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Full text of "Observations sur le second memoire de Messieurs les principaux & regens des anciens Colleges [de la Faculté des arts de l'Université de Paris]"

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OBSERVATIONS 

SUR LE SECONDMEMOIRE 

De MeJJieurs les Principaux & Regens des anciens Collèges. 



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O UT ce qur Ton avance dans ce nouveau Mémoire, fcdccruic 
par la réponfe que l'on a faiteau premier: Auiïî l'on fe conten- 
tera d'oblerver icy, que ce us ces deux Mémoires ne fonr prefque 

comporeiz que de fairs mal rappoit.z, qui fonc contraires mefme aux 

R.egifl:res de Nations-, &: de mauvaTes indudlionSk 

Faits mal rapportez^. 

\. Mefficurs les Principaux & Regefts des anciens Collèges ont ad- 
Vancé dans le croifiéme moyen deleur premier Mémoire, que le Collège 
Mazarin n'eft fondé que pour les foixanté Penfionnaires & non pour y 
recevoir & enfeignet les Externes. Cette allégation cil: rapportée vers la 
•fin de la page 51. On croyoit que cela eftoit échappé a leur attention. 
On leur a invinciblement montré p. 31. 31. & 35. par la fondation ^ par 
la Requefte de MefTieurs lés Exécuteurs j & par les termes mcfme de i*ag- 
gregation, que ce Collège n'eft point uniquement fait pour les Penfion* 
naires, Il faijt donc que ce .foie quelque autre caule, que le dcffaut 
d'attention^ qui les ait obligez de la mettre encore dans ce lecoâd 
Mémoire 

1°. Dans le mcfme Mémoire «rapporté p. 18. ils ont avancé, que lesPro- 
fefTcurs du Collège Mazarin, qui font de la Nation de Picardie, s'eftoiertC 
fournis a la conclu fion de leur Nation qui les excluoic des meflagerics. C'elt 
un fait affez important, s'il eftoit vrai, & bieVi hardiment avancé s'il c(t 
faux & fans preuve. Les Grand Maiftre-Principal & Regens du Collège 
Mazarin ont détruit ce fait. \. Parce qu'on n'en rapporte aucune preu- 
ve. a°. Par une oppofition des Profefleurs de ce Collège, qui font de la 
Nation de Picardie, fignifice dans les former dés ce temps là au Procu* 
leur de cette Nation. Croient-il fe juftifier fur ce fait en avançant qu'ils 
n'en ont point de connoiflance? comme fi un fait de cette nature pou- 
voit eftrc avancé fans preuve. Et d'ailleurs peut-on préfumer qu'ils n'ai- 
qnt aucune coiinoiflancc.dun adc fignifié par un OfKciei: public au 
Procureur delà Nation. 

3°!, Ils difent dans leur premier Mémoire rapporté p. zt. &iIsfoutien- 
nent encore dans le fécond p. X qu'il n'clt pas permis a tous \^s Pro- 



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fclTcurs d'enfeigncr gratis. On leur a montre qiie ce Qu'ils avançoicnt> 
cft cvidemmenc contraire à l'article 31. de leurs Statuts, ( G^inque autad 
Jummum Jèx aureos Jponte oblatos accipiant ) & il n'y a aucune Loy.pollcrieure 
qui y ait dérogé éc qui ait oblige perfonne d'exiger le faUire. l'Article 
5*. de l'Appcndix, par ou ils periïentlecombattre, dit feulement que les 
Parcns fe fouviendront qu'ilcft juftc & neceflaire que chacun vive de 
fa profefïion,( Meminerint t^^fénpdréUtes jujium ejfè&* necejfarium in omniKc 
fuhlica^ mumquemque 'vivere ex Une jua^ ) ce qui n'empccne .pas la liberté 
d'cnfeigner gratis j eftablie -par l*arti<:le 31. 



Nouveaux faits de la qualité des Precedem ajoute^ 
dans le fécond Mémoire. 



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4", Les Grand- Mai ftre-Principal & Pro^ffetrrs dû Collège Maïariïî> 
dans leur-Requefteont employé pour un de leur moyens le Privilège dû 
Septennium dont ils joUifTent, qui n'eft accordé dans la faculté desArts^ 
qu'aux Principaux & Regens qui ont part aux MefTageries. Les Princi- 
paux &Regensdes anciens Collèges prévoyant que l'induâiion, quel'oil 
doit en tirer, cft decifive contr'eux , ont ofc foutenir que k di;oit.dii 5(?p- 
tennium efl commun mefmes aux petits Collèges qui n'ont point les Mefla- 
gcries j ce qui eft contre la difpofition du Statut & contre i ufageconf^ 
tant. Les Grand- Maiftre-Principal& ProfcflTcurs du Collège Mazarinen 
ayant apporté des convictions évidentes, qui font rapporcces p. lo. & 
II, Ils ont crû qu'ils fc tireroient de ce mauvais pas, ennianr en la p. 
de leur fécond Memoirede l'avoir avancé. Ils dévoient fefouvenir de ce 
qu'ils ont dit dans leur premier Mémoire rapporté pag. 11 dont voicy 
les termes: Les Principaux t^" Regens de l'Z/tti'ver/ité , qui ne participent point au 
revenu des Mejptgeriest ne laijjempas de jouir des Ùroits & Privilèges communs.^ 
quon 'vient de nommer (^ de quelques autres ,ff avoir d^eJirerefUs dans les Nations ^ 
xi'ajjîfier aux Mefjes ^ Ajjembléesy £y a'voir âroit de Suffrage yiélif <& P^Jff» 
àeflre élus aux charges dans le rang des Regens , de pouvoir ejire Examinateurs, 
^uefieurs , Cenfeurs y Procureurs» Reéleur^ d avoir mefne (^ro/>^f Septennium t^ 
autres chofes fenihlahles, ïls.rcdifent fans fondement dans leur i' Mémoire, 
qu'ilsont voulu parler des Regens desFacultésde Théologie & de Droit} 
puifqu'il cft de notoriété publique, que les Regens de ces autres Facul- 
tez ne peuvent point avoir droit de Suffrage Aélif & Paflifdans les Af^ 
femblées des Nations, y ^ftre élus aux charges, eftre Examinateurs, 
Quefteurs, Cenfeurs, Procureurs, Re»5teurs. Quand cts termes ne fe- 
roient pas fî evidens, nieront- ils qXie la plus grande partie de leur pre- 
mier Mémoire n'eft foutenue que de cette faufte maxime, que le Collège 
Mazarm n'eft aggregé que pour avoir les droits communs daris^la.Fa« 
culte des Arts, & qu'ils l'apportent pour principalle réponfc a plufieurs 
moyens des Grand-Maiftre-Principalôi Profeflfeurs du Collège Mazarinj 
ce qui ne peut fubfifter qu'en fuppofant que ce Privilège eit commun, 



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ûâtù la faculté àes Arts, puifquc les ProfclTeurs du Collège Kïazariïi en 
joûifTenr. 

5*. Meflicurs les Principaux & Profefleûrs des anciens Collèges difenc 
page de leur fécond Mémoire, que les ProfefTeursdc R.hccorique &dc 
Mathématique ne font point en caufc, 'comme les autres Profefleûrs du 
Collège Mazarin. On ne conçoit pas comment on peut oublier à tel point 
les règles de la bonne foy. Que faut-il autre «hcffe pour mettre des gens 
en caufe que des demandes , des affignations , des faifies , & toutes fortes 
d'Exploits fignez d'eux & fignifiez a leur Requette ? Peuvent- ils nier 
que ces trois Profefleûrs ayent fait tout cela, tant au Châceletque parde- 
vant Monfeigneur l'Archevefque , & xju'ils ayent commence avec les 
autres? ^ 

6". Ils difent encore page lié» de ce nouveau Merrioirc, que feu Mon- 
fieur Côlbert s'expliqtiant fur le Collège Mazarin ^ avoir dit ^afl^urc que 
le Roy n'entendoit pas que ce Collège eût part aux Mefl'agcnes. C'eft 
une allégation au moins temciaire , qu'on ne peut fouffnr qu'à gens qui 
ont preuve en main. Quoyque ce fait ne décide rien , que le caratl:ere de 
ceux qui l'avancent , on a crû devoir lereleVer pour l'honneur de ia mé- 
moire dece grand Miniftre parfaitement inftruit da intentions c|e Mon- 
fieur le GardinaL &u*Ly ^Ù0 Ït^^^vt^f9cô*rrf aiul oMi^AjcfirrheM-Q^ 



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H:.i4MJt/ ^VLÙw/fn-f^-i^ 



X^^awvaifes induâtiom. 



i^ L' Arreft de I(î4i. porte , §lue tous les Jenîers qui proviendront du revenu des 
Jldejfa^eriés feront emplojeZ au payement des gages qui feront accordi^ux Principaux 
C^ Regens des Collèges de la Faculté des Arts de l'ZJnfvcr/ité , ejqu<l dy a plein <S^ 
entier exercice Jans aucun divertijjement j qui font termes généraux que l'on a 
prouvé pages z. & 3, de la Requefte , ôc page i. des Réponfes , compren- 
dre égaHement tous les Collèges qui font, ou qui feront de cette qualité. 
Meflieurs les Principaux & Regens des anciens Collèges voulant trouvcf 
leur prétention , où il n'en cil fait aucune mention , en ir^ferent que la 
difpolition de TArreft ne regarde que neuf Collèges particuliers qui 
cftoient alors , quoyque le terme de neuf n« foit ny dans l'Arreft ny dans 
aucune pièce avant leur Mémoire. 

z°. Le mefme Arreft dit ( les Collèges ejquels il y a. ) Et parce qu'il ne dit 
pas ( ejquels ily <t, ou il j aura ) Meneurs les Principaux & Regens des an- 
ciens Collèges en ont conclu qu'il n'eftoit qu'en faveur des Collèges qui 
cftoient alors. On a montré par une longue fuite d'exemples , que la 
difpofition des Reglemens qui regardent les corps, conçue en temps prc- 
fcnt, s'entend de l'avenir comme du préfent. Ils répliquent que ces exem- 
ples ne font que des conceffions de Privilèges ou Reglemens de difcipU- 
ne , & non des attributions de gages. Une exception de cette nature 
demande des exemples & des preuves. On doit préfumer qu'ils n'en ont 
point, n'en ayant point apporté. Ils dévoient mefme avoir ouvert les yeux. 



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f^atcc qu*ôn ieiir a dit , page i. des Reponfes , que l^Arrcft du t)oh(èil de 
16j\.i. eft dans le mefme efprit', que celuy du Parlement rendu deux ans 
auparavant, fur l'employ qu'ondoie fairedes MefTagetiesdelaîvIationde 
France. La Cour ordonne, ^u^att de/tr des Statuts (y conclufions de cette Na- 
tion y le.' deniers qui proviendront des Aieiïageries aùpartenantesèp* eflmt du partage 
deUdite Nation y feront dtJirtbueTa l'avimr i ceux de la Nation qui auront revente 
& profejié ladite annéeé Collèges dvxercice ,de ladite Univerfité. Voilà les Collè- 
ges compris en gênerai, voilà tous lesRe^ensqui font,ou qui feront de 
la Nation , fans dillinâ:ion'de Collège, que de ceux d'exercice , comme 
cft le Collège Mazarin. L'Arrefl: du Coiifeil de 1641. y a-t-il rien changé ? 
. 3°. On leur a. prouve dans ks OWervations imprimées après làRequê- 
tc , qu'il n'y a ny loy , ny Statue, ny Arreft qui fixclenomore des Collè- 
ges, ou le nombre des Regens dans les CoUcges. L'on trouve dans du Bou- 
lay qu'il y a eu jufqua treize Regens aiu Collège de Navarre Et celafert 
à faire comprendre que les Nations ayant toujours donné un hoijoraire 
aux Regens de leurs corps , Elles l'ont étendu & communiqué aux Re- 
gens & aux Collèges dé fiouvelle fondation. Mefïieursles Principaux & 
Profeffeurs des anciens Collèges s'a vifent d'avancer, page i. de leur fécond 
Mémoire, qucTArrefl: de 1641. a fixé le nombre des Collèges , dequoy 
cet Arreft ne die pas un mot. - * 

En effet rieti ne prouve mieux la liberté d'augmenter le nombre des 

Collèges , pour ceux qui peuvent faire ces grandes Fondations , que l'é- 

labliîTement qui s'en eft fait de plu fleurs en divers temps. Le Collège 

d'Harcour fut fondé en 1180. celuy de Navarre en 1304. celuy de Montaigu 

«n 1314. celuy de Liiîeux en 1336. ôc il fut achevé en 14 14. celuy de Beau- 

Vais en 1370. celuy de la Maïche en 1410. celuy des Gr.iftîns en 1571. Et du 

Boulay remarque au 5. volume de l'Hiftoire de l'Univerfité , page 857. 

Que le Collège de Navarre ayant commencé l'exercice public du temps dô 

LoiiisXL il y eût julqu'à dix-huit Collèges de plein exercice. Sic ergoin" 

•A)alejcente dtfciplina Collegiorum , eif* in eifdem Profejjione puUica humaniorum Lit^ 

teraranif Rhetorices t^ Philojophia y adeo ut Régnante Ludovico XL illorum oéid- 

■decim ommbus paterent , &c. 

. 4°. Les Lettres Patentes , article jy. permett^tdc recevoir dans le Col- 
lège Mazarin d'autres Ecoliers que les Penfionnaires , faps qu'ils foienc 
tenus de donner aucun droit aux Maiftresquiles enfcigneront. Et article 
36. elles donnent des gages aux Profefleursde ce Collège félon JcsClafl'cs. 
L'indu 6tion naturelle que l'on peut tirer de là, eft que les gages du Col- 
lège Mazarin tieryniéu de l'honoraire des Ecoliers. Meilleurs les Princi- 
paux & Regens des anciens Collèges en infèrent l'exclufion de participer 
aux Meffageries , quoyque la Fondation & les Lettres Patentes n'y don- 
nent aucun fondement. 

Quant à ce qu'ils ajoutent que le Fondateur n'a fongé ny aux Externes 
ny aux gages pour les enfeigner , ne croiroit-on pas qu'il y en a quelque 
difpofitwn exprefle dans la Fonda,tion f. Cet illuftre Fondateur n'a poinc 

déterminé 




Ahtcrminé l'uTagè particulier de fou Collège : inais l'a Tournis à la vol ont® 
& à la fageflc du Roy pour la plus grande utilité de fes Eftats > qui a bien 
voulu expliquer parles Lettres Patentes le Véritable efpric de la Fonda* 
tion. Et l'on ne peiït comprendre comment de fimples particuliers pour 
kur propre intercft fc donnent la libeicc d'en "parler autrement. 

î". Le Roy par fes Lettres Patentes ^permet de recevoir ies Externes^ 
comme on vient de le dire. Si Meflieurs lesPriilcipauk& Regens des an- 
ciens Collèges eftoient moins préoccupez , ils en coriciur oient que c'eftoit 
là refprit delà Fondation , parce qu'il faut chercher l'eiprit de la Fonda* 
tion danî les Lettres Patentes » & ils concluent tout au contraire que cela 
«ft contraire à l'efprit de la Fondation '.comme fi la volonté du Roy dans 
les Lettres Patentes avoit efté de détruire la Fondation . 

On convient que le Roy n'a pas voulu faire préjudice à l'Univerfité^ 
ny àla Faculrc des Arts, au contraire qu'il l'a voulu favorifer enla rcti^ 
dantplus utile au public par récablifTement d'un nouveau Collège. Ec 
ce n'eft point connoiftre le bien du public , ny l'honneur dcl'Univerfitc 

3ue de la borner par un interett de quelques particuliers qui font dans 
es Collegesd'uneplus ancienne Fondation, dans lefquels peat-eil:redans 
peu de temps il n'y aura plus d'exercice faute de bârimens , comme il a 
ceffé par cette tailbn enplufieùrs«[ui eftoient autrefois en exercice. 

Les Magiftrats & les perfonnés qui font prepoféesà la confervation & 
^ l'augtnentation du bien public , en jugeront fans doute autrement que 
■MefTieursles Principaux & Regens des anciens Collèges. Ce quele Par- 
lement fifen 1571. en eft une pteuve. L'on vient de remarquer que dci 
temps de Loiiis XL il y eût jufqu'à dix-huit. Collèges de plein exercicei, 
Ce Prince mourut en 14^ Il n'y a point d'apparence que cent ans après 
ce nombre ûe dix-huit Collèges d'exercice fût fi fort diminué , qU'oti 
manquât de Collèges à Paris : Cependant en 157». c'eft-à-dire cent ans 
après , le Collège des Gradins ayant efté fondé pat Meffire Pierre Graffiii 
Confeillcr en la Cour, & fa volonté n'eftant pas afiez proprement exe* 
cutée pat les Executeuis de fon Teftament , Monfieur le Procureur Ge- 
neral requît la Cour qu'il Ifty plut pour le bUn , accroijfement O* décoration dt 
U F'ille de Paris , vouloir j> pourvoir. Ce qui fut ordonne par la Cour» Ce 
font lÀ les fentimens qiié tout le monde doit avoir pour ces fondations 
utiles au public , & non pas fe donner la liberté de ies blâmer commo 
nuifibles ^ l'Univerfité. Ce fait eft rapporté par du Boulay , vol. 6. page 
714. L'on voit en particulier par les Lettres d'attache du mois de Juin 
1665. ^ p^t les Lettres Patentes du mois de Mars 1688. l'eftimc que Sa Ma* 
jellé a eu la bonté de témoigner pour l'établiffement du Collège Maza-^ 
rin. On l'a déjà remarqué page 33 des Réponfes» ; 

Il faut icy ajouter ce que le mefmedu Boulay rapporte au 5. volumo 
page 74. que tous ces grands Collèges d'exercice ne font originairement 
fondez que pour les Bourficrs, lefquels alloient de ces Collèges comra*^^ 
d'une maifon particulière aux Ecoles publiques-, qui fe tenoient alors 



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lâattsla rue du Foiiare ; ccft en parlant de la Fondation du Collège de ^fà- 
■^arre. Voicy les termes: Neque eniminitiofintfiinclationishoc Collegmm ,ficut nèc 
""-alia hùjufie J4cadempublicd y Linerarum txercitïo deftiriatum èfl^fid alendà cantum- 
"fnodo Ù^ injirttendif privatim Bmfarîis ^qui puhlicas inde Sc^oUs frequeniahant XT 
'vicHm Strénineum tidibant. De {ortc qiïc la Faculté des Arts çftoit alors ren- 
'fermée dans ces Ecoles delà ruë du FoUare. ''Le mefme du Boulày rappor- 
te aufli que l*uf^ft "de recevoir d'autres Ecoliers , que lés BoiiTner$,dahs 
'ces Collèges , & de lcs:y enfeîgner, rendit defêrtes les 'Ecoles de la rue 
du Foîiare : Aiiniis ffèqueniari expit<i)icus Sii'aminéuSyquiolimpuhlicisProfejJhrum 
Leéîiomhtis perfire^ehat. Ettnfinonn'y enfeïgna ptus'que la Morale', ufiaque 
fvidetur rmdem Ethices ProfeJJto ibiàemfetenta. On peut dorix; demander à Mief- 
iîeurs les Principaifx & Regens des anciens Collégèç,(î l'onpouvoii alors, 
oùiG Ion a pu depuis àccaftr Icirrs ^CoWcgcs. d'avbir rifkrié îa Faculrédcj 
Arts jpour avoir abfolumcnt dépeuplé les Ecoles de la rue du Fôiiarc. Si 




pourvu qu II y ait toujours grand nombre d'Ecoliers dans loriièin. z°. Qu' 
y auroit encore môiris dejufticedefaîrex;ette accufation contre le'Collegc 
Mazarin, puifqu'il réfte encore confl-arnment un aÏÏei bon nombre d'Ec0- 
liers dans les ClafTcs dés autres Collèges, & que s'il y en a moins qu'à l'op- 
dinaire ,il y en a daiitrés caufes que le Collège Mazarin, & 6i\ lés a-rap- 
■portêes page 14. r5. z6. & ^■J. des féponfes à leur premier Memoiiéi, 
Quand le Collège dés Graffins vint pareillement s'établir aii railieu de 
cette foule de Collèges qtii eftôient en plein eJcefcice .en'iî7i.t)n ne l'aci- 
cufoit.pdint hy de ruïner T-Univérfité, ny d'cflrre furnumcrairc. Il nefauî 
donc pas a-uffi en accufer anjourd'huy le Collège Mazarin. , 
I "Oh a lieu d'i^fpcrcr que Mcfficurs 'lés Principaux & PrcfeïIeUrs des an- 
ciens Collèges ,qiii fe croient obligez en confcrencc àdematidcrqucfe Col- 
lège Mazariti foie 'réduit à n'crifeigner que fcs Pertfîotinàires , prétendant 
qu'il h'eftfondc que pour eux, ouvriront ici lés yeux, & verront que Icut 
maxime de réduire les Collcges aux termes de leur fondation^enleur oitant 
U hberré d'ehlèignér les Externes, tomberbit plûtofifur les anciens Colie- 
gci que (ur le Collège Matarih. 

j-Dubouîay, qui rcttiarque, comme on la déjà dfc, que les aiicfens 
Coliegcsnefarcnttes d'abord que pour y nourriïÂ: inftruirc des Bour-* 
fiers dans le particulier -, nousafluic au f Volume. p. 1^54. qu'oivy reçut les 
Externes pôury mettre re'muiatiôn ;Mais que ce quif\|t d'abord utile aut 
Bourficrs jleur devint huifibie par l'avarice des Profeffeurs , quinc recevant 
rien des Bourfiers & recevant une rétribution clés autres, négligèrent les 
premiers pour ne s'attacher qu'aux derniers, Experientia docitit meros Alumnoi 
CoUegiorum fen Bùrjkrios à Padagogis negUgi fpe wajoris Iticri. 

Les Grand Maiftre , Principal àc Profefîeurs du Collège Mazarin 
ont donc eu raifbn de dire p. 31.de leurs Ré poti Tes,' ^/le^ extraordinaire 
que les Principaux &* Ke^éns des neuf anciens Collèges de plein éxfrcicê ne puijfent 






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i^tt anjec douleur [ que ies Regem du Coliege MaS^rin partageât leurs Joins àps 

^onnains i^attx Externes, (S* qutlijoient injènjii>les à i'avdijpment oâjont les 

'Bourjîen dans Uflus j^rmde partie des Collèges. Us y fonr infenfibies ,& ils Je 

fonc mcCtnes aux p^ihces que Ion a commencé d'en faire dés le temps de 

Charles VII. Pour ce qui regirdc en cela le Collège Mazarin , l'on Peiic 

fûrenicAc alléguer deux choies. La pren:iiere eH:, queMoiiGçur le Cardinal 

Mazarin ayant nommément fondé des Regènsde coûtes les ClaiTes par Ton 

TelhmenCyilaeu intention de recevoir les dftasÈkcernes dans Ton Collège 

pour donner de l'cmularion à la Noblejfe choisie qu'il y vûuloit faire élc* 

Ver. Car dans la fondation de tous les anciens Ctillegcs, cbmnie ils n'd- 

toient que pour des Bourfïers, les Fondateurs ne font ttiention que d'un où 

de deux Mailires pour les gouvernei^, comme on voit en la fondation du. 

Collège de la Marche & de celuyde Navarre. Mkis afin qu'il narrivaftpa's 

vdans ceCollege, ce qui cft arrive dans les autres, qu'on négligeait les Eco- 

Jiers de la fondation pour s'actachcF aux auttes,Jpe majorislti'ert,\c Koyj^oû): 

entra' diiis'le véritable eiprit de la fondation ^ y a tres-fagemcnt e'cabli le 

Jtaris. ....... , . M 

. ; Ennn,Mefficurs les Principaux & Regens des anciens Collèges ont al- 
légué toutes'ces rarfons tirées de leur intereft particulier, pour exclure les 
Regehs du CoNcge Mâzarin du droit de Jèptennium , & il a cftc juge qu'il 
ne falloit point avoir égard à rinTereil: de quelques particuliers, mais à 
l'honneur du Coî^ps. .,,,., ... . 4 

6". Monïîcur le Carfîtftal Mazarin a prié l'Uriiverfîté ^ue le Collège qu'il 
"fondôit,fu(t de -/on Corps pour en faire un Membre O* jouir des mejmes Privilèges 
O' Avantages en çow/»fe».Me(SeursIesPriiicipaux&Regehs des aricietis Col- 
lèges infèrent qu'jl n'a jpo'mt entendu les Meflâgcries , parce qu'il n'a point 
employé le terme d'EifiôIumens ouRevenùs : Mais il em|>loye le terme d'A- 
^antageSi'qai efl lamcïme chofe. £t ils âuroienc dû ne le point diHimuIer, 
comme ils om fait avec affetfîation dans la longue déclamation de leur fé- 
cond Mcmoirb/oû ils forit profcffion néanmoins p. >^^ d'apporter les 
propres termes duTeftàmcut Ce terme Avantages le ttouve encore deux 
fois dans la Requefte de Meilleurs les Executc'urs , àù ils veulénr pourtant 
ifaire entendre qu'il n'y a Vién qui /îgnifîe les revenus des McCageries. Lei 
tcriàesdeûrdits & Privilèges les flgnifientmcfme afTck. 

On ne veut point s'arreiler a répondre â ce ju'ils redifeht de la iaon« 
communication des Lettres Patentes : on y a fumfalnment répondu p, itf. 
zo. 6c 2.1. des Réponfes à leur premier Mémoire; ni à ce qu'ils redifenc de 
l'exemple des Chatioihe?ion y a répondu p 6 & p I5. des mêmes Répon- 
fesj ni à ce qu'ils allèguent encore, Que les Meflâgeries (ont les Gages deii 
autres ProfclTeursj puis qu'on leur a montré que ce font des Gages corafm^#t<^ 
que les Nations donnent à tous leurs Profelleurs , (ans aVoir égard s'ils ont 
des Gages de leurs Collèges, où s'ils retirent dégroflesfonimes de leurs Eco- 
liers j& comme c'eft le Patrimoine commuh.ii efthors.d'apparcnce quclc 
Roi qui a la bonté d'honorer le Collège NU^arin d'une protc^ion /pecia^ 



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4 
le;qui a voufu qu'il furtrcpatc de FondatibnRoyalc, qui cna voulu lui-lhitn^^ 
faire lesReglcmensj&quien nomme les Penfîonnaires, permette jamats 
qu'il Toit privé d'un droit naturellement acquis à cous les Collèges d'exer- 
cice par tant de Titres antérieurs aax Lettres Patentes. 

Lon a auffi a^ez répondu a cequi regarde les prefehs'qu'ilsdifcnt que 
Ton fait aux ProfefTeurs du Collège Mazafin , & il a cfté aiïèz-pâflé de ce 
qu il fauc^pen^er du nombre d'Ecoliers, qui reftent encore dans \z% aticieiis 
Collèges, &: des rétributions qu'en retirent ceux qui les enfcigncnc. 

On euft rapporté encore plus'de^aits & d'induâions iemblables aUz 
précédentes, fî l'on n'avoit eu foin de l'honneur de l'Univerfité, & H oh 
navoic appréhendé que la conduite de Meffieurs les Princ!paux& Regens 
des anciens Collèges, dans leurs <leux^emoires, ne full imputée à tout le 
Corps-par ceux qui ne lui font pasfavorabics. L'on cil très {încerementaf- 
fiigé de l'idée fâcheufe, que le monde en concevra parieurs Ecritures. Car 
■enfin, quedira le Public , dei^oir que pour un petit intereft de dis.hait ott 
vingt francsjdont il faut qu'ils fcprivent pour âircjufticeàceufeî du Collège 
Mazarin y des Peirfbn nés de Lettres , des Eccleflatliques aient arrellé le Jâ- 
gemcnc d'une affaire-pendant huit ans, & qu'estant enfin fofcc^ de répoh.' 
dre,ils ne(c dcfFendent que par une fuite affreufc de faits évidemmcirt 
faux, avancez au Ifi hardiment que les veritez les plus confiantes. Quel 
exemple cela donne t-il à la Jcuneffe qu'ils font chargez d'élever à laVef- 
■tu, à la bonne Foi, à la probité encore plus que dans les Sciences. 

Les Ciand Maiftre- Principal, & Profefféurs du Collège Mazàtin 
cfpereftt de la bonne judice de Monièigneur l'Archevefque de Paris> 
qu'il aura égard à toutes ces chofès, & que voulant bien accorder ik 
protediort à 1 Univerlîté , il aura "la melmc idée de fon vcrirablc bon-- 
neur & de fa vraie utilité, qu'en ont eu tant de grands Hommes illuftres 
par leur naiffarice, leur rang, ou leur merire, qui ont fondé, établi & main- 
tenu tant de nouveaux Collèges qui fe font élevez dans fon fein en divers 
tcm,ps, & qu'il aura fur le Collège Mazarin des lèntimcns conformes au 
bien Public , à la volonté du Roy , & aux intentions de leur illuftre Fonda- 
teus,& qu'en accordant cette marque d'eftime à la mémoire d'un grand 
Mmillre, refpeclable à toute la France, il accordera à la juflice de leur 
Caoic, établie par tant de Titres & tant de raifons, les fins & concluions 
^'ils ont prifes par leur Requelte, dans lefquellcs ils perfîflem.