité en litres par heure, C en milligrammes par litre,
a= 1 38 et 6 = o,oo435.
En abscisses on a porté les logarithmes de la concentration ou de la
pression; en ordonnées les échelles ont été choisies pour A, et A 2 de telle
façon que la variation totale soit la même.
Graphiquement et analytiquement ces courbes présentent des analogies
très grandes.
On voit donc que non seulement l'activité du catalyseur dépend de sa
concentration en hydrogène et en colloïde au moment du premier contact,
mais qu'elle en dépend suivant des lois quasi identiques. Ceci nous
confirme dans l'idée d'une combinaison Pd"H a où Pd" et H 2 jouent le
même rôle.
CHIMIE MINÉRALE. — Action de la vapeur d'iode sur la vapeur de phos-
phore. Produit de volatilité. Note de M. H. Pélabon, présentée par
M. G. Urbain.
Dans une étude récente sur la formation des fumées par l'union à l'état
de gaz des acides et des bases, M. Tian a montré que ces combinaisons sont
encore réversibles et par suite limitées ('). En appliquante loi de Guldberg
et Waage et en tenant compte du fait que le composé formé est en général
assez peu volatil, il arrive à considérer le produit de la concentration de la
vapeur du sel par la constante R de l'équilibre comme une constante ana-
logue au produit de solubilité d'un sel. Il appelle cette constante produit de
volatilité et énonce la loi suivante : La précipitation d'un sel sous forme de
fumée ne se produit que si, par le mélange de ses constituants gazeux, on
atteint le produit de volatilité du sel.
Nous avons réalisé certaines expériences qui montrent, du moins qualita-
tivement, que cette loi ne s'applique pas seulement à la neutralisation.
(') Tian, Journal de Chimie physique, 26, 1929, p. 91.
1086 ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
La vapeur de phosphore, par exemple, réagit à la température ordinaire
sur la vapeur d'iode pour donner un composé cristallisé en lamelles hexa-
gonales fusibles à 6i°, c'est I'iodure PF rouge orangé. On a
et entre les concentrations
(P 4 ) x (Vi li =K(PP) i =A..
La concentration (PI 3 ) de la vapeur du solide formé peut être considérée
comme constante et le produit de volatilité A également.
Il faut que les pressions des vapeurs des deux corps P 4 et P soient telles
que le produit du premier membre atteigne la valeur A pour que l'iodure
de phosphore puisse se former. On explique alors aisément les résultats des
expériences suivantes que nous avons réalisées.
Un tube de verre de 5o rm environ, et dans lequel on a fait le vide, contient
à Tune des extrémités un morceau de phosphore blanc et à l'autre des cris-
taux d'iode, on le place dans une gaine qui ne laisse passer aucune lumière
et on l'abandonne dans le laboratoire. Après plusieurs jours on observe la
formation de cristaux de triiodure au voisinage du phosphore et de l'iode,
il n'apparaît aucun cristal dans la région intermédiaire. Dans cette portion
du tube, les pressions des vapeurs sont trop faibles et le produit de volati-
lité n'est pas atteint; au contraire, aux extrémités, l'une des pressions reste
faible, mais l'autre est maximum.
Les résultats sont tout différents si le tube est formé de deux parties
reliées par une portion capillaire de quelques centimètres de longueur.
Le dépôt se produit celte fois dans la région capillaire et pas du tout aux
extrémités. La partie capillaire oppose une telle résistance au passage des
vapeurs que les deux compartiments qu'elle réunit se remplissent l'un de
vapeur saturante de phosphore, l'autre de vapeur saturante d'iode et ces
vapeurs peuvent être considérées comme pratiquement pures. Dans le
capillaire, les pressions des deux vapeurs varient rapidement et en sens
inverses, le produit de volatilité est atteint dans ce tube seulement.
Nous avons encore préparé un tube uniforme comme dans la première
expérience et nous avons disposé au milieu un morceau de charbon de bois
bien sec et bien purgé de gaz. Nous avons obtenu dans ces conditions un
dépôt de triiodure uniquement du côté de l'iode, et le composé occupait seu-
lement un espace bien délimité compris entre deux sections distantes de 4
ou 5 mm . Ce dépôt très net était à peu près au milieu de la distance séparant le
charbon de bois des cristaux d'iode. On sait que le charbon adsorbe l'iode
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. 1087
qui ne peut acquérir du côté occupé par le phosphore une tension de vapeur
suffisante pour former PI 3 ; de l'autre côté, la pression de la vapeur
d'iode varie régulièrement depuis la tension de vapeur saturante à une
valeur pratiquement nulle près du charbon; c'est à l'endroit où cette pres-
sion est juste suffisante pour donner avec celle du phosphore le produit de
volatilité A que le triiodure se forme. Cette expérience montre encore que,
contrairement à ce qui a lieu avec l'iode, la vapeur de phosphore est beau-
coup moins adsorbée par le charbon.
Enfin nous avons repris la première expérience, mais en remplissant le
tube de gaz hydrogène, le dépôt de triiodure cristallisé se produit indistinc-
tement dans toutes les régions du tube. Ce résultat n'a rien d'étonnant, on
sait en effet que l'iode se vaporise plus facilement dans les gaz que dans le
vide, ce qui a fait dire crue les gaz ont la faculté de dissoudre la vapeur
d'iode.
Remarquons que toutes ces expériences ne réussiraient pas si la moindre
trace d'eau se trouvait dans les tubes, le triiodure est en effet détruit par
l'eau.
Je n'ai jamais constaté la formation directe du biiodure P 2 I% même du
côté du tube où est placé le phosphore.
MÉTALLURGIE. — Sur l'altération des propriétés mécaniques des tôles de
duralumin après corrosion par Veau de mer. Note de MM. E. IIerzog
et G. Chaudron, présentée par M. H. Le Chatelier.
Après un temps relativement court d'attaque à l'eau de mer, les tôles de
duralumin actuellement utilisées pour la construction des hydravions
présentent des piqûres. Il était intéressant de savoir si ces corrosions
localisées, modifiaient d'une façon importante les propriétés mécaniques du
métal, quoique la perte de poids fût très faible.
Des éprouvettes de traction et des flans pourT essai d'emboutissage étaient
découpés dans des tôles de duralumin de diverses épaisseurs, puis débar-
rassés de leur pellicule de laminage au moyen de papier émeri n° 00. L'at-
taque était faite par de l'eau de mer aérée -, au bout d'un mois, la perte du poids
était d'environ 1 pour 100 pour une tôle de 2 mm d'épaisseur. On peut accé-
lérer l'action de l'eau de mer en y ajoutant une faible quantité d'eau
oxygénée ou en la saturant d'oxygène sous une pression de 25 ks , on obtient
alors les mêmes résultats en 48 heures.
Io88 ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'attaque par l'eau de mer des tôles de duralumin de i m f d'épaisseur
provoque, si la perte de poids ne dépasse pas 2 pour 100, une baisse
notable de l'allongement, mais ne modifie pas sensiblement la charge de
rupture. Dans le cas de l'essai d'emboutissage, l'attaque locale se trouve
, . . AF /
bien caractérisée par le rapport j—^j- (diminution de la charge de rupture
pour 100 sur la perte de poids pour 100) qui est toujours supérieur à 10
dans nos expériences. Au contraire, pour une attaque uniforme, avec la
soude par exemple, ce rapport est très voisin de I.
Tableau I. — Exemples de corrosions localisées et de corrosion uniforme.
(Tôle de duralumin de a"™ d'épaisseur. R = 4 i-4*a kg/mm 2 , A %= 18-19. '
Essai d'emboutissage.
Essai de Iraction. Diminution
- ""™ ■- — -~~ — — ^~ — ' — ■- Perle de la charge Indice
Perte de R par de poids de rupture AF°/„
Réactif d'atlaque. poids »/,. kg/mm ! . A 9 /,. 4m »/,. 4F"/,. Imy„ '
Eau de mer 0,1 4i , 5 i3,6 i i4 i4
Eaudemer + H 2 Os(o,3»/ )- 0,7 38,3 8,6 2 20 10
N'a CI -f- O'-sous 25 alm 2,6 35 . 6
. NaOHà5«/ 8,6 4r,5 18,6 22 34.4 ,,,
Si l'on fait les mêmes expériences sur des tôles de plus en plus minces,
on observe une diminution très grande des allongements et aussi une dimi-
nution de la charge de rupture.
On peut reproduire ces résultats en faisant, sur la surface des tôles, des
trous par un moyen mécanique. Si ces trous ne sont pas trop profonds, on
constate uniquement une diminution de l'allongement; si, au contraire,
ils traversent presque la tôle, on observe en outre une diminution de la
charge de rupture.
Tableau II. — Influence de Vépaisseur.
(Tôles de duralumin, R = 38-^0 kg/mm-, A °/ G = 17-18. j
Essai de Iraction.
Essai d'emboutissage.
Diminution
Perte de poids. Perte de poids, de la charge Indice
Epaisseur . *^— ~ li , _^_ ^ de rupture AF»/,
en mm. en gr./ni ! . en »/„. kg/miu'. A'/,. en gr./m-. en •>/„. AF %. Am' J //
0,6 3env. - 10-20 o 3,5 2.5 80
1,0 » - 20-22 o,3
g ,° » a,D 3o-32 5,6 . 3,6 0,7 -i3 18
3,o » - 38-4o 9-10 3,2 o,4 îo 20
02
40 ii
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. 1089
Le polissage des surfaces altérées par voie chimique ou par des moyens
mécaniques, permet de revenir aux qualités mécaniques initiales du métal.
Tablead III. — Influence du polissage après altération de la surface. (Tôles de
duralumin de 2 mm d'épaisseur, R = 41-42 kg/mm 5 , A °/ =i8-'îo).
Nature
de
l'altération.
Après
altération.
2 ). A Vo-
Après pol
issage.
(kg/mm
K (kg/mm J ).
A. •/..
4a
• 4
43
«9
36
6
4i
18
36-38
10
4<-4o
18
4i
10-12
4.-4o
18-20
Mécanique
»
Corrosion par eau de mer
Certains auteurs (') ont expliqué par une corrosion intercristalline, la
fragilité des tôles minces de duralumin attaquées par l'eau de mër. L'exa-
men micrographique montre que les piqûres sont réparties d'une façon
quelconque à l'intérieur du contour des cristaux.
Nous nous proposons de chercher les causes de ces corrosions localisées
et les moyens de les éviter.
CHIMIE ORGANIQUE. — Fixation de V acétylène par le bromure de phényl-
magnésium en présence de perchlorure de fer. Note de MM. André Job
et Georges Chamjpetier, présentée par M. G. Urbain.
Dans une Note précédente, MM. Jobet Reich"( 2 ) ont montré que les pro-
duits de la réaction de certains chlorures métalliques anhydres surlesorga-
nomagnésiens étaient capables de fixer divers gaz non saturés tels que l'oxyde
de carbone, l'éthylène, l'acétylène, le bioxyde d'azote. La présente Note a
pour objet l'étude de la fixation de l'acétylène par les produits de la réac-
tion du perchlorure de fer anhydre sur le bromure dephénylmagnésium.
L'appareil utilisé est constitué par un ballon à trois tubulures muni d'un agitateur
rotatif à joint de mercure, d'un tube d'arrivée de gaz, d'une burette graduée et d'un
thermomètre. Le ballon est refroidi extérieurement par un mélange de glace et d'eau.
L'acétylène pur est contenu dans un gazomètre gradué, relié à l'appareil par un sys-
tème desséchant.
(') Technical Notes National Advisory Committee Aeronautics, Washington,
n os 282-285, 1928. ,
( ! ) A. Job et R. Reich, Comptes rendus, 177, 1923, p. i43g.
logo ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dans une expérience, 2D™ 3 d'une solution éthérée contenant 7', 4 de bromure de
phénylmagnésium sont placés dans le ballon purgé d'air et renfermant aoo™ 3 d'éther
anhydre et 5o cm3 de benzène anhydre saturés d'acétylène. Le perchlorure de fer est
alors introduit, en solution éthérée anhydre, à raison de i™ 3 (o s ,o46 FeCJ 3 ) par
5 minutes. Dans ces conditions, une vive absorption d'acétylène se produit dès l'addi-
tion des premières gouttes de perchlorure de fer, et la température se maintient aux
environs de 6" (température optima pour l'absorption). La fixation de l'acétylène se
poursuit jusqu'à ce que le volume de la solution de perchlorure de fer introduite soit
de 48™% c'est-à-dire corresponde à une molécule de perchlorure de fer pour trois molé-
cules de magnésien. Le volume d'acétylène fixé est de io.Soo™ 3 (o° sous jôû"™ 1 de mer-
cure) et correspond à 04 molécules d'acétylène pour une molécule de perchlorure de
fer. De nouvelles additions de perchlorure de fer ne déterminent aucune autre absorp-
tion de gaz.
La quantité d'acétylène absorbé varie d'ailleurs d'une expérience à l'autre
suivant la dilution, la température, la durée d'introduction du perchlorure
de fer et la vitesse d'agitation.
Le produit de la réaction est un magma brun, très épais, d'où il est pos-
sible de tirer par centrifugation une poudre brune s'altérant rapidement au
contact de l'air. Cette poudre contient la totalité du fer employé dans la
réaction; quant au magnésium, il se retrouve entièrement, à l'état d'éthéro-
halogénures, dans la solution éthérée. \
Le produit de la réaction traité par l'acide sulfurique étendu, pour éli-
miner le fer, donne une poudre noire insoluble dans l'eau et les solvants
organiques usuels, soluble en bleu dans l'acide sulfurique concentré. Cette
poudre noire a un poids qui est toujours très sensiblement égal à la somme
des poids d'acétylène et de radicaux phényls employés, elle est formée par
un carbure d'hydrogène ou un mélange de carbures d'hydrogène non
saturés de poids moléculaires élevés, elle fixe le brome abondamment en
donnant toute une série de bromures mal définis, elle s'oxyde au contact de
l'air en donnant en particulier de l'acide benzoïque.
Au point de vue du mécanisme de la réaction, il paraît probable que la
fixation de l'acétylène s'effectue sur un organomélallique du fer, produit
intermédiaire instable, résultant de l'action du perchlorure de fer sur le
magnésien. En effet, si l'on agite pendant une heure en atmosphère d'azote
un mélange de trois molécules de bromure de phénylmagnésium et d'une
molécule de perchlorure. de fer en solution éthérée, il se forme du diphényle
et du fer d'après la réaction
6C° H s MgBr -t- 2 FeCI 3 = 3 C° H 3 — C c H 5 + 2 Fe + 6MgBrCl
et le mélange réactionnel ne fixe plus l'acétylène.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. 1091
L'acétylène permet donc de saisir l'organométallique dont, en atmos-
phère d'azote, on ne voit que les produits de décomposition. Cet organo-
métallique intermédiaire n'a d'ailleurs pas pu être décelé avec certitude,
même à la température de — 4o°, en opérant dans l'azote. Il semble néan-
moins qu'il existe à cette température.
MÉTÉOROLOGIE. — Contribution mathématique à V analyse du champ de
pression. Note de M. G. Dedbbant, présentée par M. Deslandres.
I. L'élude empirique des cartes d'isallobares a mis en évidence plusieurs
classes de noyaux de variations : simples, variables, fixes.
Les propriétés des noyaux simples ont été bien étudiées et constituent le
fondement de la méthode des variations. Elles se résument en deux règles
classiques qu'on peut appeler : règles du décalage et règle du rapport
normal.
Quant aux noyaux variables et aux noyaux fixes, ils se rattachent à une
notion encore peu approfondie et très importante à introduire en météoro-
logie : celle d'évolution barométrique.
II. L'étude mathématique des noyaux simples nous a montré :
i° Que la règle du décalage était exacte, dans les -limites où l'on pouvait
admettre la symétrie du barogramme par rapport à l'un de ses points
d'inflexion;
2 Qu'en assimilant le barogramme à une cubique, autour d'un de ses
points d'inflexion, on retrouvait la règle du rapport normal. Les valeurs
théoriques calculées pour les rapports normaux sont très voisines de celles
que donne l'hypothèse d'un barogramme sinusoïdal.
III. Supposant ensuite une évolution en profondeur de l'onde de pression,
qui laisse intacts ses autres caractères (vitesse de propagation, longueur
d'onde, période), nous avons fait l'étude théorique des noyaux variables,
par une méthode de variation des constantes.
A la naissance d'une perturbation, les noyaux de différents intervalles
n'offrent pas de décalage et leurs profondeurs sont dans le rapport des inter-
valles.
Puis les noyaux se séparent et, au bout d'une demi-période, leurs déca-
lages deviennent pratiquement égaux à la demi-différence des intervalles.
Ils présentent toutefois un léger déficit ou excès selon que la perturbation
se renforce ou s'affaiblit. Pendant ce stade, le rapport normal existe, non pas
1092 ACADÉMIE DES SCIENCES.
entre deux noyaux simultanés, mais entre ces noyaux examinés à deux
époques différentes, distantes de leur décalage. Cette propriété généralise
la règle du rapport normal.
A la mort de la perturbation (dernière demi-période), le décalage grandit
jusqu'à la différence des intervalles, et la profondeur est proportionnelle à
l'intervalle.
Les noyaux fixes sont des noyaux (dévolution pure. Ils présentent et
conservent les propriétés limites des noyaux naissants.
Enfin, nous avons' défini l'évolution barométrique par une fonction, et
l'avons étudiée dans sa généralité.
V évolution instantanée en un point peut se représenter par la formule
où T est la tendance; O la vitesse de déplacement des noyaux; to' celle des
isobares et l'angle de l'isobare avec la direction de marche des noyaux.
La tendance est égale à l'évolution instantanée le long des lignes de faîte
des dorsales et des lignes de creux des thalwegs, du champ de pression. Ces
lignes cV évolution pure sont aussi les lieux des points où l'isobare est tangente
à la direction de marche des noyaux.
Il existe des lignes d'évolution pure dans un intervalle donné, le long
desquelles l'évolution est égale à la variation dans cet intervalle. Elles sont
décalées d'un demi-intervalle sur les précédentes.
Les relations entre les lignes d'évolution pure et les fronts de disconti-
nuité seraient importantes à' étudier. Les fronts doubles de la théorie norvé-
gienne, qui coïncident avec les thalwegs du champ de pression, sont en par-
ticulier des lignes d'évolution pure.
ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — Sur la formation des charges électriques
dans les nuages. Note de M. C. Dauzère, présentée par M. Paul Janet.
La plupart des éclairs transportent de l'électricité positive des nuages
vers le sol; ils proviennent d'une partie de ces nuages qui est électrisée
positivement. D'autre part, la grande majorité des pluies, orageuses ou
non, porte des charges positives; il en est de même de la neige et de la
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. I0g3
grêle. Ces faits ont été établis par G. C. Simpson ('), qui les a expliqués
par la théorie bien connue de la rupture des grosses gouttes de pluie-, cette
rupture se produit à la partie inférieure du nuage sous l'action du violent
courant d'air ascendant qui y règne.
D'où viennent les grosses gouttes nécessaires à la théorie de Simpson?
Nous croyons pouvoir répondre à cette question en développant la théorie
de la grêle que nous avons donnée dans une Note antérieure ( 2 ).
Nous avons dit dans cette Note que les grêlons étaient formés à haute
altitude par l'attraction qu'exercent les aiguilles de glace des cirrus
— auxquels les rayons solaires ultraviolets ont donné une forte charge
positive — sur les gouttelettes surfondues négatives du cumulo-nimbus.
Ces grêlons possèdent une charge positive, qui se conserve dans leurs
transformations ultérieures. Si les gouttelettes négatives sont relativement
peu nombreuses, les grêlons grossissent peu et fondent avant d'arriver au
sol. Ils donnent alors de grosses gouttes de pluie, électrisées positivement.
Ce sont les gouttes positives ainsi formées qui subissent le mécanisme de
Simpson à la partie inférieure du nuage. En définitive, la change de cette
partie du nuage résulte de deux actions concordantes dont une seule est suf-
fisante : rupture des gouttes d'une part par la violence du courant d'air,
transport de haut en bas de la charge positive des cirrus par les grêlons
fondus d'autre part.
Mais il ne se produit pas toujours de la grêle, car il n'y a pas toujours des
gouttelettes surfondues à haute altitude. Les gouttelettes sont alors rem-
placées par de petits cristaux, les uns neutres, les autres positifs ou négatifs.
Certains de ces cristaux, qui arrivent au sommet du nuage où agissent les
rayons solaires ultraviolets, prennent une forte charge positive qu'ils
gardent en redescendant avec le courant d'air. Ils attirent grâce à cette
charge un certain nombre de cristaux négatifs pour former de petits amas
positifs; d'autres amas se forment lorsque l'altitude s'abaisse de manière à
déterminer un commencement de fusion; celle-ci permet aux cristaux de se
coller les uns aux autres pour donner des flocons de neige comme ceux
qu'on voit en plaine pendant l'hiver.
A une altitude plus basse, la fusion est complète, et chaque flocon fournit
(') G. C. Simpson, Phil. Trans., A, 209, 1909, p. 879; Phi/. Mag., 30, igi5,
p. 1 ; Roy. Soc. Proc, A, 111, 1926, p. 56, et 1 14-, 1927, p. 376.
( - ) Comptes rendus, 187, 1928, p. 835 ; La Météorologie, n os 49 à 81, avril-juin 1929,
p. i45; Bulletin de la Société française des-Electriciens, 9, xciv, juin 1929, p. 070.
C, R , 1929, 2« Semestre. (T. 189, N« 24.) # 2 •
1094 ACADÉMIE DES SCIENCES.
une seule goutte de pluie, d'autant plus grosse que le flocon primitif était
lui-même plus gros. La majorité des flocons et des gouttes de pluie qui en
résulte possède ainsi une charge positive, et tout se passe comme précé-
demment à la base du cumulo-nimbus.
Ceci peut être généralisé. M. Guilbert (') a montré en 1921 que si on
laisse de côté les bruines provenant des nuages inférieurs « toute pluie qui
tombe en plaine est de la neige fondue ». Ce fait nous paraît aujourd'hui
hors de doute, après plusieurs années de séjour et d'observations dans une
région montagneuse. S'il en est ainsi, le mécanisme que nous venons de
décrire agit dans tous les nuages, qu'ils soient orageux on non. Dans ce
dernier cas, la vitesse du mouvement ascendant est simplement moins consi-
dérable; il en résulte une altitude moins élevée pour le sommet du nuage,
une action moins intense des rayons ultraviolets, une moindre accumulation
des charges positives à la base du nuage; le champ électrique est bien
diminué, les éclairs et tonnerre disparaissent; mais les flocons de neige et
les gouttes de pluie provenant de leur fusion restent toujours électrisés
positivement, en grande majorité.
Nous n'avons rien à ajouter à ce que dit Simpson, pour expliquer la for-
mation des nuages négatifs et des pluies négatives.
Ce qui précède montre comment se forment les grosses gouttes de
pluie ( 2 ) et comment elles prennent une charge positive, dans un nuage
produit par un mouvement ascendant de l'air. Le mécanisme que nous
avons décrit n'est pas en opposition avec celui de Simpson; il est probable
qu'ils agissent tous les deux simultanément pour produire les charges élec-
triques des nuages et celles des précipitations atmosphériques.
ALGOLOGIE. — Sur l'hétérogamie d'une Cladophoracée, Lola (nov. gen.)
lubrica (Setch. et Gardn.). Note de MM. A. et G. Hamel, présentée par
M. L. Mangin.
L'Algue étudiée a été récoltée, à la fin de septembre, au fond de l'anse
de Saint-Suliac, à io km de Saint Servan, dans les flaques vaseuses, peu pro-
fondes, au milieu des Phanérogames halophiles. Une flaque voisine conte-
(') Comptes rendus, 173, 1921, p. 999.
( 2 ) Au sujet des difficultés qu'a présentées jusqu'à ce jour l'explication de la forma-
tion de ces gouttes, voir Hkhphrbys, Physics of the air, p. 266.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE I929. iog5
nait de nombreux filaments de Chtetomorpha Linum Kutz. et d'autres de
Rhizoclonium riparium Harv. y. implexa Ixosenv.; elle a été recueillie sur la
plage vaseuse de Saint-Suliac, où elle formait de larges tapis à mi-marée.
Cette Algue, que nous rapportons au Rhizoclonium lubricum Setchell et
Gardn., forme un enchevêtrement de longs filaments d'un beau vert ou clans
les flaques ensoleillées, d'un vert jaunâtre, à articles larges de 35 à 45^,
généralement de 4o^. Les filaments sont remarquables par leur état muqueux
et ils forment souvent des touffes flottantes semblables à celles des Spiro-
gyres. Les articles sont de 1 i à 5 fois plus longs que larges et contiennent
un chromatophore pariétal en plaque perforée avec de nombreux pyrénoïdes
de 8 à i5 noyaux pariétaux de petite taille; dans les échantillons maladifs,
le chromatophore se présente sous la forme d'un réseau épaissi aux endroit
où s'enchâssent les pyrénoïdes.
Certains filaments montraient un contenu granuleux, et, près des cloisons
de petites protubérances à l'extrémité desquelles se formait un pore. Les
cellules mobiles se présentaient sous deux aspects nettement différents. Les '
unes, vertes, longues de 8v- et larges de 4^ environ, possédaient deux cils à
l'extrémité antérieure hyaline et un point rouge; la moitié postérieure
élargie était occupée par un chromatophore vert granuleux. Les autres, de
petite taille, ovales, longues de 2-3^, étaient incolores et possédaient deux
cils et un point rouge près de l'extrémité antérieure. Les petites- cellules
ou gamètes mâles se groupaient autour des grosses cellules vertes ou gamètes
femelles; les deux gamètes valsaient parfois, réunis par leurs cils, puis
s>ccolaient latéralement. Après la copulation, le zygote s'arrondissait et
montrait deux points rouges.
Nous n'avons pas assisté à la sortie des gamètes mâles, alors que certains
filaments étaient vert foncé et donnaient des macrogamètes, d'autres étaient
blanchâtres et devaient probablement émettre les microgamètes.
Cette espèce n'appartient ni au genre Rhizoclonium, ni au genre Chseto-
morpha. Les Rhizoclonium marins (Rh. riparium Harv. et Rh. Kochianum
Kuetz.) sont caractérisés par le nombre, la taille et la position des noyaux;
leurs articles contiennent en effet 2 à 4 noyaux suivant la longueur de
l'article, exceptionnellement un seul dans les articles courts, aussi longs
que larges, ou 4-8 noyaux géminés quand, par division simultanée, les
2-4 noyaux habituels viennent de se diviser; les noyaux non géminés sont
d'assez grande taille et se trouvent toujours dans l'axe de la cellule. Au
contraire, dans le nouveau genre Lola, les noyaux sont plus nombreux (5-i 4
par cellule) et ils sont pariétaux. Le genre Chtetomorpha possède également
X0y6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
des noyaux pariétaux de petite taille en nombre plus ou moins grand suivant
les dimensions des articles, mais, suivant les observations de Rosenvinge et
de Hartmann, la reproduction sexuée se fait par copulation d'isogamètes.
Nous croyons nécessaire la création d'un genre nouveau, Lola, qui, malgré
les apparences, s'éloignerait des Chœtomorpha et des Rhizoclonium et serait
à rapproc'her du genre Urospora Aresch., où Wille a décrit une reproduc-
tion hétérogamique semblable à celle que nous avons observée.
BOTANIQUE. — Sur deux genres nouveaux de Bignoniacées du Tonkin.
Note de M. I'acl Dop, présentée' par M. H. Lecomte.
Le Service de Botanique du Muséum a reçu, dans ces derniers temps,
d'une même localité du Tonkin et de deux agents différents du Service
Forestier, des échantillons de deux Bignoniacées présentées sous le même
•nom vernaculaire de Dinli Thoi. Ces plantes m'ayant été confiées pour
l'élude, j'ai reconnu deux genres nouveaux, bien distincts malgré la simili-
tude complète des noms vulgaires.
i° Spathodeopsis P. Dop. — Cette Bignoniacée récoltée par M. Collignon,
inspecteur des forêts, est un arbre entièrement glattre, à feuilles composées
— imparipennées, dont les caractères tirés de la fleur et du fruit m'ont paru
légitimer la création du genre nouveau Spathodeopsis. La fleur, longue
de 6-7™, comprend un calice coriace en forme de spathe, muni de trois dents
triangulaires dans sa région postérieure et fendu en avant presque jusqu'à
sa base. L'ouverture du calice spathacé sur la face antérieure est un carac-
tère qui ne se trouve pas dans les Bignoniacées asiatiques, mais bien dans
le genre africain Newbouldia Seem. Dans le bouton floral, le calice est entiè-
rement clos et constitue un calice aquifère. La corolle est en forme d'en-
tonnoir à cinq lobes arrondis, tandis que dans le genre africain très voisin,
Spathodea Beauv., la corolle est campanulée.
Les étamines sont du type normal des Bignoniacées. L'ovaire et le fruit
qui en dérive sonl des organes centraux qui fournissent, comme je l'ai
montré dans un travail antérieur ( ' ), les meilleurs caractères à utiliser dans
la classification de cette famille. Par son ovaire à cloison simple, dépourvue
de fausse cloison perpendiculaire et possédant sur chaque placenta 4-5 séries
(*) P. Dop, Contribution à l'étude des Bignoniacées (Bull. Soc. Bot. France,
72, 1925, p. 887).
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. IO n->
d'ovules, le genre Spathodeopsis se rapproche beaucoup des Spathodea afri-
cains. La capsule loculicide fortement ligneuse, longue de 35™, à cloison
mince, présente extérieurement, sur chaque valve, trois crêtes longitudinales
onduleuses très caractéristiques. Je n'ai malheureusement pu examiner les
graines dont le développement a été arrêté par des moisissures qui, grâce à
des perforations dues à des insectes, avaient envahi les cavités carpellaires.
Par les caractères que je viens de décrire, le nouveau genre Spathodeopsis
(S. Rossignolii) se rapproche des genres africains Newbouldia et Spathodea
dont il paraît être l'équivalent asiatique. On sait d'ailleurs qu'entre les
Bignoniacées asiatiques et africaines, il existe des relations étroites; c'est
ainsi que le genre Markhamia est commun aux deux régions.
2 Hexaneurocarpon. — Ce deuxième Dinh thoi, envoyé antérieurement
de Hoa Binh par M. l'Inspecteur des forêts Brillet, est un arbre pubérulent
dans ses parties jeunes et à la face inférieure des feuilles qui sont compo-
sées imparipennées. Je n'ai pas vu les fleurs de cette espèce, mais le fruit
m'a paru suffisamment caractéristique et différent de tous les autres fruits
de Bignoniacées pour légitimer, tout au moins provisoirement, la création
du nouveau genre Hexaneurocarpon. Ce fruit est une capsule loculicide
jaune clair tachée de sombre, longue de 4o cm et large de 4 cm , aiguë aux
deux extrémités, à section presque quadrangulaire. Les valves très épaisses,
spongieuses et un peu ligneuses sont munies chacune de 3 côtes rectilignes
longitudinales, une dorsale, deux latérales, hautes de 5 à 7™. La cavité
cylindrique de la capsule est subdivisée en deux par une cloison large, mince
et simplement épaissie sur les bords placentaires. Il n'existe aucune trace
de fausse cloison. Les graines, disposées en deux séries dans chaque loge,
sont munies d'une aile membraneuse hyaline longue de 65 mm , large de 2o m "\
L'embryon est formé de deux cotylédons très larges arrondis et d'une radi-
cule courte et épaisse. Il est incontestable que par la forme de la cloison
placentaire le genre Hexaneurocarpon {H. Rrilletii) se rapproche du genre
Haplophragma P. Dop; la forme du fruit et des graines l'en éloigne suffi-
samment pour lui conférer la valeur d'un genre nouveau quoique l'organi-
sation des fleurs soit encore inconnue.
1098 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BOTANIQUE. — Évolution du chondriome dans les graines de Phaseolus
multiflorus. Note de M. N. Wagner, présentée par M. Molliard.
Le but du présent travail est d'étudier l'évolution du chondriome au
cours de la maturation et de la germination de la graine. Dans les cellules
des graines sèches, pendant leur gonflement et au cours des premières phases
de la germination, les chondriosomes n'ont pas encore été l'objet de
recherches. Leur évolution dans l'axe hypocotylé et dans les cotylédons de
l'embryon, pendant la maturation des graines et aux phases avancées de la
germination, a été brièvement décrite par A. Guilliermond pour le Haricot,
le Pois, le Ricin et la Courge ('). Cette description (surtout pour le Ricin
et la Courge) n'englobe pas tous les stades de l'évolution et ne concerne,
surtout, que la formation de plastes et de l'amidon. Il n'y a pas d'autres
travaux sur ce sujet.
Ce sont les racines des embryons de graines du Phaseolus multiflorus
fixées par le mélange de Lewitsky ( 2 ) qui nous ont servi d'objet de
recherches. Dans les graines de Phaseolus qui ont atteint leur grandeur
normale, mais qui ne commencent pas encore à se dessécher, le chondriome
des cellules de l'embryon se présente sous les formes ordinaires de chon-
driocontes et mitochondries. La constitution du chondriome est différente sui-
vant les tissus. Dans les cellules de la partie moyenne du plérome et de la zone
extérieure du périblème, le chondriome est représenté, principalement, par
les mitochondries. Dans les cellules allongées de la partie extérieure du
plérome prédominent, au contraire, les formes longues deschondriocontes.
Dans les cellules delà zone intérieure du périblème, là où le chondriome est
particulièrement abondant, il est représenté, en proportions égales, par des
chondrioconles (plus courts que dans les cellules allongées du plérome) et
par des mitochondries. Ces types de chondriome ne sont pas séparés nette-
ment les uns des autres et il existe des types intermédiaires dans les zones
limitrophes des différents tissus. A ces stades, les chondriosomes ne con-
tiennent pas habituellement de grains d'amidon. La figure i représente une
(') A. CxuuLiERMOSD, Sur la formation de f amidon dans Vembryon avant la
maturation de la graine ( C. B. Soc. Biol., 76, 1914, p. 067).
( 2 ) Formol à 10 pour 100 (o/"" 1 ), acide chromique à 1 pour 100 (i™ 1 ), 2, 5 jours; puis
acide chromique à 1 pour 100 (5 vol j, acide osmique à 1 pour 100 (2™'), eau (i3 v,,1 ) 7
5 jours.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE Ï929. IO99
cellule de la zone intérieure du périblème dans la racine de l'embryon, au
stade décrit.
Au cours de l'évolution ultérieure des graines, les chondriosomes com-
mencent à produire activement de l'amidon. Dans les cellules à chondrio-
contes nombreux, ce sont ces derniers qui forment la majeure partie de
l'amidon. Dans ce cas, les chondriocontes se fragmenfent en de petits
plastes. D'autres, qui n'ont pas formé de l'amidon, se fragmentent en mito-
chondries. Pour cette raison, le nombredes mitochondries augmente (voir
figure 2). C'est à peu près à ce stade que commence la dessiccation des
graines. Lors de cette déshydratation, tous les chondriocontes se frag-
mentent définitivement en mitochondries ou en plastes, de façon que le
chondriome des cellules ne soit composé que de mitochondries. Ces der-
nières se groupent alors (dans les cellules allongées du plérome et dans la
zone intérieure du périblème) en plusieurs endroits des cellules. La figure 3
représente une cellule de la zone intérieure du périblème au stade indiqué.
La même forme et la même répartition du chondriome persistent aussi
IIOO - ACADEMIE DES SCIENCES.
dans les graines sèches, avec cette différence seulement que les accumula-
tions des mitochondries deviennent encore plus compactes.
On peut constater l'existence de ces accumulations au cours de la germi-
nation des graines, même après un séjour de 6 à 10 heures en milieu
humide. Ensuite, à mesure que les graines se gonflent, les mitochondries se
séparent peu à peu et se répartissent uniformément dans tout le proto-
plasme. En même temps, une partie d'entre elles commence à se trans-
former en chondriocontes. Après deux jours de germination, le chondriome
dans les cellules de la racine de l'embryon chez Phaseolus prend de nouveau
son aspect normal. Les figures 4, 5, 6 et 7 représentent les modifications
graduelles du chondriome dans les cellules de la zone intérieure du péri-
blème au bout de 1 , 5, 16, 5, 3o et 67 heures à partir du début de la germi-
nation.
Le présent travail conduit aux conclusions suivantes : i° le chondriome
existe constamment dans les cellules de l'embryon chez Phaseolus à tous les
stades de l'évolution de la graine et aussi dans la graine sèche; 2 il y a un
rapport entre la forme affectée par le chondriome et la teneur en eau de la
graine.
ZOOLOGIE. — Observations sur les Psammechinus miliaris Klein (Échinides)
de la baie de Seine. Note de M. Jean Mercier.
Au cours d'études sur les Kchinodermes fossiles, et plus particulièrement
sur les Échinides, j'ai été amené à examiner les variations d'une espèce
actuelle pour discuter la valeur de caractères considérés comme spécifiques.
Mes recherches ont porté sur une espèce très commune dans la Baie de
Seine : le Psammechinus miliaris Klein.
Les individus étudiés, au nombre de SgG, ont été drogués sur la plate-
forme rocheuse de calcaires bradfordiens du littoral du Calvados. Ils pro-
viennent de trois stations : la première au large de Ver-sur-Mer, la seconde
sur les Essarts de Langrune, et la troisième située à environ 5 milles au
large de Luc-sur-Mer. Les dragages ont été effectués à l'époque de la matu-
rité sexuelle de Ps. miliaris, c'est-à-dire en juillet-août 1929. Les oursins de
la station III sont cependant de très jeunes individus, non sexuellement
mûrs, qui mesurent au maximum io mm de diamètre et 5 imn de hauteur.
Tout d'abord on constate une différence notable, portant uniquement
sur la taille, entre les Psammechinus de Ver-sur-Mer et sur ceux des Essarts
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. 1101
de Langrune. Ceux de Ver sont en moyenne un tiers plus petits que ceux
des Essarts. Par contre les variations de la forme générale du test chez les
oursins de ces deux stations donnent des polygones de fréquence semblables
dont le mode est - (rapport de la hauteur au diamètre). On doit remarquer
qu'à partir de ce mode, il y. a une forte proportion d'individus surélevés et
très peu d'individus surbaissés. Étant donnée l'homogénéité de ces derniers
caractères morphologiques, la différence de taille entre les individus des
deux stations ne peut s'expliquer, à mon avis, que par l'existence de condi-
tions biologiques défavorables au parfait développement des Ps. miliaris'k
Yer-sur-Mer. Les stations de Ver et des Essarts de Langrune sont séparées
par le courant d'estuaire de la Seulles, prolongé dans la fosse de Cour-
seulles. Les eaux de ce courant d'estuaire, entraînées par les courants
marins de reflux vers l'Ouest, décantent, au large de Ver-sur-Mer, lesallu-
vions et les substances organiques qu'elles contiennent en suspension. Ces
conditions, et peut-être aussi la légère dessalure de l'eau, nuisent sans doute
au parfait développement des Ps. miliaris.
On doit encore signaler que tous les représentants de cette espèce,
dragués sur les côtes du Calvados, sont d'une taille nettement inférieure à
celle des Ps. miliaris recueillis dans la Manche occidentale et dans l'Atlan-
tique. Là encore interviennent probablement des conditions biologiques
qui ne sont pas propices au bon développement de l'espèce dans la baie de
Seine.
L'étude des oursins provenant de la station de Luc-sur-Mer donne un
polygone de variation monomodal (mode M- On a vu que pour les deux
premières stations, ce mode était également-- Il en résulté que la forme
type des 1 Ps. miliaris des côtes du Calvados est celle dont la hauteur est
comprise deux fois dans le diamètre. On arrive ainsi à une conclusion con-
traire à celle de A. Bonnet (') qui, en se basant sur des mesures prises sur
le Paracentrotus lividus, a proposé une loi de croissance des Echinides, éta-
blissant que le jeune oursin croît d'abord en diamètre pour grandir ensuite
surtout en hauteur. Mes mesures, au contraire, montrent que pour un
même diamètre, on a des formes surélevées, normales (M et surbaissées.
( ' ) A. Bonnet, Documents pour servir à V étude de la variation chez les Echinides
{Bull. Inst. Océanographique, n° 462, 10 septembre iç)25; Monaco).
1I02 '' ACADEMIE DES SCIENCES.
L'étude de l'appareil apical des individus de ces trois séries m'a conduit
aux conclusions suivantes :
i° On a attribué un grand rôle à la position et à la forme des pores géni-
taux dans la discrimination des espèces. Ces caractères sont très variables
chez le Ps. miliaris. On peut suivre en effet tous les stades depuis les pores
internes jusqu'aux pores marginaux et l'on arrive à des cas d'émigration
des pores génitaux dans les aires interambulacraires.
2° Il existe, entre les différentes plaques "apicales, soit génitales, soit
ocellaires, des cas de fusion et de pseudofusion. Ces derniers se rencontrent
exclusivement au voisinage de la madréporique et résultent de l'allonge-
ment tangentiel des hydrotrèmes recouvrant les lignes de suture des
plaques.
'i° Les vides produits dans le cercle apical, par suite de la fusion ou de
l'étroitesse des éléments constituant cet appareil, sont comblés, soit par
l'intercalation dans le cercle d'une plaque ocellaire, soit par rallongement
latéral d'une génitale.
En résumé, l'étude des variations morphologiques du Psammechinus
miliaris des côtes du Calvados permet d'établir quels sont, chez ces Échi-
nides, les bons caractères spécifiques. Ils résident dans la disposition cons-
tante en arcs de trois paires de pores ambulacraires et dans l'arrangement
des tubercules. Ces conclusions permettent d'orienter, pour une espèce
donnée, la recherche des caractères qui, par leur fréquence, sont suscep-
tibles d'être utilisés avec certitude pour l'identification d'une espèce.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la transformation de l'acide pyrmique en
acide lactique dans le foie. Note (' ^ de M me Y. Khodvine, M\ï. E. Aubel
et L. Chevillakd, présentée par M. M. Molliard.
Il y a longtemps (Embden, Neuberg, Baer et Blum, etc.) que l'on a
montré que la réaction est possible. Mais le mécanisme n'a pas été, à notre
connaissance, élucidé. Ceci nous a incités à reprendre l'étude de phénomène.
Si l'on abandonne au thermostat à 3g°, pendant 4 heures, en anaérobiose,
un mélange de foie haché et de pyruvate de soude en suspension dans du
liquide de Ringer, on constate, comparativement aux témoins, uneaugmen.-
tation d'acide lactique et de CO 2 . Le rapport du poids de l'acide lactique à
(') Séance du i décembre 192g.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. no'")
celui de CO 2 en surplus, pour une même quantité de pyruvate employé,
croît avec la quantité de foie mise en expérience jusqu'à certaine limite,
à partir de laquelle il demeure constant et voisin de 4 :
Foie acide lactique en surplas
PoMs du foie. pjruvate" CO ! en surplus
00 5o/i 2,5
5o 00/ 1 2,6
5o 5o/i 2,8
,
,
7 5/i 3,8-
7 5/i 3,3
7». -s. 70/1 3,8
100 100/1 3,9
100 ■ 100/1 * 3,8
ijo i5o/i 3,9
Quelle conclusion peut-on tirer de ces résultats ? L'augmentation d'acide
lactique est due à une fixation de H 3 ; et celte fixation de H 2 est en relation
avec l'augmentation du CO 2 . Il est permis de penser que H 2 et GO 2 pro-
viennent du glucose :
CH'^O 6 + 6 H a -* 6C0 3 + vi H=.
Si les choses se passent ainsi, la réaction globale s'écrit :
CH'CQCOOH -+- H^ -> CH'CHOH COOH
! ,
i/i2C 6 H ,s 6 +i/2H ! 0->i/aC0 5 + H 2
, 1 . acide lactique , . ,^ , , , qo ,
et le rapport ' — doit être égal a ^ = 4>c>9.
Or c'est précisément le nombre vers lequel tendent, sans pouvoir le
dépasser, les. rapports expérimentaux ('). Les nombres les plus bas trouvent
leur explication dans la non-utilisation par l'acide pyruvique d'une partie
de l'hydrogène libéré par la déhydrase du foie aux dépens du glucose.
La réaction proposée n'est pas la seule qui, dans nos conditions expéri-
mentales, se produise : 5o pour 100 environ de l'acide pyruvique disparu
sont justiciables de la réaction, une faible partie est transformée en acétal-
*
( 1 ) Nous ferons remarquer: a. que les poids d'acide lactique sont systématique-
ment, du fait-des manipulations, trop faibles d'environ 5 pour ioo; b. que la vérifica-
tion de la réaction par la disparition du glucose est impossible. II faudrait pouvoir
apprécier, dans les conditions expérimentales, des différences de l'ordre de y^.
IIo4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
déhyde, et nous ignorons le destin du reste, mais nous pouvons affirmer
qu'il n'est pas transformé en glucose. En effet nous avons opéré en anaéro-
biose, exactement à rH 2 = 7 ±o, 5: Dans ces conditions le stade acide lac-
tique ne peut pas être dépassé : si l'on met 5o s de foie en présence de o s , 885
d'acide lactique à l'état de lactate de Na, aucun extra ÇO 2 n'est constaté,
et l'on retrouve sensiblement tout le lactale. Ceci est conforme à ce que
Myerhof et Hill nous ont appris, à savoir que la remontée de l'acide'lactique
au glycogène dans le muscle est impossible en milieu anaérobie. Or, un foie
physiologique est un foie anaéorobie. Son rH a =7 chez l'animal vivant
(Aubel et Wurmser). Dans ces conditions, la conclusion qui semble devoir
être tirée est que, normalement en ce qui concerne les corps en C ;1 , le foie
n'est pas un gluco-formateur. Il ne peut que préparer l'acide lactique, qui,
drainé, sera synthétisé en glycogène par le muscle, dont le rH a = i4 à 20
(Aubel et Wurmser).
La séance est levée à iG h . -
E. P.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1929. llo5
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— Ministerio de agricultura. Direccion de meteorologia : Publicacion.
■ — ■ Ministerio de agricultura. Direccion gênerai de minas : Boletin, Bon; Publicacion.
— Ministerio de agricultura. Seccion de propaganda y informes : Boletin; Publicacion,
— Museo nacional de historia natural : Anales, A 720 ; Memoria anual.
Ho8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Buenos Aires. — Seminario matematico argentino : Boletin.
— Sociedad cientifica argentina : Anales, A 687.
— Boletin matematico, B53/J 1 .
— Boletin mensual de estadistica agro pecuaria, B 536 bis.
— Estadistica agro pecuaria, E 3g6'.
— Physis, P32/,.
— Revista argentina de neurologia psiquiatria y medicina légal.
— Revista zootecnica, R g34.
La Plata. — Facultad de medicina veterinaria : Revista.
— Universidad : Anuario, A iSgg 1 ; Contribucion al estudio ciencias fisicas y mate-
maticas, U 108.
— Observatorio astronomico de la Universidad naciona] : Publicaciones, P 800 bis..
— Oficina quimica de la Provïncia : Anales, A 684'.
Brésil.
Rio-de-Janeiro. — Instituto brasileiro de sciencias : Boletim, B 4o6-.
— Instituto Oswaldo Cruz : Memorias, M 701.
— Instituto vital Brazil : Boletim, B4o6'.
— Observatorio nacional : Annuario, A 1868; Boletim magnetico, B ^10 bis',
Sao Paulo. — Museu Paulista : Annaes, AjSj"-; Revista, R 823.
— Serviço sanitario : Divulgacaos de hygiène.
— Annuario denwgraphico, A 1 86 1 ' .
— Boletim hebdomadario de estatistica demographo-sanitaria, B 4 10.
— Boletim mensal de estatistica demographo-sanitaria, B 4i2.
— Revista polytechnica.
Canada.
Halifax. — Nova Scotian Institute of Sciences : Proeeedings and Transactions, P 4g3.
Ottawa. — Biologie Board of Canada : Bulletin, B 2346'.
— Canadian Patent Office : Record and register of copyright and trade marks, C 66.
— Department of Mines : Memoirs, C55; Muséum Bulletin; Reports, G 55.
— Dominion Observatory : Publications, D 137.
— Geodetic Survey of the Canada : Annual Report of the Director, A 1796.
— Tide Tables for the Eastern Coats of Canada, T i35 bis. '
— Tide Tables for the Pacific Coast of Canada.
Toronto. — Biological Stations of Canada : Contributions to Canadian biology and
fisheries, C 1001.
— Royal Astronomical Society of Canada : Journal, T 281.
— Royal Canadian Institute : Transactions, C 63.
Victoria. — Dominion Astrophysical Observatory : Publications, P 806. '
(A suivre.)
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SEANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 16 DÉCEMBRE 1929,
PRÉSIDENCE DE M. Louis MÀNGIN.
En ouvrant la séance, M. Louis Mangin prononce l'allocution sui-
vante :
Messieurs,
La tâche de votre président est particulièrement lourde cette année.
Un trop grand nombre de deuils ont assombri nos séances et creusé parmi
nous de cruels vides.
Fernanb Widal, clinicien réputé, observateur remarquable, s'est attaché
à dépister les maladies dans leur période de latence qui laisse trop souvent
le médecin impuissant. Ses recherches sur le sérodiagnostic et le cyto-
diagnostic ont fourni des réactifs simples pour la connaissance de certaines
maladies dont le diagnostic était incertain.
Son analyse pénétrante du mal de Bright lui a permis de distinguer la
rétention des chlorures et celle des produits azotés et de formuler des
remèdes aussi simples qu'efficaces.
Joseph Bousslnesq, découvert par M. de Saint-Venant au Lycée de Gap,
est devenu l'un des plus grands mathématiciens de son temps. Sa remar-
quable théorie de la dispersion de la lumière annonçait déjà un physicien
de valeur, et ses travaux sur l'hydraulique et l'hydrodynamique portent
l'empreinte de son génie mathématique.
Dans ce domaine, il a résolu des questions qui paraissaient insolubles
avec une science pénétrante et une rare élégance; il a créé une méthode de
statistique très précieuse dans les applications de la théorie cinétique de
la matière.
Henei Andoyer, de la Section d'Astronomie, nous a laissé, avec son
travail magistral de la théorie de la Lune, ses recueils d'éphémérides
C. R., ig2 9 , 2' Semestre. (T. 189, N° 25.) - 83
Il 10 ACADEMIE DES SCIENCES.
astronomiques très appréciés et les nouvelles tables pour lerlogarithmes et
pour les valeurs mêmes des signes trigonométriques, œuvre considérable
digne du calculateur remarquable qu'était Andoyer, et qui constitue un
instrument de premier ordre pour l'Astronomie.
Charles Moureo, de la Section de Chimie, s'affirma par l'histoire des
principes constituants de plusieurs essences végétales, par la découverte des
réactions générales des composés acétyléniques, par la connaissance de la
constitution de la spartéine. Son œuvre principale est l'étude des gaz rares
contenus dans les sources minérales qu'il put poursuivre grâce à la méthode
spectrophotométrique très sensible qu'il avait imaginée.
Près de 60 sources minérales ont livré leur secret et fait connaître les
proportions d'hélium, de krypton, de néon qu'elles contiennent.
Complétées par la mesure de la radioactivité -d'une vingtaine de sources,
ces résultats ont pris une grande importance, en raison de leur influence sur
la physique du globe et l'évolution de la matière.
Léon Lindet, de la Section d'Economie rurale, représentait parmi nous les
industries agricoles au progrès desquelles il a contribué par ses recherches
sur la fermentation, la composition des raisins de divers sépages, la varia-
tion des hydrates de carbone dans les pommes à cidre pendant la maturation .
Le maréchal Fogh, membre libre, fut l'admirable soldat, défenseur de la
justice et du droit, dont la victoire nous délivra de la sujétion allemande. Son
souvenir restera vivant dans nos cœurs.
Charles Depéret, membre non résidant, paléontologiste éminent, dont le
nom restera attaché à l'histoire du bassin de la Méditerranée, pendant la
période tertiaire et quaternaire. Il a formulé, à l'aide des documents fournis
par les nombreuses fouilles exécutées sous sa direction, des idées nouvelles sur
les transformations du monde animal par l'introduction des rameaux phyh>
tiques en faisant intervenir les migrations, les périodes décroissance, etc. et
établi les bases d'une méthode de recherches que la brillante école créée à
Lyon poursuivra.
Sir Ray Lank ester, associé étranger, était l'un des plus grands zoologistes
de notre temps. Après avoir débuté dans la paléontologie par un beau
Mémoire sur les poissons cuirassés et résolu l'énigme des animaux à chloro-
phylle, Ray Lankeslçr aborda successivement les divers domaines de la
zoologie depuis les vers jusqu'aux vertébrés et publia des résultats
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. iîïï
importants aboutissant à des conceptions nouvelles. Son enseignement
retenait autour de lui de nombreux élèves devenus des maîtres à leur tour.
Très nombreux sont les correspondants qui nous ont quitté,
Ch. Riquier, correspondant pour la Seelion de Géométrie, dont l'activité
se limita à la solution d'un problème posé dès l'origine du calcul intégral.
Trabut, correspondant pour la Section d'Économie rurale, qui fut l'un des
artisans de la rénovation agricole de l'Algérie,
"Ulysse Gayon, correspondant pour la Section d'Économie rurale, dont les
recherches sur les maladies des vins, sur leur protection par la pasteurisation,
font autorité.
Georges Lecointe, correspondant pour la Section de Géographie et de
Navigation. Après avoir servi dans l'escadre de la Méditerranée et fait un
stage à l'Observatoire de Paris, fut appelé à réorganiser l'Observatoire
d'Uccle en Belgique. II publia les Annales astronomiques et d'importants
travaux sur la physique du globe. C'était un grand ami de la France. •
Jules Cornet, correspondant pour la Section de Minéralogie, se fit con-
naître, entre autres travaux, par la géologie du Congo belge et notam-
ment du Katanga, si riche en gisements minéraux.
Auguste Lebeuf, correspondant pour la Section d'Astronomie, eut l'occa-
sion de développer, à l'Observatoire de Besançon, le service chronométriquè
si précieux pour l'avenir de l'industrie horlogère de cette ville.
W. H. Perkin, correspondant pour la Section de Chimie, se distingua par
des travaux hors de pair sur les méthodes de synthèse en chimis organique.
JIoald Amundsen, correspondant pour la Section de Géographie et de
Navigation, fut l'un des plus grands explorateurs polaires contemporains.
Il découvrit le passage du Nord-Ouest entre l'Atlantique et le Pacifique
depuis longtemps vainement cherché; découvrit le pôle Sud-quelques jours
avant l'infortuné capitaine Scott et enfin, après de nombreuses et périlleuses
tentatives, réussit à survoler le pôle Nord. Il périt victime de son dévouement
avec nos compatriotes Guilbaùd, de Cuverville, etc.
Après cet hommage rendu à eeux qui nous ont quitté, je suis heureux de
saluer nos nouveaux confrères et de souhaiter la bienvenue à MM. Achard,
Drach, Esclangon, Le Bel, Nicolle.
1 1 12 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Je voudrais maintenant vous entretenir de la Protection de la Nature
qui passionne, dans tous les pays du monde, ceux qui s'intéressent à la con-
servation de certains monuments : paysages, forêts, territoires de chasse
et même gisements des sites géologiques, menacés de destruction. Partout
on se préoccupe de limiter des territoires plus ou moins étendus soustraits
à toute exploitation ou dévastation, de manière à conserver, avec l'aspect
général, la faune et la flore primitives.
Ces régions ont été désignées sous le nom de Parcs nationaux (Amérique),
de Monuments de la Nature (Hollande), de Sanctuaires (Indes britanniques)
et enfin de Réserves de la Nature, terme qui définit mieux que les précédents
ce qu'on se propose de réaliser.
Ce sont les États-Unis qui, en 1872, ont pris l'initiative des mesures de
protection et organisé le plus bel ensemble de territoires réservés. Le gou-
vernement fédéral a créé une vingtaine de parcs nationaux et des monu-
ment nationaux (environ i4o) qui ne diffèrent des parcs que par leurs
dimensions plus réduites. Les uns et les autres sont soumis aux conditions
suivantes : Ils doivent être conservés absolument intacts à l'usage des géné-
rations présentes et futures; ils doivent être mis en réserve pour' l'usage,
l'observation, la santé et le plaisir du public.
Essentiellement établis pour assurer la protection des sites les plus gran-
dioses au point de vue pittoresque ou historique, contre les dévastations de
l'industrie et pour maintenir intactes leur faune et leur flore ou pour
reconstituer des faunes en voie d'extinction, les parcs sont pour la plupart
situés dans la région occidentale des Etats-Unis.
Les plus connus sont les parcs de Yellowstone dans le Wyoming, des
Montagnes Rocheuses (Colorado) et du Grand Canyon (Arizona) au voisi-
nage de l'océan Pacifique, les parcs du Mont Rainier (Washington), du
Crater Lake (Oregon), de Yosemite et des Séquoias (Californie).
Le caractère de ces parcs varie avec les régions. Ainsi le parc de \ ellow-
stone, unique au monde par ses geysers, ses sources chaudes, ses forêts, est
surtout remarquable par sa faune, car il constitue la plus grande réserve
connue pour les mammifères. Les bisons américains, qui étaient à la veille
de disparaître, forment maintenant deux troupeaux de plusieurs centaines
de têtes. Les élans représentent plus de 5oo tètes et le cerf Wapiti, magni-
fique ruminant qui a disparu à peu près partout, s'est multiplié au point de
former un troupeau de i5 à 20 milles têtes; les cerfs mulets, les antilopes
furcifères se mul-tiplient aussi rapidement depuis qu'ils sont en sécurité.
En Californie, dans le massif de la Sierra-Nevada, creusé de vallées étroites
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. I I l3
dominées par des à pics de iooo et i5oo m , il existe un autre parc, le Yosé-
mite, qui présente tous les étages de végétation jusqu'à la limite des glaces.
L'un des plus beaux canyons constitue la vallée du Yosémite, magnifique
réserve forestière où les espèces atteignent des dimensions considérables.
L'essence la plus intéressante est le Séquoia gigantea qui forme des
peuplements de plus de 5oo arbres. On retrouve aussi ces arbres, dans
le Séquoia national Parc, en forêts étendues. Les Séquoia ont un dia-
mètre de 3 à ie ou i i m à la base et une hauteur de 8o m , leur âge se
chiffre par des milliers d'années comme on le voit sur la section offerte
au Muséum national d'Histoire naturelle par la Légion Californienne,
qui a deux mille années d'existence. Ces arbres ont traversé les grandes
périodes de l'histoire du monde dans leur paisible et sereine atmosphère.
Outre ces parcs et ces monuments, les États-Unis ont créé un grand
nombre de réserves forestières, de réserves de chasse, des refuges. L'en-
semble occupe une surface de t5 millions d'hectares dans des terrains boisés
accidentés ou dans les terres improductives. Ce formidable mouvement de
protection n'a pas tardé à produire d'importants résultats par la multipli-
cation de nombreuses espèces menacées de disparition.
Malheureusement, depuis quelques années, à côté de tentatives heureuses
au point de vue éducatif, l'établissement des routes et des hôtels pour les
touristes et les sports ont faussé le caractère primitif de ces parcs et déter-
miné, surtout dans ceux qui se trouvent au voisinage des villes, un afflux de
voyageurs devant lesquels les animaux que l'on voulait protéger se retirent
ou disparaissent. Il y a là un danger auquel échappent en partie les grands
parcs situés loin des villes comme le parc de Yellowstone.
L'exemple des États-Unis a été bientôt suivi. Le Canada a créé à son tour
une douzaine de parcs nationaux de 3 millions d'hectares, parmi lesquels on
peut citer dans les régions montagneuses de l'Ouest : Parc des Laurentides,
Parc algonquin situés dans les grandes plaines forestières •, les Parcs de Mosse
Mountain et de Mainwright affectés à l'élevage et à la protection des grands
ruminants indigènes : Élans, Wapiti, Cerfs et surtout Bisons. Dans les parcs
des Montagnes Rocheuses, où la chasse est sévèrement interdite, les grands
mammifères sont nombreux et deviennent très familiers, sauf les ours
Grizzly et les Lynx. Il est vrai que là rien n'a été sacrifié au grand tou-
risme, seules des pistes permettent la circulation dans les parcs.
La Nouvelle-Zélande possède huit grands parcs et plusieurs centaines de
réserves.
Ill4 . ACADÉMIE DES SCIENCES.
L'Union Sud- Africaine à Gréé en 1927 le parc national KrUger, le plus
grand du monde car il couvre 2 raillions d'hectares.
L'Australie^ les Indes anglaises, la Birmanie ont institué des sanctuaires
et des réserves. Le mouvement de protection s'est produit au Japon depuis
191 î avec ia création des monuments nationaux au nombre de 420, com-
prenant 166 monuments historiques, 47 sites remarquables, 24 réserves
zoologiques pour la faune indigène, 164 réserves botaniques pour la conser-
vation des principaux groupes de végétation : forêts primitives, végétation
alpine, végétation des dunes, des marais ainsi que pour la conservation des
végétaux les plus curieux. Enfin, 19 réserves géologiques et filinëralogiques.
Tout cela forme un ensemble qui n'est dépassé que par l'organisation des
Indes néerlandaises où le mouvement s'est développé de 1919 a 192a par la
création d'une soixantaine de réserves â Java dont la contenance varié de
quelques hectares à plusieurs milliers. Elles sont destinées à conserver,
comme au Japon, divers types de forêts naturelles comme celles dé Tjiboda,
à\irdjœna ou pour assurer la permanence des Casliarina, des Palaqliium, dès
Barringtonia, des Bafflesia aux fleurs gigantesques. Les régions volcaniques,
les cavernes avec leurs formations Calcaires, les îles coralliennes ne sont
pas oubliées. EnGn de belles réserves zoologiques pour la conservation du
Rhinocéros SbndaicuS-, du Banteng (Bas Sondaicus), des Orângs-Outangs,
de nombreux oiseaux, etc.
Dans Iesjles voisines, Bornéo, Sumatra, les Célèbes,.on se propose d'éta-
blir des réserves importantes, notamment à Bornéo d'une contenance de
gooooo hectares, où vivent encore, en grand nombre, les orangs-outangs,
les tapirs, les éléphants. Le varan géant (Vararius komedoensis) serait pro-
tégé dans les petites îles situées au nord de Timor.
Toutes ces réserves sont sévèrement gardées et ies permis de chasse
variés sont accordés moyennant finances dans des conditions précises de
manière à éviter les abus. L'organisation des Indes néerlandaises et, après
elle, celle du Japon sont des modèles à suivre en ce qui concerne le choix des
réserves et les mesures de protection.
L'Europe est entrée à son tour el tardivement dans celte voie, mais timi-
dement, à cause de la rareté des surfaces improductives par suite de I'exten-
lension des cultures.
L'Angleterre a réalisé un mode particulier de protection, en favorisant
une organisation privée, le National Trust, régi par une association possédant
l'autonomie financière et qui peut acquérir, au nom de la nation, les paysages
SÉANCE DO 16 DÉCEMBRE I929. 1 1 1 5
ou les monuments dont la conservation présente un intérêt pour la science,
Fart ou le folklore. Le National Trust possède actuellement près de
3oo réserves de nature artistique ou archéologique et, dans le nombre,
quelques-unes sont consacrées à la conservation de la faune et de la flore.
La Suisse a créé le beau parc nalional dcT'Engadine.
L'Italie possède deux parcs, dont l'un, le Parmlisio, dans les Alpes, cons-
litue une belle réserve où le Bouquetin et le Chamois soiU en pleine prospé-
rité. La Suède a, pendant longtemps, tenu la tète avec 12 parcs nationaux.
Dans l'Europe centrale, la Pologne, la Tchécoslovaquie, ont aussi créé
d'importantes réserves; nous devons surtout signaler le Parc international,
créé d'un commun accord par la Pologne et la Tchécoslovaquie, qui est à
dieval sur une frontière commune, toujours discutée, dans- la région de
Tatra, supprimant ainsi d'une manière très élégante, les discussions irri-
tantes soulevées par cette question de frontière.
L'Allemagne a créé en 1906 un office central de là protection de la
nature, sous Le contrôle du Ministère de l'Instruction et des Beaux-Arts, dont
le rôle est d'étudier et de proposer les réserves naturelles, qui sont créées
par des lois spéciales; il a en outre un droit de contrôle sur ces réserves.
En Prusse, on compte actuellement 178 réserves d'étendue variable pour
la faune, la flore, les monuments les plus remarquables et les réservés zoolo-
giques, avec des parcs comme le Lûneburger Park, le Zehlanbruch.
La Bavière compte 90 réserves parmi lesquelles le Parc national
Kônigsse, la Saxe 1 1 réserves, le Wurtemberg 1 1 réserves, etc.
En tenant compte du nombre d'habitants, les réserves d'Allemagne et
d'Autriche sont les plus importantes en Europe.
Le .gouvernement néerlandais favorise les efforts d'une puissante société
privée qui a constitué une quarantaine de réserves de plusieurs milliers
d'hectares constituées par des bois, des tourbières, des bruyères, des dunes
aux flores et aux faunes spéciales. Parmi ces réserves il faut citer celle de l'île
deTexel, refuge des Palmipèdes, Mouettes, Goélands, Avocettes, etc., et
celle du lac de Naarden où, parmi les roseaux, les Hérons pourprés, les Spa-
tules, les Avocettes, les Canajds évoluent et se reproduisent en toute liberté.
En face des organisations si vivantes et si prospères que je viens de vous
rappeler, la France est demeurée inerte. On n'a rien fait pour assurer, chez
nous, la conservation des espèces en voie d'extinction; la disparition des
Gelinottes, des Bartavelles, du Grand Coq de Bruyère, du Chamois, du
Bouquetin atteste notre impuissance. Chasseurs et braconniers s'acharnent
HlG ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
à l'envi sur les restes d'une faune autrefois très riche, assurés qu'ils sont de
l'impunité grâce aux influences politiques locales.
D'autre part les tentatives faites par le Prince de Monaco en 1917 dans
les Pyrénées et dans l'Estérel n'eurent pas de succès. Le seul Parc national
existant est celui du Pelvoux, insuffisamment organisé. ■
Le vote de la loi sur la protection de la nature, en instance devant le
Parlement, nous permet d'espérer un avenir meilleur par la création de
réserves dont les projets ont été étudiés, et notamment par l'organisation
d'un Parc franco-espagnol comprenant le cirque de Gavarnie et la vallée
d'Arrasas, où vivent encore quelques bouquetins.
Signalons maintenant les résultats obtenus par l'administration fores-
tière dans la formation des séries artistiques de Fontainebleau, Com-
piègne, Marly, Rambouillet; la création du parc municipal de Plou-
manah sur l'initiative, du Touring Club et de la Commission départemen-
tale des Côtes-du-Nord, et enfin l'organisation, par la Société nationale
d'Acclimatation, de la réserve de la Camargue dans la région comprise entre
les Salins de Giraud et les Saintes-Maries-de-la-Mer.
Là, grâce à la libéralité de la Compagnie Péchiney, la Société possède
la jouissance d'une étendue de 10 000 hectares formée de lacs et de grèves
salines qui, suivant la saison, étincellent au soleil ou revêtent une belle teinte
violette due aux floraisons des Statice, teinte marbrée des plages vertes
formées par les Salicornes. Cette belle région, unique en Europe, est à la
fois le séjour et le lieu de passage des oiseaux migrateurs, Palmipèdes et
Échassiers qui, aux approches de l'hiver, descendent le couloir de la vallée
du Rhône pour se rendre en Afrique, et remontenL au printemps. C'est le
lieu d'élection denombreuses variétés de Canards, des Cygnes, des Flamants
roses, des Ibis,-des Hérons pourprés, des Avocettes, ainsi que des Rolliers
et des Guêpiers, beaux oiseaux africains. Désormais protégée, la Camargue
deviendra une magnifique réserve botanique et zoologique.
Si la protection de la nature est rudimentaire en France, elle était nulle
dans nos colonies il y a peu d'années encore; le Gouvernement français
avait seulement publié en avril 191 4 un décret sur la réglementation de
la pêche de la baleine dans nos colonies.
Nos voisins les Anglais et les Belges avaient depuis longtemps adopté des
mesures de protection dans leurs colonies respectives. En outre, au Congo
belge, le Gouvernement, sur l'initiative du Roi, a constitué le Parc
Albert dans la région du K'ivu dont la faune et la flore sont aussi
variées que les richesses minières. Ce Parc, d'une contenance de
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. III7
200000 hectares, est régi par un conservateur assisté' d'une Commission
siégeant à Bruxelles; ii deviendra l'un des joyaux de la colonie.
Dans l'Afrique occidentale française et surtout dans l'Afrique équalo-
riale, sans réglementation efficace, nos richesses coloniales étaient en proie
à la dévastation des indigènes, des chasseurs, des concessionnaires de ter-
rains. C'est par milliers que les Éléphants, les Rhinocéros, les Hippopo-
tames, les Antilopes, les Girafes succombent dans l'Afrique équatoriale,
non seulement sous les coups de nos nationaux, mais aussi des étrangers
qui, ne pouvant chasser dan"s les colonies voisines assez bien gardées,
viennent chez nous accomplir leur œuvre de destruction. Sous l'influence
des protestations des voyageurs, des naturalistes et d'un Comité national
qui s'est constitué pour la protection de la faune coloniale, une réglemen-
tation a été réalisée en Afrique occidentale par la limitation des permis de
chasse, la création de parcs de refuges au nombre de i5 dans les diverses
régions de la colonie, et enfin par la publication d'une liste des espèces
qu'il est interdit de chasser dans les parcs, ainsi qu'une liste plus réduite
dont la chasse est interdite partout et en tous temps; tels que le Chim-
panzé, la Girafe, l'Hippopotame nain, l'Autruche, le Ratel, le Secré-
taire, ainsi crue les petits oiseaux.
Une réglementation analogue a été adoptée au Togo, au Cameroun,
ainsi qu'en Indochine.
Dans l'Afrique équatoriale où il existe encore de belles réserves de
chasse, la réglementation vient d'être fixée à peu près de la même manière
qu'en Afrique occidentale. Mais dans toutes ces régions, il ne suffit pas
d'instituer des règlements plus ou moins sévères, il est indispensable qu'ils
soient en accord avec les possibilités de surveillance, car il est à craindre
que, sous le couvert de permis de chasse autorisés, la fraude ne s'intro-
duise et que le nombre des animaux sacrifiés ne dépasse les limites per-
mises.
Il n'est pas de région qui échappe à l'action destructive des chasseurs
ou des commerçants. Ainsi les îles du Sud : Kerguelen, Saint-Paul,
Amsterdam, qui présentent .encore une riche faune de Palmipèdes et de
Mammifères marins : Ours marins, Phoques, Éléphants de mer, Léopards
marins etc., sont l'objet d'une chasse industriellement organisée où des
animaux sans défense sont impitoyablement massacrés; aussi a-t-on dû
intervenir pour transformer en parcs nationaux avec interdiction de chasse,
les îles Crozet, Saint-Paul et Amsterdam, ainsi que les côtes Nord et Sud
de Kerguelen.
1 1 l8 ACAÙÊMIE DÈS SCIENCES.
Il me reste à parler de Madagascar, c'est là qu'on peut s'écrier : la forêt
se meurt, la forêt est morte !
Depuis longtemps M. Pêrrier de la Bàthie nous a fait connaître les
richesses de la flore malgache avec ses essences inconnues partout ailleurs,
si gravement menacée, que ses représentants auront disparu avant qu'on eh
ait terminé l'inventaire. C'est l'homme qui est l'ennemi de la forêt à
Madagascar plus que partout ailleurs, car la forêt détruite ne se reconstitue
pas. Par la pratique des « Tavy », ou rizières de forêts, établies sur des
forêts brûlées* par les feux périodiques allumés par les indigènes pour
renouveler les graminées dont se nourrit le bétail, par les exploitations
abusives dé concessionnaires sans scrupules, partout la forêt disparaît
par les incendies. Elle est remplacée dans l'Ouest par la Savane, prairie
parsemée d'arbres ayant résisté aux flammes; dans les régions humides
de l'Est c'est la Savoka qui apparaît, constituée par des monocotylêdones à
rhizomes, des arbustes et des réserves de grands arbres. Peu à peu, Savane
et Savoka disparaissent pour faire place à des prairies à graminées
dépourvues d'arbres et d'arbustes. A leur tour les prairies disparaissent
et le sol dénudé montre des formations latéritiques de couleur rouge qui,
sous Tinfluence du soleil et de la pluie, se transforment en une couche stérile
plus semblable à la brique qu'à la terre végétale. Rien ne pousse dans cette
terre rouge, les graines étant tuées par le soleil ou entraînées par les eaux>
Sous ces influences qui chaque année s'exercent sur de nouvelles surfaces
boisées, -on s'explique que les prairies ou anciennes prairies; aujourd'hui
dénudées, occupent les f de la surface de l'île, tandis que les forêts ne
couvrent guère plus de 3 millions d'hectares.
Il était urgent d'aviser. M. le Gouverneur général Olivier, ému parles
doléances qui lui étaient adressées, créa, sur un plan établi par M. Perrier
de la Bàthie, une douzaine de réserves naturelles situées loin des grandes
agglomérations. Elles sont placées sous la surveillance d'un agent forestier
qui, sous le titre de Conservateur dès réserves naturelles, est chargé, avec des
agents indigènes, d'assurer la surveillance de ces réserves ; elles sont placées,
au point de vue scientifique, sous le contrôle du Muséum national d'Histoire
naturelle.
Ainsi pourront être conservés les débris d'une flore remarquable et, avec
elle, la faune des Lémuriens, si spéciale à Madagascar.^
Tel est , Messieurs, le bilan de la protection des richesses naturelles dans le
monde. •
Les parcs ou les réserves de la nature ne peuvent être organisés et main-
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. . 1119
tenus avec leur caractère primitif que grâce à l'activité de sociétés qui
groupent les artistes et les naturalistes. Ces sociétés, par une active propa-
gande, amènent de nouveaux partisans à l'œuvre de conservation et peuvent
réformer les abus qu'une réglementation insuffisante fait apparaître.
A la veille de la guerre, à la suite d'un congrès international de protection
de la nature tenu à Paris, l'idée d'un groupement international avait été
envisagée de manière à assurer la réalisation des vœux du congrès. Il n'y
fut pas donné suite et les sociétés exislantes ont continué à réaliser leur
tâche sans coordonner leurs efforts.
Aujourd'hui que l'idée de la protection a réuni partout de nombreux
adeptes, que de -puissantes sociétés se sont constituées en Hollande, en
Belgique, en Angleterre, en Suisse, etc., il est nécessaire de reprendre l'idée
primitive. Cette question a été longuement discutée pour les régions
Pacifiques dans le Congrès scientifique du Pacifique tenu à Java en
mai 1929. Une Commission internationale a été nommée pour aboutir
à une entente. La Belgique, aujourd'hui à la tête du mouvement de pro-
tection, qui a organisé un centre de documentation internationale déjà
très riche, est tout indiquée pour devenir le siège de l'organisation
internationale pour la protection des beautés naturelles, de la faune et de
la flore.
Souhaitons voir bientôt réalisée cette organisation, afin que soit conservé,
pour les générations futures, le patrimoine de l'humanité.
Je donne la parole à M. le Secrétaire perpétuel pour la proclamation
de nos prix.
II20 ACADEMIE DES SCIENCES.
• PRIX ET SUBVENTIONS ATTRIBUÉS EN 1929.
RAPPORTS.
MATHEMATIQUES.
PRIX FRANCŒLR.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Appell, Painlevé, Hamy, Leeornu,
Goursat, Borel, Lebesgue; Hadamard, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Paci ÎVoaillos, attaché
à la section technique de l'artillerie, pour ses recherches d'analyse mathé-
matique el d'hydrodynamique.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
MECANIQUE.
PRIX MONTYON.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Appell, Sebert, Vieille, Leeornu,
Kœnigs, Râteau, Mesnager.)
Le prix n'est pas décerné.
SÉANCE DU l(î DÉCEMBRE 1929. I 121
PRIX PONCELET.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Appell, Sebert, Vieille, Kœnigs,
Râteau, Mesnager; Lecornu, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Alfred Liénard, direc-
Leurde l'Ecole nationale supérieure des mines, pour ses travaux sur l'appli-
cation des théories générales de la mécanique aux problèmes d'électrosta-
tique, d'électrodynamique et de magnétisme.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX PÏERSON-PERRIN.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Appell, Sebert, Vieille, Lecornu,
Kœnigs, Râteau, Mesnager.)
Le prix n'est pas décerné.
FONDATION HENRY BAZIN.
(Commissaires : ,MM. Emile Picard, Appell, Sebert, Vieille, Lecornu,
Kœnigs, Râteau; Mesnager, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Charles Camichel, cor-
respondant de l'Académie des sciences, directeur de l'Institut éleclro-
tecbnique de Toulouse, pour son procédé expérimental d'étude des tour-
billons dans les liquides à l'aide de particules métalliques en suspension.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
Il 22 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ASTRONOMIE.
PRIX LALANDE.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Appell, Deslandres, Bigourdan,
Baillaud, Lebesgue, Eselangon, N...; Hamy, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Alexandre Véronnet,
astronome adjoint à l'Observatoire de Strasbourg, pour l'ensemble de ses
travaux astronomiques concernant la figure et la constitution des corps
célestes.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX DAMOISEAL.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Appell, Deslandres, Baillaud, Hamy,
Lebesgue, Esclangon, N. . . ; Bigourdan, rapporteur.)
Nous avons reçu un seul mémoire, intitulé : Contribution à V étude des
excentricités des orbites camétaires, dû à M. Gaston- Fayet, directeur de
l'Observatoire de Nice.
Parmi les comètes apparues jusqu'à ce jour, au nombre d'environ 5oo, il
en existe une vingtaine pour lesquelles, l'orbite osculatrice de la période des
observations accuse nettement un caractère un peu hyperbolique et qui, par
suite, pourraient avoir une origine extra-solaire.
L'étude de ces astres exceptionnels a fait l'objet de divers travaux, à la
fois théoriques et numériques, dus principalement à MM. L. Fabry,
G. Fayet et E. Strômgren : ces astronomes ont cherché principalement si
ces comètes exceptionnelles avaient effectivement une origine extra-solaire
ou si, plus simplement, le caractère hyperbolique n'était que relativement
récent ayant été provoqué par l'action perturbatrice des grosses planètes,
Jupiter surtout, sur une orbite primitivement elliptique. Les résultats de ces
travaux se sont trouvés d'accord pour conclure en faveur de cette dernière
hypothèse : les orbites étaient primitivement elliptiques, de sorte que les
comètes avaient une origine solaire.
En igoo, M. Fayet, dans un mémoire couronné, entreprit une recherche
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. 1123
générale, qui portait sur ido comètes ayant une excentricité égale ou
supérieure : 0,9985, et la conclusion fut que, parmi les comètes connues, il
n'en existe aucune dont l'orbite puisse être envisagée comme un argument
en faveur d'une origine extra-solaire. Aujourd'hui, M. Fayet envisage
V avenir des comètes dont l'excentricité observée s'écarte peu de l'unité et il
cherche quelle est la* proportion de celles qui sont susceptibles d'aban-
donner définitivement notre système. La recherche porte sur 36 comètes
dont l'orbite a élé déterminée avec précision, et il évalue par une méthode
simplifiée les perturbations du premier ordre de l'excentricité produites par
l'action ultérieure de Jupiter; en outre, il faut un calcul plus exact pour 7
de ees comètes qui ont paru plus intéressantes,
Nous ne pouvons suivre l'aiiteur dans les trois parties de son travail et
nous dirons seulement quelle conclusion paraît s'en dégager : sur les
313 orbites, étudiées, 6 ellipses, i3 paraboles et 17 hyperboles, il en existe 7,
toutes hyperboliques lors des observations, dont le caractère hyperbolique
se conservera ou même se trouvera ultérieurement accentué du fait des per-
turbations. Ce résultat est particulièrement caractérisé par la comète
1898-VIÏ observée pendant plus de six mois et dont l'excentricité initiale se
trouve augmentée par l'action de Jupiter.
Espérons qu'un jour prochain, l'évaluation rigoureuse des perturbations
de cette comète par toutes les grosses planètes achèvera d'éclaircir en cas
intéressant; le mémoire cle M. Fayet n'eût-il permis de meitre en évidence
que ce cas particulier serait déjà digne d'être conservé par -l'Académie;
aussi votre Commission a élé unanime à vous proposer de lui accorder le
prix Damoiseau pour 1929.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX VALZ.
(Commissaires : MM. Emile Piearel, Appell, Bigourdaii, Baillaud, Haniy,
Lebesgue, Esclangon, N....; Deslandres, rapporteur.)
La Commission propose dé décerner le prix à M. Louis Dcxoyer, physi-
cien à l'Observatoire de Meudon, pour ses recherches sur les niveaux à
bulle d'air et les cellules photo-électriques.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
1124 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PRIX G. DE PONTÉCOLLANT.
(Commissaires : MM.' Emile Picard, Appell, Deslandres, Bigourdan,
Baillaud, Hamy, Lebesgue, Esclangon, N....)
Le prix n'est pas décerné.
PRIX LA CAILLE.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Appell, Deslandres, Bigourdan,
Baillaud, Hamy, Lebesgue, Esclangon, N....)
Le prix n'est pas décerné.
FONDATION ANTOINETTE JANSSEN.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Appell, Deslandres, Bigourdan,
Baillaud, Hamy, Lebesgue, Esclangon, N....)
Le prix n'est pas décerné.
GEOGRAPHIE.
PRIX GAY.
(Commissaires : MM. Mangin, Lallemand, Lecomte, Fournier,
Bourgeois, Ferrie, Fichot, Perrier; Douvillé, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. l'abbé Ludovic
Gaurieb, chargé de mission des Ministères des travaux publics et de l'agri-
culture, pour ses travaux sur les lacs des Pyrénées.
M. L. Gaurier a été chargé dès 1907 par le Ministère de l'agriculture,
puis en 1919 par le Service des forces hydrauliques au Ministère des
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. 1125
travaux publiée, de poursuivre l'inventaire méthodique des lacs des
Pyrénées, II s'est consacré à cette étude avec un zèle inlassable, campant
dans la haute montagne dès que la saison le permettait, explorant successi-
vement tous les' lacs, en surface pour en dresser la carte, en profondeur
avec des appareils de sondage pour se rendre compte du volume d'eau
utilisable.
Deux cent dix de ces lacs ont été ainsi complètement étudiés et cartogra-
phiés à grande échelle, au ~; ou au ■—; ces résultats sont groupés dans
un magnifique atlas qui a été remis à l'Académie.
Chaque carte est accompagnée d'une note sur les conditions géologiques
du bassin versant, sur le régime d'alimentation et d'écoulement, sur la
faune et la flore lacustres.
C'est un travail considérable et qui fait grand honneur à son auteur.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
FONDATION TCHIHATCHEF.
(Commissaires : MM. Douvillé, Mangin, Lallemand, Lecomte, Fournier,
Bourgeois, Ferrie, Fichot; Perrier, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Padl Poixacchi, ancien
chef du Service de la Cartographie étrangère au Service géographique de
l'Armée, pour son Atlas colonial français.
Le commandant d'infanterie Pollacchi a été employé comme officier
topographe aux levés réguliers des cartes d'Algérie et de Tunisie (1891-
1893), puis attaché aux Services de la Cartographie étrangère, de la Gra-
vure et du Dessin du Service géographique de l'Armée (190J-1912 et 1914-
1919). Il est l'auteur d'un grand nombre de travaux topographiques , et
cartographiques (études sur les échelles métriques, la lecture des cartes
étrangères, la transcription phonétique des noms appartenant à des langues
parlées dans l'Europe centrale et les Balkans, etc.).- On lui doit les quinze
feuilles prolongeant la carte vicinale au 100 000' du Ministère de l'Intérieur
dans les trois départements désannexés du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de
la Moselle (1919-1920).
Depuis qu'il a pris sa retraite (1912), le commandant Pollacchi remplit
à Ylllustration les fonctions de chef du Service cartographique. Il est l'au-
teur depuis 17 ans de toutes les cartes si claires et si bien documentées qui
C. R., 1929, 1' Semestre. (T. 189, N« 25.) 84
1126 ACADÉMIE DES SCIENCES.
accompagnent dans ce journal tous les articles d'actualités ;*on lui doit donc
beaucoup pour la diffusion des connaissances géographiques.
Son dernier ouvrage est un Atlas colonial, publié par, Y 'Illustration con-
sacré aux possessions françaises d'outre-mer, parfaitement conçu et exécuté..
56 cartes et un texte de 160 pages, illustré de belles photographies,
résument tout ce que l'on doit connaître de nos Colonies (géographie, ethno-
graphie, histoire, administration et géographie économique). Cette abon-
dante documentation rendra les plus grands services, comblant une lacune
et faisant mieux connaître notre Empire colonial.
Par la collaboration qu'il a autrefois prêtée au Service géographique de
l'Armée dans l'établissement des cartes au ioooooo 8 de l'Asie centrale et
de l'Asie orientale, par la remarquable contribution qu'apporte son Atlas
colonial à la connaissance de nos possessions d'Asie (pages 199-243),
M. Pollacchi est digne du prix Tchihatchef qui récompensera ainsi
l'ensemble de son œuvre géographique.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
NAVIGATION.
PRIX DU MINISTERE DE LA MARINE.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Sebert, Lallemand, Lecornu, Four-
rier, Bourgeois, Kœnigs, Râteau, Mesnager, Laubeuf, Ferrier, Fichot,
Perrier, Drach; Vieille, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à feu le général Eugène
Emeut, pour l'ensemble de ses travaux.
L'œuvre scientiBque du général Émery concerne la balistique intérieure
et extérieure : elle est principalement contenue dans trois Mémoires insérés
en 1907 au Mémorial des Poudres, en 1923 et 1928 au Mémorial de P Artil-
lerie française.
Dans son Mémoire de 1907, le général Emery a formulé un théorème
SÉANCE DU* 16 DÉCEMBRE I929. 1127
curieux, sur la rétrogradation du point des pressions maximum dans les
bouches à feu, dont l'influence a été considérable sur les savants travaux
poursuivis en balistique intérieure depuis cette époque, notamment par
MM. Gossot et Liouville.
D'autre part, en généralisant la notion d'homogénéité en balistique, le
général Emery a réalisé une œuvre fructueuse au point de vue didactique
et préparant les perfectionnements en cours dans l'armement.
En balistique extérieure, le général Émery a donné une vaste synthèse
des recherches antérieures, en rapprochant par une analyse ingénieuse des
théories en apparence dissemblables; et constituant un ensemble d'une
haute valeur didactique.
La Commission du prix de la Marine a été unanime pour attribuer ce
prix au général Emery.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX PLLMEY.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Sebert, Vieille, Lallemand, Lecornu,
Fournier, Bourgeois, Kœnigs, Mesnager, Laubeuf, Ferrie, Fichot,
Perrier; Râteau, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Pierre Clerget, ingé-
nieur au Service technique de l'Aéronautique, pour les perfectionnements
qu'il a apportés aux motenrs destinés à la navigation aérienne. . «
M. Pierre Clerget s'est consacré depuis 20 ans à l'étude et à la construc-?
tion des moteurs d'aviation. Il a créé d'abord un des premiers moteurs
rotatifs qui a été utilisé en grande série pendant la guerre et est encore
monté (type i3o ch)sur des avions de tourisme, puis fut l'un, des promo-
teurs des moteurs d'aviation de 5o à 200 ch à refroidissement par eau, à
cylindres en ligne, en V ou inversés. Depuis la guerre, ingénieur au Ser-
vice technique de l'Aéronautique, auquel il a apporté tous ses brevets, il
s'est adonné exclusivement à l'étude systématique des moteurs à combus^
tion du cycle Diesel, en vue de leur application à la navigation aérienne, et,
après des efforts persévérants pour mettre au point la pulvérisation, l'injec-
tion et la combustion des combustibles lourds, a conçu, dessiné et fait cons-
1128 ACADÉMIE DES SCIENCES.
traire, entièrement sous sa direction, un moteur à injection directe de gazoil,
qui, à la suite d'essais satisfaisants au banc d'essais, a permis d'effectuer des
vols officiellement contrôlés, sur un avion de série, par simple substitution
à un moteur à explosion ordinaire.
M. Clerget a ainsi obtenu des résultats qui mettent, actuellement,
l'Aéronautique française au même rang que les puissances étrangères les
plus avancées dans cette voie de l'application des moleurs à huile lourde,
qui, de l'avis unanime, apportera un progrès énorme au point de vue de la
sécurité, car les causes d'incendie seront alors à peu près complètement
réduites à néant.
L'Académie adopte la proposition delà Commission. -
PHYSIQUE.
PRIX GASTON PLANTE.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Villard, Branly, Brillouin, Perrin,
Cotton, de Broglie, Fabry; PaulJanet, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Charles Féry, profes-
seur honoraire à l'Ecole de Physique et Chimie, pour les perfectionnements
qu'il a apportés à la théorie de l'accumulateur au plomb.
M. Charles Féry a, depuis plus de dix ans, consacré tous ses efforts au
perfectionnement de cette théorie. La théorie de la double sulfatation,
jusqu'alors classique, ne rend pas compte de toutes les particularités que
l'on peut observer dans la charge et la décharge des éléments. M. Charles
Féry a montré qu'il fallait faire intervenir deux composés nouveaux, le
sulfate plombeux SO*Pb 2 qui prend naissanee à la négative et un peroxyde
noir de plomb Pb 2 5 qui constitue la matière positive chargée. Les
composés, prévus par M. Féry, ont été récemment isolés par M. Rollet.
Celte théorie a conduit M. Féry à des conséquences importantes au point
de vue pratique pour éviter l'accident connu sous le nom de « sulfatation ».
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 192g. 1129
Rappelons de plus que M. Féry a construit une pile à dépolarisation par
Pair très répandue aujourd'hui.
Ces progrès, réalisés dans un domaine où Gaston Planté avait été un pré-
curseur, ont engagé votre Commission à attribuer à M. Charles Fèry le
prix fondé par ce grand inventeur.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX HÉBERT.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Villard, Branly, Janet, Brillouin,
Perrin, Cotton, de Broglie ; Fabry, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Georges Déjardin,
professeur à l'Université de Lyon, pour ses recherches sur les potentiels
d'ionisation et sur la classification des lignes spectrales de divers atomes.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX HENRI DÉ PARVILLE.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Villard, Branly, Janet, Brillouin,
Perrin ,. de Broglie, Fabry, Cotton, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Maucel Pauthenier,
professeur à la Faculté des Sciences de Lille, pour la solution qu'il a trouvée
du problème des retards absolus dans le phénomène électro-optique de Kerr.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX HUGHES.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Villard, Branly, Janet, Brillouin,
Perrin, Cotton, de Broglie; Fabry, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Jean-JacqcesTrillat,
docteur es sciences, pour ses recherches sur l'orientation moléculaire faite
au moyen des rayons X.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
Il3o ACADÉMIE DES SCIENCES.
FONDATION CLÉMENT FÉLIX.
(Commissaires : MM. Yillard, Branly, Janet, Brillouin, Perrin,
Cotton, de Broglie, Fabry; Emile Picard, rapporteur.)
La Commission propose de décerner les arrérages de la Fondation à
M. René de Mallemann, professeur à la Faculté des Sciences de Nancy,
pour ses travaux sur la polarisation rotatoîre.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
CHIMIE.
PRIX MONTYON DES ARTS INSALUBRES.
(Commissaires: MM. Schlœsing, A. Lacroix, Le Chatelier, Bébal,
Urbain, Bertrand, Desgrez; Matignon, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Daniel Florentin,
sous-directeur du Laboratoire municipal de chimie, pour l'ensemble de ses
Lravaux sur l'hygiène des grandes villes.
Ancien élève de l'École de Physique et de Chimie de la Ville de Paris,
M. Florentin est depuis 18 ans chimiste au Laboratoire municipal, dont il
est devenu le sous-directeur depuis le I er janvier 1925. Les travaux de
M. Florentin avaient été déjà distingués par l'Académie,, qui lui avait
attribué en 191 5 une mention honorable du prix Montyon. M. Florentin,
après avoir indiqué, en collaboration avec M. Vandenbergh, une méthode
permettant de doser avec certitude des traces d'oxyde de carbone
(jusqu'à |00 ' 0Q0 ) dans l'air ou les gaz de fumées, a appliqué cette méthode à
l'étude de l'air des principales artères parisiennes et tiré de cet important
travail des conclusions intéressantes concernant l'hygiène des grandes
villes. ■ 4
Il a reconnu en particulier que la teneur en oxyde de carbone diminue
SÉANCE DU iG DÉCEMBRE 1929. Il3l
assez rapidement avec la hauteur et que, même dans les rues à circulation
intense, on ne trouve que des quantités inférieures au I00 ' 000 à partir du
troisième étage.
Par sa situation au Laboratoire municipal, M. Florentin a été conduit à
collaborer à un grand nombre d'études chimiques posées par les adminis-
trations de la Ville de Paris, études toutes relatives à la sécurité du public et
à l'hygiène : procédés d'ignifugation des décors de théâtre, composition de
l'atmosphère des tunnels de chemins de fer souterrains, conditions de
fonctionnement des fosses septiques, recherches des fraudes dans les produits
alimentaires, etc.
M. Florentin a été le collaborateur constant de M. Kling dans la direction
du service des explosifs du Laboratoire municipal. C'est ce service qui
assure l'enlèvement, l'étude et la destruction de tous les engins explosifs de
toute origine, c'est ce même service qui a été chargé pendant la guerre du
désamorçage des obus à gaz ennemis trouvés sur le front et de l'étude
chimique des substances nocives qu'ils contenaient.
La Commission à l'unanimité a décidé d'attribuer le prix Monlyon (Arts
insalubres) à M. Daniel Florentin.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX JECKER.
(Commissaires : MM. Schlœsing, A. Lacroix, Le^Chatelier, Urbain,
Bertrand, Desgrez, Matignon; Béhal, rapporteur.)
La Commission propo'se de décerner :
Un prix de 5ooo fr à M. Richard Fosse, professeur au Muséum national
d'histoire naturelle, pour l'ensemble de ses travaux sur la Chimie organique,
biologique et agricole.
Un prix de 5ooo' r à M. Marcel Sommblet, professeur agrégé de la Faculté
de pharmacie, pour l'ensemble de ses travaux. *
M. R. Fosse, professeur au Muséum national d'Histoire naturelle, a
publié jusqu'aujourd'hui i5i Mémoires, comprenant 94 notes aux Comptes
rendus de l'Académie des Sciences, consacrées à la Chimie organique, biolo-
gique et agricole.
Chimie organique. — Après avoir établi la véritable nature d'une série de
substances dont les formules étaient inexactes, il découvre les fonctions :
dinâphtopyranol, xanthydrolei sels de pyryle.
Il32 ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
Ces deux alcools s'écartent de tous les alcools non azotés connus, et se
comportent comme s'ils possédaient chacune des fonctions : carbinol de
matière colorante, base métallique, alcaloïde, aldéhyde et acétone, peroxyde,
. quinone et hydrate de diazoïque.
Quoique dépourvus d'azote, ils s'unissent, comme la potasse, aux acides
minéraux pour donner des sels, aussi colorés que les plus belles matières
colorantes. Comme le chlorure de potassium, les sels haloïdes de pyryle
forment des sels doubles avec la plupart des métaux. Dans le chloroplatinate
de dinaphtopyryle et celui de potassium, le radical pyryle et le potassium
jouent identiquement le même rôle. Ils représentent donc une nouvelle
classe de bases oxygénées sans azote, très différentes des bases oxonium.
Tandis que la xanthone, malgré sa fonction acétone, ne peut être com-
binée à l'hydroxylamine, à l'hydrazine, etc., l'alcool-xanthydrol s'unit à
froid à tous ces réactifs.
L'activité de l'OH du xanthydrol ne se limite pas à la formation de com-
posés dont la soudure relie i at de carbone à i at d'azote.
La liaison carbone à carbone de deux radicaux monovalents se réalise par
l'action directe des pyranols sur les anhydrides d' ] acides , les molécules méthy-
léniques, les phénols.
L'OH du di et du triphénylcarbinol se prête aussi à de pareilles syn-
thèses. Un nombre imposant de ces nouveaux composés, engendrés par des
réactions absolument nouvelles, ont été décrits par Fosse et par ses élèves :
Lesage, Bâillon, Robyn, Hieulle, Hagene, Dubois et François.
Chimie des plantes et des animaux. Chimie agricole. — Sur la combinaison
du xanthydrol et de l'urée, découverte en poursuivant ses travaux de chimie
pure, M. Fosse édifie une méthode d'analyse devenue classique.
Selon plusieurs spécialistes, elle donne à la Chimie agricole le sûr moyen
de déterminer avec précision la valeur des engrais azotés, résultant de l'ac-
tion des acides sur la cyanamide calcique, dans le but de la transformer
en urjée, « l'engrais azoté idéal ».
Malheureusement, l'azote des produits d'hydratation de la cyanamide
que l'industrie livre à l'agriculture ne se trouve que partiellement sous
forme d'urée. Une partie toxique ne peut êlre assimilée par la plante.
Cependant la transformation totale de la chaux azotée en urée est possible^
puisque Fosse, Hagene et Dubois ont décrit une méthode de dosage de la
cyanamide, basée sur cette réaction, confirmée et adoptée par les chimistes
agricoles.
L'urée, présente à tous les degrés d'organisation de la matière vivante,
est un produit d" 1 excrétion des végétaux comme des animaux. s
SÉANCE DU 16' DÉCEMBRE 1929. I r33
Elle se forme par oxydation, non seulement de l'albumine, ainsi que
l'avait trouvé Béchamp dans ses expériences contestées durant 5o ans, mais
aussi des autres principes carbonés de l'organisme et tout particulièrement
du glucose. Une importante relation insoupçonnée paraît lier l'uréogenèse
à la glycogenèse.
D'où vient Purée ainsi formée artificiellement ? De l'acide cyanique comme
dans la célèbre synthèse de Wœhler : CONH, NH 3 -> CO(NH 2 ) 2 .
M. Fosse découvre ainsi une réaction chimique très générale, considérée
comme irréalisable par tous ceux qui ont, avant lui, cherché à obtenir
l'acide cyanique en oxydant les substances organiques.
Quel est, dans ces synthèses, le terme qui précède V acide cyanique et l'urée ?
L'acide cyanhydrique.
Ce terme intermédiaire, longtemps insaisissable, peut être aisément
isolé, si l'on provoque l'oxydation en présence d'un sel d'argent où de
mercure. —
Le mécanisme de la formation artificielle de l'urée par oxydation des
principes naturels, représenté par le schéma
CH'O ^— l CNH ^ CONH -M CO< 1...
-[po \MI !
s'écarte donc singulièrement de la théorie actuelle de l'uréogenèse, qui fait
dériver l'urée. de l'acide carbonique et l'ammoniac.
La formation, par oxydation, de V aldéhyde formique et de Vacide cyan-
hydrique, quijUsolément, ensemble ou avec le concours d'autres corps, ont
permis de reproduire artificiellement les sucres, les acides aminés, ,les
purines, impose la conviction que la combustion respiratoire n'est pas seule-
ment la source de la chaleur et de V énergie animales, mais aussi de la synthèse
incessante des principes naturels.
En cherchant le formol dans les feuilles, M. Fosse trouve un nouveau
principe végétal, l'acide allantoïque, et, avec M. Brunel, un nouveau fer-
ment qui produit cet uréide, aux. dépens de l'allantoïne., V allantoïnase .
MM. Fosse, Brunel et De Graeve découvrent la transformation diasla-
sique de l'acide urique en acide allantoïque. Cette curieuse fermentation
d'une substance d'origine biologique exclusivement animale, provoquée
par de nombreux végétaux (haricot, pois, fève, etc.), est l'œuvre de deux
ferments : l'un oxydant, conduit à l'allantoïne, que l'autre, hydratant,
V 'allantoïnase, transforme en acide allantoïque.
I 1 34 ACADÉMIE DES SCIENCES. ■
M. Marcel Sosimelet est professeur agrégé à la Faculté de Pharmacie de
Paris où il est chargé de Conférences de Chimie organique. Tous ses tra-
vaux rélèvent, d'ailleurs, de cette branche de la Chimie et constituent un
ensemble important dont une partie lui a déjà valu, en 1 9 r 9 , l'attribution
du quart du montanl du prix Jecker.
Il avait déjà élaboré deux méthodes de synthèse permettant la prépara-
tion, l'une, d'aldéhydes saturées, l'autre d'aldéhydes à fonction éthylénique.
La première est aujourd'hui classique.
D'autre part, M. Sommelet avait observé que le chlorobenzylate d'hexa-
méthylène-tétramine, préparé avant lui par Delépine, se décompose lors de
l'ébullition de sa solution aqueuse, avec production d'aldéhyde benzoïque.
Le rendement étant satisfaisant, il a trouvé, dans cette transformation,
le point de départ d'un procédé de préparation des homologues de cette
aldéhyde.
^ Depuis cette époque, il a complété ces premiers résultats et montré, dans
un travail effectué en commun avec M. E. Deroux, que le même mode de
décomposition, appliqué aux sels quaternaires que forme l'hexaméthylène-
tétramine avec les iodures d'alcoyles purement acycliques donne, de la
même manière, naissance aux aldéhydes de la série grasse, mais avec un
rendement inférieur.
Au cours de ses recherchessur lesdérivés del'hexaméthylène-tétramine,
M. Sommelet a été amené à constater que, si l'on soumet la base libre à
l'action de l'acide formique chaud, cet acide se décompose avec mise en
liberté d'anhydride carbonique et formation corrélative d'hydrogène qui,
se fixant sur les éléments de la molécule de la base, la transforme en un
mélange d'ammoniaque et de méthylamines où prédomine l'aminé tertiaire.
II a pu, de cette réaction, déduire un procédé simple de préparation de la
triméthylamine.
L'acide formique exerce une action hydrogénante comparable sur les
sels quaternaires d'hexaméthylène-tétramine. Le chlorobenzylate, par
exemple, conduit, sous cette influence, à la N-diméthylbenzylamine :
C 4 Hs;\3/ CH5 \-iv/ CI _ > GH3 \^_CU2-C 6 H 5
■ \CH«/ XÇIi'-C'Il 5 CH'/
Cette réaction est assez générale. En l'appliquant au produit d'addition du
diphénylbromométhane, M. Sommelet a pu produire la diméthylbenzhy-
drylamine (C°H S ) 2 CH — N(CH 3 ) 2 . Cette aminé doit à sa constitution
même une instabilité particulière : elle ne se transforme en sel quaternaire,
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1529. I 1 35
au contact de CH 3 I ou de GH 3 Br, à chaud, qu'en milieu, non hydroxylé.
Si on la chauffe à joo° avec une solution méthylique de CH 3 Br, elle se
transforme de façon telle que Ton n'isole, comme produits de réaction, que
l'éther-oxyde méthylique du benzhydrol et (CH 3 ) 3 N, HBr. Ce sont là des
résultats d'une modification secondaire, la modification primaire devant
conduire au bromométhylate (C 6 H S ) 2 CH — N(CH 3 ) 3 Br, produit normal
de la réaction. Mais, en présence de l'alcool méthylique, ce sel se détruit
comme l'indique l'équation
(C 6 H 5 )îCH-N(CH 3 ) 3 Br + C[POH = (C 6 H 3 ) ! CHOC[I 3 H-(Cll 3 ) 3 N, HBr.
Cette action décomposante est propre aux composés hydroxylés.
L'instabilité de la N-diméthylbenzhydrylamine est sous la dépendance
de la liaison directe du groupe (C 6 H 5 ) 3 CH — avec l'atome d'azote; on
trouve une instabilité plus marquée encore chez les aminés dérivées d'un
méthyle trisubstitué C r, H 5 -iC (R = reste cvclique). M. Sommelet a observé.
R / .-.
que l'aminé répondant à la constitution (C 6 H 5 ) 2 CH — CH- — N(CH 3 ) U ne
s'unit plus à CH'I, même à froid, et en présence de benzène, sans altéra-
tion. L'anhydride acétique la décompose rapidement. Dans l'un et l'autre
cas, la partie azotée de la molécule se sépare de la partie hydrocarbonée,
cette dernière se retrouvant sous forme de diphényléthylène dissymétrique.
L'extension de cette étude permet d'envisager d'intéressants résultats.
M, Sommelet a, d'ailleurs, résolu le problème de la préparation s\ ntliétique
des aminés du type indiqué plus haut.
On doit encore à M. Sommelet un mode opératoire particulier qui fait
de la réaction primitive de Cambier et Brochet le procédé de choix pour la
préparation de la monométhylamine*
L'Académie adopte les propositions de la Commission.
FONDATION CAHOURS.
V
(Commissaires : MM. Schlœsing, A. Lacroix, Le Chatelier, Béhal,
Urbain, Desgrez, Matignon; Bertrand, rapporteur.)'
La Commission propose de partager les arrérages de la Fondation entre
M. Hesri Moureu, assistant de Chimie organique au Collège de France,
Il36 ACADÉMIE DES SCIENCES.
pour ses recherches sur la tautomérie des dicétones a et M. R aysiond Quèlet,
assistant à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand, pour ses travaux
sur certains dérivés du benzène.
L'Académie adopte les propositions de la Commission.
PRIX BERTHELOT.
(Commissaires : MM. Schlœsing, A. Lacroix, Le Chatelier, Béhal,
Urbain, Bertrand, Desgrez, Matignon.)
Le prix n'est pas décerné.
PRIX HOUZEAU.
• (Commissaires : MM. Schlœsing, A. Lacroix, Le Chatelier, Béhal,
Urbain, Bertrand, Desgrez; Matignon, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M André Travebs, direc-
teur de l'Institut de Chimie de Nancy, pour l'ensemble de ses travaux sur la
Chimie minérale et la Chimie analytique.
M. Travers s'est distingué par un bel ensemble de travaux les plus variés
dans le domaine de la Chimie minérale et tout particulièrement en Chimie
analytique. Il est, à l'heure actuelle, l'un des analystes les plus qualifiés.
Ses premiers travaux se rapportent surtout au dosage des éléments con-
tenus dans les fontes, fers et aciers; pour la plupart de ces éléments, il a
donné des méthodes nouvelles, rapides et précises.
Je citerai en particulier la détermination quantitative du manganèse, du
chrome, du molybdène, du tungstène, du vanadium, du tantale, du zirco-
nium, du phosphore et du silicium.
M. Travers s'est occupé également de la séparation de. l'étain et du
tungstène dans les wolframs stannifères, du dosage si délicat du fluor en
présence de la silice, de la détermination de l'antimoine.
Les études analytiques de M. Travers sont caractérisées par le fait que ses
procédés sont déduits généralement d'études chimiques préliminaires qui
en expliquent le mécanisme; ce ne sont pas des procédés purement empi-
riques dont la valeur est fixée par l'expérience, mais dont l'explication
reste obscure.
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. n'd^
M. Travers paraît s'être attaché aux problèmes les plus difficiles de la
Cbimie minérale. Avec M" e Perron, il a apporté une belle contribution à nos
connaissances sar les phosphates; avec M. Malaprade, des études nouvelles
sur l'acide molybdique et les molybdates, et la mise au jour d'une nouvelle
catégorie de fluoborates; avec M. Schnoutka, il a fixé les conditions de sta-
bilité des aluminates alcalino-terreux ; avec M. de GoloubinofF, il a repris
l'étude des briques de silice et apporté des données nouvelles sur la ques-
tion; avec M. Houot, il a précisé l'analyse des alliages d'imprimerie et les
conditions de leur trempe.
De l'étude de l'équilibre ionique dans les solutions contenant de l'alumine
et de l'acide fluorhydrique, il a déduit une méthode-extrêmement élégante
pour reconnaître la présence de l'alumine libre. Il a pu ainsi étudier la
décomposition du kaolin sous l'influence de la température.
La Commission a jugé à l'unanimité que cet ensemble de travaux jus-
tifiait largement l'attribution du prix Houzeau.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
MINERALOGIE ET GEOLOGIE.
PRIX DELESSE.
(Commissaires : MM. A. Lacroix, Barrois, Douvillé, Wallerant, Termier,
L. de Launay, Joubin; Cayeux, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Ma mus Dallonj, pro-
fesseur à la Faculté des sciences d'Alger, pour son œuvre géologique sur le
Nord de l'Espagne et l'Algérie.
L'œuvre géologique de M. M. Dalloni porte, à la fois, sur le Nord de
l'Espagne et sur l'Algérie.
Depuis 1906," il étudie la géologie des Pyrénées espagnoles, c'est-à-dire
la portion la plus étendue de la chaîne et, en même temps, la plus mal
connue. De ses explorations, il a tiré les éléments de sa thèse sur les
Il38 ACADEMIE DES SCIENCES.
montagnes du Haut-Aragon et (Tun mémoire en cours d'impression sur les
Pyrénées catalanes.
En Algérie, il poursuit depuis igo5 l'exploration détaillée d'une vaste
région, correspondant au Tell oranais, dont il a pu classer le Crétacé
bathyal, en dépit d'une tectonique compliquée; il a découvert l'Oligocène
marin avec une faune abondante, et procédé à l'étude minutieuse des dépôts
néogènes, admirablement développés en Oranie ; etc. Dans le domaine
économique, auquel les pouvoirs publics attachent une importance toute
spéciale en Algérie, il a publié un mémoire sur la géologie du pétrole et
la recherche des gisements pétrolifères en Algérie, des études sur l'alimen-
tation en eau potable de la ville d'Alger et autres centres, sur les sources
thermales et minérales; etc.
Bref, l'œuvre de M. I>alloni est de- celles qui méritent depuis longtemps
une récompense de l'Académie.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX FONTANNES.
(Commissaires : MM. A. Lacroix, Douvillé, Wallerant, Termier,
L. de Launay, Joubin, Cayeux; Barrois, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. l'abbé Alfred Cakpe.v-
tier, professeur à l'Institut catholique de Lille, pour ses travaux de
paléobolanique.
Il est rare que le prix de paléontologie de l'Académie (Prix Fonlannes)
soit décerné à un savant qui se soit distingué à la fois dans l'élude des
animaux et dans celle des plantes des temps géologiques : tel est le mérite
du lauréat de cette année.
M. A. Carpentier, grâce à des recherches attentives très approfondies et
guidé par de solides connaissances géologiques, est arrivé à découvrir dans
une des régionsde France le plus et le mieux, étudiée par les géologues, des
faunes et des flores entières qui avaient échappé à ses devanciers. Telles
sont les curieuses faunes de Crustacés, Schizopodes et Phyllocarides du
Dinantien de l'Avesnois, telles les riches flores du Wealdien de la bordure
ardennaise.
Il fit connaître en un excellent mémoire, accompagné de nombreuses
planches, les caractères des Phyllocarides français et montra leurs rapports
avec ceux d'un gisement célèbre écossais, découvert parPeach.
SÉANCE DU i6, DÉCEMBRE 1929. ll'ig
La flore de Féron-Glageon fut l'objet aussi d'une importante monographie
accompagnée de 25 planches. Avant cette publication nous ne connais-
sions rien, absolument rien, de la flore wealdienne de notre pays. Nous
savons aujourd'hui qu'elle était abondante, variée et composée essen-
tiellement de Conifères et de Cycadophytes auxquelles étaient associées
queLques Gingkoginées et des Fougères.
C'est cependant dans l'étude des plantes plus anciennes, recueillies par
lui dans les bassins houillers de Valenciennes, de la Basse-Loire et de
l'Anjou, que M. A. Carpentier a acquis les titres les plus hauts à l'estime et à
la reconnaissance du monde scientifique. L'étude de la répartition de ces
plantes fossiles lui permit d'établir sur des bases nouvelles la synonymie
des veines de charbon d'Anzin, de part et autre du cran de retour de ce
bassin. Ses recherches dans la concession de Béthune ne furent pas moins
fécondes; là encore il arriva, par l'importance de ses récoltes et la précision
de ses déterminations, à rendre d'éminents services à la prospection et au
classement des veines de charbon de ces houillères.
, Mais c'est par-dessus tout dans le domaine de la science pure que M. A. Car-
pentier s'est le plus distingué, en abordant les problèmes les plus ardus de
l'histoire des plantes et de leur généalogie. L'origine des plantes terrestres
se perd dans la nuit des temps primaires : il la rechercha dans le Dévonien
de la Loire-Inférieure, chez les Psilophy tons, plantes qui, au cours des temps
géologiques, ont évolué en divergeant d'un côté vers les Lyçopodiales et de
l'autre vers les Filicales.
Le nombre de ces dernières était immense à l'époque carbonifère, et l'accu-
mulation de leurs débris donnait naissance au charbon.
Elles furent en tous pays l'objet de descriptions savantes; mais tandis que
l'on s'accordait à ranger la plupart de leurs frondes parmi les Fougères, les
caractères anatomiques des tiges rencontrées dénotaient le grand dévelop-
pement des Cycadées, et l'étude des inflorescences, des graines houillères
abdutissait de son côté à l'établissement de nombreux types génériques nou-
veaux. Il fallut une découverte heureuse, dont Zeiller a entretenu l'Aca-
démie, pour apprendre que tous ces débris à affinités diverses se trouvaient
être en réalité les membres mêmes, établis sur un plan nouveau, des pré-
tendues Fougères houillères.
Ainsi les deux embranchements fondamentaux des Phanérogames et des
Cryptogames, entre lesquels les classificateurs avaient partagé les formes du
monde végétal, se montraient fusionnés parmi les plantes qui ont contribué
à former le charbon. Un fait fondamental pour l'histoire de la vie à la surface
II/jO ACADÉMIE DES SCIENCES.
du globe terrestre était entrevu, il restait à l'établir sur des bases solides et
à montrer sa généralité.
II fallait pour cela trouver dans la mine même des inflorescences, mais
ces inflorescences sont de si petite taille et si déformées qu'elles échappent
toujours à l'attention du mineur; il fallait de plus les trouver en connexion
avec les tiges et les feuilles qui les avaient portées lors de leur épanouisse-
ment. Il n'est pas de recherche plus ardue, plus délicate, plus méritante,
pour un paléontologiste, que celle de ces introuvables fossiles, dans les
mines : M. A. Carpentier y a excellé et nul n'a été plus heureux que lui
dans cette voie.
Les botanistes savent aujourd'hui que les Sphserostoma, Lagenostoma,
Calymmathotheca, Lagenospermum, Zeilleria, sont des graines d'espèces
déterminées de Sphenopteris , Trigonocarpus, des graines d 1 ' Alethopteris ,
Heocapterospermum, de Nevropteris\ que les Telangùim, Urnatopteris , Dac-
tylotheca, Sphyropteris sont les organes mâles de divers Sphenopteris, les
Whitleseya, des Lonchopteris , les Potoniea, des Nevropteris.
Par ces découvertes où M. A. C4kpentikr a pris une part si honorable,
les belles frondes des plantes houillères si longtemps rapportées aux Fou-
gères dans nos musées, sont actuellement réparties entre les deux groupes des
Fougères vraies et des Pteridospermées, les plus inférieures de toutes les
plantes phanérogames connues dont les organes reproducteurs, au lieu
d'être groupés en cônes, étaient simplement portés par les feuilles.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX VICTOR RAULIN.
(Commissaires : MM. A. Lacroix, Barrois, Douvillé, Wallerant, Termier,
Joubin, Cayeux; L. de Launay, rapporteur.^
La Commission propose de décerner le prix à M. Pieree Bonnet, assistant
de Géologie à la Faculté des Sciences, pour ses travaux géologiques sur
l'Arménie, entrepris et menés à bien dans des conditions particulièrement
difficiles.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. u/ji
PRIX JOSEPH LABBÉ.
(Commissaires : MM. A. Lacroix, Barrois, Douvillé, Wallerant, Termier,
L. de Launay, Depéret, Joubin, Gayeux.)
Le prix est reporté à 1930.
BOTANIQUE.
PRIX DESMAZIERESr
(Commissaires : MM. Bouvier,A. Lacroix, Costantin, Lecomle, Dangeard,
Gabriel Bertrand, Molliard, Blaringhem; Mangin, rapporteur.^
Votre Commission n'a retenu pour le prix Desmazières que le travail
important de MM. l'abbé Hubert HooiiooTet Galzijj, les Byménomy cèles de
France, consacré spécialement aux Hétérabasidiés (Urédinées exclues"), et
aux Homobasidiés Gymnocarpes.
Ce travail n'est pas une simple compilation des observations déjà faites,
c'est une œuvre originale où les auteurs ont revu et vérifié les diverses
espèces et introduit un très grand nombre d'espèces nouvelles. Les descrip-
tions très précises sont accompagnées de Notes explicatives qui révèlent
chez les auteurs, avec un sens critique très sûr, une connaissance appro-
fondie des matériaux "mis en œuvre. Des clés dichotomiques facilitent la
distinction des espèces.
M. Galzin, collaborateur de M. l'abbé Bourdot, mourut en 1925, et ce
dernier termina seul l'œuvre commencée, dont l'étendue et le grand intérêt
ont amené votre Commission à attribuer le prix Desmazières à M. l'abbé
Hubert Bourdot.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
G. R,, 1929, 2- Semestre. (T. 189, N» 25.)
Il4a- ACADÉMIE DJES SCIENCES.
PRIX MONTAGNE.
(Commissaires : MM. Bouvier, A. Lacroix, MangiD,'Lecomte, Dangeard,
Gabriel Bertrand, Molliard, Blaringhem; Costantin, rapporteur.)
La Commission propose de décerner :
Un prix de iooo ,r à M. Pierre Dangeardj assistant de botanique à la
Faculté des sciences;
In prix de 5oo n ' à M. Robert Potier de la Tarde, capitaine en retraite.
Dans un mémoire intitulé : c< Recherches sur les Bangia et les Porphyra »,
M. Pierre Dangeard s'est livré à une, étude attentive et bien conduite de la
cytologie et de la reproduction de ces plantes dont il a eu la bonne fortunej
au moins pour le premier geni'e, de découvrir une station atlantique fertile,
sur la côte de Quiberon. Grâce à cela, il a pu préciser les caractères mor-
phologiques des diverses parties : chromatophore, pyrénoïde, amidon,
mitochondries(rudimentarres où absentes), noyau, etc. Ce dernier organe
se divise par karyokinèse avec deux chromosomes et non pas par un mode
intermédiaire entre la mitose et l'amilose.
Les gamètes mâles chez les deux genres, aussitôt fixés sur les organes
femelles, émettent un fin prolongement cytoplasmique qui perfore la mem-
brane pectosique, puis le noyau mâle suit et vient se fusionner avec le noyau
femelle. Dans les frondes de Porphyra umbilicalis var. linearis les pseudo-
trichogynes sont absents. La réduction chromatique s'opérerait à la germi-
nation de l'œuf au moment de la formation des carpospores, par conséquent
d'après le type des Floridées haplobiontes(5ci/?flw, Nemalion).
Les recherches de M. Pierre Dangeard ont aussi porté sur l'origine des
vacuoles. Il y expose la conception qu'il n'y a pas de cellules sans vacuoles
et il soutient l'idée de la permanence de ces éléments.
L'activité scientifique de M. Pierre Dangeard s'est également orientée
vers la description de la flore du phytoplancton marin. Il a participé à
plusieurs croisières du D 1 Charcot à bord du « Pourquoi-Pas? » Par
l'examen systématique des Péridiniens, il a constaté qu'il se produit, à
l'entrée de la Manche une destruction des formes océaniques. Ce phénomène
serait dû à la présence d'une certaine proportion de produits nocifs dans
les eaux de la Manche qui feraient périr les espèces pélagiques. Un grand
mémoire du même auteur se rapporte à l'examen du phytoplancton (Péri-
SÉANCE MJ 16 DÉCEMBRE 1929. u/,3
diniens et Diatomées) recueilli au cours de la croisière du « Sylvana » dans
la mission du comte J. de Polignac-Louis Gain. Le bâtiment de cet explo-
rateur a été jusqu'à la côte de la Guinée portugaise en visitant Madère, les
Canaries, les îles Rissagos, les îles du Cap Vert et les Acores.
L'étude approfondie faite ainsi des Péridiniens a conduit M. Pierre
Dangeard à préciser les variations curieuses du genre Peridinium; elles ne
donnent, dans certains cas,, naissance qti'àdes formes anormales tout à fait
rares; dans' d'autres exemples, ce sont des variétés nouvelles comme le
Peridinium ovatum var. niftjor, propre à l'Atlantique.
Les travaux bryologiques de M. Robert Potier de la Varde sont consi-
dérables. Ils ont porté, dans ces dernières années, surtout sur la flore de
l'Afrique tropicale française; le mémoire sur les Mousses de l'Oubangui est
particulièrement important, mais ses recherches ont porté aussi sur
l'Afrique anglaise, le Natal et la Tunisie (en tout quinze mémoires et notes).
L'exploration de l'Asie tient également une grande place dans l'œuvre de
M. Potier de la Varde; il a étudié la flore bryologique de l'Annam, du
' Cambodge, de la Chine, de l'Inde (onze notes). Spécialisé dans une partie
de la science où les adeptes sont rares, sa compétence dans un domaine
difficile est solidement établie.
Ses investigations ont également porté sur les Mousses françaises où il a
fait des découvertes intéress-antes (Mr/rsapella Sprucei dans les Côtes-du-
Nord, Cephalozia macrostachya dans la Manche, etc.) (en tout vingt-trois
notes).
Enfin la tératologie et l'hybridation des Muscinées ont retenu son atten-
tion-; il a- prouvé ainsi que son esprit pouvait s'intéresser aux problèmes de
la Biologie générale.
L'Académie adopte les propositions de la Commission.
Il44 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PRIX THORE.
(Commissaires : MM. Bouvier, A. Lacroix, Mangin, Costantin, Lecomte,
Dangeard, Gabriel Bertrand, Blaringhem; Molliard, rapporteur.)
Les travaux de M. Charles Douin, relatifs à divers points delà structure
des Muscinées, ont retenu l'attention de votre Commission; les principaux
ont trait à la constitution des Marchandées, dont on connaît la complica-
tion; se basant sur des faits de régénération du thalle et sur l'existence
d'anomalies, l'auteur a été amené à une nouvelle théorie des initiales dans
les plantes considérées; s'il reste place à la discussion sur certains points,
on est du moins en présence de très nombreux faits méticuleusement
observés et qui correspondent à de longues recherches dignes d'encoura-
gement.
M. Charlks Dodin a également étudié le développement de la feuille des
Mousses, celui de l'involucre des Hypnacées, la disposition des feuilles
et des ramifications chez les Sphaignes; l'importance de ces observations a
conduit votre Commission à vous proposer à l'unanimité l'attribution du
prix Thore à leur auteur.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX DE COINCY.
(Commissaires : MM. Bouvier, A. Lacroix, Mangin, Costantin, Dangeard
Gabriel Bertrand, Molliard, Blaringhem; Lecomte, rapporteur.)
M. Paul I>op, actuellement professeur de botanique à la Faculté des
sciences de Toulouse, a consacré à la flore pyrénéenne d'une part, et à la
flore des colonies françaises d'autre part, un ensemble important de
travaux. A la Flore générale de V Indochine 1 en cours de publication, il a
apporté une très utile collaboration en traitant les familles suivantes :
Malpighiacées, Loganiacées, Gentianacées, Bignoniacées, Verbénacées,
Vacciniacées, Éricacées, Épacridacées et, au sujet des études poursuivies
sur ces diverses familles végétales, il a publié des notes et mémoires com-
plémentaires relatifs à la systématique, de même qu'à divers points de géo-
graphie botanique ou de biologie florale. ■ Il est aussi l'auteur de plusieurs
notes sur des Rubiacées de Madagascar et l'on peut dire qu'il est actuelle-
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. I i/ t 5
meiit l'un des botanistes ayant contribué le plus efficacement et avec le plus
de persévérance à faire connaître la flore des colonies françaises et spéciale-
ment de l'Indochine et de Madagascar.
D'autre part M. Paul Dop n'a pas négligé la flore française et il a consa-
cré un certain nombre de notes à la flore et surtout à la géographie bota-
nique de la région pyrénéenne.
Enfin M. Paul Dop est avec M. Albert Gautié l'auteur d'un Manuel de
technique botanique dont une deuxième édition considérablement augmentée
vient de paraître et qui, par une documentation abondante et sûre, rend
journellement des services signalés à to.us les travailleurs, maîtres ou étu-
diants, qui poursuivent des recherches d'histologie ou de microbie
végétales.
Pour l'ensemble de ses travaux, la Commission propose de décerner à
M. Paul Dop le prix de Coincy de botanique pour l'année 1929.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
ANATOM1E ET ZOOLOGIE.
PRIX CUVIER.
(Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Bouvier, A. Lacroix, Douvillé,
Marchai, Mesnil, Gravier, Caullery; Joubin, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Emile Topsent, pro-
fesseur de zoologie à la Faculté des sciences de Strasbourg.
M. Topsent a fait un certain nombre de travaux sur des animaux de
groupes divers, mais a surtout trouvé dans l'étude des Spongiaires un vaste
champ d'investigations.
A plusieurs reprises, il s'est occupé des Clionides, dé leur faculté
d'entailler coquilles, polypiers et roches calcaires pour s'y creuser un abri,
'de la structure spéciale que cette adaptation leur imprime et des. degrés de
simplification qu'elle permet de leurs squelettes. en a tiré les premiers
exemples de styloprothèse et relevé, tant dans les adultes que dans les
Il46 ACADÉMIE DES SCIENCES.
larves, les marques les plus apparentes de révolution des Monaxonellides.
Entreprenant une monographie des Eponges des côtes de France, il en a
donné trois fascicules et des notes et mémoires fragmentaires au cours de
recherches prolongées sur la faune de la Méditerranée occidentale.
Entre temps, il a procédé à l'étude des matériaux provenant de nom-
breuses expéditions scientifiques, en particulier celles de la Belgica, du
Français, de la Scotia et du Pourquoi-Pas? qui ont révélé la richesse de
l'Antarctique en Hexactinellides.
C'est la mise en œuvre des collections du Prince Albert I er de Monaco
qui a fait l'objet de ses publications, les plus étendues: elles forment quatre
volumes dont le dernier paru apporte une très importante contribution à
la connaissance des Spongiaires de l'Atlantique Nord et présente une mise
au point de la classification, .rendue possible par une série de révisions
auxquelles il s'était astreint au préalable.
Mettant à profit sa présence à Strasbourg, M. Topsent a fait valoir ce
qu'il y a trouvé dès-échantillons qui avaient servi aux travaux fondamen-
taux d'O. Schmidt. Il a maintenant entrepris l'examen microscopique et
la publication illustrée des Eponges de Lamarck conservées au Muséum.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
FONDATION SAYIGNY.
(Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Bouvier, A. Lacroix, Douvillé,
Marchai, Joubin, Mesnil, Gravier; Caullery, rapporteur.)
La Commission propose à l'unanimité de décerner le prix de la fondation
Savigny à M. Henri Gauthier, assistant à la Faculté des sciences d'Alger,
pour les recherches ayant fait l'objet de sa Thèse de doctorat es sciences
(Recherches sur la faune des eaux continentales de l'Algérie et de la Tunisie,
i volume grand in-4° de 419 pages avec 60 figures, 3 planches et 1 carte).
Ce travail est le premier qui envisage d'une façon générale et méthodique
la population des eaux continentales de la Berbérie. La récolte des matériaux
a exigé Soooo 1 ™ d'itinéraires, la moitié environ en chemin de fer, l'autre
moitié à motocyclette, à cheval ou à pied. Beaucoup des collections d'eau
étudiées ont été découvertes une à une, sur de vagues renseignements obte-
nus sur place. Les récoltes planctoniques ont été étudiées par des méthodes
de dénombrement précises et uniformes. L'étude en a été à la fois quali-
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. 1 I '\")
tative et quantitative, les espèces ont été déterminées par l'auteur dans un
certain nombre de groupes, par des spécialistes dans les autres.
Ces recherches ont naturellement tenu grand compte des saisons. Il s'en
dégage des données générales se rattachant à l'absence de précipitations
atmosphériques pendant l'été sur une partie considérable de Faire explorée,
ce qui donne à la plupart des collections d'eau un caractère temporaire et
détermine des zones nettement distinctes suivant le taux annuel total des
pluies. Il est vraisemblable que ces résultats trouveraient une extension
dans une étude parallèle des divers domaines steppiques circumméditer-
ranéens.
Ces indications suffisent àmontrer l'intérêt et l'ampleur des recherches
de M. Gauthier. Elles l'ont occupé pendant plus de six années et il est bon
de dire que l'auteur a supporté presque entièrement, sur ses maigres
appointements, les frais considérables occasionnés par le parcours des
régions explorées et par la publication de son volumineux mémoire. Il a
< semblé à la Commission qu'en dehors de la valeur des résultats, l'exécution
même de ce travail attestait chez M. Hexri Gauthier une foi scientifique
qui méritait d'être récompensée par l'attribution du prix Savigny.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
MÉDECINE ET CHIRURGIE.
PRIX MONTYON.
(Commissaires : MM. Branly, Richet, Quénu, Leelainche, Mesnil;
d'Arsonval, Roux, Bazy, Vincent, Calmette, Achard, rapporteurs.)
La Commission propose de décerner :
Un prix de 25oo r ià M. Gaston Cottë, professeur agrégé à la Faculté de
médecine, pour son ouvrage intitidé : Troubles fonctionnels de l'appareil
génital de la femme ;
Il48 ACADÉMIE DES SCIENCES.'
Un prix de 25oo' 1 ' à MM. David, et Jean OlmeRj pour leur ouvrage inti-
tulé : La fièvre exanthêmatique {Typhus endémique d'été) ;
Un prix de 25oo rr à M. Francis Uathëky, professeur de pathologie expé-
rimentale à la Faculté de médecine, pour son ouvrage intitulé : Physiologie
des reins;
Lne mention honorable de i5oo fl ' à M. Charles Joyeux, agrégé de la
Faculté de médecine, pour son ouvrage intitulé : Hygiène de l'Européen
aux colonies;
Une mention honorable de i5oo n ' à M. Camille Simonin, chef des
travaux de médecine légale à la Faculté de Strasbourg, pour son mémoire
intitulé : Recherches tbxicologiques médico-légales et judiciaires sur l'intoxi-
cation alcoolique aiguë;
Une mention honorable de iSoo' 1 ' à M 118 Suzanne Guéry, interne des
hôpitaux, pour ses travaux sur une nouvelle méthode ausculaloire et appa-
reillage pour l'étude de la tension artérielle.
Rapport de M. Bazy sur l'ouvrage de M. Gaston Cotte.
Le livre du D r Gaston Cotte est intitulé : Troubles fonctionnels de
l'appareil génital de la femme.
C'est un ouvrage dont il n'existe pas de type semblable ni en France ni
à l'étranger; il résume les recherches que l'auteur poursuit depuis plus de
dix ans.
Il synthétise les tendances qu'ont maintenant et heureusement un certain
nombre de chirurgiens à penser — et par conséquent à agir — en physio-
logistes et biologistes, et non pas seulement en anatomistes et anatomo-
gathologistes, d'où résulte un progrès notable pour la physiologie normale.
Dans cet ordre d'idées, M. Cotte apporte des notions personnelles et des
opérations nouvelles telles que les opérations sur le sympathique pelvien et
le nerf pré-sacré.
_ Rapport de M. Roux sur V ouvrage de. MM. David et Jean Olher.
M. le professeur D. Ôlmer a observé à Marseille, depuis 1922, une fièvre
éruptive ressemblant assez au typhus exanthêmatique pour qu'on l'ait
appelée typhus exanthêmatique d'été. MM. D. et J. Olmer ont recueilli, jus-
qu'à présent, 63 observations de cette maladie; ils ont fait de cette affection
une étude clinique et expérimentale. Le virus existe clans le sang puisque
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. Il49
celui-ci injecté à des macaques leur a donné une maladie fébrile transmis-
sible de singe à singe. La fièvre exanthématique d'été pouvait d'autant
mieux être confondue avec le typhus bénin (maladie de Brill) que, dans
quelques cas, le sérum du sang des malades donnait la réaction de Weill-
Félix.
Les auteurs ont montré que le cobaye sensible au virus du thyphus exan-
thématique est réfractaire à celui de la fièvre qu'il ont observée. Ils ont fait
voir, avec le concours du D 1 ' Burnet, que les singes ayant eu le typhus vrai,
prennent la fièvre de Marseille et que les singes guéris de la fièvre de Mar-
seille contractent le typhus comme les singes témoins. Les deux maladies
sont donc causées par des virus différents.
La Commission propose d'attribuer un des prix Montyon à l'intéressant
travail de MM. D. et J. Olmer.
Rapport de M. Achard sur P ouvrage de M. Francis Rathery.
M. Rathery a écrit pour le Traité de Physiologie normale el pathologique
dirigé par M. Roger un chapitre considérable, de plus de 45o pages, sur les
fonctions du rein.
II y a exposé les théories aussi nombreuses que variées qui ont été
proposées pour expliquer la formation de l'urine et dont aucune n'est encore
à l'heure actuelle parfaitement claire. Mais les faits connus sont classés avec
méthode et avec la critique qu'ils comportent.
A cette partie fondamentale de la physiologie du rein s'ajoutent des
chapitres sur les ligatures temporaires des vaisseaux sanguins et des uretères,
sur la glycosurie phlorizique, sur la transplantation des reins et sur leur
sécrétion interne.
Au cours de tous ces exposés, M. Rathery a non seulement passé en revue
les travaux des divers auteurs, mais apporté aussi en bien des points une
contribution personnelle, notamment en ce qui concerne le rôle des glomé-
rules, les altérations épitnéliales des tubuli, l'action des diurétiques, la
perfusion du rein, les néphrotoxines.
A l'appui de sa candidature, M. Rathery a déposé en outre un exposé
de ses titres qui témoigne de la grande activité scientifique de ce travailleur
laborieux et de la variété des sujets qu'il a étudiés.
Son important travail sur la physiologie du rein me paraît mériter d'être
récompensé par l'attribution d'un prix.
IIOO ACADEMIE DES SCIENCES.
Rapport de M. Calmette sur l'ouvrage de M. Chaules Joyeux.
L'auteur a réuni avec beaucoup de méthode dans cet ouvrage .toutes les,
notions utiles à faire connaître aux colons, aux soldats et aux missionnaires
qui sont appelés à servir ou à se fixer dans les pays tropicaux. Les jeunes
gens qui n'ont pas encore l'expérience delà vie coloniale peuvent y trouver,
exposés sous une forme claire et précise, les renseignements et les conseils
qui leur permettront de se maintenir en bonne santé et de lutter efficace-
ment contre les influences déprimantes des climats chauds. Ce petit livre
n'a rien d'original, mais la grande compétence de son auteur qui a séjourné
longtemps en Afrique occidentale et qui est un savant parasitologue très
distingué, rend son utilité incontestable.
La Commission est d'avis de lui attribuer une mention Montyon.
L'Académie adopte les propositions de la Commission.
PRIX BARBIER.
(Commissaires : MM. d'Arsonval, Roux, Branly, Richet, Quénu,
Leclainche, Bazy, Vincent, Calmette, Achard; Mesnil, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à MM. Prosper. Merki en,
professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg, et Matrice Wolf, chef
de laboratoire à la Faculté de médecine de Strasbourg, pour l'ensemble de
leurs travaux sur l'anatomie et la pathologie du tissu réticulo-endothélial et
du sytème monocytaire.
• \ otre Commission a retenu pour ce prix l'ensemble des travaux soumis
à son jugement par MM. Pr. Merklen et M. Wolf, et qui portent sur
les réactions physio-pathologiques du système réticulo-endothélial.
La conception d'Aschoff et Landau de ce système n'est que l'extension
du système des macrophages de Metchnikoff, ainsi que le professeur
Aschoff le proclame lui-même. MM. Merklen et Wolf précisent la notion
du monocyte, cellule mononucléaire granuleuse des tissus et du sang. Ils
distinguent la monocytose réticulaire (par exemple la fièvre typhoïde avec
son hypersplénie) et la monocytose endothêUale (type endocardite maligne
lente). Ils apportent des faits concernant la fonction leucopoiétique du sys-
tème et aussi les hémorragies d'origine réticulaire (manque de thrombo-
f SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. 1 1 5 I
gène ; maladie de Gaucher). Enfin, et c'est la partie la plus originale de
leur travail, ils différencient ce qu'ils appellent les 1 leucémies à monocytes,
«u insistant sur leur symptomatologie, leur pathogénie et leur évolution
particulières.
L'Académie adopte la proposition de la Commission,
PRIX BRÉANT.
(Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Branly, Richet, Quénu,.Leclainche,
Bazy, Vincent, Calmette, Achard; Roux, Mesnil, rapporteurs.)
La Commission propose de décerner :
Un prix de 3ooo rr à Marcel Léger, ancien directeur de l'Institut Pasteur
de Dakar, pour l'ensemble de ses travaux relatifs à la peste;
Un. prix de 20oo fr à MM. Pikrrb Lereboullet, professeur à la Faculté
de médecine, et Georges Koulanger-Pilet, chef de clinique à la Faculté de
médecine, pour leur ouvrage intitulé : Manuel clinique et thérapeutique
de In diphtérie.
Jiappoit de M. Mesnil sur les travaux de M. Marcel Léger.
De son importante œuvre d'épidémiologie coloniale, le D r Marcel Léger
a détaché, pour le soumettre au jugement de l'Académie, tout ce qui esl
relatif à la peste.
C'est surtout au Sénégal, où il dirigea l'Institut de Biologie de Dakar,
que M. Léger a recueilli un certain nombre de faits nouveaux et intéressanls.
Il a reconnu que la peste pulmonaire primitive n'est pas toujours mor-
telle au Sénégal; elle esl justiciable d'une sérothérapie intensive.
Il existe plus d'une forme fruste ou atténuée de la peste. Il y a une pes/is
minor du type pulmonaire. Il y a des.porteurs chroniques du bacille pesteux;
ils conservent dans leurs ganglions le virus bien après leur guérison cli-
nique. Il y a enfin des porteurs sains parmi les indigènes pris au hasard dans
la zone eudémique : on peut retirer des ganglions un bacille virulent.
Par la constatation d'un grand nombre d'animaux parasités : parla récep-
tivité aux infections expérimentales, M. Léger établit que la musaraigne
est vraiment un réservoir de virus; elle joue son rôle dans les épidémies de
cases.'
II 02 ACADEMIE DES SCIENCES.
Enfin, M. Léger reconnaît la sensibilité de la chauve-souris, qui en fait
un animal réceptif commode.
Votre Commission vous propose d'attribuer, sur les arrérages de la fonda-r
tion Bréant, 3ooo rr à M. Léger avec le titre de lauréat.
Rapport de M. Roux sur V ouvrage de MM. Pierre Lereboullêt
et Georges Doulanger-Pilet.
MM. Lereboullêt et Boclaktger-Pilet ont envoyé au concours pour
les prix de Médecine un ouvrage ayant pour titre Manuel clinique et théra-
peutique de la diphtérie. Les auteurs ne se sont pas contentés de résumer les
recherches qui ont si heureusement complété nos connaissances sur l'étiologie,
le traitement de la prévention de la diphtérie, ils exposent aussi les résul-
tats de leur expérience personnelle et les travaux qu'ils ont poursuivis,
depuis huit années, à l'hôpital des Enfants malades. Les parties originales
de leur ouvrage se rapportent à l'immunisation spontanée occulte qui
s'observe dans les milieux hospitaliers, au traitement des angines diphté-
riques malignes, à l'emploi des sérums désalbuminés et à l'immunisation
préventive par l'anatoxine. Ils ont organisé à l'hôpital des Enfants malades
un centre de vaccination contre la diphtérie, où plus de i5ooo enfants ont
été immunisés.
La Commission propose d'attribuer à MM. Lereboulet et Bocxanger-
Pilet une somme de 20oo f1 ' sur les arrérages du prix Bréant.
L'Académie adopte les propositions de la Commission.
PRIX GODARD.
(Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Roux, Branly, Ricliet, Quénu,
Leclainche, Mesnil, Vincent, Calmette, Achard; Bazy, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. François Aman- Jean,
docteur en médecine, pour son ouvrage intitulé : La région thoraco-lombairé-,
anatomie pour les voies d 'abord du rein.
Le mémoire de M. Amax-Jeax est intitulé La région thoraco-lombaire ,
anatomie pour les voies d'abord du rein (étudiée plan par plan). C'est une
étude très complète de la région qui a été, on le voit, le résultat de
nombreuses dissections de l'auteur, dissections faites avec choix, avec
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. I 1 53
méthode, qui ont exigé un travail considérable et qui mettent au point
l'étude de la région qui nous intéresse.
C'est un très bon travail d'un très grand travailleur, et qui me paraît
digne du prix Godard.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX MEGE.
(Commissaires : MM. À. d'Arsonval, Roux, Branly, Richet, Quénu,
Bazy, Mesnil, Vincent, Achard; Calmette, rapporteur.)
La Commission propose d'attribuer le prix à M. René Monceaux, chef
de laboratoire à l'hôpital Cochin, pour son ouvrage intitulé : Troubles des
échanges nutritifs dans la tuberculose pulmonaire .
Synthèse des travaux nombreux que l'auteur a déjà publiés sur ce sujet
dans divers recueils scientifiques. C'est une oeuvre considérable de chimiste-
biologiste, qui apporté quelques clartés dans'une série de questions relatives
au terrain tuberculeux ou tuberculisable.
M. Monceaux a particulièrement bien étudié les échanges azotés et le
métabolisme protéique chez les sujets atteints de tuberculose pulmonaire
du service du D 1 ' Pissavy à l'hôpital Cochin. Ses recherches personnelles
occupent une grande place dans ce livre.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX BELLIOX.
{Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Roux, Branly, Richet, Quéhu,
Leclainche, Bazy, Mesnil, Calmette, Achard; Vincent, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Paul Chavigny,
Médecin général de l'armée, pour ses mémoires intitulés : La peur aux
armées en campagne. Sa médecine légale. Guerre de 1914-1918 et brûlures par
coup de feu .
L'Académie adopte la proposition de la Commission. '
II 54 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PRIX DU BARON LARREY.
(Commissaires : MM. A. d'Arso rival, Roux, Branly, Richet, Quénu,
Leclainche, Bazy, Mesnil, Calmette, Acïiard; Vincent, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Joseph Uzac, Médecin
général, Directeur du service de santé du 5 e corps d'armée, pour son
mémoire intitulé : Organisation médico-chirurgicale aux armées. Sa répercus-
sion sur la prophylaxie des maladies infectieuses et sur le traitement des bles-
sures de guerre.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX ARGUT.
(Commissaires : MM. Roux, Branly, Richet, Quénu, Leclainche, Bazy,
Mesnil, Vincent, Calmette, Achard; A. d'Arsonval, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Robert Leboux-Robert,
chef des travaux de physiothérapie oto-rhino-laryngée de l'hôpital Saint-
Louis, pour son ouvrage intitulé : La haute fréquence en oto-rhinn-laryn-
gvlogie.
[/Académie adopte la proposition de la Commission.
PHYSIOLOGIE.
PRIX MONTYOX.
(Commissaires : MM. Roux, Mangin, Richet, Quénu, Mesnil, Gravier;
A. d'Arsonval, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. André Stroui,, profes-
seur de physique médicale à la Faculté de médecine, pour son ouvrage
intitulé : La conductibilité électrique du corps humain.
L'Académie adopte la proposilion de fa Commission.
SÉANCE DU x6 DÉCEMBRE 1929. 1 I 55
PRIX POUR AT.
(Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Roux, Mangin, Richet, Quénu,
Mesnil, Gravier: ^ incent et Desgrez, rapporteurs.)
La Commission propose de décerner :
Ln prix de iooo fr à M. Léon Velluz, docieur es sciences, pour son
ouvrage intitulé : Sur les propriétés biochimiques des liaisons èlhylèniques.
Un prix de iooo tr à MM. Henri Bulliard, chef de travaux à la Faculté
de médecine, et Antoine Giroud, professeur agrégé à la Faculté de méde-
cine, pour l'ensemble de leurs travaux sur les corps sulfhydrilés de l'épi-
derme.
L'Académie adopte les propositions de la Commission.
PRIX PHILIPEAUX.
(Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Roux, Richet, < v )uénu, Mesnil,
Gravier; Mangin, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Locis Genevois, maître
de conférences de Chimie physiologique à la Faculté des sciences de Bor-
deaux, pour ses divers travaux de Biologie végétale, entre autres pour une
contribution sur la fermentation et la respiration chez les végétaux à
chlorophylle. Par l'emploi des méthodes macrométriques, l'auteur a
étudié un certain nombre d'algues vertes monocellulaires et l'influence
exercée par un certain nombre de corps : sucres, alcools, aldéhydes, et
obtenu des résultats très intéressants, notamment, sur les rapports qui
existent entre la fermentation et la respiration et sur la réaction de Pasteur.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
il 56 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PRIX FANNY EMDEN.
(Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Roux, Mangin, Quénu, Mesnil,
Gravier; Richel, rapporteur.) «
La (commission propose de décerner le prix à M. César Raudi de Vesme,
homme de lettres, pour l'ensemble de ses travaux sur l'histoire du spiritua-
lisme expérimental.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
STATISTIQUE.
PRIX MONTYON.
(Commissaires : MM. Emile Picard, Appell, Lecornu, Lecomte, Borel,
Lebesgue; d'Ocagne, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Maurice Olivier, con-
trôleur adjoint de l'administration de l'Armée, pour son ouvrage intitulé :
Les nombres indices de la variation des prix.
■ Le livre de M. Maurice Olivier, intitulé Les nombres indices de la variation
des prix, est une étude d'ensemble des problèmes de statistique théorique et
de statistique appliquée que posent le calcul et l'utilisation des indices du
mouvement des prix. Depuis une vingtaine d'années, ces questions ont fait
l'objet de travaux importants dus surtout à des statisticiens anglais, améri-
cains et italiens parmi lesquels il suffit de citer Edgeworth, Bowley, Irving
Fisher, _Gini. Or, aucun exposé en langue française n'avait encore été
donné des résultats de ces travaux; le livre de M. Olivier vient combler
cette lacune. Mais il s'en faut que son mérite se borne à cela. L'auteur y a
ajouté l'exposé de ses très intéressantes recherches personnelles sur la dis-
persion et la distribution des prix autour de leur moyenne, qui lui ont
permis de déterminer la meilleure forme mathématique à adopter pour le
' SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. 1107
calcul des indices. Le travail de M. Olivier se distingue à la fois par des
qualités d'érudition, de bonne ordonnance et d'originalité. La Commission
le juge pleinement digne du prix Montyon de statistique.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
HISTOIRE ET PHILOSOPHIE DES SCIENCES.
~PRIX BINOUX.
(Commissaires : MM. Appell, Bouvier, Big*ourdan, L. de Launay, Richet,
Emile Borel; Emile Picard, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Prosper-Jcles
Charbonnier, inspecteur général d'artillerie navale, pour ses Essais sur
l'histoire de la balistique.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
OUVRAGES DE SCIE3VCES.
PRIX HENRI DE PARVILLE.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, Emile Picard, A. Lacroix,
Appell, Janet; Ch. Gravier, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Jean-Paul Bounhiol,
professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux, pour son ouvrage inti-
tulé : La Vie.
L'ouvrage de M. Bounhiol est une mise au point documentée de la
question si complexe des phénomènes physico-chimiques dont les animaux
sont le siège. C'est une véritable synthèse des connaissances acquises jusqu'à
C. R*,- 1929, 2« Semestre. (T. 189, N- 25.)^ $6
il 58 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ce jour sur le sujet, synthèse qui sera particulièrement utile à ceux qui,
désirant être renseignés sur ces phénomènes, ne' peuvent songer à consulter
les très nombreux Mémoires auxquels ils ont donné lieu et dont certains
sont d'une lecture assez difficile. Il s'agit ici de mesures calorimétriques
faites dans des conditions très spéciales et d'analyses chimiques délicates.
Le livre de M. J.-I*. Iîounhiol représente le travail acharné de plusieurs
années; on peut le résumer très brièvement ainsi.
Les chimismes vivants se ramènent, en dernière analyse, à une auto-
oxydation, en milieu aqueux et oxygéné, des grosses molécules colloïdales
à haut potentiel chimique, qui constituent le protoplasme. Celte oxydation
se manifeste entre des limites dé variation assez étroites de tous les facteurs
physico-chimiques qui la conditionnent, limites qui encadrent les optima
thermique, lumineux, électrique, etc., particuliers à chaque espèce et même
à chaque individu.
Cette oxydation s'accompagne d'une libération d'énergie, soit sous
forme d'énergie physiologique (pour l'assimilation conslructive ou répara-
trice), soit sous forme de travail mécanique locomoteur, soit sous forme de
chaleur rayonnée. Le débit différant pour chaque espèce, chaque individu,
chaque sexe est, d'autre part, variable à chaque instant.
Actuellement, toutes les mesures faites montrent que ce débit varie avec
les facteurs physiques du milieu, mais que, la taille définitive une fois
atteinte, il décroît constamment dans le temps et finit par s'annuler.
Pour chaque individu, la diminution de débit en fonction du temps
définit la rapidité de son -s vieillissement ». Le rythme de la décroissance
\arie suivant les espèces et suivant les individus. Mais aucun organisme
\ivant n'y échappe. Ainsi, les Protozoaires, quoi qu'on en ait dit, ne sont
pas plus immortels que les autres êtres.
En s'appuyant sur cesf>rincipes, l'auteur étudie les modalités du rythme
de ce qu'il appelle le c< cycle dégradateur » parcouru normalement par
l'animal au cours de son existence. Il insiste sur le rôle important des élé-
ments reproducteurs à ce point de vue. Le cycle aboutit fatalement, après
des vicissitudes variées, à un désamorçage des oxydations respiratoires, et,
par conséquent, à la mort de l'individu. L'auteur expose des considérations
intéressantes et suggestives relatives à divers problèmes physiologiques
qui ont soulevé tant de discussions, notamment la mutation des espèces,
la naissance et la disparition de celles-ci, la parthénogenèse, etc.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. 1 I ;jf>
MEDAILLES.
MÉDAILLE BERTHELOT.
La médaille est décernée à :
M. Daviel Florentin, lauréat du prix Montyon des arts insalubres;
M" Germuxk Marchai,, lauréat d'un prix Noury;
M. André Travers, lauréat du prix Houzeau.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
MÉDAILLE HENRI POINCARÉ.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, A. Lacroix; Emile Picard,
rapporteur.)
La Commission propose de décerner la médaille à M. Louis de Broglie,
maître de conférences à l'Institut Henri Poincaré, pour ses travaux sur
la Mécanique ondulatoire.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX FONDE PAU L'ETAT.
GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES.
(Commissaires : MM. d'Arsonval, A. Lacroix, Barrois, Douvillé,
Termier, Dangeard; Le Cbatelier, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. René Dubrisay, direc-
teur de l'École des manufactures de l'État et professeur au Conservatoire
ll6o ACADÉMIE DES SCIENCES.
des arts et métiers, qui a orienté toutes ses recherches scientifiques vers la
Chimie physique.
• Il a étudié la décomposition par Peau des sels halogènes de bismuth et a
apporté à cette occasion quelques vues théoriques nouvelles au sujet des
équilibres dans les solutions.
Au cours de recherches sur la miscibilité des systèmes liquides, il a ins-
titué une nouvelle méthode de volumétrie physico-chimique, qui lui a
permis de distinguer les différentes fonctions acides d'un corps donné,
l'acide phosphorique, par exemple, et de démontrer l'existence réelle de
certains sels doubles dans leurs dissolutions.
Les plus importants de ses travaux se rapportent à la Chimie capillaire et
aux colloïdes. La tension superficielle à la surface de séparation de l'eau et
d'une solution d'acide gras dans un liquide non miscible à l'eau est abaissée
dans des proportions considérables par les plus faibles traces d'alcalis
en solution dans l'eau. En partant de cette propriété, il a institué de
nouvelles méthodes d'analyse physico-chimique, qui lui ont permis
d'aborder de nombreux problèmes. Il a déterminé ainsi les courbes com-
plètes.de neutralisation de certains acides et mis en évidence les fonctions
multiples des acides chromique, périodique et phosphorique. Il a comparé
de même la force relative des divers acides gras et étudié l'influence de la
température. Enfin, il a étendu l'application de ces méthodes à l'étude d'un
certain nombre de problèmes industriels, tels que l'altération des verres,
l'acidimétrie des vins, etc. , '
Il poursuit actuellement d'importantes recherches sur les phénomènes
d'absorption par les colloïdes. Il a' montré, contrairement à une opinion
bien établie, que la chaux pouvait, à une concentration suffisamment faible,
jouer le rôle de défloculent comme les alcalis proprement dits.
En tant qu'ingénieur, il a réalisé des progrès intéressants dans la fabrica-
tion des allumettes et dans celle des explosifs nitrés dérivés du phénol.
C'est l'ensemble de ces travaux, exécutés avec une grande précision et
inspirés par des vues théoriques nouvelles, que votre Commission vous
demande de récompenser par le Grand Prix des Sciences physiques.
L'Académie adopte les propositions de la Commission.
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. 1 161
PRIX BORDIN.
(Commissaires : MM. Appell, Painlevé, Lecornu, Hadamard, Goursat,
Lebesgue; Emile Picard, rapporteur.)
La Coinmission propose de décerner le prix à M. IIgivri Renard, pro-
fesseur à la Faculté des Sciences, pour ses travaux sur les tourbillons.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX L ALLEMAND.
(Commissaires : MM. d'Arsonval, Bouvier, Marchai, Richet, Joubin,
Mesnil; Gravier, rapporteur).
La Commission propose de décerner le prix à M 110 Marie-Louise Verrier,
docteur es sciences naturelles, pour son ouvrage intitulé : Recherches sur les
yeux et la vision des poissons.
Sous le titre de Recherches sur les yeuœ et la vision des poissons, M"° M. L.
Verrier a publié un travail étendu, accompagné de 12 planches hors texte
et de 65 figures intercalées dans le texte, qui est une étude à la fois anato-
mique, morphologique et physiologique des organes visuels des Poissons.
La première partie du mémoire est consacrée à la morphologie de l'œil de
Salmo fario (pris comme type de structure de l'organe chez les Poissons
osseux) et à des recherches d'histologie comparée de la rétine chez une
quarantaine de Téléostéens. Au point de vue de l'acuité visuelle, l'auteur
insiste sur l'importance du rapport entre le nombre des cellules visuelles et
le nombre des cellules ganglionnaires dans une portion déterminée de la
rétine. Celle-ci offre, d'une espèce à l'autre, des variations morphologiques
bien marquées, qui peuvent toutefois se ramener à quelques types, d'après
la forme et la répartition des cellules visuelles. Il faut encore signaler, au
point de vue anatomique, les recherches de M" Verrier sur le chiasma des
nerfs optiques et la fov'ea qui existe chez certaines espèces.
Le reste du Mémoire de l'auteur est surtout d'ordre physiologique : éten-
due des champs de vision binoculaire et monoculaire, sensibilité à la lumière,
variations de l'acuité visuelle, rapport entre la morphologie de l'œil, l'ha-
bitat et le comportement; répartition des cônes et des bâtonnets suivant le
milieu, etc.
HÔ2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
De l'ensemble de ses recherches et de ses observations, Fauteur est amenée
à conclure que, chez les Poissons, il n'y a pas un rapport étroit entre la
morphologie des yeux et la biologie des individus et que, chez ces animaux,
le sens de la vue ne paraît pas avoir l'influence prédominante qu'on est
porté à lui attribuer.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX SERRES.
(Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Bouvier, Marchai, Richet, Quénu,
Leclainche, Joubin, Mesnil, Gra'vier-, Caullery, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à MM. Pol Itoci» et Paul
Ancel, professeurs à la Faculté de médecine de Strasbourg, pour leurs
travaux sur le mécanisme de la différenciation des caractères sexuels secon-
daires.
M. P. Bouin, professeur d'histologie, et M. P. Ancel, professeur d'embryo-
logie à la Faculté de médecine de Strasbourg, formés tous deux à l'école de
Prenant à la Faculté de médecine de Nancy, où ils ont tous deux enseigné,
ont dû au parallélisme de leurs carrières en les mêmes lieux de pouvoir,
à côté de recherches propres à chacun d'eux, poursuivre depuis plus de
25 ans une collaboration ininterrompue sur les rapports~ëntre la structure
des glandes génitales et le développement des caractères sexuels secondaires
chez les Vertébrés. Leurs recherches personnelles ont porté surtout sur les
Mammifères. Ils les ont fait étendre par une série d'élèves, dont plusieurs
occupent aujourd'hui des chaires magistrales, aux autres classes de Verté-
brés. Ils ont fondé à cet égard une véritable école. Les conclusions qu-ils
ont formulées dès 1904 ont été véritablement initiatrices sur un vaste pro-
blème, qui a donné lieu depuis à des recherches extrêmement nombreuses
en tous pays, et elles ont rallié l'adhésion de biologistes et d'expérimenta-
teurs éminents. Elles ont, il est vrai, donné lieu à des discussions parfois
très vives et à des contradictions, qui peut-être ne sont pas encore totale-
ment réduites. Il n'en reste pas moins que l'œuvre commune de MM. Bouin
et Ancel représente, dans un des domaines les plus vivants de la Biologie
contemporaine, un effort éminemment fécond, qu'elle a conduit à l'acqui-
SÉANCE DU iG DECEMBRE 3929. liG'i
sition de faits du plus haut intérêt. C'est ce que la Commission a voulu
reconnaître en proposant de décerner à MM. Bouin et Ancel le prix:
Serres.
Dans un beau mémoire d'histologie sur le testicule des Mammifères,
publié dès 1904 dans les Archives de Zoologie expérimentale, les auteurs dis-
tinguaient dans cet organe trois catégories fondamentales d'éléments cellu-
laires : la lignée séminale proprement dite, les cellules de Sertoli, à fonction
nourricière (ces deux catégories localisées dans les tubes séminifères), et la
glande interstitielle, diffuse dans le parenchyme interlubulaire, formée de
cellules à caractères glandulaires en relation intime et directe avec les vais-
seaux sanguins et lymphatiques du testicule. Dans ce mémoire et dans'des
mémoires ultérieurs, par des arguments divers, par l'étude d'anomalies
telles que la cr.yptorchidie, par des interventions expérimentales (vasec-
tomie, castration unilatérale, action des rayons X), ils arrivaient à la con-
clusion que c'est de la glande interstitielle que dépend le développement et le
maintien des caractères sexuels secondaires, ou si l'on veut la masculinité.
Le testicule agit sur le reste de l'organisme à cet égard par voie de sécré-
tion interne, par l'émission d'une hormone; cette hormone aurait donc sa
source dans les cellules interstitielles. Cette conception a été précisée et
développée dans une série de nombreux mémoires et notes. Dans ces der-
nières années, elle a été combattue par des arguments divers qui ne peuvent
être développés ici et tendant à attribuer la production de l'hormone à la
totalité des éléments du testicule. Des expériences qui paraissent décisives
ont permis à MM. Bouin et Ancël d'éliminer complètement la lignée ger-
minale du testicule et de montrer qu'en son absence complète les caractères
sexuels secondaires se différencient et se maintiennent. La démonstration
de la non-intervention des éléments de Sertoli ne semble pas actuellement
fournie de façon aussi complète, quoique divers faits expérimentaux soient
nettement en sa faveur; notamment, MM. Bouin et Ancel ont pu obtenir un
eunuchoïdisme plus ou moins accentué en réalisant, par les rayons X, la
destruction simultanée de la glande interstitielle et delà lignée germinale;
les éléments de Sertoli, à eux seuls, ne suffiraient donc pas à la manifesta-
tion delà masculinité.
Dans le cas du sexe femelle des Mammifères, MM. Bouin et Ancel ont
effectué des recherches non moins considérables et ont obtenu des résultais'
qui ne sont pas moins importants. Ils ont en effet été des premiers à mon-
trer le rôle décisif et précis du corps jaune, dans les modifications de la
muqueuse interne préparatoires à la nidation de l'œuf, et dans la proliféra-
Ilf>4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
lion de la glande mammaire pendant la gravidité. Ils ont réalisé là une
expérimentation cruciale. Par eux-mêmes ou par leurs nombreux élèves, ils
ont aussi apporté une contribution essentielle à l'étude de l'action du
liquide folliculaire et à la connaissance du cycle cestrien.
En somme, et sans entrer ici dans plus de détails, MM. Bouin et Ancel
ont eu une part considérable et initiatrice aux progrès récents dans la con-
naissance des phénomènes de la sexualité chez les Mammifères. Par leurs
élèves, leur action s'est étendue, non seulement dans le domaine des Mammi-
fères, mais encore dans celui de tout l'embranchement des Vertébrés. Il y
a là, dans l'ensemble, une œuvre scientifique d'une véritable ampleur, qui
tient une place marquante dans les progrès récents de l'analyse des corré-
latives à l'intérieur de l'organisme et dans celle de leur établissement au
cours du développement. Il a donc paru à l'unanimité de la Commission
tout à fait justiûé de sanctionner cette œuvre par l'attribution du prix Serres
à MM. Bouin et Ancel.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX PETIT D'ORMOY
(Sciences mathématiques).
(Commissaires : MM. Appell, Painlevé, Bigourdan, Lecornii, Hadamard,
Emile Borel; Emile Picard, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Paul Montel, pro-
fesseur à la Faculté des Sciences de Paris, pour l'ensemble de ses tra-
vaux sur la Théorie*des Fonctions.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX PETIT D'ORMOY
(Sciences naturelles).
(Commissaires : MM. Roux, Bouvier, Douvillé, Mangin, Termier,
Dangeard; A. Lacroix, rapporteur.)
La Commission propose d'attribuer le prix à M. Paul Gaubeiit, sous-
directeur du Laboratoire de. minéralogie du Muséum national d'histoire
naturelle, pour l'ensemble de son œuvre minéralogique.
SÉANGE DU 16 DÉCEMBRE 1929. 1 1 65
Depuis près de 35 ans, M. Paul Gaubert poursuit avec une remarquable
continuité de vues l'étude de deux séries de questions, la cristallogenèse et
deux états intéressants de la matière cristallisée, les édifices hébcoïdaux
et les liquides biréfringents.
Je ne saurais exposer dans un bref rapport tant de recherches effectuées
avec beaucoup d'ingéniosité et une très grande habileté expérimentale; je
ne m'occuperai que de quelques points plus particulièrement importants.
M. Gaubert a pu montrer que, contrairement aux idées en cours, l'ac-
croissement d'un cristal n'est pas continu, mais rythmique : il résulte d'une
série de dépôts successifs très minces commençant sur un point quelconque
du cristal et enveloppant finalement ce dernier. C'est à ce mode d'accrois-
sement que sont dues les faces vicinales, les figures d'accroissement qui,
comme les figures de corrosion, permettent de mieux comprendre la véri-
table symétrie de la substance étudiée. <
Les variations de faciès, parfois si remarquables, des cristaux d'une même
substance, sont essentiellement occasionnées par l'adsorption, pendant l'ac-
croissement du cristal, de matières étrangères existant dans l'eau mère. Ces
matières passent régulièrement dans le cristal suivant deux mécanismes
différents, elles syncristallisent avec celui-ci pour former des cristaux
mixtes, ou bien elles constituent des solutions solides. Cette matière étran-
gère est-elle colorée, elle détermine dans le cristal des phénomènes de colo-
ration et de polychroïsme différents suivant chacun de ces cas. Les diverses
faces d'un même cristal n'ont pas le même coefficient d'adsorplion, et ceci
explique en particulier la production de la structure en sablier et
d'anomalies optiques dans certains d'entre eux.
Ces matières étrangères, ainsi intimement associées au réseau cristallin,
accentuent les caractères indiquant la symétrie du cristal ; elles déterminent
aussi la production de macles inconnues dans les cristaux formés au sein
d'un solvant pur; enfin, elles rendent détecteurs certains cristaux de
minéraux (galène, pyrite, etc.) qui ne le sont pas normalement.
Toutes ces conclusions résultent d'expériences de laboratoire faites surtout
sur de nombreux sels de la chimie minérale et de la chimie organique; elles
trouvent de nombreuses applications en minéralogie; elles font comprendre,
par exemple, la constance des formes des cristaux d'un même minéral
clans un gisement déterminé ou bien l'association de formes diverses dans
les cristaux d'âge différent tapissant une même géode et encore bien
d'autres particularités des minéraux naturels jusqu'ici restées obscures.
Les édifices hélicoïdaux découverts dans la calcédoine par Michel-Lé vy
Ii60 ACADÉMIE DES SCIENCES.
et Munier-Cbalmas et reproduits par M. Wallerant, au moyen de subs-
tances artificielles, ont fourni à M. P. Gaubert une riche moisson d'obser-
vations nouvelles. Telle est en particulier la découverte de la propriété sui-
vante : la lumière réfléchie ou transmise, suivant la direction des fibres à
enroulement hélicoïdal, est polarisée circulairement. Ce phénomène peut
être rattaché à celui que présentent les liquides biréfringents quand on les
examine suivant Taxe optique; il permettra sans doute d'expliquer la pola-
risation circulaire de la lumière par la chitine de certains Coléoptères à
éclat métallique.
Enfin, M. P. Gaubert a été l'un des premiers, en France, à étudier les
liquides anisotropes. C'est ainsi qu'il s'est attaché à mesurer leurs indices
de réfraction et leur biréfringence, problème dont la difficulté expérimen-
tale est grande puisque ces liquides n'existent qu'au-dessus de ioo°C.
A haute température, le propionate de cholestérine fait tourner le plan de
polarisation de iooo°. Cet angle diminue avec la température, s'annule,
puis la rotation change de signe; de lévogyre, le corps devient dextrogyre,
enfin la rotation reprend sensiblement sa valeur primitive. De plus, au
moment où le pouvoir rotatoire est nul, la lumière transmise et la lumière
réfléchie sont polarisées circulairement, mais en sens inverse.
Ce rapide exposé, qui devrait être complété par plus de détails et aussi
par le rappel de la découverte de curieux cas de polymorphisme, de recher-
ches sur l'isomorphisme, sur les propriétés de nombre de minéraux, etc., est
suffisant pour montrer l'importance del'o_ j uvre de M. Padi. Gacbert. Aussi
la Commission est-elle unanime à proposer de lui attribuer le prix Petil-
d'Ormov.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX JEAN-JACQUES BERGER.
(Commissaires : MM. Emile Picard, d'Arsonval, Roux, Bigourdan,
Lecomte. Kœnigs ; A. Lacroix, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à feu Emile Gérards, ingé-
nieur des travaux publics de la ville de Paris, pour son Atlas géologique
des vingt arrondissements. Ses cartes synthétisent les innombrables
recherches sur la constitution du sol de Paris, résultant des travaux
effectués sans relâche dans la capitale; elles présentent un intérêt documen-
SÉANCE DU iti DÉCEMBRE 1929. 11^7
taire très grand. La représentation des diverses formations par courbes
des niveaux; est fort importante et constitue une innovation pour la géologie
parisienne.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX SALNTOUR.
(Commissaires : MM. Appell, Bigourdan, Baillaud, Hamy, Ivœnigs,
Borel; Emile Picard, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Bertrand Gambie».
professeur à la Faculté des sciences de faille, pour l'ensemble de ses
travaux de géométrie inOnitésimale.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX LONCHAMPT.
(Commissaires : MM. d'Arsonval, Roux, A. Lacroix, Mangin, Charles
Richet, Leclainche-, Gabriel Bertrand, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Pierre Lesagé, pro-
fesseur honoraire à la Faculté de Rennes, pour l'ensemble de ses recherches
sur l'action exercée par le sel marin sur le développement des plantes.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX WILDE.
(Commissaires : MM. Emile Picard, A. Lacroix, Bigourdan, Hamy,
Kœnigs, Perrin 5 Emile Borel, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Léox Briljlocix, pro-
fesseur à la Faculté des sciences de Paris, pour l'ensemble de ses travaux
de physique.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
Il()8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PRIX GUSTAVE ROUX.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, A. Lacroix, Appell, Bouvier:
Emile Picard, rapporteur.)
«
La Commission propose de décerner le prix à M. A\dué Roussel, chargé
de conférences à la Faculté des sciences de Strasbourg, pour ses travaux
d'Analyse mathématique.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX THORLET.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, Emile Picard, Appell, Bouvier;
A. Lacroix, rapporteur.)
La Commission propose de "décerner le prix à M. Adolphe Richard,
ancien préparateur à l'Ecole nationale supérieure des mines.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
FONDATIONS SPECIALES.
FONDATION LANNELONGUE.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, Emile Picard, Appell, Bouvier;
A. Lacroix, rapporteur.)
La Commission propose d'attribuer les arrérages de la fondation,
à M mos Cusr.o et Riics.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
SÉANCE DU IÔ DÉCEMBRE 1929. I 1 69
PRIX HELBRONNER-FOULD.
{Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, Emile Picard, Blondel, Janet,
Breton, d'Ocagne, de Broglie, Desgrez, Séjourné, Charcot, Helbronner,
Le Bel; A. Lacroix, rapporteur.)
Suivant la volonté de son fondateur, ce prix est destiné à honorer la
veuve d'un savant français ayant aidé sa carrière ou prolongé son souvenir.
M m0 Louis Gentil n'a pas été seulement une collaboratrice discrète de
son mari,,notre regretté confrère, pour la mise en œuvre de se» travaux,
elle a été aussi à plusieurs reprises la compagne dévouée de ses explorations
au Maroc en un temps où il y avait du danger à y courir.
Aussi la Commission est-elle unanime à proposer de lui décerner le prix
Helbronner-Fould.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
PRIX DES GRANDES ECOLES.
PRIX LAPLACE.
Le prix est décerné à M. Maurice Rougeaud, né à Marseille, le
5 octobre 1909, sorti avec le n Q 1, en 1929, de l'Ecole polytechnique.
PRIX L.-E. RIVOT.
Le prix est partagé entre les quatre élèves dont les noms suivent, sortis
en 1929, avec le n° 1 ou 2, de l'École polytechnique, dans les corps des
mines et des ponts et chaussées :
M. Maurice Bobgeaud, sorti premier dans le corps des mines, reçoit 75o f1 ';
M. Alfred Fjlinois, sorti premier dans le corps des ponts et chaussées,
reçoit 75o r ''.
Il 70 ACADÉMIE DES SCIENCES.
M. Paul Moch, sorti second dans le corps des mines, reçoit 5oo"'.
M. Edouard Iîeltrébiieux, sorli second clans le corps des ponts el
chaussées, reçoit 5oo r \
FONDS DE RECHERCHES SCIENTIFIQUES.
FONDATION TREMONT.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, Emile Picard, Àppell. Bouvier;
A. Lacroix, rapporteur.)
La Commission propose d'attribuer les arrérages de la fondation à
M. Charles Frémovt, ancien chef des travaux pratiques à l'Ecole nationale
supérieure des mines, pour ses travaux de mécanique appliquée.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
FONDATION GEGNER.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, Emile Picard, Appell, Bouvier;
A. Lacroix, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Paul Gautier,
conservateur du Musée Lecoq à Clermont-Ferrand.
La chaîne des puys et le massif du Mont-Dore sont classiques parmi les
régions volcaniques françaises.
Depuis plus d'un demi-siècle, M. Paul Gautier, conservateur du Musée
Lecoq à Clermont-Ferrand, les parcourt et y fait des recherches géolo-
giques et botaniques, mais il a surtout rendu service en guidant dans ces
belles montagnes les géologues, les minéralogistes de tous les pays et leurs
élèves, en mettant libéralement à leur disposition son temps, ses connais-
sances techniques et en leur communiquant ses récoltes personnelles. Il a
beaucoup plus travaillé pour les autres que pour lui-même.
C'est cette longue vie de désintéressement scientifique que la Commission
prétend récompenser par l'attribution des arrérages de la fondation Gegner.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 192g. .117.1
FONDATION HIRN.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, Emile Picard, A. Lacroix,
Appell; Bouvier, rapporteur.)
La Commission propose de décerner le prix à M. Janvier, en religion
frère Claude Joseph des Écoles chrétiennes, pour ses recherches sur les
Insectes hyménoptères du Chili.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
FONDATION HENRI BECQUEREL.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, Emile Picard. A. Lacroix,
Appell, Bouvier.)
Le prix n'est pas décerné.
FONDATION LOI TREUIL.
(Membres du Conseil : MM. Mangin, Emile Picard, Lallemand,
Henry Le Chatelier, Paul Janet; A. Lacroix, rapporteur.)
L'Académie a reçu 27 demandes. Après avis du Comité consultatif de la
fondation, le Conseil a décidé d'accorder les 21 subventions suivantes, qui
vont être énumérées suivant leur nature :
I. — Recherches sur des questions déterminées.
2000"' à M. Fuavçois MàiGsojî, professeur à l'École vétérinaire nationale
d'Alfort, pour continuer ses recherches sur le mécanisme de la sclérose vei-
neuse, de l'anaphylaxie, le rôle des graisses dans l'utilisation des protéines.
l'inÛuence des saisons et des glandes génitales sur le métabolisme basai.
3ooo rr à M. Gabriel Marotei,, professeur à l'École nationale vétérinaire
de Lyon, pour entreprendre des recherches sur la maladie de la Douve et
son traitement.
aooo rr à M. Robert Ham v, chef de travaux de technologie agricoleà Tins-
H^2 ACADEMIE DES SCIENCES.
titut national agronomique, pour l'étude des conditions dans lesquelles
caille le lait.
20oo' r à M. Henri Colin, professeur de physiologie végétale à l'Institut
catholique, pour l'achat d'un matériel de micro-analyse destiné à ses
recherches sur les hydrates de carbone.
5000' 1, à M. Henri Cottier, professeur de zootechnie à l'Ecole nationale
d'agriculture de Montpellier, pour la recherche des phénomènes hérédi-
taires pouvant être déterminés par des croisements entre diverses races
bovines asiatiques et françaises.
25oo f1 ' à M. Clacde Gautier, ex-chef de travaux à la Faculté de médecine
de Lyon, pour ses recherches sur l'évolution des albuminoïdes globaux du
foie sous l'influence d'une nutrition par la peptone de caséine, ou par un
mélange complexe d'acides aminés.
7000 rr à M. Edmond Roy-Premorast, ingénieur des travaux publics de
l'État, pour lui permettre d'achever la construction de son diasthypso-
mètre, instrument de géodésie. :
II. — Achat de matériel de recherches.
5ooo f '' à M. Emile Demotjssy, professeur à l'Institut national agrono-
mique, pour la réorganisation du laboratoire de chimie agricole dont il a
pris la direction à la suite de la mort de notre regretté confrère André.
5ooo ff à M. Kené Dcbrisay, professeur au Conservatoire national des
Arts et Métiers, pour l'aider à installer son laboratoire de chimie générale.
ioooo rr au Mosée d'histologie de l'Hôpital de Saint-Louis, pour l'achat
d'un matériel dé projections.
aaooo"' à I'Observatoire de Ksara, pour l'achat d'un sismographe à
composante verticale.
ioooo' 1 ' à la Colonie de Tahiti, et ioooo' 1 ' à celle de la Nodvelle-Calé-
donie, comme contribution à la création d'une station séismologique dans
chacune de ces îles. Cette subvention ne sera versée qu'au moment de la
réalisation du programme envisagé.
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. . 117'-)
III. — Achats de lier
•es.
35oo"' à la Bibliothèque de I'École nationale vétérinaire de Toulouse,
pour lui permettre de compléter ses collections françaises et étrangères
d'ouvrages et de périodiques scientifiques.
4ooo"' à la Bibliothèque de I'Institut national agronomique, pour le
même objet.
8ooo rr à la Bibliothèque de I'École supérieure d'électricité, pour l'ac-
quisition du Traité de physique du professeur Wien (35 volumes).
5ooo fr à la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, pour sa
bibliothèque.
IV. — Voyages et explorations.
5ooo Ir à M. Paul Pallary, instituteur, correspondant du Muséum
national d'histoire naturelle, pour contribuer aux frais d'une exploration
zoologique en Syrie.
6ooo fr au D 1 ' Vkllard, pour l'aider à poursuivre ses recherches de zoo-
logie pure et médicale dans des régions peu explorées du Brésil.
V. — Publications.
5ooo r '' à la Faune des colonies françaises, dont la publication a été
entreprise sous la direction de M. Gruvel, par un Comité présidé par
M. Roume, gouverneur généraîhônoraire des Colonies. Celte entreprise,
d'un grand intérêt scientifique, se poursuit avec beaucoup de succès, mais
elle a encore besoin d'une aide matérielle.
3ooo fr à M. Gaston Fayet, pour la publication du Bulletin de l'Observa-
toire de Nice.
L'ensemble des subventions accordées s'élève à la somme de 128000"'.
Nous en donnons la récapitulation dans le tableau suivant :
. R., 1929, 2' Semestre (T. 189, N' 25 > 8"
nn/j . ACADÉMIE DES SCIENCES.
i° Recherches sur des questions déterminées.
M. François Maignon
M. Gabriel Marotel â
M. Robert Haray ;
M. Henri Colin
M. Henri Cottier
M. Claude Gautier
M. Edmond Roy-Premorant
•>.° Achat de matériel de recherches.
M . Emile Demoussy
M. René Dubrisay :
Musée d'histologie de l'Hôpital Saint-Louis
Observatoire de Ksara
Colonie de Tahiti
Colonie de la Nouvelle-Calédonie
3 U Achats de livres.
Ribliolhèque de l'École nalionale vétérinaire de Toulouse..
Bibliothèque de l'Institut national agronomique
Bibliothèque de l'École supérieure d'électricité
Bibliothèque de La Société d'encouragement pour l'industrie
nationale
'i° Voyages et explorations.
M. Paul Pallary
M. Vellard...!
3° Publications.
Faune des colonies françaises
M. Gaston Fayet :
Total i
■>. ooo
3 ooo
'2 000
0,000
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3 ooo
28000
FONDATION VICTOR NOlïRY.
(Commissaires : MM. Mangin, Lecornu, Emile Picard, Appell, Bousier;
A. Lacroix, Matignon, rapporteurs.)
La Commission propose de décerner : ,
Un prix de 3ooo" à M. Victor Djbxahayb, capitaine d'infanterie colo-
niale, pour un livre de géographie physique sur l'Indochine;
SÉANCE DU l(i DÉCEMBRE 1929. v I 1 75
Un prix de 20oo ,r à M. V. Babet, géologue du gouvernement de l'Afrique
équatoriale française, pour son ouvrage sur la géologie du Mayombé;
Un prix de 1000''' à M"" Germaine Marciial, sous-directrice du laboratoire
de Chimie minérale au Collège de France, pour l'ensemble de ses travaux.
Rapport de M. A. Lacroix, sur les travaux de M. Victor Delahaye.
Le capitaine d'infanterie coloniale Victor Delahaye, correspondant du
Muséum national d'Histoire naturelle, docteur de l'Université de Rennes,
a pris part à de nombreuses opérations topographiques en Syrie et en Indo-
chine. Ayant toujours montré un goût marqué pour les travaux géogra-
phiques, il a profité de son passage dans ce dernier pays pour y recueillir
les éléments d'une monographie très complète et particulièrement intéres-
sante sur la région si curieuse de la plaine des zones en Cochinchine et sur sa
mise en valeur. Cette étude peut être considérée comme un modèle du genre.
Cartographie, morphologie, climat, système hydrographique,, races
indigènes, agriculture, travaux publics, le capitaine Delahaye a su tout
embrasser dans ce volume de y5o pages en faisant preu\ e d 'une remarquable
variété de connaissances.
Rapport de M. A. Lacroix sur les travaux Ae J/. Babet.
M. V. Babet, géologue du gouvernement général tleTAfrique équatoriale
française, a été chargé de l'étude géologique de la zone du chemin de fer
Congo-Océan. Il y a consacré plusieurs années et s'est plus particulièrement
occupé du massif difficile du Mayombé. Il vient de consigner ses obser\ ations,
ainsi que celles qu'il a faites dans la région minière du Nîari et du Djoué,
célèbre par ses beaux minéraux cuprifères, dans un important mémoire où
sont en outre exposés les résultats des recherches antérieures effectuées dans
le bassin du Congo et particulièrement de celles des géologues belges, t ne
Carte géologique au 5oo<>n<>° accompagne ce travail digne d'estime.
Rapport de M. Matignon, sur les travaux de ±1/"° Marchal.
M" c Marchal a effectué de nombreuses études d'équilibre des systèmes
formés par la décomposition des sulfates simples ou des sulfates doubles
sous l'influence de la température. Les courbes d'équilibre ont été contrôlées
II 76 ' ACADÉMIE DES SCIENCES.
dans la mesure du possible par la considération des effets thermiques dont
la masure a été effectuée chaque fois que la valeur de cet effet n'avait pas
encore été déterminée.
Les sulfates de glucinium, de magnésium, de nickel, de cobalt, de
cadmium, de gallium, de manganèse, d'argent ont été ainsi décomposés,
ainsi que les sulfates doubles formés par quelques-uns de ces métaux avec
le sulfate de'potassium.
La silice, l'alumine agissent aussi sur les sulfates alcalins et alcalino-
terreux en formant des systèmes en équilibre qui ont été également étudiés.
On sait que quelques-unes de ces réactions ont fait l'objet d'applications
industrielles.
La Commission à l'unanimité a proposé que le prix soit attribué à
M lle G. Marchai..
L'Académie adopte les propositions de la Commission.
FONDS CHARLES BOUCHARD.
(Commissaires : MM. A. d'Arsonval, Roux, Mangin, Branly, Richet,
Quénu, Leclainche, Bazy, Mesnil, Gravier, Vincent, Calmette, Achard;
Bazy, rapporteur.)
La Commission propose d'attribuer les arrérages de la fondation à
M. Skr«.e Oberlin, prosecteur à la Faculté de médecine.
M. Serge Oberlin vient de faire avec son maître le D r R. Grégoire,
agrégé de la Faculté et dans son laboratoire, un Précis d'Anatomie en trois
volumes de texte et trois volumes de planches qui a nécessité un très long
travail, de très nombreuses dissections. Celles-ci ont absorbé beaucoup du
temps du jeune docteur qui aurait pu et peut-être dû le consacrer à des
occupations plus lucratives; car le D r S. Oberlin est père de quatre
enfants. De plus, il se propose de continuer des travaux pour lesquels il est
encouragé par les volumes qu'il vient de faire paraître avec le D 1 ' Grégoire.
Celui-ci reconnaît du reste la part prise par le D r S. Oberlin dans la
collaboration par ces mots : « Cet Ouvrage serait peut-être resté en puis-
sance si mon ami Oberlin, avec sa parfaite connaissance de l'anatomie
humaine, son esprit de précision et de méthode, ne s'était présenté à moi
comme le collaborateur précieux qui devait en assurer la réalisation ».
Je ne peux pas ne pas ajouter que, depuis la proposition qui a été faite
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. 1177
d'accorder la subvention du fonds Bouchard à M. Oberlin, celui-ci a été
nommé chirurgien des hôpitaux de Paris. Ce sera un encouragement pour
lui à continuer et un exemple pour d'autres jeunes gens, qui verront que
les études, soit anatomiques, soit physiologiques, soit expérimentales, sont
appréciées et récompensées, s'il y a lieu. -
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
FONDATION LE CHATELIER.
(Commissaires : MM. Râteau, Charpy, Lumière, Laubeuf, Claude,
Guillet; Le Chatelier rapporteur.)
La Commission propose d'attribuer une bourse de recherches de ioooo rr
à M tt0 .Ieanse Foret, licenciée es sciences. Elle a déjà collaboré avec
M. Emilio Damour, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers,
pour des recherches sur les verres et les combustibles.
Elle étudierait les combinaisons de l'oxyde de chrome avec la chaux et
les sels doubles formés par ces chromites avec les autres sels de calcium.
L'intérêt de ces recherches est le suivant. Depuis quelques années, les
ciments alumineux,dont l'élément actif est constitué par des aluminates de
chaux, ont reçu d'importantes applications, mais bien des points obscurs
subsistent encore au sujet de leur constitution et du mécanisme de leur dur-
cissement. Il a semblé que l'étude des combinaisons semblables formées par
un corps analogue à l'alumine, l'oxyde de chrome, pourrait apporter
quelque lumière sur ce problème. On sait que l'étude des silicates de
baryte, plus solubles que les silicates de chaux, a grandement facilité la
connaissance des réactions auxquelles est dû le durcissement des ciments
ordinaires. On peut escompter un profit analogue des recherches pour-
suivies sur. les chromites de chaux.
Ces recherches seraient effectuées au laboratoire de Chimie minérale de
la Sorbonne, qui possède les installations convenables pour l'obtention des
hautes températures nécessaires à la préparation des combinaisons anhydres
de l'oxyde de chrome et de la chaux.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
1178 ACADÉMIE DES SCIENCES.
FONDATION ROV-VAUGOl LOLX.
(Commissaires : MM. Roux, Richet, Quénu, Bazy, Joubin, Vincent;
Mesnil r rapporteur ).
La Commission propose d'attribuer les arrérages de la fondation
à M. Eugène Wollman, chef de laboratoire à l'Institut Pasteur en congé,
directeur des recherches microbiologiques de l'Institut Sanitas, à Santiago-
du-Ghili, pour ses recherches sur la vie sans microbes.
M. Wollman a fait, dans ce domaine, de très importantes constatations.
Il a généralisé la notion que vertébrés divers et insectes peuvent vivre asep-
tiquemen.t; on peut obtenir en particulier de nombreuses générations d'in-
sectes aseptiques (avec les blattes, en 8 ans, il est arrivé à la ^3° géné-
ration), et, contrairement à ce qui se passe pour les vertébrés, on peut stéri-
liser tous les aliments à 120 , ce qui prouve que les besoins des insectes en
vitamines sont tout autres. Le scorbut a pu être observé chez des cobayes à
vie aseptique, nourris d'aliments chauffés à haute température, ce qui éta-
blit que le scorbut n'est pas une maladie infectieuse, ni toxi-infeclieuse.
La méthode des élevages aseptiques a encore permis de préciser les con-
ditions de transport de nombreux germes pathogènes parles mouches, en
particulier' le sort de ces germes dans le tube digestif des mouches, le temps
durant lequel les mouches souillées restent infectieuses.
On se rend compte de l'intérêt qu'il y a pour la Science à coque
M. Wollman poursuive ses recherches dans cette voie fructueuse.
L'Académie adopte la proposition de la Commission.
LECTURES.
M. Emile Picard, secrétaire perpétuel, fait une lecture ayant pour
titre : Un coup (V œil sur V histoire des Sciences et des théories physiques.
A. Lx'et É. P.
SÉANCE DU iG DÉCEMBRE 1929.
JI 79
TABLEAU DES PÏUX ET SUBVENTIONS
ATTRIBUÉS.
ANNÉE 1929.
MATHÉMATIQUES.
Prix Francœhr. — Le pris est décerné à
M. Paul Noaillon
MÉCANIQUE.
Prix Poncelet. — Le prix est décerné à
M. Alfred Liénard —
Fondation Henry Bazin. — Le prix est dé-
cerné à M. Charles Camichel
ASTRONOMIE.
Prix Lalande. — Le prix est décerné à
M. Alexandre Véronnet . .
Fondation' DAitotâtUu. — Le prix est décerné
à M. Gaston Fayét
Prix- YaLZ. -» Le prix est décerné à M. Louis
Dunoyer
GÉOGKAPIUE.
Prix Gay. — Le prix est décerné à
M. l'abbé Ludovic Gaurier
Fondation TCHtHATCHEF. — Le prix est dé-
cerné à M. Paul Pollacchi
NAVIGATION.
Prix do Ministère de la Marine. — Le
prix est décerné à feu le général Eugène
Entery
.,-.',
1136
Prix Plumey. — Le prix est décerné à
M- Pierre Clerget
PHYSIQUE.
Prix Gaston Planté. — Le prix est dé-
cerné à M. Charles Féry
Prix Hébert. — Le prix est décerné à
M. Georges Déjardin
Prix Henri de PaRville. — Lé prix est
décerné à M. Marcel Pauthetiiêr
PRIX Hughes. — Le prix est décerné à
M. Jean-Jacques Trillat
Fondation Clément Félix. — Les arrérages
de la fondation sont au ri bues à M. René
de Mallemann
CHIMIE.
Pris MonïYos) drs arts insalubres. — Le
prix est décerné à M. Daniel Florentin..
PRIX Jf.cK.er — Un prix est décerné à
M. Richard Fosse; un autre à M. Marcel
Sonanelet
Fondation Cahours, — Les arrérages de la
fohdation sont attribués à MM. Henri
Moureu et Raymond Qué/et
Prix Houzeau. — Le prix est décerné à
M. André Travers
MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE.
Prix DelesSe. — Le prix est décerné à
à M. Marias Daltoni '
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8o
ACADÉMIE DES SCIENCES.
Prix Fontannes. — Le prix est décerné à
.M. l'abbé Alfred Carpentier i i.'W
Prix Victor Raulin. — Le prix est décerné
à M. Pierre Bonnet u \o
BOTANIQUE.
Prix Desmazières. — Le prix est décerne à
M. l'abbé Hubert Bourdot u'ji
Prix Montagne. — Un prix est décerné à
M . Pierre Dangeard ; u n a u tre à M . Robert
Potier de la Varde 1 1 \>
Paix Tiiore. — Le prix est décerné à
M. Charles Douin 1 1 '|' t
Prix de Coincy. — Le prix est décerné à
M. Paul Dop ii^'i
ANATOMIE ET ZOOLOGIE.
Prix Cuvikr. — Le prix est décerné à
* M. Emile Topsent: 1 1 _'|3
Fondation Saviony. — Le prix est décerné
à AI. Henri Gauthier u ^6
MÉDECINE ET CHIRURGIE.
Prix Montyon. — Un prix est décerné à
M. Gaston Cotte; un autre à MM. David
et Jean Olmer; un autre à M. Francis
Ralhery ; une mention honorable à
M. Ch'trles Joyeux; une autre à AI. Ca-
mille Simonin; une autre à M Ue Suzanne
Guêry ■. 1 1 \-
Prix Barbieh. — Le prix est décerné à
MM.' Prosper Merklen et Maurice, Wolf. i i.jo
Prix Bréant. — Un prix est décerné à
M. Marcel Léger; un autre à MM. Pierre
Lereboullet et Georges Boulanger-
Pilet ". II.ÏI-
Prix Godard. — Le prix est décerné à
M. François Aman-Jean r i ">■>
Prix Mege. — Le prix est décerné à
M. René Monceaux 1 1 53
Prix Bellion. — Le prix est décerné à
M. Paul Chavigny 1 1 53
Pmx nu baron Larbey. — Le prix est
décerné à M. Joseph Uzac 1 1 5/|
Prix Argot. — Le prix est décerné à
M . Robert Leroux-Robert 1 1 54
PHYSIOLOGIE.
Prix Montyon. — Le prix est décerné à
M. André Strohl i\ô!\
Prix Poorat. — Un prix est décerné à
M. Léon Velluz; un autre à MM. Henri
Bulliard et Antoine Giroud i iôô
Prix Philipeaux. — Le prix est décerné à
M. Louis Genevois , 1 1 ,5 j
Prix Fasnt Emden. — Le prix est décerné
à M. César Baudi 'de Vesme i iô6
STATISTIQUE.
Prix Moniyon. — Le prix est décerné à
M. Maurice Olivier , ,.5G
HISTOIRE ET PHILOSOPHIE DES SCIENCES.
Prix Binoux. — Le pris est décerné à
M. Prosper- Jules Charbonnier i ,
OUVRAGES DE SCIENCES.
Prix Henri de Parville. — Le prix est
décerné a M. Jean-Paul Bounhiol
MÉDAILLES.
Médaille Bertiielot. — La médaille est
attribuée à M 11 " Germaine Marchai, à
MM. Daniel Florentin et André Travers.
Médaille Henri Poincaré. — La médaille
est attribuée à M. Louis de Broglie
i un.
"•'0
prix généraux.
Prix ponde par l'État : Grand prix des
sciences physiques. — Le prix est dé-
cerné à M. René Dubrisay , ( 5g
Prix Bordin. — Le prix est décerné à
M. Henri Bénard r ,6 ,
Prix Lallemand. — Le prix est décerné à
M 11 " Marie-Louise Verrier i iGi
Pmx Serres. — Le prix est décerné à
MM. Pol Bouin et Paul Ancel 1 16 >
Prix Petit d'Ormoy : Sciences mathéma-
tiques. — Le prix est décerné à M. Paul
Montel , (g'.
Prix Petit d'Ormoy : Sciences naturelles.
- Le prix est décerné à M. Paul Gaubert. 1 16'|
Prix Jean-Jacques Berger. — Le prix est
décerné à feu Emile Gérards 1 166
Prix Saintour. — Le prix est décerné à
M. Bertrand Gambier n 6-
Prix Lonchajipt. — Le prix est décerné à
M. Pierre Lesage j jg-
Prix Wilde. — Le prix est décerné à
M. Léon Brillouin n6"
Prix Gustave Roux. — Le prix est décerné
à M. André Roussel ! [68
Prix Thorlet. — Le prix est décerné à
M. Adolphe Richard 1 168
FONDATIONS SPÉCIALES.
Fondation Lannelongue. — Les arrérages de
la fondation sont partagés entre M™" Cusco
et Riick , u68
Prix Helbronner-Fould. — Le prix est
décerné à M™" Louis Gentil r i6q
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929.
Il8l
PRIX DES GRAMDES ÉCOLES.
Prix Laplace. — Le prix est décerné à
M. Maurice Borgeaud < 16g
Pïux Rivot. — Le prix est décerné à
MM. Maurice Borgeaud, Alfred Flinois,
Paul Moch et Edouard Beltrémieux 69
FONDS DE RECHERCHES SCIENTIFIQUES.
Fondation Trémont. — Les arrérages de la
fondation sont attribués a M. Charles
Frêmont 1 170
Fondation Gegner. — Le prix est décerné
à M . Paul Gautier 1 1 70
Fondation Hihn. — Le prix est décerné à
M. Janvier 1 171
Fondation Loutreuil. — Les subventions
suivantes sont accordées : à M. François
Maignon; à M. Gabriel Marotel; à
M. Robert Jfamy; à M. Henri Colin;
à M. Henri Cottier; à M. Claude
Gautier; à M. Edmond Roy- P rémoram ',;
à M. Emile Demoussy; a M. René Du-
brisay; au Musée d'histologie de l'Hô-
pital de Saint-Louis; à V Observatoire
de Ksara; à la Colonie de Tahiti; à la
Colonie de la Nouvelle-Calédonie; à
l'École nationale vétérinaire de Tou-
louse; à ['Institut national agronomique;
à V École supérieure d'électricité; à la
Société d'encouragement pour l'indus-
trie nationale; à M. Paul Pallary ; au
D r Vellard; à la Faune des colonies
françaises; à M. Gaston Fayet
Fondation Victor Noury. — Un prix est
décerné à M. Victor Delahaye; un autre
à M. V. Babet; un autre à M ,u Germaine
Marchai
Fondation Bouchard. — La subvention est
attribuée à M. Serge Oberlin
Fondation Le Chatelier. — La subvention
est accordée à M 11 " Jeanne Foret
Fondation Roy-Vaucouloux. — Les arré-
rages de la fondation sont attribués à
M. Eugène Wollman
"7 1
u-6
11 -H
l8'i ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Publications périodiques rjsçubs pendant l'année 1928 (suite et fin).
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Columbia.
Medellin. — Estacion expérimental agronomica de la Eseuela de agricultura y ceterinaria.
Cuba.
La Habana. — Facultad de medicina y farmacia : Anales, A 6^1 '.
— Observatorio nacional : Boletin, R 565.
— Boletin ofieial de marcas y patentes, B 558.
Equateur.
Quito. — Campo (el), C 53'.
États-Unis.
' Albany. — Astronomical Journal, A 2454.
Ann Arbor. — University of Michigan. Muséum of Geology : Contributions, C 992 1 .
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— American Journal of Philology.
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— New- York Academy of Science : Annals, A 1200.
— State Agricultural Experiment Station : Annual report, A 1764; Bulletin, C 1012;
Technical Bulletin.
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Palo Alto. — Terrestrial Electrical Observatory Fernando Sanford : Bulletin, B a4o3 l .
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San Diego. — Society of Natural History : Transactions.
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• ceedings, P 534.
Il84 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Sidmouth. — Norman Lockyer Observatory : Director's annual report, N 2o3'-.
Stanfobd. — University : Contributions fromthe Dudley Herbarium, Publications, L65.
Washington. — Bureau of Standards : Circulai; C 419; Handbook; Journal of research;
Miscellanneous publications, D119; Standard Year book; Scientific papers,
B 235 1 ; Technological papers.
— Carnegie Institution : Publications, C 77; Year book, C 78.
— Department of Agriculture : Agriculture Year book, Y 22; Department Bulletin;
Department Circular, D n3' ; Farmers' Bulletin, U78; Leaflet; MonthlyWeather
Review, M 1 269 ; Technical Bulletin.
— Department of Commerce : Elimination of Wast; Simplifiée practice; Recommanda-
tion; Standards Year book.
— Department of the Interior. Bureau of éducation : Bulletin, U 62.
— Department of the Interior. U. S. Geological Survey : Bulletin, B2406; Water-
Supply Papers, W 7 ; Professional paper, U 86.
— Department of Terrestrial Magnetism : Annual report of the Director.
— Hygienic Laboratory : Bulletin, H 204.
— Library of Congress : Report of the Librarian, L 79,
— National Academy of Sciences : Annual report, R 492; Memoirs, M 63 1;
Proceedings, P 574 ; Publications.
— National Muséum : Bulletin, S38o; Proceedings, P612; Report, R 553.
— National Research Council : Bulletin, B2392; Organization of members; Report
Reprint and circular séries.
— Naval Observatory : American Ephemeris and Nautical Almanac, A 584 5 Annual
report; Publications, A 2464.
— Smithsonian Institution : Annual Report of the Board of Régents, A 1674.
— Smithsonian Institution. Bureau of ethnology : Bulletin, S 379; Smithsonian
misceïleanous collections, S38i.
— United States public Health service : Studies.
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— Journal of Agricultural Research, J 718.
— School life.
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PoiNTE-A-PiTBE. — Station agronomique de la Guadeloupe : Bulletin général, S 5g4 ;
Journal, J 462 ; Rapport, S 5g4.
Jamaïque.
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— Sociedad cientifica « Antonio Alzate » : Memorias y Revista, M 6g5.
— • Revista mexicana de ingéniera y arquitectura.
SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1929. I l85
Tacubaya. — Observatorio astronomico nacional : Anuario, A igo4; Boletin, B 52 1;
Catalogo astrofotographico.
Pérou.
Lima. — Sociedad geologica del Perù : Boletin, B 476".
— Boletin oficial de minas y petroléo.
Santo-Domingo.
Santo-Domingo. — Estacion agronomica de Haina. , '
— Estacion agronomica de Moca.
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Montevideo. — Facultad de medicina : Anales, A 681.
— 'Sintesis estadistica de la Republica oriental del Uruguay,
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Caracas. — Colegio de ingenieros de Venezuela : Revista.
— Universidad : Revista de la federacion de estudiantes de Venezuela.
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Australie.
Adélaïde. — Hospital : Annual report, A 1606-.
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Sydney. — Royal Society of New South Wales : Journal and Proceedings, T 3go.
— Austràlasian Science Abstract, A 25g6'-.
Indes Néerlandaises.
Bandoeng. — Netherlands East Indian Volcanological Survey : Bulletin, B 23g2'.
— Vulkanologiscke en seismologisclie : Mededeelingen.
— Jaarboek mynwezen Nederlandsch Indie, J 7.
— Wetenschappelijke mededeelingen.
Batavia. — ■ Koninklijk Magnetisch en Meteorologisch Observatorium : Observations,
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1 i8G ACADÉMIE DES SCIENCES.
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Buitenzobg. — Instituut voor Plantenziekten : Mededeelingen, M 272.
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Weltwrrden. — Regenwaarnemingen in Nederlandsch- Indir, R 288.
SÉANCE DU 16. DECEMBRE 1929. I 187
OUVRAGES REÇUS • PEN.OANT LES SÉANCES D'OCTOBRE I929.
Comité géologique de Russie. Geologische Detailkarte der Halbinsel Apscheron
Bibi-Tibat, par D. W. Golubjatnikow, 1914; 1 fasc. ;i cm X io5'"'.
Geological Committee. The cletailed geological map of'the Apscheron peninsula
Aiashka OU région, par D. W. Golubiatnikov, 1926; 1 fasc. 71 e1 " X 102 e ' 11 .
Cuis de Astronomie teoretira profesat la Facultatea de stiinte din Bucuresti, par
N. Cocolkscu. Bucuresle, edilura casei scoalelor, 1929; 1 vol. 24™, 5. (Présenté par
M. Bigourdan. )
Section de Géodésie de l'Union géodésique el géophysique internationale, publi-
cation spéciale n" 3. Tables de l'ellipsoïde de référence international adopté par
l'Assemblée générale de Madrid le 7 octobre 1924 dans le système de la division
centésimale de la circonférence calculées sous la direction du général G. Pehrier,
par E. Hasse. Paris, au Secrétariat de la Section, 1928; 1 vol. 3i tm ,5.
Fédération marbrière de France. Le Marbre. Définition. Histoire. Géographie.
Extraction. Transports. Transformation. Prix de revient. Conférences à l'Ecole
des travaux publics du bâtiment et de l'industrie, par B. Sancholle-Hhnraux, 1928- 1929;
1 fasc. 2 i cro .
honinklijke akademie van Wetenschappen ( /. C. (>. Committee). Science in t/ie
netherlands East Incites, par L. F. de Bealfoht, L. de Blieck, C. Braak, M. A. Brauver,
N. Wing E aston, J. C. Van Earde, E. Van Eyermngen, P. C. Flu, C. J. J. Yak Hall,
J. P. Kleiweg de Zwaan, V J. Krom, II. J. Lam, J. LimiEs. P. Pannekoek, A. A. Pull,
P. Van Romburgh. Ph. S. Van Ronkel. J. J. G. Schepers, F. A. Vening Meinesz, C. Van
Vallbnhôven, L. Van Yunren and F. A. F. C. Went, edited by L. M. R. Ruttën.
Amsterdam s. d.; 1 vol. 27™, 5.
Fourth Pacific Science Congress Java, 1929. Préservation of wild life and nature,
reserves in the netherlands Iridiés, par K. \V. Dahmerman; i vol. 24°'", 5.
hrakatau. The geology and voletïïiism of the Krakatau group, par Ch. E. Stehn.
Krakatau's new Flora, par W. M. Doctkrs, Van Leeuwen. Krakalau's new Fauna,
par K. W. Dasijierman. Fourth Pacifie Science Congress, s. d.; 1 vol. 25''"', 5.
Proceedings of Fourth Pacific Science Congress Java, 1929. Tirages à pari.
81 fasc. 24 cm , 5. Bandoeng, Maks and \an den Klils.
Fourth Pacific Science' Congress Java, 1929. Excursion-guides. Bandoeng.
• 33 fasc. ig cln ,5.
L'origine des êtres vivants. L'illusion transformiste, par Louis Vialleton. Paris,
Pion, 1929; 1 vol. 20 e ™. (Présenté par M. E.-L. Bouvier.)
La topographie sans topographes. Traité de pholograinmélrie, par F. Ollivikr.
Paris, Revue d'optique théorique et instrumentale, 1929; 1 vol. 24 em ,5.
Dictionnaire de biographie française sous la direction de J. Balteau, A. Rastoul
el M. Prévost avec le concours de nombreux collaborateurs, fascicule 1 : Aage-
Achard. Paris. Letouzey et Ane, 1929; 1 vol. 29 e ™.
Les anciens vignobles de la région de Meudon, par H. Dughaussoy, Versailles,
J. M. Mercier, 1929; 1 fasc. 25°"'.
Il 88 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Theory and practice of pendulum observations at'sca, par F. A. Vening Meinksz.
Delft, Technische Bœkbandel en Drukkerij J. Waltman Jr., 1929; 1 vol. 27 cm ,5.
École centrale des Arts et Manufactures. Compte rendu des fêtes du centenaire,
26, 27, 28 et 29 mai 1929. Paris, de Brunolï"; 1 vol. 3i cn '.
L'exposition internationale de Liège 1980, par Léon Michel. Bruxelles, Gœrasere,
192g; 1 fasc. 24™.
Les rayons ultraviolets, par Carlos d'Eschevannes. Paris, Cbantenay, 1929;
1 fasc. i6 cln .
^Sur le développement de quelques phéosporées, par Camille Saovageau, in Bulletin
de la Station biologique d'Arcachon. Bordeaux, Siraudeau, 1929; 1 fasc. 24 cm ,5-
La matière fulminante (suite). Modes de décomposition, formes ascendantes,
pression électrostatique, par E. Mathias, extrait des Annales clés Postes, Télégraphes
et Téléphones. Paris, librairie de l'Enseignement technique, 1929; 1 fasc. 23 cra ,5.
Die Lôsung des problems von Fermai Ernst Iûsllek. Zurich, Emile Riigg, 1929;
1 fasc. 2i cm .
Démographie et riziculture. 20 cartes dressées par Yves Henry et Maurice de Yisme.
(Présenté par M. Mangin.)
Gouvernement général de l'Indochine. Inspection générale de l'agriculture, de l'éle-
vage et des forêts. Documents de démographie et riziculture en- Indochine. Hanoï,
Bulletin économique de P Indochine, 1928; 1 vol. Sa 1 '™, 5. (Présenté par M. Mangin.)
Nouveau réseau magnétique de la France au i 61 ' janvier 1924, par E. Mathias et
Ch. Maurain, extrait des Annales de l'Institut de Physique du globe de l'Université
de Paris. Paris, Les presses universitaires de France, 1929; 1 Vol. 34™ ; 7 cartes
6o cm x 8o cra et 2 cartes 6o em x i53™.
Description géométrique détaillée des Alpes françaises, par Paul Helbronneu.
Tome IX ; Jonction géodésique directe de la Corse au continent français. Chaîne
méridienne de Corse. Mesure de l'arc de méridien des Alpes françaises. Paris,
Gauthier-Villars et C' e , 1929; 1 vol. 34 om .
Chaire de mécanique des fluides et applications. Leçons sur l' Hydrodynamique,
par Henri Villat. Paris, Gauthier-Villars et C le , 1929; 1 vol. 25 cra ,5.
The geographical Society of Finland. Atlas of Finland, 1925. Heslinki, Kustannu-
sosakeyhtio Otava, 1929; 1 vol. 25 cm ,5 et un Atlas 46 cm ,5 x 34 cm ,5.
ACADÉMIE DES SCIENCES,
SEANCE DU LUNDI 23 DÉCEMBRE 11*2,»
l
PRÉSIDENCE DE M. Louia MANGIN.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse
ampliation du décret, en date du i5 décembre 1929, qui porte approbation
de l'élection que l'Académie a faite de M. Chari.es Nicoi.le pour occuper la
place de Membre non résidant vacante par le décès de M. Ch. Depéret.
• Il est donné lecture de ce décret.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Au«uj»te Laweerej membre
de l'Académie des sciences de Belgique, Correspondant de l'Académie
pour la section d'Anatomie et Zoologie, qui assiste à la séance.
M. Gcino Castelnuevo fait hommage à l'Académie d'un Mémoire inti-
tulé La geometria algebrica e la scuola italiana.
M. Emile Mathias fait hommage à l'Académie d'une brochure inti-
tulée La Matière fulminante : (suite), élasticité, tension superficielle.
CORRESPONDANCE.
M Ue Germaine Ma rçh al;
MM. Henri Bénard, Pierre Bonnet, Jean-Paul Bounhiol, Hubert
Bourdot, Louis de Bkoglie, Charles Camichel, Alfred Carpe&tier,
C R., 1929, 2- Semestre. (T. 189, N* 26.) 88
Iiyo ACADÉMIE DES SCIENCES.
Pierre Clerget, Marius Dalloni, Georges Dejardi.v, Paul Dop, René
Dubkisay, Louis Dukoyer, Gaston Fayet, Daniel Florentin, Ludovic
Gaurier, Louis Genevois, Pierre Lesage, Alfred Liénard, Paul
Montbl, Maurice Olivier, Marcel Pauthenier, Paul Pollaccbi, André
Roussel, Marcel Sommelet, André Strohl, André Travers, Joseph
Uzac, Alexandre Véronnet adressent des remercîments pour les dis-
tinctions accordées à leurs travaux.
M m8S V r,s Ciïsco, Eugène Èmery, Louis Gentil, Emile Gérards adressent
également des remercîments à l'Académie.
[. René Dubrisay, René de Mallemann, Henri Moureu, Raymond
Quelet, Emile Demoussy, Claude Gautier, Robert Hamy, Serge Orerlin,
Edmond Rot-Prémorant, le Directeur de I'Ecole supérieure d'Électricité,
le Directeur de la Faune des Colonies françaises, le Président de la
Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale adressent des remer-
cîments pour les subventions qui leur ont été attribuées pour leurs
recherches ou leurs bibliothèques.
M. Léon Rultingaire adresse un Rapport sûr l'emploi qu'il a fait de
la subvention accordée sur le Fonds Loutreuil en 1928, à la bibliothèque du
MUSÉUM NATIONAL D'HlSTOIRE NATURELLE. -
M. Ahel Gruvel prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre
des candidats à la place vacante dans la section d'Economie rurale, par la
mort de M. Lindet.
ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Résultats obtenus pendant l 'éclipse du 9 mai 1929
par la mission de l'Observatoire de Strasbourg à Poulo Condore. Note (')
de M. A. Danjon, présentée par M. H. Deslandres.
J'avais reçu du Bureau des Longitudes, avec G. Rougier et A. Lalle-
mand, mission d'observer l'éclipsé totale de soleil du 9 mai dernier à Poulo
Condore. Nous avons débarqué dans cette île le 6 avril et le beau temps nous
a permis d'installer et de régler rapidement nos instruments. Le ciel est
devenu nuageux ou couvert à la fin d'avril et le temps était très mauvais au
(') Séance du 25 novembre 1929.
JSSI
J BUREAU DES LONGITUDES.
5SERVATOIRE DE STRASBOURG.
Éclipse de Solei! du 9 mai 1929; station de Poulo Condore.
Fig t — Photographie de la couronne sur plaque panchromatique,
écran ronge foncé (X = 0^,68). Objectif de 16™, f:S; pose 3a secondes.
tt»
Fig. 2. — Photographie de la couronne sur plaque à la nc'ocyanine
avec écran infra-rouge (7* = o:\S), Objectif de S cm , f ; 2,3; pose 32 secondes
Sur les figures 1 et a, l'axe du Soleil est vertical, le Nord en haut.
sj >-
. o
3 ,»
c- "^
SÉANCE DU 2,3 DÉCEMBRE 1929. 1x9!
début de'mai. Pendant la durée de l'éclipsé, le ciel fut nuageux avec des
éclaircies pendant lesquelles il restait voilé par une couche de nuages immo-
biles, ténus et probablement élevés. La totalité commença pendant une
belle éclaircie, la couronne étant bien visible à travers le voile; mais au
bout de deux minutes, des nuages bas et rapides firent de nouveau irrup-
tion, transparents jusqu'au second contact intérieur, mais pour s'épaissir
aussitôt après, si bien que la fin de l'éclipsé partielle fut invisible comme
l'avait été le début. C'est donc en définitive un heureux hasard qui a permis
d'effectuer pendant la totalité les opérations prévues au programme; mais,
bien entendu, l'état du ciel a compromis plus ou moins complètement les
résultats de quelques-unes d'entre elles.
Les clichés pris à l'équatorial double de a4 cm par moi-même, assisté de
M. l'enseigne de vaisseau Lemière,' donnent des images très étendues de la
couronne, dont les six principaux jets atteignent près d'un degré de lon-
gueur. Les régions polaires ne sont marquées que par de courtes aigrettes.
Au bord est, une grande protubérance peu lumineuse s'élève à aSoooo 11111 .
Ces mêmes clichés étaient destinés à l'étude' de l'effet Einstein, mais il est
douteux qu'on puisse les utiliser. Le passage des nuages légers s'accom-
pagnait d'une violente agitation nettement constatée par moi sur les
étoiles-guides. C'est probablement à cette circonstance qu'il faut attribuer
l'absence sur les plaques d'images stellaires bien piquées. La méthode pro-
posée par M. Esclangon pour la mesure de l'effet Einstein nécessitait la prise
de deux clichés sur deux régions symétriques par rapport au soleil, en plus
des clichés pris sur le soleil lui-même. On pouvait craindre que cette
manœuvre compliquée ne pût être effectuée avec toute la précision requise
' pendant la durée de la totalité. L'expérience est tout à fait rassurante et la
méthode est d'une application aisée, pourvu qu'un certain nombre de condi-
tions soient remplies. Il a été possible de prendre au total 7 clichés de
3o secondes de pose chacun, la lunette étant déplacée 4 fois.
M. Lallemand a obtenu un certain nombre de photographies de la cou-
ronne en lumière rouge et infra-rouge, les unes sur plaques panchromatiques,
avec écran rouge foncé (longueur d'onde moyenne, 0^,68) ; les autres sur
plaques à la néocyanine, préparées sur place, l'écran en verre d'Iéna étant
équivalent à un écran de Wood (longueur d'onde provisoire, 0^,80). Sur la
lune, les deux chambres avaient donné des images ayant approximativement
la même densité. Il n'en a pas été de même pour la couronne, solaire, qui
paraît très pauvre en lumière infra-rouge, sauf peut-être au voisinage immé-
diat du soleil. L'image de 0^,68 est de beaucoup la plus étendue. Elle
Il £2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
montre la décomposition des jets coronaux en aigrettes beaucoup mieux que
les photographies ordinaires.
M. Rougier a obtenu, avec la collaboration de M. l'ingénieur hydro-
graphe Chavanier, de bonnes mesures photométriques de la couronne, au
moyen d'une cellule au potassium et d'une cellule au rubidium. Au début
de la totalité, à un moment où les nuages ne pouvaient être en cause, l'in-
tensité de la couronne a paru diminuer rapidement par suite de l'éclipsé
progressive de la basse couronne; puis elle s'est stabilisée. Le phénomène
s'est reproduit en sens inverse à la fin, le passage des premiers nuages
n'ayant pas suffit à le masquer. L'intensité mesurée au cours d'une éclipse
dépend donc largement de la grandeur de cette éclipse; d'où, sans doute, le
désaccord des nombres antérieurement publiés et l'impossibilité d'y déceler
une variation undécennale.
M. l'enseigne de vaisseau Brun a obtenu visuellement des mesures photo-
métriques du soleil partiellement éclipsé et de la couronne, les premières
donnant le facteur de transmission du voile permanent, soit 0,71. En
l'appliquant aux mesures de M. Rougier faites pendant la totalité, on
trouve pour l'éclairement donné par la couronne, celui de la pleine lune
étant pris pour unité : 7 secondes après le premier contact intérieur, o,63 ;
i m 35 s après le contact, o,43. Or les mesures visuelles effectuées à ce même
instant par M. Brun, avec un photomètre sans écran diffusant, donnento,37.
L'heure des deux contacts intérieurs a été notée par M. le commandant
Villatte, qui a déterminé en outre la position précise de la station. En
ajoutant 6" aux longitudes des tables de Brown, les heures observées donnent
des écarts O — C respectifs de — i s et -+- o%5.
Ces résultats préliminaires sont encore incomplets; il reste notamment à
mesurer au micro photomètre les clichés étalonnés de M. Lallemand.
CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'examen microscopique des poudres colloïdales
en lumière polarisée. Note (') de MM. A. Michei.-Lévy et H. Muraour,
présentée par M. G. Urbain.
On a signalé depuis longtemps (Chardonnet,Vignon, Ambronn, Tissot)
la relation qui existe entre le taux d'azote des nitroceliuloses et les phéno-
mènes de biréfringence que présentent les fibres examinées au microscope
(') Séa&ce du 9 décembre 1929.
SÉANGE DU 23 DÉCEMBRE 1929. ng.'i
polarisant entre deux niçois croisés. Jusqu'ici, l'emploi de cette méthode a
été limité à l'examen de la nitrocellulose non gélatinisée, et Tissot déclare
même {Mémorial des Poudres, 22, p. 3a) qu'elle ne peut être utilisée pour
l'étude des poudres colloïdales. Or, l'examen d'un grand nombre de poudres
à la nitroglycérine, observées en plaques minces de — à ■— de millimètre
d'épaisseur, nous a montré que, tout au contraire, l'examen en lumière
polarisée permet de différencier nettement les divers types de poudre et, en
particulier, de mettre en évidence une hétérogénéité éventuelle de la poudre
en ce qui concerne le taux d'azote nitrique.
Considérons deux échantillons de. poudre à la nitroglycérine du type
sans dissolvant, préparés l'un avec du coton-poudre à 11,7 pour 100
d'azote, l'autre avec un mélange de coton à 11 pour 100 et de coton à
i3 pour 100, ce mélange titrant également 11,7 pour 100 d'azote. La
composition centésimale de ces deux échantillons, la composition et la tem-
pérature des gaz dégagés au moment de la combustion seront identiques;
or, la détermination de la vitesse de combustion effectuée à la bombe
Vieille par une méthode qui a été décrite par l'un de nous {Bull. Soc. chi-
mique, 4 e série, 41, 1927, p. i455), montre que le second échantillon pos-
sède une vitesse de combustion bien supérieure, la différence pouvant
atteindre et même dépasser i5 pour ioo.
L'examen en lumière polarisée des coupes exécutées sur ces poudres
donne la raison de cette discordance. En opérant avec interposition d'une
lame de quartz donnant la teinte sensible de 1" ordre, rallongement des fils
(sens de l'étirage des tubes de poudre) étant parallèle au grand axe de la
section du quartz, la première poudre apparaît colorée uniformément de la
teinte sensible ('), la seconde poudre apparaît sillonnée de fibres colorées
en-jaune, allongées dans le sens de l'étirage. Cette réaction colorée indique
que ces fibres sont constituées par du coton-poudre à i3 pour 100 d'azote.
Des fibres colorées en bleu de coton à 11 pour 100 apparaissent éga-
lement. Au point de vue de la répartition du taux d'azote nitrique, le second
échantillon n'est donc pas homogène. C'est évidemment à cette inhomogé-
néité qu'il faut, attribuer la plus grande vitesse de combustion de cette
poudre.
La combustion des zones où le taux d'azote nitrique est plus élevé étant
(') Ambronn a -montré (J\oLL Z&it.,'i2, aoùtjg,i3, p. 200) que la biréfringence don-
nant un allongement positif pour la cellulose, négatif pour les estons-poudre à
i3 pour 100 d'azote., est nulle pour un taux d'azote voisin de j 1, 7 pour 100,
1 194 ACADÉMIE DES SCIENCES.
plus rapide, il se forme à la surface de la poudre des cavités qui augmentent
la surface d'émission.
Nous avons examiné un grand nombre d'échantillons préparés soit avec
du coton-poudre à 11,7 pour 100, soit avec le mélange de coton-poudre
à 11 pour 100 et de coton-poudre à i3 pour 100. L'examen microscopique
et la détermination de la vivacité ont toujours été en accord, la vitesse de
combustion étant toujours plus élevée, à composition centésimale iden-
tique, lorsque le microscope polarisant indique la présence de fibres de
nitrocellulose fortement nitrées.
CHIMIE. — Inflammation spontanée des mélanges d'air et d'hydrocarbures.
Influence de la concentration. Note (' ) de MM. P. Mosdain-Monval et
Bernard Qcanqcin, présentée par M. Henry Le Chatelier.
Dans de précédentes Notes ( 2 ) nous avonS relaté les phénomènes
phvsiques et chimiques observés au cours de l'échauffement à volume
constant de mélanges sous pression d'air et de vapeurs d'hydrocarbures
saturés. Nous avons en particulier caractérisé une oxydation de l'hydro-
carbure accompagnée d'un dégagement de chaleur très notable et d'une
poussée très rapide de pression se traduisant au manomètre de la bombe
par un vigoureux lancé de l'aiguille. Nous avons constaté que l'inten-
sité de ces phénomènes dépendait très étroitement de la concentration du
mélange gazeux en hydrocarbure et qu'il en était de même pour la compo-
sition des résidus gazeux et l'apparition de dépôts de noir de fumée. Nous
nous proposons de résumer dans la présente Note les observations quanti-
tatives et qualitatives que nous avons pu faire sur les variations de ces
divers phénomènes avec la concentration. Nous avons déjà donné ailleurs
un certain nombre de résultats relatifs au pentane ( 3 ). Depuis, nous avons
pu constater que les hydrocarbures saturés supérieurs : hexane, heptane et
octane, et même les essences commerciales pour automobiles, donnent des
résultats absolument identiques, avec quelques très légères différences
(') Séance du 9 décembre 1929.
( % ) Dumanois et-MosDAiN-MosvAL, Comptes rendus, 187, 1928, p. 892; 189, 1929,
p. 761. — MoNDAtN-MoNVAL et Qihnquin, Comptes rendus, 189, 1929? p. 917.
( 3 ) Dumasois et Mondain-Monval, Annales de V Office des combustibles liquides, 3,
1928, p. 761, et Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 95, 1929. p. 343-272.
SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1929. 1 190
seulement dans les valeurs numériques obtenues, lorsqu'on passe d'un
hydrocarbure au suivant.
Le'graphique ci-après résume les résultats de nos mesures. Nous portons en ordonnées
les variations des divers phénomènes observés et en abscisses le nombre de centimètres
cubes d'hydrocarbure introduit dans la bombe de o 1 , 7 de capacité renfermant également
A • Tem.ncia.tuxt d. expEaoion
t°
220°
_200"
9
9
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de l'air sous une pression intérieure de o k =, le tout étant ensuite chauffé en 35-4o minutes
jusqu'à obtention au manomètre de la poussée de pression. Le poids d'air utilisé
restait donc constant et celui de l'hydrocarbure variait d'une expérience à l'autre.
Nous appuyant sur ces graphiques, nous pouvons faire diverses constatations et for-
muler quelques conclusions.
Tout d'abord, pour des concentrations allant de o cm3 ,35 (au-dessous de laquelle il
n'y a pas d'inflammation spontanée) à 5o cm;; et probablement encore au delà, nous
avons toujours obtenu (courbe A) pour une certaine température légèrement décrois-
11^6 KGkMMm ÔES SCIENCES,
santé avec la concentration un vigoureux lancer de l'aiguille du manomètre. Nous
avions été surpris, au début de nos recherches, de trouver une zone d'inflammabilité
aussi étendue. En ouvrant la bombe après l'explosion, nous avons alors constaté
^courbe G ) la préseace d'un fort dépôt de noir de fumée pour des concentrations allant
de « cmS ,8 à 3 cîa \'6, mmùs sans en observer jamais ni au-dessous, ce qui n'était pas sur-
prenant, ni au-dessus, Ce qui l'était beaucoup plus. Nous avons mesuré l'élévation de
température de la bombe occasionnée par l'explosion (courbe B). D'autres observations
sur les poussées de pression qui ne peuvent figurer dans ce résumé, jointes aux courbes B
etC, montraient de façon évidente une discontinuité dans la combustion. Nous avons alors
muni notre bombe d'un regard en verre et cherché à voir la flamme de l'explosion. Nous
avons pu constater immédiatement qu'au-dessus de 3 cm! ,6 d'hydrocarbure, au moment
de la soi-disant « explosion ». il n'apparaît dans la bombe qu'une très faible lumines-
cence bleuâtre, visible seulement en opérant dans une profonde obscurité et tout à fait
• semblable à celle que Perkin a décrite au cours de l'oxydation lente de l'éther. Au
contraire, si l'on se place dans la zone de dépôt du noir de fumée, on aperçoit une
flamme jaune clair très lumineuse. Enfin, pour des teneurs en hydrocarbures voisines de
la combustion complète (o cm3 ,4), on observe une flamme bleu violacée.
// en résulte que, même lorsqu'il n'y a pas inflammation, on observe toujours
dans la bombe une très vive poussée de pression spontanée, impossible à diffé-
rencier par ses manifestations extérieures d'une véritable combustion.
La courbe A n'établissant aucune distinction entre ces deux phénomènes,
nous sommes amenés à conclure que c'est la réaction exothermique sans
flamme qui amorce, lorsque les limites de concentration s'y prêtent,
l'inflammation du mélange.
L'analyse des résidus gazeux présente deux particularités intéressantes (courbe F) :
l'apparition d'éthylène dans la zone d'oxydation sans flamme et la constance de la
petite quantité de CO 2 formé dans la même région. Ces gaz résiduels riches en CO, H., CH*
et carbures éthyléniques brûlent avec une extrême facilité après mélange avec de l'air.
LITHOLOGIE. — Les limites de la région mixte égéenne.
Essai- de synthèse géologique. Note (') de M. Const. Kténas.
Mes récentes études sur les laves tertiaires et quaternaires de l'Ar-
Ghipel{ 2 ), ainsi que les observations de MM. Bianchi, Busz> Butz, Conciet
Trost sur les volcans des îles cotières de l'Asie Mineure Sud-Hoccidetotale,
(') Séance du a décembre 1929.
{-) Comptes rendus, 183, 1^26, p. 980^ 186, 1928, p. i63i : 189, 1929, p. 489
et ^96. — Pr&ktika de V Académie d'Athènes, 3, 1928, p. 226.
SÉANCE Î5Ù «33 DÉCEMBRE Ï929. ' II 97
«tous permettent d'établir que les gisements des roches alcalines abondent
dans la mer Egée. Le but de bette Note est de tracer les limites da domaine
âlcalin-mixte et de rechercher ses rapports avec les lignes géologiques géné-
ral es de la région.
Comme il a été indiqué dans une Note antérieure, les laves alcalines font
défaut dans l'arc éruptif sud-égéen qui est formé par les volcans de Krom-
myonia, Egine, Poros, Milos( 1 ), Santorin, Christiana, Nisyros?et Epis-
copi. Cette zôûe ealcb-âlcalitte se prolonge vers le. Nord dans les volcans
d'Oxylithos (île d'Eubée)et de Bàres (île de Skyros) ( 9 ). Dans le tableau
ci-après, j'ai donné la composition chimique dès laves des Yolcans en ques-
tion (analyses faites par M. ïlaoult).'On n'y trouve pas de roches exacte-
ment saturées. La teneur en silice libre, le plus souvent exprimée minera-
logiquement, varie entre 5, 76 et 17,64 pour 100. Le plagioclase virtuel est
toujours une andésine basique {3$ à 46 pou» ïoo d'anorthite).
a. b. _ c. rf, e.
SiO- 6-2,56 61 ,«6 53,92 "58,68 56, 72
A.l 3 3 ia,5i 16,27 i5,oi 16,16 i6,53
Fe 2 3 • 2,90 2 ,"12 2,84 2,64 3,78
FeO 2,o3 2,62 2,48 2,34 5,43
MnO...-. . 1 0,1 4 0,16 0,11 0,10 0,11
MgO 2,89 3,63 4,08 4,85 5,34
CaO 5,32 5,6o 5,o8 6,90 7,40
Nà 2 0. 3,?a_ 3,39 3,ï2 3,76 3,84
K 2 0. a,5i 2,47 2.14 2,09 2,16
TiO 2 0,68 o,46 0,60, 0,60 o,56
P 2 5 0,16 '0,18 o,io 0,2-0 0,26
H 2 + ■. . 0,82 0,92 2,81 1,29 o,53
H 2 — 0,90 0,66 2,47 o,5o o,45
Cl 0,09 0,09 "-_ ^_ ,-
100, a3 îoo,53 100,26 ro'o,u 100,11
a. Daclle à pyroxènes et hornblende :■ Il .4.2.4-— Carrières du sommet d'Oxylithos.
b. Dacltoïde à hornblende et augîtè : II. 4 -3. '4. — GoHifles dé Potàmià (H. Nieo-
Iaos). Oxylithos.
c. Dacite à pyroxènes : H. 4 -3. 4- — Bàres. Skyros.
d. Andésite à quarts et pyraxèms': H. (4) 5.3.4. — Sommet tte Kwak-ôlithos.
Oxylithos.
e. Andésite à quartz et pyroxènes : II. '5. -3. 4- — Collipes près de Kipi. Oxylithos.
( J ) Dans son étude sur les volcans du groupe d'îles de Miïos, \ï. Sonder a décrit
une roche sous le nom de Biotit Plagioliparit, qui, d'après sa constitution chi-
mique, est une rhyolitë alcaline riche en calcium. Pourtant cette roche ne B l y trouve
p'as éù place; elle constitué des bombes rejetêes pair le cratère de Phyripïaka.
( 2 ) Le volcan de Bàres a été découvert pendant la mission d'été' 1928 ; il se trouve
au milieu de la moitié septentrionale de l'île de Skyros,
Iig8 ACADÉMIE DES SCIENCES. .
La région mixte de la mer Egée se caractérise par l'association des laves
alcalines à des laves calco-alcalines (H. Eustratios, Chios, Samos, Patmos,'
Cos). Il n'y a que les volcans d'Antiparos et de Caloyéri qui soient constitués
exclusivement de laves alcalines et hyperalcalines. Quant à la constitution
minéralogique des formations riches en alcalis, je dois faire remarquer que
les feldspathoïdes, ainsi que les pyroxènes sodiques ne sont que rarement
réalisés minéralogiquement : laves à leucite (Samos), ànéphéline (Patmos),
à aegyrine (Patmos). Le plus souvent, ces minéraux sont cryptomorphes.
Parmi les alcalis, c'est tantôt le Na, tantôt le K qui prédomine. Il y a,
en outre, des cas très fréquents pu les deux alcalis existent presque à égalité
de poids. Enfin, dans la région mixte, abondent des roches de transition
(roches subalcalines : trachydolérites, trachyandésites p.p.) (Thèbes, Psa-
thoura, Chios, Patmos, Cos).
Bien qu'il y ait encore de nombreux points mal établis quant à la consti-
tution pétrochimique des laves nord-égéennes, pourtant les données acquises
confirment ce fait, que rare calco-alcalin contourne en demi-cercle la région
intérieure mixte. Les limites passent entre Skyros et Caloyéri, entre Milos
et Antiparos, entre Nisyros et Cos.
Tous les volcans de la mer Egée sont liés à des zones de dislocation. Mais,
tandis que les centres de l'arc calco-alcalin sont situés aux bords du massif
cristallin ou dans la partie concave des plis alpins eux-mêmes, ceux de la
région mixte se trouvent, pour la plupart, dans le domaine des formations
cristallophylliennes. L'alcalinité des laves va en augmentant des parties péri-
phériques méridionales et occidentales de la mer Egée vers les noyaux
fortement métamorphisés.
Il résulte de ces données que les agents métamorphiques ont influencé, au
moins en partie, la composition chimique des magmas qui ont alimenté
ultérieurement les volcans de la région alcaline-mixte.
EMBRYOLOGIE. — Les changements oT-équilibre de l'œuf et la position
du blastopore au cours du développement chez Discoglossus
pictus Otth. Note (') de M. Paul Wintrebert, présentée par
M. Maurice Caullery.
L'œuf de Discoglossus pictus, dépouillé de ses enveloppes tub'aires,
revêtu seulement d'un chorion lisse et transparent qui glisse sur le fond de
(') Séance du g décembre 192g.
SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE I929. HQ9
verre des récipients, prend, dans l'eau plus rapidement que dans le liquide
dense de la coque, son équilibre propre; ainsi traité, il ne souffre pas du
changement de milieu, montre clairement tous les caractères de sa surface
et devient apte à recevoir, par le procédé de W. Vogt, l'impression de
marques colprées. Ces qualités le désignent comme un objet de choix pour
l'étude du développement chez les Anoures et spécialement chez les Disco-
glossidés.
La première recherche à entreprendre dans cette voie est de fixer le lieu
où se forme la lèvre craniale du blastopore; de sa position, en effet, dépend
la mise en place des différents segments du corps. Mais cette position ne
peut être déterminée que relativement à un autre point de l'œuf reconnu
comme le plus stable, c'est-à-dire choisi dans la région la moins active
pendant les phases de la blastula et de la gastrula. Le pôle supérieur de
l'œuf offre à ce point de vue toute sécurité. Justement, chez Discoglossus
pictus, ce pôle présente une particularité favorable; il a l'aspect d'un
plateau et, de profil, d'une sorte de pan coupé, reliquat du soulèvement de la
cuvette germinale dont est muni l'œuf vierge; sa surface, plane dans
l'ensemble, mais légèrement plissée, chiffonnée, est reconnaissable sur
certains œufs jusqu'à la fin de la neurula.
Le centre du plateau répond au pôlelsupérieur de l'œuf avanl la segmen-
tation et pendant les premiers temps de celle-ci. L'œuf bascule ensuite. Ce
, changement d'équilibre est fonction de la répartition différente des subs-
tances légères (cavités pleines de sérosité, éléments à protoplasme abon-
dant) et pesantes (blàstomères gonflés de vitellus). Dans une première
étude -('), j'ai cherché à préciser par la seule observation, sans aucun apprêt
sur l'œuf, la position du centre du plateau; mais cette recherche est assez
pénible et doit être renouvelée à chaque étape de l'ontogenèse. Il est plus
simple d'apposer, une fois pour toutes, sur le plateau une marque colorée,
visible au premier coup d'œil. A vrai dire, elle ne peut être posée qu'excep-
tionnellement en son centre, du fait de la présence à ce niveau d'un amas de
sérosité qui soulève le chorion. Elle est placée le plus souvent à sa périphérie.
La correction de la déviation est facile ; elle doit être faite à deux points de
vue, relativement à la distance qui sépare la tache du centre et relativement
à l'orientation de celle-ci vis-à-vis du plan sagittal. La marque sert à. deux
(' ) Comptes rendus du Congrès de V Association des Analomistes. Bordeaux, 1939
( sous presse ). ,
Î2O0 ACADÉMIE DES SCIENCES.
usages, à mesurer le changement d'équilibre de l'œuf et à déterminer la
position de la lèvre crauiale du blastopore.
L Voyons d'abord le changement d'équilibre. La verticale passant par
le sommet de l'œuf représente à tout instant son pôle actuel. -La valeur
de l'inclinaison du pôle primitif est donnée par la distance qui sépare la
tache colorée de ce sommet et le sens de l'inclinaison, par son éloignqment
ou son rapprochement des lignes ventrale ou dorsale du méridien sagittal.
On constate ainsi que le pôle primitif penche de plus en plus du côté ventral
et, d'autre part, qu'il demeure toujours dans le plan sagittal. Il quitte le
sommet très tôt, dès que la segmentation, devenue plus active au niveau et
au-dessous du croissant gris, a développé sous l'équateur une lame dorsale
de petites cellules pigmentées; il se trouve à mi-chemin environ du sommet
de l'œuf et de l'équateur quand se dessine la lèvre craniale du blastopore;
il avoisine l'équateur à la fin de la neurula et, quand s'opère la trans-
formation de l'œuf globuleux en têtard, le pôle primitif correspond à la
région pharyngienne de celui-ci.
II. Au moment où se forme la lèvre craniale du blastopore, on mesure la
distance qui sépare le pôle primitif supérieur de celle-ci et l'on opère de la
même façon à toutes les étapes de la constitution et de la fermeture du
blastopore. Voici les résultats : a. La lèvre craniale se forme très bas; sur
un œuf de l mm ,3 de diamètre, dont le quart de la circonférence mesure par
conséquent i mm , le. trait de la lèvre craniale se trouve à o mm ,2 du pôle infé-
rieur primitif. — b. La lèvre craniale est fixe; elle ne recule pas comme
chez Rana (Morgan, Brachet, etc.) ; les lèvres latérale et postérieure viennent
à sa rencontre pour circonscrire le blastopore ; le deutentéron classique est
ici la première cavité gastrulaire formée et tout le dos de Tembryon est en
place quand apparaît la lèvre craniale. — c. La distance de la tache polaire
à celle-ci commence à augmenter au moment où le blastopore, délimité de
toutes parts, rétrécit son ouverture; c'est aussi le stade où cesse l'invagi-
nation gastrulaire. — d. Pendant le stade neurula, la croissance dorsale
intercalaire de la tête, du tronc et de la base de la queue, éloigne progres-
sivement l'un de l'autre le pôle supérieur primitif et le blastopore; celui-ci,
bientôt réduit à l'anus, est antipode du premier au début du soulèvement
des bourrelets médullaires; tous deux sont relégués sur la face ventrale
quand l'œuf arrondi se métamorphose en têtard.
SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1929. 1201
PHYSIOLOGIE. — Adaptation respiratoire du cœur.
JNote(') de M. Jules \jiar, transmise par M. A. d'Arsonval.
Dans les problèmes d'acclimatation, athlétisme, aviation, travail rapide,
vie en montagnes ou dans les mines, la fonction du cœur doit retenir
l'attention. J'en examine ici le déterminisme.
I. L'évolution animale démontre que le. cœur s'est adapté à la respiration.
Pour comprendre ce fait, il faut se rappeler que la vie est une oxydation
dont l'intensité augmente avec le progrès nerveux. Quand l'organisme est
très simple (Protozoaires), fixé ou parasite, il n'a besoin que de fort peu
d'oxygène. Mais survient le progrès nerveux sous Pempire des actions de
milieu ; la principale réaction consiste dans le mouvement, qui est gourmand
de gaz vital. Alors s'épanouit la surface respirante ; le gaz doit circuler plus
vite autour des fibres musculaires, et le sang fait son apparition, peu à peu
conduit dans des canaux à propulsion automatique où le cœur dessine un
renflement, rien de plus.
Négligeons les Protozoaires, à respiration infime, et les Métazoaires fixés
(Spongiaires, Cœlentérés); nous trouvons le mouvement, la vie de rela-
tions manifestes, chez les Échinodermes (Étoiles de mer); ils ont des pieds
ambulacraires, et, en même temps, un organe de filtration de l'oxygène,
une circulation sanguine en vaisseaux qui tendent à se fermer, qui le sont
entièrement chez les Vers les plus actifs. Toute cette canalisation est con-
tractile, et les renflements ou cœurs s"* observent au voisinage des branchies
respirantes. L'espèce est-elle fixée ou parasite ? — Respiration et circulation
sont absentes (Lombric, Trématodes, touslesNemathelminth.es). — L'inverse
a lieu dans l'important embranchement des Arthropodes où la vie de rela-
tions est accusée (Insectes, Crustacés), et où l'on voit invariablement le cœur
sous la dépendance des organes respiratoires (branchies, poumons), recevant
d'eux un sang richement oxygéné. Il a un ventricule et une oreillette ou
deux (Mollusques céphalopodes); le sang, revenant du corps, est ralenti
dans les branchies grâce à des renflements des veines, et il quitte le
cœur par des aortes déjà bien dessinées. L'hématose, opération chimique, se
perfectionne avec Papparition des oreillettes.
IL Le mouvement musculaire s'accentuant dans l'embranchement des
( 1 ) Séance du g décembre 1929.
1202 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Vertébrés, ceux-ci ont des oxydations plus vives. La partie supérieure de
leur intestin évolue dans le sens d'un appareil respiratoire, déterminant un
appareil vasculaire clos, et un dispositif cardiaque à rythme régulier. Le
sang renferme de nombreux globales de plus en plus adaptés au transport
de l'oxygène qu'absorbent les branchies (Poissons, Batraciens aquatiques)
et bientôt les poumons. Une circulation pulmonaire s'établit, et l'on
assiste au doublement de l'oreillette, puis au doublement du ventricule
que signale la cloison ventriculaire des Poissons Dipneustes, Batraciens,
Reptiles.
La vie de relations des Oiseaux et Mammifères étant la plus active et la
plus étendue, leurs fonctions cardiopulmonaires, et d'abord leur système
nerveux et leurs sens, atteignent un très haut degré d'adaptation; Vhoméo-
thermie en est la conséquence. Et voici le schéma de ces adaptations succes-
sives :
, , . Nécessité d'oxyda- Extension de la , ,
Adaptation nerveuse „ . . , Adaptationscardio-
, , . . , . — <- tions cellulaires — >- surface res- ->• r , .
a la vie de relations .. . . vasculaires
rapides piratoire
Au terme de l'évolution cardio-pulmonaire, disions-nous, l'homéothermie
se constitue, ainsi liée à la vie de relations.
En effet le mouvement exalte la thermogénèse ; le changement d'habitat
(vol, migrations) oblige à lutter contre les brusques variations de tempé-
rature. Des mécanismes nerveux r égulateurs se chargent de cette lutte; le
groupe du pneumogastrique prédomine, se différencie à partir des Rep-
tiles, et c'est le chimisme du sang, autrement dit la respiration, qui le gou-
verne. Une vie de relations plus accidentée a déterminé une adaptation plus
délicate des centres nerveux, et l'homéothermie. Inutile aux Invertébrés,
même aux Reptiles qui la réalisent médiocrement, celle-ci est indispensable
aux Oiseaux et aux Mammifères.
III. V adaptation du cœur est donc d^essence énergétique ; elle répond au
besoin d'oxygène de tout l'organisme. Elle est également d'ordre méca-
nique^ devant assurer la rapide propagation du sang à travers de grosses
masses cellulaires, des, muscles très actifs (ailes); il y faut donc une pres-
sion hydrodynamique suffisante, ou la puissance croissante du ventricule
gauche, capable d'entretenir une « circulation lymphatique » chez Mam-
mifères et Oiseaux.
Finalement, le cœur possède un relais mécanique et un relais chimique dans
le ventricule et l'oreillette gauches, celle-ci précédant celui-ci. Il est à 2,
ou 3, puis à 4 cavités dont -les contractions (systoles) sont synchronisées
SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1929. I20J
deux à deux et alternantes. Le synchronisme résulte de leur doublement
même, et du péristaltisme périodique de leur origine que les circonstances
ont amélioré (striation des fibres du cœur, intervention des vagues).
Quelque opinion' que l'on ait sur le transformisme, l'exemple de
l'adaptation cardiaque aux besoins respiratoires est décisif pour enseigner
que l'oxygène est un facteur chimique de morphogénèse.
SÉROLOGIE. — Le rapport du pouvoir hydrolysant de Vamylase du sérum de
cheval aux protéines sériques . Note'(')de M. Brocq-Rousseo, M me Z.Gitu-
zewska et M. G. Roussel, présentée par M. L. Mangin.
Nous avons donné ( 2 ) le résumé de nos recherches ^sur l'activité de
l'amylase, delà maltase et du ferment glycolytique du sérum de cheval,
suivant les saignées successives. La quantité de sucre produite par
l'hydrolyse de l'amidon représentait l'activité de l'amylase du sérum. Ce
pouvoir hydrolysant du ferment soluble était rapporté à la quantité (en
centimètres cubes) du sérum employé. Dans ce travail, nous avons
cherché à préciser le rapport de l'activité de l'amylase aux quantités de
protéines du sérum mis en expérience.
La technique est la même que celle employée dans la deuxième série de
nos expériences antérieures. D'autre part nous avons déterminé, dans les
sérums de toutes les saignées, l'azote total, l'azote non protéique et, par
différence, l'azote protéique. Ce dernier nous a servi à calculer la quantité
de substances protéiques du s~érum.
Nous donnons, à titre d'exemple, deux courbes : l'une représente l'activité
de l'amylase, l'autre la quantité de substances protéiques du même sérum,
au cours de dix saignées successives. Le sucre est porté en milligrammes
pour 100, et les protéines en grammes pour 100 sur l'abscisse. Les saignées
sont indiquées sur l'ordonnée.
Si l'on rapporte les quantités de sucre, obtenues par l'hydrolyse de l'ami-
don de chacune des saignées, à i s- de protéine dû sérum' mis en expérience,
on obtient des chiffres comparables. Ces chiffres présentent de faibles diffé-
rences individuelles et de petites fluctuations périodiques. La moyenne
de 18 saignées du sérum n" 1 donne o s ,522 pour i 00, celle de il\ saignées
(') Séance du 18 novembre 1929.
{■) Comptes rendus, 189, 1929,' p. 5oi et 58g.,
I2o4 ' ACADÉMIE DES SCIENCES,
du sérum n° 2, o s ,5o3 pour 100, et celle du sérum n° 3 (i3 saignées),
o s ,5n pour 100 de sucre. La moyenne de 10 saignées du sérum n° 4
donne o s ,5g4 pour ioo de sucre.
Cette quantité de sucre, en pour ioo du mélange sérum-amidon, repré-
700
600
500
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A
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7500
G.56783 10 123456
Satanées Soignées,
Courbe A. — L'activité de l'amylase.
Sucre en milligrammes pour ioo du mélange sérum-amidon.
Courbe B. — Protéines du sérum en grammes pour ioo.
7000.
6500
6000
10
sente, dans nos conditions d'expériences, environ S7 pour 100 d'amidon sec
transformé en glucose (sérum n° 4, environ 40 pour 100).
Conclusions. — i° La courbe de l'activité de l'amylase du sérum de
cheval, suivant les saignées successives, est analogue à celle des substances
protéiques contenues dans le même sérum.
2 Le pouvoir hydrolysant de l'amylase peut être évalué non en centi-
SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1929. iaob
mètres cubes de sérum mis en expériences, mais en grammes de protéines
séiiques. Les conditions de cette mesure sont :
a. Empois d'amidon à i s ,36 pour 100.
b. i3 à \l\ pour 100 de sérum dans le mélange mis en expérience.
c pH = 6,4 du mélange sérum-amidon.
3° Dans ces conditions précises, i s de protéines sériques transforme,
en 24 heures à 37 , environ 37 à4opour 100 d'amidon sec en glucose.
4° Le pouvoir de l'amylase ne présente que de faibles variations (peut-
être à cause de la présence de substances empêchantes ou activantes du
sérum), au cours de saignées successives. Les fluctuations des courbes
doivent être rapportées aux substances protéiques du sérum, dont la quan-
tité varie suivant les saignées, et qui servent probablement de substratum
aux ferments solubles.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Expériences sur l'action d' aminoacides vis-à-vis
des tumeurs de goudron chez la Souris. Note (') de MM. F. Vlès, A. de
Couxos, J. TVicod, transmise par M. A. d'Arsonval.
A la suite de travaux antérieurs ( 2 ) où deux de nous ont mis en évidence
des relations entre le décalage des points isoélectriques musculaires et la
réceptivité des Souris pour les greffes de tumeurs épithéliales, nous avons
été amenés à étudier l'action de produits de dislocation des substances pro-
téiques sur ces derniers phénomènes. En particulier les acides aminés se
sont montrés subdivisés en deux groupes ( 3 ) fournissant des types d'évo-
lution de l'indice de réceptivité opposés, l'un étant surtout accélérateur
(type C), et l'autre surtout inhibiteur (type A) de la prise des greffes.
Pour pousser plus loin l'analyse, nous avons renversé le problème : au
lieu de modifier, ,par l'introduction préalable de pareilles substances, le
( 1 ) Séance du 25 novembre 192g.
( 2 ; Nous renvoyons au résumé d'ensemble que nous avons donné de cette question :
Vlés et de Coolon, Revue des notions actuelles sur un problème de physico-chimie
pathologique (Arch. Phys. biol., 7, v, mai 1929, p. i-64).
( 3 ) Vlês et de Codlon, Recherches sur les propriétés physico-chimiques des tissus
en relation avec Vétat normal ou pathologique de l'organisme, 5 e , partie (Arch.
Phys. biol., 7, r, 1929, p. 1-2^).
C. R., ig2g, 2- Semestre. (T. 189, N° 26.) 89
I20Ô
ACADÉMIE DES SCIENCES.
terrain physico-chimique d'nn animal neuf auquel on aurait greffé posté-
rieurement une tumeur, nous avons cette fois essayé d'agir sur des animaux
préalablement rendus cancéreux. Pour éviter l'objection de fragilité qu'on
peut faire aux tumeurs greffées, nous avons utilisé des tumeurs de goudron
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Action de divers aminoacides sur les tumeurs de goudron de la Souris.
(obtenues par badigeonnage répété de la Souris, pendant cinq ou six mois,
au moyen de goudron Bloch de Zurich, jusqu'à transformation des papil-
lomes en cancers nets). Les animaux ont été avant l'expérience l'objet
d'une biopsie, et, à leur mort, soumis à un examen histologique, qui ont
permis de définir, avec le type de la tumeur, le sens de l'évolution de celle-ci.
Les biopsies des tumeurs ont en effet montré à l'un de nous l'existence
de trois types de celles-ci : l'un I, le plus fréquent, rappelant l'épithélioma
spino-cellulaire de la peau de l'Homme; un autre II, voisin du baso-cellu-
SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1929. 1207
laire; le dernier III, très spécial, ressemblant, malgré des caractères épithé-
liaux nets, à un sarcome. D'une façon générale on a, d'après les données
histologiques, classiûéles évolutions d'une tumeur, pour une Souris donnée,
en trois possibilités : aggravation, état stationnaire, ou amélioration (celle-
ci pouvant aller jusqu'à la disparition du tissu cancéreux).
En partant des données expérimentales et théoriques antérieures, nous
avons porté principalement l'attention sur des acides aminés et iminés du
groupe inhibiteur (type A), qui ont été étudiés, soit seuls, soit mélangés;
ces substances ont été employées à l'état solide, en poudres agglutinées avec
de la dextrinè, sous forme de pastilles aseptisées que l'on introduisait sous
la peau du ventre; chaque pastille correspondant à environ 1 décigramme
de substance totale active.
Des premiers résultats d'expériences encore en cours on a retenu
quelques mélanges qui ont paru d'action plus intéressante. Nous donnons à
titre d'exemple (voir la figure), en parallèle avec les témoins., l'action (en une
seule injection) de l'acide aspartique, celle d'un mélange à poids égaux de
cW-proline et de /-cystine (II, A), celle d'un mélange équimoléculaire de
rf-Z-alanine, rf-/-proline, /-cystine (III, B); et aussi celle (en plusieurs
injections à une semaine d'intervalle) d'un mélange équimoléculaire d'un
grand nombre d'acides aminés, alanine, cystine, proline, leucine, glyco-
colle, acide aspartique (I, G). Contrairement aux témoins, les animaux
traités jusqiC à présent ri ont fourni aucun cas d'aggravation, mais ont montré
par contre de nombreux cas d'amélioration; quelques-uns de ceux-ci onç été
jusqu'à la disparition complète du tissu cancéreux, ne laissant plus subsister
qu'un papillome superficiel.
Il est intéressant de noter que les améliorations ainsi constatées sont
strictement des régressions du type histologique, et qu'il n'est pas évident
pour le moment que celles-ci soient reliées à une évolution progressive de
l'animal porteur : jusqu'à présent, la survie des animaux ainsi traités,
même lorsqu'ils ont été entièrement débarrassés de leur tumeur cancéreuse,
n'a pas toujours été plus considérable que celle des témoins; mais les Souris
badigeonnées au goudron pendant longtemps sont nécessairement dans un
état de fragilité particulière, et l'intoxication parles substances du goudron
persiste après l'involution des tumeurs.
A iô^So™, l'Académie se forme en Comité secret.
La séance est levée à ij b .
E. P.
[2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Ouvrages reçus pendant les séances de novembre 1929.
La silice et les silicates, par Henry Le Chateher, traduction en russe par
MM. Lazarev et Ponomarey. Leningrad, 1929; 1 vol. 26™.
El tânel intercontinental de Gibraltar, par Carlos Iba,\ez de Ibero. Cahors, 1929;
1 fasc. 25 cm ,5. (Présenté par M. G. Perrier.)
Catalogue et mouvements propres, par G. Fayet. Nice, H. Ventre fils, 1929;
1 vol 32 cm .
Hypocycloïdes et èpicycloïdes, par J. Léjiajre. Paris, Vuibert, 1929; 1 fasc. 23 cm .
Recherches sur la Théorie des nombres, par Kraitchik. Tome II : Factorisation.
Paris, Gauthier- Villars et C ie , 1929; 1 vol. 25 cm ,5. (Présenté par M. d'Ocagne.)
Le charbon, matière première de V industrie chimique, par C. Matignon. Louvain.
Fr. Centerick, 1929; 1 fasc. 25<' m ,5.
Œuvres de G. Humbert, par MM. Pierre Hdmbert et Gaston Jclia. Tome 1. Paris,
Gauthier- Villars et C ie , 1929; 1 vol. 28™, 5.
The danish Zte/ia-Expeditions 1920-1922 in the North Atlantic and the Gulf of
Panama. Oceanographical reports edited by the Dana Cotnmittee, n° k. Les poissons
apodes appartenant au sous-ordre des nemichthydif ormes, par Louis | Roule et
Léon Bertin. Copenhagen, Gyldendalske boghandel, 1929; 1 vol. 3'4 cm .' (Présenté par
par M. Joubin.)
Le calcul vectoriel, par R. Bricakd. Paris, Armand jColin, 1929; 1 vol. I7 cm ,5.
(Présenté par M. d'Ocagne.)
Cahiers scientifiques. Fascicule IV : Leçons sur les systèmes d'équations aux déri-
vées partielles, par Macrice Janet. Paris, Gauthier- Villars et O, 1929; 1 vol. 25 cm , 5.
Mémoriial des Sciences physiques, publié sous le patronage de l'Académie des
sciences de Paris; directeurs : Henri Villat et Jean Villey. Fascicule X : Détermination
expérimentale des ejforts intérieurs dans les solides, par M. Augustin Mesnager.
Paris, Gauthier- Villars et C ie , 1929; 1 fasc. 25 cm ,5.
Collection de monographies sur la théorie des fonctions. Les problèmes des isopé-
rimètres et des isépiphanes, par T. Bonnesen. Paris, Gauthier- Villars et C ie , 1929;
1 vol. 25 cm ,5. (Présenté par M. Borel.)
ACADÉMIE DES SCIENCES.
SEANCE DU LUNDI 30 DÉCEMBRE 1929
PRÉSIDENCE DE M. Louis MANGIN.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
Après le dépouillement de la Correspondance, M. le Président s'exprime
en ces termes :
Mes chers Confrères,
La dernière séance que j'ai l'honneur de présider est attristée par la
mort de M. Michelsox, d'abord correspondant pour la Section de Phy-
sique générale depuis 1900 et devenu associé étranger en 1920. Albert
Michelson, né à Strelno, près de Posen, qui a occupé pendant longtemps la
chaire de Physique à l'Université de Chicago, est célèbre par ses recherches
de très haute précision sur la Lumière.
Après avoir mesuré, à l'aide de dispositions nouvelles d'une grande sen-
sibilité, la vitesse de la lumière ainsi que celle de l'entraînement des ondes
lumineuses par les corps en mouvement et confirmé sur ce dernier point les
résultats de Fizeau, Michelson résout des problèmes nouveaux à l'aide d'un
interféromètre de son invention. Grâce à cet appareil, qui permet de faire
interférer les deux faisceaux d'une même source lumineuse après qu'ils ont
parcouru des directions perpendiculaires, il a pu démontrer que les radia-
tions émanées des corps sont en réalité complexes, sauf la raie rouge du
cadmium et deux raies du mercure qui sont simples.
Il a résolu le problème capital de la détermination du mètre international en
longueurs d'onde. Ce travail d'une portée considérable rattache le mètre à
une mesure regardée comme immuable. D'autre part il a donné pour trois
radiations les longueurs d'onde exactes, rapportées au mètre, qui sont les
bases fondamentales de toutes les mesures de longueur d'onde.
C. R., i 9 a 9 , s' Semestre. (T. 189, N- 27.) 90
I2IO ACADEMIE DES SCIENCES.
Ces résultats ont été vérifiés depuis par l'interféromètre Perot et Fabry.
Michelson a construit un spectroscope nouveau dit le réseau à échelons,
très lumineux et avec un grand pouvoir séparateur; il a construit d'excel-
lents réseaux plus puissants que ceux de Rowland.
Nous devons encore signaler l'expérience célèbre, connue sous le nom
d'expérience de Michelson, réalisée en vue d'étudier à nouveau et avec une
plus grande précision, l'influence du mouvement de la Terre sur les phéno-
mènes optiques produits à sa surface. A l'aide de son interféromètre l'un
des faisceaux étant placé dans le sens du mouvement de la Terre, Michelson
a comparé les vitesses de la lumière dans les deux directions, mais le dépla-
cement des franges, signe d'une inégalité des vitesses, n'a pas eu lieu. Le
résultat a donc été négatif. Cette expérience a soulevé de nombreuses
discussions et a conduit la plupart des physiciens à renoncer à l'éther de
Huygens et de Fresnel.
En s'appuyant sur une idée émise par Fizeau, -il a pu aussi mesurer le
diamètre d'étoiles comme Anlarès et Bételgeuse dont on connaît la parallaxe.
Titulaire du prix Nobel en 1927, Michelson était un physicien de la plus
haute valeur, dont les admirables travaux sont déjà devenus classiques.
M. le Secrétaire perpétuel présente le Bulletin bibliographique des
publications périodiques reçues par V Académie pendant Vannée 1928. La
désignation des recueils cités y est complétée par l'indication de leurs cotes
dans V Inventaire des périodiques scientifiques des bibliothèques de Paris publié
par l'Académie. Le classement par pays et, dans chaque pays, par ville a
été adopté dans le but'de faire ressortir l'activité scientifique des diverses
régions du Globe.
M. Éhile Picard ('), en présentant ses Leçons sur quelques problèmes aux
limites de la Théorie des équations différentielles, s'exprime comme il suit :
Je continue la publication de quelques-uns de mes cours de la Sorbonne
commencée dans deux tomes antérieurs de la Collection des Cahiers scienti-
fiques de M. Julia. Le présentvolume se rapporte à des Leçons de 1908, 1909
et 1910, reprises en 1928, sur des problèmes aux limites dans la théorie des
équations différentielles. Ces problèmes ont souvent leur origine dans des
questions de physique mathématique; aussi trouvera-t-on ici des exemples
(') Séance du so décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. I2II
de telles questions. Les équations choisies sont de types très simples; mais,
après une étude assez complète de divers cas particuliers, certaines généra-,
lisations se présentent facilement.
Nous nous occupons d'abord dans une première partie d'équations diffé-
rentielles ordinaires. Dans ces problèmes, les méthodes d'approximations
successives jouent un rôle essentiel, demandant d'ailleurs à être maniées
avec prudence, car il peut arriver que les approximations divçrgent. Le
cas des équations différentielles linéaires contenant un paramètre arbitraire
est 'particulièrement intéressant; il pose des problèmes aux limites de
natures variées.
Les équations aux dérivées partielles ont retenu ensuite notre attention.
Certains types de problèmes classiques pour l'équation de Laplace se
posent dans des cas beaucoup plus généraux. On peut aussi, au lieu de se
borner dans le cas de deux variables à des aires limitées par un contour,
considérer des équations aux dérivées partielles sur une surface fermée
avec des singularités convenables pour leurs intégrales, comme il arrive
par exemple pour l'équilibre calorifique d'une surface fermée de l'espace à
trois dimensions rayonnant au dehors. Il est également possible d'envi-
sager, pour certaines équations différentielles correspondant à une surface
fermée, des intégrales partout continues généralisant de diverses manières
les fonctions Y„ de Laplace relatives à la sphère.
Telle est la nature de quelques-unes des questions traitées dans ce
volume qui a été rédigé par un de mes auditeurs de 1928, M. Marcel Brelot,
agrégé de l'Université.
POLARISATION ROTATOIRE. — Sur la synthèse asymétrique et sur
l'existence en solution des composés racémiques. Note (*) de M. A. Cotton.
Dans une Note récente ( 2 ) où j'étudiais l'action de la lumière polarisée
circulairement et d'un champ magnétique sur des plaques photographiques,
je suis revenu sur la question, dont je me suis occupé autrefois, de la syn-
thèse asymétrique. Je viens d'apprendre que le procédé que j'avais proposé
et essayé moi-même vient d'être appliqué avec succès, à Heidelberg,
par MM. Werner Kuhn et E. Braun ( 3 ). Ces physiciens avaient mesuré,
(') Séance du i2> décembre 1929. *
(-) A. Cotton, Comptes rendus, 189, 1929, p. 607.
( ;i ) W. Kghn et E. Braun, Die Naturwissenschaften, 17, 5 avril 192g, p. 227.
l-Al-i ACADEMIE DES SCIENCES.
avec M. Iv. Freudenberg, la dispersion rolatoirë de l'éther et h ylique de
l'acide x-broraopropionique :
H
CH'CCOOC 2 H s .
Br
Ils avaient remarqué que les rotations de ce composé, mesurées sur des
solutions alcooliques, s'accroissaient énormément quand on employait des
radiations de longueurs d'onde de plus en plus petites, puis décroissaient el
changeaient de signe. Cela leur a fait penser que ce corps devait pré-
senter le dichroïsme circulaire. Ils ont dès lors exposé à de la lumière pola-
risée circulairement, de longueur d'onde 2800 unités d'Angstrôm, des
solutions alcooliques de l'éther racémique correspondant. Ils ont employé à
la fois des rayons polarisés circulairement droit et gauche. Une fois
la décomposition nettement obtenue ils ont constaté que la substance
exposée aux rayons droits était devenue légèrement dextrogyre, celle
exposée aux rayons gauches légèrement lévogyre. La différence des
rotations, dans les deux cas, atteignait ^ de degré.
Malgré la petitesse des rotations ce résultat est fort intéressant parce
qu'il montre qu'on peut effectivement séparer les deux antipodes optiques
que fournissent, en égale quantité, les procédés de synthèse chimique où
l'on part de produits inactifs, en employant cet agent physique dissymé-
trique que constitue la lumière polarisée circulairement.
On peut souhaiter encore constater des rotations plus considérables. Je
voudrais à ce sujet revenir sur quelques remarques déjà faites dans le
Mémoire du Journal de Chimie physique auquel je renvoyais dans ma der-
nière Communication, remarques que je puis compléter aujourd'hui. Il con-
vient d'opérer avec celles des radiations actives pour lesquelles le dichroïsme
est le plus marqué. Les données sur la dispersion rotatoire dans l'ultra-
violet citées par MM. Kuhn et Braun conduisent, si on les rapproche
des travaux de G. Bruhat (') sur le dichroïsme circulaire, à penser que
c'est pour des longueurs d'ondes plus courtes, celles pour lesquelles les
■rotations changent de signe, que l'on peut s'attendre à trouver le dichroïsme
circulaire le plus grand.
D'autre part, il s'agit peut-être d'un cas où Ton a affaire à un composé
racémique incomplètement dissocié en solution : or c'est sur un mélange
m
1') G. Bruhat, Annales de Physique, 3, 19 1 5, p. 232.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. I2l3
inactif par compensation des deux corps symétriques et dichroïques que
Ton peut espérer obtenir nettement la séparation cherchée par la lumière
circulaire.
Beaucoup de personnes ont exprimé pendant ces dernières années, dans des
mémoires ou dans des livres, l'opinion que les composés racémiques n'existent
pas en solution; qu'à l'état dissous ces composés ne forment plus qu'un
mélange iriactif par compensation. Cette opinion est peut-être exacte dans
certains cas, mais elle n'est certainement pas toujours exacte. L'expérience
suivante fort simple suffit à le montrer : si l'on mélange des volumes égaux
de deux solutions tout à fait pareilles, l'une de tartrate de cuivre droit,
l'autre de tartrate de cuivre gauche (par exemple des solutions obtenues en
ajoutant 2 S de tartrate à ioo™' 1 de solutions de soude ou de potasse égale-
ment à 2 pour 106), on ne devrait rien constater : or lorsqu'on mélange
ces deux liqueurs bleu clair le mélange prend aussitôt une couleur
différente et plus foncée. On trouvera ci-après (p. 1260) une Note de
M. Gheorghiu, qui a fait pour ces deux solutions et pour leur mélange,
la mesure de leurs pouvoirs absorbants pour la raie verte du mercure : il
trouve une différence très marquée entre le mélange et ses constituants.
L'étude de la dissociation du composé racémique, étude qui pourrait être
faite à partir de semblables mesures d'absorption pour plusieurs radiations,
pourrait montrer dans quelles conditions de concentration on peut espérer
obtenir les séparations les plus nettes entre les deux corps symétriques.
RADIOCHIMIE. — Fluorescence sensibilisée en milieu liquide (transfert
cfactivation par induction moléculaire). Note ( ' ) de M. Jean Perrin et
M ll ° Choccrook.
L'étude de la fluorescence en milieu liquide a conduit ( 2 ) à expliquer
toute fluorescence par la désactivation, avec émission de lumière, d'une
molécule activée (au sens introduit par Arrhenius, dès 1889). Elle a
également conduit, avant la Mécanique ondulatoire (et considérant chaque
molécule comme un oscillateur de période donnée par la couleur de la
lumière absorbée"), à considérer une induction moléculaire (électromagné-
i ' '1 Séance du y3 décembre 1929.
( - ] Jea>" Perrin, Conseil Solmy de Chimie, 1924, p- 3'J2.
I 2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
tique) entre molécules de même sorte, ou plus généralement de même
couleur ( ' ).
Cette induction de résonance se manifeste par l'abaissement du pouvoir
fluorescent de tout corps, soit quand sa concentration croît ( 2 ), soit quand
on le mélange avec un corps de même couleur ( 3 ), abaissement que Ton
comprend si une induction, accompagnée de répulsion, peut se produire
à distance entre un circuit activé et un circuit synchrone (ce qui
arrivera plus souvent si les molécules deviennent plus voisines).
La résonance est assez lâche, mais ne semble pas pouvoir se produire
quand le quantum émis est inférieur à celui qui pourrait activer la molécule
repoussée : nous avons constaté par exemple, par le dispositif décrit plus
loin, que l'addition de phénosafranine (fluorescence verdâtre) ne diminue
pas la fluorescence du bleu fluorescent excité par la lumière rouge (que
n'absorbe pas la phénosafranine).
L'induction de résonance se manifeste encore par le fait que la loi d'action
de masse est valable à des dilutions pour lesquelles la désactivation par
induction est importante ( 4 ). Ce qui se comprend seulement si, par un
phénomène inverse du précédent, une molécule peut s'activer à distance
grâce à l'approche suffisamment rapide d'une molécule synchrone (qui
alors perd de l'énergie).
Si, par suite de l'induction, il peut se produire à distance une transfor-
mation intégrale du quantum d'activation en énergie cinétique, il doit
également pouvoir se produire, sans répulsion (et plus particulièrement
en milieux visqueux ou rigide), un passage intégral de ce quantum du pre-
mier circuit au second. Ce sera le transfert d'activation qui substitue, à
distance, sans changer les vitesses, une molécule activée à une autre molé-
cule activée.
Déjà, Francis Perrin a montré que ce transfert explique la décroissance
de la polarisation de la fluorescence lorsque la concentration en molécules
synchrones grandit ( 5 ). Un tel transfert explique également les fluorescences
sensibilisées, découvertes en milieux gazeux par Franck et Cario : si par
(' ) Jean Perrin, Comptes rendus, I8i, 1927, p. 1097; et, pour la théorie générale
Francis Perrin et Jean Perrin, fié union internationale de Chimie physique, 1928, p. 35 '[•
( 2 ) Jean Perrin, Ann. Phys., 10, 1918, p. [33; Comptes rendus, 177, 1928, p. 612.
(') Jean Perrin, Comptes rendus, 184, 1927. p. 1097.
(*) Jean Perrin et M» Chodcroun, 193, 1926, p. 829, et 184, 1927, p. 980.
{.'") Réunion internat, de Chimie physique de 1928, p. 354; Annales de Physique,
l'2, 1929, p. 169.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. I2ir>
exemple la raie caractéristique du thallium est émise par un mélange de vapeur
de mercure et de thallium éclairé par la lumière de résonance du mercure
(laquelle n'est pas absorbée par le thallium), c'est que tel atome excité de
mercure active, par résonance lâche, tel atome de thallium dès lors capable
de se désactiver avec fluorescence.
Nous avons réussi, non sans difficulté, à mettre en évidence, en milieu
liquide, une fluorescence sensibilisée, prouvant le transfert direct de
l'énergie d'activation d'une molécule sur une molécule normale d'une autre
espèce.
Cette fluorescence sensibilisée est celle du « bleu fluorescent » (fluores-
cence rouge) et le sensibilisateur est la phénosafranine (fluorescence ver-
dâtre). Les mélanges étaient excités par une lumière verdâtre qui excite
vivement la phénosafranine et très peu le bleu fluorescent. Les concentra-
tions étaient toutes assez faibles pour qu'on pût négliger la désactivation
par induction, soit du bleu fluorescent sur le bleu fluorescent, soit de la
phénosafranine sur la phénosafranine.
Nous avons opéré, avec le fluoromètre de Francis Perrin, par dilution
progressive, en cuves d'épaisseurs proportionnelles aux dilutions, d'un même
mélange initial (au dix-millième pour chacune des deux substances). Alors
chaque molécule excitée garde devant elle le même nombre de molécules de
chaque sorte, qui absorbent donc toujours de même (loi de Béer) la
lumière excitatrice, et celle renvoyée vers l'avant par fluorescence. Auquel
cas l'éclat reste proportionnel au pouvoir fluorescent, et permet de le
mesurer.
Dans ces conditions, la fluorescence rouge du bleu fluorescent croît quand
la concentration croît : ce qui résulte de ce que telle molécule de phénosa-
franine qui, à grande distance, ne communiquait pas son énergie d'activa-
tion, peut la communiquer, pour un rapprochement plus grand, aune molé-
cule de bleu, avec émission rouge devenue possible pour cette molécule ainsi
activée. La variation, contre le dix-millième et le cent-millième, atteint
1 1 pour 100.
Au contraire la fluorescence verdâtre de la phénosafranine décroît quand
celle' du bleu fluorescent croît; ce qui résulte précisément de ce que
telle molécule de phénosafranine, au lieu de se désactiver avec fluorescence,
a cédé son quantum à du bleu fluorescent. Elle peut au reste, aussi; se
désactiver en repoussant cette dernière molécule. Et en fait, ici, la variation
de fluorescence atteint 26 pour 100.
I2l6 • ACADÉMIE DES SCIENCES.
La fluorescence secondaire, due à l'illumination de la solution par sa
propre fluorescence, n'introduit pas de cause d'erreur dans ces mesures,
car elle garde la même importance pour toutes les dilutions, grâce à
l'emploi de cuves d'épaisseurs proportionnelles aux dilutions, et restant
« minces » par rapport à la largeur du faisceau incident.
PHYSIQUE DU GLOBE ('). — Marées dynamiques d'un Océan compris
entre deux parallèles. Normalisation simultanée. Note ( 2 ) de
M. Marcel Brillouht.
14. A la fin de la précédente Note (2 décembre) j'ai obtenu un svstème
d'équations qui se rapportent toutes au seul domaine océanique, z { <z<z 2 .
Développant les termes complexes, j'obtiens six équations simultanées,
pour déterminer les deux fonctions complexes S>(yl) = &'-\- iêF" et <%(yf),
ainsi que les deux suites de coefficients réels Xq, j3|.
Toutes ces équations sont relatives à la surface de référence R
(rar^=R 2 — z 2 ), et, ne dépendent que de z. Il existe un tel groupe de six
équations pour chaque terme de rang Q en longitude, avec e m en facteur.
15. Pour les ondes diurnes, on commence à Q = 1 , k = o, sans second
membre dans le premier couple d'équations (III), mais avec potentiel
perturbateur donné ^ dans la première équation (VIII). Je chercherai
d'abord les six grandeurs &\(yl), . . . , Ç'Kyl), **, 3* qui sont définies par
ceAix équations. Cela fait, je passerai aux six équations relatives à Q = 2,
où figurent (III), les &*\, . . ., %\ désormais connus et les 3>' s , .... c£", à
calculer, ainsi que les a.\, fil. Mais dans les équations (VIII), il ne reste
plus de potentiel perturbateur. Ce sont maintenant les équations (III) qui
imposent une solution non identiquement nulle à l'ensemble des équations
Q = 2. Il en est de même pour les équations Q = 3, Q = 4, ....
Ce qui force à poursuivre pratiquement le calcul jusqu'à un rang élevé Q,
c'est la complication du relief du fond (h = Zh q e'i a ) en longitude.
16. Pour les ondes semidiurnes, il n'y a aucune partie connue dans les
équations de rang Q = o et Q = 1 . Les fonctions et coefficients relatifs à
ces valeurs de Q peuvent donc, dans le cas des oscillations forcées, être pris
(') Voir les Notes précédentes : Comptes rendus. 188, 1929, p. i63j; 189, 1929.
p. 5 et 907.
(■) Séance du 23 décembre 1929. s
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1217
identiquement nuls. Je commencerai donc à Q = 2,/i = o, sans aucun
terme connu dans les équations (IÏI), avec potentiel perturbateur semi-
diurne 'S-l dans la première équation (VIII). Ces six premières équations
résolues, on passera à Q = 3, Q = 4, etc. dans les conditions déjà décrites
pour les oscillations diurnes.
17. La solution de chaque groupe de six équations s'obtient en deux
étapes :
I. Transformation des intégrales eu séries par une méthode due à
M. Kameda (').
II. Normalisation simultanée de six suites de fonctions données.
Première étape. — On choisit une suite de fondions connues A„(y/)
normalisée pour l'intervalle — x. Les fonctions 3e Laguerre conviennent
bien dans le cas actuel. Pour transformer une quelconque des intégrales en
une série de fonctions de z, par exemple / ^(y/) J Q (ytTj )cos(/y:?) e~"'dy,
on détermine la suite de fonctions
( XII) x„ii] = I Jq<Y&o > t-osi yys)e-'! l .A n ( yl\ r/y,
et Ton a, avec les mêmes coefficients inconnus 0, ,
(XIII) . 5 Q = I ? ;,A„i T /) et f &'<}... riy = 2*'„* l ,i s).
"(1 «
Les intégrales x„ et les analogues se ramènent immédiatement à des types
déjà étudiés (voir Watsos, Theory of Bessel functions, Chap. XIII) et
s'expriment généralement à l'aide de fonctions sphériques zonales ou tessé-
rales de S-- C'est ici que s'introduisent les particularités qui correspondent
à la difficulté due aux parallèles 'critiques dans la théorie de Laplace.
18. Après cette opération les six équations ne contiennent plus que des
séries dont chaque terme est le produit d'une fonction connue de z par un
coefficient numérique inconnu. Les mêmes coefficients numériques figurent
au même rang dans les siœ équations ; seules les fonctions de z qu'ils multi-
plient diffèrent d'une équation à l'autre.
Quand on connaîtra ces six suites de coefficients on remontera facilement
( ' ) Toyojiro Kameda. A gênerai method for solving linear intégral équations
{Proe. of the Phys. Soc. Mat. of Japon, 3 e série, 10, xi, 1928, p. 23ii. '
I2l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
aux fonctions &•, el de là à la fonction S, à la pression, aux vitesses, pour
tout point de la profondeur de la mer, et au soulèvement s de sa surface.
Malheureusement, ces six équations linéaires, avec les 6xx coefficients
inconnus ne se prêtent pas, sans préparation, à leur détermination; il fau-
drait que les six suites de fonctions possédassent quelque propriété équiva-
lente à ce qu'est l'orthogonalité pour une seule suite. C'est la seconde étape
de la solution.
19. Deuxième étape. — Pour suivre facilement le plan du calcul, il
importe de choisir convenablement les notations.
Les fonctions (telles que x„) seront désormais représentées par une
même lettre X avec deux indices X;^; l'indice N placé en haut, en chiffres
romains I, II, . . ., VI," indique celle des six équations (rangées dans un
ordre choisi arbitrairement) à laquelle la fonction appartient; l'indice infé-
rieur 6n + k(k = o, i, . . ., 5) apprend le rang k qu'occupe la fonction
parmi celles qui proviennent de J'emploi de la même fonction A„.
Les coefficients a 0n+k ont seulement l'indice inférieur, puisqu'ils sont les
mêmes, au même rang, dans les six équations.
La quatrième équation, par exemple, sera écrite
ce
u = i\
Il sera facile de dresser le tableau de correspondance entre les fonctions
de s désignées ici par les XJ^, et les fonctions complètement explicitées
qu'ont fourni la mise en équation du problème et les transformations
décrites aux paragraphes précédents.
Les F', ... , F VI sont les parties connues en z dans les six équations.
Une fois bien établi le tableau de correspondance des notations, les six
équations s'écrivent plus brièvement
(XIV) 2a p X»(5) = F s ( 3 ) (N=I, II V VI).
20. Normalisation simultanée. — J'adopte pour la normalisation simul-
tanée des six groupes de fonctions X* la transformation suivante :
vi —ri vu — ï n vvi_rvi.
vi ,. ï i _u ,. il y vi — ,, i"vij_., t: VI
et, en général,
(XV ) Xj«= r>, L'g+ f>,, Uf + . . . + c P , g L* + .. . -H c P! ,X%
SÉANCE D.U 3o DÉCEMBRE 1929. 1219
avec les mêmes coefficients dans les six équations qui définissent, par récur-
rence, les six fonctions nouvelles U* par les six fonctions XJJ et toutes les
fonctions précédemment obtenues U^ (q<^p)-
Adoptons maintenant, arbitrairement mais judicieusement, des poids ou
facteurs d'importance, IF(s), toujours positifs dans l'intervalle utilisé
^,<^<s 2 ; la condition de normalisation adoptée est
1
Les coefficients c p i7 sont déterminés par cette condition, sous une forme
facile à écrire, et les coefficients c PiP , par leur carré.
21. Ayant les coefficients c p la substitution des expressions (XV) dans
les équations (XIV) les transformera en
(XVII) 2 / '/' L '/- = F "
p =
aveë les mêmes coefficients
h r=^"i>+s''p^,p
dans les six équations. La condition de normalisation permet maintenant
de déterminer les coefficients b p par
(XVIII) //,,= f , [F , (5) i U{,(5)ir(5)+...4-P VI li* , n"]»/-.
- Des b p on pourrait remonter aux a p . Mais c'est un travail qu'il vaudra
mieux éviter en reportant les expressions (XV) des X en fonction des U
dans toutes les fonctions dont la connaissance est importante, potentiel,
pression, vitesses, soulèvement, qui sont désormais déterminés.
Après avoir procédé ainsi pour le premier groupe de six équations des
ondes semidiurnes, Q = 2, on se servira des valeurs obtenues pour former
explicitement le second-groupe Q = 3, qu'on traitera de même, et Fpn con-
tinuera jusqu'à ce que les termes suivants paraissent définitivement négli-
geables .
22. Remarque finale. — 11 est intéressant de constater que l'emploi initial
de fonctions cylindriques n'a pas empêché d'adapter la solution a la forme
sphérique de la Terre. Cela entraîne toutefois des complications (§ 2)
(§14-17) qu'il vaudrait mieux éviter. C'est à quoi je suis parvenu récem-
ment par une méthode beaucoup plus directe, plus facilement adaptable à
une forme irrégulière des rivages, sur une terre ellipsoïde.
1220 ACADEMIE DES SCIENCES.
MÉDECINE EXPÉRIMEINTALE. — Rôle É/'Ornithodorus erraticus dam la
transmission naturelle de deux spirochètes récurrents. Danger de la propa-
gation de la fièvre récurrente hispano-marocaine à l'Algérie et à la Tunisie.
Note (') de MM. Charles IVicollb, Charles Ajïdersox et Jacques Colas-
Belc.our.
Jusqu'à ces derniers temps, on pensait que chaque spirochète récurrent
était lié à un ornithodore particulier.
Nous avons montré (-) qu'au point do vue expérimental l'indifférence
des spirochètes pour l'espèce à laquelle appartient l'ornithodore est totale
et que l'adaptation se produit loujours à condition qu'il s'agisse d'un spiro-
chète transmis dans la nature par un ornithodore. L'exemple le plus
démonstratif que nous avons donné est celui de la transmission d'un spiro-
chète du Turkestan russe par un ornithodore du Maroc avec lequel il n'a
jamais pu évidemment se trouver en contact.
La démonstration que l'un de nous vient d'apporter (" ) de l'identité
d'O/vi. erraticus Lucas avec Orn. marocanus Velu montre que ce que nous
avions réalisé expérimentalement se rencontre dans la nature.
Orn. erraticus, dont l'habitat s'étend de l'Espagne méridionale à l'Egypte,
convoie et transmet au moins deux spirochètes différents ou plutôt deux
groupes différents de s'pirochètes : Au Maroc, Sp. hispanicum de la récur-
rente humaine du type espagnol et ses variétés marocaines des terriers de
petits rongeurs et des terriers de porcs-épics; en Tunisie, Sp. normandi
(que transmet aussi Orn. normandi) ou plutôt sa variété carthaginiense que
nous avons parfois désignée sous le nom tferratici.
Entre les régions du Maroc où l'existence des spirochètes du groupe his-
panicum a été démontrée (cercle des Doukkala; région de Casablanca à
Rabat, région de Kénitra, région de Tétuan) et les points de la Tunisie où
celle du groupe normandi a été reconnue (lé Kef, Carthage), s'étend une
vaste zone dans laquelle la présence d'Orn. erraticus est signalée, que ce
(') Séance du ?.o décembre 1929.
(-) Ch. Nicolle, Ch. Andersos et J. Colas-Belcour. Adaptation expérimentale de
spirochètes récurrents à des ornithodores autres que ceux qui les transmettent dans
la nature (Comptes rendus, 187, 1928, p. iio5).
('1 J. Colas-Belcour, Identité flTOrnithodorus erraticus Lucas et rf'Ornithodorus
marocanus Velu [Comptes rendus, 189, içfig, p. 1 3 1 6 ci-dessous ;.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1221
soit sous son nom ou sous celui d'Orn. marocanus . Il serait intéressant de
chercher, dans cette zone qui comprend toute l'Algérie, où s'arrête, en
venant de l'ouest, le domaine de Sp. hispanicum et où commence celui de
Sp. normandi. D'autre part, la recherche et la détermination des spiro-
chètes d'Orn. erraticus s'impose dans le Sud tunisien, la Lybie' et l'Egypte.
Cette enquête permettra de se représenter, pour la première fois, le rôle
d'agent multiple de conservation et de transmission de virus récurrents que
peut jouer, dans la nature, une seule espèce d'ornithodores.
Le rôle que joue Orn. marocanus dans la propagation de la récurrente
hispano-marocaine fait craindre que cette maladie soit en cours d'exten-
sion, non encore reconnue, dans les parties occidentales au moins de
l'Algérie. On devra désormais, non seulement, y chercher la présence du
spirochète chez l'ornithodore, mais aussi, dans tout cas de récurrente cons-
tatée, déterminer si le spirochète appartient à l'espèce Obermeieri de la
récurrente mondiale ou au groupe hispanicum que caractérise son p'ouvoir
pathogène spécial pour le cobaye.
Etant donnée d'aire de répartition d'Orn. crralicus, il suffirait du dépla-
cement d'un malade atteint de récurrente hispano-marocaine, pour que la
maladie fasse un brusque bond, de ses foyers marocains, dans la direction
de la Tunisie.
M. Ch. Fabry ( ' ) fait hommage à l'Académie d'un fascicule résumant les
travaux de la Réunion de l'ozone et de l'absorption atmosphérique, qui a
eu lieu à Paris sous sa présidence en mai 1929. Le but de celte réunion
était surtout de discuter les résultats acquis dans l'étude de l'ozone de la
haute atmosphère et de préparer un programme pour les recherches
futures.
En présentant à l'Académie son nouveau livre Leçons sur la Théorie des
Tourbillons, M. Henri Villat ( 2 ) s'exprime ainsi :
J'ai l'honneur de présenter à l'Académie mes Leçons sur la Théorie des
Tourbillons, premier volume des publications de l'Institut de Mécanique des
Fluides de l'Université de Paris. Les leçons que j'ai professées en 1929 à la
( ' ) Séance du 23 décembre 1929.
{■') Séance du a3 décembre 1929.
1222 ACADÉMIE DÉS SCIENCES.
Faculté des Sciences constituent le point de départ de ce livre. J'ai essayé
de mettre le plus de clarté possible dans les développements, et, par une
mise au point de théories nouvelles, de relier d'une façon naturelle les
questions étudiées. J'ai particulièrement iasisté sur le problème de Poincaré
dans un fluide limité, sur les configurations tourbillonnaires régulières et
l'explication qu'elles permettent de donner des expériences sur les tourbil-
lons alternés (théorie qui en fluide limité présente certains paradoxes dont
on trouvera ici les motifs, avec la manière de les éviter).
La représentation conforme présente dans la Théorie des Tourbillons de
fort belles applications. Nous en avons exposé les plus essentielles et les
plus fructueuses.
Les tourbillons de dimensions finies font l'objet de plusieurs chapitres.
Après rappel des cas classiques connus (cylindre elliptique, sphère, tore),
on traite le problème général où la configuration initiale est quelconque, et
où l'on en suit la déformation et le mouvement dans le temps. Des inéga-
lités fondamentales concernant les dérivées des potentiels permettent de
démontrer le théorème de M. L. Lichtenstein, dont les applications sont
d'une grande importance.
Les fluides visqueux font l'objet du dernier chapitre. La généralisation
et l'extinction des tourbillons, par suite de la viscosité, se mettent en évidence
par des formules d'une apparence finale très aisée.
Il n'est que j uste de noter ici notre vive gratitude pour la Maison Gauthier-
Villars, qui s'est chargée de l'impression de ce volume, dans des conditions
de rapidité et de perfection qui auraient semblé irréalisables si elles ne lui
étaient pas si habituelles.
M. Jules Richard fait hommage à l'Académie d'un volume intitulé
Copêpodes pélagiques particulièrement de surf aces, provenant des Campagnes
scientifiques de S. A, S. le prince Albert I er de Monaco (fascicule LXXVII) -, par
Maurice Rose.
M. G. Fermé fait hommage à l'Académie du Recueil des travaux de
l'Assemblée générale de l'Union Radio Scientifique Internationale tenue à
Washington en octobre 1927 et à Bruxelles en septembre 1928.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1223
PRESENTATIONS.
Dans la formation d'une liste de deux candidats au poste de Directeur de
l'Observatoire d'Alger, pour la première ligne, M. André Danjon obtient
27 suffrages contre 2 à M. Joanny Lagrula; pour la seconde ligne,
M. Joanny Lagrula obtient 26 voix contre 3 à M. Jules Raillaud.
En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction
publique comprendra :
En première ligne M. André Danjon,
En seconde ligne M. Joanny Lagrula.
Dans la formation d'une liste de deux candidats au poste de Directeur de
l'Observatoire de Besançon, pour la première ligne, M. Jules Baillaud
obtient 20 suffrages contre i5 à M. Alexandre Véronnet; pour la seconde
ligne, M. Alexandre Véronnet obtient 24 suffrages.
Il y a 5 bulletins blancs et 4 bulletins nuls.
En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre de l'Instruction
•publique comprendra :
En première ligne M. Jules Haillacd,
En seconde ligne . . M. Alexandre Véroxnet.
CORRESPONDANCE.
MM. E. Faye, Henri Cottier adressent des remercîments pour les
subventions qui leur ont été accordées sur la Fondation Loutreuil.
M. Pierre Lesage adresse des remercîments pour la distinction qui a
été accordée à ses travaux.
M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la
Correspondance :
1° Leçons sur les systèmes d'équations aux dérivées partielles , par Maurice
Ja.net.
1224 ACADÉMIE DES SCIENCES.
2° E.-A. M autel. La France ignorée. Des Ardennes aux Pyrénées.
3° et 4° Les prix Nobel en 1927 ; Les prix Nobel en 1928.
5° Carte géologique de la Vallée de Sales et du Cirque des Fonts, par Robeeit
Perret. (Présenté par M. F. Termier.)
ARITHMÉTIQUE. — Sur les nombres transcendants.
Note (') de M. A. Gelfosd, présentée par M. Hadamard.
Nous démontrons dans cette Note que le nombres et les nombres cu'^, où
(o est un nombre algébrique et p un nombre entier et positif, sont des
nombres transcendants. La démonstration qui nous sert pour le nombre e~
doit être un peu modifiée pour les nombres co' v,/ \
Supposons e~ algébrique et satisfaisant à l'équation
a a .r'i -+- a, .r M ~' -h ... + a n = o,
où fl , «1, . . . , a,, sont des nombres entiers. Numérotons les entiers
complexes /// + ni(m et n entiers) par ordre de modules croissants et, pour
des modules égaux, dans Tordre de la croissance des arguments. Tous les
nombres s,{î'=o, 1, . . . , n /; ] élanl dans le cercle |s| = ^., leur nombre
esl r.^+x- / .H-o(T / .), a<2\^27. ( 2 ) et par conséquent
- + o(\ n ).
Formons une suite de polynômes
P„('si = r. I*, 1 s 1 ='=, P„< = ■> = 51 3 — .s, >...( = — 3„_, ),
et développons la fonction e r -~ en série de nos polynômes. Nous savons ( s ) que
(1 ) c" ; = A -i- A | P , ( s) -i- AjPji s) -h. . .4- A„P„i 3 ) h- R„(s)
où
■ir.il. a, z
e™ dz
J\„l _• | — — /
e™ dz
3| ) • ■ • ( 3 — Z n )
(') Séance du 23 décembre 1929.
1 - 1 E. Landau, Vorlesungen iiber Zahleiitkeorie, 2, p. i85.
1 3 1 Norlund, Differenzenrechnung. p. 200.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1220
Ici, R„(s) ->■ o et e T - z est développable en série de polynômes P„(s), avec
(2) A »= ÏÎ7 J, 31= - s,').. .(z-s„) -^ TT/-._-., _ r'. 51 "*'
n<
/,=0 II (S/;— Sj) /!=\
0<i<n
1 o ., i \ I .*■ , — -j— n/nn+TZli+QWn)
Prenons pour c„ la circonférence \z\ = n et évaluons A„,
I j (n — ;-/!)
Nous savons ( ' ) que, pour chaque K, le produit tn ft/ , est tel que
- nlnn+-&n -+-0'/i<
(4) 5T ni =ë ! ; (3 g — 3tt.
Prenons le plus petit multiple commun des nombres &„,,. pour k = o, 1, ,
2, . . ., n. J'ai démontré dans un travail précédent ('-) que ce nombre û n
satisfait à l'égalité
, w . - nlnn -r IWn -t-0 n<
(5) ;q„ ^
Prenons le produit Q„ A„,
/■ = « n £ = n
( 6 ) P-„ A„ = 2 £ '"' = 2 B/ '' e,C=A = 2 ± B * fWR ' !i '' '
A=;o A-=o /.=o
où B/, sont des nombres entiers complexes et aussi pour B/, a lieu
- nlnn +\ G3n — - nlnn+ .Titn -t- n ■
(7) ■ |B*|^ 2 =P n 3n+0n ;
R(sa-) est un nombre entier et | R(s/,) [ <C y - '
• Vu que nous supposons que le nombre e* est la racine d'une équation
algébrique avec des coefficients entiers, nous avons ou bien
( 8 ) : £2„ A„ ; > j- n — = e -( '™-?+"<-V »+*«■ .
\/ = I /
(') Fuka.sava, The Tohoku Mathemat. Journ., 27, 1926, p. 1.
('-) A. Gelfond, The Tohoku Mathemat. Journ., 30, 1929, p. 280.
G. R., 1929, 2- Semestre. (T. 189, N* 27.) 9 1
1226 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ou bien
A„=o.
/
Nous savons, d'après les formules (3) et (5), que le produit
-ne n n+0 n> — nc n n-t-0<n>
(9) ' \Q„k„\<:e ne ""^ 0n -.e- =e ~
(8) et (9) nous donnent A„= o à partir de h > N. Alors
ce qui est impossible
Nous pouvons remplacer la fonction e %z par or où co est un nombre algé-
brique arbitraire et par conséquent le nombre co' est transcendant.
Pour les nombres to' v/5 et en particulier pour le nombre 2^-, nous consi-
dérons le corps quadratique (1, *V 2 ); et comme les nombres entiers de ce
corps forment une grille, et que tous lés idéaux sont des idéaux principaux,
la marche de la démonstration ne change pas. Dans le cas général, pour les
nombres co'^ nous considérons les grilles des idéaux des corps (1, i\JP) et
la démonstration n'en est qu'un peu plus compliquée.
Cette méthode est appliquable à divers problèmes de la théorie des
nombres transcendants et en particulier au cas des nombres 0/ où co et r
sont des nombres algébriques.
Dans ce cas, probablement, aura lieu le théorème : Si les nombres co et r
sont algébriques, r irrationnel, co r est transcendant.
GÉOMÉTRIE. — Sur le nombre des branches impaires des courbes appartenant
à une surface du troisième ordre. Note (') de M me M. Piazzolla Iîeloch.
Soit F une surface du troisième ordre possédant 27 droites réelles a,,
a 2)-'') <ï c:"i;0 2 ,.:.,O c ;C )2 ,C| 3 ,...,C s( ;.
De la représentation plane de la surface F on déduit que les branches
d'ordre impair des courbes tracées sur la surface sont de trois catégories :
r Branches impaires qui coupent toutes les droites de la surface en un
nombre impair de points - ,
2 Branches impaires qui coupent i5 droites de la surface en un nombre
impair de points (et les autres en un nombre pair de points);
(') Séance du 23 décembre 192g.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1227
3° Branches impaires qui coupent 11 droites de la surface en un nombre
impair de points (et les autres en un nombre pair de points).
Soient 1,2, . . ., 6 les points fondamentaux de la représentation plane,
qui correspondent aux droites*»,, a 2 , . . . , a a .
Considérons une courbe algébrique C sans point singulier tracée sur la
surface, et son image plane O. Soient B une branche impaire de cette courbe,
B' son image plane, et n le nombre des points fondamentaux multiples
d'ordre impair pour B'. Si n est pair, B' sera d'ordre impair = B<' -| (/i); si n
est impair, B' sera d'ordre pair = B'' ;, (n). j Par B'P'(n) [ou B''''(ra)] nous
désignons une branche paire (ou impaire), qui passe un n'ombre impair de
fois par n points fondamentaux (n<6).\
Il est aisé de voir, à l'aide de la représentation plane, qu'une branche
impaire de la première catégorie a pour image une
• B''(6);
une branche impaire de la deuxième catégorie a pour image une
B''(2), B'/>(i) ou B'/"(5).
En observant que dans le plan une branche impaire coupe toute branche
paire en un nombre pair de points, et toute branche impaire en un nombre
impair de points, et que deux branches de la courbe C ne peuvent pas se
couper en dehors des points fondamentaux (la courbe C n'ayant pas de
point singulier), on remarque que : une courbe algébrique C sans point sin-
gulier, donnée sur la surface F et douée d'une branche impaire de la pre-
mière catégorie, ne peut pas avoir d'autres branches impaires.
' Si la courbe C a une branche impaire de la deuxième catégorie, on peut
toujours choisir la représentation plane de façon que l'image de cette
branche soit une B ! '"'(o).
Cela posé, on voit, par analogie avec ce qui précède, que les autres
branches impaires de la courbe C (s'il en existe) auront pour images des
B'/"(3), B'^i) ou B'^d) et, en tenant compte de ce qu'une branche paire
coupe toute branche (paire ou impaire) en un nombre pair de points, qui,
comme nous l'avons déjà observé, doivent tomber sur les points fondamen-
taux, on peut déterminer toutes les configurations possibles des B ( ''(o),
B"*'^), B (/,, (i) et B^ô), images des branches impaires de la courbe C. On
trouve ainsi que le nombre de ces branches ne peut pas être supérieur à 7.
Si la courbe C a seulement des branches impaires de la troisième
1228 ACADÉMIE DES SCIENCES.
catégorie, les mêmes considérations montrent que le nombre de ces
branches ne peut pas être supérieur à 6.
On a donc le théorème :
Une courbe algébrique, sans point singulier*, appartenant à une surface du
troisième ordre douée de 27 droites réelles, ne peut posséder plus de sept branches
d" 1 ordre impair (quel que soit V ordre de la courbe).
Et vice versa on peut tracer sur une telle surface des courbes algébriques
possédant sept branches d'ordre impair.
Pour le prouver considérons : i° la quadrique Q._,= o, passant par une
cubique gauche T 3 de la surface F (ayant pour image plane une droite) et
qui coupe F en dehors de T 3 suivant une autre cubique gauche r' 3 5 2 la
quadrique M 2 = o déterminée par les droites a,, a. 2 , a 3 , et qui coupe F en
dehors de ces droites, en 6 4 ,6 6 ,6 6 ; 3° la quadrique N 2 = déterminée par
esl trois droites a,,, a- a , a a , et qui coupe F, en dehors de ces droites en b K , b.,,
b 3 ; 4° une sphère S 2 = o ne coupant pas la surface F en points réels.
Cela posé, si T 8 = o est une surface du huitième ordre passant par r' 3 , b, ,
b.,, . . . , b a ., la surface du faisceau
Q 2 M 2 N a S 3 + iT 8 =o,
qui s'obtient pour des valeurs assez petites de X, coupe la surface du troi-
sième ordre, en dehors de la cubique T'^et des droites b t , b 2 , . . . , 6 , suivant
une courbe algébrique irréductible, ayant sept branches impaires, respec-
tivement voisines de F a , «,, fl 2 , . . . , a a .
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales des équations et des systèmes
d'' équations aux dérivées partielles du premier ordre d'une fonction incon-
nue, qui possèdent les intégrales de S. Lie. Note (' ) de M. G. Pfeiffek,
Prenons la relation
(0 *(?!. ?2 ?'/• <Pv-m)=0, '
(2) ©,-== <?i{jC n . . ., X n , S, £',, {•„).
(3) c n r„, . . .. c„=: constantes arbitraires essentielles
( h < n — q ),
(4 ) O — fonction arbitraire de ses arguments.
(5) 9 |,q» â cp^-M = fonctions données indépendantes par rapport aux #,, x% x n , z y
(*) Séance du 23 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1229
et posons la question suivante : dans quelles circonstances la relation (1),
après l'élimination, par différentiation, de la fonction $ et des con-
stantes c, , c 2 , . . . , c„, amène-t-elle à une équation ou au système d'équations
(6) fi(s. x„ x n , /?,, /? n ) = o,
i = 1 ou / = m,
le nombre des équations (6 ) étant ce qu'il devrait être dans les conditions
générales.
Une telle intégrale (1) de l'équation ou du système d'équations (6) sera
désignée par la lettre W.
Si l'on regarde les constantes (3) comme paramètres et si l'on fait la
supposition
r; _ D(?i- ?« ?<;■ ?^i) ^ „ '/-.__•>
D(.r , x x x,,-^.v n \
qui ne restreint pas la généralité des raisonnements, la relation (Y) repré-
sente l'intégrale générale du système des n — q équations linéaires
(8) Pk= «£/>./+ a£-,^/-i +• • • -+- a* Pi — xî
( /.' = q ■+■ 1 , 17 -r- 2, . . . , « ).
La même relation (1) représente l'intégrale W de l'équation ou du sys-
tème d'équations (6), si l'un au moins des déterminants
(9)
( a 'q)',Pv+ ("?- | )e l Pf,-i + ■ ■ ■ "H (« J')r,/>o. ■■;(»}' )r n P</+ («£'- , ).-,/>./-1 + ■ ■ • + (*o')<-„/'o
(aj-V.Py+la^ 1 ),,/»,_! + .. . -»-<«7»'*V./ ? o- • ■ ■ - (av") 0j p,/-l-(«7_i )c n p,,-\ + ■ • ■ + K")o,Po
t,, t s , . . . , T n = les nombres de la suite 9 + 1, «7,-1-2, . . ., n; p = — 1 '
n'est pas nul identiquement. '
Par le symbole («*)<. nous entendons la dérivée par rapport au paramètre c
du coefficient a* du système (8).
Au déterminant (9) on peut donner la forme
La sommation 2 est étendue à LJ +1 combinaisons y, , y\>, . . . , y /£ répéti-
'12JO
tions hk h des q-
binaisons X
ACADÉMIE DES SCIENCES,
i éléments o, i, . . ., q\ la sommation S, à IÀ + , com-
D'
'2j
ments i, 2,
. , X,, avec répétitions // à h des </ + 1 élé-
(7+0;
Le symbole (( )) indique qu'on doit prendre la somme des expressions,
en lui renfermées, pour toutes les permutations avec répétition des h élé-
ments/,, / 2 , . . .,_//,; le symbole [[ ]], qu'on doit prendre la somme des
expressions, en lui renfermées, pour toutes les permutations avec répéti-
tions des h éléments X, , X 2 , . . . , X,,,
Au cas où le déterminant (<))-( 10) serait identiquement nul, nous
aurions L
'7+1 -
CJ +/i équations
"• J \ L D(.r , .r ,x.,,x- i ,
àca; H à(i;.„
■et,, .
àc h
s((E'-e;=
\ - m h.
■ l_ - \-u) "r - - - t - y ' v
linéaires et homogènes par rapport N aux Lj +I = C* +A inconnues
D(«Pi,
ào;. h
D ( ; r , ,r, ..... x q , ,r v x : , .r- ;j ) _
En vertu de la supposition- (7), le déterminant du système (4) est diffé-
rent de zéro; de là découle la conclusion :
La relation (1) ne représente pas l'intégrale W de l'équation ou du sys-
tème d'équations (4), lorsque le déterminant (9) pour toutes les':,, t s , ..., z,,
combinaisons h à h des nombres q -f- 1 , q -f- 2, . . . , n est nul. Les expres-
sions (2) sont alors nulles pour toutes les combinaisons i, , -t 3 , . . . , ~. h h à //
des nombres ^ + 1,^ + 2, . . . , n et toutes les combinaisons avec répé-
titions X,, X 2 , . . . , À/, // à h des nombres 1, 2,. . . . , (</ + 1).
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème de Dirichlet extérieur dans
le plan relativement à V équation Au = c(x, y)u. Note (') de M. Marcel
Hrei.ot.
1 . Dans son ouvrage récent : Leçons sur quelques problèmes aux limites de
la théorie des équations différentielles, M. Picard traite de questions d'équi-
libre thermique qui se ramènent à des problèmes de Dirichlet relatifs à
d)
Au ==: c( ce, y) u, c'x, y) ~> o.
(') Séance du '23 décembre 192g.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. I23l
Eq ce qui concerne le problème extérieur, on n'y trouve traité qu'un cas très
particulier, par le procédé d'inversion utilisé pour les fonctions harmo-
niques, et dans lequel est essentielle l'hypothèse qu'à l'infini c(x, y) se
comporte de telle sorte que (x 2 -\- y°~y c(x, y) soitborné. D'autre part, pour
le plan entier, M. Picard a montré l'existence, en en donnant une expression,
d'une intégrale f{.\jx î -\-y-)'^>o de Au = P« (P==const. > o) ayant à
l'origine une singularité logarithmique + 1 et s'annulant à l'infini (') (voir
Bulletin de la Société, math.,. 1900, p. 186).
Je donne ici une démonstration, sous la seule hypothèse que c(x, y),
possédant des dérivées premières continues dans tout le plan, est partout au
moins égale à un nombre P^> o, du théorème d n existence relatif au problème
de Dirichlet extérieur avec ou sans singularités logarithmiques données,
pour la valeur zéro à V infini de l'intégrale.
Le domaine D considéré est soit le plan entier, soit l'extérieur d'un
nombre fini de courbes de Jordan simples extérieures l'une à l'autre, sur
lesquelles les valeurs données sont en succession continue.
2. Prenons d'abord le cas de l'intégrale régulière avec des valeurs >o sur
un contour F. *
Soit C le cercle dont le centre est l'origine O prise intérieure à l'une des
courbes de V et de rayon p assez grand. Soit D p ;le domaine compris entre V
et C , u (x, y) l'intégrale régulière à l'intérieur de D p , prenant sur T les
valeurs données et sur C, la valeur zéro. Je vais montrer que, lorsque p tend
vers + 00, « p a une limite qui résout le problème.
D'abord, comme une intégrale de Au = eu et même de Au = eu 4- f avec
c^>o, f<o ne peut avoir de minimum <^o en un point où elle est régu-
lière, u ? >o; puis, si c 2 >- p,, comme A(« Pj — u ?i ) = c(« fi — m Pi ), « p . — u pt >o
dans D 0) . De sorte que u p (M) est fonction non décroissante de p.
D'autre part, considérons la fonction fiyx^ + y' 1 ) de plus haut; par
multiplication par une constante ^>o assez grande, on en déduit une inté-
grale U(x, y) de Au = Pu s'annulant à l'infini, régulière et positive surD,
et prenant sur F des valeurs ^> o supérieures aux valeurs données.
De
A(U — « p ) = /.- 2 (U — w p ) -t-[k-—c(x,Y)]ii p ',
ou
(A 2 — c) u 'lo sur D ,
^ It. e~ kr / i
( ' ) Où eHe est équivalente ai/- -== ( r = vos- -+- y i ).
V 2 yjk r - ■
12.^2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
il résulte r
U — iio'S. o sur D .
Donc m (M) non décroissante, bornée, a une limite r(M). De plus la con-
vergence est uniforme; car (u rjt — u ) est dans D 0i au plus égal à son maxi-
mum sur C, i5 doue à celui de u 9 _, et par suite à la valeur de U sur C ?1 . De
sorte que, c, et c 2 tendant vers + 00 indépendamment l'un de l'au ire, « ?s — u Çj
tend uniformément vers o. Par suite r(M) est continue sur D, s'annule à
l'infini et prend sur V les valeurs données.
Reste à prouver que f(M) est intégrale de A« = eu.
Or
"p (M) + i / [ loë W c ( p )''p« p )^p-.
où est une région bornée arbitraire intérieure à D, est, d'après les pro-
priétés du potentiel logarithmique, une fonction harmonique de M à l'inté-
rieur de 0.
Quand p tend vers -f- oo, il est aisé de voir que cette fonction converge
uniformément sur 0, vers v(H)-+- ^- / I log^ c(P)v(P)do p . Cette
expression est donc (Harnack) une fonction harmonique. On en déduit
que t'(M) possède à l'intérieur de des dérivées premières continues, puis
un laplacien égal à c(M)p(M). Comme est arbitraire-, le théorème est
démontré.
3. Pour résoudre le même problème avec une singularité logarithmique
positive, on isolera ce point par deux petits cercles concentriques y, y,,
y intérieur à Yi ■ O n sait résoudre le problème précédent pour le domaine A
formé par D diminué de l'intérieur du cercle y? avec les valeurs données
surP et des valeurs >o quelconques sur y. On sait aussi trouver une inté-
grale ^>o dans (y,) ayant la singularité donnée et des valeurs > o sur y,.
L'application facile de la méthode alternée si souvent utilisée dans l'Ou-
vrage cité résoudra le problème.
Le cas du plan entier avec une singularité ^>o se traite de même. Les cas
des valeurs <o sur le contour et d'une singularité <^ o se ramènent aux pré-
cédents.
La solution du problème général s'obtiendra aisément par l'addition de
solutions correspondant à des valeurs sur le contour d'un signe déterminé
avec ou sans singularité de même signe.
On pourra fournir la solution générale en n'utilisant que des intégrales
dans tout le plan avec singularité unique et déplus, peut-être, des intégrales
régulières sur D prenant sur T des valeurs >o <o.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. ia33
L'étude du cas d'un nombre infini de singularités se fera avec cette idée
de superposition. En particulier on généralise immédiatement l'intégrale
doublement périodique dans tout le plan de M. Picard {Bulletin, loc. cit.),
en remplaçant c = const. par c(x, y) doublement périodique.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les ensembles projectif s de la
deuxième classe. Note (') de M. Léonidas Kantorovitch,
présentée par M. Hadamard.
On doit à M. Lusin la notion des ensembles projectifs ( 2 ).
Désignons par P les ensembles F^ de M. Hausdoriï dans l'espace R m à
m dimensions, et par C leurs complémentaires par rapport à R m . Les
ensembles P„ et C„ dans R m seront alors définis (pour n = 1 , 2, 3, . . . ) par
induction : P„ est la projection sur R m d'un ensemble C„_, dans R mi| et
C„ est le complémentaire d'un P„. On sait que les ensembles P, coïncident
avec les ensembles analytiques de MM. Suslin et Lusin; un tel ensemble
peut être présenté comme le résultat du procédé opératoire (A) suivant :
7, E„., E nii „ s , ....
où la somme s'étend à toutes les suites possibles (n M n s , . . . ) de nombres
naturels et les ensembles E tti , E„ i/? ,, . . . sont supposés fermés (ou'ouverts).
Le but de cette Note est de donner un tel procédé pour les ensembles P a .
Théorème. — Pour qu'un ensemble E (dans R m ) soit P 3 , il faut et il suffit
qu'on puisse construire un système d'ensembles ouverts
IT'i.''. ->k
^fii. n : , . . ., n,*
tel que l'on ait
o E = 2 n 2*s*-.-.
!fli,n„,. ..,«,',...) '',,V; vj., ...p iji
Nous nous bornons à des ensembles linéaires, pour plus de simplicité.
Supposons que l'ensemble E soit un P 2 (dans R,), c'est-à-dire la pro-
(') Séance du 28 décembre 1929.
(-) Voir les Notes de M. Lusin, Comptes rendus, 180, 192J, p. 1574 et 1817, ainsi
que les Notes de M. Sierpinski, Comptes rendus. 185, 1927, p. 833. etde M. Lusin, ibicl.,
p. 835.
12^4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
jection d'un ensemble H du type C, (dans R 2 ) qui peut évidemment se
représenter sous la forme
H= JJ F Vl +F v „ Vj + ...),
!V„Vj,...i
où les ensembles F Vi , F VuVj , . . . (dans R a ) sont ouverts. Désignons par
o ni „„ „. l'ensemble des nombres irrationnels y pour lesquels les i premiers
quotients incomplets sont précisément ra,, ra 2 , . . ., ra,. Soit enfin E^;^; ; ; v ,;
l'ensemble des nombres x, tels que le point (a;, y) dans R 2 appartient à
F VjiV Vt , quel que soit j£ô nin-n .. Avec les ensembles ainsi construits, on
aura la formule à démontrer. Inversement, si celle-ci a lieu, on voit facile-
ment comment on peut reconstruire les ensembles plans F Vi , F ViV „, ....
De la même manière, pour un ensemble F (dans R m ) qui est un C 2 , on
aura évidemment la représentation
F =n 2 n
pv„v Vj
1 n*. il,, . . , « ( '
où Fjî;;^.', '.'.'.', nt sont des ensembles fermés dans R„,.
De cette représentation des ensembles R 2 (et C 2 ) on déduit très aisément
les résultats connus :
i° La projection d'un ensemble P 2 (dans R„) sur R m (ra/<^ra) est un
ensemble P 2 (').
2° Le produit d'une infinité dénombrable d'ensembles P 2 est un P 2 ('-).
3° L'opération (A), effectuée sur les ensembles P,,- donne toujours
un P 2 ('-').
4° Les classes des ensembles P 2 (et C») sont topologiquement inva-
riantes ( 3 ).
En outre, le procédé (*) jouit des propriétés suivantes :
5° Si l'on part, dans la formule <ï> des ensembles C, (au lieu des ensembles
ouverts), on arrivera toujours à un P 2 .
6° Pour que l'ensemble E soit une projection biunivoque ( 4 ) d'un
ensemble C,, il est nécessaire et suffisant qu'il puisse être présenté sous la
forme (*) d'une manière disjonctive ; cela veut dire qu'on peut définir, pour
(') W. Sierpinski, Fund. Math., 12, 1923, p. 237.
("-) W. Sierpinski, ibid., 11, 1928, p. 126.
( 3 ) Cf. W. Sierpinski,' Comptes rendus, 183, 1927, p. M34.
( '*) C'est-à-dire telle que deux points différents ont des projections également
différentes.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 123.3
chaque xs.E, une suite (et une seulement) n,, n 2 , n 3 , ... de nombres natu-
rels, telle que ^s^-^i. ■■'.'".> quelle que soit la suite ( v,, v, ; v„, . . . ).
7 Si chacun des ensembles E,, E 2 , E 3 , E.,, . . . peut être présenté par la
formule (*) d'une manière disjonctive, il en sera de même pour leur pro-
duit et pour leur somme (pourvu que, dans le cas de somme, ils soient
disjoints).
Il en résulte la proposition suivante, essentiellement due à M. Sier-
pinski (') :
8° Si l'on construit un système borélien (suivant la terminologie de
M. Hausdorff) à partir des ensembles P., et C f , tout ensemble de ce système
sera la projection biunivoque d'un ensemble C, .
On peut construire des formules analogues à la formule (*) pour les
ensembles projectifs de la classe n > 2.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Fonctions analytiques d'une seule
substitution variable. Note ( 2 ) de M. J.-A. Lappo-Danilevski,
présentée par M. Hadamard.
Considérons une fonction analytique d'une substitution X du degré n :
(1) r - /(X 1 =2« v \'v.
holomorphe dans un voisinage de la substitution nulle, a , a,, a 2 , ... étant
des constantes numériques. On démontre aisément que, pour que la substi-
tution X se trouve à l'intérieur du domaine de convergence de la série (1),
il faut et il suffit que les nombres caractéristiques £,, L, . . ., E„ de cette
substitution soient à l'intérieur du cercle de convergence de la série
où £ est une variable numérique ( 3 ). Pour étudier la série (1), nous intro-
(') Fund. Math., 12, 1928, p. an,
(-) Séance du 10 décembre 1939.
( 3 ) Dans le cas où n =2, cette proposition est établie par M. Schlesinger : Eïnfuh-
rring in die 'Théorie der gewôhnlichen Dijferentialgleichungen auf functionen-
theoretischer Grandlagen, 1932, p. 1 54-
i2'36
ACADÉMIE DES SCIENCES.
duisons les notations suivantes : soit H|,3 2 , . ...S^un système de s matrices
carrées des degrés respectifs p,, p 2 , . . ., p,,. Nous désignons par
L—l' — ':
in]'-
la substitution du degré p, + p 2 *+. . . + p,= n, dont les éléments appar-
tenant aux carrés diagonaux indiqués sont formés respectivement des élé-
ments des matrices H,, H,, . .., S, et tous les autres éléments sont nuls.
Désignons encore par I' r> (ç) la substitution du degré p :
■ y
.
I
■/"
o
o
1 1 ï 1 —
o
I
o
o
1 p '. -5 1
^3
I
'•?
et par ^(H", . . ., r'?- r ') la substitution du degré p dont les éléments sont :
! s ? (r ',,.., /-P- 1 ') itf=o si *■</; ! e p (r'\ . . . , /-P-" ) !,, = .,
iV'-'
;,/= o si / > i
et, pour toutes les autres valeurs des indices /.-, /= ï, 2, . . ., p.
'.ErAr 1 ..... /'P"' 1 \kl-
■ k—l-t-\< i
.!<-!■
• •• rP-'ijt-,,/-!, ■-'
?-' )!/,/_, + ...4- r"; e (r
On démontre aisément que, sous les conditions
(3) /'(%)F° («7 = '. '■* s )- •
pour une substitution dont la forme canonique est
X = S[J ?1 (ï 1 ). ...,J Pl (Ê0]S-',
on a la représentation ,
(4) /(X) = TjJ ?l (/(?.)) 'Jo s (/(î 5 ))!T-',
où
(5) T = S[e p ,(/U) /^'-"(c,)). ■■■.s Pj (/'(^), •■• 1 /'P'-"(i«))]-
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1237
Il en résulte que, si les diviseurs élémentaires de la substitution X
sont (£ — 5i) ?i ; • • -, (£ — ks) : " et si (3) est satisfaite, les diviseurs élémen-
taires de la substitution /(X) sont (r — /(£,)) ? ', ..., (/•— /(<L)) P '.
Remarquons que les matrices e (j" ,u , ■ ■ • , i"' j ^' } ) jouissent de la propriété
, p (l<^j) rf/ '^ CC)) ) ^=^(^(5) ^-' tS))'pE/'(?<S)) /■'-(?«))].
ce qui donne les? expressions explicites des dérivées d'une fonction composée
l!T|Mi) =i P - oi^i'pOp'©. • . .,9'^'<0) W«p(/'(<p£>). • . . . /'M.( 9 (Q))u,
5=1
Il suit des formules (4) et (5) que les éléments de la substitution /(X)
sont des fonctions rationnelles : des éléments de X, des nombres carac-
téristiques £,,...., £, et des valeurs des fonctions numériques /(H,), . . .,
/ !? » -l| (^)(<7 = I > 2 > •••,*)• En se servant d'une méthode analogue à celle
qui a "été appliquée par M. Schlesinger à l'inversion d'une fonction d'une
matrice ('), dans le cas où- tous les nombres caractéristiques de la substi-
tution X sont distincts, on obtient les expressions complètement explicites
ri
( R\ ftyv-V (X-g.|)...(X-4 < -|)(X-^ 4 . 1 )...(X-? n ;
(6) f(*)-Z it t -p t )ih-z*- l )ih-h„)...&-h.) J{ - I;h
*=i
La modification de la formule (6) pour le cas où quelques nombres carac-
téristiques coïncident est évidente. Nous avons supposé que les nombres
caractéristiques ij A de la substitution X se trouvent à l'intérieur du cercle de
convergence de la série (2). Il est aisé de voir que la formule (6) subsiste
encore quand on fait le prolongemeut analytique de la fonction (1), à la
condition quelles nombres caractéristiques \ k se trouvent toujours à l'in-
térieur du domaine d'existence de la fonction (2). Il peut arriver d'ailleurs
que quelques nombres caractéristiques peuvent coïncider sans que les
valeurs correspondantes/^,,) de la fonction (2) coïncident. Conformément
à la formule (6) cela peut donner les singularités de la fonction (1) môme si
tous les nombres caractéristiques \ n sont à l'intérieur du domaine d'existence
de la fonction (2). Ce cas se présente .effectivement pour la fonction
/(X) = logX, de laquelle il sera question dans une Note suivante.
( 1 ) Voir Auszug aus einem Briefe von Prof. D r L. Schlesinger an D 1 ' J. Lappo-
Daniletskl (Journal de la Société phys.-math. de Leningrad, 2, 11. 1929, p. 38-4o).
ia38 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions hyper géométriques de
plusieurs variables. Note (') de M. Oysteijs Ore, présentée par M. Goursat.
Une fonction hypergéométrique générale de deux variables est définie
d'après M. Kampé de Fériet par une série double
(i, ¥(x.r) — la m , n jc"'v\
dont les coefficients vérifient les conditions
[■>,) ff»M,«:!'«« = ti|l»', n •). «,».j,i :a mM = Px„(m, n),
OÙ
f(m,n) ,, , ff(m.n)
Ci) n i {m.n)=Ç^ -, l\Am,n) = 5 , ' ;
sont des fonctions rationnelles fixes de m et n. Afin que les coefficients
de (i) soient définis d'une manière unique, il faut et il suffit que les
fonctions (3) vérifient la condition
( 4 j R | ( m , n ) R„ ( m -f- i . // j = R, ( m , n ) R , ( m , n -+■ i ) .
L'objet de cette Note est d'indiquer une méthode pour trouver la solution
générale de (4) en fonctions rationnelles R, et R. 3 . On peut obtenir de cette
solution une expression explicite pour toutes les formes possibles des fonc-
tions hypergéométriques générales.
Dans une Note antérieure (Comptes rendus, 185, 1927, p. 923), M. Birke-
land a énoncé le théorème suivant : « Si les fonctions rationnelles (3) satis-
font à la condition (4), les polynômes f(m,n), f { (m,n), g(m, n) et
g,(m,n) sont des produits des facteurs, linéaires de met ra.'» La solution
générale de (4) m'a montré que le théorème de M. Birkeland n'est pas, en
général, correct. En effet, soit F(m, n) un polynôme arbitraire de m et n,
alors
„ F(/h,«) „ F(m.n),
K 1 1 /n, n) = jT-, — — ■ — 1 n.i ( m , n ) —
Y(m-ri,n) ' ' ¥{m,n + i)
est évidemment une solution de (4).
(') Séance du 23 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. I 23g
En substituant (3) en (4) on obtient
(5) fini, n)g(m + i, n)f,(m, n+i)g y {m, n)
= fim, n -t- i)g(m, n) f,(m, n) g,(m -M, n).
Soit d(m, n) le P. G. D. C. def(m, n) et /(m, n-\- 1), et
(6) f{m, n) = F ;|l (m, n)'. . .V r '(m, n)d{m, n),
où les F 1 ' 1 (m, n) sont des polynômes irréductibles. De (6) on déduit facile-
ment
fini, /z + 1) = F'" (/m, n + a,). . .¥ r {m, n + a r )d(m, n),
et
1=1 ' y'=0
où les a L sont des nombres positifs entiers.
Les polynômes F (/, (m, n) seront appelés les facteurs réduits de /(m, n).
P° ur ft( m , n ), g'( m > n ) el g\( m , n ) on peut déterminer des expressions
analogues. En les substituant dans l'égalité (5) et en abrégeant on en
obtient deux relations suivantes :
I r • f s s 1
o pi ' ( m ' n * n F,|i ' ( "*' " + a '' ' = n s " {m ' n rn s ■ ' ( m + ^ • n u
(„■ , '=1 1=1 fci /=i
1 / j * ** '■ '■'
! n s " ! ■ / " + 6 " n) n s 'r (w ' ^ = n f ''( /?2 ' « + «<■) n f 'i'' (»«,«).
I =' .tel f=l 1=1
De (7) il résulte que
r -\- r' =. s -\- s' ,
c'est-à-dire : les nombres totaux des facteurs réduits en R, (m, n) et R 2 (m, n)
sont égaux.
Des relations (7) on peut tirer la solution générale de (4), qui est d'ail-
leurs assez compliquée. Je vais donner ici seulement la solution complète
dans le cas où R, et R 3 sont des polynômes, ce qui correspond pour les
valeurs inverses à des fonctions hypergéométriques dans tout le plan.
Soient A et B deux nombres entiers positifs et
A = a, + . . . + a r . B = b, + . . . + b r
une décomposition de ces nombres en somme de nombres entiers positifs.
N
I24o ACADÉMIE DES SCIENCES.
Mettons F(m, /i) = Am+Bn + C, où C est une .constante arbitraire et
T / =(a,-K..+ a,_ 1 )B-(ô s + ... + 6i)A 1 . T = o.
Alors
R,(iw, «)=JJ f J[F(m,n) + TH-yB].
r ai — 1
r bi — \
r,(ot, n) — Y\ ri( F(m - ")-t- T ^y' A )
i=\ ; =
est une solution de (4) et la solution générale est un produit de facteurs de
cette forme. Dans ce cas spécial le théorème de M. Birkeland est donc vrai.
THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur les fonctions inverses des fonctions méro-
morphes. Note (')deM. Miloch Radoïtchitch, présentée par M. Emile
Borel.
Soit oÇQ une fonction analytique. Nous dirons qu'un cercle du plan
de s est un cercle de limitation pourç(^) si, en prolongeant analytiquement
un certain élément de o(C) situé dans 0, et de toutes les manières possibles
sans sortir de 0, il existe un domaine dans où Ton ne peut pas pénétrer.
Nous baserons sur cette notion une classification des surfaces de Riemann
en deux catégories : Nous dirons que la surface de Riemann d'une fonction
analytique est limitée ou illimitée, suivant que cette fonction a des cercles de
limitation ou n'en a pas. Pour une fonction uniforme ceci revient à dire
qu'elle a ou non des lignes singulières, mais en général la présence des
lignes singulières n'est pas une condition suffisante pour qu'une surface de
Riemann soit limitée. Remarquons en passant que cette propriété pourrait
s'énoncer également de la manière suivante : Soit dans le plan une courbe
continue quelconque; si nous pouvons prolonger la fonction le long de
toute cette courbe, en ne nous écartant d'elle qu'à une distance inférieure à
un nombre arbitrairement petit, alors la surface de Riemann est illimitée - ,
dans le cas contraire elle est limitée.
Cela étant posé, nous démontrons le théorème suivant :
La surface de Riemann de la fonction inverse d'une fonction mèromorphe
est illimitée ( 3 ).
(') Séance du 23 décembre 1929.
( : ) Les fonctions.entières n'en font qu'un cas particulier.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 124.1
Pour plus de clarté, ramenons par une transformation linéaire l'infini à
l'origine du plan et désignons par 'C=f(z) la fonction uniforme, au point
essentiel ; = oet qui n'a dans le reste du plan comme singularités que des
pôles. Soit ^ = cp(C) la fonction multiforme, inverse.
Admettons par impossible que la surface de cp(*() est limitée. Soit alors
un cercle de limitation. Supposons que se trouve dans la partie finie
du plan. Prolongeons dans un élément donné de ?(£), de toutes les
manières possibles. Soit À le domaine ouvert obtenu ainsi sur la surface de
Riemann et soit A' le domaine ouvert du plan , que nous avons couvert silmul-
tanément. À' ne contient qu'une partie de0: soit donc Q l'un de ses domaines
complémentaires dans 0. Nous pouvons évidemment supposer que ù limite
à un certain arc eu de la circonférence de 0.
s = =p(C) transmet la représentation conforme de A sur un domaine
ouvert D du plan de z et que nous pouvons supposer borné. D est simple-
ment connexe car, s'il ne l'était pas, il y aurait sur la frontière de D un
contour qui ne passe pas par s = o ; à celui-ci correspondrait un tour com-
plet sur la circonférence de 0, donc tu n'existerait pas. Par conséquent la
frontière de D est une seule ligne qui passe en général une infinité de fois
par z = o. Par ce point cette frontière se décompose alors en une infinité
de lignes simples, fermées /„(n = o, 1, . . .). Soit l celle qui enveloppe
toutes les autres, ces dernières étant extérieures l'une à l'autre.
La frontière de D est continue car, dans le cas contraire, il y aurait un
bout discontinu qui contiendrait nécessairement un point s = a ^ o, où
f(z) serait holomorphe et /'(z)^-o. .Alors f(z') ferait la représentation
conforme d'un petit domaine contenant a sur un petit cercle du plan de '(,.
Par ce cercle ne pourrait passer qu'un seul arc de 0, donc de toutes les
lignes /„ d n'y aurait dans S qu'un senl arc, analytique : il y a donc contra-
diction.
Faisons la représentation conforme du domaine D sur un cercle C du
plan d'une variable nouvelle 11. Soit z = ']>(u) la fonction qui transmet cette
représentation. ']>(u) est holomorphe dans C et, puisque la frontière de D
est continue, <\>(u) est continue sur le bord de C. Comme la frontière de D
passe généralement une infinité de fois par z = o, il lui correspond sur le
bord de C un ensemble infini de points, E où <\i(u) = o. Donc, d]après un
théorème de MM. Riesz (IV e Congrès des matliémalicirns à Stockholm, 1916),'
la mesure de E doit être nulle.
Faisons encore la représentation conforme du cercle sur un demi-plan
limité par l'axe réel du plan d'une variable c, et de sorte que v = <x> corres-
G. R., 1920, 2» Semestre. (T. 180, N* 27.) Q2
1242 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ponde au point £, , situé sur le milieu de co. Désignons cette correspondance
par v = y~(X), ce qui équivaut à
f — f — tr —f ) '' " ,
v — a
où X est le centre de©, a une constante et a sa conjuguée. A A' correspond
alors un domaine borné du plan de v.
Considérons la fonction composée
Elle est holomorphe et bornée dans C. En outre, elle est réelle sur le bord
de C, excepté, au plus, aux points de E. Soit Q la partie imaginaire de ®(u).
C'est une fonction harmonique dans C et nulle sur le bord de C, sauf, au
plus, aux points de E. Donc nous obtenons toute valeur de Q située à l'inté-
rieur d'un contour T contenu dans C, au moyen des valeurs Qr sur T, par
la formule connue
o=ifgr|
* arrjp v an
où g est la fonction de Green dans F, f -£ t sa dérivée dans le sens normal à T
et ds l'élément d'arc de ï\ Si nous nous approchons du bord de C, Q tend
vers zéro, sauf sur l'ensemble de mesure nulle, E, où Q reste pourtant borné.
Donc nous pouvons remplacer V par le bord de C. Mais alors l'intégrale est
nulle et W(u) donc une constante réelle. Or ceci est faux, par conséquent
la supposition que la surface de Riemann de ?(£) est limitée est inexacte.
THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur les fonctions primitives par rapport à une
fonction continue arbitraire. Note (') de M. J. Petrovsky, présentée
par M. Emile Borel.
Le problème de la recherche des fonctions primitives par rapport à une
fonction a été énoncé par M. Lebesgue sous la forme suivante ( 3 ) :
Étant données dans («, b) une fonction à variation bornée a(x) et une
fonction f(cc), trouver une fonction F(a*) qui admette en tout point f(x)
comme dérivée par rapport à t.(x).
(') Séance du 23 décembre 1929.
(=) H. Lebesgue, Leçons sur l'intégration et la recherche des jonctions primitives,
tf édition, Paris. 1928, p. 296.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1243
On dit que F admet /pour dérivée par rapport à a(x) si Ton a
, . . ,. F(.r-+-/o-FU)
(1) f ut-)— lira —f r
' Dans la recherche de la limite du second membre on ne tient compte
que des nombres h pour lesquels le second membre a une valeur déter-
minée, finie ou non.
Si, dans un intervalle, F et a sont toutes deux constantes, la dérivée est
indéterminée.
M. Lebesgue a donné (' ) une solution complète de ce problème pour une
vaste classe de fonctions /( x) mais en supposant cc(#) à variation bornée.
Il a remarqué ensuite que si l'on abandonne celte hypothèse Sur x(a?) les
résultats obtenus ne subsistent plus dans le cas général et, en particulier,
que nous ne savons pas toujours trouver la fonction F (x) continue admettant?
par rapport à une fonction continue a(a?) donnée une dérivée continue
donnée f(x) ( a ). M. Lebesgue remarque que nous ignorons même si la
fonction continue F(a?) est déterminée à une constante additive près par
la connaissance de sa dérivée continue donnée f(x) par rapport à une fonc-
tion continue z(x).
Le but de la présente Note est de donner une réponse affirmative à cette
dernière question de M. Lebesgue. D'ailleurs il n'est pas nécessaire de
supposer la continuité de la dérivée f(x). On a en effet le théorème :
Théorème. — Deux fonctions continues F, (x) et F 2 (x) ayant par rapport à
une fonction continue a(a?) une même dérivée f(x) déterminée et finie en
chaque point d'un intervalle (a, b) ne diffèrent que par une constante.
Il suffit évidemment de démontrer qu'une fonction continue F(x) ayant
par rapport à une fonction continue oc(ic) une dérivée nulle en chaque point
de (a, b) se réduit à une constante.
La démonstration est basée sur le principe suivant : en supposant, par
impossible, qu'il existe une fonction non constante et continue F(x) et une
fonction continue x(x) telles que la dérivée de F (a?) par rapport à ol(x) est
nulle en chaque point de (#, b), on construit deux autres fonctions
continues F, (x) et a, (x) telles que. F, (x) n'est pas constante et a par rap-
port à ol^x) une dérivée nulle en chaque" point de (a, b) tandis que a, (a:)
( 1 ) toc. cit., p. 299-807.
( 2 ) Loc. cit., p. 3i3.
I2/|4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
est à variation bornée. Or ceci est impossible en vertu des résultats de
M. Lebesgue.
Il est naturel de poser maintenant la question de savoir si une fonc-
tion continue F(x) est déterminée à une constante additive près quand on
connaît sa dérivée /(.r) par rapport à une fonction continue y.(x) partout
sauf aux points d'un ensemble dénombrable.
La réponse à cette question est encore affirmative.
D'ailleurs, le théorème reste vrai, si l'on remplace dans son énoncé les
dérivées des fonctions F, (a?) et F 2 (a?) par rapport à a(x) par les dérivées à
droite (ou à gauche) de ces fonctions par rapport à a(x).
Nous appelons dérivée à droite (ou à gauche) d'une fonction F (a?) par
rapport à y.(x) la limite (i) où h tend vers zéro en prenant des valeurs posi-
tives (ou négatives) seulement.
Il s'agit maintenant de trouver une méthode qui permettrait de déter-
miner la fonction primitive F(a?) par rapport à a(.r) quand la dérivée /(os)
est donnée. '
CIIRONOMÉTRIE. — Théorie générale de la synchronisation.
Note ( ' ) de M. J. Haag, présentée par M. G. Kœnigs.
1 . Théorie élémentaire dans le cas des impulsions instantanées. — Soient 2T
la période propre de l'oscillateur, âT' celle de la force synchronisante, D le
décrément logarithmique, I le moment d'inertie de l'oscillateur, l/~ le
2
couple de frottement constant. Pour entretenir une oscillation d'amplitude
6 , il faut que l'accroissement de vitesse angulaire u produit par chaque
impulsion (-) satisfasse à la relation suivante :
t\)"
AT = T'-T.
La phase 9 qui s'écoule depuis l'impulsion jusqu'à la fin de l'oscillation
(') Séance du g3 décembre 1929.
(-) Nous ^supposons qu'il y a une impulsion à chaque oscillation simple. S'il y a
seulement une impulsion par période, elle doit être doublée.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 12/(5
simple est donnée par la formule
< 2 ) tangcp = J ^' (o < <p < n } .
L'énergie fournie par chaque impulsion est
<3) ■ ■ . E= I -^î(a/ + a D). i
* La formule (1) permet de discuter aisément l'influence des divers fac-
teurs /, D et AT sur l'amplitude résultant d'une impulsion déterminée.
En particulier, pour que la synchronisation soit possible, il faut que l'on ait
(4) «>2£- ' '
, 2. Cas où la force synchronisante n'est pas instantanée . — Soit H le couple
synchronisant, dont la période est aT'= — ■ En supposant qu'on est au
voisinagede la résonance, le mouvement entretenu est défini comme il suit.
Soit hsinmt le premier harmonique de la fonction H. Soit cp le retard de
phase de l'oscillation. En posant hT '— 211, on a les formules (1) et (2); la
formule (3) n'est pas changée.
On voit que la loi à laquelle obéit la force synchronisante pendant une
période n'a aucune importance et le cas le plus général se ramène au cas des
impulsions instantanées.
3. Cas où la force synchronisante dépend de l'élongation et de la vitesse. —
Supposons que la fonction H, tout en étant fonction périodique de t,
dépende aussi de 6 et de 9'. L'amplitude G de l'oscillation et son retard de
phase X sur H sont déterminés de la manière suivante. Posons
(5) X = î^ï, y = ^l( V+fl . D ,.
On a
(6)
Hsinprfj', Y=| Hcosew/,
en remplaçant, dans H, mt par t'+X, 8 par 9 sine et 0' par mB cosv.
4. Influence de la force contre-électromotrice créée par le mouvement de
l'oscillateur. — Supposons que l'impulsion soit produite par un courant
■agissant pendant le temps défini par
7T — Z < mt <7t -r Z (0<5<Tî).
Î246 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dans cet intervalle, le couple H est de la forme A — B9', A et B désignant
des constantes. Posons, outre les formules (5),
» • /-i B/re . . „ Bm . . .
(7} P = 2Asin3, () = <2z — smiz, K = — — 1 1 z ■+■ sm 25).
L'amplitude o et le retard de phase a sont déterminés par
( 8 ) P- [ X - + i Y + Q 9 )-] = [ X 2 +(Y + Q a ) ( ¥ + R % >p ;
X tî - 3tc
(9) tan ? A= VQl^' 2 <A< T-
L'équation (8) a une racine en o et une seule, sous la condition que P soit
supérieur à Mr^-- Cette racine varie dans le même sens que A et en sens
inverse de B.
Si l'on s'impose la valeur /.■ du rapport „> on trouve que 6 n est limité
supérieurement. Si z <C 72 s ,5, cette limite est — — — r- 1 - > à condition
toutefois que s ne soit pas infiniment petit. ,
Si l'impulsion est instantanée, on a
5. Influence d 'une force perturbatrice indépendante du temps, s' ajoutant à
la force synchronisante. — Cette influence revient à augmenter* X et Y de
termes correctifs, calculés par des formules analogues à (G) et ne dépendant
que de 9 . Par exemple, si cette force est une force constante F, agissant
pendant la phase |3 avant et après le point mort, il suffit, dans (5), d'aug-
menter/de la quantité -; Fsin3. Ceci s'applique au cas où V oscillateur
est muni d'un échappement avec moteur et aussi au cas où l'on veut apprécier
l'influence du frottement intermittent provenant du fonctionnement de Vappa*
reil compteur.
MÉCANIQUE DES FLUIDES. — Sur une formule pour le calcul de
la résistance dhin solide dans un fluide parfait incompressible.
Note ( ' ) de M . Joseph Pékès.
1 . Soit un cylindre fixe dans un courant fluide (mouvement plan). Si l'on
admet que le mouvement du fluide a la période T, on sait que l'on a, pour
(') Séance du 23 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. I2/f7
déterminer la résultante moyenne des actions du fluide sur le cylindre, la
formule de M. J.-L. Synge
(C) est un contour fixe tracé dans le fluide et entourant la section droite (C )
du cylindre. Cette formule (') sert en particulier à la détermination théo-
rique de la résistance dans le cas où, derrière le cylindre, existe un sillage
de Bénard-Karman (tourbillons alternés). Elle suppose essentiellement
l'existence du potentiel des vitesses o.
Ce potentiel existe bien dans le problème en question, puisque Ton con-
centre en des points les tourbillons alternés -, ce n'est là qu'un schéma, un
tourbillon infiniment délié ne pouvant avoir d'existence physique, — mais
assez près de la réalité.
Nous donnerons ici une formule analogue à celle de M. Synge, mais ne
supposant pas l'existence de 9. Notre formule ne diffère de (1) que par
l'expression du premier terme au second membre, où naturellement ne peut
plus figurer cp ; on verra que l'expression obtenue permet une interprétation
simple de ce terme de sorte qu'elle est d'une application très aisée même
quand o existe.
2. _ X et — Y définissant à l'instant t la résultante des actions du fluide,
on voit facilement que
(a) X - W = ffp dlU ft il,) <iv ~ ^ f(" - irfM* + '<>') ^fli'iï + ' dx )
avec
Remplaçons la dernière intégrale de (2) par'
-f ( y + ix ) d<i=-J ir + ''•<' ) ( '£ tlx + 'f y f 'y) »
et utilisons pour les dérivées partielles de q les valeurs tirées des équations
du mouvement. Nous obtenons (Ç étant le tourbillon)
(3) X — A" = ap AvT(.îiÇ(«r(r-r(/,f)- -^ f (u — n'y (d.v ■+■ i r/j)
CC diu — iv) , C . (du, dv -
+jJr-^W- d * + j c > A ^' J ' ) {-ôï d ^ôï d - r ,
(') Cf. les toutes récentes Leçons sur la théorie ries Tourbillons (Gaulhïer-Yïïhvs,
1929) de M. H. Villat où l'on trouvera (Chap. IV, V, VI) un remarquable exposé
d'ensemble de toute la question. Pour la suite, voir en particulier page 90.
I2_i8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Supposons de plus, comme pour (i), que le mouvement soit périodique
et de période T. En intégrant (3) pour une période, les deux derniers
termes disparaissent el les valeurs moyennes X m et Y m sont données par
(4) T(X m — i'Y m ) = 20 I 5 / {y -+- /x)Ç( udy — vdx)idt
J(i I o c •'
- '-£ f | fia — n> )- ( dx -f- i dr ) { dl ;
c'est la formule que nous avions en vue.
Reste à interpréter le premier terme au second membre : tdi est cons-
tant quand on suit le mouvement d'une parcelle fluide occupant l'aire ds,
de sorte qu'à l'écoulement du fluide à travers un élément ds de (C) corres-
pond un flux dfde £ à travers cet élément (flux en une période de la masse
fictive de densité £). x et y étant les coordonnées de ds, on vérifie que le
premier terme de (4 ) (au second membre) est
(0)
;o f(y-+-i,r)df.
<Jr.
Interprétation analogue dans (3).
3. Revenons au sillage de tourbillons alternés. Pendant une période
deux tourbillons sensiblement ponctuels, d'intensités J et — J, sortent du
contour aux ordonnées-, — ~> même abscisse x. J étant 2 / / 'Qdn pour
la section très petite du tourbillon, l'expression (5) vaudra
Jol \-ix\ — $o(- hi.r\ = Jph.
C'est la valeur du premier terme de la formule de M. Synge, obtenue de
façon très intuitive, sans avoir besoin de supposer que (C) s'éloigne à
l'infini et sans distinction à faire sur ce que le fluide est ou non limité par
des parois.
4. Pour le moment en O des actions du fluide, on aura des formules
analogues à (3) et (4)-(5). Ainsi (N étant ce moment)
(6) T\,„ = — pi (r--^y-)df— Part, réelle de ( £ / / (u — ivfzds 1 dt ).
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1249
PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Théorie de la formation des gros ions
et gouttelettes. Note (')_de M. Alex. Vérosnet, transmise par
M. P. Appell.
Dans deux Notes précédentes sur la théorie électronique de l'éther
(séances des 22 mai et 3 juin 1929), j'ai étudié l'action d'un atome d'hydro-
gène (électron tournant autour d'un proton) sur un atome extérieur. Celte
action dépend de deux paramètres, l'angle de position de l'é.lectron mobile
sur son orbite et l'angle de position de celte orbite par rapport à l'électron
extérieur.
Si l'on intègre cette action pour une révolution, l'action moyenne ne
dépend plus que du second paramètre et l'on a, pour la force moyenne
agissant sur l'électron extérieur, en négligeant les termes secondaires du
développement,
,, 3e ! a ! / 3 , \
r = r -; - COS 2 © — I >
2 r- r- \2 ' /
e représente la charge électrique de l'électron, a le rayon de l'orbite de
l'électron tournant, rla distance de l'électron extérieur au centre de l'atome
d'hydrogène, et o l'angle du plan de l'orbite avec r.
Il y a attraction, quand le rayon vecteurde l'électron extérieur se trouve '
dans le voisinage de la normale à l'orbite et répulsion quand il est dans le
voisinage du plan de l'orbite.
Si l'on calcule l'action moyenne pour toutes les positions de l'orbite, on
obtient
„ 3 e"- a-
4 r- /•■*'
c'est une attraction inverse de la quatrième puissance de la dislance. Elle
est de l'ordre de grandeur de l'attraction d'un éleclron par un proton e" ; r-,
pour des distances qui sont de l'ordre du rayon de l'atome a ou io -8 cm.
Cette attraction est donc énorme, comparée à l'attraction de gravitation.
Pour un atome complexe, composé de plusieurs électrons mobiles, la
force d'attraction moyenne sera la somme des attractions exercées par
chacune des orbites. Les orbites intérieures au noyau de l'atome ayant un
rayon a très petit, on peut négliger leur action à l'extérieur. L'action
(') Séance du 23 décembre 1929.
I2JO ACADEMIE DES SCIENCES.
moyenne de l'atome se réduira à celle des électrons externes, dont le nombre
est égal au nombre atomique n.
L'attraction moyenne d'un atome sur un électron extérieur sera donc
proportionnelle à ce nombre,
„ , 3 e' 1 a°-
F m —,— 7 n — — •
' 4 r- r-
Dans un gaz ionisé, un électron libre sera donc capturé par un atome
neutre, dès qu'il s'en rapprochera suffisamment. L'atome devient un ion
négatif, et il attire à son tour les autres atomes neutres, avec la même force
que l'électron libre. Les atomes ou molécules neutres se fixent donc en couches
successives autour de l'atome central ionisé. On calcule que la pression de la
première couche, formée de u atomes, atteint aoooo" 111 pour les atomes
d'hydrogène et 34oooo atm pour les atomes d'azote et d'oxygène de l'air.
La pression de la seconde couche sera 2*= 16 fois moindre, et 3*= 81 fois
moindre la pression de la troisième couche, et ainsi de suite. La pression
diminue très vite jusqu'à celle du gaz, où l'ion se trouve plongé.
On calcule que l'ion peut agglomérer ainsi des centaines de mille de
molécules ou d'atomes : on obtient bien ainsi les gros ions de MM. Lan-
gevin et de Broglie.
Ces calculs et résultats permettent d'expliquer plusieurs phénomènes
atmosphériques et cosmiques.
On voit comment un jet d'électrons dans un gaz saturé de vapeur d'eau
produit instantanément un nuage de gouttelettes. La théorie themodyna-
mique de M. Langevin expliquait déjà les gouttelettes par l'accroissement
électrique de la tension superficielle. Ces calculs la complètent en
expliquant le début et l'amorçage de leur formation, par cette force élec-
trique énorme.
Dans un air humide ces gros ions agglomèrent davantage les grosses
molécules d'eau, où se collent les microbes, d'où les effets nocifs de
l'humidité.
Ces gros ions seront d'autant plus stables, que le gaz sera plus raréfié.
On peut s'attendre à les trouver plus nombreux dans la haute atmosphère
du Soleil et de la Terre.
Les observations de M. Deslandres l'ont amené à considérer la couronne
solaire comme formée d'une poussière solide, dont chaque grain aurait
fixé une couche gazeuse par adsorption. Or les couehes centrales des gros
ions sont fixées rigidement les unes aux autres comme dans les solides et les
couches extérieures peu comprimées conservent les propriétés des gaz.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. , ia5l
Nous retrouvons les propriétés complexes exigées pour les particules de la
couronne.
M. Végard a démontré que la raie verte de Y aurore boréale est
produite par Fazote solide. Or à la hauteur où se forment les aurores, on
sait que l'azote prédomine à l'exclusion de l'oxygène, et que la pression est
trop faible et la température pas assez basse pour que l'azote y soit norma-
lement solide. La raie verte est expliquée par les noyaux des gros ions, qui
se comportent comme des particules solides.
Ces gros ions seront stables également dans les atmosphères raréûées
des comètes. Ils formeront les particules repoussées dans les queues de
comètes. Chacune de ces particules donnerait à son tour une étoile filante,
en pénétrant dans l'atmosphère terrestre et les particules demeurées libres
autour du Soleil formeraient la lumière zodiacale.
PHYSIQUE THÉORIQUE. — L'expérience de Melde et les conditions de
Sommerfeld. Note(') de M. L. Décombe, présentée par M. Ch. Fabry."
1. Le mécanisme de l'émission lumineuse peut être rattaché aux oscilla-
tions que les orbites électroniques effectuent, dans certaines conditions,
autour des orbites normales prévues par la Mécanique, le mécanisme de
ces oscillations étant assimilable à celui qui conditionne le régime de la
corde dans l'expérience de Melde ( a ). '
Nos précédents résultats peuvent être étendus au cas plus général où les
orbites perturbées coupent 1, 2, 3, . . ., p fois l'orbite normale ( 3 ). Dans
ce cas les lignes de force aboutissant à l'électron agissent globalement
comme un diapason de fréquence y, & désignant la valeur absolue de
(') Séance du 23 décembre 1929.,
(' 2 ) Comptes rendus. 189, 1929, p. 684. Dans cette Note il faut lire :
en
Page 684, ligne 21 (de la Note): de fréquence fondamentale — ;
Page 685, ligne 2 : 2{n — n) = pfft (au lieu de «„— n = 'pfft);
Page 685, ligne 5 : a(/i — n) (au lieu de /? — n).
( 3 ) Dans la Note précédente, n'avaient été envisagées que les orbites coupant
Forbite'nornaale un nombre pair de fois. Plus généralement encore on pourrait envi-
sager le cas où la fréquence des oscillations de l'orbite perturbée et celle de la révo-
lution orbitale seraient commensurables, ce qui conduirait à une condition de stabi-
lité analogue à celle qui conditionne le phénomène de Lissajous en Optique.
1202 ACADÉMIE DES SCIENCES.
l'énergie trajectorielle de l'électron et h la constante de Planck. L'orbite
étant supposée képlérienne, on a & = W, W désignant la valeur moyenne
de l'énergie cinétiqne de l'électron, sur sa trajectoire, ce qui permet de
yy
prendre -^ pour la fréquence du diapason. Gomme dans l'expérience de
Melde le régime oscillatoire de l'orbite sera stable (abstraction faite de
l'amortissement) si l'on a
W p fft
(0 , ~r = *—- (condition de Melde),
h 2
91 désignant la fréquence de la révolution orbitale.
Toutefois ce résultat -n'est valable qu'autant que l'orbite est fermée, ce
qui exige que la vitesse c de l'électron soit assez petite pour que le fac-
teur i/ i -„ puisse être pris égal à l'unité.
2. Supposons maintenant qu'il n'en soit pas ainsi.
Le symbole fft n'a plus alors de sens. Au lieu d'une fréquence unique dl il
y a lieu de considérer deux fréquences distinctes, la fréquence radiale (91,.)
et la fréquence azimutale (9t a ) qui conditionnent séparément le phénomène
radial et le phénomène azimutal. On a d'ailleurs
W',. et \\„ désignant respectivement les deux parties correspondantes de
l'énergie cinétique moyenne de l'électron sur sa trajectoire normale.
Lorsque l'électron est écarté accidentellement de cette trajectoire on peut
admettre, par analogie avec les résultats ci-dessus rappelés, que les tubes
de force aboutissant à la surface de l'électron tendent, dans certaines con-
ditions, à l'y ramener par voie oscillatoire, leur action étant alors équivalente
yy yy
à celle de deux diapasons de fréquences respectives -i-^et ——-. La condition
de Melde appliquée séparément au phénomène radial et au phénomène azi-
mutal fournit alors les deux relations '
(3)
p, et p 2 désignant des nombres entiers. Abstraction faite de l'amortisse-
ment, ces relations expriment la condition pour que le régime oscillatoire de
l'orbite soit stable.
Or, si l'on remarque que 9l r = ^-, 9t a — ± (t,. et t b désignant les périodes
kV r p,st r
w fl P ,sn a
h - 2 '
Il ~ 2
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. ia53
respectives du mouvement radial et du mouvement azimutal) les deux
relations précédentes sont identiques, à la notation près, aux deux condi-
tions bien connues de Sommerfeld :
/ m -J t '' lr = P' h ' / rnr C -î- t dm=pJi.
Ainsi les conditions (dites de quantification) de Sommerfeld se confondent
avec la condition de résonance acoustique de Melde séparément exprimée pour
le régime radial et pour le régime azimutal.
Les conditions (3) étant supposées remplies, les deux diapasons tota-
lisent leur action sur l'électron orbital en donnant lieu, par un mécanisme
analogue à celui qui produit en Acoustique les sons additionnels, à une
fréquence
w; w; "w '&
-T + -T = T = h= n °-">
qui représente la fréquence effective des oscillations de l'orbite exactement
comme dans le cas où cette orbite est fermée. Il reste à préciser le rôle des
tubes de force dans le phénomène.
ACOUSTIQUE. — Dissipation, de V énergie transportée par une onde aérienne.
Note (') de M. Th. Vaotier.
Dans des Notes précédentes ( 2 ) nous avons reproduit quelques formes
d'ondes aériennes obtenues par la méthode interférentielle dans nos expé-
riences de 1923; rappelons que ces courbes sont construites en portant en
abscisses les temps (millièmes de seconde) et en ordonnées les pressions
(millimètres d'eau). Nous estimons que la surface comprise entre la ligne
d'équilibre et la courbe est proportionnelle à l'énergie de l'onde; la varia-
tion de cette surface aux différents passages nous permettra donc de suivre
la dissipation de l'énergie de l'onde avec le parcours.
1. Pour chaque sorte d'explosif, les surfaces calculées à un même pas-
sage sont proportionnelles à la charge. Ainsi pour le passage 1 de première
section on a :
(') Séance du 23 décembre 1929.
( ! ) Comptes rendus, 179, 1924, p. 256; 183, 1936, p. 1267 et i335.
1254 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Rapport des charges 1. '2. 3. 4. 5.
, „ 1 Amorces i,ao 1,84 - 4, 00 4,8'
Happort des surfaces 1 r,. . , ,
1 ' < Pistolet.. .
f Poudre noi
, , , 1 ■ <- 1.00 2,01
des ondes de
)ire.. 1,00 2,1 2 3,o6
2. Pour les ondes obtenues par deux explosifs différents, les surfaces sont
proportionnelles au nombre de calories dégagées par l'explosion. Faisons
encore le calcul sur le passage 1 de première section. Il résulte des mesures
de Berthelot et Vieille que la chaleur dégagée par l'explosion de i s de ful-
minate de mercure pur est de ^t~ = o eal ,4o3. L'explosion d'une amorce 2 q
dégage donc o cal ,8o6, et la surface moyenne des ondes obtenues repré-
sente 984 ram '; l'explosion d'une amorce i s , 5 dégage i cal ,oo75 et produit une
onde dont la surface est de i i86 mm '. Nous en concluons qu'une explosion de
fulminate dégageant i cal nous donnerait dans les mêmes conditions des ondes
de 1221 ou 1 1 77 mra % soit une surface moyenne de 1 199""°'. Ce coefficient de
proportionnalité étant admis, calculons, d'après la surface des ondes obte-
nues, quelle est la quantité de chaleur dégagée par la détonation de i s de
poudre noire dans le pistolet. L'onde de pistolet i s ayant une surface
de966 ramî , la quantité de chaleur serait de o Ml , 806; pour l'onde de pistolet a s
de surface S = i939 mn!î , elle serait de o cal , 809 par gramme. En moyenne i E de
poudre noire dégagerait donc o cal ,8o7. Dans le cas des ondes obtenues par
simple combustion de la poudre, nous trouvons :
Chaleur dégagée
par gramme.
g mm 2 cal
Ondes de poudre 3,5 S = 3285 0,783
» 7 S = 696$ o , 83o
» io,5 S =10071 0,800
Moyenne 0,804
Les mesures directes de la chaleur dégagée par détonation de i ks de
poudre noire ont donné 807 e " 1 (Roux et Sarrau), ce qui justifie donc notre
affirmation.
3. Le rapport des surfaces de deux passages séparés par un même
parcours est constant. Si nous faisons le rapport -^p des surfaces de deux
passages consécutifs séparés par un parcours de II2" 1 et une réflexion,
nous obtenons :
Pour les ondes courtes (amorces, pistolet) °,9>3
Pour les ondes longues (poudre noire, coton-poudre) 0,900
rapports que nous pouvons considérer comme des valeurs approchées du
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1200
coefficient de réflexion, en raison du faible parcours qui sépare ces deux '
passages.
Entre les passages n et n -t- 2 séparés par un long parcours et deux
réflexions, les valeurs moyennes du rapport ^^ sont :
r> ,.,,,. , „ _ ( ondes courtes 0,782
Première série a expériences (parcours 0280™) , , '
' (oncles longues 0,871
n .'.,,.. 1 ( ondes courtes 0,778
Deuxjeme série d expériences (parcours 3i6q ra ) , L,
J ( ondes longues 0,849
4. Puisque les rapports précédents sont constants, nous pouvons dire que
le coefficient de réflexion est constant et que la surface décroît en progres-
sion géométrique quand le parcours croît en progression arithmétique. Ce
dernier résultat peut se représenter par une formule exponentielle de la
forme S = Soe - ^, S étant la surface initiale, x la distance parcourue et g
une constante caractérisant l'amortissement par le parcours. L : n raisonne-
ment simple nous permet de transformer cette formule pour tenir compte
des réflexions qui se produisent à chaque extrémité de la conduite. Soit ^ le
coefficient de réflexion ; si Tonde subit une réflexion au point où la distance
parcourue est x 1 la surface S devient après la réflexion S'=..ip.S ou encore
S'=S '|e-' 7 - r . Au passage n où l'onde a subi n — l réflexions, la distance
parcourue étant i", la surface est donc réduite à
o n — c y e
C'est la formule qui représente la dissipation de l'énergie d'une onde
dans la conduite. Les rapports que nous avons donné ci-dessus permettent
de calculer ses coefficients. Si L est la longueur de la conduite, entre les
passages n et n + 2 le parcours sera 2 L et la formule peut s'écrire
Pour les passages netn+i séparés par le parcours de 1 i2 m , la formule
donne
^i 1 =-\>.(r- a -"°"" f .
Au moyen de ces deux formules nous pouvons calculer fy et a. Nous avons
obtenu :
Ondes courtes ^ = 0,92 a = '2,2 . i6 _T
Ondes longues ip = 0,96 o-=i,6.io -7
quand i? est exprimée en centimètres.
ia.j() ACADÉMIE DES SCIENCES.
ÉLECTRICITÉ. — Sur un procédé d? activation de la matière.
Note (') de M. G. Rebocl, présentée par M. A. Cotton.
J'ai indiqué antérieurement comment on pouvait, au moyen de cellules
de résistance, produire un rayonnement très absorbable; le fonctionnement
des cellules est, en outre, accompagné d'un effet assez curieux : les corps
exposés à leur action acquièrent la propriété d 'impressionner la plaque photo-
graphique et de décharger l'électroscope; ils la conservent, parfois pendant
plusieurs heures, après que la cellule a cessé, de fonctionner.
I. J'ai étudié des lames de nature diverse : plomb, bismuth, zinc, cuivre,
laiton, fer, aluminium, charbon, ainsi que des lames métalliques
sur lesquelles étaient collées des bandelettes de papier ou de carton. Pour
les activer, il suffit de les mettre en contact avec l'électrode grille
d'une cellule traversée par un courant de i à i milliampères sous une ten-
sion de quelques dizaines de milliers de volts; la durée d'exposition varie,
suivant les cas, d'une demi-heure à plusieurs heures. Si les lames 'métal-
liques sont nues, on les substitue simplement à l'électrode grille de la
cellule.
IL Les lames ainsi traitées ont la propriété de rendre les gaz conducteurs :
on le montre facilement en les plaçant dans un condensateur dont on suit la
décharge à l'électromètre; leur action, qui présente les caractères d'une
ionisation, se poursuit parfois pendant plusieurs heures, .elle disparaît peu
à peu avec le temps suivant une forme exponentielle. Par exemple une
lame de plomb mise en contact avec une cellule traversée par un courant
de i milliampèresous une tension d'environ 20000 volts donne les courants
suivants à partir du moment où on l'a introduite dans le condensateur :
Temps (mioutes) 0. 5. 10. 20. 30. 10. 50. 60. 90. 120. 130.
Charges extraites par minute 70 60 5a 46 40 34 27 53 10 8 5
La surface métallique activée était de ao""', l'unité servant à exprimer les
charges extraites 5.io -1 " coulomb, le champ extracteur (<So volts/ cm)
était plus que suffisant pour assurer la saturation ; les valeurs précédentes
donnent une idée de l'activité des lames et de sa diminution avec le temps.
III. L'action sur une plaque photographique, préalablement enveloppée
(') Séance du 28 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1207
d'une feuille de papier noir, s'observe facilement parce que Ton peut sans
inconvénient augmenter les temps de pose qui varient, suivant les cas, de
quelques heures à un ou deux jours. L'action est nette avec des lames métal-
liques actives à l'électromètre ; elle est particulièrement vive avec des corps
comme le papier ou le carton, dans ces derniers cas l'activité photographique
persiste parfois pendant plusieurs jours, quoique l'activité électrométrique
ne soit plus appréciable au bout de quelques heures.
ÉLECTRICITÉ. — Sur le calcul d'un galvanomètre. Note ( ' ) de M. Michel,
présentée par M. A. Cotton.
Soient P la sensibilité du galvanomètre aux forces électromotrices; R la
résistance totale du circuit sur lequel il fonctionne, supposée égale à la résis-
tance critique de l'appareil; K le moment d'inertie du système oscillant ;
C le couple de rappel pour l'angle unité; S la surface totale des spires du
cadre; H le champ magnétique, et T la période libre du galvanomètre.
On a •
f,, = F -CR'
(2)
d'où l'on tire
(4) P 3 =
av'KC'
t:CR
Pour augmenter P il faut diminuer autant que possible la valeur de C.
Or C doit être pris égal à un nombre de fois déterminé le couple introduit
par les bandes flexibles qui relient le cadre au circuit extérieur (ce nombre
de fois dépendant de la fidélité dont l'appareil doit être susceptible). Le
couple de rappel dû- aux bandes d'amenée de courant ayant une valeur
minima qu'on ne peut guère dépasser, il en résulte également pour C une
limite inférieure pour un usage déterminé
De (2) et (3) on tire le-champ magnétique pour lequel le galvanomètre
(') Séance du a3 décembre 1929.
C. R., 1929, 2- Semestre. (T. 189, N° 27.) 9 J
ia58 ACADÉMIE DES SCIENCES,
fonctionne avec l'amortissement criticfiie
(5) ^=-T§-
Soient K le moment d'inertie du cadre, r sa résistance et H,„ le champ
magnétique suffisant pour rendre le cadre seul apériodique en court circuit
(o) iis,= y ~§r'
Si l'on calcule H;„ en ne tenant compte que des côtés verticaux du cadre,
on trouve
où p est la densité du conducteur, p sa résistivité.
C'est donc une constante pour tous les galvanomètres en fil de cuivre de
même période.
Posons
— — r,"-- — —k-
W'f n ' K
(5n) et (6) donnent
, _ _ m"- — /'
(R — r) = R x — ;
m-
(4) devient donc en fonction de (R — /•) et de T
k étant au moins égal à i, P est maximum pour Z: = i et ce maximum
croît avec m, c'est-à-dire avec H, d'ailleurs faiblement dès que m atteint
quelques unités.
Cette sensibilité angulaire P que l'on a l'habitude de considérer n'est pas
directement mesurable, ce qui l'est c'est le produit de P par la distance /
de la règle au miroir du galvanomètre et c'est ce produit qu'il faut rendre
maximum.
Or /dépend, toutes choses égales d'ailleurs, des dimensions du miroir,
c'est-à-dire de k. C'est, en effet, la diffraction par le miroir qui limite la dis-
tance à laquelle on peut placer la règle du miroir pour avoir un spot net.
(') Zerkicke, Ams. Proc, 24, 19H9,, p. ^3g; A. Akad. Amsterdam Proc, 2'k
1927, p. 289.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1209
Pour un miroir sphérique rectangulaire de rayon /et de largeur 2Y, l'image
d'un point lumineux placé au centre du miroir a une largeur donnée par la
formule
11
e= t , -
où A est la longueur d'onde de la lumière employée.
Lorsque nous cherchons le maximum de Px/nous devons donc admettre
que la distance à laquelle on peut placer la règle varie proportionnellement
à la largeur du miroir Y.
Or Y varie comme la racine cubique du moment d'inertie du miroir
(K — K ) et par suite comme la racine cubique du rapport ^
K - K„ k -
(')■
Le déplacement mesurable du spot est donc maximum avec le produit
T . m-—k //,-iNî
X — X
4tiC(R — r) m-
Ce maximum a lieu pour
A ~ — — •
~V'3
La sensibilité P devient, avec cette valeur de k,
, ,,.. T . y3m -- 1
■ 47l c(R-o >< ~73^r'
Il est en outre facile de voir que c'est le plus petit cadre et le plus petit
miroir satisfaisant aux formules ci-dessus ^qui donnent le galvanomètre le
plus sensible. Si l'on augmente K et C proportionnellement ( 3 ) / augmente
comme \JK et P diminue comme y/C; le produit P/ diminue donc.
( ' ) K est en efi'et une constante, pour T donné, d'après ( 3 ).
(-) D'après (3).
1260 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ÉLECTRICITÉ. — Sur l'effet Volta. Influence de l'oxydation des électrodes.
Note (') de M. Emmanuel Dcbuis, présentée par M. Cotton.
J'ai indiqué ( 2 ) comment on pouvait .déterminer avec rigueur les varia-
tions de l'effet Volta V, produites par l'addition, à l'une des deux électrodes
en présence, d'une impureté gazeuse déterminée.
J'ai appliqué la même méthode à la recherche de l'action de l'oxygène.
Dans une première série de mesures, l'électrode est immergée quelques
minutes dans l'oxygène pur, à froid et à une pression de quelques centimè-
tres de mercure. On fait ensuite le vide dans l'appareil et l'on mesure V. On
constate alors que l'immersion dans l'oxygène a rendu le métal électro-
négatif. La variation de V, observée sur huit métaux différents, est toujours
très nette, de plusieurs dixièmes de volt; elle peut même dépasser 0,8 volt
dans le cas du palladium.
Dans une deuxième série de mesures, l'électrode est chauffée quelques
secondes dans l'oxygène : le métal devient encore plus éleclron'égatif.
Enfin, si une électrode, préalablement oxydée à froid ou à chaud, est
chauffée dans le vide, la disparition de l'oxygène rend de nouveau ce métal
électropositif.
L'action de l'oxygène est donc très nette : dans tous les cas la présence
de ce gaz, soit adsorbé dans, le métal, soit combiné à lui, rend ce métal
électronégatif.
PHOTO-ÉLECTRICITÉ. — Sur Vabsorption des tàrtrales de cuivre droit et
gauche et de leur mélange. Note ( 3 ) de M., Trajav D. Gheorgmiu, pré-
sentée par M. A. Cotton.
J'ai utilisé le photomètre photo-électrique, muni de deux cellules au
potassium et à l'argon, que j'ai décrit dans une Note précédente (') à la
mesure de l'absorption de la radiation verte du mercure par les solutions
des tartrates de cuivre droit et gauche et par leur mélange.
(') Séance du a3 décembre 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 189, 1929, p. g3.
( 3 ) Séance du 20 décembre 192g.
('■) Comptes rendus, 188, 1929, p. 1609.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1261
Les tartrates employés avaient été préparés autrefois par. M. Cotton, en
partant de l'acétate de cuivre et des acides tartriques droit et gauche. On
en a fait deux solutions pareilles renfermant toutes deux a s de tartrate dans
ioo cm3 d'une solution de potasse faite aussi à la concentration de 2 pour 100.
Après avoir mesuré l'absorption de ces solutions, on en a fait un mélange à
volumes égaux, dont on a mesuré aussitôt après l'absorption dans les mêmes
conditions.
Pour les mesures, je disposais de deux cuves à faces parallèles de même
épaisseur (i4 mm ,92 ), dans chaque cas je mesurais d'abord l'énergie I trans-
mise à travers une de ces cuves remplie du dissolvant (solution de potasse)
puis l'énergie I transmise par la. cuve identique renfermant le liquide coloré.
Ces énergies sont proportionnelles aux longueurs y , y prises sur le poten-
tiomètre qui sert à établir la compensation des courants photo-électriques.
Dans le tableau suivant ces longueurs sont indiquées en millimètres,
i mm correspondant à une chute de potentiel de 0,6 millivolt ; y g se rapporte
à la cuve pleine de dissolvant, y à la cuve remplie du liquide coloré.
Solution. ' >•„. y. s- 2 •
y
Tartrate gauche 34g i'a~} 2,874
Tartrate droit 336 142 9,366
Mélange à volumes égaux 336 ï 19 2,824
Ce tableau montre que l'absorption des deux tarifâtes est la même, caria
petite différence qu'on constate est en dessous des erreurs de la mesure pho-
tométrique, Mais par contre le mélange présente une absorption nettement
plus grande puisque le rapport --- augmente de 19 pour 100 quand on passe
des tartrates à leur mélange.'
photomÉtrie. — Sur la mesure visuelle des brillances très faibles. Note (')
de M. J. Dofay et M" e R. Schwéuler, présentée par M. Ch. Fabry.
Un certain nombre de recherches de physique pure et d'astrophysique
exigent la mesure de brillances très faibles. Les mesures Yisuelles sont avan-
tageuses par leur rapidité, mais on sait que leur précision diminue avec la
brillance des plages. Il nous a paru utile de rechercher, par des expériences
(') Séance du 23 décembre 192g.
I2Ô2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
systématiques, sur quelle précision on pouvait compter pour toutes les
brillances inférieures à io~° bougie par centimètre carré.
Dispositif expérimental. — Une lampe à incandescence L, d'intensité
constante et bien connue, éclaire normalement un écran diffusant de papier
buvard blanc. On observe celui-ci à 38° de la normale avec un photomètre
qui comporte une plage de comparaison de même nature, éclairée par une
lampe auxiliaire, à travers un coin absorbant gris neutre ('). On fait varier
l'éclairement de l'écran en déplaçant la lampe L. Nos expériences sont faites
dans la galerie souterraine de l'Observatoire de Lyon, dont la grande lon-
gueur (i3o m ) permet d'obtenir ainsi des affaiblissements considérables. La
lampe L est, à cet effet, montée avec les accumulateurs qui l'alimentent et
tous ses accessoires sur un chariot roulant. Un système de diaphragmes
évite tout éclairement des parois de la galerie et par suite toute lumière
parasite.
L'intensité lumineuse de la lampe L a été contrôlée à l'aide de quatre
lampes étalons du Laboratoire Central d'Electricité. Nous avons d'autre
part mesuré le facteur de brillance de l'écran dans les conditions où il nous
a servi, au moyen d'un photomètre sans écran diffusant de Fabry et
Buisson. Les brillances réalisées sont donc connues en bougies par centi-
mètre carré.
Observations et résultats. — Chaque mesure comporte dix égalisations
photométriques consécutives. Nous formons les écarts e de chaque pointé
par rapport à la moyenne et nous évaluons l'écart moyen d'un pointé
y 10
> qui nous sert à caractériser la précision des mesures. Chaque
série a été répétée plusieurs fois et les valeurs moyennes obsenues ont été
portées en ordonnées sur un graphique dont les abscisses sont proportion-'
nelles aux logarithmes des brillances. Les points s'alignent sur des courbes
régulières, d'autant plus exactement que les écarts moyens £ sont plus petits,
et les résultats obtenus par les deux observateurs sont tout à fait concordants.
Le tableau ci-après, dressé à l'aide de 1800 pointés environ, montre
l'allure des conrbes obtenues pour les différentes valeurs que nous avons
données au diamètre apparent a des plages.
(') Photomètre construit par l'un de nous pour la mesure de la brillance du ciel
nocturne {Bull. Soc. franc. Phys., n° 200, 1924, p. 57 S; Bull. Obs. Lyon, 10, 1928,
p. 20; Journ. Phys., 9, 1928, p. 3gi).
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1 929-. , I2Ô3
Brillances Diamètre apparent, en radians.
en bougies — "^—
par cm=. 0,10. 0,075. 0,05. 0,025.
I o~ G o , o i 8 0,0-2 0,02 0,00
•5.io -7 0,020 0,02 o,o3 o,oC>
IO~ 7 0,035 0,020 0,04 0,09
5.ro -8 o,o3o o,o3 0,0'p 0,10
. % io _s o,o'|0 o,o5 0,08 0,16
5.io -9 0,000 0,07 o,i3 0,22
10- 9 0,16
5. io — 10 o,3o
Ce tableau met en évidence l'influence considérable du diamètre appa-
rent des plages sur la précision des pointés : la mesure visuelle des brillances
faibles exige des plages de grande étendue angulaire ( ' ). Lorsque celle-ci
atteint o, i radian, l'écart moyen d'un pointé ne varie que très lentement,
tant que la brillance n'est pas inférieure à io~ 8 bougie par centimètre
carré. Nos résultats sont alors correctement représentés par La formule
empirique
1
~ ~ i5i ,5 -h 16 logB
où B est la brillance en bougies par centimètre carré. • •
L'écart moyen augmente ensuite de plus en plus vite à mesure que la
brillanee se rapproche du minimum perceptible à la vue. Les courbes rela-
tives aux autres valeurs de a ont même allure générale, mais la valeur du
minimum perceptible dépend naturellement du diamètre apparent ( 2 ).
Lorsque celui-ci atteint 0,20 radian, uue brillance de 2.10 -10 bougie par
centimètre excite encore très nettement la sensation visuelle, et la valeur
du minimum perceptible nous paraît être alors égale ou un peu inférieure
à io~ 10 bougie par centimètre carré ( 3 ).
(') Qualitativement ce phénomène est connu de tous les observateurs qui ont eu
l'occasion de mesurer des brillances très petites.
(-) Conformément aux anciennes observations de Lord Ravleigh sur l'invisibilité
des objets de faible diamètre apparent par des nuits sombres (Lord Ravleigh, Scien-
tiflc Papers, 2, p. 87, 92 et 187).
(*') Valeurs sensiblement identiques à celles qu'ont obtenues, il y a plusieurs
années, J. Gabannes et J. Granier da/is des expériences restées inédites.
1264 . ACADÉMIE DES SCIENCES.
SPECTROSCOPIE. — Spectres de bandes de la vapeur de zinc. Note (') de
M. H. Volkbisger, préseotée par M. Ch. Fabry.
Dans une précédente Communication, j'ai eu l'occasion de signaler que
* la vapeur de zinc, portée au rouge dans un tube de silice fondue, émet un
spectre de bandes lorsqu'elle est excitée par décharges sans électrodes.
Je rappelle que ce spectre commence à apparaître pour une température
voisine du rouge, et dans ces conditions, il a déjà été étudié expérimentale-
ment et théoriquement. Si la température augmente, les tètes de bandes
deviennent beaucoup moins nettes, et un bien plus grand nombre de raies
apparaissent.
Voici les longueurs d'onde des raies comprises entre A = 2983! et
A = 3282 Â :
2983
tête
3o48
3ia3
3i85 t. f. ?
2986
3o5i t.
f.
3i26
3i8g t. f. ? '
2988
3o56 t.
r.
3i3i t. f.
3igi
2 99'
3007 tt:
■te
3i3o
3ig3
• > -994
3 060
3i38
3200
9997
3o64
3i4i
32o5 t. f.
3ooi
3o68
3i4<3
020g
3oo6
3oo8
3o 7 a (
3o;6 /
raies du zinc
3i4g
3 1 55
3ai 3
32i8
3oi 1
3o83
3i57
3222
3oi3
3o88 t.
f.
3i6i
3227
0016
3ogo
3i6 7
3a33
3oig
raie
du
zinc
• 3o 97
. 3i 7 o?
323g
3oa5
3io5
3 1 7 3?
3246
3o3o
0107
3,77
3253
3o36
raie
du
zinc
3n4
■ 3.79? t. f.
3269
3o!j2
3.i 7
3i83
3275 t. f.
3282 raie du zinc
La détermination de ces longueurs d'onde a été faite, soit à l'aide
d'enregistrements photographiques pris au micropholomèlre, soit par
interpolation entre les raies du fer à l'aide d'une machine à diviser.
En examinant avec soin les clichés et les enregistrements il semble certain
que ces bandes ont une structure fine complexe. L'observation en est rendue
(') Séance du 20 décembre ig2g.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 126;")
difficile pour les raisons suivantes : au moment où ce spectre apparaît, le
tube est très peu lumineux. Il est donc difficile d'avoir à la fois une fente
étroite et une grande dispersion. On pourrait songer à augmenter le temps
de pose (qui est pratiquement de 4 heures), mais le tube est porté au rouge,
et la vapeur de zinc excitée par décharges sans électrodes, n'est pas sans
action sur la silice du tube. •
Si Ton se demande quel est Le porteur de ce spectre, on est amené, par
le large espace qui sépare les raies, à attribuer à la molécule un moment
d'inertie très petit. On peut penser que l'on a affaire à l'hydrurc de zinc. Il
convient toutefois d'être très prudent dans cette affirmation. En premier
lieu, toutes les précautions prises dans la préparation du tube semblent
exclure la présence possible d'une quantité d'hydrogène suffisante pour
donner naissance à ces bandes, surtout si l'on songe que ; dans les conditions
où l'on opère, la pression de la vapeur de zinc est de l'ordre de quelques
centimètres.
En deuxième lieu, à une température inférieure au rouge, apparaît le
spectre du zinc, sans spectre de bandes : ce qui conduit à penser que
l'hydrure n'existerait pas à cette température, mais se formerait pour des
températures supérieures au rouge. Ces conclusions semblent difficiles à
admettre.
RADIOCHIMIE. — La photolyse de Veau et V effet photovollaïque des élec-
trodes d'or et de platine. Note (') de M. René Audcbert, présentée par
M. Jean Perrin.
Dans une Note récente ( 2 ), j'ai signalé que le potentiel d*inversion Y; de
l'or et du platine au contact de différents électrolytes était une fonction
linéaire du potentiel V delà lame à l'obscurité: V, •= V + a ; ce qui
conduit à supposer que le rôle essentiel dans ces phénomènes doit être joué
parla substance commune, l'eau.
L'étude de l'influence de la fréquence, de la radiation excitatrice précise
ce point de vue. Les expériences ont été effectuées avec des écrans colorés
dont les fréquences moyennes avaient été déterminées "spectrophotométri-
'(') Séance du 2'3 décembre 1929.
(/) R. AuDCBEiiT. Comptes rendus, 189, 1929, p. 800.
1266 ACADÉMIE DES SCIENCES.
quement, les lectures étant rapportées à une même intensité de rayonne-
ment.
On vérifie, quel que soit l'état de polarisation de la lame, en d'autres
termes le sens et l'intensité de l'effet photovoltaïque, que la sensibilité des
électrodes de platine et d'or croît avec la fréquence.
Si l'on détermine les caractéristiques (') [courbes Ai=/{\)] des lames
pour différentes radiations, on constate que le potentiel d'inversion V ; est
indépendant de la fréquence.
La mesure de l'effet pour deux radiations permet de calculer la fréquence
seuil v pour laquelle l'effet est nul, en admettant en première approxima-
tion que l'effet est proportionnel à la fréquence, ce qui a été en gros vérifié
pour trois groupes de radiations. La fréquence seuil v„ est indépendante de
l'état de polarisation de la lame et de la concentration de l'électrolyte, elle
ne dépend que de la nature de celui-ci et du métal. Pour un métal donné,
les électrolytes présentant le même potentiel d'inversion possèdent approxi-
mativement le même seuil.
En portant en abcisses les potentiels à l'obscurité V„, en ordonnées les
valeurs correspondantes de v , on vérifie la relation : v„=A — <*V , la
constante A es f égale à 5,88. io ( '' pour le platine et 3,7. io 1 * pour l'or ( a ),
le coefficient a est le même pour ces deux métaux et égal à 2,24.10'''
lorsque les potentiels sont exprimés en volts.
Si l'on admet que la lumière visible est susceptible de provoquer une
photolyse de l'eau, on peut expliquer le phénomène de l'inversion et les
résultats précédents relatifs à l'influence de la fréquence.
En effet, on peut admettre à l'électrode éclairée des processus représentés
par les schémas suivants : pour le platine par exemple on aurait :
Pt polarisé anodiqueraent -4- 11,0 -+- h'J —>• Pt -+- 7 0. 2 -i- Effet négatif,
Pt polarisé eathodiquement -f- H„0 + Ii-j -»- Pt h — H„ ■+- Effet positif.
Ou encore, en supposant que la molécule d'eau joue le rôle de sensibilisateur
optique suivant le mécanisme indiqué par Baur ( 3 ), l'absorption d'un quan-
(') R. Acdubert, Comptes rendus, 177, 1923, p. 818 et 11 10.
( 2 ) Ces écarts sont légèrement supérieurs aux erreurs d'expériences mais, étant donnée
la précision des mesures, il est difficile d'affirmer que les deux droites ne sont pas
confondues".
i 3 ) Baur, Zeit. f. h'IeA., 3'+, ix, ig'28, p. 5o,3.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1267
tum par H 2 rendrait celle-ci capable par libération d'un électron de
participer à une électrolyse moléculaire :
H,0 -t-//v->rH,01 : - : *"^^'/- H "
L ■ - " J ; -)-; + Pl pol, cath. — >- Pl-t- Effet positif-
tr r\ , 1 ■ rn /~v i [— 1 -t- pt pol. anod. — ^ Pt+ Effet négatif,
Dans tous les cas, Faction de la lumière s'accompagne de libération d'oxy-
gène et d'hydrogène.
On peut supposer que grâce à leur moment électrique élevé les molécules
d'eau sont fixées diélectriquement par l'électrode, et subissent ainsi une
déformation, qui les rend capables d'absorber des radiations qu'elles n'ab-
sorbent pas à l'état normal, les radiations de petite longueur d'onde du
spectre visible par exemple; les produits de la photolyse sont ainsi suscep-
tibles de dépolariser l'électrode. Pour expliquer que les valeurs de v ne
dépendent que du potentiel d'équilibre à l'obscurité et non de la polarisation
provoquée; on peut admettre, en considérant une électrode d'or et de pla-
tine en équilibre comme 'une électrode à hydrogène, que la pression d'hy-
drogène du milieu constitue l'un des facteurs essentiels du mécanisme
d'absorption de la lumière.
L'hypothèse d'une photolyse de l'eau semble confirmée par le calcul de
la force électromotrice de décomposition e à partir des seuils de fréquence
par la relation <?r = 7iv ; on obtient, en effet, les valeurs suivantes :
Pt. Au.
Solutions acides 1,64 volts 1.72 volts
Sels neutres 1 , 82 » 1 . 88 »
Solutions basiques 2,09 » 2,1
/
»
Ces nombres sont très voisins de la f. e. m. de décomposition électroly-
tique, qui pour les solutions acides est de 1,69 volt alors que le calcul à
partir de v donne 1,64. Les écarts entre l'or et le platine correspondent,
du reste aux différences des surtentions de ces métaux à l'égard de l'hydro-
gène.
En résumé, si des effets d'une autre nature, toujours possibles, inter-
viennent dans ces phénomènes, les résultats précédents semblent montrer
que la photovoltaïcité des électrodes inaltérées peut être rattachée à une
photolyse de l'eau.
1268 ACADÉMIE DES SCIENCES.
RADIOCHIMIE.' — Influence du milieu sur l'effet photovoltaïque
de Viodurc de cuivre. Note ( ' ) de M 110 Marguerite Quintin,
présentée par M. Jean Perrin.
On sait que deux lames de cuivre ioduré étant plongées dans un élec-
trolyte, si l'on éclaire l'une d'elles une différence de potentiel prend
naissance, l'électrode illuminée étant généralement positive par rapport à
celle maintenue à l'obscurité. Un tel système constitue une pile photovol-
taïque dont la force électromotçice se mesure à l'aide d'un montage poten-
liométrique.
Les lames étudiées étaient recouvertes d'une pellicule obtenue par
électrolyse d'une solution d'iodure de potassium. Dans les électrolytes
contenant soit des ions I - , soit des ions Cu -1 ^, le potentiel à l'obscurité
d'une telle électrode est remarquablement constant (dans Kl M/200 qui
servait de solution de référence, il était à 18 de 290 + 4 millivolts par
rapport à l'électrode au calomel KC1 saturé). Les effets photovoltaïques
sont parfaitement stables et reproductibles : pour les mêmes conditions de
préparation ils sont identiques.
L'influence de la nature de l'électrolyte est complexe en raison de la pos-
sibilité d'attaque, même à l'abri de la lumière, de l'électrode par la solu-
tion; aussi faut-il distinguer l'effet instantané de la variation en fonction du
temps.
A l'obscurité la pellicule ne reste absolument inaltérée qu'au contact des
iodures alcalins. Dans ces solutions, immédiatement après formation, la
lame donne un effet photovoltaïque positif faible, qui croît beaucoup en
deux ou trois jours et reste alors très stable pendant plusieurs mois. Lorsque
la lame est stable, une variation de la concentration a une influence très
nette sur l'effet photovoltaïque, celui-ci présentant un maximum au voisi-
nage de M/200; pour les concentrations plus élevées la courbe est sensi-
blement représentée par la relation :
e = a + b IagC.
*
Ce résultat conduit à admettre que l'iodure de cuivre au contact des
iodures alcalins peut, pour un certain intervalle de concentration, fonc-
tionner comme une électrode à iode.
(') Séance du 28 décembre igag.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1269
Dans les solutions de sels de cuivre (sulfate, nitrate, chlorure), l'effet
instantané est positif mais très voisin de zéro, puis il s'inverse et prend des
valeurs négatives de plus en plus grandes en valeurs absolues quoique le
potentiel à l'obscurité reste constant.
Dans tous les électrolytes neutres, l'effet instantané est plus faible que
dans les iodures alcalins, mais toujours positif; la sensibilité diminue en
fonction du temps -au fur et à mesure de l'attaque. On peut cependant, en
employant de.s durées d'immersion très courtes, éviter l'altération de la
pellicule photosensible. Dans les solutions de KC1, ÎS'aGl, BaCl 2 , SO ;i K 3 ,
SO, Na 2 , N0 8 K, à même concentration, les effets sont sensiblement iden-
tiques. Au cours du temps le potentiel à l'obscurité varie lentement, la
sensibilité s'atténue et finit par tomber à j^ de sa valeur initiale en moins
d'un mois.
Les ions H* et OH~ ont une influence particulièrement nette (') : entre
pH=3 et pH=n l'électrode n'est pas altérée si l'immersion est d'assez
courte durée. Dans ces conditions on obtient des effets toujours positifs
qui sont maximum au voisinage de la neutralité. Si l'on prolonge la durée
d'immersion l'effet diminue et finit par s'inverser tant en milieu acide qu'en
milieu alcalin.
La diminution de la sensibilité en fonction du temps dans tous les électro-
lytes peut être attribuée, en raison de l'attaque possible, à la production
d'ions Cu -1- ". *
L'apparition d'effets photovoltaïques s'accQmpagne d'une altération de la
substance photosensible, manifestée par un noircissement, mais ce phéno-
mène ne se produit que lorsque la lame est au contact d'un électrolyte et si
elle est dans un circuit. Une lame sèche soumise à un rayonnement visible
ou ultraviolet pendant plusieurs heures ne présente aucune modification - ,
il en est de même si la lame est au contact d'un électrolyte mais n'est
pas connectée à une deuxième électrode.
Ces résultats montrent que le processus du phénomène relève d'une
action de la lumière à la fois sur le liquide et sur la substance photosen-
sible.
(M G. Athanasig (Comptes rendus, 188, 1929, p. 786 j a signalé l'inversion de
l'effet photovoltaïque sous l'action des ions OH - . Avec l'iodure de cuivre, en restant
dans les limites où la lame est inaltérée, je n'ai pu obtenir ce résultat pour l'effet
instantané.
ACADEMIE DES SCIENCES.
RADIOACTIVITÉ. — Sur la nature du rayonnement absorbable qui accom-
pagne les rayons a du polonium. Note (') de M me Irène Cciue et M. Fbé-
déimc Johot, présentée par M. Jean Perrin.
Dans un travail déjà ancien, Russell et Chadwick (-) ont observé un
rayonnement très absorbable émis en très faible proportion par de fortes
sources de polonium ; admettant que ce rayonnement était de nature y pri-
maire, ils ont déterminé son coefficient d'absorption massique dans l'alu-
minium u/p = 2i5. Plusieurs observations faites à l'Institut du radium
paraissaient en accord avec ces résultats.
Ayant voulu vérifier l'origine primaire et le coefficient d'absorption de ce
rayonnement, nous l'avons étudié sur des sources de polonium déposé par
éïectrolyse sur nickel ou sur argent. Nos premières courbes d'absorption
dans l'aluminium fournissaient une valeur de ;js,/p voisine de celle qui était
admise. Cependant, les courbes qui représentent le logarithme du courant
d'ionisation en fonction de la masse par cm 2 d'aluminium traversé ne sont
pas absolument droites; elles ont toutes une faible courbure systématique
dans le sens inverse d'un effet de filtration. D'autre part, l'allure des courbes
diffère nettement pour une source de polonium sur nickel et une source sur
argent.
Nous avons alors étudié l'absorption du rayonnement par la cellophane,
en vue de varier les conditions expérimentales. Contrairement à notre
attente le rayonnement de la source sur nickel est plus absorbé, à masse
par centimètre carré égale, dans la cellophane que dans l'aluminium.
Or, d'après son absorption dans la cellophane, ce rayonnement, s'il était
de nature électromagnétique, correspondrait à une énergie d'émission supé-
rieure au niveau K de l'aluminium (i55o volts) : son absorption massique
devrait être plus grande dans l'aluminium que dans la cellophane (atomes
constituants C, O, N, H), conformément à la loi de Bragg et Peirce. Au
contraire, pour les rayonnements corpusculaires a ou H l'absorption mas-
sique est d'autant plus forte que les atomes absorbants sont plus légers.
Comme il a été prouvé par N. Yamada que le polonium n'émet pas de
rayons a de long parcours, il s'agit donc ici de rayons H.
L'étude des courbes d'absorption dans l'aluminium et dans la cellophane
(') Séance du a3 décembre 1929.
('-') Russell et Chadwick, Phil. Mag., 27, 1914, p. m,
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1271
nous a montré que le rayonnement émis par la source sur nickel se com-
porte comme un rayonnement H de parcours maximum environ r6 cm dans
l'air. Pour la source suf argent, il existe un rayonnement analogue mais il
est superposé, à un rayonnement X.
Nous avons poursuivi les expériences avec un dispositif permettant
d'arrêter les rayons a dans un gaz autre que Pair, et avec des sources pré-
parées sur des métaux dégazés, et conservés dans le vide sur l'anhydride
phosphorique.
Dispositif expérimental . — On emploie un électroscope fermé par une
feuille d'acétate de eellulose,, très mince (o,58 mg/cm 2 ), substance plus
transparente aux rayons y que l'aluminium. La source est placée à 4™ de
cette feuille et son rayonnement est légèrement canalisé par un diaphragme
de ir» mm de diamètre placé à 3™ de la source; celui-ci est fermé par une
feuille d'acétate de cellulose très mince (0,47 mg/cm 2 ) et forme le couvercle
d'un petit récipient étanche au fond duquel se trouve la source et que l'on
peut remplir d'un gaz convenable à la pression atmosphérique. La profon-
deur de la chambre d'ionisation est de io cm . Les écrans absorbants sont
placés contre l'électroscope. Un champ magnétique dévie le résidu de
rayonnement [3 du RaE.
On place la source dans l'appareil, rempli d'air sec; on mesure le courant
d'ionisation correspondant I et l'on fait passer un faible courant de CO a
dans le récipient étanche ; le courant diminue rapidement, puis se fixe à une
valeur i beaucoup plus basse que la valeur initiale I, quand le gaz carbo-
nique a complètement remplacé l'air; cette diminution atteint près de
80 pour 100 dans le cas de la source sur nickel. On construit la courbe
d'absorption du courant résiduel dans l'aluminium et dans la cellophane
pour distinguer entre les rayons corpusculaires et les radiations électroma-
gnétiques. Les résultats peuvent se résumer ainsi :
1. Les préparations fortes de poloniura produisent dans l'air un rayon-
nement H hétérogène (parcours maximum i6 cm d'air environ). Ces rayons H
résultent probablement de la transmutation de l'azote. Le courant d'ionisa-
tion qu'ils produisent est de l'ordre de 0,0008 U.E. S. dans les condi-
tions expérimentales considérées pour une source qui correspond à une
ionisation totale de 10 000 U. E. S.
2. Les sources sur Ni et Ag émettent, d'autre part, en quantité beaucoup
plus faible (quatre ou cinq fois moins) un rayonnement H de parcours
environ i4 cm >5, provenant peut-être de gaz occlus.
3. Les sources sur Ag émettent un rayonnement électromagnétique qui
1372 ACADÉMIE DES SCIENCES.
produit dans notre appareil une ionisation comparable à celle du rayon-
nement H de l'air. Son coefficient d'absorption massique dans l'aluminium
c
est ,u/ p = 730 ; on peut calculer que sa longueur d'onde est d'environ 3, 9 A,
ce qui correspond très bien aux radiations caractéristiques L de l'argent.
4. Nous n'avons pas observé de rayonnement y primaire attribuable au
polonium (').
C'est le rayonnement H de transmutation de l'azote qui a dû étire pris
pour un rayonnement y du polonium dans les expériences de Russell et
Chadwick, ce qui s'explique aisément puisque à cette époque même les
rayons H naturels n'étaient pas connus. C'est ainsi que les rayons H
de transmutation de l'azote ont été observés pour la première fois, mais leur
nature n'a pas été reconnue.
CHIMIE PHYSIQUE. — Équilibre à Vètat fondu entre le potassium, le
sodium et leurs iodures. Note ('- ) de M. E. Rikck, présentée par M. H. Le
Chatelier.
La réaction d'équilibre à l'état fondu
Na + KJ -^ k +• NaJ
a pu être étudiée de la même façon que les réaclions
\a-+-KCl ^K-t-NaCI ( ;i j,
>a -rKOH- K h- N'a OH ( '• ),
\a -i-KBr ^ K -+• XaBr ( ! ).
J'ai donc chauffé en tube d'acier scellé un mélange, soit de sodium et
d'iodure de potassium, soit de potassium et d'iodure de sodium.
Comme dans le cas des bromures, le système fut étudiée à 8oo°C, tempé-
rature bien supérieure auxpoints de fusion de l'iodurede potassium 68o°C.
et de l'iodure, de sodium 66Zj C. Les deux phases : alliage potassium-
Ci En se servant d'un compteur à pointe, Bothe et Frantz mettent en doute
l'existence du rayonnement de coefficient d'absorption p/p = 2i5 (Z. f. Phjs., 49,
1928, p. 1;.
C 2 ) Séance du 28 décembre F929.
l 3 ) Hackspill et Rince, Comptes rendus, 185, 1927, p. ^63.
( 4 ) Rinck, Bull. Soc. Ckim., 4° série, 4-3, 1928, p. 812.
(/) Rinck, Comptes rendus, 188, 192g, p. 1108.
SÉANCE DD 3o DÉCEMBRE 1929. l'A~'5
sodium et sels, iodures de potassium et de sodium sont toujours bien
séparés. Néanmoins l'analyse de la phase saline est assez difficile par suite
de la solubilité notable des iodures alcalins dans l'alcool, phénomène qui
rend imparfaite la séparation analytique des iodures des métaux' alcalins
dissous en grande quantité dans la phase saline.
Voici les résultats obtenus :
Ktat final (équilibre à 800" C).
Poids pour 100 de substances dans chaque phase.
Elat initial.
Poids en
grammes
des subslances
mises en
présence.
Na.
K.
Na I.
Kl.
3
20
10
5
10
10
l5
"* 3,5
l5
5
10
6
20
3
20
n
-io
10
3
10
3,5
10
/
4
IO
/
4
10
5
10
G
10
10
10
■ i5
10
20
10
K.
Na.
Kl.
Nal.
Constante c.
4,9*
95,08
58,g
.',.,.
4 a, 5
5,18
94,82
68,1
3i ,9
60,0
6,62
9 3, 38
7 3,.
26,9
58,9
0,(35
93,35
7i,o5
28.95'
52.9
8,80
9',^
74.0
26,0
45,2
9 1 ' î0
90,8
81,1
18, g
61. 9
10, 45
89 , 55
85.2
.-',,8
75,7
l 7,&
82 , o5
87,80
12,1 5
5o, 7
• 23,2
76,8
93,0
7,0
67,5
25,2
74,8 '
9^8
58,8
25 , 5
7 '.,5
g3,g5
6 , o5
69-7
!\i .0
5g ,
g5, o5
4 . g5
. 4^,3
46,o
5.'|,o
96,43
3,58
19 - 5
46.9
53.1
9 6 , 3 9
3,Gi
46,5
61,1
38. 9
98,35
1 .65
58,3
70,2
29,8
98.77
1 ,23
52,2
87,2
12,8
99 , 65
0,0.)
64,3 '
Q[ ,62
8,38
99,8
, 20
68, G
g3,o
7-o
99 -7 2
0.28
4i.3
d'action de massé : ■—-.
i)(KJ)
= c est assez
(K)C\aJ)
bien vérifiée et que c est une constante de valeur moyenne égale à 56.
Une remarque intéressante s'impose :
En comparant les constantes c cl , c Bn c, des systèmes halogénures alcalins,
métaux alcalins étudiés, on constate que leurs rapports sont très voisins du
rapport des poids atomiques des anions correspondants. Ainsi on a
C. R., 1919, 2- Semestre. (T. 189, N- 27.) f)4
12^4 ACADÉMIE DES SCIENCES,
(à 800" C.)
'1B
K 'l
=
,'i«.
Cl
Br
=
,«;>.
(-•Vr
'•^9
<\l .
14
= 0.
25.
Cl
= 0,
■>.$.
''j
ob
J
Les écarts sont inférieurs aux erreurs commises lors de la détermination
des constantes c.
COLLOÏDES. — Polarisation diélectrique et structure des colloïdes hydrophiles
Note (') de M. IVéda Marinesco, présentée par M.Jean Perrin.
Il est possible, en prenant comme point de départ la théorie de P. Debye
sur la polarisation diélectrique des solutions, de déterminer les grandeurs
micellaires et d'expliquer un certain nombre de particularités que j'ai
observées auparavant ( 2 ) sur le pouvoir inducteur des colloïdes.
I. Poids et volume moléculaire. — La dispersion anomale du pouvoir
inducteur d'une solution colloïdale dont les micelles ont des moments
permanents, permet la détermination du volume moléculaire, car la
période de relaxation d'une telle micelle est donDée par
(.) ' — - KT - — 7'
Yj„ étant la viscosité du solvant, c la vitesse de la lumière, X la longueur
d'onde correspondant au commencement de rabaissement de la constante
diélectrique statique de la solution vers la région de dispersion anomale, et
qui est déterminée par le circuit de mesure. Le volume moléculaire en
solution est
(a) Y E =.YIr=:U ? 3 N = ^— ,
à à C ^'0
R étant la constante des gaz et M le poids moléculaire ( 3 ). Un gramme de
(') Séance du 0.0 décembre 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 188, 1999, p. 1 i63;Joitr/i. Chimie physique, 25, 19:28, p. 609.
( 3 ) Qu'on peut déterminer si Ton mesure le volume c en solution très diluée d'après
la viscosité yj = t/ (i + 2>ôç) suivant Einstein.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 127$
substance solide fixe diélectriquement le volume d'eau
V E -\,
w =
M
V, étant le volume de la molécule- gramme solide.
IL Moment électrique. — Connaissant le volume co on peut calculer la
polarité de la solution
(4) 11,,.,,,= J^ii lm,( c, + c 2 ) + m,c 3 ] 4 = n,c, + ilc. 2 +- n,c,.
où £ et cl sont la constante diélectrique et la densité de la solution \
M, et M 3 les poids moléculaires, du solvant et du corps dissous;
C,, C 2 , C 3 les fractions moléculaires de l'eau libre, de Peau fixe et du
corps dissous ; .
Il,, IL, II 3 , les polarisations moléculaires de l'eau libre (e^= 80) -, de l'eau dié-
lectriquement saturée par le colloïde (s = 2,2); de la substance dissoute.
a. Si la substance dissoute n'a pas de moments permanents on ne peut
pas appliquer la relation (3), car il n'y a pas dé dispersion anomale, mais
on remarquera que dans ce cas
( ) 11, = — r — =. ^ r.X a. = IL, 4- Il n = polarité optique = t'onslante.
n- -+- 2 a à l l '
Or n 2 = £,, £j étant la constante diélectrique de la substance solide
el n l'indice de réfraction dans l'infrarouge lointain. D'autre part, on a
CV= ■- -: C,:
y 4- m x -h r -+- m
x, y, m, étant respectivement le nombre des molécules d'eau libre, d'eau
fixe et de corps dissous, donc
(6) C, + C.= — ^— ,
- p -h m
p étant le nombre total de molécules d'eau dans la solution. (4), (5) et (6)
donnent C, et C 2 , l'eau libre et l'eau fixée par m molécules de corps dissous.
b. Si la substance dissoute a des dipôles permanents, C, et C 2 sont
donnés par (2) et (3) de la dispersion anomale, donc dans ce cas
, 7 , ^ » tu -,w, + w ^j, s( , + ijj;)= ^ t ^
La polarité optique lL,+ II fl (électronique et atomique) est donnée
1276 ACADÉMIE DES SCIENCES.
comme plus haut (5), en mesurant z s à l'état solide où la polarité perma-
nente disparaît. On a donc
(8) n,,= n a -(n e + na)=- irv-Ê*,
9 IV 1
ce qui donne pour.20 le moment électrique ;;. = i / — • io~ ,s .
III. En utilisant trois oscillateurs entretenus par des lampes couvrant
les longueurs d'onde depuis i m ,8o à i5o m , j'ai trouvé qu'une hémoglobine
cristallisée, corps non polarisé à l'état permanent, fixe i5 g d'eau par gramme
de substance solide. La gélatine et l'ovalbumine [+ i mo1 . SO* (NH.,,) 2 ]
présentent des moments élevés (') et qui augmentent encore quand la
réaction du milieu s'écarte du point isoélectrique du colloïde dans un sens
ou dans l'autre. On trouve pour la gélatine [M = ioooo( 2 ), z s = 5, G]:
Ph=:3,5 1 a = 39 : 4.io- |s ; Ph =4,76, ,u = 24,0. io- |s ; Ph = 6,3, \x = 28,3.io-' 8 .
Pour l'ovalbumine [M = 33 000 ( 3 ), e,= iG, 3], on a :
Ph =3,2, ,u=4 2 ,6.io- |s ; Ph = 5,o, ,a = 27,6. ic--' 8 ; Ph = io,3, ;j. — 48,9. io~'K
Le coefficient hydrophile (nombre de grammes d'eau fixé par gramme
de colloïde sec) est pour la gélatine 8 à 10, et pour l'ovalbumine 11 à i3
avec minimum au point isoélectrique. On voit que les protéines sont forte-
ment hydratées. Elles peuvent être données comme types des colloïdes
hydrophiles définis par M. Jean Perrin.
C H I M I E M I N É R A L E . — Nouveau procédé de fabrication de l'alumine par voie
humide. Note ( 4 ) de M. J. Séailles, présentée par M. Henri Le Chatelier.
La production de l'alumine en attaquantes bauxites par la chaux a été
essayée et réalisée, par cuisson au four, de mélanges donnant des clinkers
d'aluminate de chaux de formule APO'CaO.
Les frais de cuisson à haute température et de broyage d'un clinker
extrêmement dur n'ont pas permis à ce procédé de devenir industriel.
(') Maiusesco, (oc. cit. — M lles Garreau et Marinesco, Comptes rendus, 189, 1929,
p. 33 1.
( 2 ) Ed. J. Çohn, Journ. of Biolog. Chem., 63, igaS, p. 721-766.
( 3 ) Sôrensen, Zts. f. Phys. Chem., 06 1919, p. m. — Svbdberg, Zts. f. Phys.
Chem., 121, 1926, p. 76.
('•) Séance du a3 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1277
Des éludes sur les réactions de l'alumine et de la chaux, non plus par voie
ignée mais par voie humide, m'ont amené à envisager le procédé qui fait
l'objet de la présente Note.
Tout d'abord j'ai constaté que, à l'êbullition et même à froid, la chaux
réagit déjà faiblement sur l'alumine des bauxites. Ce premier point acquis,
j'ai constaté que, pour un dosage correspondant à Al 2 3 .4CaO, une cuisson
de courte durée à l'autoclave (sous une pression de l\ à 8 ks pendant une
durée allant de 1 heure et demie à 8 heures) suivie d'une attaque au car-
bonate de soucie, puis (après filtrage de l'aluminate de soude obtenu)
d'une précipitation par l'acide carbonique, permet d'obtenir la récupération
de l'alumine des bauxites avec des rendements supérieurs à 90 pour 100.
L'alumine obtenue dans ces conditions est complètement dépourvue de
fer et contient une quantité de silice variant suivant les conditions de
l'expérience et la qualité de la bauxite utilisée deo/j5 pour 100 à 3 pour 100
alors que le rapport alumine-silice dans les bauxites traitées varie de
3,87 pour 100 Si O- pour 96,1 3 Al 2 3 à 9,88 SiO 2 pour 90, 12 APO 3 ; il
y a donc élimination d'une partie de la silice.
Une série d'essais portant sur des charges de l'ordre de 200** ont alors été
entrepris pour établir que le procédé était bien transposable du laboratoire
à l'échelle industrielle.
Ces essais ont montré que les rendements industriels restent de Tordre de
ceux obtenus en laboratoire.
Au débufde mes travaux j'avais suppose, conformément aux données les
plus, généralement admises, que les aluminates de chaux hydratés sont :
l'aluminate tétracalcique : Al 2 3 .4CaO. i2H 2 et l'aluminate bical-
cique : Al 2 O 3 . 2 CaO. 7 H 2 O, l'aluminate tétracalcique donnant d'ailleurs
par simple lavage l'aluminate bicalcique par élimination de chaux (cf.
Lafusia, Thèse, 1920).
Comme les expériences montraient que pour le dosage APO 3 .ZjCaO les
rendements étaient insuffisants, j'avais adopté la formule Al 2 O 3 . 2 CaO et
le dosage correspondant.
J'ai constaté, depuis, que le lavage des aluminates tétracalciques,
supposés produits par les cuissons à l'autoclave, donnait par décomposition
■un produit paraissant correspondre à un hydrate tricalcique
Àl 8 O a .3Ca0.6H s O
au lieu de l'aluminate bicalcique et j'ai trouvé que c'est bien le composé
AI 8 O 3 . 3 CaO
I3?8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
qui se forme à l'autoclave et qui se produit avec un rendement satisfaisant
à la condition de faciliter la réaction en opérant en présence d'une solution
.faibledeNaCIoudeCaCla.
Ces résultats sont d'ailleurs conformes aux travaux récents de M. Lan-
sing S. Wells (cf. Journal of Research Bureau of Standards, décembre 1928)
et de MM. Travers et Sehnoutka (cf. Comptes rendus, 1928, p. 38 1 et 1929,
p. 1677 )._
L'alumine obtenue précipite facilement et ne contient pas de fer, elle
renferme encore un peu de silice mais les recherches que je poursuis et les
• résultats déjà obtenus me permettent de prévoir qu'il est possible d'arriver
directement et sans épuration préalable, à obtenir une alumine suffisamment
pure.
En effet les conditions thermochimiques de formation de l'aluminate de
chaux et du silicate de chaux sont très différentes. La formation de l'alu-
minate de chaux se produit avec dégagement ou absorption d'une calorie
tandis que celle du silicate de chaux nécessite un apport de 28 ei| J,8
(cf. Le Chateuer, La silice et les silicates, p. 56). Il en résulte que, au
moment de l'attaque au carbonate on peut avoir une action très faible sur
le silicate de chaux formé et en évitant la présence de soude libre on réduit
considérablement la quantité de silice entraînée.
Dans ces conditions, j'ai pu obtenir des alumines privées de fer, tenant
moins de 0,1 5 pour 100 de Si O 3 . D'ailleurs la faible teneur en silice de l'alu-
mine est sans intérêt toutes les fois que l'aluminium est destiné à des
alliages au silicium dont l'emploi se développe de plus en plus (Alpax,
Almasilium, Almelec, etc).
Le sous-produit des opérations consiste en un gâteau essentiellement
composé de carbonate de chaux précipité (fortement chargé d'oxyde fer-
nque) dont l'état physique est éminemment favorable à la préparation, par
addition des éléments nécessaires, d'une pâte pour ciment Portland.
Comparée au procédé Bayer qui est le plus généralement utilisé, mon
procédé présente les caractéristiques suivantes :
D'abord il donne un produit sans fer alors que l'alumine du Bayer en
contient toujours un peu ; or le fer est une impureté particulièrement dan-
gereuse au point de vue de la résistance dé l'aluminium aux actions des-
tructives.
D'autre part, la silice se fixe à l'état de silicate de chaux alors que dans
le Bayer elle se fixe à l'état de silico-aluminate de soude avec une perte
d'alumine et de soude extrêmement onéreuse pour les bauxites fortement
chargées de silice.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1279
Enfin, le fait de partir d'un aluminate de chaux peu soluble et de pro-
céder par carbonatation évite les dilutions et les concentralions coûteuses
des liqueurs qui sont la caractéristique inévitable de l'hydrolyse et qui
nécessitent des installations et un matériel très importants.
CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation et les propriétés des borures de
tantale et de colombium. Noté ( ' ) de M. L. Andriecx, présentée par
M.G.Urbain.
Les borures de tantale et de colombium n'ayant pas encore été décrits, j'ai
cherché à les obtenir par la méthode que j'ai fait connaître dans des publi-
cations antérieures ( 2 ), c'est-à-dire en électrolysant, dans des bains formés
de mélanges de borates et de fluorures à l'état fondu, l'oxyde tantalique ou
l'oxyde colombique.
Le tableau suivant résume les expériences les plus caractéristiques :
-. Poids
Numéros Tem P é " dé borure
d es Composition des bains. rature Tension Intensité de Ta
essais (mol.-gr.). moyenne, moyenne, moyenne. Durée. ou de Cb.
o C ~ v a h g
1 J B Ta°-0 5 -H2B-0 3 4-MgO-t-MgF- 990 7,8 20 2 10,10
2 XTa 2 5 -|aB 2 3 +Ca H- Ca F- 990 4,5 25 2 8,a5
3 î LTa 2 5 -l-2B 2 3 +Li 2 pH-Li F 980 4,0 '2.', 2 i3,22
4. 1 LTa 2 O i +2B 2 3 .Na-(5 -t- Na F 980 3,3 a3 2 7,5i
5 T L.Cb 2 3 -f-2B'0 3 +MgO-f-MgF 2 1000 7,0 21 2 7,34
6 î LCb 2 3 -r2B 2 ;! -r-CaO +CaF 2 990 4,7 ai a 3, 7 5
7 ^Gb^ + ,îW0 * + Li " ° + Li F 98 ° ' A ' °' ''''' 2 9 ' 33
8., T LCb 2 3 +aB 2 : '.Na 2 + Na F 980 3,3 ai 2 6,4 1
En traitant, après chacune de ces expériences, les fragments du creuset et
de son contenu par l'acide chlorhydrique, j'ai séparé une abondante poudre
brune. Dans les essais n os 1 , 3 et 4, cette poudre est formée d'un mélange de
bore amorphe et de borure de tantale ; dans les essais analogues n os 5, 7 et 8,
elle est formée d'un mélange de bore amorphe et de borure de colombium.
Dans les essais n os 2 et 6, elle est constituée par du' borure de calcium
mélangé, soit à du borure de tantale, soit à du borure de colombium.
En attaquant le bore amorphe et le borure de calcium par l'acide azo-
(') Séance du 23 décembre 1929.
( 2 ) Comptes rendus, 184-. 1927, p. 91.
l'î8o ACADÉMIE DES SCIENCES.
tique étendu, j'ai isolé finalement de petits cristaux de borure de tantale ou
de borure de colombium.
Ces cristaux ont été analysés de la façon suivante :
L'échantillon (o s , 200) est attaqué par le bisulfate de potassium fondu
additionné de quelques gouttes d'acide sulfurique. Après refroidissement,
la niasse est reprise par Feau bouillante; l'acide lantalique, ou l'acide
eolombique, insoluble, est lavé plusieurs fois par décantation à Feau bouil-
lante, puis recueilli sur filtre, lavé de nouveau à l'eau légèrement ammonia-
cale, desséché, calciné et pesé à l'état de Ta 2 5 ou de Cb 2 0\
Le dosage du bore se fait sur un autre échantillon que Ton attaque, dans
un creuset d'argent, par la potasse fondue. La masse refroidie est reprise
par l'eau bouillante. La solution est neutralisée, puis acidulée légèrement
par l'acide chlorhydrique en présence d'hélianthine; on la place dans un
erlenmeyer muni d'un bon réfrigérant à reflux, puis on la fait bouillir pour
chasser CO 2 et précipiter l'acide tantalique ou eolombique. Après filtra-
tion, la solution est neutralisée par la baryte en présence d'hélianthine;
puis l'acide borique est dosé, après addition de'mannite, par une solution
, titrée de soude bien décarbonatée.
Voici les résultats de ces analyses :
Numéros des essais.
.. — - — Calculé pour :
I. 2. ' 3. 4. TaB-'.
Tantale 89,4 89,4 89,2 89.1 89, 35
^ or e 10,4 io,3 io,(3 10,7 io,65
CbB-.
Colombium 81,7 80,9 81,2 80,9 81,30
Bore 18.2 18,6 18,4 18,8 18,80
Les borures de tantale et de colombium se présentent sous forme de
petits cristaux gris, très durs, rayant facilement le quartz et la topaze. Le
borure de tantale a pour densité : 11,0; celui de colombium : 6,4, à i5°.
Comme le tantale et le colombium métalliques, ils résistent à l'attaque
des acides : ils sont inattaqués par l'acide chlorhydrique, l'acide azotique
et l'eau régale; cependant, l'acide sulfurique et l'acide fluorhydrique les
attaquent lentement à chaud.
Par contre, ils s'oxydent à l'air lorsqu'on les chauffe au rouge, et ils sont
rapidement décomposés par les hydrates, les carbonates, les bisulfates et
les peroxydes alcalins fondus; avec les nitrates alcalins, l'attaque est moins
énergique.
En résumé, lorsqu'on électrolyse l'oxyde tantalique ou l'oxyde colom-
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929.- 1281
bique dans des bains formés de mélanges de borates et fluorures alcalins
ou alcàlino-terreux à l'état fondu, on obtient les borufes TaB a ou CbB 2 ,
dont les formules sont analogues, d'une part à celle du borure VB% d'autre
part à celles des siliciures Ta Si 2 et VSi 2 .
chimie ANALYTIQUE. — Dosage du fluor à l'état de fluorure de calcium.
Note ( ') de MM. E. Carrière et Rocanet.
Le fluor des fluorures alcalins peut être dosé sous forme de fluorure de
calcium (Berzélius, Bose, Treadwell, Analyse quantitative, édition française,
1912, p. 437; Henri Lasne, Bull. Soc. chim., 2 série, 50, p. 116; Jaumash,
Bull. Soc. chim., 4 e série, 1, p. 363).
A l'exemple de Berzélius et Bose, les auteurs qui ont dosé le fluor sous
forme de fluorure de calcium ont précipité, en même temps que le fluorure
de calcium, du carbonate de calcium, pour rendre la filtration plus facile.
Le carbonate de calcium est ensuite décomposé par calcination et la chaux
éliminée par lavage à l'acide acétique étendu. Le précipité de fluorure de
calcium est séché puis calciné.
Dosage pondéral direct du fluor sous forme de fluorure de calcium. — Ce
dosage peut être simplifié en se basant sur les observations suivantes de
M. Aumeras : le fluorure de calcium précipité, en masse gélatineuse, infil-
trable en milieu acide, et sous une forme plus compacte et filtrable en milieu
alcalin, notamment en présence de soude et d'ammoniaque.
La méthode a été étudiée en employant du fluorure de sodium et du
fluorure de potassium, préalablement purifiés par recristallisation dans une
solution un peu alcaline de soude ou de potasse, ces deux fluorures conte-
naient encore des traces de fluorhydrate de fluorure.
Il convient de n'utiliser pour la précipitation du fluorure qu'un petit
excès de chlorure de calcium, pour réduire le nombre de lavages.
Dans une capsule de platine, o%3 de fluorure de sodium ou o fc ",4 de
fluorure de potassium sont dissous dans 25 cmï d'eau distillée. On ajoute 5 cmS
d'ammoniaque et 1 o cm3 d'une solution de chlorure de calcium |- Ca CI 5 m ° S r ,
^ L 2 lilre
On porte à Tébullition, on laisse le précipité se rassembler pendant
2 ou 3 minutes- On décante sur un filtre sans cendres le liquide surnageant.
(') Séance du 23 décembre 1929.
1282 ACADÉMIE DES SCIENCES.
On lave deux fois de suite le précipité dans la capsule de platine avec
iS™ 5 d'eau distillée, additionnée de i cm3 d'ammoniaque et Ton chauffe,
chaque fois, à l'ébullition le liquide de lavage. On fait passer finalement le
précipité sur le filtre. Les lavages sont poursuivis, jusqu'à ce que quelques
gouttes du filtrat ne donnent aucun louche avec du nitrate d'argent. Le
précipité de fluorure de calcium est séché, calciné et pesé.
La moyenne de cinq déterminations du pour 100 de fluor dans le fluorure
de sodium a été de 45,2; le pour 100 théorique étant 45,3. La moyenne de
quatre déterminations du pour 100 de fluor dans le fluorure de potassium
a été de 32,7; le pour 100 théorique étant 32,8.
Dosage volumétrique du fluor. — Le fluor peut être dosé volumétri-
quement, en déterminant volumétriquement la quantité de calcium qui se
trouve en excès après précipitation du fluor sous forme de fluorure de
calcium.
Le liquide filtré et les liquides de lavage des dosages pondéraux pré-
cédents sont rassemblés. On précipite le calcium sous forme d'o.xalate de
calcium pour 8 m3 d'acide oxalique normal (]■ i itl ."° )' en rendant la
liqueur légèrement ammoniacale et en portant à Téhullition. L'oxalate de
calcium, séparé par filtration et lavé, est ensuite dosé en liqueur sulfurique
/KMnO moI-g\
par du permanganate de potassium I — ^ Htrë/
La moyenne de quatre déterminations de fluor dans le florure de sodium
a été de 45,2; la teneur théorique étant de 45,3.
La moyenne de trois déterminations dans le fluorure de potassium a été
de 32,9 au lieu de 32,8.
Une méthode analogue a été indiquée par Starle et Tborin {Bull. Soc.
cfiïm., 4 e série, 2, p. 1 177), mais ces auteurs emploient une quantité déter-
minée d'acide oxalique qui donne de l'oxalate de calcium en vue de faciliter
la filtration du fluorure de calcium.
CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la précipitation des sucres et des polyols à l'état
de complexe cupro-bary tique. Note (') de MM. P. Flecry et P. Ambbkt,
présentée par M. A. Desgrez.
Si l'on ajoute à une solution de glucose du sulfate de cuivre, et de la
soude, on peut obtenir, dans des conditions déterminées, un précipité qui
contient la presque totalité du glucose (Salkowski, 1879).
( d ) Séance du 23 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1283
Nous avons étudié systématiquement cette réaction. •
Technique. — Toutes nos expériences ont été conduites en ajoutant, en
quelques minutes, à la solution sucrée convenablement refroidie et agitée,
alternativement des petites portions de la solution de sulfate de cuivre et de
la solution alcaline. Après une heure d'agitation on filtrait et, du sucre
dosé dans le filtrat, on déduisait la quantité de sucre fixé sur le précipité.
Résultats. — i° Influence de la nature et de la concentration de l'alcali.
Les solutions utilisées étaient les suivantes :
Avec la soude. Avec la baryte.
Glucose à 10 pour 100
Sulfate de cuivre à 20 pour 100.
Solution normale de soude
Solution N/3,6 de baryte
Eau distillée q. s. p. f. . .
j cm' / 1 \
3 cm'
4 cm3 ,9
4«",9
variable
variable
IOO 1 "
ioo CI
Nos résultats sont traduits graphiquement ci-dessous.
.p«i
.■a. «■ *h
G ? |9 « 11
Fig. 1. — Entraînement du
M n
so 30 et.Soude normale
slucose en fonction de la soude. Fig. 2.
H 30 il 31 3} SI. 33 34 37
ce. it Butyti JL
-vSÎ.7
Entraînement du glucose en fonction de la baryte.
On voit que, dans le cas de la soude, la quantité de glucose fixé atteint
très brusquement un maximum pour décroître ensuite rapidement. Au
contraire, avec la baryte,' le glucose précipité croît régulièrement et tend
vers un maximum lorsque cet alcali est en très grand excès. De plus,
l'entraînement maximum est seulement de 78 pour 100 avec la soude,
tandis qu'il atteint 96 pour 100 avec la baryte.
(') Nous avons été obligés de réduire-le volume de la solution glucosée de 3 cmS
jcm» A vec 3011= jj ne se f orme p| us (jg précipité.
1284 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Mais, en outre,. nous avons observé qu'une partie de la baryte se fixe sur
le précipité (en plus naturellement de la quantité fixée par Pion SO 1 du
sulfate de cuivre). En se plaçant dans les conditions de l'expérience décrite
plus haut, cette fixation est pratiquement proportionnelle à la quantité de
sucre entraîné, mais lorsque, grâce à une addition convenable de baryte,
l'entraînement du sucre a atteint son maximum, une nouvelle addition de
baryte provoque encore une augmentation de l'alcali fixé.
2° Influence de la concentration en glucose. — Dans un volume total
de ioo cm3 , nos trois séries d'expériences contiennent toutes 84 cm3 de solu-
tion de baryte N/ 2,8 et des quantités variables de glucose. Chaque série est
caractérisée par une quantité déterminée de solution de sulfate de cuivre
à ao pour 100 : g™', 8 (courbe supérieure), 4° m \9 (courbe moyenne),
2™ 3 , 45 (courbe inférieure).
Fis. 3. —
tf te. Baryte N/ ig
Entralnemenl du glucose en fonction de la concentration en
glucose.
Ces courbes montrent nettement que la quantité de glucose fixée par
une quantité déterminée de sulfate de cuivre ne peut dépasser un certain
maximum et que ce maximum est proportionnel à la quantité de cuivre
introduit. Ce maximum est de 4<36 ms de glucose pour ri de sulfate de
cuivre, ce qui correspond à peu près à 3 mo1 de sulfate de cuivre pour 2 mo1 de
glucose.-
3° Généralisation. — Tous les autres sucres essayés (lévulose, galactose,
arabinose, saccharose, lactose, maltose, raffinose, stachyose) se conduisent
•essentiellement de même.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. ' ia85
Dans les mêmes conditions, les polyols (mannitol, érythrilol, glycérol,
glycol, inositol) s'entraînent, mais, en général, moins complètement.
Conclusion. — Au point de vue théorique, le précipité obtenu, par action
du sulfate de cuivre et de la baryte sur une solution sucrée peut être consi-
déré, lorsqu'il a fixé la quantité maximum de sucre, comme un complexe
contenant, dans un rapport constant, de l'hydroxyde de cuivre et du sucre,
complexe dont la stabilité est assurée grâce à la fixation d'une certaine
quantité de baryte en équilibre avec la base en solution dans les eaux mères.
Au point de vue pratique , on peut réaliser un entraînement maximum et,
pour les sucres, pratiquement total, quand, en suivant le mode opératoire
que nous avons fixé, on ajoute à la solution, sucrée, un grand excès d'eau de
baryte et une quantité convenable de sulfate de cuivre, assez largement
au-dessusd'un minimum qui dépend àla foisde la quantité du sucre et de sa
nature (soit, pour le glucose, un minimum de 2 S , i5 pour i s de ce sucre).
De ce précipité il est facile, à l'aide de réactifs convenables, de régénérer
le sucre et de l'obtenir en solution pratiquement pure.
_ CHIMIE ORGANIQUE. — Constitution du dioxypyramidon.
Note (') de MM. Raymond Charonnat et Raymond
Delaby, présentée par M. Béhal.
Nous avons montré ( 2 ) que l'action du perhydrol sur le pyra-
midon C l3 H l7 ON 3 conduit principalement au composé C ,3 H l7 0' N% que
nous avons nommé dioxypyramidon pour la commodité de l'exposition,
mais qui ne présente aucune des propriétés des aminoxydes.
■
Les aminoxydes se décomposent plus ou moins facilement en perdant leur oxygène
lié à l'azote : le dioxy-pyramidon distille sans décomposition de ig^ à 20 1° sous 2""".
Sous l'influence des réducteurs, les aminoxydes régénèrent facilement les aminés
originelles : le dioxypyramidon ne s'est pas laissé réduire en pyramidon sous l'action
d'une dizaine d'agents réducteurs employés couramment en technique organique.
L'anhydride acétique transforme finalement les aminoxydes en bases nor : il laisse
inchangé le dioxypyramidon après 12 heures d'ébullition à reflux.
En outre le caractère non saturé de l'antipyrine et du pyramidon
n'existe plus dans le dioxypyramidon.
L'antipyrine fixe une molécule d'iode et perd alors une molécule d'acide iodhy-
(') Séance du 23 décembre 1929.
(-) Comptes rendus, 189, 1939, p. 800.
1286
ACADÉMIE DES SCIENCES.
driqueen se transformant en iodoanlipjrine (Bougault). Le pyramidon fi\e également
de l'iode par une réaction assez compliquée qui ne paraît pas a\oir été étudiée. Le
dioxypyramidon ne fixe pas une trace d'iode.
Le dioxypyramidon, chauffé à ioa° avec de la lessive de soucie con-
centrée se décompose en diméthylamine, a-méthyl-p-phénylhydrazine,
acétate et oxalate de sodium; dans les mêmes conditions, l'antipyrine et le
pyramidon ne sont pas altérés, l'antipyrine ne libère la méthylphényl-
hydrazine que par chauffage prolongé à i3o°.
Si l'on procède à la décomposition par la soude de façon ménagée, deux
produits de dédoublement apparaissent seuls et avec un rendement presque
quantitatif; ce sont : Taa'-acétylméthyl-P-phénylhydrazide et le diméthyl-
oxamate de sodium. Cette réaction montre que les deux fragments obtenus
proviennent d'une amide ayant la constitution (II) et possédant trois grou-
pements fonctionnels amide.
Cil 3
CII ; > — >
C-N(CH») S
CH ;1 - CO
CO
^V_C«II 5
Pyramidon (I).
CO-N(CIP)' 2
M-C'II 5
Dioxypyramidon (II).
La liaison — N[C U H 3 ] — CO — est seule sensible à l'hydrolyse mé-
nagée, qui peut être représentée par le schéma (III), et les deux autres -
liaisons amidées ne sont rompues que par une hydrolyse prolongée (IV) :
CIL 3 -CO
CH» - .N
CO- >(CM ;1 )-
CO
Cil
CO,
i\ H
C r "H !
Hydrolyse ménagée.
(III).
CH 3 -IN
ONa
,CO-S{CU*f-
iMaO-i-H
/CO
\ II
i
C°II"
Hydrolyse totale.
HV).
Pour nous rendre compte si le dioxypyramidon est correctement repré-
senté par la constitution (II), ou si la triamide prend naissance sous l'action
de l'alcali, nous avons réalisé l'hydrolyse en présence d'acide sulfurique : la
décomposition totale est identique. Le dioxypyramidon, fusible à io5°,5,
est donc bien la triamide suivante : y.c/.-méthylacétyl-^-phényldiméthylox-
amylhydrazide ; au reste, nous en avons fait la synthèse.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. I28 1 ;
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V alcool phényldiméthylélhylique primaire et
quelques-uns de ses dérivés. Note(') de MM. Georges Darzens et André
Lévv, présentée par M. Béhal,
On connaît actuellement un grand nombre d'homologues mono et dimé-
ihylés de l'alcool phényléthylique primaire, préparés surtout au point de
vue de l'étude de leurs qualités olfactives; toutefois, l'alcool phényldimé-
thyléthylique de formule C°H 5 — C(CH :1 )' J — CH a OH n'a pas encore été
préparé. Sa structure, très particulière, qui présente une fonction d'alcool
primaire, directement liée à un carbone tertiaire, permet de lui supposer
une odeur assez différente de ses isomères. Pour cette raison, il nous a paru
utile de le préparer, d'autant plus qu'il nous était nécessaire pour d'autres
recherches.
Deux méthodes se présentaient pour en réaliser la synthèse : l'hydrogé-
nation et l'aldéhyde correspondante déjà connue (-) et la réduction par
l'alcool absolu et le sodium d'un ester de l'acide correspondant également
connu ( 3 ). C'est cette dernière que nous avons suivie comme étant plus
facile, l'aldéhyde étant d'une préparation beaucoup trop laborieuse.
Pour préparer, l'acide phényldiméthylacétique ou ses esters, nous avons
pris comme point de départ le cyanure de benzyle qui a d'abord élé dimé-
thylé par la méthode de Bodroux et Taboury (*), convenablement modifiée
en vue de la rendre plus accessible, ce qui donne le nitrile de l'acide cherché.
Ce 'ni tri le tertiaire étant d'une saponification très difficile, nous l'avons
d'abord transformé en amide par l'action de l'acide sullurique à go pour 100,
puis cette amide a été directement transformée en ester isoamylique par
l'action à chaud d'un mélange d'alcool isoamylique et d'acide sulfurique;
enfin, l'ester isoamylique a été réduit par l'action du sodium et de l'al-
cool isoamylique.
Ce procédé a l'avantage de passer par l'intermédiaire d'un corps solide,
l'amide, dont la pureté peut être vérifiée par le point de fusion ; il peut être
(') Séance du 20 décembre 1929.
('-) TrFFENEAU, Comptes rendus, 13'»., 190'i, p. i5oy; 143, 190O, p. 65o.
( s ) Wallach, Central Blatt, 2, 1899, p. io4j.
{ h ) Bodroux et Taboury, Comptes rendus, 130, 1910, p. 53i.
1288 ACADÉMIE DES SCIENCES,
schématisé par les formules suivantes :
CN CONH- CO-C'H"
! i :
Cl r, _ c - CH 3 CH 5 - C — CH 3 CH 3 - G - CIL 1
CX
!
CH*
i
,/
\ /
CH 2 OH
l
CIL-C-CH*
I
\/
Préparation du nitrile. — Dans un ballon pourvu d'un agitateur mécanique et en
relation avec un réfrigérant ascendant, on introduit benzène sec (sur Sa) : 5oo". ami-
dure de sodium en poudre fine : gos (g 11101 plus âo pour ioo). Le mélange étant bien
agité, on écoule lentement 117 e de cyanure de benzyle (i lno1 ) étendu de son poids de
benzène. On maintient ensuite à l'ébullition et avec agitation jusqu'à cessation de tout
dégagement d'ammoniac dont il ne se dégage qu'une seule molécule (durée. 2 heures
environ). On verse alors avec précaution sans refroidir et en agitant une solution de 2 5 2"
de sulfate de méthyle ('i'" 01 ) dans son poids de benzène ; la réaction est très vive et le
liquid.e primitivement coloré en brun se décolore.
On termine en maintenant à l'ébullition pendant io minutes. Après refroidissement,
la masse est reprise par l'eau additionnée d'un peu d'acide acétique, lavée soigneuse-
ment, puis la benzine est distillée et le résidu rectifié au vide. On obtient ainsi ioo s de
nitrile distillant à 1 1 5- 1 1 6° sous i'\ mm , soit un rendement de 70 pour 100.
Préparation de Panade. — On mélange 1 45^ de nitrile (i u,ul i avec 22o s d'acide sul-
furique à 90 pour. 100. on laisse en contact pendant i\ heures à froid puis on porte
à 70 pendant quelques minutes. Après refroidissement, on verse dans l'eau et l'on
essore I'amide solide que l'on fait cristalliser dans l'eau alcoolique à 5o pour 100. On
obtient ainsi io6 s d'amide pure fondant à 160-161".
Préparation de Pester isoamylique. — On mélange dans un ballon ifij»' d'amide
(i mo1 ), i5o" d'acide sulfurique à 66° B. et i5o K d'alcool isoamylique ; on maintient ce
mélange à faible ébullition vers i5o°. Après lavage à l'eau et au carbonate de soude, on
chasse l'excès d'alccol, puis on distille au vide, ce qui donne environ 17")-' d'ester distil-
lant à i55° sous io mm (rendement -j pour 100).
Préparation de l'alcool. — On porte à l'ébullition un mélange de 2.'34 s d'ester
( i" 1 " 1 ) et 36oo s d'alcool isoamylique rigoureusement sec, puis on introduit peu à peu
100* de sodium. La réaction terminée, on reprend par l'eau, lave la couche amylique
jusqu'à réaction neutre, puis distille l'alcool isoamylique à la pression normale. Le
résidu est ensuite rectifié au vide, ce qui donne environ ioo ? d'alcool phényldimé-
thylélhylique brut distillant à ii5"-iiG" sous io mm . Des eaux alcalines de lavage, on
peut récupérer environ 44 5 d'acide non réduit. L'alcool brut est enfin purifié par
l'intermédiaire du phtalate acide selon le procédé habituel, ce qui donne environ
90* d'alcool pur, soit un rendement de 60 pour 100 par rapport à l'ester el de
82 pour 100 par rapport à l'acide si l'on tient compte de l'acide récupéré.
L'alcool phényldiméthyléthylique primaire est un liquide incolore, légè-
SÉANCE DU 3o~ DÉCEMBRE tg2g. 1289
rement visqueux, distillant à 1 i6°-i 17 sous 1 i mm . Sa densité à o° est i,oi,3,
son odeur faible est nettement différente de celle de l'alcool phényléthy-
lique, elle se rapproche de l'odeur du phényldiméthylcarbinol et de
l'alcool (3(3-diméthyl-y-phénylpropylique préparé par Haller (odeur faible
de muguet, due sans doute à la présence du carbone tertiaire). La phé-
nylurétane ne cristallise pas, mais le benzoate est bien cristallisé, et fond
à 37°, 5, l'ester acétique distille à 127 sous i3 mm et présente une odeur
plus caractéristique se rapprochant de celle de l'acétate phényléthylique.
Le bromure préparé par l'action de HBr à chaud distille à io3° sous I2 mm ,
'enfin l'éther oxydéthylé a une odeur désagréable et distille à 72 sous i2 mm .
CRISTALLOGRAPHIE. — Demi-onde et quart d'onde achromatiques par super-
position de plusieurs lames cristallines. Note (' ) de M. C. Gaudefrof,
présentée par M. Wallerant.
Les lames demi-onde et quart d'onde couramment utilisées en optique ne
sont demi-onde ou quart d'onde que pour une radiation monochromatique
parce que, leur biréfringence n'étant pas proportionnelle à la longueur
d'onde, l'ordre de leur retard ne reste pas constant. Une lame qui conser-
verait le même ordre pour toutes les radiations ne présenterait pas les phé-
nomènes de coloration des lames minces entre niçois, d'où son nom de lame
achromatique.
L'objet de cette Note est de montrer que le problème de l'achromatisme
trouve une solution générale dans la superposition de plusieurs lames cris-
tallines de natures différentes.
La biréfringence d'une lame est une fonction continue de la longueur
d'onde telle que
n'— n — F (À).
La différence, /•, des retards après la superposition de deux lames conve-
nablement orientées est donnée par la relation
r=(ft'-ffl),f| — (/?' — «).,?,,
où e, et <? 2 mesurent les épaisseurs. Quant à l'ordre du retard résultant, y
il a pour expression
r (n — n). ( 11 — n ).,
sr = = e, = " e„
A A ' A '
(') Séance du 23 décembre 192g. *
C. R., 1929, a* Semestre. (T. 189, N* 27.) 9°
1290 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Si le système était achromatique, l'ordre resterait constant et sa dérivée
nulle. C'est ce qui arrive lorsque l'ordre du retard passe par un maximum
ou un minimum pour une longueur d'onde "kj. Le système alors est achro-
matique pour les radiations voisines de ~/. y , et seulement quasi achroma-
tique pour l'ensemble du spectre.
Afin d'exprimer commodément la dérivée, remplaçons (V — «)/"/« par
une seule lettre J,
^ = i.e, — i«c*.
ce
qui donne,
par
dérivation,
O :
= ■»'.
<*.
— Jj(
ou
bien
J'.,
D'autre part, si r, et r., désignent les retards pour la radiation de longueur
d'onde "/ v , on peut toujours écrire
r, [11 — n ),e
i r i
ou, ce qui revient au même,
et, en y remplaçant p^/c, par sa valeur
r A — h "L?
Les rapports e^je, et i\jr^ caractérisent l'achromatisme.
On pourra définir en outre l'ordre K du retard en ajoutant l'équation
r [ -r,—-Kl.
Ce procédé de calcul convient aux associations d'espèces cristallines dont
les propriétés optiques sont connues avec précision pour plusieurs radiations :
tel est le cas du quartz et de la calcite. J'ai vérifié que leurs biréfringences
respectives s'expriment assez bien par une fonction empirique de la
longueur d'onde qui a la forme
n' — n = — — jtt >
où a et p sont des constantes spécifiques. L'application des formules précé-
dentes à un système demi-onde fournit les chiffres consignés à la fin du
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1291
tableau suivant ; les valeurs de oc et de £} par lesquelles il commence con-
viennent lorsque À est exprimé en microns.
oc.
?■ '
Retards.
Épaisseurs.
Quartz.. .
• -6,4
130
1 2, 5x0^, 55
o mm , 745
Calcite.. .
.' -0,486
6,63
\i x 0^,55
o mm ,o38
La lame de calcite étant trop mince pour être taillée avec précision, on
peut la remplacer par deux lames à axes croisés dont la différence d'épais-
seur est celle indiquée.
L'expérience montre que ces chiffres sonl corrects.
OCÉANOGRAPHIE. — , Obseï valions faites à bord du « Pourquoi-Pas? » au
pycnosondeur de La Cour et Schou {été 1929). Note (') de M. P.-L.
Mercantont, transmise par J.-B. Charcot.
Les savants danois La Cour et Schou ont imaginé et décrit dès 1926 (The
pycnosonde, an Apparatus for hydrographical Soundings. Appendix to the
Nautical meteorologiçàl Annual 192a, Copenhague, G. E. C. Gad) un son-
deur donnant avec une rapidité et une maniabilité remarquables I'étage-
ment en densité des eaux marines superficielles (de o à 5o m environ). Ils
destinaient ce nouvel instrument au service des pèches côtières. L'hydro-
graphie devait pouvoir en obtenir aussi des renseignements précieux dans
deux cas spéciaux : au milieu des glaces flottantes où la fonte mélange
d'e%u quasi douce Peau salée océanique et dans les fjords où, selon son sens,
la marée favorise l'intrusion des eaux marines ou, au contraire, facilite
l'écoulement des eaux d'apport fluvial. Nous avons pu appliquer le
pycnosondeur à l'examen, forcément sommaire d'ailleurs, de ces deux
objets.
Rappelons succinctement le principe et le fonctionnement de l'appareil :
descendons dans la mer un tube de verre rectiligne obturé en haut et pourvu
à son extrémité inférieure d'une soupape s'ouvrant vers l'intérieur, rempli
initialement d'air à la pression ambiante. L'eau pénétrera dans le tube au
fur et à mesure de son enfoncement et s'y élèvera au prorata de la profon-
deur atteinte, comme dans un sondeur Thomson. A la remontée la sou-
(') Séance du a3 décembre 1929.
1292 ACADÉMIE DES SCIENCES.
pape, se fermant aussitôt, emprisonnera une colonne d'eau représentant
exactement et avec tous ses caractères la tranche de mer sondée, ceci à une
échelle dépendant des dimensions du sondeur. Si Ton y a renfermé de
petits flotteurs, lestés chacun à une valeur aréométrique déterminée, ils se
mettront sans délai en équilibre au niveau qui a leur densité dans l'échan-
tillon, marquant ainsi la profondeur correspondante dans la nappe sondée.
Si le sondage pycno m étriqué se doublait d'un sondage thermométrique
on connaîtrait également les salinités; malheureusement un tel sondage
entraine aujourd'hui encore des longueurs qui le rendent difficile à faire
concuremment avec le pycnQsondage, lequel n'exige que quelques minutes.
On peut néanmoins se tirer d'affaire, pour un sondage isolé, en lisant les
positions des flotteurs à la sortie de la mer puis, quand le sondeur a pris une
température connue quelconque mais uniforme, ce qui déplace en général
les flotteurs mais sans que les salinités changent. De cette seconde série de
positions on déduira d'abord les salinités, puis de celles-ci (tables de
Knudsen), par la première série de lectures, on reviendra aux températures
régnant à l'instant du sondage aux divers niveaux. Le procédé est un pis-
aller mais susceptible de donner néanmoins des renseignements précieux.
Nous l'avons employé partout où il se pouvait. Voici maintenant, très
résumés, les résultats obtenus :
A. Sondages dans les glaces. — Il en a été fait deux ; le premier au large
de la Terre de Liverpool parmi les glaces du courant polaire groenlandais,
le second dans les mêmes eaux, par 67°22' de latitude nord et 2i°28' de
longitude W . Gr, à côté d'un « floe » étendu, et sur un fond de 320™.
I. Les résultats ainsi obtenus en quelques secondes s'accordent avec
ceux relevés par les procédés lents et souvent difficiles à utiliser de l'hydro-
graphie usuelle. Il conviendrait de multiplier de tels sondages pour savoir
si le pycnosondeur ne pourrait déceler le voisinage des glaces, dans le
brouillard.
B. Sondages dans les fjords. — On a. employé le pycnosondeur princi-
palement dans l'Eyjafjordur (Islande septentrionale) : i° dans le goulet
qui sépare la rade d'Akureyri du reste du fjord, sur un même profil trans-
versal, le 7 août 1929 à marée haute et le 8 à marée basse; 2 le long du
dit fjord, d'Akureyri à la mer, à marée montante, le 9 août.
Les sondages dans le goulet, large de goo" 1 , profond d'une trentaine de
mètres, ont décelé :
A marée haute un accroissement rapide de la densité avec la profondeur
entre o m ,5 et i m ,5 brusquement assez ralenti entre 3 et 4 m - A marée basse
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. I2p,3
une variation semblable, mais le resserrement des isopycnes a lieu entre 3
et 4 m tandis que leur relâchement a son maximum entre 5 et 7™, 5.
D'autre part le niveau moyen d'une isopycne quelconque fluctue avec la
marée ; il monte et descend avec la mer.
Enfin les sondages sur Taxe longitudinal du fjord décèlent l'envahisse-
ment graduel du chenal par les eaux plus lourdes de l'océan; elles soulèvent
les eaux plus légères de sorte que les isopycnes sont inclinées, d'amont en
aval, vers la surface de l'eau.
Il n'y a pas là constatations bien nouvelles mais l'extrême maniabilité et
l'efficacité du nouvel instrument en ressortent nettement, surtout si l'on
remarque que les dix stations du goulet ont été faites chaque fois en moins
de deux heures, aller et retour à pied d'œuvre compris. Le sondage longi-
tudinal n'a exigé que l'arrêt du navire pendant quelques minutes chaque
fois. Le pycnosondeur de la Cour et Schou mérite donc bien de prendre
place dans le matériel d'investigation hydrographique. Il serait facile sans
doute d'en augmenter encore l'efficacité; il suffirait de le munir d'un dispo-
sitif permettant d'écouler à volonté et tranches par tranchés, l'échantillon
de sondage, aux fins de déterminer séparément leurs salinités et corrélati-
vement leurs températures.
ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — Sur la variation diurne des parasites
atmosphériques : moyennes mensuelles, variation annuelle, influences
météorologiques. Note (') de M. K. Bcueau, présentée par M. G. Ferrie.
La figure ci-jointe représente la variation diurne moyenne, à Saint-Cyr,
du nombre des atmosphériques pendant 17 mois pour une fréquence de
l'ordre de.5o kc/s (6ooo m ). Les courbes de cette figure ont été établies
d'après les diagrammes d'un appareil ( 2 ) enregistrant le nombre d'atmo-
sphériques par unité de temps et basé sur l'emploi d'un relais. télégraphique
actionnant un anémocinémographe Richard. On constate une fois de plus
_ m
(') Séance du 23 décembre 1929.
(*) Précédemment décrit, voir Comptes rendus, 18'*, 1927, p. 167, et La Météorologie,
nouvelle série, 3; 1927, p. 287.
Depuis la publication de ces deux Notes, l'enregistreur a subi un certain nombre
d'améliorations et en particulier a été mis à l'abri de tout brouillage causé par les
émissions sans que sa sensibilité ait été affectée (capacités convenables shuntant les
enroulements des transformateurs basse fréquence ).
1 3()4
ACADEMIE DES SCIENCES
- SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 129a
la présence de deux maximums principaux : un maximum de nuit et un
maximum d'après-midi. L'examen des diagrammes quotidiens montre que
ces deux maximums proviennent de l'apparition indépendante des atmo-
sphériques d'anticyclone et des atmosphériques stagnants ( ' ). Les atmosphé-
riques migrateurs (' ) n'apparaissent naturellement que très peu sur les
courbes moyennes.
Lés atmosphériques stagnants (max. d'après-midi) disparaissent totale-
ment pendant les mois d'hiver. Au cours des mois d'été, ils sont accentués
à l'extrême certains jours, mais ils disparaissent presque en d'autres.
Les atmosphériques nocturnes, au contraire, s'observent pendant toute
l'année. Si faibles soient-ils, il est possible de les faire apparaître en
augmentant la sensibilité du récepteur. Mais l'amplitude du maximum noc-
turne subit de très grandes variations, parfois même d'une nuit à l'autre.
J'ai déjà été amené à signaler ( 2 ) que, pendant les mois d'hiver, cette ampli-
tude dépend étroitement de la situation météorologique : elle est d'autant
plus considérable que l'on se trouve dans une masse d'air polaire plus ins-
table; l'arrivée d'une masse d'air chaud en altitude réduit à la fois l'inten-
sité et le nombre des atmosphériques nocturnes; le minimum est attejnt au
passage du secteur chaud. Il semble bien que cette propriété se constate en
toutes saisons si l'on a soin de ne pas considérer, comme atmosphériques
nocturnes, la prolongation, au cours de la nuit, des atmosphériques sta-
gnants des journées très orageuses d'été.
Une première comparaison d'enregistrements assurés à plusieurs cen-
taines de kilomètres de distance (Saint-Cyr, Zurich, Slough, SarrebriAck)
semble confirmer ces vues. Alors qu'en période d'atmosphériques stagnants,
les courbes sont très souvent analogues dans les diverses stations, révélant
ainsi une simultanéité presque parfaite des atmosphériques, il y a de fortes
différences entre les amplitudes des atmosphériques nocturnes de ces sta-
tions, chaque fois qu'elles ne sont pas dans une même masse d'air.
(') J'ai défini antérieurement ces trois catégories d'atmosphériques; voir Comptes
rendus, 180, igaS, p. 029.
( ! ) Onde électrique, 8. 1929, p. i34-
I29 6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PALÉONTOLOGIE. — Les calcosphérites des tissus fossiles. Note (<)
de M. J. J. Thomasskt, présentée par M. L. Cayeux.
Ces corps qui se rencontrent dans tous les tissus calcifiés, où ils repré-
sentent un arrêt ou un défaut de la calcification, nous renseignent sur le
mode de formation de ces tissus et peuvent ainsi être d'une grande» impor-
tance pour l'étude de ceux qui sont exclusivement fossiles.
Dans les dents des Poissons nous avons rencontré les formes suivantes :
Dans l'ostéodentine de Dactylodus concavus (Carbonifère de Russie) on
observe des sphères à contours nets ou en voie de désintégration et des
formes cristallines. Celles-ci peuvent être soit de petits cristaux à section
carrée ou hexagonale, isolés ou en groupes de deux ou trois, épars dans les
canaux pulpaires, ou bien des formes plus grandes et moins régulières
disséminées au sein de la substance fondamentale. Parmi ces dernières, les
unes sont groupées en nids et entourées d'un îlot de matière granuleuse. Ce
sont des cristaux corrodés comme les cristaux du premier temps d'une
roche microgrenue. Ils ont eu peut-être même destin, c'est-à-dire que
formés au sein d'une substance molle encore ils ont été ensuite entamés par
des remaniements accompagnant la calcification définitive. Les autres corps
enfin, toujours isolés, sont des concrétions. plus grandes qui sur la coupe
présentent la forme d'un quadrilatère aux angles plus ou moins arrondis.
Les unes ont l'aspect de deux cubes creux emboîtés, les autres d'un cube
contenant une sphère; d'autre présentent un sphérite central entouré d'un
dépôt de forme arrondie auquel il n'adhère pas. Ces corps variés et com-
plexes n'ont montré aucun phénomène de polarisation susceptible de ren-
seigner sur leur nature. Il n'y a pas lieu de supposer, semble-t-il, qu'ils sont
dus à la fossilisation, car une partie d'entre eux correspond à ce que l'on
trouve fréquemment dans les tissus actuels.
Dans l'orthodentine on rencontre souvent des calcosphérites en sphères
régulières. Chez Sargodon ils sont parfois très distincts et abondants à la
périphérie et dans les digitations de la dentine, mais ils ne se trouvent
jamais avec ces caractères dans l'émail.
Dans l'émail tubulaire anhiste de Sargodon tomicus (Rhétien) on observe
quelquefois des concrétions à contours très nets, libres ou encroûtant les
canalicules. Ce sont soit de petits grains réfringents, soit des corps plus
C ) Séance du 23 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1297
' gros montrant des couches concentriques et à contours vaguement polyé-
driques. Autour de quelques-unes de ces concrétions, parfois englobant
deux de celles-ci, on voit une substance finement granuleuse qui semble
moins compacte et dont les contours sont 1 moins précis. Ces corps se
rencontrent un peu partout dans Pémail, mais surtout dans le voisinage de
la dentine et de ses digitations. Ils ne se soudent jamais en masses volumi-
neuses. Des concrétions semblables se sonL formées autour des canalicules
venus de la dentine, les encroûtant d'un dépôt à contours nets et à zones
concentriques. Ce dépôt n'occupe le plus. souvent qu'une partie du cana-
licule, généralement la portion moyenne, d'autres fois la pointe, et le cana-
licule alors se termine en massue.
Ces calcosphérites de l'émail anhiste, qu'ils soient libres ou fixés sur les
canalicules, présentent toujours des contours très nets et tranchent vive-
ment sur la matière vitreuse qui les entoure. On n'en .trouve pas en voie de
désintégration. Ils donnent l'impression de corps étrangers, accessoires, et
non d'un stade de développement du tissu. Ce sont plutôt des concrétions
en quelque sorte accidentelles, des précipités dus à une cause plus ou moins
fortuite que des éléments normaux de la calcihcation arrêtés dans leur
évolution.
La localisation de ces corps sur ou dans le voisinage des canalicules
venus de 'la dentine est un indice en faveur du rôle calcifiant de ceux-ci
vis-à-vis de l'émail.
Les calcosphérites de cet émail anhiste ne ressemblent pas à ceux que l'on
a signalé dans l'émail prismatique des mammifères. Ils ne ressemblent pas
non plus à ceux de la dentine sous-jacente. Ces différences morphologiques
montrent que non seulement les deux tissus n'ont pas la même origine,
mais que leurs modes de calcification ont dû être tout, à fait différents. Les
concrétions comme les canalicules semblent flotter librement dans un
milieu liquide, leurs contours sont très nets, elle's sont disposées sans ordre
et n'ont pas été remaniées. Elles se sont formées vraisemblablement en
milieu fluide; puis la solidification de la masse adamantine s'est effectuée
d'un seul coup et non par dépôt de couches successives. L'impression que
produit ce tissu est celle d'une eau brusquement figée avec tous les corps
solides qu'elle contenait. Il semble donc certain que dans cette variété
d'émail (l'émail anhiste des amioïdes) la calcification s'est effectuée selon
un mode différent de ce qui se passe d'ordinaire dans les tissus durs des
dents. .
1298 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BOTANIQUE. — • Recherches cylologiques sur rassise nourricière des grains de
pollen efHelleborus fœtidus, Euphorbia Sauliana et E. Peplus. Note(')
de M"" Germaine Py, présentée par M. Louis M an gin.
L'étude, au moyen des méthodes cytologiques modernes, de l'assise
nourricière du pollen n'a été abordée que dans une seule famille d'Angio-
spermes, les Solanacées, par Mascré. Le grand intérêt possible de cette
étude, au point de vue cytophysiologique, m'a conduit à la reprendre
chez des familles très différentes d'Angiospermes. Les résultats résumés
ici se rapportent au tapis d'une Renoncuiacée (Helleborus fœtidus L.) et de
deux Euphorbiacées (Euphorbia Peplus L. et E. Sauliana Bor.). L'évolution
du chondriome des cellules du tapis présente, chez ces trois plantes, de
grandes analogies. Pendant une. période de spécialisation, période qui
s'étend sensiblement jusqu'au stade synapsis, on voit, dans les cellules
nourricières, un cytoplasma dense des mitochondries et de longs chondrio-
contes. On ne peut donc pas caractériser l'état adulte de ces cellules par
l'apparition des chondriocontes, dans les Solanacées (Mascré).
Pendant les mitoses réductrices, de grandes- vacuoles apparaissent dans
les cellules du tapis, fait signalé d'ailleurs par. tous les auteurs ayant étudié
l'assise nourricière. Les éléments du chondriome sont alors très fins; les
chondriocontes, moins nombreux, commencent à se rentier, indice de leur
transformation en plastes. Ces phénomènes sont moins visibles chez E.
Peplus que chez E. Sauliana et plus tardif chez H. fa-tidus. Au moment où
les jeunes grains de pollen élaborent leur membrane cutinisée, le chon-
driome du tapis comprend des mitochondries et de gros plastes irréguliers
rappelant beaucoup 'les protéoplastes signalés par Guilliermond dans le
sac embryonnaire du Lis bjanc. Les vacuoles sont moins nombreuses. Plus
tard, les protéoplastes grossissent et de nouvelles vacuoles apparaissent.
Enfin, quand les grains de pollen sont achevés, le cytoplasma, très réduit,
ne contient plus que des masses noirâtres, reste des noyaux et du chon-
driome colorés par l'hématoxyline ferrique.
Le réactif iodo-ioduré a permis de reconnaître qu'il n'existe d'amidon à
aucun stade de l'évolution de celte assise dans l'hellébore
Au moment de la dissociation des tétrades, la membrane des cellules du
( 1 ) Séance du 23 décembre 1929.
1 SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1299
tapis présente des phénomènes particulièrement intéressants. Sur la face
des cellules tournée vers la cavité pollinique apparaissent des corpuscules
fixant énergiquement l'hématoxyline ferrique; ces éléments semblent cons-
tituer des épaississements de la membrane, sur laquelle ils sont disposés
côte à côte, de manière à ne laisser entre eux qu'un très faible intervalle.
Leurs formes et leurs dimensions varient avec les espèces : chez H. fœtidus,
ce sont de petits grains sphériques ou .irrégulièrement polyédriques; chez
les Euphorbes, ce sont des écailles incurvées qui, dans les coupes, forment,
à la surface des cellules, un feston assez régulier. Ces corpuscules perdent
peu à peu leur chromaticité, de sorte que, quand les cellules nourricières
ont presque complètement disparu, ils ne retiennent plus Phématoxyline.
Ces ornementations ont été signalées déjà par Mascré, puis par
Ivrjatchenko; le premier pense qu'elles sont lignifiéees ou cutinisées, le
second qu'il s'agit vraisemblablement de substances graisseuses; tous deux
ont remarqué, sans itfsister, la ressemblance de ces corps avec la membrane
des grains du pollen.
En réalité, ces granulations, qui sont uniréfringentes, ne présentent
aucune des réactions microchimiques des graisses, de la lignine ou de la
subérine. En effet, dans les coupes non colorées d'objets fixés par le liquide
de Meves, elles sont nettement incolores. Traitées, sur le frais, par l'acide
osmique en solution ou en vapeurs, elles ne brunissent que très légèrement.
Enfin les réactions sont négatives par le sulfate de bleu de Ml, le bleu d'in-
dophénol naissant, le Soudan III, l'acide sulfurique concentré et le molyb-
date d'ammoniaque, la potasse concentrée à l'ébullition (saponification),
tous réactifs des graisses, de la cutine et de la subérine.
Les réactions de la phloroglucine chlorhydrique et du chlorhydrate de
benzidine, caractéristiques de la lignine r du rouge de ruthénium, caracté-
ristique des composés pectiques, du bleu coton C4B, avant ou après action
de la potasse, caractéristique de la callose, de l'acide iodhydrique iodé
fumant, caractéristique de la cellulose de schiff caractéristique des aldé-
hydes, sont également négatives. En outre, ces corpuscules, insolubles dans
le xylol, ne sont certainement pas des cires. L'acide sulfurique concentré,
la lessive de potasse, même concentrée, à froid ou à chaud, laissent intactes
en apparence ces ornementations de la membrane des cellules nourricières.
D'autre part le vert d'iode et le violet cristal leur confèrent une coloration
l3oo ACADÉMIE DES SCIENCES.
analogue à celle qu'ils communiquent à l'enveloppe des grains de pollen et
aux parties lignifiées des vaisseaux ligneux; ce dernier révèle en outre que
ces grains présentent, au moins chez l'Hellébore, une structure hétérogène :
iixi centre qu'il colore en rose et une écorce à laquelle il donne une teinte
violette. De ces colorations et de cette grande résistance aux acides et à la
potasse, caractères communs aux ornementations des cellules nourricières,
à la membrane des grains de pollen et aux parties lignifiées des vaisseaux,
il semble possible d'inférer que les premiers sont constitués par une sub-
stance qui n'est ni de la cutine, ni de la lignine, mais en est très voisine et
se comporte, vis-à-vis des réactifs, comme l'enveloppe des grains de pollen.
Il est intéressant de voir des cellules destinées à être digérées dans un
très bref délai élaborer, chez les Angiospermes les plus diverses (Hellébore,
Euphorbes, Solanacées, Lis), des substances dont le rôle ordinaire est de
protéger les cellules qu'elles entourent, et il est permis de se demander si
l'apparition de ces ornements n'est pas due à la manifestation d'homologie
entre les cellules nourricières et les tétraspores, homologies provenant
d'une identité primitive. Cette hypothèse, émise pour la première fois par
Rosenberg, puis combattue par Mascré, paraîtrait d'autant plus vraisem-
blable que, assez souvent, on rencontre des cellules dont les membranes
sont ornementées sur toutes les faces et que chez H. fœlidus, il n'existe
aucune différence morphologique entre le chondiïome de la jeune assise
nourricière et celui des cellules primordiales.
BOTANIQUE. — Un nouveau genre modifiant un peu noire conception de la
famille des Malvacèes. Note ( ')de M. B. P. C. Hochretjtdîeb, présentée
par M. H. Lecomte.
J'ai rencontré, parmi des plantes de Patagonie, envoyées par Donat au
Conservatoire botanique de Genève, un pe,tit arbrisseau très singulier. Par
la forme de sa corolle, de ses étamines et de son pistil, il se rattache à la
famille des Malvacèes mais son calice est très différent de ce qu'on observe
dans cette famille et même dans l'ordre des Colomnifères.
Dans cet ordre en effet, à part les Sloanea qui sont des Tiliacées, tous les
genres ont un calice valvaire dont les sépales, généralement lancéolés, ont
leurs marges étroitement appliquées les unes contre les autres. Il en résulte
(') Séance du a3 décembre 1939.
SÉANCE DU Jo DÉCEMBRE 1929. l3oi
une forme conique ou pyramidale de boutons floraux. Au point de vue
systématique, c'est là un caractère très important, permettant de distinguer
ces familles de celles dont le calice a une préfloraison imbriquée et où les
boutons floraux ont souvent l'apparence d'être tordus en spirale.
Or, chez cette nouvelle plante, le calice, tout en gardant sa structure
valvaire, est cependant tordu en spirale, grâce à une disposition singulière :
les sépales ne sont concrescents que dans leur partie la plus' inférieure et les
cinq lobes séparés sont cordés à leur base et ils sont extrêmement larges.
Pourtant, ils restent valvaires, parce que leurs marges, repliées en arrière,
sont contiguës sur une assez grande largeur, de sorte que les boutons floraux
semblent avoir cinq ailes.
Cette disposition, quoique rare, n'est pas exceptionnelle; on la retrouve
chez certains Abutilon, chez des Hibiscus, chez des Palava. Ce qui la rend
remarquable ici, c'est son exagération. Ces ailes sont si larges, qu'elles se
replient sur le côté et qu'elles imitent ainsi une préfloraison imbriquée. En
.outre, l'extrémité du bouton floral est tordue en spirale d'une manière très
caractéristique.
Enfin ce calice extraordinaire a des sépales pennatilobés et cela vient
modifier la diagnose de la famille, car c'est le seul cas connu chez les Mal-
vacées. Or, les systématiciens ont toujours considéré que la découpure des
pièces florales était de première importance pour le classement des genres
dans cette famille. C'est ainsi que les Gossypiunt sont distingués des
Hibiscus et des Seira (Senra), essentiellement, parce que les bractées invo-
lucrales des premiers sont découpées, tandis qu'elles sont entières chez les
deux autres.
Il était donc indiqué de constituer un nouveau genre que l'auteur pense
devoir être placé dans le voisinage des Abutilon. Ce nouveau genre a été
nommé Neobaclea, pour le dédier à Bacie, botaniste genevois, qui s'est dis-
tingué dans l'étude de la flore de l'Amérique du Sud et qui périt tragique-
ment en* i838 à Buenos-Aires. On ne saurait nommer cette plante Baclea,
parce qu'il existe déjà un genre d'Asclépiadacées de ce nom, publié
en 1876 par E. Fournier dans le Dictionnaire de botanique de Bâillon
(l,p.338).
l3ô2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
BOTANIQUE. — Le chondriome de l'embryon chez Cucurbita Pepo dans la
graine sèche et pendant la germination. Note ( ') de M. IV. Wagneh, pré-
sentée par M. Molliard.
Les méthodes mitochondriales de fixation (Regaud et Lewitsky) appli-
quées aux graines de Phaseolus et de Pois par A. Guilliermond ( a ) et
N. Wagner ( 3 ) ont permis de constater l'existence du chondriome dans les
cellules de l'embryon au cours de la maturation et de la germination des
graines ('). On a pu établir, en même temps, la dépendance qui existe
entre la forme des chondriosomes et l'état d'hydratation de la graine.
Pendant la déshydratation qui a lieu au cours de la maturation, les chon-
drioconies se fragmentent en mitochondries; inversement, au cours de
l'hydratation qui marque le début de la germination, les mitochondries
s'allongent pour redonner des chondriocontes.
Il importait de vérifier la présence du chondriome dans les graines sèches
des autres plantes et de rechercher si, là également, on peut observer la
même dépendance entre la forme du chondriome et l'état d'hydratation de
la graine.
Dans ce but, nous avons choisi comme matériel Cucurbita Pepo. Les
racines des embryons ont été fixées par la nouvelle méthode Némec-
Mtlovidof ( 5 ), par le Regaud et le Lewitsky. La première méthode n'a pas
donné de résultats satisfaisants. Le fixateur de Regaud ne conserve les
chondriosomes qu'aux stades avancés de la germination. Les meilleurs
résultats ont été obtenus à l'aide du fixateur de Lewitsky.
Les cellules des racines de l'embryon dans les graines sèches chez Cucur-
bita Pepo sont remplies de grains d'aleurone de sorte qu'il est souvent assez
difficile de mettre en évidence les chondriosomes qui sont, par ailleurs, peu
(' ) Séance du 20 décembre 1929.
( '• ) A. Goilliebmo.nD, Sur la formation de V amidon dans Vembryon avant la matu-
ration de la graine (C. R. Soc. Biol., 76, 1914, p. 367).
( J ) N. Wagner. Evolution du chondriome dans les cellules de l'embryon des
graines de Phaseolus (Comptes rendus, 1929, 189, p. 1098).
( 4 ) Guilliermond a brièvement décrit d'autre part la transformation des chondrio-
somes en plastes dans les graines de Ricin pendant la germination, et il indique qu'il
a pu faire les mêmes observations chez la Courge.
! i ) Acide ehromique à 1 pour 100 (25 ul ); bichromate de K il 1 pour 100 C'j.t 10 ');
formol pur (4 vnl )-
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. ï3û3
nombreux. De même que dans le Phaseolus, tout le chondriome n'est repré-
senté, dans ce cas, que par les petits grains (mitochondries granuleuses);
mais, contrairement à ce que Ton constate chez Phaseolus, les mitochondries
ne forment nulle part d'accumulations et sont uniformément dispersées
dans le protoplasme de la cellule (voir fig. 1, une cellule de la zone inté-
rieure du périblème).
Le chondriome conserve le même caractère aux premiers stades du
o-onflement des graines (1 ou 2 heures après qu'on les a mises en milieu
humide). Au début de la dissolution des grains d'aleurone, on trouve
parmi les mitochondries de courts bâtonnets (voir fig. 2). Au fur et à
mesure que se poursuit cette dissolution et que la cellule s'hydrate, on peut
suivre la transformation graduelle des mitochondries en chondriocontes
allongés. Ensuite, le chondriome des cellules de la racine de l'embryon
(Cucurbita), prend l'aspect qu'il a ordinairement dans les cellules du méris-
tème : nombreux et longs chondriocontes et mitochondries (voiry?£\ 3).
On peut donc également considérer comme établie, pour Phaseolus, la
présence de chondriosomes dans les cellules des graines sèches, ainsi que la
relation qui existe entre leur forme et les états de déshydratation et d'hydra-
tation qui caractérisent la maturation et la germination de la graine. Il
semble qu'on puisse considérer comme générale l'absence des chondrio-
contes dans les graines sèches.
l3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la répartition du picéosîde (picéinc
deCh. Tanret) dans le règne végétal. Note (') de MM. M. Bride i,
et J. Borate, présentée par M. L. Mangin.
Le picéoside (picéine de Ch. Tanret) a été extrait par cet auleur, en 1894,
du Picea excelsa Link. C'est le glucoside ,3 de la j»-hydroxyacétophénone,
ainsi que l'ont établi Charon et Zamanos, en 1901.
Jusqu'ici, le picéoside n'a été rencontré que dans le Picea excelsa Link,
les autres Conifères essayées, ayant fourni des glucosides différents :
coniféroside et toxicatoside de Ch. Lefebvre, par exemple. En 1928,
M. Bridel, C. Charaux et J. Rabaté ont extrait de l'écorcede V Amelanchier
vulgaris Mœnck un glucoside hydrolysable par l'émulsine, qu'ils ont appelé
améliaroside. Tout récemment, J. Rabaté a montré que l'améliaroside
est le glucoside 3 de la p-hydroxyacétophénone : il est ainsi identique au
picéoside. A la suite de ce travail, le picéoside avait 'donc été trouvé dans
une Conifère et dans une Rosacée. Mais sa répartition est encore plus large,
car il existe un autre glucoside qui est, lui aussi, identique au picéoside.
En 1900, Jowett a isolé, d'une écorce de Saule noir, un glucoside qu'il a
appelé salinigrine et qu'il considère comme le glucoside 3 dela/w-hydroxy-'
benzaldébyde, en déprt de grandes différences entre les points de fusion de la
soi-disant m-hydroxybenz aldéhyde obtenue par hydrolyse de la salinigrine,
de son oxime et de sa phénylhydrazone, d'une part, et/d'autre part, les
points de fusion de la m-hydroxybenzaldéhyde et de ses mêmes combinaisons,
donnés dans la littérature.
Nous avons été frappés de ces différences et de la similitude existant entre
les points de fusion et les pouvoirs rotatoires du picéoside et de la salinigrine,
et entre les points de fusion de leurs produits d'hydrolyse et de ses combi-
naisons. Nous avons pensé que picéoside et salinigrine devaient être un seul
et même glucoside.
Nous avons extrait la salinigrine de deux échantillons différents d'écorce
de Saule noir. Elle possède les propriétés de la salinigrine de Jouvert, mais
son produit d'hydrolyse n'est pas la w-hydroxybenzaldéhyde, c'est la
/)-hydroxyacétophénone.
Le tableau suivant résume les principales propriétés du picéoside retiré
de l'écorce de Saule noir par Jouvert et par nous, du Picea excelsa Link par
(') Séance du 28 décembre 192g.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. i3o5
Ch. Tanret et de VAmelanchier vulgaris Mœnch. On y trouvera aussi les
points de fusion des produits d'hydrolyse de ces glucosides et de leurs
combinaisons, ainsi que ceux de la m-hydroxybenzaldéhyde et de p-hy-
droxyacétophénone et de leurs combinaisons, indiqués dans la littérature.
Ecorce de Saule noir.
Picéoside Bridel el '
extrait de Jouvert. Rahalé. Picea excelsa. Amclanchier,
o 0,0
Point de fusion +iq5 -4- 1 q5 +194 +'g5
k d -8;,3o -86,09 -84 - 86, 5o
Glucose pour 100. .. . 60,10 60,10 60, 36
Pouvoir réducteur. . . 0,070 0,064
Produit d'hydrolyse du picéoside de :
■> Ecorce de Saule nofcr.
m-liydroïy- -^^n^— -, p-ljj'droxy-
benzal- Bride] Picea Amelan- acélo-
déliyde. Jouvert. et Rabaté. excelsa. chier. phénone.
OOO 00 o
Point de fusion 4-104 +108 4-109 -^'99 +'°9 4-ioq
Dérivé méthoxylé ... +07 — 01 4- 37 +38
Oxime '. 4- 88 4-1 38 -f-i4'2,5 -4-143 4-i4'2,5 4-k' ( 3
Phénylhydrazone . . . 4-i3o -4- 1 47 4-i5i 4-i48 -4- 1 5 1 4-148
Semicarbazone 4-307 —'99 4-207 +I 99
En résumé, le picéoside, glucoside du Picea excelsa Link, La salinigrine,
glucoside de l'écorce de Saule noir et l'amélia^oside, glucoside de VAme-
lanchier vulgaris Mœnch, représentent un seul et même principe immédiat :
le glucoside [3 de la j9-hydroxyacétophone.
Les noms de salinigrine et d'améliaroside doivent donc disparaître de la
nomenclature chimique, puisque le nom de picéoside (picéine de Ch.
Tanret) est celui sous lequel ce principe immédiat a été étudié pour la
première fois.
Le picéoside se trouve maintenant très largement répandu dans la nature,
puisqu'onTa extrait d'une Conifère, d'une Rosacée et d'une Salicacée.
Il est intéressant de faire remarquer, en .outre, que, pour l'instant, le
picéoside n'existe que dans une seule plante de chacune de ces trois familles,
si éloignées l'une de l'autre dans la classification botanique.
C. R., 192g, a» Semestre. (T. 181, N* 27.) 96
l3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence du traitement à V alcool sur V extrac-
tion du tannin des végétaux. Note(')de M. E. Wichei.-Dckax», présentée
par M. M. Molliard.
A la suite d'anomalies constatées dans l'extraction des tannins du gland
du Chêne je me suis demandé quel pouvait être l'effet d'un traitement des
végétaux à l'alcool bouillant sur des substances aussi sensibles à la chaleur,
à l'oxydation et à l'adsorption que les tannins. Je vais établirqu'on obtient
des résultats différents dans les traitements ultérieurs selon que les tissus ont
ou n'ont pas subi un traitement préliminaire à l'alcool bouillant.
Un gland pesant 8 e est décortiqué et partagé en deux fragments iden-
tiques H et M. M coupé en fines cossettes dans iooo™ 3 d'acétone absolue,
est traité suivant la technique publiée ailleurs ( 2 ). H est sectionné de la
même façon dans de l'alcool à 90 sui vaut la méthode préconisée par Lùers (');
on porte le tout à l'ébullition au bain-marie jusqu'à évaporation totale du
liquide; on dessèche le résidu à l'étuve à 70 pendant 12 heures. Après
broyage le fragment H subit le même traitement que M avec cette seule
différence que le traitement à l'eau froide est remplacé dans ce cas par des
épuisements à l'acétone à l\o pour ioo 1 .
Sauf avis contraire, l'acétone utilisée est déshydratée sur SO ' Cu anhydre.
Tannins entraînés par
l'acétone au l'eau froide
Soslilet ( 4 b j. sur Bùchner. l'eauàioo". Total.
M. glands en contact avec l'acétone à froid. .. . 5i 48 10 109
l'acétone à ^Vo-
lt, glands traités par l'alcool à go° bouillant. . . 4 98 '8 uo
i° Les tannins des glands desséchés dans l'alcool bouillant sont à peu
près insolubles dans l'acétone absolue mais très solubles dans V acétone addi-
tionnée d^eau.
2 Les tannins des glands desséchés dans l'acétone à froid sont partiel-
lement solubles dans ce liquide comme je l'ai montré antérieurement. C'est
en me basant sur ce fait que j'ai établi la distinction entre tannins libres et
tannins absorbés (*).
(') Séance du 28 décembre 192g.
( s ) E. Michel-Dubasd, Revue générale de Botanique, il, 192g, p. 3i6.
( 3 ) H. Lûers, Abderhalden, Handb. biol. Arbeitsmeth., 3, Abt. 11, 1926, p. 633.
(') E. Michel-Duband, Comptes rendus, 178, 1924. P- 586-089.
SÉANCE DD 3o DÉCEMBRE 1929. l3c>7
A cela on a objecté récemment que la solubilité des tannins des glands
conservés dans l'acétone à froid, est due à La présence de Peau dans les tissas
frais, ce qui revient,, à effectuer les épuisements avec un mélange d'eau et
d'acétone; dès lors la distinction établie entre tannins libres et tannins
combinés est inexacte ( ' ).
Afin de répondre à cette objection, j'ai effectué l'expérience n° *2. La
poudre traitée par l'acétone au soxhlet provient d'un seul gland coupé en
morceaux dans l'acétone froide ; au bout de 24 heures on décante le liquide,
les glands sont broyés au mortier et la poudre ainsi obtenue est divisée en
deux lots de même poids : a et b.
Tannins dissous L'eau chaude enlève ensuite
a, épuisé directement au soxhlet 5o -o
b, desséché à 100; puis épuisé au soxhlet, 43 Go
L'acétone absolue dissout donc une quantité très appréciable des tannins
dans ces conditions; la légère différence constatée en faveur du lot a peut
être attribuée soit à l'action de la chaleur sur b', soit à la présence d'une
petite quantité d'eau dans les tissus de a.
Expérience n° 3. — Trois glands sont décortiqués; chacun d'eux est
divisé en quatre parties de même poids, de même composition, qui sont
réparties dans les lots I, 2, 3, i. Chacun de ces lots a donc le même poids
et la, même composition. Leur traitement est indiqué dans le Tableau
suivant :
fannins dissous successivement
par l'acétone ensuite
au soxhlet par l'eau
(ô b ). chaude. Total.
N° I. Desséché jusqu'à poids constant dans
dessiccateur à CaCI- |3 go i33
N° 2. Desséché jusqu'à poids constant dans
l'étuve à 75°-8o n 20 i^o 140
N° 3. Desséché jusqu'à poids constant dans
l'étuve à ioo"-ioo" 11, 5 1 1 5 126, 5
N° 4. Desséché dans l'alcool à 90 bouillant.
puis à l'étuve à 70 1 1 , 1 117 128,4
Pour les tissus desséchés, la quantité de tannin soluble dans l'acétone est
fonction de la température, 4e traitement préliminaire des cotylédons à
l'alcool à go° bouillant jusqu'à évaporation complète, produit le même effet
(') H. Hober, Jahrbiich. f. wiss. Bot., Bd. 70, H. 2, 1929, p. 288.
l3o8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
pour l'extraction des tannins, que la dessiccation àl'étuve à ioo°; ce résultat
pouvait se prévoir a priori d'après l'examen de la courbe des points d'ébul-
lition d'un mélange alcool-eau de titre inférieur à 95°. .
En résumé, un traitement préalable des cotylédons du gland de Q. robur,
insolubilise les tannins vis-à-vis de l'acétone. Les modifications qui en résul-
tent sont purement qualitatives, mais elles mettent en évidence l'extrême
sensibilité à la chaleur du complexe tannique existant dans les tissus végé-
taux considérés. Ainsi s'expliquent les conclusions de M lle Huber « que les
tannins du gland de Q. robur sont à peu près insolubles dans l'acétone abso-
lue ». Cette insolubilité est le résultat du traitement préliminaire des tissus
à l'alcool bouillant qui détermine une adsorption qui est détruite par l'eau
comme je l'ai montré ailleurs (■). Cette Note confirme donc les résultats
de mes recherches antérieures et en particulier la notion des deux sortes de
tannins libres et combinés, qui est à l'étude en ce moment.
BOTANIQUE APPLIQUÉE. — Sur une Scrophulariée { Striga hermonthica)
parasite des céréales en Afrique tropicale. Note ( 2 ) de M. Aog. Chevalier,
présentée par M. H. Lecomte.
Pendant la saison des pluies, les champs de Mil de l'Afrique tropicale sont
souvent émaillés d'une plante annuelle haute de 3o cm à 35™ à fleurs roses en
épis rappelant par leur beauté certaines espèces florales de nos jardins. Les
Noirs qui connaissent bien cette plante redoutent sa présence dans leurs
champs car elle réduit considérablement la récolte des céréales, Sorgho et
Pénicillaire (gros et petit mil), plantes qui forment comme l'on sait la base de
l'alimentation des indigènes de beaucoup de régions de l'Afrique tropicale.
II s'agit en réalité d'une Scrophulariée parasite, de la tribu des Gérar-
diées, le Striga hermonthica Benth. décrit en 181 2 sous le nom de Buchnera
hermonthica par Delile qui l'avait rencontrée dans les champs de Sorgho à
Erment (l'antique Hermonthis) dans la Haute-Egypte au cours de l'expédi-
tion scientifique organisée par Bonaparte. Elle est très commune du Sénégal
à l'Abvssinie.
Personnellement j'ai constaté depuis longtemps son abondance dans
(') Michel-Durand, Revue générale de Botanique, il, ig-33, p. 3i4.
( : ) Séance du a3 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. l3o9
toutes nos possessions de l'Ouest et du Centre Africain (Sénégal, Guinée,
Soudan, Volta, Dahomey, Haut-Oubangui, CJiari-Tchad). Mais c'est tout
récemment au cours d'une mission au Sénégal, que j'ai pu étudier sa bio-
logie et constater ses méfaits. Comme la plupart des Gërardiées, le Striga
hermonthica (connu des Wolofs sous le nom de Ndokoum, des Bambaras sous
celui de Se gué) est un parasite facultatif; si ses racines ne rencontrent pas
les racines de certaines graminées pour s'y implanter à l'aide de suçoirs, la
plante reste chétive et ne semble pas se reproduire.
Le Ndokoum germe dans les champs de Mil alors que celui-ci est en herbe
et haut de quelques décimètres à peine. Il apparaît alors comme une mau-
vaise herbe peu nuisible. Dès qu'il arrive à s'implanter sur les racines de la
céréale il se ramifie, prend une grande taille (quoique toujours dominé par
les chaumes) et fleurit. C'est alors qu'il devient très nuisible. Le Sorgho
ainsi parasité ne prend pas son plein développement, les épis s'ils se déve-
loppent sont petits. Les Pénicillaires pour la plupart n'épient pas, mais' les
chaumes se ramifient beaucoup en formant des sortes de balais stériles rap-
pelant par l'aspect les Cannes à sucre atteintes de la maladie du Sereh.
Nous estimons que le Ndokoum réduit certaines années la récolte du Mil de
la moitié ou même des deux tiers en Afrique Occidentale.
D'après un renseignement verbal du R. I\ Tisse'rant, la même espèce de Striga atta-
querait aussi clans le Haul-Oubangui le Riz cultivé par les indigènes comme « Riz de
montagne ». c'est-à-dire sur terre jamais inondée. On sait que ce Riz n'existait pas
dans cette contrée jusqu'en 1902, époque à laquelle nous l'avons introduit. Il s'est
rapidement répandu chez les indigènes, mais en même temps se répandait le Striga
hermonthica dans les rizières souvent établies sur l'emplacement d'anciens champs de
Sorgho. C'est surtout pendant les années de sécheresse qu'il porte préjudice au Riz en
l'empêchant d'épier. En Afrique Occidentale le Striga manque dans les rizières,
celles-ci étant presque toujours temporairement inondées et notre Scrophulariée vivant
constamment en dehors de l'eau et sur les terrains qui s'égoultent facilement. Au
Sénégal elle est particulièrement commune sur les terrains nommés diek et dior sur
lesquels on cultive l'Arachide, mais elle ne parasite que les Graminées.
Le Striga hermonthica est une plante de lumière, aussi il prend une plus
grande taille et occasionne des dégâts plus importants dans les champs où
le Mil est clairsemé par suite de la non germination des graines ensemencées
ou de la disparition des jeunes plants. 11 fait ordinairement défaut sur les
terrains récemment défrichés, sur brousse vierge ou jachère ancienne. Mais
au bout de quelques années il y apparaît et se développe rapidement. C'est
son pullulement, bien plus que l'épuisement du sol qui oblige les Indigènes
l3lO ACADÉMIE DES SCIENCES.
à laisser périodiquement les champs cultivés en jachères. Les Sénégalais
assurent qu'un repos de 4 années suffit pour que le Slriga ne réapparaisse
plus; après ce délai les graines ont sans doute perdu leur pouvoir germi-
natif. Au bout de quelques années, il revient de nouveau, les graines très
fines étant probablement apportées par les animaux ou le ruissellement des
pluies.
Ajoutons que le Slriga présente un polymorphisme dorai très marqué : on trouve
presque constamment mélangées dans les champs une forme à grandes fleurs (c'est le
S. hermonthica proprement dit) et une forme à petites fleurs (S. senegalensis Benth.).
les deux formes pouvant être réunies en formant qu'une seule espèce.
Pour réduire les dégâts causés par le Ndokoum, il faudrait arracher tous
les plants avant qu'ils soient en graines, non seulement dans les champs
cultivés, mais encore dans les jeunes jachères où la plante vit aussi en para-
site sur quelques Graminées spontanées. Enfin il conviendrait sans doute de
n'ensemencer que des graines de Mil soumises à un nettoyage très sérieux,
car des graines de Sdokoum peuvent rester adhérentes ou mélangées aux
graines de céréales récoltées dans les champs envahis.
CHIMIE AGRICOLE. — Fixation et mobilisation de P 3 5 dans les
limons. Note(')de MM. A.. Dëholon et G. Bakbieb, présentée par
M. Gabriel Bertrand. *-
Depuis les travaux de Dehérain (1879), le mode de fixation de l'ion PO*
dans le sol est resté très controversé. Nous l'avons étudié sur un limon qua-
ternaire, sensiblement exempt de matières humiques (terre à briques).
i° Même en l'absence de carbonates terreux, Ca échangeable, déplacé
par les cations (H, NH% K.) des phosphates solubles, précipite partielle-
ment P a O° à l'état de phosphates calciques en milieu non acide.
2° La terre à briques privée de Ca échangeable par traitement à l'acide
chlorhydrique N/5, peut encore absorber des quantités considérables
de P 2 0(0, 55 pour 100 de terre dans le cas d'une solution phospho-
rique N/10). En l'absence d'APO 3 libre dans ce type de sol, c'est le
sesquioxyde de fer hydraté, dont une fraction importante est liée à l'argile,
qui intervient ici.
(') Séance du 23 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. l3ll
Les composés ainsi formés ne sauraient d'ailleurs être considérés comme
des combinaisons chimiques définies. En effet le contact de l'argile décal-
cifiée avec une solution aqueuse de phosphate, aboutit dans chaque cas à
un état d'équilibre entre la phase solide et la phase liquide; la quantité de
P 2 8 fixée et la concentration finale de la solution en P 2 3 croissent d'une
manière continue avec la concentration initiale en P 2 5 de la solution,
comme le montre le tableau suivant [a5 s argile décalcifiée + PO*H 2 NH 4 ;
volume final : ïooo™"] :
Grammes de P'O 5 par litre.
Concentration initiale o,oo5 0,028 0,114 0,228 0,455
Concentration finale traces 0,001 O,o35 o,io5 0,27g
Quantité fixée. 0,000 0,022 0,079 o,ia3 0,176
L'équilibre dépend aussi de la concentration en ions H + du milieu, ainsi
que l'indiquent les résultats suivants : [zb e argile décalcifiée + o g , 227 P 2 5
(PO 4 H 2 NH 4 ) + quantité variable NH 4 OH; volume final : 75o cm '] :
pH final 2,8 3,2 3,8 6,4 8,1 8,9
Gr. P 2 fixés o,i3g 0,i48 0,102 o,i43 0,098 0,078
La quantité de P 2 3 fixée passe par un maximum pour pH = 3,5 envi-
ron. Il en résulte, en particulier, que l'emploi des réactifs acides entraîne
une réversibilité partielle, à l'état de complexe ferrique, de P 2 5 du sol
ainsi dissous.
' P 2 5 fixé en milieu acide se redissout par alcalinisation. Par agitation
en présence d'une solution de NaOH ào,5 pour 100, P 2 5 fixé par la terre
à briques décalcifiée repasse presque totalement en solution.
De même, si l'on fait passer d'une manière continue à travers la terre à
briques, préalablement décalcifiée, une solution de phosphate diammonique
(pH = 7,8), la terre commence par fixer P 2 2 de la solution, puis lui en
cède lorsqu'elle a suffisamment fixé d'ions NH* pour devenir alcaline.
La séparation de P 2 5 lié au fer nécessite donc l'emploi de réactifs
alcalins. -L'action propre de l'acide citrique est liée à son action dissolvante
vis^à-vis de l'oxyde de fer hydraté et nous avons pu constater que les citrates
alcalins peuvent lui être avantageusement substitués.
3° Indépendamment de la précipitation directe de phosphates de chaux,
Ca adsorbé par les colloïdes argileux favorise l'adsorption de P 2 6 par
ceux-ci. Mais en présence d'un excès d'ions Ca dans la solution (> 25omilli-
équiv. par litre), Faction précitée de Ca adsorbé disparaît (phénomène de
partage).
!3l2 ACADÉMIE DES SCIENCES.
Mode d'action des réactifs acides. — Comme l'ont déjà constaté Hall et
Amos (1906), Russel et Prescott (1916), les divers réactifs acides proposés
pour la détermination du taux de P 2 0= des sols, dit assimilable, ne
permettent pas d'isoler la totalité de certains composés phosphoriques
'solubles dans chacun d'eux et, en particulier, de séparer les phosphates
calciques. En effet, comme nous venons de le voir, il se produit, dans ces
conditions, des équilibres susceptibles de modifier la répartition initiale de
P 2 6 , et ce phénomène est particulièrement marqué pour la terre à
briques.
On peut étudier commodément cette réversibilité en introduisant direc-
tement P 3 3 — (PO'H 2 NH') — dans les divers réactifs acides. Si la quan-
tité de P 2 5 est suffisante, la solution abandonne au sol de l'acide phos-
phorique au lieu d'en dissoudre.
Grammes de P 2 5 par litre.
Acide acétique à i pour 100 (ioo a de solution à iooo cm3 1.
Cône, initiale 0,0000 0,0016 0,0000 0,0046 » »
Conc. finale 0,0028 0,0002 o,oo35 0,0009 » »
DifFérence —0,0028 -0,0016 -o,0oo5 +0,0007 » »
Acide citrique à 2 pour 100 (Soucie solution à i5o™ a ).
Conc. initiale 0,000 o,o45 0,090 o,i35 0,179 0,224
Conc. finale 0,027 o,o56 o,o85 0,118 o,iD2 0,187,
Différence —0,027 -0,011 +o,ooo -^0,017 4-0,027 +0,087
Acide nitrique dilué ( Méthode-Sehlœsing-cIe Sigmoncl ).
Conc. initiale 0,0000 o,oo36 o,oo56 0,011 0,017 »
Conc. finale 0,0017 0,0006 0,0047 0,009 0,012 »
DifFérence '. . . —0,0017 ±o,ocoo +0,0009 +0,002 +o,oo5 »
Il existe donc pour chacun de ces réactifs, une concentration critique telle
que les solutions de concentration inférieure s'enrichissent en P-'O 3 au
contact du sol, et que celles de concentration supérieure s'appauvrissent.
Cette concentration critique est fonction, pour un réactif donné, des
réserves de P 2 O 3 que l'on cherche à définir dans les méthodes d'attaque par
les acides faibles. Nous verrons ultérieurement l'application qui peut être
faite des notions générales précédentes, qui peuvent être étendues à K 2 0.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929.
[JI3
ENTOMOLOGIE. — Sur la distribution des Glossincs dans la région du Zambèze
de Chemba (Afrique orientale portugaise). Note ( ' ) de M. Pierre Lesne,
présentée par M. E.-L. Bouvier. ,
La question de la répartition des Glossines dans la vallée du Zambèze à
l'aval des gorges de Loupata offre un grand intérêt par suite de l'extension
récente, dans cette direction, des zones à maladie du sommeil, forme sud-
africaine, transmise par le Glossina morsitans Westw. Cette progression, qui
aurait son point de départ dans la Rhodésia du Nord (Pereira Lapa, 191 5 et
1917), peut devenir une menace pour les régions situées au sud du Zambèze
et qui paraissent encore indemnes.
Chargé par M. le Gouverneur du Territoire delà Compagnie de Mozam-
bique de prospecter à ce point de vue la région de Chemba, j'ai effectué
mes recherches à la fin de la saison des pluies et dans la première moitié de
la saison sèche (1929). Elles ont porté principalement sur la rive droite du
fleuve depuis les approches du rio Fizé, en amont, jusqu'à Sone, en aval,
et, dans l'intérieur, jusque sur le rio Nhamapaza.
Trois espèces de Glossines habitent cette contrée.
i° Le Glossina morsitans Westw. occupe deux vastes aires dans la région
du confluent du rio Mouira. L'aire septentrionale longe la rive gauche du
Zambèze et s'étend vers l'Est jusque auprès d'Ancoaze. J'ai pu vériûer que
les mouches y étaient très abondantes au début de mai, dans le Tchombé,
à quelques kilomètres du fleuve. L'aire méridionale s'étend en pays
Ba-roué, dans le bassin du Mouira-, elle gagne vers l'Est le Mafounda et le
Nhacafoula, bien au delà des poinls signalés par Pereira Lapa (1917).
Entre ces deux grandes aires, encore incomplètement connues, s'inter-
cale, dans le- district de Tambara, une aire d'étendue restreinte, resiée
jusqu'ici insoupçonnée, et qui parait être également permanente. Je l'ai
visitée en avril et en juillet. Elle occupe, dans toute sa longueur, la rive
sud-occidentale du lac Cangaré.
2 Le Glossina pallidipes Austen habite les régions du Haut Pompoué
(Surcouf) et du rio Nhamapaza (Lesne), suivant une aire qui se relie vrai-
semblablement avec celle qui occupe la forêt de Cheringoma, on la tsé-tsé
abonde en saison des pluies.
3° Le Glossina Austeni Newst., non encore signalé, semble-t-il, clans le
( ' ) Séance du 9 décembre 1929.
i3i4
ACADEMIE DES SCIENCES.
bassin de Zambèze, s'observe sporadiquement dans la forêt de la rive
gauche du rio INhamapaza, au sud de Maringué.
Les points habités par les Européens sur le Zambèze, depuis Tambara
jusqu'à Sone, sont situés hors des zones à Glossines.
Esquisse de la distribution des Glossina morsitans et G. pallidipes dans ia région du Zambèze de
Chemba, Les aires à morsitans sont indiquées en pointillé, sauf celle du Cangaré, qui est marquée
en noir. Les croi<c indiquent l'aire approximative du G. pallidipes.
On peut noter ici qu'il n'est pas rare de rencontrer dans ces régions des
indigènes connaissant les Glossines et sachant les distinguer des autres Dip-
tères piqueurs. Ils les nomment m'hepsés ou m'pepsés, appellation qui paraît
propre au dialecte tchiséna et qui, l'hypothèse en a déjà été émise
( Austen, igo3), est peut-être l'origine du mot tsé-tsé.
En résumé, j'ai pu préciser quelques traits de la configuration des
grandes aires à morsitans' 'du Voumba et du Baroué et j'ai fait connaître
une aire intermédiaire, entre celles-ci. J'ai montré la présence du G. palli-
dipes à distance de la rive droite du Zambèze et signalé celle du G. Austeni
dans la même région.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. 1 3 1 5
ZOOLOGIE. — Sur la présence du genre Ctenoplana dans les eaux de
l'Indochine française. Note (') de M. C. IV. Dawydoff, présentée
par M. M. Caullery.
On se rappelle l'intérêt provoqué parmi les zoologistes par la découverte
de Cœloplana. Cet organisme, trouvé en 1 871, par A. Kowalewsky, dans la
mer Rouge (Kowalewsky n'a fait connaître sa découverte qu'en 1880*) a
été considéré, surtout après les généralisations de Lang (i885), comme un
type intermédiaire entre Cténophores et les Polyclades. Peu de temps
après, Korotneff (1886) décrivit un second organisme planariforroe de la
mer de Java (non loin de Sumatra), Ctenoplana, voisin du précédent, mais
présentant, en plus, des organes caractéristiques des Cténairefs, les palettes
natatoires.
Pendant 3o ans, Cœloplana, fut considéré comme rarissime; il n'en avait
été récolté qu'un seul exemplaire. A l'heure actuelle, on peut le dire banal.
On en a décrit plusieurs espèces (au Japon, en Indochine) et son anatomie,
son développement nous sont suffisamment connus. Par contre, Ctenoplana
ne fut revu qu'une fois, en 1895, par A. Willev en Mélanésie. On n'en a
trouvé en tout, que cinq échantillons, appartenant à trois espèces (Ct. Kowa-
/mwfoïKorotn., Ct. KorotnemWû]. et Ct.rosacea Will.), sur l'organisation
desquelles nos renseignements sont très rudimentaires. '
En Indochine, Krempf (1919) avait constaté la présence abondante de
Cœloplana. Je comptais donc y retrouver cet organisme, mais n'avais
aucune raison d'espérer rencontrer Ctenoplana. Or, mon premier coup de
filet pélagique, dans la baie de Nhatrang (Annam), me rapporta un bel
échantillon de ce dernier genre.
Pendant la belle saison, tandis que souffle la mousson du Sud-Ouest,
de mai à août, j'ai récolté dix exemplaires de ces Ctenoplana. Considérant
qu'aucune expédition récente n'a rapporté de Ctenoplana et qu'en dépit des
recherches très méthodiques et minutieuses, faites tant au Japon qu'aux
Indes néerlandaises ou à Ceylan par divers établissements zoologiques,
Ctenoplana reste inconnu dans ces parages, on est tenté de placer le centre
de dispersion de ce genre dans la mer de Chine, ou mieux encore dans les
eaux de l'Indochine française. Les formes trouvées dans la baie de Nhatrang
(') Séance du a3 décembre 1929.
i3l6 ACADÉMIE DES SCIENCES.
appartiennent à trois espèces distinctes. Aucune d'elles ne se confond avec
celles qui sont déjà connues. Je les nomme : C. duboscqui, C. agnœ et
C.juni. Je ne puis en donner ici que de courtes diagnoses :
Ctenoplana duboscqui n. sp. — Un seul échantillon. — Distinct de tous ses,
congénères : i u par la présence de rudiments de bandelettes ciliées; -? parla présence
d'une seule palette sur chacune de ses côtes méridiennes. Les tentacules, trè v s longs,
sont munis de lentilles très peu nombreuses (5-6 seulement par tentacule), mais
presque aussi longues que le tentacule lui-même. Le corps est d'pne couleur presque
uniforme : blanc laiteux opalescent, avec du vert olive dans la région centrale épaissie
et parsemée de points jaunes sur les portions périphériques. Seules les gaines tenta-
culaires sont vivement colorées en brun orangé (terre de Sienne brûlée;. Le diamètre
du corps est de o mm .
Ctenoplana agate n. sp. — 7 exemplaires, dont 4 adultes (4 mm ,5 de diamètre) et
3 jeunes (i mm ,a-i mm ). A cette espèce se rapporte sans doute un spécimen presque
larviforme. péché en juin, C. agnie se distingue par sa coloration caractéristique :
fond gris perle, très clair, avec grosses taches d'un rouge carmin éclatant fou pourpre),
distribuées très. régulièrement. Ces taches ofl'renl une zone périphérique jaune. Elles
sont en nombre défini : 10 équidistanles, le long du bord périphérique du disque et 6,
en deux groupes symétriques de 3. dans chaque moitié de la région aborale épaissie.
Les gaines tentaculaires sont également colorées en rouge pourpre. Parmi les caractères
morphologiques de celte espèce, notons surtout le nombre assez, faible des palettes
f.)-6 à chaque rangée méridienne) ainsi que la structure biradiaire (et non bilatérale)
de l'appareil tentaculaire (palpes sensitifs) de l'organe aboral.
Ctenoplana jnrii n. sp. — Distincte de la précédente par ses dimensions plus fortes
(-.giura j e diamètre) et surtout par la longueur de ses côtes méridiennes, offrant
10-11 palettes. Coloration également caractéristique. Région épaissie du disque à
teinte générale assez sombre, par suite de la présence de nombreux amas de pigment
acajou. Sur la périphérie de la zone marginale amincie et très transparente, ce pigment
se répartit en une série plus ou moins régulière de petites taches équidistantes, assez
nombreuses.
J'ajoute que tous mes échantillons de Ctenoplana ont été récoltés dans le
le plankton de surface.
ZOOLOGIE. — Sur r identité ûTOrnithodorus erraticus Lucas et «TOrnitho-
dorus marocanus l'élu. "Sole (') de- M. Jacques Colas-Belcoob, trans-
mise par M. Ch. Nicôlle.
En 1849, H- Lucas décrivit un ornithodore algérien qu'il nomma Orni-
thodorus erraticus ( 2 ) ; cet ornilhodore fut retrouvé en plusieurs endroits de
(') Séance du 93 décembre 192g.
I 1 ) H. Lucas, Exploration scientifique de C Algérie (Zoologie, fasc. 1, 1849,
p . 3 1 (3 ) .
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. i3i;
l'Algérie, en Tunisie, au Maroc (') et en Egypte. M. Velu (-'), en 1919,
publia la diagnose d'un ornithodore marocain sous le nom d'O. marocanus ;
cette espèce fut ensuite signalée en Espagne par Sadi de Buen qui démontra .
son rôle comme vecteur du spirochète de la fièvre récurrente espagnole et
en Algérie par Et. Sergent, H. Foley et L. Parrot ( 3 ). Nous avions été,
depuis longtemps, frappé par les analogies que présentaient entre elles ces
deux espèces; mais nous les considérions jusqu'ici comme distinctes, bien
que très voisines.
Après avoir étudié comparativement nos exemplaires d'O. erraticus, d'ori-
gine tunisienne ( 4 ) et des 0. marocanus de provenance espagnole et maro-
caine, nous sommes arrivé à conclure à leur identité, aussi bien à la suite
d'examens sur l'acarien vivant que sur les exemplaires traités à la potasse,
procédé qui permet de mieux étudier les caractères tégumentaires. Les
exemplaires des deux espèces décrites ne diffèrent ni par leurs dimensions
moyennes ni par la forme générale du corps dont les variations individuelles
ne sont dues qu'à un état de réplétion plus ou moins marqué.
Nous avons constaté la même similitude pour les caractères tégumen-
taires, poils, granulations, stigmates, sillons, cadre et soies anales; en parti-
culier, les disques, peu visibles sur le vivant, nous ont montré, sur les pré-
parations, non seulement le même aspect microscopique, mais encore la
même répartition sur le tégument dorsal.
Le camérostome d'O. erraticus n'a pas de joues ou ailes latérales comme
dans le groupe de YO.talaje; mais il présente sur son tiers antérieur les
mêmes digitations ou tubercules décrits cliez 0. marocanus par G. Sénevet
et Cb. Vialatte ( 5 ) et que ces auteurs ont homologué avec des vestiges de
ces formations.
Le rostre par la formule dentaire de l'bypostome et ses chélicères, les
(') Les exemplaires d'O. erraticus de la collection du Muséum d'Histoire naturelle
de Paris, que nous avons pu examiner grâce à l'obligeance de M. le professeur Gravier
et de M. André à qui nous adressons nos remerciments. ont été déterminés par
Neuman et avaient été recueillis aux environs d'Azemmour (Maroc).
(-} H. Velu, Bull. Soc. Path. exot., 12, n, 1919, p. 99.
(') Et. Seugest, H. Foley et L. Parrot, Bull. Soc. Path. exot., 12, vi, 1929,
p. 406. •
( 4 J La diagnose de cette souche fut confirmée, lors de sa découverte, par F. Lar-
rousse, et, plus récemment, par comparaison avec les exemplaires conservés au
Muséum. ,
( 5 ) G. Sénevet et Ch. Viiutte, Bull. Soc. Path. exot., 14, vr, 1921, p. 33 1
I 3l8 ACADÉMIE DES SCIENCES.
palpes par les rapports de longueur de leurs articles ou la disposition de
leurs soies, les coxre et les pattes enfin par la forme de leurs tarses et leur
différence de longueur, ne nous ont montré aucune divergence entre les
deux espèces comparées.
Ces analogies morphologiques se complètent par la ressemblance au
point de vue de leur comportement, de leur habitat naturel, de leur parasi-
tisme habituel fréquent sur les vertébrés à sang froid; enfin, elles ne sont
nullement en contradiction avec ce qu'on sait de la répartition géogra-
phique de ces espèces, qui, à part les régions extrêmes, Espagne pour
VO. marocanus, ou Egypte pour l'O. eiraticus, est souvent commune.
En conséquence nous proposons que les deux espèces, décrites sous
deux noms, soient confondues en une seule sous le plus ancien : 0. erra-
tic us Lucas.
Les détails de cette étude seront publiés ultérieurement.
PHYSIOLOGIE. — Vêlement du temps dans l'excitabilité physico chimique.
Note (' ) de M. IV. K. Koltzoff, présentée par M. Càullery.
J'ai développé ailleurs ('-') l'idée que l'excitation nerveuse sur les organes
effecteurs (cellules pigmentaires, muscles lisses, glandes \ peut être rem-
placée par l'action immédiate d'une solution physiologique à concentration
modifiée en ions Ga et K, et je me suis efforcé de prouver expérimentale-
ment la possibilité d'un tel remplacement. J'ai cru possible d'en déduire
que, même dans le cas d'excitation ordinaire, naturelle ou expérimentale
au moyen du courant, électrique, la cause immédiate de l'irritation de
l'organe effecteur serait la modification de la concentration des ions autour
de la cellule pigmentaire, musculaire ou glandulaire correspondante.
L. Lapicque a étudié le rapport entre l'effet de l'excitation du nerf et du
muscle au moyen du courant électrique et le temps d'action du courant
continu. Au moment de la fermeture ou de la rupture du courant, après
une certaine durée d'action de ce courant, on constate la même réaction
normale de l'effecteur; mais la diminution de la durée minimale d'action
*
(') Séance du 23 décembre 1929.
(*) N. K. Koltzoff. Les principes physico-chimiques de V irritabilité des cellules
pigmentaire?, musculaires et glandulaires {Revue générale des Sciences, 50, 192g,
p. 165-171).
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. l3lQ
du courant a pour suite un certain retard delà réaction effectrice. A mesure
que le temps d'action du courant diminue, ce retard de la réaction aug-
mente rapidement. Pour obtenir une mesure exacte de la dépendance de
l'excitabilité et du temps, Lapieque a proposé une espèce particulière
d'index, la chronaxie. Pour les différents nerfs et muscles du même animal,
la chronaxie peut varier; d'autre part, l'état physiologique du tissu excité
influence aussi la chronaxie.
Si nous admettons que la cause fondamentale de l'irritation de l'organe
effecteur se trouve être le changement de la concentration des ions à sa sur-
face, il est clair que nous devons également observer des phénomènes ana-
logues à la chronaxie en changeant la concentration ionique.
Une écaille isolée de Cyprinus auratys, observée sous le miscrocope,
montre une excitabilité normale pendant 8-10 heures. Pendant ce temps,
on réussit à provoquer plus de 10 fois la contraction des mélanophores, en
faisant passer sous la lame une solution saline deTyrode avec excès d'ions K
et à lès ramener chaque fois à l'état d'expansion maximum, en substituant
la solution de Tyrode ordinaire. Pendant cet intervalle, j'ai pu obtenir
jusqu'à 100 microphotographies du même groupe de cellules. Au delà d'une
certaine augmentation de la concentration K dans la solution de Tyrode,
son augmentation ultérieure n'altère plus la réaction normale. Dans la
solution de Tyrode dont je me sers et qui provoque l'expansion maximum,
le rapport moléculaire IN a : K. = 100 : 2,22. Les solutions, où ce rapport
•est porté à 100 : 25, ou 100 : 33, ou 100 : 100, provoquent généralement
une réaction normale — une contraction des grands mélanophores ronds à
granules bruns. Au bout de la première minute, la contraction commence;
après 2 minutes, elle atteint son maximum et, après 3 minutes, commence
une faible expansion, suivie de pulsations rythmiques. Les solutions qui,
pour 100 molécules Na, contiennent i5 molécules K, ou même moins, ne
provoquent aucune réaction, et si nous y transportons des écailles à méla-
nophores contractés, ces derniers se dilatent au maximum. Dans les con-
centrations intermédiaires, contenant pour 100 Na, de i5 à 20 K, on peut
se rendre compte des limites entre lesquelles l'excitabilité devient fonction
du temps. Pour différents poissons, ou bien différentes écailles et même,
pour différents chroma tophores de la même écaille, ces limites varient.
Pour la plupart, en employant le rapport Na : K = 100 : 20, nous obser-
vons encore une réaction complète, sans retard, avec un début de contraction
au bout de la première minute : mais il arrive que, dans celte solution, la
contraction de certains mélanophores est un peu retardée, ne commençant
l320 ACADÉMIE DES SCIENCES.
qu'après 2-3 minutes. Dans une concentration Iv plus fortement diminuée
(par exemple, avec le rapport Na : K = ioo : 18), les mélanophores mani-
festent les premiers indices de la contraction après 5 minutes, d'autres bien
plus tard : dans ce cas, la contraction n'atteint généralement pas son maxi-
mum et, après 20, 3o ou 40 minutes, elle est remplacée par un début
d'expansion et par là pulsation rythmique. Au-dessous dé cette limite, des
modifications insignifiantes dans le rapport Na : K provoquent un change-
ment marqué ainsi qu'une grande variété dans la réaction des différents
chromatophores.
Il devient particulièrement clair ici que la chronaxie des divers chroma-
tophores est différente. Plus les rayons des chromatophores sont étendus
et ramifiés, plus grande est la concentration qu'ils réclament pour leur
réaction normale. D'un autre côté, les mélanophores à granules pigmen-
taires noirs (gris) exigent, pour une réaction normale, une plus grande
augmentation de la concentration K, que les mélanophores à granules bru-
nâtres. Ppur chaque écaille, on pourrait trouver des concentrations" K, où
après quelques minutes, quelques-uns des mélanophores - subiraient la con-
traction, d'autres restant en état d'expansion.
Sur un poisson vivant, ou bien sur une écaille qu'on vient d'enlever, on
observe souvent, que, tandis que quelques-uns des mélanophores sont con-
tractés au maximum, d'autres sont au maximum d'expansion, d'autres enfin
se trouvent à des stades intermédiaires. On ne saurait encore déduire de là
que toutes ces catégories de mélanophores soient en rapport avec des nerfs
différents. Il me semble plus probable que l'innervation doit être la même,
mais l'impulsion faible ou pas assez prolongée; c'est pourquoi elle
provoquerait à la surface des mélanophores, où s'entrelacent' de fines
ramifications des fibrilles nerveuses, une augmentation insuffisante des
ions K (Na : Iv voisin de 100 : 18-20). Étant donnée une telle intensité
de l'irritation, les chromatophores ayant une chronaxie diminuée parvien-
nent à se contracter, tandis que les chromatophores à chronaxie augmentée
demeurent en expansion.
La chronaxie dans l'excitabilité immédiate physico-chimique des organes
effecteurs étant établie, cela fortifie encore davantage l'hypothèse que, dan*
l'excitation nerveuse, la cause dont dépend l'excitabilité des organes effec-
teurs se trouve également être la modification des concentrations des ions à
leur surface.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. l32I
PHARMACODY^AMIE. — Pseudococaïne droite et cocaïne gauche : essais com-
parés de rachianesthésie chez le chien. Note (') de MM. Jeak Bégnjes. et
FsïtKAft» MaacïEa, présentée par M. A. Desgrez.
Nous avons constaté, en employant les méthodes expérimentales décrites
par l'un de nous( 2 ), que le pouvoir anesthésique de la pseudococaïne
droite, sur les nerfs sen si tifs isolés, était 2,6 à 3 fois plus grand que celui de
la cocaïne ordinaire. Ces résultats, fort nets, ne nous paraissent pourtant
pas suffisants pour donner une idée exacte de la valeur anesthésique pratique
de la pseudococaïne droite. En effet, au laboratoire, sur les nerfs isolés,
sans cesse imprégnés de solution anesthésique, nous mesurons le pouvoir
anesthésique absolu de la substance. En clinique, par injections périner-
veuses, d'autres facteurs interviennent. La circulation du sang et les
échanges entre tissus déplacent le toxique et, de plus, se produisent des
phénomènes mal connus, pourtant très importants, de destruction du
toxique par les cellules mêmes de l'organisme. Ainsi l'anesthésie clinique
peut-elle être différente de ce que l'on était en droit d'attendre d'après les
résultats trouvés au laboratoire.
Justement, nous avons montré, dans une Note antérieure ( 3 ), que la
pseudococaïne droite était bien 'plus vite détruite par l'organisme que la
cocaïne gauche. Il était donc intéressant de rechercher, par une méthode
expérimentale directement imitée des méthodes cliniques, dans quelle
mesure cette destructibililé, relativement grande, de la pseudococaïne
droite pouvait modifier le résultat anesthésique produit par ce corps. Pour
cela, nous avons cherché à produire l'anesthésie des voies sensitives lom-
baires du chien par injection intrarachidienne.
Nos essais ont été effectués sur chiens chlôralosés. Nous avons enregistré les varia-
tions de la pression artérielle et celle de la respiration. Nous avons injecté, dans le
canal rachidien, entre les deux dernières vertèbres lombaires, la substance anesthé-
sique locale en solution dans Feau salée physiologique. Nous avons pris comme test de
l'anesthésie ( anesthésie complète ) la suppression de toute réaction réflexe produite par
une excitation faradique donnée, portée sur le bout central du nerf sciatique. Ces réac-
(*) Séance du 28 décembre 1929.
{"■) J. Régnier, Bull. Se. pharm., 34, 1927, p. 614-692.— J. Régnier et G. Valette,
Bull. Se. Pharm., 36, 1929^. 284.
( 3 ) F. Mercier et J. Régnier. Comptes rendus, 189, 1929, p. 872.
C. R., 1929 s- Semestre. (T. 189, N e 27 ) 97
ï'ill ACADÉMIE DES SCIENCES.
tions réflexes, constatées avant l'établissement de l'anesthésie locale et retrouvées
après le retour de la sensibilité, étaient les suivantes ( fig. i )
a. Des réponses musculaires motrices et en particulier des secoussgs du train posté-
rieur et du thorax.
b. Des modifications du rythme et de l'ampleur de la respiration, inspirations Spas-
modiques répétées, très brèves, mais amples.
Fig. ». Fig. a.
Chien 6 k s,5 chloralosé (os, 12 p. k. j. Enregistrement de la pression artérielle par le manomètre de
Ludwig. Mouvements respiratoires enregistrés par l'explorateur de Marey. En x excitation (5 secon-
des) du bout central du sciatique par un courant faradicfue (chariot de Du Bois Reymond, écar-
tement des bobines à la division 5).
. Fig. 1. — Excitations avant l'injection intrarachidienne.
Fig. 2. — Même excitation 20 minutes après l'injection intrarachidienne de i"* !
d'une solution de chlorhydrate de pseudococaïne droite à 1 pour 100 (soit os r ,ooi3 p. k.;.
c. Des modifications de la pression artérielle, généralement élévation pendant la
durée (5 secondes) de l'excitation, puis abaissement et enfin retour au niveau
normal (*).
Les excitations faradiques étaient faites régulièrement toutes les cinq minutes,
jusqu'au retour des phénomènes réflexes. Ainsi nous avons pu, en tenant compte de la
durée de l'anesthésie, comparer entre elles ces expériences.
Sans entrer dans le détail de nos essais, que nous exposerons ailleurs,
disons que les résultats obtenus d'une part avec le chlorhydrate de pseudoco-
caïne droite, d'autre part avec le chlorhydrate de cocaïne gauche^ sont tout à
fait voisins. Ainsi, à titre d'exemple, nous avons constaté que ces substances,
(') Les modifications de la pression arlérielle paraissent être dues à l'action de deux
facteurs variables et de sens contraire : d'une part une hypertension due à l'excitation
médulaire, d'autre part une chute de pression due à l'inhibition cardiaque réflexe.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. s l3z3
injectées à la dose de o g ,oi (i cmï à 1 pour 100) à des chiens de poids voisins
de 6 ks (soit o s ,ooi5 par kilogramme), produisaient aussi bien Tune que
l'autre, une anesthésie complète d'une durée de 5o minutes. Il était, tout
au plus, possible de remarquer, comme différence, que l'anesthésie surve-
oait plus rapidement avec la pseudococaïne droite (3 à 5 minutes après
l'injection) qu'avec la cocaïne gauche (7 à 10 minutes). Nous pouvons donc
conclure qu'en anesthésie rachidienne le chlorhydrate de pseudococaïne
droite possède sensiblement le même pouvoir anesthésique que le chlor-
hydrate de cocaïne gauche ordinaire.
Ces résultats, comme nous l'avons fait prévoir, ne sauraient nous étonner.
En effet nous avons vu d'une part, au laboratoire, que le chlorhydrate de
pseudococaïne droite était 3,6 à 3 fois plus actif, sur les nerfs isolés (anes-
thésie absolue) que son isomère. Nous avons vu, d'autre part, que l'orga-
nisme animal détruisait, dans le même temps, (toxicité lente) 2, 5 fois plus
de chlorhydrate de pseudococaïne droite que de chlorhydrate de cocaïne
gauche. Il est donc naturel que ces phénomènes de sens contraire tendent à
se neutraliser en clinique, et que par conséquent Vanesthésie pratique
devienne sensiblement la même pour les deux isomères.
CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les proportions, la localisation des hydrates
de carbone dans la graine r/'Helianthus annuus et leurs variations au
cours de la germination. Note (') de M. J. Lemarchands, présentée
par M. A. Desgrez.
La graine mûre de Soleil contient ( 2 ) rapportée au poids sec: 0,2 pour 100
de sucres réducteurs, 1,2 pour 100 de sucres non réducteurs, aucun poly-
saccharide de réserve.
La recherche qualitative des sucres réducteurs (formation des osazones)
permet de caractériser le glucose, l'absence de fructose (le chlorhydrate de
méthyphénylhydrazine asymétrique donne un résultat négatif), la présence
de faibles quantités de maltose (cristaux lamellaires de maltosazone). Les
sucres non réducteurs sont représentés surtout par le saccharose (pouvoir
rotatoire, réaction positive avec la liqueur des savonniers, produits d'hy-
(') Séance du 23 décembre 1929.
( 2 ) Extraction des sucres par l'alcool bouillant dans les graines dégraissées, sépara-
tion par l'acétate de plomb de l'acide chlorogénique. défécalion. dosage des sucres
réducteurs (Méthode de G. Bertrand).
l324 ACADÉMIE DES SCIENCES. ■
drolyse). Les polysaccharides ne sont pas décelables, l'inuline en particu-
lier n'existe pas (').
L'étude histochimique faite sur coupes minces (action réductrice, osa-
zones) ( 2 ) indique la présence du glucose dans Tépiderme des cotylédons
(sphérites de glucosazone). On ne peut localiser les sucres non réducteurs,
leur hydrolyse préalable ne le permet pas; le pouvoir réducteur après cette
hydrolvse reste faible, la formation d'osazones très limitée. Les cotylédons
ne contiennent donc que très peu de sucres réducteurs. Les réactions micro-
chimiques de l'amidon et de l'inuline ne donnent que des résultats négatifs.
L'embryon est dépourvu de sucres réducteurs.
L'étude des solutions provenant des graines germées donne les chiffres
suivants : i° sucres réducteurs : graines dont l'hypocotyle atteint i i mm , i ,49
pour 100; 17""", 3,67 pour 100; 35 à 4o mra , 5,77 pour 100; 55 mni ,
8,o5 pour 100 du poids sec; i° sucres non réducteurs et polysaccharides : le
dosage des premiers se révèle impossible ("), j'ai établi indirectement leur
pourcentage par la méthode suivante.
Extraction directe par l'eau des hydrates de carbone, hydrolyse totale
par HC1 étendu, dosage donnant P, pourcentage total; extraction alcoo-
lique des sucres, épuisement du résidu par l'eau, hydrolyse des polysaccha-
rides obtenus, dosage donnant leur pourcentage^. Le pourcentage en sucres
non réducteurs sera : jo 2 =P — (pi+Pa), P\ représentant les proportions
de sucres réducteurs trouvées précédemment. Les résultats numériques sont
exprimés en glucose et rapportés au poids sec.
Hypocotyles de n mm : jo, = 1,49; p„= 8,86; jo a = 2,56; P = 12,91.
Hypocotyles de 17"™ :/>, = 3,G;;/» S = 1 i,63;jo 3 = 2,5i ; P = 17,81.
Hypocotyles de 35-4o mra :/>, = 3,44; />. = 3, 77 ; jo ; , = 6, 81 ; P = 14,02.
Hypocotyles de 55 mm : /?, = 8,oj;/j 2 = 1, 18 ;/>,= 0,88; P = 1 1,1 1.
L'étude qualitative permet de caractériser glucose et saccharose. En
résumé : i° la quantité totale des matières hydrocarbonées extraites s'élève
rapidement dès le début de la germination, passe par un maximum, puis
décroît; 2 les sucres non réducteurs existent dès les premiers stades en
(') Recherche de Vinuline par la méthode de Tanret (Bull. Soc. chim'., 9, i8g3,
p. 200-227).
(-) Gkafe, Sitzungsber. d. Kais. Akad. cl. Wiss. in Wien, 114, igoo, p. 10.
(') Le dosage des sucres réducteurs après hydrolyse donne toujours des chiffres très
inférieurs (parfois nuls) vis-à-vis de ceux obtenus avant hydrolyse. II y a là un
impossibilité comparable à celle du dosage du lactose dans le lait de femme.
SÉANCE" DU 3.0 DÉCEMBRE 1929. l3a5
quantité fort supérieure à celle des Sucres réducteurs ou des polysaccharides,
ils disparaissent presque totalement à la fin ('); 3° les sucres réducteurs
(glucose) d'abord peu abondants acquièrent progressivement une impor-
tance prépondérante et représentent finalement la majeure partie des
hydrates de carbone.
L'étude histochimique des graines germées, sur coupes minces (réactions:
oe-naphtol, thymol, osazones, action réductrice) conduit aux résultats sui-
vants : i° Les cotylédons ne renferment que des traces de glucose (tissu
palissadique), mais, dès le début, de la germination, les polysaccharides
apparaissent; les coupes débarrassées des sucres donnent, en effet, les
réactions des produits d'hydrolyse de polysaccharides, elles présentent en
particulier un fort pouvoir réducteur; 2 la tige et surtout la racine de la
.plantule contiennent -du glucose (glucosazone facile à obtenir), cela en
proportion d'autant plus grande que la germination est plus avancée.
La présence dans les cotylédons des graines germées de polysaccharides
dès les premiers stades germinatifs permet de penser à une transformation
sur place, au moins partielle, des matières oléagineuses en hydrates de car-
bone; la présence du glucose dans les régions de croissance tend à .prouver
que ce composé représente la forme essentielle d'utilisation des hydrates
de carbone par la cellule végétale au cours de la croissance germinative.
CHIMIE BIOLOGIQUE. — Action des savons sur la toxicité de certains
alcaloïdes {cryptoalcaloïdes). Note (-) de M. Léon Vellcz, présentée
par M. H.Vincent.
Les recherches de M. H. Vincent (^ ont établi que les savons peuvent
•neutraliser, à doses minimes, les toxines microbiennes (cryptotoxines). Je
me suis proposé de rechercher si ces corps exercent des propriétés compa-
rables à l'égard de certains poisons cristallisés, chimiquement définis.
J'ai préparé, en premifr lieu, du palmitate de strychnine, par la neutra-
lisation réciproque et exacte de l'acide pal'mitique et de la strychnine, en
solutions alcooliques. Cette combinaison est peu toxique : alors que, d'après
(') Observation comparable à celles de Leclerc du Sablon, Rev. Gén. de Bot., 1895,
p. i45 ; 1897, p. 1.
(-) Séance du a3 décembre 1929.
( 3 ) H. Vincent, G. R. Soc. BioL, G3, 1907, p. 6g5, etc., Comptes rendus, 182,
1926, p. 1037. ,
l326 ACADÉMIE DES SCIENCES.
mes observations, 2 ms ,5 de sulfate de strychnine (dans i cmS ) tuent, en
3o minutes environ, le cobaye de 4^o s , l'injection sous-cutanée de i5 ms du
palmitate, mis en suspension dans 2 cm ° ■ d'eau distillée, est sans effet
mortel ( '). Mais la solubilité très faible.de ce savon de strychnine inter-
venant ici, j'ai dû utiliser une technique différente pour éliminer ce facteur.
A cet effet des mélanges ont été préparés, renfermant, pour un même
taux de sulfate de strychnine neutre (i B pour 1000), des concentrations
croissantes en oléate de sodium (o s , 02 à 2 S pour 100). Après une heure de
contact, à 37°-38°, on a observé une précipitation pour'les concentrations
en oléate de sodium comprises entre o s , 10 et o s ,4o pour 100. En deçà et au
delà de ces taux les mélanges restent limpides. Ce « phénomène de zone »
est particulièrement net si l'on augmente la viscosité par l'addition de
saccharose (25 pour 100). 11 est analogue avec le palmitate ( 2 ) et le ricino-
léate de sodium, et pour diverses concentrations en strychnine. Pour obte-
nir des effets comparables, j'ai donc étudié la toxicité des mélanges, non
précipités, correspondant aux taux d'oléate de sodium, inférieurs à o s , io'et
supérieurs à o s ,4o pour 100. Au taux de o,o5 pour 100, ce savon ne
modifie pas sensiblement la dose minima du mélange, mortelle pour un
cobaye de 45o* (i™'^). Au taux de 1 pour 100, et après 24 heures de con-
tact à 37°-38°, l'injection sous-cutanée de 4 cm " provoque les crises convul-
sives typiques et mortelles, mais 2™ s ,5 du même mélange, c'est-à-dire deux
doses mortelles, ne déterminent qu'une légère sensibilité au choc' L'alca-
loïde est donc nettement atténué.
On peut accroître ce premier effet d'atténuation en ajoutant, à la solution
précédente, de l'acide chlorhydriquedécinormal, en quantité calculée pour
décomposer la moitié de l'oléate de sodium. C'est en utilisant, pour le
même but, le barbotage de gaz carbonique, jusqu'à saturation, que j'ai
obtenu les meilleurs résultats. On réalise en effet, dans ces conditions, des
solutions colloïdales typiques, acides (pH^5), avec lesquelles l'injection
de quatre doses mortelles est parfaitement tolérée. De telles solutions
s'opacifient et floculent par l'addition d'un électrolyte tel que le chlorure
de sodium. Parallèlement, et en se limitant au taux de ce sel de 0,9 pour 100,
les animaux survivent après injection de huit doses mortelles, soit 2o mg de
(') La toxicité varie selon qu'on opère sur le produit parfaitement sec, remis en
suspension, ou sur le produit précipité de sa solution alcoolique par l'eau, et de ce
fait mieux divisé (plus toxique).
( 2 ) On est limité par la faible solubilité de ce savon (à i5° : o,i5 à 0,20 pour 100).
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. l3%7
sulfate de strychnine (dans io » 3 ). On réalise ainsi une atténuation encore
plus importante.
Le ricinoléate de sodium a des propriétés semblables à celles de l'oléate.
J'ai observé, en outre, des faits analogues avec le sulfate de vératrine
neutre. Le, terme de cryptoalcaloïdes peut s'appliquer à ceux des alcaloïdes
que les savons et les acides gras sont ainsi susceptibles d'atténuer nota-
blement.
Dans le cas de la cryptostrychnine , et pour étudier le mécanisme de 1 atté-
nuation, j'ai décomposé la totalité du savon par l'acide chlorhydrique déci-
normal, ou transformé entièrement ce savon en sel calcique, insoluble, par
l'addition convenable de chlorure de calcium. Dans les deux cas, la toxicité
primitive a sensiblement réapparu. La modification apportée étant donc
réversible, on ne peut faire intervenir un changement dans la structure chi-
mique.
En conclusion, l'atténuation est conditionnée par deux facteurs essentiels :
i° La basicité du poison, qui permet la formation d'un savon. Quelles que
soient les concentrations employées, je n'ai pu observer, par exemple,
aucune atténuation dans le cas d'une slrophantine.
2° V insolubilité du savon d'alcaloïde. C'est ainsi que l'azotate d'aconitine,
avec lequel on n'obtient aucune précipitation par l'addition de savons
sodiques, conserve toute sa toxicité.
On peut dès lors attribuer l'atténuation au passage, tout au moins partiel,
de l'alcaloïde, d'une forme moléculaire à une forme colloïdale, que réalisent
les savons, en excès, par la formation intermédiaire de savons d'alcaloïde
insolubles. La diminution des surfaces actives, due à cette transformation
micellaire(') peut expliquer l'atténuation des propriétés physiologiques.
Dans un volume multiple, ce qui revient à augmenter les surfaces actives,
les propriétés initiales doivent dès lors réapparaître. Cette interprétation
paraît en accord avec les faits observés-..
(') Cette transformation est particulièrement importante quand on réalise, comme
il est dit. les solutions colloïdales acides, additionnées de chlorure de sodium.
13-28 ACADÉMIE DES SCIENCES.
MÉDECINE. — Mécanisme d'action du bistouri électrique à haute fréquence
(Etude des effets mécaniques des courants de haute fréquence : leur action
hémostatique sur les vaisseaux). Note (') de MM. Ch. Champy et
M. Heitz-Boyer, présentée par M.d'Arsonval.
Cette seconde Note est destinée à préciser les causes et les conditions des
phénomènes mécaniques d'élongation et de disruption cellulaire produits
par les courants à haute fréquence utilisés en action destructive avec une
électrode fine; ces phénomènes se manifestent électivement avec les ondes
entretenues et les ondes amorties employées en tension forte et en intensité
faible.
Vèlongation paraît déterminée par des phénomènes d'arrachement et de
dissociation moléculaire ou micellaire de nature purement mécanique. Si
Ton fait agir un des deux courants.» précités sur un liquide spumeux et
visqueux examiné sous microscope, on perçoit immédiatement un effet
mécanique par le déplacement radiaire des bulles d'air; l'effet thermique,
se manifestant par leur dilatation, ne se produira que secondairement et
seulement si l'on insiste. Autre preuve de la priorité et de l'instantanéité
de l'action mécanique avec ces courants, c'est que, à condition de sectionner
rapidement avec le bistouri électrique, la zone d'élongation est toujours
plus étendue que celle de coagulation.
Le phénomène d'élongation affecte particulièrement les noyaux des
cellules, non pas à cause de leur nature chimique, mais à cause de leur
fluidité plus grande : ainsi, les noyaux condensés et durcis des spermatides
ne s'allongent pas. Les cellules végétales, riches en hydroleucytes, sont
très sensibles à l'action mécanique du courant, les déplacements ou défor-
mations de leurs vacuoles rompant sans doute les Gns trabécules proto-
plasmiques : une demi-heure après qu'on a sectionné une feuille verte par
Ain courant à ondes entretenues, on voit s'étendre autour des bords de la
section une zone de flétrissure qui rappelle les effets de la gelée.
Les divers tissus ne subissent pas l'élongation cellulaire de fa même
manière : ce sont les tissus mous qui sont le plus nettement affectés, alors
que les cellules kératinisées résistent presque complètement. Cependant,
les fibres conjonctives subissent aSsez loin du point de l'application de
l'électrode une transformation, qui se traduit parune perte de leur biréfrin-
( ' ) Séance du 23 décembre 1929.
PLANCHE I.
MÉCANISME D'ACTION DU BISTOURI ELECTRIQUE A HAUTE FRÉQUENCE
par MM. Champy et Heitz-Boyer.
Phénomènes d'élongation et d'éclatement.
Fig. i, — Tumeur épiLhéiiale de la vessie :
état normal avant l'attaque par la haute fréquence
Fig. 2. — Même tumeur de vessie : élongation brutale et étendue en profondeur
des éléments du tissu, notamment des noyaux cellulaires, par l'étincelle à ondes amorties.
Fig. 3. — Même tumeur que dans la ligure i,
avant I'étincelage, vue à fort grossissement.
Fig. 4- — Même tumeur, toujours à fort grossissement,
après I'étincelage de haute fréquence; on voit nettement
les noyaux étirés.
Fig. 5. — Coupe de rein sectionné au bistouri électrique de haute* fréquence à ondes entretenues
immédiatement après l'opération; faible grossissement. — E, zone d'éclatement et de dislocation
cellulaire très réduite (environ l'épaisseur d'un tube urinaire); E', zone d'élongation des cellules,
très limitée; N, tissu normal sans altérations, ce qui prouve le peu de profondeur de destruction
réalisée par les ondes entretenues.
PLANCHE II.
MÉCANISME D'ACTION DU BISTOURI ÉLECTRIQUE A HAUTE FRÉQUENCE
par MM. Champy et Heitz-Boyer.
Phénomènes dCèlongatlon et d'éclatement (suite),
leur propagation à distance dans les vaisseaux.
Fig. 6. — Même coupe de rein sectionné au bistouri électrique de haute fréquence à ondes entre-
tenues, fort grossissement. — Tout en haut de la figure, zone minime détruite par coagulation ther-
mique, où les cellules ne sont plus reconnaissables. Au-dessous, tube du rein où les cellules sont
éclatées, mais encore reconnaissables, dont quelques-unes à droite très étirées. Tout en bas, un
tube urinaire resté intact, qui montre encore mieux la limitation stricte d'action en profondeur,
caractéristique des ondes entretenues : l'ensemble de la zone détruite ne dépasse pas 4 à 5 ti.
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Fig. 7. — Coupe du même rein sectionné par le bistouri électrique après cicatrisation. — La couche
détruite et cicatricielle se réduit à 1 ou 2 u., et immédiatement au-dessous d'elle, un tube urinaire
en voie de réparation : ses cellules « allongées et disloquées » n'ont pas été résorbées, elles per-
sistent comme un corps étranger bien toléré.
Fig. 8 et 9. — Arrachement des enclothéliums vaseulaires à distance du point de section par les
ondes entretenues. - Alors que dans les tissus la zone d'élongalion est réduite à i5,aou. en moyenne,
le phénomène s'étend le long des veines liquides de 1/2 à 1 — . I est un vaisseau d'un angiome sec :
tionné au bistouri à ondes entretenues à environ 5oo u. de la surface : arrachement et élongation
violente des cellules de la paroi inlerne du vaisseau (a). II montre à environ 1»» de la section
une action moins brutale, mais ayant encore provoqué l'arrachement des cellules endothéliales.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. i32g
gence en lumière polarisée, c'est-à-dire par une destruction de l'orientation
moléculaire ou micellaire caractérisant leur structure normale ; ceci explique
la facile section obtenue par le bistouri à ondes entretenues sur un tissu
conjonctif même très dur (tendon) : la résistance de ce tissu étant due à son
orientation micellaire, c'est celle-ci qui se trouve détruite par l'action du
courant. Cette sensibilité du tissu conjonctif explique la facilité de dissec-
tion obtenue par le bistouri à ondes entretenues (' ), qui crée presque élcc-
tivement des zones de séparation.
Les phénomènes de disruption des cellules se produisent seulement au con-
tact immédiat de l'électrode dans la zone marginale de la section, dont ils
sont le facteur causal essentiel : il y a là une bordure toute superficielle de
cellules éclatées. C'est un processus qui nous semble du même ordre que
celui d'élongation; seulement l'action mécanique est ici beaucoup plus
intense et brutale allant jusqu'à une désorganisation complète de tous les
éléments des tissus.
Lne autre preuve que ces deux phénomènes, disruption constatée au con-
tact même de l'électrode, orientation nouvelle en étirement se produisant à
distance, sont des phénomènes de cause mécanique, c'est que dans un
organe hétérogène, l'élongation s'étend beaucoup plus loin le long des
veines liquides : conduits glandulaires et vaisseaux sanguins. On peut sup-
poser qu'elles conduisent mieux le courant; nous pensons que surtout,
comme toute colonne liquide, -elles transmettent à distance les, ébran-
lements mécaniques avec le minimum d'élasticité.
L'attrition des parois vasculaires ainsi produite à distance et qu'on peut
aisément constater sur les préparations microscopiques, libère la plasmase
des cellules et explique ainsi l'action hémostatique remarquable et parti-
culière obtenue dans les sections chirurgicales données par les appareils à
ondes entretenues, en dehors des phénomènes de coagulation thermique
appréciables, qui sont d'ailleurs pratiquement inexistants lorsque la section
est faite rapidement. Cette hémostase n'est pas immédiate, elle apparaît au
bout de quelques minutes, c'est-à-dire après le temps nécessaire pour pro-
duire la coagulation par plasmase. Cette hémostase secondaire, totalement
différente de l'hémostase instantanée produite par coagulation thermique,
mérite d'être appelée « précoce » .
Elle se complète d'ailleurs en-suite, non seulement par l'organisation du
( ' ) L'un de nous a insisté dans une série de Notes à la Société de Chirurgie sur cette
action disséquante remarquable du bistouri à haute fréquence.
l33o ACADÉMIE DES SCIENCES.
caillot, mais également par la rétraction autour du vaisseau thrombose
de manchons périvasculaires de cellules étirées et attirées vers la lumière
des vaisseaux, manchons constatés à distance de la section produite par
l'électrode. Cette double hémostase secondaire, précoce et tardive, consti-
tuerait un gros avantage de sécurité post-opératoire en faveur du bistouri à
haute fréquence à ondes entretenues.
MÉDECINE. — Technique nouvelle de perfusion sanguine.
Note (') de MM. Léon Binet et Chaules Mayer, présentée par M. Achard.
Déjà l'un de nous a montré les avantages pratiques que présentait pour
certaines interventions médicales l'appareil dit èvacuateur.
Cet appareil est dérivé de la seringue Louis Jubé avec, comme modifi-
cation principale, l'introduction d'un mouvement de rotation venant rem-
placer un mouvement de va-et-vient.
Cette modification a permis d'adapter l'appareil sur un moteur électrique,
d'où la possibilité d'assurer un fonctionnement continu pendant un temps
très prolongé et de réaliser ainsi une sorte de cœur artificiel, envoyant
rythmiquement, avec une fréquence réglable, une quantité toujours égale
de liquide (sang citrate ou sang défibriné).
Ces avantages nous ont permis de réaliser une première série de recherches
physiologiques sur la perfusion de divers organes. Les résultats obtenus
nous semblent devoir retenir l'attention des expérimentateurs.
La préparation « cœur artificiel-poumons » est particulièrement pra-
tique, et c'est sur elle que seront branchées les autres préparations, en vue
d'irriguer avec du sang artérialisé un organe ou une région.
i° Préparation du système cœur-poumons. — Après avoir installé chez
un chien la respiration artificielle, de préférence avec un appareil à air
chaud, on introduit dans l'artère pulmonaire une canule de verre qui reçoit
le sang de l'appareil perfuseur. D'autre part, une canule obturant l'orifice
auiïculo-ventrïculaire gauche collecte le sang des veines pulmonaires.
Ainsi, dans les deux poumons artificiellement ventilés, se trouve réalisée
une circulation sanguine artificiellement entretenue grâce à la projection
rythmique dans l'artère pulmonaire de sang citrate ou défibriné pris dans
un réservoir.
( ' ) Séance du '.?3 décembre 1929.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. i33l
Dans les deux réservoirs du perfuseur réchauffés. l'un et l'autre, se trouve-
ront ainsi d'une part, le sang du cœur droit et d'autre part, le sang du cœur
gauche, et il sera ainsi remarquablement facile de faire des prises de sang
en vue d'effectuer des examens biochimiques.
2° Préparation du système cœur-poumons-organe . — Sur ce premier
Appareil de Charles Mayer.
Brevet Charles Mayer avec licence du brevet Louis Jubé.
système qui réalise en somme la petite circulation, il est facile de brancher
un deuxième perfuseur qui'va lancer clans un organe (rein) ou dans une
région de l'organisme le sang artérialisé provenant du premier système.
Nous avons pu ainsi brancher sur la première préparation un rein isolé qui
a présenté une sécrétion abondante d'urine.
Il est nécessaire d'introduire dans ce deuxième système une voie de déri-
vation dont le débit est à régler d'après l'étendue du champ de perfusion,
afin que la circulation sanguine dans l'organe envisagé se fasse sous une
tension physiologique.
Une telle technique, assurant d'une façon prolongée la perfusion d'un
organe isolé ou d'une région entière avec un sang réchauffé et normalement
oxygéné, nous semble particulièrement pratique.
l33a ACADÉMIE DES SCIENCES.
MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Mode de transmission de l'éry thème poly-
morphe aigu épidèmique. Note ( ' ) de MM. C. Levaditi et F. R. Selbie,
présentée par M. F. Mesnil.
•Levaditi/Nicolau et Poincloux ( 2 ) ont découvert l'agent étiologique de
certaines formes d'érythème polymorphe infectieux aigu accompagné de
polyarthrite.: le btreptobacillus moniliformis (i^ avril 1920). En février 1926,
Parker et Hudson ( 3 ) ont confirmé cetle découverte à l'occasion d'une épi-
démie d'érvthème polymorphe avec polyarthrite, ayant sévi à Haverhill
(Massachussetts). Le Streptobacillus moniliformis, dont Levadili et ses colla-
borateurs ont précisé la morphologie, les caractères culturaux et la viru-
lence, a été isolé chez l'homme du sang, des papules cutanées et du liquide
articulaire. Or on ne connaissait pas jusqu'à présent le mode de transmis-
sion de la maladie; des observations récentes nous ont permis d'entrevoir
un de ces modes de transmission possible.
Au cours de nos études, nous avons été amenés à injecter, par voie inlra-
péritonéale, à quatre souris neuves, d'une part le sang, d'autre part" une
émulsion de névraxe d'une souris, en apparence bien portante, ayant servi
à des expériences antérieures. Les deux animaux injectés avec le sang sont
restés indemnes, alors que le douzième jour, les deux souris ayant reçu
l'émulsion névraxique ont montré une polyarthrite généralisée.
Souris 1. — Arthrite du tarse et du métatarse des membres postérieurs.
Sacrifiée le 12 e jour. Les cultures où l'inoculation du liquide articulaire et
de la rate permettent d'isoler, à l'état pur, le Streptobacillus moniliformis.
Souris 2. — Polyarthrite généralisée de toutes les,. articulations des
membres, des articulations intervertébrales de la région dorsale, de toutes
les articulations de l'appendice caudal, morte le 20 e jour. Ici également les
cultures du-sang du cœur et du liquide de certaines articulations ont permis
d'isoler, à l'état pur, le Slreptobacillus moniliformis.
Il s'' agit donc d'une infection spontanée des souris provoquée par V agent
étiologique de l'éry thème polymorphe arlhropathique infectieux et caracté-
risée par une septicémie et une polyarthrite généralisée. Les cultures du sang
du cœur de la souris n° 2, faites en bouillon-sérum de cheval, offraient
(') Séance du 28 décembre 1929.
(*) Levaditt, Nicolau et Poincloux, Comptes rendus, 180, 1920, p. 1188.
( 3 ) Fark.br et Hudson, Amer.. JI. of Pathology. % 1926, p. 307.
SÉANCE DU 3o DÉCEMBRE 1929. ' l333
l'aspect caractéristique constaté dans l'hémoculture chez l'homme :
colonies isolées, opaques, incluses dans le caillot de fibrine. La maladie est
transmissible à la souris par inoculation, soit du liquide articulaire, soit des
cultures, dans le péritoine, sous la peau ou par voie intra-articulaire. La
mort survient après un délai variable à partir de 48 heures,- avec générali-
sation du microbe et reproduction des polyarthrites. Chez les souris infec-
tées spontanément, ou inoculées, l'articulation atteinte montre sur coupes
des lésions inflammatoires à monocytes, à fibroblastes et surtout à polynu-
cléaires, ainsi que la présence du Streptobacillus moniliformis. L'inoculation
de ce streptobacille au lapin fournit des résultats comparables à ceux enre-
gistrés par Levadili, Nicolau et Poincloux avec la souche humaine.
Ces données nous autorisent à attribuer aux rongeurs, et en particulier à la
souris, un rôle effectif dans la transmission de l'infection à l'homme. Ces
rongeurs peuvent, en effet, être un réservoir de virus, la contamination de
l'homme s'effectuant par la souillure des aliments, au moyen de l'urine et.
des matières fécales, lesquelles, d'après nos recherches, contiennent le
Streptobacillus moniliformis. Ce qui, en outre, plaide en faveur de cette
hypothèse, c'est d'abord le fait que le malade de notre première observa-
tion, assistant du Laboratoire, avait travaillé, pendant plusieurs semaines
et jusqu'à la veille de sa maladie, surtout avec des souris; ensuite, cet autre
fait que l'épidémie de Haverhill était confinée à une surface restreinte, le
long d'une rivière d'un demi-mille environ, comprenant deux rues paral-
lèles. Les sujets atteints, des Lithuaniens, des Polonais et des Italiens,
vivaient dans des conditions très précaires. Ce sont là des .circonstances qui
cadrent parfaitement avec une transmissiou de l'infection par les rongeurs.
Conclusion. — La souris est sujette à une polyarthrite infectieuse généra-
lisée spontanée provoquée par le Streptobacillus moniliformis, agent patho-
gêne de certains érytliètnes polymorphes infectieux, contagieux et épidé-
miqucs. 'Elle semble jouer un rôle important en tant que réservoir de virus et
agent de transmission de la maladie.
M. Bernais» J, Du nos adresse une Note intitulée Création et utilisation
industrielle de tourbillons atmosphériques et des trombes dans les régions
chaudes et tempérées.
La séance est levée à i5''4o m .
É. P.
l334 ACADÉMIE DES SCIENCES.
ERRATA.
(Séance du 18 novembre 1929.)
Note de M. A. Lokchine, Sur la flexion d'une poutre anisotrope
Page 84 1, ligne 4i nu lieu de — — -3 S , lire -s'-.
(Séance du 2 décembre 1929.)
Note de M. Marcel Chopin, Sur l'écoulement des gaz à travers un orifice
en mince paroi, à des températures variables :
Page 981, ligne 9, au lieu de orifice de 5 mm de diamètre, lire orifice de 6"™ de dia-
mètre.
(Séance du 9 décembre 1929.)
Note de M. A. Demoulin, Sur la théorie des réseaux :
Page io53, ligne 10, au lieu de I\ lire L; ligne -ro, au lieu de(p<.n — 1,
lire p < n — 1 ; ligne 3o. au lieu de ( /'), lire ( /)'.
Page io54 : i° le renvoi de la note du bas d« la page ('), placé dans le corps du
paragraphe 5, aurait dû être placé après le dernier mot du paragraphe 1; 2 la note
bibliographique entre crochets placée dans le corps du paragraphe k devrait se trouver
à la place du renvoi (') imprimé à tort dans le corps du paragraphe o; 3° 'ligne 27,
au lieu de et O. lire est O, ; 4° dans la note du bas de la page, au lieu de quadratiques,
lire quadriques.
FIN DU TOME CENT-Ql'ATRE-VINGT-NEUVIEME.
i335
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS
EXCLUSIVEMENT 00 OCCASIONNELLEMENT SCIENTIFIQUES
Les abréviations sont celles adoptées par la Commission du Répertoire de bibliographie
scientifique pour la Bibliographie scikntifique française, et dont Vusage est recom-
mandé pour les Comptes rendds de l'Académie.
titre du périodique.
TITRE ABREGE DU PERIODIQUE.
A
L'Abeille, journal d'entomologie, Paris.
L'Abeille d'Étampes, Étampes.
Académie de marine. Comptes rendus, Paris.
Académie des sciences coloniales. Annales, Paris.
Académie des sciences coloniales. Compte rendu des
Séances et Communications, Paris.
Actes du Muséum d'histoire naturelle, Rouen.
Actes de la Société linnéenne de Rordeaux.
Afrique française, Bulletin mensuel du Comité de l'Afrique
française, du Comité du Maroc, du Comité Algérie-
Tunisie- Maroc, et du Comité du Transsaharien, Paris.
Afrique française, Renseignements coloniaux et docu-
ments publiés par le Comité de l'Afrique française, le
Comité du Maroc, le Comité Algérie-Tunisie-Maroc et
le Comité du Transsaharien, Paris"
Afrique du Nord illustrée, Paris.
L'Agriculture de l'Ouest, Angers.
Agriculture moderne, Paris.
Agriculture nouvelle, Paris.
L'Agronomie coloniale, Paris.
Alauda, revue d'ornithologie, Dijon.
A l'aventure, Paris.
L'Ami des sciences naturelles, Rouen.
L'Amour de l'Art, Paris.
L'Anjou vinicole, Angers.
Annales de l'Académie de Mâcon.
Annales d'anatomie pathologique et d'anatomie normale
médico-chirurgicale, Paris.
Les Annales apostoliques, Paris.
C. R. 1929,0* Semestre. (T. 180.)
Abeille, Paris.
Abeille d'Étampes, Étampes.
Acad. marine, C. R., Paris.
Acad. sci. colon., Ann., Paris.
Acad. sci. colon., C. R., Paris.
Actes Muséum hist. nat., Rouen.
Actes Soc. linn., Bordeaux.
Afrique française, Bul. mens.,
Paris.
Afrique française. Rens. colon.,
Paris.
Afrique du Nord, Paris.
Agriculture ouest, Angers.
Agricult. moderne, Paris.
Agricult. nouvelle, Paris.
Agronomie coloniale, Paris.
Alauda, Dijon.
A l'aventure,' Paris.
Ami. sci. nat., Rouen.
Amour de l'Art, Paris.
Anjou vinicole, Angers.
Ann. Acad., Mâcon.
Ann. anat. pathol. et anat. nor-
male, médico-chir., Paris.
Ann. apostoliques, Paris.
98
i336
LISTE DES PERIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE DU PÉRIODIQUE.
Annales des Basses- Alpes, Digne.
Annales .de la brasserie et de la distillerie, Paris.
Annales de Bretagne, Rennes.
Annales du Bureau des longitudes et de l'Observatoire
astronomique de Montsouris, Paris.
Annales de chimie, Paris.
Annales de chimie analytique et de chimie appliquée
et revue de chimie analytique réunies, Paris.
Les Annales coloniales, Paris.
Annales des combustibles liquides, Paris.
Annales de cryptogamie exotique, Paris.
Annales de dermatologie et de syphiligraphie, Paris.
Annales de la drogue, Paris.
Annales de l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon.
Annales de l'École nationale d'agriculture de M«ntpelJier.
Annales de l'Ecole nationale des eaux et forêts et de la
station des recherches et expériences forestières, Nancy.
Annales scientifiques de l'École normale supérieure, Paris.
Annales des épiphyties, Paris.
Annales de la Faculté des sciences de Marseille.
Annales de la Faculté des sciences de Toulouse.
Annales de géographie, Paris.
Annales de la houille blanche française.
Annales hydrographiques.recueil de documents et mémoires
relatifs à l'hydrographie et à la navigation publiées
au Service hydrographique de la marine par le Service
des instructions nautiques.
Annales d'hygiène et de médecine coloniales, Paris.
Annales d'hygiène publique, industrielle et sociale, Paris.
Annales de l'Institut national agronomique, Paris.
Annales de l'Institut colonial, Marseille.
Annales de 1,'Institut d'hydrologie et de climatologie.
Collège de France, Paris.
Annales de l'Institut océanographique, Paris.
Annales de l'Institut Pasteur, Paris.
Annales de l'Institut de physique du globe de l'Université
de Paris et du Bureau central de magnétisme terrestre;
Paris.
Annales des maladies des oreilles, larynx, nez et pharynx,
Paris.
Annales de médecine, Paris.
Annales de médecine et de pharmacie coloniales, Paris.
TITRE ABRÉGÉ DD PEBIODIQIE.
Ann. Basses-Alpes, Digne.
Ann. brasserie, Paris.
Ann. Bretagne, Rennes.
Ann. Bur. longit., Paris.
Ann. chim., Paris.
Ann. chim. analyt., Paris.
Ann. colon., Paris.
Ann. combust. liquides, Paris.
Ann. cryptogsunie exot., Paris.
Ann. dermatol. et syphiligr.,
Paris.
Ann. drogue, Paris.
Ann. École nat. agricult., Oi-
gnon.
Ann. École nat. agricult., Mont-
pellier.
Ann. Ecole nat. eaux et forêts,
Nancy.
Ann. École norm., Paris.
Ann. épiphyt., Paris.
Ann. Fac. sci., Marseille.
A n n. Fac. sci., Toulouse.
Ann. géogr., Paris.
Ann. houille blanche française,
Paris.
Ann. hydrogr., Paris.
Ann. hygiène, méd. colon., Paris.
Ann. hygiène publ. indust. sociale,
Paris.
Ann. Inst. agron., Paris.
Ann. Inst. colon., Marseille,
Ann. Inst. hydrol, et climat,,
Paris.
Ann. Inst. océan., Paris.
Ann. Inst. Pasteur, Paris.
Ann. Inst. phys. Globe, Paris.
Ann. maladies oreilles, larynx,
nez et pharynx, Paris.
Ann. médecine, Paris.
Ann. méd. pharm. colon., Paris.
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
1337
T1TRK DU PERIODIQUE.
Annales du Midi, Toulouse.
Annales des mines, Paris.
Annales du Musée colonial de Marseille, Marseille.
Annales du Musée géologique du Boulonnais, Boulogne-
sur-Mer. ,
Annales du Musée Guimet, Paris.
Annales du Musée d'histoire naturelle, Lyon.
Annales du Musée d'histoire naturelle de Marseille.
Annales de l'Observatoire de Bordeaux.
Annales de l'Observatoire de Ksara (Liban).
Annales de l'Observatoire de Nice, Paris.
Annales de l'Observatoire de Paris. i re série, Mémoires;
2 e série, Observations, Paris.
Annales de l'Ohservatoire astronomique, météorologique
et magnétique de Toulouse, Paris.
Annales d'oculistique, Paris.
Annales Se l'Office national des carburants liquides, Paris.
Annales de paléontologie, Paris.
Annales de parasitologie humaine et comparée, Paris.
Annales de physiologie et de physico-chimie biologique, Paris.
Annales de physique.
Annales de la Propagation de la Foi, Lyon.
Annales de protistologie, Paris.
Annales des sciences agronomiques, Paris.
Annales des sciences naturelles (botanique), Paris.
Annales des sciences naturelles (paléontologie), Paris.
Annales des sciences naturelles (zoologie), Paris.
Annales du Service botanique.de Tunisie, Tunis.
Annales des Services techniques d'hygiène de la Ville de,
Paris (Météorologie).
Annales de la Société d'agriculture, sciences, arts _ et
commerce de la Charente (Angoulême).
Annales de la Société d'agriculture, sciences et industrie
de Lyon.
Annales de la Société botanique, Lyon.
Annales de la Société d'émulation et d'agriculture (lettres,
sciences et arts de l'Ain), Bourg.
Annales de la Société d'émulation des Vosges, Épinal.
Annales de la Société entomolôgique de France, Paris.
Annales de la Société géologique du Nord, Lille.
Annales de la Société d'histoire natureEe de Toulon.
Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière,
Troyes.
Annales de la Société d'horticulture d'Angers et du dépar-
tement de Maine-et-Loire, Angers.
Annales de la Société d'horticulture et d'histoire naturelle
de l'Hérault, Montpellier.
TITRE ABREGE DU PERIODIQUE.
Ann. Midi, Toulouse.
Ann. mines, Paris.
Ann. Musée colon., Marseille.
Ann. Musée géol. Boulonnais,
Boulogne-sur-Mer.
Ann. Musée Guimet, Paris.
Ann. Musée hist. nat., Lyon.
Ann. Muséum hist. nal., Marseille.
Arm. Obs., Bordeaux.
Ann. Obs. Ksara.
Ann. Obs. Nice, Paris.
Ann. Obs. Paris.
Ann. Obs. Toulouse, Paris.
Ann. oculist., Paris.
Ann. Office national carbur. li-
quides, Paris.
Ann. paléont., Paris.
Ann. parasit., Paris.
Ann. physiol., Paris.
Ann. phys., Paris.
Aan. pïûpag. Foi, Lyon.
Ann. protist., Paris.
Ann. sci. agron.,, Paris.
Ann. sci. nat. (bot.), Paris.
Ann. sci. nat. (paléont.), Paris.
Ann. sci. nat. (zool.), Paris.
Ann. Serv. bot. Tunisie, Tunis.
Ann. Serv. techn. hygiène Ville
(météor.) Paris.
Ann. Soc. agrictill. sci., arts,
Angoulême.
Ann. Soc. agricult. sci., indust.,
Lyon.
Ann. Soc. bot., Lyon.
Ann. Soc. émul. agricult., Bourg.
Ann. Soc. émul. Vosges, Épinal.
Ann. Soc. ent., Paris.
Ann. Soc. géol. Nord, Lille.
Ann. Soc. hist. nat., Toulon.
Ann. Soc. hortic. vigner. forest.,
Troyes .
Ann. Soc. horticult., Angers.
Ann. Soc. horticult. hist. nat.,
Montpellier.
[338
LISTE DES PERIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE DO PERIODIQUE.
Annales de la Société des lettres, sciences et arts des
Alpes-Maritimes, Nice.
Annales de la Société linnéenne de Maine-et-Loire, Angers.
Annales de la Société linnéenne de Lyon.
Annales de la Société des sciences naturelles de la Charente-
Inférieure, La Rochelle.
Annales de la Société des touristes du Dauphiné, Grenoble.
Annales de l'Université de Grenoble, Paris.
Annales de l'Université de Lyon.
L'Année psychologique, Paris.
Annuaire pour l'an publié par le Bureau des Longi-
tudes, Paris.
Annuaire de l'Ecole pratique des Hautes-Études (Section
des Sciences religieuses), Paris.
Annuaire de l'Institut de physique du globe de l'Univer-
sité de Strasbourg. I. Météorologie; II. Séismologie,
Strasbourg.
L'Anthropologie, Paris.
Apiculture, Paris.
Archives d'anatomie, d'histologie et d'embryologie, Stras-
bourg.
Archives d'anatomie microscopique, Paris.
Archives de botanique, Bulletin mensuel, Caen.
Archives de botanique, Mémoires, Caen.
Archives botaniques du Nord de la France, Lille.
Archiyes de botanique, Paris.
Archives de l'Institut Pasteur d'Algérie, Alger.
Archives de l'Institut Pasteur d'Indochine, Saïgon.
Archives de l'Institut Pasteur de Tunis, Tunis.
Archives internationales de médecine expérimentale, Paris.
Archives des maladies du cœur, Paris.
Archives des maladies du rein et des organes génito-
urinaires, Paris.
Archives de médecine et de pharmacie navales, Paris.
Archives de morphologie générale et expérimentale, Paris.
Archives du Muséum d'histoire naturelle, Lyon.
Archives du Muséum d'histoire naturelle, Paris.
Archives de paléontologie humaine, Paris.
Archives de zoologie expérimentale et générale, Paris.
Aristote, Paris.
L'Armée d'Afrique, Alger.
Armée, marine et colonies, Paris.
Art et décoration, Paris.
L'Art vivant, Paris.
TITRE ABREGE DU PERIODIQUE.
■ Ann. Soc. lettres, soi., arts, Nice.
Ann. Soc.'linn., Angers.
Ann. Soc. linn., Lyon.
Ann. Soc. soi. nat. Charente-Infé-
rieure, La Rochelle.
Ann. Soc. touristes Dauphiné,
Grenoble.
Ann. Univ. Grenoble, Paris.
Ann. Univ., Lyon.
Ann. psychol., Paris.
Annu. Bur. Longit., Paris.
Annu. Ec. pratique Hautes-Etudes
Paris.
Annu. Inst., phys. Globe, Stras-
bourg.
Anthropologie, Paris.
Apiculture, Paris.
Arch. anat. hist. embryol., Stras-
bourg.
Arch. anat. microsc, Paris.
Arch. bot. Bul. mens., Caen.
Arch. bot. Mémoires, Caen.
Arch. bot., Lille.
Arch. bot., Paris.
Arch. Inst. Pasteur, Algérie, Al-
ger.
Arch. Inst. Pasteur Indochine,
Saïgon.
Arch. Inst. Pasteur, Tunis.
Arch. intern. méd. expérim., Pa-
ris.
Arch. maladies cœur, Paris.
Arch. maladies rein, Paris.
Arch. méd. pharm. navales, Paris.
Arch. morph. gén. expér., Paris.
Arch. Mus. hist. nat., Lyon.
Arch. Mus. hist. nat., Paris.
Arch. paléont. humaine, Paris.
Arch. zool., Paris.
Aristote, Paris.
Armée d'Afrique, Alger.
Armée, marine et colonies, Paris.
Art et décoration, Paris.
Art vivant, Paris.
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
i339
TITRE DU PERIODIQUE.
Arvernia, revue d'Auvergne, Clermont-Ferrand.
L'Asie française, Bulletin du Comité del'Asie française, Paris.
Association française pour l'étude du cancer, Paris.
Association régionale pour le développement des recherches
de paléontologie humaine et des préhistoires, Lyon.
L'Astronomie, revue mensueUe d'astronomie, de météoro-
logie et de physique du glo.be et bulletin de la Société
astronomique de France, Paris.
L'Autre France, Paris.
TITRE ABRÉGÉ DU PÉRIODIQUE.
Arvernia, Clermont-Ferrand .
Asie française, Paris.
Ass. franc, étude cancer, Paris.
Ass. région, dévelop. recherches
paléont. hum. et préhist., Lyon.
Bul. Soc. astr. France, Paris.
Autre France, Paris.
B
Bibliographie des sciences géologiques, Paris.
Le Botaniste, Paris.
Bulletin de l'Académie delphinale, Grenoble.
Bulletin de l'Académie d'Hippone.
Bulletin de l'Académie des lettres, sciences et arts de
Montpellier.
Bulletin de l'Académie malgache, Tananarive.
Bulletin de l'Académie de médecine, Paris.
Bulletin de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts
de Bouen.
Bulletin de l'Agence économique de l'Afrique Occidentale
française, Paris.
Bulletin de l'Agence économique de l'ïndo-Chine, Paris.
Bulletin de l'Agence économique des pays africains sous-
mandat, Paris.
Bulletin de l'Agence générale des colonies, Paris.
Bulletin agricole de l'Algérie, Tunisie, Maroc, Alger.
Bulletin agricole de l'Institut scientifique de Saïgon.
Bulletin des amis du Vieux-Hué, Hanoï-Haïphong.
Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques
et scientifiques, Paris.
Bulletin archéologique du Musée Guimet, Paris.
Bulletin de l'Association des chimistes de sucrerie et de
distillerie de France et des colonies, Paris.
Bulletin de l'Association cotonnière, Paris.
Bulletin de l'Association des géographes français, Paris.
Bulletin de l'Association des naturalistes de la Vallée du
Loing, Moret.
Bulletin de l'Association philomathique d'Alsace et de
Lorraine, Saverne.
Bulletin de l'Association philomathique d'Alsace et de
Lorraine, Strasbourg,
Bibl. sci. gébl., Paris.
Botaniste, Paris.
Bul. Acad. delphinale, Grenoble.
Bul. Acad. Hippone.
Bul. Acad. lettres, sci., arts,
Montpellier.
Bul. Acad. malgache, Tananarive.
Bul. Acad. méd., Paris.
Bul. Acad. sci., belles-lettres et
arts, Rouen. '
Bul. agence écon. AOF, Paris.
Bul. Agence écon. Indo-Chine,
Paris.
Bul. agence écon. pays-africains
sous-mandat, Paris.
Bul. agence génér. colonies, Paris.
Bul. agric. Algérie-Tunisie-Ma-
roc', Alger.
Bul. agric. Inst. sci., Sa'gon.
Bul. amis Vieux-Hué, Hanoï-
Haiphong.
Bul. archéol. Comité trav. hist.
sci., Paris.
Bul. archéol. Musée Guimet, Paris.
Bul. ass. chim. sucrerie, distille-
rie, Paris.
Bull. ass. coton., Paris.
Bul. ass. géogr. français, Paris.
Bul. ass. natural. vallée du Loing,
Moret.
Bul. ass. philom. Als'ace-et-Lor-
raine, Saverne.
Bul. ass. philom. Alsace-et-Lpr-
rain e ^Strasb q urg,
i34o
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE DC PERIODIQUE.
Bulletin astronomique publié par l'Observatoire de Paris.
i re partie, Mémoires et variétés; I e partie, Revue géné-
rale des travaux astronomiques, Paris.
Bulletin biologique de la France et de la Belgique, Paris.
Bulletin de la carte géologique de l'Algérie, Alger.
Bulletin du Comité des études historiques et scientifiques
de l'Afrique occidentale française, Paris.
Bulletin de la Commission des antiquités de la Seine-
Inférieure, Rouen.
Bulletin de la Commission des antiquités et des arts,
Versailles.
Bulletin de la Diana de Montbrison.
Bulletin des études de l'École d'agriculture de Montpellier.
Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, Hanoï.
Bulletin économique de l'Afrique équatoriale française,
Paris.
Bulletin économique de l'Indochine, Hanoï-Haïphong.
Bulletin économique de Madagascar, Tananarive.
Bulletin de l'enseignement publie du Maroc, Paris.
Bullelin géodésique comprenant les comptes rendus des
Assemblées générales de la Section de géodésie de
l'Union géodésique et géophysique internationales, Paris.
Bulletin hispanique, Bordeaux.
Bulletin d'histologie appliquée à la technique microsco-
pique, Paris.
Bulletin t historique, scientifique, artistique, agricole
illustré de la Haute-Loire, Le Puy.
Bulletin de l'Institut colonial et agricole de Nancy,
Bulletin de l'Institut d'Egypte, Le Caire.
Bulletin de l'Institut français d'archéologie orientale,
Le Caire.
Bulletin de l'Institut océanographique, Monaco.
Bulletin de l'Institut Pasteur, Paris.
Bulletin de l'Institut du Pin, Bordeaux.
Bulletin de l'Institut général psychologique, Paris.
Bulletin de la Ligue du reboisement de l'Algérie, Alger.
Bulletins et mémoires de la Société d'anthropologie de Paris.
Bulletins et mémoires de la Société d'archéologie du dépar-
tement d'Ille-et- Vilaine, Rennes.
Bulletins et mémoires de la Société archéologique et histo-
rique de la Charente, Rufïec.
Bulletins et mémoires, de la Société de médecine et de
chirurgie de Bordeaux.
Bulletins et mémoires de la Société des médecins des
hôpitaux, Paris.
TITRE ABBÉGÉ DO PÉRIODIQUE.
Bul. astron. Obs., Paris.
Bul. biol. France-Belgique, Paris.
Bul. carte géol. Algérie, Alger.
Bul. com. étude hist. soi. A. O. F.,
Paris.
Bul. commission antiquités,
Rouen.
Bul. commission antiquités, Ver-
sailles.
Bul. Diana, Montbrison.
Bul. école agricult., Montpellier.
Bul. école française Extrême-
Orient, Hanoï.
Bul. écon. A. E. F., Paris.
Bul. écon. Indochine, Hanoï-
Haïphong,
Bul. écon. Madagascar, Tanana-
rive.
Bul. enseign. public Maroc, Paris.
Bul. géodésique, Paris.
Bul. hispan,, Bordeaux.
Bul, histol, appliquée, Paris.
Bul. hist. sci., Le Puy.
Bul. Inst. col. agric, Nancy.
Bul. Inst. Egypte, Le Caire.
Bul. Inst. franc, archéol. orient.,
Le Caire.
Bul. Inst. océan., Monaco.
Bul. Inst. Pasteur, Paris
Bul. Inst. Pin, Bordeaux.
Bul. Inst. psychol., Paris.
Bul. ligue reboisement, Alger.
Bul. mém. Soc. unlhr., Paris.
Bul. mém. Soc. archéol., Rennes.
Bul. mém. Soc. archéol, hist. Cha-
rente, Ruffec.
Bul, mém. Soc. méd. chir., Bor-
deaux.
Bul. mém. Soc. méd. hôpitaux,
Paris.
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
i34i
Bul. pyrénéen, Pau.
Bul. sci. Limousin, Limoges.
Bul. sci. math., Paris.
Bul. sci. pharm., Paris.
Bul. Section géogr. Com. trav.
hist. sci., Paris.
Bul. Service carte géol., Paris.
Bul. Service carte géol. Alsace-
Lorraine, Strasbourg.
Bul. Service géol. Indo-Chine,
H&noï-Haïphong.
TITRE DU PERIODIQUE. TITBE ABREGE DU PERIODIQUB.
Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, Réunion men- Bul. Muséum, Paris.
suelle des naturalistes du Muséum, Paris.
Bulletin de l'Observatoire de Lyon, Saint-Genis-Laval, Bul. Obs., Lyon.
Rhône. -
Bulletin pyrénéen, Pau.
Bulletin scientifique du Limousin, Limoges.
Bulletin des sciences mathématiques, Paris.
Bulletin des sciences pharmaeologiques, Paris.
Bulletin, de la Section de géographie. Comité des travaux
historiques et scientifiques, Paris.
Bulletin du Service de la carte géologique, Paris.
Bulletin du Service de la carte géologique d'Alsace et de
Lorraine, Strasbourg.
Bulletin du Service géologique de I'Indo-Chine, Hanoï-
Haïphong.
Bulletin de la Société académique de Boulogne-sur- Bul. Soc. acad., Boulogne-sur-Mer.
Mer.
Bulletin de la Société académique d'agriculture, belles- Bul. Soc. acad. agricult., Poitiers.
lettres, sciences et arts de Poitiers.
Bulletin de la Société d'agriculture et des sciences de Bul. Soc. agricult. sci., Vesoul.
Vesoul, Vesoul. ' -
Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Bul. Soc. agricult. sci., aits,
Sarthe, Le Mans. Le Mans.
Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts du Bul. Soc. agricult., sci., arts,
département de la Lozère, Mende. Mende.
Bulletin de la Société des amis du Musée d'Étampes. Bul. Soc. amis Musée d'Etampes,
Étampes.
Bulletin de la Société des amis des sciences naturelles de Bul. Soc. amis sci. nat., Rouen.
Rouen. - ' .
Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, Caen. Bul. Soc. antiquaires Normande,
Caen,
Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, Poitiers. Bul. Soc. antiquaires Ouest, Poi-
tiers.
Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, Amiens. Bul. Soc. antiquaires Picardie,
Amiens.
Bulletin de la Société archéologique de Bordeaux.
Bulletin de la Société d'archéologie de Sousse. ,
„ . , , i ■ i d •_ Bul Soc. archeo . champenoise,
Bulletin de la Société archéologique champenoise, Reims. Dlu - D0C - d,l - Ile ?
Bul. Soc. archéol., Bordeaux.
Bul. Soc. archéol., Sousse.,
Bulletin de la Soeiété archéologique de la Charente, Angou-
lê»e.
Bulletin de la Société archéologique du Gers, Auch.
Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléa-
nais, Orléans.
Bulletin, de k Société archéologique du Limousin, Limoges.
Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France,
Toulouse.
Reims.
Bul. Soc. archéol. Charente, An-
goulème.
Bul. Soc. archéol. Gers, Auch.
Bul. Soc. archéol. hist. Orléanais,
Orléans.
Bul. Soc. archéol. Limousin,
Limoges.
Bul. Soc. archéol. Midi, Toulouse.
i34:
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE DO PERIODIQUE.
Bulletin de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne,
Mon ta ub an.
Bulletin de la 'Société archéologique de Nantes et de la
Loire-Inférieure, Nantes.
Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Quimper.
Bulletin de la Société aichéologique, scientifique et litté-
raire de Béziers, Béziers.
Bulletin de la Société archéologique, scientifique et litté-
raire du Vendômois.
Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la
Drôme, Valence.
Bulletin de la Société Autour du Monde, Boulogne-sur-
Seine.
Bulletin de la Société belfortaine d'émulation, Beltort.
Bulletin de la Société de Borda, Dax.
Bulletin de la Société botanique, Auch.
Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres,
Niort.
Bulletin de la Société botanique de France, Paris.
Bulletin de la Société botanique du Limousin, Limoges.
Bulletin de la Société botanique de Lyon, Lyon.
Bulletin de la Société bourguignonne d'histoire naturelle
et de préhistoire, Dijon.
Bulletin de la Société centrale d'agriculture de l'Aude,
Carcassonne.
Bulletin de la Société centrale d'Agriculture du départe-
ment du Cantal, Aurillac.
Bulletin de la Société centrale d'aquiculture et de pêche,
Paris.
Bulletin de la Société chimique de France, Paris.
Bulletin de la Société de chimie biologique, Paris.
Bulletin de la Société de chirurgie de Paris.
Bulletin de la Société dauphinoise d'anthropologie et
d'ethnologie, Grenoble.
Bulletin de la Société dendrologique de France, Paris.
BuEetin delà Société d'émulation du Bourbonnais, Moulins.
Bulletin de la Société d'émulation des Vosges, Épinal.
Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie
nationale, Paris.
Bulletin de la Société entomologique de France, Paris.
Bulletin de la Société des études diverses de l'arrondisse-
ment de Louviers.
Bulletin de la Société d'étude des formes humaines,
Paris.
Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes, Gap.
Bulletin de la Société d'études historiques, scientifiques
et archéologiques de la ville de Draguignan.
TITRE ABREGE DU PERIODIQUE.
Bul. Soc. archéol., Montauban.
Bul. Soc. archéol., Nantes.
Bul. Soc. archéol., Quimper.
Bul. Soc. archéol., sei., litt.,
Béziers.
Bul. Soc. archéol. soi., litt. Ven-
dômois, Vendôme,
Bul. Soc. archéol. statist. Drôme,
Valence.
Bul. Soc. Autour du Monde, Bou-
logne-sur-Seine.
Bul. Soc. émulation, Belfort.
Bul. Soc. Borda, Dax.
Bul. Soc. bot., Auch.
Bul. Soc. bot. Deux-Sèvres, Niort.
Bul. Soc. bot., Paris.
Bul. Soc. bot. Limousin, Limoges.
Bul. Soc. bot., Lyon.
Bul. Soc. bourguignonne hist. nat.
préhist., Dijon.
Bul. Soc. centr. agricult. Aude,
Carcassonne.
Bul. Soc. centr. agricult., Aurillac.
Bul. Soc. centr. aquic, Paris.
Bul. Soc. ehim. France, Paris.
Bul. Soc. chim. biol., Paris.
Bul. Soc. chir., Paris.
Bul. Soc. dauphinoise, anthr. eth.,
Grenoble.
Bul. Soc. dendrol., Paris.
Bul. Soc. émulation, Moulins.
Bul. Soc. émulation, Épinal.
Bul. Soc. encouragement indus-
trie nationale, Paris.
Bul. Soc. ent., Paris.
Bul. Soc. études div. arr. Louviers
Bul. Soc. étude formes humaines,
Paris.
Bul. Soc. études Hautes-Alpes,
Gap.
Bul. Soc. études hist., sci., archéol,
Draguignan.
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
i343
TITRE DU PERIODIQUE.
Bulletin de la Société d'études indochinoises de Saïgon.
Bulletin de la Société des études océaniennes, Papeete.
Bulletin de la Société d'étu,des scientifiques d'Angers.
Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de
l'Aude, Carcassonne.
Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de
Béziers.
Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles
d'Elbeuf.
Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de
la Haute-Marne, Chaumont. *
Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de
Nîmes.
Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de
Reims.
Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de
Vesoul.
Bulletin de la Société française des électriciens, Paris.
Bulletin de la Société française d'histoire de la médecine,
Paris.
Bulletin de la Société française des ingénieurs coloniaux,
Alençon.
Bulletin de la Société française de minéralogie, Paris.
Bulletin de la Société française de photographie, Paris.
Bulletin bi-mensuel de la Société française de physique
publié en annexe au journal de physique, Paris.
Bulletin de la Société franco-japonaise, Paris.
• Bulletin de la Société de géographie d'Alger et de l'Afrique
du Nord, Alger.
Bulletin de la Société de géographie du 'Cher, Bourges.
Bulletin de la Société de géographie de l'Est, Nancy.
Bulletin de la Société de géographie commerciale du Havre.
Bulletin de. la Société de géographie de Lille.
Bulletin de la Société de géographie de Lyon et de la
région lyonnaise, Lyon.
Bulletin de la Société de géographie du Maroc, Casablanca.
Bulletin de la Société de géographie de Marseille et d'études
coloniales, Marseille.
Bulletin de la Société de géographie commerciale de Paris.
Voir Revue économique française.
Bulletin de la Société géographique de Rochefort.
Bulletin de la Société de géographie de Toulouse.
Bulletin de la Société de géographie de Tours.
Bulletin de la Société de géographie et d'archéologie de la
province d'Oran.
Bulletin de la Société géologique de France, Paris,
TITRE ABREGE DU PERIODIQUE.
Bul. Soc. études indochinoises,
Saïgon.
Bul. Soc. études océaniennes,
Papeete.
Bul. Soc. études soi., Angers.
Bul. Soc. études soi. nat. Aude,
Carcassonne.
Bul. Soc. études sci. nat., Béziers.
Bul. Soc. études sci. nat., Elbeuf.
Bul. Soc. études sci. nat. Haute-
Marne, ChaumoDt.
Bul. Soc. études sci. nat., Nîmes.
Bul. Soc. études sci. nat., Reims.
Bul. Soc. études sci. nat., Vesoul.
Bul. Soc. franc, électr., Paris.
Bul. Soc. franc, hist. médecine,
Paris.
Bul. Soc. franc, ingén. colon.,
Alençon.
Bul. Soc. franc, miner., Paris.
Bul. Soc. franc, phot., Paris.
Bul. Soc. franc, phys., Paris.
Bul. Soc. franco-japonaise, Paris.
Bul. Soc. géogr. Alger et Afrique
du Nord, Alger.
Bul. Soc. géogr., Bourges.
Bul. Soc. géogr. Est, Nancy.
Bul. Soc. géogr., Le Havre.
Bul. Soc. géogr., Lille.
Bul. Soc. géogr., Lyon.
Bul. Soc. géogr., Casablanca.
Bul. Soc, géogr., Marseille.
Bul. Soc. géogr., Rochefort.
Bul. Soc. géogr., Toulouse.
Bul. Soc. géogr., Tours.
Bul. Soc. géogr. archéol., Oran.
Bul, Soc, géoj. France, Paris,
i344
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE OU PÉRIODIQUE.
Bulletin de la Société géologique et minéralogique de
Bretagne, Rennes.
Bulletin de la Société géologique de Normandie, Le Havre.
Bulletin de la Société grayioise d'émulatioD, Gray.
Bulletin de la Société havraise d'études diverses, Le Havre.
Bulletin de la Société historique, Compiègne.
Bulletin de la Société historique et archéologique, Senlis.
Bulletin de la Société d'histoire naturelle de l'Afrique du
Nord, Alger.
Bulletin de la Société d'histoife naturelle des Ardennes,
Mézières-Charleville.
Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Auveigne,
Clermont-Ferrand.
Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Chambéry.
Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Colmar.
Bulletin de la Société d'histoire natuielle du Douhs,
Besançon.
Bulletin* de la Société d'histoire naturelle du Jura, Lons-le-
Saunier et Poligny.
Bulletin de la Société d'histoire naturelle du Loir-et-
Cher, Blois.
Bulletin de la Société d'histoire naturelle de la Moselle,
Metz.
Bulletin de la Société d'histoire natuielle de Toulouse.
Bulletin de la Société horticole et viticole de Dijon.
Bulletin de la Société d'horticulture d'Angers et di. dépar-
tement de Maine-et-Loire, Angers.
Bulletin de la Société d'bortioulture, Chaumont,
Bulletin de la Société d'horticultuie, Cherbourg.
Bulletin de la Société d'horticulture du Loiret, Orléans.
Bulletin de la Société d'horticulture de l'Orne, Alençon.
Bulletin de la Société d'horticulture de Tunisie, Tunis.
Bulletin de la Société d'horticulture, arboriculture, viti-
culture et de sylviculture de la Meuse, Verdun.
Bulletin de la Société d'horticulture et de botanique de
Vernon.
Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse.
Bulletin de la Société industrielle et agricole d'Angers.
Bulletin de la Société de l'industrie minérale, Saint-
Etienne.
Bulletin de la Société languedocienne de géographie,
Montpellier.
Bulletin de la Société Le Chêne, Paris.
Bulletin de la Société nivernaise des lettres sciences et
arts, Nevers.
TITRE ABRÉGÉ DU PÉRIODIQUE.
Bul. Soc. géol. miner, Bretagne,
Rennes.
Bul. Soc. géol, Normandie, Le
Havre.
Bul. Soc. grayioise émul., Gray.
Bul. Soc. havraise, études diverses
Le Havre.
Bul. Soc. hist,, Compiègne.
Bul. Soc. hist. archéol., Senlis.
Bul. Soc. hist. nat. Afrique du
Nord, Alger.
Bul. Soc. hist. nat. Ardennes,
Mézières-Charleville.
Bul. Soc. hist. nat., Auvergne,
Clermont- Ferran d .
Bul. Sçc. hist. nat., Chambéry.
Bul. Soc. hist. nat., Colmar.
Bul. Soc. hist. nat. Doubs, Besan-
çon.
Bul. Soc. hist. nat. Jura, Lons-le-
Saunier.
Bul. Soc. hist. nat., Blois,
Bu). Soc. liist. nat. Moselle, Metz.
Bul. Soc. hist, nat., Toulouse.
Bul. Soc. horticole, viticole, Dijon.
Bul. Soc. horticult., Angers.
Bul. Soc, horticult., Chaumont.
Bul. Soc. horticult,, Cherbourg.
Bul. Soc. horticult,, Orléans.
Bul, Soc. horticult. Orne, Alen-
çon.
Bul. Soc. horticult. Tunisie, Tunis
Bul. Soc. horticult,, Verdun.
Bul. Soc, horticult. bot,, Vernon.
Bul. Soc. indust, Mulhouse.
Bul. Soe. indust, agric, Angers.
Bul. Soc, indust. miner., Saînt-
• Étierine.
Bul. Soc. languedocienne géogr.,
Montpellier.
Bul. Soo. Le Chêne, Paris.
Bul. Soc. lettres, soi,, arts, Nevers.
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
I 345
TITRE DO PERIODIQUE.
Bulletin de la Société dès lettles, sciences et arts de la
Corrèze, Tulle.
Bulletin de la Société de linguistique de Paris.
Bulletin de la Société linnéeûné de Bordeaux.
Bulletin de la Société linnéenne de Lyon.
Bulletin de la Société linnéenne du Nord de Ja France,
Amiens.
Bulletin de la Société linnéenne de Normardie, Caen.
Bulletin de la Société linnéenne de Provence, Marseille.
Bulletin de la Société linnéenne de la Seine Maritime,
Le Havre.
Bulletin de la Société mathématique de France, Paris.
Bulletin de la Société médico-chirurgicale, Hanoï.
Bulletin de la Société médicale des hôpitaux, Paris.
Bulletin de la Société mycologique de France, Paris.
Bulletin de la Société nationale d'acclimatation de France
(Revue des sciences naturelles appliquées), Paris.
Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France,
Paris.
Bulletin de la Société des naturalistes et des archéologues
de l'Ain, Bourg.
Bulletin.de la Société des naturalistes parisiens, Paris.
Bulletin de la Société normande d'études préhistoriques,
Rouen.
Bulletin de la Société d'océanographie de France.
Bulletin de la Société de pathologie exotique, Paris.
Bulletin rie la Société de pathologie végétale de France,
Paris.
Bulletin de la Société philomathique, Paris.
Bulletin de la Société polyniathique du Morbihan, Vannes.
Bulletin de la Société préhistorique de Casablanca.
Bulletin de la Société préhistorique française, Paris.
Bulletin de la Société Ramonrl, Bagnères-de-Bigorre.
Bulletin de la Société des recherches congolaises, Brazza-
ville.
Bulletin de la Société des sciences, arts et belles-lettres
du Tarn, Albi.
Bulletin de la Société des sciences de Nancy.
Bulletin de la Société des sciences de Seine-et-Oise, Ver-
sailles.
Bulletin de la Société des sciences et arts d.e Vitry-Ie-
François.
Bulletin de la Société des sciences des Basses- Alpes, Digne.
Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles
de la Corse, Bastia.
Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles
de l'Yonne, Auxerre.
TITRE ARREGE DU PERIODIQUE.
Bul. Soc. lettres, soi., arts, Tulle.
Bul. Soc. linguistique, Paris.
Bul. Soc. linn., Bordeaux.
Bul. Soc. linn., Lyon.
Bul. Soc. linn., Amiens.
Bul, Soc. linn. Caen.
Bul, Soc. linn., Marseille.
Bul. Soc. linn. Seine-Maritime,
Le Havre,
Bul. Soc. math., Paris.
Bul. Soc. médic. chir., Hanoï .
Bul. Soc. médic. hôpitaux, Paris.
Bul. Soc. mycol., Paris.
Bul. Soc. nat. acclim., Paris.
Bul. Soc. nat. antiquaires Frane-e,
Paris.
Bul. Soc. nat. arcbéôl. Ain, Bourg.
Bul. Soc. natural. parisiens, Paris.
Bul. Soc. normande études préhist.
Rouen.
Bu). Soc. océan. France.
Bul. Soc. path. exot., Paris,
Bul. Soc. path. végét., Paris.
Bul. Soc. philom., Paris.
Bul. Soo. pôlymath., Vannes.
Bul. Soc. préhis.t., Casablanca.
Bul. Soc. préhist., Paris.
Bul, Soc. Ramond, Bagnères-de-
Bigorre.
Bill, Soc. recherches congolaises,
Brazzaville.
Bul. Soc. sel., Albi.
Bul. Soc. soi., Nancy.
Bul. Soc. sci., Versailles.
Bul. Soc. sci., Vitry-le-François.
Bul. Soc, sci. Basses-Alpes, Digne.
Bul. Soc. sci. hist. nat. Corse,
Bastia.
Bul. Soc. sci. hist. nat. Yonne,
Auxerre.
i346
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
TITBE DU PERIODIQUE.
Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de
Bayonne.
Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau.
Bulletin de la Société des sciences, lettres et beaux-arts
de Cholet.
Bulletin de la Société des sciences et lettres du Saumurois,
Saumur.
Bulletin delà Société des sciences médicales et biologiques
de Montpellier et du Languedoc méditerranéen, Mont-
pellier.
Bulletin de la Société des sciences naturelles d'Autun.
Bulletin de la Société des sciences naturelles de la Charente-
Inférieure, La Rochelle.
Bulletin de la Société des sciences naturelles de Mâcon.
Bulletin de la Société des sciences naturelles du Maroc,
Rabat.
Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de
la France, Nantes.
Bulletin de la Société des sciences naturelles de Saône-et-
Loire, Chalon-sur-Saône.
Bulletin de la Société des sciences naturelles du Sud-Est,
Grenoble.
Bulletin de la Société scientifique de Bretagne, Rennes.
Bulletin de la Société scientifique de l'Isère, Grenoble.
Bulletin de la Société scientifique, historique, archéolo-
gique de la Corrèze, Brive.
Bulletin bimestriel de la Société de topographie de France,
Paris.
Bulletin de la Société zoologique de France, Paris.
Bulletin de la station biologique d'Arcachon, Bordeaux.
Bulletin de la station océanographique de Salambô, Tunis.
Bulletin de la station de recherches forestières du Nord
de l'Afrique, Alger.
Bulletin de statistique générale de la France, Paris.
Bulletin du Syndicat des planteuis de caoutchouc, Saïgon.
Bulletin des travaux de la station d'aquiculture, Constan-
tine.
Bulletin mensuel de l'Union coloniale française, Paris.
Bulletin de l'Union économique de Syrie, Paris.
TITRE ABRÉGÉ DU PÉRIODIQUE.
Bul. Soc. sci., lettres, arts
Bayonne.
Bul. Soc. sci., lettres, arts, Pau.
Bul. Soc. sci., lettres, beaux-arts,
Cholet.
Bul. Soc. sci., lettres, Saumur.
Bul. Soc. sci. méd. biol., Mont-
pellier.
Bul. Soc. sci. nat., Autun.
Bul. Soc. sci. nat. Charente-Infé-
rieure, La Rochelle.
Bul, Soc. sci. nat., Mâcon.
Bul. Soc. sci. nat. Maroc, Rabat.
Bul. Soc. sci. nat. Ouest, Nantes.
Bul. Soc. sci. nat. Saône-et-Loire,
Chalon-sur-Sa on e.
Bul. Soc. sci. nat. Sud-Est, Gre-
noble.
Bul. Soc. scient. Bretagne, Rennes.
Bul. Soc. scient. Isère, Grenoble.
Bul. Soc. scient, hist., archéol.,
Corrèze, Brive.
Bul. Soc. topogr., Paris.
Bul. Soc. zool., Paris.
Bul. stat. biol. Arcachon, Bor-
deaux.
Bul. stat. océan. Salambô, Tunis.
Bul. stat. recherches forest. Nord-
Afrique, Alger.
Bul. statist. gén. France, Paris.
Bul. Syndicat planteurs caout-
chouc, Saïgon.
Rul. trav. stat. aquic, Constan-
tine.
Bul. Union colon, franc., Paris.
Bul. Union écon. Syrie, Paris.
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS. l347
TITRE DU .PÉRIODIQUE. TITRE ABRÉGÉ DU PÉRIODIQUE.
c
Cahiers d'archéologie et d'histoire d'Alsace, Strasbourg.
Les Cahiers coloniaux, Marseille.
Cahiers du Service géographique de l'armée, Paris.
Cahiers du Service météorologique d'Algérie, Alger.
Canoe-Club, Yacht-Club de France, Paris.
Chaleur et Industrie, Paris.
Chimie et Industrie, organe de la Société de chimie indus-
trielle, Paris.
La Chronique médicale, Paris.
Colonies et marine, Paris.
La Connaissance des temps, Paris.
La Côte d'Azur médicale, Toulon.
Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions
et belles-lettres, Paris.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie
des sciences, Paris.
Comptes rendus de l'Association des anatomistes, Paris.
Comptes rendus de l'Association française pour l'avance-
ment des sciences, Paris.
Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes de Paris
et des départements, Section des sciences, Paris.
Comptes rendus des séances de l'Académie d'agriculture
de France, Paris.
Comptes rendus des séances et communications de l'Aca-
démie des sciences coloniales, Pans. Voir Académie des
sciences coloniales.
Comptes rendus des séances de la Société de biologie et
de ses filiales, Paris.
Comptes rendus, sommaires des séances de la Société de
biogeographie, Paris.
Compte rendu sommaire des séances de la Société géolo-
gique de France, Paris.
Congrès de l'Association franc-comtoise, Giay.
Coton et culture cotonnière, Paris.
Le Courrier médical, Paris.
Cahiers archéol. hist. Alsace,
Strasbourg.
Cahiers coloniaux, Marseille.
Cahiers serv. géogr. de l'armée,
Paris.
Cahiers Serv. météor. Algérie
Alger.
Canoe-club, Paris.
Chaleur et indust., Paris.
Chimie et indust., Paris.
Chronique médicale, Paris.
Colonies et marine, Paris.
Connaissance des temps, Paris.
Côte d'azur médicale, Toulon.
C. R. Acad. inscriptions, Paris.
C. R. Acad. sci., Paris.
C. R. ass. anatomistes, Paris.
C. R. ass. franc, avanc. Sci. ,
Paris.
C. R. Congr. Soc. sav., Paris.
C. R. séances Acad. agric, Paris.
C. R. Soc. biol., Paris.
C. R. sommaires séance Soc.
biogéogr., Paris.
C. R. sommaire séances Soc. géol.,
Paris.
Congrès ass. franc-comtoise, Gray
Coton et cuit, cotonnière, Paris.
Courrier médical, Paris.
i348
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE DU PERIODIQUE.
TITRE ABRÉGÉ DU PÉRIODIQUE.
D
Dépêche coloniale, monographies, Paris.
Dépêche coloniale, Paris.
E
L'Eau, organe de vulgarisation de l'hygiène publique,
Paris.
L'Echange, Moulins-
L'Écho du Mexique, Paris.
L'Économiste français, Paris.
L'Effort colonial, Paris.
L'Encéphale, Paris.
L'Enseignement mathématique, Paris-Genève.
L'Ethnographie, Paris.
Études atlantéennes, Paris.
Extrême Asie, revue indo-chinoise, Saigon.
Eau, Paris.
Échange, Moulins.
Écho du Mexique, Paris.
Economiste français, Paris.
Effort colonial, Paris.
Encéphale, Paris.
Enseignement math., Paris,
Ethnographie, Paris.
Études atlantéennes, Paris.
Extrême- Asie, Saigon. -
Faune des colonies françaises, Paris.
Feuille mensuelle, de renseignements (inspection générale
de l'agriculture, de l'élevage et des forêts de l' Indo-
Chine), Hanoï.
France-Amérique, Paris.
La France textile, Mulhouse.
Franche-Comté et Monts Jura, Besançon.
Le Froid, Bulletin de la Société française du froid, Paris.
Faune colonies franc., Paris.
Feuille renseignements agriciilt,
Indo-Chine, Hanoï.
France-Amérique, Paris
France textile, Mulhouse.
Franche-Comté et Monts
Besançon.
Froid, Paris.
Jura,
G
La Gazette des Beaux-Arts, Paris.
Le Génie civil, revue générale des industries françaises et
étrangères, Paris.
La Géographie, revue mensuelle publiée par la Société
de géographie, Paris.
Gynécologie et obstétrique, Paris.
La Gynécologie et la Semaine gynécologique des praticiens ■
réunies, Paris. •
Gazette Beaux- Arts, Paris.
Génie eivil, Paris.
Géographie, Paris.
Gynécologie et obstétrique, Paris.
Gynécologie et Semaine gynécol.,
Paris.
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS. ï34g
TITRE DU PÉRIODIQUE. TITRE ABRÉGÉ DU PÉRIODIQUE.
H
Herbier du Muséum, Paris.
Hespérie, Archives berbères et Bulletin de l'Institut des
hautes-études marocaines, Paris.
L'Homme préhistorique, Paris.
L'Horloger, Paris.
I
Herbier du Muséum, Paris.
Hespéris, Paris.
Homme préhistorique, Paris.
Horloger, Paris.
L'Illustration, Paris.
L'Illustration économique et financière, Paris.
L'Information, Paris.
L'ingénieur-constructeur, Paris.
Institut français d'archéologie orientale, Le Caire (Voir
i° Bulletin et 2° Mémoires publiés...).
L'Intermédiaire des mathématiciens, Paris.
Illustration, Paris.
Illustration écon. et financ, Paris.
Information, Paris.
Ing. constr., Paris.
Interm. mathématic, Paris.
Jardinage, Versailles.
Je sais tout, Paris.
Journal asiatique, Paris.
Journal de conchyliologie, Paris.
Journal des Débats, Paris.
Journal de l'Ecole polytechnique, Paris.
Journal des économistes, Paris.
Journal des géomètïes-experts français, Paris.
Journal de la marine marchande, Paris.
Journal des mathématiques pures et appliquées, Paris.
Journal médical, Marseille.
Journal des Missions évangéliques, Paris.
Journal des Observateurs, Marseille.
Le Journal d'optique, Paris.
Journal de pharmacie et de chimie, Paris»
Journal de physique et le Radium, publication de la Société
française de physique, Paris.
Journal de psychologie normale et pathologique, Paris.
Journal des Savants, Paris.
Journal de la Société d'agriculture de Gârcassonne.
Journal de la Société des Américanistes de Paris.
Journal de la Société nationale d'horticulture de France,
Paris.
Journal de la Société de statistique de Paris.
Jardinage, Versailles.
Je sais tout, Paris.
J. asiat., Paris.
J. oonchyliol., Paris.
J. Débats, Paris.
J. École polytech., Paris.
J. économistes, Paris.
J. Géomètres- Experts, Paris.
J. marine marchande, Paris.
J. math, pures et appliquées, Pa-
ris.
J. médical, Marseille.
J. Missions évangéliques, Paris.
J. Observateurs, Marseille.
J. Optique, Paris,
J. Pbarm, cMna,, Paris.
J. phys. et Radium, Paris.
J. psychol., Paris.
J. Savants, Paris.
J. Soc. agricult,, Carcassospe.
J. Soo, amer., Paris.
J. Soc. hortic, Paris.
J, Soc. Statist., Parisr
i35o
LISTE DES PERIODrQUES FRANÇAIS.
TITRE DU PÉRIODIQUE. TITRE ABRÉGÉ DU PBRIODIQUJS.
L
Laboratoire d'étude de la soie, Lyon.
LaTousse mensuel, Paris.
Lectures pour tous, Paris.
Lyon chirurgical, publiant le bulletin de la Société de
chirurgie de Lyon.
Labor. étude soie, Lyon.
Larousse mensuel, Paris.
Lectures pour tous, Paris.
Lyon chirurgical, Lyon.
M
Les Marchés de France, Paris.
Marine marchande, Paris.
Le Maroc médical, Casablanca.
Maroc-Revue, Paris.
Marseille médical, Marseille.
La Médecine internationale, Paris.
Mémoires de l'Académie d'Amiens.
Mémoires de l'Académie malgache, Tananarive.
Mémoires de l'Académie de Nîmes.
Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de
France, Paris.
Mémoires de l'Académie des sciences, agriculture, arts et
belles-lettres d'Aix.
Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres,
Dijon.
Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts
de Lyon.
Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-
lettres de Toulouse.
Mémoires de l'Académie de Stanislas, Nancy.
Mémoires de l'Académie de Vaucluse, Avignon.
Mémoires de la Carte géologique d'Alsace-Lorraine, Stras-
bourg.
Mémoiies et comptes rendus des travaux de la Société des
Ingénieurs civils de France, Paris.
Mémoires et documents de l'Académie salésienne, Annecy.
Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne
d'histoire et d'archéologie, Chambéry.
Mémoires de l'Institut d'Egypte, Le Caire.
Mémoires, notices et documents publiés par la Société
d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle de la
Manche, Cherbourg.
Mémoires publiés par les membres de l'Institut français
d'archéologie orientale, Le Caire.
Marchés de France, Paris.
Marine marchande, Paris.
Maroc médical, Casablanca.
Maroc-Revue, Paris.
Marseille médical, Marseille.
Médecine internat., Paris.
Mém. Acad., Amiens.
Mém. Acad. malgache, Tanana-
rive.
Mém. Acad., Nîmes.
Mém. Acad. sci., Paris.
Mém. Acad. sci. agricult., Aix.
Mém. Acad. sci. arts, Dijon.
Mém. Acad. sci., belles-lettres,
arts, Lyon.
Mém. Acad. sci,, inscrip., Tou-
louse.
Mém. Acad. Stanislas, Nancy.
Mém. Acad. Vaucluse, Avignon.
Mém. Carte géol. Alsace-Lorraine,
Strasbourg.
Mém. C. R. Soc. ing. civil., Paris
Mém. doc. Acad. salésienne.An-
necy.
Mém. docum. Soc. savoisienne.
hist. archéol., Chambéry.
Mém. Inst. Egypte, Le Caire.
Mém. notices, docum. Soc. agric.
archéol. hist. nat. Manche,
Charbourg. »
Mém. publ. par membres Inst.
franc, archéol. orient., Le Caire
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE DU PÉRIODIQUE. TITRE ABRÉGÉ DU PÉRIODIQUE.
i3
or
Mémoires du Service de la Carte géologique, Paris.
Mémoires du Service géologique de l'Indochine, Hanoï.
Mémoires de la Société académique de BouIogne-sur-Mer.
Mémoires de la Société' d'agriculture, commerce, sciences
et arts du département de la Marne,, Châlons-sur-Marne.
Mémoires de la Société des antiquaires du Centre, Bourges.
Mémoires de la Société d'archéologie de Beaune.
Mémoires de la Société archéologique de Montpellier.
Mémoires de la Société d'émulation du Doubs, Besançon.
Mémoires de la Société d'émulation ^du Jura, Lons-Ie-
Saunier.
Mémoires de la Société d'émulation de Montbéliard.
Mémoires de la Société géologique et minéralogiqne de
Bretagne, Rennes.
Mémoires de la Société géologique du Nord, Lille.
Mémoires de la Société d'histoire naturelle du Doubs,
Besançon.
Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de
l'Aveyron, Rodez.
Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de
Bar-le-Duc.
Mémoires de la Société de linguistique de Paris.
Mémoires de la Société linnéenne de Normandie, Caen.
Mémoires de la Société linnéenne de Marseille, Marseille.
Mémoires de la Société nationale d'agriculture, sciences et
arts d'Angers. .
Mémoires de la Société nationale d,es antiquaires de France,
Paris.
Mémoires de la Société nationale" des sciences naturelles
et mathématiques de Cherbourg.
Mémoires de la Société ornithologique et mammalogique
de France, Paris.
Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéolo-
giques de la Creuse, Guéret.
Mémoires de la Société des sciences naturelles du Maroc,
, Rabat, Paris.
Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles
de Bordeaux.
Mémoires de la Société zoologique de France, Paris.
Mémorial de l'Office national météorologique de France,
Paris.
Le Mercure de France, Paris.
La Météorologie, Paris.
Mines, carrières, grandes entreprises, Revue française des
industries du sous-sol, Paris.
C. R., 1929, a- Semestre. (T 189.)
Mém. Serv. carte géol., Paris.
Mém. Serv. géol. Indochine,
Hanoï.
Mém. Soc. Acad., Boulogne-sur-
Mer.
Mém. Soc. àgric, comm., sci.,
arts, Châlons-sur-Marne.
Mém. Soc. antiquaires Centre,
Bourges.
Mém. Soc. archéol., Beaune.
Mém. Soc. archéol., Montpellier.
Mém. Soc. émul. Doubs, Besançon.
Mém. Soc. émul. Jura, Lons-Ie-
Saunier.
Mém. Soc. émul., Montbéliard.
JVIém. Soc. géol. miner. Bretagne,
Rennes.
Mém. Soc. géol. Nord, Lille.
Mém. Soc. hist. nat., Besançon.
Mém. Soc. lettres sci., arts Avey-
ron, Rodez.
Mém. Soc. lettres, sci., arts, Bar-
le-Duc.
Mém. Soc. linguistique, Paris.
Mém. Soc. linn., Caen.
Mém. Soc linn., Marseille.
Mém. Soc. nat. agric, sci., arts,
Angers.
Mém. Soc. nat. antiquaires Fran-
ce, Paris.
Mém. Soc. nat. sci., nat., math.,
Cherbourg.
Mém. Soc. ornith., mammal.
France, Paris.
Mém. Soc. sci. nat., Guéret.
Mém. Soc. sci. nat. Maroc, Rabat-
Paris.
Mém. Soc. sci. phys. nat., Bor-
deaux.
Mém/Soc. zool., Paris.
Mémor. Office nat. mété or. France,
Paris.
Mercure de France, Paris.
Météorologie, Paris.
Mines, carrières, grandes entre-
prises, Pans.
99
f
i35a
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE DU PRRIODIQUE.
Miscellanées entomologiques, Uzès.
Les Missions catholiques, Lyon.
Le Mois colonial et maritime, Paris.
Le Monde colonial illustré, Paris.
Le Monde des plantes, Agen.
Le Moniteur scientifique du Docteur Quesneville, Paris.
Voir Revue de chimie industrielle.
La Montagne, organe du Club alpin français, Paris.
TITRE ABRÉGÉ DU PÉRIODIQUE.
Mise, entom., Uzès.
Missions catholiques, Lyon.
Mois colon, et mari t., Paris.
Monde colonial illustré, Paris.
Monde des plantes, Agen.
Monit. sci. Quesn., Paris.
Montagne, Paris.
N
La Nature, revue des sciences et de leurs applications à
l'art et à l'industrie, Paris.
La Navigation du Rhia, Strasbourg.
Notes de géophysique, Paris.
Notes, mémoires et documents de la Société d'agriculture,
d'archéologie et d'histoire naturelle de la Manche,
Saint-Lô.
Notes et mémoires de la station océanographique de
Salambô, Tunis.
Notes de séismologie, Observatoires de Zi-Ka-Wei.
Notes et travaux du Service océanographique d'Indo-
chine, Saïgon.
Notulae systematicaB (Herbier du Muséum, Phanérogamie),
Paris.
Nouvelles archives des Missions scientifiques et littéraires,
Paris.
Nova Francia, Paris.
o
L'Océanie française, Paris.
L'Odontologie, Paris.
L'Onde électrique, Paris.
Opuscules de l'Institut scientifique de l'Indochine, Saïgon.
Orthodontie française, Lyon.
Nature, Paris.
Navigation du Rhin, Strasbourg.
Notes de géophysique, Paris.
Notes, mém. docum. Soc. agric,
archéol., hist. Manche, Sant-Lô.
Notes, mém. stat. océan. Sa-
lambô, Tunis.
Notes de séismologie, Zi-Ka-Wei.
Notes trav. Serv. océan. Indo-
chine, Saïgon.
Notuhe systematicas, Paris.
N'ouv. arch. miss, sci., Paris.
Nova Francia, Paris.
Océanie française, Paris.
.Odontologie, Paris.
Onde électr., Paris.
Opusc. Inst. sci., Saïgon.
Orthodontie française, Lyon.
Le Panorama, Paris.
La Parfumerie moderne, Lyon.
La Pensée française, Strasbourg.
La Presse coloniale, Paris.
La Presse dentaire, Paris.
Panorama, Paris.
Parfumerie moderne, Lyon.
Pensée française, Strasbourg.
Presse coloniale, Paris.
Presse dentaire, Paris.
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
1 353
TITRE DU PERIODIQUE.
La Presse médicale, Paris.
Procès-verbaux des séances du Comité international des
Poids et mesures, Paris.
Procès-verbaux des séances de la Société des Ingénieurs
civils de France, Paris.
Procès-verbaux des séances de la Société des lettres,
sciences et arts de l'Aveyron, Rodez.
Procès-verbaux des séances de la Société des sciences phy-
siques et naturelles de Bordeaux.
Procès-verbaux de la Société linnéenne de Bordeaux.
Pro medico, Paris.
Pro Nervia, Avesnes.
Le Progrès médical, Paris.
La Province dentaire, Lyon.
Publications du Bureau central sismologique international.
Série A. Travaux scientifiques; Série B. Monographie,
Paris.
Publications de la Faculté des lettres d'Alger. Bulletin de
correspondance africaine, Paris.
Publications de l'Institut des hautes-études marocaines
Paris.
TITRE ABREGE l)C PERIODIQUE.
Presse médicale, Paris.
Proc.-verb. Comité internat, poids
mesures, Paris.
Proc.-verb. Soc. Ing. civ. France,
Paris.
Proc.-verb. soc. lettres, sci., arts,
Aveyron, Rodez.
Proc.-verb. Soc. sci. phys. nat.,
Bordeaux.
Proc.-verb. Soc. linn., Bordeaux.
Pro medico, Paris.
Pro Nervia, Avesnes.
Progrès médical, Paris.
Province dentaire, Lyon.
Publ. Bur. centr. sismol. internat.,
Paris.
Public. Fac. lettres, Alger. Bul.
corresp. africaine, Paris.
Publ. Inst. Hantes-Études maro-
caines, Paris.
Q
La Quinzaine coloniale, Paris.
Quinzaine coloniale, Paris.
R
Recherches et inventions. Revue mensuelle de l'Office
national des recherches scientifiques et industrielles des
Inventions, Bellevue.
'La Reconnaissance africaine, Lomé.
Recueil de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts,
du Tarn-et-Garonne, Montauban.
Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique
.du département de Constantine.
Recueil des publications diverses de l'Institut de France,
Paris.
Recueil des travaux de la Société libre agricole scienti-
fique de l'Eure, Évreux.
Recueil des travaux de la Société d'agriculture, sciences et
arts, Agen.
La Renaissance de l'art français et des industries de
luxe, Paris.
Résultats des campagnes scientifiques du prince Albert I er
de Monaco, Monaco.
Revue de l'Académie arabe, Damas,
Recherches et Inventions, Belle-
vue.
Reconnaissance africaine, Lomé.
Recueil Acad. sci., belles-lettres,
arts, Montauban.
Recueil not. mém. Soc. archéol.,
Constantine.
Recueil publ. div. Institut France,
Paris.
Recueil trav. Soc. agric. sci.,
Evreux.
Recueil Irav. Soc. agric. sci., Agen.
Renaissance art français indust.
luxe, Paris.
Résuit. camp, sci., Monaco.
Rev, Acad, arabe, Damas,
i354
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE DU PÉRIODIQUE.
Revue Africaine, Alger.
Revue de I'Agenais, Agen.
Revue algologique, Paris.
Revue de l'Alliance française, Paris.
Revue alpine, Lyon.
Revue de l'Amérique latine, Paris.
Revue anthropologique, Paris.
Revue archéologique, Paris.
Revue des arts asiatiques, Paris.
La Revue d'Auvergne, Clermont-Ferrand.
Revue du Bas-Poitou, Fontenay-le-Comte,
Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale,
Paiis.
Revue hryologique, Paris.
Revue catalane, Perpignan.
Revue celtique, Paiis.
Revue de chimie industrielle et moniteur scientifique de
Quesneville, Paris.
Revue de chirurgie, Paris.
Revue de Cominges, Saint-Gaudens. /
Revue du Comité France- Amérique, Paris.
Revue commerciale, Bordeaux.
Revue des Deux-Mondes, Paris.
Revue des Eaux et Forêts, Paris.
Revue économique française publiée p#r la Société de
géographie commerciale de Paris.
Revue d'ethnographie et des traditions populaires, Paris.
Revue des études anciennes. Annales de la Faculté des
lettres de Bordeaux,
Revue des études grecques, Paris.
Revue des études hongroises et finno-ougriennes, Paris.
Revue des études islamiques, Paris.
'Revue des études slaves, Paris.
Revue française d'endocrinologie, Paris.
Revue française des industries du sous-sol, Paris.
Revue française d'ornithologie scientifique et pratique,
Paris.
Revue française de photographie, Paris.
Revue générale de botanique, Paris.
Revue générale des pétroles, Paris.
Revue générale des sciences pures et appliquées, Paris.
Revue de géographie, Paris.
Revue de géographie alpine, Grenoble.
Revue de géographie commerciale de Bordeaux,
TITRE ABRÉGÉ DU PÉRIODIQUE.
Rev. africaine, Alger.
Rev. agenais, Agen.
Rev. algol., Paris.
Rev. Alliance française, Paris.
Rev. alpine, Lyon.
Rev. Amérique latine, Paris.
Rev. anthr., Paris.
Rev. archéol., Paris.
Rev. arts asiatiques, Paris.
Rev. Auvergne, Clermont-Fer-
rand.
Rev. Bas-Poitou, Fontenay-le-
Comte.
Rev. bot. appliquée agricult.
colon., Paris.
Rev. bryol., Paris.
Rev. catalane, Perpignan.
Rev. celtique, Paris.
Rev. chim. indust., Monit. sci.
Quesn., Paris.
Rev. chir., Paris.
Rev. Cominges, Saint-Gaudens.
Rev. Comité France- Amériqu e
Paris.
Rev. commerciale, Bordeaux.
Rev. Deux-Mondes, Paris;
Rev. Eaux et Forêts, Paris.
Rev. écon. franc., Paris.
Rev. ethnogr. trad. pop., Paris.
Rev. études anciennes, Bordeaux.
Rev. études grecques, Paris.
Rev. études hongroises et finno-
ougriennes, Paris.
Rev. études islamiques, Paris.
Rev. études slaves, Paris.
Rev. franc, endocrin., Paris.
Rev. franc, indust, sous-sol, Paris,
Rev. franc, ornith., Paris.
Rev. franc, pbot., Paris.
Rev. gén. bot., Paris.
Rev. gén. pétroles, Paris.
Rev. gén. sci., Paris.
Rev. géogr., Paris.
Rev. géogr. alpine, Grenoble.
Rev. géogr. commerc, Bordeaux,
LISTE DES PERIODIQUES FRANÇAIS.
') £ *
TITRE DU PERIODIQUE.
Revue de géographie marocaine, ogane de la Société de
géographie du Maroc, Casablanca.
Revue de géographie physique et de géologie dynamique.
Bulletin du laboratoire de géographie physique de la
Faculté des sciences de l'Université de Paris.
Revue de l'histoire des Colonies françaises, Paris.
Revue d'histoire franciscaine, Paris.
Revue d'histoire naturelle appliquée, publiée par la
Société nationale d'acclimatation de France, Paris.
I re partie : A. Mammifères; B. Agriculture, Entomolo-
gie , Botanique, Aquariums et Terrariums. 2 e partie :
L'Oiseau.
Revue d'histoire et de philologie religieuses, Strasbourg.
Revue de l'histoire des religions.
Revue historique, Paris.
Revue horticole, Paris.
Revue horticole des Bouches-du-Rhône, Marseille.
Revue hydrographique, publiée par le Bureau hydrogra-
phique international, Monaco.
Revue hydrographique, Paris.
Revue d'hygiène et de médecine préventive, Paris.
Revue'indigène, Paris.
Revue de l'industrie minérale, SajntEtienne.
Revue internationale de l'enseignement, Paris.
Revue internationale des produits coloniaux, Paris.
Revue internationale des tabacs, Paris.
Revue des langues romanes, Montpellier.
Revue maritime, Paris.
Revue de métallurgie, Paris.
Revue moderne de médecine et de chirurgie, Paris.
Revue des musées et collections archéologiques, Dijon.
Revue ond ontologique, Paris.
Revue d'optique théorique et instrumentale, Paris.
Revue d'orthopédie, Paris.
Revue de l'Ouest, Nantes.
Revue du Pacifique, Paris.
Revue de pathologie comparée et d'hygiène générale, Paris.
Revue de pathologie végétale et entomologie agricole,
Paris.
Revue pétrolifère, Paris.
Revue philosophique de la France et de l'étranger, Paris.
Revue pratique d'apologétique, Paris;
TITRE ABREGE DU PERIODIQUE.
Rev. géogr. Maroc, Casablanca.
Rev. géogr. phys., Paris.
Rev. hist. col. franc., Paris.
Rev. hist. franciscaine, Paris.
Rev. hist. nat. appliquée, Paris.
Rev. hist. philol. religieuses, Stras-
bourg.
Rev. hist. religions, Paris.
Rev. historique, Paris.
Rev. hortic, Paris.
Rev. hortic. Bouches-du-Rhône ,
Marseille.
Rev. hydrogr., Monaco.
Rev; hydrogr., Paris.
Rev. hygiène méd. prévent.,
Paris.
Rev. indigène, Paris.
Rev. indus t. miner., Saint-Etienne
Rev. internat, enseign., Paris.
Rev. internat, produits colon.,
Paris.
Rev. internat, tabacs, Paris.
Rev. langues romanes, Montpel-
lier.
Revue maritime, Paris.
Revue métall., Paris.
Revue moderne méd. chir., Paris.
Rev. musées coll. archéol., Dijon.
Rev. oudontologique, Paris.
Rev. optique, Paris.
Rev. orthopédie, Paris.
Rev. Ouest, Nantes.
Rev. Pacifique, Paris.
Rev. path. comparée hyg. génér.,
Paris.
Rev. path. végét. entom. agric,
Paris.
Rev. pétrolifère, Paris.
Rev. philosophique, Paris.
Rev. prat. apologét., Paris.
[350
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
TITRE DU PERIODIQUE.
Revue scientifique illustrée (Revue rose), Paris.
Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la
France, Moulins.
Revue scientifique du Limousin, Limoges.
Revue de stomatologie, Paris.
Revue de synthèse historique, Paris,
Revue du Touring-Club, Paris.
Revue des travaux de l'Office des pêches maritimes, Paris.
Revue tunisienne (Institut de Carthage), Tunis.
Revue universelle, Paris.
Revue de viticulture, Paris.
Revue du Vivarais, Auhenas.
Revue de zoologie agricole et appliquée, Bordeaux.
Rhodania, C. R. du Congrès, Aix-en-Provence.
Riz et riziculture, Paris.
Romania, Paris.
TITRE ABREGE DU PERlODrQL'E.
Rev. sci., Paris.
Rev. sci. Bourbon., Moulins.
Rev. sci. Limousin, Limoges.
Rev. stomatol., Paris.
Rev. Synthèse hist., Paris.
Rev. Touring-Club, Paris.
Rev. trav. Office pêches marit.,
Paris.
Rev. tunisienne, Tunis.
Rev. universelle, Paris.
Rev. viticult., Paris.
Rev. Vivarais, Auhenas.
Rev. zool. agric, Bordeaux.
Rhodania, Aix-en-Provence.
Riz et riziculture, Paris.
Romania, Paris.
S
Saint-Hubert-Club de France, Paris.
Le Sang, Paris.
Science et Industrie, Paris.
La Science du sol, Versailles.
La Science et la Vie, Paris.
Sciences et Voyages, Paris.
La semaine dentaire, Paris.
Sphère, revue coloniale, Paris.
Station d'aquiculture de pêche, Castiglione, Alger.
Syria, Paris.
Saint-Hubert-Club France, Paris.
Sang, Paris.
Science et industrie, Paris.
Science du sol, Versailles.
Science et Vie, Paris.
Sciences et Voyages, Paris.
Semaine dentaire, Paris.
Sphère, Paris.
Stat. aquic. pêche, Castiglione,
Alger.
Syria, Paris.
Tablettes d'Avignon et de Provence, Avignon.
Technique moderne, Paris.
La Technique sanitaire et municipale, Paris.
Le Temps, Paris.
Terre d'AIùque illustrée, Alger.
Togo-Cameroun, Paris.
Travaux du laboratoire d'anatomie de la Faculté de
médecine d'Alger.
Travaux du laboratoire de géologie de la FacultéTdes
sciences de Lyon.
Travaux du laboratoire de géologie de la Faculté des
sciences de l'Université de Grenoble.
Tablettes Avignon et Provence,-
Avig on.
Technique moderne, Paris.
Technique sanitaire, Paris.
Temps, Paris.
Terre d'Afrique illustrée, Alger.
Togo-Cameroun, Paris.
Trav. Lab. anat. Faculté méd.,
Alger.
Trav. lab. géol. Faculté sci.,
Lyon.
Trav. lab. géol. Faculté sci,
Univ., Grenoble,
LISTE DES PÉRIODIQUES FRANÇAIS.
t3o7
TITBE DC PEBIODICl'E.
Travaux du laboratoire de pisciculture de la Faculté .de
Grenoble.
Travaux des laboratoires delà Société scientifique (Station
zoologique d'Arcachon).
Travaux et mémoires de l'Institut d'ethnologie, Paris.
Travaux de la Section de géodésie de l'Union géodésique
et géophysique internationale, Paris.
Travaux de la station zoologique de Roscoff, Paris.
Travaux de la station zoologique de Saint-Servan, Paris.
Travaux de la station zoologique de Wimereux, Paris.
. La Tribune médicale, Paris.
TITRE ABREGE DU PERIODIQUE.
Trav. lab. piscic. Faculté Gre-
noble.
Trav. lab. Soc. sci. stat. zool.
Arcachon.
Trav. mém. In* t. ethnol., Paris.
Trav. sect. géodésie de l'Union
géol. géophys. internat., Paris.
Trav. stat. zool. Roscoff, Paris.
Trav. stat. zool. Saint-Servan,
Paris. ,
Trav. stat. zool. Wimereux, Paris.
Tribune médicale, Paris.
La Vie maritime, Paris.
La Vie technique et industrielle, Paris.
Vie maritime, Paris.
Vie technique indust., Paris.
COMPTES RENDUS
DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
TABLES ALPHABÉTIQUES.
'JUILLET — DECEMBRE 1929.
TABLE DES MATIERES DU TOME 189.
Pages.
Absorption. — Fluorescence et absorp-
tion infrarouge ; par M. V. Posejpal. 1 5g
— Étude de l'absorption d'un cristaJ de
dialogite; par M. Pierre Leroux. .. 162
— Sur le spectre d'absorption de l'oxyde
azotique; par M. Maurice Lam-
brey 574
— Sur le spectre d'absorption de Co Ci 2
et ses variations; par M. P. Vail-
lant 747
■ — Stabilité comparée des isomères
selon leurs spectres d'absorption.
Relation entre l'absorption dans
l'ultraviolet et la structure des
dérivés diarylés de l'éthylène et de
l'éthane ; par M me Ramart- Lucas . . 802
— Voir Acide tarlrique, Éleclrooptique.
Ultraviolet.
Absorption des radiations. — ■ Sur
l'absorption des tartrates de cuivre
droit et gauche et de leur mélange ;
par M. Tdajan D. Gheorghim 1260
Académie. — M. le Président annonce
que la prochaine séance publique
annuelle aura lieu le 16 décembre. 5
— ■ M. Charles Richet fait hommage de
la part de la marquise G. Lannes
G. R., 1929, 2" Semestre. (T 189.)
Pages.
de Montebello, des lettres de An-'
dré-Marie Ampère , . . i5
La Société astronomique de Pologne
et l'Observatoire de Poznan adres-
sent des télégrammes de condo-
léance à l'occasion de la mort de
M. H. Andoyer ' 16
M. le Président annonce un déplace-
ment de séance à l'occasion de la
Fête nationale 69
L : 'Académie Malgache exprime à
l'Académie les regrets que lui cause
la mort de M. Charles Moureu. ... 122
M. Jean Mascart adresse pour la
Bibliothèque de l'Institut, une col-,
lection de papiers de l'astronome
Jean Chacornac (1 823-1 873) 226
M. le Président souhaite la bienvenue
à M. Tanakadate * 3l3
M. le Président annonce un dépla-
cement de séance à l'occasion des
fêtes de l'Assomption , , . . 3 1 3
h'Académie d'Athènes adresse des
compliments de condoléance à
l'occasion de la mort de M. Charles
Depéret ,, 329
M. A. Lacroix, de retour de son
IOO
i36o
TABLE DES MATIERES.
Pages,
voyage aux Indes Néerlandaises,
donne des renseignements sur le
Fourth Pacifie Science Congress,
où il a représenté l'Académie ..... ' 345
— M. le Président souhaite la bienvenue
à M. Jules Bordel 38i
— Id. à MM. Évans, Raoul Gautier et
Constantin Zenghelis 473
— La Société astronomique de Russie
adresse des condoléances à l'occa-
sion de la mort de M. H. Andoyer
et de M. A.-V. Lebeuf 47°
— M. le Secrétaire perpétuel annonce
que les tomes 186 (1928, I er se-
mestre) et 187 (1928, 2 e semestre)
des Comptes rendus sont en dis-
tribution au Secrétariat 5o5
— M. P. Helbrônner rend compte de la
cérémonie d'inauguration du monu- ■
ment du Capitaine Adrien Durand. 5o5
— M. le Président souhaite la bienvenue
à M. Démétrius Eginitis 549
— Id. à M. Angel Gallarda 667
— Id. annonce un déplacement de
séance à l'occasion de la fête de
l'Armistice 721
— M. le Président souhaite la bienvenue
à M. Albert Einstein 789
— Id. à M. B. de Kerékjdrto ' 8i3
— Id. à M. T. Bonnesen 885
— M. P. Termier est élu Vice-Président
pour l'année ig3o g5y
— M. le Président souhaite la bienvenue
à M. Kraïtchik io45
— Allocution prononcée par M. Mangin
en la séance publique 1099
— M. le Président souhaite la bien-
venue à M. Auguste Lameere 1 1 89
— Voir Caisse des recherches scienti-
fiques, Candidatures, Commissions
académiques, Congrès internatio-
nal du Paludisme, Ecole polytech-
nique, Histoire de l'Académie,
Observatoire d'Alger, Observatoire
de Besançon, Office national des
recherches scientifiques et indus-
trielles et des inventions, Plis cache-
tés, Prix et subventions attribués,
Réunion internationale de chimie
physique.
Acariens. — Une forme adulte du
Rouget {Thrombicula aulumnalis
Shaw.) ; par M. Marc André 545
— Sur l'identité d'Ornithodorus erraticus
Lucas et d'Ornithodorus marocanus
' Velu, par M. Jacques Colas- Belcour.
— Voir Médecine expérimentale.
Acétate. — Voir Gallium.
Acétones. — Voir Cétones Equilibres
chimiques.
Acide. — Voir Cétones.
Acide fluorbydrique. — Voir Chimie
minérale.
Acide gras. — Voir Éthers, Polarisation.
Acide oléique. — Voir Molécules.
Acide oxalique. — Voir Chimie miné-
rale.
Acide tartrique. ■ — Sur l'absorption
des solutions aqueuses d'acide tar-
trique et de tartrates alcalins ;
par MM. G. Bruhat et R. Legris . . .
— Sur la dispersion rotatoire de l'acide
tartrique et des tartrates alcalins
en solution aqueuse; par MM. G.
Bruhat et R. Legris
Aciers. — Voir Corrosion.
Acoustique. — Sur la détermination de
la vitesse du son, basée sur la
théorie cinétique des gaz ; par M. S.
Drzewiecki
-— Voir Onde aérienne.
Acoustique expérimentale. — Voir
Surdité.
Absorption. — Du rôle probable des
complexes ammoniésdansl'adsorp-
tion des sels de cuivre et de nickel
par l'hydroxyde ferrique; par M lle
L.-S. Lévy , .
— Voir Chimie minérale.
Aérodynamique. — Nouveau principe
d'établissement des grandes souf-
fleries aérodynamiques ; par M. A.
Lapresle
Aéronautique. — Observations sur le
tour du monde par le Graf
Zeppelin; par M. F.-E. Fournier. . .
Aérophagie. — La radiothérapie de
l'aérophagie ; par M. Jean Saidman.
Alcaloïdes. — ■ Spartéine et hordénine;
par M. Raymond-Hamet
— Cocaïne gauche et pseudococaïne
droite: toxicité comparée et des-
truction différente par l'organisme
animal; par MM. Fernand Mercier
et Jean Régnier
— Sur les alcaloïdes de VAnabasis
aphylla; par M. A. Orekhoff
— Action des savons sur la toxicité de
Pages.
i3i6
745
9o4
426
63a
345
g5o
65 1
872
945
TABLE DES MATIERES.
[36l
Pages,
certains alcaloïdes (cryptoalcaloï-
des) ; par M, Léon Velluz i3a5
— Voir Chimie physique.
Alcool. — Sur l'alcool hexahydrophé-
nyléthylique et quelques-uns de
ses homologues; par M. Georges
Darzens 852
— • Sur l'alcool phényldiméthyléthyli-
que primaire et quelques-uns de ses
dérivés ; par MM. Georges Darzens
et André Lévy 1 287
— Voir Chimie analytique, Cyclohexane.
Aldéhyde. — Action des dérivés or-
ganomagnésiens mixtes sur l'acétal
propàrgylique; M. J: Grard 54 r
— Sur quelques réactions de l'acétal
propàrgylique; par M. J. Grard.- 925
Aldéhyde acétique. — ■ Voir Électrochi-
mie.
Algèbre. — Une formule sommatoire;
par M. Rodolphe Radis 433
— Sur la théorie des idéaux dans les
corps algébriques infinis; par M.
Chevalley 616
Algologie. — De l'action des fortes
pressions sur la respiration des
algues ; par M. Maurice Fontaine. . 647
■ — ■ Sur quelques algues iodiîères nou-
velles; par M. Pierre Dangeard. .. . 862
— Sur l'hétérogamie d'une Cladopho-
racée, Lola (nov. gen.) lubrica
(Setch, et Gardn.); par* MM. À. et
G. Hamel 1094
Alimentation, — Sur l'action des grai-
nes germées dans l'alimentation;
par M. Laurent Raybaud: 101 5
: — Voir Stèrols,
Allantoïne. — ■ Trans forma tipn dias-
tasique de l'acide urique en acide
allantoïque; par MM. R. Fosse,
A. Brunel et R. de Grseve 2 1 3
— Errata relatifs à' cette communica-
tion 653
— Sur l'allantoïnase et l'origine do
l'acide allantoïque chez les végé-
taux; par MM. R. Fosse, A. Brunel,
et P. de Grseve .,...,.. 716
Alliages. — - Sur les cupro-aluminium
au manganèse, à l'étain et au
cobalt; par M. Ernest Morlet 102
— Limite de, solubilité du cuivre dans
les ferronickels réversibles; par
M. P. Chevenard 576
• — ■ Traitement thermique des ferronic-
Pages.
kels complexes à deux consti-
tuants ; par M. P. Chevenard 846
— Voir Corrosion, Métallurgie.
Aluminium. — Sur l'attaque de l'alu-
minium parles solutions ammonia-
cales; par M. J. Calvet 48a
— Voir Alliages, Corrosion.
Amides. — Sur un nouveau produit
dérivé du pyramidon; par MM.
Raymond Charonnat et Raymond
Delaby 85o
— Constitution du dioxypyramidon ;
par MM. Raymond Charonnat et
Raymond Delaby 1 285
— Voir Thermochimie.
Aminés. — Étude des cobalti-pentam-
mines et recherches sur un nou-
veau cas d'isomérie ; par M. et M me
Clément Duval 537
— Nouvelle méthode générale de prépa-
ration des aminés primaires et
secondaires ; par MM. A. Guyot et
M. Fournier 927
— Voir Éthers.
Ammoniaque. . — Voir Adsorption.
Amylase, — Voir Sérologie.
Analyse mathématique. — - Sur .cer-
tains problèmes analogues au pro-
blème de la chaleur ; par M. Georges
Giraud 352
— Errata relatifs à cette communica-
tion 432
— Voir Calcul intégral, Ensembles, Équa-
lions différentielles, Équations dif-
férentielles linéaires, Équations in-
tégrales, Espaces, Fonctions, Fonc-
tions holomorphes, Fonctions hyper-
géométriques, Fonctions implicites,
Fonctions méromorphes, Géomé-
trie infinitésimale, Groupes, Inté-
grales, Logique mathématique, Sé-
ries,
Analyse quantitative. — Voir Gaz.
Anaphylaxie, — Voir Colloïdes.
Anatomie végétale, — Sur l'ontogénie
de la feuille végétative du Carex
Glauca L, ; par M. A, Guichard. . . . 368
Anatoxines. — Voir Immunologie.
Annélides. — Nouvelles observations
sur les stolons sexués du Syllis
[Haplosyllis] spongicola Grube
(Annélide polychète) ; par MM. Ch.
Graviej- et J.-L. Dantan. 137
Anydrides. — Sur les anhydrides dial-
r36s
TABLE DES MATIÈRES.
Pages,
coyloxysuceiniques ; par M. P.
Cordier 538
Argent colloïdal, — Voir Photo-
chimie.
Arachnides. — Sur la glande céphalo-
thoracique d'une Araignée [Scy-
todes thoraoica Latr.) ; par M. J.
MiUot 119
Arsenic. — Voir Spectroscopie.
Arithmétique. — Sur l'extraction des
racines de tableaux carrés; par
M. Herbert Ory 894
— Sur les nombres transcendants; par
M. A. Gelfond 1 224
Astronomie. — Sur le relevé rapide de
la position photographique pré- .
cise d'un astre errant ou non cata-
logué ; par ■ la méthode de Schle-
singer; par M. J. Ph. Lagrula 88
— Voir Etoiles, Heure.
Astronomie physique. — Nouveau
mode de représentation des parti-
cularités des couches sphériques
solaires ; par M. Da Costa Lobo .... 277
— Voir Éclipses, Mercure, Soleil.
Atmosphère. — Voir Décharge,
Ozone, Physique du globe.
Pages.
Atomistique. — Sur le calcul des fré-
quences atomiques dans les solides ;
par M. jR. de Mallemann 736
Automobile. — Les variations de sen-
sibilité des freins autoserreurs sur
véhicule automobile; par M. D.-S.
de Lavaud 1009
Autoxydation. — Sur l'existence d'un
équilibre chimique dans l'autoxy-
dation; par MM. A. Gillet et D.
Guirchfeld 69 1
— Sur l'autoxydation de l'hydroqui-
none; par MM. René Dubrisay et
Albert Saint- Maxen 694
— Sur l'auto-oxydation de l'acide abié-
tique; par MM. G. Dupont et J.
Lêvy 763
— Sur l'autoxydation de l'acide abié-
tique. Action des catalyseurs; par
MM. G. Dupont et J. Lêvy 920
Aviation. — Possibilités nouvelles de
vol avec un moteur stoppé sur
avions bimoteurs; par M. D, S. de
Lavaud 1 44
— Voir Ondes hertziennes.
Azoïques, — Voir Cétones.
B
Bactériologie. — Sur les efEets patho-
gènes exercés chez l'homme et chez
l'animal, par l'exotoxine neuro-
trope du Baçillus coli; par M. H.
Vincent , 38i
— M. Paul Vuillemin fait hommage
d'un ouvrage «Les animaux infec-
tieux » , 476
— Voir Nitrification, Pathologie végétale.
Barrages. — Voir Hydrodynamique.
Bauxites. — Sur la bœhmite des
bauxites; par MM. Raymond
Hocart et Jacques de Lapparent. . . 993
Benzène. — Sur une nouvella méthode
de synthèse du propylbenzène, du
propénylbenzène et de leurs homo-
logues; par MM. L. Bert et M. An-
glade. 645
— Voir Carbures d'hydrogène.
Benzol, — Voir Combustibles.
Biologie. — Sur le comportement de
Locusta migratoria L. subsp. toi-
migratorioides Rch. et Frm. phasis
transiens; pa r M. B. N. Zolotarevski. 1 3 1
— Sur le phénomène de modification de
l'atteinte toxique des Convolutaen
fonction de leur groupement; par
M. J.- André Thomas 948
— Voir Embryogénie, Mycrobiologie,
Protozoaires.
Biologie physico-chimique. — Sur
l'hypothèse du rayonnement mito-
génétique ; par M ue Choucroun .... 782
Biologie végétale. — Suite des
recherches sur le caractère pré-
cocité et son hérédité dans le
Lepidium sativum; par M. Pierre
Lesage 773
— Voir Algologie, Hybrides.
Bois. — Influence du vieillissement arti-
ficiel sur les propriétés mécaniques
des bois; par MM. Roger Lyon,
G. Fron et Fournier 992
Botanique. — Sur la reproduction du
Caulerpa; par M. R. Dostal 493
TABLE DES MATIERES.
i363
. Pages.
M Camille Sauvageau fait hommage
d'un mémoire « Sur le développe-
ment de quelques Phéosporées » . . 609
Un nouveau, genre modifiant un peu
notre conception de la famille des
Malvacées ; par M. B. P. C. Hoch-
reutiner 1 3oo
Voir Algologie, Biologie végétale,
Champignons, Cytologie, Cytologie,
végétale, Mycologie.
Pages.
Botanique appliquée. — Voir Ali-
mentation, Parasitologie.
Bromure. — Voir, ,PZoto&.
Bromure' de magnésium. — Voir Cyclo-
hexane.
Bulletin bibliographique. — i36, "
2i6,'3ii, 344, 5o4, 548, 654, 787,
812, 883, 953, 1042, no5, 1182, 1208
Butène. — Voir Carbures.
Caisse des recherches scientifiques.
— M. le Ministre de V Instruction
publique et des Beaux-arts invite
l'Académie à lui désigner un de ses
membres qui occupera, dans latroi-
sième section de la Caisse des
recherches scientifiques, la place -
vacante par la mort de M. Ch.
Moureu 407
— M. Emile Picard est désigné 668
Calcium. — Voir Chimie physiologique.
Calcul intégral. — Sur le problème
fondamental du calcul intégral
absolu; par M. Z. Hoïdk ig
Candidatures. — M. E. Esclangon
pose sa candidature à la place
vacante dans la Section d'astrono-
mie par la mort de M. P. Puiseux. . 476
— M. E. Biaise pose sa candidature à
la place vacante dans la Section
de chimie par la mort de M. Ch.
Moureu 476, 794
— M. H. Vallée pose sa candidature
à la place vacante dans la Section
d'économie rurale par la mort de
M. L. Lindet 477
— MM. G. Darzens, M. Delépine posent
leurs candidatures à la place va-
cante dans la Section de chimie
par la mort de M. Ch. Moureu. . . . 554
— M- A. Wahl fait de même 722
— M.Ch. Camichel pose sa candidature
à la place de membre non résidant
vacante par la mort de M. Ch. De-
péret 722
— M. Ch. Maurain pose sa candida-
ture à la place vacante dans la
Section d'astronomie par la mort
de M. H. Andoyer • 722
— M. Jules Baillaud pose sa candida-
ture à la place vacante dans la.
Section d'astronomie par la 'mort
de M. P, Puiseux 7g3
— ■ M. G. Moussu pose sa candidature à
la place vacante dans la Section
d'économie rurale par la mort de
— Liste de candidats à la place va-
cante dans la Section d'astronomie
par la mort de M. P. Puiseux :
i° M. Ernest Esclangon; 2 MM.
Jules Baillaud, Emile Belot,
Aymar de La Baume Pluvinel,
Charles Nordmann, Pierre Salet. . . 882
— Liste de candidats à la place de
Membre non résidant vacante par
la mort de M. Ch. Depêret :
i° M. Charles Nicolle; 2° MM.
Charles Camichel, Lucien Cuênot,
Camille Sauvageau, Magnus de
Sparre , g5i
— Liste de candidats à la place va-
cante par la mort de* M. Ch. Mou-
reu : i° M. Marcel Delépine; 2° M.
Edmond Biaise; 3° MM. Paul
Lébeau, Robert Lespieau, Marc
Tijfeneau, André Wahl 1041
— M. Abel Gruvel pose sa candidature
à la place vacante dans la Section
d'économie rurale, par la mort de
M. Lindet 1 1 go
Carbonate. — Voir Organomagnésiens .
Carbonates alcalins. ■ — ■ Voir Plomb.
Carbonate^ de chaux. — Voir Patho-
logie végétale.
Carburants. — '■ Variation de la tem-
pérature d'allumage spontané des
carburants, additionnés de diffé-
î364
TABLE DES MATIERES.
Pages.
9°
856
106
686
rentes substances; par M. A.
Grebel
— Id. additionnés de plusieurs corps, en
fonction de la proportion de ces
différents corps, dans le mélange;
' pai' M. .4. Grebel
Carbures. — Sur la polymérisation de
l'éthylène par l'effluve. Synthèse
du butèneet de l'hexène; par MM.
» Georges Mignonac et René Vanier
de Saint- Aunay
Carbures d'hydrogène. — Surja chlo-
ruration électrolytique du benzène
en milieu méthylique; par M. Paul
Jayles
— Fixation de l'acétylène par le bro-
mure de phényl-magnésium en
présence de perchlorure de fer; par
MM. André Job et Georges Cham-
pelier , 1089
— Voir Benzène, Carbures, Gétones.
Catalyse. — Sur l'action sélective d'un
catalyseur d'hydrogénation; par
M. M. Bourguel et M Ue V. Gredy. . 737
— Sur ie mécanisme de l'hydrogénation
catalytique ; par M. M. Bourguel et
MUe y. Gredy 909, io83
— Voir AutOxydation, Chimie miné-
rale.
Cétones. — Sur la réduction des semi-
carbazones des acides a-cétoniques.
Semicarbazides subtituées en 1 par
des restes acides; par M. J. Bou-
gault et M ue L. Popovici 1 86
— Recherches stéréochimiques dans la
série de la benzalacétophénone.
L'isomérie stéréochimique des
x-bromo-3-éthoxybenzalacétophé-
nones; par MM. Charles Dufraisse
et Roger Nelter 299
— Obtention d'azoïques mixtes corres-
pondant à des alcoylacétylacé-
tones; par M. G. Favrel 335
— Condensation du chlorure de l'acide
diméthy) acrylique avec le benzène.
Obtention de la diméthylvinylphé-
nylcétone ; par M. Georges Darzens. 766
— Voir Autoxydation, Chimie végétale, •
Cycles mixtes, Protéines.
Chaleur. — Chaleur de solidification et
chaleur de dissolution du saccha-
rose; par M. A. Tian. ..'...,..... 164
— Sur la détermination de la chaleur de
dissolution limite de quelques sels
Psrges .
hydratés (méthode directe), par
M. J. Perreu ' 167
— » Sur la mesure de la chaleur de disso-
lution limite des sels hydratés
(méthode des chaleurs de dilution) ;
par M. J. Perreu 285
— Sur la détermination des chaleurs de
dilution des sels hydratés (deuxiè-
me méthode) ; par M. J. Perreu. . . 462
— Sur la température d'ébullitioû de
l'eau en fonction de la pression;
par MM. A. Zmaczynski et A.
Bonhoure 106g
Champ électrique. — Voir Électricité
atmosphérique.
Champignons, — Sur les ferments solu-
bles sécrétés par les Champignons
hyménomyeètes. Les constituants
phénoliques des essences et la fonc-
tion antioxygène; par M. L. Lutz. 62
— Id. Comparaison du pouvoir anti-
oxygène du tanin et des consti-
tuants phénoliques des essences;
par M. L. Lutz i34
— Voir Mycologie.
Chemins dé fer. — Voir Transports.
Chimie. — Voir Hydrocarbures.
Chimie agricole. — La chaux active'
des scories de déphosphoration et
des phosphates dits « désagrégés »;
par MM. Ch. Brioux et Edg. Jouis. 1 1 7
— Fixation et mobilisation de P 5 5
dans les limons; par MM. A. Dé-
molon et G. Barbier 1 3 10
— Voir Économie rurale.
Chimie analytique. • — Microdosage du
carbone et dosage de cet élément
dans la terre végétale; par M. Mau-
rice Nicloux 768
— Dosage du fluor à l'état de fluorure
de calcium; par MM. E. Carrière.
et Rouanet 1 281
— Sur la précipitation des sucres et des
polyols à l'état de complexe cupro-
barytique; par MM. P, Fleury et
P, Ambert ^82
— Voir Chimie agricole, Gaz.
Chimie appliquée. — Voir Carburants.
Chimie biologi ue. — A propos du po-
tentiel d'oxydo-réduction de tissus
des mammifères ; par M. ErnstA. H.
Friedheim 266
— Voir Alcaloïdes, Protéines, Sérologie,
Titane,- Tumeurs.
TABLE DES MATIERES.
1365
Pages.
Chimie industrielle. — Voir Bois.
Chimie minérale. — Complexes déri-
vés de l'acide triazine-triearboxy-
lique ; par MM. Paul Pascal et René
Lecuir 49
— De l'influence de l'ammoniaque sur
I'adsorption des sels de cuivre ou
de nickel; par M. M. Geloso et
M Ue L.-S. Lévy 17D
— Sur l'oxydabilité du silicium et sa
solubilité dans l'acide fluorhy-
drique; par M. Ch. Bedel 180
— Influence de divers sels sur la disso-
lution de l'aluminium pur dans
l'acide chlorhydrique; par M. J.
Calvet i83
— Sur l'oxydation et la réduction des
silicates de fer par les gaz; par M.
B. Bogitch 58i
— Sur la catalyse de la solubilité du
silicium dans l'acide fluorhydrique
et l'influence de la trempe; par
M. Ch. Bedel 643
— Sur quelques combinaisons de l'oxyde
de germanium et de l'acide Oxâr
liqùe; par MM. Jacques Bardet et
Arakel Tchakirian 914
— Action de la vapeur d'iode sur la
vapeur de phophore. Produit de
volatilité; par M. B. Péîabon 1085
— Nouveau procédé de fabrication de
l'alumine par voie humide ; par M.
J. Sêailles. 1276
— Sur la préparation et les propriétés
des borures de tantale et de colom-
bium ; par M. L. Andrieux. 1 279
— Voir Adsorption, Aluminium, Aminés
Cobalt, Équilibres chimiques, Gal-
lium, Manganèse, Mercure, Nitrifi-
cation, Oxydation, Plomb, Zirco-
nium.
Chimie organique. — La teneur en
eau des huiles essentielles et de la
térébenthine ; par M. Hugh Nicol . . 289
— Voir Absorption, Alcool, Aldéhydes,
Allantoine, Amides, Aminés, Anhy-
drides, Auto-oxydation, Benzène,
Carburants, Cétones, Cycles mixtes,
Cyclohexane, Éthers, Isomères, Or-
ganomagnésiens, Protéines, Ru-
brènes.
Chimie pathologique. — Voir Séro-
logie.
Chimie physiologique. — ■ Mesures de
Pages -
l'activité du chlorhydrate de co-
caïne s*ur différents troncs ner-
veux ; par M. J. Régnier 264
— Le calcium du sang des moutons
normaux et des moutons éthyr-
oïdés; par MM. P. V. Botchkareff
et M. P. Danilova. 3o4
— Action des succédanés de la cocaïne
sur les troncs nerveux. Compa-
raison de leur activité sur les
fibres sensitivés à leur activité
r sur les fibres motrices.; par M._ J.
Régnier 339
— Sur le pouvoir mercuro-réducteur de
l'urine normale ; par MM. H. Pénau
et G. Tanret 713
— Recherches sur l'antagonisme de. la
base tropine (tropanol) et de la
pilocarpine sur le coeur; par M.
René Hazard 874
— Action des substances minérales sur
le métabolisme azoté endogène;
par M. Émile-P. Termine et M Ue
Thérèse Reichert. 1019
— Recherches sur la phylloérythrine ;
par M. L. Marchleivski io32
— Sur la transformation de l'acide py-
ruvique en acide lactique dans le
foie; par M™ e Y. Khouvine, MM.
E. Aubel et L. Chevillard 1 102
— Pseudococaïne droite et cocaïne
gauche : essais comparés de rachi-
anesthésie chez le chien; par MM.
Jean Régnier et Fernand Mercier. l3ai
— Voir Graines, Physiologie végétale.
Chimie physique. — Densités du po-
tassium et du sodium liquide; par
M. E. Rinck 3g
— Erratum relatif à cette communica-
tion i35
— Sur les suspensions de kaolin dans
divers milieux ; par MM. René
Dubrisay, Jean Trillat et Astier. . . 4i
— Action des hautes températures sur
quelques sulffires métalliques ; par
M. Picon 96
— Quelques relations entre la consti-
tution chimique, l'absorption et la
fluorescence des alcaloïdes; par
M. A. Andant 98
— ■ Équilibres micellaires et équilibres
de membranes; par MM. J. Du-
claux et R. Titeica , 101
— Sur l'existence de l'aluminate mono-
i366
TABLE DES MATIERES.
Pages,
calcique en solution; par MM. A.
Travers et Schnoutka •. ? 1 82
— Compressibilité de l'oxyde de car-
bone à o° au-dessus de 5o atmo-
sphères; par M. Severiano Goig. . . 246
— Sur les propriétés hydrophiles du
collagène; par MM. L. Meunier et
K. Le Viet 911
— La prévision de l'azéotropisme bi-
naire ; par M. Maurice Lecat 990
— Voir Alliages, Catalyse, Chimie miné-
rale, Colloïdes, Corrosion, Dissocia-
tion, Équilibres chimiques, Fonte,
Glucides, Hydrocarbures, Plomb,
Polarisation, Stèrols.
Chimie végétale. — Les Papilionacées-
Lotées à acide cyanhydrique; par
M. Paul Guérin 1 1 5
— Sur la transformation des glucides
au cours du mûrissement des ba-
nanes; par MM. Bridel et M Ue C.
Bourdouil. . . : 54-3
— Des pertes en alcaloïdes au cours de
la dessiccation des plantes dans
des conditions variées; par M. A.
Guillaume 706
— Variations dans la composition des
rameaux Irais de l'Amélanchier
(Amelanchier vulgaris Mœnch) au
cours de la végétation d'une année ;
par MM. M. Bridel et J. Rabaté. . . 776
— Sur la présence de la ^-ionone dans
un produit naturel; par M. Sébas-
tien Sabetay 808
— Sur le dosage du soufre et du phos-
phore dans les plantes; par MM.
Gabriel Bertrand et L. Siïberstein. . 886
— Protéolyse et protéogénèse chez les
plantes ligneuses au cours de l'été
et de l'automne; par MM. R. Com-
bes et M. Piney 942
— La teneur en acide cyanhydrique des
Lotus, par M. Paul Guérin 101 1
— Importance relative du soufre et du
phosphore dans la nutrition des
plantes; par MM. Gabriel Ber-
trand et L. Siïberstein io45
— Sur la répartition du picéoside
(picéine de Ch. Tanret dans le
règn'e végétal) ; par MM. M. Bridel
et J. Rarata 1 3o4
— Influence du traitement à l'alcool
sur l'extraction du tannin des vé-
gétaux; par M. E. Michel-Durand. l3o9
, Pages .
— Vo ir Alcaloïdes, Algologie, Allantoïne,
Diastase, Graines, Mycologie, Stè-
rols.
Cholestérol. — Voir Stérols.
Chronaxie. — Voir Électrophysiologie.
Chronométrie. — Extension des con-
ditions de Phillips concernant le
spiral; par M. J. Haag 86
— I. Extension de la méthode de Résal-
Caspari pour la déformation du
spiral. ■ — ■ II. Sur la suspension
élastique des pendules; rectifica-
tion de priorité ; par M. J. Haag. . . 1 42
— Contribution à l'étude expérimen-
tale de la déformation du spiral
plat; par M. G.-P. Arcay 479
— Contribution à l'étude expérimentale
de la déformation du spiral plat;
par M. G.-P. Arcay 900
— Théorie générale de la synchroni-
sation ; par M. J. Haag 1244
Coba.lt. — Sur les sulfates acides cobal-
tiaquopentammoniques et diaquo-
téftrammoniques ; par MM. P- Job
et Liou Oui Tao 64 1
— Voir Alliages, Magnétisme.
Cocaïne. — Voir Chimie physiologique.
Cœur. — Voir Chimie physiologique,
Respiration.
Colloïdes. ■ — Contribution à l'étude
de la structure des gelées. Étude
des gelées obtenues avec les sels
de quinine, d'optoquine et d'eucu-
pine; par M. Pierre Thomas et
M Ue Marie Sibi 292
— Peetographie des solutions colloï-
dales de sulfures métalliques, par
MM. Paul Bary et José V. Rubio . . 294
— Polarisation diélectrique des solu-
tions d'ovalbumine; par M lle Y.
Garreau et M. N. Marinesco 33 1
— Sur une évolution lente des mélanges
de solutions colloïdales rappelant
les effets anaphylactiques; par M.
A. Boutaric et M^e M . Dupin 754
— Sur l'examen microscopique des pou-
dres colloïdales en .lumière polari-
sée; par MM. A. Miche\-Lèvy et
H. Mwaour 1 1 92
— Polarisation diélectrique et structure
des colloïdes hydrophiles; par M.
Néda Marinesco . . . . , 1 274
Combustibles. — Sur une méthode
d'essai du benzol -moteur; par
TABLE DES MATIERES.
Page*.
MM. R. Brùnschwig et L. Jacquè. 486
Combustibles liquides. — Voir Car-
burants.
Commissions académiques. — MM. E.
Picard, G. Kœnigs (Sciences mathé-
matiques) ; MM. A. Lacroix, F.
Mesnil (Sciences physiques) ; MM.
P. Sabotier, Ch. Flahault (mem-
bres non résidants) sont désignés
' pour faire partie de la Commission
qui dressera une liste de candidats ■
à la place de membre non résidant,
vacante par la mort de M. Ch.
Depéret 819
Commissions administratives. — MM.
P. Appell et E.-L. Bouder sont
réélus membres des Commissions
administratives 957
Compressibilité. — Voir Chimie phy-
sique.
Conductibilité. — Sur la conduc-
tibilité des sels solides aux tempé-
ratures élevées ; par M. L. Jolland. 743
Congrès international du paludisme.
— M. F. Mesnil est délégué au
deuxième Congrès qui aura lieu à
Alger en 1930. . 819
Congruences. — Déformation des con-
gruences strati fiables; par MM. S.
Buscheguennce et S. Rossinski. ... "140
— Sur les suites de Laplace contenant
des congruences de Wilczynski ;
par M. S. Finikoff D17
Conservatoire national des arts et
métiers. — Liste présentée à M.
le Ministre de l'instruction publi-
que comprenant deux candidats à
la chaire de Machines : MM. Casi- .
mir Monteil (i re ligne) et Paul
Dufour (i e ligne) - 77
Contagion. — Mode de transmission de
l'érythème polymorphe aigu' épi-
démique; par MM. C. Levaditi et
F.R.Selbie i33a
Corrosion. — La corrosion des alliages
d'aluminium dans la vapeur d'eau
surchauffée; par MM. Léon Guillet
et Ballay 55i
— Nouvelles observations sur la dissy-
métrie des figures de corrosion
obtenues par un liquide isotrope
actif; par M. 4. Royer g3a
■ — La corrosion des aciers cémentés ou
nitrurés; par MM. Léon Guillet et
i36 7
Pages.
Marcel Ballay ..*... 961
— ■ Sur l'altération des propriétés méca-
niques des tôles de duralumin après
corrosion par l'eau de mer ; par MM.
E. Herzog et G. Chaudron 1087
Corse. — Voir Orogénie.
Cosmogonie. — Voir Nébuleuse.
Courants a haute fréquence. — Mé-
canisme d'action du bistouri élec-
trique à haute fréquence (effets
thermiques et mécaniques des
courants de haute fréquence sur
les tissus) ; par MM. Ch. Champy
et M. Heitz-Boyer 1039
— Id. (Étude des effets mécaniques des
courants de haute fréquence : leur
action hémostatique sur les vais-
seaux) ; par MM. Ch. Champy et
M. Heitz-Boyer i3a8
Courants alternatifs. — Sur le calcul
des chutes de tension des transfor-
mateurs de tension des courants
alternatifs, quand ils exigent un
fort courant d'excitation; par M.
André Blondel 346
— Sur l'emploi d'un détecteur à galène
dans les mesures opérées par cou-
rant variable ; par. M. A. Guillet . . . 1070
— Voir Résistance électrique.
Courbes. — Voir Géométrie.
Craie. — Voir Lithologie.
Cristallographie. — Sur la structure
cristalline du borure de thorium;
par M. G. Allard 108
— Introduction à une théorie des phé-
nomènes magnétiques dans les
cristaux; par M. Jean Becquerel. . . 127
— Voir Absorption, Corrosion, Minéra-
logie, Optique cristalline, Piézoélec-
tricité.
Croissance, -t- Voir Physiologie.
Croissance des fonctions. — Sur la
croissance des fonctions analy-
tiques et de leurs dérivées; par M.
W.-S. Fédoroff 837
Cryptogamie. — Voir Champignons,
Mycologie, Titane.
Cuivre. — Voir Alliages.
Cycles mixtes. — Recherches dans la
série des phénylindènes. Extension
de la réaction de Wolff à la prépa-
ration directe d'un hydrocarbure
hydrindénique à partir de la cétone
correspondante; par MM. Charles
i368
TABLE DES MATIÈRES.
# Pages.
Moureu, Charles Dufraisse et Paul
• Gagnon a 1 7
■ — Synthèse de quelques mésoporphy-
rines; par MM. Hans Fischer et
Albert Kirrmann 467
— Transpositions d'oxydes d'éthylène
dans la série terpénique; par M.
Marcel Faiduiti 854
Cyclohexane. < — Sur quelques éthers-
sels des cydobexanedrols-1.4 et
i.3 (quinite et résorcite) ; par MM.
L. Pal/ray et B. Rothstein 1 88
— Sur la rétrogradation du cycle en C 6
au cycle en C 5 à l'aide de l'éthérate
de bromure de magnésium; par M.
Pierre Bedos '.'55
— Sur les dérivés halogènes du cyclo-
hexanediol-1.4 (quinite) ; par MM.
L. Palfray et B. Rothstein 70 1
Cytplocie. — Sur le pigment et les
variations chromatiques, de quel-
ques Reptiles du groupe des Aga-
midse; par M ne M.-L. Verrier et
M. A. Panu ao5
Pages.
— ■ Étude cytologique de ï'autoféconda-
tion chez Limnasa auricularia L;
par M. Marc de Larambergue. ■ . , . 1027
— Évolution du chondriome dans les
graines de Phaseolus multiflorus;
par M. N. Wagner 1098
Cytologie animale. — Les tégosomes
dans la spermatogenèse des Mol-
lusques prosobranches et leurs
rapports avec le noyau; par M. '
P. Grasse et M Uî = O. Tuzet 34i
— Une démonstration expérimentale
des lois de sexualisation cytoplas-
mique; par M. Ph. Joyet-Lavergne. 409
Cytologie végétale. — • Recherches
cytologiques sur l'assise nourricière
des grains de pollen d'Helleborus
fsetidus; Euphorbia Sauliana et E.
Peplus; par M lle Germaine Py. ... 1298
— Le chondriome de l'embryon chez
Cucurbita Pepo dans la graine
sèche et pendant la germination;
par M. N. Wagner i3oa
D
DÉCÈS DE MEMBRES ET DE CORRES-
PONDANTS. — De'M. Auguste Le-
beuf, Correspondant pour la Section
d'astronomie 121
— De Sir E. Ray Lankester, Associé
étranger 35a
— De M. William Henry Perkin, Corres-
pondant pour la Section de chi-
mie , 597
Déchahge. ■»— Sur une forme de la
décharge à la pression atmosphé-
rique ; par M. Maurice Melcion. ... lia
— Contribution à l'étude du champ
cylindrique dans l'air ionisé à la
pression ordinaire; par MM. Pau-
thenier et Mallard 635
— Contribution à l'étude du champ
cylindrique dans l'air ionisé à la
pression ordinaire. Contrôle expéri-
mental; par MM. Pauthenier et
Mallard 843
— Sur la disparition de l'hydrogène
dans les tubes à décharge; par M.
René Delaplace 849
Décrets. -— Approuvant l'élection de
M. Ernest Esclangon en rempla-
cement de M. P. Puiseux 1045
— Id. de M. Charles Nicolle en rem-
placement de M. Ch. Depéret 1189
Dengue. — Quelques données expéri-
mentales sur le virus de la Dengue ;
par MM. Georges Blanc et J. Catni-
nopeiros.. 5g4
Diastases. — Voir Allantoïne.
Diélectriques. — Charges électriques
développées dans certains diélec-
triques amorphes sous l'action de
la pression; par MM. Albert Tur-
pain et Michel Durepaire 789
Différence de potentiel. — Sur
l'effet Volta dans la vapeur d'eau
et dans l'hydrogène ; par M. Emma-
nuel Dubois. g3
— Sur l'effet Volta, Influence de l'oxy-
dation des électrodes ; par M. Em-
manuel Dubois t . . , 1 260
Diffusion moléculaire. — Spectres
de Raman des para, ortho, métaxy-
lènes ; par M Ue W. Czapska 32
Diphtérie. — Voir Toxine.
TABLE DES
Pages.
Dissociation. — Sur la dissociation de
l'hydrure de calcium H 2 Ca; pâï
M. Paul Remy-Cennetè 079
Dissolution. — Voir Chaleur.
Dynamique analytique., — Sur les
mouvements presque périodiques ;
• par M. A, Markoff 732
MATIERES .
l36ç)
Pages.
Dynamique des fluides. — Sur l'écou-
lement des gaz à travers un orifice
en mince paroi, à des températures
■ variables; par M. Marcel Chopin. . 979
— Erratum relatif à cette communica-
tion i334
E
Eaux minérales. — Voir Hydrologie.
ÉbullioSCopie. ■ — Voir Équilibres mole-
culaires.
Echinides. — Observations sur les
Psammechinus miliaris Klein (Echi-
nides) de la baie de Seine ; par M.
Jean Mercier 1 100
Éclipses. — Résultats obtenus pen-
dant l'éclipsé du 9 mai 1929 par la
mission de l'Observatoire de Stras-
bourg à'Poulo Condore; par M. A.
Danjon 1 190
Ecole centrale des ahts et manu-
factures. — M. L. Guillet fait
hommage du « Compte rendu des
fêtes de son Centenaire ( 1929) »... 553
Ecole polytechnique. — MM. H.
Deslandres et H. Le Chatelier sont
désignés pour faire partie du Con-
seil de perfectionnement de cette
École 16
— M. le Ministre de la Guerre annonce
qu'il a nommé MM. H. Le Chatelier
et H. Deslandres membre du Con-
seil de perfectionnement de cette
École 554
Économie rurale. — "La lutte entre les
plantes cultivées et les microor-
ganismes du sol pour leur nutrition
minérale; action du sang desséché
sur l'engrais phosphaté; par M. D.
Chouchak
— Contribution à nos connaissances
sur le Piétin du Blé ; par MM. Et.
Foëx et Et. Rosella
— Voir Élevage, Parasitologie.
Effet photo-voltaïque. — - Voir Pho-
to-électricité.
Élasticité. — Sur la stabilité d'une
plaque renfermée entre deux cer-
cles concentriques ; par M. A. Lok-
chine 3i6
262
777
r
— Force moyenne exercée par la vibra-
tion stationnaire d'une corde sur
un anneau dans lequel la corde
passe; par M. Takeuchi 459
— Sur une formule généralisant l'inté-
grale de Cauchy et sur les équa- .
tions de l'élasticité plane; par M.
N. Théodoresco. . . .'. ■. 565
— ,Sur la flexion d'une poutre aniso-
trope; par M. A. Lokchine 84.0
— Erratum relatif à cette communica-_
tion '. 1334
— Voir Chronomêtrie.
Élections de membhes et corres-
pondants. — ■ M. Ernest Esclangon
est élu membre de la Section d'as-
tronomie en remplacement de M.
P. Puiseux décédé 8g3
— M. Charles Nicolle est élu membre
non résidant en remplacement de
M. Charles Depéret décédé g63
Électricité. — Voir Conductibilité,
Décharge, Différence de potentiels,
Galvanomètre, Ondes ultra courtes,
Radioactivité, Résistance électrique.
Électricité atmosphérique. — Varia-
• tions du champ électrique terrestre
à la Station du Sommet du puy
de Dôme; par MM. E. Mathias et
Ch. Jacquet 14
— La genèse des orages de chaleur et
leur prévision à l'aide des 'atmo-
sphériques; par M. Jean Lugeon. . 363
— Sur la formation des charges élec-
triques dans les nuages ; par M. C.
Dttuzère 1092
— ■ Sur la variation diurne des parasites
atmosphériques : moyennes men-
suelles, variation annuelle, influen-
ces météorologiques; par M. R.
Bureau 1 293
— Voir Foudre.
i3to
TABLE DES MATIERES.
Pages.
Électricité industrielle. — Cons-
tantes caractéristiques des géné-
rateurs électriques; par M.
Eduardo M" Galvez 029
— Chute de potentiel dans les généra-
teurs électriques ; par M. Eduardo
M a Galvez. 36o
— Voir Courants alternatifs.
Électrochimie. — Étude de la pile gaz
ammoniac-oxygène ; par MM. C.
Marie et C. Haenny 1 4 9
— Sur la polarisation des membranes
sous l'effet des lames métalliques;
M. J. Loiseleur 170
— Potentiel d'une électrode inerte dans
une solution d'aldéhyde acétique;
par M. Louis Rapkine 171
— Sur ] 'effet balistique exercé par les
lames métalliques polies ; par M. J.
Loiseleur -. 245
— Voir Carbures, Carbures d'hydrogène, %
Glucides, Manganèse, pH.
Électrolyse. — Voir Manganèse, Piles.
Électromagnétisme. — Sur des ana-
logies gyroscopiques de l'induction
mutuelle et des fuites magnétiques
par M. Bernard Salomon 354
Électronique. — Sur les potentiels cri-
tiques et les arcs à faible tension
dans l'hydrogène; par M. Stefan
Vencov 27
— L'excitation des spectres de l'hydro-
gène par choc électronique ; par M.
Stefan Vencov 279
— Voir Relativité, Spectroscopie.
Électrooptiqtje. — Sur la réflexion
et l'absorption des rayons X
de grande longueur d'onde; par M.
M. A. Valouch ,283
Électrophysiologie. — Chronaxies
sensorielles cutanées chez l'Homme
normal; par M. Georges Bour-
guignon 3o5
Électrostatique. — Voir Décharge.
Élevace. — De la préparation de laits
artificiels pour l'élevage du bétail;
par M. Émile-F. Terroine 866
Embryogénie. — Le développement de
l'Épinoche (Gasterosteus aculeatus
L.) analysé par la cbronophoto-
graphie. Contractions protoplasmi-
ques et circulation embryonnaire;
par MM. Jean Painlevé, Paul
Wintrebert et Yung-Ko-Ching. . . . 208
Pages.
— Action à distance de divers facteurs
sur le développement de l'œuf
d'Oursin; par M. J. Magrou, M me
M. Magrou et M. P. Reiss _. 779
— Les changements d'équilibre de l'œuf
et la position du blastopore au
cours du développement chez
Discoglossus pictus Otth; par M.
Paul Wintrebert 1 198
Émission. — Voir Physique théorique.
Énergie mécanique. — Voir Mécanique
rationnelle.
Énergie thermique des mers. ■ — ■ Sur
les premiers essais de réalisation à
Cuba d'une usine Claude-Bou-
cherot; par M. Georges Claude. ... 661
Engrais. — Voir Economie rurale.
Ensembles. ■ — ■ Sur la représentation
paramétrique semi-régulière des
ensembles ; par M. N. Lusin 229
— Sur quelques propriétés des ensembles
connexes; par M. Hasso Hârlen.. . 38g
— Sur un principe général de lathéorie
des ensembles analytiques ; par M.
N. Lusin , 3go
— Sur les points d'unicité d'un ensem-
ble mesurable B ; par M. N. Lusin. 4 2 '2
— Sur la construction de Cantor-Min-
kowski dans l'espace; par M.
Georges Durand 443
— Problèmes connexes de la notion
d'enveloppe de M. Georges Du-
rand; par M. Georges Bouligand. . . 446
— Sur les classes des constituantes d'un
complémentaire analytique ; par
MM. N. Lusin et W. Sierpinski. . . 794
— Sur les fronts successifs d'un ensem-
ble de points ; par M. Georges Bou-
, ligand 796
— Sur un problème de M. Borel; par
M. Harald Bohr 826
— Sur les ensembles projeetifs de la
deuxième classe; par M. Léonidas
Kantorovitch 1233
Entomologie. — Sur la morphologie et
l'évolution de l'aile, postérieure
chez les Coléoptères; par M. P.
Vignon 199
— Sur l'aile des Hyménoptères; par
M. P. Vignon 499
— La chétotaxie de l'aile de Limosina
pusilla Meig. du point de vue des
caractères sexuels secondaires ; par
M. L. Mercier 587
TABLE DES MATIERES.
Pages.
— Sur le classement et la distribution
géographique des Saturnioïdes
liémileucidiens de la sous-famille
des Automérinés; par M. E.-L.
Bouvier 6o3
— Les Acridiens migrateurs en Afrique
française au cours de l'année 1929;
par M. P. Vayssière 1021
— Sur la distribution des Glossines
dans la région du Zambèze de
Chemba (Afrique orientale por-
tugaise) ; par M. Pierre Lesne 1 3 1 3
— Voir Prostistologie.
Épinoche. — Voir Embryogénie.
Equations. — Résolution générale des
équations algébriques; par M.
Alex. Froda 5a3
— Voir Géométrie infinitésimale, Hydro-
dynamique.
Equations algébriques. — Voir Équa-
tions.
Equations aux dérivées partielles.
— Sur les intégrales des équations
et des systèmes d'équations aux
dérivées partielles du premier
ordre d'une fonction inconnue, qui
possèdent les intégrales de S. Lie;
par M. G. Pfeiffer 1228
Équations différentielles. — Les
cycles limites de Poincarê et la
tbéorie des oscillations auto-entre-
tenues ; par M. A. Andronow 55g
— Sur une méthode d'intégration des
équations de Monge; par M. A.
Tsortsis 56i
■ — ■ Sur un problème inverse au pro-
blème de Dirichlet; par M. B.
Demtchenko 725
— M. Emile Picard fait hommage de ses
« Leçons -sur quelques problèmes
aux li mi tes de la théorie des équa-
tions différentielles » 1210
— Sur le problème de Dirichlet extérieur
dans le plan relativement à l'équa-
tion Au = c (x, y) u; par M. Marcel
Brelot ia3o
— Voir Hydraulique.
Equations différentielles linéaires
— Sur la résolution approchée des
équations différentielles linéaires;
par M. Krawtchouk 43g
— Sur la recherche des nombres caracté-
ristiques et des fonctions fonda-
mentales; par M. Krawtchouk. ... 5 19
l37t
Pages.
— La généralisation de la formule de
Jacobi, concernant le déterminant,
formé des solutions d'un système
d'équations différentielles linéaires ;
par M. J.-A. Lappo-Danilevski . . .' 5Sy
— Les expressions explicites des inva-
riants d'un groupe de monodromie
d'un système d-'équations différen-
tielles linéaires à coefficients ra-
tionnels arbitraires; par M. J.-A.
Lappo-Danilevski 674
Équations fonctionnelles. — Voir
Logique mathématique.
Équations intégrales. — Sur une
équation intégrale; par M. Radu
Badesco 83, 233
— Distribution des singularités. De la
solution d'une équation intégrale
linéaire; par M. Radu Badesco 83 1
Équilibres chimiques. — Sur le sys-
tème iodure mercurique, todure de
potassium et acétone; par M Ue M.
_ Pernot 3*6
— Équilibre à l'état fondu entre le
potassium, le sodium et leurs
iodures; par M. E. Rinck 1272
Equilibres moléculaires. — Étude
ébulliosôopique des équilibres molé-
culaires de la résorcine dans les .
solutions de chlorure de calcium;
par MM. F, Bourion et E. Rouyer. 1081
Ergostérol. — Voir Stérol.
Errata. — i35, 2i5, 412, 432, 047, 653,
720, 788, 811, 952, i334
Espaces. — Sur les espaces de Riemann
ayant leurs coefficients de rotation
constants; par M. G. Vranceanu. . 386
— Sur les différentes connexions de
l'espace fonctionnel; par M. Akit-
sugu Kawaguchi 436
Et ain. — Voir Alliages.
Éther chlorhydrique. — . Voir Ru-
brène.
Ëthers. — Recherches sur la prépara-
tion d'éthers glycériniques des
amino-acides gras ; par MM. Weiz-
mann et L. Haskelberg 104
— Passage des éthers sulfureux aux
êthers chlorosulfoniques et aux
éthers sulfuriques neutres; par
M. R. Levaillant 465
Étoiles. — Déplacement périodique de
la Polaire ; par M. A. Danjon 84 1
Excitabilité. — Voir Physiologie.
1372
TABLE DES MATIERES.
F
Pages.
Faune. — Voir Zoologie.
Fer. — ■ Voir Magnétisme, Physiologie
végétale.
Fermentation. — Actio» de Ueau de
mer à doses minuscules sur la fer-
mentation; par MM. Charles Ri-
chet et Michel Faguet 219
— Voir Physiologie générale.
Ferronickels. — Voir Alliages.
Fièvre jaune. — Modifications de la
coagulation sanguine au cours de
la fièvre jaune expérimentale chez
le Macacus rhésus; par MM. J.
Vellard et Miguelotte Vianna 43o
Fièvre récurrente, — Voir Spirochètes
récurrents.
Flore coloniace, — Sur deux genres
nouveaux de Bignoniacées du
*■• Tonkin ; par M, Paul Dop 1096
Fluor. - — Voir Chimie analytique.
Fluorescence, — Fluorescence sensi-
bilisée en milieu liquide (transfert
d'activation par induction molé-
culaire); par M, Jean Perrin et
M 11 » Choucrom i2i3
— Voir Absorption, Chimie physique.
Foie. — ■ Voir Chimie physiologique.
Fonctions (Théorie des), — Sur l'ap-
proximation des fonctions ; par M,
Guida Ascoli 85
— Sur la représentation de la fonction
complexe uniforme la plus générale
par la somme de deux fonctions
plus simples; par M. Maurice
Fréchet 374
— Sur une classe de fonctions presque
périodiques qui engendre les clas-
ses de fonctions p, p. de W. Stepa-
noff, H. Weyl et Bezicovitch ; par
M. A, Kovanko, 393
— Remarque sur un théorème de M.
Hadamard relatif à la multipli-
cation des singularités; par M. R.
Jungen 3g5
— Sur les fonctions jouissant de la pro-
priété N ; par M Ue Nina Bary 44 1
— Errata relatifs à cette communica-
tion 547
— Sur une généralisation des poly-
nômes d'Hermite; par M. Krawt-
Pa#es.
chouk 620
— Primitive généralisée d'une fonction;
par M. André Roussel 677
— Sur les zéros des combinaisons li-
néaires de p fonctions entières
données; par M. Henri Cartan. . . . 727
— Sur quelques propriétés des fonctions
algébroïdes; par M. Georges Vali-
ron 824
— Sur le polynôme de Tchebychefl de
la meilleure approximation; par
. M. Jacques Chokhate: 829
— Sur quelques propriétés des fonctions
méromorphes et holomorphes ; par
M. H. M illoua; 896
— Sur les fonctions définies par une série
de Diriehlet; par MM. Mandelbrojt
et Gergen 1 007
— Fonctions analytiques d'une seule
substitution variable; par M. J.-A.
Lappo-Danileeski. , . , 1235
— Sur les fonctions inverses des fonc-
tions méromorphes ; par M. Miloch
Radoïtchitch 1 240
— Sur les fonctions primitives par
rapport à une fonction continue
arbitraire; par M, J, Petrovsky. . . . 1242
— Voir Ensemble.
Fonction antioxygène, — - Voir
Champignons.
Fonctions de croissance. — Sur la
fonction de croissance attachée à
une fonction méromorphe de deux
variables, et ses applications aux
fonctions méromorphe<> d'une
variable; par M. Henri Cartan. ... 021
— Sur la dérivée par rapport à log r de
la fonction de croissance T (r; /) ;
par M. Henri Cartan 620
— La régularité des fonctions à crois-
sance très rapide et très lente ; par
M, Podtiaguine 628
Fonctions entières. — Démonstration
d'un théorème élémentaire sur les
fonctions entières; par M. George
D. Birkhoff 473
Fonctions holomorphes. — Sur un
développement des fonctions holo-
morphes ; par M, Gaston Julia, . . . 827
Fonctions hypergéométriques. — Sur
TABLE DES MATIERES
Pages.
les fonctions hypergéométriques de
plusieurs variables ; par M. Oystein
Ore 1238
Fonctions implicites. — Sur le pro-
blème des fonctions implicites; par
M. N. Lusin 80
— Sur les fonctions implicites à une
infinité dénombrante de valeurs;
par M. N, Lusin; 3 1 3
Fonctions meromorphes. — Sur les
directions de Bore! des fonctions
méromorphes; par M. Miécislas
Biernacki , ai
— ■ Sur les fonctions algébroïdes méro-
' morphes du second degré; par M.
Georges Valiron, . , 628
— Sur les fonctions algébroïdes méro-
morphes; par M. Georges Vqliron. 729
— Errata relatifs à cette communica-
tion , '. 9D2
Fondation Danton. — M. P, Bricout
adresse un Rapport relatif à l'em-
ploi d'une subvention accordée sur
cette Fondation en 1928 ........ 611
Fondation Edmond de Bothschild. — -
M. P. Appell, président du Conseil
d'administration de la Fondation
Edmond de Rothschild, prie l'Aca-
démie de désigner un des membres
de la Section de chimie, qui rem-
placera dans le Conseil M. Ch.
Moureu décédé 5 1 5
— M. G. Urbain est élu membre du Con-
seil d'administration de la Fonda-
tion Edmond de Rothschild en
remplacement de M. Çh. Moureu
décédé 721
Fondation Henry Le Chateuer. —
MM. Albert Roux et Jean Cownot
adressent un Rapport relatif à
l'emploi d'une subvention accordée
sur cette fondation 122
i3 7 3
Pages.
Fondation Loutreuil. — M. L. Gau-
chet adresse un Rapport relatif à
l'emploi d'une subvention Lou-
treuil accordée en 1928 669
— M. Léon Bultingaire adresse un
Rapport sur l'emploi d'une sub-
vention accordée sur le Fonds
Loutreuil en 1928, à la bibliothè-
que du Muséum national d'histoire
naturelle. , 1 190
Fonte. - — ■ Influence de la structure de
la fonte sur les altérations subies
aux températures élevées; par
M. Auguste Le Thomas 63g
— ■ Influence de la finesse de structure
lors du recuit des fontes grises ; par
MM. Albert Portevin et Pierre Chè-
venard ._ 739
Formol. — Voir Sérologie.
Foudre. — Contribution à l'étude de la
matière fulminante. La tension
superficielle. Partage d'un globe
en plusieurs autres sous l'Influence
d'un choc ou d'un rebondissement ;
par M- E. Mathias 012
— Abaissement de sa tension super-
ficielle par- des impuretés; par
M, E, Mathias. ... 607
— M. E. Mathias fait hommage d'un
Mémoire intitulé « La matière ful-
minante (suite). Modes de décom-
position, formes ascendantes, pres-
sion électrostatique » 609
— ■ Contribution à l'étude de la matière
fulminante. Les formes serpen-
tines; par M, E. Mathias 8i3
— Id. Les globes excavateurs; par
M. E. Mathias ■ 1049
— M. Emile Mathias fait hommage
d'une brochure intitulée « La
Matière fulminante (suite) : élas-
ticité, tension superficielle » j 189
Gallium. — ■ Acétate et sulfate basiques
de gallium et oxalate de gallium;
par M. Arakel Tchakirian
Galvanomètre. • — ■ Sur le calcul d'un
galvanomètre; par M. Michel. . . ,
Gaz. — ■ Sur la détermination quantita-
tive du néon dans les gaz naturels ;
ia57
par M. N. P. Péntcheff 322
— Errata relatifs à cette communica-
tion 4 12
— Voir Polarisation rotatoire magné-
tique.
Gaz rares. — Voir Radioactivité.
Gelées.' — Voir Colloïdes.
i3?4
TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
Génie civil. — Sur la nécessité de tenir
compte du retrait du béton à la
prise dans le calcul des ouvrages
en béton armé ; par M. de Sparre . . 79 1
Géodésie. — Au sujet des prismes ver-
ticaux de la Terre ayant même
masse ; par M. William Bowie 35o
— Errata relatifs à cette communica-
tion 4'2
— Sur l'orientation de l'ellipse équa-
torialë terrestre ; par M. Corradino
Mineo 481
— L'ellipsoïde de référence interna-
tional. Ses tables; par M. Georges
Perrier 5o6
— Voir Océanographie.
Géodésiques. — Sur le problème de
trois géodésiques fermées sur les
surfaces de genre o; par MM. L.
Lusternik et L. Schnirelmann .... 269
Géogbaphie. — M. P. Helbronner
fait hommage du Tome IX de
sa « Description géométrique dé-
taillée des Alpes françaises ».... 609
— .La vraie altitude du Bgerenberg de
Jan Mayen; par M. P.-L. Mer-
canton ' io63
Géologie. — Sur la constitution géolo-
' gique de l'île Heard; par M. Edgar
Aubert de La Rue 1 29
— Sur le Dévonien du Tafilalet; par
M. Henri Termier 258
— Observations géologiques dans la
boucle du Niger; par M. V. Pérè-
baskine 491
— Découverte du Cénomanien dans la
' vallée de Ganzeville (Seine-Infé- ,
tieure);'par M. C.-P. Nicolesco . . . 770
— Les récifs en coupole du Cambrien de
Carteret et les récifs de Chlorellop-
sis; par M. A. Bigot 816
• — Le faisceau vermiculaire de Zermatt
a-t-il son homologue dans la struc-
ture géologique de la Haute-Mau-
rienne ? ; par M. E. Raguin 85g
— Subdivisions de la nappe des Schistes
lustrés en Haute-Maurienne ; par
M. E, Raguin g34
— Sur la Géologie de l'Irak; par
MM. H. de Bôckh et P. Viennot. . . 1000
— Remarques à la suite de la Commu-
nication précédente; par M. H.
Douvillë.. . . , 1002
— La position des grès paléozoïqnes au
Pages,
nord du moyen Niger (Soudan
français); par M. Raymond Furon. loo3
— Les limites de la région mixte
égéenne. Essai de synthèse géolo-
gique; par M. Const. Kténas 1196
— Voir Géodésie, Géophysique, Litholo-
gie, Orogénie,
Géométrie. — Sur les continus d'ordre
borné; par M. A. Marchand 16
— Les tétraèdres invariants par appli-
cabilité projective attachés aux
points d'une surface; par M. E.
Bompiani 614
— Quelques compléments au théorème
de Nœther; par M. P. Dubreil 672
— Sur les points caractéristiques d'une
courbe appartenant à un système
contint! ; par M. G. Nicoladzé ...... 820
— Recherches sur les courbes convexes
et les couvercles ; par M. J. Favard. 823
— Sur le nombre des branches impaires
des courbes appartenant à une sur-
face du troisième ordre; par M me
M. Piazzolla Beloch 1226
— Voir Ensembles.
GÉOMÉTKIE INFINITÉSIMALE. Sur les
propriétés de certaines familles de
courbes ; par M. Paul Delens 226
— Sur une équation d'applicabilité des
surfaces ; par M. Paul Delens 272
— Sur les surfaces projectivement défor-
mables qui admettent un groupe
de x 1 transformations projectives
en elles-mêmes ; par M. O. Boruvka. 964
— Sur la déformation des surfaces ; par
M. H. Krebs io55
— Voir Congruences, Espaces, Géodé-
siques, Réseaux.
Géophysique. — Sur les mesures de tem-
pératures dans les sondages; par
MM. G. Friedel et V. Maikowsky. . 891
— Voir Volcanologie.
Germination. — L'évolution de l'azote
au cours de la germination; par
M. R. Bonnet 373
Glucides. — Sur le potentiel des solu-
tions de glucides; par M ue Nelicia
Mayer 3ig
— Voir Chimie végétale, Physiologie
végétale.
Glucose. ■ — Voir Chimie physiologique.
Graines. — Recherches sur les trans-
formations et plus spécialement
sur la saponification des réserves
TABLE DES MATIERES.
Pages,
grasses dans les graines au cours de
la germination; par M. J. Lemar-
chands 370
— Sur les proportions, la localisation
des hydrates de carbone dans la
graine d' Helianthus annuus et leurs
variations au cours de la germi-
nation; par M. J. Lemarchands . . . i323
— Voir Alimentation.
Gravitation. — Les bases théoriques
de la loi de gravitation; par M. J.
Le Roux
Greffe. — Voir Hybrides.
Groupes. — Sur la théorie des groupes
infinis; par M. Gr. C. Moisil
Guidage magnétique. — Voir Ondes
hertziennes.
Gyroscopes. — Voir Électromagné-
tisme.
i3 7 5
Pages.
525
ts;>4
H
Hématologie. — Technique nouvefle de
perfusion sanguine; par MM. Léon
Binet et Charles Mayer i33o
Hémoglobine. — Voir Protéines.
Heure. — Sur la mesura de l'incli-
naison de l'axe de rotation de la
lunette méridienne dans les déter-
minations de l'heure; par M. G.
Bigourdan ■. . . . 5o5
Hexène. — Voir Carbures.
Hg. — Voir Mercure [chimie).
Histoire de l'Académie. — Quelques
statistiques sur les associés étran-
gers et les correspondants de l'A-
cadémie des Sciences; par
M. Charles Richet 69
Histoire des Sciences. — « La grande
œuvre de la chimie »; par MM. C.
Matignon, Béhal et Pascal 475
— M. H. Douvillë fait hommage de la
Notice nécrologique qu'il a consa-
crée à Jacques de Morgan 963
— M. Emile Picard, fait une lecture inti-
tulé : Un coup d'osil sur l'histoire
des sciences et des théories
physiques 1 178
Histologie. — Voir Chimie biologique.
Histofathologie. — Voir Silicose
pulmonaire.
Houille. — Voir Silicose pulmonaire.
Huiles. — Voir Thérapeutique.
Huiles essentielles. — Voir Chimie
organique.
Hybrides. — Nouvelles observations,
sur les Pirocydonia et leurs géné-
rateurs; par M. Lucien Daniel. . . . 3oi
Hydraulique. — Sur un mode de
représentation analytique de l'é-
coulement par les déversoirs; par
C. R., 1929, 2- Semestre. (T. 189.)
M. Ledoux 275
Hydrocarbures. — Sur l'oxydation di-
recte des hydrocarbures par l'air;
par MM. Dumanois et Mondain-
Monval 761
— Température d'inflammation spon-
tanée des mélanges gazeux d'air et
d'hydrocarbures saturés. Influence
de la pression et du chauffage préa-
lable; par MM. P. Mondain-Mon-
val et B. Quanquin 917
— Inflammation spontanée des mé-
langes d'air et d'hydrocarbures.
Influence de la concentration; par
MM. P. Mondain-Monval et Ber-
nard Quanquin 1 194
— Voir Cycles mixtes.
Hydrodynamique. — Sur la détermi-
nation chronophotographique du
potentiel des vitesses dans les
écoulements plans par application
du théorème 'de Stokes, et sur la
similitude des barrages déversoirs
par MM. L. Escande et Teissie-
Solier. 317
— Sur les propulseurs à veine limitée et
le propulseur, dit parfait, de
Froude; par M. Maurice Roy 357
— Sur les tourbillons alternés de
Bénard- Karman dans un canal de
largeur finie ; par M. L. Rosenhead. 397
— Observations sur la note précé-
dente ; par M. Henri Villat 397
— Sur les ondes de Poincaré dans un
canal tournant ; par M. E. Fichât. . 4 01
— Sur certains mouvements station-
naires plans des liquides visqueux
incompressibles; par M. Alfred
Rosenblatt 45o
IOI
t3y*6
TABLE DES MATIERES.
Pages.
• Sur une formule empirique donnant
la répartition du débit à la surface
d'un orifice circulaire; par M. R.
Mazet 452
Sur les intégrales des équations du
mouvement d'un corps solide dans
un liquide ; par M. Kourenski 477
• A propos de l'étude du mouvement
plan irrotationnel des fluides in-
compressibles en régime perma-
nent; par M. André Argand 568
Sur la détermination d'une surface
d'après les données qu'elle porte;
par M. D. Riabouchinsky 629
M. Henri Villat fait hommage d'un
ouvrage intitulé « Leçons sur
l'Hydrodynamique ». 666
A propos du problème fondamental
de la théorie des tourbillons; par
M. Joseph Pérès 680
Au sujet des disques tournant dans
un fluide; par M. E.-G. Barrillon. . 734
Nouvelles expériences sur la résis-
tance à l'avancement des Poissons
dans l'eau; par MM. A. Magnait
et A. Sainte-Lagile 798
Sur les cas les plus généraux d'inté-
grabilité des équations du mou-
vement d'un corpB solide dans Un
Pages,
liquide; par M. Kourensky 838
- Quelques résultats touchant la sta-
bilité ou la régularité du mou-
vement d'un liquide visqueux;
par M. Joseph Pérès 898
- Sur l'application d'une formule géné-
ralisant l'intégrale de Cauchy à une
question d'hydrodynamique; par
M. Nicolas Théodoresco 969
— Sur l'existence de deux familles de
tourbillons à l'arrière des solides
immergés; par M. Jean Courré-
gelongue 972
— Sur une formule pour le calcul de la
résistance d'un solide dans un
fluide parfait incompressible-; par
M. Joseph Pérès 1246
■ — Voir Hydraulique.
Hydrogène. — ■ Voir Électronique, Mé-
tallurgie, Spectroscopie.
Hydrographie. — Voir Volcanologie.
Hydrologie. — Spectrochimie des
eaux minérales portugaises. L'eau
de Cambres; par M. A. Pereira
Forjas 708
— Voir Océanographie.
Hydrure De calcium. ■ — • Voir Disso-
ciation.
Ichthyologie. — Sur un Poisson caver-
nicole africain microphthalme; par
M. Jacques Peïlegrin 204
— Le congre caoutchouc ; par M. Ch.
Pêrard 1 024
— Sur une carte de pêche d'une partie
de la côte occidentale du Maroc;
par M. A. Gruvel io65
— Voir Paléontologie.
Immunisation. — Voir Immunologie.
Immunologie. — Essais d'immunisation
de l'homme au moyen d'une ana-
toxiûe du Streptocoque scarla-
tineux; par MM. G. Ramon et
Robert Debré 64
— ■ Mécanisme de l'état réfraetaire natu-
rel des simiens inférieurs à l'égard
du virus herpétô-encéphalitique ;
par MM. C. Levaditiet P. Lepine. . 66
— Présence d'anticorps dans le pus
d 'abcès de fixation ; par M. M. Belin.
Induction. — Voir Électromagnétisme.
Industrie chimique, — M. G. Matignon
fait hommage d'une brochure inti-
tulée « Le Charbon, matière pre-
mière de l'Industrie chimique »...
Infrarouge. - — Spectromètre enregis-
treur pour l'infrarouge ; par MM. P.
Lambert et J. Lecomte
— ■ Voir Absorption.
Infusoire. — Voir Protozoaires. ,
Insectes. — • Voir Entomologie, Patho-
logie animale.
Intégrales. — Sur les intégrales de
Stieltjes; par M. Jacques Chokhate.
— ■ Voir Élasticité, Hydrodynamique.
Intégration. — > Voir Équations diffé-
rentielles.
Invariants. — > Voir Équations différen-
tielles linéaires.
721
618
Iode. — » Voir Stérol.
Iodure. — Voir Équilibres chimiques,
Plomb.
Isomères. — Stabilité comparée des
stéréoisomères éthyléniques et syn-
TÀBLE DES MATIERES.
Pages
l3 77
Pages.
thèses par l'ultraviolet; par M me
Ramart-Lucas et M. J. Hoch .... 696
— Voir Absorption.
Isomérie. — • Voir Aminés, Cétones.
Kaolin. — ■ Voir Chimie Physique.
K
Lait. — Voir Elevage.
Lames métalliques. — Voir Élêctro*
chimie.
Latitude. — Voir Marées dynamiques.
Lèpres. — Voir Thérapeutique.
Levures. ■ — ■ Voir Physiologie végétale.
Lithologie. — Craie bréchoïde de
Plaisir (Seine-et-Ois") ; par M. Cou-
vreur • 2;) 7
— Sur le caractère alcalin des laves des
volcans d'Antiparos (Cyelades);
par M. Consi. A. Kténas 489
— Sur le massif de pegmatite écrasée
situé au bord sud de la feuille
géologique d'Aigurande au sTTuÔÎ) '•
par M. Yang Kieh g36
— Nouvelles reGh.ercb.es sur les carac- |j_'_,
tères pétrochimiques de la caldeira
de Santorin; par M. Constant
Kténas 996
— Présence de la glauconie dans les
sables pliocènes de Bretagne; par
M. Y. Milon 1004
— Voir Minéralogie, Volcanologie.
Logique mathématique. — ■ Sur le
problème fondamental des Mathé-.
matiques; par M. Herbrand 554
— Errata relatifs à cette communica-
tion 720
— Recherche des solutions bornées de
certaines équations fouctionnelles;
par M. J. Herbrand • 669
— Errata relatifs à cette communica-
tion 811
Longitude. — Voir Marées dynamiques.
Lubrifiants. — Voir Physique molé-
culaire.
M •
Magnétisme. — Sur l'aimantation à
saturation des ferrocobalts et les
moments atomiques du fer et du
cobalt; par MM. Pierre Weiss et
R. Forrer
— Id. des nickel-oobalts et les moments
atomiques, du nickel et du cobalt:
par MM. 'Pierre Weiss, R. Forrer
et F. Birch
— Voir Cristallographie, ' Mécanique
appliquée.
Magnétisme terrestre. — M. E.
Mathias, en son nom et en celui de
M. Ch. Maurain, fait hommage à
l'Académie du Mémoire justificatif
663
du « Nouveau réseau magnétique
de la France au 1 er janvier 1924 »• 667
Maladies infectieuses. — WoirjDengue.
Mammifères. — Voir Chimie biologique.
Manganèse. — Précipitation de bi-
oxyde de manganèse par électro-
Iyse en courant alternatif; par
M. A.-P. Rollet 34
— Essais de préparation électrolytiqus
directe de quelques permanganates
métalliques ; par M. Gaston Rapin. 287
— Sur la réduction du permanganate
par les sels manganeux; par
MM. M. Geloso et P. Dubois 296
— Action de quelques bioxydes sur des
1378
TABLE DES MATIERES.
Pages.
solutions aqueuses, très diluées
de permanganate; par M. Gaston
Rapin 699
— ■ Voir Alliages.
Marées dynamiques. — Marées dyna-
miques d'un océan compris entre
deux parallèles. Loi de profondeur
quelconque en latitude et longi-
tude; par M. Marcel Brillouin. ... 5
— Id. Loi de profondeur quelconque en
latitude et longitude. Organisation
des calculs; par M. Marcel Bril-
louin 957
— ■ Id. 'Normalisation simultanée; par
M. Marcel Brillouin 1216
Matièhe fulminante. — Voir Foudre.
Mécanique. — Vérification de la résis-
tance des soudures sans destruction
de l'assemblage par une méthode
extensométrique ; par M. D. Ro-
senthal 633
— Voir Automobile, Chronométrie, Élas-
ticité, Gravitation, Hydraulique,
Hydrodynamique.
Mécanique appliquée. — Sur le calcul
des traverses en béton armé; par
M. Marcel Prot 070
— La localisation des pailles dans les
arbres de machines; par M. J.
Pettier '. . t 845
— Sur une formule générale pour le
calcul de la poussée des terres ; par
M. L. Ravier 974
Mécanique céleste. — Sur le mou-
vement képlérien troublé par un
champ de gravitation extérieur;
par M. H. Mineur 1061
— Voir Relativité.
Mécanique des fluides. — Voir Hydro-
dynamique,
Mécanique industrielle. — • Voir
Génie civil.
Mécanique rationnelle. — Solides
par rapport auxquels un système
matériel n'est soumis qu'à des
forces intérieures; par M. Charles
Plâtrier 23
— ■ Généralisation du théorème des
moments des quantités de mou-
vement ; par M. Victor Valcovici . . 563
— Errata rela+ifs à cette communica-
tion 902
— Généralisation du théorème de l'é-
nergie ; par M. Victor Valcovici .... 679
— ■ Errata relatifs à cette communica-
tion
— Sur un critère de stabilité; par
M. Fatou .'
Médecine. — • Voir Bactériologie, Cou-
rants à haute fréquence, Hémato-
logie,
Médecine expérimentale. — Les Spi-
rochètes marocains des Ornitho-
dores des terriers et le spirochète
de Mansouria ne sont pas doués de
récurrence pour l'homme. Ils cons-
tituent une espèce distincte du spi-
rochète espagnol, Sp. hispanicum S.
_ de Buen 1926; par M. P. Delanoë. .
— Etude expérimentale de l'action de
l'eau d'Evian dans les néphrites
provoquées; par MM. A. Desgrez
et P. Régnier
— Voir Contagion, Dengue, Immuno-
logie, Spirochètes récurrents.
Mercure. — Polarisation de la planète
Mercure; par M. B. Lyot
Mercure (chimie). — Étude de la dis-
sociation des composés Hg Br 2 .2
NH 3 et Hg Cl 2 .2 NH 3 ; par M.
Maurice François
Métallographie. — • Voir Fontes.
Métallurgie. — Les essais à chaud
des métaux et alliages par com-
pression et par filage ; par MM. Al-
bert Portevin et François Le Cha-
telier
— Sur la teneur en hydrogène et en
oxyde de carbone de quelques
métaux fondus dans le vide; par
MM. A. Villachonet G. Chaudron.
Météorologie. — Sur les associations
de nuages; par M. P. V illard
— L'été de 1929 et les variations so-
laires; par M. Henri Mémery
— Contribution ma hématique à l'ana-
lyse du champ de pression; par
M. G. Dedebant
— M. Bernard J. Dubos adresse une
note intitulée « Création et utili-
sation industrielle de tourbillons
atmosphériques et des trombes
dans les régions chaudes et tem-
pérées »
— Voir Optique atmosphérique.
Métrophotographie. — Sur une mise
en place des clichés dans les appa-
reils de restitution; par M. G.
Pages.
932
967
398
420
4a5
583
3a4
9
469
1091
i333
TABLE DES MATIERES.
[3 79
Pages
Poidlliers 146
Microbiologie. — Sur l'origine infec-
tieuse des micro organismes des
Aphides; par M. A. Paillot 210
— Voir Pathologie animale, Toxine.
Minéralogie. — Sur les étincelles qui,
jaillissent des stalactites frappées
violemment avec un outil d'acier;
par M. J.-A. Le Bel 890
— Sur I'épigénie siliceuse conforme et
non conforme des tests de Lamelli-
branches; par M. Maurice Cou- •
vreur 998
— Voir Bauxites.
Mineurs. ■ — ■ Voir Silicose pulmonaire.
Molécules. — Solutions superficielles
et vernis moléculaires. Étude de
quelques corps et détermination
des longueurs de leurs molécules;
par M. FahirÉmir 239
Pages.
— Solutions superficielles de l'aeide
oléique. Mesure des très basses
pressions; par M. Jean Guastalla. . z^l
Mollusques. — Voir Cytologie animale.
Moments atomiques. — Voir Magné-
tisme.
Moteurs a explosion. — Voir Carbu-
rants.
Mycologie. — Changements de réac-
tion et phénomènes d'oxydo-
réduction observés au cours du
développement de quelques cham-
pignons; par MM. F. Labrousse
et J. Sarejanni 8o5
— Les préliminaires de la germination ■.
des spores dans le genre Elapho- ■
myces; par M. Georges Malençon. . 1008
-r- Voir Champignons.
Mycoses — Mycoses de l'épiderme;
par M. Paul Vuillemin 4°5
N
Navigation — Voir Ondes hertziennes.
Nébuleuse — Sur une formule empi-
rique donnant les distances aux-
quelles se sont formés les anneaux
successifs de l'hypothèse nébu-
leuse ; par M A. Auric 455
Nécrologie. — Notice nécrologique
sur M. Auguste Lebeuf; par M.
Emile Picard 121
— Notice nécrologique sur M. William
Henry Perkin ; par M. Mangin 597
— Notice nécrologique sur Sir Ray
Lankester, par M. L. Mangin. . . . 885
■ — ■ M. Mangin annonce par erreur la
mort et rappelle les principaux
travaux de M. Michelson 1 209
Néon. — Voir Gaz.
Nitrate de plomb. — Voir Physio-
logie végétale, Plomb.
Nitrification. — Contribution à
l'étude des procédés Mûntz sur la
nitrification; par M. A. Pereira
Forjaz 585
Nombres. — Voir Arithmétique.
Nuages. — Voir Météorologie.
o
Observatoire d'Alger. — M. le Mi-
nistre de l'Instruction publique et
des Beaux-arts invite l'Académie
à lui présenter une liste de deux
candidats au poste de Directeur
de l'Observatoire d'Alger
— Formation de cette liste : i°
M. André Danjon; 2° M. Joanny
Lagrula
Observatoire de Besançon. — M. le
Ministre de l'Instruction publique
78
et des Beaux-arts invite l'Académie
à lui présenter une liste de deux
candidats au poste de Directeur
de l'Observatoire de Besançon ... 78
— Formation de cette liste : 1° M. René
Baillaud ; 2° M . Alexandre
Véronnet 1 223
Océanographie. — Niveaux moyens
comparés de la mer Blanche, de la
Baltique, de la mer Noire et de
l'océan Pacifique; paT M. Jules
i38o
TABLE DES MATIERES.
Pages.
Schokalsky 24
— De quelques particularités océano-
graphiques observées sur les côtes
de Syrie ; par M. Gruvel m
— Souroes minérales sous-marines ; par
M. J. Thoulet 861
— Cônes de tourbillonnement liquides
océaniques isothermes; par M. J.
Thoulet 940
— Observations laites à bord du « Pour-
quoi-Pas ? » au pycnosondeur de,
La Cour et Schou (été 1929); par
M. P.-L. Mercanton 1^91
Œuvres scientifiques. — M. le Secré-
taire perpétuel dépose sur le bureau
le Tome I des « Œuvres de G.
Humbert s, publiées par Pierre
Humbert et Gaiton Jalia, avec
une Préface de M. Paul Painlevè. . joj
Office national de recherches scien-
tifiques ET INDUSTRIELLES ET DES
inventions. — M. le Ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-
arts prie l'Académie de désigner
un de ses membres qui occupera
dans ce Conseil la place vacante
par la mort de M. Ch. Mouron. . . 61 1
— M. J. Perrïn est désigné 820
Onde aérienne. — Dissipation de l'é-
nergie transportée par une onde
aérienne; par M. Th. Vautier. .... fî53
Ondes hertziennes. — Guidage magné-
tique des aéronefs et aérodromes
de sécurité ; par M. William IjOth. . 372
— Remarques sur le guidage magné-
tique des navires; par M, E. Four-
nier D98
— Au sujet du guidage des navires ou
aéronefs par oudes dirigées; par
M. William Loth 682
Ondes ultra-courtes. — Sur un nou-
veau mode de réception des ondes
ultra-courtes (10 à i8 cm ); par
M. E. Pierret 74 1
Optique. •— Une méthode pour la
mesure de la clarté efficace des
objectifs photographiques; par
M. Josef Hrdlicka 1 53
— Dispositif permettant de compenser
les variations d'intensité lumi-
neuse résultant, dans le^spectre,
Pages,
du mode de dispersion par les
prismes ; par M. Charles Dhéré. ... 610
— Voir Absorption, Spectre de réso-
nance.
Optique atmosphérique. — Sur un
phénomène d'optique atmosphé-
rique ; par M. R. Gindre 74g
Optique cristalline. — - Demi-onde
et quart d'onde achromatiques par
superposition de plusieurs lames
cristallines; par M. C. Gaudefroy. . 1289
Optique géométrique, — Sur une
méthode pour la détermination des
angles par l'utilisation des aires
microscopiques; par M. Albert
Arnulj 1 5a
Optique physiologique. — Lois d'éta-
blissement du chroma des impres-
sions lumineuses; par M. Henri
Pieron ig/ (
— ■ Sur la mesure visuelle des brillances
très faibles; par M. J. Dufay et
M Ue R. Schwégler 1 261
Orages. — Voir Électricité atmosphé-
rique.
Organqmaqîïésiens. — Sur les carbo-
nates organomagnésiens mixtes
vrais ; par M, D. Imnojf 5 1
— Sur quelques propriétés des carbo-
nates organomagnésicns mixtes
vrais ; par M. D. Ivanojf g3o
— Voir Aldéhydes, Carbures d'hydro-
gène, Cyclohemne-
Orogénie. — Observations sur l'âge
et le sens des mouvements orogé-
niques corses ; par M. H, Parent ... 109
Oxalate, — Voir Gallium.
Qxalates ALÇAkiNS, — Voir Plomb.
Oxydabilité. — Voir Silicium.
Oxydation. — Sur l'oxydation de
l'oxyde de carbone; par MM. M.
Pretlre et P. Laffilte 1 77
Oxyde azotique. — ■ Voir Absorption,
Oxyde de carbone. — Voir Chimie phy-
sique, Métallurgie.
Ozone. — Mesures diurnes et nocturnes
de la quantité d'ozone contenue
dans la haute atmosphère ; par
MM. Daniel Chalonge et F. W.
Paul Gôtz 704
— Voir Physique du, glabe..
TABLE DES MATIERES.
l38l
Pages.
Paléontologie. — ■ Sur les Foramini-
fères enveloppants des oolithes et
des pisolithes ; par M. Louis Dan-
geard.. ; 57
— Sur des Échinides éocènes de Mada-
gascar; par M. J. Lambert 192
— Sur la présence de fossiles d'âge aqui-
tanien dans des grès quartzites
épars à la surface du plateau mosel-
lan ; par M. G. Baeckeroot 804
— Découvertes paléontologiques dans
le Cambrien et le Silurien des
monts de Laeaune au nord de la
Montagne Noire; par M. Marcel
Thoral ••■•• . 938
— Sur la présence de quatre incisives
supérieures chez le Mastodon
(Tetrabelodon) turicensis Schinz;
par MM. G. Pontier et R. Anthony. 1006
— Sur un type nouveau de Poisson
fossile provenant du nord de Ma-
dagascar ; par M. Jean Piveteau ... 1 o 1 7
■ — Les calcosphérites des tissus fossiles ;
par M. J. J. Thomasset 1296
— Voir Lithologie
Paléontologie végétale. — t- Sur les
fructifications du Rhodea Gutbieri
Ettingshausen sp. ; par M. Alfred
Carpenlier • • • 260
Parasitologie. — Sur l'envahissement
des bouches de l'Adour et de la
Bidassoa par le Spartina glabra
Muhlb. et sur la variabilité de cette
espèce ; par M. Aug. Chevalier 649
— Cycle évolutif du Schistosoma bovis
(= Bilharzia crassa), infection
spontanée du Bullinus contortus en
Corse ; par M. E. Brumpt 879
— Sur une Scrophulariée [Strigaliermqn-
thica) parasite des céréales en
Afrique tropicale; par M. Aug.
Chevalier i3o8
— ■ Voir Prostistologie.
Pathologie. — ■ Voir Contagion, My-
coses.
Pathologie animale. — La gattine et
la, flacherie vraie ou flacherie de
Pasteur; maladies infectieuses
mixtes à ultra-microbe et bacté-
ries; par M. A. Paillot 3o8
Pages.
— Voir Bactériologie, Parasitologie.
Pathologie expérimentale. — Voir
Immunité.
Pathologie végétale. — ■ Sur l'étio-
logie et la thérapeutique de
tumeurs végétales d'allure mali-
gne; par M Ue L. Rêmij 49 5
— Pourridié et carbonate de chaux; par
M. Gard • 497
— Un nouvel exemple d 'infection bacté-
rienne généralisée chez les végé-
taux; par M. G. Nicolas et M Ue
Aggéry 946
— La ehémothérapie des maladies des
plantes par des colorants orga-
niques; par MM. Georges Trujjaut
et /. Pastac ioi3
— Voir Économie rurale.
Périodiques. — M. le Secrétaire per-
pétuel présente le « Bulletin biblio-
graphique des publications périodi-
ques reçues par l'Académie pen-
dant l'année 1928 » 1210
Permanganate. — Voir Manganèse.
Pétrographie. — Voir Géologie, Litho-
logie.
pH. — Sur l'exposant d'hydrogène de
l'eau; par MM. A. Kling et A.
Lassieur 637
Pharmacodynamie. — Voir Alcaloïdes,
Amides, Chimie physiologique.
Phosphore. — Voir Chimie végétale,
Spectroscopie.
Photochimie. — Action* delà lumière
polarisée sur certaines plaques
photographiques préparées à partir
de solutions d'argent colloïdal;
par M. A. Colton 599
— Sur le problème de la synthèse asy-
métrique, et sur les actions combi-
nées de la lumière polarisée et d'un
champ magnétique sur certaines
plaques photographiques; par M.
A. Colton 657
— Voir Optique, Slérol, Synthèse asymé-
trique.
Photo-électricité. — Influence de la
température sur les forces électro-
motrices photovoltaïques; par M.
G. Alhanasiu 46o
i38 2
TABLE DES MATIERES.
— Du rôle de l'oxygène de l'air dans les
piles photovoltaïques à liquides
colorés ; par MM. A. Grumbach et
S. Schlivitch
— Influence de la nature de l'électrolyte
sur le potentiel d'inversion de
l'effet photovoltaïque ; par M.
René Audubert
— La photolyse de l'eau et l'effet photo-
voltaïque des électrodes d'or et de
platine ; par M. René Audubert
— Influence du milieu sur l'effet proto-
voltaïque de l'iodure de cuivre;
par M 116 Marguerite Quintin
— Voir Absorption des radiations.
Photographie. — Astronomie, Embryo-
génie, Optique, Photochimie.
Photolyse. — Voir Physique molé-
culaire.
Photométrie. — Procédé de calcul des
éclairements produits par des
sources non ponctuelles rayonnant
suivant la loi de Lambert et de
brillance constante; par MM. J.
Dourgnon et P. Waguet
— Voir Optique physiologique.
Physico-chimie. — Voir Protéines.
Physiologie. — Thymus et croissance ;
par M. A. Babes
— Sur une méthode d'inscription
graphique de la pression du liquide
céphalo-rachidien; par MM. Loe-
per, André Lemaire et Jean Patel . .
— L'élément du temps dans l'excitabi-
lité physico-chimique; par M. N.
K. Koltzojt
■ — ■ Voir Respiration.
Physiologie des sensations. — ■ Voir
Optique physiologique.
Physiologie générale. — Voir Fer-
mentation.
Physiologie pathologique. — Voir
Fièvre jaune.
Physiologie végétale. — Influence
des vagues de froid sur la respi-
ration des végétaux; par M. A.
Bée
— Caractères physiologiques présentés
par le Sterigmatocystis nigra en
inanition de zinc et de fer; par
M. Marin Molliard
— Deux exemples nouveaux de carac-
tères morphologiques dépendant
des conditions extérieures; par
Pages.
7 53
800
1265
1268
36 1
S09
i3i8
417
M. Marin Molliard
— Les échanges d'ions entre cellules de
levures et solutions de nitrate de
plomb; par M. Paul Génaud
— Existe-t-il un rapport entre la nature
des glucides du Sterigmatocystis
nigra et celle des sucres qui lui
sont fournis ? ; par M. F. Obaton . .
— ■ Voir Chimie végétale, Germination.
Physiothérapie. — Voir Aérophagie.
Physique. — Sur l'état dit Sama-
Zustand; par M. Erik A. Holm
— Voir Chaleur, Cristallographie, Élas-
ticité.
Physique cosmique. — Sur la nature
des rayons ultrapénétrants (rayons
cosmiques) ; par MM. Pierre Auger
et D. Skobelzyn
— Sur les échos retardés; par M. Cari
Stôrmer
— Errata relatifs à cette communica-
tion
— Voir Soleil.
Physique du globe. — Relation entre
les titres en ozone de l'air du sol et
de l'air de la haute atmosphère;
par MM. A. Lepape et G. Colange.
— Voir Électricité atmosphérique, Ma-
gnétisme terrestre, Météorologie,
Océanographie, Ozone, Volcanolo-
gie.
Physique industrielle. — • Voir Éner-
gie thermique des mers.
Physique mathématique. — Théorie
de la formation des gros ions et
gouttelettes ; par M. Alex. Véronnet.
— Voir Élasticité, Marées dynamiques,
Potentiel [Théorie du).
Physique moléculaire. — Les vernis
superficiels sur l'eau et les dimen-
sions moléculaires; par M. André
Marcelin.
— De l'extension des lubrifiants sur les
surfaces solides. Influences molé-
culaires. Rôle de la photolyse; par
M. Paul Woog
— Voir Molécules.
Physique théorique. — Le mécanisme
de l'émission et l'expérience de
Melde ; par M. L. Décombe
— L'expérience de Melde et les condi-
tions de Sommerfeld; par M. L.
Décombe
Piézo-électricité. — Sur les vibra-
Pages.
549
591
711
483
55
365
653
1249
236
977
TABLE DES MATIERES.
i383
Pages,
tions suivant l'axe optique dans
un quartz piézoélectrique oscil-
lant; par M. Edgar-Pierre Tawil. i63
Piles. — Sur les piles à êlectrolyte fondu.
La pile; oxyde de cuivre-soude
caustique fondue-zinc; par M. G.-
I. Cosieanu ,35
Plankton. ■ — Sur la ' présence du
genre Ctenoplana dans les eaux de
l'Indochine française; par M. C. N.
Dawydoff l3i5
Plis cachetés. — Ouverture d'un pli
cacheté.
— de M. Charles Dhéré 609
— de M. A. Lafay 820
— de M. Louis Le Rond 894
— de M. Louis- Jules Martin 964
— de M. Auguste Cabanes io52
Plomb. — Action des carbonates alcalins
sur le chlorure de plomb; par
M me N. Demassieux 333
■ — Action des carbonates alcalins sur
le bromure, Piodure et le nitrate
de plomb en solution aqueuse;
par M me N. Demassieux 4 2 8
— Action des oxalates alcalins sur les
sels halogènes de plomb en solution
aqueuse; par M toe N. Demassieux. 535
— Etude aux rayons X de quelques
halogéno-sels préparés par M me
Demassieux; par M. Mathieu 536
Poissons. — Voir Hydrodynamique,
Ichtyologie.
Polarimétrie. — ■ Voir Acide tartrique.
Polarisation. — Polarisation elliptique
produite par réflexion à la surface
des solutions d'acides gras dans
l'eau ; pjjr M. Ch. Bouhet 43
— Voir Électrochimie.
Polarisation diélectrique. — Voir
Colloïdes.
Polarisation rotatoire. — Influence
de la température et des solvants
sur les pouvoirs rotatoires des
corps actifs; par M. R. Lucas et
M Ue D. Biquard 1077
— Voir Photochimie,' Synthèse asymé-
trique.
Polarisation rotatoire magnétique.
— Mesure du pouvoir rotatoire
magnétique des gaz et des vapeurs ;
par M. R. de Mallemann et P.
Gabiano 281
Pages.
Polymérisation. — Voir Carbures.
Polynômes. — Voir Fonctions.
Potassium. — Voir Chimie physique.
Potentiel (Théorie du). — Sur
une application des intégrales de
Stieljes au problème de Neumann ;
par M, Gunther 447
Pouvoir antioxygène. — Voir Cham-
pignons.
Prix et su ven'ions attribués. —
Prix et subventions attribués en
1929 : Rapports 1 120
Probabilités (Calcul des). — Sur les
probabilités des phénomènes liés
en chaîne de Markoff; par M. B.
Hostinsky 78
— Quelques propositions sur les limites
stochastiques éventuelles ; par -M.
Eugène Slutsky 384
— Sur les probabilités a posteriori; par
M. V. Romanovsky 5i 5
— Sur l'erreur quadratique moyenne
du coefficient de corrélation dans
le. cas des suites des épreuves non
indépendantes; par M. Eugène
Slutsky 612
— Sur l'extension de la théorie de pério-
dogrammes aux suites de quantités
dépendantes; par M. Eugène
Slutzky '722
Prostistologie. — L'évolution des
Paramœbidium, nouveau genre
d'Eccrinides, parasite des larves
aquatiques d'Insectes; par MM. L.
Léger et 0. Duboscq 75
Protéides. — .Voir Chimie végétale.
Protéines. — Sur quelques propriétés
physico-chimiques de la globine
naturefle; par M. Jean Roche 378
— Errata relatifs à cette communica-
tion 788
— Hydrolyses pepsique et trypsique
de la gliadine du Blé dans leurs
rapports avec la formation des
diacipipérazines ; par M. A. Blan-
chetière 784
— Action des alcalis caustiques à haute
température sur les matières albu-
minoïdes ; par M. Lucien Dupont. . 922
— ■ Influence des sels neutres sur la sépa-
ration des protéines par la méthode
à l'acétone ; par M. Maurice Pietlre. io34
— Voir Sérologie.
Protozoaires. — L'état de jeûne, con-
i384
TABLE DES MATIERES.
dition nécessaire, mais non suffis
santé, de la conjugaison expert
mentale d? J'Infusoire Glaucoma
scintillans; par M. Edouard Chatton
et M"Be M , Chalton
Pages.
59
— Voir Médecine expérimentale.
Pyrométrie. — Mesure des longueurs
d'ondes effectives des écrans uti-
lisés en pyrométrie; par M. Men-
dousse
Pages.
3o
R
Radioactivité. — Sur l'activation dans
les gaz rares ; par MM. M. Laporte
et L. Goldstein 689
— Sur les propriétés éleetrockimicjues
du polonium; par M. Frédéric
Joliot 986
— Le débit de chaleur du polonium; par
M Uff A. Dorabialska 988
— Sur le rayonnement responsable du
relèvement final des courbes d'ab- .
sorption relatives au Ra (D + E) ;
par MM. Georges Fournier et
Marcel Guillot 1 079
— Sur un procédé d'activation de la
matière; par M. G. Reboul 12 56
■ — Sur la nature du rayonnement absor-
bante qui accompagne les rayons a
du polonium; par M m Irène
Curie et M. Frédéric Joliot 1 270
Radiochimie. — Voir Fluorescence,
Photo-èledricitè.
Rayons positifs. ■ — Sur l'émission des
rayons anodiques de sodium et
de chrome ; par M. A. Poirot ' 1 5o
Rayons ultraviolets. — Voir Stirols.
Piayons X. — Diffraction des rayons X
dans diverses substances, prin-
• cipaJement dans les liquides; par
MM. Jean Thibaud et Jean-J.
Trillat 731
— Effets de filtration de la radiation
générale sur les diagrammes de
rayons X des liquides. Détermi-
nation de coefficients d'absorp-
tion; par MM. Jean Thibaud et
Jean-J. Trillat 907
— Voir Électro-optique, Plomb.
Réflexion. — Voir Polarisation.
Relativité. — Sur les équations de
Dirac dans )a théorie de relativité
générale ; par M. V. Fock 2D
t— Sur le traitement relativiste du pro-
blème de plusieurs corps ; par M. L.
Goldstein 984
Reptiles. — Voir Cytologie.
Réseaux. ■>— Sur la théorie des réseaux ;
par M. A. Demoulin io53
— Eirata relatifs à cette communica-
tion ... i334
Résistance électrique. — Méthode
pour la détermination de l'ohm en
valeur absolue; par M. Marcel
Picard 1 2D
— Résistance métallique de io-' ' à io 11
ohms. Nouvelle mise au point de la
méthode de Bronson; par M. E,ligio
Perucca 527
— Formules simples permettant, dans
tous les cas, le calcul rapide
des résistances ohmiques en cou-
rant alternatif; par M. Albert •
Levasseur , 029
Respiration. — Le coefficient hémop-
néique et ses applications; par
M. Jules Amar 709
— L'eau émise par vaporisation et ses
rapports avec les échanges respi-
ratoires chez les homéothermes.
H 2
Le rapport _ ; par MM. André
Mayer et Georges Niehita 869
— Adaptation respiratoire du cœur;
par M. Jules Amar 1201
— Voir Physiologie végétale.
Réunion de l'ozone et de l'absorp-
tion atmosphérique. — M. Fabry
fait hommage d'un fascicule résu-
mant les travaux de la « Réunion
de l'ozone et de l'absorption atmo-
sphérique » qui a eu lieu sous sa
présidence 1 22 1
Réunion internationale de chimie
physique. — M. Jean Perrin fait
hommage des Rapports et Dis-
cussions de cette Réunion 269
Revue des Deux Mondes. -=— M. Emile
Picard est délégué à la célébration
du Centenaire de la « Revue des
TABLE DES MATIERES.
i385
Pages.
Deux Mondes », à la Sorbonne, le
i S décembre to52
Rubrène. — Recherches dans la série
des ruhrènes. Corps azotés obtenus
à partir de l'étber ehlorhydrique
Pages,
du diphénylphényléthinylcarbinol;
par M. Joseph Rabin, 2Î2
— Sur la formation de rubrène à partir
de dérivés no a chlorés; par M. Jo-
seph Robin 337
Saccharose. — Voir Chaleur.
Sang. — Voir Chimie physiologique.
Saponification. — Voir Graines.
Scories. *-t- Voir Chimie agricole.
Sel d'aluminium. — Voir Chimie phy-
sique.
Sels. — Voir Plomb.
Sels hydratés. — > Voir Chaleur.
Séries. — Sur les singularités d'une
classe de série de Diriehlet ; par M.
P.-L. Srivastava a3i
— Errata relatifs à cette communiea-
tion, 3.47
Sérologie. — » Sur l'amylase du sérum
de Cheval et les variations de son
activité en fonction des saignées
successives; par M. Brocq-Rousseu,
M me Z. Gruzewska et M. G.
Roussel , 5oi
— Etude comparée des protéines dans
le sérum sanguin et dans les séro-
sités pathologiques ; par MM. Ch.
Achard et A. Arcand 5io
— Influence de la concentration ionique
du milieu sur l'activité de l'amy-
lase du sérum de Cheval; par
M, Brocq-Rousseu, M me Z. Gru-
zewska et M. G, Roussel , . . 58g
— Influence du formol sur la précipita-
tion des matières azotées des
sérums par l'acide trichlora-
eétique; par MM. Marcel Mascrê
et Maurice Herbain 876
— Le pouvoir-tampon du sérum; par
MM. W. Arciszewski et W. Kopac-
zewski 1029
— Le rapport du pouvoir hydrolysant
de l'amylase du sérum de Cbeval
aux protéines sériques ; par M.
Brocq-Rousseu, W 16 Z. Gruzewska
et M, G. Roussel. , 1203
Sexualité. — Voir Cytologie animale,
Zoologie.
Silicates, — Voir Chimie minérale.
Silicium. — L'oxydabilité du silieium
en fonction de son état de division;
par M. A. Sanjourclie 533
— Voir Chimie minérale.
Silicose pulmonaire. — Sur le méca-
nisme de la silicose pulmonaire.
Influence sur les cellules cultivées
in vitro des poussières silicieuses
provenant du travail au rocher
dans les mines de houille; par
MM- A. Policard, S. Doubrow et
M. Bouoharlat 093
Sodium. — ■ Voir Chimie physique.
Soleil. — Champ magnétique du Soleil,
général et extérieur; par M, H.
Deslandres 4 ' 3
— Voir Astronomie physique, Êelipses.
Solutions ammoniacales. ■ — ■ Voir
Aluminium.
Son. ■ — ■ Voir Acoustique.
Soufre. — Voir Chimie végétale.
Sous-marins. — M. M. L% ibeuj fait
hommage d'une étude intitulée
« Le Sauvetage des sous-marins ». 433
Spectre de résonance. — Sur la
complexité des termes du spectre
de résonance des vapeurs de tel-
lure ; par M. Witold Kessel 94
— Sur les séries de résonance de la
vapeur de soufre; par M. P. Swings. 982
Spectrochimie. — Voir Hydrologie.
Spectroscopie. — Spectres du phos-
phore et de l'arsenic dans l'ultra-
violet extrême. Multiplets de As IV
et As V; par M. Paul Queney 1 58
— Spectre continu de l'atome d'hydro^
gène; par MM. D. Chalonge et Ny
TsiZé 24 3
— r Sur les spectres de l'hydrogène
obtenus, par choc électronique dans
un mélange hydrogène- vapeur de
mercure; par M. Stefan Vèncov, ., 107
— Spectres de bandes de la vapeur de
[386
'TABLE DES MATIERES.
zinc; par M. H. Volkringer
— Voir Absorption, Diffusion molé-
culaire, Électronique, Pyrométrie,
Valence.
Spirochètes récurrents. — Sur les
rapports du Spirochète récurrent
marocain Sp. hispanicum var.
marocanum avec le porc-épic; par
MM. Charles' Nicolle, Charles An-
derson et Jacques Colas-Belcour. '. .
— Les Spirochètes récurrents marocains
du groupe hispanicum ne sont pas
séparables en espèces; par MM.
Charles Nicolle et Charles Anderson.
— Rôle A'Ornithodorus erraticus dans
la transmission naturelle de deux
Spirochètes récurrents. Danger
de la propagation de la fièvre
récurrente hispano-marocaine à
l'Algérie et à la Tunisie; par
MM. Charles Nicolle, Charles An-
derson et Jacques Colas-Belcour. . .
— Voir Médecine expérimentale,
Stérols. -t— Déplacement de l'iode d'un
iodure par une solution huileuse
de cholestérol ou d'ergostérol
irradiée par la lumière solaire ; par
M. Emile Rousseau
— Sur l'effet photographique produit
Pages.
1264
224
817
37
Pages,
par les stérols, après leur exposi-
tion aux rayons ultraviolets; par
MM. J. Cluzet et Kofman 45
— Sur l'activité photochimique de
divers stérols et sur la nature de
leur action ; par MM. L. Hugounenq
et E. Couture 47
— Action oxydante de la lumière so-
lairesur une solution huileuse
de zymostéro] ; par M. Emile
Rousseau 173
— Les théostérols du Cacao ; par MM, H.
Labbé, Heim de Balsac et R.
Lerat 864
Streptocoque. — Voir Immunologie.
Structures moléculaires. — Voir
Rayons X.
Sucres. — Voir Chimie analytique.
Sulfate. — Voir Gallium.
Sulfures métalliques. — Voir Chimie
physique, Colloïdes.
Surdité. — Causes et conséquences de
la surdité de Beethoven; par
M. Marage. io36
Surfaces. — Voir Géométrie.
Synthèse asymétrique. — Sur la syn-
thèse asymétrique et sur l'exis-
tence en solution des composés
racémiques; par M. A. Cotton 1211
T
Tanin. — Voir Champignons, Chimie
végétale.
Tectonique. — Précisions nouvelles sur
la structure de la partie méri-
dionale du Vuache; par M. H.
yincienne t 190
Tellure. — Voir Spectre de résonance.
Température. — Voir Conductibilité,
Fonte.
Théorie cinétique des gaz. — Voir
Acoustique.
Thérapeutique. — Les Caloncoba à
huile antilépreuse du Cameroun;
par M. Peirier 47 1
— Errata relatifs à cette communica-
tion 547
Thermochimie. — Chaleurs d'hydro-
■ lyse des amides : acétamide; par
M. E. Calvet 53o
Thermodynamique. — ■ Peut-on démon-
trer la relation de Maxwell-Clau-
sius sans recourir au principe
de Carnot ? ; par M. Vasilesco
Karpen 35g
— Sur les machines qui fonctionnent
entre deux sources radiantes; par
M. T. Takéuchi 1067
■ — ■ Voir Piézo-êlectricité.
Thorium. — Voir Cristallographie.
Titane. — Le titane dans les plantes
cryptogames; par M. Gabriel Ber-
trand et M me C. Voronca-Spirt 73
■ — Le titane dans les animaux; par M.
Gabriel Bertrand et M me Voronca-
Spirt 22 1
Tourbillons. — M. Henri Villat fait
hommage de ses : « Leçons sur la
théorie des tourbillons » 1221
— Voir Hydrodynamique.
TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
Toxicité. — Voir Alcaloïdes.
Toxine. — ■ Sur la production d'une
, toxine diphtérique très active;
par M. G. Ramon 718
— Voir Bactériologie.
Transports. — La formule auto-ferro-
viaire des transports rapides à
grand rendement; par MM. Louis
Hirschauer et Augustin Talon. . . . 902
Trempe. — Voir Chimie minérale.
Tumeurs. — Expériences sur l'action
d'aminoacides vis-à-vis des Tu-
meurs de goudron chez la Souris;
par MM. F. Vlès, A. de Coulon,
J. Nicod
Ultraviolet. — Stahilité dans les
spectres d'absorption. Absorption
dans l'ultraviolet des diacides de
la série grasse; par M me Ramart-
Lucas et M. F. Salmon-Lega-
gneur
— Voir Isomères, Spectroscopie.
r38 7
Pages.
I20D
91D
u
Urologie. — M. P. Bazy fait hommage d'un ouvrage intitulé « Urologie pratique ». . 1002
V
Valence. — Les termes spectraux et
la valence chimique; par M. Adolfo
T. Williams 1075
Vapeur. — Voir Polarisation rotatoire
magnétique.
Vers a soie. — • Voir Pathologie animale.
Volatilité. — Voir Chimie minérale.
Volcanologie. — Sur la région volca-
nique sous-marine des îles Catwick ;
par M. P. Marti. '. 457
— Voir Litliologie. 9
z
Zinc. — Voir Physiologie végétale.
Zirconium. — Sur l'iodure de zirconium ;
par MM. Ed. Chauvenet et J. Davi-
dowicz
Zoologie. — Sur les caractères sexuels
secondaires des Limules; par M.
Ch. Gravier
— Sur un nouveau Carnivore malgache.
du genre Eupleres; par M. L.
4o8
Lavauden 197
— Sur la faune aquatique du Sahara
central; par M. H. Gauthier 201
— Sur le Chat sauvage de la Corse;
par M., L. Lavauden 1023
— Voir Acariens, Annélides, Arach-
nide, Biologie, Embryogénie, Ento-
mologie, Ichtyologie, Echinides,
Plankton, Protozoaires.
ï38s
TABLE DES AUTEURS.
A
MM. Pages.
ACADÉMIE D'ATHÈNES. — Adresse
des compliments de condoléance
à l'occasion de la mort de M. Charles
Depéret 3ap,
ACADÉMIE MALGACHE. — Adresse
des compliments de condoléance
à l'occasion de la mort de M. Charles
Moureu , . . . . 1 22
ACHARD (Charles). — Rapport sur le
concours du prix Montyon de
médecine et chirurgie 1 1 47
ACHARD (Ch.) et A. ARCAND. —
Étude comparée des protéines dans
le sérum sanguin et dans les séro-
sités pathologiques 5 10
AGGËRY (M Ue ). — Voir Nicolas (G.)
et M Ue Aggéry.
ALBERT I er (S. A. S.), Prince souve-
rain de MONACO. — M. Jules
Richard fait hommage du fasci-
cule 77 des Résultats des Cam-
pagnes scientifiques accomplies
sur son yacht (imp.) 1222
ALLARD (G.). — Sur la structure cris-
talline du borure de thorium 1 08
AMAN-JEAN (François). — Le prix
Godard lui est décerné 1 1 32
AMAR (Jules). ■ — ■ Le coefficient hémop-
néique et ses applications . ., 709
— Adaptation respiratoire du cœur. ... 1201
AMBERT (P.). — Voir Fleury (P.) et
P. Ambert,
AMPÈRE (André-Marie) — La Mar-
quise G, Lannes de Montebetîo fait
hommage de ses lettres 1 5
ANCEL (Paul). ■— Voir Bouin {Pot) et
Paul Ancel.
ANDANT (A.). — Quelques relations
entre la constitution chimique,
l'absorption et la fluorescence des
alcaloïdes 08
MM. Pages.
ANDERSON (Cm). — Voir Nicolle
(Charles) et Charles Anderson,
— Voir Nicolle (Charles), Charles Ander-
son et Jacques Colas- Belcour.
ANDOYER (Henri). — L'Académie
reçoit, à l'occasion de sa mort, des
télégrammes de condoléance de la
Société astronomique de Pologne . . 16
— Id. de l'Observatoire de Poznan 16
— Id.dela Société astronomique de Russie. 476
— Son remplacement dans la Section
d'astjonomie "..... J22
ANDRÉ (Marc). — Une forme adulte
du Rouget (Thrombicula autum-
nalis Shaw) 545
ANDRIEUX (L.). — Sur la préparation
et les propriétés des borures de
tantale et de colombium 1279
ANDRONOW (A.). — Les cycles limites
de Poincaré et la théorie des oscil-
lations auto-entretenues 55g
ANGLADE (M.). — Voir Bert (L.) et
M. Anglade.
ANTHONY (R.). — Voir Pontier (G.) et
jfî. Anthony.
APPELL (Paul). — ■ Prie l'Académie
de désigner un des membres de la
Section de chimie, qui remplacera
dans le conseil de la Fondation
Edmond de Rothschild, M. Ch.
Moureu décédé 5 1 5
— Est élu membre des Commissions
administratives 987
ARCAND (A.). — Voir Achard(Ch.) a A.
Arcand.
ARCAY (G. P.). — Contribution à
l'étude expérimentale de la défor*-
mation du spiral plat 4/9. 900
ARCISZEWSKI (W.) et W. KOPAC-
ZEWSKI. — Le pouvoir-tampon
dn sérum 1029
i3go
MM. Pages.
ARGAND (André). — ' A propos de
l'étude du mouvement plan irro-
tationnel des fluides incompres-
sibles en régime permanent 568
ARNULF (Albert). — Sur une mé-
thode pour la détermination des
angles par l'utilisation des aires
microscopiques 102
ARSONVAL (Arsène d'). — Rapport
sur le concours du prix Montyon
de médecine et chirurgie 1 147
— Id. du prix Montyon de physiologie . . 1 1 54
— Id. du prix Argut 1 1 54
ASCOLI (Guido). ■ — ■ Sur l'approxima-
tion des fonctions 85
ASTIER. — Voir Dubrisay {René), Jean
Trillat et Astier.
ATHANASIU (G.). — Influence de la
température sur les forces électro-
motrices photovoltaïques 460
ADBEL (E.). — Voir Khouvine (Mme J.)
MM. E. Aubel et L. Chevittard.
TABLE DES AUTEURS.
MM.
Pages.
AUBERT DE LA RUE (Edgar). —
Sur la constitution géologique de
l'île Heard 1 29
AUDUBERT (René) et M Ue M.-L. • ,
CLAUDEL. — Activation et struc-
ture des molécules (imp.) 269
— Influence de la nature de l'électrolyte
sur le potentiel d'inversion de l'ef-
fet photo-voltaïque 800
— La photolyse de l'eau et l'effet photo-
voltaïque des électrodes d'or et de
platine 1265
ÂUGER (Pierre) et D. SKOBELZYN.
— Sur la nature des rayons ultra-
pénétrants (rayons cosmiques) .... 55
AURIC (A.). — Sur une formule empi-
rique donnant les distances aux-
quelles se sont formés les anneaux
successifs de l'hypothèse nébu-
leuse 455
B
BABES (A.). — Thymus et croissance. . . 809
BABET (V.). — Une subvention Lou-
treuil lui est accordée ' 1 176
BADESCO (Radu). — Sur une équa-
tion intégrale 83, 233
— Distribution des singularités. De la
solution d'une équation intégrale
linéaire 83 1
BAECKEROOT (G.). — Sur la pré-
sence de fossiles d'âge aquitanien
dans des grès quartzites épars à la
surface du plateau mosellan 804
BAILLAUD (Jules). — Pose sa candi-
dature à la place vacante dans la
Section d'astronomie par la mort
de M. P. Puiseux 793
— Est présenté en deuxième ligne .... 882
— Obtient des suffrages 8g3
BAILLAUD (René) (inscrit par erreur
Jules). — Présenté en première
ligne pour la place de directeur
vacante à l'Observatoire de Be-
sançon 1 223
BALLAY (Marcel). — Voir Guillet
{Léon) et Marcel Ballay.
BALTEAU (J.), A. RASTOUL et M.
PRÉVOST, — Dictionnaire de bio-
graphie française, fasc. I (imp.) . . . 554
BARBIER (G.). — Voir Démolon (A.) et
G. Barbier. • .
BARDET (Jacques) et Arakel TCHA-
1 KIRIAN. — Sur quelques combi-
naisons de l'oxyde de germanium
et de l'acide oxalique 914
BARRILLON (E.-G.). — Au sujet des
disques tournant dans un fluide . . . 734
BARROIS (Charles). — Rapport sur
le concours du prix Fontannes .... 1 1 38
BARY (M Ue Nina). — Sur les. fonctions
jouissant de la propriété N 44 1
— ■ Errata relatifs à cette communica-
tion 547
BARY (Paul) et José V. RUBIO. —
Peetographie des solutions colloï-
dales de sulfures métalliques 294
BAUDI DE VESME (César). — Le
prix Fanny Emden lui est décerné.. 1 1 56
BAZY (Pierre). — Fait hommage de
son ouvrage « Urologie pratique ». . io52
— ■ Rapport sur le concours du prix
Montyon de médecine et chirurgie. 1 147
— Id. du prix Godard 1 152
— Id. du fonds Charles Bouchard 11 76
BECQUEREL (Jean). — Introduction
à une théorie des phénomènes
magnétiques dans les cristaux .... 1 27
TABLE DES AUTEURS.
MM . Pages .
BEDEL (Ch.). — Sur l'oxydabilité du
silicium et sa solubilité dans
l'acide fluorhydrique 180
— Sur la catalyse de la solubilité du
silicium, dans l'acide fluorhydrique
et l'influence de la trempe 643
BEDOS (Pierre). — Sur la rétrogra-
dation du cycle en C° au cycle en C 3
à l'aide de l'éthérate de bromure
de magnésium 255
BÉHAL (Ahcuste). — Voir Matignon
[Camille) 475
— Rapport sur le concours du prix
Jecker n3l
BELIN (M.). — Présence d'anticorps
dans le pus d'abcès de fixation .... 88 1
BELOT (Emile). ■ — Présenté en seconde
ligne pour la place vacante dans
la Section d'astronomie par la
mort de M. Puiseux 882
— Obtient des suffrages 893
BELTRÉMIEUX (Edouard). — Un
prix Pivot lui est décerné 1 170
BÉNARD (Henri). — Le prix Bordin
lui est décerné 1 161
— Adresse des remercîments 1 1 8g
BERT (L.) et M. ANGLADE. — Sur
une nouvelle méthode de synthèse
du propylbenzène, du propényl-
benzène et de leurs homologues.. . . 645
BERTIN (Léon). — Voir Roule (Louis)
et Léon Bertin.
BERTRAND (Gabriel). — Obtient des
suffrages au scrutin pour la dési-
gnation d'un membre du Conseil
national de l'Office national des
recherches scientifiques et indus-
trielles et des inventions 820
— Rapport sur le concours de la fonda-
tion Cahours n35
— Id. du prix Lonchampt 1167
BERTRAND (Gabriel) et M" 8 C.
VORONCA-SPIRT. — Le titane
dans les plantes cryptogames ... 73
— Le titane dans les animaux . . . 221
BERTRAND (Gabriel) et L. SIL-
BERSTEIN. — Sur le dosage du
soufre et du phosphore dans les
plantes 886
— Importance relative du soufre et du
phosphore dans la nutrition des
plantes io4o
BERZELIUS (Jacques). — Levnads-
- teckning av. H. G. Sôderbaum
C. R., 1^29, a« Semestre. (T. 189.)
i3gi
MM. Pages.
(imp.j 964
BIERNACKI (Miécislas). — Sur les
directions de Borel des fonctions
méromorphes 21
BIGOT (Alexandre). — Les récifs en
coupole du Cambrien de Carteret
et les récifs de Chlorellopsis 816
BIGOURDAN (Guillaume). — Sur la
mesure de l'inclinaison de l'axe de
rotation de la lunette méridienne
dans les déterminations de l'heure. 5o5
— Rapport sur le concours du prix
Damoiseau 1 1 22
BINET (Léon) et Charles MAYER. —
Technique nouvelle de perfusion
sanguine 1 33o
BIQUARD (M Ue D.). — Voir Lucas
(R.) et M lle D. Biquard.
BIRCH (F.). — Voir Weiss (Pierre), R.
Forrer et F. Birch.
BIRKHOFF (George D.). — Démons-
tration d'un théorème élémentaire
sur les fonctions entières 473
BLAISE (Edmond). — Pose sa candi-
dature à la place vacante dans la
Section de chimie par la mort de
M. Ch. Moureu 476, 794 '
— Présenté en seconde ligne 1 04 1
BLANC (Georges) et J. CAMLNOPE-
TRpS. — Quelques données expé-
rimentales sur le virus de la
dengue 5g4
BLANCHETIÈRE (A.). — Hydrolyses
pepsique et trypsique de la gliadine
du blé dans leurs rapports avec la
formation des diacipipérazines.. . . 784
BLONDEL (André). — Errata relatifs
à une précédente communication,
(t. 188, 1929, p. i533) .'. i35
— Sur le calcul des chutes do tension
des transformateurs de tension
des courants alternatifs, quand ils
exigent un fort courant d'excita-
tion 346
BOCHK (H. de) et P.' VIENNOT. —
Sur la Géologie de l'Irak 1000
BOGITCH (B.). — Sur l'oxydation et
la réduction des silicates de fer
par les gaz 58i
BOHR (Harald). — Sur un problème
de M. Borel 826
BOMPIANI (E.). — Les tétraèdres
invariants par applicabilité pro-
jective attachés aux points d'une
102
1 392
TABLE DES AUTEURS.
MM.
surface :
BONHOURE (A). — Voir Zmaczynski
(A.) et A. Bonhoure.
BONNESEN (T.). — Le problème des
isopérimètres et des isépiphanes
(imp.)
— Assiste à une séance
BONNET (Pierre). — Le prix Victor
Raulin lui est décerné
— Adresse des remercîments
BONNET (R.).— L'évolution de l'azote
au cours de la germination
BORDET (Jules). — Assiste à une
séance
BOREL (Emile). — Rapport sur le con-
cours du prix Wilde
BORGEAUD (Mauhice).— Le prix La-
place lui est décerné
— Un prix Rivot lui est décerné
BORÛVKA(Otakar). — Sur les surfaces
projeetivement déformables qui
admettent un groupe de *' trans-
formations projeetives en elles-
mêmes
BOTCHKAREFF (P. V.) et M. P.
DANÏLOVA. — Le calcium du
sang des moutons normaux et des
moutons éthyroïdés
BOUCHARLAT (M.). — Voir Policard
(A.), S. Dùïibrow et M. Boucharbat,
BOUGAULT (J.) et M"-" L. POPOVICI.
— Sur la réduction des semicarba-
zones des acides a-cétoniques.
Semiearbazides substituées en 1
par des restes acides
BOUHET (Ch.J. — Polarisation ellip-
tique produite par réflexion à la
surface des solutions d'acides gras
dans l'eau
BOUIN (Pol) et PaulANCEL. — Le
prix Serres leur est décerné
BOULANGER-PILET (G.). — Un prix
Bréant lui est décerné
BOULIGAND (Georges). — Problèmes
connexes de la notion d'enveloppe
de M. Georges Durand
— Sur les fronts successifs d'un en-
semble de points
BOUNHIOL (Jean-Paul). — Le prix
Henri de Parville (ouvrages de
sciences] lui est décerné
— Adresse des remercîments '.
BOURDOT (HtJBEittf). — Le prix Des-
maziêres lui est décerné
Pages .
614
820
885
1 140
1189
3 7 3
38i
1 167
1169
1169
964
3o4
186
1 162
1 1 5 1
796
1137
1189
MM. Pages.
— Adresse des remercîments 1 189
BOURDOUIL (M«« C). — Voir Bridel
(M.) et M Ue C. Bùurdouil.
BOURGUEL (M.) et M"* V. GREDY.
— Sur l'action sélective d'un cata-
lyseur d'hydrogénation 737
— Sur le mécanisme de l'hydrogénation
catalytique gog, io83
BOURGUIGNON (Georges). — Cliro-
naxies sensorielles cutanées chez
l'Homme normal 3o5
BOURION (F.) et E. ROUYEK. —
Étude èbullioscopique des èqui*
libres moléculaires de la réso reine
dans les solutions de chlorure de
calcium 1081
BOUTARIC (Augustin). — Les ondes
hertziennes et la télégraphie sans
fil (imp.) 78
BOUTARIC (A.) et M"* M. DUPIN. —
Sur une évolution lente des mé-
langes de solutions colloïdales rap-
pelant les effets anaphylactiques . . 754
BOUVIER (E.-L.). — Sur le classement
et la distribution géographique des
Saturnioïdes hémileucidiens de la
sous-famille des Automérinés 6o3
— Membre des Commissions adminis-
tratives 937
— Rapport sur le concours de la fon-
dation Hirft 1 171
BOWIE (William). — Au sujet des
prismes verticaux de la Terre ayant
même masse 35o
— Errata relatifs à cette communica-
tion 412
BRELOT (Marcel). — Sur le problème
de Dirichlet extérieur dans le plan
relativement à l'équation
\u — c (x, y,) u i23o
BRICARD (R.). — Le calcul vectoriel
(imp.) 8$o
BRICOUT (P.). — Adresse un Rapport
sur l'emploi d'une subvention accor-
dée sur la Fondation Danton en
1928 611
BRIDEL (Marc) et M«BC.BOURDOUIL.
— Sur la transformation des glucides
au cours du mûrissement des
bananes 543
BRIDEL (M.) et J. RABATÉ. — Va-
riations dans la composition des
rameaux frais de l'Amélanchier
iAmelanthicr vulgavis Mœnch) au
TABLE DES AUTEURS.
l3 9 3
MM. Pages,
cours de la végétation, d'une
année 77^
— Sur la répartition du pieéoside
(picéine de Ch. Tanret dans le
règne végétal) 1 3o4
BRILLOUIN (Léon). — Le prix Wilde.
lui est décerné 1 167
BRÏLLOUIN (Marcel). — Marées
dynamiques d'un océan compris
entre deux parallèles. Loi de pro-
fondeur quelconque en latitude
et longitude 5
— Id. Loi de profondeur quelconque.
en latitude et longitude. Organe
sation des calculs 907
— Marées dynamiques d'un océan com-
pris entre deux parallèles. Norma-
lisation simultanée 1216
BRIOUX (Ch.) et Edg. JOUIS. — La
chaux active des scories de déphos-
phoration et des phosphates dits
« désagrégés » 117
BROCQ-ROUSSEU, M" Z. GRUZEW-
SKA et M. G. ROUSSEL. — Sur
l'amylase du sérum de Cheval et
les variations de son activité en
fonction des saignées successives . . 5o 1
— Influence de la concentration ionique
du milieu sur l'activité de l'amylase
- du sérum de Cheval 589
— Le rapport du pouvoir hydrolysant
de l'amylase du sérum de Cheval
aux protéines sériques. . 1203
BROGLIE (Louis de). — La médaille
MM. Pages.
Henri Poinoaré lui est décernée. . . 1 i5g
BRUHAT (G.) et R. LEGRIS. — * Sur
l'absorption des solutions aqueuses
d'acide tartrique et de tartrates
alcalins 745
— Sur la dispersion rotatoire de l'acide
tartrique et des tartrates alcalins
en solution aqueuse 904.
BRUMPT(E,ui.e). — Cycle évolutif du
Schistosoma bovis (= Bilharzia
crassa), infection spontanée du
Bullinus contortus en Corse 879
BRUNEL (A.). — Voir Fosse {R.), A.
Brunel et P. de Graece.
BRUNSCHWIG (R.) et L, JACQUÉ. —
Sur une méthode d'essai du benzol-
moteur 486
BULLIARD (Henri) et Antoine GI-
ROUD. — Un prix Pourat leur est
décerné 1 155
BULTINGAIRE (Léon). — Adresse un
rapport sur l'emploi d'une sub
vention accordée sur le Fonds Lou-
treuil en 1928, à la bibliothèque du
Muséum national d'histoirç natu-
relle 1190
BUREAU (R.). — Sur la variation
diurne des parasites atmosphér -
ques : moyennes mensuelles, varia-
tion annuelle, influences météoro-
logiques 1 293
BUSCHEGUENNCE (S.) et S. ROS-
SINSKI. — Déformat on des con»
gruences stratifîables l4o
CABANES (Auguste). — Demande l'ou-
verture de deux plis cachetés con-
tenant l'exposé d'un « Traitement
simple des vomissements même
graves de la grossesse » 1062
CALMETTE (Albeht). — Rapport sur
le concours du prix Montyon de
médecine et chirurgie 1 147
— Id. du prix Mège 1 1 53
CALVET (J.). — Influence de divers
sels sur la dissolution de I'alumi- ,
nium pur dans l'acide chlorhy-
drjque j83
— • Sur l'attaque de l'aluminium par les
solutions ammoniacales 485
— Chaleurs d'hydrolyse des amides :
acétamide 53o
CAMICHEL (Charles), t- Pose sa can-
didature à la place de membre non
résidant vacante par la mort de
M. Qh. Depéret 722.
■ — Est présenté en seconde ligne 962
— Obtient des suffrages qd3
• — Un prix Henri Bazin lui est décerné . . 1 121
— Adresse des remercîments 1 189
CAMINOPETROS (J.) — Voir Blanc
[Georges) et J. C-aminopetros.
CAMUS (A.). — Voir Hickel (R.) et A-
Camus.
i3g4
TABLE DES AUTEURS.
260
u 38
1189
1281
521
6a5
MM. Pages.
CAMUS (MUe Aimée). — Voir Camus
{E.-G.) et M Ue Aimée Camus.
CARPENTIER (Alfred). — Sur les
fructifications du Rhoâea Gutbieri
Ettingshausen sp
— Le prix Fontannes lui est décerné. . . .
— Adresse des remercîments
CARRIÈRE (E.) et ROUANET. —
Dosage du fluor à l'état de fluorure
de calcium
CARTAN (Henri). — Sur la fonction de
croissance attachée à une fonction
méromorphe de deux variables, et
ses applications aux fonctions
méromorphes d'une variable
— Sur la dérivée par rapport à Iog r de
la fonction de c oissance T (r; /). . .
— Sur les zéros des combinaisons liné-
aires de p fonctions entières
données .■ 727
CASTELNUEVO (Guido). — Fait hom-
mage d'un Mémoire intitulé « La
geometria algebrica e la scuola
italiana » 1 1 89
CASTEX (Mariono R.). — La hiper-
tension arterial mp.) 476
CAULLERY (Maurice . — Rapport
sur le concours de la fondation
Sa vigny , 1 1 46
— Id. du prix Serres 1 1 62
CAYEUX (Lucien). — Rapport sur li>
concours du prix Delesse 1 137
CHACORNAC (Jean). — M. Jean Mas-
cart fait hommage à la Biblio-
thèque de l'Institut d'une collec-
tion de ses pap ers 226
CHALONGE (Daniel) et NY TSI ZÉ.
— Spectre continu de l'atome
d'hydrogène 243
CHALONGE (Dan el) et F. \V. Paul
GOTZ. — Mesures diurnes et
nocturnes de là quantité d'ozone
contenue dans la haute atmos-
phère 704
CHAMPETIER (Georges). — Voir
Job {André) et Georges Champetier.
CHAMPY (Ch.) et M HEiTZ-BOYER.
— Mécanisme d'action du bistouri
électrique à haute fréquen e (effets
thermiques et mécaniques des
courants de haute fréquence sur
les t ssus) 1 o3g
— Id. (Etude des effets mécaniques
des courants de haute fréquence :
MM.
leur action hémostatique sur les
vaisseaux)
CHARBONNIER (Prosper-Jules). —
Le prix Binoux d'histoire et philo-
sophie des sciences lui est décerné.
CHARONNAT (Raymond) et Raymond
DELABY. — Sur un nouveau pro-
duit dérivé du pyramidou
— Constitution du dioxypyramidon. . . .
CHATTON (Édouabd) et M me M.
CHATTON. — L'état du jeûne,
condition nécessaire, mais non suf-
fisante, do la conjugaison expéri-
mentale de l'Infusoire Glaucoma
scintillans
CHATTON (Mme M .). _ Voir Chation
{Edouard) et M me M. Chation.
CHAUDRON (G). — Voir Herzog (E.)
et G. Chaudron.
— Voir Villachon {A.) et G. Chaudron.
CHAUVENET (Ed.) el J. DAVIDO-
WICZ. — Sur l'iodure de zirco-
nium.
CHA VIGNY (Paul). — Le prix BeUion
lui est décerné.
CHEVALIER (Ane). — Sur l'envahis-
sement des bouches de l'Adour et
de la Bidassoa par le Spartina
glabra Muhlb. et sur la variabilité
de cette espèce
— Sur une Scrophulariée (Striga her-
monthica) parasite, des céréales en
. Afrique tropicale
CHEVALLEY. — Sur la théorie des
idéaux dans les corps algébriques
infinis
CHEVENARD (Pierkej. — Limite de
solubilité du cuivre dans les ferro-
nickels réversibles
— Traitement thermique des ferro-
nickels complexes à deux consti-
tuants
— Voir Portevin [Albert) et Pierre Che-
venard.
CHEVILLARD (L.). — Voir Khouvine
(M me J.), MM. E. Aubel et L. Che-
villard.
CHOKHATE (Jacques). — Sur les
intégrales de Stie'ltjes
— Sur le polynôme de Tchebycheff de
la meilleure approximation
CHOPIN (Marcel). — Sur l'écoule-
ment des gaz à travers un orifice en
mince paroi, à des températures
Pages.
1328
1 ID7
85o
1280
59
4o8
u53
649
i3o8
616
076
8.{6
618
829
TABLE DES
MM. Pages,
variables 979
— ■ Errata relatifs à cette communication,. i334
CHOUCHAK (D.). — La lutte entre les
plantes cultivées et les microorga-
nismes du sol pour leur nutrition
minérale ; action du sang desséché
sur l'engrais phosphaté 262
CHOUCROUN (Mue).— Sur l'hypothèse
du rayonnement mitogénétique . . 782
— ■ Voir Perrin (Jean) et M. ne 'Choucroun. ■
CLAUDE (Georges). — Sur les pre-
miers essais de réalisation à Cuba
d'une usine Claude-Boucherot .... 661
CLAUDEL (M Ue M.-L.). — Voir Audu-
bert [René) et M Ue M.-L. Claudel.
■ CLERGET (Pierre). — Un prix Plumey
lui est décerné 1 1 27
— ■ Adresse des remercîments 1190
CLUZET (J.) et KO FMAN. — Sur l'effet
photographique produit par les
stérols, après leur exposition aux
rayons ultraviolets 45
COCULESCU (N.). — Curs de Astrono-
mie teoreticà (imp.) 5 1 5
COLANGE (G.). — Voir Lepape (A.) et
G. Colange.
COLAS-BELCOUR (Jacques). — Sur
l'identité d' Ornithodorus erraticus
Lucas et à' Ornithodorus niaroeanus
Velu i3i6
Voir Nicolle (Charles), Charles Ander-
son et Jacques Colas- Belcour.
COLIN (Henri). — • Une subvention
Loutreuil lui est accordée 1 1 72
COMBES (R.) et M. PINEY. — Pro-
téolyse et protéogénèse chez les
plantes ligneuses au cours de l'été
et de l'automne, 942
COMITÉ NATIONAL DE GÉODÉSIE
ET GÉOPHYSIQUE. — Une sub-
vention Loutreuil est accordée à
sa Section de séismologie pour la
création de deux stations séismo-
logiques dans les îles de Tahiti
et de la Nouvelle-Calédonie 1172
CORDIER (P.). — Sur les anhydrides
dialcoyloxysucciniques 538
CORRAL (José Isaac). — Cantidades
complejas et relatividad eliptica,
parte III: Geometrizacion de la fi-
sica en los uni versos positivos (imp.) 611
COSTANTIN (Julien). — Rapport sur
le concours du prix Montagne 1 142
COSTEANU (G.-L). — Sur les piles à
AUTEURS. l3(j5
MM. Pages,
électrolyte fondu. La pile ; oxyde
de cuivre-soude caustique fondue-
zinc 35
COTTE (Gaston). — Un prix Montyon
de médecine et chirurgie lui est
décerné 1 1 47
COTTIER (Henri). — Une subvention
Loutreuil lui est accordée 1 1 72
— Adresse des remercîments 1223
COTTON (Aimé). — Actions de la
lumière polarisée sur certaines
plaques photographiques prépa-
rées à partir de solutions d'argent
colloïdal 599
— Sur le problème de la synthèse asy-
métrique, et sur les actions combi-
nées de la lumière polarisée et d'un
champ magnétique sur certaines
plaques photographiques 657'
— Rapport sur le concours du prix
Henri de Parville de physique 1 1 29
— Sur la synthèse asymétrique et sur
l'existence en solution des com-
posés racémiques 1 2 1 1
COULON (A. de). — Voir Vies (F.), A.
de Coulon, J. Nicod.
COURNOT (Jean). — Voir Roux (Albert)
et Jean Cournot.
COURRÉGELONGUE (Jean). — Sur
l'existence de deux familles de
tourbillons à l'arrière des solides
immergés .' 97 a
COUTURE (E.). — Voir Hugounenq
(L.) et E. Couture.
COUVREUR (Maurice). — Craie bré-
choïde de Plaisir (Seine-et-Oise) . . . 267
— Sur l'épigénie siliceuse conforme et
non conforme des tests de Lamel-
libranches 998
CUÉNOT (Lucien). — Présenté en
seconde ligne pour la place vacante
parmi les membres non résidants
par la mort de M. Depéret 902
CURIE (M me Irène) et M. Frédéric
JOLIOT. — Sur la nature du
rayonnement absorbable qui ac-
■ compagne les rayons 2 du polonium. 1270
CUSCO (M me ). — Une partie des arré-
rages de la fondation Lannelongue
lui est attribuée 1168
— Adresse des remercîments . 1190
CZAPSKA (M Ue W.). — Spectres de
Raman des para, ortho, métaxy-,
lènes .,,.,, ,...,., 32
i3()0
TABLE DES AUTEURS.
D
MM. Pages.
DA COSTA LOBO. — Nouveau mode
de représentation des particula-
rités des couches sphériques so-
laires 277
DÀLLONI (Marius). — Le prix Delesse
lui est décerné 1 1 37
— Adresse des remercîments i ï ç)0
DANGEARD ( Louis) < — Sur tes fora-
minifères enveloppants des oolithes
et des pisolithes 57
DANGEARD (Pierre). — Sur quelques
algues iodifères nouvelles 862
— Un prix Montagne lui est décerné. ... 1 142
DANIEL (Lucien). — Nouvelles obser-
vations sur les Pirocydonia et leurs
générateurs , 3oi
DANILOVA (M.-P.). — Voir Botchkareff
(P.-V.) et M. P. Danilova.
DANJON (Armand). — Déplacement
périodique de la Polaire 84 1
— Résultats obtenus pendant l'éclipsé
du 9 mai 1929 par la mission de
l'Observatoire de Strasbourg à
Poulo Condore 1 190
— Présenté en première ligne pour la
place de directeur vacante à l'ob-
servatoire d'Alger 1 223
DANTAN (J.-L.)* — Voir Gravier (CL).
et J.-L. banian.
DARZENS (Gabriel), — Pose sa can-
didature à la place vacante dans la
Section de chimie par la mort de
M. Ch. Moureu 554
— Condensation du chlorure de l'acide
diméthylacrylique avec le benzène.
Obtention de la diméthylvinyl-
phénylcétone 766
— Sur l'alcool hexahydrophényléthy-
lique et quelques-uns de ses homo-
logues 85î
DARZENS (Georges) et André LÉVV.
— Sur l'alcool phènyldiméthyl-
éthyiique primaire et quelques-uns
de ses dérivés.. 1287
DAUZÉRË (G). — Sur la formation des
charges électriques dans les nuages. 1092
DÂVIDOWlCZ (J.). — Voir Chawenet
(Éd.) et j. Davidowicz.
DAWYDOFF (C. N.). — Sur la pré-
MM.
sence du genre Ctenoplana dans les
eaux de l'Indochine française
DEBRÉ (Robert). — Voir Ramon (G)
et Robert Debré.
DÉCOMBE (L.). — Le mécanisme de
l'émission et l'expérience de Melde.
— L'expérience de Melde et les condi-
tions de Sommerfeld
DEDEDANT (G.). — Contribution
mathématique à l'analyse du
champ de pression
DÉJARDIN (Georges). — Le prix
Hébert lui est décerné
— Adresse des remercîments
DELABY (Raymond). — Voir Cha-
ronnat [Raymond) et Raymond
Delaby.
DELARAYE (Victor). — Un prix
Noury lui est décerné „
DELANOË (P.). — Les Spirochètes
marocains des Ornithodores des
terriers et le spirochète de Man-
souria ne sont pas doués de récur-
rence pour l'homme. Ils consti-
tuent une espèce distincte du spiro-
chète espagnol, Sp. hispanicum S.
de Buen 1926
DELAPLACE (René). — Sur la dispa-
rition de l'hydrogène dans les tubes
à décharge , . . ,
DELENS IPavl). — Sur les propriétés
de certaines familles de courbes. . ,
— Sur une équation d'applicabilité des
surfaces
DELËPINE (Marcel). — Pose sa can-
didature à la place vacante dans
la Section de chimie par la mort
de M. Ch. Moureu
— Est présenté en première ligne.
DEMASS1EUX IM 1 »" N.). —"Action
des carbonates alcalins sur le chlo-
rure de plomb
— Action des carbonates alcalins sur le
bromure, l'iodure et le nitrate de
plomb en solution aqueuse. ......
— Action des oxalates alcalins sur les
sels halogène^ de plomb eu solu-
tion aqueuse
DEMOLON (A.) et G. BARBIER, —
Pages.
i3r5
684
I2DI
IOgi
II29
II 90
I 174
398
849
226
554
1041
',98
53 s
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages
Fixation et mobilisation de P 2 O 5
dans les limons t o 10
DEMOULIN (A.). — Sur la théorie des
réseaux io53
— Errata relatif à cette communica-
tion 1 334
DEMOUSSY (Emile). — Une subven-
tion Loutreuil lui est accordée. .... 1 1 72
— Adresse des remercîments 1 19°
DEMTCHENKO (B.). — Sur un pro-
blème inverse au problème de Di-
richlet 7 ,j5
DEPÉRET (Charles). — L'Académie
des sciences d'Athènes adresse des
compliments de condoléances à
l'occasion de sa mort 3?9
— Son remplacement parmi les membres
non résidants.. 722, 819, g5i, g63„ 1 1 89
DESGREZ (Alexandre). — Rapport
sur le concours du prix Pou-
rat 1 1 55
DESGREZ (Alexandre) et P. RÉ-
GNIER. — Étude, expérimentale
de l'action de l'eau d'Évian dans
les néphrites provoquées {40
DESLANDRES (Henri). — Membre du
Conseil de perfectionnement de
l'École polytechnique 16, 554
■ — ■ Annonce un déplacement de séance
à l'occasion des fêtes de l'Assomp-
tion 3i3
— Souhaite la bienvenue à M. Tanaka-
date 3 1 3
— Champ magnétique du Soleil, général
et extérieur 4 [ 3
— Rapport sur le concours du prix
Valz na3
DHÉRÉ (Charles). — Demande l'ou-
verture d'un pli cacheté con-
tenant une note intitulée : « Dis-
positif permettant de compenser
les variations d'intensité lumi-
neuse résultant, dans le spectre,
du mode de dispersion par les
prismes » 609, 610
DODE (L.-A.). — Juglandacées, Myria-
cées, Casuarinacées, in Flore géné-
rale de l'Indochine, fasc. 9, tome 5,
(imp.) . io5a
DOP (Paul). — Sur deux genres
nouveaux de Bignoniacées du
Tonkin 1096
— Le prix de Coincy lui est décerné .... u44
1^97
MM. Pages.
— Adresse des remercîments 1 190
DORABIALSKA (M lle A). — Le débit
de chaleur du polonium 988
DOSTAL (R.). — Sur la reproduction du
Caulerpa 49^
DOUBROW (S.). — Voir Policard {A.),
S. Doubrow et M. Boucharlat.
DOUIN (Charles), — Le prix Thore
lui est décerné 1 1 44
DOURGNON (J.) et P. WAGUET. —
Procédé de calcul des éclairements
produits par des sources non ponc-
tuelles rayonnant suivant la loi de
Lambert et de brillance cons-
tante 36 1
DOUVILLÉ (Henri). — Fait hommage
de la Notice nécrologique qu'il a
consacrée à Jacques de Morgan. , . . g63
— Remarques au sujet d'une communi-
cation de MM. H. de Bôckh et P.
Viennot 1002
— Rapport sur le concours du prix
Gay 1124
DRZEWIECKI (S.). — Sur la détermi-
nation de la vitesse du son, basée
sur la théorie cinétique des gaz .... 1 22
DUBOIS (Emmanuel). — Sur l'effet
Volta dans la vapeur d'eau et dans
l'hydrogène g3
— Sur l'effet Volta. Influence de l'oxy-
dation des électrodes 1260
DUBOIS (P.). — Voir Geloso (M.) et P
Dubois.
DUBOS (Bernard J.). — Adresse une
note intitulée « Création et utili-
sation industrielle de tourbillons
atmosphériques et des trombes
dans les régions chaudes et tem-
pérées », 1 333
DUBOSCQ (O.). — Voir Léger (£,.) et O.
Duboscq.
DUBREUIL (P.). — Quelques complé-
ments au théorème de Nœtber, . . , 672
DUBRISAY (René). — Une subven-
tion Loutreuil lui est accordée .... 1 172
— Le Grand prix des sciences physiques
lui est décerné J 109
— Adresse des remercîments 1 19°
DUBRISAY (René),Jean TRILLAT et
ASTIER. — Sur les suspensions
de kaolin dans divers milieux 4 1
DUBRISAY (René) et Albert SAINT-
MAX EN. — Sur l'autoxydation de
l'hydroquinone 694
i3q8
TABLE DES AUTEURS.
554
101
MM. Pages,
DUCHAUSSOY (H.). — Les anciens
vignobles de la région de Meudon
( im P-)
DUCLAUX (J.) et R. TITEICA. —
Equilibres miceliaires et équilibres
de membranes
DUFAY (J.) et m* R. SCHWÉGLER.
— Sur la mesure visuelle des bril-
lances très faibles 1 261
DUFOUR (Paul). — Présenté en se-
conde ligne pour la chaire de
Machines vacante au Conserva-
toire national des arts et métiers ... 77
DUFRAISSE (Chahles). — Voir Mou-
reu [Charles], Charles Dufraisse et
Paul Gagnon.
DUFRAISSE (Charles) et Roger
NETTER. — Recherches stéréo-
chimiques dans la série de la benza-
lacétophénone. L'isomérie stéréo-
chimique des cz-bromo-o-éthoxy-
benzalacétophénones 299
DUMANOIS et MONDAIN-MONVAL.
— Sur l'oxydation directe des
hydrocarbures par l'air 761
MM.
DUNOYER (Louis). — Le prix Valz
lui est décerné
■ — ■ Adresse des remercîments
DUPIN (M u <> M.). — Voir Boutaric {A.)
et M Ee M. Dupin.
DUPONT (G.) et J. LÉVY, — Sur
l'autooxydation de l'acide abié-
tique
— Id. Action des catalyseurs
DUPONT (Lucien). "— Action des
alcalis caustiques à haute tempé-
rature sur les matières albumi-
noïdes
DURAND (Adrien). — Inauguration
de son monument ,
DURAND (Georges). — Sur la con-
struction de Cantor-Minkowski
dans l'espace
DUREPAIRE (Michel).— Voir Turpain
(Albert) et Michel Durepaire.
DUVAL (Clément) et M me Clément
DUVAL. — Étude des cobalti-
pentammines et recherches sur un
nouveau cas d'isomérie
Pages.
1123
1190
763
920
922
5o5
443
537
E
ÉCOLE NATIONALE' VÉTÉRINAIRE
DE TOULOUSE. — Une subven-
tion Loutreuil est accordée à sa
bibliothèque 1 1 73
ÉCOLE SUPÉRIEURE D'ÉLECTRI-
CITÉ. — Une subvention Lou-
treuil est accordée à sa biblio-
thèque 1 1 73
— Adresse des remercîments 1 1 go
EGINITIS(Déméthius). — Assiste à une
séance 54g
EINSTEIN (Albeht). ■ — Assiste à une
séance 789
EMERY (Eugène). — Le prix de la
Marine est décerné à sa mémoire. . . 1 1 27
— Sa veuve adresse des remercîments . . 1 igo
ÉMIR (Fahir). — Solutions superfi-
cielles et vernis moléculaires. Étude
de quelques corps et détermination
des longueurs de leurs molécules. . . a3g
ESCANDE (L.) et TEISSIE-SOLIER.
— Sur la détermination chrono-
photographique du potentiel des
vitesses dans les écoulements plans
par application du théorème de
Stokes, et sur la similitude des bar-
rages déversoirs 317
ESCHEVANNES (Carlos d') — Les
rayons ultraviolets (imp.) 611
ESCLANGON (Ernest). — Pose sa can-
didature à la place vacante dans
la Section d'astronomie par la
mort de M. P. Puiseux 476
— Est présenté en première ligne .... 882
— Est élu 8g3
— Son élection est approuvée 1046
EVANS. — Assiste à une séance 473
TABLE DES AUTEURS.
^99
F
MM. Pages.
FABRY (Charles). — Obtient des suf-
frages au scrutin pour l'élection d'un
membre du Conseil national des
recherches scientifiques et indus-
trielles et des inventions 820
— Rapport sur le concours du prix
Hébert 1 1 29
— Id. du prix Hughes 1129
■ — Fait hommage d'un fascicule résu-
mant les travaux de la « Réunion
de l'ozone et de l'absorption atmo-
sphérique » qui a eu lieu sous sa
présidence 1 22 1
FAGUET (Michel). — Voir Richet
[Charles) et Michel Faguet.
FAIDUTTI (Marcel). — Transposi-
tions d'oxydes d'éthylène dans la
série terpénique.. 854
FATOU. — Sur un critère de stabilité. . . 967
FAUNE DES COLONIES FRANÇAI-
SES. — Une subvention Loutreuil
lui est accordée 1 173
■ — Adresse des remercîments 1 190
FAVARD (J.). — ■ Recherches sur les
courbes convexes et les couvercles.. 828
FAVREL (G.). — Obtention d'azoïques
mixtes correspondant à des alcoy-
lacétylacétones 335
FAYE (E.). — ■ Adresse des remercîments
pour une subvention accordée sur
la Fondation Loutreuil 1228
FAYET (Gaston). — Observatoire de
Nice (Fondation R. "Biehoffsheim),
Etoiles intermédiaires (Zone — 5°
à + 5°). Catalogue et mouvements
propres (imp.) 722
— Le prix Damoiseau lui est décerné ... 1 1 22
— Adresse des remercîments 1 igo
— Une subvention Loutreuil lui est
accordée 1 1 72
FÉDOROFF (W.-S.). — Sur la crois-
sance des fonctions analytiques et
de leurs dérivées 837
FERRIE (Gcstane). — Fait hommage
du « Repueil des travaux de
l'Assemblée générale de l'Union
Radio scientifique internationale
tenue à Washington en octobre
1927 et à Bruxelles en septembre
1928" » 1222
MM. Pages.
FERY (Charles). — Le prix Gaston
Planté lui est décerné 1 128
FICHOT (Euctne). — Sur les ondes de
Poincaré dans un canal tournant . . 401
FINIKOFF (S.). — Sur les suites de
Laplace contenant des congru-
ences de Wilczynski 517
FISCHER (Hans) et Albert KIRR-
MANN. — Synthèse de quelques
mésoporphyrines 467
FLAHAULT (Charles). — Membre delà
Commission chargée de dresser une
liste de candidats à la place de
membre non résidant vacante par
la mort de M. Ch. Depéret 819
FLEURY (P.) et P. AMBERT. — Sur
la précipitation des sucres et des
polyols à l'état de complexe cupro-
barytique 1282
FLINOIS (Alfred). — Un prix Rivot
lui est décerné 1 169
FLORENTIN (Daniel). — Le prix
Montyon des arts insalubres lui
est décerné 1 1 3o
— ■ Une médaille Berthelot lui est dé-
cernée 1 i5g
— Adresse des remercîments 1 190
FOCK (V.). — Sur les équations de
Dirac dans la théorie de relativité
générale 2 5
FOËX (Et.) et Et. ROSELLA. .Con-
tribution à nos connaissances sur
le Piétin du Blé 777
FONTAINE (Maurice). — De l'action
des fortes pressions sur la respira-
tion des algues 647
FORET (M lle Jeanne). — Une subven- .
tion Le Chatelier lui est attribuée.. 11 77
FORRER (R.). — Voir Wéiss (Pierre) et
R. Forrer.
■ — Voir Weiss (Pierre), R. Forrer et F.
Birch.
FOSSE (Richard). — Un prix Jecker
lui est décerné 1 i3i '
FOSSE (R.), A. BRUNEL et P. de
GRjEVÉ. — Transformation
diastasique de l'acide urique en
acide allantoïque 2l3
— Errata relatifs à cette communica-
tion. , 653
?
i4oo
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
— Sur l'allantoïnase et l'origine de
l'acide allantoïque chez les végé-
taux 716
FOUR NIER. — Voir Lyon {Roger}, G.
Fron et Fournier.
FOURNIER (Ernest).— Observations
sur le tour du monde par le Graf-
Zeppelin 345
— Remarques sur le guidage magné-
tique des navires. 098
FOURNIER (Georges) et Marcel
GUILLOT. — - Sur le rayonnement
responsable du relèvement final des
courbes d'absorption relatives au
Ra (D + E) 1079
FOURNIER (M.). — Voir Guyot (A.) et
M. Fournier.
FRANÇOIS (Maurice). — Étude de la
dissolution des composés
Hg Br .2 NH 1 et Hg Cl .2 NH 3 . . . . 583
FRÉCHET (Maurice). — Sur la repré-
MM. Pages,
sentation de la fonction complexe
uniforme la plus générale par la
somme de deux fonctions plus
simples 274
FRËMONT (Charles). — Les arrérages
de la fondation Trémont lui sont
décernés . , 1 1 70
FRIEDEL (G.) et V, MAIKOWSKY.
— Sur les mesures de températures
dans les sondages 891
FRIEDHEIM (Ernst A.-H.). — A pro-
pos du potentiel d'oxydo-rédue-
tion de tissus des mammifères 266
FRODA (Alex.). — Résolution géné-
rale des équations algébriques. . . . 00,3
FRON (G.), — Voir Lyon [Roger), G.
Fron et Fournier).
FURON (Raymond). — La position des
grès paléozoïques au nord du
moyen Niger (Soudan français). . , . ioq3
G
GABIANO (P.). — Voir Mallemann [R.
de) et P, Gabiano.
GAGNEPAIN (F.). — Urticacées, in
Flore générale de l'Indochine,
fasc. 9, tome 5 (imp.) ioû2
GAGNON (Paul). — Voir Moureu
(Charles), Charles Dufraisse et
Paul Gagnon.
GALLARDO (Angel). — Assiste à une
séance 667
GALVEZ (Eduardo M"). — Cons-
tantes caractéristiques des géné-
rateurs électriques 329
— Chute de potentiel dans les généra-
teurs électriques 36o
GAMBIER (Bertrand). — Le prix
Saintour lui est décerné .......... 1 1 67
GARD. — Pourridié et carbonate de
chaux 497
GARREAU (M lle Y.) et M. N. MARI-
NESCO. — Polarisation diélec-
trique des solutions d'ovalbumine., 33 1
, GAUBERT (Paul). — Le prix Petit
d'Ormoy des sciences naturelles
lui est décerné 1 1 64
GAUCHET (L.). — Adresse un Rapport
relatif à une subvention accordée
en 1928 sur la Fondation Lou-
treuil 669
t
GAUDEFROY (G). — Demi-onde et
quart d'onde achromatiques par
superposition de plusieurs lames
cristallines 1 289
GAURIER (Ludovic). — Le prix Gay
lui est décerné 1 124
— Adresse des remercîmentg r 1 90
GAUTHIER (H.). — Sur la faune aqua-
tique du Sahara central 201
— Le prix de la fondation Savigny lui
est décerné 1 146
GAUTIER (Claude). — Une subven-
tion Loutreuil lui est décerné 1 1 72
— Adresse des remercîments 1 190
GAUTIER (Paul). — Un prix Gegner
lui est décerné 1 1 70
GAUTIER (Raoul). — Assiste à une
séance , {73
GELFOND (A.). — Sur les nombres •
transcendants 122}
GELOSO (M.) et M Ue L.*S. LÉVY. —
De l'influence de l'ammoniaque
sur l'adsorption des sels de cuivre
ou de nickel 1 7S
GELOSO (M.) et P. DUBOIS. "— Sur la
réduction du permanganate par
les sels manganeux ag6
GÉNAUD (Paul). — Les échanges
d'ions entre cellules de levures et
TABLE DES
MM.
solutions de nitrate de plomb ......
GENEVOIS (Louis). — Le prix Phili-
peaux lui est décerné.
— Adresse des remercîments
GENTIL (M me Louis). — Le prix Hel-
bronner-Fould lui est décerné
— Adresse des remercîments
GERARDS (Emile). — Le prix Jean-
Jacques Berger est décerné à sa
mémoire
— Sa veuve adresse des remercîments. .
GERGEN. — Voir Mandelbrojt et Gergen.
GHEORGHIU (Trajak D.j. — Sur
l'absorption des tartrates de cuivre
droit et gauche et de leur mélange..
GILLET (A.) et D. GUIRCHFELD. —
Sur l'existence d'un équilibre chi-
mique dans J'autoxy dation
GINDRE (R.), — Sur un phénomène
d'optique atmosphérique
GIRAUD (Georges). — Sur certains
problèmes analogues au problème
de la chaleur ■
— Errata relatifs à cette communica-
tion
GIROUD (Antoine). — Voir Bulliard
(Henri) et Antoine Giroud.
GOIG (Sevekia.no). — Compressibilité
de l'oxyde de carbone à o° au-
dessus de 5o atmosphères
GOLDSTEIN (L.). — Sur le traitement
relativiste du problème de plu-
sieurs corps
— Voir Laporte (M.) et L. Goldstein.
GÔTZ (F.-W. Paul). — Voir Chalong
(Daniel) et F.-W. Paul Gotz.
GRAEVE (P. de). — Voir Fosse (R.), A.
Brunel et P. de Graet'é.
GRARD (J.). — Action des dérivés
organo-magnésiens mixtes sur
l'acétal propargylique
— Sur quelques réactions de l'acétal
propargylique
GRASSE (P.fet M u e O. TUZET. — Les
t^gosomes dans la spermatogenèse
des Mollusques prosobranches et
leurs rapports avec le noyau
GRAVIER (Charles). — Sur les carac-
tères sexuels secondaires des Li-
mules ,
— Rapport sur le concours du prix
Henri de Parville, ouvrages de
sciences
Pages
Soi
i i 55
1190
1169
u 90
1166
1190
1260
691
749
43a
?46
:,4l
31.
Id. du prix Lallemand.
HT?
Il6l
AliTEURS. r4oi
MM. Pages.
GRAVIER (Ch.) et J.-L. DANTAN. —
Nouvelles observations sur les
stolons sexués du Syllis (Haplosyl-
lis) spongicolv Grube (Annélide
polychète) i5j
GREBEL (A.). — Variation de la tem-
pérature d'allumage spontané des
carburants additionnés de diffé-
rentes substances 90
— Id. en fonction de la proportion de
ces différents corps dans le mélange 856
GREDY (Mile V.). — Voir Bowgi&l (M.)
et M"e V. Gredy.
GRUMBACH (A.) et S. SCHLIVITCH.
— Du rôle de l'oxygène de l'air
dans les piles photo voltaïques à
liquides colorés 753
GRUVEL (Abel). — De quelques parti-
cularités océanographiques ob-
servées sur les côtes de Syrie m
— Sur une carte de pêche d'une partie
de la côte occidentale du Maroc. . . io65
— Pose sa candidature à la place va-
cante dans la Section d'économie
rurale, par la mort de M. Lindet. . . 1 190
GRUZEWSKA (M™ Z.). — Voir Brocq-
Rousscau, M me Z. Gruzewska et
M. G. Roussel.
GUASTALLA (Jean). — Solutions
superficielles de l'acide oléique.
Mesure des très basses pressions . . . 24 1
GUÉRIN (Paul). — Les Papilionacées-
Lotées à acide cyanhydrique 1 1 5
— La teneur en acide cyanhydrique des
Lotus 1 1 1
GUÉRY (M'ie Suzanne). — Un prix
Montyon de médecine et chirurgie
lui est décerné 1 1 48
GUICHARD (A.). — Sur l'ontogénie '
de la feuille végétative du Carex
Glaucah 368
GUILLAUME (A.). — Des pertes en
alcaloïdes au cours de la dessicca-
tion des plantes dans des condi-
tions variées ' -06
GUILLET (A). — Sur l'emploi d'un
détecteur à galène dans les mesures
opérées par courant variable 1070
GUILLET (Léon). — Fait hommage
du <i Compte rendu des fêtes du
Centenaire (1929) de l'École cen-
trale des arts et manufactures ».. . 553
GUILLET (Léon) et Marcel BALLAY.
— La corrosion des alliages d'alu-
l402
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
minium dans la vapeur d'eau sur-
chaufiée 55i
— La corrosion des aciers cémentés ou
nitrurés 961
GUILLOT (Mabcel). — Voir Fournier
(Georges) et Marcel Guillot.
GUIRCHFELD (D.). — Voir Giïlet iA.)
et D. Guirchjeld.
MM. Pages.
GUNTHER (M.). — Sur une applica-
tion des intégrales de Stieltjes au
problème de Neumann 447
GUYOT (A.) et M. FOURNIER.— Nou-
velle méthode générale de prépa-
ration des aminés primaires et
secondaires 9 2 7
H
HAAG (J.). — Extension des conditions
de Phillips concernant le spiral. ... 86
— I. Extension de la méthode de Résal-
Caspari pour la déformation du
spiral. — II. Sur la suspension
élastique des pendules; rectifica-
tion de priorité 142
— Théorie générale de la synchronisa-
tion 1244
HADAMARD (Jacques). — Rapport
sur le concours du prix Francœur. . 1 1 20
HAENNY (C). — Voir Marie (C.) et C.
Haenny.
HAMEL (A. et G.). — Sur l'hétéro-
gamie d'une Cladophoracée, Lola
(nov. gen.) lubrica (Setch. et
Gardn.) 1094
HAMY (Maurice). — Rapport sur le
concours du prix Lalande 1 122
HAM ^ (Robert). — Une subvention
Loutreuil lui est accordée 1172
— Adresse des remercîments 1 190
HARLEN (Hasso). — Sur quelques
propriétés des ensembles connexes. 38g
HASKELBERG (L.). — Voir Weizmann
et L. Haskelberg.
HASSE (E.). — Voir Perrier (Georges) . . 5i4
HAZARD (René). — Recherches sur
l'antagonisme de la base tropine
(tropanol) et de la pilocarpine sur
le cœur 874
HEE (A.). — Influence des vagues de
froid sur la respiration des végé-
taux 370
HEGH (Emile). — Les Tsé-Tsés (imp.).. io52
HEIM DE BALSAC. — Voir Labbé (H.),
Heim de Balsac et R. Lerat.
HEITZ-BOYER (M.). — Voir Champy
(Ch.) et M. Heitz Boyer.
HELBRONNER (Paul).— Rend compte
de la cérémonie d'inauguration du
monument du Capitaine Adr en,
Durand 5o5
— Fait hommage du Tome IX de sa
« Description géométrique dé-
taillée des Alpes françaises » 609
HENRI (Yves) et Maubice de VISME.
— Documents de démographie et
riziculture- en Indochine (imp.).. . . 611
HERBAIN (Maurice). — Voir Mascré
■ (Marcel) et Maurice Herbain.
HERBRAND (J.). — Sur le problème
fondamental des Mathématiques.. 554
— Errata relatifs à cette communica-
tion 7?o
— Recherche des solutions bornées de
certaines équations fonctionnelles.. 669
— Errata relatifs à cette communica-
tion 811
HERZOG (E.). et G. CHAUDRON. —
Sur l'altération des propriétés
mécaniques des tôles de duralumin
après corrosion par l'eau de mer. . . 1087
HICKEL (R.) et A. CAMUS. — Faga-
cées in Flore générale de l'Indo-
chine, fasc. 9, tome, V (imp.) io5p
HIRSCHAUER (Louis) et Augustin
TALON. — La formule auto-ferro-
viaire des transports rapides à
grand rendement 902
HKEMMERER (Paul). — Auge und
Sehkraft (imp.) 140
HOCART (Raymond) et Jacques de
LAPPARENT. — Sur la bœhmite
des bauxites 995
HOCH (J.). — Voir Ramart-Lucas (M me )
et M. J. Hoch.
HOCHREUTINER (B. P. C). — Un
nouveau genre modifiant un peu
notre conception de la famille des
Malvacées 1 3oo
HOLM (Erik A.). — Sur l'état dit Sama-
Zustand. 483
HOPITAL SAINT-LOUIS. — Une suh-
TABLE DES AUTEURS.
1 172
■9
MM. Pages,
vention Loutreuil est accordée à
son Musée d'histologie
HORAK (Z.). — Sur le problème fonda-
mental du calcul intégral absolu. . .
HOSTINSKY (B.). — Sur les probabi-
lités des phénomènes liés en chaîne
de Markoff. . '.
HRDLICKA (Josef). — Une méthode
pour la mesure de la clarté efficace
des objectifs photographiques
HUGOUNENQ (L.) et E. COUTURE.
78
i4o3
MM. Pages.
— Sur l'activité photochimique
de divers stérols et sur la nature
de leur action 47
HUMBERT (Georges). — Œuvres,
. »■ 1 721
HUMBERT (Pierre) et Gaston JULIA
— Œuvres de G. Humbert, t. I
(imp.) 721
HUSTACHE (A.). — Curculionides de
la Guadeloupe. Première partie
(imp.) 1062
I
IBANEZ DE IBERO (Carlos). — El
Tûnel intercontinal de Gibraltar
(imp.) 722
INSTITUT NATIONAL AGRONO-
MIQUE. — Une subvention Lou-
treuil est accordée à sa biblio-
thèque 1 173
IVANOFF (D.j. — Sur les carbonates
organomagnésiens mixtes vrais ... 5 1
— -Sur quelques propriétés des carbo-
nates organomagnésiens mixtes
vrais • g3o
JACQUÉ (L.). — Voir Brunschmg (R.)
et L. Jacqué.
JACQUET (Ch.). — Voir Mathias (E.)
et Ch. Jacquet.
JANET (Maurice). — Leçons sur les
systèmes d'équations aux déri-
vées partielles (imp.) 820, 1233
JANET (Paul). — Rapport sur le con-
cours du prix Gaston Planté n 28
JANVIER. — Un prix Hirn lui est
décerné 1,171
JAYLES (Paul). — Sur la ehloruration
électrolytique du benzène en mi-
lieu méthylique 686
JOB (André) et Georges CHAMPE-
TIER. — Fixation de l'acétylène ■
par le bromure de phényl-magné-
sium en présence de perchlorure
de fer 1 089
JOB (P.) et LIOU OUI TAO. — Sur les '
sulfates acides cobaltiaquopen-
tammoniques et diaquotétram-
moniques 641
JOLIOT (Frédéric). — Sur les pro-
priétés électro chimiques du polo-
niu m 986
— Voir Curie (M me Irène) et M. Frédéric
Joliot.
JOLLAND (L.). — Sur la conductibilité
des sels solides aux températures
élevées . 743
JOUBIN (Louis). — Rapport sur le con-
cours du prix Cu vier 1 1 45
JOUIS (Edg.). — Voir Brioux [Ch:] et
Edg. Jouis.
JOYET-LAVERGNE (Pb.). — Une
démonst ation expérimentale des
lois de sexualisation cytoplas-
mique 409
JOYEUX (Charles). — Un prix Mon-
tyon de médecine et chirurgie lui '
est décerné 1 148
JULIA (Gaston). — Sur un développe-
ment des fonctions holomorpb.es. . .
— Voir Humbert [Pierre) et Gaston
Julia.
JUNGEN (R.). — Remarque sur un
théorème .de M. Hadamard relatif
à la multiplication des singula-
rités 395
827
i4o4
TABLE DES AUTEURS.
MM Pages.
KANTOROVITCH (Léonidas). — Sur
les ensenjbles projectifs de la
deuxième classe is33
KARPEN (Vasilesco). — Peut-on dé-
montrer la relation de Maxwell-
Clausius sans recourir au principe
de Carnot ? 35g
KAWAGUCHI (Akitsugu).— Sur les
différentes connexions de l'espace
fonctionnel 436
KERÉKJARTO (B. de). — Assiste à
une séance 8l3
KESSEL (VVitol ).— Sur la complexité
des termes du spectre de résonance
des vapeurs de tellure 94
KHOUVINE (M^e y.), MM. E. AUBEL
et L. CHEVILLARD. — Sur Ja
transformation de l'acide pyi'u-
vique en acide lactique dans le
foie H02
KIRRMANN (Albert). — Voir Fischer-
(Hans) et Albert Kirrmanti.
KLING (A.) et A. LASSIEUR. — Sur
l'exposant d'hydrogène de l'eau. . . 637
KŒNIGS (Gabriel). — Membre de la
Commission chargée de dresser une
liste de candidats à la place de
membre non résidant vacante par
la mort de M. Ch. Depéret 819
KOFMAN. — Cluzet (J.) et Kojman.
KOLOSSOF (G.). — Errata relatifs à
une précédente communication
(t. 189, 19^9 p. 1093) 653
KOLTZOFF (N.-K.). — L'élément du
temps dans l'excitabilité physico-
chimique i3l8
KOPACZEWSKI (W.). — Voir Arcis-
zewski {W.} et W. Kopaczetvski.
MM. Pages.
KOURENSKY. — Sur les intégrales des
équations du mouvement d'un
corps solide dans un liquide 477
— Sur les cas les plus généraux d'inté-
grabilité des équations du mouve-
ment d'un corps solide dans un
liquide 838
KOVANKO (A ). — Sur une classe de
fonctions presque périodiques qui
engendre les classes de fonctions
p. p. de W. StepanoB, H. Weyl et
BezicoTitch 3<)3
— Erratum, relatif à cette communica-
tion -lis
KRAITCHIK (Maurice). — Recherches
sur la théorie des nombres, tome II,
Factorisation (imp.) 722
KRAWTCHOUK. — Sur la résolution
approchée des équations différen-
tielles linéaires 439
— Sur là recherche des nombres carac-
téristiques et des fonctions fonda-
mentales 5ig
— Sur une généralisation des poly-
nômes d'Hermite 620
KREBS (H.). — Sur la déformation des
surfaces io55
KTÉNAS (Cq.n-stant A.).— Sur le carac-
tère alcalin des laves des volcans
d'Antiparos (Cyelades) '189
— Nouvelles recherches sur les carac-
tères pétrochimiques de la caldeira
de Santorin.. 996
— Les limites de la région mixte
égéenne. Essai de synthèse géolo-
gique 1 196
LABAUME PLUVLNEL (Aymajrd-e).—
Présenté en seconde ligne pou™ la
place vacante dans la Section d'as-
tronomie par la mort de M. Pui-
seux
LABBÉ (H.), HEIM DE BALSAC et R.
882
LERAT. — Les théostérols du
cacao
LABROUSSE (F.) et J. SAREJANNL
— Changements de réaction et
phénomènes d'oxydo - réduction
observés au cours du développe-
80.i
TABLE DÈS AUTEURS.
i4o5
MM. = Pages.
ment de quelques champignons . . . 8o5
LACROIX (Alfred). — De retour dé
son Voyage aux Indes Neerlan-
' daises, donne des renseignements
sur'le Fourth Pacific Science Con-
gress, où il a représenté l'Académie. 34.5
— Annonce la mort de Sir E. Ray Lan-
kester, Associé étranger 352
— Annonce que les tomes 186 (1928,
I er semestre) et 187 (1928, 2 e se-
mestre) des Comptes rendus sont
en distribution au Secrétariat..
— Membre de la Commission chargée de
dresser une liste de candidats à la
place de Membre non résidant
vacante par la mort de M. Gfo. De-
pèret
— Rapport sur le concours du Prix
d'Ormoy sciences naturelles
— Id. du prix Jean-Jacques Berger
— Id. du prix Thorlet
— Id. de la fondation Lannelongue
— Id. du prix Hélène Helbronner-Fould.
— Id. de la fondation Trémont
— Id. de la fondation Gegner
— Id. de la fondation Loutreuil
— Id. de la fondation Noury
LAFAY (A.). — Demande l'ouverture
d'un pli cacheté contenant une
Contribution à l'étude de l'effet
Chilowski et une Note complémen-
taire
LAFFITTE (P.). — Voir Prettre [M.) et
P. Laffitte.
LÀGRULA (Joanny Ph.). — Sur le
relevé rapide de la position photo-
graphique précise d'un astre errant
ou non catalogué, par la méthode
Schlesinger 88
— Présenté en deuxième ligne pour la
place de directeur vacante à ¥Ob*
servatoire d'Alger 1228
LAMBERT (J.). — Sur des Echinides
éocènes de Madagascar 192
LAMBERT (P.) et J. LECOMTE. —
Spectromètre enregistreur pour
l'infrarouge 1 55
LAMBREY (Maurice). — Sur le
spectre d'absorption de l'oxyde
azotique 574
LAMEERE (Auguste). — Assiste à une
séance 1 1 89
LANNESDEMONTEBELLO (M=»G.).
— Fait hommage de lettres de André
5o5
819
1164
1166
1168
1168
1169
1170
11 70
1171
1175
820
MM. Pages ;
Marie Ampère. i>
LAPORTE (M.) et La. GOLDSTErN.
— Sur l'activation dans les gaz
rares 689
LAPPÀRENT (Jacques de). — Voir
Hocart (Raymond) et Jacques de
Lapparent.
LAPPO-DANILEVSKI (J.-A.). — La
généralisation de la formule de
Jacobi, concernant le déterminant,
formé des solutions d'un système
d'équations différentielles linéaires. 557
— Les expressions explicites des inva-
riants d'un groupe de monodromie
d'un système d'équations diffé-
rentielles linéaires à coefficients
rationnels arbitraires
— ■ Fonctions analytiques d'une seule
substitution variable
LAPRESLE (A.). — Nouveau prin-
cipe d'établissement des grandes
souffleries aérodynamiques
LAREMBERGUE (Marc de). — Étude
eytologique de l'autofécondation
chez Limnœa auricularia L ...;.. .
LASSIEUR (A.). — Voir Kling (A.) et
A. Lassieur.
LAUBEUF (Max.). — Fait hommage
d'une étude intitulée «Le Sauve-
tage des Sous- Marins » . . .•
LAUNAY (Louis de). — Rapport sur
le concours du prix Victor Raulin. .
LAVAUDEN (L.). — Sur un nouveau
Carnivore malgache du genre Eu-
pleres
— - Sur le Chat sauvage de la Corse
LAZAREV et PONOMAREV. — Tra-
duction en russe de : La silice et
les silicates de H. Le Chatelier
LEBEAU (Faux). — Présenté en troi-
sième ligne pour la place vacante
dans la Section de chimie par la
mort de M. Moureu
LE BEL (J.-A.). — Sur les étincelles qui
jaillissent des stalactites frappées
violemment avec un outil d'acier . . 890
LEBEUF (Auguste). — M. E. Picard
annonce sa mort et rappelle ses
principaux travaux 121
— La Société Astronomique de Russie
adresse des condoléances à l'occa-
sion de sa mort 476
LECAT (Maurice). — La prévision de
I'azéotropisme binaire 990
674
1235
632
1027
433
1140
i&7
1023
7S2
1041
l4o6 TABLE DES
MM. Pages.
.LE CHATELIER (François). — Voir
Portevin (Albert) et François Le
Chatelier.
LE CHATELIER (Henry). —
Membre du Conseil de perfec- *
tionnement de l'École polytech-
nique i6, 554
— La silice et les silicates traduit en
russe par MM. Lazarev et Pono-
marev (imp.) 722
— Rapport sur le concours du Grand
prix des sciences physiques 1 1 5g
— Id. de la fondation Le Chatelier 1 1 77
LECOMTE (Henri). — Rapport sur le
concours du prix de Coiucy u44
— Fait hommage du fascicule 9,
tome V, de la « Flore générale de
l'Indochine » 1002
LECOMTE (J.). — Voir Lambert (P.) et
J. Lecomte.
LECORNU (Léon). — Rapport sur le
concours du prix Poncelet 1 121
LECUIR (René) — Voir Pascal (Paul)
et René Lecuir.
LEDOUX. — Sur un mode de repré-
sentation analytique de l'écoule-
ment par les déversoirs 276
LÉGER (L.) et 0. DUBOSCQ. — L'évo-
lution des Paramœbidium, nou-
veau genre d'Eccrinides, para-
site des larves aquatiques d'In-
sectes 7D
LÉGER (Marcel). — Un prix Bréant lui
est décerné 1 1 5 1
LEGRIS (R.). — Voir Bruhat (G.) et B.
Legris.
LEMAIRE. — Hypocycloïdes et épicy-
cloïdes (imp.) 721
LEMAIRE (André). — Voir Lœper,
André Lemaire et Jean Patel.
LEMARCHANDS (J.). — Recherches
sur les transformations et plus
spécialement sur la saponification
des réserves grasses dans les graines
au cours de la germination 87a
— Sur les proportions, la localisation
des hydrates de carbone dans la
graine d'Helianthus annuus et
leurs variations au cours de la ger-
mination 1 323
LEPAPE (A.) et G. COLANGE. — Re-
lation entre les titres en ozone de
l'air du sol et de l'air de la haute
atmosphère 53
AUTEURS.
MM. . Pages.
LÉPINE (P.). — Voir Levaditi (C.) et
P. Lépine.
LERAT (R.). — Voir Labbé (H.), Heim
de Balsac et R. Lerat.
LEREBOULLET (Pierre). — Un prix
Bréant lui est décerné 1 1 5 1
LE ROND (Loois). — Demande l'ou-
verture d'un pli cacheté qui, ou-
vert en séance, contient un Mé-
moire sur « les éléments de la na-
ture » 894
LE ROUX (J.). — ■ Les bases théoriques
de la loi de gravitation 523
LEROUX (Pierre). — Étude de l'ab-
sorption d'un cristal de dialogite . . 162
LEROUX-ROBERT (Robert). — Le
prix Argut lui est décerné 1 1 54
LESAGE (Pierre). — Suite des.re>
cherches sur le caractère précocité
et son hérédité dans le Lepidium
sativum 773
— Le prix Lonchampt lui est décerné. . . 1167
— Adresse des remercîments 1190, 1223
LESNE (Pierre). — Sur la distribution
des Glossines dans la région du
Zambèze de Chemba (Afrique
orientale portugaise) i3i3
LESPIEAU (Robert). — Présenté en
troisième ligne pour la place va-
cante dans la Section de chimie
par la mort de M. Moureu 1041
LE THOMAS (Aucdste). — Influence
de la structure de la fonte sur les
altérations subies aux tempéra-
tures élevées 689
LEVADITI (G) et P. LEPINE. —
Mécanisme de l'état réfractaire
naturel des simiens inférieurs à
l'égard du virus herpéto-encépha-
litique 66
LEVADITI (C.) et F. R. SELBIE. —
Mode de transmission de l'éry-
thème polymorphe aigu épidé-
mique 1 332
LEVAILLANT (R.). — Passage des
éthers sulfureux aux éthers chlo-
rosulfoniques et aux éthers sulfu-
riques neutres 465
LEVASSEUR (Albert). — Formules
simples permettant, dans tous les
cas, le calcul rapide des résistances
ohmiques en courant alternatif. . . . 029
LE VIET (K.). — Voir Meunier. (L.) et
K. Le Viet.
TABLE DES AUTEURS.
1407
MM. Pages.
LÉVY (André). — Voir Darzens (Geor-
ges) et André Lévy.
LÉVY (Jl). — Voir Dupont (G.) et J.
Lévy.
LÉVY (M Ue L.-S.). — Du rôle probable
des complexes ammoniés dans
l'adsorption des sels de cuivre et
de nickel par l'hydroxyde fer-
rique 4 2 6
— Voir Geloso (M.) et M Ue L.-S. Lévy.
LIENARD (Alfred). — Le prix Pon-
celet lui est décerné 1 121
— Adresse des remercîments 119°
LINDET (Léon). — Son remplacement
dans la Section d'économie ru-
rale 477. 794. 1190
LIOU OUI TAO. — Voir Job (P.) et
Liou Oui Tao.
LOEPER, André LEMAIRE et Jean
PATEL. — Sur une méthode d'in-
scription graphique de la pression du
liquide céphalo-rachidien 871
LOISELEUR (J.). — Sur la polarisation
des membranes sous l'efiet des
lames métalliques 1 70
— Sur l'effet balistique exercé par les
lames métalliques polies 245
LOKCHINE (A.). — Sur la stabilité
d'une plaque renfermée entre deux
cercles concentriques 3i6
— Sur la flexion d'une poutre aniso-
trope 840
— Errata relatifs à cette communica-
tion.. i334-
LOTH (William). — Guidage magné 7
tique des aéronefs et aérodromes
de sécurité , 072
— Au sujet du guidage des navires ou
aéronefs par ondes dirigées 682
LUCAS (R.) et M Ue D. BIQUARD. —
MM. Pages.
Influence de la température et des
solvants sur les pouvoirs rotatoires
des corps actifs 1077
LUGEON (Jean). — La genèse des
orages de chaleur et leur prévision
à l'aide des atmosphériques 363
LUSIN (N.). — Sur le problème des
fonctions implicites ,. 80
— Sur la représentation paramétrique
semi-régulière des ensembles 229
— Sur les fonctions implicites à une
infinité dénombrable de valeurs. . . 3 1 3
— Sur un principe général de la théorie
des ensembles analytiques. 3go
— Sur les points d'unicité d'un ensemble
mesurable B 422
LUSIN (N.) et W. SIERPINSKI. —
Sur les classes des constituantes
d'un complémentaire analytique . . 794
LUSTERNIK (L.) et L. SCHNIREL-
MANN. — Sur le problème de
trois géodésiques fermées sur les
surfaces de genre o 269
LUTZ (L.). — Sur les ferments solubles
sécrétés par les Champignons
hyménomycètes. Les constituants
phénoliques des essences et la
fonction antioxygène 62
— Sur les ferments solubles sécrétés
par les Champignons hyménomy-
cètes. Comparaison du pouvoir
antioxygène du tanin et des con-
stituants phénoliques des essences . 1 34
LYON (Roger), G. FRON et FOUR-
NIER. — Influence du vieillisse-
ment artificiel sur les propriétés
mécaniques des bois 992
LYOT (Bernard). — Polarisation de la
planète Mercure 425
M
MAGNAN (A.) et SAINTE-LAGUE. —
Nouvelles 'expériences sur la résis-
tance à l'avancement des Poissons
dans l'eau 798
MAGROU (J.), Mme m. MAGROU et
M. P. RE ISS. — Action à distance
de divers facteurs sur le dévelop-
pement de l'œuf d'Oursin 779
MAGROU (M^e m.). — Voir Magrou
C. R., 1929, a" Semestre. (T. 189.)
(J.), M me M. Magrou et M. P.
Reiss.
MAIGNÔN (François). — Une subven-
tion Loutreuil lui est accordée .... 1 171
MAIKOWSKY (V.). — Voir Friedel ( G.)
et V. Maikowsky.
MALENÇON (Georges). — Les préli-
minaires de la germination des
spores dans le genre Elaphomyces. . 1008
io3
i4o8
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages,
MALLARD, — Voir Paulhmier et Mal-
lard.
MALLEMANN (René de). — Sur le
calcul des fréquences atomiques
dams les solides 736
— Les arrérages de la fondation Clé-
ment Félix lui sont attribués 1 l3o
— Adresse des remercîments 1 igo
MALLEMANN (R. de) et P. GABIANO.
— ■ Mesure du pouvoir rotatoire
magnétique des gaz et des vapeurs. 281
MANDELBROJT et GERGEN. — Sur
les fonctions définies par une série
de Dirichlet 1037
MANGIN (Louis). — Annonce que la
prochaine séance publique an-
nuelle aura lieu le 1 G décembre. .. . 5
— Annonce un déplacement de séance
à l'occasion de la Fête Nationale.
— Annonce la mort de M. William Hen-
ry Perkin, Correspondant pour la
Section de chimie et rappelle ses
principaux travaux
— Souhaite la bienvenue à M. Angel
Gallardo
— • Annonce un déplacement de séance à
l'occasion de la fête de l'Armistice.
— Souhaite la bienvenue à M. Albert
Einstein
— Id. à M. B. de KerëkjàHù
— Notice nécrologique sur Sir Ray
Lankesler, Associé étranger, .....
— Souhaite la bienvenue à M. T. Bon-
nesen
— Id. à M. Kraïtchik
— Allocution en la séance publique
annuelle ,
— Rapport sur le concours du prix
Desmazières
— Id. du prix Philipeaux
— Souhaite la bienvenue à M. Auguste
Lameere
— A la suite d'une information erronée,
annonce la mort de M. Michelson,
associé étranger et rappelle ses
principaux travaux
MARAGE. — Causes et conséquences de
la surdité de Beethoven
MARCELIN (André). — Les Vernis
superficiels sur l'eau et les dimen-
sions moléculaires
MARCHAL (M"e Germaine). — Une
médaille Befthelot lui est décernée.
-— Une subvention Loutreuil lui est
«9
597
637
721
789
,8i3
885
885
io45
1109
u-4i
1 1 55
118
1209
io36
236
11 59
MM. Page»!
accordée. ..,....,...-..= 1 1 75
— Adresse des remercîments 1 189
MARCHAUD (A.). — Sur les continus
d'ordre borné 16
MARCHLEWSKI (L ). — Recherches
sur las phylloérythrine 1 o32
MARIE (G) et C. HAENNY. — Étude
de la pile gaz ammoniac-oxygène . . 1 49
MARINESCO (Néda). — Polarisation
diélectrique et structure des col-
loïdes hydrophiles 1274
— Voir Carreau (M Ue Y.) et M. N. Ma-
rinesco.
MARKOFF (A.). — Sur les mouve-
ments presque périodiques. ...... 782
MAROTEL (Gabriel). — Une subven-
tion Loutreuil lui est accordée. .... 1 171
MARTEL (E.-A.j. — La France ignorée.
Des Af demies aux Pyrénées (itnp.). 1224
MARTI (P.). — Sur là région volcanique
sous-marine des îles Catwick 457
MARTIN (Louis-Jules). — Demande
l'ouverture de deux plis cachetés
contenant deux notes intitulées
« Signalisation en général » et
« Grand tunnel sous Paris » 964
MASCART (Jean). — Fait hommage
à la Bibliothèque de l'Institut
d'une collection de papiers de
l'astronome Jean Chacornac .' 226
MASCRÉ (Mabcbl) et Maurice HER-
BAIN. — Influence du formol sur
la précipitation des matières azo-
tées des sérums par l'acide trichlo-
racétique 876
M AT H LAS (Emile). — > Contribution à
l'étude de la matière fulminante.
La tension superficielle. Partage
d'un globe en plusieurs autres sous
l'influence d'un choc ou d'un re-
bondissement 5 1 2
— Id. Abaissement de sa tension super-
ficielle par des impuretés. ....... 607
— Fait hommage d'un mémoire inti-
tulé « La matière fulminante
(suite). Modes de décomposition,
formes ascendantes, pression élec-
trostatique » 609
— Fait hommage en son nom et en
celui de M. Ch. Maurain-, du Mé-
moire justificatif du « Nouveau
réseau magnétique de la France
au i er janvier 1924 » 667
— Contribution à l'étude de la matière
TABLE DES AUTEURS.
MM.
Pages.
8i3
io4g
fulminante. Les formes serpen-
tines
— Id. Les globes excavateurs.
— ■ Fait hommage d'une brochure inti-
tulée « La Matière fulminante :
(suite), élasticité, tension superfi-
cielle » 1 1 8g
MATHIAS (E.) et Ch. JACQUET. —
Variations du champ électrique
terrestre à la Station du Sommet
du puy de Dôme 1 4
MATHIEU. — Étude aux rayons X de
quelques halogéno-sels préparés par '
M me Demassieux 536
MATIGNON (Camille). — Fait hom-
mage d'un volume intitulé « La
grande couvre de la Chimie » dont
MM. Béhal, Pascal et lui-même
ont signé divers articles 4?5
— Id. d'une brochure intitulée « Le
Charbon, matière première de
l'Industrie chimique ». 721
— Rapport sur le concours du prix
Montyon des arts insalubres .... 1 1 3o
— Id. du prix Houzeau 1 1 36
— Id. de la fondation Victor Noufy .... 1 175
MAURAIN (Ch.). — Voir Mathias {E.). . 667
— Pose sa candidature à la place va-
cante dans la Section d'astronomie
par la mort de M. H. Andoyer. .... 722
MAYER (André) et Georges NICHI-
TA. — L'eau émise par vaporisa-
tion et ses rapports avec les
échanges respiratoires chez les
T-T-O
homéothermes. Le rapport —rr^ • 869
MAYER (Charles). — Voir Blnet (Léon)
et Charles Mayer.
MAYER (M lle Neligia). — Sur le po-
tentiel des solutions de glucides ... 3 1 9
MAZET (R.). — Sur une forme empi-
rique donnant la répartition du
débit à la surface d'un orifice cireu-»
laire 452
MELCION (Maurice). — Sur une forme
de la décharge à la pression atmos-
phérique lia
MÉMERY (Henri). — L'été de 1929 et
les variations solaires, 469
MENDOUSSE. — Mesure des longueurs
d'ondes effectives des écrans uti-
lisés en pyroiftétrie 3o
MERCANTON (P.-L.). — La vraie alti-
■ tude du Beerenberg de Jan Mayen. ro63
1469
Pages.
MM.
— Observations faites à bord du « Po'ur-
quoi-Pas ? » au pyenosondeur de
La Cour et Schou (été 1929) ....... i&gl
MERCIER (Fernand). — Voir Régnier
(Jean) et Fernand Mercier,
MERCIER (Fernand) et Jean RÉ-
GNIER. — Cocaïne gauche et
pseudococaïne droite : toxicité
comparée et destruction différente
par l'organisme animal 872
MERCIER (Jean). — Observations sur
les Psammechinus miliaris Klein
(Échinides) de la baie de Seine .... 1 100
MERCIER (L.). — La chétotaxie de
l'aile de Limosina pusilli Meig. du
point de vue des caractères sexuels
secondaires 887
MESNAGER (Augustin). — Fait hom-
mage du fascicule X du « Mémo-
rial des sciences physiques» 819
— Rapport sur la fondation Henry
Bazin 1 121
M ESN IL (Félix). — Membre de la
Commission chargée de dresser une
liste de candidats à la place de
Membre non résidant vacante par
la mort de M. Ch. Depêrél 819
— Délégué au deuxième Congrès inler~
national du Paludisme qui aura
lieu à Alger en ig3o 819
-"- Rapport sur le concours du prix
Bréant liai
MEUNIER (L.) et K. LE VIET. — Sur
les propriétés hydrophiles du colla-
gène 911
MICHEL. — Sur le calcul d'un galvano-
mètre 12D7
MICHEL (Louis). — L'exposition inter-
nationale de Liège ig3o (imp) .... 611
MICHEL-DURAND (E.). — Influence
du traitement à l'alcool sur l'ex-
traction du tanin des Végétaux. ... 1 3o6
MICHEL-LÉVY (A.) et H. MURAOUR.
— ■ Sur l'examen microscopique des
poudres colloïdales en lumière
polarisée 1 192
MICHELSON (Albert). — A la suite
d'une infofmation heureusement
reconnue fausse plus tard, M. le
Président rappelle ses principaux
travaux 1 209
MIGNONAC (Georges) et René VA-
NIER de SAINT-AUNAY. — Sur
la polymérisation de l'éthylène paï
i4io
MM.
TABLE DES
l'effluve. Synthèse du butène et
de l'hexène ,
MILLOT.(J.). — Sur la glande céphalo-
thoracique d'une Araignée [Scyto-
des thoracica Latr.)
MILLOUX (H.). — Sur quelques pro-
priétés des fonctions méromorphes
et holomorphes.
MILON (Y.). — Présence de la glauconie
dans les sables pliocènes de Bre-
tagne . . .■•
MINEO (Cohradino). — Sur l'orien-
tation de l'ellipse équatoriale ter-
restre
MINEUR (Henri). — Sur le mouvement
képlérien troublé par un champ de
gravitation extérieur
MINISTRE DE LA GUERRE. —
Informe l'Académie qu'il a nommé
MM. H. Le Chatelier et H. Des-
landres, membres du Conseil de per-
fectionnement de l'Ecole polytech-
nique, pour l'année scolaire 1929-
i93o '.
MINISTRE DE L'INSTRUCTION PU-
BLIQUE ETDES BEAUX- ARTS.
— Invite l'Académie à lui pré-
senter des listes de deux candidats
aux postes de Directeur de l'Obser-
vatoire d'Alger et de l'Observa-
toire de Besançon
— Invite l'Académie à désigner un
membre de, la troisième section de
la Caisse des recherches scientifiques
en remplacement de M. Ch. Moureu
— Invite l'Académie à désigner un
de ses membres qui occupera dans
le Conseil national de l'Office na-
tional des recherches scientifiques
la place vacante par la mort de
M. Ch. Moureu
— Adresse ampliation du décret approu-
vant l'élection de M. Ernest Es-
clangon en remplacement de M. P.
PuiseuXi
— Id. de M. Charles Nicolle en remplace-
ment de M. Ch. Depéret
MOCH (Paul). — Un prix Rivot lui est
décerné
MOISIL (Gr. C). — Sur la théorie des
groupes infinis
MOLLIARD (Marin). — Caractères
physiologiques présentés par le
Sterigmatocystis nigra en inanition
Pages.
106
"9
896
1004
481
1061
554
78
407
611
io45
1189
n 70
834
AUTEURS.
MM. Pages,
de zinc et de fer 4^7
' — Deux exemples nouveaux de carac-
tères morphologiques dépendant
des conditions extérieures 549
— Rapport sur le concours du prix
Thore "T n44
MONCEAUX (René). — Le prix Mège
lui est décerné 1 1 53
MONDAIN-MONVAL (P.). — Voir Du-
manois et. Mondain-Monval.
MONDAIN-MONVAL (P.) et Bernard
QUANQUIN. — Température
d'inflammation spontanée des mé-
langes gazeux d'air et d'hydrocar-
bures saturés. Influence de la pres-
sion et du chauffage préalable 917
— Inflammation spontanée des mé-
langes d'air et d'hydrocarbures.
Influence de la concentration 1 194
MONTEIL (Casimir). — Présenté en
première ligne pour la Chaire de
Machines vacante au Conserva-
toire national des arts et métiers ... 77
MONTEL (Paul). — Le prix Petit
d'Ormoy des sciences mathéma-
tiques lui est décerné 1 164
— Adresse des remercîments 1 190
MORGAN (Jacques de ). — Notice
nécrologique par M. Douvillé
(imp.) !.. g63
MORLET (Ernest). — Sur les cupro-
aluminium au manganèse, à l'étain
et au cobalt 102
MOUREU (Charles). — L'Académie
Malgache adresse des condoléances
à l'occasion de sa mort 122
— Son remplacement dans la Section
de chimie. 476, 722, 794, 1041
— Son remplacement dans la Fondation
Edmond de Rothschild 5i5, 72 1
— Son remplacement dans le Conseil
national de l'Office national des
Recherches scientifiques 611
— Son remplacement dans la troisième
section de la Caisse des recherches
scientifiques ., 4°7i 668
MOUREU (Charles), Charles DU-
FRAISSE et Paul GAGNON. —
Recherches dans la série des phé-
nylindènes. Extension de la réac-
tion de Wolff à la préparation
directe d'un hydrocarbure hydrin-
dénique à partir de la cétone cor-
respondante ■ 217
MM. Pages.
MOUREU (Henri). — Une partie des
arrérages de la fondation Cahours
lui est attribuée 1 1 35
— Adresse des remercîments : 1 190
MOUSSU (Gustave). — Pose sa ean-
TABLE DES AUTEURS.
MM.
l4? I
Pages.
didature à la place vacante dans
la Section d'économie rurale par
la mort de M. L. Lindet 794
MURAOUR (H.). — Voir Michel-Lèvy
(A.) et H. Muraour.
N
NETTER (Rogeb). — Voir Dufraisse
[Charles] et Roger Netter.
NICHITA (Georges). — Voir Mayer
(André) et Georges Nichita.
NICLOUX (Maurice). — Microdosage
du carbone et dosage de cet élé-
ment dans la terre végétale 768
NICOD (J.). — Voir Vies [F.) A. de Cou-
Ion et J. Nicod.
NICOL (Hugh). — La teneur en eau. des
huiles essentielles et de la téré-
benthine '. 289
NICOLADZÉ (G.). — Sur les points ca-
ractéristiques d'une courbe appar-
tenant à un système continu 820
NICOLAS (G.) et M lle AGGÉRY. —
Un nouvel exemple d'infection
bactérienne généralisée chez les
végétaux '. 946
NICOLESCO (G.-P.). — Découverte
du Cénomanien dans la vallée de
Ganzeville (Seine- Inférieure) 770
NICOLLE (Charles). — Est présenté
en première ligne pour la place
vacante- parmi les membres non
résidants par la mort de M. Charles
Depéret 952
— Est élu '.... 963
— Adresse des remercîments à l'Acadé-
mie io52
— Son élection est approuvée 1 189
NICOLLE (Charles) et Charles AN-
DERSON. — Les Spirochètes ré-
currents marocains du groupe
hispanicum ne sont pas séparables
en espèces 817
NICOLLE (Charles), Charles AN-
D'ERSON et Jacques COLAS-
BELCOUR. — ■ Sur les rapports du •
Spirochète récurrent marocain Sp.
hispanicum var. marocanum avec
le porc-épic 224
— Rôle d'Ornithodorus erraticus dans la
transmission naturelle de deux
Spirochètes récurrents. Danger de
la propagation de la fièvre récur-
rente hispano-marocaine à l'Al-
gérie et à la Tunisie 1220
NOAILLON (Paul). — Le prix Fran-
cœur lui est décerné 1 1 20
NORDMANN (Charles). — Présenté en
seconde ligne pour la place va-
cante dans la Section d'astronomie
par la mort de M. Puiseux 882
— Obtient des suffrages 8g3
NY TSI ZÉ. — Voir Chalonge (D.) et
Ny Tsi Zé.
o
OBATON (F.). — Existe-t-il un rapport
entre la nature des glucides du
Sterigmatocystis nigra et celle des
sucres qui lui sont fournis ? 711
OBERLIN (Serge). — Une subvention
Charles Bouchard lui est attribuée. 1 1 76
— Adresse des remercîments 1 1 90
OBSERVATOIRE DE KSARA. — Une
subvention Loutreuil lui est ac-
cordée 1 1 72
OBSERVATOIRE DE POZNAN. —
Adresse des compliments de con-
doléances à l'occasion de la mort
de M. H. Andoyer 16
OCAGNE (Maurice d'). — Fait hom-
mage d'un ouvrage du Comman-
dant F. Ollivier, «L'a Topographie
sans topographes », dont il a écrit
la préface 553
— ■ Id. de M. Lemaire, « Hypocycloïdes
et Épicycloïdes », dont il a écrit
la préface , 72 1
l4ï2
TABLE DES AUTEURS.
MM, Pages.
— Rapport sur le concours du pris
Montyon de statistique 1 1 56
OLIVIER (Maurice). .— Le prix Mon-
tyon de statistique lui est décerné.. 1 1.56
— Adresse des remercîments i igo
OLLIVIER (F.). — La topograpliie
sans topographes (imp.) 553
OLMER (David et Jean). — Un prix
Montvon de médecine et chirurgie
MM. Pages.
leur est décerné 1 148
ORE (Oystein). — Sur les fonctions
hypergéo métriques de plusieurs
variables 1238
OREKHOFF (A.). — Sur les alcaloïdes
de VAnabasis aphylla g45
ORY (Herbert). — Sur l'extraction des
racines de tableaux carrés 894
P
PACIFIC SCIENCE CONGRESS. —
Publications faites à l'occasion du
quatrième Congrès 5 1 5
PAILLOT (A.). — ■ Sur l'origine infec-
tieuse des microorganismes des
Aphides 210
— La gattine et la flaoherie vraie ou
flacherio do Pasteur; maladies
infectieuses mixtes à ultra-microbe
et Bactéries 3o8
PAINLEVÉ (Jean), Paul WINTRE-
BERT et YUNG-KO-CHING. —
Le développement de l'Épinoche
(Gasterosteua aculeatus L.) analysé
par la ohronophotographie. Con-
tractions protoplasmiques et cir-
culation embryonnaire 208
PAINLEVÉ (Paul). — Préface du
tome I des Œuvres de G. Humbert. 19
PALFRAY (L.) et B. ROTHSTEIN. —
Sur quelques éthers-sels des cyclo-
hexanedrols ï.4 et 1.3 (quinite et
résorcite) 188
— Sur les dérivés halogènes du cyclo-
hexanediol-1.4 (quinite) 701
PALLARY (Paul). — Une subvention
Loutreuil lui est accordée 1 173
PANU (A.). — Voir Verrier (M'ie M.-L.)
et M. A. Panu.
PARENT (H.). — Observations sur
l'âge et Je sens des mouvements
orogéniques corses , . '. roo,
PASCAL" (Paul). — Voir Matignon
(Camille) 475
PASCAL (Paul) et René LECUIR. —
Complexes dérivés de l'acide tria-
zine-tricarboxylique 49
PASTAC (L). — Voir Truffaut (Georges)
et /. Pastac.
PATEL (Jean). — Voir Lçeper, Apdré
Lemaire et Jean Patel 87 1
PAUTHENIER (Marcel). — Le prix
Henri de Parville de physique lui
est décerné 1 1 29
— Adresse des remercîments , . M 90
PAUTHENIER et MALLARD. — Con-
tribution à l'étude du champ cylin-
drique dans l'air ionisé à la pres-
sion ordinaire 635
— ' Contribution à l'étude du champ
cylindrique dans l'air ionisé à la
pression ordinaire. Contrôle expé-
rimental 843
PEIRIER. — Les Caloncoba à huile
; antilépreuse du Cameroun 471
— Errata relatifs à cette communica-
tion 547
PÉLABON (H.). — Action de la vapeur
d'iode sur la vapeur de phosphore.
Produit de volatilité io85
PELLEGRIN (Jacques). — Sur un
Poisson cavernicole africain mi-
crophthalme 204
PELTIER (J.). — La localisation des
pailles dans les arbres de machines. 845
PÉNAU (H.) et G. TANRET. — Sur le .
pouvoir mercuro réducteur de
l'urine normale 713
PÉNTCHEFF (N.-P.). — Sur la déter-
mination quantitative du néon
dans les gaz naturels 022
— Errata relatifs à cette communica*
tion 412
PÉRARD (Ch,). — Le congre caout-
chouc I02|
PÉRÉBASKINE (V.). — Observations
géologiques dans la boucle du
Niger 491
PEREIRA FORJAZ (A.). — Contri-
bution à l'étude des procédés
Mûntz sur la nitrification 585
— Spectrochimie des eaux minérales
TABLE DES AUTEURS.
14
4l3
MM. P
portugaises. L'eau de Cambres ....
PÉRÈS (Joseph). ~- A propos du pro-
blême fondamental de la théorie
des tourbillons
— Quelques résultats touchant la sta-
bilité ou la régularité du mouve-
ment d'un liquide visqueux
— Sur une formule pour le calcul de la
résistance d'un solide dans un
fluide parfait incompressible
PERKIN (Wniun Hsmï).-M.A/ot-
gin annonce sa mort et rappelle
ses principaux travaux
PERN'OT (M Ue M.). — Sur le système
iodure mercurique, jodure de po-
tassium et acétone ,.-.,..
PERRET (Robert), — Carte géologique
de la Vallée de Sales et du Cirque
des Fonts avec une notice expli-
cative (imp.),
PERREU (J.). — Sur la détermination
de la chaleur de dissolution limite
de quelques sels hydratés (méthode
directe)
— Sur la mesure de la chaleur de disso-
lution limite des sels hydratés (mé-
thode des chaleurs de dilution) . . .
— Sur la détermination des chaleurs de
dilution des sels hydratés (deu-
xième méthode)
PERRIBR (Georges). — Rapport sur le
concours de la fondation Tchihatchef.
— L'ellipsoïde de référence internatio-
nal. Ses tables
— Fait hommage des Tables de l'Ellip-
soïde de référence international »,
rédigées sous sa direction par M. E.
Hasse, . , , ,.,.,...,,.
PERRIN (Jean). — Fait hommage des
Rapports et Discussions de la Réu-
nion internationale de Chimie
physique de Paris (8-12 octobre
1928). ...'
— ■ Est désigné pour faire partie du Con-
seil national de l'Office national des,
recherches scientifiques et indus-
trielles et des inventions
PERRIN (Jean) et M lle CHOUCRQUN.
— ■ Fluorescence sensibilisée en
milieu liquide (transfert d'activa-
tion par induction moléculaire) . . .
PERUCCA (Eti'Jio).— Résistance mé-
tallique de 10 10 à io 11 ohms. Nou-
velle mise au point de la méthode
âges.
7o3
680
1246
597
3a6
1224
167
285
462
I 125
5o6
5i4
269
820
I2l3
MM. ■ Pages,
de Bronson 527
PETROVSKY (J.). — Sur les fonctions
primitives par rapport à une fonc-
tion continue arbitraire 1242
PFEIFFER (G.). — Sur les intégrales
des équations et des systèmes
d'équations aux dérivées partielles
du premier ordre d'une fonction
inconnue, qui possèdent les inté-
grales de S. Lie 1 228
PIAZZOLLA BELOCH (Mme m.). _
Sur le nombre des branches im-
paires "des courbes appartenant
à une surface du troisième ordre . . 1226
PICARD (Emile).— Fait part de la mort
de M. Auguste Lebeuf, correspon-
dant pour la Section d'astronomie. 121
— Est désigné pour faire partie de la
troisième section de la Caisse des
recherches scientifiques en rempla-
cement de M. Ch. Moureu décédé . 668
— ■ Membre de la Commission qui dres-
sera une liste de candidats à la
place de membre non résidant,
vacante par la mort de M. Ch.
Depéret 819
— Délégué à la célébration du Cen-
tenaire de la « Revue des Deux-
Mondes », à la Sorbonne, le 10 dé-
cembre io5a
— ■ Rapport sur la fondation Clément
Félix n3o
— Id. du prix Binoux d'histoire et phi-
losophie des sciences 1 157
— Id. de la médaille Henri Poincaré. . 11 59
— Id. du prix Bordin 1 161
— Id. du prix Petit d'Ormoy 1 164
— Id. du prix Saintour 1 167
— Id. du prix Gustave Roux 1 168
— ■ Lit une notice intitulée : Un coup
d'oeil sur l'histoire des Sciences et
des théories physiques. ., 1 178
• — • Fait hommage de ses « Leçons sur
quelques problèmes aux limites
de la théorie des équations diffé-
rentielles » 1210
— Présente le « Bulletin bibliogra-
phique des publications pério-
diques reçues par l'Académie pen-
dant l'année 1928 » 1210
PICARD (Marcet.). — Méthode pour la
détermination de l'ohm en valeur
absolue 1 a5
PICON. — Action des hautes tempéra-
i4i4
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages,
tures sur quelques sulfures métal-
liques 96
PIDOUX (Justin). —Voir Rey ^.-Au-
gustin), Justin Pidoux et Charles
Barde.
PIERON (Henri). — Lois d'établisse-
ment du chroma des impressions
lumineuses 194
PIERRET (E.). — Sur un nouveau mode
de réception des ondes ultra-
courtes (10 à i8 cm ) 741
METTRE {Maurice).— Influence des
sels neutres sur la séparation des
protéines par la méthode à l'acé-
tone io34
PINEY (M.). — Voir Combes (R.) et M.
Piney.
PIVETEAU (Jean). — Sur un type
nouveau de Poisson fossile pro-
venant du nord de Madagascar. . . 1017
PLATRIER (Charles). —Solides par
rapport auxquels un système maté-
riel n'est soumis qu'à des forces
intérieures a3
PODTIAGUINE. — La régularité des
fonctions à croissance très rapide
et très lente 628
POIROT (A.). — Sur l'émission des
rayons anodiques de sodium et
de chrome '. . . . 1 5o
POIVILLIERS (G.). — Sur une mise en
place des clichés dans les appareils
de restitution 146
POLICARD (A.), S. DOUBROW et
M. BOUCHARLAT. — Sur le
mécanisme de la silicose pulmo-
naire. Influence sur les cellules
cultivées invitro des poussières sili-
ceuses provenant du travail au
rocher dans les mines de houille. . . 5g3
POLLACHI (Paul). — Un prix Tchihat-
MM. Pages.
chef lui est décerné 1 124
— Adresse des remercîments 1 190
PONOMAREV. — Voir Lazarev et Pono-
marec.
PONTIER (G.) et R. ANTHONY. —
Sur la présence de quatre incisives
supérieures chez le Mastodon {Te-
trabelodon) turicensis Schinz roo6
POPOVICI (M^ L- ). _ Voir Bougault
(J.) et M^ L. Popovici.
PORTEVIN (Albert) et Pierre CHÉ-
VENARD. — Influence de la
finesse de structure lors du recuit
des fontes grises 759
PORTEVIN (Albert) et François LE ■
CHATELIER. — Les essais à chaud
des métaux et alliages par com-
pression et par filage 248
POSEJPAL (V.). — Fluorescence et
absorption infrarouge 1 5g
POTIER DE LA VARDE (Robert).—
Un prix Montagne lui est décerné. 1 142
PRETTRE (M.) et P. LAFFITTE. —
Sur l'oxydation de l'oxyde de
carbone 1 77
PREVOST (M,). — Voir Balteau (J.),
A. Rastoul et M. Prévost.
PRÉVÔT (E.). — Erratum relatif à une
précédente communication (t. 188,
1929, p. i486) 2l5
PROT (Marcel). — Sur le calcul des tra-
verses en béton armé 570
PUISEUX (Pierre). — Son remplace-
ment dans la Section d'astrono-
mie, 476, 793, 882, 8g3, 1045
PY (M Ue Germaine). — Recherches cyto-
logiques sur l'assise nourricière des
grains de pollen d'Helleborus fœ-
tidus, Euphorbia Sauliana et E.
Peplus 1 298
o
QUANQUIN (Bernard). — Voir Mon-
dain- Monval (P.) et Bernard Quan-
quin.
QUÉLET (Raymond). — Une partie des
arrérages de la fondation Cahours
lui est attribuée 1 1 37
— Adresse des remercîments 1 igo
QUENEY (Paul).— Spectres du phos-
phore et de l'arsenic dans l'ultra-
violet extrême. Multiplets de As IV
et As V
QUINTIN (Mlle Marguerite) _ In _
fluence du milieu sur l'effet proto-
voltaïque de l'iodure de cuivre. . . .
108
1268
TABLE DES AUTEURS.
l4l5
R
• Voir Bridel (M.) et J.
Une formule
MM.
RABATÉ (J.)
Raboté.
RACLIS (Rodolphe).
sommatoire
RADOÏTCHITCH(Miloch). — Sur les
fonctions inverses des fonctions
méromorphes
RAGUIN (E.). — Subdivisions de la
nappe des Schistes lustrés en
Haute-Maurienne
— Le faisceau vermiculaire de Zermatt
a-t-il son homologue dans la struc-
ture géologique de la Haute-Mau-
rienne ?
RAMART-LUCAS (M™). — Stabilité
comparée des isomères selon leurs
spectres d'absorption. Relation
entre l'absorption dans l'ultravio-
let et la structure des dérivés dia-
rylés de l'éthylène et de l'éthane..
RAMART-LUCAS (M™) et M. J.
HOCH. — Stabilité comparée des
stéréoisomères éthyléniques et syn-
thèses par l'ultraviolet
RAMART-LUCAS (M^) et M. F. SAL-
MON-LEGAGNEUR. — Stabilité
dans les spectres d'absorption. Ab-
sorption dans l'ultraviolet des dia-
cides de la série grasse
RAMON (G.). — Sur la production d'une
toxine diphtérique très active. . . .
RAMON (G.) et Robert DEBRÉ. —
Essais d'immunisation de l'homme
au moyen d'une ana toxine du
Streptocoque scarlatineux
RAPIN (Gaston). — Essais de prépara-
tion électrolytique directe de quel-
ques permanganates métalliques.
— ■ Action de quelques bioxydes sur des
solutions aqueuses, très diluées,
de permanganate
RAPKINE (Louis). — Potentiel d'une
électrode inerte dans une solution
d'aldéhyde acétique
RASTOUL (A.). — Voir Balteau (J.)
A. Rastoul et M. Prévost.
RATEAU (Auguste). — Rapport sur le
concours du prix Plumey
RATHERY (Francis). — Un prix Mon-
tyon de médecine et chirurgie lui
Pages.
433
1240
934
85 9
802
696
91D
718
'.64
287
699
171
1127
974
MM. Pages,
est décerné 1148
RAVIER (L.). — Sur une formule géné-
rale pour le calcul de la poussée des
terres
RAYBAUD (Laurent).— Sur l'action
des graines germées dans l'alimen- •
tation ioi5
RAYMOND-HAMET. — Spartéine et
hordénine 65i
REBOUL (G.). — Sur un procédé d'acti-
vation de la matière 12D6
RÉGNIER (Jean). — Mesures de l'acti-
vité du chlorhydrate de cocaïne
sur différents troncs nerveux 264
— Action des succédanés de la cocaïne
sur les troncs nerveux. Comparai-
son de leur activité sur les fibres
sensitives à leur activité sur les
fibres motrices,. 33g
— Voir Mercier {Fernand) et Jean
Régnier.
RÉGNIER (Jean) et Fernand MER-
CIER. — ■ Pseudococaïne droite et
cocaïne gauche : essais comparés
de rachianesthésie chez le chien. i32i
RÉGNIER '(P.). — Voir Desgrez {A.)
et P. Régnier.
REICHERT (Mile). — Voir Termine
{Emile P.) et M lle Thérèse Rei-
chert.
REISS (P.). — Voir Magrou {J.)
Mme M_ Magrou. et M. P. Reiss. '
RÉMY (M^ L.). — Sur l'étiologie et
la thérapeutique de tumeurs végé-
tales'd'allure maligne 4o5
REMY-CENNETÉ (Paul). — Sur la
dissociation de l'hydrure de calr
cium H 2 Ca 579
REY (A.-Augustin), Justin PIDOUX
et Charles BARDE. — La Science
des plans de villes. Ses applications
à la construction, à l'extension,
à l'hygiène et à la beauté des
villes. Orientation solaire des
habitations (imp.) 226
RIABOUCHINSKY (D.). — Sur la dé-
termination d'une surface d'après
les données qu'elle porte 629
RICHARD (Adolphe). — Le prix Thor-
Ietilui est décerné 1 1 68
TABLE DES
Pages.
i4ï6
MM.
RICHARD (Jules). — Fait hommage
d'un volume intitulé « Copépodes
pélagiques particulièrement de
surfaces, provenant des Campagnes
scientifiques de S. A. S. le prince
Albert I« de Monaco » (fasc. 77),
par Maurice Rose
RICHET (Charles). — Fait hommage
aux Archives de la part de la mar-
quise G. Lannes de Montebello, des
lettres de André-Marie Ampère . . .
— Quelques statistiques sur les associés
étrangers et les membres corres-
pondants de l'Académie des scien-
ces
— Rapport sur le concours du prix
Fanny Emden
RICHET (Charles) et Michel FAGUET
— Action de l'eau de mer à doses
minuscules sur la fermentation. . .
RINCK (E.). — Densités du potassium
et du sodium liquide
— Errata relatifs à cette communica-
tion
— Équilibre à l'état fondu entre le po-
tassium, le sodium et leurs iodures.
ROBIN (Joseph). — Recherches dans
la série des rubrènes. Corps azotés
obtenus à partir de l'éther .chlo-
rhydrique du diphénylphényléthi-
nylcarbinol
— Sur la formation de rubrène à partir
de dérivés non chlorés
ROCHE (Jea>) — Sur quelques pro-
priétés physico-chimiques de la
globine naturelle
— Errata relatifs à cette communica-
tion
ROLLET (A.-P.). — Précipitation* de
bioxyde de manganèse par éleotro-
lyse en courant alternatif. ,
ROMANOVSKY (V.). — Sur les proba-
bilités a posteriori
ROSE (Maurice). -~ Copépodes péla-
giques, particulièrement de sur-
faces, in fasc. 77 des Résultats des
Campagnes scientifiques de S, A. S.
le prince Albert I er de Monaco.
(imp-)
ROSELLA (Et.). — Voir Foëx {Et.) et
Et. Roseïla.
ROSENBLATT (Alfred.). — Sur cer-
tains mouvements stationnaires
plans des liquides visqueux incom-
69
1 1 56
219
39
1 35
\V)1
1*31
337
378
788
. 34
31. 5
AUTEURS.
MM. Pages,
pressibles 4°o
ROSENHEAD (L.). — Sur les tour-
billons alternés de Bénard-Kar-
man dans un canal de largeur
finie 397
ROSENTHAL (D.). — Vérification de
la résistance des soudures sans
destruction de l'assemblage par .
une méthode extensométrique. . . . 633
ROSSINSKI (S.).— Voir Buscheguennce
(S.) et S. Rossinsld.
ROTHSTEIN (B.). — Voir Palfray
(L.) et B. Rothstein.
ROUANET. — Voir Carrière (E.) et
Rauanet.
ROULE (Louis) et Léon BERTIN. —
Les poissons apodes appartenant
au sous-ordre des Nemichthydi-
formes (imp.) 793
ROUSSEAU (Emile). — Déplacement
de l'iode d'un iodure par une solu-
tion huileuse de cholestérol ou
d'ergostérol irradiée par la lumière
solaire 37
— Action oxydante de la lumière so-
laire sur une solution huileuse de
zymostérol 173
ROUSSEL (André). ■ — Primitive généra-
lisée d'une fonotion 677
— Le prix Gustave Roux lui est décerné. 1168
— Adresse des remercîments 1 190
ROUSSEL (G.). — Voir Brocq-Rous-
seu, M me Z. Gruzewska et M. G.
Roussel.
ROUX (A BEHT)et JeanCOURNOT —
Adresse un Rapport relatif à
l'emploi qu'ils ont fait d'une sub-
vention accordée sur la Fonda-
tion Henry Le Chatelier 1 22
ROUX (Emile). — Souhaite la bien-
venue à M. Jules Bordet 38 1
— Rapport sur le concours du prix
Montyon de médecine et chirurgie, n 47
— ■ Id. du prix Bréant 1 1 5 1
ROUYER (E.). — Voir Bourion (F.)
et E. Rouyer.
ROY (Maurice).— -Sur les propulseurs
à veine limitée et le propulseur,
dit parfait, de Froude. 357
ROY-PREMORANT (Edmond). — Une
subvention Loutreu}! lui est ac-
cordée 1 1 7 2
— Adresse des remereîments 1 190
ROYER (L.). = Nouvelles observa-
TABLE DES AUTEURS.
/,
MM. Pages,
tions sur la dissymétrie des figures
de corrosion obtenues par un liquide
isotrope actif g3a
RUBIO (José V.).— Voir Bary (Paul)
et José V. Rubio.
MM. Pages.
RÙCK (M me ) . — ■ Une partie des arrérages
de la fondation Lannelongue lui
est attribuée r 168
SABATIER (Paul). — Membre de la
Commission chargée de dresser une
liste de candidats à la place de
membre non résidant vacante
par la mort de M. Ch. Depéret. ... S i g
SABETAY (S'bastien). — Sur la pré-
sence de la Ji-ionone dans un pro-
duit naturel 808
SAIDMAN (Jean). — La radiothérapie
de l'aérophagie gSo
SAINTE-LAGUË (A). — Voir Magnan
(A.) et A. Sainte-Laguë.
SAINT-MAXEN (Albert). — 'Voir
Dubrisay (René) et Albert Saint-
Maxen.
SALET(Piebbe). — Présenté en seconde
ligne pour la place vacante dans la
Section d'astronomie par la mort
de M. Pierre Puiseux 88a
SALMON-LEGAGNEUR (F.). — Voir
Ramart-Lucas (M me ) et M. F.
Salmon-Legagneur.
SALOMON (Bernard). — Sur des ana-
logies gyroscopiques de l'induc-
tion mutuelle et des fuites magné-
tiques 354
SANCHOLLE-HENRAUX (B,). — Le
Marbre (imp.) 1 5
SANFOURCHE (A.). — L'oxydabilité
du silicium en fonction de son état
de division 533
SAREJANNI (J.). — Voir La-brousse
(F.) et J. Sarejanni.
SAUVAGEAU (Camille). — Fait hom-
mage d'un Mémoire « Sur le
développement de quelques Pbéo-
sporées » 609
— Présenté en seconde ligne pour la
place vacante parmi les membres
non résidants par la mort de M.
Depéret 9D2
— Obtient des suffrages 963
SCHLIVITGH (S.). — Voir Grumbach
(A.) et S. Schlivitch,
SCHNIRELMANN (L.). — Voir Lus-
temik (L.) et L. Schnirelmann.
SCHNOUTKA. — Voir Travers (A.)
et Schnoutka.
SCHOKALSKY (Jules). — Niveaux
moyens comparés de la mer Blan-
che, de la Baltique, de la mer
Noire et de l'océan Pacifique 24
SCHWÉGLER (M lle R.). — Voir Dufay
(J.) et MU 6 R. Schwégler.
SÉAILLES. — Nouveau procédé de
fabrication de l'alumine par voie
humide 1276
SELBIE (F. R.). — Voir Levadili (fi.)
et F. R. Selbie.
SENSAUD DE LAVAUD (Dimitri). — ■
Possibilités nouvelles de vol avec
un moteur stoppé sur avions bimo-
teurs 1 44
— La sécurité en l'avion multimoteur
(imp.) 433
— Les variations de sensibilité des freins
autoserraurs sur véhicule automo-
bile 1039
SIBI (MU 8 Marie). — Voir Thomas
(Pierre) et M ue Marie Sibi.
SIERPINSKI (W.). — Voir Lusin (N.)
et W. Sierpinski.
SILBERSTEIN (L.). — Voir Bertrand
[Gabriel) et L. Silberstein.
SIMONIN (Camille). — Un prix Mon- '
tyon de médecine et chirurgie lui
est décerné 1148
SKOBELZYN (D.j. — Voir Auger
(Pierre) et D. Skobelzyn.
SLUTSKY (Eue ne). — Quelques pro-
positions sur les limites stochas-
tiques éventuelles 384
— Sur l'erreur quadratique moyenne du
coefficient de corrélation dans le
cas des suites des épreuves non
indépendantes 612
^~ Sur l'extension de la théorie de pério-
dogrammes aux suites de quan-
tités dépendantes • 722
i4i8
TABLE DES AUTEURS.
MM. Pages.
SOCIÉTÉ ASTRONOMIQUE DE PO-
LOGNE. — Adresse des compli-
ments de condoléances à l'occasion
de la mort de M. H. Andoyèr.. 16
SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT
POUR L'INDUSTRIE NATIO-
NALE. — Une subvention Lou-
treuil est accordée à sa biblio-
thèque 1173
— Adresse des remercîments 1 190
SODERBAUM (H. G.). — Voir Berze-
lius (Jac).
SOMMELET (Marcel). — Un prix
Jecker lui est décerné 1 1 3 1
— Adresse des remercîments 1 190
SPARRE (Magnus de). — Sur la
nécessité de tenir compte du
retrait du béton à la prise dans
le calcul dos ouvrages en béton
arme
Présenté en seconde ligne pour la
791
MM. Pages,
place vacante parmi les membres
non résidants par la mort de
M. Depèret 95a
— Obtient des suffrages g63
SRIVASTAVA (P.-L.). — Sur les singu-
■ larités d'une classe de série de
Dirichlet 23l
— Errata relatifs à cette communica-
tion 547
STORMER (Carl). — Sur les échos
retardés 365
— Errata relatifs à cette communica-
tion 653
STROHL (André). — Le prix Montyon
de physiologie lui est décerné 1 r 54
— Adresse des remercîments 1 igo
SUSTER (Pbtru M.). — Contribution
à l'étude des Tachinaires en Rou-
manie (imp.) '. . 226
SWINGS (P.). — Sur les séries de réso-
nance de la vapeur de soufre 982
TAKEUCHI. — Force moyenne exercée
par la vibration stationnaire d'une
corde sur un anneau dans lequel la
corde passe 459
— Sur les machines qui fonctionnent
entre deux sources radiantes 1067
TALON (Augustin). — Voir Hirschauer
(Louis) et Augustin Talon.
TANAKADATE. — Assiste à une
séance 3 1 3
TANRET (G). — Voir Pénau (H.) et G.
Tanret.
TAWIL (Edgar-Pierre). — Sur les
vibrations suivant l'axe optique
dans un quartz piézo-électrique
oscillant 1 63
TCHAKIRIAN (Ara kel).— Acétate et
sulfate basiques de gallium et
oxalate de gallium ' 25 ï
— Voir Bardet (Jacques) et Arakel Tcha-
kirian.
TEISSIÉ SOLIER. — Voir Escande
(L.) et Teissié Solier.
TERMIER (Henri). — Sur le Dévonien
du Tafilalet 258
TERMIER (Pierre). —Est élu Vice-
président pour l'année .ig3o 907
TERROINE (Émile-F.). — De la prépa-
ration de laits artificiels pour l'éle-
vage du bétail 866
TERROINE (Émile-P.) et M"e Thé-
rèse REICHERT. — Action des
substances minérales sur le méta-
bolisme azoté endogène 1019
THÉODORESCO (Nicolas) . — Sur
une formule généralisant l'inté-
grale de Cauchy et sur les équa-
tions de l'élasticité plane 565
— Sur l'application d'une formule géné-
ralisant l'intégrale de Cauchy à
une question d'hydrodynamique. 96g
THIBAUD (Jean) et Jean-J.TRILLAT. -
— Effets de filtration de la radia-
tion générale sur les diagrammes
de rayons X des liquides. Détermi-
nation de coefficients d'absorp-
tion 907
— Diffraction des rayons X dans
diverses substances, principale-
ment dans les liquides 75i
THOMAS (André). — Sur le phéno-
mène de modification de l'atteinte
toxique des Convoluta en fonction
de leur groupement 948
THOMAS (Pierre) et M Ue Ma rie SIBL—
Contribution à l'étude de la struc-
ture des gelées. Etude des gelées
obtenues avec les sels de quinine,
TABLE DES
MM. Pages,
d'optoquine et d'eucupine 292
THOMASSET (J.-J.). — Les calcosphé-
rites des tissus fossiles 1296
THORAL (Marcel). — ' Découvertes
paléontologiques dans le Cambrien
et le Silurien des monts de Lacaune
au nord de la Montagne Noire 938
THOULET (J.). • — Sources minérales
sous-marines 861
— Cônes de tourbillonnement liquides
océaniques isothermes 94.0
TIAN (A.). — Chaleur de solidification
et chaleur de dissolution du sac-
charose 164
TIFFENEAU (Marc). — Présenté
en troisième ligne pour la place
vacante dans la Section de chimie
par- la mort de M. Moureu 1041
TITEICA (R). — Voir Duclaux (J.) et
R. Titeica. ,
TOPSENT (Éviile). — Le prix Cuvier
lui est décerné 1 145
TRAVERS (André). — LeprixHouzeau
lui est décerné 1 1 36
— La médaille Berthelot lui est décer-
AUTEURS. 1419
MM. Pages,
née » 1159
— Adresse des remercîments 1 igo
TRAVERS (A.) et SCHNOUTKA. —
Sur l'existence de l'aluminate
monocalcique en solution 182
TRILLAT (Jean). — Voir .Dubrisay
(René) , Jean Trillat et Astier.
TRILLAT (Jean-Jacqoes). — Le prix
Hughes lui est décerné 1 129
— Voir Thibaud (Jean)- et Jean-J.
Trillat.
TRUFFAUT (Georges) et I. PASTAC.
— La chémothérapie des maladies
des plantes par des colorants
organiques ioi3
TSORTSIS (A.). — Sur une méthode
d'intégration des équations de
Monge 56î
TURPAIN (Albert) et Michel DURE-
PAIRE. — ■ Charges électriques
développées dans certains diélec-
triques amorphes sous l'action de
la pression 789
TUZET (Mue 0.). — Voir Grasse (P.)
et MU" 0. Tuzet.
1:
URBAIN (Georges). — Membre du
Conseil d'administration de la
Fondation Edmond de Rothschild
en remplacement de M. Ch. Mou-
reu, décédé 72 1
— Obtient des suffrages au scrutin
pour l'élection d'un membre du
Conseil national de l'Office natio-
nal des recherches scientifiques et
industrielles et des inventions 820
UZAC (Joseph). — Le prix Larrey lui
est décerné n54
— Adresse des remercîments 1 igo
V
VAILLANT (P.). — Sur le spectre d'ab- '
sorption de Co CI 2 et ses varia-
tions 747
VALCOVICI (Victor). — Généralisation
du théorème des moments des
quantités de mouvement 563
— Généralisation du théorème de l'éner-
gie 679
— Errata relatifs à ces communications. 902
VALIRON (Georges). — Sur les fonc- .
tions algébroïdes méromorphes
du second degré 623
— Errata relatifs à cette communica-
tion. .' • 952
— Sur les fonctions algéhroïdes méro-
morphes 729
— Sur quelques propriétés des fonc-
tions algébroïdes 824
VALLÉE(H.) — Pose sa candidature à la
place vacante dans la Section d'éco-
nomie rurale par la mort de M. L.
Lindet 477
VALOUCH (M. A.). — Sur la réflexion
et l'absorption des rayons X de
grande longueur d'onde 283
VANIER DE SAINT-AUNAY (René).
l420
MM.
TABLE DES
Pages.
1253
(173
3o
1 3'>'5
279
— Voir Migqonac (Georges) et René
Vanier de Saint- Aunay.
VAUTIER (Th.).'— Dissipation de
l'énergie transportée par une onde
aérienne
VAYSSIÈRE (P.). — Les Acridiens
migrateurs en Afrique française
au cours de l'année 192g. 1021
VELLARD (J.). — Une , subvention
Loutreuil lui est accordée •
VELLARD (J.) et VIANNA (Mioce-
lotte). — Modifications de la
coagulation sanguine au cours de
la fièvre jaune expérimentale chez
le Macacus rhésus
VELLUZ (Léon). — Un prix Pourat
lui est décerné
— Action des savons sur la toxicité de
certains alcaloïdes (eryptoalca-
Ioïdes)
VENCOV (Stefan). — Sur les potentiels
critiques et les arcs à faible tension
dans l'hydrogène
— L'excitation des spectres de l'hydro-
gène par choc .électronique
— Sur les spectres de l'hydrogène obte-
nus par choc électronique dans un
'mélange hydrogène- vapeur de mer-
cure 1073
VENING MEINESZ (F. A.). — Theory
and practîde of Pendulum. Obser-
vations at sea (imp.) 554
VERONNET (Alexandre). — Le prix
Lalande lui est décerné 1 122
— ■ Adresse des remercîments 1 190
— Présenté en seconde ligne pour la
place de directeur vacante à l'Ob-
servatoire de Besançon 1 223
— Théorie de la formation des gros ions
et gouttelettes 1 249
VERRIER (M Ue Marie-Louise).— Le
prix Lallemand lui est décerné. . . 1 161
VERRIER (Mi">M.-L.) et M. A. PANU.
— Sur le pigment et les variations
chromatiques de quelques Reptiles
du groupe des Agamidée 2o5
VIALLETON. — L'origine des êtres
vivants. L'illusion transformiste
(imp )
VIAJS NA (Miguelotte) . — Voir Vellanl
(J.) et Miguelotte Vianna.
VIEILLE (Paul), — Rapport sur le
concours du prix de la marine ....
554
1 126
AUTEURS.
MM. PagBs.
VIENNOT (P.). — Voir Bôckl (H. de) et
P. Viennot.
VIGNON (P.). — Sur la morphologie
et l'évolution de l'aile postérieure
chez les Coléoptères 199
— Sur l'aile des Hyménoptères 499
VILLACHON (A.-) et G. CHAUDRON.
— Sur la teneur en hydrogène
et en oxyde de carbone de quelques
métaux fondus dans le vide 3a4
V ILLARD (Paul). — Sur les associa-
tions de nuages 9
VILLAT (Henri). — Observations sur
une note de M. L. Rosenhead. . . . 397
— Fait hommage d'un ouvrage inti-
tulé <( Leçons sur l'Hydrodyna-
mique » 666
— ■■ Fait hommage de son nouveau livre :
« Leçons sur la théorie des toilr-
, billons» 1221
VINCENT (Hyacinthe). — Sur les
effets pathogènes exercés chez
l'homme et chez l'animal, par
l'exotoxine neurotrope du Bacillus
coli , 38i
— Rapport sur le concours du prix Mon-
tyon de médecine et chirurgie. ... 1 1 47
— Id. du prix Bellion 1 1 53
— Id. du prix Larrey 1 1 54
— Id. du prix Pourat 1 1 55
VTNCIÈNNE (H.). — Précisions nou-
velles sur la structure de la partie
méridionale du Vuache . . ., 190
VISME (Maurice de). — Voir Henri
(Yves) et Maurice de Visme.
VLÈS (F.), A. de COULON, J. NICOD.
— Expériences sur l'action d'ami-
noacides vis-à-vis des tumeurs de
goudron chez la Souris 120D
VOLKRINGER (H.). — Spectres de
bandes de la vapeur de zinc 1264
VOLTA (Alkssasdro).— Le opère di
Alessandro Volta (imp.) 964
VORONCA-SPIRT (M me ).— Voir Ber-
trand (Gabriel) et M me Voronca-
Spin.
VRANCEANU (G.). — Sur les espaces
de Riemann ayant leurs coeffi-
cients de rotation constants 386
VUILLEMIN (Pacl). — Mycoses de
l'épiderine 4o5
— Les animaux infectieux (imp.) 476
TABLE DES AUTEURS.
l42I
w
MM. Pages.
WAGNER (N.). — Évolution du chon-
driome dans les graines de Phaseo-
lus multiflorus 1098
— - Le chondriome de l'embryon chez
Cucurbita Pepo dans la graine
sèche et pendant la germination. . i3o2
WAGUET (P.). — Voir Dourgnon (J.)
et P. Waguet.
WAHL (André). — Pose sa candidature
à la place vacante dans la Section
de chimie par la mort de M. Ch.
Moureu 722
■ — • Est présenté en troisième ligne.... 1O4I
WEISS (Pierre) et R. FORRER. —
Sur l'aimantation à saturation des
ferrocobalts et les moments ato-
miques du fer et du cobalt 663
WEISS (Pierke), R. FORRER et F.
RIRCH. — ■ Sur l'aimantation à
saturation des nickel-cobalts et les
moments atomiques du nickel et du
cobalt 789
MM. Pages.
WEIZMANN et L. HASKELRERG. — •
Recherches sur la préparation
d'éthers glycériniques des amino-
acides gras 104
WILLIAMS (Adolfo T.). — Les termes
spectraux et la valence chimique. . 1075
WINTREBERT (Paul). —Les change-
ments d'équilibre de l'œuf et la
position du blastopore au cours
du développement chez Disco-
glossus pictus Otth 1 198
— Voir Painlevè (Jean), Paul Wintre-
bert et Yung Ko-Ching.
WISN'IEWSKI(P.).— Adresse une note
intitulée : « De l'influence des
conditions externes sur la germi-'
nation des turions du Stratiotes
aloldes L. » 95 1
WOOG (Paul). — De l'extension des
lubrifiants sur les surfaces solides.
Influences moléculaires. Rôle de
la photolyse 977
YANG KIEH. — Sur le massif de peg-
matite écrasée situé au bord sud
de la feuille géologique d'Aigu-
T
rande au
80 000
936
YUNG-KO-CHING. — Voir Painlevè
[Jean], Paul Winlrebert et Yung-
Ko-China.
ZEISGHELIS (Constantin). — Assiste
à une séance 473
ZMACZYNSKI (A.) et A. BONHOURE.
— Sur la température d'ébullition
de l'eau en fonction de la pression. 106g
ZOLOTAREVSKI (B. N.). — Sur le
comportement de Locusta migra-
toria L. subsp. migratorioidJes Rch.
et Frm. phasis transiens- l3l
GAUTHIER-VIL LARS ET C», IMPHIJ1EERS-UBRAIRES DES COMPTES RESDDS DES SEANCES DE L ACADEMIE DES SCIENCES.
88.'i48-jn Paris. — Quai des Graads-Angustins, .5,3.